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251
p. 265-283
LA BATAILLE de Villa-viciosa. ODE. Servant d'explication au feu d'artifice que M. le Duc d'Albe a fait tirer pour ce sujet.
Début :
Quelle vive ardeur étincelle [...]
Mots clefs :
Mort, Bataille, Conquête, Roi, Peuple, Soldat, Vainqueur, Héros, Duc de Vendôme
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texteReconnaissance textuelle : LA BATAILLE de Villa-viciosa. ODE. Servant d'explication au feu d'artifice que M. le Duc d'Albe a fait tirer pour ce sujet.
On vient de m'aprendre
la mort d'un des plus grands
hommes de nôtre fiecle, c'eſt
Monfieur de Vendome ; cc
Juin 1712.
Z
+66 MERGURE
malheureux article merite
des Memoires que je ne
pourray
avoir que le mois
prochain
. Voicy
une Ode
faite par M. L. P. fur une
de fes conquêtes
.
T
LA BATAILLE
de Villa- viciofa.
ODE.I
Servant d'explication au fea
d'artifice que M. le Ďac
d'Albe a fait tirer pour
Dat
ce fujer.
Quelle vive ardeur
55,5 étincelle BauM
鉴
t
CALANT. 269
pour un Heros victorieux ?
c'eft l'amour d'un fujet
fidelle
qui s'ouvre un chemin
vers les Cicyx.
Seigneur, dit-il , Dieu "
fecourable,
voy toujours d'un œil "
A favorable
un Roy qui nous rend
triomphants ;
que toujours onl'aime, "
on le craigne ,
qu'il vive enfin , & "
Z ij
268 MERCURE
que fon
regne
s'éternife dans fes en
fants.
Subditionem obfequentiffimum
'Dux Alve
Vivat ®net,
Les Cieux fe declarent
propices ,
Dieu reçoit ces vœux
enflamez :
non , fous de plus heureux aufpices ,
jamais vœux ne furent
CALANT. 269
formez ,
vertus , Roy , ſujets , tout
confpire i
à deffendre un illuftre
Empire ,
fes fiers ennemis font
defaits ;
la terreur vole fur leurs
petraces : and han
Grand Dieu , que tes
premieres graces
nous prefagent d'autres
9 bienfaits.
fuyez , nations fremif
Z iij
470 MERGURE
fantes
que guide la rebellion ;
vos fureurs font trop inpuiffantes ,
fuyez , redoutez le Lion,
ne irritez pas davantage
refpectez un faint heritage
qui brave la flame & le
fera bos
c'eft cette pierre où tout
fe brife i
& que peuvent contre
l'Eglife
les portes mefmes de
1
GALANT. 178
l'enfer.
Fremuerunt gentes. On
Ecce vicit Leo,
i
Vains projets des Roys
de la terrex
Dieu les confond dans
un inftant
le fuccés d'une injuſte
guerre
perd les vainqueurs en
les flattant.
en vain la forrune prodigue
répand fes faveurs fur la
ligue ;
Z
ijij
72 MERGURE
ces monftres d'orgueil
ne font plus:
quel changement ! qui
l'eût pû croire ,
que tout le fruit de la
victoire
ne feroit que pour les
vaincus,?
Meditatifunt inania.
Pour calmer les juftes
allarmes
d'un peuple trahi par le
fort,
GALANT. 273
les vertus vont prendre
les armes ,
Lattendan tout de leur
effort :
qu'on me fuive , dit la "
Juftice ,
t
il faut que ma main “
accompliffe
l'ouvrage qu'elle a "
commencé ;
je n'ay befoin que
moy-mefime ,
de
pour maintenir le dia- "
dême
fur le front où je l'ay "s
274 MERCURE
5.La placé. vv 22
*
fedis tu Judicium prepratio
"
L
Mon fecours vous
eft neceffaire ,
dit la Conftance au
cœur d'airain ,
bientôt d'un fuperbe
adverfaire
la fureur n'aura plus
de frein ,
Gila foy des peuples
chancelle
GALANT. 275
c'eft moy qui répond “
de leur zele,
interrompt la Fidelité ,
l'Ibere manque - t - il
abd'audace , mop
quand la mort dont "
on le menace
luy promet l'immor- «
sb otalité. nolited ing
Non movebor in æternum.
Fideles in dilectione acquiefcent illi.
Mais quelle autre vertu
s'avance ?
276 MERGURE
quels honneurs ! quel
profond refpect ,
tout garde un augufte
filence
qu'impofe fon divin
alpect : ber
l'éclat de la Majeſté
fainte
qui brille au travers de
fa crainte
m'annonce la Religion ;
mais l'horreur dont elle
eft faifie ,
m'annonceencoremieux
l'Herefiere
GALANT. 277
•
elle en fuit la contagion,
Peuple , dit-elle ,
qu'on m'écoute :
le Ciel va vanger mon❝
affront ;
la foudre eft prête , &“
dans leur route
les prophanateurs periront :
Charles jufques aux
Autels m'affiege ,
lors que Philippe me
protege
qui des deux doit re
сс
278 MERCURE
gnerfur toyo
fouffrirois- tu la con- "
رو
currence ?
tu vois par cette
difference b !
lequel doit eftre ton
vray Roy.
Ꭵ
Iter impiorum peribit.
Elle dit , & le peuple
Zunvole,
tous brulent de remplir
Me fes voeux
on diroit que chaque
21parole
GALANT. 279
eft untrait de flâme
pour eux
tout eft foldat , tout fe
ranime ,
chaque bras choific fa
victime ; stroll
quels fleuves de fang
vont couler
l'ennemi tremblant
prend la fuite ; S
mais la mort prompte à
la pourfuite
va l'atteindre & va l'immoler. Mar
280 MERCURE
C'en eft fait dans
un fang impie
je vois par tout le fer
plongé
le noir facrilege s'expic,
l'outrage du Ciel eft
Cp vangé ; in
un faint4 zela entraîne
Philippe o took
au milieu des rangs qu'il
o diffiperom obvi
il s'abbandonnes à fon
grand coeur :
quel tranfport, Vendôme
luy mefme
GALANT 28F
s'étonne duperil extrême
où s'expofe un fi cher
vainqueur.
On doute alors fi de
l'armée
Vendôme eft le chef ou
Hele bras.
O combien fon ame
Jallarınée,
luy fait affronter de
trépás ?
quelle gloire ! quel nou
veau luſtre w
il acquiert dans ce champ
Juin 1712. Aa
282 MERCURE
illuftre
où dés l'enfance il s'eſt
nourri !
peut-il , ce fang de nos
Monarques,
montrer par de plus nobles marques
qu'il eft digne du grand
Henri.
Qu'un jour au crime
fi funefte
eſt ſuivi d'une prompte
nuit !
les ombres dérobent le
GALANT 283
refte
au fer vengeur qui le
pourfuit.
Mufe, borne icy ta car
riere ,
laiffe à la Parque meurtriere
le foin d'achever ce
projet ;
Et toy , feul Maistre de
la terre ,
grand Dieu , favorife
une guerre
qui n'a que le Ciel pour
objet.
la mort d'un des plus grands
hommes de nôtre fiecle, c'eſt
Monfieur de Vendome ; cc
Juin 1712.
Z
+66 MERGURE
malheureux article merite
des Memoires que je ne
pourray
avoir que le mois
prochain
. Voicy
une Ode
faite par M. L. P. fur une
de fes conquêtes
.
T
LA BATAILLE
de Villa- viciofa.
ODE.I
Servant d'explication au fea
d'artifice que M. le Ďac
d'Albe a fait tirer pour
Dat
ce fujer.
Quelle vive ardeur
55,5 étincelle BauM
鉴
t
CALANT. 269
pour un Heros victorieux ?
c'eft l'amour d'un fujet
fidelle
qui s'ouvre un chemin
vers les Cicyx.
Seigneur, dit-il , Dieu "
fecourable,
voy toujours d'un œil "
A favorable
un Roy qui nous rend
triomphants ;
que toujours onl'aime, "
on le craigne ,
qu'il vive enfin , & "
Z ij
268 MERCURE
que fon
regne
s'éternife dans fes en
fants.
Subditionem obfequentiffimum
'Dux Alve
Vivat ®net,
Les Cieux fe declarent
propices ,
Dieu reçoit ces vœux
enflamez :
non , fous de plus heureux aufpices ,
jamais vœux ne furent
CALANT. 269
formez ,
vertus , Roy , ſujets , tout
confpire i
à deffendre un illuftre
Empire ,
fes fiers ennemis font
defaits ;
la terreur vole fur leurs
petraces : and han
Grand Dieu , que tes
premieres graces
nous prefagent d'autres
9 bienfaits.
fuyez , nations fremif
Z iij
470 MERGURE
fantes
que guide la rebellion ;
vos fureurs font trop inpuiffantes ,
fuyez , redoutez le Lion,
ne irritez pas davantage
refpectez un faint heritage
qui brave la flame & le
fera bos
c'eft cette pierre où tout
fe brife i
& que peuvent contre
l'Eglife
les portes mefmes de
1
GALANT. 178
l'enfer.
Fremuerunt gentes. On
Ecce vicit Leo,
i
Vains projets des Roys
de la terrex
Dieu les confond dans
un inftant
le fuccés d'une injuſte
guerre
perd les vainqueurs en
les flattant.
en vain la forrune prodigue
répand fes faveurs fur la
ligue ;
Z
ijij
72 MERGURE
ces monftres d'orgueil
ne font plus:
quel changement ! qui
l'eût pû croire ,
que tout le fruit de la
victoire
ne feroit que pour les
vaincus,?
Meditatifunt inania.
Pour calmer les juftes
allarmes
d'un peuple trahi par le
fort,
GALANT. 273
les vertus vont prendre
les armes ,
Lattendan tout de leur
effort :
qu'on me fuive , dit la "
Juftice ,
t
il faut que ma main “
accompliffe
l'ouvrage qu'elle a "
commencé ;
je n'ay befoin que
moy-mefime ,
de
pour maintenir le dia- "
dême
fur le front où je l'ay "s
274 MERCURE
5.La placé. vv 22
*
fedis tu Judicium prepratio
"
L
Mon fecours vous
eft neceffaire ,
dit la Conftance au
cœur d'airain ,
bientôt d'un fuperbe
adverfaire
la fureur n'aura plus
de frein ,
Gila foy des peuples
chancelle
GALANT. 275
c'eft moy qui répond “
de leur zele,
interrompt la Fidelité ,
l'Ibere manque - t - il
abd'audace , mop
quand la mort dont "
on le menace
luy promet l'immor- «
sb otalité. nolited ing
Non movebor in æternum.
Fideles in dilectione acquiefcent illi.
Mais quelle autre vertu
s'avance ?
276 MERGURE
quels honneurs ! quel
profond refpect ,
tout garde un augufte
filence
qu'impofe fon divin
alpect : ber
l'éclat de la Majeſté
fainte
qui brille au travers de
fa crainte
m'annonce la Religion ;
mais l'horreur dont elle
eft faifie ,
m'annonceencoremieux
l'Herefiere
GALANT. 277
•
elle en fuit la contagion,
Peuple , dit-elle ,
qu'on m'écoute :
le Ciel va vanger mon❝
affront ;
la foudre eft prête , &“
dans leur route
les prophanateurs periront :
Charles jufques aux
Autels m'affiege ,
lors que Philippe me
protege
qui des deux doit re
сс
278 MERCURE
gnerfur toyo
fouffrirois- tu la con- "
رو
currence ?
tu vois par cette
difference b !
lequel doit eftre ton
vray Roy.
Ꭵ
Iter impiorum peribit.
Elle dit , & le peuple
Zunvole,
tous brulent de remplir
Me fes voeux
on diroit que chaque
21parole
GALANT. 279
eft untrait de flâme
pour eux
tout eft foldat , tout fe
ranime ,
chaque bras choific fa
victime ; stroll
quels fleuves de fang
vont couler
l'ennemi tremblant
prend la fuite ; S
mais la mort prompte à
la pourfuite
va l'atteindre & va l'immoler. Mar
280 MERCURE
C'en eft fait dans
un fang impie
je vois par tout le fer
plongé
le noir facrilege s'expic,
l'outrage du Ciel eft
Cp vangé ; in
un faint4 zela entraîne
Philippe o took
au milieu des rangs qu'il
o diffiperom obvi
il s'abbandonnes à fon
grand coeur :
quel tranfport, Vendôme
luy mefme
GALANT 28F
s'étonne duperil extrême
où s'expofe un fi cher
vainqueur.
On doute alors fi de
l'armée
Vendôme eft le chef ou
Hele bras.
O combien fon ame
Jallarınée,
luy fait affronter de
trépás ?
quelle gloire ! quel nou
veau luſtre w
il acquiert dans ce champ
Juin 1712. Aa
282 MERCURE
illuftre
où dés l'enfance il s'eſt
nourri !
peut-il , ce fang de nos
Monarques,
montrer par de plus nobles marques
qu'il eft digne du grand
Henri.
Qu'un jour au crime
fi funefte
eſt ſuivi d'une prompte
nuit !
les ombres dérobent le
GALANT 283
refte
au fer vengeur qui le
pourfuit.
Mufe, borne icy ta car
riere ,
laiffe à la Parque meurtriere
le foin d'achever ce
projet ;
Et toy , feul Maistre de
la terre ,
grand Dieu , favorife
une guerre
qui n'a que le Ciel pour
objet.
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Résumé : LA BATAILLE de Villa-viciosa. ODE. Servant d'explication au feu d'artifice que M. le Duc d'Albe a fait tirer pour ce sujet.
Le Mercure de Juin 1712 annonce la mort de Monsieur de Vendôme, décrit comme l'un des plus grands hommes de son siècle. L'article mentionne également une ode composée par M. L. P. pour célébrer une des conquêtes de Vendôme. Cette ode explique un feu d'artifice tiré par le duc d'Albe pour commémorer une victoire. Le texte décrit la bataille de Villaviciosa, exaltant les vertus du roi, la fidélité des sujets et la défaite des ennemis. Il met en avant des vertus telles que la Justice, la Constance, la Fidélité et la Religion, qui soutiennent le roi et le peuple contre les forces rebelles. La Religion appelle à la vengeance divine contre les profanateurs et exhorte le peuple à suivre Philippe, le véritable roi. Le texte se termine par une description de la bravoure de Vendôme et de son dévouement, comparant sa gloire à celle du grand Henri. Vendôme est présenté comme un modèle de courage et de loyauté, dont les actions ont contribué à la victoire et à la stabilité du royaume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
252
p. 42-59
MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Début :
Louis Joseph Duc de Vendosme, Pair de France, Prince de [...]
Mots clefs :
Duc de Vendôme, Mort, Général, Apprentissage, Armée, Commandement, Espagne, Roi, Siège, Campagne, Combat, Valeur, Victoire, Héros
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Ona différé l'article de
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
la mort de Monsieur de Vendosme jtifcytes à ce mois
- cy
pour avoir les memoires fui..
vantsy ileustfallu le differer
trop long-temps pourrecevoirle
détail de toutes les belles agitons
qu'il a
faites.
MONSIEUR LE DUC
de Vendosme lLOU[S joseph Duc de
Vendosme,Pair de France,
Prince de Martigues,Chevalier des Ordres du Roy,
Grand Senechal & Gouverneur de la Provence,
General des Galeres, mourutàVinaros leII. dumois
de juin,âgé de cinquante
huitans, petit fils du plus
grand Roy qui ait veseu
avant Louis le Grand ,dû_'
quel il estoitune image
vivante par le trait de son
visage
,
plus encore par
ceux de son ameIl donna dès son enfance des marques de ses raresqualitez
,
qui dans les
Princes font au dessusdes
qualitez heroïques, deson
humanité affable, généreux, compatissant donnanttout &c.
Il s'appliqua dès sa plus
tendre jeunesse à ce grand
m'estier dont il s'est servy
depuis plusieurs fois si uti-
lement pourrestablir les
affaires dans tous les lieux
où il a
esté appelle.
Dés l'âge de dix-sept
ans, il fut à la teste d'un.
Regiment d'Infanterie,&
il servit avec la mesme assiduitéque s'il avoitesperé
delà sa fortune.
Il fit son chemin avec la
mesme lenteur d'un particulier, & passa par tousles
dégrez, ce qui le rendit un
si grand General.
Il fit son apprentissage
fous Monsieur de Turenne
,
qui à cet âge
-
là luy
donnoit mille marques de
saconfiance.
Il repoussales ennemis
ayant son seulRégiment,
au combat d'Althenem où
il fut grievement blessé.
Après la mort de Monsieur de Turenne, il eut
pour Maistre Monsieur le
Mareschal de Crequy
,
&
fit voir dans toutes forte4
d'occasions combien il avoitprofité des leçons de
ces deux grands Généraux.
Tous les temps de paix
ont esté signaléc par ses
magnificencesdans sa belle Maison d'Anet, où il
donnoit presque tous les
ans des sestes à Monseigneur le Dauphin qui l'honoroit d'une tendre ami-
"hé qui n'aefté ignorée de
perfonneJamais le Roy n'adonné
à personne de sa Cour
,
de si grandes marques de
sa confiance; & Sa Majesté le fie bien paroistre
par laLettre qu'Elle luy
fit l'honneur de luy escrire en rassemblant sur sa
telle le Generalat des Ga-
leresau Gouvernement de
Provence.
Il faudrait une histoire
commecelle de Mezerec, sil'onvouloirraconter toutes les astions particulières
qu'il afaites avant de commander en chef, en Allemagne fousMonseigneur,
& fous Messieurs les Mareschaux de Duras & de
Lorge; en Flandres fous
Monsieur de Luxemborg,
où toute l'armée vit avec
plaisir que le gain du combat de Steinkerque fut deu
à un avis qu'il avoit donné.
<
A la Marfaille Monsieur
le Mareschal de Catinat
publia que c'estoit Monsieur de Vendosme qui s'estoit avisé la veille de mettre la droite à la gauche,
&la gauche à la droite,
afin d'opposer par la la
Gendarmerie aux Cuirassiers de l'Empereur
,
& il
chargea le lendemain, &
fit des actions surprenantes à la teste de cette Gendarmerie.
Les commandements
dans la Vallée de BarceJonnette
,
à Nice, ôc en
Provence suffiroient pour faire l'éloge d'un autre,
mais voyonsle comman- der en chef.
Le Roy luy donne le
commandement de l'armée de Catalogne, il y
arrive, trouve nostre armée decouragée, nos Grenadiers tremblanrs devant
les Miquelets; son arrivée
restablit tout
,
&¡;en une
campagne;il fait lever le
siege de plusieurs places,
Palamos
,
Ostallery, Calcet- soüilles, &c.
Il bat un gros corps de
Cavalerie, commande par
le Prince d'Armée, & se
seroit mis en estac de faire
le siege de Barcelonne dès
cette campagne, si la Cour
n'avoit trouve à propos de
differer à la suivante.
Quelfut ce siege de Barcelonne! Une grandeVille
qui ne peut estre investiè
,
défendue par une garnison
au dedans qui estoit aussi
forte qu'unearmée, & et
tant assiege tuy.
-
mesme
au dehors par une armée
aussi forte que la sienne,
commandée par le Vice-
roy
,
il commence par le
battre, & le mettre entièrement en deroute; & aprés
cinquante deux jours de
tranchéeouverte
,
il se
rend maître de cette place.
Tout le monde se souvient
encore des aétions furprenances qui se passerent à ce
siege ; & c'est bien dommage que la paresse de
Monsieur Capiftron Tait
empefehéde lesescrire La
< prisede cette Ville fit faire
la paix de Rifwik.
L'affairede Cremonearrive,Monsieur deVendos-
me y vole, on tremiroit à
voir sur la Carte les pays
donc les Ennemis estoient
emparez
,
& dont il les
cbufTi depuisfaine Nazaro,
& de l'Etradel, jusques à
Goito au delà de Mancouë
que l'armée de l'Empereur
tenoit bloqué, & dont il fit
lever le blocus après avoir
pris chemin faisant cinq
ou six places ausquelles il
fallut ouvrir la tranchée, ilbattitcette même Campagne Vice-conty à la Victoria, & gagna fous les or- dres du Roy d'espagne la
fameuse bataille de Luzara.
La Campagne ensuite il
penetra jusqu'à Trente
aprèsavoir pris cinq ou six
Chasteaux qui paroissoient
im prenables par leur situation, & revient à la fin de
la Campagne, battre le
mesme Vice-conty à S.
Sebastien prés d'Alexandrie, laisse le commandement de l'armée dePiémont
à Monsieur le Grand Prieur
son frere, retourne à celle
deLombardie sur la Sequia,
d'où il partit pour suivre
1.
Nuremberg, & pendant
prés de quinze jours battre
tous les soirs fort arriere
garde, marche qui fut
égalertt£ri£glorieuse à la
respectable opiniatreté de
ses grands rivaux.
Que de Villes prises en
1704. Ivrée, Verceil
,
&:
toutes les places de Monsieur de Savoye
,
Veruë priseaucommencement
de 1705. & ce Prince réduit
au seul Turin.
Le Combat de Cassan
où sa seule valeur alla plusieursfois arracherJ^;vicr
toire dans les bataillons
des Ennemis.
Quelle ouverture pour
la Campagne de 1706. que
la glorieuseaffaire de Calsinat, il l'aprojette à Mantoüe, fait ses dispositions,
& profite de la rigueur de
l'hyverquile mettoit dans
l'impossibilité de les executer
,
pour venir faire sa
cour au Roy, qu'il n'avoit
eu l'honneur de voir depuis
quatre ans, & dont il ne
pouvoit plus vivre essoigné,
reçoit à Anet les applaudissements de toute la Fran-
ce ,qui l'y traita pendant
tous les six jours qu'ily fut
avec une magnificence qui
jusques là n'avoit point eu
d'exemple. Il part enfin de
ce sejour de delices pour
aller executer son dessein
sur Calsinat le mesme jour
qu'ill'avoit projette, &
Monsieur le Prince Eugene
y
arriva à
temps pour estre
le tesmoin de savictoire.
Il est rappelled'Italie
pour aller commander l'armée de Flandres après le
malheur de Ramilly. Il y
trouve le Generaldes En-
nemis enSe de ses prosperitez
,
& prometrant à son
armée de la mener à Paris;
il rabu si bien foi} audace,
que les soldats luy disoient
tout haut que Bruxelles
n'en estoit pas le chemin.
Sa valeur sur tousjours
la mesme, mais la victoire
l'abandonna à Oudenarde,
peut estre pour relever sa
gloire. On ne voir jamais
un Heros toutentier quand
on ne le voit que dans la
prosperité.
Tout ce qui s'est passé
en Espagne est si nouveau,
que je ferois tort d'en donner des Mémoires à celuy
qui prendra le foin d'escrire ce qu'il a
fait depuis son
dernier départ d'Anet jusqua sa mort. On travaille
à present au Journal exact
de cette suite de belles actions qui ont affermi la
Couronne du Roy d'Espagné, quand ce Journal serafaitj'en donnerai un extrait.
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Résumé : MONSIEUR LE DUC de Vendosme.
Le texte relate la vie et les exploits militaires de Louis Joseph de Vendôme, Duc de Vendôme, Pair de France, Prince de Martigues, Chevalier des Ordres du Roy, Grand Sénéchal et Gouverneur de la Provence, et Général des Galères. Né petit-fils d'un grand roi, il montra dès son enfance des qualités rares telles que l'humanité, l'affabilité, la générosité et la compassion. Il s'illustra très tôt dans sa carrière militaire, servant avec assiduité et gravissant les échelons jusqu'à devenir un grand général. Sous la tutelle de Turenne et de Crequy, il participa à de nombreuses batailles, comme celle d'Altenheim où il fut grièvement blessé. Il se distingua également lors des sièges de Barcelone et de Cremone, et dans diverses campagnes en Allemagne, en Flandres et en Italie. Ses actions militaires, telles que la prise de plusieurs villes et la victoire à la bataille de Luzara, contribuèrent à affermir la couronne du Roi d'Espagne. Le Duc de Vendôme était également connu pour sa magnificence et son hospitalité, notamment lors des séjours du Dauphin à sa maison d'Anet. Il reçut de grandes marques de confiance du Roi, qui lui confia divers commandements importants. Sa carrière militaire fut marquée par des succès notables, bien que la victoire lui ait parfois échappé, comme à la bataille d'Oudenarde. Le texte mentionne également la préparation d'un journal détaillant ses actions en Espagne, soulignant l'impact de ses exploits sur la couronne espagnole.
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253
p. 251-258
DONS DU ROY.
Début :
Le premier Novembre le Roy donna l'Abbaye de Guitres [...]
Mots clefs :
Dons, Roi, France, Abbayes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROT.
Le premier Novembre
le Roy donna l'Abbaye de
Guitres Ordre de saintBe-
noît fous l'invocationdela
Vierge, Diocese de Bordeaux, à N. de la Goguée.
Cette Abbaye estsiuee sur
la rivière de l'isle trois
lieuesau-dessusde Libourne dans la Guyenne.
L'Abbaye de TonnayCharente, Ordre de laine
Benoît, Diocese de Xaintes, vacante par la mort
du Sieur Maupoinr, à N.
du Solier. Tonnay
-
Charente est une petite ville de
France dans la Saintonge,
en Latin TonneA. On l'ap-
pelle ainsi à causequ'elle
est sur la Charence, & on ladistinguepar là d'une autre ville de cette même Pro- -
vince nommée TonnayBoutonne, qui en est éloignée de trois lieues, & qui
est à la mêmedistance de
saint Jean d'Angely. TonMay-Bouronnea pris son
nom de sa situation sur la
riviere de Boutonne.
L'Abbave de S. Michel
de Dourlans, Ordre de saint
Benoît,Diocele d'Amiens,
la. Dame de Sericourt
d'Efclainvilliers,Religieuse
de laditre Abbaye.
Dourlans est une villede
Picardiedans l'Amienois,
en Latin Dulendium elle est
située sur la riviere d'An..
thie, vers les frontières de
l'Artois, à cinq ou six lieuës
d'Amiens, & un peu moins
de saint Riquier. C'est une
ville assez forte que l'on
divise en haute & basles
& qui appartenoit autrefois aux Comtes de Ponthieu.
: L'Abbaye de la Caigno.
", te Ordredefaine Benoir,
Diocesed'Acqs à N. du
Vigier.
r
L'Abbaye de Villersde
Canivet, Ordre deCîteaux.,
Diocese de Séez
?
à N. de
Montgommery
,
Abbesse
deMoncé.
L'Abbaye de Moncé,
Ordre de Cîteaux) Diocese
de Tours, à la Dame des
Espinez, Religieuse du même Ordre.
L'Abbaye des Prez,dans
la ville de Doiiay, à la Da.
me de Los, Religieuse de
ladite Abbaye.
Etl'Abbayedesaintjust,
Ordre de saint François,
Diocese de Beauvais,àDa-1
meN.deMailly,Religieuse;
à Longchamps
,
sœur de
l'Archevêque de Reims.
La Mailon de Mailly est
une des plus anciennes Maifons de la Province de Picardie. Elleatire sonnom
de la Terre de Mailly, prés
d'Amiens,&n'est pas moins
illustre par les grandshommes
mes qui font sortis de ces
branches differentes
,
que
par ses grandes alliances.
Anselme de Mailly est le
premier de ce nomdont
parlent les Historiens, vers
le milieuduonzième siecle: mais le rangdistingué
qu'ils lui attribuent dans
sa Province, & la grande
part qu'il eut aux affaires
de son temps, prouvent
incontestablement qu'il n'y
avoit point de ce temps-là
même detablissement en
Picardie plus ancien que ce.
lui des Seigneurs de Mailly.
- Malbrancq, en faisant
mention d'Anselme de
MaiIly, & du Seigneur de
Coucy, témoigne qu'ils étoient tous deux Picardici
Janguinis Procerc
Le premier Novembre
le Roy donna l'Abbaye de
Guitres Ordre de saintBe-
noît fous l'invocationdela
Vierge, Diocese de Bordeaux, à N. de la Goguée.
Cette Abbaye estsiuee sur
la rivière de l'isle trois
lieuesau-dessusde Libourne dans la Guyenne.
L'Abbaye de TonnayCharente, Ordre de laine
Benoît, Diocese de Xaintes, vacante par la mort
du Sieur Maupoinr, à N.
du Solier. Tonnay
-
Charente est une petite ville de
France dans la Saintonge,
en Latin TonneA. On l'ap-
pelle ainsi à causequ'elle
est sur la Charence, & on ladistinguepar là d'une autre ville de cette même Pro- -
vince nommée TonnayBoutonne, qui en est éloignée de trois lieues, & qui
est à la mêmedistance de
saint Jean d'Angely. TonMay-Bouronnea pris son
nom de sa situation sur la
riviere de Boutonne.
L'Abbave de S. Michel
de Dourlans, Ordre de saint
Benoît,Diocele d'Amiens,
la. Dame de Sericourt
d'Efclainvilliers,Religieuse
de laditre Abbaye.
Dourlans est une villede
Picardiedans l'Amienois,
en Latin Dulendium elle est
située sur la riviere d'An..
thie, vers les frontières de
l'Artois, à cinq ou six lieuës
d'Amiens, & un peu moins
de saint Riquier. C'est une
ville assez forte que l'on
divise en haute & basles
& qui appartenoit autrefois aux Comtes de Ponthieu.
: L'Abbaye de la Caigno.
", te Ordredefaine Benoir,
Diocesed'Acqs à N. du
Vigier.
r
L'Abbaye de Villersde
Canivet, Ordre deCîteaux.,
Diocese de Séez
?
à N. de
Montgommery
,
Abbesse
deMoncé.
L'Abbaye de Moncé,
Ordre de Cîteaux) Diocese
de Tours, à la Dame des
Espinez, Religieuse du même Ordre.
L'Abbaye des Prez,dans
la ville de Doiiay, à la Da.
me de Los, Religieuse de
ladite Abbaye.
Etl'Abbayedesaintjust,
Ordre de saint François,
Diocese de Beauvais,àDa-1
meN.deMailly,Religieuse;
à Longchamps
,
sœur de
l'Archevêque de Reims.
La Mailon de Mailly est
une des plus anciennes Maifons de la Province de Picardie. Elleatire sonnom
de la Terre de Mailly, prés
d'Amiens,&n'est pas moins
illustre par les grandshommes
mes qui font sortis de ces
branches differentes
,
que
par ses grandes alliances.
Anselme de Mailly est le
premier de ce nomdont
parlent les Historiens, vers
le milieuduonzième siecle: mais le rangdistingué
qu'ils lui attribuent dans
sa Province, & la grande
part qu'il eut aux affaires
de son temps, prouvent
incontestablement qu'il n'y
avoit point de ce temps-là
même detablissement en
Picardie plus ancien que ce.
lui des Seigneurs de Mailly.
- Malbrancq, en faisant
mention d'Anselme de
MaiIly, & du Seigneur de
Coucy, témoigne qu'ils étoient tous deux Picardici
Janguinis Procerc
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Résumé : DONS DU ROY.
Le 1er novembre, le roi fit plusieurs donations d'abbayes. L'abbaye de Guitres, dédiée à la Vierge et située sur la rivière de l'Isle en Guyenne, fut donnée à N. de la Goguée. L'abbaye de Tonnay-Charente, en Saintonge, fut attribuée à N. du Solier. L'abbaye de Saint-Michel de Dourlans, en Picardie, fut donnée à la Dame de Sericourt d'Éclainvilliers. L'abbaye de la Caignotte fut attribuée à N. du Vigier. L'abbaye de Villers-de-Canivet, de l'ordre de Cîteaux, fut donnée à N. de Montgomery. L'abbaye de Moncé, également de l'ordre de Cîteaux, fut attribuée à la Dame des Espinez. L'abbaye des Prez, située à Douai, fut donnée à la Dame de Los. Enfin, l'abbaye de Saint-Just, de l'ordre de Saint-François, fut attribuée à la Dame N. de Mailly, religieuse à Longchamps et sœur de l'archevêque de Reims. La Maison de Mailly est une des plus anciennes familles de Picardie, mentionnée au milieu du onzième siècle par Anselme de Mailly.
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254
p. 139-154
ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
Début :
Monsieur de la Vieuville, Bailly, Grand-Croix, Ambassadeur Extraordinaire de [...]
Mots clefs :
Chevalier de la Vieuville, Ordre de Malthe, Bailly, Ambassadeur de Malthe, Cérémonial, Carrosse, Gardes du corps, Discours, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
ENT R E £
de Monsieur le Chevalier de la ViçuviU:
Ambassadeur de A4-alîhe.
;
Monsieur de la Vieuville, Bailly
,
Grand Croix ,
Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malthe
près Sa M ajesté,fit sonentréepubliqueencetteVille
le quatre decemois.
Plusieurs personnes curieuses ducérémonial qui..
s'observe dans ces occa,q.
*
sions, seront bienaises devoir ce que j'en rapporte
icy ,-gui fera d'autant plur
de plaisir que tout Paris a
trouvé cette Entrée toute
des plus belles.
Monsieur rAmbafTadeu*
de Malthe se rendit le Dimanche matin quatriéme
Decembre au Convent dePiquepus pour y recevoir
les compliments des Princes & Princesses du Sang,
&ceux des Ministres Etrangers. Il estoit accom pagné
de ses deux camarades
d'Ambassade,de Monsieur
le Commandeur Perrot,
Lieutenant cta GrandPrieur
,
& Receveur dudit
Ordre, de Messieurs les
Grands- Croix
,
Commandeurs,Chevaliers Profez &
Novices
,
qui pour faire
honneur à leur Religion &
à Monsieur l'Ambassadeur
estoient venus le trouver
audit Convent de Piquepus ,
où Monsieur le Mareschal de Besons vint de
la parc du Roy Ty prendre
dans lecarrosse de Sa Majesté avec Monsieur le Chevalier de Saintot Introduc-
teur des Ambassadeurs.
Le Mareschal de France
sità l'Ambassadeur l'honneur du carrosse du Roy::
la marche se fitainsi.
La Mareschaussee à cheval.
Le carrosse de l'Introducteur..
Celuy du Mareschal de
France.
La Livrée de l'Ambassadeur
,
après son Escuyer
& les pages à cheval.
Le carrosse du Roy oir
estoient l'Ambassadeur
,
le
Mareschal de France, l'In-
troducteur
,
le Commandeur de Balincour & le
Commandeur de Frenoy
camarades d'Ambassade, ôc leCommandeur Perrot.
Le carrosse de Monseigneur leDuc de Berry.
De Madame la Duchesse
de Berry.
Le carrosse de Madame,
Celuy de Monsieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la Duchesse d'Orléans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
De la Princesse de Bour- bon.*)
D.; la Princesse Dbiiairiere de Concy.
De la Princesse de Conty.
Celuy du pricvcc de Conty.
Ceux de Monsieur le
Duc du Maine.
De Madame la Duchesse
du Maine."*
DeMadamela Duchesse
deVandosme.
•
De Monsieur le Comte
de Thoulouse.
Celuy du Marquis de
Torcy Ministre & Secretaire d'Estat.
Ensuite venoient lesquatrecarrosses del'AmbassV
deur,
deur, dont le bon goust &
la magnificence dans une
conjoncture comme cellecy, se sont entierement attirez l'admiration du public. Il est vrayque le
nombreux cortege des
Grands-Croix
,
Commandeurs, & Chevaliers qui
suivoientles carrosses de
l'Ambassadeur dans plus de
quarante à sixchevaux y
donnoient un air de grandeur & de distinction, qui
a
fait de cetteEntrée le
plus magnifique spectacle
qui ait esté veudepuis long-
temps; il y avoit mesme
plus de cinquante ans qu'il
n'y avoit eu à Paris d'Entréed'Ambassadeur de
Malthe.
Lesix suivant son Excellence fut à Versailles dans
le carrosse duRoy, accompagné du mesme Mareschal de France,& conduit
par l'Introducteur des Ambassadeurs,où les Gardss
de
la Porte, les Gardes de la
Prévosté estoient fous les
armes, les Cent Suisses en
haye sur le grand Escalier,
dans leur habitdecérémo-
nie, leurs hallebardes à la
main, les Gardes du Corps
fous les armes dans leur
Salle, à la porte de laquelle
le Mareschal Duc d Harcour Capitaine des Gardes
du Corps du Roy en quartier
,
vint recevoir Monsieur l'Ambassadeur & le
conduisit aussi à son Audience. Sa Majesté le voyant arriver dans sa chambre se tint debout & découvert:l'Ambassadeur y entrant fit une profonde reverence, & passa au milieu
de ce nombreux cortege
qui l'avoir précedé dans là
marche; il en fit encore
deux autres à differentes
distances, puisil entra seul
dans l'alcove du lit du Roy
où Sa Majesté estoit avec
les Princes de sa Maison &
ses
1
princi paux Officiers;
elle luy marqua de se couvrir lors qu'il commença
sa Harangue qu'Elle écouta debout enfuire Elle y
respondit, & ordonnaune
feconde fois à l'Ambassadeur qui s'estoit découvert,
deserecouvrir. Pendantce
temps-Jates termes dont
Sa Majesté se servit pour le
remercier,estoient si avantageux pour l'Ordre de
Malthe
,
& si remplis de
bonté pour l'Ambassadeur,
qu'il en sortit penetrédela
plus vive reconnoissance
;
il fut reconduit dans le meime ordre par le Capitaine
des Gardes du Corps julaques à
la porte de la Salle
des Gardes, & retrouva sur
son passage les mesmes
honneurs qu'il avoit eus en
allant. Monsieurl'Ambassadeur descendu dans la
Salle des Ambassadeurs y
-
attendit l'heure que Monsieur l'Introducteur - avoit
prise pour aller chez Monseigneur le Dauphin où il
fut receu à la porte de la
SaHe par l'Exempt des Gardes du Corps qui est auprès
du Prince. Ensuite il alla
chez Monseigneur le Duc
de Berry
,
chez Madame
laDuchessede Berry,chez
Madame, chez Monsieur
le Duc d'Orleans, chez
Madame laDuchesse d'Orleans
,
où il receut tous les
honneurs accoustumez &
deus à soncaractere..
L'heure du disner arrivce son Excellence passa
dans la Salle du traitement
où il y eut deux tables de
vingt-cinq couverts chacune magnifiquementservie,
& en mesme tempsqui su
rent remplies des GrandsCroix, Commandeurs
,
f,
Chevaliers qui avoient esté
du correge de Monsieur
l'Ambassadeur, qui alla
a
prés ce superbe disnéchez
Monsieur le Marquis de
Torcy
,
& sur ensuite ramené en son Hostel dans
le carrosse du Roy parMon-
fleur l'Introducteur dee
Ambassadeurs.
Lanoblesse avec laquelle
ils'acquitta de ces différentes fonctions n'ont fait
qu'augmenter l'estime que
son Ordre & le public avoient pour luy.
OJI joint icy sonDiscours
au IUyy qui a
pieu infiniment à tous ceux qui l'ont
entendu, Ôc que vous serez aussi bien aise de voir.
SIRE,
Le seul objet du Grand
Mastre de l'Ordre de Aialthe
efiant de donner à
Sa Majesté
des marques continuelles de sa
parfaite obeïssance Cm de son
reJpeÛ
,
m'a choisi pour avoir
l'honneur de luy enrenouveller
les asseurances, & luy demander la continuation de sa Royale proicé-lion;je m'en acquitte,
SIRE
,
avec confiance en la
honte qu'Elle a eu d'agréer mes
services pour ce
glorieux employ. Quel bonheur pour un
Ordre aussi attaché aux interefis de VostreMajesté, &
pour un sujet qui luy est auss
dévoilé de luy rendre ses treShumbles hommages dans le
temps que la Victoirese Journée
à
la justice deses Armes.
Puissent ces
heureux fucce"{).
SIRE
,
suivis de plusieurs
autres, nous laisser admirer
pendant une longue fuite d'années
ce que peut un Prince que
Dieu protege, & qu'il a
formé pour estre dans les temps t
venir le njraj modelle des plus
grands Rois
de Monsieur le Chevalier de la ViçuviU:
Ambassadeur de A4-alîhe.
;
Monsieur de la Vieuville, Bailly
,
Grand Croix ,
Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malthe
près Sa M ajesté,fit sonentréepubliqueencetteVille
le quatre decemois.
Plusieurs personnes curieuses ducérémonial qui..
s'observe dans ces occa,q.
*
sions, seront bienaises devoir ce que j'en rapporte
icy ,-gui fera d'autant plur
de plaisir que tout Paris a
trouvé cette Entrée toute
des plus belles.
Monsieur rAmbafTadeu*
de Malthe se rendit le Dimanche matin quatriéme
Decembre au Convent dePiquepus pour y recevoir
les compliments des Princes & Princesses du Sang,
&ceux des Ministres Etrangers. Il estoit accom pagné
de ses deux camarades
d'Ambassade,de Monsieur
le Commandeur Perrot,
Lieutenant cta GrandPrieur
,
& Receveur dudit
Ordre, de Messieurs les
Grands- Croix
,
Commandeurs,Chevaliers Profez &
Novices
,
qui pour faire
honneur à leur Religion &
à Monsieur l'Ambassadeur
estoient venus le trouver
audit Convent de Piquepus ,
où Monsieur le Mareschal de Besons vint de
la parc du Roy Ty prendre
dans lecarrosse de Sa Majesté avec Monsieur le Chevalier de Saintot Introduc-
teur des Ambassadeurs.
Le Mareschal de France
sità l'Ambassadeur l'honneur du carrosse du Roy::
la marche se fitainsi.
La Mareschaussee à cheval.
Le carrosse de l'Introducteur..
Celuy du Mareschal de
France.
La Livrée de l'Ambassadeur
,
après son Escuyer
& les pages à cheval.
Le carrosse du Roy oir
estoient l'Ambassadeur
,
le
Mareschal de France, l'In-
troducteur
,
le Commandeur de Balincour & le
Commandeur de Frenoy
camarades d'Ambassade, ôc leCommandeur Perrot.
Le carrosse de Monseigneur leDuc de Berry.
De Madame la Duchesse
de Berry.
Le carrosse de Madame,
Celuy de Monsieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la Duchesse d'Orléans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
De la Princesse de Bour- bon.*)
D.; la Princesse Dbiiairiere de Concy.
De la Princesse de Conty.
Celuy du pricvcc de Conty.
Ceux de Monsieur le
Duc du Maine.
De Madame la Duchesse
du Maine."*
DeMadamela Duchesse
deVandosme.
•
De Monsieur le Comte
de Thoulouse.
Celuy du Marquis de
Torcy Ministre & Secretaire d'Estat.
Ensuite venoient lesquatrecarrosses del'AmbassV
deur,
deur, dont le bon goust &
la magnificence dans une
conjoncture comme cellecy, se sont entierement attirez l'admiration du public. Il est vrayque le
nombreux cortege des
Grands-Croix
,
Commandeurs, & Chevaliers qui
suivoientles carrosses de
l'Ambassadeur dans plus de
quarante à sixchevaux y
donnoient un air de grandeur & de distinction, qui
a
fait de cetteEntrée le
plus magnifique spectacle
qui ait esté veudepuis long-
temps; il y avoit mesme
plus de cinquante ans qu'il
n'y avoit eu à Paris d'Entréed'Ambassadeur de
Malthe.
Lesix suivant son Excellence fut à Versailles dans
le carrosse duRoy, accompagné du mesme Mareschal de France,& conduit
par l'Introducteur des Ambassadeurs,où les Gardss
de
la Porte, les Gardes de la
Prévosté estoient fous les
armes, les Cent Suisses en
haye sur le grand Escalier,
dans leur habitdecérémo-
nie, leurs hallebardes à la
main, les Gardes du Corps
fous les armes dans leur
Salle, à la porte de laquelle
le Mareschal Duc d Harcour Capitaine des Gardes
du Corps du Roy en quartier
,
vint recevoir Monsieur l'Ambassadeur & le
conduisit aussi à son Audience. Sa Majesté le voyant arriver dans sa chambre se tint debout & découvert:l'Ambassadeur y entrant fit une profonde reverence, & passa au milieu
de ce nombreux cortege
qui l'avoir précedé dans là
marche; il en fit encore
deux autres à differentes
distances, puisil entra seul
dans l'alcove du lit du Roy
où Sa Majesté estoit avec
les Princes de sa Maison &
ses
1
princi paux Officiers;
elle luy marqua de se couvrir lors qu'il commença
sa Harangue qu'Elle écouta debout enfuire Elle y
respondit, & ordonnaune
feconde fois à l'Ambassadeur qui s'estoit découvert,
deserecouvrir. Pendantce
temps-Jates termes dont
Sa Majesté se servit pour le
remercier,estoient si avantageux pour l'Ordre de
Malthe
,
& si remplis de
bonté pour l'Ambassadeur,
qu'il en sortit penetrédela
plus vive reconnoissance
;
il fut reconduit dans le meime ordre par le Capitaine
des Gardes du Corps julaques à
la porte de la Salle
des Gardes, & retrouva sur
son passage les mesmes
honneurs qu'il avoit eus en
allant. Monsieurl'Ambassadeur descendu dans la
Salle des Ambassadeurs y
-
attendit l'heure que Monsieur l'Introducteur - avoit
prise pour aller chez Monseigneur le Dauphin où il
fut receu à la porte de la
SaHe par l'Exempt des Gardes du Corps qui est auprès
du Prince. Ensuite il alla
chez Monseigneur le Duc
de Berry
,
chez Madame
laDuchessede Berry,chez
Madame, chez Monsieur
le Duc d'Orleans, chez
Madame laDuchesse d'Orleans
,
où il receut tous les
honneurs accoustumez &
deus à soncaractere..
L'heure du disner arrivce son Excellence passa
dans la Salle du traitement
où il y eut deux tables de
vingt-cinq couverts chacune magnifiquementservie,
& en mesme tempsqui su
rent remplies des GrandsCroix, Commandeurs
,
f,
Chevaliers qui avoient esté
du correge de Monsieur
l'Ambassadeur, qui alla
a
prés ce superbe disnéchez
Monsieur le Marquis de
Torcy
,
& sur ensuite ramené en son Hostel dans
le carrosse du Roy parMon-
fleur l'Introducteur dee
Ambassadeurs.
Lanoblesse avec laquelle
ils'acquitta de ces différentes fonctions n'ont fait
qu'augmenter l'estime que
son Ordre & le public avoient pour luy.
OJI joint icy sonDiscours
au IUyy qui a
pieu infiniment à tous ceux qui l'ont
entendu, Ôc que vous serez aussi bien aise de voir.
SIRE,
Le seul objet du Grand
Mastre de l'Ordre de Aialthe
efiant de donner à
Sa Majesté
des marques continuelles de sa
parfaite obeïssance Cm de son
reJpeÛ
,
m'a choisi pour avoir
l'honneur de luy enrenouveller
les asseurances, & luy demander la continuation de sa Royale proicé-lion;je m'en acquitte,
SIRE
,
avec confiance en la
honte qu'Elle a eu d'agréer mes
services pour ce
glorieux employ. Quel bonheur pour un
Ordre aussi attaché aux interefis de VostreMajesté, &
pour un sujet qui luy est auss
dévoilé de luy rendre ses treShumbles hommages dans le
temps que la Victoirese Journée
à
la justice deses Armes.
Puissent ces
heureux fucce"{).
SIRE
,
suivis de plusieurs
autres, nous laisser admirer
pendant une longue fuite d'années
ce que peut un Prince que
Dieu protege, & qu'il a
formé pour estre dans les temps t
venir le njraj modelle des plus
grands Rois
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Résumé : ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
Le 4 décembre, Monsieur de la Vieuville, Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malte, fit une entrée solennelle à Paris. Plusieurs observateurs jugèrent cette entrée comme l'une des plus belles. Le matin du 4 décembre, l'ambassadeur se rendit au Convent de Piquepus pour recevoir les compliments des princes et princesses du sang ainsi que des ministres étrangers. Il était accompagné de membres de son ordre, incluant le Commandeur Perrot et divers Grands-Croix, Commandeurs, Chevaliers Profès et Novices. La procession fut organisée avec un ordre précis : elle débuta avec la Maréchaussée à cheval, suivie du carrosse de l'Introducteur, celui du Maréchal de France, la livrée de l'ambassadeur, et plusieurs carrosses de personnalités importantes, tels que le Duc de Berry, la Duchesse de Berry, Madame, le Duc d'Orléans, et d'autres princes et princesses. Le cortège comptait plus de quarante carrosses à six chevaux, ainsi qu'un nombreux cortège de Grands-Croix, Commandeurs et Chevaliers. L'ambassadeur se rendit ensuite à Versailles dans le carrosse du roi, accompagné du Maréchal de France et conduit par l'Introducteur des Ambassadeurs. Il fut reçu par le roi, qui se tint debout et découvert, et écouta la harangue de l'ambassadeur. Le roi invita à deux reprises l'ambassadeur à se couvrir. L'ambassadeur fut ensuite reconduit dans le même ordre et reçut les honneurs accoutumés lors de ses visites au Dauphin, au Duc de Berry, à la Duchesse de Berry, à Madame, au Duc d'Orléans et à la Duchesse d'Orléans. L'ambassadeur dîna dans la Salle du traitement, où deux tables de vingt-cinq couverts furent magnifiquement servies. Il se rendit ensuite chez le Marquis de Torcy avant de retourner à son hôtel dans le carrosse du roi. La noblesse avec laquelle il s'acquitta de ses fonctions augmenta l'estime que son ordre et le public avaient pour lui. Le discours de l'ambassadeur au roi exprima la dévotion de l'Ordre de Malte et demanda la continuation de la protection royale.
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255
p. 154-156
CREATION d'Officiers de Marine.
Début :
Le vingt-cinquiéme Novembre le Roy fit deux cents quatre [...]
Mots clefs :
Officiers de marine, Création, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CREATION d'Officiers de Marine.
C REA T I 0 N
dOjjîciers de lïdtirmt.
L E vingt. cinquiéme Novembre le Roy fit deux
cents quatre -vingt huit
Officiers de Marine, fça-
,
VOIr:
Un Commissaire General d'artillerie.
Vingt, deux Capitaines
de vaisseaux.
Deux Majors.
Trois Capitaines d'artillerie.
Vingt sept Capitaines de
Fregares.
Cinquante six Lieutenants,
de Vaisseaux.
Quatre Aydes Majors.
Cinq Lieutenants d' artillerie.
Dix- neufCapitainesde
brulots.
Cent vingt-sixEnseignes de vaisseaux.
Cinq Sous. Lieutenants
d'artillerie.
NeufLieutenants de fregates.
TroisCapitaines de Rutes.
Et six Aydesd'artillerie
dOjjîciers de lïdtirmt.
L E vingt. cinquiéme Novembre le Roy fit deux
cents quatre -vingt huit
Officiers de Marine, fça-
,
VOIr:
Un Commissaire General d'artillerie.
Vingt, deux Capitaines
de vaisseaux.
Deux Majors.
Trois Capitaines d'artillerie.
Vingt sept Capitaines de
Fregares.
Cinquante six Lieutenants,
de Vaisseaux.
Quatre Aydes Majors.
Cinq Lieutenants d' artillerie.
Dix- neufCapitainesde
brulots.
Cent vingt-sixEnseignes de vaisseaux.
Cinq Sous. Lieutenants
d'artillerie.
NeufLieutenants de fregates.
TroisCapitaines de Rutes.
Et six Aydesd'artillerie
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Résumé : CREATION d'Officiers de Marine.
Le 25 novembre, le roi nomma 288 officiers de marine, incluant un commissaire général d'artillerie, 22 capitaines de vaisseaux, 27 capitaines de frégates, 56 lieutenants de vaisseaux, 126 enseignes de vaisseaux, 9 lieutenants de frégates, 3 capitaines de routes, 3 capitaines d'artillerie, 5 lieutenants d'artillerie, 5 sous-lieutenants d'artillerie, 19 capitaines de brulots, 2 majors, 4 aides-majors et 6 aides d'artillerie.
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256
p. 113-120
Genealogie de la Maison du Duc de Shrewburi Ambassadeur de Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne. [titre d'après la table]
Début :
Le Duc de Shrewsbury arriva à Paris le 12. Janvier 1713. [...]
Mots clefs :
Roi, Ambassadeur, Angleterre, Chevalier, Shrewsbury
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Genealogie de la Maison du Duc de Shrewburi Ambassadeur de Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne. [titre d'après la table]
Le Duc de Shrewsbury
arriva à Paris le 12. Janvier
1713. il eut le 17. à Marly
audience particuliere du
Roy.
Charles Duc de Shrewsbury
, Ambaffadeur de Sa
Janu, 1713.
K
114 MERCURE
Majefté la Reine de la Grande
Bretagne en France , a
été Secretaire d'Eftat de
Guillaume troifiéme , Roy
de la Grande Bretagne. Il
defcend d'une des plus anciennes
& des plus illuftres
familles du pays de Caux
en Normandie , des Barons ,
de Cleuville , qui avoient
feance à la Cour de l'Echiquier
. Ils ont toûjours été
en trés grande veneration
depuis leur paffage en Angleterre
, & ont rendu de
grands fervices à leurs Princes
; auffi en ont - ils reçû
GALANT. 15
de grandes faveurs . Geoffroy
de Talbot embraſſa le
parti de l'Imperatrice Ma
haud , legitime heritiere
de la Couronne d'Angleterre
, contre le Roy Etienne.
Richard Talbot , troifiéme
du nom , fon arrie
re- petit - fils , fervit en la
guerre de Cambridge le
Roy Edouard premier ; &
fon fils Gilbert Talbot , fecond
du nom , ſe fit diftinguer
fous le regne d'Edouard
fecond. Le Roy
Edouard troifiéme le fit fon
Chambellan , & le combla
Kij
116 MERCURE
de bienfaits . Richard quatriéme
fon fils , auffi - bien
que Gilbert troifiéme fon
pere , ont toûjours été reconnus
avec la qualité de
Pairs du Royaume , & ont
affifté en cette qualité à
tous les Parlemens convoquez
par le Roy.
Le premier qui a porté
la qualité de Comte de
Shrevvfbury , a été Jean
Talbot , fils de Richard cinquiéme
du nom , Seigneur
de Gaderich ; lequel Jean
Talbot , Comte de Shrevvfbury
, & de Vvaterford en
GALANT. 117
w
t
The
Irlande , fut Maréchal de
France vers l'an 1441. pour
le Roy d'Angleterre Henry
VI. Ce Prince lui donna
pour recompenfe de fes
grands fervices le Comté
de Shrevvfbury , que fes
defcendans ont toûjours
poffedé depuis avec honneur
, étant le fecond Comté
d'Angleterre. Il fut plufieurs
fois Ambaffadeur
pour fon Prince , fut Gouverneur
d'Irlande , & Sénéchal
du Royaume. Il commanda
en Guyenné en qualité
de Gouverneur & de
118 MERCURE
Lieutenant general , prit
Bordeaux , remit beaucoup
de places de cette Province
à l'obeïffance des Anglois :
mais en fecourant Câtillon ,
il fut tué d'un coup de canon
avec un de fes fils en
1456. ce qui ruïna les affaires
des Anglois dans la
Guyenne , enfuite de quoy
ils furent chaffez de Fran
ce.
Jean Talbot , fecond du
nom , fon fils , fit la
guerre
en France , & le Roy Hen--
ry VI. le fit Chevalier en
1426. Chancelier d'Irlan
GALANT .
119
de , & grand Treforier du
Royaume. Georges fon pe
tit-fils fut Chevalier de la
Jarretiere. François Talbot,
Comte de Shrevvſbury
fils de Georges , fut auffi
Chevalier de la Jarretiere.
Georges fecond , fils de
François , fut Chevalier de
la Jarretiere , Comte ,
Maréchal d'Angleterre ,
dans laquelle qualité il fe
fit fort diftinguer. La Reine
Elifabeth envoya en France
en qualité d'Ambaffadeur
fon fils Gilbert , Comte
de Shrevvſbury en 1596.
82
120 MERCURE
Il ne laiſſa que
des filles de
fon mariage avec Marie de
Cavendich ; ainfi finit cette
branche .
ร
La branche d'où deſcend
M. le Duc de Shrevvíbury
d'à -prefent , Ambaffadeur
de la Grande Bretagne
vient de Gilbert Talbot
troifiéme fils de Jean fecond
, Comte de Shrevvfbury
, & par confequent
petit-fils du Maréchal Talbot
, Jean premier du nom.
M. l'Ambaffadeur eſt le
douziéme Comte de ce
nom en ligne droite .
arriva à Paris le 12. Janvier
1713. il eut le 17. à Marly
audience particuliere du
Roy.
Charles Duc de Shrewsbury
, Ambaffadeur de Sa
Janu, 1713.
K
114 MERCURE
Majefté la Reine de la Grande
Bretagne en France , a
été Secretaire d'Eftat de
Guillaume troifiéme , Roy
de la Grande Bretagne. Il
defcend d'une des plus anciennes
& des plus illuftres
familles du pays de Caux
en Normandie , des Barons ,
de Cleuville , qui avoient
feance à la Cour de l'Echiquier
. Ils ont toûjours été
en trés grande veneration
depuis leur paffage en Angleterre
, & ont rendu de
grands fervices à leurs Princes
; auffi en ont - ils reçû
GALANT. 15
de grandes faveurs . Geoffroy
de Talbot embraſſa le
parti de l'Imperatrice Ma
haud , legitime heritiere
de la Couronne d'Angleterre
, contre le Roy Etienne.
Richard Talbot , troifiéme
du nom , fon arrie
re- petit - fils , fervit en la
guerre de Cambridge le
Roy Edouard premier ; &
fon fils Gilbert Talbot , fecond
du nom , ſe fit diftinguer
fous le regne d'Edouard
fecond. Le Roy
Edouard troifiéme le fit fon
Chambellan , & le combla
Kij
116 MERCURE
de bienfaits . Richard quatriéme
fon fils , auffi - bien
que Gilbert troifiéme fon
pere , ont toûjours été reconnus
avec la qualité de
Pairs du Royaume , & ont
affifté en cette qualité à
tous les Parlemens convoquez
par le Roy.
Le premier qui a porté
la qualité de Comte de
Shrevvfbury , a été Jean
Talbot , fils de Richard cinquiéme
du nom , Seigneur
de Gaderich ; lequel Jean
Talbot , Comte de Shrevvfbury
, & de Vvaterford en
GALANT. 117
w
t
The
Irlande , fut Maréchal de
France vers l'an 1441. pour
le Roy d'Angleterre Henry
VI. Ce Prince lui donna
pour recompenfe de fes
grands fervices le Comté
de Shrevvfbury , que fes
defcendans ont toûjours
poffedé depuis avec honneur
, étant le fecond Comté
d'Angleterre. Il fut plufieurs
fois Ambaffadeur
pour fon Prince , fut Gouverneur
d'Irlande , & Sénéchal
du Royaume. Il commanda
en Guyenné en qualité
de Gouverneur & de
118 MERCURE
Lieutenant general , prit
Bordeaux , remit beaucoup
de places de cette Province
à l'obeïffance des Anglois :
mais en fecourant Câtillon ,
il fut tué d'un coup de canon
avec un de fes fils en
1456. ce qui ruïna les affaires
des Anglois dans la
Guyenne , enfuite de quoy
ils furent chaffez de Fran
ce.
Jean Talbot , fecond du
nom , fon fils , fit la
guerre
en France , & le Roy Hen--
ry VI. le fit Chevalier en
1426. Chancelier d'Irlan
GALANT .
119
de , & grand Treforier du
Royaume. Georges fon pe
tit-fils fut Chevalier de la
Jarretiere. François Talbot,
Comte de Shrevvſbury
fils de Georges , fut auffi
Chevalier de la Jarretiere.
Georges fecond , fils de
François , fut Chevalier de
la Jarretiere , Comte ,
Maréchal d'Angleterre ,
dans laquelle qualité il fe
fit fort diftinguer. La Reine
Elifabeth envoya en France
en qualité d'Ambaffadeur
fon fils Gilbert , Comte
de Shrevvſbury en 1596.
82
120 MERCURE
Il ne laiſſa que
des filles de
fon mariage avec Marie de
Cavendich ; ainfi finit cette
branche .
ร
La branche d'où deſcend
M. le Duc de Shrevvíbury
d'à -prefent , Ambaffadeur
de la Grande Bretagne
vient de Gilbert Talbot
troifiéme fils de Jean fecond
, Comte de Shrevvfbury
, & par confequent
petit-fils du Maréchal Talbot
, Jean premier du nom.
M. l'Ambaffadeur eſt le
douziéme Comte de ce
nom en ligne droite .
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Résumé : Genealogie de la Maison du Duc de Shrewburi Ambassadeur de Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne. [titre d'après la table]
Le Duc de Shrewsbury, Charles Duc de Shrewsbury, arriva à Paris le 12 janvier 1713 et rencontra le roi à Marly le 17 janvier. Il était l'ambassadeur de la Reine de Grande-Bretagne en France et avait été Secrétaire d'État de Guillaume III. Sa famille, les Barons de Cleuville, est originaire de Normandie et a rendu de nombreux services aux princes anglais, recevant en retour de grandes faveurs. Plusieurs membres de cette famille ont occupé des postes importants : Geoffroy de Talbot soutint l'Imperatrice Maud, Richard Talbot servit Édouard Ier, et Gilbert Talbot se distingua sous Édouard II. Édouard III nomma Richard Talbot et Gilbert Talbot Pairs du Royaume. Jean Talbot, Maréchal de France sous Henri VI, reçut le comté de Shrewsbury et fut ambassadeur et gouverneur d'Irlande. Son fils, Jean Talbot, fit la guerre en France et fut chevalier. Georges Talbot et François Talbot furent Chevaliers de la Jarretière. Georges second fut Maréchal d'Angleterre. Gilbert Talbot, ambassadeur en 1596 sous Élisabeth Ire, est l'ancêtre du Duc de Shrewsbury actuel, douzième comte de ce nom.
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257
p. 144
DON DU ROY.
Début :
Le Roy en consideration des services de Monsieur du Barail [...]
Mots clefs :
Don, Roi, Siège, Appointement, Frontière
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DON DU ROY.
DON DV ROR.
Le Roy en confideration
des services de Mensieur
du Barail Marechal
deCamp, & Gouverneur
de Landrecy
, en tefmoignage
de la satisfaction
que Sa Majesté a eu de sa
con duite à l'occasion du
Siege de cette place,a augmente
ses appointements,
& les a mis sur le pied des
grands Gouvernements de
la frontiere.
Le Roy en confideration
des services de Mensieur
du Barail Marechal
deCamp, & Gouverneur
de Landrecy
, en tefmoignage
de la satisfaction
que Sa Majesté a eu de sa
con duite à l'occasion du
Siege de cette place,a augmente
ses appointements,
& les a mis sur le pied des
grands Gouvernements de
la frontiere.
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258
p. 252-254
« Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...] »
Début :
Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...]
Mots clefs :
Roi, Bas-Maine, Gendarmes, Comte de Froulay
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...] »
Le Comte de Froullay
prests ces jours passez ferment
entre les mains du Roy
pour la Charge de Lieutenant
de Roy du Bas-
Maine & Comté de Laval..
: Il estsiss de "EnfèÍgne des
Gendarmes de la Garde du
Roy, dont le Pere étoit
LieutenantGeneral des ArméesduRoy
:
grand Muéchai
des Logis de sa Maison,
& Chevalier de Ces Ordres.
, Il est Colonel d'Infanterie
depuis dix ans, il y en a
trois qu'il est à la teste du
Régiment Royal Comtois,
qui emporta avec tantde
vivacité le chemin couvert
& la demilune du Forr de
l'Escarpe, & s'est trouvé au
combat de Stokrm,assiegé
dans Awh/ aux Sièges de
Hombourg
,
de Douay &
du Quesnoy.
Il a épousédepuis peu
la filleunique du Marquis
du Clos,Brigadier des Armées
du Roy, Commandant
la Cavalerie en Italie, qui
fut tué à Turin.
prests ces jours passez ferment
entre les mains du Roy
pour la Charge de Lieutenant
de Roy du Bas-
Maine & Comté de Laval..
: Il estsiss de "EnfèÍgne des
Gendarmes de la Garde du
Roy, dont le Pere étoit
LieutenantGeneral des ArméesduRoy
:
grand Muéchai
des Logis de sa Maison,
& Chevalier de Ces Ordres.
, Il est Colonel d'Infanterie
depuis dix ans, il y en a
trois qu'il est à la teste du
Régiment Royal Comtois,
qui emporta avec tantde
vivacité le chemin couvert
& la demilune du Forr de
l'Escarpe, & s'est trouvé au
combat de Stokrm,assiegé
dans Awh/ aux Sièges de
Hombourg
,
de Douay &
du Quesnoy.
Il a épousédepuis peu
la filleunique du Marquis
du Clos,Brigadier des Armées
du Roy, Commandant
la Cavalerie en Italie, qui
fut tué à Turin.
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Résumé : « Le Comte de Froullay presta ces jours passez serment entre [...] »
Le Comte de Froullay est nommé Lieutenant du Roi du Bas-Maine et du Comté de Laval. Colonel d'Infanterie depuis dix ans, il commande le Régiment Royal Comtois. Ce régiment s'est illustré lors de plusieurs sièges, dont ceux d'Awh, Hombourg, Douay et du Quesnoy. Le Comte a récemment épousé la fille du Marquis du Clos, Brigadier des Armées du Roi.
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259
p. 289-295
Nouvelles de Paris.
Début :
Les Deputez d'Artois eurent audience du Roy le 5. Février [...]
Mots clefs :
Roi, Province, Excellence, Secrétaire, Marquis de Dreux, Sieur des Granges, Sieur Voisin, Clergé, Noblesse, Duchesse de Berry
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
Les Deputez d'Artois
eurent audiencedu Roy le
5. Février,& presenterent le
Cahier de la Province à Sa
Majesté,étant conduits par
le Marquis de Dreux,grand
Maître des Ceremonies, &
par le Sieur des Granges.
Ils furent presentez parle
Duc d'Elbeuf Gouverneur
de la Province, & par le
SieurVoisinMinistre & Secretaire
d'Etat.La parole
fut portée par l'Abbé de la
Croix,Prevôt de l'Eglise
d'Arras, pour le Clergé
par le Marquis de Crequy.
HentonDéputé pourla
Nobleflc-jrôc par le Sieur
AnsartdeGonnehem,De
putédu Tiers-Etat.
Le 7- laDuchesse de
Schrewsbury eut l'honneurdesaluer
Sa Majesté
dansson cabinet:elle yfut
conduiteparle Baron de
BreteuilIntroducteur de
•Arajbaââdears,êcpresentée
parlaDuchesse d'Aumont
Ellesalua aussi Monfçi
guebrJriDauphiny Mad$
me la Duchesse de Berry;
Madame, & Madame la
Duchesse d'Orléans, conduite
& presentée comme
chez le Roy. Elle prit le
Tabouret au souper de Sa
Majesté.
Le même jour le Sieur
Cornelio Bentivoglio, Archevêque
de Carthage c;
Nonce ordinaire du Pape,
eut audience particulière
du Roy»-i î-
Le 13 les Deputez des
Etats de Bretagne eurent
audience du Roy , & presenterent
le Cahier de la
Province. Ils furent presentez
par le Comte de Toulouse,
Gouverneur de la
Province, & par le Marquis
de Torcy, Ministre &
Secrétaire d'Etat.
M. le Comte de Pinto,
frere de Son Excellence
M, le Duc d'Ossune, arriva
de Madriden cette ville
la nuit du 11 au n.Février.
Le 16. M. le Duc donna
un bal magnifique.
Le 22 Son Excellence
traita magnifiquement
,
M. le Maréchal de Villars.
M. d'Albergotty, Lieu..
tenantg, eneral- des-.armé0es
du Roy;& Chevalier du
Saint Esprit.
& M.leMarquis de Torcy,
Ministre & Secretaire
d'Etat.
M.le Marquis d'Angeau.
M. le MarquisdeNesle.
M.leChevalier de Crôifc
sy
vu M. le Comte de Truzy,
& autres Seigneurs de distinction.
Mesdames la Gorritefle
-d'Evreux.
La Duchesse de Dura&)
La Marquise de Nesle.
rttlLa Marquise deTorcy,
.& autresDames. ') Lerepas fut precedé
d'un concert des plusma-
'gnifiques,:&fut suivi d'un
al3 qui dura jusquau lendemain
huit heures.
Le 26. 27. & 28. il y eut
encore des bals, où la plupart
des personnes de distinction
sont
venuës. Il y
avoit dans tous les bals que
Son Excellence a donnez
toutes fortes de rafraîchissemens
& de fruits.
Le j3. le Prince François
Ragotzi. Prince deTransylvanie
,
arrivé depuis
quelquesjours incogitto à
Paris, tous le nom du Comte
deSaaros, eut l'honneur
de saluer le Roy, quilere-
-£UC trésfavorablement.
Les Deputez d'Artois
eurent audiencedu Roy le
5. Février,& presenterent le
Cahier de la Province à Sa
Majesté,étant conduits par
le Marquis de Dreux,grand
Maître des Ceremonies, &
par le Sieur des Granges.
Ils furent presentez parle
Duc d'Elbeuf Gouverneur
de la Province, & par le
SieurVoisinMinistre & Secretaire
d'Etat.La parole
fut portée par l'Abbé de la
Croix,Prevôt de l'Eglise
d'Arras, pour le Clergé
par le Marquis de Crequy.
HentonDéputé pourla
Nobleflc-jrôc par le Sieur
AnsartdeGonnehem,De
putédu Tiers-Etat.
Le 7- laDuchesse de
Schrewsbury eut l'honneurdesaluer
Sa Majesté
dansson cabinet:elle yfut
conduiteparle Baron de
BreteuilIntroducteur de
•Arajbaââdears,êcpresentée
parlaDuchesse d'Aumont
Ellesalua aussi Monfçi
guebrJriDauphiny Mad$
me la Duchesse de Berry;
Madame, & Madame la
Duchesse d'Orléans, conduite
& presentée comme
chez le Roy. Elle prit le
Tabouret au souper de Sa
Majesté.
Le même jour le Sieur
Cornelio Bentivoglio, Archevêque
de Carthage c;
Nonce ordinaire du Pape,
eut audience particulière
du Roy»-i î-
Le 13 les Deputez des
Etats de Bretagne eurent
audience du Roy , & presenterent
le Cahier de la
Province. Ils furent presentez
par le Comte de Toulouse,
Gouverneur de la
Province, & par le Marquis
de Torcy, Ministre &
Secrétaire d'Etat.
M. le Comte de Pinto,
frere de Son Excellence
M, le Duc d'Ossune, arriva
de Madriden cette ville
la nuit du 11 au n.Février.
Le 16. M. le Duc donna
un bal magnifique.
Le 22 Son Excellence
traita magnifiquement
,
M. le Maréchal de Villars.
M. d'Albergotty, Lieu..
tenantg, eneral- des-.armé0es
du Roy;& Chevalier du
Saint Esprit.
& M.leMarquis de Torcy,
Ministre & Secretaire
d'Etat.
M.le Marquis d'Angeau.
M. le MarquisdeNesle.
M.leChevalier de Crôifc
sy
vu M. le Comte de Truzy,
& autres Seigneurs de distinction.
Mesdames la Gorritefle
-d'Evreux.
La Duchesse de Dura&)
La Marquise de Nesle.
rttlLa Marquise deTorcy,
.& autresDames. ') Lerepas fut precedé
d'un concert des plusma-
'gnifiques,:&fut suivi d'un
al3 qui dura jusquau lendemain
huit heures.
Le 26. 27. & 28. il y eut
encore des bals, où la plupart
des personnes de distinction
sont
venuës. Il y
avoit dans tous les bals que
Son Excellence a donnez
toutes fortes de rafraîchissemens
& de fruits.
Le j3. le Prince François
Ragotzi. Prince deTransylvanie
,
arrivé depuis
quelquesjours incogitto à
Paris, tous le nom du Comte
deSaaros, eut l'honneur
de saluer le Roy, quilere-
-£UC trésfavorablement.
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Résumé : Nouvelles de Paris.
Le 5 février, les députés de la province d'Artois, conduits par le Marquis de Dreux et le Sieur des Granges, présentèrent leur cahier au roi. L'Abbé de la Croix parla pour le clergé, le Marquis de Crequy pour la noblesse et le Sieur Ansart de Gonnehem pour le tiers-état. Le 7 février, la Duchesse de Schrewsbury salua le roi, accompagnée par le Baron de Breteuil. Le même jour, l'Archevêque de Carthage et Nonce ordinaire du Pape eut une audience particulière avec le roi. Le 13 février, les députés des États de Bretagne présentèrent leur cahier, introduits par le Comte de Toulouse et le Marquis de Torcy. Le 11 février, le Comte de Pinto arriva de Madrid. Le 16 février, le Duc d'Ossune organisa un bal. Le 22 février, il reçut plusieurs seigneurs et dames de distinction. Des bals eurent lieu les 26, 27 et 28 février. Le 13 mars, le Prince François Ragotzi, Prince de Transylvanie, arriva incognito à Paris et salua le roi.
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260
p. 241-259
RENONCIATION du Roy d'Espagne à la Couronne de France.
Début :
Don Philippe par la grace de Dieu Roy de Castille [...]
Mots clefs :
Descendants, Roi, Couronne, Espagne, Renonciation, Monarchie, Légitime, Équilibre, Puissances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RENONCIATION du Roy d'Espagne à la Couronne de France.
RENONCIATION
du Roy d'Espagne à la Couronne
de France. Don Philippe par la grace
de Dieu Roy de Castille,
de Leon, d'Arragon,
&c. par la teneur & l'exposé
cydessus de cet Aéte
de renonciation & de desistement,
& afin que la
memoire soit z jamais manifestée
à tous les Rois,
Princes, Republiques &
Communautez, & personnes
particulières, que l'un
des principaux fondemens
desTraittez de paix entre
les Couronnes de France &
d'Espagne d'une part, &
celle d'Angleterre de l'autre,
pour la cimenter, &
la rendre permanente , &
parvenir a la paixgenerale,
estant d'asseurer le repos
universel de l'Europe, &
establir un équilibre entre
les Puissances, ensortequ'il
ne puisse arriver que plusieursestant
réunies en une
feule la balance de l'égalité
qu'on veut asseurer
panche à l'avantage de
l'une de ces Puissancesaux
risques & dommages des
autres, il a esté fait instance
par l'Angleterre, & il
a esté convenu de ma part,
& de celle du Roy mon
grandPere
, que pour éviter
en quelque temps que
ce soit l'union de cette Monarchie
à celle de la France,
il se sist des Renonciations
réciproques pour moi
&, mes Descendants à la
succession de la Monarchie
de france , & de la part
des Princes de France, de
toute leur ligne presence &
à venir à la successionde la
Nlc!naxcl-iie d'Espagne, faisant
réciproquement une
abdication volontaire de
tous les droits que les deux
Maisons Royalles d'Espagne
& de France pourroient
avoir à se succeder
mutuellement, feparanc
par les moyens justes de
maRenonciation ma branche
de la tige Royalle de
France, & toutes les branches
de la Tige Royalle
d'Espagne
, prenant aussi
des mesures iuivant la maxime
fondamentale & perpetuelle
de l'équilibre des
Puissances de l'Europe)ain.
si qu'il est justifié par cet
Aéte que l'on évite en tous
lescas imaginables l'union
de la Monarchie de France
avec celle d'Espagne
,
l'on
prévienne l'inconvenient
qui arriveroit si au deffaut
de ma descendance le cas
avenoit que la Couronne
d'Espagne pust retomberà
la Maison d'Austriche
, ce
qui la rendroit trop formidable
; pour cet effet il a
esté convenu & accordé
par l'Angleterre avec moy
& avec le Roy mon grand
Pere, qu'à mon deffaut &
à celuy de mes Descendans
le Duc de Savoye feroit appellé
à la succession de cette
Monarchie, luy, ses ensans
& Descendans malles,
nez en legitime mariage ,
& l'on doit croire qu'avec
cette esperance perpetuelle
& continuelle, il fera le
centre invariable de la balance
, qui asseure volontairement
l'équilibre entre
toutes les Puissances fatiguées
de la guerre,j'ay
resolu en consequence de
ce qui estcy-dessusexposé
par l'amour que j'ay pour
les Espagnols, par la connoissance,
& par les fréquentes
experiences que
j'ay faites de leur fidelité,
& pour rendre grace à la
divine Providence avec
une entiere resignation à
ses volontez,de la grande
faveur qu'elle m'a faite en
me plaçant, en me maintenant
sur le Throsne,&
en m'eslevant sur tant de
Sujets illustres
,
qui m'ont
si bien servi, desirant vivre
& mourir parmy eux. :-
Moy Don PHILIPPE
par la grace de Dieu,Roy
de Castille, de Leon, d'Arragon,
&c.je renonce par
le presentActe pour tousjours&
a jamais,pour moymesme
Ôc mes heritiers ôç
successeurs,à toutes prétentions,
droits & titres
que moy ou mes Descendants
ayent des à present,
ou puissent avoir à l'avenir
à la succession de la Couronne
de France, je les
abandonne & m'en desiste
pour moy & pour eux, je
me declare. & me tiens
pour exclus & separé, moy,
mes enfans & mes descendants
,
de la succession à la
Couronne de France. Je
veux & consens pour moy
&mes descendants que dès
à present comme alors moy
& mes descendants estant
exclus & inhabiles & incapables
, l'on regarde ce
droit comme passé & transferé
à celuy qui se trouvera
suivre en degré & immediatau
Roy par la more
duquel la vacance arrivera
,& auquel successeur
immediat on déferera la
succession de la Couronne
de France en quelque tems
& quelque cas que ce soit,
afin qu'il l'ait& la possede
comme legitime & veritable
successeur
,
de mesme
que si moy ôc mes descendants
n'eussions pas esté
nez,je veux,consens pour
moy -mesme & pour mes
descendants que dès à present
comme alors ce droit
soit regardé & confideré
comme passé & transferé
au Duc de Berry mon frere
,ôc à ses descendants
masles nez en legitime maria
ge ; & au deffaut de ses
lignes masculines au Duc
d'Orleans mon oncle & à
ses enfans & descendants
masles nez en legitime mariage
,
&c. & pour plus
grande assurance & stabilité
de cette abdication de
tous les droits& titres qui
m'appartiennent,&a tous
mes descendants,àla succession
de la Couronne de
France, je me dépoüillé 06
medesistespecialement des
droits qui pourroient m'appartenir
par les Lettres Patentes,
ou Actes par le£
quels le Roy mon grand
Pere me conserve, me reserve
le droit de succession
à la Couronne de France,
lesquelles Lettres Patentes
furent donnéesàVersaillesau
mois de Decembre
mil sept cens, & passées &
approuvées au Parlement,
je les rejette& y renonce,
ô&c les rcegiardecommenul- d e comme nul-
les; je renonce à tous moyens&
specialement à celuy
de la lesion évidente ôc
énorme que l'on pourroit
trouver dans la Renonciation
du droit de pouvoir
succeder en aucun temps
à ladite Couronne, je veux
dès à presènt comme alors
qu'elle soit tenuë jugée &c
déclarée pour illicite
, injuste
,
mal encreprise, &
pour violente invasion, ôc
usurpation faite contre la
raison & contre la conscience,
& qu'au contraire
l'on juge & qualifie pour
jufie, licite & permise celle
qui fera faire par celuy qui
au moyen de mon exclusion
&decelle de mes descendants
,
devra succeder
à ladite Couronne, & pour
plus grande stabilité dece
qui est contenu encette renonciacion,
& de cequi est
promis & statué de ma part
j'engage de nouveau ma
parole Royalle,je jure &<
lemnellement par les
Evangiles contenus en ce 4
Missel
)
sur lequel je pose
la main droite, que j'observerai
,
maintiendrai le #
present écrit, & Acre de
Renonciation,tant pour
moy que pour mes succesfeurs
héritiers & descendants
dans toutes lesclauses
qui y sont contenues selon
le sens & la consftruction
la plus naturelle & la
plus littérale &la plus évi- * dente; & je passe ce pre-
,
sent Acte devant le present
Secrétaire de ce Royaume,
, le signe & ordonne qu'il
soit scelle de mon scel
Royal, estant tesmoinsrequis
& presens appellez le
Cardinal Don Francisco de
Judice Inquisiteur général,
& Archevesque de Montreal,
de mon Conseil d'Estat
,
Don Joseph Fry de
Velasco, y Tobbar de Castille
Duc de Frias gentilhomme
de ma Chambre,
mon Majordome
,
grand
Sommelier & grand Ve- neur,DonJtianClaros Albnzo
Perez de Gusman &
Bueno Duc de MedinaSidonia
Chevalier de l'Ordre
dre du S. Esprit,mon grand
Ecuyergentilhomme dela
Chambre & de mon Conseil
d'Estat
, &c. Moy le
Roy, moy Don Manuel de
Vadilloy Velasco, Chevalier
de l'Ordre de S. Jacques,
Commandeur de Pozuelo,
de celuy de Calatrava,
Secretaire d'Estat de
Sa Majeste
,
Notaire & Ecrivain
public en fes- Royaumes
& Seigneuries, qui
ay esté present à la stipulation
de ce qui estcy-desfus
contenu, je le certifie,
ôc en tesmoignage de verité
je l'ay sïgné de mon
nom. A Madrid le cinquième
Novembre mil sepc
cents douze. DonManuel
Vadillo y Velasco.
C'est pourquoy par la
consideration des convenances
dont il est fait mention
dans leditActe icy inferé
,j'ay ordonné l'expedition
de la Presènte lignée
demamain, & scelléedu
sceau de mes Armes Royalles
, & contresignée de
mon Secrétaire d'Estat Ôc
grandNotaire de ces Ro-;
yaumes. A Buenretiro le
sept Novembre mil sept
cens douze. Signé moy LE
ROY ,& plus bas, Ma*
NUEL VADILLO Y Velasco.
du Roy d'Espagne à la Couronne
de France. Don Philippe par la grace
de Dieu Roy de Castille,
de Leon, d'Arragon,
&c. par la teneur & l'exposé
cydessus de cet Aéte
de renonciation & de desistement,
& afin que la
memoire soit z jamais manifestée
à tous les Rois,
Princes, Republiques &
Communautez, & personnes
particulières, que l'un
des principaux fondemens
desTraittez de paix entre
les Couronnes de France &
d'Espagne d'une part, &
celle d'Angleterre de l'autre,
pour la cimenter, &
la rendre permanente , &
parvenir a la paixgenerale,
estant d'asseurer le repos
universel de l'Europe, &
establir un équilibre entre
les Puissances, ensortequ'il
ne puisse arriver que plusieursestant
réunies en une
feule la balance de l'égalité
qu'on veut asseurer
panche à l'avantage de
l'une de ces Puissancesaux
risques & dommages des
autres, il a esté fait instance
par l'Angleterre, & il
a esté convenu de ma part,
& de celle du Roy mon
grandPere
, que pour éviter
en quelque temps que
ce soit l'union de cette Monarchie
à celle de la France,
il se sist des Renonciations
réciproques pour moi
&, mes Descendants à la
succession de la Monarchie
de france , & de la part
des Princes de France, de
toute leur ligne presence &
à venir à la successionde la
Nlc!naxcl-iie d'Espagne, faisant
réciproquement une
abdication volontaire de
tous les droits que les deux
Maisons Royalles d'Espagne
& de France pourroient
avoir à se succeder
mutuellement, feparanc
par les moyens justes de
maRenonciation ma branche
de la tige Royalle de
France, & toutes les branches
de la Tige Royalle
d'Espagne
, prenant aussi
des mesures iuivant la maxime
fondamentale & perpetuelle
de l'équilibre des
Puissances de l'Europe)ain.
si qu'il est justifié par cet
Aéte que l'on évite en tous
lescas imaginables l'union
de la Monarchie de France
avec celle d'Espagne
,
l'on
prévienne l'inconvenient
qui arriveroit si au deffaut
de ma descendance le cas
avenoit que la Couronne
d'Espagne pust retomberà
la Maison d'Austriche
, ce
qui la rendroit trop formidable
; pour cet effet il a
esté convenu & accordé
par l'Angleterre avec moy
& avec le Roy mon grand
Pere, qu'à mon deffaut &
à celuy de mes Descendans
le Duc de Savoye feroit appellé
à la succession de cette
Monarchie, luy, ses ensans
& Descendans malles,
nez en legitime mariage ,
& l'on doit croire qu'avec
cette esperance perpetuelle
& continuelle, il fera le
centre invariable de la balance
, qui asseure volontairement
l'équilibre entre
toutes les Puissances fatiguées
de la guerre,j'ay
resolu en consequence de
ce qui estcy-dessusexposé
par l'amour que j'ay pour
les Espagnols, par la connoissance,
& par les fréquentes
experiences que
j'ay faites de leur fidelité,
& pour rendre grace à la
divine Providence avec
une entiere resignation à
ses volontez,de la grande
faveur qu'elle m'a faite en
me plaçant, en me maintenant
sur le Throsne,&
en m'eslevant sur tant de
Sujets illustres
,
qui m'ont
si bien servi, desirant vivre
& mourir parmy eux. :-
Moy Don PHILIPPE
par la grace de Dieu,Roy
de Castille, de Leon, d'Arragon,
&c.je renonce par
le presentActe pour tousjours&
a jamais,pour moymesme
Ôc mes heritiers ôç
successeurs,à toutes prétentions,
droits & titres
que moy ou mes Descendants
ayent des à present,
ou puissent avoir à l'avenir
à la succession de la Couronne
de France, je les
abandonne & m'en desiste
pour moy & pour eux, je
me declare. & me tiens
pour exclus & separé, moy,
mes enfans & mes descendants
,
de la succession à la
Couronne de France. Je
veux & consens pour moy
&mes descendants que dès
à present comme alors moy
& mes descendants estant
exclus & inhabiles & incapables
, l'on regarde ce
droit comme passé & transferé
à celuy qui se trouvera
suivre en degré & immediatau
Roy par la more
duquel la vacance arrivera
,& auquel successeur
immediat on déferera la
succession de la Couronne
de France en quelque tems
& quelque cas que ce soit,
afin qu'il l'ait& la possede
comme legitime & veritable
successeur
,
de mesme
que si moy ôc mes descendants
n'eussions pas esté
nez,je veux,consens pour
moy -mesme & pour mes
descendants que dès à present
comme alors ce droit
soit regardé & confideré
comme passé & transferé
au Duc de Berry mon frere
,ôc à ses descendants
masles nez en legitime maria
ge ; & au deffaut de ses
lignes masculines au Duc
d'Orleans mon oncle & à
ses enfans & descendants
masles nez en legitime mariage
,
&c. & pour plus
grande assurance & stabilité
de cette abdication de
tous les droits& titres qui
m'appartiennent,&a tous
mes descendants,àla succession
de la Couronne de
France, je me dépoüillé 06
medesistespecialement des
droits qui pourroient m'appartenir
par les Lettres Patentes,
ou Actes par le£
quels le Roy mon grand
Pere me conserve, me reserve
le droit de succession
à la Couronne de France,
lesquelles Lettres Patentes
furent donnéesàVersaillesau
mois de Decembre
mil sept cens, & passées &
approuvées au Parlement,
je les rejette& y renonce,
ô&c les rcegiardecommenul- d e comme nul-
les; je renonce à tous moyens&
specialement à celuy
de la lesion évidente ôc
énorme que l'on pourroit
trouver dans la Renonciation
du droit de pouvoir
succeder en aucun temps
à ladite Couronne, je veux
dès à presènt comme alors
qu'elle soit tenuë jugée &c
déclarée pour illicite
, injuste
,
mal encreprise, &
pour violente invasion, ôc
usurpation faite contre la
raison & contre la conscience,
& qu'au contraire
l'on juge & qualifie pour
jufie, licite & permise celle
qui fera faire par celuy qui
au moyen de mon exclusion
&decelle de mes descendants
,
devra succeder
à ladite Couronne, & pour
plus grande stabilité dece
qui est contenu encette renonciacion,
& de cequi est
promis & statué de ma part
j'engage de nouveau ma
parole Royalle,je jure &<
lemnellement par les
Evangiles contenus en ce 4
Missel
)
sur lequel je pose
la main droite, que j'observerai
,
maintiendrai le #
present écrit, & Acre de
Renonciation,tant pour
moy que pour mes succesfeurs
héritiers & descendants
dans toutes lesclauses
qui y sont contenues selon
le sens & la consftruction
la plus naturelle & la
plus littérale &la plus évi- * dente; & je passe ce pre-
,
sent Acte devant le present
Secrétaire de ce Royaume,
, le signe & ordonne qu'il
soit scelle de mon scel
Royal, estant tesmoinsrequis
& presens appellez le
Cardinal Don Francisco de
Judice Inquisiteur général,
& Archevesque de Montreal,
de mon Conseil d'Estat
,
Don Joseph Fry de
Velasco, y Tobbar de Castille
Duc de Frias gentilhomme
de ma Chambre,
mon Majordome
,
grand
Sommelier & grand Ve- neur,DonJtianClaros Albnzo
Perez de Gusman &
Bueno Duc de MedinaSidonia
Chevalier de l'Ordre
dre du S. Esprit,mon grand
Ecuyergentilhomme dela
Chambre & de mon Conseil
d'Estat
, &c. Moy le
Roy, moy Don Manuel de
Vadilloy Velasco, Chevalier
de l'Ordre de S. Jacques,
Commandeur de Pozuelo,
de celuy de Calatrava,
Secretaire d'Estat de
Sa Majeste
,
Notaire & Ecrivain
public en fes- Royaumes
& Seigneuries, qui
ay esté present à la stipulation
de ce qui estcy-desfus
contenu, je le certifie,
ôc en tesmoignage de verité
je l'ay sïgné de mon
nom. A Madrid le cinquième
Novembre mil sepc
cents douze. DonManuel
Vadillo y Velasco.
C'est pourquoy par la
consideration des convenances
dont il est fait mention
dans leditActe icy inferé
,j'ay ordonné l'expedition
de la Presènte lignée
demamain, & scelléedu
sceau de mes Armes Royalles
, & contresignée de
mon Secrétaire d'Estat Ôc
grandNotaire de ces Ro-;
yaumes. A Buenretiro le
sept Novembre mil sept
cens douze. Signé moy LE
ROY ,& plus bas, Ma*
NUEL VADILLO Y Velasco.
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Résumé : RENONCIATION du Roy d'Espagne à la Couronne de France.
Le document est un acte de renonciation du roi d'Espagne Philippe V à la couronne de France. Philippe, par la grâce de Dieu roi de Castille, de León, d'Aragon, etc., déclare renoncer pour lui-même et ses descendants à tous les droits de succession à la couronne de France. Cette décision est motivée par les traités de paix entre les couronnes de France et d'Espagne, d'une part, et celle d'Angleterre, de l'autre. Ces traités visent à assurer l'équilibre des puissances en Europe et à éviter l'union des monarchies française et espagnole. En cas de défaut de descendance, le duc de Savoie est désigné comme successeur. Philippe exprime son amour pour les Espagnols et sa résignation à la volonté divine. Il renonce explicitement aux droits de succession et déclare nulles les lettres patentes qui lui réservaient ce droit. L'acte est signé à Madrid le 5 novembre 1712 et scellé à Buenretiro le 7 novembre 1712.
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261
p. 121-127
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
La Suspension d'Armes avec le Portugal a esté encore renouvellée [...]
Mots clefs :
Troupes, Roi, Espagne, Couronne, Renonciation, Barcelone
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOVVEL-LES
d'Espagne.
La Suspension d'A rmes
avec le Portugala cité encorerenouvellée
pour quatre
mois, & le Commerce a été
rérabli.
On publia le
1 8. Mars à
Madrid, la Renonciation
que le Roy a faite de ses
droits à la Couronne de
France Le Roy a fait envoyer
cir.quantw mille écus
en Biscaye, pour commencer
à travailler à la construction
de six Vaisseaux de
guerre. LeComte de Lexington
a offert à Sa Majesté
de la part de la Reine
de la Grande Breragne sa
MaitreETc
)
de lui fournir tous
ceux dont il auroit besoin
à son choix & à un prix trèsmodiquequiseroitdeduit
surce que les Anglois lui
doivent par leTraité fait avec
eux, pour fournir des Negres
à l'Amérique Espagnole.
Onmande de Madrid qu'on
esoie convenu avec 1Auh:-
t
,
duc d'un Traité pour l'évacuation
de l'Italie.
On écrit de L sbonne que
l'on renvoyoit les soldats
étrangers qui servoient dans
les troupes dePortugal: que
plusieursVaisseaux étoient
partis pour aller charger des
biez en Barbarie, & qu'un
Armateur François avoit amené
& vendu à Lisbonne
une prise Hollandoise chargée
des Soye & d'autres
Marchandises.
- Les Lettres de Barcelonne
portent qu'une Escadre de
Vaisseaux de guerre étoit
arrivée dans le Porc)&'lue
larchidiichcffcs'étoir servie
de cette occa ssan pour declarer
à la Deputation aux
Magistrats de la Ville que
l'Archiduc avoit esté obligé
de renoncer à-ses prétentions
sur la Monarchie d'Espagne
& par consequent d'abandonner
la Catalogne; cette
Declaration jointe aux plaintes
des peuples du Lampourdan
qui arriverent en même
tems de ce Gu'ds étoient abandonnez.
1 ,& obligez à
payer de grandes contributions
aux Troupes Françoises,
causa une extrême
consternation, & excita un
grand tumulte parmi les habitans
qui afficherent de tous
costez des Pasquinades: ce
qui faisant craindre à l'Archiduchesse,
qu'ils ne lui perdissentle
respect jdlefît menacer
1:5 principaux que s'ils
ne faisoient cener ces desordres,
elle feroit venir les
Troupes de France & d'Espagne
qui étoient à sa dispoflIon
pour les châtier, on
assureaussi qu'on parle
d'envoyer au Roy une Deputation
pour des propositions
particulieres.
D'autres Lettres plus recentes
portent qu'on y avoit
publié le départ de l'Archi.
duchesse qui devoit s'cmb.
nC]uer le 10. Mars avec
ses Troupes pour passer en
Italie; eue les ordres avaient
été donnez aux Munitionaires
Generaux de former
en diligence des Magasins
-
de farine & d'orge dans l'interieur
de la Catalogne pour
la subsistance des Troupes
qui y passeront, afin d'aller
prendre possession de Tarragone
&de Barcelonne, aussitoa
que les Allemans seront
sortis.
d'Espagne.
La Suspension d'A rmes
avec le Portugala cité encorerenouvellée
pour quatre
mois, & le Commerce a été
rérabli.
On publia le
1 8. Mars à
Madrid, la Renonciation
que le Roy a faite de ses
droits à la Couronne de
France Le Roy a fait envoyer
cir.quantw mille écus
en Biscaye, pour commencer
à travailler à la construction
de six Vaisseaux de
guerre. LeComte de Lexington
a offert à Sa Majesté
de la part de la Reine
de la Grande Breragne sa
MaitreETc
)
de lui fournir tous
ceux dont il auroit besoin
à son choix & à un prix trèsmodiquequiseroitdeduit
surce que les Anglois lui
doivent par leTraité fait avec
eux, pour fournir des Negres
à l'Amérique Espagnole.
Onmande de Madrid qu'on
esoie convenu avec 1Auh:-
t
,
duc d'un Traité pour l'évacuation
de l'Italie.
On écrit de L sbonne que
l'on renvoyoit les soldats
étrangers qui servoient dans
les troupes dePortugal: que
plusieursVaisseaux étoient
partis pour aller charger des
biez en Barbarie, & qu'un
Armateur François avoit amené
& vendu à Lisbonne
une prise Hollandoise chargée
des Soye & d'autres
Marchandises.
- Les Lettres de Barcelonne
portent qu'une Escadre de
Vaisseaux de guerre étoit
arrivée dans le Porc)&'lue
larchidiichcffcs'étoir servie
de cette occa ssan pour declarer
à la Deputation aux
Magistrats de la Ville que
l'Archiduc avoit esté obligé
de renoncer à-ses prétentions
sur la Monarchie d'Espagne
& par consequent d'abandonner
la Catalogne; cette
Declaration jointe aux plaintes
des peuples du Lampourdan
qui arriverent en même
tems de ce Gu'ds étoient abandonnez.
1 ,& obligez à
payer de grandes contributions
aux Troupes Françoises,
causa une extrême
consternation, & excita un
grand tumulte parmi les habitans
qui afficherent de tous
costez des Pasquinades: ce
qui faisant craindre à l'Archiduchesse,
qu'ils ne lui perdissentle
respect jdlefît menacer
1:5 principaux que s'ils
ne faisoient cener ces desordres,
elle feroit venir les
Troupes de France & d'Espagne
qui étoient à sa dispoflIon
pour les châtier, on
assureaussi qu'on parle
d'envoyer au Roy une Deputation
pour des propositions
particulieres.
D'autres Lettres plus recentes
portent qu'on y avoit
publié le départ de l'Archi.
duchesse qui devoit s'cmb.
nC]uer le 10. Mars avec
ses Troupes pour passer en
Italie; eue les ordres avaient
été donnez aux Munitionaires
Generaux de former
en diligence des Magasins
-
de farine & d'orge dans l'interieur
de la Catalogne pour
la subsistance des Troupes
qui y passeront, afin d'aller
prendre possession de Tarragone
&de Barcelonne, aussitoa
que les Allemans seront
sortis.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le document relate divers événements politiques et militaires en Espagne et au Portugal. La trêve avec le Portugal a été prolongée de quatre mois, et le commerce a repris. Le 18 mars, Madrid a publié la renonciation du roi d'Espagne à ses droits sur la couronne de France. Le roi a également financé la construction de six vaisseaux de guerre en Biscaye. Le comte de Lexington a proposé, au nom de la reine de Grande-Bretagne, de fournir des navires à bas coût, en déduction des dettes britanniques envers l'Espagne pour le trafic d'esclaves en Amérique. À Lisbonne, les soldats étrangers ont été renvoyés des troupes portugaises, et plusieurs vaisseaux ont quitté le port pour charger du blé en Barbarie. Un armateur français a vendu à Lisbonne une prise hollandaise chargée de soies et autres marchandises. À Barcelone, une escadre de vaisseaux de guerre est arrivée, et l'archiduchesse a annoncé la renonciation de l'archiduc à ses prétentions sur la monarchie espagnole et son abandon de la Catalogne, provoquant des tumultes. L'archiduchesse a menacé d'intervenir avec les troupes françaises et espagnoles. Des ordres ont été donnés pour préparer des magasins de farine et d'orge en Catalogne pour les troupes destinées à prendre Tarragone et Barcelone après le départ des Allemands.
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262
p. 52-66
SOMMAIRE des Traitez de Paix & de Commerce entre la France, et les Estats Generaux des Provinces-Unies, conclus à Utrecht le 11. Avril 1713.
Début :
ARTICLE I. La Declaration de la Paix, & la cessation de tous actes d'hostilité, &c. [...]
Mots clefs :
Paix, Articles, Roi, Catholique, France, Espagne, Clauses, Namur, Guerre, Bavière
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SOMMAIRE des Traitez de Paix & de Commerce entre la France, et les Estats Generaux des Provinces-Unies, conclus à Utrecht le 11. Avril 1713.
SOMMAIRE
des Traitez de Paix & de
Commerce entre la France,
0* les Estats Généraux des
Provinces - Unies> conclus
àVtrech le 11.Avril1713.
ARTICLE I. LADeclaration de la.<
, Paix, & la cessation de tous
actes d'hostilite, &c.
II.
L'oubli & l'amnistie ge;
nerale pour tous les Sujets
de part & d'autre, & le
restablissèment dans leurs
biens.
III.
é Restitution
,
des prises
dans la mer Baltique du
Nord
,
&c. dans quatre (emaines,
de la Manche jusqu'au
Cap saint Vincent;
dans six semaines, de la
Medirerranée jusques à la
Ligne dans dix semaines,
& dans huit mois par delà
la Ligne, &c.
I V. V. & V I.
Sincere
,
ferme & perpetuelle
amitié, & bonne
correspondance par mer
& par terre, & restitution
des biens aux premiers propriétaires,
&c. E iij
VII.
On remet aux Essars
Généraux en faveur de la
Maison d'autriche
, pour
barriere les Pay- Bas appessez
Espagnols
,
conformément
au Traité de Riswich,
fauf ce que possede
le Roy de Prusse
,
à qui il
fera remis de plus Lammanie
de KirKembech
avec,&c. Plus il fera reservé
dans le Duché de Luxembourg
ou de Limbourg
, une Terre de valeur
de trente.milleécus
de revenu, qui fera érigée.
en Principauté en faveur
de la Princesse des Ursins,
& héritiers, &c. VIII.
En consequence Sa Majessé
Tres-Chrestenne remet
aux Sieurs Estats Généraux,
Namur, Charleroy
,
Nieuport, &c.
IX.
Sa Maiesté Catholique
ayant cédé à Son Altesse
Eleaorale de Baviere let
dits Pays- Bas Espagnols,
Sa Màjesté Tres-Chrestienne
s'engage de faire
donner un acte de cession
de ses droits sur lesdits
Pays Bas&c. SOQAIreiTc
retenant la Souveraineté,
revenus, &c. du Duché &
Vilie de Luxembourg,la
Ville & Comté de Namur,
la ville de Charleroy, &c.
jusqu'à ce qu'elle ait esté
restablie, dans ses Etats ,
&c. à l'exception du haut
Palatinat, & remise dans
le rang de neuvième Electeur
&en possession du
Royaume de Sardaigne &
du titre de Roy &c.
L'article X. ne contient que
desfaits 0* conditions sur
l'Article précedent, qui font
trop écendus pour un Sommaire.
XI.
Le Roy de France cede
Menin, & la Ville & Citadelle
de Tournay, &c.
excepté Sr. Amand &.
Le Prince d'Epinoy rentre
dans la possession de la terre
dantoin, &c.
XII.
On cede à la MaiTon
d'Aufiriche Furnes- Ambagt,
le Fort de Knoque,
Loo,Dixmude,Yprcs,&c.
XIII.
La Navigation de la Lis
fera libre.
XIV.
Qu'aucune partie des
Pays-Bas Espagnols ne
pourra jamais erre transportée
à la Couronne
-
de
France,&c.
XV.
On rend à la France la
Ville & Citadelle de Lile
avec toute saChastelnie,
&c. Orchies, le Pays de
Lalo,la Gourgue, lesVilles
& Places d'Aire,Bctune,Sr.
Venant, le Fort François,
&c.
XVI.
Luxembourg, Namur, Charleroy
,
Nieuport &
toutes les Places, & Forts
possedez parle Roy de
France & lesEleéteurs de
Cologne & de Baviere feront
remis avec les Canons
Artilerie,&c. quiy étoient
au decés du feu Roy Catholique
Charle Il Lile
Aire, le Fort François, &c.
avecCanons,Artillerie,&c.
qui y étoienc au temps de la
prise. Ypres avec50. pieces
de Canon.
: XVII.
La retraite des troupes
dé part ôcd'autre.
XVIII.
Les droitsperçus de pa; t
& d'autre, continués seulement
jurqu'au jour de l'E.
change des ratifications.
XIX.
Détailde l'Amnistie de
parc & d'autre.
X X.
LibertédeDomiciles &
de Commerce réciproquement.
XXI.
Restablissement des dignirés,
honneurs, benesices,
&c.& tenue des Jugemens
rendus pendant la
guerre, &c.
XXI1.
Clause pour les Rentes
v afectées sur la Generalité
de quelques Provinces des
Païs Bas. XXIII.
Les benefïcesaccordez
& légitimement conferez
pendant la guerre,laissez à
ceux qui les possedent, &
tout ce qui concerne la Religion
Catholique Romaine
confervé dans son érar,
libertez, franchises.,droirs
honneurs,&c. ainsi que
devant.
- XXIV.
Pour l'exercice de la Re-
- ligion Protestante par les
troupes que les Estats
Généraux auront dans les
Places desditsPaysBas Espagnols,
&c. on se conforme
au Reglement fait
avec l'Electeur de Baviere
Gouvreneur des PaysBas.
Espagnols, fous le regne
de Charles II.
XXV.
1
Conservation des Privilèges,
Coutumes, Droits
&c. par les Communautés
, Habitans. &c.
XXVI.
Garnisons desEstatsCeneraux
qui se trouvent à
Huy &Citadelle de Liege
yresteront,auxdépens desdits
Sei gneurs, Estats; Fortifications
de Bonne rasez.
XXVII.
Tous Prisonniers de
guerre feront délivrez, &c.
XXVIII.
Levée de Contributions
de part &d'autre continuée
jusquau jour del'Eschacge
des Ratifications.
XXIX.
Renonciation réciproque
à routes anciennes pretentions,
au préjudice du
present Traité, &c.
XXX.
Les voyes de lajustice
ordinaire ouvertes; selon
les Loys de chaque Pays,
&c.
XXXI.
Précautions prises, &
confirmées pourempêcher
que les Couronnes deFrance
& d'Espagne ne puissent
amais estre unies sur la
ête d'un mesme Roy &c.
XXXII.
Commerce & Navigation
en Espagne, ou dans
les Indes Espagnoles,comme
e lles étoient fous Charles
IL
XXXIII.
Tout ce qui regardera
dans le Traité à faire avec
l'Empire,l'estat de Religion,
fera conforme à
la teneur des Traités de
Westphalie, & Rhinfels
,
&S. Goard, demeurant au
Landgrave deHesseCassel,
& moyennant un équivalent,
à payer au Prince de
Hesse Rheinfels
,
à condition
quelaReligion Catholique
Romaine y soit
exercée.
Les Articles suivans ne
contiennent que des formalités
,
publications &
actes, & quelquesclauses,
en cas de contravention,
qui n'auront pas lieu de nos
jours, puisque cette heureuse
paix fera durable.
des Traitez de Paix & de
Commerce entre la France,
0* les Estats Généraux des
Provinces - Unies> conclus
àVtrech le 11.Avril1713.
ARTICLE I. LADeclaration de la.<
, Paix, & la cessation de tous
actes d'hostilite, &c.
II.
L'oubli & l'amnistie ge;
nerale pour tous les Sujets
de part & d'autre, & le
restablissèment dans leurs
biens.
III.
é Restitution
,
des prises
dans la mer Baltique du
Nord
,
&c. dans quatre (emaines,
de la Manche jusqu'au
Cap saint Vincent;
dans six semaines, de la
Medirerranée jusques à la
Ligne dans dix semaines,
& dans huit mois par delà
la Ligne, &c.
I V. V. & V I.
Sincere
,
ferme & perpetuelle
amitié, & bonne
correspondance par mer
& par terre, & restitution
des biens aux premiers propriétaires,
&c. E iij
VII.
On remet aux Essars
Généraux en faveur de la
Maison d'autriche
, pour
barriere les Pay- Bas appessez
Espagnols
,
conformément
au Traité de Riswich,
fauf ce que possede
le Roy de Prusse
,
à qui il
fera remis de plus Lammanie
de KirKembech
avec,&c. Plus il fera reservé
dans le Duché de Luxembourg
ou de Limbourg
, une Terre de valeur
de trente.milleécus
de revenu, qui fera érigée.
en Principauté en faveur
de la Princesse des Ursins,
& héritiers, &c. VIII.
En consequence Sa Majessé
Tres-Chrestenne remet
aux Sieurs Estats Généraux,
Namur, Charleroy
,
Nieuport, &c.
IX.
Sa Maiesté Catholique
ayant cédé à Son Altesse
Eleaorale de Baviere let
dits Pays- Bas Espagnols,
Sa Màjesté Tres-Chrestienne
s'engage de faire
donner un acte de cession
de ses droits sur lesdits
Pays Bas&c. SOQAIreiTc
retenant la Souveraineté,
revenus, &c. du Duché &
Vilie de Luxembourg,la
Ville & Comté de Namur,
la ville de Charleroy, &c.
jusqu'à ce qu'elle ait esté
restablie, dans ses Etats ,
&c. à l'exception du haut
Palatinat, & remise dans
le rang de neuvième Electeur
&en possession du
Royaume de Sardaigne &
du titre de Roy &c.
L'article X. ne contient que
desfaits 0* conditions sur
l'Article précedent, qui font
trop écendus pour un Sommaire.
XI.
Le Roy de France cede
Menin, & la Ville & Citadelle
de Tournay, &c.
excepté Sr. Amand &.
Le Prince d'Epinoy rentre
dans la possession de la terre
dantoin, &c.
XII.
On cede à la MaiTon
d'Aufiriche Furnes- Ambagt,
le Fort de Knoque,
Loo,Dixmude,Yprcs,&c.
XIII.
La Navigation de la Lis
fera libre.
XIV.
Qu'aucune partie des
Pays-Bas Espagnols ne
pourra jamais erre transportée
à la Couronne
-
de
France,&c.
XV.
On rend à la France la
Ville & Citadelle de Lile
avec toute saChastelnie,
&c. Orchies, le Pays de
Lalo,la Gourgue, lesVilles
& Places d'Aire,Bctune,Sr.
Venant, le Fort François,
&c.
XVI.
Luxembourg, Namur, Charleroy
,
Nieuport &
toutes les Places, & Forts
possedez parle Roy de
France & lesEleéteurs de
Cologne & de Baviere feront
remis avec les Canons
Artilerie,&c. quiy étoient
au decés du feu Roy Catholique
Charle Il Lile
Aire, le Fort François, &c.
avecCanons,Artillerie,&c.
qui y étoienc au temps de la
prise. Ypres avec50. pieces
de Canon.
: XVII.
La retraite des troupes
dé part ôcd'autre.
XVIII.
Les droitsperçus de pa; t
& d'autre, continués seulement
jurqu'au jour de l'E.
change des ratifications.
XIX.
Détailde l'Amnistie de
parc & d'autre.
X X.
LibertédeDomiciles &
de Commerce réciproquement.
XXI.
Restablissement des dignirés,
honneurs, benesices,
&c.& tenue des Jugemens
rendus pendant la
guerre, &c.
XXI1.
Clause pour les Rentes
v afectées sur la Generalité
de quelques Provinces des
Païs Bas. XXIII.
Les benefïcesaccordez
& légitimement conferez
pendant la guerre,laissez à
ceux qui les possedent, &
tout ce qui concerne la Religion
Catholique Romaine
confervé dans son érar,
libertez, franchises.,droirs
honneurs,&c. ainsi que
devant.
- XXIV.
Pour l'exercice de la Re-
- ligion Protestante par les
troupes que les Estats
Généraux auront dans les
Places desditsPaysBas Espagnols,
&c. on se conforme
au Reglement fait
avec l'Electeur de Baviere
Gouvreneur des PaysBas.
Espagnols, fous le regne
de Charles II.
XXV.
1
Conservation des Privilèges,
Coutumes, Droits
&c. par les Communautés
, Habitans. &c.
XXVI.
Garnisons desEstatsCeneraux
qui se trouvent à
Huy &Citadelle de Liege
yresteront,auxdépens desdits
Sei gneurs, Estats; Fortifications
de Bonne rasez.
XXVII.
Tous Prisonniers de
guerre feront délivrez, &c.
XXVIII.
Levée de Contributions
de part &d'autre continuée
jusquau jour del'Eschacge
des Ratifications.
XXIX.
Renonciation réciproque
à routes anciennes pretentions,
au préjudice du
present Traité, &c.
XXX.
Les voyes de lajustice
ordinaire ouvertes; selon
les Loys de chaque Pays,
&c.
XXXI.
Précautions prises, &
confirmées pourempêcher
que les Couronnes deFrance
& d'Espagne ne puissent
amais estre unies sur la
ête d'un mesme Roy &c.
XXXII.
Commerce & Navigation
en Espagne, ou dans
les Indes Espagnoles,comme
e lles étoient fous Charles
IL
XXXIII.
Tout ce qui regardera
dans le Traité à faire avec
l'Empire,l'estat de Religion,
fera conforme à
la teneur des Traités de
Westphalie, & Rhinfels
,
&S. Goard, demeurant au
Landgrave deHesseCassel,
& moyennant un équivalent,
à payer au Prince de
Hesse Rheinfels
,
à condition
quelaReligion Catholique
Romaine y soit
exercée.
Les Articles suivans ne
contiennent que des formalités
,
publications &
actes, & quelquesclauses,
en cas de contravention,
qui n'auront pas lieu de nos
jours, puisque cette heureuse
paix fera durable.
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Résumé : SOMMAIRE des Traitez de Paix & de Commerce entre la France, et les Estats Generaux des Provinces-Unies, conclus à Utrecht le 11. Avril 1713.
Le texte présente un résumé des traités de paix et de commerce entre la France et les États Généraux des Provinces-Unies, signés à Utrecht le 11 avril 1713. Les points essentiels incluent la déclaration de paix et la cessation des hostilités, avec un engagement à mettre fin à tous les actes d'hostilité. Une amnistie générale est accordée, oubliant les actions passées et rétablissant les sujets dans leurs biens. La restitution des prises maritimes est prévue dans des délais spécifiques selon les zones géographiques. Les parties s'engagent à une amitié sincère et perpétuelle, avec restitution des biens aux premiers propriétaires. La France cède plusieurs villes et places fortes aux États Généraux et à la Maison d'Autriche, notamment Namur, Charleroi, Nieuport, Menin, et Tournay. La navigation sur la Lys est déclarée libre, et aucune partie des Pays-Bas espagnols ne peut être transférée à la Couronne de France. La France rend également des villes comme Lille, Aire, Béthune, et le Fort François. Les troupes des deux camps doivent se retirer, et les droits perçus de part et d'autre sont continués jusqu'à l'échange des ratifications. La liberté de domicile et de commerce est réciproquement garantie, et les privilèges, coutumes et droits des communautés et habitants sont conservés. Tous les prisonniers de guerre doivent être délivrés, et les parties renoncent réciproquement à toutes anciennes prétentions au préjudice du présent traité. Des mesures sont prises pour empêcher l'union des couronnes de France et d'Espagne sur une même tête. Le commerce et la navigation en Espagne et dans les Indes espagnoles sont maintenus comme sous Charles II. Enfin, les dispositions concernant la religion doivent être conformes aux traités de Westphalie, de Rijnfels et de Saint-Goar.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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263
p. 45-48
DON DU ROY.
Début :
Le Roy a donné la Charge de Grand Aumônier de France [...]
Mots clefs :
Grand Aumônier de France, Rohan, Hospices, Offrandes, Roi, Charge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DON DU ROY.
DON DV ROT.?
: LeRoy a donne' la Charge
de Grand Aumônier de
France au Cardinal de Rohan.
Le grand Aumônier de
France est le premier des
Officiers Ecclesiastiquesde
la Maison du Roy;ilest
,
considerécommel'Evêque
de la Cour. Il est Commandeur
de l'Ordre du
Saint Esprit dés qu'il est
nommé à la Charge de
Grand Aumônier, & ne
cesse point de l'être tant
qu'il en est revêtu. C'est un
honneur attaché à sa dignité
par l'institution de
l'Ordre en 1578. article10. Il
fait à present ferment de sidelité
entre les mains du
Roy, reçoit celui des Officiers
de la Chapelle,& donne
des certificats de ceux
que sont les Prelats entre
les mains de Sa Majesté ér.
nt àl'Eglise. Il disposè des
fonds destinez pour les offrandes
& aumônes, a l'intendance
& adminiltration
des Hôpitaux des quinze
vingt aveugles de Paris, &
des huitvingt de Chartres,
dont il donne les places,&
jouit de plusieurs autres prérogatives.
Il donnoit anciennement
les provisions
de la plus grande partie des
Maladeries de France, avant
leur reünion aux Hôpitaux
deslieux. Geofroy de
Pompadour est le premier
qui a été qualifié grand Aumonier
du Royen i486.fous
le regne de Charles VIH.
Ses successeurs en cette
Charge ont continué à
prendre la mêmequalité
iusqu'àAntoine Sanguin,dic
le Cardinal de Meudon, qui,
en fut pourvu par le Roy
François I. en 1543. fous le tittrreeddeeggrraannddAAuummôônniieerrddee
France; ce qui a,été fuiyi
par tous ceux qui en ont
été revêtus après lui.
On a si souvent parlé de la Maison
de Soubize,qu'on renvoye le lecteur à
ce qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
: LeRoy a donne' la Charge
de Grand Aumônier de
France au Cardinal de Rohan.
Le grand Aumônier de
France est le premier des
Officiers Ecclesiastiquesde
la Maison du Roy;ilest
,
considerécommel'Evêque
de la Cour. Il est Commandeur
de l'Ordre du
Saint Esprit dés qu'il est
nommé à la Charge de
Grand Aumônier, & ne
cesse point de l'être tant
qu'il en est revêtu. C'est un
honneur attaché à sa dignité
par l'institution de
l'Ordre en 1578. article10. Il
fait à present ferment de sidelité
entre les mains du
Roy, reçoit celui des Officiers
de la Chapelle,& donne
des certificats de ceux
que sont les Prelats entre
les mains de Sa Majesté ér.
nt àl'Eglise. Il disposè des
fonds destinez pour les offrandes
& aumônes, a l'intendance
& adminiltration
des Hôpitaux des quinze
vingt aveugles de Paris, &
des huitvingt de Chartres,
dont il donne les places,&
jouit de plusieurs autres prérogatives.
Il donnoit anciennement
les provisions
de la plus grande partie des
Maladeries de France, avant
leur reünion aux Hôpitaux
deslieux. Geofroy de
Pompadour est le premier
qui a été qualifié grand Aumonier
du Royen i486.fous
le regne de Charles VIH.
Ses successeurs en cette
Charge ont continué à
prendre la mêmequalité
iusqu'àAntoine Sanguin,dic
le Cardinal de Meudon, qui,
en fut pourvu par le Roy
François I. en 1543. fous le tittrreeddeeggrraannddAAuummôônniieerrddee
France; ce qui a,été fuiyi
par tous ceux qui en ont
été revêtus après lui.
On a si souvent parlé de la Maison
de Soubize,qu'on renvoye le lecteur à
ce qu'on en a dit dans les Mercures
precedens.
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Résumé : DON DU ROY.
Le document relate la nomination du Cardinal de Rohan au poste de Grand Aumônier de France par LeRoy. Le Grand Aumônier est le principal officier ecclésiastique de la Maison du Roi, souvent appelé l'Évêque de la Cour. Cette fonction confère automatiquement le titre de Commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, créé en 1578. Le Grand Aumônier prête serment de fidélité au Roi, reçoit les serments des officiers de la Chapelle et délivre des certificats aux prélats pour le Roi et l'Église. Il gère les fonds pour les offrandes et aumônes, ainsi que l'administration des hôpitaux des Quinze-Vingts aveugles de Paris et des Huit-Vingts de Chartres, attribuant les places dans ces hôpitaux. Historiquement, il avait aussi la charge des provisions des maladeries de France. Le premier Grand Aumônier du Roi fut Geoffroy de Pompadour en 1486 sous Charles VIII. Antoine Sanguin, le Cardinal de Meudon, fut nommé par François I en 1543, marquant l'utilisation officielle du titre de Grand Aumônier de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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264
p. 119-120
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Saint Germet, Ordre de S. Benoist, [...]
Mots clefs :
Roi, Abbaye, Diocèse, Abbé, Prieuré, Vicaire, Aumônier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY:
Le Royadonné l'Abbaye
de Saint Germer, Ordre de
S. Benoist, Diocése de Beauvais
à l'AbbéBegon, Doyen
de la Rochelle.
L'Abbaye de l'Etoile, Il OÉm
drc de Citeaux, Diocése de
Poitiers à Don Jean BenoiO.
L'Abbaye de S Sauveur,
Ordre de S.Benoist, Diocese
de Chaalons sur Marneà
'Abbéd- Valcroiss nt.
Le Prieuré de Vesseaux à
l'Abbé de COrHJDt; grand
Vicaire de Soissons.
L'Abbaye de Grosbois,
Ordre de Cîteaux, Diocése
d'Angouleme à l'Abbé Quenel
,
Aumosnier de Monseigneur
le Duc de Berry.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
des Anges, Ord. deSBenoist
Dioceoe de COQtancc; à lit:
Ttarrir rlf* Flrr«.
Le Royadonné l'Abbaye
de Saint Germer, Ordre de
S. Benoist, Diocése de Beauvais
à l'AbbéBegon, Doyen
de la Rochelle.
L'Abbaye de l'Etoile, Il OÉm
drc de Citeaux, Diocése de
Poitiers à Don Jean BenoiO.
L'Abbaye de S Sauveur,
Ordre de S.Benoist, Diocese
de Chaalons sur Marneà
'Abbéd- Valcroiss nt.
Le Prieuré de Vesseaux à
l'Abbé de COrHJDt; grand
Vicaire de Soissons.
L'Abbaye de Grosbois,
Ordre de Cîteaux, Diocése
d'Angouleme à l'Abbé Quenel
,
Aumosnier de Monseigneur
le Duc de Berry.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
des Anges, Ord. deSBenoist
Dioceoe de COQtancc; à lit:
Ttarrir rlf* Flrr«.
Fermer
Résumé : DONS DU ROY.
Le roi a fait plusieurs donations d'abbayes et de prieurés. L'Abbaye de Saint-Germer a été donnée à l'Abbé Begon. L'Abbaye de l'Étoile a été attribuée à Don Jean Benoît. L'Abbaye de Saint-Sauveur a été donnée à l'Abbé Valcroissant. Le Prieuré de Vesseaux a été attribué à l'Abbé de Corbie. L'Abbaye de Grosbois a été donnée à l'Abbé Quenel. L'Abbaye de Notre-Dame des Anges a été attribuée à l'Abbé Firmin.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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265
p. 241-266
Dons du Roy.
Début :
Le Roy a nommé l'Evêque de Tournay à l'Archevêché de Toulouse [...]
Mots clefs :
Archevêché de Toulouse, Roi, Diocèse, Paroisses, Chapitre, Missions, Abbaye, Chanoines, Collèges, Évêque de Tournay
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy.
Dons du Roy.
Le Roy a nommé l'Evêque
de Tournay à l'Archevêché
de Toulouse. Cette
Ville est la Capitale du Languedoc
,elle est située sur la
Garonne
,
qui la divise en
deux parties fort inégales.
Sa Métropolitaine est Saint
Edenne.CetteEglise est considerable
par plusieurs belles
Chapelles.SonChapitre en
composé d'un Prevoit, d'un
grand Archidiacre, d'un Archidiacre
de Laugarais,&de
vingt quatre Chanoines. Le
Diocese avoit autrefois une
grandeétendue:mais depuis
que les Evéchez de Pamiers,
de Saint Papoul
,
de Lombez
& Lavaur, ont este démembrez,
il ne contient que
deux cent cinquante Paroisses
& six Abbayes. Aptes
cette Cathedrale fuitcelle de
Saint Sernin, qui estAbbatiale
,
Collegiale & l'ancien
Mausolée des Comtes de
Toulouse. Saint Sernin suc
le premier Eveque de l'Eglise
de Toulouse, que le Pape
Jean XXII. érigea en Ar
chevêche l'an 1317. luy donnant
pour Suffragans Pamiers,
Montauban, Mirepoix
Lavaur,Rieux, Lombez,
& S. Papoul. Le Parlement
de Toulouse après celuy
de Paris est le plus grand
du Royaume. Il fut institué
parPhilippes leBel en 1301.
&CharlesVII.lefitsedentaire
en 1443. H en partagé
en cinq Chambres,sçavoir;
la Grand'Chambre,laTournelle,
la Première, la Seconde,
& la Troisiéme des Enquestes,
& celle des Requêtes
que François I. institua
cri 1543. Henry II.la supprima
après 4. années la rétablieen
1558.François II. la
cassa de nouveau par son Edic
du mois de Juillet ijôo. mais
elle fut rétablie par Charles
IX. en 1573.LesConseillers
jouissent d'une prerogative
fort particulière qui est
d'avoir Séance au Parlement
deParis selon l'ordre de leur
reception ; ce qui n'est accordé
aux Conseillers d'aucun
autre Parlement. Ce
Parlement a dans son ressort
le haut &le bas Languedoc,
le Vivarais) le Velay le
Gevaudan
,
l'Albigeois, le
Rouergue
,
le Quercy, le
Lauraguais, le Pays de Foix,
& une partie de la baffe Gascogne.
Dans l'endroit où cil
le Palais estoit autrefois le
Chasteau des Comtes qui en
estoientSouverains. LaMaison
de Ville eil: fort magnifique.
On luy donne le
nom de Capirole, & les Echevins
ou Consuls
,
celuy de
Capitouls. L Université cil
composée de divers Collèges
,dont les principaux sont
ceux des Je suites, de Foix,
de Sainte Cat herine, de Saine
Nicolas & de Narbonne.
Les Ecoles de proie, de
Medecine & de Theologie,
font des plus renommées du
Royaume. Cette Université
fut fondée par le Pape Gre.
goire IX. en 1233. Le circuit
des murailles de cette
Ville est de six mille huit cent
pas communs, que l'on peut
faire en trois heures. Ceux
qui veulent tirer sa grandeur
du fang des Troyens, disent
qu'un de leursChefsnommé
Toulousain ,en jetta les fondemens
; d'autres donnent
cette gloire à un certain
Tholusde la race de Jophet,
ce qui arriva, disentils, six
cens ans avant la fondation
de Rome. Il y en a plusieurs
qui soutiennent qu'elle ait
pris son nom de Tolosa
femme de Polyphême, , qui
eut tant d'amour pour elle,
qu'afin d'éterniser sa mémoire,
il fit bâtir cette Ville II
y a plus d'apparence qu'elle
ait elle appellée des Tolofates,
qui suivirent les Tectosages
dans leurs expéditions,
& qu'on accusa d'avoir enlevé
du Temple de Delphes
cette prodigieusequantité
d'or qu'on failoit monter à
quarante millions
J que le
Romain Cæpio trouva prés
de cette Ville dans un Lac où
ils l'avoient jette par l'avis de
leurs Devins, qui leur annoncerent
que c'estoit le fcul
moyen de guerir d'une maladie
maligne qui les defoloit
, ce qui a donné lieu au
Proverbe de l'or de Toulouse.
Les Romainsenayant
fait une Colonie
,
luy choisirent
Minerve pour Protectrice,
d'où elle a esté quelquefois
nomméePalladia
)
ils l'embellirent d'un Amphiteatre
& d'un Capitole. Il
n'y a que Toulouse
,
Narbonne,&
Carthage la neuve
,
où ils ayent jamais fait
bâtir un Capirole. On ne
sçait pas même si CEghic de
de Nostre
- Dame n'estoit
point celuy de Jupiter, &
celle de Saint Quentin celuy
d'Apollon.
Toulouse fut longtemps
gouvernée par les Comtes
dont le premier fut Chorson
ou Torfin du temps de
Charlemagne, & dont le dernier
fut Alphonse frere de S.
Louis, & de Comte de Poitiers
,
après la mort duquel
& de Jeanne sa femme sans
cnfans en 1270. à leur retour
d'Affrique, la Comté.
de Toulouse fut réuni à la
Couronne de France) suivant
le Traité qui avoitesté
fait à Paris l'an 1228. avec le
Comte Raymond dernier de
ce nom,& pere deladite
Jeanne. La Feste des Jeux
Floraux elt une chose tresremarquable
en cette Ville.
lis furent instituez en 1 314.
par sept hommes de condition
de la Ville qui aimoient
les belles Lettres. & qui s'
tant assemblez dans un J ardin
au Fauxbourg de Saint-
Etienne, firent une Lettre
circulaire, par laquclleils
invitèrent tous les Trouvaires
ou Poëtes des environs,
de se rendre à Toulouse le
premier jour de May de la
même année , promettant
de donner une Violette d'or
pour Prix à celuy qui auroic
recité les plus beaux Vers;
cé projet plut tellement aux
Capitouls qu'il fut fefolú
qu'on l'executeroit toutes les
annéesauxdépens du public.
Pour donner quelque forme.
a cette Assemblée
, on créa
un Chancelier & un Secretaire.
Désce temps là les [cpt
qui avoientestécause decette
Institution prirentlenom
de Mainteneurs. On ajoûta
depuis à la Violette deux autres
fleurs, l'Eglantine & le
Soucy pour servir de second
& de troisiéme Prix.
Vers l'an 1540. une Dame
de Toulouse
,
appellée Clemence
I faure, forma le dessein
d'éterniser sa mémoire
par l'Institution d'une Feste
qui sut appellée les Jeux Floraux
,& qu'ellevoulue qu'on
cclebrast le premier & le
troisième jour de May. Elle
laissa pour cela la plusgrande
partie de son bien à Messieurs
de Ville, à condition
qu'ils feroient faire tous les
ans quatre fleurs de vermeil,
qui seroient l'Eglantine
,
le
Soucy
,
la Violette & l'Oeillet.
L'Hostel de Ville qui cft
très- beau estoit la Maison de
cette Dame, qu'elle leur donna
pour y celebrer ces Jeux;
avec la Place du Marché, appellée
la Pierre. Sa Satuë qui
est de marbre blanccouronnée
de fleurs & ceinte d'une
ceinture aussi de fleurs,cft
dans une niche contre la muraille
de la grande Salle de cet
Hostel. Le Roy par ses Lettres
Parentes du mois de Septembre
1694.érigea les Jeux
Floraux de Toulouse en Académie
de belles Lettres, avec
le Brevet de nomination
d'un Chancelier de ces Jeux
& de trente-cinq Académiciens.
Les Prix qui s'y
donnent à present font
une Amaranthe d'or
, une
Violette,une Eglantine, &
un Soucy d'argent.
L'Archevesque de Toulouse
se nomme René François
de Beauvau, fils de
Jacques de Beauvau 3e du
nom, Chevalier Marquis du
Rivau, & de Dame N/hric
de Campet de Saujon, son
épouse; il fut d'abord grand
Vicaire de Sarlat sous François
de Beauvau, Evcfquc
dudit lieu, son Oncle, puis
nommé Evesque de Bayonnc
le premier Novembre 1700.
au lieu de Messire Leon de la
Lanne, qui estoit mort la
nInc année, & fut sacré
à Paris le 17.Juillet 1701.
en l'Eglise du Noviciat des
Jesuites par l'Archevesque
d'Auch
,
son Metropolitain,
Armand Tristan de la Baume
de Suse, assisté de Messire
François de Clermont-
Tonnere,Evesque de Lan..
gres, Pair de France, son
parent, & de Messire François
de Kerhoen de Coëncafaô,
Evesqued'Avranche,
•
fut transféréàl'Evesché de
Tournay le jour de Pasques
24. Avril 1707. vaccant
par la mort de Louis Marcel
de Coetlogon, qui deceda à
Tournay le 18. Avril de ladite
année 1707 & enfin
transferé à l'Archevesché de
ToulouCc) le Juillet
1713.
La Maison de Beauvau en
tres illustre& tres-ancienne,
descenduë des Anciens
Comtes d'Anjou par Foulques
d'Anjou,Seigneur de
Briolan, & de Jirzé, que
l'on dit estre quatr iéme fils
de Foulques deuxiéme du
nom, Comte dAnjou & de
Ger berge de Bretagne. Il
fut pere de Foulques I1 du
nom, Seigneur de Beauvau
& de Jarzé, qui mourut à
Angers, trois jours aprés
Pasques, l'an 1000. c'est de
ce Foulques premier Seigneur
de Beauvau que toute
cette Maison descend par
vingt-deux generations jusques
à Mr l'Archevêque de
Toulouse, danslesquels degrez
il se rencontre des alliances
tres- considerables ,
& celle qui fait plus d'honneur
à cette Maison estcelle
qu'lfabeau de Beauveaucontractaen1454.
avec Jean
de Bourbon Comte de Vcndorme,
Prince du Sang
Royal de France, de laquelle
cil: descenduë toute la branche
Royale de Bourbon, &
par elle presque tous les
Princes & Princesses de l'Europeen
descendent,&l'honneur
qui en reste à la Maison
de Beauveau
,
c'est que
dans toutes les veines des
Princes& Prince sses del Europe
, le Sang de Beauveau
y circuleavec le leur, & se
trouve allié du 8 au2edegré
avec toutes les Testes couronnées,
Cette Maison s'est divisée
en quantité de branc hes
, dontl'aînéeest tom bée dans
la Maison de Bourbon;
comme j'ay dit cy -
dessus,
par le mariage d'Isabeau avec
le Prince Jean de Bourbon
Comte de la Marche
, auquel
elle apporta les Terres
de la Rocheguyon & de
Champigny. La seconde
Branche est celle de Manonville,
qui cil: en Lorraine
*
& qui subsiste en plusieurs
branches
,
dont 1aînée
subsiste en la per sonne
du Marquis de Beauveau Maréchal
de Lorraine, quia des
cnfans
, & le Marquis de
Craon grand Ecuyer de Lorraine
son frere, qui a aussi
des enfans. Cette branche
est divisée en quantité de rameaux;
sçavoir celles deNovian
,de Rollan
,
Depcnfc
, de Panges, de Lannan Reneuve
; de Begnipont
,
&
Sandaucourt. La troisiéme
branche cft celle de Precigny,
divisée en celles de Tigny,
& de S. Laurent de
Mortiers. Et la quatriéme
cft celle du Rivau
,
de laquelle
est l'Archevêque de
Toulouse, qui te divise en
deux rameaux ; sçavoir
,
le
Marquis de Beauveau le Rivau,
& les Seigneurs de Ri.
varennes.
L'Abbé Phelypeaux, Chanoine
de Nôtre- Dame à l'Evêché
de Riez. Cette villeest
dans la Provence, à onze
lieuës d'Aix:elle est située au
bas d'une montagne , entre
deux petites rivieres, qui fc
rendent par une même embouchure
dans le Verdon.
Son Evêché est suffragant de
la Métropole d'Aix, & forv
Eglise Cathedrale porte le
nom de S. Maxime & de S.
Theode. Son Chapitreest
composé d'un Prévôt, d'un
Archidiacre, d'un Sacristain,
d'un Capiscol, & de huit
Chanoines, dont l'un efl:
Theologal. Son Diocese n'est
pas de grande étenduë:il renferme
seulement cinquantequatre
Paroisses,& le Doyenné
de Valenfoles
, qui est uni
à la ManseAbbatiale de Cluny.
Le Roy a donné l'Abbaye
d'Hernieres
,
Ordre de Prémontré,
Diocese de Paris, à
l'Abbé Frison.
L'Abbaye de Beaulieu
,
à
l'Abbé Brossard, Grand Vicaire
de Limoges. Il y a en
France quatre Abbayes de ce
nom: deux de l'Ordre de S.
Benoist, dont l'uneest située
dans la Touraine,proche de
Loches, qui fut fondée au
commencement du onziéme
siecle
, par Foulques Nera,
Comte d'Anjou; l'autre est
dans le Limosin,aux confins
du Qiercy, proche la ville de-
Martel Capitale de la Vicomté
de Turenne: elle fut fondéeen
8jj. par Raoul, Archevêque
de BourgesJ&. qui
releve en foy & hommage de
cet Archevêché. Il y en a une
de l'Ordre de Citeaux
,
Docese
cesede Langres, proche le
Duché de - Bar; cette Abbaye
cil: fille deCharlier
: elle a été
fondée au mois de Juillet
1138. Laquatrième est dans
le Diocese de Troye, de l'Ordre
de Prémontré, dont elle
rcèût la Regle en 1140. S.
Bernard parle de cette Abbaye
dans l'Epitre252. -
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Meaux,Ordre de S. Belnoi\
t à»la Dîamne deéChaernis.ay L'Abbaye de Chaillor, Ordre
de S. Augustin, Diocese
de Paris, à la DamePrunclay
de Saint Germain.
L'Abbaye de la Saure, Or.
dre de S. Benoit, Diocese de
Nismes, à la Dame de Morangis.
Erle Prieuré ed Domfront,
à la Dame de Rezali.
Le Roy a nommé l'Evêque
de Tournay à l'Archevêché
de Toulouse. Cette
Ville est la Capitale du Languedoc
,elle est située sur la
Garonne
,
qui la divise en
deux parties fort inégales.
Sa Métropolitaine est Saint
Edenne.CetteEglise est considerable
par plusieurs belles
Chapelles.SonChapitre en
composé d'un Prevoit, d'un
grand Archidiacre, d'un Archidiacre
de Laugarais,&de
vingt quatre Chanoines. Le
Diocese avoit autrefois une
grandeétendue:mais depuis
que les Evéchez de Pamiers,
de Saint Papoul
,
de Lombez
& Lavaur, ont este démembrez,
il ne contient que
deux cent cinquante Paroisses
& six Abbayes. Aptes
cette Cathedrale fuitcelle de
Saint Sernin, qui estAbbatiale
,
Collegiale & l'ancien
Mausolée des Comtes de
Toulouse. Saint Sernin suc
le premier Eveque de l'Eglise
de Toulouse, que le Pape
Jean XXII. érigea en Ar
chevêche l'an 1317. luy donnant
pour Suffragans Pamiers,
Montauban, Mirepoix
Lavaur,Rieux, Lombez,
& S. Papoul. Le Parlement
de Toulouse après celuy
de Paris est le plus grand
du Royaume. Il fut institué
parPhilippes leBel en 1301.
&CharlesVII.lefitsedentaire
en 1443. H en partagé
en cinq Chambres,sçavoir;
la Grand'Chambre,laTournelle,
la Première, la Seconde,
& la Troisiéme des Enquestes,
& celle des Requêtes
que François I. institua
cri 1543. Henry II.la supprima
après 4. années la rétablieen
1558.François II. la
cassa de nouveau par son Edic
du mois de Juillet ijôo. mais
elle fut rétablie par Charles
IX. en 1573.LesConseillers
jouissent d'une prerogative
fort particulière qui est
d'avoir Séance au Parlement
deParis selon l'ordre de leur
reception ; ce qui n'est accordé
aux Conseillers d'aucun
autre Parlement. Ce
Parlement a dans son ressort
le haut &le bas Languedoc,
le Vivarais) le Velay le
Gevaudan
,
l'Albigeois, le
Rouergue
,
le Quercy, le
Lauraguais, le Pays de Foix,
& une partie de la baffe Gascogne.
Dans l'endroit où cil
le Palais estoit autrefois le
Chasteau des Comtes qui en
estoientSouverains. LaMaison
de Ville eil: fort magnifique.
On luy donne le
nom de Capirole, & les Echevins
ou Consuls
,
celuy de
Capitouls. L Université cil
composée de divers Collèges
,dont les principaux sont
ceux des Je suites, de Foix,
de Sainte Cat herine, de Saine
Nicolas & de Narbonne.
Les Ecoles de proie, de
Medecine & de Theologie,
font des plus renommées du
Royaume. Cette Université
fut fondée par le Pape Gre.
goire IX. en 1233. Le circuit
des murailles de cette
Ville est de six mille huit cent
pas communs, que l'on peut
faire en trois heures. Ceux
qui veulent tirer sa grandeur
du fang des Troyens, disent
qu'un de leursChefsnommé
Toulousain ,en jetta les fondemens
; d'autres donnent
cette gloire à un certain
Tholusde la race de Jophet,
ce qui arriva, disentils, six
cens ans avant la fondation
de Rome. Il y en a plusieurs
qui soutiennent qu'elle ait
pris son nom de Tolosa
femme de Polyphême, , qui
eut tant d'amour pour elle,
qu'afin d'éterniser sa mémoire,
il fit bâtir cette Ville II
y a plus d'apparence qu'elle
ait elle appellée des Tolofates,
qui suivirent les Tectosages
dans leurs expéditions,
& qu'on accusa d'avoir enlevé
du Temple de Delphes
cette prodigieusequantité
d'or qu'on failoit monter à
quarante millions
J que le
Romain Cæpio trouva prés
de cette Ville dans un Lac où
ils l'avoient jette par l'avis de
leurs Devins, qui leur annoncerent
que c'estoit le fcul
moyen de guerir d'une maladie
maligne qui les defoloit
, ce qui a donné lieu au
Proverbe de l'or de Toulouse.
Les Romainsenayant
fait une Colonie
,
luy choisirent
Minerve pour Protectrice,
d'où elle a esté quelquefois
nomméePalladia
)
ils l'embellirent d'un Amphiteatre
& d'un Capitole. Il
n'y a que Toulouse
,
Narbonne,&
Carthage la neuve
,
où ils ayent jamais fait
bâtir un Capirole. On ne
sçait pas même si CEghic de
de Nostre
- Dame n'estoit
point celuy de Jupiter, &
celle de Saint Quentin celuy
d'Apollon.
Toulouse fut longtemps
gouvernée par les Comtes
dont le premier fut Chorson
ou Torfin du temps de
Charlemagne, & dont le dernier
fut Alphonse frere de S.
Louis, & de Comte de Poitiers
,
après la mort duquel
& de Jeanne sa femme sans
cnfans en 1270. à leur retour
d'Affrique, la Comté.
de Toulouse fut réuni à la
Couronne de France) suivant
le Traité qui avoitesté
fait à Paris l'an 1228. avec le
Comte Raymond dernier de
ce nom,& pere deladite
Jeanne. La Feste des Jeux
Floraux elt une chose tresremarquable
en cette Ville.
lis furent instituez en 1 314.
par sept hommes de condition
de la Ville qui aimoient
les belles Lettres. & qui s'
tant assemblez dans un J ardin
au Fauxbourg de Saint-
Etienne, firent une Lettre
circulaire, par laquclleils
invitèrent tous les Trouvaires
ou Poëtes des environs,
de se rendre à Toulouse le
premier jour de May de la
même année , promettant
de donner une Violette d'or
pour Prix à celuy qui auroic
recité les plus beaux Vers;
cé projet plut tellement aux
Capitouls qu'il fut fefolú
qu'on l'executeroit toutes les
annéesauxdépens du public.
Pour donner quelque forme.
a cette Assemblée
, on créa
un Chancelier & un Secretaire.
Désce temps là les [cpt
qui avoientestécause decette
Institution prirentlenom
de Mainteneurs. On ajoûta
depuis à la Violette deux autres
fleurs, l'Eglantine & le
Soucy pour servir de second
& de troisiéme Prix.
Vers l'an 1540. une Dame
de Toulouse
,
appellée Clemence
I faure, forma le dessein
d'éterniser sa mémoire
par l'Institution d'une Feste
qui sut appellée les Jeux Floraux
,& qu'ellevoulue qu'on
cclebrast le premier & le
troisième jour de May. Elle
laissa pour cela la plusgrande
partie de son bien à Messieurs
de Ville, à condition
qu'ils feroient faire tous les
ans quatre fleurs de vermeil,
qui seroient l'Eglantine
,
le
Soucy
,
la Violette & l'Oeillet.
L'Hostel de Ville qui cft
très- beau estoit la Maison de
cette Dame, qu'elle leur donna
pour y celebrer ces Jeux;
avec la Place du Marché, appellée
la Pierre. Sa Satuë qui
est de marbre blanccouronnée
de fleurs & ceinte d'une
ceinture aussi de fleurs,cft
dans une niche contre la muraille
de la grande Salle de cet
Hostel. Le Roy par ses Lettres
Parentes du mois de Septembre
1694.érigea les Jeux
Floraux de Toulouse en Académie
de belles Lettres, avec
le Brevet de nomination
d'un Chancelier de ces Jeux
& de trente-cinq Académiciens.
Les Prix qui s'y
donnent à present font
une Amaranthe d'or
, une
Violette,une Eglantine, &
un Soucy d'argent.
L'Archevesque de Toulouse
se nomme René François
de Beauvau, fils de
Jacques de Beauvau 3e du
nom, Chevalier Marquis du
Rivau, & de Dame N/hric
de Campet de Saujon, son
épouse; il fut d'abord grand
Vicaire de Sarlat sous François
de Beauvau, Evcfquc
dudit lieu, son Oncle, puis
nommé Evesque de Bayonnc
le premier Novembre 1700.
au lieu de Messire Leon de la
Lanne, qui estoit mort la
nInc année, & fut sacré
à Paris le 17.Juillet 1701.
en l'Eglise du Noviciat des
Jesuites par l'Archevesque
d'Auch
,
son Metropolitain,
Armand Tristan de la Baume
de Suse, assisté de Messire
François de Clermont-
Tonnere,Evesque de Lan..
gres, Pair de France, son
parent, & de Messire François
de Kerhoen de Coëncafaô,
Evesqued'Avranche,
•
fut transféréàl'Evesché de
Tournay le jour de Pasques
24. Avril 1707. vaccant
par la mort de Louis Marcel
de Coetlogon, qui deceda à
Tournay le 18. Avril de ladite
année 1707 & enfin
transferé à l'Archevesché de
ToulouCc) le Juillet
1713.
La Maison de Beauvau en
tres illustre& tres-ancienne,
descenduë des Anciens
Comtes d'Anjou par Foulques
d'Anjou,Seigneur de
Briolan, & de Jirzé, que
l'on dit estre quatr iéme fils
de Foulques deuxiéme du
nom, Comte dAnjou & de
Ger berge de Bretagne. Il
fut pere de Foulques I1 du
nom, Seigneur de Beauvau
& de Jarzé, qui mourut à
Angers, trois jours aprés
Pasques, l'an 1000. c'est de
ce Foulques premier Seigneur
de Beauvau que toute
cette Maison descend par
vingt-deux generations jusques
à Mr l'Archevêque de
Toulouse, danslesquels degrez
il se rencontre des alliances
tres- considerables ,
& celle qui fait plus d'honneur
à cette Maison estcelle
qu'lfabeau de Beauveaucontractaen1454.
avec Jean
de Bourbon Comte de Vcndorme,
Prince du Sang
Royal de France, de laquelle
cil: descenduë toute la branche
Royale de Bourbon, &
par elle presque tous les
Princes & Princesses de l'Europeen
descendent,&l'honneur
qui en reste à la Maison
de Beauveau
,
c'est que
dans toutes les veines des
Princes& Prince sses del Europe
, le Sang de Beauveau
y circuleavec le leur, & se
trouve allié du 8 au2edegré
avec toutes les Testes couronnées,
Cette Maison s'est divisée
en quantité de branc hes
, dontl'aînéeest tom bée dans
la Maison de Bourbon;
comme j'ay dit cy -
dessus,
par le mariage d'Isabeau avec
le Prince Jean de Bourbon
Comte de la Marche
, auquel
elle apporta les Terres
de la Rocheguyon & de
Champigny. La seconde
Branche est celle de Manonville,
qui cil: en Lorraine
*
& qui subsiste en plusieurs
branches
,
dont 1aînée
subsiste en la per sonne
du Marquis de Beauveau Maréchal
de Lorraine, quia des
cnfans
, & le Marquis de
Craon grand Ecuyer de Lorraine
son frere, qui a aussi
des enfans. Cette branche
est divisée en quantité de rameaux;
sçavoir celles deNovian
,de Rollan
,
Depcnfc
, de Panges, de Lannan Reneuve
; de Begnipont
,
&
Sandaucourt. La troisiéme
branche cft celle de Precigny,
divisée en celles de Tigny,
& de S. Laurent de
Mortiers. Et la quatriéme
cft celle du Rivau
,
de laquelle
est l'Archevêque de
Toulouse, qui te divise en
deux rameaux ; sçavoir
,
le
Marquis de Beauveau le Rivau,
& les Seigneurs de Ri.
varennes.
L'Abbé Phelypeaux, Chanoine
de Nôtre- Dame à l'Evêché
de Riez. Cette villeest
dans la Provence, à onze
lieuës d'Aix:elle est située au
bas d'une montagne , entre
deux petites rivieres, qui fc
rendent par une même embouchure
dans le Verdon.
Son Evêché est suffragant de
la Métropole d'Aix, & forv
Eglise Cathedrale porte le
nom de S. Maxime & de S.
Theode. Son Chapitreest
composé d'un Prévôt, d'un
Archidiacre, d'un Sacristain,
d'un Capiscol, & de huit
Chanoines, dont l'un efl:
Theologal. Son Diocese n'est
pas de grande étenduë:il renferme
seulement cinquantequatre
Paroisses,& le Doyenné
de Valenfoles
, qui est uni
à la ManseAbbatiale de Cluny.
Le Roy a donné l'Abbaye
d'Hernieres
,
Ordre de Prémontré,
Diocese de Paris, à
l'Abbé Frison.
L'Abbaye de Beaulieu
,
à
l'Abbé Brossard, Grand Vicaire
de Limoges. Il y a en
France quatre Abbayes de ce
nom: deux de l'Ordre de S.
Benoist, dont l'uneest située
dans la Touraine,proche de
Loches, qui fut fondée au
commencement du onziéme
siecle
, par Foulques Nera,
Comte d'Anjou; l'autre est
dans le Limosin,aux confins
du Qiercy, proche la ville de-
Martel Capitale de la Vicomté
de Turenne: elle fut fondéeen
8jj. par Raoul, Archevêque
de BourgesJ&. qui
releve en foy & hommage de
cet Archevêché. Il y en a une
de l'Ordre de Citeaux
,
Docese
cesede Langres, proche le
Duché de - Bar; cette Abbaye
cil: fille deCharlier
: elle a été
fondée au mois de Juillet
1138. Laquatrième est dans
le Diocese de Troye, de l'Ordre
de Prémontré, dont elle
rcèût la Regle en 1140. S.
Bernard parle de cette Abbaye
dans l'Epitre252. -
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Meaux,Ordre de S. Belnoi\
t à»la Dîamne deéChaernis.ay L'Abbaye de Chaillor, Ordre
de S. Augustin, Diocese
de Paris, à la DamePrunclay
de Saint Germain.
L'Abbaye de la Saure, Or.
dre de S. Benoit, Diocese de
Nismes, à la Dame de Morangis.
Erle Prieuré ed Domfront,
à la Dame de Rezali.
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Résumé : Dons du Roy.
Le texte décrit diverses nominations et donations royales, ainsi que des informations historiques et géographiques sur plusieurs villes et institutions françaises. Le roi a nommé l'évêque de Tournay à l'archevêché de Toulouse, une ville capitale du Languedoc située sur la Garonne. La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse est remarquable pour ses chapelles et son chapitre composé de dignitaires variés. Le diocèse de Toulouse, autrefois étendu, a été réduit après le démembrement de plusieurs évêchés. La basilique Saint-Sernin, ancienne abbatiale et mausolée des comtes de Toulouse, est également mentionnée. Le Parlement de Toulouse, après celui de Paris, est le plus grand du royaume. Institué par Philippe le Bel en 1301 et rendu sédentaire par Charles VII en 1443, il est divisé en cinq chambres. Les conseillers de ce parlement bénéficient de privilèges particuliers, notamment celui de siéger au Parlement de Paris. Le ressort du Parlement de Toulouse couvre plusieurs provinces, dont le Languedoc, le Vivarais et le Rouergue. Toulouse possède une maison de ville magnifique, appelée Capitole, et des écoles renommées en droit, médecine et théologie. La ville a une histoire riche, avec des fondations légendaires et des périodes de gouvernance par les comtes de Toulouse. Les Jeux Floraux, institués en 1324, sont une fête littéraire notable, érigée en académie de belles-lettres par le roi en 1694. L'archevêque de Toulouse, René François de Beauvau, est issu d'une famille illustre descendant des comtes d'Anjou. Il a occupé plusieurs postes ecclésiastiques avant sa nomination à Toulouse en 1713. Le texte mentionne également diverses abbayes et leurs nouvelles attributions, ainsi que des descriptions de villes comme Riez et leurs évêchés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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266
p. 120
DON DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de sainte Claire de Clermont [...]
Mots clefs :
Abbaye, Roi, Religieuse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DON DU ROY.
DON DU ROY.
Le Roy a donné, l'Abbaye
de sainte Claire de
Clermont, de l'Ordre de
saint François, à la Dame
de Jonchere, Religieuse du
même Ordre
Le Roy a donné, l'Abbaye
de sainte Claire de
Clermont, de l'Ordre de
saint François, à la Dame
de Jonchere, Religieuse du
même Ordre
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267
p. 70-72
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de S. André de Vienne [...]
Mots clefs :
Abbaye, Dons, Roi, Nominations, Religieux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DV ROY.
LeRoyadonnel'Abbaye
de S. André de Vienne à
l'Evêque de Sinope, suffragant
de Lion.
L'Abbaye de Thouars à
l'Abbé Gould.
- L'Abbaye de Montaulieu
à l'Abbé du Lordat.
L'Abbaye des Préaux à
la Dame de Montbazon.
L'Abbaye de Bonlieu à
la Dame de Saillans.
L'Abbaye de Saint Honoré
de Tarascon à la
Dame de Breffieu.
Et le Prieuré de Pommier
Aigre à l'Abbé Babin
Grand-Vicaire d'Angers.
Dans le Mercure du
mois de Septembre dernier
l'on a obmis de dire
que MessireClaude le
Doulx de Melleville
Maître , des Requêtes
fut nommé , par Sa Majesté
,
lors du siege de la
Rochelle, pour faire
l'accord avec les Rcligionnaires,
& apporta
au Roy la ratification
du Traitédepaix;àson
retour il futConseiller
d'Etat, fit alliance d'Anne
le Doulx de Melleville
sa filleavec M. de
Montenay
,
d'une ancienne
Maison de Normandie
,& parentdeM.
de Longueville.
LeRoyadonnel'Abbaye
de S. André de Vienne à
l'Evêque de Sinope, suffragant
de Lion.
L'Abbaye de Thouars à
l'Abbé Gould.
- L'Abbaye de Montaulieu
à l'Abbé du Lordat.
L'Abbaye des Préaux à
la Dame de Montbazon.
L'Abbaye de Bonlieu à
la Dame de Saillans.
L'Abbaye de Saint Honoré
de Tarascon à la
Dame de Breffieu.
Et le Prieuré de Pommier
Aigre à l'Abbé Babin
Grand-Vicaire d'Angers.
Dans le Mercure du
mois de Septembre dernier
l'on a obmis de dire
que MessireClaude le
Doulx de Melleville
Maître , des Requêtes
fut nommé , par Sa Majesté
,
lors du siege de la
Rochelle, pour faire
l'accord avec les Rcligionnaires,
& apporta
au Roy la ratification
du Traitédepaix;àson
retour il futConseiller
d'Etat, fit alliance d'Anne
le Doulx de Melleville
sa filleavec M. de
Montenay
,
d'une ancienne
Maison de Normandie
,& parentdeM.
de Longueville.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le roi a fait plusieurs donations d'abbayes et de prieurés, notamment l'Abbaye de Saint-André de Vienne à l'Évêque de Sinope et le Prieuré de Pommier Aigre à l'Abbé Babin. Messire Claude le Doulx de Melleville a négocié un traité de paix à La Rochelle et a été nommé Conseiller d'État. Il a arrangé le mariage de sa fille Anne avec M. de Montenay.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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268
p. 217-232
RELATION de ce qui s'est passé de plus considérable é Fontainebleau depuis le 31. Aoust jusques au 11. Octobre.
Début :
Le Roy estant parti le 30. de Marly alla coucher [...]
Mots clefs :
Fontainebleau, Roi, Duchesse de Berry, Cérémonies, Chasse, Jeux, Audiences, Capucins
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texteReconnaissance textuelle : RELATION de ce qui s'est passé de plus considérable é Fontainebleau depuis le 31. Aoust jusques au 11. Octobre.
RELATION
de ce qui s'efl passé de plus
consîderable à Fontainebleau
adeupu1is1l.eO3Û1.oAbroeu.jljufqucs
» LE Roy estant parti le
30. de Marly alla couch
r à Petitbourg
,
& le 31.
à Fontainebleau, accompa-
,
gné de Monseigneur le
Duc & de Madame la Duchesse
de Berry
,
des autres
Pinces &PnnccflV$!3 Cour
y a esté tres-nombruse &
tres-magnifique. Il y a capresque
tous les jours chatte
de Cerf
,
duSanglier ou du
Loup
,
trois fois la fClTIJÍnc
Comedie, les autres jours an
a joüé chez Madame la Duchesse
de Berry un fort gros
jeu depuis sept heurcs
soir jusques à dit. Il y avoit
ordinairement douze ou
quinzeCoupeurs, Monseigneur
leDuc& Madamela
Duchesse de Berry, Madame
la Duchesse, Monsieur PE.--
lecteur de Baviere, Monsieur
le Comte de Toulouse
étoient de ce nombre: Il y
a eu deux fois la semaine
pesche des Cormorans &
promenade Royale le long
du Canal. Le Roy menoit
lui-mêmesaCalèche,ainsi
que Madame la Duchesse de
Berry la sienne, qui marchoit
toujours à costé de celle du
Roy, & qui estoit route dorée
,
de même que les harnois
des chevaux. L'habit de
cette Princesseestoit toujour
d'une étoffe fort riche,
& tout couvert de rubis
d'émeraudes, ou de diamanso
Sa coëssure en estoit si remplie,
qu'on peut dire sans
exageration que la vûë en
pouvoic à peine supporter
l'éclat. Ces deux Caléches
estoient entourées de Monseigneur
le Duc de Berry, de
Monsieur le Duc d'Orléans,
de Monsieur le Conue de
Charolois, de Madame .si
Princesse de Conti, de Mademoicelle
de Charolois, de
pbluesmieeunrtsvaêuttureëss Dames superen
habit de
Chasse à cheval
,
de même
que la pluspartdes Seigneurs
de la Cour. Immédiatement
après fuivoicnt plus de cent
Carosses à six & à huit chevaux,
dans lesquels on voyoit
Madame,Madame la Ducheflc
d'Orléans, Madame
la Duchesse
,
Madame la
Princesse de Conti ancienne
Doüairiere, Madame la Princesse
de Conti, Monsieur
l'Electeur de Baviere, Monsieur
le Prince Ragotzi, Mr
le Grand, Mr le Prince de
Vaudemont
j
Mr le Prince
d'Enrichement
,
Mrs les
Cardinaux Gualtieri, de
Rohan & de Polignac, Mrs
le Nonce, Mrsles Ambassadeurs,
Mrs les Envoyez
ou Ministres qui sont en
France, & pluficurs autres
Seigneurs & Dames de la
Cour.
Je n'entreprendray point
la description de la ric hesse
& de la diversité des habits;
il suffit de vous dire que l'imagination
ne peut aller plus
loin, & que les yeux en
estoient ébloüis, & à mesure
que le Roy montoit ou descendoit
, on voyoit deux
gondolestoutes dorées que
des Matelots habillez d'un
gros dma.. bleu avec une
frange d,'or) faisoit suivre
cette Royale Troupe. La
fouledes Spectateurs estoit
tres grande. oLe 7. Sa Majesté donna
Audiance aux Dépurez des
jiratsdc la Province de LangwApç.
, ayans à leur reste
Monsieur le Duc du Maine,
Gouverneur de la Province,
& Mr le Marquis de la Vnl-P
liere, Secrétaired'Etat Mr
l'Evesque de Mande harangua.
Ils allerent en fuite chez
Monseigneur le Duc de Berry.
Le8. jour de la Nativité
de la Vierge, le Roy fit rendre
le Pain bénit al'Eglise Paroissiale
de Fontainebleau par
MMrrl'lAAbbbbéédd'E'EnDtragues, l'un , de ses Aumôniers,en Rochet.
Cet Abbé estoit precedé de
douze Suisses de la Garde qui
portoient six Pains bénits
sur lesquels estoient plusieurs
Banderolles aux Armes de
..f'ance,
ayans à leur reste les
Hauts bois, Trompcttes &
autres Instrumens, & estant
arrivé à I'Eglise, à l'Offertoire,
il allaàl'Offrande renant
un cierge où estoient
- huitdemi Louis d'or. Le même
jour à midy & demi, les
Députez des Etats de Languedoc
curent Audience de
Madame la DuchessedeBerry
,
qui porroit ce jour-là un
habit d'étoffe d'argent chamarré
derubis,de perles&de
diamants. La juppe étoit chamarréeenplein
d'un Point
d'Espagne d'argent, sa coef*
fure estoit toute couverte dè
pierreries. Le Cercle estoit
tres grand ce jour-là, où se
trouva un grand nombre de
Duchesses, &quantité de Seigneurs
&de Dames fuperbcment
vêtuës, & routes brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dansleurs coëffures.
L'Evesquede Mandeharang
™:
Le 1 0. Monseigneur le Duc
de Berry fit rendre le Painbenit
par Monsieurl'Abbé
Berard, l'un de ses Aumôniers.
Le même jour le Generaldes
Capucins qui eil venu
faire lavisirede sonOrdreen
France eur Audiance du Roy,
acompngnéde 2 5. Religieux
de son Ordre, ensuite Ill) ut
de Monseigneur le Duc ÔC
de Madame la Duchesse de
Beiry. L'habit decettePrin-r
te..Ífe étoit ce jour-là d'une
étosse d'or avec une garniture
de diamants, dans laquelle
ainsi que dans sa coeffure entroienc
les plus belles pierreries
qu'on puisse voir,le Cercle
étoit des plus beaux, &
les Dames qui le composoit
étoient generalement habillées
ou d'étoffes d'or garnis
d'agréments d'or & d'argent
ou de soye de routes couleurs
brodez, & elles estoient brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dans leurs coëffures.
L'Evesque de Mande harangua.
Le Dimanche 17. Madame
la Duchesse de Berry fit
rendre le Pain benit àl'Eglise
Paroissiale de Fontainebleau
par Mr l'Abbé Rouget l'un
de ses Aumoniers, en rochet.
Cet Abbé traversala Cour
des cuisines & la granderuë,
précedé de douze Suisses qui
portoient six Pains, sur les-
-
quels estoient plusieurs banderoles
aux Armes decette
Princesse, à la teste marchoit
plusieurs Haut- bois, Tromperes
& autres Instrumens
qui se firent entendre pendant
toute la marche jusques
mêmedansl'Eglise où ccc
Abbé alla à l'Offrande, tenant
un cierge à la main où
estoient plusieurs demi Louis
d'or: Madame fit faire la
même Ceremonie le 21.jour
de S. Mathieu par Mr l'Abbé
Lagors, un de ses Aumo.
niers,
Le 24- on presenta à l'issuë
de la Messe un homme
au Roy,âgé de cent un an
& huit mois, né en 1612.
au mois de Février, & fait
Capitaine en 1636. comme
il paroist par le Brevet. Le
même jour à midy & demi
Mr de Boiffieux porta la
nouvelle que nous avions forcé
les retranchemens des ennemis
prés Fribourg.
Le a.. Octobre Don Félix
Corneïo, Secrétaire de
l'Ambassade d'Espagne arriva
avec l'agréable nouvelle que
la Reine d'Espagne étoit accouchée
d'un Prince, & le
4. on apprit par un Courier
qu'on avoit ouvert la tranchée
devant Fribourg la nuit
du dernier Septembre au i'
Octobre.
Le 11. le Roy accompagné
de Monseigneur le Duc
&de Madame la Duchcffc de
Bcrry partit de Fontaines
bleau pour aller coucher à
Petit- bourg & le 12 à Versailles:
On peut dire que la
Cour n'a jamais cité ny plus
nombreuse ny plus brillante
& quelle ne s'est jamais
mieux divertie à Fontainebleau.
La Saison qui y a esté
tres belle, & le nombre des
Ecrangers tres- grand. Ils ne
pouvoient se lasser d'admirer
la grandeur dela Cour de
France. Ils estoient charmez
de voir tous les jours Madame
la Duchesse de Berry,
Madame la Princesse de Conti,
MademoiselledeCharollois
& les autres DJHICSvêtuës
en habit de chasse ayans
des just au - corps tous chamarrez
ou brodez d'or &
d'argent, avec des chapeaux
couverts de plumes, courir le
Cei fou le Sanglier, comme
les plus adroits Cavaliers.
de ce qui s'efl passé de plus
consîderable à Fontainebleau
adeupu1is1l.eO3Û1.oAbroeu.jljufqucs
» LE Roy estant parti le
30. de Marly alla couch
r à Petitbourg
,
& le 31.
à Fontainebleau, accompa-
,
gné de Monseigneur le
Duc & de Madame la Duchesse
de Berry
,
des autres
Pinces &PnnccflV$!3 Cour
y a esté tres-nombruse &
tres-magnifique. Il y a capresque
tous les jours chatte
de Cerf
,
duSanglier ou du
Loup
,
trois fois la fClTIJÍnc
Comedie, les autres jours an
a joüé chez Madame la Duchesse
de Berry un fort gros
jeu depuis sept heurcs
soir jusques à dit. Il y avoit
ordinairement douze ou
quinzeCoupeurs, Monseigneur
leDuc& Madamela
Duchesse de Berry, Madame
la Duchesse, Monsieur PE.--
lecteur de Baviere, Monsieur
le Comte de Toulouse
étoient de ce nombre: Il y
a eu deux fois la semaine
pesche des Cormorans &
promenade Royale le long
du Canal. Le Roy menoit
lui-mêmesaCalèche,ainsi
que Madame la Duchesse de
Berry la sienne, qui marchoit
toujours à costé de celle du
Roy, & qui estoit route dorée
,
de même que les harnois
des chevaux. L'habit de
cette Princesseestoit toujour
d'une étoffe fort riche,
& tout couvert de rubis
d'émeraudes, ou de diamanso
Sa coëssure en estoit si remplie,
qu'on peut dire sans
exageration que la vûë en
pouvoic à peine supporter
l'éclat. Ces deux Caléches
estoient entourées de Monseigneur
le Duc de Berry, de
Monsieur le Duc d'Orléans,
de Monsieur le Conue de
Charolois, de Madame .si
Princesse de Conti, de Mademoicelle
de Charolois, de
pbluesmieeunrtsvaêuttureëss Dames superen
habit de
Chasse à cheval
,
de même
que la pluspartdes Seigneurs
de la Cour. Immédiatement
après fuivoicnt plus de cent
Carosses à six & à huit chevaux,
dans lesquels on voyoit
Madame,Madame la Ducheflc
d'Orléans, Madame
la Duchesse
,
Madame la
Princesse de Conti ancienne
Doüairiere, Madame la Princesse
de Conti, Monsieur
l'Electeur de Baviere, Monsieur
le Prince Ragotzi, Mr
le Grand, Mr le Prince de
Vaudemont
j
Mr le Prince
d'Enrichement
,
Mrs les
Cardinaux Gualtieri, de
Rohan & de Polignac, Mrs
le Nonce, Mrsles Ambassadeurs,
Mrs les Envoyez
ou Ministres qui sont en
France, & pluficurs autres
Seigneurs & Dames de la
Cour.
Je n'entreprendray point
la description de la ric hesse
& de la diversité des habits;
il suffit de vous dire que l'imagination
ne peut aller plus
loin, & que les yeux en
estoient ébloüis, & à mesure
que le Roy montoit ou descendoit
, on voyoit deux
gondolestoutes dorées que
des Matelots habillez d'un
gros dma.. bleu avec une
frange d,'or) faisoit suivre
cette Royale Troupe. La
fouledes Spectateurs estoit
tres grande. oLe 7. Sa Majesté donna
Audiance aux Dépurez des
jiratsdc la Province de LangwApç.
, ayans à leur reste
Monsieur le Duc du Maine,
Gouverneur de la Province,
& Mr le Marquis de la Vnl-P
liere, Secrétaired'Etat Mr
l'Evesque de Mande harangua.
Ils allerent en fuite chez
Monseigneur le Duc de Berry.
Le8. jour de la Nativité
de la Vierge, le Roy fit rendre
le Pain bénit al'Eglise Paroissiale
de Fontainebleau par
MMrrl'lAAbbbbéédd'E'EnDtragues, l'un , de ses Aumôniers,en Rochet.
Cet Abbé estoit precedé de
douze Suisses de la Garde qui
portoient six Pains bénits
sur lesquels estoient plusieurs
Banderolles aux Armes de
..f'ance,
ayans à leur reste les
Hauts bois, Trompcttes &
autres Instrumens, & estant
arrivé à I'Eglise, à l'Offertoire,
il allaàl'Offrande renant
un cierge où estoient
- huitdemi Louis d'or. Le même
jour à midy & demi, les
Députez des Etats de Languedoc
curent Audience de
Madame la DuchessedeBerry
,
qui porroit ce jour-là un
habit d'étoffe d'argent chamarré
derubis,de perles&de
diamants. La juppe étoit chamarréeenplein
d'un Point
d'Espagne d'argent, sa coef*
fure estoit toute couverte dè
pierreries. Le Cercle estoit
tres grand ce jour-là, où se
trouva un grand nombre de
Duchesses, &quantité de Seigneurs
&de Dames fuperbcment
vêtuës, & routes brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dansleurs coëffures.
L'Evesquede Mandeharang
™:
Le 1 0. Monseigneur le Duc
de Berry fit rendre le Painbenit
par Monsieurl'Abbé
Berard, l'un de ses Aumôniers.
Le même jour le Generaldes
Capucins qui eil venu
faire lavisirede sonOrdreen
France eur Audiance du Roy,
acompngnéde 2 5. Religieux
de son Ordre, ensuite Ill) ut
de Monseigneur le Duc ÔC
de Madame la Duchesse de
Beiry. L'habit decettePrin-r
te..Ífe étoit ce jour-là d'une
étosse d'or avec une garniture
de diamants, dans laquelle
ainsi que dans sa coeffure entroienc
les plus belles pierreries
qu'on puisse voir,le Cercle
étoit des plus beaux, &
les Dames qui le composoit
étoient generalement habillées
ou d'étoffes d'or garnis
d'agréments d'or & d'argent
ou de soye de routes couleurs
brodez, & elles estoient brillantes
de pierreries sur leurs
habits & dans leurs coëffures.
L'Evesque de Mande harangua.
Le Dimanche 17. Madame
la Duchesse de Berry fit
rendre le Pain benit àl'Eglise
Paroissiale de Fontainebleau
par Mr l'Abbé Rouget l'un
de ses Aumoniers, en rochet.
Cet Abbé traversala Cour
des cuisines & la granderuë,
précedé de douze Suisses qui
portoient six Pains, sur les-
-
quels estoient plusieurs banderoles
aux Armes decette
Princesse, à la teste marchoit
plusieurs Haut- bois, Tromperes
& autres Instrumens
qui se firent entendre pendant
toute la marche jusques
mêmedansl'Eglise où ccc
Abbé alla à l'Offrande, tenant
un cierge à la main où
estoient plusieurs demi Louis
d'or: Madame fit faire la
même Ceremonie le 21.jour
de S. Mathieu par Mr l'Abbé
Lagors, un de ses Aumo.
niers,
Le 24- on presenta à l'issuë
de la Messe un homme
au Roy,âgé de cent un an
& huit mois, né en 1612.
au mois de Février, & fait
Capitaine en 1636. comme
il paroist par le Brevet. Le
même jour à midy & demi
Mr de Boiffieux porta la
nouvelle que nous avions forcé
les retranchemens des ennemis
prés Fribourg.
Le a.. Octobre Don Félix
Corneïo, Secrétaire de
l'Ambassade d'Espagne arriva
avec l'agréable nouvelle que
la Reine d'Espagne étoit accouchée
d'un Prince, & le
4. on apprit par un Courier
qu'on avoit ouvert la tranchée
devant Fribourg la nuit
du dernier Septembre au i'
Octobre.
Le 11. le Roy accompagné
de Monseigneur le Duc
&de Madame la Duchcffc de
Bcrry partit de Fontaines
bleau pour aller coucher à
Petit- bourg & le 12 à Versailles:
On peut dire que la
Cour n'a jamais cité ny plus
nombreuse ny plus brillante
& quelle ne s'est jamais
mieux divertie à Fontainebleau.
La Saison qui y a esté
tres belle, & le nombre des
Ecrangers tres- grand. Ils ne
pouvoient se lasser d'admirer
la grandeur dela Cour de
France. Ils estoient charmez
de voir tous les jours Madame
la Duchesse de Berry,
Madame la Princesse de Conti,
MademoiselledeCharollois
& les autres DJHICSvêtuës
en habit de chasse ayans
des just au - corps tous chamarrez
ou brodez d'or &
d'argent, avec des chapeaux
couverts de plumes, courir le
Cei fou le Sanglier, comme
les plus adroits Cavaliers.
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Résumé : RELATION de ce qui s'est passé de plus considérable é Fontainebleau depuis le 31. Aoust jusques au 11. Octobre.
Du 31 mars au 11 octobre, le roi séjourna à Fontainebleau en compagnie de Monseigneur le Duc et de Madame la Duchesse de Berry, ainsi que d'autres princes et princesses de la cour. La cour, très nombreuse et magnifiquement vêtue, se livra à diverses activités quotidiennes telles que des chasses au cerf, au sanglier ou au loup, des représentations de comédie, et des jeux chez Madame la Duchesse de Berry. Des promenades royales en calèche le long du canal étaient également organisées, accompagnées d'une escorte impressionnante de carrosses et de personnalités notables. Le 7 avril, le roi reçut les députés des États de la province de Languedoc. Le 8 avril, à l'occasion de la Nativité de la Vierge, le roi assista à la distribution du pain bénit à l'église paroissiale de Fontainebleau. Le 10 avril, le Duc de Berry organisa une cérémonie similaire et le général des Capucins fut reçu par le roi. Le 17 avril, Madame la Duchesse de Berry fit rendre le pain bénit. Le 24 avril, un homme âgé de cent un ans et huit mois fut présenté au roi. Des nouvelles militaires et diplomatiques furent également annoncées, notamment la prise de Fribourg et la naissance d'un prince en Espagne. Le 11 octobre, le roi quitta Fontainebleau pour Versailles, marquant la fin d'un séjour caractérisé par la grandeur et la brillance de la cour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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269
p. 217-227
HARANGUE prononcée par M. le Marquis de Barety Laudy, Ambassadeur d'Espagne au Canton de Lucerne en Suisse, le 13. Decembre 1713.
Début :
ILLUSTRES ET PUISSANTS SEIGNEURS, J'ay expressement attendu le temps [...]
Mots clefs :
Diète, Canton de Lucerne, Suisse, Harangue, Roi, Paix
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texteReconnaissance textuelle : HARANGUE prononcée par M. le Marquis de Barety Laudy, Ambassadeur d'Espagne au Canton de Lucerne en Suisse, le 13. Decembre 1713.
HAKANGVE
prononcée par M. le Mar-
-quisde BaretyLaudy,
jimbajfadeurd'EJpagne
au Canton de Lucerne en
Suiffe, le 13. Decembre
1713.
ILLUSTRES ET PUISSANTS
SEIGNEURS,
J'Ayexpressementattendu
le temps de cette
loüable Diette pour vous
donner part au nom du
Roy mon Maistre de la
naissanced'untroisieme
Prince appelle sur les fonds
de Baptesme l'InfantDom
Ferdinand; j'ay voulu que
chacune desillustres Republiques
qui font icydignement
respectées par
vous, su st instruite au retour
de ses Deputez des
expressionsdetendresse
avec lesquelles Sa Majesté
m'ordonne de vous annoncer
cette nouvelle benediction
de Dieu sur sa
Royale famille; & verita
blement, sil'allegresseest
plus sensible quand elle le
communique & se partage
pour ainsi dire avec
ceux qui nous ont donné.
de longues&fidelles preuves
de cette amitié, vous
devez croire llluftres &
Puissants Seigneurs que ce
témoignage que vous recevez
par 11109 canal de
SaMajesté, est non seulement
uneffet de son esti-
I1peq. wiluisdeil^fperance encore d; voir-
ZiUgmenmb joye par la vojjre.
La naissance de ce Prince
arrive dans une conjoncture,
où nul accident
contraire ne peut corrompre
le plaisir desa solemnisation:
la Paix cil desja
faire avec plusieursPuissances,&
preste à conclure
avec toutes les autres,
suivant les favorables apparencesque
nous fnJ
voyons éclater. L'Espagne
delivrée de ses ennemis
voit enfin son Roy assis
tranquillement fuf;fort*
Throfne ; tous les
-
braver
& genereux Espagnols luy
obéïssentavecliberté,
après que leur fidélité heroïque
luy a obéi avec péril
dans les rems des violences
; une feule Ville
abandonnée de Dieu a près
l'avoir esté de toutes les
Nations, soustient encore
les restes de sa perfidie; &
(ce qui en incompréhensible
) n'a point de honte
de faire paroistre son desespoir
;c'est par ses portes
-qJe la guerre sest introduite
dans la Monarchie,
mais si elle differe plus
longtems de s'en repentir
& de profiter de la clemence
du Roy, le théa\O"
tre de son crime pourra
devenir celuy de son supplice.
Barcelone reduite,
on n'invoquera plus dans
touteslesEspagnes d'autre
Souverain que le legitimé.
C'estpourquoy je me
flatte,Illustres & Puissants
Seigneurs, que Sa Majesté
avec laquellevous vous estes
alliez, se met en estat
de peser encore mieux le
zele avec lequel vous luy
avez con servé vostre foy
jusquau dernier pcriode
decette guerre. Une conduite
si franche & si loyale
cft bien digne de la mémoire
d. ce grand Prince,
son coeur estant éCJJ! à sa
dignité & à sa puiffj/ice,
il est juste de penser qu'il
fera gloire de vous estre
redevable d'uneaction
glorieuse: expliquons- nous
clairement;ceux qui, (ok
par des raisonsd'estat imâiginaires,
soit par crainte,
soit par conseils seducteurs
>
se sont ingerez de
donner àd'autres qu'à Phi.
lippes V. lenom de Roy
d'Espagne, n'ont peut estrejamais
pensé que vostre
exem ple seroit contre
eux, & non pas poureux;
vous seuls vous avezesté
à faireretentir à haute
voix un Souverain si honorable;)
vousn'avez point
estéesbloüis d'un meteore
passagersvous n'avez point
eu les yeux assez troubles
pour croire qu'il pust y
avoir deux Soleils dans le
Ciel.
C'est un compliment
réciproque qui ne doit
pointestre separé aujourd'huy
vous devez féliciter
,
dans vos coeurs leRoy mon
Maistre surlanaissance de
rln fant, Sa Majesté & le
monde entier quinemanque
jamais de rendre justice
au mérite, doit vous
feliciteràson tour devous
estre signa lez siglorieusement
dans sa juste cause,
entre tant deNationsdifferentes;
je vousassure, Ulustres
&: PuissantsSeigneurs,
que dans tous le
ordres que je reçois duRoy
rien ne m'est plus partieulièrement
recommande
que les assurances de la
tendresse de Sa Majesté
qu'c lle desirevostre bonne
union;&: qu'elle nenégligerarJcn
detour cequi
peut dépendred'elle pour
procurer vos avantages,
ceux de la Religion qui
sont les plus touchans, les
plus saints
,
& sans lesquels
tout secours humain devient
inutile, ceux devostre
liberté, ceux de vostre
honneur; c'est en mesme
tems une grande gloire &
un grand bonheur pour
monministere d'avoir toujours
eu pendant le cours
de 10.annéesle mesme
langageàvous tenir, &de
vous avoir tousjours veu
agir avec le mesme courage
& lamesmevertu.
prononcée par M. le Mar-
-quisde BaretyLaudy,
jimbajfadeurd'EJpagne
au Canton de Lucerne en
Suiffe, le 13. Decembre
1713.
ILLUSTRES ET PUISSANTS
SEIGNEURS,
J'Ayexpressementattendu
le temps de cette
loüable Diette pour vous
donner part au nom du
Roy mon Maistre de la
naissanced'untroisieme
Prince appelle sur les fonds
de Baptesme l'InfantDom
Ferdinand; j'ay voulu que
chacune desillustres Republiques
qui font icydignement
respectées par
vous, su st instruite au retour
de ses Deputez des
expressionsdetendresse
avec lesquelles Sa Majesté
m'ordonne de vous annoncer
cette nouvelle benediction
de Dieu sur sa
Royale famille; & verita
blement, sil'allegresseest
plus sensible quand elle le
communique & se partage
pour ainsi dire avec
ceux qui nous ont donné.
de longues&fidelles preuves
de cette amitié, vous
devez croire llluftres &
Puissants Seigneurs que ce
témoignage que vous recevez
par 11109 canal de
SaMajesté, est non seulement
uneffet de son esti-
I1peq. wiluisdeil^fperance encore d; voir-
ZiUgmenmb joye par la vojjre.
La naissance de ce Prince
arrive dans une conjoncture,
où nul accident
contraire ne peut corrompre
le plaisir desa solemnisation:
la Paix cil desja
faire avec plusieursPuissances,&
preste à conclure
avec toutes les autres,
suivant les favorables apparencesque
nous fnJ
voyons éclater. L'Espagne
delivrée de ses ennemis
voit enfin son Roy assis
tranquillement fuf;fort*
Throfne ; tous les
-
braver
& genereux Espagnols luy
obéïssentavecliberté,
après que leur fidélité heroïque
luy a obéi avec péril
dans les rems des violences
; une feule Ville
abandonnée de Dieu a près
l'avoir esté de toutes les
Nations, soustient encore
les restes de sa perfidie; &
(ce qui en incompréhensible
) n'a point de honte
de faire paroistre son desespoir
;c'est par ses portes
-qJe la guerre sest introduite
dans la Monarchie,
mais si elle differe plus
longtems de s'en repentir
& de profiter de la clemence
du Roy, le théa\O"
tre de son crime pourra
devenir celuy de son supplice.
Barcelone reduite,
on n'invoquera plus dans
touteslesEspagnes d'autre
Souverain que le legitimé.
C'estpourquoy je me
flatte,Illustres & Puissants
Seigneurs, que Sa Majesté
avec laquellevous vous estes
alliez, se met en estat
de peser encore mieux le
zele avec lequel vous luy
avez con servé vostre foy
jusquau dernier pcriode
decette guerre. Une conduite
si franche & si loyale
cft bien digne de la mémoire
d. ce grand Prince,
son coeur estant éCJJ! à sa
dignité & à sa puiffj/ice,
il est juste de penser qu'il
fera gloire de vous estre
redevable d'uneaction
glorieuse: expliquons- nous
clairement;ceux qui, (ok
par des raisonsd'estat imâiginaires,
soit par crainte,
soit par conseils seducteurs
>
se sont ingerez de
donner àd'autres qu'à Phi.
lippes V. lenom de Roy
d'Espagne, n'ont peut estrejamais
pensé que vostre
exem ple seroit contre
eux, & non pas poureux;
vous seuls vous avezesté
à faireretentir à haute
voix un Souverain si honorable;)
vousn'avez point
estéesbloüis d'un meteore
passagersvous n'avez point
eu les yeux assez troubles
pour croire qu'il pust y
avoir deux Soleils dans le
Ciel.
C'est un compliment
réciproque qui ne doit
pointestre separé aujourd'huy
vous devez féliciter
,
dans vos coeurs leRoy mon
Maistre surlanaissance de
rln fant, Sa Majesté & le
monde entier quinemanque
jamais de rendre justice
au mérite, doit vous
feliciteràson tour devous
estre signa lez siglorieusement
dans sa juste cause,
entre tant deNationsdifferentes;
je vousassure, Ulustres
&: PuissantsSeigneurs,
que dans tous le
ordres que je reçois duRoy
rien ne m'est plus partieulièrement
recommande
que les assurances de la
tendresse de Sa Majesté
qu'c lle desirevostre bonne
union;&: qu'elle nenégligerarJcn
detour cequi
peut dépendred'elle pour
procurer vos avantages,
ceux de la Religion qui
sont les plus touchans, les
plus saints
,
& sans lesquels
tout secours humain devient
inutile, ceux devostre
liberté, ceux de vostre
honneur; c'est en mesme
tems une grande gloire &
un grand bonheur pour
monministere d'avoir toujours
eu pendant le cours
de 10.annéesle mesme
langageàvous tenir, &de
vous avoir tousjours veu
agir avec le mesme courage
& lamesmevertu.
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Résumé : HARANGUE prononcée par M. le Marquis de Barety Laudy, Ambassadeur d'Espagne au Canton de Lucerne en Suisse, le 13. Decembre 1713.
Le 13 décembre 1713, le Marquis de Baretly Laudy, ambassadeur d'Espagne, prononça un discours au Canton de Lucerne en Suisse. Il y annonça la naissance du prince Ferdinand, troisième enfant du roi d'Espagne Philippe V. Le marquis exprima la joie du roi et invita les seigneurs suisses à partager cette allégresse, soulignant leur amitié fidèle. Cette naissance survint dans un contexte de paix, l'Espagne étant délivrée de ses ennemis et le roi Philippe V étant reconnu par tous les Espagnols. Barcelone, seule ville rebelle, fut appelée à se repentir. Le marquis félicita les seigneurs suisses pour leur loyauté envers le roi d'Espagne et leur fidélité durant la guerre. Il assura que le roi reconnaîtrait leur zèle et leur loyauté. Le discours se conclut par des assurances de la tendresse du roi et son désir de promouvoir les intérêts des Suisses, notamment leur liberté, leur honneur et la religion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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270
p. 94-114
Nouvelles.
Début :
Les lettres de Hambourg du 28. Janvier portent qu'il [...]
Mots clefs :
Roi, Commissaires, Ambassadeurs, Grand vizir, Tsar, Constantinople, Audience, Camp, Sultan, Andrinople
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles.
Nouvelles.
Les lettres de Hambourg
du2. 8. Janvier portent quil
étoit entréle 23. dans Tonningen
un convoy pour
quinze jours, en presence
des Commissaires du Roy
de Danemark, pour empêcher
qu'on n'y fist entrer
que la quantité de provisions
qui a été accordée.
Celles de Berlin du 2 5.
Janvier portent que le Roy
de Prusse faisoit toûjours
travailler à de nouvelles
levées,& qu'il pretendoit
avoir sur pied cette année
une arméede cinquante
mille hommes; qu'un regiment
de dragons de Holstein-
Gottorp étoit entré
dans Stetin.
On mande de Stokholm
que les Etats du Royaume
s'y étoient assemblez le 28.
Décembre en presence de
la Princesse Ulrique Eleonor;
que le Comte de Horn,
President de la Chancellerie,
en avoit fait l'ouverture
par un long discours
,
dans
lequel il representa les raisons
qui avoit obligé là
Princesse & leSenat à les
convoquer. Illes exhorta à
conserver l'union, & à
concourir de tout leur
pouvoir à la conservation
du Royaume;que les conferences
des deputez avec laPrincesse&leSénatcommencerent
le 30. Décembre,
& que le General Lieven
étoit parti le 3. Janvier
pour aller trouver le Roy
de Suede avec des dépêches
importantes.
On écrit d'Andrinople,
que les ambassadeurs du
Czar
- Czar ayant fait instance
1 pour être admisà l'audience
du Grand Seigneur, ôc
recevoir la ratification du
ï traité qu'ils avoient conclu, ile Grand Vizir avoit promis
de la leur faire obtenir
: mais qu'il souhaitoit
qu'ils restassent à Andrinople
jusqu'à ce que les
limites de la frontière eussent
été reglées par les
Commissaires qui avoient
été nommez pour y travailler
avec ceux du Czar;
a l'audience du Grand Seigneur
, étant conduits par leChaous Bachi que le
Grand Vizir les ayant reçûs
& regalez à l'ordinaire de
caffé, de parfums & de caftans,
les avoit conduits à
l'audience du Sultan, à qui
le Vice Chancelier fit un
discours au sujet du trairé,
dont la ratification lui fut
remise; que le Grand Vizir
leur avoir dit par ordre du
Grand Seigneur, qu'ils
auroient bientôt la permission
de retourner vers le
Czar; que néanmoins ils
pouvoient renvoyer une
partie de leurs gens; que
le Sultan étoit parti le 13.
d'Andrinople, pour s'en
retourner à Constantinople;&
que le Grand Vizir
avant son départavoit ordonné
de fournir les chevaux
necessaires pour aller
à Constantinople aux ambassadeurs
de Moscovie &
de Pologne, ausquels il
permit aussi de renvoyer
une partie de leur suite.
Celles de Constantinople
du 29.Janvier portent
que le Sultan étoit arrivé
le 4. Janvier à un village
prés de Constantinople, &
que le7.il avoit fait son
entrée avec la pompe ordinaire.
Le 10. les ambasfadeurs
Moscovites & Polonois
y arriverent d'Andrinople
, avec le Sieur
Fleischman Resident de la
Cour de Vienne. Ifïuf Bacha,
ci-devant Grand Vizir
relegué à Rhodes, y a été
étranglé, & ses biens ont
été confisquez. On a depuis
disposé de plusieurs Gouvernemens
en faveur de
divers Bachas. Les Commissaires
nommez pour
regler les limites devoient
entrer en conférence avec
les ambassadeurs du Czar
& de Pologne, aussitôt que
les deputez du Sultan Ôc du
Kan des Tarcares,envoyez
en Pologne, feroient à
Constantinople. Le Roy
de Suede étoit toûjours à
Demir Toca, où le Sieur
Funckfon Envoyé est mort.
On écrit de Vienne que
les Etats de l'Autriche inferieure,
qui durant la maComte
de Kerenviller leur
President, reprirent le 12.
Janvier leurs seances dans
le PalaisImperial: que le
Conseil Aulique, qui avoit
été cassé pour la forme,
afin d'êtrerétabli au nom
de l'Archiduc,serassembla
le 15. au nombre de trente
Conseillers avec deux Secretaires,
outre unPresident
& un Vice- Chancelier de
l'Empire;que le même jour
le President prêta ferment
dans le Conseil d'Etat en
presence de l'Archiduc
pour sa Charge de President.
Le z2. leregiment de
cuirassiers du Prince Charles
de Neubourg passa prés
de Vienne, pour aller en
Hongrie, suivi de quelques
autres regimens de l'armée
du haut Rhin, & de deux
regimens Espagnols venus
d'Italie, qui étoient déja
arrivez en Croatie.
Les lettres de Madrid
portent que le Roy a donné
la Charge de Major de
Sarragosse à Don Guillen
de Gusman, Lieutenant
Colonel
,
qui a perdu le
bras droit à l'attaque de
Campo Mayor ; que le
Marquis de Thoüy, Lieutenantgeneral,
étoit parti
de Madrid le 27. Janvier,
avec le Marquis de Flavacourt
Maréchal de Camp,
pour aller commander un
corps d'armée qui se forme
au voisinage de Lerida des
troupesquisont en Arragon
& à Tortose;que Don
Joseph de Armendariz &
Don Diego de Alarion,
Lieutenans generaux, &
le Marquis de San Vicenre,
Marechal de Camp
,
doivent
pareillement s'y rendre
du camp devant Barcelonnc.
-. Celles de Catalogne coru
firment que Nebot avoit
été tiré de prison, & envoyé
à Mayorque avec le regiment
d'Allemans deferreurs.
Le Marquis de Lede,
Lieutenant general,& Gouverneur
de Tarragonne,
ayant étéinformé qu'il y
avoit une émotion de la
populace de Villafranca de
Panades, fomentée par le
Viguier, le Bailly & le
grand Juré de Villafranca,
il y envoya quatre cent
fantassins
, avec quelque
cavalerie, commandez par
le Chevalier de Lede Maréchal
de Camp, par le
Colonel Don Gabriel Lasso
de la Vega,& par le Lieutenant
Colonel Don Geronimo
Ordonnez. Ce derachement
se saisit de trois
Officiers auteurs de la sedinon,
qui furent envoyez
prisonniers au château de
Tortose, & on établit en
leur place des personnes
d'unefidelité reconnuë. Un
autre village aux environs
de Cardonne ayant pris les
armes pour s'exempter de
payer les contributions a
été brûlé entierement, à la
reserve de l'Eglise. D'autres
lettres de Catalogne portent
que la flote qui étoit à
Alicante étoit arrivée le 19.
Janvier auprès de Tarragonne,
ayant été grossie
par les bâtimens qui se tenoient
prêts en divers endroits
de la côte, jusqu'au
nombre de vingt vaisseaux
& de cinquante barques.
Elleest chargée d'une grande
quantité d'artillerie, de
munitions de guerre & de
provisions
,
dont elle avoir
debarqué une partie à Tarragonne
; ôc le iz. elle fit
voile vers Barcelone, dont
on devoit incessamment
faire le siege. Que quelques
lieux s'étoient de nouveau
soûlevez : mais que
divers detachemens
--
ayant
été envoyez contr' eux, en
avoient brûlé six, & paslé
au fil de l'épée les rebeles
qui 31 t, s y étoient trouvez ; ce
qui avoir mis le calme en
ce pays-là.
On écrit de Londres,
qu'il y avoit eu plusieurs
changemens dans les charges
ôc les emplois; que le
Comte de Bartimore a été
fait Conseiller du Conseil
privé en Irlande, & le Sieur
Molesvvort a été demis
d'un pareilemploy par ordre
de la Reine;que Sa Majesté
a ordonné de dresser
- une nouvelle Commission
pour lesCommissaires de
la Marine
1
qui font le
Comte de Strafford, le Chevalier
Lake, le Chevalier
Drake,le Sieur Aislabie,
le Chevalier Vvishart,& le
Sieur Clarke; que le Cfrevalier
Bing a été exclus du
nombre de ces Commissaires,&
ilaété mis à la demi-
paye comme Amiral de
l'escadre blanche. Le Sieur
Menley a été demis de la
charge de Maître des Postes
de Dublin, qui vaut huit
cent livres sterlin de rente,
& le Sieur Stvvard a été mis
-
en sa place. Le Sieur Lovvther,
Gouverneur des Barbades,
a été privédeceGouvernement.
Le Sr Thomas
Harley,cousin du grand
Tresorier, a été nommé
pour retourner à la Cour
de Hanover en qualité
d'Envoyé extraordinaire.
Le Comte de Lexington,
ambassadeur extraordinaire
vers le Roy d'Espagne,
arriva à Londres par la voye
de Portu gal le 23. Janvier.
Le lendemain il alla à Vvindsor
saluer la Reine, & lui
rendre compte de ses negociations.
Sa Majesté a tait
expedier une commission,
par laquelle elle établit le
Chevalier Guillaume Honivvood
&les SieursVvalter
HungerfordDuncadée,
Guillaume Govvert & EdoüardHungerford
,
Juges
des appellations des
ju gemens rendus par les
Commissaires de l'Excise.
La charge de Surintendant
des Forêts & des
Parcs,vacante par le decés
du Sieur Jean Manley,
a été donnée au Sieur
Alexandre Pendarves, &
le Gouvernement de la Province
de Maryland, dont
Milord Baltimore est sondateur
& proprietaire, a
é,té'1donné1 au Sieur JJean
Hart.
On mande de Bruxelles,
que
J que le differend entre le
Roy de Prusse & les Estats
de Brabantavoit été terminé
pour la somme de
quatre-vingt milleécus,
payables en quatre ans, ôc
que ce qui regarde le Hainaut
fera terminéde la même
maniere. Les Sieurs Buis
& de Goslinga, ambassadeurs
extraordinaires des
Estats Generaux des Provinces
Uniesauprés du Roy
en France, arriverent le 30.
Janvier à Paris. Ils se rendirent
à Versailles le 6. Février,
où ils eurent audience
particuliere du Roy.Ensuite
ils eurent audience de Monseigneur
le Dauphin, de
Madame la Duchesse de
Berry, de Madame, & de
Monsieur le Ducd'Orleans,
étant conduits par le Baron
de Breceur) Introducteur
des Ambassadeurs.
Les lettres de Hambourg
du2. 8. Janvier portent quil
étoit entréle 23. dans Tonningen
un convoy pour
quinze jours, en presence
des Commissaires du Roy
de Danemark, pour empêcher
qu'on n'y fist entrer
que la quantité de provisions
qui a été accordée.
Celles de Berlin du 2 5.
Janvier portent que le Roy
de Prusse faisoit toûjours
travailler à de nouvelles
levées,& qu'il pretendoit
avoir sur pied cette année
une arméede cinquante
mille hommes; qu'un regiment
de dragons de Holstein-
Gottorp étoit entré
dans Stetin.
On mande de Stokholm
que les Etats du Royaume
s'y étoient assemblez le 28.
Décembre en presence de
la Princesse Ulrique Eleonor;
que le Comte de Horn,
President de la Chancellerie,
en avoit fait l'ouverture
par un long discours
,
dans
lequel il representa les raisons
qui avoit obligé là
Princesse & leSenat à les
convoquer. Illes exhorta à
conserver l'union, & à
concourir de tout leur
pouvoir à la conservation
du Royaume;que les conferences
des deputez avec laPrincesse&leSénatcommencerent
le 30. Décembre,
& que le General Lieven
étoit parti le 3. Janvier
pour aller trouver le Roy
de Suede avec des dépêches
importantes.
On écrit d'Andrinople,
que les ambassadeurs du
Czar
- Czar ayant fait instance
1 pour être admisà l'audience
du Grand Seigneur, ôc
recevoir la ratification du
ï traité qu'ils avoient conclu, ile Grand Vizir avoit promis
de la leur faire obtenir
: mais qu'il souhaitoit
qu'ils restassent à Andrinople
jusqu'à ce que les
limites de la frontière eussent
été reglées par les
Commissaires qui avoient
été nommez pour y travailler
avec ceux du Czar;
a l'audience du Grand Seigneur
, étant conduits par leChaous Bachi que le
Grand Vizir les ayant reçûs
& regalez à l'ordinaire de
caffé, de parfums & de caftans,
les avoit conduits à
l'audience du Sultan, à qui
le Vice Chancelier fit un
discours au sujet du trairé,
dont la ratification lui fut
remise; que le Grand Vizir
leur avoir dit par ordre du
Grand Seigneur, qu'ils
auroient bientôt la permission
de retourner vers le
Czar; que néanmoins ils
pouvoient renvoyer une
partie de leurs gens; que
le Sultan étoit parti le 13.
d'Andrinople, pour s'en
retourner à Constantinople;&
que le Grand Vizir
avant son départavoit ordonné
de fournir les chevaux
necessaires pour aller
à Constantinople aux ambassadeurs
de Moscovie &
de Pologne, ausquels il
permit aussi de renvoyer
une partie de leur suite.
Celles de Constantinople
du 29.Janvier portent
que le Sultan étoit arrivé
le 4. Janvier à un village
prés de Constantinople, &
que le7.il avoit fait son
entrée avec la pompe ordinaire.
Le 10. les ambasfadeurs
Moscovites & Polonois
y arriverent d'Andrinople
, avec le Sieur
Fleischman Resident de la
Cour de Vienne. Ifïuf Bacha,
ci-devant Grand Vizir
relegué à Rhodes, y a été
étranglé, & ses biens ont
été confisquez. On a depuis
disposé de plusieurs Gouvernemens
en faveur de
divers Bachas. Les Commissaires
nommez pour
regler les limites devoient
entrer en conférence avec
les ambassadeurs du Czar
& de Pologne, aussitôt que
les deputez du Sultan Ôc du
Kan des Tarcares,envoyez
en Pologne, feroient à
Constantinople. Le Roy
de Suede étoit toûjours à
Demir Toca, où le Sieur
Funckfon Envoyé est mort.
On écrit de Vienne que
les Etats de l'Autriche inferieure,
qui durant la maComte
de Kerenviller leur
President, reprirent le 12.
Janvier leurs seances dans
le PalaisImperial: que le
Conseil Aulique, qui avoit
été cassé pour la forme,
afin d'êtrerétabli au nom
de l'Archiduc,serassembla
le 15. au nombre de trente
Conseillers avec deux Secretaires,
outre unPresident
& un Vice- Chancelier de
l'Empire;que le même jour
le President prêta ferment
dans le Conseil d'Etat en
presence de l'Archiduc
pour sa Charge de President.
Le z2. leregiment de
cuirassiers du Prince Charles
de Neubourg passa prés
de Vienne, pour aller en
Hongrie, suivi de quelques
autres regimens de l'armée
du haut Rhin, & de deux
regimens Espagnols venus
d'Italie, qui étoient déja
arrivez en Croatie.
Les lettres de Madrid
portent que le Roy a donné
la Charge de Major de
Sarragosse à Don Guillen
de Gusman, Lieutenant
Colonel
,
qui a perdu le
bras droit à l'attaque de
Campo Mayor ; que le
Marquis de Thoüy, Lieutenantgeneral,
étoit parti
de Madrid le 27. Janvier,
avec le Marquis de Flavacourt
Maréchal de Camp,
pour aller commander un
corps d'armée qui se forme
au voisinage de Lerida des
troupesquisont en Arragon
& à Tortose;que Don
Joseph de Armendariz &
Don Diego de Alarion,
Lieutenans generaux, &
le Marquis de San Vicenre,
Marechal de Camp
,
doivent
pareillement s'y rendre
du camp devant Barcelonnc.
-. Celles de Catalogne coru
firment que Nebot avoit
été tiré de prison, & envoyé
à Mayorque avec le regiment
d'Allemans deferreurs.
Le Marquis de Lede,
Lieutenant general,& Gouverneur
de Tarragonne,
ayant étéinformé qu'il y
avoit une émotion de la
populace de Villafranca de
Panades, fomentée par le
Viguier, le Bailly & le
grand Juré de Villafranca,
il y envoya quatre cent
fantassins
, avec quelque
cavalerie, commandez par
le Chevalier de Lede Maréchal
de Camp, par le
Colonel Don Gabriel Lasso
de la Vega,& par le Lieutenant
Colonel Don Geronimo
Ordonnez. Ce derachement
se saisit de trois
Officiers auteurs de la sedinon,
qui furent envoyez
prisonniers au château de
Tortose, & on établit en
leur place des personnes
d'unefidelité reconnuë. Un
autre village aux environs
de Cardonne ayant pris les
armes pour s'exempter de
payer les contributions a
été brûlé entierement, à la
reserve de l'Eglise. D'autres
lettres de Catalogne portent
que la flote qui étoit à
Alicante étoit arrivée le 19.
Janvier auprès de Tarragonne,
ayant été grossie
par les bâtimens qui se tenoient
prêts en divers endroits
de la côte, jusqu'au
nombre de vingt vaisseaux
& de cinquante barques.
Elleest chargée d'une grande
quantité d'artillerie, de
munitions de guerre & de
provisions
,
dont elle avoir
debarqué une partie à Tarragonne
; ôc le iz. elle fit
voile vers Barcelone, dont
on devoit incessamment
faire le siege. Que quelques
lieux s'étoient de nouveau
soûlevez : mais que
divers detachemens
--
ayant
été envoyez contr' eux, en
avoient brûlé six, & paslé
au fil de l'épée les rebeles
qui 31 t, s y étoient trouvez ; ce
qui avoir mis le calme en
ce pays-là.
On écrit de Londres,
qu'il y avoit eu plusieurs
changemens dans les charges
ôc les emplois; que le
Comte de Bartimore a été
fait Conseiller du Conseil
privé en Irlande, & le Sieur
Molesvvort a été demis
d'un pareilemploy par ordre
de la Reine;que Sa Majesté
a ordonné de dresser
- une nouvelle Commission
pour lesCommissaires de
la Marine
1
qui font le
Comte de Strafford, le Chevalier
Lake, le Chevalier
Drake,le Sieur Aislabie,
le Chevalier Vvishart,& le
Sieur Clarke; que le Cfrevalier
Bing a été exclus du
nombre de ces Commissaires,&
ilaété mis à la demi-
paye comme Amiral de
l'escadre blanche. Le Sieur
Menley a été demis de la
charge de Maître des Postes
de Dublin, qui vaut huit
cent livres sterlin de rente,
& le Sieur Stvvard a été mis
-
en sa place. Le Sieur Lovvther,
Gouverneur des Barbades,
a été privédeceGouvernement.
Le Sr Thomas
Harley,cousin du grand
Tresorier, a été nommé
pour retourner à la Cour
de Hanover en qualité
d'Envoyé extraordinaire.
Le Comte de Lexington,
ambassadeur extraordinaire
vers le Roy d'Espagne,
arriva à Londres par la voye
de Portu gal le 23. Janvier.
Le lendemain il alla à Vvindsor
saluer la Reine, & lui
rendre compte de ses negociations.
Sa Majesté a tait
expedier une commission,
par laquelle elle établit le
Chevalier Guillaume Honivvood
&les SieursVvalter
HungerfordDuncadée,
Guillaume Govvert & EdoüardHungerford
,
Juges
des appellations des
ju gemens rendus par les
Commissaires de l'Excise.
La charge de Surintendant
des Forêts & des
Parcs,vacante par le decés
du Sieur Jean Manley,
a été donnée au Sieur
Alexandre Pendarves, &
le Gouvernement de la Province
de Maryland, dont
Milord Baltimore est sondateur
& proprietaire, a
é,té'1donné1 au Sieur JJean
Hart.
On mande de Bruxelles,
que
J que le differend entre le
Roy de Prusse & les Estats
de Brabantavoit été terminé
pour la somme de
quatre-vingt milleécus,
payables en quatre ans, ôc
que ce qui regarde le Hainaut
fera terminéde la même
maniere. Les Sieurs Buis
& de Goslinga, ambassadeurs
extraordinaires des
Estats Generaux des Provinces
Uniesauprés du Roy
en France, arriverent le 30.
Janvier à Paris. Ils se rendirent
à Versailles le 6. Février,
où ils eurent audience
particuliere du Roy.Ensuite
ils eurent audience de Monseigneur
le Dauphin, de
Madame la Duchesse de
Berry, de Madame, & de
Monsieur le Ducd'Orleans,
étant conduits par le Baron
de Breceur) Introducteur
des Ambassadeurs.
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Résumé : Nouvelles.
Au début de l'année 1717, plusieurs événements politiques et militaires ont marqué l'Europe. À Tonningen, un convoy a été établi pour quinze jours sous la surveillance des commissaires du roi de Danemark. À Berlin, le roi de Prusse préparait une armée de cinquante mille hommes, tandis qu'un régiment de dragons de Holstein-Gottorp entrait à Stetin. À Stockholm, les États du Royaume se sont réunis le 28 décembre en présence de la princesse Ulrique Éléonore. Le comte de Horn a ouvert la session en appelant à l'union et à la conservation du Royaume. Les conférences avec la princesse et le Sénat ont commencé le 30 décembre, et le général Lieven est parti rencontrer le roi de Suède. À Andrinople, les ambassadeurs du Czar ont été reçus par le Grand Vizir, qui a promis de leur obtenir une audience avec le Sultan pour la ratification d'un traité. Le Sultan est ensuite parti pour Constantinople, où il est arrivé le 4 janvier. Les ambassadeurs moscovites et polonais, accompagnés du résident de la Cour de Vienne, ont suivi le 10 janvier. Le Grand Vizir a été étranglé et ses biens confisqués. À Vienne, les États de l'Autriche inférieure ont repris leurs séances le 12 janvier. Le Conseil Aulique a été rétabli le 15 janvier avec trente conseillers. Plusieurs régiments, dont un de cuirassiers du prince Charles de Neubourg, se sont dirigés vers la Hongrie. À Madrid, le roi a nommé Don Guillen de Gusman Major de Sarragosse. Le marquis de Thoüy et d'autres officiers se sont rendus en Aragon pour commander un corps d'armée. En Catalogne, Nebot a été envoyé à Majorque et des troubles ont été réprimés à Villafranca de Panades et dans un village près de Cardonne. Une flotte chargée d'artillerie et de provisions est arrivée à Tarragonne avant de naviguer vers Barcelone. À Londres, plusieurs changements de personnel ont eu lieu dans les charges et les emplois. Le comte de Lexington est revenu de sa mission en Espagne et a été reçu par la reine. Des nominations ont été faites pour les juges des appellations des jugements de l'Excise et pour le Gouvernement de la Province de Maryland. À Bruxelles, le différend entre le roi de Prusse et les États de Brabant a été résolu pour une somme de quatre-vingt mille écus. Les ambassadeurs des Provinces Unies ont été reçus à Paris et à Versailles par le roi, le dauphin, et d'autres membres de la famille royale.
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271
p. 160-165
L'INDIEN ET LE SOLEIL, FABLE.
Début :
Grand Roy, qui vois les Arts d'un regard favorable, [...]
Mots clefs :
Roi, Indien, Fable, Soleil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'INDIEN ET LE SOLEIL, FABLE.
V I N D I E N
ETLE SOLEIL,
FABLE.
GRandRoy
,
qui vois
les Arts d'un regard
favorable,
Et dont avec transport
j'éprouvela honte
Sou,ffre
Souffre qu'ici la Verite
Se cache un moment feus
la Fable.
UNhabitant de i3Inde
adoroit le Soleil.
Vn Zjéle renaissant nuit
é5jour le devore,
Etyplein de l'objet qu'il
adore,
L'ardeur de le loüer interrompt
son sommeil.
Quelquefois célébrant sa
lumiere seconde
D'un regard attentifaille
suitdansson cours,
MAdmire en lui l'Ame du
monde s
Toûjours chantant,&se
plaignant toujours
Qj£acequ'ilJent nul terme
ne réponde.
Il peint tantôt le celeste
lfambeau
Vainement assiegé par les
sombres nuages,
Et bten-tost vainqueur
des orages
Reparoissant encore plus
beau.
Il fait Hymnte sur
Hymne, en remplit
la contrée s
Tout accourt àsa voix, f5
chacun l'écoutant,
Benssoit la puissance en
ses vers célebrée,
Tandis que duplaisir de
la voir adorée
Le chantre se tient trop
content,
Le Soleil touché de ce
zJle,
Surfis cLamps dessechez,
jette un oeilcaî-eslàns.
Soudain,moisson double
plusbelle
, Verger fertile t5 steurissant.
Soleil, dit l'Indien, je
rends à tes largejjes
Tout l'hommage que je
leur doi :
Tes bienfaitscependant
n'acquiérentriensur
mois
Tu peux augmenter mes
richesses
Mais non pas mon ZLele
I pourtoî.
ETLE SOLEIL,
FABLE.
GRandRoy
,
qui vois
les Arts d'un regard
favorable,
Et dont avec transport
j'éprouvela honte
Sou,ffre
Souffre qu'ici la Verite
Se cache un moment feus
la Fable.
UNhabitant de i3Inde
adoroit le Soleil.
Vn Zjéle renaissant nuit
é5jour le devore,
Etyplein de l'objet qu'il
adore,
L'ardeur de le loüer interrompt
son sommeil.
Quelquefois célébrant sa
lumiere seconde
D'un regard attentifaille
suitdansson cours,
MAdmire en lui l'Ame du
monde s
Toûjours chantant,&se
plaignant toujours
Qj£acequ'ilJent nul terme
ne réponde.
Il peint tantôt le celeste
lfambeau
Vainement assiegé par les
sombres nuages,
Et bten-tost vainqueur
des orages
Reparoissant encore plus
beau.
Il fait Hymnte sur
Hymne, en remplit
la contrée s
Tout accourt àsa voix, f5
chacun l'écoutant,
Benssoit la puissance en
ses vers célebrée,
Tandis que duplaisir de
la voir adorée
Le chantre se tient trop
content,
Le Soleil touché de ce
zJle,
Surfis cLamps dessechez,
jette un oeilcaî-eslàns.
Soudain,moisson double
plusbelle
, Verger fertile t5 steurissant.
Soleil, dit l'Indien, je
rends à tes largejjes
Tout l'hommage que je
leur doi :
Tes bienfaitscependant
n'acquiérentriensur
mois
Tu peux augmenter mes
richesses
Mais non pas mon ZLele
I pourtoî.
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Résumé : L'INDIEN ET LE SOLEIL, FABLE.
La fable 'Le Soleil' se déroule en Inde et raconte l'histoire d'un habitant qui adore le Soleil et est inspiré par sa lumière. Cet homme célèbre le Soleil jour et nuit, admirant son rôle dans le monde et chantant ses louanges. Ses hymnes attirent une foule qui bénit la puissance du Soleil. Ému par cet amour, le Soleil, par un simple regard, fait croître les récoltes et rend les vergers fertiles. L'Indien, reconnaissant, rend hommage aux bienfaits du Soleil mais souligne que, bien que le Soleil puisse augmenter ses richesses, il ne peut accroître son zèle et son amour pour lui.
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272
p. 194-197
A MADRID ce 29. Janvier, 1714.
Début :
Un des jours de la semaine derniere, le Roy se [...]
Mots clefs :
Roi, Sanglier, Blessure, Madrid
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texteReconnaissance textuelle : A MADRID ce 29. Janvier, 1714.
A MADRID
ce 29. Janvier, 1714.
Un des jours dela fe*-
maine derniere, le Roy se
renditau Pardo pourchasfer
; c'est le seul divertissement
que Sa Majesté
prend pour dissiper le chagrin
que lui causelamaladie
de la Reine. On avoit
depuis deux jours enfermé
un Sanglier qui n'estoit pas
des plus grands; mais la
faim & la fois qu'il avoic
enduré avoienc beaucoup
augmenté sa colere
,
& sa férocité. Aussi tost
qu'il eut été lâché, on luy
donna les chiens; mais en
ayant tué un, les autres
s'épouventerent. Le Roy
luy tira un coup de fusil
qui ne le blessa pas assez
pour l'arrester,&il courut
avec une furie extraordinaire
droit à SaMajesté.
Dom Alonso Manrique
J Comte de Montenuevo
premier t Ecuyer & Gentilhomme
dela Chambre de
Sa Majesté qui l'avoit toujours
suivie dans sesvoyages
)
& à la guerre depuis
son avenement à la Couronne
,
se trouvant prés
d'elle, il prit enun moment
le parti le plus prudent
& le plus heureux qu'il
auroit pû prendre, aprés y
avoir pensé long-tems. Il
se jetta à corps perduaudevant
de la beste afin de
donner au Roy le temps
d'estre secouru. Le Sanglier
lui donna plusieurs
coups de ses deffenses,qui
ljjy déchirerent ses bottines,
son haudechaufes &
ses habits, jusqu'à luy découvrir
le haut de la cuisse
; mais sans aucune autre
blessure que quelques
contu sions. Ainsi il se tira
d'un peril qui lui pouvoit
estre funesteavecun applaudissement
general
,
ôc
une gloire à laquelle plufleurs
aptres Seigneurs au*
roientvoulu avoir part.
ce 29. Janvier, 1714.
Un des jours dela fe*-
maine derniere, le Roy se
renditau Pardo pourchasfer
; c'est le seul divertissement
que Sa Majesté
prend pour dissiper le chagrin
que lui causelamaladie
de la Reine. On avoit
depuis deux jours enfermé
un Sanglier qui n'estoit pas
des plus grands; mais la
faim & la fois qu'il avoic
enduré avoienc beaucoup
augmenté sa colere
,
& sa férocité. Aussi tost
qu'il eut été lâché, on luy
donna les chiens; mais en
ayant tué un, les autres
s'épouventerent. Le Roy
luy tira un coup de fusil
qui ne le blessa pas assez
pour l'arrester,&il courut
avec une furie extraordinaire
droit à SaMajesté.
Dom Alonso Manrique
J Comte de Montenuevo
premier t Ecuyer & Gentilhomme
dela Chambre de
Sa Majesté qui l'avoit toujours
suivie dans sesvoyages
)
& à la guerre depuis
son avenement à la Couronne
,
se trouvant prés
d'elle, il prit enun moment
le parti le plus prudent
& le plus heureux qu'il
auroit pû prendre, aprés y
avoir pensé long-tems. Il
se jetta à corps perduaudevant
de la beste afin de
donner au Roy le temps
d'estre secouru. Le Sanglier
lui donna plusieurs
coups de ses deffenses,qui
ljjy déchirerent ses bottines,
son haudechaufes &
ses habits, jusqu'à luy découvrir
le haut de la cuisse
; mais sans aucune autre
blessure que quelques
contu sions. Ainsi il se tira
d'un peril qui lui pouvoit
estre funesteavecun applaudissement
general
,
ôc
une gloire à laquelle plufleurs
aptres Seigneurs au*
roientvoulu avoir part.
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Résumé : A MADRID ce 29. Janvier, 1714.
Le 29 janvier 1714, à Madrid, le roi se rendit au Pardo pour une partie de chasse afin de distraire son chagrin causé par la maladie de la reine. Un sanglier, affamé et enragé, fut lâché et attaqua les chiens. Le roi tira sur l'animal sans l'arrêter, et celui-ci se dirigea vers le roi avec furie. Dom Alonso Manrique, comte de Montenuevo, premier écuyer et gentilhomme de la chambre du roi, réagit immédiatement. Il se jeta devant le sanglier pour protéger le roi, recevant plusieurs coups de défense qui déchirèrent ses vêtements et lui causèrent des contusions. Grâce à son intervention, le roi fut sauvé, et Dom Alonso fut acclamé pour son courage et sa loyauté.
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273
p. 278-280
Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Les Lettres de Madrid du 18 portent que la Reine étoit [...]
Mots clefs :
Madrid, Barcelone, Roi, Reine, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Les Lettres de Madrid du
18 portent que la Reine étoit
morte le 14. On parlera dans
le Mercure de Mars de la more
de cette Princesse.
Le Roy a nommé le Cardinal
del Giudice. avec le
Marquis de Mejorada., &
Don Joseph Grimaldo, Secretaire
d Etat, pour expedier
durant quelques jours les affaires
ordinaires,& même les
plus importantes auxquelles
le retardement pourroit apporter
préjudice.
Les Lettres de Catalogne
portent que la Flote du Roy
estoitarrivée le premier de ce
mois devant Barcelone; qu'- elleavoitmouillé à l'embouchure
du Llobregat, & du
Besos : que ce même jour on
devoit débarquer les munitions
de guerre & les provisions
destinées pour l'Armée
& pour le Siege de Barcelone
: que depuis quelques jours
il en estoit venus plusieurs deferteurs
qui assuroient que les
Habirans souffroient extrêmement
faute de vivres: &
que les Détachemens envoyez
par le Duc de Popoli contre
les Rebelles, les avoient pour
la pluspart détruits & diffipez.
18 portent que la Reine étoit
morte le 14. On parlera dans
le Mercure de Mars de la more
de cette Princesse.
Le Roy a nommé le Cardinal
del Giudice. avec le
Marquis de Mejorada., &
Don Joseph Grimaldo, Secretaire
d Etat, pour expedier
durant quelques jours les affaires
ordinaires,& même les
plus importantes auxquelles
le retardement pourroit apporter
préjudice.
Les Lettres de Catalogne
portent que la Flote du Roy
estoitarrivée le premier de ce
mois devant Barcelone; qu'- elleavoitmouillé à l'embouchure
du Llobregat, & du
Besos : que ce même jour on
devoit débarquer les munitions
de guerre & les provisions
destinées pour l'Armée
& pour le Siege de Barcelone
: que depuis quelques jours
il en estoit venus plusieurs deferteurs
qui assuroient que les
Habirans souffroient extrêmement
faute de vivres: &
que les Détachemens envoyez
par le Duc de Popoli contre
les Rebelles, les avoient pour
la pluspart détruits & diffipez.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Le 14 du mois, la Reine est décédée. Le Roi a nommé le Cardinal del Giudice, le Marquis de Mejorada et Don Joseph Grimaldo pour gérer les affaires courantes. La flotte royale est arrivée devant Barcelone le 1er du mois. Les habitants de Barcelone souffrent de famine. Les troupes du Duc de Popoli ont dispersé les rebelles.
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274
p. 282
Nouvelles de Versailles. [titre d'après la table]
Début :
On mande de Versailles que le Roy avoit pris le deüil [...]
Mots clefs :
Reine d'Espagne, Roi, Deuil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Versailles. [titre d'après la table]
On mande de Versailles
que le Roy avoit pris le deüil
- pour la mort de la Reine d'Espagne.
Les Lettres Patentes pour
renregiftrement de la Constitution
du Pape, acceptée par
l'Assemblée des Prclats convoquez
extraordinairement
par Sa Majesté, & qui porte
condamnation d'un Livre intitulé
: Le Nouveau Testament
en François, avec des Reflexions
que le Roy avoit pris le deüil
- pour la mort de la Reine d'Espagne.
Les Lettres Patentes pour
renregiftrement de la Constitution
du Pape, acceptée par
l'Assemblée des Prclats convoquez
extraordinairement
par Sa Majesté, & qui porte
condamnation d'un Livre intitulé
: Le Nouveau Testament
en François, avec des Reflexions
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275
p. 185-192
RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
Début :
Depuis le secours & le ravitaillement de Bergue, les rebelles [...]
Mots clefs :
Rebelles, Troupes, Cahier, États généraux , Artois, Catalogne, Cardonne, Roi, Bracamonte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
RELATION
de Catalogne.
A Ripouilh le 22. Mars.
DEpuis
le fecours
& le
ravitaillement de Bergue
, les rebelles qui s'étoient
raffemblez au Pont de Miralle
, s'eftant difperfez dans
le Luzanes & aux environs de
Cardonne , je marchay d'icy
à Alot avec les Troupes pour
les renvoyer
dans leurs quartiers
, & m'en retourner à
Mars 1714
.
186 MERCURE
Gironne , laiffant feulement
quelques fufiliers des Mon--
tagnes à porté de cette Ville
obferver ce qui fe paſſepour
roit de ce cofté.cy & m'en
rendre compte ; mais à peine
les Troupes furent- elles retournez
dans leurs quartiers
que j'appris que 4000. rebelles
partant des environs de
Cardonne eftoient venus icy
pour faire foulever cette
Montagne & attaquer noftre
pofte de Campredon , & aller
enfuite en Cerdaigne par le
Val de Rives & de Toffa ,
qui eft le feul paffage par on
GALANT . 187
on y peut entrer prefentement
à caufe des neiges qu'il
ya dans cette Montagne ; il
m'a paru même qu'ils avoient
deffein de s'établir ici ; ils avoient
tout difpofé pour cela
, ainfi il n'y avoit pas de
temps à perdre à raffembler
les Troupes & à marcher à
eux , ce que j'ay fait . Le 20. je.
me mis en marche & ne put
venir en un jour à caufe des
mauvais chemins & neiges
qu'il tomboit ; le Col de
Canes par où je devois paffer
en eftoit rempli . Le 20. je
continuay ma route ; mais
Qij
188 MERCURE
j'appris par les Confuls de
cette Ville que les rebelles en
eftoient fortis & avoient pris
le chemin de S. Guiry , j'avois
prié Monfieur de Bracamonte
de marcher de fon
cofté par la Gravelofa & S.
Guiry pour tacher de les mertre
entre nous - deux ou de
les couper dans leur retraite ;
mais les rebelles le croyant
foible marcherent
en partant
d'icy pour l'aller attaquer, Mr
de Bracamonte eftant averty
-les chargea fi à propos , qu'il
mit leur avant- garde en déroute;
il y en cut plus de cent
GALANT. 189
pi: fur la place ; il a fait des priafonniers
, & que cette Troupe
s'étoit retirée en grand defordre
vers la Guardia où ils fe ,
raffemblerent toute la nuit.
Ils ont marché depuis vers
S. Roy dans le Luzanes , &
de-là ils doivent aller à Centeillas,
dans la Plaine de Vich,
à ce qu'ils difent.
J'apprends par des Lettres
de S. Filiou , Quiyols & Blanes
du 18. que l'on y voyoit paffer
l'Elcadre de Mr du Caffe ,
avec un vent trés favorable.
On le prepare ferieuſement au
Siege de Barcelonne ; mais on
190 MERCURE
affure que la tranchée ne fera
ouverte au pluſtoſt que le
15. du mois prochain.
Le Roy répondit au difcours
que l'Evêque d'Arras fic
le 19. du mois à Sa Majefté,
en lui prefentant le Cayer
des Etats d'Artois , en ces
termes :
MESSIEURS ,
J'examineray voftre Cayer
& l'état de mes affaires ;
jay cu de la peine des maux
que vous avez fouffert penGALANT.
191
dant cette guerre ; mais je
n'ay pas efté le maistre de les
empefcher. Je me ſouviens de
vous avoir promis d'y avoir
égard quand l'état de mes
affaires me le permettroit , &
je fuis fort fafché qu'il ne
m'ait point encore permis de
vous foulager autant que je
l'ay fouhaité à prefent. La
Paix eft faite , mais les chofe
rétabliffent pas tout
d'un coup : Cependant aprés
avoir examiné voftre Cayer
je verray ce que je pourray
faire pour vous , & vous don
neray des marques de mon
fes ne
192 MERCURE
eftime & de mon affection.
Je vous prie, Meffieurs , d'en
affurer mes peuples d'Artois.
de Catalogne.
A Ripouilh le 22. Mars.
DEpuis
le fecours
& le
ravitaillement de Bergue
, les rebelles qui s'étoient
raffemblez au Pont de Miralle
, s'eftant difperfez dans
le Luzanes & aux environs de
Cardonne , je marchay d'icy
à Alot avec les Troupes pour
les renvoyer
dans leurs quartiers
, & m'en retourner à
Mars 1714
.
186 MERCURE
Gironne , laiffant feulement
quelques fufiliers des Mon--
tagnes à porté de cette Ville
obferver ce qui fe paſſepour
roit de ce cofté.cy & m'en
rendre compte ; mais à peine
les Troupes furent- elles retournez
dans leurs quartiers
que j'appris que 4000. rebelles
partant des environs de
Cardonne eftoient venus icy
pour faire foulever cette
Montagne & attaquer noftre
pofte de Campredon , & aller
enfuite en Cerdaigne par le
Val de Rives & de Toffa ,
qui eft le feul paffage par on
GALANT . 187
on y peut entrer prefentement
à caufe des neiges qu'il
ya dans cette Montagne ; il
m'a paru même qu'ils avoient
deffein de s'établir ici ; ils avoient
tout difpofé pour cela
, ainfi il n'y avoit pas de
temps à perdre à raffembler
les Troupes & à marcher à
eux , ce que j'ay fait . Le 20. je.
me mis en marche & ne put
venir en un jour à caufe des
mauvais chemins & neiges
qu'il tomboit ; le Col de
Canes par où je devois paffer
en eftoit rempli . Le 20. je
continuay ma route ; mais
Qij
188 MERCURE
j'appris par les Confuls de
cette Ville que les rebelles en
eftoient fortis & avoient pris
le chemin de S. Guiry , j'avois
prié Monfieur de Bracamonte
de marcher de fon
cofté par la Gravelofa & S.
Guiry pour tacher de les mertre
entre nous - deux ou de
les couper dans leur retraite ;
mais les rebelles le croyant
foible marcherent
en partant
d'icy pour l'aller attaquer, Mr
de Bracamonte eftant averty
-les chargea fi à propos , qu'il
mit leur avant- garde en déroute;
il y en cut plus de cent
GALANT. 189
pi: fur la place ; il a fait des priafonniers
, & que cette Troupe
s'étoit retirée en grand defordre
vers la Guardia où ils fe ,
raffemblerent toute la nuit.
Ils ont marché depuis vers
S. Roy dans le Luzanes , &
de-là ils doivent aller à Centeillas,
dans la Plaine de Vich,
à ce qu'ils difent.
J'apprends par des Lettres
de S. Filiou , Quiyols & Blanes
du 18. que l'on y voyoit paffer
l'Elcadre de Mr du Caffe ,
avec un vent trés favorable.
On le prepare ferieuſement au
Siege de Barcelonne ; mais on
190 MERCURE
affure que la tranchée ne fera
ouverte au pluſtoſt que le
15. du mois prochain.
Le Roy répondit au difcours
que l'Evêque d'Arras fic
le 19. du mois à Sa Majefté,
en lui prefentant le Cayer
des Etats d'Artois , en ces
termes :
MESSIEURS ,
J'examineray voftre Cayer
& l'état de mes affaires ;
jay cu de la peine des maux
que vous avez fouffert penGALANT.
191
dant cette guerre ; mais je
n'ay pas efté le maistre de les
empefcher. Je me ſouviens de
vous avoir promis d'y avoir
égard quand l'état de mes
affaires me le permettroit , &
je fuis fort fafché qu'il ne
m'ait point encore permis de
vous foulager autant que je
l'ay fouhaité à prefent. La
Paix eft faite , mais les chofe
rétabliffent pas tout
d'un coup : Cependant aprés
avoir examiné voftre Cayer
je verray ce que je pourray
faire pour vous , & vous don
neray des marques de mon
fes ne
192 MERCURE
eftime & de mon affection.
Je vous prie, Meffieurs , d'en
affurer mes peuples d'Artois.
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Résumé : RELATION de Catalogne. A Ripouilh le 22. Mars.
En mars 1714, des opérations militaires eurent lieu en Catalogne. Après avoir dispersé des rebelles près du Pont de Miralle, les troupes se dirigèrent vers Alot puis retournèrent à Gironne. Environ 4 000 rebelles des environs de Cardonne menacèrent de soulever la montagne et d'attaquer le poste de Campredon. Les troupes se rassemblèrent pour les affronter. Le 20 mars, malgré les mauvais chemins et les neiges, elles avancèrent. Les rebelles, croyant les forces de Monsieur de Bracamonte faibles, les attaquèrent mais furent repoussés avec des pertes significatives. Ils se retirèrent ensuite vers S. Roy dans le Luzanes, en direction de Centeillas. Parallèlement, des préparatifs pour le siège de Barcelone étaient en cours, avec une tranchée prévue pour être ouverte le 15 du mois suivant. Le roi répondit à l'évêque d'Arras concernant les souffrances des habitants d'Artois pendant la guerre, promettant d'examiner leur situation et de les soulager dès que possible.
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276
p. 220-239
RELATION d'Espagne.
Début :
On a parlé cy dessus du jour de la mort de la Reine [...]
Mots clefs :
Reine d'Espagne, Corps de la reine, Roi, Marquise de Crèvecoeur, Gardes du corps, Mules, Gentilshommes, Cercueil, Maison du roi, Chapelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION d'Espagne.
RELATION
d'Espagne.
ON a parlé cy deffus dị
jour de la mort de la Reine
qui arriva le 14. Février
fur les huit heures trois
quarts du matin ; une demie
heure avant elle avoit
encore reçu le Viatique
avec une parfaite connoif
fance. C'eftoit pour la troifiéme
fois depuis un mois
qu'elle avoit eu recours à
ce divin remede , le lendemain
on ouvrit & on emGALANT
. 221
Meffeibauma
le corps de cette
Princeffe , c'estoit à Madame
la Princeffe comme
Cameira Major , de ne le
point abbandonner juſqu'à
ce qu'il fut depofé au Panteon
de l'Efcurial ; mais
les foins que la charge de
Gouvernante de
gneurs les Princes exigent
de S. A. ne lui permirent
pas de les quitter ; Madame
la Marquiſe de Crevecoeur
fut nommée pour
tenir fa place en cette funefte
occafion Les Dames
du Palais aidées des
Tiij
222 MERCURE
Camariftes habillerent le
Corps d'un des plus beaux
habits de fa Majefté. On
difpofa une Eftrade dans
le Sallon neuf appellé de
l'Hymenée , elle eftoit haute
d'un pied & demi , & en
pente comme les amphithéatres
des Salles deftinées
aux Spectacles publics : on
y dreffa un Lit à colonnes
dont les plantes & le ciel
eftoient de groffe broderie
d'or des plus magnifiques
un riche Dais furmontoit
le lit : on mit fur
ce lit le Corps de la Reine :
GALANT 223
>
elle eftoit coëffée en che-
Veux telle qu'elle cftoït
aux jours folennels. Elle
paroiffoit comme endormie
, on la reconnoilloit :
fes traits on'ftoient point
changes Elle avoit des
gands blancs à fes mains
avec lefquels elle tenoit une
Croix de Caravaca. L'EC
trade & tout le Sallon eftoient
couverts des plus
beaux tapis de pieds qu'on
puiffe voir ; Il eftoit tendu
d'une belle rapiflerie à l'an-
:
tique , qu'on nomme de
Gorillas à la tefte droite
Tij
224 MERCURE
du lit , un Exempt des
Gardes du Corps eftoit en
pied vêtu de noir , fon bâton
à la main : il avoit auprés
de luy deux des Gardes
qu'on appelle , los Monteros
de Espinoffa. Vers le
milieu du lit du mefme
cofté Madame la Marquife
de Crevecoeur en grand
deüil , un voile transparant
fur les yeux , eftoit affife
fur un Carreau . Madame
de Robeck eftoit du cofté
gauche avec un pareil nom
bre de ces Gardes .. Ces
Dames avoient chacune au
GALANT . 225
prés d'elles une des Veuves
du Palais qu'on appelle
Damas de honor , au pied du
lit fur la droite , un de ces
Monteros, dont on vient de
Parler eftoit debout comme
les autres , & tenoit
une Couronne fermée , de
vermeil doré ; & un de fes
camarades eftoit fur la
gauche tenant un Sceptre
qui paroiffoit de mefme
métail brillant de pierres
précieuſes , en forme d'une
boule de cristal . Le Manteau
Royal pendoit au milieu
des pieds. du lit.. Au
226 MERCURE
*
bas de l'eftrade , il y avoit
un Autel Ifolé à la Romaine
garni d'un grand Crueifix
& de fix grands Chan
deliers d'argent : à droite il
y avoit trois autres Autels
garnis de même & autant à
gauche. Du cofté de l'Evangile
du premier Autel eftoit
le pliant du Conneftable
, & le Banc des Grands
de la meſme maniere qu'on
le voit à la Chapelle, & de
l'autre cofté étoit le banc
des Chapelains d'honneur ,
à l'autre bout du Sallon il y
avoit un petit Cancel defti
GALANT . 227
né pour les Chantres & la
mufique. Tout ce Sallon
ainſi diſpoſé étoit éclairé
par 16. chandeliers de pied
fort elevés & tous d'argent ,
placés fur l'eftrade , & autour
du lit , garnis chacun
d'un flambeau de cire jaune.
Les chandeliers des 7.autels
garnis de gros cierges de la
même circ; de forte que tout
le Sallon eftoit éclairé par
58. lumieres. Le Dimanche.
13 . Février aprés midy
le Corps de la Reine qui
eftoit expofé fur un lit de
parade depuis trois fois 24,
228 MERCURE
heures , fut mis dans un
cercueil de plomb avec
l'habit magnifique de tiffu
à fonds d'or à fleurs naturelles
, dont il eftoit vêtu :
H fut pour cela configné
par Madame la Marquifede
Crevecoeur qui faifoit
les fonctions de Cameiramajor
au Duc d'Escalone
Grand Maiffre de la Maifon
du Roy fuivant l'étiquete
, en preſence du Patriarche
triarche des Indes , des Pre-
Latschofis pour les fonctions
ecclefiaftiques de l'enter
rement , afliſté des Grands ,
GALANT. 229
des Gentils hommes de la
Chambre des Majordomes
du Roy, & des Dames de la
Reine,& comme le Corps de
fa Majefté ne rempliffoit
pas tout le cercueil on y
mit des oreillers pour l'empefcher
de vaciller. LeCercueil
de plomb fut mis dans
un autre de bois , & l'un
& l'autre de ces Cercuëils
avoit une ouverture vis-àvis
de la tefte comme une
petite feneftre fermant à
clef. Le cercueil de bois
eftoit couvert & garni partout
d'un tiffu couleur de
230 MERCURE
chair à fond d'argent. Le
Corps fut ainfi deſcendu de
l'Appartement où il eftoit
par l'Escalier qui aboutit
au Zaguan , C'eſt à- dire au
Parvis qui eft au bas d'un
des petits Escaliers du Palais
. Là il fut mis par les
Majordomes & par les Gentils.
hommes de la Maifon
du Roy fur une litiere portée
deux Mules capapar
raçonnées d'une riche etoffe
pareille à celle dont le
cercueil de bois étoit garni,
& alors la marche commença
de la maniere qui
fuit.
GALANT. 231
Les Arguacils de la
Cour au nombre de douzé
marchoient à la tefte ; enfuite
on vit paroître douze
Religieux Carmes chauffés,
12. Auguftins.
12. Francifcains.
12. Dominicains.
Tous ces Religieux eftoient
à Cheval , ayant chacun
un Flambeau à la main ,
2 . Alcades de Cour.
12. Gentils-hommes de
la Maiſon Royale.
Les Officiers de l'Ecurie
du
Roy.
12. Gentilshommes de
la bouche.
22 MERCURE
La Croix de la Chapelle
Royale portée par un Preftre
en furplis qui étoit à
cheval.
Un Fourrier de la Chapelle.
Un Aide de l'Oratoire.
12. Chapelains du Roy.
Les Majordomes.
Les Grands d'Eſpagne
au nombres de quinze ou
feize.
Quatre Trompettes des
Gardes du Corps fonnans
avec des fourdines ..
La Litiere avec le Corps.
Madame la Marquiſe de
Crevecoeur
GALANT . 233.
a
Crevecoeur faifant les fonctions
de Cameira major eltoit
dans un Caroffe à fix
Mules , mais le Caroffe ni
les Mules n'eftoient point
drappés.
12. Pages avec des flambeaux
.
12. Monteros de Efpinoffa.
Le Prélat en Caroffe à
fix Mules qui n'eftoit point
drapé.
Le Grand Maistre de la
Maiſon du Roy auffi dans
un Caroffe à fix mules non
drapé.
Mars
1714.
ལ
a
234 MERCURE
Les Gentils hommes de
la Chambre.
Une Litiere de reſpect
ou pluftoft de rechange.
Un Lieutenant des Gardes
du Corps fuivi de 60 .
de ces Gardes qui fermoient
la marche .
On remarqua que les
Grands & les autres Seigneurs
eftoient fimpleni
ment vêtus de noir en cravate
& fans manteau
houffes traînantes , & qu'ils
eftoient precedés chacun
de deux de leurs laquais à
pied & avec des flambeaux
GALANT. 235
pour les éclairer à l'exception
du Doc d'Efcalone
Grand Maiftre de la Maifon
du Roy , qui eftoit en
capuche de grand dueil avec un
manteau à longue queuë.
Ce cortege marcha toute
la nuit. Il arriva le lundyfur
les fept heures du matin 19 .
Fevrier au portique de FELcurial.
Le Corps de la Reine
fur mis fur une table . Madame
de Crevecoeur donna
les clefs des Cercueils
au Grand Maiftre de la
Maiſon du Roy. Ce Seigheur
tine toujours dans
Vij
236 MERCURE
cette pompe la premiere
place , & c'eft proprement
lui qui mena le deüil. Il en
ouvrit la premiere petite
fenêtre & fit voir le visage
de fa Maiftreffe au Prieur
& à la Communauté des
Jeromiſtes de ce magnifique
Convent.
Ils s'étoient avancés proceffionnellement
jufqu'à ce
Portique pour recevoir le
Corps . Enfuite les clefs furent
remifes à Madame de
Crevecoeur , & fept Grands
porterent le Corps de la
Reine jufqu'au pied du
GALANT. 237
Mauſolée qui avoit été elevé
au milieu de l'Eglife de
l'Efcurial. Les Moines let
placerent au haut de ce
Maufolée , la Couronne &
le Sceptre furent mis fur
des couffins a cofté du
Corps de fa Majeſté , & le
Mauſolée fut entourré de
tous ceux qui efſtoient dy
cortége felon leur rang.
Madame de Crevecoeur.
eftoit affiſe ſur un Carreau
à la tefte du Maufolée accompagnée
de deux Dames
d'honneur de la Rei
ne.
238 MERCURE
Alors l'Office commen
ça par les Vigiles des
Morts , enfuite le Prélat
dit la Meffe , affifté feu
lement d'un Diacre & d'un
Soudiacre. Aprés la Meſſe
on fit les encencemens . Le
Corps fut defcendu du
Maufolée . Les clefs des
deux cercueils furent remifes
par Madame de Cre
vecoeur au Grand Maistre .
La premiere feneftre fut
ouverte , & le corps fut reconnu
une feconde fois
par les Moines & defcendu
par eux & par les Grands
GALANT. 239
1
au petit , Pantheon ou les
Corps des Rois & Reines
d'Espagne qui ont eu des
enfans , demeurent des
douze & quinze ans , pour
eftre defféchés & mis enfuite
dans les Urnes du
grand Pantheon qui leur
font deftinées. Ceux du
Roy Charles H. & de la
Reine Marianne n'y ont
été mis qu'à la fin de 1713 ,
d'Espagne.
ON a parlé cy deffus dị
jour de la mort de la Reine
qui arriva le 14. Février
fur les huit heures trois
quarts du matin ; une demie
heure avant elle avoit
encore reçu le Viatique
avec une parfaite connoif
fance. C'eftoit pour la troifiéme
fois depuis un mois
qu'elle avoit eu recours à
ce divin remede , le lendemain
on ouvrit & on emGALANT
. 221
Meffeibauma
le corps de cette
Princeffe , c'estoit à Madame
la Princeffe comme
Cameira Major , de ne le
point abbandonner juſqu'à
ce qu'il fut depofé au Panteon
de l'Efcurial ; mais
les foins que la charge de
Gouvernante de
gneurs les Princes exigent
de S. A. ne lui permirent
pas de les quitter ; Madame
la Marquiſe de Crevecoeur
fut nommée pour
tenir fa place en cette funefte
occafion Les Dames
du Palais aidées des
Tiij
222 MERCURE
Camariftes habillerent le
Corps d'un des plus beaux
habits de fa Majefté. On
difpofa une Eftrade dans
le Sallon neuf appellé de
l'Hymenée , elle eftoit haute
d'un pied & demi , & en
pente comme les amphithéatres
des Salles deftinées
aux Spectacles publics : on
y dreffa un Lit à colonnes
dont les plantes & le ciel
eftoient de groffe broderie
d'or des plus magnifiques
un riche Dais furmontoit
le lit : on mit fur
ce lit le Corps de la Reine :
GALANT 223
>
elle eftoit coëffée en che-
Veux telle qu'elle cftoït
aux jours folennels. Elle
paroiffoit comme endormie
, on la reconnoilloit :
fes traits on'ftoient point
changes Elle avoit des
gands blancs à fes mains
avec lefquels elle tenoit une
Croix de Caravaca. L'EC
trade & tout le Sallon eftoient
couverts des plus
beaux tapis de pieds qu'on
puiffe voir ; Il eftoit tendu
d'une belle rapiflerie à l'an-
:
tique , qu'on nomme de
Gorillas à la tefte droite
Tij
224 MERCURE
du lit , un Exempt des
Gardes du Corps eftoit en
pied vêtu de noir , fon bâton
à la main : il avoit auprés
de luy deux des Gardes
qu'on appelle , los Monteros
de Espinoffa. Vers le
milieu du lit du mefme
cofté Madame la Marquife
de Crevecoeur en grand
deüil , un voile transparant
fur les yeux , eftoit affife
fur un Carreau . Madame
de Robeck eftoit du cofté
gauche avec un pareil nom
bre de ces Gardes .. Ces
Dames avoient chacune au
GALANT . 225
prés d'elles une des Veuves
du Palais qu'on appelle
Damas de honor , au pied du
lit fur la droite , un de ces
Monteros, dont on vient de
Parler eftoit debout comme
les autres , & tenoit
une Couronne fermée , de
vermeil doré ; & un de fes
camarades eftoit fur la
gauche tenant un Sceptre
qui paroiffoit de mefme
métail brillant de pierres
précieuſes , en forme d'une
boule de cristal . Le Manteau
Royal pendoit au milieu
des pieds. du lit.. Au
226 MERCURE
*
bas de l'eftrade , il y avoit
un Autel Ifolé à la Romaine
garni d'un grand Crueifix
& de fix grands Chan
deliers d'argent : à droite il
y avoit trois autres Autels
garnis de même & autant à
gauche. Du cofté de l'Evangile
du premier Autel eftoit
le pliant du Conneftable
, & le Banc des Grands
de la meſme maniere qu'on
le voit à la Chapelle, & de
l'autre cofté étoit le banc
des Chapelains d'honneur ,
à l'autre bout du Sallon il y
avoit un petit Cancel defti
GALANT . 227
né pour les Chantres & la
mufique. Tout ce Sallon
ainſi diſpoſé étoit éclairé
par 16. chandeliers de pied
fort elevés & tous d'argent ,
placés fur l'eftrade , & autour
du lit , garnis chacun
d'un flambeau de cire jaune.
Les chandeliers des 7.autels
garnis de gros cierges de la
même circ; de forte que tout
le Sallon eftoit éclairé par
58. lumieres. Le Dimanche.
13 . Février aprés midy
le Corps de la Reine qui
eftoit expofé fur un lit de
parade depuis trois fois 24,
228 MERCURE
heures , fut mis dans un
cercueil de plomb avec
l'habit magnifique de tiffu
à fonds d'or à fleurs naturelles
, dont il eftoit vêtu :
H fut pour cela configné
par Madame la Marquifede
Crevecoeur qui faifoit
les fonctions de Cameiramajor
au Duc d'Escalone
Grand Maiffre de la Maifon
du Roy fuivant l'étiquete
, en preſence du Patriarche
triarche des Indes , des Pre-
Latschofis pour les fonctions
ecclefiaftiques de l'enter
rement , afliſté des Grands ,
GALANT. 229
des Gentils hommes de la
Chambre des Majordomes
du Roy, & des Dames de la
Reine,& comme le Corps de
fa Majefté ne rempliffoit
pas tout le cercueil on y
mit des oreillers pour l'empefcher
de vaciller. LeCercueil
de plomb fut mis dans
un autre de bois , & l'un
& l'autre de ces Cercuëils
avoit une ouverture vis-àvis
de la tefte comme une
petite feneftre fermant à
clef. Le cercueil de bois
eftoit couvert & garni partout
d'un tiffu couleur de
230 MERCURE
chair à fond d'argent. Le
Corps fut ainfi deſcendu de
l'Appartement où il eftoit
par l'Escalier qui aboutit
au Zaguan , C'eſt à- dire au
Parvis qui eft au bas d'un
des petits Escaliers du Palais
. Là il fut mis par les
Majordomes & par les Gentils.
hommes de la Maifon
du Roy fur une litiere portée
deux Mules capapar
raçonnées d'une riche etoffe
pareille à celle dont le
cercueil de bois étoit garni,
& alors la marche commença
de la maniere qui
fuit.
GALANT. 231
Les Arguacils de la
Cour au nombre de douzé
marchoient à la tefte ; enfuite
on vit paroître douze
Religieux Carmes chauffés,
12. Auguftins.
12. Francifcains.
12. Dominicains.
Tous ces Religieux eftoient
à Cheval , ayant chacun
un Flambeau à la main ,
2 . Alcades de Cour.
12. Gentils-hommes de
la Maiſon Royale.
Les Officiers de l'Ecurie
du
Roy.
12. Gentilshommes de
la bouche.
22 MERCURE
La Croix de la Chapelle
Royale portée par un Preftre
en furplis qui étoit à
cheval.
Un Fourrier de la Chapelle.
Un Aide de l'Oratoire.
12. Chapelains du Roy.
Les Majordomes.
Les Grands d'Eſpagne
au nombres de quinze ou
feize.
Quatre Trompettes des
Gardes du Corps fonnans
avec des fourdines ..
La Litiere avec le Corps.
Madame la Marquiſe de
Crevecoeur
GALANT . 233.
a
Crevecoeur faifant les fonctions
de Cameira major eltoit
dans un Caroffe à fix
Mules , mais le Caroffe ni
les Mules n'eftoient point
drappés.
12. Pages avec des flambeaux
.
12. Monteros de Efpinoffa.
Le Prélat en Caroffe à
fix Mules qui n'eftoit point
drapé.
Le Grand Maistre de la
Maiſon du Roy auffi dans
un Caroffe à fix mules non
drapé.
Mars
1714.
ལ
a
234 MERCURE
Les Gentils hommes de
la Chambre.
Une Litiere de reſpect
ou pluftoft de rechange.
Un Lieutenant des Gardes
du Corps fuivi de 60 .
de ces Gardes qui fermoient
la marche .
On remarqua que les
Grands & les autres Seigneurs
eftoient fimpleni
ment vêtus de noir en cravate
& fans manteau
houffes traînantes , & qu'ils
eftoient precedés chacun
de deux de leurs laquais à
pied & avec des flambeaux
GALANT. 235
pour les éclairer à l'exception
du Doc d'Efcalone
Grand Maiftre de la Maifon
du Roy , qui eftoit en
capuche de grand dueil avec un
manteau à longue queuë.
Ce cortege marcha toute
la nuit. Il arriva le lundyfur
les fept heures du matin 19 .
Fevrier au portique de FELcurial.
Le Corps de la Reine
fur mis fur une table . Madame
de Crevecoeur donna
les clefs des Cercueils
au Grand Maiftre de la
Maiſon du Roy. Ce Seigheur
tine toujours dans
Vij
236 MERCURE
cette pompe la premiere
place , & c'eft proprement
lui qui mena le deüil. Il en
ouvrit la premiere petite
fenêtre & fit voir le visage
de fa Maiftreffe au Prieur
& à la Communauté des
Jeromiſtes de ce magnifique
Convent.
Ils s'étoient avancés proceffionnellement
jufqu'à ce
Portique pour recevoir le
Corps . Enfuite les clefs furent
remifes à Madame de
Crevecoeur , & fept Grands
porterent le Corps de la
Reine jufqu'au pied du
GALANT. 237
Mauſolée qui avoit été elevé
au milieu de l'Eglife de
l'Efcurial. Les Moines let
placerent au haut de ce
Maufolée , la Couronne &
le Sceptre furent mis fur
des couffins a cofté du
Corps de fa Majeſté , & le
Mauſolée fut entourré de
tous ceux qui efſtoient dy
cortége felon leur rang.
Madame de Crevecoeur.
eftoit affiſe ſur un Carreau
à la tefte du Maufolée accompagnée
de deux Dames
d'honneur de la Rei
ne.
238 MERCURE
Alors l'Office commen
ça par les Vigiles des
Morts , enfuite le Prélat
dit la Meffe , affifté feu
lement d'un Diacre & d'un
Soudiacre. Aprés la Meſſe
on fit les encencemens . Le
Corps fut defcendu du
Maufolée . Les clefs des
deux cercueils furent remifes
par Madame de Cre
vecoeur au Grand Maistre .
La premiere feneftre fut
ouverte , & le corps fut reconnu
une feconde fois
par les Moines & defcendu
par eux & par les Grands
GALANT. 239
1
au petit , Pantheon ou les
Corps des Rois & Reines
d'Espagne qui ont eu des
enfans , demeurent des
douze & quinze ans , pour
eftre defféchés & mis enfuite
dans les Urnes du
grand Pantheon qui leur
font deftinées. Ceux du
Roy Charles H. & de la
Reine Marianne n'y ont
été mis qu'à la fin de 1713 ,
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Résumé : RELATION d'Espagne.
La Reine d'Espagne est décédée le 14 février à huit heures et demie du matin. Elle avait reçu le Viatique une demi-heure avant son décès, ce qui était la troisième fois en un mois. Le lendemain, son corps fut préparé pour les funérailles. Madame la Princesse, en tant que Cameira Major, aurait dû veiller sur le corps jusqu'à son dépôt au Panthéon de l'Escurial, mais ses responsabilités de gouvernante l'en empêchèrent. Madame la Marquise de Crevecoeur fut nommée pour la remplacer. Le corps de la Reine fut habillé d'un de ses plus beaux habits et exposé dans le Salon neuf de l'Hymenée, sur un lit richement décoré. Elle était coiffée en cheveux, comme aux jours solennels, et tenait une Croix de Caravaca. L'estrade et le salon étaient couverts de beaux tapis et tendus de rapisserie antique. Des gardes et des dames du palais, accompagnées de veuves du palais appelées Damas de honor, veillaient autour du lit. Le 13 février, après-midi, le corps de la Reine, exposé depuis trois jours, fut placé dans un cercueil de plomb, puis dans un cercueil de bois, tous deux ornés de tissu. Le cercueil fut descendu et placé sur une litière portée par deux mules, et le cortège funéraire commença. Ce cortège, composé de divers dignitaires, religieux, et gardes, marcha toute la nuit et arriva le 19 février au portique de l'Escurial. Le corps fut ensuite placé dans un mausolée au milieu de l'église de l'Escurial, où une messe fut célébrée. Après la messe, le corps fut descendu dans le petit Panthéon pour y rester douze à quinze ans avant d'être placé dans les urnes du grand Panthéon.
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277
p. 204-211
LES ECHECQS.
Début :
Le bois est le pere des Echecqs, où il y a trente-deux [...]
Mots clefs :
Pièces, Reine, Roi, Échecs, Jeu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES ECHECQS.
LES
ECHECOS.
Le bois eft le
pere des
Echecqs , où il y a trentedeux
pieces ; ils font tournez
ſouvent en un mêine
jour, ils font ordinairement
fort polis , ce qui fait
leur beauté.
GALANT. 205
Les deux Chefs differens
font les deux Rois qui femblent
commander deux Ar
mées , felon les Anciens ,
qui vouloient préparer l'efprit
des jeunes gens aux
noms d'armée , leur livrée
eft de deux couleurs, blanc
& noir , pour les diftinguer.
I
Ils font les Images de
l’Inimitié mortelle qu'il y
a entre les Armées ; cependant
, le Jeu étant fini
( ou la guerre ) on les met
206 MERCURE
coucher en une même
boete ou maifon ( Image
d'Amis ) d'où l'on ne les
tire que pour jouer.
Le Roy ne fait jamais
qu'un pas à la fois ou
qu'une marque fur l'Echiquier
, fi ce n'eſt qu'il roc ;
c'eſt- à - dire qu'ayant reçû
un Echecq , ou par la
crainte de le recevoir , il
change de place & ſe met
à celle d'une Tour , & la
Tour fe met à la fienne.
Dans ce changement de
GALANT. 207
14-
e
d
place avec la Tour il évite
l'Echecq , qui eft un coup
fouvent de partie . Il craint
la prifon parce que lorf
qu'il ne peut marcher fans
s'expofer à un Echecq , il
eft dit en priſon.
Ily a dans chaque Armée
une Reine qui a la marche
de toutes les pieces
( excepté celle du Cavalier)
& en cela elle imite les Amazones
qui alloient courageufement
en guerre .
Le courageux Soldat eft
208 MERCURE
un de ces Prons qui venant
jufqu'au dernier rang de
l'Echicquier de l'ennemi ,
a droit de demander la
piece la plus haute qui
manque dans fon jeu , noir
ou blanc , & s'il manque
de la Reine i l'a demande
, ainfi de Pion ( qui eft
mafculin , ou Soldar ) il
devient Reine , & change
de
fexe,
le combat
parce que le Roy en reçoit
l'échec émat , il faut le fuppofer
ainfi.
Où
GALANT. 209
q
70%
que
20
ef
Ο
Où cette Reine prend
tant de pieces qu'elle gågne
la partie.
Pour rendre aux Auteurs
des Pieces la juftice
qui leur eft due , & mettre
le Public au fait , je ſouhai
terois que ceux qui me
donnent leurs Vers , ne me
laiffaffent point ignorer
leur noms ; mais fouvent
les reçois par des voyes
indirectes ; de - là mon
ignorance.
je
Avril 1714. S
210 MERCURE
On a eu deux Epitalames
de Mr le Prefident Henault
, ami des Mufes comme
il eft , elles ne pouvoient
luy refufer des complimens
fur fon Mariage.
La premiere Piece qui
commence par ces Vers ,
Par un beau jour de la
nouvelle Année ,
eft de Mr de Caux.
La deuxième , dont
voicy le premier Vers,
GALANT. 211
T
er
ot
*
L'autre jour c'eftoit fifte
aux rives du Permeffe ,
eft de Mr le Roy ,
ECHECOS.
Le bois eft le
pere des
Echecqs , où il y a trentedeux
pieces ; ils font tournez
ſouvent en un mêine
jour, ils font ordinairement
fort polis , ce qui fait
leur beauté.
GALANT. 205
Les deux Chefs differens
font les deux Rois qui femblent
commander deux Ar
mées , felon les Anciens ,
qui vouloient préparer l'efprit
des jeunes gens aux
noms d'armée , leur livrée
eft de deux couleurs, blanc
& noir , pour les diftinguer.
I
Ils font les Images de
l’Inimitié mortelle qu'il y
a entre les Armées ; cependant
, le Jeu étant fini
( ou la guerre ) on les met
206 MERCURE
coucher en une même
boete ou maifon ( Image
d'Amis ) d'où l'on ne les
tire que pour jouer.
Le Roy ne fait jamais
qu'un pas à la fois ou
qu'une marque fur l'Echiquier
, fi ce n'eſt qu'il roc ;
c'eſt- à - dire qu'ayant reçû
un Echecq , ou par la
crainte de le recevoir , il
change de place & ſe met
à celle d'une Tour , & la
Tour fe met à la fienne.
Dans ce changement de
GALANT. 207
14-
e
d
place avec la Tour il évite
l'Echecq , qui eft un coup
fouvent de partie . Il craint
la prifon parce que lorf
qu'il ne peut marcher fans
s'expofer à un Echecq , il
eft dit en priſon.
Ily a dans chaque Armée
une Reine qui a la marche
de toutes les pieces
( excepté celle du Cavalier)
& en cela elle imite les Amazones
qui alloient courageufement
en guerre .
Le courageux Soldat eft
208 MERCURE
un de ces Prons qui venant
jufqu'au dernier rang de
l'Echicquier de l'ennemi ,
a droit de demander la
piece la plus haute qui
manque dans fon jeu , noir
ou blanc , & s'il manque
de la Reine i l'a demande
, ainfi de Pion ( qui eft
mafculin , ou Soldar ) il
devient Reine , & change
de
fexe,
le combat
parce que le Roy en reçoit
l'échec émat , il faut le fuppofer
ainfi.
Où
GALANT. 209
q
70%
que
20
ef
Ο
Où cette Reine prend
tant de pieces qu'elle gågne
la partie.
Pour rendre aux Auteurs
des Pieces la juftice
qui leur eft due , & mettre
le Public au fait , je ſouhai
terois que ceux qui me
donnent leurs Vers , ne me
laiffaffent point ignorer
leur noms ; mais fouvent
les reçois par des voyes
indirectes ; de - là mon
ignorance.
je
Avril 1714. S
210 MERCURE
On a eu deux Epitalames
de Mr le Prefident Henault
, ami des Mufes comme
il eft , elles ne pouvoient
luy refufer des complimens
fur fon Mariage.
La premiere Piece qui
commence par ces Vers ,
Par un beau jour de la
nouvelle Année ,
eft de Mr de Caux.
La deuxième , dont
voicy le premier Vers,
GALANT. 211
T
er
ot
*
L'autre jour c'eftoit fifte
aux rives du Permeffe ,
eft de Mr le Roy ,
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Résumé : LES ECHECQS.
Le texte décrit les échecs, un jeu originaire du bois, composé de 32 pièces. Les deux rois, distingués par des couleurs différentes (blanc et noir), dirigent deux armées opposées. À la fin de la partie, les pièces sont rangées ensemble, symbolisant la réconciliation. Le roi se déplace d'une case à la fois, sauf lors du roque, où il échange de place avec une tour pour éviter un échec. La reine peut se déplacer comme n'importe quelle autre pièce, sauf le cavalier. Un pion, en atteignant la dernière rangée, peut être promu à une pièce manquante, souvent la reine. Le texte mentionne également des épithalames de Monsieur le Président Henault et des auteurs de pièces anonymes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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278
p. 217-225
LA FRANCE AU ROY SUR LA PAIX Faite au mois de Mars 1714.
Début :
GRAND ROY, dont le pouvoir, la profonde sagesse, [...]
Mots clefs :
Paix, Empire, Roi, Gloire, Villars
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA FRANCE AU ROY SUR LA PAIX Faite au mois de Mars 1714.
LA FRANCE
AU ROY
SUR LA PAIX
Faite au mois de Mars 1714.
**
I
GRAND ROY , dont
le pouvoir , la profonde : T
fageffe ,
"
Malgré tes envieux , me
redonnent la Paix ,
Sincerement unie avec A
cette Déeffe ,
Avril 1714
. T
218 MERCURE
Serre fi bien nos noeuds ,
qu'ils durent à jamais ,
米米
Fais plus : pour mieux joüir
du doux fruit de tes
peines ,
Précipite , à l'inſtant , la
Difcorde aux Enfers ,
Puiffe t'elle y gémir fous
les plus dures chaînes ,
Tandis que tu feras l'amour
de l'Univers !
Ses lâches favoris , liguez
contre sta gloire ,
"2
Auroient pû m'accabler
d'un Monde d'Ennemis ,
GALANT. 219
Si
Villars ,
qu'accompagne
en tous lieux la Victoire ,
Ne les eût diviſez , batus ,
pris , ou foûmis
.
**
Attentif à ta voix , guidé
par tes Oracles
Inftruit par tes projets fi
prudemment
dictez ,
Chaque jour , fa valeur en
fantoit les Miracles ,
Qui font & fon triomphe ';
& mes
profpéritez...
Bior
**
A peine , Denain pris , il
Tij
220 MERCURE
court forcer Marchiennes
i
S'empare de Douay , du
Quefnoy , de Bouchain ,
Pouffe les Efcadrons , qui
bloquoient Valenciennes
Et fait fuir , à la fois ,
& Batave , & Germain,
**
L'affreux Hyver l'arrefte
& fon Armée altiére ,
Avide de la Gloire , & craignant
le repos ,
En murmure ; & l'on void
par cette audace fiére ,
GALANT. 221
Que de tous mes foldats il
a fait des Héros.
Une treve furvient , la Paix
fuit .
L'Allemagne
La refuſe ; & l'Anglois l'en
follicite en vain :
Elle veut éprouver le fort
d'une Campagne
,
Et fe croid forte affez , pour
deffendre le Rhin.
20
A.
L'actif Villars y vole : il fe
faifit de Spire ,
Arbore mes Drapeaux
Tiij
222 MERCURE
I
fur le fort de Manheim ,
Attaque , prend Landau
défole tout l'Empire ,
Se porte fous Mayence ,
& fait trembler le Mein,
3
Keiferloutre eft repris ;
tandis que l'on s'apprefte
,
Pour couronner fonfront
de plus brillans lauriers 】
A faire de Fribourg l'importante
conquefte ,
Quoy qu'il foit foûtenu par
cent milles Guerriers.
GALANT. 223
un
Vaubonne oppofe
Camp , il le force , il
l'en chaffe
Marche , affiége , fait tefte
à mes fiers Ennemis ,
Qui loin de tout rifquer ,
pour fauver cette place ,
Confentent qu'en fes mains
tous les forts foient remis .
బల
Ainfi Fribourg réduit
tout l'Empire & fes
Princes
N'ayant
plus de barriere
à
mettre entre eux & moy ,
Dans la crainte de voir en-
T iiij
224 MERCURE
vahir leurs Provinces ,
Te demandent la Paix ,
pour calmer leur effroy.
En Vainqueur modéré , tu
la rends à la Terre ,
Et pour combler Villars
d'un bonheur fouverain ,
Tu veux , puifque fon bras
a terminé la Guerre ,
Que la Paix foit encor l'ou
vrage de fa main.
20
Chargé luy feul , Grand
Roy , de cet honneur
infigne ,
GALANT. 225
Il la traite , & l'acheve, en
Héros Glorieux ;
,
Plus d'un de tes ſujets pouvoit
en eſtre digne
Mais perfonne à mon gré,
n'eût pû la faire mieux.
AU ROY
SUR LA PAIX
Faite au mois de Mars 1714.
**
I
GRAND ROY , dont
le pouvoir , la profonde : T
fageffe ,
"
Malgré tes envieux , me
redonnent la Paix ,
Sincerement unie avec A
cette Déeffe ,
Avril 1714
. T
218 MERCURE
Serre fi bien nos noeuds ,
qu'ils durent à jamais ,
米米
Fais plus : pour mieux joüir
du doux fruit de tes
peines ,
Précipite , à l'inſtant , la
Difcorde aux Enfers ,
Puiffe t'elle y gémir fous
les plus dures chaînes ,
Tandis que tu feras l'amour
de l'Univers !
Ses lâches favoris , liguez
contre sta gloire ,
"2
Auroient pû m'accabler
d'un Monde d'Ennemis ,
GALANT. 219
Si
Villars ,
qu'accompagne
en tous lieux la Victoire ,
Ne les eût diviſez , batus ,
pris , ou foûmis
.
**
Attentif à ta voix , guidé
par tes Oracles
Inftruit par tes projets fi
prudemment
dictez ,
Chaque jour , fa valeur en
fantoit les Miracles ,
Qui font & fon triomphe ';
& mes
profpéritez...
Bior
**
A peine , Denain pris , il
Tij
220 MERCURE
court forcer Marchiennes
i
S'empare de Douay , du
Quefnoy , de Bouchain ,
Pouffe les Efcadrons , qui
bloquoient Valenciennes
Et fait fuir , à la fois ,
& Batave , & Germain,
**
L'affreux Hyver l'arrefte
& fon Armée altiére ,
Avide de la Gloire , & craignant
le repos ,
En murmure ; & l'on void
par cette audace fiére ,
GALANT. 221
Que de tous mes foldats il
a fait des Héros.
Une treve furvient , la Paix
fuit .
L'Allemagne
La refuſe ; & l'Anglois l'en
follicite en vain :
Elle veut éprouver le fort
d'une Campagne
,
Et fe croid forte affez , pour
deffendre le Rhin.
20
A.
L'actif Villars y vole : il fe
faifit de Spire ,
Arbore mes Drapeaux
Tiij
222 MERCURE
I
fur le fort de Manheim ,
Attaque , prend Landau
défole tout l'Empire ,
Se porte fous Mayence ,
& fait trembler le Mein,
3
Keiferloutre eft repris ;
tandis que l'on s'apprefte
,
Pour couronner fonfront
de plus brillans lauriers 】
A faire de Fribourg l'importante
conquefte ,
Quoy qu'il foit foûtenu par
cent milles Guerriers.
GALANT. 223
un
Vaubonne oppofe
Camp , il le force , il
l'en chaffe
Marche , affiége , fait tefte
à mes fiers Ennemis ,
Qui loin de tout rifquer ,
pour fauver cette place ,
Confentent qu'en fes mains
tous les forts foient remis .
బల
Ainfi Fribourg réduit
tout l'Empire & fes
Princes
N'ayant
plus de barriere
à
mettre entre eux & moy ,
Dans la crainte de voir en-
T iiij
224 MERCURE
vahir leurs Provinces ,
Te demandent la Paix ,
pour calmer leur effroy.
En Vainqueur modéré , tu
la rends à la Terre ,
Et pour combler Villars
d'un bonheur fouverain ,
Tu veux , puifque fon bras
a terminé la Guerre ,
Que la Paix foit encor l'ou
vrage de fa main.
20
Chargé luy feul , Grand
Roy , de cet honneur
infigne ,
GALANT. 225
Il la traite , & l'acheve, en
Héros Glorieux ;
,
Plus d'un de tes ſujets pouvoit
en eſtre digne
Mais perfonne à mon gré,
n'eût pû la faire mieux.
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Résumé : LA FRANCE AU ROY SUR LA PAIX Faite au mois de Mars 1714.
En mars 1714, une paix est signée, célébrant les exploits militaires du maréchal de Villars au service du roi de France. Le roi exprime sa gratitude pour la paix retrouvée et loue la valeur de Villars, qui a divisé, battu et soumis les ennemis. Villars a mené plusieurs campagnes victorieuses, prenant des villes comme Denain, Douay, Bouchain et Landau, et repoussant les forces ennemies. Malgré une trêve et les tentatives de paix refusées par l'Allemagne et l'Angleterre, Villars a continué ses offensives, forçant les ennemis à demander la paix. Le roi, reconnaissant les mérites de Villars, lui confie la tâche d'achever la paix, soulignant que personne n'aurait pu mieux accomplir cette mission.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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279
p. 225-227
PRIERE DE LA FRANCE à Dieu pour le Roy.
Début :
DIEU Puissant, quand LOUIS, dans cette horrible Guerre, [...]
Mots clefs :
Dieu, Roi, France, Prière
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIERE DE LA FRANCE à Dieu pour le Roy.
PRIERE DE LA FRANCE
à Dieu pour le Roy.
DIEU Puiffant , quand
LOUIS , dans cette
horrible Guerre
Combatoit pour ton culte
& l'intereft des ROYS ,
Quand de fon Sang Auguſ226
MERCURE
te il fouftenoit les droits ,
Pourquoy , contre luy feul ,
armer toute la Terre ?
Pourquoy .. mais puifqu'ainfi
tes ordres l'ont
permis
>
Sans doute , tu voulois éprouver
fa conſtance ;
Il n'a pas murmuré contre
ta Providence
,
De tant d'heureux fuccez ,
qu'ont eu fes Ennemis.
Seigneur avec la Paix
que ta bonté me donne ,
Conferve moy mon Roy ,
protege fa Couronne
Et de fa pieté récompenſe
GALANT. 227
les foins
En prolongeant fes jours ,
de dix luftres au moins.
à Dieu pour le Roy.
DIEU Puiffant , quand
LOUIS , dans cette
horrible Guerre
Combatoit pour ton culte
& l'intereft des ROYS ,
Quand de fon Sang Auguſ226
MERCURE
te il fouftenoit les droits ,
Pourquoy , contre luy feul ,
armer toute la Terre ?
Pourquoy .. mais puifqu'ainfi
tes ordres l'ont
permis
>
Sans doute , tu voulois éprouver
fa conſtance ;
Il n'a pas murmuré contre
ta Providence
,
De tant d'heureux fuccez ,
qu'ont eu fes Ennemis.
Seigneur avec la Paix
que ta bonté me donne ,
Conferve moy mon Roy ,
protege fa Couronne
Et de fa pieté récompenſe
GALANT. 227
les foins
En prolongeant fes jours ,
de dix luftres au moins.
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Résumé : PRIERE DE LA FRANCE à Dieu pour le Roy.
Une prière pour le roi Louis demande la protection divine durant une guerre. Elle reconnaît les efforts du roi pour défendre le culte et les intérêts royaux, malgré les attaques adverses. La prière implore Dieu de prolonger la vie du roi de dix lustres pour ses actions pieuses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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280
p. 227-247
EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
Début :
I. Il y aura une Paix Chrestienne universelle & une [...]
Mots clefs :
Roi, Empereur, Traité, Guerre, Empire, Droits, Électeur, Dépendances, Généraux, Ratifications
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
EXTRAIT du Traité de
Paix conclud entre le Roy
& l'Empereur , le 6. Mars
dernier.
I.
IL y aura une Paix Chreftienne
univerfelle & une
amitié perpetuelle & fincere
entre fa, Majefté Imperiale
& le Roy Tres-
Chreftien .
228 MERCURE
II.
Il y aura un perpetuel
oubli & Amniftie de ce qui
s'eft fait dans cette
guerre .
III.
fi
Les Traitez de Weftphalie
, de Nimegue & de Rifwick
, feront executez
ce n'eft en ce qu'il y fera
expreffément derogé.
IV.
Le Roy rendra à l'Empereur
le vieux Brifach &
toutes fes dependances fituées
à la droite du Rhin ,
celles qui font à gauche demeurant
au Roy avec le
Fort du Mortier
.
GALANT. 2292
V.
Le Roy rendra auffi Fribourg
en l'eftat où il eft ,
avec tous les Forts , toutes
les archives & autres efcritures.
VI. MAT
རཱང ༔
>
Le Fort de Kell fera
pareillement rendu ; & le
Fort de la Pile & autres
jufqu'au Fort Louis , feront
rafez , fans qu'ils puiffent
eftre reftablis , & la navigation
du Rhin demeurera
11 libre , fans qu'on y puiffe :
d exiger de nouveaux droits,
230 MERCURE
VII.
Brifach , Fribourg &
Kell , feront rendus de
bonne foy , avec l'artillerie
qui y eftoit.
VIII .
Le Roy fera rafer les
fortifications faite vis à vis
d'Huningue & dans l'iſle ,
& demolir le Pont conftruit
en cet endroit , de mefme
du Pont qui conduit du
Fort Louis , au Fort de Se
lingen , qui ſera auffi raſé ,
& que le Fort Loüis demeurera
au Roy Tres-
Chreftien
.
GALANT . 231
IX .
Le Roy fera auffi rafer
les fortifications de Birſch
& de Hombourg , qui ne
pourront eftre reftablies.
X.
Tous les lieux cy- deffus
nommez , feront rendus
trente jours aprés le Traité
à faire entre l'Empereur ,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien,
XI.
Les places qui doivent
eftre demolies , le feront au
plus tard , deux mois aprés
Ï'eſchange des ratifications.
"
{
132 MERCURE
XII.
Le Roy promet d'executer
le Traité de Rifwick , & de
rendre tout ce quia efté pris
ou confifqué fur quelque
Prince ou Eftat .
XIII .
Reciproquement
l'Empereur
confent que le Roy
jouiffe de Landau & de ſes
dependances
, comme il en
jouiſſoit avant la guerre ,
fe faifant fort d'obtenir le
confentement
& l'approbation
de l'Empire.
XIV .
Le Roy reconnoiſtra
la
dignité
GALANT. 233
I
dignité Electorale dans la
Maifon de Brunswich Ha
nover.
XV.i
L'Electeur de Cologne
& l'Electeur de Baviere fe
ront reftablis dans tous
leurs Eftats ,
dignitez
rangs , prerogatives
, &
droits , comme ils en jouif
foient avant la guerre. On
leur rendra de bonne foy
tous leurs meubles , pierre-
I ries & autres effets , com-
DJ
me , auffi l'artillerie & les
munitions fpecifiées dans
les Inventaires. L'Electeur
་
Avril
1714.
V
$
234 MERCURE
de Cologne fera reftabli
dáns fon Archevefché de
Cologne, dans fes Evefchez
d'Hildesheim , de Ratifbo
ne , de Liege & dans fa Prevofté
de Berchtholfgaden
,
& il n'y aura dans Bonne
en temps de Paix , que les
Gardes de l'Electeur , mais
en temps de guerre l'Empereur
y pourra mettre les
troupes neceffaires. Ces
deux Princes feront tenus
de demander & de prendre
de l'Empereur le renouvellement
de l'inveftiture
de leurs Electorats , Princi
A
GALANT 235
5
1
I
pautez , Fiefs , Titres &
Droits , ainfi que les autres
Electeurs & Princes de
l'Empire.
XVI.
Les Officiers domefti
ques & vaffaux qui ont
fuivi l'un ou l'autre parti ,
jouiront de l'Amniftie , &
feront reftablis dans leurs
biens , charges & dignitez .
XVII .
Cette reftitution fe fera
un mois aprés l'efchange
des ratifications du Traité.
XVIII .
Si la Maiſon de Baviere
Vij
236 MERCURE
aprés fon reftabliſſement
total , trouve qu'il luy convienne
de faire quelques
changements de fes Eftats
contre d'autres , le Roy ne
s'y oppofera pas .
XIX .
Sa Majefté Tres - Chref
tienne ayant remis aux Eftats
Generaux pour la Maifon
d'Auftriche les Païs
Bas Espagnols tels que le
Roy Charles II. les poffedoit
, confent que l'Empereur
en prenne poffeffion ;
fauf les conventions que Sa
Majeſté Imperiale fera avec
GALANT . 237
les Eftars Generaux pour
leur barriere ; & le Roy de
Pruffe retiendra tout ce
qu'il poffede actuellement
du haut quartier de Gueldres
.
XX.
Le Roy ayant cedé aux
Eftats Generaux pour la
Maiſon d'Auftriche Menin
& fa Verge , Tournay & le
Tournailis Sa Majesté
confent qu'ils les rendent
à l'Empereur , quand ils
en feront convenus ,
5 aprés que les ratifications
du Traité à faire entre
&
238 MERCURE
l'Empereur , l'Empire & la
France auront efte efchangées
; & Saint Amand avec
fes dependances , & Mortagne
fans dependances , demeureront
au Roy.
XXI.
Sa Majefté Tres- Chref
tienne confirme la ceffion
qu'elle a faite aux Etats
Generaux , en faveur de la
Maiſon d'Auftriche , de
Furnes , de Furnambacht
de la Kenoque , de Loo ,
de Dixmude , d'lpres , de
Rouffelar , de Poperingue ,
de Warneton , de Comi-
3.
GALANT. 239
nes & de Warwick .
XXII.
La navigation de la Lys
depuis l'embouchure de la
Deule en remontant , fera
libre , & on n'y eftablira ny
peages ny impoſts.
XXXIII.
1 Il y aura un oubli & amniftie
perpetuelle & reciproque
de tout ce qui a
efté fait pendant cette
= guerre par les fujets des
Pays-Bas.
XXIV .
Ils pourront de part &
d'autre librement nego
240 MERCURE
cier,vendre & aliener , mef
me à des eftrangers , fans
autre permiffion que ce
Traité.
XXV.
Les mefmes fujets jouiront
de tout leurs biens , benefices
, charges & droits
comme avant la guerre
XXVI .
A l'egard des rentes affectées
fur quelque Province ,
on payera de coſté & d'autre
fa quote part , felon ce
que chacun poffede .
3167 XXVII. nog alt
Dans les pays cedez par
le
GALANT. 241
Roy , tout fera maintenu
en l'eftat où il eftoit , à l'égard
de la Religion Catholique
, des Magiftrats qui ne
pourront eftre que Catholiques
, du Clergé , des Monafteres
, Communautez &
autres..
XXVIII .
Ils feront maintenus dans
leurs Privileges , Droits &
Couftumes .
XXIX .
Les Beneficiers jouiront
des Benefices qui leur ont
efté conferez pendant la
guerre par l'un des deux
partis. X
242 MERCURE
XXX.
Comme cette Paix ne
doit eftre interrompuë fous
aucun prétexte , le Roy
promet de laiffer jouir tranquillement
l'Empereur de
tous les Eftats qu'il poffede
actuellement en Italie
l'Empereur promettant de
fon cofté de ne point troubler
la neutralité de l'Italie,
fuivant le Traité conclu à
Utrecht le 14. Mars 1713.
XXXI.
Comme auffi de rendre
bonne & promte juftice fur
leurs prétentions aux Ducs
GALANT 243
de Guaftalle & de la Mirandole
, & au Prince de Caftiglione.
XXXII.
Les autres prétentions
propofées de part & d'autre
ont efté remiſes au Traité
à faire entre l'Empereur,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien. >
XXXIII
Auquel Traité , l'Empe
reur promet que les Elec
teurs , Princes & Eftats de
l'Empire envoyeront des
pleins pouvoirs ou une Deputation
avec des pleins
X ij
244 MERCURE
pouvoirs , & qu'ils confentiront
à tous les points dont
on eft convenu dans le
fent Traité.
XXXIV .
pre-
Les conferences fe tiendront
dans une des trois
Villes qui feront nommées
en Suiffe , où elles commenceront
le 15. Avril ou
le 1. May au plus tard , &
feront terminées dans deux
où trois mois au plus tard.
XXXV.
Toutes hoftilitez ceffe
ront à la fignature de ce
Traité ; toutes contribu
GALANT. 245
tions à l'efchange des ratifications
, & tous prifonniers
d'Eftat & de guerre
feront renvoyez ſans rançon
.
XXXVI.
Le commerce
fera libre
comme avant la guerre.
XXXVII
.
Ce Traité fera ratifié
dans un mois .
Les trois Articles ſeparez
contiennent que l'Empereur
ayant pris des Titres
que le Roy ne pouvoit
admettre , on eft convenu
que les qualitez priſes ou
·X iij⋅
246 MERCURE
obmiſes de part & d'autre
ne donneront aucun droit,
ny ne cauſeront aucun prejudice
aux parties contractantes,
* V II. H
Que la
conjoncture prefente
n'ayant pas laiffé le
temps d'obferver les formalitez
requiſes à l'égard
de l'Empire , & le Traité
ayant efté redigé en Langue
Françoiſe contre la
couſtume obfervée ordinairement
dans les Traitez
faits entre l'Empereur
l'Empire & la France , cela
ne pourra eſtre allegué
GALANT . 247
pour exemple , ou tirer à
confequence.
III.
Que l'Empereur ayant
nommé Schaffoufe , Bade
& Frawenfeld en Suiffe ,
le Marefchal de Villars
n'ayant pû recevoir la nomination
que Sa Majesté
Tres - Chreftienne à faite
de l'une des trois , il l'envoyera
par un courier au
Prince Eugene . Fait au Palais
de Raftadt le 6. Mars
1714. Signé , EUGENE de
Savoye , le Mareſchal Duc
DE VILLARS , ratifié par
le Roy le 23. Mars 1714 .
Paix conclud entre le Roy
& l'Empereur , le 6. Mars
dernier.
I.
IL y aura une Paix Chreftienne
univerfelle & une
amitié perpetuelle & fincere
entre fa, Majefté Imperiale
& le Roy Tres-
Chreftien .
228 MERCURE
II.
Il y aura un perpetuel
oubli & Amniftie de ce qui
s'eft fait dans cette
guerre .
III.
fi
Les Traitez de Weftphalie
, de Nimegue & de Rifwick
, feront executez
ce n'eft en ce qu'il y fera
expreffément derogé.
IV.
Le Roy rendra à l'Empereur
le vieux Brifach &
toutes fes dependances fituées
à la droite du Rhin ,
celles qui font à gauche demeurant
au Roy avec le
Fort du Mortier
.
GALANT. 2292
V.
Le Roy rendra auffi Fribourg
en l'eftat où il eft ,
avec tous les Forts , toutes
les archives & autres efcritures.
VI. MAT
རཱང ༔
>
Le Fort de Kell fera
pareillement rendu ; & le
Fort de la Pile & autres
jufqu'au Fort Louis , feront
rafez , fans qu'ils puiffent
eftre reftablis , & la navigation
du Rhin demeurera
11 libre , fans qu'on y puiffe :
d exiger de nouveaux droits,
230 MERCURE
VII.
Brifach , Fribourg &
Kell , feront rendus de
bonne foy , avec l'artillerie
qui y eftoit.
VIII .
Le Roy fera rafer les
fortifications faite vis à vis
d'Huningue & dans l'iſle ,
& demolir le Pont conftruit
en cet endroit , de mefme
du Pont qui conduit du
Fort Louis , au Fort de Se
lingen , qui ſera auffi raſé ,
& que le Fort Loüis demeurera
au Roy Tres-
Chreftien
.
GALANT . 231
IX .
Le Roy fera auffi rafer
les fortifications de Birſch
& de Hombourg , qui ne
pourront eftre reftablies.
X.
Tous les lieux cy- deffus
nommez , feront rendus
trente jours aprés le Traité
à faire entre l'Empereur ,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien,
XI.
Les places qui doivent
eftre demolies , le feront au
plus tard , deux mois aprés
Ï'eſchange des ratifications.
"
{
132 MERCURE
XII.
Le Roy promet d'executer
le Traité de Rifwick , & de
rendre tout ce quia efté pris
ou confifqué fur quelque
Prince ou Eftat .
XIII .
Reciproquement
l'Empereur
confent que le Roy
jouiffe de Landau & de ſes
dependances
, comme il en
jouiſſoit avant la guerre ,
fe faifant fort d'obtenir le
confentement
& l'approbation
de l'Empire.
XIV .
Le Roy reconnoiſtra
la
dignité
GALANT. 233
I
dignité Electorale dans la
Maifon de Brunswich Ha
nover.
XV.i
L'Electeur de Cologne
& l'Electeur de Baviere fe
ront reftablis dans tous
leurs Eftats ,
dignitez
rangs , prerogatives
, &
droits , comme ils en jouif
foient avant la guerre. On
leur rendra de bonne foy
tous leurs meubles , pierre-
I ries & autres effets , com-
DJ
me , auffi l'artillerie & les
munitions fpecifiées dans
les Inventaires. L'Electeur
་
Avril
1714.
V
$
234 MERCURE
de Cologne fera reftabli
dáns fon Archevefché de
Cologne, dans fes Evefchez
d'Hildesheim , de Ratifbo
ne , de Liege & dans fa Prevofté
de Berchtholfgaden
,
& il n'y aura dans Bonne
en temps de Paix , que les
Gardes de l'Electeur , mais
en temps de guerre l'Empereur
y pourra mettre les
troupes neceffaires. Ces
deux Princes feront tenus
de demander & de prendre
de l'Empereur le renouvellement
de l'inveftiture
de leurs Electorats , Princi
A
GALANT 235
5
1
I
pautez , Fiefs , Titres &
Droits , ainfi que les autres
Electeurs & Princes de
l'Empire.
XVI.
Les Officiers domefti
ques & vaffaux qui ont
fuivi l'un ou l'autre parti ,
jouiront de l'Amniftie , &
feront reftablis dans leurs
biens , charges & dignitez .
XVII .
Cette reftitution fe fera
un mois aprés l'efchange
des ratifications du Traité.
XVIII .
Si la Maiſon de Baviere
Vij
236 MERCURE
aprés fon reftabliſſement
total , trouve qu'il luy convienne
de faire quelques
changements de fes Eftats
contre d'autres , le Roy ne
s'y oppofera pas .
XIX .
Sa Majefté Tres - Chref
tienne ayant remis aux Eftats
Generaux pour la Maifon
d'Auftriche les Païs
Bas Espagnols tels que le
Roy Charles II. les poffedoit
, confent que l'Empereur
en prenne poffeffion ;
fauf les conventions que Sa
Majeſté Imperiale fera avec
GALANT . 237
les Eftars Generaux pour
leur barriere ; & le Roy de
Pruffe retiendra tout ce
qu'il poffede actuellement
du haut quartier de Gueldres
.
XX.
Le Roy ayant cedé aux
Eftats Generaux pour la
Maiſon d'Auftriche Menin
& fa Verge , Tournay & le
Tournailis Sa Majesté
confent qu'ils les rendent
à l'Empereur , quand ils
en feront convenus ,
5 aprés que les ratifications
du Traité à faire entre
&
238 MERCURE
l'Empereur , l'Empire & la
France auront efte efchangées
; & Saint Amand avec
fes dependances , & Mortagne
fans dependances , demeureront
au Roy.
XXI.
Sa Majefté Tres- Chref
tienne confirme la ceffion
qu'elle a faite aux Etats
Generaux , en faveur de la
Maiſon d'Auftriche , de
Furnes , de Furnambacht
de la Kenoque , de Loo ,
de Dixmude , d'lpres , de
Rouffelar , de Poperingue ,
de Warneton , de Comi-
3.
GALANT. 239
nes & de Warwick .
XXII.
La navigation de la Lys
depuis l'embouchure de la
Deule en remontant , fera
libre , & on n'y eftablira ny
peages ny impoſts.
XXXIII.
1 Il y aura un oubli & amniftie
perpetuelle & reciproque
de tout ce qui a
efté fait pendant cette
= guerre par les fujets des
Pays-Bas.
XXIV .
Ils pourront de part &
d'autre librement nego
240 MERCURE
cier,vendre & aliener , mef
me à des eftrangers , fans
autre permiffion que ce
Traité.
XXV.
Les mefmes fujets jouiront
de tout leurs biens , benefices
, charges & droits
comme avant la guerre
XXVI .
A l'egard des rentes affectées
fur quelque Province ,
on payera de coſté & d'autre
fa quote part , felon ce
que chacun poffede .
3167 XXVII. nog alt
Dans les pays cedez par
le
GALANT. 241
Roy , tout fera maintenu
en l'eftat où il eftoit , à l'égard
de la Religion Catholique
, des Magiftrats qui ne
pourront eftre que Catholiques
, du Clergé , des Monafteres
, Communautez &
autres..
XXVIII .
Ils feront maintenus dans
leurs Privileges , Droits &
Couftumes .
XXIX .
Les Beneficiers jouiront
des Benefices qui leur ont
efté conferez pendant la
guerre par l'un des deux
partis. X
242 MERCURE
XXX.
Comme cette Paix ne
doit eftre interrompuë fous
aucun prétexte , le Roy
promet de laiffer jouir tranquillement
l'Empereur de
tous les Eftats qu'il poffede
actuellement en Italie
l'Empereur promettant de
fon cofté de ne point troubler
la neutralité de l'Italie,
fuivant le Traité conclu à
Utrecht le 14. Mars 1713.
XXXI.
Comme auffi de rendre
bonne & promte juftice fur
leurs prétentions aux Ducs
GALANT 243
de Guaftalle & de la Mirandole
, & au Prince de Caftiglione.
XXXII.
Les autres prétentions
propofées de part & d'autre
ont efté remiſes au Traité
à faire entre l'Empereur,
l'Empire & le Roy Tres-
Chreftien. >
XXXIII
Auquel Traité , l'Empe
reur promet que les Elec
teurs , Princes & Eftats de
l'Empire envoyeront des
pleins pouvoirs ou une Deputation
avec des pleins
X ij
244 MERCURE
pouvoirs , & qu'ils confentiront
à tous les points dont
on eft convenu dans le
fent Traité.
XXXIV .
pre-
Les conferences fe tiendront
dans une des trois
Villes qui feront nommées
en Suiffe , où elles commenceront
le 15. Avril ou
le 1. May au plus tard , &
feront terminées dans deux
où trois mois au plus tard.
XXXV.
Toutes hoftilitez ceffe
ront à la fignature de ce
Traité ; toutes contribu
GALANT. 245
tions à l'efchange des ratifications
, & tous prifonniers
d'Eftat & de guerre
feront renvoyez ſans rançon
.
XXXVI.
Le commerce
fera libre
comme avant la guerre.
XXXVII
.
Ce Traité fera ratifié
dans un mois .
Les trois Articles ſeparez
contiennent que l'Empereur
ayant pris des Titres
que le Roy ne pouvoit
admettre , on eft convenu
que les qualitez priſes ou
·X iij⋅
246 MERCURE
obmiſes de part & d'autre
ne donneront aucun droit,
ny ne cauſeront aucun prejudice
aux parties contractantes,
* V II. H
Que la
conjoncture prefente
n'ayant pas laiffé le
temps d'obferver les formalitez
requiſes à l'égard
de l'Empire , & le Traité
ayant efté redigé en Langue
Françoiſe contre la
couſtume obfervée ordinairement
dans les Traitez
faits entre l'Empereur
l'Empire & la France , cela
ne pourra eſtre allegué
GALANT . 247
pour exemple , ou tirer à
confequence.
III.
Que l'Empereur ayant
nommé Schaffoufe , Bade
& Frawenfeld en Suiffe ,
le Marefchal de Villars
n'ayant pû recevoir la nomination
que Sa Majesté
Tres - Chreftienne à faite
de l'une des trois , il l'envoyera
par un courier au
Prince Eugene . Fait au Palais
de Raftadt le 6. Mars
1714. Signé , EUGENE de
Savoye , le Mareſchal Duc
DE VILLARS , ratifié par
le Roy le 23. Mars 1714 .
Fermer
Résumé : EXTRAIT du Traité de Paix conclud entre le Roy & l'Empereur, le 6. Mars dernier.
Le traité de paix signé le 6 mars entre le roi et l'empereur établit une paix chrétienne universelle et une amitié perpétuelle entre leurs majestés. Il prévoit l'oubli et l'amnistie des actions commises durant la guerre. Les traités de Westphalie, Nimègue et Ryswick seront respectés, sauf dérogation expresse. Le roi rendra à l'empereur Brisach et ses dépendances situées à droite du Rhin, ainsi que Fribourg et le fort de Kehl, avec leur artillerie. La navigation du Rhin restera libre, sans nouveaux droits. Le roi rasera les fortifications vis-à-vis d'Huningue et démolira certains ponts et forts. Tous les lieux nommés seront rendus trente jours après le traité, et les places à démolir le seront deux mois après l'échange des ratifications. Le roi promet d'exécuter le traité de Ryswick et de rendre tout ce qui a été pris ou confisqué. L'empereur consent à ce que le roi jouisse de Landau et de ses dépendances. Le roi reconnaîtra la dignité électorale dans la maison de Brunswick-Hanover et restaurera les électeurs de Cologne et de Bavière dans leurs États, dignités, rangs, prérogatives et droits. Les officiers domestiques et vassaux qui ont suivi l'un ou l'autre parti jouiront de l'amnistie et seront rétablis dans leurs biens, charges et dignités. La navigation de la Lys sera libre, sans péages ni imposts. Les sujets des Pays-Bas bénéficieront d'un oubli et d'une amnistie perpétuelle et réciproque. Les rentes affectées à une province seront payées proportionnellement. Dans les pays cédés par le roi, la religion catholique, les magistrats, le clergé, les monastères et les communautés seront maintenus. Les privilèges, droits et coutumes seront également maintenus. Les bénéficiers jouiront des bénéfices qui leur ont été conférés pendant la guerre. La paix ne sera pas interrompue, et chaque partie laissera l'autre jouir tranquillement de ses États. Les conférences pour finaliser le traité se tiendront en Suisse et seront terminées dans les deux ou trois mois suivant leur début. Toutes hostilités cesseront à la signature du traité, et les prisonniers seront renvoyés sans rançon. Le commerce sera libre comme avant la guerre. Le traité sera ratifié dans un mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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281
p. 12-128
HISTOIRE nouvelle.
Début :
La peste qui exerce souvent de furieux ravages dans les [...]
Mots clefs :
Amour, Monde, Veuve, Coeur, Dames, Dame, Cavalier, Chambre, Mort, Gentilhomme, Charmes, Affaires, Esprit, Comte, Rome, Pologne, Femmes, Roi, Ambassadeur, Tendresse, Hymen, Valet de chambre, Paris, Comte, Cavalier français, Aventures, Connaissances, Duc, Fête, Veuve, Yeux, Beauté, Maison, Récit, Amis, Compagnie, Voyage, Mariage, Province, Étrangers, Peste, Curiosité, Honneur, Bosquet, Hommes, Varsovie
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texteReconnaissance textuelle : HISTOIRE nouvelle.
HISTOIRE
nouvelle .
LA peſte qui exerce
ſouvent de furieux ravages
dans lesPaïsduNord,
avoit déja détruit prés
d'un tiers de la belle Ville
de Varſovie , ceux de ſes
habitans qui avoient
quelque azile dans les
campagnes , l'abandonnoient
tous les jours ;
pluſieurs alloient à cent
GALANT. 13
lieuës&plus loin encore,
chercher à ſe preſerver
des perils de la conta
gion , lorſque la Palatine
de ... arriva à Dantzic
avec pluſieurs Dames de
confideration qui n'avoient
pas voulu quitter
Varſovie ſans elle.
Le Marquis de Canop
qui eſt un des plus dignes
& des plus honneftes
homes qu'on puiſſe voir,
& qui jouoit un tresgrand
rôle en Pologne ,
14 MERCURE
eſtoit alors à Dantzic ,
où il receut la Palatine
avec tous les honneurs &
toutes les feftes qu'on
puiſſe faire àune des plus
charmantes & des plus
grandes Princeſſes du
monde.drov mes
Des intereſts d'amour,
autant que la crainte de
la maladie , avoient dé
terminé pluſieurs Sei
gneurs Polonois à ſuivre
la Palatine & les Dames
qui l'accompagnoient :
GALANT.
ces Illuſtres captifs qui
n'avoient point abandon-
-néle Char de leur Maitreffe
pendant leur route ,
regarderent leur retraite
à Dantzic , comme l'azile
dumõde le plus favorable
à leurs foupirs. Mais parmi
tant de jeunes beautez
qui briguoient peuteſtre
encore plus d'hommages
qu'elles n'en recevoient
, rien n'eftoit plus
admirable , que le droit ,
qu'uneDame autant ref-
وت
16 MERCURE
pectable par la majeſté
de ſes traits , que par le
nombre de ſes années ,
ſembloit avoir ſur les
cooeurs de tous ceux qui
l'approchoient.
Il n'eſt pas eſtonnant
qu'à un certain âge , on
plaiſe à quelqu'un , mais
quelque beau retour
qu'on puiſſe avoir , il eſt
rare que dans un âge
avancé, on plaiſe à tout
le monde.
La Dame dont je parle,
&
GALANT. 17
&qui avoit cet avantage,
ſe nommoit alors Madame
Belzeſca , elle avoit
eü déja trois maris , &
au moins mille Amants,
elle s'eſtoit tousjours conduite
avec tant de difcretion
& d'innocence , que
les plus hardis & les plus
emportés de ſes adorateurs
n'avoient jamais ofé
donner la moindre atteinte
à ſa réputation : enfin à
quinze ans elle avoit ſou
ſe faire reſpecter comme
May1714. B
18 MERCURE
à ſoixante , & à foixante
paffées ſe faire aimer &
fervir comme à quinze.
Une femme de fa Province,
de fon âge , & qui
depuis fon premier mariage
l'a ſervie juſqu'à
préſent , m'a conté dix
fois fon hiſtoire , comme
je vais la raconter.
Voicy à peu prés ce
que jay retenu de fes
avantures.
Madame Belzeſca eft
originaire d'un Villagede
:
GALANT 12
!
Tourainne , fon Pere qui
eſtoit frere du Lieutenant
Generald'une des premieres
Villes de cette Province
, y poffedoit des biens
affez confiderables . Elle
reſta ſeule de 9. enfants
qu'eut ſa Mere , qui ne
l'aima jamais. Satendreſſe
pour un fils qu'elle avoit,
lorſqu'elle vint au monde;
en fit à ſon égard une
maraſtre ſi cruelle , que
l'oin d'accorder la moindre
indulgence aux ſentih
Bij
20 MERCURE
>
ments de la nature , quelques
efforts que fit fon
mary pour la rendre plus
humaine , elle ne voulut
jamais confentir à la voir.
Cette averſion s'eſtoit
fortifiée dans ſon coeur
ſur la prédiction d'un Berger
qui luy dit un jour ,
deſeſperé des mauvais
traittements dont elle
l'accabloit , qu'elle portoit
en fon fein un enfant
qui le vangeroitdesmaux
qu'elle luy faifoit. Cette
GALANT. 21
malheureuſe Prophetie
s'imprima ſi avant dans
ſon ame , que l'exceffive
haine qu'elle conceut
pour le fruit de cette couche
, fut l'unique cauſe
de la maladie dont elle
mourut. L'enfant qui en
vint , fut nommé Georgette
Pelagie le ſecond
jour de ſa naiſſance , &le
troifiéme emmenée dans
le fond d'un Village , où
la fecrette pieté de fon
Pere , &la charité de ſa
22. MERCURE
tendre nourrice l'elevérent
juſqu'à la mort de fa
mere , qui , eutà peine les
yeux fermés, qu'on ramena
ſa fille dans les lieux
où elle avoit receu le jour.
Pelagie avoit alors prés
de douze ans , &déja elle
eſtoit l'objet de la tendrefſe
de tous les habitans ,
&de tous les voiſins du
Hameau dont les foins
avoient contribué à la
mettre à couvert des rigueurs
d'une mere inhu
4
GALANT. 23
|
€
maine. Ses charmes naiffans,
avec mille graces naturelles
, ſa taille & fes
traits qui commençoient
à ſe former , promettoient
tant de merveilles aux
yeux de ceux qui la vor
yoient, que tous les lieux
d'alentour s'entretenoient
déja du bruit de ſa beauté.
Un eſprit tranquille ,
un temperament toûjours
égal , une grande attention
ſur ſes diſcours , &&&
une douceur parfaite
1
24 MERCURE
avoient preſque réparé
en elle le déffaut de l'éducation
, lorſque ſon Pere
réſolut de la conduire à
Tours.Quoyque l'air d'une
Ville de Province , &
celuy de la campagne ſe
reffemblent affés , elle ne
laiſſa pas de trouver là
d'honneſtes gens qui regarderent
les ſoins de l'inſtruire
comme les plus
raiſonnables foins du
monde. Mais il eſtoit
temps que le Dieu qui
fait
GALANT. 25
fait aimer commençaſt a
ſe meſler de ſes affaires ,
& que fon jeune coeur
apprit à ſe ſauver des pieges
& des perils de l'amour.
La tendreſſe que
ſes charmes inſpiroient
échauffoit tous les coeurs,
à meſure que l'art poliffoit
ſon eſprit , & fon
eſprit regloit ſes ſentimens
à meſure que la
flatterie eſſayoit de corrompre
ſes moeurs. Mais
c'eſt en vain que nous
May 1714.
,
C
26 MERCURE
prétendons nous arranger
fur les deſſeins de noſtre
vie , toutes nos précautions
ſont inutiles contre
les arreſts du deſtin .
Le Ciel refervoit de
trop beaux jours à l'heureuſe
Pelagie ſous les
loix de l'amour , pour
lui faire apprehender davantage
les écuëils de fon
empire. Cependant ce fut
une des plus amoureuſes
& des plus funeftes avantures
du monde qui déGALANT.
27
termina ſon coeur à la
tendreſſe.
Un jour ſe promenant
avec une de ſes amies ſur le
bord de la Loire , au pied
de la celebre Abbaye de
Marmoutier,elle apperceut
au milieu de l'eau un petit
batteaudécouvert , dans lequel
étoient deux femmes ,
un Abbé ,& le marinier qui
les conduiſoità Tours : mais
ſoit que ce bateau ne valuſt
rien ou que quelque malheureuſe
pierre en euſt écarté
les planches , en un moment
tout ce miferable é-
Cij
28. MERCURE
quipage fut enseveli ſous
les eaux. De l'autre coſté
de la riviere deux cavaliers
bien montez ſe jetterent à
l'inſtant à la nage pour ſecourir
ces infortunez ; mais
leur diligence ne leur ſervit
au peril de leur vie , qu'au
falut d'une de ces deux femmes
, que le moins troublé
de ces cavaliers avoit heureuſement
attrapée par les
cheveux , & qu'il conduifit
aux pieds de la tendre Pelagie
, qui fut fi effrayée de
cet affreux ſpectacle , qu'elle
eutpreſque autant beſoin
GALANT. 29
!
de ſecours , que celle qui
venoit d'eſtre ſauvée de cet
évident naufrage , où l'autre
femme & l'Abbé s'eftoient
desja noyez .
:
Le cavalier qui avoit eſté
le moins utile au falut de la
perſonne que ſon ami venoit
d'arracher des bras
de la mort , eſtoir cependant
l'amant aimé de la Dame
délivrée ; mais ſon amour
, fon trouble & fon
deſeſpoir avoient telle.
ment boulversé ſon imagination
, que bien loin de ſe
courir les autres , il ne s'en
C iij
30 MERCURE
fallut preſque rien qu'il ne
perift luy meſme: enfin fon
cheval impetueux le remit
malgré luy au bord d'où il
s'eſtoit précipité ; auffi- toft
il courut à toute bride, iltraverſa
la ville , & pafla les
ponts pour ſe rendre fur le
rivage , où ſa maiſtreſſe recevoit
toute forte de nouveaux
foulagements de Pelagie
, de ſa compagne , &
de ſon ami.
L'intrepidité du liberateur,
ſa prudence , ſes ſoins
& fa bonne mine pafferent
fur le champ pour des mer
GALANT. 31
veilles aux yeux de Pelagie,
De l'admiration d'une certaine
eſpece , il n'y a ordinairement
, ſans qu'on s'en
apperçoive , qu'un pas à
faire à l'amour , & l'amour
nous mene ſi loin naturellement
qu'il arrache bientoſt
tous les conſentements
de noſtre volonté. En vain
l'on ſe flatte d'avoir le tems
de reflechir , en vain l'on
veut eſſayer de ſoumettre
le coeur à la raiſon , l'eſprit
dans ces occafions eft tousjours
ſeduit par le coeur , on
regarde d'abord l'objet avec
C iiij
32 MERCURE
complaiſance.les préjugez
viennent auſſi toſt nous é
tourdir , & nous n'eſperons
ſouvent nous mieux deffendre
, que lorſque noſtre inclination
nous determine à
luytout ceder.
La tendre Pelagie eſtonnée
de ce qu'elle vient de
voir , n'ouvre ſes yeux embaraffés
, que pour jetter
des regards languiſſans
vers la petite maiſon , où
quelques Payſans aidés de
nos deux Cavaliers emportent
la Dame qui vient d'eftre
delivrée de la fureur
GALANT. 33
des flots. Elle n'enviſage
plus l'horreur du peril
qu'elle lui a vû courir ,
comme un ſpectacle ſi digne
de compaſſion , peu
s'en faut meſme qu'elle
n'envie ſon infortune.
Quoique ſes inquietudes
épouvantent ſon coeur , fes
intereſts ſe multiplient , à
meſure que cette troupe
s'éloigne d'elle . Elle croit
desja avoir démeflé que
ſon Cavalier ne ſoupire
point pour la Dame , ni la
Dame pour lui ; neanmoins
ſon eſprit s'en fait
34 MERCURE
une Rivale , elle aprehende
qu'un ſi grand ſervice
n'ait quelqu'autre motif
que la pure generofité , ou
pluſtoſt elle tremble qu'un
amour extreſme ne ſoit la
récompenſe d'un fi grand
ſervice. Cependant elle retourne
à la Ville , elle ſe
met au lit , où elle ſe tour.
mente , s'examine & s'afflige
, à force de raiſonner
fur certe avanture , dont
chacun parle à ſa mode
elle la raconte auffi tous
و
ceux qui veulent l'entendre
, mais elle s'embaraſſe
GALANT.
35
,
د tellement dans ſon récit
qu'il n'y a que l'indulgence
qu'on a pour ſon innocence
& ſa jeuneſſe , qui déguiſe
les circonſtances
qu'elle veut qu'on ignore.
Le Chevalier de Verſan
de ſon coſté ( C'eſt le
nom du Cavalier en qui
elle s'intereſſe , ) le Chevalier
de Verſan dis-je ,
n'eſt pas plus tranquille. La
belle Pelagie eſt tousjours
preſente à ſes yeux , enchanté
de ſes attraits , il va,
court , & revient , par tout
ſa bouche ne s'ouvre , que
36 MERCURE
,
,
pour vanter les appas de
Pelagie. Le bruit que cet
Amant impetueux fait de
fon amour frappe auflitoſt
ſes oreilles , elle s'applaudit
de ſa conqueſte
elle reçoit ſes viſites , écoute
ſes ſoupirs , répond à ſes
propoſitions , enfin elle
conſent , avec ſon Pere ,
que le flambeau de l'hymen
éclaire le triomphe de
fon Amant. Cette nouvelle
allarme , & deſeſpere
en vain tous ſes Rivaux. Il
eſt heureux déja. La fortune
elle-mefme pour le com
bler de graces vient atta
cher de nouveaux préſens
aux faveurs de l'amour. La
mort de ſon frere le fait
heritier de vingt mille livres
de rente. Le Chevalier
devient Marquis : nouvel
& précieux ornement
aux douceurs d'un tendre
mariage. Mais tout s'uſe
dans la vie , l'homme ſe
demaſque , la tendreſſe reciproque
s'épuiſe imper
ceptiblement , on languit ,
on ſe quitte , peut - eſtre
meſme on ſe hait , heureux
encore ſi l'on ne fouf
38 MERCURE
fre pas infiniment des caprices
de la déſunion Mais
Prices d la mort & l'amour ſe rangent
du parti de Madame
la Marquiſe de ... que ,
pour raiſon difcrette , je
nommerai Pelagie , juſqu'à
ce qu'elle foit Madame
Belzeſca.
Ainfi l'heureuſe Pelagie
aprés avoir goufté pendant
cinq ans toutes les douceurs
de l'hymen , ne ceſſe d'aimer
fon mary ( inconſtant
huit jours avant elle )
que fix ſemaines avant ſa
mort.
GALANT. 39
Un fils unique , ſeul &
cher gage de leur union ,la
rend àvingt ansheritiere &
dépofitaire des biensdu défunt.
Elle arrange exacte
ment toutes ſes affaires, elle
abandonne tranquillement
la province , & fe rend à
Paris avec fon fils .
De quel pays , Madame ,
luy dit- on,dés qu'on la voit,
nous apportez-vous tant de
beauté? dans quelle obſcure
contrée avez - vous eu le
courage d'enſevelir ju qu'a
preſent tant de charmes ?
que vous eſtes injuſte d'a
40 MERCURE
voir ſi long - temps honoré
de voſtre preſence des lieux
preſque inconnus , vous qui
eſtes encore trop belle pour
Paris . Cependant c'eſt le
ſeul endroit du monde qui
puiſſe prétendre à la gloire
de vous regarder comme la
Reine de ſes citoyennes.
Les ſpectacles , les aſſemblées,
les promenades , tout
retentit enfin des merveillesdela
belle veuve.
Le Roy Caſimir eſtoit
alors en France , pluſieurs
grands ſeigneurs avoient
ſuivi ce Prince juſqu'à la
porte
GALANT. 41
porte de ſa retraite.
Il n'y avoit point d'eſtranger
à Paris qui ne fuſt curieux
d'apprendre noſtre
langue qui commençoit à
ſe répandre dans toutes les
cours de l'Europe , & il n'y
enavoit aucun qui ne ſceuſt
parfaitement que la connoiſſance
& le commerce
des Dames font l'art, le merite
, & le profit de cette
eftude.
Un charmant voiſinage
eſt ſouvent le premier prétexte
des liaiſons que l'on
forme.
May 1714. D
MERCURE
Pelagie avoit ſa maiſon
dans le fauxbourg S. Germain
: ce quartier eſt l'azile
le plus ordinaire de tous les
eſtrangers , que leurs affaires
ou leur curioſité attirent
à Paris .
,
La Veuve dont il eſt
queſtion eſtoit fi belle
que ſa Maiſon eſtoit tous
les jours remplie des plus
honneſtes gens de la Ville ,
& environnée de ceux qui
n'avoient chez elle ni
,
droit , ni prétexte de viſite.
Enfin on croyoit en la
voyant , que , Maiſtreſſe
GALANT. 43
!
abſoluë des mouvements
de ſon ame , elle regnoit
ſouverainement ſur l'amour
comme l'amour
qu'elle donnoit regnoit fur
tous les coeurs ; mais on ſe
trompoit , & peut- eſtre ſe
trompoit- elle elle - meſme.
Pelagie eſtoit une trop
belle conqueſte , pour n'eftre
pas bien toſt encore la
victime de l'amour.
La magnificence du plus
grand Roy du monde raviſſoit
alors les yeux des
mortels , par l'éclat & la
pompe des ſpectacles &
Dij
44 MERCURE
,
des feftes , dont rien n'avoit
jamais égalé la richefſe
& la majefté ; l'on accouroit
de toutes parts ,
pour eſtre témoins de l'excellence
de ſes plaifirs , &
chaque jour ſes peuples
eſtoient obligez d'admirer
dans le délafſſement de ſes
travaux , les merveilles de
fa grandeur.
Le dernier jour enfin
des trois deſtinés pour cette
fuperbe feſte de Verfailles,
dont la poſterité parlera
comme d'une feſte inimitable
, ce jour où l'Amour
GALANT. 45
vuida tant de fois fon Carquois
, ce jour où l'Amour
ſe plut à joüer tant de
tours malins à mille beautés
que la fplendeur de ce
Spectacle avoit attiré dans
ces lieux , fut enfin le jour
qui avança le dénoüement
du fecond du ſecond hymen de Pelagie.
Un des ſeigneurs que le
Roy Caſimir avoit amenéz
avec luy , avoit malheureuſement
veu cette belle veuve
, un mois avant de ſedéterminer
à imiter le zele &
la pieté de ſon maiſtre , elle
46 MERCURE
avoit paru à ſes yeux ornée
de tant d'agrements , ou
plutoſt ſi parfaite , que la
veuë de ſes charmes luy fit
d'abord faire le voeu de n'en
plusfaire que pour elle; mais
c'eſt un conte de prétendre
qu'il ſuffiſe d'aimer pour ef
tre aimé ; rien n'eſt plus
faux que cette maxime , &
je ſouſtiens qu'on eſt ſouvent
traité fort mal en amour
, à moins qu'une heureuſe
influence n'eſtabliſſe
des diſpoſitions reciproques.
C'eſt en vain que l'amouGALANT.
47
reux Polonois brufle pour
Pelagie , ſon eſtoille n'eft
point dans ſes interefts , elle
regarde cette flame auffi
indifféremment , qu'un feu
que d'autres auroient allumé
, & quoy qu'elle voye
tous les jours ce nouvel
eſclave l'étourdir du récit
de ſa tendreſſe , ſon coeur
ſe fait ſi peu d'honneur de
cette conquefte , qu'il femble
qu'elle ignore qu'il y
ait des Polonois au monde
.
Mais l'eſprit de l'homme
prend quelquefois des ſen48
MERCURE
timents ſi audacieux quand
il aime , que la violence
de ſa paſſion & le defefpoir
de n'eſtre point écouté
, le portent ſouvent juſqu'à
l'inſolence. D'autresfois
nos titres& noſtre rang
nous aveuglent , & nous
nous perfuadons qu'on eſt
obligé de faire , du moins
en faveur de noſtre nom
ce que nous ne meritons
,
pas qu'on faſſe pour l'amour
de nous.
Le Polonois jure , tempeſte
, & s'impatiente contre
les rigueurs de ſa Maîtreffe,
GALANT .
49
treſſe , à qui ce procedé
paroiſt ſi nouveau , qu'elle
le fait tranquillement remercier
de ſes viſites . La
rage auffi toſt s'empare de
ſon coeur , il n'eſt point de
réſolution violente qui ne
lui paroiſſe légitime , l'inſenſible
Pelagie eft injufte
de n'eſtre pas tendre pour
lui , ſa dureté la rend indigne
de ſon amour , mais
fon amour irrité doit au
moins la punir de ſa rigueur
, & quoy qu'il en
couſte à l'honneur , l'éxécution
des plus criminels
May 1714. E
10 MERCURE
projets n'est qu'une bagatelle
, lorſqu'il s'agit de ſe
vanger d'une ingratte qui
ne peut nous aimer.
Ce malheureux Amant
ſcut que ſon inhumaine
devoit se trouver à la feſte
de Verſailles, avec une Dame
de ſes amies , & un de
ſes Rivaux , dont le mérite
luy avoit d'abord fait apprehender
la concurrence ,
mais qu'il croyoit trop foible
alors pour pouvoir déconcerter
ſes deſſeins . Il
prit ainſi ſes meſures avec
des gens que ſes promeſſes
GALANT.
SI
&ſes préſents engagérent
dans ſes intereſts , & il ré.
ſolut , aſſeuré de leur courage
& de leur prudence ,
d'enlever Pelagie , pendant
que le déſordre & la confuſionde
la find'une ſi grande
feſte , lui en fourniroient
encore les moyens..
Le Carroffe & les relais
qui devoient ſervir à cet
enlevement , eſtoient déja
ſi bien diſpoſés , qu'il ne
manquoit plus que le moment
heureux de s'empa
rer de l'objet de toute cette
entrepriſe ; lorſque Pelagie
1
E ij
52
MERCURE
laſſe & accablée du ſommeilque
lui avoient dérobé
ces brillantes nuits , entra ,
avec ſon amie , dans un
fombre boſquet , où la fraîcheur
& le hazard avoient
inſenſiblement conduit ſes
pasi elle y furà peine aſſiſe,
qu'elle s'y endormit
Laiffons la pour un inftant,
dans le fein du repos
dont on va bien toſt l'arracher.
- L'occaſion est trop belle
pour n'en pas profiter ; mais
le Polonois a beſoin de tout
fon monde , pour en fortir
GALANT.
53
a ſon honneur , & il commence
à trouver tant de
difficultez , à exécuter un ſi
grand deſſein dans le Palais
d'un ſi grand Roy , qu'il
s'imagine , aveuglé de ſon
déſeſpoir & de ſon amour ,
qu'il n'y a qu'une diligence
infinie , qui puiffe réparer
le déffaut de ſes précautions.
Il court pour raffem
bler ſes confidents ; mais la
vûë de ſon Rival qui ſe préſente
à ſes yeux , fait à l'inſtant
avorter tous ſes pro
jets. Où courez- vous, Monſieur
, luy dit- il , que vous
E iij
54 MERCURE
,
importe , répond l'autre ?
rendez graces , répond le
Cavalier François au refpect
que je dois aux lieux
cù nous ſommes fans
cette conſidération je
vous aurois déja puni , &
de voſtre audace , & de
l'inſolence de vos deſſeins.
Il te fied bien de m'inſulter
icy luy dit le Polonois ; je
te le pardonne : mais ſuy
moy ? & je ne tarderay pas
à t'apprendre à me reſpecter
moi- meſme , autant que
les lieux dont tu parles . Je
conſens , luy répondit le
4
GALANT .
SS
François , à te ſuivre où tu
voudras ; mais j'ay mainte
nant quelques affaires qui
font encore plus preſſées
que les tiennes: tu peux cependant
diſpoſer du rendez
vous , où je ne le feray pas
long-temps attendre.
Le bruit de ces deux
hommes éveille pluſieurs
perſonnes qui dormoient
ſur le gazon ; on s'aſſemble
autour d'eux , ils ſe taiſent
&enfin ils ſe ſéparent,
Ainfi le Polonois ſe retire
avec ſa courte honte ,
pendant que le François
E iii
56 MERCURE
cherche de tous cotez , les
Dames qu'il a perduës :
mais cette querelle s'eſtoit
paſſée ſi prés d'elles , que le
mouvement qu'elle cauſa ,
les reveilla , comme ceux
qui en avoient entendu la
fin ; elles fortirent de leur
boſquet qu'elles trouverent
desja environné de
gens qui compoſoient &
débitoient à leur mode les
circonstances decette avanture
, ſur l'idée que pouvoit
leur en avoir donné le peu
de mots qu'ils venoient
d'entendre , lorſqu'enfin il
GALANT.
$7
les retrouva. Je prie les
Lecteurs de me diſpenſer
de le nommer , ſon nom ,
ſes armes & ſes enfans ſont
encore ſi connus en France,
que , quoy que je n'aye que
ſon éloge à faire , je ne ſçay
pas ſi les fiens approuveroient
qu'on le nommaſt.
Deux heures avant que
le Cavalier François rencontrât
le Polonois , Mon.
fieur le Duc de ... avoit
heureuſement trouvé une
lettre à fos pieds : le hazard
pluſtoſt que la curiofité
la luy avoit fait ramaf
58 MERCURE
fer , un moment avant qu'il
s'apperceut des foins extreſmes
que prenoient trois
hommes pour la chercher :
la curioſité luy fit alors un
motifd'intereſt de cet effet
du hazard ; il s'éloigna des
gens dont il avoit remarqué
l'inquiétude , il ſe tira de la
foule , & dans un lieu plus
fombre & plus écarté , il
lut enfin cette lettre , qui
eſtoit , autant que je peux
m'en ſouvenir , conceuë ,
à peu prés , en ces termes.
Quelquesjustes mesures que
nous ayons priſes , quoy que mon
GALANT. رو
Carroffe & vos Cavaliers ne
foient qu'àcent pas d'icy , il n'y
aura pas d'apparence de réuffir
fi vous attendez que le retour
du jour nous ofte les moyens de
profiter du défordre de la nuit :
quelque claire que ſoit celle-cy ,
elle n'a qu'une lumiére empruntée
dont le ſoleil que j'apprenhende
plus que la mort
bien toſt diſſipper la clarté; ainfi
hatez vous de meſuivre , &ne
me perdez pas de veuë : je vais
déſoler Pelagie par ma préfen--
ce: dés qu'elle me verra , je ne
doutepas qu'elle ne cherche à me
fuir; mais je m'y prendray de
, va
60 MERCURE
façon ,que tous les pas qu'ells
fera , la conduiront dans nostre
embuscade.
La lecture de ce billet
eſtonna fort Mr le Duc ...
quiheureuſement connoiffoit
aſſez la belle veuve pour
s'intereffer parfaitement
dans tout ce qui la regardoit
; d'ailleurs le cavalier
françois qui eſtoit l'amant
declaré de la Dame , eſtoit
ſon amy particulier : ainſi il
priatout ce qu'il putraſſembler
de gens de ſa connoifſance
de l'aider à chercher
Pelagie avant qu'elle peuſt
GALANT. 61
eftre expoſée à courir les
moindres riſques d'une pareille
avanture. Il n'y avoit
pas de tempsà perdre , auſſi
n'en perd - il pas ; il fut par
tout où il creut la pouvoir
trouver , enfin aprés bien
des pas inutiles , il rencontra
ſon ami , qui ne venoit
de quitter ces deux Dames
que pour aller leur chercher
quelques rafraichif
ſements . Il est bien maintenant
queſtion de rafraif
chiſſements pour vos Dames
, luy dit le Duc , en luy
donnant la lettre qu'il ve
62 MERCURE
noit de lire , tenez , liſez, &
dites - moy ſi vous connoifſez
cette écriture , & à quoy
l'on peut à preſent vous eftre
utile. Monfieur le Duc ,
reprit le cavalier,je connois
le caractere du Comte Piof
Ki, c'eſt aſſeurement luy qui
aécrit ce billet ; mais il n'eſt
pas encore maiſtre de Pelagie
, que j'ay laiſſée avec
Madame Dormont à vingt
pas d'icy , entre les mains
d'un officier du Roy, qui eſt
mon amy , & qui , à leur
confideration , autant qu'à
la mienne , les a obligeamGALANT
. 63
ment placées dans un endroit
où elles ſont fort à leur
aife ; ainſi je ne crains rien
de ce coſté- là ; mais je voudrois
bien voir le Comte , &
l'équipage qu'il deſtine à
cet enlevement. Ne faites
point de folie icy , mon
amy , luy dit le Duc , aſſeurez
- vous ſeulement de quelques
perſonnes de voſtre
connoiſſance ſur qui vous
puiffiez compter : je vous
offre ces Meſſieurs que vous
voyez avec moy , raſſem.
blez- les autour de vos Dames
, & mettez - les ſage
64 MERCURE
ment à couvert des inſultes
de cet extravagant : fi je
n'avois pas quelques affaires
confiderables ailleurs ,
je ne vous quitterois que
certain du fuccez de vos
précautions.
Vi
LeDuc ſe retira alors vers
un boſquet où d'autres intereſts
l'appelloient,& laifſa
ainſi le cavalier françois
avec ſes amis ,à qui il montra
l'endroit où il avoit remis
ſa maiſtreſſe entre les
mains de l'officier qui s'eftoit
chargé du ſoin de la
placer commodément ; cependant
GALANT. 65
pendant il fut de ſon coſté
à la découverte de ſon ri.
val , qu'aprés bien des détours
, il rencontra enfin à
quatre pas du boſquet dont
jay parlé , &dont il ſe ſepara
comme je l'ay dit . Neanmoins
quelque ſatisfaction
qu'il ſentit du plaifir de retrouver
ſes Dames , il leur
demanda , aprés leur avoir
conté l'hiſtoire de ce qu'il
venoit de luy arriver , par
quel haſard elles ſe trouvoient
ſi loin du lieu où il
les avoit laiſſées. Apeine ,
luy dit Pelagie , nous vous
May 1714. F
66 MERCURE
avons perdu de veuë , que le
Comte Pioski eſt venu s'affeoir
à coſté de moy , aux
dépens d'un jeune homme
timide , que ſon air brufque
& fon étalage magnifique
ont engagé à luy ceder
la place qu'il occupoit.
Ses diſcours m'ont d'abord
fi cruellement ennuyée,que
mortellement fatiguée de
les entendre ,j'ay priéMadame
de me donner le bras,
pour m'aider à me tirer des
mains de cet imprudent ; le
monde , la foulle , & les
détours m'ont derobé la
GALANT. 67
connoiſſance des pas & des
efforts que fans doute il a
faits pour nous ſuivre , &
accablée de ſommeil &
d'ennuy, je me ſuis heureuſement
ſauvée dans ce bofquet
, ſans m'aviſer ſeulement
de fonger qu'il euſt
pû nous y voir entrer ; mais
quelque peril que j'aye couru
, je ſuis bien aiſe que fon
inſolence n'ait pas plus éclaté
contre vous , que fes
deſſeins contre moy , & je
vous demande en grace de
prévenir ſagement , & par
les voyesde ladouceur,tou-
tes les ſuites facheuſes que
ſon deſeſpoir & voſtre demeſlé
pourroient avoir. Il
n'y a plus maintenant rien
à craindre , il fait grand
jour , le chemin de Verſailles
à Paris eſt plein de monde
, & vous avez icy un
grand nombre de vos amis ,
ainſi nous pouvons retourner
à la ville fans danger.
Le cavalier promit à la
belle Pelagie de luy tenir
tout ce qu'elle voulut exiger
de ſes promeſſes , & fes
conditions acceptées , illamena
juſqu'à fon carroffe,
GALANT
69
où il prit ſa place , pendant
que quatre de ſes amis ſe
diſpoſerent à le ſuivre dans
le leur.
1
Il n'eut pas plutoſt remis
les Dames chez elles , &
quitté ſes amis , qu'en entrant
chez luy , un gentila
homme luy fie preſent du
billet que voicy.
Les plus heureux Amants
ceſſeroient de l'estre autant qu'ils
ſe l'imaginent , s'ils ne rencon
troient jamais d'obstacle à leur
bonheur je m'intereſſe affez au
voſtre , pour vousyfaire trouver
des difficultez qui ne vous
70
MERCURE
establiront une felicitéparfaite,
qu'aux prix de tout lefangde
Pioski. Le Gentilhomme que
je vous envoye vous expliquera
le reſte de mes intentions.
naypas
Affoyez-vous donc, Monſieur
, luy dit froidement le
cavalier françois ,& prenez
la peine de m'apprendre les
intentions de Monfieur le
Comte Pioski . Je n'ay
beſoin de ſiege , Monfieur ,
luy répondit ſur le meſme
ton , le gentilhomme Polonois
, & je n'ay que deux
mots à vous dire. Vous eſtes
l'heureux rival de Monfieur
GALANT.
le Comte qui n'eſt pas encore
accouſtumé à de telles
préferences , il eſt ſi jaloux
qu'il veut vous tuer , & que
je le veux auſſi , il vous attend
maintenant derriere
l'Obſervatoire ; ainſi prenez
, s'il vous plaiſt , un ſecond
comme moy , qui ait
aſſez de vigueur pour m'amuſer
, pendant que vous
aurez l'honneur de vous és
ggoorrggeerreennſſeemmbbllee.
Je ne ſçay ſi le françois ſe
ſouvint, ou ne ſe ſouvint pas
alors de tout ce qu'il avoit
promis à ſa maiſtreſſe , mais
72 MERCURE
voicy à bon compte lecas
qu'il en fit.
Il appella ſon valet de
chambre , qui estoit un
grand garçon de bonne vo
lonté , il luy demanda s'il
vouloit eſtre de la partie ,
ce qu'il accepta en riant,
Aufſi - toft il dit au gentilhomme,
Monfieur leComte
eſt genereux , vous eſtes
brave, voicy voſtre homme,
& je ſuis le ſien Mais Monfieur
eft- il noble , reprit le
gentilhomme. Le valet de
chambre , Eſpagnol de nation,
piqué de cette demande
GALANT .
73
de, luy répondit fierement
ſur le champ , & en ſon langage
, avec une ſaillie romaneſque
, Quienes tu hombre
? voto a San Juan. Viejo
Chriftiano estoy , hombre blanco
,y noble como el Rey Ce que
ſon maiſtre naiſtre expliqua au Polonois
en ces termes . Il
vous demande qui vous eftes
vous mesme , & il vous
jure qu'il eſt vieux Chreftien
,homme blanc , & noble
comme le Roy. Soit ,
reprit le gentilhomme,marchons.
Ces trois braves furent
ainſi grand train au
May 1714. G
74 MERCURE
rendez vous , où ils trouverent
le Comte qui commençoit
à s'ennuyer. Aprés
le falut accouſtumé , ils mirent
tous quatre l'épée àla
main. Pioski fit en vain des
merveilles , il avoit desja
perdu beaucoup de fang ,
lang,
lorſqu'heureuſement ſon épée
ſe caſſa; le gentilhomme
fut le plus maltraité,l'Ef
pagnol ſe battit comme un
lion ,& le combat finit.
Cependant le Comte
Pioski, qui , à ces violences
prés , eftoit entout un
homme fort raiſonnable ,
GALANT. 75
eut tant de regret des extravagances
que cette derniere
paffion venoit de luy
faire faire , que la pieté étouffant
dans ſon coeur tous
les interêts du monde , il
fut s'enfermer pour le reſte
de ſa vie dans la retraitte
la plus fameuſe qui ſoit en
France , & la plus connuë
par l'auſterité de ſes maximes.
Le Cavalier françois
foupira encore quelques
temps , & enfin il devint
l'heureux & digne Epoux
d'une des plus charmantes
femmes du monde.
Gij
76 MERCURE
4
Les mariages font une fi
grande époque dans les
hiſtoires , que c'eſt ordinairement
l'endroit par où
tous les Romans finiſſent ;
mais il n'en eſt pas de meſme
icy , & il ſemble juftement
qu'ils ne ſervent à
Madame Belzeſca que de
degrés à la fortune , où ſon
bonheur & ſes vertus l'ont
amenée . Tout ce qui luy
arrive dans un engagement
qui établit communément
, ou qui doit du
moins establir pour les autres
femmes , une ſigrande
GALANT. 77
tranquilité , qu'on diroit
que l'hymen n'eſt propre ,
qu'à faire oublier juſqu'à
leur nom , eſt au contraire
pour celle cy , la baze de
ſes avantures. L'eſtalage de
ſes charmes , & le bruit de
ſabeauté ne ſont point enſevelis
dans les embraffemens
d'un eſpoux : heureuſe
maiſtreſſe d'un mary
tendre & complaiſant , &
moins eſpouſe qu'amante
infiniment aimée , comme
ſi tous les incidens du monde
ne ſe raſſembloient que
pour contribuer à luy faire
Gij
78 MERCURE
des jours heureux , innocement
& naturellement
attachée à ſes devoirs , l'amour
enchainé , à ſa fuite
ne prend pour ferrer tous
les noeuds qui l'uniſſent à
ſon eſpoux , que les formes
les plus aimables , & les
douceurs du mariage ne ſe
maſquent point pour elle
ſous les traits d'un mary.
Enfin elle joüit pendant
neuf ou dix ans , au milieu
du monde , & de ſes adorateurs
, du repos le plus
doux que l'amour ait jamais
accordé aux plus heureux
GALAN 79
Amants ; mais la mort jalouſe
de ſa fecilité luy ra
vit impitoyablement le plus
cher objet de ſa tendreſſe:
que de cris ! que de ge.
miſſements ! que de larmes
! cependant tant de
mains ſe préſentent pour
efluyer ſes pleurs , que , le
temps ,la raiſon , & la néceſſité,
aprés avoir multiplié
ſes reflexions
nent enfin au ſecours de ſa
,
viendouleur
; mais il ne luy reſte
d'un eſpoux fi regretté ,
qu'une aimable fille , que la
mort la menace encore de
(
G iiij
80 MERCURE
luy ravir , ſur le tombeaude
fon pere. Que de nouvel.
les allarmes ! que de mortelles
frayeurs ? elle tombe
dans un eſtat de langueur
qui fait preſque deſeſperer
de ſa vie. Il n'eſt point de
ſaints qu'on n'invoque ,
point de voeux qu'on ne faf
ſe, elle en fait elle-meſme
pour fon enfant , & promet
enfin de porter un tableau
magnifique à Noftre-
Dame de Lorette ſi ſa
fille en réchappe. A l'inftant,
ſoit qu'un ſuccés favo
rable recompenfat ſon zele
GALANT. 81
&fa piete , ou qu'il fur
temps que les remedes operaſſent
à la fin plus effica
cement qu'ils n'avoient fait
encore , ſa maladie diminua
preſque à veuë d'oeil ,
en tros jours l'enfant fut
hors de danger , & au bout
de neufentierement guery.
Elle reſtaencore , en attendant
le retour du printemps
, prés de fix mois à
Paris , pendant lesquels elle
s'arrangea pour l'execution
de ſon voeu. Ce temps expiré
, accompagnée de ſon
fils & de ſa fille , d'une Da82
1 MERCURE
me de ſes amis , de deux
femmes de chambre , de
deux Cavaliers , & de quatre
valets , elle prit la route de
Lyon , d'où aprés avoir
paffé Grenoble , le mont
du l'An, Briançon , le mont
Geneve & Suze , elle ſe rendit
à Turin , où elle ſéjourna
trois ſemaines avec ſa
compagnie qui ſe déffit
comme elle de tout ſon équipage,
dans cette Ville,
pour s'embarquer ſur le Po.
Elle vit en paſſant les Villes
de Cazal du Montferrat
,
d'Alexandrie , le Texin qui
GALANT. 83
1
,
paſſe à Pavie , Plaiſance ,
+ Cremone , Ferrare , & enfin
elle entra de nuit à Venife
avec la marée. Elle
deſcendit à une Auberge
moitié Allemande , &moitié
Françoiſe , & dont
l'enſeigne d'un coſté , ſur
le grand Canal , reprefente
les armes de France , &
de l'autre , fur la Place de
ES. Marc , les armes de l'Empire.
Elle reçut le lende
main à ſa toilette , comme
cela ſe pratique ordinairement
à Veniſe , avec tous
les Estrangers confidera
,
S
१
84 MERCURE
,
bles , des compliments en
proſe & en vers imprimez
à ſa loüange , fon amie
& les Cavaliers de ſa compagnie
en eurent auſſi leur
part. Ces galanteries couftent
communément , & au
moins quelques Ducats à
ceux à qui on les fait. Le
ſecond jour elle fut avec
tout fon monde ſaluer Mr
l'Ambaſſadeur qui fut
d'autant plus charmé du
plaifir de voir une ſi aimable
femme , que , quoy que
Venife ſoit une Ville , où
lesbeautez ne ſont pas car
,
GALANT. 85
Π
S
res , il n'y en avoit pas encore
vû une , faite comme
- celle dont il recevoit la viſite.
La bonne chere , les,
Spectacles , les promena-
✓ des ſur la mer& ſur la coſte,
avec le Jeu, furent les plaifirs
dont il la regala , pen-
↓ dant les quinzejours qu'elle
y reſta. Il luy fitvoir dans ſa
Gondole , la pompeuſeCeremonie
du Bucentaure qui
ſe celebre tous les ans dans
cette Ville le jour de l'Afcenfion
, avec toute la magnificence
imaginable.
Je nedoute pas que bien
3
86 MERCURE
des gens neſcachent à peu
prés ce que c'eſt que cette
feſte; mais j'auray occafion
dans une autre hiſtoire d'en
faire une deſcription meſlée
de circonstances ſi agreables
que la varieté des évenemensque
je raconteray,
pourra intereſſer mes lecteurs
au recit d'une ceremonie
dont il ignore peuteſtre
les détails.
Enfin noſtre belle veuve
prit congé de Mr l'Ambaffadeur
, & le lendemain elle
s'embarqua ſur un petit baſtiment
, qui en trois jours
GALANT. 87
لا
}}
la rendit à Lorette , où elle
accomplit avec beaucoup
de zele & de religion , le
voeu qu'elle avoit fait à Pa-
1ris. Après avoir pieuſement
fatisfait à ce devoir indifpenſable
, dégouſtée des perils
, & ennuyée des fatigues
de la mer , elle refolut
de traverſer toute l'Italie
par terre , avant de retourner
en France .
!
Il n'y avoit pas fi loin de
Lorette à Rome pour n'y
pas faire untour,& je croy
a que pour tous les voyageurs,
cinquante lieuës plus ou
88 MERCURE
moins , ne ſont qu'une bagatelle
, lorſqu'il s'agit de
voir cette capitale du mõde.
- Il faiſoit alors ſi chaud ,
qu'il eſtoit fort difficile de
faire beaucoup de chemin
par jour ; mais lorſqu'on eſt
en bonne compagnie , &
de belle humeur , rien n'ennuye
moins que les ſéjours
charmants qu'ontrouve en
Italie.
Je ne prétens pas en faire
icy un brillant tableau,pour
enchanter mes lecteurs de
la beauté de ce climat ; tant
de voyageurs en ont parlé ;
Miffon
GALANT. 89
1
Miſſon l'a ſi bien épluché,
&cette terre eſt ſi fertile
en avantures , que les hiftoires
galantes que j'en raconteray
dorenavant ſuffiront
pour inſtruire d'une
maniere peut- eftre plus agreable
que celle dont ſe
ſont ſervis les écrivains qui
en ont fait d'amples relations
, ceux qui ſe conten
teront du Mercure pour
connoiſtre aſſez particuliement
les moeurs & le plan
de ce pays . Ainſi je renonceray
pour aujourd'huy au
détail des lieux que noftre
May 1714.
H
90 MERCURE
belle veuve vit , avant d'entrer
à Rome , parce que non
ſeulement il ne luy arriva
rien fur cette route qui puifſe
rendre intereſſants les cir
conſtances de ce voyage ,
mais encore parce que je ne
veux pas faire le geographe
malà propos . Le Capitole ,
le Vatican , le Chaſteau S.
Ange , le Colizée , la Place
dEſpagne, la Place Navonne
, l'Eglife S. Pierre , le
Pantheon , les Vignes , &
enfin tous les monuments
des Anciens , & les magnifiques
ouvrages des Moder
GALANT. 91
nes,dont cette ville eſt enrichie,
n'étalérent à ſes yeux
que ce que les voyageurs
lesplus indifferents peuvent
avoirveu comme elle ; mais
lorſque jetraitteray, comme
je l'ay dit,des incidens amufants
& raifonnables que
j'ay , pour y promener mes
lecteurs , j'eſpere que leur
curioſité ſatisfaite alors , les
dédommagera fuffifamment
de la remiſe & des
frais de leur voyage...
La conduite que tint à
Rome cette charmante veuve
, fut tres eſloignée de cel- :
Hij
92 MERCURE
le que nos Dames françoi
ſes y tiennent , lorſqu'avec
des graces moindres que les
fiennes , elles ſe promettent
d'y faire valoir juſqu'à leur
plus indifferent coup d'oeil.
Celle cy parcourut les Egliſes
,les Palais , les Places
& les Vignes en femme qui
ne veut plus d'avantures ;
mais elle comptoit fans for
hoſte, & l'amourn'avoit pas
figné le traité de l'arrangement
qu'elle s'eſtoit fait.
Ungentilhomme Italien
dela ſuite de l'Ambaſſadeur
de l'Empereur , qui avoir
GALANT. 93
veu par hafard une fois à la
Vigne Farneze , le viſage
admirable de noftre belle
veuve , fur ſi ſurpris de l'é
elat de tant de charmes ,
qu'il reſtacomme immobi
le , uniquement occupé dư
foin de la regarder. Elle
s'apperceut auffi- toft de fon
eſtonnement ; mais dans
Finſtant ſon voile qu'elle
laiſſa tomber, luy déroba la
veuë de cet objet de fon admiration.
L'Italien , loin de
fe rebuter de cet inconvenient
, réſolut de l'exami
ner juſqu'à ce qu'il ſceuſt ſa
94 MERCURE
ruë , fa demeure , ſon pays ,
fes deſſeins , & fon nom.
Dés qu'il ſe fut ſuffiſamment
inſtruit de tout ce
qu'il voulut apprendre ;
aprés avoir paffé& repaffé
cent fois devant ſa maiſon ,
ſans qu'on payaſt ſes ſoins
de la moindre courtoiſie,&
pleinement convaincu qu'il
n'y avoit auprés de cette
belle veuve , nulle bonne
fortune à eſperer pour luy ,
il conclut qu'il pouvoit regaler
Monfieur l'Ambaſſadeur
du merite de ſa découverte.
A
GALANT.951
En effet un jour que l'Ambaſſadeur
de Pologne difnoit
chez ſon maiſtre , voyant
vers la fin du repas,que
la compagnie entroit en
belle humeur , & que la
- converſation rouloit de
bonne grace ſur le chapitre
- des femmes ; Meſſieurs , dit-
- il , quelques ſentimens
qu'elles vous ayent fait
prendre pour elles , je ſuis
ſeur , que ſans vous embar-
-raſſer de vouloir connoiſtre
leurs coeurs plutoſt que
leurs perſonnes,vous renonceriez
à toutes les précau
96 MERCURE
tions du monde , ſi vous
aviez vû , une ſeule fois ,
une Dame que je n'ay vûë
qu'un inſtant. Je me promenois
, ily a quinze jours
àla Vigne Farneze , elle s'y
promenoit auſſi ; mais je
vous avoue que je fus ſaiſi
d'étonnement,en la voyant,
& que je luy trouvay cant
de charmes , un ſi grand
air ,& un ſi beau viſage
que je jurerois volontiers ,
quoy que cette Ville fourmille
en beautés , qu'il n'y
a rienà Rome qui ſoit beau
comme elle. Ces Miniſtres
1
Eſtrangers
GALANT. 97
5
Eſtrangers s'échaufférent
ſur le recit du Gentilhomme
Italien , celuy de Pologne
ſur tout , ſentitun mou.
vement de curioſité fi
prompt , qu'il luy demanda
d'un air empreſſé , s'il n'a
voit pas eſté tenté de ſur
vre une ſibelle femme ,&
s'il ne sçavoit pas où elle
demeuroit. Ouy, Monfieur,
luy répondit- il , je ſçay ſon
nom , ſa demeure & les
motifs de ſon voyage à
Rome, mais je n'en ſuis
pas plus avancé pour cela ,
&je croy au contraire que
May 1714.
I
98 MERCURE
mes empreſſements l'ont
tellement inquiétée, qu'elle
ne paroiſt plus aux Eglifes ,
ny aux promenades , de
puis qu'elle s'eſt apperçuë
du ſoin que je prenois d'éxaminer
ſes démarches .
Voila une fiere beauté , dit
l'Ambafladeur de l'Empereur
, & addreſſant la parole
en riant à celuy de Pologne
, Monfieur , continuast-
il , n'ayons pas le démentide
cette découverte ,
& connoiffons à quelque
prix que ce ſoit , cette belle THEQUE DEL
BIBLI
< YON
EVILL
1893*
J'y confens reTHEQUE
DA
5,
20
LY
GALANTE
18
E
VILL
prit l'autre , férieuſent
& je ſuis fort trompé fi
dans peu de jours , je ne
vous en dis des nouvelles.
Ils auroient volontiers
bû desja à la ſanté de l'inconnue
, ſi , une Eminence
qu'on venoit d'annoncer ,
ne les avoit pas arrachez de
la table , où le vin & l'amour
commençoient
à les 0
mettre en train de dire de
de
belles choses .
e Le Gentilhomme qui
ue avoit ſi à propos mis la belle
Veuve ſur le tapis , fut au
devant du Cardinal , que
I ij
100 MERCURE
fon Maiſtre fut recevoir
juſqu'au pprreemmiieerr degré de
fon Eſcalier , & en meſme
tems il reconduifit l'Ambas
ſadeur de Pologne juſqu'à
fon Carrofle. Ce Miniſtrele
questionnaſi bien , chemin
faiſant , qu'il retourna chez
luy , parfaitement inftruit
de tout ce qu'il vouloit ſcavor.
Des qu'il fut à fon
Appartement , il appella un
Valet de chambre , à qui il
avoit ſouvent fait de pareilles
confidences & aprés
luy avoir avoüé qu'il eſtoit
desja , fur un ſimple recit ,
GALANT. 101
1
:
1
éperduëment amoureux
d'un objet qu'il n'avoit jamais
vû , il luy demanda
s'il croyoit pouvoir l'aider
de ſes conſeils de fon zele
& de ſa difcretion , dans
Tembarras où il ſe trouvoit.
Je feray , luy dit le Valet
de chambre tout ce
qu'il vous plaira ; mma.is puifque
vous me permettez de
vous donner des confeils ,
je vous avoüeray franche-
FL
د
ment , que je pennſiee que
le
portrait que vous me faites,
de la conduitte ſage & retirée
que tient la perſonne
Inj 1
102 MERCURE
dont vous me parlez , eft
fouvent le voile dont Te
fervent les plus grandes
avanturieres , pour attrapper
de meilleures dupes. Ta
pénétration eſt inutile icy ,
luy répondit l'Ambaffadeur
: tu ſçais desja ſon nom
& ſa maiſon , informe toy
ſeulement fi ce qu'on m'en
adit eft véritable ; nous
verrons aprés cela le parti
que nous aurons à prendre .
Le Confident ſe met en
campagne , il louë une
chambre dans le voiſinage
de la belle Veuveil fait
>
GALANT. 103
1
1
0
e
it
connoiſſance avec un de ſes
domeſtiques , qui le met
en liaiſon avec la femme
de chambre de la Dame
qu'il veut connoiſtre : enfin
il la voit , & il apprend
qu'elle va tous les jours à
la meſſe , entre ſept & huit
heures du matin , à l'Eglife
de ſainte Cecile. Il avertit
auffi toſt ſon Maiſtre de
tout ce qui ſe paſſe ; ce Miniſtre
ne manque point de
ſe rendre ſans ſuite à cette
Eglife , & de ſe placer auprés
de cette beauté qui n'a
garde de ſe meffier à pareil
I iiij
104 MERCURE
le heure , ni de fes char
mes , ni des ſoins , ni de la
dévotion du perſonnage
quiles adore. לכ
Cependant l'allarme fonne
,& le Valet de chambre
apprend avec bien de la
douleur , que la Damedont
ſon Maiſtre eſt épris , commence
à s'ennuyer à Rome,
&qu'enfin incertaine ſi elle
retournera en France par
Genes,où ſi elle repaſſerales
Alpes, elle veutabſolument
eſtre hors de l'Italie , avant
le retour de la mauvaiſe
faifon. A l'inſtant l'AmbafGALANT.
1ος
t
!
es
16
10
le
f
1
Tadeur informé , & defefperé
de cette nouvelles ſe
détermine à luy eſcrire en
tremblant , la lettre que
voicy.
N'eſtes vous venue àRome,
Madame , que pour y violer
le droit des gens ; fi les franchiſes
les Privileges des
Ambaffadeurs font icy de vostre
Domaine , pourquoy vous dé-
Domaine
goustez - vous du plaisir d'en
joüir plus long-temps ? Fapprends
que vous avez réfolu de
partir dans buit jours. Ab! fi
rienne peut rompre ou differer
ce funeste voyage, rende-z moy
106 MERCURE
donc ma liberté que vos yeux
m'ont ravie , & au milieu de
la Capitale du monde. Ne me
laiſſez pas , en me fuyant,la
malheureuſe victime de l'amour
que vous m'avez donné. Permettez
moy bien pluſtoſt de vous
offrir en ces lieux tout ce qui
dépend de moy , & en reeevant
ma premiere visite , recevez en
mesme temps , si vous avez
quclques sentiments d'humanité,
la fortune , le coeur , & la
main de
BELZESKI.
Le Valet de Chambre
fut chargé du ſoin de luy
rendre cette lettre à elle
meſme au nom de ſon Maître
, d'examiner tous les
mouvemens de fon viſage ,
&de lui demander un mot
de réponſe.
La Dame fut aſſez
émeuë à la vûë de ce billet ,
cependant elle ſe remit aifément
de ce petit embarras
, & aprés avoir regardé
d'un air qui n'avoit rien
de déſobligeant , le porteur
de la lettre , qu'elle
avoit vûë vingt fois ſans reflexion
, elle luy dit , ce
108 MERCURE
?
tour eſt ſans doute de voſtre
façon Monfieur mais
Monfieur l'Ambaſſadeur
qui vous envoye , ne vous
en ſera guere plus obligé,
quoyque vous ne l'ayez pas
mal ſervi. Attendez icy un
moment, je vais paſſer dans
mon Cabinet , & vous en
voyer la réponſe que vous
me demandez pour luy :
Auſſi-toſt elle le quitta pour
aller efcrire ces mors. S
Fe ne sçay dequoy je ſuis
coupable à vos yeux, Monfieur,
mais je sçay bien que je ne re
ponds que par bienfeance à l'hon-
>
BAGALAN 109
0
neur que vous me faites ,
aux avantages que vous me proposez
: & je prévoy que la
viſite que vous me rendrez , si
vous voulez , vous fera auffi
peu utile qu'à moy , puisque
rien ne peut changer la réfolution
que j'ay priſe de repaffer
inceſſamment en France.
Le Polonnois éperduëment
amoureux ( car il y
avoit de la fatalité pour elle,
à eſtre aimée des gens de ce
pays ) le Polonnois , dis- je ,
donna à tous les termes de
ce billet , qu'il expliqua en
ſa faveur, un tourde confo110
MERCURE
lation que la Dame n'avoit
peut- eſtre pas eu l'intention
d'y mettre; d'ailleurs il eſtoit
parfaitementbien fait , tres
grand ſeigneur , fort riche ,
&magnifique entout. Les
hommes ſe connoiſſent , il
n'y a pas tantde mal à cela.
Celui- cy ſçavoit aſſez ſe
rendrejustice , mais heureuſement
il ne s'en faifoit pas
trop à croire , quoy qu'il
ſentit tous ſes avantages.....
Vers les * vingt& une ou
vingt- deux heures , il ſe ren-
**C'eſt en eſté à peu prés vers les fix heures
du ſoir,ſelon noftre façon de compter.
GALANT. III
コ
el
dit au logis de la belle veuve
, qu'il trouva dans undeshabillé
charmant & modeſte
, mille fois plusaimable
qu'elle ne luy avoit jamais
paru .
Que vous eſtes , Madame ,
luy dit- il , transporté du
plafir de la voir , au deſſus
des hommages que je vous
rends ; mais en verité je vais
eſtre le plus malheureux des
hommes , fi vous ne vous
rendez pas vous meſme aux
offres que je vous fais Nous
nenous connonfons n'y l'un
ny l'autre , Monfieur , luy
70%
112 MERCURE
11
répondit - elle , & vous me
propoſez d'abord des chofes
dont nous ne pourrions
peut eſtre que nous repentir
tousdeux, mais entrons , s'il
vousplaît,dansun plus grád
détail,& commençons par
examiner , i la majeſté de
voſtre caractere s'accorde
bien avec les ſaillies de cette
paffion ; d'ailleurs n'eſt il
pas ordinaire , & vrayſemblable
qu'un feu ſi prompt
às'allumer, n'en eſt que plus
prompt à s'éteindre. Enfin
ſupposé que je voulutſe encorem'engager
ſous les loix
de :
GALANT. 113
1
1
del'hymen, ſur quel fondement,
àmoins queje nem'a.
veuglaſſe de l'eſpoir de vos
promeſſes, pourrois- je compter
que vous me tiendrez
dans un certain tems ce que
vous me propoſez aujourd'huy
. Ah ! Madame , reprit
ilavecchaleur, donnez
aujourd huy voſtre confentement
à mon amour , &
demain je vous donne la
main. Par quelles loix voulez
vous authoriſer des maximes
de connoiſſance &
d'habitude , ſur des ſujers où
le coeur doit décider tout
114 MERCURE
,
ſeul ; n'y a t'il point dans le
monde des mouvements de
ſympathie pour vous , comme
pour nous , & quelle
bonne raiſon peut vous dif
penſerde faire pour nous
enun jour,la moitié du chemin
que vos charmes nous
font faire en un inſtant. Je
ſuis perfuadé que vous avez
trop d'eſprit, pour regarder
mal à propos ces chimeriques
précautions , comme
des principes de vertu , &
vous eſtes trop belle pour
douter un moment de la
conſtante ardeur des feux
GALANT 115
mt
&
רש
la
גנ
que vous allumez. Cependant
ſi vos ſcrupules s'effrayent
de la vivacité de ma
propoſition,je vous demande
du moins quinze jours
de grace , avant de vous
prier de vous déterminer en
ma faveur ; & j'eſpere ( fi
vos yeux n'ont point de peine
à s'accouſtumer à me
voir pendant le temps que
j'exige de voſtre complaiſance
) que les ſentiments
de voſtre coeur ne tarderont
pas à répondre aux tendres
& fidelles intentions du
mien. Ne me preſſez pas da
Kij
116 MERCURE
vantage à preſent , Monfieur
, luy dit elle,& laiſſez
à mes reflexions la liberté
d'examiner les circonſtancesde
voſtre propofition.
Cette réponſe finit une
conteftation qui alloit inſenſiblement
devenir tres.
intereſſante pour l'un &
pour l'autre.
Monfieur l'Ambaſſadeur
ſe leva , & prit congé de la
belle veuve aprés avoir receu
d'elle la permiffion de
retourner la voir , lorſqu'il
le jugeroit à propos.
Ce miniſtre rentra chez
GALANT 117
-
luy , ravi d'avoir mis ſes affaires
en ſibon train , & le
lendemain au matin il écrivit
ce billet à cette Dame ,
dont il avoit abſolument refolu
la conqueſte.
Le temps que je vous ay don-
- né depuis hier , Madame , ne
fuffit-il pas pour vous tirer de
toutes vos incertitudes , s'il ne
ſuffit pas , je vais estre auffi indulgent
que vous estes aimable,
je veux bien pour vous efpargner
la peine de m'eſcrire vos
Sentiments , vous accorder, jufqu'à
ce soir , que j'iray appren
dre de vostre propre bouche , le
1
118 MERCURE
réſultat de vos reflexions.
Elles eſtoient desja faites
ces réflexions favorables à
T'heureux Polonois , & pendant
toute la nuit, cette belleveuve
n'avoit pû ſe refufer
la fatisfaction de convenir
en elle-meſme , qu'elle
meritoit bien le rang d'Ambaſſadrice.
Aufſfi luy fut-il
encore offert le meſme jour
avec des tranſports fi touchants&
fi vifs,qu'enfin elle
ne fit qu'une foible deffenſe
, avant de conſentir à la
propoſition de Mr l'Ambaffadeur.
En un mot toutes
GALANT. 119
!
les conventions faites & accordées
, entre elle & fon
amant,ſon voyage de France
fut rompu , & fon mariage
conclu , & celebré ſecretement
enquinze jours.
Legrandtheatredu monde
va maintenant eſtre le
champ où va paroiſtre dans
toute fon eſtenduë , l'excellence
du merite & du bon
efprit deMadame Belzeſca.
Elle reste encore preſque
inconnuë juſqu'à la declararion
de ſon hymen , qui
n'eſt pas plutoſt rendu public
, qu'elle ſe montre auſſi
120 MERCURE
4
éclairée dans les delicates
affaires de fon mary , que
fielle avoit toute la vie
eſte Ambaſſadrice,лэ тод
Les Miniſtres Eſtrangers,
les Prélats , les Eminences
tout rend hommage à fes
lumiéres. De concert aveo
fon Epoux , ſa pénerrap
tion abbrege , addoucit &
leve toutes les difficultez
de ſa commiffion : enfin
elle l'aide à ſortir de Rome
(ſous le bon plaifir de fon
Maſtre ) fatisfait & glorieux
du ſuccés de fonAm
baffade.altera teemal
هللا
GALANT. 121
Elle fut obligée pour le
bien de ſes affaires de repaſſer
en France avec ſon
mary : elle n'y ſéjourna que
trois ou quatre mois , de là
elle alla à Amſterdam , &
à la Haye , où elle s'embarqua
pour ſe rendre à Dant-
ZIK d'où elle fut à Varſovie
où elle jouit pendant
vingt-cinq ans , avec tous
les agréments imaginables,
de lagrande fortune , & de
la tendreſſe de ſon Epoux ,
qui fut enfin malheureufement
bleſſe à la Chaffe
d'un coup dont il mourut
May 1714.
L
127
MERCURE 122
quatreJours
Tavoir
apres la
Э
receu d'une façon toute
extraordinaire .
Rien n'eſt plus noble &
plus magnifique , que la
220
20
manière dont les Grands
Seigneurs vont à la Chaſſe
en Pologne. Ils menent ordinairement
avec eux , un
fi grand nombre deDomeftiques
, de Chevaux , & de
Chiens, que leur Equipage
reſſemble pluſtoſt à un gros
détachement de troupes reglées
, qu'à une compagnie
de gens aſſemblez , pour le
plaisir de faire la guerre à
GALANT. 123
+
20
وا
LEKCI }
des animaux. Cette précaution
me paroilt fort
raisonnable , & je trouve
qu'ils font parfaitement
bien de proportionner le
nombredes combatrants au
3
21091
nombre & à la fureur des
monſtres qu'ils attaquent.
Un jour enfin, Monfieur
Belzeſki , dans une de fes
redoutables Chaffes, fe laifſa
emporter par ſon cheval ,
à la pourſuite d'un des plus
fiers Sangliers qu'on cuſt
encore vû dans la Foreſt où
il chaſſoit alors. Le cheval
anime paſſa ſur le corps de
124 MERCURE
261
ce terrible animal , & s'abbatit
en meſme temps , à
quatre pas de luy. Monfieur
Belzeſki ſe dégagea, auflitoſt
adroitement des efriers
, avant que le Monf
tre l'attaquaft ; mais ils eftoient
trop prés l'un de Laura
tre & le Sanglier desia
bleffé trop furieux , pour ne
pas ſe meſurer
44
encore con-b
tre l'ennemi qui l'attendoit :
ainſi plein de rage , il voulut
ſe llaanncceerr fur luy , mais
dans le moment ſon ennemi
intrepide & prudent lui
abbattit la teſte d'un coup
GALANT.
1:5
ſi juſte , & fi vigoureux, que
fon fabre paffa entre le col
& le tronc de an
11
avec tant de viteſſe , que le
mouvement Violent avec
lequel il retira fon bras
entraîna fon 21911
corps , de ma
niere qu'un des pieds luy
manquant , il tomba à la
renverſe ; mais fi malheu
reuſement, qu'il alla ſe fen.
dre la tefte fur une pierfe
qui ſe trouva derriere luy.
Dans ce fatal inſtanttous
les autres Chaſſeurs arrivérent
, & emporterent en
pleurant , le Corps de leur
THAJAD
126 MERCURE
infortune maiſtre , qui vécu
encore quatre jours
qu'il employa à donner à
Madame Belzeſca les dernieres
& les plus fortes
preuves de ſon amour , if
la fiitt ſon heritiere univerſelle
, & enfin il mourut
adoré de ſa femme , & infiniment
regretté de tout
le monde.
il
Il y a plus de fix ans que
Madame Belzeſca pleure
ſa perte , malgré tous les
foins que les plus grands
Seigneurs , les Princes , &
mefme les Roys , ont pris
GALANT. 127
pour la conſoler. Enfin elle
eft depuis long-temps l'amie
inſéparable de Mada
infeparable
me la Palatine de ... elle a
maintenant foixante ans
paflez , & je puis affeurer
qu'elle est encore plus aimée
; & plus reſpectée ,
qu'elle ne le fut peut eftre
jamais , dans le plus grand
efclat de fa jeuneffe. On
parle meſme de la remarier
aun homme d'une fi grande
distinction
, que , ce
bruit , quelque fuite qu'il
ait eft toutccee qu'on en peut
dire de plus avantageux ,
Lin
128 MERCURE
pour faire un parfait éloge
de ſon mérite , & de fes
vertusaises
nouvelle .
LA peſte qui exerce
ſouvent de furieux ravages
dans lesPaïsduNord,
avoit déja détruit prés
d'un tiers de la belle Ville
de Varſovie , ceux de ſes
habitans qui avoient
quelque azile dans les
campagnes , l'abandonnoient
tous les jours ;
pluſieurs alloient à cent
GALANT. 13
lieuës&plus loin encore,
chercher à ſe preſerver
des perils de la conta
gion , lorſque la Palatine
de ... arriva à Dantzic
avec pluſieurs Dames de
confideration qui n'avoient
pas voulu quitter
Varſovie ſans elle.
Le Marquis de Canop
qui eſt un des plus dignes
& des plus honneftes
homes qu'on puiſſe voir,
& qui jouoit un tresgrand
rôle en Pologne ,
14 MERCURE
eſtoit alors à Dantzic ,
où il receut la Palatine
avec tous les honneurs &
toutes les feftes qu'on
puiſſe faire àune des plus
charmantes & des plus
grandes Princeſſes du
monde.drov mes
Des intereſts d'amour,
autant que la crainte de
la maladie , avoient dé
terminé pluſieurs Sei
gneurs Polonois à ſuivre
la Palatine & les Dames
qui l'accompagnoient :
GALANT.
ces Illuſtres captifs qui
n'avoient point abandon-
-néle Char de leur Maitreffe
pendant leur route ,
regarderent leur retraite
à Dantzic , comme l'azile
dumõde le plus favorable
à leurs foupirs. Mais parmi
tant de jeunes beautez
qui briguoient peuteſtre
encore plus d'hommages
qu'elles n'en recevoient
, rien n'eftoit plus
admirable , que le droit ,
qu'uneDame autant ref-
وت
16 MERCURE
pectable par la majeſté
de ſes traits , que par le
nombre de ſes années ,
ſembloit avoir ſur les
cooeurs de tous ceux qui
l'approchoient.
Il n'eſt pas eſtonnant
qu'à un certain âge , on
plaiſe à quelqu'un , mais
quelque beau retour
qu'on puiſſe avoir , il eſt
rare que dans un âge
avancé, on plaiſe à tout
le monde.
La Dame dont je parle,
&
GALANT. 17
&qui avoit cet avantage,
ſe nommoit alors Madame
Belzeſca , elle avoit
eü déja trois maris , &
au moins mille Amants,
elle s'eſtoit tousjours conduite
avec tant de difcretion
& d'innocence , que
les plus hardis & les plus
emportés de ſes adorateurs
n'avoient jamais ofé
donner la moindre atteinte
à ſa réputation : enfin à
quinze ans elle avoit ſou
ſe faire reſpecter comme
May1714. B
18 MERCURE
à ſoixante , & à foixante
paffées ſe faire aimer &
fervir comme à quinze.
Une femme de fa Province,
de fon âge , & qui
depuis fon premier mariage
l'a ſervie juſqu'à
préſent , m'a conté dix
fois fon hiſtoire , comme
je vais la raconter.
Voicy à peu prés ce
que jay retenu de fes
avantures.
Madame Belzeſca eft
originaire d'un Villagede
:
GALANT 12
!
Tourainne , fon Pere qui
eſtoit frere du Lieutenant
Generald'une des premieres
Villes de cette Province
, y poffedoit des biens
affez confiderables . Elle
reſta ſeule de 9. enfants
qu'eut ſa Mere , qui ne
l'aima jamais. Satendreſſe
pour un fils qu'elle avoit,
lorſqu'elle vint au monde;
en fit à ſon égard une
maraſtre ſi cruelle , que
l'oin d'accorder la moindre
indulgence aux ſentih
Bij
20 MERCURE
>
ments de la nature , quelques
efforts que fit fon
mary pour la rendre plus
humaine , elle ne voulut
jamais confentir à la voir.
Cette averſion s'eſtoit
fortifiée dans ſon coeur
ſur la prédiction d'un Berger
qui luy dit un jour ,
deſeſperé des mauvais
traittements dont elle
l'accabloit , qu'elle portoit
en fon fein un enfant
qui le vangeroitdesmaux
qu'elle luy faifoit. Cette
GALANT. 21
malheureuſe Prophetie
s'imprima ſi avant dans
ſon ame , que l'exceffive
haine qu'elle conceut
pour le fruit de cette couche
, fut l'unique cauſe
de la maladie dont elle
mourut. L'enfant qui en
vint , fut nommé Georgette
Pelagie le ſecond
jour de ſa naiſſance , &le
troifiéme emmenée dans
le fond d'un Village , où
la fecrette pieté de fon
Pere , &la charité de ſa
22. MERCURE
tendre nourrice l'elevérent
juſqu'à la mort de fa
mere , qui , eutà peine les
yeux fermés, qu'on ramena
ſa fille dans les lieux
où elle avoit receu le jour.
Pelagie avoit alors prés
de douze ans , &déja elle
eſtoit l'objet de la tendrefſe
de tous les habitans ,
&de tous les voiſins du
Hameau dont les foins
avoient contribué à la
mettre à couvert des rigueurs
d'une mere inhu
4
GALANT. 23
|
€
maine. Ses charmes naiffans,
avec mille graces naturelles
, ſa taille & fes
traits qui commençoient
à ſe former , promettoient
tant de merveilles aux
yeux de ceux qui la vor
yoient, que tous les lieux
d'alentour s'entretenoient
déja du bruit de ſa beauté.
Un eſprit tranquille ,
un temperament toûjours
égal , une grande attention
ſur ſes diſcours , &&&
une douceur parfaite
1
24 MERCURE
avoient preſque réparé
en elle le déffaut de l'éducation
, lorſque ſon Pere
réſolut de la conduire à
Tours.Quoyque l'air d'une
Ville de Province , &
celuy de la campagne ſe
reffemblent affés , elle ne
laiſſa pas de trouver là
d'honneſtes gens qui regarderent
les ſoins de l'inſtruire
comme les plus
raiſonnables foins du
monde. Mais il eſtoit
temps que le Dieu qui
fait
GALANT. 25
fait aimer commençaſt a
ſe meſler de ſes affaires ,
& que fon jeune coeur
apprit à ſe ſauver des pieges
& des perils de l'amour.
La tendreſſe que
ſes charmes inſpiroient
échauffoit tous les coeurs,
à meſure que l'art poliffoit
ſon eſprit , & fon
eſprit regloit ſes ſentimens
à meſure que la
flatterie eſſayoit de corrompre
ſes moeurs. Mais
c'eſt en vain que nous
May 1714.
,
C
26 MERCURE
prétendons nous arranger
fur les deſſeins de noſtre
vie , toutes nos précautions
ſont inutiles contre
les arreſts du deſtin .
Le Ciel refervoit de
trop beaux jours à l'heureuſe
Pelagie ſous les
loix de l'amour , pour
lui faire apprehender davantage
les écuëils de fon
empire. Cependant ce fut
une des plus amoureuſes
& des plus funeftes avantures
du monde qui déGALANT.
27
termina ſon coeur à la
tendreſſe.
Un jour ſe promenant
avec une de ſes amies ſur le
bord de la Loire , au pied
de la celebre Abbaye de
Marmoutier,elle apperceut
au milieu de l'eau un petit
batteaudécouvert , dans lequel
étoient deux femmes ,
un Abbé ,& le marinier qui
les conduiſoità Tours : mais
ſoit que ce bateau ne valuſt
rien ou que quelque malheureuſe
pierre en euſt écarté
les planches , en un moment
tout ce miferable é-
Cij
28. MERCURE
quipage fut enseveli ſous
les eaux. De l'autre coſté
de la riviere deux cavaliers
bien montez ſe jetterent à
l'inſtant à la nage pour ſecourir
ces infortunez ; mais
leur diligence ne leur ſervit
au peril de leur vie , qu'au
falut d'une de ces deux femmes
, que le moins troublé
de ces cavaliers avoit heureuſement
attrapée par les
cheveux , & qu'il conduifit
aux pieds de la tendre Pelagie
, qui fut fi effrayée de
cet affreux ſpectacle , qu'elle
eutpreſque autant beſoin
GALANT. 29
!
de ſecours , que celle qui
venoit d'eſtre ſauvée de cet
évident naufrage , où l'autre
femme & l'Abbé s'eftoient
desja noyez .
:
Le cavalier qui avoit eſté
le moins utile au falut de la
perſonne que ſon ami venoit
d'arracher des bras
de la mort , eſtoir cependant
l'amant aimé de la Dame
délivrée ; mais ſon amour
, fon trouble & fon
deſeſpoir avoient telle.
ment boulversé ſon imagination
, que bien loin de ſe
courir les autres , il ne s'en
C iij
30 MERCURE
fallut preſque rien qu'il ne
perift luy meſme: enfin fon
cheval impetueux le remit
malgré luy au bord d'où il
s'eſtoit précipité ; auffi- toft
il courut à toute bride, iltraverſa
la ville , & pafla les
ponts pour ſe rendre fur le
rivage , où ſa maiſtreſſe recevoit
toute forte de nouveaux
foulagements de Pelagie
, de ſa compagne , &
de ſon ami.
L'intrepidité du liberateur,
ſa prudence , ſes ſoins
& fa bonne mine pafferent
fur le champ pour des mer
GALANT. 31
veilles aux yeux de Pelagie,
De l'admiration d'une certaine
eſpece , il n'y a ordinairement
, ſans qu'on s'en
apperçoive , qu'un pas à
faire à l'amour , & l'amour
nous mene ſi loin naturellement
qu'il arrache bientoſt
tous les conſentements
de noſtre volonté. En vain
l'on ſe flatte d'avoir le tems
de reflechir , en vain l'on
veut eſſayer de ſoumettre
le coeur à la raiſon , l'eſprit
dans ces occafions eft tousjours
ſeduit par le coeur , on
regarde d'abord l'objet avec
C iiij
32 MERCURE
complaiſance.les préjugez
viennent auſſi toſt nous é
tourdir , & nous n'eſperons
ſouvent nous mieux deffendre
, que lorſque noſtre inclination
nous determine à
luytout ceder.
La tendre Pelagie eſtonnée
de ce qu'elle vient de
voir , n'ouvre ſes yeux embaraffés
, que pour jetter
des regards languiſſans
vers la petite maiſon , où
quelques Payſans aidés de
nos deux Cavaliers emportent
la Dame qui vient d'eftre
delivrée de la fureur
GALANT. 33
des flots. Elle n'enviſage
plus l'horreur du peril
qu'elle lui a vû courir ,
comme un ſpectacle ſi digne
de compaſſion , peu
s'en faut meſme qu'elle
n'envie ſon infortune.
Quoique ſes inquietudes
épouvantent ſon coeur , fes
intereſts ſe multiplient , à
meſure que cette troupe
s'éloigne d'elle . Elle croit
desja avoir démeflé que
ſon Cavalier ne ſoupire
point pour la Dame , ni la
Dame pour lui ; neanmoins
ſon eſprit s'en fait
34 MERCURE
une Rivale , elle aprehende
qu'un ſi grand ſervice
n'ait quelqu'autre motif
que la pure generofité , ou
pluſtoſt elle tremble qu'un
amour extreſme ne ſoit la
récompenſe d'un fi grand
ſervice. Cependant elle retourne
à la Ville , elle ſe
met au lit , où elle ſe tour.
mente , s'examine & s'afflige
, à force de raiſonner
fur certe avanture , dont
chacun parle à ſa mode
elle la raconte auffi tous
و
ceux qui veulent l'entendre
, mais elle s'embaraſſe
GALANT.
35
,
د tellement dans ſon récit
qu'il n'y a que l'indulgence
qu'on a pour ſon innocence
& ſa jeuneſſe , qui déguiſe
les circonſtances
qu'elle veut qu'on ignore.
Le Chevalier de Verſan
de ſon coſté ( C'eſt le
nom du Cavalier en qui
elle s'intereſſe , ) le Chevalier
de Verſan dis-je ,
n'eſt pas plus tranquille. La
belle Pelagie eſt tousjours
preſente à ſes yeux , enchanté
de ſes attraits , il va,
court , & revient , par tout
ſa bouche ne s'ouvre , que
36 MERCURE
,
,
pour vanter les appas de
Pelagie. Le bruit que cet
Amant impetueux fait de
fon amour frappe auflitoſt
ſes oreilles , elle s'applaudit
de ſa conqueſte
elle reçoit ſes viſites , écoute
ſes ſoupirs , répond à ſes
propoſitions , enfin elle
conſent , avec ſon Pere ,
que le flambeau de l'hymen
éclaire le triomphe de
fon Amant. Cette nouvelle
allarme , & deſeſpere
en vain tous ſes Rivaux. Il
eſt heureux déja. La fortune
elle-mefme pour le com
bler de graces vient atta
cher de nouveaux préſens
aux faveurs de l'amour. La
mort de ſon frere le fait
heritier de vingt mille livres
de rente. Le Chevalier
devient Marquis : nouvel
& précieux ornement
aux douceurs d'un tendre
mariage. Mais tout s'uſe
dans la vie , l'homme ſe
demaſque , la tendreſſe reciproque
s'épuiſe imper
ceptiblement , on languit ,
on ſe quitte , peut - eſtre
meſme on ſe hait , heureux
encore ſi l'on ne fouf
38 MERCURE
fre pas infiniment des caprices
de la déſunion Mais
Prices d la mort & l'amour ſe rangent
du parti de Madame
la Marquiſe de ... que ,
pour raiſon difcrette , je
nommerai Pelagie , juſqu'à
ce qu'elle foit Madame
Belzeſca.
Ainfi l'heureuſe Pelagie
aprés avoir goufté pendant
cinq ans toutes les douceurs
de l'hymen , ne ceſſe d'aimer
fon mary ( inconſtant
huit jours avant elle )
que fix ſemaines avant ſa
mort.
GALANT. 39
Un fils unique , ſeul &
cher gage de leur union ,la
rend àvingt ansheritiere &
dépofitaire des biensdu défunt.
Elle arrange exacte
ment toutes ſes affaires, elle
abandonne tranquillement
la province , & fe rend à
Paris avec fon fils .
De quel pays , Madame ,
luy dit- on,dés qu'on la voit,
nous apportez-vous tant de
beauté? dans quelle obſcure
contrée avez - vous eu le
courage d'enſevelir ju qu'a
preſent tant de charmes ?
que vous eſtes injuſte d'a
40 MERCURE
voir ſi long - temps honoré
de voſtre preſence des lieux
preſque inconnus , vous qui
eſtes encore trop belle pour
Paris . Cependant c'eſt le
ſeul endroit du monde qui
puiſſe prétendre à la gloire
de vous regarder comme la
Reine de ſes citoyennes.
Les ſpectacles , les aſſemblées,
les promenades , tout
retentit enfin des merveillesdela
belle veuve.
Le Roy Caſimir eſtoit
alors en France , pluſieurs
grands ſeigneurs avoient
ſuivi ce Prince juſqu'à la
porte
GALANT. 41
porte de ſa retraite.
Il n'y avoit point d'eſtranger
à Paris qui ne fuſt curieux
d'apprendre noſtre
langue qui commençoit à
ſe répandre dans toutes les
cours de l'Europe , & il n'y
enavoit aucun qui ne ſceuſt
parfaitement que la connoiſſance
& le commerce
des Dames font l'art, le merite
, & le profit de cette
eftude.
Un charmant voiſinage
eſt ſouvent le premier prétexte
des liaiſons que l'on
forme.
May 1714. D
MERCURE
Pelagie avoit ſa maiſon
dans le fauxbourg S. Germain
: ce quartier eſt l'azile
le plus ordinaire de tous les
eſtrangers , que leurs affaires
ou leur curioſité attirent
à Paris .
,
La Veuve dont il eſt
queſtion eſtoit fi belle
que ſa Maiſon eſtoit tous
les jours remplie des plus
honneſtes gens de la Ville ,
& environnée de ceux qui
n'avoient chez elle ni
,
droit , ni prétexte de viſite.
Enfin on croyoit en la
voyant , que , Maiſtreſſe
GALANT. 43
!
abſoluë des mouvements
de ſon ame , elle regnoit
ſouverainement ſur l'amour
comme l'amour
qu'elle donnoit regnoit fur
tous les coeurs ; mais on ſe
trompoit , & peut- eſtre ſe
trompoit- elle elle - meſme.
Pelagie eſtoit une trop
belle conqueſte , pour n'eftre
pas bien toſt encore la
victime de l'amour.
La magnificence du plus
grand Roy du monde raviſſoit
alors les yeux des
mortels , par l'éclat & la
pompe des ſpectacles &
Dij
44 MERCURE
,
des feftes , dont rien n'avoit
jamais égalé la richefſe
& la majefté ; l'on accouroit
de toutes parts ,
pour eſtre témoins de l'excellence
de ſes plaifirs , &
chaque jour ſes peuples
eſtoient obligez d'admirer
dans le délafſſement de ſes
travaux , les merveilles de
fa grandeur.
Le dernier jour enfin
des trois deſtinés pour cette
fuperbe feſte de Verfailles,
dont la poſterité parlera
comme d'une feſte inimitable
, ce jour où l'Amour
GALANT. 45
vuida tant de fois fon Carquois
, ce jour où l'Amour
ſe plut à joüer tant de
tours malins à mille beautés
que la fplendeur de ce
Spectacle avoit attiré dans
ces lieux , fut enfin le jour
qui avança le dénoüement
du fecond du ſecond hymen de Pelagie.
Un des ſeigneurs que le
Roy Caſimir avoit amenéz
avec luy , avoit malheureuſement
veu cette belle veuve
, un mois avant de ſedéterminer
à imiter le zele &
la pieté de ſon maiſtre , elle
46 MERCURE
avoit paru à ſes yeux ornée
de tant d'agrements , ou
plutoſt ſi parfaite , que la
veuë de ſes charmes luy fit
d'abord faire le voeu de n'en
plusfaire que pour elle; mais
c'eſt un conte de prétendre
qu'il ſuffiſe d'aimer pour ef
tre aimé ; rien n'eſt plus
faux que cette maxime , &
je ſouſtiens qu'on eſt ſouvent
traité fort mal en amour
, à moins qu'une heureuſe
influence n'eſtabliſſe
des diſpoſitions reciproques.
C'eſt en vain que l'amouGALANT.
47
reux Polonois brufle pour
Pelagie , ſon eſtoille n'eft
point dans ſes interefts , elle
regarde cette flame auffi
indifféremment , qu'un feu
que d'autres auroient allumé
, & quoy qu'elle voye
tous les jours ce nouvel
eſclave l'étourdir du récit
de ſa tendreſſe , ſon coeur
ſe fait ſi peu d'honneur de
cette conquefte , qu'il femble
qu'elle ignore qu'il y
ait des Polonois au monde
.
Mais l'eſprit de l'homme
prend quelquefois des ſen48
MERCURE
timents ſi audacieux quand
il aime , que la violence
de ſa paſſion & le defefpoir
de n'eſtre point écouté
, le portent ſouvent juſqu'à
l'inſolence. D'autresfois
nos titres& noſtre rang
nous aveuglent , & nous
nous perfuadons qu'on eſt
obligé de faire , du moins
en faveur de noſtre nom
ce que nous ne meritons
,
pas qu'on faſſe pour l'amour
de nous.
Le Polonois jure , tempeſte
, & s'impatiente contre
les rigueurs de ſa Maîtreffe,
GALANT .
49
treſſe , à qui ce procedé
paroiſt ſi nouveau , qu'elle
le fait tranquillement remercier
de ſes viſites . La
rage auffi toſt s'empare de
ſon coeur , il n'eſt point de
réſolution violente qui ne
lui paroiſſe légitime , l'inſenſible
Pelagie eft injufte
de n'eſtre pas tendre pour
lui , ſa dureté la rend indigne
de ſon amour , mais
fon amour irrité doit au
moins la punir de ſa rigueur
, & quoy qu'il en
couſte à l'honneur , l'éxécution
des plus criminels
May 1714. E
10 MERCURE
projets n'est qu'une bagatelle
, lorſqu'il s'agit de ſe
vanger d'une ingratte qui
ne peut nous aimer.
Ce malheureux Amant
ſcut que ſon inhumaine
devoit se trouver à la feſte
de Verſailles, avec une Dame
de ſes amies , & un de
ſes Rivaux , dont le mérite
luy avoit d'abord fait apprehender
la concurrence ,
mais qu'il croyoit trop foible
alors pour pouvoir déconcerter
ſes deſſeins . Il
prit ainſi ſes meſures avec
des gens que ſes promeſſes
GALANT.
SI
&ſes préſents engagérent
dans ſes intereſts , & il ré.
ſolut , aſſeuré de leur courage
& de leur prudence ,
d'enlever Pelagie , pendant
que le déſordre & la confuſionde
la find'une ſi grande
feſte , lui en fourniroient
encore les moyens..
Le Carroffe & les relais
qui devoient ſervir à cet
enlevement , eſtoient déja
ſi bien diſpoſés , qu'il ne
manquoit plus que le moment
heureux de s'empa
rer de l'objet de toute cette
entrepriſe ; lorſque Pelagie
1
E ij
52
MERCURE
laſſe & accablée du ſommeilque
lui avoient dérobé
ces brillantes nuits , entra ,
avec ſon amie , dans un
fombre boſquet , où la fraîcheur
& le hazard avoient
inſenſiblement conduit ſes
pasi elle y furà peine aſſiſe,
qu'elle s'y endormit
Laiffons la pour un inftant,
dans le fein du repos
dont on va bien toſt l'arracher.
- L'occaſion est trop belle
pour n'en pas profiter ; mais
le Polonois a beſoin de tout
fon monde , pour en fortir
GALANT.
53
a ſon honneur , & il commence
à trouver tant de
difficultez , à exécuter un ſi
grand deſſein dans le Palais
d'un ſi grand Roy , qu'il
s'imagine , aveuglé de ſon
déſeſpoir & de ſon amour ,
qu'il n'y a qu'une diligence
infinie , qui puiffe réparer
le déffaut de ſes précautions.
Il court pour raffem
bler ſes confidents ; mais la
vûë de ſon Rival qui ſe préſente
à ſes yeux , fait à l'inſtant
avorter tous ſes pro
jets. Où courez- vous, Monſieur
, luy dit- il , que vous
E iij
54 MERCURE
,
importe , répond l'autre ?
rendez graces , répond le
Cavalier François au refpect
que je dois aux lieux
cù nous ſommes fans
cette conſidération je
vous aurois déja puni , &
de voſtre audace , & de
l'inſolence de vos deſſeins.
Il te fied bien de m'inſulter
icy luy dit le Polonois ; je
te le pardonne : mais ſuy
moy ? & je ne tarderay pas
à t'apprendre à me reſpecter
moi- meſme , autant que
les lieux dont tu parles . Je
conſens , luy répondit le
4
GALANT .
SS
François , à te ſuivre où tu
voudras ; mais j'ay mainte
nant quelques affaires qui
font encore plus preſſées
que les tiennes: tu peux cependant
diſpoſer du rendez
vous , où je ne le feray pas
long-temps attendre.
Le bruit de ces deux
hommes éveille pluſieurs
perſonnes qui dormoient
ſur le gazon ; on s'aſſemble
autour d'eux , ils ſe taiſent
&enfin ils ſe ſéparent,
Ainfi le Polonois ſe retire
avec ſa courte honte ,
pendant que le François
E iii
56 MERCURE
cherche de tous cotez , les
Dames qu'il a perduës :
mais cette querelle s'eſtoit
paſſée ſi prés d'elles , que le
mouvement qu'elle cauſa ,
les reveilla , comme ceux
qui en avoient entendu la
fin ; elles fortirent de leur
boſquet qu'elles trouverent
desja environné de
gens qui compoſoient &
débitoient à leur mode les
circonstances decette avanture
, ſur l'idée que pouvoit
leur en avoir donné le peu
de mots qu'ils venoient
d'entendre , lorſqu'enfin il
GALANT.
$7
les retrouva. Je prie les
Lecteurs de me diſpenſer
de le nommer , ſon nom ,
ſes armes & ſes enfans ſont
encore ſi connus en France,
que , quoy que je n'aye que
ſon éloge à faire , je ne ſçay
pas ſi les fiens approuveroient
qu'on le nommaſt.
Deux heures avant que
le Cavalier François rencontrât
le Polonois , Mon.
fieur le Duc de ... avoit
heureuſement trouvé une
lettre à fos pieds : le hazard
pluſtoſt que la curiofité
la luy avoit fait ramaf
58 MERCURE
fer , un moment avant qu'il
s'apperceut des foins extreſmes
que prenoient trois
hommes pour la chercher :
la curioſité luy fit alors un
motifd'intereſt de cet effet
du hazard ; il s'éloigna des
gens dont il avoit remarqué
l'inquiétude , il ſe tira de la
foule , & dans un lieu plus
fombre & plus écarté , il
lut enfin cette lettre , qui
eſtoit , autant que je peux
m'en ſouvenir , conceuë ,
à peu prés , en ces termes.
Quelquesjustes mesures que
nous ayons priſes , quoy que mon
GALANT. رو
Carroffe & vos Cavaliers ne
foient qu'àcent pas d'icy , il n'y
aura pas d'apparence de réuffir
fi vous attendez que le retour
du jour nous ofte les moyens de
profiter du défordre de la nuit :
quelque claire que ſoit celle-cy ,
elle n'a qu'une lumiére empruntée
dont le ſoleil que j'apprenhende
plus que la mort
bien toſt diſſipper la clarté; ainfi
hatez vous de meſuivre , &ne
me perdez pas de veuë : je vais
déſoler Pelagie par ma préfen--
ce: dés qu'elle me verra , je ne
doutepas qu'elle ne cherche à me
fuir; mais je m'y prendray de
, va
60 MERCURE
façon ,que tous les pas qu'ells
fera , la conduiront dans nostre
embuscade.
La lecture de ce billet
eſtonna fort Mr le Duc ...
quiheureuſement connoiffoit
aſſez la belle veuve pour
s'intereffer parfaitement
dans tout ce qui la regardoit
; d'ailleurs le cavalier
françois qui eſtoit l'amant
declaré de la Dame , eſtoit
ſon amy particulier : ainſi il
priatout ce qu'il putraſſembler
de gens de ſa connoifſance
de l'aider à chercher
Pelagie avant qu'elle peuſt
GALANT. 61
eftre expoſée à courir les
moindres riſques d'une pareille
avanture. Il n'y avoit
pas de tempsà perdre , auſſi
n'en perd - il pas ; il fut par
tout où il creut la pouvoir
trouver , enfin aprés bien
des pas inutiles , il rencontra
ſon ami , qui ne venoit
de quitter ces deux Dames
que pour aller leur chercher
quelques rafraichif
ſements . Il est bien maintenant
queſtion de rafraif
chiſſements pour vos Dames
, luy dit le Duc , en luy
donnant la lettre qu'il ve
62 MERCURE
noit de lire , tenez , liſez, &
dites - moy ſi vous connoifſez
cette écriture , & à quoy
l'on peut à preſent vous eftre
utile. Monfieur le Duc ,
reprit le cavalier,je connois
le caractere du Comte Piof
Ki, c'eſt aſſeurement luy qui
aécrit ce billet ; mais il n'eſt
pas encore maiſtre de Pelagie
, que j'ay laiſſée avec
Madame Dormont à vingt
pas d'icy , entre les mains
d'un officier du Roy, qui eſt
mon amy , & qui , à leur
confideration , autant qu'à
la mienne , les a obligeamGALANT
. 63
ment placées dans un endroit
où elles ſont fort à leur
aife ; ainſi je ne crains rien
de ce coſté- là ; mais je voudrois
bien voir le Comte , &
l'équipage qu'il deſtine à
cet enlevement. Ne faites
point de folie icy , mon
amy , luy dit le Duc , aſſeurez
- vous ſeulement de quelques
perſonnes de voſtre
connoiſſance ſur qui vous
puiffiez compter : je vous
offre ces Meſſieurs que vous
voyez avec moy , raſſem.
blez- les autour de vos Dames
, & mettez - les ſage
64 MERCURE
ment à couvert des inſultes
de cet extravagant : fi je
n'avois pas quelques affaires
confiderables ailleurs ,
je ne vous quitterois que
certain du fuccez de vos
précautions.
Vi
LeDuc ſe retira alors vers
un boſquet où d'autres intereſts
l'appelloient,& laifſa
ainſi le cavalier françois
avec ſes amis ,à qui il montra
l'endroit où il avoit remis
ſa maiſtreſſe entre les
mains de l'officier qui s'eftoit
chargé du ſoin de la
placer commodément ; cependant
GALANT. 65
pendant il fut de ſon coſté
à la découverte de ſon ri.
val , qu'aprés bien des détours
, il rencontra enfin à
quatre pas du boſquet dont
jay parlé , &dont il ſe ſepara
comme je l'ay dit . Neanmoins
quelque ſatisfaction
qu'il ſentit du plaifir de retrouver
ſes Dames , il leur
demanda , aprés leur avoir
conté l'hiſtoire de ce qu'il
venoit de luy arriver , par
quel haſard elles ſe trouvoient
ſi loin du lieu où il
les avoit laiſſées. Apeine ,
luy dit Pelagie , nous vous
May 1714. F
66 MERCURE
avons perdu de veuë , que le
Comte Pioski eſt venu s'affeoir
à coſté de moy , aux
dépens d'un jeune homme
timide , que ſon air brufque
& fon étalage magnifique
ont engagé à luy ceder
la place qu'il occupoit.
Ses diſcours m'ont d'abord
fi cruellement ennuyée,que
mortellement fatiguée de
les entendre ,j'ay priéMadame
de me donner le bras,
pour m'aider à me tirer des
mains de cet imprudent ; le
monde , la foulle , & les
détours m'ont derobé la
GALANT. 67
connoiſſance des pas & des
efforts que fans doute il a
faits pour nous ſuivre , &
accablée de ſommeil &
d'ennuy, je me ſuis heureuſement
ſauvée dans ce bofquet
, ſans m'aviſer ſeulement
de fonger qu'il euſt
pû nous y voir entrer ; mais
quelque peril que j'aye couru
, je ſuis bien aiſe que fon
inſolence n'ait pas plus éclaté
contre vous , que fes
deſſeins contre moy , & je
vous demande en grace de
prévenir ſagement , & par
les voyesde ladouceur,tou-
tes les ſuites facheuſes que
ſon deſeſpoir & voſtre demeſlé
pourroient avoir. Il
n'y a plus maintenant rien
à craindre , il fait grand
jour , le chemin de Verſailles
à Paris eſt plein de monde
, & vous avez icy un
grand nombre de vos amis ,
ainſi nous pouvons retourner
à la ville fans danger.
Le cavalier promit à la
belle Pelagie de luy tenir
tout ce qu'elle voulut exiger
de ſes promeſſes , & fes
conditions acceptées , illamena
juſqu'à fon carroffe,
GALANT
69
où il prit ſa place , pendant
que quatre de ſes amis ſe
diſpoſerent à le ſuivre dans
le leur.
1
Il n'eut pas plutoſt remis
les Dames chez elles , &
quitté ſes amis , qu'en entrant
chez luy , un gentila
homme luy fie preſent du
billet que voicy.
Les plus heureux Amants
ceſſeroient de l'estre autant qu'ils
ſe l'imaginent , s'ils ne rencon
troient jamais d'obstacle à leur
bonheur je m'intereſſe affez au
voſtre , pour vousyfaire trouver
des difficultez qui ne vous
70
MERCURE
establiront une felicitéparfaite,
qu'aux prix de tout lefangde
Pioski. Le Gentilhomme que
je vous envoye vous expliquera
le reſte de mes intentions.
naypas
Affoyez-vous donc, Monſieur
, luy dit froidement le
cavalier françois ,& prenez
la peine de m'apprendre les
intentions de Monfieur le
Comte Pioski . Je n'ay
beſoin de ſiege , Monfieur ,
luy répondit ſur le meſme
ton , le gentilhomme Polonois
, & je n'ay que deux
mots à vous dire. Vous eſtes
l'heureux rival de Monfieur
GALANT.
le Comte qui n'eſt pas encore
accouſtumé à de telles
préferences , il eſt ſi jaloux
qu'il veut vous tuer , & que
je le veux auſſi , il vous attend
maintenant derriere
l'Obſervatoire ; ainſi prenez
, s'il vous plaiſt , un ſecond
comme moy , qui ait
aſſez de vigueur pour m'amuſer
, pendant que vous
aurez l'honneur de vous és
ggoorrggeerreennſſeemmbbllee.
Je ne ſçay ſi le françois ſe
ſouvint, ou ne ſe ſouvint pas
alors de tout ce qu'il avoit
promis à ſa maiſtreſſe , mais
72 MERCURE
voicy à bon compte lecas
qu'il en fit.
Il appella ſon valet de
chambre , qui estoit un
grand garçon de bonne vo
lonté , il luy demanda s'il
vouloit eſtre de la partie ,
ce qu'il accepta en riant,
Aufſi - toft il dit au gentilhomme,
Monfieur leComte
eſt genereux , vous eſtes
brave, voicy voſtre homme,
& je ſuis le ſien Mais Monfieur
eft- il noble , reprit le
gentilhomme. Le valet de
chambre , Eſpagnol de nation,
piqué de cette demande
GALANT .
73
de, luy répondit fierement
ſur le champ , & en ſon langage
, avec une ſaillie romaneſque
, Quienes tu hombre
? voto a San Juan. Viejo
Chriftiano estoy , hombre blanco
,y noble como el Rey Ce que
ſon maiſtre naiſtre expliqua au Polonois
en ces termes . Il
vous demande qui vous eftes
vous mesme , & il vous
jure qu'il eſt vieux Chreftien
,homme blanc , & noble
comme le Roy. Soit ,
reprit le gentilhomme,marchons.
Ces trois braves furent
ainſi grand train au
May 1714. G
74 MERCURE
rendez vous , où ils trouverent
le Comte qui commençoit
à s'ennuyer. Aprés
le falut accouſtumé , ils mirent
tous quatre l'épée àla
main. Pioski fit en vain des
merveilles , il avoit desja
perdu beaucoup de fang ,
lang,
lorſqu'heureuſement ſon épée
ſe caſſa; le gentilhomme
fut le plus maltraité,l'Ef
pagnol ſe battit comme un
lion ,& le combat finit.
Cependant le Comte
Pioski, qui , à ces violences
prés , eftoit entout un
homme fort raiſonnable ,
GALANT. 75
eut tant de regret des extravagances
que cette derniere
paffion venoit de luy
faire faire , que la pieté étouffant
dans ſon coeur tous
les interêts du monde , il
fut s'enfermer pour le reſte
de ſa vie dans la retraitte
la plus fameuſe qui ſoit en
France , & la plus connuë
par l'auſterité de ſes maximes.
Le Cavalier françois
foupira encore quelques
temps , & enfin il devint
l'heureux & digne Epoux
d'une des plus charmantes
femmes du monde.
Gij
76 MERCURE
4
Les mariages font une fi
grande époque dans les
hiſtoires , que c'eſt ordinairement
l'endroit par où
tous les Romans finiſſent ;
mais il n'en eſt pas de meſme
icy , & il ſemble juftement
qu'ils ne ſervent à
Madame Belzeſca que de
degrés à la fortune , où ſon
bonheur & ſes vertus l'ont
amenée . Tout ce qui luy
arrive dans un engagement
qui établit communément
, ou qui doit du
moins establir pour les autres
femmes , une ſigrande
GALANT. 77
tranquilité , qu'on diroit
que l'hymen n'eſt propre ,
qu'à faire oublier juſqu'à
leur nom , eſt au contraire
pour celle cy , la baze de
ſes avantures. L'eſtalage de
ſes charmes , & le bruit de
ſabeauté ne ſont point enſevelis
dans les embraffemens
d'un eſpoux : heureuſe
maiſtreſſe d'un mary
tendre & complaiſant , &
moins eſpouſe qu'amante
infiniment aimée , comme
ſi tous les incidens du monde
ne ſe raſſembloient que
pour contribuer à luy faire
Gij
78 MERCURE
des jours heureux , innocement
& naturellement
attachée à ſes devoirs , l'amour
enchainé , à ſa fuite
ne prend pour ferrer tous
les noeuds qui l'uniſſent à
ſon eſpoux , que les formes
les plus aimables , & les
douceurs du mariage ne ſe
maſquent point pour elle
ſous les traits d'un mary.
Enfin elle joüit pendant
neuf ou dix ans , au milieu
du monde , & de ſes adorateurs
, du repos le plus
doux que l'amour ait jamais
accordé aux plus heureux
GALAN 79
Amants ; mais la mort jalouſe
de ſa fecilité luy ra
vit impitoyablement le plus
cher objet de ſa tendreſſe:
que de cris ! que de ge.
miſſements ! que de larmes
! cependant tant de
mains ſe préſentent pour
efluyer ſes pleurs , que , le
temps ,la raiſon , & la néceſſité,
aprés avoir multiplié
ſes reflexions
nent enfin au ſecours de ſa
,
viendouleur
; mais il ne luy reſte
d'un eſpoux fi regretté ,
qu'une aimable fille , que la
mort la menace encore de
(
G iiij
80 MERCURE
luy ravir , ſur le tombeaude
fon pere. Que de nouvel.
les allarmes ! que de mortelles
frayeurs ? elle tombe
dans un eſtat de langueur
qui fait preſque deſeſperer
de ſa vie. Il n'eſt point de
ſaints qu'on n'invoque ,
point de voeux qu'on ne faf
ſe, elle en fait elle-meſme
pour fon enfant , & promet
enfin de porter un tableau
magnifique à Noftre-
Dame de Lorette ſi ſa
fille en réchappe. A l'inftant,
ſoit qu'un ſuccés favo
rable recompenfat ſon zele
GALANT. 81
&fa piete , ou qu'il fur
temps que les remedes operaſſent
à la fin plus effica
cement qu'ils n'avoient fait
encore , ſa maladie diminua
preſque à veuë d'oeil ,
en tros jours l'enfant fut
hors de danger , & au bout
de neufentierement guery.
Elle reſtaencore , en attendant
le retour du printemps
, prés de fix mois à
Paris , pendant lesquels elle
s'arrangea pour l'execution
de ſon voeu. Ce temps expiré
, accompagnée de ſon
fils & de ſa fille , d'une Da82
1 MERCURE
me de ſes amis , de deux
femmes de chambre , de
deux Cavaliers , & de quatre
valets , elle prit la route de
Lyon , d'où aprés avoir
paffé Grenoble , le mont
du l'An, Briançon , le mont
Geneve & Suze , elle ſe rendit
à Turin , où elle ſéjourna
trois ſemaines avec ſa
compagnie qui ſe déffit
comme elle de tout ſon équipage,
dans cette Ville,
pour s'embarquer ſur le Po.
Elle vit en paſſant les Villes
de Cazal du Montferrat
,
d'Alexandrie , le Texin qui
GALANT. 83
1
,
paſſe à Pavie , Plaiſance ,
+ Cremone , Ferrare , & enfin
elle entra de nuit à Venife
avec la marée. Elle
deſcendit à une Auberge
moitié Allemande , &moitié
Françoiſe , & dont
l'enſeigne d'un coſté , ſur
le grand Canal , reprefente
les armes de France , &
de l'autre , fur la Place de
ES. Marc , les armes de l'Empire.
Elle reçut le lende
main à ſa toilette , comme
cela ſe pratique ordinairement
à Veniſe , avec tous
les Estrangers confidera
,
S
१
84 MERCURE
,
bles , des compliments en
proſe & en vers imprimez
à ſa loüange , fon amie
& les Cavaliers de ſa compagnie
en eurent auſſi leur
part. Ces galanteries couftent
communément , & au
moins quelques Ducats à
ceux à qui on les fait. Le
ſecond jour elle fut avec
tout fon monde ſaluer Mr
l'Ambaſſadeur qui fut
d'autant plus charmé du
plaifir de voir une ſi aimable
femme , que , quoy que
Venife ſoit une Ville , où
lesbeautez ne ſont pas car
,
GALANT. 85
Π
S
res , il n'y en avoit pas encore
vû une , faite comme
- celle dont il recevoit la viſite.
La bonne chere , les,
Spectacles , les promena-
✓ des ſur la mer& ſur la coſte,
avec le Jeu, furent les plaifirs
dont il la regala , pen-
↓ dant les quinzejours qu'elle
y reſta. Il luy fitvoir dans ſa
Gondole , la pompeuſeCeremonie
du Bucentaure qui
ſe celebre tous les ans dans
cette Ville le jour de l'Afcenfion
, avec toute la magnificence
imaginable.
Je nedoute pas que bien
3
86 MERCURE
des gens neſcachent à peu
prés ce que c'eſt que cette
feſte; mais j'auray occafion
dans une autre hiſtoire d'en
faire une deſcription meſlée
de circonstances ſi agreables
que la varieté des évenemensque
je raconteray,
pourra intereſſer mes lecteurs
au recit d'une ceremonie
dont il ignore peuteſtre
les détails.
Enfin noſtre belle veuve
prit congé de Mr l'Ambaffadeur
, & le lendemain elle
s'embarqua ſur un petit baſtiment
, qui en trois jours
GALANT. 87
لا
}}
la rendit à Lorette , où elle
accomplit avec beaucoup
de zele & de religion , le
voeu qu'elle avoit fait à Pa-
1ris. Après avoir pieuſement
fatisfait à ce devoir indifpenſable
, dégouſtée des perils
, & ennuyée des fatigues
de la mer , elle refolut
de traverſer toute l'Italie
par terre , avant de retourner
en France .
!
Il n'y avoit pas fi loin de
Lorette à Rome pour n'y
pas faire untour,& je croy
a que pour tous les voyageurs,
cinquante lieuës plus ou
88 MERCURE
moins , ne ſont qu'une bagatelle
, lorſqu'il s'agit de
voir cette capitale du mõde.
- Il faiſoit alors ſi chaud ,
qu'il eſtoit fort difficile de
faire beaucoup de chemin
par jour ; mais lorſqu'on eſt
en bonne compagnie , &
de belle humeur , rien n'ennuye
moins que les ſéjours
charmants qu'ontrouve en
Italie.
Je ne prétens pas en faire
icy un brillant tableau,pour
enchanter mes lecteurs de
la beauté de ce climat ; tant
de voyageurs en ont parlé ;
Miffon
GALANT. 89
1
Miſſon l'a ſi bien épluché,
&cette terre eſt ſi fertile
en avantures , que les hiftoires
galantes que j'en raconteray
dorenavant ſuffiront
pour inſtruire d'une
maniere peut- eftre plus agreable
que celle dont ſe
ſont ſervis les écrivains qui
en ont fait d'amples relations
, ceux qui ſe conten
teront du Mercure pour
connoiſtre aſſez particuliement
les moeurs & le plan
de ce pays . Ainſi je renonceray
pour aujourd'huy au
détail des lieux que noftre
May 1714.
H
90 MERCURE
belle veuve vit , avant d'entrer
à Rome , parce que non
ſeulement il ne luy arriva
rien fur cette route qui puifſe
rendre intereſſants les cir
conſtances de ce voyage ,
mais encore parce que je ne
veux pas faire le geographe
malà propos . Le Capitole ,
le Vatican , le Chaſteau S.
Ange , le Colizée , la Place
dEſpagne, la Place Navonne
, l'Eglife S. Pierre , le
Pantheon , les Vignes , &
enfin tous les monuments
des Anciens , & les magnifiques
ouvrages des Moder
GALANT. 91
nes,dont cette ville eſt enrichie,
n'étalérent à ſes yeux
que ce que les voyageurs
lesplus indifferents peuvent
avoirveu comme elle ; mais
lorſque jetraitteray, comme
je l'ay dit,des incidens amufants
& raifonnables que
j'ay , pour y promener mes
lecteurs , j'eſpere que leur
curioſité ſatisfaite alors , les
dédommagera fuffifamment
de la remiſe & des
frais de leur voyage...
La conduite que tint à
Rome cette charmante veuve
, fut tres eſloignée de cel- :
Hij
92 MERCURE
le que nos Dames françoi
ſes y tiennent , lorſqu'avec
des graces moindres que les
fiennes , elles ſe promettent
d'y faire valoir juſqu'à leur
plus indifferent coup d'oeil.
Celle cy parcourut les Egliſes
,les Palais , les Places
& les Vignes en femme qui
ne veut plus d'avantures ;
mais elle comptoit fans for
hoſte, & l'amourn'avoit pas
figné le traité de l'arrangement
qu'elle s'eſtoit fait.
Ungentilhomme Italien
dela ſuite de l'Ambaſſadeur
de l'Empereur , qui avoir
GALANT. 93
veu par hafard une fois à la
Vigne Farneze , le viſage
admirable de noftre belle
veuve , fur ſi ſurpris de l'é
elat de tant de charmes ,
qu'il reſtacomme immobi
le , uniquement occupé dư
foin de la regarder. Elle
s'apperceut auffi- toft de fon
eſtonnement ; mais dans
Finſtant ſon voile qu'elle
laiſſa tomber, luy déroba la
veuë de cet objet de fon admiration.
L'Italien , loin de
fe rebuter de cet inconvenient
, réſolut de l'exami
ner juſqu'à ce qu'il ſceuſt ſa
94 MERCURE
ruë , fa demeure , ſon pays ,
fes deſſeins , & fon nom.
Dés qu'il ſe fut ſuffiſamment
inſtruit de tout ce
qu'il voulut apprendre ;
aprés avoir paffé& repaffé
cent fois devant ſa maiſon ,
ſans qu'on payaſt ſes ſoins
de la moindre courtoiſie,&
pleinement convaincu qu'il
n'y avoit auprés de cette
belle veuve , nulle bonne
fortune à eſperer pour luy ,
il conclut qu'il pouvoit regaler
Monfieur l'Ambaſſadeur
du merite de ſa découverte.
A
GALANT.951
En effet un jour que l'Ambaſſadeur
de Pologne difnoit
chez ſon maiſtre , voyant
vers la fin du repas,que
la compagnie entroit en
belle humeur , & que la
- converſation rouloit de
bonne grace ſur le chapitre
- des femmes ; Meſſieurs , dit-
- il , quelques ſentimens
qu'elles vous ayent fait
prendre pour elles , je ſuis
ſeur , que ſans vous embar-
-raſſer de vouloir connoiſtre
leurs coeurs plutoſt que
leurs perſonnes,vous renonceriez
à toutes les précau
96 MERCURE
tions du monde , ſi vous
aviez vû , une ſeule fois ,
une Dame que je n'ay vûë
qu'un inſtant. Je me promenois
, ily a quinze jours
àla Vigne Farneze , elle s'y
promenoit auſſi ; mais je
vous avoue que je fus ſaiſi
d'étonnement,en la voyant,
& que je luy trouvay cant
de charmes , un ſi grand
air ,& un ſi beau viſage
que je jurerois volontiers ,
quoy que cette Ville fourmille
en beautés , qu'il n'y
a rienà Rome qui ſoit beau
comme elle. Ces Miniſtres
1
Eſtrangers
GALANT. 97
5
Eſtrangers s'échaufférent
ſur le recit du Gentilhomme
Italien , celuy de Pologne
ſur tout , ſentitun mou.
vement de curioſité fi
prompt , qu'il luy demanda
d'un air empreſſé , s'il n'a
voit pas eſté tenté de ſur
vre une ſibelle femme ,&
s'il ne sçavoit pas où elle
demeuroit. Ouy, Monfieur,
luy répondit- il , je ſçay ſon
nom , ſa demeure & les
motifs de ſon voyage à
Rome, mais je n'en ſuis
pas plus avancé pour cela ,
&je croy au contraire que
May 1714.
I
98 MERCURE
mes empreſſements l'ont
tellement inquiétée, qu'elle
ne paroiſt plus aux Eglifes ,
ny aux promenades , de
puis qu'elle s'eſt apperçuë
du ſoin que je prenois d'éxaminer
ſes démarches .
Voila une fiere beauté , dit
l'Ambafladeur de l'Empereur
, & addreſſant la parole
en riant à celuy de Pologne
, Monfieur , continuast-
il , n'ayons pas le démentide
cette découverte ,
& connoiffons à quelque
prix que ce ſoit , cette belle THEQUE DEL
BIBLI
< YON
EVILL
1893*
J'y confens reTHEQUE
DA
5,
20
LY
GALANTE
18
E
VILL
prit l'autre , férieuſent
& je ſuis fort trompé fi
dans peu de jours , je ne
vous en dis des nouvelles.
Ils auroient volontiers
bû desja à la ſanté de l'inconnue
, ſi , une Eminence
qu'on venoit d'annoncer ,
ne les avoit pas arrachez de
la table , où le vin & l'amour
commençoient
à les 0
mettre en train de dire de
de
belles choses .
e Le Gentilhomme qui
ue avoit ſi à propos mis la belle
Veuve ſur le tapis , fut au
devant du Cardinal , que
I ij
100 MERCURE
fon Maiſtre fut recevoir
juſqu'au pprreemmiieerr degré de
fon Eſcalier , & en meſme
tems il reconduifit l'Ambas
ſadeur de Pologne juſqu'à
fon Carrofle. Ce Miniſtrele
questionnaſi bien , chemin
faiſant , qu'il retourna chez
luy , parfaitement inftruit
de tout ce qu'il vouloit ſcavor.
Des qu'il fut à fon
Appartement , il appella un
Valet de chambre , à qui il
avoit ſouvent fait de pareilles
confidences & aprés
luy avoir avoüé qu'il eſtoit
desja , fur un ſimple recit ,
GALANT. 101
1
:
1
éperduëment amoureux
d'un objet qu'il n'avoit jamais
vû , il luy demanda
s'il croyoit pouvoir l'aider
de ſes conſeils de fon zele
& de ſa difcretion , dans
Tembarras où il ſe trouvoit.
Je feray , luy dit le Valet
de chambre tout ce
qu'il vous plaira ; mma.is puifque
vous me permettez de
vous donner des confeils ,
je vous avoüeray franche-
FL
د
ment , que je pennſiee que
le
portrait que vous me faites,
de la conduitte ſage & retirée
que tient la perſonne
Inj 1
102 MERCURE
dont vous me parlez , eft
fouvent le voile dont Te
fervent les plus grandes
avanturieres , pour attrapper
de meilleures dupes. Ta
pénétration eſt inutile icy ,
luy répondit l'Ambaffadeur
: tu ſçais desja ſon nom
& ſa maiſon , informe toy
ſeulement fi ce qu'on m'en
adit eft véritable ; nous
verrons aprés cela le parti
que nous aurons à prendre .
Le Confident ſe met en
campagne , il louë une
chambre dans le voiſinage
de la belle Veuveil fait
>
GALANT. 103
1
1
0
e
it
connoiſſance avec un de ſes
domeſtiques , qui le met
en liaiſon avec la femme
de chambre de la Dame
qu'il veut connoiſtre : enfin
il la voit , & il apprend
qu'elle va tous les jours à
la meſſe , entre ſept & huit
heures du matin , à l'Eglife
de ſainte Cecile. Il avertit
auffi toſt ſon Maiſtre de
tout ce qui ſe paſſe ; ce Miniſtre
ne manque point de
ſe rendre ſans ſuite à cette
Eglife , & de ſe placer auprés
de cette beauté qui n'a
garde de ſe meffier à pareil
I iiij
104 MERCURE
le heure , ni de fes char
mes , ni des ſoins , ni de la
dévotion du perſonnage
quiles adore. לכ
Cependant l'allarme fonne
,& le Valet de chambre
apprend avec bien de la
douleur , que la Damedont
ſon Maiſtre eſt épris , commence
à s'ennuyer à Rome,
&qu'enfin incertaine ſi elle
retournera en France par
Genes,où ſi elle repaſſerales
Alpes, elle veutabſolument
eſtre hors de l'Italie , avant
le retour de la mauvaiſe
faifon. A l'inſtant l'AmbafGALANT.
1ος
t
!
es
16
10
le
f
1
Tadeur informé , & defefperé
de cette nouvelles ſe
détermine à luy eſcrire en
tremblant , la lettre que
voicy.
N'eſtes vous venue àRome,
Madame , que pour y violer
le droit des gens ; fi les franchiſes
les Privileges des
Ambaffadeurs font icy de vostre
Domaine , pourquoy vous dé-
Domaine
goustez - vous du plaisir d'en
joüir plus long-temps ? Fapprends
que vous avez réfolu de
partir dans buit jours. Ab! fi
rienne peut rompre ou differer
ce funeste voyage, rende-z moy
106 MERCURE
donc ma liberté que vos yeux
m'ont ravie , & au milieu de
la Capitale du monde. Ne me
laiſſez pas , en me fuyant,la
malheureuſe victime de l'amour
que vous m'avez donné. Permettez
moy bien pluſtoſt de vous
offrir en ces lieux tout ce qui
dépend de moy , & en reeevant
ma premiere visite , recevez en
mesme temps , si vous avez
quclques sentiments d'humanité,
la fortune , le coeur , & la
main de
BELZESKI.
Le Valet de Chambre
fut chargé du ſoin de luy
rendre cette lettre à elle
meſme au nom de ſon Maître
, d'examiner tous les
mouvemens de fon viſage ,
&de lui demander un mot
de réponſe.
La Dame fut aſſez
émeuë à la vûë de ce billet ,
cependant elle ſe remit aifément
de ce petit embarras
, & aprés avoir regardé
d'un air qui n'avoit rien
de déſobligeant , le porteur
de la lettre , qu'elle
avoit vûë vingt fois ſans reflexion
, elle luy dit , ce
108 MERCURE
?
tour eſt ſans doute de voſtre
façon Monfieur mais
Monfieur l'Ambaſſadeur
qui vous envoye , ne vous
en ſera guere plus obligé,
quoyque vous ne l'ayez pas
mal ſervi. Attendez icy un
moment, je vais paſſer dans
mon Cabinet , & vous en
voyer la réponſe que vous
me demandez pour luy :
Auſſi-toſt elle le quitta pour
aller efcrire ces mors. S
Fe ne sçay dequoy je ſuis
coupable à vos yeux, Monfieur,
mais je sçay bien que je ne re
ponds que par bienfeance à l'hon-
>
BAGALAN 109
0
neur que vous me faites ,
aux avantages que vous me proposez
: & je prévoy que la
viſite que vous me rendrez , si
vous voulez , vous fera auffi
peu utile qu'à moy , puisque
rien ne peut changer la réfolution
que j'ay priſe de repaffer
inceſſamment en France.
Le Polonnois éperduëment
amoureux ( car il y
avoit de la fatalité pour elle,
à eſtre aimée des gens de ce
pays ) le Polonnois , dis- je ,
donna à tous les termes de
ce billet , qu'il expliqua en
ſa faveur, un tourde confo110
MERCURE
lation que la Dame n'avoit
peut- eſtre pas eu l'intention
d'y mettre; d'ailleurs il eſtoit
parfaitementbien fait , tres
grand ſeigneur , fort riche ,
&magnifique entout. Les
hommes ſe connoiſſent , il
n'y a pas tantde mal à cela.
Celui- cy ſçavoit aſſez ſe
rendrejustice , mais heureuſement
il ne s'en faifoit pas
trop à croire , quoy qu'il
ſentit tous ſes avantages.....
Vers les * vingt& une ou
vingt- deux heures , il ſe ren-
**C'eſt en eſté à peu prés vers les fix heures
du ſoir,ſelon noftre façon de compter.
GALANT. III
コ
el
dit au logis de la belle veuve
, qu'il trouva dans undeshabillé
charmant & modeſte
, mille fois plusaimable
qu'elle ne luy avoit jamais
paru .
Que vous eſtes , Madame ,
luy dit- il , transporté du
plafir de la voir , au deſſus
des hommages que je vous
rends ; mais en verité je vais
eſtre le plus malheureux des
hommes , fi vous ne vous
rendez pas vous meſme aux
offres que je vous fais Nous
nenous connonfons n'y l'un
ny l'autre , Monfieur , luy
70%
112 MERCURE
11
répondit - elle , & vous me
propoſez d'abord des chofes
dont nous ne pourrions
peut eſtre que nous repentir
tousdeux, mais entrons , s'il
vousplaît,dansun plus grád
détail,& commençons par
examiner , i la majeſté de
voſtre caractere s'accorde
bien avec les ſaillies de cette
paffion ; d'ailleurs n'eſt il
pas ordinaire , & vrayſemblable
qu'un feu ſi prompt
às'allumer, n'en eſt que plus
prompt à s'éteindre. Enfin
ſupposé que je voulutſe encorem'engager
ſous les loix
de :
GALANT. 113
1
1
del'hymen, ſur quel fondement,
àmoins queje nem'a.
veuglaſſe de l'eſpoir de vos
promeſſes, pourrois- je compter
que vous me tiendrez
dans un certain tems ce que
vous me propoſez aujourd'huy
. Ah ! Madame , reprit
ilavecchaleur, donnez
aujourd huy voſtre confentement
à mon amour , &
demain je vous donne la
main. Par quelles loix voulez
vous authoriſer des maximes
de connoiſſance &
d'habitude , ſur des ſujers où
le coeur doit décider tout
114 MERCURE
,
ſeul ; n'y a t'il point dans le
monde des mouvements de
ſympathie pour vous , comme
pour nous , & quelle
bonne raiſon peut vous dif
penſerde faire pour nous
enun jour,la moitié du chemin
que vos charmes nous
font faire en un inſtant. Je
ſuis perfuadé que vous avez
trop d'eſprit, pour regarder
mal à propos ces chimeriques
précautions , comme
des principes de vertu , &
vous eſtes trop belle pour
douter un moment de la
conſtante ardeur des feux
GALANT 115
mt
&
רש
la
גנ
que vous allumez. Cependant
ſi vos ſcrupules s'effrayent
de la vivacité de ma
propoſition,je vous demande
du moins quinze jours
de grace , avant de vous
prier de vous déterminer en
ma faveur ; & j'eſpere ( fi
vos yeux n'ont point de peine
à s'accouſtumer à me
voir pendant le temps que
j'exige de voſtre complaiſance
) que les ſentiments
de voſtre coeur ne tarderont
pas à répondre aux tendres
& fidelles intentions du
mien. Ne me preſſez pas da
Kij
116 MERCURE
vantage à preſent , Monfieur
, luy dit elle,& laiſſez
à mes reflexions la liberté
d'examiner les circonſtancesde
voſtre propofition.
Cette réponſe finit une
conteftation qui alloit inſenſiblement
devenir tres.
intereſſante pour l'un &
pour l'autre.
Monfieur l'Ambaſſadeur
ſe leva , & prit congé de la
belle veuve aprés avoir receu
d'elle la permiffion de
retourner la voir , lorſqu'il
le jugeroit à propos.
Ce miniſtre rentra chez
GALANT 117
-
luy , ravi d'avoir mis ſes affaires
en ſibon train , & le
lendemain au matin il écrivit
ce billet à cette Dame ,
dont il avoit abſolument refolu
la conqueſte.
Le temps que je vous ay don-
- né depuis hier , Madame , ne
fuffit-il pas pour vous tirer de
toutes vos incertitudes , s'il ne
ſuffit pas , je vais estre auffi indulgent
que vous estes aimable,
je veux bien pour vous efpargner
la peine de m'eſcrire vos
Sentiments , vous accorder, jufqu'à
ce soir , que j'iray appren
dre de vostre propre bouche , le
1
118 MERCURE
réſultat de vos reflexions.
Elles eſtoient desja faites
ces réflexions favorables à
T'heureux Polonois , & pendant
toute la nuit, cette belleveuve
n'avoit pû ſe refufer
la fatisfaction de convenir
en elle-meſme , qu'elle
meritoit bien le rang d'Ambaſſadrice.
Aufſfi luy fut-il
encore offert le meſme jour
avec des tranſports fi touchants&
fi vifs,qu'enfin elle
ne fit qu'une foible deffenſe
, avant de conſentir à la
propoſition de Mr l'Ambaffadeur.
En un mot toutes
GALANT. 119
!
les conventions faites & accordées
, entre elle & fon
amant,ſon voyage de France
fut rompu , & fon mariage
conclu , & celebré ſecretement
enquinze jours.
Legrandtheatredu monde
va maintenant eſtre le
champ où va paroiſtre dans
toute fon eſtenduë , l'excellence
du merite & du bon
efprit deMadame Belzeſca.
Elle reste encore preſque
inconnuë juſqu'à la declararion
de ſon hymen , qui
n'eſt pas plutoſt rendu public
, qu'elle ſe montre auſſi
120 MERCURE
4
éclairée dans les delicates
affaires de fon mary , que
fielle avoit toute la vie
eſte Ambaſſadrice,лэ тод
Les Miniſtres Eſtrangers,
les Prélats , les Eminences
tout rend hommage à fes
lumiéres. De concert aveo
fon Epoux , ſa pénerrap
tion abbrege , addoucit &
leve toutes les difficultez
de ſa commiffion : enfin
elle l'aide à ſortir de Rome
(ſous le bon plaifir de fon
Maſtre ) fatisfait & glorieux
du ſuccés de fonAm
baffade.altera teemal
هللا
GALANT. 121
Elle fut obligée pour le
bien de ſes affaires de repaſſer
en France avec ſon
mary : elle n'y ſéjourna que
trois ou quatre mois , de là
elle alla à Amſterdam , &
à la Haye , où elle s'embarqua
pour ſe rendre à Dant-
ZIK d'où elle fut à Varſovie
où elle jouit pendant
vingt-cinq ans , avec tous
les agréments imaginables,
de lagrande fortune , & de
la tendreſſe de ſon Epoux ,
qui fut enfin malheureufement
bleſſe à la Chaffe
d'un coup dont il mourut
May 1714.
L
127
MERCURE 122
quatreJours
Tavoir
apres la
Э
receu d'une façon toute
extraordinaire .
Rien n'eſt plus noble &
plus magnifique , que la
220
20
manière dont les Grands
Seigneurs vont à la Chaſſe
en Pologne. Ils menent ordinairement
avec eux , un
fi grand nombre deDomeftiques
, de Chevaux , & de
Chiens, que leur Equipage
reſſemble pluſtoſt à un gros
détachement de troupes reglées
, qu'à une compagnie
de gens aſſemblez , pour le
plaisir de faire la guerre à
GALANT. 123
+
20
وا
LEKCI }
des animaux. Cette précaution
me paroilt fort
raisonnable , & je trouve
qu'ils font parfaitement
bien de proportionner le
nombredes combatrants au
3
21091
nombre & à la fureur des
monſtres qu'ils attaquent.
Un jour enfin, Monfieur
Belzeſki , dans une de fes
redoutables Chaffes, fe laifſa
emporter par ſon cheval ,
à la pourſuite d'un des plus
fiers Sangliers qu'on cuſt
encore vû dans la Foreſt où
il chaſſoit alors. Le cheval
anime paſſa ſur le corps de
124 MERCURE
261
ce terrible animal , & s'abbatit
en meſme temps , à
quatre pas de luy. Monfieur
Belzeſki ſe dégagea, auflitoſt
adroitement des efriers
, avant que le Monf
tre l'attaquaft ; mais ils eftoient
trop prés l'un de Laura
tre & le Sanglier desia
bleffé trop furieux , pour ne
pas ſe meſurer
44
encore con-b
tre l'ennemi qui l'attendoit :
ainſi plein de rage , il voulut
ſe llaanncceerr fur luy , mais
dans le moment ſon ennemi
intrepide & prudent lui
abbattit la teſte d'un coup
GALANT.
1:5
ſi juſte , & fi vigoureux, que
fon fabre paffa entre le col
& le tronc de an
11
avec tant de viteſſe , que le
mouvement Violent avec
lequel il retira fon bras
entraîna fon 21911
corps , de ma
niere qu'un des pieds luy
manquant , il tomba à la
renverſe ; mais fi malheu
reuſement, qu'il alla ſe fen.
dre la tefte fur une pierfe
qui ſe trouva derriere luy.
Dans ce fatal inſtanttous
les autres Chaſſeurs arrivérent
, & emporterent en
pleurant , le Corps de leur
THAJAD
126 MERCURE
infortune maiſtre , qui vécu
encore quatre jours
qu'il employa à donner à
Madame Belzeſca les dernieres
& les plus fortes
preuves de ſon amour , if
la fiitt ſon heritiere univerſelle
, & enfin il mourut
adoré de ſa femme , & infiniment
regretté de tout
le monde.
il
Il y a plus de fix ans que
Madame Belzeſca pleure
ſa perte , malgré tous les
foins que les plus grands
Seigneurs , les Princes , &
mefme les Roys , ont pris
GALANT. 127
pour la conſoler. Enfin elle
eft depuis long-temps l'amie
inſéparable de Mada
infeparable
me la Palatine de ... elle a
maintenant foixante ans
paflez , & je puis affeurer
qu'elle est encore plus aimée
; & plus reſpectée ,
qu'elle ne le fut peut eftre
jamais , dans le plus grand
efclat de fa jeuneffe. On
parle meſme de la remarier
aun homme d'une fi grande
distinction
, que , ce
bruit , quelque fuite qu'il
ait eft toutccee qu'on en peut
dire de plus avantageux ,
Lin
128 MERCURE
pour faire un parfait éloge
de ſon mérite , & de fes
vertusaises
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Résumé : HISTOIRE nouvelle.
La peste à Varsovie pousse de nombreux habitants à fuir vers les campagnes. La Palatine et plusieurs dames de la haute société, dont Madame Belzesca, se réfugient à Dantzic, accueillies par le Marquis de Canop. Madame Belzesca, connue pour son charme malgré son âge avancé, a déjà eu trois maris et de nombreux amants tout en conservant une réputation irréprochable. Originaire de Touraine, elle est élevée secrètement après une prédiction d'un berger. À douze ans, elle est ramenée chez elle et devient l'objet de l'admiration locale. Pelagie, de son vrai nom, reçoit une éducation soignée à Tours et rencontre le Chevalier de Versan lors d'un sauvetage dramatique sur la Loire. Ils se marient et vivent cinq ans de bonheur avant de se séparer. Pelagie devient veuve et hérite de la fortune de son mari. Elle s'installe à Paris avec son fils et devient célèbre pour sa beauté et son charme. À Paris, Pelagie attire l'attention de nombreux nobles et étrangers, notamment pendant le séjour du roi Casimir en France. Sa maison devient un lieu de rencontre pour les personnes distinguées. Un seigneur polonais, épris de Pelagie, planifie son enlèvement mais est déjoué par le duc de... et le cavalier français, amant de Pelagie. Le comte Pioski, jaloux, tente de tuer le cavalier français lors d'un duel mais se blesse gravement et se retire dans un monastère. Madame Belzesca, veuve, traverse une période de deuil intense mais se rétablit grâce à des prières et des promesses religieuses. Elle entreprend un voyage à Lorette et visite des villes italiennes. À Rome, elle rencontre un gentilhomme italien ébloui par sa beauté mais reste réservée. L'ambassadeur polonais à Rome, épris de la veuve, la retrouve et obtient son consentement. Ils se marient secrètement et retournent en Pologne, où ils vivent heureux pendant vingt-cinq ans. L'ambassadeur est mortellement blessé lors d'une chasse au sanglier. Madame Belzesca pleure sa perte depuis plus de six ans et est devenue l'amie inséparable de Madame la Palatine. À soixante ans, elle est encore respectée et aimée, et on envisage de la remarier à un homme de grande distinction.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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282
p. 128-144
MORTS.
Début :
Messire Jean Jacques de Surbechk Lieutenant General [...]
Mots clefs :
Morts, Roi, Fille, Fils, Marquis, Parlement, Lieutenant, Armées, Comte, Veuve, Conseiller, Comte, Enfants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT SO
Meffire Jean Jacques de
Surbechk Lieutenant Ge.
neral des armées du Roy ,
Colonel d'un Regiment
Suiffe , & Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint
Loüis , mourut le 4. May.
Il eſtoit Suiffe & s'eſtoit attaché
au ſervice de la France
dés ſa jeuneſſe , il avoit
Epousé Marie Magdelaine
Chapelier , Soeur de feu
GALANTA 129
Claude Chapelier mort
Doyen de l'Eglife Colle
giale de S. Germain l'Au
xerrois , & fille de Henry
Chapelier Avocat General
de la Cour des Aydes , &
de Catherine Brice , il en
a laiffé pour fille Magde
laine Anne de Surbechk
marice le Fevrier 1708.
avec Charles Comte de Berenger
Colonel du Regi
ment de Bugey tué au fiége
de S. Venant le 24. Sep
tembre 1711. fils de Mr le
Comte de Guast Berenger
Lieutenant General des ar
mées du Roy.
:
130 MERCURE
Dame,Marguerite Pic
ques Veuve de , Mellire
François le Maye Confeil
ler au grandConfeil, mourut
fans enfans le 10. May,
elle efloit filled Olivier Picques
Ecuyer Secretaire, du
Roy ,& fon mary effoit
frere de Mrle Maye Confeiller
au Parlement , & fils
de François le Maye Con
ſeiller de la Cour des Aydes
, mort l'an 1677. d'u
ne Famille originaire de
Tours,
Meffire Jean Joſeph de
Montulé Conſeiller au ParGALANT.
In
lement , & Doyen de la
premiere des Requeſtes au
Palais , mourut le 10. May,
il eſtoit fils de François de
Montulé, Maire de la Ville
deNantes& Auditeur en la
Chambre des Comptes de
Bretagne,& de Marc Regnier
, & avoit pour frere
Antoine deMontulé Abbé,
mort depuis pluſieurs an
nées , & pour ſoeur Marie
Anne de Montulé mariée
Lan 1662. avec Gilles de
Boiſbaudry Seigneur de
Langan , il fut receu Con
ſeiller au Parlement de Pay
132 MERCURE
ris le 26. Juin 1671. & eſpous
fa en premiere nopce le
26. Juin 1672. Magdelaine
Charlot fille de Claude
Charlot Seigneur de Prince
Secretaire du Roy ,
d'Anne Aymeret de Ga
zeau , elle mourut fans enfans
, au mois de Juin 1674.
&il fe remaria avec Agnes
Bouvard fille de Michel
&1
06
Bouvard Seigneur de Fourqueux
Conſeiller au Parle
ment , & de Catherine
Leſné , & Soeur de Mrde
Fourqueux, Procureur Ge29b
neral de la Chambre desm
Jiey acului siдла эка
DOG GALANT5
-le.
Je
re
Comptes de ce dernier
mariage il a laiſſé pour en
fans , Auguſte Joſephide
Montulé, qui a embraſſé le
parti de l'Eglife & eft
Doyen de l'Egliſe de Beau- b
vais , & Jean Baptifte de
Montulé , reçû Conſeiller
au Parlement le 17.Mars,
3
Meſſire Estienne de laGal
ſte Mareſchal des camps &
armées du Roy , cy - devant
Lieutenant & Ayde Major
des Gardes de ſa Majesté ,
mourut le 13. May b
Dame Anne Pithou veu134
MERCURE
ve de Meffire Loüis Charles
de la Rochefoucault , Marquis
deMontendre, mourut
le 14. May. Elle estoit fille
de Pierre Pithou Conſeiller
au Parlement , & de Chreftienne
Loizel ,& mere de
Mr le Marquis de MontendreCapitaine
des Suiſſes de
feuMonſeigneur le Ducde
Berry , & de Mr le Comte
de Jarnac , voyez pour la famille
des Pithoux la genealogiequi
en eſt dreſſée dans
le Nobiliaire de Champagne
, dreſſé par ordre de Mr
de Caumartin Intendant à
GALANT.
135
-
Chaalons en 1667. pour la
genealogie de la maiſon de
laRochefoucault , l'hiſtoire
des grands Officiers de la
Couronnendalsport
Dame MargueriteMorin
Oveuve de MeſſireJean Comte
d'Eſtrées ,premier Baron
du Boulonois, Chevalier des
Ordres du Roy , Mareſchal
& Vice- Amiral de France ,
Viceroy de l'Amerique ,
Gouverneur des Ville &
Chaſteau de Nantes , &
Lieutenant general pour ſa
Majesté au Comté de Nantois,
mourutle,16. May âgée
)
٢٤٢ THAJAD
136TMERCUREM
defoixante quinze ans. Elle
eſtoit fille de Jacques Morin
Secretaire du Roy,& mai
ftre d'hostel ordinaire de fa
Majoſté,&d'Anne Yvelin ,
elle cut pour enfans Victor-
MarieComte d'Eſtrées ,
le 30.1 Novembre 1660 à
preſent Mareſchal deFrance,
Jean Abbé d'Eltrées ,
cy-devant Ambaſſadeur
Portugal, puis en Eſpagne ,
Prélat Commandeur Prélat
en
de
l'Ordre du S. Elprit , recey
le Janvier 1705 Marie-
Anne Catherine d'Eſtrées ,
mariée le 28. Novembre 1661
GALANT. 137
i à Michel François leTel
lier , Marquis de Courten
vaux , Colonel des Cent
Suiffes de la garde du Corps
du Roy; Marie Anne d'EC
trées,Religieuse à l'Aſſomption
, & Eliſabeth Roſalie
d'Eſtrées Demoiselle de
Tourpes. Voyez pour la genealogie
de la maiſon d'Eftées
l'hiſtoire des grands
Officiers de la Courone au
chapitre des Mareſchaux
de France & des grands
Maiſtres de l'artillerie.T
Meffire Jean-François de
Blanche fort , Chevalier
May 1714, 1.83 M
S MERCURE
I
Baron d'Afnois , Saligny ,
S.Germaindes Bois , &c.
Gouverneur pour le Roy de
la province & pays de Gex ,
mourut le 16. May.
! Il eſtoit fils de Roger de
Blanchefort , Baron d'Af
nois , Lieutenant Colonel
duRegiment deNavarre,&
Maref hal des camps & armées
du Roy , petit fils de
François de Blanchefort ,
Barond'Aſnois auffi Maref
chal de camp & armées du
Roy , & arriere petit fils
d'Adrien de Blanchefort
Baron d'Afnois, gentilhom,
GALANT
139
me de la chambre de Monſieur
le Duc d'Alençon ,
Gouverneur des villes de
Nevers & de faint Jean de
Lofne, meſtre de camp d'un
Regiment , & député de la
Nobleffe de Nivernois aux
Eftats generaux de Paris ,
en 1614. & de Henriette
de Salazar Dame d'Aſnois.
Pierre de Blanchefort , Baron
d'Aſnois ſon tris ayeul ,
de l'Ordre du Roy , gentilhomme
ordinaire de fa
chambre , & député de la
Nobleſſe de Nivernois &
Donziois aux Eftats gene-
Mij
140 MERCURE
de
raux de Blas l'an 1577.e
toit perit fils d'Antoine
Blanchefort ſeigneur de
Beauregard en Roliergue ,
que quelques curieux pré.
tendent eſtre frere puilné
de Jean de Blanchefort feigneur
de S. Clement ,& S.
Janurin,duquel defcendent
les Ducs de Leſdiguieres &
de Crequin Monfieur de
Blanchefort qui vient de
mourir avoit épousé le 27.
Janvier 1702. Gabrielle-
Charlotte Bruſlart , fille de
Roger de Bruflart Mar
quis de Sillery & de Puis
GALANTM 14
Geux, Chevalier des Ordres
du Roy , Lieutenant gene
ral de fes armées, Confeill
ler d'Estatordinaire d'épée,
& Ambaſſadeur extraordinaire
en Suiffe, & deClaus
de Godet Dame de Renne
ville , dont il laiſſe un fils
unique tak toopub ans
Dame Susanne Guyonne
deCoëtlogon , veuve de
meffire Philippe - GuyMarl
quis de Coëtlogon , mous
rut le 22.May. 1σινο
abDame Eleonore du Gué,
veuve de meſſire Jean du
Noucy,ſeigneur del'Epine,
142 MERCURE
&c. Maistre des Comptes ,
mourut le 23 May âgée
de 95. ans. Elle estoit fille
de Gaspard duGué ſeigneur
de Bagnol , Treforier de
France à Lyon , tante de
Dreux Loüis du Gué , mort
Conſeiller d'Estat ordinai
re , pere de Mr du Gué de
Bagnol,receuConſeiller au
Parlement en 1703. & de
Madame la Comreffe de
Tillier. La famille de Mr
du Gué eft originaire de
Moulins en Bourbonnois,
& a donné pluſieurs Maif
tres des Requeſtes & Con
GALANT.
143
feillers au Parlement , un
Préfident des Comptes &
pluſieurs Maiſtres desCompres
à Paris витали
Mre Henry de Chaban
nes Marquis de Curton
ComtedeRochefort, mou
rut le 15. May. Il avoit ef
pouſé en premieres nopces
en 1680. Françoiſe deMontezun
de Baiſemeau ; & en
ſecondes en 1709. Catherine
Gasparde d'Eſcorailles
de Rouffil , Veuve de Sebastien
de Rofmadec Marquis
de Molac , & foeur de
feüe Madame la Duchefſe
144 MERCURE
de Fontanges. Il ne laiſſe
point d'enfans de ce dernier
mariage , mais du premier
il laiſſe entr'autres enfans
Mr le Marquisde Curton
marié en 1706. avec N.
Glueu, Veuve de Jacques
de Vaſſan Seigneur de la
Tournelle , Avocat Generalde
laChambre des Com .
ptes , & Françoiſe Gabriël
de Chabannes mariée le 2.
Juiller 1696. avec Jean Paul
de Rochechouard Marquis
de Faudras , aprés la mort
elle ſe fit Religieuſe aux
Benedictines de Montargis ,
ler . Otobre. 1701 .
Meffire Jean Jacques de
Surbechk Lieutenant Ge.
neral des armées du Roy ,
Colonel d'un Regiment
Suiffe , & Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint
Loüis , mourut le 4. May.
Il eſtoit Suiffe & s'eſtoit attaché
au ſervice de la France
dés ſa jeuneſſe , il avoit
Epousé Marie Magdelaine
Chapelier , Soeur de feu
GALANTA 129
Claude Chapelier mort
Doyen de l'Eglife Colle
giale de S. Germain l'Au
xerrois , & fille de Henry
Chapelier Avocat General
de la Cour des Aydes , &
de Catherine Brice , il en
a laiffé pour fille Magde
laine Anne de Surbechk
marice le Fevrier 1708.
avec Charles Comte de Berenger
Colonel du Regi
ment de Bugey tué au fiége
de S. Venant le 24. Sep
tembre 1711. fils de Mr le
Comte de Guast Berenger
Lieutenant General des ar
mées du Roy.
:
130 MERCURE
Dame,Marguerite Pic
ques Veuve de , Mellire
François le Maye Confeil
ler au grandConfeil, mourut
fans enfans le 10. May,
elle efloit filled Olivier Picques
Ecuyer Secretaire, du
Roy ,& fon mary effoit
frere de Mrle Maye Confeiller
au Parlement , & fils
de François le Maye Con
ſeiller de la Cour des Aydes
, mort l'an 1677. d'u
ne Famille originaire de
Tours,
Meffire Jean Joſeph de
Montulé Conſeiller au ParGALANT.
In
lement , & Doyen de la
premiere des Requeſtes au
Palais , mourut le 10. May,
il eſtoit fils de François de
Montulé, Maire de la Ville
deNantes& Auditeur en la
Chambre des Comptes de
Bretagne,& de Marc Regnier
, & avoit pour frere
Antoine deMontulé Abbé,
mort depuis pluſieurs an
nées , & pour ſoeur Marie
Anne de Montulé mariée
Lan 1662. avec Gilles de
Boiſbaudry Seigneur de
Langan , il fut receu Con
ſeiller au Parlement de Pay
132 MERCURE
ris le 26. Juin 1671. & eſpous
fa en premiere nopce le
26. Juin 1672. Magdelaine
Charlot fille de Claude
Charlot Seigneur de Prince
Secretaire du Roy ,
d'Anne Aymeret de Ga
zeau , elle mourut fans enfans
, au mois de Juin 1674.
&il fe remaria avec Agnes
Bouvard fille de Michel
&1
06
Bouvard Seigneur de Fourqueux
Conſeiller au Parle
ment , & de Catherine
Leſné , & Soeur de Mrde
Fourqueux, Procureur Ge29b
neral de la Chambre desm
Jiey acului siдла эка
DOG GALANT5
-le.
Je
re
Comptes de ce dernier
mariage il a laiſſé pour en
fans , Auguſte Joſephide
Montulé, qui a embraſſé le
parti de l'Eglife & eft
Doyen de l'Egliſe de Beau- b
vais , & Jean Baptifte de
Montulé , reçû Conſeiller
au Parlement le 17.Mars,
3
Meſſire Estienne de laGal
ſte Mareſchal des camps &
armées du Roy , cy - devant
Lieutenant & Ayde Major
des Gardes de ſa Majesté ,
mourut le 13. May b
Dame Anne Pithou veu134
MERCURE
ve de Meffire Loüis Charles
de la Rochefoucault , Marquis
deMontendre, mourut
le 14. May. Elle estoit fille
de Pierre Pithou Conſeiller
au Parlement , & de Chreftienne
Loizel ,& mere de
Mr le Marquis de MontendreCapitaine
des Suiſſes de
feuMonſeigneur le Ducde
Berry , & de Mr le Comte
de Jarnac , voyez pour la famille
des Pithoux la genealogiequi
en eſt dreſſée dans
le Nobiliaire de Champagne
, dreſſé par ordre de Mr
de Caumartin Intendant à
GALANT.
135
-
Chaalons en 1667. pour la
genealogie de la maiſon de
laRochefoucault , l'hiſtoire
des grands Officiers de la
Couronnendalsport
Dame MargueriteMorin
Oveuve de MeſſireJean Comte
d'Eſtrées ,premier Baron
du Boulonois, Chevalier des
Ordres du Roy , Mareſchal
& Vice- Amiral de France ,
Viceroy de l'Amerique ,
Gouverneur des Ville &
Chaſteau de Nantes , &
Lieutenant general pour ſa
Majesté au Comté de Nantois,
mourutle,16. May âgée
)
٢٤٢ THAJAD
136TMERCUREM
defoixante quinze ans. Elle
eſtoit fille de Jacques Morin
Secretaire du Roy,& mai
ftre d'hostel ordinaire de fa
Majoſté,&d'Anne Yvelin ,
elle cut pour enfans Victor-
MarieComte d'Eſtrées ,
le 30.1 Novembre 1660 à
preſent Mareſchal deFrance,
Jean Abbé d'Eltrées ,
cy-devant Ambaſſadeur
Portugal, puis en Eſpagne ,
Prélat Commandeur Prélat
en
de
l'Ordre du S. Elprit , recey
le Janvier 1705 Marie-
Anne Catherine d'Eſtrées ,
mariée le 28. Novembre 1661
GALANT. 137
i à Michel François leTel
lier , Marquis de Courten
vaux , Colonel des Cent
Suiffes de la garde du Corps
du Roy; Marie Anne d'EC
trées,Religieuse à l'Aſſomption
, & Eliſabeth Roſalie
d'Eſtrées Demoiselle de
Tourpes. Voyez pour la genealogie
de la maiſon d'Eftées
l'hiſtoire des grands
Officiers de la Courone au
chapitre des Mareſchaux
de France & des grands
Maiſtres de l'artillerie.T
Meffire Jean-François de
Blanche fort , Chevalier
May 1714, 1.83 M
S MERCURE
I
Baron d'Afnois , Saligny ,
S.Germaindes Bois , &c.
Gouverneur pour le Roy de
la province & pays de Gex ,
mourut le 16. May.
! Il eſtoit fils de Roger de
Blanchefort , Baron d'Af
nois , Lieutenant Colonel
duRegiment deNavarre,&
Maref hal des camps & armées
du Roy , petit fils de
François de Blanchefort ,
Barond'Aſnois auffi Maref
chal de camp & armées du
Roy , & arriere petit fils
d'Adrien de Blanchefort
Baron d'Afnois, gentilhom,
GALANT
139
me de la chambre de Monſieur
le Duc d'Alençon ,
Gouverneur des villes de
Nevers & de faint Jean de
Lofne, meſtre de camp d'un
Regiment , & député de la
Nobleffe de Nivernois aux
Eftats generaux de Paris ,
en 1614. & de Henriette
de Salazar Dame d'Aſnois.
Pierre de Blanchefort , Baron
d'Aſnois ſon tris ayeul ,
de l'Ordre du Roy , gentilhomme
ordinaire de fa
chambre , & député de la
Nobleſſe de Nivernois &
Donziois aux Eftats gene-
Mij
140 MERCURE
de
raux de Blas l'an 1577.e
toit perit fils d'Antoine
Blanchefort ſeigneur de
Beauregard en Roliergue ,
que quelques curieux pré.
tendent eſtre frere puilné
de Jean de Blanchefort feigneur
de S. Clement ,& S.
Janurin,duquel defcendent
les Ducs de Leſdiguieres &
de Crequin Monfieur de
Blanchefort qui vient de
mourir avoit épousé le 27.
Janvier 1702. Gabrielle-
Charlotte Bruſlart , fille de
Roger de Bruflart Mar
quis de Sillery & de Puis
GALANTM 14
Geux, Chevalier des Ordres
du Roy , Lieutenant gene
ral de fes armées, Confeill
ler d'Estatordinaire d'épée,
& Ambaſſadeur extraordinaire
en Suiffe, & deClaus
de Godet Dame de Renne
ville , dont il laiſſe un fils
unique tak toopub ans
Dame Susanne Guyonne
deCoëtlogon , veuve de
meffire Philippe - GuyMarl
quis de Coëtlogon , mous
rut le 22.May. 1σινο
abDame Eleonore du Gué,
veuve de meſſire Jean du
Noucy,ſeigneur del'Epine,
142 MERCURE
&c. Maistre des Comptes ,
mourut le 23 May âgée
de 95. ans. Elle estoit fille
de Gaspard duGué ſeigneur
de Bagnol , Treforier de
France à Lyon , tante de
Dreux Loüis du Gué , mort
Conſeiller d'Estat ordinai
re , pere de Mr du Gué de
Bagnol,receuConſeiller au
Parlement en 1703. & de
Madame la Comreffe de
Tillier. La famille de Mr
du Gué eft originaire de
Moulins en Bourbonnois,
& a donné pluſieurs Maif
tres des Requeſtes & Con
GALANT.
143
feillers au Parlement , un
Préfident des Comptes &
pluſieurs Maiſtres desCompres
à Paris витали
Mre Henry de Chaban
nes Marquis de Curton
ComtedeRochefort, mou
rut le 15. May. Il avoit ef
pouſé en premieres nopces
en 1680. Françoiſe deMontezun
de Baiſemeau ; & en
ſecondes en 1709. Catherine
Gasparde d'Eſcorailles
de Rouffil , Veuve de Sebastien
de Rofmadec Marquis
de Molac , & foeur de
feüe Madame la Duchefſe
144 MERCURE
de Fontanges. Il ne laiſſe
point d'enfans de ce dernier
mariage , mais du premier
il laiſſe entr'autres enfans
Mr le Marquisde Curton
marié en 1706. avec N.
Glueu, Veuve de Jacques
de Vaſſan Seigneur de la
Tournelle , Avocat Generalde
laChambre des Com .
ptes , & Françoiſe Gabriël
de Chabannes mariée le 2.
Juiller 1696. avec Jean Paul
de Rochechouard Marquis
de Faudras , aprés la mort
elle ſe fit Religieuſe aux
Benedictines de Montargis ,
ler . Otobre. 1701 .
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Résumé : MORTS.
Le texte relate plusieurs décès et biographies de personnalités françaises du début du XVIIIe siècle. Jean Jacques de Surbechk, lieutenant général des armées du Roy, colonel d'un régiment suisse et chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis, est décédé le 4 mai. Né en Suisse, il a servi la France dès sa jeunesse et a épousé Marie Magdelaine Chapelier. Leur fille, Magdeleine Anne de Surbechk, est mariée à Charles Comte de Berenger, colonel du régiment de Bugey, tué au siège de Saint-Venant le 24 septembre 1711. Dame Marguerite Piques, veuve de Meffire François le Maye, conseiller au grand conseil, est décédée sans enfants le 10 mai. Elle était fille d'Olivier Piques, écuyer secrétaire du Roy, et son mari était frère de Mr le Maye, conseiller au Parlement. Jean Joseph de Montulé, conseiller au Parlement et doyen de la première des Requestes au Palais, est décédé le 10 mai. Fils de François de Montulé, maire de Nantes et auditeur à la Chambre des Comptes de Bretagne, il a laissé pour enfants Auguste Joseph de Montulé, doyen de l'Église de Beauvais, et Jean Baptiste de Montulé, conseiller au Parlement. Estienne de la Galste, maréchal des camps et armées du Roy, ancien lieutenant et aide-major des Gardes de sa Majesté, est décédé le 13 mai. Dame Anne Pithou, veuve de Meffire Loüis Charles de la Rochefoucault, marquis de Montendre, est décédée le 14 mai. Elle était fille de Pierre Pithou, conseiller au Parlement, et mère de Mr le marquis de Montendre et de Mr le comte de Jarnac. Dame Marguerite Morin, veuve de Meffire Jean Comte d'Estrées, premier baron du Boulonois, chevalier des Ordres du Roy, maréchal et vice-amiral de France, est décédée le 16 mai à l'âge de soixante-quinze ans. Elle a laissé pour enfants Victor-Marie Comte d'Estrées, maréchal de France, Jean Abbé d'Estrées, prélat commandeur de l'Ordre du Saint-Esprit, Marie-Anne Catherine d'Estrées, mariée à Michel François le Tellier, marquis de Courtenvaux, et Élisabeth Rosalie d'Estrées, demoiselle de Tourpes. Jean-François de Blanchefort, chevalier, baron d'Asnois, Saligny, Saint-Germain-des-Bois, gouverneur de la province et pays de Gex, est décédé le 16 mai. Fils de Roger de Blanchefort, baron d'Asnois, et petit-fils de François de Blanchefort, baron d'Asnois, il a épousé Gabrielle-Charlotte Bruslart, laissant un fils unique âgé de six ans. Dame Susanne Guyonne de Coëtlogon, veuve de Meffire Philippe marquis de Coëtlogon, est décédée le 22 mai. Dame Eleonore du Gué, veuve de Meffire Jean du Noucy, seigneur de l'Épine, maître des Comptes, est décédée le 23 mai à l'âge de 95 ans. Elle était fille de Gaspard du Gué, trésorier de France à Lyon, et tante de Dreux Louis du Gué, conseiller d'État ordinaire. Henry de Chabannes, marquis de Curton, comte de Rochefort, est décédé le 15 mai. Il a épousé en premières noces Françoise de Montezun de Baissemeau et en secondes noces Catherine Gasparde d'Escorailles de Rouffil, veuve de Sébastien de Rosmadec, marquis de Molac. Il a laissé plusieurs enfants de son premier mariage, dont le marquis de Curton et Françoise Gabrielle de Chabannes, mariée à Jean Paul de Rochechouard, marquis de Faudras.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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283
p. 155-158
De Hambourg le 9. May.
Début :
Je suis fort allarmé des Lettres que je reçois de Dantzik [...]
Mots clefs :
Roi, Troupes, Pologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De Hambourg le 9. May.
De Hambourg le 9. May.
i Je ſuis fort allarmé des
Lettres que je reçois deDantzık
. On me mande qu'on a
publié à Varſovie des deffenſes
tres vigoureuſes de laiſſer
deſcendre du coſté de cette
156 MERCURE
Ville aucune Barque chargée
de grains , fans un paſſeport
du Roy ou du General Janus,
parce que la recolte de l'année
derniere a eſté ſi mauvaiſe,
&celle de cette année eſt
gaſtée par les inondations &
Ics pluyes continuelles , qu'on
apprehende une famine effective.
P
Les Troupes Saxones qui
eſtoient dans le territoire de
Dantzak en font enfin parties
aprés avoir exigé des contributions
pour leur ſubſiſtance,
elles ont paffé, la Viſtule &
continué leur route vers la
Podlaquie.
GALANT. 157
On a appris d'un Officier
Tartare qui avoit des Lettres
du Kan pour le Roy de Pologne
& pour le grand General
, que le Roy de Suede étoit
encore à Demir Toca , & que
le Palatin de Kiovie eſtoit
allé trouver le Kan à Kilia
pour prendre congé de luy ,
& retourner auſſi- toſt en
Pologne.
Les Troupes Danoiſes qui
gardoient les paſſages du côté
de Holſtein ne font pas
encore parties des environs de
cette Ville.
Le Duc de Hanover a fait
158 MERCURE
declarer par une Ordonnance
publique qu'il prétendoit
que les paſſages de ſon Pays
fuffent fermez , juſqu'aprés
les grandes chaleurs , & que
les Voyageurs n'entraſſent
dans ſes Etats , qu'aprés au
moins cinq jours de quaranraine.
i Je ſuis fort allarmé des
Lettres que je reçois deDantzık
. On me mande qu'on a
publié à Varſovie des deffenſes
tres vigoureuſes de laiſſer
deſcendre du coſté de cette
156 MERCURE
Ville aucune Barque chargée
de grains , fans un paſſeport
du Roy ou du General Janus,
parce que la recolte de l'année
derniere a eſté ſi mauvaiſe,
&celle de cette année eſt
gaſtée par les inondations &
Ics pluyes continuelles , qu'on
apprehende une famine effective.
P
Les Troupes Saxones qui
eſtoient dans le territoire de
Dantzak en font enfin parties
aprés avoir exigé des contributions
pour leur ſubſiſtance,
elles ont paffé, la Viſtule &
continué leur route vers la
Podlaquie.
GALANT. 157
On a appris d'un Officier
Tartare qui avoit des Lettres
du Kan pour le Roy de Pologne
& pour le grand General
, que le Roy de Suede étoit
encore à Demir Toca , & que
le Palatin de Kiovie eſtoit
allé trouver le Kan à Kilia
pour prendre congé de luy ,
& retourner auſſi- toſt en
Pologne.
Les Troupes Danoiſes qui
gardoient les paſſages du côté
de Holſtein ne font pas
encore parties des environs de
cette Ville.
Le Duc de Hanover a fait
158 MERCURE
declarer par une Ordonnance
publique qu'il prétendoit
que les paſſages de ſon Pays
fuffent fermez , juſqu'aprés
les grandes chaleurs , & que
les Voyageurs n'entraſſent
dans ſes Etats , qu'aprés au
moins cinq jours de quaranraine.
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Résumé : De Hambourg le 9. May.
Le 9 mai, un texte de Hambourg exprime une vive inquiétude concernant la situation à Dantzig. À Varsovie, des défenses interdisent le transport de grains sans passeport royal ou du général Janus en raison de mauvaises récoltes et de dégâts causés par des inondations et des pluies continues, menaçant une famine. Les troupes saxonnes, après avoir exigé des contributions, ont traversé la Vistule et se dirigent vers la Podlachie. Un officier tartare a rapporté que le roi de Suède se trouvait à Demir Toca et que le palatin de Kiev avait rencontré le Kan à Kilia avant de retourner en Pologne. Les troupes danoises surveillent toujours les passages du côté du Holstein. De plus, le duc de Hanovre a ordonné la fermeture des passages de son pays jusqu'après les grandes chaleurs et imposé une quarantaine de cinq jours pour les voyageurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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284
p. 173-178
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a nommé à l'Evêché de Senlis, vacant par la [...]
Mots clefs :
Dons, Roi, Abbaye, Abbé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY.
Le Roy a nommé à l'Evêché
de Senlis , vacant par la
mort de Mr de Chamillart ,
l'Abbé Trudaine , grand Vicaire
d'Amiens.
Senlis Ville de France dans
le Duché de Valois. Elle eſt
ſituée ſur la Nonnette , à dix
Piij
174 MERCURE
lieuës de Paris; elle a tiré ſon
nom de ces anciens peuples ,
oude ſa ſituation au milieu de
la grande Foreſt de Rer. Elle
fut convertie par les Prédications
de S. Denis , Apoſtre de
la France , & S. Regule , qui
en fut le premier Eveſque , y
fonda l'Egliſe Cathedrale en
l'honneur de Noſtre - Dame.
Ilya ſept Paroiſſes , deux Collegiales
&un Bailly. Le Chapitre
de laCathedrale eft compoſé
d'un Doyen, d'un Archidiacre,
d'un Chantre & de 24 .
Chanoines ; le Diocéle n'a
que ſept lieuësde longueur &
GALANT 175
comprend 72. Parouffes , par
tagées entre quelques Doyen.
nez Ruraux. La Ville de Senlis
fouffrit un Siege contre la
ligue,& vit le ſanglant combat
qui s'y donna en 1589.
entre les Ducs de Longueville
&d'Aumale, celuy cy Ligueur
& l'autre du partidu Roy.
Sa Majefté a donné l'Abbaye
de Baume , Ordre de S.
Benoift, Diocéſe deBezançon,
vacante par la mort de Mr de
Chamillart , Eveſque de Senlis,
àl'Abbé de Broglio,Agent
du Clergé de France.
Baume eſt une petite Ville
Pij
176 MERCURE
/ de la Franche Comté. Elle eft
ſituée ſur la riviere de Doux,
fix licuës au-deſſus de la Ville
deBeſançon.
L'Abbaye de Longway ,
Ordre de Cifteaux , Diocéſe
de Langres, à l'AbbéCaqueré.
Longway, Bourg de France
dans la Champagne , eſt fitué
à fix licuës de Langres du
coſté de l'Occident.
Il y a une autre Abbaye
de Longway de l'Ordre de
Premontré , dans le Diocéſe
de Reims.
L'Abbaye deCorés , Ordre
de S. Benoift , Diocéſe d'AuGALANT.
177
tun , à l'Abbé deChamperon.
L',AbbayedeFoncombaud,
Ordre de S. Benoift , Diocéſe
de Bourges , à l'Abbé Tiraquau.
Foncombaud , Bourg de
France dans le Berry , eſt ſitué
ſur la rivieredeCreuſe , 2.
lieuës au-deſſous de Blanc en
Berry.
L'Abbaye de Foncombaud
fut fondée l'an 1090.
L'Abbaye de Boras , Ordre
de Ciftcaux , Diocéſe d'Auxerre,
àl'Abbél'Anglois.
La Coadjutorerie de l'Abbaye
des Religieuſes de S.
178 MERCURE
Juſt de Romans , Ordre de
Cifteaux , Diocélſe de Vierine
àMadameArmand, Religieuſe
du même Oidre.
Le Roy a nommé à l'Evêché
de Senlis , vacant par la
mort de Mr de Chamillart ,
l'Abbé Trudaine , grand Vicaire
d'Amiens.
Senlis Ville de France dans
le Duché de Valois. Elle eſt
ſituée ſur la Nonnette , à dix
Piij
174 MERCURE
lieuës de Paris; elle a tiré ſon
nom de ces anciens peuples ,
oude ſa ſituation au milieu de
la grande Foreſt de Rer. Elle
fut convertie par les Prédications
de S. Denis , Apoſtre de
la France , & S. Regule , qui
en fut le premier Eveſque , y
fonda l'Egliſe Cathedrale en
l'honneur de Noſtre - Dame.
Ilya ſept Paroiſſes , deux Collegiales
&un Bailly. Le Chapitre
de laCathedrale eft compoſé
d'un Doyen, d'un Archidiacre,
d'un Chantre & de 24 .
Chanoines ; le Diocéle n'a
que ſept lieuësde longueur &
GALANT 175
comprend 72. Parouffes , par
tagées entre quelques Doyen.
nez Ruraux. La Ville de Senlis
fouffrit un Siege contre la
ligue,& vit le ſanglant combat
qui s'y donna en 1589.
entre les Ducs de Longueville
&d'Aumale, celuy cy Ligueur
& l'autre du partidu Roy.
Sa Majefté a donné l'Abbaye
de Baume , Ordre de S.
Benoift, Diocéſe deBezançon,
vacante par la mort de Mr de
Chamillart , Eveſque de Senlis,
àl'Abbé de Broglio,Agent
du Clergé de France.
Baume eſt une petite Ville
Pij
176 MERCURE
/ de la Franche Comté. Elle eft
ſituée ſur la riviere de Doux,
fix licuës au-deſſus de la Ville
deBeſançon.
L'Abbaye de Longway ,
Ordre de Cifteaux , Diocéſe
de Langres, à l'AbbéCaqueré.
Longway, Bourg de France
dans la Champagne , eſt fitué
à fix licuës de Langres du
coſté de l'Occident.
Il y a une autre Abbaye
de Longway de l'Ordre de
Premontré , dans le Diocéſe
de Reims.
L'Abbaye deCorés , Ordre
de S. Benoift , Diocéſe d'AuGALANT.
177
tun , à l'Abbé deChamperon.
L',AbbayedeFoncombaud,
Ordre de S. Benoift , Diocéſe
de Bourges , à l'Abbé Tiraquau.
Foncombaud , Bourg de
France dans le Berry , eſt ſitué
ſur la rivieredeCreuſe , 2.
lieuës au-deſſous de Blanc en
Berry.
L'Abbaye de Foncombaud
fut fondée l'an 1090.
L'Abbaye de Boras , Ordre
de Ciftcaux , Diocéſe d'Auxerre,
àl'Abbél'Anglois.
La Coadjutorerie de l'Abbaye
des Religieuſes de S.
178 MERCURE
Juſt de Romans , Ordre de
Cifteaux , Diocélſe de Vierine
àMadameArmand, Religieuſe
du même Oidre.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le texte décrit plusieurs nominations et lieux en France. Le roi a nommé l'Abbé Trudaine à l'évêché de Senlis, ville située sur la Nonnette à dix lieues de Paris. Senlis, évangélisée par Saint Denis et Saint Regule, compte sept paroisses, deux collégiales et un bailli. Son diocèse s'étend sur sept lieues et comprend soixante-douze paroisses. La ville a subi un siège en 1589 lors de la Ligue. L'Abbé de Broglio a reçu l'abbaye de Baume, en Franche-Comté, sur la rivière Doux, six lieues au-dessus de Besançon. L'Abbé Caqueré a obtenu l'abbaye de Longway en Champagne, à six lieues de Langres. Une autre abbaye de Longway, de l'ordre de Prémontré, se trouve dans le diocèse de Reims. L'Abbé de Champeron a été nommé à l'abbaye de Corès dans le diocèse d'Autun. L'Abbé Tiraquau a reçu l'abbaye de Foncombaud, fondée en 1090, en Berry, sur la rivière Creuse. L'Abbé l'Anglois a été attribué à l'abbaye de Boras dans le diocèse d'Auxerre. Enfin, Madame Armand a obtenu la coadjutorerie de l'abbaye des Religieuses de Saint-Just de Romans dans le diocèse de Vienne.
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285
p. 212-215
« Mr le Baron Perron de S. Martin, Baron de Quart, S. [...] »
Début :
Mr le Baron Perron de S. Martin, Baron de Quart, S. [...]
Mots clefs :
Roi, Ambassadeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Mr le Baron Perron de S. Martin, Baron de Quart, S. [...] »
Mr le Baron Perron de S.
Martin , Baron de Quart , S.
Vincent Donat , Joras , &c.
Gentil homme de la Chambre
de ſa Majesté Sicilienne ,
General de Bataille dans ſes
armées , Gouverneur de la
Ville & Province d'Ivrée,
fon Ambaſfadeur ordinaire
auprés du Roy de France , fit
GALANT. 213
fon entrée publique le 12.
decemois La ſuitede cet Ambaſſadeur
eſtoit compoféedu
Caroſſe du Roy , où estoient
l'Ambaſſadeur, le Maréchal de
Monteſquiou & l'Introducteur
, &des Caroſſes des Princes&
Princeſſes du Sang, dans
leſquels eſtoient les Gentilshommes
qui complimenterent
Mr l'Ambaſſadeur.
Les Caroffes de l'Introducteur
&du Maréchal precedez
de leurs valets de pieds . 18 .
valets de pieds de l'Ambaffadeur
, habillez d'une livrée
magnifique , fon Ecuyer & 4.
214 MERCURE
Pages à cheval. Le Suiffe à
cheval , qui precedoit le Caroſſede
l'Ambaſſadeur , àhuit
chevaux , fuivoient deux autres
Caroffes , dans lesquels
eſtoient Mr Denaudy , Secretaire
du Roy de Sicile & de
fon Ambaffade à la Cour de
France , & trois autres Gen.
tils-hommes. Aprés qu'il fut
arrivé à fon Hoſtel , il fut
complimenté de la part du
Roy par le Duc de la Tremoille
, premier Gentil hom
me de la Chambre de Sa Majesté,
de la part de Madame ,
par le Marquis deMortagne,
GALANC. 215
fon premier Ecuyer ; de la
part de Mr le Duc d'Orleans
par le Marquis d'Armentieres ,
ſon premier Gentil homme
de la Chambre; de la part
deMadame la Ducheffe d Orleans
par le Marquis de S.
Pierre , fon premier Ecuyer.
Le 24. le Prince de Lambefc
& le Baron de Brettül ,
vinrent avec le Caroſſe du
Roy prendre l'Ambaſfadeur
en fon Hoſtel , & le conduifirent
à Verſailles , où il cut
ſa premiere Audiance publique
de Sa Majefte. Aprés
quoy il cut Audiance deMon
seigneur le Dauphin, de Ma-
dame & Monseigneur le Duc
& de Madame la Duchesse
d Orleans. Il fit une tres belle
Harangue à Sa Majesté, à la-
quelle elle répondit en des
termes tres-obige
Martin , Baron de Quart , S.
Vincent Donat , Joras , &c.
Gentil homme de la Chambre
de ſa Majesté Sicilienne ,
General de Bataille dans ſes
armées , Gouverneur de la
Ville & Province d'Ivrée,
fon Ambaſfadeur ordinaire
auprés du Roy de France , fit
GALANT. 213
fon entrée publique le 12.
decemois La ſuitede cet Ambaſſadeur
eſtoit compoféedu
Caroſſe du Roy , où estoient
l'Ambaſſadeur, le Maréchal de
Monteſquiou & l'Introducteur
, &des Caroſſes des Princes&
Princeſſes du Sang, dans
leſquels eſtoient les Gentilshommes
qui complimenterent
Mr l'Ambaſſadeur.
Les Caroffes de l'Introducteur
&du Maréchal precedez
de leurs valets de pieds . 18 .
valets de pieds de l'Ambaffadeur
, habillez d'une livrée
magnifique , fon Ecuyer & 4.
214 MERCURE
Pages à cheval. Le Suiffe à
cheval , qui precedoit le Caroſſede
l'Ambaſſadeur , àhuit
chevaux , fuivoient deux autres
Caroffes , dans lesquels
eſtoient Mr Denaudy , Secretaire
du Roy de Sicile & de
fon Ambaffade à la Cour de
France , & trois autres Gen.
tils-hommes. Aprés qu'il fut
arrivé à fon Hoſtel , il fut
complimenté de la part du
Roy par le Duc de la Tremoille
, premier Gentil hom
me de la Chambre de Sa Majesté,
de la part de Madame ,
par le Marquis deMortagne,
GALANC. 215
fon premier Ecuyer ; de la
part de Mr le Duc d'Orleans
par le Marquis d'Armentieres ,
ſon premier Gentil homme
de la Chambre; de la part
deMadame la Ducheffe d Orleans
par le Marquis de S.
Pierre , fon premier Ecuyer.
Le 24. le Prince de Lambefc
& le Baron de Brettül ,
vinrent avec le Caroſſe du
Roy prendre l'Ambaſfadeur
en fon Hoſtel , & le conduifirent
à Verſailles , où il cut
ſa premiere Audiance publique
de Sa Majefte. Aprés
quoy il cut Audiance deMon
seigneur le Dauphin, de Ma-
dame & Monseigneur le Duc
& de Madame la Duchesse
d Orleans. Il fit une tres belle
Harangue à Sa Majesté, à la-
quelle elle répondit en des
termes tres-obige
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Résumé : « Mr le Baron Perron de S. Martin, Baron de Quart, S. [...] »
Le Baron Perron de Saint-Martin, Baron de Quart, Vincent Donat, Joras, ambassadeur ordinaire du roi de Sicile, arriva à Paris le 12 décembre. Son entrée publique se fit en grand cortège, incluant le carrosse du roi avec l'ambassadeur, le maréchal de Montesquiou et l'introducteur des ambassadeurs, ainsi que des carrosses de princes et princesses du sang. Le cortège comprenait également des valets de pied, des écuyers et des pages. À son hôtel, l'ambassadeur fut accueilli par des représentants du roi, de Madame, du duc d'Orléans et de la duchesse d'Orléans. Le 24 décembre, le prince de Lambesc et le baron de Breteuil conduisirent l'ambassadeur à Versailles pour sa première audience publique avec le roi de France. Il rencontra également le dauphin, Madame, le duc et la duchesse d'Orléans, et prononça une harangue à laquelle le roi répondit favorablement.
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286
p. 266-280
« Je m'imagine que tout ce qui s'appelle ceremonie [...] »
Début :
Je m'imagine que tout ce qui s'appelle ceremonie [...]
Mots clefs :
Cérémonies, Procession, Dieu, Roi, Madrid, Hommes, Église, Palais, Fête-Dieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je m'imagine que tout ce qui s'appelle ceremonie [...] »
qui
s'appelle
ceremo
nie
dans
le
monde
n'a
rion
dont
le
détail
foit
GALANTA 267
fort réjoüiſſant, & qu'on
ne peut pas diſconvenir
de cette maxime d'Horace
:
و
Segnius irritant animos
demiffa per aurem
Quàm quæ funt oculis
fubjecta fidelibus .
Pour lover la beauté des
lieux ,
Pouren admirer les
tartermerveilles
On est plûtôt pris par
alides yeux
Qu'on n'est feduit par
Zij
468 MERCURE
les oreilles .
Cependant comme il
n'y a qu'une petite partie
des hommes qui puifſe
voir ce que les autres
ne peuvent apprendre
que par oüi-dire , je croy
que le recit de certaines
ceremonies deo nôtre
pays , ou d'un autre , a
quelque choſe qui inter
reſſe le lecteur preſque
autant que celui qui en
fait part à eu de plaiſir à
les voir. Cela ſuppoſe
GALANT. 269
je vais dire deux mots
de la Fête Dieu , & des
ceremonies extraordinaires
que ce jour- là l'afage
autoriſe en certains
pays. J'en parlerai , comme
je parlerai chaque
mois des jours que quel
ques nouveautez diſtin
guent ànotre égard chez
les differentes nations
de l'Europe.
La Fête- Dieu , ou plutôt
la Fête du S. Sacrement ,
fut inftituée , ſelon la plus
Z iij
270 MERCURE
veritable & la plus commune
opinion , ſous le Pontificat
d'Urbain IV. l'an 1264.
comme il paroît par une
Bulle dattée d'Orviette le
huitième jour de Septembre
1264. qui ſe trouve dans
le Corps du Droit Canon ,
& dans le grand Bulliaire
de Cherubin.
C'eſt un jour folemnel
cheztous les Chrétiens. Les
ruës jonchées de fleurs, l'exterieur
des maiſons paré
des plus belles tapiſſeries
qui les meublent , les repofoirs,
l'allegreſſe des peu
GALANT. 271
ples , les chants & les or
nemens del'Eglife , les proceffions
, & la délivrance
des priſonniers , en font en
France un jour de pieté ,
de ſplendeur & d'indulgence.
4
Mais il y a en Flandre ,
en Italie , en Eſpagne & en
Portugal bien plus de ceremonies
encore qu'en France.
Ces quatre nations font
dans ce grand jour à peu
prés le même étalage. Les
Eſpagnols & les Portugais
fur tout , font ceux dont le
ceremonial eſt le plus ma
Z iiij
272 MERCURE
gnifique. La deſcription de
la Proceffion de la Fête-
Dieu à Lisbonne reſſemble
tellement à celle de Madrid
, à l'exception de quelques
bannieres de Saints
qu'on porte à l'une,&qu'on
ne porte pas à l'autre , que
je vais , pour abreger le
détail de ces ceremonies ,
ne repreſenter en peu de
mots ces deux Proceffions
que ſous le portrait de celle
qui le fait à Madrid. ,
Les ruës où le S. Sacre
ment doit paffer font fa
blées , & femées de fleurs
a
GALANT. 273
odoriferantes , les maiſons
fonttapiſſées ,&les balcons
parez de tapis de Turquie ,
de Perſe& des Indes. Toutes
les jaloufies ſont levées,
& les Dames Eſpagnoles
font le plus bel ornement
de leurs balcons. Par tout
où la Proceffion paffe on
eft à couvert de l'ardeur
du foleil , par la precaution
que l'on a de tendre fur les
ruës , à la hauteur des maifons
, de grandes, toiles
comme celles qu'on voit
en France au deſſus des ré
pofoirs. La place du Palais
i
274 MERCURE
eſt parée des plus riches
tapifferies de la Couronne.
Le Roy d'Eſpagne fort à
dix heures du matin de ſon
Palais , il va joindre la Proceſſion
à l'Egliſe de ſainte
Marie , il la ſuit à pied jufqu'à
une heure aprés midi ,
ou plûtôt il ne la quinte que
lors qu'elle eſt rentrée à
l'Egliſe où il l'a jointe.Tous
les Prelats qui ſont à Madrid,
tous les Grands d'Ef
pagne , les Officiers de la
Couronne , & les Miniſtres
Catholiques étrangers l'accompagnent.
Le peuple le
/
GALANT. 275
fuit en foule , en criant :
Alabado sea el fantiffimo ,
alabado fea Dios, viva elRey,
viva , viva. Dieu ſoit loué,
vive le Roy, vive le Roy.
Voici l'ordre de la Proceffion.
Au milieu d'une centaine
de bannieres qui reprefentent
differens Saints , on
voit une douzaine d'hommes
enfermez dans de
grandes machines de carton
, hautes comme nos
premiers étages. Ces machines
font des images des
Geans , des Sarrafins , des
276 MERCURE
Juifs & desMores qui jadis
s'emparerent de l'iſpagne.
L'expoſition de ces figures
eſt une eſpece d'amende
honorable , qui fe renou.
velle tous les ans , pour
honorer la memoire de
Ferdinand d'Arragon &
d'Iſabelle de Caſtille , qut
exterminerent & chaffe.
rent tous les Juifs & les
Mores,dont cesRoyaumes
étoient remplis. On porte
de même des images de
nains. & de monftres ; &
l'on fair , a ce qu'on m'a dit,
fur les figures allufion à
GALANT. 277
l'hereſie &à l'idolâtrie, qui
n'ont point d'accés en Ef
pagne. Le fameux dragon
que ſainteThereſe étrangla
dans la forêt de Terragon
ne , paroît enſuité ſur une
grande machine de bois ,
portée par huit hommes.
La Sainte eſt à genoux fur
cemoftre. Cetriomphe eſt
fuivi de deux ou trois ban
des de danſeurs , vêtus à
peu prés comme nos coureurs.
Ils ont à leurs mains
des castagnettes , ou des
tambours de baſque , des
raquettes , ou des plaques
278 MERCURE
de fer , dont ils tirent avec
beaucoup d'adreſſe des fons
qui les font danſer en ca
dence. Ils s'arrêtent ordinairement
aux portes de
chaque Palais , d'où on leur
jette par les fenêtres quel
ques pieces d'argent pour
les faire danſer. Cesipetits
amuſemens ne laiſſent pas
d'interrompre quelquefois
l'ordre de la Proceffion.
Cependant toutes les Communautez
des arts &amé
tiers marchent deux àdeux,
chacun tenant un cierge&
unbouquet à lamain. Alors
GALANT. 179
les trompettes & les hautbois
à la tête du Clergé ,
compoſé de tous les Prêtres
& de tous les Religieux qui
font à Madrid , entonnent
des airs auſquels répond
plus loinune troupe de gens
comme eux. Les chants de
l'Egliſe ſe mêlent avec pieté
au ſon des inſtrumens. Il y
a entre chaque Communauté
une bande de danſeurs
, qu'on dit être une
figure des anciens Ifraëlites
qui danſoient autour de
l'arche , comme ceux - ci
danſent autour des reliques
80 MERCURE
du Patron de la Communauté
qu'ils ſuivent. Cette
Proceflion est compoſée de
blus de quatre mille per-
Jonnes qui vont pendant
rois grandes heures de re-
Doſoirs en repoſoirs Le Roy
ft avec toute ſa Cour diectement
à la ſuite du Saint
Sacrement.
s'appelle
ceremo
nie
dans
le
monde
n'a
rion
dont
le
détail
foit
GALANTA 267
fort réjoüiſſant, & qu'on
ne peut pas diſconvenir
de cette maxime d'Horace
:
و
Segnius irritant animos
demiffa per aurem
Quàm quæ funt oculis
fubjecta fidelibus .
Pour lover la beauté des
lieux ,
Pouren admirer les
tartermerveilles
On est plûtôt pris par
alides yeux
Qu'on n'est feduit par
Zij
468 MERCURE
les oreilles .
Cependant comme il
n'y a qu'une petite partie
des hommes qui puifſe
voir ce que les autres
ne peuvent apprendre
que par oüi-dire , je croy
que le recit de certaines
ceremonies deo nôtre
pays , ou d'un autre , a
quelque choſe qui inter
reſſe le lecteur preſque
autant que celui qui en
fait part à eu de plaiſir à
les voir. Cela ſuppoſe
GALANT. 269
je vais dire deux mots
de la Fête Dieu , & des
ceremonies extraordinaires
que ce jour- là l'afage
autoriſe en certains
pays. J'en parlerai , comme
je parlerai chaque
mois des jours que quel
ques nouveautez diſtin
guent ànotre égard chez
les differentes nations
de l'Europe.
La Fête- Dieu , ou plutôt
la Fête du S. Sacrement ,
fut inftituée , ſelon la plus
Z iij
270 MERCURE
veritable & la plus commune
opinion , ſous le Pontificat
d'Urbain IV. l'an 1264.
comme il paroît par une
Bulle dattée d'Orviette le
huitième jour de Septembre
1264. qui ſe trouve dans
le Corps du Droit Canon ,
& dans le grand Bulliaire
de Cherubin.
C'eſt un jour folemnel
cheztous les Chrétiens. Les
ruës jonchées de fleurs, l'exterieur
des maiſons paré
des plus belles tapiſſeries
qui les meublent , les repofoirs,
l'allegreſſe des peu
GALANT. 271
ples , les chants & les or
nemens del'Eglife , les proceffions
, & la délivrance
des priſonniers , en font en
France un jour de pieté ,
de ſplendeur & d'indulgence.
4
Mais il y a en Flandre ,
en Italie , en Eſpagne & en
Portugal bien plus de ceremonies
encore qu'en France.
Ces quatre nations font
dans ce grand jour à peu
prés le même étalage. Les
Eſpagnols & les Portugais
fur tout , font ceux dont le
ceremonial eſt le plus ma
Z iiij
272 MERCURE
gnifique. La deſcription de
la Proceffion de la Fête-
Dieu à Lisbonne reſſemble
tellement à celle de Madrid
, à l'exception de quelques
bannieres de Saints
qu'on porte à l'une,&qu'on
ne porte pas à l'autre , que
je vais , pour abreger le
détail de ces ceremonies ,
ne repreſenter en peu de
mots ces deux Proceffions
que ſous le portrait de celle
qui le fait à Madrid. ,
Les ruës où le S. Sacre
ment doit paffer font fa
blées , & femées de fleurs
a
GALANT. 273
odoriferantes , les maiſons
fonttapiſſées ,&les balcons
parez de tapis de Turquie ,
de Perſe& des Indes. Toutes
les jaloufies ſont levées,
& les Dames Eſpagnoles
font le plus bel ornement
de leurs balcons. Par tout
où la Proceffion paffe on
eft à couvert de l'ardeur
du foleil , par la precaution
que l'on a de tendre fur les
ruës , à la hauteur des maifons
, de grandes, toiles
comme celles qu'on voit
en France au deſſus des ré
pofoirs. La place du Palais
i
274 MERCURE
eſt parée des plus riches
tapifferies de la Couronne.
Le Roy d'Eſpagne fort à
dix heures du matin de ſon
Palais , il va joindre la Proceſſion
à l'Egliſe de ſainte
Marie , il la ſuit à pied jufqu'à
une heure aprés midi ,
ou plûtôt il ne la quinte que
lors qu'elle eſt rentrée à
l'Egliſe où il l'a jointe.Tous
les Prelats qui ſont à Madrid,
tous les Grands d'Ef
pagne , les Officiers de la
Couronne , & les Miniſtres
Catholiques étrangers l'accompagnent.
Le peuple le
/
GALANT. 275
fuit en foule , en criant :
Alabado sea el fantiffimo ,
alabado fea Dios, viva elRey,
viva , viva. Dieu ſoit loué,
vive le Roy, vive le Roy.
Voici l'ordre de la Proceffion.
Au milieu d'une centaine
de bannieres qui reprefentent
differens Saints , on
voit une douzaine d'hommes
enfermez dans de
grandes machines de carton
, hautes comme nos
premiers étages. Ces machines
font des images des
Geans , des Sarrafins , des
276 MERCURE
Juifs & desMores qui jadis
s'emparerent de l'iſpagne.
L'expoſition de ces figures
eſt une eſpece d'amende
honorable , qui fe renou.
velle tous les ans , pour
honorer la memoire de
Ferdinand d'Arragon &
d'Iſabelle de Caſtille , qut
exterminerent & chaffe.
rent tous les Juifs & les
Mores,dont cesRoyaumes
étoient remplis. On porte
de même des images de
nains. & de monftres ; &
l'on fair , a ce qu'on m'a dit,
fur les figures allufion à
GALANT. 277
l'hereſie &à l'idolâtrie, qui
n'ont point d'accés en Ef
pagne. Le fameux dragon
que ſainteThereſe étrangla
dans la forêt de Terragon
ne , paroît enſuité ſur une
grande machine de bois ,
portée par huit hommes.
La Sainte eſt à genoux fur
cemoftre. Cetriomphe eſt
fuivi de deux ou trois ban
des de danſeurs , vêtus à
peu prés comme nos coureurs.
Ils ont à leurs mains
des castagnettes , ou des
tambours de baſque , des
raquettes , ou des plaques
278 MERCURE
de fer , dont ils tirent avec
beaucoup d'adreſſe des fons
qui les font danſer en ca
dence. Ils s'arrêtent ordinairement
aux portes de
chaque Palais , d'où on leur
jette par les fenêtres quel
ques pieces d'argent pour
les faire danſer. Cesipetits
amuſemens ne laiſſent pas
d'interrompre quelquefois
l'ordre de la Proceffion.
Cependant toutes les Communautez
des arts &amé
tiers marchent deux àdeux,
chacun tenant un cierge&
unbouquet à lamain. Alors
GALANT. 179
les trompettes & les hautbois
à la tête du Clergé ,
compoſé de tous les Prêtres
& de tous les Religieux qui
font à Madrid , entonnent
des airs auſquels répond
plus loinune troupe de gens
comme eux. Les chants de
l'Egliſe ſe mêlent avec pieté
au ſon des inſtrumens. Il y
a entre chaque Communauté
une bande de danſeurs
, qu'on dit être une
figure des anciens Ifraëlites
qui danſoient autour de
l'arche , comme ceux - ci
danſent autour des reliques
80 MERCURE
du Patron de la Communauté
qu'ils ſuivent. Cette
Proceflion est compoſée de
blus de quatre mille per-
Jonnes qui vont pendant
rois grandes heures de re-
Doſoirs en repoſoirs Le Roy
ft avec toute ſa Cour diectement
à la ſuite du Saint
Sacrement.
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Résumé : « Je m'imagine que tout ce qui s'appelle ceremonie [...] »
La Fête-Dieu, ou Fête du Saint-Sacrement, a été instituée en 1264 sous le pontificat d'Urbain IV. Cette célébration religieuse est marquée par des cérémonies solennelles et des processions dans divers pays chrétiens, notamment en France, en Flandre, en Italie, en Espagne et au Portugal. En France, les rues sont décorées de fleurs, les maisons ornées de tapisseries, et des processions religieuses accompagnées de chants et d'ornements ont lieu. À cette occasion, les prisonniers sont libérés. En Espagne et au Portugal, les cérémonies sont particulièrement somptueuses. À Madrid, les rues sont pavées de fleurs odorantes, les maisons tapissées, et les balcons décorés de tapis précieux. La procession, à laquelle participe le roi d'Espagne, inclut des bannières représentant divers saints, des figures de géants, de Sarrasins, de Juifs et de Maures, ainsi que des images de nains et de monstres. Des danseurs et des musiciens accompagnent la procession, et des communautés professionnelles marchent en tenant des cierges et des bouquets. La procession dure plusieurs heures, avec le roi et sa cour suivant directement le Saint-Sacrement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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287
p. 280-288
Supplement aux nouvelles.
Début :
On écrit de Hambourg que les dernieres lettres de Copenhague [...]
Mots clefs :
Roi, Carrosse, Hommes, Cour, Combat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement aux nouvelles.
Supplement aux nouvelles.
On écrit de Hambourg
que les dernieres lettres de
Copenhague portoient que
'armée du Roy de Danne
mark
GALANT. 281
marck ſe monte à trente
mille hommes , qu'aprés
les obſeques de la Reine
ſa Mere , il eſt revenu de
Rofſchild à Copenhague.
Cette Princeſſe étoit Fille
de Guillaume VI. Langgrave
de Heſſe- Caffel, elle
étoit née le 27. Avril 1650 .
elle épouſa le 15. Juin 1667.
Chreftien V. Roy de Dannemarck
, dont elle a eu
ſeptEnfans, deſquels qua
tre font morts. Les trois autres
font (Frederic IV. à
preſent, regnant , né le
Octobre 1671. Sophie Ed-
May 1714. Aa
282 MERCURE
vvige née le 28. Août 1677.
Charles né le 25. Octobre
1680. On dit qu'il y a eu un
combat en Finlande ,où les
Mofcovites ont eu l'avantage
; d'autres affûrent que
le Czar à la tête de so.
mille hommes fait le tour
de la mer de Bothnie, pour
s'avancer dans la Suede
malgré la longueur du
chemin, & la difficulté des
paſlages enfin le bruir
court qu'il y a eu un com
bat naval entre les Suedois
& les Danois , & que les
Danois ontétébattus : mais
1
GALANT. 22.8833
on n'ajoûte pas beaucoup
de foy à toutes ces nouvelles.
On mande de Vienne
du 13. May que les Comtes
de Goës & de Seilern , Plenipotentiaires
de l'Empereur
, font partis le 6. pour
ſe rendre à Bade en Suiſſe.
La priſon de l'Hoſpodar de
Valaquie , qu'on a arrêté
avec ſes trois fils, ſans qu'on
en ſcache la caufe , fait
fonner bien du monde.
L'Hiſtoire de la victoire du
Bacha de Bagdad n'eſt pas.
veritable : mais il eſt vray
rai-
Aa ij
284 MERCURE
1
qu'il a été battu par les
Bachas de Damas & d'A
dep. skisthanos πο
De Madridale 15. May.
Le vieux Alcade Hali qui
commandoit depuis quinze
ans les fiege de Ceuta eſt
enfin mort. Un des Fils du
Roy de Maroc a pris fa
place, fon audace , & plus
de 20. mille hommes d'aumentation
qu'il a reçûs ,
font apprehender qu'il ne
tienne à ſon pere la parole
qu'il lui a donnée de prendre
cette place en quinze
jours. Ces menaces ont dé
1
GALANT. 285
,
terminé la Cour à envoyer
en Andaloufie avec un
renfort confiderable de
troupes , une groſſe quantité
de toutes fortes de proviſions,
pour les faire paf
fer à Ceura. Il y a quelque
temps qu'on n'a reçû ici
aucune nouvelle confide
rable du camp devantBarcelonne.
On mande ſeulement
que le BrigadierDon
Geronimo de Solis eft for
ti de Tarragone avec un
gros détachement pour en
joindre un plus fort àVil
lefranche de Panados,&
286 MERCURE
aller attaquer un corps de
rebeiles, qui s'eſt retranché
au pont d'Armentera
le Cayano, th
fur
De Rome le 5. May. Les
differens entre les Genois
& cette Cour à l'occaſion
des cenfures , publiées
contre le Pere Granelli ,
Religieux de l'Ordre de S.
François , ne paroiffent ,
point encore en termes
d'accommodement. LeRoi
de Sicile ne veut rien relâcher
de ſes droits à cette
Cour. L'audiance que les
Cardinal Aquaviva eut du
GALANT. 287
1
Pape le 25. Avril ſur les dif
ferens que la Cour deMadrid
a avec celle- ci , paroît
n'être d'aucune utilité , ni
pour l'un ni pour l'autre.
Le mariage du Prince de
Paleſtrin Barbarin avec la
Fille de las Princeſſe de
Piombino a été conclu ;
c'eſt le Cardinal Ottoboni
qui'en a fait lademande au
nomdu Prince.
De Paris. Le 27. de ce
mois M. Buys & M. de Goflinga
, Ambaſſadeurs extraordinaires
de Hollande ,
firent leur entrée publique
:
288 MERCURE
en cette ville , ſuivis d'un
cortege des plus magnifiques.
Les 2. Secretaires de
l'ambaffade étoient dans le
2. caroffe deM. Buys . Les4.
Gentilshommes de l'Ambaffadeurdans
le caroffe de
Madame. Les 2.fous Secre
taires de l'ambaſſade dans le
3. caroffe de M. de Goflinga.
Dans le 3. caroffe de M. Buys
eroitM. ſon fils, avec les 2. Au.
móniers de l'abaſlade. La ſuite
deMM. les Ambaſladeurs étoit
cõpoſée de 8. Pages, 2. Ecuyers,
&15. caroffes à fix chevaux , de
pluſieurs Gentilshommes, de 2.
Suites à cheval,& de 36. Valets
depied, tons richement habillez.
FIN.
On écrit de Hambourg
que les dernieres lettres de
Copenhague portoient que
'armée du Roy de Danne
mark
GALANT. 281
marck ſe monte à trente
mille hommes , qu'aprés
les obſeques de la Reine
ſa Mere , il eſt revenu de
Rofſchild à Copenhague.
Cette Princeſſe étoit Fille
de Guillaume VI. Langgrave
de Heſſe- Caffel, elle
étoit née le 27. Avril 1650 .
elle épouſa le 15. Juin 1667.
Chreftien V. Roy de Dannemarck
, dont elle a eu
ſeptEnfans, deſquels qua
tre font morts. Les trois autres
font (Frederic IV. à
preſent, regnant , né le
Octobre 1671. Sophie Ed-
May 1714. Aa
282 MERCURE
vvige née le 28. Août 1677.
Charles né le 25. Octobre
1680. On dit qu'il y a eu un
combat en Finlande ,où les
Mofcovites ont eu l'avantage
; d'autres affûrent que
le Czar à la tête de so.
mille hommes fait le tour
de la mer de Bothnie, pour
s'avancer dans la Suede
malgré la longueur du
chemin, & la difficulté des
paſlages enfin le bruir
court qu'il y a eu un com
bat naval entre les Suedois
& les Danois , & que les
Danois ontétébattus : mais
1
GALANT. 22.8833
on n'ajoûte pas beaucoup
de foy à toutes ces nouvelles.
On mande de Vienne
du 13. May que les Comtes
de Goës & de Seilern , Plenipotentiaires
de l'Empereur
, font partis le 6. pour
ſe rendre à Bade en Suiſſe.
La priſon de l'Hoſpodar de
Valaquie , qu'on a arrêté
avec ſes trois fils, ſans qu'on
en ſcache la caufe , fait
fonner bien du monde.
L'Hiſtoire de la victoire du
Bacha de Bagdad n'eſt pas.
veritable : mais il eſt vray
rai-
Aa ij
284 MERCURE
1
qu'il a été battu par les
Bachas de Damas & d'A
dep. skisthanos πο
De Madridale 15. May.
Le vieux Alcade Hali qui
commandoit depuis quinze
ans les fiege de Ceuta eſt
enfin mort. Un des Fils du
Roy de Maroc a pris fa
place, fon audace , & plus
de 20. mille hommes d'aumentation
qu'il a reçûs ,
font apprehender qu'il ne
tienne à ſon pere la parole
qu'il lui a donnée de prendre
cette place en quinze
jours. Ces menaces ont dé
1
GALANT. 285
,
terminé la Cour à envoyer
en Andaloufie avec un
renfort confiderable de
troupes , une groſſe quantité
de toutes fortes de proviſions,
pour les faire paf
fer à Ceura. Il y a quelque
temps qu'on n'a reçû ici
aucune nouvelle confide
rable du camp devantBarcelonne.
On mande ſeulement
que le BrigadierDon
Geronimo de Solis eft for
ti de Tarragone avec un
gros détachement pour en
joindre un plus fort àVil
lefranche de Panados,&
286 MERCURE
aller attaquer un corps de
rebeiles, qui s'eſt retranché
au pont d'Armentera
le Cayano, th
fur
De Rome le 5. May. Les
differens entre les Genois
& cette Cour à l'occaſion
des cenfures , publiées
contre le Pere Granelli ,
Religieux de l'Ordre de S.
François , ne paroiffent ,
point encore en termes
d'accommodement. LeRoi
de Sicile ne veut rien relâcher
de ſes droits à cette
Cour. L'audiance que les
Cardinal Aquaviva eut du
GALANT. 287
1
Pape le 25. Avril ſur les dif
ferens que la Cour deMadrid
a avec celle- ci , paroît
n'être d'aucune utilité , ni
pour l'un ni pour l'autre.
Le mariage du Prince de
Paleſtrin Barbarin avec la
Fille de las Princeſſe de
Piombino a été conclu ;
c'eſt le Cardinal Ottoboni
qui'en a fait lademande au
nomdu Prince.
De Paris. Le 27. de ce
mois M. Buys & M. de Goflinga
, Ambaſſadeurs extraordinaires
de Hollande ,
firent leur entrée publique
:
288 MERCURE
en cette ville , ſuivis d'un
cortege des plus magnifiques.
Les 2. Secretaires de
l'ambaffade étoient dans le
2. caroffe deM. Buys . Les4.
Gentilshommes de l'Ambaffadeurdans
le caroffe de
Madame. Les 2.fous Secre
taires de l'ambaſſade dans le
3. caroffe de M. de Goflinga.
Dans le 3. caroffe de M. Buys
eroitM. ſon fils, avec les 2. Au.
móniers de l'abaſlade. La ſuite
deMM. les Ambaſladeurs étoit
cõpoſée de 8. Pages, 2. Ecuyers,
&15. caroffes à fix chevaux , de
pluſieurs Gentilshommes, de 2.
Suites à cheval,& de 36. Valets
depied, tons richement habillez.
FIN.
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Résumé : Supplement aux nouvelles.
Le texte relate divers événements politiques et militaires en Europe. À Hambourg, l'armée danoise compte trente mille hommes, et le roi est revenu à Copenhague après les funérailles de sa mère, la reine Sophie Amalie, née en 1650 et épouse de Christian V depuis 1667. Ils ont eu sept enfants, dont trois survivants : Frédéric IV, Sophie Edwige et Charles. En Finlande, des combats opposent Moscovites et Suédois, mais les détails restent incertains. À Vienne, les comtes de Goës et de Seilern se rendent en Suisse. L'arrestation de l'Hospodar de Valachie et de ses fils soulève des questions. À Madrid, la mort de l'Alcade Hali à Ceuta et les menaces du fils du roi du Maroc poussent la cour à envoyer des renforts. En Espagne, des troupes sont déployées contre des rebelles près de Barcelone. À Rome, des différends entre les Génois et la cour pontificale persistent, notamment concernant le Père Granelli. Le mariage du Prince de Palestrina avec la fille de la Princesse de Piombino est annoncé. Enfin, à Paris, les ambassadeurs extraordinaires de Hollande, M. Buys et M. de Goslinga, font une entrée publique magnifiquement orchestrée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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288
p. 112-119
Nouvelles, [titre d'après la table]
Début :
La paix qui est à la veille d'être concluë entre tous [...]
Mots clefs :
Empereur, Roi, Comte, Camp
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles, [titre d'après la table]
La paix qui eſt à la veille
d'être concluë entre tous
les Princes du Nord , & la
tranquilité dont l'Europe
va joüir , vont deſormais
faciliter les moyens d'éta.
blir des correſpondances ,
dont les nouvelles ne feront
ni
GALANT . 43
J
ni moins agreables , ni
moins intereſſantes , pour
n'être plus chargées du détail
des alarmes de la
fi
Les rebeles Catalans &
Barcelonois touchent au
moment de leur reduction.
Voiciunt extrait d'une
lettre que j'ai reçûë du
camp devant Barcelone ,
dattée du 29.May.
Aprés un ample détail de
tout ce qui s'eſt paffé au
- poſte des Capucins , que
Male Comte d'Eſtaires ,
Maréchal de Camp& Che -
Juin 1714 K
114 MERCURE
人
valier de la Toiſon d'Or , a
emporté avec toute la valeur
imaginable , on ajoûte
qu'on prend de ſi juſtes
meſures pour attaquer cette
ville avec la derniere vigueur
, qu'elle ne peut évi
ter d'être miſe en poudre ;
que M. Orry eſttoûjours au
camp , où il auroit voulu
traiter avec les Barcelo
nois , qui n'en ont point
voulu entendre parler , &
qui difent toûjours qu'ils
periront plutôt tous , que
de ſe rendre fans un ordre
de l'Empereur : mais mala
GALANTI
gré leurs beaux diſcours
on eft perfuadé qu'ils ne
défendront rien, fi on les
attaque auſſi vivement qu
ils l'apprehendent
On a eu avis de Varſovie
parune lettre du 12. deMay,
que le Palatin de Maſovie
feroit forti de Conſtantinople
depuis plus d'un mois
avec une entiere fatisfacu
tion , s'il avoit voulu con
fentir à figner le traité que
leGrandViſir lui a propofé
touchant lepaſſage du Roy
de Suede par la Pologhe,
& lacceffion debrUkraine.
Kij
116 MERCURE
Le Roy de Pologne a trouvécettedemandedesTurcsi
ſi injuſte , qu'il a ordonné à
ſes Generaux Saxons de te
nir leurs troupes prêtes à
marcher au premier ordre.
On apprehende fort que la
Nobleſſe de Lithuanie
celle de la grande Pologne
ne cauſe ici des defordres
anſquels il fera fort difficile
de remedier , ſi leRoyn'arrêre
pas les vexations & les
executions militaires que
les troupes Saxones font
fur leurs terres , & dont el
les demandent la fatisfac
GALANT. 117
tion qu'elles pretendent
leur être dûë.
On écrit de Hambourg ,
que la Reine d'Angleterre
a fait propoſer une ſuſpenſion
d'armes auRoy de Danemark
, à laquelle il a refufé
de conſentir auſſi bien
que le Czar.
Toutes les lettres d'Allemagne
ne parlent que de
la bonne intelligence du
Roy de Suede avec le
Grand Seigneur,qu'il a prié
de donner les ordres neceſſaires
pour fon retour
dans ſes Etats.i.amlyngby
118 MERCURE
Le May le Comte de
Seilern , Plenipotentiaire
de l'Empereur , partit de
Vienne , pour aller à l'afſemblée
de Bade en Suiſſe
travailler à la paix entre la
France & l'Empire.....
Le 11. le Comte de Goës,
auffi Plenipotentiaire de
l'Empereur , prit la même
route. Les conferences ont
été ouvertes le 4. à l'affemblée
de Bade.
On écrit de Milan que
Don Vincenzo Gonzaga ,
Duc de Guastalla , eft mort
d'apoplexie le 28. Avril, âgé
GALANT. 119
de quatre- vingt ans, a
Le s. May Aleſſandro Aldobrandini
, Nonce duPape
, fit ſon entrée publique
dans Venife.
Le 10. Fête de l'Afcenfion
,leDoge,accompagné
dusNonce , monta fur le
Bucentaure , où il fit , comme
cela ſe pratique tous les
ans à pareil jour , la ceremonie
d'époufer la mer.
d'être concluë entre tous
les Princes du Nord , & la
tranquilité dont l'Europe
va joüir , vont deſormais
faciliter les moyens d'éta.
blir des correſpondances ,
dont les nouvelles ne feront
ni
GALANT . 43
J
ni moins agreables , ni
moins intereſſantes , pour
n'être plus chargées du détail
des alarmes de la
fi
Les rebeles Catalans &
Barcelonois touchent au
moment de leur reduction.
Voiciunt extrait d'une
lettre que j'ai reçûë du
camp devant Barcelone ,
dattée du 29.May.
Aprés un ample détail de
tout ce qui s'eſt paffé au
- poſte des Capucins , que
Male Comte d'Eſtaires ,
Maréchal de Camp& Che -
Juin 1714 K
114 MERCURE
人
valier de la Toiſon d'Or , a
emporté avec toute la valeur
imaginable , on ajoûte
qu'on prend de ſi juſtes
meſures pour attaquer cette
ville avec la derniere vigueur
, qu'elle ne peut évi
ter d'être miſe en poudre ;
que M. Orry eſttoûjours au
camp , où il auroit voulu
traiter avec les Barcelo
nois , qui n'en ont point
voulu entendre parler , &
qui difent toûjours qu'ils
periront plutôt tous , que
de ſe rendre fans un ordre
de l'Empereur : mais mala
GALANTI
gré leurs beaux diſcours
on eft perfuadé qu'ils ne
défendront rien, fi on les
attaque auſſi vivement qu
ils l'apprehendent
On a eu avis de Varſovie
parune lettre du 12. deMay,
que le Palatin de Maſovie
feroit forti de Conſtantinople
depuis plus d'un mois
avec une entiere fatisfacu
tion , s'il avoit voulu con
fentir à figner le traité que
leGrandViſir lui a propofé
touchant lepaſſage du Roy
de Suede par la Pologhe,
& lacceffion debrUkraine.
Kij
116 MERCURE
Le Roy de Pologne a trouvécettedemandedesTurcsi
ſi injuſte , qu'il a ordonné à
ſes Generaux Saxons de te
nir leurs troupes prêtes à
marcher au premier ordre.
On apprehende fort que la
Nobleſſe de Lithuanie
celle de la grande Pologne
ne cauſe ici des defordres
anſquels il fera fort difficile
de remedier , ſi leRoyn'arrêre
pas les vexations & les
executions militaires que
les troupes Saxones font
fur leurs terres , & dont el
les demandent la fatisfac
GALANT. 117
tion qu'elles pretendent
leur être dûë.
On écrit de Hambourg ,
que la Reine d'Angleterre
a fait propoſer une ſuſpenſion
d'armes auRoy de Danemark
, à laquelle il a refufé
de conſentir auſſi bien
que le Czar.
Toutes les lettres d'Allemagne
ne parlent que de
la bonne intelligence du
Roy de Suede avec le
Grand Seigneur,qu'il a prié
de donner les ordres neceſſaires
pour fon retour
dans ſes Etats.i.amlyngby
118 MERCURE
Le May le Comte de
Seilern , Plenipotentiaire
de l'Empereur , partit de
Vienne , pour aller à l'afſemblée
de Bade en Suiſſe
travailler à la paix entre la
France & l'Empire.....
Le 11. le Comte de Goës,
auffi Plenipotentiaire de
l'Empereur , prit la même
route. Les conferences ont
été ouvertes le 4. à l'affemblée
de Bade.
On écrit de Milan que
Don Vincenzo Gonzaga ,
Duc de Guastalla , eft mort
d'apoplexie le 28. Avril, âgé
GALANT. 119
de quatre- vingt ans, a
Le s. May Aleſſandro Aldobrandini
, Nonce duPape
, fit ſon entrée publique
dans Venife.
Le 10. Fête de l'Afcenfion
,leDoge,accompagné
dusNonce , monta fur le
Bucentaure , où il fit , comme
cela ſe pratique tous les
ans à pareil jour , la ceremonie
d'époufer la mer.
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Résumé : Nouvelles, [titre d'après la table]
En juin 1714, des développements politiques et militaires significatifs se produisent en Europe. Une paix entre les princes du Nord est annoncée, promettant une tranquillité facilitant les correspondances. En Espagne, les rebelles catalans et barcelonais sont sur le point d'être vaincus après un assaut réussi au poste des Capucins par le comte d'Estaires. Les mesures contre Barcelone sont décrites comme implacables, malgré la volonté des Barcelonais de résister. En Pologne, le roi refuse les demandes turques concernant le passage du roi de Suède et l'accession de l'Ukraine, préparant ses troupes à une confrontation. La reine d'Angleterre propose une suspension d'armes au roi de Danemark, mais cette proposition est refusée par le Danemark et le Czar. En Allemagne, une bonne intelligence est notée entre le roi de Suède et le Grand Seigneur. Les plénipotentiaires de l'Empereur, le comte de Seilern et le comte de Goës, se rendent à l'assemblée de Bade pour travailler à la paix entre la France et l'Empire. Enfin, le duc de Guastalla, Don Vincenzo Gonzaga, décède d'apoplexie, et le nonce du Pape, Alessandro Aldobrandini, fait son entrée publique à Venise.
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289
p. 123-143
MORTS.
Début :
Joseph Remy de Livron, Seigneur de Villenox & de [...]
Mots clefs :
Mort, Chevalier, Comte, Conseiller, Veuve, Seigneur, Roi, Fils, Dame, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Joſeph Remy de Livron,
Seigneur de Villenox & de
Cuile , dit le Marquis de
Livron , mourut fans alhance
le 8. May.
Il étoit frere de Jean-
Baptiſte Evrard de Livron ,
Bachelier de la Maiſon &
Societé de Sorbonne , lequel
a quitté l'Egliſe depuis
la mort de ſon frere ;
&de Marie- Françoiſe -Almodie
de Livron , mariée
le 21. Septembre 1705. avec
Lij
124
MERCURE
Marc- Antoine- Conſtantin
Valon , Seigneur de Montmain
, laquelle eſt decedée
en 1713. Il étoit fils de Joſeph-
Remy deLivron, dit le
Marquis de Livro, Colonel
d'unregimentde cavalerie,
mmoorrtteenni1687.&deFrançoiſe
Benigne de Belloix , Dame
de Villenox , & avoit pour
biſayculCharles de Livron,
Marquis deBourbone,Maréchal
desCamps&Armées
du Roy , Capitaine de so
hommes d'armes , Lieutenant
deRoy au Gouvernement
de Champagne , fait
GALANT.
125
Chevalier de l'Ordre du S.
Eſprit l'an 1633. Charles fon
ayeul , qui avoit épousé
Claude de Sallenoue , ſe fit
Prêtre aprés la mort de ſa
femme , qui mourut jeune.
Il cut l'Abbaye d'Ambournay
en Breffe. Son grandpere
maternel , M. de Villemonté
, Maître des Requêtes,
convint avec la femme
de quitter le monde ;
elley confentit ,elle ſe retira
dans un Convent : il ſe
fit Prêtre , & eut l'Evêché
de S. Malo , ſa femme vivante.
t
Liij
126 MERCURE
La maison de Livron ,
établie dans le Limoſin depuis
plus de 400. ans , eft
fortie des anciens Seigneurs
de Livron auprés de Valence
en Dauphiné , & elle
s'eſt alliée aux maiſons de
la Barre , d'Helie - Pompa.
dour, de Noailles, de Beaufremont
, de Thuiſy , de Gimel
, de Choiſeüil, d'Eſcars,
du Chatelet , de Baffompierre
, de Savigny , d'Anglure,&
autresmaiſons des
plus illuftres , tant de France
que de Lorraine. Voyez
la genealogie de Livron ,
GALANT.. 127
imprimée dans le Nobi
liaire de Champagne pa
ordre de M. de Caumartin .
Dame Genevieve - Thereſe
Chamillard , époufe de
Meffire Guy de Durfort ,
Duc de Lorge , Comte de
Quintin , mourut le 31.May
enſavingt-huitieme année.
laiſlant deux fils. Elle étoit
foeur du Marquis de Cani ,
deMadame de Dreux, femme
de M. de Dreux , grand
Maître des Ceremonies de
France , & de Madame la
Ducheſſe de la Feüillade;
Ling
128 MERCURE
tous enfans de Michel Chamillart
, Commandeur &
grandTreſorier des Ordres
du Roy , Miniſtre d'Etat ,
& ci-devant Controlleur
general des Finances , &
d'Elifabeth- Therese le Rebours.
M. de Chamillart
leur pere eſt fils de Guy
Chamillart, Maître des Requêtes
de l'Hôtel du Roy ,
mort l'an 1675. & petit- fils
de Pierre Chamillart , celebre
Avocat au Parlement
& Profeffeur en Droit,forti
d'une famille originaire de
la ville de Sens , ou des en
virons.
GALANT.
129
T
Dame Madeleine de Ri
queti, veuve de M. Jacques
du Chatelet , Seigneur de
Freſnier , Conſeiller duRoy
en fonGrandConfeil,mourut
le 3. Juin. Elle avoit été
mariée avec M. de Freſnier
en 1669. étant lors veuve de
Loüis Hurault, Seigneur de
ſaint Germain & du Cou--
dray ,& elle a eu , entre autres
enfans , Jacques du
Chatelet , Seigneur de Frefnier
, Conſeiller au Grand
Conſeil , duquel , & de Suzanne.
Genevieve Talon fa
femme, ſont ſortispluſieurs
130 MERCURE
enfans. Meſſieurs du Chatelet
ſont d'une ancienne
Nobleſſe originaire d'Artois
, alliée aux maiſons
de Rouvroy , de Choiſeuil ,
de Ligneville , de Grou
chepi , &c.
Meffire Archambaule
François Barjot d'Auneüil ,
Chanoine de la SainteChapelle
de Paris ,mourut le 9.
Juin. Il étoit fils de Loüis
Barjot, Seigneur d'Auneüil,
Maître d'Hôtel , & grand
Maître des Eaux & Forêts
de Lorraine , & Confeiller
GALANT.
131
d'Etat , & de Marie-Eliſabeth
de Baumont de ſaint
Estienne ; & pétit- fils de
Jean Barjot, Seigneur d'Auneüil
, reçû Maître des
Requêtes ordinaires de
l'Hôtel du Roy en 1587. &
depuis Conſeiller d'Etat ; &
arriere- petit fils de Philbert
| Barjot, Seigneur d'Auneüil,
Maître des Requêtes de
( l'Hôtel du Roy , & Prefident
au Grand Confeil ,
mort en 1570. & de Marie
Fernel, fille du celebre Jean
Fernel , premier Medecin
du Roy Henry II. & de
132 MERCURE
Catherine de Medicis. La
famille de Barjot eſt originaire
du Baujolois , & s'eſt
alliée aux maiſons de Beauveau
, de Broon , de Voyer
de Paulmy , & de Maillé.
Les Seigneurs d'Auneüil
font les ainez,& lesMarquis
deMoucy font les cadets.
M. Henry Jolly, Licutenant-
Colonel du regiment
de dragons de la Reine , &
Brigadier des armées du
Roy, mourut le 9. Juin.
Dame Catherine Hen
GALANT.
133
I riette d'Angennes , veuve
de Meffire Louis de la Tremoille
, Comte d'Olonne ,
mourut le 13. Juin. Elle
avoit été mariée dés l'an
1656. & avoit pour ſoeur
puînée Dame Madeleine
d'Angennes , morte depuis
peu , veuve du Maréchal
Duc de la Ferté. Elles é
toient filles de Charles
d'Angennes , Seigneur de
la Loupe , & de Marie du
Regnier de Droüé.
Meffire Claude de Saint
Georges , Archevêque &
-
34 MERCURE
Comte de Lyon , y mourut
le 9. Juin. Il avoit été d'abord
Evêque de Clermont,
puis Archevêque de Tours ,
&transferé àLyon en 1693.
Il étoit un des vingt enfans
ſortis dumariagedeClaude
de S. Georges , Seigneur de
Monceaux en Mâconnois
& de Marie de Cremeaux
d'Entragues. Il étoit frere
duChevalier de S.Georges,
Bailly de Lyon , del'Ordre
de Malte , & du Comte de
Saint Georges , Colonel du
regiment du Roy, tué à la
bataille de S. Denys en 1678.
GALANT .
138
Il étoit oncle de Marc-Antoine
de S. Georges , Seigneur
de Monceaux , marié
cn 1697. avec Claude-Eliſabeth
Apechon de Saint
André , de laquelle il a
pluſieurs enfans;& deMM.
de S. Georges , tous deux
Chanoines & Comtes de
Lyon. La maiſon dont il
étoit iſſue eſt diſtinguée par
ſon ancienneté & par ſes
alliances , & il y a grande
apparence qu'elle a la même
origine que celle des
Marquis de Verac en Poitou
, de laquelle étoit feu
136 MERCURE
M. le Marquis de Verac ,
Chevalier de l'Ordre du
S. Eſprit , pere du Marquis
de Verac d'aujourd'hui.
L'Evêque d'Autun,premier
Suffragant de l'Archevêché
de Lyon , joüit de tous les
revenus de l'Archevêché ,
en attendant que le Roy y
nomme.
M. Nicolas Meſnager
Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , Conſeiller- Secretaire
du Roy , & ci - devant
ſon Ambaſſadeur extraor
dinaire & Plenipotentiaire
pour
3
GALANT. 137
pour la paix d'Utrecht ,
mourut le 15. Juin.
Le Chevalier de Coigni
âgé de fix ans , mourut le
18. Juin. Il étoit fils de M.
François de Franctor , Marquis
de Coigni , Colonel
general des dragons de
France , Maréchal des
Camps& Armées du Roy ,
Gouverneur & Bailly des
ville & château de Caën ,
& de Henriette de Monbourché
du Bordage ; &
petit- fils de feu M.le Comte
deCoigny, Gouverneur &
Juin 1714. M
138 MERCURE
Bailly de Caën, Lieutenant
general des armées du Roy;
& de Dame Marie - Françoiſe-
Uranie deMatignon.
Meſſieurs de Franctot d'une
famille diſtinguée dans la
Robe & dans l'Epée , & originaires
de Normandie , ſe
font alliez aux maiſons de
Montmorency , de Harcourt
,& à celles d'Ache &
de S. SimonCourtaumer, &
elle adonnédes Chevaliers
deMalthe au grandPrieuré
de France nó histoco
Dame Marie- Catherine
GALANT 139
d'Angennes , veuve de Philippe-
François Lhermite ,
Seigneur d'Hyeville de Ste
Barbe enAuge , de Mont
champ&deMelie en Normandie,
mourut le
laiſſant pour fille unique
Eliſabeth Lhermite,mariée
le Mars 1700.avec Pierre
de Monteſquiou d'Artagnan
, à preſent Maréchal
de France. Me d'Hyeville ,
qui vient de mourir , étoit
couſine-germaine de feuës
Mesdames les Comteffe
d'Olonne &Maréchale de
la Ferté , & fille de Jenn
Mij
340 MERCURE
d'Angennes , Seigneur de
Fontaine - Riant , & d'Iſabelle
Graffart ; & tante du
Comte d'Angennes , aujourd'hui
Colonel du regiment
de Normandie.
こ
: MeffireCharles Boucher,
Seigneur d'Orsay, Cóſeiller
d'Etat,& ancien Prevôt des
Marchands , mourut les.
Juin , en ſa 73. année.
Dame Marie Sebrette
Veuve de M. Jerôme Me.
reau Chevalier, Confeiller
de la Grand Chambre!
GALANT. Y
mourut le dix - ſept Juin
Dame Renée- Marie Henin,
veuve de M. de Monchalt ,
Conſeiller au Parlement , dont
la fille avoit épousé M. de Barantin
, Maître des Requêtes ,
mort Intendant de Dunkerque
, mourut le 16.de ce mois.
M. le Moyne,ancien Avocat ,
& fous-Doyen des Avocats du
Parlement de Paris , celebre
par ſa probité , & infatigable
dans le travail , mourut le 15.
M. Louis de Rochouart,Duc
deMortemar, PairdeFrance ,
Prince de Tonne- Charante
&c. prit feance au Parlement
Een qualité de Pair de France
142 MERCURE
1
le 14. Juin . Le Marquiſat de
Mortemar en Poitou fut érigé
en Duché & Pairie en faveur
de Gabriel de Rochouart , bif.
ayeul de M. le Duc de Mortemar
d'aujourd'hui , Chevalier
des Ordres du Roy , premier
Gentilhomme de ſa Chambre ,
& Gouverneur de Paris par
Lettres patentes du Roy Louis
XIV. 1653. verifiées au Parlement
le 15.Sept. 1663. La maison
de Rochouart eſt une des plus
anciennes &des plus illuſtres du
Royaume,& la genealogie s'en
trouve dans l'hiſtoire des grāds
Officiers de la Couronne , aux
chap. des Maréchaux de France
& des Generaux des galeres ,
& dans les additions aux Memoires
de Caſtelnau par le Laboureur,
GALANT. 143
Le 13. Juin Nicolas- Louis de
Bailleul , Marquis de Châteaugontier,
Confeiller au Parle
ment, fut reçû dans la Charge
de Preſident au Mortier , va-
- cante par la mort de M. fon
- pere ; & il eſt le quatrième de
pere en fils qui ait rempli cette
Charge,depuis NicolasdeBailleul
, Baron de Châteaugontier,
Chancelier de la Reine , & de-
- puis Surintendant des Finances
de France , qui y futreçû le as.
Septembre 1627410 231
M. le Pelletier des Forts, Intendant
des Financesa été
nommé Conſeiller d'Etatil
Joſeph Remy de Livron,
Seigneur de Villenox & de
Cuile , dit le Marquis de
Livron , mourut fans alhance
le 8. May.
Il étoit frere de Jean-
Baptiſte Evrard de Livron ,
Bachelier de la Maiſon &
Societé de Sorbonne , lequel
a quitté l'Egliſe depuis
la mort de ſon frere ;
&de Marie- Françoiſe -Almodie
de Livron , mariée
le 21. Septembre 1705. avec
Lij
124
MERCURE
Marc- Antoine- Conſtantin
Valon , Seigneur de Montmain
, laquelle eſt decedée
en 1713. Il étoit fils de Joſeph-
Remy deLivron, dit le
Marquis de Livro, Colonel
d'unregimentde cavalerie,
mmoorrtteenni1687.&deFrançoiſe
Benigne de Belloix , Dame
de Villenox , & avoit pour
biſayculCharles de Livron,
Marquis deBourbone,Maréchal
desCamps&Armées
du Roy , Capitaine de so
hommes d'armes , Lieutenant
deRoy au Gouvernement
de Champagne , fait
GALANT.
125
Chevalier de l'Ordre du S.
Eſprit l'an 1633. Charles fon
ayeul , qui avoit épousé
Claude de Sallenoue , ſe fit
Prêtre aprés la mort de ſa
femme , qui mourut jeune.
Il cut l'Abbaye d'Ambournay
en Breffe. Son grandpere
maternel , M. de Villemonté
, Maître des Requêtes,
convint avec la femme
de quitter le monde ;
elley confentit ,elle ſe retira
dans un Convent : il ſe
fit Prêtre , & eut l'Evêché
de S. Malo , ſa femme vivante.
t
Liij
126 MERCURE
La maison de Livron ,
établie dans le Limoſin depuis
plus de 400. ans , eft
fortie des anciens Seigneurs
de Livron auprés de Valence
en Dauphiné , & elle
s'eſt alliée aux maiſons de
la Barre , d'Helie - Pompa.
dour, de Noailles, de Beaufremont
, de Thuiſy , de Gimel
, de Choiſeüil, d'Eſcars,
du Chatelet , de Baffompierre
, de Savigny , d'Anglure,&
autresmaiſons des
plus illuftres , tant de France
que de Lorraine. Voyez
la genealogie de Livron ,
GALANT.. 127
imprimée dans le Nobi
liaire de Champagne pa
ordre de M. de Caumartin .
Dame Genevieve - Thereſe
Chamillard , époufe de
Meffire Guy de Durfort ,
Duc de Lorge , Comte de
Quintin , mourut le 31.May
enſavingt-huitieme année.
laiſlant deux fils. Elle étoit
foeur du Marquis de Cani ,
deMadame de Dreux, femme
de M. de Dreux , grand
Maître des Ceremonies de
France , & de Madame la
Ducheſſe de la Feüillade;
Ling
128 MERCURE
tous enfans de Michel Chamillart
, Commandeur &
grandTreſorier des Ordres
du Roy , Miniſtre d'Etat ,
& ci-devant Controlleur
general des Finances , &
d'Elifabeth- Therese le Rebours.
M. de Chamillart
leur pere eſt fils de Guy
Chamillart, Maître des Requêtes
de l'Hôtel du Roy ,
mort l'an 1675. & petit- fils
de Pierre Chamillart , celebre
Avocat au Parlement
& Profeffeur en Droit,forti
d'une famille originaire de
la ville de Sens , ou des en
virons.
GALANT.
129
T
Dame Madeleine de Ri
queti, veuve de M. Jacques
du Chatelet , Seigneur de
Freſnier , Conſeiller duRoy
en fonGrandConfeil,mourut
le 3. Juin. Elle avoit été
mariée avec M. de Freſnier
en 1669. étant lors veuve de
Loüis Hurault, Seigneur de
ſaint Germain & du Cou--
dray ,& elle a eu , entre autres
enfans , Jacques du
Chatelet , Seigneur de Frefnier
, Conſeiller au Grand
Conſeil , duquel , & de Suzanne.
Genevieve Talon fa
femme, ſont ſortispluſieurs
130 MERCURE
enfans. Meſſieurs du Chatelet
ſont d'une ancienne
Nobleſſe originaire d'Artois
, alliée aux maiſons
de Rouvroy , de Choiſeuil ,
de Ligneville , de Grou
chepi , &c.
Meffire Archambaule
François Barjot d'Auneüil ,
Chanoine de la SainteChapelle
de Paris ,mourut le 9.
Juin. Il étoit fils de Loüis
Barjot, Seigneur d'Auneüil,
Maître d'Hôtel , & grand
Maître des Eaux & Forêts
de Lorraine , & Confeiller
GALANT.
131
d'Etat , & de Marie-Eliſabeth
de Baumont de ſaint
Estienne ; & pétit- fils de
Jean Barjot, Seigneur d'Auneüil
, reçû Maître des
Requêtes ordinaires de
l'Hôtel du Roy en 1587. &
depuis Conſeiller d'Etat ; &
arriere- petit fils de Philbert
| Barjot, Seigneur d'Auneüil,
Maître des Requêtes de
( l'Hôtel du Roy , & Prefident
au Grand Confeil ,
mort en 1570. & de Marie
Fernel, fille du celebre Jean
Fernel , premier Medecin
du Roy Henry II. & de
132 MERCURE
Catherine de Medicis. La
famille de Barjot eſt originaire
du Baujolois , & s'eſt
alliée aux maiſons de Beauveau
, de Broon , de Voyer
de Paulmy , & de Maillé.
Les Seigneurs d'Auneüil
font les ainez,& lesMarquis
deMoucy font les cadets.
M. Henry Jolly, Licutenant-
Colonel du regiment
de dragons de la Reine , &
Brigadier des armées du
Roy, mourut le 9. Juin.
Dame Catherine Hen
GALANT.
133
I riette d'Angennes , veuve
de Meffire Louis de la Tremoille
, Comte d'Olonne ,
mourut le 13. Juin. Elle
avoit été mariée dés l'an
1656. & avoit pour ſoeur
puînée Dame Madeleine
d'Angennes , morte depuis
peu , veuve du Maréchal
Duc de la Ferté. Elles é
toient filles de Charles
d'Angennes , Seigneur de
la Loupe , & de Marie du
Regnier de Droüé.
Meffire Claude de Saint
Georges , Archevêque &
-
34 MERCURE
Comte de Lyon , y mourut
le 9. Juin. Il avoit été d'abord
Evêque de Clermont,
puis Archevêque de Tours ,
&transferé àLyon en 1693.
Il étoit un des vingt enfans
ſortis dumariagedeClaude
de S. Georges , Seigneur de
Monceaux en Mâconnois
& de Marie de Cremeaux
d'Entragues. Il étoit frere
duChevalier de S.Georges,
Bailly de Lyon , del'Ordre
de Malte , & du Comte de
Saint Georges , Colonel du
regiment du Roy, tué à la
bataille de S. Denys en 1678.
GALANT .
138
Il étoit oncle de Marc-Antoine
de S. Georges , Seigneur
de Monceaux , marié
cn 1697. avec Claude-Eliſabeth
Apechon de Saint
André , de laquelle il a
pluſieurs enfans;& deMM.
de S. Georges , tous deux
Chanoines & Comtes de
Lyon. La maiſon dont il
étoit iſſue eſt diſtinguée par
ſon ancienneté & par ſes
alliances , & il y a grande
apparence qu'elle a la même
origine que celle des
Marquis de Verac en Poitou
, de laquelle étoit feu
136 MERCURE
M. le Marquis de Verac ,
Chevalier de l'Ordre du
S. Eſprit , pere du Marquis
de Verac d'aujourd'hui.
L'Evêque d'Autun,premier
Suffragant de l'Archevêché
de Lyon , joüit de tous les
revenus de l'Archevêché ,
en attendant que le Roy y
nomme.
M. Nicolas Meſnager
Chevalier de l'Ordre de S.
Michel , Conſeiller- Secretaire
du Roy , & ci - devant
ſon Ambaſſadeur extraor
dinaire & Plenipotentiaire
pour
3
GALANT. 137
pour la paix d'Utrecht ,
mourut le 15. Juin.
Le Chevalier de Coigni
âgé de fix ans , mourut le
18. Juin. Il étoit fils de M.
François de Franctor , Marquis
de Coigni , Colonel
general des dragons de
France , Maréchal des
Camps& Armées du Roy ,
Gouverneur & Bailly des
ville & château de Caën ,
& de Henriette de Monbourché
du Bordage ; &
petit- fils de feu M.le Comte
deCoigny, Gouverneur &
Juin 1714. M
138 MERCURE
Bailly de Caën, Lieutenant
general des armées du Roy;
& de Dame Marie - Françoiſe-
Uranie deMatignon.
Meſſieurs de Franctot d'une
famille diſtinguée dans la
Robe & dans l'Epée , & originaires
de Normandie , ſe
font alliez aux maiſons de
Montmorency , de Harcourt
,& à celles d'Ache &
de S. SimonCourtaumer, &
elle adonnédes Chevaliers
deMalthe au grandPrieuré
de France nó histoco
Dame Marie- Catherine
GALANT 139
d'Angennes , veuve de Philippe-
François Lhermite ,
Seigneur d'Hyeville de Ste
Barbe enAuge , de Mont
champ&deMelie en Normandie,
mourut le
laiſſant pour fille unique
Eliſabeth Lhermite,mariée
le Mars 1700.avec Pierre
de Monteſquiou d'Artagnan
, à preſent Maréchal
de France. Me d'Hyeville ,
qui vient de mourir , étoit
couſine-germaine de feuës
Mesdames les Comteffe
d'Olonne &Maréchale de
la Ferté , & fille de Jenn
Mij
340 MERCURE
d'Angennes , Seigneur de
Fontaine - Riant , & d'Iſabelle
Graffart ; & tante du
Comte d'Angennes , aujourd'hui
Colonel du regiment
de Normandie.
こ
: MeffireCharles Boucher,
Seigneur d'Orsay, Cóſeiller
d'Etat,& ancien Prevôt des
Marchands , mourut les.
Juin , en ſa 73. année.
Dame Marie Sebrette
Veuve de M. Jerôme Me.
reau Chevalier, Confeiller
de la Grand Chambre!
GALANT. Y
mourut le dix - ſept Juin
Dame Renée- Marie Henin,
veuve de M. de Monchalt ,
Conſeiller au Parlement , dont
la fille avoit épousé M. de Barantin
, Maître des Requêtes ,
mort Intendant de Dunkerque
, mourut le 16.de ce mois.
M. le Moyne,ancien Avocat ,
& fous-Doyen des Avocats du
Parlement de Paris , celebre
par ſa probité , & infatigable
dans le travail , mourut le 15.
M. Louis de Rochouart,Duc
deMortemar, PairdeFrance ,
Prince de Tonne- Charante
&c. prit feance au Parlement
Een qualité de Pair de France
142 MERCURE
1
le 14. Juin . Le Marquiſat de
Mortemar en Poitou fut érigé
en Duché & Pairie en faveur
de Gabriel de Rochouart , bif.
ayeul de M. le Duc de Mortemar
d'aujourd'hui , Chevalier
des Ordres du Roy , premier
Gentilhomme de ſa Chambre ,
& Gouverneur de Paris par
Lettres patentes du Roy Louis
XIV. 1653. verifiées au Parlement
le 15.Sept. 1663. La maison
de Rochouart eſt une des plus
anciennes &des plus illuſtres du
Royaume,& la genealogie s'en
trouve dans l'hiſtoire des grāds
Officiers de la Couronne , aux
chap. des Maréchaux de France
& des Generaux des galeres ,
& dans les additions aux Memoires
de Caſtelnau par le Laboureur,
GALANT. 143
Le 13. Juin Nicolas- Louis de
Bailleul , Marquis de Châteaugontier,
Confeiller au Parle
ment, fut reçû dans la Charge
de Preſident au Mortier , va-
- cante par la mort de M. fon
- pere ; & il eſt le quatrième de
pere en fils qui ait rempli cette
Charge,depuis NicolasdeBailleul
, Baron de Châteaugontier,
Chancelier de la Reine , & de-
- puis Surintendant des Finances
de France , qui y futreçû le as.
Septembre 1627410 231
M. le Pelletier des Forts, Intendant
des Financesa été
nommé Conſeiller d'Etatil
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Résumé : MORTS.
Le texte présente une série de décès et de biographies de personnalités notables. Joseph Remy de Livron, Marquis de Livron, est décédé le 8 mai. Il était le frère de Jean-Baptiste Evrard de Livron et de Marie-Françoise-Almodie de Livron, mariée en 1705. Marc-Antoine-Constantin Valon, Seigneur de Montmain, est décédé en 1713. Il était le fils de Joseph-Remy de Livron, Colonel d'un régiment de cavalerie, décédé en 1687, et de Françoise Benigne de Belloix. La maison de Livron, établie en Limousin depuis plus de 400 ans, s'est alliée à plusieurs maisons illustres. Dame Geneviève-Thérèse Chamillard, épouse de Guy de Durfort, Duc de Lorge, est décédée le 31 mai à l'âge de 78 ans, laissant deux fils. Elle était la fille de Michel Chamillart, Ministre d'État et ancien Contrôleur général des Finances. Dame Madeleine de Riqueti, veuve de Jacques du Châtelet, est décédée le 3 juin. Elle avait été mariée en 1669 et avait plusieurs enfants. Messire Archambault-François Barjot d'Auneüil, Chanoine de la Sainte-Chapelle de Paris, est décédé le 9 juin. Il était issu d'une famille originaire du Baujolais, alliée à plusieurs maisons nobles. M. Henry Jolly, Lieutenant-Colonel et Brigadier des armées du Roi, est également décédé le 9 juin. Dame Catherine Henriette d'Angennes, veuve de Louis de La Trémoille, est décédée le 13 juin. Elle était la sœur de Dame Madeleine d'Angennes, veuve du Maréchal Duc de La Ferté. Messire Claude de Saint-Georges, Archevêque de Lyon, est décédé le 9 juin. Il était issu d'une famille distinguée par son ancienneté et ses alliances. Le Chevalier de Coigny, âgé de 56 ans, est décédé le 18 juin. Il était issu d'une famille distinguée dans la Robe et dans l'Épée, originaire de Normandie. Dame Marie-Catherine d'Angennes, veuve de Philippe-François Lhermite, est décédée laissant une fille unique, Élisabeth Lhermite, mariée à Pierre de Montesquiou d'Artagnan, Maréchal de France. Plusieurs autres personnalités, dont Charles Boucher, Seigneur d'Orsay, et Louis de Rochouart, Duc de Mortemar, sont également mentionnées pour leur décès ou leurs fonctions notables. Nicolas-Louis de Bailleul, Marquis de Châteaugontier, a été reçu dans la charge de Président au Mortier le 13 juin.
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290
p. 280-284
Pompe Funebre de la Reyne d'Espagne, [titre d'après la table]
Début :
Le 2. de ce mois Le Roy fit faire un service solemnel [...]
Mots clefs :
Reine d'Espagne, Roi, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Pompe Funebre de la Reyne d'Espagne, [titre d'après la table]
Le 2. de ce mois le
Roy fit faire un ſervice folemnel
dans l'Egliſe de
Noftre- Dame , pour le repos
de l'ame de la Reyne
d'Eſpagne , le Cardinal de
Noailles Archeveſque de
Paris officia , & tous les
Prélats qui estoient à Paris
s'y trouverent , de mefme
que le Parlement , la
Chambre des Comptes , la
Cour des Aides , l'Univerſité
& le Corps de Ville
د
qui
1
GALANT. 281
qui y avoient eſté invitez
de la part du Roy , par le
Marquis de Dreux Grand
Maistre des Cérémonies.
Madame la Princeſſe de
Conti , Mademoiſelle de
Charolois , & Mademoiſelle
de Clermont , qui eftoient
les Princeſſes du
deüil , estoient menez par
Monfieur le Duc d'Orleans
, le Duc de Bourbon ,
&le Comte de Charolois .
Le Mauſolée de cette
grande Reyne eſtoit ſuperbe
, ſon tombeau eſtoit
placé ſur un pied d'Eſtal
Aa
282 MERCURE
fouſtenu de quatre Lyons ,
fa figure eftoit à pans fur
chaque paneſtoit affife une
Conſole qui portoit une
Girandole. On voyoit au
deffus du Tombeau la rez
preſentation couverte d'un
riche Poele & d'un Manteau
Royal , fur leſquels
eftoit poſée la Couronne
d'Eſpagne , ſur un Carreau,
couverte d'un voile ou cref
pe noir.
Au deſſus du Catafalque
eſtoit élevé un Pavillon
furmonté de quatre aigrettes
, orné de riches pentes
GALANT. 283
garnies d'ornements &
d'attributs en or , au fond
duquel eſtoir une croix de
moire d'aigrettes cantonné
des armes d'Eſpagne, duquel
pavillon partoientqua
tre grandes queües foutenuës
en l'air formant des
feftons. On voyoit ſous le
pavillon un Ange tenant
une couronne d'étoiles re
preſentant l'immortalité.
L'Autel étoit orné dans le
même goût que le tour du
Choeur. Deux cartouches
avec deviſes en bas relief
d'or y étoient aux deuxcô
A a ij
284 MERCURE
tés : au deſſus de l'Autel
étoit unDais richement orné,
dont les queües for
mant des feſtons ſe réünif
foient à la décoration du
Choeur.
Les Ecuffons , cartouches,
tympans & autres ornements
ſont dorés,profilés
&ornés de girandoles portant
des lumieres
Les inſcriptions & deviſes
ont été données par Mr.
Simon Garde du Cabinet
des Medailles du Roy
Roy fit faire un ſervice folemnel
dans l'Egliſe de
Noftre- Dame , pour le repos
de l'ame de la Reyne
d'Eſpagne , le Cardinal de
Noailles Archeveſque de
Paris officia , & tous les
Prélats qui estoient à Paris
s'y trouverent , de mefme
que le Parlement , la
Chambre des Comptes , la
Cour des Aides , l'Univerſité
& le Corps de Ville
د
qui
1
GALANT. 281
qui y avoient eſté invitez
de la part du Roy , par le
Marquis de Dreux Grand
Maistre des Cérémonies.
Madame la Princeſſe de
Conti , Mademoiſelle de
Charolois , & Mademoiſelle
de Clermont , qui eftoient
les Princeſſes du
deüil , estoient menez par
Monfieur le Duc d'Orleans
, le Duc de Bourbon ,
&le Comte de Charolois .
Le Mauſolée de cette
grande Reyne eſtoit ſuperbe
, ſon tombeau eſtoit
placé ſur un pied d'Eſtal
Aa
282 MERCURE
fouſtenu de quatre Lyons ,
fa figure eftoit à pans fur
chaque paneſtoit affife une
Conſole qui portoit une
Girandole. On voyoit au
deffus du Tombeau la rez
preſentation couverte d'un
riche Poele & d'un Manteau
Royal , fur leſquels
eftoit poſée la Couronne
d'Eſpagne , ſur un Carreau,
couverte d'un voile ou cref
pe noir.
Au deſſus du Catafalque
eſtoit élevé un Pavillon
furmonté de quatre aigrettes
, orné de riches pentes
GALANT. 283
garnies d'ornements &
d'attributs en or , au fond
duquel eſtoir une croix de
moire d'aigrettes cantonné
des armes d'Eſpagne, duquel
pavillon partoientqua
tre grandes queües foutenuës
en l'air formant des
feftons. On voyoit ſous le
pavillon un Ange tenant
une couronne d'étoiles re
preſentant l'immortalité.
L'Autel étoit orné dans le
même goût que le tour du
Choeur. Deux cartouches
avec deviſes en bas relief
d'or y étoient aux deuxcô
A a ij
284 MERCURE
tés : au deſſus de l'Autel
étoit unDais richement orné,
dont les queües for
mant des feſtons ſe réünif
foient à la décoration du
Choeur.
Les Ecuffons , cartouches,
tympans & autres ornements
ſont dorés,profilés
&ornés de girandoles portant
des lumieres
Les inſcriptions & deviſes
ont été données par Mr.
Simon Garde du Cabinet
des Medailles du Roy
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Résumé : Pompe Funebre de la Reyne d'Espagne, [titre d'après la table]
Le 2 du mois, le roi organisa un service solennel à l'église Notre-Dame pour le repos de l'âme de la reine d'Espagne. Le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, officia en présence de tous les prélats parisiens, ainsi que du Parlement, de la Chambre des Comptes, de la Cour des Aides, de l'Université et du Corps de Ville, invités par le marquis de Dreux. Les princesses du deuil, Madame la Princesse de Conti, Mademoiselle de Charolois et Mademoiselle de Clermont, furent accompagnées par Monsieur le Duc d'Orléans, le Duc de Bourbon et le Comte de Charolois. Le mausolée de la reine était somptueux. Son tombeau, soutenu par quatre lions, était orné de consoles portant des girandoles. Au-dessus du tombeau, une représentation était couverte d'un riche poêle et d'un manteau royal, sur lesquels reposait la couronne d'Espagne voilée de crêpe noir. Un pavillon surmonté de quatre aigrettes, orné de riches pendentifs et d'attributs en or, surmontait le catafalque. Une croix de moire d'aigrettes, cantonnée des armes d'Espagne, était visible au fond du pavillon, d'où partaient trois grandes queues formant des festons. Sous le pavillon, un ange tenait une couronne d'étoiles représentant l'immortalité. L'autel était décoré dans le même style que le tour du chœur. Deux cartouches avec des devises en bas-relief doré étaient placées de chaque côté. Un dais richement orné, dont les queues formaient des festons, se réunissaient à la décoration du chœur. Les écussons, cartouches, tympans et autres ornements étaient dorés, profilés et ornés de girandoles portant des lumières. Les inscriptions et devises furent fournies par Monsieur Simon, garde du Cabinet des Médailles du roi.
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291
p. 53-91
REMARQUES.
Début :
La Floride est la plus belle promenade qu'il y ait [...]
Mots clefs :
Madrid, Rivière, Ville, Promenade, Roi, Séville, Port de Salines, Fête de Taureaux, Aranjuez, Pinto, Porte, Leganés, Manzanares
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texteReconnaissance textuelle : REMARQUES.
REMARQVES.
1. La Floride est la plus
belle promenade qu'il y ait
aauuxxeennvviirroonnssddeeMMaaddrriidd.
Elle est dans un fond, sur
le bord de la riviere;elle
est de la largeur d'une des
plus étroites alléesduCours;
lesarbres dont elle est ornée
sont plantez assez irrégulièrement
:elle a environ
une demi lieuë de longueur.
Plusieurs François dela
Maison du Roy y ont fait
faire des maisons. de campagnefortjolies
;entr'autres,
le Sieur Riqueur
Chymiste , & Apotiquaire
de Sa Majesté Catholique
y a achetéun grandespace
de terre, dans le dessein
d'en faire un jardin des
simples,sur le modele du
Jardin du Roy qui est à
Paris. On me mande de
Madrid que ce dessein est
executé.
i. Mançanares est une petite
riviere qui descend des
montagnes de Guadarama.
Il seroit fort difficile dedire
où elle le perd en Eté. En
Hyver elle accroche quelque
bras du Tage ou du
Karama. Entouttempsce
n'est rien. Le pont de Segovie,
que le Roy Philippe
Eiiii
second fie bâtir sur ce ruiffèiu,
elt un des plus magnifiques
ponrs qu'il y ait
en Europe. Chacun sçait
qu'un ambassadeur dit un
jour, en considerant le
pont & la rivière
,
qu'il
Faudroit vendre le pont
pour acheter de l'eau. On
a propose plusieurs fois aux
Rois d'Espagne les moyens
de rendre le Mançanares
navigable. On m'a dit que
ces propositionsn'avoient, pas é1té1reAçu..es, parce que
l'abondance des eaux qui
auroient rempli le lit de
cette riviere auroit pendant
l'Eté privé les Dames & les
Cavaliers du plaisir de se
promener dans leurs carosses
au milieu du Mançanares.
Ce seroit bien dommage.
3. Leganezest un desplus
beaux villages qu'il y ait en
Espagne. Il est à deux lieuës
de Madrid, dans une plaine
,
sur la droite du chemin
de Madrid à Aranjuez.Les
melons, les figues, & L*s
raisins de Leganez sont excellens.
Ce village appartenoit
au Marquis de Leganez,
quimourutil y a
quelques années à Paris.
--
4. Pinto est un gros bourg
à quatre lieuës de Madrid,
appartenant au Comte de
Pinto, frere de M. le Duc
d'Ossone.
Laporte de la Vega est
une des plus belles portes
de Madrid.C'est par cette
porte que l'on fort pour
prendre la route des Royaumesde
Valence,de Murcie
, de Grenade & d'Andalousie.
6. PradoViejo. Il n'est
point de ville en Europe
dont l'entrée soit plus belle
& plus riante que celle de
Madrid par la porte d'Alcala.
Dés qu'on a passé cette
porte, on entre dans une
ruë grande, belle & propre:
au milieu de cette ruë est
une espece de carrefour,
qui presente de tous les
cotez le plus beau coup
d'oeil du monde. On voit
en perspective & à perte de
vûë la ruë d'Alcala, qui est
la plus belle ruë de Madrid.
C'est en dire peu de chose,
par rapport à l'idée qu'on
a mal à propos de cette
grande ville, dont les maiions
sont fort bien bâties,
& les ruës larges , claires
& bien percées, mais fore
sales. Celle d Alcala, dont
je parle, est si belle, que
je suis sûr qu'à Rome, nià
Paris il n'yen a pas une qui
lui ressemble. Dumilieu de
cette ruë on découvre à
droite & à gauche le Prado
Viejo. C'est une grande
promenade, revêtue du
côté du Buen Reciro de
quatre rangées de grands
arbres. Elle est ornée de
plusieurs fontaines, & sert
de promenade détiquete
auxDames&auxSeigneurs
Espagnols
,
depuis Pâques
jusqu'à la Fête-Dieu.Depuis
laFête-Dieu jusqu'à la
Touflainc on le promène à
la Floride ôc sur le Mançanares,
& depuis laToussaint
jusqu'a Pâques hors la ville;
entre les portes. Cette promenade
s'appelle, elpasseo
mr§pW**h -r.(- iipl::-7
<•7. Elle me passa açveç-Jes
doigts. La contrainteperpetuelle
dans laquelle les
Dénies Espagnoles fp,n|
forcées dp vivre, lcs jettç
dans la necenice de se faire
-
un langage des yeux & des
doi gts, que personne nattrape
comme elles. Les Irai
liennes, & sur-tout les Portugaises
qui ont beaucoup
d'esprit
, ne seroient que
leurs écolieres danscesfaçons
dexpiiqu#Jet*»rë.in4
tentions àleursatttutts.'Elletf
s'en fervent, fæm-tBoia;
presque toutes:;ni<tf& èllês
n'ontnil'art,nileguerre
desEspagnoles,&jeccoy
qu'on peut soutenir, fini
fairetortauxplusspiri
rucHes) aùx- pluèka'&ôitè*
& aux plus delicates, qu'il
n'est point de femmes dans
le monde qui ayent plus
d'industrie, plus de manege,
& plus de refolurion
qu'elles. Les avantures les
plus extraordinaires n'ont
jamais rien de difficile, lors
qu'elles sont conduites par
des Espagnoles, tant elles
ont d'intrigue, de ruse &
de génie. Pour arriver à
leur but,quelques obstacles
qui se presentent,elles n'ont
besoin que d'un homme
docile,&qui ait feulement
la complaisance de se laisser
conduire.
L'usage de se parler avec
les doigts, qui estmaintenant
aboli au Palais, étoit
autrefois si bien établi parmi
les Demoiselles & les
Camaristes des Reines,que
toute la journée leurs galans
les entretenoientde
cent pas. J'en ai vû qui entendoient
si bien ce langage
, qu'aprés avoir deviné
ce que leurs amans pouvoient
leur dire, elles leur
irépondoient sans les voir,
les mains derriere le dos.
8. Avant qu'on'fermàt les
fortes. Onferme ordinairement
rement les portes d'une
ville par dedans: il n'en
est pas de même à Madrid,
on les ferme par dehors.
Lorsquetout le monde est
rentré
, ou supposé l'être,
les Commis de la Doüane,
qui sont établis pour empêcher
les contrebandes,
sortent de la ville. Dés qu'ils
sont tous dehorsils ferment
dans l'étenduë de leur jurisdiction
les portes qu'ils
doivent fermer. Chacune
de ces portes est armée de
quatre ou cinq gros cadenats,
dont ces Messieurs
ont les clefs.Ilestvrai qu'il
n'y a aucun danger: mais
cela n'empêche pas que la
te
Capitale de l'Espagne ne
foit toutes les nuits un dépôt
confié à la vigilance de
cinquante ousoixante Car,
des au Tabac.
9.Aoranjuez.Jespere que
ce que j'en vais dire n'ennuyera
personne.
Aranjuezest un lieu que
l'Empereur Charles- Quint
choisitpour la demeure des
Flamansqu'ilavoit amenez
en Espagne. Il y fit bâtir
un Palais fort modique.,
auquel, par des galeries âc
des terrasses de communication
,
il fit attacher un
autre édifice, dont toutes
les chambres, qui font petites
& basses,sontjustement
construites comme
des dortoirs de Moines.
Elles étoient destinées aux
Seigneurs de sa Cour lors
qu'il y alloit. C'est encore
la même chose à present
lorsque les Rois y vont. On
appelle tout ce quartier,
qui eil: fort grand, la Pofàd*
de los Carvalleros.- Tout le terrain d'Aranjuez
est entre le Tage & le
Karama. Il peut avoir environ
trois lieuës de longueur
sur une &demie de
largeur. Il y a dans cet espace
plus de vingt allées
tirées au cordeau, beaucoup
plus longues & plus unies
que celles du Cours de la
Reine, revêtuës chacune
de quatre rangées d'arbres,
tous auni gros & aussi élevez
que les plus hauts & les
plus gros arbres de Fontai.
nebleau.Dans une Isle que
forment ces deux rivieres.
il ya un jardin fort curieux,
qui cil separé du Palais par
un petit pont de bois qui
est sur le Tage. A dix pas
au dessus ( mais à côté de
ce pont) on voit une nappe
d'eau, qui seroit plus belle
sans comparaison que toutes
celles qu'on voit en
France & en Italie, si les
Espagnols, pour profiter
de sa rapidité, ne s'étoient
pas avisez de bâtir un gros
moulin directement au milieu
de cette cascade,qui est
si pleine & si impetueuse,
que le volume d'eau qui
passe fous le moulin suffit
pour faire aller dix-huii
meules. En entrant dans cc jardin, la premiere figure
qu'on voit au milieu d'un
grand bassin de marbre
blanc, est celle d'Hercule
qui tient dans sa main les
pommesd'or du jardin des
Hesperides, & fous ses pieds
le monstrequiendéfendoit
l'encree.
Dans le second est la
figure d'Hercule tirant une
,.
de ses redoutables fleches
sur le Centaure qui lui enleve
Dejanire.
Au tcoisiéme est celle
d'un esclave, qui s'arrache
une épine qui lui étoit entrée
dans le pied au milieu
d'une course qu'il faisoit à
Rome: mais pour ne pas
retarder la joye que la
bonnenouvelle dont il
étoit porteur devoir causer
à la République, il garda
l'épine jusqu'à ce qu'il fût
arrivé. Une Divinité lui met
sur la tête une couronne de
lauriers, dont toutes les
feüilles jettent une assez
grande quantité d'eau. A
l'exception de cette derniere
circonstance, on voit
la même figure à Rome & à Versailles.
Au quatriéme, qu'on ap
pelle le bassin de Don Juan,
on voit la figure d'une belle
Princesse, fille d'un Roy
d'Afrique, qui fut menée
en triomphe à Aranjuez
fous le regne de Philippe
second.
Au cinquiémeest Ganimede,
assis sur,, Jupiter en
aigle, & tenant à sa main
la coupe dans laquelle il
verse l'ambroisie au Maître
-
des Dieux.
Dans le Cxiémebatirn
on
on voit Neptune avec tout
son équipage
,
élevé dans
un char de bronze, sur un
grand piéd'estal de marbre
doré. Le bassin où est
cette figure est orné d'une
balustrade de marbre, sur
laquelle sont enégale distance
six autres figures de
bronzeparfaites, dont deux
representent Cerés sur son
char, traînépar deux lyons,
.& deux Amours à ses pieds;
deuxautres celle de Juivon
anise sur son paon, & les
piedssuruneboule foatè-
.n.uë P4ç;d^iefçlàygëa
cinquiéme est celle de Ju
piter, le foudre à la main
& unpied sur une boule por
tée par quatre esclaves. L,
sixiéme est celle de Neptu
ne,son trident à la main
debout sur sa conque, traî
..née par deux-chevaux ma
rins, guidezpar deuxTri
tons, de mêmequ'il estsu
lepiéd'estal.Cessix prin
ci pales sigures,ausquelle
plusieurs autres font jointes
sonttoutes, en ce quelle
contiennent chacune,d'une piecede bronze. Tou
zoe bassinestun present que
le Duc de Terra Nueva,
ambassadeur à Rome, fit à
Philippe III. Ily a encore
dans ce jardin plus de mille
autres petitesfontaines ou
tuyaux, quelesEspagnols
appellent Burladores, parce
qu'ilsserventà moüiller les
jhjomtn~~ principalement
les femmes, qui se promenentsansy
songer dans les
allées, où îh sont.
Le parc de cette maison
estremplidelapins, ôc de
toutes sortes de bêtes fauves,
Il y a plus de 50. chameaux
, on y nourrit une
gratïaeqûahrke'de"paons :
maiscérquilyâdtpus ftff. re,c'est lamanière dont
deuxpetits marmotifetsap*
privôiferïttouste$jcjiflsunô
centaine de fanglier#r;Èly#
au-milieu du bois une plaçfc
femblablcàc'dles^éu-n^a
paysans barttent lêbtedfàtitt
des coins deïcetter,pla?<èeil
yraeunvpetêit qtuaurte dde<tdemi élevées jusqu'à petriprlsà
la hauteur du menton didnt
perifbnnc.C'eitl'endroitou
Renferment ceux qui font
Wfiéttx dit-vdioviiaina
bêrjçç.',Sitôt qu'on est arrive
Jà;; un. jies petits garçons
qui vous menent monte sur
le haut d'un arbre
,
d'où il
criç^ç.çpm^6saforcç>iïtco,
frico..,. machao. L'autre se
promene forttranquilement
dans le milieu de la
place avec un sac d'avoine
surson dos:aux cris de l'un
tous les sangliers arrivent
à travers les broussailles,
avec leur famille, pour
mangerla munition de
l'autre. Quand ils iont tous.
* Comme s'il crioit à-des d'tttàe>petit,petit.
dans la place, le distributeur
dccevade ouvre son
sac, dont il laisse couler,
chemin faisant, en forme
defillon
, toute la mafchariÀo
dise à terre. Ces animaux en
mangent autant qu'on veut
leur en donner:mais lorsque
leur perè nourricier en voit
de trop goulus,illeurdonne
par le museau de bons coups
de pied, qu'ilsreçoivér avec
tout le respect du monde Ils
ont la complaisance de rester
sur cette place,jusqu'à ce
qu'iln'y ait plus d'avoine,&
des que le sac est vuide,ils
1 prennent tous paisiblement
par différentesroutes le
chemin de chez eux.
Environ à trois quarts de
lieuë de là on voit une piece - d'eau, à peu prés de la forme
& de la grandeur de la
piece des Suisses de Verfailles.
On appelle ce bassin
lamard'Antigola. Il est entouré
de tous les cotez de
fort grands arbres, à l'exception
d'un endroit, où il y aunpetit bâtimentdechar
pente qu'on a élève à l'une
desextremitezdece bciilu\
Derricre ce petit édifice est:
une grandeplace,oùl'on tenoitaurrefois
des taureaux;
pour doner aux Rois,quand
ilsalloient à Aranjuez, le
divertissement d'une façon
de chasse assez particulière.
Cette petite maison de
charpenre , qui est sur le
bord du canal, n'est, à vrai
dire,qu'une façon de chambre
quia deux portes, l'une
du côté de la terre, l'autre
du côté de l'eau. Dés qu'on
a passé celle-ci, on trouve
une espece de plancher de
la largeur de six pieds, en
talud
,
qu'on a foin de favonner
& de graisser pour
l'usage que je vais dire.
Des payians habiles au
jeu dont il est question,
chassent devant eux plusieurs
taureaux, l'un aprés
l'autrey jusqu'à ce quils
soient arrivez dans la place,
où ils les poursuivent encore.
Les taureaux, qui ne
voyent point d'autre azile
que cette chambre, dont
les portes sont ouvertes,
s'y jettentavec impetuosité:
mais sitôt qu'ils ont mis les
pieds sur les planches favannées)
ilsglis-sent de la <,
hauteur d'environ vingtcinq
ou trente pieds dans le
bassin, où ils nagent, jusqu'à
ce que les chiens qu'on leur
lâche, & les coups de fusil
qu'on leur tire, leur ayenc
ôté & les forces & la vie.
Enfin, pour ne pas amuser
davantage less ledreurs
du détail d'une infinitéd'au,
tres bagatelles, j'ose assurer,
aprés tous les honnêtes gens
qui ont voyagé en Espagne
avec beaucou p de reste.
xions &de curiosité
,
qu'Aranjuez
est sans contredit
une des plus belles solitudes
du monde.
Duegna. Ce nom eÍr donne
en Espagne à celles qui
font l'employ des Matrones
Italiennes auprès des jeunes
femmes & des jeunes filles
dont les peres, les freres
& les maris jaloux leur
abandonnent le foin. Elles
épient) gardent, trompent,
suivent, & fonc ordinairement
enrager leurs maîtresses
autant qu'elles peuvent.
Le mot de Duegna
• est une des plus grosses injures
qu'on puisse dire à
celles qui ne le sont pas, ôc
souvent mêmeàcelles qui
le font. Duegna,.enchan
géant; laderniere tercreeï
o, fait Duegno,& devient
alors un des plus jolis moti
,,dont lesamans se servent. Braveles%:Cycik une et
pece de bouclier, que le:
guapos, qui veut dire le:
braves
, portent la nuit, &
souveutmême le jour, 11
sont faits d'un cuir fort
épais, tendu sur une tringle
de fer ployée en forme dovale
Jidont le diametre est
traversé d'une barre de fer
courbéalaquelle barre est
attachéun anneau de là
largeur de la main, pour
le renirpar le milieu lors
qu'on ena besoin. La plupart..
de ces brogeles sont
doubliezd'uneplaquede
fctrJL-fsÈfjbagnols:Les portenenxredeun1jjustaùcorps
&J?ur înanteaa, pour s'en
ie^Mir^iaris1'Qcaaiionvi.p:M
O'jJ2..?3Êfe eflmretf, de_.iones:
Gsi: sont;proprement des
natDea'^teijancsjtravaillées
fcYCCi tout/l'aircimaginable,
EirEte Ici Damessafleycnt
dchefefmuseénptloaurcêôtrteedp'Alufsrfirqauî-e
&!V£fpag^,foacqpki«d
de ces joncs. Il n'y a poin
de si petite maison en Es
pagne qui n'aie ses esterres
Elles ne durent ordinaire.
ment quedeux hyvers. On
commenceàles étendre
dans. les chambresà la
Toussaint,&oncles levéà Pâques.Onen
propret tatre's-ifnies,avec
des desseins, pour ics>faké
servir de mpiÍferiegJen.esié;
&de rienenhyvenNous
n'avonspointen France
l'usage ni la c®mmqdkerda
ces nattes quinecoambuentpaspeuyselon
leï
faisons,àdonner de la chaleur
ou de la fraîcheur partout
où l'on s'en fert.
13. Fête de Taureaux.Il
n'y a presque personne qui
ne croye avoir une idée assez
juste de ces fêtes. Ceux
qui ont lû Gulrnan d'Alfarache,
Don Quichotte, le
Voyage d'Espagne de Madame
Daunoy
,
& vingt autres
Ronians Espagnols,
s'imaginent avoirappris.,
surle témoignage de ces
Ecrivains) ce que c'est veriÇy||
ment qu'un combat
de-*ureaux; mais je pro-
::: !
mersd'en raconter quelque
jour une fête que j'ai vue
& dont le recit fidele fuf
lErae-, pomur déotronmpdereto.u
-> 14. Puerto de las Salinas
Comme qui diroit le pori
de Salines. C'est un petw
endroitàsix lieuës dc¡Ma.
drid
,
qui,du milieude l'Ef
pagne :où'iL est ,fournitdu à!toilte.iaiMatikhc. :&
ta^ix deuxCastilles;parl'a-
? tendance.;dès>rflàaoeïal&s
qu'on enripe.Ildtfitué/ur
: le pencliaryd'imeotorête
-
«nagnifique j.d'oiiiW jiecouvre
couvre un dcs'eaux
praaysaatgeisqcui'iilycaàietécneEaucpéfe-*
Mi uWevàfteplai-| ne,couverte d'arbres de
toutes forces d'especes, de
grains &deraisins que le
Tâgé'>:êâ leKarama arrofent6c
iiirJa droite on voit
à merveille les prez, les
bois,les ^pdihs', les eaux, lé-villas5^'Jce Palais d'A-
«ranjuiez.l:)cîo:*'
1u$;';Sénvifiée-,Cap.itale de grande^
Mîè^riéh'eydbnt les ruës
fOfltJc-croites.&; mal bâties.
Le commerce de la mer,
dont elle est voisine, faitsa
richesse.. Elle est frequemment
exposée aux debordemens
du Guadalquivir,
qui lui cause souvent de
grands dommages.
Je ne sçai pas si on me
fçaura aucun gré de ces
remarques: mais je sçai bien
que j'aicrû ne pouvoir
mieux faire,que,d'orienter,
le lecteur partout, d'une
maniere qui lui apprenne,
en l'amusant, toucçç^.qrôt
peut apprendre des lieux &
des choses dont il lira les
noms dans les nouvelles
que je lui donne.
1. La Floride est la plus
belle promenade qu'il y ait
aauuxxeennvviirroonnssddeeMMaaddrriidd.
Elle est dans un fond, sur
le bord de la riviere;elle
est de la largeur d'une des
plus étroites alléesduCours;
lesarbres dont elle est ornée
sont plantez assez irrégulièrement
:elle a environ
une demi lieuë de longueur.
Plusieurs François dela
Maison du Roy y ont fait
faire des maisons. de campagnefortjolies
;entr'autres,
le Sieur Riqueur
Chymiste , & Apotiquaire
de Sa Majesté Catholique
y a achetéun grandespace
de terre, dans le dessein
d'en faire un jardin des
simples,sur le modele du
Jardin du Roy qui est à
Paris. On me mande de
Madrid que ce dessein est
executé.
i. Mançanares est une petite
riviere qui descend des
montagnes de Guadarama.
Il seroit fort difficile dedire
où elle le perd en Eté. En
Hyver elle accroche quelque
bras du Tage ou du
Karama. Entouttempsce
n'est rien. Le pont de Segovie,
que le Roy Philippe
Eiiii
second fie bâtir sur ce ruiffèiu,
elt un des plus magnifiques
ponrs qu'il y ait
en Europe. Chacun sçait
qu'un ambassadeur dit un
jour, en considerant le
pont & la rivière
,
qu'il
Faudroit vendre le pont
pour acheter de l'eau. On
a propose plusieurs fois aux
Rois d'Espagne les moyens
de rendre le Mançanares
navigable. On m'a dit que
ces propositionsn'avoient, pas é1té1reAçu..es, parce que
l'abondance des eaux qui
auroient rempli le lit de
cette riviere auroit pendant
l'Eté privé les Dames & les
Cavaliers du plaisir de se
promener dans leurs carosses
au milieu du Mançanares.
Ce seroit bien dommage.
3. Leganezest un desplus
beaux villages qu'il y ait en
Espagne. Il est à deux lieuës
de Madrid, dans une plaine
,
sur la droite du chemin
de Madrid à Aranjuez.Les
melons, les figues, & L*s
raisins de Leganez sont excellens.
Ce village appartenoit
au Marquis de Leganez,
quimourutil y a
quelques années à Paris.
--
4. Pinto est un gros bourg
à quatre lieuës de Madrid,
appartenant au Comte de
Pinto, frere de M. le Duc
d'Ossone.
Laporte de la Vega est
une des plus belles portes
de Madrid.C'est par cette
porte que l'on fort pour
prendre la route des Royaumesde
Valence,de Murcie
, de Grenade & d'Andalousie.
6. PradoViejo. Il n'est
point de ville en Europe
dont l'entrée soit plus belle
& plus riante que celle de
Madrid par la porte d'Alcala.
Dés qu'on a passé cette
porte, on entre dans une
ruë grande, belle & propre:
au milieu de cette ruë est
une espece de carrefour,
qui presente de tous les
cotez le plus beau coup
d'oeil du monde. On voit
en perspective & à perte de
vûë la ruë d'Alcala, qui est
la plus belle ruë de Madrid.
C'est en dire peu de chose,
par rapport à l'idée qu'on
a mal à propos de cette
grande ville, dont les maiions
sont fort bien bâties,
& les ruës larges , claires
& bien percées, mais fore
sales. Celle d Alcala, dont
je parle, est si belle, que
je suis sûr qu'à Rome, nià
Paris il n'yen a pas une qui
lui ressemble. Dumilieu de
cette ruë on découvre à
droite & à gauche le Prado
Viejo. C'est une grande
promenade, revêtue du
côté du Buen Reciro de
quatre rangées de grands
arbres. Elle est ornée de
plusieurs fontaines, & sert
de promenade détiquete
auxDames&auxSeigneurs
Espagnols
,
depuis Pâques
jusqu'à la Fête-Dieu.Depuis
laFête-Dieu jusqu'à la
Touflainc on le promène à
la Floride ôc sur le Mançanares,
& depuis laToussaint
jusqu'a Pâques hors la ville;
entre les portes. Cette promenade
s'appelle, elpasseo
mr§pW**h -r.(- iipl::-7
<•7. Elle me passa açveç-Jes
doigts. La contrainteperpetuelle
dans laquelle les
Dénies Espagnoles fp,n|
forcées dp vivre, lcs jettç
dans la necenice de se faire
-
un langage des yeux & des
doi gts, que personne nattrape
comme elles. Les Irai
liennes, & sur-tout les Portugaises
qui ont beaucoup
d'esprit
, ne seroient que
leurs écolieres danscesfaçons
dexpiiqu#Jet*»rë.in4
tentions àleursatttutts.'Elletf
s'en fervent, fæm-tBoia;
presque toutes:;ni<tf& èllês
n'ontnil'art,nileguerre
desEspagnoles,&jeccoy
qu'on peut soutenir, fini
fairetortauxplusspiri
rucHes) aùx- pluèka'&ôitè*
& aux plus delicates, qu'il
n'est point de femmes dans
le monde qui ayent plus
d'industrie, plus de manege,
& plus de refolurion
qu'elles. Les avantures les
plus extraordinaires n'ont
jamais rien de difficile, lors
qu'elles sont conduites par
des Espagnoles, tant elles
ont d'intrigue, de ruse &
de génie. Pour arriver à
leur but,quelques obstacles
qui se presentent,elles n'ont
besoin que d'un homme
docile,&qui ait feulement
la complaisance de se laisser
conduire.
L'usage de se parler avec
les doigts, qui estmaintenant
aboli au Palais, étoit
autrefois si bien établi parmi
les Demoiselles & les
Camaristes des Reines,que
toute la journée leurs galans
les entretenoientde
cent pas. J'en ai vû qui entendoient
si bien ce langage
, qu'aprés avoir deviné
ce que leurs amans pouvoient
leur dire, elles leur
irépondoient sans les voir,
les mains derriere le dos.
8. Avant qu'on'fermàt les
fortes. Onferme ordinairement
rement les portes d'une
ville par dedans: il n'en
est pas de même à Madrid,
on les ferme par dehors.
Lorsquetout le monde est
rentré
, ou supposé l'être,
les Commis de la Doüane,
qui sont établis pour empêcher
les contrebandes,
sortent de la ville. Dés qu'ils
sont tous dehorsils ferment
dans l'étenduë de leur jurisdiction
les portes qu'ils
doivent fermer. Chacune
de ces portes est armée de
quatre ou cinq gros cadenats,
dont ces Messieurs
ont les clefs.Ilestvrai qu'il
n'y a aucun danger: mais
cela n'empêche pas que la
te
Capitale de l'Espagne ne
foit toutes les nuits un dépôt
confié à la vigilance de
cinquante ousoixante Car,
des au Tabac.
9.Aoranjuez.Jespere que
ce que j'en vais dire n'ennuyera
personne.
Aranjuezest un lieu que
l'Empereur Charles- Quint
choisitpour la demeure des
Flamansqu'ilavoit amenez
en Espagne. Il y fit bâtir
un Palais fort modique.,
auquel, par des galeries âc
des terrasses de communication
,
il fit attacher un
autre édifice, dont toutes
les chambres, qui font petites
& basses,sontjustement
construites comme
des dortoirs de Moines.
Elles étoient destinées aux
Seigneurs de sa Cour lors
qu'il y alloit. C'est encore
la même chose à present
lorsque les Rois y vont. On
appelle tout ce quartier,
qui eil: fort grand, la Pofàd*
de los Carvalleros.- Tout le terrain d'Aranjuez
est entre le Tage & le
Karama. Il peut avoir environ
trois lieuës de longueur
sur une &demie de
largeur. Il y a dans cet espace
plus de vingt allées
tirées au cordeau, beaucoup
plus longues & plus unies
que celles du Cours de la
Reine, revêtuës chacune
de quatre rangées d'arbres,
tous auni gros & aussi élevez
que les plus hauts & les
plus gros arbres de Fontai.
nebleau.Dans une Isle que
forment ces deux rivieres.
il ya un jardin fort curieux,
qui cil separé du Palais par
un petit pont de bois qui
est sur le Tage. A dix pas
au dessus ( mais à côté de
ce pont) on voit une nappe
d'eau, qui seroit plus belle
sans comparaison que toutes
celles qu'on voit en
France & en Italie, si les
Espagnols, pour profiter
de sa rapidité, ne s'étoient
pas avisez de bâtir un gros
moulin directement au milieu
de cette cascade,qui est
si pleine & si impetueuse,
que le volume d'eau qui
passe fous le moulin suffit
pour faire aller dix-huii
meules. En entrant dans cc jardin, la premiere figure
qu'on voit au milieu d'un
grand bassin de marbre
blanc, est celle d'Hercule
qui tient dans sa main les
pommesd'or du jardin des
Hesperides, & fous ses pieds
le monstrequiendéfendoit
l'encree.
Dans le second est la
figure d'Hercule tirant une
,.
de ses redoutables fleches
sur le Centaure qui lui enleve
Dejanire.
Au tcoisiéme est celle
d'un esclave, qui s'arrache
une épine qui lui étoit entrée
dans le pied au milieu
d'une course qu'il faisoit à
Rome: mais pour ne pas
retarder la joye que la
bonnenouvelle dont il
étoit porteur devoir causer
à la République, il garda
l'épine jusqu'à ce qu'il fût
arrivé. Une Divinité lui met
sur la tête une couronne de
lauriers, dont toutes les
feüilles jettent une assez
grande quantité d'eau. A
l'exception de cette derniere
circonstance, on voit
la même figure à Rome & à Versailles.
Au quatriéme, qu'on ap
pelle le bassin de Don Juan,
on voit la figure d'une belle
Princesse, fille d'un Roy
d'Afrique, qui fut menée
en triomphe à Aranjuez
fous le regne de Philippe
second.
Au cinquiémeest Ganimede,
assis sur,, Jupiter en
aigle, & tenant à sa main
la coupe dans laquelle il
verse l'ambroisie au Maître
-
des Dieux.
Dans le Cxiémebatirn
on
on voit Neptune avec tout
son équipage
,
élevé dans
un char de bronze, sur un
grand piéd'estal de marbre
doré. Le bassin où est
cette figure est orné d'une
balustrade de marbre, sur
laquelle sont enégale distance
six autres figures de
bronzeparfaites, dont deux
representent Cerés sur son
char, traînépar deux lyons,
.& deux Amours à ses pieds;
deuxautres celle de Juivon
anise sur son paon, & les
piedssuruneboule foatè-
.n.uë P4ç;d^iefçlàygëa
cinquiéme est celle de Ju
piter, le foudre à la main
& unpied sur une boule por
tée par quatre esclaves. L,
sixiéme est celle de Neptu
ne,son trident à la main
debout sur sa conque, traî
..née par deux-chevaux ma
rins, guidezpar deuxTri
tons, de mêmequ'il estsu
lepiéd'estal.Cessix prin
ci pales sigures,ausquelle
plusieurs autres font jointes
sonttoutes, en ce quelle
contiennent chacune,d'une piecede bronze. Tou
zoe bassinestun present que
le Duc de Terra Nueva,
ambassadeur à Rome, fit à
Philippe III. Ily a encore
dans ce jardin plus de mille
autres petitesfontaines ou
tuyaux, quelesEspagnols
appellent Burladores, parce
qu'ilsserventà moüiller les
jhjomtn~~ principalement
les femmes, qui se promenentsansy
songer dans les
allées, où îh sont.
Le parc de cette maison
estremplidelapins, ôc de
toutes sortes de bêtes fauves,
Il y a plus de 50. chameaux
, on y nourrit une
gratïaeqûahrke'de"paons :
maiscérquilyâdtpus ftff. re,c'est lamanière dont
deuxpetits marmotifetsap*
privôiferïttouste$jcjiflsunô
centaine de fanglier#r;Èly#
au-milieu du bois une plaçfc
femblablcàc'dles^éu-n^a
paysans barttent lêbtedfàtitt
des coins deïcetter,pla?<èeil
yraeunvpetêit qtuaurte dde<tdemi élevées jusqu'à petriprlsà
la hauteur du menton didnt
perifbnnc.C'eitl'endroitou
Renferment ceux qui font
Wfiéttx dit-vdioviiaina
bêrjçç.',Sitôt qu'on est arrive
Jà;; un. jies petits garçons
qui vous menent monte sur
le haut d'un arbre
,
d'où il
criç^ç.çpm^6saforcç>iïtco,
frico..,. machao. L'autre se
promene forttranquilement
dans le milieu de la
place avec un sac d'avoine
surson dos:aux cris de l'un
tous les sangliers arrivent
à travers les broussailles,
avec leur famille, pour
mangerla munition de
l'autre. Quand ils iont tous.
* Comme s'il crioit à-des d'tttàe>petit,petit.
dans la place, le distributeur
dccevade ouvre son
sac, dont il laisse couler,
chemin faisant, en forme
defillon
, toute la mafchariÀo
dise à terre. Ces animaux en
mangent autant qu'on veut
leur en donner:mais lorsque
leur perè nourricier en voit
de trop goulus,illeurdonne
par le museau de bons coups
de pied, qu'ilsreçoivér avec
tout le respect du monde Ils
ont la complaisance de rester
sur cette place,jusqu'à ce
qu'iln'y ait plus d'avoine,&
des que le sac est vuide,ils
1 prennent tous paisiblement
par différentesroutes le
chemin de chez eux.
Environ à trois quarts de
lieuë de là on voit une piece - d'eau, à peu prés de la forme
& de la grandeur de la
piece des Suisses de Verfailles.
On appelle ce bassin
lamard'Antigola. Il est entouré
de tous les cotez de
fort grands arbres, à l'exception
d'un endroit, où il y aunpetit bâtimentdechar
pente qu'on a élève à l'une
desextremitezdece bciilu\
Derricre ce petit édifice est:
une grandeplace,oùl'on tenoitaurrefois
des taureaux;
pour doner aux Rois,quand
ilsalloient à Aranjuez, le
divertissement d'une façon
de chasse assez particulière.
Cette petite maison de
charpenre , qui est sur le
bord du canal, n'est, à vrai
dire,qu'une façon de chambre
quia deux portes, l'une
du côté de la terre, l'autre
du côté de l'eau. Dés qu'on
a passé celle-ci, on trouve
une espece de plancher de
la largeur de six pieds, en
talud
,
qu'on a foin de favonner
& de graisser pour
l'usage que je vais dire.
Des payians habiles au
jeu dont il est question,
chassent devant eux plusieurs
taureaux, l'un aprés
l'autrey jusqu'à ce quils
soient arrivez dans la place,
où ils les poursuivent encore.
Les taureaux, qui ne
voyent point d'autre azile
que cette chambre, dont
les portes sont ouvertes,
s'y jettentavec impetuosité:
mais sitôt qu'ils ont mis les
pieds sur les planches favannées)
ilsglis-sent de la <,
hauteur d'environ vingtcinq
ou trente pieds dans le
bassin, où ils nagent, jusqu'à
ce que les chiens qu'on leur
lâche, & les coups de fusil
qu'on leur tire, leur ayenc
ôté & les forces & la vie.
Enfin, pour ne pas amuser
davantage less ledreurs
du détail d'une infinitéd'au,
tres bagatelles, j'ose assurer,
aprés tous les honnêtes gens
qui ont voyagé en Espagne
avec beaucou p de reste.
xions &de curiosité
,
qu'Aranjuez
est sans contredit
une des plus belles solitudes
du monde.
Duegna. Ce nom eÍr donne
en Espagne à celles qui
font l'employ des Matrones
Italiennes auprès des jeunes
femmes & des jeunes filles
dont les peres, les freres
& les maris jaloux leur
abandonnent le foin. Elles
épient) gardent, trompent,
suivent, & fonc ordinairement
enrager leurs maîtresses
autant qu'elles peuvent.
Le mot de Duegna
• est une des plus grosses injures
qu'on puisse dire à
celles qui ne le sont pas, ôc
souvent mêmeàcelles qui
le font. Duegna,.enchan
géant; laderniere tercreeï
o, fait Duegno,& devient
alors un des plus jolis moti
,,dont lesamans se servent. Braveles%:Cycik une et
pece de bouclier, que le:
guapos, qui veut dire le:
braves
, portent la nuit, &
souveutmême le jour, 11
sont faits d'un cuir fort
épais, tendu sur une tringle
de fer ployée en forme dovale
Jidont le diametre est
traversé d'une barre de fer
courbéalaquelle barre est
attachéun anneau de là
largeur de la main, pour
le renirpar le milieu lors
qu'on ena besoin. La plupart..
de ces brogeles sont
doubliezd'uneplaquede
fctrJL-fsÈfjbagnols:Les portenenxredeun1jjustaùcorps
&J?ur înanteaa, pour s'en
ie^Mir^iaris1'Qcaaiionvi.p:M
O'jJ2..?3Êfe eflmretf, de_.iones:
Gsi: sont;proprement des
natDea'^teijancsjtravaillées
fcYCCi tout/l'aircimaginable,
EirEte Ici Damessafleycnt
dchefefmuseénptloaurcêôtrteedp'Alufsrfirqauî-e
&!V£fpag^,foacqpki«d
de ces joncs. Il n'y a poin
de si petite maison en Es
pagne qui n'aie ses esterres
Elles ne durent ordinaire.
ment quedeux hyvers. On
commenceàles étendre
dans. les chambresà la
Toussaint,&oncles levéà Pâques.Onen
propret tatre's-ifnies,avec
des desseins, pour ics>faké
servir de mpiÍferiegJen.esié;
&de rienenhyvenNous
n'avonspointen France
l'usage ni la c®mmqdkerda
ces nattes quinecoambuentpaspeuyselon
leï
faisons,àdonner de la chaleur
ou de la fraîcheur partout
où l'on s'en fert.
13. Fête de Taureaux.Il
n'y a presque personne qui
ne croye avoir une idée assez
juste de ces fêtes. Ceux
qui ont lû Gulrnan d'Alfarache,
Don Quichotte, le
Voyage d'Espagne de Madame
Daunoy
,
& vingt autres
Ronians Espagnols,
s'imaginent avoirappris.,
surle témoignage de ces
Ecrivains) ce que c'est veriÇy||
ment qu'un combat
de-*ureaux; mais je pro-
::: !
mersd'en raconter quelque
jour une fête que j'ai vue
& dont le recit fidele fuf
lErae-, pomur déotronmpdereto.u
-> 14. Puerto de las Salinas
Comme qui diroit le pori
de Salines. C'est un petw
endroitàsix lieuës dc¡Ma.
drid
,
qui,du milieude l'Ef
pagne :où'iL est ,fournitdu à!toilte.iaiMatikhc. :&
ta^ix deuxCastilles;parl'a-
? tendance.;dès>rflàaoeïal&s
qu'on enripe.Ildtfitué/ur
: le pencliaryd'imeotorête
-
«nagnifique j.d'oiiiW jiecouvre
couvre un dcs'eaux
praaysaatgeisqcui'iilycaàietécneEaucpéfe-*
Mi uWevàfteplai-| ne,couverte d'arbres de
toutes forces d'especes, de
grains &deraisins que le
Tâgé'>:êâ leKarama arrofent6c
iiirJa droite on voit
à merveille les prez, les
bois,les ^pdihs', les eaux, lé-villas5^'Jce Palais d'A-
«ranjuiez.l:)cîo:*'
1u$;';Sénvifiée-,Cap.itale de grande^
Mîè^riéh'eydbnt les ruës
fOfltJc-croites.&; mal bâties.
Le commerce de la mer,
dont elle est voisine, faitsa
richesse.. Elle est frequemment
exposée aux debordemens
du Guadalquivir,
qui lui cause souvent de
grands dommages.
Je ne sçai pas si on me
fçaura aucun gré de ces
remarques: mais je sçai bien
que j'aicrû ne pouvoir
mieux faire,que,d'orienter,
le lecteur partout, d'une
maniere qui lui apprenne,
en l'amusant, toucçç^.qrôt
peut apprendre des lieux &
des choses dont il lira les
noms dans les nouvelles
que je lui donne.
Fermer
Résumé : REMARQUES.
Le texte offre une description de divers lieux et événements en Espagne, principalement autour de Madrid. La Floride est présentée comme la plus belle promenade de Madrid, située au bord de la rivière. Elle est étroite, bordée d'arbres plantés de manière irrégulière, et mesure environ une demi lieue de longueur. Plusieurs nobles français y ont construit des maisons de campagne, dont le Sieur Riqueur, qui a acquis un grand terrain pour y créer un jardin de simples. Le Mançanares est une petite rivière descendant des montagnes de Guadarama. Elle est presque invisible en été mais peut rejoindre le Tage ou le Karama en hiver. Le pont de Segovie, construit par le roi Philippe II, est l'un des plus magnifiques d'Europe. Plusieurs propositions pour rendre la rivière navigable ont été rejetées, car cela priverait les habitants du plaisir de se promener en carrosse. Leganez est un beau village situé à deux lieues de Madrid, connu pour ses melons, figues et raisins excellents. Pinto est un gros bourg à quatre lieues de Madrid, appartenant au Comte de Pinto. La porte de la Vega est l'une des plus belles portes de Madrid, menant aux royaumes de Valence, Murcie, Grenade et Andalousie. La rue d'Alcala est la plus belle rue de Madrid, offrant une perspective magnifique. Le Prado Viejo est une grande promenade ornée de fontaines, utilisée par les Dames et les Seigneurs espagnols de Pâques à la Fête-Dieu. Le texte mentionne également des détails sur les mœurs espagnoles, comme l'usage des nattes dans les maisons et les fêtes de taureaux. Puerto de las Salinas est un petit endroit à six lieues de Madrid, fournissant du sel à toute l'Espagne. Séville est décrite comme une ville riche grâce au commerce maritime, mais souvent endommagée par les débordements du Guadalquivir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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292
p. 178-198
Morts [titre d'après la table]
Début :
L'Article des Morts peut bien trouver sa place à la suite [...]
Mots clefs :
Marquis, Roi, Chevalier, Seigneur, Comte, Abbé, Esprit, Religion, Bordeaux, Normandie, Dame, Général, Lieutenant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Morts [titre d'après la table]
bien trouver sa place à la fuite
de l'examen des eaux de Bourbon
, puisque quelques sçavantes
Dissertations que les
plus sçavantsMedecins fafsent
sur les specifiquesles plus
souverains,toutl'Art d'Escu-
- lape est foible contre la necessité
de mourir.
Mrle Marquis de la Charce
est mort le 6. May à Nions
en Dauphiné,touché des plus
vifs sentimens de picté & de
religion. Il avoit esté élevé
dans l'heresie de Calvin; sa
conversion à la Religion Ca..
tholique avoit attiré celle de
sa Famille,& d'une partie de
son canton, & sa mort vient
d'estre pour eux un merveilkux
exemple d'édification.
Mrle Marquis de la Charce
estoit ce qu'on pouvoitappeller
uncaractereaccompli,
& pour l'esprit, & pour les
sentimens; personne n"jgno-i
roit les raresqualitez de son
coeur: ce (iul endroit meriteroit
un éloge particulier,si
tout ce que j'en pourrois dire
n'cfkic public, & fort audessous
de tout ce qu'il meritoit.
Il avoitcommencéàservirdéssaplus
tendre enfance,
& avoit donné des marques
de son zele pour le servicedu
Roy dans les occasions les
plus remarquables. Né pour
, les plusgrandes choses, si la
fortune luy eust esté un peu
plus favorable, tous les Emplois
luy paroissoient égaux
lorsqu'il s'agissoit du fervicc.
Le seul nom de la Charce fait
l'éloge de tous ceux qui le
portent:ils ont tous esté distingucz
par un merite particulier
& par un cfprit superieur.
Mre Pierre de laTour
son pere, Marquis de la Charce,
fut fait Lieutenant general
des Armées du Royà l'age de
vingt-huit ans; cette dilHnc.
tion particulière marque assez
son merite: il seroit parvenu
aux plus hautes dignitez si de
grandes blessures & ses incommodiccz
ne l'eussent mis
hors d'état de continuer le fervice.
Il avoit épousé Dame
Catherine de la Tour sa cousine
germaine;c'est cette Dame
qui parut à laCour, il y a
quelques années, quoy que
dans un agefort avancé: elle
y fit paroître autant d'esprit
que de politesse ; son merite
fut reconnu du Roy même,
qui l'honora de mille marques
>d'eftime&dedittin£tion.L'illustre
Mcde la Charce,qui a
..- tant fait d'honneur à son (exe,
&dont il en inutile derepeter
les éloges, estoit sa fille, &
soeurs du deffunt : il en reste
encore deuxsoeurs, Me la
Marquise de Bar,mariée en
Languedoc, où elle est en
grandeconsideration; & Mlle
Dalerac, dont l'esprit & le
merire font également cono
nus Les ouvrages de Poësie
1 qu'elle a laissé échaper au Public
ont toûjours paru des
Chefs-d'oeuvre par la délicatesse
des pensées & letour
ingénieux des expressions.
Mrs de laCharce font une
branche cadette de la Maison
de la Tour. Mr le Marquis
de laCharce qui avoit autant
d'amour pour son nom que
de noblesse & de dignité à le
soûtenir,avoit fait imprimer
peu de temps avant la mort,
la genealogie de cette Maison
, qui n'a point esté renduëpublique.
LeChefdecetteMaisonestaujourd'huyMr
le Marquis deGouverner jeune
Seigneur de beaucoup d'esperance.
Les aînez ont toûjours
porté ce nom depuis le
fameux
fameux René de la Tour, qui
s'est si fort distingué fous le
nom de Gouvernet : il estoit
contemporaindu Connêtable
de Lesdiguieres : sa naissance
& lesimportans fcrvices qu'il
avoit rendus à l'Etat,l'auroient
aussi-,, élevé aux plus
grandes dignitez
,
si-kl Religion
de Calvinqu'il professoit,
&qu'il ne voulutjamais
quittermalgré son zele pour
de Roy, n'avoit esté un obstacle
invincible. Mr le Marquis
dela Charce qui donne lieu à
l'cet article, avoit épouséDameClaudede
Mazel ,Dame
d'un merite , & d'une -vertu
distinguée. Elle estoitfillede
Mrc Jacq. de Mazel , ancien
Colonel de Cavalerie. Son
mérite & fâ reputation ont
rfte également connus dans le
Service. Il en avoit mêmerendus
d'importans à l'Etat. Il
avoitépousé Dame Catherine
Arnauld d'une branche de
la mêmeMaison que Mrs
dt Pompone daujourd'huy.
.C'efi une branche de cette
famille qui s'estoit établie
d'Auvergne en Languedoc
depuis plusieurs années. Feu
M. le Marquis de la Charce :*
n'a eu de ce mariage donc je
viens de vous parler, que deux
enfans, l'aîné connu fous le
nom de Comte de la Charce,
Colonel de Dragons aux
Troupes d'Espagne ; l'estime
dont M.•de Vendosmel'ho- noroît, & le cas qu''IiI.l. en faisoit
feroientassez son éloge, si
d'ailleurs il n'estoit connu par
un merite fingulicr, & par ce
même esprit qui est héréditaire
dans sa famille. Sa Majestéqui
se plaist à recompenser lemerite,
vient d'en donner une
marque en sa personne
l'honorant depuis , en peu de
jours d'une pension de1500.
livres:elle a accompagné cette
grace d'agrémens&dedistinction
pour luy & pourtoute
sa fanillc.
Le 21. Mars dernier Dame
Louise-Eugeniede Vieil châtel
de Montalant,épouse de
Mre Claude-Louis Lombard;
Chevalier, Seigneur d'Erme-
DOUville, & autres lieux, est
morte âgée de 24. ans. Elle
laisse un garçon &,. une fille:
Elle estoit fille de Mre Glaude
Charles de Viel Chastel, Chevalier,
Comte de Montalant,
& de Dame Geneviéve-Eugenie
de Vic.
Son Bisayeul du côté paternel
estoit Jean de VielChâtel,
Maquis de Montatanc,
Gouverneur de Barle Duc ÔC
Pays Barrois, qui a esté le premicr
CommandantdesMousquetaires
du Roy. Il avoit
épousé DameSufannede Bely
de Boulainvilliers, du côtépaternelelle
est encore petitenièce
de M. le Duc de S. Simon.
Ducôté maternel elle est
arriéré petitefille de Meryde
Vie, Garde des Sceaux de
-
France,&arriérépctite-niéce
de Dominique de Vie, Vice-
Amiral de France, Gouverneur
de Calais, & Pays re.
conquis,
-
Gaspard François Ménard
âcTissages., Prellre., Dozo.
teur de Sorbonne
,
Priçur de
Clairmont, grand- Archidiacre
de l'Eghie de Bordeaux,,
mourut à Bordeaux dans le
Seminaire le 2. 1. de Juin, âgé
de 2.6. ans 4. mois. Il estoit
alle, à Bordeaux y prendre
possession de ses Bénéfices que
Mr l'Abbé de Bourlemont lui
avoit. resigné ;& peu de jours
après il y a est enlevé d'une
fièvre maligne en six jours de
Dlaladie. Ilavoir parudansle
Public comme un prodige à
son âge. Né pour toutes tes
sciences, il fit icyl'annéederniere
pendant le cours de sa
licence le Panegiriqucde S.
Louis aux grands Jesuites, ccluy
de Sainte Anneaux Theatins,
& plusieurs autres Ser-
.jnons dans les Eglises les plus
célébrés de Paris; Il estoit fils
de François Ménard de Tisfanges,
Conseiller du Roy,
son Procureur General des
Eaux & Forests à laTable de
Marbrer à la Chambre de
l'Arsenal pour la reformation
llcs Eaux& Forests >&de Maçguerite
Deshayettes sa merc,
& neveu de M. l'Abbé Ménard.
Cette familleoriginaire
de Poitou 0 & de Touraine est
tres-ancienne & tres-distinguée
par elle-même, par es
alliances,& les belles LcttrCSi.
Labranche dontestoit le defr
funt cft. établie à Paris il ya
prés de deux cent ans. t*-
,
LouisCatinat,AbbédeS.
Julien deToursy,mourut le.'
Juillet. Il estoit fils deRené
Catinat, Seigneur de Courtraïe&
de S Mars-Cônfcific'-r
au Parlement de Paris, & de
Frasçoise Frozon,& frere de
Pierre
Pierre de Catinat, Seigneur de
S. Mars, aussiConleiller au
Parlement, & neveil de Ni- ,
colas Catinat, Seigneur de S.
Gratien, Maréchal de France;.
-
Messire Leonor de Matignon,
Evêque & Comte de
Lizieux
,
Abbé de Lassay &
de Torigny, mourut le 14.
Juillet,âgéde78. ans. Ilavoit
si, If esténommé a cet Evêchhél en
1677. par lademission d'Eleonor
Goyon deMatignon son
oncle;il étoit frerc aîné de Mr
le Comte de Matignon & de
Mr le Maréchal de Matignon,
& fils de Françoisde Matignon,
Comte de Marigny,
Torigny, Montmartin, & de
Gafley,Marquis de Lonré..
Chevalier des-Ordres du Roy,
Lieutenant Générât en haLTe
Normandie) & de Anne Malot
de Bercy, & petit fils de
Charles Sire de Moignon,
Comte de Torigny, Chevalier
des Ordres du Roy, Lieutenant
General de Normandie,
& d'Eleonorde Longuevile,
Dame deGaffey ,filled'Eleonor
Duc de Longueville
94
& de Marie do Bourbon, & arrierefils de Jacques
Sire de Matignon,Maréchal
de France, Gouverneur;de
Normandie &de Bordeaux.
Lieutenant General en Guyen
ne, & Chevalier des Ordres
du Roy. La Maison de Matignon,
l'une des plus Illustres
duRoyaume,estoriginaire de
Bretagne;Estienne Goyon.
Seigneur de la Goyemiere &
deChasseau Goyon, ayant é
poufé vers l'an mo. Lucie de
Matignon, sa posterité en prit
depuis le nom & les armes.
L'Eveschéde Lizieux en
Normandie est fuffraganc de
Rouen, l'Evesqueest Seigneur
de laVille,&leDiocesest
diviséen quatre Archidiaconnez
, & contient cinqcent
quatre vingt Paroisses ; se premier
EvesqueestThibault;
quiletrouvaaud3.4.&
Conciles d'Orléans en 1538.
**541.& 1J¡.9.. :';
'McfEre JoachimTrotti ad
sa Chetardie t, Docteur en
Theologie & Curé de S. Sulpice,
mourut le 19. Mr Lan.
guetde Gergy, Vicaire de ladire
Eglise,Juy a succedé. Le
mois prochain je parleray plus
amplement de Mre -de, là
Chetardie. ," Mrl'AbbédéGould,àqui
leRoya donne l'Abbaye
RojfaledeS. LaonàThouars
en-Poitou, vaccante par la
more deMr l'Abbé Régnier,
Secretaite de l'Académie Françoise
voulant donner des
parques publiquesde sa reconnoissance
à Mr le Comte
de Pont Charrrain, a fait faire
un Servicesolemnel dans
l'Eglise de. son Abbaye, pour
lerepos de l'Ame de feuë Madame
la Chancelliere,avec
toue le zele& toute la devotionconvenable
à la dignité
&al'a pieté démettevertueuse
Dame.Tous les Corps de
laVille de Thüarsy affistelent
encérémonieaussi-bien:
que toute laNoblesse des environs
qu'il avoir eu le foin d'y
convoquer.
Mrl'AbbédeGould,Gen
til homme Irlandois a quitts
son Pays & abandonné toué
ses biens pour la Religion Ca
tholique,il s'etf rendu fort recommandable
par la quantité
de per sonnes qu'ilaconverties
en Poitou & dans les Provinces
voisines
de l'examen des eaux de Bourbon
, puisque quelques sçavantes
Dissertations que les
plus sçavantsMedecins fafsent
sur les specifiquesles plus
souverains,toutl'Art d'Escu-
- lape est foible contre la necessité
de mourir.
Mrle Marquis de la Charce
est mort le 6. May à Nions
en Dauphiné,touché des plus
vifs sentimens de picté & de
religion. Il avoit esté élevé
dans l'heresie de Calvin; sa
conversion à la Religion Ca..
tholique avoit attiré celle de
sa Famille,& d'une partie de
son canton, & sa mort vient
d'estre pour eux un merveilkux
exemple d'édification.
Mrle Marquis de la Charce
estoit ce qu'on pouvoitappeller
uncaractereaccompli,
& pour l'esprit, & pour les
sentimens; personne n"jgno-i
roit les raresqualitez de son
coeur: ce (iul endroit meriteroit
un éloge particulier,si
tout ce que j'en pourrois dire
n'cfkic public, & fort audessous
de tout ce qu'il meritoit.
Il avoitcommencéàservirdéssaplus
tendre enfance,
& avoit donné des marques
de son zele pour le servicedu
Roy dans les occasions les
plus remarquables. Né pour
, les plusgrandes choses, si la
fortune luy eust esté un peu
plus favorable, tous les Emplois
luy paroissoient égaux
lorsqu'il s'agissoit du fervicc.
Le seul nom de la Charce fait
l'éloge de tous ceux qui le
portent:ils ont tous esté distingucz
par un merite particulier
& par un cfprit superieur.
Mre Pierre de laTour
son pere, Marquis de la Charce,
fut fait Lieutenant general
des Armées du Royà l'age de
vingt-huit ans; cette dilHnc.
tion particulière marque assez
son merite: il seroit parvenu
aux plus hautes dignitez si de
grandes blessures & ses incommodiccz
ne l'eussent mis
hors d'état de continuer le fervice.
Il avoit épousé Dame
Catherine de la Tour sa cousine
germaine;c'est cette Dame
qui parut à laCour, il y a
quelques années, quoy que
dans un agefort avancé: elle
y fit paroître autant d'esprit
que de politesse ; son merite
fut reconnu du Roy même,
qui l'honora de mille marques
>d'eftime&dedittin£tion.L'illustre
Mcde la Charce,qui a
..- tant fait d'honneur à son (exe,
&dont il en inutile derepeter
les éloges, estoit sa fille, &
soeurs du deffunt : il en reste
encore deuxsoeurs, Me la
Marquise de Bar,mariée en
Languedoc, où elle est en
grandeconsideration; & Mlle
Dalerac, dont l'esprit & le
merire font également cono
nus Les ouvrages de Poësie
1 qu'elle a laissé échaper au Public
ont toûjours paru des
Chefs-d'oeuvre par la délicatesse
des pensées & letour
ingénieux des expressions.
Mrs de laCharce font une
branche cadette de la Maison
de la Tour. Mr le Marquis
de laCharce qui avoit autant
d'amour pour son nom que
de noblesse & de dignité à le
soûtenir,avoit fait imprimer
peu de temps avant la mort,
la genealogie de cette Maison
, qui n'a point esté renduëpublique.
LeChefdecetteMaisonestaujourd'huyMr
le Marquis deGouverner jeune
Seigneur de beaucoup d'esperance.
Les aînez ont toûjours
porté ce nom depuis le
fameux
fameux René de la Tour, qui
s'est si fort distingué fous le
nom de Gouvernet : il estoit
contemporaindu Connêtable
de Lesdiguieres : sa naissance
& lesimportans fcrvices qu'il
avoit rendus à l'Etat,l'auroient
aussi-,, élevé aux plus
grandes dignitez
,
si-kl Religion
de Calvinqu'il professoit,
&qu'il ne voulutjamais
quittermalgré son zele pour
de Roy, n'avoit esté un obstacle
invincible. Mr le Marquis
dela Charce qui donne lieu à
l'cet article, avoit épouséDameClaudede
Mazel ,Dame
d'un merite , & d'une -vertu
distinguée. Elle estoitfillede
Mrc Jacq. de Mazel , ancien
Colonel de Cavalerie. Son
mérite & fâ reputation ont
rfte également connus dans le
Service. Il en avoit mêmerendus
d'importans à l'Etat. Il
avoitépousé Dame Catherine
Arnauld d'une branche de
la mêmeMaison que Mrs
dt Pompone daujourd'huy.
.C'efi une branche de cette
famille qui s'estoit établie
d'Auvergne en Languedoc
depuis plusieurs années. Feu
M. le Marquis de la Charce :*
n'a eu de ce mariage donc je
viens de vous parler, que deux
enfans, l'aîné connu fous le
nom de Comte de la Charce,
Colonel de Dragons aux
Troupes d'Espagne ; l'estime
dont M.•de Vendosmel'ho- noroît, & le cas qu''IiI.l. en faisoit
feroientassez son éloge, si
d'ailleurs il n'estoit connu par
un merite fingulicr, & par ce
même esprit qui est héréditaire
dans sa famille. Sa Majestéqui
se plaist à recompenser lemerite,
vient d'en donner une
marque en sa personne
l'honorant depuis , en peu de
jours d'une pension de1500.
livres:elle a accompagné cette
grace d'agrémens&dedistinction
pour luy & pourtoute
sa fanillc.
Le 21. Mars dernier Dame
Louise-Eugeniede Vieil châtel
de Montalant,épouse de
Mre Claude-Louis Lombard;
Chevalier, Seigneur d'Erme-
DOUville, & autres lieux, est
morte âgée de 24. ans. Elle
laisse un garçon &,. une fille:
Elle estoit fille de Mre Glaude
Charles de Viel Chastel, Chevalier,
Comte de Montalant,
& de Dame Geneviéve-Eugenie
de Vic.
Son Bisayeul du côté paternel
estoit Jean de VielChâtel,
Maquis de Montatanc,
Gouverneur de Barle Duc ÔC
Pays Barrois, qui a esté le premicr
CommandantdesMousquetaires
du Roy. Il avoit
épousé DameSufannede Bely
de Boulainvilliers, du côtépaternelelle
est encore petitenièce
de M. le Duc de S. Simon.
Ducôté maternel elle est
arriéré petitefille de Meryde
Vie, Garde des Sceaux de
-
France,&arriérépctite-niéce
de Dominique de Vie, Vice-
Amiral de France, Gouverneur
de Calais, & Pays re.
conquis,
-
Gaspard François Ménard
âcTissages., Prellre., Dozo.
teur de Sorbonne
,
Priçur de
Clairmont, grand- Archidiacre
de l'Eghie de Bordeaux,,
mourut à Bordeaux dans le
Seminaire le 2. 1. de Juin, âgé
de 2.6. ans 4. mois. Il estoit
alle, à Bordeaux y prendre
possession de ses Bénéfices que
Mr l'Abbé de Bourlemont lui
avoit. resigné ;& peu de jours
après il y a est enlevé d'une
fièvre maligne en six jours de
Dlaladie. Ilavoir parudansle
Public comme un prodige à
son âge. Né pour toutes tes
sciences, il fit icyl'annéederniere
pendant le cours de sa
licence le Panegiriqucde S.
Louis aux grands Jesuites, ccluy
de Sainte Anneaux Theatins,
& plusieurs autres Ser-
.jnons dans les Eglises les plus
célébrés de Paris; Il estoit fils
de François Ménard de Tisfanges,
Conseiller du Roy,
son Procureur General des
Eaux & Forests à laTable de
Marbrer à la Chambre de
l'Arsenal pour la reformation
llcs Eaux& Forests >&de Maçguerite
Deshayettes sa merc,
& neveu de M. l'Abbé Ménard.
Cette familleoriginaire
de Poitou 0 & de Touraine est
tres-ancienne & tres-distinguée
par elle-même, par es
alliances,& les belles LcttrCSi.
Labranche dontestoit le defr
funt cft. établie à Paris il ya
prés de deux cent ans. t*-
,
LouisCatinat,AbbédeS.
Julien deToursy,mourut le.'
Juillet. Il estoit fils deRené
Catinat, Seigneur de Courtraïe&
de S Mars-Cônfcific'-r
au Parlement de Paris, & de
Frasçoise Frozon,& frere de
Pierre
Pierre de Catinat, Seigneur de
S. Mars, aussiConleiller au
Parlement, & neveil de Ni- ,
colas Catinat, Seigneur de S.
Gratien, Maréchal de France;.
-
Messire Leonor de Matignon,
Evêque & Comte de
Lizieux
,
Abbé de Lassay &
de Torigny, mourut le 14.
Juillet,âgéde78. ans. Ilavoit
si, If esténommé a cet Evêchhél en
1677. par lademission d'Eleonor
Goyon deMatignon son
oncle;il étoit frerc aîné de Mr
le Comte de Matignon & de
Mr le Maréchal de Matignon,
& fils de Françoisde Matignon,
Comte de Marigny,
Torigny, Montmartin, & de
Gafley,Marquis de Lonré..
Chevalier des-Ordres du Roy,
Lieutenant Générât en haLTe
Normandie) & de Anne Malot
de Bercy, & petit fils de
Charles Sire de Moignon,
Comte de Torigny, Chevalier
des Ordres du Roy, Lieutenant
General de Normandie,
& d'Eleonorde Longuevile,
Dame deGaffey ,filled'Eleonor
Duc de Longueville
94
& de Marie do Bourbon, & arrierefils de Jacques
Sire de Matignon,Maréchal
de France, Gouverneur;de
Normandie &de Bordeaux.
Lieutenant General en Guyen
ne, & Chevalier des Ordres
du Roy. La Maison de Matignon,
l'une des plus Illustres
duRoyaume,estoriginaire de
Bretagne;Estienne Goyon.
Seigneur de la Goyemiere &
deChasseau Goyon, ayant é
poufé vers l'an mo. Lucie de
Matignon, sa posterité en prit
depuis le nom & les armes.
L'Eveschéde Lizieux en
Normandie est fuffraganc de
Rouen, l'Evesqueest Seigneur
de laVille,&leDiocesest
diviséen quatre Archidiaconnez
, & contient cinqcent
quatre vingt Paroisses ; se premier
EvesqueestThibault;
quiletrouvaaud3.4.&
Conciles d'Orléans en 1538.
**541.& 1J¡.9.. :';
'McfEre JoachimTrotti ad
sa Chetardie t, Docteur en
Theologie & Curé de S. Sulpice,
mourut le 19. Mr Lan.
guetde Gergy, Vicaire de ladire
Eglise,Juy a succedé. Le
mois prochain je parleray plus
amplement de Mre -de, là
Chetardie. ," Mrl'AbbédéGould,àqui
leRoya donne l'Abbaye
RojfaledeS. LaonàThouars
en-Poitou, vaccante par la
more deMr l'Abbé Régnier,
Secretaite de l'Académie Françoise
voulant donner des
parques publiquesde sa reconnoissance
à Mr le Comte
de Pont Charrrain, a fait faire
un Servicesolemnel dans
l'Eglise de. son Abbaye, pour
lerepos de l'Ame de feuë Madame
la Chancelliere,avec
toue le zele& toute la devotionconvenable
à la dignité
&al'a pieté démettevertueuse
Dame.Tous les Corps de
laVille de Thüarsy affistelent
encérémonieaussi-bien:
que toute laNoblesse des environs
qu'il avoir eu le foin d'y
convoquer.
Mrl'AbbédeGould,Gen
til homme Irlandois a quitts
son Pays & abandonné toué
ses biens pour la Religion Ca
tholique,il s'etf rendu fort recommandable
par la quantité
de per sonnes qu'ilaconverties
en Poitou & dans les Provinces
voisines
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Résumé : Morts [titre d'après la table]
Le texte relate les décès et les biographies de plusieurs personnages notables. Le Marquis de la Charce est décédé le 6 mai à Nions en Dauphiné. Connu pour sa piété et sa conversion du calvinisme au catholicisme, sa mort a servi d'exemple édifiant pour sa famille et son canton. Il était reconnu pour son caractère accompli, son esprit et ses qualités de cœur. Il a servi le roi dès son jeune âge et a montré un zèle remarquable. Sa famille, les La Charce, est distinguée par un mérite particulier et un esprit supérieur. Son père, Pierre de la Tour, fut Lieutenant général des Armées du Roy à vingt-huit ans, mais des blessures l'ont empêché de continuer son service. Sa mère, Catherine de la Tour, était reconnue à la cour pour son esprit et sa politesse. Le Marquis avait épousé Claude de Mazel, fille du Colonel de Cavalerie Jacques de Mazel. Ils ont eu deux enfants, dont l'aîné, le Comte de la Charce, est Colonel de Dragons aux Troupes d'Espagne et a reçu une pension de 1500 livres. Dame Louise-Eugénie de Vieilchâtel de Montalant est décédée le 21 mars à l'âge de 24 ans, laissant un garçon et une fille. Elle était issue d'une famille noble avec des ancêtres distingués, dont Jean de Vielchâtel, Gouverneur de Bar-le-Duc. Gaspard François Ménard, docteur de Sorbonne, est décédé à Bordeaux à l'âge de 26 ans. Il était connu pour ses talents en sciences et en oratoire. Louis Catinat, Abbé de Saint-Julien de Toursy, est décédé en juillet. Il était issu d'une famille de conseillers au Parlement de Paris et neveu du Maréchal de France Nicolas Catinat. Messire Léonor de Matignon, Évêque et Comte de Lisieux, est décédé à l'âge de 78 ans. Il était issu d'une famille illustre de Bretagne, avec des ancêtres maréchaux de France et gouverneurs de provinces. L'évêché de Lisieux est suffragant de Rouen et comprend cinq cent quatre-vingt paroisses. Enfin, le texte mentionne le décès de Mère Joachim Trotti de la Chétardie, curé de Saint-Sulpice, et des actions de reconnaissance de l'Abbé de Gould envers le Comte de Pontcharrrain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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293
p. 198-206
Mariage, [titre d'après la table]
Début :
Quelque peu de rapport qu'il y ait entre mort & mariage [...]
Mots clefs :
Maison, Comte, Roi, Fils
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mariage, [titre d'après la table]
aclque peu de rapport
qu'il y ait entre mort & ma*
riage,l'un me paroist sijuste
pour dedomager de l'autre,
que, je croy que rien ne convient
mieux que de substituer
l'article des mariages à ccluy
des morts.
Mademoisellede Lanoy de
Châtillon
,
puifnée de Mr le
Marquisde Châtillon, de l'IllustreMaison
de ce nom, a
epousé le deux Mr le Marquis
de Bagueville, Colonel
du Régiment de Bagueville,
qui est un des plus riches Gentils-
hommes de France. La
cérémonie de ce mariage a été
célébrée avec toutela pompe
& toutela magnificence imaginable.
Monseigneur le Duc
d'Orleans à qui toute la Maison
de Châtillon est fort chere,
avoit donnéleSallonde S.
Cloud pour cette Feste, où
rien de ce que l'Art peut inventer
de plus propre & de
plus éclatant ne fut épargné.
Paul Edoüart Colbert.
Comte de Creüilly,aépousé
le MademoiselleSpinola,
soeur puisnée de Madame la
Princesse de Vergagne, & fille
de Mr le Prince de Spinola,
Grand d'Espagne, forti de la
Maison. deSpinola
,
l'une des
plus anciennes & des plus puissanteMaisons
de l'Etat de Genes.
Mr le Comte de Creüilly
cft fils de feu Mr le Marquis
de Seignelay, Secretaire d'Etat,
Commandeur & grand
Tresorier des Ordres du Roy,
& de Catherine Therese de
Matignon, remariéedepuis
à Mr le Comte de Marfan de
la Maison de Lorraine, & pe- tit fils defeu, Mr Colbert, Ministre
& Secretaire d'Etat,
Controlleur General des Finances,&
grand Tresorier des
Ordres du Roy, & petitneveu
de Mr le Comte de Maulevrier,
Chevalier de rOIdrc
du S. Esprit, & Lieutenant
General des Arméesdu Roy.
Mr d'Ormesson Maistre
des Requestes ordinairede
l'Hostel,aépousé le 1i. MaÀcmolfcllc
de Beauvais, fille
de Mr de Beauvais, premier
President des Tresoreries de
France d'Orleans, & de Dame
Marie Fontaine, fillede
MrFontaine des Montée,&
soeurde Madame de Megrigny
, &de Madame la Presidented'Aligre
& de Mr l'Abbé
Fontaine , Conseiller au
Parlement, & Doyen de EgliCc
Cathedrale d'Orleans, &
; niece de Mr Fontaine des Bordsees,
Diolye.n du grand Con-
)!
Mr d'Ormesson est fils de
Mre Antoine François de Pau- le,Seigneurd'Ormesson, de
Saeicre, des Tournelles & autres
lieux,Maistredes Requestes
& Intendant, premierement
dans la Généralité de
Rouen.>, enfuite dans celle
4'^uvcrgne, & en dernier
lieu dans celle de Soissons. 11 • « 4 moururdans1"cxcrcice4ccettc
Chargele 21.Février1712. La
Maison d'Ormessonestalliée
aux maisonsde Château-neuf,
de la Vrilliere, de Hennequin,
de Brûlart, deVerthamon, de
Pomercu, de Prevost,dela
Grange,dêBaillêul, d'Hinselin,
de Feideau, &c. & eu une
des meilleuresMai(oj1$;âe<lJ
Robe.
CesGénealo^iesïnftrùifeilt
quelques Lecteurs, en ennuyent
d'autres,& quelquefois
un mot de plusou dt
moins qui y introduit ^>ir
hazard
,
fait raisonnerceux
qu'ilinteresse d'une maniere
quipasavantageuse,
commcilm'estarrivé lemoi*
dernier aufujec dela mort
de Madame laDuchesse de:
Lorge, dont la Genealogie efl:
malheureusement défigurée
parl'imprudenced'unfaux
terme;mais outreque je previendraycesinconveniens
avectoute
l'exactitude&toute
la précaution imaginables; je
promets de ne m'étendre dorresnavant
sur les Genealogies,
qu'autant que je feray indispensablement
obligé de le faire,
ou qu'autant qu'il«plairaà peu pres~ à ceux qui m'envoyenc
leurs Memoires, que
je prie sur tout de les dresser
d'unefaçon qui ne me dérobe
point la place que je destine
aux évenemens du mois.
qu'il y ait entre mort & ma*
riage,l'un me paroist sijuste
pour dedomager de l'autre,
que, je croy que rien ne convient
mieux que de substituer
l'article des mariages à ccluy
des morts.
Mademoisellede Lanoy de
Châtillon
,
puifnée de Mr le
Marquisde Châtillon, de l'IllustreMaison
de ce nom, a
epousé le deux Mr le Marquis
de Bagueville, Colonel
du Régiment de Bagueville,
qui est un des plus riches Gentils-
hommes de France. La
cérémonie de ce mariage a été
célébrée avec toutela pompe
& toutela magnificence imaginable.
Monseigneur le Duc
d'Orleans à qui toute la Maison
de Châtillon est fort chere,
avoit donnéleSallonde S.
Cloud pour cette Feste, où
rien de ce que l'Art peut inventer
de plus propre & de
plus éclatant ne fut épargné.
Paul Edoüart Colbert.
Comte de Creüilly,aépousé
le MademoiselleSpinola,
soeur puisnée de Madame la
Princesse de Vergagne, & fille
de Mr le Prince de Spinola,
Grand d'Espagne, forti de la
Maison. deSpinola
,
l'une des
plus anciennes & des plus puissanteMaisons
de l'Etat de Genes.
Mr le Comte de Creüilly
cft fils de feu Mr le Marquis
de Seignelay, Secretaire d'Etat,
Commandeur & grand
Tresorier des Ordres du Roy,
& de Catherine Therese de
Matignon, remariéedepuis
à Mr le Comte de Marfan de
la Maison de Lorraine, & pe- tit fils defeu, Mr Colbert, Ministre
& Secretaire d'Etat,
Controlleur General des Finances,&
grand Tresorier des
Ordres du Roy, & petitneveu
de Mr le Comte de Maulevrier,
Chevalier de rOIdrc
du S. Esprit, & Lieutenant
General des Arméesdu Roy.
Mr d'Ormesson Maistre
des Requestes ordinairede
l'Hostel,aépousé le 1i. MaÀcmolfcllc
de Beauvais, fille
de Mr de Beauvais, premier
President des Tresoreries de
France d'Orleans, & de Dame
Marie Fontaine, fillede
MrFontaine des Montée,&
soeurde Madame de Megrigny
, &de Madame la Presidented'Aligre
& de Mr l'Abbé
Fontaine , Conseiller au
Parlement, & Doyen de EgliCc
Cathedrale d'Orleans, &
; niece de Mr Fontaine des Bordsees,
Diolye.n du grand Con-
)!
Mr d'Ormesson est fils de
Mre Antoine François de Pau- le,Seigneurd'Ormesson, de
Saeicre, des Tournelles & autres
lieux,Maistredes Requestes
& Intendant, premierement
dans la Généralité de
Rouen.>, enfuite dans celle
4'^uvcrgne, & en dernier
lieu dans celle de Soissons. 11 • « 4 moururdans1"cxcrcice4ccettc
Chargele 21.Février1712. La
Maison d'Ormessonestalliée
aux maisonsde Château-neuf,
de la Vrilliere, de Hennequin,
de Brûlart, deVerthamon, de
Pomercu, de Prevost,dela
Grange,dêBaillêul, d'Hinselin,
de Feideau, &c. & eu une
des meilleuresMai(oj1$;âe<lJ
Robe.
CesGénealo^iesïnftrùifeilt
quelques Lecteurs, en ennuyent
d'autres,& quelquefois
un mot de plusou dt
moins qui y introduit ^>ir
hazard
,
fait raisonnerceux
qu'ilinteresse d'une maniere
quipasavantageuse,
commcilm'estarrivé lemoi*
dernier aufujec dela mort
de Madame laDuchesse de:
Lorge, dont la Genealogie efl:
malheureusement défigurée
parl'imprudenced'unfaux
terme;mais outreque je previendraycesinconveniens
avectoute
l'exactitude&toute
la précaution imaginables; je
promets de ne m'étendre dorresnavant
sur les Genealogies,
qu'autant que je feray indispensablement
obligé de le faire,
ou qu'autant qu'il«plairaà peu pres~ à ceux qui m'envoyenc
leurs Memoires, que
je prie sur tout de les dresser
d'unefaçon qui ne me dérobe
point la place que je destine
aux évenemens du mois.
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Résumé : Mariage, [titre d'après la table]
Le texte traite de mariages et de généalogies, mettant en avant l'importance des unions matrimoniales par rapport aux décès. Il mentionne plusieurs mariages notables, tels que celui de Mademoiselle de Lanoy de Châtillon avec le Marquis de Bagueville, célébré avec grande pompe et magnificence. Un autre mariage significatif est celui de Paul Édouard Colbert, Comte de Creüilly, avec Mademoiselle Spinola. Le texte détaille également les lignées et les titres des familles impliquées, comme la Maison de Châtillon et la Maison de Spinola. Il évoque aussi le mariage de Mr d'Ormesson avec Mademoiselle de Beauvais, en précisant les titres et les fonctions des familles concernées. Le texte aborde également les erreurs possibles dans les généalogies et la promesse de l'auteur de les éviter à l'avenir, tout en se concentrant sur les événements du mois.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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294
p. 270-274
LE CYGNE FABLE ALLEGORIQUE.
Début :
La Gent Cygne, & la Gent Heronne, [...]
Mots clefs :
Cygne, Roi, Gloire, Paix, Plaisir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE CYGNE FABLE ALLEGORIQUE.
LE CYGNE
FABLE ALLEGORIQUE.
LA Gent Cygne, & la
GentHèronne,
Pour un canal à sable d'or
Contestoient; la pesche estoitbonne;
Chacun vouloit avoir &
poisons,& trésor.
La guerre se declare
,
&!
tambours, & trompettes
Des Combats donnentle
signal;
Troupes bien lestes
,
bien!
& completres,
Desja des deux costez suivent
leur General.
Mais le Roy Cygne, habile
entre tous les Monarques,
A connoistre ses gents, à les
bien employer,
Se servoit d'un Hector,vray
substitut des Parques,
Ne tout exprés pour guerroyer.
L'Hector Cygne aux Herons
livre mainte bataille;
lJeoint eunsembrle rufe, & va- Les surprend, en pieces les
taille,
Est blessé cependant: Vulcain
de sa tenaille
N'avoit pas travaillé le harnois
du seigneur,
Mais au combat rentré, de
victoire en victoire,
Il reduit les Herons à souhaiter
la paix.
Le Roy Cygne consent à
combler leurs souhaits;
C'est son Hector qui traite;
& pourcomble de gloire
Il est tout à la fois & le
triomphateur,
Et l'heureux pacificateur.
Ainsi par cette paix insigne,
Où le Heron se vit fournis,
Le canal reste au peuple
--
Cygne,
D'ailleurs quittes & bons
amis.
Quant au Cygne guerrier,
ses faits,sa grandeur,
d'ame
»
Eurent leur prix, Apollon
le reclame,
D'olive & de laurier le couronne
à plaisir ;
De plus luy fait un doux
loisir.
Le voila transporté sur les
bords du Permesse,
Où tout est charmé de ses
fons.
La troupe desneuf soeurs
autour de luy s'empresse
Il rend caresse , pour caresse;
Leur plaisir est sa gloire &
le sien leurs chansons.
FABLE ALLEGORIQUE.
LA Gent Cygne, & la
GentHèronne,
Pour un canal à sable d'or
Contestoient; la pesche estoitbonne;
Chacun vouloit avoir &
poisons,& trésor.
La guerre se declare
,
&!
tambours, & trompettes
Des Combats donnentle
signal;
Troupes bien lestes
,
bien!
& completres,
Desja des deux costez suivent
leur General.
Mais le Roy Cygne, habile
entre tous les Monarques,
A connoistre ses gents, à les
bien employer,
Se servoit d'un Hector,vray
substitut des Parques,
Ne tout exprés pour guerroyer.
L'Hector Cygne aux Herons
livre mainte bataille;
lJeoint eunsembrle rufe, & va- Les surprend, en pieces les
taille,
Est blessé cependant: Vulcain
de sa tenaille
N'avoit pas travaillé le harnois
du seigneur,
Mais au combat rentré, de
victoire en victoire,
Il reduit les Herons à souhaiter
la paix.
Le Roy Cygne consent à
combler leurs souhaits;
C'est son Hector qui traite;
& pourcomble de gloire
Il est tout à la fois & le
triomphateur,
Et l'heureux pacificateur.
Ainsi par cette paix insigne,
Où le Heron se vit fournis,
Le canal reste au peuple
--
Cygne,
D'ailleurs quittes & bons
amis.
Quant au Cygne guerrier,
ses faits,sa grandeur,
d'ame
»
Eurent leur prix, Apollon
le reclame,
D'olive & de laurier le couronne
à plaisir ;
De plus luy fait un doux
loisir.
Le voila transporté sur les
bords du Permesse,
Où tout est charmé de ses
fons.
La troupe desneuf soeurs
autour de luy s'empresse
Il rend caresse , pour caresse;
Leur plaisir est sa gloire &
le sien leurs chansons.
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Résumé : LE CYGNE FABLE ALLEGORIQUE.
Le texte relate une fable allégorique intitulée 'Le Cygne'. Deux groupes, la Gent Cygne et la Gent Hèronne, se disputent un canal à sable d'or, convoité pour ses poissons et son trésor. Une guerre éclate entre les deux factions. Le Roy Cygne, connu pour son habileté à utiliser ses sujets, confie la direction des batailles à Hector, un guerrier exceptionnel. Hector mène de nombreuses batailles contre les Herons, les surprend et les vainc malgré ses blessures. Les Herons demandent ensuite la paix, que le Roy Cygne accepte. Hector négocie les termes de la paix, et le canal reste aux Cygnes, les deux parties devenant quittes et amis. Hector est récompensé par Apollon, qui le couronne d'olive et de laurier et lui offre un doux loisir. Transporté sur les bords du Permesse, il est entouré des neuf sœurs (les Muses), qui chantent pour lui, et il trouve sa gloire dans leur plaisir.
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295
p. 274-275
AU ROY EIPGRAMME.
Début :
Grand Roy que l'Europe revere, [...]
Mots clefs :
Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU ROY EIPGRAMME.
AU ROY
EIPCRAMME.
GRand Roy que l'Europe
revere,
Villars a fait pour vous d'une
bouche sincere
Un discours éloquent, fin,
juste, bien suivi,
Plus on le lit, plus on l'admire,
En un mot, Grand Roy,
c'est tout dire,
Villars vous a loüé, comme
il vous a servi.
DE LAMONOYE.
EIPCRAMME.
GRand Roy que l'Europe
revere,
Villars a fait pour vous d'une
bouche sincere
Un discours éloquent, fin,
juste, bien suivi,
Plus on le lit, plus on l'admire,
En un mot, Grand Roy,
c'est tout dire,
Villars vous a loüé, comme
il vous a servi.
DE LAMONOYE.
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296
p. 286-289
« On raisonne & l'on se croit en droit de raisonner [...] »
Début :
On raisonne & l'on se croit en droit de raisonner [...]
Mots clefs :
Chancelier de France, Roi, Louis Phélypeaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On raisonne & l'on se croit en droit de raisonner [...] »
On raisonne & l'on se
croit en droit de raisonner
à son gré sur les plus grands
événements du monde, &
de donner carriéere à son
imagination, sur les preuves
les plus évidentes
d'un desinteressement parfait
; nous establissons le
principe de nostre erreur,
sur l'excez de nostre foiblesse,
& nous ne nous étonnons,
ou plustost nous ne
nous effrayons souvent des
actions heroïques, que parce
que nous n'en (oinmcs
pas capables, rien cependantn'lit
plus propreàdétruire
nos préjugez, & plus
digne de nostre admiration
quel'exemple de modération
que donne au jourd'huy
à laposterité Messire Loüis
Phelippeaux Comte de
Pontchartrain Chancelier
Garde des Sceaux de Francceei
,M¡finnisi*triIered'dE'Fs-itat, Commandeur
des Ordres du
Roy,cy-devant Secretaire
d'Estat, & Controlleur General
des Finances, qui s'ea
déterminé par de sages &
chrestiennesreflexions à
mettre un intervale entre la
Vie & la more, en portant ledeux de ce mois la demission
de sa Charge entre les
mains de SaMaesté, En cela
il a donné des preuves
d'une grandeur d'ame
,
&
d'une pieté sans exemple.
Quoyque dans les polIes
les plus importants du Royaume
,
il eust toujours
également mérité la confiance
du Roy, l'estime des
Grands,&l'amour des peuples,
il fera encore plus di£
tingué dans Tbiftoire par
cette derniere démarché.
Le public en a paru d'actant
tant7 édifié
, que ce
grandfemme n'a jamais eu
ny plus de santé , ny plus
de force d'esprit, ny plu
s
de consideration pour un e
famille digne detoute -
tendresse
,
& qui prouve
- que tous les égards humains
ontcedez à celuy de l'éte r- -nitéj
croit en droit de raisonner
à son gré sur les plus grands
événements du monde, &
de donner carriéere à son
imagination, sur les preuves
les plus évidentes
d'un desinteressement parfait
; nous establissons le
principe de nostre erreur,
sur l'excez de nostre foiblesse,
& nous ne nous étonnons,
ou plustost nous ne
nous effrayons souvent des
actions heroïques, que parce
que nous n'en (oinmcs
pas capables, rien cependantn'lit
plus propreàdétruire
nos préjugez, & plus
digne de nostre admiration
quel'exemple de modération
que donne au jourd'huy
à laposterité Messire Loüis
Phelippeaux Comte de
Pontchartrain Chancelier
Garde des Sceaux de Francceei
,M¡finnisi*triIered'dE'Fs-itat, Commandeur
des Ordres du
Roy,cy-devant Secretaire
d'Estat, & Controlleur General
des Finances, qui s'ea
déterminé par de sages &
chrestiennesreflexions à
mettre un intervale entre la
Vie & la more, en portant ledeux de ce mois la demission
de sa Charge entre les
mains de SaMaesté, En cela
il a donné des preuves
d'une grandeur d'ame
,
&
d'une pieté sans exemple.
Quoyque dans les polIes
les plus importants du Royaume
,
il eust toujours
également mérité la confiance
du Roy, l'estime des
Grands,&l'amour des peuples,
il fera encore plus di£
tingué dans Tbiftoire par
cette derniere démarché.
Le public en a paru d'actant
tant7 édifié
, que ce
grandfemme n'a jamais eu
ny plus de santé , ny plus
de force d'esprit, ny plu
s
de consideration pour un e
famille digne detoute -
tendresse
,
& qui prouve
- que tous les égards humains
ontcedez à celuy de l'éte r- -nitéj
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Résumé : « On raisonne & l'on se croit en droit de raisonner [...] »
Le texte examine la tendance humaine à s'étonner des actions héroïques en raison de notre propre incapacité à les accomplir. Il souligne que la modération est un moyen efficace de détruire les préjugés et de mériter l'admiration. Le texte met en lumière la décision de Messire Louis Phélypeaux, Comte de Pontchartrain, Chancelier et Garde des Sceaux de France, de démissionner de ses fonctions de Secrétaire d'État et Contrôleur Général des Finances. Cette décision, motivée par des réflexions sages et chrétiennes, démontre une grandeur d'âme et une piété exceptionnelles. Malgré ses mérites et la confiance du roi, des grands et du peuple, cette démarche le distinguera davantage dans l'histoire. Le public a été édifié par cette action, soulignant la santé, la force d'esprit et la considération de cet homme pour sa famille, tout en privilégiant les égards de l'éternité.
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297
p. 290-291
Le Compliment qui suit lui fut présenté le 27. de ce mois par S. T. H. C. T. O. S. de Caux.
Début :
Dés qu'il eut remis les Sceaux entre les mains du / Ne craignons plus de Mars l'injuste violence. [...]
Mots clefs :
Roi, Chancelier de France, Daniel François Voysin de La Noiraye
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Compliment qui suit lui fut présenté le 27. de ce mois par S. T. H. C. T. O. S. de Caux.
Dés qu'il eut remis les
,
Sceaux entre les mains, du
Roy, Sa Majestéles donna
a Monsieur Voisin Ministre
& Secretaired'Estac,&le
fit Chancelier de France.
La haute (aceÛe, & lesproondes
lumieresdu Roy,&
s grandes qualitez de Mr
oiGn sont les garands du
erite de cechoix, & des
antages qu'on en doit
endre.
: Compliment qui fuit
luy fut présenté le %yf.
de ce mois par S. T. H.
C. T. O. S. de Caux. NE craignons plus de -iMars l'ïnjufieviolence,
L'équitable Themts dans ja droite balance,
Vapesertoussestraits.,
VOISIN par Ja wrturéunit
deuxgrands titres,
Et la Guerre e5 la Paix
Aujourd'huy dansun hommeont
trouvédeux Arbitres.
!
EXTRAIT
,
Sceaux entre les mains, du
Roy, Sa Majestéles donna
a Monsieur Voisin Ministre
& Secretaired'Estac,&le
fit Chancelier de France.
La haute (aceÛe, & lesproondes
lumieresdu Roy,&
s grandes qualitez de Mr
oiGn sont les garands du
erite de cechoix, & des
antages qu'on en doit
endre.
: Compliment qui fuit
luy fut présenté le %yf.
de ce mois par S. T. H.
C. T. O. S. de Caux. NE craignons plus de -iMars l'ïnjufieviolence,
L'équitable Themts dans ja droite balance,
Vapesertoussestraits.,
VOISIN par Ja wrturéunit
deuxgrands titres,
Et la Guerre e5 la Paix
Aujourd'huy dansun hommeont
trouvédeux Arbitres.
!
EXTRAIT
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Résumé : Le Compliment qui suit lui fut présenté le 27. de ce mois par S. T. H. C. T. O. S. de Caux.
Le roi a nommé Monsieur Voisin Chancelier de France, lui remettant les Sceaux. Cette décision est motivée par la faveur royale et les qualités de Voisin. Le Comte de Caux a présenté un compliment le 5 février. Voisin est reconnu pour son rôle crucial en temps de guerre et de paix, assurant justice et équilibre.
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298
p. 87-94
Dons du Roy. [titre d'après la table]
Début :
Ce jour-là même le Roy a donné l'Archevêché de [...]
Mots clefs :
Lyon, Roi, Diocèse, Abbaye, Maréchal, Évêque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dons du Roy. [titre d'après la table]
Ce jour-là même le Roy
a donnél'Archevêché de
Lyon, vacant par la more
de Messire Claude de Saint
Georges, à Messire Fran
çois-Paul de Neuqvilled
Villeroy,Abbéde Fescam
fils deM. le Maréchal Du
de Villeroy,Gouverneur d
Lyon, & des Provinces.d
Lyonnois, Foretz &Beau
jollois, & petit-neveud
MessireCamille de Neuf
ville de Villeroy,aussiAr
chevêque de Lyon, mo~
en 1695 & auquel feu M
de S. Georgesavoit succe
dé.L'Archevêquede Lyoi
se qualifie Primat des Gau
les, & Comre de Lyon..
L'Evêchéde Lizreux, va
can
cant par tamorede Mf.LeonorGoyon
de Matignon, àM. l'Abbé deBrancas, J
Aumônier du Roy, frère
de M. le Marquis de Brancas,
Lieutenant generaldes
armées du Roy, ci- devant
Ambasadeur en Espagne,
de la Maison de Brancas,
originaire du Royaumede
Naples, où elle subsiste en- coreavecéclat. La branche
deCereste,de laquelleest
M. l'Evêque deLizieux,est
l'aînée
,
& apour cadette
celle de Ducs de Villars.
Bufile de Brancas,Chevalier
Comted'Agnano, Maréchal
de l'Eglise Romaine,
transplanta sa famille en
Provence vers l'an 1390. &
après sa mort,arrivée l'an
1416. il fut enterré dans l'Eglise
des Freres Prêcheurs
d'Avignon, & dansla eha.
pelle construite par Nicolas
de Brancas son frere
Cardinal, Evêque d'Albano,
qui l'avoit suivi, & qui
fut aussienterré dans la me
me Chapelle.
-
L'Evêché de Lizieux er
Normandie est suffragant
de Roüen; l' Evêque est Seigneur
de la ville, le Diocese
est divisé en quatre
Archidiaconez, & contient
580. Paroisses.
L'Abbaye de Lessay,Ordre
de S. Benoît,Diocese de
Coutances
, vacante par la
mort de feu M. l'Evêque de
Lizieux,àM.l'Abbé de Matignonson
neveu, fils de ~[.
le Maréchal de Matignon.
L'Abbaye de S. Julien de
Tours, Ordre de S Benoît,
Congregation deS. Maur,
àM.de la Croix, Chapelain
du Roy.
L'Abbaye de Sauvelade à
M. deFenayConseillerau
Parlementde Pau.
L'Abbaye deNôstreDairiè
de Torigny, Ordre de
Cîteaux, dans le bourgde
Torigny, au Diocesede
Bayeux, à M. de laChataigneraye.
': L'Abbaye deVilledieuà
M.d'Esquilles.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Josaphat, Ordre de
S. Benoît, dans le Diocese
& àune lieuë de Chartres,
à M. de Barriere.
L'Abbaye de Bonaigues,
Ordre de Cîteaux, dans le
Diocese de Limoges ,
)om Robert Pascal. ;i¡¡.,'{
L'Abbayed'Estival,Or-
Ire de S. Augustin, dans la
-
Forêt de Charny, au Dior
_:
cese du Mans, à Madame
lePezé, dunom de Cogr..,,,
arvel, d'une noblesseancienne&
distinguée du
MainejOÙeftfïtuéelaTer.-ç
re de Courtarvel. )' :':
-
L'Abbaye Royaled'Issy,
Ordrede Cîreaux, Diocese
deParis, à Madame de 1^
Force, del'illustreMaison
de Caumont enGuyenne.
L'Abbaye de Vernonà
Madame Turgot, d'un
famille ancienne & distir
guée dans la Robe, orig
naire de Normandie
a donnél'Archevêché de
Lyon, vacant par la more
de Messire Claude de Saint
Georges, à Messire Fran
çois-Paul de Neuqvilled
Villeroy,Abbéde Fescam
fils deM. le Maréchal Du
de Villeroy,Gouverneur d
Lyon, & des Provinces.d
Lyonnois, Foretz &Beau
jollois, & petit-neveud
MessireCamille de Neuf
ville de Villeroy,aussiAr
chevêque de Lyon, mo~
en 1695 & auquel feu M
de S. Georgesavoit succe
dé.L'Archevêquede Lyoi
se qualifie Primat des Gau
les, & Comre de Lyon..
L'Evêchéde Lizreux, va
can
cant par tamorede Mf.LeonorGoyon
de Matignon, àM. l'Abbé deBrancas, J
Aumônier du Roy, frère
de M. le Marquis de Brancas,
Lieutenant generaldes
armées du Roy, ci- devant
Ambasadeur en Espagne,
de la Maison de Brancas,
originaire du Royaumede
Naples, où elle subsiste en- coreavecéclat. La branche
deCereste,de laquelleest
M. l'Evêque deLizieux,est
l'aînée
,
& apour cadette
celle de Ducs de Villars.
Bufile de Brancas,Chevalier
Comted'Agnano, Maréchal
de l'Eglise Romaine,
transplanta sa famille en
Provence vers l'an 1390. &
après sa mort,arrivée l'an
1416. il fut enterré dans l'Eglise
des Freres Prêcheurs
d'Avignon, & dansla eha.
pelle construite par Nicolas
de Brancas son frere
Cardinal, Evêque d'Albano,
qui l'avoit suivi, & qui
fut aussienterré dans la me
me Chapelle.
-
L'Evêché de Lizieux er
Normandie est suffragant
de Roüen; l' Evêque est Seigneur
de la ville, le Diocese
est divisé en quatre
Archidiaconez, & contient
580. Paroisses.
L'Abbaye de Lessay,Ordre
de S. Benoît,Diocese de
Coutances
, vacante par la
mort de feu M. l'Evêque de
Lizieux,àM.l'Abbé de Matignonson
neveu, fils de ~[.
le Maréchal de Matignon.
L'Abbaye de S. Julien de
Tours, Ordre de S Benoît,
Congregation deS. Maur,
àM.de la Croix, Chapelain
du Roy.
L'Abbaye de Sauvelade à
M. deFenayConseillerau
Parlementde Pau.
L'Abbaye deNôstreDairiè
de Torigny, Ordre de
Cîteaux, dans le bourgde
Torigny, au Diocesede
Bayeux, à M. de laChataigneraye.
': L'Abbaye deVilledieuà
M.d'Esquilles.
L'Abbaye de Nôtre-Dame
de Josaphat, Ordre de
S. Benoît, dans le Diocese
& àune lieuë de Chartres,
à M. de Barriere.
L'Abbaye de Bonaigues,
Ordre de Cîteaux, dans le
Diocese de Limoges ,
)om Robert Pascal. ;i¡¡.,'{
L'Abbayed'Estival,Or-
Ire de S. Augustin, dans la
-
Forêt de Charny, au Dior
_:
cese du Mans, à Madame
lePezé, dunom de Cogr..,,,
arvel, d'une noblesseancienne&
distinguée du
MainejOÙeftfïtuéelaTer.-ç
re de Courtarvel. )' :':
-
L'Abbaye Royaled'Issy,
Ordrede Cîreaux, Diocese
deParis, à Madame de 1^
Force, del'illustreMaison
de Caumont enGuyenne.
L'Abbaye de Vernonà
Madame Turgot, d'un
famille ancienne & distir
guée dans la Robe, orig
naire de Normandie
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Résumé : Dons du Roy. [titre d'après la table]
Le texte décrit plusieurs nominations et successions dans des fonctions ecclésiastiques et abbatiales. Le roi a attribué l'Archevêché de Lyon, vacant après la mort de Messire Claude de Saint-Georges, à Messire François-Paul de Neuville de Villeroy, abbé de Fescamp et fils du maréchal de Villeroy. L'Archevêché de Lyon est qualifié de Primat des Gaules et Comte de Lyon. L'Évêché de Lisieux, vacant après la mort de Messire Léonor Goyon de Matignon, a été attribué à l'abbé de Brancas, aumônier du roi et frère du marquis de Brancas, lieutenant général des armées du roi et ancien ambassadeur en Espagne. La famille Brancas est originaire du royaume de Naples et possède des branches notables, dont celle de Cereste, aînée de la famille. L'Évêché de Lisieux en Normandie est suffragant de Rouen et comprend 580 paroisses. Plusieurs abbayes ont également été attribuées, notamment l'Abbaye de Lessay à l'abbé de Matignon, neveu de l'ancien évêque de Lisieux, et l'Abbaye de Saint-Julien de Tours à M. de la Croix, chapelain du roi. D'autres abbayes, comme celles de Sauvelade, Notre-Dame de Torigny, Villedieu, Notre-Dame de Josaphat, Bonaigues, Estival, Issy, et Vernon, ont été attribuées à des conseillers parlementaires, des nobles et des familles distinguées.
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299
p. 239-243
COMPLIMENT de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Chancelier, par Mr de la Motte, Directeur de cette Compagnie.
Début :
Voici la preuve de l'usage que je sçay faire des bons conseils / MONSEIGNEUR, C'est un nouveau bien-fait du Roy pour tout son Peuple, [...]
Mots clefs :
Académie française, Académie, Roi, Ministère, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMPLIMENT de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Chancelier, par Mr de la Motte, Directeur de cette Compagnie.
Voici la preuve de l'usage
e je sçay faire des bons conils
qu'on me donne..
COMPL*IMENT le l'Academie Françoise, a
MonseigneurleChancelier ;
par Mrde la Motte, Direc
teur de cette Compagnie-
1
MONSEIGNEUR,
C'est un nouveau bien-fait
du Roy pour toutson Peuple;
6c pour nous en particulier]
quevôtre élévation à la prej
miere dignité du Royaume.i
L'Academie s'est affligée,,
elles'en est fait honneur de.
: vant vous, de la retraite im]
prévûë de vôtre Illustre Pre'
decesseur: Nous perdons en
J
luy un ami des Mures, & q
regardoit comme une portiotï
de la Justice, l'appui genereua
qu'ilprêtoit aux gens dclce
tres. -
1
Le choix du Roy nousa;
consotez,ce choix qu'une raio
XOÛ constante éclaire>&JUS
aifeall
Fait toûjours le plus folidc éloge
de ceux sur qui il tombe.
Il nous rend en vousce que
nous perdonsdans le Chancelier
respectable à qui vous
succedez. C'est avec joyc que
nous vous voyons monter à
une place, d'où nous avons eu
la douleur de le voir descendre.
& en admirant en luicette
pietéreceüillie, qui le derobe
au fardeau glorieux des affaires,
nous admirons en vous
cette religion genereuse qui
vous dévoüe au travail pour
l'utilité publique.
Vousavez déjà lutté ave-c
succéscontre les m ux de la
guerre dans un Ministere pénible,
&ladifficultédes temps
n'a fait que servir à vôtre gloireplacé
aujourdhuy à latête
de la Justice, vousexcercezun
Ministere de Paix, dont tout
le Royaume va se ressentir.
Songez, Monseigneur, que
les Muses y doivent avoir leur
part. La Paix demande que
les lettres fleurissent,&la Ju(~
tice veut qu'elles soient récompensées.
Nous ne doutons
pas que vous ne contiez
cete - Loy entre celles donc
Vous devenez l'organe& le
soûtien, & que depositaire de
autorité Royale vous ne
oyez aussi le Ministre de la
protection particulière, dont
c Roy nous honore.
e je sçay faire des bons conils
qu'on me donne..
COMPL*IMENT le l'Academie Françoise, a
MonseigneurleChancelier ;
par Mrde la Motte, Direc
teur de cette Compagnie-
1
MONSEIGNEUR,
C'est un nouveau bien-fait
du Roy pour toutson Peuple;
6c pour nous en particulier]
quevôtre élévation à la prej
miere dignité du Royaume.i
L'Academie s'est affligée,,
elles'en est fait honneur de.
: vant vous, de la retraite im]
prévûë de vôtre Illustre Pre'
decesseur: Nous perdons en
J
luy un ami des Mures, & q
regardoit comme une portiotï
de la Justice, l'appui genereua
qu'ilprêtoit aux gens dclce
tres. -
1
Le choix du Roy nousa;
consotez,ce choix qu'une raio
XOÛ constante éclaire>&JUS
aifeall
Fait toûjours le plus folidc éloge
de ceux sur qui il tombe.
Il nous rend en vousce que
nous perdonsdans le Chancelier
respectable à qui vous
succedez. C'est avec joyc que
nous vous voyons monter à
une place, d'où nous avons eu
la douleur de le voir descendre.
& en admirant en luicette
pietéreceüillie, qui le derobe
au fardeau glorieux des affaires,
nous admirons en vous
cette religion genereuse qui
vous dévoüe au travail pour
l'utilité publique.
Vousavez déjà lutté ave-c
succéscontre les m ux de la
guerre dans un Ministere pénible,
&ladifficultédes temps
n'a fait que servir à vôtre gloireplacé
aujourdhuy à latête
de la Justice, vousexcercezun
Ministere de Paix, dont tout
le Royaume va se ressentir.
Songez, Monseigneur, que
les Muses y doivent avoir leur
part. La Paix demande que
les lettres fleurissent,&la Ju(~
tice veut qu'elles soient récompensées.
Nous ne doutons
pas que vous ne contiez
cete - Loy entre celles donc
Vous devenez l'organe& le
soûtien, & que depositaire de
autorité Royale vous ne
oyez aussi le Ministre de la
protection particulière, dont
c Roy nous honore.
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Résumé : COMPLIMENT de l'Academie Françoise, à Monseigneur le Chancelier, par Mr de la Motte, Directeur de cette Compagnie.
L'Académie Française adresse un compliment au nouveau chancelier, soulignant que sa nomination par le roi est un bienfait pour le peuple et l'Académie. Elle exprime sa tristesse de voir partir l'ancien chancelier, qu'elle considère comme un ami des Muses et un soutien des gens de lettres. Le choix du roi est perçu comme une preuve de sagesse et un éloge des qualités du nouveau chancelier. L'Académie admire la piété du prédécesseur et la dévotion du nouveau chancelier au travail pour l'utilité publique. Le texte rappelle les succès du chancelier durant la guerre et espère qu'il saura exercer son rôle dans un ministère de paix, bénéfique pour le royaume. Il insiste sur l'importance de la protection des lettres et de la justice, et exprime l'espoir que le nouveau chancelier continuera à soutenir et à récompenser les gens de lettres, comme le roi l'a toujours fait.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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300
p. 247-266
Morts de gens distinguez par leur naissance. [titre d'après la table]
Début :
Mre Joachim Trotti de la Chetardie, Docteur en Theologie [...]
Mots clefs :
Seigneur, Mort, Abbé, Dame, Maison, Parlement, Roi, Parlement, Chevalier, Gentilhomme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Morts de gens distinguez par leur naissance. [titre d'après la table]
m1rd Joachim Trotti de la
Chetardie, Docteur en Theologic,
Curé de Saint Sulpice,
mourut le 29.Juinàsix heutes
& demie du soir. Il avoit
pris possessionde cette Cure
Je 13 Fevrier 1696. & fut
nommé à l'Evêché dePoitiers
le15. Avril 1702.mais il ne
l'accepta point. Il estoit filsde
CharlesTrotri de la Chetardie,
Ecuyer, Seigneur du Bureau
de la Chetardie & de k
Guyonnie,& de Charlotte de
Nesmond,& arrierepetite
si's de Joseph Trotri, Seigneur
de la Cherardie
,
l'un
des Cent Gentilshommes de
la Maison du Roy, fait Chevalierde
l'Ordre de S Michel
J. par Lettres du Roy
Charles IX. le 17. Octobre
1568.dans un temps que cet
Ordre né se donnoir qu'à la
Noblesse. Il estoitcousin germain
de feu Joachm Trotri
de la Chetardie,Seigneur de
Pavieres
,
Gouverneur de Brifak
puis de Landrecies
,
Brigadier
des Armées du Roy, Be
Inspecteur gencral d'Infanterie,
mort le 14 Juin 1705 ne
-Iàiffa,n-c qu'un fils de son mariage
avec Marie Claire-Colette
deBerarddeVillebreül,
à present femmede Ferdinand
- Auguste de Solarre;
Comte deMonastetolles, EnvoyéExtraordinaire
de Mont
seigneur l'Electeur de Bavière,
en France, & Lieutenant general
de ses Armées, dont elle
a aussi des enfans. Feu M. de
la Chetardie, Curé de S. Sulpice
,
s'estoit démis de cette
Cure peu de jours avant sa
mort entre les mains de Mr le
Cardinal d'Estrées,qui ,comme
Abbé de l'AbbayeRoyale
de S. Germain des Prez, y
nomma Mre Jean -
Baptiste-
Joseph Languet de Gcrgy,
Docteur en Theologie de la
Faculté de Paris, & Vicaire de
la même Paroisse, qui en prit
possessionle21dumêmemois
de Juin. Ce nouveau Curé est
frere de Guillaume Languet
,
Seigneur de Rochefort, Conseillerau
Parlement de Dijon,
de Jacques- Vincent Languer,
Seigneur de Gergy , Gentilhomme
ordinaire de la Maison
du Roy,à present Envoyé
à Florence,de Pierre-Bénigne
LanguetdeMonrigny
,
Colonel
d'un Regunenr de Cuirasfiers
pour M. l Electeur de
Baviere, de Lazare Languer,
Religieux de l'Ordre de Cifteaux,
Abbé Regulier de S.
Sulpicc au Diocese de Bellay,
de Jean Joseph Languetde la
Villeneuve,Aumônier de feuë
Madame la Dauphine dern,icw
re morre,Abbé de Goetmaloen
, Grand-Vicaire d'Authun
resident à Moulins,&
de Therese-Odette Languet,
femme de François Rigoley j
pr emier PresidentdelàChambre
des Comptesde Dijon,
tousenfans de Denis Languer,
Seigneur de Rochefort,, de
Soffre&deGergy,Procureuf
général au Parlement de Dijon
,
& de MarieRobclin*, u
petits enfansde M* Langucc
Secrctaire du Roy.,forci du*
tic bonne famille originaire
f du lieu de Viteaux en Bourf
gogne. K
l-.
l, Dame MarieMollet,veuf
VC Je BernardMartineau,cut
du Pont- Herault,& Roy
d'Armes des Ordres du Roy,
mourut le 2.9 Juillet,lailïkit
': de son mariage Anne-prani
çoifc Martineau , femme de
: François-Anroine Ferrand
î Mailtre des Requcfics) & Intendant
cn.Bretagnc.;>:
MlPGabriel dOrléans Ror:
thelin;AbbédeNôtre-Dame
de Josaphat, au Diocese de
i Ghamcs,&Pueur de Gournay,
mourut le 31.Juillet. II
efioit grand oncle de MIS les
MarquIs, Chevalier & Abbé
de Rothelin, & petit-fils de.
François d'Orleans, Baron de
Waranguebec & de Neaufle,
Chevalier de 1Ordre du Roy,
Gentilhomme ordinaire de sa
Chambre , Lieutenant des
Gendarmes du Duc de Longueville
son frère,&Gouverneur
de la Ville de Vernciiil,
mort l'an 1600.filsnaturel de
FrançoisdOrléans, Marquis
de Rorhclin, &de Françoise
Blaflct,Dame de Colombietés
& du Picflîs-Pâté, d'une
J
Maison des plus distinguées
de Normandie.
Mr Leon de Font le bon,
Chevalier,Comte de Vitrac,
ci-devant LieutenantauRegi-
; ment des Gardes Françoises
t
mourut le Aoust 1714. Il
citoic d'une bonne noblesse de
Poitou, & avoit épousé en
1708. Marie JeanneCharlotte
de Maupeou,fille de Mr
d'Ablege, Maistre des Rcquêtes.
';
Mre Antoine Hardy, Sei-
: gneurdcS.Georges,Conseiller
> au Parlement de Paris,Commissaire
aux Requestes du PÑ
lais,oùil avoit estereçu le
Mars 1673.mourutjc-5.de.
ce mois sansalliance. Ilestoit
fils de François Hardy ,Conseiller
au Parlement reçuen
1668. mort aussi sans alliance,
& de Marguerite
,
Hardy,
femmede François Briçonnet,
Seigneur de la Chaussée,
Maistredes Comptes à Piriçl,
& fils de Claude Hardy Secrétaire
du Roy, puis Miiftre
des Comptes, motten 1649.
& de Suzanne Picot, &petitfils
de Charles Hardy Secrétaire
du Roy , reçu en iy.9S,
& Tresorier de l'Extraordi- *naire
nairc des Guerres en Touraine,
mort en itf5 3. & d'Anne
Pingré. Cette famille est originaire
dulieu d'Angervillela
Gaste sur le chemin deParis
àOrleans. iwt*
Dame Annede Masparault,
veuve en premieres nopces
d'Adriend'Arnoul, Seigneur
d'Arescouet
,
Lieutenant atf
Régiment des Gardes Françoises,
morten1672. & en
secondes deMrc Hubert Duiandde
Villegagnor,Chevalier,
Seigneur d'Ernon en
Bourgogne, prés Joigny,Vi
comtedePrémarun,&Colonelde
Dragons,qu'elle avoir
épouséle 4. M~ 1667.mourut
le 6.Aoust. Elle estoit fille
dePierre de Masparault,Seigneur
de Castelmer& de S.
Louis, Colonel de Cavalerie,
Gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roy,&d'Anne
Labbé. La famille de Masparault
descend de Pierre deMasparault,
Greffierdela Sénéchaussée
de Guyene;elleadonné
plusieurs Maistres des Requêtes,
des Prefidensde laCour
des Aides,&desConseillersau
Par lement. Elle s'est alliéeaux
familles de Mesmes,Dargou[
ges, de Chabot, de Portail , de la Briffe, & à la Maison
> de Rochechoüart
-
Montmoreau.
Feu Mr de Villegagnon
cftoit filsde Nicolas Durand,
l|Seigneur de Villegagnon, d'Ernon,dePrémarun,&de
tBois leVicomte, & de LeonoreGrimrlGroffore,
petitfils
de Pierre Durand
, Seigneur
de Villegagnon, Capitaine
dans le Regiment de
Picardie, Gentilhomme ordinaire
de la Chambre du Roy,
lx. d'Elisabeth Courtin de la
Grange,&arriere-petit fils
deLucas Durand, Seigneur
deKonceaux & deVillagagnon
, Conseiller au grand
Conseil& President au Presidiatde
Provins en iJ74.puis
Mustre des Requestesordinaire
del'Hosteldu Royen
1585. & de Marie Bruflirc-
Sillery, tédic Loüis Durand
, fils de Philippes Dutand, Seigrteur
de Villegagnon
,
Avo.
cat au Parlement, puis-Lieu.
tenant général a Provins, d'où
cette familleest originaire.
Dame Henriette d'Harcourt,
femme de Mre Louis-
Marie Victoire de Bethune^
& le Comte Bethume )Mtfir,1
<lc Camp de Cavalerie,est decedéed
le 6,laissantdesenfana
- Elle estoit soeur de Mr le Maréchal
dHarcourc,& fille dé^
le Marquis de, Beu,. : seuMrleMarquis de Beuvron
,
Chevalier des Ordres
du Roy, & de Dame-Ang-elique
Fabert sa séconde femme;
Mr le Comte de Bethuneest
-
fils de seu Mr le Marquisde
Bethune,ChevalierdesOrdres
,..du Roy,& de Dame Louise
de la Grange d'Arquia;
soeur de la Reine de Pologne.
veuve du RoyJeanSobieski t
voyez/ pour la connoissance
}?tQf:. cesdeuxilluArcb Maisons,
l'Histoire de la Mailon de
Harcourt en quatre Volumes
infolio du lieur de la Roque;
& l'Histoire de la Maison de
Bethune en un Volume in folio,
parJe sieur André Duchesne,
voyez aussi l'Histoire
des grands Officiers de la Gouronne,
nouvelle édition.
Mre Charles du Tronchay
, Prestre, Chanoine de la Sainte
Chapelle, mourut le 7.Aoust.
Il estoit frere de Dame Marie-
Elisabeth du Tronchray semme
de François Mouster, Secrétaire
du Roy,& Resident
pourSaMajeité versles Galb
tons Suides, & fils deGuillaume
du Tronchay
,
Conseiller
au Parlement, & petit fils de
François du Tronchay; Seigneur
de Martigné, Secrétaire
du Roy, &grand Audiancier
de France, d'une famille
originaire d'Anjou, alliée à
celles de Compain
,
de le
Boulez, de Brehaultde l'Iflc>
de Huault
- Vaires,& à la Maison
de Pouget, de Nadaillac.
Mrc Antoine de laFontaine-,
Chevalier, Seigneur
de Villeprielle, Lieutenant de
Vaifliau, mourut le15. Ilétoit
d'une maison originaire
*
dé Picardie, distinguée par fort;'
ancienneté &,- par fésalliances jv
&quiadonné plusieurs Chevaliers
de l'Ordre de S. Jean.
de Jerusalem& dé Malthe,
entre-autres Pierre de la Fontaine,
grand Prieur en France
en1570&elle aassez de no-t
blesse sans emprunterune oui
gine étrangère en se faisant
descendre de lamaifbndeSo^j
sara en Piémont, avec laquelle^
certainement elle n'a lien dé
commun que les Armes.
MreJulesde Clerambaulr,
Abbé de S. Taurin d'EvreurJ
au
Chartrouve 1
Chartreuve , de l'Academic
Françoise, mourut le 17. Il
Reçoit fils de Philippes de Clerambault
Comte de Palluau,
Maréchal de France, Chevalier
des Ordres du Roy, Goucveorunreuurt
& Bailly du Berry, le 24 Juillet 1665.
& de Loüise-Françoise Bouthilier
deChavigny, feu Me
le Marquis de Clerambault,
Lieutenant General des Arces
duRoy,qui senoyaàla
bataille d'Hoctest en 1704.
étoit aussifils de ce Maréchal,
'.& par sa mort la Maison de
Clerambault, l'une des plus
ancienne de la Province c'Anjou,
est entièrement finie.
Chetardie, Docteur en Theologic,
Curé de Saint Sulpice,
mourut le 29.Juinàsix heutes
& demie du soir. Il avoit
pris possessionde cette Cure
Je 13 Fevrier 1696. & fut
nommé à l'Evêché dePoitiers
le15. Avril 1702.mais il ne
l'accepta point. Il estoit filsde
CharlesTrotri de la Chetardie,
Ecuyer, Seigneur du Bureau
de la Chetardie & de k
Guyonnie,& de Charlotte de
Nesmond,& arrierepetite
si's de Joseph Trotri, Seigneur
de la Cherardie
,
l'un
des Cent Gentilshommes de
la Maison du Roy, fait Chevalierde
l'Ordre de S Michel
J. par Lettres du Roy
Charles IX. le 17. Octobre
1568.dans un temps que cet
Ordre né se donnoir qu'à la
Noblesse. Il estoitcousin germain
de feu Joachm Trotri
de la Chetardie,Seigneur de
Pavieres
,
Gouverneur de Brifak
puis de Landrecies
,
Brigadier
des Armées du Roy, Be
Inspecteur gencral d'Infanterie,
mort le 14 Juin 1705 ne
-Iàiffa,n-c qu'un fils de son mariage
avec Marie Claire-Colette
deBerarddeVillebreül,
à present femmede Ferdinand
- Auguste de Solarre;
Comte deMonastetolles, EnvoyéExtraordinaire
de Mont
seigneur l'Electeur de Bavière,
en France, & Lieutenant general
de ses Armées, dont elle
a aussi des enfans. Feu M. de
la Chetardie, Curé de S. Sulpice
,
s'estoit démis de cette
Cure peu de jours avant sa
mort entre les mains de Mr le
Cardinal d'Estrées,qui ,comme
Abbé de l'AbbayeRoyale
de S. Germain des Prez, y
nomma Mre Jean -
Baptiste-
Joseph Languet de Gcrgy,
Docteur en Theologie de la
Faculté de Paris, & Vicaire de
la même Paroisse, qui en prit
possessionle21dumêmemois
de Juin. Ce nouveau Curé est
frere de Guillaume Languet
,
Seigneur de Rochefort, Conseillerau
Parlement de Dijon,
de Jacques- Vincent Languer,
Seigneur de Gergy , Gentilhomme
ordinaire de la Maison
du Roy,à present Envoyé
à Florence,de Pierre-Bénigne
LanguetdeMonrigny
,
Colonel
d'un Regunenr de Cuirasfiers
pour M. l Electeur de
Baviere, de Lazare Languer,
Religieux de l'Ordre de Cifteaux,
Abbé Regulier de S.
Sulpicc au Diocese de Bellay,
de Jean Joseph Languetde la
Villeneuve,Aumônier de feuë
Madame la Dauphine dern,icw
re morre,Abbé de Goetmaloen
, Grand-Vicaire d'Authun
resident à Moulins,&
de Therese-Odette Languet,
femme de François Rigoley j
pr emier PresidentdelàChambre
des Comptesde Dijon,
tousenfans de Denis Languer,
Seigneur de Rochefort,, de
Soffre&deGergy,Procureuf
général au Parlement de Dijon
,
& de MarieRobclin*, u
petits enfansde M* Langucc
Secrctaire du Roy.,forci du*
tic bonne famille originaire
f du lieu de Viteaux en Bourf
gogne. K
l-.
l, Dame MarieMollet,veuf
VC Je BernardMartineau,cut
du Pont- Herault,& Roy
d'Armes des Ordres du Roy,
mourut le 2.9 Juillet,lailïkit
': de son mariage Anne-prani
çoifc Martineau , femme de
: François-Anroine Ferrand
î Mailtre des Requcfics) & Intendant
cn.Bretagnc.;>:
MlPGabriel dOrléans Ror:
thelin;AbbédeNôtre-Dame
de Josaphat, au Diocese de
i Ghamcs,&Pueur de Gournay,
mourut le 31.Juillet. II
efioit grand oncle de MIS les
MarquIs, Chevalier & Abbé
de Rothelin, & petit-fils de.
François d'Orleans, Baron de
Waranguebec & de Neaufle,
Chevalier de 1Ordre du Roy,
Gentilhomme ordinaire de sa
Chambre , Lieutenant des
Gendarmes du Duc de Longueville
son frère,&Gouverneur
de la Ville de Vernciiil,
mort l'an 1600.filsnaturel de
FrançoisdOrléans, Marquis
de Rorhclin, &de Françoise
Blaflct,Dame de Colombietés
& du Picflîs-Pâté, d'une
J
Maison des plus distinguées
de Normandie.
Mr Leon de Font le bon,
Chevalier,Comte de Vitrac,
ci-devant LieutenantauRegi-
; ment des Gardes Françoises
t
mourut le Aoust 1714. Il
citoic d'une bonne noblesse de
Poitou, & avoit épousé en
1708. Marie JeanneCharlotte
de Maupeou,fille de Mr
d'Ablege, Maistre des Rcquêtes.
';
Mre Antoine Hardy, Sei-
: gneurdcS.Georges,Conseiller
> au Parlement de Paris,Commissaire
aux Requestes du PÑ
lais,oùil avoit estereçu le
Mars 1673.mourutjc-5.de.
ce mois sansalliance. Ilestoit
fils de François Hardy ,Conseiller
au Parlement reçuen
1668. mort aussi sans alliance,
& de Marguerite
,
Hardy,
femmede François Briçonnet,
Seigneur de la Chaussée,
Maistredes Comptes à Piriçl,
& fils de Claude Hardy Secrétaire
du Roy, puis Miiftre
des Comptes, motten 1649.
& de Suzanne Picot, &petitfils
de Charles Hardy Secrétaire
du Roy , reçu en iy.9S,
& Tresorier de l'Extraordi- *naire
nairc des Guerres en Touraine,
mort en itf5 3. & d'Anne
Pingré. Cette famille est originaire
dulieu d'Angervillela
Gaste sur le chemin deParis
àOrleans. iwt*
Dame Annede Masparault,
veuve en premieres nopces
d'Adriend'Arnoul, Seigneur
d'Arescouet
,
Lieutenant atf
Régiment des Gardes Françoises,
morten1672. & en
secondes deMrc Hubert Duiandde
Villegagnor,Chevalier,
Seigneur d'Ernon en
Bourgogne, prés Joigny,Vi
comtedePrémarun,&Colonelde
Dragons,qu'elle avoir
épouséle 4. M~ 1667.mourut
le 6.Aoust. Elle estoit fille
dePierre de Masparault,Seigneur
de Castelmer& de S.
Louis, Colonel de Cavalerie,
Gentilhomme ordinaire de la
Chambre du Roy,&d'Anne
Labbé. La famille de Masparault
descend de Pierre deMasparault,
Greffierdela Sénéchaussée
de Guyene;elleadonné
plusieurs Maistres des Requêtes,
des Prefidensde laCour
des Aides,&desConseillersau
Par lement. Elle s'est alliéeaux
familles de Mesmes,Dargou[
ges, de Chabot, de Portail , de la Briffe, & à la Maison
> de Rochechoüart
-
Montmoreau.
Feu Mr de Villegagnon
cftoit filsde Nicolas Durand,
l|Seigneur de Villegagnon, d'Ernon,dePrémarun,&de
tBois leVicomte, & de LeonoreGrimrlGroffore,
petitfils
de Pierre Durand
, Seigneur
de Villegagnon, Capitaine
dans le Regiment de
Picardie, Gentilhomme ordinaire
de la Chambre du Roy,
lx. d'Elisabeth Courtin de la
Grange,&arriere-petit fils
deLucas Durand, Seigneur
deKonceaux & deVillagagnon
, Conseiller au grand
Conseil& President au Presidiatde
Provins en iJ74.puis
Mustre des Requestesordinaire
del'Hosteldu Royen
1585. & de Marie Bruflirc-
Sillery, tédic Loüis Durand
, fils de Philippes Dutand, Seigrteur
de Villegagnon
,
Avo.
cat au Parlement, puis-Lieu.
tenant général a Provins, d'où
cette familleest originaire.
Dame Henriette d'Harcourt,
femme de Mre Louis-
Marie Victoire de Bethune^
& le Comte Bethume )Mtfir,1
<lc Camp de Cavalerie,est decedéed
le 6,laissantdesenfana
- Elle estoit soeur de Mr le Maréchal
dHarcourc,& fille dé^
le Marquis de, Beu,. : seuMrleMarquis de Beuvron
,
Chevalier des Ordres
du Roy, & de Dame-Ang-elique
Fabert sa séconde femme;
Mr le Comte de Bethuneest
-
fils de seu Mr le Marquisde
Bethune,ChevalierdesOrdres
,..du Roy,& de Dame Louise
de la Grange d'Arquia;
soeur de la Reine de Pologne.
veuve du RoyJeanSobieski t
voyez/ pour la connoissance
}?tQf:. cesdeuxilluArcb Maisons,
l'Histoire de la Mailon de
Harcourt en quatre Volumes
infolio du lieur de la Roque;
& l'Histoire de la Maison de
Bethune en un Volume in folio,
parJe sieur André Duchesne,
voyez aussi l'Histoire
des grands Officiers de la Gouronne,
nouvelle édition.
Mre Charles du Tronchay
, Prestre, Chanoine de la Sainte
Chapelle, mourut le 7.Aoust.
Il estoit frere de Dame Marie-
Elisabeth du Tronchray semme
de François Mouster, Secrétaire
du Roy,& Resident
pourSaMajeité versles Galb
tons Suides, & fils deGuillaume
du Tronchay
,
Conseiller
au Parlement, & petit fils de
François du Tronchay; Seigneur
de Martigné, Secrétaire
du Roy, &grand Audiancier
de France, d'une famille
originaire d'Anjou, alliée à
celles de Compain
,
de le
Boulez, de Brehaultde l'Iflc>
de Huault
- Vaires,& à la Maison
de Pouget, de Nadaillac.
Mrc Antoine de laFontaine-,
Chevalier, Seigneur
de Villeprielle, Lieutenant de
Vaifliau, mourut le15. Ilétoit
d'une maison originaire
*
dé Picardie, distinguée par fort;'
ancienneté &,- par fésalliances jv
&quiadonné plusieurs Chevaliers
de l'Ordre de S. Jean.
de Jerusalem& dé Malthe,
entre-autres Pierre de la Fontaine,
grand Prieur en France
en1570&elle aassez de no-t
blesse sans emprunterune oui
gine étrangère en se faisant
descendre de lamaifbndeSo^j
sara en Piémont, avec laquelle^
certainement elle n'a lien dé
commun que les Armes.
MreJulesde Clerambaulr,
Abbé de S. Taurin d'EvreurJ
au
Chartrouve 1
Chartreuve , de l'Academic
Françoise, mourut le 17. Il
Reçoit fils de Philippes de Clerambault
Comte de Palluau,
Maréchal de France, Chevalier
des Ordres du Roy, Goucveorunreuurt
& Bailly du Berry, le 24 Juillet 1665.
& de Loüise-Françoise Bouthilier
deChavigny, feu Me
le Marquis de Clerambault,
Lieutenant General des Arces
duRoy,qui senoyaàla
bataille d'Hoctest en 1704.
étoit aussifils de ce Maréchal,
'.& par sa mort la Maison de
Clerambault, l'une des plus
ancienne de la Province c'Anjou,
est entièrement finie.
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Résumé : Morts de gens distinguez par leur naissance. [titre d'après la table]
Le texte relate le décès et les détails biographiques de plusieurs personnalités. Joachim Trotti de la Chetardie, Docteur en Théologie et Curé de Saint-Sulpice, est décédé le 29 juin à six heures et demie du soir. Il avait pris possession de cette cure le 13 février 1696 et avait été nommé à l'Évêché de Poitiers le 15 avril 1702, mais il n'avait pas accepté cette nomination. Il était le fils de Charles Trotti de la Chetardie, Écuyer, Seigneur du Bureau de la Chetardie et de Guyonnie, et de Charlotte de Nesmond. Il était également l'arrière-petit-fils de Joseph Trotti, Seigneur de la Cherardie, l'un des Cent Gentilshommes de la Maison du Roy, fait Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel par Charles IX le 17 octobre 1568. Joachim Trotti de la Chetardie était cousin germain de Joachim Trotti de la Chetardie, Seigneur de Pavieres, Gouverneur de Brisac puis de Landrecies, Brigadier des Armées du Roy, Inspecteur général d'Infanterie, décédé le 14 juin 1705. Ce dernier avait eu un fils de son mariage avec Marie Claire-Colette de Berard de Villebreuil, actuellement femme de Ferdinand-Auguste de Solarre, Comte de Monastetolles, Envoyé Extraordinaire de Monseigneur l'Électeur de Bavière en France et Lieutenant général de ses Armées. Joachim Trotti de la Chetardie s'était démis de sa cure peu de jours avant sa mort, la transmettant au Cardinal d'Estrées, qui nomma Jean-Baptiste-Joseph Languet de Gergy comme nouveau Curé de Saint-Sulpice. Ce dernier prit possession de la cure le 21 juin. Le texte mentionne également plusieurs autres décès, notamment ceux de Dame Marie Mollet, M. Gabriel d'Orléans de Rothelin, M. Léon de Font le Bon, Dame Anne de Masparault, et M. Antoine de la Fontaine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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