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p. 173-177
SEANCE PUBLIQUE De l'Académie des inscriptions & Belles-Lettres.
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L'Académie royale des Inscriptions & Belles-Lettres rentra publiquement [...]
Mots clefs :
Académie des inscriptions et Belles-Lettres, Prix, M. de Bougainville, Grèce
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texteReconnaissance textuelle : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie des inscriptions & Belles-Lettres.
SEANCE PUBLIQUE
De l'Académie des infcriptions & Belles
Lettres.
' Académie royale des Infcriptions &
Belles Lettres rentra publiquement
le 12 Novembre 1754. M. de Bougainville
fon Secrétaire perpétuel , annonça
qu'elle propofoit pour le fujet du prix *
qui doit être diftribué en 1756 , d'examiner
quel fut l'état des villes & des répu
bliques fituées dans le continent de la
Grece Européenne , depuis la mort d'Ale
xandre jufqu'au tems qu'elle a été réduite
en province par les Romains. Après
cette annonce , il dit : » En rendant com-
» pre dans notre derniere affemblée publique
de la nouvelle fondation faite
par
»M. le Comte de Caylus , nous avons informé
les fçavans qu'elle avoit pour objet
» les antiquités proprement dites , & que
» le prix feroit une médaille d'or de la va-
"
leur de cinq cens livres. Nous ajoûtons
» aujourd'hui que le but de cette fondation
littéraire étant de ranimer l'étude
» des anciens monumens , l'Académie a
* Ce prix a été fondé par le Préfident Durey
de Noinville.
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
>> cru ne pouvoir mieux entrer dans les
» vûes du fondateur , qu'en faifant de la
» médaille même qu'elle adjugera , un mo-
» nument glorieux aux Auteurs , & capa-
» ble d'exciter leur émulation . C'eſt dans
» cet efprit qu'en compofant cette mé-
» daille , elle ne s'eft pas bornée à marquer
l'époque & l'objet de l'établiffement :
elle a voulu qu'un des côtés fût orné
» d'un type honorable pour le fçavant
» qu'elle couronneroit , & que fon nom
gravé tous les ans dans l'exergue , pût
s'y tranfmettre à la poftérité. Par là on
rappellera en quelque forte ces infcrip-
» tions que la Grece confacroit à la gloi-
» re des athletes couronnés dans fes jeux.
Voici quelle fera la médaille du nou-
» veau prix , laquelle a été deffinée par M.
Bouchardon. Elle repréfentera d'un côté
» une couronne de lauriers , dans laquelle
> on lira cette infcription : Aufpiciis L-
» dovici XV , pramium folemne in regia Infcript.
& human . Litter. Academia conf-
» titutum , anno MDCCLIV. Autour de la
→ couronne feront pour légende ces mots :
» Promovendo veterum monumentorum ftudio
. Sur le revers une mufe couronnée
» de lauriers , tenant d'une main une pal-
» me , & s'appuyant de l'autre fur un type ,
avec cette légende : Certamen ecumenicum.
33
JANVIER. 1755. 175
» On laiffera pour l'exergue un efpace qui
» puiffe contenir deux ou trois lignes d'é-
» criture , & où l'on gravera tous les ans
» au burin le nom de l'auteur couronné ,
» avec la date de fa piece . L'Académie in-
» vite en conféquence ceux qui voudront
» concourir , à donner exactement dans le
» papier cacheté , leurs noms de famille &
» de baptême.
M. de Bougainville fit enfuite la lecture
de l'éloge hiftorique de M. Secouffe , penfionnaire
de l'Académie , mort le Is Mars
1754. On peut juger du mérite particulier
de cet Académicien & de l'élégance de fon
Panégyrifte par le morceau fuivant .
29
» Le feul art que connut M. Secouffe ,
& qu'il ait voulu pratiquer en traitant
» l'Hiſtoire , étoit celui d'analyfer les cir-
≫conftances d'un événement , de combiner
» les textes , & de les apprécier avec une
fcrupuleufe fidélité : c'eft la maniere de
» Tillemont ; il l'avoit prife pour modele ,
» par des motifs dont il a rendu compte
» dans un difcours qui fert d'introduction
» à fes mémoires. Le mérite de cette mé→
> thode eft de n'égarer jamais l'efprit ; il
eft vrai qu'elle le fatigue , en le menant
» par des chemins rudes & tortueux , dans
lefquels il eft obligé de difcuter le terrein
pas à pas. Mais rien ne rebutoit la
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE .
conftance de M. Secouffe , ou plutôt it
» n'avoit pas befoin de conftance , parce
» que tout intéreffe dans l'objet aimé , &
» qu'il aimoit paffionnément l'hiſtoire de
fa nation. Par une fuite de fon enthoufiafine
, il fuppofoit à fes lecteurs les
» fentimens dont il étoit animé , du moins
» les croyoit- il affez équitables pour l'ap
» prouver par réflexion , & nous remarque-
» rons comme un trait qui le caracteriſe ,
»que moins attaché à fes opinions qu'à fes
goûts , il fouffroit volontiers la difpute
lorfqu'elle pouvoit conduire à la fo-
» lution d'une difficulté hiftorique , mais
» qu'il auroit fouffert impatiemment qu'un
»François n'eût pas fait prefque autant de
» cas que lui-même de toutes les fortes de
» recherches qui peuvent jetter quelques
»lumieres fur les plus petites branches de
> l'Hiftoire de France.
DD
90
Après cet éloge , M. de Bougainville
parla du tableau préfenté par M. le Comte
de Caylus. M. l'Abbé Raynal a traité fi bien
cet article dans le premier volume de Décembre
, qu'il ne m'a rien laiffé à dire .
M. Danville lut une differtation fur la
nation des Geres , & fur le Pontife qui
étoit adoré chez ce peuple.
M. l'Abbé Belley termina la féance par
F'explication d'une pierre gravée du cabi-
•
h
JAN VIER. 1755. 177
net de M. le Duc d'Orleans. Cette pierre
eft une agathe blanche , gravée en creux :
elle repréfente la tête d'un Empereur Romain
, pofée en regard de celles d'une Impératrice
& d'un jeune Prince. Au milieu
eft une urne , d'où fortent deux palmes.
M. l'Abbé Belley prouva que cette pierre
avoit été gravée àl'occafion des jeux chryfantins
, que la ville de Sarde, en Lydie , fit
célébrer en l'honneur de l'Empereur Pertinax
, de l'Impératrice Titiana fa femme ,
& du jeune Pertinax leur fils .
De l'Académie des infcriptions & Belles
Lettres.
' Académie royale des Infcriptions &
Belles Lettres rentra publiquement
le 12 Novembre 1754. M. de Bougainville
fon Secrétaire perpétuel , annonça
qu'elle propofoit pour le fujet du prix *
qui doit être diftribué en 1756 , d'examiner
quel fut l'état des villes & des répu
bliques fituées dans le continent de la
Grece Européenne , depuis la mort d'Ale
xandre jufqu'au tems qu'elle a été réduite
en province par les Romains. Après
cette annonce , il dit : » En rendant com-
» pre dans notre derniere affemblée publique
de la nouvelle fondation faite
par
»M. le Comte de Caylus , nous avons informé
les fçavans qu'elle avoit pour objet
» les antiquités proprement dites , & que
» le prix feroit une médaille d'or de la va-
"
leur de cinq cens livres. Nous ajoûtons
» aujourd'hui que le but de cette fondation
littéraire étant de ranimer l'étude
» des anciens monumens , l'Académie a
* Ce prix a été fondé par le Préfident Durey
de Noinville.
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
>> cru ne pouvoir mieux entrer dans les
» vûes du fondateur , qu'en faifant de la
» médaille même qu'elle adjugera , un mo-
» nument glorieux aux Auteurs , & capa-
» ble d'exciter leur émulation . C'eſt dans
» cet efprit qu'en compofant cette mé-
» daille , elle ne s'eft pas bornée à marquer
l'époque & l'objet de l'établiffement :
elle a voulu qu'un des côtés fût orné
» d'un type honorable pour le fçavant
» qu'elle couronneroit , & que fon nom
gravé tous les ans dans l'exergue , pût
s'y tranfmettre à la poftérité. Par là on
rappellera en quelque forte ces infcrip-
» tions que la Grece confacroit à la gloi-
» re des athletes couronnés dans fes jeux.
Voici quelle fera la médaille du nou-
» veau prix , laquelle a été deffinée par M.
Bouchardon. Elle repréfentera d'un côté
» une couronne de lauriers , dans laquelle
> on lira cette infcription : Aufpiciis L-
» dovici XV , pramium folemne in regia Infcript.
& human . Litter. Academia conf-
» titutum , anno MDCCLIV. Autour de la
→ couronne feront pour légende ces mots :
» Promovendo veterum monumentorum ftudio
. Sur le revers une mufe couronnée
» de lauriers , tenant d'une main une pal-
» me , & s'appuyant de l'autre fur un type ,
avec cette légende : Certamen ecumenicum.
33
JANVIER. 1755. 175
» On laiffera pour l'exergue un efpace qui
» puiffe contenir deux ou trois lignes d'é-
» criture , & où l'on gravera tous les ans
» au burin le nom de l'auteur couronné ,
» avec la date de fa piece . L'Académie in-
» vite en conféquence ceux qui voudront
» concourir , à donner exactement dans le
» papier cacheté , leurs noms de famille &
» de baptême.
M. de Bougainville fit enfuite la lecture
de l'éloge hiftorique de M. Secouffe , penfionnaire
de l'Académie , mort le Is Mars
1754. On peut juger du mérite particulier
de cet Académicien & de l'élégance de fon
Panégyrifte par le morceau fuivant .
29
» Le feul art que connut M. Secouffe ,
& qu'il ait voulu pratiquer en traitant
» l'Hiſtoire , étoit celui d'analyfer les cir-
≫conftances d'un événement , de combiner
» les textes , & de les apprécier avec une
fcrupuleufe fidélité : c'eft la maniere de
» Tillemont ; il l'avoit prife pour modele ,
» par des motifs dont il a rendu compte
» dans un difcours qui fert d'introduction
» à fes mémoires. Le mérite de cette mé→
> thode eft de n'égarer jamais l'efprit ; il
eft vrai qu'elle le fatigue , en le menant
» par des chemins rudes & tortueux , dans
lefquels il eft obligé de difcuter le terrein
pas à pas. Mais rien ne rebutoit la
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE .
conftance de M. Secouffe , ou plutôt it
» n'avoit pas befoin de conftance , parce
» que tout intéreffe dans l'objet aimé , &
» qu'il aimoit paffionnément l'hiſtoire de
fa nation. Par une fuite de fon enthoufiafine
, il fuppofoit à fes lecteurs les
» fentimens dont il étoit animé , du moins
» les croyoit- il affez équitables pour l'ap
» prouver par réflexion , & nous remarque-
» rons comme un trait qui le caracteriſe ,
»que moins attaché à fes opinions qu'à fes
goûts , il fouffroit volontiers la difpute
lorfqu'elle pouvoit conduire à la fo-
» lution d'une difficulté hiftorique , mais
» qu'il auroit fouffert impatiemment qu'un
»François n'eût pas fait prefque autant de
» cas que lui-même de toutes les fortes de
» recherches qui peuvent jetter quelques
»lumieres fur les plus petites branches de
> l'Hiftoire de France.
DD
90
Après cet éloge , M. de Bougainville
parla du tableau préfenté par M. le Comte
de Caylus. M. l'Abbé Raynal a traité fi bien
cet article dans le premier volume de Décembre
, qu'il ne m'a rien laiffé à dire .
M. Danville lut une differtation fur la
nation des Geres , & fur le Pontife qui
étoit adoré chez ce peuple.
M. l'Abbé Belley termina la féance par
F'explication d'une pierre gravée du cabi-
•
h
JAN VIER. 1755. 177
net de M. le Duc d'Orleans. Cette pierre
eft une agathe blanche , gravée en creux :
elle repréfente la tête d'un Empereur Romain
, pofée en regard de celles d'une Impératrice
& d'un jeune Prince. Au milieu
eft une urne , d'où fortent deux palmes.
M. l'Abbé Belley prouva que cette pierre
avoit été gravée àl'occafion des jeux chryfantins
, que la ville de Sarde, en Lydie , fit
célébrer en l'honneur de l'Empereur Pertinax
, de l'Impératrice Titiana fa femme ,
& du jeune Pertinax leur fils .
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Résumé : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie des inscriptions & Belles-Lettres.
Lors d'une séance publique de l'Académie royale des Inscriptions & Belles Lettres le 12 novembre 1754, M. de Bougainville, Secrétaire perpétuel, annonça que le sujet du prix à décerner en 1756 serait l'examen de l'état des villes et des républiques situées dans le continent de la Grèce européenne, depuis la mort d'Alexandre jusqu'à leur réduction en province par les Romains. Ce prix, fondé par le Président Durey de Noinville, consistera en une médaille d'or d'une valeur de cinq cents livres, créée par M. Bouchardon. La médaille représentera une couronne de lauriers avec une inscription latine et une muse couronnée de lauriers tenant une palme et s'appuyant sur un type. L'exergue de la médaille gravera chaque année le nom de l'auteur couronné. M. de Bougainville lut ensuite l'éloge historique de M. Secouffe, pensionnaire de l'Académie, décédé le 1er mars 1754. Secouffe était connu pour son art d'analyser les circonstances des événements historiques, de combiner et d'apprécier les textes avec fidélité, suivant la méthode de Tillemont. Il était passionné par l'histoire de la France et appréciait les recherches approfondies sur les moindres détails historiques. La séance se poursuivit avec la présentation d'un tableau par M. le Comte de Caylus, une dissertation de M. Danville sur la nation des Gères et leur Pontife, et l'explication d'une pierre gravée par M. l'Abbé Belley. Cette pierre, une agathe blanche, représente les têtes de l'Empereur Pertinax, de l'Impératrice Titiana et de leur fils, gravée à l'occasion des jeux chrysanthins célébrés en leur honneur.
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