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1
p. 68-69
LOGOGRYPHE.
Début :
Je tire mon relief du courage & de l'art : [...]
Mots clefs :
Escarmouche
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGRYPHE.
E tire mon relief du
courage & de l'art :
J'ai brillé par
Montluc ,
Gaflion & Bayard.
Tu peux , ami
Lecteur , trouver dans mon effence
Le
redoutable Dieu , dont je tiens la
naiffance ;
Un
profond
politique &
guerrier fans égal ;
Le plus jufte
attribut
d'Ulyffe &
d'Annibal ;
Une ville , jadis
puiffante
République ;
9
Un infecte ; une fleur ; ce
fameux
hérétique ,
Dont Zifca
foutenant la trop
fatale erreur
Remplît tout fon pays de
carnage &
d'horreur ;
Un Poëte Latin , que
chacun veut
entendre ;
Ce que fut
Charles douze , auffi - bien qu'A-
• lexandre ;
Un Belgique Ecrivain , eftimé juftement ;
Ce que nous prions Dieu , que puiffe heureufement
Faire au gré de nos voeux , notre augufte Dauphine
:
Je finis par ce trait : Cherche , Lecteur , devine .
Par M. de Lanevere , ancien Moufquetaire
du Roi; à Dax , le 16 Août 1755.
E tire mon relief du
courage & de l'art :
J'ai brillé par
Montluc ,
Gaflion & Bayard.
Tu peux , ami
Lecteur , trouver dans mon effence
Le
redoutable Dieu , dont je tiens la
naiffance ;
Un
profond
politique &
guerrier fans égal ;
Le plus jufte
attribut
d'Ulyffe &
d'Annibal ;
Une ville , jadis
puiffante
République ;
9
Un infecte ; une fleur ; ce
fameux
hérétique ,
Dont Zifca
foutenant la trop
fatale erreur
Remplît tout fon pays de
carnage &
d'horreur ;
Un Poëte Latin , que
chacun veut
entendre ;
Ce que fut
Charles douze , auffi - bien qu'A-
• lexandre ;
Un Belgique Ecrivain , eftimé juftement ;
Ce que nous prions Dieu , que puiffe heureufement
Faire au gré de nos voeux , notre augufte Dauphine
:
Je finis par ce trait : Cherche , Lecteur , devine .
Par M. de Lanevere , ancien Moufquetaire
du Roi; à Dax , le 16 Août 1755.
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2
p. 74
Mots de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure d'Octobre, [titre d'après la table]
Début :
Le mot de l'Enigme du Mercure d'Octobre est les Dez. Celui du Logogryphe, [...]
Mots clefs :
Dés, Escarmouche
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texteReconnaissance textuelle : Mots de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure d'Octobre, [titre d'après la table]
Le mot de l'Enigme du Mercure d'Oc-
E
> tobre eft les Dez. Celui du Logogryphe
Efcarmouche dans lequel on trouve Mars ,
Céfar , rufe , Rome , mouche , rofe , Hus
(Jean ) , Horace , Héros , Erafme , ac
E
> tobre eft les Dez. Celui du Logogryphe
Efcarmouche dans lequel on trouve Mars ,
Céfar , rufe , Rome , mouche , rofe , Hus
(Jean ) , Horace , Héros , Erafme , ac
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3
p. 189-190
DU NORD
Début :
On étoit déjà instruit que le Régiment du Prince Frédéric-Auguste s'étant soustrait [...]
Mots clefs :
Varsovie, Régiment, Prince Frédéric-Auguste, Désertion, Roi de Prusse, Lieutenant, Soldats, Sergent Richter, Escarmouche, Prince Xavier
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texteReconnaissance textuelle : DU NORD
DU NORD
DE WARSOVIE , le 19 Avril.
On étoit déja inftruit que le Régiment du Prin-
N
ce Frédéric- Augufte s'étant fouftrait à l'autorité
des Officiers Prufliens qui lui avoient été donnés
pour le commander , avoit déferté du ſervice du
Roi de Pruffe . On vient de l'être que ce Régiment
étoit arrivé en Pologne. Il eft compofé de
huit cens hommes, Après avoir été mis d'abord
en quartiers par S. M. Pruffienne à Luben & à
Guben , il avoit eu ordre d'aller à Berlin. Pour
être plus fûr de contenir les foldats , le Lieutenant-
Colonel qui les conduifoit les avoit fait défarmer.
En chemin , ils rencontrerent quelques charriots
chargés d'armes & de munitions . Animés
par un Sergent nommé Richter , ils fe faifirent
des charriots , & bientôt ils furent en état de faire
la loi aux Officiers de qui ils la recevoient . Ceuxci
ont en vain appellé des troupes à leur fecours.
Avant qu'elles arrivaffent , les Saxons étoient déja
loin. Ce n'a pas été cependant fans combat qu'ils
font parvenus jufqu'à la frontiere. Ils ont eu à
foutenir plufieurs efcarmouches avec divers détachemens.
Le Roi a gratifié le Sergent Richter
d'un brevet de Capitaine , & d'une penfion. Le
190 MERCURE DE FRANCE.
lendemain du jour qu'on reçut la nouvelle de
l'arrivée du Régiment du Prince Frédéric-Augufte,
on a appris qu'un bataillon du Régiment du Prince
Xavier avoit trouvé auffi moyen d'échapper
aux troupes Pruffiennes qui le pourfuivoient.
Dans le temps qu'il étoit fur le point de gagner la
frontiere , un Corps de Pruffiens , foutenu d'un
grand nombre de Payfans , a entrepris de lui fermer
le paffage. Le Bataillon s'eft fait jour malgré
cet obſtacle , & il eſt entré heureuſement dans ce
Royaume , après avoir tué non feulement une
cinquantaine de payfans , mais encore un Officier
& vingt- fept foldats Pruffiens.
DE WARSOVIE , le 19 Avril.
On étoit déja inftruit que le Régiment du Prin-
N
ce Frédéric- Augufte s'étant fouftrait à l'autorité
des Officiers Prufliens qui lui avoient été donnés
pour le commander , avoit déferté du ſervice du
Roi de Pruffe . On vient de l'être que ce Régiment
étoit arrivé en Pologne. Il eft compofé de
huit cens hommes, Après avoir été mis d'abord
en quartiers par S. M. Pruffienne à Luben & à
Guben , il avoit eu ordre d'aller à Berlin. Pour
être plus fûr de contenir les foldats , le Lieutenant-
Colonel qui les conduifoit les avoit fait défarmer.
En chemin , ils rencontrerent quelques charriots
chargés d'armes & de munitions . Animés
par un Sergent nommé Richter , ils fe faifirent
des charriots , & bientôt ils furent en état de faire
la loi aux Officiers de qui ils la recevoient . Ceuxci
ont en vain appellé des troupes à leur fecours.
Avant qu'elles arrivaffent , les Saxons étoient déja
loin. Ce n'a pas été cependant fans combat qu'ils
font parvenus jufqu'à la frontiere. Ils ont eu à
foutenir plufieurs efcarmouches avec divers détachemens.
Le Roi a gratifié le Sergent Richter
d'un brevet de Capitaine , & d'une penfion. Le
190 MERCURE DE FRANCE.
lendemain du jour qu'on reçut la nouvelle de
l'arrivée du Régiment du Prince Frédéric-Augufte,
on a appris qu'un bataillon du Régiment du Prince
Xavier avoit trouvé auffi moyen d'échapper
aux troupes Pruffiennes qui le pourfuivoient.
Dans le temps qu'il étoit fur le point de gagner la
frontiere , un Corps de Pruffiens , foutenu d'un
grand nombre de Payfans , a entrepris de lui fermer
le paffage. Le Bataillon s'eft fait jour malgré
cet obſtacle , & il eſt entré heureuſement dans ce
Royaume , après avoir tué non feulement une
cinquantaine de payfans , mais encore un Officier
& vingt- fept foldats Pruffiens.
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Résumé : DU NORD
Le 19 avril, le Régiment du Prince Frédéric-Auguste, composé de huit cents hommes, déserta l'autorité prussienne et atteignit la Pologne. Stationné à Luben et Guben, il avait reçu l'ordre de se rendre à Berlin. Désarmés par le lieutenant-colonel, les soldats rencontrèrent des charriots d'armes et de munitions, et sous l'incitation du sergent Richter, ils s'en emparèrent et prirent le contrôle de leurs officiers. Malgré les renforts prussiens, ils atteignirent la frontière après plusieurs escarmouches. Richter fut promu capitaine et reçut une pension. Le lendemain, un bataillon du Régiment du Prince Xavier échappa également aux Prussiens. À la frontière, il affronta un corps prussien soutenu par des paysans, tuant une cinquantaine de civils, un officier et vingt-sept soldats avant d'entrer en Pologne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 183-187
ALLEMAGNE.
Début :
Un corps ennemi de Hussards & de Dragons soutenu de quelque Infanterie, [...]
Mots clefs :
Dresde, Attaque de la ville, Escarmouche, Armée impériale, Moravie, Opérations militaires, Prussiens, Régiments, Général Laudon, Ennemis, Combats, Maréchal, Lieutenant-colonel, Mouvements des troupes, Francfort, Violence, Incendie
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
DE DRESDE , le 18 Mai.
UN corps ennemi de Huffards & de Dragons
9"
foutenu de quelque Infanterie , ayant marché par
des routes détournées avec de l'artillerie vers Zittau
, a tenté de furprendre cette Ville . Mais le
Général Maguire , qui commande les poftes avancés
des Impériaux fur cette frontiere a fait
échouer l'entrepriſe , en faisant avancer des troupes
pour couvrir Zittau . Après une eſcarmouche
affez vive , où il y a eu de part & d'autre beaucoup
de morts & de bleffés , les Pruffiens ont été
forcés d'abandonner la partie.
De l'Armée Impériale en Moravie , le 24.
Mai.
Depuis le 14 de Mai jufqu'à ce jour , les Pruffiens
ont fait bien des mouvemens , foit pour
nous donner le change fur l'objet de leurs opérations
, foit pour nous furprendre. Un gros de
leurs troupes , compofé principalement de Cavalerie
, s'étant porté des deux côtés de Profnitz
pour aller déloger le Marquis de Ville de Predlitz
, dès que ce Cénéral s'apperçut que les enne184
MERCURE DE FRANCE.
mis s'approchoient de lui avec des forces bien fua
rieures aux fiennes ; il fe replia en bon ordre. I
fut cependant pourfuivi jufqu'au défilé de Drillitz,
où après quelques efcarmouches affez vives , les
Huffards Pruffiens atteignirent le Régiment de
Wirtemberg Dragons. Le fieur de Saint- Ighon ,
Major général , qui commandoit ce Régiment ,
ayant laiffé les ennemis s'engager dans le défilé ,
les chargea avec une telle vigueur qu'il les mit
dans le plus grand défordre ; de forte qu'un grand
nombre de fuyards fe jetterent dans des marais
très- profonds. Le même Régiment tomba enfuite
fur un gros de Huffards ennemis qui harceloient
fes Régimens de Modene & de Birkenfeld , Cuiraffiers
, & il les difperfa fi bien qu'il n'en reparut
pas un feul.
Le zo , le Général Laudon ayant été reconnoître
ce qui fe paffoit près d'Olmurz , il obferva que
toutes les difpofitions de l'ennemi tendoient au
fiege de certe Place , attendu que le Maréchal
Keith & le Général de la Mothe Fouquet avoient
pris une nouvelle poſition à Krenau , que le Roi
de Pruffe avec le Prince d'Anhalt . Deffau occupoit
un autre camp à Sħabelin , & que les camps de
Littau & de Czelechowitz étoient confidérable
ment affoiblis.
Un parti de Huffards ennemis s'étoit avancé
près de la petite ville de Namierz dans l'intention
de la piller. Le fieur de Palafti , Major du Régi
ment d'Efterhazi , Huffards , qui fe trouvoit
portée , envoya un détachement qui les fit bientôt
retirer. Les ennemis , pour revenir à la charge ,
fortirent en force du village de Slatenitz , avec de
la Cavalerie & des Dragons : malgré leur fupérioté
, le fieur de Palafti marcha contr'eux avec
deux cens Huffards , & manoeuvra fi bien , qu'il les
obligea de regagner leur pofte
JUILLET. 1758. 185
Le même jour , un détachement du corps de
Jahnus ayant rencontré près de Neuftadt beaucoup
de chariots ennemis deſtinés à charger dans
cette ville des vivres & des fourrages , en prit dixneuf&
quatre- vingts - deux chevaux .
La nuit du 19 au zo , le fieur de Lannius , Lieu
tenant - Colonel du Régiment de Péterwaradin ,
troupes légeres , fut détaché par le Général Jahnus
du côté de Friedland , & il fit de fi bonnes difpo
fitions, qu'ayant furpris les ennemis à Potkerfdorff
& à Annerfdorff , il renverfa totalement les Chaffeurs
, les Huffards & les autres troupes qui occu
poient ces deux poftes. L'allarme fut auffi - tôt répandue
dans la petite ville de Bahren , où étoit le
Général Pruffien Putkomer avec les Régimens de
Bornſtadt & du Prince Henri , Infanterie ; un Basaillon
de convalefcens , un Eſcadron du Régi
ment de Wirtemberg , Dragons , & vingt-une
pieces d'artillerie . Ce Général en conféquence
fortit précipitamment de Bahren , pour occuper
les hauteurs qui l'environnent. Les ennemis dans
cette action ont eu cent quarante hommes tués ,
& on leur a pris trente chevaux avec beaucoup de
bagage, fans compter plus de quatre- vingts Defer
teurs qui nous font venus. Cette affaire a mis en
mouvement tous les poftes des ennemis. Les troupes
qui alloient joindre leur armée par le chemin
qui conduit à Hoff , rétrograderent avec beaucoup
de viteffe , & l'on a fçu que les ennemis avoient
tranfporté de l'endroit où s'eft fait le choc huit
charriots remplis de bleffés. Un Lieutenant intercepta
le même jour entre Bahren & Sternberg
des lettres de l'armée ennemie , qui ont été envoyées
au quartier général.
Cinq Efcadrons de Huffards Proffiens arrivés le
22 à Landshut , & qui cantonnoient fous le canon
186 MERCURE DE FRANCE,
de cette Place , ont pensé être enlevés par le fieur
de Kalnocky , Lieutenant - Général , qui étoit refté
à Trautenau avec un fort détachement. Ce Général
, après les avoir fait reconnoître par le Colonel
Comte de Bethlem , tourna ces cinq Efcadrons
leur tua beaucoup de monde , fit treize prifonniers
, & s'empara de cent deux chevaux . Cette
affaire ne lui a coûté que quatre hommes tués &
dix bleffés .
De leur côté , les ennemis ont voulu furprendre
le Général Laudon , Dix Bataillons , quinze Efcadrons
de Cavalerie , & deux Régimens de Huffards
, fortirent dans ce deffein du camp de Czelechowitz
, & marcherent en trois colonnes fur
Premiftawitz , pour attaquer les poftes avancés
que nous avions dans ce quartier - là . Ce corps
s'étoit mis en marche la nuit à onze heures , & le
Roi de Pruffe y étoit en perfonne. A la pointe du
jour , les Pruffiens firent fur nos poftes un trèsgrand
feu d'artillerie qui les obligea de fe replier.
Mais le Général Laudon s'étant avancé avec deux
Régimens de Huffards , l'ennemi fur le champ fit
halte , & bientôt regagna fon camp. Il fut pourfuivi
par plufieurs détachemens qui ramenerent
quelques prifonniers , & tomberent enfuite le fabre
à la main fur un Bataillon de Grenadiers Pruffiens
poftés dans un village , qu'ils taillerent en
pieces.
C'eft le 13 Mai au foir que s'eft faite la jonc
tion du corps commandé par le Général Harfch
avec notre armée. Nous avons quitté le 23 le
camp de Leutomiffel , pour nous transporter à
Zwittau , & le Général Harſch s'eft porté en même
temps de Nickel à Mahrifch- Tribau.
L'Impératrice-Reine a ordonné d'armer tous les
habitans de cette Province qui , de leur propre
JUILLET. 1758 . 187
mouvement , voudront concourir à la défenſe de
leur pays , ainfi que tous les artifans & les chaffeurs
qui fe trouveront de bonne volonté . Un Receveur
de Lundenbourg , nommé Annibal Boglies
qui , dans les précédentes guerres , a rendu de fort
bons fervices , ayant offert de les conduire , la
Cour a envoyé des ordres de l'employer & de feconder
fon zele.
DE FRANCFORT , le 21 Mai.
Pour colorer la violence commife contre le
droit des gens & les égards dûs aux Souverains ,
dans l'enlèvement de M. le Marquis de Fraigne ,
les gazettes de Berlin l'ont repréſenté fauffement
comme un fimple Voyageur , qui faifoit à Zerbſt
le métier d'Efpion. On eft maintenant bien inftruit
qu'il y réfidoit de l'aveu de la Cour de France.
Ce Marquis avoit trouvé le moyen de s'échapper
de la Citadelle de Magdebourg , où il eft détenu
prifonnier ; mais il a été repris fur la route
de Zerbft , & il eft beaucoup plus étroitement
refferré .
On écrit de Breflau , qu'il y a eu le 13 de Mai
un incendie confidérable à Glogau , que le feu a
pris au College des Jéfuites , & qu'une Eglife Catholique
, une églife des Luthériens , l'hôpital ,
toutes les maiſons voifines , & le village de Bruffo ,
qui eft contigu à la Ville , ont été réduits en cendres.
DE DRESDE , le 18 Mai.
UN corps ennemi de Huffards & de Dragons
9"
foutenu de quelque Infanterie , ayant marché par
des routes détournées avec de l'artillerie vers Zittau
, a tenté de furprendre cette Ville . Mais le
Général Maguire , qui commande les poftes avancés
des Impériaux fur cette frontiere a fait
échouer l'entrepriſe , en faisant avancer des troupes
pour couvrir Zittau . Après une eſcarmouche
affez vive , où il y a eu de part & d'autre beaucoup
de morts & de bleffés , les Pruffiens ont été
forcés d'abandonner la partie.
De l'Armée Impériale en Moravie , le 24.
Mai.
Depuis le 14 de Mai jufqu'à ce jour , les Pruffiens
ont fait bien des mouvemens , foit pour
nous donner le change fur l'objet de leurs opérations
, foit pour nous furprendre. Un gros de
leurs troupes , compofé principalement de Cavalerie
, s'étant porté des deux côtés de Profnitz
pour aller déloger le Marquis de Ville de Predlitz
, dès que ce Cénéral s'apperçut que les enne184
MERCURE DE FRANCE.
mis s'approchoient de lui avec des forces bien fua
rieures aux fiennes ; il fe replia en bon ordre. I
fut cependant pourfuivi jufqu'au défilé de Drillitz,
où après quelques efcarmouches affez vives , les
Huffards Pruffiens atteignirent le Régiment de
Wirtemberg Dragons. Le fieur de Saint- Ighon ,
Major général , qui commandoit ce Régiment ,
ayant laiffé les ennemis s'engager dans le défilé ,
les chargea avec une telle vigueur qu'il les mit
dans le plus grand défordre ; de forte qu'un grand
nombre de fuyards fe jetterent dans des marais
très- profonds. Le même Régiment tomba enfuite
fur un gros de Huffards ennemis qui harceloient
fes Régimens de Modene & de Birkenfeld , Cuiraffiers
, & il les difperfa fi bien qu'il n'en reparut
pas un feul.
Le zo , le Général Laudon ayant été reconnoître
ce qui fe paffoit près d'Olmurz , il obferva que
toutes les difpofitions de l'ennemi tendoient au
fiege de certe Place , attendu que le Maréchal
Keith & le Général de la Mothe Fouquet avoient
pris une nouvelle poſition à Krenau , que le Roi
de Pruffe avec le Prince d'Anhalt . Deffau occupoit
un autre camp à Sħabelin , & que les camps de
Littau & de Czelechowitz étoient confidérable
ment affoiblis.
Un parti de Huffards ennemis s'étoit avancé
près de la petite ville de Namierz dans l'intention
de la piller. Le fieur de Palafti , Major du Régi
ment d'Efterhazi , Huffards , qui fe trouvoit
portée , envoya un détachement qui les fit bientôt
retirer. Les ennemis , pour revenir à la charge ,
fortirent en force du village de Slatenitz , avec de
la Cavalerie & des Dragons : malgré leur fupérioté
, le fieur de Palafti marcha contr'eux avec
deux cens Huffards , & manoeuvra fi bien , qu'il les
obligea de regagner leur pofte
JUILLET. 1758. 185
Le même jour , un détachement du corps de
Jahnus ayant rencontré près de Neuftadt beaucoup
de chariots ennemis deſtinés à charger dans
cette ville des vivres & des fourrages , en prit dixneuf&
quatre- vingts - deux chevaux .
La nuit du 19 au zo , le fieur de Lannius , Lieu
tenant - Colonel du Régiment de Péterwaradin ,
troupes légeres , fut détaché par le Général Jahnus
du côté de Friedland , & il fit de fi bonnes difpo
fitions, qu'ayant furpris les ennemis à Potkerfdorff
& à Annerfdorff , il renverfa totalement les Chaffeurs
, les Huffards & les autres troupes qui occu
poient ces deux poftes. L'allarme fut auffi - tôt répandue
dans la petite ville de Bahren , où étoit le
Général Pruffien Putkomer avec les Régimens de
Bornſtadt & du Prince Henri , Infanterie ; un Basaillon
de convalefcens , un Eſcadron du Régi
ment de Wirtemberg , Dragons , & vingt-une
pieces d'artillerie . Ce Général en conféquence
fortit précipitamment de Bahren , pour occuper
les hauteurs qui l'environnent. Les ennemis dans
cette action ont eu cent quarante hommes tués ,
& on leur a pris trente chevaux avec beaucoup de
bagage, fans compter plus de quatre- vingts Defer
teurs qui nous font venus. Cette affaire a mis en
mouvement tous les poftes des ennemis. Les troupes
qui alloient joindre leur armée par le chemin
qui conduit à Hoff , rétrograderent avec beaucoup
de viteffe , & l'on a fçu que les ennemis avoient
tranfporté de l'endroit où s'eft fait le choc huit
charriots remplis de bleffés. Un Lieutenant intercepta
le même jour entre Bahren & Sternberg
des lettres de l'armée ennemie , qui ont été envoyées
au quartier général.
Cinq Efcadrons de Huffards Proffiens arrivés le
22 à Landshut , & qui cantonnoient fous le canon
186 MERCURE DE FRANCE,
de cette Place , ont pensé être enlevés par le fieur
de Kalnocky , Lieutenant - Général , qui étoit refté
à Trautenau avec un fort détachement. Ce Général
, après les avoir fait reconnoître par le Colonel
Comte de Bethlem , tourna ces cinq Efcadrons
leur tua beaucoup de monde , fit treize prifonniers
, & s'empara de cent deux chevaux . Cette
affaire ne lui a coûté que quatre hommes tués &
dix bleffés .
De leur côté , les ennemis ont voulu furprendre
le Général Laudon , Dix Bataillons , quinze Efcadrons
de Cavalerie , & deux Régimens de Huffards
, fortirent dans ce deffein du camp de Czelechowitz
, & marcherent en trois colonnes fur
Premiftawitz , pour attaquer les poftes avancés
que nous avions dans ce quartier - là . Ce corps
s'étoit mis en marche la nuit à onze heures , & le
Roi de Pruffe y étoit en perfonne. A la pointe du
jour , les Pruffiens firent fur nos poftes un trèsgrand
feu d'artillerie qui les obligea de fe replier.
Mais le Général Laudon s'étant avancé avec deux
Régimens de Huffards , l'ennemi fur le champ fit
halte , & bientôt regagna fon camp. Il fut pourfuivi
par plufieurs détachemens qui ramenerent
quelques prifonniers , & tomberent enfuite le fabre
à la main fur un Bataillon de Grenadiers Pruffiens
poftés dans un village , qu'ils taillerent en
pieces.
C'eft le 13 Mai au foir que s'eft faite la jonc
tion du corps commandé par le Général Harfch
avec notre armée. Nous avons quitté le 23 le
camp de Leutomiffel , pour nous transporter à
Zwittau , & le Général Harſch s'eft porté en même
temps de Nickel à Mahrifch- Tribau.
L'Impératrice-Reine a ordonné d'armer tous les
habitans de cette Province qui , de leur propre
JUILLET. 1758 . 187
mouvement , voudront concourir à la défenſe de
leur pays , ainfi que tous les artifans & les chaffeurs
qui fe trouveront de bonne volonté . Un Receveur
de Lundenbourg , nommé Annibal Boglies
qui , dans les précédentes guerres , a rendu de fort
bons fervices , ayant offert de les conduire , la
Cour a envoyé des ordres de l'employer & de feconder
fon zele.
DE FRANCFORT , le 21 Mai.
Pour colorer la violence commife contre le
droit des gens & les égards dûs aux Souverains ,
dans l'enlèvement de M. le Marquis de Fraigne ,
les gazettes de Berlin l'ont repréſenté fauffement
comme un fimple Voyageur , qui faifoit à Zerbſt
le métier d'Efpion. On eft maintenant bien inftruit
qu'il y réfidoit de l'aveu de la Cour de France.
Ce Marquis avoit trouvé le moyen de s'échapper
de la Citadelle de Magdebourg , où il eft détenu
prifonnier ; mais il a été repris fur la route
de Zerbft , & il eft beaucoup plus étroitement
refferré .
On écrit de Breflau , qu'il y a eu le 13 de Mai
un incendie confidérable à Glogau , que le feu a
pris au College des Jéfuites , & qu'une Eglife Catholique
, une églife des Luthériens , l'hôpital ,
toutes les maiſons voifines , & le village de Bruffo ,
qui eft contigu à la Ville , ont été réduits en cendres.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En mai 1758, plusieurs événements militaires significatifs ont eu lieu en Allemagne et en Moravie. À Dresde, le 18 mai, une force ennemie composée de hussards, de dragons et d'infanterie, soutenue par de l'artillerie, a tenté de surprendre la ville de Zittau. Le général Maguire, commandant les postes avancés des Impériaux, a réussi à repousser cette attaque après une escarmouche violente. En Moravie, du 14 au 24 mai, les Prussiens ont effectué divers mouvements pour tromper ou surprendre les Impériaux. Le marquis de Ville de Predlitz s'est replié en bon ordre face à des forces ennemies supérieures, et le régiment de Wirtemberg Dragons a repoussé les hussards prussiens lors d'une escarmouche près du défilé de Drillitz. Le 20 mai, le général Laudon a observé que les Prussiens se préparaient à assiéger Olmütz, avec des positions ennemies à Krenau et Šabelin. Des détachements impériaux ont également repoussé des attaques ennemies près de Namierz et de Slatenitz. La nuit du 19 au 20 mai, le lieutenant-colonel Lannius a surpris les Prussiens à Potkerstorff et Annerstorff, capturant des chevaux et du bagage. Le 22 mai, le lieutenant-général Kalnocky a attaqué cinq escadrons de hussards prussiens à Landshut, capturant des prisonniers et des chevaux. Les Prussiens ont également tenté de surprendre le général Laudon, mais ont été repoussés. Le 13 mai, le corps commandé par le général Harsch a rejoint l'armée impériale, et l'impératrice-reine a ordonné d'armer les habitants volontaires pour la défense du pays. À Francfort, le 21 mai, les gazettes de Berlin ont faussement représenté le marquis de Fraigne comme un espion, alors qu'il résidait à Zerbst avec l'aveu de la Cour de France. Il avait été repris après s'être échappé de la citadelle de Magdebourg. Un incendie à Glogau, le 13 mai, a détruit plusieurs bâtiments, dont une église catholique, une église luthérienne, un hôpital et des maisons voisines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 197
De Paderborn, le 11 Juillet.
Début :
Il y eut le 5 de ce mois du côté de Halle une escarmouche très-vive entre [...]
Mots clefs :
Escarmouche, Comte de Broglie, Prince Ferdinand , Alliés, Colonel, Régiment, Détachement, Troupes, Cavalerie, Grenadiers, Combat, Renforts, Canon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Paderborn, le 11 Juillet.
De Paderborn , le 11 Juillet.
II y a eu les de ce mois du côté de Halle une
efcarmouche très-vive entre un détacheinent des
troupes Françoifes & un corps nombreux des
Alliés. Le Comte de Broglie qui vouloit recon-
noître avec exactitude la pofition du Prince Fer-
dinand , avoit formé le projet de s'emparer de
Halle qui étoit occupé par deux cens Hanovriens.
Il chargea de cette entreprife le fieur de Com-
meyras , Colonel des Volontaires de Clermont ,
qui y marcha avec fon régiment. Il fe fit pré-
céder par un détachement de fes Volontaires
aux ordres du fieur de Romans. Celui-ci s'avança
près du village de Halle , & n'eut pas plutôt
achevé fa difpofition qu'il apperçut une nom
breuse colonne d'Infanterie qui fe déployoit pour
lui faire face. Il fondit fur elle avec tant d'im-
pétuofité , qu'il la força de rentrer dans le Vil
lage où il l'attaqua ; & elle fut contrainte de
l'abandonner. Le fieur de Commeyras arriva
dans ce moment avec le refte de fa troupe , &
pouffa le corps Hanovrien jufques fous le canon
de Ravenfberg. Ce corps eluya dans fa retraite
le feu de quatre cens Volontaires de la None
qui s'étoient embufqués dans les bois de Ra-
venfberg. Mais ayant reçu un renfort de Grena-
diers & de, Cavalerie détaché du camp du Prince
Ferdinand , il fit reculer ces quatre cens Volon-
taires. Le feur de Commeyras , pour favorifer
leur retraite , dirigea fi à propos le feu de fon
canon fur les Hanovriens , qu'ils prirent la fuite
en défordre. Ce combat , qui a duré depuis huit
heures du matin jufqu'à quatre heures après m dì,
a coûté aux Alliés la perte de plus de qub rẻ
cens hommes. Les François ont perdu beaucoup
moins, & font reftés maîtres de-Halle.
II y a eu les de ce mois du côté de Halle une
efcarmouche très-vive entre un détacheinent des
troupes Françoifes & un corps nombreux des
Alliés. Le Comte de Broglie qui vouloit recon-
noître avec exactitude la pofition du Prince Fer-
dinand , avoit formé le projet de s'emparer de
Halle qui étoit occupé par deux cens Hanovriens.
Il chargea de cette entreprife le fieur de Com-
meyras , Colonel des Volontaires de Clermont ,
qui y marcha avec fon régiment. Il fe fit pré-
céder par un détachement de fes Volontaires
aux ordres du fieur de Romans. Celui-ci s'avança
près du village de Halle , & n'eut pas plutôt
achevé fa difpofition qu'il apperçut une nom
breuse colonne d'Infanterie qui fe déployoit pour
lui faire face. Il fondit fur elle avec tant d'im-
pétuofité , qu'il la força de rentrer dans le Vil
lage où il l'attaqua ; & elle fut contrainte de
l'abandonner. Le fieur de Commeyras arriva
dans ce moment avec le refte de fa troupe , &
pouffa le corps Hanovrien jufques fous le canon
de Ravenfberg. Ce corps eluya dans fa retraite
le feu de quatre cens Volontaires de la None
qui s'étoient embufqués dans les bois de Ra-
venfberg. Mais ayant reçu un renfort de Grena-
diers & de, Cavalerie détaché du camp du Prince
Ferdinand , il fit reculer ces quatre cens Volon-
taires. Le feur de Commeyras , pour favorifer
leur retraite , dirigea fi à propos le feu de fon
canon fur les Hanovriens , qu'ils prirent la fuite
en défordre. Ce combat , qui a duré depuis huit
heures du matin jufqu'à quatre heures après m dì,
a coûté aux Alliés la perte de plus de qub rẻ
cens hommes. Les François ont perdu beaucoup
moins, & font reftés maîtres de-Halle.
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Résumé : De Paderborn, le 11 Juillet.
Le 11 juillet, une escarmouche intense a opposé les troupes françaises à un corps nombreux des Alliés près de Halle. Le Comte de Broglie, désirant connaître la position du Prince Ferdinand, avait ordonné la prise de Halle, alors occupée par deux cents Hanovriens. Cette mission fut confiée au Colonel de Commeyras, à la tête des Volontaires de Clermont. Précédé par un détachement de Volontaires sous les ordres de Romans, de Commeyras affronta une colonne d'infanterie ennemie près du village de Halle. Après avoir repoussé les Hanovriens jusqu'au canon de Ravenfberg, les Français furent à leur tour repoussés par des renforts ennemis, incluant des Grenadiers et de la Cavalerie. De Commeyras intervint avec son artillerie, permettant la retraite des Volontaires. Le combat, qui dura de huit heures du matin à quatre heures de l'après-midi, causa la perte de plus de quatre cents hommes aux Alliés, tandis que les Français perdirent beaucoup moins d'hommes et restèrent maîtres de Halle.
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6
p. 205-206
DE PARIS, le 22 Décembre.
Début :
Le 17 de ce mois le Parlement, toutes les Chambres assemblées, enregistra un Edit, [...]
Mots clefs :
Parlement, Édit, Rentes viagères, Vaisseaux anglais, Croisic, Officiers, Canons, Menace , Ennemis, Escarmouche, Canada, Tempête
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texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 22 Décembre.
De PARIS , le 22 Décembre .
Le 17 de ce mois le Parlement , toutes les
Chambres affemblées , enregistra un Edit , portant
création de trois millions de rentes viagè
res , en forme de Tontine , divifées en actions
de deux cens livres chacune , diſtribuées en huit
claffes & établies fur la Ferme Générale des Pof
tes & fur les Aydes & Gabelles .
On mande de Vannes , que plufieurs vaiſſeaux
Anglois ont paru à la hauteur du Croific. Le
Chef d'Efcadre qui les commande a envoyé un
Officier à terre, qui a demandé que l'on rendît
le canon des vailleaux de leur Nation qui ont
été brulés fur cette côte , avec menace de bombarder
le Croific fi on ne les rendoit pas . On a
rejetté la demande & mépriſé la menace. Au
fitôt les vaiffeaux ennemis ont commencé le
bombardement de cette Ville .
Suivant les dernieres nouvelles du 23 de ce
mois , l'armée d'Allemagne continue d'occuper
fes cantonnemens dans les environs de Friedberg
; celle des ennemis eft toujours dans la
même poſition . Il y a eu quelques eſcarmouches
entre les poftes avancés ; on a fait quelques
prifonniers aux ennemis.
Du s. Janvier.
Le feur Canon , Lieutenant de frégate , qui
étoit parti au mois de Mars de l'année derniere
avec un convoi pour le Canada , en eft de retour.
Suivant les dernieres Lettres de Cadix , on
ne défarme point les vaiffeaux ; on a reçu des
ordres contraires , ainfi que pour les troupes de
206 MERCURE DE FRANCE.
•
terre. Ces Lettres ajoutent qu'une tempête a difperfé
l'Efcadre Angloife qui croifoit dans ces parages
, & que trois de fes plus gros vaiffeaux ont
été démâtés , & mis hors d'état de tenir la mer.
Les cinq vaiffeaux François & les quatre frégates
qui étoient fortis du Portles , ont été obligés
d'y rentrer le 7 .
Le 17 de ce mois le Parlement , toutes les
Chambres affemblées , enregistra un Edit , portant
création de trois millions de rentes viagè
res , en forme de Tontine , divifées en actions
de deux cens livres chacune , diſtribuées en huit
claffes & établies fur la Ferme Générale des Pof
tes & fur les Aydes & Gabelles .
On mande de Vannes , que plufieurs vaiſſeaux
Anglois ont paru à la hauteur du Croific. Le
Chef d'Efcadre qui les commande a envoyé un
Officier à terre, qui a demandé que l'on rendît
le canon des vailleaux de leur Nation qui ont
été brulés fur cette côte , avec menace de bombarder
le Croific fi on ne les rendoit pas . On a
rejetté la demande & mépriſé la menace. Au
fitôt les vaiffeaux ennemis ont commencé le
bombardement de cette Ville .
Suivant les dernieres nouvelles du 23 de ce
mois , l'armée d'Allemagne continue d'occuper
fes cantonnemens dans les environs de Friedberg
; celle des ennemis eft toujours dans la
même poſition . Il y a eu quelques eſcarmouches
entre les poftes avancés ; on a fait quelques
prifonniers aux ennemis.
Du s. Janvier.
Le feur Canon , Lieutenant de frégate , qui
étoit parti au mois de Mars de l'année derniere
avec un convoi pour le Canada , en eft de retour.
Suivant les dernieres Lettres de Cadix , on
ne défarme point les vaiffeaux ; on a reçu des
ordres contraires , ainfi que pour les troupes de
206 MERCURE DE FRANCE.
•
terre. Ces Lettres ajoutent qu'une tempête a difperfé
l'Efcadre Angloife qui croifoit dans ces parages
, & que trois de fes plus gros vaiffeaux ont
été démâtés , & mis hors d'état de tenir la mer.
Les cinq vaiffeaux François & les quatre frégates
qui étoient fortis du Portles , ont été obligés
d'y rentrer le 7 .
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Résumé : DE PARIS, le 22 Décembre.
Le 17 décembre, le Parlement de Paris enregistra un édit créant trois millions de rentes viagères sous forme de tontine, divisées en actions de 200 livres chacune, réparties en huit classes. Ces rentes étaient établies sur la Ferme Générale des Postes, les Aydes et les Gabelles. À Vannes, plusieurs vaisseaux anglais apparurent au large du Croisic. Leur chef demanda la restitution des canons des vaisseaux anglais brûlés sur la côte, menaçant de bombarder la ville en cas de refus. La demande fut rejetée, entraînant le bombardement de la ville par les vaisseaux ennemis. En Allemagne, l'armée continua d'occuper ses cantonnements près de Friedberg, tandis que l'armée ennemie resta en position. Quelques escarmouches eurent lieu entre les postes avancés, résultant en la capture de quelques prisonniers ennemis. Le 1er janvier, le lieutenant de frégate Canon, parti en mars précédent avec un convoi pour le Canada, revint. Selon les dernières lettres de Cadix, les vaisseaux ne furent pas désarmés et des ordres contraires furent reçus pour les troupes de terre. Une tempête dispersa l'escadre anglaise, démâtant trois de ses plus gros vaisseaux et les rendant inaptes à naviguer. Les cinq vaisseaux français et les quatre frégates fortifiant Portles durent y rentrer le 7.
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7
p. 196
DE BERLIN, le 26 Mai.
Début :
Il ne s'est encore rien passé d'intéressant dans la Saxe ni dans la Silésie. [...]
Mots clefs :
Saxe, Armée, Prince Henri, Quartier général, Russes, Corps, Escarmouche, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : DE BERLIN, le 26 Mai.
De BERLIN , le 26 Mai.
Il ne s'eft encore rien paſſé d'intéreſſant dans
la Saxe, ni dans la Siléfie.
L'Armée du Prince Henri continue de fe raf
fembler. Ce Prince s'eft rapproché des bords de
l'Oder. On croit qu'il établira bientôt ſon quartier
général à Cuftrin , afin d'être plus à portée
du Corps que le Général de Forcade affemble
dans la Poméramie.
Un Corps confidérable de Ruffes occupe encore
Bublitz , d'où il fait des courfes dans la Poméranie.
Mais ces troupes fe replient à meſure
que le Général de Forcade avance contre elles.
Il y a eu , depuis peu , près de Beerwald , une vive
efcarmouche entre les troupes légères Ruſſes &
les nôtres. Les Ruffes fe font retirés , & ont em❤
mené avec eux leurs bleffés.
Il ne s'eft encore rien paſſé d'intéreſſant dans
la Saxe, ni dans la Siléfie.
L'Armée du Prince Henri continue de fe raf
fembler. Ce Prince s'eft rapproché des bords de
l'Oder. On croit qu'il établira bientôt ſon quartier
général à Cuftrin , afin d'être plus à portée
du Corps que le Général de Forcade affemble
dans la Poméramie.
Un Corps confidérable de Ruffes occupe encore
Bublitz , d'où il fait des courfes dans la Poméranie.
Mais ces troupes fe replient à meſure
que le Général de Forcade avance contre elles.
Il y a eu , depuis peu , près de Beerwald , une vive
efcarmouche entre les troupes légères Ruſſes &
les nôtres. Les Ruffes fe font retirés , & ont em❤
mené avec eux leurs bleffés.
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Résumé : DE BERLIN, le 26 Mai.
Le 26 mai, aucune nouvelle notable en Saxe et Silésie. L'armée du Prince Henri se rassemble près de l'Oder. Le Général de Forcade avance en Poméranie, repoussant les Russes de Bublitz. Une escarmouche a opposé Russes et Français près de Beerwald, les Russes se retirant avec leurs blessés.
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8
p. 195-200
Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Début :
Le Maréchal de Broglie, ayant eu l'avis, que le Comte de S. Germain [...]
Mots clefs :
Maréchal de Broglie, Comte, Marche, Ennemis, Équipages, Armée, Lieutenants, Escarmouche, Baron, Marquis, Prince de Condé, Forces armées, Infanterie, Alliés, Régiments, Mouvements des troupes, Attaque, Brigades, Escarmouche, Colonel, Canons, Artillerie, Prince héréditaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Du Camp de Nider-Enfeprès de Corbach, le 1 1 Juillet.
Le Maréchal de Broglie , ayant eu l'avis , que
le Comte de S. Germain devoit arriver le 9 de ce
mois à Corbach , ne perdit pas un inftant, pour
fe mettre en état d'exécuter la marche qu'il avoit
projetté de faire , pour prévenir les ennemis au
point de Corbach ,& effectuer la jonction avec lui .
Dès le même jour,il renvoya fes gros équipages.
Le 8,à deux heures du matin , l'Armée partit de fon
Camp de Neuftadt , & arriva après une marche
de près de fept lieues à Frankenberg , ſur le haut
Eder. Les corps féparés , aux ordres du Comte de
Rooth & du Marquis de Poyanne , Lieutenans-
Géneraux , s'avancèrent le même jour de Frankenberg
& de Holfdorff jufqu'a Sachfenberg , & le
Baron de Clauſen , Brigadier , qui étoit à Franken .
berg avec un détachement de deux mille quatre
cens hommes , eut ordre de s'avancer , juſqu'à
Radern fur le chemin de Corbach . La réſerve
commandée par le Comte de Luface , fit l'arrieregarde
de l'Ara.ée,en partant du Camp de Neufradt,
& alla camper le même jour à Raunhenberg.
Le Comte de Stainville , Lieutenant - Général ,
ayant fous les ordres le Comte de Lillebonne , le
Prince de Robecq , & le Baron du Blaifel . Maréchaux
de Camp , fut chargé de couvrir la droite.
I ij
796 MERCURE
DE FRANCE:
•
de la marche de l'Armée , & d'en faire l'arriere
garde. Il n'y eut que quelques efcarmouchesentre
les troupes légères.
Le 9 de grand matin , le Baron de Claufen
eut ordre de fe porter , ayec fon détachement , du
côté de Saxenhafen , afin d'avoir des nouvelles
de la marche des ennemis . On apprit , quelque
tems après qu'ils avoient quitté, le 8 , dans l'aprèsmidi
, le Camp de Ziegenhayn , & qu'ils fe dirigeoient
fur l'Eder ; auflitôt les différentes colonnes
de l'Armée , qui , en attendant que l'on eût des
nouvelles de la direction des ennemis , s'étoient
avancées jufques fur cette riviere près de Frankenberg
, eurent ordre de la paffer . Les corps ,
aux ordres du Comte de Rooth & du Marquis de
Poyane , marcherent fur Imminghaufen
, ou
l'Armée devoit aller camper , & la réſerve du
Comte de Luface eut ordre de fe porter à Frankenberg
Le Maréchal de Broglie devança les troupes &
fe pofta , avec le Prince le Condé , fur Corbach
Il reçut en chemin , des nouvelles du Baron de
Claufen ,qui l'affuroit que les ennemis avoient, en
tre Saxenhaufen & Corbach, deux camps dont on
ne pouvoir découvrir la force , à caufe des bois
qui en cachoient une partie. Le Maréchal de Broglie
eut bientôt joint le Baron de Claufen , il re
connut lui -même les Ennemis , & une hauteur
très - avantageule , qu'ils occupoient en force . Le
détachement du Baron de Claufen n'étoit pas
affez confidérable , pour entreprendre de les chal
fer ; & la nuit arriva , avant que l'on pût avoir
les troupes néceffaires pour les attaquer. Le détachement
du Baron de Claufen reſta , près de
Corbach. Le to , de grand matin , le Maréchal
de Broglie fit avancer deux Brigades d'Infanterie,
les Carabiniers & plufieurs Corps de troupes
1
AOUST. 1760 . 197
légères. On vit que les Ennemis étoient plus en
force,que la veille , fur les hauteurs dont ils étoient
maîtres , & qu'ils y amenoient du canon . Il y
eut une efcarmouche très- vive, entre nos Huffards
& les troupes légères des Alliés .
Ce fut dans ce moment , que le Comte de
S. Germain arriva , feulement avec deux Brigades
d'Infanterie de fa réferve , & le Régiment de
troupes légères des Volontaires de Flandre , commandé
par le Chevalier de Jaucourt. Le refte
ainfi que fon artillerie , n'avoit pû le fuivre , à
caule de la difficulté des chemins , & de la lon
gueur des marches forcées qu'il avoit faites.
Le Maréchal de Broglie fit occuper un Bois ,'
vis -à - vis celui où étoient les Ennemis , par les
Volontaires de Flandre . Il les fit foutenir , par les
deux Brigades de la Tour-du- Pin , & de la Couronne.
( Cette derniere formée de ce Régiment &
de celui d'Aumont, aux ordres du Comte de Montbarrey
, Brigadier , & du Duc de Mazarin , Colonel
) que le Comte de Saint Germain avoit
amenées avec lui . Les Brigades de Royal Suédois
& de Caftellas, qui arriverent peu de temps après ,
furent placées derriere le même bois , & on y
amena du canon . Les Volontaires de Flandre ,
furent attaqués vivement. Comme ils étoient foutenus
, par les deux Brigades d'Infanterie , ils réterent
pendant quelque temps ; mais la fupériorité
du nombre , leur fit céder une partie du
Bois aux ennemis .
Les quatre Briga les d'Infanterie, que le Maréchal
de Broglie avoit fait avancer , arrivoient , &
elles étoient fuivies de quatre brigades de Cavalerie
, & de vingt- quatre piéces de canon . A peine
celles de Navarre & du Roi , comman lées par
le Comte de Guerchy , étoient - elles arrivées à la
Juftice de Corbach , que deux colonnes des enne
I iij
198. MERCURE DE FRANCE.
mis déboucherent. Mais le Maréchal de Broglie
ayant reconnu le peu de profondeur de ces colonnes
, le détermina à envoyer ordre à toutes les
troupes de le venir joindre. Il manda en même
temps au Comte de S. Germain , de faire attaquer
le bois ,avec les deux brigades qu'il avoit ; celle de
Caftellas , formée de ce Régiment & de ceux de
Diesbach & d'Eptinguen, aux ordres du fieur Dies
bach, Brigadier, & du Sr d'Eptinguen Colonel ; &
celle de Royal Suédois formée de ce Régiment &
de celui de Royal de Deux- Ponts , & commandée
par le Baron de Claufen , Brigadier , & par le
Comte de Spar , Colonel. Cette derniere fut placée
fur une hauteur qui prenoit à revers l'endroit
du bois par où les ennemis arrivoient, & qui découvroient
la plaine. Le Maréchal de Broglie
plaça fes vingt - quatre piéces de canon , fur le'
haut du bois , pour battre l'artillerie que les ennemis
avoient a la pointe droire , & dont nous
étions incommodés .
Le Comte de S. Germain attaqua le bois, avec
fes trois autres Brigades , qui étoient aux ordres
du Marquis de Voyer , Lieutenant-Général , du
Marquis de Roquepine , & du fieur de la Mor
lière , Maréchaux de Camp , du Marquis de la
Tour - du - Pin & du Comte de Montbarrey
Brigadiers.
Le Comte de Guerchy marcha fur la droite,avec
celles de Navarre & du Roi ; celles d'Auvergne
& d'Orléans furent placées en réſerve , à l'entrée
du bois.
La Brigade de Navarre, formée par ce Régi-'
ment & par celui de la Marche Prince , & commandée
par le Comte de Waldner , Maréchal de
Camp , le Comte du Chatelet , Brigadier , & le
Marquis de Chamborand , Colonel , ſe poſta vers
la batterie des Ennemis ; & celle du Roi , com→
AOUST. 1760. 199
mandée par le fieur de Meyronnet , Brigadier ,
entra dans le bois, entre Navarre & les Brigades
du Comte de S. Germain . Le feu fut alors trèsvif
, & les Ennemis furent entierement chaffés
du bois. La Brigade de Navarre, qui, à la faveur
d'un fond, s'étoit poftée jufqu'à cinquante pas de
la batterie , s'en étant apperçue , l'attaqua avec
beaucoup de vivacité ; elle s'en empara & chaffa
les troupes qui la gardoient . Il y eut dans cet endroit,
un affez grand nombre d'Ennemis , qui fu
rent tués à coups de bayonnette.
Les Ennemis fortirent du bois en très - grand
défordre ; mais ils furent reçus par leur Cavalerie,
qui étoit en bataille derriere ce bois , & qui
empêcha notre Infanterie de les fuivre.
Alors les troupes, qui étoient à leur gauche fur
la hauteur de la Tour , s'ébranlerent , cominę
pour venir attaquer la Brigade de Navarre. Le
Maréchal de Broglie , la fit joindre par celles
d'Auvergne & d'Orléans ; & il fit marcher fur
leur flanc droit, quatre ou cinq cens chevaux de
troupes légères, qui étoient à la Juftice de Cor
bach , aux ordres du Comte de Chabot , Maréchal
de Camp, & du fisur de Vio menil , Colonel,
dix efcadrons aux ordres & il les fit foutenir par
du Prince Camille de Lorraine , Lieutenant- Gé
néral. Ce mouvement détermina les Ennemis à
fe retirer. Nos troupes légères joignirent un Régiment
de Dragons Anglois qn furent tous tués
cu faits prifonniers ; le refte entra dans un bois ,
qui fut tourné par nos troupes légères , fouteues
des Dragons de Beaufremont. Ces troupes
harcelerem , un Corps affez gros d'Infanterie, qui
fe retroit en fort bon ordre , & elles s'emparérent
, fous leur feu , d'une pièce de canon , dans
le moment même qu'elle venoit de tirer fur eux .
Comme une grande partie de l'Armée des en-
1 iv
200 MERCURE
DE FRANCE.
nemis étoit fur la hauteur , if fur impoffible de les
fuivre plus loin , d'autant que notre Armée n'étoit
pas encore arrivée. La tête de cette Armée ne fut
à la hauteur de Corbach , qu'à fix heures du foir.
Le Maréchal de Broglie fait les plus grands éloges
de toutes les troupes , qui ont combattu ; de
leur courage , & de l'ordre qu'elles ont obfervé ,
quoique combattant dans les bois . L'action a du-
Té quatre heures dans toute la force. Elle avoit
kté précédée , par de vives eſcarmouches , & par
un feu de canon prèſque continuel , depuis fept
Keures du matin jufqu'à près de quatre après- mi
di , que l'action a fini .
Notre perte est très- peu confidérable , en égard
au feu prodigieux , que les ennemis ont fait. Elle
ne fe monte pas à plus de fix à fept cens hommes ,
* taés ou bleflés ; le Comtede Waldner , Maréchal
de Camp, & le fieur d'Eptinguen , Colonel, font
tes feuls Officiers fapérieurs qui ayent été bleffés 3
on ignore ce que les ennemis ont
perdu ; mais
nous avons cinq ou fix cens de leurs bleflés , qu'ils
unt laifles fur le champ de bataille , ou que l'on a
trouvés dans les villages voisins.
Nous avons préfentement au Parc , douze pić
res de canon , & quatre obufiers qu'on a pris aux
le Ennemis. Notre artillerie , commandée par
Chevalier Pelletier , Lieutenant Général ,
très-bien fervie , & a fait beaucoup d'effet.
a été
Après l'action , l'Armée a campé furle terrein ,
où elle s'eft paffée ; celle des Ennemis a paffé la
nuit au Bivouac , fur les hauteurs de Saxenhaufen ,
& ce matin, ils y ont établi un Camp , qu'on affure
être celui de leur Armée entiere .
On vient d'apprendre que le Prince héréditaire
de Brunſwick , a été bleffé d'un coup de feu dans
les reins .
Le Maréchal de Broglie , ayant eu l'avis , que
le Comte de S. Germain devoit arriver le 9 de ce
mois à Corbach , ne perdit pas un inftant, pour
fe mettre en état d'exécuter la marche qu'il avoit
projetté de faire , pour prévenir les ennemis au
point de Corbach ,& effectuer la jonction avec lui .
Dès le même jour,il renvoya fes gros équipages.
Le 8,à deux heures du matin , l'Armée partit de fon
Camp de Neuftadt , & arriva après une marche
de près de fept lieues à Frankenberg , ſur le haut
Eder. Les corps féparés , aux ordres du Comte de
Rooth & du Marquis de Poyanne , Lieutenans-
Géneraux , s'avancèrent le même jour de Frankenberg
& de Holfdorff jufqu'a Sachfenberg , & le
Baron de Clauſen , Brigadier , qui étoit à Franken .
berg avec un détachement de deux mille quatre
cens hommes , eut ordre de s'avancer , juſqu'à
Radern fur le chemin de Corbach . La réſerve
commandée par le Comte de Luface , fit l'arrieregarde
de l'Ara.ée,en partant du Camp de Neufradt,
& alla camper le même jour à Raunhenberg.
Le Comte de Stainville , Lieutenant - Général ,
ayant fous les ordres le Comte de Lillebonne , le
Prince de Robecq , & le Baron du Blaifel . Maréchaux
de Camp , fut chargé de couvrir la droite.
I ij
796 MERCURE
DE FRANCE:
•
de la marche de l'Armée , & d'en faire l'arriere
garde. Il n'y eut que quelques efcarmouchesentre
les troupes légères.
Le 9 de grand matin , le Baron de Claufen
eut ordre de fe porter , ayec fon détachement , du
côté de Saxenhafen , afin d'avoir des nouvelles
de la marche des ennemis . On apprit , quelque
tems après qu'ils avoient quitté, le 8 , dans l'aprèsmidi
, le Camp de Ziegenhayn , & qu'ils fe dirigeoient
fur l'Eder ; auflitôt les différentes colonnes
de l'Armée , qui , en attendant que l'on eût des
nouvelles de la direction des ennemis , s'étoient
avancées jufques fur cette riviere près de Frankenberg
, eurent ordre de la paffer . Les corps ,
aux ordres du Comte de Rooth & du Marquis de
Poyane , marcherent fur Imminghaufen
, ou
l'Armée devoit aller camper , & la réſerve du
Comte de Luface eut ordre de fe porter à Frankenberg
Le Maréchal de Broglie devança les troupes &
fe pofta , avec le Prince le Condé , fur Corbach
Il reçut en chemin , des nouvelles du Baron de
Claufen ,qui l'affuroit que les ennemis avoient, en
tre Saxenhaufen & Corbach, deux camps dont on
ne pouvoir découvrir la force , à caufe des bois
qui en cachoient une partie. Le Maréchal de Broglie
eut bientôt joint le Baron de Claufen , il re
connut lui -même les Ennemis , & une hauteur
très - avantageule , qu'ils occupoient en force . Le
détachement du Baron de Claufen n'étoit pas
affez confidérable , pour entreprendre de les chal
fer ; & la nuit arriva , avant que l'on pût avoir
les troupes néceffaires pour les attaquer. Le détachement
du Baron de Claufen reſta , près de
Corbach. Le to , de grand matin , le Maréchal
de Broglie fit avancer deux Brigades d'Infanterie,
les Carabiniers & plufieurs Corps de troupes
1
AOUST. 1760 . 197
légères. On vit que les Ennemis étoient plus en
force,que la veille , fur les hauteurs dont ils étoient
maîtres , & qu'ils y amenoient du canon . Il y
eut une efcarmouche très- vive, entre nos Huffards
& les troupes légères des Alliés .
Ce fut dans ce moment , que le Comte de
S. Germain arriva , feulement avec deux Brigades
d'Infanterie de fa réferve , & le Régiment de
troupes légères des Volontaires de Flandre , commandé
par le Chevalier de Jaucourt. Le refte
ainfi que fon artillerie , n'avoit pû le fuivre , à
caule de la difficulté des chemins , & de la lon
gueur des marches forcées qu'il avoit faites.
Le Maréchal de Broglie fit occuper un Bois ,'
vis -à - vis celui où étoient les Ennemis , par les
Volontaires de Flandre . Il les fit foutenir , par les
deux Brigades de la Tour-du- Pin , & de la Couronne.
( Cette derniere formée de ce Régiment &
de celui d'Aumont, aux ordres du Comte de Montbarrey
, Brigadier , & du Duc de Mazarin , Colonel
) que le Comte de Saint Germain avoit
amenées avec lui . Les Brigades de Royal Suédois
& de Caftellas, qui arriverent peu de temps après ,
furent placées derriere le même bois , & on y
amena du canon . Les Volontaires de Flandre ,
furent attaqués vivement. Comme ils étoient foutenus
, par les deux Brigades d'Infanterie , ils réterent
pendant quelque temps ; mais la fupériorité
du nombre , leur fit céder une partie du
Bois aux ennemis .
Les quatre Briga les d'Infanterie, que le Maréchal
de Broglie avoit fait avancer , arrivoient , &
elles étoient fuivies de quatre brigades de Cavalerie
, & de vingt- quatre piéces de canon . A peine
celles de Navarre & du Roi , comman lées par
le Comte de Guerchy , étoient - elles arrivées à la
Juftice de Corbach , que deux colonnes des enne
I iij
198. MERCURE DE FRANCE.
mis déboucherent. Mais le Maréchal de Broglie
ayant reconnu le peu de profondeur de ces colonnes
, le détermina à envoyer ordre à toutes les
troupes de le venir joindre. Il manda en même
temps au Comte de S. Germain , de faire attaquer
le bois ,avec les deux brigades qu'il avoit ; celle de
Caftellas , formée de ce Régiment & de ceux de
Diesbach & d'Eptinguen, aux ordres du fieur Dies
bach, Brigadier, & du Sr d'Eptinguen Colonel ; &
celle de Royal Suédois formée de ce Régiment &
de celui de Royal de Deux- Ponts , & commandée
par le Baron de Claufen , Brigadier , & par le
Comte de Spar , Colonel. Cette derniere fut placée
fur une hauteur qui prenoit à revers l'endroit
du bois par où les ennemis arrivoient, & qui découvroient
la plaine. Le Maréchal de Broglie
plaça fes vingt - quatre piéces de canon , fur le'
haut du bois , pour battre l'artillerie que les ennemis
avoient a la pointe droire , & dont nous
étions incommodés .
Le Comte de S. Germain attaqua le bois, avec
fes trois autres Brigades , qui étoient aux ordres
du Marquis de Voyer , Lieutenant-Général , du
Marquis de Roquepine , & du fieur de la Mor
lière , Maréchaux de Camp , du Marquis de la
Tour - du - Pin & du Comte de Montbarrey
Brigadiers.
Le Comte de Guerchy marcha fur la droite,avec
celles de Navarre & du Roi ; celles d'Auvergne
& d'Orléans furent placées en réſerve , à l'entrée
du bois.
La Brigade de Navarre, formée par ce Régi-'
ment & par celui de la Marche Prince , & commandée
par le Comte de Waldner , Maréchal de
Camp , le Comte du Chatelet , Brigadier , & le
Marquis de Chamborand , Colonel , ſe poſta vers
la batterie des Ennemis ; & celle du Roi , com→
AOUST. 1760. 199
mandée par le fieur de Meyronnet , Brigadier ,
entra dans le bois, entre Navarre & les Brigades
du Comte de S. Germain . Le feu fut alors trèsvif
, & les Ennemis furent entierement chaffés
du bois. La Brigade de Navarre, qui, à la faveur
d'un fond, s'étoit poftée jufqu'à cinquante pas de
la batterie , s'en étant apperçue , l'attaqua avec
beaucoup de vivacité ; elle s'en empara & chaffa
les troupes qui la gardoient . Il y eut dans cet endroit,
un affez grand nombre d'Ennemis , qui fu
rent tués à coups de bayonnette.
Les Ennemis fortirent du bois en très - grand
défordre ; mais ils furent reçus par leur Cavalerie,
qui étoit en bataille derriere ce bois , & qui
empêcha notre Infanterie de les fuivre.
Alors les troupes, qui étoient à leur gauche fur
la hauteur de la Tour , s'ébranlerent , cominę
pour venir attaquer la Brigade de Navarre. Le
Maréchal de Broglie , la fit joindre par celles
d'Auvergne & d'Orléans ; & il fit marcher fur
leur flanc droit, quatre ou cinq cens chevaux de
troupes légères, qui étoient à la Juftice de Cor
bach , aux ordres du Comte de Chabot , Maréchal
de Camp, & du fisur de Vio menil , Colonel,
dix efcadrons aux ordres & il les fit foutenir par
du Prince Camille de Lorraine , Lieutenant- Gé
néral. Ce mouvement détermina les Ennemis à
fe retirer. Nos troupes légères joignirent un Régiment
de Dragons Anglois qn furent tous tués
cu faits prifonniers ; le refte entra dans un bois ,
qui fut tourné par nos troupes légères , fouteues
des Dragons de Beaufremont. Ces troupes
harcelerem , un Corps affez gros d'Infanterie, qui
fe retroit en fort bon ordre , & elles s'emparérent
, fous leur feu , d'une pièce de canon , dans
le moment même qu'elle venoit de tirer fur eux .
Comme une grande partie de l'Armée des en-
1 iv
200 MERCURE
DE FRANCE.
nemis étoit fur la hauteur , if fur impoffible de les
fuivre plus loin , d'autant que notre Armée n'étoit
pas encore arrivée. La tête de cette Armée ne fut
à la hauteur de Corbach , qu'à fix heures du foir.
Le Maréchal de Broglie fait les plus grands éloges
de toutes les troupes , qui ont combattu ; de
leur courage , & de l'ordre qu'elles ont obfervé ,
quoique combattant dans les bois . L'action a du-
Té quatre heures dans toute la force. Elle avoit
kté précédée , par de vives eſcarmouches , & par
un feu de canon prèſque continuel , depuis fept
Keures du matin jufqu'à près de quatre après- mi
di , que l'action a fini .
Notre perte est très- peu confidérable , en égard
au feu prodigieux , que les ennemis ont fait. Elle
ne fe monte pas à plus de fix à fept cens hommes ,
* taés ou bleflés ; le Comtede Waldner , Maréchal
de Camp, & le fieur d'Eptinguen , Colonel, font
tes feuls Officiers fapérieurs qui ayent été bleffés 3
on ignore ce que les ennemis ont
perdu ; mais
nous avons cinq ou fix cens de leurs bleflés , qu'ils
unt laifles fur le champ de bataille , ou que l'on a
trouvés dans les villages voisins.
Nous avons préfentement au Parc , douze pić
res de canon , & quatre obufiers qu'on a pris aux
le Ennemis. Notre artillerie , commandée par
Chevalier Pelletier , Lieutenant Général ,
très-bien fervie , & a fait beaucoup d'effet.
a été
Après l'action , l'Armée a campé furle terrein ,
où elle s'eft paffée ; celle des Ennemis a paffé la
nuit au Bivouac , fur les hauteurs de Saxenhaufen ,
& ce matin, ils y ont établi un Camp , qu'on affure
être celui de leur Armée entiere .
On vient d'apprendre que le Prince héréditaire
de Brunſwick , a été bleffé d'un coup de feu dans
les reins .
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Résumé : Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Du 1er au 10 juillet, le Maréchal de Broglie mène une série d'opérations militaires en vue de prévenir les ennemis et de rejoindre le Comte de Saint-Germain à Corbach. Le 8 juillet, l'armée quitte Neustadt pour Frankenberg, tandis que divers détachements avancent vers Sachsenberg et Radern. La réserve, sous le Comte de Luface, assure l'arrière-garde. Le 9 juillet, le Baron de Clausen est envoyé à Saxenhaufen pour obtenir des informations sur les mouvements ennemis, qui se dirigent vers l'Eder. Les colonnes françaises traversent la rivière et se dirigent vers Imminghaufen. Le Maréchal de Broglie, accompagné du Prince de Condé, se poste à Corbach et reconnaît les forces ennemies sur une hauteur avantageuse. Le 10 juillet, une escarmouche oppose les hussards français aux troupes légères ennemies. Le Comte de Saint-Germain arrive avec des renforts d'infanterie, mais son artillerie est en retard. Le Maréchal de Broglie organise la défense, plaçant les Volontaires de Flandre dans un bois face aux ennemis, soutenus par les brigades de la Tour-du-Pin et de la Couronne. Les brigades de Royal Suédois et de Castellas arrivent en soutien. Les Volontaires de Flandre sont attaqués et doivent céder une partie du bois, mais des renforts français permettent de lancer une contre-attaque. Les brigades de Navarre et du Roi, commandées par le Comte de Guerchy, avancent et capturent une batterie ennemie. Les ennemis sont chassés du bois et se retirent en désordre. L'action dure quatre heures, marquée par des escarmouches intenses et un feu de canon. Les pertes françaises sont légères, avec six à sept cents hommes tués ou blessés. Les ennemis laissent cinq à six cents blessés sur le champ de bataille, ainsi que douze pièces de canon et quatre obusiers capturés. Après l'action, l'armée française campe sur le terrain conquis, tandis que l'armée ennemie se replie sur les hauteurs de Saxenhaufen. On apprend que le Prince héréditaire de Brunswick a été blessé.
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9
p. 199-200
De l'Armée, commandée par le Maréchal de Broglie, le 14 Septembre.
Début :
Cette Armée n'a pas encore fait de mouvement important, le quartier [...]
Mots clefs :
Armée, Mouvements des troupes, Quartier général, Prince Héréditaire de Brunswick, Régiments, Ville, Brigadier, Colonel, Retraite des ennemis, Prince de Condé, Escarmouche
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée, commandée par le Maréchal de Broglie, le 14 Septembre.
De l'Armée , commandée par le Maréchal de
Broglie, le 14 Septembre
Cette Armée n'a pas encore fait de mouvement
important, le quartier général eſt toujours
à Immenhaufen .
>
Le 6 de ce mois , à deux heures du matin , un
Corps de quatre à cinq mille hommes , commandé
par le Prince héréditaire de Brunfwick.
fe porta fur Zierenberg , petite Ville de la Heffe ,
à trois lieues de Cafel ; elle étoit occupée par les
deux Régimens des Volontaires du Dauphiné &
de Clermont. Les Grenadiers Anglois , ayant pénétré
dans la Ville , y firent trois cens foixante &
feize prifonniers tant de l'Infanterie que des Dra
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
gons , & une trentaine d'Officiers , parmi lesquels
fe trouvent le fieur de Nortmann , Brigadier , qur
commandoit cette Brigade, & le Sr. de Comeiras,
Colonel du Régiment des Volontaires de Clermont
; ces deux Officiers ont été bleffés . Le fieur
de Viomenil , qui a auffi été bleffé légérement ,
ayant raffemblé ce qui reftoit des deux Régimens,
a fuivi les ennemis dans leur retraite , & a repris
Pofte à Zierenberg ; il y a eu dans cette affaire environ
cinquanté hommes tués , tant du côté des
Anglois , que de celui des François .
Le 9 , le Prince de Condé, ayant à fes ordres
différens Corps de troupes , au nombre d'environ
quinze mille hommes commandés par les Marquis
de Saint Pern , de Poyanne & de Ségur , Lieutenans
Généraux , par le Prince de Robecq, Maréchal
de Camp , & par le Baron de Clozen , Brigadier
, ayant prévenu l'ennemi fur les hauteurs
voifines de Geifmar , fit un fourage avec le plus
grand fuccès. Il n'y a eu que quelques efcarmouches
dans lesquelles on a fait quelques prifonniers,
& on n'a eu qu'un Officier & fix ou fept hommes
de blétlés.
Broglie, le 14 Septembre
Cette Armée n'a pas encore fait de mouvement
important, le quartier général eſt toujours
à Immenhaufen .
>
Le 6 de ce mois , à deux heures du matin , un
Corps de quatre à cinq mille hommes , commandé
par le Prince héréditaire de Brunfwick.
fe porta fur Zierenberg , petite Ville de la Heffe ,
à trois lieues de Cafel ; elle étoit occupée par les
deux Régimens des Volontaires du Dauphiné &
de Clermont. Les Grenadiers Anglois , ayant pénétré
dans la Ville , y firent trois cens foixante &
feize prifonniers tant de l'Infanterie que des Dra
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
gons , & une trentaine d'Officiers , parmi lesquels
fe trouvent le fieur de Nortmann , Brigadier , qur
commandoit cette Brigade, & le Sr. de Comeiras,
Colonel du Régiment des Volontaires de Clermont
; ces deux Officiers ont été bleffés . Le fieur
de Viomenil , qui a auffi été bleffé légérement ,
ayant raffemblé ce qui reftoit des deux Régimens,
a fuivi les ennemis dans leur retraite , & a repris
Pofte à Zierenberg ; il y a eu dans cette affaire environ
cinquanté hommes tués , tant du côté des
Anglois , que de celui des François .
Le 9 , le Prince de Condé, ayant à fes ordres
différens Corps de troupes , au nombre d'environ
quinze mille hommes commandés par les Marquis
de Saint Pern , de Poyanne & de Ségur , Lieutenans
Généraux , par le Prince de Robecq, Maréchal
de Camp , & par le Baron de Clozen , Brigadier
, ayant prévenu l'ennemi fur les hauteurs
voifines de Geifmar , fit un fourage avec le plus
grand fuccès. Il n'y a eu que quelques efcarmouches
dans lesquelles on a fait quelques prifonniers,
& on n'a eu qu'un Officier & fix ou fept hommes
de blétlés.
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Résumé : De l'Armée, commandée par le Maréchal de Broglie, le 14 Septembre.
Le 14 septembre, l'armée du Maréchal de Broglie était stationnée à Immenhaufen sans mouvement significatif. Le 6 septembre, à 2 heures du matin, le Prince héréditaire de Brunswick attaqua Zierenberg avec 4 à 5 000 hommes. La ville, occupée par les régiments des Volontaires du Dauphiné et de Clermont, fut prise par les grenadiers anglais, qui capturèrent 362 prisonniers, dont une trentaine d'officiers. Parmi eux, les sieurs de Nortmann et de Comeiras furent blessés. Le sieur de Viomenil, également blessé, rassembla les survivants et reprit la position. Cette bataille fit environ cinquante morts des deux côtés. Le 9 septembre, le Prince de Condé, à la tête de 15 000 hommes, surprit l'ennemi près de Geismar. Cette opération, menée par les marquis de Saint Pern, de Poyanne et de Ségur, ainsi que le prince de Robecq et le baron de Clozen, fut couronnée de succès avec quelques escarmouches mineures et plusieurs blessés.
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10
p. 192-913
De WESSEL, le 16 Novembre.
Début :
Le Corps aux ordres du Marquis de Castries, après avoir passé le Rhin, [...]
Mots clefs :
Marquis, Corps, Mouvements des troupes, Prince Héréditaire de Brunswick, Quartier général, Escarmouche, Artillerie, Munitions, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De WESSEL, le 16 Novembre.
De WESSEL , le 16 Novembre.
Le Corps aux ordres du Marquis de Caftries >
après avoir paffé le Rhin , s'eft avancé le 10 de
ce mois à Drevenick , éloigné de cette Ville de
deux lieues. On a appris que le Prince Héréditaire
de Brunſwick , dont une partie des troupes
étoient cantonnées, les a raffemblées en deux Corps
P'un près Gros- Kekum , où eft fon Quartier général
, l'autre près de Dorften , aux ordres du Général
Spangenberg.
On eft reſté jufqu'à cejour de part & d'autre
dans la même fituation . Il n'y a eu que quelques
efcarmouches
DECEMBRE 1760. 193
efcarmouches entre les poftes avancés. La groffe
artillerie du Marquis de Caftries eft encore dans
cette Ville. Toutes les voitures de munitions font
chargées , & tout eſt à fe mettre en marche
au premier ordre.
prêc
L'expédition dont le Comte de Stainville avoit
été chargé , a eu tout le fuccès qu'on pouvoit defirer.
Ce Lieutenant Général s'eft porté par Nordhaufen
, Hartzzerode & Quedlinbourg , jufqu'à
Halberstadt , qu'il a mis à contribution . Il a attaqué
, le 18 de ce mois , près de Emfleben , cinq
cens hommes des Ennemis qui s'étoient retranchés
; il les a forcés , & a fait cent cinquante prifonniers.
Le Comte de Stainville eſt enfuite retourné
à l'armée avec les ôtages qu'il s'eft fait livrer
pour la fureté des contributions.
Le Corps aux ordres du Marquis de Caftries >
après avoir paffé le Rhin , s'eft avancé le 10 de
ce mois à Drevenick , éloigné de cette Ville de
deux lieues. On a appris que le Prince Héréditaire
de Brunſwick , dont une partie des troupes
étoient cantonnées, les a raffemblées en deux Corps
P'un près Gros- Kekum , où eft fon Quartier général
, l'autre près de Dorften , aux ordres du Général
Spangenberg.
On eft reſté jufqu'à cejour de part & d'autre
dans la même fituation . Il n'y a eu que quelques
efcarmouches
DECEMBRE 1760. 193
efcarmouches entre les poftes avancés. La groffe
artillerie du Marquis de Caftries eft encore dans
cette Ville. Toutes les voitures de munitions font
chargées , & tout eſt à fe mettre en marche
au premier ordre.
prêc
L'expédition dont le Comte de Stainville avoit
été chargé , a eu tout le fuccès qu'on pouvoit defirer.
Ce Lieutenant Général s'eft porté par Nordhaufen
, Hartzzerode & Quedlinbourg , jufqu'à
Halberstadt , qu'il a mis à contribution . Il a attaqué
, le 18 de ce mois , près de Emfleben , cinq
cens hommes des Ennemis qui s'étoient retranchés
; il les a forcés , & a fait cent cinquante prifonniers.
Le Comte de Stainville eſt enfuite retourné
à l'armée avec les ôtages qu'il s'eft fait livrer
pour la fureté des contributions.
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Résumé : De WESSEL, le 16 Novembre.
Le 10 novembre, les troupes du Marquis de Castries ont atteint Drevenick après avoir traversé le Rhin. Le Prince Héréditaire de Brunswick a déployé ses forces en deux corps : un près de Gross-Keukum et l'autre à Dorften, sous le commandement du Général Spangenberg. Les deux camps sont restés en position, avec quelques escarmouches entre les postes avancés. L'artillerie lourde et les voitures de munitions du Marquis de Castries sont prêtes à avancer. En décembre 1760, le Comte de Stainville a mené une expédition réussie, traversant Nordhaufen, Harzzerode et Quedlinbourg pour atteindre Halberstadt, qu'il a mise à contribution. Le 18 décembre, près d'Emfleben, il a attaqué et vaincu cinq cents hommes ennemis, faisant cent cinquante prisonniers. Le Comte de Stainville est ensuite retourné à l'armée avec des otages pour garantir le paiement des contributions.
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11
p. *150-150
De GENES, le 18 Août 1764.
Début :
On a appris de Corse que Pascal Paoli s'étoit rendu maître [...]
Mots clefs :
Corse, Pascal de Paoli, Poste, Rebelles, Trahison, Troupes, Escarmouche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De GENES, le 18 Août 1764.
De GENES , le 18 Août 1764.
On a appris de Corfe que Pafcal Paoli s'étoit
renda maître du Pofte de Brando , qui lui a
été livré par trahifon , & où il a fait quelques
prifonniers. Comme les Rebelles s'approchent
toujours plus près de la Baftie , le Commiffaire
Général de la République a réfolu de faire évacuer
le Pofte des Capucins , fitué près de ladite Ville ,
pour ne pas expofer les Troupes qui y font à
être enlevées par les Rebelles . Il y a eu près
d'Algaiola , entre nos Troupes & les Rebelles
une efcarmouche dans laquelle ces derniers nous
ont fait dix prifonniers ; ils continuent toujours
de bloquer S. Florent par terre & par mer.
On a appris de Corfe que Pafcal Paoli s'étoit
renda maître du Pofte de Brando , qui lui a
été livré par trahifon , & où il a fait quelques
prifonniers. Comme les Rebelles s'approchent
toujours plus près de la Baftie , le Commiffaire
Général de la République a réfolu de faire évacuer
le Pofte des Capucins , fitué près de ladite Ville ,
pour ne pas expofer les Troupes qui y font à
être enlevées par les Rebelles . Il y a eu près
d'Algaiola , entre nos Troupes & les Rebelles
une efcarmouche dans laquelle ces derniers nous
ont fait dix prifonniers ; ils continuent toujours
de bloquer S. Florent par terre & par mer.
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Résumé : De GENES, le 18 Août 1764.
Le 18 août 1764, Pascal Paoli prend le poste de Brando par trahison et fait des prisonniers. Les rebelles approchent de la Bastie, menant à l'évacuation du poste des Capucins. Près d'Algaiola, une escarmouche entraîne la capture de dix prisonniers. Les rebelles maintiennent le blocus de Saint-Florent par terre et par mer.
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