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1
p. 3-26
Relation de la bataille de Gadebusch, gagnée par les Suedois sur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712.
Début :
Le Maréchal Comte de Steenbock voyant les Danois s'approcher [...]
Mots clefs :
Bataille de Gadebusch, Maréchal Comte de Steenbock, Varnes , Lieutenant colonel, Danois, Ennemi, Majors, Ennemis, Cavalerie, Colonels
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texteReconnaissance textuelle : Relation de la bataille de Gadebusch, gagnée par les Suedois sur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712.
Relation de la bataille de Ga debufch , gagnée par les Suedois fur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712. E Maréchal Comte des Steenbock voyant les Danois s'approcher de plus en plus Janv.1713. AijMERCURE 4 pour ſe joindre aux Saxons & Mofcovites, & ceux-ci faifant auffi tout ce qu'ils pouvoient pour avancer cettejonction, & enfermer enfuite les Suedois entierement, il décampade Sivan le 15. Decembre; pour mieux couvrirfes derrieres &fesflancspendantlamarche, il fit rompre tous les ponts fur la Varnes & prés de Rostock : aprés quoy l'armée dirigea fa marche fans starrêter la nuit, par uneinfinité de marais , de chemins creux & de défis TAGALANT lez, tout droit vers les Danois campez prés de Ga debufch. Le 19. elle arrivaà un dé filé trés- difficile nommé Vlenftrug; & comme on croyoit que les Danois en difputeroient le paffage, le LieutenantColonel Levenhaupt fut commandé avec trois cent chevaux , pour foûtenir l'avant-garde, qui étoit compofée de deux regimens de dragons de Stromfelt & de Marfcha? lek. Ceux-ci furent fuivis duMajorTaube,avecdeux, Aiij6 MERCURE cent pionniers du Lieutenant Colonel Bohm , avec cinq cent grenadiers du Lieutenant Colonel Cronftedt , avec huit pieces de canon. Aprés marcha le General Major Schomers avec trois bataillons Allemans commandez par les Colonels Jegez & Sivanlod. Enfuite le refte de * l'armée fur cinq colonnes , deux de cavalerie , deux d'infanterie , & l'artillerie avec les bagages au milieu. Mais le Lieutenant ge neral Ducker , qui comBuAGALANT 7 mandoit l'avant-garde , ayant fait fçavoir que l'ennemi, aulieu de défendre ce défilé , fe retiroit avec precipitation , l'on continua lamarche, & on s'approcha d'une demi-lieuë plus prés de l'ennemi , jufqu'aux endroits nommez Grothen & Lutkenbiztz , où, à caufe de la nuit qui furvint, l'arméefut obligée de faire alte & de fe repofer. Par des efpions & lettres interceptées l'onapprit que les Saxons étoient en pleine marche avec huit AiiijMERCURE 8 mille chevaux , foit pourfe joindre aux Danois , foir pour inquieter nos derrieres ; auffi la nuit les Danois tirerent trois coups de canon: maisfans s'alarmerle foldat paffa la nuit fur les armes. Le20. à lapointedujour, le Colonel Baffevitz futenvoyé avec deux cent che vaux pour reconnoître le camp des ennemis, & l'ar mée le fuivit fur cinq colonnes commelejour precedent. Ledit Coloneltomp bafur une desgardesavanGALANT. cées de l'ennemi , qui ſe retira. Il rapporta que les Danois étoient poftez fur unehauteurderriereun ma* rais , leur gauche appuyée fur la riviere de Gadebufch, & la droite fur une forêt. Monfieur le Maréchal de Stenbock, bien qu'incommodé d'une espece de ne phretique depuis quinze jours , montaàcheval pour voir lui- même la difpofition des ennemis , & les trouva fi avantageufement poſtez , qu'il n'y avoit pas. moyen d'en approcher ni30 MERCURE par la droite , ni par la gauche.:il n'yavoit qu'une petite ouverture de la largeur de mille pas environ, par laquelle feule on pouvoit aller à eux en défilant vis-à-vis le milieu de leur ligne. Le bord de la forêt & l'extremité de la droite de l'ennemi étoient fi bien garnis de moufqueterie , Loûtenue de cavalerie, qu'il étoit impoffible de percer par là. Cela obligea M. le Maréchal de faire com mencer fur le midi par une canonade de douze pieces,GALANT. durant laquelle l'armée s'a vançoit encoredavantage; & Monfieur le Maréchal fit les difpofitions fuivantes. Le Lieutenant Colonel Cronstedt & le Major Stiernhof, Officiers d'artillerie, eurent ordre de marcher les premiers avec trente pieces de canon , lefquel les, par une invention du dit Lieutenant Colonel, tiroient en chemin faiſant d'une viteffe incroyable. L'artillerie fut foûtenue par un bataillon d'Eckeblad12 MERCURE commandé par le Colonel Jeger, fuivi de fix bataillons du centre denôtrepremiere ligne ; à fçavoir, Un d'Eckeblad. Unde Schultz, Unde Nercke. Un de Vvermeland , & deux de Veſmanlan , commandez par les Majors Generaux Schomers , de la Gardie , Satkul & Eckeblad; & à latête des bataillons les Colonels fuivans. > Adlerfeltz , Falckemberg, le Lieutenant Colonel Groning, les Majors Uſedom ,GALANT, 13 Staren, Flycht , &Brunian, Enfuitefix autresbataillons de la droite , deux d'Ef fiborg, & d'Oftgoths,Licutenant Colonel , Lillie, & les MajorsSpalding &Modée. Delagauchedeuxbataillons Vveftgoths, &un d'Alecarle, Colonel Palm felt , Lieutenant Colonel Mentzer, Majors Didron & Levenhaupt. De plus, nos flancs du côté du bois &delacavaleriede lagau, che des ennemis , furent couverts chacun par une colonne la droite par le ;14 MERCURE regiment de Sudermanne, Colonel Schlipenbachk , &unbataillon d'Oftgoths, Lieutenant Colonel Stier nerantz: la gauche par un bataillon d'Alecarle , Lieutenant Colonel Fucks & deuxbataillonsHelfingues, ColonelHorn, Lieutenant ColonelBohm. Toutes ces troupeseurent ordre des'érendreà droite & à gauche au fortir de la trouée, & de former une ligne en marchant. La cavalerie de la droite marchoitfouslesordresdesGALANT Majors Generaux Marskalek & Mellin , compofée des dragons de Stromfelt & Levenftern, Lieutenans Colonels Plat & Buchet , & les Majors Bremer & Valdaw , des Vveftgoths cavalerie , Colonels Vvolfiat & Frolich , Lieutenant Colonel Keuler, & Major Lageverantz , de la cavalerie de Bremen, Colonel Ferfen , Lieutenant Colonel Tettenborn, & Major Kula , & des dragons de Baffevitz, Golonel Baffevitzi, & Lieutenant Colonel Revehel.16 MERCURE La gauche des Majors Generaux Afchenberg & Marderfelt, les dragonsde Marefchalk, ColonelMarf kalek, Lieutenant Colonel Levenhaupt , & Major Briel ; le regiment d'Afchenberg, Lieutenant ColonelFerſen , & MajorMegerhielm ; la cavalerie de Pomeranie,Colonel Roos, Lieutenant Colonel Brunner, & MajorVeichel, & les dragons de Mardelfelt, Lieutenant Colonel Oppenbuſch & Major Haring. Lacavalerie avoit orAcdoviAldreGALANT. dre de fuivrel'infanterie à droite & à gauche, & de tâcher de paffer un marais fur une ou deux colonnes , &aprés des'étendre für les deux aîles. Dans cet ordre , & avec le motdel'aide de Dieu de Jefus , l'armée avança contre l'ennemi en toute diligence , à la faveur de nôtre artillerie bien fervie, à laquelle celle des ennemis répondoit vivement : mais nonobftant leravage A qu'elle faifoit dans nos sangs, notreinfanterie con Janv. 1713, BMERCURE 18 tinua de s'avancer le mouf quet fur l'épaule. L'ennemi fit le premier fes décharges : mais les nôtres ne tirerent qu'à dix ou quinze pas ; ce quifitun fi grand effet , que tout ce qui fe trouva devant eux plia. Cependant la cavale rie de nôtre droite avançoit avec tant de fuccés , qu'elle renverfa à pluſieurs repriſes tout ce qui s'oppofoit à elle , des troupes fraî ches fuccedant toûjours à celles qui étoient battuës. La gauche gagna pareilleGALANT. 19. ment fon terrain , malgré le feu qu'en paffant elle effuyoit du bois ; & quoique quelques efcadrons.fuffent pouffez par le nombre des ennemis une fois ou deux , ils fe rallioient auffitôt , & 2 foûtenus parnôtre infante, rie, rompirent totalement ceux des ennemis. Durant l'action la cavalerie ennemie tenta à di verfes repriſes de percer nôtre infanterie : mais elle s'en retourna toûjours avec perte. L'infanterie. ennemie fe rallia plufieurs fois: mais Bij20 MERCURE fut auffi obligée de plierde nouveau. Un bataillon de grenadiers Danois s'étoit faifi du village de Vvackenfteen. Le GeneralMa jor Patkul , & fous lui le Colonel Schlippenback , avec le regiment de Suder manne , &le Lieutenant Colonel Stiernerants, avec les Oftgoths, furent com mandez pour les attaquer. Dans un inftant le village futemporté, & tout ce qui ne fut pas paffé au fil de l'épée fut fait prifonnier.i Il faut avouer que l'in*GALANT fanterie Danoife afait tous devoirs de bons "foldats s'étantralliée plufieursfois, &ayanttenu fermejuſqu'à ce qu'on l'ait forcée , la bayonnette au bout du fu fil, de fe rendre priſonniere. Plufieurs Officiers fe font battus en combatfin gulier pendant l'action , & entretuez. Les Suedois acharnez pendant uncertain temps, ont enfin fait quartier à ceux qui en demandoient, étant las de tuer. Lesfuyars ont été pourſuivis l'épéeMERCURE 22. dans les reins jufqu'à un lieu nommé Radegafe, où la nuit & les penibles défilez qui fe trouvent au-delà de cevillage , ont entièrementmis fin àcetteaction. Les ennemis étoientforts de dix-huit bataillons Das nois & quatre Saxons, de quarante-fept efcadrons. Danois , & trente-deux Saxons , quife joignirent aux Danois une heure avant le combat fous le General * Fleming ; en forte qu'ils étoient loixante & dix-neuf efcadrons & vingt-deux ouGALANT 23 bataillons. Les Suedois é toient forts de dix-neufbau taillons & cinquante-deux eſcadrons : mais il faut re marquer qu'à caufedesma lades , des traîneurs, & du détachement gardant les ? bagages, il s'en eft falu 200. à250. hommes, que les ba taillons n'ayent été complets , & qu'ainfi l'ennemi a été deux fois plus fort, fans parler defon terrain & duvent qu'il avoitfur nous. Maisnonobftant tout cela, il a étéforcé d'abandonner fon artillerie & tout fon24 MERCURE camp , aprésun combat de deux heures , d'où il avoit enlevé tout le meilleur de fon bagage, & mis en lieu de fûreté avant l'action. On ne sçauroit encore donner une lifte exacte dest bleffez , tuez ou prifonniers decôté & d'autre; mais des nôtres il n'ya eu de bleſſez que le Lieutenant General Ducker , deux Colonels > quelques Officiers fubalternes, & trois cent foldats. Des tuez il n'y a eu que deux Majors , quelquesbas Officiers , & 200. foldats. Du גGALANT. 23 Ducôté de l'ennemi il y a plufieurs Generaux,Colonels, & autres Officiers, & plus de deux mille morts & quatre mille prifonniers, parmi lesquels il y a plufieurs Generaux, Colonels, &autresOfficiers dediftinction. C'eſt ainfi qu'une poignée demonde,faiſant partie feulement de l'armée Suedoife , qui n'a pû être embarquée entierement à caufe de la faifon , & qui manquoit par confequent demille chofes,aremporté Janv.1713. C26 MERCURE de Dieu une par la grace victoire fignaléefur desennemis fort fuperieurs en nombre, & ayant abondance de toutes chofes.
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Résumé : Relation de la bataille de Gadebusch, gagnée par les Suedois sur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712.
La bataille de Ga debufch, remportée par les Suédois contre les Danois et les Saxons, eut lieu le 20 décembre 1712. Le maréchal Comte des Steenbock, anticipant l'arrivée des Danois pour se joindre aux Saxons et aux Moscovites, décida de déplacer son armée le 15 décembre afin de mieux protéger ses arrières et ses flancs. L'armée suédoise traversa des marais et des chemins difficiles pour atteindre les Danois campés près de Ga debufch. Le 19 décembre, elle arriva à un défilé nommé Vlenftrug, où le lieutenant-colonel Levenhaupt fut envoyé en avant-garde avec trois cents chevaux. Les Suédois continuèrent leur marche jusqu'à Grothen et Lutkenbiztz, où ils campèrent pour la nuit. Le 20 décembre, le colonel Baffevitz fut envoyé en reconnaissance. Les Danois étaient positionnés sur une hauteur derrière un marais, leur gauche appuyée sur la rivière de Gadebufch et leur droite sur une forêt. Steenbock, malgré une maladie, inspecta les positions ennemies et ordonna une canonade pour avancer. L'artillerie suédoise, suivie par l'infanterie et la cavalerie, avança en formation. La bataille débuta par une canonade, suivie d'une avancée de l'infanterie suédoise qui repoussa les Danois malgré leur résistance. La cavalerie suédoise réussit à percer les lignes ennemies, et les Danois furent finalement contraints de se rendre. Les Suédois capturèrent l'artillerie et le camp ennemi après un combat de deux heures. Les pertes suédoises furent légères, avec quelques blessés et morts, tandis que les Danois subirent de lourdes pertes, incluant plusieurs généraux et officiers, ainsi que plus de deux mille morts et quatre mille prisonniers. Cette victoire suédoise fut remportée malgré la supériorité numérique et matérielle des ennemis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2061-2068
Camp du Régiment du Roi à Fontainebleau, [titre d'après la table]
Début :
Le 9, le Roy partit de Versailles vers les onze heures du matin pour aller coucher [...]
Mots clefs :
Fontainebleau, Cour, Roi, Revue, Régiment, Rangs, Lieutenant colonel, Camp
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texteReconnaissance textuelle : Camp du Régiment du Roi à Fontainebleau, [titre d'après la table]
Le 9 , le Roy partit de Versailles " vers
les onze heures du matin pour aller cou
cher au Château de Fontainebleau..
>
Le 10, la Reine alla coucher à PetitHv Bourg
2062 MERCURE DE FRANCE
Bourg , pour se rendre le lendemain à
Fontainebleau.
La Cour y est encore. Le Roy prend
le divertissement de la chasse du Cerf,
du Sanglier et du Chevreuil , presque
tous les jours , hors les Dimanches et
les Jeudis , que Sa Majesté va se promener le soir au Château de la Rivicre , chez le Comte de Toulouze.
Les jours où il n'y a point de chasse , le
Roy voit jouer quatre des plus fameuxJoueurs de Paume de Paris.
Il y a Comédie Françoise le Mardy et
le Jeudy ; Samedi , Comédie Italienne ,
et Concert chez la Reine le Lundy et le
Mercredi ,
Le 20 de ce mois , les 4 Bataillons du
Régiment du Roy , vinrent camper dans
la Prairie de Tomery, sur les bords de la
Seine , à une lieuë de Fontainebleau.
Le 22 , S.E.M. le Cardinal de Fleury vins
voir le Regiment, qu'il trouva en Bataille. M. le Garde des Sceaux , M. d'Angervilliers , les autres Secretaires d'Etat , et
plusieurs Seigneurs de la Cour étoient:
avec lui.
S. E passa au front des 4 Bataillons , et
enfuite dans tous les Rangs ; après que le
Ré-
SEPTEMBRE. 1732. 2063
Régiment eut fait l'exercice et quelques
évolutions , comme il défiloit devant elle,
le Roy qu'on n'attendoit point , arriva.
Il ordonna qu'on continuât à marcher,
et fit ensuite remettre le Regiment en Bataille, à la tête de son Camp, où il voulut
qu'on rentrat et que les Soldats prissent
leurs Surtouts et leurs Bonnets. Le Roy
mit aussi-tôt pied à terre et passa dans les
rues duCamp, en s'informant si les Soldats
avoient suffilamment de la Paille. S. M.
alla ensuite aux Cuisines pour voir par
Elle- même si rien ne manquoit à leur
subsistance. Le Soleil étant couché , S. M.-
ordonna qu'on battit la Retraite , après
quoi Elle se retira .
Le 23 , le Roy ayant déclaré lé matin
qu'il vouloit faire une Revûë tres- exacte
de son Regiment , il ordonna que toutes
les Compagnies fussent mises en haye; l'après midy , s'étant rendu au Camp sur les
3 heures , il les trouva dans cet ordre et
vit les 68 Compagnies dont est composé
le Regiment , homme par homme ; il en
reforma même quelques- uns. Sa Majesté
fit toute cette inspection à pied , quol
qu'elle y employa près de 2 heures.
Lorsqu'elle eut passé en Revue la derniere Compagnie , Elle voulat que le ReHvp gimene
2064 MERCURE DE FRANCE
giment se rémit en Bataille: aussi- tôt après
elle le fit mettre en Colonne par Bataillon entier. Lorsqu'il eut marché en cet
ordre , environ cent pas , Elle commanda
qu'on format un Bataillon quarré ; ce qui
fut exécuté avec ordre et promptitude.
S. M. le fit marcher sur toutes les faces ;
faisant faire alte de temps en temps. A
chaque fois qu'elle donnoit le signal pour
s'arrêter, un rang tiroit. Elle fit tirer ainsi
successivement les 4 Rangs.
+
Elle ordonna ensuite qu'on rompit le
Bataillon pourse remettre en Bataille ; ce
qui étant exécuté , elle le fit mettre en
Colonne , par quart de Rang , et le fit dé- filer dans cet ordre. La nuit qui approchoit empêcha S. M. d'exercer plus longtemps son Regiment , elle le fit rentrer
dans son Camp..
Le 25 , L. M: arriverent au Camp sur
les 3 heures; elles trouverent le Regiment
qui les attendoit , rangé en Bataille: Elles
passerent ensuite au front des 4 Bataillons
oùelles furent faluées.
L'intention du Roy ayant été que les
Sergens passassent à la queue ; il les y examina sur une même ligne ; après quoi
S. M. retourna se poster au Centre pour
y voir faire l'exercice au son du. Tambour , lequel étant exécuté, Elle ordonna
qu'on
SEPTEMBRE. 1732. 2065
qu'on le renouvellat à la muette et elle fut
se placer à cet effet au flanc gauche du
quatriéme Bataillon. L'Exercice à la Gre
nade fut fait ensuite par l'ordre duRoy ,
et de pied ferme et en marchant , et toutes les deux fois on jetta des Grenades de
Carton ; après quoi S. M. voulut qu'on
executat les à droits et les à gauches par
cinq.
Le Régiment s'étant retrouvé en Ba taille , se rompit par demi quart de rang.
Dans cet ordre , il défila devant Elle et
fut se ranger en Bataille à la tête du Camp où il rentra. S. M. voulut revoir les Sol
dats en Surtout et en Bonnet à la tête des
Ruës.
Le Regiment ayant un armement neuf,
le Roy voulur, en passant devant les Fais
seaux , qu'on lui montrat un Fuzil; après
l'avoir lui-même examiné , il ordonna
qu'on en démontat le Canon et la Platine
pour le voir encore plus exactement.
Le 28. le Roy ayant ordonné que son
Régiment prît les armes , S. M. arriva au
Camp à 3. heures et demie. En passant
à la tête des Bataillons elle dit à M.de Cadeville , Lieutenant Colonel , qu'elle l'avoit fait Brigadier , pour lui témoigner
la satisfaction qu'elle avoit de lui et du
Régiment Elle
2066 MERCURE DE FRANCE
Elle ordonna qu'on lui fit faire des
quarts de conversion par quatt de rang.
Ce mouvement fut repeté quatre fois
à droit et quatre fois à gauche ; le même
mouvement s'executa par demi Bataillon.
Lorsqu'il fut fini , le Roy destra voir tirer, et ordonna qu'on commençât à le
fairé pat un peloton de chaque Bataillon
à la fois ; ensuite par deux , puis par trois- trojs…
Compagnies silil fit après tirer par Bataillon entier , ensuite par chaque rang
des 4. Bataillons à la fois. Le feu roulant
suivit en commençant par la droite du
quatrième rang , il vint reprendre la gau..
che du troisième , et ainsi de suite les
autres rangs. Cet Exercice finit par une
décharge géneraie de tout le Régiment.
Après cela S. M. le fit rompre par quart
de rang , pour marcher sur quatre colomnes , chaque Bataillon en formant
une , avec ordre de ne se point débor--
der en marchant et de se porter jusqu'à
trois cent pas en avant du Champ de Ba- taille. A moitié de cet intervale elle fit
réformer les Bataillons pour les voir tous
quatre en colonne. Ensuite le Roy les
fit rompre pour continuer à marcher jus
qu'au terrain qu'elle leur avoit d'abord
marqué. Lorsqu'ils y furent arrivés , ils
se remit ent en batailie sur la même lignes:
Lorsque
SEPTEMBRE. 1732. 2067-
7
Lorsque S. M. eut vû s'ils s'étoient bienalignez , Elle fit de nouveau rompre leRégiment sur huit colonnes , marchant
par ordre renversé , pour revenir sur le
même Champ de Bataille, d'où ils étoient
dabord partis. A moitié de la marche
Elle ordonna que chaque colonne se mît
en bataille , ce qui en forma une seule
de huit demi Bataillons ; après quoi s'étant encore rompu pour se mettre sur
les huit colonnes , il arriva dans cet or--
dre sur son premier terrain , où il se reforma en bataille.
Le Roy fit après marcher en avanttout le Régiment en bataille.Lorsqu'il eut
fait environ cent- cinquante pas dans cet
ordre , S. M. ordonna qu'on lui fit faire
un moulinet , pour voir tourner sur leur
centre les 4. Bataillons. Elle fit repeter.
2 fois ce mouvement , après lequel Elle
ordonna qu'on rentrât dans le Camp.
S. M. vit encore défiler et reformer le
Régiment à la tête du Camp. Alors Elle
fit appeller six Officiers qu'elle avoit
nommez le matin Chevaliers de S. Louis,
et les recût à la tête du Régiment , nonobsrat la pluye qu'il faisoit et qui n'avoit pas discontinué un moment depuisl'arrivée de S. M.
Lorsque le Régiment fut rentré dans
2068 MERCURE DE FRANCE
le Camp , Elle fit l'honneur au Marquis
de Pezé, d'aller souper chez lui , comme
Elle avoit fait le 23
les onze heures du matin pour aller cou
cher au Château de Fontainebleau..
>
Le 10, la Reine alla coucher à PetitHv Bourg
2062 MERCURE DE FRANCE
Bourg , pour se rendre le lendemain à
Fontainebleau.
La Cour y est encore. Le Roy prend
le divertissement de la chasse du Cerf,
du Sanglier et du Chevreuil , presque
tous les jours , hors les Dimanches et
les Jeudis , que Sa Majesté va se promener le soir au Château de la Rivicre , chez le Comte de Toulouze.
Les jours où il n'y a point de chasse , le
Roy voit jouer quatre des plus fameuxJoueurs de Paume de Paris.
Il y a Comédie Françoise le Mardy et
le Jeudy ; Samedi , Comédie Italienne ,
et Concert chez la Reine le Lundy et le
Mercredi ,
Le 20 de ce mois , les 4 Bataillons du
Régiment du Roy , vinrent camper dans
la Prairie de Tomery, sur les bords de la
Seine , à une lieuë de Fontainebleau.
Le 22 , S.E.M. le Cardinal de Fleury vins
voir le Regiment, qu'il trouva en Bataille. M. le Garde des Sceaux , M. d'Angervilliers , les autres Secretaires d'Etat , et
plusieurs Seigneurs de la Cour étoient:
avec lui.
S. E passa au front des 4 Bataillons , et
enfuite dans tous les Rangs ; après que le
Ré-
SEPTEMBRE. 1732. 2063
Régiment eut fait l'exercice et quelques
évolutions , comme il défiloit devant elle,
le Roy qu'on n'attendoit point , arriva.
Il ordonna qu'on continuât à marcher,
et fit ensuite remettre le Regiment en Bataille, à la tête de son Camp, où il voulut
qu'on rentrat et que les Soldats prissent
leurs Surtouts et leurs Bonnets. Le Roy
mit aussi-tôt pied à terre et passa dans les
rues duCamp, en s'informant si les Soldats
avoient suffilamment de la Paille. S. M.
alla ensuite aux Cuisines pour voir par
Elle- même si rien ne manquoit à leur
subsistance. Le Soleil étant couché , S. M.-
ordonna qu'on battit la Retraite , après
quoi Elle se retira .
Le 23 , le Roy ayant déclaré lé matin
qu'il vouloit faire une Revûë tres- exacte
de son Regiment , il ordonna que toutes
les Compagnies fussent mises en haye; l'après midy , s'étant rendu au Camp sur les
3 heures , il les trouva dans cet ordre et
vit les 68 Compagnies dont est composé
le Regiment , homme par homme ; il en
reforma même quelques- uns. Sa Majesté
fit toute cette inspection à pied , quol
qu'elle y employa près de 2 heures.
Lorsqu'elle eut passé en Revue la derniere Compagnie , Elle voulat que le ReHvp gimene
2064 MERCURE DE FRANCE
giment se rémit en Bataille: aussi- tôt après
elle le fit mettre en Colonne par Bataillon entier. Lorsqu'il eut marché en cet
ordre , environ cent pas , Elle commanda
qu'on format un Bataillon quarré ; ce qui
fut exécuté avec ordre et promptitude.
S. M. le fit marcher sur toutes les faces ;
faisant faire alte de temps en temps. A
chaque fois qu'elle donnoit le signal pour
s'arrêter, un rang tiroit. Elle fit tirer ainsi
successivement les 4 Rangs.
+
Elle ordonna ensuite qu'on rompit le
Bataillon pourse remettre en Bataille ; ce
qui étant exécuté , elle le fit mettre en
Colonne , par quart de Rang , et le fit dé- filer dans cet ordre. La nuit qui approchoit empêcha S. M. d'exercer plus longtemps son Regiment , elle le fit rentrer
dans son Camp..
Le 25 , L. M: arriverent au Camp sur
les 3 heures; elles trouverent le Regiment
qui les attendoit , rangé en Bataille: Elles
passerent ensuite au front des 4 Bataillons
oùelles furent faluées.
L'intention du Roy ayant été que les
Sergens passassent à la queue ; il les y examina sur une même ligne ; après quoi
S. M. retourna se poster au Centre pour
y voir faire l'exercice au son du. Tambour , lequel étant exécuté, Elle ordonna
qu'on
SEPTEMBRE. 1732. 2065
qu'on le renouvellat à la muette et elle fut
se placer à cet effet au flanc gauche du
quatriéme Bataillon. L'Exercice à la Gre
nade fut fait ensuite par l'ordre duRoy ,
et de pied ferme et en marchant , et toutes les deux fois on jetta des Grenades de
Carton ; après quoi S. M. voulut qu'on
executat les à droits et les à gauches par
cinq.
Le Régiment s'étant retrouvé en Ba taille , se rompit par demi quart de rang.
Dans cet ordre , il défila devant Elle et
fut se ranger en Bataille à la tête du Camp où il rentra. S. M. voulut revoir les Sol
dats en Surtout et en Bonnet à la tête des
Ruës.
Le Regiment ayant un armement neuf,
le Roy voulur, en passant devant les Fais
seaux , qu'on lui montrat un Fuzil; après
l'avoir lui-même examiné , il ordonna
qu'on en démontat le Canon et la Platine
pour le voir encore plus exactement.
Le 28. le Roy ayant ordonné que son
Régiment prît les armes , S. M. arriva au
Camp à 3. heures et demie. En passant
à la tête des Bataillons elle dit à M.de Cadeville , Lieutenant Colonel , qu'elle l'avoit fait Brigadier , pour lui témoigner
la satisfaction qu'elle avoit de lui et du
Régiment Elle
2066 MERCURE DE FRANCE
Elle ordonna qu'on lui fit faire des
quarts de conversion par quatt de rang.
Ce mouvement fut repeté quatre fois
à droit et quatre fois à gauche ; le même
mouvement s'executa par demi Bataillon.
Lorsqu'il fut fini , le Roy destra voir tirer, et ordonna qu'on commençât à le
fairé pat un peloton de chaque Bataillon
à la fois ; ensuite par deux , puis par trois- trojs…
Compagnies silil fit après tirer par Bataillon entier , ensuite par chaque rang
des 4. Bataillons à la fois. Le feu roulant
suivit en commençant par la droite du
quatrième rang , il vint reprendre la gau..
che du troisième , et ainsi de suite les
autres rangs. Cet Exercice finit par une
décharge géneraie de tout le Régiment.
Après cela S. M. le fit rompre par quart
de rang , pour marcher sur quatre colomnes , chaque Bataillon en formant
une , avec ordre de ne se point débor--
der en marchant et de se porter jusqu'à
trois cent pas en avant du Champ de Ba- taille. A moitié de cet intervale elle fit
réformer les Bataillons pour les voir tous
quatre en colonne. Ensuite le Roy les
fit rompre pour continuer à marcher jus
qu'au terrain qu'elle leur avoit d'abord
marqué. Lorsqu'ils y furent arrivés , ils
se remit ent en batailie sur la même lignes:
Lorsque
SEPTEMBRE. 1732. 2067-
7
Lorsque S. M. eut vû s'ils s'étoient bienalignez , Elle fit de nouveau rompre leRégiment sur huit colonnes , marchant
par ordre renversé , pour revenir sur le
même Champ de Bataille, d'où ils étoient
dabord partis. A moitié de la marche
Elle ordonna que chaque colonne se mît
en bataille , ce qui en forma une seule
de huit demi Bataillons ; après quoi s'étant encore rompu pour se mettre sur
les huit colonnes , il arriva dans cet or--
dre sur son premier terrain , où il se reforma en bataille.
Le Roy fit après marcher en avanttout le Régiment en bataille.Lorsqu'il eut
fait environ cent- cinquante pas dans cet
ordre , S. M. ordonna qu'on lui fit faire
un moulinet , pour voir tourner sur leur
centre les 4. Bataillons. Elle fit repeter.
2 fois ce mouvement , après lequel Elle
ordonna qu'on rentrât dans le Camp.
S. M. vit encore défiler et reformer le
Régiment à la tête du Camp. Alors Elle
fit appeller six Officiers qu'elle avoit
nommez le matin Chevaliers de S. Louis,
et les recût à la tête du Régiment , nonobsrat la pluye qu'il faisoit et qui n'avoit pas discontinué un moment depuisl'arrivée de S. M.
Lorsque le Régiment fut rentré dans
2068 MERCURE DE FRANCE
le Camp , Elle fit l'honneur au Marquis
de Pezé, d'aller souper chez lui , comme
Elle avoit fait le 23
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Résumé : Camp du Régiment du Roi à Fontainebleau, [titre d'après la table]
En septembre 1732, le roi quitta Versailles le 9 pour se rendre au Château de Fontainebleau. La reine le rejoignit à Fontainebleau le 11 en passant par Petit-Bourg. À Fontainebleau, le roi pratiquait la chasse presque quotidiennement, sauf les dimanches et jeudis, où il se promenait au Château de la Rivière. Les jours sans chasse, il assistait à des parties de paume. Les représentations de comédie française avaient lieu le mardi et le jeudi, tandis que la comédie italienne et un concert chez la reine étaient programmés le samedi et le lundi. Le 20 septembre, quatre bataillons du Régiment du Roi campèrent à Tomery, près de Fontainebleau. Le 22, le Cardinal de Fleury visita le régiment, accompagné de plusieurs hauts dignitaires. Le roi, présent de manière inattendue, inspecta les soldats et leur campement. Le 23, le roi passa en revue le régiment, inspectant chaque compagnie et supervisant divers exercices militaires. Le 25, les maréchaux de camp examinèrent les sergents et supervisèrent des exercices de tir et de grenade. Le roi nomma également plusieurs officiers Chevaliers de Saint-Louis malgré la pluie continue. Le 28, le roi ordonna au régiment de réaliser divers mouvements tactiques, incluant des tirs en peloton et en bataillon, des marches en colonne, et des reformations en bataille. Il nomma également le Lieutenant Colonel de Cadeville Brigadier. Après ces exercices, le roi soupa chez le Marquis de Pezé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 198-203
Détail de l'affaire qui s'est passée le 8 Juillet entre les Troupes du Roi, commandées par M. le Marquis de Montcalm, & celles d'Angleterre, aux ordre du Général Abercromby.
Début :
M. le Marquis de Montcalm ayant été envoyé par M. le Marquis de Vaudreuil, [...]
Mots clefs :
Marquis de Montcalm, Colonies, Canada, Protection, Troupes, Anglais, Chevalier, Renforts, Lac Saint-Sacrement, Mouvements des troupes, Grenadiers, Lieutenant colonel, Régiments, Détachement, Bataille, Colonnes milliaires, Munitions, Secours, Pertes ennemies, Les sauvages, Officiers
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texteReconnaissance textuelle : Détail de l'affaire qui s'est passée le 8 Juillet entre les Troupes du Roi, commandées par M. le Marquis de Montcalm, & celles d'Angleterre, aux ordre du Général Abercromby.
Détail de l'affaire qui s'eſt paſſsée le 8 Juillet entre
les Troupes du Roi , commandées par M. le Marquis
de Montcalm , & celles d'Angleterre , aux
ordres du Général Abercromby.
M. le Marquis de Montcalm ayant été envoyé
par M. le Marquis de Vaudreuil , Gouverneur
Général du Canada, pour protéger la frontiere de
la Cólonie du côté du Lac Saint- Sacrement , fe
rendit à Carillon le 30 Juin. Il y trouva huit Bataillons
de troupes de terre , une compagnie de
Canonniers , deux à trois cens Ouvriers , & quelques
Sauvages. Il reçut quelques jours après un
renfort de quatre cens hommes des troupes de la
Colonie & des Canadiens , commandés par M. de
Remond , Capitaine. Il apprit à Carillon , que les
Anglois avoient aſſemblé au fonds du Lac Saint-
Sacrement , près des ruines du Fort Georges , une
armée compoſée de vingt mille hommes deMilice
, & de fix mille de troupes réglées , aux ordres
du Major Général Abercromby , & qu'elle devoit
ſe mettre en mouvement pour s'emparer du Fort
Carillon& envahir le Canada. Sur l'avis que M.
leMarquis de Montcalm en donna à M. le Marquisde
Vaudreuil ,& fur ceux que ce Gouverneur
en avoit déja reçus , il changea la deftination de
M. le Chevalier de Levis , qui avoit été détaché
du côté de Corlac ; il lui donna ordre de ſe joindre
à M. le Marquis de Montcalm , & fit les
diſpoſitions néceſſaires pour lui procurer d'autres
renforts.
M. le Marquis de Montcalm prit d'abord le
parti d'occuper le poſte de la Chute , fur le bord
du Lac Saint-Sacrement , pour retarder l'ennemi,
OCTOBRE. 1758.
ة ر و
Il y reſta juſqu'au 6 Juillet que les Anglois parurent
en force fur le Lac. M. le Marquis de Montcalm
repaſſa la riviere de la Chute avec toutes
fes troupes , pour venir camper ſous le Fort Carillon
, où il avoit déja fait tracer des retranchemens
. Il envoya en même temps différens détachemens
, pour harceler l'ennemi dans ſa deſcente.
Un de ces détachemens , commandé par MM. de
Trépezée & de Langis , s'étant égaré par la faure
des guides , tomba dans une colonne de l'armée
ennemie déja toute formée.
De ce détachement , qui étoit d'environ trois
cens hommes , il y eut deux Officiers tués , qua
tre Sauvages , & cent quatre-vingt- quatre foldats
desTroupes & Milices tués , ou priſonniers ; le
reſte joignit le corps de nos Troupes.
:
M. le Marquis de Montcalm n'avoit dans ſon
camp devant Carillon en y arrivant , qu'environ
deux mille huit cens hommes de troupes de France
, & quatre cens cinquante de la Colonie , encore
faut-il diſtraire de ce nombre un des batail
lons de Berry , lequel , à l'exception de ſa compagnie
deGrenadiers , fut occupé à la garde & au
ſervice du Fort .
2 Le 7 Juillet au masin , l'armée fut toute employé
au travail des abbatis , ſous la protection
des compagnies de Grenadiers & des Volontaires
qui la couvroient. Les Officiers , la hache à la
main, donnoient l'exemple , & les drapeaux étoient
plantés ſur l'ouvrage. La gauche occupée par les
bataillons de la Sarre & de Languedoc , étoit appuyée
à un eſcarpement diſtant de quatre- vingt
toiſes de la riviere de la Chute. Le fommet de
l'eſcarpement étoit couronné par un abbatis. Cet
abbatis flanquoit une trouée que gardoient de
front les deux compagnies de Volontaires de
1
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
me ,
Bernard&deDuprat. Derriere cette trouée , on
devoit placer fix pieces de canon. La droite gardée
par la Reine , Bearn &Guyenne, étoit également
appuyée à une hauteur dont la pente n'étoit pas
fi roide que celle de lagauche. Dans la plaine
entre cette hauteur & la riviere de Saint- Frederic
furent portés les Troupes de la Colonie & les
Canadiens , qui s'y retrancherent auſſi avec des
abbatis. Le canon du Fort étoit dirigé ſur cette
partie , ainſi que ſur le lieu où le débarquement
pouvoit ſe faire àla gauche de nos retranchemens.
Le centre ſuivoit les ſinuoſités du terrein , confervant
le ſommet des hauteurs , &toutes les parties
ſe flanquoient réciproquement. Ce centre étoit
formé par les bataillons de Royal Rouffillon &
par le premier bataillon de Berry. Dans tout le
front de la ligne , chaque bataillon avoit derriere
lui une compagnie de Grenadiers & un Piquet en
réſerve.
Ceseſpeces de retranchemens étoient faits de
zroncs d'arbres couchés les uns ſur les autres
ayant en avant des arbres renversés , dont les
branches coupées & pointues faifoient l'effet de
chevaux de frife .
Le 7 au foir , il arriva quatre cens hommes
d'élite des Troupes qui avoient d'abord eu une
deftination particuliere ſous les ordres de M. le
Chevalier de Levis. Leur arrivée répandit une
grande joie dans notte armée , & M. le Chevalier
de Levis arriva bientôt après avec M. de Sennezergues,
Lieutenant Colonel du Régiment de la Sarre.
M. le Marquis de Montcalm chargea le Chevalier
de Levis de la défenſe de la droite, le ſieur de
Bourlamaque de celle de la gauche , & il ſe réſerva
le commandement du centre , pour être plus à
portéede donner ſes ordres partout.
OCTOBRE. 1758. 201
L'armée coucha au bivouac. Le 8. à la pointe
du jour , on battit la générale , pour que toutes les
troupes puſſent connoître leurs poſtes. Après ce
mouvement , une partie fut employée à achever
l'abbatis , & l'autre à conſtruire les batteries .
Vers les dix heures du matin, les troupes legeres
des ennemis parurent de l'autre côté de la riviere
, & firent un grand feu , mais de fi loin , que
l'on continua le travail ſans leur répondre..
A midi & demi leur armée déboucha fur nous.
Nos gardes avancées , ainſi que les volontaires &
les compagnies de grenadiers , ſe replierent en bon
ordre,& rentrerent dans la ligne , ſans perdre un
ſeulhomme. Au moment même du ſignal convenu,
les travailleurs & toutes les troupes furent à leurs
armes& à leurs poſtes. La gauche fut la premiere
attaquée par deux colonnes , dont l'une cherchoit
à tourner le retranchement , & ſe trouva ſous le
feu du Régiment de la Sarre ; l'autre dirigea ſes
efforts ſur un angle ſaillant , entre Languedoc &
Berry. Le centre où étoit Royal Rouffillon , fut
attaqué preſqu'en même temps par une troiſieme
colonne,& une quatrieme porta ſon attaque vers
la droite , entre les Bataillons de Bearn & de la
Reine.
Comme les troupes de la Colonie & les Canadiens
, qui occupoient la plaine du côté de la riviere
de Saint - Frédéric ne furent point attaqués , ils
fortirent de leur retranchement , prirent en flanc
la colonne qui attaquoit notre droite ,& tomberent
deſſus avec la plus grande valeur ; çes troupes
étoient commandées par le ſieur de Remond , Capitaine.
Environ à cinq heures , la colonne qui avoit attaqué
les Bataillons de Royal Rouſillon , s'étoit
rejettée ſur l'angle ſaillant du retranchement , dé
Lv
202 MERCURE DE FRANCE.
fendu par le Bataillon de Guyenne & par la gauche
de celui de Bearn : la colonne qui avoit attaqué
les Bataillons de la Reine & de Bearn , s'y rejetta
auſſi , de forte que le danger devint très-grand
à cette attaque. M. le Chevalier de Levis s'y porta
avec quelques troupes de la droite : M. le Marquis
de Montcalm y accourut auſſi avec quelques
troupes de réſerve. Ils firent éprouver aux ennemis
une réſiſtance qui rallentit d'abord leur ardeur.
Le ſieur de Bourlamaque fut bleſſé à cette
attaque , & les ſieurs de Sennezergues & de Privat
, Lieutenans-Colonels , le ſuppléerent.
Vers les fix heures , les deux colonnes de la droite
abandonnerent leur attaque , vinrent faire encore
une tentative contre les Bataillons de Royal
Rouffillon & de Berry , &enfin tenterent un dernier
effort à la gauche.
Depuis fix heures juſqu'à ſept , l'armée ennemie
s'occupa de fa retraite , favoriſée par le feu de ſes
troupes légeres , qui dura juſqu'à la nuit.
Pendant l'action , le feu prit en pluſieurs endroits
; mais il fut éteint ſur le champ. On reçur
du Fort en munitions & en rafraîchiſſemens , tousles
ſecours néceſſaires .
L'obſcurité de la nuit , l'épuiſement & le petir
nombre de nos troupes , les forces de l'ennemi
qui , malgré ſa défaite , étoient encore bien ſupérieures
aux nôtres , la nature du pays dans lequel
on ne peut s'engager ſans guides , ne permirent
pas à nos troupes de pourſuivre lesAnglois. On
comptoit même qu'ils reviendroient le lendemain à
lacharge , mais ils avoient abandonné les poſtes
de la Chute & du Portage ; & M. le Chevalier de
Levis qui fut envoyé le lendemain pour les reconnoître
, ne trouva que des traces d'une fuite precipitée.
OCTOBRE. 1758 . 203
Ön eſtime la perte des ennemis d'après le rapport
de leurs priſonniers , à quatre mille hommes
tués ou bleſſés , parmi leſquels il y a pluſieurs
Officiers de marque. Le Lord How & le ſieur
Spitall , Major général des Troupes réglées , ont
été tués.
Cinq cens Sauvages qui étoient dans l'armée
Angloiſe , ſont toujours reſtés derriere , &n'ont
pas voulu prendre part à l'action .
Le ſuccès de cette journée eſt dû aux bonnes
diſpoſitions de M. le Marquis de Montcalm , &
à la valeur de nos troupes. MM. le Chevalier de
Levis & de Bourlamaque , ſe ſont diftingués dans
le commandement de la droite & de la gauche ;
le premier a eu pluſieurs coups de fufil dans fon
habit , & le ſecond a été bleſſé dangereuſement.
M. de Bougainville , Aide de Camp de M. le Marquis
de Montcalm & M. de Langis , ont été
bleſſés à ſes côtés. Tous les Officiers en général
méritent les plus grands éloges .
Nous avons perdu douze Officiers & quatrevingt-
douze foldats tués ſur le champ de bataille.
Il y a eu vingt- cinq Officiers , & deux cens quarante-
huit foldats bleſſés .
Le Corſaire le Moiſſonneur , eſt rentré dans le
port de Dunkerque avec une priſe Angloiſe eſtimée
vingt-deux mille livres , & une rançon de
deux cens cinquante guinées. Il va armer de nouveau
pour ſa troiſieme courſe , qui aura lieu à la
finde ce mois .
les Troupes du Roi , commandées par M. le Marquis
de Montcalm , & celles d'Angleterre , aux
ordres du Général Abercromby.
M. le Marquis de Montcalm ayant été envoyé
par M. le Marquis de Vaudreuil , Gouverneur
Général du Canada, pour protéger la frontiere de
la Cólonie du côté du Lac Saint- Sacrement , fe
rendit à Carillon le 30 Juin. Il y trouva huit Bataillons
de troupes de terre , une compagnie de
Canonniers , deux à trois cens Ouvriers , & quelques
Sauvages. Il reçut quelques jours après un
renfort de quatre cens hommes des troupes de la
Colonie & des Canadiens , commandés par M. de
Remond , Capitaine. Il apprit à Carillon , que les
Anglois avoient aſſemblé au fonds du Lac Saint-
Sacrement , près des ruines du Fort Georges , une
armée compoſée de vingt mille hommes deMilice
, & de fix mille de troupes réglées , aux ordres
du Major Général Abercromby , & qu'elle devoit
ſe mettre en mouvement pour s'emparer du Fort
Carillon& envahir le Canada. Sur l'avis que M.
leMarquis de Montcalm en donna à M. le Marquisde
Vaudreuil ,& fur ceux que ce Gouverneur
en avoit déja reçus , il changea la deftination de
M. le Chevalier de Levis , qui avoit été détaché
du côté de Corlac ; il lui donna ordre de ſe joindre
à M. le Marquis de Montcalm , & fit les
diſpoſitions néceſſaires pour lui procurer d'autres
renforts.
M. le Marquis de Montcalm prit d'abord le
parti d'occuper le poſte de la Chute , fur le bord
du Lac Saint-Sacrement , pour retarder l'ennemi,
OCTOBRE. 1758.
ة ر و
Il y reſta juſqu'au 6 Juillet que les Anglois parurent
en force fur le Lac. M. le Marquis de Montcalm
repaſſa la riviere de la Chute avec toutes
fes troupes , pour venir camper ſous le Fort Carillon
, où il avoit déja fait tracer des retranchemens
. Il envoya en même temps différens détachemens
, pour harceler l'ennemi dans ſa deſcente.
Un de ces détachemens , commandé par MM. de
Trépezée & de Langis , s'étant égaré par la faure
des guides , tomba dans une colonne de l'armée
ennemie déja toute formée.
De ce détachement , qui étoit d'environ trois
cens hommes , il y eut deux Officiers tués , qua
tre Sauvages , & cent quatre-vingt- quatre foldats
desTroupes & Milices tués , ou priſonniers ; le
reſte joignit le corps de nos Troupes.
:
M. le Marquis de Montcalm n'avoit dans ſon
camp devant Carillon en y arrivant , qu'environ
deux mille huit cens hommes de troupes de France
, & quatre cens cinquante de la Colonie , encore
faut-il diſtraire de ce nombre un des batail
lons de Berry , lequel , à l'exception de ſa compagnie
deGrenadiers , fut occupé à la garde & au
ſervice du Fort .
2 Le 7 Juillet au masin , l'armée fut toute employé
au travail des abbatis , ſous la protection
des compagnies de Grenadiers & des Volontaires
qui la couvroient. Les Officiers , la hache à la
main, donnoient l'exemple , & les drapeaux étoient
plantés ſur l'ouvrage. La gauche occupée par les
bataillons de la Sarre & de Languedoc , étoit appuyée
à un eſcarpement diſtant de quatre- vingt
toiſes de la riviere de la Chute. Le fommet de
l'eſcarpement étoit couronné par un abbatis. Cet
abbatis flanquoit une trouée que gardoient de
front les deux compagnies de Volontaires de
1
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
me ,
Bernard&deDuprat. Derriere cette trouée , on
devoit placer fix pieces de canon. La droite gardée
par la Reine , Bearn &Guyenne, étoit également
appuyée à une hauteur dont la pente n'étoit pas
fi roide que celle de lagauche. Dans la plaine
entre cette hauteur & la riviere de Saint- Frederic
furent portés les Troupes de la Colonie & les
Canadiens , qui s'y retrancherent auſſi avec des
abbatis. Le canon du Fort étoit dirigé ſur cette
partie , ainſi que ſur le lieu où le débarquement
pouvoit ſe faire àla gauche de nos retranchemens.
Le centre ſuivoit les ſinuoſités du terrein , confervant
le ſommet des hauteurs , &toutes les parties
ſe flanquoient réciproquement. Ce centre étoit
formé par les bataillons de Royal Rouffillon &
par le premier bataillon de Berry. Dans tout le
front de la ligne , chaque bataillon avoit derriere
lui une compagnie de Grenadiers & un Piquet en
réſerve.
Ceseſpeces de retranchemens étoient faits de
zroncs d'arbres couchés les uns ſur les autres
ayant en avant des arbres renversés , dont les
branches coupées & pointues faifoient l'effet de
chevaux de frife .
Le 7 au foir , il arriva quatre cens hommes
d'élite des Troupes qui avoient d'abord eu une
deftination particuliere ſous les ordres de M. le
Chevalier de Levis. Leur arrivée répandit une
grande joie dans notte armée , & M. le Chevalier
de Levis arriva bientôt après avec M. de Sennezergues,
Lieutenant Colonel du Régiment de la Sarre.
M. le Marquis de Montcalm chargea le Chevalier
de Levis de la défenſe de la droite, le ſieur de
Bourlamaque de celle de la gauche , & il ſe réſerva
le commandement du centre , pour être plus à
portéede donner ſes ordres partout.
OCTOBRE. 1758. 201
L'armée coucha au bivouac. Le 8. à la pointe
du jour , on battit la générale , pour que toutes les
troupes puſſent connoître leurs poſtes. Après ce
mouvement , une partie fut employée à achever
l'abbatis , & l'autre à conſtruire les batteries .
Vers les dix heures du matin, les troupes legeres
des ennemis parurent de l'autre côté de la riviere
, & firent un grand feu , mais de fi loin , que
l'on continua le travail ſans leur répondre..
A midi & demi leur armée déboucha fur nous.
Nos gardes avancées , ainſi que les volontaires &
les compagnies de grenadiers , ſe replierent en bon
ordre,& rentrerent dans la ligne , ſans perdre un
ſeulhomme. Au moment même du ſignal convenu,
les travailleurs & toutes les troupes furent à leurs
armes& à leurs poſtes. La gauche fut la premiere
attaquée par deux colonnes , dont l'une cherchoit
à tourner le retranchement , & ſe trouva ſous le
feu du Régiment de la Sarre ; l'autre dirigea ſes
efforts ſur un angle ſaillant , entre Languedoc &
Berry. Le centre où étoit Royal Rouffillon , fut
attaqué preſqu'en même temps par une troiſieme
colonne,& une quatrieme porta ſon attaque vers
la droite , entre les Bataillons de Bearn & de la
Reine.
Comme les troupes de la Colonie & les Canadiens
, qui occupoient la plaine du côté de la riviere
de Saint - Frédéric ne furent point attaqués , ils
fortirent de leur retranchement , prirent en flanc
la colonne qui attaquoit notre droite ,& tomberent
deſſus avec la plus grande valeur ; çes troupes
étoient commandées par le ſieur de Remond , Capitaine.
Environ à cinq heures , la colonne qui avoit attaqué
les Bataillons de Royal Rouſillon , s'étoit
rejettée ſur l'angle ſaillant du retranchement , dé
Lv
202 MERCURE DE FRANCE.
fendu par le Bataillon de Guyenne & par la gauche
de celui de Bearn : la colonne qui avoit attaqué
les Bataillons de la Reine & de Bearn , s'y rejetta
auſſi , de forte que le danger devint très-grand
à cette attaque. M. le Chevalier de Levis s'y porta
avec quelques troupes de la droite : M. le Marquis
de Montcalm y accourut auſſi avec quelques
troupes de réſerve. Ils firent éprouver aux ennemis
une réſiſtance qui rallentit d'abord leur ardeur.
Le ſieur de Bourlamaque fut bleſſé à cette
attaque , & les ſieurs de Sennezergues & de Privat
, Lieutenans-Colonels , le ſuppléerent.
Vers les fix heures , les deux colonnes de la droite
abandonnerent leur attaque , vinrent faire encore
une tentative contre les Bataillons de Royal
Rouffillon & de Berry , &enfin tenterent un dernier
effort à la gauche.
Depuis fix heures juſqu'à ſept , l'armée ennemie
s'occupa de fa retraite , favoriſée par le feu de ſes
troupes légeres , qui dura juſqu'à la nuit.
Pendant l'action , le feu prit en pluſieurs endroits
; mais il fut éteint ſur le champ. On reçur
du Fort en munitions & en rafraîchiſſemens , tousles
ſecours néceſſaires .
L'obſcurité de la nuit , l'épuiſement & le petir
nombre de nos troupes , les forces de l'ennemi
qui , malgré ſa défaite , étoient encore bien ſupérieures
aux nôtres , la nature du pays dans lequel
on ne peut s'engager ſans guides , ne permirent
pas à nos troupes de pourſuivre lesAnglois. On
comptoit même qu'ils reviendroient le lendemain à
lacharge , mais ils avoient abandonné les poſtes
de la Chute & du Portage ; & M. le Chevalier de
Levis qui fut envoyé le lendemain pour les reconnoître
, ne trouva que des traces d'une fuite precipitée.
OCTOBRE. 1758 . 203
Ön eſtime la perte des ennemis d'après le rapport
de leurs priſonniers , à quatre mille hommes
tués ou bleſſés , parmi leſquels il y a pluſieurs
Officiers de marque. Le Lord How & le ſieur
Spitall , Major général des Troupes réglées , ont
été tués.
Cinq cens Sauvages qui étoient dans l'armée
Angloiſe , ſont toujours reſtés derriere , &n'ont
pas voulu prendre part à l'action .
Le ſuccès de cette journée eſt dû aux bonnes
diſpoſitions de M. le Marquis de Montcalm , &
à la valeur de nos troupes. MM. le Chevalier de
Levis & de Bourlamaque , ſe ſont diftingués dans
le commandement de la droite & de la gauche ;
le premier a eu pluſieurs coups de fufil dans fon
habit , & le ſecond a été bleſſé dangereuſement.
M. de Bougainville , Aide de Camp de M. le Marquis
de Montcalm & M. de Langis , ont été
bleſſés à ſes côtés. Tous les Officiers en général
méritent les plus grands éloges .
Nous avons perdu douze Officiers & quatrevingt-
douze foldats tués ſur le champ de bataille.
Il y a eu vingt- cinq Officiers , & deux cens quarante-
huit foldats bleſſés .
Le Corſaire le Moiſſonneur , eſt rentré dans le
port de Dunkerque avec une priſe Angloiſe eſtimée
vingt-deux mille livres , & une rançon de
deux cens cinquante guinées. Il va armer de nouveau
pour ſa troiſieme courſe , qui aura lieu à la
finde ce mois .
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Résumé : Détail de l'affaire qui s'est passée le 8 Juillet entre les Troupes du Roi, commandées par M. le Marquis de Montcalm, & celles d'Angleterre, aux ordre du Général Abercromby.
Le 8 juillet, les troupes françaises dirigées par le Marquis de Montcalm affrontèrent les forces anglaises commandées par le Général Abercromby près du Fort Carillon. Montcalm, envoyé par le Gouverneur Général du Canada, le Marquis de Vaudreuil, avait pour mission de défendre la frontière du Lac Saint-Sacrement. Informé de l'approche d'une armée anglaise de vingt-cinq mille hommes, il prit position à la Chute et fit construire des retranchements autour du Fort Carillon. Le 7 juillet, les troupes françaises renforcèrent leurs défenses. Le 8 juillet, à l'aube, les Anglais lancèrent leur attaque. Les Français, bien positionnés, repoussèrent les assauts ennemis grâce à une défense organisée et à l'utilisation stratégique des abattis et des canons. Les Canadiens et les milices jouèrent un rôle crucial en prenant à revers une colonne ennemie. La bataille dura jusqu'au soir, avec des pertes importantes pour les Anglais, estimées à quatre mille hommes tués ou blessés, incluant plusieurs officiers de haut rang. Les Français perdirent douze officiers et quatre-vingt-douze soldats tués, et vingt-cinq officiers et deux cent quarante-huit soldats blessés. Après la bataille, les Anglais se retirèrent, laissant derrière eux des traces de fuite précipitée. Le succès français fut attribué aux stratégies de Montcalm et au courage des troupes.
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4
p. 205-206
DE WESEL, le 1 Novembre.
Début :
le 15 du mois dernier, le marquis de Gayon & le sieur de [...]
Mots clefs :
Marquis, Lieutenant colonel, Déplacement des troupes, Régiment, Attaque, Blessés et morts
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texteReconnaissance textuelle : DE WESEL, le 1 Novembre.
De WESEL, le Novembre..
I
Le du mois dernier , le Marquis de Gayon
& le fieur de Boisclaireau , Lieutenant- Colonel,
Commandant fous les ordres y font fortis de
Munster avec un gros détachement & du canon ..
Ils fe font portés à trois quarts de lieue de la
ville fur le chemin de Roxem , juſqu'au ruiffeau
derriere lequel les Ennemis avoient un camp de
Cavalerie & d'Infanterie . On a fait canonner ce
camp pendant une heure & demie. Les Ennemis
ont été obligés de le lever après avoir perdu beau
Coup de monde.
Le 16 , le fieur de Boisclaireau , ayant à fes
ordres le fieur de Montfort , Lieutenant- Colone
à la fuite du Régiment de Provence , fortit de
nouveau pour aller attaquer un autre camp des
Ennemis , placé fur la bruyere de Dyburg , compofé
de deux bataillons & de deux elcadrons.
Le fieur de Boisclaireau arriva fur le camp fans
être apperçu , tomba fur l'Infanterie , tandis que
le fieur de Canavad , avec un détachement de
Dragons de Thianges & de Volontaires de Cler
206 MERCURE DE FRANCE.
mont , tomboit fur la Cavalerie. On s'eft em
paré des armes aux faiſceaux , & des chevaux au
piquet. Quelques Grenadiers des Ennemis & quelques
Cavaliers ont voulu faire réſiſtance ; mais
tout a été pris , tué ou mis en fuite. On a ramené
à Munfter près de deux cens prisonniers & une
piéce de canon . On a pris auſſi un drapeau du
Régiment de Marshal . Les troupes font rentrées
dans Munſter après avoir mis le feu au camp..
Nous avons eu fix Officiers bleffés & une trentaine
de foldats tués ou bleffés .
I
Le du mois dernier , le Marquis de Gayon
& le fieur de Boisclaireau , Lieutenant- Colonel,
Commandant fous les ordres y font fortis de
Munster avec un gros détachement & du canon ..
Ils fe font portés à trois quarts de lieue de la
ville fur le chemin de Roxem , juſqu'au ruiffeau
derriere lequel les Ennemis avoient un camp de
Cavalerie & d'Infanterie . On a fait canonner ce
camp pendant une heure & demie. Les Ennemis
ont été obligés de le lever après avoir perdu beau
Coup de monde.
Le 16 , le fieur de Boisclaireau , ayant à fes
ordres le fieur de Montfort , Lieutenant- Colone
à la fuite du Régiment de Provence , fortit de
nouveau pour aller attaquer un autre camp des
Ennemis , placé fur la bruyere de Dyburg , compofé
de deux bataillons & de deux elcadrons.
Le fieur de Boisclaireau arriva fur le camp fans
être apperçu , tomba fur l'Infanterie , tandis que
le fieur de Canavad , avec un détachement de
Dragons de Thianges & de Volontaires de Cler
206 MERCURE DE FRANCE.
mont , tomboit fur la Cavalerie. On s'eft em
paré des armes aux faiſceaux , & des chevaux au
piquet. Quelques Grenadiers des Ennemis & quelques
Cavaliers ont voulu faire réſiſtance ; mais
tout a été pris , tué ou mis en fuite. On a ramené
à Munfter près de deux cens prisonniers & une
piéce de canon . On a pris auſſi un drapeau du
Régiment de Marshal . Les troupes font rentrées
dans Munſter après avoir mis le feu au camp..
Nous avons eu fix Officiers bleffés & une trentaine
de foldats tués ou bleffés .
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Résumé : DE WESEL, le 1 Novembre.
En novembre, le Marquis de Gayon et le sieur de Boisclaireau, Lieutenant-Colonel, dirigèrent une opération militaire depuis Munster. Le 16 octobre, ils attaquèrent un camp ennemi près de Roxem, forçant les ennemis à se retirer après une heure et demie de bombardement. Le 16 novembre, le sieur de Boisclaireau, accompagné du sieur de Montfort, Lieutenant-Colonel du Régiment de Provence, attaqua un autre camp ennemi à la bruyère de Dyburg. Ce camp comprenait deux bataillons d'infanterie et deux escadrons de cavalerie. L'attaque surprise permit de capturer des armes, des chevaux, et de faire près de deux cents prisonniers, ainsi qu'une pièce de canon et un drapeau du Régiment de Marshal. Les troupes ennemies furent soit tuées, soit mises en fuite. Les forces françaises subirent des pertes, avec six officiers blessés et une trentaine de soldats tués ou blessés. Après l'attaque, les troupes rentrèrent à Munster, ayant mis le feu au camp ennemi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 206-207
Du Quartier général de Klein-Linnes, le 28 Octobre.
Début :
Le Comte de Melfort ayant sous ses ordres le sieur Delaar, Lieutenant-Colonel [...]
Mots clefs :
Comte, Lieutenant colonel, Attaque, Régiment, Alliés, Maréchal de Contades, Duc de Broglie, Ennemis, Général, Prince Ferdinand
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texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de Klein-Linnes, le 28 Octobre.
Du Quartier général de Klein - Linnes , le 28
Octobre.
Le Comte de Melfort ayant fous fes ordres
le fieur Delaar , Lieutenant- Colonel des Volontaires
de Flandre , a attaqué la nuit derniere le
pofte de Nordecken . Il étoit occupé par deux
cens Dragons du Régiment de Finckenftein , foutenus
de cinquante Huffards noirs. Le pofte fut
forcé avec perte de la part des Alliés de plufieurs
hommes tués & bleffés , de cent vingt-fix chevaux
enlevés , & de quarante- cinq prifonniers.
『་ , Du 9 Novembre.
7
Le Maréchal de Contades partit d'ici le 31 da
mois dernier , après avoir remis le commandement
de l'armée au Duc de Broglie.
Il n'y a eu aucun mouvement dans l'armée ni
dans celle des Ennemis , & tout eft de part &
d'autre dans la même pofition .
Le fourrage qui s'eft fait avant- hier , aux ordres
du Prince de Condé , a eu tout le faccès poffible.
Les Ennemis en ont attaqué la chaîne en
plufieurs endroits ; mais ils ont été reponfiés
partout.
Nous n'apprenons rien d'intéreffant du corps
de troupes que commande le Marquis d'Armen
DECEMBRE. 1759. 207
cieres fur le Bas - Rhin. On fçait feulement que
le Général Imhoff a reçu les fecours qui lui ont
été envoyés par le Prince Ferdinand .
Octobre.
Le Comte de Melfort ayant fous fes ordres
le fieur Delaar , Lieutenant- Colonel des Volontaires
de Flandre , a attaqué la nuit derniere le
pofte de Nordecken . Il étoit occupé par deux
cens Dragons du Régiment de Finckenftein , foutenus
de cinquante Huffards noirs. Le pofte fut
forcé avec perte de la part des Alliés de plufieurs
hommes tués & bleffés , de cent vingt-fix chevaux
enlevés , & de quarante- cinq prifonniers.
『་ , Du 9 Novembre.
7
Le Maréchal de Contades partit d'ici le 31 da
mois dernier , après avoir remis le commandement
de l'armée au Duc de Broglie.
Il n'y a eu aucun mouvement dans l'armée ni
dans celle des Ennemis , & tout eft de part &
d'autre dans la même pofition .
Le fourrage qui s'eft fait avant- hier , aux ordres
du Prince de Condé , a eu tout le faccès poffible.
Les Ennemis en ont attaqué la chaîne en
plufieurs endroits ; mais ils ont été reponfiés
partout.
Nous n'apprenons rien d'intéreffant du corps
de troupes que commande le Marquis d'Armen
DECEMBRE. 1759. 207
cieres fur le Bas - Rhin. On fçait feulement que
le Général Imhoff a reçu les fecours qui lui ont
été envoyés par le Prince Ferdinand .
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Résumé : Du Quartier général de Klein-Linnes, le 28 Octobre.
Le 28 octobre, sous les ordres du comte de Melfort, le lieutenant-colonel Delaar a attaqué le poste de Nordecken, tenu par deux cents dragons du régiment de Finckenstein et cinquante hussards noirs. Cette offensive a causé plusieurs pertes parmi les Alliés, avec la capture de cent vingt-six chevaux et quarante-cinq prisonniers. Le 9 novembre, le maréchal de Contades a quitté son poste, laissant le commandement de l'armée au duc de Broglie. Les armées alliées et ennemies sont restées en position statique sans activité notable. Une opération de fourrage, ordonnée par le prince de Condé, a réussi malgré plusieurs attaques ennemies repoussées. Aucune information significative n'a été reçue concernant le corps de troupes du marquis d'Armen sur le Bas-Rhin, sauf la confirmation que le général Imhoff a reçu des renforts du prince Ferdinand.
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6
p. 253-258
MORTS.
Début :
Messire Victor-Pierre-François de Riquet, Comte de Caraman, Lieutenant-Général [...]
Mots clefs :
Messire, Comte, Marquis, Comtesse, Famille de Montauban, Monseigneur, Dame, Lieutenant colonel, Maison de Borstel, Seigneurs, Capitaine, Décès, Mariage, Madame, Veuf, Mousquetaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Meffire Victor-Pierre-François de Riquet,Comte
de Caraman , Lieutenant - Général des Armées
du Roi , mourut en cette Ville , le 21 Avril , âgé
de 62 ans.
Le Marquis de Fimarcon , Lieutenant Général
des Armées du Roi , eft mort au Pont- Saint- Elprit.
Le Marquis de Surgeres , Lieutenant- Général,
des Armées du Roi , mourut à Surgeres près la
Rochelle , le 29 Avril.
La Comteffe de la Tour , eft morte en cette
Ville le 7 de Mai , âgée de trente -quatre ans .
Le .S Avril dernier , M. Louis de la Tour- du-
Pin , Comte de Montauban , Brigadier des Armées
du Roi, & premier Ecuyer de Monfeigneur
le Duc d'Orléans , premier Prince du Sang, mou
254 MERCURE DE FRANCE.
rut d'apoplexie en fon chateau de Roquebeau ,
âgé de 1 ans 6 mois 9 jours , étant né le 26
Septembre 1709, & fut inhumé le 7 en la Paroille
dudit Roquebeau , au Diocèle de Die. Il avoit été
marié les Mars 1738 , avec Dame Marie Olimpe
de Vauferre- des- Adrèts , veuve depuis le 12 Juin
1734 , de M. Louis- Alexandre de Saliéres de
Montlor , Brigadier des Armées du Roi ; avec lequel
elle avoit été mariée l'an 1730 , & fille de
M. Céfar de Vauferre , Baron des Adrèts , &
de Dame Marguerite Landais. Il laiſſe de la Dame
fon époufe , M. Louis de la Tour-du- Pin , Marquis
de Montauban né le premier Décembre
1739 , fait Chambellan de Monfeigneur le Duc
d'Orléans en 1752 , Guidon des Gendarmes d'Aquitaine
en 1758 , & premier Cornette des Chevaux
Légers d'Aquitaine en 1759 , après avoir
fervi fans difcontinuation depuis l'an 1747 , tant
dans la feconde Compagnie des Moufquetaires &
dans celle des Chevaux-Légers de la Garde , que
dans le Régiment du Roi. M. Louis- Apollinan
de la Tour- du - Pin de Montauban , né le 13 Janvier
1744 , & tonfuré dans la Chapelle du Palais-
Royal à Paris le 4 Mars 1758 , par M. Lucretius-
Henri-François de la Tour - de- Gouvernet de la
Chau- de-Montauban , Evêque de Riez
titulaire de l'Abbaye Royale de la noble Eglife
Séculiere & Collégiale de S. Pierre hors les portes
de Vienne en Dauphiné , fon oncle paternel à la
mode de Bretagne; & Dame Claudine - Céfarine de
la Tour- du- Pin de Montauban , née le 12 Juin
1741 , veuve , fans enfans , de M. Jean - Jacques-
Philippe Jofeph Lefmerie , Marquis d'Efchoify ,
Capitaine de Cavalerie dans le Régiment Royal-
Piémont , puis Guidon de la Compagnie des Gendarmes
Anglois , tué à la bataille de Minden le
premier Août 1759 , & avec lequel elle avoit été
Abbé
JUIN. 1760. 255
mariée dans la Chapelle du Palais - Royal le 24
Février 1756 .
La Charge de premier Ecuyer de Monſeigneur
le Duc d'Orléans , vacante par le décés de M. le ,
Comte de Montauban , a été donnée par ce
Prince à M. Marie -Jofeph de Brancas , Marquis
d'Oife , Chambellan de S. A. S. & Maréchal de
Camp des Armées du Roi , fecond fils de M.
Louis de Brancas , Duc de Villars , Pair de
France , &c. Voyez l'Hiftoire des Grands Officiers
de la Couronne , tom . V , pag. 277 & fuivantes.
Dame Marie de Borstel , épouse de Meffire
François de Grenelle , Seigneur de Pimont , Capitaine
de Cavalerie , Lieutenant Colonel au ſervi→
ce du Roi de Pologne , & un de fes Gentilshommes
, Chevalier de S. Louis , eft morte à Paris
le 18 Mai 1760 .
Elle étoit de l'illuftre Maiſon de Borſtel , une
des plus anciennes & des plus diftinguées parmi
les Princes d'Allemagne . Elle eft originaire de Zelande
, & un Seigneur de Borftel , à qui les Villes
de Fleffingue & Defwert appartenoient , épouſa
la derniere Comtefle de Hollande , & par fon
mariage il devint Souverain de cette Province ,
que le Duc de Brabant ufurpa fur lui .
Après cette ufurpation , plufieurs Seigneurs de
cette Maifon s'établirent dans la haute Saxe , où
ils bâtirent le Château de Borftel , affez remarquable
fur la Carte ; & l'on voit dans l'hiftoire
que dès le temps de l'Empereur Othon , ils y
étoient déja en très-grande diftinction , & qu'ils
avoient les premiers emplois dans le Miniſtère ,
dans la guèrre , & dans les ambaffades. Meffire
Conrad de Borftel , pere d'Adolphe V , Chevalier
Seigneur de Guften , Proftka & autres lieux ,
étoit premier Miniftre d'Etat des Princes d'An
256 MERCURE DE FRANCE.
halt , Gouverneur de cette Province . Cet Adolphe
V a eu deux neveux , dont l'un Frédéric de
Brofel , a été Capitaine des Gardes du Corps du
Roi de Suéde , Gonverneur de Gottembourg , &
Général Major des Armées de Sa Majesté Suédo
; & le fecond . Erneft-Amédée de Borftel ,
Crand Echanfon de feue fon Alteffe Electorale de
Brandebourg , Colonel du Régiment de fes Gardes
,Gouverneur du Duché de Magdebourg , lequel
gouvernement eft encore pollédé aujourd'hui
par Henri de Borſtel .
Le grand-pere de ladite Dame de Borftel de
Pimout , qui vient de mourir , fut envoyé en
France à l'âge de 18 ans en qualité d'Ambaſſadeur
, par le Roi de Bohême & les Princes de
l'Empire , auprès du Roi Louis XIII ; & lorfque
fes négociations furent heureufement terminées ,
voulant s'établir en France , le Roi lui accorda ,
des Lettres de Naturalité , & l'honora d'une charge
de Gentilhomme de fa Chambre. Il fe maria
a Dame Charlotte de Faron , d'une des bonnes
Maifons du Poitou . dont il n'eut qu'un fils , que
la fituation de fes affaires , après avoir fervi quelque
temps le Roi , a obligé de ne pas fuivre l'intention
qu'il avoit de confacrer fes jours au ſervice
de Sa Majefté ; mais s'étant marié avec une Demoitelle
Tafchereau , alliée de M. le Chancelier
de Pontchartrain , du côté des Préfidens Cortereau
, & cousine de M. le Marquis de Rafilly ,
Lieutenant Général de la Province de Touraine
& Tous-Gouverneur des Enfans de France ; il en
a eu une nombreuſe famille , dont deux fils font
morts au fervice , le premier dans la Marine fuc
tué au fameux corbat de la Hogue , à l'âge de
vingt ans , dans le grade de Lieutenant de Vailfeau
du Roi; le fecond & dernier , eft le Conte
de Burfiel , qui après avoir fervi avec grande dif
JUIN. 1760. 257
tinction dans l'Artillerie , dont il étoit premier
Lieutenant Général , fut tué à la tête de ce Corps
qu'il comandoit , à la bataille de Plaifance en
1745. Il n'a laiffé qu'une fille , qui , après avoir
été longtemps fille d'Honneur de la Reine d'Ef
pagne , s'eft faite Carmelite auprès de Madame
de Borfiel fa tante , Supérieure de ce Couvent à
Paris. Ladite Dame de Borftel de Pimont , qui
vient de mourir , jouiffoit de plus de 45000 livres
de rente. Sa fuccellion palle à Dame Magdelaine
de Borftel , fa foeur , épouse de M. de
Beau ront , l'un des anciens Fermiers Généraux
du Roi , qui n'ont point d'enfans .
Meffire François de Grenelle de Pimont , qui.
refte veuf de ladite Dau e après vingt- huit ans de
mariage, eft originaire de Paris , d'une des plus
anciennes familles de robe , qui a poffédé longtemps
le fief de Grenelle , où eft à préfent bâtie
l'Ecole Militaire. Un de fes ayeux fe retira dans
le Duché de Bourgogne du temps des troubles
d'Henry III , & y acheta plufieurs Terres & Fiefs ,
entre autres celui de Pimont , qui a reûté jufqu'à
préfent à fes defcendans qui le font alliés aux
premieres familles du Parlement de Dijon , entre
autres à François de Gergy & à Marguerite
Quarré , toutes les deux d'ancienne extraclion
dont Jean de Grenelle , mari de la derniere , devint
Confeiller d'Etat.
Le fieur de Pinout , ayant pris le parti des armès
, a conn encé par être douze ans dans les
Moufquetaires , enfuite Capitaine de Cavalerie ,
Lieutenant Colonel au fervice du Roi de Pologne
& Gentilhomme de ce Prince. Il a fair prendre le
même parti des ar nes a quatre de fes neveux
dont l'un a été tué Capitaine dans le Régiment de
Forelt , trois autres font actuellement dans celui
>
258 MERCURE DE FRANCE.
de Vatan , dont les deux premiers ſont à la tête
dudit Régiment & Chevaliers de S. Louis.
Meffire Victor-Pierre-François de Riquet,Comte
de Caraman , Lieutenant - Général des Armées
du Roi , mourut en cette Ville , le 21 Avril , âgé
de 62 ans.
Le Marquis de Fimarcon , Lieutenant Général
des Armées du Roi , eft mort au Pont- Saint- Elprit.
Le Marquis de Surgeres , Lieutenant- Général,
des Armées du Roi , mourut à Surgeres près la
Rochelle , le 29 Avril.
La Comteffe de la Tour , eft morte en cette
Ville le 7 de Mai , âgée de trente -quatre ans .
Le .S Avril dernier , M. Louis de la Tour- du-
Pin , Comte de Montauban , Brigadier des Armées
du Roi, & premier Ecuyer de Monfeigneur
le Duc d'Orléans , premier Prince du Sang, mou
254 MERCURE DE FRANCE.
rut d'apoplexie en fon chateau de Roquebeau ,
âgé de 1 ans 6 mois 9 jours , étant né le 26
Septembre 1709, & fut inhumé le 7 en la Paroille
dudit Roquebeau , au Diocèle de Die. Il avoit été
marié les Mars 1738 , avec Dame Marie Olimpe
de Vauferre- des- Adrèts , veuve depuis le 12 Juin
1734 , de M. Louis- Alexandre de Saliéres de
Montlor , Brigadier des Armées du Roi ; avec lequel
elle avoit été mariée l'an 1730 , & fille de
M. Céfar de Vauferre , Baron des Adrèts , &
de Dame Marguerite Landais. Il laiſſe de la Dame
fon époufe , M. Louis de la Tour-du- Pin , Marquis
de Montauban né le premier Décembre
1739 , fait Chambellan de Monfeigneur le Duc
d'Orléans en 1752 , Guidon des Gendarmes d'Aquitaine
en 1758 , & premier Cornette des Chevaux
Légers d'Aquitaine en 1759 , après avoir
fervi fans difcontinuation depuis l'an 1747 , tant
dans la feconde Compagnie des Moufquetaires &
dans celle des Chevaux-Légers de la Garde , que
dans le Régiment du Roi. M. Louis- Apollinan
de la Tour- du - Pin de Montauban , né le 13 Janvier
1744 , & tonfuré dans la Chapelle du Palais-
Royal à Paris le 4 Mars 1758 , par M. Lucretius-
Henri-François de la Tour - de- Gouvernet de la
Chau- de-Montauban , Evêque de Riez
titulaire de l'Abbaye Royale de la noble Eglife
Séculiere & Collégiale de S. Pierre hors les portes
de Vienne en Dauphiné , fon oncle paternel à la
mode de Bretagne; & Dame Claudine - Céfarine de
la Tour- du- Pin de Montauban , née le 12 Juin
1741 , veuve , fans enfans , de M. Jean - Jacques-
Philippe Jofeph Lefmerie , Marquis d'Efchoify ,
Capitaine de Cavalerie dans le Régiment Royal-
Piémont , puis Guidon de la Compagnie des Gendarmes
Anglois , tué à la bataille de Minden le
premier Août 1759 , & avec lequel elle avoit été
Abbé
JUIN. 1760. 255
mariée dans la Chapelle du Palais - Royal le 24
Février 1756 .
La Charge de premier Ecuyer de Monſeigneur
le Duc d'Orléans , vacante par le décés de M. le ,
Comte de Montauban , a été donnée par ce
Prince à M. Marie -Jofeph de Brancas , Marquis
d'Oife , Chambellan de S. A. S. & Maréchal de
Camp des Armées du Roi , fecond fils de M.
Louis de Brancas , Duc de Villars , Pair de
France , &c. Voyez l'Hiftoire des Grands Officiers
de la Couronne , tom . V , pag. 277 & fuivantes.
Dame Marie de Borstel , épouse de Meffire
François de Grenelle , Seigneur de Pimont , Capitaine
de Cavalerie , Lieutenant Colonel au ſervi→
ce du Roi de Pologne , & un de fes Gentilshommes
, Chevalier de S. Louis , eft morte à Paris
le 18 Mai 1760 .
Elle étoit de l'illuftre Maiſon de Borſtel , une
des plus anciennes & des plus diftinguées parmi
les Princes d'Allemagne . Elle eft originaire de Zelande
, & un Seigneur de Borftel , à qui les Villes
de Fleffingue & Defwert appartenoient , épouſa
la derniere Comtefle de Hollande , & par fon
mariage il devint Souverain de cette Province ,
que le Duc de Brabant ufurpa fur lui .
Après cette ufurpation , plufieurs Seigneurs de
cette Maifon s'établirent dans la haute Saxe , où
ils bâtirent le Château de Borftel , affez remarquable
fur la Carte ; & l'on voit dans l'hiftoire
que dès le temps de l'Empereur Othon , ils y
étoient déja en très-grande diftinction , & qu'ils
avoient les premiers emplois dans le Miniſtère ,
dans la guèrre , & dans les ambaffades. Meffire
Conrad de Borftel , pere d'Adolphe V , Chevalier
Seigneur de Guften , Proftka & autres lieux ,
étoit premier Miniftre d'Etat des Princes d'An
256 MERCURE DE FRANCE.
halt , Gouverneur de cette Province . Cet Adolphe
V a eu deux neveux , dont l'un Frédéric de
Brofel , a été Capitaine des Gardes du Corps du
Roi de Suéde , Gonverneur de Gottembourg , &
Général Major des Armées de Sa Majesté Suédo
; & le fecond . Erneft-Amédée de Borftel ,
Crand Echanfon de feue fon Alteffe Electorale de
Brandebourg , Colonel du Régiment de fes Gardes
,Gouverneur du Duché de Magdebourg , lequel
gouvernement eft encore pollédé aujourd'hui
par Henri de Borſtel .
Le grand-pere de ladite Dame de Borftel de
Pimout , qui vient de mourir , fut envoyé en
France à l'âge de 18 ans en qualité d'Ambaſſadeur
, par le Roi de Bohême & les Princes de
l'Empire , auprès du Roi Louis XIII ; & lorfque
fes négociations furent heureufement terminées ,
voulant s'établir en France , le Roi lui accorda ,
des Lettres de Naturalité , & l'honora d'une charge
de Gentilhomme de fa Chambre. Il fe maria
a Dame Charlotte de Faron , d'une des bonnes
Maifons du Poitou . dont il n'eut qu'un fils , que
la fituation de fes affaires , après avoir fervi quelque
temps le Roi , a obligé de ne pas fuivre l'intention
qu'il avoit de confacrer fes jours au ſervice
de Sa Majefté ; mais s'étant marié avec une Demoitelle
Tafchereau , alliée de M. le Chancelier
de Pontchartrain , du côté des Préfidens Cortereau
, & cousine de M. le Marquis de Rafilly ,
Lieutenant Général de la Province de Touraine
& Tous-Gouverneur des Enfans de France ; il en
a eu une nombreuſe famille , dont deux fils font
morts au fervice , le premier dans la Marine fuc
tué au fameux corbat de la Hogue , à l'âge de
vingt ans , dans le grade de Lieutenant de Vailfeau
du Roi; le fecond & dernier , eft le Conte
de Burfiel , qui après avoir fervi avec grande dif
JUIN. 1760. 257
tinction dans l'Artillerie , dont il étoit premier
Lieutenant Général , fut tué à la tête de ce Corps
qu'il comandoit , à la bataille de Plaifance en
1745. Il n'a laiffé qu'une fille , qui , après avoir
été longtemps fille d'Honneur de la Reine d'Ef
pagne , s'eft faite Carmelite auprès de Madame
de Borfiel fa tante , Supérieure de ce Couvent à
Paris. Ladite Dame de Borftel de Pimont , qui
vient de mourir , jouiffoit de plus de 45000 livres
de rente. Sa fuccellion palle à Dame Magdelaine
de Borftel , fa foeur , épouse de M. de
Beau ront , l'un des anciens Fermiers Généraux
du Roi , qui n'ont point d'enfans .
Meffire François de Grenelle de Pimont , qui.
refte veuf de ladite Dau e après vingt- huit ans de
mariage, eft originaire de Paris , d'une des plus
anciennes familles de robe , qui a poffédé longtemps
le fief de Grenelle , où eft à préfent bâtie
l'Ecole Militaire. Un de fes ayeux fe retira dans
le Duché de Bourgogne du temps des troubles
d'Henry III , & y acheta plufieurs Terres & Fiefs ,
entre autres celui de Pimont , qui a reûté jufqu'à
préfent à fes defcendans qui le font alliés aux
premieres familles du Parlement de Dijon , entre
autres à François de Gergy & à Marguerite
Quarré , toutes les deux d'ancienne extraclion
dont Jean de Grenelle , mari de la derniere , devint
Confeiller d'Etat.
Le fieur de Pinout , ayant pris le parti des armès
, a conn encé par être douze ans dans les
Moufquetaires , enfuite Capitaine de Cavalerie ,
Lieutenant Colonel au fervice du Roi de Pologne
& Gentilhomme de ce Prince. Il a fair prendre le
même parti des ar nes a quatre de fes neveux
dont l'un a été tué Capitaine dans le Régiment de
Forelt , trois autres font actuellement dans celui
>
258 MERCURE DE FRANCE.
de Vatan , dont les deux premiers ſont à la tête
dudit Régiment & Chevaliers de S. Louis.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne plusieurs décès de personnalités notables. Le Comte de Caraman, Lieutenant-Général des Armées du Roi, est décédé à l'âge de 62 ans le 21 avril. Le Marquis de Fimarcon et le Marquis de Surgeres, également Lieutenants-Généraux, sont morts respectivement au Pont-Saint-Esprit et à Surgeres près de La Rochelle le 29 avril. La Comtesse de la Tour est décédée à l'âge de 34 ans le 7 mai. Le Comte de Montauban, Brigadier des Armées du Roi et premier Écuyer du Duc d'Orléans, est mort d'apoplexie à l'âge de 1 an et 6 mois le 25 avril et a été inhumé le 7 mai. Il laisse un fils, le Marquis de Montauban, et deux autres enfants, Louis-Apollinaire et Claudine-Césarine. La charge de premier Écuyer du Duc d'Orléans a été attribuée à Marie-Joseph de Brancas, Marquis d'Oise. Dame Marie de Borstel, épouse de François de Grenelle, Seigneur de Pimont, est décédée à Paris le 18 mai. Elle appartenait à une illustre maison allemande et possédait une rente de plus de 45 000 livres. Son époux, François de Grenelle, est originaire d'une ancienne famille parisienne et a servi dans les Mousquetaires et comme Capitaine de Cavalerie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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