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1
p. 76-86
EXTRAIT D'UNE LETTRE ECRITE DE ROCHEFORT.
Début :
Ma Lettre du mois de Mars vous a fait sçavoir / Madame la Princesse de Guemené est morte en son Chasteau [...]
Mots clefs :
Princesse de Guemené, Qualités, Faiblesses, Princes, Duc, Rochefort, Souverains, Beauté, Cour, Psaumes, Dieu, Anne de Rohan, Décès
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT D'UNE LETTRE ECRITE DE ROCHEFORT.
Ma Lettre du mois de Mars
vous a fait ſçavoir la perte
que l'on a faite de Madame
GALANT. 77
la Princeſſe de Guemené. Je
ne vous dis rien alors de fes
grandes qualitez , comme ſi
j'avois preveu que je devois
recevoir l'éloge que vous allez
lire. Il a eſté fait par une
Perſonne qui la connoiſſoit
parfaitement,& c'eſtle moins
que l'on doive à cette Illuſtre
Défunte , que d'apprendre à
tout le monde , ce que tout
le monde dévroit tâcher d'imiter.
Güj
78 MERCURE
SSS2-2552525-22552,
EXTRAIT
D'UNE LETTRE
ECRITE DE ROCHEFORT.
5.00
M en
Adame la Princeſſe de
Guemené est morte enfon
Chafteau de Rochefort le 14. de
Mars âgée de 79. ans. Elle estoit
iffuë des anciens Souverains de
Bretagne,&des Rois de Navarre;
mais quelque grande qu'ellefust
par une fi illustre naiſſance , elle
l'estoit bien davantage par sa
vertu& parfon merite. Ils'est
GALANT. 79
weupeu de Perſonnes defon Sexe
& de ſon rang qui ayent poffedé
d'auffi grandes qualitez, e qui
les ayent portéesfiloin. Elleſceut
joindre enſemble désſaplus tendre
jeuneffe , une beauté parfaite
une modestie ſurprenante ,
joüir au milieu des troubles ,
des embarras de la Cour , d'une
quiétude , & d'une tranquillité
d'esprit que la plupartdesGrands
ne connoiffent point , &recherchent
encore moins. Ellefutgrande
fans orgueil , belle sans affe-
Station , majestueuse sans fierté,
ferme dans les plus grands malheursfans
vanité, bonnefansfoi
Giiij
80 MERCURE
bleſſe, & charitable envers lespauvresfans
oftentation. Sa dévotion
eſtoit tendre & ſolide. Dieu qui
l'avoit attirée de bonne heure,luy
avoit montré par quelle voye il
vouloit qu'elle vinſt à luy ; c'est
pourquoy elle le cherchoit dans la
fimplicité du coeur,&elle l'adoroit
en eſprit&en verité,s'offrant cotinuellement
à luy par le facrifice
qu'elle luy faisoit de toutce qu'el
le avoit de plus cher& de plus
ſenſible au monde. On fçait affez
de quelle maniere Dieu l'a
éprouvée , & combien il luy a
fait de graces , pour ſoûtenir un
chocfi terrible avec autantde geGALANT.
81
1
nérositéqu'elle l'a fait. Aussi une
vie ſi chrétienne &fi ſainte at'elle
esté couronnée par une plus
Sainte mort. Comme elle l'avoit
envisagéedés long- temps, qu'-
elle enfaisoit son étude dans ſes
fréquentes retraites à la Campagne
depuis pluſieurs années , elle
ne fut point effrayéedefon appro.
che. Au contraire , aprés s'eftre
humiliée profondement , &avoir
reconnu devant le Seigneurson
neant&sa baſſeſſe , elle adoroit
baifoit la main de celuy quila
frappoit; elle loüoitſes mifericordes
infinics ; elle conſoloit ceux qui
estoient touchez de la perte qu'ils
Le Seig
1
92 MERCURE
alloient faire ; elle infultoit,pour
ainſi dire , à la foibleſſe des autres,
qui n'écoutoient que leur dow
leur;elleſupportoit lesſiennes avec
une patience invincible, elle ne
Soûpiroitplusqu'aprés la Maiſon
de Dieu,onfafoy luyfaisoit voir
une grandeur bien plus folide que
celle dont elle avoit joüy icy bas..
Pendant toute maladie qui Ja
duré deux mois o demy , Dieu
luy a conſervé juſques au dernier
Soupir cejugement , cette préſen
ce , &cette vivacité d'efprit ad_
mirable , qu'on a reconnu en elle
pendant toutesa vie. Ilsemble
mesme que pour la récompenfer
GALANT. 83
د
de l'amour qu'elle avoit toûjours
eu pour l'Ecriture Sainte
principalement pour les Pfeaumes
, & pour le Saint Evangile
, Dieu luy augmenta la me
moire ,& qu'il la luy renditplus
vive & plus presente qu'elle
n'avoitjamais esté. Elle luy fourniffoit
fans peine les pafſſages qui
estoient les plus conformes àl'état
où elle se trouvoit , &lors que
Sa foibleſſe l'empeſchoit de lespro
noncer , elle se les faisoit reciter
par ceux qui avoient l'honneur
de l'affiſter dans ces derniers mo
mens. Elle leur avoña qu'elle
n'avoit jamais goûté de plaifu
84 MERCURE
plus ſenſible que lors qu'elle avoit
receu les Sacremens pendant ſa
maladie , &qu'elle se nourriſſoit
de la Parole de Dieu ; && ce fut
après avoir achevé ces paroles,
qu'elle adreſſoit au Crucifix,
„ mon Dieu que vous avez
,, ſouffert pour moy , & que
,, je ſouffre peu pour vous!
,, encore , mon Dieu , encore
; ce fut , dis- je , aprés avoir
prononcé cét Acte d'amour of de
pénitence , qu'elle tomba dans une
foibleſſe qui l'emporta une demiheure
aprés.
C'est ainsi qu'a vécu , &
qu'est morte Anne de Rohan,
GALANT. 85
!
Princeſſe de Guemené , fille unique
de Pierre de Rohan , Prince
de Guemené , & de Madeleine
de Rieux Chasteauneuf, ſa premiere
Femme. Elle avoitépousé
Loüis de Rohan ſon Cousin germain
, Fils d'Hercule de Rohan,
Duc de Montbazon , Pair &
grand Veneur de France , & de
Madeleine de Lenoncourſa premiere
Femme , & ainfi elleporta
par ce Mariage les grands
biens de labranche aînéeàlaCadette.
Elle a eu pour Fils Char
les de Rohan Duc de Montba
zon , Pere de M² le Prince de
Guemené d'aujourd'huy , de M
86 MERCURE
le Prince de Montauban , de
Meſdemoiselles de Guemené,de
Montbazon & de Montauban,
feu M² de Rohan grand Veneurde
France.
vous a fait ſçavoir la perte
que l'on a faite de Madame
GALANT. 77
la Princeſſe de Guemené. Je
ne vous dis rien alors de fes
grandes qualitez , comme ſi
j'avois preveu que je devois
recevoir l'éloge que vous allez
lire. Il a eſté fait par une
Perſonne qui la connoiſſoit
parfaitement,& c'eſtle moins
que l'on doive à cette Illuſtre
Défunte , que d'apprendre à
tout le monde , ce que tout
le monde dévroit tâcher d'imiter.
Güj
78 MERCURE
SSS2-2552525-22552,
EXTRAIT
D'UNE LETTRE
ECRITE DE ROCHEFORT.
5.00
M en
Adame la Princeſſe de
Guemené est morte enfon
Chafteau de Rochefort le 14. de
Mars âgée de 79. ans. Elle estoit
iffuë des anciens Souverains de
Bretagne,&des Rois de Navarre;
mais quelque grande qu'ellefust
par une fi illustre naiſſance , elle
l'estoit bien davantage par sa
vertu& parfon merite. Ils'est
GALANT. 79
weupeu de Perſonnes defon Sexe
& de ſon rang qui ayent poffedé
d'auffi grandes qualitez, e qui
les ayent portéesfiloin. Elleſceut
joindre enſemble désſaplus tendre
jeuneffe , une beauté parfaite
une modestie ſurprenante ,
joüir au milieu des troubles ,
des embarras de la Cour , d'une
quiétude , & d'une tranquillité
d'esprit que la plupartdesGrands
ne connoiffent point , &recherchent
encore moins. Ellefutgrande
fans orgueil , belle sans affe-
Station , majestueuse sans fierté,
ferme dans les plus grands malheursfans
vanité, bonnefansfoi
Giiij
80 MERCURE
bleſſe, & charitable envers lespauvresfans
oftentation. Sa dévotion
eſtoit tendre & ſolide. Dieu qui
l'avoit attirée de bonne heure,luy
avoit montré par quelle voye il
vouloit qu'elle vinſt à luy ; c'est
pourquoy elle le cherchoit dans la
fimplicité du coeur,&elle l'adoroit
en eſprit&en verité,s'offrant cotinuellement
à luy par le facrifice
qu'elle luy faisoit de toutce qu'el
le avoit de plus cher& de plus
ſenſible au monde. On fçait affez
de quelle maniere Dieu l'a
éprouvée , & combien il luy a
fait de graces , pour ſoûtenir un
chocfi terrible avec autantde geGALANT.
81
1
nérositéqu'elle l'a fait. Aussi une
vie ſi chrétienne &fi ſainte at'elle
esté couronnée par une plus
Sainte mort. Comme elle l'avoit
envisagéedés long- temps, qu'-
elle enfaisoit son étude dans ſes
fréquentes retraites à la Campagne
depuis pluſieurs années , elle
ne fut point effrayéedefon appro.
che. Au contraire , aprés s'eftre
humiliée profondement , &avoir
reconnu devant le Seigneurson
neant&sa baſſeſſe , elle adoroit
baifoit la main de celuy quila
frappoit; elle loüoitſes mifericordes
infinics ; elle conſoloit ceux qui
estoient touchez de la perte qu'ils
Le Seig
1
92 MERCURE
alloient faire ; elle infultoit,pour
ainſi dire , à la foibleſſe des autres,
qui n'écoutoient que leur dow
leur;elleſupportoit lesſiennes avec
une patience invincible, elle ne
Soûpiroitplusqu'aprés la Maiſon
de Dieu,onfafoy luyfaisoit voir
une grandeur bien plus folide que
celle dont elle avoit joüy icy bas..
Pendant toute maladie qui Ja
duré deux mois o demy , Dieu
luy a conſervé juſques au dernier
Soupir cejugement , cette préſen
ce , &cette vivacité d'efprit ad_
mirable , qu'on a reconnu en elle
pendant toutesa vie. Ilsemble
mesme que pour la récompenfer
GALANT. 83
د
de l'amour qu'elle avoit toûjours
eu pour l'Ecriture Sainte
principalement pour les Pfeaumes
, & pour le Saint Evangile
, Dieu luy augmenta la me
moire ,& qu'il la luy renditplus
vive & plus presente qu'elle
n'avoitjamais esté. Elle luy fourniffoit
fans peine les pafſſages qui
estoient les plus conformes àl'état
où elle se trouvoit , &lors que
Sa foibleſſe l'empeſchoit de lespro
noncer , elle se les faisoit reciter
par ceux qui avoient l'honneur
de l'affiſter dans ces derniers mo
mens. Elle leur avoña qu'elle
n'avoit jamais goûté de plaifu
84 MERCURE
plus ſenſible que lors qu'elle avoit
receu les Sacremens pendant ſa
maladie , &qu'elle se nourriſſoit
de la Parole de Dieu ; && ce fut
après avoir achevé ces paroles,
qu'elle adreſſoit au Crucifix,
„ mon Dieu que vous avez
,, ſouffert pour moy , & que
,, je ſouffre peu pour vous!
,, encore , mon Dieu , encore
; ce fut , dis- je , aprés avoir
prononcé cét Acte d'amour of de
pénitence , qu'elle tomba dans une
foibleſſe qui l'emporta une demiheure
aprés.
C'est ainsi qu'a vécu , &
qu'est morte Anne de Rohan,
GALANT. 85
!
Princeſſe de Guemené , fille unique
de Pierre de Rohan , Prince
de Guemené , & de Madeleine
de Rieux Chasteauneuf, ſa premiere
Femme. Elle avoitépousé
Loüis de Rohan ſon Cousin germain
, Fils d'Hercule de Rohan,
Duc de Montbazon , Pair &
grand Veneur de France , & de
Madeleine de Lenoncourſa premiere
Femme , & ainfi elleporta
par ce Mariage les grands
biens de labranche aînéeàlaCadette.
Elle a eu pour Fils Char
les de Rohan Duc de Montba
zon , Pere de M² le Prince de
Guemené d'aujourd'huy , de M
86 MERCURE
le Prince de Montauban , de
Meſdemoiselles de Guemené,de
Montbazon & de Montauban,
feu M² de Rohan grand Veneurde
France.
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2
s. p.
A SON ALTESSE SERENISSIME MONSEIGNEUR ERNEST-AUGUSTE Duc de Brunsvic-Lunebourg, de Hanover, de Calemberg, de Gottinghem, de Grubenhagen, Prince d'Osnabruc, &c.
Début :
MONSEIGNEUR, Depuis onze années que je travaille au Mercure, qu'on [...]
Mots clefs :
Souverains, Actions, Rang, Cour, Sujets, Prince, Peuples, États, Souverains, Fêtes, Spectacles, Parler, Troupes, Gloire, Sang
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A SON ALTESSE SERENISSIME MONSEIGNEUR ERNEST-AUGUSTE Duc de Brunsvic-Lunebourg, de Hanover, de Calemberg, de Gottinghem, de Grubenhagen, Prince d'Osnabruc, &c.
A SON
ALTESSE SERENISSIME.
MONSEIGNEUR
ERNEST 3 AUGUSTE
Duc de Brunfvic- Lunebourg,
de Hanover,de Calemberg, de
Gottinghem , de Grubenha-
Prince d'Ofnabruc , &c.
gen,
ONSEIGNEUR,
Depuis onze années que je travaille
au Mercure , qu'on peut
a ij
EPISTRE.
"
nommer l'Abbregé de l'Hiftoire du
Monde, & dont j'ay déja fait prés
de deux cens Volumes avec quelque
forte d'approbation , puis que le
Public a fouffert que le nombre en
foit devenu fi grand , il y a peu
de Cours , & particulierement dans
l'Europe , dont je n'aye fait voir la
galanterie , la magnificence , & la
grandeur , & par confequent peu
de Souverains dont je n'aye décrit
les plus éclatantes Actions ; mais
comme tant d'augufte Perfonnes ne
font pas toujours également diftinguées
, & qu'il s'en trouve qui font
plus d'honneur à leur rang qu'ils
n'en reçoivent d'éclat , tout ce que
la Renommée a pris foin de m'apprendre
de Vous ,
MONSEIGNEUR
,
pour embellir mon Hiftoire , m'afait
connoiftre qu'un nombre infiny de
brillantes Actions ont fait meriter
EPISTRE.
à V. A.S. une des premieres places
entre les Souverains , qui à force de
vertus fe font élevez au deffus de
beur Naiffance. Qui peut mieux en
eſtre informé que moy ,
MONSEIGNEUR
, qui ayant pris foin de
m'en inftruire , en ay rendu à toute
la terre un compte exact & fidel
le ? J'ay marqué la joye de vos
Peuples lors que vous priftes poffef
fion des Eftats où un droit hereditaire
vous a appellé. Ils connoif-
·foient V. A. S. & le bonheur dont
ils devoient jouir , fous le Regne
glorieux & fortuné d'un-Souverain.
fi digne d'eftre leur Maiftre , &
Si parfaitement honnefte Homme
qualité plus rare & plus eftimée
que les Titres les plus faftueux que
puiffent donner la naissance & la
fortune. Il feroit difficile qu'on
puft porter la magnificence plus loin
a iij
EPISTRE.
que vous avez fait , lors que vous
avez receu chez vous des Souverains
avec leur Cour entiere . Auffi
je travaillay avec beaucoup de
plaifir à la defcription des galantes
& fuperbes Feftes que vous donnaftes
à la feue Reyne Douairiere
de Dannemark , Soeur de V. A. S.
lors que cette Princeſſe y fut regalée
de tous les Spectacles qu'un magnifique
& grand Prince peut donner.
Voftre Ame genereufe n'en
demeura pas-là , & la Cour de cette
auguste Reyne ne quitta la vofre
que comblée de Prefens ; il ne
faut qu'entendre parler là- deffus
ceux qui s'y trouverent , auffi- bien
que tous les Sujets des Souverains
qui ont eu l'avantage de vous voir
dans leurs Eftats ,pour apprendre la
maniere de fe diftinguer en donnant.
L'Allemagne ne s'en tait
pass
EPISTRE.
pas ; l'Italie en parle ; Rome le
publie , & Venife fait retentir
vos loüanges fur un article fi dignes
d'une belle Ame , & qui marque
avec tant d'éclat le caractere d'un
Souverain. C'est par cet endroit,
par vos manieres galantes , & par
vos Troupes , qui ont tant cueilly de
Lauriers cette Campagne avec l'Armée
Venitienne , que vous regnez
dans les coeurs des Sujets de cette
puiffante Republique , comme dans
ceux des voftres mefmes. Quels
Spectacles n'y avez - vous point donnez
? Quels applaudiffemens
n'y
avez - vous point reccns , & avec
quelle ardeur n'y eftes vous point
fouhaité , puis qu'avec l'allegreffe
que vostre galanterie & vos Feftes
y répandent , vos liberalite font
ques ces Peuples n'oublieront jamais
V. A. S. Toutes ces Feftes, tous
-
ces
EPISTRE.
ne
ces Spectacles aufquels un Souve
rain femble eftre obligé pour fou
tenir la gloire de fon rang ,
vous ont point détourné des foins
que vous devez à la conduite de
vos Eftats , & n'ont point empef
ché que vous n'ayez toûjours en
de bonnes Troupes & bien difciplinées.
Je n'entre point dans le
détail de ce que vous avez souvent
fait à leur tefte , & je diray fenlement
que depuis ce temps-là vous
en avez eu en Hongrie qui ont eu
part aux defaites des Ennemis de
la Chreftienté , & que cette année
voftre Sang s'eft partagé pour combattre
ces mefmes Ennemis. Deux
Princes qui tiennent de Vous le
Sang glorieux qui les anime . &
qui les pouffe à chercher la gloire
par tout où on peut la trouver ,
ont combattu , l'un à la tefte des
Cui
EPISTR E.
Cuiraffters de l'Empereur , qu'il
commande , & l'autre avec les Troupes
de Voftre Alteffe Sereniffime
qui font employées dans l'Armée
Venitienne. Je devrois icy, MONSEIGNEUR
parler de voftre Perfonne
, & de cet air grand &
noble qui n'attire pas moins les regards
de tous ceux qui voyent Voftre
Alteffe Sereniffime , que le
rang que vous tenez entre les Souverains.
Je devrois auffi faire une
peinture de vostre Efprit , afin
de vous montrer tout entier aux
Peuples des Nations qui ne peuvent
vous connoistre que par ce
qu'ils entendent dire de Voftre Alteffe
Sereniffime. Mais , MO NSEIGNEUR
il feroit inutile
d'en parler aprés ce que je viens de
dire de Vous , puis qu'il eft impoffable
qu'on ne foit perfuadé qu'un
a v
EPISTRE.
Prince fi galant , fi magnifique
& fi plein de coeur , n'ait pas toutes
les qualite du corps & de l'aqu'on
peut fouhaitter dans me
ر
un Souverain accomply. Tout ce
qui vous touche de plus prés,Mon-
SEIGNEUR , & mefme tout ce qui
vous appartient , jouit des mefmes
dons de la Nature . La France a
reconnu ces veritez lors que voftre
augufte Efpoufe , & la Princeffe
voftre Fille ont brillé à la Cour
de Louis LE GRAND ,
puis qu'elles y ont efté fi eftimées
par tous les endroits qui peuvent
faire meriter au beau Sexe les
louanges d'une Cour difficile , &
de bon gouft , on ne fcauroit douter
qu'elles ne foient außi parfaites
qu'elles y ont paru. Je ne parleray
point ici de l'ancienneté de
voftre Augufte Maifon , il faudroit
fouil
EPISTR E.
fouiller trop avant dans les ficcles
les plus reculez pour penetrerjufques
à fa glorieufe fource , & puis
que les plus anciennesfont les plus
confiderables , & que celle de Voftre
Alteffe Sereniffime , eft generalement
reconnue pour eftre de ce.
nombre , ilfuffit ,fans que je m'étende
plus au long fur une chofe
fi connue , de la mettre au premier
rang des plus illuftres de la terre.
Je n'ouvriray point non plus les
Tombeaux de vos Anceftres , & ne
chercheray point leur Histoire pour
vous louer par ce qu'ils ont fait de
grand , puis que Voftre Alteffe Sereniffime
eft affe digne d'éloges
parce qu'Elle fait Elle - mefme.
Oy , MONSEIGNEUR , mille &
mille endroits de vostre vie porteront
la gloire de vostre nom jufqu'à
la pofterité la plus éloignée.
Vos
EPISTRE.
On ne
Vos Sujets ne font pas les feuls qui
vantent la douceur de voftre Regne
, & le bon choix que vous avez
fait des Miniftres qui gouvernent
fous vos ordres. Ils ne
publient pas feuls vos grandes qualitez
, mais les Etrangers mêlent
leurs voix à celles de ces Sujets
pleins d'amour & de zele.
fçauroit douter de ces veritez qui
vous font fi glorieufes , puis que
tant de Nations differentes en conviennent.
Auffi l'éloge que j'ay ofe
entreprendre, ne contient- il que des
faits , & non de ces paroles flatenfes
qu'on applique à tous ceux dont
la Vie ne fournit aucunes Actions
éclatantes qui meritent qu'on en
parle. QQuuooyy qquuee la reconnoiffance
m'ait engagé à dedier cet Ouvrage
à Voftre Alteffe Sereniffime,
j'ay au moins l'avantage qu'on ne
pren
EPISTR E.
prendra point pour flateries les éloges
que je viens de luy donner.
Je dois cette reconnoiſſance à l'eftime
que vous avez fait voirpour
le Mercure , en témoignant il y au
Sept ans que vous fouhaitiez que
j'euffe l'honneur de vous l'envoyer,
& à la bonté que vous avez euë
de vouloir bien le recevoir depuis
ce temps - là. J'ofe dire , MO NSEIGNEUR
, qu'il n'eftoit pas
indigne de vostre curiofité , puis
que vous y avez veu un nombre infini
des Actions toutes merveillenfes
de Louis LE GRAND,
& que vous y avez lû tout ce que
Vous avez fait de remarquable depuis
un affez grand nombre d'années.
Je ne vous dis rien du Livre
que je prends aujourd'huy la
liberté de vous offrir , puis que
Voftre Alteffe Sereniffime en va
juger
EPISTR E.
juger Elle - mefme. La matiere ,
MONSEIGNEUR , vous en doit
eftre d'autant plus agreable , qu'en
faifant voir les pertes que les Infidelles
viennent de faire, elle vous
fera fouvenir que vostre Sang a
beaucoup contribué à les humilier
en Hongrie,& dans la Morée. Ainfi
c'est beauconp que de vous prefenter
un Ouvrage dont le sujet doit
plaire à Voftre Alteffe Sereniffime,
& il ne me reste plus qu'à vous fupplier
de vouloir permettre que l'Autheur
fe dife avec un profond refpect
,
MONSEIGNEUR ,
De V. A. S.
Le tres- humble & tresobeïffant
ferviteur.
DEVIZE
ALTESSE SERENISSIME.
MONSEIGNEUR
ERNEST 3 AUGUSTE
Duc de Brunfvic- Lunebourg,
de Hanover,de Calemberg, de
Gottinghem , de Grubenha-
Prince d'Ofnabruc , &c.
gen,
ONSEIGNEUR,
Depuis onze années que je travaille
au Mercure , qu'on peut
a ij
EPISTRE.
"
nommer l'Abbregé de l'Hiftoire du
Monde, & dont j'ay déja fait prés
de deux cens Volumes avec quelque
forte d'approbation , puis que le
Public a fouffert que le nombre en
foit devenu fi grand , il y a peu
de Cours , & particulierement dans
l'Europe , dont je n'aye fait voir la
galanterie , la magnificence , & la
grandeur , & par confequent peu
de Souverains dont je n'aye décrit
les plus éclatantes Actions ; mais
comme tant d'augufte Perfonnes ne
font pas toujours également diftinguées
, & qu'il s'en trouve qui font
plus d'honneur à leur rang qu'ils
n'en reçoivent d'éclat , tout ce que
la Renommée a pris foin de m'apprendre
de Vous ,
MONSEIGNEUR
,
pour embellir mon Hiftoire , m'afait
connoiftre qu'un nombre infiny de
brillantes Actions ont fait meriter
EPISTRE.
à V. A.S. une des premieres places
entre les Souverains , qui à force de
vertus fe font élevez au deffus de
beur Naiffance. Qui peut mieux en
eſtre informé que moy ,
MONSEIGNEUR
, qui ayant pris foin de
m'en inftruire , en ay rendu à toute
la terre un compte exact & fidel
le ? J'ay marqué la joye de vos
Peuples lors que vous priftes poffef
fion des Eftats où un droit hereditaire
vous a appellé. Ils connoif-
·foient V. A. S. & le bonheur dont
ils devoient jouir , fous le Regne
glorieux & fortuné d'un-Souverain.
fi digne d'eftre leur Maiftre , &
Si parfaitement honnefte Homme
qualité plus rare & plus eftimée
que les Titres les plus faftueux que
puiffent donner la naissance & la
fortune. Il feroit difficile qu'on
puft porter la magnificence plus loin
a iij
EPISTRE.
que vous avez fait , lors que vous
avez receu chez vous des Souverains
avec leur Cour entiere . Auffi
je travaillay avec beaucoup de
plaifir à la defcription des galantes
& fuperbes Feftes que vous donnaftes
à la feue Reyne Douairiere
de Dannemark , Soeur de V. A. S.
lors que cette Princeſſe y fut regalée
de tous les Spectacles qu'un magnifique
& grand Prince peut donner.
Voftre Ame genereufe n'en
demeura pas-là , & la Cour de cette
auguste Reyne ne quitta la vofre
que comblée de Prefens ; il ne
faut qu'entendre parler là- deffus
ceux qui s'y trouverent , auffi- bien
que tous les Sujets des Souverains
qui ont eu l'avantage de vous voir
dans leurs Eftats ,pour apprendre la
maniere de fe diftinguer en donnant.
L'Allemagne ne s'en tait
pass
EPISTRE.
pas ; l'Italie en parle ; Rome le
publie , & Venife fait retentir
vos loüanges fur un article fi dignes
d'une belle Ame , & qui marque
avec tant d'éclat le caractere d'un
Souverain. C'est par cet endroit,
par vos manieres galantes , & par
vos Troupes , qui ont tant cueilly de
Lauriers cette Campagne avec l'Armée
Venitienne , que vous regnez
dans les coeurs des Sujets de cette
puiffante Republique , comme dans
ceux des voftres mefmes. Quels
Spectacles n'y avez - vous point donnez
? Quels applaudiffemens
n'y
avez - vous point reccns , & avec
quelle ardeur n'y eftes vous point
fouhaité , puis qu'avec l'allegreffe
que vostre galanterie & vos Feftes
y répandent , vos liberalite font
ques ces Peuples n'oublieront jamais
V. A. S. Toutes ces Feftes, tous
-
ces
EPISTRE.
ne
ces Spectacles aufquels un Souve
rain femble eftre obligé pour fou
tenir la gloire de fon rang ,
vous ont point détourné des foins
que vous devez à la conduite de
vos Eftats , & n'ont point empef
ché que vous n'ayez toûjours en
de bonnes Troupes & bien difciplinées.
Je n'entre point dans le
détail de ce que vous avez souvent
fait à leur tefte , & je diray fenlement
que depuis ce temps-là vous
en avez eu en Hongrie qui ont eu
part aux defaites des Ennemis de
la Chreftienté , & que cette année
voftre Sang s'eft partagé pour combattre
ces mefmes Ennemis. Deux
Princes qui tiennent de Vous le
Sang glorieux qui les anime . &
qui les pouffe à chercher la gloire
par tout où on peut la trouver ,
ont combattu , l'un à la tefte des
Cui
EPISTR E.
Cuiraffters de l'Empereur , qu'il
commande , & l'autre avec les Troupes
de Voftre Alteffe Sereniffime
qui font employées dans l'Armée
Venitienne. Je devrois icy, MONSEIGNEUR
parler de voftre Perfonne
, & de cet air grand &
noble qui n'attire pas moins les regards
de tous ceux qui voyent Voftre
Alteffe Sereniffime , que le
rang que vous tenez entre les Souverains.
Je devrois auffi faire une
peinture de vostre Efprit , afin
de vous montrer tout entier aux
Peuples des Nations qui ne peuvent
vous connoistre que par ce
qu'ils entendent dire de Voftre Alteffe
Sereniffime. Mais , MO NSEIGNEUR
il feroit inutile
d'en parler aprés ce que je viens de
dire de Vous , puis qu'il eft impoffable
qu'on ne foit perfuadé qu'un
a v
EPISTRE.
Prince fi galant , fi magnifique
& fi plein de coeur , n'ait pas toutes
les qualite du corps & de l'aqu'on
peut fouhaitter dans me
ر
un Souverain accomply. Tout ce
qui vous touche de plus prés,Mon-
SEIGNEUR , & mefme tout ce qui
vous appartient , jouit des mefmes
dons de la Nature . La France a
reconnu ces veritez lors que voftre
augufte Efpoufe , & la Princeffe
voftre Fille ont brillé à la Cour
de Louis LE GRAND ,
puis qu'elles y ont efté fi eftimées
par tous les endroits qui peuvent
faire meriter au beau Sexe les
louanges d'une Cour difficile , &
de bon gouft , on ne fcauroit douter
qu'elles ne foient außi parfaites
qu'elles y ont paru. Je ne parleray
point ici de l'ancienneté de
voftre Augufte Maifon , il faudroit
fouil
EPISTR E.
fouiller trop avant dans les ficcles
les plus reculez pour penetrerjufques
à fa glorieufe fource , & puis
que les plus anciennesfont les plus
confiderables , & que celle de Voftre
Alteffe Sereniffime , eft generalement
reconnue pour eftre de ce.
nombre , ilfuffit ,fans que je m'étende
plus au long fur une chofe
fi connue , de la mettre au premier
rang des plus illuftres de la terre.
Je n'ouvriray point non plus les
Tombeaux de vos Anceftres , & ne
chercheray point leur Histoire pour
vous louer par ce qu'ils ont fait de
grand , puis que Voftre Alteffe Sereniffime
eft affe digne d'éloges
parce qu'Elle fait Elle - mefme.
Oy , MONSEIGNEUR , mille &
mille endroits de vostre vie porteront
la gloire de vostre nom jufqu'à
la pofterité la plus éloignée.
Vos
EPISTRE.
On ne
Vos Sujets ne font pas les feuls qui
vantent la douceur de voftre Regne
, & le bon choix que vous avez
fait des Miniftres qui gouvernent
fous vos ordres. Ils ne
publient pas feuls vos grandes qualitez
, mais les Etrangers mêlent
leurs voix à celles de ces Sujets
pleins d'amour & de zele.
fçauroit douter de ces veritez qui
vous font fi glorieufes , puis que
tant de Nations differentes en conviennent.
Auffi l'éloge que j'ay ofe
entreprendre, ne contient- il que des
faits , & non de ces paroles flatenfes
qu'on applique à tous ceux dont
la Vie ne fournit aucunes Actions
éclatantes qui meritent qu'on en
parle. QQuuooyy qquuee la reconnoiffance
m'ait engagé à dedier cet Ouvrage
à Voftre Alteffe Sereniffime,
j'ay au moins l'avantage qu'on ne
pren
EPISTR E.
prendra point pour flateries les éloges
que je viens de luy donner.
Je dois cette reconnoiſſance à l'eftime
que vous avez fait voirpour
le Mercure , en témoignant il y au
Sept ans que vous fouhaitiez que
j'euffe l'honneur de vous l'envoyer,
& à la bonté que vous avez euë
de vouloir bien le recevoir depuis
ce temps - là. J'ofe dire , MO NSEIGNEUR
, qu'il n'eftoit pas
indigne de vostre curiofité , puis
que vous y avez veu un nombre infini
des Actions toutes merveillenfes
de Louis LE GRAND,
& que vous y avez lû tout ce que
Vous avez fait de remarquable depuis
un affez grand nombre d'années.
Je ne vous dis rien du Livre
que je prends aujourd'huy la
liberté de vous offrir , puis que
Voftre Alteffe Sereniffime en va
juger
EPISTR E.
juger Elle - mefme. La matiere ,
MONSEIGNEUR , vous en doit
eftre d'autant plus agreable , qu'en
faifant voir les pertes que les Infidelles
viennent de faire, elle vous
fera fouvenir que vostre Sang a
beaucoup contribué à les humilier
en Hongrie,& dans la Morée. Ainfi
c'est beauconp que de vous prefenter
un Ouvrage dont le sujet doit
plaire à Voftre Alteffe Sereniffime,
& il ne me reste plus qu'à vous fupplier
de vouloir permettre que l'Autheur
fe dife avec un profond refpect
,
MONSEIGNEUR ,
De V. A. S.
Le tres- humble & tresobeïffant
ferviteur.
DEVIZE
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Résumé : A SON ALTESSE SERENISSIME MONSEIGNEUR ERNEST-AUGUSTE Duc de Brunsvic-Lunebourg, de Hanover, de Calemberg, de Gottinghem, de Grubenhagen, Prince d'Osnabruc, &c.
L'épître est adressée à Ernest-Auguste, duc de Brunswick-Lunebourg, de Hanovre, de Calenberg, de Göttingen, de Grubenhagen, et prince d'Osnabrück. L'auteur, collaborateur du Mercure, un abrégé de l'histoire du monde, exprime son admiration pour les nombreuses actions brillantes du duc, qui lui ont valu une place distinguée parmi les souverains. Lors de la prise de possession de ses États héréditaires, les peuples du duc ont manifesté leur joie. Le duc a également fait preuve de magnificence en accueillant des souverains et leurs cours, notamment en offrant des fêtes somptueuses à la reine douairière de Danemark, sœur du duc. Les louanges du duc résonnent en Allemagne, en Italie, à Rome et à Venise, en particulier pour ses manières galantes et ses troupes victorieuses. Malgré ces festivités, le duc n'a pas négligé la conduite de ses États, maintenant des troupes disciplinées et participant activement aux combats contre les ennemis de la chrétienté. L'auteur admire également la famille du duc, notamment son épouse et sa fille, reconnues pour leurs qualités à la cour de Louis XIV. L'épître se conclut par une expression de reconnaissance pour le soutien du duc au Mercure et par l'offrande d'un ouvrage sur les pertes récentes des infidèles, sujet qui devrait plaire au duc.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 319
Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
Début :
ABREGÉ du Projet de Paix perpetuelle, inventé par le Roy [...]
Mots clefs :
Abrégé, Paix perpétuelle, Souverains, Avertissement
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texteReconnaissance textuelle : Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
ABREGE' du Projet de Paix perpetuelle , inventé
par le Roy Henry le Grand , approuvé par la
Reine Elizabeth , par le Roy Jacques son Successeur
, par les Républicains , et par divers autres
Potentats , approprié à l'Etat present des affaires
generales de l'Europe,démontré infiniment avantageux
pour tous les hommes nez et à naître ; en
general et en particulier pour tous les Souverains
et pour les Maisons Souvetaines. Par M. l'Abbé
de S. Pierre, vol . in 12. de 217 pages , sans l'Epitre
dédicatoire au Roy . et l'Avertissement du
Libraire. A Rotterdam , chez F. Daniel Bemen,
et se vend à Paris chez Briasson. 1729
TRAITE DE L'ORGANE DE L'OUIE ,
contenant la Structure, les Usages et les Maladies
de toutes les Parties de l'Oreille. Par M. du Vernay,
de l'Académie Royale des Sciences. A Leyde,
chez J. An. Langerak , 1731. in 12. avec fig.
LES VOYAGES ET
AVANTURES
du Capitaine Robert Boyle , traduit de l'Anglois,
A Amsterdam , chez Westin. 2. vol. in 12 .
ESSAI SUR LA POESIE ET SUR LA
PEINTURE , relativement à l'Histoire Sacrée
et Prophane , avec un Apendix concernant
l'Obcenité chez les Ecrivains et les Peintres. Par
M. Charles Lamette , Docteur en Théologie
Membre de la Societé Royale et de la Societé des
Antiquaires. A Londres , chez Fayrman. in 3.
En Anglois.
par le Roy Henry le Grand , approuvé par la
Reine Elizabeth , par le Roy Jacques son Successeur
, par les Républicains , et par divers autres
Potentats , approprié à l'Etat present des affaires
generales de l'Europe,démontré infiniment avantageux
pour tous les hommes nez et à naître ; en
general et en particulier pour tous les Souverains
et pour les Maisons Souvetaines. Par M. l'Abbé
de S. Pierre, vol . in 12. de 217 pages , sans l'Epitre
dédicatoire au Roy . et l'Avertissement du
Libraire. A Rotterdam , chez F. Daniel Bemen,
et se vend à Paris chez Briasson. 1729
TRAITE DE L'ORGANE DE L'OUIE ,
contenant la Structure, les Usages et les Maladies
de toutes les Parties de l'Oreille. Par M. du Vernay,
de l'Académie Royale des Sciences. A Leyde,
chez J. An. Langerak , 1731. in 12. avec fig.
LES VOYAGES ET
AVANTURES
du Capitaine Robert Boyle , traduit de l'Anglois,
A Amsterdam , chez Westin. 2. vol. in 12 .
ESSAI SUR LA POESIE ET SUR LA
PEINTURE , relativement à l'Histoire Sacrée
et Prophane , avec un Apendix concernant
l'Obcenité chez les Ecrivains et les Peintres. Par
M. Charles Lamette , Docteur en Théologie
Membre de la Societé Royale et de la Societé des
Antiquaires. A Londres , chez Fayrman. in 3.
En Anglois.
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Résumé : Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
Le document présente plusieurs ouvrages historiques et scientifiques. Le premier est un abrégé du 'Projet de Paix perpétuelle' du roi Henri IV, approuvé par la reine Élisabeth, le roi Jacques, les Républicains et divers autres potentats. Cet ouvrage, écrit par l'abbé de Saint-Pierre, est jugé avantageux pour tous les hommes et les souverains. Il compte 217 pages et a été publié à Rotterdam en 1729. Un autre ouvrage mentionné est le 'Traité de l'Organe de l'Ouie' par M. du Vernay, membre de l'Académie Royale des Sciences, qui traite de la structure, des usages et des maladies de l'oreille. Il a été publié à Leyde en 1731 avec des figures illustratives. Le document liste également les 'Voyages et Aventures du Capitaine Robert Boyle', traduits de l'anglais et publiés à Amsterdam en deux volumes. Enfin, il mentionne l''Essai sur la Poésie et sur la Peinture' de Charles Lamette, docteur en théologie, qui explore les relations entre poésie, peinture et histoire sacrée et prophane, ainsi que l'obscénité chez les écrivains et les peintres. Cet essai a été publié à Londres en anglais.
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4
p. 742-744
Les Souverains du Monde, &c. [titre d'après la table]
Début :
Il paroît chez G. Cavelier, Libraire à Paris, ruë S. Jacques, près la Fontaine S. Severin, au [...]
Mots clefs :
Empire, Souverains, Paris, Princes, Souverains du monde, Nouvelle édition, Traduction, Édition allemande
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les Souverains du Monde, &c. [titre d'après la table]
Il paroît chez G. Cavelier , Libraire à Paris ,
rue S. Jacques , près la Fontaine S. Severin , au
Lis d'or , une nouvelle Edition d'un Ouvrage qui
a pour titre : LES SOUVERAINS DU MONDE ,
en s . volumes in 12. Paris , 1734. C'est la Traduction
d'un Ouvrage imprimé en Allemand ,
dont il y a eu trois Editions . La Traduction Françoise
a été faite sur l'Edition Allemande de l'année
1712. et a été inprimée pour la premiere
fois à Paris en 1718. en 4. vol . in 12.
La nouvelle Edition Françoise est augmentée
d'un cinquiéme volume , par plusieurs Additions
que l'Editeur a jugé nécessaires pour la rendre
plus parfaire ; il a conduit le tout jusqu'à la fin
de l'année 1733. Les corrections qu'on y trouvera
AVRIL. 1734. 743
vera , sont faites d'après les meilleurs Historiens ,
Généalogistes et Géographes anciens et modernes
, et pour ce qui regarde les Maisons Souveraines
d'Allemagne , l'Editeur a consulté sur tout
la derniere Edition Allemande des Souverains du
Monde , de l'année 1730. qui lui a paru travaillée
avec beaucoup de soin.
L'objet de cet Ouvrage est de donner une idée
certaine et précise de tous les Souverains du
Monde et des principales Parties qui composent
leurs Etars ; on commence d'abord par leur Généalogie
et l'origine de leur Maison , avec un
abregé des Evenemens les plus considerables qui
y sont arrivez ; de - là on passe à leurs Gouvernemens
, Conseils et Tribunaux Souverains ; on
fait connoître ensuite en quoi consistent leurs
revenus , leurs forces , tant par Mer que par Terre,
le nombre de leurs Troupes , de leurs Forteresses
et des Provinces et Villes principales qui
sont sujettes à leur domination ; puis on parle
des droits et prétentions qu'ils forment sur d'au
tres Etats ; ensuite de quoi on trouve leurs Armoiries
gravées en taille- douce , que l'on blasonne
historiquement , et on finit chaque artile
Titre du Souverain dont il traite , par
la Religion qui domine dans ses Etats , le Lieu
de sa résidence , les Universitez et Académies qui
y sont fondées , et enfin par un petit Catalogue
des Auteurs du Pays qui ont écrit sur chaque
sujet.
cle par
Suivant cet ordre , on traite dans le premier
Volume , de l'Empire d'Allemagne , des Electeurs
, tant Ecclesiastiques que Séculiers et des
auttes Princes Ecclesiastiques de l'Empire. Dans
le II. Volume , de tous les Princes Séculiers de
l'Empire. Dans le III . Volume , des Comtes de
Fij l'Em744
MERCURE DE FRANCE
P'Empire et des Villes libres et Imperiales, Dans
le IV . des Princes d'Italie , des differentes Républiques
situées en Europe , et des Royaumes
de Portugal , d'Espagne , de France , de la Gran.
de Bretagne , de Dannemarc et de Suede , dans
ce Volume on traite aussi du Duché de Lorrai
ne. Dans le V. Volume , de la Russie , de la
Prusse , de la Curlande , de la Pologne , des Etats
de la Maison d'Autriche , de l'Empire des Turcs,
des Souverainetez situées hors de l'Europe , et
des Ordres de Chevalerie ; le tout conformement
aux Cartes Géographiques.
rue S. Jacques , près la Fontaine S. Severin , au
Lis d'or , une nouvelle Edition d'un Ouvrage qui
a pour titre : LES SOUVERAINS DU MONDE ,
en s . volumes in 12. Paris , 1734. C'est la Traduction
d'un Ouvrage imprimé en Allemand ,
dont il y a eu trois Editions . La Traduction Françoise
a été faite sur l'Edition Allemande de l'année
1712. et a été inprimée pour la premiere
fois à Paris en 1718. en 4. vol . in 12.
La nouvelle Edition Françoise est augmentée
d'un cinquiéme volume , par plusieurs Additions
que l'Editeur a jugé nécessaires pour la rendre
plus parfaire ; il a conduit le tout jusqu'à la fin
de l'année 1733. Les corrections qu'on y trouvera
AVRIL. 1734. 743
vera , sont faites d'après les meilleurs Historiens ,
Généalogistes et Géographes anciens et modernes
, et pour ce qui regarde les Maisons Souveraines
d'Allemagne , l'Editeur a consulté sur tout
la derniere Edition Allemande des Souverains du
Monde , de l'année 1730. qui lui a paru travaillée
avec beaucoup de soin.
L'objet de cet Ouvrage est de donner une idée
certaine et précise de tous les Souverains du
Monde et des principales Parties qui composent
leurs Etars ; on commence d'abord par leur Généalogie
et l'origine de leur Maison , avec un
abregé des Evenemens les plus considerables qui
y sont arrivez ; de - là on passe à leurs Gouvernemens
, Conseils et Tribunaux Souverains ; on
fait connoître ensuite en quoi consistent leurs
revenus , leurs forces , tant par Mer que par Terre,
le nombre de leurs Troupes , de leurs Forteresses
et des Provinces et Villes principales qui
sont sujettes à leur domination ; puis on parle
des droits et prétentions qu'ils forment sur d'au
tres Etats ; ensuite de quoi on trouve leurs Armoiries
gravées en taille- douce , que l'on blasonne
historiquement , et on finit chaque artile
Titre du Souverain dont il traite , par
la Religion qui domine dans ses Etats , le Lieu
de sa résidence , les Universitez et Académies qui
y sont fondées , et enfin par un petit Catalogue
des Auteurs du Pays qui ont écrit sur chaque
sujet.
cle par
Suivant cet ordre , on traite dans le premier
Volume , de l'Empire d'Allemagne , des Electeurs
, tant Ecclesiastiques que Séculiers et des
auttes Princes Ecclesiastiques de l'Empire. Dans
le II. Volume , de tous les Princes Séculiers de
l'Empire. Dans le III . Volume , des Comtes de
Fij l'Em744
MERCURE DE FRANCE
P'Empire et des Villes libres et Imperiales, Dans
le IV . des Princes d'Italie , des differentes Républiques
situées en Europe , et des Royaumes
de Portugal , d'Espagne , de France , de la Gran.
de Bretagne , de Dannemarc et de Suede , dans
ce Volume on traite aussi du Duché de Lorrai
ne. Dans le V. Volume , de la Russie , de la
Prusse , de la Curlande , de la Pologne , des Etats
de la Maison d'Autriche , de l'Empire des Turcs,
des Souverainetez situées hors de l'Europe , et
des Ordres de Chevalerie ; le tout conformement
aux Cartes Géographiques.
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Résumé : Les Souverains du Monde, &c. [titre d'après la table]
Le texte annonce la publication d'une nouvelle édition de l'ouvrage 'LES SOUVERAINS DU MONDE' en cinq volumes in-12, imprimée à Paris en 1734. Cet ouvrage est la traduction d'un texte allemand, dont la première édition française date de 1718 en quatre volumes. La nouvelle édition inclut un cinquième volume, complétant les informations jusqu'à la fin de l'année 1733. Les corrections ont été réalisées en consultant des historiens, généalogistes, géographes et la dernière édition allemande de 1730. L'ouvrage décrit les souverains du monde et leurs États, couvrant la généalogie, les événements marquants, les gouvernements, les revenus, les forces militaires, les provinces et villes principales, les droits et prétentions, les armoiries, la religion dominante, les résidences des souverains, les universités, et un catalogue des auteurs du pays. Les volumes sont organisés par régions et types de souverainetés, couvrant l'Empire d'Allemagne, les princes ecclésiastiques et séculiers, les comtes, les villes libres, les princes d'Italie, les républiques européennes, divers royaumes, la Russie, la Prusse, la Pologne, l'Empire des Turcs, et les ordres de chevalerie.
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5
p. 154-165
Suite de l'abrégé historique de la ville de Paris ; par M. Poncet de la Grave, Avocat au Parlement.
Début :
SOUVERAINS. Charles le Simple. 899 & 906. Les Religieux de S. Leufroi au Diocèse [...]
Mots clefs :
Souverains, Ville de Paris, Roi, Charles le Simple, Raoul, Louis IV d'Outremer, Lothaire, Louis V, Hugues Capet, Robert II
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite de l'abrégé historique de la ville de Paris ; par M. Poncet de la Grave, Avocat au Parlement.
Suite de l'abrégé historique de la ville de
Paris ; par M. Poncet de la Grave , Avocat
au Parlement.
L
SOUVERAINS.
Charles le Simple.
899 & 906.
Es Religieux de S. Leufroi au Diocèle
d'Evreux , viennent fe réfugier avec
leurs reliques dans l'abbaye S. Germain
des Prez , pour éviter la fureur des Normans
( a) . Ils s'uniffent aux Religieux de
cette abbaye , & ne font qu'un même corps.
Le Roi Charles le fimple , confirme cette
union par une chartre datée de Compiegne
: cependant après la paix , les Moines de
S. Leufroi retournerent dans leur monaftere
, & remporterent les corps de S. Ouen
& de S. Agofroi , frere de S. Leufroi , qu'ils
avoient mis en dépôt dans l'églife de l'abbaye
S. Germain des Prez , & laifferent à
cette abbaye les reliques de S. Leufroi &
de S. Thuriau , en reconnoiffance de la
retraite qu'on leur avoit accordée .
(a) Sec. 3. Bened. part. 1. p. 593.
NOVEMBRE. 1755 155
Le Comte Robert , abbé de S. Germain
des Prez & de S. Denis , fut le premier qui
joignit ces deux qualités fi oppofées d'abbé
& d'homme marié ( b ) . Il fit confirmer
par Charles le fimple le partage des biens
de la premiere abbaye entre l'abbé & les
religieux .
907 & 908.
Réunion de l'abbaye de Rebais , anciennement
nommée Jérufalem , à l'évêché de
Paris , le 22 Mai 907 ( c ) . Elle en a été
féparée à la fin du dixieme fiecle.
909.
Charles le fimple confirme la donation
du grand Pont ( d ) , ( c'eft aujourd'hui le
Pont au Change, ) & des moulins contigus ,
faite aux Chanoines de Notre- Dame par
Charles le chauve .
910.
Rollon , un des plus fameux chefs des
Normans , remonte la feine ; faccage les
environs de Paris , & en fait trois fois le
fiege avec toutes fes forces , mais il ne peut
(b) Mab, ann. Bened . 1. 41. n . 18. (c) Hift. Eccl.
Parif, to . 1. p. 116. (d) Traité des Ecoles. p . 205-
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
réuffit à s'en rendre le maître ( e ) . Il leve
le fiege , paffe en Angleterre , & après fon
expédition , il revient pour la quatrieme
fois afliéger Paris.
911.
Il accorde une treve de trois mois aux
Parifiens , mais à peine cft - elle expirée que
ces derniers recommencent eux-mêmes la
guerre à la follicitation de Richard , Duc
de Bourgogne , & d'Eble Comte de Poitiers
. Rollon de fon côté , continue fes
ravages & défole les environs ; enfin les
Parifiens demandent une feconde treve
pendant laquelle Charles le fimple ayant
eu une entrevue avec Rollon à S. Clair fur
Epte , il conclut la paix avec lui , & fit ce
faineux traité (f) par lequel , en lui cédant
une partie de la Neuftrie en fief de la
couronne de France , il lui donna fa fille
Gizelle en mariage .
912 & 917.
Rollon embraffe la Religion chrétienne
avec un nombre confidérable de fes fujets.
Il eft baptifé à Paris par l'archevêque François
, tenu fur les fonts par Robert , comte
(e ) Dudo. de Act. Norm. (f) Anfelme , Hift.
des grands Offic, de la couronne.
NOVEMBRE. 1755. 157
de Paris , & appellé Robert ; il eft connu
depuis fous le nom de Robert , Comte ou
Duc de Normandie.
918
.
Gerard , feigneur de Brogne , vient à
Paris en qualité d'envoié du comte de Namur
auprès du comte Robert (g) . Il paffe à
S. Denis. Edifié de la vie des Religieux.
Il forme le deffein d'en prendre l'habit , ce
qu'il exécute peu de tems après .
919-20 & 21.
Le roi donne Surefne & plufieurs autres
héritages à l'abbaye S. Germain des Prez.
923 & incluf. 935 .
d'autorité
Charles le fimple donne trop
à Haganon fon favori . Les feigneurs de fa
cour en font jaloux & fe révoltent contre
leur Prince . Charles fe fauve en Allemagne
& de-là chez Herbert , Comte de Vermandois
, qui l'enferme au château de
Péronne , où il mourut quelques années
après . L'an 929 , Raoul , Duc de Bourgogne
, eft élu roi à la place . Epoque de
l'établiffement des fiéfs.
(8 ) Sec. 5. Bened. p . 248 .
158 MERCURE DE FRANCE.
Raoul.
La femme de Charles le fimple fe fauve
en Angleterre & y mene fon fils Louis qui
a été furnommé d'Outremer .
936-37 & incluf. 942 .
Raoul décede fans enfans le 15 Janvier
936 (b) , & Hugues le grand , Comte de
Paris , fils de Robert ( i ) , de concert avec
les autres feigneurs du royaume , rappelle
Louis d'Outremer , le fait facrer à Laon
& couronner à Reims ; il le conduit enfuite
à Paris.
Louis d'Outremer.
Hugues a toute l'autorité. Le Roi Louis
lui donne plufieurs villes avec le titre de
Duc de France.
pour
Le comté de Paris eft rendu héréditaire,
Hugues nomme Grimaldus être Viz
comte de cette ville ( k ) , titre jufqu'alors
inconnu. Fin des Vicomtes de Paris en
1032. Salco fut le dernier qui eut cette
qualité , celle de Comte avoit fini quelque
tems auparavant.
Le Prevôt de Paris occupe aujourd'hui
(b) Chro. Frod. (i) Item, Hift . Rem, L. 4. c. 26,
(k) Tr. de la Pol. te ….1 . p. 99%
NOVEMBRE 1755. 159
fous ce nom les deux places , & en fait
toutes les fonctions.
943 .
Louis d'Outremer féjourne à Paris , & il
y eft malade pendant tout l'Eté.
944.
Un orage des plus furieux ravage toute
la campagne , & notamment le mont Martre
(1) , où l'églife avec une maifon fort
ancienne furent renverfées.
945 & 953.
Il y eut cette année une mortalité confidérable
dans Paris & aux environs ; c'étoit
un feu qui prenoit & qui confumoit le
malade avec des douleurs très - aigues. On
remarqua que ceux qui furent atteints de
ce mal , & qui purent aller à Notre - Dame,
furent guéris (m) Hugues le grand donna
dans cette occafion une preuve non équivoque
de fa charité , en entretenant à fes
dépens un nombre conſidérable de pauvres.
954 & 955 .
Lothaire.
Louis d'Outremer meurt à Reims d'une
( 1) Chron. frod. ( m) Ibidy
• 1
160 MERCURE DE FRANCE.
chute de cheval , le 10 Septembre 954
Lothaire fon fils lui fuccede & vient incontinent
fe montrer à Paris avec la reine
Gerberge fa mere. Le Comte Hugues à qui
leRoi venoit de donner les duchés deBourgogne
& d'Aquitaine , leur fic une réception
des plus magnifiques . Le Roi paffa les
fêtes de Pâques dans cette ville , & partit
enfuite avec Hugues pour l'Aquitaine .
956 & 64.
Hugues le Grand meurt , & eft enterré
à S. Denis dans le tombeau des Rois (n ). Il
laiffe trois fils , Othon , Hugues , & Henri.
Hugues , dit Capet , eft fait Comte de
Paris , & Duc de France.
965 & .977.
Salvator , Evêque d'Aleth , qu'on nomme
aujourd'hui S. Malo , plufieurs Moines
des Evêchés de Dal , de Bayeux & de
Léon , près de Dinan , effrayés par les
Normans appellés en France par le Duc
de Normandie , fe refugient dans Paris
avec les Reliques de S. Magloire , S. Samfon
, S. Malo , S. Senateur ou Sinier , de
S. Leonard , de S. Levier , & autres , au
nombre de dix- neuf. Ces faintes Reliques
( a ) Ord. Vital. aim, &c. /
NOVEMBRE. 1755. 161
furent reçues par les Parifiens avec beaucoup
de refpect , & dépofées du confente
ment de Hugues , dans l'Eglife de S. Barthelemi
dans la Cité , où ce Comte porta
lui - même le Corps de S. Magloire fur fes
épaules. Cette céremonie fut faite avec
beaucoup d'appareil le 16 Octobre .
Après la paix , ces Religieux voulurent
retourner dans leur monaftere . Hugues le
leur permit , mais il retint le corps de S.
Magloire avec une portion des Reliques de
S. Samfon , S. Malo , S. Sinier & autres.
Hugues fait rebâtir l'églife de S. Barthelemi
, & la dedie à faint Barthelemi &
à Saint Magloire , l'érige en Abbaye , & y
établit une Communauté de Religieux de
l'Ordre de S. Benoît , lui donne de grands
biens , & fait confirmer la donation ( o )
le Roi Lothaire.
par
La Chapelle S. George , autrefois donnée
aux Chanoines de S. Barthelemi ( p ),
eft unie à l'Abbaye . Elle étoit fituée du côté
de S. Laurent , dans l'endroit où eft à
préfent le Couvent de S. Magloire , dit des
Filles Pénitentes , rue S. Denis , dans lequel
les Religieux Bénedictins , trop refferrés
dans la Maifon de S. Magloire &
S. Barthelemi dans la Cité , furent loger
( 0 ) Opp. ann. bened . to. 3. n. 63. p. 719.
( P ) Martenne , aned. to. I , P. 344 , 37I¿
162 MERCURE DE FRANCE.
en 1138 , & y apporterent le corps de S.
Magloire.
A l'occafion de ce changement , l'églife
de S. Barthelemi reprit fon ancien nom ,
& devint paroiffiale. Il y demeura feulement
un Moine , avec le titre de Prieur ,
fous la dépendance de faint Magloire. La
maifon qu'il occupoit fert encore de logement
aux Soeurs de la Charité de cette paroiffe.
Le Comte Hugues qui jouiffoit des Abbayes
( q ) de S. Denis & de S. Germain des
Prez , comme d'un bien héreditaire dans
fa famille , les abandonna aux Religieux
qui les remirent dans la regle ordinaire ,
c'est- à- dire qu'ils choifirent entr'eux des
Abbés reguliers. ( r ) Galon fut le premier
Abbé de S. Germain que nous connoiffons.
Il rétablit la difcipline dans ce Monaftere,
qui étoit dans un état déplorable.
978 & 79.
Hugues Capet ( s ) , fucceffeur de fon
oncle dans la dignité de Comte de Paris ,
eut occafion de marcher fur fes traces , en
défendant les Parifiens affiegés dans leur
ville par l'Empereur Othon II.
( q ) Concil. to. 9. p . 520. ( r ) De Bouillard ,
hift. de S. Germ. p. 69-70. ( 1 ) Duch, to. 7. p .
626. Babder Lambert , & c.
NOVEMBRE. 1755. 163
Louis V.
980 & 86 .
Mort de Lothaire , âgé de quarantecinq
ans , après trente- un de regne . Le
Roi Louis V , couronné de fon vivant , lui
fuccede , & meurt quinze mois après lui ,
le 22 Juin 987 , fans enfans. Hugues Capet
, Comte de Paris , fils de Hugues le
Grand , eft élu Roi de France , au préjudice
de Charles Duc de Lorraine , frere
puîné de Lothaire & oncle de Louis V.
En lui commença la troifieme race de nos
Rois , dont les defcendans occupent les
deux plus puiffans trônes de l'Europe , la
France & l'Espagne.
Hugues Capet.
988 & 994.
Guillaume Abbé , de S. Germain des
Prez , y rétablit la regle ( 1 ) degenerée en
une vanité toute mondaine , & obtient du
Roi l'exemption de certaines charges fort
onereufes , aufquelles on vouloit affujertir
la plupart des terres de l'Abbaye.
(+ ) D. Bouill. hift. S. Germ. p. 73 , &c . Du Bois,
to, I. p. 628 .
1
164 MERCURE DE FRANCE.
995.
Les Religieux de Marmontier viennent
s'établir à Paris dans le Prieuré de Notre
Dame des Champs ( ) , occupé aujourd'hui
par les Religieufes Carmelites
de la reforme de Ste Therefe. Ils y demeurent
jufques en 1604 , tems auquel
leur ordre a été éteint . L'hiftoire nous apprend
que l'églife qui fubfifte , eft trèsancienne
, & eft du moins du tems de
Robert fils d'Hugues Capet. Charles Patin
, Ecrivain moderne , prétend qu'une
figure placée au haut du pignon de cette
églife eft celle de Cerès , qui étoit honorée
dans ce lieu , mais il eft dans l'erreur ,
puifqu'il eft certain que la figure ( x ) dont
il eft queftion , eft un S. Michel qui peſe
les ames dans une balance .
996 & 97.
Mort de Hugues Capet , après neuf années
de regne , le 23 Octobre 997. Robert
fon fils qu'il avoit déja fait couronner
, lui fuccede.
Robert
998 & 1003 .
Robert ( y ) fait fa refidence ordinaire
(x) Ann. Bened. 1. 50. n . 92. ( x ) Moreau de
Mautour, Obfervations. ( y ) Dipl. p. 578.
NOVEMBRE. 1755. 165
à Paris , & confirme les donations faites
par fon pere au couvent de S. Magloire ,
par une lettre donnée à Paris , le 19 Avril
998.
Il fait auffi augmenter le palais où le
Parlement tient fes feances , appellé alors
le Palais royal , & y fait conftruire une
chapelle fous l'invocation de S. Nicolas .
1008 & 1031 .
Le Roi Robert confirme la donation de
quelques terres faite par Anfold & Reitrude
à l'églife de S. Denis de la Chartre
dont ils étoient fondateurs . Il donna auffi
à cette églife une prébende dans la cathédrale
de Notre Dame , comme il paroit
par une chartre d'Estienne , Evêque de Paris
, de l'an 1133 , par laquelle on voit
auffi que S. Denis de la Chartre tomba
d'abord dans les mains des laïques , delà
dans celles du Roi , & enfin fut donné à
S. Martin des Champs.
1031 & 32 .
Mort du Roi Robert le 20 Juillet 1031 ,
âgé de foixante ans , Henri I fon fils couronné
quatre ans auparavant , lui fuccede.
La fuite au prochain Mercure,
Les embelliffemens de la ville de Paris en
'deux volumes in- 12 du même auteur parośront
incessamment
Paris ; par M. Poncet de la Grave , Avocat
au Parlement.
L
SOUVERAINS.
Charles le Simple.
899 & 906.
Es Religieux de S. Leufroi au Diocèle
d'Evreux , viennent fe réfugier avec
leurs reliques dans l'abbaye S. Germain
des Prez , pour éviter la fureur des Normans
( a) . Ils s'uniffent aux Religieux de
cette abbaye , & ne font qu'un même corps.
Le Roi Charles le fimple , confirme cette
union par une chartre datée de Compiegne
: cependant après la paix , les Moines de
S. Leufroi retournerent dans leur monaftere
, & remporterent les corps de S. Ouen
& de S. Agofroi , frere de S. Leufroi , qu'ils
avoient mis en dépôt dans l'églife de l'abbaye
S. Germain des Prez , & laifferent à
cette abbaye les reliques de S. Leufroi &
de S. Thuriau , en reconnoiffance de la
retraite qu'on leur avoit accordée .
(a) Sec. 3. Bened. part. 1. p. 593.
NOVEMBRE. 1755 155
Le Comte Robert , abbé de S. Germain
des Prez & de S. Denis , fut le premier qui
joignit ces deux qualités fi oppofées d'abbé
& d'homme marié ( b ) . Il fit confirmer
par Charles le fimple le partage des biens
de la premiere abbaye entre l'abbé & les
religieux .
907 & 908.
Réunion de l'abbaye de Rebais , anciennement
nommée Jérufalem , à l'évêché de
Paris , le 22 Mai 907 ( c ) . Elle en a été
féparée à la fin du dixieme fiecle.
909.
Charles le fimple confirme la donation
du grand Pont ( d ) , ( c'eft aujourd'hui le
Pont au Change, ) & des moulins contigus ,
faite aux Chanoines de Notre- Dame par
Charles le chauve .
910.
Rollon , un des plus fameux chefs des
Normans , remonte la feine ; faccage les
environs de Paris , & en fait trois fois le
fiege avec toutes fes forces , mais il ne peut
(b) Mab, ann. Bened . 1. 41. n . 18. (c) Hift. Eccl.
Parif, to . 1. p. 116. (d) Traité des Ecoles. p . 205-
Gvj
156 MERCURE DE FRANCE.
réuffit à s'en rendre le maître ( e ) . Il leve
le fiege , paffe en Angleterre , & après fon
expédition , il revient pour la quatrieme
fois afliéger Paris.
911.
Il accorde une treve de trois mois aux
Parifiens , mais à peine cft - elle expirée que
ces derniers recommencent eux-mêmes la
guerre à la follicitation de Richard , Duc
de Bourgogne , & d'Eble Comte de Poitiers
. Rollon de fon côté , continue fes
ravages & défole les environs ; enfin les
Parifiens demandent une feconde treve
pendant laquelle Charles le fimple ayant
eu une entrevue avec Rollon à S. Clair fur
Epte , il conclut la paix avec lui , & fit ce
faineux traité (f) par lequel , en lui cédant
une partie de la Neuftrie en fief de la
couronne de France , il lui donna fa fille
Gizelle en mariage .
912 & 917.
Rollon embraffe la Religion chrétienne
avec un nombre confidérable de fes fujets.
Il eft baptifé à Paris par l'archevêque François
, tenu fur les fonts par Robert , comte
(e ) Dudo. de Act. Norm. (f) Anfelme , Hift.
des grands Offic, de la couronne.
NOVEMBRE. 1755. 157
de Paris , & appellé Robert ; il eft connu
depuis fous le nom de Robert , Comte ou
Duc de Normandie.
918
.
Gerard , feigneur de Brogne , vient à
Paris en qualité d'envoié du comte de Namur
auprès du comte Robert (g) . Il paffe à
S. Denis. Edifié de la vie des Religieux.
Il forme le deffein d'en prendre l'habit , ce
qu'il exécute peu de tems après .
919-20 & 21.
Le roi donne Surefne & plufieurs autres
héritages à l'abbaye S. Germain des Prez.
923 & incluf. 935 .
d'autorité
Charles le fimple donne trop
à Haganon fon favori . Les feigneurs de fa
cour en font jaloux & fe révoltent contre
leur Prince . Charles fe fauve en Allemagne
& de-là chez Herbert , Comte de Vermandois
, qui l'enferme au château de
Péronne , où il mourut quelques années
après . L'an 929 , Raoul , Duc de Bourgogne
, eft élu roi à la place . Epoque de
l'établiffement des fiéfs.
(8 ) Sec. 5. Bened. p . 248 .
158 MERCURE DE FRANCE.
Raoul.
La femme de Charles le fimple fe fauve
en Angleterre & y mene fon fils Louis qui
a été furnommé d'Outremer .
936-37 & incluf. 942 .
Raoul décede fans enfans le 15 Janvier
936 (b) , & Hugues le grand , Comte de
Paris , fils de Robert ( i ) , de concert avec
les autres feigneurs du royaume , rappelle
Louis d'Outremer , le fait facrer à Laon
& couronner à Reims ; il le conduit enfuite
à Paris.
Louis d'Outremer.
Hugues a toute l'autorité. Le Roi Louis
lui donne plufieurs villes avec le titre de
Duc de France.
pour
Le comté de Paris eft rendu héréditaire,
Hugues nomme Grimaldus être Viz
comte de cette ville ( k ) , titre jufqu'alors
inconnu. Fin des Vicomtes de Paris en
1032. Salco fut le dernier qui eut cette
qualité , celle de Comte avoit fini quelque
tems auparavant.
Le Prevôt de Paris occupe aujourd'hui
(b) Chro. Frod. (i) Item, Hift . Rem, L. 4. c. 26,
(k) Tr. de la Pol. te ….1 . p. 99%
NOVEMBRE 1755. 159
fous ce nom les deux places , & en fait
toutes les fonctions.
943 .
Louis d'Outremer féjourne à Paris , & il
y eft malade pendant tout l'Eté.
944.
Un orage des plus furieux ravage toute
la campagne , & notamment le mont Martre
(1) , où l'églife avec une maifon fort
ancienne furent renverfées.
945 & 953.
Il y eut cette année une mortalité confidérable
dans Paris & aux environs ; c'étoit
un feu qui prenoit & qui confumoit le
malade avec des douleurs très - aigues. On
remarqua que ceux qui furent atteints de
ce mal , & qui purent aller à Notre - Dame,
furent guéris (m) Hugues le grand donna
dans cette occafion une preuve non équivoque
de fa charité , en entretenant à fes
dépens un nombre conſidérable de pauvres.
954 & 955 .
Lothaire.
Louis d'Outremer meurt à Reims d'une
( 1) Chron. frod. ( m) Ibidy
• 1
160 MERCURE DE FRANCE.
chute de cheval , le 10 Septembre 954
Lothaire fon fils lui fuccede & vient incontinent
fe montrer à Paris avec la reine
Gerberge fa mere. Le Comte Hugues à qui
leRoi venoit de donner les duchés deBourgogne
& d'Aquitaine , leur fic une réception
des plus magnifiques . Le Roi paffa les
fêtes de Pâques dans cette ville , & partit
enfuite avec Hugues pour l'Aquitaine .
956 & 64.
Hugues le Grand meurt , & eft enterré
à S. Denis dans le tombeau des Rois (n ). Il
laiffe trois fils , Othon , Hugues , & Henri.
Hugues , dit Capet , eft fait Comte de
Paris , & Duc de France.
965 & .977.
Salvator , Evêque d'Aleth , qu'on nomme
aujourd'hui S. Malo , plufieurs Moines
des Evêchés de Dal , de Bayeux & de
Léon , près de Dinan , effrayés par les
Normans appellés en France par le Duc
de Normandie , fe refugient dans Paris
avec les Reliques de S. Magloire , S. Samfon
, S. Malo , S. Senateur ou Sinier , de
S. Leonard , de S. Levier , & autres , au
nombre de dix- neuf. Ces faintes Reliques
( a ) Ord. Vital. aim, &c. /
NOVEMBRE. 1755. 161
furent reçues par les Parifiens avec beaucoup
de refpect , & dépofées du confente
ment de Hugues , dans l'Eglife de S. Barthelemi
dans la Cité , où ce Comte porta
lui - même le Corps de S. Magloire fur fes
épaules. Cette céremonie fut faite avec
beaucoup d'appareil le 16 Octobre .
Après la paix , ces Religieux voulurent
retourner dans leur monaftere . Hugues le
leur permit , mais il retint le corps de S.
Magloire avec une portion des Reliques de
S. Samfon , S. Malo , S. Sinier & autres.
Hugues fait rebâtir l'églife de S. Barthelemi
, & la dedie à faint Barthelemi &
à Saint Magloire , l'érige en Abbaye , & y
établit une Communauté de Religieux de
l'Ordre de S. Benoît , lui donne de grands
biens , & fait confirmer la donation ( o )
le Roi Lothaire.
par
La Chapelle S. George , autrefois donnée
aux Chanoines de S. Barthelemi ( p ),
eft unie à l'Abbaye . Elle étoit fituée du côté
de S. Laurent , dans l'endroit où eft à
préfent le Couvent de S. Magloire , dit des
Filles Pénitentes , rue S. Denis , dans lequel
les Religieux Bénedictins , trop refferrés
dans la Maifon de S. Magloire &
S. Barthelemi dans la Cité , furent loger
( 0 ) Opp. ann. bened . to. 3. n. 63. p. 719.
( P ) Martenne , aned. to. I , P. 344 , 37I¿
162 MERCURE DE FRANCE.
en 1138 , & y apporterent le corps de S.
Magloire.
A l'occafion de ce changement , l'églife
de S. Barthelemi reprit fon ancien nom ,
& devint paroiffiale. Il y demeura feulement
un Moine , avec le titre de Prieur ,
fous la dépendance de faint Magloire. La
maifon qu'il occupoit fert encore de logement
aux Soeurs de la Charité de cette paroiffe.
Le Comte Hugues qui jouiffoit des Abbayes
( q ) de S. Denis & de S. Germain des
Prez , comme d'un bien héreditaire dans
fa famille , les abandonna aux Religieux
qui les remirent dans la regle ordinaire ,
c'est- à- dire qu'ils choifirent entr'eux des
Abbés reguliers. ( r ) Galon fut le premier
Abbé de S. Germain que nous connoiffons.
Il rétablit la difcipline dans ce Monaftere,
qui étoit dans un état déplorable.
978 & 79.
Hugues Capet ( s ) , fucceffeur de fon
oncle dans la dignité de Comte de Paris ,
eut occafion de marcher fur fes traces , en
défendant les Parifiens affiegés dans leur
ville par l'Empereur Othon II.
( q ) Concil. to. 9. p . 520. ( r ) De Bouillard ,
hift. de S. Germ. p. 69-70. ( 1 ) Duch, to. 7. p .
626. Babder Lambert , & c.
NOVEMBRE. 1755. 163
Louis V.
980 & 86 .
Mort de Lothaire , âgé de quarantecinq
ans , après trente- un de regne . Le
Roi Louis V , couronné de fon vivant , lui
fuccede , & meurt quinze mois après lui ,
le 22 Juin 987 , fans enfans. Hugues Capet
, Comte de Paris , fils de Hugues le
Grand , eft élu Roi de France , au préjudice
de Charles Duc de Lorraine , frere
puîné de Lothaire & oncle de Louis V.
En lui commença la troifieme race de nos
Rois , dont les defcendans occupent les
deux plus puiffans trônes de l'Europe , la
France & l'Espagne.
Hugues Capet.
988 & 994.
Guillaume Abbé , de S. Germain des
Prez , y rétablit la regle ( 1 ) degenerée en
une vanité toute mondaine , & obtient du
Roi l'exemption de certaines charges fort
onereufes , aufquelles on vouloit affujertir
la plupart des terres de l'Abbaye.
(+ ) D. Bouill. hift. S. Germ. p. 73 , &c . Du Bois,
to, I. p. 628 .
1
164 MERCURE DE FRANCE.
995.
Les Religieux de Marmontier viennent
s'établir à Paris dans le Prieuré de Notre
Dame des Champs ( ) , occupé aujourd'hui
par les Religieufes Carmelites
de la reforme de Ste Therefe. Ils y demeurent
jufques en 1604 , tems auquel
leur ordre a été éteint . L'hiftoire nous apprend
que l'églife qui fubfifte , eft trèsancienne
, & eft du moins du tems de
Robert fils d'Hugues Capet. Charles Patin
, Ecrivain moderne , prétend qu'une
figure placée au haut du pignon de cette
églife eft celle de Cerès , qui étoit honorée
dans ce lieu , mais il eft dans l'erreur ,
puifqu'il eft certain que la figure ( x ) dont
il eft queftion , eft un S. Michel qui peſe
les ames dans une balance .
996 & 97.
Mort de Hugues Capet , après neuf années
de regne , le 23 Octobre 997. Robert
fon fils qu'il avoit déja fait couronner
, lui fuccede.
Robert
998 & 1003 .
Robert ( y ) fait fa refidence ordinaire
(x) Ann. Bened. 1. 50. n . 92. ( x ) Moreau de
Mautour, Obfervations. ( y ) Dipl. p. 578.
NOVEMBRE. 1755. 165
à Paris , & confirme les donations faites
par fon pere au couvent de S. Magloire ,
par une lettre donnée à Paris , le 19 Avril
998.
Il fait auffi augmenter le palais où le
Parlement tient fes feances , appellé alors
le Palais royal , & y fait conftruire une
chapelle fous l'invocation de S. Nicolas .
1008 & 1031 .
Le Roi Robert confirme la donation de
quelques terres faite par Anfold & Reitrude
à l'églife de S. Denis de la Chartre
dont ils étoient fondateurs . Il donna auffi
à cette églife une prébende dans la cathédrale
de Notre Dame , comme il paroit
par une chartre d'Estienne , Evêque de Paris
, de l'an 1133 , par laquelle on voit
auffi que S. Denis de la Chartre tomba
d'abord dans les mains des laïques , delà
dans celles du Roi , & enfin fut donné à
S. Martin des Champs.
1031 & 32 .
Mort du Roi Robert le 20 Juillet 1031 ,
âgé de foixante ans , Henri I fon fils couronné
quatre ans auparavant , lui fuccede.
La fuite au prochain Mercure,
Les embelliffemens de la ville de Paris en
'deux volumes in- 12 du même auteur parośront
incessamment
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Résumé : Suite de l'abrégé historique de la ville de Paris ; par M. Poncet de la Grave, Avocat au Parlement.
Entre 899 et 1032, plusieurs événements marquants se déroulent à Paris sous divers souverains. Sous Charles le Simple (899-906), des religieux de l'abbaye de Saint-Leufroi à Évreux se réfugient à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés pour échapper aux Normands. Charles le Simple confirme leur union avec les moines de Saint-Germain-des-Prés, mais après la paix, les moines de Saint-Leufroi retournent dans leur monastère, emportant certaines reliques. Le comte Robert, abbé de Saint-Germain-des-Prés et de Saint-Denis, est le premier à cumuler les fonctions d'abbé et d'homme marié. Il fait confirmer par Charles le Simple le partage des biens de l'abbaye entre l'abbé et les religieux. En 907, l'abbaye de Rebais est réunie à l'évêché de Paris. En 909, Charles le Simple confirme la donation du grand Pont et des moulins contigus aux chanoines de Notre-Dame. Rollon, chef normand, assiège Paris entre 910 et 911. Après une trêve et des négociations, Charles le Simple conclut la paix avec Rollon en lui cédant une partie de la Neustrie et en lui donnant sa fille Gisèle en mariage. En 912, Rollon et ses sujets se convertissent au christianisme. Rollon est baptisé à Paris et devient connu sous le nom de Robert, comte ou duc de Normandie. En 918, Gérard, seigneur de Brogne, se rend à Paris et décide de devenir moine à Saint-Denis. En 919-920, le roi donne plusieurs héritages à l'abbaye Saint-Germain-des-Prés. Charles le Simple est déposé en 923 et meurt en captivité en 929. Raoul, duc de Bourgogne, lui succède. En 936, Raoul meurt sans héritier, et Hugues le Grand, comte de Paris, rappelle Louis d'Outremer, fils de Charles le Simple, pour le couronner roi. Louis d'Outremer règne de 936 à 954, mais Hugues le Grand détient réellement le pouvoir. En 943, Louis d'Outremer est malade à Paris. En 944, un orage dévaste le mont Martre. En 945-953, une épidémie frappe Paris, et Hugues le Grand montre sa charité en aidant les pauvres. Lothaire succède à Louis d'Outremer en 954 et meurt en 986. Hugues Capet, comte de Paris, est élu roi en 987, marquant le début de la troisième race des rois de France. Sous le règne de Hugues Capet (987-996), des religieux de Marmontier s'installent à Paris dans le prieuré de Notre-Dame-des-Champs. Hugues Capet meurt en 997, et son fils Robert lui succède. Robert règne de 998 à 1031 et confirme plusieurs donations aux églises de Paris. Il meurt en 1031, et son fils Henri Ier lui succède.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 207-210
DU NORD.
Début :
Le temps s'étant remis au beau, on ne doute pas que les troupes [...]
Mots clefs :
Saint-Petersbourg, Mouvements des troupes, Subsistances, Reine de Pologne, Varsovie, Sénateurs, Grand Chancelier de Russie, Lettre circulaire, Roi de Prusse, Souverains, Feld-Maréchal Apraxin, Paix, Comte de Bestuchef, Stockholm, Paix de Westphalie, Suède, Électeurs, Commissaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DU NORD.
DU NORD.
DE PETERSBOURG , le 24 Novembre.
L temps s'étant remis au beau , on ne doute
pasque les troupes commandées par le Feld-Maréchal
Apraxin , ne continuent inceſſamment leur
marche. Selon les nouvelles qu'on a de ces troupes
, il n'y regne ni maladie , ni déſertion. On a
donné les ordres néceſſaires pour que dans tous les
lieuxde leur paſſage , elles trouvaſſent abondammentdes
ſubſiſtances . Le dernier convoi des munitions
de guerre , deſtinées pour cette armée ,
eftarrivéàRiga.
S.M. Impériale a envoyé pluſieurs préfens à la
Reinede Pologne, Electrice de Saxe, & a ordonné
qu'on fit à Dreſde une remiſe de cent mille rowbles,
pour le foulagement des habitans de la campagne
, qui ont le plus fouffert de l'invaſion des
troupes Pruffiennes.
DE WARSOVIE , le 13 Décembre.
Tous lesSénateurs ont reçu du Comte de Beftuchef,
Grand Chancelier de Ruſſie , une Lettre
circulaire , par laquelle ce Miniſtre leur marque
que le fortdéplorable de Sa Majesté , auquel Elle
208 MERCURE DE FRANCE.
n'a pas donné le moindre lieu , mérite une compaſſion
égale à la gloire que Sa Majesté s'eſt acquiſe
par fa noble conſtance. Qu'il doit en même
temps exciter toutes les Puiſſances , ſurtout les
Puiſſances alliées du Roi & de la République , à
prendre à un événement de cette nature une part
ſenſible. Que les ſuites funeſtes qui pourroient
réſulter de la démarche du Roi de Pruſſe , tant
pour le repos commun de l'Europe , que pour
chaque Puiſſance en particulier , & furtout pour
les pays voiſins des Etats de S. M. Pruffienne, font
évidentes. Que chaque Souverain a intérêt , pour
ſa propre fûreté , en faiſant cauſe commune avec
l'Impératrice Reine de Hongrie & avec le Roi , de
prendre les meſures convenables , non ſeulement
pour procurer à deux Puiſſances injuftement attaquées
, la fatisfaction qui leur eſt dûe , mais auſſi
pour preſcrire au pouvoir trop étendu du Roi de
Pruſſe des bornes qui puiſſent à l'avenir ſervir
d'abri contre les infultes d'un tel voiſin. Le Comte
de Beſtuchef ajoute que l'Impératrice de Ruſſie ,
vivement touchée de l'infortune du Roi , & ne
pouvant voir avec indifférence les entrepriſes de
S. M. Prufſienne , a pris la réſolution d'aſſiſter
efficacement & promptement le Roi , & d'envoyer
un corps conſidérable de ſes troupes au ſecours
de Sa Majeſté. Que ce corps eſt actuellement
en marche ſous les ordres du Feld-Maréchal
Apraxin , & qu'une néceſſité indiſpenſable l'obli
gera de traverſer une partie du territoire de la Pologne.
Que toutes les perſonnes qui jugeront fans
prévention , rendront juſtice à un projet qui ne
tend qu'à défendre les Alliés de la Ruffie , &à rétablir
la paix en Allemagne , en y remettant les
choſes dans unjuſte équilibre. Que fans doute
les Polonois faciliteront , autant qu'il dépendra
JANVIER . 17576 205
d'eux, lamarche des troupes Ruſſiennes , & s'empreſſferont
de concourir à venger le Roi leur maî
tre , & à faire échouer les vaſtes deſſeins du Roi
de Prufſfe. « Rien , continue le Comte de Beſtu-
>>chef, n'eſt plus propre pour cet effet , que de
>>rétablir en Pologne l'harmonie& la tranquillité
>>qui y font troublées depuis ſi long-temps , &de
>>prendre unanimement à coeur les circonstances
>>>préſentes. Ma très - gracieuſe Souveraine a déja
>>donné tant de preuves convaincantes de l'amitié
>fincere qu'Elle conſerve pour la République , &
>>de l'intérêt ſenſible qu'elle prend, tant au bien
>>de la Pologne en général , qu'à celui de chaque
>>P>olonois en particulier , que je ne doute nulle-
>>ment que Votre Excellence ne foit tout-à-fais
>>p>erfuadée des ſentimens de S. M. Impériale. Je
>me flatte pareillement que Votre Excellence ſe
>>fera un plaiſir d'engager ſes compatriotes ani-
>>més du point d'honneur &de l'amour qu'ils ont
>>pour leur Roi , à faire prévaloir le malheur de
>>ce Prince fur des débats domestiques , & fur des
>>haines particulieres..... Le moyen le plus fûr
>>de vous attirer l'approbation de S. M. Impériale,
>>>eſt de gagner les bonnes graces du Roi votre
>> maître , & de donner à ce Prince , ainſi qu'à la
>>République , des preuves inconteſtables de votre
>>>zele & de votre attachement. >>>> :
Le bruit court que le Roi & la République , à
l'exemple des autres Puiſſances de l'Europe , accorderont
inceſſamment le titre d'Impératrice à
cette Princeſſe, à qui la Pologne n'a donné juſqu'à
préſent que celui d'Autocratrice. Alors le fieur
Wolkonskoy prendra le caractere d'Ambaſſadeur.
Ces jours derniers le Poſtillon chargé des lettres
de Cracovie , a été aſſaſſiné entré Rodoſzice &
Konskie. On a retrouvé ſa malle dans un endrois
210 MERCURE DE FRANCE.
écarté du grand chemin; mais les paquets de let
tres qu'elle contenoit , avoient étéenlevés.
DE STOCKOLM , le 15 Décembre.
1
1
La Suede étant garante de la paix deWestphalie,
leComte deGoes , Miniſtre Plénipotentiaire de
la Cour de Vienne , & le Baron de Sack , Envoyé.
Extraordinaire de celle de Dreſde , après avoir
repréſenté au Roi la triſte ſituation de la Saxe, ont
réclamé pour cet Electorat les ſecours de la Couronne.
Sa Majesté a répondu qu'Elle voyoit avec
plaiſir la confiance que lui témoignoient ces deux
Cours; qu'Elle n'ignoroit pas les obligations que
la Suede avoit contractées par le Traité de Weftphalie;
qu'on la verroit toujours diſpoſée à les
remplir exactement : mais qu'avant de prendre
une réſolution définitive fur la réquiſition faite
par l'Impératrice Reine de Hongrie , & par le
Roi de Pologne , Electeur de Saxe , il étoit indiſpenſable
de ſe concerter avec la Couronne de
France , garante du même Traité. レイ
Cette Cour a renouvellé ſon Traité avec la
France pour douze ans, à compter du 12 Juillet
1756.
LesCommiſſaires établis par lesEtats du royaume,
pour inſtruire le procès des auteurs de la derniereconſpiration
, ont condamné le Comte de
Hardt& le Baron Eric deWrangel , à perdre la
tête.
DE PETERSBOURG , le 24 Novembre.
L temps s'étant remis au beau , on ne doute
pasque les troupes commandées par le Feld-Maréchal
Apraxin , ne continuent inceſſamment leur
marche. Selon les nouvelles qu'on a de ces troupes
, il n'y regne ni maladie , ni déſertion. On a
donné les ordres néceſſaires pour que dans tous les
lieuxde leur paſſage , elles trouvaſſent abondammentdes
ſubſiſtances . Le dernier convoi des munitions
de guerre , deſtinées pour cette armée ,
eftarrivéàRiga.
S.M. Impériale a envoyé pluſieurs préfens à la
Reinede Pologne, Electrice de Saxe, & a ordonné
qu'on fit à Dreſde une remiſe de cent mille rowbles,
pour le foulagement des habitans de la campagne
, qui ont le plus fouffert de l'invaſion des
troupes Pruffiennes.
DE WARSOVIE , le 13 Décembre.
Tous lesSénateurs ont reçu du Comte de Beftuchef,
Grand Chancelier de Ruſſie , une Lettre
circulaire , par laquelle ce Miniſtre leur marque
que le fortdéplorable de Sa Majesté , auquel Elle
208 MERCURE DE FRANCE.
n'a pas donné le moindre lieu , mérite une compaſſion
égale à la gloire que Sa Majesté s'eſt acquiſe
par fa noble conſtance. Qu'il doit en même
temps exciter toutes les Puiſſances , ſurtout les
Puiſſances alliées du Roi & de la République , à
prendre à un événement de cette nature une part
ſenſible. Que les ſuites funeſtes qui pourroient
réſulter de la démarche du Roi de Pruſſe , tant
pour le repos commun de l'Europe , que pour
chaque Puiſſance en particulier , & furtout pour
les pays voiſins des Etats de S. M. Pruffienne, font
évidentes. Que chaque Souverain a intérêt , pour
ſa propre fûreté , en faiſant cauſe commune avec
l'Impératrice Reine de Hongrie & avec le Roi , de
prendre les meſures convenables , non ſeulement
pour procurer à deux Puiſſances injuftement attaquées
, la fatisfaction qui leur eſt dûe , mais auſſi
pour preſcrire au pouvoir trop étendu du Roi de
Pruſſe des bornes qui puiſſent à l'avenir ſervir
d'abri contre les infultes d'un tel voiſin. Le Comte
de Beſtuchef ajoute que l'Impératrice de Ruſſie ,
vivement touchée de l'infortune du Roi , & ne
pouvant voir avec indifférence les entrepriſes de
S. M. Prufſienne , a pris la réſolution d'aſſiſter
efficacement & promptement le Roi , & d'envoyer
un corps conſidérable de ſes troupes au ſecours
de Sa Majeſté. Que ce corps eſt actuellement
en marche ſous les ordres du Feld-Maréchal
Apraxin , & qu'une néceſſité indiſpenſable l'obli
gera de traverſer une partie du territoire de la Pologne.
Que toutes les perſonnes qui jugeront fans
prévention , rendront juſtice à un projet qui ne
tend qu'à défendre les Alliés de la Ruffie , &à rétablir
la paix en Allemagne , en y remettant les
choſes dans unjuſte équilibre. Que fans doute
les Polonois faciliteront , autant qu'il dépendra
JANVIER . 17576 205
d'eux, lamarche des troupes Ruſſiennes , & s'empreſſferont
de concourir à venger le Roi leur maî
tre , & à faire échouer les vaſtes deſſeins du Roi
de Prufſfe. « Rien , continue le Comte de Beſtu-
>>chef, n'eſt plus propre pour cet effet , que de
>>rétablir en Pologne l'harmonie& la tranquillité
>>qui y font troublées depuis ſi long-temps , &de
>>prendre unanimement à coeur les circonstances
>>>préſentes. Ma très - gracieuſe Souveraine a déja
>>donné tant de preuves convaincantes de l'amitié
>fincere qu'Elle conſerve pour la République , &
>>de l'intérêt ſenſible qu'elle prend, tant au bien
>>de la Pologne en général , qu'à celui de chaque
>>P>olonois en particulier , que je ne doute nulle-
>>ment que Votre Excellence ne foit tout-à-fais
>>p>erfuadée des ſentimens de S. M. Impériale. Je
>me flatte pareillement que Votre Excellence ſe
>>fera un plaiſir d'engager ſes compatriotes ani-
>>més du point d'honneur &de l'amour qu'ils ont
>>pour leur Roi , à faire prévaloir le malheur de
>>ce Prince fur des débats domestiques , & fur des
>>haines particulieres..... Le moyen le plus fûr
>>de vous attirer l'approbation de S. M. Impériale,
>>>eſt de gagner les bonnes graces du Roi votre
>> maître , & de donner à ce Prince , ainſi qu'à la
>>République , des preuves inconteſtables de votre
>>>zele & de votre attachement. >>>> :
Le bruit court que le Roi & la République , à
l'exemple des autres Puiſſances de l'Europe , accorderont
inceſſamment le titre d'Impératrice à
cette Princeſſe, à qui la Pologne n'a donné juſqu'à
préſent que celui d'Autocratrice. Alors le fieur
Wolkonskoy prendra le caractere d'Ambaſſadeur.
Ces jours derniers le Poſtillon chargé des lettres
de Cracovie , a été aſſaſſiné entré Rodoſzice &
Konskie. On a retrouvé ſa malle dans un endrois
210 MERCURE DE FRANCE.
écarté du grand chemin; mais les paquets de let
tres qu'elle contenoit , avoient étéenlevés.
DE STOCKOLM , le 15 Décembre.
1
1
La Suede étant garante de la paix deWestphalie,
leComte deGoes , Miniſtre Plénipotentiaire de
la Cour de Vienne , & le Baron de Sack , Envoyé.
Extraordinaire de celle de Dreſde , après avoir
repréſenté au Roi la triſte ſituation de la Saxe, ont
réclamé pour cet Electorat les ſecours de la Couronne.
Sa Majesté a répondu qu'Elle voyoit avec
plaiſir la confiance que lui témoignoient ces deux
Cours; qu'Elle n'ignoroit pas les obligations que
la Suede avoit contractées par le Traité de Weftphalie;
qu'on la verroit toujours diſpoſée à les
remplir exactement : mais qu'avant de prendre
une réſolution définitive fur la réquiſition faite
par l'Impératrice Reine de Hongrie , & par le
Roi de Pologne , Electeur de Saxe , il étoit indiſpenſable
de ſe concerter avec la Couronne de
France , garante du même Traité. レイ
Cette Cour a renouvellé ſon Traité avec la
France pour douze ans, à compter du 12 Juillet
1756.
LesCommiſſaires établis par lesEtats du royaume,
pour inſtruire le procès des auteurs de la derniereconſpiration
, ont condamné le Comte de
Hardt& le Baron Eric deWrangel , à perdre la
tête.
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Résumé : DU NORD.
En 1756-1757, plusieurs événements militaires et diplomatiques marquent l'Europe. En Russie, les troupes commandées par le Feld-Maréchal Apraxin avancent sans rencontrer de maladies ni de désertions, grâce aux subsistances fournies le long de leur trajet. L'Impératrice de Russie a également envoyé des fonds à la Reine de Pologne pour aider les habitants affectés par l'invasion prussienne. À Varsovie, le Comte de Bestuchef, Grand Chancelier de Russie, adresse une lettre circulaire aux Sénateurs polonais, exprimant la compassion de l'Impératrice pour le roi de Pologne et condamnant les actions du roi de Prusse. La Russie prévoit d'envoyer des troupes sous le commandement d'Apraxin pour secourir le roi de Pologne, traversant une partie du territoire polonais. Le Comte de Bestuchef appelle à l'unité et à la tranquillité en Pologne pour soutenir le roi. En Suède, le Comte de Goes et le Baron de Sack réclament des secours pour la Saxe, mais la Suède doit se concerter avec la France avant de prendre une décision. La Suède renouvelle son traité avec la France pour douze ans. Par ailleurs, en Suède, les auteurs d'une conspiration sont condamnés à mort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 190-191
DÉCLARATION faite par l'ordre exprès de Sa Majesté Impériale de toutes les Russies.
Début :
Le titre d'Impérial que Pierre le Grand, de glorieuse mémoire, a pris, ou plutôt [...]
Mots clefs :
Titre, Majesté impériale, Successeur, Souverains, Russie, Monarchie, Couronne, Déclaration
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DÉCLARATION faite par l'ordre exprès de Sa Majesté Impériale de toutes les Russies.
DECLARATION faite par l'ordre exprès de Sa
Majefté Impériale de toutes les Ruffies.
»Le titre d'Impérial que Pierre le Grand , de
glorieuſe mémoire , a pris , ou plutôt renou
» vellé pour lui & pour fes fuccefleurs , appar¬
פ כ
tient depuis longtemps tant aux Souverains
» qu'à la Couronne & à la Monarchie de toutes
» les Ruffies. Sa Majefté Impériale regarde com-
« me contraire à la folidité de ce principe tout re-
» nouvellement des reverfales qu'on avoit don
» nées fucceffivement à chaque Puiffance lorf
» qu'elle reconnut ce titre. En conséquence ,
Sa
» Majefté vient d'ordonner à ſon Miniſtre de faire
» une déclaration générale que le titre d'Impérial,
» étant par fa nature même une fois attaché à la
» Couronne & à la Monarchie de Ruffie , & per
pétué depuis longues années & fucceffions , ni
Elle ni fes fuccefleurs à perpétuité ne pour
«<< ront plus renouveller lefdites reverfales , & en
>> core moins entretenir quelque correſpondan-
>> ce avec les Puiffances qui refuferont de reconnoî
>>tre le titre Impérial dans les perſonnes des
AVRIL. 1763. 191
"
Souverains de toutes les Ruffies , ainfi que dans
>> leur Couronne & leur Monarchie : & pour que
>>cette déclaration termine à jamais toutes les dif-
» ficultés dans une matiére qui ne doit en com-
» porter aucune , S. M. en fe conformant à la dé
> claration de l'Empéreur Pierre le Grand , dé-
» clare que le titre d'Impérial n'apportera au-
» cun changement au cérémonial ufité entre les
Cours , lequel reftera toujours fur le même
» pied.
Fait à Mofcou , ce 21 Novembre 1762.
Signé , WORONZow.
B. A. GALLITZIN.
Le Baron de Breteuil ayant envoyé ici cette dé
claration , Sa Majefté a ordonné qu'on y fît une
réponſe propre à conftater irrévocablement le cérémonial
entre les deux Cours , & à prévenir en
même temps les difficultés qui pourroit s'élever
dans la fuite , au préjudice de la bonne intelligen
-ce qu'Elle défire de perpétuer entre elles .
Majefté Impériale de toutes les Ruffies.
»Le titre d'Impérial que Pierre le Grand , de
glorieuſe mémoire , a pris , ou plutôt renou
» vellé pour lui & pour fes fuccefleurs , appar¬
פ כ
tient depuis longtemps tant aux Souverains
» qu'à la Couronne & à la Monarchie de toutes
» les Ruffies. Sa Majefté Impériale regarde com-
« me contraire à la folidité de ce principe tout re-
» nouvellement des reverfales qu'on avoit don
» nées fucceffivement à chaque Puiffance lorf
» qu'elle reconnut ce titre. En conséquence ,
Sa
» Majefté vient d'ordonner à ſon Miniſtre de faire
» une déclaration générale que le titre d'Impérial,
» étant par fa nature même une fois attaché à la
» Couronne & à la Monarchie de Ruffie , & per
pétué depuis longues années & fucceffions , ni
Elle ni fes fuccefleurs à perpétuité ne pour
«<< ront plus renouveller lefdites reverfales , & en
>> core moins entretenir quelque correſpondan-
>> ce avec les Puiffances qui refuferont de reconnoî
>>tre le titre Impérial dans les perſonnes des
AVRIL. 1763. 191
"
Souverains de toutes les Ruffies , ainfi que dans
>> leur Couronne & leur Monarchie : & pour que
>>cette déclaration termine à jamais toutes les dif-
» ficultés dans une matiére qui ne doit en com-
» porter aucune , S. M. en fe conformant à la dé
> claration de l'Empéreur Pierre le Grand , dé-
» clare que le titre d'Impérial n'apportera au-
» cun changement au cérémonial ufité entre les
Cours , lequel reftera toujours fur le même
» pied.
Fait à Mofcou , ce 21 Novembre 1762.
Signé , WORONZow.
B. A. GALLITZIN.
Le Baron de Breteuil ayant envoyé ici cette dé
claration , Sa Majefté a ordonné qu'on y fît une
réponſe propre à conftater irrévocablement le cérémonial
entre les deux Cours , & à prévenir en
même temps les difficultés qui pourroit s'élever
dans la fuite , au préjudice de la bonne intelligen
-ce qu'Elle défire de perpétuer entre elles .
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Résumé : DÉCLARATION faite par l'ordre exprès de Sa Majesté Impériale de toutes les Russies.
La déclaration, ordonnée par Sa Majesté Impériale de toutes les Russies, affirme que le titre d'Impérial, adopté par Pierre le Grand, est intrinsèquement lié à la Couronne et à la Monarchie russe. Ce titre a été reconnu par les souverains successifs et est considéré comme essentiel à la solidité du principe monarchique. Sa Majesté Impériale a ordonné à son ministre de déclarer que ce titre, une fois attaché à la Couronne, ne nécessitera plus de renouvellement de reconnaissance par les autres puissances. La déclaration précise que le titre d'Impérial n'apportera aucun changement au cérémonial entre les cours, qui restera inchangé. Cette déclaration vise à éviter toute difficulté future et à confirmer le cérémonial entre les cours russes et françaises. Elle a été signée à Moscou le 21 novembre 1762 par Woronzow et B. A. Gallitzin. Le Baron de Breteuil a transmis cette déclaration, et Sa Majesté a ordonné une réponse pour confirmer irrévocablement le cérémonial et prévenir les difficultés futures.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 191-193
DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi, pour servir de réponse à celle qui a été remise aux Baron de Breteuil par les Ministres de Sa Majesté Impériale de toutes les Russie.
Début :
Les titres ne sont rien par eux-mêmes ; ils n'ont de réalité qu'autant qu'ils sont reconnus ; [...]
Mots clefs :
Titres, Valeur, Souverains, Puissance, Couronne, Successeur, Princesse, Impératrice Élisabeth, Comtesse, Russie, Reconnaissance, Engagement, Déclaration
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi, pour servir de réponse à celle qui a été remise aux Baron de Breteuil par les Ministres de Sa Majesté Impériale de toutes les Russie.
DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi ,
pourfervir de réponſe à celle qui a été remiſe au
Baron de Breteuil par les Miniftres de Sa Majefté
Impéria e de toutes les Ruffies.
20
» Les titres ne font rien par eux- mêmes ; ils
n'ont de réalité qu'autant qu'ils font reconnus ;
& leur valeur dépend de l'idée qu'on y attache
& de l'étendue leur donnent ceux qui ont le
que
droit de les admettre , de les rejetter ou de les
limitter. Les Souverains eux - mêmes ne peuvent
pas s'attribuer des titres à leur choix ; l'aven
de leurs Sujets ne fuffit pas ; celui des autres
» Puiſſances eſt néceffaire , & chaque Couronne,
כ
192 MERCURE DE FRANCE .
libre de reconnoître ou de récufer un titre nou-
» veau , peut auſſi l'adopter avec les modifications
» & les conditions qui lui conviennent.
» En fuivant ce principe , Pierre I & ſes fucceffeurs
, jufqu'à l'impératrice Elifabeth , n'ont ja-
» mais été connus en France que fous la dénomi-
» nation de Czar. Cette Princeffe eft la premiere
de tous les Souverains de Ruffie à qui le Roi
ait accordé le titre Impérial , mais ce fut fous
» la condition expreffe que ce titre ne porteroit
aucun préjudice au cérémonial ufité entre
» les deux Cours.
39
L'Impératrice Elifabeth foufcrivit fans peine
» à cette condition , & s'en eft expliquée de la
se manière la plus précife dans la réverfale , dreffée
par fon ordre & fignée au mois de Mars 1745
par les Comtes de Beftucheff & de Woronzow.
La fille de Pierre I y témoigne toute fa fatisfaction
. Elle y reconnoît que c'eft par amitié & par
» une attention toute particuliere du Roi pour Elle,
que Sa Majeflé a condefcendu à la reconnoif
fance du titre Impérial que d'autres Puissances
lui ont déja concédé , & Elle avoue que cette com-
» plaifance du Roi lui eft tres - agréable.
و د
» Le Roi , animé des mêmes fentimens pour
» l'Impératrice Cathérine , ne fait point difficulté
s de lui accorder aujourd'hui le titre Impérial , & 33
de le reconnoître en Elle comme attaché au
30 Trône de Ruffie : mais Sa Majesté entend que
ɔ cette reconnoiſſance ſoit faite aux mêmes conditions
que fous les deux regnes précédens , &
» Elle déclare que, fi par la fuite quelqu'un des
fucceffeurs de l'Impératrice Catherine , oubliant
» cet engagement folemnel & réciproque , venoit
à former quelque prétention contraire à l'ufage
conftamment fuivi entre les deux Cours fur le
» rang
AVRIL. 1763. 193
८
» rang & la préféance , de ce moment la Couronne
de France , par une jufte réciprocité , reprendroit
fon ancien flyle , & cefferoit de don-
»ner le titre Impérial à celle de Ruffie.
כ כ
Cette déclaration tendante à prévenir tout
fujet de difficulté pour l'avenir , eft une preuve
de l'amitié du Roi pour l'Impératrice , & du defir
fincere qu'il a d'établir entre les deux Cours
une union folide & inaltérable .
Fait à Versailles le 18 Janvier 1763 .
Signé LE DUC DE PRASLIN.
pourfervir de réponſe à celle qui a été remiſe au
Baron de Breteuil par les Miniftres de Sa Majefté
Impéria e de toutes les Ruffies.
20
» Les titres ne font rien par eux- mêmes ; ils
n'ont de réalité qu'autant qu'ils font reconnus ;
& leur valeur dépend de l'idée qu'on y attache
& de l'étendue leur donnent ceux qui ont le
que
droit de les admettre , de les rejetter ou de les
limitter. Les Souverains eux - mêmes ne peuvent
pas s'attribuer des titres à leur choix ; l'aven
de leurs Sujets ne fuffit pas ; celui des autres
» Puiſſances eſt néceffaire , & chaque Couronne,
כ
192 MERCURE DE FRANCE .
libre de reconnoître ou de récufer un titre nou-
» veau , peut auſſi l'adopter avec les modifications
» & les conditions qui lui conviennent.
» En fuivant ce principe , Pierre I & ſes fucceffeurs
, jufqu'à l'impératrice Elifabeth , n'ont ja-
» mais été connus en France que fous la dénomi-
» nation de Czar. Cette Princeffe eft la premiere
de tous les Souverains de Ruffie à qui le Roi
ait accordé le titre Impérial , mais ce fut fous
» la condition expreffe que ce titre ne porteroit
aucun préjudice au cérémonial ufité entre
» les deux Cours.
39
L'Impératrice Elifabeth foufcrivit fans peine
» à cette condition , & s'en eft expliquée de la
se manière la plus précife dans la réverfale , dreffée
par fon ordre & fignée au mois de Mars 1745
par les Comtes de Beftucheff & de Woronzow.
La fille de Pierre I y témoigne toute fa fatisfaction
. Elle y reconnoît que c'eft par amitié & par
» une attention toute particuliere du Roi pour Elle,
que Sa Majeflé a condefcendu à la reconnoif
fance du titre Impérial que d'autres Puissances
lui ont déja concédé , & Elle avoue que cette com-
» plaifance du Roi lui eft tres - agréable.
و د
» Le Roi , animé des mêmes fentimens pour
» l'Impératrice Cathérine , ne fait point difficulté
s de lui accorder aujourd'hui le titre Impérial , & 33
de le reconnoître en Elle comme attaché au
30 Trône de Ruffie : mais Sa Majesté entend que
ɔ cette reconnoiſſance ſoit faite aux mêmes conditions
que fous les deux regnes précédens , &
» Elle déclare que, fi par la fuite quelqu'un des
fucceffeurs de l'Impératrice Catherine , oubliant
» cet engagement folemnel & réciproque , venoit
à former quelque prétention contraire à l'ufage
conftamment fuivi entre les deux Cours fur le
» rang
AVRIL. 1763. 193
८
» rang & la préféance , de ce moment la Couronne
de France , par une jufte réciprocité , reprendroit
fon ancien flyle , & cefferoit de don-
»ner le titre Impérial à celle de Ruffie.
כ כ
Cette déclaration tendante à prévenir tout
fujet de difficulté pour l'avenir , eft une preuve
de l'amitié du Roi pour l'Impératrice , & du defir
fincere qu'il a d'établir entre les deux Cours
une union folide & inaltérable .
Fait à Versailles le 18 Janvier 1763 .
Signé LE DUC DE PRASLIN.
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Résumé : DECLARATION faite par l'ordre exprès du Roi, pour servir de réponse à celle qui a été remise aux Baron de Breteuil par les Ministres de Sa Majesté Impériale de toutes les Russie.
Le document est une déclaration royale française datée du 18 janvier 1763, adressée à l'impératrice Élisabeth de Russie. Elle stipule que les titres souverains n'ont de valeur que s'ils sont reconnus par d'autres puissances. Les souverains ne peuvent s'attribuer des titres sans l'aval des autres cours. En France, les souverains russes étaient connus sous le titre de Czar jusqu'à Élisabeth, qui a reçu le titre impérial sous condition de ne pas modifier le cérémonial entre les deux cours. Élisabeth a accepté cette condition en mars 1745. Le roi de France accorde également le titre impérial à l'impératrice Catherine II, mais sous les mêmes conditions. La déclaration précise que si un successeur de Catherine II conteste ces conditions, la France cessera de reconnaître le titre impérial. Cette déclaration vise à prévenir tout conflit futur et témoigne de l'amitié et du désir d'une union solide entre les deux cours.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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