Résultats : 807 texte(s)
Détail
Liste
501
p. 168-169
LA COCARDE, Remerciment de M*** à Mlle *** qui lui avoit envoyé une Cocarde à l'Armée.
Début :
J'ai fait briller au champ de Mars [...]
Mots clefs :
Cocarde, Valeur
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texteReconnaissance textuelle : LA COCARDE, Remerciment de M*** à Mlle *** qui lui avoit envoyé une Cocarde à l'Armée.
LA COCARDE ,
Remerciment de M * * * à Mlle * * * qui
lui avoit envoyé une Cocarde à l'Armée.
J Ai fait briller au champ de Mars
L'Ornement galant et terrible ,
Par qui désormais invincible
Je puis affronter les hazards :
JANVIER. 1734.
169
Préferable aux Lauriers que donne la victoire ,
Ce panache éclatant va sous nos Etendarts
Accroître ma valeur comme il accroît ma gloire;
Formez pour des Guerriers , ces militaires dons ,
Jusqu'à ce que la Paix repeuplant nos retraites ,
Vous puissiez couronner nos fronts ,
Du mirthe qui croît où vous êtes.
Ainsi la Mere des Amours ,
Paroit le fils d'Anchise et lui prétoit des
armes ;
En couragé par elle au milieu des allarmes.
Les regards de Venus l'accompagnoient
toujours :
J'aurai la même destinée ,
Armé par d'aussi belles mains ,
Et si du Héros des Troyens
La valeur ne m'est pas donnée ,
Pour suppléer au moins à ses exploite
vantez ,
J'imite le pieux Enée
Dans le respect qu'il eut pour les Divinite
Remerciment de M * * * à Mlle * * * qui
lui avoit envoyé une Cocarde à l'Armée.
J Ai fait briller au champ de Mars
L'Ornement galant et terrible ,
Par qui désormais invincible
Je puis affronter les hazards :
JANVIER. 1734.
169
Préferable aux Lauriers que donne la victoire ,
Ce panache éclatant va sous nos Etendarts
Accroître ma valeur comme il accroît ma gloire;
Formez pour des Guerriers , ces militaires dons ,
Jusqu'à ce que la Paix repeuplant nos retraites ,
Vous puissiez couronner nos fronts ,
Du mirthe qui croît où vous êtes.
Ainsi la Mere des Amours ,
Paroit le fils d'Anchise et lui prétoit des
armes ;
En couragé par elle au milieu des allarmes.
Les regards de Venus l'accompagnoient
toujours :
J'aurai la même destinée ,
Armé par d'aussi belles mains ,
Et si du Héros des Troyens
La valeur ne m'est pas donnée ,
Pour suppléer au moins à ses exploite
vantez ,
J'imite le pieux Enée
Dans le respect qu'il eut pour les Divinite
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Résumé : LA COCARDE, Remerciment de M*** à Mlle *** qui lui avoit envoyé une Cocarde à l'Armée.
En janvier 1734, M * * * remercie Mlle * * * pour une cocarde destinée à l'armée. Il la voit comme un ornement galant et protecteur, préférable aux lauriers de la victoire. Il espère recevoir d'autres dons militaires jusqu'à la paix. Comparant la demoiselle à Vénus, il se sent encouragé et armé par elle, aspirant à imiter la piété d'Énée.
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502
p. 379-380
POLOGNE.
Début :
Les Magistrats de Dantzick, s'assemblerent extraordinairement le 27. du mois dernier, [...]
Mots clefs :
Magistrats, Gdańsk, Troupes, Couronne, Cracovie, Diète
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
Lextraordinairement le 27. du mois dernier
Es Magistrats de Dantzick , s'assemblerent
pour déliberer sur la proposition que le Roy leur a
faite de recevoir dans les Ouvrages exterieurs,une
Garnison composée de Troupes de la Couronne;
les Magistrats y ont consenti , à condition que
les
380 MERCURE DE FRANCE
les Officiers et les Soldats prêteront serment de
ne rien entreprendre contre la liberté et les Privileges
des habitans de Dantzick .
Les Lettres de Cracovie , confirment que les
menaces de l'Electeur de Saxe et les violences des
Moscovites , n'ont pû contraindre la Noblesse de
la plupart des Palatinats de s'assembler et d'élire
des Nonces pour assister à la prétenduë Diette
generale que ce Prince avoit convoquée , et que
cette Diette ne sera point assemblée .
On a reçû avis que le Comte Pocci avoit fait
une nouvelle course en Curlande , et qu'il en
avoit ravagé la plus grande partie.
Le Comte Potocki , Régimentaire de la Couronne
, ne s'est pas encore mis en marche pour
se rendre dans la Prusse Polonoise , il est toujours
campé sur les bords de la Riviere de Pilckza
, entre Warsovie et Cracovie , mais on con-
- tinuë d'assurer qu'il doit se rendre bientôt dans
cette Province avec l'Armée qu'il commande .
Plusieurs Régimens des Troupes du Roy de
Prusse se sont approchez de la Frontiere , et le
bruit court que Sa Majesté Prussienne a fait donner
aux Magistrats de Dantzik des assurances de
ses dispositions favorables sur ce qui regarde la
sureté de cette Ville.
Lextraordinairement le 27. du mois dernier
Es Magistrats de Dantzick , s'assemblerent
pour déliberer sur la proposition que le Roy leur a
faite de recevoir dans les Ouvrages exterieurs,une
Garnison composée de Troupes de la Couronne;
les Magistrats y ont consenti , à condition que
les
380 MERCURE DE FRANCE
les Officiers et les Soldats prêteront serment de
ne rien entreprendre contre la liberté et les Privileges
des habitans de Dantzick .
Les Lettres de Cracovie , confirment que les
menaces de l'Electeur de Saxe et les violences des
Moscovites , n'ont pû contraindre la Noblesse de
la plupart des Palatinats de s'assembler et d'élire
des Nonces pour assister à la prétenduë Diette
generale que ce Prince avoit convoquée , et que
cette Diette ne sera point assemblée .
On a reçû avis que le Comte Pocci avoit fait
une nouvelle course en Curlande , et qu'il en
avoit ravagé la plus grande partie.
Le Comte Potocki , Régimentaire de la Couronne
, ne s'est pas encore mis en marche pour
se rendre dans la Prusse Polonoise , il est toujours
campé sur les bords de la Riviere de Pilckza
, entre Warsovie et Cracovie , mais on con-
- tinuë d'assurer qu'il doit se rendre bientôt dans
cette Province avec l'Armée qu'il commande .
Plusieurs Régimens des Troupes du Roy de
Prusse se sont approchez de la Frontiere , et le
bruit court que Sa Majesté Prussienne a fait donner
aux Magistrats de Dantzik des assurances de
ses dispositions favorables sur ce qui regarde la
sureté de cette Ville.
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, le 27 du mois précédent, les magistrats de Dantzick ont accepté la proposition du roi d'accueillir une garnison de troupes de la Couronne dans les ouvrages extérieurs, à condition que les officiers et soldats prêtent serment de ne pas attaquer la liberté et les privilèges des habitants. Les menaces de l'Électeur de Saxe et les violences des Moscovites n'ont pas réussi à contraindre la noblesse de la plupart des palatinats à se réunir pour élire des représentants à la diète générale convoquée par ce prince, rendant ainsi cette diète impossible. Le Comte Pocci a effectué une nouvelle incursion en Curlande, ravageant une grande partie de la région. Le Comte Potocki, régimentaire de la Couronne, n'a pas encore commencé sa marche vers la Prusse Polonoise et reste campé sur les bords de la rivière Pilckza, entre Varsovie et Cracovie, mais il doit bientôt se rendre dans cette province avec son armée. Par ailleurs, plusieurs régiments des troupes du roi de Prusse se sont rapprochés de la frontière, et le roi de Prusse a assuré aux magistrats de Dantzik ses dispositions favorables concernant la sûreté de la ville.
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503
p. 380-381
TRADUCTION de la Lettre du Nonce Apostolique, au Roy de Pologne.
Début :
Les troubles violents dont le Royaume est affligé sont tels, qu'ils ne me permettent pas [...]
Mots clefs :
Apostolique, Pologne, Exposer, Lettres, Charge, Ministère, Témoigner
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION de la Lettre du Nonce Apostolique, au Roy de Pologne.
TRADUCTION de la Lettre du
Nonce Apostolique , au Roy de Pologne.
Es troubles violents dont le Royaume est
Laffligé sont tels , qu'ils ne me permettent pas
à moins que de m'exposer à beaucoup de dangers ,
d'aller présenter mes respects à V. M. et lui
remettre en même - temps les Lettres de notre
Très -Saint Pere en J. C. Monseigneur Clémentissime
FEVRIER 1734- 381
tissime , par lesquelles il félicite V. M. sur son
heureuse Election au Trône de Pologne , et répond
à celles que V. M. lui avoit écrites au sujet
de cet Evenement tant desiré . N'ayant donc
pû aller en personne , comme je le souhaitois
avec ardeur , et les Commissions dont j'avois été
chargé de la part de S. S. ayant été executées par
le Ministere de M. le Marquis de Monti , Ambassadeur
Extraordinaire de S. M. T. C. ainsi
que son Excellence m'en a assuré par les Lettres
que j'en ai reçûes avant hier seulement . V. M,
me permettra de lui témoigner par la présente
et respectueuse Lettre , combien je desire de voir
cesser les obstacles et les périls du voyage , afin
d'aller auprès de V. M. exposer plus au long les
sentimens du Souverain Pontife pour Elle , et
y faire les fonctions de mon Ministere , ce que
je regarde comme infiniment honorable et heureux
pour moi. Je ne puis m'empêcher de me
servir de l'occasion que me fournit l'Emploi
Apostolique dont je suis chargé , pour témoigner
à V.M. la joye que je ressens en mon particulier,
et d'être bien persuadé que je demande avec instance
au Pere de Misericorde , qu'il daigne benir
le commencement de votre Regue pour l'aug
mentation de la Religion Orthodoxe , et pour
bonheur de la celebre Nation que vous gouvernez.
J'espere que le Ciel exaucera mes voeux , et
que V. M. voudra bien agréer le parfait dévouement
avec lequel je suis , & c . Fait à Warsovie
le 3. Décembre 1733. Signé Camille Palucci .
Nonce Apostolique , au Roy de Pologne.
Es troubles violents dont le Royaume est
Laffligé sont tels , qu'ils ne me permettent pas
à moins que de m'exposer à beaucoup de dangers ,
d'aller présenter mes respects à V. M. et lui
remettre en même - temps les Lettres de notre
Très -Saint Pere en J. C. Monseigneur Clémentissime
FEVRIER 1734- 381
tissime , par lesquelles il félicite V. M. sur son
heureuse Election au Trône de Pologne , et répond
à celles que V. M. lui avoit écrites au sujet
de cet Evenement tant desiré . N'ayant donc
pû aller en personne , comme je le souhaitois
avec ardeur , et les Commissions dont j'avois été
chargé de la part de S. S. ayant été executées par
le Ministere de M. le Marquis de Monti , Ambassadeur
Extraordinaire de S. M. T. C. ainsi
que son Excellence m'en a assuré par les Lettres
que j'en ai reçûes avant hier seulement . V. M,
me permettra de lui témoigner par la présente
et respectueuse Lettre , combien je desire de voir
cesser les obstacles et les périls du voyage , afin
d'aller auprès de V. M. exposer plus au long les
sentimens du Souverain Pontife pour Elle , et
y faire les fonctions de mon Ministere , ce que
je regarde comme infiniment honorable et heureux
pour moi. Je ne puis m'empêcher de me
servir de l'occasion que me fournit l'Emploi
Apostolique dont je suis chargé , pour témoigner
à V.M. la joye que je ressens en mon particulier,
et d'être bien persuadé que je demande avec instance
au Pere de Misericorde , qu'il daigne benir
le commencement de votre Regue pour l'aug
mentation de la Religion Orthodoxe , et pour
bonheur de la celebre Nation que vous gouvernez.
J'espere que le Ciel exaucera mes voeux , et
que V. M. voudra bien agréer le parfait dévouement
avec lequel je suis , & c . Fait à Warsovie
le 3. Décembre 1733. Signé Camille Palucci .
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Résumé : TRADUCTION de la Lettre du Nonce Apostolique, au Roy de Pologne.
Le Nonce Apostolique adresse une lettre au Roi de Pologne le 3 décembre 1733, expliquant que les troubles violents dans le Royaume l'empêchent de se rendre en personne pour présenter ses respects et remettre les lettres du Pape. Ces lettres félicitent le Roi pour son élection au trône de Pologne et répondent à celles que le Roi avait envoyées. Les commissions du Nonce ont été exécutées par le Marquis de Monti, Ambassadeur Extraordinaire. Le Nonce exprime son désir de rencontrer le Roi pour exposer les sentiments du Souverain Pontife. Il témoigne sa joie et prie pour le succès du règne du Roi, afin d'augmenter la Religion Orthodoxe et le bonheur de la nation polonaise. Le Nonce conclut en espérant que ses vœux seront exaucés et en réaffirmant son dévouement.
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504
p. 382
ALLEMAGNE.
Début :
On dit que l'Empereur nommera le prince Eugene General de l'Armée qu'elle doit [...]
Mots clefs :
Prince Eugène, Général de l'armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Eugene General de l'Armée qu'elle doit
avoir cette année sur le Rhin , et que ce Prince fait
travailler avec diligence à ses Equipages. Le Duc
d'Aremberg , qui devoit servir sous les ordres du
Géneral Mercy , en qualité de Géneral d'Infanterie
, servira dans les Troupes commandées par
le Prince Eugene , et les Comtes Novati , de Bordas
, de Saint Pierre , et de Ciceri , feront les
fonctions d'Adjudans Generaux dans l'Arméc
d'Lalie.
Eugene General de l'Armée qu'elle doit
avoir cette année sur le Rhin , et que ce Prince fait
travailler avec diligence à ses Equipages. Le Duc
d'Aremberg , qui devoit servir sous les ordres du
Géneral Mercy , en qualité de Géneral d'Infanterie
, servira dans les Troupes commandées par
le Prince Eugene , et les Comtes Novati , de Bordas
, de Saint Pierre , et de Ciceri , feront les
fonctions d'Adjudans Generaux dans l'Arméc
d'Lalie.
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505
p. 382
ITALIE.
Début :
On apprend de Naples que sur le rapport que le géneral Traun et le Prince de Belmonte [...]
Mots clefs :
Fortifications, Capoue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
N apprend de Naples, que sur le rapport que
ie Géneral Traun et le Prince de Belmonte
Pignatelli , ont fait du mauvais état dans lequel
étoient les Fortifications de la Ville de Ca poue ,
le Viceroy a pris la résolution de la faire démanteler
, et on transporte à Gaëtte et les Munitions
et l'Artillerie qui étoient dans cette Place.
N apprend de Naples, que sur le rapport que
ie Géneral Traun et le Prince de Belmonte
Pignatelli , ont fait du mauvais état dans lequel
étoient les Fortifications de la Ville de Ca poue ,
le Viceroy a pris la résolution de la faire démanteler
, et on transporte à Gaëtte et les Munitions
et l'Artillerie qui étoient dans cette Place.
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506
p. 382
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 5. de ce mois, les Seigneurs agiterent s'ils prieroient le Roy de communiquer à la [...]
Mots clefs :
Guerre, Seigneurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
Er. de ce mois , les Seigneurs agiterent s'ils
prieroient le Roy de communiquer à la
Chambre , les intentions que Sa Majesté a données
à ses Ministres par rapport aux négociations
qui sont alleguées comme les causes et les
principaux motifs de la guerre que les Puissances
Unies de France , d'Espagne et de Sardaigne ,
ont déclaré à l'Empereur , et il fut décidé à la
pluralité de cinquante- sept voix contre trente
qu'on ne feroit point cette demande à S. M.
Er. de ce mois , les Seigneurs agiterent s'ils
prieroient le Roy de communiquer à la
Chambre , les intentions que Sa Majesté a données
à ses Ministres par rapport aux négociations
qui sont alleguées comme les causes et les
principaux motifs de la guerre que les Puissances
Unies de France , d'Espagne et de Sardaigne ,
ont déclaré à l'Empereur , et il fut décidé à la
pluralité de cinquante- sept voix contre trente
qu'on ne feroit point cette demande à S. M.
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507
p. 383
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Début :
La nuit du 24. au 25. du mois dernier, le Cardinal Falconieri, mourut à Rome dans [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
A nuit du 24. au 25. du mois dernier , le
LCardinal Falconieri , mourut àRome dans
la 67. année de son âge , étant né le 8. Février
1667. Il avoit été fait Cardinal le 12. Septembre
1724. par le Pape Benoît XIII . qui lui avoit
donné le Titre de Sainte Marie della Scala.
Marie-Marguerite, Princesse de Saxe , est morte
Dresde , les de ce mois , dans la septième année
de son âge, érant née le 12 Septembre 1727.
A nuit du 24. au 25. du mois dernier , le
LCardinal Falconieri , mourut àRome dans
la 67. année de son âge , étant né le 8. Février
1667. Il avoit été fait Cardinal le 12. Septembre
1724. par le Pape Benoît XIII . qui lui avoit
donné le Titre de Sainte Marie della Scala.
Marie-Marguerite, Princesse de Saxe , est morte
Dresde , les de ce mois , dans la septième année
de son âge, érant née le 12 Septembre 1727.
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508
p. 383-384
ARMÉE D'ITALIE,
Début :
Les travaux commencez le 30 Janvier, devant le Château de Tortonne pour l'établissement [...]
Mots clefs :
Château de Tortone, Batteries, Bastions, France, Tortone, Canon, Battre, Prince de Wurtemberg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ITALIE,
ARMEE D'ITALIE >
Es travaux commencez le 30 Janvier , devant
LE
le Château de Tortonne pour l'établissement
des Batteries , furent perfectionnés les jours suivans.
On en dressa deux de 6 Piéces de Canon ,
pour battre les faces des Bastions de Sainte Barbe
et de Saint Laurent ; deux autres de quatre ,
pour battre les Flancs de ce's Bastions , et une de
quinze , contre la branche de l'Ouvrage à Corne
, et ces cinq Batteries tirerent la nuit du 1 au
2 de ce mois , avec tant de succès , que le landemain
les faces des Bastions commencerent à s'écrouler
Les Batteries de Mortiers établies depuis,
et qui furent en état de tirer le 4 , firent tant
d'effet , que le s , à deux heures après midi le
Gouverneur du Château demanda à capituler.Le
même jour le Duc de la Trémoille partit du
Camp pour aller en France , porter au Roy la
nouvelle de la prise du Château de Tortonne ,
dont
384 MERCURE DE FRANCE
dont la Garnison , composée de 1200 hommes ,
doit sortir avec les honneurs de la Guerre , et se
retirer à Mantouë . Le sieur de la Garde , Capitaine
de Grenadiers , dans le Régiment de Médoc
, a été tué à ce Siége ; il y a eu quatre Officiers
de blessez , vingt Soldats de tuez , et environ
quarante de blessez .
Le 29 du mois dernier , le Prince de Wirtemberg
sortit de Mantoue avec un détachement
d'Infanterie , de Cavalerie et de Dragons de
4000 hommes , et il prit à Goïto du Canon , des
Pontons et 200 Travailleurs , qu'on croit qu'il
vouloit employer à rompre le Pont que les
Troupes du Roy de France ont fait sur l'Oglio
à Gazolo . Ce détachement se presenta la nuit au
Gué de S.Michel , et ensuite à celui de Marcaria.
Mais le Prince de Wirtemberg ayant trouvé ces
Postes bien gardez , il se retira à Capitello , d'où
il est entré dans Mantovë , sans avoir rien entrepris
. Le Maréchal de Villars qui étoit parti le
25 du mois dernier pour aller à Farme,, en est
revenu icy avanthier.
Es travaux commencez le 30 Janvier , devant
LE
le Château de Tortonne pour l'établissement
des Batteries , furent perfectionnés les jours suivans.
On en dressa deux de 6 Piéces de Canon ,
pour battre les faces des Bastions de Sainte Barbe
et de Saint Laurent ; deux autres de quatre ,
pour battre les Flancs de ce's Bastions , et une de
quinze , contre la branche de l'Ouvrage à Corne
, et ces cinq Batteries tirerent la nuit du 1 au
2 de ce mois , avec tant de succès , que le landemain
les faces des Bastions commencerent à s'écrouler
Les Batteries de Mortiers établies depuis,
et qui furent en état de tirer le 4 , firent tant
d'effet , que le s , à deux heures après midi le
Gouverneur du Château demanda à capituler.Le
même jour le Duc de la Trémoille partit du
Camp pour aller en France , porter au Roy la
nouvelle de la prise du Château de Tortonne ,
dont
384 MERCURE DE FRANCE
dont la Garnison , composée de 1200 hommes ,
doit sortir avec les honneurs de la Guerre , et se
retirer à Mantouë . Le sieur de la Garde , Capitaine
de Grenadiers , dans le Régiment de Médoc
, a été tué à ce Siége ; il y a eu quatre Officiers
de blessez , vingt Soldats de tuez , et environ
quarante de blessez .
Le 29 du mois dernier , le Prince de Wirtemberg
sortit de Mantoue avec un détachement
d'Infanterie , de Cavalerie et de Dragons de
4000 hommes , et il prit à Goïto du Canon , des
Pontons et 200 Travailleurs , qu'on croit qu'il
vouloit employer à rompre le Pont que les
Troupes du Roy de France ont fait sur l'Oglio
à Gazolo . Ce détachement se presenta la nuit au
Gué de S.Michel , et ensuite à celui de Marcaria.
Mais le Prince de Wirtemberg ayant trouvé ces
Postes bien gardez , il se retira à Capitello , d'où
il est entré dans Mantovë , sans avoir rien entrepris
. Le Maréchal de Villars qui étoit parti le
25 du mois dernier pour aller à Farme,, en est
revenu icy avanthier.
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Résumé : ARMÉE D'ITALIE,
Le 30 janvier, les travaux pour établir des batteries devant le Château de Tortonne débutèrent. Cinq batteries furent installées : deux de six pièces pour attaquer les faces des bastions de Sainte-Barbe et de Saint-Laurent, deux autres de quatre pièces pour les flancs, et une de quinze pièces contre la branche de l'ouvrage à corne. Ces batteries tirèrent avec succès la nuit du 1 au 2 février, provoquant l'effondrement des faces des bastions le lendemain. Les batteries de mortiers, opérationnelles le 4 février, causèrent suffisamment de dégâts pour que le gouverneur demande à capituler le même jour. Le Duc de la Trémoille informa le roi de la prise du château. La garnison, composée de 1200 hommes, se retira à Mantoue avec les honneurs. Le siège coûta la vie au sieur de la Garde et fit quatre officiers blessés, vingt soldats tués et environ quarante blessés. Le 29 janvier, le Prince de Wirtemberg tenta sans succès de rompre un pont français sur l'Oglio à Gazolo. Le Maréchal de Villars revint à Farme le 28 janvier.
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509
p. 384-388
LETTRE d'un Officier de l'Armée d'Italie, écrite de Côme le 27 Janvier.
Début :
Nous sommes ici M. entourez de Montagnes fort hautes, et sur le bord d'un Lac, où [...]
Mots clefs :
Grandeur, Loges, Théâtre, Dames, Paris, Temps, Pièce, Orchestre, Pittoresque, Chant
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE d'un Officier de l'Armée d'Italie, écrite de Côme le 27 Janvier.
LETTRE d'un Officier de l'Armée
d'Italie écrite de Come le 27 Janvier.
Ous sommes ici M.entourez de Montagnes
N'fort hautes ,et sur le boru d'un Lac , où
nous ressentons un froid très - vif , mais nous
faisons grand feu : car nous ne manquons pas
de bois; nous mangeons des brochets monstru ux
de même que des Carpes et des Truites ; les
Agons qui sont des especes de Sardines valent
encore mieux , de même que les Bartavelles ,
autre espece de poisson très délicat. Nous ne
faisons pas grand cas des Faisans ; ils sentent
le
FEVRIER. 1734. 385
>
le sapin , toute sorte de viande de boucherie est
excellente ; il est seulement facheux que tous
ces vivres soient si chers , les Vins du Pays
sont très mauvais. Nous sommes au reste
très- bien logez, et nous avons une petite assemblée
composée de plusieurs Dames très raisonnables.
Pour des filles nous n'en voyons point ;
celles qui sont dans les Couvents ont eu ordre
de fermer leurs grilles. M. l'Evêque est impitoyable
et n'entend point raillerie sur ce
point. Les Italiennes , au reste , sont moins sauvages
et moins gardées qu'autrefois ,
voyons tous les jours qu'elles n'ont aucun
éloignement pour se familiariser avec les François
.
nous
•
J'ai vû à Milan des assemblées dont l'éclat
m'a frappé ; la beauté et la richesse des Appartemens
, très bien éclairez , leur grandeur
la quantité de Tableaux , et la profusion de
toute sorte de Liqueurs distribuées à toute sorte
de personnes , le rombre des Dames , des Cavaliers
, la magnificence de leurs parures , et de
leurs équipages aussi galants que les nôtres , fout
cela à dequoi plaire aux gens les plus difficiles .
On dit cependant que l'intérieur du ménage
ne répond pas à ce grand extérieur , on m'a
assuré pourtant qu'on donne parfaitement bien
à manger dans plusieurs bonnes Maisons de la
Ville. Milan est bien plus grand que le tiers de
Paris , mais moindre que sa moitié.
>
A l'égard de l'Opéra , il faut vous dire qu'on
y va le soir pour n'en revenir que le matin
c'est- à- dire , qu'il commence à sept heures et
qu'il ne finit qu'après minuit. Un Prologue
trois Actes , et trois Intermedes ou entr'Actes ,
remplissent tout ce tems , Caton d'Utique , est
>
la
386 MERCURE DE FRANCE
La Piéce qu'ou représentoit le jour que j'y fus ,
la Salle est à peu près de la grandeur de celles du
Château des Thuileries, il y a cinq rangs de Loges,
et29 Loges dans le pourtour , elles sont un peu
moins larges que les nôtres , mais si profondes
que leur enfoncement fait paroître une chambre
d'une grandeur raisonnable ; elles sont ornées de
Tapisseries , de sieges très propres et de girandoles.
Les Dames de distinction louent à l'année
deux Loges contigues qui forment un petit Appartement,
où elles reçoivent leur compagnie comme
chez elles ; pendant certain tems de la représentation
, l'on y joue ou on y fait la conversation
( c'est le terme du Pays ) on y sert toute sorte
de rafraichissemens.
Il n'y a point d'Amphiteatre , le Parquet est
le terrain renfermé dans le centre des Loges et
de l'Orchestre , on y est assis commodement
sur des Sieges , des Formes et des Banquetes.
Le Theatre est d'une grandeur proportionnée à
ce que je viens de dire. Un Corridor de 18 pieds
de large tegne derriere les Loges.
Il y a deux changemens de Décorations pour
un seul Acte et quelquefois plus suivant le sujet
de la Piéce. Il n'y a aucune sorte de Machine
, le coup de sifflet donné pour les changemens
de Theatre n'opere pas son effet si vivement
qu'à Paris les Décorations sont plus belles
pour le pictoresque, la perspective et par la richesse
des ornemens. C'est cette noblesse , cette grandeur
et ces belles formes dont notre Ami Servandoni
nous a donné la connoissance en France,
sur des Plans avantageux , singuliers et variez, le
pictoresque exclut une régularité trop affectée ,
car les deux côtez des Coulisses ne font point
ordinairement sur le fond deux Angles pareils.
FEVRIER. 1734. 387
L'Orchestre qui est une fois plus grand que
fe nôtre, et le nombre d'Instruments exquis m'a
ravi d'étonnement ; le seul Clavecin par un
accord appuyé de grande force , marque la mesure
, il y en a deux , deux Contrebasses , et
deux Theorbes ; je ne croyois pas possible que
tant d'Instruments à la fois fissent un ensemble
aussi parfait ; il semble qu'un seul esprit les anime
tous.
Tout se passe en récits et en ariettes ; Pun
succede régulierement à l'autre depuis le commencement
jusqu'à la fin . Par bonheur ces récits
s'expédient assez promptement , et les ariettes.
sont repetées si souvent qu'elles consomment au
moins les trois quarts du tems. Ces récits sont
accablans , ils sont nottez , ce n'est pourtant
point proprement un Chant ; ils ressemblent fort
à une pure Déclamation Latine telle qu'on entend
aux Tragédies des Colléges , à cela près ,
qu'à certaines chûtes ou infléxions de voix
POrchestre frappe un accord fort plein , et d'un
seul coup d'archet ; ils n'ont point de Flutes ,
parce , disent-ils , qu'elles sont toujours fausses,
ils reviendroient aisément de cette erreur s'ils
avoient entendu le fameux Blavet , ils ont deux
Hautbois seulement et autant de Bassons . Quant
aux Violons , ils sont excellens , et je n'en con
nois guere en France qui soient bien dignes d'entrer
dans cet Orchestre . Ils sont ici de deux tons
plus élevez qu'à Paris : il est sûr que l'Instrument
en est beaucoup plus brillant ; ils n'ont
point de Choeurs , et ils ont grand tort en cela ,
quatre ou cinq hommes dont un seul n'est
point eunuque, et quatre ou cinq femmes jouent
la Piéce travestis en Princes et Princesses.
Voilà tout ce qu'on voit sur le Theatre, joignez
>
›
388 MERCURE DE FRANCE
,
à cela plusieurs petits polissons vêtus en Pages
qui portent les queues des Actrices , et qui
pour se désennuyer cassent des Noisettes et font
tous les mouvemens qu'ils voyent faire à leurs
Princesses , et sont toujours exactement placez
derriere elles . Les Acteurs et Actrices des Ballets
en petit nombre sont habillez très simplement ;
ils sont la plupart François ; tout m'a paru
médiocre à cet égard . Cependant les habits qui
servent aux principaux Acteurs dans le Tragique
, sont assez beaux . Il y a un viel Eunuque
d'une grosseur extraordinaire dont le chant ,
quoiqu'usé , est beau et bon dans son genre ,
mais je ne sçaurois me prêter à cette sorte de
chant , toutes leurs finales sont des Arbitrii
comme sur les Instrumens ; et je haïs cela souverainement.
D'ailleurs ce vieil Eunuque est
un grand Acteur et Maître du Theatre.; je n'ai
vû de ma vie un maintien plus beau ni plus naturel.
Voilà ce que je me représente à moi même
de notre Opéra Milanois , je vous dis naturellement
ce qui m'est venu dans l'esprit et dans
la mémoire , j'espere d'y retourner au Carnaval ,
peut -être vous en parlerai - je avec plus d'ordre
et avec d'autres circonstances qui peuvent m'être
échapées . Je suis &c .
d'Italie écrite de Come le 27 Janvier.
Ous sommes ici M.entourez de Montagnes
N'fort hautes ,et sur le boru d'un Lac , où
nous ressentons un froid très - vif , mais nous
faisons grand feu : car nous ne manquons pas
de bois; nous mangeons des brochets monstru ux
de même que des Carpes et des Truites ; les
Agons qui sont des especes de Sardines valent
encore mieux , de même que les Bartavelles ,
autre espece de poisson très délicat. Nous ne
faisons pas grand cas des Faisans ; ils sentent
le
FEVRIER. 1734. 385
>
le sapin , toute sorte de viande de boucherie est
excellente ; il est seulement facheux que tous
ces vivres soient si chers , les Vins du Pays
sont très mauvais. Nous sommes au reste
très- bien logez, et nous avons une petite assemblée
composée de plusieurs Dames très raisonnables.
Pour des filles nous n'en voyons point ;
celles qui sont dans les Couvents ont eu ordre
de fermer leurs grilles. M. l'Evêque est impitoyable
et n'entend point raillerie sur ce
point. Les Italiennes , au reste , sont moins sauvages
et moins gardées qu'autrefois ,
voyons tous les jours qu'elles n'ont aucun
éloignement pour se familiariser avec les François
.
nous
•
J'ai vû à Milan des assemblées dont l'éclat
m'a frappé ; la beauté et la richesse des Appartemens
, très bien éclairez , leur grandeur
la quantité de Tableaux , et la profusion de
toute sorte de Liqueurs distribuées à toute sorte
de personnes , le rombre des Dames , des Cavaliers
, la magnificence de leurs parures , et de
leurs équipages aussi galants que les nôtres , fout
cela à dequoi plaire aux gens les plus difficiles .
On dit cependant que l'intérieur du ménage
ne répond pas à ce grand extérieur , on m'a
assuré pourtant qu'on donne parfaitement bien
à manger dans plusieurs bonnes Maisons de la
Ville. Milan est bien plus grand que le tiers de
Paris , mais moindre que sa moitié.
>
A l'égard de l'Opéra , il faut vous dire qu'on
y va le soir pour n'en revenir que le matin
c'est- à- dire , qu'il commence à sept heures et
qu'il ne finit qu'après minuit. Un Prologue
trois Actes , et trois Intermedes ou entr'Actes ,
remplissent tout ce tems , Caton d'Utique , est
>
la
386 MERCURE DE FRANCE
La Piéce qu'ou représentoit le jour que j'y fus ,
la Salle est à peu près de la grandeur de celles du
Château des Thuileries, il y a cinq rangs de Loges,
et29 Loges dans le pourtour , elles sont un peu
moins larges que les nôtres , mais si profondes
que leur enfoncement fait paroître une chambre
d'une grandeur raisonnable ; elles sont ornées de
Tapisseries , de sieges très propres et de girandoles.
Les Dames de distinction louent à l'année
deux Loges contigues qui forment un petit Appartement,
où elles reçoivent leur compagnie comme
chez elles ; pendant certain tems de la représentation
, l'on y joue ou on y fait la conversation
( c'est le terme du Pays ) on y sert toute sorte
de rafraichissemens.
Il n'y a point d'Amphiteatre , le Parquet est
le terrain renfermé dans le centre des Loges et
de l'Orchestre , on y est assis commodement
sur des Sieges , des Formes et des Banquetes.
Le Theatre est d'une grandeur proportionnée à
ce que je viens de dire. Un Corridor de 18 pieds
de large tegne derriere les Loges.
Il y a deux changemens de Décorations pour
un seul Acte et quelquefois plus suivant le sujet
de la Piéce. Il n'y a aucune sorte de Machine
, le coup de sifflet donné pour les changemens
de Theatre n'opere pas son effet si vivement
qu'à Paris les Décorations sont plus belles
pour le pictoresque, la perspective et par la richesse
des ornemens. C'est cette noblesse , cette grandeur
et ces belles formes dont notre Ami Servandoni
nous a donné la connoissance en France,
sur des Plans avantageux , singuliers et variez, le
pictoresque exclut une régularité trop affectée ,
car les deux côtez des Coulisses ne font point
ordinairement sur le fond deux Angles pareils.
FEVRIER. 1734. 387
L'Orchestre qui est une fois plus grand que
fe nôtre, et le nombre d'Instruments exquis m'a
ravi d'étonnement ; le seul Clavecin par un
accord appuyé de grande force , marque la mesure
, il y en a deux , deux Contrebasses , et
deux Theorbes ; je ne croyois pas possible que
tant d'Instruments à la fois fissent un ensemble
aussi parfait ; il semble qu'un seul esprit les anime
tous.
Tout se passe en récits et en ariettes ; Pun
succede régulierement à l'autre depuis le commencement
jusqu'à la fin . Par bonheur ces récits
s'expédient assez promptement , et les ariettes.
sont repetées si souvent qu'elles consomment au
moins les trois quarts du tems. Ces récits sont
accablans , ils sont nottez , ce n'est pourtant
point proprement un Chant ; ils ressemblent fort
à une pure Déclamation Latine telle qu'on entend
aux Tragédies des Colléges , à cela près ,
qu'à certaines chûtes ou infléxions de voix
POrchestre frappe un accord fort plein , et d'un
seul coup d'archet ; ils n'ont point de Flutes ,
parce , disent-ils , qu'elles sont toujours fausses,
ils reviendroient aisément de cette erreur s'ils
avoient entendu le fameux Blavet , ils ont deux
Hautbois seulement et autant de Bassons . Quant
aux Violons , ils sont excellens , et je n'en con
nois guere en France qui soient bien dignes d'entrer
dans cet Orchestre . Ils sont ici de deux tons
plus élevez qu'à Paris : il est sûr que l'Instrument
en est beaucoup plus brillant ; ils n'ont
point de Choeurs , et ils ont grand tort en cela ,
quatre ou cinq hommes dont un seul n'est
point eunuque, et quatre ou cinq femmes jouent
la Piéce travestis en Princes et Princesses.
Voilà tout ce qu'on voit sur le Theatre, joignez
>
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388 MERCURE DE FRANCE
,
à cela plusieurs petits polissons vêtus en Pages
qui portent les queues des Actrices , et qui
pour se désennuyer cassent des Noisettes et font
tous les mouvemens qu'ils voyent faire à leurs
Princesses , et sont toujours exactement placez
derriere elles . Les Acteurs et Actrices des Ballets
en petit nombre sont habillez très simplement ;
ils sont la plupart François ; tout m'a paru
médiocre à cet égard . Cependant les habits qui
servent aux principaux Acteurs dans le Tragique
, sont assez beaux . Il y a un viel Eunuque
d'une grosseur extraordinaire dont le chant ,
quoiqu'usé , est beau et bon dans son genre ,
mais je ne sçaurois me prêter à cette sorte de
chant , toutes leurs finales sont des Arbitrii
comme sur les Instrumens ; et je haïs cela souverainement.
D'ailleurs ce vieil Eunuque est
un grand Acteur et Maître du Theatre.; je n'ai
vû de ma vie un maintien plus beau ni plus naturel.
Voilà ce que je me représente à moi même
de notre Opéra Milanois , je vous dis naturellement
ce qui m'est venu dans l'esprit et dans
la mémoire , j'espere d'y retourner au Carnaval ,
peut -être vous en parlerai - je avec plus d'ordre
et avec d'autres circonstances qui peuvent m'être
échapées . Je suis &c .
Fermer
Résumé : LETTRE d'un Officier de l'Armée d'Italie, écrite de Côme le 27 Janvier.
La lettre d'un officier de l'armée d'Italie, datée du 27 janvier, décrit la situation des soldats à Côme, une ville entourée de montagnes et bordée par un lac. Malgré un froid intense, les soldats disposent de bois pour se chauffer et de nourriture abondante, bien que coûteuse. Les poissons locaux, tels que les brochets et les agons, sont particulièrement appréciés. La viande de boucherie est de bonne qualité, mais les vins locaux sont jugés de mauvaise qualité. Les soldats sont bien logés et côtoient des dames raisonnables, tandis que les religieuses sont confinées dans leurs couvents sur ordre de l'évêque. L'officier mentionne également la beauté et la richesse des assemblées à Milan, où les Italiens se familiarisent avec les Français. Milan est décrite comme une grande ville, plus vaste qu'un tiers de Paris mais moindre que sa moitié. L'Opéra de Milan attire par son éclat et sa durée, commençant à sept heures du soir et se terminant après minuit. La salle de l'Opéra est comparée à celles du Château des Tuileries, avec des loges profondes et ornées. Les représentations incluent des prologues, des actes et des intermèdes, avec des décors changeants et une musique orchestrale riche. Cependant, les récits sont jugés longs et les ariettes répétitives. Les acteurs et actrices sont souvent français, et les costumes sont simples pour les ballets mais beaux pour les rôles tragiques. L'officier critique certains aspects de la représentation mais admire le maintien naturel d'un vieil eunuque, grand acteur et maître du théâtre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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510
p. 586-593
A Constantinople le 15. Janvier 1734.
Début :
La derniere Lettre que je vous écrivis, Monsieur, en datte des 12. et 20. Novembre, [...]
Mots clefs :
Topal Osman Pacha, Thamas Kouli-Kan, Turcs, Troupes, Kerkout, Bagdad, Perse, Memis Pacha, Achmet Pacha, Constantinople
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Constantinople le 15. Janvier 1734.
A Constantinople le 15. Janvier 1734-
L
A derniere Lettre que je vous écrivis , Monsieur
, en datte des 12. et 20. Novembre
ne vous parloit que des triomphes de Topal - Osman
Pacha ; je me préparois même alors avec
plaisir à vous en annoncer bien- tôt un autre
qui auroit mis le comble à sa gloire , et qui suivant
la situation où l'on assuroit que les affaires
des Turcs étoient en Perse , ne pouvoit lui manquer
, mais la Providence en a ordonné autrement
, et ce grand homme a trouvé sa défaite
où tout sembloit lui promettre celle de son Ennemi.
Quoique je ne doute pas que vous ne
soyez déja informé de cet Evenement, je ne laisse
pas de vous faire part de ce que j'en ai appris ,
parce que les premieres Relations qui en coururent
d'abord ont été démenties dans plusieurs
points par de plus fidelles qui sont venuës après.
Memis- Pacha , qui , comme je vous l'ai déja
mandé , avoit été détaché avec un Corps de
Troupes , chargé de poursuivre Thamas Kouli-
Kan ; après la déroute de celui-cy à Leilan , ne
se sentant pas assez fort pour l'attaquer dans le
Défilé , où l'on prétendoit qu'il avoit été contraint
de se renfermer , envoya demander du
secours à Topal - Osman. Ce Seraskier impatient
de terminer par quelque coup décisif une guerre
que le desespoir plutôt que les forces du General
Persan pouvoit encore prolonger , s'il le l'aissoit
MARS. 1734.
587
rage
soit échapper du mauvais pas, où il le croyoit engagé,
se flata que sa présence redoubleroit le coudes
Turcs, comme il l'avoit éprouvé tant de
fois, et lui faciliteroit la victoire sur son Ennemi .
Il marcha donc avec le peu de Troupes qui lui restoient,
mais à peine cut- il joint Memis-Pacha, sur
lequel Thamas Kouli- Kan vint fondre avec fureur
, que par des raisons qui n'ont pas été bien
éclaircies , ce Pacha , dont jusqu'alors la bravoure,
n'avoit point parû équivoque , prit la fuite
avec toutes ses Troupes sans faire la moindre
résistance.
Topal- Osman outré de s'en voir si lâchement
abandonné , mais incapable de suivre son exemple
, s'abandonna lui - même à son intrépidité ,
et malgré la supériorité du nombre des Persans ,
il soutint leurs attaques pendant quelques heures
, secondé du peu de monde qu'il avoit ame
né ; il combattoit même avec avantage et leur
faisoit déja perdre du terrain , lorsque deux
coups de fusil qu'il reçut à la fois , le firent tomber
mort de cheval . Ce funeste spectacle jetta un
si grand et si subit dérangement parmi ses Soldats
, qu'ils se débanderent aussi- tôt et prirent
à toutes jambes la route de Kerkout , dans laquelle
Memis-Pacha les avoit devancez.
Kouli Kan , qui depuis qu'il a' pris les armes
ne s'étoit fait connoître que par un orgueil insupportable
et un courage qui tenoit plus de la
férocité qu'on respire sur les Montagnes où il a
reçû le jour , que de cette valeur genereuse qui
n'est pas moins souvent le fruit d'une belle édu
cation , qu'un présent de la Nature , donna ce
pendant en cette occasion une marque de gran
deur d'ame à laquelle on ne s'attendoit
part,et qu'il y auroit de l'injustice à passer sous
H vj silence
pas
de sa
$ 88 MERCURE DE FRANCE
silence. Ayant sçû que l'épouvante et la retraite.
précipitee du reste des Troupes Ottomanes n'avoient
eu d'autre cause que la mort de leur Chef,
il se servit de leur Ordou- Cadi , qui avoit été
pris auprès de lui lorsqu'il fut tué , pour retrouver
et reconnoître son corps , et après l'avoir.
consideré avec une espece de veneration , il le
fit porter à la Littiere dans laquelle le Deffunt
étoit venu et le renvoya à Kerkout , pour que,
les Turcs lui fissent eux -mêmes des Obseques
convenables. Il est vrai qu'on dit qu'il n'en usa
si noblement qu'en reconnoissance de ce que
Topal - Osman lui avoit renvoyé depuis quelques
jours son beau-pere et son neveu , qui avoient
été faits prisonniers à l'affaire de Kerkout ; mais
quelqu'ait été le motif qui l'a fait agir , ce trait
de magnanimité n'en est pas moins digne de
loüange.
La nouvelle de cette mort , qu'on reçut à Constantinople
la nuit du 4. auf. Décembre , remplit
cette Ville de consternation , et le Peuple
effrayé par des faux bruits que des mal ingens
tentionnez pour cet Empire , prirent soin de semer
les jours suivans , s'imagina que tout étoit
perdu ; heureusement des avis posterieurs et plus
vrais , ont fort rassuré les esprits , et l'on sçait,
à présent que tout le dommage que les Turcs
ont souffert dans ce dernier combat, se réduit à
un très - petit nombre de morts et de prisonniers
et à la perte de Topal - Osman ; perte , à la verité
, irréparable dans un sens , quand on refléchit
sur lesgrandes qualitez de ce General et sur le
point avantageux où il avoit conduit les choses ,
mais perte , après tout , qui n'entraîne pas celle
*L'Intendant de l'Armée.
de
MARS. 1724. 589
de l'Etat , comme ceux qui voudroient le voir
anéanti , affectoient de le répandre sourdement .
En premier lieu , bien loin que Thamas Kouli
-Kan ait tiré quelque fruit de cette victoire en
poursuivant les Turcs à Kerkout et en s'emparant
de cette Forteresse , comme on avoit d'abord
publié qu'il l'avoit fait , il a été obligé de
s'en éloigner encore plus qu'il ne l'étoit et de
tenir la Campagne , tantôt d'un côté , tantôt
d'un autre pour trouver à subsister , sans même
emporter le Canon que les Turcs lui abandonnerent
avec le Champ de bataille . Secondement,
il est certain qu'il continue ses instances
pour obtenir la Paix qu'il avoit demandée aux
Turcs depuis long- temps et que leur Ordon-
Cadi , qu'il avoit renvoyé ici sur sa parole pour
cette négociation , s'en est retourné sans qu'on
ait seulement voulu écouter les propositions
que cè General l'avoit chargé de faire de sa part
Ja Porte.
est
Il y a bien plus que cela , s'il en faut croire
certaines nouvelles , que je tiens de fort bon lieu:
elles portent que Kouli - Kan , n'ayant plus un
assez gros parti pour soutenir sa rebellion en
Perse , n'ose pas y retourner , parce qu'il y
regardé comme le fleau et l'unique auteur des
dernieres calamitez dont ce malheureux Royaume
est désolé ; qu'aussi - tôt qu'il eut perdu la
Bataille du 19 Juillet , un Seigneur Persan fort
acredité , qu'on appelle le vieux Khan , & qu'il
avoit laissé devant Bagdad pour y continuer le
blocus , l'abandonna , partit en poste et s'en alla
droit à Hispahan soulever les esprits contre lui ;
que delà il passa dans le Corassan , où il tira
Schaph- Thamas de sa prison ; qu'il ramena ce
Prince dans sa Capitale et le rétablit sur son
Tiêu
$90 MERCURE DE FRANCE
Trône aux acclamations de tout le peuple ; qu'en
suite le Roy de Perse avoit de nouveau déclaré
qu'il condamnoit en tout la conduite de Kouli-
Kan depuis qu'il avoit violé la derniere Paix
qu'il persistoit à le proscrire comme rebelle à
son Souverain , et traître à sa patrie ; qu'il levoit
des Troupes pour marcher contre lui le prendre
vif ou mort, s'il étoit possible , et le livrer à
la vengeance des Turcs , et qu'il renouvelloit
sans restrition la ratification qu'il avoit faite
du Traité d'Amadan.
Je ne vous dissimulerai point , Monsieur , que
je ne voudrois pas vous garantir la verité de ces
nouvelles en leur entier , parce que je sçais qu'on
soupçonne toujours ici , que Schah- Thamas et
son premier Ministre s'entendent ensemble ; mais
je ne vous garantirai pas davantage non plus les
Nouvelles suivantes , arrivées ici depuis peu de
jours.
Les unes disent que Kouli-Kan ayant voulu
risquer une tentative sur Kerkout, Memis Pacha
étoit sorti de cette Place , et l'avoit défait à plate
Couture. Les autres portent au contraire , qu'Achmet
Pacha de Bagdad , sur l'avis qu'on lui
avoit donné , que Thamas- Kouli - Kan avoit dé
taché 4000 hommes pour aller s'emparer de
Khillet * il étoit sorti de Bagdad avec la meilleure
partie de sa Garnison dans le dessein d'enlever
ce Détachement ennemi ; mais qu'ayant
appris en route que Kouli- Kan étoit lui - même à
›
* C'est un gros Bourg avec une petite forteresse
sur le chemin de Bagdad à Bassora , lequel étant
situé au bord de l'Euphrate , sert de Magasin et
d'entrepôts aux provisions pour cette premiere
Place.
KhilMARS
1734.
591
"
Khillet avec 30 à 40 mille hommes , il avoit rebroussé
chemin en dilligence , & qu'étant rentré
dans Bagdad , où il y aa fort peu de vivres , il en
avoit fait sortir les vieillards , les femmes , les
enfans ; en un mot , toutes les bouches inutiles
dans l'aprehension que le General Persan , après
avoir établi ses Magazins à Khillet , ne revint
encore former le blocus de Bagdad ; qu'avant
que d'y être de retour , un autre Achmet , qui
est Capidgi-Bachi , et son Divan- Effendi ** , se
ressouvenant de tout ce qu'il avoit souffert l'année
passée dans cette Place , et craignant de s'y
voir renfermé de nouveau pour long- tems , avoit
débauché 6000 hommes des Troupes qui étoient
sorties avec Achmet Pacha , et que s'étant mis à
leur tête , il les avoit conduit à Kerkout , od
Memis Pacha indigné de sa désertion l'avoit fait
mettre aux fers , et se tenoit sur ses gardes avec
ce renfort contre les entreprises que Kouli-Kam
pourroit faire sur Kerkout.
Vous voyez , Monsieur , par toutes ces nonvelles
, qui se contredisent et qui se débitent
pourtant à Constantinople aussi affirmativement
les unes que les autres , combien il est difficile
pour ne rien dire de plus , de sçavoir positive.
ment ce qui se passe dans ces Contrées éloignées,
où les Etrangers qui sont ici , n'ayant point de
correspondance , ne peuvent que rarement être
instruits du véritable état des choses.
Mais ce dont je puis vous parler avec certitu
de , c'est que depuis la mort de Topal - Osman
on fait de tous côtez dans cet Empire , des préparatifs
extraordinaires contre la Pers . Tous les
** Secretaire du Conseil , ou son premier Secttaire.
7
Pachas
192 MERCURE DE FRANCE
>
Pachas d'Asie ont eu ordre de marcher sans
délai avec le plus de Milices qu'ils pourront rassembler,
chacun dans l'étendue de son Gouvernement
il doit partir d'ici vingt chambrées de
Jannissaires qui composeront environ 8000
hommes. On compte que quand toutes ces
Troupes seront arrivées au lieu du rendez.vous ,
elles se monteront à 90 mille combattans , qui
joints à ce qu'il y en a déja en Perse formeront
une armée formidable ; et l'on s'en promet d'antant
plus de succès , que le G. S. pour encouràger
les gens de Guerre , a considérablement augmenté
la paye , ou les apointemens de tous ceux
qui serviroient dans cette armée pendant la campagne
prochaine. D'ailleurs trois Bâtimens François
frettez par sa hautesse ont déja fait voile
ces jours- ci , chargez de Canons , de Poudre ,
de Boulets , & c . qu'ils doivent débarquer à Alexandrete.
:
Abdoulla Cuperli , ci -devant Pacha du Caire ,
et à présent de Cogni , a été nommé pour remplacer
Topal - Osman , et le G. V. a déclaré en
public , qu'il marcheroit lui - même , pour exterminer
les Persans cette année , ou les forcer du
moins à faire une Paix solide , et honorable à la
Porte.
Au reste , Monsieur , pour finir ma Lettre ,
par quelque chose de consolant sur la mort de
Topal - Osman Pacha , je vous dirai que le G. S.
voulant donner des marques éclatantes du cas
qu'il faisoit de cet illustre et fidele sujet à récompensé
dans la personne de son fils Achmet , les
services que le Pere rendoit depuis si longtems à
cet Empire ; quoique ce jeune Seigneur n'aitt pas
encore 24 ans sa hautesse l'a fait tout d'un
coup et de son propre mouvement Pacha à trois
queües ,
>
MARS 1734.
593
*
queues , et Beylerbey de Romelie ; il est parti
d'ici dernierement avec un Equipage aussi nombreux
que superbe , pour se rendre à Nissa , ré..
sidence affectée au Pacha qui est revêtu de ce
Beylerbeylik .
Ce bienfait tout grand qu'il est en lui - même ,
a été cependant accompagné d'une circonstance,
qui à notre maniere de penser semble en dimi
nuer beaucoup le prix , et que ceux qui ne sont
pas au fait des maximes de l'Empire Ottoman ',
trouveront sans - doute fort extraordinaire , c'est
que dans le même tems que le G. S. a temoigné
avec tant de distinction sa reconnoissance envers
Topal - Osman , en élevant son fils si jeune encore
aux premieres dignitez de l'Etat , Sa Hautesse a
dépêché un Capidgi -Bachi en Perse , pour confisquer
au profit du Trésor Imperial tous les
effets mobiliers du deffunt : de sorte qu'il ne reste
à Achmet Pacha , de la grande succession de son
pere , qui passoit pour extrémement riche , que
les immeubles consistant en Maisons &c. parcè
que Topal Osman avoit eu la précaution de rendre
tous ces bens - là Vacoufs : c'est - à - dire de les
donner en proprieté à des Mosquées et de s'en
réserver l'usufruit pour lui , et pour ses descendans
jusqu'à l'extinction de sa race. Cette précaution
fort en usage dans ce Païs - ci , est le seul
moyen , par lequel ceux qui ont eu quelque part
aux affaires publiques peuvent assurer leur héritage
à leurs enfans : car les biens devenus Vacoufs
sont sacrez : pour quelque cause que ce soit ,
personne ne peut s'en emparer ; et ils ne sont dévolus
aux Mosquées pour la jouissance effective
qu'après le décès du dernier usufruitier .Je suis & c .
P. V. D.
L
A derniere Lettre que je vous écrivis , Monsieur
, en datte des 12. et 20. Novembre
ne vous parloit que des triomphes de Topal - Osman
Pacha ; je me préparois même alors avec
plaisir à vous en annoncer bien- tôt un autre
qui auroit mis le comble à sa gloire , et qui suivant
la situation où l'on assuroit que les affaires
des Turcs étoient en Perse , ne pouvoit lui manquer
, mais la Providence en a ordonné autrement
, et ce grand homme a trouvé sa défaite
où tout sembloit lui promettre celle de son Ennemi.
Quoique je ne doute pas que vous ne
soyez déja informé de cet Evenement, je ne laisse
pas de vous faire part de ce que j'en ai appris ,
parce que les premieres Relations qui en coururent
d'abord ont été démenties dans plusieurs
points par de plus fidelles qui sont venuës après.
Memis- Pacha , qui , comme je vous l'ai déja
mandé , avoit été détaché avec un Corps de
Troupes , chargé de poursuivre Thamas Kouli-
Kan ; après la déroute de celui-cy à Leilan , ne
se sentant pas assez fort pour l'attaquer dans le
Défilé , où l'on prétendoit qu'il avoit été contraint
de se renfermer , envoya demander du
secours à Topal - Osman. Ce Seraskier impatient
de terminer par quelque coup décisif une guerre
que le desespoir plutôt que les forces du General
Persan pouvoit encore prolonger , s'il le l'aissoit
MARS. 1734.
587
rage
soit échapper du mauvais pas, où il le croyoit engagé,
se flata que sa présence redoubleroit le coudes
Turcs, comme il l'avoit éprouvé tant de
fois, et lui faciliteroit la victoire sur son Ennemi .
Il marcha donc avec le peu de Troupes qui lui restoient,
mais à peine cut- il joint Memis-Pacha, sur
lequel Thamas Kouli- Kan vint fondre avec fureur
, que par des raisons qui n'ont pas été bien
éclaircies , ce Pacha , dont jusqu'alors la bravoure,
n'avoit point parû équivoque , prit la fuite
avec toutes ses Troupes sans faire la moindre
résistance.
Topal- Osman outré de s'en voir si lâchement
abandonné , mais incapable de suivre son exemple
, s'abandonna lui - même à son intrépidité ,
et malgré la supériorité du nombre des Persans ,
il soutint leurs attaques pendant quelques heures
, secondé du peu de monde qu'il avoit ame
né ; il combattoit même avec avantage et leur
faisoit déja perdre du terrain , lorsque deux
coups de fusil qu'il reçut à la fois , le firent tomber
mort de cheval . Ce funeste spectacle jetta un
si grand et si subit dérangement parmi ses Soldats
, qu'ils se débanderent aussi- tôt et prirent
à toutes jambes la route de Kerkout , dans laquelle
Memis-Pacha les avoit devancez.
Kouli Kan , qui depuis qu'il a' pris les armes
ne s'étoit fait connoître que par un orgueil insupportable
et un courage qui tenoit plus de la
férocité qu'on respire sur les Montagnes où il a
reçû le jour , que de cette valeur genereuse qui
n'est pas moins souvent le fruit d'une belle édu
cation , qu'un présent de la Nature , donna ce
pendant en cette occasion une marque de gran
deur d'ame à laquelle on ne s'attendoit
part,et qu'il y auroit de l'injustice à passer sous
H vj silence
pas
de sa
$ 88 MERCURE DE FRANCE
silence. Ayant sçû que l'épouvante et la retraite.
précipitee du reste des Troupes Ottomanes n'avoient
eu d'autre cause que la mort de leur Chef,
il se servit de leur Ordou- Cadi , qui avoit été
pris auprès de lui lorsqu'il fut tué , pour retrouver
et reconnoître son corps , et après l'avoir.
consideré avec une espece de veneration , il le
fit porter à la Littiere dans laquelle le Deffunt
étoit venu et le renvoya à Kerkout , pour que,
les Turcs lui fissent eux -mêmes des Obseques
convenables. Il est vrai qu'on dit qu'il n'en usa
si noblement qu'en reconnoissance de ce que
Topal - Osman lui avoit renvoyé depuis quelques
jours son beau-pere et son neveu , qui avoient
été faits prisonniers à l'affaire de Kerkout ; mais
quelqu'ait été le motif qui l'a fait agir , ce trait
de magnanimité n'en est pas moins digne de
loüange.
La nouvelle de cette mort , qu'on reçut à Constantinople
la nuit du 4. auf. Décembre , remplit
cette Ville de consternation , et le Peuple
effrayé par des faux bruits que des mal ingens
tentionnez pour cet Empire , prirent soin de semer
les jours suivans , s'imagina que tout étoit
perdu ; heureusement des avis posterieurs et plus
vrais , ont fort rassuré les esprits , et l'on sçait,
à présent que tout le dommage que les Turcs
ont souffert dans ce dernier combat, se réduit à
un très - petit nombre de morts et de prisonniers
et à la perte de Topal - Osman ; perte , à la verité
, irréparable dans un sens , quand on refléchit
sur lesgrandes qualitez de ce General et sur le
point avantageux où il avoit conduit les choses ,
mais perte , après tout , qui n'entraîne pas celle
*L'Intendant de l'Armée.
de
MARS. 1724. 589
de l'Etat , comme ceux qui voudroient le voir
anéanti , affectoient de le répandre sourdement .
En premier lieu , bien loin que Thamas Kouli
-Kan ait tiré quelque fruit de cette victoire en
poursuivant les Turcs à Kerkout et en s'emparant
de cette Forteresse , comme on avoit d'abord
publié qu'il l'avoit fait , il a été obligé de
s'en éloigner encore plus qu'il ne l'étoit et de
tenir la Campagne , tantôt d'un côté , tantôt
d'un autre pour trouver à subsister , sans même
emporter le Canon que les Turcs lui abandonnerent
avec le Champ de bataille . Secondement,
il est certain qu'il continue ses instances
pour obtenir la Paix qu'il avoit demandée aux
Turcs depuis long- temps et que leur Ordon-
Cadi , qu'il avoit renvoyé ici sur sa parole pour
cette négociation , s'en est retourné sans qu'on
ait seulement voulu écouter les propositions
que cè General l'avoit chargé de faire de sa part
Ja Porte.
est
Il y a bien plus que cela , s'il en faut croire
certaines nouvelles , que je tiens de fort bon lieu:
elles portent que Kouli - Kan , n'ayant plus un
assez gros parti pour soutenir sa rebellion en
Perse , n'ose pas y retourner , parce qu'il y
regardé comme le fleau et l'unique auteur des
dernieres calamitez dont ce malheureux Royaume
est désolé ; qu'aussi - tôt qu'il eut perdu la
Bataille du 19 Juillet , un Seigneur Persan fort
acredité , qu'on appelle le vieux Khan , & qu'il
avoit laissé devant Bagdad pour y continuer le
blocus , l'abandonna , partit en poste et s'en alla
droit à Hispahan soulever les esprits contre lui ;
que delà il passa dans le Corassan , où il tira
Schaph- Thamas de sa prison ; qu'il ramena ce
Prince dans sa Capitale et le rétablit sur son
Tiêu
$90 MERCURE DE FRANCE
Trône aux acclamations de tout le peuple ; qu'en
suite le Roy de Perse avoit de nouveau déclaré
qu'il condamnoit en tout la conduite de Kouli-
Kan depuis qu'il avoit violé la derniere Paix
qu'il persistoit à le proscrire comme rebelle à
son Souverain , et traître à sa patrie ; qu'il levoit
des Troupes pour marcher contre lui le prendre
vif ou mort, s'il étoit possible , et le livrer à
la vengeance des Turcs , et qu'il renouvelloit
sans restrition la ratification qu'il avoit faite
du Traité d'Amadan.
Je ne vous dissimulerai point , Monsieur , que
je ne voudrois pas vous garantir la verité de ces
nouvelles en leur entier , parce que je sçais qu'on
soupçonne toujours ici , que Schah- Thamas et
son premier Ministre s'entendent ensemble ; mais
je ne vous garantirai pas davantage non plus les
Nouvelles suivantes , arrivées ici depuis peu de
jours.
Les unes disent que Kouli-Kan ayant voulu
risquer une tentative sur Kerkout, Memis Pacha
étoit sorti de cette Place , et l'avoit défait à plate
Couture. Les autres portent au contraire , qu'Achmet
Pacha de Bagdad , sur l'avis qu'on lui
avoit donné , que Thamas- Kouli - Kan avoit dé
taché 4000 hommes pour aller s'emparer de
Khillet * il étoit sorti de Bagdad avec la meilleure
partie de sa Garnison dans le dessein d'enlever
ce Détachement ennemi ; mais qu'ayant
appris en route que Kouli- Kan étoit lui - même à
›
* C'est un gros Bourg avec une petite forteresse
sur le chemin de Bagdad à Bassora , lequel étant
situé au bord de l'Euphrate , sert de Magasin et
d'entrepôts aux provisions pour cette premiere
Place.
KhilMARS
1734.
591
"
Khillet avec 30 à 40 mille hommes , il avoit rebroussé
chemin en dilligence , & qu'étant rentré
dans Bagdad , où il y aa fort peu de vivres , il en
avoit fait sortir les vieillards , les femmes , les
enfans ; en un mot , toutes les bouches inutiles
dans l'aprehension que le General Persan , après
avoir établi ses Magazins à Khillet , ne revint
encore former le blocus de Bagdad ; qu'avant
que d'y être de retour , un autre Achmet , qui
est Capidgi-Bachi , et son Divan- Effendi ** , se
ressouvenant de tout ce qu'il avoit souffert l'année
passée dans cette Place , et craignant de s'y
voir renfermé de nouveau pour long- tems , avoit
débauché 6000 hommes des Troupes qui étoient
sorties avec Achmet Pacha , et que s'étant mis à
leur tête , il les avoit conduit à Kerkout , od
Memis Pacha indigné de sa désertion l'avoit fait
mettre aux fers , et se tenoit sur ses gardes avec
ce renfort contre les entreprises que Kouli-Kam
pourroit faire sur Kerkout.
Vous voyez , Monsieur , par toutes ces nonvelles
, qui se contredisent et qui se débitent
pourtant à Constantinople aussi affirmativement
les unes que les autres , combien il est difficile
pour ne rien dire de plus , de sçavoir positive.
ment ce qui se passe dans ces Contrées éloignées,
où les Etrangers qui sont ici , n'ayant point de
correspondance , ne peuvent que rarement être
instruits du véritable état des choses.
Mais ce dont je puis vous parler avec certitu
de , c'est que depuis la mort de Topal - Osman
on fait de tous côtez dans cet Empire , des préparatifs
extraordinaires contre la Pers . Tous les
** Secretaire du Conseil , ou son premier Secttaire.
7
Pachas
192 MERCURE DE FRANCE
>
Pachas d'Asie ont eu ordre de marcher sans
délai avec le plus de Milices qu'ils pourront rassembler,
chacun dans l'étendue de son Gouvernement
il doit partir d'ici vingt chambrées de
Jannissaires qui composeront environ 8000
hommes. On compte que quand toutes ces
Troupes seront arrivées au lieu du rendez.vous ,
elles se monteront à 90 mille combattans , qui
joints à ce qu'il y en a déja en Perse formeront
une armée formidable ; et l'on s'en promet d'antant
plus de succès , que le G. S. pour encouràger
les gens de Guerre , a considérablement augmenté
la paye , ou les apointemens de tous ceux
qui serviroient dans cette armée pendant la campagne
prochaine. D'ailleurs trois Bâtimens François
frettez par sa hautesse ont déja fait voile
ces jours- ci , chargez de Canons , de Poudre ,
de Boulets , & c . qu'ils doivent débarquer à Alexandrete.
:
Abdoulla Cuperli , ci -devant Pacha du Caire ,
et à présent de Cogni , a été nommé pour remplacer
Topal - Osman , et le G. V. a déclaré en
public , qu'il marcheroit lui - même , pour exterminer
les Persans cette année , ou les forcer du
moins à faire une Paix solide , et honorable à la
Porte.
Au reste , Monsieur , pour finir ma Lettre ,
par quelque chose de consolant sur la mort de
Topal - Osman Pacha , je vous dirai que le G. S.
voulant donner des marques éclatantes du cas
qu'il faisoit de cet illustre et fidele sujet à récompensé
dans la personne de son fils Achmet , les
services que le Pere rendoit depuis si longtems à
cet Empire ; quoique ce jeune Seigneur n'aitt pas
encore 24 ans sa hautesse l'a fait tout d'un
coup et de son propre mouvement Pacha à trois
queües ,
>
MARS 1734.
593
*
queues , et Beylerbey de Romelie ; il est parti
d'ici dernierement avec un Equipage aussi nombreux
que superbe , pour se rendre à Nissa , ré..
sidence affectée au Pacha qui est revêtu de ce
Beylerbeylik .
Ce bienfait tout grand qu'il est en lui - même ,
a été cependant accompagné d'une circonstance,
qui à notre maniere de penser semble en dimi
nuer beaucoup le prix , et que ceux qui ne sont
pas au fait des maximes de l'Empire Ottoman ',
trouveront sans - doute fort extraordinaire , c'est
que dans le même tems que le G. S. a temoigné
avec tant de distinction sa reconnoissance envers
Topal - Osman , en élevant son fils si jeune encore
aux premieres dignitez de l'Etat , Sa Hautesse a
dépêché un Capidgi -Bachi en Perse , pour confisquer
au profit du Trésor Imperial tous les
effets mobiliers du deffunt : de sorte qu'il ne reste
à Achmet Pacha , de la grande succession de son
pere , qui passoit pour extrémement riche , que
les immeubles consistant en Maisons &c. parcè
que Topal Osman avoit eu la précaution de rendre
tous ces bens - là Vacoufs : c'est - à - dire de les
donner en proprieté à des Mosquées et de s'en
réserver l'usufruit pour lui , et pour ses descendans
jusqu'à l'extinction de sa race. Cette précaution
fort en usage dans ce Païs - ci , est le seul
moyen , par lequel ceux qui ont eu quelque part
aux affaires publiques peuvent assurer leur héritage
à leurs enfans : car les biens devenus Vacoufs
sont sacrez : pour quelque cause que ce soit ,
personne ne peut s'en emparer ; et ils ne sont dévolus
aux Mosquées pour la jouissance effective
qu'après le décès du dernier usufruitier .Je suis & c .
P. V. D.
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Résumé : A Constantinople le 15. Janvier 1734.
Le 15 janvier 1734, à Constantinople, un auteur rapporte la défaite et la mort de Topal Osman Pacha, un général ottoman, lors d'une bataille contre Thamas Kouli-Kan en Perse. Initialement, Topal Osman semblait en position de victoire, mais des événements imprévus ont conduit à sa défaite. Memis Pacha, envoyé pour poursuivre Thamas Kouli-Kan, a fui sans combattre, laissant Topal Osman seul face à l'ennemi. Malgré une résistance héroïque, Topal Osman a été tué, provoquant la débandade de ses troupes. Thamas Kouli-Kan, connu pour son orgueil et sa férocité, a montré une marque de grandeur en renvoyant le corps de Topal Osman à Constantinople pour des funérailles dignes. Cette action a été interprétée comme une reconnaissance de la noblesse de Topal Osman, qui avait récemment libéré des prisonniers persans. La nouvelle de la mort de Topal Osman a semé la consternation à Constantinople, mais des informations ultérieures ont rassuré la population sur l'état des forces ottomanes. Thamas Kouli-Kan, malgré sa victoire, n'a pas pu exploiter pleinement son avantage et a dû se retirer. De plus, des nouvelles indiquent que Kouli-Kan est isolé et que le roi de Perse le considère comme un rebelle. En réponse à cette situation, l'Empire ottoman prépare une grande offensive contre la Perse. Des troupes sont mobilisées et des renforts sont envoyés. Abdoulla Cuperli a été nommé pour remplacer Topal Osman, et le sultan a déclaré qu'il mènerait personnellement la campagne pour vaincre les Persans ou les forcer à faire la paix. Enfin, le sultan a honoré la mémoire de Topal Osman en nommant son fils Achmet Pacha à un haut poste, malgré la confiscation des biens mobiliers du défunt au profit du trésor impérial. Cette pratique est courante dans l'Empire ottoman pour protéger les héritages des familles impliquées dans les affaires publiques.
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511
p. 594-595
« D'autres lettres portent que l'avantage remporté par les Persans sur les Turcs, a été mandé [...] »
Début :
D'autres lettres portent que l'avantage remporté par les Persans sur les Turcs, a été mandé [...]
Mots clefs :
Troupes, Général, Mehemet, Armée, Thamas Kouli-Kan
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « D'autres lettres portent que l'avantage remporté par les Persans sur les Turcs, a été mandé [...] »
D'autres lettres portent que l'avantage remporté
par les Persans sur les Turcs , a étémandé
au G. S. par Mahomet Pacha de Dierbeck ,
et ci-devant Grand Visir , qui a pris le commandement
des Troupes Ottomanes depuis
qu'elles ont perdu leur General, lequel, ajoutent
ces Lettres , ayant résolu d'aller joindre Mehemet
qui avec vingt mille hommes tenoit une partie
de l'armée Persane enfermée dans des défilez
sortit du Camp où il étoit retranché sous Kerkout
, et il s'avança avec un Corps de Troupes
à peu près égal à celui que Mehemet commandoit
, vers l'endroit où étoit ce Pacha , il n'en
étoit plus éloigné que de quatre journées , lorsqu'il
fut attaqué par Thamas-Kouli - Kan qui
ayant été instruit de la marche du Seraskier
avoit passé par des chemins peu connus , pour
empêcher les deux corps d'armée des Turcs de
se joindre. Les Troupes de Topal- Osman soutinrent
le premier choc avec valeur , mais à la
fin elles furent contraintes de céder au nombre.
Ce General voyant qu'elles commençoient à
plier , quitta sa Litière dans laquelle il avoit
demeuré jusqu'alors à cause de son grand âge
et de ses infirmitez , et s'étant fait mettre à cheval
, il exhorta ceux qui étoient près de lui , à
le suivre , et il se jetta dans le fort de la mêlée .
Quelques efforts qu'il fit pour animer les Troupes
par son exemple , plusieurs Pachas se retirerent
et il ne resta avec lui que ses meilleures
Troupes qui disputérent encore pendant quelque
temps la victoire aux Ennemis ; mais le Seraskier
étant tombé percé de coups , et les Troupes
qui l'avoient suivi étant découragées par la
mort de leur General , elles abandonnerent le
Champ de bataille aux Persans
McheMARS.
1734. 595
Mehemet mande à Sa Hautesse , que les Turcs
ont perdu dans cette Action près de huit mille
hommes et qu'il est actuellement avec l'armée
dans le Camp de Kerkout , où il rassemble le
plus de Troupes qu'il lui est possible .
Une action de Thamas Kouli-Kan , qui paroîtra
sans doute severe , si elle est bien vraie ;
mais qui est remarquable. C'est qu'après ce dernier
avantage remporté sur les Turcs , et la défaite
et la mort de l'Illustre Topal - Osman , ses
Courtisans lui prodiguerent toute sorte de Dis
cours flateurs ; il en coûta la vie à son Secretaire
, pour avoir été plus loin que les autres ; il lui
proposa , pour étendre , disoit - il , son crédit ,
et les moyens d'augmenter le nombre de ses
créatures , et de ses Partisans , la vente des Emplois
et des Charges Civiles et Militaires ; mais
Kouli-Kan accabla d'injures le donneur d'avis ,
ajoûtant que c'étoit un artifice pour lui ôter les
moyens de récompenser le mérite , le rendre
odieux , et pour s'enrichir lui - même ; et le jugeant
digne de mort , il le fit mettre dans un
Sac et jetter sur le Champ dans la Riviere.
par les Persans sur les Turcs , a étémandé
au G. S. par Mahomet Pacha de Dierbeck ,
et ci-devant Grand Visir , qui a pris le commandement
des Troupes Ottomanes depuis
qu'elles ont perdu leur General, lequel, ajoutent
ces Lettres , ayant résolu d'aller joindre Mehemet
qui avec vingt mille hommes tenoit une partie
de l'armée Persane enfermée dans des défilez
sortit du Camp où il étoit retranché sous Kerkout
, et il s'avança avec un Corps de Troupes
à peu près égal à celui que Mehemet commandoit
, vers l'endroit où étoit ce Pacha , il n'en
étoit plus éloigné que de quatre journées , lorsqu'il
fut attaqué par Thamas-Kouli - Kan qui
ayant été instruit de la marche du Seraskier
avoit passé par des chemins peu connus , pour
empêcher les deux corps d'armée des Turcs de
se joindre. Les Troupes de Topal- Osman soutinrent
le premier choc avec valeur , mais à la
fin elles furent contraintes de céder au nombre.
Ce General voyant qu'elles commençoient à
plier , quitta sa Litière dans laquelle il avoit
demeuré jusqu'alors à cause de son grand âge
et de ses infirmitez , et s'étant fait mettre à cheval
, il exhorta ceux qui étoient près de lui , à
le suivre , et il se jetta dans le fort de la mêlée .
Quelques efforts qu'il fit pour animer les Troupes
par son exemple , plusieurs Pachas se retirerent
et il ne resta avec lui que ses meilleures
Troupes qui disputérent encore pendant quelque
temps la victoire aux Ennemis ; mais le Seraskier
étant tombé percé de coups , et les Troupes
qui l'avoient suivi étant découragées par la
mort de leur General , elles abandonnerent le
Champ de bataille aux Persans
McheMARS.
1734. 595
Mehemet mande à Sa Hautesse , que les Turcs
ont perdu dans cette Action près de huit mille
hommes et qu'il est actuellement avec l'armée
dans le Camp de Kerkout , où il rassemble le
plus de Troupes qu'il lui est possible .
Une action de Thamas Kouli-Kan , qui paroîtra
sans doute severe , si elle est bien vraie ;
mais qui est remarquable. C'est qu'après ce dernier
avantage remporté sur les Turcs , et la défaite
et la mort de l'Illustre Topal - Osman , ses
Courtisans lui prodiguerent toute sorte de Dis
cours flateurs ; il en coûta la vie à son Secretaire
, pour avoir été plus loin que les autres ; il lui
proposa , pour étendre , disoit - il , son crédit ,
et les moyens d'augmenter le nombre de ses
créatures , et de ses Partisans , la vente des Emplois
et des Charges Civiles et Militaires ; mais
Kouli-Kan accabla d'injures le donneur d'avis ,
ajoûtant que c'étoit un artifice pour lui ôter les
moyens de récompenser le mérite , le rendre
odieux , et pour s'enrichir lui - même ; et le jugeant
digne de mort , il le fit mettre dans un
Sac et jetter sur le Champ dans la Riviere.
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Résumé : « D'autres lettres portent que l'avantage remporté par les Persans sur les Turcs, a été mandé [...] »
Le texte décrit une bataille entre les Persans et les Turcs. Mahomet Pacha de Dierbeck, ancien Grand Visir, a pris le commandement des troupes ottomanes après la perte de leur général. Il a tenté de rejoindre Mehemet, qui dirigeait une partie de l'armée persane. Thamas-Kouli-Kan, informé de l'avancée des Turcs, a attaqué les troupes de Topal-Osman, un général turc. Malgré une résistance initiale, les Turcs ont été vaincus en raison de leur infériorité numérique. Topal-Osman, malgré son âge et ses infirmités, a tenté de rallier ses troupes mais a été tué, entraînant la déroute des Turcs. Mehemet a informé le souverain ottoman de la défaite, mentionnant la perte de près de huit mille hommes. Après sa victoire, Thamas-Kouli-Kan a sévèrement réprimé son secrétaire pour des conseils jugés malveillants, le faisant exécuter.
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512
p. 595-596
RUSSIE.
Début :
La Czarine ayant été informée des mouvemens que quelques Troupes de Turcs et de [...]
Mots clefs :
Tsarine, Troupes, Russie, Armée, Cour, Thamas Kouli-Kan
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
A Czarine ayant été informée des mouvemens
que quelques Troupes de Turcs et de
Tartares faisoient sur les Frontieres de l'Ukraine
; cette Princesse a donné ordre au Comte de
Munich - Feldt , Maréchal , de se rendre incessamment
dans cette Province , et l'on assure
qu'il doit commander l'Armée qu'on y assemblera
, s'il arrive une rupture entre cette Cour et
celle de Constantinople. On est fort inquiet dans
cette Ville, du parti que le Grand Seigneur prendra
596 MERCURE DE FRANCE
dra par rapport aux propositions de Paix qui lui
ont été faites par Thamas - Kouli - Kam , à qui la ·
Guerre Civile , allumée depuis peu en Perse
cause beaucoup d'embarras."
.
Le Gouvernement a fait partir un Convoi considérable
de munitions de Guerre pour les Troupes
Moscovites qui sont en Pologne , et il a or--
donné qu'on equipàt à Revel quelques Frégates
pour aller croiser à la hauteur de Dantzick. Le
General Lesci a mandé à la Czarine que le Corps
de Troupes avec lequel il étoit entré dans la
Prusse Polonoise , n'étoit composé que de douze
mille hommes , et qu'il n'étoit point en état de
tenter aucune entreprise considerable , si on ne
lui envoyoit de nouveaux secours .
On aprend par des Lettres d'Allemagne , que .
lé 7 du mois dernier, un Ambassadeur de Schah-
Abbas III. Roy de Perse , envoyé à la Cour de
Russie , par Thamas- Kouli Kan , Regent de ce
Royaume , et General de l'Armée Persanne , arriva
à Petersbourg , et y fit son Entrée avec une .
nombreuse suite , et qu'il eut le lendemain sa
premiere audience publique de la Czarine , à la
quelle il fut conduit avec les cérémonies accoutumées
, et reçû avec toute la magnificence possible.
A Czarine ayant été informée des mouvemens
que quelques Troupes de Turcs et de
Tartares faisoient sur les Frontieres de l'Ukraine
; cette Princesse a donné ordre au Comte de
Munich - Feldt , Maréchal , de se rendre incessamment
dans cette Province , et l'on assure
qu'il doit commander l'Armée qu'on y assemblera
, s'il arrive une rupture entre cette Cour et
celle de Constantinople. On est fort inquiet dans
cette Ville, du parti que le Grand Seigneur prendra
596 MERCURE DE FRANCE
dra par rapport aux propositions de Paix qui lui
ont été faites par Thamas - Kouli - Kam , à qui la ·
Guerre Civile , allumée depuis peu en Perse
cause beaucoup d'embarras."
.
Le Gouvernement a fait partir un Convoi considérable
de munitions de Guerre pour les Troupes
Moscovites qui sont en Pologne , et il a or--
donné qu'on equipàt à Revel quelques Frégates
pour aller croiser à la hauteur de Dantzick. Le
General Lesci a mandé à la Czarine que le Corps
de Troupes avec lequel il étoit entré dans la
Prusse Polonoise , n'étoit composé que de douze
mille hommes , et qu'il n'étoit point en état de
tenter aucune entreprise considerable , si on ne
lui envoyoit de nouveaux secours .
On aprend par des Lettres d'Allemagne , que .
lé 7 du mois dernier, un Ambassadeur de Schah-
Abbas III. Roy de Perse , envoyé à la Cour de
Russie , par Thamas- Kouli Kan , Regent de ce
Royaume , et General de l'Armée Persanne , arriva
à Petersbourg , et y fit son Entrée avec une .
nombreuse suite , et qu'il eut le lendemain sa
premiere audience publique de la Czarine , à la
quelle il fut conduit avec les cérémonies accoutumées
, et reçû avec toute la magnificence possible.
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Résumé : RUSSIE.
La czarine de Russie a été alertée des mouvements de troupes turques et tartares à la frontière ukrainienne. Elle a chargé le comte de Munich-Feldt de se rendre en Ukraine pour commander l'armée en cas de conflit avec la cour de Constantinople. L'incertitude persiste quant à la décision du Grand Seigneur concernant les propositions de paix de Thamas-Kouli-Kam, perturbé par la guerre civile en Perse. Le gouvernement russe a envoyé des munitions en Pologne et ordonné l'équipement de frégates à Revel pour patrouiller près de Dantzick. Le général Lesci a signalé que ses douze mille hommes en Prusse polonaise ne pouvaient agir sans renforts. Par ailleurs, un ambassadeur du roi de Perse, Shah-Abbas III, envoyé par Thamas-Kouli-Kam, est arrivé à Saint-Pétersbourg le 7 du mois précédent. Il a été reçu avec une suite nombreuse et a eu une première audience publique avec la czarine, marquée par des cérémonies et une magnificence appropriées.
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513
p. 596-601
POLOGNE.
Début :
Les Troupes du Roy, destinées à composer la Garnison de Dantzick, y sont entrées quelques [...]
Mots clefs :
Roi, Troupes, Gdańsk, Électeur de Saxe, Couronne, République, Couronnement, Général, Majesté, Primat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLO G N E.
Es Troupes du Roy , destinées à composer
Lla Garnison de Danizicky sont entrées quelques
jours plustard qu'il n'avoit été résolu , à
cause de quelques difficultez faues par les Magistrats
; quelques - uns d'eux vouloient que dès
qu'elles y seroient , elles ne reçussent plus l'ordre
que d'un General qui eût prêté serment à la
Ville ; ils désiroient aussi qu'on ne permit point
l'en-
J
MARS 1734. 597
Pentrée au Regiment des Gardes de la Couronne
, parce que c'est un Corps attaché plus immédiatement
au Roy qu'à la République ; mais
toutes ces difficultez ont été levées à la satisfaction
de Sa Majesté , et ses Troupes ont été reçues
dans cette Ville , et dans tous les lieux de sa
dépendance , où elles gardent une exacte dis
cipline.
Le 11 Février , ces Troupes prêterent serment
entre les mains des Magistrats , suivant ce qui
été convenu , et plusieurs des Officiers de l'etat
Major et des Capitaines dés Gardes de la Couronne
ayant refusé de le faire , sous prétexte
que cela étoit contraire à leurs prérogatives ,
le Roy a ordonné qu'ils n'auroient aucun commandement
tant que le Régiment seroit à Dantzick
, et Sa Majesté a nommé d'autres Officiers
pour commander à leur place .
Le Roy a fait fignifier aux Agens , qui résident
à Dantzick , de la part de la Czarine , et de
l'Electeur de Saxe , d'en sortir. Ils seront gardez
à vue jusqu'à leur départ. On vient d'apprendre
qu'ils ont obéi aux Ordres du Roy , et qu'ils ont
été accompagnez par une Escorte, jusqu'au Camp
du Général Lesci .
L'Avant-garde des Troupes Moscovites que ce
Général commande , s'étoit avancée jusqu'aux
environs de Prest , Village qui n'est éloigné de
Dantzick que de quelques lieuës ; mais le Général
Lesci n'ayant point une Armée assez nombreuse
pour former le Blocus de la Ville , a pris
le parti de se retirer du côté de Langfuhr. On
croit qu'il a dessein d'y former quelques retranehemens
pour empêcher les débarquemens que
l'on pourroit tenter de faire à la Rade de cet
endroit.
Qwel598
MERCURE DE FRANCE
Quelques Prisonniers de l'Armée ennemie ont
rapporté qu'il avoit été résolu d'attaquer Wechselmunde
, afin de pouvoir , en s'en emparant ,
ôter à Dantzick la communication avec la Mer ,
mais que les Moscovites avoient renoncé à cette
entreprise , en apprenant que ce Fort étoit abondamment
pourvû de toutes sortes de Munitions,
et qu'il étoit en état , non seulement par la maniere
dont il est fortifié, mais encore pat le nombre
des Troupes qui y sont en garnison , de soû
tenir un long Siége .
Les Fortifications de cette Ville sont entiere
ment réparées , et l'on y a ajouté divers Ouvra
ges exterieurs qui en rendent les approches extrémement
difficiles . On a inondé , au moyen
des Ecluses, toutes les Prairies qui sont à l'Ouest,
et il est impossible aux Ennemis d'y arriver de
ce côté -là.
Outre les Troupes que le Roy a fait entrer
Dantzick , du consentement des Magistrats , la
Ville entretient pour sa deffense une Garnison
considérable , laquelle sera encore augmentée.
On apprend de Cracovie que les opposants
ont demandé au Comte de Hewolde , Ambassadeur
de la Czarine près l'Electeur de Saxe , que
les Troupes Moscovites payassent à l'avenir les
Vivres et les Fourages qu'elles consommeroient,
mais qu'ils n'ont point reçû de ce Ministre une
réponse telle qu'ils la désiroient.
Les dernieres Lettres de Dantzick , portent
que le Roy y tint le 20. du mois dernier un
grand Conseil , auquel assisterent le Primat , les
Sénateurs et tous les Députez que les Palatinats
ont nommez pour demeurer auprès de la personne
de Sa Majesté ; on y lût le Projet du Manifeste
contre le Couronnement de l'Electeur de
Saxe,
MARS. 1734
599
Baxe, et Sa Majesté , après qu'il eut été approuvé
, ordonna qu'il seroit rendu public , et qu'on
en déposeroit dans le Trésor des Archives une
copic qui seroit signée par le Primat et par le
sieur Radzieuscki, Maréchal de la Diette d'Election.
Ce Manifeste contient une Protestation du
Sénat et de la Noblesse , contre tous les Actes de
Souveraineté que l'Electeur de Saxe pourroit
exercer en vertu de son Couronnement ,et l'on y
fait un long dédail des violences que les Troupes
Moscovites et Saxones commettent dans le
Royaume pour procurer à ce Prince une Couronne
que le consentement unanime de la Nation
a donnée au Roy.
Sur la fin du mois dernier le General Lesci
tenta de surprendre le Fort de Wechselmunde
mais il fut repoussé avec perte , et depuis il n'a
formé aucune autre entreprise.
>
Le Manifeste dont on vient de parler porte en
substance , qu'une poignée d'Enfans dénaturez de
La Patrie , ayant fait à Praage une Election toutà-
fait illegitime , et craignant que la République
ne leur demande raison de leur procedé criminel
ils aiment mieux poursuivre leurs Entreprises dont
ils connoissent déja eux mêmes l'injustice , que de
se soumettre au Jugement de la République qu'ils
ont outragée ; qu'il ne faut pas s'étonner , après
leurs démarches desesperées de la résolution que
l'Electeur de Saxe a prise de se faire couronner
après une Election qu'il ne peut pas ignorer être
tout à -fait invalide ; que le Roy Stanislas étant le
seul légitimement et unanimement élû , il n'y avoit
que lui qui ait pu être couronné Roy de Pologne ;
qu'il étoit le maître de se faire d'abord couronner à
Varsovie par le Primat , en présence d'environ
60000.
Gentilshommes qui l'avoient élú ; qu'il
pourroit
foo MERCURE DE FRANCE
>
pourroit bien aller à Cracovie pour y reprendre la
Couronne avec plus de solemnité , que même il
pourroit se faire couronner avec les Diademes ordinaires
et usite dans la Province où il se trouve
accompagné d'un si grand nombre d'illustres Citoyens
, dont plusieurs y seroient encore survenus en
foule mais que Sa Majesté n'ayant rien voulu
précipiter , a mieux aimé observer tous les degrez
es toutes les formalitez requises ; qu'au contraire
la Proclamation de l'Electeur de Saxe étant
tout à fait nulle son Couronnement ne peut
étre qu'illégitime , et de xulle valeur : que cependant
pour le faire par force on a fait entrer
les Troupes Saxones dans le Royaume déja opprimé
par celles de Russie ; que le Prince VVeissen➡
feld's, Commandant des Troupes Saxones , a commis
d'abord à son Entrée un attentat contre les
Loix les plus fondamentales de la République , en
donnant un Edit par lequel il deffend aux Officiers
des Finances de la République de remettre les de-,
niers publics aux Grands Trésoriers du Royaume ;
et de Lithuanie : Que la prétenduë Diette du Couronnement
, et les prétendues Diestines qui l'ont précédé
, n'ont été convoquées quepar les Universaux
du Sieur Poninski , qui n'avoit aucun droit de le
faire , n'ayant pas même été du nombre des Nonces
à la Diette d'Election : Que le prétendu Couronnement
ne s'est pas fait avec les Diadémes anciens
et usitez , mais avec d'autres qu'on afabriquez &
set effet en Saxe : Que cet acte s'est fait sous les
armes et au préjudice du Primat , à qui seul il
appartient de couronner les Rois de Pologne ; que
Evêque de Cracovie ayant préfumé de le faire
sans aucun droit , a méprisé par- là la constitution
de Sixte V, et le Jugement du S. Siége , qui avoit
déja reconnu Stanislas I. pour légitime Roy. Qu'il
a agi
MARS 1734
agi en cela contre les sentimens de toute la République
qui se confédere et prend les Armes pour sousenir
sa liberté , et la Couronne de son Roy contre
ceux qui la lui veulent ravir. Et que pour toutes
ces raisons le Sénat , et l'Ordre Equestre , conformément
au serment prêté à la Diette de Convocation
sur l'exclusion de l'Etranger , proteste trèsfolemnellement
contre le Couronnement illégitime
de l'Electeur de Saxe : et contre tous les Acres qui
en dépendent , &c. fait à Dantzick le 10 Février
1734. Signé Theodore Potocski , Archevêque et
Primat, François de Brien Radzevvski , Chambelan
de Posnanie , Maréchal de l'Ordre Equestre à
la Diette d'Election .
On a appris d'Elbing , que les Polonois y
avoient fait créver les Canons et les Mortiers qui
y sont , pour empêcher que les Russiens et les
Saxons ne pussent s'en servir contre la Ville de
Dantzick.
Es Troupes du Roy , destinées à composer
Lla Garnison de Danizicky sont entrées quelques
jours plustard qu'il n'avoit été résolu , à
cause de quelques difficultez faues par les Magistrats
; quelques - uns d'eux vouloient que dès
qu'elles y seroient , elles ne reçussent plus l'ordre
que d'un General qui eût prêté serment à la
Ville ; ils désiroient aussi qu'on ne permit point
l'en-
J
MARS 1734. 597
Pentrée au Regiment des Gardes de la Couronne
, parce que c'est un Corps attaché plus immédiatement
au Roy qu'à la République ; mais
toutes ces difficultez ont été levées à la satisfaction
de Sa Majesté , et ses Troupes ont été reçues
dans cette Ville , et dans tous les lieux de sa
dépendance , où elles gardent une exacte dis
cipline.
Le 11 Février , ces Troupes prêterent serment
entre les mains des Magistrats , suivant ce qui
été convenu , et plusieurs des Officiers de l'etat
Major et des Capitaines dés Gardes de la Couronne
ayant refusé de le faire , sous prétexte
que cela étoit contraire à leurs prérogatives ,
le Roy a ordonné qu'ils n'auroient aucun commandement
tant que le Régiment seroit à Dantzick
, et Sa Majesté a nommé d'autres Officiers
pour commander à leur place .
Le Roy a fait fignifier aux Agens , qui résident
à Dantzick , de la part de la Czarine , et de
l'Electeur de Saxe , d'en sortir. Ils seront gardez
à vue jusqu'à leur départ. On vient d'apprendre
qu'ils ont obéi aux Ordres du Roy , et qu'ils ont
été accompagnez par une Escorte, jusqu'au Camp
du Général Lesci .
L'Avant-garde des Troupes Moscovites que ce
Général commande , s'étoit avancée jusqu'aux
environs de Prest , Village qui n'est éloigné de
Dantzick que de quelques lieuës ; mais le Général
Lesci n'ayant point une Armée assez nombreuse
pour former le Blocus de la Ville , a pris
le parti de se retirer du côté de Langfuhr. On
croit qu'il a dessein d'y former quelques retranehemens
pour empêcher les débarquemens que
l'on pourroit tenter de faire à la Rade de cet
endroit.
Qwel598
MERCURE DE FRANCE
Quelques Prisonniers de l'Armée ennemie ont
rapporté qu'il avoit été résolu d'attaquer Wechselmunde
, afin de pouvoir , en s'en emparant ,
ôter à Dantzick la communication avec la Mer ,
mais que les Moscovites avoient renoncé à cette
entreprise , en apprenant que ce Fort étoit abondamment
pourvû de toutes sortes de Munitions,
et qu'il étoit en état , non seulement par la maniere
dont il est fortifié, mais encore pat le nombre
des Troupes qui y sont en garnison , de soû
tenir un long Siége .
Les Fortifications de cette Ville sont entiere
ment réparées , et l'on y a ajouté divers Ouvra
ges exterieurs qui en rendent les approches extrémement
difficiles . On a inondé , au moyen
des Ecluses, toutes les Prairies qui sont à l'Ouest,
et il est impossible aux Ennemis d'y arriver de
ce côté -là.
Outre les Troupes que le Roy a fait entrer
Dantzick , du consentement des Magistrats , la
Ville entretient pour sa deffense une Garnison
considérable , laquelle sera encore augmentée.
On apprend de Cracovie que les opposants
ont demandé au Comte de Hewolde , Ambassadeur
de la Czarine près l'Electeur de Saxe , que
les Troupes Moscovites payassent à l'avenir les
Vivres et les Fourages qu'elles consommeroient,
mais qu'ils n'ont point reçû de ce Ministre une
réponse telle qu'ils la désiroient.
Les dernieres Lettres de Dantzick , portent
que le Roy y tint le 20. du mois dernier un
grand Conseil , auquel assisterent le Primat , les
Sénateurs et tous les Députez que les Palatinats
ont nommez pour demeurer auprès de la personne
de Sa Majesté ; on y lût le Projet du Manifeste
contre le Couronnement de l'Electeur de
Saxe,
MARS. 1734
599
Baxe, et Sa Majesté , après qu'il eut été approuvé
, ordonna qu'il seroit rendu public , et qu'on
en déposeroit dans le Trésor des Archives une
copic qui seroit signée par le Primat et par le
sieur Radzieuscki, Maréchal de la Diette d'Election.
Ce Manifeste contient une Protestation du
Sénat et de la Noblesse , contre tous les Actes de
Souveraineté que l'Electeur de Saxe pourroit
exercer en vertu de son Couronnement ,et l'on y
fait un long dédail des violences que les Troupes
Moscovites et Saxones commettent dans le
Royaume pour procurer à ce Prince une Couronne
que le consentement unanime de la Nation
a donnée au Roy.
Sur la fin du mois dernier le General Lesci
tenta de surprendre le Fort de Wechselmunde
mais il fut repoussé avec perte , et depuis il n'a
formé aucune autre entreprise.
>
Le Manifeste dont on vient de parler porte en
substance , qu'une poignée d'Enfans dénaturez de
La Patrie , ayant fait à Praage une Election toutà-
fait illegitime , et craignant que la République
ne leur demande raison de leur procedé criminel
ils aiment mieux poursuivre leurs Entreprises dont
ils connoissent déja eux mêmes l'injustice , que de
se soumettre au Jugement de la République qu'ils
ont outragée ; qu'il ne faut pas s'étonner , après
leurs démarches desesperées de la résolution que
l'Electeur de Saxe a prise de se faire couronner
après une Election qu'il ne peut pas ignorer être
tout à -fait invalide ; que le Roy Stanislas étant le
seul légitimement et unanimement élû , il n'y avoit
que lui qui ait pu être couronné Roy de Pologne ;
qu'il étoit le maître de se faire d'abord couronner à
Varsovie par le Primat , en présence d'environ
60000.
Gentilshommes qui l'avoient élú ; qu'il
pourroit
foo MERCURE DE FRANCE
>
pourroit bien aller à Cracovie pour y reprendre la
Couronne avec plus de solemnité , que même il
pourroit se faire couronner avec les Diademes ordinaires
et usite dans la Province où il se trouve
accompagné d'un si grand nombre d'illustres Citoyens
, dont plusieurs y seroient encore survenus en
foule mais que Sa Majesté n'ayant rien voulu
précipiter , a mieux aimé observer tous les degrez
es toutes les formalitez requises ; qu'au contraire
la Proclamation de l'Electeur de Saxe étant
tout à fait nulle son Couronnement ne peut
étre qu'illégitime , et de xulle valeur : que cependant
pour le faire par force on a fait entrer
les Troupes Saxones dans le Royaume déja opprimé
par celles de Russie ; que le Prince VVeissen➡
feld's, Commandant des Troupes Saxones , a commis
d'abord à son Entrée un attentat contre les
Loix les plus fondamentales de la République , en
donnant un Edit par lequel il deffend aux Officiers
des Finances de la République de remettre les de-,
niers publics aux Grands Trésoriers du Royaume ;
et de Lithuanie : Que la prétenduë Diette du Couronnement
, et les prétendues Diestines qui l'ont précédé
, n'ont été convoquées quepar les Universaux
du Sieur Poninski , qui n'avoit aucun droit de le
faire , n'ayant pas même été du nombre des Nonces
à la Diette d'Election : Que le prétendu Couronnement
ne s'est pas fait avec les Diadémes anciens
et usitez , mais avec d'autres qu'on afabriquez &
set effet en Saxe : Que cet acte s'est fait sous les
armes et au préjudice du Primat , à qui seul il
appartient de couronner les Rois de Pologne ; que
Evêque de Cracovie ayant préfumé de le faire
sans aucun droit , a méprisé par- là la constitution
de Sixte V, et le Jugement du S. Siége , qui avoit
déja reconnu Stanislas I. pour légitime Roy. Qu'il
a agi
MARS 1734
agi en cela contre les sentimens de toute la République
qui se confédere et prend les Armes pour sousenir
sa liberté , et la Couronne de son Roy contre
ceux qui la lui veulent ravir. Et que pour toutes
ces raisons le Sénat , et l'Ordre Equestre , conformément
au serment prêté à la Diette de Convocation
sur l'exclusion de l'Etranger , proteste trèsfolemnellement
contre le Couronnement illégitime
de l'Electeur de Saxe : et contre tous les Acres qui
en dépendent , &c. fait à Dantzick le 10 Février
1734. Signé Theodore Potocski , Archevêque et
Primat, François de Brien Radzevvski , Chambelan
de Posnanie , Maréchal de l'Ordre Equestre à
la Diette d'Election .
On a appris d'Elbing , que les Polonois y
avoient fait créver les Canons et les Mortiers qui
y sont , pour empêcher que les Russiens et les
Saxons ne pussent s'en servir contre la Ville de
Dantzick.
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Résumé : POLOGNE.
En mars 1734, les troupes du roi destinées à la garnison de Dantzick entrèrent dans la ville avec retard en raison des difficultés soulevées par les magistrats. Ces derniers exigeaient que les troupes ne reçoivent d'ordres que d'un général ayant prêté serment à la ville et refusaient l'entrée des Gardes de la Couronne. Ces problèmes furent résolus à la satisfaction du roi, et les troupes furent accueillies dans la ville et ses dépendances, où elles maintinrent une discipline stricte. Le 11 février, les troupes prêtèrent serment entre les mains des magistrats. Plusieurs officiers refusèrent de prêter serment, invoquant leurs prérogatives. Le roi ordonna alors qu'ils n'aient aucun commandement tant que le régiment resterait à Dantzick et nomma d'autres officiers pour les remplacer. Le roi fit également expulser les agents résidant à Dantzick au nom de la czarine et de l'électeur de Saxe, qui furent gardés à vue jusqu'à leur départ. Les troupes moscovites, commandées par le général Lesci, s'étaient avancées jusqu'aux environs de Prest, mais se retirèrent vers Langfuhr pour former des retranchements et empêcher les débarquements. Les fortifications de Dantzick furent entièrement réparées et renforcées par divers ouvrages extérieurs. Les prairies à l'ouest furent inondées pour empêcher l'accès des ennemis. Outre les troupes du roi, la ville entretenait une garnison considérable pour sa défense. À Cracovie, les opposants demandèrent aux troupes moscovites de payer les vivres et les fourrages qu'elles consommaient, mais n'obtinrent pas la réponse souhaitée. Le roi tint un grand conseil à Dantzick le 20 février, où fut approuvé un manifeste contre le couronnement de l'électeur de Saxe. Ce manifeste protestait contre les actes de souveraineté de l'électeur et détaillait les violences commises par les troupes moscovites et saxonnes. Le manifeste affirmait que Stanislas était le seul roi légitimement élu et que son couronnement à Varsovie avait été validé par environ 60 000 gentilshommes. Il dénonçait le couronnement illégitime de l'électeur de Saxe, soutenu par les troupes saxonnes et russes, et les violations des lois fondamentales de la République. Le Sénat et la noblesse protestèrent solennellement contre ce couronnement et les actes qui en découlaient. À Elbing, les Polonais firent crever les canons et mortiers pour empêcher les Russiens et les Saxons de s'en servir contre Dantzick.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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514
p. 601-603
ALLEMAGNE.
Début :
L'Armée que l'Empereur aura cette année en Italie, et qui sera composée d'environ cinquante [...]
Mots clefs :
Comte de Mercy, Prince de Wurtemberg, Empereur, Armée, Troupes, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
'Armée que l'Empereur aura cette année enIta
L'lic, et quisera composée d'environ cinquante
mille homines , doit s'assembler entre les Villes
de Trente , et de Eolzano , et l'on a reçû avis
que le Comte de Mercy s'étoit rendu à Rovere
pour faire la revue des Troupes à mesure qu'elles
arrivent , et pour les distribuer dans les quartiers
où elles resteront jusqu'à l'ouverture de la Campagne.
Le Prince d'Armstadt Gouverneur de Mantouë
, et le Prince Frederic de Wirtemberg
qui ont refusé de servir sous les ordres du Comte
de Mercy sont attendus à Vienne.
Sa Majesté Imperiale a ordonné au General
Palfi qui avoit demandé que son Regiment allât
sur le Rhin , de le faire marcher en Hongrie
I Palk
602 MERCURE DE FRANCE
où l'on doit envoyer encore d'autres Troupes.
;
L'Empereur a nommé pour servir dans l'Armée
du Rhin , sous les ordres du Prince Eugene,
le Duc de Wirtemberg , le Duc de Brunswick-
Lunebourg Bevern , et le Comte de Harrac
Feldt Maréchaux; le Duc d'Aremsberg , et le
Comte de Wallis , Généraux d'Infanterie le
Comte de Hauttois , Général de Cavalerie ; le
Prince Ferdinand de Baviere, le Prince de Hesse,
le Prince de Hohenzolern , le Comte Philippi ,
le Baron de Wittigenaw , le Baron de Schmettaw
, &c. le Comte de Soissons , le Prince de
Lichtenstein , &c.Majors Généraux de Cavalerie.
Selon diverses Lettres d'Allemagne , la Diette
de Ratisbonne a déliberé sur le Décret que l'Empereur
y a envoyé au sujet de la Guerre ; et les
Ministres des Electeurs de Bavière et de Cologne,
de l'Electeur Palatin, et de plusieurs autres Princes
, ont representé à l'Assemblée toutes les rai-
Sons qui devoient déterminer les Princes de l'Empire
à ne point déclarer la Guerre à la France
mais malgré leurs remontrances , il a été résolų,
à la pluralité des voix , que l'Empire se joindroit
à l'Empereur.
On mande de Vienne que le Conseil des Finances
s'étant assemblé plusieurs fois pour déliberer
sur les moyens de fournir aux dépenses de la
Guerre , sans surcharger les Païs héréditaires
d'impositions trop onéreuses ; il s'est déterminé
à la levée du Dixiéme sur les revenus desTerres
, et des autres biens fonds , dans tous les Païs
de la Domination de S.M. Imp . et le bruit court
qu'il a été résolu en même - temps de prendre le
Centiéme des Capitaux de toutes les obligations
portant interêt.
Les mêmes Lettres ajoûtent que le Grand- Seigncur
1
MARS. 1734. 603
gneur continuoit de faire assembler les Troupes
d'Europe , et que le Kan des Tartares s'étoit
avancé avee son Armée dans la Basse- Arabie ,
pour agir contre les Moscovites.
'Armée que l'Empereur aura cette année enIta
L'lic, et quisera composée d'environ cinquante
mille homines , doit s'assembler entre les Villes
de Trente , et de Eolzano , et l'on a reçû avis
que le Comte de Mercy s'étoit rendu à Rovere
pour faire la revue des Troupes à mesure qu'elles
arrivent , et pour les distribuer dans les quartiers
où elles resteront jusqu'à l'ouverture de la Campagne.
Le Prince d'Armstadt Gouverneur de Mantouë
, et le Prince Frederic de Wirtemberg
qui ont refusé de servir sous les ordres du Comte
de Mercy sont attendus à Vienne.
Sa Majesté Imperiale a ordonné au General
Palfi qui avoit demandé que son Regiment allât
sur le Rhin , de le faire marcher en Hongrie
I Palk
602 MERCURE DE FRANCE
où l'on doit envoyer encore d'autres Troupes.
;
L'Empereur a nommé pour servir dans l'Armée
du Rhin , sous les ordres du Prince Eugene,
le Duc de Wirtemberg , le Duc de Brunswick-
Lunebourg Bevern , et le Comte de Harrac
Feldt Maréchaux; le Duc d'Aremsberg , et le
Comte de Wallis , Généraux d'Infanterie le
Comte de Hauttois , Général de Cavalerie ; le
Prince Ferdinand de Baviere, le Prince de Hesse,
le Prince de Hohenzolern , le Comte Philippi ,
le Baron de Wittigenaw , le Baron de Schmettaw
, &c. le Comte de Soissons , le Prince de
Lichtenstein , &c.Majors Généraux de Cavalerie.
Selon diverses Lettres d'Allemagne , la Diette
de Ratisbonne a déliberé sur le Décret que l'Empereur
y a envoyé au sujet de la Guerre ; et les
Ministres des Electeurs de Bavière et de Cologne,
de l'Electeur Palatin, et de plusieurs autres Princes
, ont representé à l'Assemblée toutes les rai-
Sons qui devoient déterminer les Princes de l'Empire
à ne point déclarer la Guerre à la France
mais malgré leurs remontrances , il a été résolų,
à la pluralité des voix , que l'Empire se joindroit
à l'Empereur.
On mande de Vienne que le Conseil des Finances
s'étant assemblé plusieurs fois pour déliberer
sur les moyens de fournir aux dépenses de la
Guerre , sans surcharger les Païs héréditaires
d'impositions trop onéreuses ; il s'est déterminé
à la levée du Dixiéme sur les revenus desTerres
, et des autres biens fonds , dans tous les Païs
de la Domination de S.M. Imp . et le bruit court
qu'il a été résolu en même - temps de prendre le
Centiéme des Capitaux de toutes les obligations
portant interêt.
Les mêmes Lettres ajoûtent que le Grand- Seigncur
1
MARS. 1734. 603
gneur continuoit de faire assembler les Troupes
d'Europe , et que le Kan des Tartares s'étoit
avancé avee son Armée dans la Basse- Arabie ,
pour agir contre les Moscovites.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En 1734, l'armée impériale allemande, forte de cinquante mille hommes, se rassemble entre Trente et Eozano sous la direction du Comte de Mercy. Les Princes d'Armstadt et Frédéric de Wurtemberg, ayant refusé de servir sous Mercy, sont attendus à Vienne. L'Empereur ordonne au Général Palfi de diriger son régiment vers la Hongrie, où d'autres troupes doivent également être envoyées. Pour l'armée du Rhin, dirigée par le Prince Eugène, plusieurs hauts gradés sont nommés, dont les Ducs de Wurtemberg et de Brunswick-Lunebourg Bevern, et le Comte de Harrach. La Diète de Ratisbonne décide, malgré des objections, que l'Empire se joindra à l'Empereur dans le conflit. À Vienne, le Conseil des Finances décide de lever un dixième sur les revenus des terres et un centième sur les capitaux des obligations pour financer la guerre. Par ailleurs, le Grand Seigneur rassemble des troupes en Europe, et le Khan des Tartares avance en Basse-Arabie contre les Moscovites.
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515
p. 603-604
ITALIE.
Début :
On dit que Mrs Signoribus et Giacovazzi qui avoient été chargez par le Pape d'accélérer [...]
Mots clefs :
Cardinal, Payer, Sortir, Escorte, Naples, Château Saint-Ange, Pape
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE .
N dit que Mrs Signoribus et Giacovazzi
qui avoient été chargez par le Paged'accé
lérer l'affaire du Cardinal Coscia , ont enfin levé
toutes les difficultez qui la retardoient : que ce
Cardinal s'est engagé à payer actuellement quarante
mille écus , qu'il donne des sûretez convenables
pour
le reste de la somme qu'il a été condamné
de payer; que le Pape en conséquence lui
donne la permission de sortir du Château Saint-
Ange , et de se retirer dans le Convent de S. Alé
xis , et que Sa Sainteté a promis de lui rendre la
voix active et passive dans le Conclave aussi- tôt
qu'il se sera entierement acquitté; et l'on apprend
en dernier lieu qu'Elle a signé le 20 du mois
dernier un Bref pour l'absoudre de l'Excommunication
, ce Cardinal ayant satisfait de sa part
à tout ce qu'on exigeoit de lui ; mais il ne doit
sortir du Château S.Ange qu'après avoir fait accepter
par la Chambre Apostolique les sûretez qu'il
donne pour les sommes qu'il lui reste à
payer.
Le Pape a fait publier un Décret par lequel il
est ordonné que les habitans de Rome qui y auront
commis quelques meurtres, ne jouiront pas
plus du droit des azyles Ecclesiastiques que les
Etrangers, et qu'ils pourront être arrêtez par les
Officiers de Justice , dans les Eglises où ils se seront
retirez pour se soustraire à la rigueur des Loix .
L'Infant Dom Carlos, qui , accompagné d'une
Escorte de 800 hommes , partit de Parme le 4
I ij dia
604 MERCURE DE FRANCE
du mois dernier , a dépêché un Courrier à la
Duchesse doüairiere Dorothée, qu'il a chargée de
l'administration de ses Etats pendant son absence
, pour l'informer qu'il étoit arrivé le 10 du
même mois à Florence , et qu'il y avoit été reçu
au bruit des acclamations réitérées de tout le
peuple.
Le Vice-Roy de Naples a reçu ordre de l'Empereur
de faire publier dans toutes les Villes du
Royaume , que Sa Majesté Impériale déclare la
Guerre au Roy d'Espagne , et d'ordonner à tous
les Espagnols de sortir des Terres de cet Etat.
On a commandé trois mille Travailleurs pour
démanteller la Ville de Capoue, et toutes les Munitions
et l'Artillerie qui étoient dans cette Place
ont été transportées à Gaëtte , dont on répare
les Fortifications avec toute la diligence possible.
Les Lettres de Florence marquent que le 24.
Février l'Infant Don Carlos en étoit parti avec
une escorte de soo. chevaux pour aller joindre
l'Armée Espagnole destinée à attaquer le Royaume
de Naples , et qu'il avoit été salué en sortant
de la Ville par une salve generale de toute l'Artillerie
de la Citadelle et des Remparts.
Selon les derniers avis reçus du Mantouan , le
Comte de Merci , General de l'Armée Imperiale
qui doit servir en Italie , a déja fait défiler vers
cette Province 12000. hommes , consistant en
13. Bataillons , deux Régimens de Cavalerie er
six Compagnies d'Ussarts.
On a sçu aussi qu'un Détachement de Cavalerie
Espagnole , s'étoit avancé près d'Orbitello,
et qu'il avoit enlevé sous le Canon de cette Place,
un grand nombre de Bestiaux , sans avoir perdu
un seul homme.
N dit que Mrs Signoribus et Giacovazzi
qui avoient été chargez par le Paged'accé
lérer l'affaire du Cardinal Coscia , ont enfin levé
toutes les difficultez qui la retardoient : que ce
Cardinal s'est engagé à payer actuellement quarante
mille écus , qu'il donne des sûretez convenables
pour
le reste de la somme qu'il a été condamné
de payer; que le Pape en conséquence lui
donne la permission de sortir du Château Saint-
Ange , et de se retirer dans le Convent de S. Alé
xis , et que Sa Sainteté a promis de lui rendre la
voix active et passive dans le Conclave aussi- tôt
qu'il se sera entierement acquitté; et l'on apprend
en dernier lieu qu'Elle a signé le 20 du mois
dernier un Bref pour l'absoudre de l'Excommunication
, ce Cardinal ayant satisfait de sa part
à tout ce qu'on exigeoit de lui ; mais il ne doit
sortir du Château S.Ange qu'après avoir fait accepter
par la Chambre Apostolique les sûretez qu'il
donne pour les sommes qu'il lui reste à
payer.
Le Pape a fait publier un Décret par lequel il
est ordonné que les habitans de Rome qui y auront
commis quelques meurtres, ne jouiront pas
plus du droit des azyles Ecclesiastiques que les
Etrangers, et qu'ils pourront être arrêtez par les
Officiers de Justice , dans les Eglises où ils se seront
retirez pour se soustraire à la rigueur des Loix .
L'Infant Dom Carlos, qui , accompagné d'une
Escorte de 800 hommes , partit de Parme le 4
I ij dia
604 MERCURE DE FRANCE
du mois dernier , a dépêché un Courrier à la
Duchesse doüairiere Dorothée, qu'il a chargée de
l'administration de ses Etats pendant son absence
, pour l'informer qu'il étoit arrivé le 10 du
même mois à Florence , et qu'il y avoit été reçu
au bruit des acclamations réitérées de tout le
peuple.
Le Vice-Roy de Naples a reçu ordre de l'Empereur
de faire publier dans toutes les Villes du
Royaume , que Sa Majesté Impériale déclare la
Guerre au Roy d'Espagne , et d'ordonner à tous
les Espagnols de sortir des Terres de cet Etat.
On a commandé trois mille Travailleurs pour
démanteller la Ville de Capoue, et toutes les Munitions
et l'Artillerie qui étoient dans cette Place
ont été transportées à Gaëtte , dont on répare
les Fortifications avec toute la diligence possible.
Les Lettres de Florence marquent que le 24.
Février l'Infant Don Carlos en étoit parti avec
une escorte de soo. chevaux pour aller joindre
l'Armée Espagnole destinée à attaquer le Royaume
de Naples , et qu'il avoit été salué en sortant
de la Ville par une salve generale de toute l'Artillerie
de la Citadelle et des Remparts.
Selon les derniers avis reçus du Mantouan , le
Comte de Merci , General de l'Armée Imperiale
qui doit servir en Italie , a déja fait défiler vers
cette Province 12000. hommes , consistant en
13. Bataillons , deux Régimens de Cavalerie er
six Compagnies d'Ussarts.
On a sçu aussi qu'un Détachement de Cavalerie
Espagnole , s'étoit avancé près d'Orbitello,
et qu'il avoit enlevé sous le Canon de cette Place,
un grand nombre de Bestiaux , sans avoir perdu
un seul homme.
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Résumé : ITALIE.
Le texte relate divers événements en Italie. Les envoyés du Pape, Mrs Signoribus et Giacovazzi, ont résolu les problèmes liés à l'affaire du Cardinal Coscia, qui s'est engagé à payer quarante mille écus et a fourni des garanties pour le reste de la somme due. Le Pape lui a permis de quitter le Château Saint-Ange pour se retirer au couvent de Saint-Alexis et lui rendra ses droits de vote au Conclave une fois la somme entièrement payée. Un bref papal absout le Cardinal de l'excommunication, sous réserve de l'acceptation des garanties par la Chambre Apostolique. Le Pape a également publié un décret supprimant le droit d'asile dans les églises pour les meurtriers à Rome, permettant leur arrestation par les officiers de justice. L'Infant Dom Carlos, parti de Parme avec une escorte de 800 hommes, a informé la Duchesse Dorothée de son arrivée à Florence, où il a été acclamé par le peuple. Plus tard, il est parti de Florence avec une escorte de 500 chevaux pour rejoindre l'armée espagnole destinée à attaquer le Royaume de Naples. Le Vice-Roy de Naples a reçu l'ordre de l'Empereur de déclarer la guerre au Roi d'Espagne et d'expulser les Espagnols du royaume. Des travailleurs ont été commandés pour démanteler Capoue et les munitions ont été transférées à Gaëtte pour renforcer ses fortifications. Le Comte de Mercy a déplacé 12 000 hommes vers la province de Mantoue. Un détachement de cavalerie espagnole a enlevé du bétail près d'Orbitello sans perte humaine.
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516
p. 6[0]5
ESPAGNE.
Début :
Le Roy a ordonné dès le milieu du mois dernier que tous les Regimens de Cavalerie [...]
Mots clefs :
Dragons, Escadrons, Bataillons, Provinces, Milices
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
E Roy a ordonné dès le milieu du mois
L dernier que tous les Regimens de Cavalerie
et de Dragons , qui ne sont composez que de
trois Escadrons , seront augmentez d'un quatriéme
, et que les Compagnies d'Infanterie le
seront de dix hommes. S. M. a ordonné en même
temps la levêe de douze Bataillons , et de
seize Escadrons de Dragons. Outre cette augmentation
de Troupes , on doit lever dans les
Provinces 34. Bataillons de Milices et six Excadrons
pour garder les Côtes . Ces Milices seront
habillées et payées par les Provinces qui se
chargent de les entretenir , sans qu'il en coûte
rien à Sa Majesté.
E Roy a ordonné dès le milieu du mois
L dernier que tous les Regimens de Cavalerie
et de Dragons , qui ne sont composez que de
trois Escadrons , seront augmentez d'un quatriéme
, et que les Compagnies d'Infanterie le
seront de dix hommes. S. M. a ordonné en même
temps la levêe de douze Bataillons , et de
seize Escadrons de Dragons. Outre cette augmentation
de Troupes , on doit lever dans les
Provinces 34. Bataillons de Milices et six Excadrons
pour garder les Côtes . Ces Milices seront
habillées et payées par les Provinces qui se
chargent de les entretenir , sans qu'il en coûte
rien à Sa Majesté.
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Résumé : ESPAGNE.
En Espagne, le roi a augmenté les régiments de cavalerie et de dragons à quatre escadrons et ajouté dix hommes par compagnie d'infanterie. Il a également levé douze bataillons et seize escadrons de dragons. Trente-quatre bataillons de milices et six escadrons ont été levés pour la garde des côtes, financés par les provinces.
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517
p. 6[0]5-606
GRANDE BRETAGNE.
Début :
La Chambre des Communes résolut en grand Commité le 26. du mois dernier, d'accorder [...]
Mots clefs :
Roi, Officiers, Dépenses, Chevalier, Rang, Amiral, Hôpital, Chambre des communes
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
résolutd'accor- LA
A Chambre des Communes résolut en grand
der du Roy 202670. livres sterlins pour la Flotte,
y compris les appointemens des Officiers de Ma
rine à la demie paye pour cette année , dix mille
pour l'Hôpital de Greenwich , 48126. pour les
dépenses auxquelles le Parlement n'avoit pas
pourvû dans la derniere Session , 25057. pour
les Pensionnaires externes de l'Hôpital de Chelsea
; 52690. pour les Officiers réformez de Terre
et de Mer , 5386. pour les pensions des veuves
d'Officiers , 85199. pour les dépenses du Bureau
de l'Artillerie ; 1614. pour quelques dépenses
extraordinaires , et 287343. pour suppléer aux
non- valeurs des fonds accordez l'année derniere.
Le 9. de ce mois , le Roy nomma pour commander
laFlote que S. M. doit avoir en Mer
I iij
Cette
606 MERCURE DE FRANCE
cette année , le Chevalier Jean Norris , qui doit
arborer son Pavillon à bord duVaisseau de guerre
la Britannia du premier rang , de 110. Pieces
de Canon et de roco. hommes d'Equipage , et
qu'il aura sous ses ordres le Chevalier Georges
Valton, Vice- Amiral de l'Escadre Rouge , et le
Contre-Amiral Stevvart , lesquels arboreront
leurs Pavillons , le premier abord du Vaisseau
le Namur , du second rang , et de 90. Canons ,
et le second abord du Torbay , de 80. Canons
et du troisiéme rang . Le Lord Forbes , Envoyé
Extraordinaire du Roy à Petersbourg , et le Capitaine
Nicolas Haddork , ont été faits Amiraux,
à la place du Chevalier Jean Jennings , et de l'Amiral
Guillaume Morres , qui ont remis , leurs
Emplois , à cause de leurs infirmitez.
résolutd'accor- LA
A Chambre des Communes résolut en grand
der du Roy 202670. livres sterlins pour la Flotte,
y compris les appointemens des Officiers de Ma
rine à la demie paye pour cette année , dix mille
pour l'Hôpital de Greenwich , 48126. pour les
dépenses auxquelles le Parlement n'avoit pas
pourvû dans la derniere Session , 25057. pour
les Pensionnaires externes de l'Hôpital de Chelsea
; 52690. pour les Officiers réformez de Terre
et de Mer , 5386. pour les pensions des veuves
d'Officiers , 85199. pour les dépenses du Bureau
de l'Artillerie ; 1614. pour quelques dépenses
extraordinaires , et 287343. pour suppléer aux
non- valeurs des fonds accordez l'année derniere.
Le 9. de ce mois , le Roy nomma pour commander
laFlote que S. M. doit avoir en Mer
I iij
Cette
606 MERCURE DE FRANCE
cette année , le Chevalier Jean Norris , qui doit
arborer son Pavillon à bord duVaisseau de guerre
la Britannia du premier rang , de 110. Pieces
de Canon et de roco. hommes d'Equipage , et
qu'il aura sous ses ordres le Chevalier Georges
Valton, Vice- Amiral de l'Escadre Rouge , et le
Contre-Amiral Stevvart , lesquels arboreront
leurs Pavillons , le premier abord du Vaisseau
le Namur , du second rang , et de 90. Canons ,
et le second abord du Torbay , de 80. Canons
et du troisiéme rang . Le Lord Forbes , Envoyé
Extraordinaire du Roy à Petersbourg , et le Capitaine
Nicolas Haddork , ont été faits Amiraux,
à la place du Chevalier Jean Jennings , et de l'Amiral
Guillaume Morres , qui ont remis , leurs
Emplois , à cause de leurs infirmitez.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
La Chambre des Communes en Grande-Bretagne a alloué 606 270 livres sterling pour diverses dépenses militaires. Cette somme inclut 202 670 livres pour la Flotte, les appointements des officiers de marine à demi-paye, et les hôpitaux de Greenwich et Chelsea. Des fonds ont également été attribués aux officiers réformés, aux veuves d'officiers, aux dépenses du Bureau de l'Artillerie, et pour compenser les non-valeurs des fonds accordés l'année précédente. Le 9 du mois, le roi a nommé le Chevalier Jean Norris pour commander la flotte à bord du vaisseau Britannia. Norris sera assisté par les Chevaliers Georges Valton, Vice-Amiral, et Stevvart, Contre-Amiral. De plus, le Lord Forbes et le Capitaine Nicolas Haddork ont été nommés Amiraux, remplaçant les Chevaliers Jean Jennings et Guillaume Morres en raison de leurs infirmités.
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518
p. 606-609
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Début :
Le 4. Janvier 1734, sur les 3. heures après midi, mourut à Rome après une longue maladie, [...]
Mots clefs :
Général, Rome, Prince, Comte, Archevêque, Cardinal, Ferdinando Bernualdo Filippo Orsini d'Aragona, Afonso de Vasconcelos e Sousa Cunha Câmara Faro e Veiga, Diego de Astorga y Céspedes, Pedro José Gutiérrez de los Ríos y Zapata
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texteReconnaissance textuelle : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
LE
E 4. Janvier 1734, sur les 3. heures après
midi , mourut à Rome après une longue maladie
, Don Ferdinand Bernard Philippe Orsini ,
( en françois des Ursins , ) Duc de Gravina ,
Prince de Solafra , Comte de Murs & c. Chef de
la Maison des Ursins , l'une des quatre premieres
Maisons de Rome, Prince du Soglio à Rome,
et Prince du S. Empire , Noble Venitien , Cónseiller
intime actuel d'Etat de l'Empereur. Il étoit
neveu du feu Pape Benoist XIII. mort le 21.
Fevrier 1730. et frere de D. Mondille Orsini , né
le 22. Juillet 1690. Prêtre de la Congrégation
de l'Oratoire , qui fut fait successivement par
le feu Pape son Oncle , Archevêque de Corinthe
en 1724. Evêque assistant du Trône,
1
Evêque
MARS. 1734. 607
Evêque de Melfe et de Rapolla , unis en la même
année 1724. Archevêque de Capoue en 1728.
et Patriarche de Constantinople en 1729. Le Duc
de Gravina avoit épousé en 1717. Dona Hiacinte
Ruspoli , soeur du Cardinal Barthelemy
Ruspoli , Créature du Pape regnant Clement XII.
qui l'honora de la Pourpre le 2. Octobre 1730.
D. Alfonse de Vasconcellos , de Sousa , Ribeiro
, de Camara , et Tavora , du Conseil du
Roy de Portugal , cinquiéme Comte de Calhera,
quatriéme de Castel - Melhor , Grand Maître de
la Garderobbe de S. M. P. Donataire et Capitaine-
General de l'Ile de Madere , dans la partie
de Funchal , Seigneur Donataire des Villes
de Almendra , Castel - Melhor , Valhelhas , Gon
çalo , Famelicam , Ponto du Sol , Camara de
Lobos , et Ca heta , Donataire et Capitaine General
des Iles de Sainte Marie , Port Saint , et
Ifles Déseries , Commandeur des Commanderies
de Pombal , Redinha , Facha et Salvateria
do extremo , dans l'Ordre de Christ , Seigneur
des Bourgades de Monta- Santa , Fayoens et
Romphe , &c. mourut après une longue maladie
à Lisbone le 2. Fevrier 1734. à l'âge de 70 .
ans , et fut inhumé le lendemain dans l'Eglise
de S. Pierre d'Alcantara des Capucins , surnommez
Arrabidos. Toute la Noblesse de la Cour
assista à ses Obseques. Il avoit épousé en premieres
Nôces à Lisbone au mois de Juillet 1690 .
la fille du Comte de Villaverde , de laquelle il
eut trois fils ; et en secondes Noces à Paris par
Procureur le 21. Juillet 1694. Emilie- Sophronie-
Pelagie de Rohan , née le 2. Juillet 1678. fille
de feu François de Rohan , Prince de Soubise ,
Seigneur de Frontenay et de Ponghes , Capitaime-
Lieutenant des Gendarmes de la Garde du
I iiij Roy,
608 MERCURE DE FRANCE
Roy , Lieutenant General de ses Armées , Gou
verneur de Champagne et de Brie , et de feüe
Anne Chabot de Rohan , sa seconde femme ,
ayant eû d'elle une nombreuse posterité.
Don André Govanni , Régent du Conseil Collateral
du Royaume de Naples , y mourut le 6.
Février , dans la 95. année de son âge.
Le 9. Février Don Diego de Astorga et Cespedes
, Cardinal de l'Eglise Romaine , Archevêque
de Tolede , Primar des Espagnes , mourut
à Madrid , âgé de 68. ans. Ce Prélat après
avoir rempli plusieurs Emplois honorables , dans
P'exercice desquels il avoit donné des marques
de son grand zele , de sa prudence et de son habileté
, étant en dernier lieu Inquisiteur de Mur
cie , fut nommé au mois de Décembre 1725. à
l'Evêché de Barcelone , d'où il fut appellé à Madrid
au mois de Mars 1720. pour remplir la
Charge de Grand- Inquisiteur General d'Espagne.
Il fut transferé le 16. Juin suivant à l'Ar-
Chevêché de Tolede qui fut proposé pour lui à
Rome le 22. Juillet de la même année . Il exerça
la Charge de Ministre du Cabinet sous le Regne
de D. Louis premier , et enfin , à la recomman
dation de la Couronne d'Espagne , il fut élevé
au Cardinalat le 26. Novembre 1727. Ce Cardinal
, que l'on regarde comme un des grands
Prélats qui ont occupé le Siege de Tolede , a été
universellement regretté pour sa vertu exemplaire
et son ardente charité envers les pauvres. C'est
ainsi qu'en parlent les Nouvelles d'Espagne qui
marquent sa mort.
D. Pierre-Joseph Gutierrés , de Los- Rios ,
Cordoue et Mendoze , Comte de Fernan Nañés ,
Seigneur des Villes et Château de Bencalis et la
Morena , Commandeur de l'Ordre , et Massier
оц
MARS. 1734. 609
Du Garde- Clefs du Château et Saint Convent de
Calatrave , dignité de cet Ordre , Capitaine General
de l'Armement et des Armées Navales du
Roy d'Espagne sur la Mer Oceane , mourut à
Cadix le 10 Fevrier . Il avoit épousé par Procu
reur à Bruxelles , le 12. May 1726. Anne - Fran-,
çoise -Joseph de Los Rios et d'Alsace . sa parente
, fille de François Gutierrés de los Rios
Cordoue de la Tour et Tassis , Lieutenant General
des Armées de l'Empereur , et Colonel d'un
Régiment d'Infanterie , et de D. Anne- Christine
de Hennin d'Alsace , née Comtesse de Boussut
Soeur de Philippe- Thomas de Hennin d'Alsace
de Boussut et de Chymay , Cardinal , Archevêque
de Malines .
LE
E 4. Janvier 1734, sur les 3. heures après
midi , mourut à Rome après une longue maladie
, Don Ferdinand Bernard Philippe Orsini ,
( en françois des Ursins , ) Duc de Gravina ,
Prince de Solafra , Comte de Murs & c. Chef de
la Maison des Ursins , l'une des quatre premieres
Maisons de Rome, Prince du Soglio à Rome,
et Prince du S. Empire , Noble Venitien , Cónseiller
intime actuel d'Etat de l'Empereur. Il étoit
neveu du feu Pape Benoist XIII. mort le 21.
Fevrier 1730. et frere de D. Mondille Orsini , né
le 22. Juillet 1690. Prêtre de la Congrégation
de l'Oratoire , qui fut fait successivement par
le feu Pape son Oncle , Archevêque de Corinthe
en 1724. Evêque assistant du Trône,
1
Evêque
MARS. 1734. 607
Evêque de Melfe et de Rapolla , unis en la même
année 1724. Archevêque de Capoue en 1728.
et Patriarche de Constantinople en 1729. Le Duc
de Gravina avoit épousé en 1717. Dona Hiacinte
Ruspoli , soeur du Cardinal Barthelemy
Ruspoli , Créature du Pape regnant Clement XII.
qui l'honora de la Pourpre le 2. Octobre 1730.
D. Alfonse de Vasconcellos , de Sousa , Ribeiro
, de Camara , et Tavora , du Conseil du
Roy de Portugal , cinquiéme Comte de Calhera,
quatriéme de Castel - Melhor , Grand Maître de
la Garderobbe de S. M. P. Donataire et Capitaine-
General de l'Ile de Madere , dans la partie
de Funchal , Seigneur Donataire des Villes
de Almendra , Castel - Melhor , Valhelhas , Gon
çalo , Famelicam , Ponto du Sol , Camara de
Lobos , et Ca heta , Donataire et Capitaine General
des Iles de Sainte Marie , Port Saint , et
Ifles Déseries , Commandeur des Commanderies
de Pombal , Redinha , Facha et Salvateria
do extremo , dans l'Ordre de Christ , Seigneur
des Bourgades de Monta- Santa , Fayoens et
Romphe , &c. mourut après une longue maladie
à Lisbone le 2. Fevrier 1734. à l'âge de 70 .
ans , et fut inhumé le lendemain dans l'Eglise
de S. Pierre d'Alcantara des Capucins , surnommez
Arrabidos. Toute la Noblesse de la Cour
assista à ses Obseques. Il avoit épousé en premieres
Nôces à Lisbone au mois de Juillet 1690 .
la fille du Comte de Villaverde , de laquelle il
eut trois fils ; et en secondes Noces à Paris par
Procureur le 21. Juillet 1694. Emilie- Sophronie-
Pelagie de Rohan , née le 2. Juillet 1678. fille
de feu François de Rohan , Prince de Soubise ,
Seigneur de Frontenay et de Ponghes , Capitaime-
Lieutenant des Gendarmes de la Garde du
I iiij Roy,
608 MERCURE DE FRANCE
Roy , Lieutenant General de ses Armées , Gou
verneur de Champagne et de Brie , et de feüe
Anne Chabot de Rohan , sa seconde femme ,
ayant eû d'elle une nombreuse posterité.
Don André Govanni , Régent du Conseil Collateral
du Royaume de Naples , y mourut le 6.
Février , dans la 95. année de son âge.
Le 9. Février Don Diego de Astorga et Cespedes
, Cardinal de l'Eglise Romaine , Archevêque
de Tolede , Primar des Espagnes , mourut
à Madrid , âgé de 68. ans. Ce Prélat après
avoir rempli plusieurs Emplois honorables , dans
P'exercice desquels il avoit donné des marques
de son grand zele , de sa prudence et de son habileté
, étant en dernier lieu Inquisiteur de Mur
cie , fut nommé au mois de Décembre 1725. à
l'Evêché de Barcelone , d'où il fut appellé à Madrid
au mois de Mars 1720. pour remplir la
Charge de Grand- Inquisiteur General d'Espagne.
Il fut transferé le 16. Juin suivant à l'Ar-
Chevêché de Tolede qui fut proposé pour lui à
Rome le 22. Juillet de la même année . Il exerça
la Charge de Ministre du Cabinet sous le Regne
de D. Louis premier , et enfin , à la recomman
dation de la Couronne d'Espagne , il fut élevé
au Cardinalat le 26. Novembre 1727. Ce Cardinal
, que l'on regarde comme un des grands
Prélats qui ont occupé le Siege de Tolede , a été
universellement regretté pour sa vertu exemplaire
et son ardente charité envers les pauvres. C'est
ainsi qu'en parlent les Nouvelles d'Espagne qui
marquent sa mort.
D. Pierre-Joseph Gutierrés , de Los- Rios ,
Cordoue et Mendoze , Comte de Fernan Nañés ,
Seigneur des Villes et Château de Bencalis et la
Morena , Commandeur de l'Ordre , et Massier
оц
MARS. 1734. 609
Du Garde- Clefs du Château et Saint Convent de
Calatrave , dignité de cet Ordre , Capitaine General
de l'Armement et des Armées Navales du
Roy d'Espagne sur la Mer Oceane , mourut à
Cadix le 10 Fevrier . Il avoit épousé par Procu
reur à Bruxelles , le 12. May 1726. Anne - Fran-,
çoise -Joseph de Los Rios et d'Alsace . sa parente
, fille de François Gutierrés de los Rios
Cordoue de la Tour et Tassis , Lieutenant General
des Armées de l'Empereur , et Colonel d'un
Régiment d'Infanterie , et de D. Anne- Christine
de Hennin d'Alsace , née Comtesse de Boussut
Soeur de Philippe- Thomas de Hennin d'Alsace
de Boussut et de Chymay , Cardinal , Archevêque
de Malines .
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Résumé : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
En 1734, plusieurs personnalités étrangères marquantes décédèrent. Le 4 janvier, Don Ferdinand Bernard Philippe Orsini, Duc de Gravina, Prince de Solafra et Chef de la Maison des Ursins, mourut à Rome après une longue maladie. Il était neveu du Pape Benoît XIII et frère de Don Mondille Orsini, un prélat ayant occupé divers postes ecclésiastiques importants. Le Duc de Gravina avait épousé Dona Hiacinte Ruspoli, sœur du Cardinal Barthelemy Ruspoli. Le 2 février, Don Alfonse de Vasconcellos, Comte de Calhera et Grand Maître de la Garderobbe du Roi de Portugal, décéda à Lisbonne à l'âge de 70 ans. Il avait épousé en premières noces la fille du Comte de Villaverde et en secondes noces Emilie-Sophronie-Pelagie de Rohan. Le 6 février, Don André Giovanni, Régent du Conseil Collateral du Royaume de Naples, mourut à l'âge de 95 ans. Le 9 février, Don Diego de Astorga et Cespedes, Cardinal et Archevêque de Tolède, décéda à Madrid à l'âge de 68 ans. Il avait occupé divers postes honorables, notamment celui de Grand-Inquisiteur Général d'Espagne. Le 10 février, Don Pierre-Joseph Gutierrés, Comte de Fernan Nañés et Capitaine Général des Armées Navales du Roi d'Espagne, décéda à Cadix. Il avait épousé Anne-Françoise-Joseph de Los Rios et d'Alsace.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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519
p. 773-775
POLOGNE.
Début :
Le 13. du mois dernier, le Comte de Munich, Feldt Maréchal, arriva au Camp des [...]
Mots clefs :
Comte Pocci, Troupes, Général, Prince de Radziwill, Électeur de Saxe, Batterie, Régimentaire de Lituanie
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
du mois dernier , le Comte de Mu-
Lnich', Feldt Maréchal , arriva au Camp des
Moscovites , dont il prit le commandement . Le
20. du même mois , il fit, a taquer un poste
qui couvroit le Village de Schotland , près de
Dantzick , lequel fut emporté. Les Ennemis y
ont perdu environ 600. hommes , et ils y ont
placé une batterie de que ques Mortiers , qui ne
peuvent causer aucun dommage à la Ville , à
cause de la trop grande distance.
Ce General fit tirer le 26. d'une hauteur , sur
laquelle il a placé une Batterie de six Pieces de
Canon , quelques Boulets rouges , qui ne purent
arriver jusqu'à la Ville , mais qui mirent le feu à
deux maisons d'un petit Bourg voisin.
Le Comte Pocci , Régimentaire de Lithuanie ,
a écrit au Roy , qu'il avoit été joint par la plupart
des Seigneurs et des Gentilshommes de cette
Province , qui avoient pris les Armes pour les interêts
communs du Roy et de la Nation , et que
PArmée qu'il commande étoit très - considerable-
Le Prince de Radzivil et quelques autres Sei
Encurs Lithuaniens , attachez au Parti de l'Elec-
Gy teur
774 MERCURE DE FRANCE
teur de Saxe , ont pris la fuite pour éviter de
tomber entre les mains du Comte Pocci , qui
avoit envoyé des Troupes pour les enlever et le
bruit court qu'ils sont allez en Curlande , mais
on n'est pas encore informé exactement du lieu
de leur retraite , on sçait seulement que plusieurs
de leurs terres les plus considerables ont été ravagées
et que leurs Vassaux ont été contraints
de payer de fortes contributions .
Selon les derniers avis reçûs du Palatinat de
Culm , la Noblesse des trois Palatinats de la
Prusse Polonoise , qui s'étoit assemblée à Graudentz
, a joint le corps de Troupes commandé
par le General Schliebing , à qui le Castellan de
Czersk , et les Generaux Fronese et Barkouski ,
ont amené un renfort considerable de Troupes
Sa Majesté a reçû avis de Warsovie , que l'Electeur
de Saxe , qui y étoit arrivé le 19. du mois
passé , en étoit parti avec précipitation pour
Dresde , que la plupart des Seigneurs qui avoient
assisté au Couronnement dè ce Prince , avoient
abandonné en même - temps la Ville , dans la
crainte de n'y être pas en sûreté après son dé
part , et qu'on croyoit même que le Prince Wienovieski
, cy - devant Regimentaire de Lithuanie,
et les deux Princes Lubomirski , avoient pris le
parti de sortir du Royaume .
On a reçû avis qu'un Détachement avoit battu
P'Escorte des Equipages de l'Electeur de Saxe
qu'on en avoit enlevé plusieurs Chariots où l'on
avoit trouvé un butin considerable , et que celui
que les Polonois avoient fait en pillant les Equi
pages du Comte Brannitzki et du Comte de Cetner
, montoit à plus de cent mille écus.
La Comtesse de Brannitzki , qui avoit pris la
route de Dresde , avec une escorte de 1Iro. hom-
'm'es
AVRIL 1734. 775
mes d'Infanterie Saxone , a eu le même sort que
le Comte son Epoux , et elle a été faite prisonniere
par un Détachement des Troupes Polonoises
, qui l'ont menée au Camp du Palatin de
Lublin ; mais ce General l'a renvoyée à Craco
vie , après lui avoir donné la permission de voir
son Epoux.
du mois dernier , le Comte de Mu-
Lnich', Feldt Maréchal , arriva au Camp des
Moscovites , dont il prit le commandement . Le
20. du même mois , il fit, a taquer un poste
qui couvroit le Village de Schotland , près de
Dantzick , lequel fut emporté. Les Ennemis y
ont perdu environ 600. hommes , et ils y ont
placé une batterie de que ques Mortiers , qui ne
peuvent causer aucun dommage à la Ville , à
cause de la trop grande distance.
Ce General fit tirer le 26. d'une hauteur , sur
laquelle il a placé une Batterie de six Pieces de
Canon , quelques Boulets rouges , qui ne purent
arriver jusqu'à la Ville , mais qui mirent le feu à
deux maisons d'un petit Bourg voisin.
Le Comte Pocci , Régimentaire de Lithuanie ,
a écrit au Roy , qu'il avoit été joint par la plupart
des Seigneurs et des Gentilshommes de cette
Province , qui avoient pris les Armes pour les interêts
communs du Roy et de la Nation , et que
PArmée qu'il commande étoit très - considerable-
Le Prince de Radzivil et quelques autres Sei
Encurs Lithuaniens , attachez au Parti de l'Elec-
Gy teur
774 MERCURE DE FRANCE
teur de Saxe , ont pris la fuite pour éviter de
tomber entre les mains du Comte Pocci , qui
avoit envoyé des Troupes pour les enlever et le
bruit court qu'ils sont allez en Curlande , mais
on n'est pas encore informé exactement du lieu
de leur retraite , on sçait seulement que plusieurs
de leurs terres les plus considerables ont été ravagées
et que leurs Vassaux ont été contraints
de payer de fortes contributions .
Selon les derniers avis reçûs du Palatinat de
Culm , la Noblesse des trois Palatinats de la
Prusse Polonoise , qui s'étoit assemblée à Graudentz
, a joint le corps de Troupes commandé
par le General Schliebing , à qui le Castellan de
Czersk , et les Generaux Fronese et Barkouski ,
ont amené un renfort considerable de Troupes
Sa Majesté a reçû avis de Warsovie , que l'Electeur
de Saxe , qui y étoit arrivé le 19. du mois
passé , en étoit parti avec précipitation pour
Dresde , que la plupart des Seigneurs qui avoient
assisté au Couronnement dè ce Prince , avoient
abandonné en même - temps la Ville , dans la
crainte de n'y être pas en sûreté après son dé
part , et qu'on croyoit même que le Prince Wienovieski
, cy - devant Regimentaire de Lithuanie,
et les deux Princes Lubomirski , avoient pris le
parti de sortir du Royaume .
On a reçû avis qu'un Détachement avoit battu
P'Escorte des Equipages de l'Electeur de Saxe
qu'on en avoit enlevé plusieurs Chariots où l'on
avoit trouvé un butin considerable , et que celui
que les Polonois avoient fait en pillant les Equi
pages du Comte Brannitzki et du Comte de Cetner
, montoit à plus de cent mille écus.
La Comtesse de Brannitzki , qui avoit pris la
route de Dresde , avec une escorte de 1Iro. hom-
'm'es
AVRIL 1734. 775
mes d'Infanterie Saxone , a eu le même sort que
le Comte son Epoux , et elle a été faite prisonniere
par un Détachement des Troupes Polonoises
, qui l'ont menée au Camp du Palatin de
Lublin ; mais ce General l'a renvoyée à Craco
vie , après lui avoir donné la permission de voir
son Epoux.
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, le Comte de Münnich a pris le commandement des forces moscovites et a attaqué un poste près de Dantzick, infligeant environ 600 pertes aux ennemis. Le 26, il a mis le feu à deux maisons d'un bourg voisin. Le Comte Pocci a informé le Roi que les seigneurs et gentilshommes de Lithuanie avaient formé une armée pour soutenir le Roi et la Nation, forçant des partisans de l'Électeur de Saxe, comme le Prince de Radzivil, à fuir en Curlande. La noblesse des trois Palatinats de la Prusse Polonoise a rejoint les troupes du Général Schliebing. À Varsovie, l'Électeur de Saxe a quitté précipitamment la ville pour Dresde, suivi par plusieurs seigneurs. Un détachement polonais a capturé des chariots contenant un butin considérable et pillé les équipages de nobles saxons, récupérant plus de cent mille écus. La Comtesse de Brannitzki a été capturée puis renvoyée à Cracovie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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520
p. 775
ALLEMAGNE.
Début :
On écrit de Vienne, que le 8. du mois dernier au soir, l'Empereur vit representer [...]
Mots clefs :
Hommes d'infanterie, Cavalerie, Diète de Ratisbonne, Guerre contre la France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
ON écritde Vienne , que le 8. du mois dernier
au soir , l'Empereur vit representer
par les Pages de l'Imperatrice , sur le Théatre
du Palais , une Comedie intitulée , Don Quichotte
à la Cour de la Duchesse .
Selon l'Etat remis à la Diette de Ratisbonne
et éxaminé par elle , du nombre des Troupes
que chaque Etat de l'Empire sera obligé de fournir
pour soutenir la Guerre contre la France , il
doit être fourni ; sçavoir , par le Cercle du Haut-
Rhin 2946. hommes d'Infanterie et 490. de
Cavalerie ; par celui du Bas- Rin , un pareil nombre
; par celui de Baviere , 1700. hommes d'Infanterie
et 800. de Cavalerie , par ceux de la
Haute et de la Basse Saxe , 2500. hommes de
Cavalerie , et 5000. hommes d'Infanterie ; par
ceux d'Autriche et de Bohëme , 5300. hommes
d'Infanterie , et 2660. de Cavalerie ; et par ceux
de Franconie , de Suabe et de Westphalie , environ
12000. hommes , tant de Cavalerie que
d'Infanterie , la Diette n'a encore pris sur cette
affaire aucune résolution positive.
ON écritde Vienne , que le 8. du mois dernier
au soir , l'Empereur vit representer
par les Pages de l'Imperatrice , sur le Théatre
du Palais , une Comedie intitulée , Don Quichotte
à la Cour de la Duchesse .
Selon l'Etat remis à la Diette de Ratisbonne
et éxaminé par elle , du nombre des Troupes
que chaque Etat de l'Empire sera obligé de fournir
pour soutenir la Guerre contre la France , il
doit être fourni ; sçavoir , par le Cercle du Haut-
Rhin 2946. hommes d'Infanterie et 490. de
Cavalerie ; par celui du Bas- Rin , un pareil nombre
; par celui de Baviere , 1700. hommes d'Infanterie
et 800. de Cavalerie , par ceux de la
Haute et de la Basse Saxe , 2500. hommes de
Cavalerie , et 5000. hommes d'Infanterie ; par
ceux d'Autriche et de Bohëme , 5300. hommes
d'Infanterie , et 2660. de Cavalerie ; et par ceux
de Franconie , de Suabe et de Westphalie , environ
12000. hommes , tant de Cavalerie que
d'Infanterie , la Diette n'a encore pris sur cette
affaire aucune résolution positive.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 8 du mois précédent, l'Empereur a vu la comédie 'Don Quichotte à la Cour de la Duchesse' au Théâtre du Palais de Vienne. La Diète de Ratisbonne a examiné un état exigeant des troupes des États de l'Empire pour la guerre contre la France. Les contingents varient selon les Cercles, sans résolution définitive.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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521
p. 775-781
ITALIE.
Début :
Le 9. du mois dernier, le Pape envoya au Duc de Palombara, le Bref par lequel S. S. [...]
Mots clefs :
Royaume de Naples, Troupes impériales, Ville de Naples, Vice-roi, Infant Don Carlos, Empereur, Armée, Capoue, Pape, Conseil collatéral
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
E 9. du mois dernier , le Pape envoya au
Duc de Palombara , le Brefpar lequel S. S
absout le Cardinal Coscia de l'excommunication
G vj qu'il
776 MERCURE DE FRANCE
qu'il avoit encourue. On compte que ce Cardinal
sortira du Château Saint - Ange , et qu'il se
retirera dans le Convent de Saint Eusebe , où il
demeurera en attendant que la Chambre Apostolique
ait accepté les sûretez qu'il offre pour les
sonnes qui lui restent à payer. On a appris depuis
, qu'ayant reçû ce Bref, il entendit le 14.
la Messe dans le Château Saint- Ange.
On cut avis à Rome le 15. Mais , que l'Infant
Don Carlos étoit arrivé le matin à Monte-
Rotondo , et que le Cardinal Acquaviva , les
Princes Don Barthelemy et Don Philippe Corsini
, le Prince de Santo - Buono , le Marquis
Strozzi , le Marquis Sorano , les deux Auditeurs
de Rote de la Nation Espagnole , et quelques autres
personnes de distinction , qui y étoient allez
pour rendre leurs respects à ce Prince , avoient
cû l'honneur d'y dîner avec lui .
Le Duc de Saint Aignan , Ambassadeur du
Roy de France , s'y rendit l'après midy , et fut
admis à l'Audience du Prince , et le , Chevalier
de Saint Georges y alla le soir avec la Princesse
son Epouse et les deux Princes ses fils.
Le 22. le Prince Don Barthelemy Corsini ,
Grand- Ecuyer de l'Infant Don Carlos , partit de
Rome pour l'aller joindre à Tivoli.
Le Gouverneur de Rome a fait publier un ordre
à tous les Vagabons et autres gens sans aveu
qui sont dans cette Capitale , d'en sortir dans
un terme prescrit , sous peine d'être condamnez
2 Cinq. ans de Galeres ; il doit paroître incessamment
un autre Edit pour menacer de la même
peine les Déserteurs des Troupes Etrangeres quit
se réfugieront dans l'Etat Ecclesiastique , et qu'on
ne sera pas à portée de remettre à leurs Officiers.
» Sur la fin du Consistoire secret que le Pape
FIDE
A VRIL . 1734. 777
tint le 24. du mois dernier , S. S. créa Cardinaux
M, Pompée Aldovrandi , Boulonois , Patriarche
de Jerusalem , Vice-Camerlingue de la Sainte
Eglise , Gouverneur de la Ville et du Territoire
de Rome . Consulteur du saint Office , et des
Rits ; M. Séraphin Cency , Romain , Archevêque
de Benevent , le P. François - Pierre - Marie
Pieri , Siennois , General de l'Ordre des Servites,
Consulteur du Saint Office et des Rits , er Examinateur
des Evêques ; et M. Jacques Amadori
de Lanfredini , Florentin Chanoine de l'Eglise
de S. Pierre du Vatican , Secretaire de la Congrégation
du Concile , et Dataire de la Penitencerie
.
On a reçû avis de Rovero , que le Comte de
Merci , qui a été nommé par l'Empereur pour
commander l'Armée que 5. M. Imper ale assemblé
dans le Trentin avoit eu une attaque
d'apoplexie , qu'il é oit resté en paralysie, et que
le Prince Louis de Waremberg avoit pris le commandement
des Troupes
On écrit de Naples , que les sommes qu'on a
exigées des Communautez qui n'étoient pas en
drar de fournir le nombre d'hommes qu'on leur
a de mandé montent à 3600co . Ducats.
L'Empereur a écrit au Viceroy , d'accorder
certains Privileges à chaque Négociant de cette
Ville qui voudront prêter socco florins à quatre
pour cent d'interèt pour les dépenses de la
Guerre.
SM. Imperiale a envoyé de nouveaux Ordres
pour faire observer , avec la derniere rigueur , le
Decret par lequel il est enjoint à la Cour de la
Vicairerie de tatre saisit tous les revenus de ceux
qui ayant des Charges ou ces biens , fonds dans
le Royaume de Naples , n'y seront pas revenus
au temps prescrit.
778 MERCURE DE FRANCE
Il paroîtra incessamment un Edit pour permettre
à tous ceux qui ont été bannis du Royaume
, d'y rentrer , à condition que chacun d'eux
payera une somme proportionnée à la faute pour
laquelle il a été condamné au bannissement.
Il ne paroît pas que le Gouvernement persiste
dans la résolution qu'il avoit prise de faire démanteler
Capoue , et l'on assure au contraire
que le Prince Caraffe , Grand - Maréchal du
Royaume , le Prince de Belmonte Pignatelli ,
General de la Cavalerie , et le Comte de Traun ,
qui partirent le 8. du mois passé pour s'y rendre
, ont ordre d'en faire réparer les Fortifications
et d'y faire conduire une grande quantité
de Munitions de bouche et de
guerre , et que
plupart des Troupes de Naples , au lieu de tenir
la Campagne , sont destinées à deffendre cette
Place et celle de Gaëtte.
la
Il a été résolu par le Conseil Collateral d'abandonner
un des Châteaux de Naples et d'aug
menter les Garnisons des trois autres.
Le Gouvernement a aussi résolu de faire démolir
les lignes qu'on avoit construites près de
San-Germano , pour s'opposer au passage des
Troupes Espagnoles , et il a ordonné que les
Troupes qui étoient à portée dans ces quartierslà
, marchassent vers Gaëtte , après qu'elles auront
rompu le Pont de Garigliano , afin d'empêcher
les Espagnols d'en profiter pour entrer
dans le Royaume de Naples ; et on se propose
de former aux environs de Garigliano un Camp
qui sera composé des Bataillons qu'on attend de
Sicile et d'une partie des nouvelles Milices .
On a appris en dernier lieu que la plus grande
partie des Troupes qui restoient à Naples , s'est
mise en marche le 22. du mois dernier pour aller
AVRIL 1734. 779
ler à Capoue , où l'on a envoyé depuis peu
plusieurs Mortiers et 1400. Bombes , et qu'il
ne reste ici que foo. hommes pour la deffense
des Châteaux , et deux Compagnies de
Cuirassiers pour la garde du Viceroy , qui selon
les apparences, se retirera à Manfredonia, en attendant
l'arrivée de son Successeur ; cette Ville
est gardée actuellement par ses Habitans, qu'on a
distribués par Compagnies , dont on a donné le
commandement à des Gentilshommes et aux
principaux Bourgeois . Le Conseil Collateral a reçû
ordre de se preparer à suivre le Viceroy , mais
plusieurs Conseillers de ce Tribunal ont allegué
divers prétextes pour s'en dispenser.
On a reçû avis de la Province de Labour dans
le Royaume de Naples , que le 25. Mars il étoit
arrivé dans les environs de la Ville d'Agnani
6000. hommes de Troupes Espagnoles , qui y
avoient été joints le lendemain par 5000. autres ,
que le 29. l'Infant Don Carlos s'étoit rendu au
Mont Cassin , dont l'Abbé lui avoit fourni 1000.
hommes , tant de Cavalerie que d'Infanterie ,
que le même jour un Détachement de l'Armée
de S. M. Catholique s'étoit emparé de la Ville
de Sora , dont les Habitans s'étoient soumis
sans résistance , et que les Troupes Imperiales
qui étoient près de San- Germano , s'étoient retirées.
Le 25. du mois dernier , le Viceroy ayant reçu
avis qu'un Vaisseau Espagnol s'étoit avancé à
une petite distance de ce Port , et que faute de
vent il ne pouvoit regagner le large , il donna
ordre à M. Palavicini , General de la Mer , d'aller
le canoner , et l'on détacha en même- temps
quelques Galeres pour attaquer deux Felouques
de la même Nation qui étoient près de la Côte ,
inais
70 MERCURE DE FRANCE
mais le Vaisseau profita d'un vent favorable qui
s'éleva pour s'éloigner , après avoir lâché plusieurs
borées de Canon au Château de l'Euf,
et à une Galere qu'il coula à fond, et les Felouques
se retirerent avant qu'on cût pû les joindre.
Dans le Conseil Collateral tenu le 27. il fut
résolu que les Troupes Impériales qui sont dans
le Royaume de Naples , et qui ne sont compo
sées que de 1000 hommes , en comptant le
secours envoyé par le Comte de Sastago , n'étant
pas suffisantes pour tenir la Campagne contre
l'Armée du Roy d'Espagne , on se borneroit
à deffendre les Places de Gaette er de Capoue ,
dans chacune desquelles on mettroit 3000. hommes
, et les Châteaux de Naples , où l'on a laissé
une Garnison de 1500. hoinies , et que les 3000
qui restent au Viceroy , seroient employez pour
Pescorter dans sa retraite.
1
Le Comte de Cerbellon , qui étoit nommé
pour lui succeder , arriva le 29 mais ayant jugé
que sa présence étoit inutile à Naples dans la
conjoncture présente , il n'a point vou u prendre
possession de la Viceroyauté , et il se dispose à
suivre le Viceroy qui dont partir pour Barletta
, où Pun et l'autre s'embarqueront pour retourner
à Vienne
Les derniers avis reçus par la voye de Genes ,
portent que le 3. de ce mois le Viceroy de Naples
, escorté de 3000. hommes , en étoit parti
avec le Comte de Corbellon , et qu'ils avoient
pris la route de Barletta , dans le dessein de s'y
embarquer pour Trieste
Que le 9. l'Infant Don Carlos , qui étoit entré
dès le 29. du mois dernier dans le Royaume
de Niples , à la tête des Troupes du Roy d'Espa
gne , mais qui n'avoit pû marcher que lentement,
parce
AVRIL. 1734. 781
parce qu'il avoit été obligé de recevoir en chemin
lès Députez de la plupart des Villes et des
principaux Bourgs , étoit arrivé à Mantalone ,
où les Magistrats de la Ville de Naples étoient
venus le même jour lui en apporter les Clefs et
prêter serment de fidelité à S. M. Catholique ,
que ce Prince vouloit attendre , pour faire son
entrée dans la Ville , la prise des Châteaux , et
qu'après avoir donné ses ordres aux Troupes qui
les assiegent , il étoit allé à Aversa avec le reste
de son Armée qu'il avoit séparée en trois corps ,
dont l'un étoit destiné à demeurer sous ses ordres
et les deux autres à former en même- temps le
Siege de Gaëtte et de Capoüe. Les mêmes avis
ajoutent qu'on ne croit pas que ces deux Places
puissent faire une longue résistance à cause de la
foiblesse de leurs Garnisons , que presque tout le
Royaume est actuellement soumis , et que Pin
fant Don Carlos , en recevant au nom du Roy
d'Espagne , l'hommage du Conseil Collateral et
des autres ptincipaux Tribunaux du Royaume.
et de la Ville de Naples , à promis solemnellement
que Sa Majesté Catholique maintiendroit
les habitans dans tous leurs Privileges ,
qu'elle supprimeroit toutes les impositions établies
par l'Empereur , lesquelles cesseroient dès
à present d'être éxigées ; qu'elle continueroit
de payer les pensions que l'Empereur avoit accordées
, et qu'elle ne changeroit rien aux usages
qui regardent la collation des Benefices.
E 9. du mois dernier , le Pape envoya au
Duc de Palombara , le Brefpar lequel S. S
absout le Cardinal Coscia de l'excommunication
G vj qu'il
776 MERCURE DE FRANCE
qu'il avoit encourue. On compte que ce Cardinal
sortira du Château Saint - Ange , et qu'il se
retirera dans le Convent de Saint Eusebe , où il
demeurera en attendant que la Chambre Apostolique
ait accepté les sûretez qu'il offre pour les
sonnes qui lui restent à payer. On a appris depuis
, qu'ayant reçû ce Bref, il entendit le 14.
la Messe dans le Château Saint- Ange.
On cut avis à Rome le 15. Mais , que l'Infant
Don Carlos étoit arrivé le matin à Monte-
Rotondo , et que le Cardinal Acquaviva , les
Princes Don Barthelemy et Don Philippe Corsini
, le Prince de Santo - Buono , le Marquis
Strozzi , le Marquis Sorano , les deux Auditeurs
de Rote de la Nation Espagnole , et quelques autres
personnes de distinction , qui y étoient allez
pour rendre leurs respects à ce Prince , avoient
cû l'honneur d'y dîner avec lui .
Le Duc de Saint Aignan , Ambassadeur du
Roy de France , s'y rendit l'après midy , et fut
admis à l'Audience du Prince , et le , Chevalier
de Saint Georges y alla le soir avec la Princesse
son Epouse et les deux Princes ses fils.
Le 22. le Prince Don Barthelemy Corsini ,
Grand- Ecuyer de l'Infant Don Carlos , partit de
Rome pour l'aller joindre à Tivoli.
Le Gouverneur de Rome a fait publier un ordre
à tous les Vagabons et autres gens sans aveu
qui sont dans cette Capitale , d'en sortir dans
un terme prescrit , sous peine d'être condamnez
2 Cinq. ans de Galeres ; il doit paroître incessamment
un autre Edit pour menacer de la même
peine les Déserteurs des Troupes Etrangeres quit
se réfugieront dans l'Etat Ecclesiastique , et qu'on
ne sera pas à portée de remettre à leurs Officiers.
» Sur la fin du Consistoire secret que le Pape
FIDE
A VRIL . 1734. 777
tint le 24. du mois dernier , S. S. créa Cardinaux
M, Pompée Aldovrandi , Boulonois , Patriarche
de Jerusalem , Vice-Camerlingue de la Sainte
Eglise , Gouverneur de la Ville et du Territoire
de Rome . Consulteur du saint Office , et des
Rits ; M. Séraphin Cency , Romain , Archevêque
de Benevent , le P. François - Pierre - Marie
Pieri , Siennois , General de l'Ordre des Servites,
Consulteur du Saint Office et des Rits , er Examinateur
des Evêques ; et M. Jacques Amadori
de Lanfredini , Florentin Chanoine de l'Eglise
de S. Pierre du Vatican , Secretaire de la Congrégation
du Concile , et Dataire de la Penitencerie
.
On a reçû avis de Rovero , que le Comte de
Merci , qui a été nommé par l'Empereur pour
commander l'Armée que 5. M. Imper ale assemblé
dans le Trentin avoit eu une attaque
d'apoplexie , qu'il é oit resté en paralysie, et que
le Prince Louis de Waremberg avoit pris le commandement
des Troupes
On écrit de Naples , que les sommes qu'on a
exigées des Communautez qui n'étoient pas en
drar de fournir le nombre d'hommes qu'on leur
a de mandé montent à 3600co . Ducats.
L'Empereur a écrit au Viceroy , d'accorder
certains Privileges à chaque Négociant de cette
Ville qui voudront prêter socco florins à quatre
pour cent d'interèt pour les dépenses de la
Guerre.
SM. Imperiale a envoyé de nouveaux Ordres
pour faire observer , avec la derniere rigueur , le
Decret par lequel il est enjoint à la Cour de la
Vicairerie de tatre saisit tous les revenus de ceux
qui ayant des Charges ou ces biens , fonds dans
le Royaume de Naples , n'y seront pas revenus
au temps prescrit.
778 MERCURE DE FRANCE
Il paroîtra incessamment un Edit pour permettre
à tous ceux qui ont été bannis du Royaume
, d'y rentrer , à condition que chacun d'eux
payera une somme proportionnée à la faute pour
laquelle il a été condamné au bannissement.
Il ne paroît pas que le Gouvernement persiste
dans la résolution qu'il avoit prise de faire démanteler
Capoue , et l'on assure au contraire
que le Prince Caraffe , Grand - Maréchal du
Royaume , le Prince de Belmonte Pignatelli ,
General de la Cavalerie , et le Comte de Traun ,
qui partirent le 8. du mois passé pour s'y rendre
, ont ordre d'en faire réparer les Fortifications
et d'y faire conduire une grande quantité
de Munitions de bouche et de
guerre , et que
plupart des Troupes de Naples , au lieu de tenir
la Campagne , sont destinées à deffendre cette
Place et celle de Gaëtte.
la
Il a été résolu par le Conseil Collateral d'abandonner
un des Châteaux de Naples et d'aug
menter les Garnisons des trois autres.
Le Gouvernement a aussi résolu de faire démolir
les lignes qu'on avoit construites près de
San-Germano , pour s'opposer au passage des
Troupes Espagnoles , et il a ordonné que les
Troupes qui étoient à portée dans ces quartierslà
, marchassent vers Gaëtte , après qu'elles auront
rompu le Pont de Garigliano , afin d'empêcher
les Espagnols d'en profiter pour entrer
dans le Royaume de Naples ; et on se propose
de former aux environs de Garigliano un Camp
qui sera composé des Bataillons qu'on attend de
Sicile et d'une partie des nouvelles Milices .
On a appris en dernier lieu que la plus grande
partie des Troupes qui restoient à Naples , s'est
mise en marche le 22. du mois dernier pour aller
AVRIL 1734. 779
ler à Capoue , où l'on a envoyé depuis peu
plusieurs Mortiers et 1400. Bombes , et qu'il
ne reste ici que foo. hommes pour la deffense
des Châteaux , et deux Compagnies de
Cuirassiers pour la garde du Viceroy , qui selon
les apparences, se retirera à Manfredonia, en attendant
l'arrivée de son Successeur ; cette Ville
est gardée actuellement par ses Habitans, qu'on a
distribués par Compagnies , dont on a donné le
commandement à des Gentilshommes et aux
principaux Bourgeois . Le Conseil Collateral a reçû
ordre de se preparer à suivre le Viceroy , mais
plusieurs Conseillers de ce Tribunal ont allegué
divers prétextes pour s'en dispenser.
On a reçû avis de la Province de Labour dans
le Royaume de Naples , que le 25. Mars il étoit
arrivé dans les environs de la Ville d'Agnani
6000. hommes de Troupes Espagnoles , qui y
avoient été joints le lendemain par 5000. autres ,
que le 29. l'Infant Don Carlos s'étoit rendu au
Mont Cassin , dont l'Abbé lui avoit fourni 1000.
hommes , tant de Cavalerie que d'Infanterie ,
que le même jour un Détachement de l'Armée
de S. M. Catholique s'étoit emparé de la Ville
de Sora , dont les Habitans s'étoient soumis
sans résistance , et que les Troupes Imperiales
qui étoient près de San- Germano , s'étoient retirées.
Le 25. du mois dernier , le Viceroy ayant reçu
avis qu'un Vaisseau Espagnol s'étoit avancé à
une petite distance de ce Port , et que faute de
vent il ne pouvoit regagner le large , il donna
ordre à M. Palavicini , General de la Mer , d'aller
le canoner , et l'on détacha en même- temps
quelques Galeres pour attaquer deux Felouques
de la même Nation qui étoient près de la Côte ,
inais
70 MERCURE DE FRANCE
mais le Vaisseau profita d'un vent favorable qui
s'éleva pour s'éloigner , après avoir lâché plusieurs
borées de Canon au Château de l'Euf,
et à une Galere qu'il coula à fond, et les Felouques
se retirerent avant qu'on cût pû les joindre.
Dans le Conseil Collateral tenu le 27. il fut
résolu que les Troupes Impériales qui sont dans
le Royaume de Naples , et qui ne sont compo
sées que de 1000 hommes , en comptant le
secours envoyé par le Comte de Sastago , n'étant
pas suffisantes pour tenir la Campagne contre
l'Armée du Roy d'Espagne , on se borneroit
à deffendre les Places de Gaette er de Capoue ,
dans chacune desquelles on mettroit 3000. hommes
, et les Châteaux de Naples , où l'on a laissé
une Garnison de 1500. hoinies , et que les 3000
qui restent au Viceroy , seroient employez pour
Pescorter dans sa retraite.
1
Le Comte de Cerbellon , qui étoit nommé
pour lui succeder , arriva le 29 mais ayant jugé
que sa présence étoit inutile à Naples dans la
conjoncture présente , il n'a point vou u prendre
possession de la Viceroyauté , et il se dispose à
suivre le Viceroy qui dont partir pour Barletta
, où Pun et l'autre s'embarqueront pour retourner
à Vienne
Les derniers avis reçus par la voye de Genes ,
portent que le 3. de ce mois le Viceroy de Naples
, escorté de 3000. hommes , en étoit parti
avec le Comte de Corbellon , et qu'ils avoient
pris la route de Barletta , dans le dessein de s'y
embarquer pour Trieste
Que le 9. l'Infant Don Carlos , qui étoit entré
dès le 29. du mois dernier dans le Royaume
de Niples , à la tête des Troupes du Roy d'Espa
gne , mais qui n'avoit pû marcher que lentement,
parce
AVRIL. 1734. 781
parce qu'il avoit été obligé de recevoir en chemin
lès Députez de la plupart des Villes et des
principaux Bourgs , étoit arrivé à Mantalone ,
où les Magistrats de la Ville de Naples étoient
venus le même jour lui en apporter les Clefs et
prêter serment de fidelité à S. M. Catholique ,
que ce Prince vouloit attendre , pour faire son
entrée dans la Ville , la prise des Châteaux , et
qu'après avoir donné ses ordres aux Troupes qui
les assiegent , il étoit allé à Aversa avec le reste
de son Armée qu'il avoit séparée en trois corps ,
dont l'un étoit destiné à demeurer sous ses ordres
et les deux autres à former en même- temps le
Siege de Gaëtte et de Capoüe. Les mêmes avis
ajoutent qu'on ne croit pas que ces deux Places
puissent faire une longue résistance à cause de la
foiblesse de leurs Garnisons , que presque tout le
Royaume est actuellement soumis , et que Pin
fant Don Carlos , en recevant au nom du Roy
d'Espagne , l'hommage du Conseil Collateral et
des autres ptincipaux Tribunaux du Royaume.
et de la Ville de Naples , à promis solemnellement
que Sa Majesté Catholique maintiendroit
les habitans dans tous leurs Privileges ,
qu'elle supprimeroit toutes les impositions établies
par l'Empereur , lesquelles cesseroient dès
à present d'être éxigées ; qu'elle continueroit
de payer les pensions que l'Empereur avoit accordées
, et qu'elle ne changeroit rien aux usages
qui regardent la collation des Benefices.
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Résumé : ITALIE.
Le 9 du mois dernier, le Pape a envoyé un bref au Duc de Palombara, levant l'excommunication du Cardinal Coscia. Le Cardinal doit quitter le Château Saint-Ange pour le couvent de Saint-Eusèbe en attendant l'acceptation des garanties pour ses dettes par la Chambre Apostolique. Le 14, il a assisté à la messe au Château Saint-Ange. À Rome, le 15, l'Infant Don Carlos est arrivé à Monte-Rotondo, accueilli par plusieurs personnalités, dont le Duc de Saint Aignan et le Chevalier de Saint-Georges. Le 22, le Prince Don Barthélemy Corsini a quitté Rome pour rejoindre Don Carlos à Tivoli. Le Gouverneur de Rome a ordonné l'expulsion des vagabonds et des déserteurs étrangers sous peine de galères. Le 24 du mois dernier, le Pape a créé plusieurs cardinaux, dont Pompée Aldovrandi, Séraphin Cency, François-Pierre-Marie Pieri, et Jacques Amadori de Lanfredini. À Rovero, le Comte de Merci, nommé par l'Empereur pour commander l'armée dans le Trentin, a eu une attaque d'apoplexie, et le Prince Louis de Waremberg a pris le commandement. À Naples, des sommes ont été exigées des communautés pour fournir des hommes, et l'Empereur a accordé des privilèges aux négociants prêtant de l'argent pour la guerre. Un décret impérial ordonne la saisie des revenus de ceux absents du Royaume de Naples. Un édit permettra aux bannis de rentrer en payant une somme proportionnée à leur faute. Le gouvernement napolitain a décidé de renforcer les fortifications de Capoue et Gaëtte, et de démolir les lignes près de San-Germano pour empêcher les Espagnols d'entrer. Les troupes napolitaines se préparent à défendre ces places. Le Viceroy se retire à Manfredonia, et le Conseil Collateral doit le suivre. Dans la province de Labour, les troupes espagnoles ont pris plusieurs villes, et l'Infant Don Carlos a reçu l'hommage des magistrats napolitains. Le Viceroy et le Comte de Cerbellon ont quitté Naples pour Barletta, puis Trieste. Don Carlos a promis de maintenir les privilèges des habitants et de supprimer les impositions impériales.
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522
p. 781-783
ESPAGNE.
Début :
Le Prince des Asturies s'étoit trouvé, il y a déja quelque temps, assez incommodé d'une [...]
Mots clefs :
José Vallejo de la Canal, Maures, Ennemis, Drapeau, Prince des Asturies, Opération, Tumeur
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
E Prince des Asturies s'étoit trouvé , il y a
Ldéja quelque tempos , assez ise trouve d'une
tumeur à la fesse , et l'état de ce Prince avoit
causé de l'inquiétude, mais elle est bien diminuée
depuis l'arrivée du sieur P'erit , qui a été envoyé
à Madrid de Paris , et qui après avoir czaminé
le
782 MERCURE DE FRANCE
le mal , a assuré qu'il n'étoit pas , à beaucoup
près , aussi considerable qu'on l'avoit crû d'abord.
L'Operation que le sieur Petit a jugé nécessaire
pour la plus prompte guérison du Prince des
Asturies , fut faite le 29. du mois passé à sept
heures du matin avec beaucoup de succès ; elle
a été très - legere, et elle n'a duré qu'une minute ;
le Prince a très - peu souffert , et depuis l'operation
il est fort tranquille et dans le meilleur état
qu'on puisse souhaiter , sans qu'il y ait aucune .
suite fâcheuse appréhender , et l'on espere que
dans peu sa santé sera entierement rétablie .
Don Joseph Vallejo , Commandant General
des Troupes Espagnoles qui sont en Afrique , a
écrit au Roy , pour informer S. M. que le 2. du
mois dernier , ayant sçû qu'un grand nombre de
Maures s'étoient mis en embuscade dans les environs
de la Fontaine voisine de la Ville d'Oran,
il avoit fait sortir de cette Place un Détachement
d'Infanterie , avec ordre d'attaquer les Ennemis
et de les attirer du côté de la Ville , en
feignant de leur ceder peu à peu le terrain ; que
les Maures trompez par la feinte retraite des Espagnols
, avoient donné dans le piege qu'il leur
avoit tendu , et que pendant qu'ils étoient occupez
à poursuivre les Troupes sorties de la Place
, deux Compagnies de Volontaires qui étoient
postées à la tête du Vallon,et qu'ils n'avoient pas
apperçûës , avoient fait feu sur leur arriere garde
et l'avoient mise en désordre ; que l'Adjudant
Don Joseph Rubina , qui commandoit les Volontaires
, avoit pris le premier Drapeau des Ennemis
et avoit tué celui qui le portoit , sur le refus
qu'il avoit fait de se rendre , et que les Maures,
après avoir eû plusieurs de leurs gens tuez ou
blessez , avoient été contraints de prendre la fuite.
Ces
AVRIL. 1734. 783
Ces Lettres ajoûtent que les Espagnols , par la
sage conduite des Officiers , n'ont pas perdu un
seul homme dans cette occasion . Don Joseph
Vallejo a envoyé au Roy le Drapeau pris sur les
Ennemis , qui ont été fort sensibles à cette perte,
parce que c'étoit un Drapeau qui avoit reposé
long- temps sur le Tombeau de Mahomet à la
Mecque, d'où quelques Pelerins l'avoient apporté.
On travaille à réparer les Fortifications de Badajos
et de toutes les Places qui sont sur les
Frontieres du Royaume de Portugal .
E Prince des Asturies s'étoit trouvé , il y a
Ldéja quelque tempos , assez ise trouve d'une
tumeur à la fesse , et l'état de ce Prince avoit
causé de l'inquiétude, mais elle est bien diminuée
depuis l'arrivée du sieur P'erit , qui a été envoyé
à Madrid de Paris , et qui après avoir czaminé
le
782 MERCURE DE FRANCE
le mal , a assuré qu'il n'étoit pas , à beaucoup
près , aussi considerable qu'on l'avoit crû d'abord.
L'Operation que le sieur Petit a jugé nécessaire
pour la plus prompte guérison du Prince des
Asturies , fut faite le 29. du mois passé à sept
heures du matin avec beaucoup de succès ; elle
a été très - legere, et elle n'a duré qu'une minute ;
le Prince a très - peu souffert , et depuis l'operation
il est fort tranquille et dans le meilleur état
qu'on puisse souhaiter , sans qu'il y ait aucune .
suite fâcheuse appréhender , et l'on espere que
dans peu sa santé sera entierement rétablie .
Don Joseph Vallejo , Commandant General
des Troupes Espagnoles qui sont en Afrique , a
écrit au Roy , pour informer S. M. que le 2. du
mois dernier , ayant sçû qu'un grand nombre de
Maures s'étoient mis en embuscade dans les environs
de la Fontaine voisine de la Ville d'Oran,
il avoit fait sortir de cette Place un Détachement
d'Infanterie , avec ordre d'attaquer les Ennemis
et de les attirer du côté de la Ville , en
feignant de leur ceder peu à peu le terrain ; que
les Maures trompez par la feinte retraite des Espagnols
, avoient donné dans le piege qu'il leur
avoit tendu , et que pendant qu'ils étoient occupez
à poursuivre les Troupes sorties de la Place
, deux Compagnies de Volontaires qui étoient
postées à la tête du Vallon,et qu'ils n'avoient pas
apperçûës , avoient fait feu sur leur arriere garde
et l'avoient mise en désordre ; que l'Adjudant
Don Joseph Rubina , qui commandoit les Volontaires
, avoit pris le premier Drapeau des Ennemis
et avoit tué celui qui le portoit , sur le refus
qu'il avoit fait de se rendre , et que les Maures,
après avoir eû plusieurs de leurs gens tuez ou
blessez , avoient été contraints de prendre la fuite.
Ces
AVRIL. 1734. 783
Ces Lettres ajoûtent que les Espagnols , par la
sage conduite des Officiers , n'ont pas perdu un
seul homme dans cette occasion . Don Joseph
Vallejo a envoyé au Roy le Drapeau pris sur les
Ennemis , qui ont été fort sensibles à cette perte,
parce que c'étoit un Drapeau qui avoit reposé
long- temps sur le Tombeau de Mahomet à la
Mecque, d'où quelques Pelerins l'avoient apporté.
On travaille à réparer les Fortifications de Badajos
et de toutes les Places qui sont sur les
Frontieres du Royaume de Portugal .
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Résumé : ESPAGNE.
Le Prince des Asturies a récemment été diagnostiqué avec une tumeur à la fesse, mais une opération légère réalisée le 29 du mois précédent a été un succès. Le Prince se porte bien et une guérison complète rapide est espérée. Par ailleurs, Don Joseph Vallejo, Commandant Général des Troupes Espagnoles en Afrique, a rapporté une opération militaire réussie. Le 2 du mois dernier, il a organisé une embuscade contre des Maures près de la Fontaine voisine d'Oran. Les Maures, attirés par une feinte retraite des Espagnols, ont été pris à revers par des Volontaires en embuscade. L'Adjudant Don Joseph Rubina a capturé le drapeau ennemi et tué son porteur. Les Maures ont subi plusieurs pertes et ont pris la fuite, tandis que les Espagnols n'ont subi aucune perte grâce à la sage conduite des officiers. Le drapeau capturé, ayant une valeur religieuse pour les Maures, a été envoyé au Roi. Enfin, des travaux de réparation des fortifications sont en cours à Badajos et dans d'autres places frontalières avec le Portugal.
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523
p. 783-785
PORTUGAL.
Début :
Les Lettres de Lisbonne du commencement du mois dernier, portent que le grand nombre [...]
Mots clefs :
Diamants, Mines de diamant, Roi, Compagnie, Brésil, Valeur, Vente, Propriétaires
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texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGA L.
Es Lettres de Lisbonne du commencement
?
Ldu mois dernier , portent que le grand nom
bre de Diamans apportez du Brezil depuis quel
ques années , ayant causé un préjudice considérable
au Commerce de cette précieuse Marchandise
, et le Roy voulant prêvenir ce désordre et
maintenir les Diamans dans leur juste valeur
S. M. fit assembler le 3. Février dernier dans son
Palais 14. Marchands des plus experts pour déliberer
sur quatre diverses propositions qui lui
avoient été faites à ce sujet. On résolut dans cette
Assemblée l'établissement d'une Compagnie , et
P'on y convint en attendant des Articles suivans.
1º. Que S. M.fera cesser tout travail aux Mines
de Diamans au Brezil , sous peine de mort.
2.Que tous les Diamans à bord des Flotes qu'on
attend de la Baye de Tous les Saints et de Rio de
Janeiro , seront portez à la Monnoye.
D
3°. Qu'on choisira des Experts pour évaluer
en présence des Proprietaires , lesdits Diamans sur
le prix qu'ils pourront valoir en Europe.
4° . Que les Proprietaires éliront entre eux neuf
Directeurs , auxquels le Roy en ajoûtera unun , et que
ceux
784 MERCURE DE FRANCE
ceux qui auront la valeur de 20000. Cruzades y
auront une voix.
5. Qu'on fournira aux Proprietaires des Obli
gations pour la valeur de leurs Effets .
6°. Qu'il leur sera permis de vendre leurs Obli
gations de la maniere qu'ils jugeront la plus convenable.
7°. Que le Roy abonnera lesdites Obligations sur
leur valeur , offrant de l'argent comptant à ceux
qui en voudront.
8°. Que tous ceux qui auront des, Diamans invendus
, seront obligez de les porter à la Monnoye ,
sous peine de confiscation .
9° . Que la Compagnie aura le Privilege d'exposer
en vente une quantité de Diamans limitée et non
assez considerable pour en alterer le prix , et qu'on
publiera d'avance le tems de la vente , afin que
les
Etrangers puissent y assister ou donner leurs ordres.
10°. Que cette vente se fera à Lisbonne , au plus
offrant et dernier encherisseur.
11°. Qu'on imprimera le compte du produit de la
vente et qu'on en payera aux Porteurs d'Obligations
le provenu à proportion de leurs interêts.
12°. Que la Compagnie aura seule le Privilege
de faire traaviller aux Mines ,selon l'occurrence des
temps , en y employant seulement 5. à 600. Escla
ves , afin que ce Commerce se soutienne.
13 ° . Qu'on accordera à ladite Compagnie tous
les avantages possibles , afin de l'encourager.
14°. Que ladite Compagnie , pour indemniser le
Roy de la fermeture des Mines , payera à S. M.
10. pour cent du profit qu'elle fera.
15º . Qu'on ne vendra rien qu'après qu'on aura
placé ce qui est hors de terre , à moins qu'il n'arrive
quelque changement considerable dans les prix
des Diamans.
AVRIL. 1734. 785
On ne doute pas que le Projet cy - dessus ne
soit inis en execution immédiatement après l'arrivée
de la Flote de la Baye de Tous les Saints ,
quoique ceux qui attendent des Diamans ayent
fait offrir 15. pour cent au Roy, pour avoir la liberté
de disposer de leurs Marchandises à leur gré..
Es Lettres de Lisbonne du commencement
?
Ldu mois dernier , portent que le grand nom
bre de Diamans apportez du Brezil depuis quel
ques années , ayant causé un préjudice considérable
au Commerce de cette précieuse Marchandise
, et le Roy voulant prêvenir ce désordre et
maintenir les Diamans dans leur juste valeur
S. M. fit assembler le 3. Février dernier dans son
Palais 14. Marchands des plus experts pour déliberer
sur quatre diverses propositions qui lui
avoient été faites à ce sujet. On résolut dans cette
Assemblée l'établissement d'une Compagnie , et
P'on y convint en attendant des Articles suivans.
1º. Que S. M.fera cesser tout travail aux Mines
de Diamans au Brezil , sous peine de mort.
2.Que tous les Diamans à bord des Flotes qu'on
attend de la Baye de Tous les Saints et de Rio de
Janeiro , seront portez à la Monnoye.
D
3°. Qu'on choisira des Experts pour évaluer
en présence des Proprietaires , lesdits Diamans sur
le prix qu'ils pourront valoir en Europe.
4° . Que les Proprietaires éliront entre eux neuf
Directeurs , auxquels le Roy en ajoûtera unun , et que
ceux
784 MERCURE DE FRANCE
ceux qui auront la valeur de 20000. Cruzades y
auront une voix.
5. Qu'on fournira aux Proprietaires des Obli
gations pour la valeur de leurs Effets .
6°. Qu'il leur sera permis de vendre leurs Obli
gations de la maniere qu'ils jugeront la plus convenable.
7°. Que le Roy abonnera lesdites Obligations sur
leur valeur , offrant de l'argent comptant à ceux
qui en voudront.
8°. Que tous ceux qui auront des, Diamans invendus
, seront obligez de les porter à la Monnoye ,
sous peine de confiscation .
9° . Que la Compagnie aura le Privilege d'exposer
en vente une quantité de Diamans limitée et non
assez considerable pour en alterer le prix , et qu'on
publiera d'avance le tems de la vente , afin que
les
Etrangers puissent y assister ou donner leurs ordres.
10°. Que cette vente se fera à Lisbonne , au plus
offrant et dernier encherisseur.
11°. Qu'on imprimera le compte du produit de la
vente et qu'on en payera aux Porteurs d'Obligations
le provenu à proportion de leurs interêts.
12°. Que la Compagnie aura seule le Privilege
de faire traaviller aux Mines ,selon l'occurrence des
temps , en y employant seulement 5. à 600. Escla
ves , afin que ce Commerce se soutienne.
13 ° . Qu'on accordera à ladite Compagnie tous
les avantages possibles , afin de l'encourager.
14°. Que ladite Compagnie , pour indemniser le
Roy de la fermeture des Mines , payera à S. M.
10. pour cent du profit qu'elle fera.
15º . Qu'on ne vendra rien qu'après qu'on aura
placé ce qui est hors de terre , à moins qu'il n'arrive
quelque changement considerable dans les prix
des Diamans.
AVRIL. 1734. 785
On ne doute pas que le Projet cy - dessus ne
soit inis en execution immédiatement après l'arrivée
de la Flote de la Baye de Tous les Saints ,
quoique ceux qui attendent des Diamans ayent
fait offrir 15. pour cent au Roy, pour avoir la liberté
de disposer de leurs Marchandises à leur gré..
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Résumé : PORTUGAL.
Le roi du Portugal a pris des mesures pour réguler le commerce des diamants, notamment ceux du Brésil. Le 3 février précédent, il a réuni 14 experts marchands pour délibérer sur diverses propositions visant à maintenir la valeur des diamants. Les décisions incluent l'interdiction de travailler les mines de diamants au Brésil sous peine de mort, la collecte de tous les diamants à bord des flottes en provenance de la Baye de Tous les Saints et de Rio de Janeiro pour les évaluer et les monnayer, et la création d'une compagnie chargée de gérer ce commerce. Cette compagnie aura le privilège exclusif de vendre des diamants et d'exploiter les mines avec un nombre limité d'esclaves. Les propriétaires de diamants recevront des obligations pour la valeur de leurs effets, qu'ils pourront vendre à leur convenance. Le roi abondera ces obligations et offrira de l'argent comptant à ceux qui en voudront. La vente des diamants se fera à Lisbonne au plus offrant et dernier enchérisseur, avec publication préalable des dates de vente pour permettre la participation des étrangers. La compagnie devra payer 10 % de ses profits au roi pour indemniser la fermeture des mines. Le projet doit être mis en exécution immédiatement après l'arrivée de la flotte de la Baye de Tous les Saints.
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524
p. 785
HOLLANDE, PAYS-BAS.
Début :
Le 23. Mars, le feu prit au Palais Episcopal de la Ville de Liege, dont la plus grande partie [...]
Mots clefs :
Palais épiscopal, Liège
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE, PAYS-BAS.
HOLLANDE , PAYS - BA s.
L
E 23. Mars , le feu prit au Palais Episcopal
de la Ville de Liege , dont la plus grande partie
a été entierement consumée par les flammes,
ainsi que l'Eglise Paroissialle des onze mille Vierges
, la Chancellerie , les Prisons de l'Officialité ,
et un Magasin considerable de Draps.
L
E 23. Mars , le feu prit au Palais Episcopal
de la Ville de Liege , dont la plus grande partie
a été entierement consumée par les flammes,
ainsi que l'Eglise Paroissialle des onze mille Vierges
, la Chancellerie , les Prisons de l'Officialité ,
et un Magasin considerable de Draps.
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525
p. 785-790
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On mande de Londres, qu'un Officier de Marine, commis pour prendre de force des [...]
Mots clefs :
Chambre des communes, Roi, Prince de Nassau, Princesse de Nassau, Seigneurs, Dépenses, Honneur, Parlement, Augmentation, Grande-Bretagne
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
N mande de Londres , qu'un Officier de
Marine , commis pour prendre de force des
Matelots , entra dernierement à main armée avec
sa Suite chez M. Imberti , Résident de la République
de Venise,et qu'il enleva quelques Matelots
Etrangers , malgré l'opposition des Domestiques
de ce Ministre, qui en a porté ses plaintes à S. M.
Le Prince de Nassau dîna le 18 du mois dernier
chez le Chevalier Hans- Sloane , & après
avoir vu le Cabinet de ce Medecin , il se rendit
à la Societé Royale dont il fût reçû Membre le
du même mois.
24
Le 26 Mars à six heures du soir , le Prince de
Nassau, accompagné du Chevalier Clement Cotterel
Maître des cérémonies , qui étoit allé le
prendre au Palais de Sommerset dans les Carosses
du Roy , se rendit au Palais de Saint James ; le
Carosse de Sa Majesté dans lequel étoit le Prince
étoit précedé de plusieurs autres , remplis par les
Gentilshommes de sa suite , et il étoit suivi des
Carosses de la Reine , du Prince de Galles , du
DC
786 MERCURE DE FRANCE
Duc de Cumberland , et de la Princesse Royale.
Vers les huit heures , les Grands Officiers de la
Couronne , les Pairs d'Angleterre , ceux d'Ecosse
et les autres personnes de distinction , qui par
leurs charges ou par leur rang ont droit d'assister
aux Mariages des Princes et des Princesses
de la Grande Bretagne,commencerent à se mettre
en marche pour aller à la Chapelle Françoise où
ils se rendirent par une galerie qu'on avoit construite
depuis le Palais jusqu'à cette Chapelle . Le
Roy y étant arrivé un peu avant neuf heures
on celebra le Mariage de la Princesse Royale ,
avec le Prince de Nassau , et l'Evêque de Londres
leur donna la Benediction Nuptiale, au bruit
des Salves réïterées du Canon du Parc et de la
Tour.
Après la cérémonie , leurs Majestez précedées
du même cortege , retournerent au Palais avec le
Prince et la Princesse de Nassau, qui étant entrez
dans la Chambre du Roy , se mirent à genoux
devant leurs Majestez pour recevoir leur benediction
.
A onze heures , le Roy et la Famille Royale
souperent en public dans la grande chambre du
Bal Leurs Majestez étoient placées au haut de
la table sous un Dais ; à leur droite étoient le
Prince de Galles , le Duc de Cumberland , etj le
Prince de Nassau , et à la gauche , la Princesse
de Nassau , et les Princesses Amelie , Caroline ,
et Marie.
Pendant toute la nuit , il y eût des feux et
des illuminations dans les rues , et le peuple
donna de très grandes démonstrations de joye .
Aucun Pair d'Irlande n'a assisté au Mariage
de la Princesse de Nassau , parce que le Comte
de Tilney , les Vicomtes de Gallouway , Brundell
,
>
AVRIL. 1724. 787
dell , Gage , Grimston et Vane , les Lords Kingsale
, Southowel , Ranelagh , et les autres Seigneurs
Irlandois, qui étoient à Londres, n'avoient
point été invitez à se trouver à cette cérémonie
en qualité de Pairs d'Irlande , et qu'ils ont
prétendus qu'ils ne pouvoient sans déroger à
leurs prérogatives , y assister comme simples.
spectateurs , et qu'ils devoient avoir rang dans
la marche et à la Chapelle , immédiatement
après les Pairs d'Ecosse .
Le 26 , le Roy et la Reine reçûrent les Compliments
des Ministres Etrangers , des Ministres
d'Etat et des Seigneurs ; toute la Cour se rendit
ensuite chez la Princesse de Nassau qui
trouva sur sa toillette une Corbeille d'or , remplie
de fleurs , sous lesquelles il y avoit plusieurs
bijoux enrichis de diamants d'un prix
considérable , dont le Prince son Epoux lui a fait
présent.
La Chambre des Pairs s'assembla le 29 , et il
y fût résolu que les Seigneurs à Baguettes blanches
iroient feliciter le Roy de la part de la
Chambre sur le Mariage de la Princesse de
Nassau ; que les Comtes de Chesterfield , et de
Scarborough , et le Lord Hardwick porteroient
un Message à la Reine sur le même sujet , et
qu'on en envoyeroit un au Prince de Nassau , et
a la Princesse de Nassau par le Comte de Cholmondeley
, et le Lord de Lawar : on ordonna
ensuite de porter un Bill pour naturaliser le
Prince de Nassau , et le Lord Chef de Justice
de la Cour des Communs Plaidoyers fût chargé
d'en dresser le Proer
Le premier d'Avril le Roy se rendit à la
Chambre des Pairs avec les cérémonies accoûtumées
, et Sa Majesté ayant mandé la Chambre
des
788 MERCURE DE FRANCE
des Communes , donna son consentement Royal
au Bill pour naturaliser Guillaume- Charles-
Henry , Prince de Nassau .
Ce Prince doit être créé Duc de Glocester
êt îl prendra place dans la Chambre des Pairs
après les Princes du Sang.
Le 8 de ce mois , le Duc de Newcastle ICmit
de la part du Roy à la Chambre un Message
, lequel contient , que Sa Majesté a vû avec
beaucoup de plaisir le zele et l'affection que les
Seigneurs ont fait paroître dans l'Expedition des
affaires , qu'elle n'a rien plus à coeur que de voir
la Paix rétablie en Europe , et d'éviter , s'il est
possible , d'engager ses sujets dans les dépenses
et les hazards de la Guerre , et qu'elle desire en
même temps de ne donner aucune juste allarme
aux autres Nations ; qu'il est convenable de prendre
des mesures afin que les efforts de S. M. et ceux
de ses Alliez pour procurer un accommodement,
puissent avoir l'effet desiré; et afin qu'elle soit en
état de contracter et de remplir les engagemens
que l'honneur,la justice, et la prudence exigeront,
et d'empêcher que ses Royaumes ne demeurent
exposez aux insultes imprévues lorsqu'il ne lui
sera plus possible d'avoir sur le champ dans chacune
des occafions qui naîtront de la conjoncture
presente des affaires , et qui interesseront la sûreté
de la Grande Bretagne , l'avis et l'assistance
de son Parlement ; que Sa Majesté espere que le
Parlement lui fournira les secours nécessaires
pour cet effet , en ordonnant une augmentation
des forces de Terre et de mer , telle qu'il conviendra
pour l'honneur et la deffense de la nation
, que les dépenses que cette augmentation
pourra occafionner, seront faites avec le plus d'oesonomie
qu'il sera possible, et qu'il en sera remis
un
AVRIL 1734. 789
un compte devant le prochain Parlement.
Le 9 , les Seigneurs ayant deliberé sur le
Message du Roy , résolurent à la pluralité de
101 voix , contre 58 , de présenter une Adresse
à Sa Majesté pour l'assurer de leur respect et
de leur fidelité , de la reconnoissance que leur
inspirent ses soins , et son attention pour l'honneur
et la sureté de ses Etats , et de la disposi
tion où ils sont de concourir de tout leur pouvoir
à ses vues pour la Paix , et d'augmenter
les forces de la nation autant qu'il sera nécessaire
pour la mettre à couvert de toute insulte
et pour remercier Sa Majesté de la promesse
qu'Elle a faite d'ordonner qu'on remette devant
le prochain Parlement un compte des dépenses
que l'augmenration des Troupes rendra nécessaires.
¿ Le 10. Les Seigneurs présenterent leur Adresse
au Roy , qui rêpondit en ces termes : Je reçois
cette Adresse comme une grande marque de vôtre
zele, et de vôtre affection pour ma Perfonne et pour
mon Gouvernement. Je vous remercie de la confiance
que vous avez en moi , et vous pouvez
être
assurez que je ne m'en servirai que pour les fins
que vous vous proposez et avec tout l'égard possible
pour les veritables interêts de mon Peuple.
de
Le 8 Avril , la Chambre des Communes recut
par le Chancelier de l'Echiquier un Message
du Roy semblable à celui que Sa Majesté avoit
envoyé à la Chambre des Pairs , et il fut résolu
à la pluralité de 248 voix contre 147 ,
présenter une Adresse à Sa Majesté pour lui
faire de très-humbles remercimens de son application
continuelle au bien Public , et pour la
prier de faire dans les Troupes l'augmentation
qu'elle jugera nécessaire , et d'être persuadée que
H la
I
795 MERCURE DE FRANCE
la Chambre approuvera toutes les dépenses que
Sa Majesté fera pour l'honneur , l'interêt et la
deffense de ses Royaumes.
Le 12 , la Chambre alla présenter son Adresse
au Roy ; Sa Majesté y fit la réponse suivante :
Messieurs , Je vous remercie de çes assurances de
vôtre respect et de votre fidelité pour ma personne et
pour mon Gouvernement , et de la confiance que
Vous avez en moi. Je desire seulement de pouvoir
être en état de soutenir l'honneur et l'interét de ma
Couronne et de mon Peuple , et je n'employerai jamais
dans d'autres vûës le pouvoir que vous m'avez
donné.
> Le 1s on lut dans la Chambre
pour la troisiéme
fois , et l'on passa sans aucun changement
Le Bill pour accorder
une indemnité
à ceux qui
ont été obligez
de se démettre
de leurs Emplois
,
parce qu'ils n'ont pas voulu
prêter
les serments
ordinaires
.
que
La veille la Chambre des Communes délibera
en grand Commité si l'on porteroit un Bill pour
donner pouvoir au Roy de prendre les mesures
Sa Majesté jugera nécessaires à la sureté et
ala deffense de la Grande Bretagne , et de tirer
de la Caisse du fonds d'amortissement les sommes
dont Sa Majesté aura besoin pour l'augmentation
des foices de terre et de mer , et Paffirmative
l'emporta à la pluralité de 155 voix contre
60.
Le 16 , la Chambre passa le Bill pour autori
ser le Roy à employer 120000 livres sterlings ,
aux dépenses qu'exige le service de l'année coutante.
33 Signeurs ont fait inserer dans les Registres?
de la Chamb e ars ans une protestation contre
PAdresse que cente Chambre présenta le zo
au Roy au sujet du Message de Sa Majesté.
N mande de Londres , qu'un Officier de
Marine , commis pour prendre de force des
Matelots , entra dernierement à main armée avec
sa Suite chez M. Imberti , Résident de la République
de Venise,et qu'il enleva quelques Matelots
Etrangers , malgré l'opposition des Domestiques
de ce Ministre, qui en a porté ses plaintes à S. M.
Le Prince de Nassau dîna le 18 du mois dernier
chez le Chevalier Hans- Sloane , & après
avoir vu le Cabinet de ce Medecin , il se rendit
à la Societé Royale dont il fût reçû Membre le
du même mois.
24
Le 26 Mars à six heures du soir , le Prince de
Nassau, accompagné du Chevalier Clement Cotterel
Maître des cérémonies , qui étoit allé le
prendre au Palais de Sommerset dans les Carosses
du Roy , se rendit au Palais de Saint James ; le
Carosse de Sa Majesté dans lequel étoit le Prince
étoit précedé de plusieurs autres , remplis par les
Gentilshommes de sa suite , et il étoit suivi des
Carosses de la Reine , du Prince de Galles , du
DC
786 MERCURE DE FRANCE
Duc de Cumberland , et de la Princesse Royale.
Vers les huit heures , les Grands Officiers de la
Couronne , les Pairs d'Angleterre , ceux d'Ecosse
et les autres personnes de distinction , qui par
leurs charges ou par leur rang ont droit d'assister
aux Mariages des Princes et des Princesses
de la Grande Bretagne,commencerent à se mettre
en marche pour aller à la Chapelle Françoise où
ils se rendirent par une galerie qu'on avoit construite
depuis le Palais jusqu'à cette Chapelle . Le
Roy y étant arrivé un peu avant neuf heures
on celebra le Mariage de la Princesse Royale ,
avec le Prince de Nassau , et l'Evêque de Londres
leur donna la Benediction Nuptiale, au bruit
des Salves réïterées du Canon du Parc et de la
Tour.
Après la cérémonie , leurs Majestez précedées
du même cortege , retournerent au Palais avec le
Prince et la Princesse de Nassau, qui étant entrez
dans la Chambre du Roy , se mirent à genoux
devant leurs Majestez pour recevoir leur benediction
.
A onze heures , le Roy et la Famille Royale
souperent en public dans la grande chambre du
Bal Leurs Majestez étoient placées au haut de
la table sous un Dais ; à leur droite étoient le
Prince de Galles , le Duc de Cumberland , etj le
Prince de Nassau , et à la gauche , la Princesse
de Nassau , et les Princesses Amelie , Caroline ,
et Marie.
Pendant toute la nuit , il y eût des feux et
des illuminations dans les rues , et le peuple
donna de très grandes démonstrations de joye .
Aucun Pair d'Irlande n'a assisté au Mariage
de la Princesse de Nassau , parce que le Comte
de Tilney , les Vicomtes de Gallouway , Brundell
,
>
AVRIL. 1724. 787
dell , Gage , Grimston et Vane , les Lords Kingsale
, Southowel , Ranelagh , et les autres Seigneurs
Irlandois, qui étoient à Londres, n'avoient
point été invitez à se trouver à cette cérémonie
en qualité de Pairs d'Irlande , et qu'ils ont
prétendus qu'ils ne pouvoient sans déroger à
leurs prérogatives , y assister comme simples.
spectateurs , et qu'ils devoient avoir rang dans
la marche et à la Chapelle , immédiatement
après les Pairs d'Ecosse .
Le 26 , le Roy et la Reine reçûrent les Compliments
des Ministres Etrangers , des Ministres
d'Etat et des Seigneurs ; toute la Cour se rendit
ensuite chez la Princesse de Nassau qui
trouva sur sa toillette une Corbeille d'or , remplie
de fleurs , sous lesquelles il y avoit plusieurs
bijoux enrichis de diamants d'un prix
considérable , dont le Prince son Epoux lui a fait
présent.
La Chambre des Pairs s'assembla le 29 , et il
y fût résolu que les Seigneurs à Baguettes blanches
iroient feliciter le Roy de la part de la
Chambre sur le Mariage de la Princesse de
Nassau ; que les Comtes de Chesterfield , et de
Scarborough , et le Lord Hardwick porteroient
un Message à la Reine sur le même sujet , et
qu'on en envoyeroit un au Prince de Nassau , et
a la Princesse de Nassau par le Comte de Cholmondeley
, et le Lord de Lawar : on ordonna
ensuite de porter un Bill pour naturaliser le
Prince de Nassau , et le Lord Chef de Justice
de la Cour des Communs Plaidoyers fût chargé
d'en dresser le Proer
Le premier d'Avril le Roy se rendit à la
Chambre des Pairs avec les cérémonies accoûtumées
, et Sa Majesté ayant mandé la Chambre
des
788 MERCURE DE FRANCE
des Communes , donna son consentement Royal
au Bill pour naturaliser Guillaume- Charles-
Henry , Prince de Nassau .
Ce Prince doit être créé Duc de Glocester
êt îl prendra place dans la Chambre des Pairs
après les Princes du Sang.
Le 8 de ce mois , le Duc de Newcastle ICmit
de la part du Roy à la Chambre un Message
, lequel contient , que Sa Majesté a vû avec
beaucoup de plaisir le zele et l'affection que les
Seigneurs ont fait paroître dans l'Expedition des
affaires , qu'elle n'a rien plus à coeur que de voir
la Paix rétablie en Europe , et d'éviter , s'il est
possible , d'engager ses sujets dans les dépenses
et les hazards de la Guerre , et qu'elle desire en
même temps de ne donner aucune juste allarme
aux autres Nations ; qu'il est convenable de prendre
des mesures afin que les efforts de S. M. et ceux
de ses Alliez pour procurer un accommodement,
puissent avoir l'effet desiré; et afin qu'elle soit en
état de contracter et de remplir les engagemens
que l'honneur,la justice, et la prudence exigeront,
et d'empêcher que ses Royaumes ne demeurent
exposez aux insultes imprévues lorsqu'il ne lui
sera plus possible d'avoir sur le champ dans chacune
des occafions qui naîtront de la conjoncture
presente des affaires , et qui interesseront la sûreté
de la Grande Bretagne , l'avis et l'assistance
de son Parlement ; que Sa Majesté espere que le
Parlement lui fournira les secours nécessaires
pour cet effet , en ordonnant une augmentation
des forces de Terre et de mer , telle qu'il conviendra
pour l'honneur et la deffense de la nation
, que les dépenses que cette augmentation
pourra occafionner, seront faites avec le plus d'oesonomie
qu'il sera possible, et qu'il en sera remis
un
AVRIL 1734. 789
un compte devant le prochain Parlement.
Le 9 , les Seigneurs ayant deliberé sur le
Message du Roy , résolurent à la pluralité de
101 voix , contre 58 , de présenter une Adresse
à Sa Majesté pour l'assurer de leur respect et
de leur fidelité , de la reconnoissance que leur
inspirent ses soins , et son attention pour l'honneur
et la sureté de ses Etats , et de la disposi
tion où ils sont de concourir de tout leur pouvoir
à ses vues pour la Paix , et d'augmenter
les forces de la nation autant qu'il sera nécessaire
pour la mettre à couvert de toute insulte
et pour remercier Sa Majesté de la promesse
qu'Elle a faite d'ordonner qu'on remette devant
le prochain Parlement un compte des dépenses
que l'augmenration des Troupes rendra nécessaires.
¿ Le 10. Les Seigneurs présenterent leur Adresse
au Roy , qui rêpondit en ces termes : Je reçois
cette Adresse comme une grande marque de vôtre
zele, et de vôtre affection pour ma Perfonne et pour
mon Gouvernement. Je vous remercie de la confiance
que vous avez en moi , et vous pouvez
être
assurez que je ne m'en servirai que pour les fins
que vous vous proposez et avec tout l'égard possible
pour les veritables interêts de mon Peuple.
de
Le 8 Avril , la Chambre des Communes recut
par le Chancelier de l'Echiquier un Message
du Roy semblable à celui que Sa Majesté avoit
envoyé à la Chambre des Pairs , et il fut résolu
à la pluralité de 248 voix contre 147 ,
présenter une Adresse à Sa Majesté pour lui
faire de très-humbles remercimens de son application
continuelle au bien Public , et pour la
prier de faire dans les Troupes l'augmentation
qu'elle jugera nécessaire , et d'être persuadée que
H la
I
795 MERCURE DE FRANCE
la Chambre approuvera toutes les dépenses que
Sa Majesté fera pour l'honneur , l'interêt et la
deffense de ses Royaumes.
Le 12 , la Chambre alla présenter son Adresse
au Roy ; Sa Majesté y fit la réponse suivante :
Messieurs , Je vous remercie de çes assurances de
vôtre respect et de votre fidelité pour ma personne et
pour mon Gouvernement , et de la confiance que
Vous avez en moi. Je desire seulement de pouvoir
être en état de soutenir l'honneur et l'interét de ma
Couronne et de mon Peuple , et je n'employerai jamais
dans d'autres vûës le pouvoir que vous m'avez
donné.
> Le 1s on lut dans la Chambre
pour la troisiéme
fois , et l'on passa sans aucun changement
Le Bill pour accorder
une indemnité
à ceux qui
ont été obligez
de se démettre
de leurs Emplois
,
parce qu'ils n'ont pas voulu
prêter
les serments
ordinaires
.
que
La veille la Chambre des Communes délibera
en grand Commité si l'on porteroit un Bill pour
donner pouvoir au Roy de prendre les mesures
Sa Majesté jugera nécessaires à la sureté et
ala deffense de la Grande Bretagne , et de tirer
de la Caisse du fonds d'amortissement les sommes
dont Sa Majesté aura besoin pour l'augmentation
des foices de terre et de mer , et Paffirmative
l'emporta à la pluralité de 155 voix contre
60.
Le 16 , la Chambre passa le Bill pour autori
ser le Roy à employer 120000 livres sterlings ,
aux dépenses qu'exige le service de l'année coutante.
33 Signeurs ont fait inserer dans les Registres?
de la Chamb e ars ans une protestation contre
PAdresse que cente Chambre présenta le zo
au Roy au sujet du Message de Sa Majesté.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En 1724, plusieurs événements marquants ont eu lieu en Grande-Bretagne. Un officier de marine a forcé l'entrée chez M. Imberti, Résident de la République de Venise, pour enlever des matelots étrangers. Le Prince de Nassau a été accueilli au sein de la Société Royale et a dîné chez le Chevalier Hans-Sloane. Le 26 mars, le mariage de la Princesse Royale avec le Prince de Nassau a été célébré au Palais de Saint James, en présence de la famille royale et des pairs. Aucun pair d'Irlande n'a assisté à la cérémonie en raison de l'absence d'invitation officielle. Le même jour, le roi et la reine ont reçu les compliments des ministres étrangers et des seigneurs. La Chambre des Pairs a décidé d'envoyer des félicitations au roi et à la reine pour le mariage et a approuvé un bill pour naturaliser le Prince de Nassau, qui devait devenir Duc de Gloucester. Le roi a exprimé son désir de maintenir la paix en Europe et d'augmenter les forces de terre et de mer. La Chambre des Pairs et la Chambre des Communes ont approuvé des adresses au roi pour augmenter les troupes et les dépenses nécessaires à la défense du royaume. La Chambre des Communes a également approuvé un bill pour accorder une indemnité à ceux qui ont dû démissionner de leurs emplois pour refus de prêter serment. Enfin, la Chambre des Communes a voté pour autoriser le roi à utiliser 120 000 livres sterling pour les dépenses de l'année en cours.
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526
p. 791-792
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Début :
On apprend de Lisbonne que la nommée Scholastiq[u]e de S. Benoît, native de la [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Pays étrangers, Rafael Bluteau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
N apprend de Lisbonne que la nommée
•
Shariq de
native de la
Ville de Santarem où elle avoit été baptisée dans,
l'Eglise de S.e Eyrie, et fille de François Fernandes
et d'Agnès Diaz , est morte le 3 révrier dernier
, âgée de 136 ans e mois et 17 jours Elle
avoit été mariée cinq fois , mais elle est morte
veuve et sans posterité , tous les Enfans qu'elle .
avoit eus étant morts avant elle. On ajoute que
dans l'âge où elle étoit , elle continuoit d'aller
entendre la Messe sans bâton et sans être accompagnée
de personne,
Les du même mois de Février , mourut à
Lisbonne à l'âge de 124 ans , la nommée Marie-
Anne Rodrigues , veuve , demeurant dans la rue
de Silva , de la Paroisse des Saints , et fut inhumée
dans l'Eglise de l'Esperance , où elle avoit
sa sépulture.
+
Le 13 Fevrier
1734
mourut
à Lisbonne
dans
la maison
des
Chanoines
Réguliers
de la divine
Providence
, à l'âge
de 96 ans
, le P. D.
Raphaël
Bluteau
, Cierc
Régulier
de cette
Congrégation
,:
Qual
ficateur
du S. Office
de l'Inquisition
, Académicien
de
nombre
de
l'Académie
Royale
d'Histoire
Portugaise
et autrefois
Prédicateur
de
Henriette
Marie
de France
, Reine
d'Angleterre
, Religieux
de beaucoup
de nerites
"
et tort
connu dans le Royaume de Portugal et même
dans les Pays Etrangers , par sa grande érudi
tion dans les Lettres Sacrées et Profanes , et par
plusieurs Ouvrages qu'il a r ndus publics
Hij
9
dont
792 MERCURE DE FRANCE
>
dont les principaux sont son Vocabulaire , ou
Dictionnaire Portugais et latin en 10 tomes in
fol. son Oraculum utriusque Testamenti , qui est
actuellement sous presse , et son Museum Bluteavianum
, encore manuscrit , mais pour l'Im.
pression duquel il avoit obtenu les Priviléges
nécessaires . Ce sçavant et laborieux Religieux
étoit né à Londres de parens François le 4 Décembre
1638. le 28 du même mois de Février
l'Académie des Apliqués occupa sa Conference
à faire le Panegyrique de ce Pere , les deux Directeurs
firent l'éloge de ses vertus et de sa
Science. Les Docteurs Philippe de Oliveira et
Hyacinte de Silva de Miranda , Membres de
cette Académie , firent chacun un discours pour
discuter ce Problême : S'il étoit plus glorieux à
l'Angleterre d'avoir donné naissance à ce grand
Homme, ou au Portugal de l'avoir possedé jusqu'à
sa mort. On y lut aussi plusieurs Pieces
faites à sa louange tant en Latin qu'en Portugais
.
20 Février 1734. mourut à Madrid à l'âge
53 ans , D. Antoine Fernandes de Hijar et
Navarre , Duc de Lecera , Comte de Belchite
Grand Commandeur de Montalvan , dans l'Or
dre de S. Jacques, et Grand d'Espagne de la premiere
classe ,
de
Lé
9
2
Le premier Mars , D. Rose de Bonavides et
Aragon , Duchesse de Gandie mourut à Madrid
à l'âge de 54 ans , elle étoit fille de D. François
de Benavides et Aragon , neuviéme Comte
de S. Etienne , et avoit été mariée en 1694.
avec D. Louis de Borgia et Cordoue onzième
Duc de Gandie, Marquis deLombay &c.etGrand
d'Espagne de la premiere classe.
N apprend de Lisbonne que la nommée
•
Shariq de
native de la
Ville de Santarem où elle avoit été baptisée dans,
l'Eglise de S.e Eyrie, et fille de François Fernandes
et d'Agnès Diaz , est morte le 3 révrier dernier
, âgée de 136 ans e mois et 17 jours Elle
avoit été mariée cinq fois , mais elle est morte
veuve et sans posterité , tous les Enfans qu'elle .
avoit eus étant morts avant elle. On ajoute que
dans l'âge où elle étoit , elle continuoit d'aller
entendre la Messe sans bâton et sans être accompagnée
de personne,
Les du même mois de Février , mourut à
Lisbonne à l'âge de 124 ans , la nommée Marie-
Anne Rodrigues , veuve , demeurant dans la rue
de Silva , de la Paroisse des Saints , et fut inhumée
dans l'Eglise de l'Esperance , où elle avoit
sa sépulture.
+
Le 13 Fevrier
1734
mourut
à Lisbonne
dans
la maison
des
Chanoines
Réguliers
de la divine
Providence
, à l'âge
de 96 ans
, le P. D.
Raphaël
Bluteau
, Cierc
Régulier
de cette
Congrégation
,:
Qual
ficateur
du S. Office
de l'Inquisition
, Académicien
de
nombre
de
l'Académie
Royale
d'Histoire
Portugaise
et autrefois
Prédicateur
de
Henriette
Marie
de France
, Reine
d'Angleterre
, Religieux
de beaucoup
de nerites
"
et tort
connu dans le Royaume de Portugal et même
dans les Pays Etrangers , par sa grande érudi
tion dans les Lettres Sacrées et Profanes , et par
plusieurs Ouvrages qu'il a r ndus publics
Hij
9
dont
792 MERCURE DE FRANCE
>
dont les principaux sont son Vocabulaire , ou
Dictionnaire Portugais et latin en 10 tomes in
fol. son Oraculum utriusque Testamenti , qui est
actuellement sous presse , et son Museum Bluteavianum
, encore manuscrit , mais pour l'Im.
pression duquel il avoit obtenu les Priviléges
nécessaires . Ce sçavant et laborieux Religieux
étoit né à Londres de parens François le 4 Décembre
1638. le 28 du même mois de Février
l'Académie des Apliqués occupa sa Conference
à faire le Panegyrique de ce Pere , les deux Directeurs
firent l'éloge de ses vertus et de sa
Science. Les Docteurs Philippe de Oliveira et
Hyacinte de Silva de Miranda , Membres de
cette Académie , firent chacun un discours pour
discuter ce Problême : S'il étoit plus glorieux à
l'Angleterre d'avoir donné naissance à ce grand
Homme, ou au Portugal de l'avoir possedé jusqu'à
sa mort. On y lut aussi plusieurs Pieces
faites à sa louange tant en Latin qu'en Portugais
.
20 Février 1734. mourut à Madrid à l'âge
53 ans , D. Antoine Fernandes de Hijar et
Navarre , Duc de Lecera , Comte de Belchite
Grand Commandeur de Montalvan , dans l'Or
dre de S. Jacques, et Grand d'Espagne de la premiere
classe ,
de
Lé
9
2
Le premier Mars , D. Rose de Bonavides et
Aragon , Duchesse de Gandie mourut à Madrid
à l'âge de 54 ans , elle étoit fille de D. François
de Benavides et Aragon , neuviéme Comte
de S. Etienne , et avoit été mariée en 1694.
avec D. Louis de Borgia et Cordoue onzième
Duc de Gandie, Marquis deLombay &c.etGrand
d'Espagne de la premiere classe.
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Résumé : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
En février et mars 1734, plusieurs décès notables ont été enregistrés. À Lisbonne, Shariq de, originaire de Santarem, est décédée à l'âge de 136 ans et 17 jours. Baptisée dans l'Église de S.e Eyrie, elle était fille de François Fernandes et d'Agnès Diaz et n'avait pas de descendance. Marie-Anne Rodrigues, veuve de 124 ans, a également été inhumée à Lisbonne dans l'Église de l'Espérance. Le Père Raphaël Bluteau, chanoine régulier de la divine Providence, est mort à Lisbonne à 96 ans. Qualificateur du Saint-Office de l'Inquisition et académicien, il était connu pour ses œuvres érudites, notamment un dictionnaire portugais-latin et un ouvrage sur les Écritures saintes. Né à Londres, il a été honoré par l'Académie des Appliqués. À Madrid, D. Antoine Fernandes de Hijar et Navarre, Duc de Lecera, est décédé à 53 ans. Le 1er mars, D. Rose de Bonavides et Aragon, Duchesse de Gandie, est morte à 54 ans. Elle était fille de D. François de Benavides et Aragon et avait épousé D. Louis de Borgia et Cordoue.
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527
p. 968
RUSSIE.
Début :
Le Roy de Suede a chargé son Ministre à la Cour de Petersbourg, de déclarer à la Czarine, [...]
Mots clefs :
Suède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E Roy de Suede a chargé son Ministre à la
Cour de Petersbourg , de déclarer à la Czarine
, qui lui avoit fait témoigner quelque inquiétude
au sujet de la Flore qu'il fait équiper ,
que toutes les Puissances du Nord préparant des
Armements considerables , il s'est cru dans la
necessité de suivre leur exemple , et qu'il est résolu
de soutenir la liberté du commerce dans la
Mer Baltique contre tous ceux qui entrepren
dront d'y mettre obstacle.
La plupart des Seigneurs et des Gentilshommes
qui possedent des Terres dans les Provinces
cedées par la Suede au feu Czar Pierre I. ont
demandé à Sa Majesté Czarienne la permission
de se rendre à Stokholm , pour y assister à l'Assemblée
des Etats du Royaume de Suede..
E Roy de Suede a chargé son Ministre à la
Cour de Petersbourg , de déclarer à la Czarine
, qui lui avoit fait témoigner quelque inquiétude
au sujet de la Flore qu'il fait équiper ,
que toutes les Puissances du Nord préparant des
Armements considerables , il s'est cru dans la
necessité de suivre leur exemple , et qu'il est résolu
de soutenir la liberté du commerce dans la
Mer Baltique contre tous ceux qui entrepren
dront d'y mettre obstacle.
La plupart des Seigneurs et des Gentilshommes
qui possedent des Terres dans les Provinces
cedées par la Suede au feu Czar Pierre I. ont
demandé à Sa Majesté Czarienne la permission
de se rendre à Stokholm , pour y assister à l'Assemblée
des Etats du Royaume de Suede..
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Résumé : RUSSIE.
Le roi de Suède a chargé son ministre à Petersbourg de rassurer la czarine sur l'armement de la flotte suédoise, la Flore, en raison des préparatifs militaires des autres puissances du Nord et pour protéger le commerce en mer Baltique. Parallèlement, des seigneurs suédois ont demandé à la czarine la permission de se rendre à Stockholm pour l'Assemblée des États.
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528
p. 968-970
POLOGNE.
Début :
Selon diverses Lettres de Dantzick, les Ennemis ont attaqué le poste du Ohre que le Capitaine [...]
Mots clefs :
Troupes, Gdańsk, Comte de Munich, Lettres, Officiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
Elon diverses Lettres de Dantzick , les Enne.
S mis ont attaqué le poste du Obre que le Ga-
"'
pitaine Fraissinet gardoit avec soo Soldats de la
Garnison et ils s'en sont emparez après avoir
perdu 600 homines , du nombre desquels sont
un Colonel , un Lieutenant Colonel et & autres
Officiers . Le Capitaine Fraissinet reçut en cette
occasion plusieurs blessures dont il est mort
deux jours après à Dantzick , étant également
regretté du Roy , des Troupes et de tous les ha
bitants-
>
Le
MAY 1734: 959
"
Le Comte de Munich a fait faire de nouvelles
propositions aux habitants de cette Ville , pour
les engager à se soumettre aux volontez de la
Czarine , et à abandonner le parti du Roy pour
suivre celui de l'Electeur de Saxe mais ils les
ont rejettées avec toute la fermeté qu'on avoit
lieu d'attendre de leur zele pour Sa Majesté , et
de leur attachement pour l'honneur de la liberté
de la Nation ; ils montrent même toujours plus
d'ardeur à se défendre jusqu'à la derniere extremité
, et à tout sacrifier pour éviter le joug auquel
on veut les asservir.
Nouvelles menaces furent encore reçûes à Dantzick
le27du mois dernier, apportées par unOfficier
et contenuës dans une Lettre adressée aux Magistrats
par le Comte de Munich , portant que cc
General a ordre de la Czarine de commencer
le bombardement de la Ville aussi-tôt que l'artillerie
qu'on attend sera arrivée , et de ne le
cesser que lorsque les habitants se seront rendus
à discretion , ou que la Ville aura été emportée
d'assaut , et que les Etrangers , Négociants ou
autres qui se trouvent dans la Ville , et qui vou
dront se garantir du peril dont elle est menaçée,
auront jusqu'à un certain tems la liberté d'en
sortir et de se retirer , soit par eau à Elbing
soit par terre au Camp des Assiegeants , pour se
rendre où ils jugeront à propos.
Le General Moscovite ajoute dans cette Lettre
que si quelques Troupes Etrangeres tentent un
débarquement pour venir au secours de la Ville,
il fera raser non seulement les Fauxbourgs , mais
encore toutes les habitations qui se trouvent dans
les environs ,afin d'ôter à ces Troupes les moyens.
de s'y établir. Toutes ces menaces de la pars
des Ennemis n'ont pas fait plus d'impression sur.
975 MERCURE DE FRANCE
Les habitants que les autres moyens auxquels le
Comte de Munich a eû recours pour ébranler
leur filelité , et pour les engiger à reconnoître
P'Electeur de Saxe.
Le premier May , un Détachement de la Gar
nison fit un: sortie , et attaqua avec tant de valeur
le poste de Schiedlitz , occupé par les Enne
mis , qu'on s'en seroit rendu maître , si le Comte
de Munich n'eût porté ses principales forces de
ce côté pour obliger les Polonois de se retirer . Les
Moscovites ont Р rda en cette occasion quelques
Officiers de distinction , du nombre desquels est
M Hrmann , M. Brown , Major General dans
leurs Troupes , y a reçu une blessure dange▾
reuse .
Les dernieres Lettres de Dantzick dattées du
10 de ce mois , marquent que la nuit précedente
les Moscovites avoint tenté d'emporter par esca
la de le Fort de Hagelsberg , mais qu'ils n'avoient
pû réussir dans ce dessein, les troupes qui étoient
dans ce Fort s'étant défenduës avec beaucoup de
valeur. Ces Lettres ajoûtent que le Roy de Pologne
ayant été averti de l'attaque de ce Fort, avoit
fait sortir de la Ville des Troupes pour charger
les Assiégeans qui furent obligez de prendre la
fuite après un combat de cinq heures , dans lequel
ils ont perdu beaucoup de monde , et plusieurs
de leurs principaux Officiers. On a apris par
quelques Lettres venues en même temps , que les
Troupes Françoises étoient arrivées à Dantzick,
et que le ro elles avoient commencé à débar◄
quer.
Elon diverses Lettres de Dantzick , les Enne.
S mis ont attaqué le poste du Obre que le Ga-
"'
pitaine Fraissinet gardoit avec soo Soldats de la
Garnison et ils s'en sont emparez après avoir
perdu 600 homines , du nombre desquels sont
un Colonel , un Lieutenant Colonel et & autres
Officiers . Le Capitaine Fraissinet reçut en cette
occasion plusieurs blessures dont il est mort
deux jours après à Dantzick , étant également
regretté du Roy , des Troupes et de tous les ha
bitants-
>
Le
MAY 1734: 959
"
Le Comte de Munich a fait faire de nouvelles
propositions aux habitants de cette Ville , pour
les engager à se soumettre aux volontez de la
Czarine , et à abandonner le parti du Roy pour
suivre celui de l'Electeur de Saxe mais ils les
ont rejettées avec toute la fermeté qu'on avoit
lieu d'attendre de leur zele pour Sa Majesté , et
de leur attachement pour l'honneur de la liberté
de la Nation ; ils montrent même toujours plus
d'ardeur à se défendre jusqu'à la derniere extremité
, et à tout sacrifier pour éviter le joug auquel
on veut les asservir.
Nouvelles menaces furent encore reçûes à Dantzick
le27du mois dernier, apportées par unOfficier
et contenuës dans une Lettre adressée aux Magistrats
par le Comte de Munich , portant que cc
General a ordre de la Czarine de commencer
le bombardement de la Ville aussi-tôt que l'artillerie
qu'on attend sera arrivée , et de ne le
cesser que lorsque les habitants se seront rendus
à discretion , ou que la Ville aura été emportée
d'assaut , et que les Etrangers , Négociants ou
autres qui se trouvent dans la Ville , et qui vou
dront se garantir du peril dont elle est menaçée,
auront jusqu'à un certain tems la liberté d'en
sortir et de se retirer , soit par eau à Elbing
soit par terre au Camp des Assiegeants , pour se
rendre où ils jugeront à propos.
Le General Moscovite ajoute dans cette Lettre
que si quelques Troupes Etrangeres tentent un
débarquement pour venir au secours de la Ville,
il fera raser non seulement les Fauxbourgs , mais
encore toutes les habitations qui se trouvent dans
les environs ,afin d'ôter à ces Troupes les moyens.
de s'y établir. Toutes ces menaces de la pars
des Ennemis n'ont pas fait plus d'impression sur.
975 MERCURE DE FRANCE
Les habitants que les autres moyens auxquels le
Comte de Munich a eû recours pour ébranler
leur filelité , et pour les engiger à reconnoître
P'Electeur de Saxe.
Le premier May , un Détachement de la Gar
nison fit un: sortie , et attaqua avec tant de valeur
le poste de Schiedlitz , occupé par les Enne
mis , qu'on s'en seroit rendu maître , si le Comte
de Munich n'eût porté ses principales forces de
ce côté pour obliger les Polonois de se retirer . Les
Moscovites ont Р rda en cette occasion quelques
Officiers de distinction , du nombre desquels est
M Hrmann , M. Brown , Major General dans
leurs Troupes , y a reçu une blessure dange▾
reuse .
Les dernieres Lettres de Dantzick dattées du
10 de ce mois , marquent que la nuit précedente
les Moscovites avoint tenté d'emporter par esca
la de le Fort de Hagelsberg , mais qu'ils n'avoient
pû réussir dans ce dessein, les troupes qui étoient
dans ce Fort s'étant défenduës avec beaucoup de
valeur. Ces Lettres ajoûtent que le Roy de Pologne
ayant été averti de l'attaque de ce Fort, avoit
fait sortir de la Ville des Troupes pour charger
les Assiégeans qui furent obligez de prendre la
fuite après un combat de cinq heures , dans lequel
ils ont perdu beaucoup de monde , et plusieurs
de leurs principaux Officiers. On a apris par
quelques Lettres venues en même temps , que les
Troupes Françoises étoient arrivées à Dantzick,
et que le ro elles avoient commencé à débar◄
quer.
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Résumé : POLOGNE.
En mai 1734, à Dantzick, les forces ennemies ont attaqué et pris un poste défendu par le capitaine Fraissinet et ses soldats. Fraissinet a été mortellement blessé et est décédé deux jours plus tard. Le roi, les troupes et les habitants ont déploré sa perte. Le comte de Munich a proposé aux habitants de Dantzick de se soumettre à la czarine et d'abandonner le roi de Pologne pour l'électeur de Saxe, mais ils ont refusé. Le comte a menacé de bombarder la ville et de raser les environs si des troupes étrangères tentaient de secourir Dantzick. Malgré ces menaces, les habitants ont maintenu leur détermination. Le 1er mai, un détachement de la garnison a attaqué un poste ennemi à Schiedlitz, mais a dû se retirer face aux renforts ennemis. Les Moscovites ont subi des pertes, dont le major général Brown, blessé. Le 10 mai, les Moscovites ont tenté sans succès de prendre le fort de Hagelsberg. Les troupes polonaises, renforcées par les Français, ont repoussé les assiégeants après un combat de cinq heures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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529
p. 970-972
ALLEMAGNE.
Début :
L'Empereur, en conséquence de la résolution prise dans la Diette de Ratisbonne, à la [...]
Mots clefs :
Empire, Allemagne, Décret, Forces de l'Empire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
'Empereur , en conséquence de la résolution
prise dans la Diette de Ratisbonne , à la
Pluralité des voix , d'unir les forces de l'Empire
MAY. 1734. 971
,
à celles de S. M. I. contre les Rois de France es
de Sardaigne , a fait publier un Decret par lequel
il est ordonné à tous les sujets de l'Empire , qui
servent dans les Troupes Françoises et l'iémontoises
, de retourner incessamment en Allemagne
, sous peine de perare leurs biens , et même
d'être punis de mort , s'ils sont pris en portant
les armes . S. M. I. ajoute dans ce Decret que
tous les Electeurs , Princes et autres Etats de
l'Empire , qui refuseront de concourir à la défence
commune , qui fourniront aux Puissances
avec lesquelles on est en Guerre , des recrues ,
des Chevaux , des munitions , ou d'autres se-
Cours ou qui affoibliront les forces de l'Empire
en attaquant quelque Electeur ou Prince d'Allemagne
pour faire diversion , seront traitez comme
Ennemis , qu'on procedera contr'eux selon toute
la rigueur des Constitutions , et qu'is seront
privez de tous les Fiefs qu'ils tiennent de l'Empire
, ou des Benefices qu'ils y possedent ; que
les Seigneurs , les Gentilshommes et autres qui
contreviendront au présent Decret , seront déclarez
traîtres à la Patrie , et poursuivis comme
tels par les Tribunaux dont ils seront justiciables;
que s'ils sont absents , ils seront exécutez en effigie
, que leurs descendants ne pourront porter les
Armes de leurs familles ni jouir d'aucun droit
de la Noblesse , et qu'ils seront incapables de
posseder des terres , des charges et des Benefices
de l'Empire qu'il ne sera permis à qui que ce
soit de faire sortir d'Allemagne des grains , des
Chevaux , ni aucune autre marchandise , ni d'y
en faire entrer aucune qui vienne des Pays de la
Domination des Rois de France et de Sardaigne;
que tout commerce avec ces Pays sera interrompu
; qu'aucune personnel, née sujette des Souverains
$72 MERCURE DE FRANCE
7
rains qui font la Guerre à l'Empire , ne pourra
être reçue dans les Convents ou Communautez
ni dans aucun autre Maison sous quelque prétexte
qu'on puisse alléguer et de quelque sexe
qu'elle soit , et que celles qui se trouvent actuel
lement en Allemagne seront obligées d'en sortir
dans un terme prescrit.
'Empereur , en conséquence de la résolution
prise dans la Diette de Ratisbonne , à la
Pluralité des voix , d'unir les forces de l'Empire
MAY. 1734. 971
,
à celles de S. M. I. contre les Rois de France es
de Sardaigne , a fait publier un Decret par lequel
il est ordonné à tous les sujets de l'Empire , qui
servent dans les Troupes Françoises et l'iémontoises
, de retourner incessamment en Allemagne
, sous peine de perare leurs biens , et même
d'être punis de mort , s'ils sont pris en portant
les armes . S. M. I. ajoute dans ce Decret que
tous les Electeurs , Princes et autres Etats de
l'Empire , qui refuseront de concourir à la défence
commune , qui fourniront aux Puissances
avec lesquelles on est en Guerre , des recrues ,
des Chevaux , des munitions , ou d'autres se-
Cours ou qui affoibliront les forces de l'Empire
en attaquant quelque Electeur ou Prince d'Allemagne
pour faire diversion , seront traitez comme
Ennemis , qu'on procedera contr'eux selon toute
la rigueur des Constitutions , et qu'is seront
privez de tous les Fiefs qu'ils tiennent de l'Empire
, ou des Benefices qu'ils y possedent ; que
les Seigneurs , les Gentilshommes et autres qui
contreviendront au présent Decret , seront déclarez
traîtres à la Patrie , et poursuivis comme
tels par les Tribunaux dont ils seront justiciables;
que s'ils sont absents , ils seront exécutez en effigie
, que leurs descendants ne pourront porter les
Armes de leurs familles ni jouir d'aucun droit
de la Noblesse , et qu'ils seront incapables de
posseder des terres , des charges et des Benefices
de l'Empire qu'il ne sera permis à qui que ce
soit de faire sortir d'Allemagne des grains , des
Chevaux , ni aucune autre marchandise , ni d'y
en faire entrer aucune qui vienne des Pays de la
Domination des Rois de France et de Sardaigne;
que tout commerce avec ces Pays sera interrompu
; qu'aucune personnel, née sujette des Souverains
$72 MERCURE DE FRANCE
7
rains qui font la Guerre à l'Empire , ne pourra
être reçue dans les Convents ou Communautez
ni dans aucun autre Maison sous quelque prétexte
qu'on puisse alléguer et de quelque sexe
qu'elle soit , et que celles qui se trouvent actuel
lement en Allemagne seront obligées d'en sortir
dans un terme prescrit.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En mai 1734, l'empereur d'Allemagne a publié un décret suite à une résolution adoptée à la Diète de Ratisbonne. Ce décret impose aux sujets de l'Empire servant dans les troupes françaises et sardes de retourner en Allemagne, sous peine de confiscation de leurs biens et de la peine de mort s'ils sont pris en armes. Les électeurs, princes et autres États de l'Empire refusant de contribuer à la défense commune ou aidant les puissances ennemies seront traités comme des ennemis. Ils perdront leurs fiefs et bénéfices, et leurs descendants seront privés de leurs droits nobles. Le décret interdit également l'exportation et l'importation de marchandises avec les pays ennemis, interrompt tout commerce avec eux, et interdit l'accueil de personnes nées sous les souverains en guerre avec l'Empire dans les couvents ou autres maisons. Les personnes concernées devront quitter l'Allemagne dans un délai prescrit.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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530
p. 972-979
EXTRAIT du Protocole de la Diete de l'Empire, contenant les raisons alleguées par les Ministres de Baviere, pour s'opposer à la Déclaration de guerre contre la France.
Début :
Quelque déplorable que soit la Guerre actuellement allumée entre Sa Majesté Imperiale et la [...]
Mots clefs :
Saint Empire romain, Guerre, États, Cercles, Défense, Déclaration de guerre, Couronne, France, Commission, Pologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Protocole de la Diete de l'Empire, contenant les raisons alleguées par les Ministres de Baviere, pour s'opposer à la Déclaration de guerre contre la France.
EXTRAIT du Protocole de la Diete
de l'Empire , contenant les raisons alleguées
par les Ministres de Baviere ,
pour s'opposer à la Déclaration de
guerre contre la France.
Velque déplorable que soit la Guerre actuelle
Y
ment allumée entre Sa Majesté Imperiale et l'a
Couronne de France , il est néanmoins évident
même par la Déclaration qu'il a plû à S. M. Imp.
de faire à l'Empire au commencement de son Deeret
de Commission , ainsi que par la Piece intitulée,
Motifs de Résolution du Roy , jointe audit De
eret , que la présente Guerre survenue entre ces deux
Hautes-Puissances, prénd sa source dans l'affaire de
Election d'un Roy de Pologne, mais que quelque
soit l'affaire de cette Election , et quelque fondé et
incontestable qne puisse être tout ce qu'on a publié
touchant les intrigues pratiquées à ce sujet , ( car il
ne s'agit pas ici d'entrer dans aucune discussion par
rapport à l'agresseur , ni dans aucun examen par
rapport aux Traitez précedemment faits à l'insc
de l'Empire , avec des Puissances Etrangeres ) il
est toujours certain que l'Empire n'ayant ni allian.
ce ni engagement special avec le Royaume de Pologne
, doit regarder cette affaire én quelque façon
comme étrangere, et à laquelle il n'est point oblige
de prendre part. Il s'agit donc présentement de dé
liberer
MAY. 1734. 973
liberer si , vu les motifs representez par S. M. Im.
ala Diete , l'Empire doit generalement consentirà
une Déclaration de Guerre contre la France.
Les Loix de l'Empire établissent suffisamment
ce qu'il convient de faire pour sa deffense , en cas
de quelque attaque ennemie , personne ne l'ignore ;
mais comme le Saint Empire Romain est en paix
avec toutes les Puissances étrangeres , et que la
Couronne de France même, après s'être emparée du ..
Fort de Kell , afait déclarer par écrit le 14. Octobre
dernier à tous les Electeurs , Frinces et Etats
du Saint Empire Romain , par M. Blondel , son
Ministre,ainsi qu'il paroît par la Piece annexée au
Decret Imperial de Commission , qu'elle n'a rien
plus à coeur que de maintenir la Paix avec l'Empire
et d'observer les Traitez , sans vouloirfaire des
conquêtes , promettant en consequence de rendre ce
Fort de Kell ; on ne voit pas que l'Empire puisse
avoir aucune raison suffisante d'entrer en guerre ;
d'ailleurs c'est une chose notoire aux Electeurs ,
Princes et Etats , que pendant le peu d'années de
Paix dont on a joui , l'Empire , et en particulier les
Cercles , qui durant la derniere Guerre et tant d'au
tres qui l'ont précedée , se sont trouvez les plus èxposez
aux attaques ennemies , et n'ont pû éviter les
degâts et la destruction qui accompagnent toujours
les Armes , ne se sont pas encore assez bien rétablis
des pertes qu'ils ont soufertes , pour qu'on les expose
de nouveau aux mêmes inconveniens , et cela pour
une affaire étrangere à laquelle ils n'ont aucune
part , et pour qu'on exige d'eux qu'ils contribuent
aux frais d'une guerre qui durera peut -être plu
sieurs années ; car si l'on considere avec attention
les suites onereuses d'une rupture , on trouvera ,
l'experience nous le montre, que lorsqu'elle est entamée,
il est bien difficile d'en prévoir les évenemens et
dejuger de sa durée.
"
et
Après
974 MERCURE DE FRANCE
>
Apr's cela quelqu'heureuse que pût être cette
Guerre , et quand meme on pourroit obliger la Partie
adverse à consentir à une Paix durable et avantageuse
, la méme experience nous fait voir que
toute l'utilité qui en resultera aux Etats du Saint
Empire Romain , sera qu'on leur rende leurs Pays
mais désolez , et dans un état plus triste encore que
celui où leurs Sujets et leurs Pays se trouvent actuellement
sans pouvoir esperer aucun agrandissement
, puisqu'on a vu que tous les efforts qu'on a
faits jusqu'à pretent pour cela , ont toujours été infructueux.
C'est pourquoi , et dautant S. M. I.
par son Decret de Commission , a non seulement recommandé
le fait aux Etats , mais que méme elle
demande gracieusement leur conseil et avis , ilparoit
qu'on doit murement déliberer si avant que de
parler d'aucune Déclaration de Guerre , il ne seroit
pas con enable la Diette songeat aux moyens
d'éviter un aussigrand mal qu'est une Guerre offensive
; il paroit que c'est l'unique moyen de conserver
la tranquillitéparmi les Etats de l'Empire et de
les mettre en état de mieux servir S. MI. et la
Patrie
que
que
que
>
Aussi-tôt S. A. E. de Baviere comme
Membre du Cercle de Suabe, en vertu des Terres et
Seigneuries qu'elle y possede , eût appris que ce Cercle
et les autres Cercles associez devoient s'assembler
, elle donna ordre de leur representer la necessité
qu'il y avoit de mettre promptement leurs Pays
dans un état convenable de deffense , sans préjudice
de qui que ce fut.
C'est un pareil état de deffense conformement aux
résolutions prises dans l'Assemblée desdits Cercles
que S. A. E. souhaite de la part des Electeurs
Princes et Etats de l'Empire , et elle le regarde
comme un point si necessaire et si important dans la
circons
MAY 1724. 975
sirconstance présente des affaires , que bien loin de
vouloir s'en élo gner iant soit peu , elle est disposée ,
en conformité de sa Naissance et ae son devoir ,
contribuer de tout son pouvoir à tout ce qui peut
tendre à la conservation du Sant Empire Romain
en general, et de chaqueEtat en particulier,mais elle
croit qu'il faut éviter toute offense et qu'il est bien
piur convenable de songer un quement à la defense
et à la conservation dudit Saint Empire Romain et
de ses Etass particuliers .
I •. Parce que toute personne qui voudra se donner
la peine d'examiner sans partialité et sans prévention
la source et la cause de la presente Guerre
, verra facilement en consequence des raisons al.
leguées ci- dessus , qu'elle ne peut originairement regarder
en aucune maniere le Saint Empire Romain,
puisque les Hautes Parties Belligerantes ont pour
principal motif le soin de vanger reciproquement leur
honneur qu'elles croyent offensé.
·
>
2 Farce qu'on ne sçauroit conseiller ni approuver
que pour une cause étrangere , à laquelle le
Saint Empire Romain n'a aucune part , on veüil-
Le prizer de la douce Paix rétablie en dernier lieu
et acquise aux dépens de tant de sang répandu , et
qu'on cherche à l'engager dans une nouvelle Guerre
onereuse , dont l'is në et la durée sont si incertaines
et dont tout le poids tomberoit sur ces Cercles , qui
par leur situation se trouvent les plus exposés au danger
, et par consequent à une ruine inévitable sans
Pavoir meritée Les Pactes entre la très - Illustre
Maison Archiducale de l'Empereur et la Couronne
de Pologne , subsistent depuis plusieurs années ,
ayant été établis sous le gouvernement de l'Archiduc
Albert et du Roi Casimir , et confirmés dernie➡
rement par 1 En pereur Leopold,de glorieuse memoi-
Fe ; ils ont pour objet la défense mutuelle de leurs
Royaumes ,
976 MERCURE DE FRANCE
Royaumes , ainsi que de leur Commerce ; mais ce
n'est pas en qualité d'Empereurs et du consentement
de l'Empire , que les Princes de la Maison d'Autriche
ont contracté ces Alliances ; ils ne l'ontfait
que pour leur propre interêt , et à cause de la proximité
de leurs Terres et Provinces , par consequent
Le Saint Empire. Romain n'y a aucune part.
3°. Comme Sa Majeste Imperiale , pendant son
glorieux Regne , a donnéplusieurs preuves éclatantes
du desir qu'elle a de maintenir et de conserver
le repos et le salut du Saint Empire Romain , et
que de tout tems on a regardé la tranquillité genevale
comme le bien le plus desirable , Elle peut d'autant
moins trouver mauvais que les Etats se
mettent simplement dans un état de défense , qu'elle
a tout lieu d'avoir une entiere confiance dans le
Saint Empire Romain , et qu'elle n'ignore pas les
tristes suites que la Guerre entraîne après elle . Il est
d'ailleurs à remarquer que d'autres Puissances
quoiqu'étroitement unies et alliées avec Š. M. I.
auxquelles on aura sans doute communiqué tout ce
qui s'est passé dans l'affaire de Pologne , et qui par
consequent n'ignorent pas laquelle des deux Hautes
Parties doit être considerée comme l'Agresseur dans
la presente Guerre , n'ont pas encore jusqu'à present
jugé à propos de se déclarer contre la France ,
soit par le desir de conserver quelques uns de leurs
Etats et Sujets , ou pour d'autres raisons , quoique
quelques unes de ces Puissances se mettent sur
leurs gardes , ce n'est apparemment que pour mieux
maintenir et conserver la tranquillité.
Si le Saint Empire Romain se trouvoit frustré de
Passistance de ces Puissances, le poids de la presente
Guerre lui seroit difficile à supporter , et le danger
plus grand et plus évident sur tout si S. M. I.
alloit retirer en tout ou en partie , les Troupes qu'elle
a fur
MAY. 1734
977
vaisur
le Rhin pour les envoyer à la défense de ses
autres Etatt et qu'elle laissat aux Cercles le soin de
la défense de l'Empire. Cette crainte n'est pas
neni chimerique , elle est fondée sur l'experience de
se qui s'est passé pendant la derniere Guerre , où
P'on a vu les Troupes Imperiales quitter le Rhin , et
les Cercles seuls obligés de défendre leurs Terres ,
leur grand préjudice , et à la ruine de leurs Pays.
Deplus , les Actes de l'Empire font foi que d'un
côté les Etats ne voulurent pas dans la derniere
Guerre s'engager avant que les deux Puissances
Maritimes se fussent alliés avec Sa Majesté Imperiale
; et que d'un autre côté , aussi- tôt que lesdites
Puissances se furent separées de la grande Alliance
, les mêmes Etats jugerent à propos d'accepter
les conditions du Traité de Rastadt , donnant
par-1
-là clairement à connoître combien il leur étoit
impossible de continuer la Guerre sans la concurrence
des Puissances Maritimes. C'est pourquoi le
Saint Empire Romain , et en particulier les Cercles
les plus exposés , qui certainement ne se sont pas encore
rétablis des pertes souffertes , feroient bien de
senger à épargner et ménager leurs forces chancellantes
pour des occasions plus importantes qui pourroient
survenir , et qui dépendent de la viciffitude
des choses , sans quoi on pourroit bien s'en repentir ,
mais peut-être trop tard.
4°. La Couronnede France ne peut trouver mau
vais que l'Empire employe pour sa défense tous les
moyens necessaires et conformes au droit naturel ;
puisque dans la Déclaration qu'elle a fait faire par
son Ministre , et qui se trouve attachée au Decret
Imperial de Commission ci - desus mentionné , Elle
promet solemnellement sous la Foi publique qu'elle
se prêtera à tout ce qui peut maintenir la tranquil-
Jité du SaintEmpire Romain : Or , rien n'y pens
G plus
978 MERCURE DE FRANCE
plus contribuer qu'un Etat convenable de défense ?
d'ailleurs cette même Couronne У déclare qu'elle
fera bonifier , si cela n'a étéfait , les Contributions
qu'elle a été obligée d'exiger sur les Terres de l'Empire
, et qu'elle fera restituer le Fort de Kehl dont
elle s'est emparée , ou qu'elle le fera garder par des
Troupes Neutres jusqu'à la Paix , afin que le Saint
Empire Romain n'en prenne aucun ombrage.
›
Pour toutes les raisons alleguées ci- dessus , S. A.
E. quelque affectionnée et fidele qu'elle soit à S. M.
I. ne sçauroit conformément à son devoir conseiller
que le Saint Empire Remain doive s'engager
dans une Guerre generale si dangereuse et si ruineuse
, qui occasionnera dans la suite l'effusion de
tant de sang Chrétien et la désolation des Terres
qui pourront être foulées autant par les Troupes qui
viendront à son secours que par celles des Ennemis.
Elle espere au contraire , que S. M. I. qui a donné
tant de preuves de son amour pour la Justice et la
Paix , voudra bien en consequence de cet amour
et vú les presentes circonstances dangereuses approuver,
ainsi qu'on vient de le proposer , que le Saint
Empire Romain se mette dans un état naturel et
convenable de défense , et qu'elle regardera d'un
oil favorable tout ce qui a été allegué à ce sujet ,
comme provenant d'un coeur sincere et affectionné
pour le bien de la Patrie. S. A. E. souhaite de
plus , conformément aux Loix établies par la Paix
de Vestphalie , que les Etats de l'Empire , avani
que de prendre les Armes , tentent les voyes d'ac
commodement au moyen d'une mediation generale
du Saint Empire Romain , ainsi que cela s'est pratiqué
ci-devant , sous le Regne des Predecesseurs de
S. M. I. et en particulier en l'année 1673. on
pourroit peut-être par ce moyen terminer le tout à
Pamiable. Mais si cette proposition , quoique fondée
5267
MAY. 1734. 9-9
ser les Loix fondamental es du Traité de Paix n'est
point acceptée , S. A. E. de Baviere persiste toujours
dans son opinion , que dans la situation presente
des affaires il ne convient pas au Saint Empire
Romain de donner occasion à de nouvelles hostilités
de la part de la France ; et quoiqu'on doive
s'attendre que cette Couronne maintiendra la déclaration
faite par M. Blondel , son Miniftre , et
que conformément à ses promesses , Elle ne troublera
pas la paix et la tranquillité de l'Empire , à
moins qu'elle n'y soit provoquée. S. A. E. croit
néanmoins que le Saint Empire en general et chaque
Etat en particulier , doivent conformement à ce
qui a été résolu dans l'Assemblée des Cercles associés
, se mettre en bon état de se défendre , sans préjudice
de qui que ce soit. Ulteriora reservando.
de l'Empire , contenant les raisons alleguées
par les Ministres de Baviere ,
pour s'opposer à la Déclaration de
guerre contre la France.
Velque déplorable que soit la Guerre actuelle
Y
ment allumée entre Sa Majesté Imperiale et l'a
Couronne de France , il est néanmoins évident
même par la Déclaration qu'il a plû à S. M. Imp.
de faire à l'Empire au commencement de son Deeret
de Commission , ainsi que par la Piece intitulée,
Motifs de Résolution du Roy , jointe audit De
eret , que la présente Guerre survenue entre ces deux
Hautes-Puissances, prénd sa source dans l'affaire de
Election d'un Roy de Pologne, mais que quelque
soit l'affaire de cette Election , et quelque fondé et
incontestable qne puisse être tout ce qu'on a publié
touchant les intrigues pratiquées à ce sujet , ( car il
ne s'agit pas ici d'entrer dans aucune discussion par
rapport à l'agresseur , ni dans aucun examen par
rapport aux Traitez précedemment faits à l'insc
de l'Empire , avec des Puissances Etrangeres ) il
est toujours certain que l'Empire n'ayant ni allian.
ce ni engagement special avec le Royaume de Pologne
, doit regarder cette affaire én quelque façon
comme étrangere, et à laquelle il n'est point oblige
de prendre part. Il s'agit donc présentement de dé
liberer
MAY. 1734. 973
liberer si , vu les motifs representez par S. M. Im.
ala Diete , l'Empire doit generalement consentirà
une Déclaration de Guerre contre la France.
Les Loix de l'Empire établissent suffisamment
ce qu'il convient de faire pour sa deffense , en cas
de quelque attaque ennemie , personne ne l'ignore ;
mais comme le Saint Empire Romain est en paix
avec toutes les Puissances étrangeres , et que la
Couronne de France même, après s'être emparée du ..
Fort de Kell , afait déclarer par écrit le 14. Octobre
dernier à tous les Electeurs , Frinces et Etats
du Saint Empire Romain , par M. Blondel , son
Ministre,ainsi qu'il paroît par la Piece annexée au
Decret Imperial de Commission , qu'elle n'a rien
plus à coeur que de maintenir la Paix avec l'Empire
et d'observer les Traitez , sans vouloirfaire des
conquêtes , promettant en consequence de rendre ce
Fort de Kell ; on ne voit pas que l'Empire puisse
avoir aucune raison suffisante d'entrer en guerre ;
d'ailleurs c'est une chose notoire aux Electeurs ,
Princes et Etats , que pendant le peu d'années de
Paix dont on a joui , l'Empire , et en particulier les
Cercles , qui durant la derniere Guerre et tant d'au
tres qui l'ont précedée , se sont trouvez les plus èxposez
aux attaques ennemies , et n'ont pû éviter les
degâts et la destruction qui accompagnent toujours
les Armes , ne se sont pas encore assez bien rétablis
des pertes qu'ils ont soufertes , pour qu'on les expose
de nouveau aux mêmes inconveniens , et cela pour
une affaire étrangere à laquelle ils n'ont aucune
part , et pour qu'on exige d'eux qu'ils contribuent
aux frais d'une guerre qui durera peut -être plu
sieurs années ; car si l'on considere avec attention
les suites onereuses d'une rupture , on trouvera ,
l'experience nous le montre, que lorsqu'elle est entamée,
il est bien difficile d'en prévoir les évenemens et
dejuger de sa durée.
"
et
Après
974 MERCURE DE FRANCE
>
Apr's cela quelqu'heureuse que pût être cette
Guerre , et quand meme on pourroit obliger la Partie
adverse à consentir à une Paix durable et avantageuse
, la méme experience nous fait voir que
toute l'utilité qui en resultera aux Etats du Saint
Empire Romain , sera qu'on leur rende leurs Pays
mais désolez , et dans un état plus triste encore que
celui où leurs Sujets et leurs Pays se trouvent actuellement
sans pouvoir esperer aucun agrandissement
, puisqu'on a vu que tous les efforts qu'on a
faits jusqu'à pretent pour cela , ont toujours été infructueux.
C'est pourquoi , et dautant S. M. I.
par son Decret de Commission , a non seulement recommandé
le fait aux Etats , mais que méme elle
demande gracieusement leur conseil et avis , ilparoit
qu'on doit murement déliberer si avant que de
parler d'aucune Déclaration de Guerre , il ne seroit
pas con enable la Diette songeat aux moyens
d'éviter un aussigrand mal qu'est une Guerre offensive
; il paroit que c'est l'unique moyen de conserver
la tranquillitéparmi les Etats de l'Empire et de
les mettre en état de mieux servir S. MI. et la
Patrie
que
que
que
>
Aussi-tôt S. A. E. de Baviere comme
Membre du Cercle de Suabe, en vertu des Terres et
Seigneuries qu'elle y possede , eût appris que ce Cercle
et les autres Cercles associez devoient s'assembler
, elle donna ordre de leur representer la necessité
qu'il y avoit de mettre promptement leurs Pays
dans un état convenable de deffense , sans préjudice
de qui que ce fut.
C'est un pareil état de deffense conformement aux
résolutions prises dans l'Assemblée desdits Cercles
que S. A. E. souhaite de la part des Electeurs
Princes et Etats de l'Empire , et elle le regarde
comme un point si necessaire et si important dans la
circons
MAY 1724. 975
sirconstance présente des affaires , que bien loin de
vouloir s'en élo gner iant soit peu , elle est disposée ,
en conformité de sa Naissance et ae son devoir ,
contribuer de tout son pouvoir à tout ce qui peut
tendre à la conservation du Sant Empire Romain
en general, et de chaqueEtat en particulier,mais elle
croit qu'il faut éviter toute offense et qu'il est bien
piur convenable de songer un quement à la defense
et à la conservation dudit Saint Empire Romain et
de ses Etass particuliers .
I •. Parce que toute personne qui voudra se donner
la peine d'examiner sans partialité et sans prévention
la source et la cause de la presente Guerre
, verra facilement en consequence des raisons al.
leguées ci- dessus , qu'elle ne peut originairement regarder
en aucune maniere le Saint Empire Romain,
puisque les Hautes Parties Belligerantes ont pour
principal motif le soin de vanger reciproquement leur
honneur qu'elles croyent offensé.
·
>
2 Farce qu'on ne sçauroit conseiller ni approuver
que pour une cause étrangere , à laquelle le
Saint Empire Romain n'a aucune part , on veüil-
Le prizer de la douce Paix rétablie en dernier lieu
et acquise aux dépens de tant de sang répandu , et
qu'on cherche à l'engager dans une nouvelle Guerre
onereuse , dont l'is në et la durée sont si incertaines
et dont tout le poids tomberoit sur ces Cercles , qui
par leur situation se trouvent les plus exposés au danger
, et par consequent à une ruine inévitable sans
Pavoir meritée Les Pactes entre la très - Illustre
Maison Archiducale de l'Empereur et la Couronne
de Pologne , subsistent depuis plusieurs années ,
ayant été établis sous le gouvernement de l'Archiduc
Albert et du Roi Casimir , et confirmés dernie➡
rement par 1 En pereur Leopold,de glorieuse memoi-
Fe ; ils ont pour objet la défense mutuelle de leurs
Royaumes ,
976 MERCURE DE FRANCE
Royaumes , ainsi que de leur Commerce ; mais ce
n'est pas en qualité d'Empereurs et du consentement
de l'Empire , que les Princes de la Maison d'Autriche
ont contracté ces Alliances ; ils ne l'ontfait
que pour leur propre interêt , et à cause de la proximité
de leurs Terres et Provinces , par consequent
Le Saint Empire. Romain n'y a aucune part.
3°. Comme Sa Majeste Imperiale , pendant son
glorieux Regne , a donnéplusieurs preuves éclatantes
du desir qu'elle a de maintenir et de conserver
le repos et le salut du Saint Empire Romain , et
que de tout tems on a regardé la tranquillité genevale
comme le bien le plus desirable , Elle peut d'autant
moins trouver mauvais que les Etats se
mettent simplement dans un état de défense , qu'elle
a tout lieu d'avoir une entiere confiance dans le
Saint Empire Romain , et qu'elle n'ignore pas les
tristes suites que la Guerre entraîne après elle . Il est
d'ailleurs à remarquer que d'autres Puissances
quoiqu'étroitement unies et alliées avec Š. M. I.
auxquelles on aura sans doute communiqué tout ce
qui s'est passé dans l'affaire de Pologne , et qui par
consequent n'ignorent pas laquelle des deux Hautes
Parties doit être considerée comme l'Agresseur dans
la presente Guerre , n'ont pas encore jusqu'à present
jugé à propos de se déclarer contre la France ,
soit par le desir de conserver quelques uns de leurs
Etats et Sujets , ou pour d'autres raisons , quoique
quelques unes de ces Puissances se mettent sur
leurs gardes , ce n'est apparemment que pour mieux
maintenir et conserver la tranquillité.
Si le Saint Empire Romain se trouvoit frustré de
Passistance de ces Puissances, le poids de la presente
Guerre lui seroit difficile à supporter , et le danger
plus grand et plus évident sur tout si S. M. I.
alloit retirer en tout ou en partie , les Troupes qu'elle
a fur
MAY. 1734
977
vaisur
le Rhin pour les envoyer à la défense de ses
autres Etatt et qu'elle laissat aux Cercles le soin de
la défense de l'Empire. Cette crainte n'est pas
neni chimerique , elle est fondée sur l'experience de
se qui s'est passé pendant la derniere Guerre , où
P'on a vu les Troupes Imperiales quitter le Rhin , et
les Cercles seuls obligés de défendre leurs Terres ,
leur grand préjudice , et à la ruine de leurs Pays.
Deplus , les Actes de l'Empire font foi que d'un
côté les Etats ne voulurent pas dans la derniere
Guerre s'engager avant que les deux Puissances
Maritimes se fussent alliés avec Sa Majesté Imperiale
; et que d'un autre côté , aussi- tôt que lesdites
Puissances se furent separées de la grande Alliance
, les mêmes Etats jugerent à propos d'accepter
les conditions du Traité de Rastadt , donnant
par-1
-là clairement à connoître combien il leur étoit
impossible de continuer la Guerre sans la concurrence
des Puissances Maritimes. C'est pourquoi le
Saint Empire Romain , et en particulier les Cercles
les plus exposés , qui certainement ne se sont pas encore
rétablis des pertes souffertes , feroient bien de
senger à épargner et ménager leurs forces chancellantes
pour des occasions plus importantes qui pourroient
survenir , et qui dépendent de la viciffitude
des choses , sans quoi on pourroit bien s'en repentir ,
mais peut-être trop tard.
4°. La Couronnede France ne peut trouver mau
vais que l'Empire employe pour sa défense tous les
moyens necessaires et conformes au droit naturel ;
puisque dans la Déclaration qu'elle a fait faire par
son Ministre , et qui se trouve attachée au Decret
Imperial de Commission ci - desus mentionné , Elle
promet solemnellement sous la Foi publique qu'elle
se prêtera à tout ce qui peut maintenir la tranquil-
Jité du SaintEmpire Romain : Or , rien n'y pens
G plus
978 MERCURE DE FRANCE
plus contribuer qu'un Etat convenable de défense ?
d'ailleurs cette même Couronne У déclare qu'elle
fera bonifier , si cela n'a étéfait , les Contributions
qu'elle a été obligée d'exiger sur les Terres de l'Empire
, et qu'elle fera restituer le Fort de Kehl dont
elle s'est emparée , ou qu'elle le fera garder par des
Troupes Neutres jusqu'à la Paix , afin que le Saint
Empire Romain n'en prenne aucun ombrage.
›
Pour toutes les raisons alleguées ci- dessus , S. A.
E. quelque affectionnée et fidele qu'elle soit à S. M.
I. ne sçauroit conformément à son devoir conseiller
que le Saint Empire Remain doive s'engager
dans une Guerre generale si dangereuse et si ruineuse
, qui occasionnera dans la suite l'effusion de
tant de sang Chrétien et la désolation des Terres
qui pourront être foulées autant par les Troupes qui
viendront à son secours que par celles des Ennemis.
Elle espere au contraire , que S. M. I. qui a donné
tant de preuves de son amour pour la Justice et la
Paix , voudra bien en consequence de cet amour
et vú les presentes circonstances dangereuses approuver,
ainsi qu'on vient de le proposer , que le Saint
Empire Romain se mette dans un état naturel et
convenable de défense , et qu'elle regardera d'un
oil favorable tout ce qui a été allegué à ce sujet ,
comme provenant d'un coeur sincere et affectionné
pour le bien de la Patrie. S. A. E. souhaite de
plus , conformément aux Loix établies par la Paix
de Vestphalie , que les Etats de l'Empire , avani
que de prendre les Armes , tentent les voyes d'ac
commodement au moyen d'une mediation generale
du Saint Empire Romain , ainsi que cela s'est pratiqué
ci-devant , sous le Regne des Predecesseurs de
S. M. I. et en particulier en l'année 1673. on
pourroit peut-être par ce moyen terminer le tout à
Pamiable. Mais si cette proposition , quoique fondée
5267
MAY. 1734. 9-9
ser les Loix fondamental es du Traité de Paix n'est
point acceptée , S. A. E. de Baviere persiste toujours
dans son opinion , que dans la situation presente
des affaires il ne convient pas au Saint Empire
Romain de donner occasion à de nouvelles hostilités
de la part de la France ; et quoiqu'on doive
s'attendre que cette Couronne maintiendra la déclaration
faite par M. Blondel , son Miniftre , et
que conformément à ses promesses , Elle ne troublera
pas la paix et la tranquillité de l'Empire , à
moins qu'elle n'y soit provoquée. S. A. E. croit
néanmoins que le Saint Empire en general et chaque
Etat en particulier , doivent conformement à ce
qui a été résolu dans l'Assemblée des Cercles associés
, se mettre en bon état de se défendre , sans préjudice
de qui que ce soit. Ulteriora reservando.
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Résumé : EXTRAIT du Protocole de la Diete de l'Empire, contenant les raisons alleguées par les Ministres de Baviere, pour s'opposer à la Déclaration de guerre contre la France.
Le Protocole de la Diète de l'Empire présente les arguments des ministres de Bavière contre une déclaration de guerre contre la France. La guerre en cours entre l'Empire et la France résulte de l'élection d'un roi de Pologne, mais l'Empire n'a ni alliance ni engagement spécifique avec la Pologne, considérant donc cette affaire comme étrangère. Les ministres soulignent que l'Empire est en paix avec toutes les puissances étrangères et que la France a exprimé son désir de maintenir la paix et de respecter les traités, notamment en promettant de rendre le fort de Kehl. Les ministres estiment que l'Empire n'a aucune raison suffisante d'entrer en guerre, surtout que les États de l'Empire n'ont pas encore récupéré des pertes précédentes. Ils soulignent également que les conséquences d'une guerre sont incertaines et coûteuses. La Bavière recommande donc de se préparer à la défense sans provoquer de nouvelles hostilités et de chercher des voies d'accommodement par une médiation générale. Elle espère que l'Empereur approuvera cette position, visant à préserver la tranquillité au sein de l'Empire. Par ailleurs, une résolution adoptée lors de l'Assemblée des Cercles associés prévoit de se mettre en état de défense sans causer de préjudice à quiconque. La phrase 'Ulteriora reservando' indique que des points supplémentaires sont réservés pour une discussion ou une décision ultérieure.
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531
p. 979-980
ITALIE.
Début :
Le 9. Avril, le Comte Zaluschi, Ministre du Roi de Pologne à Rome, eut Audience du Pape, [...]
Mots clefs :
Pologne, Rome, Pape, Théologiens, Élection, Électeur de Saxe, Corse
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
Le 9. Avril , le Comte Zaluschi , Ministre da
Roi de Pologne à Rome , eut Audience du Pape ,
à qui il demanda de la part de Sa Majesté Polonoise
, qu'on procedât contre les quatre Théologiens
qui ont approuvé et signé le faux Bref que
les Partisans de l'Electeur de Saxe avoient fait
répandre dans la Pologne , avant la prétendue
Election de ce Prince , et par lequel le Pape étoit
supposé délier les Evêques Polonois du serment
qu'ils avoient fait dans la Diete generale de Convocation
.
Le bruit court que le Pape a cité par un Bref
l'Evêque de Cracovie pour venir rendre compte
à Rome de sa conduite , au sujet de la prétendue
Election et du Couronnement de l'Electeur de
Saxe , mais on ne sçait pas encore les résolutions
que SaSainteté a prises par rapport aux quatre
Gij Théo980
MERCURE DE FRANCE
Théologiens , sur le procedé desquels le Roi de ·
Pologne demande satisfaction.
Il est défendu à Rome,sous des peines très- rigoureuses
par un Edit qu'on y a publié depuis peu , à
toutes personnes de quelque condition qu'elles
soient, de parler peu respectueusement d'aucun
Prince à l'occasion de la Guerre , et de former
des Assemblées tumultueuses.
On écrit de Genes que le Gouvernement a
donné ordre de faire de nouvelles levées qu'il destine
pour l'Ile de Corse , où on a été obligé d'envoyer
depuis peu un renfort de 3000. hommes
pour s'opposer aux progrès des Rebelles , dont
le nombre augmente tous les jours , et d'où on a
reçû avis que la Garnison de Corse , étant convenue
avec leurs Chefs de leur rendre cette Place
, si elle n'étoit pas secouruë dans un tems prescrit
, en étoit sortie après ce terme expiré; que le
Commandant et quatre autres Officiers avoient
eu seuls la liberté d'emporter leurs armes , et
qu'ils avoient été conduits , ainsi que le reste de
la Garnison , à San - Pelegrino,
Le 9. Avril , le Comte Zaluschi , Ministre da
Roi de Pologne à Rome , eut Audience du Pape ,
à qui il demanda de la part de Sa Majesté Polonoise
, qu'on procedât contre les quatre Théologiens
qui ont approuvé et signé le faux Bref que
les Partisans de l'Electeur de Saxe avoient fait
répandre dans la Pologne , avant la prétendue
Election de ce Prince , et par lequel le Pape étoit
supposé délier les Evêques Polonois du serment
qu'ils avoient fait dans la Diete generale de Convocation
.
Le bruit court que le Pape a cité par un Bref
l'Evêque de Cracovie pour venir rendre compte
à Rome de sa conduite , au sujet de la prétendue
Election et du Couronnement de l'Electeur de
Saxe , mais on ne sçait pas encore les résolutions
que SaSainteté a prises par rapport aux quatre
Gij Théo980
MERCURE DE FRANCE
Théologiens , sur le procedé desquels le Roi de ·
Pologne demande satisfaction.
Il est défendu à Rome,sous des peines très- rigoureuses
par un Edit qu'on y a publié depuis peu , à
toutes personnes de quelque condition qu'elles
soient, de parler peu respectueusement d'aucun
Prince à l'occasion de la Guerre , et de former
des Assemblées tumultueuses.
On écrit de Genes que le Gouvernement a
donné ordre de faire de nouvelles levées qu'il destine
pour l'Ile de Corse , où on a été obligé d'envoyer
depuis peu un renfort de 3000. hommes
pour s'opposer aux progrès des Rebelles , dont
le nombre augmente tous les jours , et d'où on a
reçû avis que la Garnison de Corse , étant convenue
avec leurs Chefs de leur rendre cette Place
, si elle n'étoit pas secouruë dans un tems prescrit
, en étoit sortie après ce terme expiré; que le
Commandant et quatre autres Officiers avoient
eu seuls la liberté d'emporter leurs armes , et
qu'ils avoient été conduits , ainsi que le reste de
la Garnison , à San - Pelegrino,
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Résumé : ITALIE.
Le 9 avril, le Comte Zaluschi, Ministre du Roi de Pologne à Rome, a rencontré le Pape pour demander son intervention contre quatre théologiens ayant approuvé et signé un faux bref en Pologne. Ce document prétendait que le Pape déliait les évêques polonais de leur serment lors de la Diète générale de Convocation. Des rumeurs évoquent une convocation de l'évêque de Cracovie pour expliquer sa conduite concernant l'élection et le couronnement de l'Électeur de Saxe, mais les décisions concernant les théologiens restent inconnues. À Rome, un édit récent interdit les propos irrespectueux sur les princes en lien avec la guerre et les rassemblements tumultueux, sous peine de sanctions sévères. De Gênes, des nouvelles rapportent l'ordre de lever de nouvelles troupes pour la Corse, où 3000 hommes ont été envoyés pour contrer les rebelles. La garnison de Corse a été transférée à San-Pélegrino, sauf le commandant et quatre officiers qui ont pu emporter leurs armes.
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532
p. 980-987
Nouvelles de Naples et de Sicile.
Début :
L'Infant Don Carlos a fait publier et afficher sur les frontieres du Royaume de Naples le [...]
Mots clefs :
Naples, Infant Don Carlos, Troupes, Sicile, Prince, Guerre, Pardon général, Hommes, Peuples, Royaumes, Empereur, Comte Visconti, Dieu, Armées
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Naples et de Sicile.
Nouvelles de Naples et de Sicile.
'Infant Don Carlos a fait publier et afficher
sur les frontieres du Royaume de Naples le
Decret suivant.
DON CARLOS , Par la grace de Dieu , Infant
d'Espagne , Duc de Parme , de Plaisance et
de Castro , &c. Grand Prince de Toscane et Generalissime
des Armées de Sa Majesté Catholi
que en Italie.
Le Roi , mon très- cher et honoré Pere , par
sa Lettre du 27. Fevrier dernier , écrite dans le
Palais Royal du Pardo , me mande ce qui suit,
ΜΟΝ
MAY.
981 1734.
MON CHER ET BIEN AIME' FILS.
•
>
Vos interêts inséparables de la dignité de ma
Couronne , et ceux de mes fideles Alliez , m'ont déterminez
à envoyer des Troupes dans la Lombardie
afin d'executer de concert avec leurs Armées
les justes Entreprises ausquelles on les a destinées
; mais dautant qu'à l'occasion de la presente
Guerre , les clameurs des Peuplet de Naples et de Sicile
, excessivement violentés , opprimés et tirannisés
depuis tant d'années par
le gouvernement Allemand
, ont pénetré mon coeur Royal , et que j'ai
toujours eu pour ces Peuples un amour Paternel
me ressouvenant fort bien de leurs démonstration's
de joye et de leurs acclamattons unanimées lorsqu'is
me reçûrent autrefois à Naples , et qu'ils consenti
rent à admettre mes Troupes en Sicile. Excité par
une compassion si naturelle , j'ai préferé à toute autre
expedition celle de délivrer de leurs maux insupportables
ces Peuples opprimés , en employant
avecgenerosité , pour leur prompt soulagement , les
forces qu'il a plu à Dieu de me confier , d'autant
plus que je considere qu'avant que leurs volontés
fussent en quelque façon captivées , leur zele répondoit
parfaitement à mes desirs et que ce n'a été
qu'après avoir été séduits ou par des insinuations
trompeuses , ou par des esperances chimeriques , ou
par la crainie des menaces violentes , qu'ils ont tous
été contraints de dissimuler leur propre inclination
en adoptant des operations très - contraires
leur fidelité. Dans cette persuasion j'ai toujours regardé
avec mépris , et comme des actes involontaires
ou forcés , tout ce qu'ils ont fait , soit en general
, soit en particulier , puisqu'ils y ont été excités
par mes ennemis , et je l'ai mis en oubli comme
s'il ne s'étoitjamais rien passé à ce sujet , ne dou-
Giij tant
>
>
982 MERCURE DE FRANCE
tant point qu'aussi- tôt qu'ils se verront en état Pagir
librement selon leurs desirs , ils ne me donnent
les mêmes preuves de leur parfait devoüement , da
leur loyauté , et de leur zele qu'ils m'ont donné cidevant.
Incité par de si justes motifs , j'ai pris là
resolution de vous y envoyer en personne , et en
qualité de Generalissime de mes Armées , pour recouvrer
ces Royaumes , malgré le risque où pourroit
être votre précieuse santé dans un si long voyage
, afin que par votre Royale et aimable présence,
vous puissiez confirmer en mon nom l'Amnistie et le
Pardon general ou particulier , que mon amour Paternel
m'engage à accorder à un chacun , de quelque
Nation qui soit , et donner à tous en mêmetems
les sûretés les plus authentiques . Vous confirmerez
en outre, vous étendre et augmenterêz , nonseulement
les Privileges dont ces Peuples jouissent a
present , mais encore vous les déchargere de toutes
sortes d'Impôts , et particulierement de ceux qui ne
doivent leur invention et leur établissement qu'à l'avidité
insatialle du Gouvernement Allemand ; et
tout cela afin que le monde soit convaincu que mon
juste et unique but est de rétablir deux Illustres
Royaumes, qui ont si bien merité de la Monarchie,
et de les faire encore jouir de leur ancienne felicité ,
réputation et dignité , et qu'on ne croye pas que ce
soit pas aucun autre interêt que j'ai entrepris de recouvrer
ces Royaumes . Et afin que le contenu de la
Presente soit notoire à tous je vous ordonne de le
rendre Public et Manifeste , dans la forme que vous
jugerez la plus convenable Dieu vous conserve
mon cher et bien aimé Fils , aussi long- tems que je
le desire. Moi le Roi , DON JOSEPH PATINO .
En vertu du pouvoir qu'il a plu à Sa Majesté,
par un effet de son amour Paternel de me donner,
ct
MAY. 1734. 983
et afin que les Sujets ci- dessus mentionnés des
deux Royaumes de Naples et de Sicile ,ces Peuples
si cheris du Roi mon Pere , et dont Sa Majesté
s'est toujours les souvenue avec tant d'estime et
d'affection , en soient dûëment et amplement informés
, je leur déclare ,et je les assûre tous et un
chacun , que l'Indult et le Pardon general et particulier
que Sa Majesté m'a ordonné d'accorder ,
et que j'accorde sur l'assûrance de son sacré et
souverain Nom , comprend toutes sortes de délits
, motifs ou démonstrations sans aucune restriction
, le tout restant enseveli dans un éternel
oubli, que la confirmation de leurs Privileges
comprend et s'étend aux Loix et aux Coutumes
tant Civiles que Criminelles , et même aux
Ecclesiastiques , sans qu'il soit permis d'y établir
aucun nouveau Tribunal , ou Procedures.
Que la louable et juste pratique de conferer les
Benefices et les Pensions sera continuée dans la
forme qui s'y observe ,actuellement ; et que toutes
les impositions et Charges établies par le
Gouvernement tyrannique des Allemands seront
abolis dès à present , lesquelles graces seront
conformes au clement et benin coeur de Sa Majesté
Et afin que ceci soit notoire , j'ai ordonné
qu'on expedie en Langue Espagnole et Italienne
la Présente signée de notre main , scellée
de notre sceau Royal , et contresignée par notre
Secretaire d'Etat , et qu'on l'affiche aux lieux ordinaires.
Fait à Civita Castellana le 14. Mars
1734. CHARLES , Don Joseph-Joachin de Montealegre.
:
Les divers avis du Royaume de Naples portent,
que l'infant Don Carlos , qui est toujours
Aversa , avoit détaché le Marquis de Las - Minas
G iiij
er
1984 MERCURE DE FRANCE
et le Duc de Castro Pignano , avec 34. Compa
gnies de Grenadiers et 2300. hommes de Cavalerie
, du nombre desquels sont les Carabiniers,
pour suivre le Viceroi , lequel accompagné du
Prince Caraffe , Grand Maréchal du Royaume ,
et du Prince de Belmonte Pignatelli , General de
la Cavalerie, s'est retiré dans la Poüille avec près
de sooo . hommes . Ces avis ajoûtent que le Com
te de Charni avoit le Commandement des Troupes
qui assiegent les Châteaux de Naples ; que
le Comte de Marsillac avoit marché pour s'emparer
de celui de Baya , et qu'on formoit en même-
tems le Siege de Gaëtte et de Capouë .
Les quatre Galeres que l'Empereur avoit fait .
équiper dans le Port de Naples , sont sorties de
ce Port, et se sont sauvés à la faveur d'un grand
calme qui a empêché l'Escadre Espagnole des'opposer
à leur fuite.
Les Lettres de la fin d'Avril marquent , que
l'Infant Don Carlos avoit continué le Juge de la
Cour de la Vicairerie à Naples , et l'Elû du Peuple
dans l'exercice de leurs Emplois, et qu'il avoit
laissé aux Habitans le soin de garder la Ville.
Ces mêmes Lettres portent que ce Prince a fait
signifier aux Troupes qui sont dans les Châteaux,
et aux Garnisons de Gaette , et de Capouë, qu'on
ne leur donnoit pour se rendre qu'un petit nom →
bre de jours , après lesquels il ne leur sera accordé
aucune Capitulation.
Ces Lettres ajoutent que le nouveau Vaisseau
de Guerre que le Comte Visconti, ci - devant Vi
ceroi du Royaume , avoit fait construire par or
dre de l'Empereur , étant sorti du Port le 19. du
mois passé pour faire voile vers la Sicile , avoit
été attaqué par quelques vaisseaux de l'Escadre
Espagnole qui l'avoient coulé à fond.
L'Infans
MAY. 1734. 985
et
L'Infant Don Carlos a déclaré le Comte de
Charny , Lieutenant General du Royaume ; il a
nommé en même- tems VicairesGeneraux le Prince
de la Rochella ,pour la Calabre Ulterieure , le
Marquis de Forcardi, pour la Calabre Citerieure;
le Duc d'Andria,pour la Principauté de Bari ,
pour la Capitanate et le Comté de Melfi , le
Marquis Doria , pour la Principauté de Lezze ;
le Duc de Sentiti , pour la Bazilicate ; le Frince
de Monte-Mileto , pour la Principauté Ulterieure
; le Duc Lorenzano , pour la Citerieure , le
Duc de Sora , pour l'Abruzze Ulterieure , et le
Prince d'Isciscane pour l'autre partie de l'Abruze.
Le 24. du mois passé la Garnison du Châreau
S. Elme demanda à capîtuler , mais comme
elle ne s'est point rendue dans le tems qui
lui avoit été prescrit , les Officiers et les Soldats
qui la composoient ont été faits prisonniers de
Guerre ; celle du Château Neuf , qui ne peut tenir
encore long-tems , subira le même sort.
On a reçû avis de Baye que le Comte Marsil
lae , aprés un Siege qui n'avoit duré que quelques
jours s'en étoit emparé , et que la Garnison
et les Habitans s'étoient rendus à discretion
Les Troupes qu'on avoit envoyées pour suivre
le Comte Visconti l'ont joint dans les environs
d'Otrante , et elles n'ont pu encore l'attaquer
parce qu'il s'est retiré dans des bois où il est dif
ficile de le forcer ; mais on croit qu'il ne pourra
pas y demeurer long-tems , et qu'il sera obligé
de sortir du Royaume.
On a appris par des Lettres de Messine , qu'on
voit vû passer à la hauteur de Salerne à les
quatre Galeres Imperiales qui sortirent ily
quelque temps du Port de Naples , dont on viene
Gy
D
986 MERCURE DE FRANCE
de parler , et on conjecture qu'elles sont allées
à Messine.
On écrit de Sicile , que les Habitans ont refusé
de payer un subside de 13c0000. ducats
que le Comte de Sastago , Viceroy de cette Isle ,
leur a demandé de la part de l'Empereur , et que
les menaces qu'il leur a faites de les contraindre à
payer cette somme , y ont excité un soulevement
presque general.
L'ouverture de la breche faite par une batterie
de 8. Canons et de 2. Mortiers , qu'on avoit
dressée contre le Château de l'Euf , se trouva le
premier de ce mois , au matin , assez grande pour
que 30 hommes pussent y passer de front , et
le Commandant de ce Château , voyant qu'on se
disposoit à l'emporter d'assaut , fit battre la chamade
, mais on n'a voulu lui accorder aucune caputulation
, et il a été fait prisonnier de guerre ,
ainsi que la Garnison , qui étoit composée de
300. hommes.
Les Villes de Gaëtte et de Capoüe sont tou
jours bloquées , et l'on n'attend que l'arrivée de
la grosse Artillerie pour ouvrir la Tranchée
devant ces deux Places. Cinq Vaisseaux de
l'Escadre Epagnole , qui croisent sur les Côtes de
Naples , sont allez dans la Mer Adriatique, pour
empêcher le transport des Troupes que l'Empereur
pourroit envoyer ici de Trieste.
Le Comte Visconti ayant été joint par quel
ques Troupes que le Viceroy de Sicile lui a envoyées
, s'est jetté dans Otrante , et le Duc de
Castro Pignano a demandé un renfort d'Infanterie
pour l'y assieger.
5oo . des Soldats Imperiaux , qui ont été faits
prisonniers de guerre , ont pris parti dans les
Troupes de S. M. Catholique , et l'Infant Don
Carl
MAY. 1734. 987
"
Carlos leur a fait distribuer de l'argent.
Les derniers avis de Naples , portent qu'une
partie du Détachement des Troupes Espagnoles
qui avoit suivi le Comte Visconti dans la Pouille,
avoit enveloppé 300. Soldats Imperiaux , qui
n'avoient pu faire assez de diligence pour entrer
avec lui dans Otrante , et qu'ils avoient été faits
prisonniers de guerre.
Selon les mêmes avis , le Prince Della Torella
a fait lever dans ses Terres 800. hommes de Milice
pour le Service de S. M. Catholique .
'Infant Don Carlos a fait publier et afficher
sur les frontieres du Royaume de Naples le
Decret suivant.
DON CARLOS , Par la grace de Dieu , Infant
d'Espagne , Duc de Parme , de Plaisance et
de Castro , &c. Grand Prince de Toscane et Generalissime
des Armées de Sa Majesté Catholi
que en Italie.
Le Roi , mon très- cher et honoré Pere , par
sa Lettre du 27. Fevrier dernier , écrite dans le
Palais Royal du Pardo , me mande ce qui suit,
ΜΟΝ
MAY.
981 1734.
MON CHER ET BIEN AIME' FILS.
•
>
Vos interêts inséparables de la dignité de ma
Couronne , et ceux de mes fideles Alliez , m'ont déterminez
à envoyer des Troupes dans la Lombardie
afin d'executer de concert avec leurs Armées
les justes Entreprises ausquelles on les a destinées
; mais dautant qu'à l'occasion de la presente
Guerre , les clameurs des Peuplet de Naples et de Sicile
, excessivement violentés , opprimés et tirannisés
depuis tant d'années par
le gouvernement Allemand
, ont pénetré mon coeur Royal , et que j'ai
toujours eu pour ces Peuples un amour Paternel
me ressouvenant fort bien de leurs démonstration's
de joye et de leurs acclamattons unanimées lorsqu'is
me reçûrent autrefois à Naples , et qu'ils consenti
rent à admettre mes Troupes en Sicile. Excité par
une compassion si naturelle , j'ai préferé à toute autre
expedition celle de délivrer de leurs maux insupportables
ces Peuples opprimés , en employant
avecgenerosité , pour leur prompt soulagement , les
forces qu'il a plu à Dieu de me confier , d'autant
plus que je considere qu'avant que leurs volontés
fussent en quelque façon captivées , leur zele répondoit
parfaitement à mes desirs et que ce n'a été
qu'après avoir été séduits ou par des insinuations
trompeuses , ou par des esperances chimeriques , ou
par la crainie des menaces violentes , qu'ils ont tous
été contraints de dissimuler leur propre inclination
en adoptant des operations très - contraires
leur fidelité. Dans cette persuasion j'ai toujours regardé
avec mépris , et comme des actes involontaires
ou forcés , tout ce qu'ils ont fait , soit en general
, soit en particulier , puisqu'ils y ont été excités
par mes ennemis , et je l'ai mis en oubli comme
s'il ne s'étoitjamais rien passé à ce sujet , ne dou-
Giij tant
>
>
982 MERCURE DE FRANCE
tant point qu'aussi- tôt qu'ils se verront en état Pagir
librement selon leurs desirs , ils ne me donnent
les mêmes preuves de leur parfait devoüement , da
leur loyauté , et de leur zele qu'ils m'ont donné cidevant.
Incité par de si justes motifs , j'ai pris là
resolution de vous y envoyer en personne , et en
qualité de Generalissime de mes Armées , pour recouvrer
ces Royaumes , malgré le risque où pourroit
être votre précieuse santé dans un si long voyage
, afin que par votre Royale et aimable présence,
vous puissiez confirmer en mon nom l'Amnistie et le
Pardon general ou particulier , que mon amour Paternel
m'engage à accorder à un chacun , de quelque
Nation qui soit , et donner à tous en mêmetems
les sûretés les plus authentiques . Vous confirmerez
en outre, vous étendre et augmenterêz , nonseulement
les Privileges dont ces Peuples jouissent a
present , mais encore vous les déchargere de toutes
sortes d'Impôts , et particulierement de ceux qui ne
doivent leur invention et leur établissement qu'à l'avidité
insatialle du Gouvernement Allemand ; et
tout cela afin que le monde soit convaincu que mon
juste et unique but est de rétablir deux Illustres
Royaumes, qui ont si bien merité de la Monarchie,
et de les faire encore jouir de leur ancienne felicité ,
réputation et dignité , et qu'on ne croye pas que ce
soit pas aucun autre interêt que j'ai entrepris de recouvrer
ces Royaumes . Et afin que le contenu de la
Presente soit notoire à tous je vous ordonne de le
rendre Public et Manifeste , dans la forme que vous
jugerez la plus convenable Dieu vous conserve
mon cher et bien aimé Fils , aussi long- tems que je
le desire. Moi le Roi , DON JOSEPH PATINO .
En vertu du pouvoir qu'il a plu à Sa Majesté,
par un effet de son amour Paternel de me donner,
ct
MAY. 1734. 983
et afin que les Sujets ci- dessus mentionnés des
deux Royaumes de Naples et de Sicile ,ces Peuples
si cheris du Roi mon Pere , et dont Sa Majesté
s'est toujours les souvenue avec tant d'estime et
d'affection , en soient dûëment et amplement informés
, je leur déclare ,et je les assûre tous et un
chacun , que l'Indult et le Pardon general et particulier
que Sa Majesté m'a ordonné d'accorder ,
et que j'accorde sur l'assûrance de son sacré et
souverain Nom , comprend toutes sortes de délits
, motifs ou démonstrations sans aucune restriction
, le tout restant enseveli dans un éternel
oubli, que la confirmation de leurs Privileges
comprend et s'étend aux Loix et aux Coutumes
tant Civiles que Criminelles , et même aux
Ecclesiastiques , sans qu'il soit permis d'y établir
aucun nouveau Tribunal , ou Procedures.
Que la louable et juste pratique de conferer les
Benefices et les Pensions sera continuée dans la
forme qui s'y observe ,actuellement ; et que toutes
les impositions et Charges établies par le
Gouvernement tyrannique des Allemands seront
abolis dès à present , lesquelles graces seront
conformes au clement et benin coeur de Sa Majesté
Et afin que ceci soit notoire , j'ai ordonné
qu'on expedie en Langue Espagnole et Italienne
la Présente signée de notre main , scellée
de notre sceau Royal , et contresignée par notre
Secretaire d'Etat , et qu'on l'affiche aux lieux ordinaires.
Fait à Civita Castellana le 14. Mars
1734. CHARLES , Don Joseph-Joachin de Montealegre.
:
Les divers avis du Royaume de Naples portent,
que l'infant Don Carlos , qui est toujours
Aversa , avoit détaché le Marquis de Las - Minas
G iiij
er
1984 MERCURE DE FRANCE
et le Duc de Castro Pignano , avec 34. Compa
gnies de Grenadiers et 2300. hommes de Cavalerie
, du nombre desquels sont les Carabiniers,
pour suivre le Viceroi , lequel accompagné du
Prince Caraffe , Grand Maréchal du Royaume ,
et du Prince de Belmonte Pignatelli , General de
la Cavalerie, s'est retiré dans la Poüille avec près
de sooo . hommes . Ces avis ajoûtent que le Com
te de Charni avoit le Commandement des Troupes
qui assiegent les Châteaux de Naples ; que
le Comte de Marsillac avoit marché pour s'emparer
de celui de Baya , et qu'on formoit en même-
tems le Siege de Gaëtte et de Capouë .
Les quatre Galeres que l'Empereur avoit fait .
équiper dans le Port de Naples , sont sorties de
ce Port, et se sont sauvés à la faveur d'un grand
calme qui a empêché l'Escadre Espagnole des'opposer
à leur fuite.
Les Lettres de la fin d'Avril marquent , que
l'Infant Don Carlos avoit continué le Juge de la
Cour de la Vicairerie à Naples , et l'Elû du Peuple
dans l'exercice de leurs Emplois, et qu'il avoit
laissé aux Habitans le soin de garder la Ville.
Ces mêmes Lettres portent que ce Prince a fait
signifier aux Troupes qui sont dans les Châteaux,
et aux Garnisons de Gaette , et de Capouë, qu'on
ne leur donnoit pour se rendre qu'un petit nom →
bre de jours , après lesquels il ne leur sera accordé
aucune Capitulation.
Ces Lettres ajoutent que le nouveau Vaisseau
de Guerre que le Comte Visconti, ci - devant Vi
ceroi du Royaume , avoit fait construire par or
dre de l'Empereur , étant sorti du Port le 19. du
mois passé pour faire voile vers la Sicile , avoit
été attaqué par quelques vaisseaux de l'Escadre
Espagnole qui l'avoient coulé à fond.
L'Infans
MAY. 1734. 985
et
L'Infant Don Carlos a déclaré le Comte de
Charny , Lieutenant General du Royaume ; il a
nommé en même- tems VicairesGeneraux le Prince
de la Rochella ,pour la Calabre Ulterieure , le
Marquis de Forcardi, pour la Calabre Citerieure;
le Duc d'Andria,pour la Principauté de Bari ,
pour la Capitanate et le Comté de Melfi , le
Marquis Doria , pour la Principauté de Lezze ;
le Duc de Sentiti , pour la Bazilicate ; le Frince
de Monte-Mileto , pour la Principauté Ulterieure
; le Duc Lorenzano , pour la Citerieure , le
Duc de Sora , pour l'Abruzze Ulterieure , et le
Prince d'Isciscane pour l'autre partie de l'Abruze.
Le 24. du mois passé la Garnison du Châreau
S. Elme demanda à capîtuler , mais comme
elle ne s'est point rendue dans le tems qui
lui avoit été prescrit , les Officiers et les Soldats
qui la composoient ont été faits prisonniers de
Guerre ; celle du Château Neuf , qui ne peut tenir
encore long-tems , subira le même sort.
On a reçû avis de Baye que le Comte Marsil
lae , aprés un Siege qui n'avoit duré que quelques
jours s'en étoit emparé , et que la Garnison
et les Habitans s'étoient rendus à discretion
Les Troupes qu'on avoit envoyées pour suivre
le Comte Visconti l'ont joint dans les environs
d'Otrante , et elles n'ont pu encore l'attaquer
parce qu'il s'est retiré dans des bois où il est dif
ficile de le forcer ; mais on croit qu'il ne pourra
pas y demeurer long-tems , et qu'il sera obligé
de sortir du Royaume.
On a appris par des Lettres de Messine , qu'on
voit vû passer à la hauteur de Salerne à les
quatre Galeres Imperiales qui sortirent ily
quelque temps du Port de Naples , dont on viene
Gy
D
986 MERCURE DE FRANCE
de parler , et on conjecture qu'elles sont allées
à Messine.
On écrit de Sicile , que les Habitans ont refusé
de payer un subside de 13c0000. ducats
que le Comte de Sastago , Viceroy de cette Isle ,
leur a demandé de la part de l'Empereur , et que
les menaces qu'il leur a faites de les contraindre à
payer cette somme , y ont excité un soulevement
presque general.
L'ouverture de la breche faite par une batterie
de 8. Canons et de 2. Mortiers , qu'on avoit
dressée contre le Château de l'Euf , se trouva le
premier de ce mois , au matin , assez grande pour
que 30 hommes pussent y passer de front , et
le Commandant de ce Château , voyant qu'on se
disposoit à l'emporter d'assaut , fit battre la chamade
, mais on n'a voulu lui accorder aucune caputulation
, et il a été fait prisonnier de guerre ,
ainsi que la Garnison , qui étoit composée de
300. hommes.
Les Villes de Gaëtte et de Capoüe sont tou
jours bloquées , et l'on n'attend que l'arrivée de
la grosse Artillerie pour ouvrir la Tranchée
devant ces deux Places. Cinq Vaisseaux de
l'Escadre Epagnole , qui croisent sur les Côtes de
Naples , sont allez dans la Mer Adriatique, pour
empêcher le transport des Troupes que l'Empereur
pourroit envoyer ici de Trieste.
Le Comte Visconti ayant été joint par quel
ques Troupes que le Viceroy de Sicile lui a envoyées
, s'est jetté dans Otrante , et le Duc de
Castro Pignano a demandé un renfort d'Infanterie
pour l'y assieger.
5oo . des Soldats Imperiaux , qui ont été faits
prisonniers de guerre , ont pris parti dans les
Troupes de S. M. Catholique , et l'Infant Don
Carl
MAY. 1734. 987
"
Carlos leur a fait distribuer de l'argent.
Les derniers avis de Naples , portent qu'une
partie du Détachement des Troupes Espagnoles
qui avoit suivi le Comte Visconti dans la Pouille,
avoit enveloppé 300. Soldats Imperiaux , qui
n'avoient pu faire assez de diligence pour entrer
avec lui dans Otrante , et qu'ils avoient été faits
prisonniers de guerre.
Selon les mêmes avis , le Prince Della Torella
a fait lever dans ses Terres 800. hommes de Milice
pour le Service de S. M. Catholique .
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Résumé : Nouvelles de Naples et de Sicile.
Le texte décrit les actions et déclarations de l'Infant Don Carlos, fils du roi d'Espagne, concernant les royaumes de Naples et de Sicile. Le roi d'Espagne, motivé par les souffrances des peuples napolitains et siciliens sous le gouvernement allemand, a décidé d'envoyer des troupes pour les libérer. Don Carlos, en tant que généralissime des armées, est chargé de récupérer ces royaumes, de confirmer une amnistie générale, de restaurer les privilèges des peuples et d'abolir les impôts imposés par le gouvernement allemand. Les nouvelles de Naples indiquent que Don Carlos a détaché plusieurs officiers et troupes pour suivre le vice-roi, qui s'est retiré en Pouille. Les galères impériales ont pu s'échapper grâce à un calme marin. Don Carlos a maintenu les juges et élus du peuple dans leurs fonctions et a donné un délai limité aux troupes dans les châteaux pour se rendre. Il a également nommé plusieurs lieutenants généraux et vicaires pour différentes régions des royaumes. Les garnisons des châteaux de Naples et de Baïa se sont rendues. Les troupes impériales, dirigées par le Comte Visconti, sont en difficulté et cherchent à quitter le royaume. Les habitants de Sicile ont refusé de payer un subside demandé par le vice-roi, provoquant un soulèvement. Les villes de Gaëtte et de Capoue sont bloquées en attendant l'arrivée de l'artillerie. Les vaisseaux espagnols patrouillent pour empêcher l'arrivée de renforts impériaux. Plusieurs soldats impériaux ont été faits prisonniers et ont rejoint les troupes espagnoles.
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533
p. 987
ESPAGNE.
Début :
Le Gouvernement a ordonné qu'on retint cent mille Piastres outre l'Indult ordinaire [...]
Mots clefs :
Château Sant'Elmo, Indult, Fort de Baye
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
E Gouvernement a ordonné qu'on retint
cent mille Piastres outre l'Indult ordinaire
sur l'argent qui est venu à bord du Vaisseau l'Incendie.
On a commencé le 1o . du mois passé à
distribuer les sommes que ce Bâtiment a apportées
, à ceux à qui elles appartiennent.
Par le Courrier dépêché au Roy par Dom
Carlos , on a reçû avis de la Prise du Fort de
Baye et de celle du Château Saint Elme ; la
que
Garnison de Baye , qui s'est renduë à discretion ,
étoit composée d'environ 400. hommes, et qu'on
a fait dans le Château Saint Elme 250. prisonniers
de guerre , sans compter le Commandant
ér les Officiers.
E Gouvernement a ordonné qu'on retint
cent mille Piastres outre l'Indult ordinaire
sur l'argent qui est venu à bord du Vaisseau l'Incendie.
On a commencé le 1o . du mois passé à
distribuer les sommes que ce Bâtiment a apportées
, à ceux à qui elles appartiennent.
Par le Courrier dépêché au Roy par Dom
Carlos , on a reçû avis de la Prise du Fort de
Baye et de celle du Château Saint Elme ; la
que
Garnison de Baye , qui s'est renduë à discretion ,
étoit composée d'environ 400. hommes, et qu'on
a fait dans le Château Saint Elme 250. prisonniers
de guerre , sans compter le Commandant
ér les Officiers.
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Résumé : ESPAGNE.
Le gouvernement espagnol a ordonné la rétention de cent mille piastres supplémentaires sur les fonds du vaisseau l'Incendie. La distribution a commencé le 1er du mois précédent. Dom Carlos a annoncé la prise du Fort de Baye et du Château Saint Elme. La garnison de Baye s'est rendue sans condition, et 250 prisonniers ont été faits au Château Saint Elme.
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534
p. 987-988
HOLLANDE, PAYS-BAS.
Début :
Le 7. de ce mois, à dix heures du matin, le Prince et la Princesse d'Orange arriverent devant [...]
Mots clefs :
Prince d'Orange, Princesse d'Orange, Yacht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE, PAYS-BAS.
HOLLANDE , PAYS - BAS.
E 7. de ce mois , à dix heures du matin , Ic
Prince et la Princesse d'Orange arriverent devant
la Ville de Rotterdam , à bord du Yacht le
Fubbs , et ils furent saluez par une décharge gémerale
de l'Artillerie de la Ville et de celle de tous
les Vaisseaux qui étoient sur la Riviere , Les Ma-
Gvi gistrat,
988 MERCURE DE FRANCE
3
gistrats allerent complimenter le Prince et la
Princesse , qui passerent le reste du jour et la
nuit suivante dans leur Yacht , et qui n'en descendirent
le lendemain que pour prendre la route
de Delft et se rendre de- là à Amsterdam ; ils y
arriverent le même jour à cinq heures du soir,
et ils en partirent sur le champ pour la Frise.
E 7. de ce mois , à dix heures du matin , Ic
Prince et la Princesse d'Orange arriverent devant
la Ville de Rotterdam , à bord du Yacht le
Fubbs , et ils furent saluez par une décharge gémerale
de l'Artillerie de la Ville et de celle de tous
les Vaisseaux qui étoient sur la Riviere , Les Ma-
Gvi gistrat,
988 MERCURE DE FRANCE
3
gistrats allerent complimenter le Prince et la
Princesse , qui passerent le reste du jour et la
nuit suivante dans leur Yacht , et qui n'en descendirent
le lendemain que pour prendre la route
de Delft et se rendre de- là à Amsterdam ; ils y
arriverent le même jour à cinq heures du soir,
et ils en partirent sur le champ pour la Frise.
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Résumé : HOLLANDE, PAYS-BAS.
Le 7 du mois, le Prince et la Princesse d'Orange sont arrivés à Rotterdam à bord du yacht le Fubbs. Ils ont été accueillis par une salve d'artillerie. Les magistrats les ont complimentés à bord. Ils ont passé la nuit sur le yacht, puis se sont rendus à Delft et Amsterdam avant de partir pour la Frise.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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535
p. 988-991
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 22. du mois dernier, la Populace s'étant assemblée tumultueusement dans divers endroits [...]
Mots clefs :
Peuple, Parlement, Droits, Roi, Intérêt, Chambre des communes, Établissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
2
E 22. du mois dernier , la Populace s'étant
Lassemblée cumultueusement dans divers en
droits de Londres , aliuma des feux dans les ruës
pour témoigner sa joye de ce que l'année derniere
à pareil jour , la Chambre des Communes
rejetta le Bill pour augmenter les droits sur les
Boissons fortes , et pour établir une nouvelle maniere
de les percevoir. Elle cassa les vitres de
P'Hôtel du Lord- Maire et de toutes les maisons,
de ceux qui refuserent de mettre des lumieres sur
leurs fenêtres , et les efforts que firent les Officiers
chargez de la Police , pour faire cesser le désor
dre , furent inutiles.
Le 27. Avril , à 3. heures après midy , le Roy
se rendit à la Chambre des Pairs avec les ceremonies
accoutumées , et S. M. ayant mandé la
Chambre des Communes , donna son consentement
à divers Bills , et fit ensuite le Discours
suivant.
MY LORDS ET MESSIEURS.
>
Je vous remercie d'avoir dépêché si promptement
les affaires publiques , et de la confiance que vous
avez prise en moi pour l'honneur et la seureté de mon
Royaume. Une Session si courte terminée avec
tant d'unanimité et de si justes égards pour le veritable
interêt de la Nation dans une conjoncture si dé-
"
licate
MAY. 7734-
34
licate , donnera beaucoup de poids et de crédit à tou
tes nos démarches , et assurera au Parlement le respect
et la confiance si nécessaires pour maintenir
Phonneur et l'interêt de la Grande-Bretagne , tant
au dedans qu'en dehors.
MESSIEURS DE LA CHAMBRE DES COMMUNES
Je dois reconnoître d'une maniere particuliere le Zele
et la promptitude que vous avez montrez dans ce
qui concerna la levée des subsides nécessaires pour le
service de cette année . L'attention que vous avez
eue d'assigner des fonds pour acquitter une grande
partie des dettes de la Marine , dettes qu'on a été
nécessairement et inévitablement obligé de contracter
, et qui portant un interêt plus fort que les anciennes
dettes de la Nation , et étant sujettes à un
décomte , augmentoient la dépense dans tous les
Contracts pour la Flote et pour l'avituaillement ,
doit certainement être regardée comme un servicê
essentiel rendu au Public.
MYLORDS ET MESSIEURS ,
Le temps limitépour l'expiration de ce Parlemens
étant prochain , j'ai resolu de faire publier une Proclamation
pour le dissoudre et pour convoquer un
nouveau Parlement, afin de mettre fin aussi -tôt qu'il
sera possible aux inconveniens qui sont les suites inévitables
d'une Election generale , mais je me croirois
inexcusable si je quittois ce Parlement sans lui
faire la justice de reconnoître toutes les preuves écla
tantes que durant le cours de 7 années il a donné
de son fidele attachement pour ma Personne et pour
mon Gouvernement et de ses égards constants pour
le veritable interêt de la Patrie. La prosperité et
La gloire de mon Regne dépendent de l'affection et
du bonheur de mon Peuple , et le bonheur de mon
Peuple
990 MERCURE DE FRANCE
Peuple dépend de la conservation de tous ses legitimes
droits et Privileges , tels qu'ils sont assurez par
l'établissement présent de la Couronne dans la Ligne
Protestante. L'exacte observation et la juste
execution des Loix sont la meilleure et l'unique sireté,
tant pour le Souverain que pour les Sujets ;
leur interêt est mutuel et indivisible , et par consequent
leurs efforts pour se soutenir mutuellement doivent
être égaux et réciproques ; toute usurpation des
droits du Roy ou de ceux du Peuple , est une diminution
du pouvoir de l'un et de l'autre, qui étant tenu
des deux parts dans ses justes bornes ,fait la balance
qui est si nécessaire pour l'honneur et la dignité
de la Couronne et pour la prosperité du Peuple.
J'observerai religieusement pout cet effet tout ce qui
dépendra de moi , ne doutant point d'un juste retour
de soumission et de reconnoissance de mes Sujeis . Je
dois vous recommander particulierement , et j'attends
cette marque de votre affection si connue , de
faire tous vos efforts pour faire cesser les malheu
reuses divisions de cette Nation , et pour concilier
les esprits de tous ceux qui souhaitent sincerement
la sûreté et la prosperité du Royaume. Ce me seroit
une très-grande satisfaction de voir une parfaite
harmonie rétablie parmi ceux qui n'ont et ne doi→
vent avoir à coeur qu'un même objet , afin qu'il n'y
ait plus de distinction qu'entre ceux qui souhaitent
le maintien de notre heureux établissement présent
dans l'Eglise et dans l'Etat , et ceux qui voudroient
renverser l'une et l'autre ; c'est la seule distinction
qui devroit être remarquée dans un pays où l'interêt
du Roy et du Peuple est le même. Si dans aucun
temps les Droits de la Religion , de la liberté
et de la proprieté , n'ont été maintenus avec plus
d'ardeur de la part du Gouvernement , et si jamais
le Peuple n'en ajoui plus pleinement , qu'on ne met
te doac
MAY. 1734. 991
że donc plus en usage ces noms sacrez comme des
prétextes artificieux etplausibles pour renverser l'établissement
présent sous lequel elles sont à couvert.
Je n'ai rien à souhaiter si non que mon Peuple ne
se laisse point surprendre. J'en appelle à sa conscience
pour ma conduite et j'espere que la Providence
divine le dirigera dans le choix de Deputez
dignes , que le soin et la conservation de la Religion
Protestante , de l'établissement présent et de
tous les Droits Religieux et Civils de la Grande-
Bretagne leur soient confiez .
Le Duc de Buckingham , à qui le Roy a permis
de servir dans l'Armée Françoise , sur le
Rhin , en qualité d'Ayde de Camp du Maréchal
de Berwick , partit le 28. du mois dernier pour
s'y rendre .
Le 3. de ce mois , le Prince et la Princesse
d'Orange, s'étant rendus en Chaises à Porteurs à
Whitehall , s'embarquerent sur une des Berges
du Roy , et descendirent la Tamise jusqu'à Lambeth
, pour y prendre les Carosses du Roy , qui
les ont conduits à Gravesend , d'où le Yacht le
Fubbs doit les transporter en Hollande , sous
l'escorte de cinq Vaisseaux de Guerre.
On apprend en dernier lieu de Londres , qu'il
y a déja 350. Membres du Parlement élûs , ét
dans ce nombre on en compte plus de 200. qui
étoient du dernier Parlement. Plusieurs Habitans
de Douvres ont été accusez d'avoir reçû des
sommes considerables pour donner leurs voix à
certaines personnes dans l'Election qu'ils ont faite
dernierement de leurs Députez au Parlement ,
les Magistrats doivent les poursuivre juridiquemont
, en execution de l'Acte du Parlement contre
ceux qui se laissent corrompre.
2
E 22. du mois dernier , la Populace s'étant
Lassemblée cumultueusement dans divers en
droits de Londres , aliuma des feux dans les ruës
pour témoigner sa joye de ce que l'année derniere
à pareil jour , la Chambre des Communes
rejetta le Bill pour augmenter les droits sur les
Boissons fortes , et pour établir une nouvelle maniere
de les percevoir. Elle cassa les vitres de
P'Hôtel du Lord- Maire et de toutes les maisons,
de ceux qui refuserent de mettre des lumieres sur
leurs fenêtres , et les efforts que firent les Officiers
chargez de la Police , pour faire cesser le désor
dre , furent inutiles.
Le 27. Avril , à 3. heures après midy , le Roy
se rendit à la Chambre des Pairs avec les ceremonies
accoutumées , et S. M. ayant mandé la
Chambre des Communes , donna son consentement
à divers Bills , et fit ensuite le Discours
suivant.
MY LORDS ET MESSIEURS.
>
Je vous remercie d'avoir dépêché si promptement
les affaires publiques , et de la confiance que vous
avez prise en moi pour l'honneur et la seureté de mon
Royaume. Une Session si courte terminée avec
tant d'unanimité et de si justes égards pour le veritable
interêt de la Nation dans une conjoncture si dé-
"
licate
MAY. 7734-
34
licate , donnera beaucoup de poids et de crédit à tou
tes nos démarches , et assurera au Parlement le respect
et la confiance si nécessaires pour maintenir
Phonneur et l'interêt de la Grande-Bretagne , tant
au dedans qu'en dehors.
MESSIEURS DE LA CHAMBRE DES COMMUNES
Je dois reconnoître d'une maniere particuliere le Zele
et la promptitude que vous avez montrez dans ce
qui concerna la levée des subsides nécessaires pour le
service de cette année . L'attention que vous avez
eue d'assigner des fonds pour acquitter une grande
partie des dettes de la Marine , dettes qu'on a été
nécessairement et inévitablement obligé de contracter
, et qui portant un interêt plus fort que les anciennes
dettes de la Nation , et étant sujettes à un
décomte , augmentoient la dépense dans tous les
Contracts pour la Flote et pour l'avituaillement ,
doit certainement être regardée comme un servicê
essentiel rendu au Public.
MYLORDS ET MESSIEURS ,
Le temps limitépour l'expiration de ce Parlemens
étant prochain , j'ai resolu de faire publier une Proclamation
pour le dissoudre et pour convoquer un
nouveau Parlement, afin de mettre fin aussi -tôt qu'il
sera possible aux inconveniens qui sont les suites inévitables
d'une Election generale , mais je me croirois
inexcusable si je quittois ce Parlement sans lui
faire la justice de reconnoître toutes les preuves écla
tantes que durant le cours de 7 années il a donné
de son fidele attachement pour ma Personne et pour
mon Gouvernement et de ses égards constants pour
le veritable interêt de la Patrie. La prosperité et
La gloire de mon Regne dépendent de l'affection et
du bonheur de mon Peuple , et le bonheur de mon
Peuple
990 MERCURE DE FRANCE
Peuple dépend de la conservation de tous ses legitimes
droits et Privileges , tels qu'ils sont assurez par
l'établissement présent de la Couronne dans la Ligne
Protestante. L'exacte observation et la juste
execution des Loix sont la meilleure et l'unique sireté,
tant pour le Souverain que pour les Sujets ;
leur interêt est mutuel et indivisible , et par consequent
leurs efforts pour se soutenir mutuellement doivent
être égaux et réciproques ; toute usurpation des
droits du Roy ou de ceux du Peuple , est une diminution
du pouvoir de l'un et de l'autre, qui étant tenu
des deux parts dans ses justes bornes ,fait la balance
qui est si nécessaire pour l'honneur et la dignité
de la Couronne et pour la prosperité du Peuple.
J'observerai religieusement pout cet effet tout ce qui
dépendra de moi , ne doutant point d'un juste retour
de soumission et de reconnoissance de mes Sujeis . Je
dois vous recommander particulierement , et j'attends
cette marque de votre affection si connue , de
faire tous vos efforts pour faire cesser les malheu
reuses divisions de cette Nation , et pour concilier
les esprits de tous ceux qui souhaitent sincerement
la sûreté et la prosperité du Royaume. Ce me seroit
une très-grande satisfaction de voir une parfaite
harmonie rétablie parmi ceux qui n'ont et ne doi→
vent avoir à coeur qu'un même objet , afin qu'il n'y
ait plus de distinction qu'entre ceux qui souhaitent
le maintien de notre heureux établissement présent
dans l'Eglise et dans l'Etat , et ceux qui voudroient
renverser l'une et l'autre ; c'est la seule distinction
qui devroit être remarquée dans un pays où l'interêt
du Roy et du Peuple est le même. Si dans aucun
temps les Droits de la Religion , de la liberté
et de la proprieté , n'ont été maintenus avec plus
d'ardeur de la part du Gouvernement , et si jamais
le Peuple n'en ajoui plus pleinement , qu'on ne met
te doac
MAY. 1734. 991
że donc plus en usage ces noms sacrez comme des
prétextes artificieux etplausibles pour renverser l'établissement
présent sous lequel elles sont à couvert.
Je n'ai rien à souhaiter si non que mon Peuple ne
se laisse point surprendre. J'en appelle à sa conscience
pour ma conduite et j'espere que la Providence
divine le dirigera dans le choix de Deputez
dignes , que le soin et la conservation de la Religion
Protestante , de l'établissement présent et de
tous les Droits Religieux et Civils de la Grande-
Bretagne leur soient confiez .
Le Duc de Buckingham , à qui le Roy a permis
de servir dans l'Armée Françoise , sur le
Rhin , en qualité d'Ayde de Camp du Maréchal
de Berwick , partit le 28. du mois dernier pour
s'y rendre .
Le 3. de ce mois , le Prince et la Princesse
d'Orange, s'étant rendus en Chaises à Porteurs à
Whitehall , s'embarquerent sur une des Berges
du Roy , et descendirent la Tamise jusqu'à Lambeth
, pour y prendre les Carosses du Roy , qui
les ont conduits à Gravesend , d'où le Yacht le
Fubbs doit les transporter en Hollande , sous
l'escorte de cinq Vaisseaux de Guerre.
On apprend en dernier lieu de Londres , qu'il
y a déja 350. Membres du Parlement élûs , ét
dans ce nombre on en compte plus de 200. qui
étoient du dernier Parlement. Plusieurs Habitans
de Douvres ont été accusez d'avoir reçû des
sommes considerables pour donner leurs voix à
certaines personnes dans l'Election qu'ils ont faite
dernierement de leurs Députez au Parlement ,
les Magistrats doivent les poursuivre juridiquemont
, en execution de l'Acte du Parlement contre
ceux qui se laissent corrompre.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 22 du mois précédent, la population de Londres a célébré le rejet par la Chambre des Communes d'un projet de loi visant à augmenter les droits sur les boissons fortes et à modifier leur perception. Cette célébration s'est manifestée par des feux dans les rues et des bris de vitres chez ceux refusant de mettre des lumières à leurs fenêtres. Les efforts de la police pour rétablir l'ordre ont été inutiles. Le 27 avril, le roi s'est rendu à la Chambre des Pairs pour donner son consentement à divers projets de loi. Dans son discours, il a remercié les parlementaires pour leur promptitude et leur unanimité dans la gestion des affaires publiques. Il a souligné l'importance de maintenir l'honneur et l'intérêt de la Grande-Bretagne, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du royaume. Le roi a également reconnu les efforts des Communes pour lever les subsides nécessaires et acquitter une partie des dettes de la Marine. Le roi a annoncé la dissolution du Parlement et la convocation d'un nouveau Parlement pour éviter les inconvénients des élections générales. Il a exprimé sa gratitude pour l'attachement et les égards constants du Parlement envers sa personne et le gouvernement. Il a insisté sur la nécessité de conserver les droits et privilèges légitimes du peuple et de maintenir l'observation des lois pour la sécurité mutuelle du souverain et des sujets. Le Duc de Buckingham est parti le 28 du mois précédent pour servir dans l'armée française sur le Rhin. Le Prince et la Princesse d'Orange ont quitté Londres pour la Hollande, escortés par des vaisseaux de guerre. À ce jour, 350 membres du nouveau Parlement ont été élus, dont plus de 200 étaient membres du dernier Parlement. Plusieurs habitants de Douvres ont été accusés de corruption lors des élections et doivent être poursuivis en justice.
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536
p. 992-993
ARMÉE D'ALLEMAGNE.
Début :
Le Maréchal Duc de Berwick, qui avoit quitté avec une partie de l'Armée le Camp [...]
Mots clefs :
Maréchal de Berwick, Armée d'Allemagne, Bataillons, Troupes, Lieutenant, Lignes
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texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
AR ME'E D'ALLEMAGNE.
E Maréchal Duc de Berwick , qui avoit
Lquitté avec une partie de l'armée le Carne
de Spire pour se raprocher du Fort - Louis , y
ayant été joint par le corps de troupes qui étoit
sous les ordres du Duc de Noailles , il fit passer
le Rhin à son Armée au Fort-Louis et au Fort
de Kehl.
Le 4 de ce mois vers les 6 heures du matin ,
le Duc de Noailles qui avoit été détaché avec ri
Bataillons , deux Regiments de Dragons , et 100
Carabiniers de la Maison du Roy , attaqua les
Lignes d'Ettlingen , par la Montagne , et il força
les Ennemis dans leurs retranchements .
L'après midy le Prince de Tingry , que lè
Maréchal de Berwick avoit fait avancer à une
portée de mousquet des Lignes vis - à- vis d'Ettlingen
, s'empara d'un Fort qui les couvroit dans
cette partie, et il y entra avec 10Bataillons composez
de la Brigade des Gardes et de celle de la
Marine , et il fut suivi des cinq Bataillons de l'a
Brigade de Gondrin et des sept Escadrons qui
avoient marché sous les ordres de M. de la Billarderie
, Lieutenant General .
Le même jour , le Marquis d'Asfeldt avec-les
30 Bataillons qu'il commande passa le Rhin à
l'Isle de Neckerau ..
Les le Maréchal de Berwick marcha avec 6
Bataillons ,.et 42 Escadrons à Mulberg , où toute
son Armée s'est rassemblée .
Le Prince Eugene , qui étoit arrivé au Camp
près de Philisbourg le 27 du mois dernier, s'étoit
avancé à Mulberg , et il y étoit encore le 4 de
ce mois , mais aussi- tôt qu'il eut été informé
que les Lignes d'Ettl ingen avoiene été forcées et
que
MAY.
1734 993
que le Marquis d'Asfeldt qui étoit dans l'Isle de
Neckerau se dispósoit à passer le petit bras qui
sépare cette Isle de la Plaine de Manheim , il
prit le parti de faire marcher une partie de son
Armée vers Phortsheim , et l'autre à Hailbron,
Le 7 , le Maréchal de Berwick fut camper
Graben.
Il y a eû à l'attaque des Lignes d'Ettlingen ;
environ 60 Soldats tuez ou blessez ; M. de
Chenelette Brigadier et Lieutenant Colonel du
Regiment de Piémont y a été blessé ; et M. Du
bois , Lieutenant Colonel du Regiment de Boulonois
, très dangereusement.
1
Le Maréchal de Berwick , après avoir laissé
un Corps de Troupes à Graben et à Roussen ,
pour la sureté du Pont et pour conserver la communication
avec l'Alsace , alla camper le 10 , la
droite à Obstatt , et la gauche à Bruchsall.
Le Marquis d'Asfeldt , y arriva le lendemain
avec les Troupes qu'il commandoit. Il est venu
joindre l'Armée du Maréchal de Berwick par le
Spirback et par le Pont de Roussen et il a
brulé en passant un magazin de fourages que les
Ennemis avoient auprès de Philisbourg .
>
Le 12 , M. de Quadt , Lieutenant General a
été détaché avec 6 Bataillons et 12 Escadrons
pour aller soumettre le Wirtemberg à la contribution.
Le Prince Eugene , qui avoit décampé d'Obsratt
le 7. pour prendre la route de Sintzen, étoit
le II à Hailbron ; mais il en est parti le lendemain
, et il a marché vers Rottembourg.
Le Comte de Belleisle ; qui étoit resté près de
Traërbach depuis la prise du Château , a dû marcher
le 16 avec les Troupes qui sont sous ses
ordres , pour se rendre à Landau , d'où il ira
joindre le Maréchal de Berwick.
E Maréchal Duc de Berwick , qui avoit
Lquitté avec une partie de l'armée le Carne
de Spire pour se raprocher du Fort - Louis , y
ayant été joint par le corps de troupes qui étoit
sous les ordres du Duc de Noailles , il fit passer
le Rhin à son Armée au Fort-Louis et au Fort
de Kehl.
Le 4 de ce mois vers les 6 heures du matin ,
le Duc de Noailles qui avoit été détaché avec ri
Bataillons , deux Regiments de Dragons , et 100
Carabiniers de la Maison du Roy , attaqua les
Lignes d'Ettlingen , par la Montagne , et il força
les Ennemis dans leurs retranchements .
L'après midy le Prince de Tingry , que lè
Maréchal de Berwick avoit fait avancer à une
portée de mousquet des Lignes vis - à- vis d'Ettlingen
, s'empara d'un Fort qui les couvroit dans
cette partie, et il y entra avec 10Bataillons composez
de la Brigade des Gardes et de celle de la
Marine , et il fut suivi des cinq Bataillons de l'a
Brigade de Gondrin et des sept Escadrons qui
avoient marché sous les ordres de M. de la Billarderie
, Lieutenant General .
Le même jour , le Marquis d'Asfeldt avec-les
30 Bataillons qu'il commande passa le Rhin à
l'Isle de Neckerau ..
Les le Maréchal de Berwick marcha avec 6
Bataillons ,.et 42 Escadrons à Mulberg , où toute
son Armée s'est rassemblée .
Le Prince Eugene , qui étoit arrivé au Camp
près de Philisbourg le 27 du mois dernier, s'étoit
avancé à Mulberg , et il y étoit encore le 4 de
ce mois , mais aussi- tôt qu'il eut été informé
que les Lignes d'Ettl ingen avoiene été forcées et
que
MAY.
1734 993
que le Marquis d'Asfeldt qui étoit dans l'Isle de
Neckerau se dispósoit à passer le petit bras qui
sépare cette Isle de la Plaine de Manheim , il
prit le parti de faire marcher une partie de son
Armée vers Phortsheim , et l'autre à Hailbron,
Le 7 , le Maréchal de Berwick fut camper
Graben.
Il y a eû à l'attaque des Lignes d'Ettlingen ;
environ 60 Soldats tuez ou blessez ; M. de
Chenelette Brigadier et Lieutenant Colonel du
Regiment de Piémont y a été blessé ; et M. Du
bois , Lieutenant Colonel du Regiment de Boulonois
, très dangereusement.
1
Le Maréchal de Berwick , après avoir laissé
un Corps de Troupes à Graben et à Roussen ,
pour la sureté du Pont et pour conserver la communication
avec l'Alsace , alla camper le 10 , la
droite à Obstatt , et la gauche à Bruchsall.
Le Marquis d'Asfeldt , y arriva le lendemain
avec les Troupes qu'il commandoit. Il est venu
joindre l'Armée du Maréchal de Berwick par le
Spirback et par le Pont de Roussen et il a
brulé en passant un magazin de fourages que les
Ennemis avoient auprès de Philisbourg .
>
Le 12 , M. de Quadt , Lieutenant General a
été détaché avec 6 Bataillons et 12 Escadrons
pour aller soumettre le Wirtemberg à la contribution.
Le Prince Eugene , qui avoit décampé d'Obsratt
le 7. pour prendre la route de Sintzen, étoit
le II à Hailbron ; mais il en est parti le lendemain
, et il a marché vers Rottembourg.
Le Comte de Belleisle ; qui étoit resté près de
Traërbach depuis la prise du Château , a dû marcher
le 16 avec les Troupes qui sont sous ses
ordres , pour se rendre à Landau , d'où il ira
joindre le Maréchal de Berwick.
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Résumé : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
En mai 1734, le Maréchal Duc de Berwick rejoignit le Duc de Noailles près des forts de Louis et de Kehl. Le 4 mai, le Duc de Noailles attaqua et força les lignes d'Ettlingen. Le Prince de Tingry captura un fort couvrant ces lignes. Le Marquis d'Asfeldt traversa le Rhin avec 30 bataillons. Le Maréchal de Berwick rassembla son armée à Mulberg, où le Prince Eugène était présent. Informé des mouvements ennemis, le Prince Eugène déplaça une partie de son armée vers Phortsheim et l'autre vers Hailbron. Le 7 mai, le Maréchal de Berwick campa à Graben, subissant des pertes. Le 10 mai, il campa à Obstatt et Bruchsall après avoir sécurisé le pont vers l'Alsace. Le Marquis d'Asfeldt rejoignit l'armée de Berwick après avoir détruit un magasin de fourrages ennemi. Le 12 mai, M. de Quadt fut envoyé soumettre le Wurtemberg à la contribution. Le Prince Eugène se déplaça vers Rottembourg, tandis que le Comte de Belleisle marcha vers Landau pour rejoindre le Maréchal de Berwick.
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537
p. 994
PRISE DE TRAERBACK.
Début :
L[']Artillerie nécessaire pour faire le Siége du Château de Traerback étant arrivée de Sarre-Loüis [...]
Mots clefs :
Prise de Trarbach, Comte d'Aubigné, Tranchée, Brigadier, Chevalier de Belle-Isle
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texteReconnaissance textuelle : PRISE DE TRAERBACK.
PRISE DE TRAERBACK.
Artillerie nécessaire pour faire le Siége du
Chateau de Tracerback tant arrivée de Sarre-
Louis le 24 du mois dernier , le Comte de Belleisle
la fit placer sur le champ dans les Batteries
qu'il avoit fait préparer et le lendemain au soir
il fit ouvrir la tranchée par le Comte d'Aubigné,
Maréchal de Camp , par M. de Mainville Brigadier
, et par le Marquis de Croissy , Colonel du
Regiment Royal , avec quatre Compagnies de
Grenadiers, trois Piquets de so hommes chacun,
et un détachement de 100 Dragons , lequel sous
les ordres du Chevalier de Belleisle , Brigadier ,
fut placé à la droite de l'attaque vers les hauteurs
du Château .
Le 27 et les jours suivants la Tranchée fut re-
Jevée avec un pareil nombre de Troupes.
Le premier de ce inois , le Comte d'Aubigné ,
et le Duc de Luxembourg , Brigadier , étant de
tranchée , on attaqua un Ouvrage avancé que les
Grenadiers du Regiment de la Couronne empor
terent et au moyen du feu continuel qu'on fit sur
P'enceinte crenclée qui soutenoit cet ouvrage , on
s'y logea .
Le 2 , les Ennemis s'étant apperçu qu'on avoit
attaché le Mineur à un Ouvrage qui couvroit le
corps du Donjon , demanderent à capituler , et ils
obtintent les honneurs de la Guerre.
La Garnison qui sortit le 4 pour se retirer à
Coblentz n'étoit plus composée que de 14 Officiers
, d'environ 300 Soldats , y en ayant eû so
de tuez ou de blessez . Les assiegeants ont eû s
Officiers blessez , 24 hommes de tuez et 80 de
blessez.
Artillerie nécessaire pour faire le Siége du
Chateau de Tracerback tant arrivée de Sarre-
Louis le 24 du mois dernier , le Comte de Belleisle
la fit placer sur le champ dans les Batteries
qu'il avoit fait préparer et le lendemain au soir
il fit ouvrir la tranchée par le Comte d'Aubigné,
Maréchal de Camp , par M. de Mainville Brigadier
, et par le Marquis de Croissy , Colonel du
Regiment Royal , avec quatre Compagnies de
Grenadiers, trois Piquets de so hommes chacun,
et un détachement de 100 Dragons , lequel sous
les ordres du Chevalier de Belleisle , Brigadier ,
fut placé à la droite de l'attaque vers les hauteurs
du Château .
Le 27 et les jours suivants la Tranchée fut re-
Jevée avec un pareil nombre de Troupes.
Le premier de ce inois , le Comte d'Aubigné ,
et le Duc de Luxembourg , Brigadier , étant de
tranchée , on attaqua un Ouvrage avancé que les
Grenadiers du Regiment de la Couronne empor
terent et au moyen du feu continuel qu'on fit sur
P'enceinte crenclée qui soutenoit cet ouvrage , on
s'y logea .
Le 2 , les Ennemis s'étant apperçu qu'on avoit
attaché le Mineur à un Ouvrage qui couvroit le
corps du Donjon , demanderent à capituler , et ils
obtintent les honneurs de la Guerre.
La Garnison qui sortit le 4 pour se retirer à
Coblentz n'étoit plus composée que de 14 Officiers
, d'environ 300 Soldats , y en ayant eû so
de tuez ou de blessez . Les assiegeants ont eû s
Officiers blessez , 24 hommes de tuez et 80 de
blessez.
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Résumé : PRISE DE TRAERBACK.
Le siège du château de Traerback a commencé le 24 du mois précédent avec l'arrivée de l'artillerie depuis Sarre-Louis. Le Comte de Belleisle a positionné les canons dans les batteries préparées. Le 25, la tranchée a été ouverte par le Comte d'Aubigné, Maréchal de Camp, M. de Mainville, Brigadier, et le Marquis de Croissy, Colonel du Régiment Royal, soutenus par des grenadiers, des piquets et des dragons sous le commandement du Chevalier de Belleisle. Les travaux ont continué avec le même effectif. Le 1er du mois, le Comte d'Aubigné et le Duc de Luxembourg ont dirigé une attaque sur un ouvrage avancé, pris par les grenadiers du Régiment de la Couronne. Le 2, les défenseurs, ayant remarqué les préparatifs de mine sous le donjon, ont demandé à capituler et ont obtenu les honneurs de la guerre. La garnison, réduite à 14 officiers et environ 300 soldats, s'est retirée à Coblentz le 4, après avoir subi des pertes. Les assiégeants ont également subi des pertes, avec 5 officiers blessés, 24 hommes tués et 80 blessés.
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538
p. 995-1001
ATTAQUE des Lignes d'Ettlingen, forcées par l'Armée du Roy, le 4 May.
Début :
Le Maréchal Duc de Berwick ayant quitté son Camp de Spire, où il laissa une grande partie [...]
Mots clefs :
Duc de Noailles, Ettlingen, Troupes, Ennemis, Lignes, Comte de Saxe, Montagnes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ATTAQUE des Lignes d'Ettlingen, forcées par l'Armée du Roy, le 4 May.
ATTAQUE des Lignes d'Ettlingen ,
forcées par l'Armée du Roy , le 4 May.
L
>
E Maréchal Duc de Berwick ayant quitté
son Camp de Spire, où il laissa une grande partie
de ses Troupes , aux ordres du Marquis d'Asfeld
, arriva au Fort - Louis le premier May
toutes celles qui le suivoient ou qui étoient répandues
en differents endroits de l'Alsace , y vinrent
canfper le même jour , et le Duc de Noailles s'y
rendit aussi avec le Corps qu'il commandoit du
côté de Hombourg , et de Keserlouter pour couvrir
le Siége de Traerback.
Le lendemain toute l'Armée passa le Rhin sur
un Pont qu'on avoit achevé pendant la nuit. Le
Maréchal de Berwick détacha le Duc de Noailles
avec 15 Compagnies de Grenadiers , 100 Carabiniers
des Gardes du Corps , et 2 Regiments de
Dragons d'Orleans , et de Vitry . Le Comte de
Saxe , Maréchal de Camp fut commandé avec
lui , l'Armée alla camper la droite à Iretzheim,
et la gauche à Santwir.
Le 3 , le Duc de Noailles se mit en marche par
Te grand Chemin qui va de Rastat à Dourlach ,
et qui passe au milleu des Lignes . Il plaça sa
gauche à la hauteur du Village de Mursch , et sa
droite à une grosse Cense , où il posta ses Grenadiers
; cette Cense située dans une Plaine , à
une petite demie lieue d'un bois , nous séparoit
des Lignes et en déroboit une bonne partie à
notre vûë .
Avant que d'arriver en cet endroit on fit plu
sieurs fois alte en Bataille , pour donner à la tête
de l'Armée le temps d'y déboucher et de le soutenir
; en cas qu'on fut attaqué par des Troupes
que
995 MERCURE DE FRANCE
que les Ennemis auroient dû naturellement faire
sortir pour reconnoître les nôtres.
Comme ils nous laissoient avancer tranquillement
jusqu'à une demie licüe de leurs Lignes ,
on auroit pû croire ou qu'elles étoient abandonnées
, ou qu'elles le seroient bien - tôt , mais le
Duc de Noailles ayant envoyé battre les bois par
une trentaine de Hussarts , soutenus de quelques
petits détachements de Dragons , on découvrit
que les Ennemis ne songeoient à rien moins qu'à
les quitter , et qu'au contraire ils se préparoient
à les deffendre , car on las vit travailler en chemise
à faire des embrazures , et mettre leurs Pa-
Tapets en état.
Ce fut dans cette occasion que nos Hussards
prirent environ 900 moutons qui passoient auprès
d'une redoute ; les Ennemis tirerent quel
ques coups de fusil et 3 coups de Canon qui ne
blessérent personne , et qui n'empêcherent pas les
Hussarts d'emmener leur proye.
Il suffisoit d'envisager la force et la bonté des
Lignes , pour juger que les Ennemis ne les abandonneroient
pas sans coup ferir , jamais ouvra
ge de cette nature ne fut construit avec plus de
soin , ni disposé avec plus d'art ; on sçait qu'ils
y ont employé près de 6 mois , tant d'appareil
annonçoit leur confiance , et montroit qu'ils se
flattoient de nous fermer l'entrée de l'Allemagne,
par une Barriere qu'ils regardoient comme insurmontable.
Ces Lignes qui prennent leur nom d'Ettlingen,
petite Ville dépendante du Prince de Bade Baden,
étoient appuyées par un bout à la montagne de
Keppelensberg , d'où après avoir serpenté tantôt
sur la crête , tantôt sur la croupe de plusieurs autres
Montagnes noires , elles descendoient dans
la
MAY 1734. 997
la Plaine qui s'étend au pied du Sommerberg , et
finissoient au bord du Rhin , dans le voisinage
de Taxelande , ainsi en comptant leurs sinuosités
, elles avoient au moins 10 lieues de longueur.
La partie qui regnoit depuis la Montagne de
Keppelensberg jusqu'au conmencement de la
Plaine étoit un retranchement à la Turque , les
Ennemis donnent à cette espece d'Ouvrage le nom
de Palanques ; ce sont de gros arbres posez en
Echiquier et entrelassez les uns dans les autres
avec leurs branches ; tout cela formoit un rempart
d'environs toises d'épaisseur , qui paroissoit
presqu'impénétrable.
L'autre partie qui couvroit la Plaine , étoit un
Prrapet avec sa Banquete et son fossé , on y avoit
pratiqué en differents endroits plusieurs inondations
qui venoient de la Riviere d'Albe , et d'un
ruisseau qui baigne le village de Malsche. Enfin
le long de ce vaste retranchement on trouvoit des
places d'Armes , des Redoutes , des demi- Lunes,
une queue d'Aronde et un ouvrage à corne.
Le Duc de Noailles après avoir attentivement
observé le fort et le foible des Lignes , en alla
rendre compte vers les 4 heures après midy au
Maréchal de Berwick, Il fut résolu de les attaquer
par les hauteurs , et le Duc de Noailles char
gé de l'exécution , se rendit dans le Village de
Malsche , situé au pied des Montagnes noires , et
pendant qu'il faisoit ses premieres dispositions ,
il envoya reconnoître les chemins par où il pourroit
prendre sa route ; le Comte de Saxe qui
connoit beaucoup le Pays, alla d'un côté et M. Galeau
, Partisan alla d'un autre ,
Le lendemain dès la pointe du jour le Duc de
Noailles partit avec 100 Carabiniers des Gardes
du Corps , et les deux Regiments de Dragons
d'or998
MERCURE DE FRANCE
d'Orleans et de Vitry ; pendant qu'il prenoit sa
route sur la droite par un chemin bordé de bois
et de précipices , le Comte de Saxe conduisoit sur
la gauche par un autre sentier la Colonne de
l'Infanterie , à la tête de laquelle marchoient tous
les Grenadiers , commandez par le Chevalier de
Marcieux , et les Piquets soutenus de la Brigade
de Piémont ; ensuite venoit celle des Vaisseaux ,
commandée par M. d'Herouville , Maréchal de
Camp , toutes ces Troupes composoient 11 Bataillons
et 6 Escadrons , non compris les 100 Carabiniers
des Gardes du Corps.
Les 2 Colonnes arriverent en même tems sur.
le sommet de la Montagne , où l'on trouva une
petite Plaine pour se mettre en Bataille , nous y
essuyâmes un orage ' qni dura plus de deux heures
, et qui fut suivi d'un brouillard si épais ,
qu'à peine pouvoit - on se voir à quatre pas ; dès
qu'il fut dissipé on alla encore reconnoître les
Ennemis et voir si leurs retranchements avoient
des fossez pour donner ordre à dies fascines ; lorsqu'on
fut assuré qu'il n'en falloit pas , le Duc de
Noailles fit sa disposition pour l'attaquer.
Il mit 6 Compagnies de Grenadiers de front ,
soutenues par s autres , après lesquelles marchoient
les Piquets dans le même ordre ,suivis des
11 Bataillons qui soutenoient cette tête , et marchoient
en Colonnes à une distance raisonnable
pour éviter la confusion.
Sur la droite et sur la gauche de l'Infanterie
marchoieut les 100 Carabiniers des Gardes du
Corps et les Dragons ; cette disposition fut generalement
approuvée. Comme nous passions au
travers d'un Bois de haute fataye , les Ennemis
ne nous apperçûrent qu'au débouché qui n'étoit
qu'environ à fco pas des retranchements. Le Duc
MAY. 1734 999
de Noailles qui marchoit à la tête du premier
Bataillon de Piémont , fit battre la charge , les
Soldats se mirent à crier vive le Roy , et l'action
commença.
:
Les Imperiaux avoient à leur tête un Officier
qui témoigna beaucoup de sang froid ; on entendit
distinctement ces paroles : Mes Enfans ne
vous étonnez point , Dieu sera pour nous . Ils nous
laissérent approcher , et firent sur nous presque
à bout touchant trois décharges ; le feu fut fort
vif de part et d'autre enfin nos Grenadiers montérent
sur le retranchement ; alors les Ennemis
prirent la fuite , et se jetterent dans un Bois situé
auprès ; leur retraite nous laissa entierement les
maîtres des Lignes ; on travailla aussi - tôt à y
faire les ouvertures nécessaires pour donner un
passage libre à la Cavalerie et au reste des Troupes
; nous n'avons eû dans cette occasion que 75
hommes cant tuez que blessez ; les Allemans en
ont moins perdu, parce que leurs retranchements
les mettoient à couvert.
Pour deffendre cette partie des Lignes , les En
nemis qui ne s'attendoient pas qu'on put les y
attaquer , n'avoient qu'environ 5 à 600 hommes,
soutenus d'une centaine de Cavaliers ; le reste de
leurs Troupes dont le nombre approchoit de
10000 hommes , se trouvoit répandû et dispersé
sur tout dans les principaux Ouvrages ; aussi - tôt
qu'ils apprirent que nous avions forcé leurs retranchements
, ils ne penserent plus qu'à la re
traite et dès les 4 heures après midy ils prirent
le parti d'abandonner entieremenr leurs Lignes,
quoiqu'ils eussent des Ouvrages très forts et dont
on ne pouvoit se rendre maître qu'avec du Canon.
Le Prince Eugene dînoit ce jour - là dans les
Lignes
tooo MERCURE DE FRANCE
Lignes à Carlesrouch . Maison de Plaisance du
Prince de Dourlach , où il attendoit la plus grande
partie de ses Troupes ; il y avoit déja en marche
pour s'y rendre 14. Baraillons et 7. Regimens
de Cavalerie qui font plus de 42. Escadrons;
on vint lui annoncer que nous avions forcé les
retranchemens les hauteurs des Montagnes
par
Noires.
A l'instant même il envoya l'ordre de se reti
rer , et contremanda les Troupes qui venoient
le joindre , ainsi nous demeurâmes les Maîtres
absolus de toutes ces Lignes que les Imperiaux
avoient construits avec tant de soin , et sur les
quelles ils fondoient tant d'esperance.
On doit cet avantage à la prudence du Maréchal
de Berwich , jamais projet ne fut concerté
avec plus d'art , ni executé avec plus de conduiie ;
car pendant qu'il faisoit attaquer les Lignes par
les hauteurs , et qu'il étendoit son Armée dans
la Plaine pour les attaquer de front , le Marquis
d'Asfeldt passoit le Rhin dans le même instant
par son ordre à l'Isle de Nekerlau , auprès de,
Manheim , avec 32. Bataillons et 40. Escadrons;
ainsi les Imperiaux se voyoient pressés de toutes
parts , et les mesures que le General avoit
prises pour les deposter , ne pouvoient manquer
d'avoir leur effet. A l'égard de l'attaque
particuliere dont le Duc de Noailles été charde
sang
gé , on peut dire qu'il a montré autant
froid dans le péril , que de prévoyance et d'activité
dans les dispositions ; son fils le Comte de
Noailles s'est fort distingué , ainsi que plusieurs
autres jeunes Seigneurs , qui sont aydes de Camp
du Duc de Noailles , comme le Duc de Caumont
, le Comte de Lauzun , le Maiquis de Montmirel
&c.*
>
Le
MAY. 1734. Icof
Le Comte de Saxe ne doit pas être oublié dans
ce Memoire , ayant eu beaucoup de part au succès
de cette expedition , de même que le Chevalier
de Marcieux , M.d'Herouville et plusieurs
autres Officiers, qu'il seroit trop long de nommer
ici , et en general toutes les Troupes , ont mar
qué autant de zele que de valeur.
forcées par l'Armée du Roy , le 4 May.
L
>
E Maréchal Duc de Berwick ayant quitté
son Camp de Spire, où il laissa une grande partie
de ses Troupes , aux ordres du Marquis d'Asfeld
, arriva au Fort - Louis le premier May
toutes celles qui le suivoient ou qui étoient répandues
en differents endroits de l'Alsace , y vinrent
canfper le même jour , et le Duc de Noailles s'y
rendit aussi avec le Corps qu'il commandoit du
côté de Hombourg , et de Keserlouter pour couvrir
le Siége de Traerback.
Le lendemain toute l'Armée passa le Rhin sur
un Pont qu'on avoit achevé pendant la nuit. Le
Maréchal de Berwick détacha le Duc de Noailles
avec 15 Compagnies de Grenadiers , 100 Carabiniers
des Gardes du Corps , et 2 Regiments de
Dragons d'Orleans , et de Vitry . Le Comte de
Saxe , Maréchal de Camp fut commandé avec
lui , l'Armée alla camper la droite à Iretzheim,
et la gauche à Santwir.
Le 3 , le Duc de Noailles se mit en marche par
Te grand Chemin qui va de Rastat à Dourlach ,
et qui passe au milleu des Lignes . Il plaça sa
gauche à la hauteur du Village de Mursch , et sa
droite à une grosse Cense , où il posta ses Grenadiers
; cette Cense située dans une Plaine , à
une petite demie lieue d'un bois , nous séparoit
des Lignes et en déroboit une bonne partie à
notre vûë .
Avant que d'arriver en cet endroit on fit plu
sieurs fois alte en Bataille , pour donner à la tête
de l'Armée le temps d'y déboucher et de le soutenir
; en cas qu'on fut attaqué par des Troupes
que
995 MERCURE DE FRANCE
que les Ennemis auroient dû naturellement faire
sortir pour reconnoître les nôtres.
Comme ils nous laissoient avancer tranquillement
jusqu'à une demie licüe de leurs Lignes ,
on auroit pû croire ou qu'elles étoient abandonnées
, ou qu'elles le seroient bien - tôt , mais le
Duc de Noailles ayant envoyé battre les bois par
une trentaine de Hussarts , soutenus de quelques
petits détachements de Dragons , on découvrit
que les Ennemis ne songeoient à rien moins qu'à
les quitter , et qu'au contraire ils se préparoient
à les deffendre , car on las vit travailler en chemise
à faire des embrazures , et mettre leurs Pa-
Tapets en état.
Ce fut dans cette occasion que nos Hussards
prirent environ 900 moutons qui passoient auprès
d'une redoute ; les Ennemis tirerent quel
ques coups de fusil et 3 coups de Canon qui ne
blessérent personne , et qui n'empêcherent pas les
Hussarts d'emmener leur proye.
Il suffisoit d'envisager la force et la bonté des
Lignes , pour juger que les Ennemis ne les abandonneroient
pas sans coup ferir , jamais ouvra
ge de cette nature ne fut construit avec plus de
soin , ni disposé avec plus d'art ; on sçait qu'ils
y ont employé près de 6 mois , tant d'appareil
annonçoit leur confiance , et montroit qu'ils se
flattoient de nous fermer l'entrée de l'Allemagne,
par une Barriere qu'ils regardoient comme insurmontable.
Ces Lignes qui prennent leur nom d'Ettlingen,
petite Ville dépendante du Prince de Bade Baden,
étoient appuyées par un bout à la montagne de
Keppelensberg , d'où après avoir serpenté tantôt
sur la crête , tantôt sur la croupe de plusieurs autres
Montagnes noires , elles descendoient dans
la
MAY 1734. 997
la Plaine qui s'étend au pied du Sommerberg , et
finissoient au bord du Rhin , dans le voisinage
de Taxelande , ainsi en comptant leurs sinuosités
, elles avoient au moins 10 lieues de longueur.
La partie qui regnoit depuis la Montagne de
Keppelensberg jusqu'au conmencement de la
Plaine étoit un retranchement à la Turque , les
Ennemis donnent à cette espece d'Ouvrage le nom
de Palanques ; ce sont de gros arbres posez en
Echiquier et entrelassez les uns dans les autres
avec leurs branches ; tout cela formoit un rempart
d'environs toises d'épaisseur , qui paroissoit
presqu'impénétrable.
L'autre partie qui couvroit la Plaine , étoit un
Prrapet avec sa Banquete et son fossé , on y avoit
pratiqué en differents endroits plusieurs inondations
qui venoient de la Riviere d'Albe , et d'un
ruisseau qui baigne le village de Malsche. Enfin
le long de ce vaste retranchement on trouvoit des
places d'Armes , des Redoutes , des demi- Lunes,
une queue d'Aronde et un ouvrage à corne.
Le Duc de Noailles après avoir attentivement
observé le fort et le foible des Lignes , en alla
rendre compte vers les 4 heures après midy au
Maréchal de Berwick, Il fut résolu de les attaquer
par les hauteurs , et le Duc de Noailles char
gé de l'exécution , se rendit dans le Village de
Malsche , situé au pied des Montagnes noires , et
pendant qu'il faisoit ses premieres dispositions ,
il envoya reconnoître les chemins par où il pourroit
prendre sa route ; le Comte de Saxe qui
connoit beaucoup le Pays, alla d'un côté et M. Galeau
, Partisan alla d'un autre ,
Le lendemain dès la pointe du jour le Duc de
Noailles partit avec 100 Carabiniers des Gardes
du Corps , et les deux Regiments de Dragons
d'or998
MERCURE DE FRANCE
d'Orleans et de Vitry ; pendant qu'il prenoit sa
route sur la droite par un chemin bordé de bois
et de précipices , le Comte de Saxe conduisoit sur
la gauche par un autre sentier la Colonne de
l'Infanterie , à la tête de laquelle marchoient tous
les Grenadiers , commandez par le Chevalier de
Marcieux , et les Piquets soutenus de la Brigade
de Piémont ; ensuite venoit celle des Vaisseaux ,
commandée par M. d'Herouville , Maréchal de
Camp , toutes ces Troupes composoient 11 Bataillons
et 6 Escadrons , non compris les 100 Carabiniers
des Gardes du Corps.
Les 2 Colonnes arriverent en même tems sur.
le sommet de la Montagne , où l'on trouva une
petite Plaine pour se mettre en Bataille , nous y
essuyâmes un orage ' qni dura plus de deux heures
, et qui fut suivi d'un brouillard si épais ,
qu'à peine pouvoit - on se voir à quatre pas ; dès
qu'il fut dissipé on alla encore reconnoître les
Ennemis et voir si leurs retranchements avoient
des fossez pour donner ordre à dies fascines ; lorsqu'on
fut assuré qu'il n'en falloit pas , le Duc de
Noailles fit sa disposition pour l'attaquer.
Il mit 6 Compagnies de Grenadiers de front ,
soutenues par s autres , après lesquelles marchoient
les Piquets dans le même ordre ,suivis des
11 Bataillons qui soutenoient cette tête , et marchoient
en Colonnes à une distance raisonnable
pour éviter la confusion.
Sur la droite et sur la gauche de l'Infanterie
marchoieut les 100 Carabiniers des Gardes du
Corps et les Dragons ; cette disposition fut generalement
approuvée. Comme nous passions au
travers d'un Bois de haute fataye , les Ennemis
ne nous apperçûrent qu'au débouché qui n'étoit
qu'environ à fco pas des retranchements. Le Duc
MAY. 1734 999
de Noailles qui marchoit à la tête du premier
Bataillon de Piémont , fit battre la charge , les
Soldats se mirent à crier vive le Roy , et l'action
commença.
:
Les Imperiaux avoient à leur tête un Officier
qui témoigna beaucoup de sang froid ; on entendit
distinctement ces paroles : Mes Enfans ne
vous étonnez point , Dieu sera pour nous . Ils nous
laissérent approcher , et firent sur nous presque
à bout touchant trois décharges ; le feu fut fort
vif de part et d'autre enfin nos Grenadiers montérent
sur le retranchement ; alors les Ennemis
prirent la fuite , et se jetterent dans un Bois situé
auprès ; leur retraite nous laissa entierement les
maîtres des Lignes ; on travailla aussi - tôt à y
faire les ouvertures nécessaires pour donner un
passage libre à la Cavalerie et au reste des Troupes
; nous n'avons eû dans cette occasion que 75
hommes cant tuez que blessez ; les Allemans en
ont moins perdu, parce que leurs retranchements
les mettoient à couvert.
Pour deffendre cette partie des Lignes , les En
nemis qui ne s'attendoient pas qu'on put les y
attaquer , n'avoient qu'environ 5 à 600 hommes,
soutenus d'une centaine de Cavaliers ; le reste de
leurs Troupes dont le nombre approchoit de
10000 hommes , se trouvoit répandû et dispersé
sur tout dans les principaux Ouvrages ; aussi - tôt
qu'ils apprirent que nous avions forcé leurs retranchements
, ils ne penserent plus qu'à la re
traite et dès les 4 heures après midy ils prirent
le parti d'abandonner entieremenr leurs Lignes,
quoiqu'ils eussent des Ouvrages très forts et dont
on ne pouvoit se rendre maître qu'avec du Canon.
Le Prince Eugene dînoit ce jour - là dans les
Lignes
tooo MERCURE DE FRANCE
Lignes à Carlesrouch . Maison de Plaisance du
Prince de Dourlach , où il attendoit la plus grande
partie de ses Troupes ; il y avoit déja en marche
pour s'y rendre 14. Baraillons et 7. Regimens
de Cavalerie qui font plus de 42. Escadrons;
on vint lui annoncer que nous avions forcé les
retranchemens les hauteurs des Montagnes
par
Noires.
A l'instant même il envoya l'ordre de se reti
rer , et contremanda les Troupes qui venoient
le joindre , ainsi nous demeurâmes les Maîtres
absolus de toutes ces Lignes que les Imperiaux
avoient construits avec tant de soin , et sur les
quelles ils fondoient tant d'esperance.
On doit cet avantage à la prudence du Maréchal
de Berwich , jamais projet ne fut concerté
avec plus d'art , ni executé avec plus de conduiie ;
car pendant qu'il faisoit attaquer les Lignes par
les hauteurs , et qu'il étendoit son Armée dans
la Plaine pour les attaquer de front , le Marquis
d'Asfeldt passoit le Rhin dans le même instant
par son ordre à l'Isle de Nekerlau , auprès de,
Manheim , avec 32. Bataillons et 40. Escadrons;
ainsi les Imperiaux se voyoient pressés de toutes
parts , et les mesures que le General avoit
prises pour les deposter , ne pouvoient manquer
d'avoir leur effet. A l'égard de l'attaque
particuliere dont le Duc de Noailles été charde
sang
gé , on peut dire qu'il a montré autant
froid dans le péril , que de prévoyance et d'activité
dans les dispositions ; son fils le Comte de
Noailles s'est fort distingué , ainsi que plusieurs
autres jeunes Seigneurs , qui sont aydes de Camp
du Duc de Noailles , comme le Duc de Caumont
, le Comte de Lauzun , le Maiquis de Montmirel
&c.*
>
Le
MAY. 1734. Icof
Le Comte de Saxe ne doit pas être oublié dans
ce Memoire , ayant eu beaucoup de part au succès
de cette expedition , de même que le Chevalier
de Marcieux , M.d'Herouville et plusieurs
autres Officiers, qu'il seroit trop long de nommer
ici , et en general toutes les Troupes , ont mar
qué autant de zele que de valeur.
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Résumé : ATTAQUE des Lignes d'Ettlingen, forcées par l'Armée du Roy, le 4 May.
Le 4 mai 1734, l'Armée du Roi força les Lignes d'Ettlingen. Le Maréchal Duc de Berwick, ayant quitté son camp de Spire, rassembla ses troupes au Fort-Louis. Le 2 mai, l'armée traversa le Rhin et campa à Iretzheim et Santwir. Le Duc de Noailles, à la tête de 15 compagnies de grenadiers, 100 carabiniers et deux régiments de dragons, avança vers les Lignes d'Ettlingen. Le 3 mai, il découvrit que les ennemis préparaient la défense des lignes. Le 4 mai, malgré des conditions météorologiques défavorables, le Duc de Noailles attaqua les lignes par les hauteurs. Les troupes françaises forcèrent les retranchements ennemis, causant peu de pertes. Les ennemis, commandés par le Prince Eugène, abandonnèrent les lignes, permettant aux Français de prendre le contrôle des fortifications. Cette victoire fut attribuée à la prudence du Maréchal de Berwick et à la stratégie coordonnée avec le Marquis d'Asfeld. Plusieurs officiers, dont le Comte de Noailles et le Comte de Saxe, se distinguèrent par leur bravoure et leur compétence.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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539
p. 1001-1003
ARMÉE D'ITALIE,
Début :
On apprend du Camp de Gazolo, que la nuit du premier au deux de ce mois les ennemis [...]
Mots clefs :
Gazzolo, Ennemis, Troupes, Roi de Sardaigne, Maréchal de Villars, San Benedetto, Borgo
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ITALIE,
ARMEE
ON
D'ITALIE ,
N apprend du Camp de Gazolo , que la
nuit du premier au deux de ce mois lès ennemis
jetterent deux Ponts sur le Po , vis - à - vis
de Portiolo,entre Borgo - Forte et San Benedetto ,
is trouverent devant eux le Regiment Royal Piémont
Cavalerie , qui ayant fait quelques Prison-.
niers , et prévoyant qu'il ne pourroit tenir contre
le grand nombre , se retira sans perte du côté
de Guastalla .
Le Marquis de Coigni , qui étoit campé à Mirásola
avec six Bataillons et quatre Regimens de
Dragons , ayant été averti du passage des Enneinis
, envoya les reconnoître , et ayant sçû qu'ils
étoient postés trop avantageusement pour qu'il
lui fût possible de les attaquer , il prit le parti de
marcher du côté de Guastalla ,où toutes les Troupes,
qui avoient été distribuées dans differens pos.
tes à la droite du Po , se trouverent rassemblées,
à l'exception de 20. Escadrons et d'un Bataillon
du Regiment du Maine qui étoient à Revere , et
dans d'autres postes avancés , sous les ordres du
Marquis de Maillebois et du Comte de Chatillon
, et qui n'ont réjoint que deux jours après..
Le le Maréchal de Villars 3. , qui avoit appris
à Colorno le passage des Ennemis , alla coucher
à Bozolo,où le Roi de Sardaigne se rendit le
H len
1002 MERCURE DE FRANCE
lendemain à la pointe du jour ; on y rassembla ce
qu'il y avoit de Troupes à portée , consistant
en 18. Bataillons et 19 Escadrons , du nombre
desquels étoient le Regiment des Gardes , et un
Regiment de Dragons des Troupes du Roi de
Sardaigne. Ces Troupes passerent l'Oglio sur
trois colones par les Fonts de Marcaria et de Ga
zolo , et elles marcherent vers le Seraglio pour
se rendre à la tête du Pont des Ennemis , et être
en état de les attaquer .
La premiere colonne alla à Curtaton , où les Ennemis
avoient un poste de 200. hommes qui fut
emporté sur le champ par M. de Rattski Brigadier
; les Ennemis y perdirent 100. hommes , et
' on leur fit 60. prisonniers , parmi lesquels il y
a des Officiers de distinction.
La seconde colonne à la tête de laquelle étoient
le Roi de Sardaigne et le Maréchal de Villars ,
marcha au Village de Martinara.
Le Roi de Sardaigne et le Maréchal de Villars ,
s'étant éloignés à quelque distance de l'Infanterie
, et n'ayant avec eux qu'un détachement de
80. Grenadiers et les Gardes du Corps du Roi ,
rencontrerent un parti de zoo. hommes qui firent
feu sur eux ; les Gardes du Corps s'avancerent
pour soutenir les Grenadiers , et quelques
corps de Cavalerie s'étant joints à eux les Ennemis
abandonnerent le terrain , après avoir eu
30. hommes de tués et quelques uns de prisonniers.
La troisiéme colonne qui n'étoit composée que
de Cavalerie , attaqua Borgo Forte , que les Cuirassiers
de l'Empereur abandonnerent, après avoir
perdu assez de monde.
Les trois colonnes des Troupes s'étant réjointes
ce jour - là à Borgo- Forte , le Marquis de l'Isle,
MaMAY.
1734. 1003
Maréchal de Camp , fut détaché le lendema.n
avec les Grenadiers pour aller à l'endroit où les
Ennemis avoient jetté leurs Ponts , et il trouva
qu'ils les avoient fait descendre vis - à- vis de
San-Benedetto.
On apprend par les Lettres du 10. Mai que
les Ennemis ,qui après avoir passé le Po , s'étoient
avancés jusqu'à Luzara , n'ont fait depuis aucun
mouvement pour penetrer dans le Pays , qu'ils
se sont raprochés de San - Benedetto , et que leur
Pont est actuellement près de Gouvernolo audelà
du Mincio.
Une partie des Troupes du Roi, et de celles du
Roi de Sardaigne , est campée au - delà du Po ,
la droite du côté deParme et la gauche au Po , sur
lequel notre Armée à deux Ponts à Casal Maggior
, et un troisième à Crémone , et la tête de
ces Ponts est soutenue par des Camps retranchés , "
l'autre partie de l'Armée est campée sur l'Oglio,
d'où elle est en état de communiquer avec les
Troupes qui sont de l'autre côté du Po .
ON
D'ITALIE ,
N apprend du Camp de Gazolo , que la
nuit du premier au deux de ce mois lès ennemis
jetterent deux Ponts sur le Po , vis - à - vis
de Portiolo,entre Borgo - Forte et San Benedetto ,
is trouverent devant eux le Regiment Royal Piémont
Cavalerie , qui ayant fait quelques Prison-.
niers , et prévoyant qu'il ne pourroit tenir contre
le grand nombre , se retira sans perte du côté
de Guastalla .
Le Marquis de Coigni , qui étoit campé à Mirásola
avec six Bataillons et quatre Regimens de
Dragons , ayant été averti du passage des Enneinis
, envoya les reconnoître , et ayant sçû qu'ils
étoient postés trop avantageusement pour qu'il
lui fût possible de les attaquer , il prit le parti de
marcher du côté de Guastalla ,où toutes les Troupes,
qui avoient été distribuées dans differens pos.
tes à la droite du Po , se trouverent rassemblées,
à l'exception de 20. Escadrons et d'un Bataillon
du Regiment du Maine qui étoient à Revere , et
dans d'autres postes avancés , sous les ordres du
Marquis de Maillebois et du Comte de Chatillon
, et qui n'ont réjoint que deux jours après..
Le le Maréchal de Villars 3. , qui avoit appris
à Colorno le passage des Ennemis , alla coucher
à Bozolo,où le Roi de Sardaigne se rendit le
H len
1002 MERCURE DE FRANCE
lendemain à la pointe du jour ; on y rassembla ce
qu'il y avoit de Troupes à portée , consistant
en 18. Bataillons et 19 Escadrons , du nombre
desquels étoient le Regiment des Gardes , et un
Regiment de Dragons des Troupes du Roi de
Sardaigne. Ces Troupes passerent l'Oglio sur
trois colones par les Fonts de Marcaria et de Ga
zolo , et elles marcherent vers le Seraglio pour
se rendre à la tête du Pont des Ennemis , et être
en état de les attaquer .
La premiere colonne alla à Curtaton , où les Ennemis
avoient un poste de 200. hommes qui fut
emporté sur le champ par M. de Rattski Brigadier
; les Ennemis y perdirent 100. hommes , et
' on leur fit 60. prisonniers , parmi lesquels il y
a des Officiers de distinction.
La seconde colonne à la tête de laquelle étoient
le Roi de Sardaigne et le Maréchal de Villars ,
marcha au Village de Martinara.
Le Roi de Sardaigne et le Maréchal de Villars ,
s'étant éloignés à quelque distance de l'Infanterie
, et n'ayant avec eux qu'un détachement de
80. Grenadiers et les Gardes du Corps du Roi ,
rencontrerent un parti de zoo. hommes qui firent
feu sur eux ; les Gardes du Corps s'avancerent
pour soutenir les Grenadiers , et quelques
corps de Cavalerie s'étant joints à eux les Ennemis
abandonnerent le terrain , après avoir eu
30. hommes de tués et quelques uns de prisonniers.
La troisiéme colonne qui n'étoit composée que
de Cavalerie , attaqua Borgo Forte , que les Cuirassiers
de l'Empereur abandonnerent, après avoir
perdu assez de monde.
Les trois colonnes des Troupes s'étant réjointes
ce jour - là à Borgo- Forte , le Marquis de l'Isle,
MaMAY.
1734. 1003
Maréchal de Camp , fut détaché le lendema.n
avec les Grenadiers pour aller à l'endroit où les
Ennemis avoient jetté leurs Ponts , et il trouva
qu'ils les avoient fait descendre vis - à- vis de
San-Benedetto.
On apprend par les Lettres du 10. Mai que
les Ennemis ,qui après avoir passé le Po , s'étoient
avancés jusqu'à Luzara , n'ont fait depuis aucun
mouvement pour penetrer dans le Pays , qu'ils
se sont raprochés de San - Benedetto , et que leur
Pont est actuellement près de Gouvernolo audelà
du Mincio.
Une partie des Troupes du Roi, et de celles du
Roi de Sardaigne , est campée au - delà du Po ,
la droite du côté deParme et la gauche au Po , sur
lequel notre Armée à deux Ponts à Casal Maggior
, et un troisième à Crémone , et la tête de
ces Ponts est soutenue par des Camps retranchés , "
l'autre partie de l'Armée est campée sur l'Oglio,
d'où elle est en état de communiquer avec les
Troupes qui sont de l'autre côté du Po .
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Résumé : ARMÉE D'ITALIE,
Le 1er mai, les ennemis établirent deux ponts sur le Pô près de Portiolo. Ils affrontèrent le Régiment Royal Piémont Cavalerie, qui captura quelques prisonniers avant de se retirer vers Guastalla. Le Marquis de Coigni, positionné à Mirásola avec six bataillons et quatre régiments de dragons, se dirigea vers Guastalla. Le Maréchal de Villars, informé du passage des ennemis, se rendit à Bozolo, où le Roi de Sardaigne arriva le lendemain. Ils rassemblèrent 18 bataillons et 19 escadrons, incluant le Régiment des Gardes et un régiment de dragons du Roi de Sardaigne. Ces troupes traversèrent l'Oglio et marchèrent vers le Seraglio pour attaquer les ennemis. La première colonne captura un poste ennemi à Curtaton, faisant 60 prisonniers. La deuxième colonne, dirigée par le Roi de Sardaigne et le Maréchal de Villars, repoussa un parti ennemi près de Martinara. La troisième colonne attaqua Borgo Forte, forçant les cuirassiers de l'Empereur à se retirer. Les trois colonnes se rejoignirent à Borgo Forte. Les ennemis, après avoir traversé le Pô, s'avancèrent jusqu'à Luzara mais ne firent aucun mouvement ultérieur. Une partie des troupes du Roi et du Roi de Sardaigne campait au-delà du Pô, avec des ponts à Casal Maggiore et Crémone, tandis que l'autre partie de l'armée était campée sur l'Oglio.
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540
p. 1204-1211
POLOGNE.
Début :
On apprend de Dantzig que la nuit du 7. au 8. Mai, les Moscovites pousserent leurs [...]
Mots clefs :
Troupes, Gdańsk, Siège de Dantzig, Fort de Wechselmunde, Pièces de canon, Ennemis, Roi, Ville, Moscovites, Camp, Attaque, Feu, Comte de Munich
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
N apprend de Dantzick que la nuit du 7.
au 3.
au 8. Mai , les- Moscovites pousserent leurs
approches jusqu'à une petite distance du Fort de
Wechselmunde , et qu'ils avoient commencé une
parallele pour ôter à ce Fort toute communication
du côté de la terre ; mais le 8. et les jouts
suivans on fit un si grand feu sur les travaux
qu'on en ruina la plus grande partie , en sorte
que leurs Travailleurs et les Troupes qui les soutenoient
furent obligés d'abandonner leur entreprise.
Le 8. le Comte de Munich , le General Lesci
et le Major General Biron , à la tête d'un détachement
de Cosaques , s'avancerent à la portée
du fusil , de la Montagne de Hahelsberg , afin de
reconnoître le Fort et les autres Ouvrages qui sont
construits sur la hauteur , et dont les Assicgeans
avoient formé le dessein de s'emparer.
1
I. Vo! Le
JUIN. I - 34. 1205
Le General Moscovite ayant trouvé que le côté
droit de la Montagne étoit très - escarpé , et presque
inaccessible , que d'ailleurs il étoit défendu
par un Ouvrage à Corne regulier , avec un Ravelin
et une Contrescarpe qui couvroit le principal
Rempart et le Ravelin jusqu'au Parapet , et que
toutes ces fortifications étoient pallissadées et
munies d'un grand nombre de pieces de canon ,
il se détermina à faire son attaque par le côté
gauche , dont les fortifications , qui ne sont que
de terre , n'ont ni chemins couverts , ni contrescarpe
, et ne sont environnées que d'un Fossé
sec.
Les Ennemis firent le lendemain toutes les dispositions
necessaires pour executer leur projet ,
et à 10. heures du soir 3000. hommes que le
Comte de Munich avoit commandés pour attaquer
l'Ouvrage qu'il avoit jugé le plus facile à
eimporter, s'assemblerent près de Siganskenberg,
où ils prirent leurs facines et leurs échelles , mar
chant sur trois colones ; et pour faciliter la veritable
attaque , ils en firent trois en même- tems,
P'une du côté de Schiedlitz , l'autre de celui du
Bissehapsberg , et la troisiéme de l'autre côté de
la Vistule ; mais ayant été repoussés de toutes
parts , ils réunirent leurs forces du côté qu'ils
avoient resolu d'attaquer ; et après avoir arraché
les premieres Pallissades et avoir passé le
Fossé , ils monterent à l'assaut , et se rendirent
maîtres d'une Batterie de six pieces de canon ;
mais les Troupes qui défendoient ce poste , chargerent
les Ennemis si à propos et avec tant de
valeur , qu'elles les contraignirent bientôt de l'abandonner.
Les Moscovites , malgré ce mauvais succès , se
préparoient à donner un second assaut , lorsqu'ils
1. Vol furcat
1206 MERCURE DE FRANCE
furent attaqués en flanc par un corps de Troupes
que le Roi avoit fait sortir de la Ville. Ils soutinrent
pendant quelque tems le feu qu'ils avoient
à essuyer de deux côtés , et ils ne prirent le parti de
se retirer qu'après que tous les Officiers qui le
commandoient eurent été tués .
La perte que les Assiegeans ont faite en cette
occasion , et qui monte à 1000. hommes , est
d'autant plus considerable que leur entreprise a
couté la vie à la plupart de leurs Officiers les plus
distingués , par le rang ou par la, bravoure , et à
tous leurs Ingenieurs .
Des Lettres de Dantzick , sur la fin du mois
dernier , marquent qu'une partie des Troupes
que le Roi de France y envoye étoit arrivée le
10. à la Rade de cette Ville , et que le même jour
on avoit commencé le débarquement , mais on
a appris depuis que ces Troupes n'étant pas en
assez grand nombre pour aller attaquer les Moscovites
, et pour pouvoir penetrer dans la Ville ,
étoient retournées à la Rade de Coppenhague ,
où elles avoient trouvé un nouveau corps de
Troupes Françoises , que les vents contraires ý
avoient retenu. D'autres Lettres, marquent que
toutes ces Troupes étoient parties de Coppenhague
le 21. Mai , sous l'escorte de cinq Vaisseaux
de Guerre pour se rendre à Dantzick , et que le
Comte de Plelo , Ambassadeur du Roi de France
, auprès du Roi de Dannemarck' , s'étoit embarqué
avec ces Troupes. :
Le Comte de Munich ayant été averti du pre
mier débarquement , fit marcher la plus grande
partie de son Armée pour être en état d'empêcher
ces Troupes de penetrer dans la Ville .La nuit suivante
les Ennemis travaillerent à perfectionner la
parallele qu'ils avoient commencé , dans le des
I.Vol.
Scin
JUIN. 1734. 1207
-
sein d'oter au Fort de Wechselmunde toute communication
du côté de la terre , et le feu continuel
qu'ils eurent à essuyer ne les empêcha pas
de continuer leurs travaux , qui se trouverent le
lendemain fort avancés.
Le 11. le Comte de Murich ordonna qu'on
augmentât le nombre des Travailleurs employés
à interrompre la navigation de la Vistule, et qu'on
tendît des cables de distance en distance , afin de
fermer le passage aux petits Bâtimens.
Les Assiegeans commencerent le 12. à élever
deux redoutes aux extremités de la parallele ,
qu'ils avoient tracée près du Fort de Wechselmunde
, et ils en perfectionnerent deux autres , ausquels
ils travailloient depuis plusieurs jours sur
le bord de la mer.
Le 13. les Troupes Françoises se rembarquerent
pour Coppenhague , comme on vient de le dire.
Les Ennemis emporterent le 14. quelques Ouvrages
peu considerables près de Stoltzemberg ,
et après s'y être établis , ils commencerent une
ligne de communication entre ce poste et celui
de Schiellitz.
Le Regiment de Bello Cher , qui vient de
Varsovie , arriva le même jour dans leur Camp.
Les Assiegeans acheverent le 17. le retranchement
qu'ils ont fait pour enfermer une partie du
Fort de Wechselmunde , et qui est couvert de
de plusieurs redoutes , et fortifié par divers épaulemens
depuis la Vistule jusqu'à la Mer. Ils construisirent
aussi une redoute en deçà de la Riviere ,
vis - à- vis le Winsterschantz , et ils tirerent une
ligne pour communiquer de cette redoute au Canal
de Botsmantslache. Le soir le Roi fit mettre
le feu à quelques maisons qui étoient bâties sur
le Stoltzemberg , et qui pouvoient fa , riser les
approches des ennemis. On
1208 MERCURE DE FRANCE
On apprend par les Lettres du commencement
de ce mois , que l'Escadre avec les Troupes Françoises
partie de Coppenhague le 21. Mai , étoit
arrivée le 23. au matin à la Rade de Dantzick ,
sous l'escomte de 5. Vaisseaux de guerre ; que
' ces Troupes avoient débarqué sans opposition ,
et qu'elles étoient campées au Fahrwasser ,
le canon du Fort de Wechselmunde ,
sous
Le Comte de Munich jugeant que ces Troupes
attaqueroient les Assiegeans et les retranchemens
qu'ils ont faits pour enfermer le Fort , donna
ordre au Major General Vrushof de s'avancer
vers Nehrung avec trois Regimens de Dragons ,
et il renforça les postes qui étoient les plus exposés
.
Le 27. Mai les Troupes Françoises , après
avoir donné les signaux pour avertir la Garnison
de Dantzick , de favoriser l'attaque à laquelle
elles se disposoisnt , sortirent de leur Camp,
et ayant marché sur trois colones , elles attaquerent
les retranchemens des Moscovites. Les François
arracherent les Pallissades et forcerent la
Barriere ; mais les Troupes qui défendoient ce
retranchement , leur étant fort superieures en
nombre , ils furent obligés de se retirer dans leur
Camp.
Le Major General Vrushofa, aussitôt après leur
retraite, marcha avec les trois Regimens de Dragons
qu'il commandoit , contre les Troupes qui
étoient sorties de la Ville pour attaquer le même
retranchement , et qui ayant à combattre plusieurs
détachemens que le Comte de Munich
avoit fait avancer pour soutenir les Moscovites,
prirent le parti de rentrer dans la Ville.
Le Comte de Plelo a été tué à l'attaque de ce
retranchement , et les François y ont perdu 60.
hommes. Le
JUIN. 1724. 1209
Le Corps des Troupes Saxones , que commande
le Duc de Saxe Wesseinfels , et qui est composé
de 8. Bataillons et 22 Escadrons , arriva le
25. et le 26. à Langefurt , où l'Electeur de Saxe
a envoyé plusieurs pieces de canon , et quelques
Ingenieurs destinez à servir dans le Camp des
Assiegeans..
Le Roia quitté le Palais qu'il occupoit , pour
aller demeurer dans la maison de M. Ossalinski ,
Grand Tresorier de la Couronne , située dans
le quartier de Lang- Carten , et Sa Majesté qui
continue de jouir d'une parfaite santé , visite regulierement
tous les jours les principaux postes,
er anime les Troupes par son empressement à se
transporter dans tous les lieux où leur presence
est necessaire .
Pendant les deux jours qu'a duré une suspension
d'armes dont on étoit convenu avec les Ennemis,
les Magistrats de Dantzick ont fait nettoyer la
Ville , et renouvelier le fumier avec lequel on
avoit couvert les maisons. Ils ont eu aussi pendant
ce tems plusieurs conferences avec M. de
Brand , Ministre du Roi de Prusse , qui étoit
venu leur faire quelques propositions de la part
de S M Prussienne
Les Ennemis ont ajouté deux re loutes au retranchement
qui enferme la plus grande partie
du Fort de Wechselmunde , et ils l'ont fortifié de
plusieurs épaulemens défendus par de fortes Palissades.
La batterie sur le Vinsterschantz fait un feu'
continuel sur la redoute qu'ils ont construite en
deçà de la Riviere , vis à - vis de ce poste , et sur
la ligne de communication qu'ils ont tracée depais
cette redoute jusqu'au Canal de Bostmantslache
, et l'on a détruit une partie des travaux
qu'ils avoient fait de ce côté.
Le 3.
1210 MERCURE DE FRANCE
Le
3.
de ce mois, le Roi fit sortir de Dantzick
un détachement considerable de la Garnison , lequel
ayant attaqué les Ouvrages que les Moscovites
ont construits vis - à - vis de Hagelsberg
ruina une partie de leurs fravaux , encloua deux
pieces de canon et un mortier , tua un grand
nombre de ceux qui défendoient ces Ouvrages ,
et fit plusieurs Prisonniers de guerre.
On croit que les Troupes Françoises qui sont
toujours campées sous le canon du Fort de Wechselmunde
, se disposent à faire une nouvelle
tentative pour forcer les retranchemens des Assiegeans
, et pour penetrer dans la Ville , dont
les Habitans marquent toujours tant de zele
pour le Roi et pour les interêts de la Nation
que la pluspart de ceux qui sont en état de porter
les Armes , ont demandé la permission desuivre
à l'avenir tous les Détachemens qui feroient
des sorties.
Le Comte Potocki , Régimentaire de la Couronne
, est arrivé au commencement de ce mois
dans la Prusse Polonoise , et l'Armée qu'il commande
ayant été renforcée par les differens
Corps que le Palatin de Lublin , le Palatin de Lubelski
, et le Staroste Rudzinski , ont sous leurs
ordres , est composé d'environ 40000. hommes.
Ce General s'est mis en état , par les postes qu'il
occupe , d'empêcher le Corps de Troupes Moscovites
, qui est parti de Varsovie , d'arriver au
Camp des Ennemis ; et comme il n'aura besoin
que de la moindre partie de ses forces pour empêcher
ces Troupes de se joindre aux Assiegeans,
on compte qu'il marchera avec le reste de son
Armée pour attaquer les Ennemis.
Le Comee de Munich , allarmé de l'approche
des Troupes Polonoises , a donné ordre au Ge-
1. Vol. neral
JUIN. 1734. 1211
neral Lesci , de faire augmenter les retranchements
du quartier où il commande , et il a fait
revenir à son Camp les Troupes qu'il avoit mises
en garnison dans Thorn et dans Elbing.
N apprend de Dantzick que la nuit du 7.
au 3.
au 8. Mai , les- Moscovites pousserent leurs
approches jusqu'à une petite distance du Fort de
Wechselmunde , et qu'ils avoient commencé une
parallele pour ôter à ce Fort toute communication
du côté de la terre ; mais le 8. et les jouts
suivans on fit un si grand feu sur les travaux
qu'on en ruina la plus grande partie , en sorte
que leurs Travailleurs et les Troupes qui les soutenoient
furent obligés d'abandonner leur entreprise.
Le 8. le Comte de Munich , le General Lesci
et le Major General Biron , à la tête d'un détachement
de Cosaques , s'avancerent à la portée
du fusil , de la Montagne de Hahelsberg , afin de
reconnoître le Fort et les autres Ouvrages qui sont
construits sur la hauteur , et dont les Assicgeans
avoient formé le dessein de s'emparer.
1
I. Vo! Le
JUIN. I - 34. 1205
Le General Moscovite ayant trouvé que le côté
droit de la Montagne étoit très - escarpé , et presque
inaccessible , que d'ailleurs il étoit défendu
par un Ouvrage à Corne regulier , avec un Ravelin
et une Contrescarpe qui couvroit le principal
Rempart et le Ravelin jusqu'au Parapet , et que
toutes ces fortifications étoient pallissadées et
munies d'un grand nombre de pieces de canon ,
il se détermina à faire son attaque par le côté
gauche , dont les fortifications , qui ne sont que
de terre , n'ont ni chemins couverts , ni contrescarpe
, et ne sont environnées que d'un Fossé
sec.
Les Ennemis firent le lendemain toutes les dispositions
necessaires pour executer leur projet ,
et à 10. heures du soir 3000. hommes que le
Comte de Munich avoit commandés pour attaquer
l'Ouvrage qu'il avoit jugé le plus facile à
eimporter, s'assemblerent près de Siganskenberg,
où ils prirent leurs facines et leurs échelles , mar
chant sur trois colones ; et pour faciliter la veritable
attaque , ils en firent trois en même- tems,
P'une du côté de Schiedlitz , l'autre de celui du
Bissehapsberg , et la troisiéme de l'autre côté de
la Vistule ; mais ayant été repoussés de toutes
parts , ils réunirent leurs forces du côté qu'ils
avoient resolu d'attaquer ; et après avoir arraché
les premieres Pallissades et avoir passé le
Fossé , ils monterent à l'assaut , et se rendirent
maîtres d'une Batterie de six pieces de canon ;
mais les Troupes qui défendoient ce poste , chargerent
les Ennemis si à propos et avec tant de
valeur , qu'elles les contraignirent bientôt de l'abandonner.
Les Moscovites , malgré ce mauvais succès , se
préparoient à donner un second assaut , lorsqu'ils
1. Vol furcat
1206 MERCURE DE FRANCE
furent attaqués en flanc par un corps de Troupes
que le Roi avoit fait sortir de la Ville. Ils soutinrent
pendant quelque tems le feu qu'ils avoient
à essuyer de deux côtés , et ils ne prirent le parti de
se retirer qu'après que tous les Officiers qui le
commandoient eurent été tués .
La perte que les Assiegeans ont faite en cette
occasion , et qui monte à 1000. hommes , est
d'autant plus considerable que leur entreprise a
couté la vie à la plupart de leurs Officiers les plus
distingués , par le rang ou par la, bravoure , et à
tous leurs Ingenieurs .
Des Lettres de Dantzick , sur la fin du mois
dernier , marquent qu'une partie des Troupes
que le Roi de France y envoye étoit arrivée le
10. à la Rade de cette Ville , et que le même jour
on avoit commencé le débarquement , mais on
a appris depuis que ces Troupes n'étant pas en
assez grand nombre pour aller attaquer les Moscovites
, et pour pouvoir penetrer dans la Ville ,
étoient retournées à la Rade de Coppenhague ,
où elles avoient trouvé un nouveau corps de
Troupes Françoises , que les vents contraires ý
avoient retenu. D'autres Lettres, marquent que
toutes ces Troupes étoient parties de Coppenhague
le 21. Mai , sous l'escorte de cinq Vaisseaux
de Guerre pour se rendre à Dantzick , et que le
Comte de Plelo , Ambassadeur du Roi de France
, auprès du Roi de Dannemarck' , s'étoit embarqué
avec ces Troupes. :
Le Comte de Munich ayant été averti du pre
mier débarquement , fit marcher la plus grande
partie de son Armée pour être en état d'empêcher
ces Troupes de penetrer dans la Ville .La nuit suivante
les Ennemis travaillerent à perfectionner la
parallele qu'ils avoient commencé , dans le des
I.Vol.
Scin
JUIN. 1734. 1207
-
sein d'oter au Fort de Wechselmunde toute communication
du côté de la terre , et le feu continuel
qu'ils eurent à essuyer ne les empêcha pas
de continuer leurs travaux , qui se trouverent le
lendemain fort avancés.
Le 11. le Comte de Murich ordonna qu'on
augmentât le nombre des Travailleurs employés
à interrompre la navigation de la Vistule, et qu'on
tendît des cables de distance en distance , afin de
fermer le passage aux petits Bâtimens.
Les Assiegeans commencerent le 12. à élever
deux redoutes aux extremités de la parallele ,
qu'ils avoient tracée près du Fort de Wechselmunde
, et ils en perfectionnerent deux autres , ausquels
ils travailloient depuis plusieurs jours sur
le bord de la mer.
Le 13. les Troupes Françoises se rembarquerent
pour Coppenhague , comme on vient de le dire.
Les Ennemis emporterent le 14. quelques Ouvrages
peu considerables près de Stoltzemberg ,
et après s'y être établis , ils commencerent une
ligne de communication entre ce poste et celui
de Schiellitz.
Le Regiment de Bello Cher , qui vient de
Varsovie , arriva le même jour dans leur Camp.
Les Assiegeans acheverent le 17. le retranchement
qu'ils ont fait pour enfermer une partie du
Fort de Wechselmunde , et qui est couvert de
de plusieurs redoutes , et fortifié par divers épaulemens
depuis la Vistule jusqu'à la Mer. Ils construisirent
aussi une redoute en deçà de la Riviere ,
vis - à- vis le Winsterschantz , et ils tirerent une
ligne pour communiquer de cette redoute au Canal
de Botsmantslache. Le soir le Roi fit mettre
le feu à quelques maisons qui étoient bâties sur
le Stoltzemberg , et qui pouvoient fa , riser les
approches des ennemis. On
1208 MERCURE DE FRANCE
On apprend par les Lettres du commencement
de ce mois , que l'Escadre avec les Troupes Françoises
partie de Coppenhague le 21. Mai , étoit
arrivée le 23. au matin à la Rade de Dantzick ,
sous l'escomte de 5. Vaisseaux de guerre ; que
' ces Troupes avoient débarqué sans opposition ,
et qu'elles étoient campées au Fahrwasser ,
le canon du Fort de Wechselmunde ,
sous
Le Comte de Munich jugeant que ces Troupes
attaqueroient les Assiegeans et les retranchemens
qu'ils ont faits pour enfermer le Fort , donna
ordre au Major General Vrushof de s'avancer
vers Nehrung avec trois Regimens de Dragons ,
et il renforça les postes qui étoient les plus exposés
.
Le 27. Mai les Troupes Françoises , après
avoir donné les signaux pour avertir la Garnison
de Dantzick , de favoriser l'attaque à laquelle
elles se disposoisnt , sortirent de leur Camp,
et ayant marché sur trois colones , elles attaquerent
les retranchemens des Moscovites. Les François
arracherent les Pallissades et forcerent la
Barriere ; mais les Troupes qui défendoient ce
retranchement , leur étant fort superieures en
nombre , ils furent obligés de se retirer dans leur
Camp.
Le Major General Vrushofa, aussitôt après leur
retraite, marcha avec les trois Regimens de Dragons
qu'il commandoit , contre les Troupes qui
étoient sorties de la Ville pour attaquer le même
retranchement , et qui ayant à combattre plusieurs
détachemens que le Comte de Munich
avoit fait avancer pour soutenir les Moscovites,
prirent le parti de rentrer dans la Ville.
Le Comte de Plelo a été tué à l'attaque de ce
retranchement , et les François y ont perdu 60.
hommes. Le
JUIN. 1724. 1209
Le Corps des Troupes Saxones , que commande
le Duc de Saxe Wesseinfels , et qui est composé
de 8. Bataillons et 22 Escadrons , arriva le
25. et le 26. à Langefurt , où l'Electeur de Saxe
a envoyé plusieurs pieces de canon , et quelques
Ingenieurs destinez à servir dans le Camp des
Assiegeans..
Le Roia quitté le Palais qu'il occupoit , pour
aller demeurer dans la maison de M. Ossalinski ,
Grand Tresorier de la Couronne , située dans
le quartier de Lang- Carten , et Sa Majesté qui
continue de jouir d'une parfaite santé , visite regulierement
tous les jours les principaux postes,
er anime les Troupes par son empressement à se
transporter dans tous les lieux où leur presence
est necessaire .
Pendant les deux jours qu'a duré une suspension
d'armes dont on étoit convenu avec les Ennemis,
les Magistrats de Dantzick ont fait nettoyer la
Ville , et renouvelier le fumier avec lequel on
avoit couvert les maisons. Ils ont eu aussi pendant
ce tems plusieurs conferences avec M. de
Brand , Ministre du Roi de Prusse , qui étoit
venu leur faire quelques propositions de la part
de S M Prussienne
Les Ennemis ont ajouté deux re loutes au retranchement
qui enferme la plus grande partie
du Fort de Wechselmunde , et ils l'ont fortifié de
plusieurs épaulemens défendus par de fortes Palissades.
La batterie sur le Vinsterschantz fait un feu'
continuel sur la redoute qu'ils ont construite en
deçà de la Riviere , vis à - vis de ce poste , et sur
la ligne de communication qu'ils ont tracée depais
cette redoute jusqu'au Canal de Bostmantslache
, et l'on a détruit une partie des travaux
qu'ils avoient fait de ce côté.
Le 3.
1210 MERCURE DE FRANCE
Le
3.
de ce mois, le Roi fit sortir de Dantzick
un détachement considerable de la Garnison , lequel
ayant attaqué les Ouvrages que les Moscovites
ont construits vis - à - vis de Hagelsberg
ruina une partie de leurs fravaux , encloua deux
pieces de canon et un mortier , tua un grand
nombre de ceux qui défendoient ces Ouvrages ,
et fit plusieurs Prisonniers de guerre.
On croit que les Troupes Françoises qui sont
toujours campées sous le canon du Fort de Wechselmunde
, se disposent à faire une nouvelle
tentative pour forcer les retranchemens des Assiegeans
, et pour penetrer dans la Ville , dont
les Habitans marquent toujours tant de zele
pour le Roi et pour les interêts de la Nation
que la pluspart de ceux qui sont en état de porter
les Armes , ont demandé la permission desuivre
à l'avenir tous les Détachemens qui feroient
des sorties.
Le Comte Potocki , Régimentaire de la Couronne
, est arrivé au commencement de ce mois
dans la Prusse Polonoise , et l'Armée qu'il commande
ayant été renforcée par les differens
Corps que le Palatin de Lublin , le Palatin de Lubelski
, et le Staroste Rudzinski , ont sous leurs
ordres , est composé d'environ 40000. hommes.
Ce General s'est mis en état , par les postes qu'il
occupe , d'empêcher le Corps de Troupes Moscovites
, qui est parti de Varsovie , d'arriver au
Camp des Ennemis ; et comme il n'aura besoin
que de la moindre partie de ses forces pour empêcher
ces Troupes de se joindre aux Assiegeans,
on compte qu'il marchera avec le reste de son
Armée pour attaquer les Ennemis.
Le Comee de Munich , allarmé de l'approche
des Troupes Polonoises , a donné ordre au Ge-
1. Vol. neral
JUIN. 1734. 1211
neral Lesci , de faire augmenter les retranchements
du quartier où il commande , et il a fait
revenir à son Camp les Troupes qu'il avoit mises
en garnison dans Thorn et dans Elbing.
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Résumé : POLOGNE.
En mai 1734, les Moscovites avancèrent jusqu'au Fort de Wechselmunde et commencèrent à couper ses communications terrestres. Les défenseurs ripostèrent par un feu intense, forçant les Moscovites à abandonner leurs travaux. Le 8 mai, des officiers, dont le Comte de Munich, reconnurent les fortifications ennemies. Les Moscovites décidèrent d'attaquer par le côté gauche, moins fortifié. Le 9 mai, 3000 hommes attaquèrent les ouvrages mais furent repoussés après avoir pris une batterie de canons, subissant de lourdes pertes, y compris de nombreux officiers. Des troupes françaises arrivèrent à Dantzick mais retournèrent à Coppenhague faute de nombre suffisant. Elles repartirent le 21 mai sous escorte navale. Le Comte de Munich mobilisa ses troupes pour empêcher leur entrée dans la ville. Les Moscovites continuèrent leurs travaux de siège, construisant des redoutes et des lignes de communication. Le 27 mai, les troupes françaises attaquèrent les retranchements moscovites mais furent repoussées, et le Comte de Plelo fut tué. En juin, des troupes saxonnes arrivèrent à Langefurt pour renforcer les assiégeants. Le roi de Pologne visita régulièrement les postes et anima les troupes. Pendant une suspension d'armes, les magistrats de Dantzick nettoyèrent la ville et eurent des conférences avec un ministre prussien. Les Moscovites renforcèrent leurs retranchements autour du Fort de Wechselmunde. Le 3 juin, un détachement de Dantzick attaqua les ouvrages moscovites, causant des dégâts et faisant des prisonniers. Les troupes françaises se préparaient à une nouvelle tentative pour forcer les retranchements. Le Comte Potocki, avec une armée de 40 000 hommes, empêcha les renforts moscovites d'atteindre le camp ennemi. Le Comte de Munich renforça les retranchements et rappela les troupes de Thorn et Elbing.
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541
p. 1211-1214
ALLEMAGNE.
Début :
Le Prince de Wirtemberg, qui commande par interim l'Armée que l'Empereur a [...]
Mots clefs :
Troupes, Prince, Empereur, Pálffy, Milices, Prince Louis de Wurtemberg, Armée, Grenadiers, Autriche, Prince Alexandre de Wurtemberg
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
>
E Prince Louis de Wirtemberg , qui commande
par interim l'Armée. que l'Empereur a
en Italie , a écrit à S.M. Imperiale, que les Troupes
Allemandes, lorsquelles avoient passé le Po , étoient
disposées dans l'ordrde suivant : la premiere colonne
composée de 26. Bataillons , trois de
Guido - Staremberg , trois de Harrach , deux de
Lirengstein , trois de Firstenbusch trois de
Hildbourghaussen , un de Wallis , deux de Palfi ,
trois de Daun , un d'Oglivi , trois de Maximilien
Staremberg , et deux de Wachtendoncsk ;
de 28. Escadrons , sept de Saxe Gotha , sept de
Mercy , sept de Palfi , et sept de Jorger ;
et de
20. Compagnies de Grenadiers , ayant à la tête
le Baron de Lanthieri , le Prince de Livengstein ,
les Comtes de Diesbach , et de Saint- Amour ,
Lieutenants Generaux.
La seconde colonne de 17. Bataillons , un de
Welsech , deux de Culmbach , trois de Seckendorf
, rois du Grand - Maître de l'Ordre Teutonique
, deux de Ligneville , deux de Wallis , et
trois de Konigseg , de 24. Escadrons , 7. de
Lichteinstein , 6. de Veterani , 6. d'Hamilton , et
5. de Frederic de Wirtemberg , et de 14. Compagnies
de Grenadiers , sous les ordres des Comtes
de Culmbach et de Valperoso.
Dans le Conseil d'Etat que l'Empereur tint à
Vienne le 16. du mois dernier , il fut résolu
d'assembler les Milices du Royaume de Boheme
et des Provinces de Silesie et de Moravie ,
. I. Vol.
et de
faire
1212 MERCURE DE FRANCE
faire marcher à l'Armée la dixième partie des
Habitans de la Basse- Autriche qui sont en état de
porter les armes . Le bruit court qu'on a déliberé ·
dans le même Conseil si l'on obligeroic la Noblesse
de la Haute Autriche de lever et d'entretenir
à ses dépens un Corps de 10000. homines.
On apprend de Ratisbonne , que la Diete a
reglé que
e les Princes et les Cercles ne fourniroien
que les trois cinquièmes des subsides que
S. M. Imp . avoit demandé pour l'entretien des
Troupes de l'Empire , et que la Caisse Militaire
seroit établie à Francfort.
Les Régimens ie Hager , du Prince Alexandre
de Wirtemberg , de Veles , de Carolis , de Seer
et de Palfi , qui s'étoient mis en marche pour se
rendre à l'Armée sur le Rhin ont reçû ordre de
s'arrêter dans les environs de Passaw ; on croit
qu'elles y formeront un Camp ,
et que les Milices
qu'on leve dans la Basse- Autriche iront les
y joindre.
Sur l'avis qu'on a reçû d'une irruption qu'un
corps de Troupes Polonoises , composé d'environ
4000. hommes , a faite en Silesie , où il a
ravage plusieurs terres consi terables , particulierement
celles du Comte de Henkel , S. M. Imp.
a pris la résolution d'envoyer un Détachement
de Cavalerie et d'Infanterie dans cette Province,
et une partie du Régiment de Chauveray est
déja partie pour renforcer quelques postes de la
Frontiere. On assure que le Camp qu'on y doit
former , sera composé du Régiment du Prince
Alexandre de Wittemberg , de ceux de Weles ,
du Comte Louis de Palfi , de Seer , d'Ogilvi , de
Welsech , du Régiment de Grenadiers de Lorraine,
d'une partie de celui de Chauvirey , et de
ICOo homines des Milices de Transilvanie , ces
I. Vol. Troupes
JUIN. 1734. 1213
par
Troupes doivent être commandées le Baron .
de Damnitz , Feld- Maréchal , qui aura sous ses
ordres le Comte de Jorger.
Le Conseil de Guerre a ordonné à quelques
Régimens qui sont en Italie , d'en revenir, et
l'on compte qu'ils seront envoyez sur les Frontieres
de l'Electorat de Baviere , avec le nouveau
Corps des Milices qu'on leve dans le Tirol .
On a fait prendre les Armes aux Habitans de
Vienne qui sont en état de les porter , et on a
nommé des Officiers pour les commander et leur
apprendre les Exercices Militaires.
pas
L'Empereur a fait publier un Edit , portant
que tous les Particuliers qui n'auroht donné
une déclaration de leurs biens avant le temp ;
dans lequel on doit commencer à lever le Dixiéme
sur tous les revenus , seront condamnez à
payer une Taxe proportionnée à leurs facultez.
Le Marquis de Rubi , Conseiller du Conseil
Privé , et que l'Empereur a nommé Feldt Maréchal
de ses Armées , vient d'étre déclaré Viceroi
de Sicile , à la place du Comte de Sastago.
>
E Prince Louis de Wirtemberg , qui commande
par interim l'Armée. que l'Empereur a
en Italie , a écrit à S.M. Imperiale, que les Troupes
Allemandes, lorsquelles avoient passé le Po , étoient
disposées dans l'ordrde suivant : la premiere colonne
composée de 26. Bataillons , trois de
Guido - Staremberg , trois de Harrach , deux de
Lirengstein , trois de Firstenbusch trois de
Hildbourghaussen , un de Wallis , deux de Palfi ,
trois de Daun , un d'Oglivi , trois de Maximilien
Staremberg , et deux de Wachtendoncsk ;
de 28. Escadrons , sept de Saxe Gotha , sept de
Mercy , sept de Palfi , et sept de Jorger ;
et de
20. Compagnies de Grenadiers , ayant à la tête
le Baron de Lanthieri , le Prince de Livengstein ,
les Comtes de Diesbach , et de Saint- Amour ,
Lieutenants Generaux.
La seconde colonne de 17. Bataillons , un de
Welsech , deux de Culmbach , trois de Seckendorf
, rois du Grand - Maître de l'Ordre Teutonique
, deux de Ligneville , deux de Wallis , et
trois de Konigseg , de 24. Escadrons , 7. de
Lichteinstein , 6. de Veterani , 6. d'Hamilton , et
5. de Frederic de Wirtemberg , et de 14. Compagnies
de Grenadiers , sous les ordres des Comtes
de Culmbach et de Valperoso.
Dans le Conseil d'Etat que l'Empereur tint à
Vienne le 16. du mois dernier , il fut résolu
d'assembler les Milices du Royaume de Boheme
et des Provinces de Silesie et de Moravie ,
. I. Vol.
et de
faire
1212 MERCURE DE FRANCE
faire marcher à l'Armée la dixième partie des
Habitans de la Basse- Autriche qui sont en état de
porter les armes . Le bruit court qu'on a déliberé ·
dans le même Conseil si l'on obligeroic la Noblesse
de la Haute Autriche de lever et d'entretenir
à ses dépens un Corps de 10000. homines.
On apprend de Ratisbonne , que la Diete a
reglé que
e les Princes et les Cercles ne fourniroien
que les trois cinquièmes des subsides que
S. M. Imp . avoit demandé pour l'entretien des
Troupes de l'Empire , et que la Caisse Militaire
seroit établie à Francfort.
Les Régimens ie Hager , du Prince Alexandre
de Wirtemberg , de Veles , de Carolis , de Seer
et de Palfi , qui s'étoient mis en marche pour se
rendre à l'Armée sur le Rhin ont reçû ordre de
s'arrêter dans les environs de Passaw ; on croit
qu'elles y formeront un Camp ,
et que les Milices
qu'on leve dans la Basse- Autriche iront les
y joindre.
Sur l'avis qu'on a reçû d'une irruption qu'un
corps de Troupes Polonoises , composé d'environ
4000. hommes , a faite en Silesie , où il a
ravage plusieurs terres consi terables , particulierement
celles du Comte de Henkel , S. M. Imp.
a pris la résolution d'envoyer un Détachement
de Cavalerie et d'Infanterie dans cette Province,
et une partie du Régiment de Chauveray est
déja partie pour renforcer quelques postes de la
Frontiere. On assure que le Camp qu'on y doit
former , sera composé du Régiment du Prince
Alexandre de Wittemberg , de ceux de Weles ,
du Comte Louis de Palfi , de Seer , d'Ogilvi , de
Welsech , du Régiment de Grenadiers de Lorraine,
d'une partie de celui de Chauvirey , et de
ICOo homines des Milices de Transilvanie , ces
I. Vol. Troupes
JUIN. 1734. 1213
par
Troupes doivent être commandées le Baron .
de Damnitz , Feld- Maréchal , qui aura sous ses
ordres le Comte de Jorger.
Le Conseil de Guerre a ordonné à quelques
Régimens qui sont en Italie , d'en revenir, et
l'on compte qu'ils seront envoyez sur les Frontieres
de l'Electorat de Baviere , avec le nouveau
Corps des Milices qu'on leve dans le Tirol .
On a fait prendre les Armes aux Habitans de
Vienne qui sont en état de les porter , et on a
nommé des Officiers pour les commander et leur
apprendre les Exercices Militaires.
pas
L'Empereur a fait publier un Edit , portant
que tous les Particuliers qui n'auroht donné
une déclaration de leurs biens avant le temp ;
dans lequel on doit commencer à lever le Dixiéme
sur tous les revenus , seront condamnez à
payer une Taxe proportionnée à leurs facultez.
Le Marquis de Rubi , Conseiller du Conseil
Privé , et que l'Empereur a nommé Feldt Maréchal
de ses Armées , vient d'étre déclaré Viceroi
de Sicile , à la place du Comte de Sastago.
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
Le Prince Louis de Wurtemberg, commandant par intérim l'armée de l'Empereur en Italie, a rapporté la disposition des troupes allemandes après leur passage du fleuve Po. La première colonne comprenait 26 bataillons, 28 escadrons et 20 compagnies de grenadiers, sous les ordres de plusieurs officiers de haut rang. La seconde colonne était composée de 17 bataillons, 24 escadrons et 14 compagnies de grenadiers, dirigées par les Comtes de Culmbach et de Valperoso. Lors du Conseil d'État tenu à Vienne le 16 du mois précédent, il a été décidé de mobiliser les milices du Royaume de Bohême et des provinces de Silésie et de Moravie, ainsi que la dixième partie des habitants de la Basse-Autriche aptes au service militaire. Des rumeurs indiquaient que la noblesse de Haute-Autriche pourrait être contrainte de lever et entretenir un corps de 10 000 hommes. À Ratisbonne, la Diète a décidé que les princes et les cercles ne fourniraient que les trois cinquièmes des subsides demandés par l'Empereur pour l'entretien des troupes de l'Empire, et que la Caisse Militaire serait établie à Francfort. Plusieurs régiments, initialement en route pour l'armée sur le Rhin, ont reçu l'ordre de s'arrêter près de Passau pour former un camp, auquel se joindraient les milices de Basse-Autriche. En réponse à une incursion de troupes polonaises en Silésie, l'Empereur a envoyé un détachement de cavalerie et d'infanterie, renforcé par une partie du régiment de Chauveray. Un camp devait être formé avec plusieurs régiments et des milices de Transylvanie, sous le commandement du Baron de Damnitz. Le Conseil de Guerre a ordonné le retour de certains régiments d'Italie pour renforcer les frontières de l'Électorat de Bavière, accompagnés de nouvelles milices du Tyrol. Les habitants de Vienne en état de porter les armes ont été armés et des officiers nommés pour les commander. L'Empereur a publié un édit condamnant ceux qui n'avaient pas déclaré leurs biens à payer une taxe proportionnelle à leurs facultés. Le Marquis de Rubi a été nommé Vice-roi de Sicile, remplaçant le Comte de Sastago.
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542
p. 1215-1216
ITALIE.
Début :
On a appris de Rome, que la nuit du 5. au 6. May, quelques Enfans ayant mis le feu [...]
Mots clefs :
Nuit, Palais, Incendie, Prince, Te Deum
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
IT A LIE.
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
N a appris de Rome , que la nuit du 5. au
6. May, quelques Enfans ayant mis le feu
à un amas de paille , les flammes gagnerent un
Chantier voisin , et que le vent violent qui regnoit
cette nuit , fut cause que malgré le prompt
secours qu'on apporta , plus de 80. maisons ' , du
nombre desquelles est le Palais della Penna , appartenant
au Prince Borghese , furent entierement
brulces, et qu'il fallut en at a re plusieurs à
coups de Canon pour arrêter l'incendie.
Les difficultez qui empêchoient la Chambre
Apostolique d'accepter les sûretez offertes par le
I. Vol.
H Car
1216 MERCURE DE FRANCE
son Entrée solemnelle au bruit des acclamations
réiterées du Peuple et de plusieurs salves de
l'Artillerie des Remparts et des Châteaux , et de
la Mousqueterie de la Bourgeoisie qui étoit sous
les aimes
Il descendit à la Cathédrale , à la porte de laquelle
il fut reçû par le Cardinal Archevêque à la
tête du Chapitre , et après avoir assisté au Te
Deum , qui fut chanté à plusieurs Choeurs de
Musique , il alla faire sa Priere devant la Relique
du Sang de S. Janvier , Patron du Royaume;
et il mit à la Châsse dans laquelle il est conservé
une attache de treize Diamants , et de
six Rubis d'un grand prix.
L'Infant se rendit ensuite au Palais , où il admit
la Noblesse et les Tribunaux à lui baiser la
main. Les rues par lesquelles ce Prince passa
étoient magnifiquement ornées, et l'on avoit éle
vé en plusieurs endroits des Arcs de triomphe
chargez de Devises et d'Inscriptions,
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Résumé : ITALIE.
Le texte décrit deux événements distincts. Le premier est un incendie à Rome la nuit du 5 au 6 mai. Des enfants ayant mis le feu à un amas de paille, les flammes se propagèrent à un chantier voisin. Un vent violent compliqua l'extinction, entraînant la destruction de plus de 80 maisons, dont le Palais della Penna appartenant au Prince Borghese. Des coups de canon furent nécessaires pour maîtriser l'incendie. Le second événement relate l'entrée solennelle d'un prince dans une ville. Accueilli par des acclamations et des salves d'artillerie, il se rendit à la cathédrale où il assista à un Te Deum et pria devant la relique du Sang de Saint Janvier. Il offrit une attache de treize diamants et six rubis à la châsse contenant la relique. Ensuite, il se rendit au palais où il reçut la noblesse et les tribunaux. Les rues étaient ornées et des arcs de triomphe étaient érigés avec des devises et des inscriptions.
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543
p. 1216-1217
Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Début :
Le 15. May, un Courrier dépêché de Madrid apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par [...]
Mots clefs :
Roi d'Espagne, Roi de Naples, Naples, Dépêche, Habitants, Te Deum, Entrée solennelle, Infant Don Carlos
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texteReconnaissance textuelle : Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Le 15. May , un Courrier dépêché de Madrid
apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par
lequel le Roy d'Espagne le déclare Roy de Naples
, et enjoint à tous les Seigneurs , Barons et
autres Habitans du Royaume , de le reconnoître
en cette qualité , et aux Magistrats des Villes
qui n'ont pas encore nommé des Députez pour
lui prêter serment de fidelité de lui en envoyer
incessamment , sous peine d'être regardez comme
rebelles et traitez selon toutes les rigueurs de
la guerre.
Ce Diplôme fut affiché et publié le même jour ,
et tous les Tribunaux en corps allerent rendre
hommage à leur nouveau Souverain qui fit ou
vrir les prisons , accorda la grace aux Criminels
2
I. Vol.
et
JUIN. 1734.: 1217
er ordonna qu'on distribuât de l'argent au
Peuple.
On chanta le Te Deum ; le soir il y eut des
Feux et des Illuminations dans toutes les rues ,
et les Habitans donnerent les plus grandes démonstrations
de joye.
Le Gouvernement a donné ordre qu'on frappât
de la Monnoye d'or et d'argent pour des
sommes considerables , au coin du nouveau Roy
de Naples.
Sa Majesté , qui étoit allée le 27. May dîner
à Baye , y reçut par le Marquis de Castellar ,
que le Comte de Montemar a dépêché au Roy
d'Espagne , la premiere nouvelle de la victoire
remportée le à Bitonto dans la Pouille , par
les Troupes Espagnoles sur celles de l'Empereur ,
commandées par le Comte de Viscomti.
*
25.
Le Roy revint aussi - tôt à Naples , où il trouva
un grand concours de Peuple qui cherchoit à lui,
marquer par ses acclamations , la part qu'il prenoit
à cet évenement, S M fit chanter ce jour là
le Te Deum dans sa Chapelle , et le lendemain il
alla en ceremonie à l'Eglise de S. Janvier , où il
fit rendre à Dieu de solemnelles actions de graces
de cette victoire , à l'occasion de laquelle il
y a cû dans la Ville pendant trois jours des Illu
minations et d'autres marques de réjouissance.
apporta à l'Infant Don Carlos le Diplôme par
lequel le Roy d'Espagne le déclare Roy de Naples
, et enjoint à tous les Seigneurs , Barons et
autres Habitans du Royaume , de le reconnoître
en cette qualité , et aux Magistrats des Villes
qui n'ont pas encore nommé des Députez pour
lui prêter serment de fidelité de lui en envoyer
incessamment , sous peine d'être regardez comme
rebelles et traitez selon toutes les rigueurs de
la guerre.
Ce Diplôme fut affiché et publié le même jour ,
et tous les Tribunaux en corps allerent rendre
hommage à leur nouveau Souverain qui fit ou
vrir les prisons , accorda la grace aux Criminels
2
I. Vol.
et
JUIN. 1734.: 1217
er ordonna qu'on distribuât de l'argent au
Peuple.
On chanta le Te Deum ; le soir il y eut des
Feux et des Illuminations dans toutes les rues ,
et les Habitans donnerent les plus grandes démonstrations
de joye.
Le Gouvernement a donné ordre qu'on frappât
de la Monnoye d'or et d'argent pour des
sommes considerables , au coin du nouveau Roy
de Naples.
Sa Majesté , qui étoit allée le 27. May dîner
à Baye , y reçut par le Marquis de Castellar ,
que le Comte de Montemar a dépêché au Roy
d'Espagne , la premiere nouvelle de la victoire
remportée le à Bitonto dans la Pouille , par
les Troupes Espagnoles sur celles de l'Empereur ,
commandées par le Comte de Viscomti.
*
25.
Le Roy revint aussi - tôt à Naples , où il trouva
un grand concours de Peuple qui cherchoit à lui,
marquer par ses acclamations , la part qu'il prenoit
à cet évenement, S M fit chanter ce jour là
le Te Deum dans sa Chapelle , et le lendemain il
alla en ceremonie à l'Eglise de S. Janvier , où il
fit rendre à Dieu de solemnelles actions de graces
de cette victoire , à l'occasion de laquelle il
y a cû dans la Ville pendant trois jours des Illu
minations et d'autres marques de réjouissance.
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Résumé : Entrée solemnelle de D. Carlos à Naples, [titre d'après la table]
Le 15 mai, un courrier de Madrid informe l'Infant Don Carlos qu'il est proclamé roi de Naples par le roi d'Espagne. Un diplôme ordonne à tous les seigneurs, barons et habitants du royaume de reconnaître Don Carlos comme roi et aux magistrats des villes de lui prêter serment de fidélité sous peine de rébellion. Le diplôme est affiché et publié le même jour. Les tribunaux rendent hommage à Don Carlos, qui libère les prisonniers, accorde la grâce aux criminels et distribue de l'argent au peuple. Des célébrations, incluant le chant du Te Deum et des illuminations, ont lieu. Le gouvernement ordonne la frappe de monnaie au nom du nouveau roi. Le 27 mai, Don Carlos apprend la victoire espagnole à Bitonto contre les troupes de l'empereur. À son retour à Naples, il fait chanter le Te Deum et organise des réjouissances publiques pour célébrer cette victoire.
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544
p. 1217-1222
DEFAITE des Troupes Imperiales, commandées par le Comte Viscomti.
Début :
Selon les Lettres du Royaume de Naples, ce Corps de Troupes, composé de 7000. hommes [...]
Mots clefs :
Comte de Montemart, Troupes impériales, Cavalerie, Camp, Ennemis, Hommes d'infanterie, Régiments, Régiment, Comte Visconti, Bitonto
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texteReconnaissance textuelle : DEFAITE des Troupes Imperiales, commandées par le Comte Viscomti.
DEFAITE des Troupes Imperiales ,
commandées
par
le Comte Viscomti.
Elon les Lettres du Royaume de Naples , ce
Corps de Troupes , composé de 7000, hommes
d'Infanterie , de 2000. de Cavalerie , et de
40c . Hussarts , avoit marché de Bari à Bitonto,
où il s'etoit posté dans un Camp aussi avanta-
I.-Vol. geux , H iij
1218 MERCURE DE FRANCE
geux , tant par sa situation , que par les retran→
chemens qui le défendoient.
Le Comte de Montemar étant arrivé avec les
Troupes Espagnoles à la vue de ce Camp le 24
du mois dernier , attaqua les Ennemis le lende
main matin , il força leurs retranchemens et se
rendit maître de leur Camp , dans lequel ils ont
été obligez de laisser les Tentes et la plus grande
partie des Equipages.
Malgré la vivacité de cette Action , qui a duré
trois heures , on ne sçait pas encore si les Impe -
riaux ont cû grand nombre de Soldats de tuez
mais on a fait dans le Camp 1400. prisonniers
sans compter 1200. hommes d'Infanterie , qui
s'étant réfugiez dans les Convents de Bitonto ,
ont éte pris avec leurs Officiers . Le reste de l'Infanterie
est bloqué dans differens endroits. La
Cavalerie voyant le Camp forcé , a pris la fuite
et s'est dispersée , &c . On a appris depuis , le dé➡
tail suivant de l'Action .
Le Comte de Montemar , qui avoit été envoyé
par le Roy pour se mettre à la tête des Troupes
détachées pour suivre les Imperiaux , ayant été
informé que le Comte de Viscomti avoit déja
reçû quelques secours , et qu'il en attendoit encore
de nouveaux , prit le parti de marcher aux
Ennemis qui avoient quitté Tarente , où ils s'étoient
d'abord retirez , et qui s'étoient répandus
dans la Pouille pour en tirer des contributions .
Ce General regla sa marche sur les differens
mouvemens des Ennemis , et songeant principa
lement à leur ôter le moyen d'executer le dessein
dans lequel ils étoient de se ménager une retraite
du côté de la Mer , il marcha à Bary où il les
croyoit.
Les Imperiaux en étoient partis , et ils s'étoien
I. Vol. *avance z
JUIN. 1734- 1219
avancez à Bitonto , où ils roient campez dans
un poste aussi avantageux r sa situation ,
qu'impraticable pour la Cavaleri .
Le Comte de Montemar , qui n'étoit qu'à neuf
mille de Bitonto , détacha quelques Corps de
Cavalerie pour aller reconnoître les Ennemis , et
sur ce qu'on lui rapporta que leur Infanterie et
Jeur Cavalerie y étoient déja arrivées , il prit le
parti de marcher à eux avec toutes ses Trou
pes. Il les distribua en sept colonnes , com
mandées , la premiere par le Marquis de Pozo
blanco , la seconde par le Duc de Liria , la troisiéme
par le Duc de Castro Pignano , la quatrié
me par le Marquis de Bay , la cinquième par le
Marquis de Châteaufort , la sixiéme par le Com
te de Maceda , et la septième par le Marquis de
La Mina.
Ce Corps de Troupes étoit composé des six
Bataillons des Régimens des Gardes Espagnoles
et Vallones , des deux Bataillons du Régiment de
Lombardie , des deux de celui de la Couronne ,
des deux Bataillons du Régiment Suisse de Bet-
Jer , et de 20. Compagnies de Grenadiers de differens
Régimens.
Le Comte de Montemar , outre cette Infanterie
, avoit sous ses ordres 600. Carabiniers
Royaux, 150. Grenadieis Royaux , les 12. Escadrons
des Régimens de Bourbon , d'Estramadoure
, de Milan , de Malte , de Flandres et
d'Andalousie , les 4. Escadrons des Régimens de
Dragons de Pavie et de France , les Compagnies
des Grenadiers à Cheval des Regimens de Tarragone
et de Batavia , jo . Dragons de ces deux
Regimens , et un Détachement d'Artillerie de
150. hommes .
Le Comte de Montemar fit marcher toutes ces
I. Vol. Hj Trou
1220 MERCURE DE FRANCE
Troupes par differens chemins , afin de choisir
P'endroit le plus convenable pour attaquer les
Ennemis , et il fit avancer quelques Détachemens
de Cavalerie qui battirent les Hussarts qu'ils rencontrerent.
Les Imperiaux s'étant résolus à demeurer dans.
leurs retranchemens, Conite de Montemar s'en
approcha assez près pour reconnoître leurs dis.
positions sur lesquelles il se détermina à changer
la sienne , et à faire passer de la droite à la gau
che la plus grande partie de sa Cavalerie .
L'attaque commença par le centre de la colon.
ne , à la tête de laquelle étoit le Comte d'Uceda,
et qui étoit composée de trois Bataillons du Régiment
des Gardes Vallonnes , des deux Bataillons
du Régiment Suisses de Betler , et de huit
Compagnies de Grenadiers . Ces Troupes , quoique
plus foibles que celles que les Imperiaux leut
opposerent dans cet endroit de l'attaque , entrerent
dans les retranchemens avec tant de valeur ,
que les Ennemis , après une longue résistance ,
furent mis en déroute. Le Comte de Montemar
s'en étant apperçû , fit avancer toutes ces Troupes
qui mirent en fuite ce qui se présenta devant
elles , sans être arrêtées par les murailles et par
les fossez qui couvroient le Camp des Ennemis
et qui paroissoient le rendre inaccessible.
Le Comte de Montemar ayant penetré dans
Jeur Camp , détacha quelque Cavalerie pour suivre
celle des Imperiaux , qui dans le premier
moment de l'attaque avoit quitté le Camp , et
avoit pris la fuite avec un grand désordre .
Il fit ensuite attaquer differents postes dans
lesquels les Imperiaux qui s'y étoient retirez ,
furent faits prisonniers. Le General Rodeski ,
General de l'Infanterie se sauva dans Bitonto
66
I. Vol. qui
JUIN. 1734. 122 I
qui est entouré de murailles , et il s'y deffendit
jusqu'à la nuit , mais il fut obligé le lendemain
de se rendre.
La Cavalerie se sépara dans sa fuite en plusieurs
corps qui étant poursuivis par la Cavalerie
Espagnole , furent presque détruits . Le plus
considerable , après avoir perdu beaucoup de
monde , se refugia dans Bary où le Comte de
Monteinar ayant marché le 26 , le bloqua , et
obligea le Prince de Belmonte qui le commandoit
de se rendre.
Les Troupes Imperiales consistoient selon
l'état qu'on en a trouvé , en 6500 hommes d'Infanterie
, 1500 hommes de Cavalerie et 400
Hussarts , desquels 200 se sont sauvez dans les
Montagnes de la Calabre.
›
On a pris aux Ennemis 15 Drapeaux , 24
Etendarts , et deux paires de Timballes , leurs
Tentes , les vivres , les munitions de Gnerre et
la plus grande partie des équipages .
›
Les Espagnols n'ont pas eû un grand nombre
'de Soldats tuez ou blessez , mais ils y ont perdu
le Comte de Briard , et le Comte de Bonamour
, Capitaines au Regiment des Gardes Va.
lónnes , Don Louis de Porte Maréchal de
Camp , y a été blessé dangereusement. Il est
Capitaine des Grenadiers de ce Regiment , qui ,
ayant penetré le premier dans les retranchements
malgré la vigoureuse résistance des Ennemis , a
cû la plus grande part à cette victoire.
Le Détachement de Cavalerie que le Comte ,
de Montemar , après avoir forcé le Camp du
Comte Viscomti , avoit envoié à la poursuite
des Hussarts , qui dans le premier moment
de l'attaque avoient pris la fuite , n'a pû joindre
qu'au commencement de ce mois ceux qui
1. Vol.
HY s'é-
/
1222 MERCURE DE FRANCE
s'étoient sauvez dans la Calabre , et il les a entierement
défaits .
Le Comte de Viscomti qui s'étoit retiré à
Brindisi , s'y est embarqué dans une Felouque
avec une partie de ses Domestiques , mais on ne
sçait pas encore quelle route il a prise .
Le Roy a suprimé plusieurs Charges qui
avoient été accordées sous le précedent Gouvernement
, tant aux Napolitains , qu'à des Espagnols
, et dont les apointemens se montoient
par an à 900000 Ducats.
Le 27 May , il arriva dans ce Port sous
Pescorte de quatre Vaisserux de Guerre Espagnols
, plusieurs Bâtimens chargez d'une partie
des Troupes que le Roy d'Espagne envoye pour
renforcer celles qui sont dans le Royaume de
Naples , et l'on en attend incessamment de Livourne
quelques autres qui doivent apporter ici
des munitions de Guerre , et une somme considérable
d'argent.
Le Comte de Charny , Lieutenant General
du Royaume , a déja reçu au nom du Roy
T'hominage de la plus grande partie des Deputez
des Villes , et des Barons de cet Etat.
Sa Majesté a nommédes Commissaires pour
faire conjointement avec le Conseil Collateral
l'estimation des dommages que les Troupes Espagnoles
ont causez dans les lieux où elles ont
passé , et elle a fait expédier des ordres pour
qu'ils soient payez avec l'exactitude la plus ri
goureuse.
commandées
par
le Comte Viscomti.
Elon les Lettres du Royaume de Naples , ce
Corps de Troupes , composé de 7000, hommes
d'Infanterie , de 2000. de Cavalerie , et de
40c . Hussarts , avoit marché de Bari à Bitonto,
où il s'etoit posté dans un Camp aussi avanta-
I.-Vol. geux , H iij
1218 MERCURE DE FRANCE
geux , tant par sa situation , que par les retran→
chemens qui le défendoient.
Le Comte de Montemar étant arrivé avec les
Troupes Espagnoles à la vue de ce Camp le 24
du mois dernier , attaqua les Ennemis le lende
main matin , il força leurs retranchemens et se
rendit maître de leur Camp , dans lequel ils ont
été obligez de laisser les Tentes et la plus grande
partie des Equipages.
Malgré la vivacité de cette Action , qui a duré
trois heures , on ne sçait pas encore si les Impe -
riaux ont cû grand nombre de Soldats de tuez
mais on a fait dans le Camp 1400. prisonniers
sans compter 1200. hommes d'Infanterie , qui
s'étant réfugiez dans les Convents de Bitonto ,
ont éte pris avec leurs Officiers . Le reste de l'Infanterie
est bloqué dans differens endroits. La
Cavalerie voyant le Camp forcé , a pris la fuite
et s'est dispersée , &c . On a appris depuis , le dé➡
tail suivant de l'Action .
Le Comte de Montemar , qui avoit été envoyé
par le Roy pour se mettre à la tête des Troupes
détachées pour suivre les Imperiaux , ayant été
informé que le Comte de Viscomti avoit déja
reçû quelques secours , et qu'il en attendoit encore
de nouveaux , prit le parti de marcher aux
Ennemis qui avoient quitté Tarente , où ils s'étoient
d'abord retirez , et qui s'étoient répandus
dans la Pouille pour en tirer des contributions .
Ce General regla sa marche sur les differens
mouvemens des Ennemis , et songeant principa
lement à leur ôter le moyen d'executer le dessein
dans lequel ils étoient de se ménager une retraite
du côté de la Mer , il marcha à Bary où il les
croyoit.
Les Imperiaux en étoient partis , et ils s'étoien
I. Vol. *avance z
JUIN. 1734- 1219
avancez à Bitonto , où ils roient campez dans
un poste aussi avantageux r sa situation ,
qu'impraticable pour la Cavaleri .
Le Comte de Montemar , qui n'étoit qu'à neuf
mille de Bitonto , détacha quelques Corps de
Cavalerie pour aller reconnoître les Ennemis , et
sur ce qu'on lui rapporta que leur Infanterie et
Jeur Cavalerie y étoient déja arrivées , il prit le
parti de marcher à eux avec toutes ses Trou
pes. Il les distribua en sept colonnes , com
mandées , la premiere par le Marquis de Pozo
blanco , la seconde par le Duc de Liria , la troisiéme
par le Duc de Castro Pignano , la quatrié
me par le Marquis de Bay , la cinquième par le
Marquis de Châteaufort , la sixiéme par le Com
te de Maceda , et la septième par le Marquis de
La Mina.
Ce Corps de Troupes étoit composé des six
Bataillons des Régimens des Gardes Espagnoles
et Vallones , des deux Bataillons du Régiment de
Lombardie , des deux de celui de la Couronne ,
des deux Bataillons du Régiment Suisse de Bet-
Jer , et de 20. Compagnies de Grenadiers de differens
Régimens.
Le Comte de Montemar , outre cette Infanterie
, avoit sous ses ordres 600. Carabiniers
Royaux, 150. Grenadieis Royaux , les 12. Escadrons
des Régimens de Bourbon , d'Estramadoure
, de Milan , de Malte , de Flandres et
d'Andalousie , les 4. Escadrons des Régimens de
Dragons de Pavie et de France , les Compagnies
des Grenadiers à Cheval des Regimens de Tarragone
et de Batavia , jo . Dragons de ces deux
Regimens , et un Détachement d'Artillerie de
150. hommes .
Le Comte de Montemar fit marcher toutes ces
I. Vol. Hj Trou
1220 MERCURE DE FRANCE
Troupes par differens chemins , afin de choisir
P'endroit le plus convenable pour attaquer les
Ennemis , et il fit avancer quelques Détachemens
de Cavalerie qui battirent les Hussarts qu'ils rencontrerent.
Les Imperiaux s'étant résolus à demeurer dans.
leurs retranchemens, Conite de Montemar s'en
approcha assez près pour reconnoître leurs dis.
positions sur lesquelles il se détermina à changer
la sienne , et à faire passer de la droite à la gau
che la plus grande partie de sa Cavalerie .
L'attaque commença par le centre de la colon.
ne , à la tête de laquelle étoit le Comte d'Uceda,
et qui étoit composée de trois Bataillons du Régiment
des Gardes Vallonnes , des deux Bataillons
du Régiment Suisses de Betler , et de huit
Compagnies de Grenadiers . Ces Troupes , quoique
plus foibles que celles que les Imperiaux leut
opposerent dans cet endroit de l'attaque , entrerent
dans les retranchemens avec tant de valeur ,
que les Ennemis , après une longue résistance ,
furent mis en déroute. Le Comte de Montemar
s'en étant apperçû , fit avancer toutes ces Troupes
qui mirent en fuite ce qui se présenta devant
elles , sans être arrêtées par les murailles et par
les fossez qui couvroient le Camp des Ennemis
et qui paroissoient le rendre inaccessible.
Le Comte de Montemar ayant penetré dans
Jeur Camp , détacha quelque Cavalerie pour suivre
celle des Imperiaux , qui dans le premier
moment de l'attaque avoit quitté le Camp , et
avoit pris la fuite avec un grand désordre .
Il fit ensuite attaquer differents postes dans
lesquels les Imperiaux qui s'y étoient retirez ,
furent faits prisonniers. Le General Rodeski ,
General de l'Infanterie se sauva dans Bitonto
66
I. Vol. qui
JUIN. 1734. 122 I
qui est entouré de murailles , et il s'y deffendit
jusqu'à la nuit , mais il fut obligé le lendemain
de se rendre.
La Cavalerie se sépara dans sa fuite en plusieurs
corps qui étant poursuivis par la Cavalerie
Espagnole , furent presque détruits . Le plus
considerable , après avoir perdu beaucoup de
monde , se refugia dans Bary où le Comte de
Monteinar ayant marché le 26 , le bloqua , et
obligea le Prince de Belmonte qui le commandoit
de se rendre.
Les Troupes Imperiales consistoient selon
l'état qu'on en a trouvé , en 6500 hommes d'Infanterie
, 1500 hommes de Cavalerie et 400
Hussarts , desquels 200 se sont sauvez dans les
Montagnes de la Calabre.
›
On a pris aux Ennemis 15 Drapeaux , 24
Etendarts , et deux paires de Timballes , leurs
Tentes , les vivres , les munitions de Gnerre et
la plus grande partie des équipages .
›
Les Espagnols n'ont pas eû un grand nombre
'de Soldats tuez ou blessez , mais ils y ont perdu
le Comte de Briard , et le Comte de Bonamour
, Capitaines au Regiment des Gardes Va.
lónnes , Don Louis de Porte Maréchal de
Camp , y a été blessé dangereusement. Il est
Capitaine des Grenadiers de ce Regiment , qui ,
ayant penetré le premier dans les retranchements
malgré la vigoureuse résistance des Ennemis , a
cû la plus grande part à cette victoire.
Le Détachement de Cavalerie que le Comte ,
de Montemar , après avoir forcé le Camp du
Comte Viscomti , avoit envoié à la poursuite
des Hussarts , qui dans le premier moment
de l'attaque avoient pris la fuite , n'a pû joindre
qu'au commencement de ce mois ceux qui
1. Vol.
HY s'é-
/
1222 MERCURE DE FRANCE
s'étoient sauvez dans la Calabre , et il les a entierement
défaits .
Le Comte de Viscomti qui s'étoit retiré à
Brindisi , s'y est embarqué dans une Felouque
avec une partie de ses Domestiques , mais on ne
sçait pas encore quelle route il a prise .
Le Roy a suprimé plusieurs Charges qui
avoient été accordées sous le précedent Gouvernement
, tant aux Napolitains , qu'à des Espagnols
, et dont les apointemens se montoient
par an à 900000 Ducats.
Le 27 May , il arriva dans ce Port sous
Pescorte de quatre Vaisserux de Guerre Espagnols
, plusieurs Bâtimens chargez d'une partie
des Troupes que le Roy d'Espagne envoye pour
renforcer celles qui sont dans le Royaume de
Naples , et l'on en attend incessamment de Livourne
quelques autres qui doivent apporter ici
des munitions de Guerre , et une somme considérable
d'argent.
Le Comte de Charny , Lieutenant General
du Royaume , a déja reçu au nom du Roy
T'hominage de la plus grande partie des Deputez
des Villes , et des Barons de cet Etat.
Sa Majesté a nommédes Commissaires pour
faire conjointement avec le Conseil Collateral
l'estimation des dommages que les Troupes Espagnoles
ont causez dans les lieux où elles ont
passé , et elle a fait expédier des ordres pour
qu'ils soient payez avec l'exactitude la plus ri
goureuse.
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Résumé : DEFAITE des Troupes Imperiales, commandées par le Comte Viscomti.
Le 24 mai 1734, les troupes espagnoles, dirigées par le Comte de Montemar, ont attaqué et vaincu les forces impériales du Comte Viscomti à Bitonto, près de Bari. Les impériaux, constitués de 7 000 hommes d'infanterie, 2 000 de cavalerie et 400 hussards, avaient établi un camp fortifié. Montemar, à la tête de 6 000 hommes d'infanterie et de diverses unités de cavalerie et d'artillerie, a réussi à forcer les retranchements ennemis en trois heures. Les impériaux ont abandonné leurs tentes et équipements, laissant derrière eux 1 400 prisonniers, dont 1 200 réfugiés dans des couvents. La cavalerie impériale s'est dispersée. Après cette victoire, Montemar a bloqué et capturé des troupes impériales à Bari. Les pertes espagnoles incluent les Comtes de Briard et de Bonamour, ainsi que le Maréchal de Camp Don Louis de Porte, blessé. Les impériaux ont perdu 15 drapeaux, 24 étendards et deux paires de timbales. Le Comte Viscomti a fui à Brindisi. En réponse à cette victoire, le roi d'Espagne a envoyé des renforts et des munitions à Naples et a nommé des commissaires pour indemniser les dommages causés par les troupes espagnoles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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545
p. 1222-1223
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On a appris par une Lettre du Gouverneur de la Jamaïque, datée du 31. Mars dernier, [...]
Mots clefs :
Jamaïque, Nègres, Gouverneur, Maison, Armes, Révolte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
Na appris par une Lettre du Gouverneur
de la Jamaïque , datée du 31. Mars dernier,
qu'un nombre considerable de Negres s'étoit ré
J
IVol. volié
JUIN 1734% 7223
•
volté ; qu'après avoir enlevé dans les Magasins et
dans les Vaisseaux qui étoient à la Rade , un
grande quantité d'armes et de munitions de guerre
, ils s'étoient retirez au Nord de l'Isle du côté
de Port Antonio , où ils avoient détruit la plupart
des Plantations et commis beaucoup d'autres
désordres , et qu'il y avoit peu d'habitations
d'où il ne s'échapât tous les jours plusieurs Negres.
Le Gouverneur ajoute qu'il avoit ordonné
tous les Habitans de prendre les armes et de
marcher contre les Rebelles ; mais qu'il avoit
lieu de craindre , s'il ne recevoit promptement:
du secours , de ne pouvoir appaiser la Révolte
dont les suites sont d'autant plus à redouter ,
qu'il y a dans cette Isle 80000. Negres , et qu'on
n'y compte qu'environ 9000. Blancs .
37
Le feu prit le 25. du mois dernier chez M Cantillon
, dont la maison fut entierement brûlée , et
qui périt lui - même dans les flâmes ; on a arrêté
deux hommes et une femme de ses domestiques
qu'on soupçonne d'avoir tué et volé leur Maître
et d'avoir mis ensuite le feu à sa Maison.
Na appris par une Lettre du Gouverneur
de la Jamaïque , datée du 31. Mars dernier,
qu'un nombre considerable de Negres s'étoit ré
J
IVol. volié
JUIN 1734% 7223
•
volté ; qu'après avoir enlevé dans les Magasins et
dans les Vaisseaux qui étoient à la Rade , un
grande quantité d'armes et de munitions de guerre
, ils s'étoient retirez au Nord de l'Isle du côté
de Port Antonio , où ils avoient détruit la plupart
des Plantations et commis beaucoup d'autres
désordres , et qu'il y avoit peu d'habitations
d'où il ne s'échapât tous les jours plusieurs Negres.
Le Gouverneur ajoute qu'il avoit ordonné
tous les Habitans de prendre les armes et de
marcher contre les Rebelles ; mais qu'il avoit
lieu de craindre , s'il ne recevoit promptement:
du secours , de ne pouvoir appaiser la Révolte
dont les suites sont d'autant plus à redouter ,
qu'il y a dans cette Isle 80000. Negres , et qu'on
n'y compte qu'environ 9000. Blancs .
37
Le feu prit le 25. du mois dernier chez M Cantillon
, dont la maison fut entierement brûlée , et
qui périt lui - même dans les flâmes ; on a arrêté
deux hommes et une femme de ses domestiques
qu'on soupçonne d'avoir tué et volé leur Maître
et d'avoir mis ensuite le feu à sa Maison.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En juin 1734, une lettre du gouverneur de la Jamaïque, datée du 31 mars, signale une révolte d'esclaves. Ces derniers ont dérobé des armes et des munitions dans les magasins et les vaisseaux, puis se sont réfugiés au nord de l'île, près de Port Antonio. Ils ont détruit plusieurs plantations et causé des troubles, tandis que de nombreux esclaves continuaient de fuir quotidiennement. Le gouverneur a ordonné aux habitants de s'armer contre les rebelles, mais il craint de ne pouvoir réprimer la révolte sans renforts. La situation est alarmante en raison du déséquilibre démographique : 80 000 esclaves contre environ 9 000 Blancs. Par ailleurs, le 25 du mois précédent, un incendie a détruit la maison de M. Cantillon, qui a péri dans les flammes. Trois domestiques ont été arrêtés, soupçonnés d'avoir tué et volé leur maître avant d'incendier la maison.
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546
p. 1223-1224
ARMÉE D'ITALIE.
Début :
Les Troupes du Roy et celles du Roy de Sardaigne, occupoient encore à la fin du mois [...]
Mots clefs :
Roi, Troupes, Détachement, Lieutenant général, Comte, Marquis, Maréchal duc de Villars
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ITALIE.
ARME'E D'ITALI E. #
Troupes du Roy et celles du Roy de Sar
Ldaigne , occupoient encore à la fin du mois
dernier , les differens postes dans lesquels elles
étoient distribuées ; une partie étoit campée sur
la gauche du Po depuis Casal Maggior_jusqu'à
P'Oglio , l'autre partie le long de cette Riviereet
le reste dans les retranchements formez à la
tête des Ponts de Sacca , pour assurer la communication
avec le Parmesan .
Le Marquis de Cadrieu , Lieutenant General,,
a été envoyé à Parme pour mettre cette Place en
I Vol. Hvi Sú
1224 MERCURE DE FRANCE
sûreté , et le Marquis d'Epinay , Maréchal de
Camp , à Plaisance , dans la même vuë.
Les Ennemis ont fait quelques mouvements
et ils ont remonté le Fo jusqu'à Torricella à la
hauteur de Borgoforte. Ils ont fait avancer en
même tems quelques Détachements à Luzara , et
jusques sur le Crostolo , mais il y a apparence
qu'ils n'ont eu pour objet que de donner de l'in
quiétude , et de pouvoir former avec plus de sûreté
un Camp retranché de l'autre côté de la Secchia
près de son embouchure.
Selon les Lettres du 30 May , ils ont fait avan
cer au- delà de la Lenza , un Corps de 14000
hommes qui est campé , la droite au Pont de
Sorbolo et la gauche à celui qui est vviiss--à-vis
du Village de Fressina . Ils ont un Détachement
de 6000 hommes à Guastalla , un autre Détachement
de 7 à 8000 à San Benedetto
surplus de leur Armée est dans le Seraglio .
› et le
J
Le Maréchal Duc de Villars étant obligé par
raport à sa santé de retourner en France , et en
ayant obtenu la permission du Roy , il partit
du Camp de Bozolo le 27 du mois dernier. Le
Marquis de Coigny , Lieutenant General , commande
les Troupes Françoises depuis le départ
du Maréchal de Villars.
Troupes du Roy et celles du Roy de Sar
Ldaigne , occupoient encore à la fin du mois
dernier , les differens postes dans lesquels elles
étoient distribuées ; une partie étoit campée sur
la gauche du Po depuis Casal Maggior_jusqu'à
P'Oglio , l'autre partie le long de cette Riviereet
le reste dans les retranchements formez à la
tête des Ponts de Sacca , pour assurer la communication
avec le Parmesan .
Le Marquis de Cadrieu , Lieutenant General,,
a été envoyé à Parme pour mettre cette Place en
I Vol. Hvi Sú
1224 MERCURE DE FRANCE
sûreté , et le Marquis d'Epinay , Maréchal de
Camp , à Plaisance , dans la même vuë.
Les Ennemis ont fait quelques mouvements
et ils ont remonté le Fo jusqu'à Torricella à la
hauteur de Borgoforte. Ils ont fait avancer en
même tems quelques Détachements à Luzara , et
jusques sur le Crostolo , mais il y a apparence
qu'ils n'ont eu pour objet que de donner de l'in
quiétude , et de pouvoir former avec plus de sûreté
un Camp retranché de l'autre côté de la Secchia
près de son embouchure.
Selon les Lettres du 30 May , ils ont fait avan
cer au- delà de la Lenza , un Corps de 14000
hommes qui est campé , la droite au Pont de
Sorbolo et la gauche à celui qui est vviiss--à-vis
du Village de Fressina . Ils ont un Détachement
de 6000 hommes à Guastalla , un autre Détachement
de 7 à 8000 à San Benedetto
surplus de leur Armée est dans le Seraglio .
› et le
J
Le Maréchal Duc de Villars étant obligé par
raport à sa santé de retourner en France , et en
ayant obtenu la permission du Roy , il partit
du Camp de Bozolo le 27 du mois dernier. Le
Marquis de Coigny , Lieutenant General , commande
les Troupes Françoises depuis le départ
du Maréchal de Villars.
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Résumé : ARMÉE D'ITALIE.
À la fin du mois précédent, les troupes françaises et sardes occupaient des positions stratégiques le long du fleuve Po. Une partie des troupes était positionnée sur la rive gauche du Po, de Casal Maggiore à l'Oglio, une autre le long de l'Oglio, et le reste dans les retranchements près des ponts de Sacca. Le Marquis de Cadrieu et le Marquis d'Epinay ont été envoyés respectivement à Parme et Plaisance pour sécuriser ces villes. Les ennemis ont effectué des mouvements le long du fleuve Fo, avançant des détachements jusqu'à Luzara et sur le Crostolo, et ont formé un camp retranché près de l'embouchure de la Secchia. Selon des lettres du 30 mai, les ennemis avaient avancé 14 000 hommes au-delà de la Lenza, avec des détachements supplémentaires à Guastalla et San Benedetto. Le Maréchal Duc de Villars, pour des raisons de santé, a quitté le camp de Bozolo le 27 du mois précédent, laissant le commandement au Marquis de Coigny.
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547
p. 1224-1229
ATTAQUES du Château et du Bourg de Colorno &c.
Début :
Les Ennemis voulant déguiser leur marche vers la Lenza, envoyérent le 25 du mois [...]
Mots clefs :
Ennemis, Attaque du château de Colorno, Colorno, Grenadiers, Détachement, Marquis de Maillebois, Hussards, Régiment
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ATTAQUES du Château et du Bourg de Colorno &c.
ATTAQUES du Château et du Bourg
de Colorno & c.
L >
Es Ennemis voulant déguiser leur marche
vers la Lenza envoyérent le 25 du mois
passé un Détachement de 200 Dragons ou Hussarts
vers le Village de Colorno ; ce Détachement
ayant attaqué le Château , une Compagnie
de Grenadiers qui y étoit postée le défendit ,
IVol.
JUIN. 1734. 1225
et donna le tems au Marquis de Maillebois qui
commande le Camp de Sacca , d'arriver à Colorno
avec quatre Compagnies de Grenadiers ; it
mit en déroute le Détachement des Ennemis qui
ont eû dans cette occasion 15 Dragons ou Hussarts
de tuez ou de blessez .
Le lendemain le Marquis de Ligneville , General
Major des Troupes Imperiales , fut détaché
avec 800 Grenadiers et un pareil nombre
de Cuirassiers ou Hussarts, pour s'emparer de ce
poste que le Marquis de Maillebois avoit renforcé
de 400 hommes , et dans lequel il avoit laissé
le Marquis de Fimarcon , Colonel du Regimeut
de Bourbon ; l'avantgarde du Détachement des
Ennemis qui étoit de 100 hommés de Cavalerie
fut attaquée dans sa marche par un parti de 30
Dragons et de 30 Hussarts François , commandé
par M. Daniel , Capitaine de Hussarts . 11
chargea les Ennemis , les battit , fit 20 prisonniers
et il les poursuivit jusqu'à la tête de leur
Camp , mais y ayant trouvé tout le Détachement
il fut obligé de se retirer après avoir perdu
20 Dragons ou Hussarts , et conservé seulement
4 des prisonniers qu'il avoit faits.
Le Détachement des Ennemis s'avança à Colorno
, où il resta pendant plus de deux heures
autour du Village , et du Château sans pouvoir
y pénétrer.
Les Grenadiers qui étoient derriere les murs
des terrasses du Jardin firent deux décharges sur
les Cuirassiers dont il en est resté 12 sur la place,
indépendamment de ceux qui ont été blessez .
Le premier de ce mois , les Ennemis marcherent
avec 4000 hommes d'Infanterie
Cuirassiers ou Hussarts et 6 piéces de canon pour
attaquer ce poste.
I Vol.
2 1200
M.
12.6 MERCURE DE FRANCE
1
M. de Contade , fils du Lieutenant General
Colonel du Regiment de Flandres , qui étoit détaché
dans le Château avec M. Coninghan ,
Lieutenant Colonel du Regiment Dauphin Infanterie
, et 400 hommes , ayant apperçu les
Ennemis à l'extremité des allées qui aboutissent
au Jardin du Château , il en fit avertir le Marquis
de Maillebois , qui commandoit le Camp
de Sacca .
Les Ennemis marcherent au Château dans lequel
M. de Contade se défendit si bien , que
malgré trois décharges de leur artillerie ils fûrent
plus d'une heure sans pouvoir s'en approcher
, et y perdirent beaucoup de monde par le
grand feu qu'ils essuyerent.
Le Marquis de Maillebois qui sur le premier
avis de l'attaque du Château de Colorno , s'étoit
avancé avec io Compagnies de Grenadiers et de
Piquets de son Camp , jugeant que le Pont qui
pouvoit favoriser la retraite de M. de Contade
alloit être forcé , et ne se trouvant pas assez fort
pour engager une affaire , envoya dire à M. de
Contade de le venir joindre , ce qu'il fit avec un
très grand ordre , sans avoir eû un seul homme
de tué ni de blessé.
M. Darsy , Capitaine au Regiment de Picardie
, qui étoit du Détachement , resta avec 30
hommes dans une Tour du Château , il s'y défendit
encore depuis la retraite de M. de Contade
, et il fit sa capitulation .
Les Ennemis suivirent jusqu'à une portée de
mousquet du retranchement de Sacca , le Marquis
de Maillebois , qui n'eût que 10 Grenadiers
blessez , et qui se retira en si bon ordre , que les
Ennemis n'oserent l'attaquer.
Ils ont perdu dans cette occasion 4.0 hommes,
I Vol.
JUI N. 1734. 1227
ét 300 à l'attaque du Château de Colorno . On
dit que le Marquis de Ligneville et le Comte de
Tarno , Generaux Majors , y ont été tucz.
Le 3 , les Troupes du Roy et celles du Roy
de Sardaigne passerent le Po , et vinrent camper
entre Sacca et Colorno .
Le lendemain le Marquis de Maillebois à la
tête de 20 Compagnies de Grenadiers et de 20
Piquets , et ayant sous ses ordres M. d'Affry es
le Marquis de l'Isle , Maréchaux de Camp ,
M. Thomé Brigadier , le Duc de la Tremouille,
Colonel du Regiment de Champagne , et M. de
Souillac , Lieutenant Colonel du Regiment de
Picardie , s'avança à Colorno .
Ces Troupes entrerent par trois differents endroits
dans la partie de ce Bourg qui est en deçà
de la Parma , elles pénétrérent de maison en
maison , elles en chassérent les Ennemis , et elles
s'étendirent par la droite et par la gauche le long
de la chausse sur le bord de la Riviere , afin de
masquer le Pont de Colorno , et d'occuper plus.
sûrement le Pont de pierres qui est sur Lorno..
M. Thomé attaqua ce dernier Pont avec son
Détachement et il renversa les Ennemis , lesquels
en se retirant essayérent tout le feu des Grenadiers
qui étoit au centre avec le Marquis de Maillebois.
,
Ce fut dans ce moment que toute l'Infanterie
des Ennemis , qui s'étoit postée de l'autre côté
de la Riviere , commença son feu qui fut très
vif pendant trois heures tant des maisons et
jardins qui étoient de l'autre côté de la Riviere,
que des petits épaulements qu'ils avoient le long
de la chaussée , mais celui de nos Troupes qui
étoient dans les premiers étages des maisons étant
superieur , les Ennemis prirent le parti de se re-
I Vol Liren
*
1228 MERCURE DE FRANCE
tirer dans le Château et dans le Jardin qui étoit
sur la droite , d'où ils continuérent à tirer jusqu'à
la nuit.
Pendant ce tems - là le Marquis de Maillebois
fit établir deux Ponts sur Lorno à une très petite
distance du Château ; l'Infanterie et la Cavalerie
y passérent et allérent camper vis - à-vis
la Parma en s'étendant jusques vers Sant Andrea
et tirant vers Parme.
Les au matin , les Ennemis au nombre de
2000 hommes se présenterent hors de leurs retranchements
vis - à - vis les deux Ponts qui
étoient sur Lorno , et laissant toujours la Parma
entre deux , mais le feu continuel que l'on fit sur
eux les ayant forcé de se retirer , 10 Compagnies
de Grenadiers , et les Piquets d'Infanterie et de
Cavalerie se disposoient à passer la Parma audessus
de Colorno en remontant , lorsqu'on aprit
que les Ennemis abandonnoient Colorno.
·
Le Marquis de Pezé , Maréchal de Camp
fut détaché aussi - tôt avec M. de Valcourt
commandant une Brigade de Carabiniers
200 Grenadiers et 500 Chevaux pour suivre les
Ennemis dans leur retraite. Il ne put les joindre
et il raporta qu'il avoit vû leur derniere colonne
prendre le chemin de Sorbolo .
Le Roy de Sardaigne et le Marquis de Coigny
entrérent le soir dans Colorno , où les Ennemis
ont eû plus de 700 hommes de tuez .
Nous avons perdu en cette action 50
et il y en a eû 120 de blessez.
Soldats ,
Le Comte de Clermont, Colonel du Regiment
d'Auvergne , qui sans être commandé étoit allé
poster o hommes sur la Parma , y reçut un
coup de mousquet dont il est mort le 6. M. de
Montlaur , Lieutenant d'Artillerie , ayant voulu
I.Vol.
charJUIN.
1229 1734.
> charger une piéce de.. canon en fut brulé , et it
mourut deux heures après.
M. Thomé a été blessé à la jambe. M. de
Squillac au genouil , et le Duc de la Tremoüille
a cû une contusion à la cuisse : il y a eû quatre
Officiers de tuez et 15 de blessez , du nombre
desquels sont trois Officiers d'Artillerie.
On a apris en dernier lieu que les Ennemis
après avoir été forcez d'abandonner le Château
de Colorno , étoient restez en deçà de la Lenza
que le 13 de ce mois le Comte de Mercy avoit
passé cette Riviere avec toute son Infanterie
sur le Pont de Sorbolo , que le lendemain au
soir il avoit remonté la même Riviere , et qu'il
l'avoit repassé à Pontedi Lama pour joindre sa
Cavalerie à San Prospero , entre Parme et la
Lenza. Ces Lettres ajoutent que le Roy de Sardaigne
et le Marquis de Coigny , informez de
cette marche des Ennemis , avoient fait avancer
leurs Troupes , et qu'ils étoient allez camper le
17 , leur droite à un mille de Parme , et la gau
che à Sant Andrea.
de Colorno & c.
L >
Es Ennemis voulant déguiser leur marche
vers la Lenza envoyérent le 25 du mois
passé un Détachement de 200 Dragons ou Hussarts
vers le Village de Colorno ; ce Détachement
ayant attaqué le Château , une Compagnie
de Grenadiers qui y étoit postée le défendit ,
IVol.
JUIN. 1734. 1225
et donna le tems au Marquis de Maillebois qui
commande le Camp de Sacca , d'arriver à Colorno
avec quatre Compagnies de Grenadiers ; it
mit en déroute le Détachement des Ennemis qui
ont eû dans cette occasion 15 Dragons ou Hussarts
de tuez ou de blessez .
Le lendemain le Marquis de Ligneville , General
Major des Troupes Imperiales , fut détaché
avec 800 Grenadiers et un pareil nombre
de Cuirassiers ou Hussarts, pour s'emparer de ce
poste que le Marquis de Maillebois avoit renforcé
de 400 hommes , et dans lequel il avoit laissé
le Marquis de Fimarcon , Colonel du Regimeut
de Bourbon ; l'avantgarde du Détachement des
Ennemis qui étoit de 100 hommés de Cavalerie
fut attaquée dans sa marche par un parti de 30
Dragons et de 30 Hussarts François , commandé
par M. Daniel , Capitaine de Hussarts . 11
chargea les Ennemis , les battit , fit 20 prisonniers
et il les poursuivit jusqu'à la tête de leur
Camp , mais y ayant trouvé tout le Détachement
il fut obligé de se retirer après avoir perdu
20 Dragons ou Hussarts , et conservé seulement
4 des prisonniers qu'il avoit faits.
Le Détachement des Ennemis s'avança à Colorno
, où il resta pendant plus de deux heures
autour du Village , et du Château sans pouvoir
y pénétrer.
Les Grenadiers qui étoient derriere les murs
des terrasses du Jardin firent deux décharges sur
les Cuirassiers dont il en est resté 12 sur la place,
indépendamment de ceux qui ont été blessez .
Le premier de ce mois , les Ennemis marcherent
avec 4000 hommes d'Infanterie
Cuirassiers ou Hussarts et 6 piéces de canon pour
attaquer ce poste.
I Vol.
2 1200
M.
12.6 MERCURE DE FRANCE
1
M. de Contade , fils du Lieutenant General
Colonel du Regiment de Flandres , qui étoit détaché
dans le Château avec M. Coninghan ,
Lieutenant Colonel du Regiment Dauphin Infanterie
, et 400 hommes , ayant apperçu les
Ennemis à l'extremité des allées qui aboutissent
au Jardin du Château , il en fit avertir le Marquis
de Maillebois , qui commandoit le Camp
de Sacca .
Les Ennemis marcherent au Château dans lequel
M. de Contade se défendit si bien , que
malgré trois décharges de leur artillerie ils fûrent
plus d'une heure sans pouvoir s'en approcher
, et y perdirent beaucoup de monde par le
grand feu qu'ils essuyerent.
Le Marquis de Maillebois qui sur le premier
avis de l'attaque du Château de Colorno , s'étoit
avancé avec io Compagnies de Grenadiers et de
Piquets de son Camp , jugeant que le Pont qui
pouvoit favoriser la retraite de M. de Contade
alloit être forcé , et ne se trouvant pas assez fort
pour engager une affaire , envoya dire à M. de
Contade de le venir joindre , ce qu'il fit avec un
très grand ordre , sans avoir eû un seul homme
de tué ni de blessé.
M. Darsy , Capitaine au Regiment de Picardie
, qui étoit du Détachement , resta avec 30
hommes dans une Tour du Château , il s'y défendit
encore depuis la retraite de M. de Contade
, et il fit sa capitulation .
Les Ennemis suivirent jusqu'à une portée de
mousquet du retranchement de Sacca , le Marquis
de Maillebois , qui n'eût que 10 Grenadiers
blessez , et qui se retira en si bon ordre , que les
Ennemis n'oserent l'attaquer.
Ils ont perdu dans cette occasion 4.0 hommes,
I Vol.
JUI N. 1734. 1227
ét 300 à l'attaque du Château de Colorno . On
dit que le Marquis de Ligneville et le Comte de
Tarno , Generaux Majors , y ont été tucz.
Le 3 , les Troupes du Roy et celles du Roy
de Sardaigne passerent le Po , et vinrent camper
entre Sacca et Colorno .
Le lendemain le Marquis de Maillebois à la
tête de 20 Compagnies de Grenadiers et de 20
Piquets , et ayant sous ses ordres M. d'Affry es
le Marquis de l'Isle , Maréchaux de Camp ,
M. Thomé Brigadier , le Duc de la Tremouille,
Colonel du Regiment de Champagne , et M. de
Souillac , Lieutenant Colonel du Regiment de
Picardie , s'avança à Colorno .
Ces Troupes entrerent par trois differents endroits
dans la partie de ce Bourg qui est en deçà
de la Parma , elles pénétrérent de maison en
maison , elles en chassérent les Ennemis , et elles
s'étendirent par la droite et par la gauche le long
de la chausse sur le bord de la Riviere , afin de
masquer le Pont de Colorno , et d'occuper plus.
sûrement le Pont de pierres qui est sur Lorno..
M. Thomé attaqua ce dernier Pont avec son
Détachement et il renversa les Ennemis , lesquels
en se retirant essayérent tout le feu des Grenadiers
qui étoit au centre avec le Marquis de Maillebois.
,
Ce fut dans ce moment que toute l'Infanterie
des Ennemis , qui s'étoit postée de l'autre côté
de la Riviere , commença son feu qui fut très
vif pendant trois heures tant des maisons et
jardins qui étoient de l'autre côté de la Riviere,
que des petits épaulements qu'ils avoient le long
de la chaussée , mais celui de nos Troupes qui
étoient dans les premiers étages des maisons étant
superieur , les Ennemis prirent le parti de se re-
I Vol Liren
*
1228 MERCURE DE FRANCE
tirer dans le Château et dans le Jardin qui étoit
sur la droite , d'où ils continuérent à tirer jusqu'à
la nuit.
Pendant ce tems - là le Marquis de Maillebois
fit établir deux Ponts sur Lorno à une très petite
distance du Château ; l'Infanterie et la Cavalerie
y passérent et allérent camper vis - à-vis
la Parma en s'étendant jusques vers Sant Andrea
et tirant vers Parme.
Les au matin , les Ennemis au nombre de
2000 hommes se présenterent hors de leurs retranchements
vis - à - vis les deux Ponts qui
étoient sur Lorno , et laissant toujours la Parma
entre deux , mais le feu continuel que l'on fit sur
eux les ayant forcé de se retirer , 10 Compagnies
de Grenadiers , et les Piquets d'Infanterie et de
Cavalerie se disposoient à passer la Parma audessus
de Colorno en remontant , lorsqu'on aprit
que les Ennemis abandonnoient Colorno.
·
Le Marquis de Pezé , Maréchal de Camp
fut détaché aussi - tôt avec M. de Valcourt
commandant une Brigade de Carabiniers
200 Grenadiers et 500 Chevaux pour suivre les
Ennemis dans leur retraite. Il ne put les joindre
et il raporta qu'il avoit vû leur derniere colonne
prendre le chemin de Sorbolo .
Le Roy de Sardaigne et le Marquis de Coigny
entrérent le soir dans Colorno , où les Ennemis
ont eû plus de 700 hommes de tuez .
Nous avons perdu en cette action 50
et il y en a eû 120 de blessez.
Soldats ,
Le Comte de Clermont, Colonel du Regiment
d'Auvergne , qui sans être commandé étoit allé
poster o hommes sur la Parma , y reçut un
coup de mousquet dont il est mort le 6. M. de
Montlaur , Lieutenant d'Artillerie , ayant voulu
I.Vol.
charJUIN.
1229 1734.
> charger une piéce de.. canon en fut brulé , et it
mourut deux heures après.
M. Thomé a été blessé à la jambe. M. de
Squillac au genouil , et le Duc de la Tremoüille
a cû une contusion à la cuisse : il y a eû quatre
Officiers de tuez et 15 de blessez , du nombre
desquels sont trois Officiers d'Artillerie.
On a apris en dernier lieu que les Ennemis
après avoir été forcez d'abandonner le Château
de Colorno , étoient restez en deçà de la Lenza
que le 13 de ce mois le Comte de Mercy avoit
passé cette Riviere avec toute son Infanterie
sur le Pont de Sorbolo , que le lendemain au
soir il avoit remonté la même Riviere , et qu'il
l'avoit repassé à Pontedi Lama pour joindre sa
Cavalerie à San Prospero , entre Parme et la
Lenza. Ces Lettres ajoutent que le Roy de Sardaigne
et le Marquis de Coigny , informez de
cette marche des Ennemis , avoient fait avancer
leurs Troupes , et qu'ils étoient allez camper le
17 , leur droite à un mille de Parme , et la gau
che à Sant Andrea.
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Résumé : ATTAQUES du Château et du Bourg de Colorno &c.
En juin 1734, les forces ennemies tentèrent de progresser vers la Lenza en attaquant le village de Colorno. Le 26 juin, un détachement de 200 dragons ou hussards fut repoussé par les grenadiers du château, permettant au marquis de Maillebois d'arriver avec des renforts et de mettre en déroute les assaillants, qui subirent 15 pertes. Le lendemain, le marquis de Ligneville, à la tête de 1 600 hommes, attaqua le poste renforcé par Maillebois. Une avant-garde ennemie fut battue, mais le détachement ennemi se renforça et repoussa les Français. Le 1er juin, les ennemis attaquèrent le château de Colorno avec 4 000 hommes et six pièces de canon. M. de Contade, avec 400 hommes, résista vaillamment, repoussant les assauts ennemis pendant plus d'une heure. Maillebois, alerté, envoya des renforts et organisa une retraite ordonnée. Les ennemis poursuivirent Maillebois jusqu'au retranchement de Sacca, subissant de lourdes pertes. Le 3 juin, les troupes du roi et du roi de Sardaigne traversèrent le Pô et campèrent entre Sacca et Colorno. Le lendemain, Maillebois, à la tête de 20 compagnies de grenadiers et de piquets, reprit Colorno en chassant les ennemis de maison en maison. Les ennemis se retirèrent dans le château et continuèrent à tirer jusqu'à la nuit. Les Français établirent deux ponts sur la Lorno et campèrent près de la Parma. Le 5 juin, 2 000 ennemis furent repoussés par un feu continu. Les Français se préparèrent à traverser la Parma, apprenant ensuite que les ennemis abandonnaient Colorno. Le marquis de Pezé fut envoyé pour poursuivre les ennemis en retraite. Le roi de Sardaigne et le marquis de Coigny entrèrent à Colorno, où les ennemis perdirent plus de 700 hommes. Les Français subirent 50 morts et 120 blessés, incluant plusieurs officiers. Les ennemis se retirèrent au-delà de la Lenza, et le comte de Mercy tenta de rejoindre sa cavalerie à San Prospero. Les troupes du roi de Sardaigne et du marquis de Coigny avancèrent pour les contrer.
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548
p. 1229-1230
ARMÉE D'ALLEMAGNE.
Début :
Le Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall, [...]
Mots clefs :
Camp de Bruchsal, Maréchal duc de Berwick, Eppingen, Infanterie, Cavalerie, Armée
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texteReconnaissance textuelle : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
ARME'E D'ALLEMAGNE.
15
E Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté
depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall
, vint camper le à Kisloek , sans que
les Ennemis qui avoient à Epingen un Détachement
d'Infanterie et de Cavalerie , ayent osé inquiéter
l'arrieregarde de l'Armée.
Le Prince Eugene , qui ayant fait avancer quelques
Troupes vers Rottembourg le 12 , paroissoit
vouloir marcher de ce côté-là , est toujours
dans le Camp d'Hailbron .
Le Duc de Noailles , que le Maréchal de Ber-
IVol.
wick
1210 MERCURE DE FRANCE
•
wick avoit fait partir du Camp de Bruchsall le
16 avec le Marquis de Nangis , pour aller avec
1650 hommes d'infanterie , et 1200 de Cavalerie
, reconnoître le pays du côté de Guelzheim
et d'Epingen , rejoignit l'Armée à Bruchsall le
20.
M. de Quade , Lieutenant General , qui avoit
été chargé d'aller soumettre le Wirtemberg à
la contribution est revenu de Phortzeim à Graben
avec les Troupes qu'il coinmande , dont il
a laissé quelques Détachements à Dourlack et
dans d'autres postes.
Le Comte de Beileisle , qui étoit parti le 26
May,du Camp de Traërbach " avec 13 Bataillons
et 14scadrons , arriva à Spire le 26 du
même mois.
15
E Maréchal Duc de Berwick qui étoit resté
depuis le 10 May dans le Camp de Bruchsall
, vint camper le à Kisloek , sans que
les Ennemis qui avoient à Epingen un Détachement
d'Infanterie et de Cavalerie , ayent osé inquiéter
l'arrieregarde de l'Armée.
Le Prince Eugene , qui ayant fait avancer quelques
Troupes vers Rottembourg le 12 , paroissoit
vouloir marcher de ce côté-là , est toujours
dans le Camp d'Hailbron .
Le Duc de Noailles , que le Maréchal de Ber-
IVol.
wick
1210 MERCURE DE FRANCE
•
wick avoit fait partir du Camp de Bruchsall le
16 avec le Marquis de Nangis , pour aller avec
1650 hommes d'infanterie , et 1200 de Cavalerie
, reconnoître le pays du côté de Guelzheim
et d'Epingen , rejoignit l'Armée à Bruchsall le
20.
M. de Quade , Lieutenant General , qui avoit
été chargé d'aller soumettre le Wirtemberg à
la contribution est revenu de Phortzeim à Graben
avec les Troupes qu'il coinmande , dont il
a laissé quelques Détachements à Dourlack et
dans d'autres postes.
Le Comte de Beileisle , qui étoit parti le 26
May,du Camp de Traërbach " avec 13 Bataillons
et 14scadrons , arriva à Spire le 26 du
même mois.
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Résumé : ARMÉE D'ALLEMAGNE.
En mai, des mouvements militaires significatifs eurent lieu en Allemagne. Le Maréchal Duc de Berwick, basé à Bruchsall depuis le 10 mai, se déplaça à Kisloek sans rencontrer d'opposition des ennemis stationnés à Epingen. Le Prince Eugène avança des troupes vers Rottembourg le 12 mai mais resta finalement au camp d'Hailbron. Le Duc de Noailles, envoyé par Berwick pour reconnaître la région autour de Guelzheim et Epingen, rejoignit l'armée à Bruchsall le 20 mai. Le Lieutenant Général de Quade, chargé de soumettre le Wurtemberg à la contribution, revint à Graben avec ses troupes, laissant des détachements à Dourlack et autres postes. Le Comte de Belleisle, parti le 26 mai de Traërbach avec 13 bataillons et 14 escadrons, arriva à Spire le même jour.
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549
p. 1230-1236
SIEGE DE PHILISBOURG.
Début :
Le Marquis d'Asfeldt qui fut détaché le 23 du mois dernier du Camp de Bruchsall, avec [...]
Mots clefs :
Marquis d'Asfeld, Siège de Philisbourg, Tranchée, Lieutenant, Marquis, Bataillons, Nuit, Philisbourg, Redoute, Travailleurs, Maréchal de Berwick, Chemin couvert , Angle saillant, Ennemis, Brigadier, Ouvrage à corne
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texteReconnaissance textuelle : SIEGE DE PHILISBOURG.
SIEGE
72 1
DE PHILISBOURG.
Luvis
E Marquis d'Asfelde qui fur détaché le 23 du
mois dernier du Camp de Bruchsalt , aveci
32 Bataillons et 2 Regiments de Dragons , a in
vesti Philisbourg , et il a établi deux Ponts sur
le Rhin , l'un à Gnaudenheim, et l'autre à Oberhauzen
. Il fait travailler aux Lignes de circonvallation
et à tout ce qui doit préceder le Siége.
Le 224 au soir , le Chevalier de Marcieux
s'empara d'une redoute qui n'est qu'à cinq cens
toises de la Place ; dont les Lignes étant d'une
très grande étenduë n'ont pû être finies aussi
tôt qu'on l'avoit compté.
}
Le 27 May , on commença à débarquer et à
conduire au Camp l'artillerie et les munitions
de Guerre qui étoient arrivées de Strasbourg au
Pont du Haut- Rhin et on continua les jours ?
suivans les préparatifs nécessaires pour le
Siége.
Le
JUIN. 1724. 1221
Le 2 de ce mois , le Maréchal de Berwick
quitta le Camp de Kislock , il marcha avec
toute son Armée pour se rendre devant Philis
bonrg , et il fit entrer la plus grande partie de
P'Infanterie dans les Lignes où il y a 14 Brigades,
faisant 52 Bataillons.
Le Maréchal de Berwick a un corps de réser
ye de 29 Bataillons , et de 19 Escadrons.
L
Une partie de la Cavalerie est campée à la
droite , depuis le Haut Rhin jusqu'au ruisseau
de Saltz , et à la gauche , depuis le Bas - Rhin
jusqu'au même ruisseau .
Le reste de la Cavalerie a été partagé en deux
Corps ; le premier est sur le Spireback , sous
les ordres du Duc de Noailles , et le second
Graben , sous les ordres de M. de Quadr.
Le 3. de ce mois au soir , le Maréchal de Ber
wick fit ouvrir la tranchée devant la Place par
les quatre Bataillons du Regiment des Gardes
Françoises , sous les ordres du Marquis d'As
feldt , Lieutenant General , et du Marquis de
Gassion , Maréchal de Camp ; on y a employé
2400 travailleurs , et on n'a pas perdu un seul
homme , parce que les assiégez ne s'étant pas
apperçus de l'ouverture de la tranchée n'ont point
tiré , le 4 au matin on a perfectionné les tra
vaux , et élargi la tranchée.
Le Comte de Belleisle qui avoit été chargé de
l'attaque du Foit du Pont de Philisbourg , y fie.
ouvrir la tranchée le premier de ce mois , et les Troupes
du Roy , qui s'étoient
logées le 3 au
matin sur l'angle
saillant
du chemin
couvert
de
ce Fort , ayant reconnu
que les Ennemis
l'avoient abandonné
, y entrerent
; il n'y a cû que 4
Soldats
de tuez et 8 de blessez
à l'attaque
de ce poste qui sera très utile pour prendre
des revers
sur la Place.
1232 MERCURE DE FRANCE
->
Le 3 Juin , le Maréchal de Berwick étant
allé vers les 8 heures du soir avec le Comte
de Clermont , le Prince de Conty , le Prince
de Dombes et le Comte d'Eu , reconnoître
l'endroit dans lequel on devoit former la premiere
attaque de Philisbourg , la tranchée y fut
ouverte le soir par le Marquis d'Asfeldt , et le
Marquis de Gassion avec les Bataillons des
Gardes Françoises et 2400 travailleurs .
Le 4 , la tranchée fut relevée par le Duc de
Noailles , Lieutenant General , et le Comte de
Laval Montmorency , Maréchal de Camp , avec
Je Regiment de Piémont , et ceux d'Ouroy et de
Haynaut , et 900 travailleurs .
On continua la parallele qui avoit été commencée
la veille , on ouvrit quelques boyaux
de communication avec la seconde parallele , et
on travailla à établir deux batteries de 5 pieces
de canon chacune sur le front de la grande
attaque vis- à - vis du Marais de Staremberg.
Le Prince de Tingry , Lieutenant General
et le Comte d'Aubigné . Maréchal de Camp ,
montérent la tranchée les avec les trois Bataillons
du Regiment de Navarre, les deux premiers
du Regiment d'Alsace , et 6 Compagnies de Grenadiers.
Pendant la nuit on perfectionna les paralleles
sur toute la longueur de la creste du rideau qui
fait face au corps de la Place , et on finit les
boyaux de communication entre les paralleles ,
lesquelles s'étendent par la droite jusqu'à la redoute
des Capucins , et par la ganche jusqu'au
Moulin brulé.
Le 6 , la tranchée fut relevée par le Marquis
de Guerchy , Lieutenant General , et par le Marquis
de Balincourt , Maréchal de Camp avec
,
I Vol. trois
JUIN 1233
UI N.. 1734.
trois Bataillons du Regiment de Normandie ,le
troisiéme de celui d'Alsace , le Regiment de
Xaintonge , et 300 travailleurs .
On forma pendant la même nuit une nou
velle attaque avec 1200 travailleurs , soutenus
par trois Bataillons du Regiment de la Marine,
et on ouvrit une paralleie dont la droite fut
portée jusqu'au Rhin , et la gauche à la chaussée
des Capucins , et on poussa les tranchées en face
de l'avant fossé de l'ouvrage à corne ; on fit près
de 1500 toises d'ouvrage sans que les Ennemis
ayent fait un feu capable d'interrompre ces trayaux
.
Les deux batteries qui avoient été établies sur
le front de la grande attaque , et deux autres de
10 piéces de canon et de six mortiers qui avoient
été mises dans le Fort du Pont de Philisbourg ,
ont commencé à tirer le 7 au matin .
>
Le même jour , le Marquis de Dreux , Lieu
tenant General , et le Duc de Bethune , Maréchal
de Camp montérent la tranchée avec les
3 Bataillons du Regiment Royal des Vaisseaux,
2 Bataillons de celui de Bourbonnois , et les
Regiments de Languedoc et d'Angoumois,
Les Ennemis au nombre de 100 , étant sortis
d'une redoute qui étoit sur l'avant fossé , furent
repoussez par deux Compagnies de Grenadiers.
du Regiment de Bourbonnois qui s'emparérent
de la redoute ; on leur a fait 10 prisonniers , du
nombre desquels est un Lieutenant , ils ont eût
6 Soldats de tuez , et le reste s'est sauvé par le
Marais , ou plusieurs ont péri . Nous avons perdu
dans cette action un Officier du Regiment
de Balkley , et 2 Grenadiers du Regiment de
Bourbonnois.
Le Prince d'Isenghien , Lieutenant General ,
LVol. le
1234 MERCURE DE FRANCE
}
le Marquis de Clermont , Maréchal de Camp ,
et M. Darros , Brigadier , montérent la tranchée
le 10 de ce mois avec les Regiments de
Pons , du Perche , de Mortemar , de Soissonnois
, de Lenck er de Santerre.
›
On continua pendant la nuit à la droite de
Pattaque du Bas- Rhin , les travaux commencez
la veille pour faire écouler les eaux du Marais
qui couvre l'ouvrage à corne , et ils furent perfectionnez
avec tant de succès , qu'il ne resta
dans le Marais qu'un demi pied d'eau sur un
espace de quatre à cinq pieds. On acheva dans
la même nuit la parallele qui s'étend le long
du Marais.
Le 11 la Tranchée fut relevée par le Duc de
Duras , Lieutenant General , le Chevalier de Rocozel
, Marechal de Camp , le Comte de Berenger
, Brigadier , avec le Regiment Royal , ceux
d'Artois , de Nice , de Beauce et de Conti , et 8 .
Compagnies de Grenadiers. Le Prince de Conti
monta la Tranchée à la tête de son Regiment.
On fit avancer une Compagnie de Grenadiers du
Regiment de Richelieu , pour reconnoître une
redoute qui est sur le bord du Rhin , d'où les Ennemis
firent un grand feu. M. de Gasque , Capitaine
de cette Compagnie , fu blessé , ainsi
que sept Grenadiers , et il y en eut deux de tués.
vers les sept heures du matin , le Ma-
Le 12.
rechal
de Bervick
> accompagné
de Milord
Edouard
son Fils , de Mi ord Clare , et de plusieurs
Officiers
, alla visiter
les travaux
de la
Tranchée
, il voulut
juger par lui -même de l'état
d'une Sap qui avoit été com nencée
dans la nuit,
et s'étant
trop exposé
, malgré
les representations
que son intrepidité
l'empêcha
d'écouter
, il fut
tué d'un coup de Canon
; le Duc de Duras
qui
I. Vol. étoit
JU.IN. 1734. 1235
étoit à côté du Marechal de Berwick , fut blessé
en même tems par un piquet d'un gabion que le
boulet avoit peicé.
>
Le même jour 12 le Prince de Robec , Lieutenant
General , le Comte de Montboissier, Marechal
de Camp et le Marquis a'Harbouville
Brigadier , releverent la Tranchée avec les Regimens
de Lyonnois , de Routigue , de la Marex,
de Vivarois et d'Agenois , et six Compagnies de
Grenadiers. Malgié le feu des Ennemis qui fut
très- considerable jusqu'à neuf heures du soir
on avança beaucoup les travaux de l'attaque du
Bas Rhin . M. de Vivier , Capitaine des Grenadiers
dans le Regiment de Lyonnois , le Lieutenant
de la méme Compagnie , et six Soldats ,
furent tués pendant la nuit . M. du Vivier , Ingenieur
y fut bl‹ ssé .
3
Le Prince de Carignan , Lieutenant General ,
Je Baron d'Eltz , Marechal de Camp, et le Comte
de Roucy, Brigadier , monterent la Tranchée le
13. avec les Regimens de Gondrin , de Bourgo
gne , de Toulouze , de Ponthieu et de Berwick ,
et le même nombre de Grenadiers que le jour
precedent. On y poussa les travaux jusqu'à six
toises de l'angle saillant de l'avant chemin couvert
de l'Ouvrage à Corne , et il n'y cut que
deux homn.es de tués et deux de blessés .
Le 14, le Marquis de Leuville , Lieutenant General
, M. de Terlaye , Marechal de Camp , le
Chevalier de S. Valier , Brigadier , monterent
la Tranchée avec les Regimens de Touraine
Royal la Marine , de Guyenne , de la Valiere , de
Bulkeley , le premier Bataillon de Royal Bavicte
, et huit Compagnies de Grenadiers .
On travailla à embrasser l'angle saillant de l'avant
chemin couvert , et à former une nouvellë
A. Vol.
paral1236
MERCURE DE FRANCE
parallele depuis cette sape jusqu'à celle qui debouche
au - delà de l'ancienne flaque d'eau par la
chaussée du redant gazonné. t
Le 15. la Tranchée ayant été relevée par le
Comte de Belleifle , Lieutenant General , le Comte
de Polastron , Marechal de Camp , et M. de
Princé, Brigadier, avec les Regimens de Noailles,
de Vermandois , de torraine , de Montmorency,
des Landes , et le second Bataillon du Regiment
de Baviere , et six Compagnies de Grenadiers ,
on s'est logé à la gauche de Pattaque du Bas
Rhin , sur la creste du chemin couvert de l'angle
saillant de l'Ouvrage à Corne , et à la droite
de la même attaque , on a fait un logement sur
l'avant chemin couvert , et on a achevé une parallele
qui établit la communication entre ces
deux logemens. Il y a eu pendant eette nuit 45.
Grenadiers tués ou blessés ; M. de Breval , Ingenieur
, deux autres Ingenieurs , et M. de Langle
, Capitaine dans le Regiment de Xaintonge,
ont été blessés .
Le Marquis de Flavacourt , Lieutenant Gene
ral M. d'Herouville , Marechal de Camp , et
M. de la Ravoye , Brigadier , monterent le 16.
la Trancheé .
Les Regimens de Limozin , de Boulonoîs , et
de Hainaut furent commandés pour l'attaque de
Bas Rhin , et les Regimens de Saxe et de Routh
le furent pour la premiere attaque en face du
Marais de Staremberg ; M. du Bourg , Capitai
ne de Grenadiers dans le Regiment de Linozin,
fut tué d'un coup de Canon .
Le Corps de Troupes composé de 29.Bataillons
et de 21. Escadrons , que le Marechal de Berwick
n'avoit point fait entrer dans les Lignes ,
ests toujours campé à Rhinausen.
72 1
DE PHILISBOURG.
Luvis
E Marquis d'Asfelde qui fur détaché le 23 du
mois dernier du Camp de Bruchsalt , aveci
32 Bataillons et 2 Regiments de Dragons , a in
vesti Philisbourg , et il a établi deux Ponts sur
le Rhin , l'un à Gnaudenheim, et l'autre à Oberhauzen
. Il fait travailler aux Lignes de circonvallation
et à tout ce qui doit préceder le Siége.
Le 224 au soir , le Chevalier de Marcieux
s'empara d'une redoute qui n'est qu'à cinq cens
toises de la Place ; dont les Lignes étant d'une
très grande étenduë n'ont pû être finies aussi
tôt qu'on l'avoit compté.
}
Le 27 May , on commença à débarquer et à
conduire au Camp l'artillerie et les munitions
de Guerre qui étoient arrivées de Strasbourg au
Pont du Haut- Rhin et on continua les jours ?
suivans les préparatifs nécessaires pour le
Siége.
Le
JUIN. 1724. 1221
Le 2 de ce mois , le Maréchal de Berwick
quitta le Camp de Kislock , il marcha avec
toute son Armée pour se rendre devant Philis
bonrg , et il fit entrer la plus grande partie de
P'Infanterie dans les Lignes où il y a 14 Brigades,
faisant 52 Bataillons.
Le Maréchal de Berwick a un corps de réser
ye de 29 Bataillons , et de 19 Escadrons.
L
Une partie de la Cavalerie est campée à la
droite , depuis le Haut Rhin jusqu'au ruisseau
de Saltz , et à la gauche , depuis le Bas - Rhin
jusqu'au même ruisseau .
Le reste de la Cavalerie a été partagé en deux
Corps ; le premier est sur le Spireback , sous
les ordres du Duc de Noailles , et le second
Graben , sous les ordres de M. de Quadr.
Le 3. de ce mois au soir , le Maréchal de Ber
wick fit ouvrir la tranchée devant la Place par
les quatre Bataillons du Regiment des Gardes
Françoises , sous les ordres du Marquis d'As
feldt , Lieutenant General , et du Marquis de
Gassion , Maréchal de Camp ; on y a employé
2400 travailleurs , et on n'a pas perdu un seul
homme , parce que les assiégez ne s'étant pas
apperçus de l'ouverture de la tranchée n'ont point
tiré , le 4 au matin on a perfectionné les tra
vaux , et élargi la tranchée.
Le Comte de Belleisle qui avoit été chargé de
l'attaque du Foit du Pont de Philisbourg , y fie.
ouvrir la tranchée le premier de ce mois , et les Troupes
du Roy , qui s'étoient
logées le 3 au
matin sur l'angle
saillant
du chemin
couvert
de
ce Fort , ayant reconnu
que les Ennemis
l'avoient abandonné
, y entrerent
; il n'y a cû que 4
Soldats
de tuez et 8 de blessez
à l'attaque
de ce poste qui sera très utile pour prendre
des revers
sur la Place.
1232 MERCURE DE FRANCE
->
Le 3 Juin , le Maréchal de Berwick étant
allé vers les 8 heures du soir avec le Comte
de Clermont , le Prince de Conty , le Prince
de Dombes et le Comte d'Eu , reconnoître
l'endroit dans lequel on devoit former la premiere
attaque de Philisbourg , la tranchée y fut
ouverte le soir par le Marquis d'Asfeldt , et le
Marquis de Gassion avec les Bataillons des
Gardes Françoises et 2400 travailleurs .
Le 4 , la tranchée fut relevée par le Duc de
Noailles , Lieutenant General , et le Comte de
Laval Montmorency , Maréchal de Camp , avec
Je Regiment de Piémont , et ceux d'Ouroy et de
Haynaut , et 900 travailleurs .
On continua la parallele qui avoit été commencée
la veille , on ouvrit quelques boyaux
de communication avec la seconde parallele , et
on travailla à établir deux batteries de 5 pieces
de canon chacune sur le front de la grande
attaque vis- à - vis du Marais de Staremberg.
Le Prince de Tingry , Lieutenant General
et le Comte d'Aubigné . Maréchal de Camp ,
montérent la tranchée les avec les trois Bataillons
du Regiment de Navarre, les deux premiers
du Regiment d'Alsace , et 6 Compagnies de Grenadiers.
Pendant la nuit on perfectionna les paralleles
sur toute la longueur de la creste du rideau qui
fait face au corps de la Place , et on finit les
boyaux de communication entre les paralleles ,
lesquelles s'étendent par la droite jusqu'à la redoute
des Capucins , et par la ganche jusqu'au
Moulin brulé.
Le 6 , la tranchée fut relevée par le Marquis
de Guerchy , Lieutenant General , et par le Marquis
de Balincourt , Maréchal de Camp avec
,
I Vol. trois
JUIN 1233
UI N.. 1734.
trois Bataillons du Regiment de Normandie ,le
troisiéme de celui d'Alsace , le Regiment de
Xaintonge , et 300 travailleurs .
On forma pendant la même nuit une nou
velle attaque avec 1200 travailleurs , soutenus
par trois Bataillons du Regiment de la Marine,
et on ouvrit une paralleie dont la droite fut
portée jusqu'au Rhin , et la gauche à la chaussée
des Capucins , et on poussa les tranchées en face
de l'avant fossé de l'ouvrage à corne ; on fit près
de 1500 toises d'ouvrage sans que les Ennemis
ayent fait un feu capable d'interrompre ces trayaux
.
Les deux batteries qui avoient été établies sur
le front de la grande attaque , et deux autres de
10 piéces de canon et de six mortiers qui avoient
été mises dans le Fort du Pont de Philisbourg ,
ont commencé à tirer le 7 au matin .
>
Le même jour , le Marquis de Dreux , Lieu
tenant General , et le Duc de Bethune , Maréchal
de Camp montérent la tranchée avec les
3 Bataillons du Regiment Royal des Vaisseaux,
2 Bataillons de celui de Bourbonnois , et les
Regiments de Languedoc et d'Angoumois,
Les Ennemis au nombre de 100 , étant sortis
d'une redoute qui étoit sur l'avant fossé , furent
repoussez par deux Compagnies de Grenadiers.
du Regiment de Bourbonnois qui s'emparérent
de la redoute ; on leur a fait 10 prisonniers , du
nombre desquels est un Lieutenant , ils ont eût
6 Soldats de tuez , et le reste s'est sauvé par le
Marais , ou plusieurs ont péri . Nous avons perdu
dans cette action un Officier du Regiment
de Balkley , et 2 Grenadiers du Regiment de
Bourbonnois.
Le Prince d'Isenghien , Lieutenant General ,
LVol. le
1234 MERCURE DE FRANCE
}
le Marquis de Clermont , Maréchal de Camp ,
et M. Darros , Brigadier , montérent la tranchée
le 10 de ce mois avec les Regiments de
Pons , du Perche , de Mortemar , de Soissonnois
, de Lenck er de Santerre.
›
On continua pendant la nuit à la droite de
Pattaque du Bas- Rhin , les travaux commencez
la veille pour faire écouler les eaux du Marais
qui couvre l'ouvrage à corne , et ils furent perfectionnez
avec tant de succès , qu'il ne resta
dans le Marais qu'un demi pied d'eau sur un
espace de quatre à cinq pieds. On acheva dans
la même nuit la parallele qui s'étend le long
du Marais.
Le 11 la Tranchée fut relevée par le Duc de
Duras , Lieutenant General , le Chevalier de Rocozel
, Marechal de Camp , le Comte de Berenger
, Brigadier , avec le Regiment Royal , ceux
d'Artois , de Nice , de Beauce et de Conti , et 8 .
Compagnies de Grenadiers. Le Prince de Conti
monta la Tranchée à la tête de son Regiment.
On fit avancer une Compagnie de Grenadiers du
Regiment de Richelieu , pour reconnoître une
redoute qui est sur le bord du Rhin , d'où les Ennemis
firent un grand feu. M. de Gasque , Capitaine
de cette Compagnie , fu blessé , ainsi
que sept Grenadiers , et il y en eut deux de tués.
vers les sept heures du matin , le Ma-
Le 12.
rechal
de Bervick
> accompagné
de Milord
Edouard
son Fils , de Mi ord Clare , et de plusieurs
Officiers
, alla visiter
les travaux
de la
Tranchée
, il voulut
juger par lui -même de l'état
d'une Sap qui avoit été com nencée
dans la nuit,
et s'étant
trop exposé
, malgré
les representations
que son intrepidité
l'empêcha
d'écouter
, il fut
tué d'un coup de Canon
; le Duc de Duras
qui
I. Vol. étoit
JU.IN. 1734. 1235
étoit à côté du Marechal de Berwick , fut blessé
en même tems par un piquet d'un gabion que le
boulet avoit peicé.
>
Le même jour 12 le Prince de Robec , Lieutenant
General , le Comte de Montboissier, Marechal
de Camp et le Marquis a'Harbouville
Brigadier , releverent la Tranchée avec les Regimens
de Lyonnois , de Routigue , de la Marex,
de Vivarois et d'Agenois , et six Compagnies de
Grenadiers. Malgié le feu des Ennemis qui fut
très- considerable jusqu'à neuf heures du soir
on avança beaucoup les travaux de l'attaque du
Bas Rhin . M. de Vivier , Capitaine des Grenadiers
dans le Regiment de Lyonnois , le Lieutenant
de la méme Compagnie , et six Soldats ,
furent tués pendant la nuit . M. du Vivier , Ingenieur
y fut bl‹ ssé .
3
Le Prince de Carignan , Lieutenant General ,
Je Baron d'Eltz , Marechal de Camp, et le Comte
de Roucy, Brigadier , monterent la Tranchée le
13. avec les Regimens de Gondrin , de Bourgo
gne , de Toulouze , de Ponthieu et de Berwick ,
et le même nombre de Grenadiers que le jour
precedent. On y poussa les travaux jusqu'à six
toises de l'angle saillant de l'avant chemin couvert
de l'Ouvrage à Corne , et il n'y cut que
deux homn.es de tués et deux de blessés .
Le 14, le Marquis de Leuville , Lieutenant General
, M. de Terlaye , Marechal de Camp , le
Chevalier de S. Valier , Brigadier , monterent
la Tranchée avec les Regimens de Touraine
Royal la Marine , de Guyenne , de la Valiere , de
Bulkeley , le premier Bataillon de Royal Bavicte
, et huit Compagnies de Grenadiers .
On travailla à embrasser l'angle saillant de l'avant
chemin couvert , et à former une nouvellë
A. Vol.
paral1236
MERCURE DE FRANCE
parallele depuis cette sape jusqu'à celle qui debouche
au - delà de l'ancienne flaque d'eau par la
chaussée du redant gazonné. t
Le 15. la Tranchée ayant été relevée par le
Comte de Belleifle , Lieutenant General , le Comte
de Polastron , Marechal de Camp , et M. de
Princé, Brigadier, avec les Regimens de Noailles,
de Vermandois , de torraine , de Montmorency,
des Landes , et le second Bataillon du Regiment
de Baviere , et six Compagnies de Grenadiers ,
on s'est logé à la gauche de Pattaque du Bas
Rhin , sur la creste du chemin couvert de l'angle
saillant de l'Ouvrage à Corne , et à la droite
de la même attaque , on a fait un logement sur
l'avant chemin couvert , et on a achevé une parallele
qui établit la communication entre ces
deux logemens. Il y a eu pendant eette nuit 45.
Grenadiers tués ou blessés ; M. de Breval , Ingenieur
, deux autres Ingenieurs , et M. de Langle
, Capitaine dans le Regiment de Xaintonge,
ont été blessés .
Le Marquis de Flavacourt , Lieutenant Gene
ral M. d'Herouville , Marechal de Camp , et
M. de la Ravoye , Brigadier , monterent le 16.
la Trancheé .
Les Regimens de Limozin , de Boulonoîs , et
de Hainaut furent commandés pour l'attaque de
Bas Rhin , et les Regimens de Saxe et de Routh
le furent pour la premiere attaque en face du
Marais de Staremberg ; M. du Bourg , Capitai
ne de Grenadiers dans le Regiment de Linozin,
fut tué d'un coup de Canon .
Le Corps de Troupes composé de 29.Bataillons
et de 21. Escadrons , que le Marechal de Berwick
n'avoit point fait entrer dans les Lignes ,
ests toujours campé à Rhinausen.
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Résumé : SIEGE DE PHILISBOURG.
Le texte relate le siège de Philisbourg en 1724. Le 23 du mois précédent, le Marquis d'Asfeldt, à la tête de 32 bataillons et 2 régiments de dragons, a encerclé Philisbourg et établi deux ponts sur le Rhin. Le 22 mai, le Chevalier de Marcieux a capturé une redoute proche de la ville. Le 27 mai, l'artillerie et les munitions, arrivées de Strasbourg, ont été débarquées et préparées pour le siège. Le 2 juin, le Maréchal de Berwick a rejoint les forces assiégeantes avec une armée composée de 52 bataillons et 19 escadrons de cavalerie. Le 3 juin, les Gardes Françaises, sous les ordres du Marquis d'Asfeldt et du Marquis de Gassion, ont ouvert une tranchée devant la place. Le 4 juin, les travaux ont été perfectionnés et élargis. Le Comte de Belleisle a attaqué et pris le fort du Pont de Philisbourg avec peu de pertes. Du 3 au 16 juin, diverses unités ont relevé la tranchée, perfectionné les parallèles et établi des batteries. Le 7 juin, les batteries ont commencé à tirer. Le 12 juin, le Maréchal de Berwick a été tué par un coup de canon. Malgré cette perte et les attaques ennemies, les travaux ont continué, permettant des avancées significatives sur les positions ennemies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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550
p. 1416-1419
POLOGNE. Suite du Siege de Dantzick.
Début :
Au commencement de ce mois, les Ennemis pousserent avec beaucoup de vivacité leurs [...]
Mots clefs :
Siège de Dantzig, Garnison, Troupes saxonnes, Fort, Gdańsk, Détachement, Camp, Ville, Assiégeants, Comte de Munich
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE. Suite du Siege de Dantzick.
POLOGNE.
Suite du Siege de Dantzick
U commencement de ce mois , les Ennemis
pousserent avec beaucoup de vivacité leurs
approches du côté du Bisschosberg , et ils s'emparerent
d'un poste avancé qu'un Détachement
de la Garnison de la Ville occupoit près de
Schiedlitz .
Le s . il vint à Dantzick , du Camp des Assiegeans
, un Tambour des Troupes Saxones , chargé
par le Duc de Saxe Wesseinfels , et le Comte
de Munich , de remettre aux Magistrats une Lettre
, par laquelle ces deux Generaux et les Seigneurs
Polonais attachez au parti de l'Electeur
de Saxe , qui sont dans l'Armée ennemie , les exhortoient
de nouveau à se soumettre à ce Prince
et à donner à la Czarine les satisfactions qu'elle
demande pour les actes d'hostilité commis contre
ses Troupes , et on répondit à cette Lettre ,
comme on avoit fait aux précedentes , que les
Habitans étoient déterminez à se deffendre jusqu'à
la derniere extremité.
Le 6. unDétachement d'environ 250. hommes
de la Garnison , fit une sortie et attaqua avec
beaucoup de valeur les travaux que les Assiegeans
ont commencés sur le Stolzberg , et dont
la plus grande partie fut renversée.
Le 9.
les Vaisseaux François qui étoient à la
Rade de la Ville , mirent à la voile pour reto ur-
11. Vol. ner
J.U IN. 1734 1417
her à Coppenhague , où ils conduisirent une
Frégate Moscovite de 32. Pieces de Canon , qu'ils
avoient prise à la hauteur de l'Ifle de Borsnhelm.
L'Escadre de la Czarine , composée de 14-
Vaisseaux de ligne , de 8. Frégates , de 2. Galiotes
à Bombes , et d'un Brulot , laquelle étoit
partie de Cronstadt le 24. du mois dernier ,
mouilla le 5. de ce mois à Pillau , où elle débarqua
de l'Artillerie et des Munitions destinées
pour le Camp des Assiegeans , et elle arriva le
12. au matin à la Rade de Dantzick.
Le Duc de Saxe Wesseinfels , le Comte de Munich
, et la plupart des Officiers Generaux des
Troupes ennemies se rendirent le 13. de ce mois
à bord de l'Amiral de l'Escadre Moscovite , qui
est toujours à la Rade de Dantzick et qui ferme
le passage de la Vistule, et ils y tinrent un Conseil
de Guerre , dans lequel il fut résolu qu'ils
employeroient tous leurs efforts pour s'emparer
du fort de Wechselmunde , avant que de songer
à soumettre la Ville .
Le lendemain M. Gordon fit commencer le
bombardement du Fort avec deux Galiotes à
bombes. Le feu fut très - vif pendant plusieurs
heures , tant du côté de la Garnison que de celui
des Assicgeans , et quelques Frégates de ces
derniers s'étant avancez trop près du Fort , furent
endommagées par le Canon.
Le 15. les Ennemis continuerent d'y jetter des
Bombes , dont une tomba sur un Magazin à
Poudre , qui n'ayant pas été couvert avec assez.
de précaution , sauta en l'air.
Le Comte de Munich alla le 17. reconnoître
le Fort , et la nuit suivante la Tranchée fut ouverte
par un Détachement des Troupes Saxones
qui a été relevé la nuit du 18. par 2000. Moscovites.
La
1418 MERCURE DE FRANCE
Le bruit court que le Comte de Munich fir
sommer le 19. la Garnison de Wechselmunde
de se rendre , et qu'elle a promis de rendre le
Fort le 24. si elle n'étoit pas secourüe .
L'Artillerie et les Munitions de guerre que
P'Escadre de la Czarine a débarquées au Pillau ,
arriverent il y a quelques jours au Camp des
Assiegeans , qui ont déja dressé plusieurs Batteries
de Canon et de Mortiers , avec lesquels ils
battent la vieille Ville , où ils ont fait sauter un
des Magazins à poudre. Ils bombarderent aussf
avec beaucoup de force le Camp où les Troapes
Françoises sont retranchées , et le General Moscovite
leur a fait faire la même sommation qu'à'
la Garnison de Wechselmunde.
On a appris depuis que le Gouverneur de ce
Fort capitula le 23. de ce mois , et qu'il fut re –
mis le lendemain au Duc de Saxe Weissenfels ,
qui y fit entrer une Garnison Saxone. On est
convenú que M. de Stackelberg , Colonel au
service du Roy de Suede et les Troupes Suedoises
qui étoient dans le Fort , pourroient se retireren
Suede , et qu'il leur seroit fourni des vivres depuis
le jour de la capitulation jusqu'à celui de
leur départ pour retourner dans leur Pays.
Le 19. Juin , le Roy fit sortir de Dantzick un
Détachement de la Garnison , qui attaqua avec
beaucoup de valeur les travaux des Assicgeans ,
en tua plusieurs et fit quelques prisonniers . Un
autre Détachement de la Garnison fit le lendemain
une sortie et combla une partie des Tranchées
des Moscovites.
Les Magistrats envoyerent le 26. un Officier
aux Generaux ennemis , pour leur faire quelques
propositions. Il revint avec un Officier des Troupes
Saxones , lequel eut un long entretien avec
Primat. M.
JUIN. 1734 1419
M. de Brandt , Ministre du Roy de Prusse , a
écrit aux Magistrats une Lettre qui contient
quelques nouvelles propositions d'accommodement
, à l'occasion de laquelle ils ont tenu plusieurs
assemblées .
On assure qu'un Détachement des Troupes de
Ja Couronne s'est emparé de Cracovie , après en
avoir chassé les Troupes Saxones qui y étoient
en garnison.
Suite du Siege de Dantzick
U commencement de ce mois , les Ennemis
pousserent avec beaucoup de vivacité leurs
approches du côté du Bisschosberg , et ils s'emparerent
d'un poste avancé qu'un Détachement
de la Garnison de la Ville occupoit près de
Schiedlitz .
Le s . il vint à Dantzick , du Camp des Assiegeans
, un Tambour des Troupes Saxones , chargé
par le Duc de Saxe Wesseinfels , et le Comte
de Munich , de remettre aux Magistrats une Lettre
, par laquelle ces deux Generaux et les Seigneurs
Polonais attachez au parti de l'Electeur
de Saxe , qui sont dans l'Armée ennemie , les exhortoient
de nouveau à se soumettre à ce Prince
et à donner à la Czarine les satisfactions qu'elle
demande pour les actes d'hostilité commis contre
ses Troupes , et on répondit à cette Lettre ,
comme on avoit fait aux précedentes , que les
Habitans étoient déterminez à se deffendre jusqu'à
la derniere extremité.
Le 6. unDétachement d'environ 250. hommes
de la Garnison , fit une sortie et attaqua avec
beaucoup de valeur les travaux que les Assiegeans
ont commencés sur le Stolzberg , et dont
la plus grande partie fut renversée.
Le 9.
les Vaisseaux François qui étoient à la
Rade de la Ville , mirent à la voile pour reto ur-
11. Vol. ner
J.U IN. 1734 1417
her à Coppenhague , où ils conduisirent une
Frégate Moscovite de 32. Pieces de Canon , qu'ils
avoient prise à la hauteur de l'Ifle de Borsnhelm.
L'Escadre de la Czarine , composée de 14-
Vaisseaux de ligne , de 8. Frégates , de 2. Galiotes
à Bombes , et d'un Brulot , laquelle étoit
partie de Cronstadt le 24. du mois dernier ,
mouilla le 5. de ce mois à Pillau , où elle débarqua
de l'Artillerie et des Munitions destinées
pour le Camp des Assiegeans , et elle arriva le
12. au matin à la Rade de Dantzick.
Le Duc de Saxe Wesseinfels , le Comte de Munich
, et la plupart des Officiers Generaux des
Troupes ennemies se rendirent le 13. de ce mois
à bord de l'Amiral de l'Escadre Moscovite , qui
est toujours à la Rade de Dantzick et qui ferme
le passage de la Vistule, et ils y tinrent un Conseil
de Guerre , dans lequel il fut résolu qu'ils
employeroient tous leurs efforts pour s'emparer
du fort de Wechselmunde , avant que de songer
à soumettre la Ville .
Le lendemain M. Gordon fit commencer le
bombardement du Fort avec deux Galiotes à
bombes. Le feu fut très - vif pendant plusieurs
heures , tant du côté de la Garnison que de celui
des Assicgeans , et quelques Frégates de ces
derniers s'étant avancez trop près du Fort , furent
endommagées par le Canon.
Le 15. les Ennemis continuerent d'y jetter des
Bombes , dont une tomba sur un Magazin à
Poudre , qui n'ayant pas été couvert avec assez.
de précaution , sauta en l'air.
Le Comte de Munich alla le 17. reconnoître
le Fort , et la nuit suivante la Tranchée fut ouverte
par un Détachement des Troupes Saxones
qui a été relevé la nuit du 18. par 2000. Moscovites.
La
1418 MERCURE DE FRANCE
Le bruit court que le Comte de Munich fir
sommer le 19. la Garnison de Wechselmunde
de se rendre , et qu'elle a promis de rendre le
Fort le 24. si elle n'étoit pas secourüe .
L'Artillerie et les Munitions de guerre que
P'Escadre de la Czarine a débarquées au Pillau ,
arriverent il y a quelques jours au Camp des
Assiegeans , qui ont déja dressé plusieurs Batteries
de Canon et de Mortiers , avec lesquels ils
battent la vieille Ville , où ils ont fait sauter un
des Magazins à poudre. Ils bombarderent aussf
avec beaucoup de force le Camp où les Troapes
Françoises sont retranchées , et le General Moscovite
leur a fait faire la même sommation qu'à'
la Garnison de Wechselmunde.
On a appris depuis que le Gouverneur de ce
Fort capitula le 23. de ce mois , et qu'il fut re –
mis le lendemain au Duc de Saxe Weissenfels ,
qui y fit entrer une Garnison Saxone. On est
convenú que M. de Stackelberg , Colonel au
service du Roy de Suede et les Troupes Suedoises
qui étoient dans le Fort , pourroient se retireren
Suede , et qu'il leur seroit fourni des vivres depuis
le jour de la capitulation jusqu'à celui de
leur départ pour retourner dans leur Pays.
Le 19. Juin , le Roy fit sortir de Dantzick un
Détachement de la Garnison , qui attaqua avec
beaucoup de valeur les travaux des Assicgeans ,
en tua plusieurs et fit quelques prisonniers . Un
autre Détachement de la Garnison fit le lendemain
une sortie et combla une partie des Tranchées
des Moscovites.
Les Magistrats envoyerent le 26. un Officier
aux Generaux ennemis , pour leur faire quelques
propositions. Il revint avec un Officier des Troupes
Saxones , lequel eut un long entretien avec
Primat. M.
JUIN. 1734 1419
M. de Brandt , Ministre du Roy de Prusse , a
écrit aux Magistrats une Lettre qui contient
quelques nouvelles propositions d'accommodement
, à l'occasion de laquelle ils ont tenu plusieurs
assemblées .
On assure qu'un Détachement des Troupes de
Ja Couronne s'est emparé de Cracovie , après en
avoir chassé les Troupes Saxones qui y étoient
en garnison.
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Résumé : POLOGNE. Suite du Siege de Dantzick.
Au début du mois en Pologne, les forces ennemies intensifièrent leurs attaques près du Bisschosberg et capturèrent un poste avancé près de Schiedlitz. Un tambour saxon remit aux magistrats de Dantzick une lettre des généraux Duc de Saxe-Weissenfels et Comte de Munich, les exhortant à se soumettre à l'Électeur de Saxe et à satisfaire les demandes de la Czarine. La ville refusa de se rendre. Le 6 juin, un détachement de la garnison de Dantzick attaqua les travaux ennemis sur le Stolzberg, causant des dégâts significatifs. Le 9 juin, des vaisseaux français quittèrent Dantzick pour Copenhague, escortant une frégate moscovite capturée. L'escadre de la Czarine, composée de 14 vaisseaux de ligne et d'autres navires, arriva à Pillau le 5 juin et à Dantzick le 12 juin, apportant de l'artillerie et des munitions. Les généraux ennemis tinrent un conseil de guerre à bord du vaisseau amiral moscovite le 13 juin et décidèrent de capturer le fort de Wechselmunde avant de s'attaquer à la ville. Le bombardement du fort débuta le 14 juin, endommageant plusieurs frégates ennemies. Le 15 juin, une bombe ennemie détruisit un magasin à poudre dans le fort. Le 19 juin, le Comte de Munich somma la garnison de Wechselmunde de se rendre, ce qu'elle fit le 23 juin. Les troupes suédoises du fort purent se retirer en Suède. Le 19 juin, un détachement de la garnison de Dantzick attaqua les travaux ennemis, tuant plusieurs soldats et faisant des prisonniers. Le 26 juin, les magistrats envoyèrent un officier aux généraux ennemis pour des propositions de paix. Par ailleurs, un détachement des troupes de la Couronne s'empara de Cracovie, chassant les troupes saxonnes.
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