Résultats : 710 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 176-177
COUPLETS chantés à Madame la Marquise de *** par Mlle sa fille, âgée de 4. à 5. ans, le premier jour de l'année 1730. Air : Reveillez-vous belle endormie.
Début :
Aujourd'hui que chacun s'épuise [...]
Mots clefs :
Mère
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texteReconnaissance textuelle : COUPLETS chantés à Madame la Marquise de *** par Mlle sa fille, âgée de 4. à 5. ans, le premier jour de l'année 1730. Air : Reveillez-vous belle endormie.
COV P LET S chantés à Madame la
Marquise de * * * par M"' sa fille ,
kgèe de 4. à 5. ans, le premier jour
de r'année 1730. Air : Re veillez- vous»
belle endormie.
À Újourd'hui que chacun s'épuise
A faire de vains complîmens ,
Maman , souffrez que je vous dise
Mes véritables sentimens.-
Je fais mon bonheur de vous plaire,
Mon amour ne peut redoubler ,
N'en doutez pas , l'on ne sçait guere*
A mon âge dissimuler.
Mon coeur exprime par ma bouche
L' ardeur dont il se sent presser'»
Si
JANVIER. 1730. 177
Si ce sincère aveu vous touche »
Marquez le moi par un baiser. .
Ah I de grâce , encore un , ma mère ,
<3u'est-ce qu'il vous en coûtera? •
La marchandise n'est pas chere,
£c mon papa vous les rendra,.
Marquise de * * * par M"' sa fille ,
kgèe de 4. à 5. ans, le premier jour
de r'année 1730. Air : Re veillez- vous»
belle endormie.
À Újourd'hui que chacun s'épuise
A faire de vains complîmens ,
Maman , souffrez que je vous dise
Mes véritables sentimens.-
Je fais mon bonheur de vous plaire,
Mon amour ne peut redoubler ,
N'en doutez pas , l'on ne sçait guere*
A mon âge dissimuler.
Mon coeur exprime par ma bouche
L' ardeur dont il se sent presser'»
Si
JANVIER. 1730. 177
Si ce sincère aveu vous touche »
Marquez le moi par un baiser. .
Ah I de grâce , encore un , ma mère ,
<3u'est-ce qu'il vous en coûtera? •
La marchandise n'est pas chere,
£c mon papa vous les rendra,.
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Résumé : COUPLETS chantés à Madame la Marquise de *** par Mlle sa fille, âgée de 4. à 5. ans, le premier jour de l'année 1730. Air : Reveillez-vous belle endormie.
Le poème 'COV P LET S' est chanté par une fille de 4 à 5 ans à sa mère, la Marquise de * * *, le 1er janvier 1730. L'enfant exprime son bonheur de plaire à sa mère et demande un baiser, affirmant que son amour est sincère. Elle souligne que cela ne coûtera rien à sa mère, car son père lui rendra les baisers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 177-182
« Le Roi a accordé une place de Conseiller au Conseil Royal des Finances, [...] »
Début :
Le Roi a accordé une place de Conseiller au Conseil Royal des Finances, [...]
Mots clefs :
Roi, Intendant, Reine, Concert, Opéra, Nominations
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texteReconnaissance textuelle : « Le Roi a accordé une place de Conseiller au Conseil Royal des Finances, [...] »
Le Roi a accordé une place de Con
seiller au Conseil Royal des Finances ,
à M. de Lamoignon de Courson , Con
seiller d'Etat. Sa Majesté a nommé Con
seillers d'Etat M. Lebret , Premier Pré
sident du Parlement d'Aix , & Intendant
de ProvenceSc du Commerce, &c M. Lek
calopier , Intendant de Champagne.
Les Prêtres de la Mission comment
eerent le 3. dans l'Eglise de la Paroisse
de Versailles la Fête qu'ils ont conti
nuée les deux jours suivans avec beau
coup de folemnité 8c de magnificence ,
pour célébrer la Béatification du Bienheureux
Vincent de Paul , leur Fonda
teur en France. L'Evêque de Xaintes &
l'Evêque de Rennes y ont officié ces
trois jours. Le 4. Janvier , la Reine
accompagnée des Dame$ de fa Cour , ■
alla y entendre la Grande Messe
Le Roi a donné l'Evêché de Mirepoix
au Père Boyer , Religieux Theatin.
Le
I7S MERCURE DE FR ANCE.
Le 8 . de ce mois , l' Abbé de Verta»
•mon de Chavagnac , nommé par le Roi
à l'Evêché de Montauban , fut sacré
dans la Chapelle de l'Archevêché par
l' Archevêque de Paris , aslìsté des Evêrxjues
de Soirîons & de Tarbes.
Le premier de ce mois , le Roi
nomma le sieur Perrin , Docteur en Mé
decine de la Faculté de Montpellier ,
en considération de ses services , Méde
cin Real de ses Galères , à la place du
sieur Pelifleri , qui se retire avec une
pension de izqo. sur les Invalides.
L'Abbé Segui , Auteur du Panégyri
que de S. Louis , dont on a vû avec
plaisir l'Extrait dans le Mercure d'Octopre
, fit à S. Sulpice , le 1 7. de ce mois i
celui du Patron de cette Eglise , devant
une très nombreuse Assemblée , avec un
applaudissement gênerai. Nous tâcherons
d'en donner un Extrait.
Le Maréchal d'Uxelles , Ministre d'E
tat , s'est retiré à cause de son âge
avancé.
On a eu avis de Toulon que dixhuit
Captifs Flamands , rachetés à Al
ger par les Pères Mathurins de l'Ordre
'de la Sainte Trinité , y font débarqués
le 19, Décembre dernier , pour se
tendre à Paris , & de là dans leur Pays.
Les autres Députés du raêmc Ordre font
arrivés
JANVIER. 1730. 179
arrivés à Cadix , pour traiter aussi de la
rançon des François détenus au Royau
me de Maroc.
On apprend de Toulouse que le 8. Jan
vier , l' Académie des Jeux Floraux s'étant
assemblée publiquement , suivanç
l'ufage, M. de Rabaudy , Viguicr *de
Toulouse , l'un des Académiciens ÔÇ
Modérateur de .cette Compagnie, pro
nonça , avec beaucoup de succès , un
Discours fur la Naissance de Monsei
gneur le Dauphin.
Le premier Janvier , les vingt-quatre
Violons de la Chambre du Roi jouè
rent pendant le dîner de S. M. une fuite
d'Airs de la composition de M. Destou
ches , Sur-Intendant de la Musique du
Roi , qui furent parfaitement bien exé
cutés , & très-aplaudis.
. Le 4. il y eut Concert devant la Reine
dans les grands Apartemens. M. Defrouches
fit chanter le second Acte de
Topera à'Atys.
Le 9. on continua le même Opéra
par le quatrième & cinquième Acte. La
P"e Enemens la cadete , chanta le Rôle,
de Cy belle , la D1Ie Lenner , celui de
Sangaride , le S' Dangerville fit le Rôle
.de Qelemts, , & le Sr Cochereau , celui
RAtys, Le tout fut parfaitement bien
-exécuté , Si tous les Acteurs s'attirèrent
beaucouD
>ïo MERCURE DE FRANCE.
í>eaucoup d'applaudistemens.
Le ii. on concerta dans les grands Appartemens
cn présence de la Reine , & on
exécuta une Pastorale en un Acte,intitulcc
ISAmour mutuel, dont les paroles font de
M., Gaukier , & la Musique de M. da
Tartre , connu par d'autres Ouvrages
<jui ont eu du succès. L'autre partie de
cette Pastorale fut chantée le 16. dans les
mêmes Appartemens.
, Le 1%. on chanta le Prologue & Ic
premier Acte de l'Opera de Thésée ,
dont l'exccution fut parfaite , & très-:
applaudie. On continua le 30. le mê*
me Opéra par le second & troiíìe'me
Acte.
Le 4. il y eut Concert François aa
Château des Thuileries ; on y chanta
la Cantate à? Europe & Jupiter S & un
Motet de M. de la Lande , précédé de
plusieurs Piéces de symphonie. Le mê
me Concert a continué tous les Mer
credis du mois.
Le 18. la D1,e Petitpas , l'une des
Actrices de l'Opera , chanta pour la
première fois une Cantatille nouvelle ,
intitulée La Confiance , de la composi
tion de M. le Maire , qui fut très- bien
chantée & applaudie ; elle fut précédée
du Divertissement de la Beauté couron
née , de M. Moutet , qui est toujours
írès-goâté. Lt
1
JANVIER. 1719: itr.
Le 9. la Lottcrie pour le rembourse
ment des Rentes de l'Hôtel de Ville fut
tirée en présence du Prévôt des Mar
chands ôc des Echevins , en la manière
accoutumée. Le fonds de ce premier
mois de cette année s'est trouvé monter
à la somme de 1278990. laquelle a été
distribuée aux Rentiers pour les lots
qui leur font échus , conformément à la
Liste générale qui en a été rendue pur
blíque.
Le 16. du mois dernier , les Députés
des Etacs de Bretagne eurent audiance pu
blique du Roi3 présentés par le Comte
de Toulouse , Gouverneur de la Provintc
, ôc par le Comce de Saint Florentin,
Secrétaire d'Etat , & conduits par le
Marquis de Brezé , Grand - Maître des
Cérémonies , & par M. Desgranges ,
Maître des Cérémonies. La Députation
étoit composée de l'Evêque de Saint
firjeu , pour le Clergé , qui porta U
{>arole ; du Comte de Guebriant , pour
a Noblesse -, de M. de Boisbely , Che-
.valier de l'Ordre de Saint Michel , &C
Lieutenant Général de l'Amirauté de
Morlaix , pour le Tiers-Etat ; du Comte
de Coetlogon , Procureur General Syn
dic ; & de M. de la Boissiere , Trésorier
Général des Etats de la Province. Ces
Députés furent ensuite conduits à l'Aul
dianes
ifz MERCURE DE FRANCE;
diance de la Reine & à celle de Mon
seigneur lç Dauphin & de Mesdames
de France.
Le Roi a pommé Intendant de la Gé
néralisé de Champagne , M. de Vastan ,
qui fera remplacé dans l' Intendance de
•la Généralité de Caen , par M. le Peletier
de Beaupré, Maître des Re
quêtes,.
Le 19. M. Bernage de Saint Maurice,
Maître des Requêtes , & Intendant du
Languedoc , à qui le Roi avoit accordé
dès le mois de Décembre 1724. la
Charge de Grand-Croix , Secrétaire &
Grefríer de l'Ordre Royal & Militaire
de Saint Louis , prêta serment de fidé
lité entre le maúis de S. M. pour cette
Charge»
seiller au Conseil Royal des Finances ,
à M. de Lamoignon de Courson , Con
seiller d'Etat. Sa Majesté a nommé Con
seillers d'Etat M. Lebret , Premier Pré
sident du Parlement d'Aix , & Intendant
de ProvenceSc du Commerce, &c M. Lek
calopier , Intendant de Champagne.
Les Prêtres de la Mission comment
eerent le 3. dans l'Eglise de la Paroisse
de Versailles la Fête qu'ils ont conti
nuée les deux jours suivans avec beau
coup de folemnité 8c de magnificence ,
pour célébrer la Béatification du Bienheureux
Vincent de Paul , leur Fonda
teur en France. L'Evêque de Xaintes &
l'Evêque de Rennes y ont officié ces
trois jours. Le 4. Janvier , la Reine
accompagnée des Dame$ de fa Cour , ■
alla y entendre la Grande Messe
Le Roi a donné l'Evêché de Mirepoix
au Père Boyer , Religieux Theatin.
Le
I7S MERCURE DE FR ANCE.
Le 8 . de ce mois , l' Abbé de Verta»
•mon de Chavagnac , nommé par le Roi
à l'Evêché de Montauban , fut sacré
dans la Chapelle de l'Archevêché par
l' Archevêque de Paris , aslìsté des Evêrxjues
de Soirîons & de Tarbes.
Le premier de ce mois , le Roi
nomma le sieur Perrin , Docteur en Mé
decine de la Faculté de Montpellier ,
en considération de ses services , Méde
cin Real de ses Galères , à la place du
sieur Pelifleri , qui se retire avec une
pension de izqo. sur les Invalides.
L'Abbé Segui , Auteur du Panégyri
que de S. Louis , dont on a vû avec
plaisir l'Extrait dans le Mercure d'Octopre
, fit à S. Sulpice , le 1 7. de ce mois i
celui du Patron de cette Eglise , devant
une très nombreuse Assemblée , avec un
applaudissement gênerai. Nous tâcherons
d'en donner un Extrait.
Le Maréchal d'Uxelles , Ministre d'E
tat , s'est retiré à cause de son âge
avancé.
On a eu avis de Toulon que dixhuit
Captifs Flamands , rachetés à Al
ger par les Pères Mathurins de l'Ordre
'de la Sainte Trinité , y font débarqués
le 19, Décembre dernier , pour se
tendre à Paris , & de là dans leur Pays.
Les autres Députés du raêmc Ordre font
arrivés
JANVIER. 1730. 179
arrivés à Cadix , pour traiter aussi de la
rançon des François détenus au Royau
me de Maroc.
On apprend de Toulouse que le 8. Jan
vier , l' Académie des Jeux Floraux s'étant
assemblée publiquement , suivanç
l'ufage, M. de Rabaudy , Viguicr *de
Toulouse , l'un des Académiciens ÔÇ
Modérateur de .cette Compagnie, pro
nonça , avec beaucoup de succès , un
Discours fur la Naissance de Monsei
gneur le Dauphin.
Le premier Janvier , les vingt-quatre
Violons de la Chambre du Roi jouè
rent pendant le dîner de S. M. une fuite
d'Airs de la composition de M. Destou
ches , Sur-Intendant de la Musique du
Roi , qui furent parfaitement bien exé
cutés , & très-aplaudis.
. Le 4. il y eut Concert devant la Reine
dans les grands Apartemens. M. Defrouches
fit chanter le second Acte de
Topera à'Atys.
Le 9. on continua le même Opéra
par le quatrième & cinquième Acte. La
P"e Enemens la cadete , chanta le Rôle,
de Cy belle , la D1Ie Lenner , celui de
Sangaride , le S' Dangerville fit le Rôle
.de Qelemts, , & le Sr Cochereau , celui
RAtys, Le tout fut parfaitement bien
-exécuté , Si tous les Acteurs s'attirèrent
beaucouD
>ïo MERCURE DE FRANCE.
í>eaucoup d'applaudistemens.
Le ii. on concerta dans les grands Appartemens
cn présence de la Reine , & on
exécuta une Pastorale en un Acte,intitulcc
ISAmour mutuel, dont les paroles font de
M., Gaukier , & la Musique de M. da
Tartre , connu par d'autres Ouvrages
<jui ont eu du succès. L'autre partie de
cette Pastorale fut chantée le 16. dans les
mêmes Appartemens.
, Le 1%. on chanta le Prologue & Ic
premier Acte de l'Opera de Thésée ,
dont l'exccution fut parfaite , & très-:
applaudie. On continua le 30. le mê*
me Opéra par le second & troiíìe'me
Acte.
Le 4. il y eut Concert François aa
Château des Thuileries ; on y chanta
la Cantate à? Europe & Jupiter S & un
Motet de M. de la Lande , précédé de
plusieurs Piéces de symphonie. Le mê
me Concert a continué tous les Mer
credis du mois.
Le 18. la D1,e Petitpas , l'une des
Actrices de l'Opera , chanta pour la
première fois une Cantatille nouvelle ,
intitulée La Confiance , de la composi
tion de M. le Maire , qui fut très- bien
chantée & applaudie ; elle fut précédée
du Divertissement de la Beauté couron
née , de M. Moutet , qui est toujours
írès-goâté. Lt
1
JANVIER. 1719: itr.
Le 9. la Lottcrie pour le rembourse
ment des Rentes de l'Hôtel de Ville fut
tirée en présence du Prévôt des Mar
chands ôc des Echevins , en la manière
accoutumée. Le fonds de ce premier
mois de cette année s'est trouvé monter
à la somme de 1278990. laquelle a été
distribuée aux Rentiers pour les lots
qui leur font échus , conformément à la
Liste générale qui en a été rendue pur
blíque.
Le 16. du mois dernier , les Députés
des Etacs de Bretagne eurent audiance pu
blique du Roi3 présentés par le Comte
de Toulouse , Gouverneur de la Provintc
, ôc par le Comce de Saint Florentin,
Secrétaire d'Etat , & conduits par le
Marquis de Brezé , Grand - Maître des
Cérémonies , & par M. Desgranges ,
Maître des Cérémonies. La Députation
étoit composée de l'Evêque de Saint
firjeu , pour le Clergé , qui porta U
{>arole ; du Comte de Guebriant , pour
a Noblesse -, de M. de Boisbely , Che-
.valier de l'Ordre de Saint Michel , &C
Lieutenant Général de l'Amirauté de
Morlaix , pour le Tiers-Etat ; du Comte
de Coetlogon , Procureur General Syn
dic ; & de M. de la Boissiere , Trésorier
Général des Etats de la Province. Ces
Députés furent ensuite conduits à l'Aul
dianes
ifz MERCURE DE FRANCE;
diance de la Reine & à celle de Mon
seigneur lç Dauphin & de Mesdames
de France.
Le Roi a pommé Intendant de la Gé
néralisé de Champagne , M. de Vastan ,
qui fera remplacé dans l' Intendance de
•la Généralité de Caen , par M. le Peletier
de Beaupré, Maître des Re
quêtes,.
Le 19. M. Bernage de Saint Maurice,
Maître des Requêtes , & Intendant du
Languedoc , à qui le Roi avoit accordé
dès le mois de Décembre 1724. la
Charge de Grand-Croix , Secrétaire &
Grefríer de l'Ordre Royal & Militaire
de Saint Louis , prêta serment de fidé
lité entre le maúis de S. M. pour cette
Charge»
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Résumé : « Le Roi a accordé une place de Conseiller au Conseil Royal des Finances, [...] »
En janvier 1730, plusieurs nominations et événements notables ont marqué la cour royale. Le Roi a nommé M. de Lamoignon de Courson Conseiller au Conseil Royal des Finances et a désigné M. Lebret et M. Lekalopier comme Conseillers d'État. Les Prêtres de la Mission ont célébré la béatification du Bienheureux Vincent de Paul à Versailles, avec la participation des évêques de Saintes et de Rennes. La Reine a assisté à la Grande Messe le 4 janvier. Le Père Boyer a été nommé à l'Évêché de Mirepoix, et l'Abbé de Vertamon de Chavagnac a été sacré évêque de Montauban. Le Roi a également nommé le sieur Perrin Médecin Royal des Galères, remplaçant le sieur Pelifleri. L'Abbé Segui a prononcé un panégyrique à Saint-Sulpice. Le Maréchal d'Uxelles s'est retiré en raison de son âge avancé. Dix-huit captifs flamands ont été rachetés et sont arrivés à Toulon. Des députés de l'Ordre de la Sainte Trinité sont arrivés à Cadix pour négocier la rançon des Français détenus au Maroc. À Toulouse, l'Académie des Jeux Floraux a célébré la naissance du Dauphin. Les Violons de la Chambre du Roi ont joué des airs composés par M. Destouches, et plusieurs opéras ont été représentés en présence de la Reine. Le Roi a nommé M. de Vastan Intendant de la Généralité de Champagne et M. le Peletier de Beaupré à l'Intendance de Caen. Enfin, M. Bernage de Saint Maurice a prêté serment pour la charge de Grand-Croix de l'Ordre de Saint Louis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 182-188
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
Jean François le Bouste, Lieutenant de Roy au Gouvernement de Languedoc, [...]
Mots clefs :
Lieutenant, Chevalier, Seigneur, Marquis, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS, NAISSANCES
& Jlíariages.
JEan François le Bouste , Lieutenant de
Roy au Gouvernement de Languedoc,
Département du haut Vivarez & Velay ,
mourut à Paris le 23. Décembre 1729.
âgé de j8. ans.
Jean François de Quinson , Seigneur
de Le.yman> &c. Chevalier de S. Louis ,
Lieutenant
7 A N V I E R. 1710. r«j
IF
Lieutenant Culoncl du Régiment de Ca«
Valérie de Villequier , mourut le 19 Dé
cembre dernier , âgé d'environ soixante
ôc douze ans.
M. Alexandre de GauJechart , Comte
d'EflVille , Lieutenant General des Ar
mées du Roy , Grand Croix de l'Ordre
•Royal & militaire de S. Louis , Gouver
neur du Fort de Barault , & ci-devant pre«
mier Lieutenant de la première Com
pagnie des Gardes du Corps de S. M.
mourut à Paris le premier Janvier , âgé
d'environ 7 j ans.
Il étoit Frère de M. Adolphe de Gau-
• dechart , Marquis de Bachiviliers , auflî
Lieutenant General des Armées du Roy 8c
^Gouverneur du Fort de Barault , mort en
17 17. & de Frère Nicolas de Gaudcchart
de Bachiviliers .Commandeur de Soissons
$c de Santeni , & Trésorier de l'Ordre de
Malte en 171 o. mort en 17x 0.
Le Comte d'EíTville est le dernier de la
branche aînée de la Maison de Gaudechart
, il ne reste plus que celle des Sei
gneurs de Mattancourt , & celle des Mar
quis de Guerieu. Cette Maison , l'une
des plus anciennes 8c des plus qualifiées
du Beauvoisis , prouve au-delà de seize
quartiers paternels & maternels des meil
leures Maisons du Royaume; elle a eu des
I ij Chc
184 MERCURE DE FRANCE.
Chevaliers de Rhodes, 8c ensuite plusieurs
de Malte .• elle est alliée aux Maisons de
Mornay , de Vignacourt , d'Hangest , de
Bousiers , d'Arquinviljers , de Vyonj d'Espinay
, de Mailly , de Clermont Toury $ç
jde plusieurs autres des plus illustres.
Jean de Begerede,Seigneur deGuairorte,
&c. Chevalier de S. Louis , Mestre dp
Camp d'Infanterie , premier Lieutenant
des Gardes Françoises , & Lieutenant des
Grenadiers , homme de valeur & trèsbon
Officier , mourut à Paris le z. âgé
de soixante & dix ans.
Charles de Bedé des Fougerais , Capi- m
taine au Régiment des Gardes Françoises ,
mourut le 5. âgé de cinquante ans. Sa
Compagnie a été donnée par le Roy à
M. Charpentier ; lc plus ancien Lieute
nant du même Régiment.
M. Lpuis Joseph de Çhâteauneuf de
Rochebonne , Evêque de Carcassonne a
.mourut dans son Diocèse le Janvier.
Marguerite Fraguier > veuve de Adam
Antoine Chassepot de Beaumont, Prési
dent à la Cour des Aides , mourut le 1 o .
âgée de 77. ans.
Gaspard Brayer , Conseiller en la
Grand'Charnbre , & Doyen du Parle
ment , mourut le onze , âgé de quatreyingt
fa ans.
Elisabeth
' J AN VI ER. 1730: t6Ç
Elisabeth Rouillé , véuve de Henry
de Lambert, Seigneur d'Herbigny , Maî
tre des Requêtes honoraire , mourut le
même jour dans la quatre- vingt-dix-sep-'
tie'me année de son âge.
Marie Anne le Camus , Veuve de René*
Bazin, Marquis de Flamanville, Lieu
tenant General des Arme'es du Ròy , mou
lut le 1 2. âge'e de 60. ans.
M. Claude Antoine , Chevalier, Doc
teur en Droit , Chanoine de l'Eglise deí
Paris , Syndic du Clergé de ce Diocèse ,
mourut le 3 r. Janvier, âgé de soixante
Sc quinze ans.
M. Louis le Peletier , Chevalier , Sei
gneur de Eeaupré, Sec. Conseiller du Roi
en tous ses Conseils, ci-devant Premier
Président du Parlement , mourut à Paris
le même jour dans la 69e année de son
âge. Au mois d'Avril 1707. le Roy
Pavoit nommé Premier Président du Par
lement , & il a exercé cette Charge jus
qu'au mois de Janvier I712. qu'il sup
plia Sa Majesté de vouloir bien accepter
sa démission.
Le 6. Janvier , fut ondoyé N. fils de
M- Jacques Bernard , Chevalier , Con
seiller du Roy en ses Conseils , Maître des
Requêtes ordinaire de son Hôtel , sur-In
tendant des Domaines, Maison 8c Finan-
I iij ces
Yef MERCURE DE FRANCE.-
ces de la Reine , Grand-Groix , Grand-
Prevôt 8c Maître des Cérémonies de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis, Lieu
tenant des Chasses des Plaisirs de S. M.
Seigrieupde Groíbois-le-Roy , du Sancy , ,
Boissry.S, Leger , &íc. S< de Dame Louise.
Olive Frortierde la Corte.
Le 9. on batiû à S. Eustache nneNc-"
gresse.de Nation , dite Julie , âgée de 1 4.
ans, &c ne'e dans l'Iíle de Madagascar.
Elle fut presente'e par D. Marie MadelainC-"
Delvenequier, Epouse deM. Denis Brousse^,
Lieutenant de Roy de l'Iíìê de France ; &C
Bomivée Marie Françoise Charlotte par-
M. Charles-de GoufHer^ Prêcre, Chanoine
de l'Eglisede Paris, , & par D,le Jaqueliner
Françoise cre Bourdin.fille de Pierre Aimé,
Comte de Bourdin , ses Parrain & Mi
taine.
D. Julie Sophie de Rochechouart de
Jars, Epouse de M.Bertrand, Vicomte
de Rochechouart , &c. accoucha le 1 o,.-
d'une fille qui fur tenue sur les Fonts , Sç
nommée Louise Alexandrine Julie , par
Alexandre de Rochechouart, Marquis de
Jars, & par D Marie Anne d'Espinay de
S. Luc , Epouse de François Marquis de
Rochechouart , &c.
Le Jacques Nòmpar de
Caumont, Marquis de la Force, fils d'Ar
mand
JANVIER. 1730. 1Î7
lîiatìd Nompar de Caumont , Duc de la
Force,, Pair de France , Marquis de Cau
mont , &c. & de Damé Anne Elisabeth
de Gruel-la-Frette,Damedes Fossés Mar
tel ,* &c. épousa Dllc Marie Louise de
Noailles, fille de Adrien Marie , Duc de
Noailles , Pair de France , Grand d'Es
pagne , Chevalier des Ordres du Roy ÔC
de la Toison d'Or , premier Capitaine
des Gardes du Corps- du- Roi , Lieute
nant General de ses Armées , Gouver
neur & Capitaine General de Roustìllon
& de Perpignan', Gouverneur de S. Ger
main en Laye , ci-devant Président du
Conseil de Finance > & Conseiller au
Conseil dè Régence , & de Dame Fran
çoise-Charlotte- Amable Daubigné ; le
mariage a été célébré à l'Hôtel de
îîoailles.
M.' Anne César Déparis la Brosse ,
Chevalier Marquis de Pomceaux , sous-
Montrèuil , Seigneur de Campremy &c.
Conseiller au Parlement , reçu en sur
vivance eh là Charge de Président en 1»
Chambre des Comptes , veuf de Dame
Marguerite- Elisabeth Trudaine , fils de
M. Anne-François Deparis , Chevalier
Seigneur de la Brosse , Président en la
Chambre des Comptes , & de fëuë Da
me Thérèse- Angélique Collin , épousa
le Si Janvier D "e Anne-Elisabeth Brayer,
I iiij fille
iSS MERCURE DE FRANCE,
fille de M. Gaspard Bráyer , Conseilles
du Roi en la Grand'Chambre , Doyea.
du Parlement , & de Dame Marie-Eli
sabeth de Chenevieres,
& Jlíariages.
JEan François le Bouste , Lieutenant de
Roy au Gouvernement de Languedoc,
Département du haut Vivarez & Velay ,
mourut à Paris le 23. Décembre 1729.
âgé de j8. ans.
Jean François de Quinson , Seigneur
de Le.yman> &c. Chevalier de S. Louis ,
Lieutenant
7 A N V I E R. 1710. r«j
IF
Lieutenant Culoncl du Régiment de Ca«
Valérie de Villequier , mourut le 19 Dé
cembre dernier , âgé d'environ soixante
ôc douze ans.
M. Alexandre de GauJechart , Comte
d'EflVille , Lieutenant General des Ar
mées du Roy , Grand Croix de l'Ordre
•Royal & militaire de S. Louis , Gouver
neur du Fort de Barault , & ci-devant pre«
mier Lieutenant de la première Com
pagnie des Gardes du Corps de S. M.
mourut à Paris le premier Janvier , âgé
d'environ 7 j ans.
Il étoit Frère de M. Adolphe de Gau-
• dechart , Marquis de Bachiviliers , auflî
Lieutenant General des Armées du Roy 8c
^Gouverneur du Fort de Barault , mort en
17 17. & de Frère Nicolas de Gaudcchart
de Bachiviliers .Commandeur de Soissons
$c de Santeni , & Trésorier de l'Ordre de
Malte en 171 o. mort en 17x 0.
Le Comte d'EíTville est le dernier de la
branche aînée de la Maison de Gaudechart
, il ne reste plus que celle des Sei
gneurs de Mattancourt , & celle des Mar
quis de Guerieu. Cette Maison , l'une
des plus anciennes 8c des plus qualifiées
du Beauvoisis , prouve au-delà de seize
quartiers paternels & maternels des meil
leures Maisons du Royaume; elle a eu des
I ij Chc
184 MERCURE DE FRANCE.
Chevaliers de Rhodes, 8c ensuite plusieurs
de Malte .• elle est alliée aux Maisons de
Mornay , de Vignacourt , d'Hangest , de
Bousiers , d'Arquinviljers , de Vyonj d'Espinay
, de Mailly , de Clermont Toury $ç
jde plusieurs autres des plus illustres.
Jean de Begerede,Seigneur deGuairorte,
&c. Chevalier de S. Louis , Mestre dp
Camp d'Infanterie , premier Lieutenant
des Gardes Françoises , & Lieutenant des
Grenadiers , homme de valeur & trèsbon
Officier , mourut à Paris le z. âgé
de soixante & dix ans.
Charles de Bedé des Fougerais , Capi- m
taine au Régiment des Gardes Françoises ,
mourut le 5. âgé de cinquante ans. Sa
Compagnie a été donnée par le Roy à
M. Charpentier ; lc plus ancien Lieute
nant du même Régiment.
M. Lpuis Joseph de Çhâteauneuf de
Rochebonne , Evêque de Carcassonne a
.mourut dans son Diocèse le Janvier.
Marguerite Fraguier > veuve de Adam
Antoine Chassepot de Beaumont, Prési
dent à la Cour des Aides , mourut le 1 o .
âgée de 77. ans.
Gaspard Brayer , Conseiller en la
Grand'Charnbre , & Doyen du Parle
ment , mourut le onze , âgé de quatreyingt
fa ans.
Elisabeth
' J AN VI ER. 1730: t6Ç
Elisabeth Rouillé , véuve de Henry
de Lambert, Seigneur d'Herbigny , Maî
tre des Requêtes honoraire , mourut le
même jour dans la quatre- vingt-dix-sep-'
tie'me année de son âge.
Marie Anne le Camus , Veuve de René*
Bazin, Marquis de Flamanville, Lieu
tenant General des Arme'es du Ròy , mou
lut le 1 2. âge'e de 60. ans.
M. Claude Antoine , Chevalier, Doc
teur en Droit , Chanoine de l'Eglise deí
Paris , Syndic du Clergé de ce Diocèse ,
mourut le 3 r. Janvier, âgé de soixante
Sc quinze ans.
M. Louis le Peletier , Chevalier , Sei
gneur de Eeaupré, Sec. Conseiller du Roi
en tous ses Conseils, ci-devant Premier
Président du Parlement , mourut à Paris
le même jour dans la 69e année de son
âge. Au mois d'Avril 1707. le Roy
Pavoit nommé Premier Président du Par
lement , & il a exercé cette Charge jus
qu'au mois de Janvier I712. qu'il sup
plia Sa Majesté de vouloir bien accepter
sa démission.
Le 6. Janvier , fut ondoyé N. fils de
M- Jacques Bernard , Chevalier , Con
seiller du Roy en ses Conseils , Maître des
Requêtes ordinaire de son Hôtel , sur-In
tendant des Domaines, Maison 8c Finan-
I iij ces
Yef MERCURE DE FRANCE.-
ces de la Reine , Grand-Groix , Grand-
Prevôt 8c Maître des Cérémonies de l'Ordre
Royal & Militaire de S. Louis, Lieu
tenant des Chasses des Plaisirs de S. M.
Seigrieupde Groíbois-le-Roy , du Sancy , ,
Boissry.S, Leger , &íc. S< de Dame Louise.
Olive Frortierde la Corte.
Le 9. on batiû à S. Eustache nneNc-"
gresse.de Nation , dite Julie , âgée de 1 4.
ans, &c ne'e dans l'Iíle de Madagascar.
Elle fut presente'e par D. Marie MadelainC-"
Delvenequier, Epouse deM. Denis Brousse^,
Lieutenant de Roy de l'Iíìê de France ; &C
Bomivée Marie Françoise Charlotte par-
M. Charles-de GoufHer^ Prêcre, Chanoine
de l'Eglisede Paris, , & par D,le Jaqueliner
Françoise cre Bourdin.fille de Pierre Aimé,
Comte de Bourdin , ses Parrain & Mi
taine.
D. Julie Sophie de Rochechouart de
Jars, Epouse de M.Bertrand, Vicomte
de Rochechouart , &c. accoucha le 1 o,.-
d'une fille qui fur tenue sur les Fonts , Sç
nommée Louise Alexandrine Julie , par
Alexandre de Rochechouart, Marquis de
Jars, & par D Marie Anne d'Espinay de
S. Luc , Epouse de François Marquis de
Rochechouart , &c.
Le Jacques Nòmpar de
Caumont, Marquis de la Force, fils d'Ar
mand
JANVIER. 1730. 1Î7
lîiatìd Nompar de Caumont , Duc de la
Force,, Pair de France , Marquis de Cau
mont , &c. & de Damé Anne Elisabeth
de Gruel-la-Frette,Damedes Fossés Mar
tel ,* &c. épousa Dllc Marie Louise de
Noailles, fille de Adrien Marie , Duc de
Noailles , Pair de France , Grand d'Es
pagne , Chevalier des Ordres du Roy ÔC
de la Toison d'Or , premier Capitaine
des Gardes du Corps- du- Roi , Lieute
nant General de ses Armées , Gouver
neur & Capitaine General de Roustìllon
& de Perpignan', Gouverneur de S. Ger
main en Laye , ci-devant Président du
Conseil de Finance > & Conseiller au
Conseil dè Régence , & de Dame Fran
çoise-Charlotte- Amable Daubigné ; le
mariage a été célébré à l'Hôtel de
îîoailles.
M.' Anne César Déparis la Brosse ,
Chevalier Marquis de Pomceaux , sous-
Montrèuil , Seigneur de Campremy &c.
Conseiller au Parlement , reçu en sur
vivance eh là Charge de Président en 1»
Chambre des Comptes , veuf de Dame
Marguerite- Elisabeth Trudaine , fils de
M. Anne-François Deparis , Chevalier
Seigneur de la Brosse , Président en la
Chambre des Comptes , & de fëuë Da
me Thérèse- Angélique Collin , épousa
le Si Janvier D "e Anne-Elisabeth Brayer,
I iiij fille
iSS MERCURE DE FRANCE,
fille de M. Gaspard Bráyer , Conseilles
du Roi en la Grand'Chambre , Doyea.
du Parlement , & de Dame Marie-Eli
sabeth de Chenevieres,
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Le document recense divers événements survenus en 1729 et au début de l'année 1730, incluant des décès, naissances et mariages. Parmi les décès notables, Jean François le Bouste, Lieutenant de Roy au Gouvernement de Languedoc, est décédé à Paris le 23 décembre 1729 à l'âge de 38 ans. Valérie de Villequier, Lieutenant Colonel du Régiment de Cavalerie, est mort le 19 décembre à environ 62 ans. Alexandre de Gaudéchart, Comte d'Étiville, Lieutenant Général des Armées du Roy et Grand Croix de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, est décédé à Paris le 1er janvier 1730 à environ 71 ans. Il était le dernier de la branche aînée de la Maison de Gaudéchart, une des plus anciennes et qualifiées du Beauvoisis. D'autres personnalités décédées incluent Jean de Bégerède, Seigneur de Guairorte et Chevalier de Saint-Louis, mort à Paris à 70 ans, et Charles de Béde des Fougerais, Capitaine au Régiment des Gardes Françaises, mort à 50 ans. Marguerite Fraguier, veuve de Adam Antoine Chassepot de Beaumont, Président à la Cour des Aides, est décédée à 77 ans. Gaspard Brayer, Conseiller en la Grand'Chambre et Doyen du Parlement, est mort à 85 ans. Élisabeth Rouillé, veuve de Henry de Lambert, Seigneur d'Herbigny, est décédée à 90 ans. Marie Anne le Camus, veuve de René Bazin, Marquis de Flamanville, est morte à 60 ans. Claude Antoine, Chevalier et Docteur en Droit, est décédé à 65 ans. Louis Le Peletier, Chevalier et Seigneur de Beaupré, ancien Premier Président du Parlement, est mort à 69 ans. Parmi les naissances, un fils de Jacques Bernard, Chevalier et Conseiller du Roy, a été ondoyé le 6 janvier. Le 9 janvier, une jeune fille nommée Julie, âgée de 14 ans et née à Madagascar, a été baptisée à Saint-Eustache. Julie Sophie de Rochechouart de Jars a accouché d'une fille nommée Louise Alexandrine Julie le 10 janvier. En ce qui concerne les mariages, Jacques Nompar de Caumont, Marquis de la Force, a épousé Marie Louise de Noailles, fille d'Adrien Marie, Duc de Noailles. Anne César Déparis, Chevalier Marquis de Pomponne, a épousé Anne-Élisabeth Brayer, fille de Gaspard Brayer, Conseiller du Roi en la Grand'Chambre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 188-202
ARRESTS, DECLARATIONS,
Début :
LETTRES PATENTES, pour faire jouir du droit de Committimus les Sous-Gouverneurs [...]
Mots clefs :
Arrêts, Déclaration, Amende, Contrebandiers, Prisonniers, Majesté, Commis, Succession, Peine, Droit, Officiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS, DECLARATIONS,
ARRESTS, DECLARATIONS,
LETTRES PATENTES , pour faire jouir
du droit AeComfnittimus les Sous- Gouver
neurs du Roi. Données à Versailles le ir.
Juillet 1729. Registrées à la Cour des Aydes le '
19. par lesquelles il est dit ce qui fuit. Nous dé
clarons & voulons que les personnes honorées
du titre de nos Sous- Gouverneurs, ensemble
leurs veuves pendant leur viduité, jouissent à
Tavenir du droit de Committimus & autres
Privilèges dont jouissent les Officiers Com
mensaux de notre Maison , encore qu'ils ne
soient empioyez dans nosdits Etats , & qu'ils
ayent été obmis dans nosdites Lettres du 8.
Février 1711. ce que ne voulons leur pouvoir
nuire ni prdjudicier > &c.
ARRESTdu 3. Août > qai ordonne que les
Officiers íujets aux Revenus Ca fuels , feront
admis au payement du Prêt & Annuel de leurs
Offices pour Tannée prochaine 1730- aux mê
mes clauses & condirions portées par celui da
3. Août X7i8. pour l'ouverture de TAnnuel de
Tannée 1719.
DECLARATION du Roi, qui établit des
peines contre les Contrebandiers. Donnée ì
Ver
JANVIER. 1730. 1Î9
Versailles le t. Août 17^ Registrée én la
Cour des Aydes le 1 1. Septembre, par laquelle
le Roi ordonne ce qui fuit,
Article p r z m i b r.
Ceux qui seront convaincus d'avoir porté du
Tabac > Toiles peintes & autres Marchandises
prohibées , en contrebande ou en fraude, par
attioupement.au nombre de cinq au moins,
avec port d'armes , seront punis de mort , 8c
leurs biens confisquez , même dans les lieux
où la confiscation n'aura pas lieu i & s'ils font
fans armes & au-deslous dunombie de cinq,
ils feront condamnez aux Galères pour cinq
ans & en mille livres d'amende chacun paya-,
ble solidairement.
IILes
Commis & Employez de nos Fermes qui
feront d'intelligence avec les Fraudeurs &Conirebandiers,
& favoriseront leur passage, fei
ront punis de mote
III.
Les Contrebandiers qui forceront les Postes
& les Corps de- Garde établis dans les Villes,
Villages, ou à la Campagne, gardez par les
Gardes de nos Fermes, leront punis de more,
encore qu'ils n'eussent lors aucunes Marchan
dises de contrebande , & qu'ils fulient moins
de cinq.
IV.
En cas de rébellion de la part des Contre
bandiers contre les Commis de nos Fermes *
ordonnons aufditc Commis d'en dresser leur
Procès-verbal fur le champ, & d'en donner
avis dans 14. heures aux Juges qui en dcivenc
connoître, à peine d'être déclarez incapables
de oús emplois, même depunition corporelle
$ 'iíy échoit,
189 MERCURE DE FRANCE,
v.
Dans le cas de l' Article précédent, ordonnons*
ì nosd. Juges d'informer eidites rebellions dans ►
les 14. heures , après qu'ils en auront eu avis ,
à la requête du Fermier oh de nos Procureurs,
à peine de 300. liv. d'amende & d'interdiction.
VI.
GeUx qui porteront ou débiteront du faux Tav
bac ou autresMarchandises de contrebande dans>
notre bonne Ville de Paris ou autres lieux de no—
tre Royaume. & pareillement tous Receleurs,,
Complices ou Fauteurs deldits 1 raudeurs ou
Contrebandiers, seront condamntz pour U pre
mière fois aux Galères pour j ans&en roc liv..
d'amende ; &■ en cas de récidive , aux Galèresperpétuelles
& en iogo.. livres d'amende. Vou
lons que les femmes ,qui íe trouveront dans<
l'un des cas cy deflus marquez , íoient con-
. damnées au fouet & à la fleur de Lys > au ban
nissement pour trois ans , & en f 00. livres d'à*
mende pour la premicre fois ; & en cas de
iécidive,au banniflement à perpétuité &en>
1000. liv. d'amende ■ ou à être renfermées pen
dant leur vie dans l'Hôpital ou Maison de ferce,
le plus près du lieu où. la condamnation
aura été prononcée.
VII;
De/Tendons aux Cabaretiers, Fermiers & au
tres gens de la Campagne , de donner retraite -
aux Contrebandiers ou à leurs Marchandises ».
à peine dp 1000. uvresefamende pour la pre
mière foi* , & de bannitte nient en cas de réci
dive , m eme d'être p- ursuivis comme com
plices dffdits Contrebandiers , 6V d'être con
damnez , s'il y .;ch -ir , aux pein.s potrées par
TArticle orécedent , si ce n'est que d.msh-s 14.
kemes au plûtard, ils ayenc requis le Juge i
plus.
JANVIER. i7îo. i*i
,tUis prochain 4 ou les Officiers de ia Marécfaaulíee
, de se transporter en leujs maisons ,
à- l'etfet d'y drefler Procès verbal de la violence
que les Contrebandiers auroient faite pour se
procurer ['entrée dans leUrfdites maisons ; 4
laquelle réquisition lesdits Juges ou lesdits Of
ficiers de Maréchaussée seront tenus de satis
faire sur le champ à peine d'interd ction. Vou
lons en outre que lesdits Cabaretiers ou Fer
miers soient tenus díns le même délai , de
faire avertir les Brigades de nos Fermes qui
fiant les plus proches du lieu de leur demeure,
à refret de courre fur les Contrebandiers , &
ce fous les mêmes peines que dessus. ■
VIII.
Ordonnons aux Syndics, Mánans & Ha
bitant des Bourgs & Villages par lesquels il
passera des Particuliers attroupe? avec port"
a armes & des ballots fur leurs chevaux , de
sonner le tocsin, à peine de foô- livres d'amende.
qui fera prononcée solidairement contre le»'
Communautez.
ix. ;
Ceux qui auront été employez dans ries Fer
mes en qualité de Commis ou de Gardes , qui
feront arrètez avec du Tabac ou autres Mar
chandises de contrebande, seront condamne*
aux Galères pour cinq ans & en joo- livres d'a
mende > quoiqu'ils ne fussent attroupez ni ai
mez , &c.
A R RE ST du i«. Août qui fixe les.
Croits de Petit-Scel 3í de Controlle des Ex
ploits fur les Exoeditions 8c Actes qui se--
ront faits à la requête de l' Adjudicataire gcàcc'ral
des Fermes-unies. ,
livj. AR«5-
i9i MERCURE DE FRANCE.
ARREST du 19. Août qui réunit â Ix
Commissio» concernant les Péages , les affai
res des Commissions ponr les Recouvremensr
de la Chambre de Justice , la Capitatiorr
extraordinaire , la Succession d'Edme Bou
dard , celle du Sieur Mohtois & du Sieur
Jean André de Montgeron , pour le touc
«re jugé dorefnavant par M M. les Com
missaires du Conseil , pour les affaires des
Péages.
ARREST du zj. Août qui proroge
jusqu'au dernier Décembre 1719. le délay
accordé par l'Arrêt du 9. Novembre 1718.
Îour le Controlle des Actes de Foy 8c
lommage.
ARREST du même jour qui règle le*
formalités à observer par les Officiers des
Chancelleries près les Cours , pour la per
ception de leur Franc- salé.
E D IT du Roi concernant les Successions
des Mères à leurs Enfans. Donné à Versail
les au mois d'Août 17:9. Registré en Par
lement le io- du même mois , par lequel Sa
Majesté ordonne ce qui fuit :
• Article Premier.
Nous avons révoqué & révoquons I'Edit
donné à Saint- Maur au mois de May de l'anrée
iyé7- pour régler les Successions des mê
les à leurs Enfans. Voulons & entendons
qu'à compter du jour de la publication des
Présentes , ledit Edit soit regardé comme non
fait & avenu , dans tous les pays & lieux
de notre Royaume, dans lesquels il a été exe-
• : curé
JANVIER. i7)©: r>;
w?
«uté ; & en conséquence ordonnons que les
Successions des mères à leurs enfans , ou des
aucres ascendans & parcns les plus proches
desdits enfans du côté maternel , qui feront
ouvertes après le jour de la publication du
présent Edit , soient déférées , partagées &
réglées suivant la disposition des Loix Ro
maines , ainsi qu'elles l'étoient avant l'Edit de
Saint- Maur.
II.
N'entendons néanmoins par l'Artide pré
cédent déroger aux Coûtumes ou Statuts par
ticuliers qui ont lieu dans quelques-uns des
Pays où le Droit écrit est observé , & qui
ne sont pas entièrement conformes aux dis
positions des Loix Romaines fur lesdites suc
cessions : Voulons que lesdites Coutumes ou
lesdits Statuts soient suivis & exécutez , ainsi
qu'ils l'étoient avant notre présent Edit.
III.
Dans tous les Pays de notre Royaume oiî
l'Edit de Saint-Maur a été observé en tout
ou en partie, les Successions ouvertes avant
la publication de notre présent Edit , soit
qu'il y ait des contestations formées pour
raison d'icelles , ou qu'il n'y en ait point »
seront déférées , partagées & réglées > ainsi
qu'elles l'étoient auparavant , & suivant les
dispositions de l'Edit de Saint-Maur , & la
Jurisprudence établie dans nos Cours fur l'execution
de cet Edit.
IV.
Les Arrêts rendus fur des différends nez i
l'occasion des Successions échues avant la
publication du préíent Edic , ensemble les
Sentences qui auroient pafíe en force de
chose jugée , & pareillement les Transactions
ou
1
19 4 MEUCÛR.E Dfi FRANCE.
* 7 y — — >-
OH»'- autres Actes équivalens , par lesquels"
léfdit'es contestations auroient été termine'es ,
subsisteront en leur entier. & seront exécu
tez, selon leur forme & teneur, sans que ceux
même qui préténdroieot être encore dans le '
tems , & en érat de se pourvoir contre lesdits
Arrêts , Jugemens*, Transactions &r au
tres Actes semblables ,. puissent être reçus à
les attaquer , fous prétexte de la révocation -
de. l'Edic de Saint- Maur. Déclarons néan
moins que par la prélente disposition, nous
n'entendons préiudicier aux autres moyens
de droit qu'ils pourroiénc avoir 8c être re-"
cevables à proposer conne lesdits' Arrêts t-
Jugemens , Transactions & autres Aótes de '
pareille nature , fur lesquels moyens , ensem
ble sur les deffenfes des Parties contraires
il fera statué Dar les Juges qui en devront ;
connoître . ainsi qu'il appartiendra , & cornme
ils l'auroient pû fake avant notre pré-r
sent Edit.
. LETTRES PATENTÉS-, qúi 'accordent il
rtjáoital des Ctnr Filles Orphelines de la Mi
séricorde , érabli à Paris , le Droit & Privilège
de Committimus du grand Steau. Données à-
Versailles au mois d'Août 1719. Regiliréeseft
Ferleraient le 30*
A R R ES T du ). Septembre , & T.ettresf
Patentes fur icelui. concernant les Officiers
des Chancelleries piès les Cours , créez avanf
le mois d'Avril \6ji- Registrées ès Registres
de l' Audience de la grande Chancellerie de
France U i< du mois de Septembre 17Ì9 , 8c
au Grand- Conseil le 18, des mêmes mois &
AU•
A N V I E R. 17^0 i^r
A'U T R E , du 11. Septembre , qui erdoslhe '
qu'à commencer au premier Janvier prochain 1
il sera appliqué aux Draps , Serges , & autres •
Etoffes de Draperie ou Sergerie , qui feront'
portées dans les Bureaux de fabrique & de"
Gontrolle , lín plomb happé d'un pouce de
djamectre , .fur l'un des cotez duquel feront !
gravées les Armes de Sá Majesté , & fur l'au
tre Tannée & ie nom du lieu cû les Etoffes*
auront été fabriquées , ou celui de la Ville où >
elles doivent recevoir le plomb de Gontrolle. -
AUTRE du même jour, portant Régir
aient pour les Toiles Baptistes & Linons , qui ';
se fabriquent dans les Provinces de Picardie,
d'Artois , du Hainaulr , de la Flandre Fran- -
foife > & d-u Cambiesis, -
DECLARATION du Roy , concernânt le»
Grâces accordées aux Prisonniers , á l'occuíïo» «
áe la Naillance du Dauphin. Donnée à Ver
sailles , le n Oct'.bre 171 9 Rígistrée en Par
lement le xr Octobre. -
Louis, par la grâce de Dieu , &c. Après'
avoir fait examiner ce qui s'étok pailé íous les
Règnes desRois nos prédécesseurs» pour fi^naler
leur joye; à Toccafi n de leurs Sacres , de '
leurs Mariages, & d'un événement aussi im- ■
portant que celui de la Naiíiance d'un Dau
phin , Nous avons re<onnu qu'ils ont crû que
la meilleure m niere- de témoigner la recon-
»oilTar>ce qu'ils avoient > d'une marqué lî vifible
de la protection du Ciel . éroir de faire
éclater leur cltrrenc: en faveur des Prisonniers^
que la nature rie leurs crimes ne rendoient pas
r«Cfttsion d'un û Heureux événement* & voulant
t 9 6 MERCURE" DE F.R^ANC E. ;
lanr suivre urí exemple que notre inclination
bien faisante nous porteroit à donner , s'ifn'y
èn avoit point eu jusqu'à présent , Nous nous
sommes fait rendre compte,fuivant l'ufageiordinaire
en notre Conseil, par notre Cousin le
Cardinal de Rohan, Grand- Aumônier de Fran
ce, de l'examen qu'il a fait avec les Sieurs
Rouillé , le Fevre de Caumartin , le Pelletier
de Beaupré, le Nain , Pallu. Daguesseau de
Freine , Trudaine , & Chauvelin Maîtres des
Requêtes de notre Hôtel, des Prisonniers qui
/ont actuellement détenus pour crimes dans les
Prisons de notre bonne Ville de Paris , & de
la qualité des cas dont ils font accusez > &
Nous avons fait dresser un état attaché fous lè
Contre- Scel des Présentes , de tous ceux qui
Nous ont paru pouvoir participer aux Grâces
que Nous avons résolu d'accorder en cette
occasion ; & comme Nous désirons , suivant
ce qui s'el pratiqué en pareil cas , qu'ils jouis
sent dès à présent des effets de notre bonté ,
fans les dispenser néanmoins des règles éta
blies par nos Ordonnances à l'égard de ceux
qui obtiennent des Lettres de remission , Nous
avons jugé à propos de faire connoître nos
intentions dans une conjoncture . où les mo
tifs qui Nous portent à la clémence » ne doi
vent pas Nous faire oublier ce que Nous de
vons a la Justice.' A CES C AUSBSj&C.NoUS
ordonnons , voulons & Nous plaît que tous
les Prisonniers contenus dans l'état attaché
fous le Contre- Scel des Présentes , signées de
notre main , & contresignées par un de nos
Secrétaires & de nos Commandemens , soient
incessamment délivrez & mis hors des Pri
sons , à l' effet de quoi nos présentes Lettres
Patentes & le Rollê qui y est attaché , feront
remises
JANVIER. 17*0. í4j
remires entre les maírts de notre Grand- Au
mônier. Enjoignons aux Concierges & Gref
fiers des Prisons, démettre lesdits Prisonniers
en liberté ,&ce conformément aux Présentes >
qutíi faisant , ils en demeureront bien & vala
blement déchargez ; le tout à la charge p?r
lesdits Prisonniers d'ob'tenir nós Lettres de'
rémission ou pardon en la forme accoutumée ,
& ce dans trois mois , à compter du jour
de l'enregistrement des Présentes , pour être ,•
lorsqu'ils se seront remis en état , procédé à
l'enth erihemenr, dcsdites Lettres , suivant les
règles & les formes ordinaires . ainsi qu'il
appartiendra ; & failte par eux d'avoir obtenu
lesdites Lettres dans ledit tems de trois mois
& icelui passé'. Nous les avons déclarez &
les déclarons déchus de l'effet & bénéfice des
présentes ; Voulons qu'à la requête des Par
ties civiles ou de nos Procureurs Généraux
& leurs Substituts , ils puissent être arrêtez 8£
reintégrez dans lesdites Prisons , pour être
leur Procès fait & parfait & jugé suivant la
rigueur de nos Ordonnances.
^ORDONNANCE du Roy , portant Am
nistie generale en faveur des Déserteurs des
Troupes de Sa Majesté. Du 17. Janvier 1750.
dont voici la teneur.
SA M A JE ST E* ayant voulu marquer
pat tous les moyens qui sont en son pouvoir ,
la reconnoiffance qu'Elie a de la nouvelle grâ
ce que Dieu vient de faire 1 ce Royaume par la~
naissance d'un Dauphin : Elle a crû ievoir , ì
l'exemple de ses prédécesseurs, faire des actions
de clémence, & donner ses ordres pour que les
prisons fussent ouvertes â un grand nombre de
ceux qui y étoient détenus. Quoique laDésertiOK
ïjf MEUCUkE DE FRANCE.
t-íon soit de l'espece dès crimes qui doivent être1'
Iè moins pardonnez, puisque l'Htat est intéresséí
la punition de ceux qui manquent aux' erigagerriêns
qu'iìs-avoient pris pour fa dtffense: Sa
Majesté n'a pû néanmoins , dàns ce temps de
bénédiction & d'aUegreste . être insensible aux'
femiíîemens & aux instances d'un nombre conderable
de ses Suiets , qui répandus dans les'
Etats voisins , souffrent depuis plusieurs années
toute la ngueur d'une extrême m sere: Et Elle'
s'est déterminée d'autant pliís volontiers à leur
faire grâce , qu'ayant satisfait aux engagemens
anticipez qu'Elie avoitpris à l'occasion' de son-
Sacre & de fa Majorité , par ses Ordonnances
des io« Juin ïfif- & y. Aòust itfVù de ne leur
accorder aucun pardon, Elle fe trouve libre, par'
rapport à la naifTance d'un Dauphin ;& que'
d'ailleurs Elle a lieu d'efperer que les témoi
gnages qu'ils^ rendront à leur retour , de tout
Ce qu'ils -ont enduré pendant qu'ils ont été éloi
gnez de leur patrie & les nouvelles mesures
"dé pouvoir retourner cnez eux, calmeront i ciprit
d'inquiétude & de légèreté , qui peut seul
exciter l'envie de déserter dans ceux qui n'ont
pas assez d'expérience pour en prévoir le*
fuites,
A ht i ci s Premier.
Par ces considérations , Sa Majesté a quitté ,
remis Se pardonné ; quitte , remet & pardonne
le crime *»e Désertion commis par les Soldats ,
Cavaliers & Dragons de ses Troupes , tant
Françoifes qu'Etrangères , y compris les Mili
ces > avant le jour de la date de la présente Or
donnances soit que lefdits Soldats, Cavaliers
on Dragons ayent passé d'une Compagnie dans
une
T A NT V ERi. Ï73Ò. 19*'
tme autre , qu'ils se soient retirez dans les Pro
vinces du Royaume , ou qu'ils en soient sortis
pour aller dans le Pais Etranger •> dcffendant Sa-
Màjesté à tous Ofîìcieis & autres ses Sujets, de
les inquiéter pour raison dudit crime de Déser-'
tion, ni de les obliger fous quelque prétexte
que ce puisse êrre à rentrer dans les Compafente
Amnistie puisse s'étendre â ciux qui se:
trouveronc avoir déserté depuis ledit jour de
la <lats dé la Présente, qui déserteront cy après,
ou qui se trouveront actuellement condamnez
par jugement du Conseil de guerre » & à con
dition pour ceux deídits Déserteurs qui font en '
Pais Etranger , de revenir dáns l'efpace d;uri
an , à compter dudit jour , dans les Terres de
là domination de Sa Majesté , de se représenter
devant le- Gouverneur ou Commandant de la
première Place des frontières par laquelle iU
passeront à leur retour , & de prendre de lui
un Certificat dans lequel leront énoncez le jour
de leur arrivée dans leldites Places , & le lieu
de la Province où ils voudront se retirer, à
peine d'être déchus de la présente Amnistie 5 -
déclarant Sa Majesté qu'elle íera ta derniere
qu'Elie accordera pour crime de Désertion.
N'entend Sa Majesté que les Soldats , Cava*
líers & Dragons , qui font actuellement absenS'
<Ie leurs Régimens ou Compagnies, fur des
Congez limitez . puissent se dispenser de les re
joindre à l'expiration desdits Congez , fous
prétexte de la présente Amnistie, à peine aux
contrevenans d'être punis , ainsi qu'il fera cy-
, après expliqué, suivant la rigueur de son Or
donnance du 1. Juillet i7i«.qu'EI!e veut êtrer
à^l'avenir ponctuellement exécutée dans tous;
ïoo MER CUR.E DE FRANCE. .
Ks points autquels íl n'est pas dérogé par f»
preíente.
III.
- Quitte & remet pareillement Sa Majesté aux!
Soldats , Cavaliers & Dragons de ses Troupes»,
qui dans la vûë de déserter, ou par quelqu'autre
raison que ce puîsse être j ont donné un faux
signalement lors de leurs engagemens ,1a peine
dés Galères perpétuelles qu'ils ont .encourue
suivant la disposition de ladite Ordonnance du
i.- Juillet 171 fi. à cbnditiot? qiíedans le terme
de quinze jours , à compter dé celui que la pré
sente Ordonnance aura été publiée à la tête de
leurs Regimens 011 Compagnies , le Soldat ,
Cavalier ou Dragon qui fera dans cé cas , ira
déclarer son vrai nom & le lieu de fa naissance
au Capitaine , ou en son absence, au Lieute-*
fiant de la Compagnie en laquelle il sera en'rd?
lé , lequel aura soin de faire corriger le si^nalement
dudit Soldat sur le Registre du Régi-'
ment ou de la Compagnie , sans que ladite gra-
Ce puisse être appliquée à ceux qui donneront
Un faux signalement postérieurement à la date
de la présente.
. . IV.
Ordonne Sa Majesté aux Commissaires ordi
naires de ses Guerres Tde faire à leurs premiè
res revues , Pappel des Soldats , Cavaliers &
Dragons desTroupes dont ils ont la police, &
d'en dresser un état , Compagnie par Compa-i
gnie , contenant leurs noms & surnoms , ainsi
que le lieu de leur naissance, désigné de maniè
re qu'on puisse le connoître ; lesquels Etats ils
enverront au Secrétaire 3'Etat de la Guerre,
pour en être la vérification faite dans les Pro
vinces , lorsque besoin fera, par les Officiers
des Maréchaussées.
V.
JANVIER. I73Q- 201
W"
V.
Lorsqu'un Soldat , Cavalier ou Dragon de
ses Troupes, s'absentera' de sa Compagnie, sans
'Congé de ses Officiers ; veut Sa Majesté que
huit jours après celui de son départ , s'il n'est
point arrêté j son procès lui soit fait par con
tumace, par les Ordres du Commandant du
Corps, si c'est dans'les Villes ou Quartiers de
Tinterieur du Royaume, ou par ceux des Com-
'inandans des Places , si c'est fur les Frontières ,
& qu'il soit condamné par contumace .par Ju
gement du Conseil de Guerre, aux peines de
FOrdonnance du 'z. ' Juillet 1716. fans autre
formalité que la déposition &r lè recollement
de deux témoins, qui déclareront avoir connoissance
de son enrôlement ou de son service
dans les Troupes.
VI.
Les Jugemens ainsi rendus seront adressez au
Secrétaire d'Etat de la Guerre, au lieu des sim«
pies dénonciations qui lui étoient cy-devant
envoyées , &' seront ensuite affichez sur les or
dres qu'il en adressera aux Prévôts des MaréèhaurKes
, dans la place ou lieu principal des
Villes, Bourgs ou Villages d'où seront les condamnez,
lesquels du jour de cette affiche feront
réputez morts civilement.
vu.
A l'égard des Soldats.CavaHers ou Dragon*
actuellement absens par Çóngez limitez on qui
en obtîendiont par la fuite , oú de ceux qui fe
ront enrôlez dans les Provinces avec permiffiond'y
rester pendant un temps limité, s'ils ne
rejoignent pas leurs Compagnies à l' expiration
desdits Congez ou permissions , les Ma'ors ou
autres Officiers chargez du détail des Corps ,
en doipctonc avis au Secrétaire d'Etat de la
'* - Guctiç
2oî MERCURE DE FRANCE.
, Guerre , qui adressera les ordres de Sa Majesté
aux Prévôts des Maréchaux , pour les sommer
, de rejoindre s'ils se trouvent dans les Provin-
.ces , ou pour en faire des perquisitions s'ils en
ont! disparu : Enjoint Sa Majesté ausdits Prévôts
de dresser des Procès verbaux desdites somma
tions ou perquisitions , & de les adresser ponc
tuellement au Secrétaire d'Etat de la Guerre ,
pour être par lui envoyez aux Regimens ou
rCompagnies dans lesquels les Soldats ainsi
avertis feront engagez j l'intencion de Sa Ma
jesté étant que faute par eux de s'y rendre dans
le terme de trois mois , à compter du jour de
la date desdics Procès verbaux , ceux qui après
avoir servi à leurs Compagnies s'en seront ab
sentez sur des Congez , soient condamnez par
contumace comme Déserteurs, par jugement
du Conseil de Guerre , sur le vû desdits Procès
verbaux , & fur les dépositions & recollemens
de deux témoins, conformément à- 1' article Y.de
la présente Ordonnance ; & que ceux qui s'é-
, tant engagez dans les Provinces ne se seront pas
«ncore rendus à leurs Compagnies , soient pa
reillement condamnez sur le vû desdits Procès
.verbaux, & fur lajepresenration de l'engage-,
.ment signé d'eux ou de deux témoins.
VIII.
Lorsque les Déserteurs ainsi condamnez par
.«ontumace viendront à se représenter ou à être
arrêtez , le jugement de contumace demeurera
nul , & leur Procès fera de nouveau instruit &
jugé en dernier ressort par le Conseil de Guér
ie en la forme accoutumée , &ç.
LETTRES PATENTES , pour faire jouir
du droit AeComfnittimus les Sous- Gouver
neurs du Roi. Données à Versailles le ir.
Juillet 1729. Registrées à la Cour des Aydes le '
19. par lesquelles il est dit ce qui fuit. Nous dé
clarons & voulons que les personnes honorées
du titre de nos Sous- Gouverneurs, ensemble
leurs veuves pendant leur viduité, jouissent à
Tavenir du droit de Committimus & autres
Privilèges dont jouissent les Officiers Com
mensaux de notre Maison , encore qu'ils ne
soient empioyez dans nosdits Etats , & qu'ils
ayent été obmis dans nosdites Lettres du 8.
Février 1711. ce que ne voulons leur pouvoir
nuire ni prdjudicier > &c.
ARRESTdu 3. Août > qai ordonne que les
Officiers íujets aux Revenus Ca fuels , feront
admis au payement du Prêt & Annuel de leurs
Offices pour Tannée prochaine 1730- aux mê
mes clauses & condirions portées par celui da
3. Août X7i8. pour l'ouverture de TAnnuel de
Tannée 1719.
DECLARATION du Roi, qui établit des
peines contre les Contrebandiers. Donnée ì
Ver
JANVIER. 1730. 1Î9
Versailles le t. Août 17^ Registrée én la
Cour des Aydes le 1 1. Septembre, par laquelle
le Roi ordonne ce qui fuit,
Article p r z m i b r.
Ceux qui seront convaincus d'avoir porté du
Tabac > Toiles peintes & autres Marchandises
prohibées , en contrebande ou en fraude, par
attioupement.au nombre de cinq au moins,
avec port d'armes , seront punis de mort , 8c
leurs biens confisquez , même dans les lieux
où la confiscation n'aura pas lieu i & s'ils font
fans armes & au-deslous dunombie de cinq,
ils feront condamnez aux Galères pour cinq
ans & en mille livres d'amende chacun paya-,
ble solidairement.
IILes
Commis & Employez de nos Fermes qui
feront d'intelligence avec les Fraudeurs &Conirebandiers,
& favoriseront leur passage, fei
ront punis de mote
III.
Les Contrebandiers qui forceront les Postes
& les Corps de- Garde établis dans les Villes,
Villages, ou à la Campagne, gardez par les
Gardes de nos Fermes, leront punis de more,
encore qu'ils n'eussent lors aucunes Marchan
dises de contrebande , & qu'ils fulient moins
de cinq.
IV.
En cas de rébellion de la part des Contre
bandiers contre les Commis de nos Fermes *
ordonnons aufditc Commis d'en dresser leur
Procès-verbal fur le champ, & d'en donner
avis dans 14. heures aux Juges qui en dcivenc
connoître, à peine d'être déclarez incapables
de oús emplois, même depunition corporelle
$ 'iíy échoit,
189 MERCURE DE FRANCE,
v.
Dans le cas de l' Article précédent, ordonnons*
ì nosd. Juges d'informer eidites rebellions dans ►
les 14. heures , après qu'ils en auront eu avis ,
à la requête du Fermier oh de nos Procureurs,
à peine de 300. liv. d'amende & d'interdiction.
VI.
GeUx qui porteront ou débiteront du faux Tav
bac ou autresMarchandises de contrebande dans>
notre bonne Ville de Paris ou autres lieux de no—
tre Royaume. & pareillement tous Receleurs,,
Complices ou Fauteurs deldits 1 raudeurs ou
Contrebandiers, seront condamntz pour U pre
mière fois aux Galères pour j ans&en roc liv..
d'amende ; &■ en cas de récidive , aux Galèresperpétuelles
& en iogo.. livres d'amende. Vou
lons que les femmes ,qui íe trouveront dans<
l'un des cas cy deflus marquez , íoient con-
. damnées au fouet & à la fleur de Lys > au ban
nissement pour trois ans , & en f 00. livres d'à*
mende pour la premicre fois ; & en cas de
iécidive,au banniflement à perpétuité &en>
1000. liv. d'amende ■ ou à être renfermées pen
dant leur vie dans l'Hôpital ou Maison de ferce,
le plus près du lieu où. la condamnation
aura été prononcée.
VII;
De/Tendons aux Cabaretiers, Fermiers & au
tres gens de la Campagne , de donner retraite -
aux Contrebandiers ou à leurs Marchandises ».
à peine dp 1000. uvresefamende pour la pre
mière foi* , & de bannitte nient en cas de réci
dive , m eme d'être p- ursuivis comme com
plices dffdits Contrebandiers , 6V d'être con
damnez , s'il y .;ch -ir , aux pein.s potrées par
TArticle orécedent , si ce n'est que d.msh-s 14.
kemes au plûtard, ils ayenc requis le Juge i
plus.
JANVIER. i7îo. i*i
,tUis prochain 4 ou les Officiers de ia Marécfaaulíee
, de se transporter en leujs maisons ,
à- l'etfet d'y drefler Procès verbal de la violence
que les Contrebandiers auroient faite pour se
procurer ['entrée dans leUrfdites maisons ; 4
laquelle réquisition lesdits Juges ou lesdits Of
ficiers de Maréchaussée seront tenus de satis
faire sur le champ à peine d'interd ction. Vou
lons en outre que lesdits Cabaretiers ou Fer
miers soient tenus díns le même délai , de
faire avertir les Brigades de nos Fermes qui
fiant les plus proches du lieu de leur demeure,
à refret de courre fur les Contrebandiers , &
ce fous les mêmes peines que dessus. ■
VIII.
Ordonnons aux Syndics, Mánans & Ha
bitant des Bourgs & Villages par lesquels il
passera des Particuliers attroupe? avec port"
a armes & des ballots fur leurs chevaux , de
sonner le tocsin, à peine de foô- livres d'amende.
qui fera prononcée solidairement contre le»'
Communautez.
ix. ;
Ceux qui auront été employez dans ries Fer
mes en qualité de Commis ou de Gardes , qui
feront arrètez avec du Tabac ou autres Mar
chandises de contrebande, seront condamne*
aux Galères pour cinq ans & en joo- livres d'a
mende > quoiqu'ils ne fussent attroupez ni ai
mez , &c.
A R RE ST du i«. Août qui fixe les.
Croits de Petit-Scel 3í de Controlle des Ex
ploits fur les Exoeditions 8c Actes qui se--
ront faits à la requête de l' Adjudicataire gcàcc'ral
des Fermes-unies. ,
livj. AR«5-
i9i MERCURE DE FRANCE.
ARREST du 19. Août qui réunit â Ix
Commissio» concernant les Péages , les affai
res des Commissions ponr les Recouvremensr
de la Chambre de Justice , la Capitatiorr
extraordinaire , la Succession d'Edme Bou
dard , celle du Sieur Mohtois & du Sieur
Jean André de Montgeron , pour le touc
«re jugé dorefnavant par M M. les Com
missaires du Conseil , pour les affaires des
Péages.
ARREST du zj. Août qui proroge
jusqu'au dernier Décembre 1719. le délay
accordé par l'Arrêt du 9. Novembre 1718.
Îour le Controlle des Actes de Foy 8c
lommage.
ARREST du même jour qui règle le*
formalités à observer par les Officiers des
Chancelleries près les Cours , pour la per
ception de leur Franc- salé.
E D IT du Roi concernant les Successions
des Mères à leurs Enfans. Donné à Versail
les au mois d'Août 17:9. Registré en Par
lement le io- du même mois , par lequel Sa
Majesté ordonne ce qui fuit :
• Article Premier.
Nous avons révoqué & révoquons I'Edit
donné à Saint- Maur au mois de May de l'anrée
iyé7- pour régler les Successions des mê
les à leurs Enfans. Voulons & entendons
qu'à compter du jour de la publication des
Présentes , ledit Edit soit regardé comme non
fait & avenu , dans tous les pays & lieux
de notre Royaume, dans lesquels il a été exe-
• : curé
JANVIER. i7)©: r>;
w?
«uté ; & en conséquence ordonnons que les
Successions des mères à leurs enfans , ou des
aucres ascendans & parcns les plus proches
desdits enfans du côté maternel , qui feront
ouvertes après le jour de la publication du
présent Edit , soient déférées , partagées &
réglées suivant la disposition des Loix Ro
maines , ainsi qu'elles l'étoient avant l'Edit de
Saint- Maur.
II.
N'entendons néanmoins par l'Artide pré
cédent déroger aux Coûtumes ou Statuts par
ticuliers qui ont lieu dans quelques-uns des
Pays où le Droit écrit est observé , & qui
ne sont pas entièrement conformes aux dis
positions des Loix Romaines fur lesdites suc
cessions : Voulons que lesdites Coutumes ou
lesdits Statuts soient suivis & exécutez , ainsi
qu'ils l'étoient avant notre présent Edit.
III.
Dans tous les Pays de notre Royaume oiî
l'Edit de Saint-Maur a été observé en tout
ou en partie, les Successions ouvertes avant
la publication de notre présent Edit , soit
qu'il y ait des contestations formées pour
raison d'icelles , ou qu'il n'y en ait point »
seront déférées , partagées & réglées > ainsi
qu'elles l'étoient auparavant , & suivant les
dispositions de l'Edit de Saint-Maur , & la
Jurisprudence établie dans nos Cours fur l'execution
de cet Edit.
IV.
Les Arrêts rendus fur des différends nez i
l'occasion des Successions échues avant la
publication du préíent Edic , ensemble les
Sentences qui auroient pafíe en force de
chose jugée , & pareillement les Transactions
ou
1
19 4 MEUCÛR.E Dfi FRANCE.
* 7 y — — >-
OH»'- autres Actes équivalens , par lesquels"
léfdit'es contestations auroient été termine'es ,
subsisteront en leur entier. & seront exécu
tez, selon leur forme & teneur, sans que ceux
même qui préténdroieot être encore dans le '
tems , & en érat de se pourvoir contre lesdits
Arrêts , Jugemens*, Transactions &r au
tres Actes semblables ,. puissent être reçus à
les attaquer , fous prétexte de la révocation -
de. l'Edic de Saint- Maur. Déclarons néan
moins que par la prélente disposition, nous
n'entendons préiudicier aux autres moyens
de droit qu'ils pourroiénc avoir 8c être re-"
cevables à proposer conne lesdits' Arrêts t-
Jugemens , Transactions & autres Aótes de '
pareille nature , fur lesquels moyens , ensem
ble sur les deffenfes des Parties contraires
il fera statué Dar les Juges qui en devront ;
connoître . ainsi qu'il appartiendra , & cornme
ils l'auroient pû fake avant notre pré-r
sent Edit.
. LETTRES PATENTÉS-, qúi 'accordent il
rtjáoital des Ctnr Filles Orphelines de la Mi
séricorde , érabli à Paris , le Droit & Privilège
de Committimus du grand Steau. Données à-
Versailles au mois d'Août 1719. Regiliréeseft
Ferleraient le 30*
A R R ES T du ). Septembre , & T.ettresf
Patentes fur icelui. concernant les Officiers
des Chancelleries piès les Cours , créez avanf
le mois d'Avril \6ji- Registrées ès Registres
de l' Audience de la grande Chancellerie de
France U i< du mois de Septembre 17Ì9 , 8c
au Grand- Conseil le 18, des mêmes mois &
AU•
A N V I E R. 17^0 i^r
A'U T R E , du 11. Septembre , qui erdoslhe '
qu'à commencer au premier Janvier prochain 1
il sera appliqué aux Draps , Serges , & autres •
Etoffes de Draperie ou Sergerie , qui feront'
portées dans les Bureaux de fabrique & de"
Gontrolle , lín plomb happé d'un pouce de
djamectre , .fur l'un des cotez duquel feront !
gravées les Armes de Sá Majesté , & fur l'au
tre Tannée & ie nom du lieu cû les Etoffes*
auront été fabriquées , ou celui de la Ville où >
elles doivent recevoir le plomb de Gontrolle. -
AUTRE du même jour, portant Régir
aient pour les Toiles Baptistes & Linons , qui ';
se fabriquent dans les Provinces de Picardie,
d'Artois , du Hainaulr , de la Flandre Fran- -
foife > & d-u Cambiesis, -
DECLARATION du Roy , concernânt le»
Grâces accordées aux Prisonniers , á l'occuíïo» «
áe la Naillance du Dauphin. Donnée à Ver
sailles , le n Oct'.bre 171 9 Rígistrée en Par
lement le xr Octobre. -
Louis, par la grâce de Dieu , &c. Après'
avoir fait examiner ce qui s'étok pailé íous les
Règnes desRois nos prédécesseurs» pour fi^naler
leur joye; à Toccafi n de leurs Sacres , de '
leurs Mariages, & d'un événement aussi im- ■
portant que celui de la Naiíiance d'un Dau
phin , Nous avons re<onnu qu'ils ont crû que
la meilleure m niere- de témoigner la recon-
»oilTar>ce qu'ils avoient > d'une marqué lî vifible
de la protection du Ciel . éroir de faire
éclater leur cltrrenc: en faveur des Prisonniers^
que la nature rie leurs crimes ne rendoient pas
r«Cfttsion d'un û Heureux événement* & voulant
t 9 6 MERCURE" DE F.R^ANC E. ;
lanr suivre urí exemple que notre inclination
bien faisante nous porteroit à donner , s'ifn'y
èn avoit point eu jusqu'à présent , Nous nous
sommes fait rendre compte,fuivant l'ufageiordinaire
en notre Conseil, par notre Cousin le
Cardinal de Rohan, Grand- Aumônier de Fran
ce, de l'examen qu'il a fait avec les Sieurs
Rouillé , le Fevre de Caumartin , le Pelletier
de Beaupré, le Nain , Pallu. Daguesseau de
Freine , Trudaine , & Chauvelin Maîtres des
Requêtes de notre Hôtel, des Prisonniers qui
/ont actuellement détenus pour crimes dans les
Prisons de notre bonne Ville de Paris , & de
la qualité des cas dont ils font accusez > &
Nous avons fait dresser un état attaché fous lè
Contre- Scel des Présentes , de tous ceux qui
Nous ont paru pouvoir participer aux Grâces
que Nous avons résolu d'accorder en cette
occasion ; & comme Nous désirons , suivant
ce qui s'el pratiqué en pareil cas , qu'ils jouis
sent dès à présent des effets de notre bonté ,
fans les dispenser néanmoins des règles éta
blies par nos Ordonnances à l'égard de ceux
qui obtiennent des Lettres de remission , Nous
avons jugé à propos de faire connoître nos
intentions dans une conjoncture . où les mo
tifs qui Nous portent à la clémence » ne doi
vent pas Nous faire oublier ce que Nous de
vons a la Justice.' A CES C AUSBSj&C.NoUS
ordonnons , voulons & Nous plaît que tous
les Prisonniers contenus dans l'état attaché
fous le Contre- Scel des Présentes , signées de
notre main , & contresignées par un de nos
Secrétaires & de nos Commandemens , soient
incessamment délivrez & mis hors des Pri
sons , à l' effet de quoi nos présentes Lettres
Patentes & le Rollê qui y est attaché , feront
remises
JANVIER. 17*0. í4j
remires entre les maírts de notre Grand- Au
mônier. Enjoignons aux Concierges & Gref
fiers des Prisons, démettre lesdits Prisonniers
en liberté ,&ce conformément aux Présentes >
qutíi faisant , ils en demeureront bien & vala
blement déchargez ; le tout à la charge p?r
lesdits Prisonniers d'ob'tenir nós Lettres de'
rémission ou pardon en la forme accoutumée ,
& ce dans trois mois , à compter du jour
de l'enregistrement des Présentes , pour être ,•
lorsqu'ils se seront remis en état , procédé à
l'enth erihemenr, dcsdites Lettres , suivant les
règles & les formes ordinaires . ainsi qu'il
appartiendra ; & failte par eux d'avoir obtenu
lesdites Lettres dans ledit tems de trois mois
& icelui passé'. Nous les avons déclarez &
les déclarons déchus de l'effet & bénéfice des
présentes ; Voulons qu'à la requête des Par
ties civiles ou de nos Procureurs Généraux
& leurs Substituts , ils puissent être arrêtez 8£
reintégrez dans lesdites Prisons , pour être
leur Procès fait & parfait & jugé suivant la
rigueur de nos Ordonnances.
^ORDONNANCE du Roy , portant Am
nistie generale en faveur des Déserteurs des
Troupes de Sa Majesté. Du 17. Janvier 1750.
dont voici la teneur.
SA M A JE ST E* ayant voulu marquer
pat tous les moyens qui sont en son pouvoir ,
la reconnoiffance qu'Elie a de la nouvelle grâ
ce que Dieu vient de faire 1 ce Royaume par la~
naissance d'un Dauphin : Elle a crû ievoir , ì
l'exemple de ses prédécesseurs, faire des actions
de clémence, & donner ses ordres pour que les
prisons fussent ouvertes â un grand nombre de
ceux qui y étoient détenus. Quoique laDésertiOK
ïjf MEUCUkE DE FRANCE.
t-íon soit de l'espece dès crimes qui doivent être1'
Iè moins pardonnez, puisque l'Htat est intéresséí
la punition de ceux qui manquent aux' erigagerriêns
qu'iìs-avoient pris pour fa dtffense: Sa
Majesté n'a pû néanmoins , dàns ce temps de
bénédiction & d'aUegreste . être insensible aux'
femiíîemens & aux instances d'un nombre conderable
de ses Suiets , qui répandus dans les'
Etats voisins , souffrent depuis plusieurs années
toute la ngueur d'une extrême m sere: Et Elle'
s'est déterminée d'autant pliís volontiers à leur
faire grâce , qu'ayant satisfait aux engagemens
anticipez qu'Elie avoitpris à l'occasion' de son-
Sacre & de fa Majorité , par ses Ordonnances
des io« Juin ïfif- & y. Aòust itfVù de ne leur
accorder aucun pardon, Elle fe trouve libre, par'
rapport à la naifTance d'un Dauphin ;& que'
d'ailleurs Elle a lieu d'efperer que les témoi
gnages qu'ils^ rendront à leur retour , de tout
Ce qu'ils -ont enduré pendant qu'ils ont été éloi
gnez de leur patrie & les nouvelles mesures
"dé pouvoir retourner cnez eux, calmeront i ciprit
d'inquiétude & de légèreté , qui peut seul
exciter l'envie de déserter dans ceux qui n'ont
pas assez d'expérience pour en prévoir le*
fuites,
A ht i ci s Premier.
Par ces considérations , Sa Majesté a quitté ,
remis Se pardonné ; quitte , remet & pardonne
le crime *»e Désertion commis par les Soldats ,
Cavaliers & Dragons de ses Troupes , tant
Françoifes qu'Etrangères , y compris les Mili
ces > avant le jour de la date de la présente Or
donnances soit que lefdits Soldats, Cavaliers
on Dragons ayent passé d'une Compagnie dans
une
T A NT V ERi. Ï73Ò. 19*'
tme autre , qu'ils se soient retirez dans les Pro
vinces du Royaume , ou qu'ils en soient sortis
pour aller dans le Pais Etranger •> dcffendant Sa-
Màjesté à tous Ofîìcieis & autres ses Sujets, de
les inquiéter pour raison dudit crime de Déser-'
tion, ni de les obliger fous quelque prétexte
que ce puisse êrre à rentrer dans les Compafente
Amnistie puisse s'étendre â ciux qui se:
trouveronc avoir déserté depuis ledit jour de
la <lats dé la Présente, qui déserteront cy après,
ou qui se trouveront actuellement condamnez
par jugement du Conseil de guerre » & à con
dition pour ceux deídits Déserteurs qui font en '
Pais Etranger , de revenir dáns l'efpace d;uri
an , à compter dudit jour , dans les Terres de
là domination de Sa Majesté , de se représenter
devant le- Gouverneur ou Commandant de la
première Place des frontières par laquelle iU
passeront à leur retour , & de prendre de lui
un Certificat dans lequel leront énoncez le jour
de leur arrivée dans leldites Places , & le lieu
de la Province où ils voudront se retirer, à
peine d'être déchus de la présente Amnistie 5 -
déclarant Sa Majesté qu'elle íera ta derniere
qu'Elie accordera pour crime de Désertion.
N'entend Sa Majesté que les Soldats , Cava*
líers & Dragons , qui font actuellement absenS'
<Ie leurs Régimens ou Compagnies, fur des
Congez limitez . puissent se dispenser de les re
joindre à l'expiration desdits Congez , fous
prétexte de la présente Amnistie, à peine aux
contrevenans d'être punis , ainsi qu'il fera cy-
, après expliqué, suivant la rigueur de son Or
donnance du 1. Juillet i7i«.qu'EI!e veut êtrer
à^l'avenir ponctuellement exécutée dans tous;
ïoo MER CUR.E DE FRANCE. .
Ks points autquels íl n'est pas dérogé par f»
preíente.
III.
- Quitte & remet pareillement Sa Majesté aux!
Soldats , Cavaliers & Dragons de ses Troupes»,
qui dans la vûë de déserter, ou par quelqu'autre
raison que ce puîsse être j ont donné un faux
signalement lors de leurs engagemens ,1a peine
dés Galères perpétuelles qu'ils ont .encourue
suivant la disposition de ladite Ordonnance du
i.- Juillet 171 fi. à cbnditiot? qiíedans le terme
de quinze jours , à compter dé celui que la pré
sente Ordonnance aura été publiée à la tête de
leurs Regimens 011 Compagnies , le Soldat ,
Cavalier ou Dragon qui fera dans cé cas , ira
déclarer son vrai nom & le lieu de fa naissance
au Capitaine , ou en son absence, au Lieute-*
fiant de la Compagnie en laquelle il sera en'rd?
lé , lequel aura soin de faire corriger le si^nalement
dudit Soldat sur le Registre du Régi-'
ment ou de la Compagnie , sans que ladite gra-
Ce puisse être appliquée à ceux qui donneront
Un faux signalement postérieurement à la date
de la présente.
. . IV.
Ordonne Sa Majesté aux Commissaires ordi
naires de ses Guerres Tde faire à leurs premiè
res revues , Pappel des Soldats , Cavaliers &
Dragons desTroupes dont ils ont la police, &
d'en dresser un état , Compagnie par Compa-i
gnie , contenant leurs noms & surnoms , ainsi
que le lieu de leur naissance, désigné de maniè
re qu'on puisse le connoître ; lesquels Etats ils
enverront au Secrétaire 3'Etat de la Guerre,
pour en être la vérification faite dans les Pro
vinces , lorsque besoin fera, par les Officiers
des Maréchaussées.
V.
JANVIER. I73Q- 201
W"
V.
Lorsqu'un Soldat , Cavalier ou Dragon de
ses Troupes, s'absentera' de sa Compagnie, sans
'Congé de ses Officiers ; veut Sa Majesté que
huit jours après celui de son départ , s'il n'est
point arrêté j son procès lui soit fait par con
tumace, par les Ordres du Commandant du
Corps, si c'est dans'les Villes ou Quartiers de
Tinterieur du Royaume, ou par ceux des Com-
'inandans des Places , si c'est fur les Frontières ,
& qu'il soit condamné par contumace .par Ju
gement du Conseil de Guerre, aux peines de
FOrdonnance du 'z. ' Juillet 1716. fans autre
formalité que la déposition &r lè recollement
de deux témoins, qui déclareront avoir connoissance
de son enrôlement ou de son service
dans les Troupes.
VI.
Les Jugemens ainsi rendus seront adressez au
Secrétaire d'Etat de la Guerre, au lieu des sim«
pies dénonciations qui lui étoient cy-devant
envoyées , &' seront ensuite affichez sur les or
dres qu'il en adressera aux Prévôts des MaréèhaurKes
, dans la place ou lieu principal des
Villes, Bourgs ou Villages d'où seront les condamnez,
lesquels du jour de cette affiche feront
réputez morts civilement.
vu.
A l'égard des Soldats.CavaHers ou Dragon*
actuellement absens par Çóngez limitez on qui
en obtîendiont par la fuite , oú de ceux qui fe
ront enrôlez dans les Provinces avec permiffiond'y
rester pendant un temps limité, s'ils ne
rejoignent pas leurs Compagnies à l' expiration
desdits Congez ou permissions , les Ma'ors ou
autres Officiers chargez du détail des Corps ,
en doipctonc avis au Secrétaire d'Etat de la
'* - Guctiç
2oî MERCURE DE FRANCE.
, Guerre , qui adressera les ordres de Sa Majesté
aux Prévôts des Maréchaux , pour les sommer
, de rejoindre s'ils se trouvent dans les Provin-
.ces , ou pour en faire des perquisitions s'ils en
ont! disparu : Enjoint Sa Majesté ausdits Prévôts
de dresser des Procès verbaux desdites somma
tions ou perquisitions , & de les adresser ponc
tuellement au Secrétaire d'Etat de la Guerre ,
pour être par lui envoyez aux Regimens ou
rCompagnies dans lesquels les Soldats ainsi
avertis feront engagez j l'intencion de Sa Ma
jesté étant que faute par eux de s'y rendre dans
le terme de trois mois , à compter du jour de
la date desdics Procès verbaux , ceux qui après
avoir servi à leurs Compagnies s'en seront ab
sentez sur des Congez , soient condamnez par
contumace comme Déserteurs, par jugement
du Conseil de Guerre , sur le vû desdits Procès
verbaux , & fur les dépositions & recollemens
de deux témoins, conformément à- 1' article Y.de
la présente Ordonnance ; & que ceux qui s'é-
, tant engagez dans les Provinces ne se seront pas
«ncore rendus à leurs Compagnies , soient pa
reillement condamnez sur le vû desdits Procès
.verbaux, & fur lajepresenration de l'engage-,
.ment signé d'eux ou de deux témoins.
VIII.
Lorsque les Déserteurs ainsi condamnez par
.«ontumace viendront à se représenter ou à être
arrêtez , le jugement de contumace demeurera
nul , & leur Procès fera de nouveau instruit &
jugé en dernier ressort par le Conseil de Guér
ie en la forme accoutumée , &ç.
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Résumé : ARRESTS, DECLARATIONS,
Entre 1719 et 1730, plusieurs arrêtés et déclarations royaux ont été émis. En juillet 1729, des lettres patentes ont accordé aux sous-gouverneurs du roi et à leurs veuves le droit de Committimus et d'autres privilèges similaires à ceux des officiers commensaux, même s'ils ne sont pas employés dans les États du roi. Un arrêté du 3 août 1730 a permis aux officiers sujets aux revenus casuels d'être admis au paiement du prêt et de l'annuel pour l'année 1730. Une déclaration de janvier 1730 a établi des peines sévères contre les contrebandiers. Ceux convaincus de transporter des marchandises prohibées en contrebande, armés et en groupe de cinq ou plus, sont punis de mort et leurs biens confisqués. Les contrebandiers non armés ou en groupe de moins de cinq sont condamnés aux galères pour cinq ans et à une amende. Les commis et employés des fermes royales complice des contrebandiers encourent également la peine de mort. Les contrebandiers forçant les postes ou les corps de garde sont punis de mort, même sans marchandises prohibées. En cas de rébellion contre les commis des fermes, des procédures rapides sont ordonnées pour les juges et les commissaires. D'autres arrêtés concernent la fixation des droits de petit-sceau et de contrôle des exploits, la prorogation des délais pour le contrôle des actes de foi et hommage, et la réglementation des formalités pour les officiers des chancelleries. Un édit a révoqué celui de Saint-Maur de 1707 concernant les successions des mères à leurs enfants, rétablissant les lois romaines pour ces successions. Des lettres patentes ont accordé aux Curés des Filles Orphelines de la Miséricorde le droit de Committimus du grand sceau. Des arrêtés ont également régi le marquage des draps et des toiles. Enfin, une déclaration d'octobre 1719 a accordé des grâces aux prisonniers à l'occasion de la naissance du Dauphin, en suivant les examens et les règles établies par les ordonnances royales. En 1750, une ordonnance royale a accordé une amnistie générale aux déserteurs des troupes de Sa Majesté, motivée par la reconnaissance de la grâce divine suite à la naissance d'un Dauphin. Cette amnistie s'applique aux soldats, cavaliers et dragons ayant déserté avant la date de l'ordonnance, qu'ils soient passés dans une autre compagnie, se soient retirés dans les provinces du royaume ou aient quitté le pays. Les déserteurs actuellement en pays étranger doivent revenir dans l'espace d'un an pour bénéficier de l'amnistie. L'ordonnance prévoit également des mesures pour les soldats ayant donné un faux signalement lors de leur engagement et pour les soldats absents sans congé.
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5
p. 406-407
« Le 7. de ce mois, M. Destouches, SurIntendant de la Musique du Roi, fit chanter [...] »
Début :
Le 7. de ce mois, M. Destouches, SurIntendant de la Musique du Roi, fit chanter [...]
Mots clefs :
Reine, Opéra, Duchesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 7. de ce mois, M. Destouches, SurIntendant de la Musique du Roi, fit chanter [...] »
7. de ce mois ,. M. Destouches , Sus»
Intendant de la Musique du Roi , fie chan
ter à Marly, devant la Reine, un Concert còm-
£osé du Prologue du Ballet des Elemens , de
1 Fête de Junon dans l' entrée de Vuiìr , 8c
de l'Acte entier de la Vestale. Le Sr Chaste
chanta le Rôle du Destin, Si laDllc Lenner
celui de Venus. Le Sr d'Angerville fit le Rô>e
de Valere , & la Dlle Antier s'attira bien des
applaudi flemens dans les Rôles de 'Junon 8c
à'.Emilie. Ce Concert eut un grand succès a
l*execiKÌon en ayant été parfaite.
Le 8. on chanta le Prologue & le premier
cte à'jimadis de Grèce , qui fut très-goûré.;
a été mis en Musique par M. Destouches-.
Le 13. on continua le même Opéra par le
second & le troisième Acte > & le if . on chanta
les deux derniers Actes. La D le Antier fit le
Rôle de Melijfe , & celui d' Amadis fut chanté
par le Sr Dangerville. La Reine parut trèkcontente
de cet. Opéra & de l*execution.
Le io. là Reine demanda les deux dernier*
Actes de l'Opera de Thésée , qui firent un
extrême plaisir- On l'avoit interrompu depuis
k départ de VerfaillèSi
Le 17. la Cour étant de retour à Versailles?,
la Reine ordonna pour les grands Appartemens
le Prologue & le premier Acte du Bal
let, des Elemens , que S. M. voulut entendre
«rie. seconde foi». Les Acteurs furent les mê
mes,
FEVRIER. 1730. 40s
mes qui avoienc dunté & Marly , à I'cxcepti'on
de la-D"6 Le Maure j qui chanta avec;
succès le Rôle de Venus dans le Prologue» ,
& celui de Junon au premier Acte.
te ï. Fête de la Purification , il y eut un
Concerc spirituel au Château des Thuille-
' ries, qui commença par le Motet Dominus
rtgnuvit. La D')e Petitpas & le S Bun en
chantèrent un autre en duo , de M. Du Bousset
, & la Díle Le Maure chanta seule un
autre Motet du même Auteur. On joua differens
Concerto íùr le Violon & la Plute qui
furent exécutés avec une grande précision.
On finit par le beau Te Deum de M. de h
lande , précédé d'une fimphonie de Violons,.
Hautboi$|, Trompettes- , & Timbales , de la
composition de M. Mouret , qu'on entend tóûjours
avec plaisir. Il y eut une très-nonvbreuse
assemblée , que le Duc de Lorraine
honora de fa présence .-
Le 8. il y eut Concert François qui' a1
continué tous les Mercredis du mois. Oh'
chanta le même jour une Cantatille nouv
velle qui a pour titre Le Rhume , &• la Can
tate de Psyché, chantée par la D"« Petitpas;
La D' Le Maure chanta le rf. une Can»,
tate nouvelle , intitulée VAbsence , qui St.
beaucoup' de plaisir.
Le 8. la Loterie pour le remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville ûit tirée en prés
sence du Prévôt des Marchands '& des Echavins,
en la. manière accoutumée. Lefonds du
second mois de. cette année s'est trouvé mon
ter à la somme de i3i?.?7r- liv- laquelle a été
distribuée aux Rentiers pour les Lots qui leur
font échus., conformément à. la. Liste gênée
rale qui a été renduë publique.
Le 1.. Fevrier, S A. R. Madame la Duchesse
d'Orléans
, donna
, avec l'agrément
du Roi, la place de sa Dame d'honneur, à
la Duchesse de Nevers; vacante par lamort
de la Duchesse de Sforze,
Intendant de la Musique du Roi , fie chan
ter à Marly, devant la Reine, un Concert còm-
£osé du Prologue du Ballet des Elemens , de
1 Fête de Junon dans l' entrée de Vuiìr , 8c
de l'Acte entier de la Vestale. Le Sr Chaste
chanta le Rôle du Destin, Si laDllc Lenner
celui de Venus. Le Sr d'Angerville fit le Rô>e
de Valere , & la Dlle Antier s'attira bien des
applaudi flemens dans les Rôles de 'Junon 8c
à'.Emilie. Ce Concert eut un grand succès a
l*execiKÌon en ayant été parfaite.
Le 8. on chanta le Prologue & le premier
cte à'jimadis de Grèce , qui fut très-goûré.;
a été mis en Musique par M. Destouches-.
Le 13. on continua le même Opéra par le
second & le troisième Acte > & le if . on chanta
les deux derniers Actes. La D le Antier fit le
Rôle de Melijfe , & celui d' Amadis fut chanté
par le Sr Dangerville. La Reine parut trèkcontente
de cet. Opéra & de l*execution.
Le io. là Reine demanda les deux dernier*
Actes de l'Opera de Thésée , qui firent un
extrême plaisir- On l'avoit interrompu depuis
k départ de VerfaillèSi
Le 17. la Cour étant de retour à Versailles?,
la Reine ordonna pour les grands Appartemens
le Prologue & le premier Acte du Bal
let, des Elemens , que S. M. voulut entendre
«rie. seconde foi». Les Acteurs furent les mê
mes,
FEVRIER. 1730. 40s
mes qui avoienc dunté & Marly , à I'cxcepti'on
de la-D"6 Le Maure j qui chanta avec;
succès le Rôle de Venus dans le Prologue» ,
& celui de Junon au premier Acte.
te ï. Fête de la Purification , il y eut un
Concerc spirituel au Château des Thuille-
' ries, qui commença par le Motet Dominus
rtgnuvit. La D')e Petitpas & le S Bun en
chantèrent un autre en duo , de M. Du Bousset
, & la Díle Le Maure chanta seule un
autre Motet du même Auteur. On joua differens
Concerto íùr le Violon & la Plute qui
furent exécutés avec une grande précision.
On finit par le beau Te Deum de M. de h
lande , précédé d'une fimphonie de Violons,.
Hautboi$|, Trompettes- , & Timbales , de la
composition de M. Mouret , qu'on entend tóûjours
avec plaisir. Il y eut une très-nonvbreuse
assemblée , que le Duc de Lorraine
honora de fa présence .-
Le 8. il y eut Concert François qui' a1
continué tous les Mercredis du mois. Oh'
chanta le même jour une Cantatille nouv
velle qui a pour titre Le Rhume , &• la Can
tate de Psyché, chantée par la D"« Petitpas;
La D' Le Maure chanta le rf. une Can»,
tate nouvelle , intitulée VAbsence , qui St.
beaucoup' de plaisir.
Le 8. la Loterie pour le remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville ûit tirée en prés
sence du Prévôt des Marchands '& des Echavins,
en la. manière accoutumée. Lefonds du
second mois de. cette année s'est trouvé mon
ter à la somme de i3i?.?7r- liv- laquelle a été
distribuée aux Rentiers pour les Lots qui leur
font échus., conformément à. la. Liste gênée
rale qui a été renduë publique.
Le 1.. Fevrier, S A. R. Madame la Duchesse
d'Orléans
, donna
, avec l'agrément
du Roi, la place de sa Dame d'honneur, à
la Duchesse de Nevers; vacante par lamort
de la Duchesse de Sforze,
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Résumé : « Le 7. de ce mois, M. Destouches, SurIntendant de la Musique du Roi, fit chanter [...] »
En janvier 1730, plusieurs événements musicaux notables ont eu lieu. Le 7 janvier, M. Destouches a dirigé un concert à Marly devant la Reine, incluant des extraits du Ballet des Éléments et de la Vestale, avec des interprètes tels que le Sr Chaste, la Dlle Lenner, le Sr d'Angerville et la Dlle Antier. Ce concert a été acclamé pour son exécution parfaite. Les 8, 13 et 14 janvier, des extraits de l'opéra *Jumadis de Grèce* de M. Destouches ont été interprétés, avec la Dlle Antier et le Sr d'Angerville dans les rôles principaux. La Reine a exprimé sa satisfaction. Le 10 janvier, la Reine a demandé les deux derniers actes de l'opéra *Thésée*. Le 17 janvier, à Versailles, le Prologue et le premier acte du Ballet des Éléments ont été représentés, avec la Dlle Le Maure remplaçant la Dlle Lenner. Le 2 février, un concert spirituel a eu lieu au Château des Tuileries, incluant des motets, des concertos et le Te Deum de M. de Lully. Le 8 février, un concert français a été donné, avec des interprétations de la Dlle Petitpas et de la Dlle Le Maure. Par ailleurs, le 1er février, la Duchesse d'Orléans a nommé la Duchesse de Nevers Dame d'honneur. Le 8 février, la loterie pour le remboursement des rentes de l'Hôtel de Ville a été tirée, distribuant 131 771 livres aux rentiers.
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6
p. 410-411
Foy & hommage prêté par le Duc de Lorraine, & sejour de ce Prince à la Cour, [titre d'après la table]
Début :
Ensuite le Roi se leva, se découvrit, se recouvrit aussi-tôt, & fit couvrir le Duc de [...]
Mots clefs :
Duc, Prince, Duc de Lorraine, Comte de Blâmont, Roi, Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Foy & hommage prêté par le Duc de Lorraine, & sejour de ce Prince à la Cour, [titre d'après la table]
Le 27. du mois dernier, le Duc de Lorraine
étant parti de Luneville avec six Berlines
& 4o. Chevaux de poste, coucha le
lendemain au Château de.à30. lieuës
de Paris, appartenant au Prince de Lambesc, il en partir le 29. & arriva le loir au Palais
Royal, dans les Caroffes du Duc d'Or-
Jeans, son cousin germain, qui avoit été audevant
de lui jusqu'à Claye.
Ce Prince qui a toujours été ici incognito,
fous le nom du Comte de Blamont, alla le
lendemain à Versailles avec le Duc d'Orleans,
vit le Roi & la Reine, & revint le même
jour à Paris.
La nuit du 29, au 30. après avoir soupé
avec le Duc d'O rleans & un grand nombre
<ie Seigneurs, vit le Bal de l'Opera de la
.Loge du Palais Royal, d'où il vit aussi la
Représentation del'Operad'Hesîone le lurlendemain.
Le 1, de ce mois, le Duc de Lorraine retourna
àVersailles, Se à trois heures aprèsmidi
il prêta foi & hommage au Roi pour
le Duché de Bar & autres domaines mouvans
de la Couronne, en execution du Traité
de Riswik
,
&en la même maniere qu'avoit
fait le Duc de Lorraine, sonPere, le 1f.dL1
mois de Novembre 1699.
Le Roi étoit dans sa Chambre assis dans un
fauteuil
1
& couvert. Le Duc de Lorraine y
étant
étant entré, fit trois reverences en s'approchant
de Sa Majesté, qui ne se leva & ne
se découvrir pas. Le Duc de Lorraine quitta
son Epée
,
son Chapeau & ses gants , que
reçût le Premier Gentilhomme de la Chambre
,
& il se mit à genoux sur un Carreau
qui étoit aux pieds du Roi. S. M. lui une
les mains jointes entre les fiennes
,
pendant
que le Chancelier de France lut le ferment
à haute voix *, M. Chauvelin,Garde des
Sceaux de Franc, Ministre & Secretaire d'Etat
,
& le Comte de Maurepas ,
Secretaire
d'Etat, étant présens
,
Se le Duc promit de
l'observer.
(*) Teneur du ferment. Monsieur, VOU,
rendez au Roi la foi & hommage, lige que
vous lui devez, commeà votre Souverain Seigneur
jà. cause du Duché de Bar, pour lei
Terres dudit Duché qui sont mouvantes de
sa Couronne, & pour les autres Terres qui
vous appartiennent en propriété dans l'étendue
du chemin depuis Metz jusqu'enAlsace, dont la Souveraineté appartient à S. M. en
conséquence du Traité de Paix , fait & conelu
à RifvvickC'T"e. Vous jurez , promettez è
S. M. de lui rendre la fidelité, service (jp
obéissance que vous êtes tenu de lui rendre
9 cause desdites Terres, & de le servir de
votre personne & de vos biens, envers tous &
contre tous,sansnul excepter, en toutes les
guerres que lui & ses successeurs Rois pourroient
ci-après avoir contre les ennemis de f.
Couronne, pour quelque cause que ce soit , ainsî que vous y étes obligé pour raison desdites
Terres, & ne permetrezqu'enicelles il
fùoit fait aucune chose au préjudice deS. M. de son Etats Vous lejurez&promettez.
Enluke
Ensuite le Roi se leva , se décou vrit , fè
recouvrit aussi-tôt , & fit couvrir le Duc dé
Lorraine. Le Duc d'Orléans , le Duc de Bour
bon , le Comte de Charoloiy , le Comte de
Clermont , le Prince de Conty , le Prince de
Bombes , le Comte d'Eu & le Comte deTouiouse
qur étoient auprès du Roi , se cou
vrirent auslî un moment après. Le Duc da
Lorraine s'etant retiré, S. M. rentra dans son
Cabinet. •' ^.
Le Duc de Lorraine retourna à Paris le
même jour > après avoir dîné chez le Car
dinal de Fleury. Le lendemain , il alla â la
Chaste avec le Roi dans la Forêt de S. Ger
main en Laye , & fut ensuite traité dans lé
Château par le Duc de Noailles qui en est
Gouverneur.
Le 5. ce Prince accompagna le Roi à la
Chasiè du Cerf.
Le 41. il alla à la Comédie Françoise volt
la Tragédie à' Electre , & la petite Comédie du
florentin-
Le s- il vit l'Opera de Thésée.
Le <• il alla diner à Arcueil cheí le Prince
de Guise , le soir à la Comédie Italienne , &
après son souper au Bal de l'Opera.
Le 7. après avoir été a la chasse avec lé
Roi , & joué ensuite à la partie du Lans
quenet de S. M. ce Prince soupa, à Marli ,
ehez le Duc de Noailles qui le traita magniifiquement
, & alla coucher à Versailles , dans
l' Appartement du Duc d'OrleanSi
Le lendemain il vit les Apvartemens du
Château , alla tirer dans le Parc , & vint j
déjeuner à la Ménagerie , où il fut traité par
le Duc de Noailles. Il alla ensuite à S. Cyr»
pour yoit U Maison , d'où il revint à Vers.
F E VRÏ E R. 1/30. 41I
Ailles pour voir le Cabinet des Médailles-»
les Pierres gravées , & les autres Monument
rares de ce célèbre Cabinet, que ce Prince
examina ayec beaucoup d'attention ; il sou
pa chez le Prince Charles de Lorraine.
Le 9. le Duc de Lorraine vit joùer le*
eaux , alla ensuite au Manège voir les Pa*
ges monter à Cheval , dina chez le Prince
Charles ?& revint à Paris pour voir l'Opera.
Ce Prince a vû avec beaucoup de satisfac
tion à Versailles les Tableaux , les Antiques de
la Grande Galleric & des Jardins , & tout ce
qu'il y a de magnifique & de Curieux dans ce
superbe Château ; à la Ménagerie, à Trianon^
à Marly , à Saint Germain en Laye , à Saint
Cloud , à Meudon , à la Muette > &c. Il a vû ì
Paris ce qu'il y a de plus remarquable ;THôtel
Royal des Invalides , f Observatoire , la Sorbonne
, la Bibliothèque du Roy , la Gallerie
des Plans,, l' Académie Royale de Peinture 8c
Sculptuie , la Monnoye des Médailles , &c.
U vit avec beaucoup de satisfaction le Cabinet
où font conservex dans un grand ordre, un
nombre prodigieux de Quarrez & de Poin
çons. M. de Cotte , Directeur de la Monnoye
des Médailles , fit frapper en fa présence des
Médailles & des Jetions , en or & en argení.
étant parti de Luneville avec six Berlines
& 4o. Chevaux de poste, coucha le
lendemain au Château de.à30. lieuës
de Paris, appartenant au Prince de Lambesc, il en partir le 29. & arriva le loir au Palais
Royal, dans les Caroffes du Duc d'Or-
Jeans, son cousin germain, qui avoit été audevant
de lui jusqu'à Claye.
Ce Prince qui a toujours été ici incognito,
fous le nom du Comte de Blamont, alla le
lendemain à Versailles avec le Duc d'Orleans,
vit le Roi & la Reine, & revint le même
jour à Paris.
La nuit du 29, au 30. après avoir soupé
avec le Duc d'O rleans & un grand nombre
<ie Seigneurs, vit le Bal de l'Opera de la
.Loge du Palais Royal, d'où il vit aussi la
Représentation del'Operad'Hesîone le lurlendemain.
Le 1, de ce mois, le Duc de Lorraine retourna
àVersailles, Se à trois heures aprèsmidi
il prêta foi & hommage au Roi pour
le Duché de Bar & autres domaines mouvans
de la Couronne, en execution du Traité
de Riswik
,
&en la même maniere qu'avoit
fait le Duc de Lorraine, sonPere, le 1f.dL1
mois de Novembre 1699.
Le Roi étoit dans sa Chambre assis dans un
fauteuil
1
& couvert. Le Duc de Lorraine y
étant
étant entré, fit trois reverences en s'approchant
de Sa Majesté, qui ne se leva & ne
se découvrir pas. Le Duc de Lorraine quitta
son Epée
,
son Chapeau & ses gants , que
reçût le Premier Gentilhomme de la Chambre
,
& il se mit à genoux sur un Carreau
qui étoit aux pieds du Roi. S. M. lui une
les mains jointes entre les fiennes
,
pendant
que le Chancelier de France lut le ferment
à haute voix *, M. Chauvelin,Garde des
Sceaux de Franc, Ministre & Secretaire d'Etat
,
& le Comte de Maurepas ,
Secretaire
d'Etat, étant présens
,
Se le Duc promit de
l'observer.
(*) Teneur du ferment. Monsieur, VOU,
rendez au Roi la foi & hommage, lige que
vous lui devez, commeà votre Souverain Seigneur
jà. cause du Duché de Bar, pour lei
Terres dudit Duché qui sont mouvantes de
sa Couronne, & pour les autres Terres qui
vous appartiennent en propriété dans l'étendue
du chemin depuis Metz jusqu'enAlsace, dont la Souveraineté appartient à S. M. en
conséquence du Traité de Paix , fait & conelu
à RifvvickC'T"e. Vous jurez , promettez è
S. M. de lui rendre la fidelité, service (jp
obéissance que vous êtes tenu de lui rendre
9 cause desdites Terres, & de le servir de
votre personne & de vos biens, envers tous &
contre tous,sansnul excepter, en toutes les
guerres que lui & ses successeurs Rois pourroient
ci-après avoir contre les ennemis de f.
Couronne, pour quelque cause que ce soit , ainsî que vous y étes obligé pour raison desdites
Terres, & ne permetrezqu'enicelles il
fùoit fait aucune chose au préjudice deS. M. de son Etats Vous lejurez&promettez.
Enluke
Ensuite le Roi se leva , se décou vrit , fè
recouvrit aussi-tôt , & fit couvrir le Duc dé
Lorraine. Le Duc d'Orléans , le Duc de Bour
bon , le Comte de Charoloiy , le Comte de
Clermont , le Prince de Conty , le Prince de
Bombes , le Comte d'Eu & le Comte deTouiouse
qur étoient auprès du Roi , se cou
vrirent auslî un moment après. Le Duc da
Lorraine s'etant retiré, S. M. rentra dans son
Cabinet. •' ^.
Le Duc de Lorraine retourna à Paris le
même jour > après avoir dîné chez le Car
dinal de Fleury. Le lendemain , il alla â la
Chaste avec le Roi dans la Forêt de S. Ger
main en Laye , & fut ensuite traité dans lé
Château par le Duc de Noailles qui en est
Gouverneur.
Le 5. ce Prince accompagna le Roi à la
Chasiè du Cerf.
Le 41. il alla à la Comédie Françoise volt
la Tragédie à' Electre , & la petite Comédie du
florentin-
Le s- il vit l'Opera de Thésée.
Le <• il alla diner à Arcueil cheí le Prince
de Guise , le soir à la Comédie Italienne , &
après son souper au Bal de l'Opera.
Le 7. après avoir été a la chasse avec lé
Roi , & joué ensuite à la partie du Lans
quenet de S. M. ce Prince soupa, à Marli ,
ehez le Duc de Noailles qui le traita magniifiquement
, & alla coucher à Versailles , dans
l' Appartement du Duc d'OrleanSi
Le lendemain il vit les Apvartemens du
Château , alla tirer dans le Parc , & vint j
déjeuner à la Ménagerie , où il fut traité par
le Duc de Noailles. Il alla ensuite à S. Cyr»
pour yoit U Maison , d'où il revint à Vers.
F E VRÏ E R. 1/30. 41I
Ailles pour voir le Cabinet des Médailles-»
les Pierres gravées , & les autres Monument
rares de ce célèbre Cabinet, que ce Prince
examina ayec beaucoup d'attention ; il sou
pa chez le Prince Charles de Lorraine.
Le 9. le Duc de Lorraine vit joùer le*
eaux , alla ensuite au Manège voir les Pa*
ges monter à Cheval , dina chez le Prince
Charles ?& revint à Paris pour voir l'Opera.
Ce Prince a vû avec beaucoup de satisfac
tion à Versailles les Tableaux , les Antiques de
la Grande Galleric & des Jardins , & tout ce
qu'il y a de magnifique & de Curieux dans ce
superbe Château ; à la Ménagerie, à Trianon^
à Marly , à Saint Germain en Laye , à Saint
Cloud , à Meudon , à la Muette > &c. Il a vû ì
Paris ce qu'il y a de plus remarquable ;THôtel
Royal des Invalides , f Observatoire , la Sorbonne
, la Bibliothèque du Roy , la Gallerie
des Plans,, l' Académie Royale de Peinture 8c
Sculptuie , la Monnoye des Médailles , &c.
U vit avec beaucoup de satisfaction le Cabinet
où font conservex dans un grand ordre, un
nombre prodigieux de Quarrez & de Poin
çons. M. de Cotte , Directeur de la Monnoye
des Médailles , fit frapper en fa présence des
Médailles & des Jetions , en or & en argení.
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Résumé : Foy & hommage prêté par le Duc de Lorraine, & sejour de ce Prince à la Cour, [titre d'après la table]
Le Duc de Lorraine, connu sous le nom du Comte de Blamont, quitta Luneville le 27 du mois précédent avec six berlines et 40 chevaux de poste. Il séjourna au Château du Prince de Lambesc avant d'arriver au Palais Royal à Paris le 1er du mois suivant. Il rencontra le Roi et la Reine à Versailles avec le Duc d'Orléans. Le 29, il dîna avec le Cardinal de Fleury et accompagna le Roi à la chasse le lendemain. Il assista à des représentations théâtrales et chassa à nouveau avec le Roi le 5. Le 7, il soupa à Marly et passa la nuit à Versailles. Le 8, il visita la ménagerie et Saint-Cyr. Le 9, il assista à des jeux d'eau et visita le manège avant de revenir à Paris pour voir une opéra. Durant son séjour, il visita de nombreux sites remarquables à Versailles et à Paris, tels que la Grande Galerie, Trianon, Marly, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Cloud, Meudon, la Muette, l'Hôtel des Invalides, l'Observatoire, la Sorbonne, la Bibliothèque du Roi, la Galerie des Plans, l'Académie Royale de Peinture et Sculpture, et la Monnaie des Médailles. Il exprima sa satisfaction face à ces visites et observa la frappe de médailles et de jetons en or et en argent.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 411-415
Fête au Palais Royal & à Bagnolet, [titre d'après la table]
Début :
Le 11. S. A R. Madame la Duchesse d'Orleans, dont tout le monde connoît la bonté du [...]
Mots clefs :
Prince, Fête, Palais royal, Duc de Lorraine, Duc d'Orléans
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texteReconnaissance textuelle : Fête au Palais Royal & à Bagnolet, [titre d'après la table]
Le 11. S. A ft. Madame la Duchesse d'Or
léans , dont tout le monde connoît la bonté du
coeur , & la noblesse des stntimens , ayant été
bien ajse de procurer au Duc de Lorraine , son
Neveu, pendant lesejour-que ce Prince a fait
à Paris incognito , fous le nom de Comte de
Blamont , quelque divertissement , ainsi qu'aux
Princesses d'Orléans ses Filles , donna un Bal
magnifique au Palais Royal. S. A. R avore
fait préparer 1c $rand Salon de son Apparte
ment;
4 i4 MERCURE DE FRANCE,
.nient avec des Gradins à crois étages tout afltour
pour les Dames & Seigneurs qui dévoient
être feulement Spectateurs , & quantité de
fieges pour les personnes qui dévoient danferi
Ce Salon étoit orné de Lustres , de Girando
les , & de Bras garnis de bougies. On n'aura
pas de peine à se persuader que l' Assemblée
«toit des plus brillante* » puisqu'un très grand
nombre de Seigneurs & Dames de la Cour ,
& de la Ville , de la première distinction , la
composoienc L'éclat de quantité de belles
pei sonnes , la magnificence des Habits , & Je
vif brillant des Pierreries dont toutes les Da
ines étoient parées » faifoit un effet surprenant.
Ce Bal sans Masque» commença à six heu tes
.du soir, par une excellente Simphonie» com*
posée de tout ce qu'il y a de plus habile á Paíis,
& finit â onze heures. Mademoiselle dé
Beaujollois en fit l'ouverture par lèJ caractères
de la Danse « qu'elle dansa avec le Duc de là
Tremoille , dans la plus grande perfection *
& avec toute l'intelligence , la justesse . & là
grâce possible , de meme que Mademoiselle
de Chartres dans tòut ce qu'elle dansa. La
plupart des Seigneurs & Dames dansèrent en
suite plusieurs différentes Danses , Contre
danses , &Ci
Au reste toute l' Assemblée fut extrêmement
édifiée & pleinement satisfaite de la bonté, des
attentions > & des politesses continuelles de
S A. R. Cette Princesse avoit donné dasi bons
ordres , que quoique l'Assemblée fut des plus
nombreuses , tout s'est passé avec la plus gran
de magnificence , & fans la moindre confusion.
Oíi distribua toute sorte de Fruits , & des Rifraichisíemens
dans la plus grande abondance,
servis par les Officiers de Si A.R. quiaveedes
manières
FEVRIER. 1730. 4T 5
manières polies prevcnoient tout le monde*
Le Duc de Lorraine qui a affilié à ce Bal in
cognito , a été charmé de cette belle & illustre
Assemblée 1 des Danses, de l'ordié, du bon
goût, Sec.
Le 14, S. A. R. se rendit l'après midi^n son
Château de Bagnolet , pour donner encore au
Duc de Lorraine ( qui s'y étoit rendu le mêmè
jour ) une nouvelle Fête ; ce Prince à son ar
rivée sa promena quelque tems dans le Parc ,
ou S. A.R. se promenoir alors ; cette Princelïe
étoit accompagnée de Mesdemoiselles de
Beaujollois & de Chartres , de la Marquise de
Conflans , leur Gouvernante,- & de plufieurs
autres Dames de fa Cour. Ce Parc qui eíì
très spaci«ux , est planté avec autant degouc
que desimetrie. Les Eaux jouèrent pendaHt la
promenade. La Duchesse de Nevers , à préftns
Dame d'Honneur de S. A R.. & la Marquise
de Clermont sa Dame d'Atour , restèrent pen
dant la promenade dans les Appartements dit
Château , pour recevoir les Seigneurs 8c ks
Dames qui arrivoient de Paris pour prendre
part à la fête. Il y eut avant le Bal vingt Ta
bles de Quadrille &: de Piquer. Après la Pro
menade, S. A. R. rentra au Châ:eau , elle
joua au Quadrille , & le Duc de Lorraine au
Piquet. Après le Jeu on se rendit sur le Per
ron, pour voir l'IUumination de la Cour Roya
le, éclairée par qu-antité de Lustres arpentez,
qui produisoiènt une clarté des plus brillantes.'
L'Avant Cour qui est très- spacieuse, étoit auíìì
Hluminée d'un nombre prodigieux de Lam
pions , de«même que plusieurs Piramides de'
charpente, autour desquelles on avoit placé»1
avec simetrie, une très - grande quantité de
Lampion».
4 f 4 MÉRClTRÊ DÈ FRANCS
Á huit heures , on passa dans îe grand Safony
éclairé par quantité de Lustres & de Girandolesè
On y commença le Bal , qui fut ouvert1
par un Menuet à quatre > dansé par Mesdernoifes
de Beaujollois & de Chartres , 8f par',
lés Ducs de la Tremoille & de Bouflery, après
3UOÎ on dansa différentes Danses & Contreanses
qui furent exécutées dans la plus grande
perfection.
A côté du Salon du Bal, ou avoit préparé
une Sale à manger , parfaitement bien éclai-;
rée » dans laquelle on trouva trois grandes Ta
bles , oû l'on servit un Ambigu , composé de?
toutes sortes de Pâtez froids , Jambons & au
tres viandes convenables , avec autant de dé-»
lîcatesse que de- profusion . & de toutes fortes;
de Fruits 8c de Pâtisseries legeres. II y a voit
dans une Sale à côté, on magnifique Buffet
garni de toutes sortes de Vins ,£aux glacées r-
Vins de Liqueurs & tous les rafraîchislemens'
qu'on pouvoit souhaiter , 8í qu'on servit i
rout le monde eri abondance jusqu'à deUx heu-^
res du matin, après quoi S- A. R. jugea i
propos de se retirer pour donner le temps au ,
Duc de Lorraine, qui devoit parEir le lende
main, de prendre quelque icpos.^ -
On a ouMié de dire que S. A, R. toujours
attentive à tout ce qui pouvoit rendre la Fête1
plus variée & plus brrlfante > avoit donné or
dre défaire venir plusieurs exceilens Danseurs'
Provençaux, qui danserem pluííetìrs Esitrées
grotesques & champêtres , d'une manière trèsvive
& très singulière , pendant qu'une parcier
des Daraes-étoîent allées quitter leurs habits
de Villé, fans rien changes à leur Coëfure,
póur prendre des Domina , dont on avoit eu
soir* de préparer un grand nombre.* afin qu«
ce»
FEVRIER. 1730. 4-tj
mes mêmes Dames , habillées plus légèrement
pussent danser plus à leur aise > & auífi pour
varier les différentes couleurs des Etoffes. Les
Seigneurs n'ont point changé d'habit , & enfin
toute cette belle Assemblée se retira très-safìsfaite
d'avoir pû prendre parc à une fi ga
lante & magnifique Fête.
Le même jour i r. le Duc de Lorraine partit
pour retourner dans ses Etats, après avoir pris
congé du Roi. S.M. lui a fait présent d'une
très- riche Tenture de Tapisserie, rehaussée d'or,
faite fur les DefTeins de Raphaël, à la Manu*
facture Royale des Gobelins.
Le Duc de Lorraine, pendant son séjour à
Paris , a occupé le grand Appartement du Pa»
lais Royal. Une Table d'environ if. Couvert»
a toujours été servie,soir &matiniavec la plus ■
grande fomp tuoíîré & la plus grande délica
tesse, par les Officiers du Duc d'Orléans. 11
y a eu d'auttes Tables très -bien servies pour
fa Suite.
Tous les Spectales où ce Prince a assisté , &
où fa présence a attiré un très grand concours,
ont reçu des marques de fa libéralité. Ses gran*
des qualité* & ses manières nobles & géné
reuses ont paru dans toutes les occasions.
Les Officiers du Duc d'Orléans qui ont ser
vi auprès de fa personne, ont reçu des Diamans
brillans & d'autres Bijoux d un pris
considérable.
léans , dont tout le monde connoît la bonté du
coeur , & la noblesse des stntimens , ayant été
bien ajse de procurer au Duc de Lorraine , son
Neveu, pendant lesejour-que ce Prince a fait
à Paris incognito , fous le nom de Comte de
Blamont , quelque divertissement , ainsi qu'aux
Princesses d'Orléans ses Filles , donna un Bal
magnifique au Palais Royal. S. A. R avore
fait préparer 1c $rand Salon de son Apparte
ment;
4 i4 MERCURE DE FRANCE,
.nient avec des Gradins à crois étages tout afltour
pour les Dames & Seigneurs qui dévoient
être feulement Spectateurs , & quantité de
fieges pour les personnes qui dévoient danferi
Ce Salon étoit orné de Lustres , de Girando
les , & de Bras garnis de bougies. On n'aura
pas de peine à se persuader que l' Assemblée
«toit des plus brillante* » puisqu'un très grand
nombre de Seigneurs & Dames de la Cour ,
& de la Ville , de la première distinction , la
composoienc L'éclat de quantité de belles
pei sonnes , la magnificence des Habits , & Je
vif brillant des Pierreries dont toutes les Da
ines étoient parées » faifoit un effet surprenant.
Ce Bal sans Masque» commença à six heu tes
.du soir, par une excellente Simphonie» com*
posée de tout ce qu'il y a de plus habile á Paíis,
& finit â onze heures. Mademoiselle dé
Beaujollois en fit l'ouverture par lèJ caractères
de la Danse « qu'elle dansa avec le Duc de là
Tremoille , dans la plus grande perfection *
& avec toute l'intelligence , la justesse . & là
grâce possible , de meme que Mademoiselle
de Chartres dans tòut ce qu'elle dansa. La
plupart des Seigneurs & Dames dansèrent en
suite plusieurs différentes Danses , Contre
danses , &Ci
Au reste toute l' Assemblée fut extrêmement
édifiée & pleinement satisfaite de la bonté, des
attentions > & des politesses continuelles de
S A. R. Cette Princesse avoit donné dasi bons
ordres , que quoique l'Assemblée fut des plus
nombreuses , tout s'est passé avec la plus gran
de magnificence , & fans la moindre confusion.
Oíi distribua toute sorte de Fruits , & des Rifraichisíemens
dans la plus grande abondance,
servis par les Officiers de Si A.R. quiaveedes
manières
FEVRIER. 1730. 4T 5
manières polies prevcnoient tout le monde*
Le Duc de Lorraine qui a affilié à ce Bal in
cognito , a été charmé de cette belle & illustre
Assemblée 1 des Danses, de l'ordié, du bon
goût, Sec.
Le 14, S. A. R. se rendit l'après midi^n son
Château de Bagnolet , pour donner encore au
Duc de Lorraine ( qui s'y étoit rendu le mêmè
jour ) une nouvelle Fête ; ce Prince à son ar
rivée sa promena quelque tems dans le Parc ,
ou S. A.R. se promenoir alors ; cette Princelïe
étoit accompagnée de Mesdemoiselles de
Beaujollois & de Chartres , de la Marquise de
Conflans , leur Gouvernante,- & de plufieurs
autres Dames de fa Cour. Ce Parc qui eíì
très spaci«ux , est planté avec autant degouc
que desimetrie. Les Eaux jouèrent pendaHt la
promenade. La Duchesse de Nevers , à préftns
Dame d'Honneur de S. A R.. & la Marquise
de Clermont sa Dame d'Atour , restèrent pen
dant la promenade dans les Appartements dit
Château , pour recevoir les Seigneurs 8c ks
Dames qui arrivoient de Paris pour prendre
part à la fête. Il y eut avant le Bal vingt Ta
bles de Quadrille &: de Piquer. Après la Pro
menade, S. A. R. rentra au Châ:eau , elle
joua au Quadrille , & le Duc de Lorraine au
Piquet. Après le Jeu on se rendit sur le Per
ron, pour voir l'IUumination de la Cour Roya
le, éclairée par qu-antité de Lustres arpentez,
qui produisoiènt une clarté des plus brillantes.'
L'Avant Cour qui est très- spacieuse, étoit auíìì
Hluminée d'un nombre prodigieux de Lam
pions , de«même que plusieurs Piramides de'
charpente, autour desquelles on avoit placé»1
avec simetrie, une très - grande quantité de
Lampion».
4 f 4 MÉRClTRÊ DÈ FRANCS
Á huit heures , on passa dans îe grand Safony
éclairé par quantité de Lustres & de Girandolesè
On y commença le Bal , qui fut ouvert1
par un Menuet à quatre > dansé par Mesdernoifes
de Beaujollois & de Chartres , 8f par',
lés Ducs de la Tremoille & de Bouflery, après
3UOÎ on dansa différentes Danses & Contreanses
qui furent exécutées dans la plus grande
perfection.
A côté du Salon du Bal, ou avoit préparé
une Sale à manger , parfaitement bien éclai-;
rée » dans laquelle on trouva trois grandes Ta
bles , oû l'on servit un Ambigu , composé de?
toutes sortes de Pâtez froids , Jambons & au
tres viandes convenables , avec autant de dé-»
lîcatesse que de- profusion . & de toutes fortes;
de Fruits 8c de Pâtisseries legeres. II y a voit
dans une Sale à côté, on magnifique Buffet
garni de toutes sortes de Vins ,£aux glacées r-
Vins de Liqueurs & tous les rafraîchislemens'
qu'on pouvoit souhaiter , 8í qu'on servit i
rout le monde eri abondance jusqu'à deUx heu-^
res du matin, après quoi S- A. R. jugea i
propos de se retirer pour donner le temps au ,
Duc de Lorraine, qui devoit parEir le lende
main, de prendre quelque icpos.^ -
On a ouMié de dire que S. A, R. toujours
attentive à tout ce qui pouvoit rendre la Fête1
plus variée & plus brrlfante > avoit donné or
dre défaire venir plusieurs exceilens Danseurs'
Provençaux, qui danserem pluííetìrs Esitrées
grotesques & champêtres , d'une manière trèsvive
& très singulière , pendant qu'une parcier
des Daraes-étoîent allées quitter leurs habits
de Villé, fans rien changes à leur Coëfure,
póur prendre des Domina , dont on avoit eu
soir* de préparer un grand nombre.* afin qu«
ce»
FEVRIER. 1730. 4-tj
mes mêmes Dames , habillées plus légèrement
pussent danser plus à leur aise > & auífi pour
varier les différentes couleurs des Etoffes. Les
Seigneurs n'ont point changé d'habit , & enfin
toute cette belle Assemblée se retira très-safìsfaite
d'avoir pû prendre parc à une fi ga
lante & magnifique Fête.
Le même jour i r. le Duc de Lorraine partit
pour retourner dans ses Etats, après avoir pris
congé du Roi. S.M. lui a fait présent d'une
très- riche Tenture de Tapisserie, rehaussée d'or,
faite fur les DefTeins de Raphaël, à la Manu*
facture Royale des Gobelins.
Le Duc de Lorraine, pendant son séjour à
Paris , a occupé le grand Appartement du Pa»
lais Royal. Une Table d'environ if. Couvert»
a toujours été servie,soir &matiniavec la plus ■
grande fomp tuoíîré & la plus grande délica
tesse, par les Officiers du Duc d'Orléans. 11
y a eu d'auttes Tables très -bien servies pour
fa Suite.
Tous les Spectales où ce Prince a assisté , &
où fa présence a attiré un très grand concours,
ont reçu des marques de fa libéralité. Ses gran*
des qualité* & ses manières nobles & géné
reuses ont paru dans toutes les occasions.
Les Officiers du Duc d'Orléans qui ont ser
vi auprès de fa personne, ont reçu des Diamans
brillans & d'autres Bijoux d un pris
considérable.
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Résumé : Fête au Palais Royal & à Bagnolet, [titre d'après la table]
Le 11 février 1730, la Duchesse d'Orléans organisa un bal somptueux au Palais Royal en l'honneur du Duc de Lorraine, son neveu, qui séjournait à Paris incognito sous le nom de Comte de Blamont. Le grand salon de l'appartement de la Duchesse fut aménagé avec des gradins pour les spectateurs et des sièges pour les danseurs. Le salon était illuminé par des lustres, girandoles et bougies, et accueillit de nombreux seigneurs et dames de la cour et de la ville. Le bal, sans masque, débuta à six heures du soir par une symphonie interprétée par les meilleurs musiciens de Paris et se termina à onze heures. Mademoiselle de Beaujollois et Mademoiselle de Chartres ouvrirent le bal avec des danses exécutées avec perfection et grâce, suivies par divers seigneurs et dames dansant des danses et contredanses. La Duchesse d'Orléans fut louée pour sa bonté, ses attentions et ses politesses, et les ordres qu'elle donna assurèrent une organisation magnifique et sans confusion. Des fruits et des rafraîchissements furent servis en abondance par les officiers de la Duchesse. Le 14 février, la Duchesse se rendit à son château de Bagnolet pour offrir une nouvelle fête au Duc de Lorraine. Après une promenade dans le parc, ils jouèrent aux cartes. Le soir, une illumination éclaira la cour royale et l'avant-cour. Le bal commença à huit heures dans le grand salon éclairé par des lustres et girandoles. Mademoiselle de Beaujollois, Mademoiselle de Chartres, le Duc de la Tremoille et le Duc de Boufflers ouvrirent le bal avec un menuet à quatre. Un salon adjacent servit de salle à manger avec des tables offrant des pâtisseries, jambons et autres viandes, ainsi qu'un buffet avec vins, liqueurs et rafraîchissements. La Duchesse fit venir des danseurs provençaux pour exécuter des danses grotesques et champêtres, permettant aux dames de changer leurs habits pour des dominos. Le Duc de Lorraine quitta Paris le même jour après avoir pris congé du Roi, qui lui offrit une riche tenture de tapisserie des Gobelins. Pendant son séjour, le Duc occupa un grand appartement au Palais Royal où une table était toujours servie avec somptuosité. Il fit preuve de libéralité lors des spectacles qu'il fréquenta et offrit des diamants et bijoux à ses hôtes.
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8
p. 416-423
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
N ... l'Heritier, Ecuyer, mourut à Paris le 17. Janvier. Il étoit fils de N. l'Heritier, [...]
Mots clefs :
Roi, Veuve, Seigneur, Chevalier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS, NAISSANCES
IN ... PHeriiier, Ecuyer, mourut à Parij
ìe 17. Janvier. Il étoit fils de N. Ì' Héritier,
Historiographe du Roi, lequel a beaucoup tr»T
vaillé fur notre Histoire , & frère de Mlu rHéritier,
dont, les talens &»les Ouvrages font
SÍlez connus. II étoit orni de toutes les vertu?
qui forment l'honnête homme; sçachant beau
coup & ne faisant point parade de son sçavoir.
Les Mathématiques faifoient son étude favo+
rite, mais il ne laiíîbit pas de cultiver les Mu.*
ses , & il réiislìssoit en Poésie , par un talens
qui est comme héréditaire dans fa famille-
Le if. du même mois , Darne Marie- Claire
d'Estaing , veuve du Marquis de Montboistìer .
mourut en son Château de Clas en Auvergne,
âgée de 70. ans.
■ Dame Anne-Louise de Bragelorgne , veuve
de M. Pierre Gruyn , Chevalier , Seigneur de
Valgiand, Lacelle, &c. décéda le 30. Janvkir
âgée de S r, ans.
Jacques- Michel Baudry, Procureur Gène-*
r-al de la Chambre des Comptes de Blois , mou
rut à Blois le premier Février, âgé de So ans- II
laisse plusieurs enfans , dont l'aîné est pourvû
de la même Charge de son pei e.
Le i. François Gueret , Président de la
Chambre des Comptes de Blois, mourut , âgé
S r. ans , universellement regretté. C'est à ses
travaux que la Chambre des Comptes de Blois
•est redevable de son établissemen: à l'instar de
& Mariages,
Dainç
£É V R I E R. i7?Q. 4tr
Came Geneviève de Seve , veuve d'Antoine
Genou, Chevalier, Seigneur deGuibcrville
, Conseiller au Grand Conseil , mourut le;
t. du même mois , âgé de yt- ans environ.
Henry Fages, Abbé de la Cour- Dieu, Or
dre de Cîteaux , Diocèse d'Orléans , cy-devane
Controlleur des Finances de feuë son Alteffç
Royale M. le Duc d'Orléans , mourut à Mont
pellier le iï de ce mois , âgé de 89. ans.
Le même jour, François Hector de la Tour
Montauban , Comte de la Chaux . Maréchal
des Camps & Armées- du Roi, Chevalier d»
S. Louis, Gentilhomme de la Chambre du Duc
d'Orléans , premier Prince du Sang', mourut ,;
âgé d'environ r f. ans.
Adélaïde- Loùise de Damas de Thianges,-
yeuve de Louis Conti Sforce , Duc de Segny ,
k d'Onano , Comte de Sainte- Fleur , Chevavalier
des Ordres du Roi , mort le 7. Mari
, i6ír. mourut le 5. âgée de 76- ans. fille
étoic Dame d'Honneur de S. A. R. Madame
h Duchesse d'Orléans.
Le 4. Dame Catherine Guyot , veuve de
M. Joseph Dorât .Chevalier , Seigneur de la,
Barre, mourut, âgée de 6j ans.
.' Philippe de S. Martin de Boslàye , Cheva-
. lier de l'Ordre de S. Louis , Brigadier des Ar
mées du Roi , & Lieutenant Colonel du Régi-'
ment de Yivarets , mourut le de ce mois ,
âgé d'environ 8co ans.
Jacques- François de Johanne de la Carre .
fcíarquisde Saumery .Gouverneur des Iflesde
sainte Marguerite 6í de S. Honorât , Capitaîne-
Goaverneur des Château & Chasses deChambord.&
Grand Bailiy de Biois, mourut àChambord
le 8.de ce mois, d ans fa - année.Il avoiç
fcr ri fous M. de Ttirenne , &étoic Mestre -de:
Camp
4i 8 MERCURE DE FRANCE.
Camp de.Cavalerie au Combat d'Àltenhe
^premier Áoût ií7j-)ily eutl'épaulc & la cuisse
çassée, ce qui l'ayant empêché de pouvoir con
tinues de servir à la guerre ; le feu ,Roi , de
glorieuse mémoire, qui connoislot son mérite, í
ifL sagesse , son désintéressement & ses autres
qualicez personnelles,, le choisit en i688.pour
être Sous- Gouverneur des Enfans de Francç,
attaché à la personne de M. le Duc de Bou
logne. S. ML fut si contente de la manière
dont il se comporta dans cette Charge im
portante., qu'elle lui donna une nouvelle mar
que de ion estime & de la satisfaction qu'elle
5 voit de ses services, en 1c nommant dans son
Codicile , Sous-Gouverneur du Roy , heureu
sement régnant. II a soutenu dans ce glorieux
emploi la réputation qu'il s'étojt déja acquise , ;j
6 il vient de terminer fa vie exempte de tout
icproche , par une mort également chrétienne,
II avoit épousé par contrat du n. Novem
bre i6i6. Marguerite-Charlotte de Montlezun
de Besmaus, fille de François de Montlezun,
Chevalier , Seigneur de Besinaus , Piffons ,
Pommeufc , Lumigny , &c. Gouverneur pour
le Roi du Château de la Bastille. De ce Ma
riage font sortis, Jean-Baptiste, Marquis de
Saumery, Seigneur <4e la Boussaye , Maréchal
des Camps & Armées de S. M. cy - devant j
Çous- Gouverneur de S. M. Cornette desChe- il
yaux Legers de la Garde, Envoyé Extraordi- •
uaire du Roi près du feu Electeur de Bavière,
mort le r. May 171c âgé de 48. ans, laúlànc
de son Mariage avec Matie-Magdelaine Bé
nigne de Luffé, deux filles en bas âge, dont
l'une est morte en 1719.
François- Jean-Baptiste, Marquis de Saunie
rs > Comte de ÇíumeroUes , Maréchal des
Camps ,
ÍSartìps & Armées de S. M. cy-devant Envoyé
ììxtraordi.naire à la Cour de 1 Electeur de Ba
vière , à présent Gouverneur des Isles Sainte
Marguerite & de S. Honorât , Capitaine- Gou
verneur des Château & Chaííes de Chamboid.
Jacques , Chevalier de S. Jean de Jérusalem,
Alexandre, Docteur en Théologie de la Fa
culté de Paris , Evêque de Ríeux , sacré le 17.
Mars 1710. Georges , Seigneur de Piffons , Co
lonel d'Infanterie.
Nous nvons déja parlé de la Maison de Jo*
hanne Saumery , dans le Mercure du mois de
May* 1716. pag. ioíS. & suivantes, à l'occafion
du décès du Marquis de Saumery , fils aîné de
celui dont nous annonçons ì présent la mort.
Frère Gabriel de Calonne de Courtebourne ,
Chevalier Profès de l'Ordre de Sè Jean de Jé
rusalem , Commandeur de 4a Commandefie
de Fontaines- sous-Mondidier , cy-devanc
Capitaine d'une des Galères du Roy & de*
Cardes de l'Etendart , mourut à Marseille le
S. de ce mois , dans ía 71' année de son âge.
il étoit frère de Louis-Jacques de Calonne ,
Marquis de Courtebourne , Lieutenant- Gene
ral des Armées du Roi . Directeur Gênerai de
la Cavalerie, Lieutenant pour S. M. au Pays
d'Artois , & Gouverneur de Hefdin, mort en
en 170s. & d'Anne de Calonne de Courtebour
ne > veuve de François le Tonnelier- Breteúil t
Marquis de Fontenay-Tresigny , Sire de Ville*
bert, Baron de Boitron, &c. Conseiller d'E*
tat Ordinaire, & Intendant des Finances.
Le Marquis de Courtebourne a laissé de "son
mariage avec Anne de Gérard, Jacques de
Calonne, Marquis de Courttbourne , Mesire
de Camp de Cavalerie, Capitaine-Lieutenant
des Gendarmes de U Reine, & Lieutenant peur
K S.
**b MERCURE DE FRANCE.
S. M. au Pays d'Artois , & Anne 4ç Calôntíè
de Courtebourne » veuve de François le Tontielier-
Breteùil , Marquis de Fontenay-Tresigny
, &c. Conseiller d'Etat Órdinaire i &c est
mere de François Victor le Tonnelier- BreteùiU
Marquis de Fontenay-Tresigny , Sire de Villebert,
Baron de Boitron, &c. Commandeur
des Ordres du Roi , Chancelier de la Reine*
cy- devant Secrétaire d'Etat, & de, Charles-
Louis Auguste le Tonnelier- Breteùil , Evêque
de Rennes , Abbé de Ghaulnes , Prieur de
Reiiil j Grand- Maître de la Chapelle de S. M.
L' ancienneté de la Maison de Calonne Cour
tebourne est si connue, qu'il a paru inutile
d'entrer dans le détail de la Généalogie de
cette Maison.
Charles- Jean- Louis de Faucon , Marquis
de Ris , Maître de la Garderobe de feu son
Altesse Royale, Monsieur, Frère unique du
du Roi Louis XIV. mourut en cette Yille le
S. âgé de sS.ans-.
Dame Catherine de Lossanges de Bedver i
Abbesse de l' Abbaye de Rieunette > Ordre de
Cîteaux» Diocèse de Carcaflonne.y mou
lut le 9. de ce mois , âgée de 6;. ans.
Le io- de ce mois , M. Jean Denis » Che>
valier , Seigneur d'Origni , premier Ecuyer de
S. A. S. Madame-la Princesse de Conti , troi
sième Douairière , mourut âgé de 90. ans , ou
«nviron.
Le 1 r. Gabriel de la Porte , Doyen du Par
lement, mourut en la 81. année de son âge.
Pierre Thomas Barthélemy le Boulanger ,
Seigneur de Boisfremont, Maître ordinaire en
la Chambre des Comptes de Normandie,mourut
le 13. âgé de 44. ans.
Jean Marie Rangoni, Chevalier» Marquis
de
• jH? V R I E R. i7?o. 41^
fJff^Rangoni > & de Ramparto , Seigneur de
Stufione &é de Cailelvetro , Comte de Leviz-,
zano & de Guinta , Envoíé Extraordinaire de
, S, A. S. le Duc de Modene auprès de S. M,
T. C. & son Plénipotentiaire au Congrès de
Soiíibns , mourut le ir. Février âgé de ^7.
ans.
M. Charles Louis Lailemand, Comte de
Levignan , deceda le 18. Février âgé de 73. ans
un mois î,f. jours.
Le 13. Dame Anne Marie Magdelaine de
Beringhen , Abbesse du Pré, Ordre de saint
Benoist, Diocèse du Mans , y mourut dans 1»
47. année de ion âge.
La huit du 17.' au 18 , mourut à Paris Jo
seph François Ancezune , Duc deCaderousse,
âgé de Sf. ans.
Le nommé Nicolas Prezau > natif de Troyes
en Champagne > est mort depuis peu à Paris ,
fur la Paroisse S. Roch , âgé de 109. ans. Oa
assure qu'il étoit Soldat dans le Régiment des
Gardes Françoises , lors de la naissance du feH
Roi, & qui fut du nombre de ceux qui allè
rent au Louvre , à ce sujet, faire une décharge
sous les fenestres de l'Appartenaenr, de Louis.
XIII. »
Le 19. Janvier D. Jeanne Catherine Coustard,
Epouse de M. Basile-Claude Henry Anjorrant
, Chevalier , Conseiller au Parlement,
accoucha d'une fille qui fut tenue sur les fonts
par M. Guillaume Julien Le Douhre > \?on-
. seillcr du Roi , Maître ordinaire en fa Cham
bre des Comptes , & Doien de cette Cham
bre > & par Dame Geneviève LeMayre , veuve
de M. Claude Dubois , Chevalier. Seigneur
de Courceriers »Deíbordeaux , &c.
K ij Dame
4% i M ERCURE DE VK^Kë^J
Dame Marie- Anne de Matignon , Epoufë'Mp
Heriíy-Fiançois , Marquis de Grave , Barons
de Lattés , &c» Mestre de Camp de Cavalerie , V
accoucha le 31. Janvier d'une fille , qui suc ]
tenue fur les fonts ,& nommée M.arie-Anne-
Eleonor, par Jacques-François-Leonor Gri»
maldi , Duc de V&lentinois & d'Etouteville ,
Pair de France , Sire de Matignon , Comte de
Torigny» 8fC Lieutenant General de la Pro
vince de Normandie, &c. & par Daine Anne-
Elisabeth Gruel de la frette, Epouse d'Ar
mand Monpar deC*umont , Duc de la Force»
Pair de France, &c.
Le Comte du Rumain , de la Province de
Bretagne , Guidon de Gendarmerie & ,Weilre
de Camp de Cavalerie » a épousé > le mois de
Janvier dernier , D. N. ... de Mslnouë , fille
de N de Malnòuë ,& veuve d'unPrest»
dent du Parlement de Bretagne.
Claude-Gustave-Chretien , Marquis des Sal
les, Capitaine de Câvalerie , Gouverneur de
la Ville & du Château de Vaucouleurs , fils de
François , Comte des Salles , Marquis de
Buquevillé, Conseiller d'Etat d« S. A. R. de
Lorraine , premier Capitaine de ses Gardes du
Corps , Gouverneur de Pont-à- Mousson . &
Conservateur dts Privilèges át l'Université 1
& de D. Catherine de ïiquelrnont , épousa le
6. Février D. Adélaïde-Candide- Louise-Macie
de B/ancaj de Viîlárs , fille de Louis-Antoine
de Brancas , Duc de Villars • Pair de France ,
Chevalier des Ordres du Roi , &c, & de D.
Angélique Frefnih de Moras.
M. Thomas- Jacques- François Charpentier,
Ecuyer , Seigneur d'Enrrery , Espiez, Grizy ,
Valangouja , Ruç , Bei val , Thuville , LeVtílí'ers
FEVRIER. 1730. 4*1
ljerr,:"&c. Capitaine de Cavalerie au Regiíinent
Roïal Etranger, épousa le jj, de te
mois Dlle Madelaine- Angélique de Rioult de
Curzay, fille de M. Séraphin de Rioul , Cheva
lier, Seigneur de Curzay, Lieutenant pour
Sa Majelie' en Poitou , &. de Dame Thereze-
I Elizabeth Blondot-
IN ... PHeriiier, Ecuyer, mourut à Parij
ìe 17. Janvier. Il étoit fils de N. Ì' Héritier,
Historiographe du Roi, lequel a beaucoup tr»T
vaillé fur notre Histoire , & frère de Mlu rHéritier,
dont, les talens &»les Ouvrages font
SÍlez connus. II étoit orni de toutes les vertu?
qui forment l'honnête homme; sçachant beau
coup & ne faisant point parade de son sçavoir.
Les Mathématiques faifoient son étude favo+
rite, mais il ne laiíîbit pas de cultiver les Mu.*
ses , & il réiislìssoit en Poésie , par un talens
qui est comme héréditaire dans fa famille-
Le if. du même mois , Darne Marie- Claire
d'Estaing , veuve du Marquis de Montboistìer .
mourut en son Château de Clas en Auvergne,
âgée de 70. ans.
■ Dame Anne-Louise de Bragelorgne , veuve
de M. Pierre Gruyn , Chevalier , Seigneur de
Valgiand, Lacelle, &c. décéda le 30. Janvkir
âgée de S r, ans.
Jacques- Michel Baudry, Procureur Gène-*
r-al de la Chambre des Comptes de Blois , mou
rut à Blois le premier Février, âgé de So ans- II
laisse plusieurs enfans , dont l'aîné est pourvû
de la même Charge de son pei e.
Le i. François Gueret , Président de la
Chambre des Comptes de Blois, mourut , âgé
S r. ans , universellement regretté. C'est à ses
travaux que la Chambre des Comptes de Blois
•est redevable de son établissemen: à l'instar de
& Mariages,
Dainç
£É V R I E R. i7?Q. 4tr
Came Geneviève de Seve , veuve d'Antoine
Genou, Chevalier, Seigneur deGuibcrville
, Conseiller au Grand Conseil , mourut le;
t. du même mois , âgé de yt- ans environ.
Henry Fages, Abbé de la Cour- Dieu, Or
dre de Cîteaux , Diocèse d'Orléans , cy-devane
Controlleur des Finances de feuë son Alteffç
Royale M. le Duc d'Orléans , mourut à Mont
pellier le iï de ce mois , âgé de 89. ans.
Le même jour, François Hector de la Tour
Montauban , Comte de la Chaux . Maréchal
des Camps & Armées- du Roi, Chevalier d»
S. Louis, Gentilhomme de la Chambre du Duc
d'Orléans , premier Prince du Sang', mourut ,;
âgé d'environ r f. ans.
Adélaïde- Loùise de Damas de Thianges,-
yeuve de Louis Conti Sforce , Duc de Segny ,
k d'Onano , Comte de Sainte- Fleur , Chevavalier
des Ordres du Roi , mort le 7. Mari
, i6ír. mourut le 5. âgée de 76- ans. fille
étoic Dame d'Honneur de S. A. R. Madame
h Duchesse d'Orléans.
Le 4. Dame Catherine Guyot , veuve de
M. Joseph Dorât .Chevalier , Seigneur de la,
Barre, mourut, âgée de 6j ans.
.' Philippe de S. Martin de Boslàye , Cheva-
. lier de l'Ordre de S. Louis , Brigadier des Ar
mées du Roi , & Lieutenant Colonel du Régi-'
ment de Yivarets , mourut le de ce mois ,
âgé d'environ 8co ans.
Jacques- François de Johanne de la Carre .
fcíarquisde Saumery .Gouverneur des Iflesde
sainte Marguerite 6í de S. Honorât , Capitaîne-
Goaverneur des Château & Chasses deChambord.&
Grand Bailiy de Biois, mourut àChambord
le 8.de ce mois, d ans fa - année.Il avoiç
fcr ri fous M. de Ttirenne , &étoic Mestre -de:
Camp
4i 8 MERCURE DE FRANCE.
Camp de.Cavalerie au Combat d'Àltenhe
^premier Áoût ií7j-)ily eutl'épaulc & la cuisse
çassée, ce qui l'ayant empêché de pouvoir con
tinues de servir à la guerre ; le feu ,Roi , de
glorieuse mémoire, qui connoislot son mérite, í
ifL sagesse , son désintéressement & ses autres
qualicez personnelles,, le choisit en i688.pour
être Sous- Gouverneur des Enfans de Francç,
attaché à la personne de M. le Duc de Bou
logne. S. ML fut si contente de la manière
dont il se comporta dans cette Charge im
portante., qu'elle lui donna une nouvelle mar
que de ion estime & de la satisfaction qu'elle
5 voit de ses services, en 1c nommant dans son
Codicile , Sous-Gouverneur du Roy , heureu
sement régnant. II a soutenu dans ce glorieux
emploi la réputation qu'il s'étojt déja acquise , ;j
6 il vient de terminer fa vie exempte de tout
icproche , par une mort également chrétienne,
II avoit épousé par contrat du n. Novem
bre i6i6. Marguerite-Charlotte de Montlezun
de Besmaus, fille de François de Montlezun,
Chevalier , Seigneur de Besinaus , Piffons ,
Pommeufc , Lumigny , &c. Gouverneur pour
le Roi du Château de la Bastille. De ce Ma
riage font sortis, Jean-Baptiste, Marquis de
Saumery, Seigneur <4e la Boussaye , Maréchal
des Camps & Armées de S. M. cy - devant j
Çous- Gouverneur de S. M. Cornette desChe- il
yaux Legers de la Garde, Envoyé Extraordi- •
uaire du Roi près du feu Electeur de Bavière,
mort le r. May 171c âgé de 48. ans, laúlànc
de son Mariage avec Matie-Magdelaine Bé
nigne de Luffé, deux filles en bas âge, dont
l'une est morte en 1719.
François- Jean-Baptiste, Marquis de Saunie
rs > Comte de ÇíumeroUes , Maréchal des
Camps ,
ÍSartìps & Armées de S. M. cy-devant Envoyé
ììxtraordi.naire à la Cour de 1 Electeur de Ba
vière , à présent Gouverneur des Isles Sainte
Marguerite & de S. Honorât , Capitaine- Gou
verneur des Château & Chaííes de Chamboid.
Jacques , Chevalier de S. Jean de Jérusalem,
Alexandre, Docteur en Théologie de la Fa
culté de Paris , Evêque de Ríeux , sacré le 17.
Mars 1710. Georges , Seigneur de Piffons , Co
lonel d'Infanterie.
Nous nvons déja parlé de la Maison de Jo*
hanne Saumery , dans le Mercure du mois de
May* 1716. pag. ioíS. & suivantes, à l'occafion
du décès du Marquis de Saumery , fils aîné de
celui dont nous annonçons ì présent la mort.
Frère Gabriel de Calonne de Courtebourne ,
Chevalier Profès de l'Ordre de Sè Jean de Jé
rusalem , Commandeur de 4a Commandefie
de Fontaines- sous-Mondidier , cy-devanc
Capitaine d'une des Galères du Roy & de*
Cardes de l'Etendart , mourut à Marseille le
S. de ce mois , dans ía 71' année de son âge.
il étoit frère de Louis-Jacques de Calonne ,
Marquis de Courtebourne , Lieutenant- Gene
ral des Armées du Roi . Directeur Gênerai de
la Cavalerie, Lieutenant pour S. M. au Pays
d'Artois , & Gouverneur de Hefdin, mort en
en 170s. & d'Anne de Calonne de Courtebour
ne > veuve de François le Tonnelier- Breteúil t
Marquis de Fontenay-Tresigny , Sire de Ville*
bert, Baron de Boitron, &c. Conseiller d'E*
tat Ordinaire, & Intendant des Finances.
Le Marquis de Courtebourne a laissé de "son
mariage avec Anne de Gérard, Jacques de
Calonne, Marquis de Courttbourne , Mesire
de Camp de Cavalerie, Capitaine-Lieutenant
des Gendarmes de U Reine, & Lieutenant peur
K S.
**b MERCURE DE FRANCE.
S. M. au Pays d'Artois , & Anne 4ç Calôntíè
de Courtebourne » veuve de François le Tontielier-
Breteùil , Marquis de Fontenay-Tresigny
, &c. Conseiller d'Etat Órdinaire i &c est
mere de François Victor le Tonnelier- BreteùiU
Marquis de Fontenay-Tresigny , Sire de Villebert,
Baron de Boitron, &c. Commandeur
des Ordres du Roi , Chancelier de la Reine*
cy- devant Secrétaire d'Etat, & de, Charles-
Louis Auguste le Tonnelier- Breteùil , Evêque
de Rennes , Abbé de Ghaulnes , Prieur de
Reiiil j Grand- Maître de la Chapelle de S. M.
L' ancienneté de la Maison de Calonne Cour
tebourne est si connue, qu'il a paru inutile
d'entrer dans le détail de la Généalogie de
cette Maison.
Charles- Jean- Louis de Faucon , Marquis
de Ris , Maître de la Garderobe de feu son
Altesse Royale, Monsieur, Frère unique du
du Roi Louis XIV. mourut en cette Yille le
S. âgé de sS.ans-.
Dame Catherine de Lossanges de Bedver i
Abbesse de l' Abbaye de Rieunette > Ordre de
Cîteaux» Diocèse de Carcaflonne.y mou
lut le 9. de ce mois , âgée de 6;. ans.
Le io- de ce mois , M. Jean Denis » Che>
valier , Seigneur d'Origni , premier Ecuyer de
S. A. S. Madame-la Princesse de Conti , troi
sième Douairière , mourut âgé de 90. ans , ou
«nviron.
Le 1 r. Gabriel de la Porte , Doyen du Par
lement, mourut en la 81. année de son âge.
Pierre Thomas Barthélemy le Boulanger ,
Seigneur de Boisfremont, Maître ordinaire en
la Chambre des Comptes de Normandie,mourut
le 13. âgé de 44. ans.
Jean Marie Rangoni, Chevalier» Marquis
de
• jH? V R I E R. i7?o. 41^
fJff^Rangoni > & de Ramparto , Seigneur de
Stufione &é de Cailelvetro , Comte de Leviz-,
zano & de Guinta , Envoíé Extraordinaire de
, S, A. S. le Duc de Modene auprès de S. M,
T. C. & son Plénipotentiaire au Congrès de
Soiíibns , mourut le ir. Février âgé de ^7.
ans.
M. Charles Louis Lailemand, Comte de
Levignan , deceda le 18. Février âgé de 73. ans
un mois î,f. jours.
Le 13. Dame Anne Marie Magdelaine de
Beringhen , Abbesse du Pré, Ordre de saint
Benoist, Diocèse du Mans , y mourut dans 1»
47. année de ion âge.
La huit du 17.' au 18 , mourut à Paris Jo
seph François Ancezune , Duc deCaderousse,
âgé de Sf. ans.
Le nommé Nicolas Prezau > natif de Troyes
en Champagne > est mort depuis peu à Paris ,
fur la Paroisse S. Roch , âgé de 109. ans. Oa
assure qu'il étoit Soldat dans le Régiment des
Gardes Françoises , lors de la naissance du feH
Roi, & qui fut du nombre de ceux qui allè
rent au Louvre , à ce sujet, faire une décharge
sous les fenestres de l'Appartenaenr, de Louis.
XIII. »
Le 19. Janvier D. Jeanne Catherine Coustard,
Epouse de M. Basile-Claude Henry Anjorrant
, Chevalier , Conseiller au Parlement,
accoucha d'une fille qui fut tenue sur les fonts
par M. Guillaume Julien Le Douhre > \?on-
. seillcr du Roi , Maître ordinaire en fa Cham
bre des Comptes , & Doien de cette Cham
bre > & par Dame Geneviève LeMayre , veuve
de M. Claude Dubois , Chevalier. Seigneur
de Courceriers »Deíbordeaux , &c.
K ij Dame
4% i M ERCURE DE VK^Kë^J
Dame Marie- Anne de Matignon , Epoufë'Mp
Heriíy-Fiançois , Marquis de Grave , Barons
de Lattés , &c» Mestre de Camp de Cavalerie , V
accoucha le 31. Janvier d'une fille , qui suc ]
tenue fur les fonts ,& nommée M.arie-Anne-
Eleonor, par Jacques-François-Leonor Gri»
maldi , Duc de V&lentinois & d'Etouteville ,
Pair de France , Sire de Matignon , Comte de
Torigny» 8fC Lieutenant General de la Pro
vince de Normandie, &c. & par Daine Anne-
Elisabeth Gruel de la frette, Epouse d'Ar
mand Monpar deC*umont , Duc de la Force»
Pair de France, &c.
Le Comte du Rumain , de la Province de
Bretagne , Guidon de Gendarmerie & ,Weilre
de Camp de Cavalerie » a épousé > le mois de
Janvier dernier , D. N. ... de Mslnouë , fille
de N de Malnòuë ,& veuve d'unPrest»
dent du Parlement de Bretagne.
Claude-Gustave-Chretien , Marquis des Sal
les, Capitaine de Câvalerie , Gouverneur de
la Ville & du Château de Vaucouleurs , fils de
François , Comte des Salles , Marquis de
Buquevillé, Conseiller d'Etat d« S. A. R. de
Lorraine , premier Capitaine de ses Gardes du
Corps , Gouverneur de Pont-à- Mousson . &
Conservateur dts Privilèges át l'Université 1
& de D. Catherine de ïiquelrnont , épousa le
6. Février D. Adélaïde-Candide- Louise-Macie
de B/ancaj de Viîlárs , fille de Louis-Antoine
de Brancas , Duc de Villars • Pair de France ,
Chevalier des Ordres du Roi , &c, & de D.
Angélique Frefnih de Moras.
M. Thomas- Jacques- François Charpentier,
Ecuyer , Seigneur d'Enrrery , Espiez, Grizy ,
Valangouja , Ruç , Bei val , Thuville , LeVtílí'ers
FEVRIER. 1730. 4*1
ljerr,:"&c. Capitaine de Cavalerie au Regiíinent
Roïal Etranger, épousa le jj, de te
mois Dlle Madelaine- Angélique de Rioult de
Curzay, fille de M. Séraphin de Rioul , Cheva
lier, Seigneur de Curzay, Lieutenant pour
Sa Majelie' en Poitou , &. de Dame Thereze-
I Elizabeth Blondot-
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
En janvier et février 1730, plusieurs décès et naissances notables ont été enregistrés. Parmi les décès, PHeriiier, écuyer et fils de l'historiographe du Roi, est décédé à Paris le 17 janvier. Connu pour ses talents en mathématiques et en poésie, il laisse un vide dans ces domaines. Marie-Claire d'Estaing, veuve du Marquis de Montboissier, est morte à l'âge de 70 ans le même mois. Anne-Louise de Bragelorgne, veuve de Pierre Gruyn, est décédée le 30 janvier à l'âge de 85 ans. Jacques-Michel Baudry, procureur général de la Chambre des Comptes de Blois, est mort le 1er février à l'âge de 50 ans, laissant plusieurs enfants. François Gueret, président de la Chambre des Comptes de Blois, est décédé le même jour à l'âge de 81 ans. D'autres personnalités ont également perdu la vie, notamment Geneviève de Seve, veuve d'Antoine Genou, Henri Fages, abbé de la Cour-Dieu, François Hector de la Tour Montauban, maréchal des camps et armées du Roi, Adélaïde-Louise de Damas de Thianges, veuve de Louis Conti Sforce, Catherine Guyot, veuve de Joseph Dorât, Philippe de Saint-Martin de Boslaye, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis, et Jacques-François de Johanne de la Carre, marquis de Saumery. En parallèle, plusieurs naissances ont été enregistrées. La fille de Jeanne Catherine Coustard et Basile-Claude Henry Anjorrant est née le 19 janvier. Marie-Anne de Matignon, épouse d'Henri-François, marquis de Grave, a accouché d'une fille le 31 janvier. Des mariages ont également été célébrés. Le Comte du Rumain a épousé une fille de la famille de Malnouë. Claude-Gustave-Christien, marquis des Salles, a uni sa vie à Adélaïde-Candide-Louise-Macie de Blancas de Villars. Thomas-Jacques-François Charpentier a épousé Madeleine-Angélique de Rioult de Curzay.
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9
p. 423-424
ARRESTS.
Début :
ARREST du 20. Septembre qui ordonne que ceux qui remettront des Matieres d'Or [...]
Mots clefs :
Arrêts, Royaume
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARRESTS.
A RR.ES T S,
ÎARREST du 10. Septembre , quî ordonne
que ceux qui remettront des Matières d'Or
& d'Argent aux Hôtels des Monnoyes pendant
le relie de la présente année , jouiront sur leurs
Quittances des quatre deniers pour livre at
tribuez aux Changeurs.
AUTRE du zj. Septembre, qui ordonne
que jusqu'au dernier Décembre 1730. les
Moutons , Brebis & Agneaux , qui viendronc
des Pays étrangers dans le Royaume , feront
; & demeureront déchargez de tous Droits s &
que lesdits Bestiaux , enlemble ceux qui auront
été élevez & nourris datis le Royaume , fe
rons & demeureront pareillement déchargez
pendant ledit tems , de tous Droits d'entrée
& de sortie , à Ijeur passage des Provinces
réputées Etrangères dans celles de l'étenduë
des Cinq grosses Fermes , ou defdites Prc-r
vinces des Cinq grosses Fermes dans celle»
feputées Etrangères,
AUTRE du même jour , qui ordonne que
le* Maîtres & Ouvriers en Bas & autres Ou
vrages, de Bonnetrie au Métier, apposeront
le ut
4 M- MERCURE DE FIANCE,
ìeur Marque à chaque Paire ou Piece defíics
Ouvrages. .
AUTRE du même jour , qui ordonne que'
les Titres Cléricaux contenant Donations
cl'lmmeubjes » feront insinuez aux Insinuations :
Laïques , & que ceux qui ne contiendront
que des Constitutions de Rentes Viagères ,
demeureront assujettis feulement aux Insinua,-*
trons Ecclésiastiques , encore que pour sûre
té d'icelles il y ait affectation d'Immeubles.
AUTRE du 18. Octobre, qui ordonne
que dans le temps de trois mois les Officiers
cies Amiráútez & les Juges-Consuls de tou
tes les) Villes du Royaume où leurs Juridic
tions font établies » rapporteront au Bureau
du Commerce les Titres concernant la com
pétence de jeurs Jurifdictions,
ORDONNANCE du Lieutenant General
de Police-, du n. Octobre, qui interdit pour
toujours l'Entrée de la Bourse au nommé la
Roche > avec amende : & qui lui faic deffense
& à tous autres de s'immiscer dans les fonc
tions des Agens de Change.
SENTENCE DE POLICE du même jour ,
portant deffense à tous Jardiniers & Marachers
, de rester fur le Carreau de la rue de.
1a Feronnerie en Eté , passé sept heures > &
en Hyver, passé huit heures du matin.
ARREST du même jour , quí ordonne qu'il
ce fera plus payé dorénavant aux Changeurs les
plus éloignez , fur le compte de S. M. que
quatre deniers pour livre, à quelque distance
eu' ils soient » au- dessus de dix Heuës , &ro.
TABLE
ÎARREST du 10. Septembre , quî ordonne
que ceux qui remettront des Matières d'Or
& d'Argent aux Hôtels des Monnoyes pendant
le relie de la présente année , jouiront sur leurs
Quittances des quatre deniers pour livre at
tribuez aux Changeurs.
AUTRE du zj. Septembre, qui ordonne
que jusqu'au dernier Décembre 1730. les
Moutons , Brebis & Agneaux , qui viendronc
des Pays étrangers dans le Royaume , feront
; & demeureront déchargez de tous Droits s &
que lesdits Bestiaux , enlemble ceux qui auront
été élevez & nourris datis le Royaume , fe
rons & demeureront pareillement déchargez
pendant ledit tems , de tous Droits d'entrée
& de sortie , à Ijeur passage des Provinces
réputées Etrangères dans celles de l'étenduë
des Cinq grosses Fermes , ou defdites Prc-r
vinces des Cinq grosses Fermes dans celle»
feputées Etrangères,
AUTRE du même jour , qui ordonne que
le* Maîtres & Ouvriers en Bas & autres Ou
vrages, de Bonnetrie au Métier, apposeront
le ut
4 M- MERCURE DE FIANCE,
ìeur Marque à chaque Paire ou Piece defíics
Ouvrages. .
AUTRE du même jour , qui ordonne que'
les Titres Cléricaux contenant Donations
cl'lmmeubjes » feront insinuez aux Insinuations :
Laïques , & que ceux qui ne contiendront
que des Constitutions de Rentes Viagères ,
demeureront assujettis feulement aux Insinua,-*
trons Ecclésiastiques , encore que pour sûre
té d'icelles il y ait affectation d'Immeubles.
AUTRE du 18. Octobre, qui ordonne
que dans le temps de trois mois les Officiers
cies Amiráútez & les Juges-Consuls de tou
tes les) Villes du Royaume où leurs Juridic
tions font établies » rapporteront au Bureau
du Commerce les Titres concernant la com
pétence de jeurs Jurifdictions,
ORDONNANCE du Lieutenant General
de Police-, du n. Octobre, qui interdit pour
toujours l'Entrée de la Bourse au nommé la
Roche > avec amende : & qui lui faic deffense
& à tous autres de s'immiscer dans les fonc
tions des Agens de Change.
SENTENCE DE POLICE du même jour ,
portant deffense à tous Jardiniers & Marachers
, de rester fur le Carreau de la rue de.
1a Feronnerie en Eté , passé sept heures > &
en Hyver, passé huit heures du matin.
ARREST du même jour , quí ordonne qu'il
ce fera plus payé dorénavant aux Changeurs les
plus éloignez , fur le compte de S. M. que
quatre deniers pour livre, à quelque distance
eu' ils soient » au- dessus de dix Heuës , &ro.
TABLE
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Résumé : ARRESTS.
En 1730, plusieurs arrêtés et ordonnances ont été émis par les autorités françaises. Le 10 septembre, un arrêté a accordé une réduction de quatre deniers pour livre aux personnes remettant des matières d'or et d'argent aux Hôtels des Monnoyes jusqu'à la fin de l'année. Le 21 septembre, un arrêté a exonéré de droits les moutons, brebis et agneaux provenant de pays étrangers ou élevés dans le royaume pour leur passage entre les provinces des Cinq Grosses Fermes et les provinces étrangères jusqu'au 31 décembre 1730. Le même jour, un autre arrêté a obligé les maîtres et ouvriers en bonneterie à marquer chaque paire ou pièce d'ouvrage. Un autre arrêté du 21 septembre a imposé l'insinuation des titres cléricaux contenant des donations immobilières aux insinuations laïques, tandis que ceux concernant des rentes viagères restaient soumis aux insinuations ecclésiastiques. Le 18 octobre, un arrêté a demandé aux officiers des amirautés et aux juges-consuls de rapporter les titres concernant leur compétence au Bureau du Commerce dans un délai de trois mois. Le 11 octobre, une ordonnance du lieutenant général de police a interdit à un individu nommé La Roche l'accès à la Bourse et lui a défendu de s'immiscer dans les fonctions des agents de change. La même journée, une sentence de police a interdit aux jardiniers et maraîchers de rester sur le Carreau de la rue de la Ferronnerie après sept heures en été et huit heures en hiver. Enfin, un arrêté du 11 octobre a limité à quatre deniers pour livre les paiements aux changeurs les plus éloignés, quelle que soit la distance au-delà de dix lieues.
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10
p. 599-604
« Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...] »
Début :
Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...]
Mots clefs :
Concert, Cardinal de Fleury, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...] »
E premier du mois dernier , la Maifon de Na
varre préfenta un cierge au Cardinal de Fleuri
qui en eft Superieur , & M. Choplet , Coadjuteur
du Grand- Maître , fit à S. E. ce compli
-ment ::
MONSEIGNEUR ,
I
La Maison de Navarre , en préfentant ce
Cierge à V. E. vient lui renouveller les afftrances
de fon profond respect & de fa parfaite
foumiffion quelques relevées que foient les dignités
qui environnent votre perfonne , ce n'eft'
Pasig HY
600 MERCURE DE FRANCE.
نم
pas , Monfeigneur , ce qui demande notre plus
< grande venération ; elles font l'éloge & la gloi
re de la main reconnoiffante qui vous en a res
vétu ; l'objet principal de nos hommages font
ces qualités perfonnelles que toute l'Europe
admire en vous , Monfeigneur , cette pieté fincere
, ce zele pour la gloire du Seigneur , ce
parfait defintereffement , cette vigilance pour
la confervation de la perfonne facrée de S. M.
cette attention continuelle à procurer la feli
cité des peuples , cette droiture qui vous a
merité la confiance des Têtes couronnées ,
qui vous rend l'Arbitre de leurs differens . Tous
ces traits , Monseigneur , forment en vous un
Miniftre felon le coeur de Dieu , cheri de fon
Roi , honoré des Souverains , respecté des
Grands , adoré des Peuples ' , auffi pouvons -
nous affurer , Monſeigneur , que votre Ministere
fera un des beaux endroits de l'Hiftoire du
Prince qui nous gouverne aves tant de fageffe
, & que la pofterité ne fe croira heureufe
qu'autant qu'on s'efforcera de vous imiter ;
puiffe le Ciel vous prolonger au delà des bor
nes ordinaires une vie fi précieufe ; nous ne
cefferons de demander à Dieu cette faveur , &
nous le prierons , Monfeigneur , de nous l'accorder
aux dépens même de nos jours .
Le Prince de Montauban , le Duc de Richelieu,
le Duc de Retz & le Marquis de Beringhen ont
été faits Chevaliers de Saint Louis dans une promotion
particuliere que le Roi a faire depuis peu.
M. Henaut de Montigny , Ancien Officier
d'Artillerie , vient d'être nommé à la place de
Lieutenant General Commandant l'Artillerie en
Bretagne , vacante par le decès de M. de Boifricher.
Y IG
MAR S. 1730. 601
Le premier Mars , il y eut un Concert François
au Château des Thuilleries ; on y chanta la
Cantate de Bacchus par M.Burette ; la Dle Petitpas
chanta un Air Italien qui fit beaucoup de
plaifir,& on finit par un Motet de M. de Lalande.
Le même Concert a continué le 8. & le 15. du .
même mois.
Le 25. jour de la Fête de l'Annonciation de la
Vierge , il y eut Concert fpirituel , on y chanta
le Magnificat , Motet de M. du Bouffet ; la Dile
Le Maure chanta feule un petit Motet du même
Auteur qui fut très- applaudi. Le Sr Mayffonaffe,
nouveau Muficien Haute- Conte , chanta pour
la premiere fois feul un Motet qui fit plaifir . Le
Concert fut terminé par le Confitemini , Moter
de M. de Lalande , qui fut très- bien executé.
& dans lequel les Des Erremens , Le Maure &
Petitpas , chanterent differens Recits. Le même
Concert fpirituel doit continuer juſques & compris
le Dimanche de Quasimodo.
Le premier de ce mois , M. Deftouches , Sur-
Intendant de la Mufique du Roi , fit chanter devant
la Reine,aux grands Appartemens, la feconde .
Entrée du Ballet des Elemens , intitulée L'Eau..
La Dlle Erremens chanta le Rôle de Leucofie
& le Sr Guedon , celui d'Arion . Ce Concert fut
terminé par la Cantate de La Mufette , de M..
Clerambaut , chantée par la Dlle Le Maure ..
Le 6. on chanta le troifiéme Acte du même
Ballet ; le Rôle d'Emilie fut chanté par la D lie
Erremens , & celui de Valere par le Sr Dangerville
; i
; ils firent tous les deux beaucoup de plaifir.
Le 8. on executa le dernier Acte , le Rôle de
Pomone fut chanté avec de grands applaudiffe-,
mens par la Dle Le Maure , & les S's Guedon &
Chaffe executerent parfaitement bien ceux de
Hvj Vertumne & de Pan..
602 MERCURE DE FRANCE :
Le is on chanta le Prologue & le premier
Acte de l'Opera d'é qu'on continua le is . par
le fecond & le troiîîéme Acte.
Le 20. & le 22. on chanta le quatriéme & le
cinquiéme Acte du même Opera ; le Rôle d'iffé
fut executé avec fuccès par la Dlle Antier , à la
referve de la derniere Scene du cinquiéme Acte,.
qui fut chantée par la Dle Lenner dont le talent
pour le chant s'accroît tous les jours ; elle avoit.
chanté auparavant le Prologue avec un gout &.
une précifion qui lui attirerent des louanges infinies.
Ces deux Opera ont eu une execution parfaite
; la Reine a eu la bonté d'en marquer fa fatisfaction
à M. Deftouches qui en eft l'Auteur
Le 8. la Lotterie pour le remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville fut tirée en préfence
du Prevôt des Marchands & des Echevins en la
maniere accoutumée. Le fonds de ce mois s'eft:
trouvé monter à la fomme de 1345062. livres ,.
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les
Lots qui leur font échus , conformément à la
Lifte generale qui en a été rendue publique.
Le 9. de ce mois on celébra au College Maza-
*in l'Anniverſaire du Cardinal de cu zom , Fondateur
, avec les cerémonies ordinaires ; la Grand'
Meffe fut celebrée par le Grand- Maître , & chantée
par les Ecclefiaftiques du College. Plufieurs
perfonnes de diftinction fe trouverent à co Service.
Le Cardinal de Biffy partit de Paris le 3. de ce
mois pour aller à Rome , & entrer au Conclave
pour l'élection d'un nouveau Pape. Le Cardinal
de Rohan partit le 12. pour le même ſujet.
Le 14. Mars , M. Hallot , Chanoine de l'Eglife
Collegiale du S. Sepulchre de Caën , Profeffeur
Royal d'Eloquence , & Ancien Recteur de
Université , prononça un Difcours public fur la
Naillance
MARS. 1730.
60%
Naiffance de Monfeigneur le Dauphin , dans la
grande Ecole des Arts , où affifterent M. l'Evê
que de Bayeux & M. de Vaſtan , Intendant de la
Generalité de Caën , avec un grand nombre de
perfonnes de diftinction. Le Difcours fut trèsapplaudi.
Le 17. du mois dernier , M. Lemau de Lajaiffe,
Ancien Officier de la Maifon d'Orleans , & dans
POrdre de S. Lazare , préſenta au Roi une Carte
Generale de la Monarchie & du Militaire de
France , Ancien & Moderne , dont S.. M. parut
très-fatisfaite. C'eft un Ouvrage qu'on pourra
regarder comme unique dans fon efpece &
qui paroît auffi utile & agréable qu'il eft immenfe
; on le grave actuellement avec privilege ;
nous en parlerons plus au long.
>
M. le Pelletier des Forts ayant demandé au Roi
la permiffion de remettre la Charge de Controôleur
General des Finances , S. M. a nommé pour
le remplacer M. Orry , Intendant de Lifle. Le
Roi a donné l'Intendance de Lifle à M. de Granville
, qui étoit Intendant d'Auvergne, & celle- ci
à M. Trudaine , Maître des Requêtes.
Les Députés des Etats d'Artois eurent audience
du Roi , le 19. préfentés par le Prince Charles
de Lorraine , Gouverneur de la Province , &
par M. d'Angervilliers , Miniftre & Secretaire
d'Etat ; ils y furent conduits en la maniere accoutumee
par le Marquis de Dreux , Grand-Maî
tre des Cerémonies , & par M. Defgranges
Maître des Cerémonies. La Députation étoit
compofée de l'Abbé Boiflot , Abbé de Rozieres ,
Grand-Vicaire & Premier Archidiacre du Diocèfe
d'Arras , qui porta la parole , pour le Clergé
, du Comte d'Henu , pour la Nobleffe , & de
M. Goudemez , Avocat & Ancien Echevin de la
Ville d'Arras , pour le Tiers -Etat.
On
604 MERCURE DE FRANCE.
On fera peut- être bien aife de fçavoir que
Charles Houllier , Chaircuitier , à l'Aport de
Paris , attenant la Pantoufle , vend du bon
boudin de S. Germain , de gros cervelas pour
porter en campagne , des langues de moutons
fourrées , de veritables pieds à la Sainte Menoul
, du vrai Jambon de Mayence.
varre préfenta un cierge au Cardinal de Fleuri
qui en eft Superieur , & M. Choplet , Coadjuteur
du Grand- Maître , fit à S. E. ce compli
-ment ::
MONSEIGNEUR ,
I
La Maison de Navarre , en préfentant ce
Cierge à V. E. vient lui renouveller les afftrances
de fon profond respect & de fa parfaite
foumiffion quelques relevées que foient les dignités
qui environnent votre perfonne , ce n'eft'
Pasig HY
600 MERCURE DE FRANCE.
نم
pas , Monfeigneur , ce qui demande notre plus
< grande venération ; elles font l'éloge & la gloi
re de la main reconnoiffante qui vous en a res
vétu ; l'objet principal de nos hommages font
ces qualités perfonnelles que toute l'Europe
admire en vous , Monfeigneur , cette pieté fincere
, ce zele pour la gloire du Seigneur , ce
parfait defintereffement , cette vigilance pour
la confervation de la perfonne facrée de S. M.
cette attention continuelle à procurer la feli
cité des peuples , cette droiture qui vous a
merité la confiance des Têtes couronnées ,
qui vous rend l'Arbitre de leurs differens . Tous
ces traits , Monseigneur , forment en vous un
Miniftre felon le coeur de Dieu , cheri de fon
Roi , honoré des Souverains , respecté des
Grands , adoré des Peuples ' , auffi pouvons -
nous affurer , Monſeigneur , que votre Ministere
fera un des beaux endroits de l'Hiftoire du
Prince qui nous gouverne aves tant de fageffe
, & que la pofterité ne fe croira heureufe
qu'autant qu'on s'efforcera de vous imiter ;
puiffe le Ciel vous prolonger au delà des bor
nes ordinaires une vie fi précieufe ; nous ne
cefferons de demander à Dieu cette faveur , &
nous le prierons , Monfeigneur , de nous l'accorder
aux dépens même de nos jours .
Le Prince de Montauban , le Duc de Richelieu,
le Duc de Retz & le Marquis de Beringhen ont
été faits Chevaliers de Saint Louis dans une promotion
particuliere que le Roi a faire depuis peu.
M. Henaut de Montigny , Ancien Officier
d'Artillerie , vient d'être nommé à la place de
Lieutenant General Commandant l'Artillerie en
Bretagne , vacante par le decès de M. de Boifricher.
Y IG
MAR S. 1730. 601
Le premier Mars , il y eut un Concert François
au Château des Thuilleries ; on y chanta la
Cantate de Bacchus par M.Burette ; la Dle Petitpas
chanta un Air Italien qui fit beaucoup de
plaifir,& on finit par un Motet de M. de Lalande.
Le même Concert a continué le 8. & le 15. du .
même mois.
Le 25. jour de la Fête de l'Annonciation de la
Vierge , il y eut Concert fpirituel , on y chanta
le Magnificat , Motet de M. du Bouffet ; la Dile
Le Maure chanta feule un petit Motet du même
Auteur qui fut très- applaudi. Le Sr Mayffonaffe,
nouveau Muficien Haute- Conte , chanta pour
la premiere fois feul un Motet qui fit plaifir . Le
Concert fut terminé par le Confitemini , Moter
de M. de Lalande , qui fut très- bien executé.
& dans lequel les Des Erremens , Le Maure &
Petitpas , chanterent differens Recits. Le même
Concert fpirituel doit continuer juſques & compris
le Dimanche de Quasimodo.
Le premier de ce mois , M. Deftouches , Sur-
Intendant de la Mufique du Roi , fit chanter devant
la Reine,aux grands Appartemens, la feconde .
Entrée du Ballet des Elemens , intitulée L'Eau..
La Dlle Erremens chanta le Rôle de Leucofie
& le Sr Guedon , celui d'Arion . Ce Concert fut
terminé par la Cantate de La Mufette , de M..
Clerambaut , chantée par la Dlle Le Maure ..
Le 6. on chanta le troifiéme Acte du même
Ballet ; le Rôle d'Emilie fut chanté par la D lie
Erremens , & celui de Valere par le Sr Dangerville
; i
; ils firent tous les deux beaucoup de plaifir.
Le 8. on executa le dernier Acte , le Rôle de
Pomone fut chanté avec de grands applaudiffe-,
mens par la Dle Le Maure , & les S's Guedon &
Chaffe executerent parfaitement bien ceux de
Hvj Vertumne & de Pan..
602 MERCURE DE FRANCE :
Le is on chanta le Prologue & le premier
Acte de l'Opera d'é qu'on continua le is . par
le fecond & le troiîîéme Acte.
Le 20. & le 22. on chanta le quatriéme & le
cinquiéme Acte du même Opera ; le Rôle d'iffé
fut executé avec fuccès par la Dlle Antier , à la
referve de la derniere Scene du cinquiéme Acte,.
qui fut chantée par la Dle Lenner dont le talent
pour le chant s'accroît tous les jours ; elle avoit.
chanté auparavant le Prologue avec un gout &.
une précifion qui lui attirerent des louanges infinies.
Ces deux Opera ont eu une execution parfaite
; la Reine a eu la bonté d'en marquer fa fatisfaction
à M. Deftouches qui en eft l'Auteur
Le 8. la Lotterie pour le remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville fut tirée en préfence
du Prevôt des Marchands & des Echevins en la
maniere accoutumée. Le fonds de ce mois s'eft:
trouvé monter à la fomme de 1345062. livres ,.
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les
Lots qui leur font échus , conformément à la
Lifte generale qui en a été rendue publique.
Le 9. de ce mois on celébra au College Maza-
*in l'Anniverſaire du Cardinal de cu zom , Fondateur
, avec les cerémonies ordinaires ; la Grand'
Meffe fut celebrée par le Grand- Maître , & chantée
par les Ecclefiaftiques du College. Plufieurs
perfonnes de diftinction fe trouverent à co Service.
Le Cardinal de Biffy partit de Paris le 3. de ce
mois pour aller à Rome , & entrer au Conclave
pour l'élection d'un nouveau Pape. Le Cardinal
de Rohan partit le 12. pour le même ſujet.
Le 14. Mars , M. Hallot , Chanoine de l'Eglife
Collegiale du S. Sepulchre de Caën , Profeffeur
Royal d'Eloquence , & Ancien Recteur de
Université , prononça un Difcours public fur la
Naillance
MARS. 1730.
60%
Naiffance de Monfeigneur le Dauphin , dans la
grande Ecole des Arts , où affifterent M. l'Evê
que de Bayeux & M. de Vaſtan , Intendant de la
Generalité de Caën , avec un grand nombre de
perfonnes de diftinction. Le Difcours fut trèsapplaudi.
Le 17. du mois dernier , M. Lemau de Lajaiffe,
Ancien Officier de la Maifon d'Orleans , & dans
POrdre de S. Lazare , préſenta au Roi une Carte
Generale de la Monarchie & du Militaire de
France , Ancien & Moderne , dont S.. M. parut
très-fatisfaite. C'eft un Ouvrage qu'on pourra
regarder comme unique dans fon efpece &
qui paroît auffi utile & agréable qu'il eft immenfe
; on le grave actuellement avec privilege ;
nous en parlerons plus au long.
>
M. le Pelletier des Forts ayant demandé au Roi
la permiffion de remettre la Charge de Controôleur
General des Finances , S. M. a nommé pour
le remplacer M. Orry , Intendant de Lifle. Le
Roi a donné l'Intendance de Lifle à M. de Granville
, qui étoit Intendant d'Auvergne, & celle- ci
à M. Trudaine , Maître des Requêtes.
Les Députés des Etats d'Artois eurent audience
du Roi , le 19. préfentés par le Prince Charles
de Lorraine , Gouverneur de la Province , &
par M. d'Angervilliers , Miniftre & Secretaire
d'Etat ; ils y furent conduits en la maniere accoutumee
par le Marquis de Dreux , Grand-Maî
tre des Cerémonies , & par M. Defgranges
Maître des Cerémonies. La Députation étoit
compofée de l'Abbé Boiflot , Abbé de Rozieres ,
Grand-Vicaire & Premier Archidiacre du Diocèfe
d'Arras , qui porta la parole , pour le Clergé
, du Comte d'Henu , pour la Nobleffe , & de
M. Goudemez , Avocat & Ancien Echevin de la
Ville d'Arras , pour le Tiers -Etat.
On
604 MERCURE DE FRANCE.
On fera peut- être bien aife de fçavoir que
Charles Houllier , Chaircuitier , à l'Aport de
Paris , attenant la Pantoufle , vend du bon
boudin de S. Germain , de gros cervelas pour
porter en campagne , des langues de moutons
fourrées , de veritables pieds à la Sainte Menoul
, du vrai Jambon de Mayence.
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Résumé : « Le premier du mois dernier, la Maison de Navarre présenta un cierge au Cardinal de Fleuri [...] »
En mars, plusieurs événements marquants ont eu lieu. Le 1er mars, la Maison de Navarre a offert un cierge au Cardinal de Fleury, supérieur de la Maison, et M. Choplet, coadjuteur du Grand-Maître, a renouvelé les marques de respect et de soumission envers le Cardinal. Le texte met en avant les qualités du Cardinal, telles que sa piété sincère, son zèle pour la gloire du Seigneur, son désintéressement, sa vigilance pour la conservation de la personne sacrée du roi, et son attention à la félicité des peuples. Sa droiture lui a valu la confiance des têtes couronnées et le respect des grands. Plusieurs événements culturels et religieux ont également marqué ce mois. Le 1er mars, un concert français a été donné au Château des Tuileries, avec des performances de la cantate de Bacchus par M. Burette et des airs italiens par la demoiselle Petitpas. Le 25 mars, pour la fête de l'Annonciation de la Vierge, des concerts spirituels ont été organisés, avec des motets de M. du Bouffet et M. de Lalande. Des nominations et promotions ont été annoncées, notamment celles du Prince de Montauban, du Duc de Richelieu, du Duc de Retz et du Marquis de Beringhen, faits Chevaliers de Saint Louis. M. Henaut de Montigny a été nommé Lieutenant Général Commandant l'Artillerie en Bretagne. Le 8 mars, la lotterie pour le remboursement des rentes de l'Hôtel de Ville a été tirée en présence du Prévôt des Marchands et des Échevins, avec un fonds de 1 345 062 livres distribuées aux rentiers. Le 9 mars, l'anniversaire du Cardinal de Noailles a été célébré au Collège Mazarin. Les Cardinaux de Bissy et de Rohan sont partis pour Rome afin de participer à l'élection d'un nouveau Pape. Le 14 mars, M. Hallot a prononcé un discours public pour la naissance du Dauphin à l'École des Arts. M. Lemau de Lajaiffe a présenté au roi une carte générale de la monarchie et du militaire de France, ancienne et moderne, qui a été bien accueillie. Des changements dans les charges administratives ont également été annoncés, notamment la nomination de M. Orry comme Contrôleur Général des Finances et de M. de Granville comme Intendant de Lille. Les députés des États d'Artois ont eu audience auprès du roi, présentés par le Prince Charles de Lorraine et M. d'Angervilliers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 604-606
RÉJOUISSANCES de la Ville d'Aix. Extrait d'une Lettre écrite le 1. Mars.
Début :
Les Réjoüissances qui ont été faites à Aix, Capitale de la Provence, à l'occasion de la [...]
Mots clefs :
Réjouissances, Naissance du Dauphin, Aix-en-Provence
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texteReconnaissance textuelle : RÉJOUISSANCES de la Ville d'Aix. Extrait d'une Lettre écrite le 1. Mars.
REJOUISSANCES de la Ville d'Aix.
Extrait d'une Lettre écrite le 1. Mars.
Es Réjouiffances qui ont été faites à Aix ,
Les ont
Naiffance du Dauphin , méritent bien qu'on ne
les oublie pas dans le Mercure. Je fuis même furpris
de la negligence de nos Concitoyens , & de
ce qu'ils n'en ont pas envoyé la relation dans le
tems. Je n'aurois pas crû qu'il fut refervé à moi
d'y fuppléer.
A peine eut-on appris cette heureuſe nouvelle,
qu'on fe prépara à donner des marques d'une
joye univerfelle. Le Parlement rendit un Arrêt
pour confacrer , pour ainfi dire , par fon autorité
les Réjouiffances publiques , & pour en regler la
forme , fuivant les exemples qu'on en trouve dans
fes Regiftres. I ordonna entr'autres chofes des
Illuminations à toutes les Maifons , des Feux de
joye devant les portes , & que toutes les Boutiques
feroient fermées pendant trois jours.
Le 18. Septembre , jour de Dimanche , le Par--
tement affifta en Robes rouges au Te Deum , qui
fut chanté en Mufique dans l'Eglife Métropoliraine
de S. Sauveur. La compagnie étoit des plus
nombreufes , malgré le tems des Vacations ; la
Chambre des Comptes , les Tréforiers de France
& les Officiers de la Senechauffée y affifterent en
Robes
MARS. 1730. 605
Robes de cerémonie , & les Confuls d'Aix en
chaperon. Il y eut dans cette vafte Eglife un, concours
extraordinaire de peuple. Les Confuls fe
rendirent enfuite à la Place des Prêcheurs , où ils
allumerent le Feu de joye qui y avoit été pré→
paré ; deux Compagnies de Milice Bourgeoife ,
commandées par des Capitaines de Quartier ,
firent plufieurs décharges de Moufqueterie au
tour du Feu.
- L'Illumination fuivit de près , elle fut uni!
verfelle dans toute la Ville , & elle produifit un
effet furprenant , & qu'on ne fçauroit bien décrire.
Tout le monde fçait que la Ville d'Aix
fe diftingue beaucoup par la beauté & par la ré
gularité de fes Edifices , qu'elle eft ornée de plufeurs
Places publiques & d'un Cours qui attire
Padmiration des Etrangers ; l'Illumination donnoit
dans le calme de la nuit un nouveau relief à
la beauté des Bâtimens.
Le Palais & l'Hôtel de Ville étoient illuminés
avec beaucoup d'art & de goût ; mais rien n'ap
prochoit pour la décoration & pour l'éclat de la
maniere dont fut éclairé à l'exterieur & dans
l'interieur l'Hôtel de M. Lebret , Confeiller d'E
tat , Premier Préſident du Parlement , Intendant
& Commandant dans cette Province ; des Fontaines
de vin ne cefferent de couler à la Porte de
fon Hôtel , & attirerent un grand concours de
peuple. Il donna ce même foir un magnifique
repas tous les membres du Parlement , aux Confuls
& à la Nobleffe de la Ville & des environs ,
il y eut cinq tables fervies en même-tems avec
autant d'ordre , que de délicateffe , de profufion
& de fomptuofité. Les fantés de leurs Majeſtés &
du Dauphin y furent bues folemnellement
avec la joye qu'inſpiroit un évenement fi heureux.
& fi fort fouhaité.
"
N
706 MERCURE DE FRANCE:
M. Lebret avoit envoyé la veille des aumones
confiderables à tous les Hôpitaux & aux Reli→
gieux mandians , afin qu'il n'y eut perfonne dans
la Ville qui ne fe reffentit de la joye publique &
qui n'eut le moyen d'y participer. Îl continua
pendant huit jours entiers à donner à manger aux
perfonnes les plus diftinguées dans tous les differens
Ordres.
M. d'Albertas , Premier Préſident de la Chambre
des Comptes & de la Cour des Aydes , donna
le Dimanche , jour du Te Deum , un magnifique
foupé à fa compagnie.
Parmi divers particuliers qui fe font diftingués
dans cette occafion , on ne fçauroit oublier le
Marquis de Villeneuve- Thomas , qui donna pendant
trois jours des Fêtes magnifiques , & fit cou
ler des Fontaines de vin à fa porte , fans parler
d'une abondante diftribution de pain , de viande,
d'argent même en faveur des pauvres , & des aumônes
abondantes données aux Hôpitaux. Un
magnifique repas , auquel toutes les Dames & la
meilleure Compagnie de la Ville ſe trouverent
fuivi d'un Bal , termina toutes les Fêtes de ce
Marquis , qui ont été celebrées par plufieurs de
nos Poëtes.
Le 22. du même mois , M. Alpheran , Prieur
de l'Eglife S. Jean de Jerufalem , ou de Malte, fir
chanter un Te Deum , auquel affifterent tous les
Commandeurs & Chevaliers de l'Ordre qui fe
trouverent dans la Ville. Il y eut enfuite un Feu
de joye , une Illumination fuperbe & très -ingé
nieufe , & un grand foupé que le Prieur donna
à fon Clergé & à plufieurs perfonnes de dif
tinction.
Extrait d'une Lettre écrite le 1. Mars.
Es Réjouiffances qui ont été faites à Aix ,
Les ont
Naiffance du Dauphin , méritent bien qu'on ne
les oublie pas dans le Mercure. Je fuis même furpris
de la negligence de nos Concitoyens , & de
ce qu'ils n'en ont pas envoyé la relation dans le
tems. Je n'aurois pas crû qu'il fut refervé à moi
d'y fuppléer.
A peine eut-on appris cette heureuſe nouvelle,
qu'on fe prépara à donner des marques d'une
joye univerfelle. Le Parlement rendit un Arrêt
pour confacrer , pour ainfi dire , par fon autorité
les Réjouiffances publiques , & pour en regler la
forme , fuivant les exemples qu'on en trouve dans
fes Regiftres. I ordonna entr'autres chofes des
Illuminations à toutes les Maifons , des Feux de
joye devant les portes , & que toutes les Boutiques
feroient fermées pendant trois jours.
Le 18. Septembre , jour de Dimanche , le Par--
tement affifta en Robes rouges au Te Deum , qui
fut chanté en Mufique dans l'Eglife Métropoliraine
de S. Sauveur. La compagnie étoit des plus
nombreufes , malgré le tems des Vacations ; la
Chambre des Comptes , les Tréforiers de France
& les Officiers de la Senechauffée y affifterent en
Robes
MARS. 1730. 605
Robes de cerémonie , & les Confuls d'Aix en
chaperon. Il y eut dans cette vafte Eglife un, concours
extraordinaire de peuple. Les Confuls fe
rendirent enfuite à la Place des Prêcheurs , où ils
allumerent le Feu de joye qui y avoit été pré→
paré ; deux Compagnies de Milice Bourgeoife ,
commandées par des Capitaines de Quartier ,
firent plufieurs décharges de Moufqueterie au
tour du Feu.
- L'Illumination fuivit de près , elle fut uni!
verfelle dans toute la Ville , & elle produifit un
effet furprenant , & qu'on ne fçauroit bien décrire.
Tout le monde fçait que la Ville d'Aix
fe diftingue beaucoup par la beauté & par la ré
gularité de fes Edifices , qu'elle eft ornée de plufeurs
Places publiques & d'un Cours qui attire
Padmiration des Etrangers ; l'Illumination donnoit
dans le calme de la nuit un nouveau relief à
la beauté des Bâtimens.
Le Palais & l'Hôtel de Ville étoient illuminés
avec beaucoup d'art & de goût ; mais rien n'ap
prochoit pour la décoration & pour l'éclat de la
maniere dont fut éclairé à l'exterieur & dans
l'interieur l'Hôtel de M. Lebret , Confeiller d'E
tat , Premier Préſident du Parlement , Intendant
& Commandant dans cette Province ; des Fontaines
de vin ne cefferent de couler à la Porte de
fon Hôtel , & attirerent un grand concours de
peuple. Il donna ce même foir un magnifique
repas tous les membres du Parlement , aux Confuls
& à la Nobleffe de la Ville & des environs ,
il y eut cinq tables fervies en même-tems avec
autant d'ordre , que de délicateffe , de profufion
& de fomptuofité. Les fantés de leurs Majeſtés &
du Dauphin y furent bues folemnellement
avec la joye qu'inſpiroit un évenement fi heureux.
& fi fort fouhaité.
"
N
706 MERCURE DE FRANCE:
M. Lebret avoit envoyé la veille des aumones
confiderables à tous les Hôpitaux & aux Reli→
gieux mandians , afin qu'il n'y eut perfonne dans
la Ville qui ne fe reffentit de la joye publique &
qui n'eut le moyen d'y participer. Îl continua
pendant huit jours entiers à donner à manger aux
perfonnes les plus diftinguées dans tous les differens
Ordres.
M. d'Albertas , Premier Préſident de la Chambre
des Comptes & de la Cour des Aydes , donna
le Dimanche , jour du Te Deum , un magnifique
foupé à fa compagnie.
Parmi divers particuliers qui fe font diftingués
dans cette occafion , on ne fçauroit oublier le
Marquis de Villeneuve- Thomas , qui donna pendant
trois jours des Fêtes magnifiques , & fit cou
ler des Fontaines de vin à fa porte , fans parler
d'une abondante diftribution de pain , de viande,
d'argent même en faveur des pauvres , & des aumônes
abondantes données aux Hôpitaux. Un
magnifique repas , auquel toutes les Dames & la
meilleure Compagnie de la Ville ſe trouverent
fuivi d'un Bal , termina toutes les Fêtes de ce
Marquis , qui ont été celebrées par plufieurs de
nos Poëtes.
Le 22. du même mois , M. Alpheran , Prieur
de l'Eglife S. Jean de Jerufalem , ou de Malte, fir
chanter un Te Deum , auquel affifterent tous les
Commandeurs & Chevaliers de l'Ordre qui fe
trouverent dans la Ville. Il y eut enfuite un Feu
de joye , une Illumination fuperbe & très -ingé
nieufe , & un grand foupé que le Prieur donna
à fon Clergé & à plufieurs perfonnes de dif
tinction.
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Résumé : RÉJOUISSANCES de la Ville d'Aix. Extrait d'une Lettre écrite le 1. Mars.
Le 1er mars 1730, la ville d'Aix a célébré la naissance du Dauphin par des réjouissances publiques. Le Parlement d'Aix a organisé ces festivités, incluant des illuminations, des feux de joie et la fermeture des boutiques pendant trois jours. Le 18 septembre, un Te Deum a été chanté à l'église métropolitaine de Saint-Sauveur en présence du Parlement, de la Chambre des Comptes, des Trésoriers de France, des officiers de la Sénéchaussée et des consuls d'Aix. Après la cérémonie, les consuls ont allumé un feu de joie sur la Place des Prêcheurs, accompagné de salves de mousqueterie par des compagnies de milice bourgeoise. L'illumination de la ville a été universelle et spectaculaire, mettant en valeur la beauté des édifices aixois. Le Palais et l'Hôtel de Ville étaient particulièrement bien illuminés. L'Hôtel de M. Lebret, Conseiller d'État et Premier Président du Parlement, s'est distingué par sa décoration extérieure et intérieure. Des fontaines de vin ont coulé à sa porte, attirant une grande foule. M. Lebret a également offert un repas somptueux aux membres du Parlement, aux consuls et à la noblesse, et a distribué des aumônes aux hôpitaux et aux religieux mendiants. D'autres personnalités, comme M. d'Albertas et le Marquis de Villeneuve-Thomas, ont organisé des festivités magnifiques, incluant des soupers, des bals et des distributions de vivres et d'argent aux pauvres. Le 22 septembre, M. Alpheran, Prieur de l'Église Saint-Jean de Jérusalem, a fait chanter un Te Deum suivi d'un feu de joie, d'une illumination et d'un souper.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 606-612
A Poitiers, [titre d'après la table]
Début :
Mrs du Corps de Ville de Poitiers qui attendoient avec impatience les ordres de faire éclater leur joye [...]
Mots clefs :
Réjouissances, Naissance du Dauphin, Roi, Poitiers, Armes du Roi, Dauphin, Régiment, Compagnie des arts et métiers, Trompette, Devise
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texteReconnaissance textuelle : A Poitiers, [titre d'après la table]
Mrs du Corps deVille de Poitiers qui attendoient
avec impatience les ordres de faire éclater leur joye
à l'heureufe
MAR S. 1736.
607
>
Pheureuſe Naiffance de Monfeigneur le Dauphin ,
qui met le comble aux defirs de la France , & rem
plit les voeux de tous les peuples , les reçûrent le
12. Septembre. M. Babinet , Maire , & Mrs. les
Echevins les communiquerent à M. de Bauffan
Intendant de la Province, qui venoit de recevoir
les mêmes ordres , le Te Deum fut indiqué par
M. l'Evêque au 22. & le Feu de joye au même
jour. Mrs du Corps de Ville firent travailler aux
préparatifs d'un Feu dont la décoration repré →
fentoit le Temple de la Felicité. Il étoit à l'Italienne,
à quatre faces , de 18. piés en quarré , &
de 19. d'élevation , terminé par une Plate- forme
couronnée d'un appui de 3. piés de haut. On
voyoit au milieu une Piramide fur fon Piédeſtal
de 22. piés de hauteur , peinte en marbre blanc
& jafpé , ornée dans la bafe d'Armoiries , de
Fleurs de Lys & de Dauphins. Chaque face du
Temple formoit un Arc de Triomphe , orné do
deux colomnes en marbre jafpé fur leurs Piédeftaux
en marbre blanc , le tout d'Ordre Dorique.
Les Bafes & Chapiteaux & les ornemens de
la Frife étoient en or ; le milieu de la Corniche
portoit une figure peinte fur l'appui qui couronnoit
la Plate-forme.
La face du côté de l'Hôtel de Ville repréſentoit
un Arc de Triomphe confacré au Roi , avec
cette Infcription : Regi Major Urbis & Ediles
pofuêre, mife au haut du Piédeſtal de la Piramide
avec les Armes de France. La figure du milieu
repréfentoit la Felicité couronnée de fleurs , une
main appuyée fur une Médaille où étoit peint le
Portrait du Roi , avec l'Infcription : Ludovicus
Decimus Quintus Francia Navarra Rex
ayant dans fon giron des fruits , des fleurs , des
perles , des pierreries & une Bourfe panchée d'ou
Le répandoient des Pieces de Monnoye & des
pierreries.
Los
608 MERCURE DE FRANCE .
Les côtés de l'appui de la Plate-forme étoient
ornés d'efpace en efpace de Feftons pendans de
Aeurs & de fruits , & d'autres de branches d'oliviers.
Au -deffous du Chapiteau de chaque colomne
étoit attaché un Médaillon , avec une Deviſe
en camayeux.
Le corps de la premiere Devife repréſentoit le
Roi fur fon Trône , ayant à fes côtés un jeune
enfant , repréfentant le Dauphin , & pour Inf
cription , ces mots tirés du 131. Pleaume : Filii
tui in aternum fedebunt fuper fedem tuam .
La feconde Devife repréfentoit plufieurs jeunes
Oliviers , avec l'Infcription tirée du Pfeaume 127 .
Sicut novella olivarum .
La troifiéme face étoit dédiée à la Reine , avec
cette Infcription Regina , & les Armes de France
& celles de la Reine.
La figure du milieu repréfentoit Junon couronnée
, tenant un Sceptre d'une main & de l'autre
des Couronnes. Cette Deeffe , qui felon les
Poëtes , diftribuoit les honneurs , les richeffes , la
gloire , &c. & qui préfidoit aux Mariages , paroiffoit
préfenter à Monfeigneur le Dauphin , les
Couronnes qui lui font dues. L'appui de la Plateforme
étoit orné de feftons compofez de Sceptres
& de Couronnes.
La premiere Devife , un Sep de Vigne chargé
de raifins , avec cette Infcription tirée du Pfeaume
127. Sicut vitis abundans . La feconde , un
Grenadier & des Grenades , Felix prole fuâ . Les
deux autres faces étoient dediées à Monfeigneur
le Dauphin , avec l'Infcription , Sereniffimo Delphino
, & les Armes du Dauphin fermées d'une
Couronne de Dauphin à 3. branches.
La figure d'une de ces faces repréfentoit Minerve.
Les côtez de l'Appui étoient ornez de
quatre Médailles de nos Rois , dont Minerve
femblait
MARS. 1730. 809
fembloit tracer à Monfeigneur le Dauphin les
vertus heroiques , la fainteté de S. Louis , la va→
leur d'Henry IV . la juftice de Louis XIII . & la
gloire de Louis le Grand , peintes en Camayeux.
La premiere Devife , un Soleil formant un Parelie
, avec l'Infcription De lumine lucet. La ſeconde
Devife , deux grands Aigles fuivis d'un Aiglon
qui apprend à s'approcher du Soleil . Neque
imbellem progenerant aquila columbam.
La figure du milieu de l'autre face , repréfen
toit Apollon la Lyre à la main & des Livres à fes
pieds , qui comme Dieu des Sciences & des Arts,
femble demander la protection de Monfeigneur
le Dauphin , afin qu'ils fleuriffent à l'avenir comme
ils font fous le regne du Roy. Les côtez de
P'Appui étoient ornez de Feftons , compofez
d'Inftrumens fervant aux Arts Liberaux . La premiere
Devife, un Soleil Levant qui fait éclore ies
Aeurs d'un Parterre , avec cette Infcription , Re-
Treat ortu. La feconde , le Sceptre de France
avec la Fleur de Lys, & ces mots tirez du chapi
tre 48. de la Genefe , Nec auferetur sceptrum
de Juda.
La Compagnie d'Arts & Métiers fut comman
Hêe le 17. & le 20. le Régiment de Milice Bourgeoife
& la Cavalerie , prirent les armes , & le
Corps de Ville fit une nouvelle Ordonnance pour
les Illuminations & la propreté des rues . le 21 .
dès le matin la Cloche de l'Hôtel de Ville fut fonnée
la joye parut de toutes parts , & on entendit
de tous côtez des réjouiffances & des accla
mations generales. fur les 7. heures du foir le
Major de la Milice fit battre aux champs , les
Canons furent tirez , toutes les Cloches fonnerent
, & la Ville fut illuminée .
Le 22 . à 4. heures du matin ou fit une falve
de tous les Canons de la Ville & de nombre de
Boëtes
610 MERCURE DE FRANCE .
1
Boëtes ; les Cloches continuerent de forner , &
tous les peuples manifefterent leur joye par des
acclamations redoublées de Vivé le Roi , vive la
Reine , vive Monfeigneur le Dauphin. Sur les
8. heures les Maire & Echevins , Bourgeois &
Officiers fe rendirent à l'Hôtel de Ville ; ils. y fu
rent reçûs au bruit des acclamations mêlées du
fon des Tambours , Trompettes & Hautbois de
la Ville , & par la Compagnie des Arts & Métiers
en habit de ceremonie.
Le Maire de la Ville , toûjours plein de zele
pour le fervice du Roi , parla avec beaucoup d'éloquence
fur les avantages que la Ville devoit attendre
de la grace particuliere que Dieu vient
d'accorder à la France , &c. Enfuite le Corps de
Ville fe rendit en l'Eglife Cathédrale , precedé
des Gardes de S. A. S. le Prince de Conty , des
Gardes & Gagiftes de l'Hôtel de Ville , vétus de
leurs cafaques , la Compagnie des Arts & Métiers,
les Trompettes & Hautbois de la Ville les préce
doient le Régiment de la Milice Bourgeoife &
la Cavalerie ayant leurs armès hautes bordoient
les rues. La Compagnie des Arts & Métiers entra
avec le Corps de Ville au fon des Tambours
& des Trompettes dans l'Eglife de S. Pierre , dont
le Frontifpice étoit tendu & orné des Armes du
Roi , de la Reine & de Monfeigneur le Dauphin
en Broderie. Les Murs & les Piliers couverts de
Tapifferies & de Tableaux d'efpace en efpace. Le
Préfidial qui avoit à fa tête M. de Bauffan , Inrendant
& en place de l'autre côté du Corps de
Ville. M. de Foudras , Coadjuteur , officia pontificalement
au Te Deum chanté en Mufique au
bruit de differentes falves de Canons & de Boëtes,
auquel M. l'Evêque affifta . Le Régiment de Richelieu
, qui étoit en bataille fur la Place près de
Eglife, y répondit par trois décharges de Mouf
queterie
MARS. 1730. 611
queterie , & tous les Habitans par les démonftrations
d'une grande joye. Le Corps de Ville fut
régalé fplendidement à dîner avec plufieurs autres
perfonnes de diftinction chez le Maire.
:
Sur les 6. heures , les Maire , Echevins , Bourgeois
& Officiers du Corps de Ville , ſe rendirent
en l'Hôtel de Ville qui étoit illuminé en dedans
& en dehors par des Flambeaux , Bougies , Lampions
& Luftres on avoit placé à la principale.
porte de l'Hôtel de Ville & dans les Cours , plufeurs
Fontaines de vin qui coulerent tout le jour,
ainfi que celles qu'on avoit établies aux quatre
Avenues de la Place Royale & à l'Hôtel de M. le
Maire.Ledeffus de la potte de l'Hôtel deVille étoit
couvert d'un grand nombre deFlambeaux , Bougies
& Lampions, qui formoient lesArmes du Roi , de
la Reine & de Monfeigneur le Dauphin.
A 7. heures , M. l'Intendant fe rendit à l'Hôtel
de Ville; le Major fit défiler le Régiment par
Compagnies , qui fe mit en bataille fur la Place
Royale , du côté droit qu'occupoit la Cavalerie
les deux Bataillons du Régiment de Richelieu .
étoient en bataille de l'autre côté , M. de Bauffan
à la droite de M. le Maire & le Corps de Ville ,
fe rendirent à la Place Royale , précedez des Gardes
, &c. les Trompettes & Hautbois , avec la
Compagnie des Arts & Métiers , les Maffiers &
Portiers La Compagnie des Arts & Métiers fit .
P'enceinte du Feu ; M. l'Intendant & le Corps de
Ville en firent trois fois le tour. Les Gardes de
PHôtel de Ville prefenterent des Flambeaux à
M. l'Intendant , à M. le Maire , à M. le Lieutenant
Colonel du Régiment de Richelieu , à
Mrs Poignand de Lorgere & Forien, plus anciens
Pairs & Echevins ; ils allumerent le Feu , au bruit
des Canons , des Tambours Hautbois & Trompettes
. M. l'Intendant & Mrs de l'Hôtel de Ville
Le
612 MERCURE
DE FRANCE
.
fe rendirent au Logis de M. Rigoumier, Echevin,
LaSymphonie étoit placée fur un desAmphithéatres
qu'on avoit fait conftruire autour de la Place
Royale. Le devant du Logis de M. Rigoumier
étoit illuminé de Flambeaux , Bougies & Lampions
, qui par leurs difpofitions repréfentoient
les Armes du Roi , de la Reine & de Monfeigneur
le Dauphin ; Madame l'Intendante , accompagnée
d'un grand nombre de Dames de
condition , s'y étoit rendue , Mrs de Ville leur
frent fervir quantité de Rafraîchiffemens & les
régalerent d'uneSymphonie à laquelle répondirent
les Trompettes , Fifres & Tambours. Le Feu
d'artifice commença fur les 7. heures & demie
& fut varié par differentes figures , d'une grande
quantité de Gerbes , de Flambeaux , de Pots à
Feu , de Soleils , & de tout ce que l'art peut inventer
; un prodigieux mêlange de Fufées de
toutes efpeces partoient continuellement de ce
Feu, qui dura près de 2. heures pendant lefquelles
il fut fait trois décharges de l'Artillerie . Après
le Feu, M.le Maire , toûjours animé de la même
ardeur donna un magnifique foupé au Corps de
Ville & aux Officiers de la Milice Bourgeoife; les
Officiers du Régiment de Richelieu & plufieurs
perfonnes de confideration refterent chez M. l'Intendant
, qui fit fervir plufieurs tables , avec´autant
de gout que de magnificence , &c. Les Habitans
commencerent leurs Illuminations auffi-
τότ que l'artifice eut été tiré , les ruës furent remplies
de feux , toutes les fenêtres couvertes de
Lampions & d'autres lumieres ; les rues pleines
d'un Peuple infini retentirent pendant toute la
nuit de cris d'allegreffe.
avec impatience les ordres de faire éclater leur joye
à l'heureufe
MAR S. 1736.
607
>
Pheureuſe Naiffance de Monfeigneur le Dauphin ,
qui met le comble aux defirs de la France , & rem
plit les voeux de tous les peuples , les reçûrent le
12. Septembre. M. Babinet , Maire , & Mrs. les
Echevins les communiquerent à M. de Bauffan
Intendant de la Province, qui venoit de recevoir
les mêmes ordres , le Te Deum fut indiqué par
M. l'Evêque au 22. & le Feu de joye au même
jour. Mrs du Corps de Ville firent travailler aux
préparatifs d'un Feu dont la décoration repré →
fentoit le Temple de la Felicité. Il étoit à l'Italienne,
à quatre faces , de 18. piés en quarré , &
de 19. d'élevation , terminé par une Plate- forme
couronnée d'un appui de 3. piés de haut. On
voyoit au milieu une Piramide fur fon Piédeſtal
de 22. piés de hauteur , peinte en marbre blanc
& jafpé , ornée dans la bafe d'Armoiries , de
Fleurs de Lys & de Dauphins. Chaque face du
Temple formoit un Arc de Triomphe , orné do
deux colomnes en marbre jafpé fur leurs Piédeftaux
en marbre blanc , le tout d'Ordre Dorique.
Les Bafes & Chapiteaux & les ornemens de
la Frife étoient en or ; le milieu de la Corniche
portoit une figure peinte fur l'appui qui couronnoit
la Plate-forme.
La face du côté de l'Hôtel de Ville repréſentoit
un Arc de Triomphe confacré au Roi , avec
cette Infcription : Regi Major Urbis & Ediles
pofuêre, mife au haut du Piédeſtal de la Piramide
avec les Armes de France. La figure du milieu
repréfentoit la Felicité couronnée de fleurs , une
main appuyée fur une Médaille où étoit peint le
Portrait du Roi , avec l'Infcription : Ludovicus
Decimus Quintus Francia Navarra Rex
ayant dans fon giron des fruits , des fleurs , des
perles , des pierreries & une Bourfe panchée d'ou
Le répandoient des Pieces de Monnoye & des
pierreries.
Los
608 MERCURE DE FRANCE .
Les côtés de l'appui de la Plate-forme étoient
ornés d'efpace en efpace de Feftons pendans de
Aeurs & de fruits , & d'autres de branches d'oliviers.
Au -deffous du Chapiteau de chaque colomne
étoit attaché un Médaillon , avec une Deviſe
en camayeux.
Le corps de la premiere Devife repréſentoit le
Roi fur fon Trône , ayant à fes côtés un jeune
enfant , repréfentant le Dauphin , & pour Inf
cription , ces mots tirés du 131. Pleaume : Filii
tui in aternum fedebunt fuper fedem tuam .
La feconde Devife repréfentoit plufieurs jeunes
Oliviers , avec l'Infcription tirée du Pfeaume 127 .
Sicut novella olivarum .
La troifiéme face étoit dédiée à la Reine , avec
cette Infcription Regina , & les Armes de France
& celles de la Reine.
La figure du milieu repréfentoit Junon couronnée
, tenant un Sceptre d'une main & de l'autre
des Couronnes. Cette Deeffe , qui felon les
Poëtes , diftribuoit les honneurs , les richeffes , la
gloire , &c. & qui préfidoit aux Mariages , paroiffoit
préfenter à Monfeigneur le Dauphin , les
Couronnes qui lui font dues. L'appui de la Plateforme
étoit orné de feftons compofez de Sceptres
& de Couronnes.
La premiere Devife , un Sep de Vigne chargé
de raifins , avec cette Infcription tirée du Pfeaume
127. Sicut vitis abundans . La feconde , un
Grenadier & des Grenades , Felix prole fuâ . Les
deux autres faces étoient dediées à Monfeigneur
le Dauphin , avec l'Infcription , Sereniffimo Delphino
, & les Armes du Dauphin fermées d'une
Couronne de Dauphin à 3. branches.
La figure d'une de ces faces repréfentoit Minerve.
Les côtez de l'Appui étoient ornez de
quatre Médailles de nos Rois , dont Minerve
femblait
MARS. 1730. 809
fembloit tracer à Monfeigneur le Dauphin les
vertus heroiques , la fainteté de S. Louis , la va→
leur d'Henry IV . la juftice de Louis XIII . & la
gloire de Louis le Grand , peintes en Camayeux.
La premiere Devife , un Soleil formant un Parelie
, avec l'Infcription De lumine lucet. La ſeconde
Devife , deux grands Aigles fuivis d'un Aiglon
qui apprend à s'approcher du Soleil . Neque
imbellem progenerant aquila columbam.
La figure du milieu de l'autre face , repréfen
toit Apollon la Lyre à la main & des Livres à fes
pieds , qui comme Dieu des Sciences & des Arts,
femble demander la protection de Monfeigneur
le Dauphin , afin qu'ils fleuriffent à l'avenir comme
ils font fous le regne du Roy. Les côtez de
P'Appui étoient ornez de Feftons , compofez
d'Inftrumens fervant aux Arts Liberaux . La premiere
Devife, un Soleil Levant qui fait éclore ies
Aeurs d'un Parterre , avec cette Infcription , Re-
Treat ortu. La feconde , le Sceptre de France
avec la Fleur de Lys, & ces mots tirez du chapi
tre 48. de la Genefe , Nec auferetur sceptrum
de Juda.
La Compagnie d'Arts & Métiers fut comman
Hêe le 17. & le 20. le Régiment de Milice Bourgeoife
& la Cavalerie , prirent les armes , & le
Corps de Ville fit une nouvelle Ordonnance pour
les Illuminations & la propreté des rues . le 21 .
dès le matin la Cloche de l'Hôtel de Ville fut fonnée
la joye parut de toutes parts , & on entendit
de tous côtez des réjouiffances & des accla
mations generales. fur les 7. heures du foir le
Major de la Milice fit battre aux champs , les
Canons furent tirez , toutes les Cloches fonnerent
, & la Ville fut illuminée .
Le 22 . à 4. heures du matin ou fit une falve
de tous les Canons de la Ville & de nombre de
Boëtes
610 MERCURE DE FRANCE .
1
Boëtes ; les Cloches continuerent de forner , &
tous les peuples manifefterent leur joye par des
acclamations redoublées de Vivé le Roi , vive la
Reine , vive Monfeigneur le Dauphin. Sur les
8. heures les Maire & Echevins , Bourgeois &
Officiers fe rendirent à l'Hôtel de Ville ; ils. y fu
rent reçûs au bruit des acclamations mêlées du
fon des Tambours , Trompettes & Hautbois de
la Ville , & par la Compagnie des Arts & Métiers
en habit de ceremonie.
Le Maire de la Ville , toûjours plein de zele
pour le fervice du Roi , parla avec beaucoup d'éloquence
fur les avantages que la Ville devoit attendre
de la grace particuliere que Dieu vient
d'accorder à la France , &c. Enfuite le Corps de
Ville fe rendit en l'Eglife Cathédrale , precedé
des Gardes de S. A. S. le Prince de Conty , des
Gardes & Gagiftes de l'Hôtel de Ville , vétus de
leurs cafaques , la Compagnie des Arts & Métiers,
les Trompettes & Hautbois de la Ville les préce
doient le Régiment de la Milice Bourgeoife &
la Cavalerie ayant leurs armès hautes bordoient
les rues. La Compagnie des Arts & Métiers entra
avec le Corps de Ville au fon des Tambours
& des Trompettes dans l'Eglife de S. Pierre , dont
le Frontifpice étoit tendu & orné des Armes du
Roi , de la Reine & de Monfeigneur le Dauphin
en Broderie. Les Murs & les Piliers couverts de
Tapifferies & de Tableaux d'efpace en efpace. Le
Préfidial qui avoit à fa tête M. de Bauffan , Inrendant
& en place de l'autre côté du Corps de
Ville. M. de Foudras , Coadjuteur , officia pontificalement
au Te Deum chanté en Mufique au
bruit de differentes falves de Canons & de Boëtes,
auquel M. l'Evêque affifta . Le Régiment de Richelieu
, qui étoit en bataille fur la Place près de
Eglife, y répondit par trois décharges de Mouf
queterie
MARS. 1730. 611
queterie , & tous les Habitans par les démonftrations
d'une grande joye. Le Corps de Ville fut
régalé fplendidement à dîner avec plufieurs autres
perfonnes de diftinction chez le Maire.
:
Sur les 6. heures , les Maire , Echevins , Bourgeois
& Officiers du Corps de Ville , ſe rendirent
en l'Hôtel de Ville qui étoit illuminé en dedans
& en dehors par des Flambeaux , Bougies , Lampions
& Luftres on avoit placé à la principale.
porte de l'Hôtel de Ville & dans les Cours , plufeurs
Fontaines de vin qui coulerent tout le jour,
ainfi que celles qu'on avoit établies aux quatre
Avenues de la Place Royale & à l'Hôtel de M. le
Maire.Ledeffus de la potte de l'Hôtel deVille étoit
couvert d'un grand nombre deFlambeaux , Bougies
& Lampions, qui formoient lesArmes du Roi , de
la Reine & de Monfeigneur le Dauphin.
A 7. heures , M. l'Intendant fe rendit à l'Hôtel
de Ville; le Major fit défiler le Régiment par
Compagnies , qui fe mit en bataille fur la Place
Royale , du côté droit qu'occupoit la Cavalerie
les deux Bataillons du Régiment de Richelieu .
étoient en bataille de l'autre côté , M. de Bauffan
à la droite de M. le Maire & le Corps de Ville ,
fe rendirent à la Place Royale , précedez des Gardes
, &c. les Trompettes & Hautbois , avec la
Compagnie des Arts & Métiers , les Maffiers &
Portiers La Compagnie des Arts & Métiers fit .
P'enceinte du Feu ; M. l'Intendant & le Corps de
Ville en firent trois fois le tour. Les Gardes de
PHôtel de Ville prefenterent des Flambeaux à
M. l'Intendant , à M. le Maire , à M. le Lieutenant
Colonel du Régiment de Richelieu , à
Mrs Poignand de Lorgere & Forien, plus anciens
Pairs & Echevins ; ils allumerent le Feu , au bruit
des Canons , des Tambours Hautbois & Trompettes
. M. l'Intendant & Mrs de l'Hôtel de Ville
Le
612 MERCURE
DE FRANCE
.
fe rendirent au Logis de M. Rigoumier, Echevin,
LaSymphonie étoit placée fur un desAmphithéatres
qu'on avoit fait conftruire autour de la Place
Royale. Le devant du Logis de M. Rigoumier
étoit illuminé de Flambeaux , Bougies & Lampions
, qui par leurs difpofitions repréfentoient
les Armes du Roi , de la Reine & de Monfeigneur
le Dauphin ; Madame l'Intendante , accompagnée
d'un grand nombre de Dames de
condition , s'y étoit rendue , Mrs de Ville leur
frent fervir quantité de Rafraîchiffemens & les
régalerent d'uneSymphonie à laquelle répondirent
les Trompettes , Fifres & Tambours. Le Feu
d'artifice commença fur les 7. heures & demie
& fut varié par differentes figures , d'une grande
quantité de Gerbes , de Flambeaux , de Pots à
Feu , de Soleils , & de tout ce que l'art peut inventer
; un prodigieux mêlange de Fufées de
toutes efpeces partoient continuellement de ce
Feu, qui dura près de 2. heures pendant lefquelles
il fut fait trois décharges de l'Artillerie . Après
le Feu, M.le Maire , toûjours animé de la même
ardeur donna un magnifique foupé au Corps de
Ville & aux Officiers de la Milice Bourgeoife; les
Officiers du Régiment de Richelieu & plufieurs
perfonnes de confideration refterent chez M. l'Intendant
, qui fit fervir plufieurs tables , avec´autant
de gout que de magnificence , &c. Les Habitans
commencerent leurs Illuminations auffi-
τότ que l'artifice eut été tiré , les ruës furent remplies
de feux , toutes les fenêtres couvertes de
Lampions & d'autres lumieres ; les rues pleines
d'un Peuple infini retentirent pendant toute la
nuit de cris d'allegreffe.
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Résumé : A Poitiers, [titre d'après la table]
En septembre 1736, Poitiers a célébré la naissance du Dauphin avec des festivités organisées par les autorités locales, dirigées par M. Babinet, Maire, et les Échevins, ainsi que M. de Bauffremont, Intendant de la Province. Les célébrations ont culminé le 22 septembre avec un Te Deum et un feu de joie. Le Corps de Ville a préparé un feu d'artifice sous la forme d'un Temple de la Félicité, mesurant 18 pieds de côté et 19 pieds de hauteur, orné de colonnes, de fleurs de lys et de dauphins. Chaque face du temple représentait un arc de triomphe avec des inscriptions et des figures symboliques. Les préparatifs incluaient des illuminations et des festivités publiques. Le 21 septembre, la cloche de l'Hôtel de Ville a sonné, annonçant les réjouissances. Le 22 septembre, une salve de canons et des acclamations ont marqué la journée. Le Maire et les Échevins se sont rendus à l'église cathédrale pour le Te Deum, accompagnés par diverses compagnies militaires et civiles. Après la cérémonie, un dîner somptueux a été offert aux membres du Corps de Ville. En soirée, un feu d'artifice a été tiré sur la Place Royale, précédé d'une procession incluant l'Intendant et les autorités locales. Le spectacle pyrotechnique a duré près de deux heures, accompagné de décharges d'artillerie. Après le feu d'artifice, le Maire a offert un souper aux membres du Corps de Ville et aux officiers. Les habitants ont illuminé leurs fenêtres et les rues, célébrant toute la nuit avec des cris de joie.
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13
p. 613-615
MORTS, NAISSANCES & Mariages.
Début :
Jean-Pierre Moret de Bourchenu, Marquis de Valbonnays, Seigneur de Peyre, Saint Jean [...]
Mots clefs :
Lieutenant, Roi, Comte
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
MORTS , NAISSANCES
& Mariages.
Ean- Pierre Moret de Bourchenu , Marquis de
Valbonnays , Seigneur de Peyre , Saint Jean
d'Octaveon , &c. Premier Preſident de la Chambre
des Comtes de Dauphiné , mourut à Grenoble
le 2. de ce mois , dans la 79e année de fon
age , étant né le 25. Juin 1651 .
Dame Marie Mallet , veuve de M. Gedeon
du Metz , Chevalier , Comte de Rofnay, Vicomte
de Perrian , Seigneur de Rance , Corbeil , Chalette
, Courcelles , &c. Confeiller du Roi en fes
Confeils , Prefident en la Chambre des Comptes
à Paris , Intendant & Contrôleur General des
Meubles de la Couronne , decedée le 4. Mars ,
en la 84° année de fon âge.
>
Dame Françoife Paparel , Epoufe de Mre Philippes-
Charles de la Fare , Chevalier de l'Ordre
de la Toifon d'or , Gouverneur des Villes &
Château d'Alais & Pays des Sevenes Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Lieute
nant General & Commandant dans la Province
du Languedoc , mourut en cette Ville le 7. de
ce mois , âgée de 34. ans.
Charles-Louis Lallemant , Chevalier , Comte
de Lerignan , mourut le 18. Fevrier , âgé de
73. ans.
(
Le 20. Henry Bouchay d'Orsay , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis , Brigadier des
Armées du Roi , Premier Capitaine des Grenadiers
du Régiment des Gardes Françoifes , mourut
à Paris , âgé de 49. ans. Sa Compagnie a été
donnéc
614 MERCURE DE FRANCE.
donnée à M. d'Herbouville , Capitaine dans le
même Régiment. M. de Boiffin , Premier Lieutenant
à monter & Ayde-Major , a eû la Compagnie
de ce dernier. M. de Gravelle , Lieutenant,
a obtenu l'Ayde- Majorité , & M. de Vaudreuil a
eû la Lieutenance de M. de Graville.
Dame Marguerite-Françoiſe Joffan , Epouſe
de François-Louis Martial , Comte Defmoutiers
de Merinville , Capitaine-Lieutenant des Gendarmes
de la Reine , accoucha le 26. Fevrier d'une
fille , qui fut nommée Jeanne,
-
Dame-Claude Louife de Lory , Epoufe de
Charles de Marteliere, Ecuyer, Seigneur de Chancey-
la-Corte , Orfeville , Vaux , Motteux , &c.
ancien Gouverneur pour le Roi de la Ville de
Langres , Confeiller , Secretaire du Roi , Maiſon,
Couronne de France & de fes Finances , accoucha
le 28. du même mois d'une fille , qui fut tenuë
fur les Fonts & nommée Marie -Louife-Charlotte
, par Guillaume-Charles le Févre , Seigneur,
de la Valette , Biars , la Salle , S. Remy , &c.
Gentilhomme Ordinaire de Madame la Dauphine
de Savoye, & par D.Marie- Marguerite Lhorte
Beaulieu , Epoufe d'Auguftin- Antoine Picart de
Mauny , Confeiller du Roi en fes Confeils , Maître
Ordinaire en fa Chambre des Comptes.
La nuit du 6. au 7. du mois dernier , Louis de
Bouchet , Comte de Montforeau , Marquis de
Sourches &c. Grand- Prevôt de France , époufa
Charlotte Antoinette de Gontaut de Biron , fille
de Charles Armand de Gontaut , Duc de Biron ,
Lieutenant General des Armées du Roi & Gouverneur
de Landau , & de Marie Antoinette de
Bautru-Nogent.
`Jacques Tanneguy le Veneur , Marquis de Til..
lieres™
MARS. 1730. 615
lieres , Sous-Lieutenant des Chevaux - Legers &
Gendarmes de la Reine , fils du Comte de Tillie
res , Brigadier des Armées du Roi , & de D. Michelle
Gabrielle Dugué de Bagnoles , époufa le
13. Mars Dile Michelle Julie Francoife d'Aubeterre
, fille de Louis- Pierre-Jofeph Bouchar d'Efparbes
de Luffan , d'Aubeterre , Comte de Jonfac
&c. Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de
Monfeigneur le Dauphin, Lieutenant General des
Provinces de Saintonge & Angoumois, & de feuë
Dame Françoiſe-Marie Henault ; la celebration
du mariage fut faite par l'Archevêque de Tours
& Mariages.
Ean- Pierre Moret de Bourchenu , Marquis de
Valbonnays , Seigneur de Peyre , Saint Jean
d'Octaveon , &c. Premier Preſident de la Chambre
des Comtes de Dauphiné , mourut à Grenoble
le 2. de ce mois , dans la 79e année de fon
age , étant né le 25. Juin 1651 .
Dame Marie Mallet , veuve de M. Gedeon
du Metz , Chevalier , Comte de Rofnay, Vicomte
de Perrian , Seigneur de Rance , Corbeil , Chalette
, Courcelles , &c. Confeiller du Roi en fes
Confeils , Prefident en la Chambre des Comptes
à Paris , Intendant & Contrôleur General des
Meubles de la Couronne , decedée le 4. Mars ,
en la 84° année de fon âge.
>
Dame Françoife Paparel , Epoufe de Mre Philippes-
Charles de la Fare , Chevalier de l'Ordre
de la Toifon d'or , Gouverneur des Villes &
Château d'Alais & Pays des Sevenes Maréchal
des Camps & Armées du Roi , Lieute
nant General & Commandant dans la Province
du Languedoc , mourut en cette Ville le 7. de
ce mois , âgée de 34. ans.
Charles-Louis Lallemant , Chevalier , Comte
de Lerignan , mourut le 18. Fevrier , âgé de
73. ans.
(
Le 20. Henry Bouchay d'Orsay , Chevalier
de l'Ordre Militaire de S. Louis , Brigadier des
Armées du Roi , Premier Capitaine des Grenadiers
du Régiment des Gardes Françoifes , mourut
à Paris , âgé de 49. ans. Sa Compagnie a été
donnéc
614 MERCURE DE FRANCE.
donnée à M. d'Herbouville , Capitaine dans le
même Régiment. M. de Boiffin , Premier Lieutenant
à monter & Ayde-Major , a eû la Compagnie
de ce dernier. M. de Gravelle , Lieutenant,
a obtenu l'Ayde- Majorité , & M. de Vaudreuil a
eû la Lieutenance de M. de Graville.
Dame Marguerite-Françoiſe Joffan , Epouſe
de François-Louis Martial , Comte Defmoutiers
de Merinville , Capitaine-Lieutenant des Gendarmes
de la Reine , accoucha le 26. Fevrier d'une
fille , qui fut nommée Jeanne,
-
Dame-Claude Louife de Lory , Epoufe de
Charles de Marteliere, Ecuyer, Seigneur de Chancey-
la-Corte , Orfeville , Vaux , Motteux , &c.
ancien Gouverneur pour le Roi de la Ville de
Langres , Confeiller , Secretaire du Roi , Maiſon,
Couronne de France & de fes Finances , accoucha
le 28. du même mois d'une fille , qui fut tenuë
fur les Fonts & nommée Marie -Louife-Charlotte
, par Guillaume-Charles le Févre , Seigneur,
de la Valette , Biars , la Salle , S. Remy , &c.
Gentilhomme Ordinaire de Madame la Dauphine
de Savoye, & par D.Marie- Marguerite Lhorte
Beaulieu , Epoufe d'Auguftin- Antoine Picart de
Mauny , Confeiller du Roi en fes Confeils , Maître
Ordinaire en fa Chambre des Comptes.
La nuit du 6. au 7. du mois dernier , Louis de
Bouchet , Comte de Montforeau , Marquis de
Sourches &c. Grand- Prevôt de France , époufa
Charlotte Antoinette de Gontaut de Biron , fille
de Charles Armand de Gontaut , Duc de Biron ,
Lieutenant General des Armées du Roi & Gouverneur
de Landau , & de Marie Antoinette de
Bautru-Nogent.
`Jacques Tanneguy le Veneur , Marquis de Til..
lieres™
MARS. 1730. 615
lieres , Sous-Lieutenant des Chevaux - Legers &
Gendarmes de la Reine , fils du Comte de Tillie
res , Brigadier des Armées du Roi , & de D. Michelle
Gabrielle Dugué de Bagnoles , époufa le
13. Mars Dile Michelle Julie Francoife d'Aubeterre
, fille de Louis- Pierre-Jofeph Bouchar d'Efparbes
de Luffan , d'Aubeterre , Comte de Jonfac
&c. Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de
Monfeigneur le Dauphin, Lieutenant General des
Provinces de Saintonge & Angoumois, & de feuë
Dame Françoiſe-Marie Henault ; la celebration
du mariage fut faite par l'Archevêque de Tours
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Résumé : MORTS, NAISSANCES & Mariages.
En mars 1730, plusieurs événements marquants ont eu lieu au sein de l'aristocratie française. Le 2 mars, Ean-Pierre Moret de Bourchenu, Marquis de Valbonnays et Premier Président de la Chambre des Comptes de Dauphiné, est décédé à Grenoble à l'âge de 79 ans. Dame Marie Mallet, veuve de M. Gedeon du Metz, Chevalier et Comte de Rosnay, est décédée le 4 mars à l'âge de 84 ans. Dame Françoise Paparel, épouse de M. Philippe-Charles de la Fare, Gouverneur des Villes et Château d'Alais, est décédée à l'âge de 34 ans. Charles-Louis Lallemant, Chevalier et Comte de Lerignan, est décédé le 18 février à l'âge de 73 ans. Henry Bouchay d'Orsay, Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis, est décédé à Paris à l'âge de 49 ans. Des naissances ont également été enregistrées. Dame Marguerite-Françoise Joffan, épouse de François-Louis Martial, Comte Desmoutiers de Merinville, a donné naissance à une fille nommée Jeanne le 26 février. Dame Claude Louise de Lory, épouse de Charles de Martelière, ancien Gouverneur de la Ville de Langres, a accouché d'une fille nommée Marie-Louise-Charlotte le 28 février. Des mariages ont eu lieu, notamment celui de Louis de Bouchet, Comte de Montforeau, avec Charlotte Antoinette de Gontaut de Biron le 7 mars, et celui de Jacques Tanneguy le Veneur, Marquis de Tillières, avec Diane Michelle Julie Françoise d'Aubeterre le 13 mars.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 615-634
ARREST, ORDONNANCE, &c.
Début :
Louis, par la grace de Dieu, Roi de France, &c. Salut. Notre amé & féal Alexandre Prevôt [...]
Mots clefs :
Arrêts, Ordonnance, Roi, Compagnie des Indes, Procureur général, Expédition, Droits, Syndics, Actions, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARREST, ORDONNANCE, &c.
ARRESTS ,
ORDONNANCE , & c.
Ouis, par la grace de Dieu , Roi de France ;
Louis,par &c. Salut. Notre amé & féal Alexandre Prevêt
, Chevalier , Seigneur de Gagemon , ancien
Capitaine au Regiment de Dragons d'Orleans , &
Chevalier de l'Ordre militaire de S. Louis , nous
a très-humblement fait expofer, qu'ayant l'honneur
d'appartenir , à titre de coufin , à deffunte
notre très-chere & très-amée coufine , Madame
Eleonore , Ducheffe de Brunfvik- Lunebourg ,
Ayeule maternelle de notre-très cher frere le
Roi de la Grande Bretagne , & de notre trèschere
Soeur la Reine de Pruffe , auxquels , comme
heritiers de cette Princeffe , la Terre & Seigneurie
d'Ollebreufe , fituée dans notre Royaume,
au Pays d'Aunis , appartient aujourd'hui ;
c'eft par cette confideration , & pour remettre ladite
Terre d'Ollebreufe dans la famille de cette
Princeffe , qu'il a plû à notre très- cher frere le
Į Roi
66 MERCURE DE FRANCE .
1
>
Roi de la Grande Bretagne & à notre très- chere
Sour la Reine de Pruffe, d'en faire don à l'expofant
par deux Brevets fignés de leurs mains , l'un
datté au Palais de Saint James le Novembre
1728. & l'autre à Berlin le 14.Decembre fuivant;
mais l'Expofant ne pouvant profiter de cette liberalité
, ni l'accepter fans notre permiffion , nous
avons bien voulu la lui accorder , ainſi qu'il eſt
justifié par la lettre de M. le Garde des Sceaux ,
& Secretaire d'Etat , dattée à Compiegne le 20,
May de la prefente année 1729, en confequence
de laquelle l'Expofant ayant accepté ladite Terre
d'Ollebreufe , après que les Miniftres de notre
très-cher frere le Roi de la Grande Bretagne ,
& de notre très - chere Soeur la Reine de Pruffe
ont eu depofé lefdits Brevets de don , chez le
Prevôt , Notaires à Paris , il nous a preſenté ſa
Requête, tendante à ce qu'il nous plût approuver
& confirmer ladite acception , à laquelle Requête
ayant joint l'expedition de ladite acceptation &
defdits Brevets de don ; enſemble les Lettres originales
à lui écrites par deffunte notre très - chere
& très-amée coufine , Madame Eleonore Ducheffe
de Brunfvik- Lunebourg , par lesquelles elle
a reconnu & qualifié l'Expofant , fon coufin , &
autres pieces juftificatives. Nous , par l'Arrêt de
notre Confeil d'Etat , rendu , Nous y étant , le
17. Septembre de la prefente année 1729. approuvant
& confirmant le don fait de ladite Terre ·
Olebreufe à l'Expofant par lefdits Brevets de
don , lui avons permis de prendre poffeffion de
ladite Terre , pour en jouir en toute proprieté &
en percevoir les fruits & revenus , tant ceux échus
pendant l'année 1728. & la prefente , que ceux
qui échoiront à l'avenir , avec deffenfes de le troubier
, fes heritiers ou ayans caufe , dans ladite
proprieté , poffeffion & joüiffance , & ordonne
que
MARS. . 1730. 617
-
que fur ledit Arrêt toutes Lettres Patentes ne
ceffaires feroient expediées , lesquelles Lettres
l'Expofant nous a fupplié de lui accorder ; &
voulant le traitter favorablement, en confideration
de la memoire de deffunte notre très chere &
très amée coufine , Madame Eleonore Ducheffe
de Brunfvik-Lunebourg , à laquelle il avoit l'honneur
d'apartenir,à titre de coufin , & des fervices
qu'il nous a rendus en qualité de Capitaine dans
le Regiment de Dragons d'Orleans. A ces cauſes,
de l'avis de notre Confeil , & conformément
l'Arrêt d'icelui , dudit jour 17. Septembre 1729.
ci attaché fous le contrefcel de notre Chancellerie
, Nous , par ces prefentes fignées de notre
main , en approuvant & confirmant le don fait
à l'Expofant de ladite Terre d'Ollebreuſe , par
lefdits Brevets des Novembre & quatorze Decembre
1728. avons permis & permettons audit
Expofant de prendre poffeffion de ladite Terre ,
pour en jouir en toute proprieté , & en percevoir
les fruits & revenus tant ceux échus pendant
l'année 1728. & la prefente , que ceux qui échoiront
à l'avenir ; faifons deffenfes de troubler ledit
Expofant , fes heritiers ou ayans cauſe dans
ladite propriecé , poffeffion & jouillance : Si vous
mandons que ces prefentes vous ayez à faire enregiftrer
, & du contenu en icelles faire jouir &
ufer ledit Expofant pleinement & paiſiblement
nonobftant tous Edits , Declarations & autres
difpofitions à ce contraires , auxquelles nous
avons, en tant que de befoin, derogé & derogeons
ces prefentes ; car tel eſt notre plaifir . Donné
a Verfailles & c .
par
>
Tout ce qui eft énoncé dans l'Acte ci- deffus
établit pour M M. Prevôt , fortis d'une très-ancienne
nobleffe , une illuftration qui eft unique.
Mlle d'Ollebreuſe , devenue Ducheffe de Brunf
I ij
wik
9
618 MERCURE DE FRANCE.
vik , a reporté dans fa famille avec la Terre &
Seigneurie d'Ollebreufe , le prix de la vertu &
de fes grandes & rares qualités , elle les a decorées
d'une alliance affez étroite avec deux Maifons
fouveraines , qui par le progrès d'un fang
déja affermi fur tant de Trônes , affure encore
pour la fuite une pofterité Royale des plus nombreufes
, & le fils de M. Alexandre Prevoft , Seigneur
de Gagemon , âgé de treize à quatorze
ans , élevé parmi ces grands avantages de fa Maifon
, & aujourd'hui Seigneur d'Ollebreuſe , peut
concevoir pour lui & pour les fiens l'efperance
d'apartenir un jour à la plus grande partie des
Puiffances de l'Europe.
M. Louis Armand Prevoft , Marquis de l'Etoriere
, Meftre de Camp d'Infanterie , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis , a été
fondé d'une procuration fpeciale de M. Alexandre
Prevoft , Seigneur de Gagemon ; en vertu
de laquelle , & conjointement avec M. Jean Reck,
Envoyé du Roi d'Angleterre , Electeur d'Hannover
à la Diette de l'Empire , à Ratisbonne
étant alors à Paris , & avec M. Jean le Chambrier
, Miniftre du Roi de Pruffe auprès du Roi,
tous deux chargés des ordres précis de leurs
Maîtres , a obtenu la permiffion d'accepter en
faveur de M, Prevolt , Seigneur de Gagemon
fon iffu de germain , les dons de la Terre &
Seigneurie d'Ollebreufe , lefquels dons lui ont
été faits , à titre de coufin , tant par le Roi d'Angleterre
que par la Reine de Pruffe , comme heritiers
de feue Madame Eleonore , Ducheffe de
Brunfyik-Lunebourg , leur ayeule maternelle , &
dont il a l'honneur d'être parent très- proche ;
les Lettres Patentes fur Arrêt du Confeil , &
fcellées du grand Sceau , en ont été expediées
le 6. Octobre 1729. & enregistrées au Parlement
le 14 Decembre de la même année, ARMARS.
r736 ;
3 ARREST du 28. Novembre, qui ordonne que
les Piéces de trente deniers n'auront plus cours
que pour vingt-quatre deniers , les demis à proportion
; & que celles de vingt-un deniers feront
données & reçûes dans tous les payemens
pour le même prix de vingt-quatre deniers.
AUTRE du 6. Decembre , qui proroge l'exe
aution de celui du 5. Decembre 1728. jufques &
compris le dernier Decembre 1730. paffé lequel
tems le prix des anciennes efpeces & matieres d'or
& d'argent fera réduit ainfi qu'il l'eut dû être au
premier Janvier prochain.
AUTRE du 20. Decembre , qui difpenfe du
fervice de la Milice ceux qui aquereront des
Maîtriſes créées par les Edits des mois de No
yembre 1722. & Juin 1725.
'AUTRE du même jour , qui révoque celui du
18. Octobre dernier , & ordonne que les Droits
d'Entrée fur les Cacaos de l'Ile de Caraques feront
perçus fur le pied qu'ils font fixés par l'Arrêt
du 12. May 1693. & que les Cacaos prove
hans des Ifles & Colonies Françoifes acquiteront
les Droits reglés par les Lettres Patentes du mois
Avril 1717. &c.
AUTRE du 31. Decembre , qui ordonne que
ceux qui remettront aux Hôtels des monnoyes,
en Piaftres ou autres matieres d'or & d'argent ,'
venant des Pays Etrangers , jufqu'à concurrence
de dix mille livres , continueront d'être payés
jufqu'au premier Juillet prochain des quatre de
niers pour livre attribués aux Changeurs .
I iij
AU
620 MERCURE DE FRANCE.
AUTRE du 3. Janvier , qui proroge pendant
le courant de l'année 1730. la moderation accordée
par celui du 4. Janvier 1729. des Droits
de marc d'or , Sceau , enregistrement chez les
Gardes des Rôles , frais de reception & inſtallation
des Offices vacans ou de nouvelle création,
qui feront levés aux Revenus Cafuels.
ン
AUTRE du 21. Janvier au fujet des Billets que
l'on pourra prendre pour la Loterie établie pour
le remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville,
par laquelle le Roi ordonne que les Proprietaires
de Contracts de mille livres en capital & au - def
fus , ne pourront prendre de Billets au - deffous de
vingt fois , & que les Rentiers dont les Contracts
feront au-deffous de mille livres de capital , &
dont les Billets fetont par conféquent au-deffous
de vingt fols , ne pourront prendre qu'un Billet
pour chacun de leurs Contracts. Deffend auffi Sa
Majefté à aucuns Rentiers de prendre des Billets
au-deffus de vingt livres , à quelque fomme que
puiffe monter le capital de leurs Contracts , le
tout à peine de perdre leur mife , qui demeurera
jointe au fonds de ladite Loterie au profit des autres
Rentiers & c.
AUTRE du 31. Janvier , qui ordonne que les
Charbons de Terre , venant d'Angleterre , d'Ecoffe
& d'Irlande , ne payeront pendant un an ,
commencer du premier Fevrier prochain
que douze fols par Baril du poids de deux cens
cinquante livres, poias de marc.
J
AUTRE du 31. Janvier , qui décharge de la
Collecte des Tailles le nommé Naudin , Revendeur
de Sel à petites mefurès dans la Ville de Montreuil
- Bellay.
AUMARS.
1730. 621
ARREST du Parlement , qui déclare abufifs
quatre Brefs ou Décrets au fujet de la Légende
de Gregoire V I I.
Ce jour , les Gens du Roy font entrez , & M.
Pierre Gilbert de Voifins , Avocat dudit Seigneur
Roy , portant la parole , ont dit :
Meffieurs , après l'Arrêt folemnel que la Cour
rendit au mois de Juillet dernier fur nos Conclufions,
à l'occafion de l'Office de Gregoire VII ,
nous avions lieu de croire que nous n'aurions
plus d'autre devoir à remplir fur cet objet , &
que la Cour de Rome nous en laifferoit infenfiblement
perdre la mémoire.
Mais nous reconnoiffons avec douleur combien
nos efperances ont été trompées , à la vue d'un
Bref publié à Rome que nous avons entre les
mains , & dont on peut dire qu'il réduit en pra
tique la doctrine répandue dans l'Office de Gregoire
VII. en caffant par l'autorité Pontificale
tous Edits , Arrêts , Ordonnances , & autres Actes
émanez à ce fujet des Puiffances Séculieres
même Souveraines ; ce Bref entreprend de foûmettre
au Sacerdoce l'empire temporel des Souverains
; il exerce une autorité fuprême fur des
Actes revêtus du caractere de leur pouvoir ; il
attaque leur indépendance jufques dans fes fondemens
, & tend à leur ôter la voye de la défendre.
S'il eft un droit inféparable de la puiffance tem
porelle , émanée immédiatement de Dieu , c'eft
celui de fe maintenir par des voyes auffi indépendantes
que fon pouvoir même. Quand l'autre
Puiflance veut l'affujettir , elle ne peut fe refuſer
une legitime défenfe . Mais plus Pentrepriſe fera
foûtenue d'un caractere augufte & venerable, plus
elle fçaura garder,en fe maintenant, une conduite
mefurée .
I iuj C'eft
621 MERCURE DE FRANCE.
C'eft fur ces grandes confidérations qu'est fon-
'dé l'Arrêt
que la Cour a rendu le 20. Juillet dernier.
Que pouvions -nous faire de moins que de
vous demander ce qu'il prononce ? aurions - nous
gardé le filence , & euffions-nous été capables
d'oublier jufqu'à ce point l'exemple & les maximes
de nos Peres ?
Que Rome eût placé un de fes Pontifes dans le
catalogue des Saints ; qu'elle eût loué dans fon
Office des vertus Chrétiennes & Ecclefiaftiques
des travaux Apoftoliques pour l'extirpation des
hérefies , pour le rétabliffement de la difcipline ,
& pour la réforme des moeurs notre miniftere
n'eût point eû à s'élever. Mais ce qui a dû l'exciter
, c'eft de voir fous le titre d'un Office Ecclefiaftique
, publier l'empire de la Cour de Rome
fur le temporel & fur la Majefté des Souverains.
>
En nous élevant contre cet Office nous n'avons
point cherché à attaquer la Puillance dont
il pouvoit être émané. On ne nous a point vâ
mettre en question le pouvoir dont elle eft en
poffeffion dans l'Eglife , de décerner un culte &
des prieres confacrées à la memoire de ceux
qu'elle juge dignes de la vénération des Fideles .
Avec la même retenuë votre Arrêt s'eſt borné à
fupprimer une Feuille qui bleffoit ce qu'il y a de
plus inviolable parmi nous , & à prendre de juftes
précautions pour empêcher qu'à l'avenir on
ne pût introduire , à l'infçu des Magiſtrats , des
nouveautez fi dangereufes.
Un Arrêt fi fage & fi mefuré devient cependant
aujourd'hui l'objet d'une entrepriſe fur la
Puiffance Séculiere , puifqu'on ne fçauroit méconnoître
qu'il eft compris & défigné dans le
Bref. Nous n'avons , Meffieurs , dans cette occafion
d'autre interêt à vous propofer que celui de
mos Loix & de nos maximes ; elles trouvent toujours
MARS. 17307 623
jours en elles -mêmes des reffources pour fe main
tenir.
Pour ufer de la voye qu'elles nous ouvrent
nous avons l'honneur de demander à la Cour
d'être reçûs'appellans comme d'abus de ce Bref
& qu'en prononçant fur fon abus manifefte , il
foit défendu de le recevoir , de lè diftribuer , &
d'en faire aucun ufage. C'eſt le remede le plus
ordinaire & le plus fimple que nos moeurs ayent
introduit les occafions de ce genre.
pour
Il a paru fur la même matiere d'autres Brefs
contre des Mandemens de quelques Prélats du
Royaume. Nous les remettons tous fous les yeux
de la Cour & comme il ne nous eft pas permis
de garder le filence , fur tout ce qui peut intereffer
directement ou indirectement l'autorité du
Roy & les maximes de la France , notre miniftere
vous demande auffi de déclarer abufifs cès
Brefs dont la feule lecture fuffit pour juftifier les
Conclufions que nous prenons à ce fujet.
Pour ne rien obmettre des vues que notre devoir
nous infpire , il nous refte à vous propofer
d'ordonner que l'Arrêt du 20. Juillet , par lequel
la Cour a pris les plus fages précautions pour
prévenir les conféquences de l'Office de Gregoire
VII . foit executé felon fa forme & teneur : en y
ajoûtant des défenfes générales de recevoir aucuns
Brefs ou autres Actes de la Cour de Rome ,
moins qu'ils ne foient revêtus de Lettres Patentes
du Roy , excepté les Expéditions ordinaires qui
regardent les Particuliers.
de nou-
Ces défenfes fondées fur nos libertez & fur les
Loix du Royaume , fubfiftent toujours de droit
parmi nous : mais fuivant les conjonctures fouvent
la Cour a pris ſoin de les prononcer
veau. Elles font en même tems un préſervatif &
uine proteftation folemnelle contre ce qui peut
ΤΥ furvenir
624 MERCURE DE FRANCE.
furvenir , & on en tire l'avantage d'être en droit
de le négliger.
C'eft avec regret qu'on fe voit forcé à renouveller
ces précautions fous un des plus faints
Pontifes que l'Eglife ait vû élevés fur la Chaire
de faint Pierre. Digne des tems Apoftoliques , il
nous retrace l'image de fes premiers Prédéceffeurs.
Si le danger d'une opinion qué des fiécles plus
récents ont vû naître dans la Cour de Rome
tient encore aujourd'hui la France attentive à s'en
préferver , elle n'en demeure que plus fidellement
attachée aux véritables droits du faint Siège. Elle
les revere fur la foi des verités les plus certaines
& les plus refpectables de la Religion : elle en fait
le principal fondement de fa doctrine ; & fi elle
perfifte inviolablement dans fes maximes , c'eſt
qu'elle trouve dans les mêmes fources ce qui fert
a les foûtenir.
Nous laiffons , Meffieurs , à la Cour les exemplaires
des Brefs , & les Conclufions que nous
avons cru devoir prendre.
Les Gens du Roi retirez.
Veu l'Imprimé du Decret ou Bref du Pape , intitulé
, Declaratio Nullitatis , Edictorum , Mandatorum
, Praceptorum , Ordinationum , aliorumque
Geftorum per Magiftratus feu Officiales
Miniftros Saculares vel alias à Laïca Poteftate
ejufve nomine adverfus Decretum extenfionis
Officii Santi Gregorii Papa feptimi ad
univerfos Chrifti Fideles qui Horas Canonicas
tenentur à SS. D. N. Benedido , Divinâ Providentiâ
, Papa XIII . nuper_editum cum illorum
omnium revocatione , caffatione & abolitione
daté du 19. Decembre 1729. avec la publication
faite à Rome le même jour. Veu auffi trois autres
Brefs ou Decrets datez des 17. Septembre , 8.
Octobre
MARS. 1730. 625
.
Octobre & 6. Decembre 1729. ayant chacun
pour titre , Revocatio & annullatio Ordinationum
contentarum in quibufdam foliis Gallico
idiomate impreffis fub titulo : Mandement , &c .
Veu pareillement l'Arrêt de la Cour du 20. Juillet
1729. & les Arrêts des 15. May 1647. 9.
May 1703. premier Avril 1710. & 16. Decembre
1716. enfemble les Conclufions par écrit du
Procureur General du Roy , la matiere miſe en
déliberation. La Cour reçoit le Procureur General
du Roy appellant comme d'abus deſdits Brefs
ou Decrets ; faifant droit fur ledit appel , dit
qu'il y a abus. En conféquence , enjoint à tous
ceux qui en ont ou pourront en avoir des exemplaires
, de les apporter au Greffe de la Cour pour
y être fupprimez. Fait très-expreffes inhibitions-
& défenfes à toutes fortes de perfonnes , de quelqualité
& condition qu'elles foient , de recevoir
faire lire , publier , imprimer , diftribuer , ni autrement
mettre à execution , directement ni indirectement
, de quelque maniere & fous quelque
prétexte que ce puiffe être, lefdits Brefs ou De- ' .
crets , ni pareillement aucunes Bulles , Brefs ou
autres Expeditions émanées de la Cour de Rome
fans Lettres Patentes du Roy enregistrées en la
Cour , pour en ordonner la publication , à l'ex-'
ception néanmoins des Brefs de Pénitencerie
Provifions de Bénéfices & autres Expeditions ordinaires
concernant les affaites des Particuliers
lefquelles s'obtiennent en Cour de Rome , fuivant
les Ordonnances & Ufages du Royaume, Fait
auffi défenſes à tous Libraires , Imprimeurs , Colporteurs
& autres , d'imprimer ou faire imprimer
, vendre , débiter ou autrement diftribuer
aucunes Bulles , Brefs ou autres Expeditions de
Cour de Rome , fans Lettres Parentés du Roy enregiſtrées
en la Cour , qui en ordonnent la Pu-
I vj
blication >
•
627 MERCURE DE FRANCE:
›
blication , à peine de 500. livres d'amende , mé
me de déchéance de leur Maîtriſe & Vacation
& autres plus grandes peines , s'il y échet ; au fur--
plus ordonne que l'Arrêt du 20. Juillet 1729. fera
executé felon fa forme & teneur fait défenfes
d'y contrevenir - fous les peines y contenues ::
Ordonne en outre que le prefent Arrêt ſera inſcrit
dans le Régiftre de la Communauté des Libraires
& Imprimeurs de cette Ville de Paris
envoyé dans les Bailliages & Senéchauffées du
Reffort , pour y être lû , publié & enregistré , &
affiché par tout où befoin fera. Enjoint aux Sub
ftituts du Procureur Général du Roy d'y tenir la
main , & dans certifier la Cour dans un mois.
Fait en Parlement le 23. Fevrier 1730. Signé
YSABEA U.
ARREST du 14. Fevrier , qui déclare ce-
Jui du 12. Avril 1723. & autres rendus pour les.
Manufactures d'Elbeuf , Louviers , Dernetal &
Orival , communs pour la Manufacture des Frocs
de Bolbec..
AUTRE du même jour , qui proroge jufqu'au
dernier Avril 1730. le délay accordé par l'Arrêt
du 23. Août 1729. pour le Contrôle des Actes
de Foy & Hommage.
AUTRE du même jour , qui ordonne qu'à
Commencer du 19. Mars 1730. jufqu'à la fin du
Bail de Carlier , il ne fera perçû fur les Sardines
venant de la Province de Bretagne en Anjou
que 4. livres 15. fols 6. deniers par Barrique du
poids de trois cens livres , pour tous Droits d'En
trée , d'Abord & de Confommation.
ARREST du Parlement , qui ordonne qu'un
Libelle
23
MARS. 173.0. 627
Libelle fera laceré & brûlé. Ce jour , les Geas
du Roi font entrez , & Maître Pierre Gilbert de
Voifins , Avocat dudit Seigneur Roi portant la
parole , ont dit :
Meffieurs , la lecture du Libelle que nous dé
ferons à la Cour lui fera connoître aiſément'
quelles en font les confequences pernicieufes , &'
combien il y a lieu de le réprimer.
C'eſt un imprimé fans aveu fous le titre de Remontrances
addreffées à Monfieur l'Archevêque
de Paris , par les Fideles de fon Diocèſe. Ainfi
un Auteur anonime du fond de fon obſcurité ,
entreprend de faire parler un peuple entier , &
fous prétexte de lui prêter fes paroles , effaye en
effet de lui infpirer les fentimens & fes maximes
féditieufes.
Loin d'appercevoir dans cet ouvrage la retenuë
& le refpect dont l'Auteur devoit au moins affecter
de conferver l'apparence , on n'y voit que
témerité , qu'emportement & que fcandale. Il
ne fe contente pas de fe déclarer contre l'Ordonnance
de Monfieur l'Archevêque de Paris du 29°
Septembre dernier , il attaque en même-temps
fa perfonne & la droiture de fes intentions . Nous
vous plaindrions , dit le Libelle , Si vous n'êtiez
que féduit. Mais nôtre foi ... s'eft apperçue
du piege qu'on lui veut tendre , &c. Affectations,
déguifemens , mauvaiſe foi , fauffes infinuations,
détours artificieux ; ce font les expreffions injurieufes
qu'on y trouve à chaque page contre ce
Prélat.
Les Evêques de France en general font encore
moins épargnez . Sans égard ni pour leur dignité .
ni pour leurs perfonnes , on met en oeuvre les
couleurs les plus noires pour les décrier. Il n'eft
point d'invectives ni de traits envenimez qu'on ne
raffemble contr'eux . Pour comble d'attentat on
ofe
625 MERCURE DE FRANCE .
ofe s'élever contre le Corps même de l'Epiſcopat ,
& il femble qu'on aſpire à le rendre odieux &
méprifable.
A ce caractere fe reconnoît d'abord un Libelle
diffamatoire , qui par fa nature exige toute la fe→
verité des Loix.
Prévenu d'ailleurs par l'excès de fa paffion
l'Auteur s'abandonne à des déclamations contre
la Conftitution Unigenitus , qui ont été tant de
fois condamnées par vos Arrêts . Il s'éleve encore
davantage contre les explications folemnelles de
1720. que feu Monfieur le Cardinal de Noailles a
lui- même publiées. Il les traite d'ouvrage tiffu
des plus indignes artifices , & il reproche à Monfieur
l'Archevêque de Paris d'en copier les mife-.
rables défaites : oubliant en cet endroit les éloges
qu'il donne ailleurs à Monfieur le Cardinal de
Noailles , & cenfurant fa conduite pour décrier
celle de fon fucceffeur.
ع ق م
Mais ce qui merite fur tout d'attention la plus.
ferieufe de la Cour , c'eft le danger des faux principes
qu'on ne craint point de mettre au jour dans
ce Libelle. Sans parler de la témérité & de l'artifice
avec lefquels il s'explique fur les faits qui
regardent les anciens troubles de l'Arianifme
l'Auteur avance fans détour qu'il eft des occafions
où le Pasteur doit obéir à fes oüailles ,
le Corps de l'Epifcopat fe foumettre à quelques ,
unsde fes membres . Il eft faux , dit-il ailleurs
qu'en toute circonflance l'autorité ( du Chef&
du Corps des Pasteurs ) doivent rendre notre
foumiffion tranquille & exempte de fcrupule.
Après tout , dit-il encore & fe font fes propres
termes pourquoi ne défendrions - nous pas la
verité contre le Pape & contre tous les Evêques,
s'ils la combattoient en effet ? S'expliquer ainfi ,
c'eſt annoncer ouvertement que le Corps de l'Epifcopat
MARS. 1730. 629
pifcopat peut tomber dans l'erreur & l'enfeigner
qu'il peut être inftruit , corrigé , jugé même par
le peuple. C'eſt le but que l'Auteur femble s'être
propofé dans fon ouvrage. Et peut -on s'empêcher
de reconnoître que c'eft travailler à détruire toute
fubordination & toute Hierarchie Ecclefiaftique ,
ou plutôt à renverfer les fondemens de l'autorité
infaillible de l'Eglife , en introduiſant dans for
fein les principes des Sectes qui s'en font féparées
dans les derniers fiecles ?
Que ferviroit-il de s'étendre davantage fur un
Libelle qui contient des principes dont on ne
fçauroit étouffer trop promptement les fémences
dangereufes C'eft l'objet des Conclufions que
nous laiffons à la Cour avec l'ouvrage dont notre
miniftere lui demande la condamnation la plus
rigoureufe.
Les Gens du Roy retirez :
Vu le Libelle intitulé : Remontrances des Fideles
du Diocefe de Paris , à Monseigneur leur
Archevêque , au fujet de fon Ordonnance du 29.
Septembre 1719. & à la fin , A Paris ce 26 Octo
bre 1729. Enſemble les Conclufions par écrit du
Procureur General du Roi. La matière mife en
déliberation :
La Cour a ordonné & ordonne que ledit Libelle
fera laceré & brûlé dans la Cour du Palais ,
au pied du grand efcalier d'icelui, par l'Executeur
de la Haute Juftice ; fait très -expreffes inhibitions
& défenfes à tous Imprimeurs & Libraires , Colporteurs
& autres , de l'imprimer , vendre , dé
biter ou autrement diftribuer ; enjoint à ceux qui
en ont ou pourroient avoir des Exemplaires , de
les apporter inceffamment au Greffe de la Cour ,
pour y être fupprimez ; ordonne qu'à la requête
du Procureur General du Roi , il fera informé
pardevant Maître Philibert Lorenchet Confeiller
pour
630 MERCURE DE FRANCE:
"'
pour les témoins qui pourroient être entendus
dans cette Ville, & à la pourfuite & diligence des
Subftituts du Procureur General du Roi , pardevant
les Lieutenans Criminels , ou autres Officiers
des Bailliages & Sénechauffées des Lieux pour les
témoins qui y feroient entendus , contre les Auteurs
dudit Libelle , & ceux qui l'auroient imprimé
, vendu , débité ou autrement diftribué , pour
les informations faites rapportées & communiquées
au Procureur General du Roi être ordonné
ce que de raifon Ordonne en outre que copies
collationnées du prefent Arrêt feront envoyées.
aux Bailliages & Sénechauffées du Reffort , pour
y être lûes , publiées & enregistrées , & affichées
par tout où befoin fera ; Enjoint aux Subftituts
du Procureur General du Roi d'y tenir la main &
d'en certifier la Cour dans un mois . Fait en Parlement
le 23. Fevrier 1730. Signé , YSABEAU.
Et le 23. Fevrier 1730. onze heures du matin,
à la levée de la Cour , le Libelle " mentionné
a été laceré & jetté au feu par l'Executeur de
La Haute-Jufice , au bas du grand Efcalier du
Palais , en prefence de nous Marie Dagobert
Tfabeau , l'un des trois premiers & principaux
Commis pour la Grand Chambre , affifté de deux
Huiffiers de ladite Cour. Signé , YSABEAU.
ORDONNANCE DU ROY , du 2 5. Fevrier ,
pour faire faire par les Intendans , ou ceux qui
feront par eux commis une Revûë generale des
Troupes de Milice.
"
ARREST du 7. Mars, qui autorife les Syndics
& Directeurs de la Compagnie des Indes , à établir
une Loterie pour rembourfer au Public , fur
le pied de Trois mille livres , trois cens trente
Actions par mois , voici la teneur de l'Arrêt. Sur
la
MARS. 1730 631
la Requête prefentée au Roi , en fon Confeil , par
les Syndics & Directeurs de la Compagnie des
Indes , contenant , qu'ils voyent avec peine les
variations qui arrivent de temps en temps fur le
prix des Actions de ladite Compagnie , & que
pour obvier à cet inconvenient , qui allarme un
grand nombre de Familles qui ont été obligées
de placer en Actions les fonds provenans des rembourfemens
qui leur ont été faits , ils fe propofent
de foûtenir le prix de l'Action fur un pied
proportionné à fon revenu , par le moyen d'une
Loterie , s'il plaift à Sa Majefté les y autorifer.-
Vu ladite Requête & le plan de ladite Loterie :
Ouy le rapport du Sieur le Peletier Conſeiller
ordinaire au Confeil Royal , Controlleur generaf
des Finances , Sa Majeſté étant en fon Conſeil , a
erdonné & ordonne ce qui fuit.
ARTICLE PREMIER.
Les Syndics & Directeurs de la Compagnie
des Indes auront la faculté d'établir une Loterie
pour retirer du Public Trois cens trente Actions
tous les mois.
I I.
Lefdites Trois cens trente Actions feront payées
fur le pied de Trois mille livres l'Action .
I I I.
Ceux qui voudront mettre à cette Loterie ,
payeront dix livres pour chaque Billet ; & la
Loterie fera fermée , quand le nombre de quarante
neuf mille cinq cens Billets aura été rempli.
I V.
La Loteric fera tirée le cinquième jour de cha
que mois , dans la Salle de l'Hôtel de la Compagnie
des Indes , en prefence des Sieurs Infpecteurs,
Syndics & Directeurs de ladite Compagnie,
& de ceux des Intereffez qui voudront s'y trouver.
V
632 MERCURE DE FRANCE.
V.
Chacun des trois cens trente premiers Billets
qui fortiront de la roue , operera le payement
comptant d'une Action fur le pied de Trois mille
livres , fur laquelle fomme il fera retenu dix liv.
pour les frais : Et fera par le Secretaire de la Compagnie
tenu un Regiſtre paraphé par l'un des S
Infpecteurs , où feront enregistrez les numero des
Billets à mesure qu'ils feront appellez ; lequel
Registre demeurera au Secretariat ,
pour y avoir
recours en cas de befoin .
V I.
Les deniers feront reçûs par les perfonnes qui
feront à ce prépofées par déliberation de ladite
Compagnie , du nom defquelles le Public fera
averti par des Affiches .
VII .
Les Regiftres qui feront tenus pour cette recette
, feront cotez & paraphez par l'un desdits
Sicurs Infpecteurs , ou par l'un des Syndics &
Directeurs de ladite Compagnie ; dans lefquels
Registres les Receveurs écriront le numero du
Billet , & le nom du Proprietaire d'icelui .
VIII.
Les Dividendes échûs ou à écheoir dans le cou
rant de la demi- année, feront joints aux Actions,
où il fera retenu fur les Trois mille livres la fomme
de foixante-quinze livies pour la valeur du Dividende.
I X.
Ladite Loterie aura lieu à commencer du premier
Avril prochain , & fera continuée de mois
en mois fans interruption , &c.
AUTRE du même jour, par lequel il eft dit que
le Roi étant informé que le Commerce des Actions
de la Compagnie des Indes,qui s'eft fait par vente
à
MARS. 17 ; 6 : 613
à Prime ou à marché ferme , a donné lieu à des
engagemens ufuraires & illici tes ; à quoi Sa Majefté
voulant pourvoir , fait deffenfes à toutes.
perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles
foient , de contracter à l'avenir aucuns engagemens
pour fournir ou recevoir à terme desActions
de la Compagnie des Indes , fous le nom de Pri
me , marché ferme ou autrement , à peine , de
nullité defdits engagemens , & de trois mille livres
d'amende , tant contre le vendeur que contre
l'acheteur. Veut S. M. qu'il ne puiffe être fait
à l'avenir aucune vente defdites Actions qu'en les
delivrant réellement & en recevant la valeur comptant.
Veut auffi S. M. que les engagemens contractez
jufqu'à ce jour , foit à Prime , foit à mar
ché ferme ou autrement , & qui n'ont point encore
été confommez , demeurent nuls & réfo us ,
& qu'en confequence les Proprietaires des Actions
vendues à Prime ne puiffent les retirer du
dépôt , qu'en rendant à l'acheteur , foit en efpeces
, foit en Actions fur le pied du cours qu'elles
auront le jour de la publication du prefent Arrêt,
les fommes qu'ils auront reçues pour lefdites
Primes : Et à l'égard des ventes faites à marché
ferme, les vendeurs & les acheteurs retireront refpectivement
les Actions qu'ils ont déposées , &c. ,
SENTENCE DE POLICE du 2. Decembre
qui condamne les nommez Legrand & femme le
Baigue , Boulangers , en trois cens livres d'amende
, pour avoir contreven u aux Ordonnances qui
reglent ce qui doit être obfervě par les Boulanger
qui occupent des Piaces dans les Halles
& Marchez .
AUTRE du 9. Decembre , qui condamne les
nommez Potonnier & le Clerc , Joueufes de Profeffion
624 MERCURE DE FRANCE : 834
feflion , en mille livres d'amende chacune , pour
avoir donné à jouer au Jeu de Pharaon.
AUTRE du même jour , qui condamne les
nommez Aubri , Duguy & Maurice , pour avoir
alteré les Chandelles des Lanternes publiques .
AUTRE du 18. Fevrier , qui enjoint à toutes
perfonnes de faire ramoner exactement leurs
Cheminees , pour prévenir les Incendies.
F
JUGEMENT rendu le 18. Février , par
M. Herault , Lieutenant General de Police , &
Mrs les Confeillers au Siege Préfidial du Châtelet,
qui condamne Martin Baudrier, ' dit Defchaifes
,à être attaché au Carcan en la Place de Greve
, & y demeurer depuis midi jufqu'à deux heu
tes , ayant Ecriteau devant & derriere portant ces
mots : Colporteur d'Ouvrages imprimez &prohibez,
& banni pour trois ans du reffort des
Parlements de Paris & de Rouen.
ORDONNANCE , & c.
Ouis, par la grace de Dieu , Roi de France ;
Louis,par &c. Salut. Notre amé & féal Alexandre Prevêt
, Chevalier , Seigneur de Gagemon , ancien
Capitaine au Regiment de Dragons d'Orleans , &
Chevalier de l'Ordre militaire de S. Louis , nous
a très-humblement fait expofer, qu'ayant l'honneur
d'appartenir , à titre de coufin , à deffunte
notre très-chere & très-amée coufine , Madame
Eleonore , Ducheffe de Brunfvik- Lunebourg ,
Ayeule maternelle de notre-très cher frere le
Roi de la Grande Bretagne , & de notre trèschere
Soeur la Reine de Pruffe , auxquels , comme
heritiers de cette Princeffe , la Terre & Seigneurie
d'Ollebreufe , fituée dans notre Royaume,
au Pays d'Aunis , appartient aujourd'hui ;
c'eft par cette confideration , & pour remettre ladite
Terre d'Ollebreufe dans la famille de cette
Princeffe , qu'il a plû à notre très- cher frere le
Į Roi
66 MERCURE DE FRANCE .
1
>
Roi de la Grande Bretagne & à notre très- chere
Sour la Reine de Pruffe, d'en faire don à l'expofant
par deux Brevets fignés de leurs mains , l'un
datté au Palais de Saint James le Novembre
1728. & l'autre à Berlin le 14.Decembre fuivant;
mais l'Expofant ne pouvant profiter de cette liberalité
, ni l'accepter fans notre permiffion , nous
avons bien voulu la lui accorder , ainſi qu'il eſt
justifié par la lettre de M. le Garde des Sceaux ,
& Secretaire d'Etat , dattée à Compiegne le 20,
May de la prefente année 1729, en confequence
de laquelle l'Expofant ayant accepté ladite Terre
d'Ollebreufe , après que les Miniftres de notre
très-cher frere le Roi de la Grande Bretagne ,
& de notre très - chere Soeur la Reine de Pruffe
ont eu depofé lefdits Brevets de don , chez le
Prevôt , Notaires à Paris , il nous a preſenté ſa
Requête, tendante à ce qu'il nous plût approuver
& confirmer ladite acception , à laquelle Requête
ayant joint l'expedition de ladite acceptation &
defdits Brevets de don ; enſemble les Lettres originales
à lui écrites par deffunte notre très - chere
& très-amée coufine , Madame Eleonore Ducheffe
de Brunfvik- Lunebourg , par lesquelles elle
a reconnu & qualifié l'Expofant , fon coufin , &
autres pieces juftificatives. Nous , par l'Arrêt de
notre Confeil d'Etat , rendu , Nous y étant , le
17. Septembre de la prefente année 1729. approuvant
& confirmant le don fait de ladite Terre ·
Olebreufe à l'Expofant par lefdits Brevets de
don , lui avons permis de prendre poffeffion de
ladite Terre , pour en jouir en toute proprieté &
en percevoir les fruits & revenus , tant ceux échus
pendant l'année 1728. & la prefente , que ceux
qui échoiront à l'avenir , avec deffenfes de le troubier
, fes heritiers ou ayans caufe , dans ladite
proprieté , poffeffion & joüiffance , & ordonne
que
MARS. . 1730. 617
-
que fur ledit Arrêt toutes Lettres Patentes ne
ceffaires feroient expediées , lesquelles Lettres
l'Expofant nous a fupplié de lui accorder ; &
voulant le traitter favorablement, en confideration
de la memoire de deffunte notre très chere &
très amée coufine , Madame Eleonore Ducheffe
de Brunfvik-Lunebourg , à laquelle il avoit l'honneur
d'apartenir,à titre de coufin , & des fervices
qu'il nous a rendus en qualité de Capitaine dans
le Regiment de Dragons d'Orleans. A ces cauſes,
de l'avis de notre Confeil , & conformément
l'Arrêt d'icelui , dudit jour 17. Septembre 1729.
ci attaché fous le contrefcel de notre Chancellerie
, Nous , par ces prefentes fignées de notre
main , en approuvant & confirmant le don fait
à l'Expofant de ladite Terre d'Ollebreuſe , par
lefdits Brevets des Novembre & quatorze Decembre
1728. avons permis & permettons audit
Expofant de prendre poffeffion de ladite Terre ,
pour en jouir en toute proprieté , & en percevoir
les fruits & revenus tant ceux échus pendant
l'année 1728. & la prefente , que ceux qui échoiront
à l'avenir ; faifons deffenfes de troubler ledit
Expofant , fes heritiers ou ayans cauſe dans
ladite propriecé , poffeffion & jouillance : Si vous
mandons que ces prefentes vous ayez à faire enregiftrer
, & du contenu en icelles faire jouir &
ufer ledit Expofant pleinement & paiſiblement
nonobftant tous Edits , Declarations & autres
difpofitions à ce contraires , auxquelles nous
avons, en tant que de befoin, derogé & derogeons
ces prefentes ; car tel eſt notre plaifir . Donné
a Verfailles & c .
par
>
Tout ce qui eft énoncé dans l'Acte ci- deffus
établit pour M M. Prevôt , fortis d'une très-ancienne
nobleffe , une illuftration qui eft unique.
Mlle d'Ollebreuſe , devenue Ducheffe de Brunf
I ij
wik
9
618 MERCURE DE FRANCE.
vik , a reporté dans fa famille avec la Terre &
Seigneurie d'Ollebreufe , le prix de la vertu &
de fes grandes & rares qualités , elle les a decorées
d'une alliance affez étroite avec deux Maifons
fouveraines , qui par le progrès d'un fang
déja affermi fur tant de Trônes , affure encore
pour la fuite une pofterité Royale des plus nombreufes
, & le fils de M. Alexandre Prevoft , Seigneur
de Gagemon , âgé de treize à quatorze
ans , élevé parmi ces grands avantages de fa Maifon
, & aujourd'hui Seigneur d'Ollebreuſe , peut
concevoir pour lui & pour les fiens l'efperance
d'apartenir un jour à la plus grande partie des
Puiffances de l'Europe.
M. Louis Armand Prevoft , Marquis de l'Etoriere
, Meftre de Camp d'Infanterie , Chevalier
de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis , a été
fondé d'une procuration fpeciale de M. Alexandre
Prevoft , Seigneur de Gagemon ; en vertu
de laquelle , & conjointement avec M. Jean Reck,
Envoyé du Roi d'Angleterre , Electeur d'Hannover
à la Diette de l'Empire , à Ratisbonne
étant alors à Paris , & avec M. Jean le Chambrier
, Miniftre du Roi de Pruffe auprès du Roi,
tous deux chargés des ordres précis de leurs
Maîtres , a obtenu la permiffion d'accepter en
faveur de M, Prevolt , Seigneur de Gagemon
fon iffu de germain , les dons de la Terre &
Seigneurie d'Ollebreufe , lefquels dons lui ont
été faits , à titre de coufin , tant par le Roi d'Angleterre
que par la Reine de Pruffe , comme heritiers
de feue Madame Eleonore , Ducheffe de
Brunfyik-Lunebourg , leur ayeule maternelle , &
dont il a l'honneur d'être parent très- proche ;
les Lettres Patentes fur Arrêt du Confeil , &
fcellées du grand Sceau , en ont été expediées
le 6. Octobre 1729. & enregistrées au Parlement
le 14 Decembre de la même année, ARMARS.
r736 ;
3 ARREST du 28. Novembre, qui ordonne que
les Piéces de trente deniers n'auront plus cours
que pour vingt-quatre deniers , les demis à proportion
; & que celles de vingt-un deniers feront
données & reçûes dans tous les payemens
pour le même prix de vingt-quatre deniers.
AUTRE du 6. Decembre , qui proroge l'exe
aution de celui du 5. Decembre 1728. jufques &
compris le dernier Decembre 1730. paffé lequel
tems le prix des anciennes efpeces & matieres d'or
& d'argent fera réduit ainfi qu'il l'eut dû être au
premier Janvier prochain.
AUTRE du 20. Decembre , qui difpenfe du
fervice de la Milice ceux qui aquereront des
Maîtriſes créées par les Edits des mois de No
yembre 1722. & Juin 1725.
'AUTRE du même jour , qui révoque celui du
18. Octobre dernier , & ordonne que les Droits
d'Entrée fur les Cacaos de l'Ile de Caraques feront
perçus fur le pied qu'ils font fixés par l'Arrêt
du 12. May 1693. & que les Cacaos prove
hans des Ifles & Colonies Françoifes acquiteront
les Droits reglés par les Lettres Patentes du mois
Avril 1717. &c.
AUTRE du 31. Decembre , qui ordonne que
ceux qui remettront aux Hôtels des monnoyes,
en Piaftres ou autres matieres d'or & d'argent ,'
venant des Pays Etrangers , jufqu'à concurrence
de dix mille livres , continueront d'être payés
jufqu'au premier Juillet prochain des quatre de
niers pour livre attribués aux Changeurs .
I iij
AU
620 MERCURE DE FRANCE.
AUTRE du 3. Janvier , qui proroge pendant
le courant de l'année 1730. la moderation accordée
par celui du 4. Janvier 1729. des Droits
de marc d'or , Sceau , enregistrement chez les
Gardes des Rôles , frais de reception & inſtallation
des Offices vacans ou de nouvelle création,
qui feront levés aux Revenus Cafuels.
ン
AUTRE du 21. Janvier au fujet des Billets que
l'on pourra prendre pour la Loterie établie pour
le remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville,
par laquelle le Roi ordonne que les Proprietaires
de Contracts de mille livres en capital & au - def
fus , ne pourront prendre de Billets au - deffous de
vingt fois , & que les Rentiers dont les Contracts
feront au-deffous de mille livres de capital , &
dont les Billets fetont par conféquent au-deffous
de vingt fols , ne pourront prendre qu'un Billet
pour chacun de leurs Contracts. Deffend auffi Sa
Majefté à aucuns Rentiers de prendre des Billets
au-deffus de vingt livres , à quelque fomme que
puiffe monter le capital de leurs Contracts , le
tout à peine de perdre leur mife , qui demeurera
jointe au fonds de ladite Loterie au profit des autres
Rentiers & c.
AUTRE du 31. Janvier , qui ordonne que les
Charbons de Terre , venant d'Angleterre , d'Ecoffe
& d'Irlande , ne payeront pendant un an ,
commencer du premier Fevrier prochain
que douze fols par Baril du poids de deux cens
cinquante livres, poias de marc.
J
AUTRE du 31. Janvier , qui décharge de la
Collecte des Tailles le nommé Naudin , Revendeur
de Sel à petites mefurès dans la Ville de Montreuil
- Bellay.
AUMARS.
1730. 621
ARREST du Parlement , qui déclare abufifs
quatre Brefs ou Décrets au fujet de la Légende
de Gregoire V I I.
Ce jour , les Gens du Roy font entrez , & M.
Pierre Gilbert de Voifins , Avocat dudit Seigneur
Roy , portant la parole , ont dit :
Meffieurs , après l'Arrêt folemnel que la Cour
rendit au mois de Juillet dernier fur nos Conclufions,
à l'occafion de l'Office de Gregoire VII ,
nous avions lieu de croire que nous n'aurions
plus d'autre devoir à remplir fur cet objet , &
que la Cour de Rome nous en laifferoit infenfiblement
perdre la mémoire.
Mais nous reconnoiffons avec douleur combien
nos efperances ont été trompées , à la vue d'un
Bref publié à Rome que nous avons entre les
mains , & dont on peut dire qu'il réduit en pra
tique la doctrine répandue dans l'Office de Gregoire
VII. en caffant par l'autorité Pontificale
tous Edits , Arrêts , Ordonnances , & autres Actes
émanez à ce fujet des Puiffances Séculieres
même Souveraines ; ce Bref entreprend de foûmettre
au Sacerdoce l'empire temporel des Souverains
; il exerce une autorité fuprême fur des
Actes revêtus du caractere de leur pouvoir ; il
attaque leur indépendance jufques dans fes fondemens
, & tend à leur ôter la voye de la défendre.
S'il eft un droit inféparable de la puiffance tem
porelle , émanée immédiatement de Dieu , c'eft
celui de fe maintenir par des voyes auffi indépendantes
que fon pouvoir même. Quand l'autre
Puiflance veut l'affujettir , elle ne peut fe refuſer
une legitime défenfe . Mais plus Pentrepriſe fera
foûtenue d'un caractere augufte & venerable, plus
elle fçaura garder,en fe maintenant, une conduite
mefurée .
I iuj C'eft
621 MERCURE DE FRANCE.
C'eft fur ces grandes confidérations qu'est fon-
'dé l'Arrêt
que la Cour a rendu le 20. Juillet dernier.
Que pouvions -nous faire de moins que de
vous demander ce qu'il prononce ? aurions - nous
gardé le filence , & euffions-nous été capables
d'oublier jufqu'à ce point l'exemple & les maximes
de nos Peres ?
Que Rome eût placé un de fes Pontifes dans le
catalogue des Saints ; qu'elle eût loué dans fon
Office des vertus Chrétiennes & Ecclefiaftiques
des travaux Apoftoliques pour l'extirpation des
hérefies , pour le rétabliffement de la difcipline ,
& pour la réforme des moeurs notre miniftere
n'eût point eû à s'élever. Mais ce qui a dû l'exciter
, c'eft de voir fous le titre d'un Office Ecclefiaftique
, publier l'empire de la Cour de Rome
fur le temporel & fur la Majefté des Souverains.
>
En nous élevant contre cet Office nous n'avons
point cherché à attaquer la Puillance dont
il pouvoit être émané. On ne nous a point vâ
mettre en question le pouvoir dont elle eft en
poffeffion dans l'Eglife , de décerner un culte &
des prieres confacrées à la memoire de ceux
qu'elle juge dignes de la vénération des Fideles .
Avec la même retenuë votre Arrêt s'eſt borné à
fupprimer une Feuille qui bleffoit ce qu'il y a de
plus inviolable parmi nous , & à prendre de juftes
précautions pour empêcher qu'à l'avenir on
ne pût introduire , à l'infçu des Magiſtrats , des
nouveautez fi dangereufes.
Un Arrêt fi fage & fi mefuré devient cependant
aujourd'hui l'objet d'une entrepriſe fur la
Puiffance Séculiere , puifqu'on ne fçauroit méconnoître
qu'il eft compris & défigné dans le
Bref. Nous n'avons , Meffieurs , dans cette occafion
d'autre interêt à vous propofer que celui de
mos Loix & de nos maximes ; elles trouvent toujours
MARS. 17307 623
jours en elles -mêmes des reffources pour fe main
tenir.
Pour ufer de la voye qu'elles nous ouvrent
nous avons l'honneur de demander à la Cour
d'être reçûs'appellans comme d'abus de ce Bref
& qu'en prononçant fur fon abus manifefte , il
foit défendu de le recevoir , de lè diftribuer , &
d'en faire aucun ufage. C'eſt le remede le plus
ordinaire & le plus fimple que nos moeurs ayent
introduit les occafions de ce genre.
pour
Il a paru fur la même matiere d'autres Brefs
contre des Mandemens de quelques Prélats du
Royaume. Nous les remettons tous fous les yeux
de la Cour & comme il ne nous eft pas permis
de garder le filence , fur tout ce qui peut intereffer
directement ou indirectement l'autorité du
Roy & les maximes de la France , notre miniftere
vous demande auffi de déclarer abufifs cès
Brefs dont la feule lecture fuffit pour juftifier les
Conclufions que nous prenons à ce fujet.
Pour ne rien obmettre des vues que notre devoir
nous infpire , il nous refte à vous propofer
d'ordonner que l'Arrêt du 20. Juillet , par lequel
la Cour a pris les plus fages précautions pour
prévenir les conféquences de l'Office de Gregoire
VII . foit executé felon fa forme & teneur : en y
ajoûtant des défenfes générales de recevoir aucuns
Brefs ou autres Actes de la Cour de Rome ,
moins qu'ils ne foient revêtus de Lettres Patentes
du Roy , excepté les Expéditions ordinaires qui
regardent les Particuliers.
de nou-
Ces défenfes fondées fur nos libertez & fur les
Loix du Royaume , fubfiftent toujours de droit
parmi nous : mais fuivant les conjonctures fouvent
la Cour a pris ſoin de les prononcer
veau. Elles font en même tems un préſervatif &
uine proteftation folemnelle contre ce qui peut
ΤΥ furvenir
624 MERCURE DE FRANCE.
furvenir , & on en tire l'avantage d'être en droit
de le négliger.
C'eft avec regret qu'on fe voit forcé à renouveller
ces précautions fous un des plus faints
Pontifes que l'Eglife ait vû élevés fur la Chaire
de faint Pierre. Digne des tems Apoftoliques , il
nous retrace l'image de fes premiers Prédéceffeurs.
Si le danger d'une opinion qué des fiécles plus
récents ont vû naître dans la Cour de Rome
tient encore aujourd'hui la France attentive à s'en
préferver , elle n'en demeure que plus fidellement
attachée aux véritables droits du faint Siège. Elle
les revere fur la foi des verités les plus certaines
& les plus refpectables de la Religion : elle en fait
le principal fondement de fa doctrine ; & fi elle
perfifte inviolablement dans fes maximes , c'eſt
qu'elle trouve dans les mêmes fources ce qui fert
a les foûtenir.
Nous laiffons , Meffieurs , à la Cour les exemplaires
des Brefs , & les Conclufions que nous
avons cru devoir prendre.
Les Gens du Roi retirez.
Veu l'Imprimé du Decret ou Bref du Pape , intitulé
, Declaratio Nullitatis , Edictorum , Mandatorum
, Praceptorum , Ordinationum , aliorumque
Geftorum per Magiftratus feu Officiales
Miniftros Saculares vel alias à Laïca Poteftate
ejufve nomine adverfus Decretum extenfionis
Officii Santi Gregorii Papa feptimi ad
univerfos Chrifti Fideles qui Horas Canonicas
tenentur à SS. D. N. Benedido , Divinâ Providentiâ
, Papa XIII . nuper_editum cum illorum
omnium revocatione , caffatione & abolitione
daté du 19. Decembre 1729. avec la publication
faite à Rome le même jour. Veu auffi trois autres
Brefs ou Decrets datez des 17. Septembre , 8.
Octobre
MARS. 1730. 625
.
Octobre & 6. Decembre 1729. ayant chacun
pour titre , Revocatio & annullatio Ordinationum
contentarum in quibufdam foliis Gallico
idiomate impreffis fub titulo : Mandement , &c .
Veu pareillement l'Arrêt de la Cour du 20. Juillet
1729. & les Arrêts des 15. May 1647. 9.
May 1703. premier Avril 1710. & 16. Decembre
1716. enfemble les Conclufions par écrit du
Procureur General du Roy , la matiere miſe en
déliberation. La Cour reçoit le Procureur General
du Roy appellant comme d'abus deſdits Brefs
ou Decrets ; faifant droit fur ledit appel , dit
qu'il y a abus. En conféquence , enjoint à tous
ceux qui en ont ou pourront en avoir des exemplaires
, de les apporter au Greffe de la Cour pour
y être fupprimez. Fait très-expreffes inhibitions-
& défenfes à toutes fortes de perfonnes , de quelqualité
& condition qu'elles foient , de recevoir
faire lire , publier , imprimer , diftribuer , ni autrement
mettre à execution , directement ni indirectement
, de quelque maniere & fous quelque
prétexte que ce puiffe être, lefdits Brefs ou De- ' .
crets , ni pareillement aucunes Bulles , Brefs ou
autres Expeditions émanées de la Cour de Rome
fans Lettres Patentes du Roy enregistrées en la
Cour , pour en ordonner la publication , à l'ex-'
ception néanmoins des Brefs de Pénitencerie
Provifions de Bénéfices & autres Expeditions ordinaires
concernant les affaites des Particuliers
lefquelles s'obtiennent en Cour de Rome , fuivant
les Ordonnances & Ufages du Royaume, Fait
auffi défenſes à tous Libraires , Imprimeurs , Colporteurs
& autres , d'imprimer ou faire imprimer
, vendre , débiter ou autrement diftribuer
aucunes Bulles , Brefs ou autres Expeditions de
Cour de Rome , fans Lettres Parentés du Roy enregiſtrées
en la Cour , qui en ordonnent la Pu-
I vj
blication >
•
627 MERCURE DE FRANCE:
›
blication , à peine de 500. livres d'amende , mé
me de déchéance de leur Maîtriſe & Vacation
& autres plus grandes peines , s'il y échet ; au fur--
plus ordonne que l'Arrêt du 20. Juillet 1729. fera
executé felon fa forme & teneur fait défenfes
d'y contrevenir - fous les peines y contenues ::
Ordonne en outre que le prefent Arrêt ſera inſcrit
dans le Régiftre de la Communauté des Libraires
& Imprimeurs de cette Ville de Paris
envoyé dans les Bailliages & Senéchauffées du
Reffort , pour y être lû , publié & enregistré , &
affiché par tout où befoin fera. Enjoint aux Sub
ftituts du Procureur Général du Roy d'y tenir la
main , & dans certifier la Cour dans un mois.
Fait en Parlement le 23. Fevrier 1730. Signé
YSABEA U.
ARREST du 14. Fevrier , qui déclare ce-
Jui du 12. Avril 1723. & autres rendus pour les.
Manufactures d'Elbeuf , Louviers , Dernetal &
Orival , communs pour la Manufacture des Frocs
de Bolbec..
AUTRE du même jour , qui proroge jufqu'au
dernier Avril 1730. le délay accordé par l'Arrêt
du 23. Août 1729. pour le Contrôle des Actes
de Foy & Hommage.
AUTRE du même jour , qui ordonne qu'à
Commencer du 19. Mars 1730. jufqu'à la fin du
Bail de Carlier , il ne fera perçû fur les Sardines
venant de la Province de Bretagne en Anjou
que 4. livres 15. fols 6. deniers par Barrique du
poids de trois cens livres , pour tous Droits d'En
trée , d'Abord & de Confommation.
ARREST du Parlement , qui ordonne qu'un
Libelle
23
MARS. 173.0. 627
Libelle fera laceré & brûlé. Ce jour , les Geas
du Roi font entrez , & Maître Pierre Gilbert de
Voifins , Avocat dudit Seigneur Roi portant la
parole , ont dit :
Meffieurs , la lecture du Libelle que nous dé
ferons à la Cour lui fera connoître aiſément'
quelles en font les confequences pernicieufes , &'
combien il y a lieu de le réprimer.
C'eſt un imprimé fans aveu fous le titre de Remontrances
addreffées à Monfieur l'Archevêque
de Paris , par les Fideles de fon Diocèſe. Ainfi
un Auteur anonime du fond de fon obſcurité ,
entreprend de faire parler un peuple entier , &
fous prétexte de lui prêter fes paroles , effaye en
effet de lui infpirer les fentimens & fes maximes
féditieufes.
Loin d'appercevoir dans cet ouvrage la retenuë
& le refpect dont l'Auteur devoit au moins affecter
de conferver l'apparence , on n'y voit que
témerité , qu'emportement & que fcandale. Il
ne fe contente pas de fe déclarer contre l'Ordonnance
de Monfieur l'Archevêque de Paris du 29°
Septembre dernier , il attaque en même-temps
fa perfonne & la droiture de fes intentions . Nous
vous plaindrions , dit le Libelle , Si vous n'êtiez
que féduit. Mais nôtre foi ... s'eft apperçue
du piege qu'on lui veut tendre , &c. Affectations,
déguifemens , mauvaiſe foi , fauffes infinuations,
détours artificieux ; ce font les expreffions injurieufes
qu'on y trouve à chaque page contre ce
Prélat.
Les Evêques de France en general font encore
moins épargnez . Sans égard ni pour leur dignité .
ni pour leurs perfonnes , on met en oeuvre les
couleurs les plus noires pour les décrier. Il n'eft
point d'invectives ni de traits envenimez qu'on ne
raffemble contr'eux . Pour comble d'attentat on
ofe
625 MERCURE DE FRANCE .
ofe s'élever contre le Corps même de l'Epiſcopat ,
& il femble qu'on aſpire à le rendre odieux &
méprifable.
A ce caractere fe reconnoît d'abord un Libelle
diffamatoire , qui par fa nature exige toute la fe→
verité des Loix.
Prévenu d'ailleurs par l'excès de fa paffion
l'Auteur s'abandonne à des déclamations contre
la Conftitution Unigenitus , qui ont été tant de
fois condamnées par vos Arrêts . Il s'éleve encore
davantage contre les explications folemnelles de
1720. que feu Monfieur le Cardinal de Noailles a
lui- même publiées. Il les traite d'ouvrage tiffu
des plus indignes artifices , & il reproche à Monfieur
l'Archevêque de Paris d'en copier les mife-.
rables défaites : oubliant en cet endroit les éloges
qu'il donne ailleurs à Monfieur le Cardinal de
Noailles , & cenfurant fa conduite pour décrier
celle de fon fucceffeur.
ع ق م
Mais ce qui merite fur tout d'attention la plus.
ferieufe de la Cour , c'eft le danger des faux principes
qu'on ne craint point de mettre au jour dans
ce Libelle. Sans parler de la témérité & de l'artifice
avec lefquels il s'explique fur les faits qui
regardent les anciens troubles de l'Arianifme
l'Auteur avance fans détour qu'il eft des occafions
où le Pasteur doit obéir à fes oüailles ,
le Corps de l'Epifcopat fe foumettre à quelques ,
unsde fes membres . Il eft faux , dit-il ailleurs
qu'en toute circonflance l'autorité ( du Chef&
du Corps des Pasteurs ) doivent rendre notre
foumiffion tranquille & exempte de fcrupule.
Après tout , dit-il encore & fe font fes propres
termes pourquoi ne défendrions - nous pas la
verité contre le Pape & contre tous les Evêques,
s'ils la combattoient en effet ? S'expliquer ainfi ,
c'eſt annoncer ouvertement que le Corps de l'Epifcopat
MARS. 1730. 629
pifcopat peut tomber dans l'erreur & l'enfeigner
qu'il peut être inftruit , corrigé , jugé même par
le peuple. C'eſt le but que l'Auteur femble s'être
propofé dans fon ouvrage. Et peut -on s'empêcher
de reconnoître que c'eft travailler à détruire toute
fubordination & toute Hierarchie Ecclefiaftique ,
ou plutôt à renverfer les fondemens de l'autorité
infaillible de l'Eglife , en introduiſant dans for
fein les principes des Sectes qui s'en font féparées
dans les derniers fiecles ?
Que ferviroit-il de s'étendre davantage fur un
Libelle qui contient des principes dont on ne
fçauroit étouffer trop promptement les fémences
dangereufes C'eft l'objet des Conclufions que
nous laiffons à la Cour avec l'ouvrage dont notre
miniftere lui demande la condamnation la plus
rigoureufe.
Les Gens du Roy retirez :
Vu le Libelle intitulé : Remontrances des Fideles
du Diocefe de Paris , à Monseigneur leur
Archevêque , au fujet de fon Ordonnance du 29.
Septembre 1719. & à la fin , A Paris ce 26 Octo
bre 1729. Enſemble les Conclufions par écrit du
Procureur General du Roi. La matière mife en
déliberation :
La Cour a ordonné & ordonne que ledit Libelle
fera laceré & brûlé dans la Cour du Palais ,
au pied du grand efcalier d'icelui, par l'Executeur
de la Haute Juftice ; fait très -expreffes inhibitions
& défenfes à tous Imprimeurs & Libraires , Colporteurs
& autres , de l'imprimer , vendre , dé
biter ou autrement diftribuer ; enjoint à ceux qui
en ont ou pourroient avoir des Exemplaires , de
les apporter inceffamment au Greffe de la Cour ,
pour y être fupprimez ; ordonne qu'à la requête
du Procureur General du Roi , il fera informé
pardevant Maître Philibert Lorenchet Confeiller
pour
630 MERCURE DE FRANCE:
"'
pour les témoins qui pourroient être entendus
dans cette Ville, & à la pourfuite & diligence des
Subftituts du Procureur General du Roi , pardevant
les Lieutenans Criminels , ou autres Officiers
des Bailliages & Sénechauffées des Lieux pour les
témoins qui y feroient entendus , contre les Auteurs
dudit Libelle , & ceux qui l'auroient imprimé
, vendu , débité ou autrement diftribué , pour
les informations faites rapportées & communiquées
au Procureur General du Roi être ordonné
ce que de raifon Ordonne en outre que copies
collationnées du prefent Arrêt feront envoyées.
aux Bailliages & Sénechauffées du Reffort , pour
y être lûes , publiées & enregistrées , & affichées
par tout où befoin fera ; Enjoint aux Subftituts
du Procureur General du Roi d'y tenir la main &
d'en certifier la Cour dans un mois . Fait en Parlement
le 23. Fevrier 1730. Signé , YSABEAU.
Et le 23. Fevrier 1730. onze heures du matin,
à la levée de la Cour , le Libelle " mentionné
a été laceré & jetté au feu par l'Executeur de
La Haute-Jufice , au bas du grand Efcalier du
Palais , en prefence de nous Marie Dagobert
Tfabeau , l'un des trois premiers & principaux
Commis pour la Grand Chambre , affifté de deux
Huiffiers de ladite Cour. Signé , YSABEAU.
ORDONNANCE DU ROY , du 2 5. Fevrier ,
pour faire faire par les Intendans , ou ceux qui
feront par eux commis une Revûë generale des
Troupes de Milice.
"
ARREST du 7. Mars, qui autorife les Syndics
& Directeurs de la Compagnie des Indes , à établir
une Loterie pour rembourfer au Public , fur
le pied de Trois mille livres , trois cens trente
Actions par mois , voici la teneur de l'Arrêt. Sur
la
MARS. 1730 631
la Requête prefentée au Roi , en fon Confeil , par
les Syndics & Directeurs de la Compagnie des
Indes , contenant , qu'ils voyent avec peine les
variations qui arrivent de temps en temps fur le
prix des Actions de ladite Compagnie , & que
pour obvier à cet inconvenient , qui allarme un
grand nombre de Familles qui ont été obligées
de placer en Actions les fonds provenans des rembourfemens
qui leur ont été faits , ils fe propofent
de foûtenir le prix de l'Action fur un pied
proportionné à fon revenu , par le moyen d'une
Loterie , s'il plaift à Sa Majefté les y autorifer.-
Vu ladite Requête & le plan de ladite Loterie :
Ouy le rapport du Sieur le Peletier Conſeiller
ordinaire au Confeil Royal , Controlleur generaf
des Finances , Sa Majeſté étant en fon Conſeil , a
erdonné & ordonne ce qui fuit.
ARTICLE PREMIER.
Les Syndics & Directeurs de la Compagnie
des Indes auront la faculté d'établir une Loterie
pour retirer du Public Trois cens trente Actions
tous les mois.
I I.
Lefdites Trois cens trente Actions feront payées
fur le pied de Trois mille livres l'Action .
I I I.
Ceux qui voudront mettre à cette Loterie ,
payeront dix livres pour chaque Billet ; & la
Loterie fera fermée , quand le nombre de quarante
neuf mille cinq cens Billets aura été rempli.
I V.
La Loteric fera tirée le cinquième jour de cha
que mois , dans la Salle de l'Hôtel de la Compagnie
des Indes , en prefence des Sieurs Infpecteurs,
Syndics & Directeurs de ladite Compagnie,
& de ceux des Intereffez qui voudront s'y trouver.
V
632 MERCURE DE FRANCE.
V.
Chacun des trois cens trente premiers Billets
qui fortiront de la roue , operera le payement
comptant d'une Action fur le pied de Trois mille
livres , fur laquelle fomme il fera retenu dix liv.
pour les frais : Et fera par le Secretaire de la Compagnie
tenu un Regiſtre paraphé par l'un des S
Infpecteurs , où feront enregistrez les numero des
Billets à mesure qu'ils feront appellez ; lequel
Registre demeurera au Secretariat ,
pour y avoir
recours en cas de befoin .
V I.
Les deniers feront reçûs par les perfonnes qui
feront à ce prépofées par déliberation de ladite
Compagnie , du nom defquelles le Public fera
averti par des Affiches .
VII .
Les Regiftres qui feront tenus pour cette recette
, feront cotez & paraphez par l'un desdits
Sicurs Infpecteurs , ou par l'un des Syndics &
Directeurs de ladite Compagnie ; dans lefquels
Registres les Receveurs écriront le numero du
Billet , & le nom du Proprietaire d'icelui .
VIII.
Les Dividendes échûs ou à écheoir dans le cou
rant de la demi- année, feront joints aux Actions,
où il fera retenu fur les Trois mille livres la fomme
de foixante-quinze livies pour la valeur du Dividende.
I X.
Ladite Loterie aura lieu à commencer du premier
Avril prochain , & fera continuée de mois
en mois fans interruption , &c.
AUTRE du même jour, par lequel il eft dit que
le Roi étant informé que le Commerce des Actions
de la Compagnie des Indes,qui s'eft fait par vente
à
MARS. 17 ; 6 : 613
à Prime ou à marché ferme , a donné lieu à des
engagemens ufuraires & illici tes ; à quoi Sa Majefté
voulant pourvoir , fait deffenfes à toutes.
perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles
foient , de contracter à l'avenir aucuns engagemens
pour fournir ou recevoir à terme desActions
de la Compagnie des Indes , fous le nom de Pri
me , marché ferme ou autrement , à peine , de
nullité defdits engagemens , & de trois mille livres
d'amende , tant contre le vendeur que contre
l'acheteur. Veut S. M. qu'il ne puiffe être fait
à l'avenir aucune vente defdites Actions qu'en les
delivrant réellement & en recevant la valeur comptant.
Veut auffi S. M. que les engagemens contractez
jufqu'à ce jour , foit à Prime , foit à mar
ché ferme ou autrement , & qui n'ont point encore
été confommez , demeurent nuls & réfo us ,
& qu'en confequence les Proprietaires des Actions
vendues à Prime ne puiffent les retirer du
dépôt , qu'en rendant à l'acheteur , foit en efpeces
, foit en Actions fur le pied du cours qu'elles
auront le jour de la publication du prefent Arrêt,
les fommes qu'ils auront reçues pour lefdites
Primes : Et à l'égard des ventes faites à marché
ferme, les vendeurs & les acheteurs retireront refpectivement
les Actions qu'ils ont déposées , &c. ,
SENTENCE DE POLICE du 2. Decembre
qui condamne les nommez Legrand & femme le
Baigue , Boulangers , en trois cens livres d'amende
, pour avoir contreven u aux Ordonnances qui
reglent ce qui doit être obfervě par les Boulanger
qui occupent des Piaces dans les Halles
& Marchez .
AUTRE du 9. Decembre , qui condamne les
nommez Potonnier & le Clerc , Joueufes de Profeffion
624 MERCURE DE FRANCE : 834
feflion , en mille livres d'amende chacune , pour
avoir donné à jouer au Jeu de Pharaon.
AUTRE du même jour , qui condamne les
nommez Aubri , Duguy & Maurice , pour avoir
alteré les Chandelles des Lanternes publiques .
AUTRE du 18. Fevrier , qui enjoint à toutes
perfonnes de faire ramoner exactement leurs
Cheminees , pour prévenir les Incendies.
F
JUGEMENT rendu le 18. Février , par
M. Herault , Lieutenant General de Police , &
Mrs les Confeillers au Siege Préfidial du Châtelet,
qui condamne Martin Baudrier, ' dit Defchaifes
,à être attaché au Carcan en la Place de Greve
, & y demeurer depuis midi jufqu'à deux heu
tes , ayant Ecriteau devant & derriere portant ces
mots : Colporteur d'Ouvrages imprimez &prohibez,
& banni pour trois ans du reffort des
Parlements de Paris & de Rouen.
Fermer
Résumé : ARREST, ORDONNANCE, &c.
Le texte relate une série d'événements et de décisions juridiques concernant la transmission de la Terre et Seigneurie d'Ollebreuse. Alexandre Prévôt, Chevalier et Seigneur de Gagemon, a reçu en donation cette terre par le Roi de Grande-Bretagne et la Reine de Prusse, héritiers de la défunte Duchesse Éléonore de Brunswick-Lunebourg, dont Prévôt est le cousin. Cette donation a été confirmée par le Roi de France, Louis, par un arrêt du Conseil d'État du 17 septembre 1729, permettant à Prévôt de prendre possession de la terre et d'en percevoir les revenus. Les lettres patentes ont été expédiées le 6 octobre 1729 et enregistrées au Parlement le 14 décembre 1729. Le texte mentionne également plusieurs autres arrêts et ordonnances, notamment concernant la valeur des pièces de monnaie, la prorogation de certaines exemptions fiscales, et des régulations sur les droits de douane et les loteries. Un arrêt du Parlement déclare abusifs des brefs ou décrets concernant la légende de Grégoire VII, soulignant l'indépendance des puissances séculières face à l'autorité pontificale. En mars 1730, les Syndics et Directeurs de la Compagnie des Indes ont présenté une requête au Roi pour stabiliser le prix des actions de la Compagnie, fluctuant fréquemment. Ils proposent d'établir une loterie pour fixer le prix de l'action à trois mille livres, proportionné à son revenu. Le Roi, après avoir examiné la requête et le plan de la loterie, a ordonné la mise en place de cette loterie. Les points essentiels de l'arrêt royal incluent l'organisation d'une loterie mensuelle pour retirer trois cent trente actions, payées trois mille livres chacune. Les billets de loterie coûtent dix livres chacun, et la loterie sera close à quarante-neuf mille cinq cents billets. Le tirage aura lieu le cinquième jour de chaque mois à l'Hôtel de la Compagnie des Indes. Les gagnants recevront une action moins dix livres de frais, avec un registre tenu par le secrétaire de la Compagnie. Les dividendes seront ajoutés aux actions, avec une retenue de soixante-quinze livres pour la valeur du dividende. La loterie débutera le premier avril 1730 et se poursuivra mensuellement sans interruption. Le Roi a également interdit les engagements à terme pour les actions de la Compagnie des Indes, sous peine de nullité et d'amende, et les ventes doivent se faire en délivrant réellement les actions et en recevant la valeur comptant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 634-635
ADDITION.
Début :
Le Roi a accordé au Marquis de Berenghen, Premier Ecuyer de S. M. la Charge de Lieutenant [...]
Mots clefs :
Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ADDITION.
ADDITION. '
É Roi a accordé au Marquis de Berenghen
Premier Ecuyer de S. M. la Charge de Lieurenant
General au Gouvernement de Bourgogne ,
& le Gouvernement des Villes & Citadelle de
Châlons fur Saone , dont le Maréchal d'Huxelles
a donné fa démiffion .
Jacques de Caflagnet- Tilladet , Marquis de
Firmacon , Chevalier des Ordres du Roi , Lieutenant
General des Armées de S. M. Lieutenant'
General de la Province de Rouffillon , où il commandoit
, & Oouverneur de Mont -Louis , mourut
à Leictoure vers le milieu de Mars ,
71. ans.
âgée
de
M. Pierre-Paul de Riquer , Comte de Caraman, "
LienMARS.
173.0
635
Lieutenant General des Armées du Roi , Grand-
Croix de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
cy-devant Lieutenant - Colonel du Regiment des
Gardes Françoifes , &
Gouverneur de Courtray ,
mourut à Paris le 25. de Mars ; âgé de 84. ans.
É Roi a accordé au Marquis de Berenghen
Premier Ecuyer de S. M. la Charge de Lieurenant
General au Gouvernement de Bourgogne ,
& le Gouvernement des Villes & Citadelle de
Châlons fur Saone , dont le Maréchal d'Huxelles
a donné fa démiffion .
Jacques de Caflagnet- Tilladet , Marquis de
Firmacon , Chevalier des Ordres du Roi , Lieutenant
General des Armées de S. M. Lieutenant'
General de la Province de Rouffillon , où il commandoit
, & Oouverneur de Mont -Louis , mourut
à Leictoure vers le milieu de Mars ,
71. ans.
âgée
de
M. Pierre-Paul de Riquer , Comte de Caraman, "
LienMARS.
173.0
635
Lieutenant General des Armées du Roi , Grand-
Croix de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
cy-devant Lieutenant - Colonel du Regiment des
Gardes Françoifes , &
Gouverneur de Courtray ,
mourut à Paris le 25. de Mars ; âgé de 84. ans.
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Résumé : ADDITION.
Le roi a nommé le Marquis de Berenghen Lieutenant Général en Bourgogne et Gouverneur de Châlons-sur-Saône, succédant au Maréchal d'Huxelles. Jacques de Caslagnet-Tilladet, Marquis de Firmacon, est décédé à Lectoure à 71 ans. Pierre-Paul de Riquer, Comte de Caraman, est décédé à Paris à 84 ans.
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16
p. 824-825
« Le Dimanche des Rameaux second de ce mois, le Roi accompagné du Duc d'Orleans, du [...] »
Début :
Le Dimanche des Rameaux second de ce mois, le Roi accompagné du Duc d'Orleans, du [...]
Mots clefs :
Roi, Reine, Duc d'Orléans, Sermon
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texteReconnaissance textuelle : « Le Dimanche des Rameaux second de ce mois, le Roi accompagné du Duc d'Orleans, du [...] »
E Dimanche des Rameaux fecond de ce mois,
LEle Roi accompagné du Duc d'Orleans , du
Duc du Maine , du Prince de Dombes & du Comte
d'Eu , fe rendit dans la Chapelle du Château , où
S. M. affifta à la Benediction des Palmes qui fut
faite par l'Abbé Tefnieres , Chapelain ordinaire
de la Chapelle de Mufique , qui en préfenta une
au Roi , S. M. affifta à la Proceffion , & après
l'Evangile , elle adora la Croix . Le Roi entendit
enfuite la Grand' Meffe celebrée par le même
Chapelain , & chantée par la Mufique . La Reine
entendit la même Meffe dans fa Tribune. L'après-
midi , L. M. affifterent à la Prédication de
I'Evêque de Cifteron , & enfuite aux Vêpres
chantées par la Mufique.
Le Mercredi Saint , la Reine fe rendit à l'Eglife
de la Paroiffe , où S. M. entendit la Meffe , &
communia par les mains du Cardinal de Fleury ,
fon grand Aumônier. Le même jour , le Roi &
la Reine entendirent dans la Chapelle du Château
l'Office des Tenebres qui fut chanté par la Mufique.
Le 6. jour du Jeudi Saint , le Roi entendit le
Sermon de la Cene du P. Jean François , Capucin
, après quoi l'Evêque de Tulles fit i'Abfoute.
Enfuite le Roi lava les pieds à douze Pauvres , &
S. M. les fervit à table. Le Duc de Bourbon ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , à la tête
des Maîtres d'Hôtel , précedoit le fervice , dont
les
AVRIL. 1730. 823
les plats étoient portés par le Duc d'Orleans , le
Comte de Charolois , le Comte de Clermont , le
Prince de Dombes , le Comte d'Eu , le Comte de
Touloufe & par les principaux Officiers de S. M.
Après cette Cerémonie , le Roi ſe rendit à la Chapelle
du Château ou S. M. entendit la Grand-
Meffe , & affifta à la Proceffion & aux Vêpres.
La Reine affifta auffi dans fa Tribune à tout
P'Office.
. L'après-midi , la Reine entendit le Sermon de
la Çene de l'Abbé de Rozai , Chanoine de Soiffons
; le Cardinal de Fleury , Grand Aumônier
de la Reine , ayant fait l'Abfoute , S. M. lava les
pieds à douze pauvres filles , & les fervit à table.
Le Marquis de Villacerf , Premier Maître d'Hôtel
de la Reine , à là tête des autres Maîtres d'Hôtel
de S. M. précedoit le fervice , dont les plats.
étoient portés par Mademoifelle de Clermont ,
Mademoiſelle de la Roche-fur-Yon , par les Da
mes du Palais de S. M. & par d'autres Dames de
la Cour, Après cette Cerémonie , le Roi & la
Reme entendirent dans la Chapelle du Château
l'Office desTenebres qui fut chanté par laMufique.
LEle Roi accompagné du Duc d'Orleans , du
Duc du Maine , du Prince de Dombes & du Comte
d'Eu , fe rendit dans la Chapelle du Château , où
S. M. affifta à la Benediction des Palmes qui fut
faite par l'Abbé Tefnieres , Chapelain ordinaire
de la Chapelle de Mufique , qui en préfenta une
au Roi , S. M. affifta à la Proceffion , & après
l'Evangile , elle adora la Croix . Le Roi entendit
enfuite la Grand' Meffe celebrée par le même
Chapelain , & chantée par la Mufique . La Reine
entendit la même Meffe dans fa Tribune. L'après-
midi , L. M. affifterent à la Prédication de
I'Evêque de Cifteron , & enfuite aux Vêpres
chantées par la Mufique.
Le Mercredi Saint , la Reine fe rendit à l'Eglife
de la Paroiffe , où S. M. entendit la Meffe , &
communia par les mains du Cardinal de Fleury ,
fon grand Aumônier. Le même jour , le Roi &
la Reine entendirent dans la Chapelle du Château
l'Office des Tenebres qui fut chanté par la Mufique.
Le 6. jour du Jeudi Saint , le Roi entendit le
Sermon de la Cene du P. Jean François , Capucin
, après quoi l'Evêque de Tulles fit i'Abfoute.
Enfuite le Roi lava les pieds à douze Pauvres , &
S. M. les fervit à table. Le Duc de Bourbon ,
Grand-Maître de la Maifon du Roi , à la tête
des Maîtres d'Hôtel , précedoit le fervice , dont
les
AVRIL. 1730. 823
les plats étoient portés par le Duc d'Orleans , le
Comte de Charolois , le Comte de Clermont , le
Prince de Dombes , le Comte d'Eu , le Comte de
Touloufe & par les principaux Officiers de S. M.
Après cette Cerémonie , le Roi ſe rendit à la Chapelle
du Château ou S. M. entendit la Grand-
Meffe , & affifta à la Proceffion & aux Vêpres.
La Reine affifta auffi dans fa Tribune à tout
P'Office.
. L'après-midi , la Reine entendit le Sermon de
la Çene de l'Abbé de Rozai , Chanoine de Soiffons
; le Cardinal de Fleury , Grand Aumônier
de la Reine , ayant fait l'Abfoute , S. M. lava les
pieds à douze pauvres filles , & les fervit à table.
Le Marquis de Villacerf , Premier Maître d'Hôtel
de la Reine , à là tête des autres Maîtres d'Hôtel
de S. M. précedoit le fervice , dont les plats.
étoient portés par Mademoifelle de Clermont ,
Mademoiſelle de la Roche-fur-Yon , par les Da
mes du Palais de S. M. & par d'autres Dames de
la Cour, Après cette Cerémonie , le Roi & la
Reme entendirent dans la Chapelle du Château
l'Office desTenebres qui fut chanté par laMufique.
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Résumé : « Le Dimanche des Rameaux second de ce mois, le Roi accompagné du Duc d'Orleans, du [...] »
Le dimanche des Rameaux, le Roi, accompagné de membres de la famille royale, se rendit à la chapelle du château pour la bénédiction des palmes par l'abbé Tefnieres. Il participa à la procession et à la grand-messe, tandis que la Reine écouta la messe depuis sa tribune. L'après-midi, ils assistèrent à la prédication de l'évêque de Cisteron et aux vêpres. Le mercredi saint, la Reine communia à l'église paroissiale par les mains du cardinal de Fleury. Le Roi et la Reine écoutèrent ensuite l'office des Ténèbres dans la chapelle du château. Le jeudi saint, le Roi écouta le sermon de la Cène du père Jean-François, suivi de l'absoute par l'évêque de Tulle. Il lava les pieds de douze pauvres et les servit à table, assisté par le duc de Bourbon et plusieurs nobles. La Reine écouta le sermon de la Cène de l'abbé de Rozai et lava les pieds de douze pauvres filles, assistée par le marquis de Villacerf et plusieurs dames de la cour. Enfin, le Roi et la Reine écoutèrent l'office des Ténèbres dans la chapelle du château.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 825-827
Lit de Justice, [titre d'après la table]
Début :
Le 3. de ce mois, le Parlement qui avoit reçû les ordres du Roi par le Marquis de Dreux, Grand-Maître [...]
Mots clefs :
Lit de justice, Roi, Cérémonies
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texteReconnaissance textuelle : Lit de Justice, [titre d'après la table]
Le 3. de ce mois , le Parlement qui avoit reçu
les ordres du Roi par le Marquis de Dreux , Grand-
Maître des Cerémonies , s'affembla pour le Lit
de Juftice que S. M. avoit refolu de tenir. Le Roi
qui étoit parti du Château de Verſailles ayant
avec lui dans fon caroffe les Princes du Sang &
fes Grands Officiers , & étant accompagné des
Troupes de fa Maifon qui ont l'honneur de le
fuivre dans fes voyages , arriva vers les dix heures
& demie à la Sainte Chapelle , où il entendit
la Meffe. Quatre Préfidens à mortier & fix Confeillers
vinrent y recevoir le Roi & le conduifirent
à la Grand Chambre , où S. M. s'affit ſous fon
I dais
826 MERCURE DE FRANCE
dais dant fon Lit de Juftice. Toutes les féances
ayant été prises en la maniere accoutumée , le
Chancelier de France expliqua les intentions du
Roi & les motifs qui avoient determiné S. M. à
tenir fon Lit de Juftice. Le Premier Préſident ayant
enfuite parlé au nom du Parlement , & les Gens
du Roi ayant donné leurs conclufions , le Chancelier
de France alla prendre tous les avis , &
après qu'il en eut rendu compte à S. M. il prononça
l'enregiſtrement de la Déclaration du 24 .
de Mars , par laquelle le Roi explique de nouveau
fes intentions fur l'execution des Bulles des
Papes données contre le Janfenifme & fur celle
de la Conftitution Unigenitus . Le Roi fortit de
fon Lit de Juftice avec les mêmes Cerémonies qui
avoient été obfervées lorfque S. M. étoit arrivée.
Le Roi étoit placé fous un Dais. Au haut
Ban où étoient les Princes du Sang & les
Ducs & Pairs ; fçavoir ,
$ Le Duc d'Orleans , le Duc de Bourbon , le
Comte de Charolois , le Comte de Clermont,
Les Ducs de Luynes , de Brifac , de la Roche-
Foucault , de Bervick , de Luxembourg , de Retz,
de Saint Agnan , de Mortemart , de Bethune , de
Villars , de Coelin , Evêque de Metz , de Levy
de la Valliere.
?
Haut-Ban , des Pairs Ecclefiaftiques :
L'Evêque , Duc de Laon , l'Evêque & Comte
de Beauvais.
Ban au-deffous, des Capitaines des Gardes
du Corps.
Mrs les Ducs de Noailles de Charoft , de Vil
Декау
Le
AVRIL. 1730 . 827
Grand-Chambelan ,
Le Prince de Bouillon ,
étoit aux pieds du Roi , & le Prince Charles
Grand-Ecuyer , à côté fur la droite.
Le Chancelier de France au-deffus du Premier
Préfident à fa droite.
t
M. Defclimon , Prevôt de Paris, à côté.
Ban des Secretaires d'Etat.
Mrs de Maurepas , Saint Florentin , d'Anger
villiers.
M. de Dreux , Grand- Maître des Cerémonies
M. de Brezé , fon fils , en furvivance , M. Des
Granges , Maître des Cerémonies , M. de Monfeaureau
, Grand- Prevôt de l'Hôtel
Ban des Confeillers d'Etat, en bas ; fçavoir,
Mrs P'Abbé Bignon, le Comte du Luc, Fagon,
Machault , Dargenfon l'aîné , de Harlay , Melian
, Guerchois.
Ban des Chevaliers de l'Ordre du S. Efprit.
Mrs de Senneterre , Ifenghen , Coigny , k
Comte de Grandmont , de Prie , Livry..
Ban des Gouverneurs de Province.
rs Ms d'Arpajon , d'Aubigny , Crécy , Mati
gnon , Segur , Fervacques , de Villars.
Ban des Lieutenans Generaux de Provinces.
Mrs de Tingry-Luxembourg , de Beuvron , de
Jonzac , de Baune , de Veracque , de Bonnelle ,
de Souvray.
les ordres du Roi par le Marquis de Dreux , Grand-
Maître des Cerémonies , s'affembla pour le Lit
de Juftice que S. M. avoit refolu de tenir. Le Roi
qui étoit parti du Château de Verſailles ayant
avec lui dans fon caroffe les Princes du Sang &
fes Grands Officiers , & étant accompagné des
Troupes de fa Maifon qui ont l'honneur de le
fuivre dans fes voyages , arriva vers les dix heures
& demie à la Sainte Chapelle , où il entendit
la Meffe. Quatre Préfidens à mortier & fix Confeillers
vinrent y recevoir le Roi & le conduifirent
à la Grand Chambre , où S. M. s'affit ſous fon
I dais
826 MERCURE DE FRANCE
dais dant fon Lit de Juftice. Toutes les féances
ayant été prises en la maniere accoutumée , le
Chancelier de France expliqua les intentions du
Roi & les motifs qui avoient determiné S. M. à
tenir fon Lit de Juftice. Le Premier Préſident ayant
enfuite parlé au nom du Parlement , & les Gens
du Roi ayant donné leurs conclufions , le Chancelier
de France alla prendre tous les avis , &
après qu'il en eut rendu compte à S. M. il prononça
l'enregiſtrement de la Déclaration du 24 .
de Mars , par laquelle le Roi explique de nouveau
fes intentions fur l'execution des Bulles des
Papes données contre le Janfenifme & fur celle
de la Conftitution Unigenitus . Le Roi fortit de
fon Lit de Juftice avec les mêmes Cerémonies qui
avoient été obfervées lorfque S. M. étoit arrivée.
Le Roi étoit placé fous un Dais. Au haut
Ban où étoient les Princes du Sang & les
Ducs & Pairs ; fçavoir ,
$ Le Duc d'Orleans , le Duc de Bourbon , le
Comte de Charolois , le Comte de Clermont,
Les Ducs de Luynes , de Brifac , de la Roche-
Foucault , de Bervick , de Luxembourg , de Retz,
de Saint Agnan , de Mortemart , de Bethune , de
Villars , de Coelin , Evêque de Metz , de Levy
de la Valliere.
?
Haut-Ban , des Pairs Ecclefiaftiques :
L'Evêque , Duc de Laon , l'Evêque & Comte
de Beauvais.
Ban au-deffous, des Capitaines des Gardes
du Corps.
Mrs les Ducs de Noailles de Charoft , de Vil
Декау
Le
AVRIL. 1730 . 827
Grand-Chambelan ,
Le Prince de Bouillon ,
étoit aux pieds du Roi , & le Prince Charles
Grand-Ecuyer , à côté fur la droite.
Le Chancelier de France au-deffus du Premier
Préfident à fa droite.
t
M. Defclimon , Prevôt de Paris, à côté.
Ban des Secretaires d'Etat.
Mrs de Maurepas , Saint Florentin , d'Anger
villiers.
M. de Dreux , Grand- Maître des Cerémonies
M. de Brezé , fon fils , en furvivance , M. Des
Granges , Maître des Cerémonies , M. de Monfeaureau
, Grand- Prevôt de l'Hôtel
Ban des Confeillers d'Etat, en bas ; fçavoir,
Mrs P'Abbé Bignon, le Comte du Luc, Fagon,
Machault , Dargenfon l'aîné , de Harlay , Melian
, Guerchois.
Ban des Chevaliers de l'Ordre du S. Efprit.
Mrs de Senneterre , Ifenghen , Coigny , k
Comte de Grandmont , de Prie , Livry..
Ban des Gouverneurs de Province.
rs Ms d'Arpajon , d'Aubigny , Crécy , Mati
gnon , Segur , Fervacques , de Villars.
Ban des Lieutenans Generaux de Provinces.
Mrs de Tingry-Luxembourg , de Beuvron , de
Jonzac , de Baune , de Veracque , de Bonnelle ,
de Souvray.
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Résumé : Lit de Justice, [titre d'après la table]
Le 3 avril 1730, le Parlement reçut les ordres du roi, transmis par le Marquis de Dreux, pour se rassembler lors d'un Lit de Justice. Le roi, accompagné des Princes du Sang, des Grands Officiers et des troupes de sa maison, arriva à la Sainte Chapelle pour entendre la messe, puis se rendit à la Grand Chambre. Sous son dais, il écouta le Chancelier de France expliquer ses intentions et les motifs de la séance. Le Premier Président parla au nom du Parlement, et les Gens du Roi donnèrent leurs conclusions. Après avoir recueilli tous les avis, le Chancelier enregistra la Déclaration du 24 mars, concernant l'exécution des bulles papales contre le jansénisme et la Constitution Unigenitus. Le roi quitta ensuite la séance avec les mêmes cérémonies observées à son arrivée. Parmi les personnalités présentes figuraient le Duc d'Orléans, le Duc de Bourbon, le Comte de Charolais, et plusieurs autres Ducs et Pairs. Les Princes du Sang et les Ducs et Pairs étaient placés au haut ban, tandis que les Capitaines des Gardes du Corps étaient au ban au-dessous. Le Chancelier de France était à droite du Premier Président. Les Secrétaires d'État, les Conseillers d'État, les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit, les Gouverneurs de Province et les Lieutenants Généraux de Provinces étaient également présents, chacun à leur place désignée.
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18
p. 827-831
« Le 5. la Lotterie pour le Remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville, fut tirée en presence [...] »
Début :
Le 5. la Lotterie pour le Remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville, fut tirée en presence [...]
Mots clefs :
Roi, Reine, Évêque, Église, Messe, Sermon
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texteReconnaissance textuelle : « Le 5. la Lotterie pour le Remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville, fut tirée en presence [...] »
Le s. la Lotterie pour le Remboursement des
Rentes de l'Hôtel de Ville , fut tirée en preſence
du Prévôt dès Marchands & des Echevins , en la
maniere accoûtumée. Le fonds de ce mois s'eſt
I ij trouvé
828 MERCURE DE FRANCE
trouvé monter à la fomme de 1447450 livres ,
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les
Lots qui leur font échus, conformement à la Lifte
generale qui en a été rendue publique,
Le Vendredy - Saint 7. de ce mois , le Roy &
la Reine entendirent le Sermon de la Paffion de
l'Evêque de Cifteron; S. M. affifta enfuite à lOffice
, & alla à l'Adoration de la Croix. La Reine
entendit l'Office dans la Tribune. Le foir L. M.
affifterent à l'Office des Tenebres , chanté par la
Mufique.
Le 8. le Roi revêtu du grand Collier de l'Ordre
du S. Efprit , fe rendit en ceremonie à l'Eglife de
la Paroiffe , où S. M. entendit la Meffe & com
munia par les mains de l'Evêque de Metz , fon
premier Aumônier. Enfuite S. M. toucha un
grand nombre de Malades. Le foir , le Roi & fa
Reine affifterent dans la Chapelle du Château ,
aux Complies & au Salut , pendant lequel l'o
Filii fut chanté par la Mufique.
1
<
Le jour de Pâques , 9 de ce mois , L. M. entendirent
dans la même Chapelle la grande Meſſe
celebrée pontificalement par l'Evêque de Tulles ,
& chantée par la Mufique .
L'après - midi , elles affifterent à la Prédication
de l'Evêque de Cifteron , & enfuite aux Vêpres
aufquelles le même Prélat officia.
Le Roy a donné au Maréchal du Bourg le
Gouvernement de la Haute & Baffe Alface ; &
celui de la Ville de Strasbourg au Maréchal Duc
de Barwick.
Le 17. dé ce mois , le Roy partit de Verfailles
à 'onze heures du matin , pour aller doucher au
Château de Petit- Bourg , & le lendemain à Fontainebleau
, où S. M. doit demeurer quelque
temps.
Le 10. de ce mois , le Roy prit le deuil pour
AVRIL. 1730. 829
Le 11.
la mort de l'Electrice Douairiere de Baviere.
pendant la Meffe du Roy ; l'Archevêque
de Bordeaux prêta ferment de fidelité entre
les mains de S. M.
Le 16. l'Abbé de Saleon , nommé par le Roy à
l'Evêché d'Agen, fut facré à Paris , dans la Chapelle
de l'Archevêché , par l'Evêque de Xaintes ,
affifté des Evêques de Châlons fur Saone & de
Tarbe.
Le 13. de ce mois , le Roy fit dans la Plaine
des Sablons , la Revue des Regimens des Gardes
Françoifes & Suiffes. S. M. leur fit faire
PExercice , & enfuite les vit défiler.
.
M. Mocenigo , Ambaffadeur de la République
de Venife , arrivé à Paris le 4. de ce mois , alla à
Verfailles le 11. avec M. Zacharie Canal , Ambaffadeur
de la même République, auquel il fuccede
; & il eut audience particuliere du Roy , de
la Reine & de Monfeigneur le Dauphin , étant
conduit par M. Hebert , Introducteur des Ambaffadeurs.
: On mande de Lille que l'on y fit le z 1. de ce
mois , daus l'Eglife des RR.PP. Dominicains , les
Obfeques de Benoît XIII . Souverain Pontife &
Religieux Profès du même Ordre , avec beaucoup
de pompe & de magnificence. Le Pere Theodore
Chevalier , Religieux du même Couvent , y prononça
l'Eloge Funebre du deffunt Pape, avec une
éloquence qui lui merita un applaudiffement univerfel.
Le 24. de ce mois , la Reine partit de Verſailles
vers le midi , pour aller coucher au Château de
Petit- Bourg , d'où S. M. fe rendit le lendemain
à Fontainebleau.
Le 1. de ce mois , le Concert Spirituel continua
au Château des Tuilleries , & a été donné
tous les jours , jufques & compris le Dimanche
I iij
de
830 MERCURE DE FRANCE
de Quasimodo. On y a chanté les plus beaux
Motets de feu M. de la Lande , & differens petits
Motets nouveaux , convenables au temps de Pâques
, de la compofition des Sieurs Mouret , le
Maire & du Bouffet , qui ont été très-goutez ;
les Diles Erremans , le Maure & Petitpas y ont
chanté differens Recits , avec applaudiffement.
On a executé auffi plufieurs Concerto fur le Violon
, la Flute & le Hautbois , avec autant de vivacité
que de précifion. Le Concert ne recommencera
que le 18. May , jour de la Fête de
PAfcenfion.
Le 22. Avril & les deux jours fuivans , les
Capucins de la rue S. Honoré , celebrerent avec
grande folemnité , la fête de la Beatification du
bienheureux Fidel de Sigmariny , Religieux de
leur Ordre.
On celebre tous les ans , le jour du Dimanche
de Quasimodo , dans l'Eglife du grand Couvent
des Cordeliers, une Fête que les Chevaliers Voya
geurs Palmiers de l'Archi - Confrairie Royale du
S. Sepulcre , établie dans cette Eglife , rendent
folemnelle par une Proceffion publique d'un
grand nombre de Religieux & de tous les Confreres
portant des Palmes , parmi lefqnels il s'en
trouve quelques- uns qui ont fait le voyage de
Jerufalem. Ils font précedez de Trompettes,Timbales
& Hautbois.
La Meffe fe chante ce jour - là en Grec,& après
l'Evangile on y prêche en la même langue.
A la Proceffion qui fe fit le 16. de ce mois, les
Confreres délivrerent proceffionnellement des
Prifons de cette Ville , 48. prifonniers pour dettes,
qui fe trouverent entre les deux Guichets du
grand Châtelet , & affifterent à la Proceffion depuis
ce lieu jufqu'à l'Eglife du S. Sepulchre ,
rue S. Denis , & delà aux Cordeliers , où ils enrendirent.
AVRIL. 1730. 831
tendirent la Meffe & le Sermon. Du Syndicat de
M. de la Mare, & de l'adminiftration des Sieurs
Breval , Razoir , Dubuy & Harmont.
Ce pieux & charitable établiffement , applaudi
des Magiftrats , fut fait l'année 1727. par les
foins de M. Louis - Policarpe Jarry Marchand
Epicier , Juré Contrôleur de la Marchandiſe de
Foin , ancien Guidon de ladite Confrairie , des
quêtes faites chez les Confreres & Soeurs , & autres
Bienfaiteurs , par les Sieurs Boucher , Salvia,"
le Vaffeur , Tréforier & David le Gros , Notables
Bourgeois , de ladite Confrairie , choifis
par ledit fieur Jarry , Inftituteur de cette bonne
oeuvre & reçu pardevant M. le Lieutenant Civil.
Le nombre des Prifonniers ne fut la premiere
année que de fix ; en 1728. de 15. en 1729. de
14. & à la délivrance des Captifs des RR. PP.de
la Merci , accompagnans la Proceſſion,en ont délivré
fix , des deniers de leur charité.
Rentes de l'Hôtel de Ville , fut tirée en preſence
du Prévôt dès Marchands & des Echevins , en la
maniere accoûtumée. Le fonds de ce mois s'eſt
I ij trouvé
828 MERCURE DE FRANCE
trouvé monter à la fomme de 1447450 livres ,
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les
Lots qui leur font échus, conformement à la Lifte
generale qui en a été rendue publique,
Le Vendredy - Saint 7. de ce mois , le Roy &
la Reine entendirent le Sermon de la Paffion de
l'Evêque de Cifteron; S. M. affifta enfuite à lOffice
, & alla à l'Adoration de la Croix. La Reine
entendit l'Office dans la Tribune. Le foir L. M.
affifterent à l'Office des Tenebres , chanté par la
Mufique.
Le 8. le Roi revêtu du grand Collier de l'Ordre
du S. Efprit , fe rendit en ceremonie à l'Eglife de
la Paroiffe , où S. M. entendit la Meffe & com
munia par les mains de l'Evêque de Metz , fon
premier Aumônier. Enfuite S. M. toucha un
grand nombre de Malades. Le foir , le Roi & fa
Reine affifterent dans la Chapelle du Château ,
aux Complies & au Salut , pendant lequel l'o
Filii fut chanté par la Mufique.
1
<
Le jour de Pâques , 9 de ce mois , L. M. entendirent
dans la même Chapelle la grande Meſſe
celebrée pontificalement par l'Evêque de Tulles ,
& chantée par la Mufique .
L'après - midi , elles affifterent à la Prédication
de l'Evêque de Cifteron , & enfuite aux Vêpres
aufquelles le même Prélat officia.
Le Roy a donné au Maréchal du Bourg le
Gouvernement de la Haute & Baffe Alface ; &
celui de la Ville de Strasbourg au Maréchal Duc
de Barwick.
Le 17. dé ce mois , le Roy partit de Verfailles
à 'onze heures du matin , pour aller doucher au
Château de Petit- Bourg , & le lendemain à Fontainebleau
, où S. M. doit demeurer quelque
temps.
Le 10. de ce mois , le Roy prit le deuil pour
AVRIL. 1730. 829
Le 11.
la mort de l'Electrice Douairiere de Baviere.
pendant la Meffe du Roy ; l'Archevêque
de Bordeaux prêta ferment de fidelité entre
les mains de S. M.
Le 16. l'Abbé de Saleon , nommé par le Roy à
l'Evêché d'Agen, fut facré à Paris , dans la Chapelle
de l'Archevêché , par l'Evêque de Xaintes ,
affifté des Evêques de Châlons fur Saone & de
Tarbe.
Le 13. de ce mois , le Roy fit dans la Plaine
des Sablons , la Revue des Regimens des Gardes
Françoifes & Suiffes. S. M. leur fit faire
PExercice , & enfuite les vit défiler.
.
M. Mocenigo , Ambaffadeur de la République
de Venife , arrivé à Paris le 4. de ce mois , alla à
Verfailles le 11. avec M. Zacharie Canal , Ambaffadeur
de la même République, auquel il fuccede
; & il eut audience particuliere du Roy , de
la Reine & de Monfeigneur le Dauphin , étant
conduit par M. Hebert , Introducteur des Ambaffadeurs.
: On mande de Lille que l'on y fit le z 1. de ce
mois , daus l'Eglife des RR.PP. Dominicains , les
Obfeques de Benoît XIII . Souverain Pontife &
Religieux Profès du même Ordre , avec beaucoup
de pompe & de magnificence. Le Pere Theodore
Chevalier , Religieux du même Couvent , y prononça
l'Eloge Funebre du deffunt Pape, avec une
éloquence qui lui merita un applaudiffement univerfel.
Le 24. de ce mois , la Reine partit de Verſailles
vers le midi , pour aller coucher au Château de
Petit- Bourg , d'où S. M. fe rendit le lendemain
à Fontainebleau.
Le 1. de ce mois , le Concert Spirituel continua
au Château des Tuilleries , & a été donné
tous les jours , jufques & compris le Dimanche
I iij
de
830 MERCURE DE FRANCE
de Quasimodo. On y a chanté les plus beaux
Motets de feu M. de la Lande , & differens petits
Motets nouveaux , convenables au temps de Pâques
, de la compofition des Sieurs Mouret , le
Maire & du Bouffet , qui ont été très-goutez ;
les Diles Erremans , le Maure & Petitpas y ont
chanté differens Recits , avec applaudiffement.
On a executé auffi plufieurs Concerto fur le Violon
, la Flute & le Hautbois , avec autant de vivacité
que de précifion. Le Concert ne recommencera
que le 18. May , jour de la Fête de
PAfcenfion.
Le 22. Avril & les deux jours fuivans , les
Capucins de la rue S. Honoré , celebrerent avec
grande folemnité , la fête de la Beatification du
bienheureux Fidel de Sigmariny , Religieux de
leur Ordre.
On celebre tous les ans , le jour du Dimanche
de Quasimodo , dans l'Eglife du grand Couvent
des Cordeliers, une Fête que les Chevaliers Voya
geurs Palmiers de l'Archi - Confrairie Royale du
S. Sepulcre , établie dans cette Eglife , rendent
folemnelle par une Proceffion publique d'un
grand nombre de Religieux & de tous les Confreres
portant des Palmes , parmi lefqnels il s'en
trouve quelques- uns qui ont fait le voyage de
Jerufalem. Ils font précedez de Trompettes,Timbales
& Hautbois.
La Meffe fe chante ce jour - là en Grec,& après
l'Evangile on y prêche en la même langue.
A la Proceffion qui fe fit le 16. de ce mois, les
Confreres délivrerent proceffionnellement des
Prifons de cette Ville , 48. prifonniers pour dettes,
qui fe trouverent entre les deux Guichets du
grand Châtelet , & affifterent à la Proceffion depuis
ce lieu jufqu'à l'Eglife du S. Sepulchre ,
rue S. Denis , & delà aux Cordeliers , où ils enrendirent.
AVRIL. 1730. 831
tendirent la Meffe & le Sermon. Du Syndicat de
M. de la Mare, & de l'adminiftration des Sieurs
Breval , Razoir , Dubuy & Harmont.
Ce pieux & charitable établiffement , applaudi
des Magiftrats , fut fait l'année 1727. par les
foins de M. Louis - Policarpe Jarry Marchand
Epicier , Juré Contrôleur de la Marchandiſe de
Foin , ancien Guidon de ladite Confrairie , des
quêtes faites chez les Confreres & Soeurs , & autres
Bienfaiteurs , par les Sieurs Boucher , Salvia,"
le Vaffeur , Tréforier & David le Gros , Notables
Bourgeois , de ladite Confrairie , choifis
par ledit fieur Jarry , Inftituteur de cette bonne
oeuvre & reçu pardevant M. le Lieutenant Civil.
Le nombre des Prifonniers ne fut la premiere
année que de fix ; en 1728. de 15. en 1729. de
14. & à la délivrance des Captifs des RR. PP.de
la Merci , accompagnans la Proceſſion,en ont délivré
fix , des deniers de leur charité.
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Résumé : « Le 5. la Lotterie pour le Remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville, fut tirée en presence [...] »
En avril 1730, plusieurs événements marquants ont eu lieu. Le 7 avril, le roi et la reine ont assisté à un sermon sur la Passion, suivi de l'office et de l'adoration de la Croix. Le lendemain, le roi, portant le grand Collier de l'Ordre du Saint-Esprit, a assisté à la messe, communié et touché un grand nombre de malades. Le jour de Pâques, le 9 avril, ils ont entendu la grande messe célébrée par l'évêque de Tulle et ont assisté à une prédication et aux vêpres. La Lotterie pour le Remboursement des Rentes de l'Hôtel de Ville a été tirée en présence du Prévôt des Marchands et des Échevins, distribuant 1 447 450 livres aux rentiers. Le roi a nommé le Maréchal du Bourg gouverneur de la Haute et Basse Alsace et le Maréchal Duc de Barwick gouverneur de Strasbourg. Le 17 avril, le roi est parti de Versailles pour Fontainebleau. Le 10 avril, il a pris le deuil pour la mort de l'Électrice Douairière de Bavière. Le 16 avril, l'abbé de Saleon a été sacré évêque d'Agen à Paris. Le 13 avril, le roi a passé en revue les régiments des Gardes Françaises et Suisses. L'ambassadeur de la République de Venise, M. Mocenigo, est arrivé à Paris et a été reçu à Versailles. À Lille, les obsèques de Benoît XIII ont été célébrées avec pompe. Le 24 avril, la reine est partie de Versailles pour Fontainebleau. Le Concert Spirituel a continué au Château des Tuileries jusqu'au dimanche de Quasimodo, avec des motets et des concertos appréciés. Les Capucins de la rue Saint-Honoré ont célébré la fête de la béatification du bienheureux Fidèle de Sigmaringen. Le dimanche de Quasimodo, les Chevaliers Voyageurs Palmiers de l'Archi-Confrérie Royale du Saint-Sépulcre ont organisé une procession et une messe en grec. Le 16 avril, 48 prisonniers pour dettes ont été libérés lors d'une procession organisée par la confrérie du Saint-Sépulcre, un établissement créé en 1727 par Louis-Policarpe Jarry.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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19
p. 831-835
Sermon de l'Abbé de Rosay, [titre d'après la table]
Début :
M. l'Abbé de Rozay, Docteur de Sorbonne, Prédicateur du Roi, dans son Sermon de la Cêne [...]
Mots clefs :
Prédicateur du roi, Reine, Dieu, Vertus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sermon de l'Abbé de Rosay, [titre d'après la table]
M. l'Abbé de Rozay , Docteur de Sorbonne ,
Prédicateur du Roi , dans fon Sermon de la Cênc
du Jeudi Saint dernier , devant la Reine , lui parla
en ces termes. Dans l'exorde , après avoir repréfenté
l'exemple de J. C. lavant les pieds de fes
Difciples,comme un fpectacle digne d'admiration.
C'est ce spectacle , Madame , fpectacle d'hu
milité & de charité tout ensemble , qui mit dans
l'etonnement le Prince des Apôtres , dont votre
Majesté s'empreffe de nous retracer une fidelle
image ; déja tous les yeux tournés fur elle voyent
avec édification l'impatience qu'elle a de dépofer
aux pieds de J. C. ce diadême dont fa
mainfe plait quelquefois à couronner la fageffe,
:
cette magnificence Royale qui femble en fa
préfence importuner votre Religion du plus
baut degré de la grandeur humaine , vous def
I iiij *cendez
832 MERCURE DE FRANCE
eendez , Madame , jufqu'à la plus profonde
bumiliation d'un Dieu , & votre exemple aufft
puiffant fur vos Sujets qui vous regardent com
me leur modele , que l'eft fur vous celui du Roi
des Rois que vous prenez pour le vôtre , tranf,
forme aujourd'hui en une Cour fimple & modefte
une Cour en tout autre tems fi brillante ,
peut-êtrefi faftueuse .
Mais comme c'eft l'humilité d'un Dieu dont
vous renouvellez l'exemple , & que ce Dieu tout
humilié qu'il eft , ne fit jamais paroître , an
rapport de l'Evangeliſte * plus de majesté & de
grandeur , non-feulement vous ne perdez rien
de la vôtre par l'acte de Religion qui nous af- ·
femble , mais vous y acquerez une gloire nouvelle
, gloire bien fuperieure à celle qui vous
environne lorsqu'affife fur le premier Trône du
monde , vous y fixez avec le coeur du plus puiſfant
& du plus cheri des Monarques les coeurs
de tous les Peuples dont il fait la felicité.
Dans le premier Point , après avoir établi par
rapport aux Grands la neceffité d'une humilité
de dépendance envers Dieu fur les obligations
qu'ils lui ont.
Selon ces principes , quelle fera la vôtre
Madame , envers le difpenfateur des Couronnes ,
qui vous ayant placé fi heureuſement pour nous
fur nos têtes , eft le feul que vous voyez au
deffus de la vôtre ; car de quelle forte de bienfaits
n'a t'il pas comblé V. M. juſqu'à ce jour ?
une Naiffance illuftre le Sceptre dans votre
augufte Maifon , votre Royale perſonne renduë
•
un Trône auffi ftable qu'il eft glorieux , un
Heros pour Epoux , digne de toute votre tendreffe
, une fecondité , fruit délicieux de vos
* Sciens Jefus quia omnia dedit ei Pater in manus
&c.
vertus
AVRIL. 1730.
833
le .
vertus & de nos voeux , des Sujets qui vous
adorent & qui fe croyent heureufe de votre felicité
propre voilà des presens du Ciel que lo
monde lui- même ne fçauroit méconnoître , &
qu'il regarde fans doute avec des yeux d'envier
mais ma Religion m'en découvre en V. M. dé
plus eftimables & de plus précieux encore ; c'est
ane éducation noble & chrétienne , un coeur
formé pour la fageſſe , un goût de tout tems décidé
pour la pieté , un de ces caracteres heureux
qui n'ont qu'à fe communiquer pour plaire's
pour dire plus , une belle ame en qui la nature
a preparé un riche fond à la grace & des vertus
bien raves à la Cour qui ne fe démentiront
point fur le Théatre du plus grand monde .
"
Or à qui V. M. doit- elle des faveurs fi fignalees
? n'est ce point à ce Dieu remunerateur des
hambles qui femble épuifer pour vous les plus
douces effufions de fa mifericorde , & voila
Madame , fi vous me permettez de vous le dire
en paffant , voilà ce qui doit vous rendre auſſi
reconnoiffante envers lui qu'il eft liberal envers
vous , auffi foumife à fes ordres qu'il eft magnifique
dans fes bienfaits, vous êtes dépofitaire.
de fa puiffance ; c'est vous que regarde le foin
de fa gloire , religieufe à lui renvoyer celle qui
vous viendra des hommes & à lui faire un hommage
de leurs hommages mêmes ; vous devez -
aimer à favorifer dans les autres la vertu qu'il
a couronnée en vous , & peu contente de paroître
par la Majefté du Trône l'image de la
grandeur d'un Dieu qui par la raison qu'il eft
grand he fe familiarife qu'avec les petits *
de vos devoirs , encore que vous goûtez fi bien,
c'est de l'être effectivement par une bonté genereufe
& magnanime envers eux.
un
* Deus humiles refpicit , humilibus dat gra
tiam.
I v Daus
834 MERCURE DE FRANCE
Dans le fecond Point à la fin , après avoir
prouvé que c'étoit par l'humilité que l'homme
devenoit veritablement grand.
Et c'est là , Madame , ce qui fait que je
vous trouve une plus grande Reine fous ces
voiles de l'humilité que dans tout l'éclat de
votre magnificence ; c'est là ce qui m'engage à
vous dire que l'action que vous allez faire doit
être à vos yeux une des plus glorieufes actions
de votre vie heureuſe , fi les fentimens Chrétiens
que je que je
ens d'exprimer font exactement
Les vôtres puifque tels font ceux que le Maître
des maîtres du monde prendra plaisir à.
voir dans tout tems dans une Reine très chrétienne
; mais fur tout pendant cette édifiante
Ceremonie ; car il eft vrai ( l'Apôtre me l'apprend,
mon miniftere eft de vous le faire
entendre ) il est vrai qu'il ne fuffit pas de faire
ce que fait J. C. fi l'on n'entre dans les vûës
21
dans les difpofitions de I. C. fi V M.
n'étoit animée interieurement de fon efprit
ce feroit en vain qu'elle se profterneroit comme
lui devant les pauvres , cette action , quelques
admirable qu'elle fut à nos yeux , feroit aw
fonds un spectacle de vanité & non de Religion
, une représentation de l'humiliation du
Sauveur plutôt qu'une imitation de fon bumilité.
Seigneur , qui donnez (ouvent les Royaumesfans
donner la gloire du Regne , faites rejaillir
long- tems les rayons de la vôtre fur une Princaffe
ft aimée des hommes qu'elle n'a rien à
defirer que d'être autant aimée de vous ,
fi religieufe envers vous que son exemple
j'ofe le dire , eft après celui d'un Dieu la plus
touchante des leçons pour nous, Vous avez reme
pli fes grandes destinées , vous la faites regner
Lur
AVRIL . 1730. 835
fur une Nation de tout tems fidelle à fes maires
; dans l'époque du Gouvernement le plus
Sage & le plus applaudi , vous lui donnez une
posterite nombreuſe , gage d'une paix durable
qu'elle verra croître autour d'elle comme dé
tendres Rameaux d'Olivier * vous l'avez affo
ciée à la gloire d'un pieux Monarque , nou
beau Salomon qui peut bien dire qu'en ſe hâ'
tant d'époufer la fageffe , il a vû entrer dans fa
maison tous les biens & tous les bonheurs enfemble
** ajoûtez , s'il se peut , quelque chofe
à fa grandeur ; mais non , elle aime mieux que
je vous demande pour elle des vertus que des
profperités ajoutez beaucoup plus à fa Religion
; & puifque c'est à vous à donner le falut*
aux Rois , felon le langage de vos Ecritures
continuez à repandre fur une tête fi chere les
benedictions de douceur dont vous l'avez prévenue
, que nous ne ceffons d'implorer pour
elle , afin qu'après avoir porté faintement la
Couronne que vous lui avez donnée fur laȚèrreselle
jouiffe un jour de celle que vous le préparez
dans le Ciel.
Filii tui ficut novella Olivarum in circuitu
menfæ tuæ.
*** Venerunt mihi omnia bona pariter cum illa.”
Prédicateur du Roi , dans fon Sermon de la Cênc
du Jeudi Saint dernier , devant la Reine , lui parla
en ces termes. Dans l'exorde , après avoir repréfenté
l'exemple de J. C. lavant les pieds de fes
Difciples,comme un fpectacle digne d'admiration.
C'est ce spectacle , Madame , fpectacle d'hu
milité & de charité tout ensemble , qui mit dans
l'etonnement le Prince des Apôtres , dont votre
Majesté s'empreffe de nous retracer une fidelle
image ; déja tous les yeux tournés fur elle voyent
avec édification l'impatience qu'elle a de dépofer
aux pieds de J. C. ce diadême dont fa
mainfe plait quelquefois à couronner la fageffe,
:
cette magnificence Royale qui femble en fa
préfence importuner votre Religion du plus
baut degré de la grandeur humaine , vous def
I iiij *cendez
832 MERCURE DE FRANCE
eendez , Madame , jufqu'à la plus profonde
bumiliation d'un Dieu , & votre exemple aufft
puiffant fur vos Sujets qui vous regardent com
me leur modele , que l'eft fur vous celui du Roi
des Rois que vous prenez pour le vôtre , tranf,
forme aujourd'hui en une Cour fimple & modefte
une Cour en tout autre tems fi brillante ,
peut-êtrefi faftueuse .
Mais comme c'eft l'humilité d'un Dieu dont
vous renouvellez l'exemple , & que ce Dieu tout
humilié qu'il eft , ne fit jamais paroître , an
rapport de l'Evangeliſte * plus de majesté & de
grandeur , non-feulement vous ne perdez rien
de la vôtre par l'acte de Religion qui nous af- ·
femble , mais vous y acquerez une gloire nouvelle
, gloire bien fuperieure à celle qui vous
environne lorsqu'affife fur le premier Trône du
monde , vous y fixez avec le coeur du plus puiſfant
& du plus cheri des Monarques les coeurs
de tous les Peuples dont il fait la felicité.
Dans le premier Point , après avoir établi par
rapport aux Grands la neceffité d'une humilité
de dépendance envers Dieu fur les obligations
qu'ils lui ont.
Selon ces principes , quelle fera la vôtre
Madame , envers le difpenfateur des Couronnes ,
qui vous ayant placé fi heureuſement pour nous
fur nos têtes , eft le feul que vous voyez au
deffus de la vôtre ; car de quelle forte de bienfaits
n'a t'il pas comblé V. M. juſqu'à ce jour ?
une Naiffance illuftre le Sceptre dans votre
augufte Maifon , votre Royale perſonne renduë
•
un Trône auffi ftable qu'il eft glorieux , un
Heros pour Epoux , digne de toute votre tendreffe
, une fecondité , fruit délicieux de vos
* Sciens Jefus quia omnia dedit ei Pater in manus
&c.
vertus
AVRIL. 1730.
833
le .
vertus & de nos voeux , des Sujets qui vous
adorent & qui fe croyent heureufe de votre felicité
propre voilà des presens du Ciel que lo
monde lui- même ne fçauroit méconnoître , &
qu'il regarde fans doute avec des yeux d'envier
mais ma Religion m'en découvre en V. M. dé
plus eftimables & de plus précieux encore ; c'est
ane éducation noble & chrétienne , un coeur
formé pour la fageſſe , un goût de tout tems décidé
pour la pieté , un de ces caracteres heureux
qui n'ont qu'à fe communiquer pour plaire's
pour dire plus , une belle ame en qui la nature
a preparé un riche fond à la grace & des vertus
bien raves à la Cour qui ne fe démentiront
point fur le Théatre du plus grand monde .
"
Or à qui V. M. doit- elle des faveurs fi fignalees
? n'est ce point à ce Dieu remunerateur des
hambles qui femble épuifer pour vous les plus
douces effufions de fa mifericorde , & voila
Madame , fi vous me permettez de vous le dire
en paffant , voilà ce qui doit vous rendre auſſi
reconnoiffante envers lui qu'il eft liberal envers
vous , auffi foumife à fes ordres qu'il eft magnifique
dans fes bienfaits, vous êtes dépofitaire.
de fa puiffance ; c'est vous que regarde le foin
de fa gloire , religieufe à lui renvoyer celle qui
vous viendra des hommes & à lui faire un hommage
de leurs hommages mêmes ; vous devez -
aimer à favorifer dans les autres la vertu qu'il
a couronnée en vous , & peu contente de paroître
par la Majefté du Trône l'image de la
grandeur d'un Dieu qui par la raison qu'il eft
grand he fe familiarife qu'avec les petits *
de vos devoirs , encore que vous goûtez fi bien,
c'est de l'être effectivement par une bonté genereufe
& magnanime envers eux.
un
* Deus humiles refpicit , humilibus dat gra
tiam.
I v Daus
834 MERCURE DE FRANCE
Dans le fecond Point à la fin , après avoir
prouvé que c'étoit par l'humilité que l'homme
devenoit veritablement grand.
Et c'est là , Madame , ce qui fait que je
vous trouve une plus grande Reine fous ces
voiles de l'humilité que dans tout l'éclat de
votre magnificence ; c'est là ce qui m'engage à
vous dire que l'action que vous allez faire doit
être à vos yeux une des plus glorieufes actions
de votre vie heureuſe , fi les fentimens Chrétiens
que je que je
ens d'exprimer font exactement
Les vôtres puifque tels font ceux que le Maître
des maîtres du monde prendra plaisir à.
voir dans tout tems dans une Reine très chrétienne
; mais fur tout pendant cette édifiante
Ceremonie ; car il eft vrai ( l'Apôtre me l'apprend,
mon miniftere eft de vous le faire
entendre ) il est vrai qu'il ne fuffit pas de faire
ce que fait J. C. fi l'on n'entre dans les vûës
21
dans les difpofitions de I. C. fi V M.
n'étoit animée interieurement de fon efprit
ce feroit en vain qu'elle se profterneroit comme
lui devant les pauvres , cette action , quelques
admirable qu'elle fut à nos yeux , feroit aw
fonds un spectacle de vanité & non de Religion
, une représentation de l'humiliation du
Sauveur plutôt qu'une imitation de fon bumilité.
Seigneur , qui donnez (ouvent les Royaumesfans
donner la gloire du Regne , faites rejaillir
long- tems les rayons de la vôtre fur une Princaffe
ft aimée des hommes qu'elle n'a rien à
defirer que d'être autant aimée de vous ,
fi religieufe envers vous que son exemple
j'ofe le dire , eft après celui d'un Dieu la plus
touchante des leçons pour nous, Vous avez reme
pli fes grandes destinées , vous la faites regner
Lur
AVRIL . 1730. 835
fur une Nation de tout tems fidelle à fes maires
; dans l'époque du Gouvernement le plus
Sage & le plus applaudi , vous lui donnez une
posterite nombreuſe , gage d'une paix durable
qu'elle verra croître autour d'elle comme dé
tendres Rameaux d'Olivier * vous l'avez affo
ciée à la gloire d'un pieux Monarque , nou
beau Salomon qui peut bien dire qu'en ſe hâ'
tant d'époufer la fageffe , il a vû entrer dans fa
maison tous les biens & tous les bonheurs enfemble
** ajoûtez , s'il se peut , quelque chofe
à fa grandeur ; mais non , elle aime mieux que
je vous demande pour elle des vertus que des
profperités ajoutez beaucoup plus à fa Religion
; & puifque c'est à vous à donner le falut*
aux Rois , felon le langage de vos Ecritures
continuez à repandre fur une tête fi chere les
benedictions de douceur dont vous l'avez prévenue
, que nous ne ceffons d'implorer pour
elle , afin qu'après avoir porté faintement la
Couronne que vous lui avez donnée fur laȚèrreselle
jouiffe un jour de celle que vous le préparez
dans le Ciel.
Filii tui ficut novella Olivarum in circuitu
menfæ tuæ.
*** Venerunt mihi omnia bona pariter cum illa.”
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Résumé : Sermon de l'Abbé de Rosay, [titre d'après la table]
Le texte relate un sermon prononcé par l'Abbé de Rozay, Docteur de Sorbonne et Prédicateur du Roi, devant la Reine lors de la Cène du Jeudi Saint. L'Abbé commence par évoquer l'exemple de Jésus lavant les pieds de ses disciples, soulignant l'humilité et la charité de ce geste. Il compare la Reine à l'Apôtre Pierre, admirant son impatience de se soumettre à Dieu en déposant son diadème. L'Abbé loue la Reine pour sa magnificence royale et son humilité, notant que son exemple transforme la cour en un modèle de simplicité et de modestie. L'Abbé insiste sur la nécessité de l'humilité pour les grands, rappelant les bienfaits que Dieu a accordés à la Reine, tels qu'une naissance illustre, un trône stable, un époux héroïque, et des sujets dévoués. Il encourage la Reine à être reconnaissante envers Dieu et à favoriser la vertu chez les autres. Il conclut en affirmant que l'humilité véritable est la source de la grandeur, et que l'action de la Reine doit être motivée par un esprit chrétien authentique. Il prie pour que la Reine continue de régner avec sagesse et de recevoir les bénédictions divines.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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20
p. 835-846
LISTE des Régiments de Cavalerie qui composeront les Camps qu'on formera dans peu.
Début :
Celui de la Sambre, commandé par le Prince de Tingri, Lieutenant General. [...]
Mots clefs :
Régiments de cavalerie, Escadrons, Camps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LISTE des Régiments de Cavalerie qui composeront les Camps qu'on formera dans peu.
LISTE des Régimens de Cavalerie
qui compoferont les Camps qu'on
formera dans peu.
Celui de la Sambre , commandé par le Prince
de Tingri , Lieutenant General
Efcadrons . Efcadrons,
Colonel General ,
4
Le Roi , 3
Mestre de Camp Ge- 1
neral
3
Royal Cuiraffiers ,
Royal Cravates ,
3
3
Dau
$46 MERCURE DE FRANCE,
Escadron. Efcadron.
Dauphin T
Bretagne ,
Berry ,
3 Vaflé , 3.
3 La Motte Houdan-
3 cour , 3
Comte de Clermont , 3 La Ferronaye , 3
Lambefc
S. Simon *
Gefvres 2.
3 Cheppy * 3 3 Coffe
3
3 Ruffec 3
• 3
3
4
La Roche Foucault , 3
En tout 19. Regimens 58. Eſcadrons.
Le Campde la Meufe , commandé par le Comte
de Belle- Ifle.
Efcadrons
Royal Etranger
Royal Rouffilon ,
Royal Allemand
3
Escadrons
La Tour , 3
Lorraine >
3
Montreuil
La Reine , 3 * Brion ,
Le Roi Staniflas 3
Lenoncourt
Orleans x 3 Rolen ,
Bourbon > 3 Bethune
"
Touloufe 3 Nogent , 3
Villeroy * 3 Mouchy ,
18. Regimens 55. Eſcadrons.
Le Camp de la Saone , commandé par le Duc
de Levy.
Efcadrons
Commiffaire General, 3 Cayeux ,
"
Efcadrons
३.
Royal ,
3 De Turenne, 3:
Royal Piémont , 3 Vauldrey
Dauphin Etranger , 3 Peyre ,
Anjou 3 Aumont ,"
Condé , 3 D'Urfort
3
Du Mame
3 Levy , 3
Du Chaylar , 3 Du Luc , 3
Villars , 3 Noailles ,
Luynes, 3
qui compoferont les Camps qu'on
formera dans peu.
Celui de la Sambre , commandé par le Prince
de Tingri , Lieutenant General
Efcadrons . Efcadrons,
Colonel General ,
4
Le Roi , 3
Mestre de Camp Ge- 1
neral
3
Royal Cuiraffiers ,
Royal Cravates ,
3
3
Dau
$46 MERCURE DE FRANCE,
Escadron. Efcadron.
Dauphin T
Bretagne ,
Berry ,
3 Vaflé , 3.
3 La Motte Houdan-
3 cour , 3
Comte de Clermont , 3 La Ferronaye , 3
Lambefc
S. Simon *
Gefvres 2.
3 Cheppy * 3 3 Coffe
3
3 Ruffec 3
• 3
3
4
La Roche Foucault , 3
En tout 19. Regimens 58. Eſcadrons.
Le Campde la Meufe , commandé par le Comte
de Belle- Ifle.
Efcadrons
Royal Etranger
Royal Rouffilon ,
Royal Allemand
3
Escadrons
La Tour , 3
Lorraine >
3
Montreuil
La Reine , 3 * Brion ,
Le Roi Staniflas 3
Lenoncourt
Orleans x 3 Rolen ,
Bourbon > 3 Bethune
"
Touloufe 3 Nogent , 3
Villeroy * 3 Mouchy ,
18. Regimens 55. Eſcadrons.
Le Camp de la Saone , commandé par le Duc
de Levy.
Efcadrons
Commiffaire General, 3 Cayeux ,
"
Efcadrons
३.
Royal ,
3 De Turenne, 3:
Royal Piémont , 3 Vauldrey
Dauphin Etranger , 3 Peyre ,
Anjou 3 Aumont ,"
Condé , 3 D'Urfort
3
Du Mame
3 Levy , 3
Du Chaylar , 3 Du Luc , 3
Villars , 3 Noailles ,
Luynes, 3
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Résumé : LISTE des Régiments de Cavalerie qui composeront les Camps qu'on formera dans peu.
Le document énumère les régiments de cavalerie constituant trois camps militaires : la Sambre, la Meuse et la Saône. Le camp de la Sambre, dirigé par le Prince de Tingri, comprend 19 régiments et 58 escadrons, incluant les régiments du Roi, Royal Cuiraffiers, Royal Cravates, Dauphin, Bretagne et Berry. Le camp de la Meuse, sous le commandement du Comte de Belle-Isle, compte 18 régiments et 55 escadrons, avec des régiments tels que Royal Etranger, Royal Rouffilon, Royal Allemand, La Tour, Lorraine et La Reine. Enfin, le camp de la Saône, dirigé par le Duc de Levy, inclut les régiments Royal, Royal Piémont, Dauphin Etranger, Anjou, Condé et Villars. Chaque camp est précisé avec le nombre d'escadrons par régiment.
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21
p. 837-838
MORTS NAISSANCES.
Début :
Dame Marie-Jeanne de Marle, veuve de M. Etienne de Bragelogne, Chevalier, Seigneur [...]
Mots clefs :
Chevalier, Seigneur
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texteReconnaissance textuelle : MORTS NAISSANCES.
MORTS
DM
NAISSANCES.
Ame Marie-Jeanne de Marle , veuve de
M. Etienne de Bragelogne , Chevalier , Sei-
Igneur de Verfigny , Capitaine au Regiment des
Gardes Françoifes, Brigadier des Armées du Roi,
déceda le 2. Avril , âgée de 65. ans.
Michel de Hanon de la Mivoye , Chevalier de
POrdre Militaire de S. Louis , Seigneur d'Ify ,
Jouy , Lieutenant- Colonel du Régiment de Poitou
, mourut le 5. de ce mois , âgé de 70. ans.
Laurent Bordelon , Prêtre , Docteur de l'Univerfité
de Bourges , connu par un grand nombre
d'Ouvrages , mourut le 6. âgé de 75. ans.
Dame Françoife Aubery , veuve de M. Gabriel
de Cavoye , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , déceda le 8. Avril , âgée de 64. ans.
29
Nicolas du Blé , Marquis d'Huxelles , Miniftre:
d'Etat , Maréchal de France , Chevalier des Ordres
du Roi , Gouverneur de la Haute & Baffe
-Alface , Gouverneur de la Ville de Strasbourg
cy-devant Lieutenant General au Gouvernement
de Bourgogne , & Gouverneur des Ville & Citadelle
de Cha on fur -Saone , mourut à Paris le 10.
de ce mois , dans la 79 ° année de fon âge. I
avoit été premier Ambaffadeur Extraordinaire &
Plénipotentiaire au Congrès d'Utrecht , Miniftre:
du Confeil de Regence & Prefident du Confeil
des affaires étrangeres au mois de Septembre
1726. le Roi l'avoit nommé pour être de fes .
Confeils , aufquels il a toûjours affifté jufqu'au
mois de Décembre dernier , qu'il demanda
S. M. la permiſſion de ſe retirer.
:
L
•
838 MERCURE DE FRANCE
Le 16. René Ifmidon , Comte de Saffenage ,
Seigneur , Comte de Monteillers , Lieutenant General
pour le Roi , de la Province de Dauphiné
mourut à Paris , àgé d'environ 60. ans. Il avoit
été Premier Gentilhomme de la Chambre de
S. A. R. M. le Duc d'Orleans .
Jean- Alexandre Campain de S. Martin ', Abbé"
Commandataire de l'Abbaye Royale Notre-Da--
me de Clermont , Ordre de Cîteaux , Diocèfe du
Mans , mourut à Paris le 18. Avril , âgé de
'74 . ans .
Dame Barbe-Marguerite-Perrette Garnier de
Granvilliers , Epoule de M. Jofeph Lefquen ,
Chevalier , Seigneur , Marquis de la- Villemeneur,
Brigadier des Armées du Roi , Grand-Croix de
P'Ordre Militaire de S. Louis , accoucha le 1b.
de Mars d'un fils , qui fut nommé Alexandre
Jofeph.
Dame Marguerite Bofc , Epoufe de M. Bertrand
Cefar , Marquis de Guefclin , Chevalier ,
Seigneur de la Roberie Cranhac , & c. Mestre de
Camp de Cavalerie , accoucha le 17. du même
mois d'un fils,qui fut tenu fur les Fonts, & nommé
Jean- Baptifte par M. Jean- Baptifte Bofc , Chevalier
, Seigneur de Soucarieres , Confeiller d'Etat , ~
Procureur General du Roi en fa Cour des Aydes ,
Secretaire de la Chambre du Cabinet du Roi , &
Chevalier & Garde des Sceaux de l'Ordre de S.-
Lazare , & par Dame Marguerite le Gendre ,
Epoufe de M. Antoine Crozat , Commandeur des
Ordres du Roi , Seigneur du Marquifat de Mouy,
de Vrincourt, &c-
DM
NAISSANCES.
Ame Marie-Jeanne de Marle , veuve de
M. Etienne de Bragelogne , Chevalier , Sei-
Igneur de Verfigny , Capitaine au Regiment des
Gardes Françoifes, Brigadier des Armées du Roi,
déceda le 2. Avril , âgée de 65. ans.
Michel de Hanon de la Mivoye , Chevalier de
POrdre Militaire de S. Louis , Seigneur d'Ify ,
Jouy , Lieutenant- Colonel du Régiment de Poitou
, mourut le 5. de ce mois , âgé de 70. ans.
Laurent Bordelon , Prêtre , Docteur de l'Univerfité
de Bourges , connu par un grand nombre
d'Ouvrages , mourut le 6. âgé de 75. ans.
Dame Françoife Aubery , veuve de M. Gabriel
de Cavoye , Maréchal des Camps & Armées du
Roi , déceda le 8. Avril , âgée de 64. ans.
29
Nicolas du Blé , Marquis d'Huxelles , Miniftre:
d'Etat , Maréchal de France , Chevalier des Ordres
du Roi , Gouverneur de la Haute & Baffe
-Alface , Gouverneur de la Ville de Strasbourg
cy-devant Lieutenant General au Gouvernement
de Bourgogne , & Gouverneur des Ville & Citadelle
de Cha on fur -Saone , mourut à Paris le 10.
de ce mois , dans la 79 ° année de fon âge. I
avoit été premier Ambaffadeur Extraordinaire &
Plénipotentiaire au Congrès d'Utrecht , Miniftre:
du Confeil de Regence & Prefident du Confeil
des affaires étrangeres au mois de Septembre
1726. le Roi l'avoit nommé pour être de fes .
Confeils , aufquels il a toûjours affifté jufqu'au
mois de Décembre dernier , qu'il demanda
S. M. la permiſſion de ſe retirer.
:
L
•
838 MERCURE DE FRANCE
Le 16. René Ifmidon , Comte de Saffenage ,
Seigneur , Comte de Monteillers , Lieutenant General
pour le Roi , de la Province de Dauphiné
mourut à Paris , àgé d'environ 60. ans. Il avoit
été Premier Gentilhomme de la Chambre de
S. A. R. M. le Duc d'Orleans .
Jean- Alexandre Campain de S. Martin ', Abbé"
Commandataire de l'Abbaye Royale Notre-Da--
me de Clermont , Ordre de Cîteaux , Diocèfe du
Mans , mourut à Paris le 18. Avril , âgé de
'74 . ans .
Dame Barbe-Marguerite-Perrette Garnier de
Granvilliers , Epoule de M. Jofeph Lefquen ,
Chevalier , Seigneur , Marquis de la- Villemeneur,
Brigadier des Armées du Roi , Grand-Croix de
P'Ordre Militaire de S. Louis , accoucha le 1b.
de Mars d'un fils , qui fut nommé Alexandre
Jofeph.
Dame Marguerite Bofc , Epoufe de M. Bertrand
Cefar , Marquis de Guefclin , Chevalier ,
Seigneur de la Roberie Cranhac , & c. Mestre de
Camp de Cavalerie , accoucha le 17. du même
mois d'un fils,qui fut tenu fur les Fonts, & nommé
Jean- Baptifte par M. Jean- Baptifte Bofc , Chevalier
, Seigneur de Soucarieres , Confeiller d'Etat , ~
Procureur General du Roi en fa Cour des Aydes ,
Secretaire de la Chambre du Cabinet du Roi , &
Chevalier & Garde des Sceaux de l'Ordre de S.-
Lazare , & par Dame Marguerite le Gendre ,
Epoufe de M. Antoine Crozat , Commandeur des
Ordres du Roi , Seigneur du Marquifat de Mouy,
de Vrincourt, &c-
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Résumé : MORTS NAISSANCES.
En avril, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Ame Marie-Jeanne de Marle, veuve d'Étienne de Bragelogne, est décédée le 2 avril à 65 ans. Michel de Hanon de la Mivoye, Chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis et Lieutenant-Colonel du Régiment de Poitou, est mort le 5 avril à 70 ans. Laurent Bordelon, Prêtre et Docteur de l'Université de Bourges, connu pour ses ouvrages, est décédé le 6 avril à 75 ans. Dame Françoise Aubery, veuve de Gabriel de Cavoye, Maréchal des Camps et Armées du Roi, est morte le 8 avril à 64 ans. Nicolas du Blé, Marquis d'Huxelles, Ministre d'État, Maréchal de France et Gouverneur de la Haute et Basse-Alsace, est décédé à Paris le 10 avril à 79 ans. Il a été Premier Ambassadeur Extraordinaire au Congrès d'Utrecht et Ministre du Conseil de Régence. René Ismidon, Comte de Saffenage et Lieutenant Général pour le Roi en Dauphiné, est mort à Paris le 16 avril à environ 60 ans. Jean-Alexandre Campain de Saint-Martin, Abbé Commandataire de l'Abbaye Royale Notre-Dame de Clermont, est décédé à Paris le 18 avril à 74 ans. Parmi les naissances, Dame Barbe-Marguerite-Perrette Garnier de Granvilliers a accouché le 11 mars d'un fils nommé Alexandre Joseph. Dame Marguerite Bosc a accouché le 17 mars d'un fils nommé Jean-Baptiste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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22
p. 839-847
DECLARATION DU ROY. Par laquelle le Roy explique de nouveau ses intentions sur l'exécution des Bulles des Papes, données contre le Jansénisme, & sur celle de la Constitution Un genitus. Donnée à Versailles, le 24. Mars 1730. Registrée en Parlement, le 3. Avril, le Roy y séant en son Lit de Justice.
Début :
LOUIS, par, &c. Après la division & les troubles que le refus de se soûmettre à la Bulle Unigenitus [...]
Mots clefs :
Bulle Unigenitus, Roi, Déclaration du roi, Église, Évêques, Édit, Archevêques
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texteReconnaissance textuelle : DECLARATION DU ROY. Par laquelle le Roy explique de nouveau ses intentions sur l'exécution des Bulles des Papes, données contre le Jansénisme, & sur celle de la Constitution Un genitus. Donnée à Versailles, le 24. Mars 1730. Registrée en Parlement, le 3. Avril, le Roy y séant en son Lit de Justice.
DECLARATION
D U ROY.
Par laqunsele des Bulles des
Ar laquelle le Roy explique de nouveau fes¹
Papes , données contre le Janféniſme , & fur celle
de la Conftitution Un genitus . Donnée à Verfailles
, le 24. Mars 1730. Registrée en Parlement
, le 3.- Avril , le Roy y féant en fon Lit de
Juſtice.
bles
LOUIS, par, &c. Après la divifion & les trou
que le refus de fe foûmettre à la Bulle Uni
genitus avoit fait naître dans l'Eglife de France
Nous eûmes lieu d'efperer en l'année 1720. d'y
voir la paix heureufement rétablie . Des Explica--
tions dreffées dans un efprit de concorde & de
charité , approuvées par tous les Cardinaux, tous
les Archevêques , & prefque tous les Evêques de
notre Royaume , qui avoient accepté cette Con--
ftitution , adoptées même par la plupart des
Prélats qui avoient hésité d'abord à la recevoir ,
ne laiffoient aucun pretexte à ceux , qui affectant
de la décrier par des interpretations contraires à
-fon veritable fens , vouloient les faire fervir d'excufe
à leur réfiſtance. Ce fut dans des circonfrances
fi favorables que Nous jugeâmes à propos
de donner notre Déclaration du 4. Aouft 1720.
par laquelle , en ordonnant d'un côté que la
Bulle Unigenitus feroit obſervé felon fa forme &
teneur dans tous nos Etats , & en deffendant tour:
ce qui pourtoit y être contraire. Nous prîmes de
l'autre les précautions les plus convenables pour
affurer le repos & la tranquillité de ceux d'entre
nos
$40 MERCURE DE FRANCE
feu que
nos Sujets qui feroient ceder leur prévention à
Pauthorité du Chef & du Corps des premiers Pafteurs
: Nous avons eu , à la verité , la fatisfaction
de voir des Corps entiers , & un grand nombre
de Sujets des differens Ordres de l'Eglife de France
, entrer dans ces fentimens , & l'édifier par la
fincerité de leur retour : Mais, Nous fçavons que
tous ceux qui les avoient imitez dans leur réfiftance
, n'ont pas encore fuivi l'exemple de leur
foumiffion ; & Nous voyons avec déplaifir qu'il
y en a même plufieurs , qui au lieu de profiter de
notre indulgence , n'ont cherché qu'à allumer le
Nous avions voulu éteindre par notre
Déclaration. Non feulement ils ont interjetté de
nouveaux appels , & ils n'ont pas ceffé d'attaquer
la Conftitution avec la même licence , par des
Libelles auffi injurieux au Pape , aux Evêques &
à toute l'Eglife , que contraires au reſpect qui eft
dû à notre authorité ; mais ils ont entrepris de
révoquer en doute le pouvoir qui appartient aux
Evêques d'inftruire les Fideles de la foumiffion
qu'ils doivent à la Bulle Unigenitus , & d'examiner
les fentimens & les difpofitions des Ecclefiaftiques
, lorfqu'ils fe prefentent à eux , foit pour
recevoir les faints Ordtes , foit pour obtenir des
Visa ou des Inftitutions Canoniques . Ce n'eft pas
même feulement à la Conftitution Unigenitus ,
que les ennemis de cette Bulle & de la paix cherchent
à donner atteinte , ils ne ceffent d'attaquer
directement ou indirectement les Conftitutions
des Papes qui ont condamné les cinq Propofitions
tirées du Livre de Janfénius , ou qui ont
preferit la fignature du Formulaire ; ils renouvellent
les fubtilitez frivoles qui avoient été inventées
pour éluder l'obſervation de ces Bulles
ils s'authorifent de la diftinction du fait & du
droit , & abufant de ce qui fe paffa fous le Pontificat
AVRIL. 1730. 84T
tificat de Clement IX . ils prennent toujours la
deffenfe du filence refpectueux fur le fait de Janfenius
, quoique déclaré infuffifant par la Bulle
Vineam Domini Sabaoth , donnée par Clement
XI . & unanimement acceptée par tous les Prélats
de notre Royaume. Nous ne devons donc
pas divifer deux objets , qui , quoique differents,
ne font cependant que trop unis dans l'efprit de
la plus grande partie de ceux qui ne cherchent
qu'à perpetuer les troubles prefens de l'Eglife ; Et
puifque l'on Nous oblige à expliquer encore nos
intentions fur l'execution de la Bulle Unigenitus,
Nous croyons devoir prendre en même temps de
nouvelles précautions contre ces efprits indociles
, que quatre Bulles données fucceffivement par
differents Papes contre le Janféniſme,qui ont été
reçûës par toute l'Eglife , & dont l'execution a
été tant de fois affermie par notre authorité ,
n'ont pu encore réduire à une entiere obéiffance
: Nous continuërons cependant de veiller avec
attention à la conſervation des Maximes de
notre Royaume & des Libertez de l'Eglife Gallicane
, qui Nous feront toujours plus précieuſes
qu'à ceux qui s'en font un vain titre pour colol
rer leur réfiftance ; & Nous fommes perfuadez.
que nos Cours de Parlement , qui étant principalement
chargées du foin de les maintenir ,
font acquittées fi dignement de ce devoir en differentes
occafions , & dès le temps même des
Lettres Patentes du 14. Février 1714. données
fur la Bulle Unigenitus , fçauront toujours faire
un jufte difcernement entre le zele éclairé qui les
deffend avec fageffe , & les intentions fufpectes
de ceux qui n'y cherchent qu'un prétexte pour
troubler , ou pour éloigner une paix auffi défirable
pour l'interêt de l'Etat , que pour le bien
de l'Eglife. A CES CAUSES , & autres à ce Nous
fe
mouvans
842 MERCURE DE FRANCE
mouvans , de l'avis de notre Confeil , & de notre
grace fpeciale , pleine puiffance & authorité
Royale , Nous avons dit , déclaré & ordonné ;
difons, déclarons & ordonnons, voulons & Nous
plaît ce qui fuit :
Article 1. Renouvellant , en tant que befoin feroit
par ces Prefentes , fignees de notre main j
les Edits & Déclarations du feu Roy notre treshonoré
Seigneur & Bifayeul , fur la condamnation
des cinq Propofitions de Janfénius , & ſur
la fignature du Formulaire , & en particulier
l'Edit du mois d'Avril 1665. & les Lettres Patentes
du dernier jour d'Aouft 1705. Ordonnons
que les Bulles des Souverains Pontifes Innocent
X. Alexandre VII . & Clement XI . fur
lefdites Propofitions , & fur la fignature du Formulaire
, feront obfervées & exécutées felon leur
forme & teneur : Voulons en conféquence , que
perfonne ne puiffe être promú aux Ordres facrez
, ou pourvû de quelque Benefice que ce foit ,
Seculier ou Régulier , exempt ou non exempt de
la Jurifdiction de l'Ordinaire , ni même en requerir
aucun , en vertu des dégrez par lui obte
nus , fans avoir auparavant figné le Formulaire
en perfonne ; entre les mains de fon Archevêque
ou de fon Evêque , ou de leurs Grands Vicaires ;
de laquelle fignature il fera fait mention dans
l'Acte de requifition , & pareillement dans l'Aete
de prife de poffeffion de chaque Benefice ; le tout
à peine de nullité defdits Actes à l'égard de ceux
qui fe trouveroient les avoir faits , fans avoir
préalablement figné le Formulaire. Et au cas
que quelqu'un d'entre les Archevêques ou Evêques
néglige d'en exiger la fignature , voulons
& entendons , conformement à l'Edit du mois
d'Avril 1665. qu'il y foit contraint par faifie du
Revenu temporel de fon Archevêché ou Evêché.
Ordonnons
N
AVRIL. 1730. 843
que les Ordonnons en outre , fuivant ledit Edit ,
Ecclefiaftiques , qui n'ayant pas encore figné le
Formulaire , refuferont de le faire à l'occafion
du Vifa ou de l'inftitution aux Benefices dont
ils demanderont à être pourvûs , foient déclarez
incapables de les poffeder, & que tous ceux dont
lefdits Ecclefiaftiques pourroient avoir été précedemment
pourvûs , demeurent vacans & impétrables
de plein droit , fans qu'il fait befoin à cet
effet d'aucune Sentence ni Declaration judiciaire,
ainfi qu'il eft porté par ledit Edit du mois d'Avril
1665.
II. Voulons , conformement au même Edit ,
que lefdites fignatures du Formulaire foient pures
& fimples , fans aucune diftinction , interpretation
ou reftriction qui déroge directement
ou indirectement aufdites Conftitutions des Papes
Innocent X. Alexandre VII . & Clement XI .
déclarant que ceux qui fe ferviroient dans leur
fignature defdites diftinctions , interprétations ou
reftrictions ; ou qui figneroient un Formulaire
different de celui dont la fignature a été ordonnée
par ledit. Edit du mois d'Avril 1665. feront
fujets aux peines portées par ledit Edit.
III. Confirmant , en tant que befoin feroit
les Lettres Patentes du 14. Février 1714. & notre
Declaration du 4. Aouft 1720. Regiſtrées dans
toutes nos Cours de Parlement : Ordonnons que
la Conftitution Unigenitus foit inviolablement
obfervée felon fa forme & teneur dans tous les
Etats, Pays,Terres & Seigneuries de notre obéïffance
; & qu'étant une Loy de l'Eglife par l'acceptation
qui en a été faite , elle foit auffi regardée
comme une Loy de notre Royaume. Voutons
que tous nos Sujets , de quelque état & condition
qu'ils foient , ayent pour ladite Bulle le
refpect & la foumiffion qui font dûs au jugement
de
844 MERCURE DE FRANCE
de l'Eglife univerfelle , en matiere de doctrine.
IV. L'Article cinquième de notredite Decla
ration fera pareillement exécuté felon fa forme
& teneur , fans neanmoins que fous prétexte du
filence que Nous y avons impofé , on puiffe prétendre
que notre intention ait jamais été d'empêcher
les Archevêques ou Evêques d'inftruire les
Ecclefiaftiques & les Peuples confiez à leurs foins ,
fur l'obligation de fe foumettre à la Conftitution
Unigenitus.
V. Deffendons , conformement à l'Art. III.
de notre Déclaration du 4. Aouft 1720. & par
les motifs qui y font expliquez , d'exiger directement
ou indirectement aucunes nouvelles formu
les de foufcription à l'occafion des Bulles des Papes
qui font reçûës dans notre Royaume. Décla
rons neanmoins, que par cette deffenfe Nous n'avons
pas entendu que les Archevêques & Evê
ques de notre Royaume ne puiffent refuſer d'admettre
aux faints Ordres, ou aux Dignitez & aux
Benefices, de quelque nature qu'ils foient, les Ec→
clefiaftiques Seculiers ou Reguliers , exempts ou
non exempts , qui auroient renouvellé leurs appels
de la Bulle Unigenitus depuis norre Decla
ration du 4. Aouft 1720. ou déclaré par écrit
qu'ils perfiftent dans ceux qu'ils avoient préce
demment interjettez , ou qui auroient compofé
ou publié des Ecrits pour attaquer ladite Bulle
ou les Explications defdits Archevêques & Evêques
, des années 1714.& 1720. ou qui auroient
renu des difcours injurieux à l'Eglife & à l'Epif
copat , & qui en feroient convaincus , foit par
des preuves légitimes , ou par l'aveu qu'ils en
feroient aufdits Archevêques ou Evêques lorfqu'ils
feroient interrogez fur lefdits faits , en fe
prefentant à eux pour l'Ordination , ou pour le
Vifa , ou l'Inſtitution Canonique , & qui perfe-
2
vere
AVRIL . 1730. 845 .
vereroient dans le même efprit de révolte, ou de
defobéiffance contre la Bulle Unigenitus , ou les
autres Conftitutions cy-deffus mentionnées , &
refuferoient de s'expliquer , conformement aux
Art. II. & III. de la prefente Declaration ,
la foumiffion due aufdites Conſtitutions.
2
fur
VI. Les Appellations comme d'abus , fi aucunes
font interjettées des refus de Vifa , ou d'Inftitution
Canonique faits par les Archevêques ou
Evêques aux Ecclefiaftiques qui fe trouveront être
dans quelqu'un des cas expliquez par les Art . I.
II. III. & V. de notre prefente Declaration
n'auront aucun effet fufpenfif , mais dévolutif
feulement , & fans que les caufes de refus marquées
dans lefdits cas , puiffent être regardées
comme un moyen d'abus . Voulons que lorfqu'outre
lefdites caufes , le refus defdits Archevêques
ou Evêques en renfermera d'autres qui feront
jugées abufives , nos Cours foient tenucs de déclarer
qu'il y a abus feulement en ce qui concerne
lefdites autres caufes ; fauf à nofd. Cours
d'ordonner en ce cas , s'il y échet , que dans le
temps qu'elles jugeront à propos de preferire, à
l'appellant comme d'abus , il fera tenu de fe retirer
fuivant l'art. VI. de l'Edit du mois d'Avril
1695. concernant la Jurifdiction Ecclefiaftique ,
pardevant le Superieur Ecclefiaftique de l'Evêque
ou de l'Archevêque qui lui aura refuſé le Viſa,ou
P'Inftitution Canonique pour le Benefice qui fera
le fujet de la conteftation, à l'effet d'obtenir l'un
ou l'autre, fi faire fe doit ; & après que led . Vifa
ou ladite Inftitution Canonique auront été rap-
-portez , ou faute par ledit appellant de les rapporter
, & dans le delay_qui lui aura été accordé
, il fera ftatué par nofd. Cours fur la maintenue
provifoire ou définitive au Benefice contentieux
, ainfi qu'il appartiendra.
VII
846 MERCURE DE FRANCE
VII . Ordonnons au furplus , que notre Declaration
du 10. May 1728. concernant les Imprimeurs
, foit executée felon fa forme & teneur;
ce faifant , que tous ceux qui feront convaincus
d'avoir compofé, imprimé, debité ou autrement
diftribué , fous quelque titre ou nom que ce puif.
fe être , des Ouvrages , Ecrits , Lettres ou autres
Libelles qui attaqueroient directement ou indirectement
les Conftitutions des Papes cy - deffus
marqués, nommément la Bulle Unigenitus, l'Inftruction
Paftorale de 1714. les Explications de
1720. ou qui tendroient à foûtenir , renouveller
ou favorifer en quelque maniere que ce foit les
Propofitions condamnées par ladite Conftitution
, ou qui feroient contraires à la Religion, au
refpect dû à notre S.Pere le Pape & aux Evêques,
ou à notre authorité , aux droits de notre Ĉouronne,
ou aux libertez de l'Eglife Gallicane,foient
condamnez aux peines portées par ladite Decla
ration du 10. May 1728. Voulons que les Corps
ou Communautez , & pareillement les Particuliers
qui auroient prêté leurs Maifons , en tout
ou en partie , pour fervir de dépôt à des Ouvrages
ou Ecrits de la nature cy-deffus marquez , &
pour les y mettre en sûreté , foient condamnez
pour la premiere fois en 3000 liv. d'amende , &
les Corps ou Communautez déclarez en outre
déchûs de tous les Privileges à eux accordez par
Nous ou par les Rois nos Predeceffeurs . Ordonnons
qu'en cas de récidives, les Particuliers foient
condamnez au banniffement à temps , même à
plus grande peine s'il y échet. Enjoignons à nos
Cours de Parlement & autres nos Juges , de tenir
la main à ce que ces Prefentes foient exactement
& inviolablement obfervées , & de prêter
aux Archevêques ou Evêques , ou à leurs Officiaux
, lorſqu'ils en feront requis , le fecours &
l'affiftance
AVRIL 1730.
847.
l'affiftance neceffaires . pour l'execution des Ordonnances
& Jugemens qui en feront par eux
rendus contre les contrevenans dans les cas qui
regardent les Juges d'Eglife ; le tout conformement
à l'Art. XXX . de l'Edit du mois d'Avril
1695. concernant la Jurifdiction Ecclefiaftique ,
& c.
D U ROY.
Par laqunsele des Bulles des
Ar laquelle le Roy explique de nouveau fes¹
Papes , données contre le Janféniſme , & fur celle
de la Conftitution Un genitus . Donnée à Verfailles
, le 24. Mars 1730. Registrée en Parlement
, le 3.- Avril , le Roy y féant en fon Lit de
Juſtice.
bles
LOUIS, par, &c. Après la divifion & les trou
que le refus de fe foûmettre à la Bulle Uni
genitus avoit fait naître dans l'Eglife de France
Nous eûmes lieu d'efperer en l'année 1720. d'y
voir la paix heureufement rétablie . Des Explica--
tions dreffées dans un efprit de concorde & de
charité , approuvées par tous les Cardinaux, tous
les Archevêques , & prefque tous les Evêques de
notre Royaume , qui avoient accepté cette Con--
ftitution , adoptées même par la plupart des
Prélats qui avoient hésité d'abord à la recevoir ,
ne laiffoient aucun pretexte à ceux , qui affectant
de la décrier par des interpretations contraires à
-fon veritable fens , vouloient les faire fervir d'excufe
à leur réfiſtance. Ce fut dans des circonfrances
fi favorables que Nous jugeâmes à propos
de donner notre Déclaration du 4. Aouft 1720.
par laquelle , en ordonnant d'un côté que la
Bulle Unigenitus feroit obſervé felon fa forme &
teneur dans tous nos Etats , & en deffendant tour:
ce qui pourtoit y être contraire. Nous prîmes de
l'autre les précautions les plus convenables pour
affurer le repos & la tranquillité de ceux d'entre
nos
$40 MERCURE DE FRANCE
feu que
nos Sujets qui feroient ceder leur prévention à
Pauthorité du Chef & du Corps des premiers Pafteurs
: Nous avons eu , à la verité , la fatisfaction
de voir des Corps entiers , & un grand nombre
de Sujets des differens Ordres de l'Eglife de France
, entrer dans ces fentimens , & l'édifier par la
fincerité de leur retour : Mais, Nous fçavons que
tous ceux qui les avoient imitez dans leur réfiftance
, n'ont pas encore fuivi l'exemple de leur
foumiffion ; & Nous voyons avec déplaifir qu'il
y en a même plufieurs , qui au lieu de profiter de
notre indulgence , n'ont cherché qu'à allumer le
Nous avions voulu éteindre par notre
Déclaration. Non feulement ils ont interjetté de
nouveaux appels , & ils n'ont pas ceffé d'attaquer
la Conftitution avec la même licence , par des
Libelles auffi injurieux au Pape , aux Evêques &
à toute l'Eglife , que contraires au reſpect qui eft
dû à notre authorité ; mais ils ont entrepris de
révoquer en doute le pouvoir qui appartient aux
Evêques d'inftruire les Fideles de la foumiffion
qu'ils doivent à la Bulle Unigenitus , & d'examiner
les fentimens & les difpofitions des Ecclefiaftiques
, lorfqu'ils fe prefentent à eux , foit pour
recevoir les faints Ordtes , foit pour obtenir des
Visa ou des Inftitutions Canoniques . Ce n'eft pas
même feulement à la Conftitution Unigenitus ,
que les ennemis de cette Bulle & de la paix cherchent
à donner atteinte , ils ne ceffent d'attaquer
directement ou indirectement les Conftitutions
des Papes qui ont condamné les cinq Propofitions
tirées du Livre de Janfénius , ou qui ont
preferit la fignature du Formulaire ; ils renouvellent
les fubtilitez frivoles qui avoient été inventées
pour éluder l'obſervation de ces Bulles
ils s'authorifent de la diftinction du fait & du
droit , & abufant de ce qui fe paffa fous le Pontificat
AVRIL. 1730. 84T
tificat de Clement IX . ils prennent toujours la
deffenfe du filence refpectueux fur le fait de Janfenius
, quoique déclaré infuffifant par la Bulle
Vineam Domini Sabaoth , donnée par Clement
XI . & unanimement acceptée par tous les Prélats
de notre Royaume. Nous ne devons donc
pas divifer deux objets , qui , quoique differents,
ne font cependant que trop unis dans l'efprit de
la plus grande partie de ceux qui ne cherchent
qu'à perpetuer les troubles prefens de l'Eglife ; Et
puifque l'on Nous oblige à expliquer encore nos
intentions fur l'execution de la Bulle Unigenitus,
Nous croyons devoir prendre en même temps de
nouvelles précautions contre ces efprits indociles
, que quatre Bulles données fucceffivement par
differents Papes contre le Janféniſme,qui ont été
reçûës par toute l'Eglife , & dont l'execution a
été tant de fois affermie par notre authorité ,
n'ont pu encore réduire à une entiere obéiffance
: Nous continuërons cependant de veiller avec
attention à la conſervation des Maximes de
notre Royaume & des Libertez de l'Eglife Gallicane
, qui Nous feront toujours plus précieuſes
qu'à ceux qui s'en font un vain titre pour colol
rer leur réfiftance ; & Nous fommes perfuadez.
que nos Cours de Parlement , qui étant principalement
chargées du foin de les maintenir ,
font acquittées fi dignement de ce devoir en differentes
occafions , & dès le temps même des
Lettres Patentes du 14. Février 1714. données
fur la Bulle Unigenitus , fçauront toujours faire
un jufte difcernement entre le zele éclairé qui les
deffend avec fageffe , & les intentions fufpectes
de ceux qui n'y cherchent qu'un prétexte pour
troubler , ou pour éloigner une paix auffi défirable
pour l'interêt de l'Etat , que pour le bien
de l'Eglife. A CES CAUSES , & autres à ce Nous
fe
mouvans
842 MERCURE DE FRANCE
mouvans , de l'avis de notre Confeil , & de notre
grace fpeciale , pleine puiffance & authorité
Royale , Nous avons dit , déclaré & ordonné ;
difons, déclarons & ordonnons, voulons & Nous
plaît ce qui fuit :
Article 1. Renouvellant , en tant que befoin feroit
par ces Prefentes , fignees de notre main j
les Edits & Déclarations du feu Roy notre treshonoré
Seigneur & Bifayeul , fur la condamnation
des cinq Propofitions de Janfénius , & ſur
la fignature du Formulaire , & en particulier
l'Edit du mois d'Avril 1665. & les Lettres Patentes
du dernier jour d'Aouft 1705. Ordonnons
que les Bulles des Souverains Pontifes Innocent
X. Alexandre VII . & Clement XI . fur
lefdites Propofitions , & fur la fignature du Formulaire
, feront obfervées & exécutées felon leur
forme & teneur : Voulons en conféquence , que
perfonne ne puiffe être promú aux Ordres facrez
, ou pourvû de quelque Benefice que ce foit ,
Seculier ou Régulier , exempt ou non exempt de
la Jurifdiction de l'Ordinaire , ni même en requerir
aucun , en vertu des dégrez par lui obte
nus , fans avoir auparavant figné le Formulaire
en perfonne ; entre les mains de fon Archevêque
ou de fon Evêque , ou de leurs Grands Vicaires ;
de laquelle fignature il fera fait mention dans
l'Acte de requifition , & pareillement dans l'Aete
de prife de poffeffion de chaque Benefice ; le tout
à peine de nullité defdits Actes à l'égard de ceux
qui fe trouveroient les avoir faits , fans avoir
préalablement figné le Formulaire. Et au cas
que quelqu'un d'entre les Archevêques ou Evêques
néglige d'en exiger la fignature , voulons
& entendons , conformement à l'Edit du mois
d'Avril 1665. qu'il y foit contraint par faifie du
Revenu temporel de fon Archevêché ou Evêché.
Ordonnons
N
AVRIL. 1730. 843
que les Ordonnons en outre , fuivant ledit Edit ,
Ecclefiaftiques , qui n'ayant pas encore figné le
Formulaire , refuferont de le faire à l'occafion
du Vifa ou de l'inftitution aux Benefices dont
ils demanderont à être pourvûs , foient déclarez
incapables de les poffeder, & que tous ceux dont
lefdits Ecclefiaftiques pourroient avoir été précedemment
pourvûs , demeurent vacans & impétrables
de plein droit , fans qu'il fait befoin à cet
effet d'aucune Sentence ni Declaration judiciaire,
ainfi qu'il eft porté par ledit Edit du mois d'Avril
1665.
II. Voulons , conformement au même Edit ,
que lefdites fignatures du Formulaire foient pures
& fimples , fans aucune diftinction , interpretation
ou reftriction qui déroge directement
ou indirectement aufdites Conftitutions des Papes
Innocent X. Alexandre VII . & Clement XI .
déclarant que ceux qui fe ferviroient dans leur
fignature defdites diftinctions , interprétations ou
reftrictions ; ou qui figneroient un Formulaire
different de celui dont la fignature a été ordonnée
par ledit. Edit du mois d'Avril 1665. feront
fujets aux peines portées par ledit Edit.
III. Confirmant , en tant que befoin feroit
les Lettres Patentes du 14. Février 1714. & notre
Declaration du 4. Aouft 1720. Regiſtrées dans
toutes nos Cours de Parlement : Ordonnons que
la Conftitution Unigenitus foit inviolablement
obfervée felon fa forme & teneur dans tous les
Etats, Pays,Terres & Seigneuries de notre obéïffance
; & qu'étant une Loy de l'Eglife par l'acceptation
qui en a été faite , elle foit auffi regardée
comme une Loy de notre Royaume. Voutons
que tous nos Sujets , de quelque état & condition
qu'ils foient , ayent pour ladite Bulle le
refpect & la foumiffion qui font dûs au jugement
de
844 MERCURE DE FRANCE
de l'Eglife univerfelle , en matiere de doctrine.
IV. L'Article cinquième de notredite Decla
ration fera pareillement exécuté felon fa forme
& teneur , fans neanmoins que fous prétexte du
filence que Nous y avons impofé , on puiffe prétendre
que notre intention ait jamais été d'empêcher
les Archevêques ou Evêques d'inftruire les
Ecclefiaftiques & les Peuples confiez à leurs foins ,
fur l'obligation de fe foumettre à la Conftitution
Unigenitus.
V. Deffendons , conformement à l'Art. III.
de notre Déclaration du 4. Aouft 1720. & par
les motifs qui y font expliquez , d'exiger directement
ou indirectement aucunes nouvelles formu
les de foufcription à l'occafion des Bulles des Papes
qui font reçûës dans notre Royaume. Décla
rons neanmoins, que par cette deffenfe Nous n'avons
pas entendu que les Archevêques & Evê
ques de notre Royaume ne puiffent refuſer d'admettre
aux faints Ordres, ou aux Dignitez & aux
Benefices, de quelque nature qu'ils foient, les Ec→
clefiaftiques Seculiers ou Reguliers , exempts ou
non exempts , qui auroient renouvellé leurs appels
de la Bulle Unigenitus depuis norre Decla
ration du 4. Aouft 1720. ou déclaré par écrit
qu'ils perfiftent dans ceux qu'ils avoient préce
demment interjettez , ou qui auroient compofé
ou publié des Ecrits pour attaquer ladite Bulle
ou les Explications defdits Archevêques & Evêques
, des années 1714.& 1720. ou qui auroient
renu des difcours injurieux à l'Eglife & à l'Epif
copat , & qui en feroient convaincus , foit par
des preuves légitimes , ou par l'aveu qu'ils en
feroient aufdits Archevêques ou Evêques lorfqu'ils
feroient interrogez fur lefdits faits , en fe
prefentant à eux pour l'Ordination , ou pour le
Vifa , ou l'Inſtitution Canonique , & qui perfe-
2
vere
AVRIL . 1730. 845 .
vereroient dans le même efprit de révolte, ou de
defobéiffance contre la Bulle Unigenitus , ou les
autres Conftitutions cy-deffus mentionnées , &
refuferoient de s'expliquer , conformement aux
Art. II. & III. de la prefente Declaration ,
la foumiffion due aufdites Conſtitutions.
2
fur
VI. Les Appellations comme d'abus , fi aucunes
font interjettées des refus de Vifa , ou d'Inftitution
Canonique faits par les Archevêques ou
Evêques aux Ecclefiaftiques qui fe trouveront être
dans quelqu'un des cas expliquez par les Art . I.
II. III. & V. de notre prefente Declaration
n'auront aucun effet fufpenfif , mais dévolutif
feulement , & fans que les caufes de refus marquées
dans lefdits cas , puiffent être regardées
comme un moyen d'abus . Voulons que lorfqu'outre
lefdites caufes , le refus defdits Archevêques
ou Evêques en renfermera d'autres qui feront
jugées abufives , nos Cours foient tenucs de déclarer
qu'il y a abus feulement en ce qui concerne
lefdites autres caufes ; fauf à nofd. Cours
d'ordonner en ce cas , s'il y échet , que dans le
temps qu'elles jugeront à propos de preferire, à
l'appellant comme d'abus , il fera tenu de fe retirer
fuivant l'art. VI. de l'Edit du mois d'Avril
1695. concernant la Jurifdiction Ecclefiaftique ,
pardevant le Superieur Ecclefiaftique de l'Evêque
ou de l'Archevêque qui lui aura refuſé le Viſa,ou
P'Inftitution Canonique pour le Benefice qui fera
le fujet de la conteftation, à l'effet d'obtenir l'un
ou l'autre, fi faire fe doit ; & après que led . Vifa
ou ladite Inftitution Canonique auront été rap-
-portez , ou faute par ledit appellant de les rapporter
, & dans le delay_qui lui aura été accordé
, il fera ftatué par nofd. Cours fur la maintenue
provifoire ou définitive au Benefice contentieux
, ainfi qu'il appartiendra.
VII
846 MERCURE DE FRANCE
VII . Ordonnons au furplus , que notre Declaration
du 10. May 1728. concernant les Imprimeurs
, foit executée felon fa forme & teneur;
ce faifant , que tous ceux qui feront convaincus
d'avoir compofé, imprimé, debité ou autrement
diftribué , fous quelque titre ou nom que ce puif.
fe être , des Ouvrages , Ecrits , Lettres ou autres
Libelles qui attaqueroient directement ou indirectement
les Conftitutions des Papes cy - deffus
marqués, nommément la Bulle Unigenitus, l'Inftruction
Paftorale de 1714. les Explications de
1720. ou qui tendroient à foûtenir , renouveller
ou favorifer en quelque maniere que ce foit les
Propofitions condamnées par ladite Conftitution
, ou qui feroient contraires à la Religion, au
refpect dû à notre S.Pere le Pape & aux Evêques,
ou à notre authorité , aux droits de notre Ĉouronne,
ou aux libertez de l'Eglife Gallicane,foient
condamnez aux peines portées par ladite Decla
ration du 10. May 1728. Voulons que les Corps
ou Communautez , & pareillement les Particuliers
qui auroient prêté leurs Maifons , en tout
ou en partie , pour fervir de dépôt à des Ouvrages
ou Ecrits de la nature cy-deffus marquez , &
pour les y mettre en sûreté , foient condamnez
pour la premiere fois en 3000 liv. d'amende , &
les Corps ou Communautez déclarez en outre
déchûs de tous les Privileges à eux accordez par
Nous ou par les Rois nos Predeceffeurs . Ordonnons
qu'en cas de récidives, les Particuliers foient
condamnez au banniffement à temps , même à
plus grande peine s'il y échet. Enjoignons à nos
Cours de Parlement & autres nos Juges , de tenir
la main à ce que ces Prefentes foient exactement
& inviolablement obfervées , & de prêter
aux Archevêques ou Evêques , ou à leurs Officiaux
, lorſqu'ils en feront requis , le fecours &
l'affiftance
AVRIL 1730.
847.
l'affiftance neceffaires . pour l'execution des Ordonnances
& Jugemens qui en feront par eux
rendus contre les contrevenans dans les cas qui
regardent les Juges d'Eglife ; le tout conformement
à l'Art. XXX . de l'Edit du mois d'Avril
1695. concernant la Jurifdiction Ecclefiaftique ,
& c.
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Résumé : DECLARATION DU ROY. Par laquelle le Roy explique de nouveau ses intentions sur l'exécution des Bulles des Papes, données contre le Jansénisme, & sur celle de la Constitution Un genitus. Donnée à Versailles, le 24. Mars 1730. Registrée en Parlement, le 3. Avril, le Roy y séant en son Lit de Justice.
Le document est une déclaration royale de Louis XV, datée du 24 mars 1730, concernant l'application de la bulle papale Unigenitus et des constitutions contre le jansénisme. Le roi rappelle les efforts passés pour rétablir la paix dans l'Église de France après le refus initial de se soumettre à la bulle Unigenitus. Il souligne que des explications approuvées par les cardinaux, archevêques et évêques ont été adoptées, mais certains continuent de résister. La déclaration renforce l'obligation d'observer la bulle Unigenitus et les constitutions contre le jansénisme, en ordonnant que la bulle soit respectée dans tous les États et que les sujets du roi doivent lui montrer soumission. Le roi défend également les libertés de l'Église gallicane et ordonne des mesures contre ceux qui attaquent les constitutions papales ou troublent la paix. La déclaration réitère l'interdiction de promouvoir des ecclésiastiques sans qu'ils aient signé le formulaire et confirme les peines pour ceux qui refusent de se soumettre. Elle précise également les procédures pour les appels comme d'abus et les sanctions contre les imprimeurs de libelles contraires aux constitutions. Un autre décret royal, daté d'avril 1730, condamne les individus ou les communautés ayant prêté leurs maisons pour servir de dépôt à des ouvrages ou écrits interdits. Les peines prévues incluent une amende de 3 000 livres pour la première infraction, avec perte des privilèges pour les corps ou communautés concernés. En cas de récidive, les particuliers encourent le bannissement ou des peines plus sévères. Le décret ordonne aux cours de parlement et autres juges de faire respecter ces dispositions et de prêter assistance aux autorités ecclésiastiques pour l'exécution des jugements concernant les contrevenants. Cette mesure est conforme à l'article XXX de l'édit d'avril 1695 sur la juridiction ecclésiastique.
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22
23
p. 1035-1037
LETTRE écrite de Metz le 15. Mars 1730. au sujet des nouvelles Cazernes.
Début :
Le 12. de ce mois la Bourgeoisie de Metz s'étant assemblée, avec la permission du Lieutenant [...]
Mots clefs :
Évêque, Casernes
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Metz le 15. Mars 1730. au sujet des nouvelles Cazernes.
LETTRE écrite de Metz le 15. Mars
1730. aufujet des nouvelles Cazernes .
L
E 12. de ce mois la Bourgeoifie de Metz s'étant
affemblée , avec la permiffion du Lieutenant
de Roi , vint au Palais Epifcopal remercier
le Duc de Coiflin , Evêque de cette Ville , de ce
que , non-content d'avoir fait conftruire à fes dépens
en 1727. un Corps de Cazernes & des Pavillons
en la Place du Champ- a- Seille , pour le
foulagement du Peuple , il venoit de commencer
encore fur la même Place de nouveaux corps de
Cazernes & des Pavillons qui feront fuffifans pour
loger à l'aife trois Bataillons avec leurs Officiers ,
& cela dans un temps où le prix des Materiaux
de toute elpece eft exceffif , à caufe des nouvelles
Fortifications que le Roi fait faire fous les ordres
du Comte de Belleifle , qui rendront Metz unë
des plus fortes Places de l'Europe.
Ces Bourgeois ont témoigné dans leur compliment
à leur Evêque , qu'ils étoient d'autant
plus fienfibles à ce nouvel effet de fa génerofité ,
qu'ils avoient moins de fujet de s'y attendre fi - tôt,
parce que depuis la conftruction des premieres
Cazernes en 1727. il avoit augmenté d'un nouveau
corps de logis compofé de 16. Chambres ,
d'un grand Ouvroir & de plufieurs autres commoditez
, la Maiſon du Refuge , qu'il a fondée
Il y a quelques années , pour renfermer les filles
d'unc
1036 MERCURE DE FRANCE
d'une vie ſcandaleufe , & que voulant que tout
fon Diocèfe refentît les effets falutaires de fon
zele & de fa generofité , on venoit d'achever le
mois dernier un Séminaire , qu'il a fait bâtir pour
yfaire élever dans l'efprit ecclefiaftique par un
Directeur & un Sous-Maitre,vingt jeunes pauvres
Erudians , moitié François , moitié Allemands ,
Sujets du Roy.
Ils auroient pú ajoûter la charité , digne des
Evêques des premiers fiecles , que cet illuftre Prélat
a exercée à la Naiffancé de Monfeigneur le
Dauphin , envers les prifonniers détenus pour
dettes , dont plufieurs arrêtez pour contrebande ,
ne pouvant payer l'amende , devoient être condamnez
aux Galeres.
Le 14. du même mois les trois Ordres de la
Ville vinrent en corps faire le même remerciement
à M. de Metz , dont les aumônes abondantes
ne diminuent point après de fi grandes dépenfes.
On efpere que ces Edifices feront achevez dans
un an, ils formeront une Place entierement parée,
d'un quarré long de 55. toifes de longeur , fur
32. de large. Chaque façade des deux grands
Corps qui font paralleles , eft de 47. toiſes , &
celle des Pavillons , de 28. toifes . Les quatre Avenuës
de la Place feront fermées de Grilles de fer,
deux Fontaines y fourniront de l'eau , & les
Troupes auront une étendue fuffifante pour faire
leurs Exercices & leurs mouvemens.
On a déja donné une Deſcription bien détail→、
lée de ces premiers Corps de Cazernes ,
dans un
Mercure de l'année 1728. on peut y avoir recours
pour le former une jufte idée de ces fuperbes
Edifices.
Voici une Infcription qui avoit été faite pour
Le Seminaire de l'Evêque de Metz.
ProM.
A Y. 1730. 1037
Providus inde gregem Coiflinus pafcit in avum.
Mais ce Prélat n'a pas voulu qu'on lût au- deſſus
de la Porte, il a mieux aimé y faire mettre ces paroles
: Probentur primùm & fic miniftrent. 1.
Timoth. 3. 10,
1730. aufujet des nouvelles Cazernes .
L
E 12. de ce mois la Bourgeoifie de Metz s'étant
affemblée , avec la permiffion du Lieutenant
de Roi , vint au Palais Epifcopal remercier
le Duc de Coiflin , Evêque de cette Ville , de ce
que , non-content d'avoir fait conftruire à fes dépens
en 1727. un Corps de Cazernes & des Pavillons
en la Place du Champ- a- Seille , pour le
foulagement du Peuple , il venoit de commencer
encore fur la même Place de nouveaux corps de
Cazernes & des Pavillons qui feront fuffifans pour
loger à l'aife trois Bataillons avec leurs Officiers ,
& cela dans un temps où le prix des Materiaux
de toute elpece eft exceffif , à caufe des nouvelles
Fortifications que le Roi fait faire fous les ordres
du Comte de Belleifle , qui rendront Metz unë
des plus fortes Places de l'Europe.
Ces Bourgeois ont témoigné dans leur compliment
à leur Evêque , qu'ils étoient d'autant
plus fienfibles à ce nouvel effet de fa génerofité ,
qu'ils avoient moins de fujet de s'y attendre fi - tôt,
parce que depuis la conftruction des premieres
Cazernes en 1727. il avoit augmenté d'un nouveau
corps de logis compofé de 16. Chambres ,
d'un grand Ouvroir & de plufieurs autres commoditez
, la Maiſon du Refuge , qu'il a fondée
Il y a quelques années , pour renfermer les filles
d'unc
1036 MERCURE DE FRANCE
d'une vie ſcandaleufe , & que voulant que tout
fon Diocèfe refentît les effets falutaires de fon
zele & de fa generofité , on venoit d'achever le
mois dernier un Séminaire , qu'il a fait bâtir pour
yfaire élever dans l'efprit ecclefiaftique par un
Directeur & un Sous-Maitre,vingt jeunes pauvres
Erudians , moitié François , moitié Allemands ,
Sujets du Roy.
Ils auroient pú ajoûter la charité , digne des
Evêques des premiers fiecles , que cet illuftre Prélat
a exercée à la Naiffancé de Monfeigneur le
Dauphin , envers les prifonniers détenus pour
dettes , dont plufieurs arrêtez pour contrebande ,
ne pouvant payer l'amende , devoient être condamnez
aux Galeres.
Le 14. du même mois les trois Ordres de la
Ville vinrent en corps faire le même remerciement
à M. de Metz , dont les aumônes abondantes
ne diminuent point après de fi grandes dépenfes.
On efpere que ces Edifices feront achevez dans
un an, ils formeront une Place entierement parée,
d'un quarré long de 55. toifes de longeur , fur
32. de large. Chaque façade des deux grands
Corps qui font paralleles , eft de 47. toiſes , &
celle des Pavillons , de 28. toifes . Les quatre Avenuës
de la Place feront fermées de Grilles de fer,
deux Fontaines y fourniront de l'eau , & les
Troupes auront une étendue fuffifante pour faire
leurs Exercices & leurs mouvemens.
On a déja donné une Deſcription bien détail→、
lée de ces premiers Corps de Cazernes ,
dans un
Mercure de l'année 1728. on peut y avoir recours
pour le former une jufte idée de ces fuperbes
Edifices.
Voici une Infcription qui avoit été faite pour
Le Seminaire de l'Evêque de Metz.
ProM.
A Y. 1730. 1037
Providus inde gregem Coiflinus pafcit in avum.
Mais ce Prélat n'a pas voulu qu'on lût au- deſſus
de la Porte, il a mieux aimé y faire mettre ces paroles
: Probentur primùm & fic miniftrent. 1.
Timoth. 3. 10,
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Résumé : LETTRE écrite de Metz le 15. Mars 1730. au sujet des nouvelles Cazernes.
Le 12 mars 1730, la bourgeoisie de Metz, avec l'autorisation du Lieutenant du Roi, s'est réunie pour remercier le Duc de Coislain, Évêque de Metz, d'avoir construit des casernes et des pavillons sur la Place du Champ-à-Seille. En 1727, l'Évêque avait déjà financé des bâtiments pour aider le peuple. Actuellement, il entreprend de nouveaux travaux pour loger trois bataillons, malgré les coûts élevés des matériaux dus aux nouvelles fortifications ordonnées par le Comte de Belle-Isle. Les bourgeois ont exprimé leur gratitude, soulignant qu'ils ne s'attendaient pas à une telle générosité si tôt. Depuis 1727, l'Évêque a également agrandi la Maison du Refuge pour les filles de vie scandaleuse et achevé un séminaire pour éduquer vingt jeunes pauvres, moitié Français, moitié Allemands. Il a aussi aidé les prisonniers pour dettes, notamment ceux arrêtés pour contrebande. Le 14 mars, les trois ordres de la ville ont également remercié l'Évêque pour ses aumônes. Les travaux devraient être achevés dans un an, formant une place pavée de 55 toises sur 32, avec des grilles de fer et deux fontaines. Une description des premières casernes a été publiée dans le Mercure de 1728. L'Évêque a choisi une inscription biblique pour le séminaire.
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24
p. 1037-1038
PROMOTION des Officiers des Galeres, faite par le Roi le 15. Avril 1730.
Début :
Capitaines de Galeres. Mrs De Tournefort, Major. De Gardane. [...]
Mots clefs :
Promotion, Officiers des galères
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROMOTION des Officiers des Galeres, faite par le Roi le 15. Avril 1730.
PROMOTION des Officiers des Galeres,
par le Roi le Is.
Avril 1730. faite
Capitaines de Galeres.
Mrs De Tournefort , Major.
De Gardane .
Capitaines- Lieutenans,
De Bernage , l'aîné.
De Langerie.
Gailhac de Caumont.
Lieutenans de Galeres.
De Chaumont.
Du
Guay.
Marquis de Blaças.
Chevalier d'Albert. "
De Soiflans- Villars.
Chevalier de Glandéves , Ayde-Major.
Chevalier de Raouffet , Ayde-Major.
Marquis de Levy,
Enfeignes de Galeres.
Chevalier de Cabre Roquevaire,
De Caftelane d'Hademar.
De Gantés.
Comte de Pontis d'Hurtis.
Chevalier d'Argent.
D'Albert.
Chevalier de Jarente,
I De
1038 MERCURE DE FRANCE
De Chaumont.
De Grandmaiſon.
Chevalier de Gadagne,
Marquis de Bonnivet.
par le Roi le Is.
Avril 1730. faite
Capitaines de Galeres.
Mrs De Tournefort , Major.
De Gardane .
Capitaines- Lieutenans,
De Bernage , l'aîné.
De Langerie.
Gailhac de Caumont.
Lieutenans de Galeres.
De Chaumont.
Du
Guay.
Marquis de Blaças.
Chevalier d'Albert. "
De Soiflans- Villars.
Chevalier de Glandéves , Ayde-Major.
Chevalier de Raouffet , Ayde-Major.
Marquis de Levy,
Enfeignes de Galeres.
Chevalier de Cabre Roquevaire,
De Caftelane d'Hademar.
De Gantés.
Comte de Pontis d'Hurtis.
Chevalier d'Argent.
D'Albert.
Chevalier de Jarente,
I De
1038 MERCURE DE FRANCE
De Chaumont.
De Grandmaiſon.
Chevalier de Gadagne,
Marquis de Bonnivet.
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Résumé : PROMOTION des Officiers des Galeres, faite par le Roi le 15. Avril 1730.
En avril 1730, le roi a promulgué une promotion d'officiers des galères. Les promotions incluent les capitaines de galères : Monsieur de Tournefort et Monsieur de Gardane. Les capitaines-lieutenants promus sont : Monsieur de Bernage l'aîné, Monsieur de Langerie et Gailhac de Caumont. Les lieutenants de galères promus sont : Monsieur de Chaumont, Marquis de Blaças et Chevalier d'Albert. Les enseignes de galères promus sont : Chevalier de Cabre Roquevaire et Marquis de Bonnivet. Les aides-majors promus sont : Chevalier de Glandèves et Chevalier de Raouffet.
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25
p. 1038-1039
BENEFICES DONNEZ par le Roy.
Début :
L'Abbaye de Puy-Ferrand, Ordre de S. Augustin, Diocèse de Bourges, vacante par le [...]
Mots clefs :
Abbaye, Roi, Bénéfices
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES DONNEZ par le Roy.
BENEFICES DONNEZ
par le Roy.
'Abbaye de Puy- Ferrand , Ordre de S. Au-
Lguftin ,Diocèfe de Bourges , vacante par le
decès de M. de Gauffen , à M. de Coetlorguet ,
Prêtre.
L'Abbaye de Jofaphat , Ordre de S. Benoît ,
Diocèfe de Chartres , vacante par le décès de
M. de Taillefer de Barriere , à M. Jean-Jofeph de
Fougaffe , d'Entrechaux de la Baftie , Diacre du
Diocèse d'Avignon.
L'Abbaye Commandataire de Baffac, Ordre de
S. Benoît , Diocèfe de Saintes , vacante par le
décès de M. Mayol , à M. Paul Allain de la Vigerie
, Prêtre du Diocèfe de Bordeaux.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Câteaux , Diocèfe
du Mans , vacante par le décèds de Madame
du Juglart , à Madame de Muy , Prieure de l'Abbaye
d'Hierre .
L'Abbaye de S. Jean l'Evangelifte d'Oudeauville
, Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de Boulogne
, vacante par la démiffion de M. Nadal , en
faveur de M. Jean- Baptifte Fourdinier de Remortier
, Prêtre , Docteur en Théologie & Vicegerent
de l'Officialité de Boulogne .
L'Abbaye de Cherbourg, dite de N. D. du Voeu,
Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de Coutances ,
vacante par le déceds de M. de Valat , à M. le
Normant , Prêtre du Diocèfe de Paris.
L'Evêché de Carcaffonne , vacant par le déceds
de M.de Châteauneuf de Rochebonne, en faveurde
M ,
MAY.
1730.
1039
M. Armand Bazin de Bezons , Prêtre du Diocèle
de Paris , & Docteur en Théologie.
L'Abbaye de la Cour- Dieu , Ordre de Cîteaux,
Diocèse d'Orleans , vacante par le déceds de
M. de Fages , en faveur de M. de Bellefond , Prêtre
, Aumônier du Roi.
L'Abbaye de N. D. de Mandion , Ordre de
S. Benoît , Diocèfe de Sainte , vacante par la démiffion
de M.Bridelle, en faveur de M.de la Corée,
Prêtre, Grand Vicaire de Saintes & Vifiteur General
des Carmelites.
Le Prieuré Commandataire,Conventuel & Electif
de Beaulieu , Ordre de S. Auguſtin , Diocéfe
de Rouen , vacante par le déceds de M. de Mayol,
en faveur de M. Pierre Bridelle , Prêtre , Docteur
de Sorbonne , & Grand-Vicaire de Rouen.
par le Roy.
'Abbaye de Puy- Ferrand , Ordre de S. Au-
Lguftin ,Diocèfe de Bourges , vacante par le
decès de M. de Gauffen , à M. de Coetlorguet ,
Prêtre.
L'Abbaye de Jofaphat , Ordre de S. Benoît ,
Diocèfe de Chartres , vacante par le décès de
M. de Taillefer de Barriere , à M. Jean-Jofeph de
Fougaffe , d'Entrechaux de la Baftie , Diacre du
Diocèse d'Avignon.
L'Abbaye Commandataire de Baffac, Ordre de
S. Benoît , Diocèfe de Saintes , vacante par le
décès de M. Mayol , à M. Paul Allain de la Vigerie
, Prêtre du Diocèfe de Bordeaux.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Câteaux , Diocèfe
du Mans , vacante par le décèds de Madame
du Juglart , à Madame de Muy , Prieure de l'Abbaye
d'Hierre .
L'Abbaye de S. Jean l'Evangelifte d'Oudeauville
, Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de Boulogne
, vacante par la démiffion de M. Nadal , en
faveur de M. Jean- Baptifte Fourdinier de Remortier
, Prêtre , Docteur en Théologie & Vicegerent
de l'Officialité de Boulogne .
L'Abbaye de Cherbourg, dite de N. D. du Voeu,
Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de Coutances ,
vacante par le déceds de M. de Valat , à M. le
Normant , Prêtre du Diocèfe de Paris.
L'Evêché de Carcaffonne , vacant par le déceds
de M.de Châteauneuf de Rochebonne, en faveurde
M ,
MAY.
1730.
1039
M. Armand Bazin de Bezons , Prêtre du Diocèle
de Paris , & Docteur en Théologie.
L'Abbaye de la Cour- Dieu , Ordre de Cîteaux,
Diocèse d'Orleans , vacante par le déceds de
M. de Fages , en faveur de M. de Bellefond , Prêtre
, Aumônier du Roi.
L'Abbaye de N. D. de Mandion , Ordre de
S. Benoît , Diocèfe de Sainte , vacante par la démiffion
de M.Bridelle, en faveur de M.de la Corée,
Prêtre, Grand Vicaire de Saintes & Vifiteur General
des Carmelites.
Le Prieuré Commandataire,Conventuel & Electif
de Beaulieu , Ordre de S. Auguſtin , Diocéfe
de Rouen , vacante par le déceds de M. de Mayol,
en faveur de M. Pierre Bridelle , Prêtre , Docteur
de Sorbonne , & Grand-Vicaire de Rouen.
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Résumé : BENEFICES DONNEZ par le Roy.
En 1730, le roi attribue plusieurs bénéfices ecclésiastiques devenus vacants par décès ou démission. Parmi les attributions, l'Abbaye de Puy-Ferrand, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Bourges, est donnée à M. de Coetlorguet. L'Abbaye de Josaphat, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse de Chartres, revient à M. Jean-Joseph de Fougaffe. L'Abbaye Commandataire de Bassac, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse de Saintes, est attribuée à M. Paul Allain de la Vigerie. L'Abbaye de Bonlieu, Ordre de Cîteaux, Diocèse du Mans, est donnée à Madame de Muy. L'Abbaye de Saint-Jean l'Évangéliste d'Oudeauville, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Boulogne, est attribuée à M. Jean-Baptiste Fourdinier de Remortier. L'Abbaye de Cherbourg, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Coutances, est donnée à M. le Normant. L'Évêché de Carcassonne, vacant par le décès de M. de Châteauneuf de Rochebonne, est attribué à M. Armand Bazin de Bezons. L'Abbaye de la Cour-Dieu, Ordre de Cîteaux, Diocèse d'Orléans, est donnée à M. de Bellefond. L'Abbaye de Notre-Dame de Mandion, Ordre de Saint-Benoît, Diocèse de Sainte, est attribuée à M. de la Corée. Enfin, le Prieuré Commandataire de Beaulieu, Ordre de Saint-Augustin, Diocèse de Rouen, est donné à M. Pierre Bridelle.
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26
p. 1039-1042
Solemnité aux Capucins pour la Beatification du P. Fidel, [titre d'après la table]
Début :
Le 21. Avril, & les trois jours suivans, les Capucins de la rüe S. Honoré celebrerent avec [...]
Mots clefs :
Capucins, Messe, Église, Évêques, Vêpres
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texteReconnaissance textuelle : Solemnité aux Capucins pour la Beatification du P. Fidel, [titre d'après la table]
Le 21. Avril , & les trois jours fuivans ,
Capucins de la rue S. Honoré celebrerent avec
beaucoup de folemnité la Beatification du Pere
Fidel de Simarinque , Capucin , Préfet & premier
Martyr de la Miffion ' Apoftolique , établie chez
les Grifons par la Sacrée Congrégation , chargée
de travailler à la propagation de la Foi.
Ces Peres avoient fait élever dans la Cour de
leur Eglife une Galerie ornée de Pilaftres peints
en Marbre , dont les Chapiteaux & les Piedeftaux
étoient peints en or , ce qui formoit une espece
de Colonade ; entre ces Pilaftres , fous des Arcades
ornées de Feftons & de Guirlandes , on avoit
placé des Caiffes de fleurs & d'autres ornemens
& les murs étoient revêtus de très-riches Tapifferies.
"
Au- devant du Porche de l'Eglife , étoit élevé
un Portique peint en Marbre , aufli -bien que les
Colomnes qui le foutenoient , & dans un Cartouche
au-deffus de la grande entrée étoient écri-
I ij
tes
1040 MERCURE DE FRANCE
tes ces paroles tirées du Livre des Proverbes ,
Vir Fidelis multùm laudabitur.
Au même Porche, du côté de la ruë, deux Piramides
étoient élevées fur des Piedeſtaux & furmontées
de Vafes , ce qui formoit une entrée, audeffus
de laquelle étoient écrites ces paroles de
PEcclefiaftique : Sic celebrabitur Fidelis in confpectu
Dei.
Aux deux côtez de la Porte de l'Eglife , étoient
placées fur leurs Piedeftaux , deux Figures grandes
comme le naturel , qui repréfentoient la Foi
& la Charité , le tout orné de très - belles Tapifferies
; on avoit placé au- deffus de la Porte exterieure
de l'Eglife , les Armes du feu Pape Benoît
XIII. celles du Roi & de l'Archevêque de
Paris.
Toute l'Eglife depuis la Corniche jufqu'au
Lambris , étoit ornée de Tapifleries de la Ĉouronne
, au bas defquelles regnoit une espece de
Gradin chargé de Camayeux , qui repréſentoient
les principaux Miracles du Saint , accompagné
de chaque côté de Pots de fleurs. Entre ces Camayeux
étoient des Piramides peintes en or , furmontées
de Girandoles . On avoit écrit au bas des
Piramides differens Paffages de l'Ecriture , convenables
au fujet .
Les Fenêtres de l'Eglife étoient fermées par des
grands rideaux de Damas cramoifi , galonnez
d'or ; la Voute étoit ornée de Feftons & de Guirlandes
, d'où fortoient de gros cordons de foye
pour foutenir quantité de Luftres garnis de bougies.
Le devant de la Tribune deftinée pour la
Mufique , étoit auffi couvert d'une pareille étoffe
de Damas galonné d'or , de même que la Chaire
du Prédicateur. On avoit placé au- deffus de la
Tribune , un grand Camayeu réprefentant le
Bienheureux Fidel martyrifé par les Heretiques,
Le
MAY. 1730. 1041
Le Pavé du Sanctuaire & une partie de la Nef
qui fervoit de Choeur , étoit couvert de quantité
de très-beaux Tapis. On avoit élevé à une petite
diftance de l'Autel , un Trône pour les Evêques
qui ont officié pontificalement , on avoit placé
au -deffous un Fauteuil , & un Prie-Dieu , couvert
d'un Tapis de Velours cramoifi , furmonté d'un
Dais brodé en or & en argent."
Le premier jour de la Fête , les Capucins commencerent
leur Proceffion à une heure après midi,
ils étoient precedez de plufieurs jeunes garçons
vétus en Chevaliers Romains , fous leur Guidon ,
portant les Inftrumens du Martyre du Bienheureux
Fidel , & d'une quantité d'Enfans vétus trèsproprement
en Anges , qui portoient des Banderoles.
Ces Peres , au nombre de plus de cent , allerent
proceffionellement prendre les Cordeliers
du Grand Convent qui vinrent avec eux chanter
les premieres Vêpres ; cette Communauté fut faluée
en arrivant d'une décharge de quantité de
Boëtes, & au fon de Trompettes & Timbales , &
reçue à la porte de l'Eglife par quatre Peres Capucins,
dont deux étoient revétus d'Aubes, & pre-
Tentoient de l'Eau - Benite aux Religieux qui entroient
, & les deux autres , en furplis , les encenfoient.
La même ceremonie a été obfervée à l'entrée
& à la fortie de toutes les Communautez
qui font venues aux Capucins, pour y chanter la
Meffe ou les Vêpres.
Le 22. M. Robinet , Official & Vicaire General
de M. l'Archevêque de Paris , fe rendit dans l'Egfife
des Capucins , où il fit la lecture de la Bulle
de la Beatification du Pere Fidel , après laquelle
le Te Deum fut chanté au bruit d'un grand nombre
de Boetes qu'on tira dans le Jardin de ces
Peres.
Le même jour les Capucins allerent procef-
I iij hionnd1042
MERCURE DE FRANCE
fionellement prendre les Religieux Feüillans qui
vinrent chanter la grande Meffe dans leur Eglife..
L'aprés midi , les Jacobins de la rue S. Honoré
y vinrent chanter les Vêpres ; le Panégyrique du
Saint fut prononcé par le P. Dom Jerôme , le Salut
fut chanté enfuite en Mufique , auquel officia
l'Evêque de Quebec.
ac-
Le 23. le Clergé de la Paroiffe de S. Roch ,
compagné des Capucins , vint chanter la grande
Meffe dans leur Eglife,& l'après midi les Feuillans
y chanterent les Vêpres ; le Panegyrique du Saint
fut prononcé par le Pere de la Cofte, Cordelier , l'Evêque
de Laon officia au Salut qui fut chanté après.
Le 24. le Clergé de S. Germain de Lauxerrois
accompagné des Capucins , vint celebrer la
Meffe qui fut chantée par la Mufique du Chapitre
, & l'après midi les Récollets y chanterent les
Vêpres, l'Abbé Billard prononça le Panegyrique .
du Saint , l'Evêque de Cifteron officia au Salut &
an Te Deum qui fut chanté enfuite , à la fin duquei
la Bannière du Saint fut élevée au plus haut
de la voute de l'Eglife , au fon des Trompettes
des Timballes & de la Simphonie. La Fête fut
terminée le foir du même jour par une très - belle
Illumination de la Maifon des Capucins , des
Gours & du Jardin , dans lequel on tira un Feu
d'artifice, qui fut executé avec beaucoup de fuccès.
Capucins de la rue S. Honoré celebrerent avec
beaucoup de folemnité la Beatification du Pere
Fidel de Simarinque , Capucin , Préfet & premier
Martyr de la Miffion ' Apoftolique , établie chez
les Grifons par la Sacrée Congrégation , chargée
de travailler à la propagation de la Foi.
Ces Peres avoient fait élever dans la Cour de
leur Eglife une Galerie ornée de Pilaftres peints
en Marbre , dont les Chapiteaux & les Piedeftaux
étoient peints en or , ce qui formoit une espece
de Colonade ; entre ces Pilaftres , fous des Arcades
ornées de Feftons & de Guirlandes , on avoit
placé des Caiffes de fleurs & d'autres ornemens
& les murs étoient revêtus de très-riches Tapifferies.
"
Au- devant du Porche de l'Eglife , étoit élevé
un Portique peint en Marbre , aufli -bien que les
Colomnes qui le foutenoient , & dans un Cartouche
au-deffus de la grande entrée étoient écri-
I ij
tes
1040 MERCURE DE FRANCE
tes ces paroles tirées du Livre des Proverbes ,
Vir Fidelis multùm laudabitur.
Au même Porche, du côté de la ruë, deux Piramides
étoient élevées fur des Piedeſtaux & furmontées
de Vafes , ce qui formoit une entrée, audeffus
de laquelle étoient écrites ces paroles de
PEcclefiaftique : Sic celebrabitur Fidelis in confpectu
Dei.
Aux deux côtez de la Porte de l'Eglife , étoient
placées fur leurs Piedeftaux , deux Figures grandes
comme le naturel , qui repréfentoient la Foi
& la Charité , le tout orné de très - belles Tapifferies
; on avoit placé au- deffus de la Porte exterieure
de l'Eglife , les Armes du feu Pape Benoît
XIII. celles du Roi & de l'Archevêque de
Paris.
Toute l'Eglife depuis la Corniche jufqu'au
Lambris , étoit ornée de Tapifleries de la Ĉouronne
, au bas defquelles regnoit une espece de
Gradin chargé de Camayeux , qui repréſentoient
les principaux Miracles du Saint , accompagné
de chaque côté de Pots de fleurs. Entre ces Camayeux
étoient des Piramides peintes en or , furmontées
de Girandoles . On avoit écrit au bas des
Piramides differens Paffages de l'Ecriture , convenables
au fujet .
Les Fenêtres de l'Eglife étoient fermées par des
grands rideaux de Damas cramoifi , galonnez
d'or ; la Voute étoit ornée de Feftons & de Guirlandes
, d'où fortoient de gros cordons de foye
pour foutenir quantité de Luftres garnis de bougies.
Le devant de la Tribune deftinée pour la
Mufique , étoit auffi couvert d'une pareille étoffe
de Damas galonné d'or , de même que la Chaire
du Prédicateur. On avoit placé au- deffus de la
Tribune , un grand Camayeu réprefentant le
Bienheureux Fidel martyrifé par les Heretiques,
Le
MAY. 1730. 1041
Le Pavé du Sanctuaire & une partie de la Nef
qui fervoit de Choeur , étoit couvert de quantité
de très-beaux Tapis. On avoit élevé à une petite
diftance de l'Autel , un Trône pour les Evêques
qui ont officié pontificalement , on avoit placé
au -deffous un Fauteuil , & un Prie-Dieu , couvert
d'un Tapis de Velours cramoifi , furmonté d'un
Dais brodé en or & en argent."
Le premier jour de la Fête , les Capucins commencerent
leur Proceffion à une heure après midi,
ils étoient precedez de plufieurs jeunes garçons
vétus en Chevaliers Romains , fous leur Guidon ,
portant les Inftrumens du Martyre du Bienheureux
Fidel , & d'une quantité d'Enfans vétus trèsproprement
en Anges , qui portoient des Banderoles.
Ces Peres , au nombre de plus de cent , allerent
proceffionellement prendre les Cordeliers
du Grand Convent qui vinrent avec eux chanter
les premieres Vêpres ; cette Communauté fut faluée
en arrivant d'une décharge de quantité de
Boëtes, & au fon de Trompettes & Timbales , &
reçue à la porte de l'Eglife par quatre Peres Capucins,
dont deux étoient revétus d'Aubes, & pre-
Tentoient de l'Eau - Benite aux Religieux qui entroient
, & les deux autres , en furplis , les encenfoient.
La même ceremonie a été obfervée à l'entrée
& à la fortie de toutes les Communautez
qui font venues aux Capucins, pour y chanter la
Meffe ou les Vêpres.
Le 22. M. Robinet , Official & Vicaire General
de M. l'Archevêque de Paris , fe rendit dans l'Egfife
des Capucins , où il fit la lecture de la Bulle
de la Beatification du Pere Fidel , après laquelle
le Te Deum fut chanté au bruit d'un grand nombre
de Boetes qu'on tira dans le Jardin de ces
Peres.
Le même jour les Capucins allerent procef-
I iij hionnd1042
MERCURE DE FRANCE
fionellement prendre les Religieux Feüillans qui
vinrent chanter la grande Meffe dans leur Eglife..
L'aprés midi , les Jacobins de la rue S. Honoré
y vinrent chanter les Vêpres ; le Panégyrique du
Saint fut prononcé par le P. Dom Jerôme , le Salut
fut chanté enfuite en Mufique , auquel officia
l'Evêque de Quebec.
ac-
Le 23. le Clergé de la Paroiffe de S. Roch ,
compagné des Capucins , vint chanter la grande
Meffe dans leur Eglife,& l'après midi les Feuillans
y chanterent les Vêpres ; le Panegyrique du Saint
fut prononcé par le Pere de la Cofte, Cordelier , l'Evêque
de Laon officia au Salut qui fut chanté après.
Le 24. le Clergé de S. Germain de Lauxerrois
accompagné des Capucins , vint celebrer la
Meffe qui fut chantée par la Mufique du Chapitre
, & l'après midi les Récollets y chanterent les
Vêpres, l'Abbé Billard prononça le Panegyrique .
du Saint , l'Evêque de Cifteron officia au Salut &
an Te Deum qui fut chanté enfuite , à la fin duquei
la Bannière du Saint fut élevée au plus haut
de la voute de l'Eglife , au fon des Trompettes
des Timballes & de la Simphonie. La Fête fut
terminée le foir du même jour par une très - belle
Illumination de la Maifon des Capucins , des
Gours & du Jardin , dans lequel on tira un Feu
d'artifice, qui fut executé avec beaucoup de fuccès.
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Résumé : Solemnité aux Capucins pour la Beatification du P. Fidel, [titre d'après la table]
Du 21 avril au 24 avril, les Capucins de la rue Saint-Honoré célébrèrent la béatification du Père Fidèle de Sigmaringen, premier martyr de la Mission Apostolique chez les Grisons. Pour cette occasion, une galerie ornée de pilastres peints en marbre et dorés fut érigée dans la cour de leur église. Des arcades décorées de festons et de guirlandes, des caisses de fleurs, et des tapisseries richement ornées couvraient les murs. Au-dessus du porche, une inscription tirée des Proverbes, 'Vir Fidelis multùm laudabitur', était affichée. Deux pyramides surmontées de vases flanquaient l'entrée, avec l'inscription 'Sic celebrabitur Fidelis in conspectu Dei'. À l'intérieur, des figures représentant la Foi et la Charité étaient placées de chaque côté de la porte, accompagnées des armes du pape Benoît XIII, du roi et de l'archevêque de Paris. L'église était décorée de tapisseries de la couronne, de camées représentant les miracles du saint, et de pyramides dorées surmontées de girandoles. Les fenêtres étaient fermées par des rideaux de damas cramoisi galonné d'or, et la voûte était ornée de festons et de guirlandes. Les célébrations commencèrent par une procession des Capucins, précédés de jeunes garçons vêtus en chevaliers romains et d'enfants habillés en anges. Les premiers vêpres furent chantés par les Cordeliers du Grand Convent, accueillis par des salves de boîtes à feu et des trompettes. Le 22 avril, M. Robinet, vicaire général de l'archevêque de Paris, lut la bulle de béatification, suivie du Te Deum. Les jours suivants, diverses communautés religieuses, dont les Feuillans, les Jacobins, et les Récollets, se succédèrent pour chanter la messe et les vêpres, et prononcer des panégyriques. La fête se conclut par une illumination et un feu d'artifice dans le jardin des Capucins.
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27
p. 1042-1046
« Le 28. Avril, les Dominicains du Grand Couvent de la Rue S. Jacques, celebrerent dans leur Eglise [...] »
Début :
Le 28. Avril, les Dominicains du Grand Couvent de la Rue S. Jacques, celebrerent dans leur Eglise [...]
Mots clefs :
Loterie, Concert, Squelette, Dominicains, Comédiens-Français
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texteReconnaissance textuelle : « Le 28. Avril, les Dominicains du Grand Couvent de la Rue S. Jacques, celebrerent dans leur Eglise [...] »
Le 2 8. Avril,lesDominicains du Grand Convent
de la Rue S. Jacques , celebrerènt dans leur Eglife
un Service folemnel pour le repos de l'ame du feu
Pape Benoît XIII. qui étoit Religieux de leur
Ordre ; l'Evêque de Lefcar y celebra pontificalement
la Meffe , & l'Oraiſon Funebre du feu Pape
y fut prononcée par le Pere Corbierre , Religieux
du mème Convent. L'Eglife étoit tenduë de noir
avec les Armes du Pape deffunt.
Le Gouvernement du Mont Louis , & la Lieutenance
MAY. 1730. 1043
tenance Generale de la Province de Rouffillon ,
ont été accordez à M. le Comte de Caylus , Lieutenant
General ès Armées du Roi , l'un & l'autre
vacans par le décés deM.le Marquis de Firmacon.
La Lieutenance Generale du Comté de Bour→
gogne , a été accordée à M. le Duc de Durfort ,
fur la démiffion de M. le Duc d'Harcourt.
On a trouvé dans les Fondemens du Gouverne.
ment de l'Ile de Ré , le Squelette d'une femme ,
dont la tête étoit ornée d'une Couronne de cuivre
doré, garnie de Pierres , qui font tombées en
pouffiere lorfqu'on y a touché ; il y avoit auprès
de cette Sépulture quantité d'offemens ; mais il
ne s'eft trouvé ni Médailles ni autres marques
qui ayent pú fervir à découvrir l'ancienneté & le
caractere du Squelette.
Les Députez du Parlement qui avoient reçû
les ordres du Roi le 29.du mois dernier, le rendirent
à Fontainebleau le premier de ce mois , &
M. Portail , Premier Preſident , étant à leur tête .
Ils furent prefentez & conduits à l'Audience de
Sa Majesté avec les ceremonies accoûtumées. Le
Roi leur expliqua le fujer pour lequel il les avoit
mandez. Il leur fit enfuite déclarer fa volonté
par le Chancelier de France , & le Roi ordonna
aux Députez d'inftruire le Parlement afſemblé
des intentions de S. M.
Le 7. la Reine fit rendre à l'Eglife de la Paroiffe
les Pains Benits , qui furent préfentez par l'Abbé
de Sainte Hermine , Aumônier de S. M. accompagné
du Maître d'Hôtel Ordinaire , & du Contrôleur
en quartier.
Le 6. de ce mois , le Baron Chedda , Envoyé
Extraordinaire du Roi de Suede , & l'un de fes
Ambaffadeurs Plénipotentiaires au Congrés de
Soiffons , eut , en long Manteau de deuil , une
Audience particuliere du Roi , dans laquelle il fit
1
1111 part
1044 MERCURE DE FRANCE
part à S. M. de la mort du Landgrave de Heffle-
Caffel ,, pere du Roi de Suede . Il fut conduit par
M. Hebert, Introducteur des Ambaſſadeurs , qui le
conduifit enfuite à l'Audience de la Reine.Le lendemain
le Comte de Godolfkin ,Miniftre de Ruffie,
& Plenipotentiaire au Congrés de Soiffons , eut
auffi,en Manteau long, une pareille Audience pour
notifier la mort du Czar Pierre II.
Le 26. Avril,il y eut Concert à Fontainebleau ,M.
Deftouches , Sur - Intendant de la Mufique du Roi,
fit chanter devant la Reine le Prologue de l'Opera
de Callirhoé , dont la Mufique eft de fa
compofition, lequel fut parfaitement bien executé;
le Role de la Victoire fut chanté avec beaucoup
de fuccès par la Dile Denis , ainfi que celui d'aftrée
, par la Dlle Barbier .
Le 3. May , on chanta- devant la Reine , le premier
Acte du même Opera , qu'on acheva de
chanter le 8. le fo. le 15. & le 17. le Rôle de
Callirhoé fut chanté avec applaudiffement par la
Dle Lenner , de la Mufique du Roi , ainfi que
celui de Corefus , par le fieur d'Angerville.
Le 22. & le 24. M. Campra , Maître de Mu
fique de la Chapelle du Roi , fit chanter devant
la Reine , des fragmens de fon Ballet de l'Eμ-
rope Galante , qui furent très - bien executez &
firent beaucoup de plaifir.
Le 8. la Lotterie pour le Remboursement des
Rentes fur l'Hôtel de Ville, fut tirée en preſence
du Prévôt des Marchands & des Echevins , en la
· maniere accoûtumée , le fonds de ce mois s'eft
trouvé monter à la fomme de 1352045. livres ,
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les Lots
qui leur font échus , conformément à la Lifte generale
qui a été rendue publique.
Le
MAY . 1730. 1045
Le 10. de ce mois , douze Députez de la Faculté
de Théologie de Paris , introduits dans le Cabinet
du Roi & préfentez par le Comte de Maurepas
, Secretaire d'itat , eurent l'honneur de remettre
entre les mains de S. M. les Actes nouvellement
imprimez , que cette Faculté a faits
depuis le mois de Novembre 1729. pour faire
obferver par tous ces Membres , & executer la
Conftitution Unigenitus . M.Lullier,Doyen, porta
la parole avec éloquence , & en même- temps il
remercia le Roi au nom de la Faculté , de la nou
velle Déclaration du 24. Mars dernier : S. M. reçut
ces Députez avec bonté , & leur donna des
marques de fa fatisfaction .
Le 25. Mai la Lotterie de la Compagnie des
Indes,ordonnée par l'Arrêt du Confeil du 2.May,
pour le remboursement de vingt-cinq milleActions
fut tirée en prefence des Commiffaires , Syndics &
Directeurs de la Compagnie. On a publié la Lifte
des Numero, des Actions & des Dixièmes d'Actions
qui doivent être remboursées , au bas de laquelle
il eft dit que les Porteurs des Actions &
des Dixiémes d'Actions , feront tenus ( pour recevoir
leurs Rembourfemens au Tréfor Royal )
de faire vifer leurs Actions ou Dixiémes , dans
le Bureau du heur Barillon , Infpecteur de ladite
Lotterie , par le fieur Bofc , nommé à cet effet ,
lequel Bureau fera ouvert le matin jufqu'à midi,&
le foir jufqu'à fix heures..
Le 18. jour de l'Afcenfion , & le 28. Fête de
la Pentecôte , il y eut Concert Spirituel au Château
des Tuilleries , on y chanta differens Motets
de M. de la Lande , qui furent parfaitement bien
executez , de même que d'autres petits Motets
chantez par les Diles Erremens , le Maure &
Iv Petitpas
1046 MERCURE DE FRANCE
Petitpas, il y eut auffi plufieurs Pieces de Simphonie
, dont l'execution paroît toûjours admirable.
Le même Concert Spirituel, recommencera le 8.
jour de la Fête -Dieu .
La Cour eft encore à Fontainebleau , où Leurs
Majeftez fe plaifent beaucoup, La Chaffe du Cerf,
du Chevreuil & du Sanglier , la Promenade , le
Jeu , les Concerts , les Appartemens , la Comedie
Françoife , font alternativement le fujet des
Divertiffemens qu'on y prend. Les Comediens.
François y ont joué trois fois la Semaine , le
Mardi , le Jeudi & le Samedi, Ils repréfenterent,
le Jeudi 27. Avil , la Comedie de l'Etourdi.
Le 29. la Tragedie de Phedre & Efarbagnas.
Le 2. May , l'Esprit Folet."
Le 4. Venceslas & le Mariage forcé.
Le 6. l'Ecole des Maris & les Fâcheux.
Le 9. Rodogune & l'Eté des Coquettes..
la Comedie du Muet.
Le II.
Le 13. Mithridate.
Le 16. le Joueur.
Le 20. Andromaque & le Balillard.
Le 23. l'Avare.
Le 25. Cinna & l'Eſprit de contradiction.
de la Rue S. Jacques , celebrerènt dans leur Eglife
un Service folemnel pour le repos de l'ame du feu
Pape Benoît XIII. qui étoit Religieux de leur
Ordre ; l'Evêque de Lefcar y celebra pontificalement
la Meffe , & l'Oraiſon Funebre du feu Pape
y fut prononcée par le Pere Corbierre , Religieux
du mème Convent. L'Eglife étoit tenduë de noir
avec les Armes du Pape deffunt.
Le Gouvernement du Mont Louis , & la Lieutenance
MAY. 1730. 1043
tenance Generale de la Province de Rouffillon ,
ont été accordez à M. le Comte de Caylus , Lieutenant
General ès Armées du Roi , l'un & l'autre
vacans par le décés deM.le Marquis de Firmacon.
La Lieutenance Generale du Comté de Bour→
gogne , a été accordée à M. le Duc de Durfort ,
fur la démiffion de M. le Duc d'Harcourt.
On a trouvé dans les Fondemens du Gouverne.
ment de l'Ile de Ré , le Squelette d'une femme ,
dont la tête étoit ornée d'une Couronne de cuivre
doré, garnie de Pierres , qui font tombées en
pouffiere lorfqu'on y a touché ; il y avoit auprès
de cette Sépulture quantité d'offemens ; mais il
ne s'eft trouvé ni Médailles ni autres marques
qui ayent pú fervir à découvrir l'ancienneté & le
caractere du Squelette.
Les Députez du Parlement qui avoient reçû
les ordres du Roi le 29.du mois dernier, le rendirent
à Fontainebleau le premier de ce mois , &
M. Portail , Premier Preſident , étant à leur tête .
Ils furent prefentez & conduits à l'Audience de
Sa Majesté avec les ceremonies accoûtumées. Le
Roi leur expliqua le fujer pour lequel il les avoit
mandez. Il leur fit enfuite déclarer fa volonté
par le Chancelier de France , & le Roi ordonna
aux Députez d'inftruire le Parlement afſemblé
des intentions de S. M.
Le 7. la Reine fit rendre à l'Eglife de la Paroiffe
les Pains Benits , qui furent préfentez par l'Abbé
de Sainte Hermine , Aumônier de S. M. accompagné
du Maître d'Hôtel Ordinaire , & du Contrôleur
en quartier.
Le 6. de ce mois , le Baron Chedda , Envoyé
Extraordinaire du Roi de Suede , & l'un de fes
Ambaffadeurs Plénipotentiaires au Congrés de
Soiffons , eut , en long Manteau de deuil , une
Audience particuliere du Roi , dans laquelle il fit
1
1111 part
1044 MERCURE DE FRANCE
part à S. M. de la mort du Landgrave de Heffle-
Caffel ,, pere du Roi de Suede . Il fut conduit par
M. Hebert, Introducteur des Ambaſſadeurs , qui le
conduifit enfuite à l'Audience de la Reine.Le lendemain
le Comte de Godolfkin ,Miniftre de Ruffie,
& Plenipotentiaire au Congrés de Soiffons , eut
auffi,en Manteau long, une pareille Audience pour
notifier la mort du Czar Pierre II.
Le 26. Avril,il y eut Concert à Fontainebleau ,M.
Deftouches , Sur - Intendant de la Mufique du Roi,
fit chanter devant la Reine le Prologue de l'Opera
de Callirhoé , dont la Mufique eft de fa
compofition, lequel fut parfaitement bien executé;
le Role de la Victoire fut chanté avec beaucoup
de fuccès par la Dile Denis , ainfi que celui d'aftrée
, par la Dlle Barbier .
Le 3. May , on chanta- devant la Reine , le premier
Acte du même Opera , qu'on acheva de
chanter le 8. le fo. le 15. & le 17. le Rôle de
Callirhoé fut chanté avec applaudiffement par la
Dle Lenner , de la Mufique du Roi , ainfi que
celui de Corefus , par le fieur d'Angerville.
Le 22. & le 24. M. Campra , Maître de Mu
fique de la Chapelle du Roi , fit chanter devant
la Reine , des fragmens de fon Ballet de l'Eμ-
rope Galante , qui furent très - bien executez &
firent beaucoup de plaifir.
Le 8. la Lotterie pour le Remboursement des
Rentes fur l'Hôtel de Ville, fut tirée en preſence
du Prévôt des Marchands & des Echevins , en la
· maniere accoûtumée , le fonds de ce mois s'eft
trouvé monter à la fomme de 1352045. livres ,
laquelle a été diftribuée aux Rentiers pour les Lots
qui leur font échus , conformément à la Lifte generale
qui a été rendue publique.
Le
MAY . 1730. 1045
Le 10. de ce mois , douze Députez de la Faculté
de Théologie de Paris , introduits dans le Cabinet
du Roi & préfentez par le Comte de Maurepas
, Secretaire d'itat , eurent l'honneur de remettre
entre les mains de S. M. les Actes nouvellement
imprimez , que cette Faculté a faits
depuis le mois de Novembre 1729. pour faire
obferver par tous ces Membres , & executer la
Conftitution Unigenitus . M.Lullier,Doyen, porta
la parole avec éloquence , & en même- temps il
remercia le Roi au nom de la Faculté , de la nou
velle Déclaration du 24. Mars dernier : S. M. reçut
ces Députez avec bonté , & leur donna des
marques de fa fatisfaction .
Le 25. Mai la Lotterie de la Compagnie des
Indes,ordonnée par l'Arrêt du Confeil du 2.May,
pour le remboursement de vingt-cinq milleActions
fut tirée en prefence des Commiffaires , Syndics &
Directeurs de la Compagnie. On a publié la Lifte
des Numero, des Actions & des Dixièmes d'Actions
qui doivent être remboursées , au bas de laquelle
il eft dit que les Porteurs des Actions &
des Dixiémes d'Actions , feront tenus ( pour recevoir
leurs Rembourfemens au Tréfor Royal )
de faire vifer leurs Actions ou Dixiémes , dans
le Bureau du heur Barillon , Infpecteur de ladite
Lotterie , par le fieur Bofc , nommé à cet effet ,
lequel Bureau fera ouvert le matin jufqu'à midi,&
le foir jufqu'à fix heures..
Le 18. jour de l'Afcenfion , & le 28. Fête de
la Pentecôte , il y eut Concert Spirituel au Château
des Tuilleries , on y chanta differens Motets
de M. de la Lande , qui furent parfaitement bien
executez , de même que d'autres petits Motets
chantez par les Diles Erremens , le Maure &
Iv Petitpas
1046 MERCURE DE FRANCE
Petitpas, il y eut auffi plufieurs Pieces de Simphonie
, dont l'execution paroît toûjours admirable.
Le même Concert Spirituel, recommencera le 8.
jour de la Fête -Dieu .
La Cour eft encore à Fontainebleau , où Leurs
Majeftez fe plaifent beaucoup, La Chaffe du Cerf,
du Chevreuil & du Sanglier , la Promenade , le
Jeu , les Concerts , les Appartemens , la Comedie
Françoife , font alternativement le fujet des
Divertiffemens qu'on y prend. Les Comediens.
François y ont joué trois fois la Semaine , le
Mardi , le Jeudi & le Samedi, Ils repréfenterent,
le Jeudi 27. Avil , la Comedie de l'Etourdi.
Le 29. la Tragedie de Phedre & Efarbagnas.
Le 2. May , l'Esprit Folet."
Le 4. Venceslas & le Mariage forcé.
Le 6. l'Ecole des Maris & les Fâcheux.
Le 9. Rodogune & l'Eté des Coquettes..
la Comedie du Muet.
Le II.
Le 13. Mithridate.
Le 16. le Joueur.
Le 20. Andromaque & le Balillard.
Le 23. l'Avare.
Le 25. Cinna & l'Eſprit de contradiction.
Fermer
Résumé : « Le 28. Avril, les Dominicains du Grand Couvent de la Rue S. Jacques, celebrerent dans leur Eglise [...] »
En avril et mai, plusieurs événements marquants eurent lieu en France. Le 28 avril, les Dominicains du Grand Convent de la Rue Saint-Jacques célébrèrent un service solennel pour le repos de l'âme du pape Benoît XIII. L'évêque de Lefcar y célébra la messe pontificalement, et l'oraison funèbre fut prononcée par le père Corbierre. L'église était tendue de noir avec les armes du pape défunt. Suite au décès de M. le marquis de Firmacon, le gouvernement du Mont Louis et la lieutenance générale de la province de Roussillon furent accordés à M. le comte de Caylus. La lieutenance générale du comté de Bourgogne fut attribuée à M. le duc de Durfort après la démission de M. le duc d'Harcourt. Lors des fouilles des fondements du gouvernement de l'île de Ré, un squelette de femme orné d'une couronne de cuivre doré garnie de pierres fut découvert. Des offrandes furent trouvées près de la sépulture, mais aucune médaille ou marque permettant de déterminer l'ancienneté et le caractère du squelette. Le 1er mai, les députés du Parlement furent présentés au roi à Fontainebleau, qui leur expliqua la raison de leur convocation. Le 7 mai, la reine fit rendre à l'église paroissiale les pains bénits, présentés par l'abbé de Sainte Hermine. Le 6 mai, le baron Chedda, envoyé extraordinaire du roi de Suède, informa le roi de la mort du landgrave de Hesse-Cassel. Le lendemain, le comte de Godolfkin, ministre de Russie, notifia la mort du tsar Pierre II. Des concerts et des représentations théâtrales eurent lieu à Fontainebleau et aux Tuileries. Le 26 avril, un concert fut donné où M. Destouches fit chanter le prologue de l'opéra de Callirhoé. Les 3, 8, 15 et 17 mai, divers actes de cet opéra furent chantés avec succès. Les 22 et 24 mai, M. Campra fit chanter des fragments de son ballet L'Europe galante. Le 8 mai, la loterie pour le remboursement des rentes sur l'Hôtel de Ville fut tirée, distribuant 1 352 045 livres aux rentiers. Le 10 mai, douze députés de la Faculté de Théologie de Paris remirent au roi les actes concernant la constitution Unigenitus. Le 25 mai, la loterie de la Compagnie des Indes fut tirée en présence des commissaires de la compagnie. Les 18 et 28 mai, des concerts spirituels eurent lieu au château des Tuileries. La cour se trouvait à Fontainebleau, où Leurs Majestés prenaient plaisir à diverses activités telles que la chasse, les promenades, les jeux, les concerts, et la comédie française. Les comédiens français jouèrent plusieurs pièces, dont 'L'Étourdi', 'Phèdre', 'Rodogune' et 'L'Avare'.
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28
p. 1046-1050
MORTS NAISSANCES, & Mariages.
Début :
Dame Jeanne Josephe de Carmin, Epouse de M. Yves Robert Ignace, Chevalier, [...]
Mots clefs :
Chevalier, Seigneur, Dame, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS NAISSANCES, & Mariages.
MORTS NAISSANCES,
D
& Mariages.
Ame Jeanne Jofephe de Carmin , Epouſe.
de M. Yves Robert Ignace , Chevalier
Baron de Legall , & auparavant Veuve de M. Nicolas
Jacques Defmars , Chevalier , Marquis de
Bellefoffe, Colonel , Meftre de Cavalerię , mourut
le 16. Avril , âgée de 40. ans.
D. Elifabeth Françoife de S. Chamans , fille
de
MAY. 1730. 1047
de feu François , Comte de S. Chamans , Chevalier
, Seigneur & Marquis de Mary , Meriel ,
&c. & de Dame Bonne de Chatellux , mourut le
23. du même mois , âgée de 30. ans .
N. Du Perray , Doyen des Avocats du Parle
ment , mourut le 25. Avril , âgé de plus de 90 .
ans , extrémement regretté par fa probité & fa
capacité. Il a exercé fa Profeffion avec beaucoup
d'honneur pendant près de 70. ans.
Le 28. Avril , Jean François Duret , Chevalier,
Seigneur de Villejuif,ancien Capitaine aux Gardes
Françoifes , Colonel d'Infanterie & Chevalier de
S. Louis , mourut âgé d'environ 62. ans .
Emanuel Charles Therefe de Froulay de Teffé,
Abbé de l'Abbaye de Valmont , Ordre de S. Benoît
, Diocèse de Rouen , Aumônier du Roy , &
Grand-Vicaire de l'Archevêque de Rouen, à Pontoiſe
, mourut à Paris le premier de ce mois , âgé
de
33. ans.
Charles Roger , Prince de Courtenay , mourut
à Paris le 7. de ce mois , âgé de près de 59. ans,
étant né au mois de Juillet 1671. Il ne laiffe
point d'enfans de Marie Claire Genevieve de Bretagne
fon Epoufe. La Branche de Courtenay fe.
trouve aujourd'huy fondue dans la Maifon de
Bauffremont , par le mariage d'Helene de Courtenay
avec le Marquis de Bauffremont , Chevalier
de la Toifon d'Or , Brigadier des Armées du
Roy , Meftre de Camp du Regiment de Dragons
de fon nom. On peut voir Du Bouchet fur la
Généalogie des Princes de Courtenay , le P. An
felme , &c.
Jacques Philippe Héron , Ecuyer , Sicur de la
Thuillerie , ancien Secretaire du Roy honoraire,
mourut à Pontoife le 10. de ce mois , âgé de 78.
ans , il avoit époufé Damoifelle Marguerite Du
Poirier Cotereau , fille de feu Jacques Du Poirier
Cotereau
I VJ
1048 MERCURE DE FRANCE
Cotereau , Chevalier , Seigneur de Villomer & de
Launay , Maître d'Hôtel ordinaire du feu Roy ,
Lieutenant Colonel du Regiment de Touraine
& de deffunte Dame Marguerite de Vallois . Il
laiffe une fille , Marguerite Therefe Héron ,
mariée à M. Pierre De Sabine , Chevalier , Seigneur
& Patron de Rieu , Comte de la Quieze ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
Gentilhomme ordinaire de la Maifon du Roi.
Pierre le Clerc , Chevalier, Seigneur des Hayes,
Lefrefne , Jacmelle , Auvers , Guedeniau , &c.
Confeiller au Parlement , mourut à Paris le i I.
May , âgé de 32. ans .
Pierre Nicolas de Berulles , Chevalier , Seigneur
de Foiffy , &c. Confeiller du Roy en tous fes
Confeils , Premier Prefident du Parlement de
Grenoble , & Commandant pour le Roy en ladite
Province, déceda le 14. May 1730. âgé de 43. ans.
2
Emanuel Theodofe de la Tour d'Auvergne ,
Duc de Bouillon, d'Albret & de Château Thierry,
Vicomte de Turenne Comte d'Auvergne ,
d'Evreux & du Bas Armagnac , Pair, & ci- devant
Grand-Chambellan de France , Gouverneur &
Lieutenant General de la haute & baſſe Auvergne ,
mourut le 17. May , âgé d'environ 63. ans . Il
laiffe par fon Teftament 352 50. liv. en 23. legs
une fois payez ; fçavoir, 4000. liv . aux Théatins,
2000. liv. aux Petits Auguftins , 3.000. liv . aux
Religieux de S. Martin de Pontoiſe , 2000. liv.
aux Pauvres de la Paroiffe de S. Sulpice , 4000. I.
à l'Abbaye de Redon , 4000. liv . aux Jefuites de
la Maifon Profeffe , & le refte à fes Officiers &
Domeftiques. Les rentes viageres que ce Seigneur
a faites par fon Teftament confiftent en 61. legs ,
faifant la fomme annuelle de 31636. liv. fçavoir,
800. liv. à Mademoiſelle de Château - Thiery ,
3000. liv. au Pere Bourfault , Théatin , & le
refte
MAY. 1730. . 1049
refte à fes Officiers , Domeftiques , &c .
Dame Marguerite Dorat , Veuve de M. Jules
Marquis de Prunelé , Seigneur & Baron de S. Germain
le Defiré, de Mervilliers, &c. mourut le 18.
Avril , âgée de 74. ans environ.
N. Dubois , fameux Joueur de Baffon de la
Mufique du Roy , eft mort d'une pleurefie à
Fontainebleau le 24. de ce mois , âgé d'environ
45. ans , extrémement regretté.
>
Eugene , Comte de Beaujeu , Maréchal des
Camps & Armées du Roy Commandeur de
l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis , & Gou
verneur de l'Hôtel Royal des Invalides , mourut
le 26. May , âgé d'environ 64. ans .
Dame Marie Victoire Guillart de la Vacherie ,
Epoufe de Jean- Baptifte Martin d'Artaguiette
Diron , Chevalier , Baron d'Aiguierre , Marquis
de la Mothe S. Meray , &c. accoucha le 26. Avril
d'une fille qui fut tenue fur les Fonts, & nommée
Jeanne Charlote par M. René Herault, Chevalier,
Seigneur de Fontaine , l'Abbé de Vaucreffon , & c.
Confeiller du Roy en fes Confeils d'Etat & Privé,
Confeiller honoraire en fon Grand Confeil,Maître
des Requêtes ordinaire de fon Hôtel,& Lieutenant
General de Police de Paris , & par D. Jeanne
Charlotte Guillart de la Vacherie , Veuve de M.'
Louis Herault , Chevalier , Seigneur d'Epone .
* Dame Anne Louife Martin de Vaucreffon
Epoufe de M. Louis Antoine de Bernage , Chevalier
, Marquis de Chaumont , Mestre de Camp de
Cavalerie, Sous -Lieutenant des Gendarmes d'Anjou
, accoucha d'un fils , tenu fur les Fonts , &
nommé Louis , par M. Martin de la Porte , Confeiller
du Roy en la Venerie du Louvre , & par
D. Anne Marie Rouillé , Epoufe de M. Louis de
Bernage , Chevalier , Confeiller d'Etat ordinaire.
Louis Paul , Duc de Rochechouart , Pair de
France
roso MERCURE DE FRANCE
France , Prince de Tonnay - Charente , Premier
Gentilhomme de la Chambre du Roy , fils de
Louis de Rochechouart , Duc de Mortemart ,
Pair de France , Prince de Tonnay - Charente ,
Premier Gentilhomme de la Chambre du Roy ' ,
Chevalier des Ordres de Sa Majeſté , Lieutenant
General de fes Armées , & de feuë Dame Marie
de Beauvilliers S. Aignan, époufa le 4. May Dame
Marie Anne Elifabeth de Beauveau , fille de Pierre
Madeleine , Comte de Beauvau , Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de fes Armées
, & Directeur General de la Cavalerie , &
Dragons de France , & de Dame Marie Therefe
de Beauvau. Les Maifons de Rochechouart , &
de Beauvau font fi anciennes , fi diftinguées
parmi les grandes Maifons du Royaume , & par
confequent fi connues , qu'il eft inutile d'entrer
là - deffus dans aucun détail.
Jean- Baptifte Darrots , Marquis de la Poupe--
liniere , époufa le 22. May Dame Marie Anne
Laurence Mcflageot.
D
& Mariages.
Ame Jeanne Jofephe de Carmin , Epouſe.
de M. Yves Robert Ignace , Chevalier
Baron de Legall , & auparavant Veuve de M. Nicolas
Jacques Defmars , Chevalier , Marquis de
Bellefoffe, Colonel , Meftre de Cavalerię , mourut
le 16. Avril , âgée de 40. ans.
D. Elifabeth Françoife de S. Chamans , fille
de
MAY. 1730. 1047
de feu François , Comte de S. Chamans , Chevalier
, Seigneur & Marquis de Mary , Meriel ,
&c. & de Dame Bonne de Chatellux , mourut le
23. du même mois , âgée de 30. ans .
N. Du Perray , Doyen des Avocats du Parle
ment , mourut le 25. Avril , âgé de plus de 90 .
ans , extrémement regretté par fa probité & fa
capacité. Il a exercé fa Profeffion avec beaucoup
d'honneur pendant près de 70. ans.
Le 28. Avril , Jean François Duret , Chevalier,
Seigneur de Villejuif,ancien Capitaine aux Gardes
Françoifes , Colonel d'Infanterie & Chevalier de
S. Louis , mourut âgé d'environ 62. ans .
Emanuel Charles Therefe de Froulay de Teffé,
Abbé de l'Abbaye de Valmont , Ordre de S. Benoît
, Diocèse de Rouen , Aumônier du Roy , &
Grand-Vicaire de l'Archevêque de Rouen, à Pontoiſe
, mourut à Paris le premier de ce mois , âgé
de
33. ans.
Charles Roger , Prince de Courtenay , mourut
à Paris le 7. de ce mois , âgé de près de 59. ans,
étant né au mois de Juillet 1671. Il ne laiffe
point d'enfans de Marie Claire Genevieve de Bretagne
fon Epoufe. La Branche de Courtenay fe.
trouve aujourd'huy fondue dans la Maifon de
Bauffremont , par le mariage d'Helene de Courtenay
avec le Marquis de Bauffremont , Chevalier
de la Toifon d'Or , Brigadier des Armées du
Roy , Meftre de Camp du Regiment de Dragons
de fon nom. On peut voir Du Bouchet fur la
Généalogie des Princes de Courtenay , le P. An
felme , &c.
Jacques Philippe Héron , Ecuyer , Sicur de la
Thuillerie , ancien Secretaire du Roy honoraire,
mourut à Pontoife le 10. de ce mois , âgé de 78.
ans , il avoit époufé Damoifelle Marguerite Du
Poirier Cotereau , fille de feu Jacques Du Poirier
Cotereau
I VJ
1048 MERCURE DE FRANCE
Cotereau , Chevalier , Seigneur de Villomer & de
Launay , Maître d'Hôtel ordinaire du feu Roy ,
Lieutenant Colonel du Regiment de Touraine
& de deffunte Dame Marguerite de Vallois . Il
laiffe une fille , Marguerite Therefe Héron ,
mariée à M. Pierre De Sabine , Chevalier , Seigneur
& Patron de Rieu , Comte de la Quieze ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis,
Gentilhomme ordinaire de la Maifon du Roi.
Pierre le Clerc , Chevalier, Seigneur des Hayes,
Lefrefne , Jacmelle , Auvers , Guedeniau , &c.
Confeiller au Parlement , mourut à Paris le i I.
May , âgé de 32. ans .
Pierre Nicolas de Berulles , Chevalier , Seigneur
de Foiffy , &c. Confeiller du Roy en tous fes
Confeils , Premier Prefident du Parlement de
Grenoble , & Commandant pour le Roy en ladite
Province, déceda le 14. May 1730. âgé de 43. ans.
2
Emanuel Theodofe de la Tour d'Auvergne ,
Duc de Bouillon, d'Albret & de Château Thierry,
Vicomte de Turenne Comte d'Auvergne ,
d'Evreux & du Bas Armagnac , Pair, & ci- devant
Grand-Chambellan de France , Gouverneur &
Lieutenant General de la haute & baſſe Auvergne ,
mourut le 17. May , âgé d'environ 63. ans . Il
laiffe par fon Teftament 352 50. liv. en 23. legs
une fois payez ; fçavoir, 4000. liv . aux Théatins,
2000. liv. aux Petits Auguftins , 3.000. liv . aux
Religieux de S. Martin de Pontoiſe , 2000. liv.
aux Pauvres de la Paroiffe de S. Sulpice , 4000. I.
à l'Abbaye de Redon , 4000. liv . aux Jefuites de
la Maifon Profeffe , & le refte à fes Officiers &
Domeftiques. Les rentes viageres que ce Seigneur
a faites par fon Teftament confiftent en 61. legs ,
faifant la fomme annuelle de 31636. liv. fçavoir,
800. liv. à Mademoiſelle de Château - Thiery ,
3000. liv. au Pere Bourfault , Théatin , & le
refte
MAY. 1730. . 1049
refte à fes Officiers , Domeftiques , &c .
Dame Marguerite Dorat , Veuve de M. Jules
Marquis de Prunelé , Seigneur & Baron de S. Germain
le Defiré, de Mervilliers, &c. mourut le 18.
Avril , âgée de 74. ans environ.
N. Dubois , fameux Joueur de Baffon de la
Mufique du Roy , eft mort d'une pleurefie à
Fontainebleau le 24. de ce mois , âgé d'environ
45. ans , extrémement regretté.
>
Eugene , Comte de Beaujeu , Maréchal des
Camps & Armées du Roy Commandeur de
l'Ordre Royal & Militaire de S. Louis , & Gou
verneur de l'Hôtel Royal des Invalides , mourut
le 26. May , âgé d'environ 64. ans .
Dame Marie Victoire Guillart de la Vacherie ,
Epoufe de Jean- Baptifte Martin d'Artaguiette
Diron , Chevalier , Baron d'Aiguierre , Marquis
de la Mothe S. Meray , &c. accoucha le 26. Avril
d'une fille qui fut tenue fur les Fonts, & nommée
Jeanne Charlote par M. René Herault, Chevalier,
Seigneur de Fontaine , l'Abbé de Vaucreffon , & c.
Confeiller du Roy en fes Confeils d'Etat & Privé,
Confeiller honoraire en fon Grand Confeil,Maître
des Requêtes ordinaire de fon Hôtel,& Lieutenant
General de Police de Paris , & par D. Jeanne
Charlotte Guillart de la Vacherie , Veuve de M.'
Louis Herault , Chevalier , Seigneur d'Epone .
* Dame Anne Louife Martin de Vaucreffon
Epoufe de M. Louis Antoine de Bernage , Chevalier
, Marquis de Chaumont , Mestre de Camp de
Cavalerie, Sous -Lieutenant des Gendarmes d'Anjou
, accoucha d'un fils , tenu fur les Fonts , &
nommé Louis , par M. Martin de la Porte , Confeiller
du Roy en la Venerie du Louvre , & par
D. Anne Marie Rouillé , Epoufe de M. Louis de
Bernage , Chevalier , Confeiller d'Etat ordinaire.
Louis Paul , Duc de Rochechouart , Pair de
France
roso MERCURE DE FRANCE
France , Prince de Tonnay - Charente , Premier
Gentilhomme de la Chambre du Roy , fils de
Louis de Rochechouart , Duc de Mortemart ,
Pair de France , Prince de Tonnay - Charente ,
Premier Gentilhomme de la Chambre du Roy ' ,
Chevalier des Ordres de Sa Majeſté , Lieutenant
General de fes Armées , & de feuë Dame Marie
de Beauvilliers S. Aignan, époufa le 4. May Dame
Marie Anne Elifabeth de Beauveau , fille de Pierre
Madeleine , Comte de Beauvau , Chevalier des
Ordres du Roy , Lieutenant General de fes Armées
, & Directeur General de la Cavalerie , &
Dragons de France , & de Dame Marie Therefe
de Beauvau. Les Maifons de Rochechouart , &
de Beauvau font fi anciennes , fi diftinguées
parmi les grandes Maifons du Royaume , & par
confequent fi connues , qu'il eft inutile d'entrer
là - deffus dans aucun détail.
Jean- Baptifte Darrots , Marquis de la Poupe--
liniere , époufa le 22. May Dame Marie Anne
Laurence Mcflageot.
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Résumé : MORTS NAISSANCES, & Mariages.
En mai 1730, plusieurs événements marquants ont été enregistrés, incluant des naissances, des mariages et des décès. Parmi les décès notables, on compte Dame Jeanne Jofephe de Carmin, épouse de M. Yves Robert Ignace, Chevalier Baron de Legall, décédée le 16 avril à l'âge de 40 ans. Dame Élisabeth Françoise de S. Chamans, fille de feu François, Comte de S. Chamans, est décédée le 23 avril à l'âge de 30 ans. Du Perray, Doyen des Avocats du Parlement, est décédé le 25 avril à l'âge de plus de 90 ans. Jean François Duret, Chevalier, Seigneur de Villejuif, est décédé le 28 avril à l'âge d'environ 62 ans. Emanuel Charles Thérese de Froulay de Tessé, Abbé de l'Abbaye de Valmont, est décédé à Paris le 1er mai à l'âge de 33 ans. Charles Roger, Prince de Courtenay, est décédé à Paris le 7 mai à l'âge de près de 59 ans. Jacques Philippe Héron, Ecuyer, Sicur de la Thuillerie, est décédé à Pontoise le 10 mai à l'âge de 78 ans. Pierre le Clerc, Chevalier, Seigneur des Hayes, Conseiller au Parlement, est décédé à Paris le 11 mai à l'âge de 32 ans. Pierre Nicolas de Berulles, Chevalier, Premier Président du Parlement de Grenoble, est décédé le 14 mai à l'âge de 43 ans. Emanuel Théodose de la Tour d'Auvergne, Duc de Bouillon, Pair de France, est décédé le 17 mai à l'âge d'environ 63 ans. Dame Marguerite Dorat, Veuve de M. Jules Marquis de Prunelé, est décédée le 18 avril à l'âge de 74 ans environ. N. Dubois, célèbre joueur de basson de la Musique du Roy, est décédé à Fontainebleau le 24 mai à l'âge d'environ 45 ans. Eugène, Comte de Beaujeu, Maréchal des Camps et Armées du Roy, est décédé le 26 mai à l'âge d'environ 64 ans. Du côté des naissances, Dame Marie Victoire Guillart de la Vacherie, épouse de Jean-Baptiste Martin d'Artaguiette Diron, a accouché le 26 avril d'une fille nommée Jeanne Charlotte. Dame Anne Louise Martin de Vaucreffon, épouse de M. Louis Antoine de Bernage, a accouché d'un fils nommé Louis. Parmi les mariages, Louis Paul, Duc de Rochechouart, a épousé le 4 mai Dame Marie Anne Élisabeth de Beauveau. Jean-Baptiste Darrots, Marquis de la Poupelinière, a épousé le 22 mai Dame Marie Anne Laurence Meslageot.
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29
p. 1050-1058
ARRESTS, DECLARATIONS, ORDONNANCES &c.
Début :
JUGEMENT des Commissaires Genéraux du Conseil, députés par Sa Majesté pour la [...]
Mots clefs :
Actions, Ordonnances, Arrêts, Loterie, Jugement, Actionnaires, Compagnie des Indes
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texteReconnaissance textuelle : ARRESTS, DECLARATIONS, ORDONNANCES &c.
ARRESTS , DECLARATIONS ,
ORDONNANCES & c.
UGEMENT des Commiffaires Genéraux
du Confeil , députés par Sa Majefté pour la
liquidation des dettes & revifion des comptes des
Communautés d'Arts & Métiers de la Ville &
Fauxbourgs de Paris , du 7. Mars 1730. portant
condamnation d'interdiction & de differentes
amendes contre plufieurs Maîtres Tailleurs d'habits
, anciens Jurés de leur Communauté , & le
nommé
MA Y. 1730. 1051
nommé de Montigny , & Reglement genéral fur
l'un des plus fréquens abus des Jurés des Com-)
munautés d'Arts & Métiers.
ARREST de la Cour des Monnoyes , du
11. Mars , portant reglement pour les Fondeurs
en Or & en Argent , par lequel il eft fait deffenfes
aux Maitres Fondeurs & autres fondans des
matieres d'Or & d'Argent, de fondre nuitamment,
à peine de trois cens livres d'amende &c.
AUTRE du Confeil d'Etat du Roi au fujet
de la Duché & Pairie de Sully &c. Le Roi étant
en fon Confeil déclare la dignité de Duc & Paig
de France dévolue à Louis -Pierre-Maximilien de
Bethune , à la charge de retirer la Terre de Sully
des mains d'Armand de Bethune , Sieur d'Orval,
fur le pied , & aux charges , claufes & conditions
portées par l'Art. 7. de l'Edit du mois de May
1711. & cependant ledit Sieur d'Orval demeu
rera faifi de ladite Terre jufqu'au jour du remboufement
actuel . Fait & arrêté au Confeil d'Etat
du Roi , S. M. y étant , tenu à Verfailles le
13. Mars 1730. figné Phelipeaux .
AUTRE de la Cour des Monnoyes, du même
jour , portant Reglement pour les Maîtres
Orfevres ; & qui condamne un Maître Orfevre &
fon Compagnon par lui protegé , en cent livres
d'amende folidaire , confifque les Ouvrages d'Orfevrerie
faifis fur le Compagnon , & interdit le
Maître Orfevre pour trois mois.
AUTRE du 15. Avril , qui confirme le Sieur
Gagne dans un Droit de Péage fur la Riviere de
Saône au Port de Pouilly..
AUTRE
1.052. MERCURE DE FRANCE
AUTRE du même jour , qui confirme le
Sieur Batheon dans des droits de Péages ſur la
Riviere du Rhône à Vertrieu .
ORDONNANCE de Police du 20. Avril
concernant la vente des Huitres , par laquelle il
eft deffendu à tous Colporteurs d'Huitres d'en
crier & vendre dans les rues de Paris depuis le
dernier Avril jufqu'au dernier Jeudi du mois
d'Août de chaque année , à peine de 200. livres
d'amende contre les contrevenans & c.
ARREST du 25. Avril , qui ordonne que
dans fix mois les Proprietaires des Offices de
Clercs - Quefteurs & Commiffaires aux Caves fupprimés
par Edit de Juillet 1634. dont la Finance
n'a pas été liquidée & rembourfée, feront tenus de
remettre leurs Quittances de Finance , Proviſions
& autres Titres de proprieté ès mains de M. de
Gaumont , Confeiller d'Etat , Intendant des Finances
, pour être procedé à la liquidation des
Rentes ou Interêts qui fe trouveront leur être dûs.
AUTRE du 2. May , portant qu'il fera ou
vert une Loterie qui continuera pendant fix années
& huit mois pour le remboursement de vingtcinq
mille Actions de la Compagnie des Indes ,,
& révoque celle qui avoit été permife par l'Arrêt
du 7. Mars dernier ; & en conféquence ordonne
ce qui fuit.
ARTICLE. PREMIER
Qu'à commencer du prefent mois de May
l'Adjudicataire genéral de fes Fermes - Unies remettra
le vingtiene de chaque mois és mains du
Garde du Tréfor Royal en exercice , la fomme
de quatre cens mille livres , pour être employée
en
MAY.
1730 .
en
remboursement
d'Actions de la
Compagnie 1730.
1053
des Indes, en la
maniere qui fera ci - après expliquée
; au moyen de quoi ledit
Adjudicataire
ne
fournira
plus , à
commencer
du mois de Jain
prochain , que cinq ceas mille livres par mois
pour le
remboursement
des
Capitaux des Rentes
fur la Ville , à laquelle
fomme S. M. a jugé à
propos de fixer les fonds
qu'elle y deftine.
I I.
Que la Loterie que S. M. avoit permis par
Arrêt du 7. Mars dernier aux Syndics & Directeurs
de la Compagnie des Indes d'établir, demeurera
revoquée & fupprimée , & qu'il en fera oùvert
une autre le 25. du préfent mois , qui continuëra
pendant fix années & huit mois, pour le
remboursement de vingt-cinq mille Actions.
III.
Que les Numero de toutes les Actions feront
mis dans une boifte pour être tirés au fort , &
que les Actionnaires dont les Numero fortiront
feront rembourfés & payés comptant de leurs
Actions , fuivant l'évaluation ci-après ; fçavoir ,
Pendant les mois de May & de Juin 1300. liv.
Pendant les fix derniers mois de la préſente année
·
Pendant
l'année 1731
1400. liv.
Pendant l'année 1732
1500. liv.
1600. liv.
Pendant l'année 1733
Pendant l'année 1734
1700. liv.
1800. liv.
Pendant les fix premiers mois de l'année 1735 .
1900. liv.
Pendant les fix derniers mois
2000. liv.
Pendant les fix premiers mois de 1736. . .
2100. liv.
Et pendant les fix derniers mois , ainfi qu'il fuit,
Juillet
Août
2200. liv.
• 2300. liv.
Septembre
1054 MERCURE DE FRANCE
Septembre
Octobre
Novembre
2400. liv.
25.00. liv.
3000. liv. Et Decembre
3000. liv. Au moyen de laquelle valeur graduelle
les Ac- tions feront portées jufqu'à trois mille livres.
IV.
Que ladite Loterie fera tirée le vingt - cinquiéme
jour de chaque mois , à commencer du préfent
mois , dans l'Hôtel de la Compagnie des Indes
, en préfence des Sieurs Commiflaires , des
Syndics & Directeurs de la Compagnie , & de
ceux des Actionnaires qui s'y voudront trouver.
V.
Que chaque Numero qui fortira de la boifte
operera le remboursement comptant d'une Action
, & qu'il fera tenu par le Secretaire de la
Compagnie un Registre paraphé par l'un desdits
fieurs Commiffaires , où feront enregistrés les
Numero fortis , lequel Regiſtre demeurera au Secretariat
pour y avoir recours en cas de befoin.
V I. 1
Qu'auffi -tôt que la Loterie de chaque mois
aura été tirée , ceux des Actionnaires à qui des
Lots feront échûs en recevront la valeur du Garde
du Trefor Royal , à la feule déduction de dix
livres par Action pour les frais , en rapportant
toutefois dans les trois premiers mois feulement
de chaque demi année les dividendes de leurs
Actions pour ladite demi année , & faute d'y fatisfaire
, qu'il leur fera retenu foixante - quinze
livres. S. M. laiffant la jouiffance du dividende à
ceux dont les Numero ne fortiront que dans les
trois derniers mois de chaque demi année.
VII.
Que les Actionnaires qui auront des Lots , &
qui voudront en recevoir la valeur , feront tenus
de
MAY . 1730. 1059
de faire vifer leurs Actions par celui ou ceux que
les Directeurs de la Compagnie des Indes nommeront
à cet effet , & de fe préfenter dans les
trois ſemaines qui fuivront chaque féance de la ,
Loterie , mais que ceux qui ne fe trouveront point
en état de difpofer de leurs Actions, ni d'en recevoir
le remboursement feront diſpenſés de les
rapporter , auquel cas les fonds qui leur étoient .
deftin és feront diftribués , à Bureau ouvert , dans
les huit jours qui précederont la féance fuivante
à ceux qui fe préfenteront , lefquels recevront la
valeur de leurs Actions fur le même pied que fi
le fort avoit fait fortir leurs Numero de la boifte,
& ce jufqu'à concurrence des fonds reftés en caiffe,
& non reclamés.
VIII.
Que toutes les Actions qui auront été rembour
fées feront remifes de trois mois en trois mois
pår le Garde du Trefor Royal aux Directeurs de
la Compagnie des Indes , en lui fourniffant les
décharges neceffaires pour être brûlées publiquement
, avant de tirer la Loterie du mois fuivant.
I X.
Qu'il fera dreffé des Etats des Actions qui
auront été remifes par le Garde du Tréfor Royal
aufdits Directeurs, qu'au pied de ces états ils met→
tront leur reconnoiffance , & feront leur foumiffion
de payer de fix mois en fix mois à S. M.
le dividende defdites Actions , quoiqu'annullées
& brulées , attendu que c'eft de fes deniers que
le rembourfement en aura été fait ; confentant
toutefois S. M. que pendant la durée de la préfente
Loterie le dividende defdites Actions foit remis de
fix mois en fix mois au Garde du Tréfor Royal,
pour fervir au remboursement des vingt - cinq
mille Actions , conjointement avec les fonds que
l'Adjudicataire general de fes Fermes -Unies doit
lui fournir. AR1056
MERCURE DE FRANCE
J
ARREST du même jour , qui ordonne que
tous ceux qui jouiffent de la Nobleffe en confequence
de Lettres obtenues , foit qu'elles foient
d'Annobliffement , Maintenue , Confirmation ,
Rétabliffement ou Réhabilitation , ou par Mairies
, Prevôtez des Marchands , Efchevinages ou
Capitoulats , depuis 1643. jufqu'au premier Septembre
1715. feront tenus de payer dans trois
mois , à compter de la datte du preſent Arreſt ,
la fomme de deux mille livres , & les deux fols
pour livre , pour le Droit de Confirmation dû à
Sa Majesté à caufe de fon avenement à la Couronne
; faute duquel payement ils feront déchûs
de la Nobleffe & des Privileges y attachez , &
compris dans les Rolles des Impofitions de l'année
prochaine comme roturiers .
ARREST de la Cour de Parlement, du 10. Mai
1730. qui ordonne la fuppreffion d'une Thefe
&c. La Cour a arrêté & ordonné que ladite Thefe
fera fupprimée , fait inhibitions & deffenfes aux
Jefuites & à tous autres , de foutenir aucunes
propofitions contraires aux libertez de l'Eglife
Gallicane , aux maximes & aux Ordonnances du
Royaume , & notamment aux Déclarations des
4. Août 1663. & Mars 1682. fur l'autorité du
Pape , la fuperiorité des Conciles Generaux &
autres matieres contenues dans ladite Thefe ; enjoint
à ceux qui pourroient en avoir des Exemplaires
, de les apporter à cet effet au Greffe de la
Cour ; ordonne que le prefent Arrêt fera fignifié
aux Superieurs des Maifons des Jefuites de cette
Ville de Paris , imprimé , lu , publié & affiché par
tout ou befoin fera , & que copies collationnées
d'icelui feront envoyées aux Bailliages & Sénéchauffées
du reffort , pour y être pareillement
lues , publiées & enregistrées : Enjoint aux Subftituts
MAY. 1730. 1057
Atituts du Procureur General du Roi d'y teniria
main , & d'en certifier la Cour dans un mois.
ARREST du 15. Mai , qui ordonne que
du jour de fa publication jufqu'au premier de
Juin de l'année prochaine 1731. les Boeufs , Vaches
, Moutons , Brebis , Agneaux , Porcs , Boucs,
Chevres & Chevrotins , qui viendront des Pays
Etrangers dans le Royaume , feront & demeureront
déchargez de tous Droits d'entrées , & c .
AR RE S T dụ 16 , Mai , pour faire retirer
les Actions de la Compagnie des Indes , qui font
tant au dépôt volontaire , qu'à celui où elles ont
été portées pour Primes ou Marchez fermes ; par
lequel il eft ordonné que les Porteurs des Recepiffez
du Sieur Nicolas , feront tenus de les rapporter
dans un mois pour tout délay , & de retirer
, tant du Dépôt volontaire que de l'autre , les
Actions qui y ont été dépofées ; finon , & ledit
temps paffé , Sa Majefté déclare nuls tous lefdits
Recepiffez du Sr. Nicolas , & ordonne que les
Actions qui n'auront point été retirées , feront
brûlées avec celles qui rentreront par la voye de
la Loterie , fans que cette peine puiffe être réputée
comminatoire . Veut & entend toutefois Sa Majefté
, que s'il avoit été porté que.ques Actions
au Dépot volontaire , foit par avis de parens ,
Acte judiciaire , ou convention particuliere , pour
raifon de Tutelle , Dot , ou autrement , lefdites
Actions ne puiffent être retirées dans le délai cideffus
marqué, par les particuliers dépofants, qu'en
prefence d'un Notaire qui fe chargera du Dépôt.
ARREST de la Cour du Parlement du 17.
Mai 1730. qui fupprime une Thefe foutenue en
Sorbonne le 8 Mai , &c. La Cour a arrêté &
ordonné que ladite Thefe fera fupprimée ; enjoint
Sorbonne
1058 MERCURE DE FRANCE
>
aux
aux
à ceux qui pourroient en avoir des exemplaires de
les apporter à cet effet au Greffe de la Cour ; fait
inhibitions & deffenfes à tous Bacheliers , Licentiez
, Docteur & autres , de foûtenir , écrire &
enfeigner , directement , ni indirectement és
Ecoles publiques , ni ailleurs , aucunes propofitions
contraires à l'ancienne doctrine de l'Eglife ,
aux Saints Canons , Decrets des Conciles Gene
raux , aux Libertez de l'Eglife Gallicane ,
Maximes & Ordonnances du Royaume
clauſes & conditions portées par l'Arrêt d'enregiftrement
de Lettres Patentes de 1714. & notamment
fur la propofition quatre- vingt -onziéme
, & aux Déclarations du 4. Août 1663. Edit
du mois de Mars 1682. fur l'autorité du Pape ,
la fuperiorité des Conciles Generaux & autres
matieres contenues en ladite Thefe , qui pourroient
tendre à ſchifmes & à troubler la tranquil-
Itié publique , à peine d'être procedé contr'eux
ainfi qu'il appartiendra , fait deffenfes au Syndic
de la Faculté de Theologie , de fouffrir que telles
propofitions foient inferées en aucunes Thefes
Jui enjoint de veiller à ce que l'Edit de 1682. &
notamment l'article 8. dudit Edit foit executé
felon fa forme & teneur : Ordonne que le prefent
Arrêt fera fignifié aux Syndic & Doyen de ladite
Faculté de Theologie , imprimé , lû , publié &
affiché par tout où befoin fera, & que copies collationnées
d'icelui , feront envoyées au Bailliage
& Sénéchauffée du reffort , pour y être pareillement
lu , publié & enregistré , &c.
ORDONNANCES & c.
UGEMENT des Commiffaires Genéraux
du Confeil , députés par Sa Majefté pour la
liquidation des dettes & revifion des comptes des
Communautés d'Arts & Métiers de la Ville &
Fauxbourgs de Paris , du 7. Mars 1730. portant
condamnation d'interdiction & de differentes
amendes contre plufieurs Maîtres Tailleurs d'habits
, anciens Jurés de leur Communauté , & le
nommé
MA Y. 1730. 1051
nommé de Montigny , & Reglement genéral fur
l'un des plus fréquens abus des Jurés des Com-)
munautés d'Arts & Métiers.
ARREST de la Cour des Monnoyes , du
11. Mars , portant reglement pour les Fondeurs
en Or & en Argent , par lequel il eft fait deffenfes
aux Maitres Fondeurs & autres fondans des
matieres d'Or & d'Argent, de fondre nuitamment,
à peine de trois cens livres d'amende &c.
AUTRE du Confeil d'Etat du Roi au fujet
de la Duché & Pairie de Sully &c. Le Roi étant
en fon Confeil déclare la dignité de Duc & Paig
de France dévolue à Louis -Pierre-Maximilien de
Bethune , à la charge de retirer la Terre de Sully
des mains d'Armand de Bethune , Sieur d'Orval,
fur le pied , & aux charges , claufes & conditions
portées par l'Art. 7. de l'Edit du mois de May
1711. & cependant ledit Sieur d'Orval demeu
rera faifi de ladite Terre jufqu'au jour du remboufement
actuel . Fait & arrêté au Confeil d'Etat
du Roi , S. M. y étant , tenu à Verfailles le
13. Mars 1730. figné Phelipeaux .
AUTRE de la Cour des Monnoyes, du même
jour , portant Reglement pour les Maîtres
Orfevres ; & qui condamne un Maître Orfevre &
fon Compagnon par lui protegé , en cent livres
d'amende folidaire , confifque les Ouvrages d'Orfevrerie
faifis fur le Compagnon , & interdit le
Maître Orfevre pour trois mois.
AUTRE du 15. Avril , qui confirme le Sieur
Gagne dans un Droit de Péage fur la Riviere de
Saône au Port de Pouilly..
AUTRE
1.052. MERCURE DE FRANCE
AUTRE du même jour , qui confirme le
Sieur Batheon dans des droits de Péages ſur la
Riviere du Rhône à Vertrieu .
ORDONNANCE de Police du 20. Avril
concernant la vente des Huitres , par laquelle il
eft deffendu à tous Colporteurs d'Huitres d'en
crier & vendre dans les rues de Paris depuis le
dernier Avril jufqu'au dernier Jeudi du mois
d'Août de chaque année , à peine de 200. livres
d'amende contre les contrevenans & c.
ARREST du 25. Avril , qui ordonne que
dans fix mois les Proprietaires des Offices de
Clercs - Quefteurs & Commiffaires aux Caves fupprimés
par Edit de Juillet 1634. dont la Finance
n'a pas été liquidée & rembourfée, feront tenus de
remettre leurs Quittances de Finance , Proviſions
& autres Titres de proprieté ès mains de M. de
Gaumont , Confeiller d'Etat , Intendant des Finances
, pour être procedé à la liquidation des
Rentes ou Interêts qui fe trouveront leur être dûs.
AUTRE du 2. May , portant qu'il fera ou
vert une Loterie qui continuera pendant fix années
& huit mois pour le remboursement de vingtcinq
mille Actions de la Compagnie des Indes ,,
& révoque celle qui avoit été permife par l'Arrêt
du 7. Mars dernier ; & en conféquence ordonne
ce qui fuit.
ARTICLE. PREMIER
Qu'à commencer du prefent mois de May
l'Adjudicataire genéral de fes Fermes - Unies remettra
le vingtiene de chaque mois és mains du
Garde du Tréfor Royal en exercice , la fomme
de quatre cens mille livres , pour être employée
en
MAY.
1730 .
en
remboursement
d'Actions de la
Compagnie 1730.
1053
des Indes, en la
maniere qui fera ci - après expliquée
; au moyen de quoi ledit
Adjudicataire
ne
fournira
plus , à
commencer
du mois de Jain
prochain , que cinq ceas mille livres par mois
pour le
remboursement
des
Capitaux des Rentes
fur la Ville , à laquelle
fomme S. M. a jugé à
propos de fixer les fonds
qu'elle y deftine.
I I.
Que la Loterie que S. M. avoit permis par
Arrêt du 7. Mars dernier aux Syndics & Directeurs
de la Compagnie des Indes d'établir, demeurera
revoquée & fupprimée , & qu'il en fera oùvert
une autre le 25. du préfent mois , qui continuëra
pendant fix années & huit mois, pour le
remboursement de vingt-cinq mille Actions.
III.
Que les Numero de toutes les Actions feront
mis dans une boifte pour être tirés au fort , &
que les Actionnaires dont les Numero fortiront
feront rembourfés & payés comptant de leurs
Actions , fuivant l'évaluation ci-après ; fçavoir ,
Pendant les mois de May & de Juin 1300. liv.
Pendant les fix derniers mois de la préſente année
·
Pendant
l'année 1731
1400. liv.
Pendant l'année 1732
1500. liv.
1600. liv.
Pendant l'année 1733
Pendant l'année 1734
1700. liv.
1800. liv.
Pendant les fix premiers mois de l'année 1735 .
1900. liv.
Pendant les fix derniers mois
2000. liv.
Pendant les fix premiers mois de 1736. . .
2100. liv.
Et pendant les fix derniers mois , ainfi qu'il fuit,
Juillet
Août
2200. liv.
• 2300. liv.
Septembre
1054 MERCURE DE FRANCE
Septembre
Octobre
Novembre
2400. liv.
25.00. liv.
3000. liv. Et Decembre
3000. liv. Au moyen de laquelle valeur graduelle
les Ac- tions feront portées jufqu'à trois mille livres.
IV.
Que ladite Loterie fera tirée le vingt - cinquiéme
jour de chaque mois , à commencer du préfent
mois , dans l'Hôtel de la Compagnie des Indes
, en préfence des Sieurs Commiflaires , des
Syndics & Directeurs de la Compagnie , & de
ceux des Actionnaires qui s'y voudront trouver.
V.
Que chaque Numero qui fortira de la boifte
operera le remboursement comptant d'une Action
, & qu'il fera tenu par le Secretaire de la
Compagnie un Registre paraphé par l'un desdits
fieurs Commiffaires , où feront enregistrés les
Numero fortis , lequel Regiſtre demeurera au Secretariat
pour y avoir recours en cas de befoin.
V I. 1
Qu'auffi -tôt que la Loterie de chaque mois
aura été tirée , ceux des Actionnaires à qui des
Lots feront échûs en recevront la valeur du Garde
du Trefor Royal , à la feule déduction de dix
livres par Action pour les frais , en rapportant
toutefois dans les trois premiers mois feulement
de chaque demi année les dividendes de leurs
Actions pour ladite demi année , & faute d'y fatisfaire
, qu'il leur fera retenu foixante - quinze
livres. S. M. laiffant la jouiffance du dividende à
ceux dont les Numero ne fortiront que dans les
trois derniers mois de chaque demi année.
VII.
Que les Actionnaires qui auront des Lots , &
qui voudront en recevoir la valeur , feront tenus
de
MAY . 1730. 1059
de faire vifer leurs Actions par celui ou ceux que
les Directeurs de la Compagnie des Indes nommeront
à cet effet , & de fe préfenter dans les
trois ſemaines qui fuivront chaque féance de la ,
Loterie , mais que ceux qui ne fe trouveront point
en état de difpofer de leurs Actions, ni d'en recevoir
le remboursement feront diſpenſés de les
rapporter , auquel cas les fonds qui leur étoient .
deftin és feront diftribués , à Bureau ouvert , dans
les huit jours qui précederont la féance fuivante
à ceux qui fe préfenteront , lefquels recevront la
valeur de leurs Actions fur le même pied que fi
le fort avoit fait fortir leurs Numero de la boifte,
& ce jufqu'à concurrence des fonds reftés en caiffe,
& non reclamés.
VIII.
Que toutes les Actions qui auront été rembour
fées feront remifes de trois mois en trois mois
pår le Garde du Trefor Royal aux Directeurs de
la Compagnie des Indes , en lui fourniffant les
décharges neceffaires pour être brûlées publiquement
, avant de tirer la Loterie du mois fuivant.
I X.
Qu'il fera dreffé des Etats des Actions qui
auront été remifes par le Garde du Tréfor Royal
aufdits Directeurs, qu'au pied de ces états ils met→
tront leur reconnoiffance , & feront leur foumiffion
de payer de fix mois en fix mois à S. M.
le dividende defdites Actions , quoiqu'annullées
& brulées , attendu que c'eft de fes deniers que
le rembourfement en aura été fait ; confentant
toutefois S. M. que pendant la durée de la préfente
Loterie le dividende defdites Actions foit remis de
fix mois en fix mois au Garde du Tréfor Royal,
pour fervir au remboursement des vingt - cinq
mille Actions , conjointement avec les fonds que
l'Adjudicataire general de fes Fermes -Unies doit
lui fournir. AR1056
MERCURE DE FRANCE
J
ARREST du même jour , qui ordonne que
tous ceux qui jouiffent de la Nobleffe en confequence
de Lettres obtenues , foit qu'elles foient
d'Annobliffement , Maintenue , Confirmation ,
Rétabliffement ou Réhabilitation , ou par Mairies
, Prevôtez des Marchands , Efchevinages ou
Capitoulats , depuis 1643. jufqu'au premier Septembre
1715. feront tenus de payer dans trois
mois , à compter de la datte du preſent Arreſt ,
la fomme de deux mille livres , & les deux fols
pour livre , pour le Droit de Confirmation dû à
Sa Majesté à caufe de fon avenement à la Couronne
; faute duquel payement ils feront déchûs
de la Nobleffe & des Privileges y attachez , &
compris dans les Rolles des Impofitions de l'année
prochaine comme roturiers .
ARREST de la Cour de Parlement, du 10. Mai
1730. qui ordonne la fuppreffion d'une Thefe
&c. La Cour a arrêté & ordonné que ladite Thefe
fera fupprimée , fait inhibitions & deffenfes aux
Jefuites & à tous autres , de foutenir aucunes
propofitions contraires aux libertez de l'Eglife
Gallicane , aux maximes & aux Ordonnances du
Royaume , & notamment aux Déclarations des
4. Août 1663. & Mars 1682. fur l'autorité du
Pape , la fuperiorité des Conciles Generaux &
autres matieres contenues dans ladite Thefe ; enjoint
à ceux qui pourroient en avoir des Exemplaires
, de les apporter à cet effet au Greffe de la
Cour ; ordonne que le prefent Arrêt fera fignifié
aux Superieurs des Maifons des Jefuites de cette
Ville de Paris , imprimé , lu , publié & affiché par
tout ou befoin fera , & que copies collationnées
d'icelui feront envoyées aux Bailliages & Sénéchauffées
du reffort , pour y être pareillement
lues , publiées & enregistrées : Enjoint aux Subftituts
MAY. 1730. 1057
Atituts du Procureur General du Roi d'y teniria
main , & d'en certifier la Cour dans un mois.
ARREST du 15. Mai , qui ordonne que
du jour de fa publication jufqu'au premier de
Juin de l'année prochaine 1731. les Boeufs , Vaches
, Moutons , Brebis , Agneaux , Porcs , Boucs,
Chevres & Chevrotins , qui viendront des Pays
Etrangers dans le Royaume , feront & demeureront
déchargez de tous Droits d'entrées , & c .
AR RE S T dụ 16 , Mai , pour faire retirer
les Actions de la Compagnie des Indes , qui font
tant au dépôt volontaire , qu'à celui où elles ont
été portées pour Primes ou Marchez fermes ; par
lequel il eft ordonné que les Porteurs des Recepiffez
du Sieur Nicolas , feront tenus de les rapporter
dans un mois pour tout délay , & de retirer
, tant du Dépôt volontaire que de l'autre , les
Actions qui y ont été dépofées ; finon , & ledit
temps paffé , Sa Majefté déclare nuls tous lefdits
Recepiffez du Sr. Nicolas , & ordonne que les
Actions qui n'auront point été retirées , feront
brûlées avec celles qui rentreront par la voye de
la Loterie , fans que cette peine puiffe être réputée
comminatoire . Veut & entend toutefois Sa Majefté
, que s'il avoit été porté que.ques Actions
au Dépot volontaire , foit par avis de parens ,
Acte judiciaire , ou convention particuliere , pour
raifon de Tutelle , Dot , ou autrement , lefdites
Actions ne puiffent être retirées dans le délai cideffus
marqué, par les particuliers dépofants, qu'en
prefence d'un Notaire qui fe chargera du Dépôt.
ARREST de la Cour du Parlement du 17.
Mai 1730. qui fupprime une Thefe foutenue en
Sorbonne le 8 Mai , &c. La Cour a arrêté &
ordonné que ladite Thefe fera fupprimée ; enjoint
Sorbonne
1058 MERCURE DE FRANCE
>
aux
aux
à ceux qui pourroient en avoir des exemplaires de
les apporter à cet effet au Greffe de la Cour ; fait
inhibitions & deffenfes à tous Bacheliers , Licentiez
, Docteur & autres , de foûtenir , écrire &
enfeigner , directement , ni indirectement és
Ecoles publiques , ni ailleurs , aucunes propofitions
contraires à l'ancienne doctrine de l'Eglife ,
aux Saints Canons , Decrets des Conciles Gene
raux , aux Libertez de l'Eglife Gallicane ,
Maximes & Ordonnances du Royaume
clauſes & conditions portées par l'Arrêt d'enregiftrement
de Lettres Patentes de 1714. & notamment
fur la propofition quatre- vingt -onziéme
, & aux Déclarations du 4. Août 1663. Edit
du mois de Mars 1682. fur l'autorité du Pape ,
la fuperiorité des Conciles Generaux & autres
matieres contenues en ladite Thefe , qui pourroient
tendre à ſchifmes & à troubler la tranquil-
Itié publique , à peine d'être procedé contr'eux
ainfi qu'il appartiendra , fait deffenfes au Syndic
de la Faculté de Theologie , de fouffrir que telles
propofitions foient inferées en aucunes Thefes
Jui enjoint de veiller à ce que l'Edit de 1682. &
notamment l'article 8. dudit Edit foit executé
felon fa forme & teneur : Ordonne que le prefent
Arrêt fera fignifié aux Syndic & Doyen de ladite
Faculté de Theologie , imprimé , lû , publié &
affiché par tout où befoin fera, & que copies collationnées
d'icelui , feront envoyées au Bailliage
& Sénéchauffée du reffort , pour y être pareillement
lu , publié & enregistré , &c.
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Résumé : ARRESTS, DECLARATIONS, ORDONNANCES &c.
En mars 1730, plusieurs mesures administratives ont été prises à Paris. Le 7 mars, les commissaires généraux du Conseil ont sanctionné des maîtres tailleurs d'habits et le nommé de Montigny, anciens jurés de leur communauté, en leur infligeant des amendes et des interdictions. Ils ont également réglementé les abus fréquents des jurés des communautés d'arts et métiers. Le 11 mars, la Cour des Monnoyes a interdit aux maîtres fondeurs de travailler la nuit, sous peine d'amende. Le 13 mars, le Conseil d'État a déclaré Louis-Pierre-Maximilien de Bethune duc et pair de France, lui attribuant la terre de Sully au détriment d'Armand de Bethune, seigneur d'Orval. La même journée, la Cour des Monnoyes a réglementé les maîtres orfèvres et condamné un maître et son compagnon à une amende et à la confiscation de leurs œuvres. Le 15 avril, deux arrêts ont confirmé les droits de péage du sieur Gagne sur la Saône et du sieur Batheon sur le Rhône. Le 20 avril, une ordonnance de police a interdit la vente d'huîtres dans les rues de Paris de la fin avril à la fin août. Le 25 avril, les propriétaires d'offices supprimés en 1634 ont été sommés de remettre leurs titres pour liquidation. Le 2 mai, une loterie a été instaurée pour rembourser 25 000 actions de la Compagnie des Indes sur une période de six ans et huit mois. Le 10 mai, la Cour de Parlement a supprimé une thèse jugée contraire aux libertés de l'Église gallicane. Le 15 mai, les animaux importés d'autres pays ont été exemptés de droits d'entrée jusqu'au 1er juin 1731. Le 16 mai, un arrêt a ordonné le retrait des actions de la Compagnie des Indes déposées. Le 17 mai, une autre thèse a été supprimée pour les mêmes raisons que la précédente.
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30
p. 1227-1229
« Le 31. du mois dernier, la Reine partit de Fontainebleau vers les deux [...] »
Début :
Le 31. du mois dernier, la Reine partit de Fontainebleau vers les deux [...]
Mots clefs :
Roi
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texteReconnaissance textuelle : « Le 31. du mois dernier, la Reine partit de Fontainebleau vers les deux [...] »
FRANCE
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
L
E 31. dumois dernier , la Reine
partit
de Fontainebleau vers les deux
heures après midi , pour aller coucher au
Château de Petit-Bourg , d'où S. M. fè
rendit le lendemain à Verfailles. Le Roi
y arriva le 6. de ce mois , & le 8. Fête du
S.Sacrement,
S.M.accommpagné du Prince
de Dombes , du Comte d'Eu , & des
principaux Officiers de fa Maifon , fe rendit
à l'Eglife de la Paroiffe , où elle entendit
la grande Meffe , après avoir affifté
à la Proceffion , qui vint , fuivant l'ufage,
à la Chapelle du Château. La Reine n'étant
point allée à la Paroiffe à caufe de
fa groffeffe , vit paffer la Proceffion &
entendit enfuite la Meffe dans la Tribune
de la
Chapelle .
Le Roi a accordé la Charge de Premier
Prefident du Parlement de Grenoble ,
au Préſident de Grammont , le plus ancien
des Préfidens à Mortier de ce Parlement.
- S. M. a donné le Gouvernement de
AVol. Hij PHô1228
MERCURE DE FRANCE
'Hôtel Royal des Invalides , vacant par
la mort du Marquis de Beaujeu , au Che
valier de Ganges , Lieutenant de Roy du
même Hôtel, & le Chevalier de S. André,
Brigadier des Armées du Roi , a été nommé
à la Lieutenance de Roi.
Le 15. fur le foir , le Roi & la Reine
partirent de Verfaillles pour aller coucher
au Château de Marly , où L, M. dojvent
paffer quelque temps.
Le 24. du mois dernier , les Prieur &
Chanoines Réguliers de S, Jean des Vignes
, Ordre de S. Auguftin , dans le Dio .
cèfe de Soiffons , élurent pour Superieur
de leurMaifonChefde l'OrdreN.Joüailles,
cy- devant Prieur de Vandieres , dans le
même Diocèfe . La fage conduite de M. de
Jouailles dans les Maifons qu'il a gouvernées
, juftifie le choix des Chanoines de
S. Jean des Vignes,
Le Roi a accordé au Comte de Sainte
Maure , Lieutenant General de fes Armées
Navales , la Charge de Vice- Amiral
du Levant , vacante par la mort du Maréchal
de Coetlogon , & S. M. a nommé
Lieutenant General de fes Armées Navales
, M. de la Rocheallart , qui étoit Chef
d'Efcadre.
M. Marcel de Lopés de la Fare , Chevalier
Profès de l'Ordre de Malthe , Baron
né de l'Empire , Lieutenant de Ga-
1 Vol · leurs
MAUI1 N. 1730. 1229
lere & de la Compagnie des Gardes de
l'Etendart , vient d'être nommé le
par
Roi , Capitaine de Galere , il confervera
la Lieutenance des Gardes de l'Etendart.
Le 24. du mois dernier l'Archevêque
de Paris fe rendit en Sorbonne & y reçut
de Bonnet de Docteur,
Nouvelles de la Cour , de Paris , &c.
L
E 31. dumois dernier , la Reine
partit
de Fontainebleau vers les deux
heures après midi , pour aller coucher au
Château de Petit-Bourg , d'où S. M. fè
rendit le lendemain à Verfailles. Le Roi
y arriva le 6. de ce mois , & le 8. Fête du
S.Sacrement,
S.M.accommpagné du Prince
de Dombes , du Comte d'Eu , & des
principaux Officiers de fa Maifon , fe rendit
à l'Eglife de la Paroiffe , où elle entendit
la grande Meffe , après avoir affifté
à la Proceffion , qui vint , fuivant l'ufage,
à la Chapelle du Château. La Reine n'étant
point allée à la Paroiffe à caufe de
fa groffeffe , vit paffer la Proceffion &
entendit enfuite la Meffe dans la Tribune
de la
Chapelle .
Le Roi a accordé la Charge de Premier
Prefident du Parlement de Grenoble ,
au Préſident de Grammont , le plus ancien
des Préfidens à Mortier de ce Parlement.
- S. M. a donné le Gouvernement de
AVol. Hij PHô1228
MERCURE DE FRANCE
'Hôtel Royal des Invalides , vacant par
la mort du Marquis de Beaujeu , au Che
valier de Ganges , Lieutenant de Roy du
même Hôtel, & le Chevalier de S. André,
Brigadier des Armées du Roi , a été nommé
à la Lieutenance de Roi.
Le 15. fur le foir , le Roi & la Reine
partirent de Verfaillles pour aller coucher
au Château de Marly , où L, M. dojvent
paffer quelque temps.
Le 24. du mois dernier , les Prieur &
Chanoines Réguliers de S, Jean des Vignes
, Ordre de S. Auguftin , dans le Dio .
cèfe de Soiffons , élurent pour Superieur
de leurMaifonChefde l'OrdreN.Joüailles,
cy- devant Prieur de Vandieres , dans le
même Diocèfe . La fage conduite de M. de
Jouailles dans les Maifons qu'il a gouvernées
, juftifie le choix des Chanoines de
S. Jean des Vignes,
Le Roi a accordé au Comte de Sainte
Maure , Lieutenant General de fes Armées
Navales , la Charge de Vice- Amiral
du Levant , vacante par la mort du Maréchal
de Coetlogon , & S. M. a nommé
Lieutenant General de fes Armées Navales
, M. de la Rocheallart , qui étoit Chef
d'Efcadre.
M. Marcel de Lopés de la Fare , Chevalier
Profès de l'Ordre de Malthe , Baron
né de l'Empire , Lieutenant de Ga-
1 Vol · leurs
MAUI1 N. 1730. 1229
lere & de la Compagnie des Gardes de
l'Etendart , vient d'être nommé le
par
Roi , Capitaine de Galere , il confervera
la Lieutenance des Gardes de l'Etendart.
Le 24. du mois dernier l'Archevêque
de Paris fe rendit en Sorbonne & y reçut
de Bonnet de Docteur,
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Résumé : « Le 31. du mois dernier, la Reine partit de Fontainebleau vers les deux [...] »
Le 31 du mois dernier, la Reine se rendit au Château de Petit-Bourg puis à Versailles le lendemain. Le Roi arriva à Versailles le 6 du mois et participa à la Fête du Saint-Sacrement le 8, accompagné de plusieurs dignitaires. La Reine, en raison de sa grossesse, resta au château et assista à la procession et à la messe depuis la tribune de la chapelle. Le Roi accorda la charge de Premier Président du Parlement de Grenoble au Président de Grammont et nomma le Chevalier de Ganges au Gouvernement de l'Hôtel Royal des Invalides et le Chevalier de Saint-André à la Lieutenance Royale. Le 15, le Roi et la Reine partirent pour le Château de Marly. Par ailleurs, le 24 du mois dernier, les Prieur et Chanoines Réguliers de Saint-Jean-des-Vignes élurent M. de Jouailles comme Supérieur de leur maison. Le Roi nomma également le Comte de Sainte-Maure Vice-Amiral du Levant et M. de La Rocheallart Lieutenant Général de ses Armées Navales. M. Marcel de Lopés de la Fare fut nommé Capitaine de Galère tout en conservant sa Lieutenance des Gardes de l'Étendard. Le même jour, l'Archevêque de Paris reçut le bonnet de Docteur en Sorbonne.
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31
p. 1229-1230
Discours des Doyen & Syndic de Sorbonne au Roy, [titre d'après la table]
Début :
SIRE, C'est avec la plus respectueuse confiance que nous approchons du Trône de Votre Majesté, [...]
Mots clefs :
Roi, Faculté de théologie
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texteReconnaissance textuelle : Discours des Doyen & Syndic de Sorbonne au Roy, [titre d'après la table]
Le Roy ayant agréé que la Faculté de
Théologie de Paris eût l'honneur de préfenter
à S. M. les Actes & Decrets qu'elle
a faits pour la reception & l'execution
de la Bulle Unigenitus M. Leullier ,
Doyen , & M. de Romigny , Svndic , &
les Docteurs députez , fe rendirent à
Fontainebleau , étant introduits dans le
grand Cabinet du Roi , & préſentez
par M. le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat. M. le Doyen fit à S. M. le
Difcours fuivant,
SIRE,
C'eft avec la plus refpectueuse confiance
que nous approchons du Trône de Votre Ma
jefté , pour lui préfenter les Actes que la Faculté
de Théologie a faits pour renouveller l'execution
d'unDecret que votre augufte Bifayenl
reçut autrefois avec bonté , & dont il ordonna
la publication ; ils tendent , SIRE , à
concourir de notre part à éteindre ces divi-
I. Vol. Hiijfions
1230 MERCURE DE FRANCE
fions funeftes, dont les Eglifes de votre Royan
me ont été fi long-temps agitées & à ramener
à l'unité quelques- uns de nos Confreres qui
s'en font malheureusement écartez.
Louis le Grand a vû naître ces triftes dif
fentions dès les premieres années de fon
Regne , & ce Roi fi puiffant , fi redouté , n'a
pu , malgré fes defirs , ramener fes Sujets indociles
à l'obeisance , à la foumiffion due à
Eglife.
Cet beureux Evenement étoit réservé au
Regne & à laReligion devotreMajefté . Puiffe
la derniere Déclaration de Votre Majefté
fi digne de fa pieté , affermir une Paix qui
eft l'objet de fes voeux les plus ardens. Ainfi
marchez- vous fur les traces de vos auguftes
Ancêtres qui n'ont jamais fouffert qu'on alterât
dans leurs Etats la pureté de la Religion
Carbolique , ainfi vous imitez , SIRE ,
les Conftantins, les Théodofes , les Marciens ,
qui fe font acquis une gloire immortelle en re
primant par des Edits feveres les herefies
qui fe font élevées dès leurs temps. Si nos
Confreres indociles fe font attiré la jufte
indignation de V. M. par leur réfiftances
puiffent-ils parun retour prompt & fincere ,
meriter les effets de fa clémence ? Ce font ,
SIRE , les voeux d'une Compagnie qui che
rit les fiens , & qui regarde comme fon premier
devoird'êtrefoumise à l'Eglife, & oberf
fante àfon Roi.
Théologie de Paris eût l'honneur de préfenter
à S. M. les Actes & Decrets qu'elle
a faits pour la reception & l'execution
de la Bulle Unigenitus M. Leullier ,
Doyen , & M. de Romigny , Svndic , &
les Docteurs députez , fe rendirent à
Fontainebleau , étant introduits dans le
grand Cabinet du Roi , & préſentez
par M. le Comte de Maurepas , Secretaire
d'Etat. M. le Doyen fit à S. M. le
Difcours fuivant,
SIRE,
C'eft avec la plus refpectueuse confiance
que nous approchons du Trône de Votre Ma
jefté , pour lui préfenter les Actes que la Faculté
de Théologie a faits pour renouveller l'execution
d'unDecret que votre augufte Bifayenl
reçut autrefois avec bonté , & dont il ordonna
la publication ; ils tendent , SIRE , à
concourir de notre part à éteindre ces divi-
I. Vol. Hiijfions
1230 MERCURE DE FRANCE
fions funeftes, dont les Eglifes de votre Royan
me ont été fi long-temps agitées & à ramener
à l'unité quelques- uns de nos Confreres qui
s'en font malheureusement écartez.
Louis le Grand a vû naître ces triftes dif
fentions dès les premieres années de fon
Regne , & ce Roi fi puiffant , fi redouté , n'a
pu , malgré fes defirs , ramener fes Sujets indociles
à l'obeisance , à la foumiffion due à
Eglife.
Cet beureux Evenement étoit réservé au
Regne & à laReligion devotreMajefté . Puiffe
la derniere Déclaration de Votre Majefté
fi digne de fa pieté , affermir une Paix qui
eft l'objet de fes voeux les plus ardens. Ainfi
marchez- vous fur les traces de vos auguftes
Ancêtres qui n'ont jamais fouffert qu'on alterât
dans leurs Etats la pureté de la Religion
Carbolique , ainfi vous imitez , SIRE ,
les Conftantins, les Théodofes , les Marciens ,
qui fe font acquis une gloire immortelle en re
primant par des Edits feveres les herefies
qui fe font élevées dès leurs temps. Si nos
Confreres indociles fe font attiré la jufte
indignation de V. M. par leur réfiftances
puiffent-ils parun retour prompt & fincere ,
meriter les effets de fa clémence ? Ce font ,
SIRE , les voeux d'une Compagnie qui che
rit les fiens , & qui regarde comme fon premier
devoird'êtrefoumise à l'Eglife, & oberf
fante àfon Roi.
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Résumé : Discours des Doyen & Syndic de Sorbonne au Roy, [titre d'après la table]
Le roi a autorisé la Faculté de Théologie de Paris à présenter les Actes et Décrets relatifs à la Bulle Unigenitus. Le doyen Leullier et le syndic de Romigny, accompagnés de docteurs délégués, se rendirent à Fontainebleau. Introduits par le comte de Maurepas, le doyen prononça un discours. Il exprima la confiance respectueuse de la Faculté et présenta les Actes visant à renouveler l'exécution d'un décret royal antérieur. Ces Actes cherchent à éteindre les divisions nuisibles dans les églises du royaume et à ramener à l'unité certains confrères égarés. Louis XIV avait tenté sans succès de résoudre ces dissensions dès le début de son règne. Le discours espère que la déclaration royale affermira une paix souhaitée et imite les ancêtres royaux qui ont maintenu la pureté de la religion catholique. Il appelle également à la clémence royale envers les confrères indociles. La Faculté de Théologie exprime son dévouement à l'Église et à son roi.
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32
p. 1231
A LA REINE.
Début :
MADAME, Nous esperons que vous recevrez favorablement les Actes que nous avons l'honneur [...]
Mots clefs :
Reine, Religion
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A LA REINE.
A LA REINE.
MADA ADAME,
Nous efperons que vous recevrez favoran
blement les Actes que nous avons l'honneur
de présenter à V. M. ils vous doivent être
d'autant plus chers , qu'ils font appuyez de
Fautorité du Roi , & qu'ils tendent à la confervation
de lafaine Doctrine . Toutes lesgrandes
qualitez de V. M. ne feroient rien de
vant Dieu , fi elles n'étoient foutenues de
votre zele pour la Religion , qui leur donne
leurprincipal luftre.
Le Ciel a commencé à les récompenfer
dès ce mondes elles vous ont placée sur le
premier Trône de l'Univers , elles vous ont
obtenu un Enfant fi defiré , qui fait la joye
de V. M. celle de vos Sujets , & qui affure
le repos de l'Europe.
Qu'il croiffe , MADAME , fous vos yeux,
eet aimable Dauphin ? qu'il recueille le fruit
de vos exemples , qu'il marche fur les pas de
fon augufte Pere & de fon Roi , qu'il foit un
four à fon exemple le Protecteur de l'Eglife
le foutien de la vraye Religion.
MADA ADAME,
Nous efperons que vous recevrez favoran
blement les Actes que nous avons l'honneur
de présenter à V. M. ils vous doivent être
d'autant plus chers , qu'ils font appuyez de
Fautorité du Roi , & qu'ils tendent à la confervation
de lafaine Doctrine . Toutes lesgrandes
qualitez de V. M. ne feroient rien de
vant Dieu , fi elles n'étoient foutenues de
votre zele pour la Religion , qui leur donne
leurprincipal luftre.
Le Ciel a commencé à les récompenfer
dès ce mondes elles vous ont placée sur le
premier Trône de l'Univers , elles vous ont
obtenu un Enfant fi defiré , qui fait la joye
de V. M. celle de vos Sujets , & qui affure
le repos de l'Europe.
Qu'il croiffe , MADAME , fous vos yeux,
eet aimable Dauphin ? qu'il recueille le fruit
de vos exemples , qu'il marche fur les pas de
fon augufte Pere & de fon Roi , qu'il foit un
four à fon exemple le Protecteur de l'Eglife
le foutien de la vraye Religion.
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Résumé : A LA REINE.
La lettre est adressée à Marie Leszczyńska, épouse de Louis XV. Les auteurs espèrent que la reine approuvera les Actes présentés, soutenus par l'autorité royale et visant à préserver la foi chrétienne. Ils soulignent son zèle religieux et les bénédictions divines, comme la naissance du dauphin Louis. Ils souhaitent que le dauphin suive l'exemple de son père et protège l'Église.
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33
p. 1232-1233
A. S. E. MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE FLEURY.
Début :
MONSEIGNEUR, Si la Faculté de Théologie reprend son ancienne splendeur, si après des jours nébuleux [...]
Mots clefs :
Cardinal de Fleury, Faculté de théologie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A. S. E. MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE FLEURY.
A. S. E. MONSEIGNEUR
LE CARDINAL DE FLEURY.
MONSEIG ONSEIGNEUR ,
Si la Faculté de Théologie reprend fon
ancienne fplendeur, fi après des jours nébuleux
qui l'ont obfcurcie , elle repand un nou
vel éclat , c'est à V. E. que nous en fommes
redevables ! Qu'il vous eft glorieux , Mon-
SEIGNEUR , de travailler avec tant de
Zele à étouffer ces femences de guerre ,. dons
les Peuples étoient allarmez ! mais j'ofe dire
qu'il ne vous le fera pas moins , ni moins
important pour le bien de l'Etat , de réunir
les efprits divifez fur la Religion. V. E, à
faifi l'unique voye d'y parvenir ; le calme
que vous avez remis dans la Faculté de
Théologie , la derniere Déclaration du Roi ,
fi neceffaire dans les circonstances prefentes,
font des préfages certains de la paix de l'Eglife
; paix qui confifte uniquement dans l'obéiffance
à l'autorité légitime. Que nos Freres
indociles ne ferment plus les yeux à la
lumiere qui brille de toutes parts en faveur
du Decret Apoftolique , qu'ils ceffent de préferer
leurs efprits particuliers au jugement de
tant de Pontifes unis avec le S. Siege. En
vain fe vantent-ils du zele qu'ils difent avoir
1. Vol.
•pour
SWAJULN. 1730. 1233
pour les Droits facrez de la Couronne ; en
vain fe donnent-ils la gloire d'être les plus
fideles Sujets de S. M. Cet artifice groffier,
ce langage feduifant mis en ufage par les
Novateurs de tous les fiecles , pour couvrir
leurs erreurs, ne trompe plus perfonne. Connoiffent-
ils donc mieux les Droits facrez du
Diademe , que le Souverain & les grands
Hommes à qui il donnefa confiance , & qu'il
admet dans fes Confeils ? Est-ce être fidele
Sujet du Roi que de réfifter à fes ordres les
plus précis ? Non , MONSEIGNEUR , il
n'y a point de Sujets plus fideles à leur Prin
ce que ceux qui font foumis à l'Eglife . C'eft
pour ramener nos Confreres à des fentimens
plus dignes de Théologiens Catholiques, que
la Faculté a dreffe les Alles qu'elle nous or◄
donne de préfenter à Votre Eminence
LE CARDINAL DE FLEURY.
MONSEIG ONSEIGNEUR ,
Si la Faculté de Théologie reprend fon
ancienne fplendeur, fi après des jours nébuleux
qui l'ont obfcurcie , elle repand un nou
vel éclat , c'est à V. E. que nous en fommes
redevables ! Qu'il vous eft glorieux , Mon-
SEIGNEUR , de travailler avec tant de
Zele à étouffer ces femences de guerre ,. dons
les Peuples étoient allarmez ! mais j'ofe dire
qu'il ne vous le fera pas moins , ni moins
important pour le bien de l'Etat , de réunir
les efprits divifez fur la Religion. V. E, à
faifi l'unique voye d'y parvenir ; le calme
que vous avez remis dans la Faculté de
Théologie , la derniere Déclaration du Roi ,
fi neceffaire dans les circonstances prefentes,
font des préfages certains de la paix de l'Eglife
; paix qui confifte uniquement dans l'obéiffance
à l'autorité légitime. Que nos Freres
indociles ne ferment plus les yeux à la
lumiere qui brille de toutes parts en faveur
du Decret Apoftolique , qu'ils ceffent de préferer
leurs efprits particuliers au jugement de
tant de Pontifes unis avec le S. Siege. En
vain fe vantent-ils du zele qu'ils difent avoir
1. Vol.
•pour
SWAJULN. 1730. 1233
pour les Droits facrez de la Couronne ; en
vain fe donnent-ils la gloire d'être les plus
fideles Sujets de S. M. Cet artifice groffier,
ce langage feduifant mis en ufage par les
Novateurs de tous les fiecles , pour couvrir
leurs erreurs, ne trompe plus perfonne. Connoiffent-
ils donc mieux les Droits facrez du
Diademe , que le Souverain & les grands
Hommes à qui il donnefa confiance , & qu'il
admet dans fes Confeils ? Est-ce être fidele
Sujet du Roi que de réfifter à fes ordres les
plus précis ? Non , MONSEIGNEUR , il
n'y a point de Sujets plus fideles à leur Prin
ce que ceux qui font foumis à l'Eglife . C'eft
pour ramener nos Confreres à des fentimens
plus dignes de Théologiens Catholiques, que
la Faculté a dreffe les Alles qu'elle nous or◄
donne de préfenter à Votre Eminence
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Résumé : A. S. E. MONSEIGNEUR LE CARDINAL DE FLEURY.
L'auteur d'une lettre félicite Monseigneur le Cardinal de Fleury pour la restauration de la splendeur de la Faculté de Théologie après une période obscure. Il exprime sa gratitude pour les efforts du Cardinal visant à apaiser les tensions et à réunir les esprits divisés sur la religion. La lettre souligne que le calme rétabli dans la Faculté et la dernière Déclaration du Roi sont des signes prometteurs de la paix de l'Église, fondée sur l'obéissance à l'autorité légitime. L'auteur appelle les frères indociles à cesser de résister au Décret Apostolique et à ne pas privilégier leurs opinions personnelles au jugement des Pontifes unis avec le Saint-Siège. Il critique ceux qui se vantent de leur zèle pour les droits de la Couronne et de leur fidélité au Roi tout en résistant aux ordres du souverain. La lettre conclut en affirmant que les sujets les plus fidèles au prince sont ceux qui sont soumis à l'Église, et que la Faculté adresse des allèles pour ramener les confrères à des sentiments plus dignes de théologiens catholiques.
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34
p. 1233-1235
A MONSEIGNEUR, LE CHANCELIER.
Début :
MONSEIGNEUR, Elevé au supreme degré de la Magistrature, il vous appartient d'appuyer également [...]
Mots clefs :
Pasteurs, Chancelier de France, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR, LE CHANCELIER.
A MONSEIGNEUR ,
LE CHANCELIER
MONSEIGNEUR ,
Elevé au fupreme degré de la Magiftra
ture , il vous appartient d'appuyer également
les Loix de l'Eglife celles de l'Etat,
& à nous de leur rendre une entiere &
parfaite
obéiffance ; quand l'Eglife parle à fes
Enfans & le Roi à fes Sujets , le feul parti
1. Voli Hv de
1234 MERCURE DE FRANCE
de ceux- cy eft celui de la foumiffion. Dans les
questions judicieufes , nous déliberons , nous
formons nos avis ; mais après le jugement
des premiers Pafteurs , notre gloire eft d'obeir.
Vous le difiez autrefois , MONSE 1-
GNEUR, dans l'importante place que vous
occupiez au Parlemenp & que vous foute
niez avec tant de dignité & d'éloquences
vous affuriez que le fuffrage des Evêques
affermit irrevocablement la décifion du Sou
verain Pontife , & que c'eft à cette union
parfaite des Membres avec les Chefs , que
les Chrétiens font obligez de reconnoître la
voix de la verité & le jugement de Dieu
même. Cependant , MONSEIGNEUR ,
quelle monftrueuse Doctrine n'a-t-on pas
avancée depuis quelques années , fous lefpecieux
prétexte d'attachement aux maximes
du Royaume ? on a foutenu avec opiniâtreté
des erreurs capitales profcrites par l'une &
Pautre Puiffance. On a ébranlé tous les fondemens
de ta Hyerarchie & de la fubordination
on a autorife chaque Particulier à s'ériger
en Juge & arbitre de fa foy , onfour
met les décifions des premiers Pafteurs unis
avec leur Chef , à l'approbation du Peuple..
On fait dépendre la validité de leurs Juge
mens , du confentement des fimples Fideles
nous le difons avec douleur , le malheur des
temps a entraîné dans ces écarts des perſon- ·
d'ailleurs refpectables , & quelques-uns
nes .
I.. Vola de
JUIN 1730. 1235.
de nos Confreres qui paroiffent y perfeverer
avec opiniâtreté.
·Ne pouvons-nous pas efperer , MON
SEIGNEUR
, que Les Actes que nous avons
Phonneur de vous prefenter , & fur tout la
derniere Déclaration du Roy , dreffée avec
tant de fageffe , tes feront revenir de leur
prévention & les rameneront à l'unité.
Oui , MONSEIGNEUR , nous l'efpe
rons , mais nous ne l'espérons que de la bonté
de celui qui a l'a toute puiffance de tournerles
Geurs les plus rebelles comme il lui plait &
de lesfaire rentrer dans l'obéiffance & dans
La foumission.
LE CHANCELIER
MONSEIGNEUR ,
Elevé au fupreme degré de la Magiftra
ture , il vous appartient d'appuyer également
les Loix de l'Eglife celles de l'Etat,
& à nous de leur rendre une entiere &
parfaite
obéiffance ; quand l'Eglife parle à fes
Enfans & le Roi à fes Sujets , le feul parti
1. Voli Hv de
1234 MERCURE DE FRANCE
de ceux- cy eft celui de la foumiffion. Dans les
questions judicieufes , nous déliberons , nous
formons nos avis ; mais après le jugement
des premiers Pafteurs , notre gloire eft d'obeir.
Vous le difiez autrefois , MONSE 1-
GNEUR, dans l'importante place que vous
occupiez au Parlemenp & que vous foute
niez avec tant de dignité & d'éloquences
vous affuriez que le fuffrage des Evêques
affermit irrevocablement la décifion du Sou
verain Pontife , & que c'eft à cette union
parfaite des Membres avec les Chefs , que
les Chrétiens font obligez de reconnoître la
voix de la verité & le jugement de Dieu
même. Cependant , MONSEIGNEUR ,
quelle monftrueuse Doctrine n'a-t-on pas
avancée depuis quelques années , fous lefpecieux
prétexte d'attachement aux maximes
du Royaume ? on a foutenu avec opiniâtreté
des erreurs capitales profcrites par l'une &
Pautre Puiffance. On a ébranlé tous les fondemens
de ta Hyerarchie & de la fubordination
on a autorife chaque Particulier à s'ériger
en Juge & arbitre de fa foy , onfour
met les décifions des premiers Pafteurs unis
avec leur Chef , à l'approbation du Peuple..
On fait dépendre la validité de leurs Juge
mens , du confentement des fimples Fideles
nous le difons avec douleur , le malheur des
temps a entraîné dans ces écarts des perſon- ·
d'ailleurs refpectables , & quelques-uns
nes .
I.. Vola de
JUIN 1730. 1235.
de nos Confreres qui paroiffent y perfeverer
avec opiniâtreté.
·Ne pouvons-nous pas efperer , MON
SEIGNEUR
, que Les Actes que nous avons
Phonneur de vous prefenter , & fur tout la
derniere Déclaration du Roy , dreffée avec
tant de fageffe , tes feront revenir de leur
prévention & les rameneront à l'unité.
Oui , MONSEIGNEUR , nous l'efpe
rons , mais nous ne l'espérons que de la bonté
de celui qui a l'a toute puiffance de tournerles
Geurs les plus rebelles comme il lui plait &
de lesfaire rentrer dans l'obéiffance & dans
La foumission.
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Résumé : A MONSEIGNEUR, LE CHANCELIER.
L'auteur d'une lettre adressée à un chancelier insiste sur l'importance de l'obéissance aux lois de l'Église et de l'État. Il rappelle que les fidèles doivent se soumettre aux jugements des premiers pasteurs et aux décisions du souverain pontife, soulignant que l'union entre les membres et les chefs est cruciale pour reconnaître la vérité et le jugement divin. L'auteur exprime son inquiétude face à des doctrines récentes qui contestent la hiérarchie et la subordination, permettant aux individus de juger leur foi et de contester les décisions des autorités ecclésiastiques. Cette situation a conduit des personnes respectables, y compris certains confrères, à persévérer dans ces erreurs. L'auteur espère que les actes présentés, notamment la dernière déclaration du roi, ramèneront les égarés à l'unité et à l'obéissance, en comptant sur la puissance divine pour convertir les cœurs rebelles.
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35
p. 1236
A MONSEIGNEUR LE GARDE DES SCEAUX.
Début :
MONSEIGNEUR, L'inclination, d'accord avec le devoir, nous invite à vous presenter un Decret de la Faculté [...]
Mots clefs :
Faculté de théologie, Garde des sceaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE GARDE DES SCEAUX.
A MONSEIGNEUR
LE GARDE DES SCEAUX
MONSET ONSEIGNEUR ,
L'inclination, d'accord avec le devoir, nous
invite à vous prefenter un Decret de la Fa
culté de Théologie , qui n'eft pas tant un
effet de notre déliberation , qu'un témoignage
autentique de notre obéiffance à une Loy de
Eglife de l'Etat . L'Approbation dont
nous efperons que vous l'honorerez , entraî
nera celle de toutes les perfonnes fenfees.
Si le Roy eft le feul Légiflateur de for
Royaume , c'est vous , MONSEIGNEUR ,
qui imprimez le caractere de l'autorité à fes
I., Vol. E vj Loixs
1236 MERCURE DE FRANCE
Loix , & ce font les Théologiens qui doivent
donner aux autres Sujets l'exemple du respect
& de la foumiffion.
Nous voyons cependant avec douleur quel.
qu'un des nôtres s'en difpenfer fous des pré-.
textes les plus frivoles , & donner au contraire
Le fcandale de la résistance la plus marquée,
ils craignent , difent-ils , de donner atteinte
aux Droitsfacrez de la Couronne , mais en
effet c'est l'attachement qu'ils ont aux erreurs
tant de fois profcrites. Ces Droitsfacrez conrent-
ils quelques rifques , MONSEIGNEUR,
quand ils font fous votre garde ? C'est pour
faire revenir ces Docteurs de leur prévention
fi peu digne de Théologiens Ortodoxes , que
la Faculté de Théologie a dreffé les Actes que
nous avons l'honneur de vous préſenter.
LE GARDE DES SCEAUX
MONSET ONSEIGNEUR ,
L'inclination, d'accord avec le devoir, nous
invite à vous prefenter un Decret de la Fa
culté de Théologie , qui n'eft pas tant un
effet de notre déliberation , qu'un témoignage
autentique de notre obéiffance à une Loy de
Eglife de l'Etat . L'Approbation dont
nous efperons que vous l'honorerez , entraî
nera celle de toutes les perfonnes fenfees.
Si le Roy eft le feul Légiflateur de for
Royaume , c'est vous , MONSEIGNEUR ,
qui imprimez le caractere de l'autorité à fes
I., Vol. E vj Loixs
1236 MERCURE DE FRANCE
Loix , & ce font les Théologiens qui doivent
donner aux autres Sujets l'exemple du respect
& de la foumiffion.
Nous voyons cependant avec douleur quel.
qu'un des nôtres s'en difpenfer fous des pré-.
textes les plus frivoles , & donner au contraire
Le fcandale de la résistance la plus marquée,
ils craignent , difent-ils , de donner atteinte
aux Droitsfacrez de la Couronne , mais en
effet c'est l'attachement qu'ils ont aux erreurs
tant de fois profcrites. Ces Droitsfacrez conrent-
ils quelques rifques , MONSEIGNEUR,
quand ils font fous votre garde ? C'est pour
faire revenir ces Docteurs de leur prévention
fi peu digne de Théologiens Ortodoxes , que
la Faculté de Théologie a dreffé les Actes que
nous avons l'honneur de vous préſenter.
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE GARDE DES SCEAUX.
La lettre est adressée à Monseigneur le Garde des Sceaux et présente un décret de la Faculté de Théologie. Les auteurs soulignent leur obéissance aux lois de l'Église et de l'État et espèrent l'approbation de Monseigneur. Ils affirment que le roi est le seul législateur du royaume, mais que Monseigneur confère l'autorité aux lois. Les théologiens doivent montrer l'exemple du respect et de la soumission. Cependant, un membre de la communauté refuse cette obligation, créant un scandale de résistance. Ce théologien invoque des prétextes frivoles et prétend protéger les droits sacrés de la Couronne, mais est en réalité attaché à des erreurs souvent condamnées. Pour remédier à cette situation, la Faculté de Théologie a rédigé des actes présentés à Monseigneur afin de faire revenir ces docteurs de leurs préventions.
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36
p. 1236-1237
Vers à la Duchesse de Vantadour, [titre d'après la table]
Début :
Vous, qui nous élevez des Rois, [...]
Mots clefs :
Dauphin, Duchesse de Vantadour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Vers à la Duchesse de Vantadour, [titre d'après la table]
Un grand nombre de Penfionnaires du
College de Louis le Grand , étant allé
à Verfailles le jour du Landy , la Ducheffe
de Ventadour eut , non-feulement la bonté
de les prefenter à Monfeigneur le Dau :
phin , mais elle voulut bien écrire ellemême
une Lettre , où elle marqua que
Monfeigneur le Dauphin , à qui ils étoient
venus faire leur cour , vouloit pour premiere
grace , leur donner un congé . C'eft
ce qui a donné occafion au Remerciement
fuivant.
I. Vol.
Vous
JUIN. 1237
% 1730.
Vous , qui nous élevez des Rois ,
Moins en Gouvernante qu'en Mere ,
Et qui formant le Fils après l'augufte Pere ,
Faites fi bien parler un Dauphin de dix mois ,'
Illuftre Ventadour , malgré fon âge tendre ,
S'il parle par vos foins, il peut bien vous entendre
Daignez donc un moment lui faire notre cour.
Pour un fi doux congé que pouvons - nous lui
rendre ?
Dites-lui que le Ciel fe chargeant du retour ,
Lui promet comme àvous un fiecle pour unjour
College de Louis le Grand , étant allé
à Verfailles le jour du Landy , la Ducheffe
de Ventadour eut , non-feulement la bonté
de les prefenter à Monfeigneur le Dau :
phin , mais elle voulut bien écrire ellemême
une Lettre , où elle marqua que
Monfeigneur le Dauphin , à qui ils étoient
venus faire leur cour , vouloit pour premiere
grace , leur donner un congé . C'eft
ce qui a donné occafion au Remerciement
fuivant.
I. Vol.
Vous
JUIN. 1237
% 1730.
Vous , qui nous élevez des Rois ,
Moins en Gouvernante qu'en Mere ,
Et qui formant le Fils après l'augufte Pere ,
Faites fi bien parler un Dauphin de dix mois ,'
Illuftre Ventadour , malgré fon âge tendre ,
S'il parle par vos foins, il peut bien vous entendre
Daignez donc un moment lui faire notre cour.
Pour un fi doux congé que pouvons - nous lui
rendre ?
Dites-lui que le Ciel fe chargeant du retour ,
Lui promet comme àvous un fiecle pour unjour
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Résumé : Vers à la Duchesse de Vantadour, [titre d'après la table]
Le 12 juin 1730, des pensionnaires du Collège de Louis le Grand visitèrent Versailles et furent présentés au Dauphin par la Duchesse de Ventadour. Cette dernière accorda un congé aux élèves. Un poème remercia la Duchesse, la comparant à une mère élevant des rois, et souligna l'éducation exceptionnelle prodiguée. Les élèves exprimèrent leur gratitude et souhaitèrent une longue vie à la Duchesse et au Dauphin.
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37
p. 1237-1238
« Le 8. jour de la Fête-Dieu, il y eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries, [...] »
Début :
Le 8. jour de la Fête-Dieu, il y eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries, [...]
Mots clefs :
Concert, Loterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 8. jour de la Fête-Dieu, il y eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries, [...] »
Le 8. jour de la Fête- Dieu , il y eut
Concert Spirituel au Château des Thuilleries
, on y chanta Sacris Solemniis , Motet
de M. de la Lande. Les Dies Eremens &
le Maure , en chanterent un autre nouveau
, O Sacrum convivium , à deux voix,
avec Symphonie , de la compofition de
M. Mouret , qui fut très- applaudi . Le
freur le Clair joüa un Concerto, & fit executer
un Trio de fa compofition qui fit plaifir;
on finit par le Te Deum, avec Timbales
& Trompettes , précedé d'une très - belle
Piece de Symphonie de M. Mouret .
Le 9. la Loterie pour le Rembourfement
des Rentes de l'Hôtel de Ville , fut
tirée en prefence du Prévôt des Marchands
& des Echevins , en la maniere
accoûtumée , le fonds de ce mois s'eft
J. Vol. ac
1118 MERCURE DE FRANCE
trouvé monter à la fomme de 1168225 .
livres , laquelle a été diftribuée aux Rentiers
, pour les Lots qui leur font échûs
conformement à la Lifte generale qui a
été rendue publique.
Le 26. la Lotterie de la Compagnie des
Endes ,
ordonnée par Arrêt du Confeil du
2. Mai pour le
rembourſement des Ac
tions fut tirée comme la precedente, Il y
a eu 280. Actions & 250. dixièmes d'Actions
de rembourfées , fuivant la Lifte
Numerotée qui a été rendue publique.
Concert Spirituel au Château des Thuilleries
, on y chanta Sacris Solemniis , Motet
de M. de la Lande. Les Dies Eremens &
le Maure , en chanterent un autre nouveau
, O Sacrum convivium , à deux voix,
avec Symphonie , de la compofition de
M. Mouret , qui fut très- applaudi . Le
freur le Clair joüa un Concerto, & fit executer
un Trio de fa compofition qui fit plaifir;
on finit par le Te Deum, avec Timbales
& Trompettes , précedé d'une très - belle
Piece de Symphonie de M. Mouret .
Le 9. la Loterie pour le Rembourfement
des Rentes de l'Hôtel de Ville , fut
tirée en prefence du Prévôt des Marchands
& des Echevins , en la maniere
accoûtumée , le fonds de ce mois s'eft
J. Vol. ac
1118 MERCURE DE FRANCE
trouvé monter à la fomme de 1168225 .
livres , laquelle a été diftribuée aux Rentiers
, pour les Lots qui leur font échûs
conformement à la Lifte generale qui a
été rendue publique.
Le 26. la Lotterie de la Compagnie des
Endes ,
ordonnée par Arrêt du Confeil du
2. Mai pour le
rembourſement des Ac
tions fut tirée comme la precedente, Il y
a eu 280. Actions & 250. dixièmes d'Actions
de rembourfées , fuivant la Lifte
Numerotée qui a été rendue publique.
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Résumé : « Le 8. jour de la Fête-Dieu, il y eut Concert Spirituel au Château des Thuilleries, [...] »
Le 8 juin, lors de la Fête-Dieu, un Concert Spirituel a été organisé au Château des Tuileries. Le programme incluait les œuvres Sacris Solemniis de M. de la Lande et O Sacrum convivium de M. Mouret, cette dernière étant très applaudie. Le frère Leclair a interprété un concerto et un trio de sa composition, appréciés par le public. La journée s'est achevée par un Te Deum accompagné de timbales et de trompettes, précédé d'une pièce symphonique de M. Mouret. Le 9 juin, la loterie pour le remboursement des rentes de l'Hôtel de Ville a été tirée en présence du Prévôt des Marchands et des Échevins. Le fonds du mois s'est élevé à 1 168 225 livres, distribuées aux rentiers selon la liste générale publiée. Le 26 juin, la loterie de la Compagnie des Indes, ordonnée par un arrêt du Conseil du 2 mai, a permis de rembourser 280 actions et 250 dixièmes d'actions, conformément à la liste numérotée publiée.
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38
p. 1238-1239
Assemblée du Clergé, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 5. de ce mois, l'Ouverture solemnelle de l'Assemblée generale du Clergé [...]
Mots clefs :
Assemblée générale, Clergé, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Assemblée du Clergé, &c. [titre d'après la table]
Le So de ce mois , l'Ouverture folemelle
de l'Affemblée generale du Clergé
de France fe fit avec les ceremonies ac
coûtumées dans l'Eglife des Grands Auguftins
, par la Meffe du S. Efprit , à la➡
quelle les Prélats & les autres Députez qui
compofent l'Affemblée , communierent.
L'Archevêque de Paris y officia pontificalement
, & l'Evêque de Nîmes y prê
cha avec beaucoup d'éloquence.
L'Affemblée generale du Clergé , après
avoir élû pour Préfidents l'Archevêque
de Paris , l'Archevêque de Sens , l'Àrchevêque
de Rouen , l'Evêque de S. Pol
de Leon , l'Evêque de Marfeille & l'Evêque
de Nîmes , l'Abbé de Maugiron
pour Promoteur, & l'Abbé de Valras pour
Secretaire , a choifi pour Premier Préfi
dent le Cardinal de Fleury, Miniftre d'E
ZORJUIN
. 1730.
1119
tat , & l'Affemblée lui a député pour le
prier d'accepter ce choix.
Le 7. Juin les Prélats & les autres
Députez qui compofent l'Affemblée generale
du Clergé , allerent à Verſailles ren
dre leurs refpects au Roi .Ils s'affemblerent
dans laSale du Château qui leur eſt deſtinée
dans ces occafions , & le Comte de Mau
repas , Secretaire d'Etat , étant venu les
prendre pour les prefenter au Roi , ils
furent conduits à l'Audience de S. M. par
le Marquis de Dreux , Grand- Maître des
Ceremonies , & par M. Defgranges , Maître
des Ceremonies , avec les honneurs
qui fe rendent au Clergé lorfqu'il eft en
Corps , les Gardes du Corps étant dans
leur Sale en haye , & fous les armes , &
les deux Batans des Portes étant ouverts,
Le Cardinal de Fleuri , Premier Préfident
de l'Affemblée , alla ſe joindre aux Députés
dans la Sale où ils étoient affemblés,
& il marcha avec eux à la droite des Archevêques
de Paris & de Sens. L'Archevêque
de Paris complimenta le Roi par
un Difcours très éloquent , après lequel
le Cardinal de Fleuri préfenta à S. M. chaque
Député en particulier. Enfuite les
mêmes Deputés ayant le Cardinal de
Fleuri à leur tête , curent l'honneur de
complimenter la Reine & Monfeigneur
le Dauphin. L'Archevêque de Paris qui
fir les trois Harangues parla en ces termes.
de l'Affemblée generale du Clergé
de France fe fit avec les ceremonies ac
coûtumées dans l'Eglife des Grands Auguftins
, par la Meffe du S. Efprit , à la➡
quelle les Prélats & les autres Députez qui
compofent l'Affemblée , communierent.
L'Archevêque de Paris y officia pontificalement
, & l'Evêque de Nîmes y prê
cha avec beaucoup d'éloquence.
L'Affemblée generale du Clergé , après
avoir élû pour Préfidents l'Archevêque
de Paris , l'Archevêque de Sens , l'Àrchevêque
de Rouen , l'Evêque de S. Pol
de Leon , l'Evêque de Marfeille & l'Evêque
de Nîmes , l'Abbé de Maugiron
pour Promoteur, & l'Abbé de Valras pour
Secretaire , a choifi pour Premier Préfi
dent le Cardinal de Fleury, Miniftre d'E
ZORJUIN
. 1730.
1119
tat , & l'Affemblée lui a député pour le
prier d'accepter ce choix.
Le 7. Juin les Prélats & les autres
Députez qui compofent l'Affemblée generale
du Clergé , allerent à Verſailles ren
dre leurs refpects au Roi .Ils s'affemblerent
dans laSale du Château qui leur eſt deſtinée
dans ces occafions , & le Comte de Mau
repas , Secretaire d'Etat , étant venu les
prendre pour les prefenter au Roi , ils
furent conduits à l'Audience de S. M. par
le Marquis de Dreux , Grand- Maître des
Ceremonies , & par M. Defgranges , Maître
des Ceremonies , avec les honneurs
qui fe rendent au Clergé lorfqu'il eft en
Corps , les Gardes du Corps étant dans
leur Sale en haye , & fous les armes , &
les deux Batans des Portes étant ouverts,
Le Cardinal de Fleuri , Premier Préfident
de l'Affemblée , alla ſe joindre aux Députés
dans la Sale où ils étoient affemblés,
& il marcha avec eux à la droite des Archevêques
de Paris & de Sens. L'Archevêque
de Paris complimenta le Roi par
un Difcours très éloquent , après lequel
le Cardinal de Fleuri préfenta à S. M. chaque
Député en particulier. Enfuite les
mêmes Deputés ayant le Cardinal de
Fleuri à leur tête , curent l'honneur de
complimenter la Reine & Monfeigneur
le Dauphin. L'Archevêque de Paris qui
fir les trois Harangues parla en ces termes.
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Résumé : Assemblée du Clergé, &c. [titre d'après la table]
Le 1er juin 1730, l'Assemblée générale du Clergé de France a été ouverte solennellement à l'église des Grands Augustins. Les prélats et députés ont communié lors de la messe du Saint-Esprit, célébrée par l'archevêque de Paris. L'évêque de Nîmes a prononcé un sermon. Plusieurs prélats ont été élus présidents, dont le cardinal de Fleury, ministre d'État, choisi comme premier président. Le 7 juin, les prélats et députés se sont rendus à Versailles pour rendre hommage au roi, accompagnés par le comte de Maurepas et le marquis de Dreux. Ils ont été reçus avec les honneurs dus au clergé. L'archevêque de Paris a adressé un discours au roi, suivi par la présentation des députés par le cardinal de Fleury. Les députés ont également salué la reine et le dauphin.
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39
p. 1240-1241
AU ROY.
Début :
SIRE, Le Clergé de votre Royaume assemblé par vos Ordres, vient avec empressement rendre [...]
Mots clefs :
Clergé, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU ROY.
AURO Y.
SIRE ,
Le Clergé de votre Royaume affemblé par:
vos Ordres , vient avec empreffement rendre
À VOTRE MAJESTE' fes refpectueux
hommages , & lui renouveller les assurances
de fon inviolable fidélité.
Nous vous l'avons promiſe avec ferment,
Dieu même nous l'ordonne comme une obli
gation effentielle ; mais , SIRE , indépendamment
de ces motifs , que la naiſſance &
·la Religion ont gravez dans nos coeurs , l'ufage
que vousfaites de l'autorité que vous tenez
de Dieu feul , fuffiroit pour nous porter
à remplir, par reconnoiffance , un devoir qui
eft d'ailleurs pour nous indifpenfable.
En effet , quel Princefut jamais plus ca
pable d'exciter ces fentimens dans le coeur des
Miniftres de JESUS - CHRIST , qu'un:
Roy qui a fait éclater en toute occafion fon
refpect pour la Religion , fon zéle pour protéger
l'Eglife , & qui employe fon autorité à
faire rendre à celle des Pafteurs , & à leurs
décifions , l'obéiffance qui leur est dûë ?
Animez par votre exemple , & foutenus
par votre protection , nous employerons tous
les moyens que la charité nous dicte pour appaifer
les troubles qui affligent l'Eglife , &
I. Vol.
pour
JUIN. 1730. 1241
pour infpirer à tous les Fidéles cet efprit de
docilité & de foûmiffion qui peut feul rétablir
lapaix & la tranquillité.
Le premier Corps de l'Etat , SIRE , en
donnant Pexemple aux autres , regardera
toujours comme un de fes principaux devoirs,
de fe diftinguer par un zéle ardent pour votre
fervices d'offrir à Dieu des Prieres
ferventes pour la confervation de la perfonne
facrée de VOTRE MAJESTE'.
SIRE ,
Le Clergé de votre Royaume affemblé par:
vos Ordres , vient avec empreffement rendre
À VOTRE MAJESTE' fes refpectueux
hommages , & lui renouveller les assurances
de fon inviolable fidélité.
Nous vous l'avons promiſe avec ferment,
Dieu même nous l'ordonne comme une obli
gation effentielle ; mais , SIRE , indépendamment
de ces motifs , que la naiſſance &
·la Religion ont gravez dans nos coeurs , l'ufage
que vousfaites de l'autorité que vous tenez
de Dieu feul , fuffiroit pour nous porter
à remplir, par reconnoiffance , un devoir qui
eft d'ailleurs pour nous indifpenfable.
En effet , quel Princefut jamais plus ca
pable d'exciter ces fentimens dans le coeur des
Miniftres de JESUS - CHRIST , qu'un:
Roy qui a fait éclater en toute occafion fon
refpect pour la Religion , fon zéle pour protéger
l'Eglife , & qui employe fon autorité à
faire rendre à celle des Pafteurs , & à leurs
décifions , l'obéiffance qui leur est dûë ?
Animez par votre exemple , & foutenus
par votre protection , nous employerons tous
les moyens que la charité nous dicte pour appaifer
les troubles qui affligent l'Eglife , &
I. Vol.
pour
JUIN. 1730. 1241
pour infpirer à tous les Fidéles cet efprit de
docilité & de foûmiffion qui peut feul rétablir
lapaix & la tranquillité.
Le premier Corps de l'Etat , SIRE , en
donnant Pexemple aux autres , regardera
toujours comme un de fes principaux devoirs,
de fe diftinguer par un zéle ardent pour votre
fervices d'offrir à Dieu des Prieres
ferventes pour la confervation de la perfonne
facrée de VOTRE MAJESTE'.
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Résumé : AU ROY.
Dans une lettre datée de juin 1730, le clergé du royaume adresse au souverain des expressions de respect et de fidélité, motivées par des obligations religieuses et morales. Ils soulignent que le roi incarne des valeurs de respect et de protection de la religion, ce qui les pousse à lui être reconnaissants et loyaux. Le clergé s'engage à utiliser tous les moyens nécessaires pour apaiser les troubles affectant l'Église et à inspirer un esprit de docilité et de soumission parmi les fidèles. Ils promettent également de prier pour la conservation de la personne sacrée du roi, considérant cela comme un de leurs principaux devoirs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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40
p. 1241-1242
A LA REINE.
Début :
MADAME, Ce n'est pas moins par les mouvemens du coeur que par devoir, que le Clergé du Royaume [...]
Mots clefs :
Clergé, Reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A LA REINE.
A LA REINE;
MADAME,
Ce n'est pas moins parles mouvemens du
coeur que par devoir , que le Clergé du Royaume
vient rendre fes profonds refpects à une
Augufte Reine , que fes vertus ont élevée
fur le Trône , & dont la plus grande éléva- .
tion n'a fervi qu'à faire éclater fa Religion
&Sa Foy.
Quelle confolation pour les Miniftres de
JESUS-CHRIST , de trouver dans VOTRE
MAJESTE' le modèle des fentimens qu'ils
défirent d'inspirer à tous les Fidéles , & de
n'avoir , pourformer de vrais Chrétiens ,
qu'à fouhaiter qu'ils vous imitent.
Nousjouiffons déja , MADAME, des
fruits de votre piété , par l'heureuſe fécondité
I. Vol.
dont
3242 MERCURE DE FRANCE.
dont il a plû à Dieu de favorifer VOTRE
MAJESTE' , & par la naissance d'un Dauphin
fi défiré de toute la Nation , qu'il a
bien voulu accorder à la ferveur de vos
prieres.
Que nous refte-t-il à demander encore ,finon
que le Seigneur daigne nous conferver les
dons qu'il nous a faits , que ce Prince puiſſe
pendant long-tems profiter de vos exemples ,
apprendrefous le Roy fon Pere , à gouverner
avec fageffe ; & que le Ciel , qui protége
d'une manière fi visible ce grand Royaume
continue de verfer fes bénédictions fur Vo-
TRE MAJEST E' , en lui donnant enco☛
re des Princes , qui assurent pour toujours le
repos & le bonheur de la France ?
MADAME,
Ce n'est pas moins parles mouvemens du
coeur que par devoir , que le Clergé du Royaume
vient rendre fes profonds refpects à une
Augufte Reine , que fes vertus ont élevée
fur le Trône , & dont la plus grande éléva- .
tion n'a fervi qu'à faire éclater fa Religion
&Sa Foy.
Quelle confolation pour les Miniftres de
JESUS-CHRIST , de trouver dans VOTRE
MAJESTE' le modèle des fentimens qu'ils
défirent d'inspirer à tous les Fidéles , & de
n'avoir , pourformer de vrais Chrétiens ,
qu'à fouhaiter qu'ils vous imitent.
Nousjouiffons déja , MADAME, des
fruits de votre piété , par l'heureuſe fécondité
I. Vol.
dont
3242 MERCURE DE FRANCE.
dont il a plû à Dieu de favorifer VOTRE
MAJESTE' , & par la naissance d'un Dauphin
fi défiré de toute la Nation , qu'il a
bien voulu accorder à la ferveur de vos
prieres.
Que nous refte-t-il à demander encore ,finon
que le Seigneur daigne nous conferver les
dons qu'il nous a faits , que ce Prince puiſſe
pendant long-tems profiter de vos exemples ,
apprendrefous le Roy fon Pere , à gouverner
avec fageffe ; & que le Ciel , qui protége
d'une manière fi visible ce grand Royaume
continue de verfer fes bénédictions fur Vo-
TRE MAJEST E' , en lui donnant enco☛
re des Princes , qui assurent pour toujours le
repos & le bonheur de la France ?
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Résumé : A LA REINE.
Le Clergé du Royaume adresse une lettre à une reine, exprimant respect et admiration pour ses vertus, qui ont conduit à son élévation sur le trône et à la promotion de la religion et de la foi. La reine incarne les sentiments que les ministres de Jésus-Christ souhaitent inspirer à tous les fidèles. Le Clergé exprime sa joie face à la fécondité de la reine et à la naissance d'un dauphin, désiré par toute la nation et considéré comme une réponse aux prières de la reine. Ils prient pour que Dieu conserve ces dons, que le dauphin apprenne à gouverner sagement en suivant l'exemple de son père, et que le royaume continue de recevoir les bénédictions divines. Ils espèrent également la naissance de futurs princes pour assurer le repos et le bonheur de la France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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41
p. 1242-1243
A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN.
Début :
MONSEIGNEUR, Votre naissance est le fruit des instantes Prieres & des Sacrifices que nous n'avons [...]
Mots clefs :
Dauphin
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN.
A MONSEIGNEUR
LE DAUPHIN.
MONSEIGNEUR ,
Votre naiffance eft le fruit des inftantes
Prieres & des Sacrifices que nous n'avons
cefsé d'offrir au Dieu de Miféricordes nous
continuerons nos Voeux avec la même ferveur
pour la confervation d'un Prince , qui fait
dès - à- prefent l'efperance du Royaume ; &
ous demanderons encore avec inftance à ce
I. Vol Dien
JUI N. 17:30: 1243
ن م
Dieu de bonté , qu'il grave dans votre coeur
fon amour & fa crainte , & que par les foins
de votre illuftre Gouvernante , nous puiffions
voir croître en vous , avec l'âge , ceite fageffe
qui vous rendra lajoye & la confolation du
Roy , le bonheur & la gloire de la Nation.
LE DAUPHIN.
MONSEIGNEUR ,
Votre naiffance eft le fruit des inftantes
Prieres & des Sacrifices que nous n'avons
cefsé d'offrir au Dieu de Miféricordes nous
continuerons nos Voeux avec la même ferveur
pour la confervation d'un Prince , qui fait
dès - à- prefent l'efperance du Royaume ; &
ous demanderons encore avec inftance à ce
I. Vol Dien
JUI N. 17:30: 1243
ن م
Dieu de bonté , qu'il grave dans votre coeur
fon amour & fa crainte , & que par les foins
de votre illuftre Gouvernante , nous puiffions
voir croître en vous , avec l'âge , ceite fageffe
qui vous rendra lajoye & la confolation du
Roy , le bonheur & la gloire de la Nation.
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN.
Les auteurs écrivent au Dauphin, fils du roi de France, pour exprimer leur joie et gratitude. Ils prient pour sa conservation et son éducation. Ils souhaitent qu'il devienne un prince espoir du royaume, guidé par la sagesse et l'amour de Dieu, apportant bonheur et gloire à la nation.
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42
p. 1243-1244
« Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...] »
Début :
Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...]
Mots clefs :
Roi, Cardinal de Fleury
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texteReconnaissance textuelle : « Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...] »
Le 12. de ce mois , M. Fagon , Confeiller
d'Etat. Ordinaire & du Confeil
Royal des Finances , le Comte de Maurepas,
Secretaire d'Etat ; M. de Courfon ,
Confeiller d'Etat ordinaire & ' du Confeil
Royal des Finances ; M. d'Ormeffon,
Confeiller d'Etat & Intendant des Finan
ces; & M. Orry , Confeiller du Conſeil
Royal des Finances & Controleur Genetal
des Finances , Commiffaires du Roy,
allerent à l'Affemblée generale du Clergé
, où ils furent reçus avec les ceremo→
nies ordinaires , & M. Fagon fit un Dif
cours auquel l'Archevêque de Paris repondit
au nom, de l'Affemblée.
Les Commiffaires du Roy qui étoient
allez , comme on vient de le dire , à l'Af
femblée generale du Clergé , y retournerent
le 16 , & ils demanderent aux Députez
, au nom de S. M. un , fecours de
quatre millions de livres , ce qui fut unanimement
accordé .
Le 22 , le Cardinal de Fleury, Miniftre
d'Etat , alla préfider à l'Affemblée du
Clergé , qui ayant étéinformée de fon ar
1244 MERCURE DE FRANCE .
rivée dans l'Eglife des Grands Auguftins ,
députa pour aller le recevoir, l'Archevêque
de Bordeaux , les Evêques de Nifmes ,
de Glandéves , d'Autun , de Boulogne &
de Grenoble ; & les Abbez de Chamron ,
de Coetlofque , de Caftelane , de Montferrand
, de Peruffy & de Vaulfere. Ces
Députez allerent audevant du Cardinal
de Fleury jufqu'à l'Eglife , d'où ils le conduifirent
dans la Sale de l'Affemblée.
Il prit fa place de Premier Préfident ;
& il fit un Difcours tres-éloquent , auquel
l'Archevêque de Paris répondit au
nom de l'Affemblée . Le Cardinal de Fleury
tint la Séance , & lorfqu'elle fut finie,
il fut reconduit par plufieurs des Prélats
de l'Affemblée.
d'Etat. Ordinaire & du Confeil
Royal des Finances , le Comte de Maurepas,
Secretaire d'Etat ; M. de Courfon ,
Confeiller d'Etat ordinaire & ' du Confeil
Royal des Finances ; M. d'Ormeffon,
Confeiller d'Etat & Intendant des Finan
ces; & M. Orry , Confeiller du Conſeil
Royal des Finances & Controleur Genetal
des Finances , Commiffaires du Roy,
allerent à l'Affemblée generale du Clergé
, où ils furent reçus avec les ceremo→
nies ordinaires , & M. Fagon fit un Dif
cours auquel l'Archevêque de Paris repondit
au nom, de l'Affemblée.
Les Commiffaires du Roy qui étoient
allez , comme on vient de le dire , à l'Af
femblée generale du Clergé , y retournerent
le 16 , & ils demanderent aux Députez
, au nom de S. M. un , fecours de
quatre millions de livres , ce qui fut unanimement
accordé .
Le 22 , le Cardinal de Fleury, Miniftre
d'Etat , alla préfider à l'Affemblée du
Clergé , qui ayant étéinformée de fon ar
1244 MERCURE DE FRANCE .
rivée dans l'Eglife des Grands Auguftins ,
députa pour aller le recevoir, l'Archevêque
de Bordeaux , les Evêques de Nifmes ,
de Glandéves , d'Autun , de Boulogne &
de Grenoble ; & les Abbez de Chamron ,
de Coetlofque , de Caftelane , de Montferrand
, de Peruffy & de Vaulfere. Ces
Députez allerent audevant du Cardinal
de Fleury jufqu'à l'Eglife , d'où ils le conduifirent
dans la Sale de l'Affemblée.
Il prit fa place de Premier Préfident ;
& il fit un Difcours tres-éloquent , auquel
l'Archevêque de Paris répondit au
nom de l'Affemblée . Le Cardinal de Fleury
tint la Séance , & lorfqu'elle fut finie,
il fut reconduit par plufieurs des Prélats
de l'Affemblée.
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Résumé : « Le 12. de ce mois, M. Fagon, Conseiller d'Etat Ordinaire & du Conseil [...] »
Le 12 du mois, plusieurs hauts fonctionnaires, dont M. Fagon, le Comte de Maurepas, M. de Courfon, M. d'Ormeffon et M. Orry, se rendirent à l'Assemblée générale du Clergé. Ils furent reçus avec les cérémonies ordinaires et M. Fagon prononça un discours auquel l'Archevêque de Paris répondit. Le 16, ces commissaires demandèrent aux députés un secours de quatre millions de livres au nom du roi, lequel fut unanimement accordé. Le 22, le Cardinal de Fleury, ministre d'État, présida à l'Assemblée du Clergé. Informée de son arrivée à l'église des Grands Augustins, l'Assemblée dépêcha plusieurs prélats, dont l'Archevêque de Bordeaux et les évêques de Nîmes, de Glanéves, d'Autun, de Boulogne et de Grenoble, pour l'accueillir. Le Cardinal de Fleury fit un discours éloquent auquel l'Archevêque de Paris répondit. Après la séance, il fut reconduit par plusieurs prélats.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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43
p. 1244-1249
Réception du Prince & de la Princesse de Conty à Carpentras, &c. [titre d'après la table]
Début :
La Ville de Carpentras, Capitale du Contat Vénaissin, quoique du Domaine [...]
Mots clefs :
Prince de Conti, Princesse de Conti, Carpentras, Altesse
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texteReconnaissance textuelle : Réception du Prince & de la Princesse de Conty à Carpentras, &c. [titre d'après la table]
La Ville de Carpentras , Capitale du
Contat Vénaiffin , quoique du Domaine
du S. Siége , ne laiffe échaper aucune occafion
de donner des marques de fon attachement
pour la France. Le nombre
d'Officiers & de Soldats qu'elle a toujours
fourni à fes Rois , lui a mérité depuis
long-tems le Privilege de Regnicole . Les
nouvelles publiques ont fait mention des
réjouiffances qu'on y fit pour le mariage
du Roy ; celles qu'on a faites à la naiffance
de Monfeigneur le Dauphin méritoient
certainement d'y avoir place. Sa
joye & fa reconnoiffance d'avoir été ho
JUIN 1730. 12:4
Dorée de la prefence de L, A. S. Madame
la Princeffe de Conti , troifiéme Douairiere
, & M. le Prince de Conti fon fils ,
viennent encore d'éclater.
Cette Princeffe étant allée fur fes Torres
avec le Prince fon fils , fut vifitée à
Orange & à Bedarrides par M. Abati
Evêque de Carpentras , par M. Gafparini,
Recteur ou Gouverneur pour le Pape du
Comtat Venaiffin , & par la principale
Nobleffe du païs ,
Le voifinage de la Ville de Carpentras ,
quatre petites lieuës du Comtat , & fa
charmante fituation , engagerent la Prin
cefle de Conti de s'y rendre le 22 May.
M. l'Evêque de Carpentras alla au devant
de leurs Alteffes dans fon Caroffe à
fix Chevaux , le Marquis de la Roque y
alla dans le fien auffi à fix Chevaux , accompagné
du Comte de Valoufe , Briga
dier des Armées du Roy , & autres perfonnes
de diftinction ,
A une lieuë de la Ville , leurs Alteffes
furent faluées par M.Cottier , riche Mar
chand , à la tête de quarante Maîtres ,
parfaitement bien montez , tous en has
bits rouges& la Bandoüillere , aux couleurs
de la livrée de Conti. Le fieur Cottier
leur offrit la Troupe pour fervir de
Gardes du Corps , ce qui fut accepté. La
Compagnie le partagea , la plus grande
I. Fol.
partie
#246 MERCURE DE FRANCE.
partie prit les devants , ayant à fa tête
deux Trompetes , un Timbalier & un
Etendart aux Armes de leurs Alteffes ,
l'autre partie entoura leur Berline.
C'eft ainfi qu'Elles arriverent fur les fix
heures du foir à une Sale bien décorée
qu'on avoit conſtruite hors de la Ville ; la
Façade de cette Sale étoit de verdure, d'un
tres- bel ordre d'architecture ; on avoit
placé fur le couronnement les Armoiries
de leurs Alteffes , avec cette devife .
Majeftas & Amor ; & aux côtez , deux
Renommées. Leurs Alteffes y furent reçues
par M. Gafparini , Gouverneur de la
Province , & par le Corps de Ville , au
bruit des Boëtes & d'une décharge d'une
nombreuſe Infanterie.
M. Charpaud , premier Conful , les
harangua avec fon éloquence ordinaire ;
il fit fentir que de tout tems la Ville de
Carpentras n'avoit pas moins été attachée
aux Rois de France & à leur Augufte
Maiſon , que foûmiſe & fidele au S. Siége,
& aux Pontifes Romains fes Souverains ;
c'eſt à ce même attachement qu'elle eft)
redevable des Privileges dont elle joüit &
qui lui ont été confirmez par tous les
Rois Tres- Chrétiens , depuis François I.
& en dernier lieu par Louis XV . glorieufement
regnant.
Au fortir de cette Sale , leurs Alteffes
Vol.
entre-
"
UIN. 1730. 1247
entrerent dans la Ville à travers un peuple
infini ; l'Infanterie commandée par les
Officiers de quartier , bordoit la haye
jufques à la porte du Palais Epifcopal , où
Elles furent reçûës par M. l'Evêque , ac
compagné d'une belle Nobleffe , & conduites
dans les magnifiques Appartemens,
Elles trouverent dans la Sale , qui eft
d'une grande beauté , toutes les Dames
de la Ville , & un grand Concert d'Inf
trumens , qui commença auffi- tôt.
L'Infanterie prit poffeffion de la porte
du Palais , & les Gardes du Corps de celles
des Appartemens. Leurs Alteffes furent
haranguées par le Magiftrat , M.Roleri
fils , reçû en furvivance à la Charge
d'Avocat General du Pape , que fon pere
remplit dignement depuis plufieurs années
, portant la parole,
La Princeffe en fut fi contente qu'elle
lui dit fort obligéamment ; qu'on voyoit
bien qu'en lui l'Eloquence devançoit les
années.
Leurs Alteffes reçurent enfuite le Prefent
la Ville lui offrit , compofé de
que
cent Boëtes de Confiture & d'un quintal
de Bougies de Table. Le Secretaire de la
Ville qui eut l'honneur de le leur preſenter
, leur fit fon compliment en Vers ; la
Princeffe les trouva fi jolis , qu'elle voulut
les avoir par écrit.
I. V.
L'Abbé:
1248 MERCURE DE FRANCE.
L'Abbé d'Aurel , Prevôt de la Cathe
drale , à la tête du Clergé , eut enſuite
Audiance de leurs Alteffes ,qu'il harangua
noblement & en peu de mots . Tous les
Corps Religieux le prefenterent auffi ,
mais on trouva à propos de les remercier
pour ne pas fatiguer leurs Alteffes , &
pour faire place à quelque chofe de moins
férieux ; ce furent une danfe qu'on nomme
vulgairement des Arquets, & une danfe
de Bergers & de Bergeres ; les premiers
plurent beaucoup.
Ces divertiffemens furent fuivis d'un
grand Souper , ordonné avec la magnificence
, la profufion & le bon goûr qu'on
connoît à M. de Carpentras , pendant lequel
la Symphonie ne ceffa pas de jouer.
Tout étoit difpofé pour le Bal , mais comme
il étoit déja tard , la Princeffe fe retira
dans fon Appartement.
Le 23 , après avoir vû la Synagogue des
Juifs , L. A. fe rendirent à la Cathedrale,
où elles tinrent fur les Fonts un fils de
M. de Limon- Mornas , beaufrere du Marquis
de Lapalun , & une fille du Marquis
de Lopis , M. l'Evêque leur adminiftrà ce
Sacrement. Enfuite leurs Alteffes baiferent,
entre les mains de ce Prélat, le Saint
Clou , qu'on conferve dans cette Cathedrale.
Les Miracles que fait cette fainte Relique
en prouvent l'authenticité ,
1. Vol.
Do
JUIN 1730. 1249
De la Cathedrale , leurs Alteffes le rendirent
chez le Marquis de la Palun , qui
eut l'honneur de leur donner un magni
fique Diner.Peu de jours auparavant cette
Princeffe avoit donné le gouvernement de
la Ville & Principauté d'Orange à ce
Marquis , Capitaine de Cavalerie , qui a
déja celui de Bourbon l'Archambaud, cydevant
Capitaine des Gardes de S.A.S.M.
le Comte de Charolois.
Contat Vénaiffin , quoique du Domaine
du S. Siége , ne laiffe échaper aucune occafion
de donner des marques de fon attachement
pour la France. Le nombre
d'Officiers & de Soldats qu'elle a toujours
fourni à fes Rois , lui a mérité depuis
long-tems le Privilege de Regnicole . Les
nouvelles publiques ont fait mention des
réjouiffances qu'on y fit pour le mariage
du Roy ; celles qu'on a faites à la naiffance
de Monfeigneur le Dauphin méritoient
certainement d'y avoir place. Sa
joye & fa reconnoiffance d'avoir été ho
JUIN 1730. 12:4
Dorée de la prefence de L, A. S. Madame
la Princeffe de Conti , troifiéme Douairiere
, & M. le Prince de Conti fon fils ,
viennent encore d'éclater.
Cette Princeffe étant allée fur fes Torres
avec le Prince fon fils , fut vifitée à
Orange & à Bedarrides par M. Abati
Evêque de Carpentras , par M. Gafparini,
Recteur ou Gouverneur pour le Pape du
Comtat Venaiffin , & par la principale
Nobleffe du païs ,
Le voifinage de la Ville de Carpentras ,
quatre petites lieuës du Comtat , & fa
charmante fituation , engagerent la Prin
cefle de Conti de s'y rendre le 22 May.
M. l'Evêque de Carpentras alla au devant
de leurs Alteffes dans fon Caroffe à
fix Chevaux , le Marquis de la Roque y
alla dans le fien auffi à fix Chevaux , accompagné
du Comte de Valoufe , Briga
dier des Armées du Roy , & autres perfonnes
de diftinction ,
A une lieuë de la Ville , leurs Alteffes
furent faluées par M.Cottier , riche Mar
chand , à la tête de quarante Maîtres ,
parfaitement bien montez , tous en has
bits rouges& la Bandoüillere , aux couleurs
de la livrée de Conti. Le fieur Cottier
leur offrit la Troupe pour fervir de
Gardes du Corps , ce qui fut accepté. La
Compagnie le partagea , la plus grande
I. Fol.
partie
#246 MERCURE DE FRANCE.
partie prit les devants , ayant à fa tête
deux Trompetes , un Timbalier & un
Etendart aux Armes de leurs Alteffes ,
l'autre partie entoura leur Berline.
C'eft ainfi qu'Elles arriverent fur les fix
heures du foir à une Sale bien décorée
qu'on avoit conſtruite hors de la Ville ; la
Façade de cette Sale étoit de verdure, d'un
tres- bel ordre d'architecture ; on avoit
placé fur le couronnement les Armoiries
de leurs Alteffes , avec cette devife .
Majeftas & Amor ; & aux côtez , deux
Renommées. Leurs Alteffes y furent reçues
par M. Gafparini , Gouverneur de la
Province , & par le Corps de Ville , au
bruit des Boëtes & d'une décharge d'une
nombreuſe Infanterie.
M. Charpaud , premier Conful , les
harangua avec fon éloquence ordinaire ;
il fit fentir que de tout tems la Ville de
Carpentras n'avoit pas moins été attachée
aux Rois de France & à leur Augufte
Maiſon , que foûmiſe & fidele au S. Siége,
& aux Pontifes Romains fes Souverains ;
c'eſt à ce même attachement qu'elle eft)
redevable des Privileges dont elle joüit &
qui lui ont été confirmez par tous les
Rois Tres- Chrétiens , depuis François I.
& en dernier lieu par Louis XV . glorieufement
regnant.
Au fortir de cette Sale , leurs Alteffes
Vol.
entre-
"
UIN. 1730. 1247
entrerent dans la Ville à travers un peuple
infini ; l'Infanterie commandée par les
Officiers de quartier , bordoit la haye
jufques à la porte du Palais Epifcopal , où
Elles furent reçûës par M. l'Evêque , ac
compagné d'une belle Nobleffe , & conduites
dans les magnifiques Appartemens,
Elles trouverent dans la Sale , qui eft
d'une grande beauté , toutes les Dames
de la Ville , & un grand Concert d'Inf
trumens , qui commença auffi- tôt.
L'Infanterie prit poffeffion de la porte
du Palais , & les Gardes du Corps de celles
des Appartemens. Leurs Alteffes furent
haranguées par le Magiftrat , M.Roleri
fils , reçû en furvivance à la Charge
d'Avocat General du Pape , que fon pere
remplit dignement depuis plufieurs années
, portant la parole,
La Princeffe en fut fi contente qu'elle
lui dit fort obligéamment ; qu'on voyoit
bien qu'en lui l'Eloquence devançoit les
années.
Leurs Alteffes reçurent enfuite le Prefent
la Ville lui offrit , compofé de
que
cent Boëtes de Confiture & d'un quintal
de Bougies de Table. Le Secretaire de la
Ville qui eut l'honneur de le leur preſenter
, leur fit fon compliment en Vers ; la
Princeffe les trouva fi jolis , qu'elle voulut
les avoir par écrit.
I. V.
L'Abbé:
1248 MERCURE DE FRANCE.
L'Abbé d'Aurel , Prevôt de la Cathe
drale , à la tête du Clergé , eut enſuite
Audiance de leurs Alteffes ,qu'il harangua
noblement & en peu de mots . Tous les
Corps Religieux le prefenterent auffi ,
mais on trouva à propos de les remercier
pour ne pas fatiguer leurs Alteffes , &
pour faire place à quelque chofe de moins
férieux ; ce furent une danfe qu'on nomme
vulgairement des Arquets, & une danfe
de Bergers & de Bergeres ; les premiers
plurent beaucoup.
Ces divertiffemens furent fuivis d'un
grand Souper , ordonné avec la magnificence
, la profufion & le bon goûr qu'on
connoît à M. de Carpentras , pendant lequel
la Symphonie ne ceffa pas de jouer.
Tout étoit difpofé pour le Bal , mais comme
il étoit déja tard , la Princeffe fe retira
dans fon Appartement.
Le 23 , après avoir vû la Synagogue des
Juifs , L. A. fe rendirent à la Cathedrale,
où elles tinrent fur les Fonts un fils de
M. de Limon- Mornas , beaufrere du Marquis
de Lapalun , & une fille du Marquis
de Lopis , M. l'Evêque leur adminiftrà ce
Sacrement. Enfuite leurs Alteffes baiferent,
entre les mains de ce Prélat, le Saint
Clou , qu'on conferve dans cette Cathedrale.
Les Miracles que fait cette fainte Relique
en prouvent l'authenticité ,
1. Vol.
Do
JUIN 1730. 1249
De la Cathedrale , leurs Alteffes le rendirent
chez le Marquis de la Palun , qui
eut l'honneur de leur donner un magni
fique Diner.Peu de jours auparavant cette
Princeffe avoit donné le gouvernement de
la Ville & Principauté d'Orange à ce
Marquis , Capitaine de Cavalerie , qui a
déja celui de Bourbon l'Archambaud, cydevant
Capitaine des Gardes de S.A.S.M.
le Comte de Charolois.
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Résumé : Réception du Prince & de la Princesse de Conty à Carpentras, &c. [titre d'après la table]
La ville de Carpentras, capitale du Comtat Venaissin, bien que relevant du Saint-Siège, a toujours manifesté son attachement à la France. Elle a fourni de nombreux officiers et soldats aux rois de France, ce qui lui a valu le privilège de régnicole. La ville a célébré les réjouissances pour le mariage du roi et la naissance du Dauphin. En juin 1730, elle a exprimé sa joie et sa reconnaissance lors de la visite de Madame la Princesse de Conti et de son fils, le Prince de Conti. La Princesse de Conti, accompagnée de son fils, a été visitée à Orange et à Bédarrides par l'évêque de Carpentras, le recteur Gasparini, et les principales nobles du pays. Attirée par la proximité et la situation charmante de Carpentras, la Princesse s'y est rendue le 22 mai. Elle a été accueillie par l'évêque et d'autres personnalités de distinction, ainsi que par une troupe de cavaliers dirigée par Cottier, un riche marchand. À leur arrivée, la Princesse et le Prince ont été reçus dans une salle décorée en dehors de la ville, où ils ont été harangués par le gouverneur et le corps de ville. Le premier consul, Charpaud, a souligné l'attachement de Carpentras aux rois de France et au Saint-Siège, ainsi que les privilèges confirmés par les rois depuis François Ier jusqu'à Louis XV. La Princesse et le Prince ont ensuite été conduits à travers la ville jusqu'au palais épiscopal, où ils ont été reçus par l'évêque et les dames de la ville. Ils ont assisté à un concert et ont été harangués par le magistrat Roleri. La ville leur a offert un présent composé de cent boîtes de confiture et d'un quintal de bougies. Après une danse et un souper, la Princesse s'est retirée dans ses appartements. Le lendemain, ils ont visité la synagogue des Juifs et la cathédrale, où ils ont assisté à un baptême. Ils ont également admiré le Saint Clou, une relique conservée dans la cathédrale. Ensuite, ils se sont rendus chez le Marquis de Lapalun pour un dîner.
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44
p. 1249-1251
A MADAME LA PRINCESSE DE CONTI
Début :
MADAME, Depuis le tems que V.A.S s'ennuie si poliment à entendre des harangues, vous [...]
Mots clefs :
Princesse de Conti, Académie de Marseille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADAME LA PRINCESSE DE CONTI
Au fortir de Table , leurs Alteffes partirent
pour Marſeille , dans le deffein de
voir en paffant la fameufe Fontaine de
Vauclufe. Elles trouverent le fieur Cot
tiér à la tête de fa Troupe , en bon ordre ,
qui eut l'honneur de les accompagner
jufques à ce qu'il plût à la Princeffe de les
congédier, après les avoir remerciés avec
cette bonté qui lui eft fi naturelle , & dont
tout le monde a été charmé. En fortant
de la Ville , leurs Alteffes voulurent voir
le cours de l'Aqueduc des Fontaines . On
tira les Boëtes & on fit une Salve generale
comme à leur arrivée.
La Princeffe de Conti & le Prince de
Conti fon fils , ont été reçûs dans toutes
les Villes & lieux de leur paffage avec les
honneurs dûs au Princes du Sang.
Le Chevalier de Lopés de la Fare , à la
tête de l'Academie des Belles Lettres de
Marfeille , harangua L.A.S. en ces termes.
J. Vol.
I. A
1250 MERCURE DE FRANCE .
A MADAME
LA PRINCESSE , DE CONTE
MADDAAMME
Depuis le tems que V. A. S. s'ennuie fi
poliment à entendre des harangues , vous
n'avez point reçû d'hommages plus pardonnable
que celui de l'Academie de Marſeille.
Ellone vient point vous louer d'être du Sang
de fes Rois pas même d'avoir legrand Conde
pour ayeul , fources d'éloges pour qui n'en
mériteroit pas de perfonnels ; mais , MADAME
, vous lui apprenez vous - même à
mépriser ces prefens du hazard . Elle s'inter
dira donc jufqu'au plaifir de parler de cette
imagination vive & jufte , qui, en fe jouant,
corrige & fixe le goût de la France ; & nous
feindrons d'ignorer que les graces répandent
fur vos difcours tout le brillant & le majef
tueux que l'efprit feul ne peut donner; mais
des dons plus folides & des qualitez vraiment
refpectables nous forcent à admirer en
Vous des fentimens & des vertus dignes de
notre culte. Si les Mufes qui fe piquent ordinairement
d'indépendance & de verité, uſent
quelquefois de complaisance & de politique,
on fçait affez , MADAME, que les
L Vol. A • Mufes
JUIN 1730. 11231
Mufes de Provence Je diftinguent par leur
franchife.
pour Marſeille , dans le deffein de
voir en paffant la fameufe Fontaine de
Vauclufe. Elles trouverent le fieur Cot
tiér à la tête de fa Troupe , en bon ordre ,
qui eut l'honneur de les accompagner
jufques à ce qu'il plût à la Princeffe de les
congédier, après les avoir remerciés avec
cette bonté qui lui eft fi naturelle , & dont
tout le monde a été charmé. En fortant
de la Ville , leurs Alteffes voulurent voir
le cours de l'Aqueduc des Fontaines . On
tira les Boëtes & on fit une Salve generale
comme à leur arrivée.
La Princeffe de Conti & le Prince de
Conti fon fils , ont été reçûs dans toutes
les Villes & lieux de leur paffage avec les
honneurs dûs au Princes du Sang.
Le Chevalier de Lopés de la Fare , à la
tête de l'Academie des Belles Lettres de
Marfeille , harangua L.A.S. en ces termes.
J. Vol.
I. A
1250 MERCURE DE FRANCE .
A MADAME
LA PRINCESSE , DE CONTE
MADDAAMME
Depuis le tems que V. A. S. s'ennuie fi
poliment à entendre des harangues , vous
n'avez point reçû d'hommages plus pardonnable
que celui de l'Academie de Marſeille.
Ellone vient point vous louer d'être du Sang
de fes Rois pas même d'avoir legrand Conde
pour ayeul , fources d'éloges pour qui n'en
mériteroit pas de perfonnels ; mais , MADAME
, vous lui apprenez vous - même à
mépriser ces prefens du hazard . Elle s'inter
dira donc jufqu'au plaifir de parler de cette
imagination vive & jufte , qui, en fe jouant,
corrige & fixe le goût de la France ; & nous
feindrons d'ignorer que les graces répandent
fur vos difcours tout le brillant & le majef
tueux que l'efprit feul ne peut donner; mais
des dons plus folides & des qualitez vraiment
refpectables nous forcent à admirer en
Vous des fentimens & des vertus dignes de
notre culte. Si les Mufes qui fe piquent ordinairement
d'indépendance & de verité, uſent
quelquefois de complaisance & de politique,
on fçait affez , MADAME, que les
L Vol. A • Mufes
JUIN 1730. 11231
Mufes de Provence Je diftinguent par leur
franchife.
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Résumé : A MADAME LA PRINCESSE DE CONTI
Le texte décrit le voyage de la Princesse de Conti et du Prince de Conti, son fils, du fort de Table à Marseille pour visiter la Fontaine de Vaucluse. Ils furent escortés par le sieur Cottier et sa troupe jusqu'à ce qu'ils les congédient après les avoir remerciés. En quittant Marseille, ils admirèrent l'aqueduc des Fontaines, salué par une salve générale en leur honneur. Partout, ils reçurent les honneurs dus aux Princes du Sang. À Marseille, le Chevalier de Lopés de la Fare, représentant l'Académie des Belles Lettres, adressa un discours à la Princesse. Il loua son imagination vive et juste, influençant le goût de la France, ainsi que ses discours empreints de grâce et de majesté, et ses vertus dignes de respect. Les Muses de Provence exprimèrent également leur admiration pour la Princesse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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45
p. 1251
A MONSEIGNEUR LE PRINCE DE CONTI.
Début :
MONSEIGNEUR, L'Academie de Marseille vient offrir ses plus profonds respects à V.A.S & s'acquite [...]
Mots clefs :
Prince de Conti, Académie de Marseille
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE PRINCE DE CONTI.
MONSEIGNEUR ,
LE PRINCE DE CONTI
MONSEIGNEUR ,
L'Academie de Marseille vient offrir fes
plus profonds refpects à V. A. S. & s'acte
quite de ce tribut avec autant dejoye qu'elle
en reffentira dans la fuite à chanter vos béroiques
vertus. L'hiftoire de vos Auguftes
Ayeux vous en fournira les plus grands modeles
, mais vous en trouverez les plus pref
fans & les plus sûrs principes dans vousmême.
LE PRINCE DE CONTI
MONSEIGNEUR ,
L'Academie de Marseille vient offrir fes
plus profonds refpects à V. A. S. & s'acte
quite de ce tribut avec autant dejoye qu'elle
en reffentira dans la fuite à chanter vos béroiques
vertus. L'hiftoire de vos Auguftes
Ayeux vous en fournira les plus grands modeles
, mais vous en trouverez les plus pref
fans & les plus sûrs principes dans vousmême.
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46
p. 1251-1252
LE BANDEAU EPIGRAMME.
Début :
Celimene a Philis fait present d'un bandeau, [...]
Mots clefs :
Bandeau
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texteReconnaissance textuelle : LE BANDEAU EPIGRAMME.
LE BANDEAU
EPIGRAMME.
Elimene a Philis falt prefent d'un bandeau
Qui déridant le front lui donne un teint plus
beau ;
Elle en eft par Philis foudain recompenfée ,
Et reçoit une fleur qu'on appelle Pensée.
C'est préfent pour préfent ; mais le nom de la
fleur
Sur fon front agité fait monter la rougeur ;
JI. Vol.
Iij Quoi
1252 MERCURE DE FRANCE
Quoi , dit -elle , à mon tour elle veut que je
penfe
» Contre l'affront des ans à me mettre en deffenfe
!
» C'eſt m'infulter ; mais quoi , fuis-je dans mon
Printems ?
» Auffi bien que Philis n'ai-je pas cinquante ans ?
>> C'eft affront pour affront
; chút ! il vaut mieux
fe taire ,
Qu'étaler en Public fon Extrait Babtiftaire,
Ce Bandeau n'eft point une fiction ; il eft
bon d'en avertir les fronts rides ; on le trouve
rue S. Honoré , au Berceau d'or , chez M.
Dulac , Parfumeur du Roi.
EPIGRAMME.
Elimene a Philis falt prefent d'un bandeau
Qui déridant le front lui donne un teint plus
beau ;
Elle en eft par Philis foudain recompenfée ,
Et reçoit une fleur qu'on appelle Pensée.
C'est préfent pour préfent ; mais le nom de la
fleur
Sur fon front agité fait monter la rougeur ;
JI. Vol.
Iij Quoi
1252 MERCURE DE FRANCE
Quoi , dit -elle , à mon tour elle veut que je
penfe
» Contre l'affront des ans à me mettre en deffenfe
!
» C'eſt m'infulter ; mais quoi , fuis-je dans mon
Printems ?
» Auffi bien que Philis n'ai-je pas cinquante ans ?
>> C'eft affront pour affront
; chút ! il vaut mieux
fe taire ,
Qu'étaler en Public fon Extrait Babtiftaire,
Ce Bandeau n'eft point une fiction ; il eft
bon d'en avertir les fronts rides ; on le trouve
rue S. Honoré , au Berceau d'or , chez M.
Dulac , Parfumeur du Roi.
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Résumé : LE BANDEAU EPIGRAMME.
Le poème 'Le Bandeau' relate l'échange entre Élimène et Philis. Élimène porte un bandeau améliorant son apparence. Philis lui offre une Pensée, rappelant à Élimène la lutte contre le vieillissement. Elle choisit de taire son âge. Le bandeau est réel et disponible chez M. Dulac, parfumeur du Roi, rue Saint-Honoré.
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47
p. 1252
« Le 24. de ce mois, le Roi nomma Conseiller d'Etat M. Herault, Lieutenant General [...] »
Début :
Le 24. de ce mois, le Roi nomma Conseiller d'Etat M. Herault, Lieutenant General [...]
Mots clefs :
Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 24. de ce mois, le Roi nomma Conseiller d'Etat M. Herault, Lieutenant General [...] »
Le 24. de ce mois , le Roi nomma Confeiller
d'Etat M. Herault, Lieutenant General
de Police.
d'Etat M. Herault, Lieutenant General
de Police.
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48
p. 1252-1257
MORTS, NAISSANCE.
Début :
Dame Marie Madelaine Françoise Voisin, Epouse de M. Robert Deslandes, [...]
Mots clefs :
Chevalier, Seigneur, Maréchal, Conseiller au Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCE.
MORTS NAISSANCE.
AmeMarieMadelaine FrançoifeVoifin,
Epoufe de M. Robert Deflandes ,
Chevalier , Seigneur de Crevecoeur , Confeiller
au Parlement de Normandie , mourut
à Paris le 22. Mai , âgée de 33. ans .
Le 27. mourut à Paris , âgée de
51. ans , Dame Elifabeth Françoife Huillier
, femme de Paul Benoit , Comte de
I. Vol. BraJUIN.
1730. 1253
Braque , Chevalier , Seigneur du Luat de
Boifrenaud & c. Intendant & Contrôleur
General des Ecuries & Livrées du Roi ;
fon corps fut porté le 29. en l'Eglife de
S. Roch fa Paroiffe , & delà tranfporté en
l'Eglife des P. P. de la Mercy, lieu de la
fepulture de la Maifon de Braque qui l'a
fondée & dotée dès l'année 1348. où
M de Braque avoient établis cinq Chapellenies
& un Hôpital à l'inftar de
' Hôtel- Dieu , avec trois Religieux & un
Gouverneur pour regir cet Hôpital defervi
par les Chapelains de Braque depuis
fon établiffement jufqu'en 1613. que la
Reine Marie de Medicis fit demander
cette Maiſon , Hôpital & Chapelle de
Braque à François de Braque , Chevalier,
Seigneur du Luat , pour y établir les
Religieux de l'Ordre de la Menci , Redemption
des Captifs. Ledit François de
Braque , quatriéme Ayeul du Comte de
Braque , confentit avec fes Enfans les
que
PP. de la Merci fuflent êtablis en la Chapelle
& Maifon de Braque , & ceda à la
Reine le droit de Patronage en ladite
Eglife il fe referva neanmoins & aux
fiens, les droits de fondateurs & de dotateurs
de ladite Egliſe & Maiſon de Braque
qui leur ont été confirmés par plufeurs
Arrêts du Parlement. 7
Jean de Nompere , Chevalier , Com-
;
I. Vol. I iij man1254
MERCURE DE FRANCE
mandeur de la Commanderie de S. Jac
ques Dulys , de l'Ordre Royal de M. D.
de Mont Carmel & de S. Lazare , mou
rut le 30. âgé de 76. ans.
Le 7 Juin , Alain -Emanuel de Coëtlogon
, Maréchal & Vive- Amiral de Fran-
Chevalier des Ordres du Roy , mourut
à Paris âgé de 83 ans , fix mois. Le
Roy l'avoit nommé Maréchal de France ,
le premier de ce mois .
La Maifon de Coëtlogon eft originaire
de Bretagne , & très-ancienne ; par les
Pieces produites à la verification des preuves
de M. le Maréchal de Coëtlogon ,
pour facreception dans l'Ordre du Saint-
Efprit , il paroît que la Terre de Coëtlogon
étoit poffedée en 1207 par Eudes
de Coëtlogon.
Le Pere Lobineau , page 396 des preuves
de fon Hiftoire de Bretagne , rapporte
tout au long une Tranfaction paffée en
1248 , fur le partage de la Seigneurie de
Porrhoet ; & dans cette Tranfaction Henry
de Coëtlogon , fils d'Eudes , eft qualifié ,
Monfeigneur.
Le Public nous fçaura gré , fans doute
de lui donner quelque détail , fur la vie &
-le caractere du Maréchal de Coëtlogon :
-toûjours attentifà celebrer le vray merite;
nous yfommes encore invitez par les Provifions
de Maréchal de France , de cetil-
1. Vol.
luftre
EST
TUIN. 1730 .
luftre Mort , que le hazard a fait tomber
entre nos mains ; on y apprend entr'au
tres chofes, que ce Maréchal s'étoit trou
vé à onze combats , & qu'après plufieurs
actions d'éclat , qu'il feroit trop long
de rapportet de la maniere qu'elles font
énoncées dans les Provifions . Son dernier
combat fut en 1703 , lorfque comman
dant cinq vaiffeaux du Roy , iill eenn prit
cinq de guerre Hollandois. A l'égard de
fon caractere , le Roy lui rend cet illuftre
témoignage ; que S. M. a réfolu de l'élever
à la dignité de Maréchal de France ,
pour reconnoître d'une maniere éclatante une
longuefuite defervices , & honorer en fa Perfonne
la vertu la plus pure & le plus parfait
defintereffement. Ce font les
termes des Provifions.
propres
Le 18 de ce mois , François Cornu de
Baliviere , Lieutenant General des armées
du Roy , Grand- Croix de l'Ordre Royal
& Militaire de S. Louis , Gouverneur de
Rocroy , & ci - devant Lieutenant des
Gardes du-Corps , mourut à Paris , âgé
d'environ 78 , ans.
- D. Marguerite - Therefe Fleuriau , veuve
de Meffire Louis de Laurency , Chevalier
, Marquis de Montbrun , Confeiller
du Roy en tous fes Confeils d'Etat & Pri-
Prefident à Mortier du Parlement de
Touloufe, mourut à Paris le 19 Juin dans
I. Vol I j
la
1256 MERCURE DE FRANCE
la foixante & troifiéme année de fon âge,
F. Honoré Marion , Religieux , Prêtre,
de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem , de la
Langue de Provence , de la ville de Marſeil
les ,Prieur,Curé de l'Eglife de la Commanderie
de S.Jean de Latran à Paris, mourut le
21 Juin âgé d'environ 54 ans.. Il étoit fort
eftimé dans fon Ordre , & il eft regreté
de tous ceux qu'un Miniftere. de vingt
années avoit conduits & édifiez
Dominique Barberię de Saint- Conteſt
Confeiller d'Etat Ordinaire , mourut à
Paris le 22. dans la 62. année de fon âge,
Il avoit été Ambaffadeur Extraordinaire
& Plenipotentiaire du Roi au Congrès de
Bade & de Cambray.
D. Marie Henriette Bourgoin , épouſe
de M. Anne- Louis Pinon , Chevalier ,
Vicomte de Quincy , &c. Confeiller au
Parlement , accoucha le 4. Juin , d'une
fille qui fut tenuë fur les fonts , & nommée
Marie- Agnès , par M. André- François
de Paul le Febvre d'Ormefon , Cons
feiller au Parlement , Chevalier Seigneur
Deftournelles ; & par Dame Marie-
Agnès Soullet , époufe de M. Jean
le Boulanger , Maître des Comptes.
D. Geneviève de Vandeuil , épouſe
d'Antoine-François de Lanquedouë de
Vandeuil , Seigneur de Paffay , Capitai-
I. Vol. ne
JUIN. 1730. 1257
ne de Cavalerie , accoucha le 15 Juin ,
d'une fille qui fut tenuë fur les fonts , &
nommée Anne-Loüife par François - Anne
de Vandeuil , Seigneur de Montgiron ,
&c. Ecuyer du Roy ; & par D. Louiſe
Charlotte le Fevre , veuve d'Aléxandro
Martinot , Maistre des Comptes.
On s'eft trompé en annonçant dans le
dernier Mercure , la mort de Pierre le
Clerc , Chevalier Seigneur des Hayes ,
Jumelles- le-Frefne , au Verfe- Guedenyau;
Confeiller au Parlement. Ce n'eſt point
lui qui eft mort , mais Dame Marie-Madeleine
Bachelier , fon époufe , fille de
M. Bachelier , Prefident des Tréforiers de
France , laquelle eft decedée le 11 May
dernier , âgée de 32. ans,
AmeMarieMadelaine FrançoifeVoifin,
Epoufe de M. Robert Deflandes ,
Chevalier , Seigneur de Crevecoeur , Confeiller
au Parlement de Normandie , mourut
à Paris le 22. Mai , âgée de 33. ans .
Le 27. mourut à Paris , âgée de
51. ans , Dame Elifabeth Françoife Huillier
, femme de Paul Benoit , Comte de
I. Vol. BraJUIN.
1730. 1253
Braque , Chevalier , Seigneur du Luat de
Boifrenaud & c. Intendant & Contrôleur
General des Ecuries & Livrées du Roi ;
fon corps fut porté le 29. en l'Eglife de
S. Roch fa Paroiffe , & delà tranfporté en
l'Eglife des P. P. de la Mercy, lieu de la
fepulture de la Maifon de Braque qui l'a
fondée & dotée dès l'année 1348. où
M de Braque avoient établis cinq Chapellenies
& un Hôpital à l'inftar de
' Hôtel- Dieu , avec trois Religieux & un
Gouverneur pour regir cet Hôpital defervi
par les Chapelains de Braque depuis
fon établiffement jufqu'en 1613. que la
Reine Marie de Medicis fit demander
cette Maiſon , Hôpital & Chapelle de
Braque à François de Braque , Chevalier,
Seigneur du Luat , pour y établir les
Religieux de l'Ordre de la Menci , Redemption
des Captifs. Ledit François de
Braque , quatriéme Ayeul du Comte de
Braque , confentit avec fes Enfans les
que
PP. de la Merci fuflent êtablis en la Chapelle
& Maifon de Braque , & ceda à la
Reine le droit de Patronage en ladite
Eglife il fe referva neanmoins & aux
fiens, les droits de fondateurs & de dotateurs
de ladite Egliſe & Maiſon de Braque
qui leur ont été confirmés par plufeurs
Arrêts du Parlement. 7
Jean de Nompere , Chevalier , Com-
;
I. Vol. I iij man1254
MERCURE DE FRANCE
mandeur de la Commanderie de S. Jac
ques Dulys , de l'Ordre Royal de M. D.
de Mont Carmel & de S. Lazare , mou
rut le 30. âgé de 76. ans.
Le 7 Juin , Alain -Emanuel de Coëtlogon
, Maréchal & Vive- Amiral de Fran-
Chevalier des Ordres du Roy , mourut
à Paris âgé de 83 ans , fix mois. Le
Roy l'avoit nommé Maréchal de France ,
le premier de ce mois .
La Maifon de Coëtlogon eft originaire
de Bretagne , & très-ancienne ; par les
Pieces produites à la verification des preuves
de M. le Maréchal de Coëtlogon ,
pour facreception dans l'Ordre du Saint-
Efprit , il paroît que la Terre de Coëtlogon
étoit poffedée en 1207 par Eudes
de Coëtlogon.
Le Pere Lobineau , page 396 des preuves
de fon Hiftoire de Bretagne , rapporte
tout au long une Tranfaction paffée en
1248 , fur le partage de la Seigneurie de
Porrhoet ; & dans cette Tranfaction Henry
de Coëtlogon , fils d'Eudes , eft qualifié ,
Monfeigneur.
Le Public nous fçaura gré , fans doute
de lui donner quelque détail , fur la vie &
-le caractere du Maréchal de Coëtlogon :
-toûjours attentifà celebrer le vray merite;
nous yfommes encore invitez par les Provifions
de Maréchal de France , de cetil-
1. Vol.
luftre
EST
TUIN. 1730 .
luftre Mort , que le hazard a fait tomber
entre nos mains ; on y apprend entr'au
tres chofes, que ce Maréchal s'étoit trou
vé à onze combats , & qu'après plufieurs
actions d'éclat , qu'il feroit trop long
de rapportet de la maniere qu'elles font
énoncées dans les Provifions . Son dernier
combat fut en 1703 , lorfque comman
dant cinq vaiffeaux du Roy , iill eenn prit
cinq de guerre Hollandois. A l'égard de
fon caractere , le Roy lui rend cet illuftre
témoignage ; que S. M. a réfolu de l'élever
à la dignité de Maréchal de France ,
pour reconnoître d'une maniere éclatante une
longuefuite defervices , & honorer en fa Perfonne
la vertu la plus pure & le plus parfait
defintereffement. Ce font les
termes des Provifions.
propres
Le 18 de ce mois , François Cornu de
Baliviere , Lieutenant General des armées
du Roy , Grand- Croix de l'Ordre Royal
& Militaire de S. Louis , Gouverneur de
Rocroy , & ci - devant Lieutenant des
Gardes du-Corps , mourut à Paris , âgé
d'environ 78 , ans.
- D. Marguerite - Therefe Fleuriau , veuve
de Meffire Louis de Laurency , Chevalier
, Marquis de Montbrun , Confeiller
du Roy en tous fes Confeils d'Etat & Pri-
Prefident à Mortier du Parlement de
Touloufe, mourut à Paris le 19 Juin dans
I. Vol I j
la
1256 MERCURE DE FRANCE
la foixante & troifiéme année de fon âge,
F. Honoré Marion , Religieux , Prêtre,
de l'Ordre de S. Jean de Jerufalem , de la
Langue de Provence , de la ville de Marſeil
les ,Prieur,Curé de l'Eglife de la Commanderie
de S.Jean de Latran à Paris, mourut le
21 Juin âgé d'environ 54 ans.. Il étoit fort
eftimé dans fon Ordre , & il eft regreté
de tous ceux qu'un Miniftere. de vingt
années avoit conduits & édifiez
Dominique Barberię de Saint- Conteſt
Confeiller d'Etat Ordinaire , mourut à
Paris le 22. dans la 62. année de fon âge,
Il avoit été Ambaffadeur Extraordinaire
& Plenipotentiaire du Roi au Congrès de
Bade & de Cambray.
D. Marie Henriette Bourgoin , épouſe
de M. Anne- Louis Pinon , Chevalier ,
Vicomte de Quincy , &c. Confeiller au
Parlement , accoucha le 4. Juin , d'une
fille qui fut tenuë fur les fonts , & nommée
Marie- Agnès , par M. André- François
de Paul le Febvre d'Ormefon , Cons
feiller au Parlement , Chevalier Seigneur
Deftournelles ; & par Dame Marie-
Agnès Soullet , époufe de M. Jean
le Boulanger , Maître des Comptes.
D. Geneviève de Vandeuil , épouſe
d'Antoine-François de Lanquedouë de
Vandeuil , Seigneur de Paffay , Capitai-
I. Vol. ne
JUIN. 1730. 1257
ne de Cavalerie , accoucha le 15 Juin ,
d'une fille qui fut tenuë fur les fonts , &
nommée Anne-Loüife par François - Anne
de Vandeuil , Seigneur de Montgiron ,
&c. Ecuyer du Roy ; & par D. Louiſe
Charlotte le Fevre , veuve d'Aléxandro
Martinot , Maistre des Comptes.
On s'eft trompé en annonçant dans le
dernier Mercure , la mort de Pierre le
Clerc , Chevalier Seigneur des Hayes ,
Jumelles- le-Frefne , au Verfe- Guedenyau;
Confeiller au Parlement. Ce n'eſt point
lui qui eft mort , mais Dame Marie-Madeleine
Bachelier , fon époufe , fille de
M. Bachelier , Prefident des Tréforiers de
France , laquelle eft decedée le 11 May
dernier , âgée de 32. ans,
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Résumé : MORTS, NAISSANCE.
En 1730 à Paris, plusieurs décès et naissances ont été enregistrés. Ame-Marie-Madelaine Françoise Voifin, épouse de Robert Deflandes, Chevalier et Seigneur de Crevecoeur, est décédée le 22 mai à l'âge de 33 ans. Dame Élisabeth Françoise Huillier, femme de Paul Benoit, Comte de Brajuin, est morte le 27 mai à 51 ans. Braque, Chevalier et Seigneur du Luat de Boisfrenaud, Intendant et Contrôleur Général des Écuries et Livrées du Roi, est décédé le 29 mai. Son corps a été transporté à l'église des Pères de la Merci, fondée par la famille Braque en 1348. Jean de Nompere, Chevalier et Commandeur de la Commanderie de Saint-Jacques-Dulys, est mort le 30 mai à 76 ans. Alain-Emanuel de Coëtlogon, Maréchal et Vice-Amiral de France, est décédé le 7 juin à 83 ans. La maison de Coëtlogon est originaire de Bretagne et possède des archives remontant à 1207. François Cornu de Balivière, Lieutenant Général des armées du Roi et Gouverneur de Rocroy, est mort le 18 juin à environ 78 ans. Dame Marguerite-Thérèse Fleuriau, veuve de Louis de Laurency, Chevalier et Marquis de Montbrun, est décédée le 19 juin à 63 ans. Honoré Marion, Prêtre de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, est mort le 21 juin à environ 54 ans. Dominique Barberini de Saint-Contest, Conseiller d'État, est décédé le 22 juin à 62 ans. Il a été Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Roi au Congrès de Bade et de Cambray. Marie Henriette Bourgoin, épouse d'Anne-Louis Pinon, Chevalier et Vicomte de Quincy, a accouché le 4 juin d'une fille nommée Marie-Agnès. Geneviève de Vandeuil, épouse d'Antoine-François de Lanquedouë de Vandeuil, a accouché le 15 juin d'une fille nommée Anne-Louise. Le document corrige également une erreur concernant la mort de Pierre le Clerc, signalant en réalité le décès de son épouse, Dame Marie-Madeleine Bachelier, fille de Bachelier, Président des Trésoriers de France, survenue le 11 mai à 32 ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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49
p. 1257-1262
ARRESTS, DECLARATIONS,ORDONNANCES, &c.
Début :
DECLARATION du Roi, pour la redition des comptes du Cinquantiéme. Donnée [...]
Mots clefs :
Ordonnance, Arrêt, Règlement, Roi
50
p. 1455-1456
« Le 19 Juin, il y eut Concert à Marly. M. Destouches, sur-Intendant de la [...] »
Début :
Le 19 Juin, il y eut Concert à Marly. M. Destouches, sur-Intendant de la [...]
Mots clefs :
Concert, Roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 19 Juin, il y eut Concert à Marly. M. Destouches, sur-Intendant de la [...] »
E 19 Juin , il y eut Concert à Marly.
M. Deftouches , fur- Intendant de la
Mufique du Roy , fit chanter devant la
Reine , le Prologue & le premier Acte de
L'Opera d'Omphale , qui fut continué le
21 & le 26. La Dlle Antier chanta dans
le Prologue & dans la Piéce le Rôle d'Argine
, avec beaucoup d'applaudiffement.
Le S' d'Angerville & la Die Lenner chan
terent ceux d'Alcide & d'Omphale , dont
la Cour parut fatisfaite. L'exécution des
Choeurs & de toute la Symphonie fut
auffi tres-brillante. La Mufique de cet
Opera eft de la compofition de M. Deftouches.
Le 30 , vers les 3 heures après midi , le
Roy fit au Camp de Mars , près le Châ-
II. Vol. Iijteau,
1456 MERCURE DE FRANCE
teau , la Revuë des quatre Compagnies
des Gardes du Corps & de celle des Gre
nadiers à Cheval. S. M. paffa dans les
rangs & les vit défiler.Meldames de France
virent cette Revûë.
Le même jour le Roy donna le Gou
vernement de Rocroy à M. de Vernaffal,
Maréchal de Camp & Lieutenant des Gardes
du Corps.
M. Deftouches , fur- Intendant de la
Mufique du Roy , fit chanter devant la
Reine , le Prologue & le premier Acte de
L'Opera d'Omphale , qui fut continué le
21 & le 26. La Dlle Antier chanta dans
le Prologue & dans la Piéce le Rôle d'Argine
, avec beaucoup d'applaudiffement.
Le S' d'Angerville & la Die Lenner chan
terent ceux d'Alcide & d'Omphale , dont
la Cour parut fatisfaite. L'exécution des
Choeurs & de toute la Symphonie fut
auffi tres-brillante. La Mufique de cet
Opera eft de la compofition de M. Deftouches.
Le 30 , vers les 3 heures après midi , le
Roy fit au Camp de Mars , près le Châ-
II. Vol. Iijteau,
1456 MERCURE DE FRANCE
teau , la Revuë des quatre Compagnies
des Gardes du Corps & de celle des Gre
nadiers à Cheval. S. M. paffa dans les
rangs & les vit défiler.Meldames de France
virent cette Revûë.
Le même jour le Roy donna le Gou
vernement de Rocroy à M. de Vernaffal,
Maréchal de Camp & Lieutenant des Gardes
du Corps.
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Résumé : « Le 19 Juin, il y eut Concert à Marly. M. Destouches, sur-Intendant de la [...] »
Du 19 au 26 juin, l'opéra 'Omphale' de M. Deftouches fut interprété devant la Reine à Marly. La Demoiselle Antier, le Sieur d'Angerville et la Demoiselle Lenner reçurent des applaudissements. Le 30 juin, le Roi passa en revue les Gardes du Corps et les Grenadiers à Cheval au Camp de Mars. Il nomma M. de Vernassal gouverneur de Rocroy.
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