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Liste
2801
p. 58-73
Conte Arabe.
Début :
Le Calife Arbroun fut comparé par les Poëtes de son [...]
Mots clefs :
Calife, Arbre, Bague, Colère, Rire, Esprit, Mélancolie, Corneilles, Philosophes
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texteReconnaissance textuelle : Conte Arabe.
Conte Arab- e.
LECalise Arbroun fut
comparé par les Poëtes
seTon temps àun arbre
prodigieusement grand
qui estoit près de son
chasteau ; ses profondes
& vastes racines,c'estoit,
disoient-ils, la puissance
du Calife solidement cftablie;
la tigeeslevée de-,
cet arbre portoitjusquaux
nuës une teste superbe
,le Calife avoit
l'esprit sublime; la teste
de cet arbre étoit ornée
de fleurs & de fruits, ce
Calife estoit gracieux &
bienfaisant, en un mot il
n'avoitdedeffaut qu'une
noire melancolie
,
qui
obscurcissoit le brillant
de son esprit, mais pour
dissiper ces nuages melancoliques
il avoit fait
son amy dun Filosofe,
qui sçayoit égayer la Filosofie
par des morales
réjouissantes, &par de,.
foliescensées.
Le Calife Arbroun difoitque
l'esprit de Thomme
estant encore plus
maladif que son corps,
un bon Filosofe estoit
aussi necessaire auprès
d'un Princequ'un bon
Madecin.Unjour estant
ieui avec le Medecin de
-& melancolie câpres une
réverie profonde, & regardant
l'arbrequ'onluy
comparoit, il s'écria tout a-coup : Arbroun, Arbroun
, tu attristetes
amis parta melancolie,
comme cet arbre toufu
attriste cm. les ombrageant
les arbresqui l'environnent,
puis se tournant
vers le Filosofe:
Ecoute, amy,luy dit-il,
je te promets une bague
chaquefois que tu pourras
me faire rire. Bon,
reprit le Filosofe en secoüant
la teste, je ne gagneroispas
avec vousen
dix ans dequoy orner un
de mes doigts, j'auray
beau plaisanter vous ne
rirez jamais; ce fera quelquefois
ma faute,& quelquefois
la vostre
,
mais
vous jugerez de mes bons
mots selon vostre mauvaise
humeur, & je n'auray
poli-Lt de bague.
Hé bien,reprit le Calife,
toutes les fois que
tu pourras me prouver
quec'est ma faute de n'avoir
pas ry - de tes plaisanteries
,
je te les paieray
-cimme bonnes, maisil
faudra me prouver par
raison que j'aurois deu
rire.Vous me reduisez
à l impossible, dit le Filosose,
je puis bien prouver
par raisonqu'un bon
motestraisonnable,mais
quand on pourroit prouver
qu'il estrisible
, on ne
prouvera pointàunhomme
qu'il a tort de n'en
pas rire. Voyons pourtant,
continualeFilosose,
sivous rirez de ceque
ma conté ce matin la fille
de chambrede cette
veuve, dont le mary
mourut hier, c'est la veuvede
vostre maistre
d'Hostel. Vous sçavez
qu'elle se picquoit d'estre
la plus tendre épouse du
pays,
pays, & par consequent
elle va te picquer d'estre
la plus affligée veuve qui
fut jamais. Hier après
avoir, en presence de sa
fille de chambre, épuisé
Ces larmes & sa douleur,
elle s'enferma seule pour
pouvoir en liberté laisser
reposer [on affliction &
estudierlerole d'affligée
qu'elle a resolu de soustenir.
Elle cherchedans
fan miroir tous les airs
& Les changements de
visage qui peuvent con^
venir aux larmes qu'elle
répandra; car elle compte
que les larmes ne luy
manqueront pas. De toutes
ces grimacesd'affliction
qu elle estudioit au
miroir, une entreautres
luy parut si plaisante à
elie-mesme,qu'ellene
put s'empescherd'enrire:
après avoir un peu
ri elle recommença son
estude,autregrimace qui
luy parut encore plus
plaifainte,illuyprit alors
des éclats de rire si violents
6c si continus que
je croy qu'elle rira tant
qu'elle fera veuve.
Ce recit accompagné
desgrimaces de la veuve
que contrefit le Filo-
(ose
,- ne fit pas seulement
sourciller le Calife.
- Le Filosofe bilieux
v&ifc.oillerreedeosut bpleicdqeubéoanus rmots ,onn'en rit point
il plaisante , de rage, Se
par de vives secoussesil
veut ébranler leCalife,
comme un voyageur alteré
qui voudroit atraper
une poire,s'efforce
d'ébranler à secousses reiterées
le poirier dont il
desire ardemment le
fruit; mais le Calife est
inebranlable, le Filosose
elt outré, & cette colere
outrée dans un Filosose
qui veut faire riredevoit
avoir son effet
, mais le
Califeenburità peine..,
Se faire sourire ne suffisoit
pas pour gagner la
bague.Dans le moment
une voléeouplustostune
épaissenuée de corneilles
vint se reposer sur ce
grand arbre à qui nous
avons comparé le Calife.
Je vishier ces mesmes,
corneilles,dit impromt tu
le Filosose
,
elles pense,
rent desesperer un brutal
distrait, qui voyant cette
nuéedetristes oiseaux
noircir les fruits & les
fleurs d'un si bel arbre,
s'irrita d'abord, & oubliant
que cette tige est
groilè comme une tour,
voulut dans son premier
mouvement secouer ce
gros arbre comme un
jeune poirier.
Imaginez-vous cet extravagantoccupé
du desir
defaire envoler ces
corneilles, transporté de
colere contre elles , il
redoubloit ses secousses
en se meurtrissant le dos
contrc le tronc de l'arbre,
comme nous voyons les
petitsenfans en colere,
frapper du poing la muraille
qui leur a fait une
bosse au front; le recit
que je vous fais n'est pas
riGble, mais je ne pûsjamais
m'empescher de rire
en voyant la chose en
original. Je croy que j'en
eusse ri comme toy, dit
le Calife, si je l'eusse veu.
Vous deviez donc rire
en me voyant en colere
vouloir pardes secousses
de plaisanteries reiterées
chasser de vostre teste les
noires corneilles,c'est-àdire,
les soucis &C les chagrinsqui
vous offuC.
quent. Je t'entens, dit le
Calife, en tirant de son.
doigt une bague, tu me
prouve que je devois rire
en voyant ta colere
,
ainsi
tu as gagné la bague..
C'est de ce conte qu'est
venu le ProverbeArabe
qui dit à propos des
grands,
grands Seigneurs, que
leur grandeur & leurs
soucis accablentde mélancolie,
Ils ontune volée
de corneillesdans la
iefle*
On
LECalise Arbroun fut
comparé par les Poëtes
seTon temps àun arbre
prodigieusement grand
qui estoit près de son
chasteau ; ses profondes
& vastes racines,c'estoit,
disoient-ils, la puissance
du Calife solidement cftablie;
la tigeeslevée de-,
cet arbre portoitjusquaux
nuës une teste superbe
,le Calife avoit
l'esprit sublime; la teste
de cet arbre étoit ornée
de fleurs & de fruits, ce
Calife estoit gracieux &
bienfaisant, en un mot il
n'avoitdedeffaut qu'une
noire melancolie
,
qui
obscurcissoit le brillant
de son esprit, mais pour
dissiper ces nuages melancoliques
il avoit fait
son amy dun Filosofe,
qui sçayoit égayer la Filosofie
par des morales
réjouissantes, &par de,.
foliescensées.
Le Calife Arbroun difoitque
l'esprit de Thomme
estant encore plus
maladif que son corps,
un bon Filosofe estoit
aussi necessaire auprès
d'un Princequ'un bon
Madecin.Unjour estant
ieui avec le Medecin de
-& melancolie câpres une
réverie profonde, & regardant
l'arbrequ'onluy
comparoit, il s'écria tout a-coup : Arbroun, Arbroun
, tu attristetes
amis parta melancolie,
comme cet arbre toufu
attriste cm. les ombrageant
les arbresqui l'environnent,
puis se tournant
vers le Filosofe:
Ecoute, amy,luy dit-il,
je te promets une bague
chaquefois que tu pourras
me faire rire. Bon,
reprit le Filosofe en secoüant
la teste, je ne gagneroispas
avec vousen
dix ans dequoy orner un
de mes doigts, j'auray
beau plaisanter vous ne
rirez jamais; ce fera quelquefois
ma faute,& quelquefois
la vostre
,
mais
vous jugerez de mes bons
mots selon vostre mauvaise
humeur, & je n'auray
poli-Lt de bague.
Hé bien,reprit le Calife,
toutes les fois que
tu pourras me prouver
quec'est ma faute de n'avoir
pas ry - de tes plaisanteries
,
je te les paieray
-cimme bonnes, maisil
faudra me prouver par
raison que j'aurois deu
rire.Vous me reduisez
à l impossible, dit le Filosose,
je puis bien prouver
par raisonqu'un bon
motestraisonnable,mais
quand on pourroit prouver
qu'il estrisible
, on ne
prouvera pointàunhomme
qu'il a tort de n'en
pas rire. Voyons pourtant,
continualeFilosose,
sivous rirez de ceque
ma conté ce matin la fille
de chambrede cette
veuve, dont le mary
mourut hier, c'est la veuvede
vostre maistre
d'Hostel. Vous sçavez
qu'elle se picquoit d'estre
la plus tendre épouse du
pays,
pays, & par consequent
elle va te picquer d'estre
la plus affligée veuve qui
fut jamais. Hier après
avoir, en presence de sa
fille de chambre, épuisé
Ces larmes & sa douleur,
elle s'enferma seule pour
pouvoir en liberté laisser
reposer [on affliction &
estudierlerole d'affligée
qu'elle a resolu de soustenir.
Elle cherchedans
fan miroir tous les airs
& Les changements de
visage qui peuvent con^
venir aux larmes qu'elle
répandra; car elle compte
que les larmes ne luy
manqueront pas. De toutes
ces grimacesd'affliction
qu elle estudioit au
miroir, une entreautres
luy parut si plaisante à
elie-mesme,qu'ellene
put s'empescherd'enrire:
après avoir un peu
ri elle recommença son
estude,autregrimace qui
luy parut encore plus
plaifainte,illuyprit alors
des éclats de rire si violents
6c si continus que
je croy qu'elle rira tant
qu'elle fera veuve.
Ce recit accompagné
desgrimaces de la veuve
que contrefit le Filo-
(ose
,- ne fit pas seulement
sourciller le Calife.
- Le Filosofe bilieux
v&ifc.oillerreedeosut bpleicdqeubéoanus rmots ,onn'en rit point
il plaisante , de rage, Se
par de vives secoussesil
veut ébranler leCalife,
comme un voyageur alteré
qui voudroit atraper
une poire,s'efforce
d'ébranler à secousses reiterées
le poirier dont il
desire ardemment le
fruit; mais le Calife est
inebranlable, le Filosose
elt outré, & cette colere
outrée dans un Filosose
qui veut faire riredevoit
avoir son effet
, mais le
Califeenburità peine..,
Se faire sourire ne suffisoit
pas pour gagner la
bague.Dans le moment
une voléeouplustostune
épaissenuée de corneilles
vint se reposer sur ce
grand arbre à qui nous
avons comparé le Calife.
Je vishier ces mesmes,
corneilles,dit impromt tu
le Filosose
,
elles pense,
rent desesperer un brutal
distrait, qui voyant cette
nuéedetristes oiseaux
noircir les fruits & les
fleurs d'un si bel arbre,
s'irrita d'abord, & oubliant
que cette tige est
groilè comme une tour,
voulut dans son premier
mouvement secouer ce
gros arbre comme un
jeune poirier.
Imaginez-vous cet extravagantoccupé
du desir
defaire envoler ces
corneilles, transporté de
colere contre elles , il
redoubloit ses secousses
en se meurtrissant le dos
contrc le tronc de l'arbre,
comme nous voyons les
petitsenfans en colere,
frapper du poing la muraille
qui leur a fait une
bosse au front; le recit
que je vous fais n'est pas
riGble, mais je ne pûsjamais
m'empescher de rire
en voyant la chose en
original. Je croy que j'en
eusse ri comme toy, dit
le Calife, si je l'eusse veu.
Vous deviez donc rire
en me voyant en colere
vouloir pardes secousses
de plaisanteries reiterées
chasser de vostre teste les
noires corneilles,c'est-àdire,
les soucis &C les chagrinsqui
vous offuC.
quent. Je t'entens, dit le
Calife, en tirant de son.
doigt une bague, tu me
prouve que je devois rire
en voyant ta colere
,
ainsi
tu as gagné la bague..
C'est de ce conte qu'est
venu le ProverbeArabe
qui dit à propos des
grands,
grands Seigneurs, que
leur grandeur & leurs
soucis accablentde mélancolie,
Ils ontune volée
de corneillesdans la
iefle*
On
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Résumé : Conte Arabe.
Le texte relate l'histoire du Calife Arbroun, comparé à un arbre majestueux dont les racines incarnent sa puissance, la tige élevée symbolise son esprit sublime, et les fleurs et fruits représentent sa grâce et sa bienfaisance. Cependant, Arbroun est tourmenté par une mélancolie profonde qui obscurcit son esprit. Pour y remédier, il s'entoure d'un philosophe chargé de le divertir et de dissiper ses sombres pensées. Un jour, en contemplant l'arbre qui le symbolise, Arbroun exprime sa tristesse et compare son ombre à celle de l'arbre. Il promet une bague au philosophe chaque fois qu'il parviendra à le faire rire. Le philosophe, sceptique, affirme que cela est impossible, car la mélancolie du Calife est profonde. Il raconte alors l'histoire d'une veuve hypocrite qui, malgré ses efforts pour paraître affligée, finit par rire en se regardant dans un miroir. Cependant, cette histoire ne parvient pas à faire rire Arbroun. Le philosophe, frustré, utilise une métaphore des corneilles qui noircissent les fruits de l'arbre, symbolisant les soucis du Calife. Il décrit un homme en colère tentant vainement de secouer un arbre pour chasser les corneilles, se blessant lui-même dans l'effort. Cette image finit par faire sourire Arbroun, qui reconnaît alors la justesse de la comparaison et offre une bague au philosophe. Cette anecdote a donné naissance au proverbe arabe selon lequel la grandeur et les soucis des grands seigneurs les accablent de mélancolie, symbolisés par une volée de corneilles dans la tête.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2802
p. 80-81
EPISTRE chagrine. Sur le mot de l'Enigme qui est le MELON.
Début :
Quand il gresle quelle frayeur [...]
Mots clefs :
Melon, Vin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPISTRE chagrine. Sur le mot de l'Enigme qui est le MELON.
EPISTRE
chagrine.
Sur le mot de l'Enigme
quiestle MELON. L Es Melons ne valent
rien sur la fin de l'Automne,
à peine puis- je les souffrir
en plein Esié : que je
fuis ndigné de le voir comparé
au vin: le vin est le
symbole de la sincerité, le
melon est le symbole de la
tromperie, le vin donne du
courage, le melon ne donne
que dela crainte.
Quand il gresse quelle frayeur
A-t-onpour son palais de verres
Quand on l'achette on a bien peur
De ne trouver en luy qu'unfade
goustdeterre.
Dans un estomac rapporteur,
Des nezil devient la terreur:
Quandonle mange on a la crainte
D'estre tourmenté d'une éprainte;
Toujours crainte, terreur,frayeur.
Dans cefruitpesant ~& trompeur,
Eny révanttantostje craignois.
la migraine :
Mauditsoitlefruit ~& lagraine,
L'autheur de l'Enigme &le nom
De mon ennemi le Melon.
chagrine.
Sur le mot de l'Enigme
quiestle MELON. L Es Melons ne valent
rien sur la fin de l'Automne,
à peine puis- je les souffrir
en plein Esié : que je
fuis ndigné de le voir comparé
au vin: le vin est le
symbole de la sincerité, le
melon est le symbole de la
tromperie, le vin donne du
courage, le melon ne donne
que dela crainte.
Quand il gresse quelle frayeur
A-t-onpour son palais de verres
Quand on l'achette on a bien peur
De ne trouver en luy qu'unfade
goustdeterre.
Dans un estomac rapporteur,
Des nezil devient la terreur:
Quandonle mange on a la crainte
D'estre tourmenté d'une éprainte;
Toujours crainte, terreur,frayeur.
Dans cefruitpesant ~& trompeur,
Eny révanttantostje craignois.
la migraine :
Mauditsoitlefruit ~& lagraine,
L'autheur de l'Enigme &le nom
De mon ennemi le Melon.
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Résumé : EPISTRE chagrine. Sur le mot de l'Enigme qui est le MELON.
L'épître exprime une aversion pour le melon, jugé insipide et trompeur. L'auteur le compare défavorablement au vin, symbole de sincérité. Il craint un goût fade, des troubles digestifs et des migraines. Il qualifie le melon de 'fruit pesant et trompeur' et le désigne comme son ennemi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2803
p. 82
L'APOLOGIE du Melon contre le vin.
Début :
Au Melon doit ceder la bachique liqueur, [...]
Mots clefs :
Melon, Vin
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texteReconnaissance textuelle : L'APOLOGIE du Melon contre le vin.
L'APOLOGIE
du Melon contre levin.
Au Melon doit ceder la bachique
liqueur,
Plusdelicieux qu'ambrosie
, Jamais on ne le falsifie,
Jamais Melon fumeux n'entesta.
son mangeur.
En nous rafraishissantilguérit
la miyraine:
Beni soit le fruit ~& la graine,
Jjautheur de l'Enigme, ~& le
nom
Demon cher amy le Melon.
du Melon contre levin.
Au Melon doit ceder la bachique
liqueur,
Plusdelicieux qu'ambrosie
, Jamais on ne le falsifie,
Jamais Melon fumeux n'entesta.
son mangeur.
En nous rafraishissantilguérit
la miyraine:
Beni soit le fruit ~& la graine,
Jjautheur de l'Enigme, ~& le
nom
Demon cher amy le Melon.
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2804
p. 83-84
ENIGME.
Début :
Ma froideur est sans borne avec mes ennemis, [...]
Mots clefs :
Pipe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
MAfroideur est sans borne
avec mes ennemis,
J'ay de l'ardeurpour mes ttmis,
C'estpoureuxseulsqueje respire,
Je les entretienssansrien dire,
Jesoulage leurs maux,je calme
leurs ennuis,
Je m'estonne qu'estant aussipeu
que je fuis,
J'occupe tant de bonnes testes
;
Telquifit degrandes cenquestes
Dmsiefprit qui m'anime a
puisésonconseils
Tels'endort avec moy la cervelle
troubliée
Quon trouve sage à son reveil,
Et tel dans certaineassemblée,
Sur table me voyant doublée
Ëp-j quadruplée,
Pour me mieux deviner me
touchant de la main,
Reve à moy jusqu'au lendemain.
MAfroideur est sans borne
avec mes ennemis,
J'ay de l'ardeurpour mes ttmis,
C'estpoureuxseulsqueje respire,
Je les entretienssansrien dire,
Jesoulage leurs maux,je calme
leurs ennuis,
Je m'estonne qu'estant aussipeu
que je fuis,
J'occupe tant de bonnes testes
;
Telquifit degrandes cenquestes
Dmsiefprit qui m'anime a
puisésonconseils
Tels'endort avec moy la cervelle
troubliée
Quon trouve sage à son reveil,
Et tel dans certaineassemblée,
Sur table me voyant doublée
Ëp-j quadruplée,
Pour me mieux deviner me
touchant de la main,
Reve à moy jusqu'au lendemain.
Fermer
2805
p. 1-11
LETTRE A DEUX Dames paresseuses, par feu Monsieur P....
Début :
Je sçai, Madame, avec quelle austerité vous pratiquez la Regle [...]
Mots clefs :
Fainéantise, Amour, Paresseuse, Paresse, Dames
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE A DEUX Dames paresseuses, par feu Monsieur P....
LETTRE A DEXIAT
Dames pareBeuses,parfeu
I - Monsieur P. E sçai, Madame, avec
quelle austerité vous
pratiquez la Regle de vôtre
Bienheureute Paresse;
-& que pour tous les biens
du mondevous ne voudriez
pas violer le voeu de
faineantise que vous avez
fait entre mes mains, aussi
n'est-ce pas pour vous le
faire rompre que je vous
donne la fatigue de lire
celle-ci, mais feulement
pour vous délivrer de
quelques scrupules, dans
lesquels une paresse supersticieuse
comme la vôtre,
pourroit nous faire tomber.
Quoiqu'une bonne paresseuse
Ne connoisse point d'autre bitn
Capable de la rendre heureuse,
éluUee cceelluuiiddeenneefaire rriieenn,
Ellepeuttoutefois étant bien
à sonaise,
Gisant dans une bonne chaise,
Ou la tête sur son Chevet,
Permettre qu'un Galand la
cajoll e & la batJe,
Pourvû que le baiser soit
modejîe & discret,
Etquelecajoleur lui plaisi.
Quoique l'indolence&
la faineantise soient les
principales vertus de vôtre
tranquille profession,
néanmoins en toutesûreté
de paresse vous pouvez
recevoir des Billets doux
avec plaisir,les lire.
attention, les serrer avec
foin, pourvu que vous n'y
répondiez querarement,
Si cen'estlors, quelestile
vous plaît.
Jjhtqyque l'employ soit dfez
doux
Oelffans doutetrop entre.
prendre
Quede donner un ywde'Z;
vous,
Et si chargerencordufonçy
de s'y rendre:
Maissil'occasion vous vient
{ taster le poux
Innocemment s'entend,c'est
sotise entre nous
DeneJepasdonner lapeine
de la prendre.
Car je crois, Mesdames,
que vous sçavez que de
toutes les occasions qui
sont au monde,il n'y a
que celles de l'amour qui
ne sont point chauves, &
que cela futainsi ordonne
par l'amourmêmeenfaveurde
la paresse Ton1
ayeule maternelle, de peur
qu'elle & les siens ne filasent
privez du plaisir de
ces fortes d'occasions, s'il
y avoit tant de peineà les
prendre.
Aller au devant d'un Amant
Contrefaire la langoureuse,
Et minauder à tout moment
Pourparoître plusgratieuse,
C'est un métier assurement
Indigne d'une paresseuse:
Mais resister objljYJérnfnt
Aux douceurs d'une ame
amoureuse,
Et nevouloir passeulement
Consentir qu'on vous rende
heureuse;
Aimer mieux éternellement
Estreseule triste & réveuse,
Que suivre Id, pente joyeu- DDefonproperetempee~rarammeenntt,
Cette njie à mon jugement
E(ltôtoutardbiencnnuyevfe
Et trop penibleajjnrément
Pourunejeune paresseuse.
J'avouë que dans les
statuts de la pure nonchalance
il est expressement
défenduàtoutes celles
qui comme vous veulent
vivre ôc mourir sous
les douces loix d'une rigoureuseparesse,
de quelque
taille,beauté & condition
qu'elles puissent être,
d'avoir jamais dans tout le
cours de leur vie aucun
foin de leur ménage
, artache
pour leurs maris ou
inquiétude pour leurs ensans,
semblablement de
faire en quelque temps
que ce soit des visites de
devoir, de cérémonie ou
de parenté, brefde se mêler
d'autre chose dans le
mode que de ce qui se fera
entre les murailles de leur
chambre;cela n'empêche
pas toutefois qu'une veritable
faineante
,
sans enfreindre
son observance,
ne puisse se servir du privilege
accordé de tout
temps à lamolesse de ion
sexe..
S/. quelqu'un à son gré
vient luyfaire la cour Riennel'oblige alors d'être
fort rigoureuse.
Quand on ne fait rienque
l'amour
On n'jenet'siufofi moins pares-
Voila, Mesdames, les
scrupules qui auroient pû
assurément vous faire de
la peine, étant aussiparesseuses,
aussi jeunes & aussi
saines que vous l'êtes, si
la charité que l'on doit
avoir pour ceux de sa fcde
ne m'avoit fait sortir
de la profonde oysiveté
où je fuis pour accommoder
, suivant laveritable
explication des maximes
,- les plaisirs de vôtre âge
& les devoirs de vôtre
profession.Adieu,je m'endors,
ainsi soit de vous.
Dames pareBeuses,parfeu
I - Monsieur P. E sçai, Madame, avec
quelle austerité vous
pratiquez la Regle de vôtre
Bienheureute Paresse;
-& que pour tous les biens
du mondevous ne voudriez
pas violer le voeu de
faineantise que vous avez
fait entre mes mains, aussi
n'est-ce pas pour vous le
faire rompre que je vous
donne la fatigue de lire
celle-ci, mais feulement
pour vous délivrer de
quelques scrupules, dans
lesquels une paresse supersticieuse
comme la vôtre,
pourroit nous faire tomber.
Quoiqu'une bonne paresseuse
Ne connoisse point d'autre bitn
Capable de la rendre heureuse,
éluUee cceelluuiiddeenneefaire rriieenn,
Ellepeuttoutefois étant bien
à sonaise,
Gisant dans une bonne chaise,
Ou la tête sur son Chevet,
Permettre qu'un Galand la
cajoll e & la batJe,
Pourvû que le baiser soit
modejîe & discret,
Etquelecajoleur lui plaisi.
Quoique l'indolence&
la faineantise soient les
principales vertus de vôtre
tranquille profession,
néanmoins en toutesûreté
de paresse vous pouvez
recevoir des Billets doux
avec plaisir,les lire.
attention, les serrer avec
foin, pourvu que vous n'y
répondiez querarement,
Si cen'estlors, quelestile
vous plaît.
Jjhtqyque l'employ soit dfez
doux
Oelffans doutetrop entre.
prendre
Quede donner un ywde'Z;
vous,
Et si chargerencordufonçy
de s'y rendre:
Maissil'occasion vous vient
{ taster le poux
Innocemment s'entend,c'est
sotise entre nous
DeneJepasdonner lapeine
de la prendre.
Car je crois, Mesdames,
que vous sçavez que de
toutes les occasions qui
sont au monde,il n'y a
que celles de l'amour qui
ne sont point chauves, &
que cela futainsi ordonne
par l'amourmêmeenfaveurde
la paresse Ton1
ayeule maternelle, de peur
qu'elle & les siens ne filasent
privez du plaisir de
ces fortes d'occasions, s'il
y avoit tant de peineà les
prendre.
Aller au devant d'un Amant
Contrefaire la langoureuse,
Et minauder à tout moment
Pourparoître plusgratieuse,
C'est un métier assurement
Indigne d'une paresseuse:
Mais resister objljYJérnfnt
Aux douceurs d'une ame
amoureuse,
Et nevouloir passeulement
Consentir qu'on vous rende
heureuse;
Aimer mieux éternellement
Estreseule triste & réveuse,
Que suivre Id, pente joyeu- DDefonproperetempee~rarammeenntt,
Cette njie à mon jugement
E(ltôtoutardbiencnnuyevfe
Et trop penibleajjnrément
Pourunejeune paresseuse.
J'avouë que dans les
statuts de la pure nonchalance
il est expressement
défenduàtoutes celles
qui comme vous veulent
vivre ôc mourir sous
les douces loix d'une rigoureuseparesse,
de quelque
taille,beauté & condition
qu'elles puissent être,
d'avoir jamais dans tout le
cours de leur vie aucun
foin de leur ménage
, artache
pour leurs maris ou
inquiétude pour leurs ensans,
semblablement de
faire en quelque temps
que ce soit des visites de
devoir, de cérémonie ou
de parenté, brefde se mêler
d'autre chose dans le
mode que de ce qui se fera
entre les murailles de leur
chambre;cela n'empêche
pas toutefois qu'une veritable
faineante
,
sans enfreindre
son observance,
ne puisse se servir du privilege
accordé de tout
temps à lamolesse de ion
sexe..
S/. quelqu'un à son gré
vient luyfaire la cour Riennel'oblige alors d'être
fort rigoureuse.
Quand on ne fait rienque
l'amour
On n'jenet'siufofi moins pares-
Voila, Mesdames, les
scrupules qui auroient pû
assurément vous faire de
la peine, étant aussiparesseuses,
aussi jeunes & aussi
saines que vous l'êtes, si
la charité que l'on doit
avoir pour ceux de sa fcde
ne m'avoit fait sortir
de la profonde oysiveté
où je fuis pour accommoder
, suivant laveritable
explication des maximes
,- les plaisirs de vôtre âge
& les devoirs de vôtre
profession.Adieu,je m'endors,
ainsi soit de vous.
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Résumé : LETTRE A DEUX Dames paresseuses, par feu Monsieur P....
La lettre s'adresse à des dames paresseuses, les rassurant que la lecture de cette missive ne troublera pas leur fainéantise. L'auteur autorise certaines libertés, comme recevoir et lire des billets doux, sans y répondre immédiatement. Il encourage à ne pas éviter les occasions d'amour, car elles sont destinées aux paresseuses. Résister aux avances amoureuses est déconseillé, car cela serait trop pénible. Les véritables fainéantes doivent éviter les préoccupations ménagères ou familiales, mais peuvent se permettre des courtoisies amoureuses sans trahir leur paresse. La lettre se conclut en assurant que les scrupules des destinataires sont levés, leur permettant de jouir des plaisirs de leur âge tout en restant fidèles à leur paresse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2806
p. 11-20
LA LIBERTÉ. Cantate nouvelle.
Début :
De l'Or & de l'Argent le charme insurmontable [...]
Mots clefs :
Liberté, Charme, Ardeur , Plaisirs, Désir
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texteReconnaissance textuelle : LA LIBERTÉ. Cantate nouvelle.
LALIBERTE.
Cantate nouvelle.
DEl'Or & de l'Argent le
charme insurmontable
Fait que tout retentit de
leur prix trop vanté:
Mais je pretens chanterun
bien plus estimable,
C'est l'innocente Liberté.
A ce projet tout m'écoute,
Tout s'accorde àmes desirs,
Et pour m'ouvrir une
route
Je vois voler les plaisirs.
0 douce liberté, qui peut
goûter tes charmes,
Ne voir point d'autre objet
digne de son ardeur,
Son coeur n'est point touché
du foin de la grandeur
Il sçait , en l'évitant s'épargner
mille allarmes.
Rien ne peut troubler son
bonheur, Jamaisen disputant un
chimérique honneur
;Un rival préferé ne fit
couler seslarmes.
0 douce liberté, qui peut
goûtertes charmes ,
Ne voit point d'autre objet
digne de son ardeur.
Dansunétattoûjours
tranquile
Il voit, sans se livrer à leurs
indignes fers,
La basse flatterie; & la
crainte servile
Prendresoin d'avilir les
coeurs de l'univers.
Sur la plus terrible des
Mers
Il voit à tout nôtre art la
fortune indocile
Nous presenter ses bords
de naufrages couverts,
Et son indépendance est
comme un sûr azile
Quile met à l'abri des plus
<fam»eux rev-ers. C'estcequ'ennos bois
l'oyseau chante
En fuyant la captivité,
Liberté, liberté.
Sans la liberté qui m'enchante
Un coeurest toûjoursagité.
Est-ce le bien qui nous
contente,
Et vaut-il tous les soins
dont ilest acheté?
Liberté, liberté.
C'est ce qu'en nos bois
l'oyseau chante.
Jusqu'où la liberté portet-
elle ses droits ?
A table qui suit d'autres
loix
Languira dans le plaisir
même,
Quoiqu'on trouve à s'y
trvoêirmune deou,ceur «x-
Un repas n'a rien de charmanc
Quand on s'y contraint
un moment.
Fuyez
,
fuyez tendre eI:J
clavage;
Pour mieux ressentir l'avantage
De se trouver en liberté,
Il fautêtre échapé du funeste
naufrage
Que l'on fait en suivant
une ingrate beauté.
Mais ô present du Ciel,
que même l'innocence
Ne peut nous assûrer dans
la jeune saison!
Toutt'attaque à la fois,
le sçavoir,l'ignorance,
Les moeurs, les préjugez,
les sens &la raison
Tout s'empresse à l'en,vy
de nous donner un
Maître;
Sile faux honneur ne peut
l'être,
Le plaisirsnoussoûmet
morce, -
L'interest avec plus de
force
Asservit nos coeurs pour
jamais.
La liberté qui nous appelle
Ne s'offrepoint sans les
plaisirs:
Mais on n'y peut courir
sans elle
Qu'ilsn'échappent à nos
desirs.
Sous le nom du devoir que
d'égards sur la terre
Nous rendent l'un de l'autre
esclaves malheureux!
L'opinion nous livre une.
éternelle guerre,
Et de tous nos liens c'est
le plus rigoureux.
Que d'écüeils,que de naufrages
Menacent la liberté!
Mais regagnons les rivages
Laissonsgronder les orages,
Dont je me vis agité :
Que les autres rendus sages"
Par ce bien que j'ai chanté
Connoissent les avantages
D'en jouir en fiîreré.
Cantate nouvelle.
DEl'Or & de l'Argent le
charme insurmontable
Fait que tout retentit de
leur prix trop vanté:
Mais je pretens chanterun
bien plus estimable,
C'est l'innocente Liberté.
A ce projet tout m'écoute,
Tout s'accorde àmes desirs,
Et pour m'ouvrir une
route
Je vois voler les plaisirs.
0 douce liberté, qui peut
goûter tes charmes,
Ne voir point d'autre objet
digne de son ardeur,
Son coeur n'est point touché
du foin de la grandeur
Il sçait , en l'évitant s'épargner
mille allarmes.
Rien ne peut troubler son
bonheur, Jamaisen disputant un
chimérique honneur
;Un rival préferé ne fit
couler seslarmes.
0 douce liberté, qui peut
goûtertes charmes ,
Ne voit point d'autre objet
digne de son ardeur.
Dansunétattoûjours
tranquile
Il voit, sans se livrer à leurs
indignes fers,
La basse flatterie; & la
crainte servile
Prendresoin d'avilir les
coeurs de l'univers.
Sur la plus terrible des
Mers
Il voit à tout nôtre art la
fortune indocile
Nous presenter ses bords
de naufrages couverts,
Et son indépendance est
comme un sûr azile
Quile met à l'abri des plus
<fam»eux rev-ers. C'estcequ'ennos bois
l'oyseau chante
En fuyant la captivité,
Liberté, liberté.
Sans la liberté qui m'enchante
Un coeurest toûjoursagité.
Est-ce le bien qui nous
contente,
Et vaut-il tous les soins
dont ilest acheté?
Liberté, liberté.
C'est ce qu'en nos bois
l'oyseau chante.
Jusqu'où la liberté portet-
elle ses droits ?
A table qui suit d'autres
loix
Languira dans le plaisir
même,
Quoiqu'on trouve à s'y
trvoêirmune deou,ceur «x-
Un repas n'a rien de charmanc
Quand on s'y contraint
un moment.
Fuyez
,
fuyez tendre eI:J
clavage;
Pour mieux ressentir l'avantage
De se trouver en liberté,
Il fautêtre échapé du funeste
naufrage
Que l'on fait en suivant
une ingrate beauté.
Mais ô present du Ciel,
que même l'innocence
Ne peut nous assûrer dans
la jeune saison!
Toutt'attaque à la fois,
le sçavoir,l'ignorance,
Les moeurs, les préjugez,
les sens &la raison
Tout s'empresse à l'en,vy
de nous donner un
Maître;
Sile faux honneur ne peut
l'être,
Le plaisirsnoussoûmet
morce, -
L'interest avec plus de
force
Asservit nos coeurs pour
jamais.
La liberté qui nous appelle
Ne s'offrepoint sans les
plaisirs:
Mais on n'y peut courir
sans elle
Qu'ilsn'échappent à nos
desirs.
Sous le nom du devoir que
d'égards sur la terre
Nous rendent l'un de l'autre
esclaves malheureux!
L'opinion nous livre une.
éternelle guerre,
Et de tous nos liens c'est
le plus rigoureux.
Que d'écüeils,que de naufrages
Menacent la liberté!
Mais regagnons les rivages
Laissonsgronder les orages,
Dont je me vis agité :
Que les autres rendus sages"
Par ce bien que j'ai chanté
Connoissent les avantages
D'en jouir en fiîreré.
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Résumé : LA LIBERTÉ. Cantate nouvelle.
La cantate 'LALIBERTE' célèbre la liberté comme un bien supérieur à l'or et à l'argent. L'auteur exalte la liberté, la décrivant comme un état où le cœur est apaisé, loin des soucis de grandeur et des disputes pour des honneurs chimériques. La liberté permet d'éviter la flatterie, la crainte servile et les dangers des mers, offrant un refuge sûr contre les revers. Elle est comparée à un oiseau chantant dans les bois, symbolisant la fuite de la captivité. Sans liberté, le cœur reste agité. La liberté est associée au plaisir et à la tranquillité, contrastant avec les contraintes et les souffrances de l'esclavage. Le texte met en garde contre diverses menaces à la liberté, telles que le savoir, l'ignorance, les mœurs, les préjugés, les sens et la raison, qui peuvent asservir les cœurs. Il critique également les faux honneurs, les plaisirs, l'intérêt et l'opinion, qui rendent les hommes esclaves les uns des autres. Malgré les dangers, l'auteur encourage à regagner les rivages de la liberté et à profiter de ses avantages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2807
p. 20-24
LE PHENIX, Nouvelle Elegie.
Début :
Je ne puis resister à mon ardeur extrême, [...]
Mots clefs :
Phénix, Ardeur , Coeur
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texteReconnaissance textuelle : LE PHENIX, Nouvelle Elegie.
LEPHENIX,
Nouvelle Elegie,
E ne puisresisteràmon
ardeur extrême,
Souffrez donc belle Iris,
souffrez queje vous
aime,
Si d'un amant tropvieux
vous méprisez l'ardeur,
Il faut me preparer à mourir
de douleur;
Je mourrai, volontiers, iL
ne m'est pas possible,
Avant quede mourir; de
vous rendre sensible,
Trop heureux! moy, qui
suis un Phenix en
amour,
Si de ma cendre, aussi je
renaissois unjour
Et plus jeune & plus beau,
j'aurois lieu de pretendre
A mon tour, belle Iris
de vous voir le coeur
tendre,
Vous ne me verriez pas
inconstant&leger,
Et je ne fongerois jamais
à vous changer.
Que de douceur pour
vous, de marques de
tendresse;
Que de plaisir, pour moi,
de revoir ma Maîtresse,
Et lui trouver un coeur
tout pleind'un nouveau
feu.
Vous m'en feriez, Iris,
bien-tôt un tendre
aveu,
Je vous appellercis des
deux noms, que suggere
Ce petit Dieu des coeurs,
que partout on revere,
Quelquefois mes soupirs
vous apprendroient
tout bas
Ce qu'en l'âge où je fuis,
je ne vous dirois
pas.
Ah ! que nous menerions
une agreable vie:
Mais mon bonheur helas!
seroit digne d'envie,
Si comblé de plaisirs &
content de mon sort,
A soixante ans passez en
Phenix estant mort,
Une seconde fois je renaissois
encore,
Beau, jeune, & digne
enfin de celle que
j'adore.
Nouvelle Elegie,
E ne puisresisteràmon
ardeur extrême,
Souffrez donc belle Iris,
souffrez queje vous
aime,
Si d'un amant tropvieux
vous méprisez l'ardeur,
Il faut me preparer à mourir
de douleur;
Je mourrai, volontiers, iL
ne m'est pas possible,
Avant quede mourir; de
vous rendre sensible,
Trop heureux! moy, qui
suis un Phenix en
amour,
Si de ma cendre, aussi je
renaissois unjour
Et plus jeune & plus beau,
j'aurois lieu de pretendre
A mon tour, belle Iris
de vous voir le coeur
tendre,
Vous ne me verriez pas
inconstant&leger,
Et je ne fongerois jamais
à vous changer.
Que de douceur pour
vous, de marques de
tendresse;
Que de plaisir, pour moi,
de revoir ma Maîtresse,
Et lui trouver un coeur
tout pleind'un nouveau
feu.
Vous m'en feriez, Iris,
bien-tôt un tendre
aveu,
Je vous appellercis des
deux noms, que suggere
Ce petit Dieu des coeurs,
que partout on revere,
Quelquefois mes soupirs
vous apprendroient
tout bas
Ce qu'en l'âge où je fuis,
je ne vous dirois
pas.
Ah ! que nous menerions
une agreable vie:
Mais mon bonheur helas!
seroit digne d'envie,
Si comblé de plaisirs &
content de mon sort,
A soixante ans passez en
Phenix estant mort,
Une seconde fois je renaissois
encore,
Beau, jeune, & digne
enfin de celle que
j'adore.
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Résumé : LE PHENIX, Nouvelle Elegie.
Dans 'Nouvelle Élégie', le narrateur exprime un amour passionné pour Iris. Il la supplie de l'aimer, malgré son âge avancé, et menace de mourir de douleur si elle ne lui accorde pas son affection. Il se compare à un phénix, espérant renaître plus jeune et plus beau pour conquérir son cœur. Le narrateur promet fidélité et tendresse, imaginant les douceurs et les marques d'affection qu'ils partageraient. Il évoque les soupirs révélant ses sentiments et une vie agréable avec Iris. Cependant, il regrette que son bonheur soit impossible, souhaitant renaître à soixante ans pour être digne de son amour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2808
p. 25-39
PIECE NOUVELLE sur un coup d'Hombre extraordinaire. A LA FORTUNE. Reproche.
Début :
Oh parbleu c'en est trop, Fortune, [...]
Mots clefs :
Dieu, Roi, Fortune, Dame, Coeur, Temps, Malheur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PIECE NOUVELLE sur un coup d'Hombre extraordinaire. A LA FORTUNE. Reproche.
PIECE NOUVELLE
surun coup d'Hombre
extraordinaire.
A LA FORTUNE. roche. [
- OHparbleu c'en est trop,
Fortune,
Tu mepousses trop vive-
',' ment:: Quoy j'essuyrai par tout
ta poursuiteimportune?
Tes caprices surmoy s'exerceant
conftamme^t,
Je souffrirai dans le (île'nce?
Non, non, c'est trop longtemps
me faire violence
)
Je veux de tes rigueursme
plaindre hautement.
Ce nest pas toutefoisquî
un indiscret murmure
Veuille reveler tous tes
>
,
coups:
Non je n'éclaterai dans
mon juste corroux
Que surma derniere avanture.
,
Hier au sortir d'un dînéJ
Poinc prévu, point imaginé,
Et par là même encor plus
agréable,
Oùpar d'excellens mets ôc
du vin delectable
Mon débileestomac se
crut assassiné; ., Des convives joyeux,les
têtesaffoiblies,
Par de bon cafférétablies,
On vint me porter un
cartel
Pour un de cescombats
inconnus à nos peres,
Dont aujourd'huyl'usage
est tel-y .-!
Qu'il opposesouvent,frere
à soeurs soeurs à frere ;
Une reprisefd'Hoimbnreen- Pour sortir de l'allégorie.
J'acceptai le défi, bientôt
le fort malin
Sur mon jeu s'abandonne
avec tant de furie .:
C
Que j'en perdois dix mille
» au quarorzième tour,
De pareils accidens éprouvez
chaque jour,
Depuislong-temps mon
ameest peu surprise,
Jusqu'au vingtième coup
nous poupffornsislaere-.
Jeconcevois alors quelque
espoir de retour.:
Mais troisbêtesconsiderables
Que je vis échapperàmon
pressentiment
M'infpiroientcontre rHo
breun tel ressentiment
Que je donnai lejeu cent
fois à tous les diables.
Ce fut bien-pis au dernier
coup
Il était gros 8c je perdois
beaucoup,
Doubleraison qui rend les
as noirs desirables:
Mais helas ! on a beau,
quand on est en malheur,
D'un voeu secret redoubler
laserveur,
Mêler, pester, jurer, ou se
mettre en priere, -
La seule patience est alors
de faison.
Le Ciel d'un malheureux
adoucit lamisere:
Mais il est sourd avec raison
-
Aux cris d'un Martyr volontaire.
Je reviens au sujet qui cause
ma colere.
J'avois à ma droite un
joueur
Enprojetssérieux,toûjours
plein de bonheur:
Mais je ne fçavois pas que
pour lui sifidelle,
Dame fortune en sa faveur
S'amusât à la bagatelle.
Je réprouvai le tiers, le
jouant en premier,
Fait une bête de trois mille,
Il donne ensuite
; Iris, des
trois la moins habile,
Veut jouer, j'y consens:
mais nôtre heureux
dernier :.
Se fait assez long-temps
attendre,
Hesite;rêve, enfin force
Iris au sans prendre,
Iris lui cede,ilnôme coeur,
Je portois de cette couleur
Manillequatrième par.
Roy, Dame & le
cinq
,
Iris m'en laisse justement,
Cinq, que je prens de si
main même:
Mon port étoit tout fait,
ainsi dans le moment
Je le jette sur ma rentrée.
Mais du talon à peine Iris
l'a séparée
Qu'elle court la reprendre,
ôc veut m'en
laissersix, --
Le tiers, avec raison, dit
que j'ay déja pris
Qu'il nest plus temps,Iris
convient desaméprise,
S'appelle de cent noms,
s'accuse de bêtise
Enfin, après un peu de
bruit
Iris n'en prend que sept des
huity
Et dans lécart met la derllicre,
J'ay déjà dit qu'Iris était
prei-iliere
Elle joüe un bas pique,&
me dit,j'ay le Roy.
J'ouvre ma rentrée &j'y
voy
Untresle, un six decoeur,
qui faisoit le cinquième,
Et Dame de piquetroifié-
,
me;
Je lemploye, elle passe, &
le tiers en pâlit
Alors voyant l'Hombre en
':;'
cheville .<
Je fais à tout du plus petit
Ensuposant qu'Iris avoit
Batte,ouSpadiile
De cette supposition
Avec un peu d'attention
5 La raison à trouver n'est
pas fort difficile,
Et même l'examen n'en est
pas inutile.
Iris qui la premiere avoit
voulu joüer
En ayant perdu l'efpe-
- rance
N'en avoit pris que sept:
or cette circonstance
(J'en appelle aux Joüeurs
qui voudront l'avouer)
Ne laissoit
-
elle pas au
moins quelque apparence
5
Qu'Iris avoit un Matador?
Sur mon bas coeur joiïé,
l'Hombre force du
Ponte,
Iris jette du trefle, & j'en
crois mieux encor
Qu'elle a Spadille,ainsi je
compte,
Baste cinquiéme à l'Hombre
,avec un Roy gardé,
Et l'eclaircissèment n'en
fut pas retardé;
C'étoit le Roy. de trefle,
ille joue,illuy pasle
Il en rejoue encore le six,
Moy je coupe du cinq, &
crois le coup remis,
Je fais à tout du Roy, le
Baste fort de place,
Iris gagne,le tiers fait à
tout du Valet,
J'y mets la Dame
,
& selon
mon souhait
Je me vois quatre mains,
(car aucune avanture
Ne sçauroit m'enlever une
1.
1
Manille fûre)
L'Hombre a déja trois
mains, & tient entre les
doigts
Le quatre ,1 le deux& le
trois,
je jouë un pique,il prend,
fait à tout, Iris gagne,
Je prends de la Manille,
& nous montrons
nos jeux,
L'Hombre étaleson humble
deux,
Moy, le quatre de pique,
&d'une main profane
Iris montre un Roy de
carreau.
Qui me confond, me glac
ce. oui l'aspectd'un
Bourreau
Surprend moins l'innocène,
que la brigue
condamne,
Que je ne fus frappé d'un
malheur si nouveau: Spadille quelquefois se
trouve la treizième,
Mais peut-on dutalon détacher
la huitième?
Non ce bizarre coup pour
moy seul reservé
N'étoit point encore arrivé,
De la faute d'Iris, complice
trop certaine,
Fortune pour toûjours fois
fûre de ma haine;
C'est trop long
- temps
exercer contre moy
Des rigueurs que mon
coeur supporteroit à
peine
D'un Dieu plus aveugle
que toy.
surun coup d'Hombre
extraordinaire.
A LA FORTUNE. roche. [
- OHparbleu c'en est trop,
Fortune,
Tu mepousses trop vive-
',' ment:: Quoy j'essuyrai par tout
ta poursuiteimportune?
Tes caprices surmoy s'exerceant
conftamme^t,
Je souffrirai dans le (île'nce?
Non, non, c'est trop longtemps
me faire violence
)
Je veux de tes rigueursme
plaindre hautement.
Ce nest pas toutefoisquî
un indiscret murmure
Veuille reveler tous tes
>
,
coups:
Non je n'éclaterai dans
mon juste corroux
Que surma derniere avanture.
,
Hier au sortir d'un dînéJ
Poinc prévu, point imaginé,
Et par là même encor plus
agréable,
Oùpar d'excellens mets ôc
du vin delectable
Mon débileestomac se
crut assassiné; ., Des convives joyeux,les
têtesaffoiblies,
Par de bon cafférétablies,
On vint me porter un
cartel
Pour un de cescombats
inconnus à nos peres,
Dont aujourd'huyl'usage
est tel-y .-!
Qu'il opposesouvent,frere
à soeurs soeurs à frere ;
Une reprisefd'Hoimbnreen- Pour sortir de l'allégorie.
J'acceptai le défi, bientôt
le fort malin
Sur mon jeu s'abandonne
avec tant de furie .:
C
Que j'en perdois dix mille
» au quarorzième tour,
De pareils accidens éprouvez
chaque jour,
Depuislong-temps mon
ameest peu surprise,
Jusqu'au vingtième coup
nous poupffornsislaere-.
Jeconcevois alors quelque
espoir de retour.:
Mais troisbêtesconsiderables
Que je vis échapperàmon
pressentiment
M'infpiroientcontre rHo
breun tel ressentiment
Que je donnai lejeu cent
fois à tous les diables.
Ce fut bien-pis au dernier
coup
Il était gros 8c je perdois
beaucoup,
Doubleraison qui rend les
as noirs desirables:
Mais helas ! on a beau,
quand on est en malheur,
D'un voeu secret redoubler
laserveur,
Mêler, pester, jurer, ou se
mettre en priere, -
La seule patience est alors
de faison.
Le Ciel d'un malheureux
adoucit lamisere:
Mais il est sourd avec raison
-
Aux cris d'un Martyr volontaire.
Je reviens au sujet qui cause
ma colere.
J'avois à ma droite un
joueur
Enprojetssérieux,toûjours
plein de bonheur:
Mais je ne fçavois pas que
pour lui sifidelle,
Dame fortune en sa faveur
S'amusât à la bagatelle.
Je réprouvai le tiers, le
jouant en premier,
Fait une bête de trois mille,
Il donne ensuite
; Iris, des
trois la moins habile,
Veut jouer, j'y consens:
mais nôtre heureux
dernier :.
Se fait assez long-temps
attendre,
Hesite;rêve, enfin force
Iris au sans prendre,
Iris lui cede,ilnôme coeur,
Je portois de cette couleur
Manillequatrième par.
Roy, Dame & le
cinq
,
Iris m'en laisse justement,
Cinq, que je prens de si
main même:
Mon port étoit tout fait,
ainsi dans le moment
Je le jette sur ma rentrée.
Mais du talon à peine Iris
l'a séparée
Qu'elle court la reprendre,
ôc veut m'en
laissersix, --
Le tiers, avec raison, dit
que j'ay déja pris
Qu'il nest plus temps,Iris
convient desaméprise,
S'appelle de cent noms,
s'accuse de bêtise
Enfin, après un peu de
bruit
Iris n'en prend que sept des
huity
Et dans lécart met la derllicre,
J'ay déjà dit qu'Iris était
prei-iliere
Elle joüe un bas pique,&
me dit,j'ay le Roy.
J'ouvre ma rentrée &j'y
voy
Untresle, un six decoeur,
qui faisoit le cinquième,
Et Dame de piquetroifié-
,
me;
Je lemploye, elle passe, &
le tiers en pâlit
Alors voyant l'Hombre en
':;'
cheville .<
Je fais à tout du plus petit
Ensuposant qu'Iris avoit
Batte,ouSpadiile
De cette supposition
Avec un peu d'attention
5 La raison à trouver n'est
pas fort difficile,
Et même l'examen n'en est
pas inutile.
Iris qui la premiere avoit
voulu joüer
En ayant perdu l'efpe-
- rance
N'en avoit pris que sept:
or cette circonstance
(J'en appelle aux Joüeurs
qui voudront l'avouer)
Ne laissoit
-
elle pas au
moins quelque apparence
5
Qu'Iris avoit un Matador?
Sur mon bas coeur joiïé,
l'Hombre force du
Ponte,
Iris jette du trefle, & j'en
crois mieux encor
Qu'elle a Spadille,ainsi je
compte,
Baste cinquiéme à l'Hombre
,avec un Roy gardé,
Et l'eclaircissèment n'en
fut pas retardé;
C'étoit le Roy. de trefle,
ille joue,illuy pasle
Il en rejoue encore le six,
Moy je coupe du cinq, &
crois le coup remis,
Je fais à tout du Roy, le
Baste fort de place,
Iris gagne,le tiers fait à
tout du Valet,
J'y mets la Dame
,
& selon
mon souhait
Je me vois quatre mains,
(car aucune avanture
Ne sçauroit m'enlever une
1.
1
Manille fûre)
L'Hombre a déja trois
mains, & tient entre les
doigts
Le quatre ,1 le deux& le
trois,
je jouë un pique,il prend,
fait à tout, Iris gagne,
Je prends de la Manille,
& nous montrons
nos jeux,
L'Hombre étaleson humble
deux,
Moy, le quatre de pique,
&d'une main profane
Iris montre un Roy de
carreau.
Qui me confond, me glac
ce. oui l'aspectd'un
Bourreau
Surprend moins l'innocène,
que la brigue
condamne,
Que je ne fus frappé d'un
malheur si nouveau: Spadille quelquefois se
trouve la treizième,
Mais peut-on dutalon détacher
la huitième?
Non ce bizarre coup pour
moy seul reservé
N'étoit point encore arrivé,
De la faute d'Iris, complice
trop certaine,
Fortune pour toûjours fois
fûre de ma haine;
C'est trop long
- temps
exercer contre moy
Des rigueurs que mon
coeur supporteroit à
peine
D'un Dieu plus aveugle
que toy.
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Résumé : PIECE NOUVELLE sur un coup d'Hombre extraordinaire. A LA FORTUNE. Reproche.
Le texte relate une séquence de jeu où le narrateur exprime sa frustration face à la Fortune. Après un dîner agréable, il reçoit un cartel l'invitant à un duel, mais il s'avère que ce défi concerne une partie de jeu. Le narrateur perd une somme importante, ce qui le plonge dans le désarroi face à cette série de malchances. Lors d'une autre partie, il est trompé par une joueuse nommée Iris, qui manipule les cartes pour gagner. Malgré ses efforts pour anticiper les mouvements de ses adversaires, le narrateur finit par perdre de manière inattendue. Il découvre qu'Iris possédait un roi de carreau, ce qui le laisse stupéfait et furieux. Il accuse la Fortune de partialité et décide de se plaindre hautement de ses rigueurs.
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2809
p. 40-51
A MADAME DE.. pour Dodo sa Doguine.
Début :
Cette chere Dodo, cette aimable Doguine, [...]
Mots clefs :
Doguine, Amour, Yeux, Dieu, Beauté, Déguisement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME DE.. pour Dodo sa Doguine.
pourDodosaDoguine.
CEtte chereDodo, cette
aimable Doguine,
L'objet de vos plus doux
transports,
N'est point, Iris, une machine,
-
Comme Descartesl'ima-
, gine,
JO Dont l'instinct: feulement
fait mouvoir les
ressorts
;
EcouEcoutez
un récit fidele
De , tout ce que mes yeux -ont vu,., Un tel fpeftacle eut confondu
Le Philosophe & sa fe-
,
quelle;
En vôtre absence ce matin
Je faisois à Dodo mille &
mille caresses)
Et passant sur sa tête une
flatteuse main,
Je joignois ce discours à
toutes mes tendresses
: Dodo, que vôtre xort est
doux !
Le plus charmant objet
qui soit dans la narure,
Iris, pour qui nous brûlons
tous
D'une ardeur si tendre &
-.
-
si pure,
Iris n'a d'amour que pour
- vous
Vous plaisez à ses yeux, : vousla voyez sans
; cesse,
Et sans redouter son courroux
Vous luy marquez vô tre
tendresse
Quel mortelSe qu, el Dieu
n'en feroit point jaloux?
Ha! si ce Jupiter que nous
vante la Fable,
Estoit un immortel & le
Maître des Dieux
Il seroit sdescendu des cieux
Pour jouïr dundestin femblable,
Ce puissant Dieu de l'univers
, Qui souvent pour quelques
mortelles
Prit tant de changemens
divers,
Se fût fait Doguine pour
elle;
Qu'il eut vécu content
dans de si, beaux liens,
Mais sans rationnement le
.,. Ciel vous a fair naître,
Et vousaprodigué des
biens*'•
• Que vous ne pouvez pas * connoîtrej
En prononçantcesmots
je demeurai surpris
D'une metamorphose étrange
Qui me coupa ;i voix coupalavoix ôc
troubla mes esprits,,
Dodo s'enfle, s'éleve & sa
figure change;
Un éclat merveilleux brille
, ,. detoutesparts,
Dodo n'est plus une doguine,
Elle paroît à mes regards
Sous les charmans appas
d'une beauté divine.
Arrête, me dit-elle, & connois
mon pouvoir,
Je fuis Fée, & l'on sçait
quelles sont nos merveilles
,
On sçait par tout que mes
pareilles,
Sous des déguisemens fouvent
selaissent voir:
Jepréside aux appas, c'est
mon foin ordinaire
De dispenser le don de
plaire:
Heureuxàqui je le dépars.
C'et! moy qui fçut rendre
si belles
Les S*** ôc lesV**
Qui de , tous les humains
enchantent les regards,
Parmi les beaux objets en
qui de ma puiilànce
Brillent les merveilleux effets,
Iris est un des plus parfaits,
Je fus presente à sa naifsance,
,., Ma main prit foin de luy
former
Tous les traits d'un charmant
visage,
Esprit
,
douceur5 prefenr
qu'on doit pluseltimer:
Enfin elle reçût un parfait
assemblage ,.;
-
o
De tout ce qui peutfaire
aImer; ¡. r:c
Ah! si le Ciel avoit fecondé
mon ouvrage
Il l'auroit élevéeauxsupr
mes grandeurs:
Mais l'Amour qui la fuit
repare cet outrage
Par l'empire de tous les
coeurs. i. Avec elle toujoursj'ai priy
plaisir à vivre,
Yj paffe mes plus doux
Inomens, Et fous divers!déguifç--
mens
Je fuis empressëe à la fuivre.
Lorsque dans la retraite
ellealla s'enfermer,
D'y marcher sur fcs pas
je me crus trop heureuse,.
Est-il quelque demeure
affreuse
Qu'elle ne puisse faire ai-
; mer?
J'y goutois àla voir mille
douceurs secretes,
Avec un amusant caquet
Je pris pourréjpiiir de
eau
::
xaufeufes nonnettes
,La figure d'un perroquet.,,
Aujourd'huy tu me vois
paroître
Sous un nouveau dcguife.-
ment,
Et ce n'est qu'à toy feulement
Que je puis me fairecon-
, noître.
A ces mots elle entend du
bruit,
On vient, dit-elle,un jour
tu pourras être in.-
struit v
Du bonheur queje luy
destine
;
Je rentre dans ma peau,
c'ellun arrest des
Cieux,
Je puis être Fée à tes yeux,
Pour toute autre je suis
doguine.
Voila quel est son fort, voi-
-1
-la charmante Iris,
D'où naissent ces appas
dont nous sommes
épris;
En vous voyant briller de
cent beautez parfaites,
Je me doutois toûjours de
quelque enchantement.
On nest point naturelle.
ment
Au/fi charmante que vous
l1l>'Aêtes.
CEtte chereDodo, cette
aimable Doguine,
L'objet de vos plus doux
transports,
N'est point, Iris, une machine,
-
Comme Descartesl'ima-
, gine,
JO Dont l'instinct: feulement
fait mouvoir les
ressorts
;
EcouEcoutez
un récit fidele
De , tout ce que mes yeux -ont vu,., Un tel fpeftacle eut confondu
Le Philosophe & sa fe-
,
quelle;
En vôtre absence ce matin
Je faisois à Dodo mille &
mille caresses)
Et passant sur sa tête une
flatteuse main,
Je joignois ce discours à
toutes mes tendresses
: Dodo, que vôtre xort est
doux !
Le plus charmant objet
qui soit dans la narure,
Iris, pour qui nous brûlons
tous
D'une ardeur si tendre &
-.
-
si pure,
Iris n'a d'amour que pour
- vous
Vous plaisez à ses yeux, : vousla voyez sans
; cesse,
Et sans redouter son courroux
Vous luy marquez vô tre
tendresse
Quel mortelSe qu, el Dieu
n'en feroit point jaloux?
Ha! si ce Jupiter que nous
vante la Fable,
Estoit un immortel & le
Maître des Dieux
Il seroit sdescendu des cieux
Pour jouïr dundestin femblable,
Ce puissant Dieu de l'univers
, Qui souvent pour quelques
mortelles
Prit tant de changemens
divers,
Se fût fait Doguine pour
elle;
Qu'il eut vécu content
dans de si, beaux liens,
Mais sans rationnement le
.,. Ciel vous a fair naître,
Et vousaprodigué des
biens*'•
• Que vous ne pouvez pas * connoîtrej
En prononçantcesmots
je demeurai surpris
D'une metamorphose étrange
Qui me coupa ;i voix coupalavoix ôc
troubla mes esprits,,
Dodo s'enfle, s'éleve & sa
figure change;
Un éclat merveilleux brille
, ,. detoutesparts,
Dodo n'est plus une doguine,
Elle paroît à mes regards
Sous les charmans appas
d'une beauté divine.
Arrête, me dit-elle, & connois
mon pouvoir,
Je fuis Fée, & l'on sçait
quelles sont nos merveilles
,
On sçait par tout que mes
pareilles,
Sous des déguisemens fouvent
selaissent voir:
Jepréside aux appas, c'est
mon foin ordinaire
De dispenser le don de
plaire:
Heureuxàqui je le dépars.
C'et! moy qui fçut rendre
si belles
Les S*** ôc lesV**
Qui de , tous les humains
enchantent les regards,
Parmi les beaux objets en
qui de ma puiilànce
Brillent les merveilleux effets,
Iris est un des plus parfaits,
Je fus presente à sa naifsance,
,., Ma main prit foin de luy
former
Tous les traits d'un charmant
visage,
Esprit
,
douceur5 prefenr
qu'on doit pluseltimer:
Enfin elle reçût un parfait
assemblage ,.;
-
o
De tout ce qui peutfaire
aImer; ¡. r:c
Ah! si le Ciel avoit fecondé
mon ouvrage
Il l'auroit élevéeauxsupr
mes grandeurs:
Mais l'Amour qui la fuit
repare cet outrage
Par l'empire de tous les
coeurs. i. Avec elle toujoursj'ai priy
plaisir à vivre,
Yj paffe mes plus doux
Inomens, Et fous divers!déguifç--
mens
Je fuis empressëe à la fuivre.
Lorsque dans la retraite
ellealla s'enfermer,
D'y marcher sur fcs pas
je me crus trop heureuse,.
Est-il quelque demeure
affreuse
Qu'elle ne puisse faire ai-
; mer?
J'y goutois àla voir mille
douceurs secretes,
Avec un amusant caquet
Je pris pourréjpiiir de
eau
::
xaufeufes nonnettes
,La figure d'un perroquet.,,
Aujourd'huy tu me vois
paroître
Sous un nouveau dcguife.-
ment,
Et ce n'est qu'à toy feulement
Que je puis me fairecon-
, noître.
A ces mots elle entend du
bruit,
On vient, dit-elle,un jour
tu pourras être in.-
struit v
Du bonheur queje luy
destine
;
Je rentre dans ma peau,
c'ellun arrest des
Cieux,
Je puis être Fée à tes yeux,
Pour toute autre je suis
doguine.
Voila quel est son fort, voi-
-1
-la charmante Iris,
D'où naissent ces appas
dont nous sommes
épris;
En vous voyant briller de
cent beautez parfaites,
Je me doutois toûjours de
quelque enchantement.
On nest point naturelle.
ment
Au/fi charmante que vous
l1l>'Aêtes.
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Résumé : A MADAME DE.. pour Dodo sa Doguine.
Le texte est une lettre poétique adressée à Iris, relatant une transformation magique. Le narrateur, en caressant sa chienne Dodosa, exprime son admiration pour Iris, dont Dodosa est amoureuse. Soudain, Dodosa se transforme en une fée divine, présidant aux charmes. Elle révèle avoir donné à Iris ses traits parfaits et avoue passer du temps avec elle sous divers déguisements, y compris celui d'un perroquet. À l'approche de quelqu'un, la fée doit partir, promettant de révéler un jour le bonheur destiné à Iris. Elle reprend alors son apparence de chienne, confirmant qu'elle n'est une fée que pour le narrateur. Le texte se conclut par l'admiration du narrateur pour les charmes surnaturels d'Iris.
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2810
p. 51-52
CHANSON NOUVELLE.
Début :
L'aveugle Enfant pour exercer sa rage [...]
Mots clefs :
Aveugle, Enfant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON NOUVELLE.
CHANSON NOVVELLE.
L'Aveugle
Enfant
pour exercer sarage
Un jour lança mille
traits dans mon fein:
Ah!sij'en meurs, Filis,
cest vôtre ouvrage; Car japperçus qu'avec
un ris malin
Du pelir Dieu vous
conduisiez la
main. ,
Réponflfúr les mimes
Rimm.
L'aveugle Enfant n'exerce
point [a rage
En vous lançant mille
traits dans: le sein,
Si vous mourrez,Tirsis,
c'est vôtre ouvrage ;
Car contre moy du petit
Dieu malin
Sans y penser je conduifois
la main.
L'Aveugle
Enfant
pour exercer sarage
Un jour lança mille
traits dans mon fein:
Ah!sij'en meurs, Filis,
cest vôtre ouvrage; Car japperçus qu'avec
un ris malin
Du pelir Dieu vous
conduisiez la
main. ,
Réponflfúr les mimes
Rimm.
L'aveugle Enfant n'exerce
point [a rage
En vous lançant mille
traits dans: le sein,
Si vous mourrez,Tirsis,
c'est vôtre ouvrage ;
Car contre moy du petit
Dieu malin
Sans y penser je conduifois
la main.
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2811
p. 53-59
STANCES.
Début :
Bannissez la melancolie [...]
Mots clefs :
Amants, Regrets, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : STANCES.
STANCES.
BAnniffez la melancolie
Ou vôtre ame est ensevelie,
Donnez, mon cher Daphnls)
un terme a vos
douleurs)
Vos [oupirs) vos regrets,
vos plaintes& vos
larges
Ne ranimeront^oint les
charmes
De l'adorable objet qui
fait couler mes
pleurs.
Envain dans sa douleur
extreme
Un amant, s'oubliant roymême,
A des resteséteints s'immole
tous-les jours;
Nôs feuxne percent point
jusques en ces lieux
sombres
Destinez , au séjour des
ombres.
Le moment du rrépas en
limite le cours.
Les biens dont l'Amour
nous couronne
Ressemblent aux fleurs
dont l'Auronne,
Au forcir de l'été vient paj
rer nos jardins,
Par les fiers Aquillons de
.: leur tige arrachées,
On les voie tristement
couchées,
Terminer en naissant leurs
fragiles destins.
Son Empire inconstant
muable. ,
N'eut jamais de bonheur
durable,
Toujours quelques hivers
entroublent les Printem
ps.
Posseder seus un coeur
égal, tendre,sincere,
Quines'occupoic qu'à
vous plaire,
Vous étiez trop heureux
pour l'être plus longtemps.
Ah! dans l'ennuy qui vous
devore,
Au moins ce bien vous
reste encore,
Que vous fûtes aimé jufquau
dernier moment,
Et vôtre peine,helas!peutêtre
eit moins cruelle
Que la peine d'un coeur
fidelle,
Qui Se voit immoler aux
voeux d'un autre
Amant.
Cent rares vertus embellirent
Celle à qui les destins
commirent
D'unir des mêmes noeuds
vôtre coeur & le sien;
Je sçai qu'elle ne fut legere
ni volage:
Mais enfin l'amant le plus
rage,
Croyez-moy,c'estl'amant
qui ne compte sur
rien,
Ces temps où regnoient
l'innocence,
\- La fidélité, l'inconstance.
Inutiles regrets! que fontils
devenus?
Les noeuds les plus facrezy
les sermens, les promesses
Sont de vaines delicatesses,
Dont même en nos hameaux
on ne [e pique -
plus.
Guerissez.
- vous, s'il est
possible,
Du malheur d'être trop
sensible,
Que vos maux, cher
Daphnis, puissent
bien-tôt finir.
Rappellez l'heureux tems
de vôtre indifference,
Et sage par experience,
Bannissez de l'amour juc.
ques au souvenir.
BAnniffez la melancolie
Ou vôtre ame est ensevelie,
Donnez, mon cher Daphnls)
un terme a vos
douleurs)
Vos [oupirs) vos regrets,
vos plaintes& vos
larges
Ne ranimeront^oint les
charmes
De l'adorable objet qui
fait couler mes
pleurs.
Envain dans sa douleur
extreme
Un amant, s'oubliant roymême,
A des resteséteints s'immole
tous-les jours;
Nôs feuxne percent point
jusques en ces lieux
sombres
Destinez , au séjour des
ombres.
Le moment du rrépas en
limite le cours.
Les biens dont l'Amour
nous couronne
Ressemblent aux fleurs
dont l'Auronne,
Au forcir de l'été vient paj
rer nos jardins,
Par les fiers Aquillons de
.: leur tige arrachées,
On les voie tristement
couchées,
Terminer en naissant leurs
fragiles destins.
Son Empire inconstant
muable. ,
N'eut jamais de bonheur
durable,
Toujours quelques hivers
entroublent les Printem
ps.
Posseder seus un coeur
égal, tendre,sincere,
Quines'occupoic qu'à
vous plaire,
Vous étiez trop heureux
pour l'être plus longtemps.
Ah! dans l'ennuy qui vous
devore,
Au moins ce bien vous
reste encore,
Que vous fûtes aimé jufquau
dernier moment,
Et vôtre peine,helas!peutêtre
eit moins cruelle
Que la peine d'un coeur
fidelle,
Qui Se voit immoler aux
voeux d'un autre
Amant.
Cent rares vertus embellirent
Celle à qui les destins
commirent
D'unir des mêmes noeuds
vôtre coeur & le sien;
Je sçai qu'elle ne fut legere
ni volage:
Mais enfin l'amant le plus
rage,
Croyez-moy,c'estl'amant
qui ne compte sur
rien,
Ces temps où regnoient
l'innocence,
\- La fidélité, l'inconstance.
Inutiles regrets! que fontils
devenus?
Les noeuds les plus facrezy
les sermens, les promesses
Sont de vaines delicatesses,
Dont même en nos hameaux
on ne [e pique -
plus.
Guerissez.
- vous, s'il est
possible,
Du malheur d'être trop
sensible,
Que vos maux, cher
Daphnis, puissent
bien-tôt finir.
Rappellez l'heureux tems
de vôtre indifference,
Et sage par experience,
Bannissez de l'amour juc.
ques au souvenir.
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Résumé : STANCES.
Le texte est une série de stances poétiques adressées à Daphnis, l'encourageant à surmonter sa mélancolie et ses douleurs. Le poète lui conseille de ne pas raviver les souvenirs de son amour perdu, car cela prolongerait sa souffrance. Il compare les biens de l'amour à des fleurs éphémères qui se fanent rapidement, soulignant l'inconstance de l'amour et la fragilité des moments heureux, souvent troublés par des périodes de tristesse. Le poète rappelle à Daphnis qu'il a été aimé jusqu'au dernier moment et que sa peine pourrait être moins cruelle que celle d'un cœur fidèle trahi. Il met en avant les vertus de l'être aimé tout en reconnaissant l'inévitable inconstance des sentiments. Le poète conclut en encourageant Daphnis à guérir de sa sensibilité excessive et à bannir les souvenirs de l'amour pour retrouver une indifférence heureuse.
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2812
p. 60
CHANSON NOUVELLE, Sur l'air de JOCONDE.
Début :
Mil sept cent neuf, mis sept cent dix, [...]
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texteReconnaissance textuelle : CHANSON NOUVELLE, Sur l'air de JOCONDE.
CHANSON
NOUVELLE,
Sur l'air de
-
JOCONDE.
MIl sept cent neuf, mil
septcent dix,
Le coeur plein de foiblesse,
A ma Catin, à ma Philis
J'exprimois ma tendresse.
Adieu Philis, adieu Catin,
Pendant mil sept cent onze
Nous allons avoir de bon
vin
J'auray le coeur de bronze.
NOUVELLE,
Sur l'air de
-
JOCONDE.
MIl sept cent neuf, mil
septcent dix,
Le coeur plein de foiblesse,
A ma Catin, à ma Philis
J'exprimois ma tendresse.
Adieu Philis, adieu Catin,
Pendant mil sept cent onze
Nous allons avoir de bon
vin
J'auray le coeur de bronze.
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2813
p. 1-5
Au camp devant Venasque le 18. Septembre.
Début :
Mr le Marquis d'Arpajon ayant fait ouvrir la tranchée [...]
Mots clefs :
Venasque, Troupes, Hommes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au camp devant Venasque le 18. Septembre.
Au Camp devant Venasque
le 18. Septembre.
Mr le Marquis d'jfrpajon
Ayant fait ouvrir la tranchée
la nuitdu 1 1. au 12. ellefut
pousséejusqu'à une hauteur où
l'on établit uue batterie le len-
JenJain, qui commença à tirer
le jour mesme,&qui continua,
le 14. & le
1 j. ensorte que
l'onfit une bréche large de cinq
toises. Neanmoins Mr le
Marquis d'Arpajon ne jugea
pas à propos que les troupes
entreprissent d) monter, parce
qu'outre quelle étoit trop escarpée,
ilyavoitderriere, un
retranchement formé de facqs
remplisde laine
,
soutenus par
des poutres devant&derriere
& dont celle de devant étoient
en pointe vis
-
à- vis de la
bréche. Cet inconvenient fit
prendre la resolution de tirer à
bouletsrouges dans le Chasteau,
afin Jj mettre le feu, ce qui
teûjfit dés lepremier coup qui
fut tiré: le boulet mit le feu à
la paille des Casernes qui se
communiqua incontinent à la
charpente & causa un fort
grand enbrazement qui fit
fendre le mur de la Cisterne.
Le Gouverneur fit aussi-tost
battre la Chamade & la Capitulation
fut, qu'ilseroitprisonnier
de guerre avec les
troupes reglées desagarnison,
montant à trois cens hommes,
fy les Miquelets à direction.}
parmi les trois cens hommes il
y enavoit cent du Regiment
de Showel dont cinquante
prirent parti dans les troupes
du Roy d'Espagne. Le reste,
parmi lesquels ily avoit dixhuitOfficiers,
dont deux étoient
Lieutenants Colonels
3
demanderent
à ejlre conduits en
France, cm le Gouverneur,
en Atragon. La prise de ce
Chasteau rfi tres-importante,
parce qu'elle nous ouvreune
communication libre avec la
Gascogne par le pays de
Comminge: c'estoit la principale
retraite des Miquelets
de ce costé là. Ils avoient lieu
de s'ycroire en seureté, car U
situation en est si avantageux
se
,
qu'untres-petit nombre
d'hommes qui ne manqueroient
ni devivres ni de Munitions.
pourroient y tenir fort longtemps
contre une puissante
armée.
le 18. Septembre.
Mr le Marquis d'jfrpajon
Ayant fait ouvrir la tranchée
la nuitdu 1 1. au 12. ellefut
pousséejusqu'à une hauteur où
l'on établit uue batterie le len-
JenJain, qui commença à tirer
le jour mesme,&qui continua,
le 14. & le
1 j. ensorte que
l'onfit une bréche large de cinq
toises. Neanmoins Mr le
Marquis d'Arpajon ne jugea
pas à propos que les troupes
entreprissent d) monter, parce
qu'outre quelle étoit trop escarpée,
ilyavoitderriere, un
retranchement formé de facqs
remplisde laine
,
soutenus par
des poutres devant&derriere
& dont celle de devant étoient
en pointe vis
-
à- vis de la
bréche. Cet inconvenient fit
prendre la resolution de tirer à
bouletsrouges dans le Chasteau,
afin Jj mettre le feu, ce qui
teûjfit dés lepremier coup qui
fut tiré: le boulet mit le feu à
la paille des Casernes qui se
communiqua incontinent à la
charpente & causa un fort
grand enbrazement qui fit
fendre le mur de la Cisterne.
Le Gouverneur fit aussi-tost
battre la Chamade & la Capitulation
fut, qu'ilseroitprisonnier
de guerre avec les
troupes reglées desagarnison,
montant à trois cens hommes,
fy les Miquelets à direction.}
parmi les trois cens hommes il
y enavoit cent du Regiment
de Showel dont cinquante
prirent parti dans les troupes
du Roy d'Espagne. Le reste,
parmi lesquels ily avoit dixhuitOfficiers,
dont deux étoient
Lieutenants Colonels
3
demanderent
à ejlre conduits en
France, cm le Gouverneur,
en Atragon. La prise de ce
Chasteau rfi tres-importante,
parce qu'elle nous ouvreune
communication libre avec la
Gascogne par le pays de
Comminge: c'estoit la principale
retraite des Miquelets
de ce costé là. Ils avoient lieu
de s'ycroire en seureté, car U
situation en est si avantageux
se
,
qu'untres-petit nombre
d'hommes qui ne manqueroient
ni devivres ni de Munitions.
pourroient y tenir fort longtemps
contre une puissante
armée.
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Résumé : Au camp devant Venasque le 18. Septembre.
Le 18 septembre, le Marquis d'Arpajon annonce la prise du château de Venasque. Les travaux de siège, initiés la nuit du 11 au 12 septembre, ont permis d'établir une batterie qui a ouvert une brèche de cinq toises les 14 et 15 septembre. Cependant, cette brèche était protégée par des fascines remplis de laine et soutenus par des poutres. Pour surmonter cet obstacle, des boulets rouges ont été utilisés pour incendier le château. Le premier boulet a mis le feu à la paille des casernes, endommageant le mur de la citerne. Le gouverneur a alors demandé la capitulation, devenant prisonnier de guerre avec 300 hommes, dont 100 du régiment de Showel. Parmi eux, 50 ont rejoint les troupes du roi d'Espagne, tandis que les autres, incluant 18 officiers et deux lieutenants-colonels, ont demandé à être conduits en France. La prise de ce château est stratégique car elle ouvre une communication libre avec la Gascogne via le pays de Comminge, principale retraite des Miquelets. La position du château permet à un petit nombre d'hommes de tenir longtemps contre une armée puissante.
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2814
p. 5-13
« Les letres du 25. portent que Mr le Marquis de Folleville [...] »
Début :
Les letres du 25. portent que Mr le Marquis de Folleville [...]
Mots clefs :
Troupes, Ennemis, Marquis, Bataillon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les letres du 25. portent que Mr le Marquis de Folleville [...] »
Les letres du 25. portent
que Mr le Marquis de Folleville
qui avoit apporté la
confirmation de la prise de
ce Chasteau,loüoitbeaucoup
Mr de Matamoros,
Capitaine d'Artillerie, à
l'industrie duquel on devoit
la reduction de ce poste important;
que le Prince de
Santo-Buono, cy-devant
Ambassadeur d'Espagne à
Venise
,
avoir eu la Viceroyauté
du Perou, pour le
recompenser de ses services
& de la fidélité qu'il a toujours
gardée à son legitime
Souverain, nonobstant les
grands biens qu'il possedoit
au Royaume de Naples, &
qui ont esté confisquez.
Celles du Camp de Calaf
du 19.disent que le 16.
Mr de Vendosme partit de
Cervera avec les troupes
Espagnoles pour aller camper
à Tarosa &: ocuper le
poste de Calaf;que le même
jour les troupes Françoises
qui étoient à Agramunt,
commandées par Monsieur
le Marquis de Guerchy
arriverent à une lieuë du
Camp; que le lendemain
17. Mr de Vendosme fie
partir tous les Dragons à la
pointe du jour & qu'il les
suivit vers les sept heures
avec la Cavalerie; que Mr
le Chevalier de Croix qui
les commandoit, étant arrivé
aux hauteurs de Saint
Martin, envoya avertir ce
Prince que l'Armée ennemie
paroissoit sortir des défilezde
Capons; qu'il partit
incontinent pour l'aller joindre
après avoir envoyé ordre
à Mr le Marquis de Laver
qui étoit à la teste de la
colonne de l'Infanterie Espagnole
,
d'avancer en
grande diligence, & à la
Cavaler ie de marcher demesme.
Mais que dés que
les ennemis s'aperceurent
que l'on marchoit à eux, ils
reculerent,& après avoir
passe leruisseau de Pratz del
Rey, ils mirent leur droite
au Bourgdu même nom,
qui efl; fermé de bonnes murailles
, &, leur gauche au
Moulin de Montferrat,entouré
aussi d'une muraille
fort épaisse
, & le gros de
leur Armée de l'autre côtéde
la haureur.
Que Monsieur de Vendosme
mit la droite de la
sienne sur la hauteur du
Moulin,& la gauche sur cek
le de Prats del Rey. Qu'il fie
ensuitedresser des Batteries
qui incommoderent beaucoup
les Ennemis, & fit
avancer les Troupes pour
chasser ceux qui bordoient
le ruisseau
,
& dont plus de
cinq cens furent tuez; que
le 18. les ennemis tenrerent
de s'emparer du ruisseau;
que pour cet effet ils firent
avancer quatre Bataillons
Anglois contre deux Compagnies
des Gardes Walones
qui le gardoient,&qui
tinrent ferme, jusqu'à ce
que Monsieur de Vendosme
ayant fait marcher la
Brigade entiere, les ennemis
furent obligez de se retirer
en desordre après avoir
perdu plusde cent hommes;
que lesennemis estoient fore
- incommodez sur les - bau..
teurs qu'ils occupoient,
n'ayant point d'Artillerie
pouropposer à celle de
Monsieur de Vendosme
, la difficulté des Montagnes
ne leur permettant pas d'y
en conduire, & parce que
Monsieur de Vendosme occupant
le poste de Calafoù
il a établisonQuartier,ils
ne peuvent plus tirer des
Montagnes les provisions
qu'ils en tiroient.
Les Lettres deCadizconfirment
que la charge des
quatorze Navires Anglois
& Hollandois qui y ont
esté conduits par six Armateurs
François,est estimée
plus de trois millions;
que ces Prises ont elle faites
prés de l'embouchuredu
Tage sur une Flotte de
cinquante - deux Vaisseaux ,»
& que les autres s'estant
écartez avoient donné à
la Coste
,
où ils estoient
pétis avec leurs Charges;
qu'il y en avoit plusieurs
chargez de bled
, qui est à
un prix excessifen Portugal;
& que le bruit qui avoit
couru que toutes les Troupes
Angloises qui sont dans
ce Royaume passoient en
Catalogne ,ne s estoit pas
trouvé veritable, n'y ayant
eu que deux Bataillons fort
foibles qui s'estoientembarquez
pour aller remplacer
les Troupes de la Garniton
de Gibraltar qui avoient
deferté.
que Mr le Marquis de Folleville
qui avoit apporté la
confirmation de la prise de
ce Chasteau,loüoitbeaucoup
Mr de Matamoros,
Capitaine d'Artillerie, à
l'industrie duquel on devoit
la reduction de ce poste important;
que le Prince de
Santo-Buono, cy-devant
Ambassadeur d'Espagne à
Venise
,
avoir eu la Viceroyauté
du Perou, pour le
recompenser de ses services
& de la fidélité qu'il a toujours
gardée à son legitime
Souverain, nonobstant les
grands biens qu'il possedoit
au Royaume de Naples, &
qui ont esté confisquez.
Celles du Camp de Calaf
du 19.disent que le 16.
Mr de Vendosme partit de
Cervera avec les troupes
Espagnoles pour aller camper
à Tarosa &: ocuper le
poste de Calaf;que le même
jour les troupes Françoises
qui étoient à Agramunt,
commandées par Monsieur
le Marquis de Guerchy
arriverent à une lieuë du
Camp; que le lendemain
17. Mr de Vendosme fie
partir tous les Dragons à la
pointe du jour & qu'il les
suivit vers les sept heures
avec la Cavalerie; que Mr
le Chevalier de Croix qui
les commandoit, étant arrivé
aux hauteurs de Saint
Martin, envoya avertir ce
Prince que l'Armée ennemie
paroissoit sortir des défilezde
Capons; qu'il partit
incontinent pour l'aller joindre
après avoir envoyé ordre
à Mr le Marquis de Laver
qui étoit à la teste de la
colonne de l'Infanterie Espagnole
,
d'avancer en
grande diligence, & à la
Cavaler ie de marcher demesme.
Mais que dés que
les ennemis s'aperceurent
que l'on marchoit à eux, ils
reculerent,& après avoir
passe leruisseau de Pratz del
Rey, ils mirent leur droite
au Bourgdu même nom,
qui efl; fermé de bonnes murailles
, &, leur gauche au
Moulin de Montferrat,entouré
aussi d'une muraille
fort épaisse
, & le gros de
leur Armée de l'autre côtéde
la haureur.
Que Monsieur de Vendosme
mit la droite de la
sienne sur la hauteur du
Moulin,& la gauche sur cek
le de Prats del Rey. Qu'il fie
ensuitedresser des Batteries
qui incommoderent beaucoup
les Ennemis, & fit
avancer les Troupes pour
chasser ceux qui bordoient
le ruisseau
,
& dont plus de
cinq cens furent tuez; que
le 18. les ennemis tenrerent
de s'emparer du ruisseau;
que pour cet effet ils firent
avancer quatre Bataillons
Anglois contre deux Compagnies
des Gardes Walones
qui le gardoient,&qui
tinrent ferme, jusqu'à ce
que Monsieur de Vendosme
ayant fait marcher la
Brigade entiere, les ennemis
furent obligez de se retirer
en desordre après avoir
perdu plusde cent hommes;
que lesennemis estoient fore
- incommodez sur les - bau..
teurs qu'ils occupoient,
n'ayant point d'Artillerie
pouropposer à celle de
Monsieur de Vendosme
, la difficulté des Montagnes
ne leur permettant pas d'y
en conduire, & parce que
Monsieur de Vendosme occupant
le poste de Calafoù
il a établisonQuartier,ils
ne peuvent plus tirer des
Montagnes les provisions
qu'ils en tiroient.
Les Lettres deCadizconfirment
que la charge des
quatorze Navires Anglois
& Hollandois qui y ont
esté conduits par six Armateurs
François,est estimée
plus de trois millions;
que ces Prises ont elle faites
prés de l'embouchuredu
Tage sur une Flotte de
cinquante - deux Vaisseaux ,»
& que les autres s'estant
écartez avoient donné à
la Coste
,
où ils estoient
pétis avec leurs Charges;
qu'il y en avoit plusieurs
chargez de bled
, qui est à
un prix excessifen Portugal;
& que le bruit qui avoit
couru que toutes les Troupes
Angloises qui sont dans
ce Royaume passoient en
Catalogne ,ne s estoit pas
trouvé veritable, n'y ayant
eu que deux Bataillons fort
foibles qui s'estoientembarquez
pour aller remplacer
les Troupes de la Garniton
de Gibraltar qui avoient
deferté.
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Résumé : « Les letres du 25. portent que Mr le Marquis de Folleville [...] »
Les lettres du 25 mentionnent la prise d'un château par le Marquis de Folleville, qui a salué le rôle crucial du Capitaine d'Artillerie Monsieur de Matamoros. Le Prince de Santo-Buono, ancien Ambassadeur d'Espagne à Venise, a été nommé Vice-roi du Pérou pour sa fidélité à son souverain, malgré la confiscation de ses biens au Royaume de Naples. Les lettres du camp de Calaf, datées du 19, rapportent que Monsieur de Vendosme a quitté Cervera avec les troupes espagnoles pour camper à Tarosa et occuper le poste de Calaf. Les troupes françaises, commandées par le Marquis de Guerchy, se sont approchées du camp. Le 17, Monsieur de Vendosme a envoyé les Dragons à l'aube, suivis par la cavalerie. Les ennemis, apercevant l'avancée des troupes, se sont retirés après avoir traversé le ruisseau de Pratz del Rey. Monsieur de Vendosme a positionné ses troupes sur les hauteurs et a dressé des batteries, tuant plus de cinq cents ennemis. Le 18, les ennemis ont tenté de reprendre le ruisseau mais ont été repoussés après avoir perdu plus de cent hommes. Les lettres de Cadix confirment la capture de quatorze navires anglo-hollandais par des armateurs français, estimée à plus de trois millions, près de l'embouchure du Tage. Plusieurs navires étaient chargés de blé. Contrairement aux rumeurs, seules deux faibles bataillons anglais se sont embarqués pour Gibraltar, et non pour la Catalogne.
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2815
p. 14-23
TRADUCTION de la Lettre écrite par l'Archiduc à la Dépude Catalogne
Début :
LE ROY. Illustres, Venerables, Excellens, Nobles, Magnifiques, & nos Amez [...]
Mots clefs :
Ennemis, Allemagne, Épouse, Consolation, Catalogne, Barcelone, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION de la Lettre écrite par l'Archiduc à la Dépude Catalogne
TRADUCTION
- de la Lettre écrite par
l'Archiduc à la Dépude
Catalogne.
LE ROY.
lllustres, Venerables,
Excellens,Nobles, Magnifiques,
& nos Amez
&tres-fidelles Députez,
& Auditeurs des Comtes
de la Généralité de cette
Principautéde Catalogne.
La prompte & imprévue
mort de l'Empereur
Joseph, mon Frere, qui a
laisséle Trône Impérial
vaccant, mefitd'abord
penser que mapresence
estoit necessaire en Allemagne
pour my opposer
aux pernicieuxdesseins
des Ennemis qui ne manquerontpas
dans cettefatale
conjonctured'essayer
à troubler le repos de mes
Royaumes&Pays hereditaires
, & à brouiller
toute £si Umagies mais
la considération du chagrin
que vous auroitcause
mon absence, m'afait
sùsPendreJufèJues icycette
juste & convenable rsolution.
Cependantcomme
ma presence (JI absolument
necessaire dans mes
Domaines & Etats hereaitairespouryétablirla
seureté; & principalement
poury travaillerau
bien de nostresainte Religion
, & en particulier
pour vousyprepareravec
toute la diligence possible
~desTroupes&desfubfî*
des pour la deffense de
cette tres-fidellePricipauté,
&pourfinir cetteguerre
; considerations qui ont
obligé les Princesd'Allemagne
de solliciter mon
départ pour prévenir les
grands préjudices que
pourroient causer les pernicieux
desseins des Ennemis.
Tout cela ma déterminé
à passer pour un
peu de temps in Allemagne
; & quoy qu'ilfust
tres-convenable pour moy
& pour tous mes bons
vassauxdenemepoint
separer de la Reine mon
Epouse, je veux pourtant
vous donner la plus
grande marque de cet
amour que vous avez
mérité de moy par vôtre
confiance en vous laissant
& confiant à votreifdélité
ce que j'ayde plus
cher&de plusprécieux ;
cette separation mesera
tres-sensible, mais elle cft
aducieparlapenséeque
je travaille par la à votre
plus grande consolation.
C'estsurl'experience
quej'ay eue de vdtrejidelitéqueje
mefonde dans
laresolution quejeprens ;
le glorieuxsacrifice que
vous m'avez fait dans
les temps les plusfâcheux
me rassure donc, ~& me
fait esperer que dans toutes
les occasions presenteront,
vous donnerez
tous lessecours neceJJairtJ.
à la Reine mon Epouse
,
ce quiseul est capable de
me consolerpendant mon
absence qui ne sera pas
~longue,&durantlaquelle
je vous affurc que je
feray les derniers efforts
pourfinir une guerre qui
vous afflige ~tant,&pour
vous délivrerpar laforce
des Armes detout ce que
vous avezsouffert avec
tant de constance de la
partde mes Ennemis.Je
Vous recommandede nouveau
leprecieuxgage que
je vouslaisse. Et comme
vous trouverezvôtre consolation
en elle ,
elle trou- -
vera aussi lasienne dans
votre constante fidelité.
Vous devez cela à l'amour
paternel que fay
pour vous , & dont je
vais travailler à vous
donner encore deplus
grandes marques parla
réduction entiere de la
MonarchIe d'EJpagne>.
ce qui relèveraextrêmementlelustre
delaNation
Catalanne&quoy
que Mrs les Presidents
ayent merité d'entendre
de ma bouche ces expressions
de matendresse.,&
qu'ils vous les ayent redites
enparticulier,j'ay
crû devoirencorevous les
repeterafin de vous faire
mieux connoistrecombien
est grande ma tendresse
pour vous, &pour vous
engager par là à continuer
la vostre pour le
service de la Reine mon
Epouse
, & à pourvoir
parvotresecours&votre
application à tous les bc-
Joms indispensables dans -
les conjonctures presentes
pour le biendecettePrincipauté,
en attendant que
je revienne moy - même
vous y animerpourvôtre
plusgrande consolation.
De Barcelone le 6. Sept. 1 711.
MOY LE ROY.
Don Raymond de Villanéc
dePerlas.
- de la Lettre écrite par
l'Archiduc à la Dépude
Catalogne.
LE ROY.
lllustres, Venerables,
Excellens,Nobles, Magnifiques,
& nos Amez
&tres-fidelles Députez,
& Auditeurs des Comtes
de la Généralité de cette
Principautéde Catalogne.
La prompte & imprévue
mort de l'Empereur
Joseph, mon Frere, qui a
laisséle Trône Impérial
vaccant, mefitd'abord
penser que mapresence
estoit necessaire en Allemagne
pour my opposer
aux pernicieuxdesseins
des Ennemis qui ne manquerontpas
dans cettefatale
conjonctured'essayer
à troubler le repos de mes
Royaumes&Pays hereditaires
, & à brouiller
toute £si Umagies mais
la considération du chagrin
que vous auroitcause
mon absence, m'afait
sùsPendreJufèJues icycette
juste & convenable rsolution.
Cependantcomme
ma presence (JI absolument
necessaire dans mes
Domaines & Etats hereaitairespouryétablirla
seureté; & principalement
poury travaillerau
bien de nostresainte Religion
, & en particulier
pour vousyprepareravec
toute la diligence possible
~desTroupes&desfubfî*
des pour la deffense de
cette tres-fidellePricipauté,
&pourfinir cetteguerre
; considerations qui ont
obligé les Princesd'Allemagne
de solliciter mon
départ pour prévenir les
grands préjudices que
pourroient causer les pernicieux
desseins des Ennemis.
Tout cela ma déterminé
à passer pour un
peu de temps in Allemagne
; & quoy qu'ilfust
tres-convenable pour moy
& pour tous mes bons
vassauxdenemepoint
separer de la Reine mon
Epouse, je veux pourtant
vous donner la plus
grande marque de cet
amour que vous avez
mérité de moy par vôtre
confiance en vous laissant
& confiant à votreifdélité
ce que j'ayde plus
cher&de plusprécieux ;
cette separation mesera
tres-sensible, mais elle cft
aducieparlapenséeque
je travaille par la à votre
plus grande consolation.
C'estsurl'experience
quej'ay eue de vdtrejidelitéqueje
mefonde dans
laresolution quejeprens ;
le glorieuxsacrifice que
vous m'avez fait dans
les temps les plusfâcheux
me rassure donc, ~& me
fait esperer que dans toutes
les occasions presenteront,
vous donnerez
tous lessecours neceJJairtJ.
à la Reine mon Epouse
,
ce quiseul est capable de
me consolerpendant mon
absence qui ne sera pas
~longue,&durantlaquelle
je vous affurc que je
feray les derniers efforts
pourfinir une guerre qui
vous afflige ~tant,&pour
vous délivrerpar laforce
des Armes detout ce que
vous avezsouffert avec
tant de constance de la
partde mes Ennemis.Je
Vous recommandede nouveau
leprecieuxgage que
je vouslaisse. Et comme
vous trouverezvôtre consolation
en elle ,
elle trou- -
vera aussi lasienne dans
votre constante fidelité.
Vous devez cela à l'amour
paternel que fay
pour vous , & dont je
vais travailler à vous
donner encore deplus
grandes marques parla
réduction entiere de la
MonarchIe d'EJpagne>.
ce qui relèveraextrêmementlelustre
delaNation
Catalanne&quoy
que Mrs les Presidents
ayent merité d'entendre
de ma bouche ces expressions
de matendresse.,&
qu'ils vous les ayent redites
enparticulier,j'ay
crû devoirencorevous les
repeterafin de vous faire
mieux connoistrecombien
est grande ma tendresse
pour vous, &pour vous
engager par là à continuer
la vostre pour le
service de la Reine mon
Epouse
, & à pourvoir
parvotresecours&votre
application à tous les bc-
Joms indispensables dans -
les conjonctures presentes
pour le biendecettePrincipauté,
en attendant que
je revienne moy - même
vous y animerpourvôtre
plusgrande consolation.
De Barcelone le 6. Sept. 1 711.
MOY LE ROY.
Don Raymond de Villanéc
dePerlas.
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Résumé : TRADUCTION de la Lettre écrite par l'Archiduc à la Dépude Catalogne
Dans une lettre adressée à ses fidèles députés et auditeurs des comtes de la Généralité de la Principauté de Catalogne, un roi annonce la mort imprévue de son frère, l'Empereur Joseph, laissant le trône impérial vacant. Cette situation l'oblige à se rendre en Allemagne pour contrer les menaces des ennemis et protéger ses royaumes héréditaires. Le roi exprime son chagrin à l'idée de quitter la Catalogne et souligne la nécessité de sa présence en Allemagne pour assurer la sécurité et le bien de la religion. Il décide de partir pour un court moment, malgré la douleur de se séparer de la reine, son épouse. Il confie la défense de la Catalogne et la protection de la reine aux députés, en se fondant sur leur fidélité éprouvée. Le roi les encourage à soutenir la reine et à continuer à servir la Principauté avec constance et fidélité. Il promet de revenir rapidement et de mettre fin à la guerre qui afflige la Catalogne. Le roi réitère son amour paternel pour la nation catalane et son désir de la voir relevée par la réduction de la Monarchie d'Espagne. La lettre se termine par une expression de tendresse et un appel à la fidélité et au service de la reine et de la Principauté.
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2816
p. 24-31
EXTRAIT De la Relation de ce qui s'est passé entre l'Armée du Grand Seigneur & celle du Czar, depuis le 18. Juillet jusqu'au 23. écrite par un Officier General de l'Armée Moscovite.
Début :
Le Czar ayant eu avis que le Grand Vizir estoir en marche [...]
Mots clefs :
Moscovites, Tsar, Turcs, Armée, Grand vizir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT De la Relation de ce qui s'est passé entre l'Armée du Grand Seigneur & celle du Czar, depuis le 18. Juillet jusqu'au 23. écrite par un Officier General de l'Armée Moscovite.
EXTRAIT
De la Relation de ce qui s'cft
passé entre l'Armée du
Grand Seigneur & celle
du Czar, depuis le 18.
Juillet jusqu'au 23. écrire
par un Officier General
dcTArmee Mofcovitc.
Le Czarayant eu avis què leGrandVizirestoit en marche
pour l'aller attaquer, tint
Conseil de guerre dans lequel
plusieurs
plusieurs Generaux opinerent
qu'il étoittrès-important de
ne point s'éloigner du Niester
afin que l'arméefust toûjours.
à portée de tirer des vivres de
la Pologne par le moyen de
cette Riviere
, & que si on
alloit au devant des Turcs, il
pourroit arriver de grands inconveniens
de s'engager dans
un pays où l'onn'étoit pas
assuré de trouver desubsistance.
Cet avis ne fut pas suivi; on
marché vers la riviere de Prut
que l'on pajja, & aprés s'être
avancé jufcjuà la hauteur de
Falezin, le 18. Juillet
,
le
GenetaIjanuifutdétaché avec
la plus grande partie de la,
Cavalerie, & le refle de
l'armée le suivit. Maisayant
reconnu que les Turcs avoient
passé le Danube, £<r qu'ily
en avoit un gros Corpsqui
s'avançoit pour le coupet, en
informa le Czar qui envoya
le General Injberg avec un
autre détachement avec ordre
de rejoindre le gros de l'armée
qui s'avançoiten même-temps;
Cependant cette jonction nepût
se faire sans que le General
Fanus nefust inquietté, de ma-
-
niere qu'il futobligédeformer
un Corps quarré de toutesa
Cavalerie& defaire mettre
pied à terre aux Dragons qu'il
mit dans le centre avec les é..-
quipages, & marcha en cet
ordrependant que les Cosaques
& les ValaquesMoscovites
défiloientpar les hauteurs. Ce
furent eux qui souffrirent le
plus, les Tartares, (7 plus de
quarante mille Turcs les ayant
poursuivisainsique le General
Janus quine rejoignit le Czar
que le 19. à deux heures, après
avoirperdu beaucoup d'hommes
& de chevaux dans les continuelles
escarmouches. On tint
ensuite Conseildeguerre dans.
lequel ilfut resolu demarcher
toute la nuit pourse raprocher
du Prut, & de bruler tous les
Chariots les moins neceßaires,
ce quifutexecutéavant dese
mettre en marche. Onforma
plusieurs Corps quarrez de
toutel'armée, (7 onmittous
leséquipages ce bagages dans
le centre de chaque Corps les
quatre .cÇJJ!e'{.. étantborde% par
des chevaux defrise que des
soldatsportoientsur leurs épaules,
eton marcha en cet ordre,
Leto. à la pointe du jour,
- la Cavalerie du grand Vlfir,
quiavoitsuivi les Moscovites
pendant la nuit chargea leur
arrieregarde&lespoursuivit
jusqu'à lariviere de Prut, ote
ilsfirent halte.Les Turcss'arresterent
aussipour attendre leur
Infanterie &leur Artillerie
qqtrrtii a;rrivèrentaqVua>tre hrçu/rVç».s
aprèsmidy.Alors les, Turcs ifèrent
un grandfeu de canon qui
durlfyùfcjuàlanuitpendantla*
qùelielesMoscovitessecouvrirerlt
par de bons retranchemens.
Le21. dés legrandmatin,
les Turcs qui avoientpresque
enîïèrcrhènt inytfii leur
Camp, recommencerent leur
canonnade avec beancoup plus
tfQrdre çy defurie,ensorte que
les Moscovites perdirent beaucoup
de monde, ayant eu même
plusieurs Generaux tue^ ou
bljfz
,
entr'autres le General
Wittemant, tué; & les Generaux
Ostein,Brassey, Hallard,
avoient esté blejjc% la
veille. Ily eut ensuite une
suspension d'aemes, que le
grand Vtjir acorda sur une
lettre que le czar luy écrivit,
'& le 23. on apprit que la Paix
avoit esté concluë.
Lereste de la Relationest
conforme à ce qui a esté rapporté
dans celle qu'on a
donnée le mois dernier.
De la Relation de ce qui s'cft
passé entre l'Armée du
Grand Seigneur & celle
du Czar, depuis le 18.
Juillet jusqu'au 23. écrire
par un Officier General
dcTArmee Mofcovitc.
Le Czarayant eu avis què leGrandVizirestoit en marche
pour l'aller attaquer, tint
Conseil de guerre dans lequel
plusieurs
plusieurs Generaux opinerent
qu'il étoittrès-important de
ne point s'éloigner du Niester
afin que l'arméefust toûjours.
à portée de tirer des vivres de
la Pologne par le moyen de
cette Riviere
, & que si on
alloit au devant des Turcs, il
pourroit arriver de grands inconveniens
de s'engager dans
un pays où l'onn'étoit pas
assuré de trouver desubsistance.
Cet avis ne fut pas suivi; on
marché vers la riviere de Prut
que l'on pajja, & aprés s'être
avancé jufcjuà la hauteur de
Falezin, le 18. Juillet
,
le
GenetaIjanuifutdétaché avec
la plus grande partie de la,
Cavalerie, & le refle de
l'armée le suivit. Maisayant
reconnu que les Turcs avoient
passé le Danube, £<r qu'ily
en avoit un gros Corpsqui
s'avançoit pour le coupet, en
informa le Czar qui envoya
le General Injberg avec un
autre détachement avec ordre
de rejoindre le gros de l'armée
qui s'avançoiten même-temps;
Cependant cette jonction nepût
se faire sans que le General
Fanus nefust inquietté, de ma-
-
niere qu'il futobligédeformer
un Corps quarré de toutesa
Cavalerie& defaire mettre
pied à terre aux Dragons qu'il
mit dans le centre avec les é..-
quipages, & marcha en cet
ordrependant que les Cosaques
& les ValaquesMoscovites
défiloientpar les hauteurs. Ce
furent eux qui souffrirent le
plus, les Tartares, (7 plus de
quarante mille Turcs les ayant
poursuivisainsique le General
Janus quine rejoignit le Czar
que le 19. à deux heures, après
avoirperdu beaucoup d'hommes
& de chevaux dans les continuelles
escarmouches. On tint
ensuite Conseildeguerre dans.
lequel ilfut resolu demarcher
toute la nuit pourse raprocher
du Prut, & de bruler tous les
Chariots les moins neceßaires,
ce quifutexecutéavant dese
mettre en marche. Onforma
plusieurs Corps quarrez de
toutel'armée, (7 onmittous
leséquipages ce bagages dans
le centre de chaque Corps les
quatre .cÇJJ!e'{.. étantborde% par
des chevaux defrise que des
soldatsportoientsur leurs épaules,
eton marcha en cet ordre,
Leto. à la pointe du jour,
- la Cavalerie du grand Vlfir,
quiavoitsuivi les Moscovites
pendant la nuit chargea leur
arrieregarde&lespoursuivit
jusqu'à lariviere de Prut, ote
ilsfirent halte.Les Turcss'arresterent
aussipour attendre leur
Infanterie &leur Artillerie
qqtrrtii a;rrivèrentaqVua>tre hrçu/rVç».s
aprèsmidy.Alors les, Turcs ifèrent
un grandfeu de canon qui
durlfyùfcjuàlanuitpendantla*
qùelielesMoscovitessecouvrirerlt
par de bons retranchemens.
Le21. dés legrandmatin,
les Turcs qui avoientpresque
enîïèrcrhènt inytfii leur
Camp, recommencerent leur
canonnade avec beancoup plus
tfQrdre çy defurie,ensorte que
les Moscovites perdirent beaucoup
de monde, ayant eu même
plusieurs Generaux tue^ ou
bljfz
,
entr'autres le General
Wittemant, tué; & les Generaux
Ostein,Brassey, Hallard,
avoient esté blejjc% la
veille. Ily eut ensuite une
suspension d'aemes, que le
grand Vtjir acorda sur une
lettre que le czar luy écrivit,
'& le 23. on apprit que la Paix
avoit esté concluë.
Lereste de la Relationest
conforme à ce qui a esté rapporté
dans celle qu'on a
donnée le mois dernier.
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Résumé : EXTRAIT De la Relation de ce qui s'est passé entre l'Armée du Grand Seigneur & celle du Czar, depuis le 18. Juillet jusqu'au 23. écrite par un Officier General de l'Armée Moscovite.
Du 18 au 23 juillet, les armées ottomanes et russes s'affrontèrent. Informé de l'avancée du Grand Vizir, le Czar convoqua un conseil de guerre. Malgré des recommandations de rester près du Niester pour l'approvisionnement, l'armée russe marcha vers la rivière Prut et atteignit Falezin le 18 juillet. Les Turcs, ayant traversé le Danube, ouvrirent un feu de canon intense jusqu'au matin. Le 21 juillet, les Turcs intensifièrent leur canonnade, causant de lourdes pertes aux Russes, y compris la mort du général Wittemant et des blessures à plusieurs généraux. Une suspension des hostilités fut accordée après une lettre du Czar au Grand Vizir, et le 23 juillet, la conclusion de la paix fut annoncée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2817
p. 31-44
« D'autres Lettres portent que le Czar avoit quitté son [...] »
Début :
D'autres Lettres portent que le Czar avoit quitté son [...]
Mots clefs :
Grand vizir, Moscovites, Traité de paix, Tsar, Roi de Suède, Prince, Seigneur, Tartares, Ambassadeur
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texteReconnaissance textuelle : « D'autres Lettres portent que le Czar avoit quitté son [...] »
D'autres Lettres portent
que le Czar avoit quitté son
Armée, &avoir passé à Carelsbade
en Boheme
,
où le
Prince de Mofcovic son fils
devoit l'aller joindre; que
le Grand Visir avoit ordonné
à Hassan Bacha, Gouverneur
de Romelie d'escorter
le Roy de Suede avec plus
de quarante mille hommes,
non-seulement jusqu'enPologne,
mais jusqu'en Pomcranie
en cas de besoin, &
cela sans compter un grand
nombre de Tartares
,
les
Troupes du Palatin de Kiovie,
& celles de Sa Majesté
Suedoise ; que ce Prince
estoit parti de Bender avec
cette puissante Escortes que
l'Ambassadeur de Hollande
avoit remontréau Kiaïa du
grand Vizir, que l'Armée
destinée à maintenir la neutralité
du Nord de l'Allemagne
s'y oppoferoit ainsi
que les Polonois, les Moscovites
& les Saxons; mais
que cet Officier luy avoit
répondu que l'on verroit
qui auroit la hardiesse de
disputer lepassage auxTroupes
Otomanes, & qu'en cas
de resistance,Hassan Bacha
avoit ordre ex prés de l'ouvrir
à force d'armes.
Par celles de Moscou du
3. on apprend qu'on y avoit
fait trois décharges de canon
en réjoüissance de la
conclusion de la Paix perpetuelle
avec les Turcs.
CellesdeWarsovie du
29. disent que le Czar estoit
arrivé le 19. à Zolkiew à
troislieuës de Limberg ;
qu'il devoit arriver à Warsovie
le 3 1. pour se rendre
en Prusse & en Pomeranie ;
que le Roy de Suede estoit
en chemin pour retourner
dans ses Etats
, prenant sa
route par la Hongrie, mais
que cette derniere nouvelle
meritoit confirmation.
Voici la Copie du traité
de Paix concl u entre les
Turcs & les Moscovites,
que l'on a reçuë à Vienne.
I.
Qu'Asaph serarenduaux
Turcs dans l'étatoùil estoit
lors que leCzar s'enestempare.
II.
Que Taignaron,Kamenk,
& les Forteresses nouvellement
con struites sur lariviere
de Saman serontrasées.
-l"
IlL
Que le Czar ne se meslera
en aucune maniere des Po-
.lonois ny CosaquesBarabais
& Potkili, & qu'il fortira
de leur Pays avectoutes
ses forces.
- IV.
Que les Marchands avec
leurs Marchandises pourront
venir sur les Frontieres
des Turcs, & que le
Czarne pourra avoir d'Ambassadeur
ny d'Envoyé à la
Porte.
V.
Que tous les Turcs faits
prisonniers par les Moscovites,
feront remis en liberté.
VI.
Que le Roy de Suede sera
renvoyé dans ses Etats li- vbrement & sans empêchement
de la part des Moscovites.
VII.
Que tout Acre d'hostilité
cessera de part & d'autre;
& que pour seureté de cc
Traité leCzar donnera pour
otages le Chancelier Schafsiros,
& le Prince Czeremetof;
moyennant quoy l'on
permettroit aux Moscovites
de se retirer dans leur
pays. Les Turcs leur 'ont
donné du pain pour onze
jours, & une Èscorte de
douze mille hommes pour
lesgarentir des insultesdes
Tartares.
VIII.
.,: Que le Czar n'aura aucuns!
Vaisseaux sur la Mer noirs
&qu'il payera auCham des
Tartares le tribut devingt
mille Ducats qu'illuypayoit
autrefois.
IX.
Que S. M. Czarienne livrera
aux Turcs lé Prince de
Moldavie.
Les mêmes Lettres de
Vienne disent que ce Traité
ayant esté envoyé à Constantinople
il avoir estératifié
par le Grand Seigneur le
4. Aoust
,
& renvoyé au
grand Visir; mais que sur
les remontrances du MiniC
tre de Suede à la Porte, l'on
avoit envoyé ordre au grand
Visird'entreren negociation
avec le Czar au sujet du Roy
de Suede avant d'échanger
laratification.
D'autres Lettres portent
que le grand Seigneur a nommé
des Commissaires pour
travailler à la Paix avec la Pologne
; que la Republique
doit envoyer des Députez
pour conferer avec eux;que
les Tarrares continuoient
leurs courses le long du
Niester, ne voulant point
estre compris dans le Traité
de Paix conclu par le grand
Visir.
Que le Czar refusoit de
l'executer, quant à la restitution
d'Asaph & à la démolition
de ses nouvelles
Foiteresses sur la Mernoire,
jusqu'à ce que le Roy de
Suede fust sorti des Etats
duGrand Seigneur, se plaignant
d'ailleurs que l'escorte
qu'onprétendoit donner
à Sa Majesté Suedoisealloit
beaucoup au-delà de ce
qu'on estoit convenu; voicy
ce que portent celles de
Wbarloyrie deii n..Septem- Les Tartares ont saccagé
un grand nombre de Villages
au- delàdu Bog
,
& emmerié
en esclavage tous les
Moscovites&les Cosaqnes
deleurpartiqu'ils y ont
trouvez,&continuënt leurs
hostilitez le long du Niester.
Une partie de I/Armec
Ottomaneestencore le
long du Prut,&le reste du
costé de Bender. Un Ambassadeur
du Grand Seigneur
est arrivé sur, les Frontieres
duRoyaume;il a envoyé demander
des Passeports pour
venir conferer avec quelques
Senateurs touchant le
renouvellement de la Trêve
concluëàCarlowitz&d'affermir
la Paix avec la Republique.
Cet Amb.uadcur
est accompagné de deux Députez;
l'un du Roy de Suede
,
& l'autre du Palatin de
Klovic. Ce dernier a fait publier
des Lettres circulaires
par lesquelles il declarc qu'il
travaille à faire sortir tous
les Moscovites de la Pologne,
à procurer une Paix
avantageuse à la Republique,&
entr'autreàluy faire
restituer toute l'Ukraine.
On doit nommer plusieurs
personnes distinguées, pour
aller conferer avec cet Ambassadeur
qui eflaussichargé
de s'informer du nombre
de Moscovites qui ont
repassé le Niester
,
& s'ils
avoient évacué la Pologne
suivant le Traité conclu
avec le Czar, & dont l'Armée
du Grand Seigneur attendoit
lexecution. Néanmoins
les Moscovites, ont
pris des Quartiers dans la
Volhinie. Le General Szeremetoff
a établi le sien à
à Ostrog ; le Prince Galiczen
à Dubno ; le General
Weisbach à Brody;le General
Bonne à Sokal sur le
Boug
,
Frontière du Palatinat
de BeIzJ & le General Baver
en Lithuanie. Toutes ces
parcicularitez donnent lieu
de croire qu'on n'a pas esté
bien informé des conditions
du Traité conclu entre
le Czar & le grand Vizir
, ou que si elles sont
telles qu'on l'a publié,
la Paix ne fera pas de longue
durée, à moins que le
grand Vizir n'oblige les
Moscovites à executer le
Traité.
que le Czar avoit quitté son
Armée, &avoir passé à Carelsbade
en Boheme
,
où le
Prince de Mofcovic son fils
devoit l'aller joindre; que
le Grand Visir avoit ordonné
à Hassan Bacha, Gouverneur
de Romelie d'escorter
le Roy de Suede avec plus
de quarante mille hommes,
non-seulement jusqu'enPologne,
mais jusqu'en Pomcranie
en cas de besoin, &
cela sans compter un grand
nombre de Tartares
,
les
Troupes du Palatin de Kiovie,
& celles de Sa Majesté
Suedoise ; que ce Prince
estoit parti de Bender avec
cette puissante Escortes que
l'Ambassadeur de Hollande
avoit remontréau Kiaïa du
grand Vizir, que l'Armée
destinée à maintenir la neutralité
du Nord de l'Allemagne
s'y oppoferoit ainsi
que les Polonois, les Moscovites
& les Saxons; mais
que cet Officier luy avoit
répondu que l'on verroit
qui auroit la hardiesse de
disputer lepassage auxTroupes
Otomanes, & qu'en cas
de resistance,Hassan Bacha
avoit ordre ex prés de l'ouvrir
à force d'armes.
Par celles de Moscou du
3. on apprend qu'on y avoit
fait trois décharges de canon
en réjoüissance de la
conclusion de la Paix perpetuelle
avec les Turcs.
CellesdeWarsovie du
29. disent que le Czar estoit
arrivé le 19. à Zolkiew à
troislieuës de Limberg ;
qu'il devoit arriver à Warsovie
le 3 1. pour se rendre
en Prusse & en Pomeranie ;
que le Roy de Suede estoit
en chemin pour retourner
dans ses Etats
, prenant sa
route par la Hongrie, mais
que cette derniere nouvelle
meritoit confirmation.
Voici la Copie du traité
de Paix concl u entre les
Turcs & les Moscovites,
que l'on a reçuë à Vienne.
I.
Qu'Asaph serarenduaux
Turcs dans l'étatoùil estoit
lors que leCzar s'enestempare.
II.
Que Taignaron,Kamenk,
& les Forteresses nouvellement
con struites sur lariviere
de Saman serontrasées.
-l"
IlL
Que le Czar ne se meslera
en aucune maniere des Po-
.lonois ny CosaquesBarabais
& Potkili, & qu'il fortira
de leur Pays avectoutes
ses forces.
- IV.
Que les Marchands avec
leurs Marchandises pourront
venir sur les Frontieres
des Turcs, & que le
Czarne pourra avoir d'Ambassadeur
ny d'Envoyé à la
Porte.
V.
Que tous les Turcs faits
prisonniers par les Moscovites,
feront remis en liberté.
VI.
Que le Roy de Suede sera
renvoyé dans ses Etats li- vbrement & sans empêchement
de la part des Moscovites.
VII.
Que tout Acre d'hostilité
cessera de part & d'autre;
& que pour seureté de cc
Traité leCzar donnera pour
otages le Chancelier Schafsiros,
& le Prince Czeremetof;
moyennant quoy l'on
permettroit aux Moscovites
de se retirer dans leur
pays. Les Turcs leur 'ont
donné du pain pour onze
jours, & une Èscorte de
douze mille hommes pour
lesgarentir des insultesdes
Tartares.
VIII.
.,: Que le Czar n'aura aucuns!
Vaisseaux sur la Mer noirs
&qu'il payera auCham des
Tartares le tribut devingt
mille Ducats qu'illuypayoit
autrefois.
IX.
Que S. M. Czarienne livrera
aux Turcs lé Prince de
Moldavie.
Les mêmes Lettres de
Vienne disent que ce Traité
ayant esté envoyé à Constantinople
il avoir estératifié
par le Grand Seigneur le
4. Aoust
,
& renvoyé au
grand Visir; mais que sur
les remontrances du MiniC
tre de Suede à la Porte, l'on
avoit envoyé ordre au grand
Visird'entreren negociation
avec le Czar au sujet du Roy
de Suede avant d'échanger
laratification.
D'autres Lettres portent
que le grand Seigneur a nommé
des Commissaires pour
travailler à la Paix avec la Pologne
; que la Republique
doit envoyer des Députez
pour conferer avec eux;que
les Tarrares continuoient
leurs courses le long du
Niester, ne voulant point
estre compris dans le Traité
de Paix conclu par le grand
Visir.
Que le Czar refusoit de
l'executer, quant à la restitution
d'Asaph & à la démolition
de ses nouvelles
Foiteresses sur la Mernoire,
jusqu'à ce que le Roy de
Suede fust sorti des Etats
duGrand Seigneur, se plaignant
d'ailleurs que l'escorte
qu'onprétendoit donner
à Sa Majesté Suedoisealloit
beaucoup au-delà de ce
qu'on estoit convenu; voicy
ce que portent celles de
Wbarloyrie deii n..Septem- Les Tartares ont saccagé
un grand nombre de Villages
au- delàdu Bog
,
& emmerié
en esclavage tous les
Moscovites&les Cosaqnes
deleurpartiqu'ils y ont
trouvez,&continuënt leurs
hostilitez le long du Niester.
Une partie de I/Armec
Ottomaneestencore le
long du Prut,&le reste du
costé de Bender. Un Ambassadeur
du Grand Seigneur
est arrivé sur, les Frontieres
duRoyaume;il a envoyé demander
des Passeports pour
venir conferer avec quelques
Senateurs touchant le
renouvellement de la Trêve
concluëàCarlowitz&d'affermir
la Paix avec la Republique.
Cet Amb.uadcur
est accompagné de deux Députez;
l'un du Roy de Suede
,
& l'autre du Palatin de
Klovic. Ce dernier a fait publier
des Lettres circulaires
par lesquelles il declarc qu'il
travaille à faire sortir tous
les Moscovites de la Pologne,
à procurer une Paix
avantageuse à la Republique,&
entr'autreàluy faire
restituer toute l'Ukraine.
On doit nommer plusieurs
personnes distinguées, pour
aller conferer avec cet Ambassadeur
qui eflaussichargé
de s'informer du nombre
de Moscovites qui ont
repassé le Niester
,
& s'ils
avoient évacué la Pologne
suivant le Traité conclu
avec le Czar, & dont l'Armée
du Grand Seigneur attendoit
lexecution. Néanmoins
les Moscovites, ont
pris des Quartiers dans la
Volhinie. Le General Szeremetoff
a établi le sien à
à Ostrog ; le Prince Galiczen
à Dubno ; le General
Weisbach à Brody;le General
Bonne à Sokal sur le
Boug
,
Frontière du Palatinat
de BeIzJ & le General Baver
en Lithuanie. Toutes ces
parcicularitez donnent lieu
de croire qu'on n'a pas esté
bien informé des conditions
du Traité conclu entre
le Czar & le grand Vizir
, ou que si elles sont
telles qu'on l'a publié,
la Paix ne fera pas de longue
durée, à moins que le
grand Vizir n'oblige les
Moscovites à executer le
Traité.
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Résumé : « D'autres Lettres portent que le Czar avoit quitté son [...] »
Le texte décrit plusieurs événements diplomatiques et militaires impliquant le Czar, le Grand Visir, le Roi de Suède et d'autres acteurs. Le Czar a quitté son armée pour se rendre à Carlsbad en Bohême afin de rejoindre son fils, le Prince de Moscovie. Le Grand Visir a ordonné à Hassan Bacha, Gouverneur de Romélie, d'escorter le Roi de Suède avec une armée de plus de quarante mille hommes, renforcée par des Tartares et des troupes polonaises et suédoises. Cette escorte doit accompagner le Roi de Suède jusqu'en Pologne et en Poméranie si nécessaire. L'ambassadeur de Hollande a informé le Kiaïa du Grand Vizir que cette escorte pourrait rencontrer des résistances, notamment de l'armée destinée à maintenir la neutralité du Nord de l'Allemagne. Hassan Bacha a reçu l'ordre d'ouvrir le passage par la force si besoin. Des lettres de Moscou rapportent des salves de canon célébrant la conclusion d'une paix perpétuelle avec les Turcs. À Varsovie, il est signalé que le Czar est arrivé à Zolkiew et doit se rendre en Prusse et en Poméranie, tandis que le Roi de Suède est en route pour retourner dans ses États via la Hongrie. Un traité de paix entre les Turcs et les Moscovites est présenté, incluant des clauses telles que la restitution d'Asaph, la démolition de nouvelles forteresses, la neutralité du Czar dans les affaires polonaises, la liberté des marchands, la libération des prisonniers turcs, le retour du Roi de Suède dans ses États, et la cessation des hostilités. Le Czar doit fournir des otages et payer un tribut aux Tartares. Le traité a été ratifié par le Grand Seigneur et renvoyé au Grand Visir, mais des négociations supplémentaires sont en cours concernant le Roi de Suède. Les Tartares continuent leurs raids le long du Niester, et le Czar refuse d'exécuter certaines parties du traité jusqu'à ce que le Roi de Suède quitte les États du Grand Seigneur. Un ambassadeur du Grand Seigneur est arrivé pour discuter du renouvellement de la trêve et de la paix avec la République, accompagné de députés du Roi de Suède et du Palatin de Kiovie. Les Moscovites ont pris des quartiers en Volhynie, malgré les conditions du traité, suggérant des incertitudes quant à la durabilité de la paix.
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2818
p. 45-48
EXTRAIT d'une Lettre de Vienne le 26. Septembre.
Début :
Le 21. il partit d'icy cinquante Caléches de poste, [...]
Mots clefs :
Impératrice, Vienne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Vienne le 26. Septembre.
EXTRAIT 1 d'une Lettre de Vienne le
16. Septembre.
Le i~. il partit d'icy cinquanteCaléches
de poste
chacune dequatrechevaux , qui
prirent la route du Tirol pour
estre partagées en differents
endroitssur la route de Milan
en cette ville3 pour le service
de l'Archiduc (7 desasuite.
Mr le Comte de PaarGeneral
des Postes des Payshereditaires
partit le lendemain pour aller
établirces relais, efutluivi
le 2 3. & le 24. par Mr le
Comte de Vratislau, & par
Mr le Comte de 'Uratyau
Vice-Chancellierde l'Empire.
Il est arrivé un Courier du
Roy Augustepour donner avis
à l'Impératrice Regente que le
Czar étoit arrivé à Carelsbade
en Boheme,&pour la
prier de trouver bon qu'il envoyastune
Garde de deux cens
hommes à ce Prince. L'Impératrice
répondit qu'elle ne pouvoit
pas permettre à des Troupes
étrangeres d'entrer dans les
Pays hereditaires;que le Czar
étoit en seureté à Carelsbade;
mais que neanmoins elle avoit
envoyé ordre au Commandant
dePrague de luy envoyer le
nombre de Troupes qu'ilsouhaiteroit
pour luy (er:Vir de Garde.
MrWitwortEnvoyé d'Angleterre
estparty pourse rendre auprés
de ce Prince; plusieurs autres
personnesde consideration
de cette ville
,
de la Cour de
Berlin, Cm de celle d'Hanover,
s'y font aussirenduës pour le
complimenter. On a étably icy
des Prieres de quarente heures
pour l'heureux retour de ïArchiducsur
ce qu'il amandéque
les Catalans ne vouloient pas
consentirquel'Archiduchesse
s'embarquastavecluy ; onparle
d'envoyeràsa place l'Archiducbejp
soeur aînée de ce Prince,
dés qu'ilsera arrivé.
16. Septembre.
Le i~. il partit d'icy cinquanteCaléches
de poste
chacune dequatrechevaux , qui
prirent la route du Tirol pour
estre partagées en differents
endroitssur la route de Milan
en cette ville3 pour le service
de l'Archiduc (7 desasuite.
Mr le Comte de PaarGeneral
des Postes des Payshereditaires
partit le lendemain pour aller
établirces relais, efutluivi
le 2 3. & le 24. par Mr le
Comte de Vratislau, & par
Mr le Comte de 'Uratyau
Vice-Chancellierde l'Empire.
Il est arrivé un Courier du
Roy Augustepour donner avis
à l'Impératrice Regente que le
Czar étoit arrivé à Carelsbade
en Boheme,&pour la
prier de trouver bon qu'il envoyastune
Garde de deux cens
hommes à ce Prince. L'Impératrice
répondit qu'elle ne pouvoit
pas permettre à des Troupes
étrangeres d'entrer dans les
Pays hereditaires;que le Czar
étoit en seureté à Carelsbade;
mais que neanmoins elle avoit
envoyé ordre au Commandant
dePrague de luy envoyer le
nombre de Troupes qu'ilsouhaiteroit
pour luy (er:Vir de Garde.
MrWitwortEnvoyé d'Angleterre
estparty pourse rendre auprés
de ce Prince; plusieurs autres
personnesde consideration
de cette ville
,
de la Cour de
Berlin, Cm de celle d'Hanover,
s'y font aussirenduës pour le
complimenter. On a étably icy
des Prieres de quarente heures
pour l'heureux retour de ïArchiducsur
ce qu'il amandéque
les Catalans ne vouloient pas
consentirquel'Archiduchesse
s'embarquastavecluy ; onparle
d'envoyeràsa place l'Archiducbejp
soeur aînée de ce Prince,
dés qu'ilsera arrivé.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Vienne le 26. Septembre.
Le 16 septembre, cinquante calèches de poste partirent de Vienne vers le Tyrol pour être réparties sur la route de Milan afin de servir l'Archiduc. Le Comte de Paar, Général des Postes des Pays héréditaires, partit le lendemain pour établir des relais, suivi les 23 et 24 septembre par les Comtes de Vratislau et d'Uratyau, Vice-Chancellier de l'Empire. Un courrier du Roi Auguste informa l'Impératrice Régente de l'arrivée du Czar à Carlsbad en Bohême et demanda la permission d'envoyer une garde de deux cents hommes. L'Impératrice refusa l'entrée de troupes étrangères mais ordonna au Commandant de Prague d'envoyer des troupes pour la garde du Czar. L'Envoyé d'Angleterre, Mr Witwort, ainsi que plusieurs personnalités de Vienne, Berlin et Hanovre, se rendirent auprès du Czar pour le complimenter. Des prières de quarante heures furent organisées pour le retour de l'Archiduc, qui avait mentionné que les Catalans refusaient l'embarquement de l'Archiduchesse. On envisagea d'envoyer à sa place l'Archiduc Léopold, sœur aînée de ce Prince, dès son arrivée.
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2819
p. 48-58
« Les Lettres de Berlin portent que les Suedois ayant assemblé [...] »
Début :
Les Lettres de Berlin portent que les Suedois ayant assemblé [...]
Mots clefs :
Suédois, Artillerie, Roi du Danemark, Camp, Troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Lettres de Berlin portent que les Suedois ayant assemblé [...] »
Les Lettres deBerlin portent
que les Suedois ayant
assemblé des Troupes 6c
des Bastimens à Malmoé
,
pouraller tenter une descenre
dans l'ine de Zeeland, le
Comte du Guldenlew,
Commandant de la Flotte
Danoiiè,elloit allé lesattaquer
avec vingt Vaisseaux
de guerre; qu'il avoit pris
vingt-cinq
vingt-cinq de leurs BatHmens,
& fait échoüer plusieursautres,
ensuite dequoy
il avoit voulu bombarder
Malmoé ; mais sans avoir
pû y causer aucun dommage,
à cause du trop grand
éloignement; que le General
Lewendal qui marchoit
vers Bahus
, avoit reculé
pour seretrancher dans un
Poste avantageux, ayant eu
avis que le Comte de Steinbock
s'avançoit avec dix à
douze mille hommes pour
le combattre.
Celles de Pomeranie du
15.Septembre,disent que
les troupes Danoises, Saxones,&
Moscovitesn'avoiensts
encore rien entrepris sur
Stralzund, Weymar, &
rifls de Rugen;que le Roy
Auguste&leRoy de DannemarKavoientsouvent
des
Conferences, & que leurs
Troupes souffroient beaucoup
faute de subsistance
,
parce que les habitans de la
Campagne avoient retiré
leurs grains& leurs bestiaux
dans les Places fortes, ce
qui causoit une grande desertion
; que les Suedois
avoient brûlé les Fauxbourgs
de Stralzund ; que
le 12. ils estoient sortis de
laVille au nombre de cinq
cent Cavaliers ou Dragons,
& qu'ils enleverent plus de
cent chevaux, & plusieurs
Chariots chargez de fourage.
;
Que le17.avantle jour
la Garnison de Wismar sortit
avec de l'Artillerie & canonna
pendant plus de;deux*
heures le Camp des Danois
& la nuit du 18. au 19elle
sortir avec des Mortiers,
& bombarda le Camp de
maniere que les Danois furent
contraints de s'éloigner,
sans oser marcher aux
Suedois de crainte de tomber
dans quelqur,cnibufcade.
., Par lesLettres du n. on
a appris que laresolution
d'assieger cette Place avoit
elle changée dans une conferenceque
le Roy de Dannemark
avoit euë avec le
Roy Auguste, & quOBdévoit
entreprendre celuy de
Stralzund, parce que les
fortifications étoient moins
bonnes que celles de WiC.
mar ,& d'attaquer auparavant
l'Isle de Rugen, qui
n'est separée de la premiere
de ces Places que par un
petit bras de Mer; que néanmoins
on trouvoit de
grandes dificultez dans l'exccution
de ce projet, le
Camp retranché de devant
Stralzund ne pouvant estre
forcé sans avoir de grosse ,
Artillerie qui n'etoit point
encore arrivée acause des
mauvais chemins, & qu'il
n'y avoit plus de fourages
aux environs du Camp ,
inconvenient d'autant plus
considerable que la plus
part des Troupes Saxonnes
&CMaosvcovaitelslceonsrisitoeit e.n
Que cependant on devoit
attaquer cette place dés
que la grosse Artillerie seroit
arrivée; que pour cet effet le
Roy de Dannemark avoit
retiré l'Infanterie qui étoit
devant Wismar, à l'excption
de deux Bataillons, à
la Place de laquelle il avoit
envoyé la Cavallerie, afin
de continuer le blocus de
cette Place;qu'il avoit aussi
rapellé les Troupes qu'il
avoit mises dans les Villes
de Damgatten ; Rostok,
Demmin, Anclam, &
autres que les Suedois
avoient abandonnées acause
que ces Places ne sont pas
en état de soutenir un Siege:
que la Flotte Danoise, au
nombre de trente Vasseaux
de guerre s'etoitapprochée
de l'Mc de Rugen
,
afin
d'empecher les Suedois d'en
tirer aucunes commoditez.
Les lettres de Vienne du
12 Septembre portent que
la foudre étant tombée à
Weissembourg en Transylvanie
sur un Magasin à
poudre, lavoit fait fauter
avec deux autres où le feu
s'etoit communiqué,ce qui
avoir renversé une partie
des murailles de la Vi)ie &
prés de cent cinquante
Maisons.
Et par celles du 19. on
apprend que le Comte
Charles Maximilien de
Thurn, grand Maistre de la
Maison de L'imperatrice
Regente partit de cette Ville
pour aller en qualité de
Commissaire, asTiner à l'Election
d'un nouvel Evêque
d'Olmutz à la place du
Prince Charles de Lorrai.
ne, qui s'est démis de cet
Evesché, depuis qu'il a esté
revestu de la dignité d'Electeur
de Treves; que
l'Election a esté faite en
faveur du Comte de Schrottenbach
Doyen de la Cathedrale
de Faltzbourg, &
Chanoine d'Olmutz; que
le 14. il y eut une grande
reformeparmi les bas
Officiers du feu Empereur,
& particulierement de
Musiciens & de Chasseurs.
& qu'on retrancha encore.
un grand nombre de pensions,
m.e sme de cel les qui
ont ctte confirmées par
L'impératrice Regente; que
les Troupes qui fonr en
Transylvanie & qui avoient
c eu ordre de venir sur le
Rhin avoient reçu un contre
ordre, pour rester en ce
Pays là jusqu'àcequ'on cust
sçu qu'elles seroientles suites
du Traité de Paixcouclu
encre les Turcs & les
Moscovices.
que les Suedois ayant
assemblé des Troupes 6c
des Bastimens à Malmoé
,
pouraller tenter une descenre
dans l'ine de Zeeland, le
Comte du Guldenlew,
Commandant de la Flotte
Danoiiè,elloit allé lesattaquer
avec vingt Vaisseaux
de guerre; qu'il avoit pris
vingt-cinq
vingt-cinq de leurs BatHmens,
& fait échoüer plusieursautres,
ensuite dequoy
il avoit voulu bombarder
Malmoé ; mais sans avoir
pû y causer aucun dommage,
à cause du trop grand
éloignement; que le General
Lewendal qui marchoit
vers Bahus
, avoit reculé
pour seretrancher dans un
Poste avantageux, ayant eu
avis que le Comte de Steinbock
s'avançoit avec dix à
douze mille hommes pour
le combattre.
Celles de Pomeranie du
15.Septembre,disent que
les troupes Danoises, Saxones,&
Moscovitesn'avoiensts
encore rien entrepris sur
Stralzund, Weymar, &
rifls de Rugen;que le Roy
Auguste&leRoy de DannemarKavoientsouvent
des
Conferences, & que leurs
Troupes souffroient beaucoup
faute de subsistance
,
parce que les habitans de la
Campagne avoient retiré
leurs grains& leurs bestiaux
dans les Places fortes, ce
qui causoit une grande desertion
; que les Suedois
avoient brûlé les Fauxbourgs
de Stralzund ; que
le 12. ils estoient sortis de
laVille au nombre de cinq
cent Cavaliers ou Dragons,
& qu'ils enleverent plus de
cent chevaux, & plusieurs
Chariots chargez de fourage.
;
Que le17.avantle jour
la Garnison de Wismar sortit
avec de l'Artillerie & canonna
pendant plus de;deux*
heures le Camp des Danois
& la nuit du 18. au 19elle
sortir avec des Mortiers,
& bombarda le Camp de
maniere que les Danois furent
contraints de s'éloigner,
sans oser marcher aux
Suedois de crainte de tomber
dans quelqur,cnibufcade.
., Par lesLettres du n. on
a appris que laresolution
d'assieger cette Place avoit
elle changée dans une conferenceque
le Roy de Dannemark
avoit euë avec le
Roy Auguste, & quOBdévoit
entreprendre celuy de
Stralzund, parce que les
fortifications étoient moins
bonnes que celles de WiC.
mar ,& d'attaquer auparavant
l'Isle de Rugen, qui
n'est separée de la premiere
de ces Places que par un
petit bras de Mer; que néanmoins
on trouvoit de
grandes dificultez dans l'exccution
de ce projet, le
Camp retranché de devant
Stralzund ne pouvant estre
forcé sans avoir de grosse ,
Artillerie qui n'etoit point
encore arrivée acause des
mauvais chemins, & qu'il
n'y avoit plus de fourages
aux environs du Camp ,
inconvenient d'autant plus
considerable que la plus
part des Troupes Saxonnes
&CMaosvcovaitelslceonsrisitoeit e.n
Que cependant on devoit
attaquer cette place dés
que la grosse Artillerie seroit
arrivée; que pour cet effet le
Roy de Dannemark avoit
retiré l'Infanterie qui étoit
devant Wismar, à l'excption
de deux Bataillons, à
la Place de laquelle il avoit
envoyé la Cavallerie, afin
de continuer le blocus de
cette Place;qu'il avoit aussi
rapellé les Troupes qu'il
avoit mises dans les Villes
de Damgatten ; Rostok,
Demmin, Anclam, &
autres que les Suedois
avoient abandonnées acause
que ces Places ne sont pas
en état de soutenir un Siege:
que la Flotte Danoise, au
nombre de trente Vasseaux
de guerre s'etoitapprochée
de l'Mc de Rugen
,
afin
d'empecher les Suedois d'en
tirer aucunes commoditez.
Les lettres de Vienne du
12 Septembre portent que
la foudre étant tombée à
Weissembourg en Transylvanie
sur un Magasin à
poudre, lavoit fait fauter
avec deux autres où le feu
s'etoit communiqué,ce qui
avoir renversé une partie
des murailles de la Vi)ie &
prés de cent cinquante
Maisons.
Et par celles du 19. on
apprend que le Comte
Charles Maximilien de
Thurn, grand Maistre de la
Maison de L'imperatrice
Regente partit de cette Ville
pour aller en qualité de
Commissaire, asTiner à l'Election
d'un nouvel Evêque
d'Olmutz à la place du
Prince Charles de Lorrai.
ne, qui s'est démis de cet
Evesché, depuis qu'il a esté
revestu de la dignité d'Electeur
de Treves; que
l'Election a esté faite en
faveur du Comte de Schrottenbach
Doyen de la Cathedrale
de Faltzbourg, &
Chanoine d'Olmutz; que
le 14. il y eut une grande
reformeparmi les bas
Officiers du feu Empereur,
& particulierement de
Musiciens & de Chasseurs.
& qu'on retrancha encore.
un grand nombre de pensions,
m.e sme de cel les qui
ont ctte confirmées par
L'impératrice Regente; que
les Troupes qui fonr en
Transylvanie & qui avoient
c eu ordre de venir sur le
Rhin avoient reçu un contre
ordre, pour rester en ce
Pays là jusqu'àcequ'on cust
sçu qu'elles seroientles suites
du Traité de Paixcouclu
encre les Turcs & les
Moscovices.
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Résumé : « Les Lettres de Berlin portent que les Suedois ayant assemblé [...] »
Les Lettres de Berlin rapportent que les Suédois ont rassemblé des troupes et des bâtiments à Malmoë pour une descente sur l'île de Zeeland. Le Comte du Guldenlew, commandant de la flotte danoise, a attaqué avec vingt vaisseaux de guerre, capturant vingt-cinq bâtiments suédois et en détruisant plusieurs autres. Il a ensuite tenté de bombarder Malmoë sans succès en raison de l'éloignement. Le général Lewendal, marchant vers Bahus, a reculé pour se retrancher après avoir appris l'avancée du Comte de Steinbock avec dix à douze mille hommes. Les lettres de Pomeranie du 15 septembre indiquent que les troupes danoises, saxonnes et moscovites n'avaient pas encore agi contre Stralzund, Weimar et les îles de Rügen. Les rois Auguste et de Danemark tenaient des conférences, mais leurs troupes souffraient de la faim car les habitants avaient retiré leurs grains et bestiaux dans les places fortes, causant une grande désertion. Les Suédois avaient brûlé les faubourgs de Stralzund et, le 12 septembre, cinq cents cavaliers avaient enlevé plus de cent chevaux et plusieurs chariots de fourrage. Le 17 septembre, la garnison de Wismar avait canonné le camp des Danois pendant plus de deux heures. La nuit du 18 au 19, elle avait bombardé le camp avec des mortiers, forçant les Danois à se retirer. Les lettres du 19 septembre rapportent que la résolution d'assiéger Wismar avait changé lors d'une conférence entre les rois de Danemark et Auguste. Ils décidèrent d'attaquer Stralzund en raison de ses fortifications moins robustes et de prendre l'île de Rügen. Cependant, l'exécution du projet était difficile en raison de l'absence de grosse artillerie et de fourrage. Le roi de Danemark avait retiré l'infanterie de Wismar, à l'exception de deux bataillons, et rappelé les troupes des villes abandonnées par les Suédois. La flotte danoise, composée de trente vaisseaux de guerre, s'était approchée de l'île de Rügen pour empêcher les Suédois d'en tirer profit. Les lettres de Vienne du 12 septembre mentionnent qu'une foudre à Weissembourg en Transylvanie avait détruit un magasin à poudre, causant la destruction de près de cent cinquante maisons. Le 19 septembre, il est rapporté que le Comte Charles Maximilien de Thurn, grand maître de la Maison de l'impératrice régente, était parti pour l'élection d'un nouvel évêque d'Olmutz. L'élection a été faite en faveur du Comte de Schrottenbach. Il y a eu une grande réforme parmi les bas officiers de l'ancien empereur, avec la suppression de nombreuses pensions. Les troupes destinées à la Transylvanie ont reçu l'ordre de rester jusqu'à ce que les suites du traité de paix entre les Turcs et les Moscovites soient connues.
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2820
p. 59-60
EXTRAIT d'une Lettre du Camp de Salmbach en Alsace, du 1r. Octobre.
Début :
Nous ocupons toûjours le même Camp & les Ennemis occupent [...]
Mots clefs :
Camp, Troupes, Alsace
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre du Camp de Salmbach en Alsace, du 1r. Octobre.
EXTRAIT
d'une Lettre du Camp de
Salmbach en Alsace,
du 1r.Oétobrc.
Nous ocuponstoûjourslemême
Camp(y lesEnnemis occupentaussi
encore le leur ; mais
avec celte différence, que nous
subsistons fort commodement;
Cg- (\uenujlrej4rmée tfi en
AUssi bon état qu'elle étoit à
l'ouverture de la Campagne,
(*7* que celle des Ennemis
soufre beaucoup, particulierement
la Cavalerie, faute de
Fourage. Le PrinceEugene
à écrit aux Cercles Voisins,que
s'ils ne faisoient fournir des
Fourages secs, ils ne pouroit
empêcher les Troupes de fourager
à leur gré, & cjuil ne
repondroitpasdesdesordresque
cettelicence cauferott. LA
mortalité regne dans leur
Armée parmi les Troupes, Çp*
parmi les chevaux. Il estparti
un détachement de la nostrepour
aller sur la Saar ou Mr de
Quadt Lieutenant General
assemble un Camp volant.
d'une Lettre du Camp de
Salmbach en Alsace,
du 1r.Oétobrc.
Nous ocuponstoûjourslemême
Camp(y lesEnnemis occupentaussi
encore le leur ; mais
avec celte différence, que nous
subsistons fort commodement;
Cg- (\uenujlrej4rmée tfi en
AUssi bon état qu'elle étoit à
l'ouverture de la Campagne,
(*7* que celle des Ennemis
soufre beaucoup, particulierement
la Cavalerie, faute de
Fourage. Le PrinceEugene
à écrit aux Cercles Voisins,que
s'ils ne faisoient fournir des
Fourages secs, ils ne pouroit
empêcher les Troupes de fourager
à leur gré, & cjuil ne
repondroitpasdesdesordresque
cettelicence cauferott. LA
mortalité regne dans leur
Armée parmi les Troupes, Çp*
parmi les chevaux. Il estparti
un détachement de la nostrepour
aller sur la Saar ou Mr de
Quadt Lieutenant General
assemble un Camp volant.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre du Camp de Salmbach en Alsace, du 1r. Octobre.
Le 1er octobre, une lettre du camp de Salmbach décrit une situation militaire favorable pour l'armée des auteurs, bien approvisionnée. L'armée ennemie, en revanche, manque de fourrage, affectant sa cavalerie. Le Prince Eugène demande des fourrages secs aux cercles voisins pour éviter des désordres. La mortalité est élevée chez l'ennemi, tant parmi les troupes que les chevaux. Un détachement est envoyé sur la Saar, où Monsieur de Quadt rassemble un camp volant.
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2821
p. 61-62
Extrait d'une Lettre de Grenoble du 26. Ooctobre.
Début :
Monsieur le Duc de Savoye est parti de Conflans pour [...]
Mots clefs :
Duc de Savoie, Grenoble
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre de Grenoble du 26. Ooctobre.
Extrait d'une Lettre de Gre,..
nobledu26. Octobre.
Monsieur le Duc de Savoye
ffi parti de Corstans pour
retournerà Turin
,
aprés avoir
14igé desordres à ses Troupes
defairesauter le Fort d'Exiles
& de repasserpromptement les
Monts,cequ'elles ont executé
aprésen avoir retirél'Artillerie
<*r les Munitions qui ont
tsts conduites à SP,7,e. Mr de
B.rwic/Z en ayant uu avis a
commandé divers détachemens
pour harceler les EnYJcrnis)
dont un. leur a enlevé des
Farinest & un autre a fort
maltraité quatre Bataillons.
nobledu26. Octobre.
Monsieur le Duc de Savoye
ffi parti de Corstans pour
retournerà Turin
,
aprés avoir
14igé desordres à ses Troupes
defairesauter le Fort d'Exiles
& de repasserpromptement les
Monts,cequ'elles ont executé
aprésen avoir retirél'Artillerie
<*r les Munitions qui ont
tsts conduites à SP,7,e. Mr de
B.rwic/Z en ayant uu avis a
commandé divers détachemens
pour harceler les EnYJcrnis)
dont un. leur a enlevé des
Farinest & un autre a fort
maltraité quatre Bataillons.
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Résumé : Extrait d'une Lettre de Grenoble du 26. Ooctobre.
Le 26 octobre, une lettre alerte le Duc de Savoie que des troupes ont quitté Corstans pour Turin après des désordres. Elles ont détruit le Fort d'Exilles et transporté l'artillerie à S.P. Monsieur de Berwick a ordonné des détachements pour harceler les ennemis, réussissant à leur prendre des farines et à malmener quatre bataillons.
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2822
p. 62-64
« D'autres Lettres portent que Mr de Berwick étoit arrivé [...] »
Début :
D'autres Lettres portent que Mr de Berwick étoit arrivé [...]
Mots clefs :
Armée, Duc de Savoie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « D'autres Lettres portent que Mr de Berwick étoit arrivé [...] »
D'autres Lettres portent
que Mr de Berwick étoit
arrivé le 2. 5. au Camp de
Jouvenceau dans la Vallée
d'Oulx avec une partie de
l'Armée; que le 29. il avoit
estendu sa droite jusqu'à
Villars d'Amont dans la
Vallée de Pragelas où les
,
fourages étoient abondants
; qu il y avoit des détachemens
de l'Armée des
Ennemis postez à Saint
Colomban, à Jullon, &
au-dessus de Fenestrelles,
pendant que le reste des
Troupes défiloit par la Val
d'Aoust, & par le petit S.
Bernard; & d'autres qui
font posterieures, que Mr
le Duc de Savoye qui étoit
arrivé à Turin,avoit encore
eu quelques accès de fièvre:
que toute son Armée avoit
repassé les Alpes, & que celle
du Roy continuoit de consommer
,
les fourages dans
-
les Vallées d'Oulx ÔC de
Pragelas.
que Mr de Berwick étoit
arrivé le 2. 5. au Camp de
Jouvenceau dans la Vallée
d'Oulx avec une partie de
l'Armée; que le 29. il avoit
estendu sa droite jusqu'à
Villars d'Amont dans la
Vallée de Pragelas où les
,
fourages étoient abondants
; qu il y avoit des détachemens
de l'Armée des
Ennemis postez à Saint
Colomban, à Jullon, &
au-dessus de Fenestrelles,
pendant que le reste des
Troupes défiloit par la Val
d'Aoust, & par le petit S.
Bernard; & d'autres qui
font posterieures, que Mr
le Duc de Savoye qui étoit
arrivé à Turin,avoit encore
eu quelques accès de fièvre:
que toute son Armée avoit
repassé les Alpes, & que celle
du Roy continuoit de consommer
,
les fourages dans
-
les Vallées d'Oulx ÔC de
Pragelas.
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Résumé : « D'autres Lettres portent que Mr de Berwick étoit arrivé [...] »
Le 25 mai, Monsieur de Berwick a établi son camp dans la vallée d'Oulx. Le 29 mai, il a avancé jusqu'à Villars d'Amont dans la vallée de Pragelas. Les ennemis étaient positionnés à Saint Colomban, Jullon et au-dessus de Fenestrelles. Le duc de Savoie, à Turin, a eu des accès de fièvre. L'armée du roi a continué de consommer les fourrages dans les vallées d'Oulx et de Pragelas.
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2823
p. 64-65
« Les Lettres d'Arras du 1r Octobre, portent que les [...] »
Début :
Les Lettres d'Arras du 1r Octobre, portent que les [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Lettres d'Arras du 1r Octobre, portent que les [...] »
Les Lettres d'Arras du i*
Octobre, portenr que les
Ennemis avoient fait conduire
le reste de leur grosse
Artillerieà Tournay; qu'il
avoit esté resolu dans un
Conseil de guerre de tenir
la Campagne le plus longtemps
qu'il seroit possible
à cause de la proximité de
l'Armée de France, & que
pour cet effet on donneroit
les ordres necessaires pour
amener à leur Camp du
Foin& de l'Avoine, dont
on manquoit absolument.
Octobre, portenr que les
Ennemis avoient fait conduire
le reste de leur grosse
Artillerieà Tournay; qu'il
avoit esté resolu dans un
Conseil de guerre de tenir
la Campagne le plus longtemps
qu'il seroit possible
à cause de la proximité de
l'Armée de France, & que
pour cet effet on donneroit
les ordres necessaires pour
amener à leur Camp du
Foin& de l'Avoine, dont
on manquoit absolument.
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2824
p. 65-66
Extrait d'une Lettre du Camp de Paillancourt du 8. Octobre.
Début :
Nous occupons encore nos mêmes postes ; & nous avons toûjours [...]
Mots clefs :
Garnison
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texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une Lettre du Camp de Paillancourt du 8. Octobre.
Extrait d'une Lettre du
•
Camp de Paillancourt
du 8. Octobre.
Nous occupons encore mil
mêmespostes ; & nous avons
toûjoursnos Pontssur L'Efcatit
&sur le Senses. Ilvientpresque
tous les jours des Deserleurs
ennemis qui rapportent ,
que les maladies continuent
dans leur Camp. Ceux qui
vinrent hier ont dit que Mylord
Marlborough
, avoit envoyéune
heure avant le jour
fourager du costé de Condé;
mais que la Garnison de cette
Place étant tombée sur les
fourageurs & sur l'escorte
,
avoit enlevé quatre cent chevaux
& plusieurs Soldats ou
Cavalliers.
La Garnison d'Ipres à défait
ungrospartiEnnemi CMpris
cent chevaux.
•
Camp de Paillancourt
du 8. Octobre.
Nous occupons encore mil
mêmespostes ; & nous avons
toûjoursnos Pontssur L'Efcatit
&sur le Senses. Ilvientpresque
tous les jours des Deserleurs
ennemis qui rapportent ,
que les maladies continuent
dans leur Camp. Ceux qui
vinrent hier ont dit que Mylord
Marlborough
, avoit envoyéune
heure avant le jour
fourager du costé de Condé;
mais que la Garnison de cette
Place étant tombée sur les
fourageurs & sur l'escorte
,
avoit enlevé quatre cent chevaux
& plusieurs Soldats ou
Cavalliers.
La Garnison d'Ipres à défait
ungrospartiEnnemi CMpris
cent chevaux.
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Résumé : Extrait d'une Lettre du Camp de Paillancourt du 8. Octobre.
Le 8 octobre, les troupes occupent les mêmes positions et contrôlent les ponts sur l'Escaut et le Sensée. Des déserteurs ennemis signalent des maladies dans leur camp. Hier, la garnison de Condé a capturé quatre cents chevaux et plusieurs soldats ennemis. La garnison d'Ypres a repoussé une force ennemie, capturant cent chevaux.
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2825
p. 66-70
« D'autres Lettres portent que les Ennemis font élever un [...] »
Début :
D'autres Lettres portent que les Ennemis font élever un [...]
Mots clefs :
Major, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « D'autres Lettres portent que les Ennemis font élever un [...] »
D'autres Letrres portent
que les Ennemis font élever
un Fort dans le Marais de
Bouchain, à la pointe qui
cft entre l'Escaut & le Senset,
afin d'établir une communication
seure entre ces
deux Places, & pour en
rendre l'invertissement plus
difficile ; que leur Armée
fcroitdéja retirée à cause de
la disette des fourages &
des incommoditez que les
Troupes souffrent, s'il n'etoit
absolument necessaire
de repater les brèches de
Bouchainavant qu'elles se
separent; que les Provinces
de Brabant, de Flandre, &
de Haynaut avoient cfte
taxées pour fournir du foin
de la paille, & de l'avoine,
&mesme laChastellenie de
Lille, quoy que ses fourages
ayent esté consommez pendant
la Campagne; qu'on
écoit convenu de part &
d'autre de fournir des grains
aux Paysans pour ensemencer
leurs terres, de leur
rendre leurs Bestiaux, & de
deffendre aux soldats fous
peine de la vie de les leur
enlever: Que le Partisandu
Moulin, étant forti de Namur,
avec deuxmille hommes,
avoit traversé tout le
Brabant, & s'etoit avancé
jusqu'au prés de Heusden,
où il avoit surpris & pillé
le Chasteau de Mouwen.
& plusieurs autres lieux, de
la Province d Holande,
d'ou il s'eroit ensuite retiré
sans aucune perte, avec un:
grand nombre d'Otages;
& que Mr le Maréchal de
Villarsavoit accordé congé
sur leur parole au Comte
dErbach
, &- au Major de
Wasnaer
, que Mr leComte
deCoignies avoit fait prisonniers
dans unfourageprés
de Landrecies, de-mcunc
qu'au General Major Bor k,
& au Comte de Denhof,
prisà l'attaque de Hordain.
que les Ennemis font élever
un Fort dans le Marais de
Bouchain, à la pointe qui
cft entre l'Escaut & le Senset,
afin d'établir une communication
seure entre ces
deux Places, & pour en
rendre l'invertissement plus
difficile ; que leur Armée
fcroitdéja retirée à cause de
la disette des fourages &
des incommoditez que les
Troupes souffrent, s'il n'etoit
absolument necessaire
de repater les brèches de
Bouchainavant qu'elles se
separent; que les Provinces
de Brabant, de Flandre, &
de Haynaut avoient cfte
taxées pour fournir du foin
de la paille, & de l'avoine,
&mesme laChastellenie de
Lille, quoy que ses fourages
ayent esté consommez pendant
la Campagne; qu'on
écoit convenu de part &
d'autre de fournir des grains
aux Paysans pour ensemencer
leurs terres, de leur
rendre leurs Bestiaux, & de
deffendre aux soldats fous
peine de la vie de les leur
enlever: Que le Partisandu
Moulin, étant forti de Namur,
avec deuxmille hommes,
avoit traversé tout le
Brabant, & s'etoit avancé
jusqu'au prés de Heusden,
où il avoit surpris & pillé
le Chasteau de Mouwen.
& plusieurs autres lieux, de
la Province d Holande,
d'ou il s'eroit ensuite retiré
sans aucune perte, avec un:
grand nombre d'Otages;
& que Mr le Maréchal de
Villarsavoit accordé congé
sur leur parole au Comte
dErbach
, &- au Major de
Wasnaer
, que Mr leComte
deCoignies avoit fait prisonniers
dans unfourageprés
de Landrecies, de-mcunc
qu'au General Major Bor k,
& au Comte de Denhof,
prisà l'attaque de Hordain.
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Résumé : « D'autres Lettres portent que les Ennemis font élever un [...] »
Le texte décrit plusieurs événements militaires et logistiques. Les ennemis ont construit un fort dans le marais de Bouchain, entre l'Escaut et le Senset, pour sécuriser la communication entre deux places et compliquer une éventuelle attaque. Leur armée, initialement en retrait en raison de la pénurie de fourrage et des conditions difficiles, doit rester pour réparer les brèches de Bouchain. Les provinces de Brabant, de Flandre et de Hainaut, ainsi que la châtellenie de Lille, sont taxées pour fournir du foin, de la paille et de l'avoine, malgré la consommation précédente. Un accord est conclu pour fournir des grains aux paysans, leur rendre leurs bêtes et interdire aux soldats de les enlever sous peine de mort. Par ailleurs, un parti de Namur, fort de deux mille hommes, a traversé le Brabant, pillé le château de Mouwen et d'autres lieux en Hollande, avant de se retirer avec de nombreux otages. Le maréchal de Villars a libéré sur parole le comte d'Erbach et le major de Wasnaer, capturés par le comte de Coignies lors d'un fourrage près de Landrecies. De même, le général major Borck et le comte de Denhof, pris lors de l'attaque de Hordain, ont été libérés.
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2826
p. 70-103
NOUVELLES de divers endroits.
Début :
de Venise. Le Maistre d'un Navire Venitien, arrivé de [...]
Mots clefs :
Dunkerque, Cambrai, Strasbourg, Rome, Francfort, Cadix, Varsovie, Dauphiné, Lisbonne, Vigo, Alicante, Lérida, Saragosse, Dublin, Toulon, Bayonne, Hollande, Madrid, Venise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de divers endroits.
NOUVELLES
de divers endroits.
de Venise.
Le Maistre d'un Navire
Venitien, arrivé de Tripoly
de Barbarie, a raporré que
la Milice du Pays s'etoit
revoltée contre les Deis;
qu'elle en avoir massacré
trois ; qu'un autre qui
s'etant sauvé étoit allé à
Constantinople en avoit
raporté des ordres pour son
retablissement; Mais que
loin queles Peuples y
voulussent consentir,les
troubles étoient beaucoup
augmentez depuis son
retour. Et Ici j, Septembre
il arriva une Marsiliane, qui
avoit raporté que ce Dei
avoir aussi esté massacré par
la Milice & parle Peuple,
& .que les autres s'étoient
sauvez avec beaucoup de
peine.
--
De Rome.
Le 18. Septembre on
celebraàRomedans l'Eglise
Nationale de S. Louis, un
Service solemnel pour le
repos de l'Ame de feu
Monseigneur le Dauphin,
avec un appareil tres-magnifique
du dessein de Mr
•
le Gros fameux Sculpteur
François. Mr le Cardinal
de la Tremoille s'y rendit
avec un Cortege de plus de
soixante Prelats, & les
Cardinaux y assistèrent en
Corps.
de
de Madrid.
Le 26. dumesmemois
on fit aulIi les obseques de
ce Prince à Madrid,avec une
grande magnificence dans
l'Eglisedu Monastere Royal
des Religieuses de l'Incarnation.
Tous les Grands &
Conseils y assisterent, avec
un nombre extraordinaire
de Peuple. La premiere
grande Messe fut celebréc
pontificalement par lEvesque
d'Urgel, la seconde par
l'Evesque deLerida
,
la troifiélne
par le Patriarche des
Indes, & l'Oraison Funebre
fut prononcée par le
Pere Augustin de Cattejon
Jesuite.
Le 2.7. & le 28. les Religieuses
du mesme Monastere
firent aussi faire un
Service solemnel peur le
repos de l'Ame decePrince.
La qiacnéme Messe fut
celebrée pontificalement
par le Pere Alonzo Pimentel
Dominiquain.
Les mesmes jours 2.7. &
2.8. le Cops de Ville fit
faire les mesmes obseques
dans l'Eglise du Monastere
Royal des Dominiquains.
L'Evesque de Lerida y
officia pontificalement, &
Dom Juan de las Heras
prononça l'Oraison Fune.
bre.
Le ig. & le 30. Septembre,
& le 1rOctobre
, les mesmesobseques furent
faitesdans le Monastere
Royal des Carmelites Deschaussées.
La Me(Te fut celebrée
pontificalement par
l'Evesque de Gironne, &
l'OraisonFunebre fut prononcée
par le Pere Pierre
de la Conception, Carme
Deschaussé.
De Holande.
Les Etats Generaux ayant
accepté dêtre Parrains du
jeune Prince de Nassaw,
fils du feu Prince de Nassaw
Srathouder hereditaire de
Frise
,
luy ont fait present
d'une obligation de quatre
mille florins de rente qui luy
devoit estre envoyée dans
une Boëte d'or, avec une
somme pour les Domestiques
de la Chambre de la
Princcffe sa mcre. Les Etats
d'Holande ont aussi fait present
à ce Prince d'une obligation
de deux mille cinq
cens florins de rente dans
une Boëte d'or; & la Province
de Frise luy a confervé
toutes les Charges du
feu Prince son pere, avec
les Regiments des Gardes
de Cavallerie & d'Infanterie,
& une pension de cinq,
mille florins;
DeBayonne le iyOétobre.
Une Fregate du Roy de
rrente canons, commandée
par Mr de la Mothe a attaqué
un Vaisseau Anglois de
soixante canons & l'ayant
abordé après trois heures
de combat, elle alloit s'en
emparer lors qu'il sauta en
l'air avec tout l'équipage
par le feu qui prit à la Sainte
Barbe où étoient les Poudres;
& cela sans que la
Fregate ait reçu d'autre
dommage que ses voiles
brulées.
Deux autres Fregates y
ont amené le 2. un Navire
Anglois chargé de Soyes,
de Cotton, de Noix,de raisins
secs, de beaucoup d'autres
drogues propres à la
Teinture, le tout estimé
deux cens mille livres.
Un Armateur y amena
aussi un Bastiment de la
mesme Nation, chargé de
Sucre.
De Toulon.
Il arriva icy le 4. un
Navire tout demasté qui
étoit remorqué par deux
Armateurs. C'est un Vaisseau
Portugais chargé de
Sucre, de Tabac, & de
Cuir, le tout estimé cent
cinquante mille écus.
Le mesme jour il arriva
aussi un Vaisseau Catalan,
chargé de Vins & d'autres
provisions pour Barcelone.
De Dublin.
La populace, au nombre
de quatre a cinq mille personnes,
a fait de grands
desordres, enlevant les
Toiles peintes des Bouriques
& dechirant les habirs
des femmes qui en étoient
venues, àcause du grand
prejudice que ces Toiles
causoiencaux Manufactures
de Laine; mais ce
desordre fut appaisé par une
proclamation qui fut publiée.
De Lisbone le 26.Septembre.
La misere est extreme
dans ce Royaume; les vivres
n'y ont presque plus
de prix. Le Roy à de nou.
veau envoyé trente Bastimens
en Barbarie pour y
acheter des grains; Mais
comme lis ne sont escortez
que par quatre Vaisseaux de
guerre, on craint qu'ils ne
soient encore enlevez par
les Vaisseaux François qui
croi sent vers le Détroit. Sur
des avis qu 'on a eus de la
Frontiere que les Troupes
Espagnoles avoient reçu
toutes leurs Recruës, leurs
remontes, & un mois de
paye, tous les Officiers qui
étoient icy son partis pour
se rendre à leurs Corps,
Mais nôtre Armée n'a point
de Magasins. Un de nos
Vaisseaux de 54. canons &
de 150.hommes déquipage
ayant donné sur un Banc,
en entrant dans la Rivière,
cil peri; mais tout l'équipage
s'est fauvé l'exception
de dix huit per sonnes qui
ont erté noyées.
D~Z<<' le zz.
*
:
Il partit d'icy un grand
Convoy de vivres avec dix
pieces de canon de 24.livres
de balle & plusieurs Mortiers
pour aller joindtc
l'Armée. Mr de Vendosme
a ordonné de luy envoyer
encore quelque pieces de
canon du mesme calibre.
De Sarragose le 7. Octobre
Le 23. Septembre il
partit d'icy un Convoy de
cent trente Chariots & de
deux cent Mulets chargez
de grains rj que l'on fait
moudre à Fraga & à Lerida
d'où on les transporte à
l'Armée
d'A,lcantr.
- Deux Galliotcs de rifle
d'Ivica ayaj.it attaque un
Navire François par le travers
de Denia, les Galleres
d'Espagne qui étoient dans
ce Port en sortirent, prirent
une de ces Galliotes qui
étoit montée de quatre
vingt dix hommes.Trente
furent tuez dans le combat,
.& les soixante restant surent
mis à la Rame.
De Vigo.
Le 14. Septembre, la
Frégate la Susanne amena
une prise Hollandoisede
trois ce ns tonneaux chargée
de Seigle.
La Fregate le Grison, de
Saint Jean de Luz, y amena
le mesme jour quatre prises,
dont deux de cent tonneaux
chacune étoient chargées de
froment, une de Seigle,
d'Orge, & de plusieurs
Ballots de Marchandises, &
la quatrième du port de
trois cens tonneaux, étoic
chargée d'Acier
,
de Draps
fins, & d'autres riches Marchandises.
Cette Fregate;
avec quelques autres Armateurs
aamené dans ce Port
en fort peu de temps vingtcinq
pri ses.
De Dunkerque.
Le Chevalier Bart, &le
Comte Philippe ont amené
une prise chargée de Vins
de Teinte, d'Oranges & de
Citrons; laFregate la Mutine
a amené un Navire
Anglois chargé de Charbon
de terre, & deux Rançons
de quatre mille trois cens
florins; & la Fregatre la
Sorciereaamené deux Bast -
mens Hollandois chargez
de Moruë.
De Dauphiné.
L'armée de Mr le Duc
de Savoye ayant repassé les
Alpes; & de celle duRoy
consommé les fourages
dans les Vallées dDulx &
dePragelas,MrdeBerwick
ramene les troupes par- la
Vallée de Maurienne, pour
ldes'hdiivsterirbsuer en quartier -,
De Romele 2 6. Septembre. -Le 21. on tint une trÓÏt.
siéme Congregation touchant
l'immunité Eclesiastique
en presence du Pape,
où il se trouva dix Cardinauxavec
les Prelats. Le
foirmesme, undes Expeditionnaires
d'Espagne fut
arresté dans sa maison parce
qu'il avoit servi de temoin
à la signification que Mr
de Molines avoit fait faire
à l'Agent des Eglises de ce
mesme Royaume, pour luy
ordonner d'aller rendre
compte de sa conduite,avec
deffence de s'ingerer dans
les affaires des Eglisesd'Efpagne
parce qu'elles avoient
revoqué leurs procurations
dont il étoit chargé cydevant.
L'autre Expeditionnaire
ayant esté averty
se retira en lieu de seureté.
Le lendemain le Cardinal
Pauluccy, Secretaire d'Etat,
écrivit un billet de la parc
du Pape à Mr Molines où il
il luy marquoit de s'abstenir
de toutes ses fonctions
de Doyen de la Rote,ainsi
que de ses autres emplois.
Le 2 5. il reçut un autre
billet par lequel le Cardinal
Vicaire luy signifioit quele
Pape l'avoit suspendu de
ses Ordres sacrez.
De Varsovie du25.
Septembre.
L'Envoyé du grand Seigneur
; les Députez du Roy
de Suède
, ceux du Kan des
Tartares; & ceux du Palatin
de Kiowie ont eû une Conserence
à Jaslowiecz, à l'entrée
de la haute Podolie avec
plusieurs Senateurs Polonois,
qui ayant déclaré qu'ils
ctoient Députez de la parc
du Roy Auguste, & de
la Républiquede Pologne,
l'envoyé Turc a refusé
de traiter avec eux, & de
leur délivrer les Lettres
dont le Grand Vizir l'avoit
chargé, s'exeusant sur
ce qu'il ne reconnoissoit pas
pour Representans de la Republique,
ceux qui venoient
dela part du Roy Auguste;
que le Grand Seigneur
ne reconnoissoit pas Roy
de Pologne; ajoutant qu'il
avoit ordre de faire des Proposicions
avantageuses à la
Pologne,qu'ilne pouvoir
leur expliquer; mais que 10
grand Visir esperoit que la
Republique favoriseroit le
passage du Roy de Suede ,
& que les Moscovites sortiroient
des Etats de Pologne
,conformement au
Traité conclu avec le Czar,
ensuite dequoy ils se sont
retirez.
De Carelsbade, en Bobeme.
Le Gzar a déclaré que
par le Traité conclu avec le
grand Visir, il avoit promis
de ne se plus méslerdes
Affaires de Pologne, pourvû
que le Roy de Suede ne
s'enmêlastpasnonplus,&
que si Sa Majesté Suedoise
s'en mêloit ; il affisteroit le
Roy Auguste son Allié, de
toutes ses forces; qu'à l'égard
de la restitution d'Asaph
, il ne l'executeroit
qu'aprés que le Roy de
Suede feroit party avec une
Escorte de cinq mille hommes
seulement, pour retourner
dans ses états, &
que si cette Efcortc étoit
plus forteil s'oposeroit à
son passage.
De Francfort le 13. Oéîobre.
Le 11. on fit forcir d'icy
tous les Etrangers, excepté
ceux de la suite des Electeurs
&des Ambassadeurs,
& le lendemain 12. l'Archiduc
fut élû Empreur par les
Electeurs de Tréves, de
Mayence, & Palatin, presents
: & les Ambassadeurs
des Eleveurs de Saxe, de
Brandebourg, & du Duc
d'Hanover, nonobstant les
Protestations de nullité des
ElecteursdeCologne ÔC
de Baviere.
<
«
De Lunevillele16.
Madame la Duchessede
Lorraine, est acouçhée lanuit
derniere d'une Princesfc
; & il est arrivé aujourd'huy
un Courrier dépeché
par l'Electeur de Trêves
qui a rapporté que l'Archiduc
avoit été élû Empereur
le 12, d'une voix unanime.
--
De Cadix le 6. Oftobrt,
Il est venuce marin trente
six Deserteurs de la Garnsson
de Gilbraltar, parmy
lesquels
lesquels il y a deux Lieutenants.
Ils se plaigent de n'a
voir touché aucun prest de
puis six mois; & on dit que
les deux Bataillons qu'on y
a amenez de Portugal ne 0 montoient qu'à trois cens
hommes; dont plus de la
moirié estoient malades, &
que deux Fregates chargées
de vivres, étoient peries en
entrant dans la Baye.
protestent contrel'Election
précipitée d'un Empereur
en faveur de l'Archiduc,
la Capitulation perpetuelle
n'étant pas encore reglée ni
les griefs de l'Empire purgez
touchant les trois Religions
tolerées en Alemagne ; les
Tribunaux de Justice &
l'évaluation des Monnoyes;
Mr Albano
, a déja representé,
que cette élection ne
pouvoit être canonique sans
la presence des Electeurs
de Cologne,& de Baviere :
On n'y a point parlé du neuvième
Ek£toratr, ny de
l'érection de la Prusse en
Royaume.
De Strajbouro le
1 8.
Le Prince Eugene
, a fait
faire de grandes réjouïssances
dans fun Camp pour
l'Electiondu nouvel Empereur
; deux jours aprés il envoya
reconnoîtrenoslignes
par des Ingenieurs escortez
de deux cens Chevaux; mais
nos Troupes étant sorties
sur eux, il y en eut dix neuf
tuez, & quatorze de pris
avec un des Ingenieurs.
Un party de vingt cinq
de nos Houssards, ayant
pénétré dans le derriere de
leur Armée ; mit le feu à
un amas de fourages,&coupa
à coups de fabre environ
mille sacs de farine, a près
quoy ce party se retira avec
trente neuf Chevaux des
ennemis, sans avoir perdu
un seul homme, quoy qu'il
eust été poursuivy pendant
plus de quatre heures.
De Cambray.
JLcs Inspecteurs d'Infanterie
ont commencé au
jourd'huy à faire leur revue,
après laquelle lesTroupes
marcheront dans les Quartiers
qui leur son defigncz.
Mr d'Albergothi a fait faire
devant les Retranchements
deVauvrechain,des Redoutes
& des Fortins oùl'on a
placé de l'Artillerie.
L'infanterie Ennemie est
encore prés de Bouchain, &
on luya envoyé de Tournay,
quatre cens Chariots
chargez de vivres. La Garnsson
deCondé, qui a esté
considerablement augmentée,
à bruié des Fourages,
& enlevé douze cens Sacs
d'A voine
De Dunhrcju?.
Deux de nos Fregates ont
amené deux Bastimens Hollandois
chargez d'Huile de
Baleine, & z-, un Anglors sur
lequelon a trouvé quinze
mille livres sterlin en Guinées,
&environ pourcent
mille livres de Marchandises.
Mr de Benac a fait deux
autres prises, estimées cinquante
mille écus chacune.
de divers endroits.
de Venise.
Le Maistre d'un Navire
Venitien, arrivé de Tripoly
de Barbarie, a raporré que
la Milice du Pays s'etoit
revoltée contre les Deis;
qu'elle en avoir massacré
trois ; qu'un autre qui
s'etant sauvé étoit allé à
Constantinople en avoit
raporté des ordres pour son
retablissement; Mais que
loin queles Peuples y
voulussent consentir,les
troubles étoient beaucoup
augmentez depuis son
retour. Et Ici j, Septembre
il arriva une Marsiliane, qui
avoit raporté que ce Dei
avoir aussi esté massacré par
la Milice & parle Peuple,
& .que les autres s'étoient
sauvez avec beaucoup de
peine.
--
De Rome.
Le 18. Septembre on
celebraàRomedans l'Eglise
Nationale de S. Louis, un
Service solemnel pour le
repos de l'Ame de feu
Monseigneur le Dauphin,
avec un appareil tres-magnifique
du dessein de Mr
•
le Gros fameux Sculpteur
François. Mr le Cardinal
de la Tremoille s'y rendit
avec un Cortege de plus de
soixante Prelats, & les
Cardinaux y assistèrent en
Corps.
de
de Madrid.
Le 26. dumesmemois
on fit aulIi les obseques de
ce Prince à Madrid,avec une
grande magnificence dans
l'Eglisedu Monastere Royal
des Religieuses de l'Incarnation.
Tous les Grands &
Conseils y assisterent, avec
un nombre extraordinaire
de Peuple. La premiere
grande Messe fut celebréc
pontificalement par lEvesque
d'Urgel, la seconde par
l'Evesque deLerida
,
la troifiélne
par le Patriarche des
Indes, & l'Oraison Funebre
fut prononcée par le
Pere Augustin de Cattejon
Jesuite.
Le 2.7. & le 28. les Religieuses
du mesme Monastere
firent aussi faire un
Service solemnel peur le
repos de l'Ame decePrince.
La qiacnéme Messe fut
celebrée pontificalement
par le Pere Alonzo Pimentel
Dominiquain.
Les mesmes jours 2.7. &
2.8. le Cops de Ville fit
faire les mesmes obseques
dans l'Eglise du Monastere
Royal des Dominiquains.
L'Evesque de Lerida y
officia pontificalement, &
Dom Juan de las Heras
prononça l'Oraison Fune.
bre.
Le ig. & le 30. Septembre,
& le 1rOctobre
, les mesmesobseques furent
faitesdans le Monastere
Royal des Carmelites Deschaussées.
La Me(Te fut celebrée
pontificalement par
l'Evesque de Gironne, &
l'OraisonFunebre fut prononcée
par le Pere Pierre
de la Conception, Carme
Deschaussé.
De Holande.
Les Etats Generaux ayant
accepté dêtre Parrains du
jeune Prince de Nassaw,
fils du feu Prince de Nassaw
Srathouder hereditaire de
Frise
,
luy ont fait present
d'une obligation de quatre
mille florins de rente qui luy
devoit estre envoyée dans
une Boëte d'or, avec une
somme pour les Domestiques
de la Chambre de la
Princcffe sa mcre. Les Etats
d'Holande ont aussi fait present
à ce Prince d'une obligation
de deux mille cinq
cens florins de rente dans
une Boëte d'or; & la Province
de Frise luy a confervé
toutes les Charges du
feu Prince son pere, avec
les Regiments des Gardes
de Cavallerie & d'Infanterie,
& une pension de cinq,
mille florins;
DeBayonne le iyOétobre.
Une Fregate du Roy de
rrente canons, commandée
par Mr de la Mothe a attaqué
un Vaisseau Anglois de
soixante canons & l'ayant
abordé après trois heures
de combat, elle alloit s'en
emparer lors qu'il sauta en
l'air avec tout l'équipage
par le feu qui prit à la Sainte
Barbe où étoient les Poudres;
& cela sans que la
Fregate ait reçu d'autre
dommage que ses voiles
brulées.
Deux autres Fregates y
ont amené le 2. un Navire
Anglois chargé de Soyes,
de Cotton, de Noix,de raisins
secs, de beaucoup d'autres
drogues propres à la
Teinture, le tout estimé
deux cens mille livres.
Un Armateur y amena
aussi un Bastiment de la
mesme Nation, chargé de
Sucre.
De Toulon.
Il arriva icy le 4. un
Navire tout demasté qui
étoit remorqué par deux
Armateurs. C'est un Vaisseau
Portugais chargé de
Sucre, de Tabac, & de
Cuir, le tout estimé cent
cinquante mille écus.
Le mesme jour il arriva
aussi un Vaisseau Catalan,
chargé de Vins & d'autres
provisions pour Barcelone.
De Dublin.
La populace, au nombre
de quatre a cinq mille personnes,
a fait de grands
desordres, enlevant les
Toiles peintes des Bouriques
& dechirant les habirs
des femmes qui en étoient
venues, àcause du grand
prejudice que ces Toiles
causoiencaux Manufactures
de Laine; mais ce
desordre fut appaisé par une
proclamation qui fut publiée.
De Lisbone le 26.Septembre.
La misere est extreme
dans ce Royaume; les vivres
n'y ont presque plus
de prix. Le Roy à de nou.
veau envoyé trente Bastimens
en Barbarie pour y
acheter des grains; Mais
comme lis ne sont escortez
que par quatre Vaisseaux de
guerre, on craint qu'ils ne
soient encore enlevez par
les Vaisseaux François qui
croi sent vers le Détroit. Sur
des avis qu 'on a eus de la
Frontiere que les Troupes
Espagnoles avoient reçu
toutes leurs Recruës, leurs
remontes, & un mois de
paye, tous les Officiers qui
étoient icy son partis pour
se rendre à leurs Corps,
Mais nôtre Armée n'a point
de Magasins. Un de nos
Vaisseaux de 54. canons &
de 150.hommes déquipage
ayant donné sur un Banc,
en entrant dans la Rivière,
cil peri; mais tout l'équipage
s'est fauvé l'exception
de dix huit per sonnes qui
ont erté noyées.
D~Z<<' le zz.
*
:
Il partit d'icy un grand
Convoy de vivres avec dix
pieces de canon de 24.livres
de balle & plusieurs Mortiers
pour aller joindtc
l'Armée. Mr de Vendosme
a ordonné de luy envoyer
encore quelque pieces de
canon du mesme calibre.
De Sarragose le 7. Octobre
Le 23. Septembre il
partit d'icy un Convoy de
cent trente Chariots & de
deux cent Mulets chargez
de grains rj que l'on fait
moudre à Fraga & à Lerida
d'où on les transporte à
l'Armée
d'A,lcantr.
- Deux Galliotcs de rifle
d'Ivica ayaj.it attaque un
Navire François par le travers
de Denia, les Galleres
d'Espagne qui étoient dans
ce Port en sortirent, prirent
une de ces Galliotes qui
étoit montée de quatre
vingt dix hommes.Trente
furent tuez dans le combat,
.& les soixante restant surent
mis à la Rame.
De Vigo.
Le 14. Septembre, la
Frégate la Susanne amena
une prise Hollandoisede
trois ce ns tonneaux chargée
de Seigle.
La Fregate le Grison, de
Saint Jean de Luz, y amena
le mesme jour quatre prises,
dont deux de cent tonneaux
chacune étoient chargées de
froment, une de Seigle,
d'Orge, & de plusieurs
Ballots de Marchandises, &
la quatrième du port de
trois cens tonneaux, étoic
chargée d'Acier
,
de Draps
fins, & d'autres riches Marchandises.
Cette Fregate;
avec quelques autres Armateurs
aamené dans ce Port
en fort peu de temps vingtcinq
pri ses.
De Dunkerque.
Le Chevalier Bart, &le
Comte Philippe ont amené
une prise chargée de Vins
de Teinte, d'Oranges & de
Citrons; laFregate la Mutine
a amené un Navire
Anglois chargé de Charbon
de terre, & deux Rançons
de quatre mille trois cens
florins; & la Fregatre la
Sorciereaamené deux Bast -
mens Hollandois chargez
de Moruë.
De Dauphiné.
L'armée de Mr le Duc
de Savoye ayant repassé les
Alpes; & de celle duRoy
consommé les fourages
dans les Vallées dDulx &
dePragelas,MrdeBerwick
ramene les troupes par- la
Vallée de Maurienne, pour
ldes'hdiivsterirbsuer en quartier -,
De Romele 2 6. Septembre. -Le 21. on tint une trÓÏt.
siéme Congregation touchant
l'immunité Eclesiastique
en presence du Pape,
où il se trouva dix Cardinauxavec
les Prelats. Le
foirmesme, undes Expeditionnaires
d'Espagne fut
arresté dans sa maison parce
qu'il avoit servi de temoin
à la signification que Mr
de Molines avoit fait faire
à l'Agent des Eglises de ce
mesme Royaume, pour luy
ordonner d'aller rendre
compte de sa conduite,avec
deffence de s'ingerer dans
les affaires des Eglisesd'Efpagne
parce qu'elles avoient
revoqué leurs procurations
dont il étoit chargé cydevant.
L'autre Expeditionnaire
ayant esté averty
se retira en lieu de seureté.
Le lendemain le Cardinal
Pauluccy, Secretaire d'Etat,
écrivit un billet de la parc
du Pape à Mr Molines où il
il luy marquoit de s'abstenir
de toutes ses fonctions
de Doyen de la Rote,ainsi
que de ses autres emplois.
Le 2 5. il reçut un autre
billet par lequel le Cardinal
Vicaire luy signifioit quele
Pape l'avoit suspendu de
ses Ordres sacrez.
De Varsovie du25.
Septembre.
L'Envoyé du grand Seigneur
; les Députez du Roy
de Suède
, ceux du Kan des
Tartares; & ceux du Palatin
de Kiowie ont eû une Conserence
à Jaslowiecz, à l'entrée
de la haute Podolie avec
plusieurs Senateurs Polonois,
qui ayant déclaré qu'ils
ctoient Députez de la parc
du Roy Auguste, & de
la Républiquede Pologne,
l'envoyé Turc a refusé
de traiter avec eux, & de
leur délivrer les Lettres
dont le Grand Vizir l'avoit
chargé, s'exeusant sur
ce qu'il ne reconnoissoit pas
pour Representans de la Republique,
ceux qui venoient
dela part du Roy Auguste;
que le Grand Seigneur
ne reconnoissoit pas Roy
de Pologne; ajoutant qu'il
avoit ordre de faire des Proposicions
avantageuses à la
Pologne,qu'ilne pouvoir
leur expliquer; mais que 10
grand Visir esperoit que la
Republique favoriseroit le
passage du Roy de Suede ,
& que les Moscovites sortiroient
des Etats de Pologne
,conformement au
Traité conclu avec le Czar,
ensuite dequoy ils se sont
retirez.
De Carelsbade, en Bobeme.
Le Gzar a déclaré que
par le Traité conclu avec le
grand Visir, il avoit promis
de ne se plus méslerdes
Affaires de Pologne, pourvû
que le Roy de Suede ne
s'enmêlastpasnonplus,&
que si Sa Majesté Suedoise
s'en mêloit ; il affisteroit le
Roy Auguste son Allié, de
toutes ses forces; qu'à l'égard
de la restitution d'Asaph
, il ne l'executeroit
qu'aprés que le Roy de
Suede feroit party avec une
Escorte de cinq mille hommes
seulement, pour retourner
dans ses états, &
que si cette Efcortc étoit
plus forteil s'oposeroit à
son passage.
De Francfort le 13. Oéîobre.
Le 11. on fit forcir d'icy
tous les Etrangers, excepté
ceux de la suite des Electeurs
&des Ambassadeurs,
& le lendemain 12. l'Archiduc
fut élû Empreur par les
Electeurs de Tréves, de
Mayence, & Palatin, presents
: & les Ambassadeurs
des Eleveurs de Saxe, de
Brandebourg, & du Duc
d'Hanover, nonobstant les
Protestations de nullité des
ElecteursdeCologne ÔC
de Baviere.
<
«
De Lunevillele16.
Madame la Duchessede
Lorraine, est acouçhée lanuit
derniere d'une Princesfc
; & il est arrivé aujourd'huy
un Courrier dépeché
par l'Electeur de Trêves
qui a rapporté que l'Archiduc
avoit été élû Empereur
le 12, d'une voix unanime.
--
De Cadix le 6. Oftobrt,
Il est venuce marin trente
six Deserteurs de la Garnsson
de Gilbraltar, parmy
lesquels
lesquels il y a deux Lieutenants.
Ils se plaigent de n'a
voir touché aucun prest de
puis six mois; & on dit que
les deux Bataillons qu'on y
a amenez de Portugal ne 0 montoient qu'à trois cens
hommes; dont plus de la
moirié estoient malades, &
que deux Fregates chargées
de vivres, étoient peries en
entrant dans la Baye.
protestent contrel'Election
précipitée d'un Empereur
en faveur de l'Archiduc,
la Capitulation perpetuelle
n'étant pas encore reglée ni
les griefs de l'Empire purgez
touchant les trois Religions
tolerées en Alemagne ; les
Tribunaux de Justice &
l'évaluation des Monnoyes;
Mr Albano
, a déja representé,
que cette élection ne
pouvoit être canonique sans
la presence des Electeurs
de Cologne,& de Baviere :
On n'y a point parlé du neuvième
Ek£toratr, ny de
l'érection de la Prusse en
Royaume.
De Strajbouro le
1 8.
Le Prince Eugene
, a fait
faire de grandes réjouïssances
dans fun Camp pour
l'Electiondu nouvel Empereur
; deux jours aprés il envoya
reconnoîtrenoslignes
par des Ingenieurs escortez
de deux cens Chevaux; mais
nos Troupes étant sorties
sur eux, il y en eut dix neuf
tuez, & quatorze de pris
avec un des Ingenieurs.
Un party de vingt cinq
de nos Houssards, ayant
pénétré dans le derriere de
leur Armée ; mit le feu à
un amas de fourages,&coupa
à coups de fabre environ
mille sacs de farine, a près
quoy ce party se retira avec
trente neuf Chevaux des
ennemis, sans avoir perdu
un seul homme, quoy qu'il
eust été poursuivy pendant
plus de quatre heures.
De Cambray.
JLcs Inspecteurs d'Infanterie
ont commencé au
jourd'huy à faire leur revue,
après laquelle lesTroupes
marcheront dans les Quartiers
qui leur son defigncz.
Mr d'Albergothi a fait faire
devant les Retranchements
deVauvrechain,des Redoutes
& des Fortins oùl'on a
placé de l'Artillerie.
L'infanterie Ennemie est
encore prés de Bouchain, &
on luya envoyé de Tournay,
quatre cens Chariots
chargez de vivres. La Garnsson
deCondé, qui a esté
considerablement augmentée,
à bruié des Fourages,
& enlevé douze cens Sacs
d'A voine
De Dunhrcju?.
Deux de nos Fregates ont
amené deux Bastimens Hollandois
chargez d'Huile de
Baleine, & z-, un Anglors sur
lequelon a trouvé quinze
mille livres sterlin en Guinées,
&environ pourcent
mille livres de Marchandises.
Mr de Benac a fait deux
autres prises, estimées cinquante
mille écus chacune.
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Résumé : NOUVELLES de divers endroits.
Le texte relate diverses nouvelles provenant de plusieurs régions. À Venise, une rébellion de la milice de Tripoli contre les Deys a entraîné la mort de trois d'entre eux. Un Dey, réfugié à Constantinople, est revenu avec des ordres pour rétablir son autorité, mais les troubles ont persisté. En septembre, une Marseillaise a rapporté que ce Dey avait également été massacré par la milice et le peuple. À Rome, un service solennel a été célébré le 18 septembre pour le repos de l'âme du feu Dauphin, en présence du cardinal de la Tremoille et de plusieurs prélats. À Madrid, les obsèques du prince ont été célébrées avec magnificence le 26 septembre dans l'église du monastère royal des Religieuses de l'Incarnation, avec des messes et oraisons funèbres prononcées par des dignitaires religieux. En Hollande, les États Généraux ont accepté de parrainer le jeune prince de Nassau, fils du feu prince de Nassau, en lui offrant une rente et des charges militaires. À Bayonne, une frégate française a attaqué un vaisseau anglais de soixante canons, qui a explosé. Deux autres frégates ont capturé un navire anglais chargé de diverses marchandises. À Toulon, un vaisseau portugais démâté et un vaisseau catalan chargé de vins sont arrivés. À Dublin, des désordres causés par la populace ont été apaisés par une proclamation après la destruction de toiles peintes préjudiciables aux manufactures de laine. À Lisbonne, la misère est extrême et le roi a envoyé des navires en Barbarie pour acheter des grains, malgré les menaces des vaisseaux français. À Saragosse, un convoi de chariots et de mulets chargés de grains a été envoyé à l'armée d'Alcant. À Vigo, plusieurs frégates ont amené des prises hollandaise et anglaise chargées de diverses marchandises. À Dunkerque, des prises chargées de vins, de charbon, de morue et d'huile de baleine ont été amenées. En Dauphiné, l'armée du duc de Savoie ayant consommé les fourages, Mr de Berwick a ramené les troupes par la vallée de Maurienne pour les mettre en quartiers d'hiver. À Rome, une congrégation a traité de l'immunité ecclésiastique en présence du Pape, et un expéditionnaire espagnol a été arrêté. À Varsovie, une conférence a eu lieu entre divers envoyés, mais l'envoyé turc a refusé de traiter avec les députés du roi Auguste. À Carlsbad, le czar a déclaré qu'il n'interviendrait plus dans les affaires de Pologne à condition que le roi de Suède en fasse autant. À Francfort, l'archiduc a été élu empereur par les électeurs de Trèves, de Mayence et du Palatin, malgré les protestations des électeurs de Cologne et de Bavière. À Luneville, la duchesse de Lorraine a accouché d'une princesse. À Cadix, trente-six déserteurs de la garnison de Gibraltar se sont plaints de ne pas avoir touché de solde depuis six mois. À Strasbourg, le prince Eugène a célébré l'élection du nouvel empereur et des escarmouches ont eu lieu entre les troupes françaises et ennemies. À Cambrai, les inspecteurs d'infanterie ont commencé leur revue et les troupes ont marché vers leurs quartiers, tandis que des redoutes et des fortins ont été construits devant les retranchements de Vauvrechain.
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2827
p. 103-110
MORTS.
Début :
Charles Marie Maillard de Tournon, Cardinal Piemontois, Legat dans l' [...]
Mots clefs :
Général, Roi, Cardinal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Charles Marie Maillard
de Tournon,Cardinal Picmontois,
Legat dans l'Empire
de la Chine, mourut
à Macao le 18. Juin 1710.
Il étoit l'un des Cametiers
d'honneur du Pape Clement
XI. qui le nomma
Patrarche d'Antioche le
Décembre
1 701. & declara
en mesme temps qu'ill'avoir
destiné pour l'envoyer
à la Chine en qualité de
VisiteurApoltohque,avec
les facultez de Legat à
Latere pour y porter les
Decrets & les Reglemens
necessaires pour la conduite
des Chrêtieus de ce Païs-là.
Le 21. du mesme mois le
Pape fit dans le Choeur de
l'Eglise de S. Pierre la ceremonie
de le sacrer Patriarche,
assisté des Cardinaux
Acciajoli & Carpegna,fonction
que les Papes n'avoient
point faite pendant tout le
cours du siecle precedent
depuis ClementVIII. Sa
Sainteté le nomma Cardinalle
I
r. Aoust 1707. on
a recu à Rome un Proces
verbal contenant les circonstances
de sa mort.
Maria Gabrieli Giovanni,
Cardinal, mourut à Caprola
- dans sa cinquante
huitiémeannée.Il y étoit
allé pour prendre l'air afin
de s'y rétablir d'une grande
maladie qu'il avoit eue auparavant.
Il avoit esté General
des Feuillants, & fait
Cardinal par le Pape Innocent
XII. à la promotion
du 14. Novembre. Il vacque
par ces deux Morts,
dix sept places dans le Sacré
College.
Le Chevalier Richard
de Bulstrode, Anglois,
mourut à S. Germain en
Laye le 3e. Octobre age
decent cinq ans. Ilavoit
servy fous cinq Rois d'Angleterre.
Il avoit esté Commiflairc
General de l'Armée
du Roy Charles I. puis Envoyé
Extraordinaire à ta
Cour de Bruxelles sousdes
Rois Henry II. & Jacques
IL Il a laissé dix-sept ensans
de deux lits, donc trois
font Moufcjuetaires}- l'aîné
de ses fils, est âgé de soixante
& douze ans, & le
plus jeune de treize.
René Seguin
,
Capitaine
du Châceau du Louvre,
mourut le 4. Octobre agé
de 66 ans après une longue
maladie. Il étoit le
dernier de sa famille
,
qui
a possedé cette Charge de
pere en fils, pendant quatre-
vingt ans.
Antoine François Picard,
Seigneur de Mauny, Conseiller
au Parlement, mourut
sans alliance le11. Octobre
agé de trente ans.
Bonaventure Frotier,
Marquis de la Messeliere,
Marechal des Camps & Armées
du Roy, mourut le
14.Septembre dans sa
Terre de la Messeliere en
Poitou. Il avoit esté Gouverneur
de MastricK. -
Anne Thibeuf mourut
le
1 5. Octobre. Elle avoit
épousé en premiere Noces
Clauded'Alesso, Conseilkr
au Parlement
,
&,. en
seconde-noces Pierre Lallomant
de Lestiée Vicomte
de Villeneuve &c. Gouverneur
des Villes & Citadelle
de Donchcry & d'Auxerre.
Antoinette Françoise
Robineau de Fortelles seconde
femme de Cesar
Hurault Comte du Marais,
mourut le 16. Octobre
# agée de 33. ans.
Marie- Anne Roland ,
épouse de Claude Jacques
du Noyer, Seigneur de
Touches, Maistre des Requestes
, mourut en couches
le 18. Octobre.
Jean Angelique de Frezeau,
Marquis de la Frefelicre)
Lieutenant General
des Armées du Roy,&
Premier Lieutenant General
de l'Artillerie de France,
mourut le 16. Octobre en
sonChâteau de laChaussée,
agé de 39. ans. Son
Corps a esté apporté à
Saint Paul où il a esté inhumé.
Charles Marie Maillard
de Tournon,Cardinal Picmontois,
Legat dans l'Empire
de la Chine, mourut
à Macao le 18. Juin 1710.
Il étoit l'un des Cametiers
d'honneur du Pape Clement
XI. qui le nomma
Patrarche d'Antioche le
Décembre
1 701. & declara
en mesme temps qu'ill'avoir
destiné pour l'envoyer
à la Chine en qualité de
VisiteurApoltohque,avec
les facultez de Legat à
Latere pour y porter les
Decrets & les Reglemens
necessaires pour la conduite
des Chrêtieus de ce Païs-là.
Le 21. du mesme mois le
Pape fit dans le Choeur de
l'Eglise de S. Pierre la ceremonie
de le sacrer Patriarche,
assisté des Cardinaux
Acciajoli & Carpegna,fonction
que les Papes n'avoient
point faite pendant tout le
cours du siecle precedent
depuis ClementVIII. Sa
Sainteté le nomma Cardinalle
I
r. Aoust 1707. on
a recu à Rome un Proces
verbal contenant les circonstances
de sa mort.
Maria Gabrieli Giovanni,
Cardinal, mourut à Caprola
- dans sa cinquante
huitiémeannée.Il y étoit
allé pour prendre l'air afin
de s'y rétablir d'une grande
maladie qu'il avoit eue auparavant.
Il avoit esté General
des Feuillants, & fait
Cardinal par le Pape Innocent
XII. à la promotion
du 14. Novembre. Il vacque
par ces deux Morts,
dix sept places dans le Sacré
College.
Le Chevalier Richard
de Bulstrode, Anglois,
mourut à S. Germain en
Laye le 3e. Octobre age
decent cinq ans. Ilavoit
servy fous cinq Rois d'Angleterre.
Il avoit esté Commiflairc
General de l'Armée
du Roy Charles I. puis Envoyé
Extraordinaire à ta
Cour de Bruxelles sousdes
Rois Henry II. & Jacques
IL Il a laissé dix-sept ensans
de deux lits, donc trois
font Moufcjuetaires}- l'aîné
de ses fils, est âgé de soixante
& douze ans, & le
plus jeune de treize.
René Seguin
,
Capitaine
du Châceau du Louvre,
mourut le 4. Octobre agé
de 66 ans après une longue
maladie. Il étoit le
dernier de sa famille
,
qui
a possedé cette Charge de
pere en fils, pendant quatre-
vingt ans.
Antoine François Picard,
Seigneur de Mauny, Conseiller
au Parlement, mourut
sans alliance le11. Octobre
agé de trente ans.
Bonaventure Frotier,
Marquis de la Messeliere,
Marechal des Camps & Armées
du Roy, mourut le
14.Septembre dans sa
Terre de la Messeliere en
Poitou. Il avoit esté Gouverneur
de MastricK. -
Anne Thibeuf mourut
le
1 5. Octobre. Elle avoit
épousé en premiere Noces
Clauded'Alesso, Conseilkr
au Parlement
,
&,. en
seconde-noces Pierre Lallomant
de Lestiée Vicomte
de Villeneuve &c. Gouverneur
des Villes & Citadelle
de Donchcry & d'Auxerre.
Antoinette Françoise
Robineau de Fortelles seconde
femme de Cesar
Hurault Comte du Marais,
mourut le 16. Octobre
# agée de 33. ans.
Marie- Anne Roland ,
épouse de Claude Jacques
du Noyer, Seigneur de
Touches, Maistre des Requestes
, mourut en couches
le 18. Octobre.
Jean Angelique de Frezeau,
Marquis de la Frefelicre)
Lieutenant General
des Armées du Roy,&
Premier Lieutenant General
de l'Artillerie de France,
mourut le 16. Octobre en
sonChâteau de laChaussée,
agé de 39. ans. Son
Corps a esté apporté à
Saint Paul où il a esté inhumé.
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Résumé : MORTS.
Le texte mentionne plusieurs décès notables. Charles Marie Maillard de Tournon, Cardinal Picmontois et Légat en Chine, est décédé à Macao le 18 juin 1710. Il avait été nommé Patriarche d'Antioche en décembre 1701 et sacré à l'Église de Saint-Pierre le 21 décembre 1701. Il fut élevé au rang de Cardinal le 1er août 1707. Maria Gabrieli Giovanni, Cardinal, est mort à Caprola à l'âge de cinquante-huit ans. Ces deux décès ont laissé dix-sept places vacantes dans le Sacré Collège. Richard de Bulstrode, Chevalier anglais, est décédé à Saint-Germain-en-Laye le 3 octobre à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Il avait servi sous cinq Rois d'Angleterre et laissé dix-sept enfants. René Seguin, Capitaine du Château du Louvre, est mort le 4 octobre à l'âge de soixante-six ans après une longue maladie. Antoine François Picard, Seigneur de Mauny et Conseiller au Parlement, est décédé sans alliance le 11 octobre à l'âge de trente ans. Bonaventure Frotier, Marquis de la Messeliere et Maréchal des Camps et Armées du Roi, est mort le 14 septembre. Anne Thibeuf est décédée le 15 octobre. Antoinette Françoise Robineau de Fortelles, seconde femme de César Hurault Comte du Marais, est morte le 16 octobre à l'âge de trente-trois ans. Marie-Anne Roland, épouse de Claude Jacques du Noyer, est décédée en couches le 18 octobre. Jean Angélique de Frezeau, Marquis de la Frezelière et Lieutenant Général des Armées du Roi, est mort le 16 octobre à l'âge de trente-neuf ans.
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2828
p. 110-111
« Les Services que Mr de Fontanieu a rendus dans la [...] »
Début :
Les Services que Mr de Fontanieu a rendus dans la [...]
Mots clefs :
Charge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Les Services que Mr de Fontanieu a rendus dans la [...] »
Les Services que Mr de
Fontanieu a rendus dans la
charge de Tresorier general
de la Marine qu'il a possedée
pendant plusieurs années,
lui procurerent au commencement
de 1710, la
Direction Gcneralle du
Commerce; La maniere
dont ill'a exercée luy ayant
de plus en plus attiré la
confiance, le Royl'achoisi
pour remplir la Charge
d'Intendant & Controlleur
General des Meubles de la
Couronne.
Fontanieu a rendus dans la
charge de Tresorier general
de la Marine qu'il a possedée
pendant plusieurs années,
lui procurerent au commencement
de 1710, la
Direction Gcneralle du
Commerce; La maniere
dont ill'a exercée luy ayant
de plus en plus attiré la
confiance, le Royl'achoisi
pour remplir la Charge
d'Intendant & Controlleur
General des Meubles de la
Couronne.
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2829
p. 111-112
Tremblement de Terre, [titre d'après la table]
Début :
Plusieurs Lettres d'Anjou, & de Normandie portent qu'on [...]
Mots clefs :
Tremblements de terre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Tremblement de Terre, [titre d'après la table]
Plusieurs Lettres d'Anjou,
& de Normandie portent
-
qu'on a ressenty plusieurs
secousses ou tremblemens
de Terre dans ces deux Provinces;
qu'il y a eu des lieux
où les habitans écoient sortis
de leurs maisons pour
eviter d'être écrasez par les
ruines : Et entr'autres les
Religieuses de l'Abbaye de
Frontevauxquifurent pendant
vingt quatre heures
dans leur jardin, où elles
entendirent de grands
bruits souterrains. Quelques
unes de ces Lettres
disent qu'il y a eu quelques
Eglises, & quelques
Chasteaux endommagez.
On en parlera le mois prochain
si on en est mieux
informé.
& de Normandie portent
-
qu'on a ressenty plusieurs
secousses ou tremblemens
de Terre dans ces deux Provinces;
qu'il y a eu des lieux
où les habitans écoient sortis
de leurs maisons pour
eviter d'être écrasez par les
ruines : Et entr'autres les
Religieuses de l'Abbaye de
Frontevauxquifurent pendant
vingt quatre heures
dans leur jardin, où elles
entendirent de grands
bruits souterrains. Quelques
unes de ces Lettres
disent qu'il y a eu quelques
Eglises, & quelques
Chasteaux endommagez.
On en parlera le mois prochain
si on en est mieux
informé.
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Résumé : Tremblement de Terre, [titre d'après la table]
Des tremblements de terre ont été ressentis en Anjou et en Normandie, poussant les habitants à quitter leurs maisons par peur des ruines. Les religieuses de l'Abbaye de Frontevaux ont passé vingt-quatre heures dans leur jardin, entendant des bruits souterrains. Des églises et châteaux ont subi des dommages. Des informations supplémentaires seront fournies le mois suivant.
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2830
p. 113-133
GRAND ACCIDENT ARRIVÉ A LYON
Début :
L'accident arrivé à Lyon le onze Octobre est si [...]
Mots clefs :
Accident, Lyon, Pont de la Guillotière, Chevaux, Foule, Peuple, Femmes, Barrière, Chirurgiens, Cadavres, Morts
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texteReconnaissance textuelle : GRAND ACCIDENT ARRIVÉ A LYON
GRAND ACCIDENT,
ARRIVE' A LYON.
L'Accidentarrivé à
Lyon le onze Octobre
est si extraordinaire,
que l'on a crû en devoir
donner le récit
dans les mêmes termes
qu'il a esté envoyé par
un témoin oculaire.
De Lyon le 12. Octobre.
Hier Dimanche, onze
de ce mois, entre six &
sept heures du soir, cmi
centpersonnes furent
tuées oublessées sur le
Pont du "BJoone de la
Cuillotiere ; en voici le
sujet. Tous les ans lepeuplede
Lyon-va en dévotionà
une Eglise en Dlluphiné,
à une lieuë de la
Ville,sous l'invocation
desaint DenIs) dans la
Paroisse de Bron, & le
jour de la dévotion est
toujours le Dimanche qui
suitlejourde la fêtede
de ce Saint. Tout lepeuple
revenoit en soule, &
si pressé
, que depuis le
bout de la Guillotiere jusques
à la forte dela Ville
tout estoit plein&ferré
à ïexceZj. Lepont du
Rhône,comme voussçat¡;
ez. a une descente ajjez*
rapideauprès de la porte
qUI vienten Bellecourt,
cette foule de peuple à
l'endroit de cette descente
fut renversee&culbutée
demaniere que les dernierspoussant
lespremiers
ceux-cise monterent les
unssur les autres jusques
àla hauteur d'unpremier
étage,&s',é,.craso- ienttous
impitoyablement, en sortequ'on
tira lescorpsétous
se,souslapresseaunombre
de deux cent dix-huit
personnes quej'ay evues é.
tenduës le long du rampart
: les autres furent
emportez chezeux partie
mourans, (5 expirerent
peu de tempsaprés
vestrearrivez,plusieurs
vinrent finir leurvie
à l'Hôtel-Dieu, &plusieurs
enfin ont eeé blesfezj
,
meurtresou estropiez
: des familles entieresy
ontperi, peres, meres
fj) enfans. Des maris
y ont vu mourir leurs
femmes, des femmes y
ont vûécraser leursmaris
: Jugezcombien de
veuves, d'orphelins, en
un mot quelledesolation
Ifrmlna une journée qui
jusques-là avoit estési
bellei e5 où on s'efîoit bien
diverti.Vousestesenpeine
de sçavoir comment
arriva un accidentsisunefie
&si I*noü;>sIZ)OUS
allez.. l'apprendre.
Comme la nuit tomboit
lessoldats desportes
voulant rançonner les
gens qui se trouveroient
fermez hors de la Ville , tirerent la barrièredela
porte)(J) lessaisoient composer
pour entrer les uns
aprés les autres:cetteceremonie
donna le temps à
la foule du monde à se
presser encore davantage
à l'endroit du corps de
garde qui efi entre les
deuxportes,joint à ce qu'-
onsonnoit la retraitepour
faire avancer à grands
pas ceux qui estoient encore
au fauxbourg,& le
long des chemins:Voila
donc unepopulaceentasfée
au devant de cette
barriere
,
attendez un
moment, vous la verrez,
déboucher de la maniere
du monde laplussurprenante.
Un carosse venant
de Bellecour se presenta
àcettebarriere poursortir
la Ville ; les soldats
sont obligez, de leur donner
passagê, ft} pour cela
d'ouvrir ladite barriere;
toutaussitôt le peuple qui
est u" animal se jetta
avec tant d'impetuosité
pour profiter de cette ouruertur£,
& entrer plus
visse que leschevaux,
quinepouvantsoustenir
l'ffur; de la foule furent
renyerfezj dans le même
temps ; tout ce peuple ensemblese
jetta autravers
des chevaux, & en un
instant tout futconfondu,
hommes&femmes, ensans,
chevaux & caresse,
tout fut écrasé. Vous noterez,
qu'au dedans de
cette barriere étoientdeux
chaisesroulantes,des homme-
rà cheval
,
deschaises
àporteurs, 19 que le torrent
dela foulequipoussoit
toujours de dessus le
Pont,jointà l'avantage
que luy donnoit la descente
,que necessairement
les premiers furent obligez,
ase monter les uns
sur les autres à la hauteur
que je vouf aydit,
les chaises furent moulëes,
les chevaux étouffez^
avec les gens, non
sans avoir mordu &
rué de grands coups de
pieds, quifaisoientencore
plus tomber ceux quiestoient
contraints de s'en
approcher. Je vous laisse
à lueer quel désordre,
quels hurlemens, quels
hannissemens
, & quel
deuil afuivt cette trisse
scene.
Mais ce que v,ous admirerez,
encore davantage
eïl que ma soeur avec
une femme de chambre,
qui étoient allées àla
Guillotierre à pied pour
voirentrertoutcemonde,
eurent le bonheur dese
trouver prés de la barriere
lorsquonl'ouvrit pour
laiserpasser le carosse, &
quelles n'eurent que le
tems deseglisseràcoté du
carosie rerdans la
Ville, lorfàuuvinstant
aprèscemêmecarosse fut
renversé, & que to'4tle
fracas arriva ; la Maitrefft
du carofe estMadame
de Servien,&fut
traînéepar deuxsoldats
de la porte dans le Corps
de Garde: mais elle eut
lechagrin de voir perir
fon cocher, ses deux chevfaurx
,a&csoancajroiss.eetout
Des Chirurgiens acconrurent
à cet événement,
comme à lafindune bata
lie ; &entre autres
operations qu'ils eurent à
faire, celled'ouvrir les
femmes enceintes pour
en tirer les enfins fitpaslamoindre;pa,rmnye
tous ces morts il y a eu
,de bons Bourgeois, des
Marchands, despersonnes
aisées
,
des artisans3
.des valets & des sermantes.
Mr. le Prévost des,
Marchands> Mr. de
Vallorge Major de la
Ville,t0 Air.leProcureur
General, y accouturent,
ilsy ont passé
toute la nuit à faire ranger
les corpsmorts, à les
numérotersurlefront &
les marquerd'un cachet,
en même temps ils flisoientfaire
un pacquet de
leurs effets & de tout
-ce qui étoit sur eux
sujet àse perdre,&ma1--
quoient cepacquet du mê.
me numero rU du mème
cachet, afin que les Parens
pussent recevoir tout
ce qui pouvoit leur appartenir.
Le lendemain chacun
.a!la reconnoître les liens,
& ces Cadavres furent
emportez, chacun en sa
.P¿,roij]e,poury être enterrez;
deforte qu'après
lesVespres l'on nevojoit
par toute la Ville, que
ides Enterremens & des
lamentations.
D'autres Lettres portent
que la principale
cause de ce grand accident,
dent, fut que les gens
qui étoient les pluséloi.
gnez de tabarrière, entendant
le grand bruit
qu'on y faisoit, au lieu
des'écarter pour donner
aux autres la facilité
d'ouvrir le passage,
s'avancerent tout à
coup, soit par la curiosité
desçavoir ce que c'était, soit par la
crainte qu'ils avoient
-
de ne pouvoir rentrer
dans la ville, ensorte
que ceux qui se trouvoienc
à la tête de cette
longue file, ne pouvant
avancer furent renversez;
queceuxquiétoient
les plus prés d'eux furent
en Incme temps
culbutez sureux, & sur
ceux-cy, ceux qui les
joignoient,ne pouvant
faire autre chose que de
monter sur ceux qui
étoient devant eux, par
l'imposibilité de résister
au poids qui les
pressoit par derriere >
qu'un Lieutenant Colonel
qui avoit misle
pistolet à la main pour
le faire faire jour au travers
de la foule, avoit
aussi été étouffé de même
que son cheval, Se
que l'on avoit trouvé
dans la riviere une lieuë
au-dessous duPont,plusieurs
personnes qui s'y
étoient jettées plûtost
que de le laisserécraser
contre le parapet.
Le Pont de la Guillotiere,
sur le Rhosne,
est basti degrosses pierres
de taille: il a cent
cinquante pas de longueursur
dix-neuf
grandes arches: Ily a
dans le milieu de ce
Pont une forte Tour
que l'on dit faire la réparation
du Lyonnois
& du Dauphiné, quoyque
le Faux-bourg de
la Guiilotiere
, qui est
au, bout de ce Pont,
prétende estreduLyonnoise
On garde ordinairement
les portes de
laVillede Lyon: mais
principalement celle
du Rhosne, comme
étant la plus proche des
Terres Etrangères.
ARRIVE' A LYON.
L'Accidentarrivé à
Lyon le onze Octobre
est si extraordinaire,
que l'on a crû en devoir
donner le récit
dans les mêmes termes
qu'il a esté envoyé par
un témoin oculaire.
De Lyon le 12. Octobre.
Hier Dimanche, onze
de ce mois, entre six &
sept heures du soir, cmi
centpersonnes furent
tuées oublessées sur le
Pont du "BJoone de la
Cuillotiere ; en voici le
sujet. Tous les ans lepeuplede
Lyon-va en dévotionà
une Eglise en Dlluphiné,
à une lieuë de la
Ville,sous l'invocation
desaint DenIs) dans la
Paroisse de Bron, & le
jour de la dévotion est
toujours le Dimanche qui
suitlejourde la fêtede
de ce Saint. Tout lepeuple
revenoit en soule, &
si pressé
, que depuis le
bout de la Guillotiere jusques
à la forte dela Ville
tout estoit plein&ferré
à ïexceZj. Lepont du
Rhône,comme voussçat¡;
ez. a une descente ajjez*
rapideauprès de la porte
qUI vienten Bellecourt,
cette foule de peuple à
l'endroit de cette descente
fut renversee&culbutée
demaniere que les dernierspoussant
lespremiers
ceux-cise monterent les
unssur les autres jusques
àla hauteur d'unpremier
étage,&s',é,.craso- ienttous
impitoyablement, en sortequ'on
tira lescorpsétous
se,souslapresseaunombre
de deux cent dix-huit
personnes quej'ay evues é.
tenduës le long du rampart
: les autres furent
emportez chezeux partie
mourans, (5 expirerent
peu de tempsaprés
vestrearrivez,plusieurs
vinrent finir leurvie
à l'Hôtel-Dieu, &plusieurs
enfin ont eeé blesfezj
,
meurtresou estropiez
: des familles entieresy
ontperi, peres, meres
fj) enfans. Des maris
y ont vu mourir leurs
femmes, des femmes y
ont vûécraser leursmaris
: Jugezcombien de
veuves, d'orphelins, en
un mot quelledesolation
Ifrmlna une journée qui
jusques-là avoit estési
bellei e5 où on s'efîoit bien
diverti.Vousestesenpeine
de sçavoir comment
arriva un accidentsisunefie
&si I*noü;>sIZ)OUS
allez.. l'apprendre.
Comme la nuit tomboit
lessoldats desportes
voulant rançonner les
gens qui se trouveroient
fermez hors de la Ville , tirerent la barrièredela
porte)(J) lessaisoient composer
pour entrer les uns
aprés les autres:cetteceremonie
donna le temps à
la foule du monde à se
presser encore davantage
à l'endroit du corps de
garde qui efi entre les
deuxportes,joint à ce qu'-
onsonnoit la retraitepour
faire avancer à grands
pas ceux qui estoient encore
au fauxbourg,& le
long des chemins:Voila
donc unepopulaceentasfée
au devant de cette
barriere
,
attendez un
moment, vous la verrez,
déboucher de la maniere
du monde laplussurprenante.
Un carosse venant
de Bellecour se presenta
àcettebarriere poursortir
la Ville ; les soldats
sont obligez, de leur donner
passagê, ft} pour cela
d'ouvrir ladite barriere;
toutaussitôt le peuple qui
est u" animal se jetta
avec tant d'impetuosité
pour profiter de cette ouruertur£,
& entrer plus
visse que leschevaux,
quinepouvantsoustenir
l'ffur; de la foule furent
renyerfezj dans le même
temps ; tout ce peuple ensemblese
jetta autravers
des chevaux, & en un
instant tout futconfondu,
hommes&femmes, ensans,
chevaux & caresse,
tout fut écrasé. Vous noterez,
qu'au dedans de
cette barriere étoientdeux
chaisesroulantes,des homme-
rà cheval
,
deschaises
àporteurs, 19 que le torrent
dela foulequipoussoit
toujours de dessus le
Pont,jointà l'avantage
que luy donnoit la descente
,que necessairement
les premiers furent obligez,
ase monter les uns
sur les autres à la hauteur
que je vouf aydit,
les chaises furent moulëes,
les chevaux étouffez^
avec les gens, non
sans avoir mordu &
rué de grands coups de
pieds, quifaisoientencore
plus tomber ceux quiestoient
contraints de s'en
approcher. Je vous laisse
à lueer quel désordre,
quels hurlemens, quels
hannissemens
, & quel
deuil afuivt cette trisse
scene.
Mais ce que v,ous admirerez,
encore davantage
eïl que ma soeur avec
une femme de chambre,
qui étoient allées àla
Guillotierre à pied pour
voirentrertoutcemonde,
eurent le bonheur dese
trouver prés de la barriere
lorsquonl'ouvrit pour
laiserpasser le carosse, &
quelles n'eurent que le
tems deseglisseràcoté du
carosie rerdans la
Ville, lorfàuuvinstant
aprèscemêmecarosse fut
renversé, & que to'4tle
fracas arriva ; la Maitrefft
du carofe estMadame
de Servien,&fut
traînéepar deuxsoldats
de la porte dans le Corps
de Garde: mais elle eut
lechagrin de voir perir
fon cocher, ses deux chevfaurx
,a&csoancajroiss.eetout
Des Chirurgiens acconrurent
à cet événement,
comme à lafindune bata
lie ; &entre autres
operations qu'ils eurent à
faire, celled'ouvrir les
femmes enceintes pour
en tirer les enfins fitpaslamoindre;pa,rmnye
tous ces morts il y a eu
,de bons Bourgeois, des
Marchands, despersonnes
aisées
,
des artisans3
.des valets & des sermantes.
Mr. le Prévost des,
Marchands> Mr. de
Vallorge Major de la
Ville,t0 Air.leProcureur
General, y accouturent,
ilsy ont passé
toute la nuit à faire ranger
les corpsmorts, à les
numérotersurlefront &
les marquerd'un cachet,
en même temps ils flisoientfaire
un pacquet de
leurs effets & de tout
-ce qui étoit sur eux
sujet àse perdre,&ma1--
quoient cepacquet du mê.
me numero rU du mème
cachet, afin que les Parens
pussent recevoir tout
ce qui pouvoit leur appartenir.
Le lendemain chacun
.a!la reconnoître les liens,
& ces Cadavres furent
emportez, chacun en sa
.P¿,roij]e,poury être enterrez;
deforte qu'après
lesVespres l'on nevojoit
par toute la Ville, que
ides Enterremens & des
lamentations.
D'autres Lettres portent
que la principale
cause de ce grand accident,
dent, fut que les gens
qui étoient les pluséloi.
gnez de tabarrière, entendant
le grand bruit
qu'on y faisoit, au lieu
des'écarter pour donner
aux autres la facilité
d'ouvrir le passage,
s'avancerent tout à
coup, soit par la curiosité
desçavoir ce que c'était, soit par la
crainte qu'ils avoient
-
de ne pouvoir rentrer
dans la ville, ensorte
que ceux qui se trouvoienc
à la tête de cette
longue file, ne pouvant
avancer furent renversez;
queceuxquiétoient
les plus prés d'eux furent
en Incme temps
culbutez sureux, & sur
ceux-cy, ceux qui les
joignoient,ne pouvant
faire autre chose que de
monter sur ceux qui
étoient devant eux, par
l'imposibilité de résister
au poids qui les
pressoit par derriere >
qu'un Lieutenant Colonel
qui avoit misle
pistolet à la main pour
le faire faire jour au travers
de la foule, avoit
aussi été étouffé de même
que son cheval, Se
que l'on avoit trouvé
dans la riviere une lieuë
au-dessous duPont,plusieurs
personnes qui s'y
étoient jettées plûtost
que de le laisserécraser
contre le parapet.
Le Pont de la Guillotiere,
sur le Rhosne,
est basti degrosses pierres
de taille: il a cent
cinquante pas de longueursur
dix-neuf
grandes arches: Ily a
dans le milieu de ce
Pont une forte Tour
que l'on dit faire la réparation
du Lyonnois
& du Dauphiné, quoyque
le Faux-bourg de
la Guiilotiere
, qui est
au, bout de ce Pont,
prétende estreduLyonnoise
On garde ordinairement
les portes de
laVillede Lyon: mais
principalement celle
du Rhosne, comme
étant la plus proche des
Terres Etrangères.
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Résumé : GRAND ACCIDENT ARRIVÉ A LYON
Le 11 octobre, un accident tragique s'est produit à Lyon sur le Pont de la Guillotière. Environ cent personnes ont été tuées ou blessées lors d'une procession de retour d'une dévotion à une église en Dauphiné. La foule, pressée de rentrer en ville, s'est amassée sur le pont, provoquant une bousculade meurtrière. Les derniers de la file ont poussé les premiers, entraînant une chute en cascade où les gens se sont écrasés les uns sur les autres. Les corps ont été retrouvés le long du rempart, et de nombreux blessés ont été transportés à l'Hôtel-Dieu. Des familles entières ont été décimées, laissant de nombreux veufs et orphelins. L'accident a été exacerbé par l'ouverture de la barrière de la porte pour laisser passer un carrosse, permettant à la foule de se précipiter en avant. La descente rapide du pont et la pression de la foule ont contribué à la tragédie. Des chirurgiens ont dû intervenir pour des opérations d'urgence, y compris l'extraction d'enfants de femmes enceintes. Les autorités, dont le Prévôt des Marchands, le Major de la Ville et le Procureur Général, ont passé la nuit à organiser les corps et à récupérer les effets personnels des victimes. Le lendemain, les corps ont été identifiés et enterrés, et la ville était en deuil. D'autres rapports indiquent que la curiosité et la peur des retardataires ont également contribué à l'accident. Le Pont de la Guillotière, long de cent cinquante pas et composé de dix-neuf arches, est un point stratégique de la ville.
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2831
p. 133-136
DEDICACE d'une Eglise.
Début :
L'Eglise que M. l'Abbé le Moyne, Docteur de [...]
Mots clefs :
Église, Dédicace, Temple, Évêque
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texteReconnaissance textuelle : DEDICACE d'une Eglise.
EDICACE
d'uneEglise.
- L'EglisequeM.l'Abbé
le Moyne, Docteur de
Sorbonne, & Seigneur de
$elle-Ifle ,y afait bâtir,
étant achevée
,
M. l'Evêque
de Châlons fit la ceremonie
de la Dédicace le
6. Septembre. Ce Prélat
pour s'y préparer jeûna la
veille, ainsi que tous. les
habitans, aulquels il Se le
jour mêmeundiscours pastoral
sur le Sacrement de
Confirmation, qu'il administraensuite
pour faireal.
lusson de la consécration
desTemples vivansà celle
d'unTemple matériel.
1
Le soir on fit la Translation
de S. Peregrin, premier
Evêque d'Auxerre,
de S.Eustache & de S. Simplicie,
Martyrs, donnez
par les Religieux de Saint
Denis.
LeDimanche dés le point
du jour,M.FEvëque alla à
rEglife d'où l'on avoit ôté
tous les bancs. Il y fit allumer
les 12 cierges qui étoient
devant les 12 croix
des piliers, une à chacun,
après quoi il y laissa un Diacre
seul
,
qui en ferma les
portes. Il continua ensuite
laCeremonie par plusieurs
Procenions au dehors &
au dedans
y par plufieurs
enceniemens,parle chant
de plusieurs hymnes, de
cantiques, de Pseaumes,
par differens Exorcismes,
des Benedidions,desLustrations,
des Onctions
d'eau Grégorienne,d'huîle
des Carhecumenes, de
S.Crême,des Prostrations,
par le scel des tombeaux
des Martyrs, par la formation
des Alphabets grec &
latin sur la cendre étenduë
en forme de Croixde S.
André,par l'Eloge du Fondateur,
les devoirs des paroissiens, & par une Messe
Solemnelle.
d'uneEglise.
- L'EglisequeM.l'Abbé
le Moyne, Docteur de
Sorbonne, & Seigneur de
$elle-Ifle ,y afait bâtir,
étant achevée
,
M. l'Evêque
de Châlons fit la ceremonie
de la Dédicace le
6. Septembre. Ce Prélat
pour s'y préparer jeûna la
veille, ainsi que tous. les
habitans, aulquels il Se le
jour mêmeundiscours pastoral
sur le Sacrement de
Confirmation, qu'il administraensuite
pour faireal.
lusson de la consécration
desTemples vivansà celle
d'unTemple matériel.
1
Le soir on fit la Translation
de S. Peregrin, premier
Evêque d'Auxerre,
de S.Eustache & de S. Simplicie,
Martyrs, donnez
par les Religieux de Saint
Denis.
LeDimanche dés le point
du jour,M.FEvëque alla à
rEglife d'où l'on avoit ôté
tous les bancs. Il y fit allumer
les 12 cierges qui étoient
devant les 12 croix
des piliers, une à chacun,
après quoi il y laissa un Diacre
seul
,
qui en ferma les
portes. Il continua ensuite
laCeremonie par plusieurs
Procenions au dehors &
au dedans
y par plufieurs
enceniemens,parle chant
de plusieurs hymnes, de
cantiques, de Pseaumes,
par differens Exorcismes,
des Benedidions,desLustrations,
des Onctions
d'eau Grégorienne,d'huîle
des Carhecumenes, de
S.Crême,des Prostrations,
par le scel des tombeaux
des Martyrs, par la formation
des Alphabets grec &
latin sur la cendre étenduë
en forme de Croixde S.
André,par l'Eloge du Fondateur,
les devoirs des paroissiens, & par une Messe
Solemnelle.
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Résumé : DEDICACE d'une Eglise.
Le texte relate la dédicace d'une église construite par M. l'Abbé le Moyne, Docteur de Sorbonne et Seigneur de Celle-Ifle. La cérémonie, présidée par M. l'Évêque de Châlons, s'est déroulée le 6 septembre. La veille, l'évêque et les habitants ont jeûné. L'évêque a prononcé un discours sur le sacrement de Confirmation, qu'il a ensuite administré. Les reliques de Saint Pérégrin, Saint Eustache et Saint Simplicie ont été translatées depuis les Religieux de Saint Denis. Le dimanche, dès l'aube, l'évêque a allumé douze cierges devant les croix des piliers et a laissé un diacre fermer les portes. La cérémonie a inclus plusieurs processions, encensements, chants, exorcismes, bénédictions, lustrations, onctions et prosternations. L'évêque a rendu hommage au fondateur et rappelé les devoirs des paroissiens avant de célébrer une messe solennelle.
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2832
s. p.
TABLE.
Début :
Litterature, 1 Extrait d'un Manuscrit de Voyage, 13 Extrait [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
en forme de DialogueyI
49
Les vendanges, 51
Article burlesque,jy
ConteArabe, 58
Jjhiejlions, 78
Article des Enigmes , Si
III. PARTIE.
Tiecesfugitives,
LettreXdeuxDames paresseuses
, 1
La Liberté, Cantate nouvelle, 11
Le Phenix, Nouvelle Elegie, 20
pieee nouvelle sur un coup
d*Hombreextraordinaire zS
A Madame de jour Dodo,
si DogltÍfJeJ 40
IV.PARTIE.
49
Les vendanges, 51
Article burlesque,jy
ConteArabe, 58
Jjhiejlions, 78
Article des Enigmes , Si
III. PARTIE.
Tiecesfugitives,
LettreXdeuxDames paresseuses
, 1
La Liberté, Cantate nouvelle, 11
Le Phenix, Nouvelle Elegie, 20
pieee nouvelle sur un coup
d*Hombreextraordinaire zS
A Madame de jour Dodo,
si DogltÍfJeJ 40
IV.PARTIE.
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2833
s. p.
PRIVILEGE DU ROY.
Début :
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre : A nos amez [...]
2834
p. 3-5
« Voicy un article d'une érudition tres profonde pour les [...] »
Début :
Voicy un article d'une érudition tres profonde pour les [...]
Mots clefs :
Goût, Chocolat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Voicy un article d'une érudition tres profonde pour les [...] »
vLITTERATURE. Oicy un article d'une
érudition trèsprofonde
pour les friands
& les valétudinaires
,
qui
sont leurestude principale
de leur goust &c de leur
santé: cxtt une methode
exactepour composer un
Chocolat tres agreable&
tres fain.
La science du Chocolat
a cçla de commun
avec les autres, quelle
fera tousjours sujette à
dispute, toutecomposition
où il entre plusieurs
drogues, ne sçauroit contenter
tout le monde;
l'un veut du muse dans
le Chocolat, l'autre n'y
voudrait pas mesme de
vanille, celuy
- cy l'aime
poivré, celuy -la l'aime
sucré
, en un mot on
peut dire que lacomposition
du Chocolat est
une espece d'ouvrage
despris
,
il ncft jamais
parfaitqu'au goust de celuy
qui le compose.
érudition trèsprofonde
pour les friands
& les valétudinaires
,
qui
sont leurestude principale
de leur goust &c de leur
santé: cxtt une methode
exactepour composer un
Chocolat tres agreable&
tres fain.
La science du Chocolat
a cçla de commun
avec les autres, quelle
fera tousjours sujette à
dispute, toutecomposition
où il entre plusieurs
drogues, ne sçauroit contenter
tout le monde;
l'un veut du muse dans
le Chocolat, l'autre n'y
voudrait pas mesme de
vanille, celuy
- cy l'aime
poivré, celuy -la l'aime
sucré
, en un mot on
peut dire que lacomposition
du Chocolat est
une espece d'ouvrage
despris
,
il ncft jamais
parfaitqu'au goust de celuy
qui le compose.
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Résumé : « Voicy un article d'une érudition tres profonde pour les [...] »
L'article traite de la littérature du chocolat, destinée aux amateurs et aux personnes soucieuses de leur santé. Il propose une méthode précise pour préparer un chocolat agréable et savoureux. La science du chocolat est débattue et subjective, variant selon les préférences personnelles. Certains aiment le musc, la vanille, le poivré ou le sucré.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2835
p. 6-21
RECETTE pour faire d'excellent Chocolat. Par M. H.
Début :
Prenez de Cacao de Caraque vingt livres, dont les amandes [...]
Mots clefs :
Chocolat, Sucre, Amandes, Odeur, Recette, Cacao, Goût, Cannelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RECETTE pour faire d'excellent Chocolat. Par M. H.
RE CETTE
pourfaire d'excellent
Chocolat.
Par M. H.
Prenez de Cacao de Caraque
vingt livres, dont
les amandes soient grosses
&bien nourries. ) '1
DesVanilles de Sososmuscoou
de Guatimala,
fraisches
,
& de bonne odeur
,
qui ne soient point
fourrées ny frottées de
baume du Perou: au nombre
de quarante brins qui
doivent peser environ cinq
-
ou (ix onces.
D'Ambre gris bien choisi
quatre vingt grains.
-
De Muse, huitgrains.
-
De Canelle fine,quatre
onces.
De Sucre Royal bien
sec, quinze livres seulemenc,
car si on met partie
c'^ale de Sucre &: de Cacao,
le Chocolat le çaste.
; METHO DE.
Epluchez bien vostre Cacao
pour en oster ce qu'il
y auroit ou de pourri,oude
meslé
;
mettez-le dans;
un chaudron de fer qui ait;
environ un pied & demy
de diametre sur un pied de
haur,& n'en bruflez que
cinq livres à la fois, faitesle
brusser à petit feu en remuant
tousjours avec une
cuëillere de bois, pour qu'il
foit bruslé également ôc
médiocrement. Cetteopération
se fait dans l'espace
d'une demy heure, ou
de trois. quarts d'heures.
1 Quand ces cinq livres
feront bruslées, vous en
bruslerezcinq autres, &
ainsi de suite. Il faut sur
tout prendre gardede ne
le pas trop brusler, parce
que cela seiche le fruit & lerendamer; ou dele
brusler trop peu; ce qui
luy laisse un goust de terre.
Lorsqu'il est bruslé à propos,
il a infinimét meilleur
goust
,
il nourrit & tem pere
& tient le ventre libre;
mais au contraire quand
il esttrop bruslé,il resserre
& échauffe beaucoup.
Lorsque le Cacao est
bruslé on l'étend à terre
sur un torchon blanc, on
l'écrase grossierement avec
le Rouleau, après quoy on
le vanne bien, & on le
passe par le crible pouroster
toutes les petites
queues qui sont dures Se
am rcs. Ensuiteon lemet
d.lns un mortierdefer,
oÙ on le pile après avoir,
mis du feu fous la pierre
ou table de fer. On l'y
pasle avec le Rouleau de
bois deux fois avant que
d'y mettre le sucre,que
l'on incorporeensuite dans
une Poësle à confitures auprés
du feu pour le passer
deux autres fois. La Canelle,
la Vanille, l'Ambre,
le Muse, meslez ensemble
& pilez,s'incorporent
comme le sucre, mais seulement
lorsqu'on le passe
pour la premiere fois.
Quoyque la Vanille soit
difficile à piler,parce IIu'-
elle est onétueulè
,
il ne
faut pas se la(Ter de la battre
pour Ki red uire en poudresubtile
, sans quoyle
Chocolat ne peut jamais
estre bon. Afin d'envenir
plus aisement à bout
,
on
peut y ad jouster une portion
de sucre pour le piler
en mesme temps, & les
passer par le ramis de soye.
Il faut de mesme réduis
re l'Ambre gris en poudre
subtile
, en le pillant avec
le triple de son poids de sucre.
Aprés que la préparation
fera achevée, vous
prendrez des moules de
fer blanc, carrez ou ronds,
de telle grandeur qu'il
vous plaira, que vous garnirez
de papier blanc.Vous
les remplirez deChocolat,
& vous les secouerez pour
les estendre exactement.
Vous l'y laisserez pendant
quatre ou cinq heures;ensuite
vous le retirerez des
moules,& le garderez dans
un lieu sec, où il n'y ait ny
odeur ny linge.
Quand on veut préparer
le Chocolat pour le
prendre,il faut que l'eau
ne bouille qu'un bouillon
ou deux. Pour faire une
tasse de Chocolat, il ne
faut qu'une pastille
,
dont
les douze ou seize doivent
com poser une livre. Ilfaut
avoir foin de bien faire
mousserleChocolatqu'on
ne doit jamais faire boüillir
ny rechauffer
, ce qui
luy fait perdre beaucoup
de son agréement.
On observera que le
Chocolat qui se fait au
Printemps, &en Automne,
est leplus excellent. Il
le faut garder au moins
deux mois, avant que de
s'en servir ; car quand on
l'a gardé un an & plus, il
n'en est que meilleur. 4.,,,
Il se trouve vingt com- posions différentes de
Chocolat. Les uns augmentent
les doses de la
Vanille & de la Canelle;
les autresdiminuent le sucre
,
& quelques -uns
retranchent absolument
l'Ambre & le Musc; mais
ces derniers ont tort. La
petite quantité qui yentre,
ne sert qu'à developper&
à pousser l'odeur delaVanille;
d'ailleurs l'odeur de
l'Ambre & du Musc devient
si im perceptible, quelle
est incapable de faire
le moindre mal à ceux
mesme qui font le plus sujets
aux vapeurs. A la rigueur
on peut retrancher
le Musc
, & augmenter la
dose de l'Ambre gris.Quelques-
uns y adjoustent sur
la quantitécy-dessus,de
la fleur de Muscade & du
Poivre long, de chacun
un gros;mais celaneconvient
pas tousjours pour la
santé ny pour le goust.
Les Espagnols préparent
un Chocolat qu'ils appellent
Chocolat de santé,
dont ils retranchent toutà-
fait la Vanille, & n'y
mettent que tres peu de
sucre; mais l'experiencea
apprisqu'unlongusage
estoit plus nuisible qu'utile.
Le
Le Chocolat se prépare
ordinairement dans de
l'eau defontaine ou de riviere.
Si Tonpi(Te cette
eau par dessus de la graine
de Melon d'Italie qu'on
aurapillée dans un mortier
de marbre, il n'en fera
que plus delicat. Quelques
malades y meslent moitié
de lait & un jaune d'oeuf:
d'autres enfin le font avec
le lait sans eau cela dé-,
pend du besoin.
Dans les pays froids on
prend pour le faire du vin
d'Espagne ou du vin blanc
au lieu d'eau. Mais il y a
lieu de croire que cela se
fait plustost: par un principe
de débauché quepour
se » vou loirconserver: la
santé,quiest l'unique but
qu'on doit avoir en sefaisant
habitudede prendre
du Chocolat.
Quelques-uns avant que
de prendre le Chocolat,
boivent un verre d'eau,
afin de n'en estre point
échauffez ; d'autres dans
une veue opposée, mettent
dans la tasse,en le prenant,
une pincée ou deux de
poudredes Indes.
Le Chocolat est une des
plus saines & des plus précieu
ses boissons dont on ait
usé jusqu'à present. Tout
ce qui y entre est tres saluta
ire & très cordial. Il cil
au ssi fortutile dans les maladies
qui font causées par
la foiblessedel'estomac
,
& convient à toute forte
de ordonnes languissantes
ib &foibles,met meauxvieil-
Iirds, auxensans, & aux
femmes <jro!U*s. Aprés en
avoir pris il faut éviter de.
boire,demanger & de faire
aucun exercice;on doit
au contraire demeurer
quelque temps en repos ôc
Ce tenir chaudement.
Il arrive en Hollande un
Chocolat de Gouaka, qui
vient dans des boëtes carrées
, petant une livre, qui
se vend un patagon. Pour
preuve qu'il est tel
,
il doit
estre marquédessus d'une
feuille des Indes,quon appelle
Poivre d'Espagne ou
Pimentum.
On en met quatre livres
sur vingt livres de la composition
cydessus, ce qui
augmente infiniment l'a*
grcement du Chocolat.
La poudre des Indes est
composée de Cacao, de
Vanille,d'Ambre, deCanelle,
de Sucre & d'Aviota
,
elle vient des Indes
dans de petits sacs gommez.
pourfaire d'excellent
Chocolat.
Par M. H.
Prenez de Cacao de Caraque
vingt livres, dont
les amandes soient grosses
&bien nourries. ) '1
DesVanilles de Sososmuscoou
de Guatimala,
fraisches
,
& de bonne odeur
,
qui ne soient point
fourrées ny frottées de
baume du Perou: au nombre
de quarante brins qui
doivent peser environ cinq
-
ou (ix onces.
D'Ambre gris bien choisi
quatre vingt grains.
-
De Muse, huitgrains.
-
De Canelle fine,quatre
onces.
De Sucre Royal bien
sec, quinze livres seulemenc,
car si on met partie
c'^ale de Sucre &: de Cacao,
le Chocolat le çaste.
; METHO DE.
Epluchez bien vostre Cacao
pour en oster ce qu'il
y auroit ou de pourri,oude
meslé
;
mettez-le dans;
un chaudron de fer qui ait;
environ un pied & demy
de diametre sur un pied de
haur,& n'en bruflez que
cinq livres à la fois, faitesle
brusser à petit feu en remuant
tousjours avec une
cuëillere de bois, pour qu'il
foit bruslé également ôc
médiocrement. Cetteopération
se fait dans l'espace
d'une demy heure, ou
de trois. quarts d'heures.
1 Quand ces cinq livres
feront bruslées, vous en
bruslerezcinq autres, &
ainsi de suite. Il faut sur
tout prendre gardede ne
le pas trop brusler, parce
que cela seiche le fruit & lerendamer; ou dele
brusler trop peu; ce qui
luy laisse un goust de terre.
Lorsqu'il est bruslé à propos,
il a infinimét meilleur
goust
,
il nourrit & tem pere
& tient le ventre libre;
mais au contraire quand
il esttrop bruslé,il resserre
& échauffe beaucoup.
Lorsque le Cacao est
bruslé on l'étend à terre
sur un torchon blanc, on
l'écrase grossierement avec
le Rouleau, après quoy on
le vanne bien, & on le
passe par le crible pouroster
toutes les petites
queues qui sont dures Se
am rcs. Ensuiteon lemet
d.lns un mortierdefer,
oÙ on le pile après avoir,
mis du feu fous la pierre
ou table de fer. On l'y
pasle avec le Rouleau de
bois deux fois avant que
d'y mettre le sucre,que
l'on incorporeensuite dans
une Poësle à confitures auprés
du feu pour le passer
deux autres fois. La Canelle,
la Vanille, l'Ambre,
le Muse, meslez ensemble
& pilez,s'incorporent
comme le sucre, mais seulement
lorsqu'on le passe
pour la premiere fois.
Quoyque la Vanille soit
difficile à piler,parce IIu'-
elle est onétueulè
,
il ne
faut pas se la(Ter de la battre
pour Ki red uire en poudresubtile
, sans quoyle
Chocolat ne peut jamais
estre bon. Afin d'envenir
plus aisement à bout
,
on
peut y ad jouster une portion
de sucre pour le piler
en mesme temps, & les
passer par le ramis de soye.
Il faut de mesme réduis
re l'Ambre gris en poudre
subtile
, en le pillant avec
le triple de son poids de sucre.
Aprés que la préparation
fera achevée, vous
prendrez des moules de
fer blanc, carrez ou ronds,
de telle grandeur qu'il
vous plaira, que vous garnirez
de papier blanc.Vous
les remplirez deChocolat,
& vous les secouerez pour
les estendre exactement.
Vous l'y laisserez pendant
quatre ou cinq heures;ensuite
vous le retirerez des
moules,& le garderez dans
un lieu sec, où il n'y ait ny
odeur ny linge.
Quand on veut préparer
le Chocolat pour le
prendre,il faut que l'eau
ne bouille qu'un bouillon
ou deux. Pour faire une
tasse de Chocolat, il ne
faut qu'une pastille
,
dont
les douze ou seize doivent
com poser une livre. Ilfaut
avoir foin de bien faire
mousserleChocolatqu'on
ne doit jamais faire boüillir
ny rechauffer
, ce qui
luy fait perdre beaucoup
de son agréement.
On observera que le
Chocolat qui se fait au
Printemps, &en Automne,
est leplus excellent. Il
le faut garder au moins
deux mois, avant que de
s'en servir ; car quand on
l'a gardé un an & plus, il
n'en est que meilleur. 4.,,,
Il se trouve vingt com- posions différentes de
Chocolat. Les uns augmentent
les doses de la
Vanille & de la Canelle;
les autresdiminuent le sucre
,
& quelques -uns
retranchent absolument
l'Ambre & le Musc; mais
ces derniers ont tort. La
petite quantité qui yentre,
ne sert qu'à developper&
à pousser l'odeur delaVanille;
d'ailleurs l'odeur de
l'Ambre & du Musc devient
si im perceptible, quelle
est incapable de faire
le moindre mal à ceux
mesme qui font le plus sujets
aux vapeurs. A la rigueur
on peut retrancher
le Musc
, & augmenter la
dose de l'Ambre gris.Quelques-
uns y adjoustent sur
la quantitécy-dessus,de
la fleur de Muscade & du
Poivre long, de chacun
un gros;mais celaneconvient
pas tousjours pour la
santé ny pour le goust.
Les Espagnols préparent
un Chocolat qu'ils appellent
Chocolat de santé,
dont ils retranchent toutà-
fait la Vanille, & n'y
mettent que tres peu de
sucre; mais l'experiencea
apprisqu'unlongusage
estoit plus nuisible qu'utile.
Le
Le Chocolat se prépare
ordinairement dans de
l'eau defontaine ou de riviere.
Si Tonpi(Te cette
eau par dessus de la graine
de Melon d'Italie qu'on
aurapillée dans un mortier
de marbre, il n'en fera
que plus delicat. Quelques
malades y meslent moitié
de lait & un jaune d'oeuf:
d'autres enfin le font avec
le lait sans eau cela dé-,
pend du besoin.
Dans les pays froids on
prend pour le faire du vin
d'Espagne ou du vin blanc
au lieu d'eau. Mais il y a
lieu de croire que cela se
fait plustost: par un principe
de débauché quepour
se » vou loirconserver: la
santé,quiest l'unique but
qu'on doit avoir en sefaisant
habitudede prendre
du Chocolat.
Quelques-uns avant que
de prendre le Chocolat,
boivent un verre d'eau,
afin de n'en estre point
échauffez ; d'autres dans
une veue opposée, mettent
dans la tasse,en le prenant,
une pincée ou deux de
poudredes Indes.
Le Chocolat est une des
plus saines & des plus précieu
ses boissons dont on ait
usé jusqu'à present. Tout
ce qui y entre est tres saluta
ire & très cordial. Il cil
au ssi fortutile dans les maladies
qui font causées par
la foiblessedel'estomac
,
& convient à toute forte
de ordonnes languissantes
ib &foibles,met meauxvieil-
Iirds, auxensans, & aux
femmes <jro!U*s. Aprés en
avoir pris il faut éviter de.
boire,demanger & de faire
aucun exercice;on doit
au contraire demeurer
quelque temps en repos ôc
Ce tenir chaudement.
Il arrive en Hollande un
Chocolat de Gouaka, qui
vient dans des boëtes carrées
, petant une livre, qui
se vend un patagon. Pour
preuve qu'il est tel
,
il doit
estre marquédessus d'une
feuille des Indes,quon appelle
Poivre d'Espagne ou
Pimentum.
On en met quatre livres
sur vingt livres de la composition
cydessus, ce qui
augmente infiniment l'a*
grcement du Chocolat.
La poudre des Indes est
composée de Cacao, de
Vanille,d'Ambre, deCanelle,
de Sucre & d'Aviota
,
elle vient des Indes
dans de petits sacs gommez.
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Résumé : RECETTE pour faire d'excellent Chocolat. Par M. H.
Le texte présente une recette de chocolat de haute qualité élaborée par M. H. Les ingrédients nécessaires incluent du cacao de Caraque, des vanilles de Socosmusco ou de Guatemala, de l'ambre gris, du musc, de la cannelle et du sucre royal. La préparation commence par la torréfaction du cacao, qui doit être bien épuré et torréfié à petit feu pour éviter toute brûlure excessive ou insuffisante. Ensuite, le cacao torréfié est écrasé, vanné et pilé avec du sucre. La vanille, l'ambre gris et le musc sont également pilés et incorporés au mélange. Le chocolat est ensuite moulé et laissé à sécher avant d'être conservé dans un lieu sec. Pour la consommation, le chocolat est dissous dans de l'eau chaude sans la faire bouillir. Le texte précise que le chocolat préparé au printemps et en automne est le meilleur et doit être conservé au moins deux mois avant utilisation. Différentes compositions de chocolat existent, certaines ajoutant de la muscade ou du poivre long, bien que ces ajouts ne soient pas toujours recommandés pour la santé. Le chocolat est considéré comme une boisson saine et bénéfique pour diverses conditions de santé, notamment les troubles digestifs. Le texte mentionne également le chocolat de Gouaka, importé en Hollande, et la poudre des Indes, composée de cacao, vanille, ambre, cannelle, sucre et aviota.
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2836
p. 21-23
« L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...] »
Début :
L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...]
Mots clefs :
Chocolat, Amérique, Espagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...] »
L'origine du Chocolat
vient de certainspeuples
de l'Amérique qui
faisoient d'abord une es-
,
pece de pain avec le Cacao,
& les friandes Ameriquaincsy
meslerent cilsuitequelques
aromates.
Les - - Espagnols ont rafiné
sur les Ameriquains,
& nous taschons de rafiner
sur les Espagnols.
Unautheur Espagnol
dit quon a éprouvé à
l'Amérique sur des criminels
condamnez à
mourir de faim
,
qu'une
once de Cacao les faisoit
[ùbfifier pluslongtemps
qu'une livre de viande,
ou qu'une livre de ris. - Cependant unilluiîr*
autheur Italien apprend
auxCasuistes que le Chocolat
ne rompt point le
jeune.
Un autre autheur,c'est
Maradon
,
je croy ,
dit
qu'il rafraischit les estomacschauds,
& échauf
se les estomacs froids.
vient de certainspeuples
de l'Amérique qui
faisoient d'abord une es-
,
pece de pain avec le Cacao,
& les friandes Ameriquaincsy
meslerent cilsuitequelques
aromates.
Les - - Espagnols ont rafiné
sur les Ameriquains,
& nous taschons de rafiner
sur les Espagnols.
Unautheur Espagnol
dit quon a éprouvé à
l'Amérique sur des criminels
condamnez à
mourir de faim
,
qu'une
once de Cacao les faisoit
[ùbfifier pluslongtemps
qu'une livre de viande,
ou qu'une livre de ris. - Cependant unilluiîr*
autheur Italien apprend
auxCasuistes que le Chocolat
ne rompt point le
jeune.
Un autre autheur,c'est
Maradon
,
je croy ,
dit
qu'il rafraischit les estomacschauds,
& échauf
se les estomacs froids.
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Résumé : « L'origine du Chocolat vient de certains peuples de l' [...] »
Le texte décrit l'origine du chocolat, préparé initialement par les peuples d'Amérique avec du cacao et des aromates. Les Espagnols ont ensuite amélioré cette recette. Un auteur espagnol note que le cacao prolongeait la survie des condamnés. Un Italien affirme que le chocolat ne rompt pas le jeûne. Maradon le décrit comme rafraîchissant les estomacs chauds et réchauffant les estomacs froids.
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2837
p. 23-27
LE CHOCOLAT. Sur l'Air de Joconde.
Début :
Le vin est pour le tiers estat, [...]
Mots clefs :
Chocolat, Cacao, Friandise, Vin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE CHOCOLAT. Sur l'Air de Joconde.
LE CHOCOLAT.
Surl'Air de Joconde.
Le vin eji pour le tiers
estal,
Il deroge a nublejje,
La lry ne permet quau
piedplat,
Les risques de lyvrejfe.
Faisons mousser le Cho- colat,
Qu'on m'en donne une
prise,
C'estfriandise de Prélat,
Et lll/OY l'authorise.
Modeste friandise eut lieu
Dès le temps de Moisè)
Il
Il permit au peuple de
Dieu
modeste,friandise.
UnJuïjau palais dehcat
j\deprija?:i tout lereste,
Voulut le goust de Chocolat
, D;i::s la maneceleste.
Uun defin travailrebuté
Parlujseulyresiste,
A .,,,':utre de l'oisiveté
j'Irend l'ennuy moin,s
triste.
T)ar luy le diner évite,
Grandsouper autorisé.,
Lunenprendparsobriété
L'autrepargourmandise.
Far le Chocolat répété,
L3afélit se deroute
Son eloge aujjî, trop
CltlnteJ,
Deycutcron sans doute.
Chers Jrïanîs encore un
couplet3
PaJJeZj le moy degrace ,
Aioy d'unCiccolat à
Jouiait,
Je vous fajje une tasse.
Il donne ou guerit les
vapeurs , Selon qu'on le compose , Vous Medecins ouDirecteurs
Sçache^en-b, ien la doze.
Vousyferezpour le repos,
Desjemmesou desfilles
, Dominer les froids Cacaos,
On leschaudes Vanilles.
Surl'Air de Joconde.
Le vin eji pour le tiers
estal,
Il deroge a nublejje,
La lry ne permet quau
piedplat,
Les risques de lyvrejfe.
Faisons mousser le Cho- colat,
Qu'on m'en donne une
prise,
C'estfriandise de Prélat,
Et lll/OY l'authorise.
Modeste friandise eut lieu
Dès le temps de Moisè)
Il
Il permit au peuple de
Dieu
modeste,friandise.
UnJuïjau palais dehcat
j\deprija?:i tout lereste,
Voulut le goust de Chocolat
, D;i::s la maneceleste.
Uun defin travailrebuté
Parlujseulyresiste,
A .,,,':utre de l'oisiveté
j'Irend l'ennuy moin,s
triste.
T)ar luy le diner évite,
Grandsouper autorisé.,
Lunenprendparsobriété
L'autrepargourmandise.
Far le Chocolat répété,
L3afélit se deroute
Son eloge aujjî, trop
CltlnteJ,
Deycutcron sans doute.
Chers Jrïanîs encore un
couplet3
PaJJeZj le moy degrace ,
Aioy d'unCiccolat à
Jouiait,
Je vous fajje une tasse.
Il donne ou guerit les
vapeurs , Selon qu'on le compose , Vous Medecins ouDirecteurs
Sçache^en-b, ien la doze.
Vousyferezpour le repos,
Desjemmesou desfilles
, Dominer les froids Cacaos,
On leschaudes Vanilles.
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Résumé : LE CHOCOLAT. Sur l'Air de Joconde.
Le texte 'Le Chocolat' met en avant les vertus et les usages du chocolat à travers des vers. Il compare le chocolat au vin, notant que ce dernier est plus réglementé. Le chocolat, autorisé même par l'Église, est une friandise appréciée depuis les temps bibliques et accessible à tous, indépendamment du statut social. Il est présenté comme un remède contre l'ennui et l'oisiveté, et recommandé pour éviter les excès alimentaires. Cependant, une consommation excessive est déconseillée. Le texte se termine par un conseil aux lecteurs de profiter des bienfaits du chocolat, qui peut guérir ou provoquer des 'vapeurs' selon sa composition. Il suggère aux médecins et directeurs de bien doser le chocolat pour assurer le repos des jeunes, en combinant les effets des cacao froids et des vanilles chaudes.
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2838
p. 28-33
« L'ouverture des Assemblées de Messieurs de l'Academie Royale [...] »
Début :
L'ouverture des Assemblées de Messieurs de l'Academie Royale [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Grains, Limaçon, Couleur, Pourpre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'ouverture des Assemblées de Messieurs de l'Academie Royale [...] »
Assemblées
de Messieurs de l'Acade
mie Royale des Sciences
, se fit le Samedy 14.
Novembre,par une Assemblée
publique.
Cette assemblée commença
par les Eloges que
fit Mr de Fontenelles Secretaire
de l'Académie, de
deux Académiciens morts
pendant l'année, dont l'un
estoit Mr Carré Académicien
pensionnaire Mechanicien,
& l'autre MrClaude
Bourdelin premier Medecin
de Madame la DuchessedeBourgogne,
aujourd'huy
Madame laDauphine,
& associé Botaniste.
A prés ces Eloges ceux
qui avoient rempli leurs
places payerent leur bienvenuë.
1
4 remMplrissdoeit Reaumur qui
la place de Mr
Carré,lut un memoire contenant
1a découverte dune
nouvelle teinture de pourpre.
La pourpre des Anciens
est un lue jaunastre
qui le trouve dans un pctig
sac au col de certains lima
çons de mer. Et refpandantce
suc sur un linge,&
le laissant exposé à
l'air, de jaune qu'il estoit
il devient dune belle couleur
de pourpre. Mr de
Reaumur cherchant de
ces coquillages, observa
qu'ils se ramassoient dans
certains endroits du bord
de la mer, & que les pierres
autour desquellesils
estoient
,
se trouvoient
chargées de petits grains
oblongs ou ovales, de deux
à trois lignes de long, 6c
d'environ une lignede large
, que ces grains estoient
composez d'une peau
membraneuse
, ouverts à
une de leurs extremitez,
& fermez de l'autre
, que
l'extremité ouverte estoit
bouchée par un petit corps
rond,solide&transparent,
& que ces grains renfermoient
une liqueur jaunafire,
qui répanduë sur le
linge, & exposée au grand
air le teint en couleur de
pourpre. Ilobserva au(Xi
que cette liqueur tenuë ds
un lieu sombre & hors du
grand air, ne change point
de couleur Il doute si ces
grains sont les oeufs du limaçon
qui porte la pourpre
, ou si c'est le fruit de
quelque plantemassive qui
serve de nourriture à ces
animaux, &qui leur fournit
ce suc. Ilrapporraaussi
beaucoup d'experiences
qu ilavoit faites sur ce suc,
tant pour en découvrir la
nature , que pour trouver
la raison de ces changements
de couleur. Il a fait
remarquer deplus quecette
teinture soutient plusieursblanchissages,
quoy
qu'il avouë qu'elle se décharge
tousjoursàchaque
fois.
On donnera de ce discours
un extrait plus ample
le mois prochain,
de Messieurs de l'Acade
mie Royale des Sciences
, se fit le Samedy 14.
Novembre,par une Assemblée
publique.
Cette assemblée commença
par les Eloges que
fit Mr de Fontenelles Secretaire
de l'Académie, de
deux Académiciens morts
pendant l'année, dont l'un
estoit Mr Carré Académicien
pensionnaire Mechanicien,
& l'autre MrClaude
Bourdelin premier Medecin
de Madame la DuchessedeBourgogne,
aujourd'huy
Madame laDauphine,
& associé Botaniste.
A prés ces Eloges ceux
qui avoient rempli leurs
places payerent leur bienvenuë.
1
4 remMplrissdoeit Reaumur qui
la place de Mr
Carré,lut un memoire contenant
1a découverte dune
nouvelle teinture de pourpre.
La pourpre des Anciens
est un lue jaunastre
qui le trouve dans un pctig
sac au col de certains lima
çons de mer. Et refpandantce
suc sur un linge,&
le laissant exposé à
l'air, de jaune qu'il estoit
il devient dune belle couleur
de pourpre. Mr de
Reaumur cherchant de
ces coquillages, observa
qu'ils se ramassoient dans
certains endroits du bord
de la mer, & que les pierres
autour desquellesils
estoient
,
se trouvoient
chargées de petits grains
oblongs ou ovales, de deux
à trois lignes de long, 6c
d'environ une lignede large
, que ces grains estoient
composez d'une peau
membraneuse
, ouverts à
une de leurs extremitez,
& fermez de l'autre
, que
l'extremité ouverte estoit
bouchée par un petit corps
rond,solide&transparent,
& que ces grains renfermoient
une liqueur jaunafire,
qui répanduë sur le
linge, & exposée au grand
air le teint en couleur de
pourpre. Ilobserva au(Xi
que cette liqueur tenuë ds
un lieu sombre & hors du
grand air, ne change point
de couleur Il doute si ces
grains sont les oeufs du limaçon
qui porte la pourpre
, ou si c'est le fruit de
quelque plantemassive qui
serve de nourriture à ces
animaux, &qui leur fournit
ce suc. Ilrapporraaussi
beaucoup d'experiences
qu ilavoit faites sur ce suc,
tant pour en découvrir la
nature , que pour trouver
la raison de ces changements
de couleur. Il a fait
remarquer deplus quecette
teinture soutient plusieursblanchissages,
quoy
qu'il avouë qu'elle se décharge
tousjoursàchaque
fois.
On donnera de ce discours
un extrait plus ample
le mois prochain,
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Résumé : « L'ouverture des Assemblées de Messieurs de l'Academie Royale [...] »
Le 14 novembre, l'Académie Royale des Sciences organisa une assemblée publique. L'assemblée débuta par des éloges en mémoire de deux académiciens décédés : Monsieur Carré et Monsieur Claude Bourdelin. Ensuite, les nouveaux membres accueillis payèrent leur bienvenue. René-Antoine Ferchault de Réaumur, successeur de Monsieur Carré, présenta un mémoire sur la découverte d'une nouvelle teinture de pourpre. Cette pourpre, similaire à celle des Anciens, est un liquide jaunâtre trouvé dans un petit sac au col de certains limacons de mer. En exposant ce suc à l'air sur un linge, il devient pourpre. Réaumur observa que ces coquillages se rassemblaient en certains endroits et que les pierres environnantes contenaient des grains oblongs ou ovales. Ces grains, composés d'une peau membraneuse, contenaient une liqueur jaunâtre qui, exposée à l'air, teignait le linge en pourpre. Réaumur se demanda si ces grains étaient les œufs du limacon ou le fruit d'une plante. Il rapporta plusieurs expériences sur cette liqueur pour en découvrir la nature et les changements de couleur. Il nota que la teinture résistait à plusieurs blanchissages, bien qu'elle s'affaiblît à chaque fois. Un extrait plus détaillé de ce discours sera publié le mois suivant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2839
p. 33-48
Extrait du Discours de Mr Geoffroy le jeune.
Début :
Monsieur Geoffroy le jeune ayant succedé à feu Mr Bourdelin [...]
Mots clefs :
Poussières, Plantes, Fleurs, Fécondité, Sommet, Embryons, Grains, Botaniste, Académie royale des sciences, Claude-Joseph Geoffroy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait du Discours de Mr Geoffroy le jeune.
Extrait du Discours de M'r
Geoffroy le jeune.
MonsieurGeoffroy le
jeune ayanr succedé à feu
Mr Bourdelin, en sa place
d' associe Bocaniste, lut des
observations qu'il a faites
sur la structure & l'usage
des principales parties des
fleurs. On sçait bien que
c'est lafleur qui donne
naissance riU fruit &à la
graine d'où l'on voit chaque
plante renaistre ; mais
il est plus difficile de connoistre
quelles sont les parties
de la plante qui y contribuentle
plus, & de quelle
maniere elles y contribuent.
Les parties de la
fleur qui nous fra ppent le
plus,sont les
feuilles
donc
la varieté, la structure
, &
le vif eclac des couleurs
amusent le curieux. Mais
le Physicien va plus loin,
il approfondie, &ne trouvant
dans ces parties rien
de considerable que leur
beauté, il examine les autres
qu'on neglige comme
moins remarquables.
Celles qui ont paru à Mr
Geoffroy les plusessentielles
pour la conservation de
chaque espece de plante,
sontces sommets garnis de
poussiere qui se trouvent
ordinairement placées au
milieu des fleurs, & cette
tige verte & creuse qu'on
appelle le pistille. Ces parties
contribuent essentiellement
à la reproduction
de la plante, puisque si les
fleurs sont privées de l'usage
de l'une ou de l'aurre ,
il nevient point de grains
ou cette graine est sterile,
€c ne peur germer.
Ces deux parties,selon
Mr Geoffroy, respondent
à celles des animaux qui
sont destinées à la generation.
Les sommets avec
leurs poussieres
,
tiennent
lieu de parries masles, & h:
pistille, qui est commel'ovaire
où se trouvent renfermez
les embrions des
graines, y tient lieu d e partie
femelle.
Voila donc deux sexes
dans les plantes comme
dans les animaux ; ils se
trouvent ordinairement
réunis dansla mesmefleur
à cause de l'immobilité des
plantes ; mais ils se trouventaussi
quelquefois separés
}
& c'est ce qui appuye
le sentiment de Mr
Geoffroy qui rend raison
! parlà de la différence que
les Botanistes avoient misesentrecertaines
plantes
qu'ils appelloient mafiesJj
& d'autres de la mesme espece
qu'ils appelloient femelles
sans en sçavoir bien
la raison.La voicypresentement
toute évidente:
c'est que les plantes malles
ne produisent que des
fleurs à examines garnis de
sommets & de poussiere
sans pistille ;de là vient
qu'elles ne portent point
de fruit. Les autres portent
le pistille d'où naist le
fruitdans éramines ny sommets
:mais la poussiere des
sommets qui les rend secondes,
leur elt apportée
par le moyen de l' air ou
du vent, foie que ces étamines
soient sur différentes
branches du mesme pied
soit qu'elles soient sur des,
pieds differens, les autres
fleurs réunissent tout à la
fois les deux sexes.
On voit ordinairement
que ces poussieres qu'on
voit suspenduës à ces petits
filets ou étamines qui occupent
le milieu des fleurs,
n'en sont que comme les
excrements. Mais Mr
Geoffroy en les examinant
de plusprès, a découvert
que ce n'eftoirpointune
poussiere formée au ha,..
sard ; mais que ces petits
grains avoientunefigure
particulière & déterminée
dans chaque espece
, ôc
qu'ils estoient renfermez
des la naissance de la fleur
danslessommets comme
dans des capsules de différentes
formes selonladifference
des plantes.Il donne
le détail de toutes ces
differences qu'il avoir observéesavec
beaucoup de
soin
foin à l'aide du microscope.
Ensuite il appuyé son
sentiment de trois observations
considerables. La
premiere qu'il n'y a point
de fleur connuë qui n'aie
sesexamines avec les sommets
garnis de poussiere,
ou réunis avec son pifille)
ou separez en differents
endroits du mesme pied,
ou mesme sur des pieds differens
: c'est ce qu'il prouva
solidement.
La secondeobservation
est que dms les fleurs où
les deux sexessont reunis,
les sommets garnis de leurs
poussieres font tellement
disposez autour des pistiles,
qu'ils en sont necessairement
couverts, de maniere
que cette poussiere pepe
s'insinuer dans la cavité
de ces pistiles pour feconder
les embrions des grains
qui y sont renfermez. Mr
Geoffroy fit remarquer
toutes ces circonstances
dans les différentes fortes
de fleurs de ce genre. 1
1
La troisiéme observation
,
qui est la décisive;
c'est que ces poussieres
sont absolument necessaires
à lasecondité des plantes.
Quand les fruits manquent,
que le bled est niellé,
ou que la vigne coule,
cela n'arrive que parce que
les poussieres dessommets
ne peuvent s'introduire
dans les pistiles, foit parcç
que la gelée desseiche le
pistile avant qu'ilait receu
les poussieres, ce qui arri-
» ve aux arbres fruitiers, soit
que la pluye venant à laver
ces poussieres, lesentraitnent
& empeschent qu'elles
ne s'introduisent dans
les pistilles, ce qui produit
la nielle des bleds, ou la
couleure delavigne.
Pour preuve que c'est
là ce qui produit ceseffets
dont la cause soit si peu
connuë,c'est que MrGeoffroy
ayant élevé exprés
plusieurs pieds de bled de
Turquie qui, comme ron
sçait, porre dans le haut de
la tige, Ces étamineschargées
de sommets & les
fruits ou les épies le long
de la tige dans quelques
aiselles defeuilles, après
avoir coupe ces étamines
dés qu'elles commençoienr
à paroistre, les épies
ne sont venus qu'à une
certaine grosseur,&se font
ensuite entierement deffeichez,
sans que les embrions
des grains ayent
profité. La mesme chose
est arrivée à quelques
pieds de Mercuriale à fruit
que Mr Geoffroy a élevé
séparément de celle qui
porte les étam ines. Ce qui
peut faire de la peine dans
ce sisteme
,
c'est de concevoir
commentles plantes
malles, qui sont quelquefois
fort esloignées de
leurs femelles, peuvent les
rendre secondes de si loin.
Maisc'est un fait dont on
ne peur douter après l'exemple
que Mr Geoffroy
rapporta d'un Palmier femelle
eslevé dans les bois
d'Otrante, & qui ne commença
à portcr des fruits
qu:- quand s'estant eslevé
au dessusdes autres arbres,
il pat Joüir,dit Pontanus,
qui rapporte ce fait, de la
veuë d'un Palmier masle
qu'on eslevoit a Brindes.
Les vents aidant au commerce
de ces deux Palmiers
, en apportant les
poussieres du masle jusques
aux fleurs de la femelle
,
elle devint seconde
desterile quelle e floir'.
sans qu'il soit 1 besoin pour
expliquerce fait de recourir
à la sympathieou à l'amour
des plantes, termes
qui ne signifient rien, 6c
qui ne fervent de refuge
auxPhycisiens que jusqu'à
ce qu'ils ayent découvert
la veritable cause
Voila comme Mr Geoffroy
le jeune prouva que
les poussieres des sommets
qu'on avoir neglgé juç
ques icycommc de viles
excremenrs qui sembloient
defigurer la beauté des
fleurs , font pourtant des
parries essentiellesà la fecondité
des plantes, où les
deux sexes sont aussi distinguez
que parm y les animaux
, excepté qu'ils sont
plus rarement separez,
Geoffroy le jeune.
MonsieurGeoffroy le
jeune ayanr succedé à feu
Mr Bourdelin, en sa place
d' associe Bocaniste, lut des
observations qu'il a faites
sur la structure & l'usage
des principales parties des
fleurs. On sçait bien que
c'est lafleur qui donne
naissance riU fruit &à la
graine d'où l'on voit chaque
plante renaistre ; mais
il est plus difficile de connoistre
quelles sont les parties
de la plante qui y contribuentle
plus, & de quelle
maniere elles y contribuent.
Les parties de la
fleur qui nous fra ppent le
plus,sont les
feuilles
donc
la varieté, la structure
, &
le vif eclac des couleurs
amusent le curieux. Mais
le Physicien va plus loin,
il approfondie, &ne trouvant
dans ces parties rien
de considerable que leur
beauté, il examine les autres
qu'on neglige comme
moins remarquables.
Celles qui ont paru à Mr
Geoffroy les plusessentielles
pour la conservation de
chaque espece de plante,
sontces sommets garnis de
poussiere qui se trouvent
ordinairement placées au
milieu des fleurs, & cette
tige verte & creuse qu'on
appelle le pistille. Ces parties
contribuent essentiellement
à la reproduction
de la plante, puisque si les
fleurs sont privées de l'usage
de l'une ou de l'aurre ,
il nevient point de grains
ou cette graine est sterile,
€c ne peur germer.
Ces deux parties,selon
Mr Geoffroy, respondent
à celles des animaux qui
sont destinées à la generation.
Les sommets avec
leurs poussieres
,
tiennent
lieu de parries masles, & h:
pistille, qui est commel'ovaire
où se trouvent renfermez
les embrions des
graines, y tient lieu d e partie
femelle.
Voila donc deux sexes
dans les plantes comme
dans les animaux ; ils se
trouvent ordinairement
réunis dansla mesmefleur
à cause de l'immobilité des
plantes ; mais ils se trouventaussi
quelquefois separés
}
& c'est ce qui appuye
le sentiment de Mr
Geoffroy qui rend raison
! parlà de la différence que
les Botanistes avoient misesentrecertaines
plantes
qu'ils appelloient mafiesJj
& d'autres de la mesme espece
qu'ils appelloient femelles
sans en sçavoir bien
la raison.La voicypresentement
toute évidente:
c'est que les plantes malles
ne produisent que des
fleurs à examines garnis de
sommets & de poussiere
sans pistille ;de là vient
qu'elles ne portent point
de fruit. Les autres portent
le pistille d'où naist le
fruitdans éramines ny sommets
:mais la poussiere des
sommets qui les rend secondes,
leur elt apportée
par le moyen de l' air ou
du vent, foie que ces étamines
soient sur différentes
branches du mesme pied
soit qu'elles soient sur des,
pieds differens, les autres
fleurs réunissent tout à la
fois les deux sexes.
On voit ordinairement
que ces poussieres qu'on
voit suspenduës à ces petits
filets ou étamines qui occupent
le milieu des fleurs,
n'en sont que comme les
excrements. Mais Mr
Geoffroy en les examinant
de plusprès, a découvert
que ce n'eftoirpointune
poussiere formée au ha,..
sard ; mais que ces petits
grains avoientunefigure
particulière & déterminée
dans chaque espece
, ôc
qu'ils estoient renfermez
des la naissance de la fleur
danslessommets comme
dans des capsules de différentes
formes selonladifference
des plantes.Il donne
le détail de toutes ces
differences qu'il avoir observéesavec
beaucoup de
soin
foin à l'aide du microscope.
Ensuite il appuyé son
sentiment de trois observations
considerables. La
premiere qu'il n'y a point
de fleur connuë qui n'aie
sesexamines avec les sommets
garnis de poussiere,
ou réunis avec son pifille)
ou separez en differents
endroits du mesme pied,
ou mesme sur des pieds differens
: c'est ce qu'il prouva
solidement.
La secondeobservation
est que dms les fleurs où
les deux sexessont reunis,
les sommets garnis de leurs
poussieres font tellement
disposez autour des pistiles,
qu'ils en sont necessairement
couverts, de maniere
que cette poussiere pepe
s'insinuer dans la cavité
de ces pistiles pour feconder
les embrions des grains
qui y sont renfermez. Mr
Geoffroy fit remarquer
toutes ces circonstances
dans les différentes fortes
de fleurs de ce genre. 1
1
La troisiéme observation
,
qui est la décisive;
c'est que ces poussieres
sont absolument necessaires
à lasecondité des plantes.
Quand les fruits manquent,
que le bled est niellé,
ou que la vigne coule,
cela n'arrive que parce que
les poussieres dessommets
ne peuvent s'introduire
dans les pistiles, foit parcç
que la gelée desseiche le
pistile avant qu'ilait receu
les poussieres, ce qui arri-
» ve aux arbres fruitiers, soit
que la pluye venant à laver
ces poussieres, lesentraitnent
& empeschent qu'elles
ne s'introduisent dans
les pistilles, ce qui produit
la nielle des bleds, ou la
couleure delavigne.
Pour preuve que c'est
là ce qui produit ceseffets
dont la cause soit si peu
connuë,c'est que MrGeoffroy
ayant élevé exprés
plusieurs pieds de bled de
Turquie qui, comme ron
sçait, porre dans le haut de
la tige, Ces étamineschargées
de sommets & les
fruits ou les épies le long
de la tige dans quelques
aiselles defeuilles, après
avoir coupe ces étamines
dés qu'elles commençoienr
à paroistre, les épies
ne sont venus qu'à une
certaine grosseur,&se font
ensuite entierement deffeichez,
sans que les embrions
des grains ayent
profité. La mesme chose
est arrivée à quelques
pieds de Mercuriale à fruit
que Mr Geoffroy a élevé
séparément de celle qui
porte les étam ines. Ce qui
peut faire de la peine dans
ce sisteme
,
c'est de concevoir
commentles plantes
malles, qui sont quelquefois
fort esloignées de
leurs femelles, peuvent les
rendre secondes de si loin.
Maisc'est un fait dont on
ne peur douter après l'exemple
que Mr Geoffroy
rapporta d'un Palmier femelle
eslevé dans les bois
d'Otrante, & qui ne commença
à portcr des fruits
qu:- quand s'estant eslevé
au dessusdes autres arbres,
il pat Joüir,dit Pontanus,
qui rapporte ce fait, de la
veuë d'un Palmier masle
qu'on eslevoit a Brindes.
Les vents aidant au commerce
de ces deux Palmiers
, en apportant les
poussieres du masle jusques
aux fleurs de la femelle
,
elle devint seconde
desterile quelle e floir'.
sans qu'il soit 1 besoin pour
expliquerce fait de recourir
à la sympathieou à l'amour
des plantes, termes
qui ne signifient rien, 6c
qui ne fervent de refuge
auxPhycisiens que jusqu'à
ce qu'ils ayent découvert
la veritable cause
Voila comme Mr Geoffroy
le jeune prouva que
les poussieres des sommets
qu'on avoir neglgé juç
ques icycommc de viles
excremenrs qui sembloient
defigurer la beauté des
fleurs , font pourtant des
parries essentiellesà la fecondité
des plantes, où les
deux sexes sont aussi distinguez
que parm y les animaux
, excepté qu'ils sont
plus rarement separez,
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Résumé : Extrait du Discours de Mr Geoffroy le jeune.
Geoffroy le Jeune, succédant à M. Bourdelin, a présenté des observations sur la structure et l'usage des principales parties des fleurs. Il souligne que, bien que la fleur soit essentielle à la production des fruits et des graines, il est difficile de déterminer quelles parties y contribuent le plus et comment. Geoffroy identifie deux parties essentielles : les sommets garnis de poussière, appelés étamines, et la tige verte creuse appelée pistil. Ces parties sont cruciales pour la reproduction des plantes, car leur absence rend la graine stérile. Geoffroy compare ces parties aux organes de reproduction des animaux, les étamines jouant le rôle des parties mâles et le pistil celui des parties femelles. Il note que les plantes peuvent avoir les deux sexes réunis dans la même fleur ou séparés, ce qui explique les différences entre les plantes mâles et femelles observées par les botanistes. Geoffroy observe également que les poussières des étamines, souvent considérées comme des excréments, sont en réalité des grains de pollen ayant une forme particulière et déterminée pour chaque espèce. Il souligne que ces grains sont nécessaires à la fécondité des plantes et que leur absence ou leur lavage par la pluie peut entraîner la stérilité des fruits. Pour prouver ses observations, Geoffroy a mené des expériences sur des pieds de blé et de mercuriale, montrant que l'absence des étamines empêchait la formation des grains. Il rapporte également un exemple de palmiers mâles et femelles éloignés, où les vents ont transporté les grains de pollen, permettant la fécondation. Geoffroy conclut que les poussières des étamines sont essentielles à la fécondité des plantes, distinguant ainsi les sexes chez les plantes de manière similaire aux animaux.
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2840
p. 49-60
« La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...] »
Début :
La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...]
Mots clefs :
Gladiateurs, Combats, Romains, Amphithéâtres, Académie royale des inscriptions et médailles, Spectacles
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texteReconnaissance textuelle : « La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...] »
La Seance publique de
l'Academie Royale des
Inscriptions &Medaillesse
tint le Vendredy 13. No.
vembre. Mr Buret Medecin
, lut une Dissertation
sur la Luttedes Anciens,
extrait d'un Traité qu'il
afait sur la Gynastique.
Mr l'Abbé Sevin en lue
ensuiteune sur l'Histoire &
l'Origine de l'ancien
Royaume d'Assyrie. On
donnera le mois prochain
des Extraits de ces Discours.
Mr de Valois,qui termina
la Seance y lut la
premiere partie d'un Discours
de sa composition sur
les Spectacles de l'Amphithéatre
chez les anciens
Romains. Cette premiere
partie renferme les Combats
de Gladiateurs. Il y fit
voir que les Romains avoient
puisé chez les Etruriens,
la coûtume de donner
des Combats de Gladiateurs
: que ces Combats
dans leur origine, furent
establispour honorer
lesFunerailles des Personnages
Illustres :qu'ils se
donnerent d'abord au pied
des Buchers, & qu'ensuite
ils furent transferez dans
la place Publique. Cependant
les Romains ayant
trouvécette forte de Spectacles
fort à leur gré; ces
Combats Funebres se métamorphosérent
bientôt
en Combats de plaisir
,
&
comme tels se donnérent
dans l'Enclos du champ de
Mars,où l'ons'affembloit
pour les suffrages; dans le
Cirque,& plus ordinairement
dans l'Amphithéatre.
Mr de Valois passa àsi
condition des Gladiateurs.
Il montra qu'anciennement
leur Corps n'estoit
composéquedePrisonniers
de guerre
,
d'Esclaves &
de Criminels; Premiere
Classe
,
qu'il appelle Gladiateurs
Forçats: que par la
fuite des hommes fibres
s'aviserent de se louer pour
cet infame exercice: &
c'est la secondeclasse à laquelle
il donne le nom de
Bonnevogles ou Volontaires.
Il observa que non seu lement
des hommes libres
d'une naissance obscure
embrasserent cette profession,
mais que des Chevaliers,
des Senateurs, & des
plus illustres Maisons partagerent
avec eux ce deshonneur.
Il fit ensuite l'onumerarion
de ceux d'entre
les Empereurs Romains
qui se sont deshonorez
entre autres choses
par leurs combats dans
l'Amphitheatre. Il reulât",
qua que des Dames de qualité
n'avoient point eu de
honte de s'addonner aussi
à un exercice si peupropreà
leur sexe,&siindigne
de leur rang. Il adjousta
que Domitien fit mesme
combattre des Nains sur
l'arene, pour rendre la magnificencedeses
jeux plus
com plette par la singularité
d'un spectacle, qui jusqu'alors
n'avoir point ésté
imaginé ;au lieu queceluy
des combats des Dames
dans l'Amphitheatre avoir
commencé fous l'Em pereur
Neron, & ne prit 5a
que sous celuy de Septime
Severe. '-
-
Aprés avoir parcouru-:
toutes les Personnes de differens
états qui ont combattu
dans l'Amphitheatre
, il parlades diverses
especesde Gladiateurs, de
leurs armes & de leurvestement
Il sous-divisa les
deux classes generales de
Gladiateurs
,
sçavoir des
Forçats & des Volontaires, en
dix autres cla(Tes ou especes
particulieres qui avoient
chacune leur nom
different & leursarmes differentes.
Ceux de la premiere claC:
fc s'appelioientEjjedarik
d: Ceaux dbe laasectonoede,An.-
Ceux de la troisiéme, Secutores.
:
Ceux de la quatrième,
Reliant,
Ceux de la cinquiéme
Il Threces ou Thraces.
Ceux de la fudéme1
MyrmiUmes.
Ceu.,X de la septiéme
Hoplomachi,qui avoient d'abord
eu Je nom de Samnites.
Ceux de la huitiéme , Dimachari.
Ceux de la neuviéme,
Laqueatores ou Laquearii.
Enfin ceux de la dixiéme &
dernierese nommoient Ve!itÚ.
Mr de Valois ayant exa&e^*
ment expliquéces dix Classes
de Gladiateurs, décrivit laforme
de leur combat, après quo-y
il marqua quelle estoit la recompensedestinée
aux vainqueurs.
Cetterecompenseconsistoit
en une palme & une
fbmrfle d'argent assez considerable
,
à laquelle on nelaissoit
pas d'en adjouster quelquefois
encore une autre de surcroist
nommée Corollarium Paroccasion
il fit voir que la passion
des Romains pour les Gladiateurs
avoit de tout temps effcç
si grande, que non contents
des combats funebres & de
ceux de l'Amphithéâtre ils en
voulurent encore avoir en particulier
dans leurs maisons, lorsqu'ils regaloient leurs amis,
qu'il n'y avoit point de bon
repas parmy les Grands, où il
n'yeust toujours quelques couples
de Gladiateurs de tuez au
bout de la table;coustume
barbare que les Romains a;ll.
voient empruntée des peuples
de la Campanie, au rapport
deSilviusItalicus.
r- Mr de Valoistermina certe
premiere Partie par l'interdiction
de ce fan glant Spectacle.
Il remarqua que Constantin le
Grand fut le premierdesEmpereurs
Chrétiens, qui défendit
les combats de Gladiateurs
partout l'EmpireRomain l'an
314 deJesus-Christ& de Ropie
J067..c'efi: à dire, environ
600. ans après leur institution,
Cependant une loy si sage ne
fut observée à la rigueur que
tant que ce Prince vescut; &
l'on commença à y donner des
atteintes sous l'Empiremesme
deson Fih. Et ce Spectaclese
remitencore en vogue, demanierequ'il
dura jusqu'au temps
d'Honorius
,
qui l'abolit ennri
entierement à l'occasion d'un
saintMoine nommé Telemaque
, qui faisant ses esso ts
pour se parer les Gladiateurs
qui combattoient sur l'areneà
Rome
, y fut miserablement
lapidé par les S pectateurs, l'an
404.deJesus-Christ & de
Rome 1157. c'est à dire 90.
ans après la premiere défense
'lU'ee avoitfaite le Grand
Gonstantin.
l'Academie Royale des
Inscriptions &Medaillesse
tint le Vendredy 13. No.
vembre. Mr Buret Medecin
, lut une Dissertation
sur la Luttedes Anciens,
extrait d'un Traité qu'il
afait sur la Gynastique.
Mr l'Abbé Sevin en lue
ensuiteune sur l'Histoire &
l'Origine de l'ancien
Royaume d'Assyrie. On
donnera le mois prochain
des Extraits de ces Discours.
Mr de Valois,qui termina
la Seance y lut la
premiere partie d'un Discours
de sa composition sur
les Spectacles de l'Amphithéatre
chez les anciens
Romains. Cette premiere
partie renferme les Combats
de Gladiateurs. Il y fit
voir que les Romains avoient
puisé chez les Etruriens,
la coûtume de donner
des Combats de Gladiateurs
: que ces Combats
dans leur origine, furent
establispour honorer
lesFunerailles des Personnages
Illustres :qu'ils se
donnerent d'abord au pied
des Buchers, & qu'ensuite
ils furent transferez dans
la place Publique. Cependant
les Romains ayant
trouvécette forte de Spectacles
fort à leur gré; ces
Combats Funebres se métamorphosérent
bientôt
en Combats de plaisir
,
&
comme tels se donnérent
dans l'Enclos du champ de
Mars,où l'ons'affembloit
pour les suffrages; dans le
Cirque,& plus ordinairement
dans l'Amphithéatre.
Mr de Valois passa àsi
condition des Gladiateurs.
Il montra qu'anciennement
leur Corps n'estoit
composéquedePrisonniers
de guerre
,
d'Esclaves &
de Criminels; Premiere
Classe
,
qu'il appelle Gladiateurs
Forçats: que par la
fuite des hommes fibres
s'aviserent de se louer pour
cet infame exercice: &
c'est la secondeclasse à laquelle
il donne le nom de
Bonnevogles ou Volontaires.
Il observa que non seu lement
des hommes libres
d'une naissance obscure
embrasserent cette profession,
mais que des Chevaliers,
des Senateurs, & des
plus illustres Maisons partagerent
avec eux ce deshonneur.
Il fit ensuite l'onumerarion
de ceux d'entre
les Empereurs Romains
qui se sont deshonorez
entre autres choses
par leurs combats dans
l'Amphitheatre. Il reulât",
qua que des Dames de qualité
n'avoient point eu de
honte de s'addonner aussi
à un exercice si peupropreà
leur sexe,&siindigne
de leur rang. Il adjousta
que Domitien fit mesme
combattre des Nains sur
l'arene, pour rendre la magnificencedeses
jeux plus
com plette par la singularité
d'un spectacle, qui jusqu'alors
n'avoir point ésté
imaginé ;au lieu queceluy
des combats des Dames
dans l'Amphitheatre avoir
commencé fous l'Em pereur
Neron, & ne prit 5a
que sous celuy de Septime
Severe. '-
-
Aprés avoir parcouru-:
toutes les Personnes de differens
états qui ont combattu
dans l'Amphitheatre
, il parlades diverses
especesde Gladiateurs, de
leurs armes & de leurvestement
Il sous-divisa les
deux classes generales de
Gladiateurs
,
sçavoir des
Forçats & des Volontaires, en
dix autres cla(Tes ou especes
particulieres qui avoient
chacune leur nom
different & leursarmes differentes.
Ceux de la premiere claC:
fc s'appelioientEjjedarik
d: Ceaux dbe laasectonoede,An.-
Ceux de la troisiéme, Secutores.
:
Ceux de la quatrième,
Reliant,
Ceux de la cinquiéme
Il Threces ou Thraces.
Ceux de la fudéme1
MyrmiUmes.
Ceu.,X de la septiéme
Hoplomachi,qui avoient d'abord
eu Je nom de Samnites.
Ceux de la huitiéme , Dimachari.
Ceux de la neuviéme,
Laqueatores ou Laquearii.
Enfin ceux de la dixiéme &
dernierese nommoient Ve!itÚ.
Mr de Valois ayant exa&e^*
ment expliquéces dix Classes
de Gladiateurs, décrivit laforme
de leur combat, après quo-y
il marqua quelle estoit la recompensedestinée
aux vainqueurs.
Cetterecompenseconsistoit
en une palme & une
fbmrfle d'argent assez considerable
,
à laquelle on nelaissoit
pas d'en adjouster quelquefois
encore une autre de surcroist
nommée Corollarium Paroccasion
il fit voir que la passion
des Romains pour les Gladiateurs
avoit de tout temps effcç
si grande, que non contents
des combats funebres & de
ceux de l'Amphithéâtre ils en
voulurent encore avoir en particulier
dans leurs maisons, lorsqu'ils regaloient leurs amis,
qu'il n'y avoit point de bon
repas parmy les Grands, où il
n'yeust toujours quelques couples
de Gladiateurs de tuez au
bout de la table;coustume
barbare que les Romains a;ll.
voient empruntée des peuples
de la Campanie, au rapport
deSilviusItalicus.
r- Mr de Valoistermina certe
premiere Partie par l'interdiction
de ce fan glant Spectacle.
Il remarqua que Constantin le
Grand fut le premierdesEmpereurs
Chrétiens, qui défendit
les combats de Gladiateurs
partout l'EmpireRomain l'an
314 deJesus-Christ& de Ropie
J067..c'efi: à dire, environ
600. ans après leur institution,
Cependant une loy si sage ne
fut observée à la rigueur que
tant que ce Prince vescut; &
l'on commença à y donner des
atteintes sous l'Empiremesme
deson Fih. Et ce Spectaclese
remitencore en vogue, demanierequ'il
dura jusqu'au temps
d'Honorius
,
qui l'abolit ennri
entierement à l'occasion d'un
saintMoine nommé Telemaque
, qui faisant ses esso ts
pour se parer les Gladiateurs
qui combattoient sur l'areneà
Rome
, y fut miserablement
lapidé par les S pectateurs, l'an
404.deJesus-Christ & de
Rome 1157. c'est à dire 90.
ans après la premiere défense
'lU'ee avoitfaite le Grand
Gonstantin.
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Résumé : « La Seance publique de l'Academie Royale des Inscriptions & [...] »
Lors d'une séance publique de l'Académie Royale des Inscriptions et Médailles le 13 novembre, plusieurs dissertations furent présentées. Monsieur Buret, médecin, lut une dissertation sur la lutte des Anciens, extraite d'un traité sur la gymnastique. L'Abbé Sevin présenta une dissertation sur l'histoire et l'origine de l'ancien royaume d'Assyrie. Des extraits de ces discours devaient être publiés le mois suivant. Monsieur de Valois conclut la séance en lisant la première partie d'un discours sur les spectacles de l'amphithéâtre chez les anciens Romains, se concentrant sur les combats de gladiateurs. Il expliqua que les Romains avaient adopté cette coutume des Étruriens pour honorer les funérailles des personnages illustres. Ces combats, initialement funéraires, devinrent des spectacles de plaisir et se déroulaient dans divers lieux publics, notamment l'amphithéâtre. Monsieur de Valois détailla les conditions des gladiateurs, distinguant deux classes principales : les forçats (prisonniers de guerre, esclaves et criminels) et les volontaires (hommes libres s'étant engagés). Il mentionna que des personnes de haut rang, y compris des chevaliers et des sénateurs, participaient également à ces combats. Il cita plusieurs empereurs romains et dames de qualité ayant pris part à ces spectacles. Il décrivit ensuite les différentes espèces de gladiateurs, leurs armes et leurs vêtements, en les classant en dix catégories spécifiques : les Ejedariks, les Anzati, les Secutores, les Reliquarii, les Thraces, les Myrmillons, les Hoplomachi, les Dimachari, les Laqueatores et les Vélites. Monsieur de Valois expliqua également la forme des combats et les récompenses accordées aux vainqueurs, souvent une palme et une somme d'argent. Il conclut en mentionnant l'interdiction de ces spectacles par Constantin le Grand en 314, puis par Honorius en 404, après la mort tragique d'un moine nommé Télémaque.
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2841
p. 1-76
HISTOIRE toute veritable.
Début :
Dans les Ilsles d'Hieres est scitué entre des rochers [...]
Mots clefs :
Îles d'Hyères, Amant, Vaisseau, Amour, Homme, Soeur, Capitaine, Château, Surprise, Passion, Roman, Chambre, Mariage, Négociant, Gentilhomme, Rochers, Mari, Bonheur, Fortune, Esprit, Fille, Joie, Mérite, Équivoque , Valets, Mer, Maître, Lecteur, Infidélité, Rivage
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texteReconnaissance textuelle : HISTOIRE toute veritable.
DAns les Isles d'Hieres
cft scitué entre
;:
des rochers, sur le bord
1
de la mer, un petit Chasteau
antique, dont la
deicription.xnericeroii
d'occuper trentepagedansun
Roman Espagnol
maisl'impatience
du Lecteur François
paslè à present pour alIcJ
au fait , par dessus le
descriptions, &les converfations
qui amufoien
si agréablement nospe
res^5 je ne parleray dota
icyque d'une allée d'O
rangers fort commun
dans lesIslesd-Hieres
c'est fous ces Orangers
qui couvrent une espece
de terrasse naturelle, que
se promenoient au mois
de Septembre dernier,
deux foeurs, dont le pere
habite ce Chasteauiblitaire.
L'aisnée de ces deux
soeurs peut estrecitée
pour belle, & la cadette
est très-jolie
,
l'une est
faite pour causer de l'admiration,
l'autre est plus
propre à donner de Pal
mour ; raifnée que je
nommeray Lucille, a du
merveilleux dans l'esprit;
Marianne sa cadette si
contente d'avoir du naturel
& del'enjouement
elle joint à cela un bot
coeur & beaucoup de
raison: Lucilleaaussi de
la raison, mais ellç a ui
fond de fierté, Se d'à
mour pour ellemesme
qui lempesche d'aimé
les autres. Marianne ai
moit sa soeur tendre
ment, quoyque cette aisnée
méprisante prit sur
elle certaine superiorité
,
que les semmes graves
croyent
-
avoir sur les enjouées.
Lucilles'avançoit
à pas lents vers le bout de
la terrasse qui regarde la
mer,elle estoit triste depuis
quelques jours, Marianne
,
la plaifancoitsur
ce que leur pere vouloit
lamarier par interest de
famille à un Gentilhomme
voisin, qui n'estoit ny
jeune ny aimable. Ce
mariagene vous convient
gueres, luy disoit Marianne
en badinant jvom
ejfie{ née pôur époujer à
la fin d'un Roman, quelque
Gyrus9 ou quelque
Qroftdate.
Lucilleavoiteneffet,
cet esprit romanesque àpresent
banni de Paris &
des Provincesmefiiie, &
relegué dans quelque
Chasteau defèrt comme
celuy qu'habitoit Lucilleoù
l'on n'a d'autre
societé que celle des Romans.
Elle tenoit alors en
main celuy de Hero
dont elle avoit leu , certainsendroits
tres - convenables
aux idées qui
l'occupoient
,
& après
avoir long-temps parcouru
des yeux la pleine
mer ,
elle tombadans,
une rêverie profonde:
Marianne lapriadeluy,
en dire la cause, elle
ne respondoit que par
des soupirs
,
mais Marianne
la pressa tant
qu'elle résolut enfinde
rompre le silence. D'abord,
malgré sa fierté
naturelle, elle s'abbaissa
jusqu'à embrassèr sa ca- dette
,
& l'embrassa
de bon coeur, car elle
aimoit tendrement ceux
dont elle avoitbesoin,
Ensuite,presentant d'un
air précieux son Livre
ouvert à Marianne, liseZ,
luy dit-elle
,
lifcz> icy les
inquietudes ce les allarmes
de la tendreHero,
attendant sur une tour
son cherLeandrequi devoit
traverser les mers
pourvenir au rendez:
vous. Je n'ay pas besoin
de lire ce Livre, luy ref:
pondit Marianne, pour
jçavoirque vous attendez
comme Hero
, un cher
Leandre. La parente de
ce Leandre
,
ma conté
rvoftre avanture , que
FAJ feint d'ignorer par
discretion f5 parrejpe£f
pour mon aisnée;je sçais
qu'enquittant cette Ijle,.
où il vint ily a quelques
mois, il vouspromit dj
revenirpour vous demander
en mariage à mon
pere. '1;
Lucille la voyant si
bien instruite, acheva de
luy faire confidence de
son amour, c'est-à-dire,
de l'amour qu'elle s'imaginoit
avoir car lesrichesses
& la qualité dec
son Leandre l'avoient
beaucoup plus touchée
que son merite, mais
elle se piquoit de grands
fentinlents, &à force de
les affeder.,elles-li-naginoit
ressentir ce qu'elle ne
faisoitqu'imaginer
: elle
n'avoit alors que la poësie
de l'amour dans lateste3
& elle dit à Marianne
tout cequ'on pourroit
écrire de mieux sur la
plus belle passion dit
monde.
Venonsaujait,luydit
Marianne, Leandre est
très- riche: le maryque
mon pere vous donne ne test gueres, (jf je rveux
bien epoujerceluy-cy pour
wous laisserlibrea9epoufer
l'autre> j'obtiendray cela
de mon pere.
Le pere estoit un bon
gentilhomme, qui charmé
de l'humeur de Marianne
,Taimoit beaucoup
plus que son aisnée
,
c'estoit à table sur
tout que le bon homme,
sensible auplaisir du bon
vin & de l'enjouement
de sa cadette,regloit avec
elle les affaires de sa samille
; elle eut pourtant
de la peine à obtenir de
ce pere scrupuleux sur le
droit d'aisnesse, qu'il mariast
une cadette avant
une aisnée, il fallut que
Lucillecedaft ion droit
d'aisnesse à Marianne par
un écrit qui fut signé à
table:&Lucillen'osant
dire sonvray motifà son
pere,dit seulement,qu'-
ellesentoit jenescay quelle
antipathiepour le mary
quelle cedoit à sa flEur.
On plaisanta beaucoup
sur ce mary cedé avec
le droit d'aisnesse
,
le
bon homme but à la
fanté de Marianne devenuë
l'aisnée, le mariage
fut resolu, & l'on le fit
agréer au gentilhomme,
qui aima mieux Marianne
que Lucille, parce
qu'en effet
, quoyque
moins belle, elle se faifmoit
beauecouprpl.us ai- Le mariage résolu, les
deux foeurs furent également
contentes; car Marianneindifférente
sur ses
propres interests, partageoit
sincerement avec
sa soeur l'esperance d'une
fortune brillante : cependant
quelques jours s'écoulerent
,
& le temps
que Leandre avoit marqué
pour ion retour, ettoit
desja passé. Lucille
commençoit à ressentir
de mortelles inquietudes,
& Marianne retardoit de
jouren jourson petit establissement,
resoluë de le
ceder à sa soeur en cas
que l'autre luy manquait.
::..
Un jour enfin elles estoient
toutes deux au
bout de cette mesme terrasse
d'oùl'ondécouvroit
la pleine mer. Lucille
avoit
avoit les yeux fixez vers
la rade de Toulon, d'où
devoit partir celuy qui
nes'estoit separé d'elle
que pour aller disposer
fès parents à ce mariage:
elle estoit plongée dans
la tristesse lorsqu'elle apperceut
un vaisseau; cet
objet la transporta de
joye, comme s'il n'eust
pû y avoir sur la mer que
le vaisseau qui devoit luy
ramenerson amant; sa
joye futbien plus grande
encore;lorsqu'un vent
qui s'éleva,sembla pouf
fer ce vaisseau du costé
de son Isle; mais ce vent
ne fut pas long-temps favorable
à ses desirs. Ce
vaisseaus'aprochoitpourtant
d'une grande vitesse,
mais il se forma tout à
coup une tempeste si fiirieuse
,
qu'elle luy fit
voir des abysmesouverts
pour son Leandre.La Romanesque
Lucille diroit
sans doute en racontant
cet endroit de ion hiitoire
: que la tourmente nefut
pas moins orageusè,.
dansson coeur quesur Itt;
mer où le vaisseaupensa
perir.
Après quelques heures
de peril, un coup de
vent jetta le vaisseau sur
le rivage entre des rochers
qui joignent 1q
Chasteau, jugez du plaisir
qu'eutLucille en voyranet
sotnéAm.ant en seuLeandre
devoit se trouver
à son retour chez une
voisine où s'estoient faites
les premieres entreveuës
,
elle estoit
pour lors au Chasteau
où les deux soeurs coururent
l'avertir de ce
qu'elles venoient devoir,
& elles jugerent à propos
de n'en point encore
parler au pere. Lucille
luy dit qu'elle alloit coucher
ce soir-là chez cette
voisine, car elle y alloit
assez souvent,& Marianne
resta pour tenir compagnie
à son pere ,qui
ne pouvoit se
,
d'ellepas.ser
;
Un moment aprèsque
Lucille & la voisine furent
montées en carosse.,
un homme du vaisseau
vint demander à parler
au maistreduChasteau,
cet homme estoit une cCpece
de valet grossier qui
debuta par un recit douloureux
de ce que son
jeune maistre avoit souffert
pendant la tcmpefie).
& pour exciter la compassion,
il s'eftendoit sur
les bonnes qualitez de ce,
jeune maistre qui demandoitdu
secours & le couvert
pour cette nuit.
Le pere qui estoit le
meilleurhommedumonde
,
fit allumer au plus
viste des flambeaux, parce
qu'il estoit presque
nuit; il voulut aller luymesme
aurivage où Marianne
le suivit,curieuse
de voir l'Amant de sa
soeur, &' ne doutant
point qu'il n'eust pris le
pretexte de la tempeste ,
pour venir incognito dans
le Chasteauoù il pourroit
voir Lucille plus
promptement que chez
sa parente.
En marchant vers le
rivage on apperceut à la
lueurd'autres flambeaux
dans un chemin creux
entre des rochers, plusieurs
valets occupez autour
du nouveau debarqué,
qui fatigué de ce
qu'il avoit souffert, tomba
dans une espece d'évanoüissement,
l'on s'arresta
quelque temps pour
luy donner du secours :
Marianne le consideroit
attentivement
,
elle admiroit
sa bonne mine,
& l'admira tant, qu'elle
ne put s'empescher ,elle
quin'estoit point envieu-
Lé, d'envier à sa ïbeur le
bonheur
bonheurd'avoir un tel
Amant;cependant il revenoit
à luy, il souffroit
beaucoup; mais dès qu'il
eut jetté les yeuxsur Marianne,
son mal fut suspendu,
il ne sentit plus
que leplaisir de la voir.
Admirez icy lavariété
des effets de l'amour, la
vivacité naturelle de Marianne
,
est tout à coup
rallentie par une passion
naissante, pendant qu'un
homme presque mortest
ranimé par un feu dont
la, violence se fit sentir
au premier coup d'oeil,
jamais passion ne fut plus
vive dans sa naissance;
comment est-ilpossible,
dira-t'on quece Leandre,
tout occupéd'une autre
passion qui luy fait traverser
les mers pour Lucille,
soit d'abord si sensible
pour Marianne. Il
n'est pas encore temps de
respondre à cette question.
Imaginez-vousseulementun
hommequine
languit plus que d'a
mour ; les yeux fixez
sur Marianne, qui avoit
les siens baissez contre
terre ,
ils estoient
muets l'un & l'autre, 6C
le pere marchant entre
eux deux, fournissoitseul
à la conversation sans se
douter de la cau se de leur
silence. Enfin ils arrivent
au Chasteau,oùMarianne
donne d'abord
tous ses soins, elle court,
elle ordonne, elle s'empresse
pour cet hoste ai-
Jnahle avec un zele qu'-
elle ne croit encore anirne
que par latendresse
de l'hospitalité: le pere
donna ordre qu'on ailaft
avertir Lucille de revenir
au plustost pour rendre
la compagnie plus agréable
à son nouvel hoste
qu'on avoit laissé seul en
liberté avec ses valets
dans une chambre.
On alla avertir Lucille
chez sa voisine
,
elle
vint au plus viste, elle
estoit au camble de sa
joyc,&Marianne au contraire
commençoitàeftrc
fort chagrine, cette vertueuse
fille s'estoit desja
apperceuë de son amour,
elle avoit honte de se
trouver rivale de la soeur,
mais elle prit dans le moment
une forte resolutiondevaincre
une passion
si contraire aux sentimens
vertueux qui luy
estroient naturels ; elle
court au devant de Lucille,&
la felicite de
bonne foy
,
elle fait l'éloge
de celuy qui vient
d'arriver
elle luy exagere
tout ce qu'elle st
trouvé d'aimable dans sa
phisionomie,
dans l'og
air, & se laissant insensiblement
emporter au
plaisir de le louër
,
elle
luy en fait une peinture
si vive qu'elle se la grave
dans le coeur à elle-mesme,
encore plus prorondementqu'elle
n'y estoit;
elle finit cet éloge par un
soupir, en s'écriant: Ah,
ma soeur, que rvous estes
heureuse ! &£ faisant aufsitost
reflexion sur ce
soupir, elle resta muette,
confuse, & fort surprise
de seretrouver encore
•
amoureuse après avoir
resolu de ne l'estre plus.
Lucille en attendant
que [on Leandre parust,
fit force reflexions Romanelques
lur la singularité
de cette avanture ;
je fuis enchantée, difoitelle
, du procédé mysterieux
de cet Amant delicat
,
il feint de s'évanoüir
entre des rochers
en presence de mon pere,
pour avoir un prétexte
de venir,incognito me furprendre
agréablement,
je veux moy par delicatesse
aussi, luy laisser le
plaisir de me croire surprise,
& je seindray dèsqu'il
paroiftra un estonnement
extreme de trouver
dans un hoste inconnu
l'objet charmant.
En cet endroit Lucille
fut interrompue par un
valet qui vint annoncer
le souper, les deux foeur£
entrerent dans la salle
par une porte pendant
que le pere y entroit par
l'autre avec l'objet cher,
mant, qui s'avança pour
saluërLucille: dès quelle
l'apperceut elle fit
un cri, & resta immobile
, quoy qu'elle eust
promis de feindre de la
surprise; Marianne trouva
la feinte un peu outrée;
le pere n'y prit pointgarde,
parce qu'il ne prenoit
garde à rien, tantil estoit
bon homme,
Lucille estoit réelle*
ment tres eftonnée
,
SC
on le feroit à moins, car
cet inconnu n'estoit
point le Leandre qu'-
elle attendoit, c'estoit
un jeune négociant, mais
aussi aimable par son air
& par sa figure que le
Cavalier le plus galant.
Il estoit tres riche
,
ôd
rapportoit des Indes
quantité de marchandé
ses dans son vaisseau
,
il
avoit esté surpris d'un
vent contraire, en tou..
chantla Rade de Toulon,
& jetté, comme vous
avez veu, dans cette iHe.
Ce jeune Amant se
mit à table avec le pere
&: les deux filles, le fou-i
per ne fut pas fort guay ,
il n'y avoir que le perc
de content
,
aussin'y
avoit-il que luy qui parlait
, le negociant encore
estourdi du naufrage,&€
beaucoup plus de son
nouvel amour , ne respondoit
que par quelques
mots de politesse,
& ce qui paroistra surprenant
icy, c'est, qu'en
deux heures de temps
qu'on fut à table, ny là
pere ny les filles ne s'apperceurent
point de foa
amour; Lucille ne pouvant
regarder ce faux
Leandre sans douleur,
eut tousjours les yeux
baissez, & Mariannes'estant
apperceuë qu'elle
prenoit trop de plaisîr à
le voir, s'en punissoit en
ne le regardant qu'à la
dérobée; à l'égard du
pere il estoit bien esloignéde
devinerun amour
si prompt &, si violent.
Il faut remarquer icy
que le pere qui estoit bon
convive, excitoit sans
cesse son hoste à boire,&
ses filles à le réjoüir :
Qî£ejl donc devenue ta
belle humeur? disoit il à
Marianne, aussitostelle
s'efforçoit de paroistre
enjoüée, & comme les
plaisanteries ne viennent
pas aisément a ceux qui
les cherchent, la première
qui luy vint, fut sur
le droit d'aisnesse
,
qui
faisoit depuis quelques
jours le sujet de leurs
conversations, jesuis fort
surprise, dit Marianne à
son pere , que vous me
demandiez de la guayeté
quand je dois estre serieuse,
la gravité m'appartientcomme
à l'aisnée, 8c
l'enjouement est le partage
des cadettes: & le
negociant conclut naturellement
de là que Marianne
estoit l'aisnée, Sc
c'est ce qui fit le lendemain
un Equivoque facheux,
le pere ne se souvenant
plus de ces pro
posde table, son caractere
estoit d'oublierau se,
cond verre de vintout ce
que le premier luy avoit
faitdire,enfin après avoir
bien régalé son hoste
,
il
leconduisitàsa chambre;
&Lucillequirestaseule
avec sa soeur luyapprit
que ce n'estoit point là
son Amant. Quelle joye
eust esté celle de Marianne
ne si elleavoiteu le coeur
moins bon, mais elle fut
presque aussiaffligée de
la tristesse de sa soeur.,
qu'elle fut contente de
n'avoir plus de rivale.,
Les deux soeurs se retirèrent
chacune dans
leur chambre où elles ne
dormirent gueres. Marianne
s'abandonna sans
fcrupule à toutes les idées
qui pouvoient flatter son
amour, & Lucille ne faifoit
que de tristes reflexions
,
desesperant de rc4
voir jamais ce Leandre , de qui elle esperoit sa fortune,
mais elle estoitdestinée
à estre rejouië par
tous les événements qui
chagrineroient Mariant
ne : le jeune négociant
estoit vif dans £espat
sions,& de plus il n'avoit
pas le loisir de languir;
il falloit quil s'en retournast
aux Indes, Il prit
sa resolution aussi promptement
queson-amour
luy estoit venu. Le pere
entrant le matin dans sa
chambre,, luy demanda
s'il avoit bien passé la
nuit: Helas, luy rcfpondit-
il, je l'ay fort mal
poejjsée, maisj'ay huit cens
millefrancsd'gaernt ccoormn*-
ptant, le pere ne comprenoit
rien d'abord à cette
éloquence de négociant
1; l'Amantpaflîoanés'expliqua.
plus clairement
ensuite ,il luy demanda
ça, mariage f-. fille aifnée^
ils estoient l'un & l'autre;
pleins de franchise, leur
affaire fut bien tost concluë,
& le pere sortit de
la chambre, conjurant
son hoste de prendre
quelques heures de repos
pendant qu'il iroit
annoncer cette bonne
nouvelle à safille aimée,
ce bon homme estoit si
transporté qu'il ne se fouvint
point alors des plaisanteries
qu'onavoit faites
à table Cuxlc droit
d'aisnesse de Marianne
que le négociant avoit
prises à la lettre. Cet
équivoque fut bien triste
pour Marianne au mo-*
ment que le pere vint annoncer
à Lucille que le
riche negociant estoit
amoureux d'elle,&Lucille
voyant le négociant
beaucoup plus riche que:
son Leandre, ne pensa
plusqu'à justifier son inconfiance
par de grande
Íentiments, & elle en
trouvoit sur tout,pour
& contre, son devoir luy
en fournissoit un, il est
beau desacrifierson a,
mour a lavoloté d'un pere.
A l'égard de Mariant
ne ellefe feroit livrée dabord
auplaisir devoir sa
soeur bien pourveuë
ceuss esté là son premier
mouvement, mais un
autre premier mouvez
ment la sassit: quelle dou-r
leur d'apprendre que celuy
qu'elle aime ,
eili
amoureux de sa soeur.
Pendant que toutcecy
se passoit au Chasteau,
Leandre , le veritable
Leandre arriva chez sa
parente, qui vint avec
empressement en avertir
Lucille, mais elle la trou-
Va insensible à cette nouvelle
, sa belle passion
avoit disparu, Leandre
devoit arriverplustost
elle jugea par delicatesse,
qu'un Amantqui venoit
trop tard aurendez-vous,
n'ayantque cinquante
milleescus; meritoit bien
quon le facrifiaft à un
mary de huit cens mille
livres. La parente de
Leandre s'écria. d'abord
sur une infidélité si lfiar-"
quéé>maisLucille luy
prouva par les regles de
Xofçipm leplusfiné que
Leandre avoit le premier
tort ,que les feuç^de
coeur ne ie pardonnent
point, que plus une fem*
meaime., Rlus-.;clle doit
se
se venger, & que la vengeance
la plus delicate
qu'on puisseprendre d'un
Amant qui oublie c'etf
d'oublieraussi.
Lucille
,
après s'estre
très spirituellement justifiée
, courut à sa toillette
se parer, pour estre belle
comme un astre au reveil
de son Amant, & la parente
de Leandrequis'in
reressoit à luy parune ve.
ritable amitié, retourna
chez elle si indignée, qu'
elle convainquit bientost
Leandre de l'infidélitéde
Lucille, & Leandre resolut
de quitter cette IHe
dès le mesme jour pour
n'y retournerjamais.
Marianne de soncossé
ne songeoit qu'à bien cacher
son amour & sa
douleur à un pere tout
occupé de ce qui pouvoit
plaireà sonnouveau gendre
: Viens, mafille, ditil
à Marianne, viens avec
moytfaijons-luj voir par
nos empressements îtfîfar
nos carresses, qu'il entre
dans unefamille qui aura
pour luy toutessortes d'at.
tentions, il les mérité bien,
n'est-ce pas, mafille, conviens
avec rfioy que tu as
là un aimablebeaufrere
:-
Marianne le suivoit
sans luy respondre, très
affmogée de n'estre que la
belle foeur de ce beaufrere
charmant; Dès qu'ils
furent à la porte de sa
chambre, Marianne detourna
les yeux. çrjak
gnant d'envisagerle peril.
Son père entra le prêt
mier
,
&dit à nostré
Amant que sa filleaisnée
alloit venir le trquvef),
qu'elle avoit pour luy
toute la reconnoissance
possible, &C mesme desja
de l'stime, Cepetit trait
de flatterie échappa à cet
homme si franc; l'amour
& les grandes richesses
changent toujours quelque
petite choseau coeur
du plus honneste homme
,
cependant Marianne
s'avançoit lentement.
Dès que nostre Amant
la vit entrer il courut au
devant d'elle, & luy dit
Cent choses plus passionnées
les unes que les autres;
enfin aprés avoir exprimé
ses transports par
tout ce qu'on peut dire,
il ne parla plus,parce que
les paroles luy manquoient.
, Marianne estoit si surprise
& si troublée,qu'elle
ne put prononcer un
fcul mot; le pere ne fut
pas moins estonné ,ils
resterenttous troismuets
&immobiles:cefut pendant
cette scene muette
que Lucille vint a pas
mesurez, grands airs majestueux
& tendres, brillante
& parée comme
une Divinité qui vient
chercher desadorations.
Pendant qu'elle s'avance
le pere rappelle dans fcn
idée les plaisanteriesdu
souper qui avoient donné
lieu à l'équivoque, &
pendant qu'il l'éclaircir
; Lucille va tousjours son
chemin
,
fait une reverence
au Negociant, qui
baisseles yeux, interdit
&confus,elle prend cetro
confusionpourla pudeur
d'un amant timide, elle
minaude pour tascher de
le rassurer ; mais le pauvre
jeunehomme ne pouvant
soustenir cette situation,
sort doucement de
la chambre sans riendire.
Que croira-t-elle d'un
tel procédé? l'amour peut
rendre un amant muet,
mais il ne le fait point
fuir: Lucille estonnée
regarde sa soeurqui 11ose
luy apprendre son malheur
, le pere n'a pas le
courage de la detromper.
Il fort, Marianne le fuit,
& Lucille reste feule au
milieu de la chambre, jugez
de son embarras, elle
; '-
n'en feroit jamais sortie
d'elle-mesme ; elle n'estoit
pas d'un caractere à
deviner qu'on pu st aimer
sa soeur plus qu'elle. Je
n'ay point sceu par qui
elle fut detrompée ; mais
quoy qu'elle fust accablée
du coup, elle ne perdit
point certaine presence
d'esprit qu'ont les
femmes, & sur toutcelles
qui font un peu coquettes
; elle court chez
sa voisine pour tascher
de ratrapperson vray
Leandre, je ne sçay si
elle y reussira.
Le pere voyant sortir
Lucille du Chasteau,
crut qu'elle n'alloit chez
cettevoisine que pour
n' estre point tesmoin du
bonheur de sa soeur. On
ne songea qu'aux préparatifs
de la nôce, avant
laquelle le Negociant
vouloit faire voir beaucoup
d'effets qu'il avoit
dansson vaisseau, dont
le Capitaine commençoit
a s'impatienter, car
le vaisseau radoubé estoit
prest à repartir. CeCapitaine
estoit un homme
franc, le meilleur amy
du monde, & fort attachéauNégociant,
c'estoit
son compagnon de
voyage,il l'aimoit comme
un pere, cestoit son
conseil, & pour ainsidire
,
son tuteur, il attendoit
avec impatience des
nouvelles de fbn amy;
mais vous avezveuqtfé
l'amour la tropoccupé,
il ne se souvintduCapitaine
qu'en le voyantentrer
dans le Chasteau
,
il
courut l'embrasser, & ce
fut un signal naturel à
tous ceux du Chaftcau
pour luy faire unaccuëil
gracieux; il y fut receu
comme l'amy du gendre
de la maison
,
il receut
toutes ces gracieusetez
fort froidement, parce
qu'il estoit fortfroid dm,
fo11 naturel. On estoit
pour lors à table
, on fit
rapporter du vin pour
émouvoir le fang froid
du Capitaine,chacun luy
porta la santé de son jeune
amy, & 4e là maistrciïc
: a la sante de mon
gendre,disoit le pere ,
tope à mon beaupere
,
disoit
le Négociant : à tout
celaleCapitaine ouvroit
-
les yeux Se les oreilles,
estonné comme vous
pouvez vous l'imaginer
il avoit crcu trouver ron
amy malade
,
gesné &
mal à son 21fe-1 comme
on l'esten maison étrangère
avec des hostesqu'-
on incommode, & il le
trouve en joye
, en liberté
comme dans sa famille
,
ilne pouvoit rien
comprendre àcette avanture
,
c'estoit un misantrope
marin
y
homme
flegmatique, mais qui
prenoit aisément son party:
ilécoutatout,& après
avoir révé un moment il
rompit le silence par une
plaisanterie àik façon : à
la jante des nouveaux
Efoux
,
dit-il, & de bon
coeur,j'aime les mariages
de table moy y car ils se
font en un momentse
rompent de rnejine.
-Après plusieurs propos
pareils, il se fit expliquerserieusement
à
quoy en estoient les affaires
,& redoublantson
sang-froid il promit une
feste marine pour la nôce.
Ca mon cheramy.
dit-il au Negociant,
venez,m'aider à donnerpour
cela des ordres
dans mon vaisseau; w
lontiers,respondit l'amy, ,wf]îbienfaj quelque choie
aprendre dansmes coffres;
&jeveuxfaire voir
mespierreriesàmon beaupere.
Il y alla en effet
immédiatement après le
diincr, & le pere resta
au Chasteau avec Marianne
rianne, qui se voyant au
çomble de son bonheur,
nelaissoitpasdeplaindre
beaucoup Lucille.Trois
ou quatre heures de tems
sepasserent en converstions,&
Marianneimpatiente
de revoir son
Amant, trouva qu'il tardoittrop
à revenir; l'impatience
redoubloit de
moment en momentlorsque
quelqu'un par hafard
vint dire que leNegociant
avoit pris le large
avec le Capitaine,&que
le vaisseauestoit desja
bien avant en mer. On
fut long-temps sans pouvoir
croire un évenement
si peu vray -
semblable.
On courut sur la terrasse
d'où l'on vit encore de
fort loin le vaisseau qu'-
on perdit enfin de veuë,
il feroit difficile de rapporter
tous les differents
jugements qu'on fit là
dessus
,
personnene put
deviner la cause d'uir
départ si bijare, & si précipité;
jeneconseille pas
au lecteur de le fLati-guer la teste pour y réver, la
fin de l'histoire n'est pas
loin.
Après avoir fait pendant
plusieurs jours une
infinité de raisonnements
sur l'apparition de ce riche
&C passionné voyageur
, on l'oublia enfin
comme un fonge ; mais
les songes agreables font
quelquefois de fortes impressions
sur le coeur d'une
jeune personne, Mariannenepouvoit
oublier
ce tendre Amant
,
elle
merite bien que nous employions
un moment à
la plaindre, tout le monde
la plaignit, excepté
Lucille, qui ressentit une
joye maligne qui la dédommageoit
un peu de
ce qu'elleavoit perdu par
la faute:car on apprit que
son Leandre trouvant
l'occasion du vaisseau,
s'estoit embarqué avec le
Capitaine pour ne jamais
revenir, & le gentilhomme
voyant Marianne engagée
au Negociant, n'avoit
plus pensé à redemander
Lucille. Le pere
jugea à propos de renoüerl'affaire
avec Marianne
,
qui voulut bien
se sacrifier, parce que ce
mariage restablissoit urr
peu les affaires de son
pere qui n'estoientpasen
bon ordre, enun mot
on dressa le contract
,
&'.
l'on fit les préparatifs de
la nôce.
Ceux quis'interessent
un peu à Marianne ne seront
pas indifferentsau
recit de ce qui est arrivé
au Negociantdepuis
qu'on l'aperdu de veuë,
il avoit suivi le Capitaine
dans son vaisseau
,
où il
vouloit prendre quelques
papiers. Il l'avoit entretenu
en cheminduplaisirqu'il
avoit defairela
fortune d'une fille qui
meritoit d'estre aimée ,
enfin il arriva au vaisseau
où il fut long temps à deranger
tous ses coffres
JI'
pourmettre ensemble ses
papiers,&ensuite il voulut
retourner au Chasteau
: quelle surprise fut
la sienne
,
il vit que le
vaisseau s'esloignoit du
bord, ilfait un cry, court
au Capitaine qui estoit
debout sur son tillac, fumant
une pipe, d'un
grand fang froid: Hé,
tnon cher llmy ,
luy dit
nostre Amant allarmé,
ne voyez-vouspas que
nous avons demaré? je le
vois, bien , respond tranquillement
le Capitaine,
en continuantdefumer,
cejl doncparvostre ordre,
repritl'autre, ifnevous,
ay-je pas dit que je veux
ter?nmer ce mariage avantque
departir.Pourquoy
doncmejoueruntour
si cruel ? parce que jzfais:
vostre
votre ami, luy dit nôtre
fumeur.Ah! si njow êtes
mon ami, reprit leNegociant,
ne me defelpere7,,pas,
rtrnentz-moy dans l'ijle,je
vous en prie
,
je vous en
conjure.L'amant passionné
se jette à ses genoux,
se desole, verse même des
larmes: point de pitié, le
Capitaine acheve sa Pipe,
& le vaisseau va toûjours
son train.Le Négociant a
beau luy remontrer qu'il
a donné sa parole, qu'il y
va de son honneur & de
sa vie
,
l'ami inexorable
luy jure qu'il ne souffrira
point qu'avec un million
de bien il se marie, sans
avoir au moins quelque
temps pour y rêver.Il
faut,lui dit-il, promener
un peu cet amour-là sur
mer, pour voir s'il ne se
refroidira point quand il
aura passé la Ligne.
Cette promenade setermina
pourtant à Toulon
ou le Capitaine aborda
voyantle desespoir de son
ami, qui fut obligé de
chercher un autre vaisseau
pour le reporter aux
Ines d'Hyere, il ne s'en falut
rien qu'il n'y arrivât
trop tard, mais heureusement
pour Marianne elle
n'étoit encor mariée que
par la signature du Contrat,
& quelques milli ers
de Pistoles au Gentilhomme
rendirent le Contrat
nul. Toute 1Isle est encor
en joye du mariage de ce
Negociant & de Marianne,
qui étoit aimée & respectée
de tout le Pays.
LI Ce Mariage a et' c lebré
magn siquement sur 1A
fin du mois de Septembre
dernier, & j'nai reçû ces
Memoires par un parent ail
Capitaine.
cft scitué entre
;:
des rochers, sur le bord
1
de la mer, un petit Chasteau
antique, dont la
deicription.xnericeroii
d'occuper trentepagedansun
Roman Espagnol
maisl'impatience
du Lecteur François
paslè à present pour alIcJ
au fait , par dessus le
descriptions, &les converfations
qui amufoien
si agréablement nospe
res^5 je ne parleray dota
icyque d'une allée d'O
rangers fort commun
dans lesIslesd-Hieres
c'est fous ces Orangers
qui couvrent une espece
de terrasse naturelle, que
se promenoient au mois
de Septembre dernier,
deux foeurs, dont le pere
habite ce Chasteauiblitaire.
L'aisnée de ces deux
soeurs peut estrecitée
pour belle, & la cadette
est très-jolie
,
l'une est
faite pour causer de l'admiration,
l'autre est plus
propre à donner de Pal
mour ; raifnée que je
nommeray Lucille, a du
merveilleux dans l'esprit;
Marianne sa cadette si
contente d'avoir du naturel
& del'enjouement
elle joint à cela un bot
coeur & beaucoup de
raison: Lucilleaaussi de
la raison, mais ellç a ui
fond de fierté, Se d'à
mour pour ellemesme
qui lempesche d'aimé
les autres. Marianne ai
moit sa soeur tendre
ment, quoyque cette aisnée
méprisante prit sur
elle certaine superiorité
,
que les semmes graves
croyent
-
avoir sur les enjouées.
Lucilles'avançoit
à pas lents vers le bout de
la terrasse qui regarde la
mer,elle estoit triste depuis
quelques jours, Marianne
,
la plaifancoitsur
ce que leur pere vouloit
lamarier par interest de
famille à un Gentilhomme
voisin, qui n'estoit ny
jeune ny aimable. Ce
mariagene vous convient
gueres, luy disoit Marianne
en badinant jvom
ejfie{ née pôur époujer à
la fin d'un Roman, quelque
Gyrus9 ou quelque
Qroftdate.
Lucilleavoiteneffet,
cet esprit romanesque àpresent
banni de Paris &
des Provincesmefiiie, &
relegué dans quelque
Chasteau defèrt comme
celuy qu'habitoit Lucilleoù
l'on n'a d'autre
societé que celle des Romans.
Elle tenoit alors en
main celuy de Hero
dont elle avoit leu , certainsendroits
tres - convenables
aux idées qui
l'occupoient
,
& après
avoir long-temps parcouru
des yeux la pleine
mer ,
elle tombadans,
une rêverie profonde:
Marianne lapriadeluy,
en dire la cause, elle
ne respondoit que par
des soupirs
,
mais Marianne
la pressa tant
qu'elle résolut enfinde
rompre le silence. D'abord,
malgré sa fierté
naturelle, elle s'abbaissa
jusqu'à embrassèr sa ca- dette
,
& l'embrassa
de bon coeur, car elle
aimoit tendrement ceux
dont elle avoitbesoin,
Ensuite,presentant d'un
air précieux son Livre
ouvert à Marianne, liseZ,
luy dit-elle
,
lifcz> icy les
inquietudes ce les allarmes
de la tendreHero,
attendant sur une tour
son cherLeandrequi devoit
traverser les mers
pourvenir au rendez:
vous. Je n'ay pas besoin
de lire ce Livre, luy ref:
pondit Marianne, pour
jçavoirque vous attendez
comme Hero
, un cher
Leandre. La parente de
ce Leandre
,
ma conté
rvoftre avanture , que
FAJ feint d'ignorer par
discretion f5 parrejpe£f
pour mon aisnée;je sçais
qu'enquittant cette Ijle,.
où il vint ily a quelques
mois, il vouspromit dj
revenirpour vous demander
en mariage à mon
pere. '1;
Lucille la voyant si
bien instruite, acheva de
luy faire confidence de
son amour, c'est-à-dire,
de l'amour qu'elle s'imaginoit
avoir car lesrichesses
& la qualité dec
son Leandre l'avoient
beaucoup plus touchée
que son merite, mais
elle se piquoit de grands
fentinlents, &à force de
les affeder.,elles-li-naginoit
ressentir ce qu'elle ne
faisoitqu'imaginer
: elle
n'avoit alors que la poësie
de l'amour dans lateste3
& elle dit à Marianne
tout cequ'on pourroit
écrire de mieux sur la
plus belle passion dit
monde.
Venonsaujait,luydit
Marianne, Leandre est
très- riche: le maryque
mon pere vous donne ne test gueres, (jf je rveux
bien epoujerceluy-cy pour
wous laisserlibrea9epoufer
l'autre> j'obtiendray cela
de mon pere.
Le pere estoit un bon
gentilhomme, qui charmé
de l'humeur de Marianne
,Taimoit beaucoup
plus que son aisnée
,
c'estoit à table sur
tout que le bon homme,
sensible auplaisir du bon
vin & de l'enjouement
de sa cadette,regloit avec
elle les affaires de sa samille
; elle eut pourtant
de la peine à obtenir de
ce pere scrupuleux sur le
droit d'aisnesse, qu'il mariast
une cadette avant
une aisnée, il fallut que
Lucillecedaft ion droit
d'aisnesse à Marianne par
un écrit qui fut signé à
table:&Lucillen'osant
dire sonvray motifà son
pere,dit seulement,qu'-
ellesentoit jenescay quelle
antipathiepour le mary
quelle cedoit à sa flEur.
On plaisanta beaucoup
sur ce mary cedé avec
le droit d'aisnesse
,
le
bon homme but à la
fanté de Marianne devenuë
l'aisnée, le mariage
fut resolu, & l'on le fit
agréer au gentilhomme,
qui aima mieux Marianne
que Lucille, parce
qu'en effet
, quoyque
moins belle, elle se faifmoit
beauecouprpl.us ai- Le mariage résolu, les
deux foeurs furent également
contentes; car Marianneindifférente
sur ses
propres interests, partageoit
sincerement avec
sa soeur l'esperance d'une
fortune brillante : cependant
quelques jours s'écoulerent
,
& le temps
que Leandre avoit marqué
pour ion retour, ettoit
desja passé. Lucille
commençoit à ressentir
de mortelles inquietudes,
& Marianne retardoit de
jouren jourson petit establissement,
resoluë de le
ceder à sa soeur en cas
que l'autre luy manquait.
::..
Un jour enfin elles estoient
toutes deux au
bout de cette mesme terrasse
d'oùl'ondécouvroit
la pleine mer. Lucille
avoit
avoit les yeux fixez vers
la rade de Toulon, d'où
devoit partir celuy qui
nes'estoit separé d'elle
que pour aller disposer
fès parents à ce mariage:
elle estoit plongée dans
la tristesse lorsqu'elle apperceut
un vaisseau; cet
objet la transporta de
joye, comme s'il n'eust
pû y avoir sur la mer que
le vaisseau qui devoit luy
ramenerson amant; sa
joye futbien plus grande
encore;lorsqu'un vent
qui s'éleva,sembla pouf
fer ce vaisseau du costé
de son Isle; mais ce vent
ne fut pas long-temps favorable
à ses desirs. Ce
vaisseaus'aprochoitpourtant
d'une grande vitesse,
mais il se forma tout à
coup une tempeste si fiirieuse
,
qu'elle luy fit
voir des abysmesouverts
pour son Leandre.La Romanesque
Lucille diroit
sans doute en racontant
cet endroit de ion hiitoire
: que la tourmente nefut
pas moins orageusè,.
dansson coeur quesur Itt;
mer où le vaisseaupensa
perir.
Après quelques heures
de peril, un coup de
vent jetta le vaisseau sur
le rivage entre des rochers
qui joignent 1q
Chasteau, jugez du plaisir
qu'eutLucille en voyranet
sotnéAm.ant en seuLeandre
devoit se trouver
à son retour chez une
voisine où s'estoient faites
les premieres entreveuës
,
elle estoit
pour lors au Chasteau
où les deux soeurs coururent
l'avertir de ce
qu'elles venoient devoir,
& elles jugerent à propos
de n'en point encore
parler au pere. Lucille
luy dit qu'elle alloit coucher
ce soir-là chez cette
voisine, car elle y alloit
assez souvent,& Marianne
resta pour tenir compagnie
à son pere ,qui
ne pouvoit se
,
d'ellepas.ser
;
Un moment aprèsque
Lucille & la voisine furent
montées en carosse.,
un homme du vaisseau
vint demander à parler
au maistreduChasteau,
cet homme estoit une cCpece
de valet grossier qui
debuta par un recit douloureux
de ce que son
jeune maistre avoit souffert
pendant la tcmpefie).
& pour exciter la compassion,
il s'eftendoit sur
les bonnes qualitez de ce,
jeune maistre qui demandoitdu
secours & le couvert
pour cette nuit.
Le pere qui estoit le
meilleurhommedumonde
,
fit allumer au plus
viste des flambeaux, parce
qu'il estoit presque
nuit; il voulut aller luymesme
aurivage où Marianne
le suivit,curieuse
de voir l'Amant de sa
soeur, &' ne doutant
point qu'il n'eust pris le
pretexte de la tempeste ,
pour venir incognito dans
le Chasteauoù il pourroit
voir Lucille plus
promptement que chez
sa parente.
En marchant vers le
rivage on apperceut à la
lueurd'autres flambeaux
dans un chemin creux
entre des rochers, plusieurs
valets occupez autour
du nouveau debarqué,
qui fatigué de ce
qu'il avoit souffert, tomba
dans une espece d'évanoüissement,
l'on s'arresta
quelque temps pour
luy donner du secours :
Marianne le consideroit
attentivement
,
elle admiroit
sa bonne mine,
& l'admira tant, qu'elle
ne put s'empescher ,elle
quin'estoit point envieu-
Lé, d'envier à sa ïbeur le
bonheur
bonheurd'avoir un tel
Amant;cependant il revenoit
à luy, il souffroit
beaucoup; mais dès qu'il
eut jetté les yeuxsur Marianne,
son mal fut suspendu,
il ne sentit plus
que leplaisir de la voir.
Admirez icy lavariété
des effets de l'amour, la
vivacité naturelle de Marianne
,
est tout à coup
rallentie par une passion
naissante, pendant qu'un
homme presque mortest
ranimé par un feu dont
la, violence se fit sentir
au premier coup d'oeil,
jamais passion ne fut plus
vive dans sa naissance;
comment est-ilpossible,
dira-t'on quece Leandre,
tout occupéd'une autre
passion qui luy fait traverser
les mers pour Lucille,
soit d'abord si sensible
pour Marianne. Il
n'est pas encore temps de
respondre à cette question.
Imaginez-vousseulementun
hommequine
languit plus que d'a
mour ; les yeux fixez
sur Marianne, qui avoit
les siens baissez contre
terre ,
ils estoient
muets l'un & l'autre, 6C
le pere marchant entre
eux deux, fournissoitseul
à la conversation sans se
douter de la cau se de leur
silence. Enfin ils arrivent
au Chasteau,oùMarianne
donne d'abord
tous ses soins, elle court,
elle ordonne, elle s'empresse
pour cet hoste ai-
Jnahle avec un zele qu'-
elle ne croit encore anirne
que par latendresse
de l'hospitalité: le pere
donna ordre qu'on ailaft
avertir Lucille de revenir
au plustost pour rendre
la compagnie plus agréable
à son nouvel hoste
qu'on avoit laissé seul en
liberté avec ses valets
dans une chambre.
On alla avertir Lucille
chez sa voisine
,
elle
vint au plus viste, elle
estoit au camble de sa
joyc,&Marianne au contraire
commençoitàeftrc
fort chagrine, cette vertueuse
fille s'estoit desja
apperceuë de son amour,
elle avoit honte de se
trouver rivale de la soeur,
mais elle prit dans le moment
une forte resolutiondevaincre
une passion
si contraire aux sentimens
vertueux qui luy
estroient naturels ; elle
court au devant de Lucille,&
la felicite de
bonne foy
,
elle fait l'éloge
de celuy qui vient
d'arriver
elle luy exagere
tout ce qu'elle st
trouvé d'aimable dans sa
phisionomie,
dans l'og
air, & se laissant insensiblement
emporter au
plaisir de le louër
,
elle
luy en fait une peinture
si vive qu'elle se la grave
dans le coeur à elle-mesme,
encore plus prorondementqu'elle
n'y estoit;
elle finit cet éloge par un
soupir, en s'écriant: Ah,
ma soeur, que rvous estes
heureuse ! &£ faisant aufsitost
reflexion sur ce
soupir, elle resta muette,
confuse, & fort surprise
de seretrouver encore
•
amoureuse après avoir
resolu de ne l'estre plus.
Lucille en attendant
que [on Leandre parust,
fit force reflexions Romanelques
lur la singularité
de cette avanture ;
je fuis enchantée, difoitelle
, du procédé mysterieux
de cet Amant delicat
,
il feint de s'évanoüir
entre des rochers
en presence de mon pere,
pour avoir un prétexte
de venir,incognito me furprendre
agréablement,
je veux moy par delicatesse
aussi, luy laisser le
plaisir de me croire surprise,
& je seindray dèsqu'il
paroiftra un estonnement
extreme de trouver
dans un hoste inconnu
l'objet charmant.
En cet endroit Lucille
fut interrompue par un
valet qui vint annoncer
le souper, les deux foeur£
entrerent dans la salle
par une porte pendant
que le pere y entroit par
l'autre avec l'objet cher,
mant, qui s'avança pour
saluërLucille: dès quelle
l'apperceut elle fit
un cri, & resta immobile
, quoy qu'elle eust
promis de feindre de la
surprise; Marianne trouva
la feinte un peu outrée;
le pere n'y prit pointgarde,
parce qu'il ne prenoit
garde à rien, tantil estoit
bon homme,
Lucille estoit réelle*
ment tres eftonnée
,
SC
on le feroit à moins, car
cet inconnu n'estoit
point le Leandre qu'-
elle attendoit, c'estoit
un jeune négociant, mais
aussi aimable par son air
& par sa figure que le
Cavalier le plus galant.
Il estoit tres riche
,
ôd
rapportoit des Indes
quantité de marchandé
ses dans son vaisseau
,
il
avoit esté surpris d'un
vent contraire, en tou..
chantla Rade de Toulon,
& jetté, comme vous
avez veu, dans cette iHe.
Ce jeune Amant se
mit à table avec le pere
&: les deux filles, le fou-i
per ne fut pas fort guay ,
il n'y avoir que le perc
de content
,
aussin'y
avoit-il que luy qui parlait
, le negociant encore
estourdi du naufrage,&€
beaucoup plus de son
nouvel amour , ne respondoit
que par quelques
mots de politesse,
& ce qui paroistra surprenant
icy, c'est, qu'en
deux heures de temps
qu'on fut à table, ny là
pere ny les filles ne s'apperceurent
point de foa
amour; Lucille ne pouvant
regarder ce faux
Leandre sans douleur,
eut tousjours les yeux
baissez, & Mariannes'estant
apperceuë qu'elle
prenoit trop de plaisîr à
le voir, s'en punissoit en
ne le regardant qu'à la
dérobée; à l'égard du
pere il estoit bien esloignéde
devinerun amour
si prompt &, si violent.
Il faut remarquer icy
que le pere qui estoit bon
convive, excitoit sans
cesse son hoste à boire,&
ses filles à le réjoüir :
Qî£ejl donc devenue ta
belle humeur? disoit il à
Marianne, aussitostelle
s'efforçoit de paroistre
enjoüée, & comme les
plaisanteries ne viennent
pas aisément a ceux qui
les cherchent, la première
qui luy vint, fut sur
le droit d'aisnesse
,
qui
faisoit depuis quelques
jours le sujet de leurs
conversations, jesuis fort
surprise, dit Marianne à
son pere , que vous me
demandiez de la guayeté
quand je dois estre serieuse,
la gravité m'appartientcomme
à l'aisnée, 8c
l'enjouement est le partage
des cadettes: & le
negociant conclut naturellement
de là que Marianne
estoit l'aisnée, Sc
c'est ce qui fit le lendemain
un Equivoque facheux,
le pere ne se souvenant
plus de ces pro
posde table, son caractere
estoit d'oublierau se,
cond verre de vintout ce
que le premier luy avoit
faitdire,enfin après avoir
bien régalé son hoste
,
il
leconduisitàsa chambre;
&Lucillequirestaseule
avec sa soeur luyapprit
que ce n'estoit point là
son Amant. Quelle joye
eust esté celle de Marianne
ne si elleavoiteu le coeur
moins bon, mais elle fut
presque aussiaffligée de
la tristesse de sa soeur.,
qu'elle fut contente de
n'avoir plus de rivale.,
Les deux soeurs se retirèrent
chacune dans
leur chambre où elles ne
dormirent gueres. Marianne
s'abandonna sans
fcrupule à toutes les idées
qui pouvoient flatter son
amour, & Lucille ne faifoit
que de tristes reflexions
,
desesperant de rc4
voir jamais ce Leandre , de qui elle esperoit sa fortune,
mais elle estoitdestinée
à estre rejouië par
tous les événements qui
chagrineroient Mariant
ne : le jeune négociant
estoit vif dans £espat
sions,& de plus il n'avoit
pas le loisir de languir;
il falloit quil s'en retournast
aux Indes, Il prit
sa resolution aussi promptement
queson-amour
luy estoit venu. Le pere
entrant le matin dans sa
chambre,, luy demanda
s'il avoit bien passé la
nuit: Helas, luy rcfpondit-
il, je l'ay fort mal
poejjsée, maisj'ay huit cens
millefrancsd'gaernt ccoormn*-
ptant, le pere ne comprenoit
rien d'abord à cette
éloquence de négociant
1; l'Amantpaflîoanés'expliqua.
plus clairement
ensuite ,il luy demanda
ça, mariage f-. fille aifnée^
ils estoient l'un & l'autre;
pleins de franchise, leur
affaire fut bien tost concluë,
& le pere sortit de
la chambre, conjurant
son hoste de prendre
quelques heures de repos
pendant qu'il iroit
annoncer cette bonne
nouvelle à safille aimée,
ce bon homme estoit si
transporté qu'il ne se fouvint
point alors des plaisanteries
qu'onavoit faites
à table Cuxlc droit
d'aisnesse de Marianne
que le négociant avoit
prises à la lettre. Cet
équivoque fut bien triste
pour Marianne au mo-*
ment que le pere vint annoncer
à Lucille que le
riche negociant estoit
amoureux d'elle,&Lucille
voyant le négociant
beaucoup plus riche que:
son Leandre, ne pensa
plusqu'à justifier son inconfiance
par de grande
Íentiments, & elle en
trouvoit sur tout,pour
& contre, son devoir luy
en fournissoit un, il est
beau desacrifierson a,
mour a lavoloté d'un pere.
A l'égard de Mariant
ne ellefe feroit livrée dabord
auplaisir devoir sa
soeur bien pourveuë
ceuss esté là son premier
mouvement, mais un
autre premier mouvez
ment la sassit: quelle dou-r
leur d'apprendre que celuy
qu'elle aime ,
eili
amoureux de sa soeur.
Pendant que toutcecy
se passoit au Chasteau,
Leandre , le veritable
Leandre arriva chez sa
parente, qui vint avec
empressement en avertir
Lucille, mais elle la trou-
Va insensible à cette nouvelle
, sa belle passion
avoit disparu, Leandre
devoit arriverplustost
elle jugea par delicatesse,
qu'un Amantqui venoit
trop tard aurendez-vous,
n'ayantque cinquante
milleescus; meritoit bien
quon le facrifiaft à un
mary de huit cens mille
livres. La parente de
Leandre s'écria. d'abord
sur une infidélité si lfiar-"
quéé>maisLucille luy
prouva par les regles de
Xofçipm leplusfiné que
Leandre avoit le premier
tort ,que les feuç^de
coeur ne ie pardonnent
point, que plus une fem*
meaime., Rlus-.;clle doit
se
se venger, & que la vengeance
la plus delicate
qu'on puisseprendre d'un
Amant qui oublie c'etf
d'oublieraussi.
Lucille
,
après s'estre
très spirituellement justifiée
, courut à sa toillette
se parer, pour estre belle
comme un astre au reveil
de son Amant, & la parente
de Leandrequis'in
reressoit à luy parune ve.
ritable amitié, retourna
chez elle si indignée, qu'
elle convainquit bientost
Leandre de l'infidélitéde
Lucille, & Leandre resolut
de quitter cette IHe
dès le mesme jour pour
n'y retournerjamais.
Marianne de soncossé
ne songeoit qu'à bien cacher
son amour & sa
douleur à un pere tout
occupé de ce qui pouvoit
plaireà sonnouveau gendre
: Viens, mafille, ditil
à Marianne, viens avec
moytfaijons-luj voir par
nos empressements îtfîfar
nos carresses, qu'il entre
dans unefamille qui aura
pour luy toutessortes d'at.
tentions, il les mérité bien,
n'est-ce pas, mafille, conviens
avec rfioy que tu as
là un aimablebeaufrere
:-
Marianne le suivoit
sans luy respondre, très
affmogée de n'estre que la
belle foeur de ce beaufrere
charmant; Dès qu'ils
furent à la porte de sa
chambre, Marianne detourna
les yeux. çrjak
gnant d'envisagerle peril.
Son père entra le prêt
mier
,
&dit à nostré
Amant que sa filleaisnée
alloit venir le trquvef),
qu'elle avoit pour luy
toute la reconnoissance
possible, &C mesme desja
de l'stime, Cepetit trait
de flatterie échappa à cet
homme si franc; l'amour
& les grandes richesses
changent toujours quelque
petite choseau coeur
du plus honneste homme
,
cependant Marianne
s'avançoit lentement.
Dès que nostre Amant
la vit entrer il courut au
devant d'elle, & luy dit
Cent choses plus passionnées
les unes que les autres;
enfin aprés avoir exprimé
ses transports par
tout ce qu'on peut dire,
il ne parla plus,parce que
les paroles luy manquoient.
, Marianne estoit si surprise
& si troublée,qu'elle
ne put prononcer un
fcul mot; le pere ne fut
pas moins estonné ,ils
resterenttous troismuets
&immobiles:cefut pendant
cette scene muette
que Lucille vint a pas
mesurez, grands airs majestueux
& tendres, brillante
& parée comme
une Divinité qui vient
chercher desadorations.
Pendant qu'elle s'avance
le pere rappelle dans fcn
idée les plaisanteriesdu
souper qui avoient donné
lieu à l'équivoque, &
pendant qu'il l'éclaircir
; Lucille va tousjours son
chemin
,
fait une reverence
au Negociant, qui
baisseles yeux, interdit
&confus,elle prend cetro
confusionpourla pudeur
d'un amant timide, elle
minaude pour tascher de
le rassurer ; mais le pauvre
jeunehomme ne pouvant
soustenir cette situation,
sort doucement de
la chambre sans riendire.
Que croira-t-elle d'un
tel procédé? l'amour peut
rendre un amant muet,
mais il ne le fait point
fuir: Lucille estonnée
regarde sa soeurqui 11ose
luy apprendre son malheur
, le pere n'a pas le
courage de la detromper.
Il fort, Marianne le fuit,
& Lucille reste feule au
milieu de la chambre, jugez
de son embarras, elle
; '-
n'en feroit jamais sortie
d'elle-mesme ; elle n'estoit
pas d'un caractere à
deviner qu'on pu st aimer
sa soeur plus qu'elle. Je
n'ay point sceu par qui
elle fut detrompée ; mais
quoy qu'elle fust accablée
du coup, elle ne perdit
point certaine presence
d'esprit qu'ont les
femmes, & sur toutcelles
qui font un peu coquettes
; elle court chez
sa voisine pour tascher
de ratrapperson vray
Leandre, je ne sçay si
elle y reussira.
Le pere voyant sortir
Lucille du Chasteau,
crut qu'elle n'alloit chez
cettevoisine que pour
n' estre point tesmoin du
bonheur de sa soeur. On
ne songea qu'aux préparatifs
de la nôce, avant
laquelle le Negociant
vouloit faire voir beaucoup
d'effets qu'il avoit
dansson vaisseau, dont
le Capitaine commençoit
a s'impatienter, car
le vaisseau radoubé estoit
prest à repartir. CeCapitaine
estoit un homme
franc, le meilleur amy
du monde, & fort attachéauNégociant,
c'estoit
son compagnon de
voyage,il l'aimoit comme
un pere, cestoit son
conseil, & pour ainsidire
,
son tuteur, il attendoit
avec impatience des
nouvelles de fbn amy;
mais vous avezveuqtfé
l'amour la tropoccupé,
il ne se souvintduCapitaine
qu'en le voyantentrer
dans le Chasteau
,
il
courut l'embrasser, & ce
fut un signal naturel à
tous ceux du Chaftcau
pour luy faire unaccuëil
gracieux; il y fut receu
comme l'amy du gendre
de la maison
,
il receut
toutes ces gracieusetez
fort froidement, parce
qu'il estoit fortfroid dm,
fo11 naturel. On estoit
pour lors à table
, on fit
rapporter du vin pour
émouvoir le fang froid
du Capitaine,chacun luy
porta la santé de son jeune
amy, & 4e là maistrciïc
: a la sante de mon
gendre,disoit le pere ,
tope à mon beaupere
,
disoit
le Négociant : à tout
celaleCapitaine ouvroit
-
les yeux Se les oreilles,
estonné comme vous
pouvez vous l'imaginer
il avoit crcu trouver ron
amy malade
,
gesné &
mal à son 21fe-1 comme
on l'esten maison étrangère
avec des hostesqu'-
on incommode, & il le
trouve en joye
, en liberté
comme dans sa famille
,
ilne pouvoit rien
comprendre àcette avanture
,
c'estoit un misantrope
marin
y
homme
flegmatique, mais qui
prenoit aisément son party:
ilécoutatout,& après
avoir révé un moment il
rompit le silence par une
plaisanterie àik façon : à
la jante des nouveaux
Efoux
,
dit-il, & de bon
coeur,j'aime les mariages
de table moy y car ils se
font en un momentse
rompent de rnejine.
-Après plusieurs propos
pareils, il se fit expliquerserieusement
à
quoy en estoient les affaires
,& redoublantson
sang-froid il promit une
feste marine pour la nôce.
Ca mon cheramy.
dit-il au Negociant,
venez,m'aider à donnerpour
cela des ordres
dans mon vaisseau; w
lontiers,respondit l'amy, ,wf]îbienfaj quelque choie
aprendre dansmes coffres;
&jeveuxfaire voir
mespierreriesàmon beaupere.
Il y alla en effet
immédiatement après le
diincr, & le pere resta
au Chasteau avec Marianne
rianne, qui se voyant au
çomble de son bonheur,
nelaissoitpasdeplaindre
beaucoup Lucille.Trois
ou quatre heures de tems
sepasserent en converstions,&
Marianneimpatiente
de revoir son
Amant, trouva qu'il tardoittrop
à revenir; l'impatience
redoubloit de
moment en momentlorsque
quelqu'un par hafard
vint dire que leNegociant
avoit pris le large
avec le Capitaine,&que
le vaisseauestoit desja
bien avant en mer. On
fut long-temps sans pouvoir
croire un évenement
si peu vray -
semblable.
On courut sur la terrasse
d'où l'on vit encore de
fort loin le vaisseau qu'-
on perdit enfin de veuë,
il feroit difficile de rapporter
tous les differents
jugements qu'on fit là
dessus
,
personnene put
deviner la cause d'uir
départ si bijare, & si précipité;
jeneconseille pas
au lecteur de le fLati-guer la teste pour y réver, la
fin de l'histoire n'est pas
loin.
Après avoir fait pendant
plusieurs jours une
infinité de raisonnements
sur l'apparition de ce riche
&C passionné voyageur
, on l'oublia enfin
comme un fonge ; mais
les songes agreables font
quelquefois de fortes impressions
sur le coeur d'une
jeune personne, Mariannenepouvoit
oublier
ce tendre Amant
,
elle
merite bien que nous employions
un moment à
la plaindre, tout le monde
la plaignit, excepté
Lucille, qui ressentit une
joye maligne qui la dédommageoit
un peu de
ce qu'elleavoit perdu par
la faute:car on apprit que
son Leandre trouvant
l'occasion du vaisseau,
s'estoit embarqué avec le
Capitaine pour ne jamais
revenir, & le gentilhomme
voyant Marianne engagée
au Negociant, n'avoit
plus pensé à redemander
Lucille. Le pere
jugea à propos de renoüerl'affaire
avec Marianne
,
qui voulut bien
se sacrifier, parce que ce
mariage restablissoit urr
peu les affaires de son
pere qui n'estoientpasen
bon ordre, enun mot
on dressa le contract
,
&'.
l'on fit les préparatifs de
la nôce.
Ceux quis'interessent
un peu à Marianne ne seront
pas indifferentsau
recit de ce qui est arrivé
au Negociantdepuis
qu'on l'aperdu de veuë,
il avoit suivi le Capitaine
dans son vaisseau
,
où il
vouloit prendre quelques
papiers. Il l'avoit entretenu
en cheminduplaisirqu'il
avoit defairela
fortune d'une fille qui
meritoit d'estre aimée ,
enfin il arriva au vaisseau
où il fut long temps à deranger
tous ses coffres
JI'
pourmettre ensemble ses
papiers,&ensuite il voulut
retourner au Chasteau
: quelle surprise fut
la sienne
,
il vit que le
vaisseau s'esloignoit du
bord, ilfait un cry, court
au Capitaine qui estoit
debout sur son tillac, fumant
une pipe, d'un
grand fang froid: Hé,
tnon cher llmy ,
luy dit
nostre Amant allarmé,
ne voyez-vouspas que
nous avons demaré? je le
vois, bien , respond tranquillement
le Capitaine,
en continuantdefumer,
cejl doncparvostre ordre,
repritl'autre, ifnevous,
ay-je pas dit que je veux
ter?nmer ce mariage avantque
departir.Pourquoy
doncmejoueruntour
si cruel ? parce que jzfais:
vostre
votre ami, luy dit nôtre
fumeur.Ah! si njow êtes
mon ami, reprit leNegociant,
ne me defelpere7,,pas,
rtrnentz-moy dans l'ijle,je
vous en prie
,
je vous en
conjure.L'amant passionné
se jette à ses genoux,
se desole, verse même des
larmes: point de pitié, le
Capitaine acheve sa Pipe,
& le vaisseau va toûjours
son train.Le Négociant a
beau luy remontrer qu'il
a donné sa parole, qu'il y
va de son honneur & de
sa vie
,
l'ami inexorable
luy jure qu'il ne souffrira
point qu'avec un million
de bien il se marie, sans
avoir au moins quelque
temps pour y rêver.Il
faut,lui dit-il, promener
un peu cet amour-là sur
mer, pour voir s'il ne se
refroidira point quand il
aura passé la Ligne.
Cette promenade setermina
pourtant à Toulon
ou le Capitaine aborda
voyantle desespoir de son
ami, qui fut obligé de
chercher un autre vaisseau
pour le reporter aux
Ines d'Hyere, il ne s'en falut
rien qu'il n'y arrivât
trop tard, mais heureusement
pour Marianne elle
n'étoit encor mariée que
par la signature du Contrat,
& quelques milli ers
de Pistoles au Gentilhomme
rendirent le Contrat
nul. Toute 1Isle est encor
en joye du mariage de ce
Negociant & de Marianne,
qui étoit aimée & respectée
de tout le Pays.
LI Ce Mariage a et' c lebré
magn siquement sur 1A
fin du mois de Septembre
dernier, & j'nai reçû ces
Memoires par un parent ail
Capitaine.
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Résumé : HISTOIRE toute veritable.
Le texte décrit une scène dans les Isles d'Hières, où deux sœurs, Lucille et Marianne, se promènent dans une allée d'orangers. Lucille, l'aînée, est belle et admirée, mais triste car son père souhaite la marier à un gentilhomme voisin. Marianne, enjouée, taquine Lucille qui attend le retour de son amant, Leandre. Lucille rêve de Leandre et avoue son amour pour lui, motivé par ses richesses et sa qualité. Marianne obtient de leur père qu'il marie d'abord Marianne, permettant ainsi à Lucille d'attendre Leandre. Quelques jours passent sans nouvelles de Leandre. Un vaisseau accoste près du château après une tempête. Lucille court avertir Leandre, mais découvre qu'un valet demande de l'aide pour son maître, blessé. Marianne, séduite par l'apparence du jeune homme, s'occupe de lui avec zèle. Lors du souper, l'inconnu se révèle être un jeune négociant riche, mais ce n'est pas Leandre. Lucille est triste, tandis que Marianne reste silencieuse, troublée par ses sentiments. Le père, ignorant des tensions, est content de la situation. Marianne, amoureuse du négociant, évite de le regarder pour se punir de son plaisir. Une méprise survient lorsque le père annonce au négociant qu'il souhaite l'épouser. Lucille accepte la situation et se prépare à recevoir le négociant, mais celui-ci, confus, quitte la chambre sans rien dire. Lucille retrouve Leandre chez une voisine. Le négociant, accompagné du capitaine de son vaisseau, révèle qu'il doit repartir aux Indes. Cependant, ils prennent la mer sans prévenir, laissant les sœurs et le père perplexes. Marianne accepte de se marier avec le négociant pour rétablir les affaires de son père. Le mariage est célébré magnifiquement à la fin du mois de septembre. Le négociant, souhaitant annuler son mariage, supplie son ami capitaine de le ramener à l'île. Le capitaine reste inflexible, insistant pour que le négociant réfléchisse à son amour pendant le voyage. Le contrat de mariage est annulé grâce à une somme d'argent versée au gentilhomme. Le mariage entre le négociant et Marianne est finalement célébré.
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2843
p. 77
RÉPONSE, par Monsieur de B..
Début :
De tout temps des fols ou des sots [...]
Mots clefs :
Désirs
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE, par Monsieur de B..
REPONSE,
par Monsieur de B..
De tout temps des fols
ou des sots
Lessouhaits furent l'a-
Pana,!!',
Et les desirs fontles desauts
De l'homme d'esprit (f)
dt4faqe.
par Monsieur de B..
De tout temps des fols
ou des sots
Lessouhaits furent l'a-
Pana,!!',
Et les desirs fontles desauts
De l'homme d'esprit (f)
dt4faqe.
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2844
p. 78
RÉPONSE, par Monsieur P...
Début :
Les choses qu'on desire touchent de plus prés [...]
Mots clefs :
Désirs
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE, par Monsieur P...
REsJFON SE>. ~F.~
Les Les cchhoosseessq.quu'.oonn ddeefsiirree
touchent de plus prés
que celles qu'on souhaites,
les dcllrs sont plus ardents
,
les souhaits plus
tranquiles ; on desire ordinairement
pour soi-même,
& l'on ne fait que
souhaiter pour autruy.
Les Les cchhoosseessq.quu'.oonn ddeefsiirree
touchent de plus prés
que celles qu'on souhaites,
les dcllrs sont plus ardents
,
les souhaits plus
tranquiles ; on desire ordinairement
pour soi-même,
& l'on ne fait que
souhaiter pour autruy.
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2845
p. 78-79
AUTRE RÉPONSE, Par Dom Gourmand.
Début :
Il entre plus d'esperance dans les desirs que dans les souhaits. [...]
Mots clefs :
Désirs, Souhaits
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE RÉPONSE, Par Dom Gourmand.
AUTREREPONSE,
Par Dom Gourmand.
Il entre plus d'esperance
dans les desirs que dans
lessouhaits.
Sansespoir on souhaitte un
Royaume, un Empire,
On espere manger un Me.,.
Ion qti"on desire.
Par Dom Gourmand.
Il entre plus d'esperance
dans les desirs que dans
lessouhaits.
Sansespoir on souhaitte un
Royaume, un Empire,
On espere manger un Me.,.
Ion qti"on desire.
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2846
p. 79
RÉPONSE, par l'homme reglé.
Début :
Je souhaitte toutes les belles femmes que je voy, je [...]
Mots clefs :
Femmes
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE, par l'homme reglé.
REPONSE,
par l'homme réglé.
Je fouhaitte toutes les
belles femmes que je voy,
je ne desire que la miefine,
& si je ne la desire
gueres.
par l'homme réglé.
Je fouhaitte toutes les
belles femmes que je voy,
je ne desire que la miefine,
& si je ne la desire
gueres.
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2847
p. 80
RÉPONSE, Par Hortentius.
Début :
Le malade tout haut desire de guérir, [...]
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE, Par Hortentius.
R E'P ON SE,
Par Hortentius.
Le malade tout haut desire
de guérir,
Et souhaitte tout bas de ne
jamaismourir.
REPONSE.
Par Hortentius.
Le malade tout haut desire
de guérir,
Et souhaitte tout bas de ne
jamaismourir.
REPONSE.
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2848
p. 80
RÉPONSE.
Début :
L'homme desire à tout moment, [...]
Mots clefs :
Souhaits
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE.
REPONSE.
L'homme desire à tout moment,
Il fouhaitte plus rarement ;
Ctest l'esprit qui souhaitte,
C91 le coeur qui desire,
Les desirssontsouffrir, &
les souhaits font rire.
L'homme desire à tout moment,
Il fouhaitte plus rarement ;
Ctest l'esprit qui souhaitte,
C91 le coeur qui desire,
Les desirssontsouffrir, &
les souhaits font rire.
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2849
p. 81-82
« Mademoiselle de Scudery parle ainsi : J'ai eu des desirs pour [...] »
Début :
Mademoiselle de Scudery parle ainsi : J'ai eu des desirs pour [...]
Mots clefs :
Ronsard, Rabelais, Mademoiselle de Scudéry
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Mademoiselle de Scudery parle ainsi : J'ai eu des desirs pour [...] »
Mademoiselle de Scudery
parle ainsi
: J'ai eu
des desirs pour des choses
que je n'ai point fouhaittées
, parce que ma - raison. s'y opposoit
; les
gens qui veulent être
heureux ne doivent s'abandonner
qu'à des souhaits
; les desirs ne font
que troubler l'ame. Petrone
disoit tout le contraire.
Il n'y a que les
desirs, qui nous rendent
heureux. Ronsart dit au
contraire : Jamais content ne vit le
desireux.
Rabelais dit en Prose
le sens de ces deux Vers
pour fonder la vie heureuse
de l'Abbaye de Teleme.
Et l'on riy fait d'autre absiinence
Zu,e de chagrins & de desirs.
Mais il a tort, car l'abstinence
des desirs est plus
rude que celle de la bonne
chere..
parle ainsi
: J'ai eu
des desirs pour des choses
que je n'ai point fouhaittées
, parce que ma - raison. s'y opposoit
; les
gens qui veulent être
heureux ne doivent s'abandonner
qu'à des souhaits
; les desirs ne font
que troubler l'ame. Petrone
disoit tout le contraire.
Il n'y a que les
desirs, qui nous rendent
heureux. Ronsart dit au
contraire : Jamais content ne vit le
desireux.
Rabelais dit en Prose
le sens de ces deux Vers
pour fonder la vie heureuse
de l'Abbaye de Teleme.
Et l'on riy fait d'autre absiinence
Zu,e de chagrins & de desirs.
Mais il a tort, car l'abstinence
des desirs est plus
rude que celle de la bonne
chere..
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Résumé : « Mademoiselle de Scudery parle ainsi : J'ai eu des desirs pour [...] »
Le texte explore les désirs et leur influence sur le bonheur. Mademoiselle de Scudéry les juge perturbants et préconise des souhaits modérés. Petrone les considère comme source de bonheur, tandis que Ronsard les voit insatisfaits. Rabelais suggère une vie sans désirs ni chagrins, mais le texte note que renoncer aux désirs est plus ardu que renoncer aux plaisirs de la table.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2850
p. 83-91
RÉPONSE, par ***
Début :
Les meilleurs Autheurs confondent ces deux mots. Les hommes desirent [...]
Mots clefs :
Désirs, Souhaits, Amants, Aimer, Différence, Amour et haine, Ivrogne, Raison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE, par ***
RE'P ONSE,
} par
Les meilleurs Autheurs
confondent ces deux
mots. Les hommes défirent
tant. de choses, qu'il
n'y a presque plus de difserence
entre souhaiter
& desirer.
Vous qui calmie^la vio-
*
lence
De nos desirs impétueux,
Et qui ne pei-rnettiezaux
mortels trop heureux
Que des simples souhaits l'oi-
Jive experience,
O puissante raison,vertueuse
innocence!
Nous quittevous donc
pourJamais ?
Venezôter le voile épais
D'une tropfuneste ignorance
On ne sçait plusladifference
Desviolents desirs aux tranquilles
fou/Jatls.
Il y aune difference entre
une i.unncite femme
& une coquette, que
l'une desire d'être aimée,
& l'autre le souhaite.
Messieurs les diseurs de bons
mots
Par un injusteusage
Confondenttrés mal à propos
La coquette & la fage.
Distinguonséquitablement
Lasage& la coquette;
Celle-ci desire un Amant,
Etl'autre le souhaite.
Un homme qui voit une
jolie femme aux tuilleries
desirede la voir chez elle,
&souhaite qu'elle [çiche
qu'il elt amoureux d'elle;
quand il l'avûechezelle,il
desire luy declarer son amour,&
souhaite d'en être
aimé,quãdillui a declaré
son amour, il desire d'en
être aimé, & souhaited'être
encore plus heureux.
La difference entre
souhaiter ôc desirer est
sensible dans un Héros
de roman;sa passion lui
fait souhaiter ce que sa
ddeliecatesssierl'eemprê.chede foj
Souhaiter ,ceûj rapj
procher par l'imagination
des plaisirsdont les
causes sont éloignées;
c'est se rendre presens les
plaisirspossibles:desirer,
c'est chasserparla convoitise
des plaisirs possibles;
la joüissance des
plaisirs presens.
Le
sage
parfait, s'il
étoit possible,souhaiteroit
toujours, & ne defireroit
jamais. Souhaiter,
c'est proprement faire des
Châteaux en Espagne
,
&
je ne crois pas qu'on se
soit jamais avisé de regretter
le tempsqu'on y
a employé.
Lestranquiles fàuhaitsJOrn
Châteaux en Sjpagne
Que j'ai grand plaisir à
bâtir,
Mon esprit me transporte au
pays de Cocagne,
Et j'y possede tout dans un
heureux loisir:
Ah qu'il me rend un bonofsice!
Mais les impetueux desirs
En renversant mon edifice,
Vinnent m'ôter tous mes
plaisirs.
Si
:•] Si l'on
-
peutsouhaiter
sans desirer, on peut aimer
& n'aimer pas en
même temps. Un paresseux
aime & n'aime pas/-
les gens d'esprit ordinairement
aiment & n'aiment
pas: il n'y a gueres
que les sots qui aiment
,
DU qui haïssent tout à fait;
c'est sur aimer & n'aimer
pas que sont fondez les
reproches & les juttincations
des Amans. Quand
in Amant prouve à sa
Maîtresse. qu'il l'aimepar
eplaisir qu'ilade la voir,
il a raison, c'est aimer :
mais si la Maîtresse lui
reprochequ'il trouve des
plaisirs où elle n'est pas,
elle a raison aussi, c'est
aimer & naimerpas.
Non feulement on peut
aimer & n'aimerpas,
mais on peut encore aimer
& haïr en même
temps.Un misantrope aime
& haïty j'ai lieu de
haïr ma maitresse & je laï
hais en effet: mais sije
me persuade que je ne
l'aime plus, je me trompe;
les retours de cettd*
passion m'apprendront
bientôt que je puis aimer
& haïr en même temps.
Un honnête homme qui
a naturellement du goût
pour le vin, mais qui
craint de s'enyvrer ,
aime
& hait en même temps.
Un yvrogne quand il
commence a senyvrer
aime & n'aime pas.
} par
Les meilleurs Autheurs
confondent ces deux
mots. Les hommes défirent
tant. de choses, qu'il
n'y a presque plus de difserence
entre souhaiter
& desirer.
Vous qui calmie^la vio-
*
lence
De nos desirs impétueux,
Et qui ne pei-rnettiezaux
mortels trop heureux
Que des simples souhaits l'oi-
Jive experience,
O puissante raison,vertueuse
innocence!
Nous quittevous donc
pourJamais ?
Venezôter le voile épais
D'une tropfuneste ignorance
On ne sçait plusladifference
Desviolents desirs aux tranquilles
fou/Jatls.
Il y aune difference entre
une i.unncite femme
& une coquette, que
l'une desire d'être aimée,
& l'autre le souhaite.
Messieurs les diseurs de bons
mots
Par un injusteusage
Confondenttrés mal à propos
La coquette & la fage.
Distinguonséquitablement
Lasage& la coquette;
Celle-ci desire un Amant,
Etl'autre le souhaite.
Un homme qui voit une
jolie femme aux tuilleries
desirede la voir chez elle,
&souhaite qu'elle [çiche
qu'il elt amoureux d'elle;
quand il l'avûechezelle,il
desire luy declarer son amour,&
souhaite d'en être
aimé,quãdillui a declaré
son amour, il desire d'en
être aimé, & souhaited'être
encore plus heureux.
La difference entre
souhaiter ôc desirer est
sensible dans un Héros
de roman;sa passion lui
fait souhaiter ce que sa
ddeliecatesssierl'eemprê.chede foj
Souhaiter ,ceûj rapj
procher par l'imagination
des plaisirsdont les
causes sont éloignées;
c'est se rendre presens les
plaisirspossibles:desirer,
c'est chasserparla convoitise
des plaisirs possibles;
la joüissance des
plaisirs presens.
Le
sage
parfait, s'il
étoit possible,souhaiteroit
toujours, & ne defireroit
jamais. Souhaiter,
c'est proprement faire des
Châteaux en Espagne
,
&
je ne crois pas qu'on se
soit jamais avisé de regretter
le tempsqu'on y
a employé.
Lestranquiles fàuhaitsJOrn
Châteaux en Sjpagne
Que j'ai grand plaisir à
bâtir,
Mon esprit me transporte au
pays de Cocagne,
Et j'y possede tout dans un
heureux loisir:
Ah qu'il me rend un bonofsice!
Mais les impetueux desirs
En renversant mon edifice,
Vinnent m'ôter tous mes
plaisirs.
Si
:•] Si l'on
-
peutsouhaiter
sans desirer, on peut aimer
& n'aimer pas en
même temps. Un paresseux
aime & n'aime pas/-
les gens d'esprit ordinairement
aiment & n'aiment
pas: il n'y a gueres
que les sots qui aiment
,
DU qui haïssent tout à fait;
c'est sur aimer & n'aimer
pas que sont fondez les
reproches & les juttincations
des Amans. Quand
in Amant prouve à sa
Maîtresse. qu'il l'aimepar
eplaisir qu'ilade la voir,
il a raison, c'est aimer :
mais si la Maîtresse lui
reprochequ'il trouve des
plaisirs où elle n'est pas,
elle a raison aussi, c'est
aimer & naimerpas.
Non feulement on peut
aimer & n'aimerpas,
mais on peut encore aimer
& haïr en même
temps.Un misantrope aime
& haïty j'ai lieu de
haïr ma maitresse & je laï
hais en effet: mais sije
me persuade que je ne
l'aime plus, je me trompe;
les retours de cettd*
passion m'apprendront
bientôt que je puis aimer
& haïr en même temps.
Un honnête homme qui
a naturellement du goût
pour le vin, mais qui
craint de s'enyvrer ,
aime
& hait en même temps.
Un yvrogne quand il
commence a senyvrer
aime & n'aime pas.
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Résumé : RÉPONSE, par ***
Le texte distingue les mots 'souhaiter' et 'désirer', souvent confondus. Il explique que les réalisations humaines ont estompé cette différence. La raison et l'innocence vertueuse apaisent les désirs violents, mais l'ignorance les remplace. Par exemple, une femme honnête désire être aimée, tandis qu'une coquette le souhaite. Un homme peut désirer voir une femme chez elle et souhaiter qu'elle sache son amour. Dans un roman, un héros souhaite ce que sa délicatesse lui interdit de désirer. Souhaiter implique d'imaginer des plaisirs possibles, tandis que désirer implique la convoitise de plaisirs présents. Un sage parfait souhaiterait toujours et ne désirerait jamais. Souhaiter est comparé à construire des châteaux en Espagne, une activité plaisante et sans regret. Le texte explore aussi la possibilité d'aimer et de ne pas aimer en même temps, illustrée par des exemples comme le paresseux ou le misanthrope. Ces nuances expliquent les reproches et justifications des amants.
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