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1
p. 121-132
Au camp de Turgis ce 8. Septembre 1712. Relation. A M. le Comte de Lionne, premier Ecuyer &c.
Début :
Nos pont sur l'avant-fossé commencez dés le 31. [...]
Mots clefs :
Turgis, Comte de Lionne, Pont, Radeau, Maréchal, Douai, Action, Tranchée
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texteReconnaissance textuelle : Au camp de Turgis ce 8. Septembre 1712. Relation. A M. le Comte de Lionne, premier Ecuyer &c.
Au camp de Turgis ce 8. Sep?
rembre 1712.
Relation.
AM.le Comtede Lionne , premier
Ecuyer, &c.
31.
Nos ponts fur l'avantfoffé commencez dés le
Août, &fouventbrûlez par
les ennemis , ne purent êtro
achevez que le 7. à trois
heures aprés midy, & même affez imparfaitement :
mais M. le Maréchal de
Villars craignant que les
ennemis , qui les avoient
déja brûlez plufieurs fois ,
Sept. 1712.
L
122 MERCURE
jettant continuellement des
feux d'artifice ne les brûlaffent encore , & d'ailleurs
des ponts de efperant que
radeau pris aux ennemis à
Marchiennes nous feroient
de quelques fecours , ordonna l'attaque , dans le
moment que les Ingenieurs
affurerent que les quatre
de fafcines étoient en ponts
etat.
Elle fe fit par vingt compagnies de grenadiers , divifées en fix corps , foûtenues de dix autres compagnies. M. le Comte de Lef
GALANT. 123
par, Colonel de Bourdonnois , attaqua la demie-lune
de la droite , M. de Crecy
Brigadier marcha par les
deux ponts qui alloient au
chemin couvert , dix compagnies degrenadiers ayant
ordre de prendre à droite
& à gauche , & de s'étendre
vers les deux demi-lunes.
Le Prince d'Ifanghem ,
Maréchal de camp de tran
chée , devoit fe fervir des
deux ponts de radeau pour
aller à la demi-lune de la
gauche & au chemin couvert; & le Chevalier de BroLij
124 MERCURE
glio , Colonel de tranchée ,
devoit marcher à la gauche
de tout. M. de Valory,Lieu.
tenant general & commandant les Ingenieurs au fiege , ſe tint a la droite , M.
de Vieuxpont , Lieutenant
general de tranchée , donnant fes ordres aux deux
attaques de la droite. M. le
Maréchal de Villars étoit
dans le centre , où étoir M,
le Duc , & plufieurs Officiers generaux. M. le Maréchal de Montefquiou s'y
trouva auffi , M. d'Alber
gotty volontaire , M.de Sil
GALANT. 12f
Ty de même , auffi- bien que
M. de Belrieux Brigadier
d'infanterie , allerent à là
gauche , & y fervirent trésutilement.
Le fignal fut donné par
fix coups de canon de la
batterie du centre , &
toutes les têtes des grenadiers partirent , & empor
terent tout ce qui étoit devant elles : mais les ponts
de fafcines fe trouverent fi
mauvais , qu'à peine les
premieres compagnies avoient-elles paffe , que trois .
de ces ponts fondirent , en:
Lij
126 MERCURE
forte que le refte des grenadiers paffa dans l'eau juf
qu'aux épaules , & fans qu'-
aucun des travailleurs pût
fuivre pour faire le logement. L'extrême valeur des
grenadiers les foûtint , &
Meffieurs les Commandans.
des attaques differentes travaillerent fi vivement au
rétabliffement des ponts ,
qu'en moins d'une heure &
demie on en raccommoda
deux , & les travailleurs s'établirent fur les deux demilunes de la droite. Les ponts,
de radeau fur leſquels on ne
GALANT. 127
comptoit gueres , reüffirent
mieux , & ayant été jettez
dans des lieux où les ennemis ne craignoient rien ,
parce qu'ils étoient aſſurez qu'il n'y avoit pas de
ponts de fafcines , fe rendirent maîtres. avec peu de
peril de la grande demi- lune de la gauche. Nos grenadiers occuperent tous les
chemins couverts , & en
trerent dans la quatriéme
demi-lune qui eft entre le
chemin couvert & le rempart devant la breche , que
Ion prit , oùl'on tua tour ce
Liiij
128 MERCURE
qui défendoit cette demiJune.
Cette action , qui a été
trés vive , nous coûte quatre Capitaines de grena
diers , & environ deux cent
hommes tuez ou bleffez.
Cette perte eft mediocre
pour une auffi vigoureuſe
action : elle auroit encore
moins coûté fans le defor
'dre des ponts , qui a beaucoup retardé , & rendu le
logement plus difficile.
Nous fommes demeurez
maîtres des trois demi lu
nes & du chemin couvert
GALANT 129,
*
qui eft à la gauche. La breche au corps de la place eſt
trés - grande & trés- pratiquable , il n'y a entre nous
& cette breche que deux
trés petites demi - lunes ,
dont l'une a été prefque
abandonnée : ainfi nous avons lieu d'efperer que le
Comte d'Hompefche parlera bientôt.
M. le Maréchal de Vil
lars fe loue extrémement de
Meffieurs les Officiers generaux & particuliers qui
ant commandé dans les atcaques , de M. de Valory
130 43 MERCURE
Lieutenant general & commandant les Ingenieurs.
Meffieurs d'Albergotty ,
de Silly & de Belrieux , tous
volontaires , ont trés- bien
fait , & trés utilement fervi
aà la gauche.
A peine l'action étoit elle
finie , que M. le Maréchal
de Villars reçut divers cou
riers à la tranchée , qui luy
apprirent que l'armée ennemie paffoit l'Efcaut à Tournay le mêmejour, &paroif
foit vouloir marcher vers
Mons. Sur le champles ordres furent donnez pour
a
GALANT. 7131
*
fortifier par la plus grande
partie des troupes la tête
que nous avions déja vers
Valenciennes fous les ordres de Meffieurs de Saint
Fremont, de Coigny & de
Croiffy. M. le Maréchal a
laiffe le commandement
des troupes qui doivent
achever le fiege à M. d'Albergotty. Il nous paroît qu'
il a d'autres deffeins : il eft
parti en pofte ce matin ,
pour joindre la tête de fon
arméeée , que l'on dit devoir
paffer l'Escaut aujourd'hɩ i
même à Valenciennes.
132 MERCURE
Nous apprenons dans le
moment que la garniſon de
Douay s'eft rendue priſonniere de guerre
rembre 1712.
Relation.
AM.le Comtede Lionne , premier
Ecuyer, &c.
31.
Nos ponts fur l'avantfoffé commencez dés le
Août, &fouventbrûlez par
les ennemis , ne purent êtro
achevez que le 7. à trois
heures aprés midy, & même affez imparfaitement :
mais M. le Maréchal de
Villars craignant que les
ennemis , qui les avoient
déja brûlez plufieurs fois ,
Sept. 1712.
L
122 MERCURE
jettant continuellement des
feux d'artifice ne les brûlaffent encore , & d'ailleurs
des ponts de efperant que
radeau pris aux ennemis à
Marchiennes nous feroient
de quelques fecours , ordonna l'attaque , dans le
moment que les Ingenieurs
affurerent que les quatre
de fafcines étoient en ponts
etat.
Elle fe fit par vingt compagnies de grenadiers , divifées en fix corps , foûtenues de dix autres compagnies. M. le Comte de Lef
GALANT. 123
par, Colonel de Bourdonnois , attaqua la demie-lune
de la droite , M. de Crecy
Brigadier marcha par les
deux ponts qui alloient au
chemin couvert , dix compagnies degrenadiers ayant
ordre de prendre à droite
& à gauche , & de s'étendre
vers les deux demi-lunes.
Le Prince d'Ifanghem ,
Maréchal de camp de tran
chée , devoit fe fervir des
deux ponts de radeau pour
aller à la demi-lune de la
gauche & au chemin couvert; & le Chevalier de BroLij
124 MERCURE
glio , Colonel de tranchée ,
devoit marcher à la gauche
de tout. M. de Valory,Lieu.
tenant general & commandant les Ingenieurs au fiege , ſe tint a la droite , M.
de Vieuxpont , Lieutenant
general de tranchée , donnant fes ordres aux deux
attaques de la droite. M. le
Maréchal de Villars étoit
dans le centre , où étoir M,
le Duc , & plufieurs Officiers generaux. M. le Maréchal de Montefquiou s'y
trouva auffi , M. d'Alber
gotty volontaire , M.de Sil
GALANT. 12f
Ty de même , auffi- bien que
M. de Belrieux Brigadier
d'infanterie , allerent à là
gauche , & y fervirent trésutilement.
Le fignal fut donné par
fix coups de canon de la
batterie du centre , &
toutes les têtes des grenadiers partirent , & empor
terent tout ce qui étoit devant elles : mais les ponts
de fafcines fe trouverent fi
mauvais , qu'à peine les
premieres compagnies avoient-elles paffe , que trois .
de ces ponts fondirent , en:
Lij
126 MERCURE
forte que le refte des grenadiers paffa dans l'eau juf
qu'aux épaules , & fans qu'-
aucun des travailleurs pût
fuivre pour faire le logement. L'extrême valeur des
grenadiers les foûtint , &
Meffieurs les Commandans.
des attaques differentes travaillerent fi vivement au
rétabliffement des ponts ,
qu'en moins d'une heure &
demie on en raccommoda
deux , & les travailleurs s'établirent fur les deux demilunes de la droite. Les ponts,
de radeau fur leſquels on ne
GALANT. 127
comptoit gueres , reüffirent
mieux , & ayant été jettez
dans des lieux où les ennemis ne craignoient rien ,
parce qu'ils étoient aſſurez qu'il n'y avoit pas de
ponts de fafcines , fe rendirent maîtres. avec peu de
peril de la grande demi- lune de la gauche. Nos grenadiers occuperent tous les
chemins couverts , & en
trerent dans la quatriéme
demi-lune qui eft entre le
chemin couvert & le rempart devant la breche , que
Ion prit , oùl'on tua tour ce
Liiij
128 MERCURE
qui défendoit cette demiJune.
Cette action , qui a été
trés vive , nous coûte quatre Capitaines de grena
diers , & environ deux cent
hommes tuez ou bleffez.
Cette perte eft mediocre
pour une auffi vigoureuſe
action : elle auroit encore
moins coûté fans le defor
'dre des ponts , qui a beaucoup retardé , & rendu le
logement plus difficile.
Nous fommes demeurez
maîtres des trois demi lu
nes & du chemin couvert
GALANT 129,
*
qui eft à la gauche. La breche au corps de la place eſt
trés - grande & trés- pratiquable , il n'y a entre nous
& cette breche que deux
trés petites demi - lunes ,
dont l'une a été prefque
abandonnée : ainfi nous avons lieu d'efperer que le
Comte d'Hompefche parlera bientôt.
M. le Maréchal de Vil
lars fe loue extrémement de
Meffieurs les Officiers generaux & particuliers qui
ant commandé dans les atcaques , de M. de Valory
130 43 MERCURE
Lieutenant general & commandant les Ingenieurs.
Meffieurs d'Albergotty ,
de Silly & de Belrieux , tous
volontaires , ont trés- bien
fait , & trés utilement fervi
aà la gauche.
A peine l'action étoit elle
finie , que M. le Maréchal
de Villars reçut divers cou
riers à la tranchée , qui luy
apprirent que l'armée ennemie paffoit l'Efcaut à Tournay le mêmejour, &paroif
foit vouloir marcher vers
Mons. Sur le champles ordres furent donnez pour
a
GALANT. 7131
*
fortifier par la plus grande
partie des troupes la tête
que nous avions déja vers
Valenciennes fous les ordres de Meffieurs de Saint
Fremont, de Coigny & de
Croiffy. M. le Maréchal a
laiffe le commandement
des troupes qui doivent
achever le fiege à M. d'Albergotty. Il nous paroît qu'
il a d'autres deffeins : il eft
parti en pofte ce matin ,
pour joindre la tête de fon
arméeée , que l'on dit devoir
paffer l'Escaut aujourd'hɩ i
même à Valenciennes.
132 MERCURE
Nous apprenons dans le
moment que la garniſon de
Douay s'eft rendue priſonniere de guerre
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Résumé : Au camp de Turgis ce 8. Septembre 1712. Relation. A M. le Comte de Lionne, premier Ecuyer &c.
Le 8 septembre 1712, au camp de Turgis, les ponts nécessaires à l'attaque furent achevés à trois heures de l'après-midi, mais de manière imparfaite. Le maréchal de Villars ordonna l'attaque, craignant que les ennemis ne détruisent les ponts. L'assaut fut mené par vingt compagnies de grenadiers, divisées en six corps, soutenues par dix autres compagnies. Les officiers, dont le comte de Lionne, le comte de Lef, le prince d'Isanghem, et le chevalier de Broglio, dirigèrent différentes sections de l'attaque. Malgré des ponts de fascines défectueux, les grenadiers prirent les demi-lunes et les chemins couverts. Les ponts de radeau, initialement sous-estimés, permirent de prendre la grande demi-lune de gauche. Cette action coûta la vie à quatre capitaines de grenadiers et environ deux cents hommes tués ou blessés. Les Français restèrent maîtres des trois demi-lunes et du chemin couvert à gauche. La brèche dans la place ennemie est grande et praticable. Le maréchal de Villars reçut des nouvelles de l'armée ennemie traversant l'Escaut à Tournai et se dirigeant vers Mons. Il renforça les troupes à Valenciennes et laissa le commandement du siège à M. d'Albergotty, partant lui-même pour rejoindre son armée. La garnison de Douai s'est rendue prisonnière de guerre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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