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p. 4-30
« Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...] »
Début :
Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...]
Mots clefs :
Académie française, Cardinal d'Estrées, Féliciter, Charpentier, Compliment, Honneur, Discours, Éloquence, Académie de Soissons, Compagnie, Mérite, Esprit, Zèle
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texteReconnaissance textuelle : « Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...] »
Cen'eſtpointdans celuy- cy que l'Academie Françoiſe à
fait complimenter Monfieur le Cardinal d'Eſtrées, qui, comme vous ſçavez,eſt l'undes quaran- te, qui compoſent cette Illuſtre Compagnie ;mais vous ne laif- ferez pas d'eſtre bien-aiſe d'ap- prendre que ces Meffieurs qui ne l'avoient veu depuis ſa Pro- motion au Cardinalat,ne furent
pas plûtoſt avertis de ſon retour à Paris , qu'ils nommerent fix Perſonnes de leur Corps pour f'en aller feliciter. Ces fix furent
Meſſieurs Charpentier , Talle- mantPremierAumônierdeMadame , Teſtu Abbé de Belval,
Tallemant , Prieur de SaintAlbin, l'Abbé Regnier,desMarais.
& de Benferade. Monfieur le
DucdeSaint-Aignan voulutles A ij
4 LE MERCVRE
3
accompagner , & Monfieur le Cardinal d'Eſtrées , qui les re- ceut dans ſon Anti-chambre, les
ayant conduits dans ſa cham- bre, Monfieur Charpentierque lacompagnie avoitchargédela parole, s'acquitta de ſa Com- miſſion ences termes.
M
ONSEIGNEUR,
En nous approchant de
V. E. nous sentons une douce émo- tion , qui n'est pas toutesfois Sans quelquemélange d'amertume.Nous vous revoyons avec les marques de.
la plus hauteDignitéde l'Eglife:
Quelplus agreable spectacle ànos yeux ! Quelle plus ſenſible joye à
nostre cœur ! Mais quandnous nous representons que cette élcvation
vousſepare de nous , &vous arra- che de nos Exercices, qui ont autrefoispartagéles heuresdevostreloi- fir,nousnesçaurionspenser qu'a
GALAN.T. S
Y
vec douleur à une abſence qui nous paroit irréparable. Avostre dé- part , Monseigneur, tous nos Vœux vousaccompagnerent; Nous nefou- haitâmes rien avec plus d'ardeur,
que de vous voir bien-toft revétu de l'éclat , dû à vostre merite , à
vostre naiſſance , &àla grandeur de vosAlliances Royales. Avoſtre...
retour nousvoyons en V. E.l'accom- pliſſement de nos vœux ; mais nous ne vous trouvons plus à l'Acade mie. Hébien , Monseigneur , n'en murmurons point ; Nous vous per dons d'une maniere trop noblepour nous en fâcher. Nous souhaitons mesme de vous perdre encore da- vantage,&que la Pourpre Romai ne, qui vous affocie à la premiere Compagnie de l'Univers,vous place quelque jour , du confentement de toutes les Nations , dans ce Trône
fondésurla Pierre , que toutes les
A iij
6 LE MERCVRE
Puiſſances de l'Enfer nesçauroient ébranler ; Mais pourquoy vous conter perdu pour nous , Monfei- gneur,dansIaugmentation devô- tre gloire, puis que te plus Grand Roy du Monde , Louis le Vain- queur,mais le Vainqueur rapide le Terrible , le Foudroyant , a bien trouvé des momens pour fonger à
nous, parmy lapompe&letumulte defes Triomphes. Que dis-je pour fongerànous ? Ahc'esttropfoible- ment s'expliquerpour tantdegra ecs extraordinaires. Difons plutost pour nous appeller à luy par une adoption glorieuse ; Diſons pour nous établir un répos inébranlable àl'ombre defes Palmes. V.E.Mon- Seigneur ,n'a-t-ellepas admiré cet évenement , &quoy que vousfuf- fiez au Païs des grands Exemples,
quoy que vous riſpiraſfiez le mesme air; que Scipion &que Pompée.
t
GALAN T. ?
Augu- LYON
pûtes -vous apprendre fansfurpri Se, qu'unsi grandMonarqucsedé- clarât le Chefde l'Academie ,
voulût mettre fon NomAuguste à
la teſte d'une LiſtedeGensdeLet- tres ? Vostre Romen'enfut-ellepas étonnée, &nejugea-t-ellepas alors que le Cielpreparoit àla France la mesme profperité , dont l'Empire Romain avoit joüyſous les ftes,ſous les Adriens &fous lesAnTEERD
tonins ? Vous nous avez quitté ,
Monseigneur, dans l'Hôtel Seguier,
Lans l'Hostel d'un Chancelier de
France, Illustre veritablement par faSuprêmeMagiftrature , plus Il.- luftre encoreparses grandesActios.
V. E. nous retrouve dans le Louvre,
dans laMaifon Sacréedenos Rois;
&nos Muſesn'ontplusd'autreſé.. jourqueceluydelaMajesté. Ilfaut nevous rien celer encore de tout ce
qui peut tenirrangparmy.... nosheu- Aij
8 LE MERCVRE
reuſes avantures , puis que V. E. y
prend quelque part. UnArchevéque de Paris, qui honorefa Dignité parfaVertu, parfonEloquence,&
par la Nobleſſe de ſa conduite ; Un Evesque d'une érudition confommée, &que mille autres rares qua- litezont fait choifir pour cultiver les esperances d'un jeuneHéros, de
qui tout l'Univers attend de fi grandes choses ; Vn Duc & Pair également recommandable parfon Esprit &parsa Valeur, & avec
qui toutes les Graces ont fait une alliance eternelle ; des Gouverneurs
de Province ; un President du Par- lement ; pluſieurs Perſonnage's celebres en toutes fortes de Sciences,
Jont les nouveaux Confreres que nous vous avons donnez,fanspar- ler de ce GrandHomme, que l'intime confiance du Prince , un zele in- fatigable pour le bien de l'Etat ,
GALANT. 9
une paſſion ardente pour l'avance- mentdes belles Lettres distinguent affez, pourn'avoirpas besoin d'étre nommé plus ouvertement. L'Academie a fait la plupart de cespré- cieuses acquisitions , tandis que V. E. defendoit nos Droits à Rome,
&s'oppoſoit aux brigues denosEn- nemis . C'eſt fur vos foins &fur ceux de Monsieur le Duc , voſtre
Frere , que la France s'est reposée avecfeuretédefes interests , en un Païs, où déja depuis long-temps le courage , l'intrepidité, &l'amour
de la Patrie , ont rendufameux l
Noms de Cœuvres &d'Estrées.C'est
avec la meſmefermeté que V. E. a
Soûtenu l'honneur de la Couronne
contre les injustes défiances , que la profperitédes Armes du Roy faisoit naiſtre dans des Ames trop timides.
Quels Eloges , quels applaudiffe- mens na-t-ellepoint meritéencore 509
Av
10 LE MERCVRE
-au dernier Conclave ! cettefermetécourageufe&falutaire,qui dans une occafionfi importante n'a pas moins envisagéles avantagesde la Republique Chrestienne , quefuivy leplan des pieuſes intentions de Sa Majesté?ToutelaTerrefçait com- bien ces grandes veuës ont donné de part àV.E. dans l'Exaltation de cePontifice incomparable , àqui lapuretédes mœurs,lemépris des richeſſes , la tendreffc cordiale en vers les Pauvres , l'humilité magnanime des anciens Evesques , &
le parfait dégagement des choses dumonde, avoient acquis larepu.
tation de Sainteté, avant que d'en obtenirle Titre attachéàlaChai
reApostolique. Ilestmal-aiſeaprés:
cela, Monseigneur , que nous ne nous flattions de quelque fecrete complaisance, en voyant qu'ilfort delAcademiedes Princes du Sacré
Y
GALANT.. IF
Senat , &que vostrefuffrage , que nous avons contéquelquefoisparmy les nostres , concourt maintenant
avec le S. Esprit au Gouvernement
defon Eglife. Avancez donc toû- jours , Monseigneur , dans unefi belle route , &permettez-nous de
croire que V. E. confervera quel quessentimens d'affection pourune Compagnie, fur qui Loüis LE GRAND jette desifavorables
regards : Pour une Compagnie, qui aprés laveneration toutefinguliere qu'elle doit avoir pourfon Royal'
Protecteur, n'aurapoint de mouve- ment plus fort , que celuy du Zele qui l'attache àV. E. &qui trou
ucra toûjours une des principales occafions desa joye dans l'accom- pliffement de toutes vosglorieuses entrepriſes..
Il ne faut pas s'étonner ſi le
Avj
12 LE MERCVRE
Public a donné tant d'approba- bation à ce Compliment , puis qu'il amerité celle du Roy , qui ſe l'eſt fait lire à l'Armée par
Monfieur de Breteüil , Lecteur
de Sa Majesté. Auſſi Monfieur le Cardinal d'Eſtrées le receutil d'une maniere tres-obligean- te. Il dit à Ma Charpentier
qu'il n'entreprenoit pointde ré- pondre fur le champ àunDif- cours ſi plein d'Eloquence, mais qu'il le prioit d'aſſurer laCom- pagnie, qu'il ne perdroit jamais le ſouvenir des marques qu'elle luy donnoit du ſien; Qu'il s'en tenoit tellement obligé, qu'il ne lui ſuffiſoit pas del'en remercier,
comme il faifoit , & qu'il vien- droit à l'Academie pour luy en témoigner plus fortement ſa re- connoiſſance. Il s'étendit en- ſuite fur les Loüanges des llu-
:
GALANT. 13 ſtres qui la compofent , & fur le travail du Dictionaire , dont il
demanda particulierement des nouvelles. Il ajoûta , qu'il eſpe- roit beaucoup de la grandeur &de l'exactitude de cette entrepriſe , dont il avoit ſouvent entretenu desGens d'eſprit d'I- talie qui en avoient admiré le Plan ; & aprés quelque conver- fation il reconduifit les Depu- tez juſqu'à la porte de la Salle,
proche le Degré. Il leur tintpa- role quelques jours aprés , &fe trouva au Louvre , à une de Jeurs Seances. Il eſt Protecteur
de l'Academie de Soiffons , où
MonfieurHebert, Treſorier de France , luy avoit déja fait le Compliment qui ſuit au nomde cette Compagnie. Je trouveray l'occafion, Madame, de vous en faire connoiſtre une autrefois le
merite &l'établiſſement.
14 LE MERCVRE
ONSEIGNEUR, MONSQuelle joye ne doit par répandre dans ces lieux l'honneur de vostre prefence aprés une ab- fence fi longue &fiennuyeuse !! Quelle joye pour une Compagnie,
qui vous doit tant , &quivous bonnore,àproportion de ce qu'elle vous doit , devous y voir dans cet
éclat , qui frape aujourd'huy fi agreablement nos yeux & dont
Vidée avoit remplysi long-temps noftre imagination ; Noussçavons bien, Monseigneur, que toutes les Grandeurs humaines estant audef fous de cette élevation d'esprit &
de cette grandeur d'Amc , qui di- ftinguefi excellemment Votre Eminence des autres Hommes , c'est vous rabaiſſer en quelque façon que de vous lower d'une Dignité,
quelque grande quelque élevée
GALAN T.
,vous ne devez.
qu'ellefoit. Mais vous nous per-.
mettrez de vous dire , que regar- dant celle-cy , comme unpur effet de voffre merite
pas trouvermauvaisque nousnous
réjoüisions devousenvoirrevétu,
que nous vousfaſſions reſſouve- nirqu'en augmentant vôtre Gloire,, elle acheve &confomme celle de vostre Maison.. Cettegrande, cette illustre Maiſon,Monseigneur,fub
fiſtoit depuis plusieurs Siecles dans une fplendeur pen commune. Tout ceque laKaleur , unieàla conduite, peut acquerir des Titres écla
tans, tout cequelafidelité,,jointe
aux lumieres , peut procurerd'im
portansEmplois, tout cela, Mon- feigneur, s'y voyoit enfoule &de
tous les Honneurs de laTerre , on
peut dire que laſeule Pourpre luy manquoit. Mais le Ciel qui tra wailloit depuissi long-temps àfon
16 LE MERCVRE
:
1
agrandiſſement , qui par laprodu- Etion continuelle de tant deHéros
qu'il en faifoit fortir fucceßive.. ment , la diſpoſoit pourainſidireà
recevoir cet Honneur , fit naiſtre enfin V.E. avec toutes les Qualitez qui en pouvoient estre dignes.
Vous les reçeutes donc , Monfei- gneur, non pas , commelapluspart des Etrangers, fur lefeulraport de La Renommée , &fur la simple Nomination d'un Prince, qui le de.. mande pour fon Sujet. Rome vit bien deux. Royaumes fe difputer l'avantage de vous le procurer ;
mais avant qu'elle vous l'accordat , Rome vit außi briller à l'enwy ces belles, ces éclatantes Qua- litez. Elle connut voſtre merite,&م
ce fut fans doute ce qui la deter- mina dans cette grande conjon- Eture. Quel honneur pour vous,
Monseigneur, d'avoir acquis par
GALANT. 17 une voyefi belle une Dignitéfifu- blime ! Quelhonneur d'avoir mis le comble àlagloire d'une Maifon des premieres &des plusfameuses de l'Univers ! Mais quel honneur
pour l'Academie de Soiffons , de ſe
pouvoir glorifier d'un tel Prote- Etcur ! Quel honneur pour nous ,
que vostre Eminence ait bien vou
luse charger de ce Titre, &n'ait
Pas dédaignéde le joindre à tant d'autres fi glorieux ! Quelle joye
encore un coup de voir ce Prote- Eteur,&de luyparler !Mais quelle
peine de le voir pour ſi peu de temps , &de luy parlerfans pou- voir parler dignement de luy !
Quelembaras , quelle confusión de de voir tant & de pouvoir si peu
vendre, de fentir une reconnoiſſan- ce qu'on ne peut exprimer ! C'est
pourtant principalement cette re- connoissance , Monseigneur , que nous voudrions bien pouvoir dé.
18 LE MERCVRE
peindre à V. E. Plût àDieu que vous puissiez voir quels mouve mens elle excite dans nos cœurs ,
quels Vœux, quels fouhaits elley
forme. Nous les continuerens,Mon- feigneur, ces Vœux&cesfouhaits ;
&puis que nous ne pouvons autre chose,nousleferons du moinsavec tout le zele &toute l'ardeur dont
noussommes capables. Nous nedi- rons pas icy àVostre Eminence quel prefentement leur obict ; puis qu'il n'y a plus qu'un degré entre Le Ciel &Fous, il n'estpas mal- aisé de le comprendre. Nousvous dirons seulement , Monseigneur ,
qu'il fait quelque chofe de Suprê- me pour recompenfer unefuprême Vertu , qu'ainsi il n'y a rien de fi Grand, ny de fi Haut dans le Monde, où V.E. nepuiffepreten dre avecjustice , &où elle nefoit déja placéeparles ardens &justes defirs de cette Compagnic.
eft
!
fait complimenter Monfieur le Cardinal d'Eſtrées, qui, comme vous ſçavez,eſt l'undes quaran- te, qui compoſent cette Illuſtre Compagnie ;mais vous ne laif- ferez pas d'eſtre bien-aiſe d'ap- prendre que ces Meffieurs qui ne l'avoient veu depuis ſa Pro- motion au Cardinalat,ne furent
pas plûtoſt avertis de ſon retour à Paris , qu'ils nommerent fix Perſonnes de leur Corps pour f'en aller feliciter. Ces fix furent
Meſſieurs Charpentier , Talle- mantPremierAumônierdeMadame , Teſtu Abbé de Belval,
Tallemant , Prieur de SaintAlbin, l'Abbé Regnier,desMarais.
& de Benferade. Monfieur le
DucdeSaint-Aignan voulutles A ij
4 LE MERCVRE
3
accompagner , & Monfieur le Cardinal d'Eſtrées , qui les re- ceut dans ſon Anti-chambre, les
ayant conduits dans ſa cham- bre, Monfieur Charpentierque lacompagnie avoitchargédela parole, s'acquitta de ſa Com- miſſion ences termes.
M
ONSEIGNEUR,
En nous approchant de
V. E. nous sentons une douce émo- tion , qui n'est pas toutesfois Sans quelquemélange d'amertume.Nous vous revoyons avec les marques de.
la plus hauteDignitéde l'Eglife:
Quelplus agreable spectacle ànos yeux ! Quelle plus ſenſible joye à
nostre cœur ! Mais quandnous nous representons que cette élcvation
vousſepare de nous , &vous arra- che de nos Exercices, qui ont autrefoispartagéles heuresdevostreloi- fir,nousnesçaurionspenser qu'a
GALAN.T. S
Y
vec douleur à une abſence qui nous paroit irréparable. Avostre dé- part , Monseigneur, tous nos Vœux vousaccompagnerent; Nous nefou- haitâmes rien avec plus d'ardeur,
que de vous voir bien-toft revétu de l'éclat , dû à vostre merite , à
vostre naiſſance , &àla grandeur de vosAlliances Royales. Avoſtre...
retour nousvoyons en V. E.l'accom- pliſſement de nos vœux ; mais nous ne vous trouvons plus à l'Acade mie. Hébien , Monseigneur , n'en murmurons point ; Nous vous per dons d'une maniere trop noblepour nous en fâcher. Nous souhaitons mesme de vous perdre encore da- vantage,&que la Pourpre Romai ne, qui vous affocie à la premiere Compagnie de l'Univers,vous place quelque jour , du confentement de toutes les Nations , dans ce Trône
fondésurla Pierre , que toutes les
A iij
6 LE MERCVRE
Puiſſances de l'Enfer nesçauroient ébranler ; Mais pourquoy vous conter perdu pour nous , Monfei- gneur,dansIaugmentation devô- tre gloire, puis que te plus Grand Roy du Monde , Louis le Vain- queur,mais le Vainqueur rapide le Terrible , le Foudroyant , a bien trouvé des momens pour fonger à
nous, parmy lapompe&letumulte defes Triomphes. Que dis-je pour fongerànous ? Ahc'esttropfoible- ment s'expliquerpour tantdegra ecs extraordinaires. Difons plutost pour nous appeller à luy par une adoption glorieuse ; Diſons pour nous établir un répos inébranlable àl'ombre defes Palmes. V.E.Mon- Seigneur ,n'a-t-ellepas admiré cet évenement , &quoy que vousfuf- fiez au Païs des grands Exemples,
quoy que vous riſpiraſfiez le mesme air; que Scipion &que Pompée.
t
GALAN T. ?
Augu- LYON
pûtes -vous apprendre fansfurpri Se, qu'unsi grandMonarqucsedé- clarât le Chefde l'Academie ,
voulût mettre fon NomAuguste à
la teſte d'une LiſtedeGensdeLet- tres ? Vostre Romen'enfut-ellepas étonnée, &nejugea-t-ellepas alors que le Cielpreparoit àla France la mesme profperité , dont l'Empire Romain avoit joüyſous les ftes,ſous les Adriens &fous lesAnTEERD
tonins ? Vous nous avez quitté ,
Monseigneur, dans l'Hôtel Seguier,
Lans l'Hostel d'un Chancelier de
France, Illustre veritablement par faSuprêmeMagiftrature , plus Il.- luftre encoreparses grandesActios.
V. E. nous retrouve dans le Louvre,
dans laMaifon Sacréedenos Rois;
&nos Muſesn'ontplusd'autreſé.. jourqueceluydelaMajesté. Ilfaut nevous rien celer encore de tout ce
qui peut tenirrangparmy.... nosheu- Aij
8 LE MERCVRE
reuſes avantures , puis que V. E. y
prend quelque part. UnArchevéque de Paris, qui honorefa Dignité parfaVertu, parfonEloquence,&
par la Nobleſſe de ſa conduite ; Un Evesque d'une érudition confommée, &que mille autres rares qua- litezont fait choifir pour cultiver les esperances d'un jeuneHéros, de
qui tout l'Univers attend de fi grandes choses ; Vn Duc & Pair également recommandable parfon Esprit &parsa Valeur, & avec
qui toutes les Graces ont fait une alliance eternelle ; des Gouverneurs
de Province ; un President du Par- lement ; pluſieurs Perſonnage's celebres en toutes fortes de Sciences,
Jont les nouveaux Confreres que nous vous avons donnez,fanspar- ler de ce GrandHomme, que l'intime confiance du Prince , un zele in- fatigable pour le bien de l'Etat ,
GALANT. 9
une paſſion ardente pour l'avance- mentdes belles Lettres distinguent affez, pourn'avoirpas besoin d'étre nommé plus ouvertement. L'Academie a fait la plupart de cespré- cieuses acquisitions , tandis que V. E. defendoit nos Droits à Rome,
&s'oppoſoit aux brigues denosEn- nemis . C'eſt fur vos foins &fur ceux de Monsieur le Duc , voſtre
Frere , que la France s'est reposée avecfeuretédefes interests , en un Païs, où déja depuis long-temps le courage , l'intrepidité, &l'amour
de la Patrie , ont rendufameux l
Noms de Cœuvres &d'Estrées.C'est
avec la meſmefermeté que V. E. a
Soûtenu l'honneur de la Couronne
contre les injustes défiances , que la profperitédes Armes du Roy faisoit naiſtre dans des Ames trop timides.
Quels Eloges , quels applaudiffe- mens na-t-ellepoint meritéencore 509
Av
10 LE MERCVRE
-au dernier Conclave ! cettefermetécourageufe&falutaire,qui dans une occafionfi importante n'a pas moins envisagéles avantagesde la Republique Chrestienne , quefuivy leplan des pieuſes intentions de Sa Majesté?ToutelaTerrefçait com- bien ces grandes veuës ont donné de part àV.E. dans l'Exaltation de cePontifice incomparable , àqui lapuretédes mœurs,lemépris des richeſſes , la tendreffc cordiale en vers les Pauvres , l'humilité magnanime des anciens Evesques , &
le parfait dégagement des choses dumonde, avoient acquis larepu.
tation de Sainteté, avant que d'en obtenirle Titre attachéàlaChai
reApostolique. Ilestmal-aiſeaprés:
cela, Monseigneur , que nous ne nous flattions de quelque fecrete complaisance, en voyant qu'ilfort delAcademiedes Princes du Sacré
Y
GALANT.. IF
Senat , &que vostrefuffrage , que nous avons contéquelquefoisparmy les nostres , concourt maintenant
avec le S. Esprit au Gouvernement
defon Eglife. Avancez donc toû- jours , Monseigneur , dans unefi belle route , &permettez-nous de
croire que V. E. confervera quel quessentimens d'affection pourune Compagnie, fur qui Loüis LE GRAND jette desifavorables
regards : Pour une Compagnie, qui aprés laveneration toutefinguliere qu'elle doit avoir pourfon Royal'
Protecteur, n'aurapoint de mouve- ment plus fort , que celuy du Zele qui l'attache àV. E. &qui trou
ucra toûjours une des principales occafions desa joye dans l'accom- pliffement de toutes vosglorieuses entrepriſes..
Il ne faut pas s'étonner ſi le
Avj
12 LE MERCVRE
Public a donné tant d'approba- bation à ce Compliment , puis qu'il amerité celle du Roy , qui ſe l'eſt fait lire à l'Armée par
Monfieur de Breteüil , Lecteur
de Sa Majesté. Auſſi Monfieur le Cardinal d'Eſtrées le receutil d'une maniere tres-obligean- te. Il dit à Ma Charpentier
qu'il n'entreprenoit pointde ré- pondre fur le champ àunDif- cours ſi plein d'Eloquence, mais qu'il le prioit d'aſſurer laCom- pagnie, qu'il ne perdroit jamais le ſouvenir des marques qu'elle luy donnoit du ſien; Qu'il s'en tenoit tellement obligé, qu'il ne lui ſuffiſoit pas del'en remercier,
comme il faifoit , & qu'il vien- droit à l'Academie pour luy en témoigner plus fortement ſa re- connoiſſance. Il s'étendit en- ſuite fur les Loüanges des llu-
:
GALANT. 13 ſtres qui la compofent , & fur le travail du Dictionaire , dont il
demanda particulierement des nouvelles. Il ajoûta , qu'il eſpe- roit beaucoup de la grandeur &de l'exactitude de cette entrepriſe , dont il avoit ſouvent entretenu desGens d'eſprit d'I- talie qui en avoient admiré le Plan ; & aprés quelque conver- fation il reconduifit les Depu- tez juſqu'à la porte de la Salle,
proche le Degré. Il leur tintpa- role quelques jours aprés , &fe trouva au Louvre , à une de Jeurs Seances. Il eſt Protecteur
de l'Academie de Soiffons , où
MonfieurHebert, Treſorier de France , luy avoit déja fait le Compliment qui ſuit au nomde cette Compagnie. Je trouveray l'occafion, Madame, de vous en faire connoiſtre une autrefois le
merite &l'établiſſement.
14 LE MERCVRE
ONSEIGNEUR, MONSQuelle joye ne doit par répandre dans ces lieux l'honneur de vostre prefence aprés une ab- fence fi longue &fiennuyeuse !! Quelle joye pour une Compagnie,
qui vous doit tant , &quivous bonnore,àproportion de ce qu'elle vous doit , devous y voir dans cet
éclat , qui frape aujourd'huy fi agreablement nos yeux & dont
Vidée avoit remplysi long-temps noftre imagination ; Noussçavons bien, Monseigneur, que toutes les Grandeurs humaines estant audef fous de cette élevation d'esprit &
de cette grandeur d'Amc , qui di- ftinguefi excellemment Votre Eminence des autres Hommes , c'est vous rabaiſſer en quelque façon que de vous lower d'une Dignité,
quelque grande quelque élevée
GALAN T.
,vous ne devez.
qu'ellefoit. Mais vous nous per-.
mettrez de vous dire , que regar- dant celle-cy , comme unpur effet de voffre merite
pas trouvermauvaisque nousnous
réjoüisions devousenvoirrevétu,
que nous vousfaſſions reſſouve- nirqu'en augmentant vôtre Gloire,, elle acheve &confomme celle de vostre Maison.. Cettegrande, cette illustre Maiſon,Monseigneur,fub
fiſtoit depuis plusieurs Siecles dans une fplendeur pen commune. Tout ceque laKaleur , unieàla conduite, peut acquerir des Titres écla
tans, tout cequelafidelité,,jointe
aux lumieres , peut procurerd'im
portansEmplois, tout cela, Mon- feigneur, s'y voyoit enfoule &de
tous les Honneurs de laTerre , on
peut dire que laſeule Pourpre luy manquoit. Mais le Ciel qui tra wailloit depuissi long-temps àfon
16 LE MERCVRE
:
1
agrandiſſement , qui par laprodu- Etion continuelle de tant deHéros
qu'il en faifoit fortir fucceßive.. ment , la diſpoſoit pourainſidireà
recevoir cet Honneur , fit naiſtre enfin V.E. avec toutes les Qualitez qui en pouvoient estre dignes.
Vous les reçeutes donc , Monfei- gneur, non pas , commelapluspart des Etrangers, fur lefeulraport de La Renommée , &fur la simple Nomination d'un Prince, qui le de.. mande pour fon Sujet. Rome vit bien deux. Royaumes fe difputer l'avantage de vous le procurer ;
mais avant qu'elle vous l'accordat , Rome vit außi briller à l'enwy ces belles, ces éclatantes Qua- litez. Elle connut voſtre merite,&م
ce fut fans doute ce qui la deter- mina dans cette grande conjon- Eture. Quel honneur pour vous,
Monseigneur, d'avoir acquis par
GALANT. 17 une voyefi belle une Dignitéfifu- blime ! Quelhonneur d'avoir mis le comble àlagloire d'une Maifon des premieres &des plusfameuses de l'Univers ! Mais quel honneur
pour l'Academie de Soiffons , de ſe
pouvoir glorifier d'un tel Prote- Etcur ! Quel honneur pour nous ,
que vostre Eminence ait bien vou
luse charger de ce Titre, &n'ait
Pas dédaignéde le joindre à tant d'autres fi glorieux ! Quelle joye
encore un coup de voir ce Prote- Eteur,&de luyparler !Mais quelle
peine de le voir pour ſi peu de temps , &de luy parlerfans pou- voir parler dignement de luy !
Quelembaras , quelle confusión de de voir tant & de pouvoir si peu
vendre, de fentir une reconnoiſſan- ce qu'on ne peut exprimer ! C'est
pourtant principalement cette re- connoissance , Monseigneur , que nous voudrions bien pouvoir dé.
18 LE MERCVRE
peindre à V. E. Plût àDieu que vous puissiez voir quels mouve mens elle excite dans nos cœurs ,
quels Vœux, quels fouhaits elley
forme. Nous les continuerens,Mon- feigneur, ces Vœux&cesfouhaits ;
&puis que nous ne pouvons autre chose,nousleferons du moinsavec tout le zele &toute l'ardeur dont
noussommes capables. Nous nedi- rons pas icy àVostre Eminence quel prefentement leur obict ; puis qu'il n'y a plus qu'un degré entre Le Ciel &Fous, il n'estpas mal- aisé de le comprendre. Nousvous dirons seulement , Monseigneur ,
qu'il fait quelque chofe de Suprê- me pour recompenfer unefuprême Vertu , qu'ainsi il n'y a rien de fi Grand, ny de fi Haut dans le Monde, où V.E. nepuiffepreten dre avecjustice , &où elle nefoit déja placéeparles ardens &justes defirs de cette Compagnic.
eft
!
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Résumé : « Ce n'est point dans celuy-cy que l'Académie Françoise a [...] »
Le texte décrit la visite de six membres de l'Académie Française chez le Cardinal d'Estrées à son retour à Paris après sa promotion au cardinalat. Les membres présents étaient Charpentier, Tallemant, Testu, l'Abbé Regnier, et de Benferade, accompagnés du Duc de Saint-Aignan. Ils félicitent le Cardinal pour sa nouvelle dignité. Charpentier, en tant que porte-parole, exprime une émotion mêlée d'amertume en voyant le Cardinal revêtu de la pourpre cardinalice, soulignant que cette élévation le sépare des exercices académiques. Il exalte la grandeur du Cardinal et son lien avec le roi Louis XIV, comparant cette élévation à celle des grands hommes de l'histoire. Le discours mentionne également les nouvelles acquisitions de l'Académie, y compris un archevêque de Paris, un évêque érudit, et un duc pair. Le Cardinal d'Estrées, touché par le compliment, promet de conserver son affection pour l'Académie et s'intéresse au travail du dictionnaire en cours. Il exprime également son admiration pour les membres de l'Académie et leur travail. Le public et le roi approuvent ce compliment. Le Cardinal reçoit les députés de manière obligeante, discutant des louanges des lettres et du dictionnaire avant de les reconduire.
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p. 1186-1187
Prix de l'Acad. de Soissons, [titre d'après la table]
Début :
M. de Laubriere, Evêque de Soissons, dont on connoît l'amour pour les Lettres, ayant établi [...]
Mots clefs :
Académie de Soissons, Prix, Programme, Ouvrages, Soissonnais
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texteReconnaissance textuelle : Prix de l'Acad. de Soissons, [titre d'après la table]
M. de Laubriere , Evêque de Soissons , dont
on connoît l'amour pour les Lettres , ayant établi
un Prix pour l'Académie de Soissons , on
avertit le Public dans un Programme imprimé ,
que l'année prochaine 1735. le Lundi d'après le
Dimanche de Quasimodo , cette Académie adjugera
un Prix proposé par ce Prélat , lequel sera
une Médaille d'or de la valeur de 300. livres , 2
'une Dissertation Historique d'une demie heure
de lecture ou de trois quarts d'heure au plus , sur
l'Etat des anciens Habitans du Soissonnois avant
la conquête des Gaules par les Francs , la situation
et l'étendue du Pays qu'ils habitoient , le nom et
L'antiquité de leurs Villes et Châteaux , leurs forces
et les Armes dont ils se servoient , leurs moeurs
leur Gouvernement et leur Religion.
1
1
1. Vol. Dans
JUIN. 1734.
1187
Dans l'examen qu'on fera des Ouvrages , selon
le Programme , on aura égard , tant au nombre
et à l'étendue des recherches , qu'à la beauté du
stile et à la pureté du langage.
Les Auteurs sont avertis de mettre à la marge
ou à la suite de leur Ouvrage , les preuves des
faits qu'ils auront avancez , et les sources où ils
les auront prises.
Les Ouvrages seront adressez francs de port ,
à M. le President de Beyne , Secretaire perpetuel de
l'Académie de Soissons , et ils ne seront reçûs que
jusqu'au premier Février de l'année prochaine.
on connoît l'amour pour les Lettres , ayant établi
un Prix pour l'Académie de Soissons , on
avertit le Public dans un Programme imprimé ,
que l'année prochaine 1735. le Lundi d'après le
Dimanche de Quasimodo , cette Académie adjugera
un Prix proposé par ce Prélat , lequel sera
une Médaille d'or de la valeur de 300. livres , 2
'une Dissertation Historique d'une demie heure
de lecture ou de trois quarts d'heure au plus , sur
l'Etat des anciens Habitans du Soissonnois avant
la conquête des Gaules par les Francs , la situation
et l'étendue du Pays qu'ils habitoient , le nom et
L'antiquité de leurs Villes et Châteaux , leurs forces
et les Armes dont ils se servoient , leurs moeurs
leur Gouvernement et leur Religion.
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1. Vol. Dans
JUIN. 1734.
1187
Dans l'examen qu'on fera des Ouvrages , selon
le Programme , on aura égard , tant au nombre
et à l'étendue des recherches , qu'à la beauté du
stile et à la pureté du langage.
Les Auteurs sont avertis de mettre à la marge
ou à la suite de leur Ouvrage , les preuves des
faits qu'ils auront avancez , et les sources où ils
les auront prises.
Les Ouvrages seront adressez francs de port ,
à M. le President de Beyne , Secretaire perpetuel de
l'Académie de Soissons , et ils ne seront reçûs que
jusqu'au premier Février de l'année prochaine.
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Résumé : Prix de l'Acad. de Soissons, [titre d'après la table]
En 1734, M. de Laubriere, Évêque de Soissons, a créé un prix pour l'Académie de Soissons. Le prix, attribué le lundi suivant le Dimanche de Quasimodo en 1735, comprend une médaille d'or valant 300 livres et une dissertation historique. Cette dissertation doit traiter des anciens habitants du Soissonnois avant la conquête des Gaules par les Francs, incluant leur situation géographique, leurs villes et châteaux, leurs forces et armes, leurs mœurs, leur gouvernement et leur religion. La durée de la dissertation est limitée à une demi-heure de lecture, avec un maximum de trois quarts d'heure. L'Académie évaluera les œuvres en fonction des recherches, du style et de la pureté du langage, ainsi que des preuves et sources fournies. Les dissertations doivent être envoyées à M. le Président de Beyne, secrétaire perpétuel de l'Académie, avant le 1er février 1735.
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