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Liste
301
p. 1669-1677
ÉCLAIRCISSEMENS demandés par une Lettre écrite de Soissons, insérée dans le Mercure d'Avril 1731. sur la Vie de Saint Front ou Fronton.
Début :
Il paraît un peu singulier qu'on démande des Éclaircissemens sur un Saint [...]
Mots clefs :
Saint Front, Éclaircissements, Martyrologes, Histoire de l'Église gallicane, Idolâtrie, Rivière de Dordogne, Miracles
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texteReconnaissance textuelle : ÉCLAIRCISSEMENS demandés par une Lettre écrite de Soissons, insérée dans le Mercure d'Avril 1731. sur la Vie de Saint Front ou Fronton.
EPITA PHE ,
D'UN AVARE.
Par M. de Malerais de la Vigne.
CY gât un homme peu chrétien
Dont l'avarice étoit extrême
Le
JUILLET . 1731 . 1663
Le bien des autres fût le sien ,
Et jamais il ne prêta rien ,
Qu'au denier
même.
quatre ou cinq , fût-ce à son Pere
Mets l'oreille à sa Tombe, ô Passant , et fremis ;
Ses os s'entrefroissant font un affreux murmure,
Et semblent s'irriter que tu fasses lecture ,
De son Epitaphe gratis.
AUTRE EPITAPHE
D'UN PRETENDU BEL ESPRIT.
Par la Même.
CYgit qui s'estimoit l'Arbitre des Arbitres ;
De la Langue au hazard il décidoit les cas ;
Qui le contredisoit ne s'y connoissoit pas ;
Des Livres il sçût tous les titres ,
Et ne lût que les Almanachs .
***:****XXX :XXXXX
ECLAIRCISSEMENS demandés
>
par
une Lettre écrite de Soissons , inserée dans
le Mercure d'Avril 1731. sur la Vie de
Saint Front on Frontor
L paroît un peu singulier qu'on démande
desEclaircissemens sur un Saint Im
aussi
1670 MERCURE DE FRANCEaussi
connu que S. Fronton, Saint, qu'une
Eglise de ce Royaume reconnoît pour
son Fondateur , et pour son Apôtre ,
sans que la Critique ait encore ose le lui
disputer. Il est parlé de ce Saint dans tous
les Martyrologes au 25. d'Octobre , dans
le Martyrologe Romain , dans ceux de
France et d'Espagne , dans Baronius ,
dans Surius , dans Ribadeneira &c. Cependant
nous exposerons ici avec la briéveté
requise , ce que nous en apprenons
dans les Actes de sa vie, rapportés par M.
Bosquet dans son Histoire de l'Eglise
Gallicane.
Saint Front , ou Fronton , que quelques
uns font naître à Perigueux , d'autres
en Orient , ayant été connu de Saint
Pierre dans un Voyage qu'il fit à Rome ,
et en ayant été jugé digne de porter la
foy parmi les Idolatres , ce Prince des
Apôtres l'envoya dans les Gaules avec un
compagnon , nommé Georges , pour y
publier l'Evangile . Ces deux hommes
Apostoliques aprés beaucoup de Stations
faites dans les lieux de leur passage pour
y semer la parole de Dieu , arriverent à
Perigueux. Ce fut là qu'ils s'arrêterent
davantage , et que le Champ répondant
aux soins du Laboureur , la Moisson devint
bientôt trés-abondante. L'Evangile
JUILLET. 1731. 1871
y fit en peu de tems un progrés considerable.
Il y avoit alors un Gouverneur
en Perigord , nommé Squirius , homme
fort attaché à l'Idolâtrie. Cet homme
politique ou superstitieux s'efforça d'arrêter
le progrès d'une Religion incompatible
avec celle de ses Peres ; il fit arrêter
pour cela un grand nombre de fideles
; il emprisonnà les uns , il exila les
autres , il en fit mourir plusieurs la
persecution augmentant tous les jours
força bientôt le reste des Fideles à chercher
dans la fuite une ressource contre
les vives poursuites du Gouverneur .
Les Fideles allerent donc se cacher dans
un Desert voisin de la Riviere de Dordogne
, avec leur Pasteur qu'ils entraînerent
avec eux : Saint Fronton chassa de
cet endroit un Dragon qui infectoit tout
le Pays.
par
fin
des menaces ,
par
par
Mais Dieu qui vouloit établir son culte
dans cette Province , força le Gouverneur
des fleaux , et endes
avis qu'il lui donna en songe,
de plier sous le joug de la Foy.La paix fût
rendue à cette Eglise naissante . Le Gouverneur
alla lui -même chercher S. Fronton
dans le Desert , il ramena avec lui
le Pasteur et le Troupeau. S. Fronton
bâtit ensuite à Perigueux , du consentement
1672 MERCURE DE FRANCE
ment du Gouverneur une Eglise en l'honncur
de S. Etienne , premier Martyr.
Quand S. Fronton vit cette Eglise suffisamment
affermie , il y laissa un Disciple
nommé Anien pour la gouverner
pendant son absence , et envoya son compagnon
au Puy - en -Velay , où S. George
fonda une nouvelle Eglise dont il fût le
premier Evêque . Pour S. Fronton il alla
prêcher l'Evangile dans la Saintonge et
dans le Poitou ; il passa même par Paris
et pénetra jusques dans le Beauvaisis et
dans le Soissonnois. On voit encore dans
le Diocèse de Soissons unChâteau appellé
Neulli Saint Front , ce qui porteroit à
croire que ce qu'on dit des Voyages de
ce Saint n'est pas sans fondement. Quoyqu'il
en soit , S. Fronton aprés être retourné
dans son Diocèse , passa dans un
autre Voyage par les Villes de Bourdeaux
et de Bayonne , et s'avança jusqu'à Valance
en Espagne. Enfin fatigué , épuisé par
son grand âge et par ses travaux , il rétourna
dans son Siege,où il y mourut en
paix. On rapporte de lui plusieurs Miracles.
En voilà assés sur les Actes de S. Fronton,
premiet Evêque de Perigueux. Il ne
faut pas le confondre avec un aurre Saint
Fronton , Abbé , marqué au 14. Avril
dans
JUILLET. 1731. 1673
'dans le petit ouvrage intitulé * Fasti Mariani
, que l'Auteur Jesuite , dit avoir tiré
de la vie des Peres.
Cependant comme les Actes de Saint
Fronton , Fondateur de l'Eglise de Perigueux
, ont été rejettés par plusieurs critiques
, et en particulier par M. M. de
Tillemont et Baillet , nous rapporterons
ici en peu de mots ce qu'en dit ce dernier,
soit dans les Notes qu'il a mises au commencement
du mois d'Octobre , soit dans
ce qu'il dit de la vie de ce Saint au 25 .
du même mois.
Il commence la vie de S. Front par le
reconnoître pour l'Apôtre de Perigueux :
mais il a soin de mettre à la
marge , 3 .
ou 4. Siecle , ce qui ruine absolument
tout ce qu'on dit de son Voyage à Rome ,
et de sa mission dans les Gaules par Saint
Pierre , & c .
On ne peut , dit- il , entrer dans aucun
détail des actions de ce Saint , ni so
flatter même d'en pouvoir produire dont
on soit assuré , si l'on en excepte la conversion
du Peuple de Perigueux , qu'on
a tout sujet de regarder comme le fruit
de ses travaux et de ses souffrances . Tout
a paru , continue- t-il, tellement insoûtena-
1. Vol 1 Antuerpia 1633-
C
1674 MERCURE DE FRANCE
ble dans les premiers Actes qu'on avoit
publiés de sa vie , qu'on s'est crû obligé
d'en composer d'autres , qui sont cependant
tombés comme les premiers.
M. Baillet regarde aussi comme douteuse
la Tradition qui lui donne pour
compagnon dans ses travaux Apostoliques
un Prêtre , nommé George , aussi - bien
que la fondation de l'Eglise du Puy- en-
Velay,que la même Tradition fait remonter
comme celle de Perigueux au premier
Siecle.
Tous les Actes s'accordent à le faire
mourir en paix. Mais il n'en faut pas conclure
, ajoûte M. Baillet , qu'il ne soit
venu en Perigord qu'aprés la paix donnée
à l'Eglise par Constantin , à moins qu'on
ne voulût raisonner de même de S. Marrial
de Limoges , de S. Julien du Mans ,
de S. Gatien de Tours , et de beaucoup
d'autres Confesseurs , à qui les Payens
n'ont point ôté la vie.
La Fête de S, Fronton est marquée au
25. d'Octobre dans les Martyrologes
d'Adon et d'Usuard , en quoy on les a
suivis dans le Romain moderne. On dit
que le corps de S. Front fût trouvé quelques
années aprés la mort de Clovis I. et
transporté dans une Eglise que fit bâtir
en son honneur Chronope , Evêque de
Perigueux
JUILLET. 1731. 1875
Perigueux , du tems duquel la Ville passa
de la domination des Wisigoths sous
celle des François. On fait Mémoire de
cette Translation le 14. d'Octobre.
M. Baillet dit que les Actes de la vie
de ce Saint furent publiés par M. Bosquet
,dans la deuxième partie de son Histoire
de l'Eglise Gallicane , liv . 5. pag. ș.
ils ont été vûs , ajoûte t-il , par Adon de
Vienne ; ainsi ils ne peuvent être
rieurs au IX. Siecle.
poste
M. de Tillemont, Tom. 4. pag. 502. les
tient tout-à- fait insoutenables, tant pour
le fond que pour la composition. Un
Abbé de Solignac dans le Concile de Lis
moges , tenu l'an 1031. les rejetta devant
toute l'Assemblée , comme une fausse Piece
, et soutint que s'étoit une Fable composée
par un Gausbert Chorévêque de
Limoges , qui l'avoit faite même pour en
tirer de l'argent. Depuis l'onzième Siecle ,
comme on ne voyoit plus d'apparence à
soutenir cette Histoire de S. Front , on
en inventa une autre sous le nom des
Evêques ses Successeurs . Mais cette Piece,
dont M. Bosquet a donné l'Extrait , est
encore plus ridicule que la premiere , au
jugement du même M. de Tillemont.
Voilà ce qu'on peut recueillir de divers
Auteurs sur la vie de S. Front ; mais
Cij
comme
1676 MERCURE DE FRANCE
comme il nous est venu un Mémoire
d'un autre Endroit sur le même sujet ,
posterieur à la Lettre de Soissons , dans
lequel on demande plusieurs autres Eclaircissemens
, nous ajoûterons ici le précis
de ce Mémoire.
On demande d'abord si l'Auteur de
la Lettre inserée dans le Mercure d'Avril
travaille au Breviaire de ce Diocèse. On
prie ensuite de s'informer par la voye du
Mercure , de Messieurs de Perigueux ,
19. Si la Tradition de leur Eglise n'est pas
que le corps entier de S. Front y étoit
conservé lorsque les Calvinistes la pille-`
rent. 29. Si l'on a des preuves que la
Translation de ce corps ait été faite un
peu aprés l'an 1441. comme il paroît
qu'elle a dû être faite par une Bulle du
Pape Eugene IV. qui est dans le Gallia
Christiana.
Nous remarquerons sur ce second article
, qu'il faudroit donc supposer qu'il
eût été fait deux Translations du corps de
ce Saint , puisque M. Baillet parle d'une
Translation qu'on croit avoir été faite
vers la fin du cinquiéme Siecle , ou au
Commencement du sixième.
3º . s'il n'est rien échappé des Reliques
de ce Saint Evêque depuis le pillage des
Calvinistes , et supposé que l'on ait sauvé
quelques
JUILLET. 1731. 1677.
quelques parties de son corps , quelles
sont ces parties ? et en quelles Eglises elles
sont ? 4°. Si l'on a eu le Chef de ce Saint
enchassé en entier avec le refte du corps ,
ou séparement. 5º . En quels jours se celebrent
les Fêtes de la Translation du
corps ou des Reliques de ce même Saint.
Nous avons satisfait en partie à ce dernier
Article, en rapportant aprés M. Baillet
, qu'on fait la Fête de sa Translation
le 14. Octobre . L'Auteur de ce nouveau
Mémoire paroît avoir quelques
Eclaircissemens plus particuliers à donner
au Public sur la vie de S. Fronton.
Il y a lieu d'esperer que M M. de Perigueux
n'oublieront pas de contribuer, de
tout leur pouvoir à ce qui peut faire honneur
à la mémoire de leur Saint Apôtre ,
et qu'ils voudront bien exposer la Tradition
de leur Eglise sur les Articles de
ce dernier Mémoire.
D'UN AVARE.
Par M. de Malerais de la Vigne.
CY gât un homme peu chrétien
Dont l'avarice étoit extrême
Le
JUILLET . 1731 . 1663
Le bien des autres fût le sien ,
Et jamais il ne prêta rien ,
Qu'au denier
même.
quatre ou cinq , fût-ce à son Pere
Mets l'oreille à sa Tombe, ô Passant , et fremis ;
Ses os s'entrefroissant font un affreux murmure,
Et semblent s'irriter que tu fasses lecture ,
De son Epitaphe gratis.
AUTRE EPITAPHE
D'UN PRETENDU BEL ESPRIT.
Par la Même.
CYgit qui s'estimoit l'Arbitre des Arbitres ;
De la Langue au hazard il décidoit les cas ;
Qui le contredisoit ne s'y connoissoit pas ;
Des Livres il sçût tous les titres ,
Et ne lût que les Almanachs .
***:****XXX :XXXXX
ECLAIRCISSEMENS demandés
>
par
une Lettre écrite de Soissons , inserée dans
le Mercure d'Avril 1731. sur la Vie de
Saint Front on Frontor
L paroît un peu singulier qu'on démande
desEclaircissemens sur un Saint Im
aussi
1670 MERCURE DE FRANCEaussi
connu que S. Fronton, Saint, qu'une
Eglise de ce Royaume reconnoît pour
son Fondateur , et pour son Apôtre ,
sans que la Critique ait encore ose le lui
disputer. Il est parlé de ce Saint dans tous
les Martyrologes au 25. d'Octobre , dans
le Martyrologe Romain , dans ceux de
France et d'Espagne , dans Baronius ,
dans Surius , dans Ribadeneira &c. Cependant
nous exposerons ici avec la briéveté
requise , ce que nous en apprenons
dans les Actes de sa vie, rapportés par M.
Bosquet dans son Histoire de l'Eglise
Gallicane.
Saint Front , ou Fronton , que quelques
uns font naître à Perigueux , d'autres
en Orient , ayant été connu de Saint
Pierre dans un Voyage qu'il fit à Rome ,
et en ayant été jugé digne de porter la
foy parmi les Idolatres , ce Prince des
Apôtres l'envoya dans les Gaules avec un
compagnon , nommé Georges , pour y
publier l'Evangile . Ces deux hommes
Apostoliques aprés beaucoup de Stations
faites dans les lieux de leur passage pour
y semer la parole de Dieu , arriverent à
Perigueux. Ce fut là qu'ils s'arrêterent
davantage , et que le Champ répondant
aux soins du Laboureur , la Moisson devint
bientôt trés-abondante. L'Evangile
JUILLET. 1731. 1871
y fit en peu de tems un progrés considerable.
Il y avoit alors un Gouverneur
en Perigord , nommé Squirius , homme
fort attaché à l'Idolâtrie. Cet homme
politique ou superstitieux s'efforça d'arrêter
le progrès d'une Religion incompatible
avec celle de ses Peres ; il fit arrêter
pour cela un grand nombre de fideles
; il emprisonnà les uns , il exila les
autres , il en fit mourir plusieurs la
persecution augmentant tous les jours
força bientôt le reste des Fideles à chercher
dans la fuite une ressource contre
les vives poursuites du Gouverneur .
Les Fideles allerent donc se cacher dans
un Desert voisin de la Riviere de Dordogne
, avec leur Pasteur qu'ils entraînerent
avec eux : Saint Fronton chassa de
cet endroit un Dragon qui infectoit tout
le Pays.
par
fin
des menaces ,
par
par
Mais Dieu qui vouloit établir son culte
dans cette Province , força le Gouverneur
des fleaux , et endes
avis qu'il lui donna en songe,
de plier sous le joug de la Foy.La paix fût
rendue à cette Eglise naissante . Le Gouverneur
alla lui -même chercher S. Fronton
dans le Desert , il ramena avec lui
le Pasteur et le Troupeau. S. Fronton
bâtit ensuite à Perigueux , du consentement
1672 MERCURE DE FRANCE
ment du Gouverneur une Eglise en l'honncur
de S. Etienne , premier Martyr.
Quand S. Fronton vit cette Eglise suffisamment
affermie , il y laissa un Disciple
nommé Anien pour la gouverner
pendant son absence , et envoya son compagnon
au Puy - en -Velay , où S. George
fonda une nouvelle Eglise dont il fût le
premier Evêque . Pour S. Fronton il alla
prêcher l'Evangile dans la Saintonge et
dans le Poitou ; il passa même par Paris
et pénetra jusques dans le Beauvaisis et
dans le Soissonnois. On voit encore dans
le Diocèse de Soissons unChâteau appellé
Neulli Saint Front , ce qui porteroit à
croire que ce qu'on dit des Voyages de
ce Saint n'est pas sans fondement. Quoyqu'il
en soit , S. Fronton aprés être retourné
dans son Diocèse , passa dans un
autre Voyage par les Villes de Bourdeaux
et de Bayonne , et s'avança jusqu'à Valance
en Espagne. Enfin fatigué , épuisé par
son grand âge et par ses travaux , il rétourna
dans son Siege,où il y mourut en
paix. On rapporte de lui plusieurs Miracles.
En voilà assés sur les Actes de S. Fronton,
premiet Evêque de Perigueux. Il ne
faut pas le confondre avec un aurre Saint
Fronton , Abbé , marqué au 14. Avril
dans
JUILLET. 1731. 1673
'dans le petit ouvrage intitulé * Fasti Mariani
, que l'Auteur Jesuite , dit avoir tiré
de la vie des Peres.
Cependant comme les Actes de Saint
Fronton , Fondateur de l'Eglise de Perigueux
, ont été rejettés par plusieurs critiques
, et en particulier par M. M. de
Tillemont et Baillet , nous rapporterons
ici en peu de mots ce qu'en dit ce dernier,
soit dans les Notes qu'il a mises au commencement
du mois d'Octobre , soit dans
ce qu'il dit de la vie de ce Saint au 25 .
du même mois.
Il commence la vie de S. Front par le
reconnoître pour l'Apôtre de Perigueux :
mais il a soin de mettre à la
marge , 3 .
ou 4. Siecle , ce qui ruine absolument
tout ce qu'on dit de son Voyage à Rome ,
et de sa mission dans les Gaules par Saint
Pierre , & c .
On ne peut , dit- il , entrer dans aucun
détail des actions de ce Saint , ni so
flatter même d'en pouvoir produire dont
on soit assuré , si l'on en excepte la conversion
du Peuple de Perigueux , qu'on
a tout sujet de regarder comme le fruit
de ses travaux et de ses souffrances . Tout
a paru , continue- t-il, tellement insoûtena-
1. Vol 1 Antuerpia 1633-
C
1674 MERCURE DE FRANCE
ble dans les premiers Actes qu'on avoit
publiés de sa vie , qu'on s'est crû obligé
d'en composer d'autres , qui sont cependant
tombés comme les premiers.
M. Baillet regarde aussi comme douteuse
la Tradition qui lui donne pour
compagnon dans ses travaux Apostoliques
un Prêtre , nommé George , aussi - bien
que la fondation de l'Eglise du Puy- en-
Velay,que la même Tradition fait remonter
comme celle de Perigueux au premier
Siecle.
Tous les Actes s'accordent à le faire
mourir en paix. Mais il n'en faut pas conclure
, ajoûte M. Baillet , qu'il ne soit
venu en Perigord qu'aprés la paix donnée
à l'Eglise par Constantin , à moins qu'on
ne voulût raisonner de même de S. Marrial
de Limoges , de S. Julien du Mans ,
de S. Gatien de Tours , et de beaucoup
d'autres Confesseurs , à qui les Payens
n'ont point ôté la vie.
La Fête de S, Fronton est marquée au
25. d'Octobre dans les Martyrologes
d'Adon et d'Usuard , en quoy on les a
suivis dans le Romain moderne. On dit
que le corps de S. Front fût trouvé quelques
années aprés la mort de Clovis I. et
transporté dans une Eglise que fit bâtir
en son honneur Chronope , Evêque de
Perigueux
JUILLET. 1731. 1875
Perigueux , du tems duquel la Ville passa
de la domination des Wisigoths sous
celle des François. On fait Mémoire de
cette Translation le 14. d'Octobre.
M. Baillet dit que les Actes de la vie
de ce Saint furent publiés par M. Bosquet
,dans la deuxième partie de son Histoire
de l'Eglise Gallicane , liv . 5. pag. ș.
ils ont été vûs , ajoûte t-il , par Adon de
Vienne ; ainsi ils ne peuvent être
rieurs au IX. Siecle.
poste
M. de Tillemont, Tom. 4. pag. 502. les
tient tout-à- fait insoutenables, tant pour
le fond que pour la composition. Un
Abbé de Solignac dans le Concile de Lis
moges , tenu l'an 1031. les rejetta devant
toute l'Assemblée , comme une fausse Piece
, et soutint que s'étoit une Fable composée
par un Gausbert Chorévêque de
Limoges , qui l'avoit faite même pour en
tirer de l'argent. Depuis l'onzième Siecle ,
comme on ne voyoit plus d'apparence à
soutenir cette Histoire de S. Front , on
en inventa une autre sous le nom des
Evêques ses Successeurs . Mais cette Piece,
dont M. Bosquet a donné l'Extrait , est
encore plus ridicule que la premiere , au
jugement du même M. de Tillemont.
Voilà ce qu'on peut recueillir de divers
Auteurs sur la vie de S. Front ; mais
Cij
comme
1676 MERCURE DE FRANCE
comme il nous est venu un Mémoire
d'un autre Endroit sur le même sujet ,
posterieur à la Lettre de Soissons , dans
lequel on demande plusieurs autres Eclaircissemens
, nous ajoûterons ici le précis
de ce Mémoire.
On demande d'abord si l'Auteur de
la Lettre inserée dans le Mercure d'Avril
travaille au Breviaire de ce Diocèse. On
prie ensuite de s'informer par la voye du
Mercure , de Messieurs de Perigueux ,
19. Si la Tradition de leur Eglise n'est pas
que le corps entier de S. Front y étoit
conservé lorsque les Calvinistes la pille-`
rent. 29. Si l'on a des preuves que la
Translation de ce corps ait été faite un
peu aprés l'an 1441. comme il paroît
qu'elle a dû être faite par une Bulle du
Pape Eugene IV. qui est dans le Gallia
Christiana.
Nous remarquerons sur ce second article
, qu'il faudroit donc supposer qu'il
eût été fait deux Translations du corps de
ce Saint , puisque M. Baillet parle d'une
Translation qu'on croit avoir été faite
vers la fin du cinquiéme Siecle , ou au
Commencement du sixième.
3º . s'il n'est rien échappé des Reliques
de ce Saint Evêque depuis le pillage des
Calvinistes , et supposé que l'on ait sauvé
quelques
JUILLET. 1731. 1677.
quelques parties de son corps , quelles
sont ces parties ? et en quelles Eglises elles
sont ? 4°. Si l'on a eu le Chef de ce Saint
enchassé en entier avec le refte du corps ,
ou séparement. 5º . En quels jours se celebrent
les Fêtes de la Translation du
corps ou des Reliques de ce même Saint.
Nous avons satisfait en partie à ce dernier
Article, en rapportant aprés M. Baillet
, qu'on fait la Fête de sa Translation
le 14. Octobre . L'Auteur de ce nouveau
Mémoire paroît avoir quelques
Eclaircissemens plus particuliers à donner
au Public sur la vie de S. Fronton.
Il y a lieu d'esperer que M M. de Perigueux
n'oublieront pas de contribuer, de
tout leur pouvoir à ce qui peut faire honneur
à la mémoire de leur Saint Apôtre ,
et qu'ils voudront bien exposer la Tradition
de leur Eglise sur les Articles de
ce dernier Mémoire.
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Résumé : ÉCLAIRCISSEMENS demandés par une Lettre écrite de Soissons, insérée dans le Mercure d'Avril 1731. sur la Vie de Saint Front ou Fronton.
Le texte présente deux épitaphes et un débat historique sur la vie de Saint Front. La première épitaphe, 'D'un avare', décrit un homme extrêmement avare, qui considérait le bien des autres comme sien et ne prêtait jamais rien. La deuxième épitaphe, 'D'un prétendu bel esprit', critique un individu se prétendant arbitre de la langue et connaissant les titres des livres sans les lire. Le texte principal traite de Saint Front, ou Fronton, dont la vie est controversée. Selon certaines sources, Saint Front, originaire de Périgueux ou d'Orient, fut envoyé par Saint Pierre pour évangéliser les Gaules. Il fonda une église à Périgueux et effectua plusieurs missions dans diverses régions, y compris la Saintonge, le Poitou, Paris, le Beauvaisis, et le Soissonnois. Il est également mentionné qu'il chassa un dragon et effectua plusieurs miracles. Cependant, des critiques comme M. de Tillemont et M. Baillet remettent en question l'authenticité des actes de Saint Front. Ils doutent de son voyage à Rome et de sa mission par Saint Pierre, ainsi que de la fondation de l'église du Puy-en-Velay. Ils considèrent les premiers actes de sa vie comme insoutenables et douteux. Le texte mentionne également des demandes d'éclaircissements sur la vie de Saint Front, notamment sur la conservation de ses reliques après le pillage des Calvinistes et les dates des fêtes de sa translation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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302
p. 1704
ÉPIGRAMME.
Début :
D'où vient que le Démon cherchant à nous détruire, [...]
Mots clefs :
Démon, Serpent, Ève, Esprit, Souplesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ÉPIGRAMME.
EPIGRA M M E.
D'Od vient que le détruire , Démon cherchant à nous
Prit la figure d'un Serpent ?
Et voulut se montrer devant Eve rampant ,
Pour la tenter et la séduire
Certes , ce fut un tour subtil , ingenieux
Cet Esprit rempli de finesse ,
Jugea que pour gagner un Sexe impérieux ,
Il falloit user de souplesse.
Bouchet , Chanoine de Sens .
D'Od vient que le détruire , Démon cherchant à nous
Prit la figure d'un Serpent ?
Et voulut se montrer devant Eve rampant ,
Pour la tenter et la séduire
Certes , ce fut un tour subtil , ingenieux
Cet Esprit rempli de finesse ,
Jugea que pour gagner un Sexe impérieux ,
Il falloit user de souplesse.
Bouchet , Chanoine de Sens .
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303
p. 1806-1809
ITALIE.
Début :
Le fils du Pacha du Grand Caire, qui se sauva en Italie, lorsque son pere y excita la derniere [...]
Mots clefs :
Pacha du Grand Caire, Baptême, Collège des Maronites, Naples, Sauterelles, Insectes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
E fils du Pacha du Grand Caire , qui se sauva:
en Italie , lorsque son pere y excita la derniee
révolte , parut le 16 Juin dans l'Anti - chambre
Qu
JUILLET. 1731. 1807
du Pape, sans Turban et avec la Croix sur la pol
trine. S. S. lui donna audience , et le reçut avec
beaucoup d'accueil. Quelques jours après il de
manda le Baptême. S. S. Pa envoïé au College
des Maronites , pour y être instruit , et elle le défrayera
pendant son séjour à Rome.
On apprend de Venise, que le 25 du mois dernier
, Fête de l'Apparition de S. Marc , le Doge
accompagné de la Seigneurie , du Nonce du Pape
et des Ambassadeurs, alla tenir Chapelle dans l'Eglise
Ducale , où l'Evangile écrit de la main de
cet Evangeliste , fut exposé à la vénération du
peuple.
On écrit de Naples, du commencement de Juin,
que le Viceroi avoit fait notifier au Cardinal Coscia
par ordre de l'Empereur , que S M. Imp.verroit
avec plaisir que S. E allat se jetter aux pieds
du Pape pour implorer sa clémence , puisque c'étoit
l'unique moyen de se tirer d'affaire ; et qu'en
attendant, l'Empereur laissoit au Nonce de S.S. la
liberté d'agir contre elle. Depuis cette notification
, le Cardinal qui est toujours incommodé , ne
voit presque personne , et on dit que S.E. est violemment
agitée, dans l'incertitude du parti qu'elle
doit prendre.
Il a fait publier un Mémoire pour justifier sa.
conduite et pour insinuer qu'on lui a ôté injustement
l'Archevêché de Benevent.
Un Ecclesiastique chargé de la procuration de
M. Doria, nouvel Archevêque de Benevent, ayant:
voulu prendre possession de cet Archevêché au:
nom de ce Prélat . M. Trabucco , Chanoine de
l'Eglise Métropolitaine et quelques autres de ses .
confreres s'y sont opposez par une protestation ,
et cette démarche ayant été suivie d'une émotion
populaire , les plus séditieux ont été arrêtez, mais
le
1808 MERCURE DE FRANCE
le Chanoine qui l'avoit excitée s'est sauvé.
On continuë de vendre à Rome les effets du
Cardinal Coscia, dont on a déja reçû 46000 écus,
sans compter saVaisselle d'argent et ses diamans,
qu'on fait monter à une somme beaucoup plus
considerable.
On assure qu'il est arrivé à Naples des Ordres
de l'Empereur de faire remettre entre les mains du
Nonce du Pape tous les revenus des Benefices de
ce Cardinal , qui n'a pu obtenir la protection de
S. M. Imp .
Il y a dans tout le territoire de Pise une si grande
quantité de Sauterelles , que pour engager les
Païsans à les détruire , on leur fait donner deux
sols pour livre de ces Insectes qu'ils ramassent et
qu'on enterre ensuite avec de la chaux.
Il est arrivé à Milan deux Députez de la République
de Génes , pour tegler avec le Comte de
Daun,de quelle maniere on fera passer dans l'Isle
de Corse les 4 à fooo hommes de Troupes que
l'Empereur a accordez à la République pour l'aider
à réduire les Rebelles de cette Isle, contre lesquels
on prépare à Génes un armement considerable.
On mande de Génes qu'on y avoit publié une
Ordonnance du Grand Conseil, qui défend à tous
les Vaisseaux , de quelque Nation qu'ils soient ,
de commercer avec l'Isle de Corse , et d'y jetter
l'Ancre , excepté devant la Bastie , Calvi , Ajaccio
et S. Boniface , à peine de mort contre les Capitaines;
et de confiscation des Vaisseaux.
Par les dernieres Lettres de Génes on apprend
que les Rebelles de l'Isle de Corse bloquoient actuellement
la Ville de la Bastia avec 3000 hommes;
qu'ils paroissoient vouloir en former le siége
et ouvrir la tranchée du côté de San-Francisco
CE
JUILLET. 1731. 1809
et des Capucins , aussi-tôt qu'ils auroient reçu un
renfort de 6000 hommes qu'ils attendoient des
Montagnes de l'Isle; que les habitans de Lotta , de
Brando , de Leville , de Nonza et de Cagnano s'étoient
déclarez en leur faveur.
E fils du Pacha du Grand Caire , qui se sauva:
en Italie , lorsque son pere y excita la derniee
révolte , parut le 16 Juin dans l'Anti - chambre
Qu
JUILLET. 1731. 1807
du Pape, sans Turban et avec la Croix sur la pol
trine. S. S. lui donna audience , et le reçut avec
beaucoup d'accueil. Quelques jours après il de
manda le Baptême. S. S. Pa envoïé au College
des Maronites , pour y être instruit , et elle le défrayera
pendant son séjour à Rome.
On apprend de Venise, que le 25 du mois dernier
, Fête de l'Apparition de S. Marc , le Doge
accompagné de la Seigneurie , du Nonce du Pape
et des Ambassadeurs, alla tenir Chapelle dans l'Eglise
Ducale , où l'Evangile écrit de la main de
cet Evangeliste , fut exposé à la vénération du
peuple.
On écrit de Naples, du commencement de Juin,
que le Viceroi avoit fait notifier au Cardinal Coscia
par ordre de l'Empereur , que S M. Imp.verroit
avec plaisir que S. E allat se jetter aux pieds
du Pape pour implorer sa clémence , puisque c'étoit
l'unique moyen de se tirer d'affaire ; et qu'en
attendant, l'Empereur laissoit au Nonce de S.S. la
liberté d'agir contre elle. Depuis cette notification
, le Cardinal qui est toujours incommodé , ne
voit presque personne , et on dit que S.E. est violemment
agitée, dans l'incertitude du parti qu'elle
doit prendre.
Il a fait publier un Mémoire pour justifier sa.
conduite et pour insinuer qu'on lui a ôté injustement
l'Archevêché de Benevent.
Un Ecclesiastique chargé de la procuration de
M. Doria, nouvel Archevêque de Benevent, ayant:
voulu prendre possession de cet Archevêché au:
nom de ce Prélat . M. Trabucco , Chanoine de
l'Eglise Métropolitaine et quelques autres de ses .
confreres s'y sont opposez par une protestation ,
et cette démarche ayant été suivie d'une émotion
populaire , les plus séditieux ont été arrêtez, mais
le
1808 MERCURE DE FRANCE
le Chanoine qui l'avoit excitée s'est sauvé.
On continuë de vendre à Rome les effets du
Cardinal Coscia, dont on a déja reçû 46000 écus,
sans compter saVaisselle d'argent et ses diamans,
qu'on fait monter à une somme beaucoup plus
considerable.
On assure qu'il est arrivé à Naples des Ordres
de l'Empereur de faire remettre entre les mains du
Nonce du Pape tous les revenus des Benefices de
ce Cardinal , qui n'a pu obtenir la protection de
S. M. Imp .
Il y a dans tout le territoire de Pise une si grande
quantité de Sauterelles , que pour engager les
Païsans à les détruire , on leur fait donner deux
sols pour livre de ces Insectes qu'ils ramassent et
qu'on enterre ensuite avec de la chaux.
Il est arrivé à Milan deux Députez de la République
de Génes , pour tegler avec le Comte de
Daun,de quelle maniere on fera passer dans l'Isle
de Corse les 4 à fooo hommes de Troupes que
l'Empereur a accordez à la République pour l'aider
à réduire les Rebelles de cette Isle, contre lesquels
on prépare à Génes un armement considerable.
On mande de Génes qu'on y avoit publié une
Ordonnance du Grand Conseil, qui défend à tous
les Vaisseaux , de quelque Nation qu'ils soient ,
de commercer avec l'Isle de Corse , et d'y jetter
l'Ancre , excepté devant la Bastie , Calvi , Ajaccio
et S. Boniface , à peine de mort contre les Capitaines;
et de confiscation des Vaisseaux.
Par les dernieres Lettres de Génes on apprend
que les Rebelles de l'Isle de Corse bloquoient actuellement
la Ville de la Bastia avec 3000 hommes;
qu'ils paroissoient vouloir en former le siége
et ouvrir la tranchée du côté de San-Francisco
CE
JUILLET. 1731. 1809
et des Capucins , aussi-tôt qu'ils auroient reçu un
renfort de 6000 hommes qu'ils attendoient des
Montagnes de l'Isle; que les habitans de Lotta , de
Brando , de Leville , de Nonza et de Cagnano s'étoient
déclarez en leur faveur.
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Résumé : ITALIE.
En juillet 1731, en Italie, le fils du Pacha du Grand Caire, réfugié à Rome, a été reçu par le Pape le 16 juin et a demandé le baptême. Il a été envoyé au Collège des Maronites pour y être instruit, aux frais du Pape. À Venise, le Doge et la Seigneurie ont vénéré l'Évangile écrit par Saint Marc le 25 juin. À Naples, le Cardinal Coscia, malade, a reçu une notification de l'Empereur l'incitant à implorer la clémence du Pape. Il a publié un mémoire pour justifier sa conduite et contester la perte de l'Archevêché de Benevent. Un chanoine opposé à la prise de possession de l'Archevêché par le nouvel archevêque a fui après une protestation suivie d'une émotion populaire. Les effets du Cardinal Coscia sont vendus à Rome, et ses revenus ecclésiastiques doivent être remis au Nonce du Pape. À Pise, une récompense est offerte pour la destruction des sauterelles. À Milan, des députés de la République de Gênes négocient avec le Comte de Daun le passage de troupes en Corse pour réprimer les rebelles. Gênes a publié une ordonnance interdisant le commerce avec la Corse, sauf dans certaines villes. Les rebelles corses bloquent Bastia et attendent des renforts.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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304
p. 1823-1825
MANDEMENT de M. l'Archevêque de Paris, au sujet d'un Ecrit qui a pour titre : Dissertation sur les Miracles, et en particulier sur ceux qui ont été opérez au Tombeau de M. de Paris , en l'Eglise de S. Medard de Paris , avec la Relation et les Preuves de celui qui s'est fait le 3 Novembre 1730. en la Personne d'Anne le Franc , de la Paroisse de S. Barthelemi. Brochure in 4º . de 34 pages. A Paris, chez Pierre Simon, ruë de la Harpe, 1731 .
Début :
Nous nous contenterons de rapporter ici l'essentiel de ce Mandement ; sçavoir, [...]
Mots clefs :
Mandement, Miracles, Archevêque de Paris, Théologiens
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texteReconnaissance textuelle : MANDEMENT de M. l'Archevêque de Paris, au sujet d'un Ecrit qui a pour titre : Dissertation sur les Miracles, et en particulier sur ceux qui ont été opérez au Tombeau de M. de Paris , en l'Eglise de S. Medard de Paris , avec la Relation et les Preuves de celui qui s'est fait le 3 Novembre 1730. en la Personne d'Anne le Franc , de la Paroisse de S. Barthelemi. Brochure in 4º . de 34 pages. A Paris, chez Pierre Simon, ruë de la Harpe, 1731 .
MANDEMENT de M. l'Archevêque
de Paris, au sujet d'un Ecrit qui a pour
titre : Dissertation sur les Miracles, et en
particulier sur ceux qui ont été opérez au
Tombeau de M. de Paris , en l'Eglise de
S. Medard de Paris , avec la Relation et
les Preuves de celui qui s'estfait le 3 Novembre
1730. en la Personne d'Anne le
Franc , de la Paroisse de S. Barthelemi.
Brochure in 4º . de 34 pages. A Paris ,
chez Pierre Simon , ruë de la Harpe, 1731 .
Nous nous contenterons de rapporter
ici l'essentiel de ce Mandement ; sçavoir,
ce que M. l'Archevêque y déclare, y condamne
, et ordonne sur la fin , à cause des
bornes ausquelles on est assujetti dans un
Journal comme celui- ci.
2
A CES CAUSES , veu P'Ecrit qui a pour titre
: Dissertation sur les Miracles , etc. Le
Requisitoire de notre Promoteur d'Offce
, avec notre Ordonnance ; au bas d'icelui
, du 15 Juin dernier , le cahier d'information
, contenant la déposition de 40
témoins , le rapport de deux Médecins ,
du 7 de ce present mois ; autre Rapport
de trois Chirurgiens , du 11 du même
mois ; après en avoir conféré avec plusieurs
Théologiens , sçavans et pieux le
I iiij
saint
1824 MERCURE DE FRANCE
S. Nom de Dieu invoqué : TouT CONSIDE'RE'
. Nous déclarons faux et supposé le
Miracle qu'on a prétendu avoir été opéré
le 3 du mois de Novembre dernier , en la
personne d'Anne le Franc ; et en renouvellant
l'art. 30. des Statuts Synodaux de
ce Diocèse , défendons de publier aucens
Miracles nouveaux , que de notre autorité
, et après que par un examen canonique
, nous en aurons reconnu et déclaré
juridiquement la vérité. Défendons en
outre de rendre aucun culte religieux au
fieur Paris , d'honorer son Tombeau , de
celebrer , ou de faire celebrer des Messes
en son honneur. Condamnons led.Ecrit ,
intitulé : Dissertation , etc. comme rempli
de suppositions et d'impostures , tendant à
séduire les Fidéles , injurieux au Pape et
au Corps des premiers Pasteurs , et favorisant
des erreurs condamnées par l'Eglise
défendons de le lire , ou de le refenir
: Ordonnons d'en rapporter incessamment
les Exemplaires à notre Secretariat
; le tout sous les peines de droit. Et
sera notre present Mandement lû , publié
et affiché par tout où besoin sera . DONNE
à Paris , en notre Palais Archiepiscopal ,
le 15 Juillet 1731. Signé CHARLES , Archevêque
de Paris. Par Monseigneur
;
Martin.
I
JUILLET. 1731. 1825
A la fin du Mandement on trouve le
Rapport de Messieurs Andry et Winslow,
Docteurs en Médecine , de la Faculté de
Paris , et celui des Sieurs Petit , Guérin et
Morand, Chirurgiens Jurez,au sujet de la
maladie et guérison d'Anne le Franc.
de Paris, au sujet d'un Ecrit qui a pour
titre : Dissertation sur les Miracles, et en
particulier sur ceux qui ont été opérez au
Tombeau de M. de Paris , en l'Eglise de
S. Medard de Paris , avec la Relation et
les Preuves de celui qui s'estfait le 3 Novembre
1730. en la Personne d'Anne le
Franc , de la Paroisse de S. Barthelemi.
Brochure in 4º . de 34 pages. A Paris ,
chez Pierre Simon , ruë de la Harpe, 1731 .
Nous nous contenterons de rapporter
ici l'essentiel de ce Mandement ; sçavoir,
ce que M. l'Archevêque y déclare, y condamne
, et ordonne sur la fin , à cause des
bornes ausquelles on est assujetti dans un
Journal comme celui- ci.
2
A CES CAUSES , veu P'Ecrit qui a pour titre
: Dissertation sur les Miracles , etc. Le
Requisitoire de notre Promoteur d'Offce
, avec notre Ordonnance ; au bas d'icelui
, du 15 Juin dernier , le cahier d'information
, contenant la déposition de 40
témoins , le rapport de deux Médecins ,
du 7 de ce present mois ; autre Rapport
de trois Chirurgiens , du 11 du même
mois ; après en avoir conféré avec plusieurs
Théologiens , sçavans et pieux le
I iiij
saint
1824 MERCURE DE FRANCE
S. Nom de Dieu invoqué : TouT CONSIDE'RE'
. Nous déclarons faux et supposé le
Miracle qu'on a prétendu avoir été opéré
le 3 du mois de Novembre dernier , en la
personne d'Anne le Franc ; et en renouvellant
l'art. 30. des Statuts Synodaux de
ce Diocèse , défendons de publier aucens
Miracles nouveaux , que de notre autorité
, et après que par un examen canonique
, nous en aurons reconnu et déclaré
juridiquement la vérité. Défendons en
outre de rendre aucun culte religieux au
fieur Paris , d'honorer son Tombeau , de
celebrer , ou de faire celebrer des Messes
en son honneur. Condamnons led.Ecrit ,
intitulé : Dissertation , etc. comme rempli
de suppositions et d'impostures , tendant à
séduire les Fidéles , injurieux au Pape et
au Corps des premiers Pasteurs , et favorisant
des erreurs condamnées par l'Eglise
défendons de le lire , ou de le refenir
: Ordonnons d'en rapporter incessamment
les Exemplaires à notre Secretariat
; le tout sous les peines de droit. Et
sera notre present Mandement lû , publié
et affiché par tout où besoin sera . DONNE
à Paris , en notre Palais Archiepiscopal ,
le 15 Juillet 1731. Signé CHARLES , Archevêque
de Paris. Par Monseigneur
;
Martin.
I
JUILLET. 1731. 1825
A la fin du Mandement on trouve le
Rapport de Messieurs Andry et Winslow,
Docteurs en Médecine , de la Faculté de
Paris , et celui des Sieurs Petit , Guérin et
Morand, Chirurgiens Jurez,au sujet de la
maladie et guérison d'Anne le Franc.
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Résumé : MANDEMENT de M. l'Archevêque de Paris, au sujet d'un Ecrit qui a pour titre : Dissertation sur les Miracles, et en particulier sur ceux qui ont été opérez au Tombeau de M. de Paris , en l'Eglise de S. Medard de Paris , avec la Relation et les Preuves de celui qui s'est fait le 3 Novembre 1730. en la Personne d'Anne le Franc , de la Paroisse de S. Barthelemi. Brochure in 4º . de 34 pages. A Paris, chez Pierre Simon, ruë de la Harpe, 1731 .
Le mandement de l'archevêque de Paris, daté du 15 juillet 1731, concerne un écrit publié en 1731 relatant un miracle supposé survenu en novembre 1730 sur Anne le Franc. L'archevêque déclare ce miracle faux et renouvelle l'interdiction de publier de nouveaux miracles sans examen canonique. Il interdit également de rendre un culte au sieur Paris, d'honorer son tombeau ou de célébrer des messes en son honneur. L'écrit est condamné comme rempli de suppositions et d'impostures, susceptible de séduire les fidèles, injurieux envers le Pape et les premiers pasteurs, et favorisant des erreurs condamnées par l'Église. L'archevêque ordonne de ne pas lire ou diffuser cet écrit et de rapporter les exemplaires au secrétariat archiépiscopal, sous peine de sanctions. Le mandement inclut des rapports médicaux sur la maladie et la guérison d'Anne le Franc, rédigés par des docteurs en médecine et des chirurgiens jurés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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304
MANDEMENT de M. l'Archevêque de Paris, au sujet d'un Ecrit qui a pour titre : Dissertation sur les Miracles, et en particulier sur ceux qui ont été opérez au Tombeau de M. de Paris , en l'Eglise de S. Medard de Paris , avec la Relation et les Preuves de celui qui s'est fait le 3 Novembre 1730. en la Personne d'Anne le Franc , de la Paroisse de S. Barthelemi. Brochure in 4º . de 34 pages. A Paris, chez Pierre Simon, ruë de la Harpe, 1731 .
305
p. [1839]-1841
ODE SACRÉE, Titrée du Pseaume. Beatus vir, &c.
Début :
Heureux le Mortel qui redoute, [...]
Mots clefs :
Psaume, Lois, Gloire, Ardeur , Vaisseau, Adversité, Bienfaiteur, Port de l'Éternité, Abondance, Juge suprême
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE SACRÉE, Titrée du Pseaume. Beatus vir, &c.
ODE SA CREE,
H
Tirée du Pseaume.
Beatus vir , & c. - fi}
Eureux le Mortel qui redoute
D'exciter l'ire du Seigneur !
En suivant ses Loix dans sa route
Toujours il marche avec ardeur ,
Quelle est sa gloire et så richesse!
Le souvenir de sa sagesse ,
Ne s'évanouira jamais ,
A ij Sa
7
A
1840 MERCURE DE FRANCE
Sa Posterité dans ce monde ,
Puissante , honorée et féconde ,
Verra combler tous ses souhaits,
Ainsi qu'un Astre favorable ,
Au Vaisseau du Port écarté ,
Dieu se montre à l'homme équitable ;
Dans la nuit de l'adversité ;
Il ne parle qu'avec prudence ,
En lui la timide indigence
Trouve toujours un Bienfaicteur ;
Quel sort au sien est comparable ?
De son coeur ferme , inébranlable ,
Rien ne peut troubler le bonheur,
Malgré les efforts de l'envie ,
Son nom subsistera. toûjours ;
De la perfide calomnie ,
Il ne craindra point les discours ,
Il met en Dieu son esperance ;
Contre les méchans sa puissance ,
Sçaura le mettre en seureté ;
Elle affermira son courage ,
Jusqu'à ce qu'il brave leur rage ,
Dans le Port de l'Eternité,
添
Ses mains ont semé l'abondance ,
Dans
AOUST.
1841 1731.
Dans les maisons des indigents ;
Sa justice pour récompense ,
Subsistera dans tous les temps :
Il sera placé dans la gloire 5
Le Pécheur verra sa victoire ,
Et de désespoir sechera ,
Dans sa rage il osera même ,
Maudire le Juge suprême :
Mais son vain desir périra.
H
Tirée du Pseaume.
Beatus vir , & c. - fi}
Eureux le Mortel qui redoute
D'exciter l'ire du Seigneur !
En suivant ses Loix dans sa route
Toujours il marche avec ardeur ,
Quelle est sa gloire et så richesse!
Le souvenir de sa sagesse ,
Ne s'évanouira jamais ,
A ij Sa
7
A
1840 MERCURE DE FRANCE
Sa Posterité dans ce monde ,
Puissante , honorée et féconde ,
Verra combler tous ses souhaits,
Ainsi qu'un Astre favorable ,
Au Vaisseau du Port écarté ,
Dieu se montre à l'homme équitable ;
Dans la nuit de l'adversité ;
Il ne parle qu'avec prudence ,
En lui la timide indigence
Trouve toujours un Bienfaicteur ;
Quel sort au sien est comparable ?
De son coeur ferme , inébranlable ,
Rien ne peut troubler le bonheur,
Malgré les efforts de l'envie ,
Son nom subsistera. toûjours ;
De la perfide calomnie ,
Il ne craindra point les discours ,
Il met en Dieu son esperance ;
Contre les méchans sa puissance ,
Sçaura le mettre en seureté ;
Elle affermira son courage ,
Jusqu'à ce qu'il brave leur rage ,
Dans le Port de l'Eternité,
添
Ses mains ont semé l'abondance ,
Dans
AOUST.
1841 1731.
Dans les maisons des indigents ;
Sa justice pour récompense ,
Subsistera dans tous les temps :
Il sera placé dans la gloire 5
Le Pécheur verra sa victoire ,
Et de désespoir sechera ,
Dans sa rage il osera même ,
Maudire le Juge suprême :
Mais son vain desir périra.
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Résumé : ODE SACRÉE, Titrée du Pseaume. Beatus vir, &c.
Le poème 'ODE SA CREE' du Psaume 'Beatus vir' célèbre les vertus et les bénédictions de l'homme juste et pieux. Cet homme est heureux car il respecte les lois divines et suit le droit chemin avec ardeur. Sa sagesse et sa richesse sont éternelles, et sa descendance est puissante, honorée et féconde. En période de difficulté, Dieu protège l'homme équitable, qui parle avec prudence et aide les indigents. Son bonheur reste inébranlable malgré l'envie et la calomnie. Il place son espérance en Dieu, qui le défend contre les méchants et renforce son courage jusqu'à l'éternité. Ses actions justes et généreuses perdurent à travers les temps, tandis que le pécheur, dans sa rage, maudit en vain le Juge suprême.
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306
p. 1854-1859
PARAPHRASE. Du Pseaume XXXIV. Judica, Domine, nocentes me, &c. P. L. D. D. R. P. G. J. P. L. A. J.
Début :
Dieu d'Israël, sois mon réfuge ; [...]
Mots clefs :
Refuge, Juge, Israël, Tonnerre, Glaive, Ignominie, Pièges, Trahisons, Miracles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARAPHRASE. Du Pseaume XXXIV. Judica, Domine, nocentes me, &c. P. L. D. D. R. P. G. J. P. L. A. J.
PARAPHRASE.
Du Pseaume XXXIV.
Fulica , Domine , nocentes me , &c.
P. L. D. D. R. P. G. J. P. L. A. J.
Dieu d Ieu d'Israël , sois mon réfuge ;
Combats
pour moi , deviens le Juge
De mes lâches Pérsécuteurs ;
Fais gronder, fais partir ta foudre, ton Tonnerre,
Er que ton bras vengeur montre à toute la Terre
Que tu ne délaissas jamais tes serviteurs.
Je vois ton glaive redoutable ,
Levé sur la tête coupable ;
Cachez - vous , foibles ennemis :
Le Seigneur en ce jour va prendre ma défense ,
Vous , dont les coeurs pervers oppriment l'innocence
,
Traîtres , où fuirez - vous ? l'Enfer même est soumis.
SP
AOUST
1855 1731 .
Que la fuite et l'ignominic ,
Soient le prix de la calomnie ,
Et de ses suppôts renommez !
Que, tels qu'un vain amas de sable et de poussiere ,
Que dissipe des vents une haleine legere ,
Leurs complots soient détruits aussi - tôt que
formez !
Vous , les
M
organes de Dieu-même ,
Vous , de sa Justice suprême ,
Ministres sages , éclairez ,
Par vos décisions , par vos Arrêts celebres ,
Punissez ces esprits d'erreur et de tenebres ;
Ils sont contre le Ciel hautement déclarez.
En vain ils me tendent des pieges ,
En vain leurs fureurs sacrileges ,
Soufflent un dangereux poison :
De leur rage impuissante exemplaires victimes ;
Ils sont ensevelis dans ces mêmes abymes ,
Que m'avoit préparés leur noire trahison .
讚
Cependant mon ame contente ,
De la verité triomphante ,
Connoît les salutaires droits :
Ma langue toujours prête à chanter la puissance ,
D'un
1856 MERCURE DE FRANCE
D'un Juge qui punit , d'un Dieu qui récompense,
Dans ses Temples sacrez fait connoître ses Loix.
潞
Interprete de ses oracles ,
De sa main féconde en Miracles ,
Elle vantera le pouvoir :
Le Seigneur se souvient du pauvre en sa soka
france ;
Ses coups sont étonnans , et l'humaine prudence ,
Ne sçauroit les comprendre et ne peut les prévoir.
Des témoins trompeurs et perfides ,
Par leurs mensonges homicides ,
M'imputent un crime odieux :
Touché de leurs erreurs , mon coeur est moins
sensible ,
'Aux aprêts éclatans d'un Jugement terrible ,
Qu'aux genereux desirs de désiller leurs yeux.
粥
Pour les conduire à la lumiere ,
La patience et la priere ,
Ont fait des efforts superflus :
Toujours plus endurcis , ils ont forcé leurs ames ,
Par un nouveau tissu d'intrigues et de trames ,
A braver des remords qu'ils n'éprouveront plus.
Mais
A O UST. , 1731 1857
Mais tous leurs desseins que j'ignore ,
Et que leur haine forme encore ,
Voat être bien- tôt dissipez :
Leurs bouches au silence enfin vont se réduire ,
Sans que jamais leurs coeurs toûjours ardens à
nuire
Soient réduits à l'aveu d'avoir été trompez.
Seigneur , d'un regard favorable ,
Du mortel ennui qui m'accable ,
Daigne dissiper les horreurs ;
Aompt de mes Meurtriers les troupes conjurées ,
Ma voix en s'élevant dans tes Voutes sacrées,
Aux Peuples attentifs apprendra tes grandeurs.
諾
Ne verray-je point de l'envie ,
Qui poursuit ma gloire et ma vie ,
Avorter le honteux dessein ?
Sous un dehors trompeur , dans une humble posture
,
Mes superbes Rivaux méditent l'imposture ,
Pour lancer surement tous leurs traits dans mon
sein.
Hypocrites , le masque tombe ;
Qu'ilmeure , ont-ils dit , qu'il succombe ,
Sous l'effort de nos bras unis !
Soutiens
1858 MERCURE DE FRANCE
Soutiens- moi , Dieu puissant , fais parler ta Justice
,
Confond mes ennemis , toi qui vois leur malice ,
Et qui sondes des coeurs les plus secrets replis.
Fais cesser ma douleur profonde ;
Il est temps d'annoncer au Monde ,
Qu'on m'a jugé selon tes Loix :
Arbitre des Humains, l'esprit de Dieu vous guide,
A vos justes decrets cet Esprit Saint préside ;
Vous êtes seulement les Echos de sa voix.
Tremblez , vous , dont les fourberies ,
Et les cruelles railleries ,
Se nourissoient d'un faux espoir :
Les barbares Auteurs d'un projet fanatique ,
Pour salaire n'auront qu'un regret tyranique ;
Sous le poids de leur crime ils seront sans pouvoir.
Mais vous que mon sort înteresse
Remerciez le Ciel sans cesse 1.3
Par des Cantiques immortels :
Puissent-ils, ces grands Choeurs , chanter ma délivrance
,
Et celebrer , grand Dieu , de ta magnificence ,
L'éclatante splendeur aux pieds des Autels.
AOUST. 1859
1
1731.
Ma voix d'une force nouvelle ,
Valde ta Justice éternelle ,
Seigneur , publier les bienfaits :
1.1
Tandis que nuit et jour méditant ta Loi sainte ,
Mon esprit rassuré pourra gouter sans crainte
faveurs et les dons de la Paix.
Le prix de tes fa
Ad majorem Dei gloriam.
Du Pseaume XXXIV.
Fulica , Domine , nocentes me , &c.
P. L. D. D. R. P. G. J. P. L. A. J.
Dieu d Ieu d'Israël , sois mon réfuge ;
Combats
pour moi , deviens le Juge
De mes lâches Pérsécuteurs ;
Fais gronder, fais partir ta foudre, ton Tonnerre,
Er que ton bras vengeur montre à toute la Terre
Que tu ne délaissas jamais tes serviteurs.
Je vois ton glaive redoutable ,
Levé sur la tête coupable ;
Cachez - vous , foibles ennemis :
Le Seigneur en ce jour va prendre ma défense ,
Vous , dont les coeurs pervers oppriment l'innocence
,
Traîtres , où fuirez - vous ? l'Enfer même est soumis.
SP
AOUST
1855 1731 .
Que la fuite et l'ignominic ,
Soient le prix de la calomnie ,
Et de ses suppôts renommez !
Que, tels qu'un vain amas de sable et de poussiere ,
Que dissipe des vents une haleine legere ,
Leurs complots soient détruits aussi - tôt que
formez !
Vous , les
M
organes de Dieu-même ,
Vous , de sa Justice suprême ,
Ministres sages , éclairez ,
Par vos décisions , par vos Arrêts celebres ,
Punissez ces esprits d'erreur et de tenebres ;
Ils sont contre le Ciel hautement déclarez.
En vain ils me tendent des pieges ,
En vain leurs fureurs sacrileges ,
Soufflent un dangereux poison :
De leur rage impuissante exemplaires victimes ;
Ils sont ensevelis dans ces mêmes abymes ,
Que m'avoit préparés leur noire trahison .
讚
Cependant mon ame contente ,
De la verité triomphante ,
Connoît les salutaires droits :
Ma langue toujours prête à chanter la puissance ,
D'un
1856 MERCURE DE FRANCE
D'un Juge qui punit , d'un Dieu qui récompense,
Dans ses Temples sacrez fait connoître ses Loix.
潞
Interprete de ses oracles ,
De sa main féconde en Miracles ,
Elle vantera le pouvoir :
Le Seigneur se souvient du pauvre en sa soka
france ;
Ses coups sont étonnans , et l'humaine prudence ,
Ne sçauroit les comprendre et ne peut les prévoir.
Des témoins trompeurs et perfides ,
Par leurs mensonges homicides ,
M'imputent un crime odieux :
Touché de leurs erreurs , mon coeur est moins
sensible ,
'Aux aprêts éclatans d'un Jugement terrible ,
Qu'aux genereux desirs de désiller leurs yeux.
粥
Pour les conduire à la lumiere ,
La patience et la priere ,
Ont fait des efforts superflus :
Toujours plus endurcis , ils ont forcé leurs ames ,
Par un nouveau tissu d'intrigues et de trames ,
A braver des remords qu'ils n'éprouveront plus.
Mais
A O UST. , 1731 1857
Mais tous leurs desseins que j'ignore ,
Et que leur haine forme encore ,
Voat être bien- tôt dissipez :
Leurs bouches au silence enfin vont se réduire ,
Sans que jamais leurs coeurs toûjours ardens à
nuire
Soient réduits à l'aveu d'avoir été trompez.
Seigneur , d'un regard favorable ,
Du mortel ennui qui m'accable ,
Daigne dissiper les horreurs ;
Aompt de mes Meurtriers les troupes conjurées ,
Ma voix en s'élevant dans tes Voutes sacrées,
Aux Peuples attentifs apprendra tes grandeurs.
諾
Ne verray-je point de l'envie ,
Qui poursuit ma gloire et ma vie ,
Avorter le honteux dessein ?
Sous un dehors trompeur , dans une humble posture
,
Mes superbes Rivaux méditent l'imposture ,
Pour lancer surement tous leurs traits dans mon
sein.
Hypocrites , le masque tombe ;
Qu'ilmeure , ont-ils dit , qu'il succombe ,
Sous l'effort de nos bras unis !
Soutiens
1858 MERCURE DE FRANCE
Soutiens- moi , Dieu puissant , fais parler ta Justice
,
Confond mes ennemis , toi qui vois leur malice ,
Et qui sondes des coeurs les plus secrets replis.
Fais cesser ma douleur profonde ;
Il est temps d'annoncer au Monde ,
Qu'on m'a jugé selon tes Loix :
Arbitre des Humains, l'esprit de Dieu vous guide,
A vos justes decrets cet Esprit Saint préside ;
Vous êtes seulement les Echos de sa voix.
Tremblez , vous , dont les fourberies ,
Et les cruelles railleries ,
Se nourissoient d'un faux espoir :
Les barbares Auteurs d'un projet fanatique ,
Pour salaire n'auront qu'un regret tyranique ;
Sous le poids de leur crime ils seront sans pouvoir.
Mais vous que mon sort înteresse
Remerciez le Ciel sans cesse 1.3
Par des Cantiques immortels :
Puissent-ils, ces grands Choeurs , chanter ma délivrance
,
Et celebrer , grand Dieu , de ta magnificence ,
L'éclatante splendeur aux pieds des Autels.
AOUST. 1859
1
1731.
Ma voix d'une force nouvelle ,
Valde ta Justice éternelle ,
Seigneur , publier les bienfaits :
1.1
Tandis que nuit et jour méditant ta Loi sainte ,
Mon esprit rassuré pourra gouter sans crainte
faveurs et les dons de la Paix.
Le prix de tes fa
Ad majorem Dei gloriam.
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Résumé : PARAPHRASE. Du Pseaume XXXIV. Judica, Domine, nocentes me, &c. P. L. D. D. R. P. G. J. P. L. A. J.
Le texte est une paraphrase du Psaume XXXIV, adressée à Dieu pour solliciter protection et justice contre les persécuteurs. Le narrateur prie Dieu de se manifester comme un refuge et un juge contre les ennemis lâches et pervers qui oppriment l'innocence. Il exprime sa confiance en la justice divine, qui punit les calomniateurs et les traîtres. Le narrateur évoque les complots de ses ennemis, comparés à un amas de sable dispersé par le vent, et demande aux ministres de Dieu de punir les esprits d'erreur. Il se réjouit de la victoire de la vérité et de la puissance divine, qui récompense et punit selon ses lois. Le texte mentionne également les efforts de patience et de prière pour convertir les ennemis, sans succès. Le narrateur demande à Dieu de dissiper son ennui et de confondre ses ennemis, révélant leur malice. Il exprime l'espoir que son sort intéressera ceux qui le soutiennent et qu'ils chanteront sa délivrance. Enfin, il loue la justice éternelle de Dieu et aspire à goûter les faveurs et les dons de la paix.
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307
p. 1920-1921
EXTRAIT d'une Lettre de M. Cipiere, au sujet du Saint dont il est parlé dans le Mercure d'Avril dernier.
Début :
J'ay lû dans votre Journal du mois d'Avril, l'embarras où l'on est dans le [...]
Mots clefs :
Saint, Diocèse de Soissons, Gaule chrétienne, Martyrologe
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de M. Cipiere, au sujet du Saint dont il est parlé dans le Mercure d'Avril dernier.
EXTRAIT d'une Lettre de M. Ci
piere , au sujet du Saint dont il est parlé
dans le Mercure d'Avril dernier.
JAX
'Ay lû dans votre Journal du mois
d'Avril , l'embarras où l'on est dans le
Diocèse de Soissons , au sujet de S. Front,
y ayant une Paroisse dont l'Eglise est dédiée
à ce Saint , et plusieurs personnes
baptisées sous son nom. Je suis surpris
de cet embarras ; il faut que les Vies des
Saints soient bien rares dans ce canton - là ,
ce Saint étant connu de plusieurs Auteurs,
sur tout de celui de la Gaule Chrétienne .
M. Baillet et le P. Martin en parlent fort
au long , ainsi que l'Histoire de Perigord
par le P. du Puy , enfin on a la Vie de ce
Saint imprimée à Bordeaux l'an 1612 .
S. Front , premier Evêque de Perigueux
et Patron de l'Eglise Cathedrale, &c.M.Cipiere
ajoûte ici un Narré que nous obmettons
de la Vie de ce Saint , tel à peu près qu'on l'a
déja vu dans le Mercure de Juillet dernier , et
rejetté par les meilleurs Critiques . Il vint
dit-il ensuite , à Paris , et il est vrai - semblable
qu'il alla dans le Soissonnois , puisqu'on
y a retenu son nom , &c. Il avoit
bâti
A O UST. 1731. 1921
bâti l'Eglise de S. Etienne , Collegiale dans
la Cité , laquelle a été unie depuis quelques
années à la Cathédrale de Perigueux . Le
nouveau Martyrologe de France met la Fê
te des . Front au 25. Octobre. Enfin on trouve
encore àPérigueux chez un Citoyen curieux
, les Actes de S. Front , en deux volumes
in 12.imprimez il y a deuxcent ans.
piere , au sujet du Saint dont il est parlé
dans le Mercure d'Avril dernier.
JAX
'Ay lû dans votre Journal du mois
d'Avril , l'embarras où l'on est dans le
Diocèse de Soissons , au sujet de S. Front,
y ayant une Paroisse dont l'Eglise est dédiée
à ce Saint , et plusieurs personnes
baptisées sous son nom. Je suis surpris
de cet embarras ; il faut que les Vies des
Saints soient bien rares dans ce canton - là ,
ce Saint étant connu de plusieurs Auteurs,
sur tout de celui de la Gaule Chrétienne .
M. Baillet et le P. Martin en parlent fort
au long , ainsi que l'Histoire de Perigord
par le P. du Puy , enfin on a la Vie de ce
Saint imprimée à Bordeaux l'an 1612 .
S. Front , premier Evêque de Perigueux
et Patron de l'Eglise Cathedrale, &c.M.Cipiere
ajoûte ici un Narré que nous obmettons
de la Vie de ce Saint , tel à peu près qu'on l'a
déja vu dans le Mercure de Juillet dernier , et
rejetté par les meilleurs Critiques . Il vint
dit-il ensuite , à Paris , et il est vrai - semblable
qu'il alla dans le Soissonnois , puisqu'on
y a retenu son nom , &c. Il avoit
bâti
A O UST. 1731. 1921
bâti l'Eglise de S. Etienne , Collegiale dans
la Cité , laquelle a été unie depuis quelques
années à la Cathédrale de Perigueux . Le
nouveau Martyrologe de France met la Fê
te des . Front au 25. Octobre. Enfin on trouve
encore àPérigueux chez un Citoyen curieux
, les Actes de S. Front , en deux volumes
in 12.imprimez il y a deuxcent ans.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de M. Cipiere, au sujet du Saint dont il est parlé dans le Mercure d'Avril dernier.
M. Ci pierre écrit au sujet de Saint Front, mentionné dans le Mercure d'Avril. Il exprime sa surprise face à l'ignorance concernant Saint Front dans le Diocèse de Soissons, malgré la présence d'une paroisse et de personnes portant son nom. Saint Front est bien documenté par plusieurs auteurs, dont M. Baillet, le P. Martin, et l'Histoire de Périgord par le P. du Puy. Une vie de Saint Front a été imprimée à Bordeaux en 1612. Saint Front est identifié comme le premier évêque de Périgueux et le patron de l'église cathédrale de cette ville. Il a construit l'église de Saint-Étienne, collégiale à Périgueux, qui a été unie à la cathédrale. La fête de Saint Front est fixée au 25 octobre dans le nouveau Martyrologe de France. Les actes de Saint Front sont disponibles à Périgueux, imprimés il y a deux cents ans en deux volumes in-12.
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308
p. 1951-1954
Bibliotheque raisonnée des Ouvrages des Sçavans, &c. [titre d'après la table]
Début :
BIBLIOTHEQUE RAISONNÉE des Ouvrages des Sçavans de l'Europe, pour les [...]
Mots clefs :
Bibliothèque raisonnée, Ancienne religion, Théologie, Résurrection
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texteReconnaissance textuelle : Bibliotheque raisonnée des Ouvrages des Sçavans, &c. [titre d'après la table]
BIBLIOTHEQUE RAISONNE'E des Ouvrages
des Sçavans de l'Europe , pour les
mois de Juillet , Aoust et Septembre
1728. Tome premier , premiere Partie.
A Amsterdam , chez les Wetsteins et Smith
1728. deuxième Partie pour les mois
d'Octobre , Novembre et Decembre.
vol. in 12. de 465. pages , sans les Tables
et l'Avertissement, dans lequel on apprend
que ce nouveau Journal , qui est bien
et
1952 MERCURE DE FRANCE
et vivement écrit , paroîtra tous les trois
mois. Voici quelques - uns des Livres dont
il est parlé dans ce premier volume.
L'ANCIENNE RELIGION DE LAGERMANIE,
des Gaules , de la Bretagne et des Vandales
, par Elie Scedius , avec les Notes de
M. Jark , une Preface de M. Fabricius ,
Docteur en Théologie et Professeur pur
blic à Hambourg , et une Dissertation de
M. Keysler , de la Societé Royale d'Angleterre
, sur le culte du Soleil , us les
noms de Frey et d'Othin , pour servir de
Supplement à l'Ouvrage . A Hall. 1728
in 12. pages 771. Cet Ouvrage est en
Latin.
LA RELIGION CHRETIE INE démontrée
par la Résurrection de N. S. Jes. Chs.
en trois parties , dont la premiere expose
aux yeux des Deistes les consequences
d'un examen négligé. La deuxième explique
la nature et l'obligation de l'Evidence
morale , et la troisiéme fournit les
preuves de la Resurrection de nôtre Sauveur
avec un Supplement , où l'on dévelope
les principaux points de la Religion
naturelle , par M. Homfroi Ditton , en son
vivant Maître des Mathématiques dans
l'Ecole de l'Hopital de Christ , à Lon
dres ;
AOUST.
1731. 1953
Ares , et traduit de l'Anglois par A. D.
L. C. A Amsterdam , chez les Westeins et
´Smith, 1728. 2. vol . 8 ° . Tom.1 . 260.pag.
Le II. 305. outre la Preface et les
Tables .
Il s'est fait plusieurs Editions de cet
Ouvrage en Angleterre ,
Angleterre , où il a été extrêmement
goûté.
LES ANTIQUITEZ DE L'ASIE , anterieures
à l'Ere chrétienne , copiées sur les plus
considerables Monumens de la Grece ,
traduites en latin , éclaircies par des Notes
ets Commentaires , et auxquelles
on a joint le Monument d'Ancyre. Par
Edmon Chishul , Bachelier en Theologic
A Londres. fol. pp. 207. et un Appendix
de six pages, 1728. en Latin.
C'est un Ouvrage des plus curieux
qu'on puisse trouyer en ce genre, et plein
d'Erudition,
LA VIE D'ERASME , considerée surtout
par rapport au tems qu'il passa en Angleterre
, et contenant ainsi P'Histoire des
Sçavans qu'il y eut pour amis , de même
que l'Etat , où le sçavoir et la Religion
étoient alors dans les Universités d'Oxfott
, et de Cambridge ; avec un Supplement
où l'on trouve plusieurs Pieces ori- .
ginales,
1954 MERCURE DE FRANCE
ginales. Par Samuel Knight , Docteur en
Theologie et Prebendaire d'Ely. A Cambridge.
1726.8 °. pp. 386. pour laVie . 31 .
pour l'Introduction , et 144. pour le
Supplement , en Anglois.
des Sçavans de l'Europe , pour les
mois de Juillet , Aoust et Septembre
1728. Tome premier , premiere Partie.
A Amsterdam , chez les Wetsteins et Smith
1728. deuxième Partie pour les mois
d'Octobre , Novembre et Decembre.
vol. in 12. de 465. pages , sans les Tables
et l'Avertissement, dans lequel on apprend
que ce nouveau Journal , qui est bien
et
1952 MERCURE DE FRANCE
et vivement écrit , paroîtra tous les trois
mois. Voici quelques - uns des Livres dont
il est parlé dans ce premier volume.
L'ANCIENNE RELIGION DE LAGERMANIE,
des Gaules , de la Bretagne et des Vandales
, par Elie Scedius , avec les Notes de
M. Jark , une Preface de M. Fabricius ,
Docteur en Théologie et Professeur pur
blic à Hambourg , et une Dissertation de
M. Keysler , de la Societé Royale d'Angleterre
, sur le culte du Soleil , us les
noms de Frey et d'Othin , pour servir de
Supplement à l'Ouvrage . A Hall. 1728
in 12. pages 771. Cet Ouvrage est en
Latin.
LA RELIGION CHRETIE INE démontrée
par la Résurrection de N. S. Jes. Chs.
en trois parties , dont la premiere expose
aux yeux des Deistes les consequences
d'un examen négligé. La deuxième explique
la nature et l'obligation de l'Evidence
morale , et la troisiéme fournit les
preuves de la Resurrection de nôtre Sauveur
avec un Supplement , où l'on dévelope
les principaux points de la Religion
naturelle , par M. Homfroi Ditton , en son
vivant Maître des Mathématiques dans
l'Ecole de l'Hopital de Christ , à Lon
dres ;
AOUST.
1731. 1953
Ares , et traduit de l'Anglois par A. D.
L. C. A Amsterdam , chez les Westeins et
´Smith, 1728. 2. vol . 8 ° . Tom.1 . 260.pag.
Le II. 305. outre la Preface et les
Tables .
Il s'est fait plusieurs Editions de cet
Ouvrage en Angleterre ,
Angleterre , où il a été extrêmement
goûté.
LES ANTIQUITEZ DE L'ASIE , anterieures
à l'Ere chrétienne , copiées sur les plus
considerables Monumens de la Grece ,
traduites en latin , éclaircies par des Notes
ets Commentaires , et auxquelles
on a joint le Monument d'Ancyre. Par
Edmon Chishul , Bachelier en Theologic
A Londres. fol. pp. 207. et un Appendix
de six pages, 1728. en Latin.
C'est un Ouvrage des plus curieux
qu'on puisse trouyer en ce genre, et plein
d'Erudition,
LA VIE D'ERASME , considerée surtout
par rapport au tems qu'il passa en Angleterre
, et contenant ainsi P'Histoire des
Sçavans qu'il y eut pour amis , de même
que l'Etat , où le sçavoir et la Religion
étoient alors dans les Universités d'Oxfott
, et de Cambridge ; avec un Supplement
où l'on trouve plusieurs Pieces ori- .
ginales,
1954 MERCURE DE FRANCE
ginales. Par Samuel Knight , Docteur en
Theologie et Prebendaire d'Ely. A Cambridge.
1726.8 °. pp. 386. pour laVie . 31 .
pour l'Introduction , et 144. pour le
Supplement , en Anglois.
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Résumé : Bibliotheque raisonnée des Ouvrages des Sçavans, &c. [titre d'après la table]
Le document présente un résumé de la 'Bibliothèque Raisonnée des Ouvrages des Sçavans de l'Europe' pour les mois de juillet à décembre 1728. Cette publication, éditée par les Wetsteins et Smith à Amsterdam, est un journal trimestriel bien écrit et vivement rédigé. Le premier volume, composé de 465 pages, mentionne plusieurs ouvrages notables. Parmi ceux-ci, 'L'Ancienne Religion de la Germanie, des Gaules, de la Bretagne et des Vandales' par Elie Scedius, enrichi de notes de M. Jark, une préface de M. Fabricius et une dissertation de M. Keysler. Cet ouvrage, en latin, compte 771 pages. Un autre ouvrage mentionné est 'La Religion Chrétienne démontrée par la Résurrection de N. S. Jes. Chs.' en trois parties, traduit de l'anglais par A. D. L. C. et publié en deux volumes. Cet ouvrage a connu plusieurs éditions en Angleterre et a été très apprécié. 'Les Antiquités de l'Asie, antérieures à l'ère chrétienne' par Edmon Chishul est également mentionné. Cet ouvrage, traduit en latin et enrichi de notes et de commentaires, est considéré comme très érudit et curieux. Enfin, 'La Vie d'Érasme' par Samuel Knight, qui se concentre sur la période qu'Érasme a passée en Angleterre, est également mentionné. Cet ouvrage, en anglais, inclut des pièces originales et des informations sur l'état du savoir et de la religion dans les universités d'Oxford et de Cambridge.
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309
p. 1954-1956
Maximes propres à regler le Silence et le Discours, &c. [titre d'après la table]
Début :
MAXIMES propres à regler le Silence et les discours de toutes sortes de personnes [...]
Mots clefs :
Religion, Silence, Savants, Ignorants
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texteReconnaissance textuelle : Maximes propres à regler le Silence et le Discours, &c. [titre d'après la table]
MAXIMES propres à regler le Silence et
les discours de toutes sortes de personnes
en matiere de Religion. Par M. l'Abbé
Monet A Grenoble , chez Ribou 1728. in
80. pag. 240.
De quelque condition et de quelque
sexe que soient ceux qui liront ces Instructions
, chacun y pourra choisir la
part concernant son état dans les Articles,
où il y a des Maximes generales et
particulieres qui peuvent convenir à di
verses classes de personnes, dont les carac
teres differens sont tracés au naturel dans
18. Paragraffes. On y trouve aussi les
moyens propres à corriger les défauts des.
entretiens des jeunes gens et des personnes
avancées en âge , des Grands , et du
Peuple ; des Sçavans et des Ignorans.
L'Auteur n'en a point fait l'application
d'une maniere ouverte , ni specifique ,
attendu qu'il ne pouvoit se servir de cette
liberté sans contrevenir en quelque sorte
aux Régles de silence qu'il propose aux
autres dans cet Ecrit.
11
A O UST. 1731. 1955
Il y fait remarquer qu'il est fondé sur
cette maxime de l'Ecclesiaste , reconnoissant
qu'il y a le temps de parler, comme
il a celui de se taire sur les matieres
de Religion , de même que sur tout
autre sujet : mais il paroît étonné de ce
qu'on n'enseigne point l'art de se taire
pendant qu'on s'applique si fortement à
Etude des Langues , et qu'on remplit
les Bibliotheques d'Art de penser , de
Preceptes de bien dire , d'Instructions
pour la Chaire , pour le Barreau , pour
Ï'Art Militaire &c.
S'il s'agit de garder un secret , on ne
peut trop se taire ; le silence est alors
une chose dans laquelle il n'y a point
d'excès à craindre.
La reserve qui est necessaire pour bien
garder le silence dans la conduite de la
vie , n'est pas une moindre vertu que
l'habileté et l'application à bien parler,
et il n'y a pas plus de merite à expliquer
ce que l'on sçait , qu'à bien taire ce que
l'on ignore.
Le silence tient quelquefois lieu de sa
gesse à un sot, et de capacité à un ignorant .
L'Auteur expose ensuite , sans detour
les differentes especes de silence qu'on
remarque : silence prudent , artificieux
complaisant , spirituel , stupide , d'aprobation
1956 MERCURE DE FRANCE
bation , de mépris , moqueur , ironique
&c.
TRAITE' de la Morale des PP. de l'Egli
se , où , en défendant un Article de la
Preface sur Puffendorf, contre l'Apologie
de la Morale des PP. du P. Ceillier ,
Religieux Benedictin , de la Congregation
de S. Vanne et de S. Hydulphe :
on fait diverses Reflexions sur plusieurs
matieres importantes. Par Jean Barbeyrac ;
Professeur en Droit dans l'Université de
Groningue , et Membre de la Societé
Royale des Sciences à Berlin . A Amsterdam,
chez P. de Coup , et Herman Vitwerf.
in 4° . pp. 334. pour le corps de l'Ouvrage
, 42. pour la Preface , et 20. pour
Table des Matieres , 1728.
les discours de toutes sortes de personnes
en matiere de Religion. Par M. l'Abbé
Monet A Grenoble , chez Ribou 1728. in
80. pag. 240.
De quelque condition et de quelque
sexe que soient ceux qui liront ces Instructions
, chacun y pourra choisir la
part concernant son état dans les Articles,
où il y a des Maximes generales et
particulieres qui peuvent convenir à di
verses classes de personnes, dont les carac
teres differens sont tracés au naturel dans
18. Paragraffes. On y trouve aussi les
moyens propres à corriger les défauts des.
entretiens des jeunes gens et des personnes
avancées en âge , des Grands , et du
Peuple ; des Sçavans et des Ignorans.
L'Auteur n'en a point fait l'application
d'une maniere ouverte , ni specifique ,
attendu qu'il ne pouvoit se servir de cette
liberté sans contrevenir en quelque sorte
aux Régles de silence qu'il propose aux
autres dans cet Ecrit.
11
A O UST. 1731. 1955
Il y fait remarquer qu'il est fondé sur
cette maxime de l'Ecclesiaste , reconnoissant
qu'il y a le temps de parler, comme
il a celui de se taire sur les matieres
de Religion , de même que sur tout
autre sujet : mais il paroît étonné de ce
qu'on n'enseigne point l'art de se taire
pendant qu'on s'applique si fortement à
Etude des Langues , et qu'on remplit
les Bibliotheques d'Art de penser , de
Preceptes de bien dire , d'Instructions
pour la Chaire , pour le Barreau , pour
Ï'Art Militaire &c.
S'il s'agit de garder un secret , on ne
peut trop se taire ; le silence est alors
une chose dans laquelle il n'y a point
d'excès à craindre.
La reserve qui est necessaire pour bien
garder le silence dans la conduite de la
vie , n'est pas une moindre vertu que
l'habileté et l'application à bien parler,
et il n'y a pas plus de merite à expliquer
ce que l'on sçait , qu'à bien taire ce que
l'on ignore.
Le silence tient quelquefois lieu de sa
gesse à un sot, et de capacité à un ignorant .
L'Auteur expose ensuite , sans detour
les differentes especes de silence qu'on
remarque : silence prudent , artificieux
complaisant , spirituel , stupide , d'aprobation
1956 MERCURE DE FRANCE
bation , de mépris , moqueur , ironique
&c.
TRAITE' de la Morale des PP. de l'Egli
se , où , en défendant un Article de la
Preface sur Puffendorf, contre l'Apologie
de la Morale des PP. du P. Ceillier ,
Religieux Benedictin , de la Congregation
de S. Vanne et de S. Hydulphe :
on fait diverses Reflexions sur plusieurs
matieres importantes. Par Jean Barbeyrac ;
Professeur en Droit dans l'Université de
Groningue , et Membre de la Societé
Royale des Sciences à Berlin . A Amsterdam,
chez P. de Coup , et Herman Vitwerf.
in 4° . pp. 334. pour le corps de l'Ouvrage
, 42. pour la Preface , et 20. pour
Table des Matieres , 1728.
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Résumé : Maximes propres à regler le Silence et le Discours, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente 'Maximes propres à régler le Silence et les discours de toutes sortes de personnes en matière de Religion', un ouvrage de l'Abbé Monet publié à Grenoble en 1728. Destiné à divers lecteurs, ce livre propose des maximes générales et particulières adaptées à différentes classes de personnes, telles que les jeunes, les personnes âgées, les grands, le peuple, les savants et les ignorants. L'auteur s'appuie sur une maxime de l'Ecclésiaste pour souligner l'importance de savoir quand parler et quand se taire en matière de religion. Il observe que l'art de se taire est peu enseigné, malgré l'importance accordée à l'art de bien parler. Le silence est présenté comme une vertu essentielle pour garder un secret et bien conduire sa vie. L'auteur décrit diverses espèces de silence, telles que le silence prudent, complaisant, spirituel, stupide, d'approbation, de mépris, moqueur, ironique, etc. Le texte mentionne également le 'Traité de la Morale des PP. de l'Église' de Jean Barbeyrac, publié à Amsterdam en 1728, qui contient diverses réflexions sur des matières importantes.
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310
p. 1979-1980
Le Cours des Sciences par le P. Buffier, [titre d'après la table]
Début :
Le Cours des Sciences, in folio, par le Pere Buffier, dont le Projet fut publié il y a un an, [...]
Mots clefs :
Sciences, Édition, Électeurs, Religion
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texteReconnaissance textuelle : Le Cours des Sciences par le P. Buffier, [titre d'après la table]
Le Cours des Sciences , in folio , par le Pere
Buffier , dont le Projet fut publié il y a un an ,
est achevé d'imprimer , l'Edition est des plus
belles. Elle est de plus de deux cens feuilles , Caractère
de S. Augustin , parmi lesquelles il sa
trouve la valeur de trente à quarante feuilles,Caracteres,
partie de Cicero , partie de petit Romain,
aussi beaux et aussi neufs que le S. Augustin,
L'Auteur a fait employer ces Caracteres differens
pour certains endroits moins necessaires à la suite
des choses ou qui demandent plus d'attention que
le commun des Lecteurs en France , n'est dispos
૩૬
1980 MERCURE DE FRANCE
en donner. On a employé en particulier le petit
Romain , afin de ne point doubler les lignes aux
endroits où il y a des Vers ; ce qui d'ordinaire
produit à la vue de l'embarras et un mauvais effet.
L'Ouvrage par - là contient plus de matiere que
l'Auteur n'avoit promis. Au reste ce qui fait la
derniere quatriéme Partie de l'in folio n'avoit
point encore paru , sçavoir , 1 ° . l'Exposition des
preuves les plus sensibles de la veritable Religion.
2 ° . Eclaircissemens de plusieurs difficul
tez proposez à l'Auteur , sur la plupart des
Traitez qu'il avoit d'abord imprimez in 12.
3°. Un Discours sur l'étude et sur la Méode des
Sciences . 4. Sept ou huit Dissertations , qui font
chacune autant de petits Traitez sur des choses
dont on parle ou dont on a fort parlé dans le
monde , comme , 1º, de la nature du goût. 2 ° Si
nous sommes bien en état de décider sur les
beautez ou sur les deffauts d'Homere et des ani
ciens Poëtes . 3 °. L'Apologie du fameux Vers de
Lucain. Victrix causa diis placuit , sed vicia
Catoni. 4° . Si les regles et les beautez de la
Musique tont arbitraires ou réelles ; cette quatriéine
Dissertation renferme une Métode ensiere
d'apprendre soi-même la musique et de
l'enseigner à ceux qui n'en auroient Jamais
eu nulle idée. Quand nous serons plus instruits ,
nous en marquerons plus de particularitez ; cependant
l'infolio se distribuera le mois de Septembre
à ceux qui en avoient retenu des Exemplaires
, chez le sieur de la Mesle , Imprimeur de
Ï'Ouvrage , rue de la vieille Bouclerie ; et se vendra
chez les sieurs Cavelier et Giffart , Libraires
, rue S. Jacques.
Buffier , dont le Projet fut publié il y a un an ,
est achevé d'imprimer , l'Edition est des plus
belles. Elle est de plus de deux cens feuilles , Caractère
de S. Augustin , parmi lesquelles il sa
trouve la valeur de trente à quarante feuilles,Caracteres,
partie de Cicero , partie de petit Romain,
aussi beaux et aussi neufs que le S. Augustin,
L'Auteur a fait employer ces Caracteres differens
pour certains endroits moins necessaires à la suite
des choses ou qui demandent plus d'attention que
le commun des Lecteurs en France , n'est dispos
૩૬
1980 MERCURE DE FRANCE
en donner. On a employé en particulier le petit
Romain , afin de ne point doubler les lignes aux
endroits où il y a des Vers ; ce qui d'ordinaire
produit à la vue de l'embarras et un mauvais effet.
L'Ouvrage par - là contient plus de matiere que
l'Auteur n'avoit promis. Au reste ce qui fait la
derniere quatriéme Partie de l'in folio n'avoit
point encore paru , sçavoir , 1 ° . l'Exposition des
preuves les plus sensibles de la veritable Religion.
2 ° . Eclaircissemens de plusieurs difficul
tez proposez à l'Auteur , sur la plupart des
Traitez qu'il avoit d'abord imprimez in 12.
3°. Un Discours sur l'étude et sur la Méode des
Sciences . 4. Sept ou huit Dissertations , qui font
chacune autant de petits Traitez sur des choses
dont on parle ou dont on a fort parlé dans le
monde , comme , 1º, de la nature du goût. 2 ° Si
nous sommes bien en état de décider sur les
beautez ou sur les deffauts d'Homere et des ani
ciens Poëtes . 3 °. L'Apologie du fameux Vers de
Lucain. Victrix causa diis placuit , sed vicia
Catoni. 4° . Si les regles et les beautez de la
Musique tont arbitraires ou réelles ; cette quatriéine
Dissertation renferme une Métode ensiere
d'apprendre soi-même la musique et de
l'enseigner à ceux qui n'en auroient Jamais
eu nulle idée. Quand nous serons plus instruits ,
nous en marquerons plus de particularitez ; cependant
l'infolio se distribuera le mois de Septembre
à ceux qui en avoient retenu des Exemplaires
, chez le sieur de la Mesle , Imprimeur de
Ï'Ouvrage , rue de la vieille Bouclerie ; et se vendra
chez les sieurs Cavelier et Giffart , Libraires
, rue S. Jacques.
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Résumé : Le Cours des Sciences par le P. Buffier, [titre d'après la table]
Le texte annonce l'achèvement de l'impression du 'Cours des Sciences' en folio, rédigé par le Père Buffier. Cette édition, de haute qualité, comprend plus de deux cents feuilles et utilise divers caractères typographiques comme le Saint-Augustin, le Cicéron et le petit Romain. Ces caractères sont employés pour des sections moins essentielles ou nécessitant une attention particulière. L'ouvrage contient plus de matière que prévu initialement. La dernière partie, non encore publiée, inclut plusieurs sections : une exposition des preuves de la véritable religion, des éclaircissements sur des difficultés soulevées dans les traités précédents, un discours sur l'étude et la méthode des sciences, ainsi que sept ou huit dissertations sur divers sujets. Parmi ces dissertations figurent des discussions sur la nature du goût, l'évaluation des œuvres d'Homère, une apologie d'un vers de Lucain, et une discussion sur les règles de la musique. L'ouvrage sera distribué en septembre chez l'imprimeur de la Mesle et vendu par les libraires Cavelier et Giffart.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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311
p. 2006
POLOGNE.
Début :
On écrit de Warsovie que le 16. du mois dernier le Primat envoya des Lettres circulaires [...]
Mots clefs :
Primat, Protestants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE .
N écrit de Warsovie que le 16. du mois
O dernier le Primat envoya des Lettres circulaires
à tous les Evêques , pour leur donner
avis que le Roi avoit accordé aux Protestans de
ce Royaume un Rescript favorable , suivant les
quel ils pourtoient exercer librement leur Reli
gion dans toutes les Villes où il leur a été per
mis d'avoir des Eglises et des Ecoles publiques.
N écrit de Warsovie que le 16. du mois
O dernier le Primat envoya des Lettres circulaires
à tous les Evêques , pour leur donner
avis que le Roi avoit accordé aux Protestans de
ce Royaume un Rescript favorable , suivant les
quel ils pourtoient exercer librement leur Reli
gion dans toutes les Villes où il leur a été per
mis d'avoir des Eglises et des Ecoles publiques.
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312
p. 2009-2012
ITALIE.
Début :
On a appris de Rome que l'Abbé Testa, Maître de chambre du cardinal Coscia [...]
Mots clefs :
Empereur, Cardinal, Pape, Chanoine, Rebelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Ma
qui étoit allé à Vienne , pour demander la pro
section de l'Empereur en faveur de ce Cardinal
avoit eu ordre de se retirer.
l'Abbé
Na appris de Rome que l'Abbé Testa
Le Pape donna le 3. du mois dernier une audience
particuliere à l'Agent du Roy de Portugal
, qui fit de nouvelles propositions d'accom →
modement dont S. S. a paru satisfaite.
Le Pape a établi une Congrégation particu
Tiere pour répondre au Manifeste que le Cardimal
Coscia a fait imprimer à Naples , et qu'il a
fait distribuer à tous les Cardinaux qui sont
Rome , et aux autres personnes de distinction de
Cette Ville.
On écrit de Rome , que le Ministre de la
Regence de Parme , s'étant rendu dans la grande
Salle de la Chambre Apostolique , il remit le tribut
ordinaire de 16000. écus pour la reconnoissance
du Domaine direct que le Saint Siege
peut avoir sur les Fiefs des Duchés de Parme et
de Plaisance .
Il est arrivé à Rome , un Chanoine de l'isle
de Corse , qui a eu une audience particuliere du
Pape , dans laquelle il a offert à S. S. la Souve-
$saineté de cette Isle il a prié ensuite le Pape
en cas qu'il jugeât à propos de rejetter cette
offre , d'emplo er ses bons offices auprès de la
République de Genes , pour procurer aux habitans
de cette Isle , le rétablissement de leurs anciens
Privileges.
› Lev12. Juillet , le Colonel Vela , qui doit commander
Hiij
2010 MERCURE DE FRANCE
mander les Troupes que l'Empereur a accordées
à la Republique de Genes , s'embarqua pour la
Bastia , où il va reconnoître les principaux postes
de l'Isle de Corse.
Le même jour , le P. Gritti , Recteur de la
Maison Professe des Jesuites , partit de Genes
pour aller à Rome sçavoir quelles sont les Propositions
d'accommodement , que le Pape veut
faire au nom des Rebelles de cette Isle , pour
lesquels on assure que S. S. a promis d'employer
ses bons offices auprès de la Republique..
On a reçu avis de cette Isle que les Rebelles
avoient taillé en pieces un détachement de 300.
hommes de la Garnison d'Ajaccio , que le Gouverneur
avoit envoyé pour les surprendre dans
le temps qu'ils étoient occupés à faire la moisson.
On mande de Genes qu'il y étoit arrivé de
France cinq Religieuses de l'Ordre de la Visitation
, qui devoient s'embarquer pour Palerme ,
où elles vont établir la Regle de leur Ordre dans
un nouveau Convent qu'on y a fondé.
Le 28. Juillet , il y eut à Florence un orage
terrible pendant lequel le Tonnerre tomba sur
le Clocher des Theatins , d'où il passa dans leur
Sacristie et y brûla plusieurs Ornemens d'Eglise.
Il tomba aussi sur le Chateau de S. George
dont il endommagea les fortifications : à Monte
Varchi , un Prêtre disant la Messe , eut son soulier
brûlé , et celui qui la servoit fut tué au bas
de l'Autel.
On écrit de Malthe que M. le Bailly de Froulay
soutient avec éclat l'honneur insigne qu'il a
receu de l'Ordre , dans la confirmation de son
second Generalat des Galeres ; il justifie par sa
valeur distinguée , son habileté , et la sagesse de
sa conduite , la confiance de l'Ordre entier et la
justice
RMMAA OU ST. 1731. 2011
Justice de son choix pour cet importantEmploy.
Ses vertus qui le font briller sont hereditai
→res dans la maison de Froulay également illustre
par l'ancienneté de sa noblesse , par les grandes
Charges et Dignités , et par les grands hommes
qu'elle a produits . Voici la Copie de la Lettre
qu'il a reçue du Grand- Maître de Malthe à l'occasion
du combat qu'il a soutenu contre trois
Vaisseaux Algeriens , avec des forces très- iné
gales , et avec l'experience et la valeur d'un
Géneral consommé .
Venerable, très- cher et bien- Amé Religieuxs
le Patron que vous nous avés dépeché est en-
-tré dans ce Port aujourd'hui . Il nous a presen
té la Lettre que vout nous avés écrite hier .
pour nous informer de la rencontre que vous
avez faite le même jour de trois Corsaires Algeriens
, et de la façon dont vous vous êtes
comporté dans cette occasion . Notre premier
soin a été de convoquer notre vénerable Conseil
, et d'y faire lire votre Lettre ; nous avons
tous unanimement loüé et admiré votre bonne
conduite et l'attention que vous avez eüe d'envoyer
une Felouque pour donner avis au Commandant
de nos Vaisseaux de la rencontre de
ces Algeriens ; nous ne sçaurions assés vous repeter
combien nous sommes contents de vous ;
vous avez fait tout ce que nous pouvions attendre
d'un parfais Général , et même au delà.
nous n'oublierons jamais que la Capitaine er
la S. Antoine, sous vos ordres, ont osé attaquer
trois Corsaires Algeriens , dont deux étoient de
cinquante Canons , se mettre sous leur feu et
s'exposer avec intrépidité au plus grand' danger.
Vous n'avez cedé aux sages réprésentations
de vos Pilotes , qu'aprés avoir tenté l'im-
Hij possible
2012 MERCURE DE FRANCE
possible . Sur ce &c. Signé MANOEL, A Malthe
ce 27 May 1731.
Ma
qui étoit allé à Vienne , pour demander la pro
section de l'Empereur en faveur de ce Cardinal
avoit eu ordre de se retirer.
l'Abbé
Na appris de Rome que l'Abbé Testa
Le Pape donna le 3. du mois dernier une audience
particuliere à l'Agent du Roy de Portugal
, qui fit de nouvelles propositions d'accom →
modement dont S. S. a paru satisfaite.
Le Pape a établi une Congrégation particu
Tiere pour répondre au Manifeste que le Cardimal
Coscia a fait imprimer à Naples , et qu'il a
fait distribuer à tous les Cardinaux qui sont
Rome , et aux autres personnes de distinction de
Cette Ville.
On écrit de Rome , que le Ministre de la
Regence de Parme , s'étant rendu dans la grande
Salle de la Chambre Apostolique , il remit le tribut
ordinaire de 16000. écus pour la reconnoissance
du Domaine direct que le Saint Siege
peut avoir sur les Fiefs des Duchés de Parme et
de Plaisance .
Il est arrivé à Rome , un Chanoine de l'isle
de Corse , qui a eu une audience particuliere du
Pape , dans laquelle il a offert à S. S. la Souve-
$saineté de cette Isle il a prié ensuite le Pape
en cas qu'il jugeât à propos de rejetter cette
offre , d'emplo er ses bons offices auprès de la
République de Genes , pour procurer aux habitans
de cette Isle , le rétablissement de leurs anciens
Privileges.
› Lev12. Juillet , le Colonel Vela , qui doit commander
Hiij
2010 MERCURE DE FRANCE
mander les Troupes que l'Empereur a accordées
à la Republique de Genes , s'embarqua pour la
Bastia , où il va reconnoître les principaux postes
de l'Isle de Corse.
Le même jour , le P. Gritti , Recteur de la
Maison Professe des Jesuites , partit de Genes
pour aller à Rome sçavoir quelles sont les Propositions
d'accommodement , que le Pape veut
faire au nom des Rebelles de cette Isle , pour
lesquels on assure que S. S. a promis d'employer
ses bons offices auprès de la Republique..
On a reçu avis de cette Isle que les Rebelles
avoient taillé en pieces un détachement de 300.
hommes de la Garnison d'Ajaccio , que le Gouverneur
avoit envoyé pour les surprendre dans
le temps qu'ils étoient occupés à faire la moisson.
On mande de Genes qu'il y étoit arrivé de
France cinq Religieuses de l'Ordre de la Visitation
, qui devoient s'embarquer pour Palerme ,
où elles vont établir la Regle de leur Ordre dans
un nouveau Convent qu'on y a fondé.
Le 28. Juillet , il y eut à Florence un orage
terrible pendant lequel le Tonnerre tomba sur
le Clocher des Theatins , d'où il passa dans leur
Sacristie et y brûla plusieurs Ornemens d'Eglise.
Il tomba aussi sur le Chateau de S. George
dont il endommagea les fortifications : à Monte
Varchi , un Prêtre disant la Messe , eut son soulier
brûlé , et celui qui la servoit fut tué au bas
de l'Autel.
On écrit de Malthe que M. le Bailly de Froulay
soutient avec éclat l'honneur insigne qu'il a
receu de l'Ordre , dans la confirmation de son
second Generalat des Galeres ; il justifie par sa
valeur distinguée , son habileté , et la sagesse de
sa conduite , la confiance de l'Ordre entier et la
justice
RMMAA OU ST. 1731. 2011
Justice de son choix pour cet importantEmploy.
Ses vertus qui le font briller sont hereditai
→res dans la maison de Froulay également illustre
par l'ancienneté de sa noblesse , par les grandes
Charges et Dignités , et par les grands hommes
qu'elle a produits . Voici la Copie de la Lettre
qu'il a reçue du Grand- Maître de Malthe à l'occasion
du combat qu'il a soutenu contre trois
Vaisseaux Algeriens , avec des forces très- iné
gales , et avec l'experience et la valeur d'un
Géneral consommé .
Venerable, très- cher et bien- Amé Religieuxs
le Patron que vous nous avés dépeché est en-
-tré dans ce Port aujourd'hui . Il nous a presen
té la Lettre que vout nous avés écrite hier .
pour nous informer de la rencontre que vous
avez faite le même jour de trois Corsaires Algeriens
, et de la façon dont vous vous êtes
comporté dans cette occasion . Notre premier
soin a été de convoquer notre vénerable Conseil
, et d'y faire lire votre Lettre ; nous avons
tous unanimement loüé et admiré votre bonne
conduite et l'attention que vous avez eüe d'envoyer
une Felouque pour donner avis au Commandant
de nos Vaisseaux de la rencontre de
ces Algeriens ; nous ne sçaurions assés vous repeter
combien nous sommes contents de vous ;
vous avez fait tout ce que nous pouvions attendre
d'un parfais Général , et même au delà.
nous n'oublierons jamais que la Capitaine er
la S. Antoine, sous vos ordres, ont osé attaquer
trois Corsaires Algeriens , dont deux étoient de
cinquante Canons , se mettre sous leur feu et
s'exposer avec intrépidité au plus grand' danger.
Vous n'avez cedé aux sages réprésentations
de vos Pilotes , qu'aprés avoir tenté l'im-
Hij possible
2012 MERCURE DE FRANCE
possible . Sur ce &c. Signé MANOEL, A Malthe
ce 27 May 1731.
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Résumé : ITALIE.
En 1731, plusieurs événements politiques et religieux ont marqué l'Italie et les régions voisines. À Rome, le Pape a reçu l'agent du roi de Portugal et a créé une congrégation pour répondre au manifeste du cardinal Coscia diffusé à Naples. Le ministre de la Régence de Parme a versé le tribut annuel au Saint-Siège pour les duchés de Parme et de Plaisance. Un chanoine corse a proposé au Pape la souveraineté de l'île de Corse, et ce dernier a promis d'intercéder auprès de la République de Gênes pour restaurer les privilèges des habitants corses. Le colonel Vela a été envoyé à Bastia pour commander les troupes de la République de Gênes, tandis que le père Gritti s'est rendu à Rome pour connaître les propositions du Pape concernant les rebelles corses. En Corse, les rebelles ont attaqué un détachement de la garnison d'Ajaccio. À Gênes, cinq religieuses de l'Ordre de la Visitation se sont embarquées pour Palerme afin d'y fonder un nouveau couvent. À Florence, un orage a causé des dommages significatifs, affectant notamment le clocher des Théatins et le château de Saint-Georges. Enfin, à Malte, le bailli de Froulay a été félicité pour sa conduite lors d'un combat contre des corsaires algériens, mettant en évidence sa valeur et son habileté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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313
p. 2022-2029
Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 16. le Corps de Ville assemblé, fit l'élection de deux nouveaux Echevins [...]
Mots clefs :
Échevins, Scrutin, Maître des cérémonies, Noblesse, Concert d'instruments, Académie royale de musique, Académie française, Académie royale des sciences, Société royale de Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
Le 16. le Corps de Ville assemblé ,
fit l'élection de deux nouveaux Echevins
qui sont M. Pelet , Avocat ès Conseils ,
Bailly de l'Abbaye de S. Germain des
Près , et Conseiller de Ville , et M. Géoffroy
, de l'Académie Royale des Sciences
et de la Societé Royale de Londres.
Le 19. le même Corps de Ville , le
Duc de Tresmes , Gouverneur de Paris ,
étant à la tête , eut Audience du Roy
avec les Céremonies accoûtumées, Il fut
présenté par le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , et conduit par le Marquis
de Brezé , Grand-Maître des Ceremonies
, en survivance du Marquis de
Dreux son Pere , et par M. Desgranges ,
Maître des Ceremonies .
BAN
A O UST. . 1731. 2023
Mr. Pelet et Geoffroy , nouveaux Echevins
, prêterent entre les mains de S. M.
le serment de fidelité dont le Comte de
Maurepas fit la lecture. Le Scrutin fut présenté
par M. de Tourmont de Gournay ,
Conseiller au Parlement , qui s'exprima
en ces termes.
SIRE
Votre bonne Ville de Paris vient toujours
avec le même empressement presenter
à Votre Majesté les assurances respectueuses
de sa fidelité ; souffrez , Sire , qu'elle
dise de son amour pour son auguste Maître
comment un Peuple dont vous faites tout le
bonheur ne seroit- il pas pénétré de ces sentimens
? il admire en vous les vertus de tous
les âges ; vous les rendez aimables par les
charmes qu'elles répandent sur vôtre personne
sacrée et nécessaires par votre exemple.
Les graces que la nature vous a prodiguées
ont un éclat qui ne se confund point avec
celui du Trône . Vous regnez sur vous-même
dans cette saison dangereuse où les passions
dominent sur les Maîtres du Monde avec
plus d'empire que sur les autres hommes. Un
discernement juste vousfait choisir ceux que
vous honorez de votre confiance ; et ce choix.
si important est le chef-d'oeuvre d'un Monarque
2024 MERCURE DE FRANCE
7425
que consommé dans l'Art de regner. Vous
nous conservez l'avantage inestimable de ta
Paix. Nous devons à vos soins paternels des
jours heureux dont rien ne pourra désormais
interrompre le cours ; nous en avons pour
garants la tendresse de Votre Majesté pour
un Peuple si fidele , et ces gages precieux de
la fidelité publique , qu'il a plû au Ciel d'ac
corder à vos vertus , et à l'ardeur de nos
voeux.
Le 21. les Députez des Etats de Languedoc
curent Audience du Roy , étant
presentés par le Prince de Dombes , Gouverneur
de la Province , et par le Comte
de S. Florentin , Secretaire d'Etat , et
conduits en la maniere accoutumée par
le Grand- Maitre , et par le Maître des
Ceremonies. La députation étoit com
posée de M. de Segur , Evéque de Saint
Papoul pour le Clergé , lequel porta la
parole du Baron de Lenta pour la Noblesse;
de M. de Lavedan et la Caze , députés
du Tiers Etat , et de M. Joubert ,
Sindic Géneral de la Province . Les Ca
hiers furent presentés par l'Evêque de
S. Papoul , qui parla avec beaucoup d'éloquence
, et dont le discours fût applau
di. Ce Prelat est fils du Marquis de Segure,
Grand- Croix de l'Ordre de S.Louis,
Gouverneur du Pays de Foix , et Lieur
tenant
A O UST. 1731. 2025
tenant Géneral au Gouvernement de
Brie. Il est d'une des meilleures Maisons
de la Province de Guyenne . Ces députés
curent ensuite Audience de la Reine , et
ils rendirent leurs respects à Monseigneur
le Dauphin , à Monseigneur le Duc
d'Anjou et à Mesdames de France .
Le Roy a donné la place de Conseiller
d'Etat vacante par la mort de M. d'Argouges
, à M. de Bouville , Intendant
d'Orléans : S. M. a nommé à l'Intendance
d'Orleans M. de Beaussan qui est
remplacé dans l'Intendance de Poitiers
par M, le Nain , M. des Requetes , et
M. Chauvelin de Beauséjour , Me. des
Requêtes , a été nommé Intendant de
la Géneralité d'Amiens , à la Place de
M. Chauvelin Conseiller d'Etat son
Pere,
Le 23. La Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie,
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées , a été rendue publique ,
faisant en tout le nombre de 309. Actions,
Le Concert d'Instrumens que l'Aça¬
démic
2026 MEAL
#1
à
démie Royale de Musique donne tous
les ans au Château des Thuilleries
Poccasion de la Fête du Roy , a été executé
le 24. veille de S. Louis , par un grand
nombre d'excellens Simphonistes de la
même Académie , qui jouërent differens
morceaux de Musique de M. de Lully ,
et d'autres Maîtres Modernes.
L'Académie Françoise celebra le 25.
de ce mois la Fête de S. Louis dans la
Chapelle du Louvre , la Messe fut celebrée
par l'Archevêque de Sens , l'un
des quarante de l'Académie , et l'Abbé
Laizeau prononça le Panegyrique du
Saint.
Le même jour , l'Académie des Inscriptions
et Belles - Lettres , et celle des
Sciences , celebrerent la fête de S. Louis
dans l'Eglise des Prêtres de l'Oratoire
de S. Honoré ; il y eut une Musique
excellente pendant la Messe. Le R. P.
Meney , Chanoine Regulier de S. Augustin
, Congregation de S. Antoine , prononça
le Panegyrique du S. Roy en présence
des deux Académies et d'une nomé
breuse Assemblée. Son Discours parut fort
éloquent. On y remarqua un grand fond
de Religion et de pieté soutenu par
tous les traits les plus marqués et les plus
biil-
1
AOUST. 2027 17318
brillants de la vie de S. Loüis. Les Pseaumes
, Domine Dominus noster et Cantate
Laus ejus , mis en Musique par les Sieurs
Dornel et du Bousset , furent chantés
pendant ces Messes et fort applaudis.
Le 28. de ce mois après midi , la Reine
accompagnée des Dames de Sa Cour , se
rendit à la Maison Royale de S. Cyr , où
S. M. donna le voile de Religion à la
Dlle. Charpin de Gennetine. Le Sermon
y fut prononcé par l'Abbé de la Pause ;
Predicateur ordinaire du Roy.
Le Roi a nommé à la place de Mede
cin des Enfans de France , M. François
Chicoyneau , Conseiller en la Cour des
Aydes , Comptes et Finances de Languedoc
, Membre de l'Académie Royale des
Sciences de Montpellier , Professeur Royal
d'Anatomie et de Botanique , Intendant
du Jardin du Roi , Chancelier et Juge de
l'Université en Médecine de la mêmeVille.
M. Chicoyneau fut un des six Mede
cins à Marseille en l'an- S. M. envoya
que
née 1720. pour secourir les Pestiferez ; il
fut gratifié à cette occasion , avec ses Confreres
, d'une pension de 2000. liv. et du
Colier de l'Ordre de S. Michel . On écrit
de Montpellier , qu'il part de cette Ville
regretté
2023 MERCURE DE FRANCE
差
regreté generalement de tout le mon
de , et plus particulierement des P.
vres , ausquels il ne refusoit ni ses visite
ni ses conseils , sans compter les secou
solides qu'il leur fournissoir depuis 30,
ans. C'est aussi par cette consideration
que la Cour des Aydes le dispensoit de
se trouver à ses Audiances , en reconnoissance
de la charité qu'il exerçoit envers
les Pauvres.
En l'année 1715. il fut député de sa
Compagnie pour accompagner M. Bon ,
Premier President , lorsqu'il fut question
de complimenter le Roi sur son avenenement
à la Couronne.
M. Chicoyneau laisse à Montpellier un
fils du premier lit , reçû depuis 172 3 .
en survivance de ces mêmes Charges de
l'Université de Medecine de Montpellier,
dans lesquelles il a donné des preuves distinguées
qu'il est heritier de tous les heureux
talens de M. son Pere, lequel a épousé
en secondes nôces Mlle Chirac , fille unique
de M. Chirac , aujourd'hui Premier
Medecin du Roi , qu'il suffit de nommer
pour en faire l'Eloge.
Le mêine jour , le Roi nomma M. Botiilhac,
Docteur enMedecine de la Faculté de
Montpellier, Medecin du grandCommun
de la Maison du Roi et de la Charité de
Versailles
A O UST. 1731. 2019
Versailles, pour servir près des Enfans de
France , et suppléer à M. Chicoyneau, en
cas de maladie ou d'absence , même pour
l'aider dans ses fonctions , lorsqu'il sera
present.
fit l'élection de deux nouveaux Echevins
qui sont M. Pelet , Avocat ès Conseils ,
Bailly de l'Abbaye de S. Germain des
Près , et Conseiller de Ville , et M. Géoffroy
, de l'Académie Royale des Sciences
et de la Societé Royale de Londres.
Le 19. le même Corps de Ville , le
Duc de Tresmes , Gouverneur de Paris ,
étant à la tête , eut Audience du Roy
avec les Céremonies accoûtumées, Il fut
présenté par le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat , et conduit par le Marquis
de Brezé , Grand-Maître des Ceremonies
, en survivance du Marquis de
Dreux son Pere , et par M. Desgranges ,
Maître des Ceremonies .
BAN
A O UST. . 1731. 2023
Mr. Pelet et Geoffroy , nouveaux Echevins
, prêterent entre les mains de S. M.
le serment de fidelité dont le Comte de
Maurepas fit la lecture. Le Scrutin fut présenté
par M. de Tourmont de Gournay ,
Conseiller au Parlement , qui s'exprima
en ces termes.
SIRE
Votre bonne Ville de Paris vient toujours
avec le même empressement presenter
à Votre Majesté les assurances respectueuses
de sa fidelité ; souffrez , Sire , qu'elle
dise de son amour pour son auguste Maître
comment un Peuple dont vous faites tout le
bonheur ne seroit- il pas pénétré de ces sentimens
? il admire en vous les vertus de tous
les âges ; vous les rendez aimables par les
charmes qu'elles répandent sur vôtre personne
sacrée et nécessaires par votre exemple.
Les graces que la nature vous a prodiguées
ont un éclat qui ne se confund point avec
celui du Trône . Vous regnez sur vous-même
dans cette saison dangereuse où les passions
dominent sur les Maîtres du Monde avec
plus d'empire que sur les autres hommes. Un
discernement juste vousfait choisir ceux que
vous honorez de votre confiance ; et ce choix.
si important est le chef-d'oeuvre d'un Monarque
2024 MERCURE DE FRANCE
7425
que consommé dans l'Art de regner. Vous
nous conservez l'avantage inestimable de ta
Paix. Nous devons à vos soins paternels des
jours heureux dont rien ne pourra désormais
interrompre le cours ; nous en avons pour
garants la tendresse de Votre Majesté pour
un Peuple si fidele , et ces gages precieux de
la fidelité publique , qu'il a plû au Ciel d'ac
corder à vos vertus , et à l'ardeur de nos
voeux.
Le 21. les Députez des Etats de Languedoc
curent Audience du Roy , étant
presentés par le Prince de Dombes , Gouverneur
de la Province , et par le Comte
de S. Florentin , Secretaire d'Etat , et
conduits en la maniere accoutumée par
le Grand- Maitre , et par le Maître des
Ceremonies. La députation étoit com
posée de M. de Segur , Evéque de Saint
Papoul pour le Clergé , lequel porta la
parole du Baron de Lenta pour la Noblesse;
de M. de Lavedan et la Caze , députés
du Tiers Etat , et de M. Joubert ,
Sindic Géneral de la Province . Les Ca
hiers furent presentés par l'Evêque de
S. Papoul , qui parla avec beaucoup d'éloquence
, et dont le discours fût applau
di. Ce Prelat est fils du Marquis de Segure,
Grand- Croix de l'Ordre de S.Louis,
Gouverneur du Pays de Foix , et Lieur
tenant
A O UST. 1731. 2025
tenant Géneral au Gouvernement de
Brie. Il est d'une des meilleures Maisons
de la Province de Guyenne . Ces députés
curent ensuite Audience de la Reine , et
ils rendirent leurs respects à Monseigneur
le Dauphin , à Monseigneur le Duc
d'Anjou et à Mesdames de France .
Le Roy a donné la place de Conseiller
d'Etat vacante par la mort de M. d'Argouges
, à M. de Bouville , Intendant
d'Orléans : S. M. a nommé à l'Intendance
d'Orleans M. de Beaussan qui est
remplacé dans l'Intendance de Poitiers
par M, le Nain , M. des Requetes , et
M. Chauvelin de Beauséjour , Me. des
Requêtes , a été nommé Intendant de
la Géneralité d'Amiens , à la Place de
M. Chauvelin Conseiller d'Etat son
Pere,
Le 23. La Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie,
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées , a été rendue publique ,
faisant en tout le nombre de 309. Actions,
Le Concert d'Instrumens que l'Aça¬
démic
2026 MEAL
#1
à
démie Royale de Musique donne tous
les ans au Château des Thuilleries
Poccasion de la Fête du Roy , a été executé
le 24. veille de S. Louis , par un grand
nombre d'excellens Simphonistes de la
même Académie , qui jouërent differens
morceaux de Musique de M. de Lully ,
et d'autres Maîtres Modernes.
L'Académie Françoise celebra le 25.
de ce mois la Fête de S. Louis dans la
Chapelle du Louvre , la Messe fut celebrée
par l'Archevêque de Sens , l'un
des quarante de l'Académie , et l'Abbé
Laizeau prononça le Panegyrique du
Saint.
Le même jour , l'Académie des Inscriptions
et Belles - Lettres , et celle des
Sciences , celebrerent la fête de S. Louis
dans l'Eglise des Prêtres de l'Oratoire
de S. Honoré ; il y eut une Musique
excellente pendant la Messe. Le R. P.
Meney , Chanoine Regulier de S. Augustin
, Congregation de S. Antoine , prononça
le Panegyrique du S. Roy en présence
des deux Académies et d'une nomé
breuse Assemblée. Son Discours parut fort
éloquent. On y remarqua un grand fond
de Religion et de pieté soutenu par
tous les traits les plus marqués et les plus
biil-
1
AOUST. 2027 17318
brillants de la vie de S. Loüis. Les Pseaumes
, Domine Dominus noster et Cantate
Laus ejus , mis en Musique par les Sieurs
Dornel et du Bousset , furent chantés
pendant ces Messes et fort applaudis.
Le 28. de ce mois après midi , la Reine
accompagnée des Dames de Sa Cour , se
rendit à la Maison Royale de S. Cyr , où
S. M. donna le voile de Religion à la
Dlle. Charpin de Gennetine. Le Sermon
y fut prononcé par l'Abbé de la Pause ;
Predicateur ordinaire du Roy.
Le Roi a nommé à la place de Mede
cin des Enfans de France , M. François
Chicoyneau , Conseiller en la Cour des
Aydes , Comptes et Finances de Languedoc
, Membre de l'Académie Royale des
Sciences de Montpellier , Professeur Royal
d'Anatomie et de Botanique , Intendant
du Jardin du Roi , Chancelier et Juge de
l'Université en Médecine de la mêmeVille.
M. Chicoyneau fut un des six Mede
cins à Marseille en l'an- S. M. envoya
que
née 1720. pour secourir les Pestiferez ; il
fut gratifié à cette occasion , avec ses Confreres
, d'une pension de 2000. liv. et du
Colier de l'Ordre de S. Michel . On écrit
de Montpellier , qu'il part de cette Ville
regretté
2023 MERCURE DE FRANCE
差
regreté generalement de tout le mon
de , et plus particulierement des P.
vres , ausquels il ne refusoit ni ses visite
ni ses conseils , sans compter les secou
solides qu'il leur fournissoir depuis 30,
ans. C'est aussi par cette consideration
que la Cour des Aydes le dispensoit de
se trouver à ses Audiances , en reconnoissance
de la charité qu'il exerçoit envers
les Pauvres.
En l'année 1715. il fut député de sa
Compagnie pour accompagner M. Bon ,
Premier President , lorsqu'il fut question
de complimenter le Roi sur son avenenement
à la Couronne.
M. Chicoyneau laisse à Montpellier un
fils du premier lit , reçû depuis 172 3 .
en survivance de ces mêmes Charges de
l'Université de Medecine de Montpellier,
dans lesquelles il a donné des preuves distinguées
qu'il est heritier de tous les heureux
talens de M. son Pere, lequel a épousé
en secondes nôces Mlle Chirac , fille unique
de M. Chirac , aujourd'hui Premier
Medecin du Roi , qu'il suffit de nommer
pour en faire l'Eloge.
Le mêine jour , le Roi nomma M. Botiilhac,
Docteur enMedecine de la Faculté de
Montpellier, Medecin du grandCommun
de la Maison du Roi et de la Charité de
Versailles
A O UST. 1731. 2019
Versailles, pour servir près des Enfans de
France , et suppléer à M. Chicoyneau, en
cas de maladie ou d'absence , même pour
l'aider dans ses fonctions , lorsqu'il sera
present.
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Résumé : Nouveaux Echevins, Discours au Roi, &c. [titre d'après la table]
En août 1731, plusieurs événements significatifs ont eu lieu à Paris et en France. Le 16 août, le Corps de Ville a élu deux nouveaux échevins : M. Pelet, avocat et conseiller de ville, et M. Geoffroy, membre de l'Académie Royale des Sciences et de la Société Royale de Londres. Le 19 août, le Corps de Ville, sous la direction du Duc de Tresmes, a été reçu en audience par le roi. Cette audience a été présentée par le Comte de Maurepas et conduite par le Marquis de Brezé et M. Desgranges. Les nouveaux échevins ont prêté serment de fidélité au roi. Le 21 août, les députés des États de Languedoc ont également eu audience avec le roi, présentés par le Prince de Dombes et le Comte de Saint Florentin. La délégation comprenait des représentants du clergé, de la noblesse et du tiers état. Le 23 août, la loterie de la Compagnie des Indes a été tirée pour le remboursement des actions. Le 24 août, un concert de l'Académie Royale de Musique a été donné au Château des Tuileries. Le 25 août, l'Académie Française et les Académies des Inscriptions et Belles-Lettres et des Sciences ont célébré la fête de Saint Louis. Le 28 août, la reine a accompagné la demoiselle Charpin de Gennetine à la Maison Royale de Saint Cyr pour recevoir le voile de religion. Le roi a nommé M. François Chicoyneau comme médecin des Enfants de France et M. Botiilhac comme son suppléant. M. Chicoyneau était reconnu pour ses services lors de l'épidémie de peste à Marseille en 1720 et pour ses soins aux pauvres de Montpellier.
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314
p. 2029-230
Memoire présenté par l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Début :
MEMOIRE présenté au Roi par l'Archevêque de Paris, au sujet de l'Arrêt du [...]
Mots clefs :
Mémoire, Procureur général du roi, Instruction pastorale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Memoire présenté par l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
MEMOIRE présenté au Roi par PArchevêque
de Paris , au sujet de l'Arrêt du
Parlement du 5. Mars 1731. qui reçoit le
Procureur General du Roi , Appellant
comme d'Abus de son Ordonnance et
Instruction Pastorale du 1o . Janvier dernier
, avec l'Arrêt du Conseil d'Etat rendu
en consequence. Brochure in 4. de
36 pages. A Paris , chez Pierre Simon , ruë
de la Harpe , 1731 .
>
La longueur de ce Memoire , qui contient
seul 44. pages , ne nous permet pas de lo
rapporter en son entier ; et l'Extrait que
nous pourrions en faire , excéderoit toûjours
les bornes ausquelles nous sommes
assujettis , sans compter qu'il se trouve de
ce Memoire un Abregé qui ne laisse rien
à desirer dans le Vû de l'Arrêt du Conseil
d'Etat imprimé tout de suite . Nous
nous contenterons d'insérer ici ce qu'il y
a de plus essentiel à sçavoir , c'est - à- dire,
le Prononcé de ce même Arrêt.
SA MAJESTE' ETANT EN SON CONSEIL
et évoquant à sa Personne , en consequen-
1
се
2030 MERCURE DE FRANCE
ce de l'Arrêt du 10. Mars dernier , la
connoissance dudit Appel comme d'abus
interjetté par son Procureur General au
Parlement de Paris , et reçû par l'Arrêt
dus . Mars , a fevé et leve les défenses
pottées par ledit Arrêt , et permet audit
sieur Archevêque de faire distribuer ladite
Ordonnance du ro . Janvier dernier.
Ordonne au surplus que l'Arrêt rendu
par S. M. le 10. Mars suivant , soit executé
selon sa forme et teneur ; ce faisant ,
que toutes les disputes ct contestations
qui y sont mentionnées , et pareillement
toutes poursuites et procedures , pour rai-
-son de ce , et de l'execution du
present
Arrêt , demeurent suspenduës , défendant
à toutes ses Cours et autres Juges , d'en
prendre connoissance , et à toutes Parties
d'y avoir recours , à peine de nullité et
de cassation desdites poursuites et procedures
, S. M. se réservant à elle seule
d'y pourvoir , conformément à ce qui est
porté par ledit Arrêt du 10. Mars dernier.
FAIT au Conseil d'Etat du Roi ,
Sa Majesté y étant , tenu à Fontainebleau
le 30. Juillet 1731. Signé , PHELIPEḍux,
de Paris , au sujet de l'Arrêt du
Parlement du 5. Mars 1731. qui reçoit le
Procureur General du Roi , Appellant
comme d'Abus de son Ordonnance et
Instruction Pastorale du 1o . Janvier dernier
, avec l'Arrêt du Conseil d'Etat rendu
en consequence. Brochure in 4. de
36 pages. A Paris , chez Pierre Simon , ruë
de la Harpe , 1731 .
>
La longueur de ce Memoire , qui contient
seul 44. pages , ne nous permet pas de lo
rapporter en son entier ; et l'Extrait que
nous pourrions en faire , excéderoit toûjours
les bornes ausquelles nous sommes
assujettis , sans compter qu'il se trouve de
ce Memoire un Abregé qui ne laisse rien
à desirer dans le Vû de l'Arrêt du Conseil
d'Etat imprimé tout de suite . Nous
nous contenterons d'insérer ici ce qu'il y
a de plus essentiel à sçavoir , c'est - à- dire,
le Prononcé de ce même Arrêt.
SA MAJESTE' ETANT EN SON CONSEIL
et évoquant à sa Personne , en consequen-
1
се
2030 MERCURE DE FRANCE
ce de l'Arrêt du 10. Mars dernier , la
connoissance dudit Appel comme d'abus
interjetté par son Procureur General au
Parlement de Paris , et reçû par l'Arrêt
dus . Mars , a fevé et leve les défenses
pottées par ledit Arrêt , et permet audit
sieur Archevêque de faire distribuer ladite
Ordonnance du ro . Janvier dernier.
Ordonne au surplus que l'Arrêt rendu
par S. M. le 10. Mars suivant , soit executé
selon sa forme et teneur ; ce faisant ,
que toutes les disputes ct contestations
qui y sont mentionnées , et pareillement
toutes poursuites et procedures , pour rai-
-son de ce , et de l'execution du
present
Arrêt , demeurent suspenduës , défendant
à toutes ses Cours et autres Juges , d'en
prendre connoissance , et à toutes Parties
d'y avoir recours , à peine de nullité et
de cassation desdites poursuites et procedures
, S. M. se réservant à elle seule
d'y pourvoir , conformément à ce qui est
porté par ledit Arrêt du 10. Mars dernier.
FAIT au Conseil d'Etat du Roi ,
Sa Majesté y étant , tenu à Fontainebleau
le 30. Juillet 1731. Signé , PHELIPEḍux,
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Résumé : Memoire présenté par l'Archevêque de Paris, [titre d'après la table]
Le document est un mémoire présenté au Roi par l'Archevêque de Paris concernant un arrêt du Parlement du 5 mars 1731. Cet arrêt avait reçu l'appel du Procureur Général du Roi contre une ordonnance et une instruction pastorale émises par l'Archevêque le 1er janvier précédent. Le mémoire, long de 44 pages, ne peut être entièrement rapporté en raison de contraintes de longueur. Un abrégé conforme à l'arrêt du Conseil d'État existe déjà. L'essentiel du mémoire est le prononcé de l'arrêt du Conseil d'État. Le Roi, en son Conseil, a évoqué à sa personne la connaissance de l'appel comme d'abus interjeté par son Procureur Général. Il a levé les défenses posées par l'arrêt du 5 mars et permis à l'Archevêque de distribuer son ordonnance du 1er janvier. L'arrêt du 10 mars doit être exécuté selon sa forme et teneur, suspendant toutes disputes, contestations, poursuites et procédures relatives à cette affaire. Toutes les cours et juges sont défendus d'en prendre connaissance, et toute partie est défendue d'y avoir recours, sous peine de nullité et de cassation. Le Roi se réserve le droit d'y pourvoir conformément à l'arrêt du 10 mars. Cet arrêt a été fait au Conseil d'État du Roi à Fontainebleau le 30 juillet 1731 et est signé par Philippe Duplessis.
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315
p. 2037-2038
EXTRAIT d'une Lettre écrite sur le même sujet par Me. l'Abbesse de ce Monastere
Début :
Je viens M. R. P. avec bien de la douleur vous apprendre une triste [...]
Mots clefs :
Tante, Religieuse, Communauté, Coup foudroyant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite sur le même sujet par Me. l'Abbesse de ce Monastere
EXTRAIT d'une Lettre écrite sur le même
sujet par M. l'Abbeffe de ceMonastere.
E viens M. R. P. avec bien de la
douleur vous apprendre une triste
nouvelle ; c'est la mort de vôtre chere
Tante , nôtre R. M. Therese de Jesus,
arrivée hier , jour de la Fête de nôtre
I v M.
2038 MERCURE DE FRANCE
M. Sainte Claire. Elle étoit prés de la
grille devant le Saint Sacrement , un
coup de Tonnerre l'a frappée et fait tomber
morte , la face contre terre , et les
bras étendus , comme prosternée. La
Communauté étoit au Refectoire ; vous
pouvez juger de notre consternation ,
on a saigné une partie de nos Religieuses
qui ne peuvent revenir de leur afflic
tion causée par la perte que nous faisons
; c'étoit un de nos meilleurs sujets ,
d'une solide vertu , et très capable de
toutes choses. Elle a eu le bonheur de
communier une heure avant ce coup ,
foudroyant , qui a fait un grand fracas
dans notre Maison , surtout dans le Clocher
. On regarde comme un Miracle
que les Religieuses n'étoient pas dans .
le hoeur , d'où elles venoient de sortir ,
et où nous croyons que la plus grande
partie auroit peri du même coup, Notre
chere deffunte, étoit Maîtresse des Novices:
ces pauvres Enfants font pitié. &c.
Ces deux Lettres sont écrites au R. P
Dom Martin Bouquer,Religieux de l'Abbaye
S. Germain des Prez , Bibliothe
quaire.
sujet par M. l'Abbeffe de ceMonastere.
E viens M. R. P. avec bien de la
douleur vous apprendre une triste
nouvelle ; c'est la mort de vôtre chere
Tante , nôtre R. M. Therese de Jesus,
arrivée hier , jour de la Fête de nôtre
I v M.
2038 MERCURE DE FRANCE
M. Sainte Claire. Elle étoit prés de la
grille devant le Saint Sacrement , un
coup de Tonnerre l'a frappée et fait tomber
morte , la face contre terre , et les
bras étendus , comme prosternée. La
Communauté étoit au Refectoire ; vous
pouvez juger de notre consternation ,
on a saigné une partie de nos Religieuses
qui ne peuvent revenir de leur afflic
tion causée par la perte que nous faisons
; c'étoit un de nos meilleurs sujets ,
d'une solide vertu , et très capable de
toutes choses. Elle a eu le bonheur de
communier une heure avant ce coup ,
foudroyant , qui a fait un grand fracas
dans notre Maison , surtout dans le Clocher
. On regarde comme un Miracle
que les Religieuses n'étoient pas dans .
le hoeur , d'où elles venoient de sortir ,
et où nous croyons que la plus grande
partie auroit peri du même coup, Notre
chere deffunte, étoit Maîtresse des Novices:
ces pauvres Enfants font pitié. &c.
Ces deux Lettres sont écrites au R. P
Dom Martin Bouquer,Religieux de l'Abbaye
S. Germain des Prez , Bibliothe
quaire.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite sur le même sujet par Me. l'Abbesse de ce Monastere
L'Abbé du monastère informe Dom Martin Bouquer, religieux et bibliothécaire à l'Abbaye Saint-Germain-des-Prés, de la mort tragique de la tante de Dom Martin, la Révérende Mère Thérèse de Jésus. Cette dernière est décédée la veille, jour de la fête de Notre-Dame de la Merci, après avoir été frappée par un coup de tonnerre près de la grille devant le Saint Sacrement. La communauté, alors au réfectoire, a été profondément choquée. Plusieurs religieuses ont été saignées en raison de leur affliction. Thérèse de Jésus, Maîtresse des Novices, était respectée pour sa vertu et sa polyvalence. Elle avait communié une heure avant l'incident. Le coup de tonnerre a causé des dégâts importants dans la maison, notamment dans le clocher. Il est miraculeux que les religieuses n'étaient pas à la chapelle, où elles venaient de sortir, car elles auraient probablement péri. Les jeunes novices sont particulièrement affectées par sa perte.
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316
p. 2039-2040
BENEFICES DONNEZ.
Début :
Archevêché de Lyon, à M. de Rochebonne, Evêque de Noyon. [...]
Mots clefs :
Archevêché, Abbaye
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ.
BENEFICES DONNEZ .
A
100.
Rchevêché de Lyon , à M. de Ro
chebonne, Evêque de Noyon.
Evêché de Noyon , à M. l'Abbé de
S. Simon.
I Evêché de Soissons , à M. le Fevre de
PAubriere , Conseiller au Parlement.
Abbaye Des Ordres à M. de la Roche-
Aimont , Evêque de Tarbes.
Abbaye d'Essonnes , à M. Neel , Doc
teur de Sorbonne .
Abbaye de sainte Marie Magdelaine
de Longvé à M. de la Boixiere , Coad
juteur du Grand-Maitre de la Maison de
Navarre.
Abbaye d'Arthoux à M. de la Coré
Vicaire Géneral de Saintes , Visiteur des
Carmelites ..
L'Abbaye de notre Dame de Nevers
à Madame le Maitre.
Abbaye de Lantenac , Ordre de S. Benoît,
Diocèse de S. Brieux , à l'Abbé Marin
de Kerbringal.
Abbaye reguliere de Fontaude , Ordre
de Premontré , Diocèse de S. Pons , au
Pere Salvan d'Hauterive ..
Abbaye des Chanoinesses de Lons - le-
Saunier , Diocèse de Besançon , à la Dame
Bellez de Villette ,.
I vj Celle
2040 MERCURE DE FRANCE
L'Abaye de Chateaudun , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de Chartres , à
l'Abbé de Rochechouart- Fodoart.
Celle de Selincourt , Ordre de Prémontré
, Diocèse d'Amiens , à l'Abbé de la
Grange , Grand - Vicaire d'Arras .
Celle d'Obasine , Ordre de Citeaux
Diocèse de Limoges , à l'Abbé de la
Briffe.
Celle de Bellevaux , même Ordre ,
Diocèse de Besançon , à l'Abbé de Mar
nezia.
Celle de Buillon , même Ordre et même
Diocèse , à l'Abbé Pelissier .
Celle de la Marquette , en Flandres ,
Ordre de Cîteaux , à la Dame de Rohan ,
Abbesse de Preaux.
Le Prieuré de la Bajasse , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de S. Flour , à
l'Abbé de Bonvoust.
L'Evêque d'Orange ayant donné la démission
de son Evêché , le Roi y a nonmé
l'Abbé de Tilly , et Sa Majesté a don
né l'Abbaye de Mazan , Ordre de Cîteaux
, Diocèse de Viviers, à l'ancien Evê
que d'Orange.
A
100.
Rchevêché de Lyon , à M. de Ro
chebonne, Evêque de Noyon.
Evêché de Noyon , à M. l'Abbé de
S. Simon.
I Evêché de Soissons , à M. le Fevre de
PAubriere , Conseiller au Parlement.
Abbaye Des Ordres à M. de la Roche-
Aimont , Evêque de Tarbes.
Abbaye d'Essonnes , à M. Neel , Doc
teur de Sorbonne .
Abbaye de sainte Marie Magdelaine
de Longvé à M. de la Boixiere , Coad
juteur du Grand-Maitre de la Maison de
Navarre.
Abbaye d'Arthoux à M. de la Coré
Vicaire Géneral de Saintes , Visiteur des
Carmelites ..
L'Abbaye de notre Dame de Nevers
à Madame le Maitre.
Abbaye de Lantenac , Ordre de S. Benoît,
Diocèse de S. Brieux , à l'Abbé Marin
de Kerbringal.
Abbaye reguliere de Fontaude , Ordre
de Premontré , Diocèse de S. Pons , au
Pere Salvan d'Hauterive ..
Abbaye des Chanoinesses de Lons - le-
Saunier , Diocèse de Besançon , à la Dame
Bellez de Villette ,.
I vj Celle
2040 MERCURE DE FRANCE
L'Abaye de Chateaudun , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de Chartres , à
l'Abbé de Rochechouart- Fodoart.
Celle de Selincourt , Ordre de Prémontré
, Diocèse d'Amiens , à l'Abbé de la
Grange , Grand - Vicaire d'Arras .
Celle d'Obasine , Ordre de Citeaux
Diocèse de Limoges , à l'Abbé de la
Briffe.
Celle de Bellevaux , même Ordre ,
Diocèse de Besançon , à l'Abbé de Mar
nezia.
Celle de Buillon , même Ordre et même
Diocèse , à l'Abbé Pelissier .
Celle de la Marquette , en Flandres ,
Ordre de Cîteaux , à la Dame de Rohan ,
Abbesse de Preaux.
Le Prieuré de la Bajasse , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de S. Flour , à
l'Abbé de Bonvoust.
L'Evêque d'Orange ayant donné la démission
de son Evêché , le Roi y a nonmé
l'Abbé de Tilly , et Sa Majesté a don
né l'Abbaye de Mazan , Ordre de Cîteaux
, Diocèse de Viviers, à l'ancien Evê
que d'Orange.
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Résumé : BENEFICES DONNEZ.
Le document liste divers bénéfices ecclésiastiques attribués à plusieurs personnalités religieuses en France. Parmi les bénéficiaires figurent des évêques, abbés et autres dignitaires. Par exemple, le Rchevêché de Lyon est attribué à M. de Rochebonne, Evêque de Noyon. L'Abbaye de Sainte-Marie-Madeleine de Longvé est donnée à M. de la Boixière, coadjuteur du Grand-Maître de la Maison de Navarre. L'Abbaye de Lantenac, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse de Saint-Brieux, est attribuée à l'Abbé Marin de Kerbringal. L'Abbaye de Chateaudun, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Chartres, est donnée à l'Abbé de Rochechouart-Fodoart. De plus, après la démission de l'Evêque d'Orange, le Roi a nommé l'Abbé de Tilly à sa place et a attribué l'Abbaye de Mazan, Ordre de Cîteaux, Diocèse de Viviers, à l'ancien Evêque d'Orange.
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317
p. [2051]-2053
ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume. Laudate Pueri, &c.
Début :
Enfans, publiez les loüanges, [...]
Mots clefs :
Louanges, Souverain, Chants, Créateur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume. Laudate Pueri, &c.
ODE SA CREE ,
E
Tirée du Pseaume.
Laudate Pueri , &c.
Nfans , publiez les louanges ;
Du Souverain Maître des Rois,
Et mêlez au Concert des Anges ,
Les tendres accents de vos voix,
Dès que le Soliel fait éclore ,
Les feux de la naissante Aurore ,
Vers le Ciel élevez yos Chants ;
A ij Jus
1052 MERCURE DE FRANCE
Jusqu'à ce qu'il rentre dans l'Onde ,
Louez le Créateur du Monde ;
Qu'on le celebre en tous les temps.
Du haut de la Vout azurée
Il gouverne tout l'Univers ;
C'est lui qui regle la durée ,
De tant de Royaumes divers ,
C'est lui qui lance le Tonnerre
Le Ciel et la Mer et la Terre ,
Sont remplis de sa Majesté ,
Des Rois il borne les conquêtes ;
Et lui seul commande aux Tempêtes}
Dont l'Ocean est agité.
dire ;
Nul autre que fui ne peut
Que son Trône est le Firmament
Et qu'il voit tout ce qui respire ,
Soumis à son commandeinent.
Souvent du sein de l'indigence ,
Il éleve l'humble innocence ,
Pour la placer aux plus hauts rangs
Et quelquefois des Bergers même ,
On a vu son pouvoir suprême ,
Faire d'illustres fuerants .
Tol
SEPTEMBRE . 1731 2053
Toi ,. qui commences d'être Mere ,
Dans l'âge de sterilité ,
C'est au Dieu qu'Israël revére ,
Que tu dois ta fécondité :
Par son ordre dans sa vieillesse ,
L'homme de bien plein d'allegresse
Se voit revivre en ses enfans ,
Pendant que sa juste vengeance ;
Fait périr dans l'adolescence ,
La posterité des méchans:
Par M. de Sainte Palaye , de Montfort
Lamaury.
E
Tirée du Pseaume.
Laudate Pueri , &c.
Nfans , publiez les louanges ;
Du Souverain Maître des Rois,
Et mêlez au Concert des Anges ,
Les tendres accents de vos voix,
Dès que le Soliel fait éclore ,
Les feux de la naissante Aurore ,
Vers le Ciel élevez yos Chants ;
A ij Jus
1052 MERCURE DE FRANCE
Jusqu'à ce qu'il rentre dans l'Onde ,
Louez le Créateur du Monde ;
Qu'on le celebre en tous les temps.
Du haut de la Vout azurée
Il gouverne tout l'Univers ;
C'est lui qui regle la durée ,
De tant de Royaumes divers ,
C'est lui qui lance le Tonnerre
Le Ciel et la Mer et la Terre ,
Sont remplis de sa Majesté ,
Des Rois il borne les conquêtes ;
Et lui seul commande aux Tempêtes}
Dont l'Ocean est agité.
dire ;
Nul autre que fui ne peut
Que son Trône est le Firmament
Et qu'il voit tout ce qui respire ,
Soumis à son commandeinent.
Souvent du sein de l'indigence ,
Il éleve l'humble innocence ,
Pour la placer aux plus hauts rangs
Et quelquefois des Bergers même ,
On a vu son pouvoir suprême ,
Faire d'illustres fuerants .
Tol
SEPTEMBRE . 1731 2053
Toi ,. qui commences d'être Mere ,
Dans l'âge de sterilité ,
C'est au Dieu qu'Israël revére ,
Que tu dois ta fécondité :
Par son ordre dans sa vieillesse ,
L'homme de bien plein d'allegresse
Se voit revivre en ses enfans ,
Pendant que sa juste vengeance ;
Fait périr dans l'adolescence ,
La posterité des méchans:
Par M. de Sainte Palaye , de Montfort
Lamaury.
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Résumé : ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume. Laudate Pueri, &c.
Le Psaume 113, intitulé 'Laudate Pueri', invite les enfants à louer le Souverain Maître des Rois. Ce poème religieux décrit Dieu comme le Créateur et gouverneur de l'univers, régissant les royaumes et commandant aux éléments naturels. Il souligne la majesté divine omniprésente dans le ciel, la mer et la terre, et la capacité de Dieu à limiter les conquêtes des rois. Le texte met en avant l'élévation des humbles et la transformation de bergers en personnages illustres. Il mentionne également une femme stérile à qui Dieu accorde la fécondité. Le poème contraste la bénédiction des justes avec la vengeance divine sur les méchants. Signé par M. de Sainte Palaye, de Montfort Lamaury, il est daté de septembre 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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318
p. 2053-2066
LETTRE écrite à M. Adam, Medecin, sur la secheresse de la presente année 1731. et sur la maladie des Bestiaux en certains Pays.
Début :
Nous sommes, Monsieur, dans une année distinguée par la secheresse extrême [...]
Mots clefs :
Sécheresse , Bétail domestique, Bêtes fauves, Cerfs, Hiver, Prières publiques, Palestine, Chrétiens, Évêque de Lyon
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite à M. Adam, Medecin, sur la secheresse de la presente année 1731. et sur la maladie des Bestiaux en certains Pays.
LETTRE écrite à M. Adam, Medecin,
surla secheresse de la presente année 1731 .
et sur la maladie des Bestiaux en certains
Pays.
'Ous sommes , Monsieur , dans une
Narinée distinguée par la secheresse extrême
qui y a regné , et qui y regne encore.
Je ne sçai si nous ne pourrions pas
la comparer à celle dont parle S. Grégoire
de Tours sur la fin de Histoire de
France , et dont il dit : Siccitas immensa
>
fuit que omne pabulum herbarum avertit.
A iij
Cet
2034 MERCURE DE FRANCE
Cet Historien du sixiéme siecle , qui en
fut le témoin, ajoûte que les Quadrupedes
en souffrirent beaucoup , et qu'il en mourut
un si grand nombre , qu'à peine en
resta- t'il pour perpetuer la race , et il
applique à cette occasion ce que dit le
Prophete Habacuc : Abscindetur de ovili
pecus , & c. (a) Il ajoûte que ce ne fut pas
seulement sur le Bétail domestique que
s'étendit le mal , mais encore sur les bêtes
fauves , et qu'on trouvoit dans les Forêts
les Cerfs et autres animaux étendus morts
sur la place .
L'expérience du passé ayant fait craindre
que pareilles choses n'arrivassent de
nos jours , on a sagement prévenu le mal
en plusieurs endroits du Royaume : on
a eu recours aux Intercesseurs qui sont
les Saints , et on s'est mis sous la protection
de ceux qui sont regardez comme les
Tutelaires des Lieux , et il paroît qu'on
s'en est bien trouvé. Une remarque cependant
que quelques- uns ont faite , est
qu'il leur a semblé que les Diocèses dont
S. Etienne est Patron ont été privilegiez
et qu'ils ont eu de la pluye en abondance
(4) Je rapporte ici ce Passage suivant la Vul-
S. Grégoire le cite selon la Version qui
avoit cours dans les Gaules de son temps. Defieient
ab csca oves , Úc.
avánt
SEPTEMBRE . 1731 2055
avant les autres. Il y en a en France au
moins une douzaine ; mais je ne puis cer
tifier le fait qu'à l'égard de deux de ces
Diocèses où je me suis trouvé vers la saint
Jean derniere , dans le temps que ces
pluyes sont venues après la secheresse
commencée au mois de Fevrier . Aussi peutêtre
ne faisoit-on pas des Prieres dans tous,
et peut- être que
dans les lieux où l'on en
faisoit , on n'interroissoit pas également
S. Etienne dans ce qu'on vouloit obtenir .
Ce qu'il y a de certain c'est que depuis la
révelation faite au Prêtre Lucien , dans un
temps de secheresse , que Dieu écouteroit
les Prieres de son Peuple , appuyées de
l'intercession de S. Etienne , et qu'il en
auroit pitié , on a toûjours eu dans l'Eglise
une grande dévotion envers ce saint
Martyr , lorsqu'il a été besoin d'obtenir
la cessation de cette espece de calamité.
Le souvenir de ce qui étoit arrivé au commencement
du V. siecle pendant cette
secheresse d'hyver qui fut si fatale aux
biens de la Terre dans la Palestine , a toûjours
été present à ceux qui lisent l'Histoire
avec attention .
Je prévois dans ce moment que plus
d'une personne seront frappez de ma remarque
; mais je les prie d'observer les
Livres où sont marquées les Prieres pu-
A iiij bliques
056 MERCURE DE FRANCE
bliques de l'Antiquité pour les temps d'af-
Aliction , et ils verront que l'invocation
de S. Etienne y est marquée avec distinc-
´tion . Ce n'est donc pas la faute de nos ancêtres
, si le fait historique d'une pluye
salutaire esperée et obtenue par l'intercession
de S. Etienne , commence à être mise
en oubli . Ils ont toûjours eû soin d'en
inserer quelque chose dans leurs Livres
de l'Office divin , y faisant entrer la Revelation
du Prêtre Lucien , tant en chant
qu'en lecture. Mais depuis que l'on n'en
chante plus rien et qu'on se contente d'en
lire un abregé très- succint , où il n'est
point fait mention de cet évenement , it
est à craindre qu'on n'oublie le fait , ou
du moins qu'on ne l'ait plus si present à
l'esprit .
و
Il en étoit resté quelque vestige dans le
Breviaire de Sens de l'an 1702.à l'Office de
l'Invention deS.Etienne; on s'est fait depuis
ce temps- là un systême qui n'a point permis
que la memoire de ce trait historique
entrât dans l'Office refondu en 1726.Je ne
sçai s'il en sera de même dans toutes les
Eglises. Je tonnois un Chapitre insigne
où il sera difficile d'oublier tout-à-fait
cette ancienne Histoire : l'antiquité des
moyens temps y a pourvû d'une maniere
singuliere ; je ne veux pas la rapporter à
present ,
SETEMBRE. 1731. 2057
present. Au reste Saint Etienne n'est
pas le seul Saint par l'intercession duquel
on ait eu confiance d'obtenir de
la pluye dans les temps de secheresse.
Il paroît seulement qu'il est le premier
dont les Reliques ayent occasionné ce
secours salutaire , et c'est l'époque que.
l'on peut donner à l'antiquité de l'usage
de porter en Procession les Reliques
des Martyrs dans les temps de calamité.
à
Quelques années avant cette désolation
qu'on fixe à l'an 415. la Palestine s'étoit
ressentie d'une semblable affliction. La
secheresse avoit duré dans l'année 394.
ou 395. durant le mois de Die et d'Appellée
, qui sont deux mois de l'hyver
répondant à Novembre et Décembre ,
quelques jours près. Un S. Evêque nouvellement
placé sur le Siege de Gaze , obtint
miraculeusement de la pluye , au
moins pour son Territoire. L'Histoire en
est si curieuse qu'on ne peut la rendre
trop publique en ce temps- cy. Les Idolâtres
de cette Ville étoient allez au Temple
de Marnas , pour y prier et sacrifier ,
croyant que Marnas étoit maître de la
pluye , et qu'il étoit Jupiter même . Ils
continuerent leur chant pendant sept
jours ; mais le voyant sans effet , ils s'en'
retour2058
MERCURE DE FRANCE
retournerent à leurs ouvrages. La vie de
S. Porphyre , Evêque de cette Ville , écrite
par Marc , son Disciple , témoin oculaire ,
rapporte ensuite comment ce saint Prélat
eut le crédit d'obtenir de l'eau du Ciel.
Les Chrétiens , au nombre de 280. étoient
accourus à lui pour le prier de demander
à Dieu la cessation de la secheresse . Il ordonna
d'abord un jeûne , et commanda
qu'on s'assemblat le soir dans la grande
Eglise pour y celebrer les Vigiles , et cette
nuit-là , dit l'Ecrivain qui étoit un des
Diacres , nous y fimes trente Prieres , avec
autant d'agenouillemens , sans compter la
Psalmodie et les Leçons . Le récit de ce
Diacre témoin , appellé Marc , étant trèspropre
à prouver l'antiquité des usages
de l'Eglise Catholique , j'emprunterai ici
ses propres termes . Le matin , continuë- t'il ,
S. Porphyre faisant porter la sainte Croix
devant nous , nous marchames en chantant
des Hymnes vers l'Occident de la Ville , et
allâmes à la vieille Eglise de S. Asclepas
et là nous fimes autant de Prieres que dans
La grande Eglise. Puis nous allâmes à saint
Timothée , où sont les Reliques de sainte
Meure, Martyre, et de sainte Thée, qui a été
mise au nombre des Confesseurs , et y ayant
encore fait autant de Prieres et d'agenowil-
Lemens , nous retournâmes à la Ville ; fil
étoit
SEPTEMBRE. 1731. 2059
étoit trois heures après midi , ) et nous la
trouvâmes fermée; car les Payens vouloient
dissiper la Procession. Nous nous y
tinmes
deux heures sans qu'on voulût nous ouvrir :
et pour lors un vent de midi commença à convrir
le Ciel de nuées , et dès que le Soleilfut
couché, il fit une grosse pluye avec Tonnerre,
et les Payens voyant ce Miracle , nous ouvrirent
et vinrent avec nous à la grande
Eglise , disant : Christ est le seul Dieu. Il
plut donc depuis le buit d'Audynée jusqu'au
dix. (Audynée est le Janvier des Romains ,
hors qu'il commence cinq jours plutôt ,
comme les autres mois. ) L'onze nous celebrâmes
le saint jour de la Théophanie s et
il y eut cent cinq Payens convertis.
Il y a en France une Ville Episcopale
que je connois particulierement , où les
Prieres de cette presente année ont été
reglées à peu près sur le plan de celles
qu'on voit ordonnées par S. Porphire , et .
l'on a eû la consolation d'être exaucé le
lendemain du jeûne qui accompagna la .
ceremonie.
Mais revenons à la mortalité des Bestiaux
. C'est ordinairement la grande secheresse
qui la cause , parce que la secheresse
excessive brûlant l'herbe des Prez , les
animaux se trouvent obligez de brouter
les feuilles des arbres , aux feuilles des-
A vj quels
2060 MERCURE DE FRANCE
quels sont attachez certains Insectes qui
leur sont nuisibles. C'est une expérience
qu'on m'écrit avoir été faite en Bourgogne
au mois de Juin dernier. Elle suffit
ce me semble , pour assurer qu'Agobard,
Evêque de Lyon , avoit grande raison de
se mocquer de ceux qui croyoient de.
son temps que la mortalité qui regna sur
les Bestiaux , venoit d'une certaine poudre
des Maleficiers envoyez par le
Duc de Benevent , répandoient par la
campagne , et que le vent faisoit entrer
dans les narines des Boeufs et des Vaches.
Cette mortalité remarquable arriva en
l'an 810. Il ne faut pas songer à d'autres
causes dans celles qui arrivoient aux temps
de secheresse , qu'aux Insectes attachez
sous les feüillages.
que
Je ne sçai si celle qui arriva sous le
Roi Chilperic I. après la Bataille donnée
à Chateau -Meillan , en Berry , procedoit
d'un pareil principe ; elle fut si grande ,
au rapport de Gregoire de Tours , qu'après
qu'elle eut cessé , on regardoit comme
une chose merveilleuse de trouver une
Vache ou un Cheval sur pied . Sigebert
marque aussi dans sa Chronique à l'an
1137. qu'il y eut une si grande secheresse
en France , que de memoire d'homme
on n'en n'avoit vû de semblable. Il dit
qu'elle
SEPTEMBRE. 1731. 206
qu'elle fit tarir les Fontaines , les Puits ,
et même des Rivieres ; mais il n'ajoûte
pas si elle fut suivie d'aucune mortalité.
Il paroît que les paroles de l'Antiennedu
vieil Office de S. Etienne conviendroient
à merveille en ces ocsasions , et
qu'on peut les adresser à ceux dont il dépendroit
d'obtenir de la pluye par l'intercession
des Saints , mais qui moins diligens.
que S.Porphyre de Gaze , differeroient de
prendre cette voye. Nonne vides quanta
sit siccitas et tribulatio in toto mundo , et tu
negligenter agis ? On connoît à ce langage
alec'est le vieillard Gamaliel qui reprend
Lucien , de la négligence qu'il apportoit à
Gire proceder à la découverte du Corps de
S. Etienne , dont on attendoit le soulageanent
qui étoit si necessaire.J'ai trouvé ces
paroles dans les anciens Breviaires de Langres
et de Toul ; mais il y a une autre Eglise
queje ne veux pas nommer, où l'on chante
Cette Antienne avec une particularité qui
Rous divertira. Comme c'est le soir du
second jour d'Août , veille de l'Invention
de S. Etienne , l'un des Patrons de cette
Eglise, que cette Antienne se présente dans
l'Office , et que c'est au troisiéme Nocturne
,temps auquel la saison permet d'avoir
le gosier desseché après avoir déja chanté
deux grands Nocturnes ; on m'a assuré
qu'aussi-
1
1
2062 MERCURE DE FRANCE
qu'aussi - tôt et à l'instant que cette Antienne
est notifiée ou intimée , arrivent
au Choeur des Bedeaux ou Huissiers d'Eglise
avec des brocs de vin et des tasses .
et qu'ils y font la ronde , en offrant du
vin à tous ceux du Clergé qui en souhaitent
; bien plus , que selon la maxime ne
potus noceat , une ou deux autres personnes
portent sur un bassin des Biscuits ou
des Macarons, et en présentent à ceux qui
veulent redoubler. C'est ainsi que la gran
de secheresse ou chaleur causée au palais
par le chant , se trouve fort à propos hu
mectée et agréablement rafraîchie. Com
me je n'approfondis pas beaucoup les Ru
briques , je ne me suis pas informé si le
Breviaire ou l'Antiphonier marque dupli-,
catur à cette Antienne ; je crois cependant
que non , parce que c'est un Chapitre où
F'on ne suit pas le Breviaire Romain .
Je parierois bien , Monsieur , qu'en lisant
cecy , vous en faites l'application à
quelque Chapitre de l'Allemagne. Si cela
est , je puis vous certifier que vous vous
trompez. Mais je connois une autre pratique
usitée dans les Eglises de la Campagne
du côté de cette Region . Les Sta
Legian 1604*
tuts Synodaux de Metz de l'an 1604
m'ont donné occasion d'en être instruita
Par un article de ces Statuts , il est enjointaux
SEPTEMBRE. 1751. 2063
aux Curez , ut aboleant profana tonitrualia
festa cum paganismum redoleant , cæterasque
vanas observationes pro curandis et conservandis
pecoribus. Remarquez en passant
que les bestiaux sont toûjours en butte à
quelque adversité , que les soins ingénieux
des Paysans sçavent détourner ou faire cesser,
autant qu'il est en eux. Je ne pouvois
deviner ce que c'étoient que ces Fêtes Tonitruales,
qui paroissent influer sur la conservation
des bestiaux, mais j'en ai eu d'expli
cation d'une personne très - versée dans
toute l'Antiquité, et principalement dang
celle du Pays Messin et des environs.
Ce Sçavant m'a écrit que cette cere
monie s'appelle la Fête du Tonnerre: qu'elle
a été abolie presque par tout le Diocèse ,
mais que le voisinage du Diocèse de Tré
ves est cause qu'on n'a pû l'abolir entierement
dans le canton du Diocèse de
Metz , qui confine avec l'Allemagne , et
qu'elle est réservée dans quelques Paroisses
de ces quartiers- là . Cette Fête consiste
à celebrer certains jours de l'année
avec son des Cloches , Messe haute et avec
plusieurs ceremonies superstitieuses dif
ferentes , selon les lieux . On croit que
par ce moyen l'on est préservé du Tonnerre
, et qu'il tomberoit infailliblement
sur le lieu , si l'on n'y celebroit pas cette
Fête.
2064 MERCURE DE FRANCE
Fête .C'est un usage commun dans les Dio
cèses de Tréves , de Spire , de Cologne, de
Mayence , & c L'ancien Calendrier des
Romains , quoique rempli de Fêtes , n'avoit
point celle - la. Il peut se faire qu'elle
ait eu une origine pieuse dans le Christianisme
, et que dans la suite on ait dégeneré.
Le Méteore du Tonnerre étant
inconcevable dans ces effets , est souvent
nuisible , non -seulement aux animaux de
la Campagne , mais encore aux Hommes
et aux Edifices. Il est cependant hors de
toute apparence de croire que jamais il
ne tombe dans les Diocèses que je viens
de nommer , quoiqu'on y soit exact à
celebrer sa Fête ; il est , au contraire, certain
que de tant de milliers de Paroisses
qu'il y a en France où l'on ne la celebre
pas , à peine y en a- t'il vingt ou trente
par an qui ayent le malheur d'en être
frappées.
Je ne vous celerai point, Monsieur, que
quoiqu'on passe pour être plus éclairé en
France qu'on ne l'est en Allemagne , j'ai
trouvé des Villages en Champagne , où
les Paysans ont la même idée de certains
de nos Saints , que les Payens de la Ville
de Gaze avoient de l'Idole Marnas , dont
je vous ai parlé. Il y a de ces Villages où
l'on croit bonnement que S. Abdon
Martyr
SEPTEMBRE. 1731. 206)
Martyr de la Perse , du trente Juillet ,
est Maître du Tonnerre , et qu'il . en
peut disposer comme il lui plaît. C'est
pour cela , me disoit un jour un de ces
Paysans , c'est pour cela que notre Curé ne
manque jamais defaire la Fête de S. Abdon
de bonne heure ; il en fait grande solemnité
dans l'Octave de la Fête - Dieu , avant que
les grandes chaleurs viennent ; et personne ne
se dispense de venir ce jour-la au Service.
Encore si c'étoit de S. Jacques le Majeur
qu'ils eussent cette idée , ou de S. Jean
Evangeliste son frere , on diroit que cela
a quelque fondement dans le langage de
l'Evangile ; mais je vous avoue mon ignorance
touchant le rapport qu'a S. Abdon
avec le Tonnerre. c'est dommage que
S. Ceadde , Evêque de Lindisfarne , dont
parle le venerable Bede , n'ait pas sçû
le secret de nos Diocèses Allemans ; il se
seroit tenu fort tranquille lorsqu'il tonnoit
, lui , qui non - seulement se mettoit
alors en priere , mais y faisoit encore met.
tre les autres.
Au reste , Monsieur , quoique j'aye
attribué cy-dessus aux grandes secheresses
la mortalité des Bestiaux , je ne prétends
pas qu'elle en soit la seule cause .
On en a vû quelquefois artiver en des
années communes ; et même dans les
Pays2066
MERCURE DE FRANCE
Pays-Bas ,où les Canaux empêchent que les
Prez ne deviennent jamais si arides qu'en
France , les Bestiaux y meurent souvent
comme ailleurs ; mais ce qui doit être remarqué,
est que lorsque la maladie se met
sur ces animaux , les Religionnaires accourent
comme les Catholiques aux lieux de
dévotion , et viennent implorer l'intercession
des Saints ; Multiplicate sunt infirmitates
eorum ; postea acceleraverunt . Autour
de Bruxelles , c'est sainte Vivine , premiere
Abbesse du Grand Bigard , qu'on
invoque pour cela , comme étant l'une
des Tutelaires du Pays. Dom Martene
rapporte dans son second Voyage Litteraire
, qu'au mois de Juillet de l'année
1718. un Hollandois à qui il étoit mort
vingt- quatre Bestiaux , et à qui il en restoit
seize malades , étant venu demander
leur guérison à cette Sainte , les trouva
tous parfaitement guéris à son retour . Il
admira la vertu de la Sainte et reconnut
que dans sa Secte on ne trouve point de
si habiles Medecins. Il ne dit point si ce
Hollandois se convertit , comme firent les
Habitans de la Ville de Gaze. C'est peutêtre
ce qu'il n'avoit pas demandé , ou
plutôt ce qu'il auroit fort apprehendê.
Je suis , &c.
Ce dernier Juillet , jour du grand S. Ger
main d'Auxerre 1731 .
surla secheresse de la presente année 1731 .
et sur la maladie des Bestiaux en certains
Pays.
'Ous sommes , Monsieur , dans une
Narinée distinguée par la secheresse extrême
qui y a regné , et qui y regne encore.
Je ne sçai si nous ne pourrions pas
la comparer à celle dont parle S. Grégoire
de Tours sur la fin de Histoire de
France , et dont il dit : Siccitas immensa
>
fuit que omne pabulum herbarum avertit.
A iij
Cet
2034 MERCURE DE FRANCE
Cet Historien du sixiéme siecle , qui en
fut le témoin, ajoûte que les Quadrupedes
en souffrirent beaucoup , et qu'il en mourut
un si grand nombre , qu'à peine en
resta- t'il pour perpetuer la race , et il
applique à cette occasion ce que dit le
Prophete Habacuc : Abscindetur de ovili
pecus , & c. (a) Il ajoûte que ce ne fut pas
seulement sur le Bétail domestique que
s'étendit le mal , mais encore sur les bêtes
fauves , et qu'on trouvoit dans les Forêts
les Cerfs et autres animaux étendus morts
sur la place .
L'expérience du passé ayant fait craindre
que pareilles choses n'arrivassent de
nos jours , on a sagement prévenu le mal
en plusieurs endroits du Royaume : on
a eu recours aux Intercesseurs qui sont
les Saints , et on s'est mis sous la protection
de ceux qui sont regardez comme les
Tutelaires des Lieux , et il paroît qu'on
s'en est bien trouvé. Une remarque cependant
que quelques- uns ont faite , est
qu'il leur a semblé que les Diocèses dont
S. Etienne est Patron ont été privilegiez
et qu'ils ont eu de la pluye en abondance
(4) Je rapporte ici ce Passage suivant la Vul-
S. Grégoire le cite selon la Version qui
avoit cours dans les Gaules de son temps. Defieient
ab csca oves , Úc.
avánt
SEPTEMBRE . 1731 2055
avant les autres. Il y en a en France au
moins une douzaine ; mais je ne puis cer
tifier le fait qu'à l'égard de deux de ces
Diocèses où je me suis trouvé vers la saint
Jean derniere , dans le temps que ces
pluyes sont venues après la secheresse
commencée au mois de Fevrier . Aussi peutêtre
ne faisoit-on pas des Prieres dans tous,
et peut- être que
dans les lieux où l'on en
faisoit , on n'interroissoit pas également
S. Etienne dans ce qu'on vouloit obtenir .
Ce qu'il y a de certain c'est que depuis la
révelation faite au Prêtre Lucien , dans un
temps de secheresse , que Dieu écouteroit
les Prieres de son Peuple , appuyées de
l'intercession de S. Etienne , et qu'il en
auroit pitié , on a toûjours eu dans l'Eglise
une grande dévotion envers ce saint
Martyr , lorsqu'il a été besoin d'obtenir
la cessation de cette espece de calamité.
Le souvenir de ce qui étoit arrivé au commencement
du V. siecle pendant cette
secheresse d'hyver qui fut si fatale aux
biens de la Terre dans la Palestine , a toûjours
été present à ceux qui lisent l'Histoire
avec attention .
Je prévois dans ce moment que plus
d'une personne seront frappez de ma remarque
; mais je les prie d'observer les
Livres où sont marquées les Prieres pu-
A iiij bliques
056 MERCURE DE FRANCE
bliques de l'Antiquité pour les temps d'af-
Aliction , et ils verront que l'invocation
de S. Etienne y est marquée avec distinc-
´tion . Ce n'est donc pas la faute de nos ancêtres
, si le fait historique d'une pluye
salutaire esperée et obtenue par l'intercession
de S. Etienne , commence à être mise
en oubli . Ils ont toûjours eû soin d'en
inserer quelque chose dans leurs Livres
de l'Office divin , y faisant entrer la Revelation
du Prêtre Lucien , tant en chant
qu'en lecture. Mais depuis que l'on n'en
chante plus rien et qu'on se contente d'en
lire un abregé très- succint , où il n'est
point fait mention de cet évenement , it
est à craindre qu'on n'oublie le fait , ou
du moins qu'on ne l'ait plus si present à
l'esprit .
و
Il en étoit resté quelque vestige dans le
Breviaire de Sens de l'an 1702.à l'Office de
l'Invention deS.Etienne; on s'est fait depuis
ce temps- là un systême qui n'a point permis
que la memoire de ce trait historique
entrât dans l'Office refondu en 1726.Je ne
sçai s'il en sera de même dans toutes les
Eglises. Je tonnois un Chapitre insigne
où il sera difficile d'oublier tout-à-fait
cette ancienne Histoire : l'antiquité des
moyens temps y a pourvû d'une maniere
singuliere ; je ne veux pas la rapporter à
present ,
SETEMBRE. 1731. 2057
present. Au reste Saint Etienne n'est
pas le seul Saint par l'intercession duquel
on ait eu confiance d'obtenir de
la pluye dans les temps de secheresse.
Il paroît seulement qu'il est le premier
dont les Reliques ayent occasionné ce
secours salutaire , et c'est l'époque que.
l'on peut donner à l'antiquité de l'usage
de porter en Procession les Reliques
des Martyrs dans les temps de calamité.
à
Quelques années avant cette désolation
qu'on fixe à l'an 415. la Palestine s'étoit
ressentie d'une semblable affliction. La
secheresse avoit duré dans l'année 394.
ou 395. durant le mois de Die et d'Appellée
, qui sont deux mois de l'hyver
répondant à Novembre et Décembre ,
quelques jours près. Un S. Evêque nouvellement
placé sur le Siege de Gaze , obtint
miraculeusement de la pluye , au
moins pour son Territoire. L'Histoire en
est si curieuse qu'on ne peut la rendre
trop publique en ce temps- cy. Les Idolâtres
de cette Ville étoient allez au Temple
de Marnas , pour y prier et sacrifier ,
croyant que Marnas étoit maître de la
pluye , et qu'il étoit Jupiter même . Ils
continuerent leur chant pendant sept
jours ; mais le voyant sans effet , ils s'en'
retour2058
MERCURE DE FRANCE
retournerent à leurs ouvrages. La vie de
S. Porphyre , Evêque de cette Ville , écrite
par Marc , son Disciple , témoin oculaire ,
rapporte ensuite comment ce saint Prélat
eut le crédit d'obtenir de l'eau du Ciel.
Les Chrétiens , au nombre de 280. étoient
accourus à lui pour le prier de demander
à Dieu la cessation de la secheresse . Il ordonna
d'abord un jeûne , et commanda
qu'on s'assemblat le soir dans la grande
Eglise pour y celebrer les Vigiles , et cette
nuit-là , dit l'Ecrivain qui étoit un des
Diacres , nous y fimes trente Prieres , avec
autant d'agenouillemens , sans compter la
Psalmodie et les Leçons . Le récit de ce
Diacre témoin , appellé Marc , étant trèspropre
à prouver l'antiquité des usages
de l'Eglise Catholique , j'emprunterai ici
ses propres termes . Le matin , continuë- t'il ,
S. Porphyre faisant porter la sainte Croix
devant nous , nous marchames en chantant
des Hymnes vers l'Occident de la Ville , et
allâmes à la vieille Eglise de S. Asclepas
et là nous fimes autant de Prieres que dans
La grande Eglise. Puis nous allâmes à saint
Timothée , où sont les Reliques de sainte
Meure, Martyre, et de sainte Thée, qui a été
mise au nombre des Confesseurs , et y ayant
encore fait autant de Prieres et d'agenowil-
Lemens , nous retournâmes à la Ville ; fil
étoit
SEPTEMBRE. 1731. 2059
étoit trois heures après midi , ) et nous la
trouvâmes fermée; car les Payens vouloient
dissiper la Procession. Nous nous y
tinmes
deux heures sans qu'on voulût nous ouvrir :
et pour lors un vent de midi commença à convrir
le Ciel de nuées , et dès que le Soleilfut
couché, il fit une grosse pluye avec Tonnerre,
et les Payens voyant ce Miracle , nous ouvrirent
et vinrent avec nous à la grande
Eglise , disant : Christ est le seul Dieu. Il
plut donc depuis le buit d'Audynée jusqu'au
dix. (Audynée est le Janvier des Romains ,
hors qu'il commence cinq jours plutôt ,
comme les autres mois. ) L'onze nous celebrâmes
le saint jour de la Théophanie s et
il y eut cent cinq Payens convertis.
Il y a en France une Ville Episcopale
que je connois particulierement , où les
Prieres de cette presente année ont été
reglées à peu près sur le plan de celles
qu'on voit ordonnées par S. Porphire , et .
l'on a eû la consolation d'être exaucé le
lendemain du jeûne qui accompagna la .
ceremonie.
Mais revenons à la mortalité des Bestiaux
. C'est ordinairement la grande secheresse
qui la cause , parce que la secheresse
excessive brûlant l'herbe des Prez , les
animaux se trouvent obligez de brouter
les feuilles des arbres , aux feuilles des-
A vj quels
2060 MERCURE DE FRANCE
quels sont attachez certains Insectes qui
leur sont nuisibles. C'est une expérience
qu'on m'écrit avoir été faite en Bourgogne
au mois de Juin dernier. Elle suffit
ce me semble , pour assurer qu'Agobard,
Evêque de Lyon , avoit grande raison de
se mocquer de ceux qui croyoient de.
son temps que la mortalité qui regna sur
les Bestiaux , venoit d'une certaine poudre
des Maleficiers envoyez par le
Duc de Benevent , répandoient par la
campagne , et que le vent faisoit entrer
dans les narines des Boeufs et des Vaches.
Cette mortalité remarquable arriva en
l'an 810. Il ne faut pas songer à d'autres
causes dans celles qui arrivoient aux temps
de secheresse , qu'aux Insectes attachez
sous les feüillages.
que
Je ne sçai si celle qui arriva sous le
Roi Chilperic I. après la Bataille donnée
à Chateau -Meillan , en Berry , procedoit
d'un pareil principe ; elle fut si grande ,
au rapport de Gregoire de Tours , qu'après
qu'elle eut cessé , on regardoit comme
une chose merveilleuse de trouver une
Vache ou un Cheval sur pied . Sigebert
marque aussi dans sa Chronique à l'an
1137. qu'il y eut une si grande secheresse
en France , que de memoire d'homme
on n'en n'avoit vû de semblable. Il dit
qu'elle
SEPTEMBRE. 1731. 206
qu'elle fit tarir les Fontaines , les Puits ,
et même des Rivieres ; mais il n'ajoûte
pas si elle fut suivie d'aucune mortalité.
Il paroît que les paroles de l'Antiennedu
vieil Office de S. Etienne conviendroient
à merveille en ces ocsasions , et
qu'on peut les adresser à ceux dont il dépendroit
d'obtenir de la pluye par l'intercession
des Saints , mais qui moins diligens.
que S.Porphyre de Gaze , differeroient de
prendre cette voye. Nonne vides quanta
sit siccitas et tribulatio in toto mundo , et tu
negligenter agis ? On connoît à ce langage
alec'est le vieillard Gamaliel qui reprend
Lucien , de la négligence qu'il apportoit à
Gire proceder à la découverte du Corps de
S. Etienne , dont on attendoit le soulageanent
qui étoit si necessaire.J'ai trouvé ces
paroles dans les anciens Breviaires de Langres
et de Toul ; mais il y a une autre Eglise
queje ne veux pas nommer, où l'on chante
Cette Antienne avec une particularité qui
Rous divertira. Comme c'est le soir du
second jour d'Août , veille de l'Invention
de S. Etienne , l'un des Patrons de cette
Eglise, que cette Antienne se présente dans
l'Office , et que c'est au troisiéme Nocturne
,temps auquel la saison permet d'avoir
le gosier desseché après avoir déja chanté
deux grands Nocturnes ; on m'a assuré
qu'aussi-
1
1
2062 MERCURE DE FRANCE
qu'aussi - tôt et à l'instant que cette Antienne
est notifiée ou intimée , arrivent
au Choeur des Bedeaux ou Huissiers d'Eglise
avec des brocs de vin et des tasses .
et qu'ils y font la ronde , en offrant du
vin à tous ceux du Clergé qui en souhaitent
; bien plus , que selon la maxime ne
potus noceat , une ou deux autres personnes
portent sur un bassin des Biscuits ou
des Macarons, et en présentent à ceux qui
veulent redoubler. C'est ainsi que la gran
de secheresse ou chaleur causée au palais
par le chant , se trouve fort à propos hu
mectée et agréablement rafraîchie. Com
me je n'approfondis pas beaucoup les Ru
briques , je ne me suis pas informé si le
Breviaire ou l'Antiphonier marque dupli-,
catur à cette Antienne ; je crois cependant
que non , parce que c'est un Chapitre où
F'on ne suit pas le Breviaire Romain .
Je parierois bien , Monsieur , qu'en lisant
cecy , vous en faites l'application à
quelque Chapitre de l'Allemagne. Si cela
est , je puis vous certifier que vous vous
trompez. Mais je connois une autre pratique
usitée dans les Eglises de la Campagne
du côté de cette Region . Les Sta
Legian 1604*
tuts Synodaux de Metz de l'an 1604
m'ont donné occasion d'en être instruita
Par un article de ces Statuts , il est enjointaux
SEPTEMBRE. 1751. 2063
aux Curez , ut aboleant profana tonitrualia
festa cum paganismum redoleant , cæterasque
vanas observationes pro curandis et conservandis
pecoribus. Remarquez en passant
que les bestiaux sont toûjours en butte à
quelque adversité , que les soins ingénieux
des Paysans sçavent détourner ou faire cesser,
autant qu'il est en eux. Je ne pouvois
deviner ce que c'étoient que ces Fêtes Tonitruales,
qui paroissent influer sur la conservation
des bestiaux, mais j'en ai eu d'expli
cation d'une personne très - versée dans
toute l'Antiquité, et principalement dang
celle du Pays Messin et des environs.
Ce Sçavant m'a écrit que cette cere
monie s'appelle la Fête du Tonnerre: qu'elle
a été abolie presque par tout le Diocèse ,
mais que le voisinage du Diocèse de Tré
ves est cause qu'on n'a pû l'abolir entierement
dans le canton du Diocèse de
Metz , qui confine avec l'Allemagne , et
qu'elle est réservée dans quelques Paroisses
de ces quartiers- là . Cette Fête consiste
à celebrer certains jours de l'année
avec son des Cloches , Messe haute et avec
plusieurs ceremonies superstitieuses dif
ferentes , selon les lieux . On croit que
par ce moyen l'on est préservé du Tonnerre
, et qu'il tomberoit infailliblement
sur le lieu , si l'on n'y celebroit pas cette
Fête.
2064 MERCURE DE FRANCE
Fête .C'est un usage commun dans les Dio
cèses de Tréves , de Spire , de Cologne, de
Mayence , & c L'ancien Calendrier des
Romains , quoique rempli de Fêtes , n'avoit
point celle - la. Il peut se faire qu'elle
ait eu une origine pieuse dans le Christianisme
, et que dans la suite on ait dégeneré.
Le Méteore du Tonnerre étant
inconcevable dans ces effets , est souvent
nuisible , non -seulement aux animaux de
la Campagne , mais encore aux Hommes
et aux Edifices. Il est cependant hors de
toute apparence de croire que jamais il
ne tombe dans les Diocèses que je viens
de nommer , quoiqu'on y soit exact à
celebrer sa Fête ; il est , au contraire, certain
que de tant de milliers de Paroisses
qu'il y a en France où l'on ne la celebre
pas , à peine y en a- t'il vingt ou trente
par an qui ayent le malheur d'en être
frappées.
Je ne vous celerai point, Monsieur, que
quoiqu'on passe pour être plus éclairé en
France qu'on ne l'est en Allemagne , j'ai
trouvé des Villages en Champagne , où
les Paysans ont la même idée de certains
de nos Saints , que les Payens de la Ville
de Gaze avoient de l'Idole Marnas , dont
je vous ai parlé. Il y a de ces Villages où
l'on croit bonnement que S. Abdon
Martyr
SEPTEMBRE. 1731. 206)
Martyr de la Perse , du trente Juillet ,
est Maître du Tonnerre , et qu'il . en
peut disposer comme il lui plaît. C'est
pour cela , me disoit un jour un de ces
Paysans , c'est pour cela que notre Curé ne
manque jamais defaire la Fête de S. Abdon
de bonne heure ; il en fait grande solemnité
dans l'Octave de la Fête - Dieu , avant que
les grandes chaleurs viennent ; et personne ne
se dispense de venir ce jour-la au Service.
Encore si c'étoit de S. Jacques le Majeur
qu'ils eussent cette idée , ou de S. Jean
Evangeliste son frere , on diroit que cela
a quelque fondement dans le langage de
l'Evangile ; mais je vous avoue mon ignorance
touchant le rapport qu'a S. Abdon
avec le Tonnerre. c'est dommage que
S. Ceadde , Evêque de Lindisfarne , dont
parle le venerable Bede , n'ait pas sçû
le secret de nos Diocèses Allemans ; il se
seroit tenu fort tranquille lorsqu'il tonnoit
, lui , qui non - seulement se mettoit
alors en priere , mais y faisoit encore met.
tre les autres.
Au reste , Monsieur , quoique j'aye
attribué cy-dessus aux grandes secheresses
la mortalité des Bestiaux , je ne prétends
pas qu'elle en soit la seule cause .
On en a vû quelquefois artiver en des
années communes ; et même dans les
Pays2066
MERCURE DE FRANCE
Pays-Bas ,où les Canaux empêchent que les
Prez ne deviennent jamais si arides qu'en
France , les Bestiaux y meurent souvent
comme ailleurs ; mais ce qui doit être remarqué,
est que lorsque la maladie se met
sur ces animaux , les Religionnaires accourent
comme les Catholiques aux lieux de
dévotion , et viennent implorer l'intercession
des Saints ; Multiplicate sunt infirmitates
eorum ; postea acceleraverunt . Autour
de Bruxelles , c'est sainte Vivine , premiere
Abbesse du Grand Bigard , qu'on
invoque pour cela , comme étant l'une
des Tutelaires du Pays. Dom Martene
rapporte dans son second Voyage Litteraire
, qu'au mois de Juillet de l'année
1718. un Hollandois à qui il étoit mort
vingt- quatre Bestiaux , et à qui il en restoit
seize malades , étant venu demander
leur guérison à cette Sainte , les trouva
tous parfaitement guéris à son retour . Il
admira la vertu de la Sainte et reconnut
que dans sa Secte on ne trouve point de
si habiles Medecins. Il ne dit point si ce
Hollandois se convertit , comme firent les
Habitans de la Ville de Gaze. C'est peutêtre
ce qu'il n'avoit pas demandé , ou
plutôt ce qu'il auroit fort apprehendê.
Je suis , &c.
Ce dernier Juillet , jour du grand S. Ger
main d'Auxerre 1731 .
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Résumé : LETTRE écrite à M. Adam, Medecin, sur la secheresse de la presente année 1731. et sur la maladie des Bestiaux en certains Pays.
La lettre adressée à M. Adam, médecin, discute de la sécheresse extrême de l'année 1731 et de la maladie des bestiaux dans certains pays. L'auteur compare cette sécheresse à celle décrite par Grégoire de Tours au VIe siècle, qui avait causé une grande mortalité parmi les animaux. Pour prévenir cette catastrophe, des prières ont été adressées aux saints protecteurs des lieux, notamment saint Étienne, dont les intercessions ont été jugées efficaces dans plusieurs diocèses. Des pratiques anciennes, comme les processions avec les reliques des martyrs, étaient également utilisées pour obtenir de la pluie en temps de sécheresse. La lettre mentionne l'exemple de saint Porphyre à Gaza, qui avait obtenu de la pluie par des prières et des jeûnes. La mortalité des bestiaux est souvent causée par la sécheresse excessive, qui les force à manger des feuilles d'arbres infestées d'insectes nuisibles. Le texte évoque également une fête célébrée dans plusieurs diocèses allemands, comme Trèves, Spire, Cologne et Mayence, visant à se protéger du tonnerre. Ce phénomène météorologique, nuisible aux animaux, aux hommes et aux édifices, est perçu différemment selon les régions. En France, malgré la célébration de cette fête dans certains diocèses allemands, le tonnerre frappe rarement ces lieux, contrairement à certaines paroisses françaises où il cause des dommages. L'auteur mentionne des croyances populaires en Champagne, où les paysans attribuent à Saint Abdon, martyr perse, le pouvoir de contrôler le tonnerre. Cette croyance est comparée à celle des païens de Gaza concernant l'idole Marnas. L'auteur exprime son ignorance quant au lien entre Saint Abdon et le tonnerre et regrette que Saint Cuthbert, évêque de Lindisfarne, n'ait pas connu ces croyances pour se protéger du tonnerre. La lettre aborde également la mortalité des bestiaux, attribuée non seulement aux grandes sécheresses mais aussi à d'autres causes. En Belgique, les religionnaires invoquent sainte Vivine pour guérir leurs animaux malades. Un Hollandais, ayant perdu vingt-quatre bestiaux et en ayant seize malades, les retrouva guéris après avoir imploré sainte Vivine.
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319
p. 2145-2150
ODE En l'honneur de l'Immaculée Conception de la sainte Vierge, laquelle a remporté le dernier Prix du PALINOD, à Caën. Le Sujet allegorique est l'Etoile du matin, nommée Lucifer, Phosphore ou Venus. Cicer. L. 2. de la Nature des Dieux.
Début :
Parois, aimable Avant-couriere [...]
Mots clefs :
Carrière, Ténèbres, Nuit, Aurore, Rayons du soleil, Astre, Fantômes, Nature
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texteReconnaissance textuelle : ODE En l'honneur de l'Immaculée Conception de la sainte Vierge, laquelle a remporté le dernier Prix du PALINOD, à Caën. Le Sujet allegorique est l'Etoile du matin, nommée Lucifer, Phosphore ou Venus. Cicer. L. 2. de la Nature des Dieux.
CODE
l'honneur de
l'Immaculée
Conception de
ia sainte Vierge , laquelle a remporté le
dernier Prix du
PALINOD , à Caen .
Le sujet allegorique est l'Etoile du matin,
nommée Lucifer , Phosphore ou Venus.
Cicer. L. 2. de la Nature des Dieux,
Parois, aimable Avant- couriere
Du Dieu dont juttends la faveur ,
Guide mes pas dans la carriere ,
Où m'appelle aujourd'hui l'honneur
Bannis ces épaises tenebres
E Dont
2146 MERCURE DE FRANCE
Dont me couvrent les temps funebres ,
Et de la nuit et du sommeil ,
Je veux dès les traits de l'Aurore ,
Faire un Tableau qui brille encore
Aux plus beaux rayons du Soleil.
Pour montrer l'heureux assemblage ,
Des biens que cet Astre produit ,
Muse , peins- moi l'affreuse image ,
Des horreurs qu'enfante la Nuit . (a)
Quand une fois ses tristes voiles ,
Nous cachant le front des Etoiles ,
Privent nos yeux du plus grand bien ;
On ne voit plus que vains phantômes ,
Qu'abîmes creux , que noirs atômes
( Parlons plus juste , ) on ne voit rien.
>
Les Citez , les Bourgs , les Campagnes ,
Durant ce temps perdent leurs noms ;
L'orgueilleux sommer des Montagnes ,
S'abaissé au niveau des Vallons;
On voit languir dans la tristesse , (b )
Dans le silence et la paresse ,
L'homme , la Brute et les Oiseaux ,
Et parmi cette erreur profonde ,
(a ) Cette Nuit est la figure de la Loi Judaïque,
(b)L'état du peché.
Од
SEPTEMBRE. 1731 2147,
On croiroit que déja le Monde ,
Rentre dans son premier cahos.
Mais quoi ! Venus brillante et pure ,
Perce la sombre obscurité ;
Son aspect (a) rend à la Nature ,
L'espoir , la joye et la Clarté
Telle qu'un Captif miserable,
Quand il voit la main secourable ;
Qui vient l'affranchir de ses fers ;
La Troupe des Mortels plaintive ,
Se ranime à la splen deur vive ,
Qu'offre cet Astre à l'Univers.
, Sa lumiere active et perçante
Eclaircit les objets confus ,
La Terre obscure et languissante ,
Recouvre ses honneurs perdus.
Avec les brouillards homicides ,
Je vois fuir cent Spectres livides ,
Monstrueux (6) Enfans de la Nuit ;
Venus éclairant ces lieux sombres ,
Fait succeder aux pâles Ombres ,
Les traits du Soleil qui la suit.
(a) Commencement de la Loi de Grate.
(b) Tenebres du peché dissipées par la Naissance
de J. C,
E ij
Grand
2148 MERCURE DE FRANCE
Grand Dieu quel ravissant Spectacle ,
De tous côtez s'offre à mes yeux !
On diroit qu'un second Miracle , (a)
Reproduit la Terre et les Cieux.
Les Forteresses se découvrent ,
Les Champs , les Prez , les Forêts s'ouvrent
Et semblent sortir du Tombeau;
Les Beautez du Monde paroissent :
Les Fleurs et les Plantes renaissent ,
Tout brille d'un éclat nouveau.
C'est cet Astre dont la presence ;
Annonce aux Mortels le réveil
Frappé par les rayons qu'il lance ;
L'Artisan s'arrache au sommeil ,
Le Berger plein d'un nouveau zele ,
Suit ce flambeau qui le rappelle ,
Et conduit ses Troupeaux aux champs į
Son coeur dans la Plaine fleurie ,
A son Etoile (b) si chérie ,
Consacre et ses voeux et ses chants.
Qu'entends-je au fond de ces Bocages a
Le charmant Concert ( e) des Oiseaux ,
.
J.
(a) Effets de la Loi de Grace.
(b) Le culte de Marie.
(c) Pays Etrangers convertis
SEPTEMBRE. 1731. 2149
Qui joignent leurs tendres ramages ,
Au son joyeux des Chalumeaux ;
Sinistres amis des tenebres >
Hibous , (a) portez vos cris funebres ;
Loin de ce fortuné séjour.
Et vous , Tigres , Loups et Panthéres ,
Cherchez dans vos affreux Repaires ,
Un azile contre le jour.
J'abhorre ces dangereux Astres ,
Dont les trop cuisantes chaleurs
Causent de si fréquens desastres ,
9.
Aux Moissons , aux Plantes , aux Fleu
Loin d'ici l'âpre Canicule ,
Qui perd , qui consume , qui brule ,
Du Vigneron les doux souhaits.
Par de plus molles influences ,
Phosphore (b ) échauffe les semences;
Et répand par tout ses bienfaits.
ALLUSION.
L'Auguste Vierge toûjours pure ,
Dans un siecle d'iniquité ,
Vint ainsi rendre à la Nature ,
L'allegresse et la liberté.
(a) Puissances Infernales détruites.
(b) Douceur de la Grace.
E iij
Le
2150 MERCURE DE , FRANCE
Le crime avoit plongé le Monde ,
'Dans l'horreur d'une nuit profonde ,
Le Ciel n'offroit que des éclairs ;
Mais cet Astre aux Mortels propice
Produit un Soleil de justice >
Qui rend l'éclat à l'Univers.
REMERCIEMENT à M. de Luyur ,
Evêque de Bayeux , Juge du Puy.
Prélat , soutien des Arts , ainsi que de la Foy
Mon front brilla jadis sous la même Courome;
Mais ce docte Laurier, qu'aujourd'hui je reçois ,
Tire un éclat nouveau de la main qui la donne,
HEURTAUL D.
l'honneur de
l'Immaculée
Conception de
ia sainte Vierge , laquelle a remporté le
dernier Prix du
PALINOD , à Caen .
Le sujet allegorique est l'Etoile du matin,
nommée Lucifer , Phosphore ou Venus.
Cicer. L. 2. de la Nature des Dieux,
Parois, aimable Avant- couriere
Du Dieu dont juttends la faveur ,
Guide mes pas dans la carriere ,
Où m'appelle aujourd'hui l'honneur
Bannis ces épaises tenebres
E Dont
2146 MERCURE DE FRANCE
Dont me couvrent les temps funebres ,
Et de la nuit et du sommeil ,
Je veux dès les traits de l'Aurore ,
Faire un Tableau qui brille encore
Aux plus beaux rayons du Soleil.
Pour montrer l'heureux assemblage ,
Des biens que cet Astre produit ,
Muse , peins- moi l'affreuse image ,
Des horreurs qu'enfante la Nuit . (a)
Quand une fois ses tristes voiles ,
Nous cachant le front des Etoiles ,
Privent nos yeux du plus grand bien ;
On ne voit plus que vains phantômes ,
Qu'abîmes creux , que noirs atômes
( Parlons plus juste , ) on ne voit rien.
>
Les Citez , les Bourgs , les Campagnes ,
Durant ce temps perdent leurs noms ;
L'orgueilleux sommer des Montagnes ,
S'abaissé au niveau des Vallons;
On voit languir dans la tristesse , (b )
Dans le silence et la paresse ,
L'homme , la Brute et les Oiseaux ,
Et parmi cette erreur profonde ,
(a ) Cette Nuit est la figure de la Loi Judaïque,
(b)L'état du peché.
Од
SEPTEMBRE. 1731 2147,
On croiroit que déja le Monde ,
Rentre dans son premier cahos.
Mais quoi ! Venus brillante et pure ,
Perce la sombre obscurité ;
Son aspect (a) rend à la Nature ,
L'espoir , la joye et la Clarté
Telle qu'un Captif miserable,
Quand il voit la main secourable ;
Qui vient l'affranchir de ses fers ;
La Troupe des Mortels plaintive ,
Se ranime à la splen deur vive ,
Qu'offre cet Astre à l'Univers.
, Sa lumiere active et perçante
Eclaircit les objets confus ,
La Terre obscure et languissante ,
Recouvre ses honneurs perdus.
Avec les brouillards homicides ,
Je vois fuir cent Spectres livides ,
Monstrueux (6) Enfans de la Nuit ;
Venus éclairant ces lieux sombres ,
Fait succeder aux pâles Ombres ,
Les traits du Soleil qui la suit.
(a) Commencement de la Loi de Grate.
(b) Tenebres du peché dissipées par la Naissance
de J. C,
E ij
Grand
2148 MERCURE DE FRANCE
Grand Dieu quel ravissant Spectacle ,
De tous côtez s'offre à mes yeux !
On diroit qu'un second Miracle , (a)
Reproduit la Terre et les Cieux.
Les Forteresses se découvrent ,
Les Champs , les Prez , les Forêts s'ouvrent
Et semblent sortir du Tombeau;
Les Beautez du Monde paroissent :
Les Fleurs et les Plantes renaissent ,
Tout brille d'un éclat nouveau.
C'est cet Astre dont la presence ;
Annonce aux Mortels le réveil
Frappé par les rayons qu'il lance ;
L'Artisan s'arrache au sommeil ,
Le Berger plein d'un nouveau zele ,
Suit ce flambeau qui le rappelle ,
Et conduit ses Troupeaux aux champs į
Son coeur dans la Plaine fleurie ,
A son Etoile (b) si chérie ,
Consacre et ses voeux et ses chants.
Qu'entends-je au fond de ces Bocages a
Le charmant Concert ( e) des Oiseaux ,
.
J.
(a) Effets de la Loi de Grace.
(b) Le culte de Marie.
(c) Pays Etrangers convertis
SEPTEMBRE. 1731. 2149
Qui joignent leurs tendres ramages ,
Au son joyeux des Chalumeaux ;
Sinistres amis des tenebres >
Hibous , (a) portez vos cris funebres ;
Loin de ce fortuné séjour.
Et vous , Tigres , Loups et Panthéres ,
Cherchez dans vos affreux Repaires ,
Un azile contre le jour.
J'abhorre ces dangereux Astres ,
Dont les trop cuisantes chaleurs
Causent de si fréquens desastres ,
9.
Aux Moissons , aux Plantes , aux Fleu
Loin d'ici l'âpre Canicule ,
Qui perd , qui consume , qui brule ,
Du Vigneron les doux souhaits.
Par de plus molles influences ,
Phosphore (b ) échauffe les semences;
Et répand par tout ses bienfaits.
ALLUSION.
L'Auguste Vierge toûjours pure ,
Dans un siecle d'iniquité ,
Vint ainsi rendre à la Nature ,
L'allegresse et la liberté.
(a) Puissances Infernales détruites.
(b) Douceur de la Grace.
E iij
Le
2150 MERCURE DE , FRANCE
Le crime avoit plongé le Monde ,
'Dans l'horreur d'une nuit profonde ,
Le Ciel n'offroit que des éclairs ;
Mais cet Astre aux Mortels propice
Produit un Soleil de justice >
Qui rend l'éclat à l'Univers.
REMERCIEMENT à M. de Luyur ,
Evêque de Bayeux , Juge du Puy.
Prélat , soutien des Arts , ainsi que de la Foy
Mon front brilla jadis sous la même Courome;
Mais ce docte Laurier, qu'aujourd'hui je reçois ,
Tire un éclat nouveau de la main qui la donne,
HEURTAUL D.
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Résumé : ODE En l'honneur de l'Immaculée Conception de la sainte Vierge, laquelle a remporté le dernier Prix du PALINOD, à Caën. Le Sujet allegorique est l'Etoile du matin, nommée Lucifer, Phosphore ou Venus. Cicer. L. 2. de la Nature des Dieux.
Le poème célébrant l'Immaculée Conception de la sainte Vierge, lauréat du dernier Prix du Palinod à Caen, utilise l'Étoile du matin, nommée Lucifer, Phosphore ou Vénus, comme sujet allégorique. Il oppose la nuit, symbolisant la Loi judaïque et l'état du péché, à l'aube, représentant la Loi de Grâce et la naissance de Jésus-Christ. La nuit est décrite comme une période de ténèbres où les villes, les campagnes et les montagnes perdent leurs noms et leur splendeur, et où les êtres vivants sont plongés dans la tristesse et la paresse. L'arrivée de Vénus, symbole de la grâce divine, dissipe ces ténèbres. Elle redonne espoir, joie et clarté à la nature et aux hommes, qui se raniment à sa lumière. Le poème décrit ensuite la transformation du monde à l'aube, avec les forteresses, les champs et les forêts qui se découvrent et renaissent. Les artisans et les bergers se lèvent, et les oiseaux chantent joyeusement. Le poème se termine par une allusion à la Vierge Marie, qui a rendu à la nature l'allégresse et la liberté dans un siècle d'iniquité. Le crime avait plongé le monde dans une nuit profonde, mais l'Astre propice, symbolisant la justice divine, a produit un soleil de justice qui rend l'éclat à l'univers. Le texte se conclut par un remerciement à M. de Luyur, évêque de Bayeux et juge du Puy, pour son soutien aux arts et à la foi.
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320
p. 2157-2161
« COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...] »
Début :
COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...]
Mots clefs :
Coutumes, Avocat, Grèce, Sermons, Psaume, Jésus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...] »
NOUVELLES LITTERAIRES
C
DES BEAUX ARTS , &c.
OUTUME des Bailliages de Sens et de
Langres,commentée et conferée avec
les Coûtumes voisines , et specialement
avec celle de Clermont en Bassigni . Par M.
Juste Delaistre , Avocat en Parlement. à
Paris , Quay des Augustins , chez les Freres
Osmont. 173 1. in 4 °.
PAU2г58
MERCURE DE FRANCE
PAUSANIAS , ou Voyage Historique de
la Grece , traduit en François avec des
Remarques par M. l'Abbé Gedoyn
Chanoine de la Sainte Chapelle , et Abbé
de Baugenci , de l'Académie Françoise
et de l'Académie Royale des Inscriptions
et Belles-Lettres . A Paris , chez Didot ,
Quay des Augustins , 1731. in 4°. 2 vol .
Tom. 1. pp. 478. Tom . 2. pp . 523 , Plan
ches détachées 7.
SERMONS de M. l'Abbé Anselme , &c.
Paris , Quay de Conty , et rue S. Jacques ,
chez MM. Gandouin et Giffart 1731.6.
vol. in 12.
LES Gémissemens d'un coeur Chrétien ;
exprimez dans les Paroles du Pseaume
118. Beati immaculati in via &c. avec de
courtes Prieres touchantes sur differens
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Ph. N. Lottin , 1731. 2. vol . in 12.
cher
JESUS AU CALVAIRE , ou Pratiques pour
adorer et suivre Jesus daus sa Passion
avec une Instruction sur les Pelerinages
et l'Office et la Messe de la Croix en faveur
de ceux qui font le Pelerinage dis
Calvaire , in 18. A Paris , chez Jacques
Chardon , Imprimeur- Libraire , rue S. Severin
, à la Croix d'Or₂
HIS
SEPTEMRE. 1741. 2159
HISTOIRE DE L'ISLE ESPAGNOLE , ou de
S. Domingue , écrite particulierement
sur des Memoites manuscrits du P. Jean-
Baptiste Le Pers , Jesuite Missionnaire à
S. Domingue , et sur les Pieces originales
qui se conservent au dépot de la Marine,
Parle P. Pierre-François de Charle
voix , de la Compagnie de Jesus . 2. vol.
in 4 ° . lc I. en 1730. et le H. en 1735
Ces deux Volumes sont enrichis de Plans
et d'un bon nombre de Cartes Géographiques
, dressées par M. d'Amoille. A
Paris , Quay des Augustins , chez Jacques
Guerin.
ESSAI SUR L'ESPRIT , ses differens carac
teres et ses differentes operations. Place
du Pont S. Michel , chez André Cailleau.
1731. in 12. de 410. Pages.
LA VIE ET LE DEVOIR DES EVESQUES
suivant la Doctrine de S. Paul , la Discipline
constante et l'Esprit de l'Eglise . Par
le P. Thomas- Marie Alfani , de l'Ordre
des Freres Prêcheurs , Theologien de S.
M. I. et de la Ville de Naples. A Naples ,
shez Janvier Maziot , 1728. in 8. de
249. Pages. Cet ouvrage est en Italien.
EXPLICATION de l'ouverture du côté et
de
2160 MER CURE DE FRANCE
de la sepulture de J. Ch. suivant la concorde.
Nouvelle Edition , revûë , corrigée
et considerablement augmentée. A
Bruxelles , chez la veuve Foppens. 1731
vol. in 12. d'environ 600. pages.
TRAITE' OU ESSAI sur la Nature et
le choix des Alimens , suivant les differens
Temperamens. Par M. Arbuthnot .
Docteur en Medecine , Membre du College
des Medecins de la Societé Royale.
A Londres , chez J. Tonson , 1731. in 8 °.
en Anglois.
DISSERTATION HISTORIQUE , dans laquelle
on prouve que l'Eglise n'a point
refusé l'Absolution pendant les trois pre
miers siécles à ceux qui étoient coupables
de crimes capitaux . Par le P. Jofeph- Augustin
Orsi , de l'Ordre des FF . Prêcheurs.
A Milan , chez Joseph Malatesta , 1730.
in 4°. L'Ouvrage est en Latin.
DECISIONS Sur chaque Article de la
Coûtume de Normandie , et Observations
sur les usages locaux de la même Coûtu
me , et sur les Articles placitez ou Arrêtez
du Parlement de Roiien , avec une
explication des termes difficiles ou inusitez
qui se trouvent dans le Texte de cette
Сой-
SEPTEMBRE 1731. 2161
Coûtume ; et aussi les anciens Reglemens
de l'Echiquier de Normandie. Par Me .
Pierre de Merville , ancien Avocat au
Parlement. A Paris , chez Gabr. Valleyre
ruë de la Vieille Bouclerie , 1731 , in fol.
PP . 747. sans les Tables.
>
Nouveau systême su la maniere de dé-
Fendre les Places , par le moyen des Contremines.
Ouvrage posthume de M. ***
dédié au Roy . A Paris , rue S. Jacques ,
chez Jacques Clousier. 1731. in 12. de 182 .
Pages , sans le Discours préliminaire , de
152. Pages.
,
TRAITE' des Operations de Chirurgie ,
fondé sur la Mécanique des Organes de
l'homme , et sur la Theorie et la Pratique
la plus autorisée enrichi de Cures trèssingulieres
et de figures en Taille douce ,
representant les attitudes des Operations.
Par René Jacques Croissant de Garengeot ,
Maître ès Arts et en Chirurgie , Démonstrateur
Royal en matiere chirurgicale , et
Membre de la Societé Royale de Londres,
2º Edition , revûë , corrigée et augmentée
par l'Auteur. A Paris , chez G. Cavelier
ruë S. Jacques , 1731. trois Vol. in 12 .
1. vol . pp. 476. 2 vol . pp . 468. 3. vol.
pp. 472 .
C
DES BEAUX ARTS , &c.
OUTUME des Bailliages de Sens et de
Langres,commentée et conferée avec
les Coûtumes voisines , et specialement
avec celle de Clermont en Bassigni . Par M.
Juste Delaistre , Avocat en Parlement. à
Paris , Quay des Augustins , chez les Freres
Osmont. 173 1. in 4 °.
PAU2г58
MERCURE DE FRANCE
PAUSANIAS , ou Voyage Historique de
la Grece , traduit en François avec des
Remarques par M. l'Abbé Gedoyn
Chanoine de la Sainte Chapelle , et Abbé
de Baugenci , de l'Académie Françoise
et de l'Académie Royale des Inscriptions
et Belles-Lettres . A Paris , chez Didot ,
Quay des Augustins , 1731. in 4°. 2 vol .
Tom. 1. pp. 478. Tom . 2. pp . 523 , Plan
ches détachées 7.
SERMONS de M. l'Abbé Anselme , &c.
Paris , Quay de Conty , et rue S. Jacques ,
chez MM. Gandouin et Giffart 1731.6.
vol. in 12.
LES Gémissemens d'un coeur Chrétien ;
exprimez dans les Paroles du Pseaume
118. Beati immaculati in via &c. avec de
courtes Prieres touchantes sur differens
sujets. Par M. H *** ruë S. Jacques ,
Ph. N. Lottin , 1731. 2. vol . in 12.
cher
JESUS AU CALVAIRE , ou Pratiques pour
adorer et suivre Jesus daus sa Passion
avec une Instruction sur les Pelerinages
et l'Office et la Messe de la Croix en faveur
de ceux qui font le Pelerinage dis
Calvaire , in 18. A Paris , chez Jacques
Chardon , Imprimeur- Libraire , rue S. Severin
, à la Croix d'Or₂
HIS
SEPTEMRE. 1741. 2159
HISTOIRE DE L'ISLE ESPAGNOLE , ou de
S. Domingue , écrite particulierement
sur des Memoites manuscrits du P. Jean-
Baptiste Le Pers , Jesuite Missionnaire à
S. Domingue , et sur les Pieces originales
qui se conservent au dépot de la Marine,
Parle P. Pierre-François de Charle
voix , de la Compagnie de Jesus . 2. vol.
in 4 ° . lc I. en 1730. et le H. en 1735
Ces deux Volumes sont enrichis de Plans
et d'un bon nombre de Cartes Géographiques
, dressées par M. d'Amoille. A
Paris , Quay des Augustins , chez Jacques
Guerin.
ESSAI SUR L'ESPRIT , ses differens carac
teres et ses differentes operations. Place
du Pont S. Michel , chez André Cailleau.
1731. in 12. de 410. Pages.
LA VIE ET LE DEVOIR DES EVESQUES
suivant la Doctrine de S. Paul , la Discipline
constante et l'Esprit de l'Eglise . Par
le P. Thomas- Marie Alfani , de l'Ordre
des Freres Prêcheurs , Theologien de S.
M. I. et de la Ville de Naples. A Naples ,
shez Janvier Maziot , 1728. in 8. de
249. Pages. Cet ouvrage est en Italien.
EXPLICATION de l'ouverture du côté et
de
2160 MER CURE DE FRANCE
de la sepulture de J. Ch. suivant la concorde.
Nouvelle Edition , revûë , corrigée
et considerablement augmentée. A
Bruxelles , chez la veuve Foppens. 1731
vol. in 12. d'environ 600. pages.
TRAITE' OU ESSAI sur la Nature et
le choix des Alimens , suivant les differens
Temperamens. Par M. Arbuthnot .
Docteur en Medecine , Membre du College
des Medecins de la Societé Royale.
A Londres , chez J. Tonson , 1731. in 8 °.
en Anglois.
DISSERTATION HISTORIQUE , dans laquelle
on prouve que l'Eglise n'a point
refusé l'Absolution pendant les trois pre
miers siécles à ceux qui étoient coupables
de crimes capitaux . Par le P. Jofeph- Augustin
Orsi , de l'Ordre des FF . Prêcheurs.
A Milan , chez Joseph Malatesta , 1730.
in 4°. L'Ouvrage est en Latin.
DECISIONS Sur chaque Article de la
Coûtume de Normandie , et Observations
sur les usages locaux de la même Coûtu
me , et sur les Articles placitez ou Arrêtez
du Parlement de Roiien , avec une
explication des termes difficiles ou inusitez
qui se trouvent dans le Texte de cette
Сой-
SEPTEMBRE 1731. 2161
Coûtume ; et aussi les anciens Reglemens
de l'Echiquier de Normandie. Par Me .
Pierre de Merville , ancien Avocat au
Parlement. A Paris , chez Gabr. Valleyre
ruë de la Vieille Bouclerie , 1731 , in fol.
PP . 747. sans les Tables.
>
Nouveau systême su la maniere de dé-
Fendre les Places , par le moyen des Contremines.
Ouvrage posthume de M. ***
dédié au Roy . A Paris , rue S. Jacques ,
chez Jacques Clousier. 1731. in 12. de 182 .
Pages , sans le Discours préliminaire , de
152. Pages.
,
TRAITE' des Operations de Chirurgie ,
fondé sur la Mécanique des Organes de
l'homme , et sur la Theorie et la Pratique
la plus autorisée enrichi de Cures trèssingulieres
et de figures en Taille douce ,
representant les attitudes des Operations.
Par René Jacques Croissant de Garengeot ,
Maître ès Arts et en Chirurgie , Démonstrateur
Royal en matiere chirurgicale , et
Membre de la Societé Royale de Londres,
2º Edition , revûë , corrigée et augmentée
par l'Auteur. A Paris , chez G. Cavelier
ruë S. Jacques , 1731. trois Vol. in 12 .
1. vol . pp. 476. 2 vol . pp . 468. 3. vol.
pp. 472 .
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Résumé : « COUTUME des Bailliages de Sens et de Langres, commentée et conferée avec [...] »
Le document recense diverses publications littéraires et scientifiques parues entre 1728 et 1741. Parmi les ouvrages notables, on trouve 'Usages des Bailliages de Sens et de Langres', commenté par Juste Delaistre, avocat au Parlement, publié en 1731. Le 'Mercure de France' mentionne également 'Pausanias, ou Voyage Historique de la Grèce', traduit par l'Abbé Gedoyn, publié en deux volumes en 1731. D'autres publications incluent les 'Sermons' de l'Abbé Anselme, 'Les Gémissements d'un cœur Chrétien' par M. H***, et 'Jésus au Calvaire' par Jacques Chardon. Le document liste également des ouvrages historiques et scientifiques tels que 'Histoire de l'Isle Espagnole' par le Père Pierre-François de Charlevoix, enrichi de plans et de cartes géographiques, et 'Essai sur l'esprit' publié par André Cailleau en 1731. D'autres publications notables incluent 'La Vie et le Devoir des Évêques' par le Père Thomas-Marie Alfani, 'Explication de l'ouverture du côté et de la sépulture de J. Ch.' en nouvelle édition, et 'Traité sur la Nature et le choix des Aliments' par M. Arbuthnot. Le document mentionne également des ouvrages juridiques et médicaux, comme 'Décisions sur chaque Article de la Coutume de Normandie' par Pierre de Merville, et 'Traité des Opérations de Chirurgie' par René Jacques Croissant de Garengeot, publié en trois volumes en 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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321
p. 2162-2163
Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE GENERALE de l'Eglise Cathredrale de Vaison, avec une Chronologie [...]
Mots clefs :
Paroisses, Chapelles, Diocèse, Chorographie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
HISTOIRE GENERALE de l'Eglise Cathr
drale de Vaison , avec une Chronologie
de tous les Evêques qui l'ont gouvernée ;
et une Corographie , ou Description en
Vers Latins et François des Villes, Bourgs,
Villages , Paroisses et Chapelles qui composent
ce Diocese. Par le R. P. Louis- Anselme
Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon
, Professeur en Théologie de l'Ordre
des FF . Prêcheurs , de la Congrégation du
Três Saint Sacrement. Livre premier 1
Vol. in 4. à Avignon , de l'Imprimerie de
Marc Chave , 1731. pp. 260. pour le
1. livre.
1
, Le second livre ou plutôt le second
tome de cet Ouvrage , compris dans le
même Volume , contient environ cent
pages , y compris la Table generale. Il
renferme en particulier la Corographie ;
dont il est parlé dans le Titre general. ·
Cetre Description du Diocèse de Vaison
a été faite en Vers Latins par Joseph- Marie
Suarez , Evêque de Vaison , l'un des
plus sçavants Prelats qui ayent gouverné
ce Diocèse . Le P. Boyer , Auteur de cette
Histoire a cru devoir traduire en Vers
François les Vers Latins de l'habile Prelar:
les Lecteurs intelligents en sentiront la
difference , et trouveront peut- être à re-.
dire
SEPTEMBRE. 173. 2163
dire aur stile peu châtié de tout l'ouvrage
historique. Cet ouvrage est cependant le
fruit de beaucoup de recherches , et d'un
long et assidu travail . Il se fera toûjours
lire avec plaisir par les Amateurs de la
Patrie , et par quantité de Personnes curieuses
, à qui les Histoires particulieres
ne sont pas indifferentes .
drale de Vaison , avec une Chronologie
de tous les Evêques qui l'ont gouvernée ;
et une Corographie , ou Description en
Vers Latins et François des Villes, Bourgs,
Villages , Paroisses et Chapelles qui composent
ce Diocese. Par le R. P. Louis- Anselme
Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon
, Professeur en Théologie de l'Ordre
des FF . Prêcheurs , de la Congrégation du
Três Saint Sacrement. Livre premier 1
Vol. in 4. à Avignon , de l'Imprimerie de
Marc Chave , 1731. pp. 260. pour le
1. livre.
1
, Le second livre ou plutôt le second
tome de cet Ouvrage , compris dans le
même Volume , contient environ cent
pages , y compris la Table generale. Il
renferme en particulier la Corographie ;
dont il est parlé dans le Titre general. ·
Cetre Description du Diocèse de Vaison
a été faite en Vers Latins par Joseph- Marie
Suarez , Evêque de Vaison , l'un des
plus sçavants Prelats qui ayent gouverné
ce Diocèse . Le P. Boyer , Auteur de cette
Histoire a cru devoir traduire en Vers
François les Vers Latins de l'habile Prelar:
les Lecteurs intelligents en sentiront la
difference , et trouveront peut- être à re-.
dire
SEPTEMBRE. 173. 2163
dire aur stile peu châtié de tout l'ouvrage
historique. Cet ouvrage est cependant le
fruit de beaucoup de recherches , et d'un
long et assidu travail . Il se fera toûjours
lire avec plaisir par les Amateurs de la
Patrie , et par quantité de Personnes curieuses
, à qui les Histoires particulieres
ne sont pas indifferentes .
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Résumé : Histoire de l'Eglise de Vaison, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Histoire Générale de l'Église Cathédrale de Vaison' se compose de deux livres en un seul volume. Le premier livre, publié en 1731 par le Père Louis-Anselme Boyer de Sainte Marrhe de Tarascon, professeur en théologie de l'Ordre des Frères Prêcheurs, compte 260 pages. Il présente une chronologie des évêques du diocèse de Vaison et une corographie décrivant les villes, bourgs, villages, paroisses et chapelles du diocèse en vers latins et français. Le second livre, d'environ cent pages, se concentre également sur la corographie. Cette description a été rédigée en vers latins par Joseph-Marie Suarez, évêque de Vaison, et traduite en vers français par le Père Boyer. L'ouvrage, bien que critiqué pour son style, est le fruit de nombreuses recherches et d'un travail assidu. Il est destiné aux amateurs de la patrie et aux personnes curieuses des histoires locales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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322
p. 2237
POLOGNE.
Début :
La Ville de Peterkow, celebre le Tribunal qui s'y assemble ordinairement pendant 6 mois [...]
Mots clefs :
Tribunal , Monastères
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
A Ville de Peterkow , celebre le Tribunal
Lqui s'y assemble ordinairement pendant 6 mois
*
de l'année , fut réduite en cendres le premier jour
d'Août par un Incendie qui n'a épargné que trois
Eglises et deux Monasteres.
On mande de Copenhague , qu'il y étoit arrivé
un Vaisseau de Groenlande avec une partie des
Officiers qu'on y avoit envoyez pour diriger la
nouvelle Colonie qu'on y a établie depuis trois
ans ; ces Officiers rapportent que plus de 700.
des Naturels de ce Pays qui sont presque tous
Idolâtres , avoient embrassé le Christianisme e
s'étoient fait baptiser,
A Ville de Peterkow , celebre le Tribunal
Lqui s'y assemble ordinairement pendant 6 mois
*
de l'année , fut réduite en cendres le premier jour
d'Août par un Incendie qui n'a épargné que trois
Eglises et deux Monasteres.
On mande de Copenhague , qu'il y étoit arrivé
un Vaisseau de Groenlande avec une partie des
Officiers qu'on y avoit envoyez pour diriger la
nouvelle Colonie qu'on y a établie depuis trois
ans ; ces Officiers rapportent que plus de 700.
des Naturels de ce Pays qui sont presque tous
Idolâtres , avoient embrassé le Christianisme e
s'étoient fait baptiser,
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, à Peterkow, un incendie a détruit le tribunal le 1er août, épargnant trois églises et deux monastères. À Copenhague, un vaisseau de Groenlande est arrivé avec des officiers rapportant la conversion au christianisme de plus de 700 autochtones.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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323
p. 2241-2247
ITALIE.
Début :
L'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Allemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs, [...]
Mots clefs :
Congrégation, Archevêque, Chanoine, Traité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Al-
L'lemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs,
Villages et Hameaux de son Diocese, qu'on croyoit
Catholiques , s'étoient déclarez Luthériens , et
qu'ils avoient demandé, les armes à la main, qu'on
feur accordât le libre exercice de leur Religion ;
Ja Congregation de Propaganda Fide s'est assemblée
plusieurs fois pour chercher les moyens
de prévenir ce mal , et le bruit court qu'il a été
résolu d'exhorter l'Archevêque de Saltzbourg à
rappeller quelques Religieux et Ecclesiastiques
Seculiers des endroits dont les Habitans se sont
soulevez , et d'y en envoyer d'autres qui seroient
peut-être plus agréables à ces Peuples . On a ordonné
de réciter une Collecte à la Messe dans
toutes les Eglises de Rome , pour demander à
Dieu qu'il daigne ramener ces heretiques dans le
sein de l'Eglise.
Par les Lettres de Bruxelles , on apprend que
I cet
2242 MERCURE DE FRANCE
cet Archevêque avoit accordé à ses Sujets révol
rez un terme de 15. jours pour se déclarer ou
vertement Catholiques ou Luthériens ; qu'il avoit
permis à ces derniers de vendre leurs Effets, et de
se retirer où ils voudroient que plusieurs de ces
Revoltez étoient rentrez dans leur devoir, et qu'ils
avoient demandé seulement quelque diminution
des Impositions qu'on leur fait payer ; que d'autres
s'étoient soumis sans aucune condition , er
que les plus obstinés prenoient le party de se re
tirer .
Le Chanoine Articone , dont la tête a été mise
à prix par la République de Genes , est arrivé à
Rome de l'Isle de Corse, chargé des pleins pou →
voirs des Mécontens de cette Isle , pour traiter
leur accommodement avec la République par la
médiation du Pape.
Dans le Consistoire secret que le Papė tint le
6. Août , le Cardinal Otthoboni proposa PAB
baye de S. Pierre de Poultiers , Diocèse de Langres
, pour l'Abbé de Cantin : il préconisa en
suite M. Etienne Blascowich , Prêtre de Spalatro,
pour l'Evêché de Macarseka ; l'Abbé de Sesmaisons
, pour l'Abbaye de N. Dame de Ham, Diocese
de Noyon'; B'Abbé Joly de Fleury , pour
cèlle de S. Pierre de Chezy , Diocèse de Soissons;
ét l'Abbé de Pins de Roquefort , pour celle de
N. D. de Senanques , Diocèse de Cavaillon.
M. Coscia , frere du Cardinal de ce nom , est
encore prisonnier au Château S. Ange ; son jugement
diffinitif n'est pas encore prononcé, mais
il a été suspendu de toutes les Fonctions Sacerdotales.
•
1
On a appris que le Duc Coscia étoit allé à
Naples avec son Epouse ; que le Cardinal Coscia
les avoit vus pabliquement ; que le Duc faisoit
travailler
SEPTEMBRE. 1731. 2243
travailler à une magnifique Livrée , et qu'il avoit
fait mettre ses Armes sur la Porte du Palais qu'il
a fait loüer ; et on mande de Naples , que sur la
fin du mois dernier , le Cardinal Coscia reçut la
plus grande partie de ce qui lui étoit dû par les
Fermiers de ses Benefices , quoique le Nonce du
Pape eut fait saisir ses revenus ; mais le Conseil
Collateral a déclaré nulle cette saisie , que le
Nonce avoit crû pouvoir faire sur des Benefices
situez dans le Royaume de Naples sans la permission
de ce Conseil.
On écrit de Rome , que le 22. Août on y af
ficha un Decret de la Congregation de Non Nullis
, par lequel le Cardinal Coscia est déclaré
incapable d'exercer aucune Jurisdiction dans l'étendue
de ses Benefices , avec défenses à lui d'y
contrevenir , sous peine d'excommunication ma
jeure , et même de plus grande peine que le Pape
se réserve de prononcer.
On a appris par les dernieres Lettres de Naples,
que le Fiscal , le Notaire et le Curseur de la Nonciature
avoient reçû ordre de la part de l'Empefeur
de sortir dans trois jours de la Ville , et
dans huit du Royaume de Naples , pour avoir ,
sans une permission expresse du Conseil Colla
teral , arrêté et visité les voitures qui y ont con
duit le Cardinal Coscia ; que les Vicaires Generaux
du Diocèse d'Aversa et de celui de Capote ,
Commissaires déleguez du Nonce du Pape
avoient reçu de pareils ordres.
>
On apprend de Florence , que le Pere Ascanio ,'
Dominicain , a dépêché un Courier à Seville pour
y porter la Copie du Traité particulier qu'il a signé
avec le Grand Duc , par lequel Traité on assure
que ce Prince recevra l'Infant . Don Carlos
en qualité de Prrince Heredtaire de Toscane ; que
I ij Ics
2244 MERCURE
DE FRANCE
les Magistrats , les Ministres , les Commandans .
des Places lui prêteront serment de fidelité en
cette qualité ; que l'Infant Don Carlos heritera
de tous les biens allodiaux appartenans au Grand
Duc , à l'exception de ceux de Ravenne et d'Urbin
, dont les revenus sont destinez à l'entretien
de l'Electrice Douairiere Palatine , à laquelle on
laissera la liberté de disposer de ses Effets mobi- ,
liaires comme elle le jugera à propos ; que l'In
fant Don Carlos demeurera chargé de toutes les
dettes contractées par le Grand Duc et par ses
Prédecesseurs , et payera toutes les Pensions et
Gratifications qu'il pourra faire en mourant à
ses Officiers ; qu'en cas que le Grand Duc vienne
à mourir , l'Electrice Doüairiere Palatine sera
Tutrice de Infant Don Carlos jusqu'à ce qu'il
ait atteint l'âge de 18. ans.
Le Juif Fonseca , fameux Banquier de Constantinople
, qui est arrivé le mois dernier à Florence
avec son fils , pour se faire baisser la cataracte
, eut le 21. Août une Audience du Grand
Duc qui lui a envoyé deux de ses Carosses pour
son usage pendant tout le temps qu'il restera dans
cette Ville.
On a fait à Parme tous les préparatifs neces
saires pour les Couches de la Duchesse Douairiere.
Tous les Ministres Etrangers qui doivent
assister aux Couches de cette Princesse , sont ar
rivez , et on leur a construit des chambres au
tour de la sienne , afin qu'ils soient plus à portée
de se trouver à la naissance du Prince ou de la
Princesse qu'elle mettra au monde.
On a appris en dernier lieu que le Marquis de
Monteleon , Ambassadeur du Roy d'Espagne à
Venise , lequel est actuellement à Parme , y a
protesté au nom de S. M. Catholique contre la
grossesse
SEPTEMBRE 2245
1731. •
grossesse de la Duchesse Douairiere de Parme ,
et en même temps il a sommé, avec les formalitez
ordinaires, le General Stampa de faire sortir
des Duchez de Parme et de Plaisance , les troupes
Imperiales qui y sont , conformément au
dernier Traité de Vienne ; sur quoi ce General a
dépêché un Courier pour avoir les derniers ordres
de S. M. Imperiale.
On à reçu avis de Turin , que le Roy Victor
Amedée y étoit arrivé le 20. d'Août , et qu'on
croyoit qu'il feroit dorênavant son séjour dans
les environs de cette Ville .
Le 6. Août , on fit partir de Genes , avec un
vent favorable , le Convoy qui a transporté les
Troupes Auxiliaires de l'Empereur dans l'Isle de
Corse. Le Comte de Daun , fils du Gouverneur
General du Milanez , est allé avec les Troupes
de cette expedition.
Le Convoy arriva le 9. à la Bastia, et le débarquement
des Troupes et de l'Artillerie se fit le
même jour. Le 10. le Colonel , Velas à la tête
de 800, Genois , soutenus d'un détachement de
Troupes Imperiales , commandé par le General
Wachtendonc , fit une sortie sur les Rebelles qui
assiegeoient la Ville , et qui ayant abandonné
Jeurs retranchemens , se retirerent dans les montagnes
aprés avoir perdu environ 400. hommes.
On prit leur Canon , leurs Munitions de guerre
et leurs Provisions. Le 11. on exécuta plusieurs
de ces Rebelles qui avoient été pris la veille. Le
14. le General Wachtendone, à la tête de 2 500.
hommes , attaqua un Corps de Rebelles de 4000 .
hommes retranchez à Foriano . La plupart pri
rent la fuite , et les autres furent passez au fil de
l'épée ; leurs Magazins furent pillez et ensuite
brûlez ; parce qu'on ne pouvoit ni les consom»
I iij mer
2246 MERCURE DE FRANCE
mer ,
à la Bastia.
ni les transporter
Les Rebelles de ce Poste ayant été poursuivis
le long de la Côte par deux Compagnies de Hussars
, furent obligez de se précipiter dans un Marais
où la plupart ont péri. Le 15. le General
Wachtendonc retourna à la Bastia , où on tint un
Conseil de Guerre pour déliberer si on attaqueroit
les Rebelles dans leurs montagnes , ou si on se
contenteroit de les avoir chassez de la plaine.
On écrit de Genes que la Republique avoit accordé
une Amnistie generale aux Rebelles de l'Isle
de Corse, qui dans le terme de six semaines quitteront
les armes, et rentreront dans leur devoir,
et qu'elle n'avoit excepté de cette grace que
quelques Chefs dont la tête a été mise à prix.
Les dernieres Lettres de Genes portent , que M.
Doria , Commissaire General de l'Isle de Corse,
partit le 20. d'Août pour la Bastia avec un grand
nombre de jeune Noblesse Genoise qui va servir
comme Volontaire dans les Troupes de la Ré
publique.
C
On écrit de la Bastia que l'Armée de la Répu
blique s'étant fort augmentée par la jonction des
Corses Rebelles qui se sont soumis , s'étoit emparée
du Port de S. Firenzo sans aucune résis
tance ; que les Rebelles qui gardoient ce Poste
avoient pris la fuite avec tant de précipitation ,
que les Hussars n'avoient pú les joindres qu'a
prés cette Expedition , l'Armée s'étoit mise en
marche pour le Quartier de Vescovado , où les
Rebelles étoient retranchez , et qu'on ne doutoir
pas qu'elle ne les chassât des postes qu'ils y occupoient.
On apprend par d'autres Lettres arrivées depuis
, qu'un detachement de l'Armée s'étoit saisi
de la famille du nommé Alexandrini , l'un des
sept
SEPTEMBRE . 1731. 2247
sept Chefs des Rebelles , qu'on l'avoit envoyée à
La Bastia , et que l'Armée étoit revenue dans les
environs de cette Ville , sans avoir pû rien entreprendre
sur le quartier de Vescovado.
Il se répand un bruit qu'on travaille aux Préliminaires
d'un Traité d'accommodement entre
sette Republique et les Rebelles , et que dans peu
ce Traité sera signé.
'Archevêque de Saltzbourg ayant écrit d'Al-
L'lemagne que les Habitans de plusieurs Bourgs,
Villages et Hameaux de son Diocese, qu'on croyoit
Catholiques , s'étoient déclarez Luthériens , et
qu'ils avoient demandé, les armes à la main, qu'on
feur accordât le libre exercice de leur Religion ;
Ja Congregation de Propaganda Fide s'est assemblée
plusieurs fois pour chercher les moyens
de prévenir ce mal , et le bruit court qu'il a été
résolu d'exhorter l'Archevêque de Saltzbourg à
rappeller quelques Religieux et Ecclesiastiques
Seculiers des endroits dont les Habitans se sont
soulevez , et d'y en envoyer d'autres qui seroient
peut-être plus agréables à ces Peuples . On a ordonné
de réciter une Collecte à la Messe dans
toutes les Eglises de Rome , pour demander à
Dieu qu'il daigne ramener ces heretiques dans le
sein de l'Eglise.
Par les Lettres de Bruxelles , on apprend que
I cet
2242 MERCURE DE FRANCE
cet Archevêque avoit accordé à ses Sujets révol
rez un terme de 15. jours pour se déclarer ou
vertement Catholiques ou Luthériens ; qu'il avoit
permis à ces derniers de vendre leurs Effets, et de
se retirer où ils voudroient que plusieurs de ces
Revoltez étoient rentrez dans leur devoir, et qu'ils
avoient demandé seulement quelque diminution
des Impositions qu'on leur fait payer ; que d'autres
s'étoient soumis sans aucune condition , er
que les plus obstinés prenoient le party de se re
tirer .
Le Chanoine Articone , dont la tête a été mise
à prix par la République de Genes , est arrivé à
Rome de l'Isle de Corse, chargé des pleins pou →
voirs des Mécontens de cette Isle , pour traiter
leur accommodement avec la République par la
médiation du Pape.
Dans le Consistoire secret que le Papė tint le
6. Août , le Cardinal Otthoboni proposa PAB
baye de S. Pierre de Poultiers , Diocèse de Langres
, pour l'Abbé de Cantin : il préconisa en
suite M. Etienne Blascowich , Prêtre de Spalatro,
pour l'Evêché de Macarseka ; l'Abbé de Sesmaisons
, pour l'Abbaye de N. Dame de Ham, Diocese
de Noyon'; B'Abbé Joly de Fleury , pour
cèlle de S. Pierre de Chezy , Diocèse de Soissons;
ét l'Abbé de Pins de Roquefort , pour celle de
N. D. de Senanques , Diocèse de Cavaillon.
M. Coscia , frere du Cardinal de ce nom , est
encore prisonnier au Château S. Ange ; son jugement
diffinitif n'est pas encore prononcé, mais
il a été suspendu de toutes les Fonctions Sacerdotales.
•
1
On a appris que le Duc Coscia étoit allé à
Naples avec son Epouse ; que le Cardinal Coscia
les avoit vus pabliquement ; que le Duc faisoit
travailler
SEPTEMBRE. 1731. 2243
travailler à une magnifique Livrée , et qu'il avoit
fait mettre ses Armes sur la Porte du Palais qu'il
a fait loüer ; et on mande de Naples , que sur la
fin du mois dernier , le Cardinal Coscia reçut la
plus grande partie de ce qui lui étoit dû par les
Fermiers de ses Benefices , quoique le Nonce du
Pape eut fait saisir ses revenus ; mais le Conseil
Collateral a déclaré nulle cette saisie , que le
Nonce avoit crû pouvoir faire sur des Benefices
situez dans le Royaume de Naples sans la permission
de ce Conseil.
On écrit de Rome , que le 22. Août on y af
ficha un Decret de la Congregation de Non Nullis
, par lequel le Cardinal Coscia est déclaré
incapable d'exercer aucune Jurisdiction dans l'étendue
de ses Benefices , avec défenses à lui d'y
contrevenir , sous peine d'excommunication ma
jeure , et même de plus grande peine que le Pape
se réserve de prononcer.
On a appris par les dernieres Lettres de Naples,
que le Fiscal , le Notaire et le Curseur de la Nonciature
avoient reçû ordre de la part de l'Empefeur
de sortir dans trois jours de la Ville , et
dans huit du Royaume de Naples , pour avoir ,
sans une permission expresse du Conseil Colla
teral , arrêté et visité les voitures qui y ont con
duit le Cardinal Coscia ; que les Vicaires Generaux
du Diocèse d'Aversa et de celui de Capote ,
Commissaires déleguez du Nonce du Pape
avoient reçu de pareils ordres.
>
On apprend de Florence , que le Pere Ascanio ,'
Dominicain , a dépêché un Courier à Seville pour
y porter la Copie du Traité particulier qu'il a signé
avec le Grand Duc , par lequel Traité on assure
que ce Prince recevra l'Infant . Don Carlos
en qualité de Prrince Heredtaire de Toscane ; que
I ij Ics
2244 MERCURE
DE FRANCE
les Magistrats , les Ministres , les Commandans .
des Places lui prêteront serment de fidelité en
cette qualité ; que l'Infant Don Carlos heritera
de tous les biens allodiaux appartenans au Grand
Duc , à l'exception de ceux de Ravenne et d'Urbin
, dont les revenus sont destinez à l'entretien
de l'Electrice Douairiere Palatine , à laquelle on
laissera la liberté de disposer de ses Effets mobi- ,
liaires comme elle le jugera à propos ; que l'In
fant Don Carlos demeurera chargé de toutes les
dettes contractées par le Grand Duc et par ses
Prédecesseurs , et payera toutes les Pensions et
Gratifications qu'il pourra faire en mourant à
ses Officiers ; qu'en cas que le Grand Duc vienne
à mourir , l'Electrice Doüairiere Palatine sera
Tutrice de Infant Don Carlos jusqu'à ce qu'il
ait atteint l'âge de 18. ans.
Le Juif Fonseca , fameux Banquier de Constantinople
, qui est arrivé le mois dernier à Florence
avec son fils , pour se faire baisser la cataracte
, eut le 21. Août une Audience du Grand
Duc qui lui a envoyé deux de ses Carosses pour
son usage pendant tout le temps qu'il restera dans
cette Ville.
On a fait à Parme tous les préparatifs neces
saires pour les Couches de la Duchesse Douairiere.
Tous les Ministres Etrangers qui doivent
assister aux Couches de cette Princesse , sont ar
rivez , et on leur a construit des chambres au
tour de la sienne , afin qu'ils soient plus à portée
de se trouver à la naissance du Prince ou de la
Princesse qu'elle mettra au monde.
On a appris en dernier lieu que le Marquis de
Monteleon , Ambassadeur du Roy d'Espagne à
Venise , lequel est actuellement à Parme , y a
protesté au nom de S. M. Catholique contre la
grossesse
SEPTEMBRE 2245
1731. •
grossesse de la Duchesse Douairiere de Parme ,
et en même temps il a sommé, avec les formalitez
ordinaires, le General Stampa de faire sortir
des Duchez de Parme et de Plaisance , les troupes
Imperiales qui y sont , conformément au
dernier Traité de Vienne ; sur quoi ce General a
dépêché un Courier pour avoir les derniers ordres
de S. M. Imperiale.
On à reçu avis de Turin , que le Roy Victor
Amedée y étoit arrivé le 20. d'Août , et qu'on
croyoit qu'il feroit dorênavant son séjour dans
les environs de cette Ville .
Le 6. Août , on fit partir de Genes , avec un
vent favorable , le Convoy qui a transporté les
Troupes Auxiliaires de l'Empereur dans l'Isle de
Corse. Le Comte de Daun , fils du Gouverneur
General du Milanez , est allé avec les Troupes
de cette expedition.
Le Convoy arriva le 9. à la Bastia, et le débarquement
des Troupes et de l'Artillerie se fit le
même jour. Le 10. le Colonel , Velas à la tête
de 800, Genois , soutenus d'un détachement de
Troupes Imperiales , commandé par le General
Wachtendonc , fit une sortie sur les Rebelles qui
assiegeoient la Ville , et qui ayant abandonné
Jeurs retranchemens , se retirerent dans les montagnes
aprés avoir perdu environ 400. hommes.
On prit leur Canon , leurs Munitions de guerre
et leurs Provisions. Le 11. on exécuta plusieurs
de ces Rebelles qui avoient été pris la veille. Le
14. le General Wachtendone, à la tête de 2 500.
hommes , attaqua un Corps de Rebelles de 4000 .
hommes retranchez à Foriano . La plupart pri
rent la fuite , et les autres furent passez au fil de
l'épée ; leurs Magazins furent pillez et ensuite
brûlez ; parce qu'on ne pouvoit ni les consom»
I iij mer
2246 MERCURE DE FRANCE
mer ,
à la Bastia.
ni les transporter
Les Rebelles de ce Poste ayant été poursuivis
le long de la Côte par deux Compagnies de Hussars
, furent obligez de se précipiter dans un Marais
où la plupart ont péri. Le 15. le General
Wachtendonc retourna à la Bastia , où on tint un
Conseil de Guerre pour déliberer si on attaqueroit
les Rebelles dans leurs montagnes , ou si on se
contenteroit de les avoir chassez de la plaine.
On écrit de Genes que la Republique avoit accordé
une Amnistie generale aux Rebelles de l'Isle
de Corse, qui dans le terme de six semaines quitteront
les armes, et rentreront dans leur devoir,
et qu'elle n'avoit excepté de cette grace que
quelques Chefs dont la tête a été mise à prix.
Les dernieres Lettres de Genes portent , que M.
Doria , Commissaire General de l'Isle de Corse,
partit le 20. d'Août pour la Bastia avec un grand
nombre de jeune Noblesse Genoise qui va servir
comme Volontaire dans les Troupes de la Ré
publique.
C
On écrit de la Bastia que l'Armée de la Répu
blique s'étant fort augmentée par la jonction des
Corses Rebelles qui se sont soumis , s'étoit emparée
du Port de S. Firenzo sans aucune résis
tance ; que les Rebelles qui gardoient ce Poste
avoient pris la fuite avec tant de précipitation ,
que les Hussars n'avoient pú les joindres qu'a
prés cette Expedition , l'Armée s'étoit mise en
marche pour le Quartier de Vescovado , où les
Rebelles étoient retranchez , et qu'on ne doutoir
pas qu'elle ne les chassât des postes qu'ils y occupoient.
On apprend par d'autres Lettres arrivées depuis
, qu'un detachement de l'Armée s'étoit saisi
de la famille du nommé Alexandrini , l'un des
sept
SEPTEMBRE . 1731. 2247
sept Chefs des Rebelles , qu'on l'avoit envoyée à
La Bastia , et que l'Armée étoit revenue dans les
environs de cette Ville , sans avoir pû rien entreprendre
sur le quartier de Vescovado.
Il se répand un bruit qu'on travaille aux Préliminaires
d'un Traité d'accommodement entre
sette Republique et les Rebelles , et que dans peu
ce Traité sera signé.
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Résumé : ITALIE.
En Italie, l'archevêque de Salzbourg a signalé que des habitants de plusieurs localités de son diocèse, initialement catholiques, se sont déclarés luthériens et ont exigé le libre exercice de leur religion par la force. La Congrégation de Propaganda Fide a réagi en exhortant l'archevêque à rappeler certains religieux et à en envoyer d'autres plus acceptables. Une collecte a été ordonnée dans les églises de Rome pour prier le retour des hérétiques. L'archevêque avait accordé un délai de 15 jours à ses sujets pour se déclarer catholiques ou luthériens, permettant aux luthériens de vendre leurs biens et de partir. Certains révoltés sont revenus dans le devoir, demandant une diminution des impôts, tandis que d'autres se sont soumis sans condition et que les plus obstinés ont choisi de partir. À Rome, le chanoine Articone, recherché par la République de Gênes, est arrivé de Corse avec des pouvoirs pour négocier un accord avec la République par l'intermédiaire du Pape. Plusieurs nominations ecclésiastiques ont été proposées lors d'un consistoire secret. Le frère du cardinal Coscia reste prisonnier au Château Saint-Ange, suspendu de toutes fonctions sacerdotales. À Naples, le duc Coscia et son épouse ont été vus publiquement, et le cardinal Coscia a récupéré une grande partie de ses revenus malgré une saisie ordonnée par le nonce du Pape. Un décret a déclaré le cardinal Coscia incapable d'exercer toute juridiction dans ses bénéfices, sous peine d'excommunication. Le fiscal, le notaire et le curseur de la nonciature ont été ordonnés de quitter Naples pour avoir arrêté et visité les voitures du cardinal sans permission. À Florence, le père Ascanio, dominicain, a envoyé un courrier à Séville avec un traité stipulant que l'Infant Don Carlos héritera de la Toscane et des biens allodiaux du Grand-Duc, à l'exception de Ravenne et d'Urbino. Le banquier juif Fonseca a été reçu en audience par le Grand-Duc de Florence. À Parme, des préparatifs ont été faits pour les couches de la duchesse douairière. L'ambassadeur d'Espagne a protesté contre sa grossesse et sommé le général Stampa de faire sortir les troupes impériales des duchés de Parme et de Plaisance. Le roi Victor-Amédée est arrivé à Turin et y résidera. À Gênes, des troupes auxiliaires de l'Empereur ont été transportées en Corse, où des combats ont eu lieu contre les rebelles. La République de Gênes a accordé une amnistie générale aux rebelles corses, à l'exception de quelques chefs, et des négociations pour un traité d'accommodement sont en cours.
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324
p. 2247-2249
ESPAGNE.
Début :
Le Comte de Charni, Lieutenant General des Armées du Roy, qui doit commander les [...]
Mots clefs :
Comte, Escadre anglaise, Frégates
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE,
E Comte de Charni , Lieutenant General des
Larmos du Roy,qui doit commander les
6000. Espagnols qu'on transportera en Italie
est arrivé de son Gouvernement de Ceuta , et Sa
M. lui a fait remettre ses instructions.
L'Escadre Angloise, commandée par le Vice-
Amiral Wager , et qui est composée de 12. Vaisseaux
de guerre et de trois Fregates , est arrivée
dans la Baye de Cadix , avec quelques autres Vaisseaux
Anglois qui venoient de Gibraltar.
Quelques Vaisseaux Espagnols de l'Escadre du
Comte de Clavijo , ayant pris il y a quelque
temps le Vaisseau le S. Charles de Gibraltar , qui
avoit à bord des Maures allant d'Alger à Tetuan
avec des Marchandises ; le Roy a envoyé des ordres
pour faire rendre ce Vaisseau et tous les Passagers
qui étoient dessus.
S. M. Catholique a accordé en même temps à
la Compagnie de la Mer du Sud la restitution
d'une somme considerable qu'on lui avoit saisie
pendant les derniers troubles.
Les Regimens que le Roy a nommez pour
être transportez en Italie , sont ceux de Castille ,
de Lombardie , de Naples et de Bourgogne , de
deux Bataillons chacun , un Regiment Suisse ,
I iiij
aussi
2248 MERCURE DE FRANCE
aussi de deux Bataillons , et le Regiment de Ba
tavia Dragons ; de trois Escadrons , faisant ensemble
dix Bataillons et trois Escadrons. Le
Comte de Charny , Lieutenant General et Commandant
, aura sous lui en qualité de Marêchaux
de Camp , le Marquis de Pozzoblanco , le Marquis
de Châteaufort , le Duc de Castro Pinhano
et le Marquis de Torre Major,
Le Comte de Sant - Estevan , Chevalier des Ordres
du Roy Très- Chrétien , et Grand Ecuyer
du Prince des Asturies , a été nommé par le Roy
' Espagne pour accompagner l'Infant Don Carles
en Italie , où il demeurera auprès de ce Prince
pendant sa Minorité , en qualité de son Gouver
neur. Sa Charge de Grand Ecuyer du Prince des
Asturies lui est conservée, i
On écrit de Seville , que M. de Patino alla le
25. Août dîner avec l'Amiral Wager , il vit trois
Vaisseaux Anglois dont il fut trés- content ; le
-lendemain il mena ce General voir sa Garaca ; il
lui donna à dîner à bord de la Galice , Vaisseau
de 70. Canons , et il lui en fit voir trois d'Espagne
de 80. 70. et 64. que les Anglois trouverent
Trés-beaux .
*
La Flotte d'Espagne doit être composée de
25. Vaisseaux , sçavoir , 11. de Cadiz , 8. du
-Ferol , qu'on attend à chaque instant , et 6. qui
sont à Cartagene , grands et petits , et tout doit
être prêt pour le 15. Septembre , qu'on se rendra
à Barcelone , où se doit faire l'Embarquement
des 6000. Espagnols
Le Marquis Mary a les honneurs de Capitaine
General , pour être en grade égal avec l'Amiral
Anglois , et il a fait arborer Pavillon quarré au
grand mast du Vaissau la Sainte Isabelle de 80.
Canons. Il est décidé que les Anglois n'aurout
que
SEPTEMBRE. 1731. 2249
que douze Vaisseaux et trois Fregates. Ils sont
partis le 27. pour Gibraltar , où ils embarquent
deux Bataillons , n'ayant amené aucunes troupes
d'Angleterre .
E Comte de Charni , Lieutenant General des
Larmos du Roy,qui doit commander les
6000. Espagnols qu'on transportera en Italie
est arrivé de son Gouvernement de Ceuta , et Sa
M. lui a fait remettre ses instructions.
L'Escadre Angloise, commandée par le Vice-
Amiral Wager , et qui est composée de 12. Vaisseaux
de guerre et de trois Fregates , est arrivée
dans la Baye de Cadix , avec quelques autres Vaisseaux
Anglois qui venoient de Gibraltar.
Quelques Vaisseaux Espagnols de l'Escadre du
Comte de Clavijo , ayant pris il y a quelque
temps le Vaisseau le S. Charles de Gibraltar , qui
avoit à bord des Maures allant d'Alger à Tetuan
avec des Marchandises ; le Roy a envoyé des ordres
pour faire rendre ce Vaisseau et tous les Passagers
qui étoient dessus.
S. M. Catholique a accordé en même temps à
la Compagnie de la Mer du Sud la restitution
d'une somme considerable qu'on lui avoit saisie
pendant les derniers troubles.
Les Regimens que le Roy a nommez pour
être transportez en Italie , sont ceux de Castille ,
de Lombardie , de Naples et de Bourgogne , de
deux Bataillons chacun , un Regiment Suisse ,
I iiij
aussi
2248 MERCURE DE FRANCE
aussi de deux Bataillons , et le Regiment de Ba
tavia Dragons ; de trois Escadrons , faisant ensemble
dix Bataillons et trois Escadrons. Le
Comte de Charny , Lieutenant General et Commandant
, aura sous lui en qualité de Marêchaux
de Camp , le Marquis de Pozzoblanco , le Marquis
de Châteaufort , le Duc de Castro Pinhano
et le Marquis de Torre Major,
Le Comte de Sant - Estevan , Chevalier des Ordres
du Roy Très- Chrétien , et Grand Ecuyer
du Prince des Asturies , a été nommé par le Roy
' Espagne pour accompagner l'Infant Don Carles
en Italie , où il demeurera auprès de ce Prince
pendant sa Minorité , en qualité de son Gouver
neur. Sa Charge de Grand Ecuyer du Prince des
Asturies lui est conservée, i
On écrit de Seville , que M. de Patino alla le
25. Août dîner avec l'Amiral Wager , il vit trois
Vaisseaux Anglois dont il fut trés- content ; le
-lendemain il mena ce General voir sa Garaca ; il
lui donna à dîner à bord de la Galice , Vaisseau
de 70. Canons , et il lui en fit voir trois d'Espagne
de 80. 70. et 64. que les Anglois trouverent
Trés-beaux .
*
La Flotte d'Espagne doit être composée de
25. Vaisseaux , sçavoir , 11. de Cadiz , 8. du
-Ferol , qu'on attend à chaque instant , et 6. qui
sont à Cartagene , grands et petits , et tout doit
être prêt pour le 15. Septembre , qu'on se rendra
à Barcelone , où se doit faire l'Embarquement
des 6000. Espagnols
Le Marquis Mary a les honneurs de Capitaine
General , pour être en grade égal avec l'Amiral
Anglois , et il a fait arborer Pavillon quarré au
grand mast du Vaissau la Sainte Isabelle de 80.
Canons. Il est décidé que les Anglois n'aurout
que
SEPTEMBRE. 1731. 2249
que douze Vaisseaux et trois Fregates. Ils sont
partis le 27. pour Gibraltar , où ils embarquent
deux Bataillons , n'ayant amené aucunes troupes
d'Angleterre .
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Résumé : ESPAGNE.
En 1731, l'Espagne prépare une expédition militaire en Italie. Le Comte de Charny, Lieutenant Général, doit commander 6000 soldats espagnols, incluant les régiments de Castille, Lombardie, Naples, Bourgogne, un régiment suisse et les Batavia Dragons. L'escadre anglaise, dirigée par le Vice-Amiral Wager, composée de 12 vaisseaux de guerre et trois frégates, est arrivée à Cadix. Des vaisseaux espagnols ont capturé le 'S. Charles' à Gibraltar, transportant des Maures et des marchandises entre Alger et Tétouan. Le roi a ordonné la restitution du vaisseau et des passagers. Il a également autorisé la restitution d'une somme saisie par la Compagnie de la Mer du Sud. Le Comte de Charny sera assisté par plusieurs maréchaux de camp, dont le Marquis de Pozzoblanco et le Duc de Castro Pinhano. Le Comte de Sant-Estevan accompagnera l'Infant Don Carles en Italie et servira de gouverneur pendant sa minorité. À Séville, M. de Patino a rencontré l'Amiral Wager et lui a montré plusieurs vaisseaux espagnols. La flotte espagnole, composée de 25 vaisseaux, doit être prête pour le 15 septembre et se rendre à Barcelone pour l'embarquement des troupes. Le Marquis Mary a reçu les honneurs de Capitaine Général pour être en grade égal avec l'Amiral anglais. Les Anglais n'auront que douze vaisseaux et trois frégates, et ils ont embarqué deux bataillons à Gibraltar sans troupes supplémentaires d'Angleterre.
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325
p. 2256-2261
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le premier de ce mois, on célébra avec les cérémonies accoutumées, [...]
Mots clefs :
Abbaye royale de Saint-Denis, Chevalier, Duc, Rançon des Français, Royaume de Maroc, Marseille, Versailles
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
L
و oncélébraEpremierdecemois
avec les cérémonies accoutumées
dans l'Eglise de l'Abbaye Royale de S.
Denis , le Service solemnel qui s'y fair
tous les ans pour le repos de l'Ame du
feu Roi Louis XIV. L'Evêque de Lavaur
officia pontificalement : le Duc du Maine,
le Prince de Dombes , le Comte d'Eu et
le Comte de Toulouse y assisterent
ainsi que plusieurs Seigneurs de la Cour..
Le Roi a accordé au Duc de la Tremoille
, l'un des premiers Gentilhommes.
de la Chambre , l'agrément du Regiment
de Champagne , dont le Chevalier
de Tessé , qui en étoit Colonel , a donné
sa démission , et le Regiment d'Infanterie
qu'avoit le Duc de la Tremoille , a été
accordé au fils aîné du Comte de Tessé
premier Ecuyer de la Reine
Le
SEPTEMBRE. 1731. 2257
Le 27. du mois dernier , 34. Esclaves
François , rachetez à Constantinople par
les Peres Mathurins , de l'Ordre de la Ste.
Trinité , débarquerent à Marseille pour
se rendre à Paris , et de - là en leurs Pays,
Les autres députez du même Ordre
sont partis pour Cadix .. pour traiter
aussi de la rançon des François , détenus
au Royaume de Maroc.
>
On écrit de Marseille , qu'il y étoit arri
vé un accident bien triste . Il y avoit plus
dedeux ans que le Capitaine Grason en
étoit sorti avec son Vaisseau pour la côte
de Guinée et on étoit fort en peine sur
son sujet , lorsqu'on apprît enfin le 29.
Août qu'il venoit d'arriver aux Isles de
Marseille , fort content de son expédition
qui a eû tout le succès possible. C'est la
coûtume quand les Bâtimens entrent dans
la Baye , de saluer le Fort de Nôtre-
Dame de la Garde. En rendant ce salut
un des Canons creva , tua le Capitaine
avec deux hommes de son équipage , et
blessa le Capitaine en second. Une heure
après , le Vaisseau entra dans le Port.
Le 8 Sept. Fête de la Nat. de la Vierge,
il y eût Concert spirituel au Château des
Tuilleries. On y chanta le Motet Landa
Fe2258
MERCURE DE FRANCE
Jerusalem , de l'Abbé Gaveau , qui est un
excellent morceau de Musique. La Demoiselle
Petitpas chanta seule un petir
Motet nouveau du Sieur Le Maire , qui
fût très-goûté , de même qu'un autre à
deux voix chanté par les Demoiselles
Lenner , de la Musique du Roy , et Petitpas
et après plusieurs Pieces de simphonie
, éxecutées avec tout autant de
vivacité que de précision , le Concert fut
terminé par le Confitemini , Motet de M.
de Lalande.
Le Roy a accordé l'agrément de la
Charge de Président à Mortier , vacante
par la mort de Mr. de Maisons , à Mr.
Talon Avocat Général du Parlement ,
et Sa Majesté a donné la Charge d'Avo-
'cat General à Mr. Joly de Fleury , Fils
aîné du Procureur Général.
C
Le 16. le Duc de S. Aignan , Chevalier
des Ordres du Roy , et son Ambassadeur
à Rome , prit congé de Sa Majesté
pour s'y rendre. Il partira dans les
premiers jours d'Octobre par Marseille
où tes Galeres qui doivent le passer à
Civitavechia , sont prêtes..
-9
Le 19. après midy , le Roy fit auprès
de la grande avenue du Château de Versailles
:
SEPTEMBRE . 1731. 2259
sailles , la révûë du Regiment de Dragons
d'Orleans , à la tête duquel étoit le Duc
d'Orleans. Le Regiment défila et fit plusieurs
mouvemens devant Sa Majesté , qui
en parût très contente , et il vint ensuite
passer devant la Reine , qui étoit avec
Monseigneur le Dauphin sur le Balcon de
l'appartement des Princesses d'Orleans,
Le Roi Stanislas et la Reine son Epouse
, qui sont venus incognito passer quelques
jours à Versailles , avec la Reine
leur fille en partirent le 19. de ce mois
pour retourner à Chambord. Pendant
leur séjour à la Cour , le Roy les a vûs
plusieurs fois chez la Reine .
,
Le 25. la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie. pour le remboursé
ment des Actions fût tirée en la ma
niere accoûtumée à l'Hôtel de la Compagnie
. La liste des Numeros gagnans
des Actions et dixième d'Actions , qui
doivent être remboursées , faisant en tout
le nombre de 309. Actions et un dixième
d'Action. Il y a un Nota sur la liste de
ce mois , qui fait voir pourquoi on a été
obligé de tirer un dixième d'Action
de plus .
Au mois d'Août dernier , il y eût differents
2260 MERCURE DE FRANCE
ferents Concerts chez la Reine. M. de
Blamont , Sur- Intendant de la Músique
du Roy de Semestre , fit chanter à chaque
Concert un Acte seulement de l'Opera
de Bellerophon , à cause de la Promenade.
Les Demoiselles Courrasier , Barbier
et Roblin chanterent les principaux
Rôles , et les Sieurs Godonnerche , Dangerville
et Petillot , ceux du Roy , de
Bellerophon et d'Amisodar.
Le 3. Septembre , on chanta le Prolo
gue et le premier Acte d'Atys , le Sieur
d'Angerville fit le Rôle du Temps dans
le Prologue , et celui d'Idas dans la Piece.
Le Sr. Petillot chanta le Rôle d'Atyr
et la Dlle. Lenner celui de Sangaride.
Le 15 , on continua le même Opera
par le second et troisiéme Acte . La Dile
Antier chanta le Rôlle de Cybelle , et le
Sr. Chassé celui de Celenus et du Sommeil.
La Dlle. Antier ayant infiniment brillé
dans ce Rôle eût ensuite l'honneur
d'être présentée au Roy Stanislas , et à
la Reine son Epouse , qui la reçûrent
avec une bonté distinguée , et lui marquerent
leur satisfaction par les témoignages
les plus gracieux.
>
Le 25 , le Comte Maffey , Amdassadeur
Extr. du Roy de Sardaigne , eût
une
SEPTEMBRE 1731. 2261
,
une Audience particuliere du Roy , dans
laquelle il prit congé de S. M étant
conduit par le Chevalier de Sainctot
Introducteur des Ambassadeurs , qui le
conduisit ensuite à l'Audience de la Relne
et à celle de Monseigneur le Dauphin
, de Monseigneur le Duc d'Anjou
et de Mesdames de France. '
L
و oncélébraEpremierdecemois
avec les cérémonies accoutumées
dans l'Eglise de l'Abbaye Royale de S.
Denis , le Service solemnel qui s'y fair
tous les ans pour le repos de l'Ame du
feu Roi Louis XIV. L'Evêque de Lavaur
officia pontificalement : le Duc du Maine,
le Prince de Dombes , le Comte d'Eu et
le Comte de Toulouse y assisterent
ainsi que plusieurs Seigneurs de la Cour..
Le Roi a accordé au Duc de la Tremoille
, l'un des premiers Gentilhommes.
de la Chambre , l'agrément du Regiment
de Champagne , dont le Chevalier
de Tessé , qui en étoit Colonel , a donné
sa démission , et le Regiment d'Infanterie
qu'avoit le Duc de la Tremoille , a été
accordé au fils aîné du Comte de Tessé
premier Ecuyer de la Reine
Le
SEPTEMBRE. 1731. 2257
Le 27. du mois dernier , 34. Esclaves
François , rachetez à Constantinople par
les Peres Mathurins , de l'Ordre de la Ste.
Trinité , débarquerent à Marseille pour
se rendre à Paris , et de - là en leurs Pays,
Les autres députez du même Ordre
sont partis pour Cadix .. pour traiter
aussi de la rançon des François , détenus
au Royaume de Maroc.
>
On écrit de Marseille , qu'il y étoit arri
vé un accident bien triste . Il y avoit plus
dedeux ans que le Capitaine Grason en
étoit sorti avec son Vaisseau pour la côte
de Guinée et on étoit fort en peine sur
son sujet , lorsqu'on apprît enfin le 29.
Août qu'il venoit d'arriver aux Isles de
Marseille , fort content de son expédition
qui a eû tout le succès possible. C'est la
coûtume quand les Bâtimens entrent dans
la Baye , de saluer le Fort de Nôtre-
Dame de la Garde. En rendant ce salut
un des Canons creva , tua le Capitaine
avec deux hommes de son équipage , et
blessa le Capitaine en second. Une heure
après , le Vaisseau entra dans le Port.
Le 8 Sept. Fête de la Nat. de la Vierge,
il y eût Concert spirituel au Château des
Tuilleries. On y chanta le Motet Landa
Fe2258
MERCURE DE FRANCE
Jerusalem , de l'Abbé Gaveau , qui est un
excellent morceau de Musique. La Demoiselle
Petitpas chanta seule un petir
Motet nouveau du Sieur Le Maire , qui
fût très-goûté , de même qu'un autre à
deux voix chanté par les Demoiselles
Lenner , de la Musique du Roy , et Petitpas
et après plusieurs Pieces de simphonie
, éxecutées avec tout autant de
vivacité que de précision , le Concert fut
terminé par le Confitemini , Motet de M.
de Lalande.
Le Roy a accordé l'agrément de la
Charge de Président à Mortier , vacante
par la mort de Mr. de Maisons , à Mr.
Talon Avocat Général du Parlement ,
et Sa Majesté a donné la Charge d'Avo-
'cat General à Mr. Joly de Fleury , Fils
aîné du Procureur Général.
C
Le 16. le Duc de S. Aignan , Chevalier
des Ordres du Roy , et son Ambassadeur
à Rome , prit congé de Sa Majesté
pour s'y rendre. Il partira dans les
premiers jours d'Octobre par Marseille
où tes Galeres qui doivent le passer à
Civitavechia , sont prêtes..
-9
Le 19. après midy , le Roy fit auprès
de la grande avenue du Château de Versailles
:
SEPTEMBRE . 1731. 2259
sailles , la révûë du Regiment de Dragons
d'Orleans , à la tête duquel étoit le Duc
d'Orleans. Le Regiment défila et fit plusieurs
mouvemens devant Sa Majesté , qui
en parût très contente , et il vint ensuite
passer devant la Reine , qui étoit avec
Monseigneur le Dauphin sur le Balcon de
l'appartement des Princesses d'Orleans,
Le Roi Stanislas et la Reine son Epouse
, qui sont venus incognito passer quelques
jours à Versailles , avec la Reine
leur fille en partirent le 19. de ce mois
pour retourner à Chambord. Pendant
leur séjour à la Cour , le Roy les a vûs
plusieurs fois chez la Reine .
,
Le 25. la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie. pour le remboursé
ment des Actions fût tirée en la ma
niere accoûtumée à l'Hôtel de la Compagnie
. La liste des Numeros gagnans
des Actions et dixième d'Actions , qui
doivent être remboursées , faisant en tout
le nombre de 309. Actions et un dixième
d'Action. Il y a un Nota sur la liste de
ce mois , qui fait voir pourquoi on a été
obligé de tirer un dixième d'Action
de plus .
Au mois d'Août dernier , il y eût differents
2260 MERCURE DE FRANCE
ferents Concerts chez la Reine. M. de
Blamont , Sur- Intendant de la Músique
du Roy de Semestre , fit chanter à chaque
Concert un Acte seulement de l'Opera
de Bellerophon , à cause de la Promenade.
Les Demoiselles Courrasier , Barbier
et Roblin chanterent les principaux
Rôles , et les Sieurs Godonnerche , Dangerville
et Petillot , ceux du Roy , de
Bellerophon et d'Amisodar.
Le 3. Septembre , on chanta le Prolo
gue et le premier Acte d'Atys , le Sieur
d'Angerville fit le Rôle du Temps dans
le Prologue , et celui d'Idas dans la Piece.
Le Sr. Petillot chanta le Rôle d'Atyr
et la Dlle. Lenner celui de Sangaride.
Le 15 , on continua le même Opera
par le second et troisiéme Acte . La Dile
Antier chanta le Rôlle de Cybelle , et le
Sr. Chassé celui de Celenus et du Sommeil.
La Dlle. Antier ayant infiniment brillé
dans ce Rôle eût ensuite l'honneur
d'être présentée au Roy Stanislas , et à
la Reine son Epouse , qui la reçûrent
avec une bonté distinguée , et lui marquerent
leur satisfaction par les témoignages
les plus gracieux.
>
Le 25 , le Comte Maffey , Amdassadeur
Extr. du Roy de Sardaigne , eût
une
SEPTEMBRE 1731. 2261
,
une Audience particuliere du Roy , dans
laquelle il prit congé de S. M étant
conduit par le Chevalier de Sainctot
Introducteur des Ambassadeurs , qui le
conduisit ensuite à l'Audience de la Relne
et à celle de Monseigneur le Dauphin
, de Monseigneur le Duc d'Anjou
et de Mesdames de France. '
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En septembre 1731, plusieurs événements marquants ont eu lieu à la cour de France. Le 1er septembre, un service solennel en mémoire du roi Louis XIV a été célébré à l'Abbaye Royale de Saint-Denis, officié par l'évêque de Lavaur et en présence de dignitaires. Le roi a accordé au Duc de la Tremoille le régiment de Champagne et au fils aîné du Comte de Tessé un régiment d'infanterie. Le 27 août, 34 esclaves français, rachetés à Constantinople par les Pères Mathurins, ont débarqué à Marseille pour retourner en France. D'autres membres de l'Ordre de la Sainte-Trinité se sont rendus à Cadix pour négocier la rançon de Français détenus au Maroc. À Marseille, un accident tragique a eu lieu le 29 août : le capitaine Grason et deux membres de son équipage ont été tués par l'explosion d'un canon lors de l'entrée de leur vaisseau dans la baie. Le 8 septembre, un concert spirituel a été organisé au Château des Tuileries, incluant des motets de l'Abbé Gaveau et du Sieur Le Maire. Le roi a nommé M. Talon Président à Mortier et M. Joly de Fleury Avocat Général. Le Duc de Saint-Aignan, ambassadeur à Rome, a pris congé du roi pour partir à Rome via Marseille. Le 19 septembre, le roi a passé en revue le régiment de dragons d'Orléans à Versailles. Le roi Stanislas et la reine son épouse, incognito à Versailles avec la reine leur fille, sont repartis pour Chambord. Le 25 septembre, la lotterie de la Compagnie des Indes a été tirée pour rembourser les actions. En août, plusieurs concerts ont eu lieu chez la reine, incluant des extraits de l'opéra Bellerophon. Le 3 septembre, des extraits d'Atys ont été chantés, avec la participation de plusieurs chanteurs renommés. La demoiselle Antier, ayant brillé dans son rôle, a été présentée au roi Stanislas et à la reine. Le 25 septembre, le Comte Maffey, ambassadeur du roi de Sardaigne, a pris congé du roi et de la famille royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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326
p. 2261-2266
Nouvel Evêque de Dijon, et Mandement &c. [titre d'après la table]
Début :
M. Jean Bouhier, nouvel Evêque de Dijon, fût sacré le Dimanche 16. de ce [...]
Mots clefs :
Évêque, Dijon, Érection, Église collégiale de Saint-Étienne, Chantre
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texteReconnaissance textuelle : Nouvel Evêque de Dijon, et Mandement &c. [titre d'après la table]
M. Jean Bouhier , nouvel Evêque de
Dijon , fût sacré le Dimanche 16. de ce
mois , par M. l'Archevêque de Paris dans
la Chapelle de l'Archevêché , assisté des
Ev. de S. Papoul et de Tarbes. Il prêta
serment le 23. enrre les mains de S. M.
Le Roi avoit demandé au Pape l'érection
de cet Evêché , dès l'année 1723
et y avoit nommé le même Abbé Bouhier
, qui étoit Doyen de la Sainte Chapelle
de Dijon . On a établi le Siege de
cet Evêché dans l'Eglise Collegiale de
S. Etienne de la même Ville ; et on lui a
donné pour revenu les Manses Abba◄
tiales de S. Etienne et de Bese. "
Il s'est fait presqu'en même temps un
autre établissement d'un autre genre dans
la même Province de Bourgogne ; c'est
l'érection d'un Chapitre dans l'Eglise
Prieurale Nôtre Dame de la Ville de
Semur, Capitale du Pays d'Auxois , Dio-
-
cèse
2262 MERCURE DE FRANCE
cèse d'Autun comme cette Eglise est
de Fondation Royale , et magnifiquement
bâtie , le Roy en fit solliciter à
Rome dès 1724. la sécularisation , et l'érection
en Collegiale. Le Pape accorda la
demande du Roy , au mois de Septembre
de l'année passée ; et il en a fait expédier
la Bulle le mois de Juin dernier.
Ce Chapitre doit être composé d'une
Dignité de Doyen , d'un Personnat de
Chantre , et de dix autres Prebendes Canoniales
simples. Le Roy par son Brevet
du 12. Octobre 1724. pour contribuer
à la Dotation de ce nouveau Chapitre
, a consenti à l'union du Prieuré de
Bar , qui étoit de sa nomination , dans
le même Diocèse d'Autun , à ladite Eglise
, en se reservant la disposition du Personnat
de Chantre avec sa Prébende
Canoniale , et de trois autres Prebendes .
Canoniales simples dont Sa Majesté
vient de disposer pour la premiere fois.
Le Prieur de cette Eglise , D. N. Maurel,
est fait par la Bulle , Doyen de ce nouveau
Chapitre.
>
Voici le Mandement du Vicaire Général
de Dijon , pour faire des Prieres &c.
A
.
NTOINE Bernard Gagne , Prêtre , Docteur
en Théologie , Doyen de l'Eglise Cathédrale
de S. Etienne de Dijon , Vicaire Général
SEPTEMBRE. 1731. 2263
ral et Official de Monseigneur l'Illustrissime et
Révérendissime Jean Bouhier , premier Evêque
de Dijon ; Au Clergé Séculier et Régulier , et à
tous les Fidéles de ce nouveau Diocèse : Salut en
J. C. Nôtre-Seigneur .
C'est Dieu , Mes très - chers Freres , qui donne
dans sa Miséricorde des Evêques selon son
coeur , pour dispenser le Pain de vie et la Science
du Salut ? C'est lui qui disposant des Thrones
et des Couronnes , place de sa main sur les premiers
Siéges de l'Eglise ceux qu'il destine à cons
duire et à juger les Tribus d'Israël ; c'est sur
eux que le Prince des Pasteurs se répose de la sû
reté de son Troupeau ; ils sont le sel de la Terre
qui n'éprouve point la corruption , mais qui
en garantit ; la lumiere du monde qui ne s'éteint
point , mais qui forme le beau jour de la Foi
au milieu des ténébres de ce siècle , des Anges
Tutelaires , des Esprits agissans , occupez de la
sollicitude des Eglises. Le don d'un bon Pasteur,
d'un Saint Evêque , est le plus riche present de
la magnificence du Seigneur , et la marque la
plus sensible de sa protection sur un Peuple qu'il
veut favoriser ; elle va vous éclairer , Mes Freres
, cette lumiere brillante , cette grace qui sera
la source des bienfaits les plus signalez . Eglise
naissante , vous êtes sur le point d'éprouver les
complaisances de vôtre céleste Epoux ; il vous
réservoit dans ses trésors un Evêque formé pour
vous , comme vous venez d'être formés pour
lui. Pontife pris d'entre vous il est établi
pour
vous auprès de Dieu , en tout ce qui regarde son
culte et la sanctification de vos ames il est le
premier qui se presente à vous avec le titre et là
tendresse d'un Pere ; puissiez - vous être reçûs
les premiers dans son sein avec l'amour et la do→
>
cilité
2264 MERCURE DE FRANCE
>
cilité des Enfans ! Oüy , Mes Freres , nous le
répetons avec une sainte joye , élevé qu'il est à
l'Episcopat,par le choix d'un Roy plein de sagesse
et de zele pour la Religion , qui s'est rendu sensible
à nos voeux empressez et à nos justes désirs ;
il est donné pour Peré à la Patrie dont il tient
la naissance il en a fait la gloire et l'honneur
dans les Dignitez qu'il a remplies ; il en va être
l'édification et la félicité dans les travaux de l'Apostolat
, qu'il entreprend pour elle ; mais pour
consacrer par l'esprit de J. C. des sentimens fondez
dans la Nature , et si justement meritez ; au
même jour que nôtre Prélat doit s'incliner sous
la main des Pontifes pour recevoir l'Onction sacrée
, et la plénitude du Sacerdoce , prosternonsnous
devant la Majesté toute- puissante , afin
qu'elle répande sur lui les abondantes effusions
de sa Grace. Que les cris du Troupeau soient
portez avec les voeux du Pasteur jusqu'au Trône
suprême ! Que la fumée de l'Encens et l'odeur
du Sacrifice s'élevent de l'Autel , et pénétrent les
Cieux , pour attirer les dons qui font les saints
Evêques , et les benedictions du Chef qui se répandent
sur le corps auquel il préside ! Enfin
mettons-nous en état par les dispositions de nos
coeurs , et par la ferveur de nos Prieres , de voir
renouveller parmi nous ce qui se passa lorsque
le Grand-Prêtre parût pour la premiere fois dans
le Tabernacle avec l'éclat et la splendeur du
Vêtement Sacré , tel ,dit l'Ecriture , qu'il n'y en
avoit jamais eû de semblable en Majesté : Sie
pulchra non fuerunt antè ipsum talia ad originem.
Tout Israël étoit dans la terreur et le
respect autour du Tabernacle , où Moyse luymême
n'osoit entrer : Nec poterat Moyses ingredi
tectum foederis ; tandis que l'Huile sainte
>
couloit
SEPTEMBRE . 1731. 2265
:
couloit de la main du Prophête sur la tête du
Pontife Fundens super caput Aaron unxit
eum et consecravit , et que du haut des Cieux ,
le Seigneur applaudissoit par des miracles à
l'onction de son Christ et à la Religion de son
Peuple Operuit nubes Tabernaculum testimonii
, et gloria Domini implevit illud.
A ces Causes , après en avoir conféré avec nos
Vénérables Freres les Chanoines et Chapitre de
l'Eglise Cathédrale ; Nous ordonnons que le
Dimanche seize Septembre , jour fixé pour la
cérémonie du Sacre de Monseigneur l'Illustrissime
et Réverendissime Jean Bouhier , premier
Evêque de Dijon , le Très- Saint Sacrement sera
exposé au son de toutes les cloches dans toutes
les Eglises de la Ville , exemptes ou non exemptes
, depuis sept heures du matin jusqu'à six
heures du soir , et dans celles de la Campagne ,
pendant la Grand'Messe et les Vêpres seule
ment ; qu'on chantera pour l'exposition, Sa
lutaris Hostia , &c. puis le Ps. 131. Memento ,
Domine David. le . Elegit eum Dominus &c.
et l'Oraison pro electo Episcopo ; qu'à l'heure
convenable il sera célébré une Messe solemnelle
comme elle est marquée dans le Missel Romain ,
In Anniversario Electionis seu Consecrationis
Episcopi , avec mémoire du Dimanche , ce qui
sera observé dans toutes les Messes basses ; que le
soir pour la Benediction , on chantera l'Hymne
Pange lingua , le y. et l'Oraison du Très - Saint
Sacrement , le R. Posui adjutorium super Potentem
, avec le Gloria Patri &c. le . et l'Oraison
comme cy- dessus , Pro electo Episcopo ;
le Ps . xix. Exaudiat te Dominus , avec la Collecte
pour le Roy aprés la Benediction on
chantera le Te Deum , suivi de deux Oraisons de
K
?
la
2266 MERCURE DE FRANCE
la Sainte Trinité , et d'Actions de Graces au son
de toutes les Cloches , qui annonceront la veille
à midi et à sept heures du soir cette sainte Cé¬
rémonie.
Nous invitons tous les Fidéles de s'unir aux
Ministres du Sanctuaire , dans les voeux et sacrifices
qu'ils offriront , en se disposant eux - mêmes
pour participer en ce jour à la Divine Eucharistie
, qui est le lien sacré et le centre de l'u
nion du Pasteur au Troupeau.
Conservons , mes très-chers Freres une réconnoissance
éternelle , et un respect sincere
pour cette Roche précieuse dont nous avons été
taillez , la sainte Eglise de Langres qui nous a
enfantez et nourris en J. C. Eglise si vénerable .
par son antiquité , par ses titres par tant de
saints Evêques qui l'ont gouvernée , et par l'illustre
Prélat qui occupe aujourd'hui le Siege
Et sera nôtre present Mandement publié le
Dimanche , précedent aux Prônes des Paroisses
et affiché aux Portes des Eglises . Donné à Dijon,
sous nôtre seing , celui du Secretaire de Monsei
gneur l'Evêque , et le contrescel de ses armes
ce 6. Septembre 1731. Gagne Vicaire General.
Mathieu , Secretaire.
Dijon , fût sacré le Dimanche 16. de ce
mois , par M. l'Archevêque de Paris dans
la Chapelle de l'Archevêché , assisté des
Ev. de S. Papoul et de Tarbes. Il prêta
serment le 23. enrre les mains de S. M.
Le Roi avoit demandé au Pape l'érection
de cet Evêché , dès l'année 1723
et y avoit nommé le même Abbé Bouhier
, qui étoit Doyen de la Sainte Chapelle
de Dijon . On a établi le Siege de
cet Evêché dans l'Eglise Collegiale de
S. Etienne de la même Ville ; et on lui a
donné pour revenu les Manses Abba◄
tiales de S. Etienne et de Bese. "
Il s'est fait presqu'en même temps un
autre établissement d'un autre genre dans
la même Province de Bourgogne ; c'est
l'érection d'un Chapitre dans l'Eglise
Prieurale Nôtre Dame de la Ville de
Semur, Capitale du Pays d'Auxois , Dio-
-
cèse
2262 MERCURE DE FRANCE
cèse d'Autun comme cette Eglise est
de Fondation Royale , et magnifiquement
bâtie , le Roy en fit solliciter à
Rome dès 1724. la sécularisation , et l'érection
en Collegiale. Le Pape accorda la
demande du Roy , au mois de Septembre
de l'année passée ; et il en a fait expédier
la Bulle le mois de Juin dernier.
Ce Chapitre doit être composé d'une
Dignité de Doyen , d'un Personnat de
Chantre , et de dix autres Prebendes Canoniales
simples. Le Roy par son Brevet
du 12. Octobre 1724. pour contribuer
à la Dotation de ce nouveau Chapitre
, a consenti à l'union du Prieuré de
Bar , qui étoit de sa nomination , dans
le même Diocèse d'Autun , à ladite Eglise
, en se reservant la disposition du Personnat
de Chantre avec sa Prébende
Canoniale , et de trois autres Prebendes .
Canoniales simples dont Sa Majesté
vient de disposer pour la premiere fois.
Le Prieur de cette Eglise , D. N. Maurel,
est fait par la Bulle , Doyen de ce nouveau
Chapitre.
>
Voici le Mandement du Vicaire Général
de Dijon , pour faire des Prieres &c.
A
.
NTOINE Bernard Gagne , Prêtre , Docteur
en Théologie , Doyen de l'Eglise Cathédrale
de S. Etienne de Dijon , Vicaire Général
SEPTEMBRE. 1731. 2263
ral et Official de Monseigneur l'Illustrissime et
Révérendissime Jean Bouhier , premier Evêque
de Dijon ; Au Clergé Séculier et Régulier , et à
tous les Fidéles de ce nouveau Diocèse : Salut en
J. C. Nôtre-Seigneur .
C'est Dieu , Mes très - chers Freres , qui donne
dans sa Miséricorde des Evêques selon son
coeur , pour dispenser le Pain de vie et la Science
du Salut ? C'est lui qui disposant des Thrones
et des Couronnes , place de sa main sur les premiers
Siéges de l'Eglise ceux qu'il destine à cons
duire et à juger les Tribus d'Israël ; c'est sur
eux que le Prince des Pasteurs se répose de la sû
reté de son Troupeau ; ils sont le sel de la Terre
qui n'éprouve point la corruption , mais qui
en garantit ; la lumiere du monde qui ne s'éteint
point , mais qui forme le beau jour de la Foi
au milieu des ténébres de ce siècle , des Anges
Tutelaires , des Esprits agissans , occupez de la
sollicitude des Eglises. Le don d'un bon Pasteur,
d'un Saint Evêque , est le plus riche present de
la magnificence du Seigneur , et la marque la
plus sensible de sa protection sur un Peuple qu'il
veut favoriser ; elle va vous éclairer , Mes Freres
, cette lumiere brillante , cette grace qui sera
la source des bienfaits les plus signalez . Eglise
naissante , vous êtes sur le point d'éprouver les
complaisances de vôtre céleste Epoux ; il vous
réservoit dans ses trésors un Evêque formé pour
vous , comme vous venez d'être formés pour
lui. Pontife pris d'entre vous il est établi
pour
vous auprès de Dieu , en tout ce qui regarde son
culte et la sanctification de vos ames il est le
premier qui se presente à vous avec le titre et là
tendresse d'un Pere ; puissiez - vous être reçûs
les premiers dans son sein avec l'amour et la do→
>
cilité
2264 MERCURE DE FRANCE
>
cilité des Enfans ! Oüy , Mes Freres , nous le
répetons avec une sainte joye , élevé qu'il est à
l'Episcopat,par le choix d'un Roy plein de sagesse
et de zele pour la Religion , qui s'est rendu sensible
à nos voeux empressez et à nos justes désirs ;
il est donné pour Peré à la Patrie dont il tient
la naissance il en a fait la gloire et l'honneur
dans les Dignitez qu'il a remplies ; il en va être
l'édification et la félicité dans les travaux de l'Apostolat
, qu'il entreprend pour elle ; mais pour
consacrer par l'esprit de J. C. des sentimens fondez
dans la Nature , et si justement meritez ; au
même jour que nôtre Prélat doit s'incliner sous
la main des Pontifes pour recevoir l'Onction sacrée
, et la plénitude du Sacerdoce , prosternonsnous
devant la Majesté toute- puissante , afin
qu'elle répande sur lui les abondantes effusions
de sa Grace. Que les cris du Troupeau soient
portez avec les voeux du Pasteur jusqu'au Trône
suprême ! Que la fumée de l'Encens et l'odeur
du Sacrifice s'élevent de l'Autel , et pénétrent les
Cieux , pour attirer les dons qui font les saints
Evêques , et les benedictions du Chef qui se répandent
sur le corps auquel il préside ! Enfin
mettons-nous en état par les dispositions de nos
coeurs , et par la ferveur de nos Prieres , de voir
renouveller parmi nous ce qui se passa lorsque
le Grand-Prêtre parût pour la premiere fois dans
le Tabernacle avec l'éclat et la splendeur du
Vêtement Sacré , tel ,dit l'Ecriture , qu'il n'y en
avoit jamais eû de semblable en Majesté : Sie
pulchra non fuerunt antè ipsum talia ad originem.
Tout Israël étoit dans la terreur et le
respect autour du Tabernacle , où Moyse luymême
n'osoit entrer : Nec poterat Moyses ingredi
tectum foederis ; tandis que l'Huile sainte
>
couloit
SEPTEMBRE . 1731. 2265
:
couloit de la main du Prophête sur la tête du
Pontife Fundens super caput Aaron unxit
eum et consecravit , et que du haut des Cieux ,
le Seigneur applaudissoit par des miracles à
l'onction de son Christ et à la Religion de son
Peuple Operuit nubes Tabernaculum testimonii
, et gloria Domini implevit illud.
A ces Causes , après en avoir conféré avec nos
Vénérables Freres les Chanoines et Chapitre de
l'Eglise Cathédrale ; Nous ordonnons que le
Dimanche seize Septembre , jour fixé pour la
cérémonie du Sacre de Monseigneur l'Illustrissime
et Réverendissime Jean Bouhier , premier
Evêque de Dijon , le Très- Saint Sacrement sera
exposé au son de toutes les cloches dans toutes
les Eglises de la Ville , exemptes ou non exemptes
, depuis sept heures du matin jusqu'à six
heures du soir , et dans celles de la Campagne ,
pendant la Grand'Messe et les Vêpres seule
ment ; qu'on chantera pour l'exposition, Sa
lutaris Hostia , &c. puis le Ps. 131. Memento ,
Domine David. le . Elegit eum Dominus &c.
et l'Oraison pro electo Episcopo ; qu'à l'heure
convenable il sera célébré une Messe solemnelle
comme elle est marquée dans le Missel Romain ,
In Anniversario Electionis seu Consecrationis
Episcopi , avec mémoire du Dimanche , ce qui
sera observé dans toutes les Messes basses ; que le
soir pour la Benediction , on chantera l'Hymne
Pange lingua , le y. et l'Oraison du Très - Saint
Sacrement , le R. Posui adjutorium super Potentem
, avec le Gloria Patri &c. le . et l'Oraison
comme cy- dessus , Pro electo Episcopo ;
le Ps . xix. Exaudiat te Dominus , avec la Collecte
pour le Roy aprés la Benediction on
chantera le Te Deum , suivi de deux Oraisons de
K
?
la
2266 MERCURE DE FRANCE
la Sainte Trinité , et d'Actions de Graces au son
de toutes les Cloches , qui annonceront la veille
à midi et à sept heures du soir cette sainte Cé¬
rémonie.
Nous invitons tous les Fidéles de s'unir aux
Ministres du Sanctuaire , dans les voeux et sacrifices
qu'ils offriront , en se disposant eux - mêmes
pour participer en ce jour à la Divine Eucharistie
, qui est le lien sacré et le centre de l'u
nion du Pasteur au Troupeau.
Conservons , mes très-chers Freres une réconnoissance
éternelle , et un respect sincere
pour cette Roche précieuse dont nous avons été
taillez , la sainte Eglise de Langres qui nous a
enfantez et nourris en J. C. Eglise si vénerable .
par son antiquité , par ses titres par tant de
saints Evêques qui l'ont gouvernée , et par l'illustre
Prélat qui occupe aujourd'hui le Siege
Et sera nôtre present Mandement publié le
Dimanche , précedent aux Prônes des Paroisses
et affiché aux Portes des Eglises . Donné à Dijon,
sous nôtre seing , celui du Secretaire de Monsei
gneur l'Evêque , et le contrescel de ses armes
ce 6. Septembre 1731. Gagne Vicaire General.
Mathieu , Secretaire.
Fermer
Résumé : Nouvel Evêque de Dijon, et Mandement &c. [titre d'après la table]
En 1731, deux événements significatifs ont marqué la province de Bourgogne. Le 16 septembre, Jean Bouhier a été sacré évêque de Dijon par l'archevêque de Paris, assisté des évêques de Saint-Papoul et de Tarbes. Cette nomination avait été demandée par le roi au pape dès 1723 pour l'érection de cet évêché. Le siège épiscopal a été établi dans l'église collégiale Saint-Étienne de Dijon, avec les revenus des manse abbatiales de Saint-Étienne et de Bese. Parallèlement, en 1724, le roi avait sollicité la sécularisation et l'érection en collégiale de l'église prieurale Notre-Dame de Semur, capitale du pays d'Auxois, diocèse d'Autun. Le pape a accordé cette demande en septembre 1730, et la bulle a été expédiée en juin 1731. Ce nouveau chapitre est composé d'une dignité de doyen, d'un personnat de chantre, et de dix autres prébendes canoniales simples. Le roi a contribué à la dotation de ce chapitre en unissant le prieuré de Bar à cette église, tout en se réservant la disposition de certaines prébendes. Le vicaire général de Dijon, Antoine Bernard Gagne, a publié un mandement appelant à des prières et des cérémonies pour célébrer le sacre de Jean Bouhier. Il a souligné l'importance de ce nouvel évêque pour le diocèse naissant et a invité tous les fidèles à participer aux offices religieux prévus pour le jour du sacre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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327
p. 2380-2384
Oeuvres de M de S. Evremont, [titre d'après la table]
Début :
OEUVRES de M. de S. Evremond, publiées sur les Manuscrits, avec la vie de [...]
Mots clefs :
Manuscrits, Figures gravées, Anecdotes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Oeuvres de M de S. Evremont, [titre d'après la table]
OEUVRES de M. de S. Evremond , publiées
sur les Manuscrits , avec la vie de
Auteur , par M. Des Maizeaux , Membre
de la Societé Royale . Quatrième Edition ;
revue , corrigée et augmentée. Enrichie de figures
gravées par B. Picart le Romain. A
Amsterdam chez Covens et Mortier.
17.6. 5. vol. in 12:
,
On
OCTOBRE. - 1731. 2385
On trouve dans cet Article une énumeration
de toutes les differentes Editions
, bonnes ou falcifiées , qui se sont
faites de cet Ouvrage en differens endroits.
On y trouve aussi les avantages
que cette Edition peut avoir sur les autres.
M. Des Maizeaux a mis la vie de M.
de S. Evremond à la tête. Il y a beaucoup
d'Anecdotes qu'il dit tenir de M. de S.
Evremond même. L'Editeur a fait entres
dans cette vie l'Histoire ou le Catalogue
raisonné des Ouvrages de cet Auteur. Il
a ajoûté dans cette Edition plusieurs Pieces
qui ne se trouvent point dans les
autres.
A la suite de ce . Article , le Journaliste
en a placé un autre qui regarde
aussi quelques Ouvrages de M. de S. Evremond
, donnez au Public par le même
Editeur. En voici leTitre seulement . Mé-
Lange curieux des meilleures Pieces attribuées
à M. de S. Evremond , et de quelques au
tres Ouvrages rares ou nouveaux . Troisiéme
Edition , où l'on a retranché plusieurs Pieces
pour en ajoûter de plus interessantes , enrichie
de figures gravées par B. Picart le Romain.
A Amsterdam chez Covens et
Mortier , 1726. 2. vol . 12.
و
. Lettres à M. Mead , Docteur en Medecine
, touchant une nouvelle Edition de l'Histoire
2382 MERCURE DE FRANCE
toire de M. de Thon , traduites de l'Anglois.
A Londres , 1729. in 12. de 44 :
pages pour la premiere Lettre , et de 61 .
pour
la seconde.
M. Buckley est l'Auteur de ces Lettres
qui parurent en Anglois en 1728. C'est
lui- même qui a entrepris cette Edition .
Voici le Plan sur lequel il travaille . It
donnera pour Texte l'Edition toute entiere
de Lingelsheim , à qui M. de Thou
avoit envoyé peu de temps avant sa mort
une copie de son ouvrage , que Lingelsheim
fit imprimer à Geneve en 1620.
L'Editeur mettra au bas des pages les diverses
Leçons des Editions qui se firent à
Paris pendant la vie dè l'Auteur , et dont
celles de Francfort ne furent durant ca
temps - là que d'infideles copies . Il distinguera
,
à
de même les corrections et les Additions
que MM. Dupuy et Rigault
qui M. de Thou avoit confié par son Testament
, le soin de publier son Histoire ,
ont eu soin de faire dans i'Edition de Geneve
, dans laquelle il s'étoit glissé quantité
de fautes . Ces additions et ces corrections
faites par les Executeurs du Testament
de M. de Thou sur les papiers
qu'il leur avoit laissés , paroîtront à la
marge , à moins qu'elles ne regardent
seulement que des fautes de Copiste ou
,
d'I'm
OCTOBRE . 1731 2383
d'Imprimeur , ce qui dès là ne sera point
distingué du Texte ; il accompagnera
tout cela d'un Recücil , suivant l'ordre
des temps
, de Lettres imprimées et manuscrites
, qui contiennent des particula
ritez au sujet des changemens , corrections
, censures &c. de l'Histoire de Mr.
de Thou , pendant que l'Auteur fût en
vie mais ce qui n'est pas de moindre
importance , c'est une Interprétation authentique
écrite de la propre main de M.
Pierre Dupuy , des noms propres que M..
de Thou à déguisés à dessein , dont M.
Buckley enrichit son Edition.
On apprend dans les Nouvelles Litte
raires , que M. G. Merville et Dander
Kloot ont imprimé sur la copie de Paris ,
les oeuvres diverses de M. de la Fontaine,
en 4. petits Volumes. On trouve dans
cette Edition ses Oeuvres posthumes ,
plusieurs Pieces tirées de divers Recüeils,
et d'autres qui n'ont jamais paru , et que
l'on a eues des amis de M. de la Fontaine,
et de la Veuve de son Fils .
On a imprimé à Geneve une Réfutation
d'un Officier , mort au service des
Hollandois , de l'Hypothese de M. Ru→
chat , Professeur en Droit et en Histoire ,
de l'Académie de Lausanne , sur la
ques
tion
2384 MERCURE DE FRANCE
, tion si un particulier peut s'engager au
service d'un Prince Etranger sans s'informer
de la justice ou de l'injustice de la Guerre
qu'il a sur les bras ; et si un Souverain peut
fournir des Troupes aux deux Paris opposez.
On apprend de Valence en Espagne ;
que MM. de Mayans et Bordafar ons
traduit de l'Italien en Espagnol , le Monde
trompé par les Medecins de Joseph
Gafola.
sur les Manuscrits , avec la vie de
Auteur , par M. Des Maizeaux , Membre
de la Societé Royale . Quatrième Edition ;
revue , corrigée et augmentée. Enrichie de figures
gravées par B. Picart le Romain. A
Amsterdam chez Covens et Mortier.
17.6. 5. vol. in 12:
,
On
OCTOBRE. - 1731. 2385
On trouve dans cet Article une énumeration
de toutes les differentes Editions
, bonnes ou falcifiées , qui se sont
faites de cet Ouvrage en differens endroits.
On y trouve aussi les avantages
que cette Edition peut avoir sur les autres.
M. Des Maizeaux a mis la vie de M.
de S. Evremond à la tête. Il y a beaucoup
d'Anecdotes qu'il dit tenir de M. de S.
Evremond même. L'Editeur a fait entres
dans cette vie l'Histoire ou le Catalogue
raisonné des Ouvrages de cet Auteur. Il
a ajoûté dans cette Edition plusieurs Pieces
qui ne se trouvent point dans les
autres.
A la suite de ce . Article , le Journaliste
en a placé un autre qui regarde
aussi quelques Ouvrages de M. de S. Evremond
, donnez au Public par le même
Editeur. En voici leTitre seulement . Mé-
Lange curieux des meilleures Pieces attribuées
à M. de S. Evremond , et de quelques au
tres Ouvrages rares ou nouveaux . Troisiéme
Edition , où l'on a retranché plusieurs Pieces
pour en ajoûter de plus interessantes , enrichie
de figures gravées par B. Picart le Romain.
A Amsterdam chez Covens et
Mortier , 1726. 2. vol . 12.
و
. Lettres à M. Mead , Docteur en Medecine
, touchant une nouvelle Edition de l'Histoire
2382 MERCURE DE FRANCE
toire de M. de Thon , traduites de l'Anglois.
A Londres , 1729. in 12. de 44 :
pages pour la premiere Lettre , et de 61 .
pour
la seconde.
M. Buckley est l'Auteur de ces Lettres
qui parurent en Anglois en 1728. C'est
lui- même qui a entrepris cette Edition .
Voici le Plan sur lequel il travaille . It
donnera pour Texte l'Edition toute entiere
de Lingelsheim , à qui M. de Thou
avoit envoyé peu de temps avant sa mort
une copie de son ouvrage , que Lingelsheim
fit imprimer à Geneve en 1620.
L'Editeur mettra au bas des pages les diverses
Leçons des Editions qui se firent à
Paris pendant la vie dè l'Auteur , et dont
celles de Francfort ne furent durant ca
temps - là que d'infideles copies . Il distinguera
,
à
de même les corrections et les Additions
que MM. Dupuy et Rigault
qui M. de Thou avoit confié par son Testament
, le soin de publier son Histoire ,
ont eu soin de faire dans i'Edition de Geneve
, dans laquelle il s'étoit glissé quantité
de fautes . Ces additions et ces corrections
faites par les Executeurs du Testament
de M. de Thou sur les papiers
qu'il leur avoit laissés , paroîtront à la
marge , à moins qu'elles ne regardent
seulement que des fautes de Copiste ou
,
d'I'm
OCTOBRE . 1731 2383
d'Imprimeur , ce qui dès là ne sera point
distingué du Texte ; il accompagnera
tout cela d'un Recücil , suivant l'ordre
des temps
, de Lettres imprimées et manuscrites
, qui contiennent des particula
ritez au sujet des changemens , corrections
, censures &c. de l'Histoire de Mr.
de Thou , pendant que l'Auteur fût en
vie mais ce qui n'est pas de moindre
importance , c'est une Interprétation authentique
écrite de la propre main de M.
Pierre Dupuy , des noms propres que M..
de Thou à déguisés à dessein , dont M.
Buckley enrichit son Edition.
On apprend dans les Nouvelles Litte
raires , que M. G. Merville et Dander
Kloot ont imprimé sur la copie de Paris ,
les oeuvres diverses de M. de la Fontaine,
en 4. petits Volumes. On trouve dans
cette Edition ses Oeuvres posthumes ,
plusieurs Pieces tirées de divers Recüeils,
et d'autres qui n'ont jamais paru , et que
l'on a eues des amis de M. de la Fontaine,
et de la Veuve de son Fils .
On a imprimé à Geneve une Réfutation
d'un Officier , mort au service des
Hollandois , de l'Hypothese de M. Ru→
chat , Professeur en Droit et en Histoire ,
de l'Académie de Lausanne , sur la
ques
tion
2384 MERCURE DE FRANCE
, tion si un particulier peut s'engager au
service d'un Prince Etranger sans s'informer
de la justice ou de l'injustice de la Guerre
qu'il a sur les bras ; et si un Souverain peut
fournir des Troupes aux deux Paris opposez.
On apprend de Valence en Espagne ;
que MM. de Mayans et Bordafar ons
traduit de l'Italien en Espagnol , le Monde
trompé par les Medecins de Joseph
Gafola.
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Résumé : Oeuvres de M de S. Evremont, [titre d'après la table]
Le document traite de diverses publications et éditions d'œuvres littéraires et historiques. Il commence par mentionner les œuvres de M. de Saint-Évremond, publiées par M. Des Maizeaux. Cette édition inclut une biographie de l'auteur et des pièces inédites, enrichies de figures gravées par B. Picart. Elle est publiée à Amsterdam chez Covens et Mortier. Le texte énumère également les différentes éditions de ces œuvres, en soulignant les avantages de cette édition par rapport aux autres. Un autre article du document aborde une édition intitulée 'Mélange curieux des meilleures pièces attribuées à M. de Saint-Évremond', également publiée par M. Des Maizeaux à Amsterdam chez Covens et Mortier en 1726. Cette édition est enrichie de nouvelles pièces et de figures gravées par B. Picart. Le document mentionne aussi des lettres de M. Buckley à M. Mead concernant une nouvelle édition de l'histoire de M. de Thou. Cette édition utilise le texte de Lingelsheim, imprimé à Genève en 1620, et inclut des corrections et des additions faites par MM. Dupuy et Rigault, exécuteurs testamentaires de M. de Thou. L'éditeur prévoit également d'inclure un recueil de lettres et une interprétation authentique des noms propres déguisés par M. de Thou. Enfin, le texte note la publication des œuvres diverses de M. de La Fontaine à Paris, incluant des œuvres posthumes et des pièces inédites. Il mentionne également une réfutation de l'hypothèse de M. Ruchat sur des questions de droit et d'histoire, publiée à Genève, ainsi qu'une traduction en espagnol du 'Monde trompé par les médecins' de Joseph Gafola, réalisée par MM. de Mayans et Bordafar en Espagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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328
p. 2407-2411
« On mande de Barcelonne, que la petite Verole est devenuë epidemique cette année dans [...] »
Début :
On mande de Barcelonne, que la petite Verole est devenuë epidemique cette année dans [...]
Mots clefs :
Petite vérole, Catalogne, Bonnet de Docteur en Théologie, Tremblement de terre, Estampe, Violon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On mande de Barcelonne, que la petite Verole est devenuë epidemique cette année dans [...] »
On mande de Barcelonne , que la petite Ve
role est devenue epidemique cette année dans
toute la Catalogne , qu'elle attaque toutes sortes
de Personnes et à tout âge mais qu'elle n'est
pas mortelle. On mande au contraire de Milan
que la même maladie y fait de grands ravages ,
et qu'il y est mort depuis quelque temps plus de
3000. Enfans,
-
On apprend de Lisbonne , que le 31. Aoust ,
le P. Pierre de la Conception , Religieux du
Tiers Ordre de S. François , reçût le Bonnet
de Docteur en Theologie dans l'Université de
Coimbre. C'est le premier Religieux de l'Ordre
de S. François qui ait été reçû Docteur
› non.
seulement dans cette Université , mais dans toutes
les autres du Royaume de Portugal : il eût
pour Parrain le P. Manuel de S. Jerome , Provincial
du Tiers-Ordre de S. François en Por
tugal.
Les Académies Litteraires se multiplient ent
Portugal ; outre celle de l'Histoire établie à Lisbonne
et celle de Guimaraens , qui a publić :
depuis peu diverses Pieces de Poësie , qui sont
fort applaudies , il vient de s'en établir une nou◄
velle dans la Ville de Braga.
2408 MERCURE DE FRANCE
On apprend en même temps de la Ville de
Chaves en Portugal , que le 8. Août on y avoit
essuyé une Tempête affreuse , qui s'étoit formée
autour d'une Montagne voisine de cette Ville ,
qu'en très-peu de temps la Riviere d'Avelans
s'étoit tellement enflée par la Pluye , que dans
l'espace de trois heures elle avoit entrainé toutes
les Maisons voisines , déraciné tous les Arbres
et fait perir une partie des Habitans.
?
Le Comte d'Orrery , sçavant Anglois , mort
depuis peu , a laissé à l'Université d'Oxford ,
sa belle Bibliotheque qu'on estime 6000. livres
sterlings.
On apprend de la Haye , que le Docteur Desaguliers
y donne depuis le mois dernier , un
cours de Philosophie experimentale , auquel assistent
un grand nombre de Personnes de distinction
le Duc de Lorraine , aussi curieux que
versé dans ce genre de Science , l'a honoré plusieurs
fois de sa presence.
::
On a appris en dernier lieu de la Chine ,
que le Tremblement de Terre dont nous avons
déja parlé , arrivé à Pekim et aux environs , le
30. Septembre 1730. à dix heures trois quarts
fût si violent et si subit , qu'il ne
de se mettre en su-
>
le
temps
›
du matin
donna à personne
reté. Au moment qu'on l'apperçût on vît les
Maisons tomber : l'effort se faisoit par- dessous ,
et les Murailles s'élevoient comme si ç'eût été
l'effet d'une Mine. La premiere sécoussé qui fût
P'unique violente ne dura qu'une minute , et
dans ce peu de temps elle renversa la moitié de
la Ville de Pekin. On compte déja plus de cent
mille personnes qui ont péri
OCTOBRE. 1731. 2409
A quatre lieues au Nord de Pekin , la Terre
s'est ouverte ; il en est sorti une fumée ou un
Brouillard épais ; la Terre s'est trouvée ensuite
couverte d'une eau noire en un endroit , jaúnatre
dans un autre , noire et rougeatre
ailleurs e
un gros Village appellé Tcha - ho a été entie
rement abîmé.
>
"
2
On n'est pas encore sans crainte le Tremblement
n'êtant pas fini. Le jour qu'il commença
, il y eût huit ou neuf secousses mais legeres
; depuis le 30. Septembre jusqu'au 12. d'Öctobre
, il y en cût 23. Lorsque a premiere secousse
se fit sentir P'Empereur étoit dans une
Barque sur un Canal de ses Jardins ; il se prosterna
aussi tôt , acora l'Esprit du Ciel , et l'invoqua
, en s'accusant et attribuant ce fleau du
Ciel à sa négligence dans le Gouvernement. .
>
On écrit de Florence , que le Riposodi Rafaele
paroît imprimé avec de nouvelles figures. C'est
un Dialogue sur la Feinture et la Sculpture ,
très bien écrit et très estimé où l'on traitte
de l'invention , de la disposition , du choix des
attitudes , du dessein et du coloris.
>
Il paroît une nouvelle Estampe dont le
sujet est la Ceremonie du Mariage de Louis
XIV avec Marie Therese d'Autriche. Elle est
de parei le grandeur des six qui ont déja paru ,
dont cinq sont gravées par le celebre SEBASTIEN
LE CLERC , la sixiéme representant l'Entrevuë
des deux Rois Louis XIV. et Philippe IV. Roi
d'Espagne , et celle qui donne lieu à cet article
sont du Sieur Jeorat , d'après aes Tableaux de
Ja composition de M. Le Brun ces deux dernieres
Estampes se vendent chez ledit Jcorat ,
•
Graveur
AIO MERCURE DE FRANCE
>
Graveur , ruë S. Jacques , vis - à- vis les Mathu
rins au Livre d'Or. On trouve aussi chez lui
beaucoup d'Estampes du même Sebastien Le
Clerc , son Beau Pere ; cet avis est d'autant plus
necessaire , que l'on expose en Public quantité
de copies des ouvrages de cet excellent Maître ;
et qu'à deux entr'autres ( l'Académie des Sciences
et des beaux Arts , et l'Entrée d'Alexandre
dans Babilone ) pour les rendre plus conformes
aux Originales , on en a imité jusqu'aux dedicaces
avec le nom de l'Auteur , exactitude , à la
verité , dont le motif est aussi visible que condamnable
par les honnêtes gens et par les cu
rieux intelligens.
Le Sieur le Blanc , Fondeur du Roy , extrê
mement connu par les beaux Ouvrages qu'il fair
d'un Métal de sa composition , couleur d'Or ,
qu'on a bien de la peine à distinguer du vrai or ,
nous prie d'avertir le Public , qu'il est trompé
tous les jours par de méchants Ouvriers , qui
veulent imiter sa composition et son travail , se
Bervant même de son nom pour vendre de mauvaises
Marchandises. Le Sr. le Blanc fait depuis
dix ans un grand débit de ses ouvrages , qu'on
peut voir chez le Roy , chez les Princes et chez
quantité de Seigneurs de la Ville et de la Cour,
Il demeure dans le Cloître S. Germain l'Au
xerrois.
Les Curieux trouveront chez lui quantité d'ouvrages
de goût , utiles et agréables , comme ornemens
de toute espece , Boucles , Pommes de
Cannes , Gardes d'Epées , Tabatieres , Garnitures
de Boutons , Flambeaux , Toilettes , Bras
Lustres , sur-tout de Table , Grilles à feu , & c.
Le
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
O IL
ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS
.
Le
OCTOBRE. 1731. 2411
Le Sieur Aubert , Intendant de la Musique
de S. A. S. M. le Duc , vient de donner au Public
un quatriéme Livre de Sonnates ; les Ouvra➡
,
de cet Auteur sont très recherchez. Il suffira
de dire qu'il a sçû joindre dans ce dernier , le
beau chant et les au neuf. On le peut
graces
executer sur la Flute comme sur le Violon ; il
donnera aussi dans le cours de l'Hyver prochain
sa quatriéme suite de Concert de Simphonie ;
on trouvera tous ses ouvrages chez le Sr. Boivin,
rue S. Honoré , à laregle d'or , le Sr. le Clerc ,
rue du Roule , à la Croix d'or , et chez l'Auteur
ruë S. Honoré , vis - à- vis la ruë de Gre➡
nelle , aux Dames de France. Il fera les envois
en Province tels qu'on les souhaittera , en lui
écrivant et lui marquant une adresse exacte.
Le prix de ce Livre de Sonnates est de 8. liv.
et celui de ses Concerts de Symphonie est de
3. liv. 12. fols.
› Papillon , Graveur en bois ruë S. Louis ,
près le Palais , à Paris , donne avis que le petit
Almanach de Paris , pour l'Année 1732. sera
augmenté et embelli de plusieurs choses curieuses.
Avec deux nouvelles planches des mois
qui feront la moitié de l'Année complette .
role est devenue epidemique cette année dans
toute la Catalogne , qu'elle attaque toutes sortes
de Personnes et à tout âge mais qu'elle n'est
pas mortelle. On mande au contraire de Milan
que la même maladie y fait de grands ravages ,
et qu'il y est mort depuis quelque temps plus de
3000. Enfans,
-
On apprend de Lisbonne , que le 31. Aoust ,
le P. Pierre de la Conception , Religieux du
Tiers Ordre de S. François , reçût le Bonnet
de Docteur en Theologie dans l'Université de
Coimbre. C'est le premier Religieux de l'Ordre
de S. François qui ait été reçû Docteur
› non.
seulement dans cette Université , mais dans toutes
les autres du Royaume de Portugal : il eût
pour Parrain le P. Manuel de S. Jerome , Provincial
du Tiers-Ordre de S. François en Por
tugal.
Les Académies Litteraires se multiplient ent
Portugal ; outre celle de l'Histoire établie à Lisbonne
et celle de Guimaraens , qui a publić :
depuis peu diverses Pieces de Poësie , qui sont
fort applaudies , il vient de s'en établir une nou◄
velle dans la Ville de Braga.
2408 MERCURE DE FRANCE
On apprend en même temps de la Ville de
Chaves en Portugal , que le 8. Août on y avoit
essuyé une Tempête affreuse , qui s'étoit formée
autour d'une Montagne voisine de cette Ville ,
qu'en très-peu de temps la Riviere d'Avelans
s'étoit tellement enflée par la Pluye , que dans
l'espace de trois heures elle avoit entrainé toutes
les Maisons voisines , déraciné tous les Arbres
et fait perir une partie des Habitans.
?
Le Comte d'Orrery , sçavant Anglois , mort
depuis peu , a laissé à l'Université d'Oxford ,
sa belle Bibliotheque qu'on estime 6000. livres
sterlings.
On apprend de la Haye , que le Docteur Desaguliers
y donne depuis le mois dernier , un
cours de Philosophie experimentale , auquel assistent
un grand nombre de Personnes de distinction
le Duc de Lorraine , aussi curieux que
versé dans ce genre de Science , l'a honoré plusieurs
fois de sa presence.
::
On a appris en dernier lieu de la Chine ,
que le Tremblement de Terre dont nous avons
déja parlé , arrivé à Pekim et aux environs , le
30. Septembre 1730. à dix heures trois quarts
fût si violent et si subit , qu'il ne
de se mettre en su-
>
le
temps
›
du matin
donna à personne
reté. Au moment qu'on l'apperçût on vît les
Maisons tomber : l'effort se faisoit par- dessous ,
et les Murailles s'élevoient comme si ç'eût été
l'effet d'une Mine. La premiere sécoussé qui fût
P'unique violente ne dura qu'une minute , et
dans ce peu de temps elle renversa la moitié de
la Ville de Pekin. On compte déja plus de cent
mille personnes qui ont péri
OCTOBRE. 1731. 2409
A quatre lieues au Nord de Pekin , la Terre
s'est ouverte ; il en est sorti une fumée ou un
Brouillard épais ; la Terre s'est trouvée ensuite
couverte d'une eau noire en un endroit , jaúnatre
dans un autre , noire et rougeatre
ailleurs e
un gros Village appellé Tcha - ho a été entie
rement abîmé.
>
"
2
On n'est pas encore sans crainte le Tremblement
n'êtant pas fini. Le jour qu'il commença
, il y eût huit ou neuf secousses mais legeres
; depuis le 30. Septembre jusqu'au 12. d'Öctobre
, il y en cût 23. Lorsque a premiere secousse
se fit sentir P'Empereur étoit dans une
Barque sur un Canal de ses Jardins ; il se prosterna
aussi tôt , acora l'Esprit du Ciel , et l'invoqua
, en s'accusant et attribuant ce fleau du
Ciel à sa négligence dans le Gouvernement. .
>
On écrit de Florence , que le Riposodi Rafaele
paroît imprimé avec de nouvelles figures. C'est
un Dialogue sur la Feinture et la Sculpture ,
très bien écrit et très estimé où l'on traitte
de l'invention , de la disposition , du choix des
attitudes , du dessein et du coloris.
>
Il paroît une nouvelle Estampe dont le
sujet est la Ceremonie du Mariage de Louis
XIV avec Marie Therese d'Autriche. Elle est
de parei le grandeur des six qui ont déja paru ,
dont cinq sont gravées par le celebre SEBASTIEN
LE CLERC , la sixiéme representant l'Entrevuë
des deux Rois Louis XIV. et Philippe IV. Roi
d'Espagne , et celle qui donne lieu à cet article
sont du Sieur Jeorat , d'après aes Tableaux de
Ja composition de M. Le Brun ces deux dernieres
Estampes se vendent chez ledit Jcorat ,
•
Graveur
AIO MERCURE DE FRANCE
>
Graveur , ruë S. Jacques , vis - à- vis les Mathu
rins au Livre d'Or. On trouve aussi chez lui
beaucoup d'Estampes du même Sebastien Le
Clerc , son Beau Pere ; cet avis est d'autant plus
necessaire , que l'on expose en Public quantité
de copies des ouvrages de cet excellent Maître ;
et qu'à deux entr'autres ( l'Académie des Sciences
et des beaux Arts , et l'Entrée d'Alexandre
dans Babilone ) pour les rendre plus conformes
aux Originales , on en a imité jusqu'aux dedicaces
avec le nom de l'Auteur , exactitude , à la
verité , dont le motif est aussi visible que condamnable
par les honnêtes gens et par les cu
rieux intelligens.
Le Sieur le Blanc , Fondeur du Roy , extrê
mement connu par les beaux Ouvrages qu'il fair
d'un Métal de sa composition , couleur d'Or ,
qu'on a bien de la peine à distinguer du vrai or ,
nous prie d'avertir le Public , qu'il est trompé
tous les jours par de méchants Ouvriers , qui
veulent imiter sa composition et son travail , se
Bervant même de son nom pour vendre de mauvaises
Marchandises. Le Sr. le Blanc fait depuis
dix ans un grand débit de ses ouvrages , qu'on
peut voir chez le Roy , chez les Princes et chez
quantité de Seigneurs de la Ville et de la Cour,
Il demeure dans le Cloître S. Germain l'Au
xerrois.
Les Curieux trouveront chez lui quantité d'ouvrages
de goût , utiles et agréables , comme ornemens
de toute espece , Boucles , Pommes de
Cannes , Gardes d'Epées , Tabatieres , Garnitures
de Boutons , Flambeaux , Toilettes , Bras
Lustres , sur-tout de Table , Grilles à feu , & c.
Le
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
O IL
ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS
.
Le
OCTOBRE. 1731. 2411
Le Sieur Aubert , Intendant de la Musique
de S. A. S. M. le Duc , vient de donner au Public
un quatriéme Livre de Sonnates ; les Ouvra➡
,
de cet Auteur sont très recherchez. Il suffira
de dire qu'il a sçû joindre dans ce dernier , le
beau chant et les au neuf. On le peut
graces
executer sur la Flute comme sur le Violon ; il
donnera aussi dans le cours de l'Hyver prochain
sa quatriéme suite de Concert de Simphonie ;
on trouvera tous ses ouvrages chez le Sr. Boivin,
rue S. Honoré , à laregle d'or , le Sr. le Clerc ,
rue du Roule , à la Croix d'or , et chez l'Auteur
ruë S. Honoré , vis - à- vis la ruë de Gre➡
nelle , aux Dames de France. Il fera les envois
en Province tels qu'on les souhaittera , en lui
écrivant et lui marquant une adresse exacte.
Le prix de ce Livre de Sonnates est de 8. liv.
et celui de ses Concerts de Symphonie est de
3. liv. 12. fols.
› Papillon , Graveur en bois ruë S. Louis ,
près le Palais , à Paris , donne avis que le petit
Almanach de Paris , pour l'Année 1732. sera
augmenté et embelli de plusieurs choses curieuses.
Avec deux nouvelles planches des mois
qui feront la moitié de l'Année complette .
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Résumé : « On mande de Barcelonne, que la petite Verole est devenuë epidemique cette année dans [...] »
En 1731, plusieurs événements historiques et culturels marquants ont eu lieu. En Catalogne, une épidémie de variole est devenue endémique, affectant toutes les classes d'âge sans être mortelle. À Milan, la variole a causé la mort de plus de 3000 enfants. Au Portugal, le Père Pierre de la Conception a obtenu le bonnet de docteur en théologie à l'Université de Coimbre, devenant le premier religieux de l'Ordre de Saint-François à recevoir ce titre dans le pays. Les académies littéraires se sont multipliées avec de nouvelles créations à Braga et Guimaraens. À Chaves, une tempête a causé des ravages et entraîné la mort de nombreux habitants. Le Comte d'Orrery a légué sa bibliothèque à l'Université d'Oxford. À La Haye, le Docteur Desaguliers a donné des cours de philosophie expérimentale, fréquentés par des personnalités distinguées. En Chine, un violent tremblement de terre a frappé Pékin, causant la mort de plus de cent mille personnes et des destructions massives. À Florence, un dialogue sur la peinture et la sculpture a été publié. Une nouvelle estampe représentant le mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Autriche a été mise en vente. Le fondeur Le Blanc a averti contre les contrefaçons de ses œuvres. Le musicien Aubert a publié un quatrième livre de sonates et annoncé une suite de concerts pour l'hiver prochain. Enfin, le graveur Papillon a annoncé l'augmentation et l'embellissement de l'Almanach de Paris pour l'année 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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329
p. 2440-2446
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire du 3. Septembre, le cardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de [...]
Mots clefs :
Consistoire, Lyon, Diocèse, Infant d'Espagne, Cardinal, Troupe, Conseil collatéral de Naples
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
Ans le Consistoire du 3. Septembre , le
Dcardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de
Nôtre-Dame de Ham Diocèse de Noyon
pour l'Abbé de Sesmaisons ; il préconisa ensuite
I'Evêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon
P'Abbé de S. Simon pour l'Evêché de Noyon
et l'Abbé de Laubrieres pour l'Evêché de
Soissons.
› A la fin du Consistoire le Pape par une
grace particuliere ' , accorda le Pallium à l'Evêque
de Marseille.
Dans le Consistoire tenu au Quirinal le 240.
Septembre , le Cardinal Orthoboni , Protecteur
des affaires de France › proposa l'Evêché de
Mackarska pour M. Etienne Blascowich , Prêtre
du Diocèse de Spalatro ; l'Abbaye de N. D. de
Canderly , Ordre de Citeaux , Diocèse d'Alby ,
pour l'Abbé de Foucaud ; celle de Dalone
même Ordre , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé
de Vignau , et celle de Senanques , même Ordre
, Diocêse de Cavaillon' › pour l'Abbé de
Pins de Roquefort. Il préconisa ensuite l'Abbé
de Tilly pour l'Evêché d'Orange , et l'Archevêque
de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Rodez
Le 27. du même mois , le Pape tint un autre
ConOCTOBRE.
1731 : 2441
Consistoire public , dans lequel S. S. donna le
Chapeau de Cardinal à Joseph Firrao , Napolitain
, Evêque d'Aversa et à Antoine - Xavier
Gentile , Romain , Archevêque de Petra.
>
L'Abbé Segardi a été nommé pour porter
le Bonnet au Cardinal Vincent Bichi de Sienne,
Archevêque de Laodicée , cy-devant Nonce en
Portugal ; l'Abbé Pasch au Cardinal Sinibald
Doria , Genois , Archevêque de Benevent , et
M. Altoviti au Cardinal Antoine Guadagni ,
Carme Déchaussé de Elorence Neveu de S. St
et à present Evêque d'Arezzo .
Le 18. Septembre , on reçût avis à Rome que
la Duchesse Douairiere de Parme n'êtant point
grosse , M. Oddi , Commissaire du Pape , avoit
fait afficher des Actes de prise de Possession an
nom de S. S. par lesquels il étoit declaré que
les Duchés de Parme et de Plaisance étant Fiefs
relevant du S. Siege , il étoit deffendu aux Peuples
de ces Duchés de reconnoître d'autre Souverain
que le Pape ; mais que le General Stampa,
Commissaire de l'Empereur
"
et son Ministre
Plénipotentiaire , avoit pris possession de ce
même Duché au nom de l'Infant Don Carlos ,
et fait ôter les Actes affichés par les soins de
' M. Oddi.
3
On écrit de Venise , que la Duchesse Douairiere
de Parme étoit retournée auprès du Duc
de Modene son Pere et que le General Stampa
avoit donné des Ordres pour la reception de
F'Infant Don Carlos .
,
>
Par d'autres avis " on a appris que la même
Duchesse Douairiere de Parme avoit declaré
le 13. Septembre qu'elle n'étoit point grosse ,
que le lendemain le General Stampa avoit pris
possession des Duchés de Parme et de Plaisance
Hiij au
2442 MERCURE DE FRANCE
au nom de l'Infant d'Espagne Don Carlos ; qu'
Notaire Imperial , accompagné d'autres Officiers -
de Justice , avoit la l'Edit publié à cet effet daz
Balcon de la maison du Gouverneur de Parme ,
qui est situé sur la grande Place de cette Ville
od il y avoit an grand concours de Peuple , er
que le même jour ce General avoit écrit à tous
Jes Magistrats des Tribunaux de ces Duchés
de continuer les fonctions de leurs Charges
jusqu'à nouvel ordre.
La citation faite au Cardinal Coscia , de comparoître
devant la Congregation de Non Nullis
étant prête à expirer , ce Cardinal a envoyé á
Rome des Certificats de ses Medecins à Naples ,
qui déclarent qu'il est au lit par la Goûte , et
qu'il n'est pas en état de faire le Voyage.
Le 1. Octobre > on publia un Decret de la
Congregation de Non Nullis ; par lequel tous
les Benefices du Cardinal Coscia sont déclarez
vacants , et à la nomination de S. S.
La Donation que le feu Pape Benoît XIII.
avoit faite au Seminaire de Montalto , de quelques
revenus affectés au soulagement des Pauvres
de la même Ville a été annullée le
par
Pape
>
}
On ajoûte que le Commandant d'Ajaccio
avoit défait un Corps de Rebelles , qui s'étoient
assemblés à Mazzanaz , que depuis la Garnison
de la même Ville avoit fait une sortie dans
Laquelle elle avoit tué plusieurs Rebelles , et
leur avoit pris quantité de Chevaux et d'autres
Bestiaux.
Le bruit court que l'Empereur a resolu de
terminer par un Ttaité , les differends de cette
Republique avec les Rebelles de Corse , et qu'on
avoit dépêché de Vienne un Courier chargé
d'InsOCTOBRE.
1731 2443
d'Instructions pout le General Wachtendoncs ,
qui commande les Troupes de S. M. 1. dans
cette Isle.
3.
, pour
Le Courier depêché par le Cardinal Alexandre
Albani , à Turin informer le Roy de
·Sardaigne de ce qui s'étoit passé dans le Consistoire
ou le Pape supprima les Privileges accordés
à de Prince sous le précedept Pontificat , remint
le 3 à Rome , et le bruit s'est répandu adepuis ,
que le Roy de Sardaigne avoit declaré qu'il
étoit inutile de penser à aucun accommode-
• ment ; qu'il croyoit que le Pape n'avoit pas
Te pouvoir de supprimer une Bulle de son Prédecesseur
et qu'il étoit resolu de se servir de
cette Bulle pour demeurer en possession de tout
ce que le feu Pape lui avoit accordé.
>
la Le Duc Cesarini a obtenu du Pape per-
`mission d'emprunter 22000. Ecus dans les
Monts de Piété , pour achever la construction
-de son Nouveau Theatre.
Le bruit court à Rome , que le Cardinal
d'Althan , qui y doit atriver dans peu , et loger
dans le Palais du Cardinal Belluga , s'est attiré
la disgrace de l'Empereur , pour avoir deffendu
aux Protestans de son Diocèse d'épouser des
filles de leur Secte , et pour avoir voulu des
obliger de faire baptiser leurs Enfans par des
Ecclesiastiques Catholiques , quoique par les Constitutions de l'Empire ils eussent des Privileges
contraires ; pour éviter que ces Innovations
n'excitâssent quelques désordres dans ce
Diocèse , S. M. I supprime par un Edit toutes
Jes Ordonnances de ce Cardinal.
Le Cardinal Bentivoglio ayant reçu de Seville
les pleins pouvoirs du Roy d'Espagne , pour
prendre possession au nom de l'Infant Don
Hiiij Carlos
2444 MERCURE DE FRANCE
Carlos , des Biens Allodiaux dépendans du Do
ché de Parme , qui sont situez a Rome et dans
P'Etat Ecclesiastique , ce Cardinal fit faire le
22. Septembre cette prise de Possession par
PAvocat Ferruci , assisté d'un Notaire et d'au
tres Officiers de Justice ; et le 29. cette Emimence
alla en grand Cortege prendre possession
du Palais Farnese au nom de l'Infant Don
Carlos.
>
>
Le Tribunal de la Rote se rassembla le premier
d'Octobre , selon la coûtume , et l'Abbé de
Gamaches , Auditeur de Rote pour la France ,
en fit l'ouverture par un Discours trés- éloquent.
M. Charles Fornary , arriva à Genes le 13 .
du mois dernier , rapporta au grand Conseil ,
que pendant les pluyes continuelles qui tomboient
depuis plusieurs jours dans l'Isle de Corse,
il avoit été impossible de poursuivre les Re
belles dans le quartier de Vescovado mais
qu'un Détachement des Troupes de la Republique
leur avoit enlevé beaucoup de Bestiaux ,
et fait un grand nombre de Prisonniers ; que
la Garnison d'Ajaccio avoit fait aussi plusieurs
sorties contre les Rebelles , et qu'elle avoit toujours
emporté sur eux quelque avantage ; que
la Republique de Genes avoit envoyé dans cette
Isle une Compagnie de Grisons de 200. hommes
, et qu'elle frettoit des Bâtiments pour le
transport de plusieurs autres Compagnies qu'on
leve actuellement chez les Grisons , dont on
devoit former un Regiment. Elle a obtenu de
l'Empereur le second Corps de Troupes qu'elle
lui a fait demander , composé d'un Bataillon
du Regiment d'Oneille , d'un autre du Regiment
de Walsegg , de deux Compagnies des
Grenadiers de ces Regimens , d'une Compagnie
détachée
OCTOBRE 1731. 2445
" détachée de 6o . Hommes et de 150. Hussars.
Ces Troupes partirent de Genes le 24. Septembre
, embarquées sur un Convoy de transport ,
qui doit être arrivé à la Bastia.
Les dernieres Nouvelles de Genes portent
les 2000. hommes de Troupes Imperiales
dont on a parlé , ont débarqué à la Bastia ,
d'où ils ont marché depuis pour aller joindre
le premier Corps de Troupes que l'Empereur
avoit accordé à cette Republique . !
Le Don gratuit de 300000. Ducats , offerts
à l'Empereur par les differentes Communautez
de la Ville de Naples n'a pas été accepté ,
et S. M. I. a déclaré qu'elle avoit besoin cette
aunée d'une Somme de 485 mille florins pour
l'entretien de ses Troupes.
On apprend de Naples , qu'on y avoit publié
un Ordre de l'Empereur , qui deffend aux Offi
ciers de la Nonciature de passer
à pied ,
cheval , ou en voiture devant le Palais du Conseil
Collateral , sous peine d'encourir son indignation
; que ce Conseil avoit fait publier des
Lettres inhibitoires , par lesquelles il ordonne
à tous les Amodiateurs , Receveurs , Agens , ou
Administrateurs des Biens Ecclesiastiques et Seculiers
du Cardinal Coscia , de lui remettre incessamment
les revenus qu'ils ont reçûs depuis:
la saisie qui a été faite par le Nonce du Pape ,
sans qu'il leur soit permis de retarder leurs .
Payemens , sous pretexte de la peine d'excommunication
dont ils ont été menacez.
On meuble actuellement à Rome le Palais
Bonelli pour le Duc de S. Aignan , Ambassa→
deur du Roi T. Ch ,
Le 9. Septembre , il y eut à Rome une
Congrégation extraordinaire , composée des
H Car2446
MERCURE DE FRANCE
Cardinaux Imperiali , Davia , Corsini , Gri
maldi , et Aldobrandini , au sujet des Officiers
de la Nonciature de Naples , que l'Empereur
a exilés.
Le Conseil Collateral de Naples prétend
que le Nonce du Pape lui remette les procedures
qu'il a faites contre le Cardinal Coscia , qui
ont été déclarées nulles , ayant été commencées
à l'insçu de ce Tribunal er sans avoir demandé
le consentement de l'Empereur.
>
Il est aussi survenu de grands differends
entre ce Conseil et le nouvel Archevêque de
Benevent , au sujet de la convocation d'un Synode
que ce Prélat a indiqué sans la permission
de ce Conseil , et il a été deffendu aux Curés
et aux autres Beneficiers de la partie du Diocèse
de Benevent qui est située dans le Royaume
de Naples , d'y assister , sous peine de la saisie
de leur Temporel.
Ans le Consistoire du 3. Septembre , le
Dcardinal Ottoboni proposa l'Abbaye de
Nôtre-Dame de Ham Diocèse de Noyon
pour l'Abbé de Sesmaisons ; il préconisa ensuite
I'Evêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon
P'Abbé de S. Simon pour l'Evêché de Noyon
et l'Abbé de Laubrieres pour l'Evêché de
Soissons.
› A la fin du Consistoire le Pape par une
grace particuliere ' , accorda le Pallium à l'Evêque
de Marseille.
Dans le Consistoire tenu au Quirinal le 240.
Septembre , le Cardinal Orthoboni , Protecteur
des affaires de France › proposa l'Evêché de
Mackarska pour M. Etienne Blascowich , Prêtre
du Diocèse de Spalatro ; l'Abbaye de N. D. de
Canderly , Ordre de Citeaux , Diocèse d'Alby ,
pour l'Abbé de Foucaud ; celle de Dalone
même Ordre , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé
de Vignau , et celle de Senanques , même Ordre
, Diocêse de Cavaillon' › pour l'Abbé de
Pins de Roquefort. Il préconisa ensuite l'Abbé
de Tilly pour l'Evêché d'Orange , et l'Archevêque
de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval
, Ordre de Citeaux , Diocèse de Rodez
Le 27. du même mois , le Pape tint un autre
ConOCTOBRE.
1731 : 2441
Consistoire public , dans lequel S. S. donna le
Chapeau de Cardinal à Joseph Firrao , Napolitain
, Evêque d'Aversa et à Antoine - Xavier
Gentile , Romain , Archevêque de Petra.
>
L'Abbé Segardi a été nommé pour porter
le Bonnet au Cardinal Vincent Bichi de Sienne,
Archevêque de Laodicée , cy-devant Nonce en
Portugal ; l'Abbé Pasch au Cardinal Sinibald
Doria , Genois , Archevêque de Benevent , et
M. Altoviti au Cardinal Antoine Guadagni ,
Carme Déchaussé de Elorence Neveu de S. St
et à present Evêque d'Arezzo .
Le 18. Septembre , on reçût avis à Rome que
la Duchesse Douairiere de Parme n'êtant point
grosse , M. Oddi , Commissaire du Pape , avoit
fait afficher des Actes de prise de Possession an
nom de S. S. par lesquels il étoit declaré que
les Duchés de Parme et de Plaisance étant Fiefs
relevant du S. Siege , il étoit deffendu aux Peuples
de ces Duchés de reconnoître d'autre Souverain
que le Pape ; mais que le General Stampa,
Commissaire de l'Empereur
"
et son Ministre
Plénipotentiaire , avoit pris possession de ce
même Duché au nom de l'Infant Don Carlos ,
et fait ôter les Actes affichés par les soins de
' M. Oddi.
3
On écrit de Venise , que la Duchesse Douairiere
de Parme étoit retournée auprès du Duc
de Modene son Pere et que le General Stampa
avoit donné des Ordres pour la reception de
F'Infant Don Carlos .
,
>
Par d'autres avis " on a appris que la même
Duchesse Douairiere de Parme avoit declaré
le 13. Septembre qu'elle n'étoit point grosse ,
que le lendemain le General Stampa avoit pris
possession des Duchés de Parme et de Plaisance
Hiij au
2442 MERCURE DE FRANCE
au nom de l'Infant d'Espagne Don Carlos ; qu'
Notaire Imperial , accompagné d'autres Officiers -
de Justice , avoit la l'Edit publié à cet effet daz
Balcon de la maison du Gouverneur de Parme ,
qui est situé sur la grande Place de cette Ville
od il y avoit an grand concours de Peuple , er
que le même jour ce General avoit écrit à tous
Jes Magistrats des Tribunaux de ces Duchés
de continuer les fonctions de leurs Charges
jusqu'à nouvel ordre.
La citation faite au Cardinal Coscia , de comparoître
devant la Congregation de Non Nullis
étant prête à expirer , ce Cardinal a envoyé á
Rome des Certificats de ses Medecins à Naples ,
qui déclarent qu'il est au lit par la Goûte , et
qu'il n'est pas en état de faire le Voyage.
Le 1. Octobre > on publia un Decret de la
Congregation de Non Nullis ; par lequel tous
les Benefices du Cardinal Coscia sont déclarez
vacants , et à la nomination de S. S.
La Donation que le feu Pape Benoît XIII.
avoit faite au Seminaire de Montalto , de quelques
revenus affectés au soulagement des Pauvres
de la même Ville a été annullée le
par
Pape
>
}
On ajoûte que le Commandant d'Ajaccio
avoit défait un Corps de Rebelles , qui s'étoient
assemblés à Mazzanaz , que depuis la Garnison
de la même Ville avoit fait une sortie dans
Laquelle elle avoit tué plusieurs Rebelles , et
leur avoit pris quantité de Chevaux et d'autres
Bestiaux.
Le bruit court que l'Empereur a resolu de
terminer par un Ttaité , les differends de cette
Republique avec les Rebelles de Corse , et qu'on
avoit dépêché de Vienne un Courier chargé
d'InsOCTOBRE.
1731 2443
d'Instructions pout le General Wachtendoncs ,
qui commande les Troupes de S. M. 1. dans
cette Isle.
3.
, pour
Le Courier depêché par le Cardinal Alexandre
Albani , à Turin informer le Roy de
·Sardaigne de ce qui s'étoit passé dans le Consistoire
ou le Pape supprima les Privileges accordés
à de Prince sous le précedept Pontificat , remint
le 3 à Rome , et le bruit s'est répandu adepuis ,
que le Roy de Sardaigne avoit declaré qu'il
étoit inutile de penser à aucun accommode-
• ment ; qu'il croyoit que le Pape n'avoit pas
Te pouvoir de supprimer une Bulle de son Prédecesseur
et qu'il étoit resolu de se servir de
cette Bulle pour demeurer en possession de tout
ce que le feu Pape lui avoit accordé.
>
la Le Duc Cesarini a obtenu du Pape per-
`mission d'emprunter 22000. Ecus dans les
Monts de Piété , pour achever la construction
-de son Nouveau Theatre.
Le bruit court à Rome , que le Cardinal
d'Althan , qui y doit atriver dans peu , et loger
dans le Palais du Cardinal Belluga , s'est attiré
la disgrace de l'Empereur , pour avoir deffendu
aux Protestans de son Diocèse d'épouser des
filles de leur Secte , et pour avoir voulu des
obliger de faire baptiser leurs Enfans par des
Ecclesiastiques Catholiques , quoique par les Constitutions de l'Empire ils eussent des Privileges
contraires ; pour éviter que ces Innovations
n'excitâssent quelques désordres dans ce
Diocèse , S. M. I supprime par un Edit toutes
Jes Ordonnances de ce Cardinal.
Le Cardinal Bentivoglio ayant reçu de Seville
les pleins pouvoirs du Roy d'Espagne , pour
prendre possession au nom de l'Infant Don
Hiiij Carlos
2444 MERCURE DE FRANCE
Carlos , des Biens Allodiaux dépendans du Do
ché de Parme , qui sont situez a Rome et dans
P'Etat Ecclesiastique , ce Cardinal fit faire le
22. Septembre cette prise de Possession par
PAvocat Ferruci , assisté d'un Notaire et d'au
tres Officiers de Justice ; et le 29. cette Emimence
alla en grand Cortege prendre possession
du Palais Farnese au nom de l'Infant Don
Carlos.
>
>
Le Tribunal de la Rote se rassembla le premier
d'Octobre , selon la coûtume , et l'Abbé de
Gamaches , Auditeur de Rote pour la France ,
en fit l'ouverture par un Discours trés- éloquent.
M. Charles Fornary , arriva à Genes le 13 .
du mois dernier , rapporta au grand Conseil ,
que pendant les pluyes continuelles qui tomboient
depuis plusieurs jours dans l'Isle de Corse,
il avoit été impossible de poursuivre les Re
belles dans le quartier de Vescovado mais
qu'un Détachement des Troupes de la Republique
leur avoit enlevé beaucoup de Bestiaux ,
et fait un grand nombre de Prisonniers ; que
la Garnison d'Ajaccio avoit fait aussi plusieurs
sorties contre les Rebelles , et qu'elle avoit toujours
emporté sur eux quelque avantage ; que
la Republique de Genes avoit envoyé dans cette
Isle une Compagnie de Grisons de 200. hommes
, et qu'elle frettoit des Bâtiments pour le
transport de plusieurs autres Compagnies qu'on
leve actuellement chez les Grisons , dont on
devoit former un Regiment. Elle a obtenu de
l'Empereur le second Corps de Troupes qu'elle
lui a fait demander , composé d'un Bataillon
du Regiment d'Oneille , d'un autre du Regiment
de Walsegg , de deux Compagnies des
Grenadiers de ces Regimens , d'une Compagnie
détachée
OCTOBRE 1731. 2445
" détachée de 6o . Hommes et de 150. Hussars.
Ces Troupes partirent de Genes le 24. Septembre
, embarquées sur un Convoy de transport ,
qui doit être arrivé à la Bastia.
Les dernieres Nouvelles de Genes portent
les 2000. hommes de Troupes Imperiales
dont on a parlé , ont débarqué à la Bastia ,
d'où ils ont marché depuis pour aller joindre
le premier Corps de Troupes que l'Empereur
avoit accordé à cette Republique . !
Le Don gratuit de 300000. Ducats , offerts
à l'Empereur par les differentes Communautez
de la Ville de Naples n'a pas été accepté ,
et S. M. I. a déclaré qu'elle avoit besoin cette
aunée d'une Somme de 485 mille florins pour
l'entretien de ses Troupes.
On apprend de Naples , qu'on y avoit publié
un Ordre de l'Empereur , qui deffend aux Offi
ciers de la Nonciature de passer
à pied ,
cheval , ou en voiture devant le Palais du Conseil
Collateral , sous peine d'encourir son indignation
; que ce Conseil avoit fait publier des
Lettres inhibitoires , par lesquelles il ordonne
à tous les Amodiateurs , Receveurs , Agens , ou
Administrateurs des Biens Ecclesiastiques et Seculiers
du Cardinal Coscia , de lui remettre incessamment
les revenus qu'ils ont reçûs depuis:
la saisie qui a été faite par le Nonce du Pape ,
sans qu'il leur soit permis de retarder leurs .
Payemens , sous pretexte de la peine d'excommunication
dont ils ont été menacez.
On meuble actuellement à Rome le Palais
Bonelli pour le Duc de S. Aignan , Ambassa→
deur du Roi T. Ch ,
Le 9. Septembre , il y eut à Rome une
Congrégation extraordinaire , composée des
H Car2446
MERCURE DE FRANCE
Cardinaux Imperiali , Davia , Corsini , Gri
maldi , et Aldobrandini , au sujet des Officiers
de la Nonciature de Naples , que l'Empereur
a exilés.
Le Conseil Collateral de Naples prétend
que le Nonce du Pape lui remette les procedures
qu'il a faites contre le Cardinal Coscia , qui
ont été déclarées nulles , ayant été commencées
à l'insçu de ce Tribunal er sans avoir demandé
le consentement de l'Empereur.
>
Il est aussi survenu de grands differends
entre ce Conseil et le nouvel Archevêque de
Benevent , au sujet de la convocation d'un Synode
que ce Prélat a indiqué sans la permission
de ce Conseil , et il a été deffendu aux Curés
et aux autres Beneficiers de la partie du Diocèse
de Benevent qui est située dans le Royaume
de Naples , d'y assister , sous peine de la saisie
de leur Temporel.
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Résumé : ITALIE.
En septembre et octobre 1731, plusieurs événements ecclésiastiques et politiques marquants se sont produits. Le 3 septembre, lors d'un consistoire, le cardinal Ottoboni proposa diverses nominations, notamment l'Abbaye de Notre-Dame de Ham pour l'Abbé de Sesmaisons, l'Évêque de Noyon pour l'Archevêché de Lyon, l'Abbé de Saint-Simon pour l'Évêché de Noyon, et l'Abbé de Laubrières pour l'Évêché de Soissons. Le Pape accorda également le Pallium à l'Évêque de Marseille. Le 24 septembre, lors d'un autre consistoire, le cardinal Ottoboni proposa plusieurs autres nominations, dont l'Évêché de Mackarska pour Étienne Blascowich, l'Abbaye de Notre-Dame de Canderly pour l'Abbé de Foucaud, l'Abbaye de Dalone pour l'Abbé de Vignau, et l'Abbaye de Sénanques pour l'Abbé de Pins de Roquefort. Il préconisa également l'Abbé de Tilly pour l'Évêché d'Orange et l'Archevêque de Narbonne pour l'Abbaye de Bonneval. Le 27 septembre, le Pape attribua le chapeau de cardinal à Joseph Firrao et Antoine-Xavier Gentile. Des tensions politiques émergèrent concernant les Duchés de Parme et de Plaisance. La Duchesse Douairière de Parme déclara ne pas être enceinte, permettant au Général Stampa de prendre possession des duchés au nom de l'Infant Don Carlos, malgré les actes de prise de possession affichés par le Commissaire du Pape, M. Oddi. En Corse, des opérations militaires furent menées contre des rebelles, et des troupes impériales furent envoyées pour renforcer la garnison d'Ajaccio. Il fut également rapporté que l'Empereur envisageait un traité pour résoudre les différends avec les rebelles corses. À Rome, le Duc Césarini obtint la permission d'emprunter des fonds pour achever la construction de son théâtre. Le Cardinal d'Althan, en disgrâce auprès de l'Empereur, vit ses ordonnances supprimées. Le Cardinal Bentivoglio prit possession de biens allodiaux au nom de l'Infant Don Carlos. Le Tribunal de la Rote se rassembla le 1er octobre, et des nouvelles militaires concernant la Corse furent rapportées. À Naples, des ordres de l'Empereur et des lettres inhibitoires furent publiés, et des différends surgirent entre le Conseil Collateral et le nouvel Archevêque de Benevent.
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330
p. [2450]-2456
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
Le Comte de Saxe a presenté au Roy sept petits Chevaux noirs, tous d'une [...]
Mots clefs :
Chevaux noirs, Lieutenant général, Pastorale héroïque, Concert
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c.
E Comte de Saxe a presenté au Roy
Lept petitsChevaux noirs , tous d'une
forme très- agréable et d'une extreme vivacité
, qui n'ont de hauteur que 26 à 27.
pouces . Ils sont destinez pour Monsei
gneur le Dauphin . S. M. en parut trèssatisfaite
. Elle les vit dans la grande cour
du Chenil à Versailles. Il y en avoit six
d'attelez à un petit Phaeton , mené par
le Comte de Saxe , avec un Postillon.
Il les a fait venir expressément d'une fle
de
OCTOBRE. 1731. 2455
de la Mer Baltique , pour la destination
qu'il en a faite.
Le Roy a donné au Comte de Muret ,
Lieutenant General de ses Armées, Grand-
Croix de l'Ordre Royal et Militaire de
S. Louis , le Gouvernement de Thionville,
la mort de M. de Brilhac .
vacant par
Le 26. Septembre , il y eut un Concert
à Marly , chez la Reine . M. de Blamont ,
Sur- Intendant de la Musique du Roy , fit
chanter la fin de l'Opera d'Arys , dont
les Actes precedens avoient été chantez
à Versailles .
Le 3. Octobre , la Reine voulut enten
dre la Pastorale Heroïque d'Endimion
dont les paroles sont de M. de Fontenelle,
et la Musique de M. de Blamont , qui fit
executer le premier et le second Acte 31
la Dile Pelissier chanta le Rôle de Diane,
avec d'aussi grands applaudissemens qu'elle
en avoit eu à l'Opera . La Die Lenner fit
celui d'Ismene , et chanta dans la plus
grande perfection . Les Diles Courvassier
et Minier , chanterent ceux de Licoris ,
Nymphe de Diane , et d'une Bergere. Le
sieur Petillot , qui a une très - belle voix ,
fit le Rôle d'Endimion , et ceux de Pan
et du Satyre , furent chantez par les sieurs
Dan2452
MERCURE DE FRANCE
Dangerville et le Prince . Le sieur Mauraire
y sonna les Fanfares pour Diane, &c.
Le 1o. on chanta le troisiéme Acte et
partie du quatriême ; le reste et le cinquiéme
Acte fut chanté au prochain
Concert. La Dlle Lenner chanta avec beau
coup d'applaudissement et dans le goût
de l'Auteur , le Monologue de Sombre
Forêt , et les autres Morceaux où il y
a des Flutes , furent accompagnez par les
sicurs Optetaire le Romain , Pieche et
Lucas. La Dile Robelin , chanta tes Parodies
du troisiéme Acte avec toute la préeision
convenable à ces petits Airs.
Le 12. la De Pelissier commença le
Concert par le Monologue du quatrième
Acte. La Dlle Lenner chanta ceux de
l'Amour et d'Ismene. Toute la Pastorale
fut executée avec beaucoup de feu et de
précision. Cette Piece sera imprimée et
distribuée le mois prochain .
Le 15. on chanta à Versailles le Prologue
et le premier Acte d'Armide. La
Die Antier , qui a chanté le principal
Rôle , s'y est distinguée à son ordinaire .
Les Dies Robelin et Courvassier , ont fait
ceux des deux Confidentes , et ceux de
Renaud et d'Idraot ont été chantez par
les sieurs Petillot et d'Angerville.
Le 20. on continua le même Opera par
le
OCTOBR E. 1731. 2455 .
le second et le troisiéme Acte. Le sieur
le Cler , nouvellement reçû à la Musique
du Roy , pour y chanter la Taille , fit
le Rôle de la Haine , avec beaucoup d'applaudissement
.
Le 22. on chanta le 4. et le cinquiémo
Acte.
Le 24. le Concert commença par le
Prologue et le premier Acte de Théthis
et Pelée , les Diles Julie et Minier , firent
les Rôles de la Nuit et de la Victoire , dans
le Prologue , la Dlle Antier celui de Thétis,
dans la Piece , et la Dule Lenner , celui
de Doris. La Dlle Drouin chanta la Can-
-tatille de Regne , belle Thetis , &c. et plus
infiniment. Le sieur Chassé fit le Rôle de
Neptune , et le sieur le Prince , celui du
Soleil , dans le Prologue.
Le 20 et le 25. de ce mois , les. Comediens
François représenterent à la Cour la
Tragédie de Romulus et la Comédie du
Chevalier à la mode .
Le 16. Octobre , il y cut à l'Abbaye
Royale de S. Antoine , Ordre de Cîteaux ,
une grande Ceremonie à l'occasion de la
Profession de Madame de Pontual , Fi--
leulle de S. A. S. Madame de Bourbon ,.
Abbesse. S. A. S. Madame la Duchesse la
jeune , lui fit l'honneur de lui donner le
Voile
2454 MERCURE DE FRANCE
Voile , avec cette grace et cette pieté que
toute la France admire en elle.M. Pernot,
Docteur en Théologie de la Faculté de
Paris , Abbé General de l'Ordre de Citeaux
, celebra la Messe pontificalements
M. le Curé de S. Paul y fit un très- beau
Discours sur l'excellence des engagemens
de la Religion , et sur la fidelite que l'on
devoit avoir à les remplir. Après le premier
Evangile,M. l'Abbé de Citeaux vint
à la Grille , et avant de recevoir les voeux
de la Demoiselle , il lui représenta encore
ses devoirs avec force et avec dignité.
On a rémarqué que ce Prélat , en lui développant
l'ordre de la Providence sur
elle dans le choix que Dieu avoit fait
d'une auguste et vertueuse Princesse pour.
répondre pour elle sur les Fonts sacrez
du Baptême , avoit saisi avec beaucoup de
délicatesse cette circonstance pour faire un
Compliment aux deux Princesses, qui fut
extrêmement goûté de toute l'Assemblée
laquelle étoit très nombreuse et bien choisic.
Le 22. de ce mois , les Carmes Déchaussez
firent chanter un Te Deum solemnek
dans leur Eglise , auquel l'Archevêque de
Besançon officia , à Poccasion de là Promotion
au Cardinalat de M. Guadagni ,
Evêque d'Arezzo en Toscane , Religieux
de
OCTOBRE. 1731. 245
de leur Ordre et neveu du Pape , cy-devant
connu sous le nom du Pere Jean
Antoine de S. Bernard . Ce nouveau Cardinal
qui se nommoit dans le Monde
Bernard Caetan , est fils de Donat Marie,
Marquis de Guadagni , Florentin , et de
Marie- Magdeleine Corsini , soeur du Pape;
il nâquit à Florence le 14, Septembre
1674. et étant entré dans l'Ordre des
Carmes Déchaussez , il fit Profession à
Arezzo le 11. Novembre 1700. Après
avoir été Maître des Novices , plusieurs
fois Prieur du Convent de Florence , et
Provincial de la Province , il fut nommé
Evêque d'Arezzo en 1725. par le Pape
Benoît XIII . et Sacré en sa presence dans
l'Eglise della Scala des Carmes Déchaussez
de Rome.
Le 25. la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le Remborsement des
Actions , fut tirée en la maniere accoûttumée
à l'Hôtel de la Compagnie. La
Liste des Numeros gagnans des Actions
et Dixièmes d'Actions , qui doivent être
remboursées , a été renduë publique , faisant
en tout le nombre de 309. Actions,
On a reçû avis de Seville , que l'Infant
Don Carlos en étoit parti le 20. d'Octobre
2456 MERCURE DE FRANCE
tobre pour se rendre en Italie , et le Mar
quis de Castallar a été chargé par S. M.
Ĉat. de demander au Roi de trouver bon
que l'Infant Don Carlos passât par le
Roussillon , par le Languedoc et par la
Provence.
E Comte de Saxe a presenté au Roy
Lept petitsChevaux noirs , tous d'une
forme très- agréable et d'une extreme vivacité
, qui n'ont de hauteur que 26 à 27.
pouces . Ils sont destinez pour Monsei
gneur le Dauphin . S. M. en parut trèssatisfaite
. Elle les vit dans la grande cour
du Chenil à Versailles. Il y en avoit six
d'attelez à un petit Phaeton , mené par
le Comte de Saxe , avec un Postillon.
Il les a fait venir expressément d'une fle
de
OCTOBRE. 1731. 2455
de la Mer Baltique , pour la destination
qu'il en a faite.
Le Roy a donné au Comte de Muret ,
Lieutenant General de ses Armées, Grand-
Croix de l'Ordre Royal et Militaire de
S. Louis , le Gouvernement de Thionville,
la mort de M. de Brilhac .
vacant par
Le 26. Septembre , il y eut un Concert
à Marly , chez la Reine . M. de Blamont ,
Sur- Intendant de la Musique du Roy , fit
chanter la fin de l'Opera d'Arys , dont
les Actes precedens avoient été chantez
à Versailles .
Le 3. Octobre , la Reine voulut enten
dre la Pastorale Heroïque d'Endimion
dont les paroles sont de M. de Fontenelle,
et la Musique de M. de Blamont , qui fit
executer le premier et le second Acte 31
la Dile Pelissier chanta le Rôle de Diane,
avec d'aussi grands applaudissemens qu'elle
en avoit eu à l'Opera . La Die Lenner fit
celui d'Ismene , et chanta dans la plus
grande perfection . Les Diles Courvassier
et Minier , chanterent ceux de Licoris ,
Nymphe de Diane , et d'une Bergere. Le
sieur Petillot , qui a une très - belle voix ,
fit le Rôle d'Endimion , et ceux de Pan
et du Satyre , furent chantez par les sieurs
Dan2452
MERCURE DE FRANCE
Dangerville et le Prince . Le sieur Mauraire
y sonna les Fanfares pour Diane, &c.
Le 1o. on chanta le troisiéme Acte et
partie du quatriême ; le reste et le cinquiéme
Acte fut chanté au prochain
Concert. La Dlle Lenner chanta avec beau
coup d'applaudissement et dans le goût
de l'Auteur , le Monologue de Sombre
Forêt , et les autres Morceaux où il y
a des Flutes , furent accompagnez par les
sicurs Optetaire le Romain , Pieche et
Lucas. La Dile Robelin , chanta tes Parodies
du troisiéme Acte avec toute la préeision
convenable à ces petits Airs.
Le 12. la De Pelissier commença le
Concert par le Monologue du quatrième
Acte. La Dlle Lenner chanta ceux de
l'Amour et d'Ismene. Toute la Pastorale
fut executée avec beaucoup de feu et de
précision. Cette Piece sera imprimée et
distribuée le mois prochain .
Le 15. on chanta à Versailles le Prologue
et le premier Acte d'Armide. La
Die Antier , qui a chanté le principal
Rôle , s'y est distinguée à son ordinaire .
Les Dies Robelin et Courvassier , ont fait
ceux des deux Confidentes , et ceux de
Renaud et d'Idraot ont été chantez par
les sieurs Petillot et d'Angerville.
Le 20. on continua le même Opera par
le
OCTOBR E. 1731. 2455 .
le second et le troisiéme Acte. Le sieur
le Cler , nouvellement reçû à la Musique
du Roy , pour y chanter la Taille , fit
le Rôle de la Haine , avec beaucoup d'applaudissement
.
Le 22. on chanta le 4. et le cinquiémo
Acte.
Le 24. le Concert commença par le
Prologue et le premier Acte de Théthis
et Pelée , les Diles Julie et Minier , firent
les Rôles de la Nuit et de la Victoire , dans
le Prologue , la Dlle Antier celui de Thétis,
dans la Piece , et la Dule Lenner , celui
de Doris. La Dlle Drouin chanta la Can-
-tatille de Regne , belle Thetis , &c. et plus
infiniment. Le sieur Chassé fit le Rôle de
Neptune , et le sieur le Prince , celui du
Soleil , dans le Prologue.
Le 20 et le 25. de ce mois , les. Comediens
François représenterent à la Cour la
Tragédie de Romulus et la Comédie du
Chevalier à la mode .
Le 16. Octobre , il y cut à l'Abbaye
Royale de S. Antoine , Ordre de Cîteaux ,
une grande Ceremonie à l'occasion de la
Profession de Madame de Pontual , Fi--
leulle de S. A. S. Madame de Bourbon ,.
Abbesse. S. A. S. Madame la Duchesse la
jeune , lui fit l'honneur de lui donner le
Voile
2454 MERCURE DE FRANCE
Voile , avec cette grace et cette pieté que
toute la France admire en elle.M. Pernot,
Docteur en Théologie de la Faculté de
Paris , Abbé General de l'Ordre de Citeaux
, celebra la Messe pontificalements
M. le Curé de S. Paul y fit un très- beau
Discours sur l'excellence des engagemens
de la Religion , et sur la fidelite que l'on
devoit avoir à les remplir. Après le premier
Evangile,M. l'Abbé de Citeaux vint
à la Grille , et avant de recevoir les voeux
de la Demoiselle , il lui représenta encore
ses devoirs avec force et avec dignité.
On a rémarqué que ce Prélat , en lui développant
l'ordre de la Providence sur
elle dans le choix que Dieu avoit fait
d'une auguste et vertueuse Princesse pour.
répondre pour elle sur les Fonts sacrez
du Baptême , avoit saisi avec beaucoup de
délicatesse cette circonstance pour faire un
Compliment aux deux Princesses, qui fut
extrêmement goûté de toute l'Assemblée
laquelle étoit très nombreuse et bien choisic.
Le 22. de ce mois , les Carmes Déchaussez
firent chanter un Te Deum solemnek
dans leur Eglise , auquel l'Archevêque de
Besançon officia , à Poccasion de là Promotion
au Cardinalat de M. Guadagni ,
Evêque d'Arezzo en Toscane , Religieux
de
OCTOBRE. 1731. 245
de leur Ordre et neveu du Pape , cy-devant
connu sous le nom du Pere Jean
Antoine de S. Bernard . Ce nouveau Cardinal
qui se nommoit dans le Monde
Bernard Caetan , est fils de Donat Marie,
Marquis de Guadagni , Florentin , et de
Marie- Magdeleine Corsini , soeur du Pape;
il nâquit à Florence le 14, Septembre
1674. et étant entré dans l'Ordre des
Carmes Déchaussez , il fit Profession à
Arezzo le 11. Novembre 1700. Après
avoir été Maître des Novices , plusieurs
fois Prieur du Convent de Florence , et
Provincial de la Province , il fut nommé
Evêque d'Arezzo en 1725. par le Pape
Benoît XIII . et Sacré en sa presence dans
l'Eglise della Scala des Carmes Déchaussez
de Rome.
Le 25. la Loterie de la Compagnie des
Indes , établie pour le Remborsement des
Actions , fut tirée en la maniere accoûttumée
à l'Hôtel de la Compagnie. La
Liste des Numeros gagnans des Actions
et Dixièmes d'Actions , qui doivent être
remboursées , a été renduë publique , faisant
en tout le nombre de 309. Actions,
On a reçû avis de Seville , que l'Infant
Don Carlos en étoit parti le 20. d'Octobre
2456 MERCURE DE FRANCE
tobre pour se rendre en Italie , et le Mar
quis de Castallar a été chargé par S. M.
Ĉat. de demander au Roi de trouver bon
que l'Infant Don Carlos passât par le
Roussillon , par le Languedoc et par la
Provence.
Fermer
Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En octobre 1731, plusieurs événements notables ont eu lieu à la cour de France. Le comte de Saxe a offert au roi six petits chevaux noirs destinés au Dauphin, qui ont été appréciés par Sa Majesté. Le roi a également nommé le comte de Muret lieutenant général de ses armées et gouverneur de Thionville, succédant à M. de Brilhac. Des concerts et représentations théâtrales ont animé les résidences royales de Marly et Versailles. Le 26 septembre, un concert a été donné à Marly, clôturé par la fin de l'opéra d'Arys. Le 3 octobre, la reine a assisté à la pastorale héroïque d'Endimion, avec des performances remarquées de la demoiselle Pelissier et de la demoiselle Lenner. Les 10, 12 et 15 octobre, des extraits de cette pastorale et de l'opéra Armide ont été exécutés, avec des interprètes tels que la demoiselle Antier et le sieur Petillot. Le 20 octobre, les comédiens français ont joué la tragédie de Romulus et la comédie du Chevalier à la mode à la cour. Le 16 octobre, une cérémonie de profession religieuse a eu lieu à l'abbaye royale de Saint-Antoine, où Madame de Pontchartrain a reçu le voile des mains de Madame la Duchesse de Bourbon. Le 22 octobre, les Carmes déchaussés ont célébré un Te Deum pour la promotion au cardinalat de M. Guadagni, évêque d'Arezzo et neveu du pape. Le 25 octobre, la loterie de la Compagnie des Indes a été tirée, remboursant 309 actions. Enfin, il a été annoncé que l'Infant Don Carlos se rendait en Italie en passant par le Roussillon, le Languedoc et la Provence.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
331
p. 2541-2549
ELOGE de M. de Lavaur, celebre Avocat. Lettre écrite par M. B. B. à M. de S. Aigne, Conseiller de la Cour des Aides de Clermont.
Début :
Je viens, Monsieur, répandre dans vôtre sein la juste douleur que me [...]
Mots clefs :
Éloge, Écuyer, Avocat, Seigneur, Jurisprudence, Gentilhomme ordinaire du roi, Arbitre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ELOGE de M. de Lavaur, celebre Avocat. Lettre écrite par M. B. B. à M. de S. Aigne, Conseiller de la Cour des Aides de Clermont.
ELOGE de M. de Lavaur , celebre Avocat.
Lettre écrite
›
par
M. B. B. à M..de
Conseiller de la Cour des
S.
Aigne
Aides de Clermont
.
E viens , Monsieur , répandre dans
vôtre sein la juste douleur que me
cause la mort de M. de Lavaur , Ecuyer,
Seigneur de la Boisse , Avocat au Parlement
de Paris ; l'illustre défunt m'a
honoré de son amitié pendant toute sa
vie Sa mort arrivée à S. Cere le 8 Avril
dernier après avoir fait le sujet de mes
larmes exige , ce me semble , quelque
chose de plus de ma reconnoissance . Voici
, Monsieur , un leger crayon de sa
vie , pour honorer en quelque façon sa
mémoire et pour la satisfaction de ses
Amis , entre lesquels vous tenez un des
premiers rangs.
,
3
Guillaume de Lavaur étoit né à Saint
Cere dans la Vicomté de Turenne en
Querci , le 11. Juin 1653. Paul , son
Pere , Avocat au Parlement de Toulouse,
étoit très habile dans sa Profession. Il
aimoit singulierement l'étude des Belles--
Lettres
et il → inspira cet amour à son
-
Fils..
2542 MERCURE DE FRANCE
Fils. Ses lumieres , son experience , sa
probité lui meriterent la confiance du
Public ; et il fut très- estimé dans sa Patrie
, à laquelle il rendit des services importans
,
et dont la memoire est encore
récente. Il descendoit d'un Cadet des Seigneurs
de Lavaur , Maison considerable
et des plus anciennes du Querci.
,
,
Guillaume son digne Fils , la rendra
encore plus célebre. A peine eût- il fini
son Droit à Toulouse , que son Pere jaloux
de son éducation , l'envoya à Paris
pour suivre le Barreaut et pour s'y former
sur les grands modeles de ce tems-là .
Nôtre jeune Avocat ne s'appliqua pas
seulement à la Jurisprudence , mais il
fit encore de grands progrès dans l'étude
des Belles- Letttes , pour lesquelles il avoit
beaucoup de goût et de talent. Son ap
plication infatigable la sagesse de sa
conduite , la bonté de ses moeurs
manieres nobles , polies , genereuses lui
firent des amis de distinction . Les affaires
de sa Famille l'ayant obligé de retourner
en Province , il épousa Marie-
Charlotte Maynard , Fille de Charles
Gentilhomme ordinaire du Roy , et Petite-
Fille de François , Président à Aurillac
en Auvergne , Secretaire de la
Reine Marguerite , et honoré avant sa
ses
J'
most
NOVEMBRE 1731. 254
mort d'un Brevet de Conseiller d'Etat :
mais beaucoup plus connu par les ouvrages
dont il a enrichi le Public.
M. de Lavaur se trouva attaché à
S. Cere ,
par la tendresse qu'il avoit
pour cette digne Epouse , par ses affaires
domestiques , et par la délicatesse de sa
santé , qui ne se soutenoit que par un
grand regime de vie. Il ne s'absenta
du Querci , que pour un Voyage qu'il
fut obligé de faire à Paris en 1700, et
pour quelques autres voyages de nécessité
qu'il fit à Toulouze , où l'on n'oublia
rien pour le retenir.
>
و
Il étoit le Conseil , l'Arbitre , l'Oracle
du Païs. Sa maison étoit ouverte à tous
et à toute heure sur- tout aux Pauvres
et aux Affligés ausquels il accordoit
volontiers son secours et une bonne partie
de son revenu qui étoit considerable.
L'Illustre Fenelon , Archevêque de
Cambrai , le Duc de Bouillon , et plusieurs
personnes du premier rang et d'un
goût exquis , connoissant la solidité de
son mérite , lui donnerent leur confiance
la plus intime et la plus étroite.
Aussi parfait Chrétien , que bon Citoyen
, il donnoit chaque jour un temps
considerable à la priere et à la lecture
de l'Ecriture , des Peres , et de la Morale
Chré
2544 MERCURE DE FRANCE
›
Chrétienne. Sa religion et sa pieté étoient
la regle de ses Etudes : et ses Etudes l'affermissoient
dans sa Religion , et n'altererent
jamais sa pieté. Tout éclairé qu'il
étoit il vivoit dans une merveilleuse
simplicité , religieux dans les moindres
de ses actions , aussi -bien que dans les
plus grandes , il étoit exact et fidele à
toutes les pratiques de la Religion , assidu
à sa Paroisse attaché à son Pasteur
, que la noblesse de son extraction
lui rendoit moins recommandable , que
la pureté de sa Doctrine et de ses moeurs.
,
,
M. de Lavaur joignit à cette haute pieté
une profonde érudition . Il étoit Philosophe
, Orateur , et Poëte. Il sçavoit
parfaitement le Grec et l'Hebreu , et
toutes les finesses de la Langue Latine.
Pour ce qui est de nôtre Langue la
pureté et la beauté de son élocution , le
choix , l'arrangement , l'harmonie de ses
expressions , la hardiesse et la magnificence
de ses figures , la rapidité de son
éloquence , l'artifice de sa composition ,
Ia beauté de ses discours ne laissoient
rien à desirer.
Quelque attaché qu'il fut aux devoirs
de son état , il trouvoit encore assez de
Toisir pour cultiver l'étude des Sciences.
En 1726. il fit imprimer chez E. Ganeau-,
PHisNOVEMBRE
1731. 2545
> J
Histoire secrete de Neron , ou le Festin
de Trimalcion traduit de Petrone avec
des Notes historiques , in 12 de 446. pages ,
sans le Discours préliminaire qui en remplit
72. Les quatre premieres ne sont
qu'une Traduction du Portrait que Tacite
fait de Petrone , au livre xvj . de ses
'Annales. La suite de ce discours est trèsrecherchée
, on y trouve des remarques
curieuses sur les affranchis , sur les factions
, les jeux et leurs couleurs , sur les
Sevirs , sur les habits et les noms des Romains
, et sur les Sesterces. La Traduction
de l'Histoire est pure et élegante : on
trouve une Critique exacte dans les notes:
elles sont courtes et dégagées de tout
fatras d'érudition , et l'on ne peut s'em- >
pêcher de convenir que personne n'a
mieux pénetré que lui le sens de Petrone
; il est entré parfaitement bien dans
le Plan de son Auteur ; il a conservé
dans sa version les beautez presque inimitables
de l'Original , sans lui rien faire
perdre de ses traits , de ses couleurs , de
son prix ; il fait sentir par tout la finesse
de ses tours et la délicatesse de ses pensées
et si Petrone a été nommé Autor
›
in obscoenitate purus , ne pourroit-on pas
appeller le sçavant Traducteur qui l'a si
bien épuré , en retranchant toutes les
obsce-
1
2546 MERCURE DE FRANCE
obscenités , Purissimus impurissimi Auctoris
Interpres ?
Un autre ouvrage plus considerable de
M. de L. est intitulé : Conférence de la
Fable avec l'Histoire Sainte où l'on voit
›
>
que les grandes Fables le culte et les mysteres
du Paganisme ne sont que des Copies
alterées des Histoires , des Usages , et des
Traditions des Hebreux 2. vol . in 12. le
premier de 96. pages , sans le Discourspréliminaire
qui en contient 122. Le second
tome est de 361. pages . M. le Cardinal
de Fleury a bien voulu être le Mecene
de ce Livre , et ce n'est pas une approbation
mediocre pour l'ouvrage , ni
une petite louange pour l'Auteur , qui ,
d'ailleurs a tout-à - fait bien rempli son
dessein , lequel se trouve heureusement
exprimé dès le Frontispice
par ce passage
du I. livre des Macchabées
, c. 3. v. 48.
expanserunt libros legis , de quibus scrutabantur
gentes similitudinem
simulachrorum
suorum & c.
>
Avant lui , Steuchus , Evêque de Kisanie
, qui vivoit au milieu du xvj . siécle
, Bochard dans sa Géographie sacrée
M. Huet , Evêque d'Avranches , dans sa
Démonstration Evangelique , et le Pere
Thomassin , dans sa méthode d'étudier
les Poëtes , avoient travaillé après Eusebe
aux
NOVEMBRE 1731. 2547
aux Remarques de quelques traits de ressemblance
entre les personnages du vieux
Testament , et les Dieux du Paganisme .
M. de Lavaur a poussé ces recherches
plus loin , et il a découvert heureusement
la ressemblance des avantures et de la
vie des plus célebres personnages de la
Fable , avec ceux de nos saintes Ecritures.
Il prouve solidement , que les Fables
du Paganisme ne sont qu'une copie alterée
de la Religion , et par ce moyen
il établit le droit d'aînesse , et l'autorité
des livres divins sur les inventions des
hommes , de la verité sur le mensonge ,
de la vraie Religion et de la vraie Divinité
sur les fausses , qui n'en sont qu'une
imitation corrompue. Il démontre clairement
l'origine du Paganisme , sortie du
sein de Dieu même , sans que les Payens
s'en soient apperçûs ; il établit évidemment
la conformité des Fables avec les
Textes sacrés , et développe si nettement
les Metaphores des Auteurs Profanes
qu'on diroit qu'il a conferé avec les plus:
illustres morts de l'antiquité , pour nous
apprendre le vrai sens de leurs Enigmes.
Le témoignage de M. l'Abbé Raguer
me sera un bon et solide garand de ce
que je viens d'avancer. M. de Lavaur
dit-il , dans son approbation , fait paroître
2548 MERCURE DE FRANCE
foître dans cet ouvrage beaucoup d'éru-
»dition , un zele extrême pour les inte-
→ rêts de la verité , et une grande saga-
» cité à découvrir les traces précieuses de
» la Tradition des Hebreux parmi les té-
>> nebres du Paganisme. Il fait par tout
>> sentir l'autorité supprimée des livres
» sacrez , et par des conjectures ordinai-
» rement très heureuses , et par les mo-
» numens les plus acréditez de ceux qui
»> ne sembloient s'être instruits dans les
» Divines Ecritures , que pour les alterer ,
» suivant l'égarement de leur esprit , et
» la corruption de leur coeur.
Cet homme digne de l'immortalité
nous a laissé non - seulement ces deuxbeaux
ouvrages , mais encore trois fils ,
qui sont la gloire et la couronne d'un
tel Pere. Pierre - Louis de Lavaur son
aîné , Trésorier de France , disputa au
sortir des Ecoles une Chaire de Droit dans
l'Université de Cahors , et s'il ne l'ob
rint pas
›
pas , par un coup de faveur qui la
fit donner à son concurrent , il la mérita
suivant la justice que lui rendirent les
Sçavans desinteressez qui assisterent à
cette dispute. Il s'est allié aux meilleures
Maisons du Querci , par son mariage
avec Dame Elisabeth de Banze. Il suit
Les traces de son Pere , par son application
NOVEMBRE. 1731. 2549
tion à la Jurisprudence et aux Belles-
Lettres.
Philippe , son puîné , est Chanoine
de S. Sernin à Toulouse , et Syndic du
Chapitre , ce qui n'est pas une petite
distinction .
Le troisiéme Fils est François , Sieur
de l'Ort , il a eu soin de l'Edition du Livre
de la Conférence , qu'il a fait imprimer
à Paris , chez Cailleau 1730. 11
est premier Secretaire de M. le Marquis
de Fenelon Ambassadeur du Roy en
Hollande. J'ai l'honneur d'être , Mon
sieur , & c.
Ce 1. May 1731,
Lettre écrite
›
par
M. B. B. à M..de
Conseiller de la Cour des
S.
Aigne
Aides de Clermont
.
E viens , Monsieur , répandre dans
vôtre sein la juste douleur que me
cause la mort de M. de Lavaur , Ecuyer,
Seigneur de la Boisse , Avocat au Parlement
de Paris ; l'illustre défunt m'a
honoré de son amitié pendant toute sa
vie Sa mort arrivée à S. Cere le 8 Avril
dernier après avoir fait le sujet de mes
larmes exige , ce me semble , quelque
chose de plus de ma reconnoissance . Voici
, Monsieur , un leger crayon de sa
vie , pour honorer en quelque façon sa
mémoire et pour la satisfaction de ses
Amis , entre lesquels vous tenez un des
premiers rangs.
,
3
Guillaume de Lavaur étoit né à Saint
Cere dans la Vicomté de Turenne en
Querci , le 11. Juin 1653. Paul , son
Pere , Avocat au Parlement de Toulouse,
étoit très habile dans sa Profession. Il
aimoit singulierement l'étude des Belles--
Lettres
et il → inspira cet amour à son
-
Fils..
2542 MERCURE DE FRANCE
Fils. Ses lumieres , son experience , sa
probité lui meriterent la confiance du
Public ; et il fut très- estimé dans sa Patrie
, à laquelle il rendit des services importans
,
et dont la memoire est encore
récente. Il descendoit d'un Cadet des Seigneurs
de Lavaur , Maison considerable
et des plus anciennes du Querci.
,
,
Guillaume son digne Fils , la rendra
encore plus célebre. A peine eût- il fini
son Droit à Toulouse , que son Pere jaloux
de son éducation , l'envoya à Paris
pour suivre le Barreaut et pour s'y former
sur les grands modeles de ce tems-là .
Nôtre jeune Avocat ne s'appliqua pas
seulement à la Jurisprudence , mais il
fit encore de grands progrès dans l'étude
des Belles- Letttes , pour lesquelles il avoit
beaucoup de goût et de talent. Son ap
plication infatigable la sagesse de sa
conduite , la bonté de ses moeurs
manieres nobles , polies , genereuses lui
firent des amis de distinction . Les affaires
de sa Famille l'ayant obligé de retourner
en Province , il épousa Marie-
Charlotte Maynard , Fille de Charles
Gentilhomme ordinaire du Roy , et Petite-
Fille de François , Président à Aurillac
en Auvergne , Secretaire de la
Reine Marguerite , et honoré avant sa
ses
J'
most
NOVEMBRE 1731. 254
mort d'un Brevet de Conseiller d'Etat :
mais beaucoup plus connu par les ouvrages
dont il a enrichi le Public.
M. de Lavaur se trouva attaché à
S. Cere ,
par la tendresse qu'il avoit
pour cette digne Epouse , par ses affaires
domestiques , et par la délicatesse de sa
santé , qui ne se soutenoit que par un
grand regime de vie. Il ne s'absenta
du Querci , que pour un Voyage qu'il
fut obligé de faire à Paris en 1700, et
pour quelques autres voyages de nécessité
qu'il fit à Toulouze , où l'on n'oublia
rien pour le retenir.
>
و
Il étoit le Conseil , l'Arbitre , l'Oracle
du Païs. Sa maison étoit ouverte à tous
et à toute heure sur- tout aux Pauvres
et aux Affligés ausquels il accordoit
volontiers son secours et une bonne partie
de son revenu qui étoit considerable.
L'Illustre Fenelon , Archevêque de
Cambrai , le Duc de Bouillon , et plusieurs
personnes du premier rang et d'un
goût exquis , connoissant la solidité de
son mérite , lui donnerent leur confiance
la plus intime et la plus étroite.
Aussi parfait Chrétien , que bon Citoyen
, il donnoit chaque jour un temps
considerable à la priere et à la lecture
de l'Ecriture , des Peres , et de la Morale
Chré
2544 MERCURE DE FRANCE
›
Chrétienne. Sa religion et sa pieté étoient
la regle de ses Etudes : et ses Etudes l'affermissoient
dans sa Religion , et n'altererent
jamais sa pieté. Tout éclairé qu'il
étoit il vivoit dans une merveilleuse
simplicité , religieux dans les moindres
de ses actions , aussi -bien que dans les
plus grandes , il étoit exact et fidele à
toutes les pratiques de la Religion , assidu
à sa Paroisse attaché à son Pasteur
, que la noblesse de son extraction
lui rendoit moins recommandable , que
la pureté de sa Doctrine et de ses moeurs.
,
,
M. de Lavaur joignit à cette haute pieté
une profonde érudition . Il étoit Philosophe
, Orateur , et Poëte. Il sçavoit
parfaitement le Grec et l'Hebreu , et
toutes les finesses de la Langue Latine.
Pour ce qui est de nôtre Langue la
pureté et la beauté de son élocution , le
choix , l'arrangement , l'harmonie de ses
expressions , la hardiesse et la magnificence
de ses figures , la rapidité de son
éloquence , l'artifice de sa composition ,
Ia beauté de ses discours ne laissoient
rien à desirer.
Quelque attaché qu'il fut aux devoirs
de son état , il trouvoit encore assez de
Toisir pour cultiver l'étude des Sciences.
En 1726. il fit imprimer chez E. Ganeau-,
PHisNOVEMBRE
1731. 2545
> J
Histoire secrete de Neron , ou le Festin
de Trimalcion traduit de Petrone avec
des Notes historiques , in 12 de 446. pages ,
sans le Discours préliminaire qui en remplit
72. Les quatre premieres ne sont
qu'une Traduction du Portrait que Tacite
fait de Petrone , au livre xvj . de ses
'Annales. La suite de ce discours est trèsrecherchée
, on y trouve des remarques
curieuses sur les affranchis , sur les factions
, les jeux et leurs couleurs , sur les
Sevirs , sur les habits et les noms des Romains
, et sur les Sesterces. La Traduction
de l'Histoire est pure et élegante : on
trouve une Critique exacte dans les notes:
elles sont courtes et dégagées de tout
fatras d'érudition , et l'on ne peut s'em- >
pêcher de convenir que personne n'a
mieux pénetré que lui le sens de Petrone
; il est entré parfaitement bien dans
le Plan de son Auteur ; il a conservé
dans sa version les beautez presque inimitables
de l'Original , sans lui rien faire
perdre de ses traits , de ses couleurs , de
son prix ; il fait sentir par tout la finesse
de ses tours et la délicatesse de ses pensées
et si Petrone a été nommé Autor
›
in obscoenitate purus , ne pourroit-on pas
appeller le sçavant Traducteur qui l'a si
bien épuré , en retranchant toutes les
obsce-
1
2546 MERCURE DE FRANCE
obscenités , Purissimus impurissimi Auctoris
Interpres ?
Un autre ouvrage plus considerable de
M. de L. est intitulé : Conférence de la
Fable avec l'Histoire Sainte où l'on voit
›
>
que les grandes Fables le culte et les mysteres
du Paganisme ne sont que des Copies
alterées des Histoires , des Usages , et des
Traditions des Hebreux 2. vol . in 12. le
premier de 96. pages , sans le Discourspréliminaire
qui en contient 122. Le second
tome est de 361. pages . M. le Cardinal
de Fleury a bien voulu être le Mecene
de ce Livre , et ce n'est pas une approbation
mediocre pour l'ouvrage , ni
une petite louange pour l'Auteur , qui ,
d'ailleurs a tout-à - fait bien rempli son
dessein , lequel se trouve heureusement
exprimé dès le Frontispice
par ce passage
du I. livre des Macchabées
, c. 3. v. 48.
expanserunt libros legis , de quibus scrutabantur
gentes similitudinem
simulachrorum
suorum & c.
>
Avant lui , Steuchus , Evêque de Kisanie
, qui vivoit au milieu du xvj . siécle
, Bochard dans sa Géographie sacrée
M. Huet , Evêque d'Avranches , dans sa
Démonstration Evangelique , et le Pere
Thomassin , dans sa méthode d'étudier
les Poëtes , avoient travaillé après Eusebe
aux
NOVEMBRE 1731. 2547
aux Remarques de quelques traits de ressemblance
entre les personnages du vieux
Testament , et les Dieux du Paganisme .
M. de Lavaur a poussé ces recherches
plus loin , et il a découvert heureusement
la ressemblance des avantures et de la
vie des plus célebres personnages de la
Fable , avec ceux de nos saintes Ecritures.
Il prouve solidement , que les Fables
du Paganisme ne sont qu'une copie alterée
de la Religion , et par ce moyen
il établit le droit d'aînesse , et l'autorité
des livres divins sur les inventions des
hommes , de la verité sur le mensonge ,
de la vraie Religion et de la vraie Divinité
sur les fausses , qui n'en sont qu'une
imitation corrompue. Il démontre clairement
l'origine du Paganisme , sortie du
sein de Dieu même , sans que les Payens
s'en soient apperçûs ; il établit évidemment
la conformité des Fables avec les
Textes sacrés , et développe si nettement
les Metaphores des Auteurs Profanes
qu'on diroit qu'il a conferé avec les plus:
illustres morts de l'antiquité , pour nous
apprendre le vrai sens de leurs Enigmes.
Le témoignage de M. l'Abbé Raguer
me sera un bon et solide garand de ce
que je viens d'avancer. M. de Lavaur
dit-il , dans son approbation , fait paroître
2548 MERCURE DE FRANCE
foître dans cet ouvrage beaucoup d'éru-
»dition , un zele extrême pour les inte-
→ rêts de la verité , et une grande saga-
» cité à découvrir les traces précieuses de
» la Tradition des Hebreux parmi les té-
>> nebres du Paganisme. Il fait par tout
>> sentir l'autorité supprimée des livres
» sacrez , et par des conjectures ordinai-
» rement très heureuses , et par les mo-
» numens les plus acréditez de ceux qui
»> ne sembloient s'être instruits dans les
» Divines Ecritures , que pour les alterer ,
» suivant l'égarement de leur esprit , et
» la corruption de leur coeur.
Cet homme digne de l'immortalité
nous a laissé non - seulement ces deuxbeaux
ouvrages , mais encore trois fils ,
qui sont la gloire et la couronne d'un
tel Pere. Pierre - Louis de Lavaur son
aîné , Trésorier de France , disputa au
sortir des Ecoles une Chaire de Droit dans
l'Université de Cahors , et s'il ne l'ob
rint pas
›
pas , par un coup de faveur qui la
fit donner à son concurrent , il la mérita
suivant la justice que lui rendirent les
Sçavans desinteressez qui assisterent à
cette dispute. Il s'est allié aux meilleures
Maisons du Querci , par son mariage
avec Dame Elisabeth de Banze. Il suit
Les traces de son Pere , par son application
NOVEMBRE. 1731. 2549
tion à la Jurisprudence et aux Belles-
Lettres.
Philippe , son puîné , est Chanoine
de S. Sernin à Toulouse , et Syndic du
Chapitre , ce qui n'est pas une petite
distinction .
Le troisiéme Fils est François , Sieur
de l'Ort , il a eu soin de l'Edition du Livre
de la Conférence , qu'il a fait imprimer
à Paris , chez Cailleau 1730. 11
est premier Secretaire de M. le Marquis
de Fenelon Ambassadeur du Roy en
Hollande. J'ai l'honneur d'être , Mon
sieur , & c.
Ce 1. May 1731,
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Résumé : ELOGE de M. de Lavaur, celebre Avocat. Lettre écrite par M. B. B. à M. de S. Aigne, Conseiller de la Cour des Aides de Clermont.
Guillaume de Lavaur, avocat renommé, est loué dans une lettre de M. B. B. adressée à un conseiller de la Cour des Aides de Clermont. Né le 11 juin 1653 à Saint-Céré dans la vicomté de Turenne en Quercy, Guillaume était le fils de Paul de Lavaur, avocat au Parlement de Toulouse, reconnu pour son talent et son amour des lettres. Guillaume suivit les pas de son père en étudiant le droit à Toulouse, puis à Paris, où il se forma au barreau. Il se distingua par son sérieux, sa sagesse et ses manières distinguées, gagnant ainsi des amis influents. De retour en province, il épousa Marie-Charlotte Maynard, fille d'un gentilhomme du Roi. Malgré une santé fragile, il devint une figure influente à Saint-Céré, conseillant et aidant les pauvres. Il était respecté par des personnalités telles que l'archevêque Fénelon et le duc de Bouillon. Sa piété et son érudition étaient remarquables; il maîtrisait le grec, l'hébreu et le latin, et était également poète et orateur. En 1726, il publia 'Histoire secrète de Néron' et en 1730, 'Conférence de la Fable avec l'Histoire Sainte', ouvrage approuvé par le cardinal de Fleury. Ce livre démontre que les fables païennes sont des copies altérées des histoires hébraïques, établissant ainsi la supériorité des textes sacrés. M. de Lavaur eut trois fils : Pierre-Louis, trésorier de France et juriste; Philippe, chanoine à Toulouse; et François, secrétaire de l'ambassadeur du Roi en Hollande. La lettre se conclut par des marques de respect et d'admiration pour l'illustre défunt.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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332
p. 2549-2551
ODE Sur le respect dû aux Eglises. Pavete ad Sanctuarium meum.
Début :
Du redoutable éclat de sa magnificence [...]
Mots clefs :
Magnificence, Mortels coupables, Asile, Vengeance, Pénitent, Profanateurs
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texteReconnaissance textuelle : ODE Sur le respect dû aux Eglises. Pavete ad Sanctuarium meum.
ODE
Sur le respect dû aux Eglises,
Pavete ad Sanctuarium meum.
U redoutable éclat de sa magnificence
Le Seigneur autrefois marchoit environné ;
Les Eclairs et la Foudre annonçoient sa presence
Au Peuple prosterné.
Mais
2550 MERCURE DE FRANCE
Mais aujourd'hui voilant sous des ombres palpables
Les rayons de sa gloire à nos trop foibles yeux,
Ce même Dieu descend chez les mortels coupables
Le
Pour écouter leurs voeux.
témps est un azile où regne la Clemence
1
De nos gémissemens dés qu'elle entend la voix ;
Elle arrache les traits des mains de la vengeance
Qui lui cede ses droits.
Mais je frémis > ô Ciel ! quel attentat , quel
crime !
'Anges , le voyez -vous sans en être irrités ?
L'hommeaux pieds des Autels insulte à la victime
De ses iniquités ,
Des objets indécens , des discours sacrileges
Ravissent au très-haut les coeurs de toutes parts
L'innocence aux abois ne trouve que
Dans ses plus saints Remparts.
des piéges
Est- ce avec tant d'orgueil , de vanité , d'audace ,
Que l'humble Penitent y porte ses remords ?
D'un
NOVEMBRE. 1731. 2551
D'un Chef anéanti croit - il obtenir grace
Sous ces pompeux dehors ?
Nous tremblons à l'aspect des Princes de la
Terre ,
Leur Trône est entouré des vils adorateurs ;
Et l'on ne voit aux pieds du Maître du Tonnerre
Que des Prophanateurs,
Faut-il que l'Eternel arrache nos hommages
Par l'horreur et l'effroi dans un coeur égaré ?
d'un libre amour sous de tendres , non › Non
images
Il veut être honoré.
Pour être moins terrible , est-il moins respec
table ?
Un Dieu nous traite en pere , aimons - le donc
en fils.
Sa tendresse doit- elle , ô Mortel exécrable
Enhardir tes mépris ≥
Dieu vangera son culte , il t'observe en silence à
Inexorable Juge à l'instant du trépas ,
Ainsi que sa bonté sa colere est immense ;
Crains les coups de son braş.
Sur le respect dû aux Eglises,
Pavete ad Sanctuarium meum.
U redoutable éclat de sa magnificence
Le Seigneur autrefois marchoit environné ;
Les Eclairs et la Foudre annonçoient sa presence
Au Peuple prosterné.
Mais
2550 MERCURE DE FRANCE
Mais aujourd'hui voilant sous des ombres palpables
Les rayons de sa gloire à nos trop foibles yeux,
Ce même Dieu descend chez les mortels coupables
Le
Pour écouter leurs voeux.
témps est un azile où regne la Clemence
1
De nos gémissemens dés qu'elle entend la voix ;
Elle arrache les traits des mains de la vengeance
Qui lui cede ses droits.
Mais je frémis > ô Ciel ! quel attentat , quel
crime !
'Anges , le voyez -vous sans en être irrités ?
L'hommeaux pieds des Autels insulte à la victime
De ses iniquités ,
Des objets indécens , des discours sacrileges
Ravissent au très-haut les coeurs de toutes parts
L'innocence aux abois ne trouve que
Dans ses plus saints Remparts.
des piéges
Est- ce avec tant d'orgueil , de vanité , d'audace ,
Que l'humble Penitent y porte ses remords ?
D'un
NOVEMBRE. 1731. 2551
D'un Chef anéanti croit - il obtenir grace
Sous ces pompeux dehors ?
Nous tremblons à l'aspect des Princes de la
Terre ,
Leur Trône est entouré des vils adorateurs ;
Et l'on ne voit aux pieds du Maître du Tonnerre
Que des Prophanateurs,
Faut-il que l'Eternel arrache nos hommages
Par l'horreur et l'effroi dans un coeur égaré ?
d'un libre amour sous de tendres , non › Non
images
Il veut être honoré.
Pour être moins terrible , est-il moins respec
table ?
Un Dieu nous traite en pere , aimons - le donc
en fils.
Sa tendresse doit- elle , ô Mortel exécrable
Enhardir tes mépris ≥
Dieu vangera son culte , il t'observe en silence à
Inexorable Juge à l'instant du trépas ,
Ainsi que sa bonté sa colere est immense ;
Crains les coups de son braş.
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Résumé : ODE Sur le respect dû aux Eglises. Pavete ad Sanctuarium meum.
L''ODE' est un poème qui exalte le respect dû aux églises et à la divinité. Il commence par rappeler la majesté divine passée, marquée par des phénomènes spectaculaires comme les éclairs et la foudre. Aujourd'hui, Dieu se montre plus clément et accessible, prêt à écouter les prières des hommes. Cependant, le poète exprime son indignation face aux profanations et aux insultes commises par les hommes aux pieds des autels. Il dénonce l'orgueil et l'audace de ceux qui se présentent humblement en pénitents tout en étant remplis de vanité. Le poème critique également ceux qui ne respectent pas Dieu malgré sa tendresse paternelle, soulignant que Dieu observera et jugera les hommes avec sévérité. Il conclut en appelant à craindre la colère divine et à honorer Dieu avec un amour sincère.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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333
p. 2568-2572
A M. BOUHIER, Nommé premier Evêque de Dijon. ODE.
Début :
Dieu, dont la bonté féconde, [...]
Mots clefs :
Dieu, Bonté féconde, Miracles, Lyre, Zèle, Censure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A M. BOUHIER, Nommé premier Evêque de Dijon. ODE.
A M. BOUHIER ,
Nommé premier Evêque de Dijon.
ODE.
Dieu , dont la bonté féconde ,
Par des Miracles divers ,
Remplissant la Terre et l'Onde ,
Embrasse tout l'Univers :
Fais retentir sur ma Lyre ,
Ce qu'un saint amour m'inspire ,
En un jour si plein d'attraits.
J'encourage le Fidele ,
A s'enflammer d'un beau zele ,
Pour celebrer tes bienfaits.
Je n'irai point au Parnasse ,
Pour y chercher des accords.
Je n'ai pas besoin d'Horace y
Pour animer mes efforts.
Je suis la verité pure ,
Et méprisant la censure ,
Je
NOVEMBRE. 1731 ° 2569
Je publie avec éclat ,
Du grand BоUHIER la noblesse ,
Les Vertus et la Sagesse ,
Qui l'ont fait notre Prélat.
Je consacre les prémices ;
Du feu qui saisit mon coeur ,
A faire sous ses auspices ,
L'essai de ma noble ardeur.
'Aux vertus qu'il fit paroître ,
Depuis qu'on le put connoître ,
J'offre un légitime encens .
Heureux ! si ma voix timide ,
Dans le transport qui me guide ,
Exprime ce que je sens !
Comme on voit une Fontaine ,
Par le secours de ses Eaux ,
'Arroser toute une Plaine
Et former mille Ruisseaux :
BOUHIER , ainsi ta Famille ,
Ici se répand et brille ;
De Dijon elle est l'honneur
Du Peuple la Protectrice
De l'Orphelin la Nourrice ,
De tous elle est le bonheur.
Combien
2570 MERCURE DE FRANCE
Combien en a- t'on vû naître
De Guerriers et de Héros ?
Que de Magistrats paroître ,
Pour remplir nos Tribunaux !
Dans le Sénat équitable ,
Dans les Combats redoutable
Son lustre éclata toûjours .
Du Peuple , des Grands , chérie,
Elle fit de sa Patrie ,
Et la gloire et les amours.
Tu suis noblement les traces ,
De tes illustres Ayeux ;
graces ,
Que de vertus , que de
Tu fais briller à nos yeux !
Quant à la Cour on t'honore ;
A tous tu parois encore ,
Bien plus grand par ta vertu
Que par le glorieux Titre ,
Et par la brillante Mitre ,
Dont Louis t'a revétu.
Le courage que te donne
Ton amour pour l'équité
Te fait la ferme Colomne ,
Qui soutient la verité
Thémis , à qui tu sçûs plaire ,
Te fit dans son Sanctuaire ,
・
1
L'inNOVEMBRE
1731. 2579.
L'Interprete de ses Loix ;
Te mit en main sa Balance ;
Et sûre de ta prudence ,
T'abandonna tous ses droits.
C'est de toi que la Province ,
A reçû tant de bienfaits ,
Par toi , son AUGUSTE PRINCE ,
Comble nos plus doux souhaits.
A ton zele infatigable ,
La Bourgogne est redevable ,
De ces sçavantes leçons ,
Qui dans une illustre Ecole ,
De Gratien , de Barthole ,
Instruisent les Nourrissons.
La vertu toûjours entiere
Depuis long-temps éclatoit ;
Dans l'Eglise ta lumiere ,
De plus en plus s'augmentoit
Il étoit temps que la France ,
Vît placer en évidence ,
Ton Chandelier sur l'Autel ,
Que la divine Sagesse ,
Accomplissant sa promesse ,
Rendit ton nom immortel.
Plus ta vertu favorite ,
Te
2572 MERCURE DE FRANCE
Te faisoit fuir la grandeur ;
Plus le prix qu'elle mérite ,
Fera briller ta splendeur.
C'est ainsi que sur la Terre
La main qui tient le Tonnerre
Exalte l'humilité :
Cette humilité profonde ,
Trouve son prix dans le monde ;
Comme dans l'Eternité.
L *. B *.
Nommé premier Evêque de Dijon.
ODE.
Dieu , dont la bonté féconde ,
Par des Miracles divers ,
Remplissant la Terre et l'Onde ,
Embrasse tout l'Univers :
Fais retentir sur ma Lyre ,
Ce qu'un saint amour m'inspire ,
En un jour si plein d'attraits.
J'encourage le Fidele ,
A s'enflammer d'un beau zele ,
Pour celebrer tes bienfaits.
Je n'irai point au Parnasse ,
Pour y chercher des accords.
Je n'ai pas besoin d'Horace y
Pour animer mes efforts.
Je suis la verité pure ,
Et méprisant la censure ,
Je
NOVEMBRE. 1731 ° 2569
Je publie avec éclat ,
Du grand BоUHIER la noblesse ,
Les Vertus et la Sagesse ,
Qui l'ont fait notre Prélat.
Je consacre les prémices ;
Du feu qui saisit mon coeur ,
A faire sous ses auspices ,
L'essai de ma noble ardeur.
'Aux vertus qu'il fit paroître ,
Depuis qu'on le put connoître ,
J'offre un légitime encens .
Heureux ! si ma voix timide ,
Dans le transport qui me guide ,
Exprime ce que je sens !
Comme on voit une Fontaine ,
Par le secours de ses Eaux ,
'Arroser toute une Plaine
Et former mille Ruisseaux :
BOUHIER , ainsi ta Famille ,
Ici se répand et brille ;
De Dijon elle est l'honneur
Du Peuple la Protectrice
De l'Orphelin la Nourrice ,
De tous elle est le bonheur.
Combien
2570 MERCURE DE FRANCE
Combien en a- t'on vû naître
De Guerriers et de Héros ?
Que de Magistrats paroître ,
Pour remplir nos Tribunaux !
Dans le Sénat équitable ,
Dans les Combats redoutable
Son lustre éclata toûjours .
Du Peuple , des Grands , chérie,
Elle fit de sa Patrie ,
Et la gloire et les amours.
Tu suis noblement les traces ,
De tes illustres Ayeux ;
graces ,
Que de vertus , que de
Tu fais briller à nos yeux !
Quant à la Cour on t'honore ;
A tous tu parois encore ,
Bien plus grand par ta vertu
Que par le glorieux Titre ,
Et par la brillante Mitre ,
Dont Louis t'a revétu.
Le courage que te donne
Ton amour pour l'équité
Te fait la ferme Colomne ,
Qui soutient la verité
Thémis , à qui tu sçûs plaire ,
Te fit dans son Sanctuaire ,
・
1
L'inNOVEMBRE
1731. 2579.
L'Interprete de ses Loix ;
Te mit en main sa Balance ;
Et sûre de ta prudence ,
T'abandonna tous ses droits.
C'est de toi que la Province ,
A reçû tant de bienfaits ,
Par toi , son AUGUSTE PRINCE ,
Comble nos plus doux souhaits.
A ton zele infatigable ,
La Bourgogne est redevable ,
De ces sçavantes leçons ,
Qui dans une illustre Ecole ,
De Gratien , de Barthole ,
Instruisent les Nourrissons.
La vertu toûjours entiere
Depuis long-temps éclatoit ;
Dans l'Eglise ta lumiere ,
De plus en plus s'augmentoit
Il étoit temps que la France ,
Vît placer en évidence ,
Ton Chandelier sur l'Autel ,
Que la divine Sagesse ,
Accomplissant sa promesse ,
Rendit ton nom immortel.
Plus ta vertu favorite ,
Te
2572 MERCURE DE FRANCE
Te faisoit fuir la grandeur ;
Plus le prix qu'elle mérite ,
Fera briller ta splendeur.
C'est ainsi que sur la Terre
La main qui tient le Tonnerre
Exalte l'humilité :
Cette humilité profonde ,
Trouve son prix dans le monde ;
Comme dans l'Eternité.
L *. B *.
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Résumé : A M. BOUHIER, Nommé premier Evêque de Dijon. ODE.
Le texte est une ode dédiée à M. Bouhier, nommé premier évêque de Dijon en novembre 1731. L'auteur exprime sa dévotion et son admiration pour Bouhier, soulignant ses vertus, sa sagesse et sa noblesse. La famille de Bouhier est célèbre pour avoir produit des guerriers, des héros et des magistrats, toujours chérie par le peuple et les grands. Bouhier est loué pour suivre les traces de ses ancêtres et pour être honoré à la cour non seulement pour son titre, mais surtout pour sa vertu. Sa passion pour l'équité et la justice lui a valu la confiance de Thémis, la déesse de la justice. La province de Bourgogne lui doit de nombreux bienfaits, notamment des leçons savantes dispensées dans une école illustre. L'auteur conclut en affirmant que la vertu de Bouhier, malgré son humilité, le mènera à une splendeur éternelle, exaltée par la main divine.
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334
p. 2581-2584
L'ADORATION DES MAGES. POEME.
Mots clefs :
Adoration, Mages, Bethléem, Sceau, Vérité, Cantiques
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texteReconnaissance textuelle : L'ADORATION DES MAGES. POEME.
L'ADORATION DES MAGES .
J
POEM E.
E chante les saints Rois qui des bords de l'Asie
,
Vinrent à Bethéem adorer le Messie ,
Et qui par
leur respects , leur amour et leur foy ,
Furent marquez du Sceau de la nouvelle loy.
!
O toi , divin rayon qui leur servit de guide
Esprit , qui rassuras leur démarche timide ,
Tu peus seul mé guider dans un si grand dessein,
Sans ton secours ma voix s'éforceroit en vain ,
Source de verité prête - moi ton langage ,
Que chacun dans mes vers admire ton ouvrage
Ce jour , cet heureux jour si long- tems attendu
Ne tient plus des humains le bonheur suspendu ,
Les Chantres immortels des celebrès portiques ,
Du Redempteur qui naît entonnent des Cantiques
L'Univers attentif applaudit aux Concerts
Dont la sainte harmonie éclate dans les airs.
Tout anonce sa gloire, et qui peut méconnoître ,
Le Sauveur d'Israël que la terre voit naître ?
Trois Rois , chéris du Dieu , qui répand ses
bienfaits ,
'Aperçoivent , ravis , le signal de la paix ,
2
E iij Es
2582 MERCURE DE FRANCE
Et par l'heureux secours d'un brillant caractere
Pénétrent le secret de l'auguste Myftere.
Le germe de la foy qui fructifie en eux ,
Les assure dèslors du succès de leurs veux ,
Et versant dans leurs coeurs une allégresse extrême,
Soumet à leur devoir , l'orgueil du diadême ,
Ils partent de ces bords , que d'un oeil tout rian
Embell it le Soleil , sorti de l'Orient ;
Le rayon répandu sous la voute azurée
Vient tracer à leurs yeux une route assurée,
Déja Sion les voit , cherchant le nouveau né ,
Rassembler autour d'eux , un grand peuple éton
né ,
Ils parlent et soudain Jérusalem se trouble ,
D'Herode , soupçonneux , l'épouvante redouble ;
Il consulte , effrayé , les Docteurs de la Loy ,
Mais leur réponse encore augmente son effroy ;
Et reveille en son coeur sa fureur homicide.
Le traitre cependant , sous un dehors perfide ,
Voit les Mages , s'informe , et cachant dans son
sein ,
Du plus noir attentat , le barbare dessein
Béthléem, leur dit - il , est l'endrolt où l'on pense.
Que le CHRIST des Hébreux peut avoir pris naissance
,
Allez lui rendre hommage , Hérode avec sa Cour,
Pour l'aller adorer , attend votre retour.
Cet Ennemi juré , de la race chérie ,
ComNOVEMBRE.
1731. 258 ž
Comme un loup ravissant , qu'anime la furie
Dans son piége bien - tôt croit tenir cet enfant ,,
Immolê sous les coups d'un Couteau triom
phant.
Ministre des enfers , ton esperance est vaine ;
Celui qui s'est soumis à la nature humaine ,
Est le Fils du Tres- haut , le même dont la voix "
Commande à l'Univers , et fait trembler les Rois
Son Berceau ne craint rien de tes mains criminelles
,
Un Chérubin le garde à l'ombre de ses aîles,
L'horreur d'un tel complot a fait pâlir les
cieux.
Hâtez - vous , sages Rois , d'abandonner ces
lieux ,
De vos pieds chancelans secouez la poussiere ;
Le rayon éclipsé , redonne sa lumiere.
Les Mages transportez d'amour et de plaisir ,
Découvrent le séjour , objet de leur désir .
Le celeste flambeau sur Béthléem s'arrête:
Son éclat est fixé sur une humble retraite ,
Là, se montre à leurs yeux l'enfant emmailloté
Entouré des rayons de sa divinité ;
Quel spectacle admirable ? Eh! quelle main puissante
Fait agir à l'instant la grace triomphante !
Leur coeur est devenu le
rampart de la foy ;
Les Mages transportez reconnoissent leur Roy ;
Et du Verbe fait chair , l'éclatante victoire ,
E iiij Et 1
2584 MERCURE DE FRANCE
Couronne l'Eternel d'une nouvelle gloire ,
Ces zélez courtisans ; ces illustres rivaux ,
Changez par l'Esprit Saint en des hommes nouveaux
,
Vont répandre chez eux la semence feconde ,
Qui doit de ses erreurs purifier le monde ;
Les Gentils au vrai Dieu consacrent leurs Autels ,
Entraînent avec eux le reste des mortels ;
Le Très- Haut s'applaudit , et pour prix de leur
zelę ,
Dans les Cieux leur prépare une Palme immortelle
.
J
POEM E.
E chante les saints Rois qui des bords de l'Asie
,
Vinrent à Bethéem adorer le Messie ,
Et qui par
leur respects , leur amour et leur foy ,
Furent marquez du Sceau de la nouvelle loy.
!
O toi , divin rayon qui leur servit de guide
Esprit , qui rassuras leur démarche timide ,
Tu peus seul mé guider dans un si grand dessein,
Sans ton secours ma voix s'éforceroit en vain ,
Source de verité prête - moi ton langage ,
Que chacun dans mes vers admire ton ouvrage
Ce jour , cet heureux jour si long- tems attendu
Ne tient plus des humains le bonheur suspendu ,
Les Chantres immortels des celebrès portiques ,
Du Redempteur qui naît entonnent des Cantiques
L'Univers attentif applaudit aux Concerts
Dont la sainte harmonie éclate dans les airs.
Tout anonce sa gloire, et qui peut méconnoître ,
Le Sauveur d'Israël que la terre voit naître ?
Trois Rois , chéris du Dieu , qui répand ses
bienfaits ,
'Aperçoivent , ravis , le signal de la paix ,
2
E iij Es
2582 MERCURE DE FRANCE
Et par l'heureux secours d'un brillant caractere
Pénétrent le secret de l'auguste Myftere.
Le germe de la foy qui fructifie en eux ,
Les assure dèslors du succès de leurs veux ,
Et versant dans leurs coeurs une allégresse extrême,
Soumet à leur devoir , l'orgueil du diadême ,
Ils partent de ces bords , que d'un oeil tout rian
Embell it le Soleil , sorti de l'Orient ;
Le rayon répandu sous la voute azurée
Vient tracer à leurs yeux une route assurée,
Déja Sion les voit , cherchant le nouveau né ,
Rassembler autour d'eux , un grand peuple éton
né ,
Ils parlent et soudain Jérusalem se trouble ,
D'Herode , soupçonneux , l'épouvante redouble ;
Il consulte , effrayé , les Docteurs de la Loy ,
Mais leur réponse encore augmente son effroy ;
Et reveille en son coeur sa fureur homicide.
Le traitre cependant , sous un dehors perfide ,
Voit les Mages , s'informe , et cachant dans son
sein ,
Du plus noir attentat , le barbare dessein
Béthléem, leur dit - il , est l'endrolt où l'on pense.
Que le CHRIST des Hébreux peut avoir pris naissance
,
Allez lui rendre hommage , Hérode avec sa Cour,
Pour l'aller adorer , attend votre retour.
Cet Ennemi juré , de la race chérie ,
ComNOVEMBRE.
1731. 258 ž
Comme un loup ravissant , qu'anime la furie
Dans son piége bien - tôt croit tenir cet enfant ,,
Immolê sous les coups d'un Couteau triom
phant.
Ministre des enfers , ton esperance est vaine ;
Celui qui s'est soumis à la nature humaine ,
Est le Fils du Tres- haut , le même dont la voix "
Commande à l'Univers , et fait trembler les Rois
Son Berceau ne craint rien de tes mains criminelles
,
Un Chérubin le garde à l'ombre de ses aîles,
L'horreur d'un tel complot a fait pâlir les
cieux.
Hâtez - vous , sages Rois , d'abandonner ces
lieux ,
De vos pieds chancelans secouez la poussiere ;
Le rayon éclipsé , redonne sa lumiere.
Les Mages transportez d'amour et de plaisir ,
Découvrent le séjour , objet de leur désir .
Le celeste flambeau sur Béthléem s'arrête:
Son éclat est fixé sur une humble retraite ,
Là, se montre à leurs yeux l'enfant emmailloté
Entouré des rayons de sa divinité ;
Quel spectacle admirable ? Eh! quelle main puissante
Fait agir à l'instant la grace triomphante !
Leur coeur est devenu le
rampart de la foy ;
Les Mages transportez reconnoissent leur Roy ;
Et du Verbe fait chair , l'éclatante victoire ,
E iiij Et 1
2584 MERCURE DE FRANCE
Couronne l'Eternel d'une nouvelle gloire ,
Ces zélez courtisans ; ces illustres rivaux ,
Changez par l'Esprit Saint en des hommes nouveaux
,
Vont répandre chez eux la semence feconde ,
Qui doit de ses erreurs purifier le monde ;
Les Gentils au vrai Dieu consacrent leurs Autels ,
Entraînent avec eux le reste des mortels ;
Le Très- Haut s'applaudit , et pour prix de leur
zelę ,
Dans les Cieux leur prépare une Palme immortelle
.
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Résumé : L'ADORATION DES MAGES. POEME.
Le poème 'L'Adoration des Mages' relate l'arrivée des Rois Mages d'Asie à Bethléem pour adorer le Messie. Guidés par un rayon divin et une étoile brillante, ils découvrent la naissance du Christ. Leur foi et leur respect les conduisent à Bethléem, où ils trouvent l'enfant emmailloté. Leur cœur est transformé par l'Esprit Saint, et ils repartent pour répandre la foi. À Jérusalem, leur arrivée trouble Hérode, qui consulte les Docteurs de la Loi et dissimule ses intentions meurtrières en les envoyant à Bethléem. Le Christ est protégé par un chérubin. Les Mages reconnaissent leur Roi et purifient le monde de ses erreurs. Les Gentils consacrent leurs autels au vrai Dieu, et le Très-Haut leur prépare une palme immortelle dans les Cieux.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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335
p. 2600-605
Rituel du Diocèse de Blois, [titre d'après la table]
Début :
RITUEL du Diocèse de Blois, publié par l'autorité de Monseigneur Jean-François-Paul de Caumartin [...]
Mots clefs :
Images, Instructions, Mandement, Société civile, Rituel, Cérémonie religieuse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Rituel du Diocèse de Blois, [titre d'après la table]
RITUEL du Diocèse de Blois , publié
par l'autorité de Monseigneur Jean- François
- Paul de Caumartin Evêque de
Blois. Volume in 4. d'environ 640. pages.
Prix dix livres . Se vend à Paris • chez
Barthelemy Alix , Libraire , ruë S. Facques
, près la Fontaine S. Severin an
Griffon.
,
Le Rituel de Blois est formé sur le
plan et dans le goût des plus excellens
Rituels qui ont paru en France. Chaque
Action ou Ceremonie Religieuse est précedée
d'une Instruction qui exprime ce
qu'il y a de plus interessant pour le Dogme
, la Morale et la Discipline. On y
ajoûte des Exhortations , lorsque les circonstances
le demandent. On y trouve
des Formules pour annoncer aux Prônes
les principaux Mysteres et Fêtes de l'Année.
On s'est exactement conformé aux
Ordonnances de nos Rois , et à la Juris
prudence des Cours Seculieres . Et comme
le Mariage est un des engagemens les
plus importants pour l'Eglise et pour la
Societé Civile , l'Instruction qui précede
l'Administration de ce Sacrement , a été
particulierement communiquée et concertée
avec des Personnes de la Magistrature
et du Barreau très -respectables
et très -éclairées.
Dans
NOVEMBRE . 1731. 2601
tructions
......
Dans le magnifique Mandement qui
sert de Préface au Rituel , M. l'Evêque de
Blois explique ainsi l'ordre et la méthode
qu'on y a suivis Nous avons consulté
plusieurs Personnes pieuses et éclairées . C'est
sur leurs avis , pris dans un grand nombre
de Conférences , qu'ont été dressées les Insque
le Rituel renferme. Nous nous
sommes assujettis autant qu'il s'est trouvé
possible , aux Usages de l'Eglise Romaine
dont les Rits sont reçûs et respectez dans
PEglise Gallicane depuis tant de siécles
Nous nous sommes conformez avec respect
aux Déclarations du Clergé de France , qui
pouvoient y avoir rapport ...... Sur divers
Points de Discipline , Nous avons exactement
observé les Ordonnances de nos Rois
Protecteurs et Executeurs des saints Canons ,
et la Jurisprudence des Cours Seculieres du
Royaume..... Le Rituel que nous vous presentons
continue ce Prélat , n'est point
un simple Recueil de Rits et de Ceremonies ;
chaque Instruction vous donnera une exposition
abregée et précise du Dogme , de la
Morale , de la Discipline , qui ont quelque
rapport au Point qui est traité.
›
1
INSTRUCTIONS tirées du Rituel de
Blois , in 12. 2. vol. petit papier. Prix 3 .
liv. 10. sols. Se vend à Paris , chez le
ême Libraire. F IMA2602
MERCURE DE FRANCI
1
IMAGES DES HEROS ET DES GRAND
HOMMES DE L'ANTIQUITE' , gravées su
les Médailles Antiques de Banini
par Picard le Romain. vol . in 4. et s
vend chez J. Jombert , Libraire , ruë de i
Bucherie proche les Ecoles de Med.
cine.
3
LIVRES nouvellement reçûs des Pay
Etrangers , qui se trouvent chez G. C
velier, Libraire , rue S. Jacques , à Pari
in
Manget , ( Jo Jac ) Bibliotheca Script
rum Medicorum veterum et recentiorum.
qua sub eorum omnium qui Mun
Primordiis ad hunc usque Annum vix.
runt nominibus ordine Alphabetico a
Scriptis vita compendia enarrantur &.
vol. Geneva , 1731 .
fol. 4.
Aeliani
Sophista
varia
Historia
, cum
N
tis
integris
Perizonii
et variorum
>
CL
rante Abrah. Gronovio , qui et suas a
Notationes adjecit. in 4. 2. vol. Gr. Lat
Lugd. Batavorum. 1731 .
Eutropii Historia Romana , cum Metaphro
Graca Pacanii et Notis Integris vari.
rum recensuit Havercampus , qui et su
et Heumanni Notas adjecit. in 8. Lug
Batavorum. 1729.
Veteris Testamenti Libri Hagiographie:
Trans
NOVEMBRE. 1731. 260.
Translatione Jo . Clerici cum ejusdem
Commentario Philologico . In fol . 2. vol.
Amst. 1731.
Pensées secretes et Refléxions sur la Religion
et sur la Vie Chrétienne , par
Beveridge , Evêque d'Asaph , traduit
de l'Anglois sur la onzième Edition .
2. vol. in 12. Amst. 1731 .
Gorfer Medicine Compendium in usum
Exercitationis Domestica digestum , in 4.
Lug. Bat. 1731.
Barbeique , Dissert. sur les Maladies de
la Poitrine , du Coeur , de l'Estomach
des Femmes ,Veneriennes , et quelques
Maladies particulieres , avec la Description
de deux Maladies , par M.
Boerhaave , in 12. Amst. 1731 .
Duverney , Tractatus de Organo Auditus.
in 4. cum Fig. Lug. Bat. 1730 .
Duverney , Traité de l'Organe de l'Oüie ,
contenant les Maladies , de toutes les
Parties de l'Oreille , in 12 . in 12. Fig. Lug
1731.
Boerhaave ( Herm. ) Oratio de usu Ratic
cinii Mechanici in Medicina
Lug. Bat. 1730.
?
1
>
in 4
Mead ( Ric , ) Oratio Anniversar
Harvejana in Regii Medicorum Lond
neus. Collegii habita accessit Dissert.
nummis in Medicorum honorem percu
sis , in 8. Fig. 1728 .
Fij
Ꮴ
2604 MERCURE DE FRANCE
Vesalii ( And. ) Opera omnia Anatomica
et Chirurgica cura Herm. Boerhaave et
Ber. Albini , in fol. 2. vol . c. Fig. Lug.
Bat. 1725. Carta maxima .
Keilii ( Jac. ) Tentamina Medico ,Physica
de sanguinis quantitate de velocitate
sanguinis , de vi cordis , de secretione animali
de motu musculari , accedit Medicina
Statica Britannica , nova Editio
aucta , in 4. Lug. Bat. 1730 .
>
Celsi ( Cornelii ) Medicina Scholiis et
Locis parallelis illustrata studio Almeloveen
Nova Editio aucta. 2. vol . in 8.
Lug. Bat. 1730 .
›
HISTOIRE DU BAÏANISME , ou de l'Heresie
de Michel Baïus , avec des Notes
Historiques , Chronologiques , Critiques,
&c. suivie d'Eclaircissemens Theologiques
, et d'un Recueil de Pieces justificatives.
Par le P. Jean - Baptiste Du Chesne,
de la Compagnie de Jesus. A Douay ,
chez Wuillerval , 1731. in 4. de 450. pages
pour le corps de l'Histoire , 76. pour
les Eclaircissemens , et 82. pour les Pieces
justificatives , sans la Préface et les
Tables.
DES PARTAGES PAR SOUCHE et par Representation,
suivant les Articles 18 er 19
de
NOVEMBRE . 1731. 2603
du titre 8. de la Coûtume du Duché de
Bourgogne. A Dijon , chez F. Siron , ruë
de Condé. 1730. in 12. de 13.9 . pages.
LES CARACTERES DET HEOPHRASTE
avec les moeurs de ce siècle . Par M. de la
Bruyere. Augmentez de la défense de M.
de la Bruyere et de ses Caracteres , par
M. Coste. A Amsterdam , 1731. 2. vol.
in douze.
DISSERTATION THE'OLOGIQUE , touchant
l'invocation du St. Esprit dans les Liturgies
Grecques et Orientales. Par le R. P.
J. A. Orsi , de l'Ordre des Freres Prêcheurs
, Lecteur en Théologie . A Milan
chez J. B. Malatesta , 1731. in 8,
Cet ouvrage est en Latin.
و
NOUVEAU SYSTEME sur la maniere de
défendre les Places , par le moyen des
Contremines. Ouvrage posthume de M.
d'Azin , dedié au Roy. A Paris , ruë
S. Jacques , chez J. Clousier , 1731. in 12.
de 182. pages pour le corps de l'ouvrage ,
152. pour le Discours préliminaire , avec
plusieurs Planches.
par l'autorité de Monseigneur Jean- François
- Paul de Caumartin Evêque de
Blois. Volume in 4. d'environ 640. pages.
Prix dix livres . Se vend à Paris • chez
Barthelemy Alix , Libraire , ruë S. Facques
, près la Fontaine S. Severin an
Griffon.
,
Le Rituel de Blois est formé sur le
plan et dans le goût des plus excellens
Rituels qui ont paru en France. Chaque
Action ou Ceremonie Religieuse est précedée
d'une Instruction qui exprime ce
qu'il y a de plus interessant pour le Dogme
, la Morale et la Discipline. On y
ajoûte des Exhortations , lorsque les circonstances
le demandent. On y trouve
des Formules pour annoncer aux Prônes
les principaux Mysteres et Fêtes de l'Année.
On s'est exactement conformé aux
Ordonnances de nos Rois , et à la Juris
prudence des Cours Seculieres . Et comme
le Mariage est un des engagemens les
plus importants pour l'Eglise et pour la
Societé Civile , l'Instruction qui précede
l'Administration de ce Sacrement , a été
particulierement communiquée et concertée
avec des Personnes de la Magistrature
et du Barreau très -respectables
et très -éclairées.
Dans
NOVEMBRE . 1731. 2601
tructions
......
Dans le magnifique Mandement qui
sert de Préface au Rituel , M. l'Evêque de
Blois explique ainsi l'ordre et la méthode
qu'on y a suivis Nous avons consulté
plusieurs Personnes pieuses et éclairées . C'est
sur leurs avis , pris dans un grand nombre
de Conférences , qu'ont été dressées les Insque
le Rituel renferme. Nous nous
sommes assujettis autant qu'il s'est trouvé
possible , aux Usages de l'Eglise Romaine
dont les Rits sont reçûs et respectez dans
PEglise Gallicane depuis tant de siécles
Nous nous sommes conformez avec respect
aux Déclarations du Clergé de France , qui
pouvoient y avoir rapport ...... Sur divers
Points de Discipline , Nous avons exactement
observé les Ordonnances de nos Rois
Protecteurs et Executeurs des saints Canons ,
et la Jurisprudence des Cours Seculieres du
Royaume..... Le Rituel que nous vous presentons
continue ce Prélat , n'est point
un simple Recueil de Rits et de Ceremonies ;
chaque Instruction vous donnera une exposition
abregée et précise du Dogme , de la
Morale , de la Discipline , qui ont quelque
rapport au Point qui est traité.
›
1
INSTRUCTIONS tirées du Rituel de
Blois , in 12. 2. vol. petit papier. Prix 3 .
liv. 10. sols. Se vend à Paris , chez le
ême Libraire. F IMA2602
MERCURE DE FRANCI
1
IMAGES DES HEROS ET DES GRAND
HOMMES DE L'ANTIQUITE' , gravées su
les Médailles Antiques de Banini
par Picard le Romain. vol . in 4. et s
vend chez J. Jombert , Libraire , ruë de i
Bucherie proche les Ecoles de Med.
cine.
3
LIVRES nouvellement reçûs des Pay
Etrangers , qui se trouvent chez G. C
velier, Libraire , rue S. Jacques , à Pari
in
Manget , ( Jo Jac ) Bibliotheca Script
rum Medicorum veterum et recentiorum.
qua sub eorum omnium qui Mun
Primordiis ad hunc usque Annum vix.
runt nominibus ordine Alphabetico a
Scriptis vita compendia enarrantur &.
vol. Geneva , 1731 .
fol. 4.
Aeliani
Sophista
varia
Historia
, cum
N
tis
integris
Perizonii
et variorum
>
CL
rante Abrah. Gronovio , qui et suas a
Notationes adjecit. in 4. 2. vol. Gr. Lat
Lugd. Batavorum. 1731 .
Eutropii Historia Romana , cum Metaphro
Graca Pacanii et Notis Integris vari.
rum recensuit Havercampus , qui et su
et Heumanni Notas adjecit. in 8. Lug
Batavorum. 1729.
Veteris Testamenti Libri Hagiographie:
Trans
NOVEMBRE. 1731. 260.
Translatione Jo . Clerici cum ejusdem
Commentario Philologico . In fol . 2. vol.
Amst. 1731.
Pensées secretes et Refléxions sur la Religion
et sur la Vie Chrétienne , par
Beveridge , Evêque d'Asaph , traduit
de l'Anglois sur la onzième Edition .
2. vol. in 12. Amst. 1731 .
Gorfer Medicine Compendium in usum
Exercitationis Domestica digestum , in 4.
Lug. Bat. 1731.
Barbeique , Dissert. sur les Maladies de
la Poitrine , du Coeur , de l'Estomach
des Femmes ,Veneriennes , et quelques
Maladies particulieres , avec la Description
de deux Maladies , par M.
Boerhaave , in 12. Amst. 1731 .
Duverney , Tractatus de Organo Auditus.
in 4. cum Fig. Lug. Bat. 1730 .
Duverney , Traité de l'Organe de l'Oüie ,
contenant les Maladies , de toutes les
Parties de l'Oreille , in 12 . in 12. Fig. Lug
1731.
Boerhaave ( Herm. ) Oratio de usu Ratic
cinii Mechanici in Medicina
Lug. Bat. 1730.
?
1
>
in 4
Mead ( Ric , ) Oratio Anniversar
Harvejana in Regii Medicorum Lond
neus. Collegii habita accessit Dissert.
nummis in Medicorum honorem percu
sis , in 8. Fig. 1728 .
Fij
Ꮴ
2604 MERCURE DE FRANCE
Vesalii ( And. ) Opera omnia Anatomica
et Chirurgica cura Herm. Boerhaave et
Ber. Albini , in fol. 2. vol . c. Fig. Lug.
Bat. 1725. Carta maxima .
Keilii ( Jac. ) Tentamina Medico ,Physica
de sanguinis quantitate de velocitate
sanguinis , de vi cordis , de secretione animali
de motu musculari , accedit Medicina
Statica Britannica , nova Editio
aucta , in 4. Lug. Bat. 1730 .
>
Celsi ( Cornelii ) Medicina Scholiis et
Locis parallelis illustrata studio Almeloveen
Nova Editio aucta. 2. vol . in 8.
Lug. Bat. 1730 .
›
HISTOIRE DU BAÏANISME , ou de l'Heresie
de Michel Baïus , avec des Notes
Historiques , Chronologiques , Critiques,
&c. suivie d'Eclaircissemens Theologiques
, et d'un Recueil de Pieces justificatives.
Par le P. Jean - Baptiste Du Chesne,
de la Compagnie de Jesus. A Douay ,
chez Wuillerval , 1731. in 4. de 450. pages
pour le corps de l'Histoire , 76. pour
les Eclaircissemens , et 82. pour les Pieces
justificatives , sans la Préface et les
Tables.
DES PARTAGES PAR SOUCHE et par Representation,
suivant les Articles 18 er 19
de
NOVEMBRE . 1731. 2603
du titre 8. de la Coûtume du Duché de
Bourgogne. A Dijon , chez F. Siron , ruë
de Condé. 1730. in 12. de 13.9 . pages.
LES CARACTERES DET HEOPHRASTE
avec les moeurs de ce siècle . Par M. de la
Bruyere. Augmentez de la défense de M.
de la Bruyere et de ses Caracteres , par
M. Coste. A Amsterdam , 1731. 2. vol.
in douze.
DISSERTATION THE'OLOGIQUE , touchant
l'invocation du St. Esprit dans les Liturgies
Grecques et Orientales. Par le R. P.
J. A. Orsi , de l'Ordre des Freres Prêcheurs
, Lecteur en Théologie . A Milan
chez J. B. Malatesta , 1731. in 8,
Cet ouvrage est en Latin.
و
NOUVEAU SYSTEME sur la maniere de
défendre les Places , par le moyen des
Contremines. Ouvrage posthume de M.
d'Azin , dedié au Roy. A Paris , ruë
S. Jacques , chez J. Clousier , 1731. in 12.
de 182. pages pour le corps de l'ouvrage ,
152. pour le Discours préliminaire , avec
plusieurs Planches.
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Résumé : Rituel du Diocèse de Blois, [titre d'après la table]
Le texte présente le Rituel du Diocèse de Blois, publié sous l'autorité de Monseigneur Jean-François-Paul de Caumartin, évêque de Blois. Ce volume de 640 pages est disponible à Paris chez Barthélemy Alix et suit le plan des meilleurs rituels français. Chaque action ou cérémonie religieuse est précédée d'une instruction expliquant les aspects dogmatiques, moraux et disciplinaires. Des exhortations sont ajoutées selon les circonstances, et des formules sont fournies pour annoncer les mystères et fêtes principales de l'année. Le rituel respecte les ordonnances des rois et la jurisprudence des cours séculières. L'instruction sur le mariage a été concertée avec des personnes de la magistrature et du barreau. Dans un mandement, l'évêque de Blois explique que le rituel a été élaboré après consultation de personnes pieuses et éclairées, en suivant les usages de l'Église romaine et les déclarations du clergé de France. Il observe également les ordonnances des rois et la jurisprudence des cours séculières. Le rituel n'est pas seulement un recueil de rites, mais offre aussi des expositions abrégées et précises du dogme, de la morale et de la discipline.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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336
p. 2608-2609
Almanach Ecclésiastique, [titre d'après la table]
Début :
ALMANACH ECCLESIASTIQUE et Historique, pour l'Année 1732. A Paris, [...]
Mots clefs :
Almanach ecclésiastique, Conciles généraux, Chronologie des papes, Origine des Cardinaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Almanach Ecclésiastique, [titre d'après la table]
ALMANACH ECCLESIASTIQUE et Historique
, pour l'Année 1732. A Paris
chez, N. P. Armand.
2
Il contient 1 ° . La Chronologie des
Conciles Generaux , Nationaux , Provinciaux
et Synodaux , avec l'Année de la
tenue des Conciles , et le nom des Papes
Sous lesquels ils ont été célebrez .
2º. Une Chronologie des Papes et des
'Anti- Papes .
3º. Un Traité de l'origine des Cardinaux
les noms de ceux qui sont actuellement
vivans , et l'Année de leur
,
motion.
pro-
4°
NOVEMBRE 1732 2609
4°. Les noms des Archevêchez et Evêchez
de France , avec leurs Revenus , et
par qui ils sont possedez .
>
5. Les Cures de la Ville de Paris et
ceux qui y presentent.
6°. L'Année de la Fondation des Or.
dres Religieux qui sont dans Paris , avec
le nom de leur Fondateur.
7°. L'Université , avec l'Année de la
Fondation de ses Colleges , et à qui ap
partient la nomination des Bourses .
8. Un petit Traité des Benefices.
La vente des Livres de feu M. Dodart,
Premier Medecin du Roy , doit se faire
en détail au commencement de Janvier
1732. Le Catalogue de cette Bibliotheque
se trouve chez Gabriel Martin et Louis
Guerin , rue S. Jacques. Les mêmes Libraires
viennent de faire une nouvelle
Edition de la Bibliotheque choisie de M.
Colomiés, avec des Additions et des Notes
de M. Bonnet Bourdelot , de la Monnoye ,
et autres en un vol. in 12.
, pour l'Année 1732. A Paris
chez, N. P. Armand.
2
Il contient 1 ° . La Chronologie des
Conciles Generaux , Nationaux , Provinciaux
et Synodaux , avec l'Année de la
tenue des Conciles , et le nom des Papes
Sous lesquels ils ont été célebrez .
2º. Une Chronologie des Papes et des
'Anti- Papes .
3º. Un Traité de l'origine des Cardinaux
les noms de ceux qui sont actuellement
vivans , et l'Année de leur
,
motion.
pro-
4°
NOVEMBRE 1732 2609
4°. Les noms des Archevêchez et Evêchez
de France , avec leurs Revenus , et
par qui ils sont possedez .
>
5. Les Cures de la Ville de Paris et
ceux qui y presentent.
6°. L'Année de la Fondation des Or.
dres Religieux qui sont dans Paris , avec
le nom de leur Fondateur.
7°. L'Université , avec l'Année de la
Fondation de ses Colleges , et à qui ap
partient la nomination des Bourses .
8. Un petit Traité des Benefices.
La vente des Livres de feu M. Dodart,
Premier Medecin du Roy , doit se faire
en détail au commencement de Janvier
1732. Le Catalogue de cette Bibliotheque
se trouve chez Gabriel Martin et Louis
Guerin , rue S. Jacques. Les mêmes Libraires
viennent de faire une nouvelle
Edition de la Bibliotheque choisie de M.
Colomiés, avec des Additions et des Notes
de M. Bonnet Bourdelot , de la Monnoye ,
et autres en un vol. in 12.
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Résumé : Almanach Ecclésiastique, [titre d'après la table]
L'Almanach Ecclésiastique et Historique pour l'Année 1732, édité par N. P. Armand à Paris, offre diverses sections chronologiques et descriptives. Il présente la chronologie des conciles généraux, nationaux, provinciaux et synodaux, avec les années de leur tenue et les papes correspondants. Il inclut également une chronologie des papes et des antipapes. Un traité sur l'origine des cardinaux est fourni, listant les cardinaux vivants et les années de leur promotion. L'ouvrage détaille les archevêchés et évêchés de France, leurs revenus et leurs possesseurs actuels. Il mentionne les cures de la ville de Paris et ceux qui y présentent. Les années de fondation des ordres religieux à Paris et les noms de leurs fondateurs sont également indiqués. L'Almanach traite de l'Université, avec les années de fondation de ses collèges et les personnes nommées pour les bourses. Un traité sur les bénéfices est inclus. Enfin, il annonce la vente des livres de feu M. Dodart et la nouvelle édition de la Bibliothèque choisie de M. Colomiès, enrichie d'additions et de notes par plusieurs auteurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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337
p. 2611-2616
Histoire métallique des Pays-Bas, [titre d'après la table]
Début :
PROJET DE SOUSCRIPTION pour l'Histoire Metallique des Pays-Bas, qui s'imprime à la [...]
Mots clefs :
Histoire métallique, Histoire civile, Histoire généalogique, Histoire ecclésiastique, Police, Église gallicane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire métallique des Pays-Bas, [titre d'après la table]
PROJET DE SOUSCRIPTION pour l'Histoire
Metallique des Pays - Bas , qui s'imprime à la
Haye , chez P. Gosse , J. Neaulme ; et Pierre
de Hondt.
Cet Ouvrage doit être regardé , non - seulement
comme une simple Histoire Metallique
mais encore comme une Histoire Civile , Militaire
Ecclésiastique , et Genéalogique des
XVII. Provinces des Pays-Bas , tirée des His-
F vj roriens
2612 MERCURE DE FRANCE
"
> toriens les plus fideles et les plus exacts tang
généraux que particuliers , et confirmée par les
Monumens les plus certains et les plus authentiques
, tels que les Résolutions des Etats - Generaux
des Provinces - Unies , les Résolutions des
Provinces Particulieres les Statuts et Ordonnances
des Villes , les Reglemens de leur Police ,
les Chartres et Diplomes des Eglises et des Monasteres
, les Donations et Testamens des Souverains
et autres Seigneurs , les Memoires Généalogiques
des principales Familles , les Vies
et Eloges de leurs Hommes Illustres ; en un mot,
de tous les Actes et Documens tant publics que
particuliers , dont l'Auteur a pû tirer quelque
secours . Et lorsqu'on voudra bien prendre la
peine de faire quelque attention à l'étendue considerable
du Temps que cette Histoire embrasse ,
à l'Abondance des Evenemens éclatans qu'elle
renferme à l'Authenticité des preuves qu'elle
employe , à la Réputation et au Mérite des Auteurs
choisis qu'elle cite et particulierement au
Nombre en quelque sorte étonnant de Medailles
qui lui servent de Base , à la Rareté notable de
quelques-unes d'entr'elles et enfin à la Difficulté
presque insurmontable de les rassemble
ainsi des divers Cabinets où elles sont renfermées
; nous ne faisons aucun doute qu'on ne la
préfere de beaucoup à toutes les Histoires des
Pays - Bas qui ont paru jusqu'à ce jour , es
peut -être même à tout ce qu'on a encore vû de
plus curieux en ce genre.
"
>
>
›
Le grand succès qu'elle a eû dans sa Langue
originale , nous ayant porté à la faire traduire
en François , nous proposons aujourd'huy an
Public l'Edition de cette Traduction , sous les
Conditions suivantes,
NOVEMBRE." 1731. 2613
1. Cette Edirion sera divisée en 5. Volumes
in folio , et elle consistera en 675. Feuilles de
Papier semblable à celui du Projet , imprimées
de Caracteres neufs ; en 1945. Médailles
et leurs Revers , gravées par les meilleurs Maítres
du Pays et expliquées par l'Auteur avec
toute la netteté et toute la précision possibles
et en divers autres petits Ornemens nécessaires.
II. Ces 675. Feuilles , estimées
à i sol chacune , font
Ces 2945. Médailles , estimées
à sol , font
La Planche du Titre
Le Portrait de l'Auteur
Cinq Vignettes au commencement
de chaque Volume.
Le Gobelet Vivent les Gueux .
La Clef d'or accordé à la Ville
de Louvain en 1710.
Cinq Titres rouges et leurs Vignettes.
Ce qui fait en tout
33 A. S..
73 12
I
I
2
10
f II S
8.
, par voye Mais que le Public pourra avoir
de Souscription , pour 90. Florins courants
d'Hollande , pour le petit Papier ; et pour 135
pour le grand Papier ce qui est un Tiers de
plus que le petit Papier , suivant la coûtume.
›
Ces Souscriptions se pourront faire chez les
principaux Libraires , tant de ces Provinces que
des Pays Etrangers , et ne se payeront qu'en
quatre Termes sçavoir , pour le petit Papier.
1. En recevant les deux premiers Volumes 490
florins
2614 MERCURE DE FRANCE
florins. 2. En recevant le troisiéme , 20. florins.
3. En recevant le quatrième , 15. florins. 4. En
recevant le cinquième , 15. florins.
Pour le grand Papier. 1. En recevant les deux
premiers Volumes , 60. florins. 2. En recevant
le troisiéme 2 30. forins.
,
3 .
En recevant le
quatriéme 22 flor ns 10 s. 4. En recevant le
cinquiéme , 22 florins 10 s.
IV. Ceux qui n'auront point souscrit
, seront obligez de payer pour
le petit Papier. f113 S.
170
Et pour le grand Papier.
suivant l'Estimation cy- dessus donnée.
le
V. Les deux premiers Volumes paroítront le
premier jour d'Avril 1732 ; le troisiéme
premier jour d'Octobre suivant ; et les deux
derniers dans le courant de l'Année 1733 .
>
3
Le Nouvelliste du Parnasse continuë
toujours sur le même ton . Dans sa 38 .
Lettre › page 122. on lit une Lettre
écrite , dit- on , par un Conseiller au Parlement
de Grenoble , contre l'Auteur
d'une Lettre inserée dans le Mercure ,
d'Août , dans laquelle on attaque les .
sentimens du Pere le Brun , qui condamne
les Spectacles : Lettre où cet illustre
Auteur n'est pas bien traité
sur laquelle le Magistrat de Grenoble
nous a seulement prévenus étant nousmêmes
interessez à ne pas la laisser sans
réponse. Ceux de nos Lecteurs qui ont
و
et
lû
NOVEMBRE 1731 ′ 2815
lû les deux Extraits que nous avons faits
du Livre du Pere le Brun , inserez dans
deux Mercures , et les justes Eloges que
nous avons donnés à l'ouvrage et à l'Auteur
, quoique mort , sont pleinement
en état de juger , si ce morceau de Critique
du Nouvelliste , dont tout le déguisement
consiste à le faire venir de
Dauphiné , est accompagné de cette droiture
de coeur , et de cette modération
qui doit autant marquer la superiorité de
l'Esprit , que la douceur du caractere
d'un Ecrivain estimé.
Le Sieur Gaetano Pio , Italien , arrivé
depuis peu en cette Ville , donne avis au
Public , qu'il est l'Auteur d'une nouvelle
Méthode , par le moyen de laquelle on
peut apprendre la Langue Italienne en
fort peu de temps , et sans se donner
beaucoup de peine. Il demeure chez Mr.
Manceau , Perruquier , rue des Cordeliers ;
au coin de la rue du Paon .
M. Tartarin , Repetiteur en Droit à
Rennes , propose un ouvrage en huit
tomes , dédié à M. de Breteuil , Evêque
de Rennes , et Grand- Maître de la Chapelle
du Roy.
Les deux premiers Tomes seront les
Insti
4616 MERCURE DE FRANCE
Instituts de Justinien , par preuves et objections
tirées des anciens Juristes , et réponduës
par les nouveaux , avec les principes
du Droit François à chaque titre.-
Les deux autres contiendront les Insti
tuts du Droit Canon , avec la même Méthode
et les Principes des Loix de l'Eglise
Gallicane. Il donnera aussi le Droit
François , raisonné avec le Romain , et
une compilation du Droit Canon , et des
Droits de l'Eglise Gallicane : où l'on verra
les principaux Arrêts touchant les
Matietes Beneficiales. Ceux qui voudront
souscrire , pourront en donner avis , et
payer le Port ; car on n'en fait imprimer
que 4000. Exemplaires.
Metallique des Pays - Bas , qui s'imprime à la
Haye , chez P. Gosse , J. Neaulme ; et Pierre
de Hondt.
Cet Ouvrage doit être regardé , non - seulement
comme une simple Histoire Metallique
mais encore comme une Histoire Civile , Militaire
Ecclésiastique , et Genéalogique des
XVII. Provinces des Pays-Bas , tirée des His-
F vj roriens
2612 MERCURE DE FRANCE
"
> toriens les plus fideles et les plus exacts tang
généraux que particuliers , et confirmée par les
Monumens les plus certains et les plus authentiques
, tels que les Résolutions des Etats - Generaux
des Provinces - Unies , les Résolutions des
Provinces Particulieres les Statuts et Ordonnances
des Villes , les Reglemens de leur Police ,
les Chartres et Diplomes des Eglises et des Monasteres
, les Donations et Testamens des Souverains
et autres Seigneurs , les Memoires Généalogiques
des principales Familles , les Vies
et Eloges de leurs Hommes Illustres ; en un mot,
de tous les Actes et Documens tant publics que
particuliers , dont l'Auteur a pû tirer quelque
secours . Et lorsqu'on voudra bien prendre la
peine de faire quelque attention à l'étendue considerable
du Temps que cette Histoire embrasse ,
à l'Abondance des Evenemens éclatans qu'elle
renferme à l'Authenticité des preuves qu'elle
employe , à la Réputation et au Mérite des Auteurs
choisis qu'elle cite et particulierement au
Nombre en quelque sorte étonnant de Medailles
qui lui servent de Base , à la Rareté notable de
quelques-unes d'entr'elles et enfin à la Difficulté
presque insurmontable de les rassemble
ainsi des divers Cabinets où elles sont renfermées
; nous ne faisons aucun doute qu'on ne la
préfere de beaucoup à toutes les Histoires des
Pays - Bas qui ont paru jusqu'à ce jour , es
peut -être même à tout ce qu'on a encore vû de
plus curieux en ce genre.
"
>
>
›
Le grand succès qu'elle a eû dans sa Langue
originale , nous ayant porté à la faire traduire
en François , nous proposons aujourd'huy an
Public l'Edition de cette Traduction , sous les
Conditions suivantes,
NOVEMBRE." 1731. 2613
1. Cette Edirion sera divisée en 5. Volumes
in folio , et elle consistera en 675. Feuilles de
Papier semblable à celui du Projet , imprimées
de Caracteres neufs ; en 1945. Médailles
et leurs Revers , gravées par les meilleurs Maítres
du Pays et expliquées par l'Auteur avec
toute la netteté et toute la précision possibles
et en divers autres petits Ornemens nécessaires.
II. Ces 675. Feuilles , estimées
à i sol chacune , font
Ces 2945. Médailles , estimées
à sol , font
La Planche du Titre
Le Portrait de l'Auteur
Cinq Vignettes au commencement
de chaque Volume.
Le Gobelet Vivent les Gueux .
La Clef d'or accordé à la Ville
de Louvain en 1710.
Cinq Titres rouges et leurs Vignettes.
Ce qui fait en tout
33 A. S..
73 12
I
I
2
10
f II S
8.
, par voye Mais que le Public pourra avoir
de Souscription , pour 90. Florins courants
d'Hollande , pour le petit Papier ; et pour 135
pour le grand Papier ce qui est un Tiers de
plus que le petit Papier , suivant la coûtume.
›
Ces Souscriptions se pourront faire chez les
principaux Libraires , tant de ces Provinces que
des Pays Etrangers , et ne se payeront qu'en
quatre Termes sçavoir , pour le petit Papier.
1. En recevant les deux premiers Volumes 490
florins
2614 MERCURE DE FRANCE
florins. 2. En recevant le troisiéme , 20. florins.
3. En recevant le quatrième , 15. florins. 4. En
recevant le cinquième , 15. florins.
Pour le grand Papier. 1. En recevant les deux
premiers Volumes , 60. florins. 2. En recevant
le troisiéme 2 30. forins.
,
3 .
En recevant le
quatriéme 22 flor ns 10 s. 4. En recevant le
cinquiéme , 22 florins 10 s.
IV. Ceux qui n'auront point souscrit
, seront obligez de payer pour
le petit Papier. f113 S.
170
Et pour le grand Papier.
suivant l'Estimation cy- dessus donnée.
le
V. Les deux premiers Volumes paroítront le
premier jour d'Avril 1732 ; le troisiéme
premier jour d'Octobre suivant ; et les deux
derniers dans le courant de l'Année 1733 .
>
3
Le Nouvelliste du Parnasse continuë
toujours sur le même ton . Dans sa 38 .
Lettre › page 122. on lit une Lettre
écrite , dit- on , par un Conseiller au Parlement
de Grenoble , contre l'Auteur
d'une Lettre inserée dans le Mercure ,
d'Août , dans laquelle on attaque les .
sentimens du Pere le Brun , qui condamne
les Spectacles : Lettre où cet illustre
Auteur n'est pas bien traité
sur laquelle le Magistrat de Grenoble
nous a seulement prévenus étant nousmêmes
interessez à ne pas la laisser sans
réponse. Ceux de nos Lecteurs qui ont
و
et
lû
NOVEMBRE 1731 ′ 2815
lû les deux Extraits que nous avons faits
du Livre du Pere le Brun , inserez dans
deux Mercures , et les justes Eloges que
nous avons donnés à l'ouvrage et à l'Auteur
, quoique mort , sont pleinement
en état de juger , si ce morceau de Critique
du Nouvelliste , dont tout le déguisement
consiste à le faire venir de
Dauphiné , est accompagné de cette droiture
de coeur , et de cette modération
qui doit autant marquer la superiorité de
l'Esprit , que la douceur du caractere
d'un Ecrivain estimé.
Le Sieur Gaetano Pio , Italien , arrivé
depuis peu en cette Ville , donne avis au
Public , qu'il est l'Auteur d'une nouvelle
Méthode , par le moyen de laquelle on
peut apprendre la Langue Italienne en
fort peu de temps , et sans se donner
beaucoup de peine. Il demeure chez Mr.
Manceau , Perruquier , rue des Cordeliers ;
au coin de la rue du Paon .
M. Tartarin , Repetiteur en Droit à
Rennes , propose un ouvrage en huit
tomes , dédié à M. de Breteuil , Evêque
de Rennes , et Grand- Maître de la Chapelle
du Roy.
Les deux premiers Tomes seront les
Insti
4616 MERCURE DE FRANCE
Instituts de Justinien , par preuves et objections
tirées des anciens Juristes , et réponduës
par les nouveaux , avec les principes
du Droit François à chaque titre.-
Les deux autres contiendront les Insti
tuts du Droit Canon , avec la même Méthode
et les Principes des Loix de l'Eglise
Gallicane. Il donnera aussi le Droit
François , raisonné avec le Romain , et
une compilation du Droit Canon , et des
Droits de l'Eglise Gallicane : où l'on verra
les principaux Arrêts touchant les
Matietes Beneficiales. Ceux qui voudront
souscrire , pourront en donner avis , et
payer le Port ; car on n'en fait imprimer
que 4000. Exemplaires.
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Résumé : Histoire métallique des Pays-Bas, [titre d'après la table]
Le document décrit un projet de souscription pour une œuvre intitulée 'Histoire Métallique des Pays-Bas', imprimée à La Haye. Cet ouvrage offre une histoire complète des XVII provinces des Pays-Bas, couvrant les aspects métallique, civil, militaire, ecclésiastique et généalogique. Il repose sur des sources historiques fiables et des documents authentiques, tels que les résolutions des États-Généraux, les statuts des villes, les chartes des églises et les mémoires généalogiques des familles illustres. L'auteur a également intégré un grand nombre de médailles rares et authentiques pour enrichir son travail. L'édition française de cette œuvre est proposée en cinq volumes in-folio, comprenant 675 feuilles de papier, 1945 médailles gravées et expliquées, ainsi que divers ornements. Le coût de la souscription est de 90 florins pour le petit papier et 135 florins pour le grand papier, à payer en quatre termes. Les deux premiers volumes sont prévus pour le 1er avril 1732, le troisième pour le 1er octobre 1732, et les deux derniers pour 1733.
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338
p. 2620-2622
Epitaphe du Curé de S. Nicolas, [titre d'après la table]
Début :
M. le Curé de S. Nicolas des Champs, étant décedé au mois de May dernier [...]
Mots clefs :
Curé, Abbé, Épitaphe, Dictionnaire héraldique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Epitaphe du Curé de S. Nicolas, [titre d'après la table]
M. le Curé de S. Nicolas des Champs ,
étant décedé au mois de May dernier
M. l'Abbé de Laval a composé l'Epitaphe
qui suit , pour être mise sur son Tom
beau , dans la même Eglise.
D. O. M.
Hic jacet
Philippus - Michael Bonnet , Presbiter
Parisinus , sacræ Facultatis Doctor
Theologus , socius
>
Sorbonicus , hujus Ecclesiæ vigilantissi
mus, beneficentissimusque Pastor ,
Nicolai æmulator,
Suâ super involutos pauperiè , cautè et
abundè intelligens ,
Orphanorum adjutor
Viduarum solatium et patronus ,
Providens puellis nuptias :
Gregis
NOVEMBRE 2628
1731 .
Gregis sibi commissi forma factus
ex animo ,
Assiduus rigidusque à teneris annis ad
ultimum usque diem eximia
pietatis cultor.
Vir simplex et rectus ,
Cultu modestus
Pacis amantissimus :
Orationi manè semper primus instans ,
Sollicitudine pastorali non piger :
Hospitium sacerdotibus dedit
victumque supplevit.
Majori decentiorique pompâ divinum
officium decantari curavit.
Ità dilexit decorem Domus Domini ut
si oblivioni dederint komines
lapides meminerint .
Plenus dierum bonorumque operum obdormivit
in Domino die XXIII . Maii
Anno ætatis LXXVII
Anno verò reparatæ salutis
M. DCC. XXXI .
Huic Parochiæ præfuit An . XXXI.
Mens. VI. dieb. XXIV.
Memor judiciorum ejus qui justitias ju
dicat, obitum perennem fundavit.
Suig
2322 MERCURE DE FRANCE
Suis precibus vobis vivens profuit , vestris
nunc mortuo memores favete.
Hujus Ecclesiæ Administri grato animo
monumentum hoc posuêre.
vre ,
>
>
,
Le Sieur Chevillard , l'aîné , qui a déja donné
au Public le Dictionnaire Heraldique , et
le Livre ou Carte des Armes de la Noblesse des
Provinces de Bourgogne Bresse , Bugey et
Gex , vient de publier et mettre en vente une
nouvelle Carte , qui peut aussi se réduire en Licontenant
les armes >
noms et qualitez des
Gouverneurs , Capitaines , et Lieutenans - Generaux
de la Ville de Paris , suivant l'Ordre Chronologique.
Il continue ce même genre de travall
, et donnera incessamment au Public , un
Livre in- folio , contenant les Armes de tous les
Nobles du Gouvernement de l'Isle de France
et Soissonnois , suivant les Arrêts de maintenuë
des dernieres recherches de la Noblesse, Il demeure
toujours sur le petit Pont , vis - à- vis la
Rue Neuve Nôtre - Dame , à l'Enseigne du
Bras d'Or. Le prix de la nouvelle Carte est de
2. 1. en feuilles . "
,
Mr. Tardieu , Graveur du Roy , ruë Sair .
Jacques , chez Mr. Villette Fils Libraire ,
S. Bernard , vient de graver un St. Charles
d'après un Tableau de Mr. Dulin , imprimé s
la demi- feuille du grand Aigle qu'il vend tro
livres . C'est un morceau que les Curieux reche
cheront avec empressement. Le Prix et de s
sels.
étant décedé au mois de May dernier
M. l'Abbé de Laval a composé l'Epitaphe
qui suit , pour être mise sur son Tom
beau , dans la même Eglise.
D. O. M.
Hic jacet
Philippus - Michael Bonnet , Presbiter
Parisinus , sacræ Facultatis Doctor
Theologus , socius
>
Sorbonicus , hujus Ecclesiæ vigilantissi
mus, beneficentissimusque Pastor ,
Nicolai æmulator,
Suâ super involutos pauperiè , cautè et
abundè intelligens ,
Orphanorum adjutor
Viduarum solatium et patronus ,
Providens puellis nuptias :
Gregis
NOVEMBRE 2628
1731 .
Gregis sibi commissi forma factus
ex animo ,
Assiduus rigidusque à teneris annis ad
ultimum usque diem eximia
pietatis cultor.
Vir simplex et rectus ,
Cultu modestus
Pacis amantissimus :
Orationi manè semper primus instans ,
Sollicitudine pastorali non piger :
Hospitium sacerdotibus dedit
victumque supplevit.
Majori decentiorique pompâ divinum
officium decantari curavit.
Ità dilexit decorem Domus Domini ut
si oblivioni dederint komines
lapides meminerint .
Plenus dierum bonorumque operum obdormivit
in Domino die XXIII . Maii
Anno ætatis LXXVII
Anno verò reparatæ salutis
M. DCC. XXXI .
Huic Parochiæ præfuit An . XXXI.
Mens. VI. dieb. XXIV.
Memor judiciorum ejus qui justitias ju
dicat, obitum perennem fundavit.
Suig
2322 MERCURE DE FRANCE
Suis precibus vobis vivens profuit , vestris
nunc mortuo memores favete.
Hujus Ecclesiæ Administri grato animo
monumentum hoc posuêre.
vre ,
>
>
,
Le Sieur Chevillard , l'aîné , qui a déja donné
au Public le Dictionnaire Heraldique , et
le Livre ou Carte des Armes de la Noblesse des
Provinces de Bourgogne Bresse , Bugey et
Gex , vient de publier et mettre en vente une
nouvelle Carte , qui peut aussi se réduire en Licontenant
les armes >
noms et qualitez des
Gouverneurs , Capitaines , et Lieutenans - Generaux
de la Ville de Paris , suivant l'Ordre Chronologique.
Il continue ce même genre de travall
, et donnera incessamment au Public , un
Livre in- folio , contenant les Armes de tous les
Nobles du Gouvernement de l'Isle de France
et Soissonnois , suivant les Arrêts de maintenuë
des dernieres recherches de la Noblesse, Il demeure
toujours sur le petit Pont , vis - à- vis la
Rue Neuve Nôtre - Dame , à l'Enseigne du
Bras d'Or. Le prix de la nouvelle Carte est de
2. 1. en feuilles . "
,
Mr. Tardieu , Graveur du Roy , ruë Sair .
Jacques , chez Mr. Villette Fils Libraire ,
S. Bernard , vient de graver un St. Charles
d'après un Tableau de Mr. Dulin , imprimé s
la demi- feuille du grand Aigle qu'il vend tro
livres . C'est un morceau que les Curieux reche
cheront avec empressement. Le Prix et de s
sels.
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Résumé : Epitaphe du Curé de S. Nicolas, [titre d'après la table]
En mai 1731, Philippe-Michel Bonnet, docteur en théologie et curé de Saint-Nicolas-des-Champs, est décédé à l'âge de 77 ans après 31 ans de service. L'Abbé de Laval a composé une épitaphe en latin pour honorer Bonnet, le décrivant comme un pasteur dévoué aux pauvres, orphelins, veuves et jeunes filles, ainsi qu'un homme simple, droit, modeste et amoureux de la paix. L'épitaphe invite à se souvenir de ses jugements justes. Par ailleurs, le Sieur Chevillard a publié une nouvelle carte des armes, noms et qualités des gouverneurs et capitaines de Paris, vendue 2 livres. Il prévoit également un livre sur les armes des nobles de l'Île-de-France et du Soissonnais. Enfin, Jacques, graveur du roi, a gravé un Saint-Charles d'après un tableau de M. Dulin, vendu 3 livres, destiné aux amateurs d'art.
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339
p. 2654-2655
RUSSIE.
Début :
Les Capucins arrivez à Moscou depuis peu pour y établir une Mission, ont été reçus [...]
Mots clefs :
Capucins, Monastère, Tsarine, Noblesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
Es Capucins arrivez à Moscou depuis peu
pour y établir une Mission , ont été reçus
avec beaucoup d'accueil et la Czarine leur a
accordé un terrain assès considerable pour y bâ
tir un Monastere.
Il s'est tenu à Ismalow plusieurs conférences
particulieres des principaux Ministres , en présence
de S. M. Cz. , et il s'est depuis répandu
un bruit que cette Princesse , à l'exemple du
Czar Pierre I. vouloit nommer un successeur
au Trône.
>
Suivant l'état qu'on a arrêté des Troupes que
la Czarine a sur pied , il paroit qu'il y as sooo.
hommes en Moscovie , 44000. tant dans les
Provinces cedées par la Couronne de Suede , que
dans la Curlande , et 66000. hommes à Astracan
, à Derbent et dans les autres Villes conquises
en Perse sans compter les Cosaques et
fes Tartares , qui peuvent monter à 150000 .
Cette Princesse peut aussi mettre en Mer 460
Vaisseaux de Guerre et 60. Fregatės.
>
>
Les Lettres de Moscou portent qu'on y avoit
reçu avis , qu'une Caravane partie il y a mois
de Nanquin , dans la Chine , étoit arrivée à
Tobolska , et que les Passagers qui viennent
avec cette Caravanne , confirment le grand Tremblement
de Terre arrivé il y a quelque temps.
dans cet Empire , lequel y avoit causé des dommages
inexprimables , la Pagode , bâtie de Porcelaine
qui est dans la Plaine de Pekin en
ayant entr'autres été renversée , au grand regret
des Chinois , qui la regardoient comme un ou-
>
›
›
viage
NOVEMBRE . 1731. 2655
vrage sans pareil. Quant au nombre de ceux qui
ont péri , on le fait monter à 36000 .
On assure que la Czarine a promis aux Députez
de la Noblesse de Curlande , d'entretenir
Toujours un certain nombre de Troupes dans ce
Duché , afin d'empêcher que la Republique de
Pologne ne le divise en Palatinat après la mort
du Souverain.
Es Capucins arrivez à Moscou depuis peu
pour y établir une Mission , ont été reçus
avec beaucoup d'accueil et la Czarine leur a
accordé un terrain assès considerable pour y bâ
tir un Monastere.
Il s'est tenu à Ismalow plusieurs conférences
particulieres des principaux Ministres , en présence
de S. M. Cz. , et il s'est depuis répandu
un bruit que cette Princesse , à l'exemple du
Czar Pierre I. vouloit nommer un successeur
au Trône.
>
Suivant l'état qu'on a arrêté des Troupes que
la Czarine a sur pied , il paroit qu'il y as sooo.
hommes en Moscovie , 44000. tant dans les
Provinces cedées par la Couronne de Suede , que
dans la Curlande , et 66000. hommes à Astracan
, à Derbent et dans les autres Villes conquises
en Perse sans compter les Cosaques et
fes Tartares , qui peuvent monter à 150000 .
Cette Princesse peut aussi mettre en Mer 460
Vaisseaux de Guerre et 60. Fregatės.
>
>
Les Lettres de Moscou portent qu'on y avoit
reçu avis , qu'une Caravane partie il y a mois
de Nanquin , dans la Chine , étoit arrivée à
Tobolska , et que les Passagers qui viennent
avec cette Caravanne , confirment le grand Tremblement
de Terre arrivé il y a quelque temps.
dans cet Empire , lequel y avoit causé des dommages
inexprimables , la Pagode , bâtie de Porcelaine
qui est dans la Plaine de Pekin en
ayant entr'autres été renversée , au grand regret
des Chinois , qui la regardoient comme un ou-
>
›
›
viage
NOVEMBRE . 1731. 2655
vrage sans pareil. Quant au nombre de ceux qui
ont péri , on le fait monter à 36000 .
On assure que la Czarine a promis aux Députez
de la Noblesse de Curlande , d'entretenir
Toujours un certain nombre de Troupes dans ce
Duché , afin d'empêcher que la Republique de
Pologne ne le divise en Palatinat après la mort
du Souverain.
Fermer
Résumé : RUSSIE.
En Russie, les Capucins, nouvellement installés à Moscou, ont été bien accueillis par la Czarine, qui leur a octroyé un terrain pour construire un monastère. Des conférences privées avec les principaux ministres ont eu lieu à Ismalow, alimentant des rumeurs sur la volonté de la Czarine de désigner un successeur au trône, à l'instar du Czar Pierre I. Les forces armées de la Czarine comptent 500 000 hommes en Moscovie, 44 000 dans les provinces suédoises et en Curlande, et 66 000 à Astracan, Derbent et dans les villes persanes conquises. Environ 150 000 Cosaques et Tartares complètent ces troupes. La Russie dispose également de 460 vaisseaux de guerre et 60 frégates. Par ailleurs, une caravane venue de Nanquin a rapporté un tremblement de terre en Chine, causant 36 000 victimes et détruisant la pagode de porcelaine près de Pékin. La Czarine a assuré aux députés de la noblesse de Curlande qu'elle maintiendrait des troupes dans ce duché pour empêcher la Pologne de le diviser après la mort du souverain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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340
p. 2657-2660
ITALIE.
Début :
La Congregation établie à Rome pour faire construire le nouveau Portail de l'Eglise de [...]
Mots clefs :
Congrégation, Rome, Pape, Obédience, Régence, Duchesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
>
> pour
A Congregation établie à Rome pour faire
construire le nouveau Portail de l'Eglise de
S. Jean de Latran s'assembla le 8. Octobre
chez le Cardinal Corsini chercher les
moyens d'avoir les fonds nécessaires , et il fut
résolu de représenter au Pape , qu'il étoit impossible
d'entreprendre cet Edifice , à moins que
S. S. ne voulût y contribuer de ses propres
deniers , à l'exemple d'Innocent XIII .
On convint aussi de prier le Pape d'écrire à
tous les Princes Catholiques , pour les engager
à contribuer à l'édification d'un Monument qui
doit orner la premiere Eglise de cette Capitale.
L'Architecte qui en a fourni le Dessein , a offert
de le faire executer sans en recevoir aucun émolument
.
> Le Pape a résolu de rétablir l'ancien usage
qui oblige les nouveaux Cardinaux à faire une
Entrée publique , et à se rendre en Cavalcade au
Palais pour l'obédience .
"
Le 30. Octobre , on fit partir pour Civita-
Vecchia , une Chaîne de 66, Criminels , condamnez
aux Galeres du nombre desquels étoit
le Caporal des Sbirres , qui eût l'insolence de
frapper , il y a quelques mois , le Suisse du Ministre
du Roi de Pologne.
Le 7: Ottobre vers les 8 , heures du matin ,
Hv
2658 MERCURE DE FRANCE
on ressentit à Naples une secousse de Tremblement
de Terre , qui ne causa aucun dom- .
mage ; mais le Peuple en fut si fort effrayé ,
qu'il sortit en foule de la Ville et resta jusqu'au
lendemain dans la Campagne.
"
On a fermé à cette occasion tous les Theatres ,
et on a exposé les principales Reliques de l'Eglise
Métropolitaine.
On a appris que la Regence de Parme avoit
fait payer à la Duchesse Doüairiere , Henriette
de Modene , les 60000. Pistoles que le feu Duc
son Epoux lui avoit laissées par son Testament ;
qu'on faisoit à Parme de grands Préparatis.
pour la réception de l'Infant Don Carlos , et
que le bruit couroit qu'on devoit fortifier quelques
Places de ce Duché , pour y former des
Magazins tant de Provisions que de Munitions
de Guerre.
>
>-
On écrit de Florence , que le 18. Octobre
M. Marmos , Auditeur General , eût une longue
Audience du Grand Duc , dans laquelle il fit
en presence de M. Tornaquinci , Secretaire d'Etat
et de l'Auditeur Fiscal , la lecture du projet
de Serment que le Grand Duc doit prêter en
qualité de Tuteur de l'Infant Don Carlos , done
la Princesse Dorothée premiere Duchesse
Douairiere de Parme sera aussi Tutrice jusqu'à
la majorité de ce Prince , qui est fixée à
18. ans.
"
>
L'Escadre du Roy d'Espagne et celle du Roy
d'Angleterre , qui étoient parties le 16 et le 17
Octobre de Barcelonne , parurent à la vûë de
Livourne le 26 sur les 4. heures après midi. Le
27. au matin , elles commencerent à y jetter
P'Ancre elles sont composées de 36 Vaisseaux
de Guerre et de 116 Bâtimens de transport.
:
>
NOVEMBRE 1731. 2659
>
Le 29 on commença à débarquer les Troupes
Espagnoles , qu'on a distribuées dans leurs quartiers
, à mesure qu'elles entroient dans la Ville.
Le Comte Caponi , Gouverneur de Livourne
reçut le même jour les complimens des deux
Commandans de ces Escadres , qui dépêcherent
le soir à Florence deux Officiers de distinction
pour rendre au Grand Duc des respects de leur
part..
Les Galeres du Roy d'Espagne sont restées
à Antibes , où elles attendront l'Infant Don
Carlos , qui montera la Capitane.
Les Gouverneurs de Pise et de Porto- Ferrayo ,
se sont rendus à leurs Gouvernemens » pour recevoir
les détachemens des Troupes Espagnoles ,
qu'on doit envoyer dans ces deux Places.
On a appris de Venise , que le Renegat Jean
Joggia étoit avec son Escadre dans les Mers
du Levant ; qu'il avoit pris un Vaisseau de la
République qu'il en avoit fait massacrer l'Equipage
, et mis le Capitaine aux Fers , et qu'on
craignoit qu'il ne vint attaquer quelques Forte
resses de la Republique dans le Levant
On mande de Genes que le Grand Conseil a
nommé plusieurs Gentilshommes pour compli
menter le Duc de S. Aignan , Ambassadeur du
Roi T. Ch . auprès du S. Siege , à son arrivée
à Genes , et pour lui tenir compagnie pendant
le séjour qu'il y fera..
Les Lettres de Corse portent que le Colone,,
Vela s'étoit emparé de la petite Ville de Luncio,
O plusieurs Rebelles . qui s'y étoient retirés é
avoient été taillés en pieces ; qu'il étoit retourn
ensuite à Ajaccio et que les habitans de plus
sieurs autres Villes de l'Isle de Corse y avoien
euvoyé des Députez pour se soumettre à la République..
Hvis Le
2660 MERCURE DE FRANCE
Le bruit court que , malgré les Négociations ,
commencées pour terminer les affaires de cente
Isle , par l'entremise de l'Empereur , le General
Wachtendonck avoit dû attaquer les Rebelles
dans leurs retranchemens de Vescovado .
L'Officier Allemand que le même General
avoit dépêché à Vienne , pour y porter les Propositions
des Rebelles de l'Isle de Corse , en est
revenu ; et on assure qu'il a rapporté que l'Empereur
étoit disposé à se rendre Mediateur de leur
differend avec la Republique , à condition que
les Chefs de ces Rebelles ne seroient point compris
dans l'Amnistie Generale qu'on accordera à
tous les autres et qu'ils sortiroient de l'Isle
avec leurs Familles et leurs Effets , sans jamais
pouvoir y revenir , sous quelque prétexte que
ce puisse être.
Le bruit court qu'on a attaqué les Rebelles
dans leurs rétranchemens de Vescovado ; qu'ils
ont été contraints de les abandonner , mais que
les Troupes de la Republique , et les Troupes
Auxiliaires de l'Empereur y avoient perdu plu
sieurs Officiers de consideration.
>
> pour
A Congregation établie à Rome pour faire
construire le nouveau Portail de l'Eglise de
S. Jean de Latran s'assembla le 8. Octobre
chez le Cardinal Corsini chercher les
moyens d'avoir les fonds nécessaires , et il fut
résolu de représenter au Pape , qu'il étoit impossible
d'entreprendre cet Edifice , à moins que
S. S. ne voulût y contribuer de ses propres
deniers , à l'exemple d'Innocent XIII .
On convint aussi de prier le Pape d'écrire à
tous les Princes Catholiques , pour les engager
à contribuer à l'édification d'un Monument qui
doit orner la premiere Eglise de cette Capitale.
L'Architecte qui en a fourni le Dessein , a offert
de le faire executer sans en recevoir aucun émolument
.
> Le Pape a résolu de rétablir l'ancien usage
qui oblige les nouveaux Cardinaux à faire une
Entrée publique , et à se rendre en Cavalcade au
Palais pour l'obédience .
"
Le 30. Octobre , on fit partir pour Civita-
Vecchia , une Chaîne de 66, Criminels , condamnez
aux Galeres du nombre desquels étoit
le Caporal des Sbirres , qui eût l'insolence de
frapper , il y a quelques mois , le Suisse du Ministre
du Roi de Pologne.
Le 7: Ottobre vers les 8 , heures du matin ,
Hv
2658 MERCURE DE FRANCE
on ressentit à Naples une secousse de Tremblement
de Terre , qui ne causa aucun dom- .
mage ; mais le Peuple en fut si fort effrayé ,
qu'il sortit en foule de la Ville et resta jusqu'au
lendemain dans la Campagne.
"
On a fermé à cette occasion tous les Theatres ,
et on a exposé les principales Reliques de l'Eglise
Métropolitaine.
On a appris que la Regence de Parme avoit
fait payer à la Duchesse Doüairiere , Henriette
de Modene , les 60000. Pistoles que le feu Duc
son Epoux lui avoit laissées par son Testament ;
qu'on faisoit à Parme de grands Préparatis.
pour la réception de l'Infant Don Carlos , et
que le bruit couroit qu'on devoit fortifier quelques
Places de ce Duché , pour y former des
Magazins tant de Provisions que de Munitions
de Guerre.
>
>-
On écrit de Florence , que le 18. Octobre
M. Marmos , Auditeur General , eût une longue
Audience du Grand Duc , dans laquelle il fit
en presence de M. Tornaquinci , Secretaire d'Etat
et de l'Auditeur Fiscal , la lecture du projet
de Serment que le Grand Duc doit prêter en
qualité de Tuteur de l'Infant Don Carlos , done
la Princesse Dorothée premiere Duchesse
Douairiere de Parme sera aussi Tutrice jusqu'à
la majorité de ce Prince , qui est fixée à
18. ans.
"
>
L'Escadre du Roy d'Espagne et celle du Roy
d'Angleterre , qui étoient parties le 16 et le 17
Octobre de Barcelonne , parurent à la vûë de
Livourne le 26 sur les 4. heures après midi. Le
27. au matin , elles commencerent à y jetter
P'Ancre elles sont composées de 36 Vaisseaux
de Guerre et de 116 Bâtimens de transport.
:
>
NOVEMBRE 1731. 2659
>
Le 29 on commença à débarquer les Troupes
Espagnoles , qu'on a distribuées dans leurs quartiers
, à mesure qu'elles entroient dans la Ville.
Le Comte Caponi , Gouverneur de Livourne
reçut le même jour les complimens des deux
Commandans de ces Escadres , qui dépêcherent
le soir à Florence deux Officiers de distinction
pour rendre au Grand Duc des respects de leur
part..
Les Galeres du Roy d'Espagne sont restées
à Antibes , où elles attendront l'Infant Don
Carlos , qui montera la Capitane.
Les Gouverneurs de Pise et de Porto- Ferrayo ,
se sont rendus à leurs Gouvernemens » pour recevoir
les détachemens des Troupes Espagnoles ,
qu'on doit envoyer dans ces deux Places.
On a appris de Venise , que le Renegat Jean
Joggia étoit avec son Escadre dans les Mers
du Levant ; qu'il avoit pris un Vaisseau de la
République qu'il en avoit fait massacrer l'Equipage
, et mis le Capitaine aux Fers , et qu'on
craignoit qu'il ne vint attaquer quelques Forte
resses de la Republique dans le Levant
On mande de Genes que le Grand Conseil a
nommé plusieurs Gentilshommes pour compli
menter le Duc de S. Aignan , Ambassadeur du
Roi T. Ch . auprès du S. Siege , à son arrivée
à Genes , et pour lui tenir compagnie pendant
le séjour qu'il y fera..
Les Lettres de Corse portent que le Colone,,
Vela s'étoit emparé de la petite Ville de Luncio,
O plusieurs Rebelles . qui s'y étoient retirés é
avoient été taillés en pieces ; qu'il étoit retourn
ensuite à Ajaccio et que les habitans de plus
sieurs autres Villes de l'Isle de Corse y avoien
euvoyé des Députez pour se soumettre à la République..
Hvis Le
2660 MERCURE DE FRANCE
Le bruit court que , malgré les Négociations ,
commencées pour terminer les affaires de cente
Isle , par l'entremise de l'Empereur , le General
Wachtendonck avoit dû attaquer les Rebelles
dans leurs retranchemens de Vescovado .
L'Officier Allemand que le même General
avoit dépêché à Vienne , pour y porter les Propositions
des Rebelles de l'Isle de Corse , en est
revenu ; et on assure qu'il a rapporté que l'Empereur
étoit disposé à se rendre Mediateur de leur
differend avec la Republique , à condition que
les Chefs de ces Rebelles ne seroient point compris
dans l'Amnistie Generale qu'on accordera à
tous les autres et qu'ils sortiroient de l'Isle
avec leurs Familles et leurs Effets , sans jamais
pouvoir y revenir , sous quelque prétexte que
ce puisse être.
Le bruit court qu'on a attaqué les Rebelles
dans leurs rétranchemens de Vescovado ; qu'ils
ont été contraints de les abandonner , mais que
les Troupes de la Republique , et les Troupes
Auxiliaires de l'Empereur y avoient perdu plu
sieurs Officiers de consideration.
Fermer
Résumé : ITALIE.
En octobre 1731, à Rome, une congrégation se réunit pour discuter de la construction du nouveau portail de l'église Saint-Jean-de-Latran. Il fut décidé de solliciter une contribution financière du Pape et des princes catholiques. L'architecte proposa de réaliser le projet sans rémunération. Le Pape rétablit également l'usage des entrées publiques des nouveaux cardinaux. Le 30 octobre, 66 criminels, dont un caporal des sbires, furent envoyés aux galères à Civita-Vecchia. À Naples, une secousse de tremblement de terre le 7 octobre effraya la population, entraînant la fermeture des théâtres et l'exposition des principales reliques de l'église métropolitaine. À Parme, la régence versa 60 000 pistoles à la duchesse douairière Henriette de Modène et se préparait à recevoir l'infant Don Carlos. Des rumeurs circulaient sur la fortification de certaines places du duché. À Florence, l'auditeur général Marmos lut un projet de serment que le grand-duc devait prêter en tant que tuteur de Don Carlos. La princesse Dorothée était également tutrice jusqu'à la majorité du prince, fixée à 18 ans. Les escadres du roi d'Espagne et du roi d'Angleterre, composées de 36 vaisseaux de guerre et 116 bâtiments de transport, apparurent à Livourne le 26 octobre. Le 27, elles commencèrent à débarquer les troupes espagnoles. Les gouverneurs de Pise et de Porto-Ferrajo se rendirent à leurs postes pour recevoir les détachements des troupes espagnoles. À Venise, le renégat Jean Joggia attaqua un vaisseau de la République, massacrant l'équipage et capturant le capitaine. À Gênes, le grand conseil nomma des gentilshommes pour accueillir l'ambassadeur du roi auprès du Saint-Siège. En Corse, le colonel Vela s'empara de la ville de Luncio et reçut la soumission de plusieurs autres villes. Des négociations étaient en cours pour terminer les affaires de l'île, avec l'Empereur comme médiateur potentiel. Les rebelles furent attaqués dans leurs retranchements de Vescovado, mais les troupes subirent des pertes.
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341
p. 2660
PORTUGAL.
Début :
On écrit de Lisbonne, que le 4. Octobre le Roi, accompagné de l'Infant Don Antoine [...]
Mots clefs :
Infant, Lisbonne, Religieux franciscains de la Réforme
342
p. 2666-2672
Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Début :
La veille de la Fête de tous les Saints le Roy, revêtu du grand Colier de [...]
Mots clefs :
Fête de tous les Saints, Ambassadeur extraordinaire, Abbé, Comte, Comédiens-Français
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
Nouvelles de la Cour , de Paris , & c:
A veille de la Fête de tous les Saints
le Roy , revêtu du grand Colier de
l'Ordre du S. Esprit , se rendit à la Chapelle
du Château de Versailles , où S. M.
entendit la Messe , et communia par les
mains de l'Abbé de Brissac , son Aumônier
en quartier : ensuite le Roy toucha
un grand nombre de Malades. La Reine ,
après avoir entendu la Messe , communia
par les mains du Cardinal de Fleury
son grand Aumônier.
Le jour de la Fête , r. de ce mois , le
Roy et la Reine entendirent la grande-
Messe
,
celeb će pontificalement par l'Evêque
de Leictoure, et l'après midi L. M..
assisterent aux secondes Vêpres , chantées
par la Musique , où le même Prélat
officia , aux Vêpres des Morts , et au Ser.
mon
NOVEMBRE 1731 2667
1
mon du Pere Boursault , Superieur des
Théatins , qui prêcha , selon sa coutume
, avec cette éloquence sublime d'un
grand Maître de la parole , et avec l'applaudissement
unanime de toute la Cour.
Son compliment , sur- tout , qui ne fut
qu'une Instruction noble et Chrétienne ,
frappa tous les Auditeurs , et fit sur eux
cette vive et subite impression , que ne
manquent jamais de faire les pensées neuves
et hardies.
Le Roy a nommé le Marquis de Vau-
Ambassadeur Extraordinaire à
crenant ,
la Cour de Turin .
L'Abbé Couturier a été élû Superieur
General du Seminaire de S. Sulpice , et
des autres Seminaires qui en dépendent
à la place du feu Abbé le Pelletier.
Le Roy a accordé à M. Nicolai , Premier
Président de la Chambre des Comp
tés , la survivance de cette Charge pour
son Fils aîné , Conseiller au Parlement
qui sera le neuvième de son nom qui en
aura été
pourvu.
Le Comte et la Comtesse du Roure arrivent
de Languedoc , où ils ont vû le
Comte du Roure , leur Pere , chez qui
ils ont passé quelque temps et dont ils
2
ont
2663 MERCURE DE FRANCE
ont été très-bien reçus . Ils ont été aussi
au S. Esprit , leur Gouvernement , où on
leur a rendu les honneurs accoutumez .
Le 6. de ce mois , les Comédiens François
representerent à la Cour la Tragedie ,
du Comte d'Essex , et la Petite Piece du
Mari curieux. Le 8 , là Comedie de la
Reconciliation Normande et Attendezmoi
sous l'Orme.
>
Le 13 , les Horaces et la Réunion des
Amours. La jeune Dlle Dangeville qui y
joue un des principaux Rôles , se presenta
ensuite au souper de la Reine , où
elle reçut bien des marques de la bonté
de S. M.
. Le 12. de ce mois , l'ouverture du Parlement
se fit avec les céremonies accoutumées
, par une Messe solemnelle célébrée
pontificalement dans la grande Salle
du Palais , par l'Evêque de Nevers
laquelle M. Portail , Premier Président ,
et les Chambres assisterent.
› à
Le premier Novembre , Fête de la
Toussaints , il y eût Concert spirituel au
Château des Thuilleries. M. Mouret fit
chanter le Benedictus et Dominus regnavit,
Motet de M. de la Lande et le Dili-
د
gam
NOVEMBRE. 1731. 2669
gam te , ancien Motet de feu M. Gilles :
Le tout fut parfaitement bien exécuté
et suivi de plusieurs excellentes Pieces de
Symphonie , et de deux Cantatilles nouvelles
, chantées par les Dlles Erremans
et Petitpas , de l'Académie Royale de
Musique , et par la Dlle Lenner , de la
Musique du Roy.
Le 26 , la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions , fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et Dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées a été rendue publique
faisant en tout le nombre de 3. cent neuf
Actions .
Le Roy a donné l'Abbaye de Madieu
Ordre de S. Benoît , Diocèse de Saintes ,
à l'Abbé Bastarot ,Grand-Vicaire de l'Archevêché
de Bordeaux.
Celle de la Joye d'Hennebon , Ordre
de Citeaux , Diocèse de Vannes à la
Dame de Langle , Prieure de cette Abbaye.
Le Roy a donné l'Abbaye de Vauluisant
, Ordre de Citeaux Diocèse de
Sens , à l'Archevêque de Besançon.
›
Celle
2670 MERCURE DE FRANCE
Celle de la Honce , Ordre de Prémontré
, Diocèse de Bayonne , à l'Evêque de
Bayonne.
Celle de S. Jean des Prez , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de S. Malo à
l'Abbé de Brilhac.
J
Celle de Sellieres , Ordre de Citeaux'.
Diocèse de Troyes , à l'Abbé de la Motte
Grand-Vicaire de l'Evêché de Senez .
par
COPIE d'une Lettre écrite de Touraine ,
le Comte de Blannes , à l'Abbé de
Rouget , Abbé d'Aubepierre , contenant
la Relation de la Fête que Madame la
Princesse de Conti a donnée au sujet de
son mariage avec Mademoiselle de la
Rochefoucault de Nuilly.
MAbbé, d'avoir passé les premiers
E pardonnerez- vous , mon cher
jours de mon mariage sans vous en avoir
donné des nouvelles et vous en avoir remercié.
Si vous sçaviez ce que c'est que
d'être auprès d'une aimable femme qu'on
aime,vous conviendriez qu'il est pardonnable
de manquer à ses amis pour quelques
jours. Je profite enfin du moment
que je dérobe aux plaisirs qu'on goute ici,
pour vous faire part des circonstances heureuses
qui l'ont précédé et suivi. J'arrivai
à
NOVEMBRE . 1731. 2671
å Veret le 8 Octobre. Me la Princesse de
Conti me combla de toutes les politesses
imaginables ; je vous avoue que c'est
la Princesse du monde la plus accomplie.
Mademoiselle de Neuilly parut peu de
temps après. Je vous laisse à penser l'étonnement
où se trouvent deux personnes
qui ne se sont jamais vues , et qui doivent
se marier dans deux jours. La plaisanterie
fut mon unique ressource ; je
trouvai la Demoiselle encore plus aimable
qu'on ne me l'avoit dépeinte ; elle est
d'un caractere aussi parfait que je pouvois
le désirer. La nuit du 10 au 11 , fut celle
de mon mariage ; nous allâmes souper
dans une Isle , vis-à- vis le Château , devant
lequel regne une Terrasse de 33༠0༠0
toises , illuminée d'un bout à l'autre ,
aussi bien que le Château. Au delà de la
Terrasse on appercevoit une allée toute
illuminée , avec des Lustres au milieu . Le
grand Escalier formoit une couronne parfaite
par l'illumination ; au bout de la
Terrasse on voyoit une Nape d'eau et
deux grandes Statues aux côtez.
Rien ne fut plus beau et plus galant
que cette Fête. Avant le souper on nous
chanta dans l'Isle une Epithalame , dont
l'Abbé de Grécour avoit fait les Vers , qui
fut tres-bien exécutée tant de la part des
Mu2672
MERCURE DE FRANCE
>
Musiciens que des Voix. On nous servit
ensuite un souper , où la délicatesse et la
profusion étoient jointes ensemble. Le
souper fini , nous dansames dans la Prairie
et à la danse succeda une promenade
dans des Caléches , pendant laquelle on
tira un tres beau Feu d'artifice ; ensuite
nous allames à l'Eglise ; la Rampe qui
nous y conduisit étoit toute illuminée .Ce
fut M. l'Archevêque de Tours qui nous
donna la Benediction Nuptiale ; après la
quelle nous retournâmes au Château au
son des Instrumens qui avoient joué pendant
la Messe.
·
La Princesse donna la Chemise à mon
Epouse ; le Prince voulut me la donner ,
mais dans la foule , je lui en épargnai la
peine.
Depuis cet heureux jour les plaisirs
n'ont pas discontinué icy ; je suis le plus
content des hommes ; j'ai rencontré la
plus aimable personne et la plus accomplie
qui fut jamais. Je vous aurai toujours
l'obligation de ce bonheur , et j'ose
vous assurer qu'elle vous en aura une pareille
, par mon attention à lui plaire.
A Veret le 15 Octobre 1731 .
A veille de la Fête de tous les Saints
le Roy , revêtu du grand Colier de
l'Ordre du S. Esprit , se rendit à la Chapelle
du Château de Versailles , où S. M.
entendit la Messe , et communia par les
mains de l'Abbé de Brissac , son Aumônier
en quartier : ensuite le Roy toucha
un grand nombre de Malades. La Reine ,
après avoir entendu la Messe , communia
par les mains du Cardinal de Fleury
son grand Aumônier.
Le jour de la Fête , r. de ce mois , le
Roy et la Reine entendirent la grande-
Messe
,
celeb će pontificalement par l'Evêque
de Leictoure, et l'après midi L. M..
assisterent aux secondes Vêpres , chantées
par la Musique , où le même Prélat
officia , aux Vêpres des Morts , et au Ser.
mon
NOVEMBRE 1731 2667
1
mon du Pere Boursault , Superieur des
Théatins , qui prêcha , selon sa coutume
, avec cette éloquence sublime d'un
grand Maître de la parole , et avec l'applaudissement
unanime de toute la Cour.
Son compliment , sur- tout , qui ne fut
qu'une Instruction noble et Chrétienne ,
frappa tous les Auditeurs , et fit sur eux
cette vive et subite impression , que ne
manquent jamais de faire les pensées neuves
et hardies.
Le Roy a nommé le Marquis de Vau-
Ambassadeur Extraordinaire à
crenant ,
la Cour de Turin .
L'Abbé Couturier a été élû Superieur
General du Seminaire de S. Sulpice , et
des autres Seminaires qui en dépendent
à la place du feu Abbé le Pelletier.
Le Roy a accordé à M. Nicolai , Premier
Président de la Chambre des Comp
tés , la survivance de cette Charge pour
son Fils aîné , Conseiller au Parlement
qui sera le neuvième de son nom qui en
aura été
pourvu.
Le Comte et la Comtesse du Roure arrivent
de Languedoc , où ils ont vû le
Comte du Roure , leur Pere , chez qui
ils ont passé quelque temps et dont ils
2
ont
2663 MERCURE DE FRANCE
ont été très-bien reçus . Ils ont été aussi
au S. Esprit , leur Gouvernement , où on
leur a rendu les honneurs accoutumez .
Le 6. de ce mois , les Comédiens François
representerent à la Cour la Tragedie ,
du Comte d'Essex , et la Petite Piece du
Mari curieux. Le 8 , là Comedie de la
Reconciliation Normande et Attendezmoi
sous l'Orme.
>
Le 13 , les Horaces et la Réunion des
Amours. La jeune Dlle Dangeville qui y
joue un des principaux Rôles , se presenta
ensuite au souper de la Reine , où
elle reçut bien des marques de la bonté
de S. M.
. Le 12. de ce mois , l'ouverture du Parlement
se fit avec les céremonies accoutumées
, par une Messe solemnelle célébrée
pontificalement dans la grande Salle
du Palais , par l'Evêque de Nevers
laquelle M. Portail , Premier Président ,
et les Chambres assisterent.
› à
Le premier Novembre , Fête de la
Toussaints , il y eût Concert spirituel au
Château des Thuilleries. M. Mouret fit
chanter le Benedictus et Dominus regnavit,
Motet de M. de la Lande et le Dili-
د
gam
NOVEMBRE. 1731. 2669
gam te , ancien Motet de feu M. Gilles :
Le tout fut parfaitement bien exécuté
et suivi de plusieurs excellentes Pieces de
Symphonie , et de deux Cantatilles nouvelles
, chantées par les Dlles Erremans
et Petitpas , de l'Académie Royale de
Musique , et par la Dlle Lenner , de la
Musique du Roy.
Le 26 , la Lotterie de la Compagnie
des Indes , établie pour le remboursement
des Actions , fut tirée en la maniere
accoutumée à l'Hôtel de la Compagnie.
La Liste des Numeros gagnans des Actions
et Dixièmes d'Actions qui doivent
être remboursées a été rendue publique
faisant en tout le nombre de 3. cent neuf
Actions .
Le Roy a donné l'Abbaye de Madieu
Ordre de S. Benoît , Diocèse de Saintes ,
à l'Abbé Bastarot ,Grand-Vicaire de l'Archevêché
de Bordeaux.
Celle de la Joye d'Hennebon , Ordre
de Citeaux , Diocèse de Vannes à la
Dame de Langle , Prieure de cette Abbaye.
Le Roy a donné l'Abbaye de Vauluisant
, Ordre de Citeaux Diocèse de
Sens , à l'Archevêque de Besançon.
›
Celle
2670 MERCURE DE FRANCE
Celle de la Honce , Ordre de Prémontré
, Diocèse de Bayonne , à l'Evêque de
Bayonne.
Celle de S. Jean des Prez , Ordre de
S. Augustin , Diocèse de S. Malo à
l'Abbé de Brilhac.
J
Celle de Sellieres , Ordre de Citeaux'.
Diocèse de Troyes , à l'Abbé de la Motte
Grand-Vicaire de l'Evêché de Senez .
par
COPIE d'une Lettre écrite de Touraine ,
le Comte de Blannes , à l'Abbé de
Rouget , Abbé d'Aubepierre , contenant
la Relation de la Fête que Madame la
Princesse de Conti a donnée au sujet de
son mariage avec Mademoiselle de la
Rochefoucault de Nuilly.
MAbbé, d'avoir passé les premiers
E pardonnerez- vous , mon cher
jours de mon mariage sans vous en avoir
donné des nouvelles et vous en avoir remercié.
Si vous sçaviez ce que c'est que
d'être auprès d'une aimable femme qu'on
aime,vous conviendriez qu'il est pardonnable
de manquer à ses amis pour quelques
jours. Je profite enfin du moment
que je dérobe aux plaisirs qu'on goute ici,
pour vous faire part des circonstances heureuses
qui l'ont précédé et suivi. J'arrivai
à
NOVEMBRE . 1731. 2671
å Veret le 8 Octobre. Me la Princesse de
Conti me combla de toutes les politesses
imaginables ; je vous avoue que c'est
la Princesse du monde la plus accomplie.
Mademoiselle de Neuilly parut peu de
temps après. Je vous laisse à penser l'étonnement
où se trouvent deux personnes
qui ne se sont jamais vues , et qui doivent
se marier dans deux jours. La plaisanterie
fut mon unique ressource ; je
trouvai la Demoiselle encore plus aimable
qu'on ne me l'avoit dépeinte ; elle est
d'un caractere aussi parfait que je pouvois
le désirer. La nuit du 10 au 11 , fut celle
de mon mariage ; nous allâmes souper
dans une Isle , vis-à- vis le Château , devant
lequel regne une Terrasse de 33༠0༠0
toises , illuminée d'un bout à l'autre ,
aussi bien que le Château. Au delà de la
Terrasse on appercevoit une allée toute
illuminée , avec des Lustres au milieu . Le
grand Escalier formoit une couronne parfaite
par l'illumination ; au bout de la
Terrasse on voyoit une Nape d'eau et
deux grandes Statues aux côtez.
Rien ne fut plus beau et plus galant
que cette Fête. Avant le souper on nous
chanta dans l'Isle une Epithalame , dont
l'Abbé de Grécour avoit fait les Vers , qui
fut tres-bien exécutée tant de la part des
Mu2672
MERCURE DE FRANCE
>
Musiciens que des Voix. On nous servit
ensuite un souper , où la délicatesse et la
profusion étoient jointes ensemble. Le
souper fini , nous dansames dans la Prairie
et à la danse succeda une promenade
dans des Caléches , pendant laquelle on
tira un tres beau Feu d'artifice ; ensuite
nous allames à l'Eglise ; la Rampe qui
nous y conduisit étoit toute illuminée .Ce
fut M. l'Archevêque de Tours qui nous
donna la Benediction Nuptiale ; après la
quelle nous retournâmes au Château au
son des Instrumens qui avoient joué pendant
la Messe.
·
La Princesse donna la Chemise à mon
Epouse ; le Prince voulut me la donner ,
mais dans la foule , je lui en épargnai la
peine.
Depuis cet heureux jour les plaisirs
n'ont pas discontinué icy ; je suis le plus
content des hommes ; j'ai rencontré la
plus aimable personne et la plus accomplie
qui fut jamais. Je vous aurai toujours
l'obligation de ce bonheur , et j'ose
vous assurer qu'elle vous en aura une pareille
, par mon attention à lui plaire.
A Veret le 15 Octobre 1731 .
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Résumé : Nouvelles de la Cour, de Paris, &c.
En novembre 1731, plusieurs événements marquants se déroulèrent à la cour de France. À la veille de la Toussaint, le roi, portant le grand collier de l'Ordre du Saint-Esprit, se rendit à la chapelle du Château de Versailles pour assister à la messe et communier. La reine fit de même, communiant par les mains du Cardinal de Fleury. Le jour de la fête de la Toussaint, le roi et la reine assistèrent à la grand-messe célébrée par l'évêque de Lectoure et aux vêpres chantées par la musique, avec un sermon du Père Boursault, supérieur des Théatins. Le roi procéda à plusieurs nominations et attributions. Il nomma le Marquis de Vau-cremant ambassadeur extraordinaire à la cour de Turin. L'Abbé Couturier fut élu supérieur général du Séminaire de Saint-Sulpice. Le roi accorda également la survivance de la charge de Premier Président de la Chambre des Comptes à M. Nicolai pour son fils aîné. Le Comte et la Comtesse du Roure arrivèrent de Languedoc et furent reçus avec honneurs au Saint-Esprit, leur gouvernement. Des représentations théâtrales eurent lieu à la cour, notamment 'Le Comte d'Essex' et 'La Reconciliation Normande'. Le 12 novembre, l'ouverture du Parlement se fit par une messe solennelle célébrée par l'évêque de Nevers. Le 1er novembre, un concert spirituel fut donné aux Tuileries, avec des œuvres de M. Mouret et de M. de la Lande. Le 26 novembre, la lotterie de la Compagnie des Indes fut tirée, remboursant 309 actions. Le roi attribua plusieurs abbayes à divers ecclésiastiques, dont l'Abbaye de Madieu à l'Abbé Bastarot et l'Abbaye de Vauluisant à l'archevêque de Besançon. Une lettre du Comte de Blannes décrivit la fête donnée par la Princesse de Conti à l'occasion de son mariage avec Mademoiselle de la Rochefoucault de Nuilly. Cette fête inclut un souper illuminé, une épithalame chantée, un feu d'artifice et une bénédiction nuptiale par l'archevêque de Tours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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343
p. 2673-2675
LETTRE du P. Androl, Celestin, écrite de Sens, le 7 Novembre 1731. à un Seigneur de la Cour.
Début :
Monsieur, Ce que j'ai l'honneur de vous écrire, vous paroîtra venir des antipodes, si je ne [...]
Mots clefs :
Éminence, Bienveillance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE du P. Androl, Celestin, écrite de Sens, le 7 Novembre 1731. à un Seigneur de la Cour.
LETTRE du P. Androl , Celestin , écrite
de Sens , le 7 Novembre 1731. à un Seis
gneur de la Cour.
MONSIE
ONSIEUR ;
Ce que j'ai l'honneur de vous écrire
vous paroîtra venir des antipodes , si je ne
trouve le moyen de rappeller dans votre
souvenir le P. Androl , ce Celestin à qui
vous donniez autrefois une petite part de
votre estime et de votre bienveillance . Je
me flatte que vous n'avez pas entierement
oublié une de mes Lettres, qui vous parut
assez jolie , pour mériter d'être lûe à une
illustre Compagnie , qui se réjouissoit avec
vous à Versailles. Autre époque plus marquée
; c'est la visite que je vous rendis
aux petites Ecuries , où la goutte vous
avoit surpris , et où vous m'assurâtes que
mon enjouëment avoit suspendu les violeutes
douleurs que vous soufriez depuis
quinze jours. En voilà assez , Monsieur
pour rafraichir dans votre esprit une idée
qui n'a jamais dû vous occuper.
Je m'adresse à vous preferablement à
tout autre, pour présenter une petire Requête
à M.le Cardinal de Fleury.Elle n'est
pas du caractere de celles dont on a pei-
I ne
.
2674 MERCURE DE FRANCE
ne à se mêler.Un mouvement , un mot de
votre part en avancera sans doute le suc
ces. Si son Eminence désiroit d'en aprendre
les motifs , vous lui pouvez dire secretement
que toute ma famille a péri au service
du Roy, et qu'il ne me reste plus que
deux neveux usez , dont la Croix de saint
Louis est presque tout le bien . Si elle
ajoutoit que les Celestins ont la réputation
de n'en point manquer , je répondrois
que notre maison menaçant ruine ,
nous l'avons rebâtie de fond en comble ,
et que cet Edifice m'a mis assez au large
pour l'habitation , et fort à l'étroit pour
les commoditez que mon grand âge me'
rend si nécessaires. J'entrai dans notre
Ordre dans un temps où les pensions
étoient inusitées , et d'ailleurs vous sçayez
qu'elles sont aussi rares pour les Cadets
du Vivarez, que les Lettres de Change
pour ceux de Gascogne;, nous sommes
obligez de chercher un établissement
dans les avantures, et nous n'avons d'auxres
partis à prendre que le Froc ou l'Epée.
Le pis aller pour moi , c'est que ma.
Requête ne serve qu'à divertir son Eminence
et lui faire esperer de longs jours.
Il ne me paroît pas que les miens ni ma
Conversation fatiguent encore le monde.
Je me sens même propre à vous dire avec
NOVEMBRE . 1731. 2675 :
autant de feu et de gayeté que jadis , que,
je suis avec une parfaite reconnoissance ,
& c .
de Sens , le 7 Novembre 1731. à un Seis
gneur de la Cour.
MONSIE
ONSIEUR ;
Ce que j'ai l'honneur de vous écrire
vous paroîtra venir des antipodes , si je ne
trouve le moyen de rappeller dans votre
souvenir le P. Androl , ce Celestin à qui
vous donniez autrefois une petite part de
votre estime et de votre bienveillance . Je
me flatte que vous n'avez pas entierement
oublié une de mes Lettres, qui vous parut
assez jolie , pour mériter d'être lûe à une
illustre Compagnie , qui se réjouissoit avec
vous à Versailles. Autre époque plus marquée
; c'est la visite que je vous rendis
aux petites Ecuries , où la goutte vous
avoit surpris , et où vous m'assurâtes que
mon enjouëment avoit suspendu les violeutes
douleurs que vous soufriez depuis
quinze jours. En voilà assez , Monsieur
pour rafraichir dans votre esprit une idée
qui n'a jamais dû vous occuper.
Je m'adresse à vous preferablement à
tout autre, pour présenter une petire Requête
à M.le Cardinal de Fleury.Elle n'est
pas du caractere de celles dont on a pei-
I ne
.
2674 MERCURE DE FRANCE
ne à se mêler.Un mouvement , un mot de
votre part en avancera sans doute le suc
ces. Si son Eminence désiroit d'en aprendre
les motifs , vous lui pouvez dire secretement
que toute ma famille a péri au service
du Roy, et qu'il ne me reste plus que
deux neveux usez , dont la Croix de saint
Louis est presque tout le bien . Si elle
ajoutoit que les Celestins ont la réputation
de n'en point manquer , je répondrois
que notre maison menaçant ruine ,
nous l'avons rebâtie de fond en comble ,
et que cet Edifice m'a mis assez au large
pour l'habitation , et fort à l'étroit pour
les commoditez que mon grand âge me'
rend si nécessaires. J'entrai dans notre
Ordre dans un temps où les pensions
étoient inusitées , et d'ailleurs vous sçayez
qu'elles sont aussi rares pour les Cadets
du Vivarez, que les Lettres de Change
pour ceux de Gascogne;, nous sommes
obligez de chercher un établissement
dans les avantures, et nous n'avons d'auxres
partis à prendre que le Froc ou l'Epée.
Le pis aller pour moi , c'est que ma.
Requête ne serve qu'à divertir son Eminence
et lui faire esperer de longs jours.
Il ne me paroît pas que les miens ni ma
Conversation fatiguent encore le monde.
Je me sens même propre à vous dire avec
NOVEMBRE . 1731. 2675 :
autant de feu et de gayeté que jadis , que,
je suis avec une parfaite reconnoissance ,
& c .
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Résumé : LETTRE du P. Androl, Celestin, écrite de Sens, le 7 Novembre 1731. à un Seigneur de la Cour.
Le Père Androl, Celestin, écrit une lettre datée du 7 novembre 1731 à un seigneur de la Cour. Il évoque des souvenirs communs, tels qu'une lettre appréciée et une visite aux petites Écuries où il avait soulagé les douleurs de la goutte du seigneur. Androl présente une requête destinée au Cardinal de Fleury, espérant que l'intervention du seigneur facilitera son succès. Il mentionne que sa famille a péri au service du roi et que ses deux neveux ne possèdent que la Croix de Saint-Louis comme bien. Il souligne également la rénovation de leur maison, menacée de ruine, et les difficultés financières des cadets de Vivarez. Androl exprime son espoir que sa requête puisse divertir le Cardinal et lui souhaiter de longs jours, tout en affirmant qu'il est toujours capable de conversation enjouée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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344
p. 2675-2677
REQUESTE à S. E. M. le Cardinal DE FLEURY.
Début :
Ministre sans pareil, grand Atlas de la France, [...]
Mots clefs :
Éminence, Atlas, Requête, Dijon, Maire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REQUESTE à S. E. M. le Cardinal DE FLEURY.
REQUESTE à S. E. M. le Cardinal
DE FLEURY .
MInistre
Inistre sans pareil ,grand Atlas de la France,
Qu'on voit si dignement en porter tout le faiz
Oserois-je esperer qu'enfin ton Eminence ,
Jusqu'à moi voudra bien étendre ses bienfaits.
Au milieu des grands biens , et dans ton rang
suprême.
Tu pourras quelque jour connoître par toi - même
,
quatre - vingt- huit ans me laissent sans besoins.
Cent écus sur une Abbaye ,
Borneroient toute mon envie.
Et me délivreroient d'un grand nombre de soins.
Avec cette modique somme ,
Que je ne veux devoir qu'à ta seule bonté ,
J'aurois un feu , du bois , un Valet et du Thé ,
Et serois plus content que le Maître de Rome.
Ne crois pas que dans le Couvent ,
On ait toujours le necessaire ;
J'experimente le contraire
Et m'en plains en vain trop souvent.
Un vieillard à ses yeux est toûjours sans mérite.
Ses services passez ne sont comptez pour rien ,
Et la grace n'est pas petite.
I ij Quand
2676 MERCURE DE FRANCE
Quand on souffre son entretien.
Si par ma très humble Requête ,
De te plaire j'ai le bonheur ,
Au ciel qui jusqu'ici m'a conservé la tête ;
J'addiesserai pour toi tous les voeux de mon
coeur.
Pense donc que ton Eminence ,
En me faisant du bien à quatre -vingt-huit
ans ,
Doit tirer cette conséquence ,
Que c'est ne le prêter que pour un peu de temps!
ANDROL , Celestin.
On écrit de Dijon que M.Bouhier, premier
Evêque de cette Ville , y arriva le 3
de Novembre , au son de toutes les Cloches.
On auroit bien voulu , dit- on , lui
rendre tous les honncurs qu'il mérite ;
mais son humilité y a mis un obstacle invincible
. Le lendemain M. l'Abbé Gagne ,
Doyen du Chapitre , connu par le Mandement
inseré dans le dernier Mercure ,
alla complimenter le Prélat au nom du
Clergé séculier et régulier , qui se fit un
honneur , un plaisir et un devoir d'accompagner
son illustre interprete qui parla
avec beaucoup de dignité . Le Mercre
di suivant , le même Abbé après des Aumônes
abondantes , fit tirer un beau feu
d'Arti¬
F
NOVEMBRE. 1731. 2677
d'Artifice , et toute la Ville témoigna sa
joye en plusieurs manieres .
DE FLEURY .
MInistre
Inistre sans pareil ,grand Atlas de la France,
Qu'on voit si dignement en porter tout le faiz
Oserois-je esperer qu'enfin ton Eminence ,
Jusqu'à moi voudra bien étendre ses bienfaits.
Au milieu des grands biens , et dans ton rang
suprême.
Tu pourras quelque jour connoître par toi - même
,
quatre - vingt- huit ans me laissent sans besoins.
Cent écus sur une Abbaye ,
Borneroient toute mon envie.
Et me délivreroient d'un grand nombre de soins.
Avec cette modique somme ,
Que je ne veux devoir qu'à ta seule bonté ,
J'aurois un feu , du bois , un Valet et du Thé ,
Et serois plus content que le Maître de Rome.
Ne crois pas que dans le Couvent ,
On ait toujours le necessaire ;
J'experimente le contraire
Et m'en plains en vain trop souvent.
Un vieillard à ses yeux est toûjours sans mérite.
Ses services passez ne sont comptez pour rien ,
Et la grace n'est pas petite.
I ij Quand
2676 MERCURE DE FRANCE
Quand on souffre son entretien.
Si par ma très humble Requête ,
De te plaire j'ai le bonheur ,
Au ciel qui jusqu'ici m'a conservé la tête ;
J'addiesserai pour toi tous les voeux de mon
coeur.
Pense donc que ton Eminence ,
En me faisant du bien à quatre -vingt-huit
ans ,
Doit tirer cette conséquence ,
Que c'est ne le prêter que pour un peu de temps!
ANDROL , Celestin.
On écrit de Dijon que M.Bouhier, premier
Evêque de cette Ville , y arriva le 3
de Novembre , au son de toutes les Cloches.
On auroit bien voulu , dit- on , lui
rendre tous les honncurs qu'il mérite ;
mais son humilité y a mis un obstacle invincible
. Le lendemain M. l'Abbé Gagne ,
Doyen du Chapitre , connu par le Mandement
inseré dans le dernier Mercure ,
alla complimenter le Prélat au nom du
Clergé séculier et régulier , qui se fit un
honneur , un plaisir et un devoir d'accompagner
son illustre interprete qui parla
avec beaucoup de dignité . Le Mercre
di suivant , le même Abbé après des Aumônes
abondantes , fit tirer un beau feu
d'Arti¬
F
NOVEMBRE. 1731. 2677
d'Artifice , et toute la Ville témoigna sa
joye en plusieurs manieres .
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Résumé : REQUESTE à S. E. M. le Cardinal DE FLEURY.
Un homme de 88 ans adresse une requête à Son Éminence le Cardinal de Fleury, ministre de France, pour obtenir une somme de cent écus sur une abbaye. Cette somme est nécessaire pour couvrir ses besoins fondamentaux, tels que le chauffage, le bois, un valet et du thé. L'auteur souligne les difficultés rencontrées dans le couvent, où les vieillards sont souvent négligés malgré leurs services passés. Il espère que sa demande sera favorablement accueillie, précisant que l'aide serait temporaire en raison de son âge avancé. Par ailleurs, le texte mentionne l'arrivée de M. Bouhier, premier évêque de Dijon, le 3 novembre, accompagnée de manifestations de joie et de respect de la part de la ville et du clergé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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345
p. 2677-2679
ODE A M. BOUHIER. Nommé premier Evêque de Dijon.
Début :
Scavantes filles de mémoire, [...]
Mots clefs :
Gloire, Lyre, Ouvrage, Grandeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE A M. BOUHIER. Nommé premier Evêque de Dijon.
ODE
A M. BOUHI ER.
Nommé premier Evêque de Dijon .
Scavantes Cavantes filles de mémoire ,
Daignez m'inspirer en ce jour ,
C'est travailler à votre gloire ,
Que de seconder mon amour.
Mais quel est le feu qui m'inspire ,
A prendre en main ma foible Lyre ?
'Auriez-vous exaucé mes voeux ?
Oui , Muses , un secret présage
7
Me dit que c'est là votre ouvrage;
Soutenez vos soins genereux.
D'un Prélat ennemi du vice ,
Le mérite est enfin connu ,
Un Roy , guidé par la justice ,
Vient de couronner sa vertu ;
BOUHIER , ne crois pas que je fonde ,
Sur ta tige illustre et féconde ,
Ce nouvel éclat de Grandeur ;
Ce Monarque en tout équitable ,
S'il en croyoit un plus capable ,
Ne te feroit pas cet honneur.
I iij Bijon
2678 MERCURE
DE FRANCE
Dijon , ton heureuse patrie ,
A mes accents mêle sa voix ;
Tu l'entends cette voix chérie
Du Prince elle approuve le choix ,
Ce Roy le plus sage du monde ,
Sans ton humilité profonde
T'auroit couronné dès long- temps ,
Mais la sagesse qui te guide
Met la gloire la plus solide ,
A fuir les honneurs éclatans.
>
Déja chacun de nous soupire
Après ce moment précieux ,
Où la vertu sous ton Empire ,
Fera le bonheur de ces lieux ;
La foible et timide innocence ,
Depuis si long-temps sans deffense
Va retrouver un protecteur.
Déja par une fuite prompte
Le vice porte ailleurs la honte
De voir en toy son
1
destructeur.
Mais si de mon ardeur extrême
Je voulois suivre les transports ,
Ma Lyre en louant ce que j'aime ,
Pourroit enfin manquer d'accords ;
Impa
OVEMBRE . 1731. 2679
imposons
silence à ma Muse ;
Car je m'apperçois que trop j'abuse
Du temps qu'il perd à m'écouter ,
Les momens sont chers à son zele
Le soin de son Troupeau l'appelle ,
Et ce soin lui fait tout quittér.
C. R. C. V. S. E.
A M. BOUHI ER.
Nommé premier Evêque de Dijon .
Scavantes Cavantes filles de mémoire ,
Daignez m'inspirer en ce jour ,
C'est travailler à votre gloire ,
Que de seconder mon amour.
Mais quel est le feu qui m'inspire ,
A prendre en main ma foible Lyre ?
'Auriez-vous exaucé mes voeux ?
Oui , Muses , un secret présage
7
Me dit que c'est là votre ouvrage;
Soutenez vos soins genereux.
D'un Prélat ennemi du vice ,
Le mérite est enfin connu ,
Un Roy , guidé par la justice ,
Vient de couronner sa vertu ;
BOUHIER , ne crois pas que je fonde ,
Sur ta tige illustre et féconde ,
Ce nouvel éclat de Grandeur ;
Ce Monarque en tout équitable ,
S'il en croyoit un plus capable ,
Ne te feroit pas cet honneur.
I iij Bijon
2678 MERCURE
DE FRANCE
Dijon , ton heureuse patrie ,
A mes accents mêle sa voix ;
Tu l'entends cette voix chérie
Du Prince elle approuve le choix ,
Ce Roy le plus sage du monde ,
Sans ton humilité profonde
T'auroit couronné dès long- temps ,
Mais la sagesse qui te guide
Met la gloire la plus solide ,
A fuir les honneurs éclatans.
>
Déja chacun de nous soupire
Après ce moment précieux ,
Où la vertu sous ton Empire ,
Fera le bonheur de ces lieux ;
La foible et timide innocence ,
Depuis si long-temps sans deffense
Va retrouver un protecteur.
Déja par une fuite prompte
Le vice porte ailleurs la honte
De voir en toy son
1
destructeur.
Mais si de mon ardeur extrême
Je voulois suivre les transports ,
Ma Lyre en louant ce que j'aime ,
Pourroit enfin manquer d'accords ;
Impa
OVEMBRE . 1731. 2679
imposons
silence à ma Muse ;
Car je m'apperçois que trop j'abuse
Du temps qu'il perd à m'écouter ,
Les momens sont chers à son zele
Le soin de son Troupeau l'appelle ,
Et ce soin lui fait tout quittér.
C. R. C. V. S. E.
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Résumé : ODE A M. BOUHIER. Nommé premier Evêque de Dijon.
L'ode célèbre la nomination de M. Bouhier comme premier évêque de Dijon. Inspirée par les Muses, l'œuvre exprime la joie et l'admiration de l'auteur pour cette distinction. Le roi, guidé par la justice, a récompensé la vertu de Bouhier non pas en raison de sa lignée, mais de ses mérites personnels. Dijon, la patrie de Bouhier, approuve ce choix royal. L'auteur souligne que l'humilité de Bouhier a retardé cette reconnaissance, mais il est désormais attendu avec impatience comme protecteur de l'innocence et destructeur du vice. L'auteur conclut en imposant silence à sa muse, respectant le dévouement de Bouhier à ses responsabilités pastorales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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346
p. [2695]-2700
ODE SUR LA NAISSANCE DE LA SAINTE VIERGE.
Début :
Qu'elle est cette brillante Aurore, [...]
Mots clefs :
Aurore, Sainte Vierge, Rubis, Splendeur, Cieux, Anne, Trinité, Naissance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE SUR LA NAISSANCE DE LA SAINTE VIERGE.
ODE
SUR LA NAISSANCE
DE LA SAINTE VIERGE.
Q
U'elle est cette brillante Aurore ,
Qui vient arrêter mes regards ?
Dans les Airs que sa lueur dore
Je ne vois que Rubis épars.
Vois-je l'Etoile matiniere ?
Elle paroît sur la barriere ,
Et brille de cent feux divers ;
1. Vol A i Le
2696 MERCURE DE FRANCE
La vive splendeur qu'elle entraîne ,
Semble annoncer la Souveraine ,
Des Cieux, de la Terre , et des Mers
Quel charme ! est - ce une vaine image
Mortels , j'abandonne ces lieux;
Un chant mélodieux m'engage ,
A prendre un essor vers les Cieux,
Me voici porté dans les nuës ;
Ah ! de Terres inconnuës ?
que
Je passe , je franchis les Mers ;
Compagnon d'une Troupe aîlée ,
Je plane sur la Galilée ;
Je plonge , j'ay quitté les Airs.
*
Que yeut ce Choeur d'Esprits Celestes ,
Ministres Saints du Dieu de paix ,
Qui respectueux
et modestes ,
D'Anne environnent le Palais ?
Le Dieu , qui ses oeuvres contemple ,
A-t'il fait choix d'un nouveau Temple ,
Qu'il remplit de sa Majesté ?
Oui , des Lys l'odeur ravissante ,
M'assure déja qu'Anne enfante
Le Temple de la Trinité,
1. Vol
C'est
DECEMBRE . 1731. 2697
C'est donc vous , tant de fois prédite ,
'Auguste Fille d'un saint Roy ,
Du Roy des Rois la Favorite,
Des Enfers la rage et l'effroy;
Espoir , amour de tous les âges ,
Des Peuples , des Rois et des Sages ,
Par ma voix recevez sa foy ;
Purs Esprits , souffrez ma presence ;
Les fruits d'une telle Naissance ,
Ne sont pas pour vous , mais
讚
pour
Anges du Ciel , Troupe fidelle ,
Zelez Champions du Très- Haut
Qui du Chefdu Parti rebelle
Jadis repoussâtes l'assaut ,
Honorez cette Chair naissante ;
Révérez cette Arche vivante ,
Où le Saint des Saints entrera ;
Celui qui commande aux tempêtes
Et qui fait tonner sur nos têtes ,
Dans son sein se reposera.
moit
Grand Dieu , que de profond's Misteres
Dévoile un saint ravissement !
Exempt des sentimens vulgaires ,
Que vois-je sur le Firmament-
I. Vol.
A iij Je
2698 MERCURE DE FRANCE
Je prôneray seul Adorable ,
L'Alliance à jamais durable ,
Que tu fais avec les Mortels :
Peuples heureux , venez entendre ,
Quels trésors le Ciel va répandre ,
Sur la Terre et sur vos Autels.
M
L'oeil ne l'a vûë : eh ! qui l'a peinte,
La Majesté du Dieu vivant ?
Gloire , splendeur , terreur et crainte ,
Peignent mal son Trône éclatant.
Qu'elle est brillante cette lame "
Empreinte d'un Burin de flâme ,
Au sein de la Divinité ?
Son Image me représente ,
Qu'après quatre mille ans d'attente
Israël sera visité.
Sacrée Image es- tu fidelle ?
Celui qui meut l'Astre du jour ,
D'une Ambassade solemnelle ,
Honore-t'il l'humain séjour ?
Le divin Messager s'envole ;
Il a de son Dieu la parole ,
D'une Vierge il veut l'agrément ,
Du haut de la Voute azurée ,
I. Vol. L'auguste
DECEMBRE . 1731. 2699
L'auguste Cour de l'Empirée ,
En suspens , le voit et l'attend .
Salut , ô divine allegresse !
L'état de l'homme est immortel ,
Marie a rempli la promesse ,
Qu'autrefois nous fit l'Eternel.
Mais, ô l'inéfable Mistere !
Mere de son Dieu , Vierge et Mere ,
C'est ton sort , Fleur de chasteté ;
Non , non , le Soleil de Justice ,
Aux chastes desirs si propice ,
Ne peut souiller ta pureté.
*
Quel bruit , quel siflement horrible ,
Sort de l'abîme tenebreux ?
Quel Monstre , quel Serpent horrible ,
Fait mugir ces cachots affreux ?
#
Roy du Ciel , lance ton Tonnerres
Ce Dragon ébranle la Terre ,
La terreur saisit les Humains ;
Mais non , le doux fruit de Maric ,
Brise la tête à la Furie ;
Calmons- nous , ses efforts sont vains
味
Sacrez Flancs d'une Vierge pure ,
I. Vol. A iiij
Dont
2700 MERCURE DE FRANCE
Dont l'heureuse fécondité ,
·
Eleve l'humaine Nature
Au rang de la Divinité ;
C'est par vous que l'homme rebelle ,
Rentre en ses droits , devient fidelle ,
Son Dieu présent reçoit ses voeux ;
Quelle bonté ! si le coupable ,
Eût pû n'être pas miserable ,
Il auroit été moins heureux .
Par M. Julien , fuge de Montblanc
SUR LA NAISSANCE
DE LA SAINTE VIERGE.
Q
U'elle est cette brillante Aurore ,
Qui vient arrêter mes regards ?
Dans les Airs que sa lueur dore
Je ne vois que Rubis épars.
Vois-je l'Etoile matiniere ?
Elle paroît sur la barriere ,
Et brille de cent feux divers ;
1. Vol A i Le
2696 MERCURE DE FRANCE
La vive splendeur qu'elle entraîne ,
Semble annoncer la Souveraine ,
Des Cieux, de la Terre , et des Mers
Quel charme ! est - ce une vaine image
Mortels , j'abandonne ces lieux;
Un chant mélodieux m'engage ,
A prendre un essor vers les Cieux,
Me voici porté dans les nuës ;
Ah ! de Terres inconnuës ?
que
Je passe , je franchis les Mers ;
Compagnon d'une Troupe aîlée ,
Je plane sur la Galilée ;
Je plonge , j'ay quitté les Airs.
*
Que yeut ce Choeur d'Esprits Celestes ,
Ministres Saints du Dieu de paix ,
Qui respectueux
et modestes ,
D'Anne environnent le Palais ?
Le Dieu , qui ses oeuvres contemple ,
A-t'il fait choix d'un nouveau Temple ,
Qu'il remplit de sa Majesté ?
Oui , des Lys l'odeur ravissante ,
M'assure déja qu'Anne enfante
Le Temple de la Trinité,
1. Vol
C'est
DECEMBRE . 1731. 2697
C'est donc vous , tant de fois prédite ,
'Auguste Fille d'un saint Roy ,
Du Roy des Rois la Favorite,
Des Enfers la rage et l'effroy;
Espoir , amour de tous les âges ,
Des Peuples , des Rois et des Sages ,
Par ma voix recevez sa foy ;
Purs Esprits , souffrez ma presence ;
Les fruits d'une telle Naissance ,
Ne sont pas pour vous , mais
讚
pour
Anges du Ciel , Troupe fidelle ,
Zelez Champions du Très- Haut
Qui du Chefdu Parti rebelle
Jadis repoussâtes l'assaut ,
Honorez cette Chair naissante ;
Révérez cette Arche vivante ,
Où le Saint des Saints entrera ;
Celui qui commande aux tempêtes
Et qui fait tonner sur nos têtes ,
Dans son sein se reposera.
moit
Grand Dieu , que de profond's Misteres
Dévoile un saint ravissement !
Exempt des sentimens vulgaires ,
Que vois-je sur le Firmament-
I. Vol.
A iij Je
2698 MERCURE DE FRANCE
Je prôneray seul Adorable ,
L'Alliance à jamais durable ,
Que tu fais avec les Mortels :
Peuples heureux , venez entendre ,
Quels trésors le Ciel va répandre ,
Sur la Terre et sur vos Autels.
M
L'oeil ne l'a vûë : eh ! qui l'a peinte,
La Majesté du Dieu vivant ?
Gloire , splendeur , terreur et crainte ,
Peignent mal son Trône éclatant.
Qu'elle est brillante cette lame "
Empreinte d'un Burin de flâme ,
Au sein de la Divinité ?
Son Image me représente ,
Qu'après quatre mille ans d'attente
Israël sera visité.
Sacrée Image es- tu fidelle ?
Celui qui meut l'Astre du jour ,
D'une Ambassade solemnelle ,
Honore-t'il l'humain séjour ?
Le divin Messager s'envole ;
Il a de son Dieu la parole ,
D'une Vierge il veut l'agrément ,
Du haut de la Voute azurée ,
I. Vol. L'auguste
DECEMBRE . 1731. 2699
L'auguste Cour de l'Empirée ,
En suspens , le voit et l'attend .
Salut , ô divine allegresse !
L'état de l'homme est immortel ,
Marie a rempli la promesse ,
Qu'autrefois nous fit l'Eternel.
Mais, ô l'inéfable Mistere !
Mere de son Dieu , Vierge et Mere ,
C'est ton sort , Fleur de chasteté ;
Non , non , le Soleil de Justice ,
Aux chastes desirs si propice ,
Ne peut souiller ta pureté.
*
Quel bruit , quel siflement horrible ,
Sort de l'abîme tenebreux ?
Quel Monstre , quel Serpent horrible ,
Fait mugir ces cachots affreux ?
#
Roy du Ciel , lance ton Tonnerres
Ce Dragon ébranle la Terre ,
La terreur saisit les Humains ;
Mais non , le doux fruit de Maric ,
Brise la tête à la Furie ;
Calmons- nous , ses efforts sont vains
味
Sacrez Flancs d'une Vierge pure ,
I. Vol. A iiij
Dont
2700 MERCURE DE FRANCE
Dont l'heureuse fécondité ,
·
Eleve l'humaine Nature
Au rang de la Divinité ;
C'est par vous que l'homme rebelle ,
Rentre en ses droits , devient fidelle ,
Son Dieu présent reçoit ses voeux ;
Quelle bonté ! si le coupable ,
Eût pû n'être pas miserable ,
Il auroit été moins heureux .
Par M. Julien , fuge de Montblanc
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Résumé : ODE SUR LA NAISSANCE DE LA SAINTE VIERGE.
L''Ode sur la naissance de la Sainte Vierge' décrit la naissance de Marie comme un événement céleste et miraculeux. L'auteur commence par une vision d'une brillante aurore et d'une étoile matinière annonçant la venue d'une souveraine des Cieux, de la Terre et des Mers. Transporté dans les airs, il observe un chœur d'esprits célestes autour du palais d'Anne, la mère de Marie. Le poème célèbre Marie comme la fille prédite et favorite du Roi des Rois, espérance de tous les âges. Il mentionne les mystères divins et l'alliance éternelle entre Dieu et les mortels. Le texte évoque la majesté de Dieu et la promesse faite à Israël. Il se termine par la description de Marie comme la mère de Dieu, vierge et pure, et par la victoire sur les forces du mal, symbolisées par un monstre ou un serpent. La naissance de Marie est présentée comme un événement qui élève l'humanité et permet à l'homme de retrouver sa fidélité à Dieu.
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347
p. 2874-2877
ITALIE.
Début :
Le Pere Colloredo, Religieux du Convent, dit de l'Eglise Neave, qui avoit d'abord [...]
Mots clefs :
Pape, Promotion de Cardinaux, Abbé, Forteresse, Rebelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
E Pere Colloredo , Religieux du Convent ;
Ldit de l'Eglise Neave , qui avoit d'abord
refusé l'Archevêché de Lucques , auquel le Pape
Favoit nommé , s'est déterminé à l'accepter
par soumission aux Ordres de S. S. Elle lui a
accordé depuis une pension de 1500. Ecus sur
l'Evêché vacant de Plaisance .
Le Courier qu'on avoit dépêché de Rome à
Lisbonne › pour y porter la nouvelle de la derniere
promotion de Cardinaux , en est revenu
avec des Lettres par lesquelles on apprend que
le Roy de Portugal avoit levé l'interdiction publiée
en 1728 ; qu'on y avoit rouvert le Tribunal
de la Nonciature au bruit de cinq décharges
de Boëtes , et que le soir la Place du Palais du
Nonce avoit été magnifiquement illuminée. Le
I. Vol. CarDECEMBRE
1731. 2875
Cardinal Cienfuegos , auquel ces Lettres étoient
adressées , alla le soir les communiquer au Pape ,
qui en parût très- satisfait.
La Congregation du bon Gouvernement s'est
Encore assemblée au sujet de la proposition qui
a été faite au Pape , de rendre le Port d'Ancone
un Port franc .
2 Dans le Consistoire du 19 Novembre le
Cardinal Ottoboni proposa l'Archevêché de
Lyon pour l'Evêque de Noyon , PÉvêché d'Orange
pour l'Abbé de Tilly , l'Abbaye de S. Jean
d'Angely , dans le Diocèse de Xaintes , pour
l'Abbé de Pezé , celle de Saint Pierre de Chezi
dans le Diocèse de Soissons , pour l'Abbé Joly
de Fleury , Chanoine de l'Église Métropolitaine
de Paris et celle de Saint Pierre de Lesterp ,
Diocèse de Limoges , pour l'Abbé de Maillé de
la Tour Landry. I préconisa ensuite l'Abbé
Salomon pour celle de S. Gervais et S. Protais
d'Essey , Diocèse d'Agen ; l'Abbé de Bernon
de Charand , pour celle de S. Pierre de Vierson ,
Diocèse de Bourges , et l'Abbé Neret pour celle
-de S. Etienne de Vaux , Diocèse de Xaintes,
>
On mande de la Bastia en Corse , que depuis la
- réduction de la Forteresse de San Pelegrino , on
étoit convenu de part et d'autre d'une suspension
d'armes pour trois mois , et que pendant ce temps
les Rebelles auroient la liberté de se retirer dans
leurs maisons , sans pouvoir y être inquietés en
aucune manière.
On a appris depuis que les Troupes de la République
de Genes et les Troupes Auxiliaires de
P'Empereur qui sont dans l'Isle de Corse , ont
abandonné le Poste de San Pelegrino , parce qu'il
est trop exposé , et que ces Troupes étoient trop
éloignées de la Bastia , pour en recevoir du sé-
Cours , si les Rebelles les avoient attaqués.
I. Vol.
Оя
2876 MERCURE DE FRANCE
On a appris en dernier lieu de la Bastia , que
les hostilités y avoient entierement cessé depuis
la suspension d'Armes , et que le General Wach,
rendonc avoit dépêché un Courier à Vienne ,
pour y porter le résultat des dernieres confe
rences qu'il a eues avec les Chefs des Rebelles ,
qui se sont plaint de ce que les Troupes de la
République s'étoient retranchées dans le Poste
de San Pelegrino , quoiqu'on cût stipulé le con
traire dans l'Acte de suspension d'Armes.
,
Le 1. Novembre , le Comte de Charni , qui
commande les Troupes du Roy d'Espagne en
Italie , a prêté Serment au Grand Duc entre
les mains du General Capponi , Gouverneur de
Livourne , au nom des Troupes de S. M. Cath. -
qui resteront dant la Toscane. Ce Serment est
conçu en ces termes ::
I
i
Je Emanuel d'Orleans , Comte de Charni , &c.
promets , jure et m'engage , tant pour moi que
les Officiers et Soldats de S. M. Cath. que
pour
j'observerai toûjours inviolablement la plus réligieuse
fidelité et obéissance aux Ordres du Sere
nissime Jean- Gaston , Grand Duc de Toscane,, .
comme légitime et unique Souverain des Etats
de Toscane ; que chacun de nous , en entrant
au service de S. A. R , s'employera à défendre
sa personne , sa souveraineté , son authorité , ses
Etats , Biens et Sujets , et tout ce qui peut lui
appartenir , pourvû qu'il n'y ait rien de contraire
à la succession immediate du Serenissime
Prince et Infant Don Carlos , que nous devons
défendre et soûtenir conjointement avec les forces
de Toscane , que nous ne ferons rien qui
puisse empêcher ou retarder l'éxecution des ordres
des Gouverneurs et Ministres de S. A. R ,
conformément aux Reglemens faits à ce sujet ,
La Volo décla→ -
DECEMBRË. 1731. 1731 . 2877
déclarant en outre que nous serons toûjours
prêts à leur donner assistance à la premiere sommation
et à leur fournir tous les sécours nécessaires
& c.
>
2
Les Officiers de distinction qui sont arrivés
à Livourne avec l'Escadre du Roy d'Espagne ,
sont le Marquis de Mari , qui la commande
le Comte Don Fernand de Nunnez , Comman◄
dant sous le Marquis de Mari ; Don Joseph
de los Bosquos , Commandant des Galeres , le
Comte de Charni , le Marquis de Châteaufort ,
le Marquis del Pozzo - Blanco , le Marquis de
Torre Mayor , le Duc de Castro Pinnano , Don
Joseph de Flor de Viola , Commissaire General
des Guerres , Don François Utigers , et Don
Joseph Univars , Inspecteur , et le Colonel du
Regiment de Castille,
On a preparé dans la Maison Professe des Jesuites
de Livourne un Appartement pour le Car
dinal Belluga , qui doit venir y recevoir l'Infant
Don Carlos , accompagné d'un grand nom
bre de Gentilshommes Romains
La Garnison de Livourne est composée presentement
de 2200. Espagnols et de 1100. Toscans,
ces derniers sont commandez par le Colonel
Velluti. Il y aura à Porto Ferraïo 800.
Espagnols sous le commandement du Colonel
Ferreti , et à Pişe un Détachement d'Infanterie
Espagnole avec 400. hommes de Cavalerie de la
même Nation .
Les dernieres Lettres de Livourne portent , que
les Troupes destinées à la Garnison de cette Ville,
étoient composées les deux tiers d'Espagnols
et le tiers de Toscans ; et que le service des uns
et des autres étoit si bien concerté et reglé , qu'il
ne pouvoit survenir aucun sujet de dispute entre
les deux Nations.
E Pere Colloredo , Religieux du Convent ;
Ldit de l'Eglise Neave , qui avoit d'abord
refusé l'Archevêché de Lucques , auquel le Pape
Favoit nommé , s'est déterminé à l'accepter
par soumission aux Ordres de S. S. Elle lui a
accordé depuis une pension de 1500. Ecus sur
l'Evêché vacant de Plaisance .
Le Courier qu'on avoit dépêché de Rome à
Lisbonne › pour y porter la nouvelle de la derniere
promotion de Cardinaux , en est revenu
avec des Lettres par lesquelles on apprend que
le Roy de Portugal avoit levé l'interdiction publiée
en 1728 ; qu'on y avoit rouvert le Tribunal
de la Nonciature au bruit de cinq décharges
de Boëtes , et que le soir la Place du Palais du
Nonce avoit été magnifiquement illuminée. Le
I. Vol. CarDECEMBRE
1731. 2875
Cardinal Cienfuegos , auquel ces Lettres étoient
adressées , alla le soir les communiquer au Pape ,
qui en parût très- satisfait.
La Congregation du bon Gouvernement s'est
Encore assemblée au sujet de la proposition qui
a été faite au Pape , de rendre le Port d'Ancone
un Port franc .
2 Dans le Consistoire du 19 Novembre le
Cardinal Ottoboni proposa l'Archevêché de
Lyon pour l'Evêque de Noyon , PÉvêché d'Orange
pour l'Abbé de Tilly , l'Abbaye de S. Jean
d'Angely , dans le Diocèse de Xaintes , pour
l'Abbé de Pezé , celle de Saint Pierre de Chezi
dans le Diocèse de Soissons , pour l'Abbé Joly
de Fleury , Chanoine de l'Église Métropolitaine
de Paris et celle de Saint Pierre de Lesterp ,
Diocèse de Limoges , pour l'Abbé de Maillé de
la Tour Landry. I préconisa ensuite l'Abbé
Salomon pour celle de S. Gervais et S. Protais
d'Essey , Diocèse d'Agen ; l'Abbé de Bernon
de Charand , pour celle de S. Pierre de Vierson ,
Diocèse de Bourges , et l'Abbé Neret pour celle
-de S. Etienne de Vaux , Diocèse de Xaintes,
>
On mande de la Bastia en Corse , que depuis la
- réduction de la Forteresse de San Pelegrino , on
étoit convenu de part et d'autre d'une suspension
d'armes pour trois mois , et que pendant ce temps
les Rebelles auroient la liberté de se retirer dans
leurs maisons , sans pouvoir y être inquietés en
aucune manière.
On a appris depuis que les Troupes de la République
de Genes et les Troupes Auxiliaires de
P'Empereur qui sont dans l'Isle de Corse , ont
abandonné le Poste de San Pelegrino , parce qu'il
est trop exposé , et que ces Troupes étoient trop
éloignées de la Bastia , pour en recevoir du sé-
Cours , si les Rebelles les avoient attaqués.
I. Vol.
Оя
2876 MERCURE DE FRANCE
On a appris en dernier lieu de la Bastia , que
les hostilités y avoient entierement cessé depuis
la suspension d'Armes , et que le General Wach,
rendonc avoit dépêché un Courier à Vienne ,
pour y porter le résultat des dernieres confe
rences qu'il a eues avec les Chefs des Rebelles ,
qui se sont plaint de ce que les Troupes de la
République s'étoient retranchées dans le Poste
de San Pelegrino , quoiqu'on cût stipulé le con
traire dans l'Acte de suspension d'Armes.
,
Le 1. Novembre , le Comte de Charni , qui
commande les Troupes du Roy d'Espagne en
Italie , a prêté Serment au Grand Duc entre
les mains du General Capponi , Gouverneur de
Livourne , au nom des Troupes de S. M. Cath. -
qui resteront dant la Toscane. Ce Serment est
conçu en ces termes ::
I
i
Je Emanuel d'Orleans , Comte de Charni , &c.
promets , jure et m'engage , tant pour moi que
les Officiers et Soldats de S. M. Cath. que
pour
j'observerai toûjours inviolablement la plus réligieuse
fidelité et obéissance aux Ordres du Sere
nissime Jean- Gaston , Grand Duc de Toscane,, .
comme légitime et unique Souverain des Etats
de Toscane ; que chacun de nous , en entrant
au service de S. A. R , s'employera à défendre
sa personne , sa souveraineté , son authorité , ses
Etats , Biens et Sujets , et tout ce qui peut lui
appartenir , pourvû qu'il n'y ait rien de contraire
à la succession immediate du Serenissime
Prince et Infant Don Carlos , que nous devons
défendre et soûtenir conjointement avec les forces
de Toscane , que nous ne ferons rien qui
puisse empêcher ou retarder l'éxecution des ordres
des Gouverneurs et Ministres de S. A. R ,
conformément aux Reglemens faits à ce sujet ,
La Volo décla→ -
DECEMBRË. 1731. 1731 . 2877
déclarant en outre que nous serons toûjours
prêts à leur donner assistance à la premiere sommation
et à leur fournir tous les sécours nécessaires
& c.
>
2
Les Officiers de distinction qui sont arrivés
à Livourne avec l'Escadre du Roy d'Espagne ,
sont le Marquis de Mari , qui la commande
le Comte Don Fernand de Nunnez , Comman◄
dant sous le Marquis de Mari ; Don Joseph
de los Bosquos , Commandant des Galeres , le
Comte de Charni , le Marquis de Châteaufort ,
le Marquis del Pozzo - Blanco , le Marquis de
Torre Mayor , le Duc de Castro Pinnano , Don
Joseph de Flor de Viola , Commissaire General
des Guerres , Don François Utigers , et Don
Joseph Univars , Inspecteur , et le Colonel du
Regiment de Castille,
On a preparé dans la Maison Professe des Jesuites
de Livourne un Appartement pour le Car
dinal Belluga , qui doit venir y recevoir l'Infant
Don Carlos , accompagné d'un grand nom
bre de Gentilshommes Romains
La Garnison de Livourne est composée presentement
de 2200. Espagnols et de 1100. Toscans,
ces derniers sont commandez par le Colonel
Velluti. Il y aura à Porto Ferraïo 800.
Espagnols sous le commandement du Colonel
Ferreti , et à Pişe un Détachement d'Infanterie
Espagnole avec 400. hommes de Cavalerie de la
même Nation .
Les dernieres Lettres de Livourne portent , que
les Troupes destinées à la Garnison de cette Ville,
étoient composées les deux tiers d'Espagnols
et le tiers de Toscans ; et que le service des uns
et des autres étoit si bien concerté et reglé , qu'il
ne pouvoit survenir aucun sujet de dispute entre
les deux Nations.
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Résumé : ITALIE.
En décembre 1731, plusieurs événements politiques et militaires ont marqué l'Italie et la Corse. En Italie, le religieux Pere Colloredo a accepté l'Archevêché de Lucques après avoir reçu une pension de 1500 écus du Pape. Le Roi de Portugal a levé l'interdiction de 1728, permettant la réouverture du Tribunal de la Nonciature à Lisbonne, ce qui a satisfait le Pape. La Congrégation du bon Gouvernement a examiné la proposition de transformer le Port d'Ancone en Port franc. Lors du Consistoire du 19 novembre, diverses nominations ecclésiastiques ont été proposées, notamment pour les archevêchés de Lyon et les abbayes de Saint-Jean-d'Angély et Saint-Pierre de Chezi. En Corse, une suspension d'armes de trois mois a été conclue après la réduction de la forteresse de San Pellegrino, permettant aux rebelles de se retirer chez eux sans être inquiétés. Les troupes de la République de Gênes et les troupes auxiliaires de l'Empereur ont abandonné le poste de San Pellegrino en raison de son exposition. Les hostilités ont cessé à Bastia, et le général Wach a envoyé un courrier à Vienne pour rapporter les résultats des conférences avec les chefs rebelles. Le Comte de Charni, commandant des troupes espagnoles en Italie, a prêté serment au Grand-Duc de Toscane, affirmant fidélité et obéissance aux ordres du Grand-Duc et à la succession du Prince Don Carlos. Plusieurs officiers espagnols de distinction sont arrivés à Livourne avec l'escadre du Roi d'Espagne. La garnison de Livourne est composée de 2200 Espagnols et 1100 Toscans, avec des détachements à Porto Ferraio et Pise. Un appartement a été préparé pour le Cardinal Belluga à Livourne, où il doit recevoir l'Infant Don Carlos.
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348
p. 2887-2890
Cérémonie Funebre à S. Germain l'Auxerrois.
Début :
Il y avoit long temps que les Musiciens de cette Capitale voyoient avec [...]
Mots clefs :
Musique, Église, Cérémonie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Cérémonie Funebre à S. Germain l'Auxerrois.
Cérémonie Funebre à S. Germain Anxerrois.
L y avoit long temps que les Musi-
Iciens
ciens de cette Capitale voyoient avec
peine tout ce qu'il y a de Communautez
et de Confreries faire un Service Annuel
pour le repos de l'Ame de leurs Confre
res décedez dans l'Année , sans observer
entr'eux cette religieuse pratique si convenable
à l'esprit de l'Eglise , et si propre
à entretenir l'union et la conformité de
I. Vol Lij Prieres
138 MERCURE DE FRANCE
Prieres
pour aider et soulager , après leur
mort par leurs suffrages , ceux avec
qui ils avoient été liés pat les mêmes talens
pendant leur vie.
J
Ce fut le 22 de Novembre dernier
jour de Ste. Cecile , leur Patrone , qu'ils
prirent cette résolution salutaire ; ils fixerent
le
temps de cette pieuse Cérémonie
u mois de Decembre , pour réunir au
même sacrifice la mémoire de ceux de
leurs Confreres qu'ils auroient perdus
dans le cours de l'Année. Ils se cottiserent
tous pour une somme legere dont ils convinrent
pour les frais de sonnerie , le luminaire
, les Billets , & c.
Ils choisirent pour faire chanter certe
Messe solemnelle , M. Guillery , Benefisier
, et Maître de Musique de S. Germain
l'Auxerrois , moins parce qu'il est
l'ancien des Maîtres de Musique , actuellement
en exercice à Paris , que pour son
mérite personnel , et la réputation qu'il
s'est acquise depuis plus de trente ans
qu'il est en place.
Mrs du Chapitre de S. Germain accorderent
volontiers le Choeur de leur Eglise
pour seconder les loüables intentions des
Musiciens . L'Abbé de Cosnac , Doyen
du Chapitre , et Vicaire general du Diosèse
, assista à la Cérémonie avec Mrs. les
I.Vol. Cha
DECEMBRE 1731. 2889
sang
Chanoines , les Beneficiers , le Clergé ,
er quantité de personnes de distinction
placés au Jubé. On peut dire ,
éxagerer , qu'il ne s'est , peut être , jamais
vû de Corps de Musique plus complet.
Les plus fameux et les plus habiles
s'y trouverent au nombre d'environ 200 ,
tous connus par leurs talens distinguez ,
soit pour la Musique vocale , soit pour
la Musique instrumentale. On ne parle
d'aucun en particulier , parce que tous
se signalerent également , et qu'il ne s'est
guere vû d'occasion où l'émulation aig
été plus generale , et l'harmonie plus ma▸
gnifique et plus précise.
3.
Ce Service solemnel fut chanté le 4. de
ce mois pour feus Mrs. Petouille , Prêtre ,
Beneficier et Maître de Musique de l'Eglise
de Paris , Laurent , Placet , Prêtres ,
et Crepin , Beneficiers de la même Eglises
Mrs. De la Lande Surintendant de la
Musique du Roy , Marais , Senaillé
Regnier , Gardinville , Mangot , Bandy
Reffié , Calus , et Ossus , Organiste .
Ön annoncera , l'année prochaine , par
les Billets qui seront distribués le jour du
Service , et l'Eglise où il sera célebré.
La vûë qu'on a euë en inserant ici cet
Article , est d'engager les familles des.
Maîtres de Musique ou Musiciens qui
La Vol.
Liij
dé
2890 MERCURE DE FRANCE
, décederont en Province d'en donner
avis à l'un des Maîtres de Musique de ,
Paris , afin qu'ils ayent part aux Prieres
et aux Suffrages de leurs Confreres. Sancta
et salubris est cogitatio pro Defunctis exorare
ut à peccatis solvantur , Machab .
lib. 2. chap. XII .
L y avoit long temps que les Musi-
Iciens
ciens de cette Capitale voyoient avec
peine tout ce qu'il y a de Communautez
et de Confreries faire un Service Annuel
pour le repos de l'Ame de leurs Confre
res décedez dans l'Année , sans observer
entr'eux cette religieuse pratique si convenable
à l'esprit de l'Eglise , et si propre
à entretenir l'union et la conformité de
I. Vol Lij Prieres
138 MERCURE DE FRANCE
Prieres
pour aider et soulager , après leur
mort par leurs suffrages , ceux avec
qui ils avoient été liés pat les mêmes talens
pendant leur vie.
J
Ce fut le 22 de Novembre dernier
jour de Ste. Cecile , leur Patrone , qu'ils
prirent cette résolution salutaire ; ils fixerent
le
temps de cette pieuse Cérémonie
u mois de Decembre , pour réunir au
même sacrifice la mémoire de ceux de
leurs Confreres qu'ils auroient perdus
dans le cours de l'Année. Ils se cottiserent
tous pour une somme legere dont ils convinrent
pour les frais de sonnerie , le luminaire
, les Billets , & c.
Ils choisirent pour faire chanter certe
Messe solemnelle , M. Guillery , Benefisier
, et Maître de Musique de S. Germain
l'Auxerrois , moins parce qu'il est
l'ancien des Maîtres de Musique , actuellement
en exercice à Paris , que pour son
mérite personnel , et la réputation qu'il
s'est acquise depuis plus de trente ans
qu'il est en place.
Mrs du Chapitre de S. Germain accorderent
volontiers le Choeur de leur Eglise
pour seconder les loüables intentions des
Musiciens . L'Abbé de Cosnac , Doyen
du Chapitre , et Vicaire general du Diosèse
, assista à la Cérémonie avec Mrs. les
I.Vol. Cha
DECEMBRE 1731. 2889
sang
Chanoines , les Beneficiers , le Clergé ,
er quantité de personnes de distinction
placés au Jubé. On peut dire ,
éxagerer , qu'il ne s'est , peut être , jamais
vû de Corps de Musique plus complet.
Les plus fameux et les plus habiles
s'y trouverent au nombre d'environ 200 ,
tous connus par leurs talens distinguez ,
soit pour la Musique vocale , soit pour
la Musique instrumentale. On ne parle
d'aucun en particulier , parce que tous
se signalerent également , et qu'il ne s'est
guere vû d'occasion où l'émulation aig
été plus generale , et l'harmonie plus ma▸
gnifique et plus précise.
3.
Ce Service solemnel fut chanté le 4. de
ce mois pour feus Mrs. Petouille , Prêtre ,
Beneficier et Maître de Musique de l'Eglise
de Paris , Laurent , Placet , Prêtres ,
et Crepin , Beneficiers de la même Eglises
Mrs. De la Lande Surintendant de la
Musique du Roy , Marais , Senaillé
Regnier , Gardinville , Mangot , Bandy
Reffié , Calus , et Ossus , Organiste .
Ön annoncera , l'année prochaine , par
les Billets qui seront distribués le jour du
Service , et l'Eglise où il sera célebré.
La vûë qu'on a euë en inserant ici cet
Article , est d'engager les familles des.
Maîtres de Musique ou Musiciens qui
La Vol.
Liij
dé
2890 MERCURE DE FRANCE
, décederont en Province d'en donner
avis à l'un des Maîtres de Musique de ,
Paris , afin qu'ils ayent part aux Prieres
et aux Suffrages de leurs Confreres. Sancta
et salubris est cogitatio pro Defunctis exorare
ut à peccatis solvantur , Machab .
lib. 2. chap. XII .
Fermer
Résumé : Cérémonie Funebre à S. Germain l'Auxerrois.
Les musiciens de Paris organisèrent une cérémonie funèbre à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois pour honorer leurs confrères décédés. Inspirés par d'autres communautés, ils décidèrent de célébrer cette messe annuelle le 4 décembre, en l'honneur de la Sainte-Cécile. Ils cotisèrent pour couvrir les frais de sonnerie, de luminaire et de billets. La messe fut confiée à M. Guillery, bénéficié et maître de musique de Saint-Germain-l'Auxerrois, et le chœur de l'église fut mis à disposition par le chapitre. L'abbé de Cosnac, doyen du chapitre, assista à la cérémonie avec les chanoines, les bénéficiers, le clergé et de nombreuses personnes de distinction. Environ 200 musiciens participèrent, honorant des confrères tels que M. Petouille, Laurent, Placet, Crepin, De la Lande, Marais, Senaillé, Regnier, Gardinville, Mangot, Bandy, Reffié, Calus et Ossus. La cérémonie fut marquée par une émulation générale et une harmonie magnifique. Les organisateurs prévirent d'annoncer l'année suivante l'église où la cérémonie serait célébrée et invitèrent les familles des musiciens décédés en province à en informer un maître de musique de Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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349
p. 2890-2891
EXTRAIT d'une Lettre écrite par M.... le 15 Novembre 1731. au sujet de Nostradamus &c.
Début :
En attendant qu'on puisse concilier tous les differens sentimens au sujet [...]
Mots clefs :
Nostradamus, Prophète, Astrologie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite par M.... le 15 Novembre 1731. au sujet de Nostradamus &c.
EXTRAIT d'une Lettre écrite par M....
le 15 Novembre 1731. au sujet de Nos
tradamus &c.
E
•
N attendant qu'on puisse concilier
tous les differens sentimens au sujet
de Nostradamus , car il me paroît qu'on
a outré les choses de part et d'autre , c'està
dire , de la part de qui ceux qui en font
un véritable Prophete , et du côté de
ceux qui s'efforcent de le faire passer
pour un Visionnaire et pour un Homme
livré aux erreurs de l'Astrologie , la plus
vaine , sans parler du sentiment assès particulier
de l'Auteur des deux Lettres critiques
inserées dans les Mercures de
France d'Août et de Novembre 1724 .
En attendant , dis- je , qu'on puisse parvenir
à bien définir un homme si extraordinaire
, trouvés bon que je vous envoye
deux Quatrains de sa façon , qui one
fait sur moi quelque impression , et qui
1. Vol. me
DECEMBRE 1731. 2891
me paroissent regarder un Evenement
auquel il semble que nous touchons . Ils
sont pris tous deux de la V. Centurie
dans l'Edition de Lyon, in 12. 1568. pp .
74. et 8r. Les voici.
Quatrain III,
Le successeur de la Duché viendra.
Beaucoup plus outre que la Mer de Toscane ;
Gauloise branche la Florence tiendra ,
Dans son giron d'accord nautique Rane.
Quatrain XXXIX.
Du vrai Rameau de Fleur de Lys issu ,
Mis et logé héritier d'Hetrurie :
Son sang antique de longue main tissu
Fera Florence florir en l'armoirie.
le 15 Novembre 1731. au sujet de Nos
tradamus &c.
E
•
N attendant qu'on puisse concilier
tous les differens sentimens au sujet
de Nostradamus , car il me paroît qu'on
a outré les choses de part et d'autre , c'està
dire , de la part de qui ceux qui en font
un véritable Prophete , et du côté de
ceux qui s'efforcent de le faire passer
pour un Visionnaire et pour un Homme
livré aux erreurs de l'Astrologie , la plus
vaine , sans parler du sentiment assès particulier
de l'Auteur des deux Lettres critiques
inserées dans les Mercures de
France d'Août et de Novembre 1724 .
En attendant , dis- je , qu'on puisse parvenir
à bien définir un homme si extraordinaire
, trouvés bon que je vous envoye
deux Quatrains de sa façon , qui one
fait sur moi quelque impression , et qui
1. Vol. me
DECEMBRE 1731. 2891
me paroissent regarder un Evenement
auquel il semble que nous touchons . Ils
sont pris tous deux de la V. Centurie
dans l'Edition de Lyon, in 12. 1568. pp .
74. et 8r. Les voici.
Quatrain III,
Le successeur de la Duché viendra.
Beaucoup plus outre que la Mer de Toscane ;
Gauloise branche la Florence tiendra ,
Dans son giron d'accord nautique Rane.
Quatrain XXXIX.
Du vrai Rameau de Fleur de Lys issu ,
Mis et logé héritier d'Hetrurie :
Son sang antique de longue main tissu
Fera Florence florir en l'armoirie.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite par M.... le 15 Novembre 1731. au sujet de Nostradamus &c.
Dans une lettre du 15 novembre 1731, l'auteur aborde les divergences d'opinions sur Nostradamus. Certains le perçoivent comme un prophète, tandis que d'autres le voient comme un visionnaire ou un astrologue, une discipline jugée vaine. L'auteur cite un critique dont les lettres ont été publiées dans les Mercures de France en août et novembre 1724. En attendant une définition plus précise de Nostradamus, l'auteur partage deux quatrains de la cinquième centurie de l'édition de Lyon de 1568. Le premier quatrain (III) mentionne un successeur de la Duché venant de loin, au-delà de la mer de Toscane, et parle d'une branche gauloise tenant Florence. Le second quatrain (XXXIX) fait référence à un véritable rameau de la fleur de lys, héritier de l'Étrurie, dont le sang antique fera florir Florence dans l'armoirie.
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350
p. 3013-3018
Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
Début :
EXPOSITION des preuves les plus sensibles de la veritable Religion . A Paris, [...]
Mots clefs :
Preuves, Religions, Raisonnement, Athéisme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
EXPOSITION des preuves les plus sensibles
de la veritable Religion . A Paris ;
chez Rollin fils , Quai des Augustins , in
12 , dede 458 pages.
C'est un nouvel Ouvrage du P. Buf
fier , Jésuite. Comme il n'a été rendu public
par l'affiche que ce dernier mois,qui
tient à l'année suivante , il en prend la
datte et est marqué 1732 .
L'Auteur prévient dans sa Préface une
pensée qui se présente naturellement à
L'esprit 3 sçavoir , qu'il s'est fait même de
notre temps , beaucoup de bons Ouvrages
sur la Vérité de la Religion chrétienme
, et qui ne laissent rien à dire de nou-
Isa.Vol E iij veau
3014 MERCURE DE FRANCE
veau , pour le fond des choses ; il en tombe
d'accord , mais il observe que ces Ouvrages
sont venus après d'autres qui
avoient enseigné les mêmes choses ; neanmoins
on les a estimez , parce qu'il se
trouve toujours de nouvelles manieres
d'exposer les preuves , de les choisir , de
les arranger et de les faire sentir. On ne
peut trop multiplier ces maniéres differentes
, afin de s'accommoder aux diffé
rentes sortes d'esprits et de goûts dans un
sujet aussi important que celui ci . Ce que
le P. Buffier paroît avoir eu particulierement
en vûë , c'est d'exposer par une suite
de Proposions, liées les unes aux autres,
les preuves les plus judicieuses et les plus
sensibles. La Religion , dit- il , étant
par
Tout le monde , il faut prouver d'une maniere
proportionnée à la capacité du commun des.
esprits , et qui fasse encore plus d'impression
sur la force du sentiment dont ils sont égalelement
susceptibles , que par l'étendue du
raisonnement qui n'est pas égale dans tous..
Il insinuë que les raisonnemens trop sub.
tils qu'on employe quelquefois contre les
incrédules , ne sont pas toujours éficaces..
Esperera-t- on convaincre des gens qui ne
veulent pas l'être , où les réduire à ne plus
rien repliquer ? Les bonnes raisons manquent
souvent ; les mauvaises ne tarissent
jamais, L'Au
"
DECEMBRE 1731. 30T5
L'Auteur veut donc que l'on se fixe à
un point qui est de s'en tenir à des preuves
de tel caractere , que si on en avoir
de semblables dans celles des choses humaines
où l'on seroit obligé de prendre
part , on seroit manifestement déraisonnable
de n'y pas acquiescer , bien qu'on
y pût opposer quelques difficultez. Ce
n'est pas que l'Auteur ait rien négligé des
preuves les plus solides ; mais il s'attache
sur tout à découvrir l'imprudence inexcusable
de ne pas suivre le parti de la Religion
chrétienne. Quand ( par impossible
) , dit - il , la verité ne seroit pas démontrée
directement , il seroit toujours
évidemment démontré qu'il est imprudent
de ne la pas embrasser 3 parce que
dans les affaires importantes , il est essentiel
d'embrasser le parti le plus judicieux,
quand d'ailleurs il n'auroit pas l'évidence
qu'on voudroit ; sans quoi on se rend
coupable aux yeux des hommes dans les
choses humaines , et aux yeux de Dieu
dans les choses du salut..
La suite de ces sortes de preuves sensibles
s'apperçoit dans une Analyse de
toutes les parties du Livre , qui se déduisent
l'une après l'autre des trois propositions
qui en font la division générale.
Sçavoir , 19. Rien n'est plus raisonable.
LI. Vol. E iiij que
3016 MERCURE DE FRANCE
que de croire les choses quand c'est Dieu
qui les a dites : 2 ° . Rien n'est plus raisonable
que de croire que Dieu les a dites
, quand elles sont enseignées par un
Maître aussi autorisé de Dieu que l'a été
Jesus- Christ . 39. Rien n'est plus raiso¬
nable que de croire qu'elles sont enseignées
par Jesus-Christ , quand'elles nous
viennent par le ministére établi de Jesus-
Christ même , pour nous les transmettre .
Chacune de ces trois Propositions générales
est prouvée par des preuves particulieres
, dont chacune est encore exposée
par des Propositions plus détaillées .
En voici un trait , tiré de la 4 Proposition
, où en prouvant l'existence de Dieu ,
on montre aussi que les difficultez qu'on
voudroit opposer dans le sistéme de l'Athéisme
, sont plus grandes que dans la
vérité de l'existence de Dieu : Par exemple
, 1 °. Croire ( comme on y est réduit
dans le systême de l'Athéïsme ) que le
monde entier , ou même qu'une simple
horloge ait été faite et continue à marquer
régulierement les heures par un pur
effet du hazard ? 2 °. Juger qu'un corps
soit déterminé à tel mouvement, sans que
rien l'y ait déterminé ; de même encore
admettre pour principe , avec Spinosa
qu'il n'y a qu'une seule substance ; que
II. Vol. peutDECEMBRE
1731. 3017
peut-on admettre qui soit aussi incompre
hensible et aussi absurde ? C'est un systême
, dit-on , dont on tire de justes con,
séquences. Mais n'est-il pas ridicule de
penser seulement à tirer des conséquences.
d'une absurdité . Si j'allois mettre pour
systême , poursuit l'Auteur , que 3 et 3.
font 7 , et non pas 6 ; ne serois - je pas insensé
d'en vouloir tirer des conséquences
? Or suis - je moins intimément , et
moins necessairement convaincu que
moi et une roche ne sommes pas la même
substances que je suis convaincu que 3 er
3. font 6 , et non pas 7.
La seconde importance des trois Propositions
générales à prouver , est que·
Jesus-Christ a été autorisé de Dieu , pour
nous donner des enseignemens de sa pari. On
le montre icy par la connoissance , et de
ce qu'a été Jesus- Christ , et des miracles.
qu'il a opérez . Comme ce point demande
une discussion particuliére , le P. Buffier
en réduit la méthode à trois Propositions.
1º. Il est des choses qu'il faut croire sur le
rapport d'autrui . 2. Parmi les choses.
qu'on croit, sur le rapport d'autrui, nullë
n'est plus avérée que celle-cy 3 sçavoir ,
que l'Histoire du Nouveau Testament a
été écrite du temps des premiers Disciples
de Jesus-Christ. 3. Qu'en ce cas , elle
II Kol E v mé
7
3018 MERCURE DE FRANCE
mérite toute sorte de créance .
L'Auteur ne paroît pas vouloir éluder
les objections des incrédules ; au contraire
, il s'attache à rapporter ce qu'elles ontde
plus imposant , comme pour donner
du relief à la solidité des réponses qui y
sont données dans un jour également plau
sible ; mais c'est un détail qui nous méneroit
trop loin , tandis que nous devons
nous borner à indiquer seulement l'ouvrage
et son caractere.
Au reste , ce Traité est imprimé dans
le cours des sciences , du niême Auteur. Ils
commence à se distribuer. Nous pourrons
une autrefois en indiquer aussi l'économie
générale.
L'AGENDA DU VOYAGEUR , ou le Ca--
lendrier des Fêtes et solemnitez remar-.
quables de la Cour et de Paris , dressé en
faveur des Etrangers , pour l'année bissextile
1732. Par M. S. de Valhebert.
Il est beaucoup augmenté. Celui de
1731.n'étoit que de 86 pages in 18 ; celuici
est de près de 100 pages in 12.
de la veritable Religion . A Paris ;
chez Rollin fils , Quai des Augustins , in
12 , dede 458 pages.
C'est un nouvel Ouvrage du P. Buf
fier , Jésuite. Comme il n'a été rendu public
par l'affiche que ce dernier mois,qui
tient à l'année suivante , il en prend la
datte et est marqué 1732 .
L'Auteur prévient dans sa Préface une
pensée qui se présente naturellement à
L'esprit 3 sçavoir , qu'il s'est fait même de
notre temps , beaucoup de bons Ouvrages
sur la Vérité de la Religion chrétienme
, et qui ne laissent rien à dire de nou-
Isa.Vol E iij veau
3014 MERCURE DE FRANCE
veau , pour le fond des choses ; il en tombe
d'accord , mais il observe que ces Ouvrages
sont venus après d'autres qui
avoient enseigné les mêmes choses ; neanmoins
on les a estimez , parce qu'il se
trouve toujours de nouvelles manieres
d'exposer les preuves , de les choisir , de
les arranger et de les faire sentir. On ne
peut trop multiplier ces maniéres differentes
, afin de s'accommoder aux diffé
rentes sortes d'esprits et de goûts dans un
sujet aussi important que celui ci . Ce que
le P. Buffier paroît avoir eu particulierement
en vûë , c'est d'exposer par une suite
de Proposions, liées les unes aux autres,
les preuves les plus judicieuses et les plus
sensibles. La Religion , dit- il , étant
par
Tout le monde , il faut prouver d'une maniere
proportionnée à la capacité du commun des.
esprits , et qui fasse encore plus d'impression
sur la force du sentiment dont ils sont égalelement
susceptibles , que par l'étendue du
raisonnement qui n'est pas égale dans tous..
Il insinuë que les raisonnemens trop sub.
tils qu'on employe quelquefois contre les
incrédules , ne sont pas toujours éficaces..
Esperera-t- on convaincre des gens qui ne
veulent pas l'être , où les réduire à ne plus
rien repliquer ? Les bonnes raisons manquent
souvent ; les mauvaises ne tarissent
jamais, L'Au
"
DECEMBRE 1731. 30T5
L'Auteur veut donc que l'on se fixe à
un point qui est de s'en tenir à des preuves
de tel caractere , que si on en avoir
de semblables dans celles des choses humaines
où l'on seroit obligé de prendre
part , on seroit manifestement déraisonnable
de n'y pas acquiescer , bien qu'on
y pût opposer quelques difficultez. Ce
n'est pas que l'Auteur ait rien négligé des
preuves les plus solides ; mais il s'attache
sur tout à découvrir l'imprudence inexcusable
de ne pas suivre le parti de la Religion
chrétienne. Quand ( par impossible
) , dit - il , la verité ne seroit pas démontrée
directement , il seroit toujours
évidemment démontré qu'il est imprudent
de ne la pas embrasser 3 parce que
dans les affaires importantes , il est essentiel
d'embrasser le parti le plus judicieux,
quand d'ailleurs il n'auroit pas l'évidence
qu'on voudroit ; sans quoi on se rend
coupable aux yeux des hommes dans les
choses humaines , et aux yeux de Dieu
dans les choses du salut..
La suite de ces sortes de preuves sensibles
s'apperçoit dans une Analyse de
toutes les parties du Livre , qui se déduisent
l'une après l'autre des trois propositions
qui en font la division générale.
Sçavoir , 19. Rien n'est plus raisonable.
LI. Vol. E iiij que
3016 MERCURE DE FRANCE
que de croire les choses quand c'est Dieu
qui les a dites : 2 ° . Rien n'est plus raisonable
que de croire que Dieu les a dites
, quand elles sont enseignées par un
Maître aussi autorisé de Dieu que l'a été
Jesus- Christ . 39. Rien n'est plus raiso¬
nable que de croire qu'elles sont enseignées
par Jesus-Christ , quand'elles nous
viennent par le ministére établi de Jesus-
Christ même , pour nous les transmettre .
Chacune de ces trois Propositions générales
est prouvée par des preuves particulieres
, dont chacune est encore exposée
par des Propositions plus détaillées .
En voici un trait , tiré de la 4 Proposition
, où en prouvant l'existence de Dieu ,
on montre aussi que les difficultez qu'on
voudroit opposer dans le sistéme de l'Athéisme
, sont plus grandes que dans la
vérité de l'existence de Dieu : Par exemple
, 1 °. Croire ( comme on y est réduit
dans le systême de l'Athéïsme ) que le
monde entier , ou même qu'une simple
horloge ait été faite et continue à marquer
régulierement les heures par un pur
effet du hazard ? 2 °. Juger qu'un corps
soit déterminé à tel mouvement, sans que
rien l'y ait déterminé ; de même encore
admettre pour principe , avec Spinosa
qu'il n'y a qu'une seule substance ; que
II. Vol. peutDECEMBRE
1731. 3017
peut-on admettre qui soit aussi incompre
hensible et aussi absurde ? C'est un systême
, dit-on , dont on tire de justes con,
séquences. Mais n'est-il pas ridicule de
penser seulement à tirer des conséquences.
d'une absurdité . Si j'allois mettre pour
systême , poursuit l'Auteur , que 3 et 3.
font 7 , et non pas 6 ; ne serois - je pas insensé
d'en vouloir tirer des conséquences
? Or suis - je moins intimément , et
moins necessairement convaincu que
moi et une roche ne sommes pas la même
substances que je suis convaincu que 3 er
3. font 6 , et non pas 7.
La seconde importance des trois Propositions
générales à prouver , est que·
Jesus-Christ a été autorisé de Dieu , pour
nous donner des enseignemens de sa pari. On
le montre icy par la connoissance , et de
ce qu'a été Jesus- Christ , et des miracles.
qu'il a opérez . Comme ce point demande
une discussion particuliére , le P. Buffier
en réduit la méthode à trois Propositions.
1º. Il est des choses qu'il faut croire sur le
rapport d'autrui . 2. Parmi les choses.
qu'on croit, sur le rapport d'autrui, nullë
n'est plus avérée que celle-cy 3 sçavoir ,
que l'Histoire du Nouveau Testament a
été écrite du temps des premiers Disciples
de Jesus-Christ. 3. Qu'en ce cas , elle
II Kol E v mé
7
3018 MERCURE DE FRANCE
mérite toute sorte de créance .
L'Auteur ne paroît pas vouloir éluder
les objections des incrédules ; au contraire
, il s'attache à rapporter ce qu'elles ontde
plus imposant , comme pour donner
du relief à la solidité des réponses qui y
sont données dans un jour également plau
sible ; mais c'est un détail qui nous méneroit
trop loin , tandis que nous devons
nous borner à indiquer seulement l'ouvrage
et son caractere.
Au reste , ce Traité est imprimé dans
le cours des sciences , du niême Auteur. Ils
commence à se distribuer. Nous pourrons
une autrefois en indiquer aussi l'économie
générale.
L'AGENDA DU VOYAGEUR , ou le Ca--
lendrier des Fêtes et solemnitez remar-.
quables de la Cour et de Paris , dressé en
faveur des Etrangers , pour l'année bissextile
1732. Par M. S. de Valhebert.
Il est beaucoup augmenté. Celui de
1731.n'étoit que de 86 pages in 18 ; celuici
est de près de 100 pages in 12.
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Résumé : Exposition des preuves de la veritable Religion. [titre d'après la table]
Le texte présente un ouvrage intitulé 'Exposition des preuves les plus sensibles de la véritable Religion', écrit par le Père Buffier, jésuite, et publié en 1732. L'auteur reconnaît l'existence de nombreux ouvrages sur la vérité de la religion chrétienne, mais il souligne l'importance de nouvelles manières d'exposer les preuves pour s'adapter aux différents esprits et goûts. Buffier vise à présenter les preuves les plus judicieuses et sensibles de manière accessible au commun des esprits, en évitant les raisonnements trop subtils qui peuvent être inefficaces contre les incrédules. L'ouvrage est structuré en trois propositions générales : 1) Il est raisonnable de croire les choses que Dieu a dites ; 2) Il est raisonnable de croire que Dieu a parlé par Jésus-Christ ; 3) Il est raisonnable de croire que les enseignements de Jésus-Christ nous sont transmis par le ministère établi par lui. Chaque proposition est soutenue par des preuves particulières et détaillées. Buffier discute également de l'imprudence de ne pas suivre la religion chrétienne, même si la vérité n'est pas démontrée directement. Il argue que dans les affaires importantes, il est essentiel d'embrasser le parti le plus judicieux. L'auteur aborde les objections des incrédules et fournit des réponses solides, bien que le texte ne détaille pas ces réponses pour rester concis. L'ouvrage est imprimé dans le cadre des cours de sciences du même auteur et commence à être distribué. Le texte mentionne également un autre ouvrage, 'L'Agenda du Voyageur', augmenté pour l'année bissextile 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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