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Liste
3401
p. 139-154
ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
Début :
Monsieur de la Vieuville, Bailly, Grand-Croix, Ambassadeur Extraordinaire de [...]
Mots clefs :
Chevalier de la Vieuville, Ordre de Malthe, Bailly, Ambassadeur de Malthe, Cérémonial, Carrosse, Gardes du corps, Discours, Roi
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texteReconnaissance textuelle : ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
ENT R E £
de Monsieur le Chevalier de la ViçuviU:
Ambassadeur de A4-alîhe.
;
Monsieur de la Vieuville, Bailly
,
Grand Croix ,
Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malthe
près Sa M ajesté,fit sonentréepubliqueencetteVille
le quatre decemois.
Plusieurs personnes curieuses ducérémonial qui..
s'observe dans ces occa,q.
*
sions, seront bienaises devoir ce que j'en rapporte
icy ,-gui fera d'autant plur
de plaisir que tout Paris a
trouvé cette Entrée toute
des plus belles.
Monsieur rAmbafTadeu*
de Malthe se rendit le Dimanche matin quatriéme
Decembre au Convent dePiquepus pour y recevoir
les compliments des Princes & Princesses du Sang,
&ceux des Ministres Etrangers. Il estoit accom pagné
de ses deux camarades
d'Ambassade,de Monsieur
le Commandeur Perrot,
Lieutenant cta GrandPrieur
,
& Receveur dudit
Ordre, de Messieurs les
Grands- Croix
,
Commandeurs,Chevaliers Profez &
Novices
,
qui pour faire
honneur à leur Religion &
à Monsieur l'Ambassadeur
estoient venus le trouver
audit Convent de Piquepus ,
où Monsieur le Mareschal de Besons vint de
la parc du Roy Ty prendre
dans lecarrosse de Sa Majesté avec Monsieur le Chevalier de Saintot Introduc-
teur des Ambassadeurs.
Le Mareschal de France
sità l'Ambassadeur l'honneur du carrosse du Roy::
la marche se fitainsi.
La Mareschaussee à cheval.
Le carrosse de l'Introducteur..
Celuy du Mareschal de
France.
La Livrée de l'Ambassadeur
,
après son Escuyer
& les pages à cheval.
Le carrosse du Roy oir
estoient l'Ambassadeur
,
le
Mareschal de France, l'In-
troducteur
,
le Commandeur de Balincour & le
Commandeur de Frenoy
camarades d'Ambassade, ôc leCommandeur Perrot.
Le carrosse de Monseigneur leDuc de Berry.
De Madame la Duchesse
de Berry.
Le carrosse de Madame,
Celuy de Monsieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la Duchesse d'Orléans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
De la Princesse de Bour- bon.*)
D.; la Princesse Dbiiairiere de Concy.
De la Princesse de Conty.
Celuy du pricvcc de Conty.
Ceux de Monsieur le
Duc du Maine.
De Madame la Duchesse
du Maine."*
DeMadamela Duchesse
deVandosme.
•
De Monsieur le Comte
de Thoulouse.
Celuy du Marquis de
Torcy Ministre & Secretaire d'Estat.
Ensuite venoient lesquatrecarrosses del'AmbassV
deur,
deur, dont le bon goust &
la magnificence dans une
conjoncture comme cellecy, se sont entierement attirez l'admiration du public. Il est vrayque le
nombreux cortege des
Grands-Croix
,
Commandeurs, & Chevaliers qui
suivoientles carrosses de
l'Ambassadeur dans plus de
quarante à sixchevaux y
donnoient un air de grandeur & de distinction, qui
a
fait de cetteEntrée le
plus magnifique spectacle
qui ait esté veudepuis long-
temps; il y avoit mesme
plus de cinquante ans qu'il
n'y avoit eu à Paris d'Entréed'Ambassadeur de
Malthe.
Lesix suivant son Excellence fut à Versailles dans
le carrosse duRoy, accompagné du mesme Mareschal de France,& conduit
par l'Introducteur des Ambassadeurs,où les Gardss
de
la Porte, les Gardes de la
Prévosté estoient fous les
armes, les Cent Suisses en
haye sur le grand Escalier,
dans leur habitdecérémo-
nie, leurs hallebardes à la
main, les Gardes du Corps
fous les armes dans leur
Salle, à la porte de laquelle
le Mareschal Duc d Harcour Capitaine des Gardes
du Corps du Roy en quartier
,
vint recevoir Monsieur l'Ambassadeur & le
conduisit aussi à son Audience. Sa Majesté le voyant arriver dans sa chambre se tint debout & découvert:l'Ambassadeur y entrant fit une profonde reverence, & passa au milieu
de ce nombreux cortege
qui l'avoir précedé dans là
marche; il en fit encore
deux autres à differentes
distances, puisil entra seul
dans l'alcove du lit du Roy
où Sa Majesté estoit avec
les Princes de sa Maison &
ses
1
princi paux Officiers;
elle luy marqua de se couvrir lors qu'il commença
sa Harangue qu'Elle écouta debout enfuire Elle y
respondit, & ordonnaune
feconde fois à l'Ambassadeur qui s'estoit découvert,
deserecouvrir. Pendantce
temps-Jates termes dont
Sa Majesté se servit pour le
remercier,estoient si avantageux pour l'Ordre de
Malthe
,
& si remplis de
bonté pour l'Ambassadeur,
qu'il en sortit penetrédela
plus vive reconnoissance
;
il fut reconduit dans le meime ordre par le Capitaine
des Gardes du Corps julaques à
la porte de la Salle
des Gardes, & retrouva sur
son passage les mesmes
honneurs qu'il avoit eus en
allant. Monsieurl'Ambassadeur descendu dans la
Salle des Ambassadeurs y
-
attendit l'heure que Monsieur l'Introducteur - avoit
prise pour aller chez Monseigneur le Dauphin où il
fut receu à la porte de la
SaHe par l'Exempt des Gardes du Corps qui est auprès
du Prince. Ensuite il alla
chez Monseigneur le Duc
de Berry
,
chez Madame
laDuchessede Berry,chez
Madame, chez Monsieur
le Duc d'Orleans, chez
Madame laDuchesse d'Orleans
,
où il receut tous les
honneurs accoustumez &
deus à soncaractere..
L'heure du disner arrivce son Excellence passa
dans la Salle du traitement
où il y eut deux tables de
vingt-cinq couverts chacune magnifiquementservie,
& en mesme tempsqui su
rent remplies des GrandsCroix, Commandeurs
,
f,
Chevaliers qui avoient esté
du correge de Monsieur
l'Ambassadeur, qui alla
a
prés ce superbe disnéchez
Monsieur le Marquis de
Torcy
,
& sur ensuite ramené en son Hostel dans
le carrosse du Roy parMon-
fleur l'Introducteur dee
Ambassadeurs.
Lanoblesse avec laquelle
ils'acquitta de ces différentes fonctions n'ont fait
qu'augmenter l'estime que
son Ordre & le public avoient pour luy.
OJI joint icy sonDiscours
au IUyy qui a
pieu infiniment à tous ceux qui l'ont
entendu, Ôc que vous serez aussi bien aise de voir.
SIRE,
Le seul objet du Grand
Mastre de l'Ordre de Aialthe
efiant de donner à
Sa Majesté
des marques continuelles de sa
parfaite obeïssance Cm de son
reJpeÛ
,
m'a choisi pour avoir
l'honneur de luy enrenouveller
les asseurances, & luy demander la continuation de sa Royale proicé-lion;je m'en acquitte,
SIRE
,
avec confiance en la
honte qu'Elle a eu d'agréer mes
services pour ce
glorieux employ. Quel bonheur pour un
Ordre aussi attaché aux interefis de VostreMajesté, &
pour un sujet qui luy est auss
dévoilé de luy rendre ses treShumbles hommages dans le
temps que la Victoirese Journée
à
la justice deses Armes.
Puissent ces
heureux fucce"{).
SIRE
,
suivis de plusieurs
autres, nous laisser admirer
pendant une longue fuite d'années
ce que peut un Prince que
Dieu protege, & qu'il a
formé pour estre dans les temps t
venir le njraj modelle des plus
grands Rois
de Monsieur le Chevalier de la ViçuviU:
Ambassadeur de A4-alîhe.
;
Monsieur de la Vieuville, Bailly
,
Grand Croix ,
Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malthe
près Sa M ajesté,fit sonentréepubliqueencetteVille
le quatre decemois.
Plusieurs personnes curieuses ducérémonial qui..
s'observe dans ces occa,q.
*
sions, seront bienaises devoir ce que j'en rapporte
icy ,-gui fera d'autant plur
de plaisir que tout Paris a
trouvé cette Entrée toute
des plus belles.
Monsieur rAmbafTadeu*
de Malthe se rendit le Dimanche matin quatriéme
Decembre au Convent dePiquepus pour y recevoir
les compliments des Princes & Princesses du Sang,
&ceux des Ministres Etrangers. Il estoit accom pagné
de ses deux camarades
d'Ambassade,de Monsieur
le Commandeur Perrot,
Lieutenant cta GrandPrieur
,
& Receveur dudit
Ordre, de Messieurs les
Grands- Croix
,
Commandeurs,Chevaliers Profez &
Novices
,
qui pour faire
honneur à leur Religion &
à Monsieur l'Ambassadeur
estoient venus le trouver
audit Convent de Piquepus ,
où Monsieur le Mareschal de Besons vint de
la parc du Roy Ty prendre
dans lecarrosse de Sa Majesté avec Monsieur le Chevalier de Saintot Introduc-
teur des Ambassadeurs.
Le Mareschal de France
sità l'Ambassadeur l'honneur du carrosse du Roy::
la marche se fitainsi.
La Mareschaussee à cheval.
Le carrosse de l'Introducteur..
Celuy du Mareschal de
France.
La Livrée de l'Ambassadeur
,
après son Escuyer
& les pages à cheval.
Le carrosse du Roy oir
estoient l'Ambassadeur
,
le
Mareschal de France, l'In-
troducteur
,
le Commandeur de Balincour & le
Commandeur de Frenoy
camarades d'Ambassade, ôc leCommandeur Perrot.
Le carrosse de Monseigneur leDuc de Berry.
De Madame la Duchesse
de Berry.
Le carrosse de Madame,
Celuy de Monsieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la Duchesse d'Orléans.
Celuy de la Princesse de
Condé.
De la Princesse de Bour- bon.*)
D.; la Princesse Dbiiairiere de Concy.
De la Princesse de Conty.
Celuy du pricvcc de Conty.
Ceux de Monsieur le
Duc du Maine.
De Madame la Duchesse
du Maine."*
DeMadamela Duchesse
deVandosme.
•
De Monsieur le Comte
de Thoulouse.
Celuy du Marquis de
Torcy Ministre & Secretaire d'Estat.
Ensuite venoient lesquatrecarrosses del'AmbassV
deur,
deur, dont le bon goust &
la magnificence dans une
conjoncture comme cellecy, se sont entierement attirez l'admiration du public. Il est vrayque le
nombreux cortege des
Grands-Croix
,
Commandeurs, & Chevaliers qui
suivoientles carrosses de
l'Ambassadeur dans plus de
quarante à sixchevaux y
donnoient un air de grandeur & de distinction, qui
a
fait de cetteEntrée le
plus magnifique spectacle
qui ait esté veudepuis long-
temps; il y avoit mesme
plus de cinquante ans qu'il
n'y avoit eu à Paris d'Entréed'Ambassadeur de
Malthe.
Lesix suivant son Excellence fut à Versailles dans
le carrosse duRoy, accompagné du mesme Mareschal de France,& conduit
par l'Introducteur des Ambassadeurs,où les Gardss
de
la Porte, les Gardes de la
Prévosté estoient fous les
armes, les Cent Suisses en
haye sur le grand Escalier,
dans leur habitdecérémo-
nie, leurs hallebardes à la
main, les Gardes du Corps
fous les armes dans leur
Salle, à la porte de laquelle
le Mareschal Duc d Harcour Capitaine des Gardes
du Corps du Roy en quartier
,
vint recevoir Monsieur l'Ambassadeur & le
conduisit aussi à son Audience. Sa Majesté le voyant arriver dans sa chambre se tint debout & découvert:l'Ambassadeur y entrant fit une profonde reverence, & passa au milieu
de ce nombreux cortege
qui l'avoir précedé dans là
marche; il en fit encore
deux autres à differentes
distances, puisil entra seul
dans l'alcove du lit du Roy
où Sa Majesté estoit avec
les Princes de sa Maison &
ses
1
princi paux Officiers;
elle luy marqua de se couvrir lors qu'il commença
sa Harangue qu'Elle écouta debout enfuire Elle y
respondit, & ordonnaune
feconde fois à l'Ambassadeur qui s'estoit découvert,
deserecouvrir. Pendantce
temps-Jates termes dont
Sa Majesté se servit pour le
remercier,estoient si avantageux pour l'Ordre de
Malthe
,
& si remplis de
bonté pour l'Ambassadeur,
qu'il en sortit penetrédela
plus vive reconnoissance
;
il fut reconduit dans le meime ordre par le Capitaine
des Gardes du Corps julaques à
la porte de la Salle
des Gardes, & retrouva sur
son passage les mesmes
honneurs qu'il avoit eus en
allant. Monsieurl'Ambassadeur descendu dans la
Salle des Ambassadeurs y
-
attendit l'heure que Monsieur l'Introducteur - avoit
prise pour aller chez Monseigneur le Dauphin où il
fut receu à la porte de la
SaHe par l'Exempt des Gardes du Corps qui est auprès
du Prince. Ensuite il alla
chez Monseigneur le Duc
de Berry
,
chez Madame
laDuchessede Berry,chez
Madame, chez Monsieur
le Duc d'Orleans, chez
Madame laDuchesse d'Orleans
,
où il receut tous les
honneurs accoustumez &
deus à soncaractere..
L'heure du disner arrivce son Excellence passa
dans la Salle du traitement
où il y eut deux tables de
vingt-cinq couverts chacune magnifiquementservie,
& en mesme tempsqui su
rent remplies des GrandsCroix, Commandeurs
,
f,
Chevaliers qui avoient esté
du correge de Monsieur
l'Ambassadeur, qui alla
a
prés ce superbe disnéchez
Monsieur le Marquis de
Torcy
,
& sur ensuite ramené en son Hostel dans
le carrosse du Roy parMon-
fleur l'Introducteur dee
Ambassadeurs.
Lanoblesse avec laquelle
ils'acquitta de ces différentes fonctions n'ont fait
qu'augmenter l'estime que
son Ordre & le public avoient pour luy.
OJI joint icy sonDiscours
au IUyy qui a
pieu infiniment à tous ceux qui l'ont
entendu, Ôc que vous serez aussi bien aise de voir.
SIRE,
Le seul objet du Grand
Mastre de l'Ordre de Aialthe
efiant de donner à
Sa Majesté
des marques continuelles de sa
parfaite obeïssance Cm de son
reJpeÛ
,
m'a choisi pour avoir
l'honneur de luy enrenouveller
les asseurances, & luy demander la continuation de sa Royale proicé-lion;je m'en acquitte,
SIRE
,
avec confiance en la
honte qu'Elle a eu d'agréer mes
services pour ce
glorieux employ. Quel bonheur pour un
Ordre aussi attaché aux interefis de VostreMajesté, &
pour un sujet qui luy est auss
dévoilé de luy rendre ses treShumbles hommages dans le
temps que la Victoirese Journée
à
la justice deses Armes.
Puissent ces
heureux fucce"{).
SIRE
,
suivis de plusieurs
autres, nous laisser admirer
pendant une longue fuite d'années
ce que peut un Prince que
Dieu protege, & qu'il a
formé pour estre dans les temps t
venir le njraj modelle des plus
grands Rois
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Résumé : ENTRÉE de Monsieur le Chevalier de la Vieuville Ambassadeur de Malthe.
Le 4 décembre, Monsieur de la Vieuville, Ambassadeur Extraordinaire de l'Ordre de Malte, fit une entrée solennelle à Paris. Plusieurs observateurs jugèrent cette entrée comme l'une des plus belles. Le matin du 4 décembre, l'ambassadeur se rendit au Convent de Piquepus pour recevoir les compliments des princes et princesses du sang ainsi que des ministres étrangers. Il était accompagné de membres de son ordre, incluant le Commandeur Perrot et divers Grands-Croix, Commandeurs, Chevaliers Profès et Novices. La procession fut organisée avec un ordre précis : elle débuta avec la Maréchaussée à cheval, suivie du carrosse de l'Introducteur, celui du Maréchal de France, la livrée de l'ambassadeur, et plusieurs carrosses de personnalités importantes, tels que le Duc de Berry, la Duchesse de Berry, Madame, le Duc d'Orléans, et d'autres princes et princesses. Le cortège comptait plus de quarante carrosses à six chevaux, ainsi qu'un nombreux cortège de Grands-Croix, Commandeurs et Chevaliers. L'ambassadeur se rendit ensuite à Versailles dans le carrosse du roi, accompagné du Maréchal de France et conduit par l'Introducteur des Ambassadeurs. Il fut reçu par le roi, qui se tint debout et découvert, et écouta la harangue de l'ambassadeur. Le roi invita à deux reprises l'ambassadeur à se couvrir. L'ambassadeur fut ensuite reconduit dans le même ordre et reçut les honneurs accoutumés lors de ses visites au Dauphin, au Duc de Berry, à la Duchesse de Berry, à Madame, au Duc d'Orléans et à la Duchesse d'Orléans. L'ambassadeur dîna dans la Salle du traitement, où deux tables de vingt-cinq couverts furent magnifiquement servies. Il se rendit ensuite chez le Marquis de Torcy avant de retourner à son hôtel dans le carrosse du roi. La noblesse avec laquelle il s'acquitta de ses fonctions augmenta l'estime que son ordre et le public avaient pour lui. Le discours de l'ambassadeur au roi exprima la dévotion de l'Ordre de Malte et demanda la continuation de la protection royale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3402
p. 154-156
CREATION d'Officiers de Marine.
Début :
Le vingt-cinquiéme Novembre le Roy fit deux cents quatre [...]
Mots clefs :
Officiers de marine, Création, Roi
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texteReconnaissance textuelle : CREATION d'Officiers de Marine.
C REA T I 0 N
dOjjîciers de lïdtirmt.
L E vingt. cinquiéme Novembre le Roy fit deux
cents quatre -vingt huit
Officiers de Marine, fça-
,
VOIr:
Un Commissaire General d'artillerie.
Vingt, deux Capitaines
de vaisseaux.
Deux Majors.
Trois Capitaines d'artillerie.
Vingt sept Capitaines de
Fregares.
Cinquante six Lieutenants,
de Vaisseaux.
Quatre Aydes Majors.
Cinq Lieutenants d' artillerie.
Dix- neufCapitainesde
brulots.
Cent vingt-sixEnseignes de vaisseaux.
Cinq Sous. Lieutenants
d'artillerie.
NeufLieutenants de fregates.
TroisCapitaines de Rutes.
Et six Aydesd'artillerie
dOjjîciers de lïdtirmt.
L E vingt. cinquiéme Novembre le Roy fit deux
cents quatre -vingt huit
Officiers de Marine, fça-
,
VOIr:
Un Commissaire General d'artillerie.
Vingt, deux Capitaines
de vaisseaux.
Deux Majors.
Trois Capitaines d'artillerie.
Vingt sept Capitaines de
Fregares.
Cinquante six Lieutenants,
de Vaisseaux.
Quatre Aydes Majors.
Cinq Lieutenants d' artillerie.
Dix- neufCapitainesde
brulots.
Cent vingt-sixEnseignes de vaisseaux.
Cinq Sous. Lieutenants
d'artillerie.
NeufLieutenants de fregates.
TroisCapitaines de Rutes.
Et six Aydesd'artillerie
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Résumé : CREATION d'Officiers de Marine.
Le 25 novembre, le roi nomma 288 officiers de marine, incluant un commissaire général d'artillerie, 22 capitaines de vaisseaux, 27 capitaines de frégates, 56 lieutenants de vaisseaux, 126 enseignes de vaisseaux, 9 lieutenants de frégates, 3 capitaines de routes, 3 capitaines d'artillerie, 5 lieutenants d'artillerie, 5 sous-lieutenants d'artillerie, 19 capitaines de brulots, 2 majors, 4 aides-majors et 6 aides d'artillerie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3403
p. 157-158
NOMINATION de quatre-vingt cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de saint Loüis.
Début :
Le mesme jour vingt-cinq Novembre Sa Majesté a nommé [...]
Mots clefs :
Nomination, Chevaliers, Ordre militaire de Saint Louis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOMINATION de quatre-vingt cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de saint Loüis.
NOMINATION
de quatre -
vingtcinq Chevaliers de l'Ordre militaire de JaintLouis. L E mesmejour vingtcinq Novembre Sa Majesté a nommé quatre- vingt
cinq Chevaliers de l'Ordre
militaire de saint Louis,
sçavoir
:
Trois Capitaines des
Ports.
Vingt- sixCapitaines de
vaisseaux.
Trois Capitaines d'artillerie.
Six Capitaines de Fregates.
Un Lieutenant de Port
Vingt-neuf Lieutenants
Je vaisseaux.
Quatre Lieutenants d'artillerie.
Trois Capitaines de brulots.
-
Six Enseignes de vaisseaux.
Quatre Lieutenants de
Fregates.
de quatre -
vingtcinq Chevaliers de l'Ordre militaire de JaintLouis. L E mesmejour vingtcinq Novembre Sa Majesté a nommé quatre- vingt
cinq Chevaliers de l'Ordre
militaire de saint Louis,
sçavoir
:
Trois Capitaines des
Ports.
Vingt- sixCapitaines de
vaisseaux.
Trois Capitaines d'artillerie.
Six Capitaines de Fregates.
Un Lieutenant de Port
Vingt-neuf Lieutenants
Je vaisseaux.
Quatre Lieutenants d'artillerie.
Trois Capitaines de brulots.
-
Six Enseignes de vaisseaux.
Quatre Lieutenants de
Fregates.
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Résumé : NOMINATION de quatre-vingt cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de saint Loüis.
Le 25 novembre, Sa Majesté a nommé quatre-vingt-cinq Chevaliers de l'Ordre militaire de Saint-Louis. Les nominations incluent des capitaines des ports, des capitaines de vaisseaux, des capitaines d'artillerie, des capitaines de frégates, des lieutenants de port, des lieutenants de vaisseaux, des lieutenants d'artillerie, des capitaines de brulots, des enseignes de vaisseaux et des lieutenants de frégates.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3404
p. 158-159
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné cinq pensions: Une de quinze cens [...]
Mots clefs :
Dons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY.
LERoy
a
donne cinq
pensions:
Une de quinze cens livres, & deux de mille livres chacune sur la Marine.Une de mille livres, &
une autre de huit cens livres sur l'Ordre de saint
Louis.
Trois Capitaines ont esté
mis à la haute paye.
LERoy
a
donne cinq
pensions:
Une de quinze cens livres, & deux de mille livres chacune sur la Marine.Une de mille livres, &
une autre de huit cens livres sur l'Ordre de saint
Louis.
Trois Capitaines ont esté
mis à la haute paye.
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3405
p. 159-166
DETAIL DE LA MORT du Duc d'Hamilton.
Début :
Le vingt-six Novembre le Duc d'Hamilton fut à [...]
Mots clefs :
Mort, Duc d'Hamilton, Procès, Déshonorer, Défis, Coups, Tuer, Maison d'Hamilton
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DETAIL DE LA MORT du Duc d'Hamilton.
DETAIL DE LA MORT
du Duc d'Hamilton.
LE vingt- six Novembre
le Duc d'Hamilton sur à la
Cour de la Chancellerie,
au sujet d'un procez qu'il
avoit contre Mylord Mo-
hun, qui produisit un tesmoin sur une des choses
qui estoient en question,
que le Duc recusa
,
parce
qu'il estoit de notorieré publique que cet homme avoit esté recusé plusieurs
fois, comme manquant de
memoire,& que par consequent son tesmoignage
n'estoit point recevable.
MylordMohun dit là dessus
quelques paroles choquantes au Duc, qui se contint
avec beaucoup de moderation. Le vingt-sept le sieur
Macartney fut chez le Duc
d'Hamilton,
d'Hamilton, & l'attendit
fort long temps. Sitost qu'il
arriva illuy fie un appelde
la part de Mylord Mohun
pourse battre le lendemain
dans Hydepark à huit heures dumatin. LeDuc dl-IlA
milton jugeant que c'estoit
une affaire de parti,& ccn'!
certéepar lesseditieux pe-jr
c
hercher un prétexte de le
deshonorer
,
s'il refusoit le
désy, l'accepta, & se rendit à t'heure marquée à IîydePdde Le Duc prit pour
second le ColonelJohnHimilton, Mylord Mohun se
trouva au lieu marque; il
avoit avec luy Macartney
qui luy servit de second.
Le Duc pouffa sonennemi avec tant de vigueur,
qu'aprèsluy avoir porté
quelques coups, il le tua du
dernier, & tomba en merme temps sur luy n'ayant
receu que deux legeres
blesseures ; une au bras &
l'autre à la jambe. Le Colonel John Hamilton mena
si vigoureusement Macartney
,
qu'il le desarma & le
força de lui demander
la vie. Le Colonel voyant
le Duc tombé, courut a
luy
pour l'aider à se relever, il
mit les deux épées à
terre;
dans ce moment Macartney se saisitd'une, & porta
en traistre un coup mortel
au Duc d'Hamilton à la
mamelle droite
,
duquel il
mourut sîtostcju^it fut arrivé à son carrosse. C'ell ce
que le Colonel Hamilton a
declaré après avoir obtenu
un sauf conduit pour se faire porter devant le Conseil
;
ainsi les circonstances.
de cette action la rendent
encore plus odieuse.
Mylord Mohunne laisse
qu'une fille; le Duc d'Hamilton laisse trois fils ôc
trois filles. On fait de
grands préparatifs pour
transporter son corps en
Ecosse
,
& l'enterrer dans
le tombeau de ses Ancestres. La Maison d'Hamilton est une des plus illustres & des plus anciennes
d'Ecosse, dont l'aisné porte
le titre de Duc. La branche aisnée a
fini dans le
dix-septiéme siecle en la
personne du dernier Duc
d'Hamilton
,
qui perdit ta
vie dans. les. troubles d'An- gleterre,&quine laiffaqu'une fille,mariéedepuis
auComte de Duglas, lequel a pris le nom ôc lesarmes d'Hamiltom Unseigneur de ce nom souffrit la
mort en Ecossependantles
- guerres delaReligionl'an
i.4±4- Madame la Comtesse de Gramont d'au jourd'huy Elisabeth Hamilton,
Dame du Palais de la feuë
Reine Marie Therese d'Autriche, Epouse du Roy
Louis LE GRAND,est..
sortie de cette illustre Mai-
son. Il y
aaussi uneFamilk du melme Nom establie
en Irlande.
du Duc d'Hamilton.
LE vingt- six Novembre
le Duc d'Hamilton sur à la
Cour de la Chancellerie,
au sujet d'un procez qu'il
avoit contre Mylord Mo-
hun, qui produisit un tesmoin sur une des choses
qui estoient en question,
que le Duc recusa
,
parce
qu'il estoit de notorieré publique que cet homme avoit esté recusé plusieurs
fois, comme manquant de
memoire,& que par consequent son tesmoignage
n'estoit point recevable.
MylordMohun dit là dessus
quelques paroles choquantes au Duc, qui se contint
avec beaucoup de moderation. Le vingt-sept le sieur
Macartney fut chez le Duc
d'Hamilton,
d'Hamilton, & l'attendit
fort long temps. Sitost qu'il
arriva illuy fie un appelde
la part de Mylord Mohun
pourse battre le lendemain
dans Hydepark à huit heures dumatin. LeDuc dl-IlA
milton jugeant que c'estoit
une affaire de parti,& ccn'!
certéepar lesseditieux pe-jr
c
hercher un prétexte de le
deshonorer
,
s'il refusoit le
désy, l'accepta, & se rendit à t'heure marquée à IîydePdde Le Duc prit pour
second le ColonelJohnHimilton, Mylord Mohun se
trouva au lieu marque; il
avoit avec luy Macartney
qui luy servit de second.
Le Duc pouffa sonennemi avec tant de vigueur,
qu'aprèsluy avoir porté
quelques coups, il le tua du
dernier, & tomba en merme temps sur luy n'ayant
receu que deux legeres
blesseures ; une au bras &
l'autre à la jambe. Le Colonel John Hamilton mena
si vigoureusement Macartney
,
qu'il le desarma & le
força de lui demander
la vie. Le Colonel voyant
le Duc tombé, courut a
luy
pour l'aider à se relever, il
mit les deux épées à
terre;
dans ce moment Macartney se saisitd'une, & porta
en traistre un coup mortel
au Duc d'Hamilton à la
mamelle droite
,
duquel il
mourut sîtostcju^it fut arrivé à son carrosse. C'ell ce
que le Colonel Hamilton a
declaré après avoir obtenu
un sauf conduit pour se faire porter devant le Conseil
;
ainsi les circonstances.
de cette action la rendent
encore plus odieuse.
Mylord Mohunne laisse
qu'une fille; le Duc d'Hamilton laisse trois fils ôc
trois filles. On fait de
grands préparatifs pour
transporter son corps en
Ecosse
,
& l'enterrer dans
le tombeau de ses Ancestres. La Maison d'Hamilton est une des plus illustres & des plus anciennes
d'Ecosse, dont l'aisné porte
le titre de Duc. La branche aisnée a
fini dans le
dix-septiéme siecle en la
personne du dernier Duc
d'Hamilton
,
qui perdit ta
vie dans. les. troubles d'An- gleterre,&quine laiffaqu'une fille,mariéedepuis
auComte de Duglas, lequel a pris le nom ôc lesarmes d'Hamiltom Unseigneur de ce nom souffrit la
mort en Ecossependantles
- guerres delaReligionl'an
i.4±4- Madame la Comtesse de Gramont d'au jourd'huy Elisabeth Hamilton,
Dame du Palais de la feuë
Reine Marie Therese d'Autriche, Epouse du Roy
Louis LE GRAND,est..
sortie de cette illustre Mai-
son. Il y
aaussi uneFamilk du melme Nom establie
en Irlande.
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Résumé : DETAIL DE LA MORT du Duc d'Hamilton.
Le 26 novembre, le Duc d'Hamilton comparaît à la Cour de la Chancellerie contre Lord Mohun. Lors de l'audience, le Duc refuse le témoignage d'un homme connu pour son manque de mémoire. Lord Mohun tient des propos offensants, mais le Duc reste calme. Le lendemain, Macartney défie le Duc au duel pour Lord Mohun. Le Duc accepte et se rend à Hyde Park avec le Colonel John Hamilton comme second. Le Duc blesse gravement Lord Mohun et le tue. Blessé à son tour, le Duc est tué par Macartney qui profite de la confusion. Le Colonel Hamilton témoigne des événements après avoir obtenu un sauf-conduit. Lord Mohun laisse une fille, tandis que le Duc d'Hamilton laisse trois fils et trois filles. Les préparatifs sont en cours pour transporter le corps du Duc en Écosse afin de l'enterrer dans le tombeau de ses ancêtres. La Maison d'Hamilton est l'une des plus illustres et anciennes d'Écosse. La branche aînée s'est éteinte au XVIIe siècle avec le dernier Duc d'Hamilton, tué lors des troubles en Angleterre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3406
p. 166
« Le Comte de Montalet qui vient d'estre fait Enseigne [...] »
Début :
Le Comte de Montalet qui vient d'estre fait Enseigne [...]
Mots clefs :
Comte de Montalet, Enseigne de Vaisseaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le Comte de Montalet qui vient d'estre fait Enseigne [...] »
Le Comte de Montalet
qui vient d'etre fait ln.-
feigne de Vaisseaux, estfils
de Monsieur le M irqlils de
Villebreuil ancien Officier,
que le Roy a
attaché à Son
Aitrfle Serenissime Monseigneur le Comte de Thouloufe. Il est de l'ancienne
Maison du Marquis de
Monralet
,
Baron d'Alais
en Languedoc, qui est une
de* plus illustres de cette
Province
qui vient d'etre fait ln.-
feigne de Vaisseaux, estfils
de Monsieur le M irqlils de
Villebreuil ancien Officier,
que le Roy a
attaché à Son
Aitrfle Serenissime Monseigneur le Comte de Thouloufe. Il est de l'ancienne
Maison du Marquis de
Monralet
,
Baron d'Alais
en Languedoc, qui est une
de* plus illustres de cette
Province
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3407
p. 167-168
« Monsieur Amelot Maistre des Requestes, Intendant du Commerce, a obtenu [...] »
Début :
Monsieur Amelot Maistre des Requestes, Intendant du Commerce, a obtenu [...]
Mots clefs :
Charge, Amelot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Monsieur Amelot Maistre des Requestes, Intendant du Commerce, a obtenu [...] »
Monsieur AmelotMais
tre des Requestes, Intendant du Commerce, a
obtenu du Roy la permission
de garder la Charge d'Intendant du Commerce en
se defaisant de celle de
Maistre des Requestes en
faveur de Monsieur de
Chaillou son fils qui n'est
âgéque de vingt- trois ans
& demy
,
& qui exerce
avec distinction depuis quatre annéeslaCharge d'Avocat General aux Requestes de l'Hostel. On vous a
si souvent parléde la FaIl
mille de Monheur Amelot,
qu'il est inutile d'en rien
répéter
tre des Requestes, Intendant du Commerce, a
obtenu du Roy la permission
de garder la Charge d'Intendant du Commerce en
se defaisant de celle de
Maistre des Requestes en
faveur de Monsieur de
Chaillou son fils qui n'est
âgéque de vingt- trois ans
& demy
,
& qui exerce
avec distinction depuis quatre annéeslaCharge d'Avocat General aux Requestes de l'Hostel. On vous a
si souvent parléde la FaIl
mille de Monheur Amelot,
qu'il est inutile d'en rien
répéter
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3408
p. 168
« La nouvelle édition des Essais & Recherches de Mathematique & [...] »
Début :
La nouvelle édition des Essais & Recherches de Mathematique & [...]
Mots clefs :
Antoine Parent, Nouvelle édition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La nouvelle édition des Essais & Recherches de Mathematique & [...] »
La nouvelle édition des
Essais & Recherches de Mathématique«Se de Physique
de N4. Parent l'augmentée
d'un troisiéme volume
)
&
d'un tiers au moins en chacun des deux premiers, va
paroistré au commencement de Janvier prochain,
elle se vendra chez M. de
Nully
,
rue saint Jacques :.
& chez M Jombert Quay
des Augustin
Essais & Recherches de Mathématique«Se de Physique
de N4. Parent l'augmentée
d'un troisiéme volume
)
&
d'un tiers au moins en chacun des deux premiers, va
paroistré au commencement de Janvier prochain,
elle se vendra chez M. de
Nully
,
rue saint Jacques :.
& chez M Jombert Quay
des Augustin
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3409
p. 169-171
DEVISES pour les Jettons de l'année 1713. Faites par l'Académie Royale des Inscriptions.
Début :
Thresor Royal. Un Fleuve sur les bords duquel il y [...]
Mots clefs :
Académie royale des inscriptions, Jetons, Devises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DEVISES pour les Jettons de l'année 1713. Faites par l'Académie Royale des Inscriptions.
DEVISES
pour les Jettons de
l'année 1713.
Faites par l'Académie
Royale des Inscriptions.
ThresorRoyal.
Un Fleuve sur les bords
duquel il y a
d'un cossé
un Laurier, & de l'autre
cofté un Olivier avec ces
mots
Utramque fovet.
Il Les PartiesCasuelles.
Des Navires dans un
Port. '-
Hie[eeura q-uies.
L'Extraordinaire des
Guerres.
Le Centaure Nessus
blessé par Hercule.
Longum haud Utabitur fjojiis.
L'Ordinaire des Guerres, oulaMaisonduRoy.
Des Elephants armez
en guerre.
Dantstragem quocumque
mncunt.
La Marine.
Des Tritons sur une
Nuë avec des Nids d'AlClans.
Recreatspes latasereni.
Les Galeres.
Le Dieu Glaucus accompagné des Nereides.
Novum exontur pelago
numen
pour les Jettons de
l'année 1713.
Faites par l'Académie
Royale des Inscriptions.
ThresorRoyal.
Un Fleuve sur les bords
duquel il y a
d'un cossé
un Laurier, & de l'autre
cofté un Olivier avec ces
mots
Utramque fovet.
Il Les PartiesCasuelles.
Des Navires dans un
Port. '-
Hie[eeura q-uies.
L'Extraordinaire des
Guerres.
Le Centaure Nessus
blessé par Hercule.
Longum haud Utabitur fjojiis.
L'Ordinaire des Guerres, oulaMaisonduRoy.
Des Elephants armez
en guerre.
Dantstragem quocumque
mncunt.
La Marine.
Des Tritons sur une
Nuë avec des Nids d'AlClans.
Recreatspes latasereni.
Les Galeres.
Le Dieu Glaucus accompagné des Nereides.
Novum exontur pelago
numen
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Résumé : DEVISES pour les Jettons de l'année 1713. Faites par l'Académie Royale des Inscriptions.
Le document décrit les devises des jetons de 1713 de l'Académie Royale des Inscriptions. Pour le Trésor Royal, la devise est 'Utramque fovet'. Les Parties Casuelles montrent des navires avec 'Hie[eeura q-uies'. L'Extraordinaire des Guerres est illustré par Nessus blessé par Hercule avec 'Longum haud Utabitur fjojiis'. L'Ordinaire des Guerres présente des éléphants armés avec 'Dantstragem quocumque mncunt'. La Marine est représentée par des tritons avec 'Recreatspes latasereni'. Les Galères montrent Glaucus avec 'Novum exontur pelago numen'.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3410
p. 172-178
EPITAPHE d'un Levron qu'on avoit empesché de croistre en luy faisant boire de l'eau de vie.
Début :
Passant Reflechisseur qui vois ce monument, [...]
Mots clefs :
Lévrier, Petite taille, Mort, Nourriture
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITAPHE d'un Levron qu'on avoit empesché de croistre en luy faisant boire de l'eau de vie.
P I T A P H E
d'un Levron qu'on
avoirerapefché de
croistre enluy faisant
boire de l'eaude vie.
PajjrntReflechiff?urqui
vois cemonument,
Dis-moy?puisquel'amour
fut éternellement,
Pourquoy faut- ilquela
xJ nature eaù pointfait d'éternel
amant?
Un petit Chien dontfé~
crisl'aventure,
J'adis d'amourfut un brasier ardent:
Maintenant,chose estrange,
il estfroid comme
glace,
Car il est mort: grand
bien luy faffe
,
Puisse-t'ilestreconfiellé,
C'est-à-dire bien installé
Au dessus du Signe d'Hercule
y Dans le Ciel de la Canicule
:
Helas! combien de pleurs
Amarilhsversa.
Lejourfatalquiltrépassa
Elle auroitmoinspleuré
maint Amant Romanesque,
Qui de bruslantdevient
glacé
Avantque d'estretrépassé.
Feu Levron, quoy quijju
deracegigantesque,
Fit vœu devivre nain 9fn
raison la voicy :
Levriers allonoez, sont
proprespour la chasse,
Maispres des Dames non,
* 1
Levrons en raccourcj,
Nichez au coin du feu
tiennent bien moins de
place,
Cecy confideré, Leruron
voulut refer
Danssapetite taille, en
pria Jupiter,
Jupiterl'exauça
,
biscuit
eS confiture
fiu lieu deJe tourner en
vdine nourriture,
Se convertissoient en amour.
Le Levron temeraire en-
finpourfairecourt,
Sous le jupon desa mais
tresse,
Pour avoir plus chaudse
glissa
,
Sans serupule elle Ij
laissa.
JI estoitsipetit
;
heureuse
petitesse !
S'écria le Levron transporté d'allegresse
0
Si ]efiois Levrier grand
comme mes ayeux,
Pourrois
-
je impunement
promener ma tendresse
Sous ce dosmedelicieux ?
Que je my trouve bien.
Dieux! quelle architecture.
Pour la mieux contempler
Levron leve lesyeux
,
De ce palais jupon la
voute estoit obscure,
Cependant il la prit pour
la voute des deux:
Mais la trouvant voûtée
Trophautpoursaportée,
Alors ilfut fasche d'estre
nési petit-
Je l'ay voulu, dit-il, je
rioseplus m'enplaindre;
Ainsi voyant
les
Cieux
& , n) pouvant atteindre,
Petit Levron mourut d'a-
- mour & de depit.
Si quelquepassants'interesse
jiu sort d'un amant raccourcy
y Passant refiechijJeur, conclus de tout cecyy
Que grandeur en amour
vaut mieux quepetitesse
d'un Levron qu'on
avoirerapefché de
croistre enluy faisant
boire de l'eaude vie.
PajjrntReflechiff?urqui
vois cemonument,
Dis-moy?puisquel'amour
fut éternellement,
Pourquoy faut- ilquela
xJ nature eaù pointfait d'éternel
amant?
Un petit Chien dontfé~
crisl'aventure,
J'adis d'amourfut un brasier ardent:
Maintenant,chose estrange,
il estfroid comme
glace,
Car il est mort: grand
bien luy faffe
,
Puisse-t'ilestreconfiellé,
C'est-à-dire bien installé
Au dessus du Signe d'Hercule
y Dans le Ciel de la Canicule
:
Helas! combien de pleurs
Amarilhsversa.
Lejourfatalquiltrépassa
Elle auroitmoinspleuré
maint Amant Romanesque,
Qui de bruslantdevient
glacé
Avantque d'estretrépassé.
Feu Levron, quoy quijju
deracegigantesque,
Fit vœu devivre nain 9fn
raison la voicy :
Levriers allonoez, sont
proprespour la chasse,
Maispres des Dames non,
* 1
Levrons en raccourcj,
Nichez au coin du feu
tiennent bien moins de
place,
Cecy confideré, Leruron
voulut refer
Danssapetite taille, en
pria Jupiter,
Jupiterl'exauça
,
biscuit
eS confiture
fiu lieu deJe tourner en
vdine nourriture,
Se convertissoient en amour.
Le Levron temeraire en-
finpourfairecourt,
Sous le jupon desa mais
tresse,
Pour avoir plus chaudse
glissa
,
Sans serupule elle Ij
laissa.
JI estoitsipetit
;
heureuse
petitesse !
S'écria le Levron transporté d'allegresse
0
Si ]efiois Levrier grand
comme mes ayeux,
Pourrois
-
je impunement
promener ma tendresse
Sous ce dosmedelicieux ?
Que je my trouve bien.
Dieux! quelle architecture.
Pour la mieux contempler
Levron leve lesyeux
,
De ce palais jupon la
voute estoit obscure,
Cependant il la prit pour
la voute des deux:
Mais la trouvant voûtée
Trophautpoursaportée,
Alors ilfut fasche d'estre
nési petit-
Je l'ay voulu, dit-il, je
rioseplus m'enplaindre;
Ainsi voyant
les
Cieux
& , n) pouvant atteindre,
Petit Levron mourut d'a-
- mour & de depit.
Si quelquepassants'interesse
jiu sort d'un amant raccourcy
y Passant refiechijJeur, conclus de tout cecyy
Que grandeur en amour
vaut mieux quepetitesse
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Résumé : EPITAPHE d'un Levron qu'on avoit empesché de croistre en luy faisant boire de l'eau de vie.
Le texte relate l'histoire de Levron, un petit chien qui, après avoir bu de l'eau-de-vie, exprime le souhait de devenir éternel en amour. Levron, malgré sa race imposante, choisit de vivre en nain. Les levriers sont adaptés à la chasse mais pas aux dames. Les petits levrons, nichés au coin du feu, occupent moins d'espace. Levron prie Jupiter pour se réduire en taille, ce qui lui est accordé. Sa nourriture se transforme alors en amour. Devenu petit, Levron se glisse sous le jupon de sa maîtresse pour avoir plus chaud et se réjouit de sa petite taille. Cependant, en levant les yeux, il prend la voûte du jupon pour celle des cieux et se trouve frustré de ne pouvoir l'atteindre. Il meurt d'amour et de dépit. Le texte conclut que, en amour, la grandeur vaut mieux que la petitesse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3411
p. 179-183
ENIGME.
Début :
Devant moy tous les jours un riche orgueil estalle [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
DEvant
moy tous les
joursun richeorguëil
estalle
Ce qui remplitsi bien la
vanité des cœurs,
Cesuperbe appareilregale
Les jeux amoureux des
grandeurs;
Maisinsensibleauxvains
honneurs
Je me fais distinguer par
des marques royalles,
Et j'aymesme beaucoup
dejceursy
Quisont à mon exemple
intégres f5 loyales.
Moncorps bien qu'unpeu
delicat
y
.A plus de cinquante parties
Admirablement assorties,
Dont .Dontjee puis d'une feule puis sèule,
appaisèr un débat.
J'ay dans tous les pays
haute & basseJustice,
Et puis abolir par tout
Lafraudel'artifice.
Je juge sans beaucoup
1
d'éclat,
Adais on mestime à
si bon
titre
y Et mon bon jugement est
tel
Qujl ness presque point
de mortel
Quine me prenne pour
- arbitre.
L'on voit avecplaisirma
taille belle & jujtey
Et l'on mespriseroit mil
sœur
Si l'on ne luy trouvoit une
mesme hauteur
Millefoisle jour on m'ajufie,
Je mets mesmetousjours
quelque chose de neuf,
Etsuis encet estat aussi
polj qu'un œuf.
Je m'habilletantost de
[Oyt,
Tantost d'or e5 d'argent,
& tantost de coton.
Si l'onveutdeviner mon
nom
Que l'on confidere (jf l'on
vigie
Combien tous les jours on
envoyé
Par le monde d'ajuste-
, mens,
Quand ilschangeroient
de Provinces,
Et mesmequ'ils seroent
destinez pour les
Princes,
Ils porteroient par tout
mon nom ajjeunment
DEvant
moy tous les
joursun richeorguëil
estalle
Ce qui remplitsi bien la
vanité des cœurs,
Cesuperbe appareilregale
Les jeux amoureux des
grandeurs;
Maisinsensibleauxvains
honneurs
Je me fais distinguer par
des marques royalles,
Et j'aymesme beaucoup
dejceursy
Quisont à mon exemple
intégres f5 loyales.
Moncorps bien qu'unpeu
delicat
y
.A plus de cinquante parties
Admirablement assorties,
Dont .Dontjee puis d'une feule puis sèule,
appaisèr un débat.
J'ay dans tous les pays
haute & basseJustice,
Et puis abolir par tout
Lafraudel'artifice.
Je juge sans beaucoup
1
d'éclat,
Adais on mestime à
si bon
titre
y Et mon bon jugement est
tel
Qujl ness presque point
de mortel
Quine me prenne pour
- arbitre.
L'on voit avecplaisirma
taille belle & jujtey
Et l'on mespriseroit mil
sœur
Si l'on ne luy trouvoit une
mesme hauteur
Millefoisle jour on m'ajufie,
Je mets mesmetousjours
quelque chose de neuf,
Etsuis encet estat aussi
polj qu'un œuf.
Je m'habilletantost de
[Oyt,
Tantost d'or e5 d'argent,
& tantost de coton.
Si l'onveutdeviner mon
nom
Que l'on confidere (jf l'on
vigie
Combien tous les jours on
envoyé
Par le monde d'ajuste-
, mens,
Quand ilschangeroient
de Provinces,
Et mesmequ'ils seroent
destinez pour les
Princes,
Ils porteroient par tout
mon nom ajjeunment
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3412
p. 184-211
AVANTURE Tragi-comique, écrite par un Suisse de Soleure.
Début :
Ces jours-cy dans notre Ville Capitale, est mort de [...]
Mots clefs :
Mort de chagrin, Veuve, Amour, Suisse, Brutal, Vieillard, Épouser, Venger, Goutte, Billet, Pistolet, Disputer, Rage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE Tragi-comique, écrite par un Suisse de Soleure.
A VA NT U R E
Tragi-comique, écrite
par un Suisede SoImre.
CEsjours-cy dans nostreVille Capitale,est mort
de chagrin un homme de
quatre-vingt huit ans,
voicy l'avanture qui lui
causa l'an passé un fond
de melancolie, où il n'a
pû resister, quoy qu'avec
l'âge on doiveavoir acquis la force de l'esprit,
par
par habitude de surmonter les chagrins, & sur
tout ceux de l'amour;
cest pourtant un chagrin
d'amour, qui joint à quatre-vingt huit années, a
fait perdre patience
,,
Be
vie, àundes plus braves
Suisses de nos Cantons.
Voicyl'origine de ce
malheur.
Une Veuve François
estimée de tous nous autres pour sa rare, bonne
conduite & vertu, avoit
chez elle quantité de gens
d'esprit
,
de l'un & de
l'autre sexe
,comme il en
est beaucoup chez nous.
quoi qu'en dire les sots
cette Veuve approchoit
vers les trente ans,c'est
jeunesse encore en nos
pays, non comme en
France; en effet cette Veuvebrilloit tellement, que personne ne
pouvoit s'empescher de.
l'aimer, & elle menageoit tous ces
amours là
pour faire revivre la fortune
,
morte pour elle
avec feu son mary; entre
tous ceux qui l'aimoient
il n'en estoit que trois qui
eussent pour but le mariage, & tous les autres
qui avoient des veuës je
ne sçay quelles, furent
congediez
,
par cette
vertueuse Veuve.
Voici donc les trois restants. Le premier c'estoit
un jeune homme fait à
peindre, &C d'un esprit
aimable plein de raison,
maisn'ayant point de
bien, non plus que la
Veuve; ilsavoient resolu
tous deux de ne se plus,
voir, tous les jours ilsse
disoient adieu pour jamais
,
& le lendemain,
c'estoit à
recommencer~
maisle second amant qui,
estoit nostre homme de.
quatre-vingt tant d'années voulut un jour que.
leur adieu ne recomençast.
plus;& cela fut resolu.
fermement en sa presence, car il estoit revesche.
& brutal, ce vieil amant
resta seul à la Veuve pendant quelque temps, il
ne tenoitquasià rien qu'il
n'épousast, il n'attendoit
pourfaire la nopce que
quelqu'un de ses bons
jours où la goute & la
gravelle lui donnoient du
relasche, &. il lui venoit
presque tous les mois,
quelqu'un de ces bons.
jours où il souffoit;
moins
,
c'est ce qu'il attendoit pour Ce donner la
consolation du mariage.
Un autre Vieillard, à
peu prés du mesme âge,4
mais qui ne pouvoit plus
marcher, & qui se faisoit
porter tous les jours dans
l'Egliseen chaise à gouteux
,
y
avoit veu cette
belle personne
,
& en devint encore plus amoureux que n'estoitl'autre,
celuy-cy voyoit quelquefois le jeune hOlnlne, il
s'adressa à lui, le priant,
comme il connoissoit cete Veuve,d'obtenird'elle
qu'ill'allât visiter en chaise, & qu'elle permit que
sa chaise entrait jusques
danssachambre,pourl'inconvenient de ce qu'il
souffroit, & des cris qu'il
faisoit quand il l'enfalloit
tirer; cette proposition
fut accompagnée d'un
offre deviiilyt mille écus
d'abord à la Veuve, pour
souffrir l'incommodité de
cette visite, &C condition
offerte de luy livrer les
vingt mille écus francs,
si l'ayant veuë, il ne jugeoit par convenable de
l'épouser, mais que sielle
luy convenoit., ilvouloit
au lieu des vingt mille
écus, lui donner tout Ton
bien par un contrat de
mariage.
Cette proposition rendit attentif ce jeune
Amant,d'abord le desir
de se vanger du vieux
DON-
brutal qui l'avoitcbaftè
d'auprès de sa Maistresse
,
luy fit escouter ce rivalcy, & deplus, il vit un
avantage seur, pour celle
qu'il aimoit
)
il alla d'abord luy faire la proposition
,
à quoy elle respondit aprèsavoir un peu rêvé : mon Dieu que de
Vieillards; à quoy repartit lejeune,béc'est tant
mieux, jesouhaite que
celuy-cy vive long-temps
avec vous, maisenfin de
compte, vousJèreZj ricke:
la Veuve ne répondit
qu'en soupirant,elleregarda le jeune hoxnnjc^
& après un silence fort
tendre elle dit seulement,
hé bien faites venir le
Gouteuxenchaise.
Le jeune Amant fut
trouver le Gouteuxqu'il
réjouir fort par la bonne
nouvelle, laVeuve avoit
"- dit à sa servante unique,
de faire monter une chaise qui viendroit lavoir
cette aprèsmidy. Notez
que l'autre vieux Amant
n'estoit point venu depuis quelques jours,retenu au lit par gotfte&C
gravelle; maiss'enennuyant
,
il se fit, empaqueter chaudement dans
une chaise
,
& porter
chez samaistresse qui le
sçavoit au lit, &voulant
la surprendre agréablement parcettevisite inopinée fitouvrirla porté
d'en bas. dont il avoit le
passe-par-tout
,
& sans
estre veu dela servante
qui estoit dans sa chambre en haut, il entra tout
brandi jusqu'auprés du
feu de la Veuve où elle
revassoit aux vingt mille
écus de l'autre gouteux.
- Dans sa surprise la
Veuve (e levé en sursaut
de son fauteuil, & fait
des compliments à celuicy tels qu'elle les croyoit
faire à l'autre, jusqu'à ce
que s'appercevant de sa
mpric, elle se troubla.
Le bonhomme brutal aurait pris ce compliment
pour resverie, ayant veu
en entrant la Veuve comme endormie prés de son
feu. Mais le second gouteux dans la féconde chaise suivoit de prés, ayant
trouvé la porte ouverte,
ses porteurs en quatre enjambéesl'eurenttransporté dans la chambre. Enfin les deux chaises se
trouverent placées aux.
costez dela cheminée, &c
---.k Veuve
au milieu, les
porteurs évadez elle resta
entre ces deux vieillards.
Lorsaussi embarasséeque
le fut jadisSusanne, le premierprétendant brutal Se
emporté commença la
querelle, comme il n'avoit que la langue de libre aussi s'en servit
-
il de
merveilles, Se conclut
par des reproches, accusant la Veuve d'inconstance & d'ingratitude,
envers un amant premier
en date, dont elle trahiffoit l'amour. Il n'est point
tquçftion
,
reprit l'autre,
qui estoitpluscensé,ny
d'amour, ny de primauté
en date,ny d'inconstance,
avec de vieux gouteux
comme nous, & vous
,
avez tort de mettre vostre amour en ligne de
comptesiln'y a qu'une
chose à sçavoir, & qu'un
mot qui serve
3
j'apporte
vingt mille escus pour
ma premiere visite ,en
avez vous là trente? elle
vous preferera, & je ne
m'en plaindray point,
qu'elle me
-
congedie.
L'autre ne répondit à cela
qu'en appellant ses porteurs )
ôc menaçant furieusementsonrival, &l
jurant qu'il auroit de ses
nouvelles avant le soir.
On le remporta, Se l'autre après une visite trés
longue, promit d'époufer le lcpdenlain, mais
en arrivant chez luy le
[air, il trouva un billet
du brutal, qui luy escrivoit que la rage l'avoit
gueri de la goute, &C
qu'il avoit des pieds pour
aller hors les portes de la
Ville, &C une main pour
se battre,& qu'il ne manquait pas de sy trouver
dés la pointe du jour:
celuy-cy luy manda qu'il
n'avoir qu'une main, &
point de jambes
,
mais
qu'il vint le voir, ou qu'il
l'attendist chez luy, &C
qu'ils conviendraient de.
la forme du combat, l'autre y
vint une heure aprés.
Le plus raisonnable des
deux dit au brutal que
n'étant point en estat de
tirer l'espée ,ilne doutoit point qu'il ne consentist à se battre au pistolet.
Ils convinrent pour cela
que sous prétexte d'aller
prendre l'air,ils se feroient porter l'un & l'autre dans une maison de
campagne fort proche de
la Ville, & qu'ils emprunterent à un de leurs
amis sans luy dire pourquoy;ils se firent dresser
deux lits dans la mesme
chambre,& après y
avoir
couché la premiere nuit
fort tranquilles, ils foupercnt le soir ensemble
,
se
firent coucher par leurs
valets qui se retirerent ensuite, &C le lendemain htost que le jour fut assez
grand pour ce qu'ils
avoient à faire, ils s'accommoderent & se cantonnerent chacun sur son
lit ,& tinrent chacun
deux pistolets en évidence, à condition de les tirer alternativement. Ce
fut une cérémonie un peu
longue à qui tireroit le
premier, le brutal commença& manqua le premier coup, l'autre tira cC
manqua aussi le lien,
maisle brutal recommença & perça la poitrine à
l'autre; alors voyant celuy cy qui estoit fort mal,
illuy dit:tu ne feras plus
en estat de me disputer
ma belle Veuve. Ce dernier mot redoublant la jalousie du blessé,iltire (on
second coup, qui blessa
l'autreau bras, pendant
ce combat les valets accoururent aux coups, &
le brutal bravant tousjours l'autre sur ce qu'il
auroit la Veuve; celuycy demanda une plume
& de l'ancre; & pendant
qu'on alloitquérir du secoursil écrivit quelques
lignes & fit cacheter le
billetpar un valet affidé,
à qui il recommanda de
le donnerà la Veuve. Le
brutal cependant continuoit ses bravades, vous
faites bien luy dit-il, de
luy escrire un tendre
adieu, car je la possederay bien-tost. Une heure
aprés
,
le blessé à mort
mourut, les valets cache-
rent ce duel, ils estoient
seuls dans la maison, on
emporta le brutal chez
luy, & on fit croire que
l'autre s'estoit tué luymesme.
Quelques jours après
la Veuveayant receu le
billet, & le jeune homme
l'estantallé trouver pour
se plaindre avec elle de ce
que le riche vieillard la
devant espouser le lendemain
,
estoit mort trop
tost de quelques jours, le
brutal victorieux se fit
porter chez elle, estant
beaucoup mieux & se
voyant en estat de jouïr
du fruit de sa victoire ; en
arrivant il fulmina d'abord contre la Veuve &c
contre le jeune homme
à qui la jalousie luy fit
dire mille injures, mais
la Veuveluirépondit
tranquillementqu'ilavoit
eu tort d'insulter celuy
qu'il avoit tué, &quele
mourant justement irrité
avoit
avoit voulu du moins en
expirant luy oster les
moyens de triompher de
lui après sa mort en possedant sa maistresse, &C
qu'illui avoit envoyé un
billet qui estoit un testament par lequel il lui laissoit tout son bien, à elle
Se au jeune homme,à
condition qu'ils s'espouferoient, & qu'ainsi il
n'avoir qu'à se faire reporter chez lui. Jugez
qu'elle fut la rage de nos-
tre brutal, elle finit par
un appel à coup de pistolet qu'il fit au jeune hom- -
me,quiluidit qu'il lui
prefteroit volontiers le
colet l'espée à la main.
Levieuxappellants'écria
qu'iln'estoit pas en estat
de mettre l'espée à la
main, ne pouvant se tenir
sur les jambes, Se que la
partie n'estoit pas esgale;
puisque - vous voulez de
l'égalité répliqua la jeune
homme, attendez donc
que j'aye quatre-vingt
ans, & les goutes
,
car de
risquer à présent ma vie
contre la vostre
3
ce seroit
joiier trente contre un.
Tragi-comique, écrite
par un Suisede SoImre.
CEsjours-cy dans nostreVille Capitale,est mort
de chagrin un homme de
quatre-vingt huit ans,
voicy l'avanture qui lui
causa l'an passé un fond
de melancolie, où il n'a
pû resister, quoy qu'avec
l'âge on doiveavoir acquis la force de l'esprit,
par
par habitude de surmonter les chagrins, & sur
tout ceux de l'amour;
cest pourtant un chagrin
d'amour, qui joint à quatre-vingt huit années, a
fait perdre patience
,,
Be
vie, àundes plus braves
Suisses de nos Cantons.
Voicyl'origine de ce
malheur.
Une Veuve François
estimée de tous nous autres pour sa rare, bonne
conduite & vertu, avoit
chez elle quantité de gens
d'esprit
,
de l'un & de
l'autre sexe
,comme il en
est beaucoup chez nous.
quoi qu'en dire les sots
cette Veuve approchoit
vers les trente ans,c'est
jeunesse encore en nos
pays, non comme en
France; en effet cette Veuvebrilloit tellement, que personne ne
pouvoit s'empescher de.
l'aimer, & elle menageoit tous ces
amours là
pour faire revivre la fortune
,
morte pour elle
avec feu son mary; entre
tous ceux qui l'aimoient
il n'en estoit que trois qui
eussent pour but le mariage, & tous les autres
qui avoient des veuës je
ne sçay quelles, furent
congediez
,
par cette
vertueuse Veuve.
Voici donc les trois restants. Le premier c'estoit
un jeune homme fait à
peindre, &C d'un esprit
aimable plein de raison,
maisn'ayant point de
bien, non plus que la
Veuve; ilsavoient resolu
tous deux de ne se plus,
voir, tous les jours ilsse
disoient adieu pour jamais
,
& le lendemain,
c'estoit à
recommencer~
maisle second amant qui,
estoit nostre homme de.
quatre-vingt tant d'années voulut un jour que.
leur adieu ne recomençast.
plus;& cela fut resolu.
fermement en sa presence, car il estoit revesche.
& brutal, ce vieil amant
resta seul à la Veuve pendant quelque temps, il
ne tenoitquasià rien qu'il
n'épousast, il n'attendoit
pourfaire la nopce que
quelqu'un de ses bons
jours où la goute & la
gravelle lui donnoient du
relasche, &. il lui venoit
presque tous les mois,
quelqu'un de ces bons.
jours où il souffoit;
moins
,
c'est ce qu'il attendoit pour Ce donner la
consolation du mariage.
Un autre Vieillard, à
peu prés du mesme âge,4
mais qui ne pouvoit plus
marcher, & qui se faisoit
porter tous les jours dans
l'Egliseen chaise à gouteux
,
y
avoit veu cette
belle personne
,
& en devint encore plus amoureux que n'estoitl'autre,
celuy-cy voyoit quelquefois le jeune hOlnlne, il
s'adressa à lui, le priant,
comme il connoissoit cete Veuve,d'obtenird'elle
qu'ill'allât visiter en chaise, & qu'elle permit que
sa chaise entrait jusques
danssachambre,pourl'inconvenient de ce qu'il
souffroit, & des cris qu'il
faisoit quand il l'enfalloit
tirer; cette proposition
fut accompagnée d'un
offre deviiilyt mille écus
d'abord à la Veuve, pour
souffrir l'incommodité de
cette visite, &C condition
offerte de luy livrer les
vingt mille écus francs,
si l'ayant veuë, il ne jugeoit par convenable de
l'épouser, mais que sielle
luy convenoit., ilvouloit
au lieu des vingt mille
écus, lui donner tout Ton
bien par un contrat de
mariage.
Cette proposition rendit attentif ce jeune
Amant,d'abord le desir
de se vanger du vieux
DON-
brutal qui l'avoitcbaftè
d'auprès de sa Maistresse
,
luy fit escouter ce rivalcy, & deplus, il vit un
avantage seur, pour celle
qu'il aimoit
)
il alla d'abord luy faire la proposition
,
à quoy elle respondit aprèsavoir un peu rêvé : mon Dieu que de
Vieillards; à quoy repartit lejeune,béc'est tant
mieux, jesouhaite que
celuy-cy vive long-temps
avec vous, maisenfin de
compte, vousJèreZj ricke:
la Veuve ne répondit
qu'en soupirant,elleregarda le jeune hoxnnjc^
& après un silence fort
tendre elle dit seulement,
hé bien faites venir le
Gouteuxenchaise.
Le jeune Amant fut
trouver le Gouteuxqu'il
réjouir fort par la bonne
nouvelle, laVeuve avoit
"- dit à sa servante unique,
de faire monter une chaise qui viendroit lavoir
cette aprèsmidy. Notez
que l'autre vieux Amant
n'estoit point venu depuis quelques jours,retenu au lit par gotfte&C
gravelle; maiss'enennuyant
,
il se fit, empaqueter chaudement dans
une chaise
,
& porter
chez samaistresse qui le
sçavoit au lit, &voulant
la surprendre agréablement parcettevisite inopinée fitouvrirla porté
d'en bas. dont il avoit le
passe-par-tout
,
& sans
estre veu dela servante
qui estoit dans sa chambre en haut, il entra tout
brandi jusqu'auprés du
feu de la Veuve où elle
revassoit aux vingt mille
écus de l'autre gouteux.
- Dans sa surprise la
Veuve (e levé en sursaut
de son fauteuil, & fait
des compliments à celuicy tels qu'elle les croyoit
faire à l'autre, jusqu'à ce
que s'appercevant de sa
mpric, elle se troubla.
Le bonhomme brutal aurait pris ce compliment
pour resverie, ayant veu
en entrant la Veuve comme endormie prés de son
feu. Mais le second gouteux dans la féconde chaise suivoit de prés, ayant
trouvé la porte ouverte,
ses porteurs en quatre enjambéesl'eurenttransporté dans la chambre. Enfin les deux chaises se
trouverent placées aux.
costez dela cheminée, &c
---.k Veuve
au milieu, les
porteurs évadez elle resta
entre ces deux vieillards.
Lorsaussi embarasséeque
le fut jadisSusanne, le premierprétendant brutal Se
emporté commença la
querelle, comme il n'avoit que la langue de libre aussi s'en servit
-
il de
merveilles, Se conclut
par des reproches, accusant la Veuve d'inconstance & d'ingratitude,
envers un amant premier
en date, dont elle trahiffoit l'amour. Il n'est point
tquçftion
,
reprit l'autre,
qui estoitpluscensé,ny
d'amour, ny de primauté
en date,ny d'inconstance,
avec de vieux gouteux
comme nous, & vous
,
avez tort de mettre vostre amour en ligne de
comptesiln'y a qu'une
chose à sçavoir, & qu'un
mot qui serve
3
j'apporte
vingt mille escus pour
ma premiere visite ,en
avez vous là trente? elle
vous preferera, & je ne
m'en plaindray point,
qu'elle me
-
congedie.
L'autre ne répondit à cela
qu'en appellant ses porteurs )
ôc menaçant furieusementsonrival, &l
jurant qu'il auroit de ses
nouvelles avant le soir.
On le remporta, Se l'autre après une visite trés
longue, promit d'époufer le lcpdenlain, mais
en arrivant chez luy le
[air, il trouva un billet
du brutal, qui luy escrivoit que la rage l'avoit
gueri de la goute, &C
qu'il avoit des pieds pour
aller hors les portes de la
Ville, &C une main pour
se battre,& qu'il ne manquait pas de sy trouver
dés la pointe du jour:
celuy-cy luy manda qu'il
n'avoir qu'une main, &
point de jambes
,
mais
qu'il vint le voir, ou qu'il
l'attendist chez luy, &C
qu'ils conviendraient de.
la forme du combat, l'autre y
vint une heure aprés.
Le plus raisonnable des
deux dit au brutal que
n'étant point en estat de
tirer l'espée ,ilne doutoit point qu'il ne consentist à se battre au pistolet.
Ils convinrent pour cela
que sous prétexte d'aller
prendre l'air,ils se feroient porter l'un & l'autre dans une maison de
campagne fort proche de
la Ville, & qu'ils emprunterent à un de leurs
amis sans luy dire pourquoy;ils se firent dresser
deux lits dans la mesme
chambre,& après y
avoir
couché la premiere nuit
fort tranquilles, ils foupercnt le soir ensemble
,
se
firent coucher par leurs
valets qui se retirerent ensuite, &C le lendemain htost que le jour fut assez
grand pour ce qu'ils
avoient à faire, ils s'accommoderent & se cantonnerent chacun sur son
lit ,& tinrent chacun
deux pistolets en évidence, à condition de les tirer alternativement. Ce
fut une cérémonie un peu
longue à qui tireroit le
premier, le brutal commença& manqua le premier coup, l'autre tira cC
manqua aussi le lien,
maisle brutal recommença & perça la poitrine à
l'autre; alors voyant celuy cy qui estoit fort mal,
illuy dit:tu ne feras plus
en estat de me disputer
ma belle Veuve. Ce dernier mot redoublant la jalousie du blessé,iltire (on
second coup, qui blessa
l'autreau bras, pendant
ce combat les valets accoururent aux coups, &
le brutal bravant tousjours l'autre sur ce qu'il
auroit la Veuve; celuycy demanda une plume
& de l'ancre; & pendant
qu'on alloitquérir du secoursil écrivit quelques
lignes & fit cacheter le
billetpar un valet affidé,
à qui il recommanda de
le donnerà la Veuve. Le
brutal cependant continuoit ses bravades, vous
faites bien luy dit-il, de
luy escrire un tendre
adieu, car je la possederay bien-tost. Une heure
aprés
,
le blessé à mort
mourut, les valets cache-
rent ce duel, ils estoient
seuls dans la maison, on
emporta le brutal chez
luy, & on fit croire que
l'autre s'estoit tué luymesme.
Quelques jours après
la Veuveayant receu le
billet, & le jeune homme
l'estantallé trouver pour
se plaindre avec elle de ce
que le riche vieillard la
devant espouser le lendemain
,
estoit mort trop
tost de quelques jours, le
brutal victorieux se fit
porter chez elle, estant
beaucoup mieux & se
voyant en estat de jouïr
du fruit de sa victoire ; en
arrivant il fulmina d'abord contre la Veuve &c
contre le jeune homme
à qui la jalousie luy fit
dire mille injures, mais
la Veuveluirépondit
tranquillementqu'ilavoit
eu tort d'insulter celuy
qu'il avoit tué, &quele
mourant justement irrité
avoit
avoit voulu du moins en
expirant luy oster les
moyens de triompher de
lui après sa mort en possedant sa maistresse, &C
qu'illui avoit envoyé un
billet qui estoit un testament par lequel il lui laissoit tout son bien, à elle
Se au jeune homme,à
condition qu'ils s'espouferoient, & qu'ainsi il
n'avoir qu'à se faire reporter chez lui. Jugez
qu'elle fut la rage de nos-
tre brutal, elle finit par
un appel à coup de pistolet qu'il fit au jeune hom- -
me,quiluidit qu'il lui
prefteroit volontiers le
colet l'espée à la main.
Levieuxappellants'écria
qu'iln'estoit pas en estat
de mettre l'espée à la
main, ne pouvant se tenir
sur les jambes, Se que la
partie n'estoit pas esgale;
puisque - vous voulez de
l'égalité répliqua la jeune
homme, attendez donc
que j'aye quatre-vingt
ans, & les goutes
,
car de
risquer à présent ma vie
contre la vostre
3
ce seroit
joiier trente contre un.
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Résumé : AVANTURE Tragi-comique, écrite par un Suisse de Soleure.
Le texte décrit une tragi-comédie écrite par un Suisse nommé SoImre. L'intrigue commence avec la mort d'un homme suisse de 88 ans, victime d'un chagrin d'amour. Cet homme était épris d'une veuve française, âgée d'environ 30 ans, respectée pour sa vertu et sa bonne conduite. Plusieurs hommes souhaitaient l'épouser, notamment un jeune homme sans fortune, l'homme de 88 ans, et un autre vieillard impotent. Le vieillard impotent proposa à la veuve de lui rendre visite en chaise à porteurs et offrit une somme d'argent pour obtenir sa main. Le jeune homme, jaloux du vieillard brutal qui l'avait chassé, accepta la proposition du vieillard impotent. Ce dernier se fit porter chez la veuve, mais le vieillard brutal, se croyant invité, arriva également. Une querelle éclata entre les deux vieillards, chacun accusant la veuve d'inconstance. Le vieillard impotent proposa un duel au pistolet, auquel le vieillard brutal accepta. Lors du duel, le vieillard brutal blessa mortellement son rival. Avant de mourir, le vieillard impotent écrivit un testament laissant toute sa fortune à la veuve et au jeune homme, à condition qu'ils se marient. Le vieillard brutal, furieux, défia le jeune homme en duel, mais ce dernier refusa, arguant que la partie n'était pas égale.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3413
p. 211-213
RECEPTION faite à Monsieur le Duc, à son arrivée aux Estats de Bourgogne.
Début :
LE dix huitiéme Novembre Monsieur le Duc arriva à Dijon [...]
Mots clefs :
Réception, États de Bourgogne, Duc
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RECEPTION faite à Monsieur le Duc, à son arrivée aux Estats de Bourgogne.
RECEPTION
faite à Monsieur le
le Duc, à son arrivée
aux Estats de Bourgogne.
LE dix huitiéme Novembre Monsieur le Duc arriva à Dijon pour prendre
possession de son Gouver-
xicmenc de la Bourgogne,
& pour tenir les Estats de
la Province. Il y eut à son
entrée deux mille hommes
fous les armes, il fut harangué par Monsieur l'Evesque d'Autun à la teste
du Clergé, & comme estant
Président né des Estats,
par Monsieur le Président
de Magieu à la teste du Parlement, en l'absence de
Monsieur Bouchu premier
Président
,
par Monsieur
Rigolet premier Président
de la Chambre des Comptes, &parMonsieur dela
Botte Maire perpetuel de
Dijon. Pendant le sejour
que S. A. S. a
fait en cette
ville jusqu'au quinze de ce
mois de Décembre qu'Elle
en est partie. Il y aeu plusieursbals & plusieurs repas magnifiques chez Moniieur l'Intendant, & à l'Hostel de Ville, jeux, concerts & Comedies & l'on
n'a rien negligé pour diverrir le Prince qui a paru
tres satisfait
faite à Monsieur le
le Duc, à son arrivée
aux Estats de Bourgogne.
LE dix huitiéme Novembre Monsieur le Duc arriva à Dijon pour prendre
possession de son Gouver-
xicmenc de la Bourgogne,
& pour tenir les Estats de
la Province. Il y eut à son
entrée deux mille hommes
fous les armes, il fut harangué par Monsieur l'Evesque d'Autun à la teste
du Clergé, & comme estant
Président né des Estats,
par Monsieur le Président
de Magieu à la teste du Parlement, en l'absence de
Monsieur Bouchu premier
Président
,
par Monsieur
Rigolet premier Président
de la Chambre des Comptes, &parMonsieur dela
Botte Maire perpetuel de
Dijon. Pendant le sejour
que S. A. S. a
fait en cette
ville jusqu'au quinze de ce
mois de Décembre qu'Elle
en est partie. Il y aeu plusieursbals & plusieurs repas magnifiques chez Moniieur l'Intendant, & à l'Hostel de Ville, jeux, concerts & Comedies & l'on
n'a rien negligé pour diverrir le Prince qui a paru
tres satisfait
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Résumé : RECEPTION faite à Monsieur le Duc, à son arrivée aux Estats de Bourgogne.
Du 18 novembre au 15 décembre, le Duc séjourna à Dijon pour prendre possession de son gouvernement de Bourgogne et tenir les États de la province. Il fut accueilli par des dignitaires locaux et divers événements furent organisés pour le divertir, incluant des bals, des repas, des jeux, des concerts et des comédies. Le Duc exprima sa satisfaction.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3414
p. 214-216
MORTS.
Début :
La mort enleva le Samedy dix septiéme Decembre 1712. Monsieur [...]
Mots clefs :
Duc de Sully, Béthune, Lasteyras
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
M 0 R T S.
LA
mort enleva le Samedy dixseptiéme Décembre
1712. Monsieur de Lasteyras Capitaine Gouverneur
du Palais & Maison Royalle de saint Cloud, qui avoit l'honneur d'estre estime du Roy, aimé de Monsieur
,ôc consideré de Monsieur, le Duc dOrléans, à
cause de son zele, de son
desinteressement & de sa
vertu, il avoit soixante &
sept ans. Il est mort d'une
blessureà lachasse,où deux
grains de plomb ramez qui
s'écarterent, le frapperent
dans le ventre quoy qu'esloigne de plus de cent pas.
SonAltesse Royalle agréa
aussi-tost que le fils du deffunt profitast de la survivance accordée en 1706.
Messire Maximilien Pierre-François.Nicolas, de
Bethune
,
Duc de Sully,
Pair de France, Prince
Souverain d'Enrichemont.
& de Boisbelle, Marquis
de Conty, Comte de Gien,
Vicomte de Meaux, Breteüil, &c. Gouverneur des
Villes & Chasteaux de Gien
& Mantes, Lieutenant General du pays Vexin, mourut le vingt
-
quatre Decembre 1712. âgédequarante- huit ans sans 1ai(Ter
de posteritéde Dame Magdelaine Armande du Camboust,fille de feu Messire
Armand du Cambouft Duc
de Coislin. - -
Parfa mort Messire Maximilien Henry deBethune son Frere
,
connu fous
le nom de Chevalier de
Sully devient Duc de
Sully, Pair de Franc
LA
mort enleva le Samedy dixseptiéme Décembre
1712. Monsieur de Lasteyras Capitaine Gouverneur
du Palais & Maison Royalle de saint Cloud, qui avoit l'honneur d'estre estime du Roy, aimé de Monsieur
,ôc consideré de Monsieur, le Duc dOrléans, à
cause de son zele, de son
desinteressement & de sa
vertu, il avoit soixante &
sept ans. Il est mort d'une
blessureà lachasse,où deux
grains de plomb ramez qui
s'écarterent, le frapperent
dans le ventre quoy qu'esloigne de plus de cent pas.
SonAltesse Royalle agréa
aussi-tost que le fils du deffunt profitast de la survivance accordée en 1706.
Messire Maximilien Pierre-François.Nicolas, de
Bethune
,
Duc de Sully,
Pair de France, Prince
Souverain d'Enrichemont.
& de Boisbelle, Marquis
de Conty, Comte de Gien,
Vicomte de Meaux, Breteüil, &c. Gouverneur des
Villes & Chasteaux de Gien
& Mantes, Lieutenant General du pays Vexin, mourut le vingt
-
quatre Decembre 1712. âgédequarante- huit ans sans 1ai(Ter
de posteritéde Dame Magdelaine Armande du Camboust,fille de feu Messire
Armand du Cambouft Duc
de Coislin. - -
Parfa mort Messire Maximilien Henry deBethune son Frere
,
connu fous
le nom de Chevalier de
Sully devient Duc de
Sully, Pair de Franc
Fermer
Résumé : MORTS.
En décembre 1712, deux personnalités notables sont décédées. Le 17 décembre, Monsieur de Lasteyras, Capitaine Gouverneur du Palais et Maison Royale de Saint-Cloud, est mort à l'âge de 67 ans. Respecté pour son zèle, son désintéressement et sa vertu, il a été apprécié du roi, de Monsieur et du Duc d'Orléans. Sa mort est survenue à la suite d'une blessure à la chasse, causée par deux grains de plomb au ventre. Son fils a hérité de la survivance accordée en 1706. Le 24 décembre, Messire Maximilien Pierre-François-Nicolas de Béthune, Duc de Sully, Pair de France, est décédé à 48 ans sans descendance. Son frère, Messire Maximilien Henry de Béthune, connu sous le nom de Chevalier de Sully, a hérité du titre de Duc de Sully et du statut de Pair de France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3415
p. 217
DON DU ROY.
Début :
Le Roy a donné le Gouvernement de Guyenne vacant par [...]
Mots clefs :
Gouvernement de Guyenne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DON DU ROY.
DON DV ROY.
LERoya donné le Gouvernement de Guyenne vacant par la mort de Monsieur le Duc de ChevreuCe, à Monsieur le Comte
d'Eu, second fils de Monsieur le Duc du Maine.
LERoya donné le Gouvernement de Guyenne vacant par la mort de Monsieur le Duc de ChevreuCe, à Monsieur le Comte
d'Eu, second fils de Monsieur le Duc du Maine.
Fermer
3416
p. 217-223
LIVRE NOUVEAU.
Début :
On vient de donner au Public le premier Volume d'un [...]
Mots clefs :
Ouvrage périodique, Livre nouveau, Calendrier historique, Almanach, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU.
LIVRE NOUVEAU.
On vient de donner au
Public le premier Volume
d'un Ouvrage periodique
trés-curieux & tres-utile.
Le titre de cet Ouvrage est
Kalendrier historique ou Almanach pour l'année 1712. contenant, par ordre de date
3
les
évenemens les plus remarquables, arrivez dans tous les Estats & Empires du monde
pendantl'année 1712. Avec
l'Extrait du prononcé des EJiu;, Declarations & Arrests
publiez dans la mesme année
,
un Volume in 8°.
L'Autheur decet Ouvrage ne se ren ferme point
dans les étroites bornes de
quelques évenelllcns particuliers, maisil comprend
fous le mot d'évenemens
les mouvemens de Troupes
que les Princes arment
pour la deffense de leurs interefts
)
les Batailles, les
Sieges, les Prises deVille,
les Conferences tenuës
pour le bien des Estats de
l'Europe
,
& autres assemblées faites pour differens
sujets. Les Audiences accordées aux Ministres envoyez
prés des Testes couronnées; la Naissance
,
les
Mariages & la mort des
Princes, & Princesses, Seigneurs
,
Dames & autres
personnesillustres. Les
promotions aux charges&
dignitez Ecclesiastiques 3
civiles & militaires
,
& enfin tous autres faitsservans à l'histoiredenostretemps.
A ces faits l'Auteur a joint
un Extrait du prononcé
des Edits, Declarations &
Arrests du Conseil & des
autres Cours Souveraines.
Personne ne peut disconvenir, & on éprouve tous
les jours dans la conversation
,
que quoyque toutes
Les circonstances de ces évenemens soient encore
presentes à l'idée, on ne
peut cependant que tresrarement citer dans quel
jour tel &tel évenement
est arrivé.
C'est en vûë de rendre
un service agréable au public que l'on luy donnera
tous les six mois un volume de cet Ouvrage, qui
par le secours d'une Table
Alphabetique des évenemens, que l'on joindra à
chacun de ces volumes, fera un moyen sur & facile
de serappeller cette circonstance si agréable de l'histoire
,
dont on veut tou-
jours estre instruit
,
qui échape si souvent de la memoire, c'est-à-dire, la date
des faits.
Cet Ouvrage se vend
chez Delaunay, Libraire,
ruë Saint Jacques à la ville
de Rome;Prud -Homme,
Libraire, en la grande salle duEalais ,à la BonneFoy couronnée, & chez
Rondet
,
Imprimeur Libraire
»
ruë de la Harpe,
à la longue Allée.
Le prix de chaque volumeestde vingt-cinq sols
broché, trente sols relié
en parchemin & trentecinq foIs relié en veau.
On vient de donner au
Public le premier Volume
d'un Ouvrage periodique
trés-curieux & tres-utile.
Le titre de cet Ouvrage est
Kalendrier historique ou Almanach pour l'année 1712. contenant, par ordre de date
3
les
évenemens les plus remarquables, arrivez dans tous les Estats & Empires du monde
pendantl'année 1712. Avec
l'Extrait du prononcé des EJiu;, Declarations & Arrests
publiez dans la mesme année
,
un Volume in 8°.
L'Autheur decet Ouvrage ne se ren ferme point
dans les étroites bornes de
quelques évenelllcns particuliers, maisil comprend
fous le mot d'évenemens
les mouvemens de Troupes
que les Princes arment
pour la deffense de leurs interefts
)
les Batailles, les
Sieges, les Prises deVille,
les Conferences tenuës
pour le bien des Estats de
l'Europe
,
& autres assemblées faites pour differens
sujets. Les Audiences accordées aux Ministres envoyez
prés des Testes couronnées; la Naissance
,
les
Mariages & la mort des
Princes, & Princesses, Seigneurs
,
Dames & autres
personnesillustres. Les
promotions aux charges&
dignitez Ecclesiastiques 3
civiles & militaires
,
& enfin tous autres faitsservans à l'histoiredenostretemps.
A ces faits l'Auteur a joint
un Extrait du prononcé
des Edits, Declarations &
Arrests du Conseil & des
autres Cours Souveraines.
Personne ne peut disconvenir, & on éprouve tous
les jours dans la conversation
,
que quoyque toutes
Les circonstances de ces évenemens soient encore
presentes à l'idée, on ne
peut cependant que tresrarement citer dans quel
jour tel &tel évenement
est arrivé.
C'est en vûë de rendre
un service agréable au public que l'on luy donnera
tous les six mois un volume de cet Ouvrage, qui
par le secours d'une Table
Alphabetique des évenemens, que l'on joindra à
chacun de ces volumes, fera un moyen sur & facile
de serappeller cette circonstance si agréable de l'histoire
,
dont on veut tou-
jours estre instruit
,
qui échape si souvent de la memoire, c'est-à-dire, la date
des faits.
Cet Ouvrage se vend
chez Delaunay, Libraire,
ruë Saint Jacques à la ville
de Rome;Prud -Homme,
Libraire, en la grande salle duEalais ,à la BonneFoy couronnée, & chez
Rondet
,
Imprimeur Libraire
»
ruë de la Harpe,
à la longue Allée.
Le prix de chaque volumeestde vingt-cinq sols
broché, trente sols relié
en parchemin & trentecinq foIs relié en veau.
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Résumé : LIVRE NOUVEAU.
Le texte présente la publication du premier volume du 'Kalendrier historique ou Almanach pour l'année 1712'. Cet ouvrage compile, par ordre chronologique, les événements marquants survenus en 1712 dans divers États et empires. Il inclut des extraits de discours, déclarations et arrêts publiés la même année. Les sujets abordés vont des mouvements de troupes et batailles aux naissances, mariages et décès de personnalités notables, en passant par les promotions dans les domaines ecclésiastiques, civils et militaires. L'objectif est d'aider le public à se souvenir des dates des événements récents souvent oubliés. Chaque volume, publié tous les six mois, comprendra une table alphabétique des événements. Les volumes sont disponibles chez Delaunay à Rome, Prud'Homme à Paris, et Rondet à Paris, avec des prix variables selon la reliure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3417
p. 223-224
« Le 22. Decembre le sieur Danchet fut recu à la [...] »
Début :
Le 22. Decembre le sieur Danchet fut recu à la [...]
Mots clefs :
Académie française, Duc d'Aumont, Accouchée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 22. Decembre le sieur Danchet fut recu à la [...] »
Le 22. Decembre le sieur
Danchet futrecuà laplace vacante dans l'Académie Françoise
,
par le deceds de l'Abbé Talmant
,
il fit un tres beau discours,
auquel l'Abbé Regnier
Des Marais, Secretaire perpetuel répondit avec beaucoup d'éloquence.
LeDuc d'Aumont partit
le 17. Decembre pouraller
en Angleterre.
Le sieur Prior, Plenipo-
tentiaire d'Angleterre en
arrivé depuis quelques
jours.
Onmande deLuneville que le 12 Décembre la
Duchesse de Lorraine estoit
accouchée d'un fils
Danchet futrecuà laplace vacante dans l'Académie Françoise
,
par le deceds de l'Abbé Talmant
,
il fit un tres beau discours,
auquel l'Abbé Regnier
Des Marais, Secretaire perpetuel répondit avec beaucoup d'éloquence.
LeDuc d'Aumont partit
le 17. Decembre pouraller
en Angleterre.
Le sieur Prior, Plenipo-
tentiaire d'Angleterre en
arrivé depuis quelques
jours.
Onmande deLuneville que le 12 Décembre la
Duchesse de Lorraine estoit
accouchée d'un fils
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3418
p. 225-227
PARODIE de l'Enigme dont le mot est l'Escrivesse. Par Madame de Lus...
Début :
L'Ecrevisse n'est point de nature à médire [...]
Mots clefs :
Écrevisse, Raymond Lule
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE de l'Enigme dont le mot est l'Escrivesse. Par Madame de Lus...
PARODIE
de l'Enigme dont le
motest rEcriveflè.
ParMadame de Luf.
L'Ecrevissen'estpoint de
nature à medire
Dansson humeurnoire
pourtant
Sournoise ellepince sans
rire.
Et ne marche qu'en Je
courbant
lJans des troussans manger, toutl'hiversejournant
A ce que nous dit Remon Lule
Et ness-cc pas garderfèbrementsa cellule.
C'estfaire leCaresmeavec
sobriete,
D'autantplus quelle vit
de poisson tout ¡'Ejlé.
Safigure en tout tempsest
affeZj ridicule
Dufeu qui sur son cœur
agit,
Parce qu'on l'aime elle
rougit,
Car ceux qui l'aiment la
fontcuire,
Et l'astre 1',./au ciel on
voitluire
Estant le principedufeu,
EnEnœfirolcgue pédagogues
, Ne peut-on pas -f, is
dire ait-e par
Jet!,
Qu'en unmois del'étéfort
procheduSolstice,
Le principe du feu loge
cf.,cz, l'Ecrevisse
de l'Enigme dont le
motest rEcriveflè.
ParMadame de Luf.
L'Ecrevissen'estpoint de
nature à medire
Dansson humeurnoire
pourtant
Sournoise ellepince sans
rire.
Et ne marche qu'en Je
courbant
lJans des troussans manger, toutl'hiversejournant
A ce que nous dit Remon Lule
Et ness-cc pas garderfèbrementsa cellule.
C'estfaire leCaresmeavec
sobriete,
D'autantplus quelle vit
de poisson tout ¡'Ejlé.
Safigure en tout tempsest
affeZj ridicule
Dufeu qui sur son cœur
agit,
Parce qu'on l'aime elle
rougit,
Car ceux qui l'aiment la
fontcuire,
Et l'astre 1',./au ciel on
voitluire
Estant le principedufeu,
EnEnœfirolcgue pédagogues
, Ne peut-on pas -f, is
dire ait-e par
Jet!,
Qu'en unmois del'étéfort
procheduSolstice,
Le principe du feu loge
cf.,cz, l'Ecrevisse
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Résumé : PARODIE de l'Enigme dont le mot est l'Escrivesse. Par Madame de Lus...
Madame de Luf décrit l'écrevisse comme un animal au caractère sombre, qui pince et marche courbé. Elle jeûne en hiver et se nourrit de poisson. Son apparence est ridicule, et elle rougit lorsqu'on l'aime, car elle est alors cuite. L'écrevisse est associée au feu, visible dans le ciel et présente en elle pendant un mois d'été proche du solstice.
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3419
p. 228-230
ENIGME.
Début :
Je suis tantost Guillaume, & tantôt Magdelaine [...]
Mots clefs :
Cloche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
J Esuis tantost Guillaume
y
& tantostMadagdelaine
Etje ne fuis pourtant ny
fille ny garçon,
Aux Dames quelquefois
je donne la migraine
Quelquefois auxvieillards
,
je cause lefrisson
Je parle œJfeZj souvent
pour qui ne ri/entendpas.
Et plus souvent à qui ne
voudrait pas m'entendre.
Je ne marche que Jur mes
bras,
CJest par le col qu'il me
fautprendre -
Quand on me veutfaire
chanter,
En parlant aux gourmands, jescais les contenter.
Qucy que j'en desespere
aucuns quisonta table,
Etj'ay le talent admirable
De donner quelquefois des
conseils tres prudents,
Sans avoirraison ny bon
sens.
J Esuis tantost Guillaume
y
& tantostMadagdelaine
Etje ne fuis pourtant ny
fille ny garçon,
Aux Dames quelquefois
je donne la migraine
Quelquefois auxvieillards
,
je cause lefrisson
Je parle œJfeZj souvent
pour qui ne ri/entendpas.
Et plus souvent à qui ne
voudrait pas m'entendre.
Je ne marche que Jur mes
bras,
CJest par le col qu'il me
fautprendre -
Quand on me veutfaire
chanter,
En parlant aux gourmands, jescais les contenter.
Qucy que j'en desespere
aucuns quisonta table,
Etj'ay le talent admirable
De donner quelquefois des
conseils tres prudents,
Sans avoirraison ny bon
sens.
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3420
p. 230-231
ENVOY. par Madle Timide.
Début :
JE crains de ressembler en certaines choses, parce que je [...]
Mots clefs :
Écrevisse, Rougir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. par Madle Timide.
EN VOY.
par Madle Timide.
JE crains de ressembler
en certaines chosès
,
parce
que je luy ressemble en
d'autrés, l'Ecrevisse pince sasnsrire, moyj'aime
à
rire sans pincer.Je
quitte mon humeur notre
comme l'Ecrervisse pour
ceux qui m'aiment de
bonne amitié, mais ainsi
que l'Ecrevisse
,
je recule
quand on me veut atrapper l'Ecrevisserougitdu
feu quelle sent
y
ÇJ3 moy
je rougis dufeu que l'on
sent pour moy
,
car pour
parleren Pedagogue
,
en
*
,go
Astrologue, j'aime mieux
loger dans la maison de
la Vierge que dans celle
de l'Ecrevisse & jamais le principe du jeu ne
logera dansmoncœur
par Madle Timide.
JE crains de ressembler
en certaines chosès
,
parce
que je luy ressemble en
d'autrés, l'Ecrevisse pince sasnsrire, moyj'aime
à
rire sans pincer.Je
quitte mon humeur notre
comme l'Ecrervisse pour
ceux qui m'aiment de
bonne amitié, mais ainsi
que l'Ecrevisse
,
je recule
quand on me veut atrapper l'Ecrevisserougitdu
feu quelle sent
y
ÇJ3 moy
je rougis dufeu que l'on
sent pour moy
,
car pour
parleren Pedagogue
,
en
*
,go
Astrologue, j'aime mieux
loger dans la maison de
la Vierge que dans celle
de l'Ecrevisse & jamais le principe du jeu ne
logera dansmoncœur
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Résumé : ENVOY. par Madle Timide.
Le texte 'EN VOY' de Madle Timide compare l'auteur à une écrevisse. Elle partage certains comportements, comme changer d'humeur et reculer lorsqu'on cherche à l'attraper. Contrairement à l'écrevisse, elle rit sans blesser et rougit face à l'affection. Astrologiquement, elle préfère la maison de la Vierge. Elle refuse que le principe du jeu loge dans son cœur.
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3421
p. 232-233
PARODIE de la 2. Enigme dont le mot est les Chenets. Par Monsieur Vulcain.
Début :
Chenets, sont deux jumeaux de pareille grandeur, [...]
Mots clefs :
Chenets, Froideur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE de la 2. Enigme dont le mot est les Chenets. Par Monsieur Vulcain.
PARODIE
de la 2. Enigme dont le
mot est les Chenets.
Par Monsieur rulcain.
CHenets sont deux jumeaux de pareille
grandeur
Assis aux deux coflez, d'une maistresse,
Nous brûlons d'une mesme ardeur,
Quand l'Epoux Doritie
,
estcausequ'onsempresse
De
De venirpartager le beau
feu qui nous presse.
Plus ilfait chaud &
plus nous anj;ms de
froideur,
Plusil fait froid & plus
nostre )11 face Î estIÎ terme.
Et si le Ciel tousjours
exerçoit sa rigueur
On nous verroit tousjours
en bonne compagnie
de la 2. Enigme dont le
mot est les Chenets.
Par Monsieur rulcain.
CHenets sont deux jumeaux de pareille
grandeur
Assis aux deux coflez, d'une maistresse,
Nous brûlons d'une mesme ardeur,
Quand l'Epoux Doritie
,
estcausequ'onsempresse
De
De venirpartager le beau
feu qui nous presse.
Plus ilfait chaud &
plus nous anj;ms de
froideur,
Plusil fait froid & plus
nostre )11 face Î estIÎ terme.
Et si le Ciel tousjours
exerçoit sa rigueur
On nous verroit tousjours
en bonne compagnie
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Résumé : PARODIE de la 2. Enigme dont le mot est les Chenets. Par Monsieur Vulcain.
Le texte décrit une parodie de la deuxième énigme, dont le mot est 'Chenets'. Les chenets sont deux jumeaux de même grandeur, assis de chaque côté d'une maîtresse. Ils brûlent d'une même ardeur et se pressent de partager le feu. Plus il fait chaud, plus ils animent de froideur, et inversement, plus il fait froid, plus leur flamme est vive. S'il pleut toujours, ils sont en bonne compagnie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3422
p. 234-240
« A propos d'Enigmes, il m'est tombé entre les [...] »
Début :
A propos d'Enigmes, il m'est tombé entre les [...]
Mots clefs :
Inventeur des énigmes, Alkalid, Orient, Exercice, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « A propos d'Enigmes, il m'est tombé entre les [...] »
A propos d'Enigmes, il
m'est tombé entre les mains
un Fragment de traduction
Arabe, qui dit que l'inventeur des Enigmes en Orient,
futAlkalid ne l'an 100. de
J'Egire
,
& more à Botra
l'an 170. par la connoissance de la Poësie & des nombres
,
il inventa plusieurs
regles de la versification
, & de la mesure des vers.
Il en forma les parties en
5
cercles. dont il tira 15
especes de vers. Il scandoit
continuellement ces vers,
& son fils l'estant venu voir
un jour, & l'ayant surpris
en cette exercice, dit en
sortant queson pere estoit
fou. Cela futrapporte à Alkalid qui répondit comme
si son fils eurt elle present:
si tuscavois mon fils ce que
tu dis, tu m'excuserois, tu
m'a blamé parce que tu es
ignorant, jet'excuse parce
que tu es ignorant. Alkalid
,
amoureux d'une fervante la poursuivoit, elle
se sauva dans un Temple.
Il la suivit jusques dans ce
Temple encomposantces
vers sur elle.
*-
Taj arrangé des nombres qui
par leur harmonie, devoient mener une servante à l'amour
du grand chanteur de l'amour.
Occupé de cette pensée &
ne prenant pas garde à
ce
qui estoit devant ses yeux,
il se cassa la teste contre un
pillier
,
& en mourut. Il
expira en scandant les vers
qu'il avoit fait contre la
servante. On se persuadera
mal aisément que tant de
Poësie pust habiter dans le
mesme cerveau avec tant
de sagesse. Cependant AlKalid estoit un parfait Poë-
te, & un parfait Philosophe. Soliman Gouverneur
de la Perse, qui luy faisoit
une pension
,
luy écrivit
un jour de le venir trouver.
Alkalid luy. répondit en
Tfyy Soliman croit que jesuis
riche & dans l'abondance par
ses biensfaits mais je n'ay
point d'argent. Je vis ainsipour
conserver mon ame dégagé des
affections du monde parce que
je ne vois aucun riche dans le
mesme état. Que Soliman neanmoins ne me croye pas pauvre
,
puisque la pauvreté & les richesses sont dans l'ame. &
nondansl'argent. Soliman
qui n'entendoit point ce
-
sublime langage, & qui
vouloitun -courriran.) ÔC
non pas un Poëte, luy retrancha sa pension. Alka.
lid répondit la dessus:»Ce
» que Soliman m'a oste-n'a-
»joute rien à ses richesses
'»& n'augmente point ma
je
pauvreté. Soliman honteux de ce qu'il avoit fait,
rétablit la pension d'Alicalid
,
qui luy écrivit après
J
le malheur vient des étoiles mais l'admirationvient
de Soliman.
Dagbal fameux Poëte latyrique
,
avoit coutume de
dire il y a 50.ans que je
porte une potence sur les
épaules; j'ay tourné de tous
costez afin qu'on m'y pende, & je ne trouve personne qui le veuille faire.Ayant
fait une Satire sanglante
contre le Prince Ibraim
,
parent duKalite Almamo.
cen, qui commence par ces
vers cc
Ibraim a paru dans
l'Heraque, & tous les
et
gueux & les fous acconr«
rent àluy de tous cost zrIbraim alla demander julli-
ceauKalife,de l'insolence
de Dagbal. Almamocen
sans s'émouvoir luy demanda, qu'a-t- il dit contre vous?
Ibraïin ayant recité au Kalife les vers les plus insolens
de la Satyre, écoutés
,
lui
ditAlmamocen,les vers que
voicy il recica une douzaine de vers sanglans que
Dagbal avoit fait contre
luy,&aprés les avoir recitez,
ildit, Dieu maudisseDagbal,& punisse l'insolence
qu'il a eu d'attaquer aulIi
celuy qui eil: né dans le
Saint Kalifat
m'est tombé entre les mains
un Fragment de traduction
Arabe, qui dit que l'inventeur des Enigmes en Orient,
futAlkalid ne l'an 100. de
J'Egire
,
& more à Botra
l'an 170. par la connoissance de la Poësie & des nombres
,
il inventa plusieurs
regles de la versification
, & de la mesure des vers.
Il en forma les parties en
5
cercles. dont il tira 15
especes de vers. Il scandoit
continuellement ces vers,
& son fils l'estant venu voir
un jour, & l'ayant surpris
en cette exercice, dit en
sortant queson pere estoit
fou. Cela futrapporte à Alkalid qui répondit comme
si son fils eurt elle present:
si tuscavois mon fils ce que
tu dis, tu m'excuserois, tu
m'a blamé parce que tu es
ignorant, jet'excuse parce
que tu es ignorant. Alkalid
,
amoureux d'une fervante la poursuivoit, elle
se sauva dans un Temple.
Il la suivit jusques dans ce
Temple encomposantces
vers sur elle.
*-
Taj arrangé des nombres qui
par leur harmonie, devoient mener une servante à l'amour
du grand chanteur de l'amour.
Occupé de cette pensée &
ne prenant pas garde à
ce
qui estoit devant ses yeux,
il se cassa la teste contre un
pillier
,
& en mourut. Il
expira en scandant les vers
qu'il avoit fait contre la
servante. On se persuadera
mal aisément que tant de
Poësie pust habiter dans le
mesme cerveau avec tant
de sagesse. Cependant AlKalid estoit un parfait Poë-
te, & un parfait Philosophe. Soliman Gouverneur
de la Perse, qui luy faisoit
une pension
,
luy écrivit
un jour de le venir trouver.
Alkalid luy. répondit en
Tfyy Soliman croit que jesuis
riche & dans l'abondance par
ses biensfaits mais je n'ay
point d'argent. Je vis ainsipour
conserver mon ame dégagé des
affections du monde parce que
je ne vois aucun riche dans le
mesme état. Que Soliman neanmoins ne me croye pas pauvre
,
puisque la pauvreté & les richesses sont dans l'ame. &
nondansl'argent. Soliman
qui n'entendoit point ce
-
sublime langage, & qui
vouloitun -courriran.) ÔC
non pas un Poëte, luy retrancha sa pension. Alka.
lid répondit la dessus:»Ce
» que Soliman m'a oste-n'a-
»joute rien à ses richesses
'»& n'augmente point ma
je
pauvreté. Soliman honteux de ce qu'il avoit fait,
rétablit la pension d'Alicalid
,
qui luy écrivit après
J
le malheur vient des étoiles mais l'admirationvient
de Soliman.
Dagbal fameux Poëte latyrique
,
avoit coutume de
dire il y a 50.ans que je
porte une potence sur les
épaules; j'ay tourné de tous
costez afin qu'on m'y pende, & je ne trouve personne qui le veuille faire.Ayant
fait une Satire sanglante
contre le Prince Ibraim
,
parent duKalite Almamo.
cen, qui commence par ces
vers cc
Ibraim a paru dans
l'Heraque, & tous les
et
gueux & les fous acconr«
rent àluy de tous cost zrIbraim alla demander julli-
ceauKalife,de l'insolence
de Dagbal. Almamocen
sans s'émouvoir luy demanda, qu'a-t- il dit contre vous?
Ibraïin ayant recité au Kalife les vers les plus insolens
de la Satyre, écoutés
,
lui
ditAlmamocen,les vers que
voicy il recica une douzaine de vers sanglans que
Dagbal avoit fait contre
luy,&aprés les avoir recitez,
ildit, Dieu maudisseDagbal,& punisse l'insolence
qu'il a eu d'attaquer aulIi
celuy qui eil: né dans le
Saint Kalifat
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Résumé : « A propos d'Enigmes, il m'est tombé entre les [...] »
Le texte présente deux figures historiques, Alkalid et Dagbal, toutes deux associées à la poésie et aux énigmes. Alkalid, né en l'an 100 de l'Hégire et mort à Botra en l'an 170, est considéré comme l'inventeur des énigmes en Orient. Il a développé des règles de versification et de mesure des vers, organisées en cinq cercles pour créer quinze espèces de vers. Alkalid était également philosophe et poète. Il refusait les richesses matérielles pour garder son âme dégagée des affections du monde, ce qui lui valut une pension du gouverneur de la Perse, Soliman. Dagbal, un poète lyrique, portait une 'potence' sur ses épaules depuis cinquante ans, attendant quelqu'un pour le pendre. Il écrivit une satire sanglante contre le prince Ibraim, parent du calife Almamocen. Bien que Ibraim ait demandé la punition de Dagbal, Almamocen récita des vers insultants qu'il avait lui-même subis de Dagbal et maudit le poète pour son insolence.
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3423
p. 241-246
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
La commisison d'Administrateur de la Baviere a été donnée [...]
Mots clefs :
Allemagne, Troupes autrichiennes, Archiduc, Conseil aulique, Ambassadeur de Moscovie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles d'Allemagne,
La commissiond'Administrateur de la Baviere a
été
donnée au Comte de Sraremberg àla placeduPrince
de Lewenltein qui exerce à
present celle de premier
Commissaired'Autriche à
laDiette de Ransbonne.
L'Abbé de Kempten a
été
fait Président du Conseil Aulique.
On a
envoyé des ordres
dans les Pays hereditdires
)
pour travailler aux revues,
& aux remontes de toutes
les Troupes Austrichienncs,
afin qu'elles puissent semettreen campagne de bonne
heure. Les Etats decesPaislaont fait voit qu'illeurétoit
impossîble de payer les fommes extraordinaires qu'on
leur demande, étant épuisez
par la longueur de la guerre.
L'Archiduc a
envoyé un
decret à la Diète de Ratifbone pour solliciter les Princes& Erats de l'Empire de
payer leur contingent du
misiond'écus accordé l'année dernière, que pluficurs
n'ontpointencore satisfait,
>8cde fournir quatre milions
d'écus pour la Caisse Militaire, & les autres dépenses
de la Campagne prochaine
afinde poursuivre la guerre
avec vigueur.
Les Etats de la Basse Au
striche s'assemblérnt le 16.
Novembre en presence de
l'Archiduc. Le Chancelier
leur fit la demande d'un sub.
fide plus considerable qu'à
l'ordinaire, à quoi l'Archiduc les exhorta par un discours, leur faisant connoître le besoinqu'il en avoir.
Le Maréchal des Etats répondit qu'ilsferoient tous
les efforts possibles dans le
mauvais état ou ils étoient
réduits par une si longue &,.
si onereuse guerre. -
L'Archiduc a
confirmé
sans aucun changement les
Conseillers du Conseil Aulique, qui depuis la mort de
l'EmpereurJoseph, n'exerçoient leurs charges que par
provision.
Les lettres de Conltantinople du t. Octobre portent que le Roy de Suede &
le Kan des Tartares, de
voient se rendre a Andrinople, où le Grand Seigneur
doit allerpasser l'hyver fitôc
qu'il aura donné audience à
l'Ambassadeur de Moscovie,quelesMinistres dela
Porte regardoient comme
une contravention formelle
au dernier traité, les délais
que lesMôlçovites apportent pour sortir de Pologne
& de l'Ukraine, que l'Armée
:
Otthomane n'étoit pas encore separée,&qu'il yavoin
toute apparence a une rupture avec le Czar, qu'on
attendoit le retour de l'Aga
envoyéenPologne à l'arrivée de l'Amb ssadeur de ce
Royaume, que les Suédois
assurent n'avoir point été
envoyé par la Republique.,
mais par le Roy Auguste
La commissiond'Administrateur de la Baviere a
été
donnée au Comte de Sraremberg àla placeduPrince
de Lewenltein qui exerce à
present celle de premier
Commissaired'Autriche à
laDiette de Ransbonne.
L'Abbé de Kempten a
été
fait Président du Conseil Aulique.
On a
envoyé des ordres
dans les Pays hereditdires
)
pour travailler aux revues,
& aux remontes de toutes
les Troupes Austrichienncs,
afin qu'elles puissent semettreen campagne de bonne
heure. Les Etats decesPaislaont fait voit qu'illeurétoit
impossîble de payer les fommes extraordinaires qu'on
leur demande, étant épuisez
par la longueur de la guerre.
L'Archiduc a
envoyé un
decret à la Diète de Ratifbone pour solliciter les Princes& Erats de l'Empire de
payer leur contingent du
misiond'écus accordé l'année dernière, que pluficurs
n'ontpointencore satisfait,
>8cde fournir quatre milions
d'écus pour la Caisse Militaire, & les autres dépenses
de la Campagne prochaine
afinde poursuivre la guerre
avec vigueur.
Les Etats de la Basse Au
striche s'assemblérnt le 16.
Novembre en presence de
l'Archiduc. Le Chancelier
leur fit la demande d'un sub.
fide plus considerable qu'à
l'ordinaire, à quoi l'Archiduc les exhorta par un discours, leur faisant connoître le besoinqu'il en avoir.
Le Maréchal des Etats répondit qu'ilsferoient tous
les efforts possibles dans le
mauvais état ou ils étoient
réduits par une si longue &,.
si onereuse guerre. -
L'Archiduc a
confirmé
sans aucun changement les
Conseillers du Conseil Aulique, qui depuis la mort de
l'EmpereurJoseph, n'exerçoient leurs charges que par
provision.
Les lettres de Conltantinople du t. Octobre portent que le Roy de Suede &
le Kan des Tartares, de
voient se rendre a Andrinople, où le Grand Seigneur
doit allerpasser l'hyver fitôc
qu'il aura donné audience à
l'Ambassadeur de Moscovie,quelesMinistres dela
Porte regardoient comme
une contravention formelle
au dernier traité, les délais
que lesMôlçovites apportent pour sortir de Pologne
& de l'Ukraine, que l'Armée
:
Otthomane n'étoit pas encore separée,&qu'il yavoin
toute apparence a une rupture avec le Czar, qu'on
attendoit le retour de l'Aga
envoyéenPologne à l'arrivée de l'Amb ssadeur de ce
Royaume, que les Suédois
assurent n'avoir point été
envoyé par la Republique.,
mais par le Roy Auguste
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires en Allemagne et en Europe de l'Est. En Bavière, le Comte de Starhemberg a été nommé administrateur, succédant au Prince de Lewenltein, désormais premier commissaire d'Autriche à la Diète de Ratisbonne. L'Abbé de Kempten a été désigné Président du Conseil Aulique. Des ordres ont été envoyés dans les Pays héréditaires pour préparer les troupes autrichiennes à la prochaine campagne, malgré les difficultés financières signalées par les États de ces pays en raison de la longue guerre. L'Archiduc a sollicité les Princes et États de l'Empire pour payer leurs contingents et fournir des fonds supplémentaires pour la Caisse Militaire et les dépenses de la prochaine campagne. Les États de la Basse-Autriche se sont réunis le 16 novembre en présence de l'Archiduc, qui a demandé un subside plus considérable. Les conseillers du Conseil Aulique ont été confirmés sans changement. Des lettres de Constantinople rapportent des tensions diplomatiques, notamment une possible rupture entre l'Empire ottoman et le Czar, ainsi que la présence du Roi de Suède et du Kan des Tartares à Andrinople. Les Suédois nient avoir été envoyés par la République, affirmant être mandatés par le Roi Auguste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3424
p. 246-250
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
Le Comte de Strafford doit partir incessamment pour retourner à [...]
Mots clefs :
Comte de Strafford, Angleterre, Pennipost, Comte d'Oxford, Suspension d'armes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvellesd'An
Le Comte de Scraffoni
doit partir incessamment
pour retourner à Ucrechî
& le Sieur Prior pour retourneren France.
Un Courrierdépêché par
le Comte de Lexington, a
rapportéque le 5. du mois
pasle le Roy d Espagne avoir
Signé l'Acte par lequel il renonce à la Couronne de
France, on a tenu sur ce sujet un conseil de Cabinet,
auquel le Comte de Strafford assista le 19.Novembre,
Le Pennipost qui est un
Messager à pied, portant des
lettres & des pacquers d'un
quartier de Londres à Tau»
tre, porta une boëte au
Comte d'Oxford Grand
Tresorier, dans le cems
qu'on le rasoit. Le Docteur
Sweft son ami quiétoit present lui demanda la permit
bon de l'ouvrir, ilcoupa
une fisselle par le côté & y
fie
une ouverture par laquelle
il apperçûtdeuxpistolets.
chargez, dont la détente
étoit attachée à la fisselle de
dessus, qui les auroitfait tirer si on l'avoir coupée; on
y a
trouvé aussi des cornets.
d'ecritoire chargez à balle,.
On ne sçait pas quelest l'au..
teur de cette entreprise.On,
a
promis de grosses recompen fesà ceux qui le découvriront.
•
Le Vaisseau François le
Griffon qui avoit été pris &
conduit enAngleterre ayant
été relâché,ja Reine a accordé au Commandantdeux
Vaisseaux de guerre pour
l'escorter jusquà ce qu'il soitenpleineMer.
On mande de Lisbone du
7. Novembre que le Major
General Pearce qui commande les Troupes Angioises y
étoit arrivé le 6. après
avoir fait publier sur la frontiere la Suspension d'Armes
conclue avec la France &
l'Espagne:que le peuple fatiguéde la guerre attendoit
avec imparience le Traité
de Suspensîon conclu à
Ucrechentre ces deuxCouronnes & le Portugal, que
le Vice Amiral Baker devoit
faire voile au premier jour
avec son Escadre de neuf
Vaissêaux de guerre pour
retourner en Angleterre.
Le Comte de Scraffoni
doit partir incessamment
pour retourner à Ucrechî
& le Sieur Prior pour retourneren France.
Un Courrierdépêché par
le Comte de Lexington, a
rapportéque le 5. du mois
pasle le Roy d Espagne avoir
Signé l'Acte par lequel il renonce à la Couronne de
France, on a tenu sur ce sujet un conseil de Cabinet,
auquel le Comte de Strafford assista le 19.Novembre,
Le Pennipost qui est un
Messager à pied, portant des
lettres & des pacquers d'un
quartier de Londres à Tau»
tre, porta une boëte au
Comte d'Oxford Grand
Tresorier, dans le cems
qu'on le rasoit. Le Docteur
Sweft son ami quiétoit present lui demanda la permit
bon de l'ouvrir, ilcoupa
une fisselle par le côté & y
fie
une ouverture par laquelle
il apperçûtdeuxpistolets.
chargez, dont la détente
étoit attachée à la fisselle de
dessus, qui les auroitfait tirer si on l'avoir coupée; on
y a
trouvé aussi des cornets.
d'ecritoire chargez à balle,.
On ne sçait pas quelest l'au..
teur de cette entreprise.On,
a
promis de grosses recompen fesà ceux qui le découvriront.
•
Le Vaisseau François le
Griffon qui avoit été pris &
conduit enAngleterre ayant
été relâché,ja Reine a accordé au Commandantdeux
Vaisseaux de guerre pour
l'escorter jusquà ce qu'il soitenpleineMer.
On mande de Lisbone du
7. Novembre que le Major
General Pearce qui commande les Troupes Angioises y
étoit arrivé le 6. après
avoir fait publier sur la frontiere la Suspension d'Armes
conclue avec la France &
l'Espagne:que le peuple fatiguéde la guerre attendoit
avec imparience le Traité
de Suspensîon conclu à
Ucrechentre ces deuxCouronnes & le Portugal, que
le Vice Amiral Baker devoit
faire voile au premier jour
avec son Escadre de neuf
Vaissêaux de guerre pour
retourner en Angleterre.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires. Le Comte de Scraffoni se rend à Ucrechî, tandis que le Sieur Prior retourne en France. Un courrier du Comte de Lexington révèle que le roi d'Espagne a renoncé à la couronne de France, entraînant un conseil de Cabinet le 19 novembre, auquel le Comte de Straford a participé. Par ailleurs, une boîte contenant deux pistolets chargés et des cornets d'encre chargés à balle a été livrée au Comte d'Oxford par un Pennipost, sans que l'auteur soit identifié. Une récompense est offerte pour découvrir l'auteur de cette tentative. Le vaisseau français Le Griffon, après avoir été capturé et relâché, est escorté par deux vaisseaux de guerre anglais jusqu'en pleine mer. À Lisbonne, le Major General Pearce est arrivé le 6 novembre après avoir publié la suspension d'armes avec la France et l'Espagne. Le peuple attend le traité de suspension conclu à Ucrechî entre ces deux couronnes et le Portugal. Le Vice Amiral Baker doit retourner en Angleterre avec son escadre de neuf vaisseaux de guerre.
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3425
p. 251-265
Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme il y a lieu d'esperere un heureux succes [...]
Mots clefs :
Traite, Suspension d'armes, Actes d'hostilité, Garnisons, Gens de guerre, Vaisseaux, Marchandises, Reine de la grande Bretagne, Ratifications
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texteReconnaissance textuelle : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Traite de Suspensionà'Armes
entre i. France (p* l'Aiu
gleterre*
Ommc il ya
lieu d'er.
perere un heureux
succes des Conférences établies à Urechr par les soins
de leurs M. T.Chrétienne
& Britannique pour lerérablissement de la Paix generale
,
& quelles ont jugé
necessaire de prévenir tous
les évenemens de Guerre,capables de troubler l'état ou.
la Négociation le trouve
prefentemenc ;
- leurdités
Majestez,atrentives au bonheur de la Chrétienté, font
convenues d'une Suspension
d'armes, comme du moyen
le plus sûrpourparvenir au
bien général qu'Elles se pro..
posent. Et quoique jusqua
present Sa Majesté Britannique, n'ait pu persuader
ses Alliez d'entier dans ces
mêmes sentimens, le refus
qu'ils font de les suivre n'étant pas uneraisonsuffisante pour empêcher Sa Maje«
(té Trés-Chrétienne de mar-
quer par des preuves effecti-
,
ves, le désir qu'Elle a
de rétablir au plutôt une parfaite
amitié, & une sincere correspondance entre Elle &la
Reine de la Grande Bretagne, les Royaumes, Etats
&Sujetsdeleurs Majeftez.
Sadite-Majesté Trçs Chrétienne après avoir confié aux
Troupes Angloises la garde
des Ville,Citadelle&Forts
de Dunkerque
,
pour marque de sa bonne foy, consent & promet, comme la
Reine de la Grande BretaI
gne promet aussi de sa parc.
I.
Qu'il y aura uneSuspension generale de
- toutes eiv
treprises & faits d'Armes,
& generalement de tous
a£tes d'hostlitez entre les ,-
Armées, Troupes, FJotcs,
Escadres& Navires de leurs
Majestez Très-Chrétienne
& Britannique, pendant le
terme de quatre mois, à
commencer du vingt deuxième du present mois
d'Aoust, jusqu'au vingtdeuxiéme du mois de Decembre prochain.
IL
LamêmeSuspension fera
établie entre les garnisons&
Gens de Guerre,que leursM.
tiennent pour la défense &
garde de leurs Places, dans
tousles Lieux où leurs Armes agissent, ou peuvent
agir, tant par Terre que par
Mer, ou autres Eaux, en
forte que s'il arrivoit que
pendant le tems de la Suspension,on y
contrevint de
part ou d'autre, par la prise
d'une ou de plusieurs Places,
soit par attaque, surprise,
ou intelligence iccreie, en.
quelque endroit du monde
que ce fust, qu'on fist des
Prisonniers, ou quelques
autres Actesd'hostilité,par
quelque accident imprévû
dé la nature de ceuxqu'on
ne peut prévenir
,
contraires à la presenteCessation
d'armes, cette contravention se reparera de part &
d'autre, de bonne foy, sans
délay ni difficulté, icftituant sans aucune diminution, ce qui aura été pris, &
mettant les Prisonniers en
liberté,
liberté, sans demander aucune chose pour leur rançon, ni pourleur dépense.
III,
Pour prévenir pareillement tous sujets de plaintes
& contractionsqui pourroient naîstre à l'occasion
des' Vaisseaux, Marchandises,puautreseffets qui se-
,
, , stoient pris parMer, T pendant le tems de laSuspension voiv est convenu reciptoquehrerrr qtiè;: lefdite
"yài-ffcauxV Marchandises &£
effets qui seroient pris dans
la Manche, & dans les Mers
du Nord, après l'espace de
douze jours, a compter depuis la signature de la susdite Suspension,seront de part
& d'autre restituez réciproquement.
Que le terme fera desix
semaines pour les prisesfaites depuis la Manche, les
Mers Britanniques, & les
Mers du Nord, jusqu'au
CapSaint Vincent.
Et pareillement de six lèmaines,depuis & au- delà de
~c Capjusqu'àlaLigne
>
foie
dans l'Ocean, soit dans la
Mer Méditerranée.
Enfin, de six mois au<
delà de la Ligne, & dans
tous les auttes endroits du
monde, sansaucuneexception ni autre distinction
plus particulière de temps
& delieu.
IV.
Comme lamêmeSuspension fera observée entre
les Royaumes de la Grande
Bretagne & d'Espagne; Sa
MajestéBritanniquepromet
qu'aucun de ses Navires de
Guerre ou Marchands, Barques ou autres Bastimens appartenais à Sa Majesté Britannique ou àses Sujets, ne
feront desormais employez
à transporterou envoyer en
Portugal, en Catalogne, ni
dans aucun des lieux où la
Guerre se fait presentement
des Troupes, Chevaux, Armes, Habits, lX en general
routes munitions de guerre
:&de bouche.
.< V.
: ',',Toutefois il sera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes, des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Places de
Gibraltar, & dePort-Mahon, actuellement occupées par ses Armes,&donc
la possessionluidoitdemeurer par le Traitéde Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne les
Troupes Angloises
,
& gçneralement tous les
e
ffets
qui luy appartiennent dans
ce Royaume, soit pour les
faire passer dans ilflcde Mi-
norque, soit pour les conduire dans la Grande Bretagne, sans que lefdicsTransports soient censez contraires à la Suspension.
Vl.
La Reine de la Grande
Bretagne pourra pareillement sans y
contrevenir,
prêcer ses Vaisseaux pour
transporrer en Portugal les
Troupes de cette Nation
qui font actuellement en
Catalogne, & pour [rane.
porter en Italie les Troupes
Allemandes qui sont aussi
dansla même Province.
VIL
Immédiatement après que
le present Traire de Suspension aura été déclaré en
Espagne, le Roy se fait
fort que le blocus de Gibraltar fera levé, & que la Garnison Angloise aussi- bien
que les Marchandsqui Ce
trouveront dans cette Place,
pourront en toute liberté
vivre, traiter & négocier
fLYcc les Espagnols.
,
VIII.
Les Ratifications du present. Traité seront échangées de part& d'autre dans
le terme de quinze jours,
pq plûtôt si fairese peut.
Enfoydequoy, &en
vertu des Ordres & pouvoirs
que Nous soussignez avons reçûduRoyTrés-Ghréticn,
& delàl^èine delaGrande
Bretagne, nos1 Maître&
Presentes, Maîtresse, apposeslesavons &'Sc^aux^ yavons ligné détiefcles Armes,
stïc
Armes. Fait à Paris le dixneuviéme Aoust mil sept
cens douze.
(L.S.)COLBERT DE TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
entre i. France (p* l'Aiu
gleterre*
Ommc il ya
lieu d'er.
perere un heureux
succes des Conférences établies à Urechr par les soins
de leurs M. T.Chrétienne
& Britannique pour lerérablissement de la Paix generale
,
& quelles ont jugé
necessaire de prévenir tous
les évenemens de Guerre,capables de troubler l'état ou.
la Négociation le trouve
prefentemenc ;
- leurdités
Majestez,atrentives au bonheur de la Chrétienté, font
convenues d'une Suspension
d'armes, comme du moyen
le plus sûrpourparvenir au
bien général qu'Elles se pro..
posent. Et quoique jusqua
present Sa Majesté Britannique, n'ait pu persuader
ses Alliez d'entier dans ces
mêmes sentimens, le refus
qu'ils font de les suivre n'étant pas uneraisonsuffisante pour empêcher Sa Maje«
(té Trés-Chrétienne de mar-
quer par des preuves effecti-
,
ves, le désir qu'Elle a
de rétablir au plutôt une parfaite
amitié, & une sincere correspondance entre Elle &la
Reine de la Grande Bretagne, les Royaumes, Etats
&Sujetsdeleurs Majeftez.
Sadite-Majesté Trçs Chrétienne après avoir confié aux
Troupes Angloises la garde
des Ville,Citadelle&Forts
de Dunkerque
,
pour marque de sa bonne foy, consent & promet, comme la
Reine de la Grande BretaI
gne promet aussi de sa parc.
I.
Qu'il y aura uneSuspension generale de
- toutes eiv
treprises & faits d'Armes,
& generalement de tous
a£tes d'hostlitez entre les ,-
Armées, Troupes, FJotcs,
Escadres& Navires de leurs
Majestez Très-Chrétienne
& Britannique, pendant le
terme de quatre mois, à
commencer du vingt deuxième du present mois
d'Aoust, jusqu'au vingtdeuxiéme du mois de Decembre prochain.
IL
LamêmeSuspension fera
établie entre les garnisons&
Gens de Guerre,que leursM.
tiennent pour la défense &
garde de leurs Places, dans
tousles Lieux où leurs Armes agissent, ou peuvent
agir, tant par Terre que par
Mer, ou autres Eaux, en
forte que s'il arrivoit que
pendant le tems de la Suspension,on y
contrevint de
part ou d'autre, par la prise
d'une ou de plusieurs Places,
soit par attaque, surprise,
ou intelligence iccreie, en.
quelque endroit du monde
que ce fust, qu'on fist des
Prisonniers, ou quelques
autres Actesd'hostilité,par
quelque accident imprévû
dé la nature de ceuxqu'on
ne peut prévenir
,
contraires à la presenteCessation
d'armes, cette contravention se reparera de part &
d'autre, de bonne foy, sans
délay ni difficulté, icftituant sans aucune diminution, ce qui aura été pris, &
mettant les Prisonniers en
liberté,
liberté, sans demander aucune chose pour leur rançon, ni pourleur dépense.
III,
Pour prévenir pareillement tous sujets de plaintes
& contractionsqui pourroient naîstre à l'occasion
des' Vaisseaux, Marchandises,puautreseffets qui se-
,
, , stoient pris parMer, T pendant le tems de laSuspension voiv est convenu reciptoquehrerrr qtiè;: lefdite
"yài-ffcauxV Marchandises &£
effets qui seroient pris dans
la Manche, & dans les Mers
du Nord, après l'espace de
douze jours, a compter depuis la signature de la susdite Suspension,seront de part
& d'autre restituez réciproquement.
Que le terme fera desix
semaines pour les prisesfaites depuis la Manche, les
Mers Britanniques, & les
Mers du Nord, jusqu'au
CapSaint Vincent.
Et pareillement de six lèmaines,depuis & au- delà de
~c Capjusqu'àlaLigne
>
foie
dans l'Ocean, soit dans la
Mer Méditerranée.
Enfin, de six mois au<
delà de la Ligne, & dans
tous les auttes endroits du
monde, sansaucuneexception ni autre distinction
plus particulière de temps
& delieu.
IV.
Comme lamêmeSuspension fera observée entre
les Royaumes de la Grande
Bretagne & d'Espagne; Sa
MajestéBritanniquepromet
qu'aucun de ses Navires de
Guerre ou Marchands, Barques ou autres Bastimens appartenais à Sa Majesté Britannique ou àses Sujets, ne
feront desormais employez
à transporterou envoyer en
Portugal, en Catalogne, ni
dans aucun des lieux où la
Guerre se fait presentement
des Troupes, Chevaux, Armes, Habits, lX en general
routes munitions de guerre
:&de bouche.
.< V.
: ',',Toutefois il sera libre à
Sa Majesté Britannique, de
faire transporter des Troupes, des munitions de guerre & de bouche, & autres
provisions dans les Places de
Gibraltar, & dePort-Mahon, actuellement occupées par ses Armes,&donc
la possessionluidoitdemeurer par le Traitéde Paix qui
interviendra, comme aussi
de retirer d'Espagne les
Troupes Angloises
,
& gçneralement tous les
e
ffets
qui luy appartiennent dans
ce Royaume, soit pour les
faire passer dans ilflcde Mi-
norque, soit pour les conduire dans la Grande Bretagne, sans que lefdicsTransports soient censez contraires à la Suspension.
Vl.
La Reine de la Grande
Bretagne pourra pareillement sans y
contrevenir,
prêcer ses Vaisseaux pour
transporrer en Portugal les
Troupes de cette Nation
qui font actuellement en
Catalogne, & pour [rane.
porter en Italie les Troupes
Allemandes qui sont aussi
dansla même Province.
VIL
Immédiatement après que
le present Traire de Suspension aura été déclaré en
Espagne, le Roy se fait
fort que le blocus de Gibraltar fera levé, & que la Garnison Angloise aussi- bien
que les Marchandsqui Ce
trouveront dans cette Place,
pourront en toute liberté
vivre, traiter & négocier
fLYcc les Espagnols.
,
VIII.
Les Ratifications du present. Traité seront échangées de part& d'autre dans
le terme de quinze jours,
pq plûtôt si fairese peut.
Enfoydequoy, &en
vertu des Ordres & pouvoirs
que Nous soussignez avons reçûduRoyTrés-Ghréticn,
& delàl^èine delaGrande
Bretagne, nos1 Maître&
Presentes, Maîtresse, apposeslesavons &'Sc^aux^ yavons ligné détiefcles Armes,
stïc
Armes. Fait à Paris le dixneuviéme Aoust mil sept
cens douze.
(L.S.)COLBERT DE TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
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Résumé : Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le traité de suspension d'armes entre la France et la Grande-Bretagne, signé à Paris le 19 août 1712, a pour objectif de rétablir la paix générale après les conférences de Utrecht. Les monarques des deux nations, la Majesté Très-Chrétienne et la Reine de Grande-Bretagne, ont convenu de suspendre les hostilités pour faciliter les négociations en cours. Cette suspension d'armes est en vigueur du 22 août au 22 décembre 1712 et s'applique à toutes les actions militaires entre les armées, troupes, forts, escadres et navires des deux pays. En cas de violation de cet accord, les parties s'engagent à réparer les dommages de bonne foi, sans délai ni difficulté. Le traité stipule également la restitution des vaisseaux, marchandises et effets capturés en mer, avec des délais de restitution variant de douze jours à six mois, selon la localisation. De plus, la suspension d'armes est également observée entre la Grande-Bretagne et l'Espagne, avec des clauses spécifiques concernant le transport de troupes et de munitions. Les ratifications du traité doivent être échangées dans un délai de quinze jours. Le document est signé par Colbert de Torcy pour la France et Bolingbroke pour la Grande-Bretagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3426
p. 265-268
PROCLAMATION Du Traité de Suspension d'Armes avec la France & l'Angleterre.
Début :
On fait à sçavoir à tous qu'il appartiendra, qu' [...]
Mots clefs :
Suspension d'armes, Proclamation, Louis XIV, Royaume, Reine de la grande Bretagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROCLAMATION Du Traité de Suspension d'Armes avec la France & l'Angleterre.
PROCLAMATION
Du Traitéde Suspensiond'Armes avec la France 0-
l'Angleterre.
o
N fait à sçavoir à
tous qu'il appartien-
dra, qu'il y a
Suspension
d'Armes générâtes de tous
actes d'hostilité, tant par
Terre que par Mer, entre
Très-Haut, Très Puissant,
& Très- Excellent Prince
LOUIS, par la grace de
Dieu, Roy de France& de
Navarre, nôtre Souverain
Seigneur: Et Tres Haute,
TrèsPuissante & Tres. Excellente PrincesseANNE,
Reine de la Grande Bretagne,leurs Vassaux
,
Sujets,
Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres&
Seigneuries de leur obéïs-
sance, pendant le temps de
quatre mois, à commencer
du vingt- deuxième jour du
present mois d'Aoust, &
finissant le vingt-deuxiéme
du mois de Decembre prochain. Pendant lequel temps
de quatre mois, ilest défendu aux Sujets de Sa Majesté,
de quelque qualité & condition qu'ils soient, d'exercer contre ceux dela Reine
de la Grande Bretagne, aucun ac*e d'hostilitépar Terre, par Mer, sur les Rivieres, ou autres Eaux, & de
leur causer aucun préjudice
ni dommage, à
peine d'être
punis fevercmenc, comme
pertubateurs du repos public. Fait à Foncainebleau
le vingt-uniéme Aout mil
sept cens douze.
SIGTC, LOUIS.
Etplus bas:
COLBERT
Du Traitéde Suspensiond'Armes avec la France 0-
l'Angleterre.
o
N fait à sçavoir à
tous qu'il appartien-
dra, qu'il y a
Suspension
d'Armes générâtes de tous
actes d'hostilité, tant par
Terre que par Mer, entre
Très-Haut, Très Puissant,
& Très- Excellent Prince
LOUIS, par la grace de
Dieu, Roy de France& de
Navarre, nôtre Souverain
Seigneur: Et Tres Haute,
TrèsPuissante & Tres. Excellente PrincesseANNE,
Reine de la Grande Bretagne,leurs Vassaux
,
Sujets,
Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres&
Seigneuries de leur obéïs-
sance, pendant le temps de
quatre mois, à commencer
du vingt- deuxième jour du
present mois d'Aoust, &
finissant le vingt-deuxiéme
du mois de Decembre prochain. Pendant lequel temps
de quatre mois, ilest défendu aux Sujets de Sa Majesté,
de quelque qualité & condition qu'ils soient, d'exercer contre ceux dela Reine
de la Grande Bretagne, aucun ac*e d'hostilitépar Terre, par Mer, sur les Rivieres, ou autres Eaux, & de
leur causer aucun préjudice
ni dommage, à
peine d'être
punis fevercmenc, comme
pertubateurs du repos public. Fait à Foncainebleau
le vingt-uniéme Aout mil
sept cens douze.
SIGTC, LOUIS.
Etplus bas:
COLBERT
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Résumé : PROCLAMATION Du Traité de Suspension d'Armes avec la France & l'Angleterre.
La proclamation annonce la suspension des hostilités entre le roi Louis de France et la reine Anne de Grande-Bretagne. Cette suspension d'armes est générale et concerne tous les actes d'hostilité par terre et par mer. Elle s'applique à tous les vassaux, sujets et serviteurs des deux monarques dans leurs royaumes respectifs. La suspension est en vigueur pour une durée de quatre mois, commençant le 22 août 1712 et se terminant le 22 décembre 1712. Pendant cette période, il est interdit aux sujets du roi Louis d'exercer toute forme d'hostilité contre ceux de la reine Anne, sous peine de sanctions sévères. La proclamation a été signée à Fontainebleau le 21 août 1712 par le roi Louis et Colbert.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3427
p. 269-272
ARTICLE Ajoûté au Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme il est porté par l'Article III. du Traité [...]
Mots clefs :
Article, Traite, Suspension d'armes, Mer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARTICLE Ajoûté au Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
ARTICLE
Ajoûté ¿/. A..*au T:.raité de-, s, Sufpen- si.
sion d'Armes entre la France O* l'Angleterre.
Comme il estporté
par l'ArticleIII. du
Traité de Suspension d'Armes, que les Vaisseaux,Marchandises, ou autres effets
qui feroient pris de part &
d'autre par Mer au-delà de
la Ligne, & dans tous les
autres endroits du monde,
&c.suivant la derniere clause
dudit Article, a
prés l'expiration de six mois, seront
reciproquement restituez.
Pour prévenir tout équivoque & tout embarras qui
pourroient naistre, & toutes les difficultez qu'on pourroit former sur le fondement que la Suspensionn'étant que de quatre mois,
les Prises qui seront faites
dans lesdits endroits au bout
de sixmois, feront bonnes:
Il a
été convenu quesi malheureusement, ce qu'à Dieu
,
ne plaise, la Guerre rccoramençoit encore entre leurs
Majestez Tres
-
Chrétienne
& Britannique
,
la même
Suspension de quatre mois
fera observée au-delà de la
Ligne,&danslesautres
en- ',Ligne
,
& dans les autres cndroits marquez en gcneral
par la derniere claufc de
rArticle111. en forte que
ladite Suspensioncommencera dans ces mêmes endroits le vingt deux Février
1713. pour estre observée
jusques au vingt-deux Juin
de la même année 1713.
quoiqu'il arrive en Europe,
& les Ratifications de ce pre-l
sent Article seront échan-J
gées de part & d'autre dans:
le terme de quinze jours
ou ptûtôt s'il ca pofliblc.!
Fait à
-
Fontainebleau le
vingt quatre Aoust milfcpt
cens douze.
( L. S.)COLBERT DE
TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
Ajoûté ¿/. A..*au T:.raité de-, s, Sufpen- si.
sion d'Armes entre la France O* l'Angleterre.
Comme il estporté
par l'ArticleIII. du
Traité de Suspension d'Armes, que les Vaisseaux,Marchandises, ou autres effets
qui feroient pris de part &
d'autre par Mer au-delà de
la Ligne, & dans tous les
autres endroits du monde,
&c.suivant la derniere clause
dudit Article, a
prés l'expiration de six mois, seront
reciproquement restituez.
Pour prévenir tout équivoque & tout embarras qui
pourroient naistre, & toutes les difficultez qu'on pourroit former sur le fondement que la Suspensionn'étant que de quatre mois,
les Prises qui seront faites
dans lesdits endroits au bout
de sixmois, feront bonnes:
Il a
été convenu quesi malheureusement, ce qu'à Dieu
,
ne plaise, la Guerre rccoramençoit encore entre leurs
Majestez Tres
-
Chrétienne
& Britannique
,
la même
Suspension de quatre mois
fera observée au-delà de la
Ligne,&danslesautres
en- ',Ligne
,
& dans les autres cndroits marquez en gcneral
par la derniere claufc de
rArticle111. en forte que
ladite Suspensioncommencera dans ces mêmes endroits le vingt deux Février
1713. pour estre observée
jusques au vingt-deux Juin
de la même année 1713.
quoiqu'il arrive en Europe,
& les Ratifications de ce pre-l
sent Article seront échan-J
gées de part & d'autre dans:
le terme de quinze jours
ou ptûtôt s'il ca pofliblc.!
Fait à
-
Fontainebleau le
vingt quatre Aoust milfcpt
cens douze.
( L. S.)COLBERT DE
TORCY.
(L.S.) BOLINGBROKE
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Résumé : ARTICLE Ajoûté au Traité de Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document décrit un article ajouté au Traité de Suspension d'Armes entre la France et l'Angleterre. Selon l'Article III, les vaisseaux, marchandises ou autres effets capturés en mer au-delà de la Ligne et dans d'autres endroits du monde doivent être restitués réciproquement après six mois. Pour éviter toute confusion, il est convenu que si la guerre reprenait, une suspension de quatre mois serait observée dans ces mêmes endroits, commençant le 22 février 1713 et se terminant le 22 juin 1713. Les ratifications de cet article doivent être échangées dans un délai de quinze jours ou plus tôt si possible. Le document est signé à Fontainebleau le 24 août 1712 par Colbert de Torcy et Bolingbroke.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3428
p. 273-277
PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Début :
Comme un Traité de Suspension d'Armes tant par Terre [...]
Mots clefs :
Prorogation, Traite, Suspension d'armes, Terre, Mer
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texteReconnaissance textuelle : PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
PROROGATION
1 Il
De la Suspension d'Armes en.
tre la France & l*Angle-*
terre. c Omme un Traité Je
Suspension d'Armes
tant par Terre que par Mer»
ou autres Eaux a
été fait
entre leurs Majestez TresChrétienne & Britannique
1
& signé à Paris le dix-neuf
d'Aoust 1712 pour leter-
me de quatre mois, à commencer le vingt- deuxiéme
dudic mois d'Aoust: Et
comme ladite Suspension
expirera le vingt-déuxiéme
jour de ce present mois de
Decembre, nouveau Rylet
leursMajestez le Roy TresChrétien, & la Reine de la
Grande Bretagne, étant du
même sentiment qu'elles
étoient alors, & ayant les
mêmes vûës pour le bonheur de la Chrétienté, ont
,jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de la
Guerre, capables de trou-
bler les mesures qui ont été
prises pour parvenir au bien
général qu'Elles se proposent: Et pour ces raisons&
autres, ontag
réerconfen- autres) ont agree &. conlcn..
ti, comme elles agréent&
confcntent par ces Presentes, de prolonger&continuer ladite surpension d'Armes pour le terme de quatre
mois, à commencer dudic
vingt- deuxieme de ce present mois de Dccembrenouveaustyle,& à durerjusqu'au
vingt-deuxième dumoisd' Avril de l'an 1713. nouveau
style
,
en forte que ledit
Traité de Suspension d'Armesconclu à Paris le jour
susdit, fera continué&prolongéen toutes manieres;
sans aucune interruption ou
obstruction pour le terme
fus mentionne, comme s'il
étoitrenouvellé & inseré ici
de mot à mot.
En foy de quoi Nous
avons figné les Presentes,
& y avons apposé les sceaux
de nos Armes. Fait à Verfailles le quatorziémeDécembre, & à Londresle2 6. -
Novembre 7 Décembre
mil sept cens douze.
(L.S.) COLBERT DE
TORCY.
(L.S.)BOLINGBROKE
1 Il
De la Suspension d'Armes en.
tre la France & l*Angle-*
terre. c Omme un Traité Je
Suspension d'Armes
tant par Terre que par Mer»
ou autres Eaux a
été fait
entre leurs Majestez TresChrétienne & Britannique
1
& signé à Paris le dix-neuf
d'Aoust 1712 pour leter-
me de quatre mois, à commencer le vingt- deuxiéme
dudic mois d'Aoust: Et
comme ladite Suspension
expirera le vingt-déuxiéme
jour de ce present mois de
Decembre, nouveau Rylet
leursMajestez le Roy TresChrétien, & la Reine de la
Grande Bretagne, étant du
même sentiment qu'elles
étoient alors, & ayant les
mêmes vûës pour le bonheur de la Chrétienté, ont
,jugé necessaire de prévenir
tous les évenemens de la
Guerre, capables de trou-
bler les mesures qui ont été
prises pour parvenir au bien
général qu'Elles se proposent: Et pour ces raisons&
autres, ontag
réerconfen- autres) ont agree &. conlcn..
ti, comme elles agréent&
confcntent par ces Presentes, de prolonger&continuer ladite surpension d'Armes pour le terme de quatre
mois, à commencer dudic
vingt- deuxieme de ce present mois de Dccembrenouveaustyle,& à durerjusqu'au
vingt-deuxième dumoisd' Avril de l'an 1713. nouveau
style
,
en forte que ledit
Traité de Suspension d'Armesconclu à Paris le jour
susdit, fera continué&prolongéen toutes manieres;
sans aucune interruption ou
obstruction pour le terme
fus mentionne, comme s'il
étoitrenouvellé & inseré ici
de mot à mot.
En foy de quoi Nous
avons figné les Presentes,
& y avons apposé les sceaux
de nos Armes. Fait à Verfailles le quatorziémeDécembre, & à Londresle2 6. -
Novembre 7 Décembre
mil sept cens douze.
(L.S.) COLBERT DE
TORCY.
(L.S.)BOLINGBROKE
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Résumé : PROROGATION De la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre.
Le document annonce la prorogation d'un traité de suspension d'armes entre la France et la Grande-Bretagne. Ce traité, signé à Paris le 19 août 1712, prévoyait une suspension des hostilités par terre et par mer pour quatre mois, à partir du 22 août 1712. À l'approche de l'expiration de cette trêve le 22 décembre 1712, les monarques des deux nations ont décidé de la prolonger pour une nouvelle période de quatre mois, débutant le 22 décembre 1712 et se terminant le 22 avril 1713. Cette prolongation vise à prévenir les troubles potentiels et à favoriser les mesures prises pour le bien général de la chrétienté. Le document est signé à Versailles le 14 décembre 1712 et à Londres le 26 novembre/7 décembre 1712 par Colbert de Torcy et Bolingbroke.
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3429
p. 278-281
PROCLAMATION De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre. DE PAR LE ROY.
Début :
On fait à sçavoir à tous qu'il appartiendra que [...]
Mots clefs :
Proclamation, Prorogation, Suspension d'armes, Angleterre, France
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texteReconnaissance textuelle : PROCLAMATION De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre. DE PAR LE ROY.
PROCLAMATION
De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la
France & l'Anglerre.
DE PAR LE Roy.
ON faità sçavoiràtous
qu'il
-
appartiendra,
que la Suipenhon d'Armes accordée levingt-deuxième du mois d'Aoust
dernier, entre Tres-Haut,
Très- Excellent, & TresPuissant Prince, LOUIS,
par la grâce de Dieu, Roy
de France & de Navarre,
nôtre Souverain Seigneur:
Et Tres-Haute, Tres- Excellente & Tres-Puissante
Princesse,ANNE, Reine
de la Grande Bretagne,
leurs Vassaux, Sujets, Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres
& Seigneuries de leut
obéïssance, pour durer pendant le temps de quatre
mois,commençant le vingtdeuxiéme jour dudit mois
dJAoull:1dCrJuer, & finissant le vingt deuxiéme du
present mois de Décembre,
aétéprorogée & continuée contlnue~
pour l'espace de quatre autres mois,commençant ledir jour vingt-deuxième du
prefenc mois de Décembre,
& hntÍfaot le vingt deuxiéme Avril prochain 1713.
Pendant lequel temps il est
défendu aux Sujets de Sa
Majesté de quelque qualité
& condition qu'ils soient,
d'exercer eontre ceux de la
Reine de la Grande Bretagne, aucun Acted'hostilité
par
par Terre, par Mer, sur
les Rivieres ou autres Eaux,
& de leurcauser aucun préjudice ni dommage, à peine d'estrepunissévérement
comme pertubateurs du repos public. Et afin que personne n'en prérende cause
d'ignorance
,
ordonne Sa
Majesté que la Presente sera lûë, publiée & affichée
par tout ou besoin fera.
Fait à Versailles le quinziéme Décembre 1711.
Signé, LOUIS.
Et plus bas:
,.
COLBERT
De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la
France & l'Anglerre.
DE PAR LE Roy.
ON faità sçavoiràtous
qu'il
-
appartiendra,
que la Suipenhon d'Armes accordée levingt-deuxième du mois d'Aoust
dernier, entre Tres-Haut,
Très- Excellent, & TresPuissant Prince, LOUIS,
par la grâce de Dieu, Roy
de France & de Navarre,
nôtre Souverain Seigneur:
Et Tres-Haute, Tres- Excellente & Tres-Puissante
Princesse,ANNE, Reine
de la Grande Bretagne,
leurs Vassaux, Sujets, Serviteurs, en tous leurs
Royaumes, Pays, Terres
& Seigneuries de leut
obéïssance, pour durer pendant le temps de quatre
mois,commençant le vingtdeuxiéme jour dudit mois
dJAoull:1dCrJuer, & finissant le vingt deuxiéme du
present mois de Décembre,
aétéprorogée & continuée contlnue~
pour l'espace de quatre autres mois,commençant ledir jour vingt-deuxième du
prefenc mois de Décembre,
& hntÍfaot le vingt deuxiéme Avril prochain 1713.
Pendant lequel temps il est
défendu aux Sujets de Sa
Majesté de quelque qualité
& condition qu'ils soient,
d'exercer eontre ceux de la
Reine de la Grande Bretagne, aucun Acted'hostilité
par
par Terre, par Mer, sur
les Rivieres ou autres Eaux,
& de leurcauser aucun préjudice ni dommage, à peine d'estrepunissévérement
comme pertubateurs du repos public. Et afin que personne n'en prérende cause
d'ignorance
,
ordonne Sa
Majesté que la Presente sera lûë, publiée & affichée
par tout ou besoin fera.
Fait à Versailles le quinziéme Décembre 1711.
Signé, LOUIS.
Et plus bas:
,.
COLBERT
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Résumé : PROCLAMATION De la Prorogation de la Suspension d'Armes entre la France & l'Angleterre. DE PAR LE ROY.
La proclamation annonce la prorogation de la suspension d'armes entre la France et l'Angleterre. Initialement accordée le 22 août 1711 pour une durée de quatre mois, cette suspension a été prolongée de quatre mois supplémentaires, du 22 décembre 1711 au 22 avril 1713. Pendant cette période, il est interdit aux sujets du roi Louis de France et de la reine Anne d'Angleterre d'exercer des actes d'hostilité par terre, par mer ou sur les rivières, sous peine de sévères punitions. La proclamation ordonne également la lecture, la publication et l'affichage de ce texte partout où nécessaire. Elle a été signée à Versailles le 15 décembre 1711 par Louis, avec la signature de Colbert en dessous.
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3430
p. 282-288
SUPPLEMENT Aux nouvelles d'Espagne & d'Hollande.
Début :
Les Lettres d'Estramadure portent, que l'armée s'est [...]
Mots clefs :
Espagne, Hollande, Cavalerie, Prisonniers, Gardes du corps
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPPLEMENT Aux nouvelles d'Espagne & d'Hollande.
SUPPLEMENT
1
Aux nouvellles d'Espagne&
d'Hollande. LEs Lettres d'Estramadure
-
pottent, que
l'armée s'est separée pour
entreren quartier d'hyver,
& qu'un détachement de
Cavalerieétantalléen course avoit rencontré un convoy de vivres & d'autres
provisions, du côté d'Oli-
vença,ouil alloit, l'attaqua,
en ruina la plus grande partie, poursuivitl'escorte jusqu'aux barrieres de la Place,
& fit plusieurs prisonniers,
& prit plusieurs chevaux,
& les Timbales du Régiment d'Olivença.
On mande deCatalogne
que l'armée s'étoitseparée
le 19. Novembre pouraller prendre des quartiers
d'hyver dans le Comté de
Ribagorça en Arragon &
dans le Royaume de Valence. Le Roy ayant eu avis
par un Courrier exprés que
le Maréchal de Berwick
avoir été nommé par le Roy
de France, pour commander une armée qui s'assembloit dans le Roussillon,
pour encrer en Catalogne
vers le ij. de ce mois; le
Roy a
envoyé ordre à l'armée de se rassembler, de
rentrer en Catalogne & d'y
penetrer le plus avantqu'il
feroit possible tandis que le
Maréchal de Berwick s'avanceroit de son côté dans
le Lampourdan.
Les Gardes du Corps
qui sont en quartier à Ta-
lavera de la Reina sur le Tage, ont eu ordre de marcher vers la Catalogne au
nombre de deux ou trois
mille Chevaux.
Les Lettres de Montpellier du 6. Décembre
portent, que le Maréchal
Duc de Berwick y
étoitarrivé, & les Troupes du Dauphiné au nombre de trente
neuf Bataillons & quarante
un Escadrons qui devoient
le lendemain continuer leur
marche vers le Roussillon,
.& vers la Catalogne.
Il y a
plusieurs Officiers
Generaux, entre autres les
Sieurs de Silly,de Cadrieux,
d'Arennes, de Dillon, & de
Broglio.
On écrit de Perpignan
du 11. queleMaréchal Duc
de Berwick y
étoit arrivé
& qu'il faisoit toutes les
dispositions necessaires pour
faire marcher l'arméeaussitôt qu'il auroitété joint par
les Troupes du Dauphiné
qui ne pourroient arriver
quequelques jours avant les
Festes de Noel.
Les Lettres des environs
de Gironne du 7. portent
que le General Saremberg
étoit arrivé au blocus.
Les Lettres de Hollande
portent qu'on tient souvent des Conferences à la
Haycentre lesMinistresdes
Alliez, qui conferent aussi
avec le Comte deStrafford,
qui doit partir incessamment pour se rendre à
Utrechr. Les Lettres d'Utrecht assurent que le Comte de Strafford y
est arrivé le 15. Decembreoù ltE..
vêque deBristol &ce Comte ont eu plusieursConferences avec les Plenipoten-
tiaires des deux Partis, que
le Comte de Strafford partic d'Utrechtle18oùilnctoit point encore revenu le
20. sans que l'on sçache
quelle route il a
prise;son ne
sçaitpoint encore quand les
Conferences generales commenceront àUtrecht, quoique le Comte de Strafford
ait comumuniqué les Propositions dontil étoit charge, ily a toute apparence
qu'on attend le retour des
Courriers envoyez par les
Plenipotentiaires des Alliez
avant que de les rendre pi^
bliques
1
Aux nouvellles d'Espagne&
d'Hollande. LEs Lettres d'Estramadure
-
pottent, que
l'armée s'est separée pour
entreren quartier d'hyver,
& qu'un détachement de
Cavalerieétantalléen course avoit rencontré un convoy de vivres & d'autres
provisions, du côté d'Oli-
vença,ouil alloit, l'attaqua,
en ruina la plus grande partie, poursuivitl'escorte jusqu'aux barrieres de la Place,
& fit plusieurs prisonniers,
& prit plusieurs chevaux,
& les Timbales du Régiment d'Olivença.
On mande deCatalogne
que l'armée s'étoitseparée
le 19. Novembre pouraller prendre des quartiers
d'hyver dans le Comté de
Ribagorça en Arragon &
dans le Royaume de Valence. Le Roy ayant eu avis
par un Courrier exprés que
le Maréchal de Berwick
avoir été nommé par le Roy
de France, pour commander une armée qui s'assembloit dans le Roussillon,
pour encrer en Catalogne
vers le ij. de ce mois; le
Roy a
envoyé ordre à l'armée de se rassembler, de
rentrer en Catalogne & d'y
penetrer le plus avantqu'il
feroit possible tandis que le
Maréchal de Berwick s'avanceroit de son côté dans
le Lampourdan.
Les Gardes du Corps
qui sont en quartier à Ta-
lavera de la Reina sur le Tage, ont eu ordre de marcher vers la Catalogne au
nombre de deux ou trois
mille Chevaux.
Les Lettres de Montpellier du 6. Décembre
portent, que le Maréchal
Duc de Berwick y
étoitarrivé, & les Troupes du Dauphiné au nombre de trente
neuf Bataillons & quarante
un Escadrons qui devoient
le lendemain continuer leur
marche vers le Roussillon,
.& vers la Catalogne.
Il y a
plusieurs Officiers
Generaux, entre autres les
Sieurs de Silly,de Cadrieux,
d'Arennes, de Dillon, & de
Broglio.
On écrit de Perpignan
du 11. queleMaréchal Duc
de Berwick y
étoit arrivé
& qu'il faisoit toutes les
dispositions necessaires pour
faire marcher l'arméeaussitôt qu'il auroitété joint par
les Troupes du Dauphiné
qui ne pourroient arriver
quequelques jours avant les
Festes de Noel.
Les Lettres des environs
de Gironne du 7. portent
que le General Saremberg
étoit arrivé au blocus.
Les Lettres de Hollande
portent qu'on tient souvent des Conferences à la
Haycentre lesMinistresdes
Alliez, qui conferent aussi
avec le Comte deStrafford,
qui doit partir incessamment pour se rendre à
Utrechr. Les Lettres d'Utrecht assurent que le Comte de Strafford y
est arrivé le 15. Decembreoù ltE..
vêque deBristol &ce Comte ont eu plusieursConferences avec les Plenipoten-
tiaires des deux Partis, que
le Comte de Strafford partic d'Utrechtle18oùilnctoit point encore revenu le
20. sans que l'on sçache
quelle route il a
prise;son ne
sçaitpoint encore quand les
Conferences generales commenceront àUtrecht, quoique le Comte de Strafford
ait comumuniqué les Propositions dontil étoit charge, ily a toute apparence
qu'on attend le retour des
Courriers envoyez par les
Plenipotentiaires des Alliez
avant que de les rendre pi^
bliques
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Résumé : SUPPLEMENT Aux nouvelles d'Espagne & d'Hollande.
Le texte décrit des événements militaires et diplomatiques en Espagne, Catalogne, Hollande et France. En Estrémadure, un détachement de cavalerie a attaqué et détruit un convoi de vivres près d'Olivença, capturant des prisonniers, des chevaux et les timbales du régiment d'Olivença. En Catalogne, l'armée s'est séparée le 19 novembre pour prendre ses quartiers d'hiver en Ribagorça et en Valence. Suite à la nomination du maréchal de Berwick par le roi de France pour commander une armée en Roussillon, le roi d'Espagne a ordonné à son armée de se rassembler et de pénétrer en Catalogne. Les Gardes du Corps ont reçu l'ordre de se diriger vers la Catalogne. À Montpellier, Berwick est arrivé avec des troupes du Dauphiné, prêtes à continuer vers le Roussillon et la Catalogne. Plusieurs officiers généraux, dont les sieurs de Silly, de Cadrieux, d'Arennes, de Dillon et de Broglio, sont mentionnés. À Perpignan, Berwick préparait l'armée à avancer dès l'arrivée des troupes du Dauphiné. Près de Girone, le général Saremberg est arrivé au blocus. En Hollande, des conférences ont eu lieu à La Haye entre les ministres des Alliés et le comte de Strafford, qui a ensuite rencontré les plénipotentiaires des deux partis à Utrecht. La date de début des conférences générales à Utrecht reste incertaine.
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3431
p. 289-295
Suite des Nouvelles d'Angletette.
Début :
La Reine a nommé le Duc de Shrewsbury pour aller [...]
Mots clefs :
Angleterre, Duc d'Hamilton, Marquis de Carmarthen, Proclamation, Traité de paix, Duc d'Ormond
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Angletette.
Suite des Nouvelles
d'Angletette.
LA Reine a nommé le
Duc de Shrewfbury pour
alleren France à la place
du feu Duc d'Hamilton.
Ce Seigneur revint le six
Décembre de Windsor
,
il
ordonna à ses Domestiques
de se tenir prests à partir
dans douze ou quinze jours
au plus tard.
Le Marquis de Carmarthen fils du nouveau Duc
de Léeds, épousela fille du
Comte d'Oxfort, Grand
Thresorier.
Le 5. De0cembreMylord
Marlborough partit de
Londres pour aller s'embarquer àDouvres& passer
à Ostende.
On a
publiéune proclamation Dier laquelle on prometcinq cent livres sterlin
de recompense à ceux qui
livreront le General MaKartney entre lesmjinsde
la justice. Le Colonel Hamilton qui est venu se presenter volontairement
,
à
esté envoyé à la prison de1
Newgate, pour estre jugé
J à la prochaine Session de
LoldBailly. Deux porteurs
de chaires avant declaré
qu'ils avoient portéle sieur
Macartenay deguisé en
o
femme chez le Duc deRichemond
; on y envoya
quelques Huissiers
,
soutenus par un détachement
des Gardes
,
maison ne l'y
trouva pas. La Duchesse
d'Hamilton a
fait publier
qu'elledonneroit trois cens
livres sterlin, outre les cinq
cens que la Reine a promises à
ceux qui livreront le
Lieutenant General Macartenay entre les mains
de la Justice: mais quelque
recherche qu'on ait faite
on n'a pu jusqu'à present le
trouver.
On attend à la Cour
d'Angleterre le Prince Ragotzi:il vient prier la Reine d'employer fès bons
offices pour faire inserer
dans le Traité de Paix qu'il
fera restabli dans la paisible
possession de ses biens. Le
bruit court qu'il passera en
France pour le mesme sujet.
Le Marquis de Monteleonarrivaà Londres le seize Décembre avec plusieurs
seigneurs Espagnols. Le
ifcur Lewis premier Commis de Mylord Darmouch
Secretaire d'Estat
,
fut le
recevoir à deux mille de
Londres avec un carosse à
six chevaux de la Reine
,
& l'a conduit chez ce Mylord, où ilaesté complimenté par les seigneurs du
Conseil
,
avec lesquels il
a
esté magnifiquement
traité.
Le Comte d'Arran frere
du Duc d'Ormond, alla à Windsor pour remercier la
Reine de la Charge de
Grand Maistre d'Artillerie
d'Irlande que Sa Majesté
lui a
donnée.
Le Comte d'Oxfort
Grand Thresorier
,
le Vicomte deBullingbrookSecretaire d'Estat, & plusieurs
autres qui ont des Emplois
à la Cour
,
allerent à la'
Cour du Ban du Roy où.
ils presterent les sermens
portez par les Loix.
Le Colonel Hamilton
qui est prisonnier à New-
gate est tres souvent vifué*
par ses amis & par ses Avocats,il doit estre jugé à la
premiere Sessionde la Cour
de Lold Bailly qui se tiendra le vingt-cinq. Les tesmoins ont esté citez pour
y
comparoistre
d'Angletette.
LA Reine a nommé le
Duc de Shrewfbury pour
alleren France à la place
du feu Duc d'Hamilton.
Ce Seigneur revint le six
Décembre de Windsor
,
il
ordonna à ses Domestiques
de se tenir prests à partir
dans douze ou quinze jours
au plus tard.
Le Marquis de Carmarthen fils du nouveau Duc
de Léeds, épousela fille du
Comte d'Oxfort, Grand
Thresorier.
Le 5. De0cembreMylord
Marlborough partit de
Londres pour aller s'embarquer àDouvres& passer
à Ostende.
On a
publiéune proclamation Dier laquelle on prometcinq cent livres sterlin
de recompense à ceux qui
livreront le General MaKartney entre lesmjinsde
la justice. Le Colonel Hamilton qui est venu se presenter volontairement
,
à
esté envoyé à la prison de1
Newgate, pour estre jugé
J à la prochaine Session de
LoldBailly. Deux porteurs
de chaires avant declaré
qu'ils avoient portéle sieur
Macartenay deguisé en
o
femme chez le Duc deRichemond
; on y envoya
quelques Huissiers
,
soutenus par un détachement
des Gardes
,
maison ne l'y
trouva pas. La Duchesse
d'Hamilton a
fait publier
qu'elledonneroit trois cens
livres sterlin, outre les cinq
cens que la Reine a promises à
ceux qui livreront le
Lieutenant General Macartenay entre les mains
de la Justice: mais quelque
recherche qu'on ait faite
on n'a pu jusqu'à present le
trouver.
On attend à la Cour
d'Angleterre le Prince Ragotzi:il vient prier la Reine d'employer fès bons
offices pour faire inserer
dans le Traité de Paix qu'il
fera restabli dans la paisible
possession de ses biens. Le
bruit court qu'il passera en
France pour le mesme sujet.
Le Marquis de Monteleonarrivaà Londres le seize Décembre avec plusieurs
seigneurs Espagnols. Le
ifcur Lewis premier Commis de Mylord Darmouch
Secretaire d'Estat
,
fut le
recevoir à deux mille de
Londres avec un carosse à
six chevaux de la Reine
,
& l'a conduit chez ce Mylord, où ilaesté complimenté par les seigneurs du
Conseil
,
avec lesquels il
a
esté magnifiquement
traité.
Le Comte d'Arran frere
du Duc d'Ormond, alla à Windsor pour remercier la
Reine de la Charge de
Grand Maistre d'Artillerie
d'Irlande que Sa Majesté
lui a
donnée.
Le Comte d'Oxfort
Grand Thresorier
,
le Vicomte deBullingbrookSecretaire d'Estat, & plusieurs
autres qui ont des Emplois
à la Cour
,
allerent à la'
Cour du Ban du Roy où.
ils presterent les sermens
portez par les Loix.
Le Colonel Hamilton
qui est prisonnier à New-
gate est tres souvent vifué*
par ses amis & par ses Avocats,il doit estre jugé à la
premiere Sessionde la Cour
de Lold Bailly qui se tiendra le vingt-cinq. Les tesmoins ont esté citez pour
y
comparoistre
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Résumé : Suite des Nouvelles d'Angletette.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et sociaux en Angleterre. La Reine a nommé le Duc de Shrewsbury pour remplacer le Duc d'Hamilton en France. Le Marquis de Carmarthen, fils du Duc de Leeds, a épousé la fille du Comte d'Oxford, Grand Trésorier. Le 5 décembre, Lord Marlborough a quitté Londres pour se rendre à Ostende. Une proclamation offre une récompense de cinq cents livres sterling pour la capture du Général Macartney. Le Colonel Hamilton, s'étant présenté volontairement, a été incarcéré à la prison de Newgate en attendant son jugement. Des témoins ont affirmé avoir transporté Macartney déguisé en femme chez le Duc de Richmond, mais les recherches n'ont pas abouti. La Duchesse d'Hamilton a ajouté trois cents livres sterling à la récompense offerte par la Reine. Le Prince Ragotzi est attendu à la Cour d'Angleterre pour demander l'intervention de la Reine afin de récupérer ses biens. Le Marquis de Monteleon est arrivé à Londres avec plusieurs seigneurs espagnols, accueilli par le Comte Lewis. Le Comte d'Arran a remercié la Reine pour sa nomination au poste de Grand Maître d'Artillerie d'Irlande. Plusieurs dignitaires, dont le Comte d'Oxford et le Vicomte de Bullingbrook, ont prêté serment à la Cour du Ban du Roi. Le Colonel Hamilton, prisonnier à Newgate, reçoit fréquemment la visite de ses amis et avocats en vue de son jugement imminent.
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3432
s. p.
TABLE.
Début :
Etrennes page 3 Apologue ou Conte nouveau. 10 Chanson. Etrennes [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
e.
10
Chan/on. Etrennes à Climenne2O.
Lettres a Al. le Marquis de..
sur un Livre intitulé, les
Soupirs de l'Europpe. 25
Balladefur les Sotes. 71
Envoy. 74
Dissertation Académique 3sur
les Miroirs ardens. 75
Lettres de Genes. Evénement
singulier, d'une mort arrivée au mois de Juin 1712,.
5>7
A Afademoifelle C. Stances
irregulieres. m
Livre nouveau. 12.8
Avertijjement du Livre qui a
pour titre La Nouvelle As- trée.H9
La teste d'Asne, Conte. 13j
Entrée de M. le Chevalier de
la Vieuvdle, Ambajjadeur
de Ma/the. 1;9
Creation d'Officier de Marine.
154
Nomination de quatre -
vingt
cinq, Chevaliers de l'Ordre
Âd.litdire de S. Louis. 157 DonduR,oy.158
Detail de la mort dIt Duc
d'Hamilton. 119
Devisès pour les Jettons de
l'anncc1-713. faites par
l'Academie Royale des Inf.
criptions. 169
Epitaphe d'un JLevron qu'on
avoitempefbe de croiflre
en luyfaisantboirede t'eau.
devie. I72, Enigme.179
Avantliretragi-comique, écrite'
par un Suiffe de Soleure. 184
Receprionfaite à M. le Duc,
a
son arrivée aux Eflats de
Bourgogne.m
Morts. 114.'
Nouvelles d*Ailmagne.241
Nouvelles etAngleterre.2,46
Traité de Sufpenfton d'Armes
entre la France C7 l'An.
gleterre.
10
Chan/on. Etrennes à Climenne2O.
Lettres a Al. le Marquis de..
sur un Livre intitulé, les
Soupirs de l'Europpe. 25
Balladefur les Sotes. 71
Envoy. 74
Dissertation Académique 3sur
les Miroirs ardens. 75
Lettres de Genes. Evénement
singulier, d'une mort arrivée au mois de Juin 1712,.
5>7
A Afademoifelle C. Stances
irregulieres. m
Livre nouveau. 12.8
Avertijjement du Livre qui a
pour titre La Nouvelle As- trée.H9
La teste d'Asne, Conte. 13j
Entrée de M. le Chevalier de
la Vieuvdle, Ambajjadeur
de Ma/the. 1;9
Creation d'Officier de Marine.
154
Nomination de quatre -
vingt
cinq, Chevaliers de l'Ordre
Âd.litdire de S. Louis. 157 DonduR,oy.158
Detail de la mort dIt Duc
d'Hamilton. 119
Devisès pour les Jettons de
l'anncc1-713. faites par
l'Academie Royale des Inf.
criptions. 169
Epitaphe d'un JLevron qu'on
avoitempefbe de croiflre
en luyfaisantboirede t'eau.
devie. I72, Enigme.179
Avantliretragi-comique, écrite'
par un Suiffe de Soleure. 184
Receprionfaite à M. le Duc,
a
son arrivée aux Eflats de
Bourgogne.m
Morts. 114.'
Nouvelles d*Ailmagne.241
Nouvelles etAngleterre.2,46
Traité de Sufpenfton d'Armes
entre la France C7 l'An.
gleterre.
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Résumé : TABLE.
Le document énumère divers écrits et événements. Parmi les œuvres littéraires figurent 'Etrennes à Climen', 'Les Soupirs de l'Europe', 'Ballade pour les Sots' et une 'Dissertation Académique sur les Miroirs ardents'. Il mentionne également des lettres et des récits, tels que 'Lettres de Gênes' et 'La teste d'Asne, Conte'. Sur le plan politique et social, le texte relate l'entrée de l'ambassadeur de Mathilde, la création d'officiers de marine, et la nomination de chevaliers de l'Ordre royal de Saint-Louis. Le décès du Duc d'Hamilton est également signalé. Le document se conclut par des nouvelles d'Allemagne et d'Angleterre, ainsi qu'un traité de suspension d'armes entre la France et l'Angleterre.
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3433
p. 3-26
Relation de la bataille de Gadebusch, gagnée par les Suedois sur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712.
Début :
Le Maréchal Comte de Steenbock voyant les Danois s'approcher [...]
Mots clefs :
Bataille de Gadebusch, Maréchal Comte de Steenbock, Varnes , Lieutenant colonel, Danois, Ennemi, Majors, Ennemis, Cavalerie, Colonels
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texteReconnaissance textuelle : Relation de la bataille de Gadebusch, gagnée par les Suedois sur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712.
Relation de la bataille de Ga debufch , gagnée par les Suedois fur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712. E Maréchal Comte des Steenbock voyant les Danois s'approcher de plus en plus Janv.1713. AijMERCURE 4 pour ſe joindre aux Saxons & Mofcovites, & ceux-ci faifant auffi tout ce qu'ils pouvoient pour avancer cettejonction, & enfermer enfuite les Suedois entierement, il décampade Sivan le 15. Decembre; pour mieux couvrirfes derrieres &fesflancspendantlamarche, il fit rompre tous les ponts fur la Varnes & prés de Rostock : aprés quoy l'armée dirigea fa marche fans starrêter la nuit, par uneinfinité de marais , de chemins creux & de défis TAGALANT lez, tout droit vers les Danois campez prés de Ga debufch. Le 19. elle arrivaà un dé filé trés- difficile nommé Vlenftrug; & comme on croyoit que les Danois en difputeroient le paffage, le LieutenantColonel Levenhaupt fut commandé avec trois cent chevaux , pour foûtenir l'avant-garde, qui étoit compofée de deux regimens de dragons de Stromfelt & de Marfcha? lek. Ceux-ci furent fuivis duMajorTaube,avecdeux, Aiij6 MERCURE cent pionniers du Lieutenant Colonel Bohm , avec cinq cent grenadiers du Lieutenant Colonel Cronftedt , avec huit pieces de canon. Aprés marcha le General Major Schomers avec trois bataillons Allemans commandez par les Colonels Jegez & Sivanlod. Enfuite le refte de * l'armée fur cinq colonnes , deux de cavalerie , deux d'infanterie , & l'artillerie avec les bagages au milieu. Mais le Lieutenant ge neral Ducker , qui comBuAGALANT 7 mandoit l'avant-garde , ayant fait fçavoir que l'ennemi, aulieu de défendre ce défilé , fe retiroit avec precipitation , l'on continua lamarche, & on s'approcha d'une demi-lieuë plus prés de l'ennemi , jufqu'aux endroits nommez Grothen & Lutkenbiztz , où, à caufe de la nuit qui furvint, l'arméefut obligée de faire alte & de fe repofer. Par des efpions & lettres interceptées l'onapprit que les Saxons étoient en pleine marche avec huit AiiijMERCURE 8 mille chevaux , foit pourfe joindre aux Danois , foir pour inquieter nos derrieres ; auffi la nuit les Danois tirerent trois coups de canon: maisfans s'alarmerle foldat paffa la nuit fur les armes. Le20. à lapointedujour, le Colonel Baffevitz futenvoyé avec deux cent che vaux pour reconnoître le camp des ennemis, & l'ar mée le fuivit fur cinq colonnes commelejour precedent. Ledit Coloneltomp bafur une desgardesavanGALANT. cées de l'ennemi , qui ſe retira. Il rapporta que les Danois étoient poftez fur unehauteurderriereun ma* rais , leur gauche appuyée fur la riviere de Gadebufch, & la droite fur une forêt. Monfieur le Maréchal de Stenbock, bien qu'incommodé d'une espece de ne phretique depuis quinze jours , montaàcheval pour voir lui- même la difpofition des ennemis , & les trouva fi avantageufement poſtez , qu'il n'y avoit pas. moyen d'en approcher ni30 MERCURE par la droite , ni par la gauche.:il n'yavoit qu'une petite ouverture de la largeur de mille pas environ, par laquelle feule on pouvoit aller à eux en défilant vis-à-vis le milieu de leur ligne. Le bord de la forêt & l'extremité de la droite de l'ennemi étoient fi bien garnis de moufqueterie , Loûtenue de cavalerie, qu'il étoit impoffible de percer par là. Cela obligea M. le Maréchal de faire com mencer fur le midi par une canonade de douze pieces,GALANT. durant laquelle l'armée s'a vançoit encoredavantage; & Monfieur le Maréchal fit les difpofitions fuivantes. Le Lieutenant Colonel Cronstedt & le Major Stiernhof, Officiers d'artillerie, eurent ordre de marcher les premiers avec trente pieces de canon , lefquel les, par une invention du dit Lieutenant Colonel, tiroient en chemin faiſant d'une viteffe incroyable. L'artillerie fut foûtenue par un bataillon d'Eckeblad12 MERCURE commandé par le Colonel Jeger, fuivi de fix bataillons du centre denôtrepremiere ligne ; à fçavoir, Un d'Eckeblad. Unde Schultz, Unde Nercke. Un de Vvermeland , & deux de Veſmanlan , commandez par les Majors Generaux Schomers , de la Gardie , Satkul & Eckeblad; & à latête des bataillons les Colonels fuivans. > Adlerfeltz , Falckemberg, le Lieutenant Colonel Groning, les Majors Uſedom ,GALANT, 13 Staren, Flycht , &Brunian, Enfuitefix autresbataillons de la droite , deux d'Ef fiborg, & d'Oftgoths,Licutenant Colonel , Lillie, & les MajorsSpalding &Modée. Delagauchedeuxbataillons Vveftgoths, &un d'Alecarle, Colonel Palm felt , Lieutenant Colonel Mentzer, Majors Didron & Levenhaupt. De plus, nos flancs du côté du bois &delacavaleriede lagau, che des ennemis , furent couverts chacun par une colonne la droite par le ;14 MERCURE regiment de Sudermanne, Colonel Schlipenbachk , &unbataillon d'Oftgoths, Lieutenant Colonel Stier nerantz: la gauche par un bataillon d'Alecarle , Lieutenant Colonel Fucks & deuxbataillonsHelfingues, ColonelHorn, Lieutenant ColonelBohm. Toutes ces troupeseurent ordre des'érendreà droite & à gauche au fortir de la trouée, & de former une ligne en marchant. La cavalerie de la droite marchoitfouslesordresdesGALANT Majors Generaux Marskalek & Mellin , compofée des dragons de Stromfelt & Levenftern, Lieutenans Colonels Plat & Buchet , & les Majors Bremer & Valdaw , des Vveftgoths cavalerie , Colonels Vvolfiat & Frolich , Lieutenant Colonel Keuler, & Major Lageverantz , de la cavalerie de Bremen, Colonel Ferfen , Lieutenant Colonel Tettenborn, & Major Kula , & des dragons de Baffevitz, Golonel Baffevitzi, & Lieutenant Colonel Revehel.16 MERCURE La gauche des Majors Generaux Afchenberg & Marderfelt, les dragonsde Marefchalk, ColonelMarf kalek, Lieutenant Colonel Levenhaupt , & Major Briel ; le regiment d'Afchenberg, Lieutenant ColonelFerſen , & MajorMegerhielm ; la cavalerie de Pomeranie,Colonel Roos, Lieutenant Colonel Brunner, & MajorVeichel, & les dragons de Mardelfelt, Lieutenant Colonel Oppenbuſch & Major Haring. Lacavalerie avoit orAcdoviAldreGALANT. dre de fuivrel'infanterie à droite & à gauche, & de tâcher de paffer un marais fur une ou deux colonnes , &aprés des'étendre für les deux aîles. Dans cet ordre , & avec le motdel'aide de Dieu de Jefus , l'armée avança contre l'ennemi en toute diligence , à la faveur de nôtre artillerie bien fervie, à laquelle celle des ennemis répondoit vivement : mais nonobftant leravage A qu'elle faifoit dans nos sangs, notreinfanterie con Janv. 1713, BMERCURE 18 tinua de s'avancer le mouf quet fur l'épaule. L'ennemi fit le premier fes décharges : mais les nôtres ne tirerent qu'à dix ou quinze pas ; ce quifitun fi grand effet , que tout ce qui fe trouva devant eux plia. Cependant la cavale rie de nôtre droite avançoit avec tant de fuccés , qu'elle renverfa à pluſieurs repriſes tout ce qui s'oppofoit à elle , des troupes fraî ches fuccedant toûjours à celles qui étoient battuës. La gauche gagna pareilleGALANT. 19. ment fon terrain , malgré le feu qu'en paffant elle effuyoit du bois ; & quoique quelques efcadrons.fuffent pouffez par le nombre des ennemis une fois ou deux , ils fe rallioient auffitôt , & 2 foûtenus parnôtre infante, rie, rompirent totalement ceux des ennemis. Durant l'action la cavalerie ennemie tenta à di verfes repriſes de percer nôtre infanterie : mais elle s'en retourna toûjours avec perte. L'infanterie. ennemie fe rallia plufieurs fois: mais Bij20 MERCURE fut auffi obligée de plierde nouveau. Un bataillon de grenadiers Danois s'étoit faifi du village de Vvackenfteen. Le GeneralMa jor Patkul , & fous lui le Colonel Schlippenback , avec le regiment de Suder manne , &le Lieutenant Colonel Stiernerants, avec les Oftgoths, furent com mandez pour les attaquer. Dans un inftant le village futemporté, & tout ce qui ne fut pas paffé au fil de l'épée fut fait prifonnier.i Il faut avouer que l'in*GALANT fanterie Danoife afait tous devoirs de bons "foldats s'étantralliée plufieursfois, &ayanttenu fermejuſqu'à ce qu'on l'ait forcée , la bayonnette au bout du fu fil, de fe rendre priſonniere. Plufieurs Officiers fe font battus en combatfin gulier pendant l'action , & entretuez. Les Suedois acharnez pendant uncertain temps, ont enfin fait quartier à ceux qui en demandoient, étant las de tuer. Lesfuyars ont été pourſuivis l'épéeMERCURE 22. dans les reins jufqu'à un lieu nommé Radegafe, où la nuit & les penibles défilez qui fe trouvent au-delà de cevillage , ont entièrementmis fin àcetteaction. Les ennemis étoientforts de dix-huit bataillons Das nois & quatre Saxons, de quarante-fept efcadrons. Danois , & trente-deux Saxons , quife joignirent aux Danois une heure avant le combat fous le General * Fleming ; en forte qu'ils étoient loixante & dix-neuf efcadrons & vingt-deux ouGALANT 23 bataillons. Les Suedois é toient forts de dix-neufbau taillons & cinquante-deux eſcadrons : mais il faut re marquer qu'à caufedesma lades , des traîneurs, & du détachement gardant les ? bagages, il s'en eft falu 200. à250. hommes, que les ba taillons n'ayent été complets , & qu'ainfi l'ennemi a été deux fois plus fort, fans parler defon terrain & duvent qu'il avoitfur nous. Maisnonobftant tout cela, il a étéforcé d'abandonner fon artillerie & tout fon24 MERCURE camp , aprésun combat de deux heures , d'où il avoit enlevé tout le meilleur de fon bagage, & mis en lieu de fûreté avant l'action. On ne sçauroit encore donner une lifte exacte dest bleffez , tuez ou prifonniers decôté & d'autre; mais des nôtres il n'ya eu de bleſſez que le Lieutenant General Ducker , deux Colonels > quelques Officiers fubalternes, & trois cent foldats. Des tuez il n'y a eu que deux Majors , quelquesbas Officiers , & 200. foldats. Du גGALANT. 23 Ducôté de l'ennemi il y a plufieurs Generaux,Colonels, & autres Officiers, & plus de deux mille morts & quatre mille prifonniers, parmi lesquels il y a plufieurs Generaux, Colonels, &autresOfficiers dediftinction. C'eſt ainfi qu'une poignée demonde,faiſant partie feulement de l'armée Suedoife , qui n'a pû être embarquée entierement à caufe de la faifon , & qui manquoit par confequent demille chofes,aremporté Janv.1713. C26 MERCURE de Dieu une par la grace victoire fignaléefur desennemis fort fuperieurs en nombre, & ayant abondance de toutes chofes.
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Résumé : Relation de la bataille de Gadebusch, gagnée par les Suedois sur les Danois & Saxons le 20. Dec. 1712.
La bataille de Ga debufch, remportée par les Suédois contre les Danois et les Saxons, eut lieu le 20 décembre 1712. Le maréchal Comte des Steenbock, anticipant l'arrivée des Danois pour se joindre aux Saxons et aux Moscovites, décida de déplacer son armée le 15 décembre afin de mieux protéger ses arrières et ses flancs. L'armée suédoise traversa des marais et des chemins difficiles pour atteindre les Danois campés près de Ga debufch. Le 19 décembre, elle arriva à un défilé nommé Vlenftrug, où le lieutenant-colonel Levenhaupt fut envoyé en avant-garde avec trois cents chevaux. Les Suédois continuèrent leur marche jusqu'à Grothen et Lutkenbiztz, où ils campèrent pour la nuit. Le 20 décembre, le colonel Baffevitz fut envoyé en reconnaissance. Les Danois étaient positionnés sur une hauteur derrière un marais, leur gauche appuyée sur la rivière de Gadebufch et leur droite sur une forêt. Steenbock, malgré une maladie, inspecta les positions ennemies et ordonna une canonade pour avancer. L'artillerie suédoise, suivie par l'infanterie et la cavalerie, avança en formation. La bataille débuta par une canonade, suivie d'une avancée de l'infanterie suédoise qui repoussa les Danois malgré leur résistance. La cavalerie suédoise réussit à percer les lignes ennemies, et les Danois furent finalement contraints de se rendre. Les Suédois capturèrent l'artillerie et le camp ennemi après un combat de deux heures. Les pertes suédoises furent légères, avec quelques blessés et morts, tandis que les Danois subirent de lourdes pertes, incluant plusieurs généraux et officiers, ainsi que plus de deux mille morts et quatre mille prisonniers. Cette victoire suédoise fut remportée malgré la supériorité numérique et matérielle des ennemis.
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3434
p. 26-42
STANCES.
Début :
Si j'entre dans ta route, [...]
Mots clefs :
Dieu, Esprit, Seigneur, Loi, Foi, Grâce
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texteReconnaissance textuelle : STANCES.
STANCES.
SI j'entre dans ta route ,
6 Suprême Sageße
L'amour propre m'arrête,
&me rappelle à foy ;
Et pour un vain objet de
joye ou de trifteffe,
GALANT.
27
Infensé je te laiffe ,
Et je mets en oubli ta loy.
Si dans les vains tranf
ports dont l'ardeur nous,
poffede
Je veux de la raifon emprunter
du fecours ,
'Ils
s'enflament encor par
ce foible remede ,
Tout obftacle leur cede ;
C'efl un torrent qui croît
toûjours.
Je pense affezSouvent à
Cij
28 MERCURE
Pordre falutaire
Qui borne nos defirs par
un jufte compas :
Mais ce penfer , femblable
à la flâme legere
Qu'on voit quand il éclaire
,
Me luit & ne m'échauffe
pas.
Quand j'écoute ta voix ,
elle me perfuade ,
Et je veux t'obeïr en cet
heureux moment :
Mais ce vouloir n'eft rien
1
GALANT. 29
qu'un fouhait de malade
,
Qui trouve amer ou fade
Le plus agreable aliment.
Le vice plein d'amorce ,
ainfi qu'une Syrene ,
Qui chante , qui nous flate
, & qui furprend
nos fens ,
Par fes appas trompeurs
en fes gouffres m'entraîne
Avec fi peu de peine ,
Queje l'écoute je conses.
C iij
30 MERCURE
Loy de la providence ! hé
quepouvoit- on dire ?
Helas!un Dieu cachéconduit
tous ces reffors.
La meilleure partie eft
foumise à lapire,
Et loin d'avoir l'empire ;
Notre esprit obeït au corps.
Mais , ô Mufe , tout
beau , tu te rends eriminelle
En fondant des fecrets que
cache un Dieu jaloux ;
Confeffe & reconnois fa
GALANT .
31
bonté
paternelle ,
Tous nos biens viennent
d'elle ,
Et tous nos maux viennent
de nous.
Que fi l'on s'attachoit à
cet Estre fuprême
De qui vient notre force
tout notre pouvoir
,
Et fuivant les confeils
d'une ferveur extrême
On fe quittoit foy- même ,
Sans peine on feroit fon
devoir.
Ciiij
32 MERCURE
Nos esprits éclairez, d'u
ne vive lumiere ,
Sans nul empêchement
voyant la verité,
Mépriferoient alors comme
vile pouffiere
Ce qui fert de matiere
A nos voeux pleins de
vanité.
Mais l'homme quittant
Dieu , par qui tout
eft facile ,
Par qui contre l'erreur,
l'esprit eft affermi,
GALANT.. 33.
En vain pour s'en garder
fe croit affez , habile ;
Car comme il eft fragile ,
Lui-même il eft fon ennemi.
L'homme s'aime , il eft
vrai,mais d'un amour
perfide
i
Qui le mene au trépaspar
un
chemin trompeur
Et lorsqueton esprit ne lui
fert pas de guide,
Comme il est trop avide
,
34 MERCURE
Il court lui-même à for
malheur.
Défens- moy done de moy ,
munis-moy de ta grace ,
Ne te laße jamais , Seigneur,
de m'affifter;
Regle mes paffions , repri
me leur audace :
Quelque effort queje falſe ,
Sans toyje n'ypuis refifter.
Puis-je regler le cours de
ma nef vagabonde ,
Des vagues & des vents
GALANT 39
foutenir les combats ;
Eviter les rochers qui font
cachez fous l'onde
Dans une nuit profonde ,
Si ta main ne me guide
pas ?
La mer de cette vie est fi
pleine d'orage ,
Quefi l'on ne craintpoint,
on n'a point de raiſon ;
Et quoique d'un béau tems;
on tire un bon prefage ,
On faitfouvent naufrage.
En la plus tranquille faifon.
36 MERCURE
Parmi tant de périls notre
unique reßource
Eft d'avoir toujours l'oeil
deßus ta volonté ,
Semblables au nocher qui
fe regle en fa courfe
Sur l'étoile de l'ourfe ,
Et fe rend au port fou
haité.
Afin qu'à l'avenir je vogue
en affurance ,
Eclaire - moy ,
Seigneur
du flambeau de la
foy,
GALANT. 37
Donne- moy de l'amour ,
remplis-moy d'esperance
,
Et fais qu'avec constance
Je m'attache à ta fainte
loy.
La volonté de l'homme eft
toûjours chancelante ,
Il croit , ildoute , il craint,
il veut & ne veut pas ,
Le préfent lui déplait, &
fon ame inconstante
Voit dans la chofe abfente,
Ou croit voir les plus doux
appas.
38 MERCURE
Il fuit toute fa vie une
vaine chimere ,
Un lumineux fantome ,
un néant précieux ;
De fes plaifirs paẞez la
douceur eft amere ,
Et le bien qu'il espere
Bientoft fe dérobe à fes
yeux.
Ta conftance , Seigneur ,
toute conftance efface ,
Ton vouloir par le temps
n'est jamais limité ;
Qui le fuit eft heureux ,
GALANT .
39
il jouit de ta grace ,
Et nul mal ne
menace
De
troubler(a félicité.
Il est toujours content , il
nage dans la joye ,
Il ne craint ni n'efpere ,
épris d'un vaiu défir ;
Et quand mefme du mal
il femble être la
proye ,
Scachant que Dieu l'envoye
Il n'en fent aucun déplaifir.
40 MERCURE
Si cet hymnefacré te plaift
comme il me touche ,
Doux & charmant objet
de nos pieux concerts ,
Fais , quandjefuis debout
ou gifant dans ma
couche ,
Que d'une pure bouche
Je chante inceffamment
ces vers.
Heureux quidu pechépeut
fortir de la fange ,
Dans une paix profonde il
voit couler fes jours ,
En
GALANT. 41
En tout temps , en tous
lieux il chante ta
loйange ,
Et par un beureux change
S'il meurt , c'est pour vivre
toujours
.
Mais malheureux celui
qui , plongé dans le
vice ,
De remords douloureux
voit punir fes forfaits,
Et qui par la terreur qu'-
imprime ta justice ,
Janv. 1713.
D
42 MERCURE
Sent déja le fupplice
Qu'il doit endurer à jamais
.
SI j'entre dans ta route ,
6 Suprême Sageße
L'amour propre m'arrête,
&me rappelle à foy ;
Et pour un vain objet de
joye ou de trifteffe,
GALANT.
27
Infensé je te laiffe ,
Et je mets en oubli ta loy.
Si dans les vains tranf
ports dont l'ardeur nous,
poffede
Je veux de la raifon emprunter
du fecours ,
'Ils
s'enflament encor par
ce foible remede ,
Tout obftacle leur cede ;
C'efl un torrent qui croît
toûjours.
Je pense affezSouvent à
Cij
28 MERCURE
Pordre falutaire
Qui borne nos defirs par
un jufte compas :
Mais ce penfer , femblable
à la flâme legere
Qu'on voit quand il éclaire
,
Me luit & ne m'échauffe
pas.
Quand j'écoute ta voix ,
elle me perfuade ,
Et je veux t'obeïr en cet
heureux moment :
Mais ce vouloir n'eft rien
1
GALANT. 29
qu'un fouhait de malade
,
Qui trouve amer ou fade
Le plus agreable aliment.
Le vice plein d'amorce ,
ainfi qu'une Syrene ,
Qui chante , qui nous flate
, & qui furprend
nos fens ,
Par fes appas trompeurs
en fes gouffres m'entraîne
Avec fi peu de peine ,
Queje l'écoute je conses.
C iij
30 MERCURE
Loy de la providence ! hé
quepouvoit- on dire ?
Helas!un Dieu cachéconduit
tous ces reffors.
La meilleure partie eft
foumise à lapire,
Et loin d'avoir l'empire ;
Notre esprit obeït au corps.
Mais , ô Mufe , tout
beau , tu te rends eriminelle
En fondant des fecrets que
cache un Dieu jaloux ;
Confeffe & reconnois fa
GALANT .
31
bonté
paternelle ,
Tous nos biens viennent
d'elle ,
Et tous nos maux viennent
de nous.
Que fi l'on s'attachoit à
cet Estre fuprême
De qui vient notre force
tout notre pouvoir
,
Et fuivant les confeils
d'une ferveur extrême
On fe quittoit foy- même ,
Sans peine on feroit fon
devoir.
Ciiij
32 MERCURE
Nos esprits éclairez, d'u
ne vive lumiere ,
Sans nul empêchement
voyant la verité,
Mépriferoient alors comme
vile pouffiere
Ce qui fert de matiere
A nos voeux pleins de
vanité.
Mais l'homme quittant
Dieu , par qui tout
eft facile ,
Par qui contre l'erreur,
l'esprit eft affermi,
GALANT.. 33.
En vain pour s'en garder
fe croit affez , habile ;
Car comme il eft fragile ,
Lui-même il eft fon ennemi.
L'homme s'aime , il eft
vrai,mais d'un amour
perfide
i
Qui le mene au trépaspar
un
chemin trompeur
Et lorsqueton esprit ne lui
fert pas de guide,
Comme il est trop avide
,
34 MERCURE
Il court lui-même à for
malheur.
Défens- moy done de moy ,
munis-moy de ta grace ,
Ne te laße jamais , Seigneur,
de m'affifter;
Regle mes paffions , repri
me leur audace :
Quelque effort queje falſe ,
Sans toyje n'ypuis refifter.
Puis-je regler le cours de
ma nef vagabonde ,
Des vagues & des vents
GALANT 39
foutenir les combats ;
Eviter les rochers qui font
cachez fous l'onde
Dans une nuit profonde ,
Si ta main ne me guide
pas ?
La mer de cette vie est fi
pleine d'orage ,
Quefi l'on ne craintpoint,
on n'a point de raiſon ;
Et quoique d'un béau tems;
on tire un bon prefage ,
On faitfouvent naufrage.
En la plus tranquille faifon.
36 MERCURE
Parmi tant de périls notre
unique reßource
Eft d'avoir toujours l'oeil
deßus ta volonté ,
Semblables au nocher qui
fe regle en fa courfe
Sur l'étoile de l'ourfe ,
Et fe rend au port fou
haité.
Afin qu'à l'avenir je vogue
en affurance ,
Eclaire - moy ,
Seigneur
du flambeau de la
foy,
GALANT. 37
Donne- moy de l'amour ,
remplis-moy d'esperance
,
Et fais qu'avec constance
Je m'attache à ta fainte
loy.
La volonté de l'homme eft
toûjours chancelante ,
Il croit , ildoute , il craint,
il veut & ne veut pas ,
Le préfent lui déplait, &
fon ame inconstante
Voit dans la chofe abfente,
Ou croit voir les plus doux
appas.
38 MERCURE
Il fuit toute fa vie une
vaine chimere ,
Un lumineux fantome ,
un néant précieux ;
De fes plaifirs paẞez la
douceur eft amere ,
Et le bien qu'il espere
Bientoft fe dérobe à fes
yeux.
Ta conftance , Seigneur ,
toute conftance efface ,
Ton vouloir par le temps
n'est jamais limité ;
Qui le fuit eft heureux ,
GALANT .
39
il jouit de ta grace ,
Et nul mal ne
menace
De
troubler(a félicité.
Il est toujours content , il
nage dans la joye ,
Il ne craint ni n'efpere ,
épris d'un vaiu défir ;
Et quand mefme du mal
il femble être la
proye ,
Scachant que Dieu l'envoye
Il n'en fent aucun déplaifir.
40 MERCURE
Si cet hymnefacré te plaift
comme il me touche ,
Doux & charmant objet
de nos pieux concerts ,
Fais , quandjefuis debout
ou gifant dans ma
couche ,
Que d'une pure bouche
Je chante inceffamment
ces vers.
Heureux quidu pechépeut
fortir de la fange ,
Dans une paix profonde il
voit couler fes jours ,
En
GALANT. 41
En tout temps , en tous
lieux il chante ta
loйange ,
Et par un beureux change
S'il meurt , c'est pour vivre
toujours
.
Mais malheureux celui
qui , plongé dans le
vice ,
De remords douloureux
voit punir fes forfaits,
Et qui par la terreur qu'-
imprime ta justice ,
Janv. 1713.
D
42 MERCURE
Sent déja le fupplice
Qu'il doit endurer à jamais
.
Fermer
Résumé : STANCES.
Le texte relate un dialogue entre un Galant et Mercure, abordant les thèmes de la foi, de la raison et des passions humaines. Le Galant exprime son dilemme entre suivre ses désirs terrestres et obéir à une force supérieure. Il reconnaît la difficulté de maîtriser ses passions et affirme que la raison seule est insuffisante pour les contrôler. Mercure, incarnant la sagesse, souligne que l'homme est souvent esclave de ses propres désirs et que la véritable paix réside dans la soumission à une volonté divine. Le Galant sollicite alors l'aide divine pour réguler ses passions et naviguer les dangers de la vie. Mercure conclut en affirmant que la constance et la confiance en Dieu sont les seules voies vers la véritable joie et la sécurité. Le texte se termine par une prière visant à chanter éternellement les louanges divines et à éviter les tourments du vice.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
3435
p. 43-64
MARIAGES des Moscovites.
Début :
La volonté du grand Duc de Moscovie est la regle [...]
Mots clefs :
Funérailles, Soumission, Passeport, Mariages des Moscovites, Mort, Femmes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES des Moscovites.
On a envoyé un memoire
d'un mariage d'un
parent du Czar : mais .
ce memoire s'eft trouvé
fi mal écrit , & les noms.
fi défigurez, qu'on n'a pû
le rifquer. Mais comme
à propos de ce mariage:
on y avoit joint quelques
particularitez ſur
les mariages des MoſcoGALANT.
43
vites , qui ont paru affez
curieufes , on a crû pouvoir
les donner détachées
du memoire , qui
ne reviendra peut - être
que dans quelques mois.
$$ &&&&&&&&&&&
MARIAGES
des Mofcovites.
LA volonté du grand
Duc de Mofcovie eft la
regle de celle de tous fes
fujets , & fon pouvoir
Dij
44 MERCURE
abfolu eft fondé fur trois
maximes . La premiere ,
c'eſt que les Czards n'épouſent
jamais que leurs
fujettes , afin de prévenir
les changemens qui
n'arrivent que trop fouvent
dans les Etats par
les
alliances
étrangeres.
La feconde
, qu'il eft défendu
aux
Mofcovites
,
fous peine de la vie , de
fortir du pays
fans permiffion
, qu'on
ne donne
ordinairement
qu'à
GALANT. 45
quelque Marchand , qu'-
on envoye en Ambaffade
, cette dignité étant
rarement conferée à la
Nobleffe ; & ces Marchands
ne l'obtiennent
qu'à
condition de partager
avec le grand Duc
les profits qu'ils font
dans ces fortes de voyages.
La troifiéme maxime
fe tire de l'ignorance
des Mofcovites ,
ne leur étant pas permis
d'apprendre aucune
46 MERCURE
ſcience , & les plus ha
biles d'entr'eux fçachant
à peine lire & écrire.
Cette mauvaiſe éducation
cauſe la dépravation
de la jeuneffe , qui
vit dans un déreglement
continuel. Cette ignorance
des loix humaines
& divines leur fait
commettre, ou du moins
leur faifoit commettre
autrefois toutes fortes
de crimes dans leurs.
maiſons , croyant que
GALANT. 47
Dieu n'y étoit point
offenfé ,
pourveu qu'
on eût la précaution
de couvrir les images.
qui font dans la cham
bre , & de détacher
la croix que les filles .
ou les femmes portent
au col depuis leur baptême.
Le jour qu'on
a connu une femme ou
une fille en legitime mariage
ou autrement , on
ne doit pas entrer dans.
les Eglifes , qu'on ne fe
48 MERCURE
foit lavé & purifié , &
qu'on n'ait changé d'habit.
Les Prêtres ne
peuvent pas ce jour - là
approcher de l'autel
pour y faire leurs fonctions
; & fi cette action
fe commet en Carême
, leur fufpenfion
dure toute l'année. Les
femmes Mofcovites ne
laiffent téter leurs enfans
que pendant deux
mois , afin de les accoûtumer
de leur jeuneſſe à
la
GALANT. 49
la fatigue. L'uſage du
tabac eft défendu en
Mofcovie depuis l'année
1634. ceux qui en
fument font punis de
fouet , & l'on fend les
narines à ceux qui en
prennent en poudre . Les
Mofcovites comptent les
heures du jour depuis le
Soleil levé jufqu'à ce
qu'il fe couche , & celles
de la nuit depuis le
Soleil couché jufqu'à ce
qu'il paroiffe fur l'hori-
Janv. 1713.
E
50 MERCURE
zon . Les querelles de
particulier à particulier
y font meurtrieres : mais
elles nefont pas fanglantes
, puifque les Boyards
ouGentilshommes ne s'y
battent qu'à coups de
fouet , & le commun
peuple à coups de pied.
La Religion Greque eft
celle des Mofcovites ,
quoique beaucoup corrompue.
Lears Prêtres
fe marient une feule fois,
& ne peuvent épouser
GALANT.
JI
qu'une vierge , à moins
de renoncer à la Prétrife.
Ils fe fondent pour
cela fur ce que faint
Paul écrivant à Timothée
dit , que l'Evêque ne
doit époufer qu'une feule
femme, & que leursfemmes
foient chaftes . Les
ceremonies des mariages
& des funerailles des
Moſcovites font fi oppoſées
aux nôtres , que
j'ai crû devoir en marquer
ici quelques
parti
E ij
52 MERCURE
cularitez . Les perſonnes
de qualité n'époufent
que la nuit ; les fiancez
ne le voyent point , à
cauſe que les filles font
toûjours voilées , & renfermées
dans les maifons.
Ils foupent enſemble avant
d'aller à l'Egliſe :
mais deux jeunes hommes
tiennent un tafetas
rouge - cramoifi qui ſepare
les nouveaux mariez
tout le temps qu'ils
font à table. Aprés le reGALANT
. $ 3
pas on va à l'Egliſe ; les
domeftiques & les efclaves
les y accompagnent
,
chantant mille fotifes &
impertinences . On of
fre trois pains du feſtin
au Preftre ; un de poiffon
, un de friture , & le
troifiéme de pâtiſſerie
.
Le Preftre leur ayant
demandé s'ils s'époufent .
volontairement, s'ils s'aimeront
bien , & fait promettre
au mari qu'il ne
foüettera point fa fem-
E iij
$4 MERCURE
me , leur fait faire quelques
tours , danfant &
fautant avec eux . Il fait
enfuite quelques prieres
, & prononce à haute
voix : Allez , croiße
multiplie . On apporte
du vin clairet au Preftre,
qui en ayant bû trois
verres , en preſente auffi
aux nouveaux mariez ,
& au dernier coup l'époux
jette le verre par *
terre & le foulant
conjointement ſous les
,
GALANT. 55
A
pieds , ils chantent les
paroles du Pfeaume 128 .
qu'on a traduites en notre
langue de cette maniere.
Ceux qui nous declarent la
guerre
Seront brifez comme du verre
;
Ils feront de crainte éperdus ,
Et par une vengeance prompte
Nous les verrons pris avec
bonte
Aux pieges qu'ils nous ont
tendus.
E iiij
16 MERCURE
Aprés la ceremonic
finie , l'épouse
, pour
marquer ſa ſoûmiſſion à
fon époux , fe profterne
devant lui , frapant de
fa tefte fur fes fouliers :
& l'un & l'autre ayant
reçû les felicitations des
parens , on les conduit
dans la maifon de l'époux.
Les femmes menent
l'épousée dans la
chambre nuptiale , où
le lit eft dreffé fur quarante
gerbes de feigle ,
GALANT . 57
& la chambre entourée
de plufieurs tonneaux
remplis d'orge , de froment
& d'autres grains ,
qui denotent la fertilité
du mariage. Lorſque la
mariée eft couchée , l'on
avertit l'époux , qui accompagné
de fix de fes
amis , chacun un flambeau
allumé à la main ,
va trouver fon épouſe.
Cette eſcorte plante les
flambeaux dans les tonneaux
dont je viens de
58 MERCURE
parler , & s'étant retirez
, on ferme la porte
de la chambre
, proche
de laquelle refte un domeftique
, qui de temps.
à autre demande aux
mariez fi la premiere entrevûë
eft faite ; & lors
qu'ils répondent conjointement
qu'oui , on
fait un bruit épouvantable
avec des trompettes
, tambours , & autres.
inftrumens , qui ne finiſfent
que lorfque les maGALANT.
59
riez felevent pour aller
aux bains qu'on leur a
preparez : & c'eft pour
lors que l'époux voit
pour la premiere fois le
vifage de fon épouſe , &
trouve trés-fouvent une
Lia au lieu d'une Rachel
. Les ceremonies de
leurs funerailles ne font
pas moins ridicules que
celles de leurs mariages ;
en voici quelques preuves.
Lors qu'un Mofcovite
eft mort , les parens
60 MERCURE
font obligez de l'allet
pleurer dans fa maiſon ,
quelque peu d'envie qu'-
ils en ayent . Les amis
du défunt s'approchant
du corps , lui demandent
pourquoy il eſt
mort , s'il manquoit de
k
quelque
chofe , fi fa femme
lui a donné les armes
d'Acteon , fi fes parens
ou fes domestiques
n'en ont pas bien agi à
fon égard , & plufieurs
autres pareilles extravaGALANT.
61
gances ; & fur ce que le
mort ne répond rien ,
les cris & les hurlemens
redoublent dans la
chambre
. Ce corps eft
mis en dépôt pendant
huit jours dans l'Eglife ,
aprés lefquels les parens
s'affemblent pour affifter
à la fepulture : mais ce
n'eſt qu'après avoir découvert
le cercüeil &
baiſé le mort , quelque
puant qu'il foit ; & fi
quelqu'un y manquoit ,
62 MERCURE
on le regarderoit comme
indigne de la parenté.
Aprés les derniers adieux
on met entre les
mains du défunt un paffeport
, figné de l'Evêque
, ou du Prêtre qui
avoit la direction de fa
conſcience ; en voici les
termes.
Je fouffigné, Evêque , on
Prêtre de N. reconnois & cer-
N. porteur de ces lettifie
que
tres
, a toûjours
vêcu
parmi
nous
en bon Chrétien
, faiſant
GALANT .
163
profeffion de la Religion Gre
que ; quoy qu'il ait quelquefois
peché , il s'en eft confeßé
, en a reçu l'abfolution &
la communion , en remiffion
de fes pechez ; il a honoré
Dieu & fes Saints ; il ajeûné
prié aux heures &faifons
ordonnées par l'Eglife ; il
s'eft fort bien gouverné avec
moy qui fuis fon Confeffeur :
en forte que je n'ai point fait
difficulté de l'abfoudre de fes
pechez, & n'ai pas fujet de
me plaindre de lui . En témoin
lui avons expedié le
de
quoy
prefent
Certificat
, afin
que
64 MERCURE
Saint Pierre le voyant , lui
ouvre
la porte
de la joye éternelle.
d'un mariage d'un
parent du Czar : mais .
ce memoire s'eft trouvé
fi mal écrit , & les noms.
fi défigurez, qu'on n'a pû
le rifquer. Mais comme
à propos de ce mariage:
on y avoit joint quelques
particularitez ſur
les mariages des MoſcoGALANT.
43
vites , qui ont paru affez
curieufes , on a crû pouvoir
les donner détachées
du memoire , qui
ne reviendra peut - être
que dans quelques mois.
$$ &&&&&&&&&&&
MARIAGES
des Mofcovites.
LA volonté du grand
Duc de Mofcovie eft la
regle de celle de tous fes
fujets , & fon pouvoir
Dij
44 MERCURE
abfolu eft fondé fur trois
maximes . La premiere ,
c'eſt que les Czards n'épouſent
jamais que leurs
fujettes , afin de prévenir
les changemens qui
n'arrivent que trop fouvent
dans les Etats par
les
alliances
étrangeres.
La feconde
, qu'il eft défendu
aux
Mofcovites
,
fous peine de la vie , de
fortir du pays
fans permiffion
, qu'on
ne donne
ordinairement
qu'à
GALANT. 45
quelque Marchand , qu'-
on envoye en Ambaffade
, cette dignité étant
rarement conferée à la
Nobleffe ; & ces Marchands
ne l'obtiennent
qu'à
condition de partager
avec le grand Duc
les profits qu'ils font
dans ces fortes de voyages.
La troifiéme maxime
fe tire de l'ignorance
des Mofcovites ,
ne leur étant pas permis
d'apprendre aucune
46 MERCURE
ſcience , & les plus ha
biles d'entr'eux fçachant
à peine lire & écrire.
Cette mauvaiſe éducation
cauſe la dépravation
de la jeuneffe , qui
vit dans un déreglement
continuel. Cette ignorance
des loix humaines
& divines leur fait
commettre, ou du moins
leur faifoit commettre
autrefois toutes fortes
de crimes dans leurs.
maiſons , croyant que
GALANT. 47
Dieu n'y étoit point
offenfé ,
pourveu qu'
on eût la précaution
de couvrir les images.
qui font dans la cham
bre , & de détacher
la croix que les filles .
ou les femmes portent
au col depuis leur baptême.
Le jour qu'on
a connu une femme ou
une fille en legitime mariage
ou autrement , on
ne doit pas entrer dans.
les Eglifes , qu'on ne fe
48 MERCURE
foit lavé & purifié , &
qu'on n'ait changé d'habit.
Les Prêtres ne
peuvent pas ce jour - là
approcher de l'autel
pour y faire leurs fonctions
; & fi cette action
fe commet en Carême
, leur fufpenfion
dure toute l'année. Les
femmes Mofcovites ne
laiffent téter leurs enfans
que pendant deux
mois , afin de les accoûtumer
de leur jeuneſſe à
la
GALANT. 49
la fatigue. L'uſage du
tabac eft défendu en
Mofcovie depuis l'année
1634. ceux qui en
fument font punis de
fouet , & l'on fend les
narines à ceux qui en
prennent en poudre . Les
Mofcovites comptent les
heures du jour depuis le
Soleil levé jufqu'à ce
qu'il fe couche , & celles
de la nuit depuis le
Soleil couché jufqu'à ce
qu'il paroiffe fur l'hori-
Janv. 1713.
E
50 MERCURE
zon . Les querelles de
particulier à particulier
y font meurtrieres : mais
elles nefont pas fanglantes
, puifque les Boyards
ouGentilshommes ne s'y
battent qu'à coups de
fouet , & le commun
peuple à coups de pied.
La Religion Greque eft
celle des Mofcovites ,
quoique beaucoup corrompue.
Lears Prêtres
fe marient une feule fois,
& ne peuvent épouser
GALANT.
JI
qu'une vierge , à moins
de renoncer à la Prétrife.
Ils fe fondent pour
cela fur ce que faint
Paul écrivant à Timothée
dit , que l'Evêque ne
doit époufer qu'une feule
femme, & que leursfemmes
foient chaftes . Les
ceremonies des mariages
& des funerailles des
Moſcovites font fi oppoſées
aux nôtres , que
j'ai crû devoir en marquer
ici quelques
parti
E ij
52 MERCURE
cularitez . Les perſonnes
de qualité n'époufent
que la nuit ; les fiancez
ne le voyent point , à
cauſe que les filles font
toûjours voilées , & renfermées
dans les maifons.
Ils foupent enſemble avant
d'aller à l'Egliſe :
mais deux jeunes hommes
tiennent un tafetas
rouge - cramoifi qui ſepare
les nouveaux mariez
tout le temps qu'ils
font à table. Aprés le reGALANT
. $ 3
pas on va à l'Egliſe ; les
domeftiques & les efclaves
les y accompagnent
,
chantant mille fotifes &
impertinences . On of
fre trois pains du feſtin
au Preftre ; un de poiffon
, un de friture , & le
troifiéme de pâtiſſerie
.
Le Preftre leur ayant
demandé s'ils s'époufent .
volontairement, s'ils s'aimeront
bien , & fait promettre
au mari qu'il ne
foüettera point fa fem-
E iij
$4 MERCURE
me , leur fait faire quelques
tours , danfant &
fautant avec eux . Il fait
enfuite quelques prieres
, & prononce à haute
voix : Allez , croiße
multiplie . On apporte
du vin clairet au Preftre,
qui en ayant bû trois
verres , en preſente auffi
aux nouveaux mariez ,
& au dernier coup l'époux
jette le verre par *
terre & le foulant
conjointement ſous les
,
GALANT. 55
A
pieds , ils chantent les
paroles du Pfeaume 128 .
qu'on a traduites en notre
langue de cette maniere.
Ceux qui nous declarent la
guerre
Seront brifez comme du verre
;
Ils feront de crainte éperdus ,
Et par une vengeance prompte
Nous les verrons pris avec
bonte
Aux pieges qu'ils nous ont
tendus.
E iiij
16 MERCURE
Aprés la ceremonic
finie , l'épouse
, pour
marquer ſa ſoûmiſſion à
fon époux , fe profterne
devant lui , frapant de
fa tefte fur fes fouliers :
& l'un & l'autre ayant
reçû les felicitations des
parens , on les conduit
dans la maifon de l'époux.
Les femmes menent
l'épousée dans la
chambre nuptiale , où
le lit eft dreffé fur quarante
gerbes de feigle ,
GALANT . 57
& la chambre entourée
de plufieurs tonneaux
remplis d'orge , de froment
& d'autres grains ,
qui denotent la fertilité
du mariage. Lorſque la
mariée eft couchée , l'on
avertit l'époux , qui accompagné
de fix de fes
amis , chacun un flambeau
allumé à la main ,
va trouver fon épouſe.
Cette eſcorte plante les
flambeaux dans les tonneaux
dont je viens de
58 MERCURE
parler , & s'étant retirez
, on ferme la porte
de la chambre
, proche
de laquelle refte un domeftique
, qui de temps.
à autre demande aux
mariez fi la premiere entrevûë
eft faite ; & lors
qu'ils répondent conjointement
qu'oui , on
fait un bruit épouvantable
avec des trompettes
, tambours , & autres.
inftrumens , qui ne finiſfent
que lorfque les maGALANT.
59
riez felevent pour aller
aux bains qu'on leur a
preparez : & c'eft pour
lors que l'époux voit
pour la premiere fois le
vifage de fon épouſe , &
trouve trés-fouvent une
Lia au lieu d'une Rachel
. Les ceremonies de
leurs funerailles ne font
pas moins ridicules que
celles de leurs mariages ;
en voici quelques preuves.
Lors qu'un Mofcovite
eft mort , les parens
60 MERCURE
font obligez de l'allet
pleurer dans fa maiſon ,
quelque peu d'envie qu'-
ils en ayent . Les amis
du défunt s'approchant
du corps , lui demandent
pourquoy il eſt
mort , s'il manquoit de
k
quelque
chofe , fi fa femme
lui a donné les armes
d'Acteon , fi fes parens
ou fes domestiques
n'en ont pas bien agi à
fon égard , & plufieurs
autres pareilles extravaGALANT.
61
gances ; & fur ce que le
mort ne répond rien ,
les cris & les hurlemens
redoublent dans la
chambre
. Ce corps eft
mis en dépôt pendant
huit jours dans l'Eglife ,
aprés lefquels les parens
s'affemblent pour affifter
à la fepulture : mais ce
n'eſt qu'après avoir découvert
le cercüeil &
baiſé le mort , quelque
puant qu'il foit ; & fi
quelqu'un y manquoit ,
62 MERCURE
on le regarderoit comme
indigne de la parenté.
Aprés les derniers adieux
on met entre les
mains du défunt un paffeport
, figné de l'Evêque
, ou du Prêtre qui
avoit la direction de fa
conſcience ; en voici les
termes.
Je fouffigné, Evêque , on
Prêtre de N. reconnois & cer-
N. porteur de ces lettifie
que
tres
, a toûjours
vêcu
parmi
nous
en bon Chrétien
, faiſant
GALANT .
163
profeffion de la Religion Gre
que ; quoy qu'il ait quelquefois
peché , il s'en eft confeßé
, en a reçu l'abfolution &
la communion , en remiffion
de fes pechez ; il a honoré
Dieu & fes Saints ; il ajeûné
prié aux heures &faifons
ordonnées par l'Eglife ; il
s'eft fort bien gouverné avec
moy qui fuis fon Confeffeur :
en forte que je n'ai point fait
difficulté de l'abfoudre de fes
pechez, & n'ai pas fujet de
me plaindre de lui . En témoin
lui avons expedié le
de
quoy
prefent
Certificat
, afin
que
64 MERCURE
Saint Pierre le voyant , lui
ouvre
la porte
de la joye éternelle.
Fermer
Résumé : MARIAGES des Moscovites.
Un mémoire concernant le mariage d'un parent du Czar a été envoyé, mais il était mal rédigé et les noms défigurés, rendant impossible sa publication. Cependant, le document contenait des particularités sur les mariages des Moscovites, jugées suffisamment curieuses pour être publiées séparément. Ces particularités révèlent que la volonté du grand Duc de Moscovie est la règle pour tous ses sujets, et son pouvoir absolu repose sur trois maximes principales. Premièrement, les Czars n'épousent que leurs sujets pour éviter les changements d'État causés par des alliances étrangères. Deuxièmement, il est interdit aux Moscovites de sortir du pays sans permission, accordée principalement à des marchands envoyés en ambassade. Troisièmement, les Moscovites sont maintenus dans l'ignorance, ne leur étant pas permis d'apprendre des sciences, ce qui entraîne une dépravation de la jeunesse et une ignorance des lois humaines et divines. Les cérémonies de mariage des Moscovites diffèrent des pratiques occidentales. Les personnes de qualité se marient la nuit, et les fiancés ne se voient pas avant la cérémonie car les filles sont voilées et renfermées. Après la cérémonie à l'église, les nouveaux mariés sont séparés par un tafetas rouge-cramoisi pendant le repas. Le prêtre offre trois pains au couple et leur demande s'ils s'aiment et s'ils s'épousent volontairement. La mariée se prosterne devant son époux pour marquer sa soumission. La chambre nuptiale est préparée avec des gerbes de seigle et des tonneaux de grains, symbolisant la fertilité. Les funérailles moscovites incluent des rites particuliers, comme pleurer le défunt et lui demander pourquoi il est mort, avant de l'enterrer avec un passeport signé par l'évêque ou le prêtre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3436
p. 64-106
AVANTURE galante.
Début :
Vous croyez peut-être que les amans ne veulent mourir qu'en [...]
Mots clefs :
Marquis, Passion, Amour, Mérite, Poignard, Coeur, Remède, Aventure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE galante.
AVANTURE
galante.
-ê-
Vous
croyez peut-ê
tre que les amans
ne
veulent
mourir
qu'en
vers , & qu'on n'en voit
point qui prennent
cette
refolution
fi ce n'eft dans
une fable . Il eſt aifé
de vous détromper
, en
Vous
GALANT. 65
vous aprenant une avanture
que des perſonnes
trés- dignes de foy vous
affureront être veritable.
Un jeune Marquis ,
à qui fa naiffance & fes
belles qualitez donnoient
entrée chez les
perfonnes les plus confiderables
du beau fexe ,
voyoit la plupart de celles
qui paffoient
pour
être aimables
, fans aucun
peril pour fa liberté
. Il étoit fort delicat
Janv. 1713.
F
66 MERCURE
fur le vrai merite ; &
comme en examinant
toutes les belles , il leur
trouvoit des défauts dont
il ne pouvoit s'accommoder
, quelques frequentes
attaques qui lui
fuffent faites , il fe gas
rantiffoit fans peine des.
ſurpriſes de l'amour. Aprés
que fon coeur cut
été long- temps oifif , le
moment vint où il trou
va de quoy l'occuper.
Un homme de qualité
GALANT.
67
faifant à la Cour fort
bonne figure , alla ſe marier
en Province à une
riche heritiere d'une
Maiſon trés- connuë , &
un mois aprés il l'amena
à Paris . Elle n'étoit point
de ces beautez regulicres
dont la nature femble
avoir pris peine à finir
les traits : mais elle
avoit un air fi piquant ,
& tant d'agrément étoit
répandu dans fa perfonne
& dans fes manieres ,
Fij
68 MERCURE
qu'il étoit prefque impoffible
de n'en être pas
touché . Elle ne fut pas
fitôt arrivée que l'on
s'empreffa de tous côtez
à l'aller feliciter fur fon
mariage. Le jeune Marquis
fut un des premiers
dont elle receut les complimens.
Il alla chez elle,
plein de cette confiance
qui lui avoit toujours fi
bien reüffi ; & quoy qu'il
fuft frapé en la voyant,
& qu'il fentît tout à
GALANT.
69
coup ce trouble fecret ,
qui eft le prefage d'une
grande paffion , il crut
avoir effuyé des occafions
plus dangereuſes
,
& qu'aprés un moment
de reflexion
, & un examen
un peu ferieux , ſa
raifon le maintiendroit
dans l'indépendance
où
il s'étoit toujours
confervé
. Il s'attacha donc
à étudier cette charmante
perfonne mais foit
que fon coeur trop préMERCURE
venu lui cachât en elle
ce qu'il voyoit dans les
autres ; foit que l'habitude
qu'on prend en Province
d'une vie plus retirée
, lui cuft acquis une
droiture d'efprit qui lui
laiffat ignorer ce que
c'eſt
fauffeté & que
que
tromperie , plus il voulut
la connoître , plus il
lui découvrit un merite
fans défaut : elle parloit
jufte , donnoit un tour
ſi agreable à tout ce qu'
1
GALANT..
71
elle difoit , & avoit des
manieres fi polies & fi
attirantes , qu'il ne faut
pas s'étonner fi en peu de
temps elle fe fir une
groffe Cour. Le jeune
Marquis , qui alloit fouvent
chez elle , ne fut
pas fâché d'y trouver la
foule elle empêchoit
qu'on ne remarquât trop
fon empreffement , & il
efpera d'ailleurs qu'ayatl'efprit
fin & delicat , il
brilleroit davantage par
72 MERCURE
mi un nombre de gens
ordinaires , qui ne debitant
que des lieux communs
, étoient incontinent
épuifez. L'impreffion
que fit fur fon coeur
le merite de la Dame ,
lui fit
connoître en peu
de temps que ce qu'il
fentoit pour elle étoit de
l'amour: mais ce merite
avoit un charme ſi attirant
,qu'il étoit contraint
d'applaudir
lui- meſme
à fa paffion : & quand il
n'eût
GALANT. 73
n'eût pas voulu s'y abandonner
, il étoit de fa
deſtinée de s'y foùmet-
>
tre , & tous les efforts
qu'il eût pu faire pour
s'en garantir auroient été
Cependant
,
inutiles.
pour ne negliger aucun
remede dans la naiffance
du mal , il ſe priva quelques
jours du plaifir de
voir la Dame , & la longueur
de ces jours lui fut
fi infupportable
, que
tous les plaifirs fem-
Janv . 1713 .
G
74 MERCURE
bloient être morts pour
lui . La Dame , qui eftimoit
ſon eſprit , & qui
s'étoit
apperçuë
que les
dernieres
converſations
qu'elle avoit euës avec
ceux qui la voyoient ordinairement
n'avoient
pas été fi vives , parce
qu'il avoit manqué de
s'y trouver, lui reprocha
fa deſertion en le revoyant
; & ce reproche ,
qu'elle lui fit d'une maniere
fine & fpirituelle ,
GALANT .
75
acheva de le refoudre à
luidonner tous fes foins .
Ce n'eft pas qu'en s'attachant
à l'aimer, il n'envifageât
la temerité de fon
entreprife . Illa connoiffoit
d'une vertu delicate ,
que les moindres chofes
pouvoient effrayer , &
dans les fcrupules où il
la voyoit fur l'interêt de
fa gloire , il avoit peine à
comprendre comment il
pourroit lui parler de fa
paffion : mais quoy qu'il
Gij
76 MERCURE
ouvrit les yeux fur le
peril du naufrage , il ne
laiffa pas de s'embarquer,
L'amour diffipoit fes
craintes , & les miracles
qu'il fait tous les jours
fur les coeurs les moins
fenfibles lui en faifoient
attendre un pareil . Pour
moins hazarder il crus
à propos de prendre un
air libre , qui l'autorisât
à expliquer un jour à la
Dame fes plus fecrets
fentimens. Il lui difoit
GALANT . 77
quelquefois d'une maniere
galante qu'elle ne
connoiffoit pas la moitié
de fon merite ; quelquefois
il s'avifoit de lui
trouver de nouveaux
brillans qui le faifoient
récrier fur fa beauté : &
en lui difant devant tout
le monde qu'on hazardoit
beaucoup à la voir ,
il croyoit l'accoutumer
infenfiblement
à lui permettre
de faire en particulier
l'application de
G iij
78 MERCURE
ce qu'il fembloit n'avoir
dit qu'en general . Un
jour qu'il étoit feul avec
elle , aprés avoir plaifanté
fur une avanture
de gens qu'elle connoiffoit
, il lui dit avec cet
air libre & enjoüé dont
il s'étoit fait une habitude
, qu'il s'étonnoit
qu'il pût s'aimer affez
peu pour venir toujours
fe perdre en la regardant
. La Dame d'abord
ne repouffa la douceur
GALANT . 79
qu'en lui répondant qu'il
rêvoit mais il ajouta
tant d'autres chofes , qui
faifoient entendre plus
qu'on ne vouloit
, & il
jura tant de fois , quoique
toujours
en riant ,
qu'il ne difoit rien que
de veritable , qu'elle fut
enfin forcée de prendre
fon ferieux , & de lui
dire qu'il ne pouvoit être
de fes amis s'il ne changeoit
de fentimens . Le
Marquis lui repliqua
Giiij
80. MERCURE
que la qualité de fon
ami lui feroit trés- glorieufe
, qu'il fçavoit trop
la connoître
, & fe connoître
lui - mefme
, pour
en fouhaiter
une autre :
mais qu'il étoit impoffible
qu'il vécût content ,
fi elle ne lui faifoit la
grace de le recevoir pour
fon ami de diftinction .
fa vertu
La
Dame , que
rendoit
très- peu diſtinguante
, répondit
d'un
ton fort fier qu'elle ne
GALANT . S
croyoit devoit diftinguer
les gens que par
leur refpect & leur fageffe
, & que quand il
n'oublieroit
pas ce qu'il
lui devoit peut -être
voudroit - elle bien fe
fouvenir qu'il n'étoit pas
fans merite. Cette ré-
>
ponſe , qu'elle accompa
gna d'un regard ſevere ,
déconcerta le jeune Marquis.
Il vint du monde ;
& quoy qu'il pût faire
pour ſe remettre l'efprit
$2 MERCURE
dans un embarras qui
l'obligea de fe retirer ,
les reflexions qu'il fit
furent cruelles : il avoit
le coeur prévenu du plus
violent amour ; & loin
que la fierté de la Dame
lui aidat à l'affoiblir , il
entroit dans les raifons
qui l'avoient portée à
lui ôter toute efperance .
Cette conduite redoubloit
l'eftime qu'il avoit
pour elle ; & plein d'admiration
pour fa vertu
GALANT . 83
ne pouvant
la condamner
, quoy
qu'elle
fût
caufe
de toutes
les peines
, il fe trouvoit comme
affujetti à la paffion
qui le tourmentoit
. La
neceffité d'aimer , & la
douleur de fçavoir qu'il
déplaifoit
en aimant , le
firent tomber dans une
humeur fombre , qui fut
bien-tôt remarquée de
tous ceux qui le voyoiết ,
Ce n'étoit plus cet homme
enjoüé qui tant de
84 MERCURE
fois avoit été l'ame des
plus agreables converfa
tions ; le trouble & l'inquietude
étoient peints:
fur fon viſage , il rêvoit
à tous momens , & il y
avoit des jours où l'on
avoit peine à l'obliger
de parler. Ce changement
ayant furpris tout
le monde , chacun cherchoit
à en penetrer la
cauſe , & il apportoit de
fauffes raiſons pour empêcher
qu'on ne devinât
GALANT. 85
la veritable. Il n'y avoit
que la Dame, qui fe gardoit
bien de lui demander
ce qu'elle étoit fâchée
de favoir ; & quand
quelquefois on le preffoit
devant elle d'employer
quelque remede
contre le chagrin qui le
dominoit, elle difoit que
s'il fuivoit fes confeils ,
il iroit faire quelque
voyage; qu'en changeant
de lieux , on changeoit
fouvent d'humeur , &
86 MERCURE
que rien n'étoit plus propre
à guerir de certains
maux , que de promener
fes yeux fur des objets
étrangers , qui par leur
diverfité ayant de quoy
occuper l'efprit , en banniffoient
peu à peu les
*
triftes images qui le jettoient
dans l'abattement.
Il n'entendoit que
trop bien ce qu'elle vouloit
lui dire : & il s'eftimoit
d'autant plus infortuné
, qu'en lui conGALANT
. 87
feillant
l'éloignement ,
elle lui faifoit paroître
que fon abfence la toucheroit
peu . Il n'oſoit
pourtant s'en plaindre ,
parce qu'il n'euft pû le
faire fans parler de fon
amour , & que la crainte
de l'irriter tout à fait étoit
un puiſſant motif
pour le condamner
au
filence. Enfin aprés avoir
bien fouffert , & s'être
long - temps contraint à
fe taire , il lui dit que la
88 MERCURE
raifon l'avoit remis dans
l'état où elle pouvoit le
fouhaiter : que bien loin
d'exiger d'elle aucune
amitié de preference ,
comme il avoit eu le
malheur de lui déplaire ,
il ſe croyoit moins en
droit que tous les autres
amis de pretendre à ſon
eftime ; & qu'afin de reparer
une faute , qu'il
avoit peine lui-meſme à
fe pardonner , il lui pro - `
reftoit qu'il n'attendroit,
jamais
GALANT . 89-
jamais d'elle aucun ſentiment
dont il puſt tirer
quelque avantage . La
Dame lui témoigna quelle
étoit ravie qu'en
changeant de fentiment,
il vouluft bien ne la
reduire à le bannir de
chez elle : mais elle fut
pas
fort furpriſe quand ,
aprés l'avoir affurée tout
de nouveau qu'il n'afpiroit
plus à eftre aimé ,
la conjura de lui accorder
un foulagement
Fanv . 1713 .
H
il
90 MERCURE
qui ne pouvant intereſ
fer fa vertu , pouvoit au
moins lui rendre la vie
plus fupportable. Ce foulagement
étoit d'ofer lut
dire, fans qu'elle s'en offensât
, qu'il avoit pour
elle la plus violente paffion
, & que faifant confifter
tout fon bonheur
dans le plaifir de la voir ,
il lui confacroit le plus
fincere & le plus refpe-
Atueux attachement qu'-
elle pouvoit attendre
GALANT . 91
d'un homme , qui ne
confervant aucune pretention
, l'aimoit feulement
parce qu'elle avoit
mille qualitez aimables .
La Dame ayant repris
fon ferieux , lui dit qu'-
on ne lui avoit jamais
appris à mettre de difference
entre fouffrir d'être
aimée , & avoir deffein
d'aimer ; & qu'étant
fort éloignée de fentir
de pareils mouyemens
, elle fe verroit
Hij
92 MERCURE
contrainte de rompre avec
lui entierement
, s'il
s'obſtinoit à nourrir un
folamour , que mille raifons
avoient dû lui faire
éteindre . Il fit ce qu'il
put pour la fléchir , il
la trouva inexorable ; il
lui parla de la même
forte en deux ou trois occafions
, il reçut encore
les mêmes réponſes . Enfin
la Dame lui défendit
fi abfolument de lui parler
jamais de fa paffion ,
GALANT. 93
qu'il lui répondit avec
les marques d'un vrai
defefpoir , qu'il lui feroit
plus aiſé de renoncer
à la vie squ'il en fçavoit
les moyens ; & que
quand le mal feroit fans
remede , elle auroit peutêtre
quelque déplaifir
d'en avoir été la caufe .
La Dame lui repliqua -
froidement que fi la joye
de mourir avoit de
le toucher , il pouvoit fe
fatisfaire, & qu'elle étoit
quoy
94 MERCURE
laffe de lui donner d'utiles
confeils. Il fortit
outré de ces dernieres
paroles , & fe mit en
tefte de lui arracher
au moins en mourant
ane fenfibilité dont tout
fon amour n'avoit pû
le rendre digne . Il s'encouragea
le mieux qu'il
put ; & fe fentant de
la fermeté autant qu'il
crut en avoir befoin , il
fe rendit deux jours aprés
chez la Dame , à
GALANT . 95
onze heures du matin ;
il choifit ce temps pour
la trouver feule ; & dans
la crainte qu'elle ne le
renvoyât s'il la faifoit
avertir , il monta tout
droit à fon appartement
.
Il n'y rencontra que la
fuivante , qui lui dit que
fa maîtreffe n'y étoit pas ,
qu'elle reviendroit incontinent
, & qu'il pouvoit
choisir de l'attendre
, ou de l'aller trouver
dans la maiſon où
96 MERCURE
elle étoit . Il refolut de
l'attendre ; & commençant
à marcher avec l'action
d'un homme qui
meditoit quelque chofe
, il s'attira les regards
de cette fuivante , qui'
remarqua dans fes yeux
de l'égarement. Elle fortit
de la chambre , & fe
mit en lieu commode
pour obferver ce qu'il
feroit. Aprés qu'il eut
encore marché quelque
temps , il s'arrefta tout
d'un
GALANT . 97
d'un coup , tenant fa
main fur fon front , &
révant profondément.
Enfuite elle lui vit tirer
un poignard , & le mettre
fous fa toilette ; la
frayeur qu'elle eut penfa
l'obligea à faire un cri :
mais fçachant la chofe ,
elle demeura perſuadée
qu'il n'en pouvoit arriver
de mal , & il lui parut
qu'il valoit mieux ne
rien dire . Dans ce mefme
inftant on entendit
Fanv . 1713 .
I
98 MERCURE
rentrer le caroffe , & auf
fitôt elle vint dire au
Marquis que fa maîtreſſe
arrivoit. Le Marquis étant
allé au - devant d'elle
, pour lui prefenter la
main fur l'efcalier , la
fuivante prit ce temps
pour fe faifir du poignard
, & par je ne ſçai
quel mouvement trouvant
un éventail
fur la
table , elle la mit fous la
toilette , au meſme endroit
où le poignard
a-
BEL
YON
THÈQUE
GALANT.99
voit été caché . La
me entra dans fa chambre
, & entretint le Marquis
de quelques nouvelles
. Il eut la force de
lui déguiſer fon trouble ;
& la fuivante étant fortie
fur quelque ordre de
fa maîtreffe , il fe mit à
fes genoux , la conjurant
de nouveau pour la derniere
fois de ne point
pouffer fon defefpoir aux
extremitez où il craignoit
qu'il n'allât . La
DE
Π
I ij
100 MERCURE
Dame aprehendant qu '
on ne le furprît dans
cette poſture , le fit relever
d'autorité abfoluë ;
& quand il vit que, fans
s'émouvoir de ce qu'il
lui proteftoit qu'il étoit
capable de fe tuer , elle
apelloit ſa ſuivante pour
interrompre fes plaintes
, tout hors de luimefme
, ne fe poffedant
plus , il courut à la toi
lette, prit l'éventail qu'il
y trouva , & s'en donna
GALANT . 101
un coup de toute la force
, fans s'appercevoir
que fon poignard étoit
metamorphofe
. La Dame
furpriſe de ce coup
d'éventail , ne fçavoit
que croire d'un tranfport
fi ridicule ; cependant
elle le vit tomber
à fes pieds. Son imagination
frapée vivement
du deffein de fe tuer
avoit remué tous fes ef
prits ; & ne doutant
point qu'il ne fe fût fait
44
I iij
102 MERCURE
une bleffure mortelle , il
perdit connoiffance
, &
refta long - temps éva
noüi. La fuivante entra
dans ce moment , & ne
fe put empêcher de rire ,
de voir le Marquis dans
l'état où il étoit . La Da
me ne fongea qu'à l'en
tirer , & ne voulut ap
peller perfonne , afin d'é
touffer la choſe , dont
on eûtpû faire des contes
fâcheux . Enfin une bou
teille d'eau de la Reine
GALANT. 103
de Hongrie ranima fes
fens , & le fit revenir à
lui . Il pria d'abord qu'on
le laiffat mourir fans fecours
: fur quoy la Da
me lui dit qu'il aimoit
la vie plus qu'il ne penfoit
, & qu'il pouvoit
s'affurer de n'en fortir de
long - temps , s'il ne vou
loit employer qu'un éventail
pour fe délivrer
de fes malheurs . Il crut
que laDame, pour mieux
l'infulter , affectoit la
I iiij
104 MERCURE
raillerie , & chercha à
terre le fang qu'il devoit
avoir verfé. Il n'en
trouva point , & moins
encore de bleffure. Il
箍
s'étoit donné le coup de
fi bonne foy , qu'il ne
pouvoit revenir de fa
furprife. Il demanda par
quel charme on l'avoit
fauvé de fon defeſpoir
;
& la Dame , qui étoit
bien éloignée de comprendre
qu'il eût voulu
fe tuer effectivement , lui
GALANT. 105
ayant marqué qu'elle
n'aimoit point de pareilles
ſcenes , la fuivante ne
lui voulut pas ôter la
gloire de fa courageufe
refolution de tourner
fon bras contre lui-même
; elle montra le poignard,
& raconta ce qu²-
elle avoit fait. Le Marquis
fut fi honteux de
l'avanture de l'éventail ,
qu'étant d'ailleurs accablé
par les reproches que
lui fit la Dame d'un em106
MERCURE
portement fi extravagant
, il fe retira chez
lui fitôt qu'il fut en état
de s'y conduire. La neceffité
où il étoit de ne
la plus voir lui fit prendre
le deffein de s'en éloigner
; & pour en tirer
quelque merite , il
reſolut à voyager , afin
qu'elle pût connoître
que , même en ſe banniffant
, il s'attachoit à
fuivre fes ordres..
galante.
-ê-
Vous
croyez peut-ê
tre que les amans
ne
veulent
mourir
qu'en
vers , & qu'on n'en voit
point qui prennent
cette
refolution
fi ce n'eft dans
une fable . Il eſt aifé
de vous détromper
, en
Vous
GALANT. 65
vous aprenant une avanture
que des perſonnes
trés- dignes de foy vous
affureront être veritable.
Un jeune Marquis ,
à qui fa naiffance & fes
belles qualitez donnoient
entrée chez les
perfonnes les plus confiderables
du beau fexe ,
voyoit la plupart de celles
qui paffoient
pour
être aimables
, fans aucun
peril pour fa liberté
. Il étoit fort delicat
Janv. 1713.
F
66 MERCURE
fur le vrai merite ; &
comme en examinant
toutes les belles , il leur
trouvoit des défauts dont
il ne pouvoit s'accommoder
, quelques frequentes
attaques qui lui
fuffent faites , il fe gas
rantiffoit fans peine des.
ſurpriſes de l'amour. Aprés
que fon coeur cut
été long- temps oifif , le
moment vint où il trou
va de quoy l'occuper.
Un homme de qualité
GALANT.
67
faifant à la Cour fort
bonne figure , alla ſe marier
en Province à une
riche heritiere d'une
Maiſon trés- connuë , &
un mois aprés il l'amena
à Paris . Elle n'étoit point
de ces beautez regulicres
dont la nature femble
avoir pris peine à finir
les traits : mais elle
avoit un air fi piquant ,
& tant d'agrément étoit
répandu dans fa perfonne
& dans fes manieres ,
Fij
68 MERCURE
qu'il étoit prefque impoffible
de n'en être pas
touché . Elle ne fut pas
fitôt arrivée que l'on
s'empreffa de tous côtez
à l'aller feliciter fur fon
mariage. Le jeune Marquis
fut un des premiers
dont elle receut les complimens.
Il alla chez elle,
plein de cette confiance
qui lui avoit toujours fi
bien reüffi ; & quoy qu'il
fuft frapé en la voyant,
& qu'il fentît tout à
GALANT.
69
coup ce trouble fecret ,
qui eft le prefage d'une
grande paffion , il crut
avoir effuyé des occafions
plus dangereuſes
,
& qu'aprés un moment
de reflexion
, & un examen
un peu ferieux , ſa
raifon le maintiendroit
dans l'indépendance
où
il s'étoit toujours
confervé
. Il s'attacha donc
à étudier cette charmante
perfonne mais foit
que fon coeur trop préMERCURE
venu lui cachât en elle
ce qu'il voyoit dans les
autres ; foit que l'habitude
qu'on prend en Province
d'une vie plus retirée
, lui cuft acquis une
droiture d'efprit qui lui
laiffat ignorer ce que
c'eſt
fauffeté & que
que
tromperie , plus il voulut
la connoître , plus il
lui découvrit un merite
fans défaut : elle parloit
jufte , donnoit un tour
ſi agreable à tout ce qu'
1
GALANT..
71
elle difoit , & avoit des
manieres fi polies & fi
attirantes , qu'il ne faut
pas s'étonner fi en peu de
temps elle fe fir une
groffe Cour. Le jeune
Marquis , qui alloit fouvent
chez elle , ne fut
pas fâché d'y trouver la
foule elle empêchoit
qu'on ne remarquât trop
fon empreffement , & il
efpera d'ailleurs qu'ayatl'efprit
fin & delicat , il
brilleroit davantage par
72 MERCURE
mi un nombre de gens
ordinaires , qui ne debitant
que des lieux communs
, étoient incontinent
épuifez. L'impreffion
que fit fur fon coeur
le merite de la Dame ,
lui fit
connoître en peu
de temps que ce qu'il
fentoit pour elle étoit de
l'amour: mais ce merite
avoit un charme ſi attirant
,qu'il étoit contraint
d'applaudir
lui- meſme
à fa paffion : & quand il
n'eût
GALANT. 73
n'eût pas voulu s'y abandonner
, il étoit de fa
deſtinée de s'y foùmet-
>
tre , & tous les efforts
qu'il eût pu faire pour
s'en garantir auroient été
Cependant
,
inutiles.
pour ne negliger aucun
remede dans la naiffance
du mal , il ſe priva quelques
jours du plaifir de
voir la Dame , & la longueur
de ces jours lui fut
fi infupportable
, que
tous les plaifirs fem-
Janv . 1713 .
G
74 MERCURE
bloient être morts pour
lui . La Dame , qui eftimoit
ſon eſprit , & qui
s'étoit
apperçuë
que les
dernieres
converſations
qu'elle avoit euës avec
ceux qui la voyoient ordinairement
n'avoient
pas été fi vives , parce
qu'il avoit manqué de
s'y trouver, lui reprocha
fa deſertion en le revoyant
; & ce reproche ,
qu'elle lui fit d'une maniere
fine & fpirituelle ,
GALANT .
75
acheva de le refoudre à
luidonner tous fes foins .
Ce n'eft pas qu'en s'attachant
à l'aimer, il n'envifageât
la temerité de fon
entreprife . Illa connoiffoit
d'une vertu delicate ,
que les moindres chofes
pouvoient effrayer , &
dans les fcrupules où il
la voyoit fur l'interêt de
fa gloire , il avoit peine à
comprendre comment il
pourroit lui parler de fa
paffion : mais quoy qu'il
Gij
76 MERCURE
ouvrit les yeux fur le
peril du naufrage , il ne
laiffa pas de s'embarquer,
L'amour diffipoit fes
craintes , & les miracles
qu'il fait tous les jours
fur les coeurs les moins
fenfibles lui en faifoient
attendre un pareil . Pour
moins hazarder il crus
à propos de prendre un
air libre , qui l'autorisât
à expliquer un jour à la
Dame fes plus fecrets
fentimens. Il lui difoit
GALANT . 77
quelquefois d'une maniere
galante qu'elle ne
connoiffoit pas la moitié
de fon merite ; quelquefois
il s'avifoit de lui
trouver de nouveaux
brillans qui le faifoient
récrier fur fa beauté : &
en lui difant devant tout
le monde qu'on hazardoit
beaucoup à la voir ,
il croyoit l'accoutumer
infenfiblement
à lui permettre
de faire en particulier
l'application de
G iij
78 MERCURE
ce qu'il fembloit n'avoir
dit qu'en general . Un
jour qu'il étoit feul avec
elle , aprés avoir plaifanté
fur une avanture
de gens qu'elle connoiffoit
, il lui dit avec cet
air libre & enjoüé dont
il s'étoit fait une habitude
, qu'il s'étonnoit
qu'il pût s'aimer affez
peu pour venir toujours
fe perdre en la regardant
. La Dame d'abord
ne repouffa la douceur
GALANT . 79
qu'en lui répondant qu'il
rêvoit mais il ajouta
tant d'autres chofes , qui
faifoient entendre plus
qu'on ne vouloit
, & il
jura tant de fois , quoique
toujours
en riant ,
qu'il ne difoit rien que
de veritable , qu'elle fut
enfin forcée de prendre
fon ferieux , & de lui
dire qu'il ne pouvoit être
de fes amis s'il ne changeoit
de fentimens . Le
Marquis lui repliqua
Giiij
80. MERCURE
que la qualité de fon
ami lui feroit trés- glorieufe
, qu'il fçavoit trop
la connoître
, & fe connoître
lui - mefme
, pour
en fouhaiter
une autre :
mais qu'il étoit impoffible
qu'il vécût content ,
fi elle ne lui faifoit la
grace de le recevoir pour
fon ami de diftinction .
fa vertu
La
Dame , que
rendoit
très- peu diſtinguante
, répondit
d'un
ton fort fier qu'elle ne
GALANT . S
croyoit devoit diftinguer
les gens que par
leur refpect & leur fageffe
, & que quand il
n'oublieroit
pas ce qu'il
lui devoit peut -être
voudroit - elle bien fe
fouvenir qu'il n'étoit pas
fans merite. Cette ré-
>
ponſe , qu'elle accompa
gna d'un regard ſevere ,
déconcerta le jeune Marquis.
Il vint du monde ;
& quoy qu'il pût faire
pour ſe remettre l'efprit
$2 MERCURE
dans un embarras qui
l'obligea de fe retirer ,
les reflexions qu'il fit
furent cruelles : il avoit
le coeur prévenu du plus
violent amour ; & loin
que la fierté de la Dame
lui aidat à l'affoiblir , il
entroit dans les raifons
qui l'avoient portée à
lui ôter toute efperance .
Cette conduite redoubloit
l'eftime qu'il avoit
pour elle ; & plein d'admiration
pour fa vertu
GALANT . 83
ne pouvant
la condamner
, quoy
qu'elle
fût
caufe
de toutes
les peines
, il fe trouvoit comme
affujetti à la paffion
qui le tourmentoit
. La
neceffité d'aimer , & la
douleur de fçavoir qu'il
déplaifoit
en aimant , le
firent tomber dans une
humeur fombre , qui fut
bien-tôt remarquée de
tous ceux qui le voyoiết ,
Ce n'étoit plus cet homme
enjoüé qui tant de
84 MERCURE
fois avoit été l'ame des
plus agreables converfa
tions ; le trouble & l'inquietude
étoient peints:
fur fon viſage , il rêvoit
à tous momens , & il y
avoit des jours où l'on
avoit peine à l'obliger
de parler. Ce changement
ayant furpris tout
le monde , chacun cherchoit
à en penetrer la
cauſe , & il apportoit de
fauffes raiſons pour empêcher
qu'on ne devinât
GALANT. 85
la veritable. Il n'y avoit
que la Dame, qui fe gardoit
bien de lui demander
ce qu'elle étoit fâchée
de favoir ; & quand
quelquefois on le preffoit
devant elle d'employer
quelque remede
contre le chagrin qui le
dominoit, elle difoit que
s'il fuivoit fes confeils ,
il iroit faire quelque
voyage; qu'en changeant
de lieux , on changeoit
fouvent d'humeur , &
86 MERCURE
que rien n'étoit plus propre
à guerir de certains
maux , que de promener
fes yeux fur des objets
étrangers , qui par leur
diverfité ayant de quoy
occuper l'efprit , en banniffoient
peu à peu les
*
triftes images qui le jettoient
dans l'abattement.
Il n'entendoit que
trop bien ce qu'elle vouloit
lui dire : & il s'eftimoit
d'autant plus infortuné
, qu'en lui conGALANT
. 87
feillant
l'éloignement ,
elle lui faifoit paroître
que fon abfence la toucheroit
peu . Il n'oſoit
pourtant s'en plaindre ,
parce qu'il n'euft pû le
faire fans parler de fon
amour , & que la crainte
de l'irriter tout à fait étoit
un puiſſant motif
pour le condamner
au
filence. Enfin aprés avoir
bien fouffert , & s'être
long - temps contraint à
fe taire , il lui dit que la
88 MERCURE
raifon l'avoit remis dans
l'état où elle pouvoit le
fouhaiter : que bien loin
d'exiger d'elle aucune
amitié de preference ,
comme il avoit eu le
malheur de lui déplaire ,
il ſe croyoit moins en
droit que tous les autres
amis de pretendre à ſon
eftime ; & qu'afin de reparer
une faute , qu'il
avoit peine lui-meſme à
fe pardonner , il lui pro - `
reftoit qu'il n'attendroit,
jamais
GALANT . 89-
jamais d'elle aucun ſentiment
dont il puſt tirer
quelque avantage . La
Dame lui témoigna quelle
étoit ravie qu'en
changeant de fentiment,
il vouluft bien ne la
reduire à le bannir de
chez elle : mais elle fut
pas
fort furpriſe quand ,
aprés l'avoir affurée tout
de nouveau qu'il n'afpiroit
plus à eftre aimé ,
la conjura de lui accorder
un foulagement
Fanv . 1713 .
H
il
90 MERCURE
qui ne pouvant intereſ
fer fa vertu , pouvoit au
moins lui rendre la vie
plus fupportable. Ce foulagement
étoit d'ofer lut
dire, fans qu'elle s'en offensât
, qu'il avoit pour
elle la plus violente paffion
, & que faifant confifter
tout fon bonheur
dans le plaifir de la voir ,
il lui confacroit le plus
fincere & le plus refpe-
Atueux attachement qu'-
elle pouvoit attendre
GALANT . 91
d'un homme , qui ne
confervant aucune pretention
, l'aimoit feulement
parce qu'elle avoit
mille qualitez aimables .
La Dame ayant repris
fon ferieux , lui dit qu'-
on ne lui avoit jamais
appris à mettre de difference
entre fouffrir d'être
aimée , & avoir deffein
d'aimer ; & qu'étant
fort éloignée de fentir
de pareils mouyemens
, elle fe verroit
Hij
92 MERCURE
contrainte de rompre avec
lui entierement
, s'il
s'obſtinoit à nourrir un
folamour , que mille raifons
avoient dû lui faire
éteindre . Il fit ce qu'il
put pour la fléchir , il
la trouva inexorable ; il
lui parla de la même
forte en deux ou trois occafions
, il reçut encore
les mêmes réponſes . Enfin
la Dame lui défendit
fi abfolument de lui parler
jamais de fa paffion ,
GALANT. 93
qu'il lui répondit avec
les marques d'un vrai
defefpoir , qu'il lui feroit
plus aiſé de renoncer
à la vie squ'il en fçavoit
les moyens ; & que
quand le mal feroit fans
remede , elle auroit peutêtre
quelque déplaifir
d'en avoir été la caufe .
La Dame lui repliqua -
froidement que fi la joye
de mourir avoit de
le toucher , il pouvoit fe
fatisfaire, & qu'elle étoit
quoy
94 MERCURE
laffe de lui donner d'utiles
confeils. Il fortit
outré de ces dernieres
paroles , & fe mit en
tefte de lui arracher
au moins en mourant
ane fenfibilité dont tout
fon amour n'avoit pû
le rendre digne . Il s'encouragea
le mieux qu'il
put ; & fe fentant de
la fermeté autant qu'il
crut en avoir befoin , il
fe rendit deux jours aprés
chez la Dame , à
GALANT . 95
onze heures du matin ;
il choifit ce temps pour
la trouver feule ; & dans
la crainte qu'elle ne le
renvoyât s'il la faifoit
avertir , il monta tout
droit à fon appartement
.
Il n'y rencontra que la
fuivante , qui lui dit que
fa maîtreffe n'y étoit pas ,
qu'elle reviendroit incontinent
, & qu'il pouvoit
choisir de l'attendre
, ou de l'aller trouver
dans la maiſon où
96 MERCURE
elle étoit . Il refolut de
l'attendre ; & commençant
à marcher avec l'action
d'un homme qui
meditoit quelque chofe
, il s'attira les regards
de cette fuivante , qui'
remarqua dans fes yeux
de l'égarement. Elle fortit
de la chambre , & fe
mit en lieu commode
pour obferver ce qu'il
feroit. Aprés qu'il eut
encore marché quelque
temps , il s'arrefta tout
d'un
GALANT . 97
d'un coup , tenant fa
main fur fon front , &
révant profondément.
Enfuite elle lui vit tirer
un poignard , & le mettre
fous fa toilette ; la
frayeur qu'elle eut penfa
l'obligea à faire un cri :
mais fçachant la chofe ,
elle demeura perſuadée
qu'il n'en pouvoit arriver
de mal , & il lui parut
qu'il valoit mieux ne
rien dire . Dans ce mefme
inftant on entendit
Fanv . 1713 .
I
98 MERCURE
rentrer le caroffe , & auf
fitôt elle vint dire au
Marquis que fa maîtreſſe
arrivoit. Le Marquis étant
allé au - devant d'elle
, pour lui prefenter la
main fur l'efcalier , la
fuivante prit ce temps
pour fe faifir du poignard
, & par je ne ſçai
quel mouvement trouvant
un éventail
fur la
table , elle la mit fous la
toilette , au meſme endroit
où le poignard
a-
BEL
YON
THÈQUE
GALANT.99
voit été caché . La
me entra dans fa chambre
, & entretint le Marquis
de quelques nouvelles
. Il eut la force de
lui déguiſer fon trouble ;
& la fuivante étant fortie
fur quelque ordre de
fa maîtreffe , il fe mit à
fes genoux , la conjurant
de nouveau pour la derniere
fois de ne point
pouffer fon defefpoir aux
extremitez où il craignoit
qu'il n'allât . La
DE
Π
I ij
100 MERCURE
Dame aprehendant qu '
on ne le furprît dans
cette poſture , le fit relever
d'autorité abfoluë ;
& quand il vit que, fans
s'émouvoir de ce qu'il
lui proteftoit qu'il étoit
capable de fe tuer , elle
apelloit ſa ſuivante pour
interrompre fes plaintes
, tout hors de luimefme
, ne fe poffedant
plus , il courut à la toi
lette, prit l'éventail qu'il
y trouva , & s'en donna
GALANT . 101
un coup de toute la force
, fans s'appercevoir
que fon poignard étoit
metamorphofe
. La Dame
furpriſe de ce coup
d'éventail , ne fçavoit
que croire d'un tranfport
fi ridicule ; cependant
elle le vit tomber
à fes pieds. Son imagination
frapée vivement
du deffein de fe tuer
avoit remué tous fes ef
prits ; & ne doutant
point qu'il ne fe fût fait
44
I iij
102 MERCURE
une bleffure mortelle , il
perdit connoiffance
, &
refta long - temps éva
noüi. La fuivante entra
dans ce moment , & ne
fe put empêcher de rire ,
de voir le Marquis dans
l'état où il étoit . La Da
me ne fongea qu'à l'en
tirer , & ne voulut ap
peller perfonne , afin d'é
touffer la choſe , dont
on eûtpû faire des contes
fâcheux . Enfin une bou
teille d'eau de la Reine
GALANT. 103
de Hongrie ranima fes
fens , & le fit revenir à
lui . Il pria d'abord qu'on
le laiffat mourir fans fecours
: fur quoy la Da
me lui dit qu'il aimoit
la vie plus qu'il ne penfoit
, & qu'il pouvoit
s'affurer de n'en fortir de
long - temps , s'il ne vou
loit employer qu'un éventail
pour fe délivrer
de fes malheurs . Il crut
que laDame, pour mieux
l'infulter , affectoit la
I iiij
104 MERCURE
raillerie , & chercha à
terre le fang qu'il devoit
avoir verfé. Il n'en
trouva point , & moins
encore de bleffure. Il
箍
s'étoit donné le coup de
fi bonne foy , qu'il ne
pouvoit revenir de fa
furprife. Il demanda par
quel charme on l'avoit
fauvé de fon defeſpoir
;
& la Dame , qui étoit
bien éloignée de comprendre
qu'il eût voulu
fe tuer effectivement , lui
GALANT. 105
ayant marqué qu'elle
n'aimoit point de pareilles
ſcenes , la fuivante ne
lui voulut pas ôter la
gloire de fa courageufe
refolution de tourner
fon bras contre lui-même
; elle montra le poignard,
& raconta ce qu²-
elle avoit fait. Le Marquis
fut fi honteux de
l'avanture de l'éventail ,
qu'étant d'ailleurs accablé
par les reproches que
lui fit la Dame d'un em106
MERCURE
portement fi extravagant
, il fe retira chez
lui fitôt qu'il fut en état
de s'y conduire. La neceffité
où il étoit de ne
la plus voir lui fit prendre
le deffein de s'en éloigner
; & pour en tirer
quelque merite , il
reſolut à voyager , afin
qu'elle pût connoître
que , même en ſe banniffant
, il s'attachoit à
fuivre fes ordres..
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Résumé : AVANTURE galante.
Le texte raconte l'histoire d'un jeune Marquis, réputé pour sa délicatesse et son discernement, qui évitait les pièges de l'amour. Cependant, sa vie change lorsqu'il rencontre une riche héritière récemment mariée à un homme de qualité. Bien que cette dame ne soit pas conventionnellement belle, elle possède un charme et une grâce qui captivent le Marquis. Malgré ses efforts pour résister, il tombe éperdument amoureux d'elle. Il tente de dissimuler ses sentiments en lui rendant visite fréquemment, mais finit par lui avouer son amour. La dame, vertueuse et fière, rejette ses avances et lui somme de changer de sentiments. Le Marquis, désespéré, sombre dans une profonde mélancolie. Après plusieurs tentatives infructueuses pour la convaincre, il décide de se rendre chez elle pour une ultime déclaration. Parallèlement, un autre incident impliquant le Marquis et sa maîtresse est relaté. La servante du Marquis, profitant d'un moment où il accueillait sa maîtresse, remplace un poignard caché dans la toilette par un éventail. La maîtresse du Marquis, ignorant ce changement, le trouve agité et tente de le calmer. Le Marquis, désespéré, se donne un coup d'éventail, croyant tenir le poignard. Il perd connaissance, pensant s'être blessé mortellement. La servante révèle alors la substitution du poignard par l'éventail. Le Marquis, honteux et accablé par les reproches de sa maîtresse, décide de se retirer et de voyager pour éviter de la revoir, espérant ainsi prouver son attachement à ses ordres. Le texte se termine sur cette scène, laissant en suspens la suite des événements.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3437
p. 107-110
Parodie de Enigme, dont le mot est la Cloche.
Début :
Je suis tantôt Guillaume, & tantôt Madelaine, [...]
Mots clefs :
Cloche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de Enigme, dont le mot est la Cloche.
Parodie de Enigme , dont
le mot eft la Cloche.
JE fuis tantôt Guillaume
, & tantôt Madelaine
,
Dit la Cloche , qui n'eſt
ni fille ni garçon
;
Car en les baptifant on
leur donne unfurnom.
Aux Dames quelquefois
je caufe la migraine ,
Sonnant un aigre caril
lon
is
F08 MERCURE
Quelquefois aux vieillards
je donne le
friffon ,
Enfonnant pourles morts,
qui ne peuvent m'entendre.
Je ne marche que fur
mes bras :
Braspourpivots fondeurs
ont coûtumede prendre.
Corde me pend au col
pour me faire chanter.
Cloche quifonne
GALANT . 109
L'heure gloutonne
Maintes gourmans fçait
contenter.
Je defefpere aucuns qui
font à table , a
En les forçant de la quit
ter ;
Et j'ai le talent admirable
De donner quelquefois
des confeils trésprudens
,
Sans avoir raiſon ni bon
fens ,
Puifque
la cloche
10 MERCURE
Aux coeurs de roche
Confeille fouvent de prier,
Et le travail à l'ouvrier.
le mot eft la Cloche.
JE fuis tantôt Guillaume
, & tantôt Madelaine
,
Dit la Cloche , qui n'eſt
ni fille ni garçon
;
Car en les baptifant on
leur donne unfurnom.
Aux Dames quelquefois
je caufe la migraine ,
Sonnant un aigre caril
lon
is
F08 MERCURE
Quelquefois aux vieillards
je donne le
friffon ,
Enfonnant pourles morts,
qui ne peuvent m'entendre.
Je ne marche que fur
mes bras :
Braspourpivots fondeurs
ont coûtumede prendre.
Corde me pend au col
pour me faire chanter.
Cloche quifonne
GALANT . 109
L'heure gloutonne
Maintes gourmans fçait
contenter.
Je defefpere aucuns qui
font à table , a
En les forçant de la quit
ter ;
Et j'ai le talent admirable
De donner quelquefois
des confeils trésprudens
,
Sans avoir raiſon ni bon
fens ,
Puifque
la cloche
10 MERCURE
Aux coeurs de roche
Confeille fouvent de prier,
Et le travail à l'ouvrier.
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Résumé : Parodie de Enigme, dont le mot est la Cloche.
Le texte décrit une cloche, qui peut être nommée Guillaume ou Madelaine, et n'est ni fille ni garçon. Elle cause des migraines et des frissons, sonne pour les morts, et se déplace sur ses bras. Une corde à son cou la fait sonner. Elle est qualifiée de gloutonne et donne des conseils prudents, souvent sans bon sens. Elle incite à la prière et au travail.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3438
p. 110-111
ENIGME.
Début :
Mon nom est mâle en general, [...]
Mots clefs :
Raisin
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Mon nom eft måle en general
,
En détail mon nom eft
femelle ;
En plus petit détail d'un
nom måle on m'appelle
Fe rends plus d'un homme
brutal,
GALANT. In
Et fi je fuis la douceur
même.
J'ai le tein vif, ou le tein
blême ;
Monpere n'eft pas laid ,
·_quoiquefec& boſſu, a
Et nous avons tous deux
une mere commune.
1
Tel doit fon vice à ma
vertu ,
Et celui que j'irrite eft
Souvent fans rancune.
Mon nom eft måle en general
,
En détail mon nom eft
femelle ;
En plus petit détail d'un
nom måle on m'appelle
Fe rends plus d'un homme
brutal,
GALANT. In
Et fi je fuis la douceur
même.
J'ai le tein vif, ou le tein
blême ;
Monpere n'eft pas laid ,
·_quoiquefec& boſſu, a
Et nous avons tous deux
une mere commune.
1
Tel doit fon vice à ma
vertu ,
Et celui que j'irrite eft
Souvent fans rancune.
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3439
p. 112-113
Autre.
Début :
Nos habitans troublent notre repos, [...]
Mots clefs :
Navire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Autre.
Autre .
Nos habitans troublent
notre repos
,
Nous veulent pefans ou
difpos ,
Selon qu'à leurs deßeins
nous fommes necef
faires,
Deffeins ou glorieux , ou
fols , on neceffaires.
C'est pour nous mettre en
liberté
Qu'aucuns nous mettent
à la chaine ;
A nos nerfs ils donnent la
gène ,
Et
GALANT. H13
Et ne nous veulent point
de mal;
Et nôtre
gouverneur , qui
Souvent
eft brutal ,
En fou fe démenant autour
de fa cabane ,
Perd rarement la tramontane
.
Nos habitans troublent
notre repos
,
Nous veulent pefans ou
difpos ,
Selon qu'à leurs deßeins
nous fommes necef
faires,
Deffeins ou glorieux , ou
fols , on neceffaires.
C'est pour nous mettre en
liberté
Qu'aucuns nous mettent
à la chaine ;
A nos nerfs ils donnent la
gène ,
Et
GALANT. H13
Et ne nous veulent point
de mal;
Et nôtre
gouverneur , qui
Souvent
eft brutal ,
En fou fe démenant autour
de fa cabane ,
Perd rarement la tramontane
.
Fermer
3440
p. 113-120
Genealogie de la Maison du Duc de Shrewburi Ambassadeur de Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne. [titre d'après la table]
Début :
Le Duc de Shrewsbury arriva à Paris le 12. Janvier 1713. [...]
Mots clefs :
Roi, Ambassadeur, Angleterre, Chevalier, Shrewsbury
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Genealogie de la Maison du Duc de Shrewburi Ambassadeur de Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne. [titre d'après la table]
Le Duc de Shrewsbury
arriva à Paris le 12. Janvier
1713. il eut le 17. à Marly
audience particuliere du
Roy.
Charles Duc de Shrewsbury
, Ambaffadeur de Sa
Janu, 1713.
K
114 MERCURE
Majefté la Reine de la Grande
Bretagne en France , a
été Secretaire d'Eftat de
Guillaume troifiéme , Roy
de la Grande Bretagne. Il
defcend d'une des plus anciennes
& des plus illuftres
familles du pays de Caux
en Normandie , des Barons ,
de Cleuville , qui avoient
feance à la Cour de l'Echiquier
. Ils ont toûjours été
en trés grande veneration
depuis leur paffage en Angleterre
, & ont rendu de
grands fervices à leurs Princes
; auffi en ont - ils reçû
GALANT. 15
de grandes faveurs . Geoffroy
de Talbot embraſſa le
parti de l'Imperatrice Ma
haud , legitime heritiere
de la Couronne d'Angleterre
, contre le Roy Etienne.
Richard Talbot , troifiéme
du nom , fon arrie
re- petit - fils , fervit en la
guerre de Cambridge le
Roy Edouard premier ; &
fon fils Gilbert Talbot , fecond
du nom , ſe fit diftinguer
fous le regne d'Edouard
fecond. Le Roy
Edouard troifiéme le fit fon
Chambellan , & le combla
Kij
116 MERCURE
de bienfaits . Richard quatriéme
fon fils , auffi - bien
que Gilbert troifiéme fon
pere , ont toûjours été reconnus
avec la qualité de
Pairs du Royaume , & ont
affifté en cette qualité à
tous les Parlemens convoquez
par le Roy.
Le premier qui a porté
la qualité de Comte de
Shrevvfbury , a été Jean
Talbot , fils de Richard cinquiéme
du nom , Seigneur
de Gaderich ; lequel Jean
Talbot , Comte de Shrevvfbury
, & de Vvaterford en
GALANT. 117
w
t
The
Irlande , fut Maréchal de
France vers l'an 1441. pour
le Roy d'Angleterre Henry
VI. Ce Prince lui donna
pour recompenfe de fes
grands fervices le Comté
de Shrevvfbury , que fes
defcendans ont toûjours
poffedé depuis avec honneur
, étant le fecond Comté
d'Angleterre. Il fut plufieurs
fois Ambaffadeur
pour fon Prince , fut Gouverneur
d'Irlande , & Sénéchal
du Royaume. Il commanda
en Guyenné en qualité
de Gouverneur & de
118 MERCURE
Lieutenant general , prit
Bordeaux , remit beaucoup
de places de cette Province
à l'obeïffance des Anglois :
mais en fecourant Câtillon ,
il fut tué d'un coup de canon
avec un de fes fils en
1456. ce qui ruïna les affaires
des Anglois dans la
Guyenne , enfuite de quoy
ils furent chaffez de Fran
ce.
Jean Talbot , fecond du
nom , fon fils , fit la
guerre
en France , & le Roy Hen--
ry VI. le fit Chevalier en
1426. Chancelier d'Irlan
GALANT .
119
de , & grand Treforier du
Royaume. Georges fon pe
tit-fils fut Chevalier de la
Jarretiere. François Talbot,
Comte de Shrevvſbury
fils de Georges , fut auffi
Chevalier de la Jarretiere.
Georges fecond , fils de
François , fut Chevalier de
la Jarretiere , Comte ,
Maréchal d'Angleterre ,
dans laquelle qualité il fe
fit fort diftinguer. La Reine
Elifabeth envoya en France
en qualité d'Ambaffadeur
fon fils Gilbert , Comte
de Shrevvſbury en 1596.
82
120 MERCURE
Il ne laiſſa que
des filles de
fon mariage avec Marie de
Cavendich ; ainfi finit cette
branche .
ร
La branche d'où deſcend
M. le Duc de Shrevvíbury
d'à -prefent , Ambaffadeur
de la Grande Bretagne
vient de Gilbert Talbot
troifiéme fils de Jean fecond
, Comte de Shrevvfbury
, & par confequent
petit-fils du Maréchal Talbot
, Jean premier du nom.
M. l'Ambaffadeur eſt le
douziéme Comte de ce
nom en ligne droite .
arriva à Paris le 12. Janvier
1713. il eut le 17. à Marly
audience particuliere du
Roy.
Charles Duc de Shrewsbury
, Ambaffadeur de Sa
Janu, 1713.
K
114 MERCURE
Majefté la Reine de la Grande
Bretagne en France , a
été Secretaire d'Eftat de
Guillaume troifiéme , Roy
de la Grande Bretagne. Il
defcend d'une des plus anciennes
& des plus illuftres
familles du pays de Caux
en Normandie , des Barons ,
de Cleuville , qui avoient
feance à la Cour de l'Echiquier
. Ils ont toûjours été
en trés grande veneration
depuis leur paffage en Angleterre
, & ont rendu de
grands fervices à leurs Princes
; auffi en ont - ils reçû
GALANT. 15
de grandes faveurs . Geoffroy
de Talbot embraſſa le
parti de l'Imperatrice Ma
haud , legitime heritiere
de la Couronne d'Angleterre
, contre le Roy Etienne.
Richard Talbot , troifiéme
du nom , fon arrie
re- petit - fils , fervit en la
guerre de Cambridge le
Roy Edouard premier ; &
fon fils Gilbert Talbot , fecond
du nom , ſe fit diftinguer
fous le regne d'Edouard
fecond. Le Roy
Edouard troifiéme le fit fon
Chambellan , & le combla
Kij
116 MERCURE
de bienfaits . Richard quatriéme
fon fils , auffi - bien
que Gilbert troifiéme fon
pere , ont toûjours été reconnus
avec la qualité de
Pairs du Royaume , & ont
affifté en cette qualité à
tous les Parlemens convoquez
par le Roy.
Le premier qui a porté
la qualité de Comte de
Shrevvfbury , a été Jean
Talbot , fils de Richard cinquiéme
du nom , Seigneur
de Gaderich ; lequel Jean
Talbot , Comte de Shrevvfbury
, & de Vvaterford en
GALANT. 117
w
t
The
Irlande , fut Maréchal de
France vers l'an 1441. pour
le Roy d'Angleterre Henry
VI. Ce Prince lui donna
pour recompenfe de fes
grands fervices le Comté
de Shrevvfbury , que fes
defcendans ont toûjours
poffedé depuis avec honneur
, étant le fecond Comté
d'Angleterre. Il fut plufieurs
fois Ambaffadeur
pour fon Prince , fut Gouverneur
d'Irlande , & Sénéchal
du Royaume. Il commanda
en Guyenné en qualité
de Gouverneur & de
118 MERCURE
Lieutenant general , prit
Bordeaux , remit beaucoup
de places de cette Province
à l'obeïffance des Anglois :
mais en fecourant Câtillon ,
il fut tué d'un coup de canon
avec un de fes fils en
1456. ce qui ruïna les affaires
des Anglois dans la
Guyenne , enfuite de quoy
ils furent chaffez de Fran
ce.
Jean Talbot , fecond du
nom , fon fils , fit la
guerre
en France , & le Roy Hen--
ry VI. le fit Chevalier en
1426. Chancelier d'Irlan
GALANT .
119
de , & grand Treforier du
Royaume. Georges fon pe
tit-fils fut Chevalier de la
Jarretiere. François Talbot,
Comte de Shrevvſbury
fils de Georges , fut auffi
Chevalier de la Jarretiere.
Georges fecond , fils de
François , fut Chevalier de
la Jarretiere , Comte ,
Maréchal d'Angleterre ,
dans laquelle qualité il fe
fit fort diftinguer. La Reine
Elifabeth envoya en France
en qualité d'Ambaffadeur
fon fils Gilbert , Comte
de Shrevvſbury en 1596.
82
120 MERCURE
Il ne laiſſa que
des filles de
fon mariage avec Marie de
Cavendich ; ainfi finit cette
branche .
ร
La branche d'où deſcend
M. le Duc de Shrevvíbury
d'à -prefent , Ambaffadeur
de la Grande Bretagne
vient de Gilbert Talbot
troifiéme fils de Jean fecond
, Comte de Shrevvfbury
, & par confequent
petit-fils du Maréchal Talbot
, Jean premier du nom.
M. l'Ambaffadeur eſt le
douziéme Comte de ce
nom en ligne droite .
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Résumé : Genealogie de la Maison du Duc de Shrewburi Ambassadeur de Sa Majesté la Reine de la Grande Bretagne. [titre d'après la table]
Le Duc de Shrewsbury, Charles Duc de Shrewsbury, arriva à Paris le 12 janvier 1713 et rencontra le roi à Marly le 17 janvier. Il était l'ambassadeur de la Reine de Grande-Bretagne en France et avait été Secrétaire d'État de Guillaume III. Sa famille, les Barons de Cleuville, est originaire de Normandie et a rendu de nombreux services aux princes anglais, recevant en retour de grandes faveurs. Plusieurs membres de cette famille ont occupé des postes importants : Geoffroy de Talbot soutint l'Imperatrice Maud, Richard Talbot servit Édouard Ier, et Gilbert Talbot se distingua sous Édouard II. Édouard III nomma Richard Talbot et Gilbert Talbot Pairs du Royaume. Jean Talbot, Maréchal de France sous Henri VI, reçut le comté de Shrewsbury et fut ambassadeur et gouverneur d'Irlande. Son fils, Jean Talbot, fit la guerre en France et fut chevalier. Georges Talbot et François Talbot furent Chevaliers de la Jarretière. Georges second fut Maréchal d'Angleterre. Gilbert Talbot, ambassadeur en 1596 sous Élisabeth Ire, est l'ancêtre du Duc de Shrewsbury actuel, douzième comte de ce nom.
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3441
p. 121-126
RONDEAUX.
Début :
On est trop heureux d'estre en commerce avec des Dames aimables [...]
Mots clefs :
Transports, Rondeaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RONDEAUX.
RONDEAU X
ON eft trop heureux
d'eftre en commerce avec
des Dames aimables y
fpirituelles , & polies ,
fi elles pardonnent moins
que les autres les fautes
groffieres , elles excuſent
auffi aiſement ce qui ne
part que de la vivacité de
leurs amis ; le premier des
trois Rondeaux fuivans
en eft une preuve incon-
Fanvier 1713 .
L
122 MERCURE
teſtable , la Dame qui la
compofé le jour meſme
qu'un Officier Suiffe luy
avoit un peu chiffoné fa
manchette ne put ſe refoudre
à le laiffer le lendemain
de fa correction
dans la peine où il avoit
paru en la quittant; l'Officier
qui fentit dans le
Rondeau la fine raillerie
de la Dame
, la paya galamment
quatre heures
aprés qu'il l'eut reçû par
le Rondeau qui refpond
GALANT. 123
ger
au premier ; dans le troifiéme
Rondeau la Dame
convaincuë
de la politef
fe & du merite de l'Of
ficier , trouve à propos
dans fon envoy de chande
Texte
, & de parler
pluftoft de la perte
d'un oiſeau , que de l'impreffion
que luy avoit
fait une refponfe digne
des plus aimables cavaliers
qui foient en Fran-
´ce ; les Etrennes qui font
aprés les trois Rondeaux
Lij
124 MERCURE
font de la meſme Dame
pour fon qui les a faites
Epoux , à qui elle ne fait
que rendre l'eftime &
l'amour qu'il a pour elle,
Dans fes tranfports il n'eft
refpectueux ,
En fes devis trop fouvent
cauteleux ,
Et malgré tout ne laiffe
d'eftre aimable ;
Si fon ardeur pourtant
efioit durable
Bien fcauroit - il allumer
GALANT . 125
de
vrais
feux.
Mais de fon coeur le chemin
eft douteux ,
Il jurera qu'il aime plus
- que deux,
;
Rien n'en croyez il debite
une fable
Dans fes tranfports.
Fort eft difert , careſſant,
point fafcheux,
Tant bien fcait-t'il termes
doux , langoureux
Difcoursfont beaux , rien
Liij
126 MERCURE
n'en eft veritable ,
Fit- t'il ferment, fe donnaft
t'il au Diable
Ne l'ecoute , il feroit
dangereux
Dans fes tranfports.
ON eft trop heureux
d'eftre en commerce avec
des Dames aimables y
fpirituelles , & polies ,
fi elles pardonnent moins
que les autres les fautes
groffieres , elles excuſent
auffi aiſement ce qui ne
part que de la vivacité de
leurs amis ; le premier des
trois Rondeaux fuivans
en eft une preuve incon-
Fanvier 1713 .
L
122 MERCURE
teſtable , la Dame qui la
compofé le jour meſme
qu'un Officier Suiffe luy
avoit un peu chiffoné fa
manchette ne put ſe refoudre
à le laiffer le lendemain
de fa correction
dans la peine où il avoit
paru en la quittant; l'Officier
qui fentit dans le
Rondeau la fine raillerie
de la Dame
, la paya galamment
quatre heures
aprés qu'il l'eut reçû par
le Rondeau qui refpond
GALANT. 123
ger
au premier ; dans le troifiéme
Rondeau la Dame
convaincuë
de la politef
fe & du merite de l'Of
ficier , trouve à propos
dans fon envoy de chande
Texte
, & de parler
pluftoft de la perte
d'un oiſeau , que de l'impreffion
que luy avoit
fait une refponfe digne
des plus aimables cavaliers
qui foient en Fran-
´ce ; les Etrennes qui font
aprés les trois Rondeaux
Lij
124 MERCURE
font de la meſme Dame
pour fon qui les a faites
Epoux , à qui elle ne fait
que rendre l'eftime &
l'amour qu'il a pour elle,
Dans fes tranfports il n'eft
refpectueux ,
En fes devis trop fouvent
cauteleux ,
Et malgré tout ne laiffe
d'eftre aimable ;
Si fon ardeur pourtant
efioit durable
Bien fcauroit - il allumer
GALANT . 125
de
vrais
feux.
Mais de fon coeur le chemin
eft douteux ,
Il jurera qu'il aime plus
- que deux,
;
Rien n'en croyez il debite
une fable
Dans fes tranfports.
Fort eft difert , careſſant,
point fafcheux,
Tant bien fcait-t'il termes
doux , langoureux
Difcoursfont beaux , rien
Liij
126 MERCURE
n'en eft veritable ,
Fit- t'il ferment, fe donnaft
t'il au Diable
Ne l'ecoute , il feroit
dangereux
Dans fes tranfports.
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Résumé : RONDEAUX.
Le texte relate un échange de trois rondeaux entre une dame et un officier. La dame compose le premier rondeau après qu'un officier suisse ait chiffonné sa manchette, et elle le corrige le lendemain. L'officier répond galamment quatre heures plus tard. Dans le troisième rondeau, la dame évite de commenter la réponse de l'officier et parle de la perte d'un oiseau. Les étrennes suivantes sont destinées à son époux, qu'elle décrit comme respectueux mais parfois trop cauteleux. Elle le trouve aimable, divertissant et caressant, bien que ses discours ne soient pas toujours véridiques. Elle met en garde contre son caractère dangereux dans ses transports.
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3442
p. 126-128
RESPONSE de l'Officier Suisse.
Début :
Point ne le puis de mon chef helvetique [...]
Mots clefs :
Suisse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RESPONSE de l'Officier Suisse.
RESPONSE
de l'Officier Suiffe .
Point ne le puis de mon
chef helvetique
Tirer un metre en langue
marotique ,
Je , qui ne fcai profer tant
feulement ,
GALANT. 127
Que tu rirois avec maif
tre Clement
De voir un Suiffe ourdir
telle fabrique.
Partant fera ton ordre
defpotique
Loin éconduit de fon vouloir
comique ¿
En ce metier fuis lourd
tres lourdement.
Point ne le puis.
Ainfi tu n'es , car ton
chant
harmonique ,
Liiij
128 MERCURE
Note affez clair , que
Source kipocrenique
Ta de fon eau difpenfe
largement.
Or grand mercy de ton
rondeau charmant
Los t'en foit fait par la
lyre delphique
Point ne le puis.
de l'Officier Suiffe .
Point ne le puis de mon
chef helvetique
Tirer un metre en langue
marotique ,
Je , qui ne fcai profer tant
feulement ,
GALANT. 127
Que tu rirois avec maif
tre Clement
De voir un Suiffe ourdir
telle fabrique.
Partant fera ton ordre
defpotique
Loin éconduit de fon vouloir
comique ¿
En ce metier fuis lourd
tres lourdement.
Point ne le puis.
Ainfi tu n'es , car ton
chant
harmonique ,
Liiij
128 MERCURE
Note affez clair , que
Source kipocrenique
Ta de fon eau difpenfe
largement.
Or grand mercy de ton
rondeau charmant
Los t'en foit fait par la
lyre delphique
Point ne le puis.
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Résumé : RESPONSE de l'Officier Suisse.
Un officier suisse refuse d'accomplir une tâche en langue helvétique, qu'il ne maîtrise pas. Il qualifie l'ordre de despotique et se déclare inapte. Il exprime sa gratitude pour un rondeau charmant mais répète son incapacité à l'exécuter. Il décrit le destinataire comme ayant une source abondante.
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3443
p. 128-129
ENVOY pour la mesme.
Début :
Pour te donner los condignes de Toy, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY pour la mesme.
E N VOY
pour
la meſme
.
Pour te donner los condignes
de Toy ,
Certes te duit meilleur
GALANT . 129
Poëte
que
moy
Mefme
Marot
n'eft
pour
ce trop habile
;
Carpour
louer
ta Muſe
fi gentille
,
Tant de merite , un esprit
tout charmant ,
Meffer Phoebus le peut
feul dignement.
pour
la meſme
.
Pour te donner los condignes
de Toy ,
Certes te duit meilleur
GALANT . 129
Poëte
que
moy
Mefme
Marot
n'eft
pour
ce trop habile
;
Carpour
louer
ta Muſe
fi gentille
,
Tant de merite , un esprit
tout charmant ,
Meffer Phoebus le peut
feul dignement.
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3444
p. 129-132
RESPONSE.
Début :
Du bon Marot je tarirois le dire, [...]
Mots clefs :
Marot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RESPONSE.
RESPONSE.
Du bon Marot je tarirois
le dire ,
Du blond Phoebus j'épuiferois
la lyre.
130 MERCURE
1
Si prétendois répondre
doctement
Aux vers qu'avez envoyé
galament
Lorfque les miens à peine
aviez pu lire
De part S. Leu or dites
moy
beau Sire
Où tant puizés gente façon
d'ecrire ,
Gratieux tours badinages
charmans
.
Du bon Marot .
Moy qui ne fçai termes
GALANT. 131
qu'on doit élire
Du double mont ilfaudra
m'éconduire
Mais fi pouvez m'ap
prendre acortement
Comme dictez le tout
élegament
Bien chanterai cyl qui
mefceut inftruire
Du bon Marot.
ENVO Y.
Plutoft aurois pour vous
cotoïé le
Permeffe ,
J'ay differé par un af132
MERCURE
freux malheur,
Un innocent fouet poffedant
ma tendreſſe
Vient d'éprouver d'un
chat l'ame dure &
traitreſſes
Je ne vous dis plus rien ,
vous connoiffez mon
coeur ,
Fe cheriffois l'oyfeau , jugez
de ma douleur.
Du bon Marot je tarirois
le dire ,
Du blond Phoebus j'épuiferois
la lyre.
130 MERCURE
1
Si prétendois répondre
doctement
Aux vers qu'avez envoyé
galament
Lorfque les miens à peine
aviez pu lire
De part S. Leu or dites
moy
beau Sire
Où tant puizés gente façon
d'ecrire ,
Gratieux tours badinages
charmans
.
Du bon Marot .
Moy qui ne fçai termes
GALANT. 131
qu'on doit élire
Du double mont ilfaudra
m'éconduire
Mais fi pouvez m'ap
prendre acortement
Comme dictez le tout
élegament
Bien chanterai cyl qui
mefceut inftruire
Du bon Marot.
ENVO Y.
Plutoft aurois pour vous
cotoïé le
Permeffe ,
J'ay differé par un af132
MERCURE
freux malheur,
Un innocent fouet poffedant
ma tendreſſe
Vient d'éprouver d'un
chat l'ame dure &
traitreſſes
Je ne vous dis plus rien ,
vous connoiffez mon
coeur ,
Fe cheriffois l'oyfeau , jugez
de ma douleur.
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Résumé : RESPONSE.
Un échange poétique admire le style de Marot, sa grâce et ses badinages. Le premier interlocuteur souhaite apprendre à écrire élégamment. Le second, empêché par un malheur, symbolise sa douleur par un chat blessant un innocent. Il laisse l'autre juge de sa tristesse.
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3445
p. 132-133
ETRENES.
Début :
Je vous desire un nouvel an, [...]
Mots clefs :
Désir, Étrennes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETRENES.
E TRENE S.
Je vous defire un nouvel
an
GALANT. 133
Plus de gloire qu'à Tamerlan
,
Du vin au gré de vôtre
envie
Une vive & douce Silvie
i
Chaque jour un nouve au
plaifir.
Que pouviez- vous encor
prétendre ?
Je vous defire un coeur
plus tendre ,
Je ne fçai d'où naift ce
defir.
Je vous defire un nouvel
an
GALANT. 133
Plus de gloire qu'à Tamerlan
,
Du vin au gré de vôtre
envie
Une vive & douce Silvie
i
Chaque jour un nouve au
plaifir.
Que pouviez- vous encor
prétendre ?
Je vous defire un coeur
plus tendre ,
Je ne fçai d'où naift ce
defir.
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3446
p. 134-142
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du 5. Novembre 1712. écrite par le Tresorier de la Compagnie Angloise à M. l'Envoyé Extraordinaire Flvestel, qui est à Hambourg, recue le 24. Decembre.
Début :
Depuis ma précedente le Grand Visir a été deposé & banni ; [...]
Mots clefs :
Troupes, Armée, Aga, Vizir, Constantinople, Pologne, Suède
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du 5. Novembre 1712. écrite par le Tresorier de la Compagnie Angloise à M. l'Envoyé Extraordinaire Flvestel, qui est à Hambourg, recue le 24. Decembre.
EXTRAIT
d'une Lettre de Conf
tantinople du 5. Novembre
1712. écrite par
le Treforier de la Compagnie
Angloife à M.
l'Envoyé Extraordinaire
Flveflel , qui eft
à Hambourg , recue le
24. Decembre.
Depuis ma
précedente
le Grand Vifir a été deposé
& banni ; le Grand
Seigneur
a declaré la
GALANT. ISS
guerre au Czar & enfermé
fes Ambaffadeurs
avec
les Otages
aux 7. Tours.
Il a auffi donné ordre
pour faire arrêter le Palatin
de Mafure
à Andrinople
, & le General
Goltz
Envoyé
Extraordinaire
du
Roi Augufte
y fera mené
d'icy pour luy tenir compagnie
.
Le Sultan ira luy- mefme
avec 300. mille hommes
obliger le Czar à
l'évacuation de la Polopeut
le
gne , & forcer
s'il
Roi Augufte
à en faire }
136 MERCURE
autant. Il prefte à Sa Majefté
Suedoife 600. mille
'
écus
, & envoye effectivement
cet argent à Bender
, le Grand Vifir a
preſent Solyman
Baſſa eſt
auffi grand Partiſan de
l'intereft Suedois , que le
précedent
l'a été de Mofcovite.
Le General Poniatouſki
, a eu une part confiderable
à ce changement
, dont il eut les affurances
il y a quelque tems
ce qui fe verifie maintenant.
Aujourd'huy on publie
les
GALANT . 137
les ordres par tout l'Empire
afin que les Troupes
fe rendent à Ifaachy
fur le Danube au mois de
Mars prochain ; Le Tartare
Han , ayant ordre
de faire fes courſes dans
la Moſcovie , dont vous
aurez bien- toft des nouvelles.
Les Lettres de Conftantinople
du 23. Novembre
confirment avec plus de
détail que l'Aga envoyé
en Pologne , avoit rapporté
que les Troupes
Fanvier 1713.
M
138 MERCURE
Moscovites n'eftoient pas
forties de Pologne , & que
dans le temps que les Ambaffadeurs
du Czar affuroient
qu'elles en étoient
forties ; elles y faifoient
le mefme defordre qu'auparavant
, & quelles achevoient
de ruiner le Royaume
par des logemens &
par des contributions exceffives
, que le Czar fourniffoit
de grands fecours
aux Ennemis du Roy de
Suede , leur envoyant des
Troupes , des munitions
de l'artillerie & des vivres.
GALANT. 139
Sur ce rapport il fut reſolu
aprés avoir aſſemblé le Divan
de declarer la guerre
au Czar , comme un frac
teur du traité favorable
la Porte lui avoit accordé
aprés la defaite de
Les troupes
, & que fes
que
Ambaffadeurs feroient remis
aux fept Tours , qu'on
y avoit auffi arrêté l'Envoyé
du Roi Augufte.
D'autres lettres portent
que l'Ambaffadeur Polonois
arrivé depuis peu de
la part de ce Prince &
des Senateurs de fon parti
Mij
140 MERCURE
craignoit d'efttre traité de
mefme que l'envoyé
, que
les queues de Cheval
avoient été exposées , &
que les ordres avoient été
envoyés dans toutes les
Provinces de l'Empire
Othoman , pour faire de
nouvelles levées & faire
mettre celles qui font fur
pied en eftat de marcher .
Que le Grand Seigneur
devoit partir dans peu
pour aller à Andrinople
& fe rendre à la principale
armée qu'il commandera
en perfonne , & qui doit
GALANT. 141
entrer enMofcovie ; que le
Roy de Suede commandera
l'autre pour agir contre
la Pologne , & obliger
les Polonois à reconnoiftre
le Roy Staniſlas pour
leur Souverain. Que le
Grand Seigneur avoit envoyé
douze cent bourſes
au Roy de Suede , afin
qu'il puft augmenter fes
troupes par de nouvelles
levées , & qu'on avoit depeſchéun
Courier au Kan
des Tartares , avec ordre
de tenir les troupes preftes
pour entrer en Moſcovie.
M iij
142 MERCURE
Ces mefmes lettres aflurent
que le Grand Vifir
avoit été convaincu d'avoir
eu plus d'efgard aux
interefts du Czar qu'à
l'honneur de l'Empire Othoman
& qu'il avoit été
relegué dans une Ile de
l'Archipel.
NOUVELLES
de Vifmar.
Les Lettres de Wilmar
portent qu'aprés la défaite
des Troupes Danoifes &
Saxones , le General Stenbock
laiffa rafraifchir fon
GALANT . 143
>
armée aux environs de
Gadebusch , & qu'enfuite il
eftoit venu à Vilmar pour
donner quelques ordres ;
il y a laiffé une garniſon
de trois mille hommes
quelques jours aprés il retourna
à fon armée qu'il
fit marcher vers la Trave,
qu'il avoit appris que trois
mille Dragons demontés
du renfort qu'il attendoit
de Suede , eftoient arrivés
aux environs de Vifmar , &
avoit envoyé des Pilotes
pour les amener à Travenunde
où ils ont debar144
MERCURE
quez ; d'autres lettres portent
qu'ils ont joint l'armée
, & qu'ils feront remontez
dans peu dans le
païs de Holſtein qui eft
fort abondant en Chevaux
. On mande de Roftock
du 2. Janvier que le
Lecours arrivé de Suede
confifte en cinq mille Cavaliers
tous Dragons , &
en deux mille Fantaffins .
Le General Steinbock a
envoyé ordre à quatre Regimens
qui eftoient cantonnés
prés de Stetin & à
un Bataillon Suedois qui
eftoit
GALANT . 145
eftoit à Tormingen dans
le Holften Ducal , de venir
joindre fon armée . La
nuit du premier au ſecond
de Janvier ce General fit
paffer la Trave à toute fon
armée , avec douze pieces
de Canon des Pontons &
tous les materiaux neceffaires
pour conftruire des
Ponts fur les rivieres du
Païs de Holſtein . Le deux
il fit avancer fon armée
vers Segeberg , Odeſlo &
Steinhors où l'on fit une
décharge general de l'artillerie
& de la Moufque-
Fanvier 1713 .
N
146 MERCURE
terie pour celebrer la Victoire
de Gadebuch : il
avoit fait un détachement
>
& qui pris les devants
s'empara des Magafins de
Segeberg & OldeЛlo , dont
une partie avoit été amenée
à l'armée avec le
Sieur Gericken Commiffaire
du Roi de Dannemarck
.
Danoife Sa Majefté
ayant appris que l'armée
Suedoife avoit paffé la
Trave , continua fa route
vers Copenhague & envoya
ordre aux troupes
1
GALANT. 147
du Païs de Jutland & du
refte du Royaume de Dannemarck
de fe mettre en
marche pour renforcer
fon armée , avec cinq mille
hommes qu'il a ordonné
de faire revenir de
Norwege.
Le General Steinbock
a envoyé de tous coſtez
des détachemens pour ef
tablir les contributions :
il a fait declarer au peuples
du Holftein que ne
pouvant fe difpenfer d'y
entrer fuivant les loix de
guerre , il les exhorte à la
Nij
148 MERCURE
fe tenir tranquilles , les affurant
qu'il aura foin d'empefcher
qu'on n'exerce
contre eux aucune hoftilité
, pourvu qu'ils payent
les contributions . On écrit
du Holftein que ce General
fait obferver à fes
troupes une exacte difcipline
, & qu'il a fait demander
au Holſtein -Danois
un million de Florins
de contributions
, quatrecent
vingt mille Florins au
Holftein Ducal , & trois
cens mille à cette Ville.
On efcrit de BrunfGALANT.
149
wich qu'il s'y eft tenu plufieurs
conferences entre
les Miniftres de l'Electeur
de Brandebourg , du Duc
de wolfenbutel , du Duc
d'Hanover & du Landgrave
de Heffe. Caffel pour
chercher les moyens de
terminer les troubles de
la baffe Allemagne . Que le
bruit court qu'ils ont refolu
de former une armée
de trente à quarante mille
hommes , qui fera employée
contre ceux qui
refuferont de confentir à la
Paix à des conditions rai
N iij
150 MERCURE
fonnables; qu'ils fe font feparés
à la referve du Comte
de Schonborn Miniftre
de l'Archiduc qui eft
refté icy , que les autres
font allé rendre compte
à
leurs Maiftres de ce qui
s'eft paffé aux Conferences.
Les Lettres de Berlin
du trois Janvier portent
que le Comte Flemming
General des troupes Saxones
, y eftoit arrivé ce jour
là du Holftein & qu'il
avoit eu audience de l'Electeur
de Brandebourg.
On mande de Dreide
GALANT . 151
que le Comte dewirzthumb
eftoit arrivé le 27. Decembre
; qu'il avoit quitté
le Roy Augufte fur la
Frontiere de Pologne , &
qu'il avoit ordre de faire
travailler aux recruês des
troupes Saxones principalement
de celles qui fe
font trouvées à la Bataille
de Gadebuch , & qui font
retournées en Pomeranie .
On efcrit de Varfovie du
21. Decembre qu'on y attendoit
le Roy Augufte le
26. où le 27. qu'on y avoit
publié depuis quelques
Niiij
152 MERCURE
jours par ordre de ce
Prince un Decret par lequel
le Roi Staniſlas ci devant
Palatin de Pofnanie ,
le Palatin de Kiovie , le
Prince Michel Vviefnowiefki
, le Prince Sapieha
Starofte de Bobruis , les Generaux
Grudzinski &
en
Smiegies xi , & plus de
cinquante autres nommés
dans ce Decret , fon cités
à comparoiſtre
perfonne à la Diete generale
dans fix femaines à
peine d'être declarez rebelles
, & de la confifcation
de leurs biens.
d'une Lettre de Conf
tantinople du 5. Novembre
1712. écrite par
le Treforier de la Compagnie
Angloife à M.
l'Envoyé Extraordinaire
Flveflel , qui eft
à Hambourg , recue le
24. Decembre.
Depuis ma
précedente
le Grand Vifir a été deposé
& banni ; le Grand
Seigneur
a declaré la
GALANT. ISS
guerre au Czar & enfermé
fes Ambaffadeurs
avec
les Otages
aux 7. Tours.
Il a auffi donné ordre
pour faire arrêter le Palatin
de Mafure
à Andrinople
, & le General
Goltz
Envoyé
Extraordinaire
du
Roi Augufte
y fera mené
d'icy pour luy tenir compagnie
.
Le Sultan ira luy- mefme
avec 300. mille hommes
obliger le Czar à
l'évacuation de la Polopeut
le
gne , & forcer
s'il
Roi Augufte
à en faire }
136 MERCURE
autant. Il prefte à Sa Majefté
Suedoife 600. mille
'
écus
, & envoye effectivement
cet argent à Bender
, le Grand Vifir a
preſent Solyman
Baſſa eſt
auffi grand Partiſan de
l'intereft Suedois , que le
précedent
l'a été de Mofcovite.
Le General Poniatouſki
, a eu une part confiderable
à ce changement
, dont il eut les affurances
il y a quelque tems
ce qui fe verifie maintenant.
Aujourd'huy on publie
les
GALANT . 137
les ordres par tout l'Empire
afin que les Troupes
fe rendent à Ifaachy
fur le Danube au mois de
Mars prochain ; Le Tartare
Han , ayant ordre
de faire fes courſes dans
la Moſcovie , dont vous
aurez bien- toft des nouvelles.
Les Lettres de Conftantinople
du 23. Novembre
confirment avec plus de
détail que l'Aga envoyé
en Pologne , avoit rapporté
que les Troupes
Fanvier 1713.
M
138 MERCURE
Moscovites n'eftoient pas
forties de Pologne , & que
dans le temps que les Ambaffadeurs
du Czar affuroient
qu'elles en étoient
forties ; elles y faifoient
le mefme defordre qu'auparavant
, & quelles achevoient
de ruiner le Royaume
par des logemens &
par des contributions exceffives
, que le Czar fourniffoit
de grands fecours
aux Ennemis du Roy de
Suede , leur envoyant des
Troupes , des munitions
de l'artillerie & des vivres.
GALANT. 139
Sur ce rapport il fut reſolu
aprés avoir aſſemblé le Divan
de declarer la guerre
au Czar , comme un frac
teur du traité favorable
la Porte lui avoit accordé
aprés la defaite de
Les troupes
, & que fes
que
Ambaffadeurs feroient remis
aux fept Tours , qu'on
y avoit auffi arrêté l'Envoyé
du Roi Augufte.
D'autres lettres portent
que l'Ambaffadeur Polonois
arrivé depuis peu de
la part de ce Prince &
des Senateurs de fon parti
Mij
140 MERCURE
craignoit d'efttre traité de
mefme que l'envoyé
, que
les queues de Cheval
avoient été exposées , &
que les ordres avoient été
envoyés dans toutes les
Provinces de l'Empire
Othoman , pour faire de
nouvelles levées & faire
mettre celles qui font fur
pied en eftat de marcher .
Que le Grand Seigneur
devoit partir dans peu
pour aller à Andrinople
& fe rendre à la principale
armée qu'il commandera
en perfonne , & qui doit
GALANT. 141
entrer enMofcovie ; que le
Roy de Suede commandera
l'autre pour agir contre
la Pologne , & obliger
les Polonois à reconnoiftre
le Roy Staniſlas pour
leur Souverain. Que le
Grand Seigneur avoit envoyé
douze cent bourſes
au Roy de Suede , afin
qu'il puft augmenter fes
troupes par de nouvelles
levées , & qu'on avoit depeſchéun
Courier au Kan
des Tartares , avec ordre
de tenir les troupes preftes
pour entrer en Moſcovie.
M iij
142 MERCURE
Ces mefmes lettres aflurent
que le Grand Vifir
avoit été convaincu d'avoir
eu plus d'efgard aux
interefts du Czar qu'à
l'honneur de l'Empire Othoman
& qu'il avoit été
relegué dans une Ile de
l'Archipel.
NOUVELLES
de Vifmar.
Les Lettres de Wilmar
portent qu'aprés la défaite
des Troupes Danoifes &
Saxones , le General Stenbock
laiffa rafraifchir fon
GALANT . 143
>
armée aux environs de
Gadebusch , & qu'enfuite il
eftoit venu à Vilmar pour
donner quelques ordres ;
il y a laiffé une garniſon
de trois mille hommes
quelques jours aprés il retourna
à fon armée qu'il
fit marcher vers la Trave,
qu'il avoit appris que trois
mille Dragons demontés
du renfort qu'il attendoit
de Suede , eftoient arrivés
aux environs de Vifmar , &
avoit envoyé des Pilotes
pour les amener à Travenunde
où ils ont debar144
MERCURE
quez ; d'autres lettres portent
qu'ils ont joint l'armée
, & qu'ils feront remontez
dans peu dans le
païs de Holſtein qui eft
fort abondant en Chevaux
. On mande de Roftock
du 2. Janvier que le
Lecours arrivé de Suede
confifte en cinq mille Cavaliers
tous Dragons , &
en deux mille Fantaffins .
Le General Steinbock a
envoyé ordre à quatre Regimens
qui eftoient cantonnés
prés de Stetin & à
un Bataillon Suedois qui
eftoit
GALANT . 145
eftoit à Tormingen dans
le Holften Ducal , de venir
joindre fon armée . La
nuit du premier au ſecond
de Janvier ce General fit
paffer la Trave à toute fon
armée , avec douze pieces
de Canon des Pontons &
tous les materiaux neceffaires
pour conftruire des
Ponts fur les rivieres du
Païs de Holſtein . Le deux
il fit avancer fon armée
vers Segeberg , Odeſlo &
Steinhors où l'on fit une
décharge general de l'artillerie
& de la Moufque-
Fanvier 1713 .
N
146 MERCURE
terie pour celebrer la Victoire
de Gadebuch : il
avoit fait un détachement
>
& qui pris les devants
s'empara des Magafins de
Segeberg & OldeЛlo , dont
une partie avoit été amenée
à l'armée avec le
Sieur Gericken Commiffaire
du Roi de Dannemarck
.
Danoife Sa Majefté
ayant appris que l'armée
Suedoife avoit paffé la
Trave , continua fa route
vers Copenhague & envoya
ordre aux troupes
1
GALANT. 147
du Païs de Jutland & du
refte du Royaume de Dannemarck
de fe mettre en
marche pour renforcer
fon armée , avec cinq mille
hommes qu'il a ordonné
de faire revenir de
Norwege.
Le General Steinbock
a envoyé de tous coſtez
des détachemens pour ef
tablir les contributions :
il a fait declarer au peuples
du Holftein que ne
pouvant fe difpenfer d'y
entrer fuivant les loix de
guerre , il les exhorte à la
Nij
148 MERCURE
fe tenir tranquilles , les affurant
qu'il aura foin d'empefcher
qu'on n'exerce
contre eux aucune hoftilité
, pourvu qu'ils payent
les contributions . On écrit
du Holftein que ce General
fait obferver à fes
troupes une exacte difcipline
, & qu'il a fait demander
au Holſtein -Danois
un million de Florins
de contributions
, quatrecent
vingt mille Florins au
Holftein Ducal , & trois
cens mille à cette Ville.
On efcrit de BrunfGALANT.
149
wich qu'il s'y eft tenu plufieurs
conferences entre
les Miniftres de l'Electeur
de Brandebourg , du Duc
de wolfenbutel , du Duc
d'Hanover & du Landgrave
de Heffe. Caffel pour
chercher les moyens de
terminer les troubles de
la baffe Allemagne . Que le
bruit court qu'ils ont refolu
de former une armée
de trente à quarante mille
hommes , qui fera employée
contre ceux qui
refuferont de confentir à la
Paix à des conditions rai
N iij
150 MERCURE
fonnables; qu'ils fe font feparés
à la referve du Comte
de Schonborn Miniftre
de l'Archiduc qui eft
refté icy , que les autres
font allé rendre compte
à
leurs Maiftres de ce qui
s'eft paffé aux Conferences.
Les Lettres de Berlin
du trois Janvier portent
que le Comte Flemming
General des troupes Saxones
, y eftoit arrivé ce jour
là du Holftein & qu'il
avoit eu audience de l'Electeur
de Brandebourg.
On mande de Dreide
GALANT . 151
que le Comte dewirzthumb
eftoit arrivé le 27. Decembre
; qu'il avoit quitté
le Roy Augufte fur la
Frontiere de Pologne , &
qu'il avoit ordre de faire
travailler aux recruês des
troupes Saxones principalement
de celles qui fe
font trouvées à la Bataille
de Gadebuch , & qui font
retournées en Pomeranie .
On efcrit de Varfovie du
21. Decembre qu'on y attendoit
le Roy Augufte le
26. où le 27. qu'on y avoit
publié depuis quelques
Niiij
152 MERCURE
jours par ordre de ce
Prince un Decret par lequel
le Roi Staniſlas ci devant
Palatin de Pofnanie ,
le Palatin de Kiovie , le
Prince Michel Vviefnowiefki
, le Prince Sapieha
Starofte de Bobruis , les Generaux
Grudzinski &
en
Smiegies xi , & plus de
cinquante autres nommés
dans ce Decret , fon cités
à comparoiſtre
perfonne à la Diete generale
dans fix femaines à
peine d'être declarez rebelles
, & de la confifcation
de leurs biens.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du 5. Novembre 1712. écrite par le Tresorier de la Compagnie Angloise à M. l'Envoyé Extraordinaire Flvestel, qui est à Hambourg, recue le 24. Decembre.
En novembre 1712, le Grand Vizir de l'Empire ottoman a été déposé et banni. Le Sultan a déclaré la guerre au Czar de Russie et a emprisonné les ambassadeurs russes ainsi que des otages dans les Sept Tours. Il a également ordonné l'arrestation du Palatin de Masurie à Andrinople et celle du général Goltz, envoyé extraordinaire du roi Auguste. Le Sultan prévoit de mener une armée de 300 000 hommes pour forcer le Czar à évacuer la Pologne et contraindre le roi Auguste à faire de même. Il a offert 600 000 écus au roi de Suède et a envoyé cet argent à Bender. Le nouveau Grand Vizir, Solyman Bassa, soutient les intérêts suédois. Le général Poniatowski a joué un rôle significatif dans ce changement politique. Des ordres ont été publiés dans tout l'Empire pour que les troupes se rendent à Isacli sur le Danube en mars 1713. Le Khan tartare a reçu l'ordre de faire des incursions en Moscovie. Des lettres confirment que les troupes russes n'ont pas quitté la Pologne et continuent de la ruiner par des logements et des contributions excessives. Le Czar fournit des secours aux ennemis du roi de Suède. Suite à ces rapports, le Divan a décidé de déclarer la guerre au Czar pour violation du traité. L'ambassadeur polonais craint d'être traité comme l'envoyé du roi Auguste. Des levées de troupes sont en cours dans tout l'Empire ottoman. Le Sultan se prépare à partir pour Andrinople et à commander l'armée en personne contre la Moscovie, tandis que le roi de Suède commandera une autre armée contre la Pologne pour y rétablir le roi Stanislas. Douze cents bourses ont été envoyées au roi de Suède pour augmenter ses troupes, et un courrier a été dépêché au Khan des Tartares pour se préparer à entrer en Moscovie. Le Grand Vizir a été relevé de ses fonctions pour avoir favorisé les intérêts du Czar au détriment de l'Empire ottoman.
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3447
p. 142-152
NOUVELLES de Vismar.
Début :
Les Lettres de Wismar portent qu'aprés la défaite des [...]
Mots clefs :
Armée, Général Stenbock, Troupes, Holstein, Électeur de Brandebourg, Wismar
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texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES de Vismar.
NOUVELLES
de Vifmar.
Les Lettres de Wilmar
portent qu'aprés la défaite
des Troupes Danoifes &
Saxones , le General Stenbock
laiffa rafraifchir fon
GALANT . 143
>
armée aux environs de
Gadebusch , & qu'enfuite il
eftoit venu à Vilmar pour
donner quelques ordres ;
il y a laiffé une garniſon
de trois mille hommes
quelques jours aprés il retourna
à fon armée qu'il
fit marcher vers la Trave,
qu'il avoit appris que trois
mille Dragons demontés
du renfort qu'il attendoit
de Suede , eftoient arrivés
aux environs de Vifmar , &
avoit envoyé des Pilotes
pour les amener à Travenunde
où ils ont debar144
MERCURE
quez ; d'autres lettres portent
qu'ils ont joint l'armée
, & qu'ils feront remontez
dans peu dans le
païs de Holſtein qui eft
fort abondant en Chevaux
. On mande de Roftock
du 2. Janvier que le
Lecours arrivé de Suede
confifte en cinq mille Cavaliers
tous Dragons , &
en deux mille Fantaffins .
Le General Steinbock a
envoyé ordre à quatre Regimens
qui eftoient cantonnés
prés de Stetin & à
un Bataillon Suedois qui
eftoit
GALANT . 145
eftoit à Tormingen dans
le Holften Ducal , de venir
joindre fon armée . La
nuit du premier au ſecond
de Janvier ce General fit
paffer la Trave à toute fon
armée , avec douze pieces
de Canon des Pontons &
tous les materiaux neceffaires
pour conftruire des
Ponts fur les rivieres du
Païs de Holſtein . Le deux
il fit avancer fon armée
vers Segeberg , Odeſlo &
Steinhors où l'on fit une
décharge general de l'artillerie
& de la Moufque-
Fanvier 1713 .
N
146 MERCURE
terie pour celebrer la Victoire
de Gadebuch : il
avoit fait un détachement
>
& qui pris les devants
s'empara des Magafins de
Segeberg & OldeЛlo , dont
une partie avoit été amenée
à l'armée avec le
Sieur Gericken Commiffaire
du Roi de Dannemarck
.
Danoife Sa Majefté
ayant appris que l'armée
Suedoife avoit paffé la
Trave , continua fa route
vers Copenhague & envoya
ordre aux troupes
1
GALANT. 147
du Païs de Jutland & du
refte du Royaume de Dannemarck
de fe mettre en
marche pour renforcer
fon armée , avec cinq mille
hommes qu'il a ordonné
de faire revenir de
Norwege.
Le General Steinbock
a envoyé de tous coſtez
des détachemens pour ef
tablir les contributions :
il a fait declarer au peuples
du Holftein que ne
pouvant fe difpenfer d'y
entrer fuivant les loix de
guerre , il les exhorte à la
Nij
148 MERCURE
fe tenir tranquilles , les affurant
qu'il aura foin d'empefcher
qu'on n'exerce
contre eux aucune hoftilité
, pourvu qu'ils payent
les contributions . On écrit
du Holftein que ce General
fait obferver à fes
troupes une exacte difcipline
, & qu'il a fait demander
au Holſtein -Danois
un million de Florins
de contributions
, quatrecent
vingt mille Florins au
Holftein Ducal , & trois
cens mille à cette Ville.
On efcrit de BrunfGALANT.
149
wich qu'il s'y eft tenu plufieurs
conferences entre
les Miniftres de l'Electeur
de Brandebourg , du Duc
de wolfenbutel , du Duc
d'Hanover & du Landgrave
de Heffe. Caffel pour
chercher les moyens de
terminer les troubles de
la baffe Allemagne . Que le
bruit court qu'ils ont refolu
de former une armée
de trente à quarante mille
hommes , qui fera employée
contre ceux qui
refuferont de confentir à la
Paix à des conditions rai
N iij
150 MERCURE
fonnables; qu'ils fe font feparés
à la referve du Comte
de Schonborn Miniftre
de l'Archiduc qui eft
refté icy , que les autres
font allé rendre compte
à
leurs Maiftres de ce qui
s'eft paffé aux Conferences.
Les Lettres de Berlin
du trois Janvier portent
que le Comte Flemming
General des troupes Saxones
, y eftoit arrivé ce jour
là du Holftein & qu'il
avoit eu audience de l'Electeur
de Brandebourg.
On mande de Dreide
GALANT . 151
que le Comte dewirzthumb
eftoit arrivé le 27. Decembre
; qu'il avoit quitté
le Roy Augufte fur la
Frontiere de Pologne , &
qu'il avoit ordre de faire
travailler aux recruês des
troupes Saxones principalement
de celles qui fe
font trouvées à la Bataille
de Gadebuch , & qui font
retournées en Pomeranie .
On efcrit de Varfovie du
21. Decembre qu'on y attendoit
le Roy Augufte le
26. où le 27. qu'on y avoit
publié depuis quelques
Niiij
152 MERCURE
jours par ordre de ce
Prince un Decret par lequel
le Roi Staniſlas ci devant
Palatin de Pofnanie ,
le Palatin de Kiovie , le
Prince Michel Vviefnowiefki
, le Prince Sapieha
Starofte de Bobruis , les Generaux
Grudzinski &
en
Smiegies xi , & plus de
cinquante autres nommés
dans ce Decret , fon cités
à comparoiſtre
perfonne à la Diete generale
dans fix femaines à
peine d'être declarez rebelles
, & de la confifcation
de leurs biens.
de Vifmar.
Les Lettres de Wilmar
portent qu'aprés la défaite
des Troupes Danoifes &
Saxones , le General Stenbock
laiffa rafraifchir fon
GALANT . 143
>
armée aux environs de
Gadebusch , & qu'enfuite il
eftoit venu à Vilmar pour
donner quelques ordres ;
il y a laiffé une garniſon
de trois mille hommes
quelques jours aprés il retourna
à fon armée qu'il
fit marcher vers la Trave,
qu'il avoit appris que trois
mille Dragons demontés
du renfort qu'il attendoit
de Suede , eftoient arrivés
aux environs de Vifmar , &
avoit envoyé des Pilotes
pour les amener à Travenunde
où ils ont debar144
MERCURE
quez ; d'autres lettres portent
qu'ils ont joint l'armée
, & qu'ils feront remontez
dans peu dans le
païs de Holſtein qui eft
fort abondant en Chevaux
. On mande de Roftock
du 2. Janvier que le
Lecours arrivé de Suede
confifte en cinq mille Cavaliers
tous Dragons , &
en deux mille Fantaffins .
Le General Steinbock a
envoyé ordre à quatre Regimens
qui eftoient cantonnés
prés de Stetin & à
un Bataillon Suedois qui
eftoit
GALANT . 145
eftoit à Tormingen dans
le Holften Ducal , de venir
joindre fon armée . La
nuit du premier au ſecond
de Janvier ce General fit
paffer la Trave à toute fon
armée , avec douze pieces
de Canon des Pontons &
tous les materiaux neceffaires
pour conftruire des
Ponts fur les rivieres du
Païs de Holſtein . Le deux
il fit avancer fon armée
vers Segeberg , Odeſlo &
Steinhors où l'on fit une
décharge general de l'artillerie
& de la Moufque-
Fanvier 1713 .
N
146 MERCURE
terie pour celebrer la Victoire
de Gadebuch : il
avoit fait un détachement
>
& qui pris les devants
s'empara des Magafins de
Segeberg & OldeЛlo , dont
une partie avoit été amenée
à l'armée avec le
Sieur Gericken Commiffaire
du Roi de Dannemarck
.
Danoife Sa Majefté
ayant appris que l'armée
Suedoife avoit paffé la
Trave , continua fa route
vers Copenhague & envoya
ordre aux troupes
1
GALANT. 147
du Païs de Jutland & du
refte du Royaume de Dannemarck
de fe mettre en
marche pour renforcer
fon armée , avec cinq mille
hommes qu'il a ordonné
de faire revenir de
Norwege.
Le General Steinbock
a envoyé de tous coſtez
des détachemens pour ef
tablir les contributions :
il a fait declarer au peuples
du Holftein que ne
pouvant fe difpenfer d'y
entrer fuivant les loix de
guerre , il les exhorte à la
Nij
148 MERCURE
fe tenir tranquilles , les affurant
qu'il aura foin d'empefcher
qu'on n'exerce
contre eux aucune hoftilité
, pourvu qu'ils payent
les contributions . On écrit
du Holftein que ce General
fait obferver à fes
troupes une exacte difcipline
, & qu'il a fait demander
au Holſtein -Danois
un million de Florins
de contributions
, quatrecent
vingt mille Florins au
Holftein Ducal , & trois
cens mille à cette Ville.
On efcrit de BrunfGALANT.
149
wich qu'il s'y eft tenu plufieurs
conferences entre
les Miniftres de l'Electeur
de Brandebourg , du Duc
de wolfenbutel , du Duc
d'Hanover & du Landgrave
de Heffe. Caffel pour
chercher les moyens de
terminer les troubles de
la baffe Allemagne . Que le
bruit court qu'ils ont refolu
de former une armée
de trente à quarante mille
hommes , qui fera employée
contre ceux qui
refuferont de confentir à la
Paix à des conditions rai
N iij
150 MERCURE
fonnables; qu'ils fe font feparés
à la referve du Comte
de Schonborn Miniftre
de l'Archiduc qui eft
refté icy , que les autres
font allé rendre compte
à
leurs Maiftres de ce qui
s'eft paffé aux Conferences.
Les Lettres de Berlin
du trois Janvier portent
que le Comte Flemming
General des troupes Saxones
, y eftoit arrivé ce jour
là du Holftein & qu'il
avoit eu audience de l'Electeur
de Brandebourg.
On mande de Dreide
GALANT . 151
que le Comte dewirzthumb
eftoit arrivé le 27. Decembre
; qu'il avoit quitté
le Roy Augufte fur la
Frontiere de Pologne , &
qu'il avoit ordre de faire
travailler aux recruês des
troupes Saxones principalement
de celles qui fe
font trouvées à la Bataille
de Gadebuch , & qui font
retournées en Pomeranie .
On efcrit de Varfovie du
21. Decembre qu'on y attendoit
le Roy Augufte le
26. où le 27. qu'on y avoit
publié depuis quelques
Niiij
152 MERCURE
jours par ordre de ce
Prince un Decret par lequel
le Roi Staniſlas ci devant
Palatin de Pofnanie ,
le Palatin de Kiovie , le
Prince Michel Vviefnowiefki
, le Prince Sapieha
Starofte de Bobruis , les Generaux
Grudzinski &
en
Smiegies xi , & plus de
cinquante autres nommés
dans ce Decret , fon cités
à comparoiſtre
perfonne à la Diete generale
dans fix femaines à
peine d'être declarez rebelles
, & de la confifcation
de leurs biens.
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Résumé : NOUVELLES de Vismar.
En janvier 1713, des événements militaires et diplomatiques significatifs se sont déroulés en Europe du Nord. Après la défaite des troupes danoises et saxonnes, le général Stenbock a réorganisé son armée près de Gadebusch, puis s'est rendu à Vilmar pour donner des ordres. Il y a laissé une garnison de trois mille hommes avant de rejoindre son armée, qu'il a dirigée vers la Trave. Trois mille dragons suédois, arrivés près de Vilmar, ont été transférés à Travenmünde. Stenbock a également ordonné à plusieurs régiments et bataillons suédois de se rallier à son armée. La nuit du 1er au 2 janvier, il a fait traverser la Trave à son armée, avec des canons et des matériaux pour construire des ponts. Le 2 janvier, l'armée a avancé vers Segeberg, Odeslo et Steinhors, où une décharge d'artillerie a célébré la victoire de Gadebusch. Le roi de Danemark, informé du passage de la Trave par l'armée suédoise, a continué sa route vers Copenhague et a ordonné aux troupes du Jutland et du reste du royaume de renforcer son armée. Stenbock a envoyé des détachements pour établir des contributions et a assuré aux habitants du Holstein qu'il éviterait les hostilités s'ils payaient les contributions demandées. Parallèlement, des conférences ont eu lieu à Brunswick entre les ministres de plusieurs princes allemands pour trouver des moyens de terminer les troubles en Basse-Allemagne. Le comte Flemming, général des troupes saxonnes, est arrivé à Berlin le 3 janvier. À Dresde, le comte de Wirzthumb a reçu l'ordre de recruter des troupes saxonnes, notamment celles revenues de la bataille de Gadebusch. À Varsovie, un décret royal a convoqué plusieurs nobles à comparaître à la Diète générale sous peine de rébellion.
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3448
p. 153-167
EXTRAIT d'un Discours lû par Monsieur de Reaumur dans la derniere Assemblée publique de l'Academie Royale des Sciences sur les diverses reproductions qui se font dans les Ecrevisses, les Crabes, les Omares, &c. & entre autres, sur celles de leurs jambes, & de leurs écailles.
Début :
Nous ne donnasmes qu'une idée fort superficielle de ce Discours [...]
Mots clefs :
Jambe, Réaumur, Écrevisses, Écailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'un Discours lû par Monsieur de Reaumur dans la derniere Assemblée publique de l'Academie Royale des Sciences sur les diverses reproductions qui se font dans les Ecrevisses, les Crabes, les Omares, &c. & entre autres, sur celles de leurs jambes, & de leurs écailles.
EXTRAIT
d'un
Difcours lu par
Monfieur
de Reaumur
dans la derniere
Affemblée publique de
Academie Royale
des Sciences fur les diverfesreproductions
qui
fe font dans lesEcrevif
fes,lesCrabes, les Omares,
c.5 entre autres,
bes,
furcelles de leurs jamde
leurs écailles.
Nous ne donnaſmes
qu'une idée fort fuperfi
154 MERCURE
,
cielle de ce Difcours dans
le Mercure du mois de
Novembre , mais nous en
promifmes un extrait plus
détaillé. Nous tenons tard
noftre promeffe , n'ayant
pas été en eftat de la tênir
pluftoft , les obfervations
fingulieres que contient
ce Diſcours , & les
applaudiffemens avec lefquels
elles furent reçues
nous affurent qu'on nous
fçaura gré de ce que nous
la tenons.
Monfieur de Reaumur
commença par faire reGALANT.
155
marquer que les Scavants
font autant en garde contre le
merveilleux que le vulgaire
lui donne volontiers croiance' ;
& que de là il arrive quelquefois
qu'ils nient les
faits furprenans
, comme
le Peuple les admet
fans les avoir examiné
d'affez prés. Les faits dont
il s'agit dans la fuite du
memoire
en font une
preuve , le peuple qui frequente
les bords des rivieres
, ou de la mer affure
que lorfque les Ecre-
-viffes , les Crabes , les O-
3
156 MERCURE
mars ont perdu une de
leurs groffes jambes ; qu'en
la place de la jambe perdue
il en renaiſt un autre ,
parce qu'ils ont vû divers
deces animaux qui avoient
une jambe plus petite que
l'autre. Les Sçavans au
contraire ont mis ce fait
au nombre des fables . La
reproduction d'un bras
& d'une jambe , ne leur a
pas paru plus facile , que
la formation de l'animal
entiere , & la nature
n'ayant rien difposé à l'origine
des jambes desEcreGALANT.
157
viffes qui reffemble au
grand appareil qu'elle employe
pour la formation de
l'animal , ils ont conclu de
leur là reproduction
que
>
eftoit impoffible .
Malgré la vraisemblance
de ce raifonnement
Monfieur de Reaumur ,
ayant eu occafion d'en
peſcher d'autres coſtez où
l'on rencontre beaucoup
de Crabes il ne puft
s'empefcher de foupçonner
que les Scavants
avoient tort fur cet article,
& que le peuple avoit rai158
MERCURE
fon. Mais avant de prendre
parti , il eut recours à
une efperance decifives ,
aprés avoir coupé des jambes
, ou des parties de jambes
à diverfes Ecreviffes ,
il renferma les Ecreviffes
dans un de ces batteaux
couverts où les peſcheurs
gardent le poiffon , & alla
enfuite de tems en tems obferver
les Ecreviffes pour
voir les changemens qui
leur arrivoient
au bout
d'un mois , ou 3. femaines
il vit de nouvelles
jambes
qui occupoient
la placeGALANT.
159
des anciennes , & lorsqu'il
n'avoit ofté à une Ecreviffe
qu'une partie de
jambe il vit de meſme une
nouvelle partie de jambe
qui s'étoit reproduite à la
grandeur prés la partie reproduite
eftoit femblable
à celle qui avoit eſté enlevé
à l'animal .
Cette partie ne paroift
aujour , ou ne n'aift comme
le foetus ,› pour ainfi
parler , que lorfqu'elle eſt
entierement formée . Au
bout de quelques jours
Monfieur de Reaumur
160 MERCURE
obferva qu'une membrane
recouvroit la playe qu'il
avoit faite à l'animal , cette
membrane platte alors
prit aprés une figure un
peu convexe , enfuite elle
s'allongea , & devint une
efpece de core , long de
quelques lignes ; on auroit
pris ce petit core pour une
fimple carnofité , il eftoit
pourtant la jambe naiffante
mais envelloppée comme
le foetus par d'épaiffes
membranes qui la deroboient
à la vue. Cette carnoſite
devenant plus grande
GALANT . 116
2.
de , les membranes dont
elle eft recouverte deviennent
plus minces , & deviennent
enfin minces à tel
point qu'elles fe briſent
& la jambe fortie de fon
fourreau paroift au jour :
elle eft molle alors , mais
au bout de quelques tems
elle eft recouverte d'une
écaille auffi dure que le
refte de l'écreviffe.
Au reste , c'eſt une circonftance
tres digne d'ef
tre remarqué , que ces
jambes naiffent plus ou
moins vite , dans certaines
O
Fanvier 1713 .
162 MERCURE
a
faifons que dans d'autres ,
une jambe qui ayant été
coupée en efté fe repare
au bout de trois ſemaines,
feroit à fe reparer plus de
cinq à fix mois fi on la
coupoit dans l'hyver. C'eſt
dequoy Monfieur de Reaumur
rendit une fort bonne
raiſon . Il fit obferver
que les Ecreviffes ne
mangent ny pendant l'hyver
, ny pendant quelques
autres mois de Fannée
alors elles ne doivent pas
avoir aflez de fucs nouri.
ciers pour fournir à de
.
GALANT . 163
nouvelles reproductions.
Mais fi il eft aisé de
rendre raison de cette circonſtance
du fait , rien ne
l'eft moins que d'expliquer
le fait lui-mefme. Mon.
fieur de Reaumur avoue
qu'on ne pouvoit qu'hazarder
des conjectures , &
qu'on ne devoit faire aucun
fond fur des conjectųres
lorfqu'il s'agiffoit de
rendre raifon d'une chofe
que des raifonnemens
clairs fembloient prouver
impoffible. Nous eufmes
tort de luy attribuer dans
O ij
164 MERCURE
le dernier Mercure , une
de ces conjectures , comme
fi elle eut efté fon veritable
ſentiment , car quoi
'qu'il eut dit qu'elle fourniffoit
en apparence une
explication affez commode
, il eut grand foin de
rapporter toutes les difficultez
qu'elle engageroit
à digerer.
Non feulement ces jambes
fe reproduifent plus
vifte lorfqu'elles ont efté
caffées en certaines faifons
, que lorfqu'elles ont
efté caffées dans d'autres :
GALANT. 165
mais auffi elles fe reproduifent
plus vifte felon l'endroit
où elles ont efté caffées.
Si on caffe une jambe
à la quatriéme jointure,
on prend pour la premiere
la plus proche des ferres
de l'écreviffe , elle revient
beaucoup
plus vifte que fi
elle avoit efté. rompue à
la cinquième
ou à la fixiéme
jointure. Mais fi on la
caffe à la troifiéme , on la
repete , & qu'on retourne
quelques jours aprés obferver
cette écreviffe , an
trouve cette jambe rom-
2
166 MERCURE
puëà la quatriéme jointure
, ce qui eft une chofe
fort finguliere , il ſemble
que les écreviffes inftrui- ,
tes que leurs jambes reviennent
plus vifte lorfqu'elles
font rompuës là
qu'ailleurs , prennent ſoin
de les y caffer.
Enfin , Monfieur de
Reaumur raconta un
grand nombre d'autres
faits tres curieux : il ex-
& plique en quel tems
comment les écreviffes
changent d'écaille. Il rapporta
que la nouvelle
GALANT. 167
écaille qui n'eft qu'une
efpece de membrane tres
molle , acquiert en deux
ou trois jours la confiftance
de la plus vieille écaille.
Mais tous ces faits feront
détaillés plus au long dans
les Memoires l'Académic
.
d'un
Difcours lu par
Monfieur
de Reaumur
dans la derniere
Affemblée publique de
Academie Royale
des Sciences fur les diverfesreproductions
qui
fe font dans lesEcrevif
fes,lesCrabes, les Omares,
c.5 entre autres,
bes,
furcelles de leurs jamde
leurs écailles.
Nous ne donnaſmes
qu'une idée fort fuperfi
154 MERCURE
,
cielle de ce Difcours dans
le Mercure du mois de
Novembre , mais nous en
promifmes un extrait plus
détaillé. Nous tenons tard
noftre promeffe , n'ayant
pas été en eftat de la tênir
pluftoft , les obfervations
fingulieres que contient
ce Diſcours , & les
applaudiffemens avec lefquels
elles furent reçues
nous affurent qu'on nous
fçaura gré de ce que nous
la tenons.
Monfieur de Reaumur
commença par faire reGALANT.
155
marquer que les Scavants
font autant en garde contre le
merveilleux que le vulgaire
lui donne volontiers croiance' ;
& que de là il arrive quelquefois
qu'ils nient les
faits furprenans
, comme
le Peuple les admet
fans les avoir examiné
d'affez prés. Les faits dont
il s'agit dans la fuite du
memoire
en font une
preuve , le peuple qui frequente
les bords des rivieres
, ou de la mer affure
que lorfque les Ecre-
-viffes , les Crabes , les O-
3
156 MERCURE
mars ont perdu une de
leurs groffes jambes ; qu'en
la place de la jambe perdue
il en renaiſt un autre ,
parce qu'ils ont vû divers
deces animaux qui avoient
une jambe plus petite que
l'autre. Les Sçavans au
contraire ont mis ce fait
au nombre des fables . La
reproduction d'un bras
& d'une jambe , ne leur a
pas paru plus facile , que
la formation de l'animal
entiere , & la nature
n'ayant rien difposé à l'origine
des jambes desEcreGALANT.
157
viffes qui reffemble au
grand appareil qu'elle employe
pour la formation de
l'animal , ils ont conclu de
leur là reproduction
que
>
eftoit impoffible .
Malgré la vraisemblance
de ce raifonnement
Monfieur de Reaumur ,
ayant eu occafion d'en
peſcher d'autres coſtez où
l'on rencontre beaucoup
de Crabes il ne puft
s'empefcher de foupçonner
que les Scavants
avoient tort fur cet article,
& que le peuple avoit rai158
MERCURE
fon. Mais avant de prendre
parti , il eut recours à
une efperance decifives ,
aprés avoir coupé des jambes
, ou des parties de jambes
à diverfes Ecreviffes ,
il renferma les Ecreviffes
dans un de ces batteaux
couverts où les peſcheurs
gardent le poiffon , & alla
enfuite de tems en tems obferver
les Ecreviffes pour
voir les changemens qui
leur arrivoient
au bout
d'un mois , ou 3. femaines
il vit de nouvelles
jambes
qui occupoient
la placeGALANT.
159
des anciennes , & lorsqu'il
n'avoit ofté à une Ecreviffe
qu'une partie de
jambe il vit de meſme une
nouvelle partie de jambe
qui s'étoit reproduite à la
grandeur prés la partie reproduite
eftoit femblable
à celle qui avoit eſté enlevé
à l'animal .
Cette partie ne paroift
aujour , ou ne n'aift comme
le foetus ,› pour ainfi
parler , que lorfqu'elle eſt
entierement formée . Au
bout de quelques jours
Monfieur de Reaumur
160 MERCURE
obferva qu'une membrane
recouvroit la playe qu'il
avoit faite à l'animal , cette
membrane platte alors
prit aprés une figure un
peu convexe , enfuite elle
s'allongea , & devint une
efpece de core , long de
quelques lignes ; on auroit
pris ce petit core pour une
fimple carnofité , il eftoit
pourtant la jambe naiffante
mais envelloppée comme
le foetus par d'épaiffes
membranes qui la deroboient
à la vue. Cette carnoſite
devenant plus grande
GALANT . 116
2.
de , les membranes dont
elle eft recouverte deviennent
plus minces , & deviennent
enfin minces à tel
point qu'elles fe briſent
& la jambe fortie de fon
fourreau paroift au jour :
elle eft molle alors , mais
au bout de quelques tems
elle eft recouverte d'une
écaille auffi dure que le
refte de l'écreviffe.
Au reste , c'eſt une circonftance
tres digne d'ef
tre remarqué , que ces
jambes naiffent plus ou
moins vite , dans certaines
O
Fanvier 1713 .
162 MERCURE
a
faifons que dans d'autres ,
une jambe qui ayant été
coupée en efté fe repare
au bout de trois ſemaines,
feroit à fe reparer plus de
cinq à fix mois fi on la
coupoit dans l'hyver. C'eſt
dequoy Monfieur de Reaumur
rendit une fort bonne
raiſon . Il fit obferver
que les Ecreviffes ne
mangent ny pendant l'hyver
, ny pendant quelques
autres mois de Fannée
alors elles ne doivent pas
avoir aflez de fucs nouri.
ciers pour fournir à de
.
GALANT . 163
nouvelles reproductions.
Mais fi il eft aisé de
rendre raison de cette circonſtance
du fait , rien ne
l'eft moins que d'expliquer
le fait lui-mefme. Mon.
fieur de Reaumur avoue
qu'on ne pouvoit qu'hazarder
des conjectures , &
qu'on ne devoit faire aucun
fond fur des conjectųres
lorfqu'il s'agiffoit de
rendre raifon d'une chofe
que des raifonnemens
clairs fembloient prouver
impoffible. Nous eufmes
tort de luy attribuer dans
O ij
164 MERCURE
le dernier Mercure , une
de ces conjectures , comme
fi elle eut efté fon veritable
ſentiment , car quoi
'qu'il eut dit qu'elle fourniffoit
en apparence une
explication affez commode
, il eut grand foin de
rapporter toutes les difficultez
qu'elle engageroit
à digerer.
Non feulement ces jambes
fe reproduifent plus
vifte lorfqu'elles ont efté
caffées en certaines faifons
, que lorfqu'elles ont
efté caffées dans d'autres :
GALANT. 165
mais auffi elles fe reproduifent
plus vifte felon l'endroit
où elles ont efté caffées.
Si on caffe une jambe
à la quatriéme jointure,
on prend pour la premiere
la plus proche des ferres
de l'écreviffe , elle revient
beaucoup
plus vifte que fi
elle avoit efté. rompue à
la cinquième
ou à la fixiéme
jointure. Mais fi on la
caffe à la troifiéme , on la
repete , & qu'on retourne
quelques jours aprés obferver
cette écreviffe , an
trouve cette jambe rom-
2
166 MERCURE
puëà la quatriéme jointure
, ce qui eft une chofe
fort finguliere , il ſemble
que les écreviffes inftrui- ,
tes que leurs jambes reviennent
plus vifte lorfqu'elles
font rompuës là
qu'ailleurs , prennent ſoin
de les y caffer.
Enfin , Monfieur de
Reaumur raconta un
grand nombre d'autres
faits tres curieux : il ex-
& plique en quel tems
comment les écreviffes
changent d'écaille. Il rapporta
que la nouvelle
GALANT. 167
écaille qui n'eft qu'une
efpece de membrane tres
molle , acquiert en deux
ou trois jours la confiftance
de la plus vieille écaille.
Mais tous ces faits feront
détaillés plus au long dans
les Memoires l'Académic
.
Fermer
Résumé : EXTRAIT d'un Discours lû par Monsieur de Reaumur dans la derniere Assemblée publique de l'Academie Royale des Sciences sur les diverses reproductions qui se font dans les Ecrevisses, les Crabes, les Omares, &c. & entre autres, sur celles de leurs jambes, & de leurs écailles.
Monsieur de Reaumur a présenté un discours à l'Académie Royale des Sciences sur les capacités de régénération des écrevisses, des crabes et des homards. Il commence par noter que les savants et le peuple peuvent se tromper sur des faits surprenants, comme la régénération des pattes chez les crustacés. Le peuple observe souvent ce phénomène, tandis que les savants le considèrent comme une fable en raison de sa complexité apparente. Pour vérifier cette observation, Reaumur a mené des expériences en coupant des pattes d'écrevisses et en observant leur régénération. Après un mois ou trois semaines, il a constaté que de nouvelles pattes avaient repoussé, similaires aux anciennes. La régénération se fait par étapes : une membrane recouvre d'abord la plaie, puis une petite excroissance apparaît, qui grandit et se transforme en une nouvelle patte recouverte d'une écaille dure. Reaumur observe que la vitesse de régénération varie selon la saison et l'endroit où la patte a été coupée. Par exemple, une patte coupée en hiver met plus de temps à repousser en raison du manque de nourriture. Il explique aussi que les écrevisses semblent préférer couper leurs pattes à certaines jointures pour favoriser une régénération plus rapide. Enfin, Reaumur mentionne d'autres faits curieux, comme le changement d'écaille des écrevisses, qui acquiert rapidement la consistance de l'ancienne écaille. Tous ces détails seront développés plus en profondeur dans les Mémoires de l'Académie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3449
p. 168-231
HISTOIRE.
Début :
On m'a conté une Avanture du Carnaval, qui vous [...]
Mots clefs :
Cavalier, Financier, Amour, Fortune, Engagement, Mariage, Obstacle, Conversation, Billet, Carnaval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HISTOIRE.
HISTOIRE.
ON m'a conté une Avanture
du Carnaval , qui
vous fera voir que le
ve
ritable amour n'eft point
volontaire . Une Veuve
tres - bien faite , n'ayant
point d'Enfans , & eftant
encore dans ſes plus belles
années , joüiffoit avec
plaifir de la liberté que
luy donnoit le Veuvage.
Parmy ceux qui la voyoient
, un Cavalier d'un
fort
GALANT. 169
fort grand mérite , luy
rendoit des foins affez
affidus . Il avoit beaucoup
d'efprit , & fortoit d'une
Maiſon qu'une ancienne
Nobleffe égaloit aux plus
illuftres. La Dame , à qui
fon attachement eftoit
gloricùx , ſe fit un honneur
d'entreprendre fa
conquefte ; & pour ne la
manquer pas , elle cut
pour luy des manieres
engageantes
, qui luy firent
prendre un com-
Fanvier 1713 .
P
170 MERCURE
mencement d'amour. Il
luy conta des douceurs ,
luy dit cent fois qu'elle
eftoit aimable ; & le plaifir
de la voir luy eſtant :
fenfible , il crut l'aimer
tout de bon , & fans prendre
foin de bien connoiftre
fon coeur , il l'abandonna
à un penchant indifcret
qui l'obligea enfin
de fe déclarer. Cette
déclaration
fut receue
avec plaifir. On la fouhaittoit
depuis longGALANT
. 171 :
temps , & le Cavalier
plaiſant
à la Dame , l'affaire
euft efté prompte-
:
ment concluë
, fans l'obftacle
d'un vieil Oncle
dont il heritoit , & qui
s'eftoit mis en tefte de le
marier à fa fantaiſie. Cet
Oncle eftoit un Gentilhomme
d'Anjou , qui
pour retenir le Cavalier.
dans fon voifinage , taf
choit de luy ménager un
Party fort riche . La Demoiſelle
qu'il euft bien :
A
P ij
172 MERCURE
voulu luy faire époufer ,
n'avoit pas encore treize
ans. Elle eftoit laide
donnoit peu de marques
d'avoir un jour de l'efprit
, & tout fon mérite
eftant dans fon Bien , ce
feul avantage ne pouvoit
fuffire au Cavalier ,
pour qui la beauté eſtoit
un grand charme. Il dit
à la Dame qu'elle devoit
peu s'inquiéter d'une recherche
que l'on faifoit
malgré luy , & dans laGALANT.
73
quelle quantité de Concurrens
le traverſoient.
Il fut réfolu
, que pour
empefcher qu'elle n'euft
des fuites , il fe rendroit
auprés du vieil Oncle, &
que fans luy découvrir
qu'il cuft de l'engagement
, il le prieroit de le
laiffer libre dans le choix
d'une Maiftreffe . Il fit ce
voyage , & négocia fi
bien , que les Parens de
la Demoiſelle diférant
toûjours à s'expliquer
Piij
174 MERCURE
afin d'avoir à choisir entre
plus de Prétendans ,
le vieil Oncle luy permit
de fe marier felon
fon coeur. Il le quitta ,
fort ravi de ce fuccés:
fans luy avoir parlé de
la Dame , & à fon retour
il alla coucher chez un
Gentilhomme de fes
Amis , qui faifoit ſon ordinaire
fejour dans une
fort belle Terre à dix ou
douze lieues de Paris. Le
Gentilhomme le retint le
GALANT. 175
lendemain , & pour l'obliger
à ne point partir ,
il le pria d'un Soupé qu'il
donnoit ce jour - là mẹfme
à une fort belle Compagnie
, l'affurant qu'il
verroit des Dames d'un
affez bon air , & entr'autres
une tres aimable Parifienne
, en faveur de qui
il ne vouloit point le prévenir.
L'Aſſemblée eftoit
de dix ou douze Perfonnes
, de l'un & de l'autre
fexe . La Belle , dont
Piiij
176 MERCURE
le
Gentilhomme luy
avoit parlé , s'y trouva
avec fa Mere. C'eftoit
une grande Brune , dont
tous les traits eftoient
animez , & qui brilloit
d'un éclat que les plus indifferens
ne
fouftenoient
qu'avec
peine . Son ef
prit refpondoit
à ſa beauté.
Elle l'avoit délicat
& vif , & tant d'agrément
eftoit joint à fes
manieres , qu'elle ne difoit
ni ne faifoit rien qui
GALANT. 177
ne donnaft lieu de l'admirer.
Le Cavalier qui
avoit beaucoup d'uſage
du monde , trouva mo
yen d'entrer avec elle
dans une maniere de
converfation galante ; &
fi fa perfonne luy avoit
d'abord paru toute aimable
, il fut charmé de
fon entretien . Elle parloit
finement , & ſes reponfes
à ce qu'on luy
difoit d'obligeant , ef
toient accompagnées de
178 MERCURE
certains
regards qui pe
nétroient
juſqu'au
coeur,
Tant que dura le Soupé
, il eut les yeux attachez
fur elle ; & quand
il fut ſeul avec ſon Amy,
il ne luy put parler d'autre
choſe. Comme
il
il avoit fçu fon nom , il
luy demanda
dans quel
Quartier elle logeoit à
Paris ; fi elle y feroit
bientoft de retour , & fi
fa Famille eftoit fort confidérable.
Son Amy qui
GALANT . 179
remarqua fon empreffement
à s'informer d'elle ,
luy dit en riant
prift garde à luy , que la
Demoiſelle
eftoit dangereufe
, & qu'il devoit
› qu'il
bien fe confulter avant
que chercher à la mieux
connoiftre . Il adjouſta
qu'elle paffoit ordinairement
tout l'Eté à la
Campagne , qu'elle ef
toit d'une Maiſon plus
noble que riche › que
s'il l'alloit voir on le re180
MERCURE
cevroit la premiere fois
avec beaucoup de civilité
, mais qu'aſſurément
on l'obligeroit de s'expliquer
dés la feconde vifite,
fa Mere vivant dans
la plus exacte régularité ,
& s'alarmant auffi- tost
de la veuë d'un Homme
, qui rendoit des foins
fans parler de Mariage .
Le Cavalier refva un
moment , & ne voulut
plus fçavoir où logeoit
la Belle. Il partit le jour
GALANT: 181
fuivant , & quoy qu'il
puft faire pour bannir
l'image qu'il en conſervoit
, il n'en fceut venir
à bout. Cette charmante
Perfonne luy eftoit toufjours
préfente , & il rêntra
à Paris l'efprit remply
d'elle. La Dame
pour qui il avoit fait
ce voyage , fçavoit à peu
prés jour de fon arriv
ée , & comme en le
revoyant elle avoit lieu
d'attendre de luy de
182 MERCURE
grandes marques de
joye , il fe trouvoit fort
embaraſſé de ne pouvoir
fe montrer à elle qu'avec
un eſprit diftrait . Il alla
la voir fi toft qu'il fut de .
retour , & fans trop fçavoir
pourquoy
,
cacha qu'il eut gagné
le vieil Oncle , & fe contenta
de dire qu'ayant
commencé de l'ébranler,
il avoit laiffé auprés de
luy des Gens qui feroient
le refte. Il gagnoit du
il
luy
GALANT . 183
temps par là , & fi quelquefois
il luy efchapoit
quelque refverie , il s'en
excufoit fur les nouvelles
qu'il difoit avoir receues
moins favorables
que fa paffion ne ſe les
eftoit promifes. Cependant
par la maniere dont
fon coeur eftoit touché ,
pour avoir veu une ſeule
fois la belle Brune , il
ouvrit les yeux fur le
faux amour qu'il avoit
pris pour la Dame , &
184 MERCURE
ne fentant point pour
elle la force de ce panchant
, qui l'entraifnoit
malgré luy vers l'autre
il commença
de trembler
de l'engagement où
il s'eſtoit mis . La Dam
qui s'ennuyoit du retardement
, luy dit plufieurs
fois qu'elle avoit
du Bien pour lui , &
elle , & que l'intéreſt
n'ayant point de
part à fon amour , elle
eftoit preſte à lui en donpour
elle
ner
GALANT. 185 .
ner des preuves fenfibles,
en l'époufant fans l'aveu
de l'Oncle. Le Cavalier
oppofoit tousjours que
ce feroit renoncer à une
importante Succeffion ,
& qu'il valoit mieux fe
contraindre encore pendant
quelque temps , que
de s'expoſer
à faire une
pertè fi confiderable
. La
belle faifon finit , & le
Cavalier , guéry enfin
par le temps d'une idée
flateufe qui l'avoit trop
Tanvier
1713. Q
186 MERCURE
occupé , fe préparoit à
dire à la Dame que fon
amour n'avoit plus d'obftacle
, lors qu'eftantvenu
un matin chez elle , il vit
entrer tout d'un coup
une Perfonne affez né
gligée , qui la courant
embraffer , en fut embraffée
de mefme avec
de fort tendres marques
d'une amitié réciproque
.
C'eftoit juſtement la bel
le Brune , qui eftant arrivée
de la Campagne
le
GALANT. 187
föir précedent , avoit
voulu la furprendre fans
luy faire faire aucun meſfage.
Elle demeuroit dans
fa mefme rue , & ce voi,
finage avoit donné lieu à
leur amitié. Jugez de l'étonnement
du Cavalier ,
quifrappéencore plus vi
vement par cette feconde
yeuë , eut de la peine à
cacher fon trouble. Il fit
compliment à cette belle
Perfonne ; & de la maniere
qu'il le fit, la Dame
Q ij
188 MERCURE
connut que ce n'eftoit
pas la premiere fois qu'ils
fe voyoient. Elle apprit
la rencontre du Soupé ,
& dit au Cavalier en
riant , que comme il verroit
ſouvent fon Amie
chez elle , c'eſtoit à luy à
ſe munir de fidelité pour
fe fauver de fes charmes .
On plaifanta là - deffus
& la converfation devint
tres- fpirituelle . Le Cavalier
qui reprit foudain
fon premier feu , réfolur
GALANT. 189
plus que jamais de faire
valoir l'obftacle de l'Oncle.
Rompre avec la Da
me , fe faire aimer de la
Belle , & obtenir l'une
fans ſe la voir diſputer
par l'autre, c'eſtoient des
chofes qui luy paroif
foient comme impoffi
bles ; mais il aimoit }
& quelques difficultez
qu'on ait à combatre , il
pour
fe
fuffit qu'on aime
mettre en tefte que l'on
peut furmonter tout!
190 MERCURE
L'affiduité qu'il avoit de
puis long - temps auprés
de la Dame , luy donnoit
occafion de fe rencontrer
chez elle dans les heures
que la Belle choififfoit
pour la venir voir . Il en
manqua peu , & s'obfer
va avec tant de foin , que
s'il tâchoit de luy paroiftre
agreable , c'eftoitfeu
lement par un enjoüe→
ment d'efprit , auquel il
fembloit que le coeur
n'euft point de part. L
GALANT . 191
faifoit des Vers . La Belle
en faifoit auffi d'affez naturels
; & comme il luy
en donnoit devant la
Dame , qui marquoient
avec des expreſſions trespaſſionnées
, combien il
tiroit de gloire du choix
qu'il avoit fait pour ai
mer , elle ne faifoit aucune
façon d'en apporter
d'autres quelques jours
aprés , qui l'exhortoient
à eftre fidelle à la Perfonne
du monde qui meri192
MERCURE
toit le mieux d'eftre aimée.
Tous les Vers du
Cavalier eftant faits d'u
ne maniere qui les faiſoit
appliquer à l'engagement
qu'il avoit avec la
Dame , elle n'eut aucun
foupçon de cejeu d'efprit
qui fe pratiquoit ouvertement
, & qui paroiffoit
tourner à fon avantage.
Ce fut par là cependant
que le Cavalier vint
à bout de fon deffein . Un
jour que la Dame l'avoit
laiffé
GALANT. 193
>
laiffé feul avec la Belle
il luy dit , en luy jettant
des regards tout pleins
d'amour,qu'il faifoit parfaitement
, ce que fes
Vers luy faifoient connoiftre
qu'elle fouhaitoit
qu'il fit ; c'eſt- à dire qu'il
aimoit
tousjours de plus
en plus la belle Perfonne
pour qui les fiens eftoient
faits. La Belle luy répondit
que fon Amie eftoit
trop aimable
pour n'inf
pirer pas la plus forte
Fanvier 1713. R
194 MERCURE
paffion ; & fur ce qu'il
adjouſta qu'il ne ſe tiendroit
heureux , que quand
fes Vers luy plairoient ,
faits pour une autre que
fon Amie , elle rougit,
demeura embaraſſée,
& quelque effort qu'elle
pour
fit
pour
cacher fon trouble
en détournant
le difcours
, il s'aperceut
aiſément
qu'elle eftoit entrée
dans ce qu'il avoit voulu
luy faire entendre , &
eut grande joye d'avoir
GALANT . 195
fait ce
premier pas. La
Dame rentra , & le Cavalier
demeura fort enjoüé.
Il fit d'autres Vers.
La Belley répondit à fon
ordinaire , & les confeils
qu'elle luy donnoit d'augmentet
tousjours ſa paſfion
, luy faiſant croire
qu'elle confentoit à eſtre
aimée , il réfolut de fe déclarer
fans aucun détour,
& profita pour cela des
moindres
occafions qu'il
cut de luy parler feul,
Rij
196 MERCURE
La Belle le traita d'extravagant
; mais quoy qu'elle
fit des plaifanteries de
tout ce qu'il luy diſoit de
paffionné , elle l'écoutoit
quoy qu'il vouluſt dire ';
ou fi quelquefois la bienféance
l'obligeoit à prendre
fon férieux , en mefme
temps qu'elle luy peignoit
la honte que fon infidelité
luy attireroit , la
douceur de fes regards
l'invitoit fecretement à
eftre infidelle, Comme
GALANT. 197
des
jamais il n'avoit
momens
à l'entretenir
, il
que
ne pouvoit s'expliquer
affez pour luy ofter ſes
fcrupules ; mais c'eftoit
tousjours beaucoup pour
fuy , qu'elle connuſt les
fentimens de fon coeur.
& qu'elle en fift un ſecret
à fon Amie. Tandis
que fa paffion prenoit
d'agreables efpérances
il arriva une choſe qui
luy fit croire que tout
confpiroit à le rendre
,
R iij
198 MERCURE
20
9: heureux. Un Financier ,
Favory de la Fortune ,
& qui fans aucun mérite
eftoit parvenu à de
grands Biens , ayant veu
la Dame en quelque lieu ,
fe laiffa piquer de fon
agrément , & ne doutant
point que le brillant de
fon or n'euft dequoy
charmer les plus délicates
, il la vint voir dés le
lendemain , & débuta
par le mariage. Il n'aimoit
point à languir , &
THEQUE
BEE
GALANT. 12
prompte déclar
une fi
tion luy épargnoit des
cerémonies d'Amant qui
YON
DE
LA
VILLE
n'eftoient point de fon
caractere.Quoy que la
Dame fuft fort incapable
d'eftre
ébloüye par le
Bien , elle crût que fes
affaires n'en iroient que
mieux , fi le Cavalier
craignoit de la perdre ;
& dans cette veuë , elle
répondit avec beaucoup
de reconnoiffance à la déclaration
du Financier ,
R iiij
100
MERCURE
& le pria feulement de
luy accorder un mois ,
pendant lequel ils fe connoiftroient
l'un l'autre.
Leterme eftoit long pour
luy . Il vouloit conclure ;
& fi la Dame l'euft crû ,
deux jours auroient terminé
la chofe . Il falut
pourtant qu'il s'accommodaft
du retardement
.
Elle conta l'avanture au
Cavalier , & la crainte
qu'il devoit avoir d'un
Rival fi
redoutable , ne
GALANT. 201
luy donna point plus
d'empreffement pour l'époufer.
Il dit à la Dame,
que plus la Fortune la
favorifoit , plus il fe
croyoit indigne qu'elle y
renonçaft pour luy , s'il
ne s'affuroit la Succeffion
de l'Oncle ; que cet Oncle
refuſoit tousjours de
s'expliquer , & qu'il falloit
attendre fa mort , qui
ne pouvoit qu'eftre proche
ou que fes Amis
euffent obtenu le confen
402 MERCURE
tement qu'il luy faifoit
demander. Il cruft la rebuter
par cette réponſe ,
& elle de fon cofté demeura
perfuadée qu'en
voyant fouvent le Financier
, elle le rendroit jaloux
, & que craignant
qu'elle ne changeaft ,
égards
il cefferoit d'avoir les
qui
choient de conclure Ainfi
elle fit tousjours bon
vifage au Financier
quoy que fes manieres
>
l'empefGALANT.
203
luy dépluffent ; & le Cavalier
par politique , luy
témoignoit quelquefois
qu'il en eftoit alarmé.
Elle répondoit qu'il avoit
fujet de l'eftre , que les
Femmes n'eftoient pas
tousjours conftantes , &
qu'un Financier qui offroit
toute forte d'avantages
, eftoit un Rival à
craindre. Le Cavalier ñe
fouhaitant rien plus ardemment
que de le voir
infidelle , luy diſoit en
204 MERCURE
ſoûpirant , que s'il arrivoit
que fon Rival fuft
heureux , il ne ſe plaindroitque
de fon malheur.
Pendant ce temps , le Financier
vit la belle Bru
ne. Comme elle plaifoit
à tout le monde , il ne
faut pas s'eftonner fi elle
luy plut. Il apprit qui
elle eftoit , & dit à la
Dame fort naïvement
qu'il eftoit fafché de ne
l'avoir pas connuë avant
elle ; qu'ayant tres - peu
GALANT. 205
de fortune , elle auroit
fur l'heure conſenti à l'efpoufer
, & n'euft pas mis
fon amour à une filongue
efpreuve. Cela luy
donnoit un nouveau prétexte
de preffer la Dame,
qui aprés pluſieurs remifes
eftoit fort embaraffée
de fe voir enfin dans les
derniers jours du Carnaval.
Le Financier prenoit
pour affront qu'elle prétendit
le faire encore attendre
aprés Pafques ; &
206 MERCURE
comme le temps qu'il
avoit efté contraint de
luy accorder , étoit expiré
depuis plus de quinze
jours , il vouloit abfolument
terminer ou
rompre
. Les chofes
eftoient
en cet eftat, quand
le Cavalier flaté des marques
d'estime qu'il rece,
voit de la belle Brune ,
crut qu'il y alloit de tout
fon bonheur de s'expliquer
avec elle plus pré:
cifément qu'il n'avoit
GALANT . 207
fait . Il l'attendit à l'Egli .
fe, d'où il revint plufieurs
fois fans luy parler , parce
qu'elle accompagnoit
fa Mere ; & enfin l'ayant
un jour trouvée feule , il
l'arrefta dans le temps
qu'elle en fortoit. La
Belle , à qui les occafions
de l'efcouter n'eftoient
pas tousjours préfentes ,
receut affez agreablement
tout ce qu'il luy dit
de fon amour ; & commeil
la preffoit de ſe dé208
MERCURE
clarer , elle répondit que
lors qu'il feroit fans engagement,
il n'auroit pas
lieu de fe plaindre d'elle.
L'inquiétude qu'elle fit
paroiftre d'eftre dans un
Lieu où elle pouvoit eſtre
obfervée , l'obligea de la
prier de luy en marquer
un autre , où il puſt en
liberté luy faire connoiftre
qu'elle n'avoit rien à
craindre d'un engagement
qui eftoit preſt de
finir. Elle ne luy fit aucune
GALANT . 209
cune réponſe , ſon Amie
ayant paru dans le mefme
temps. Elle venoit à
l'Eglife , & les avoit apperceus
de loin. L'action
avec laquelle
ils parloient
, luy ayant eſté
fufpecte , elle fut furpri
fe , quand elle aborda
la Belle , de la voir embaraffée.
Elle feignit de
ne le point remarquer ,
& aprés quelques paroles
des plus obligeantes ,
elle la quitta , & donna
Fanvier 1-13.
S
210 MERCURE
la main au Cavalier. Ils
entrerent à l'Eglife , &
la Belle alla chez elle . La
Dame eut déslors quelque
foupçon de l'amour
du Cavalier , & l'impatience
de s'en éclaircir ne
luy coufta pas de longues
peines , puifque le
hazard la fatisfit dés le
lendemain
. Elle régaloit
le foir une belle Compagnie
; & le Cavalier
qui s'eftoit rendu chez
elle avant tous les autres ,
,
GALANT. 211
laiffa tomber un Billet.
Elle mit le pied deſſus
fans qu'il y prift garde ,
& fe baiffantcomme pour
remedier à un Soulier
qui l'incommodoit , elle
s'en faifit adroitement.
& l'alla lire fi-toft qu'il
fut venu d'autre monde,
Elle reconnut foudain
l'écriture de la Belle. Le
Billet portoit , que s'il
vouloit continuer la converfation
dans laquelle
ils avoient efté interrom-
S ij
212 MERCURE
pus le jour précedent , il
pouvoit fe rendre fur les
onze heures du foir chez
Madame la Marquiſe de..
à qui on donnoit le Bal ;
que cette Maiſon eſtant
tres- voifine , elle y viendroit
en Egyptienne , &
qu'il pourroit luy faire
connoiftre s'il eftoit vray
que fa bonne fortune dépendiſt
d'elle. La lecture
de ce Billet convainquit
la Dame de l'intelligence
du Cavalier & de fon
GALANT . 213
Amie. Pour mieux fçavoir
jufqu'où elle alloit ,
elle fongea auffi - toſt à
prendre la place , ne dou
tant point que l'amourne
rendift le Cavalier dili
gent , & qu'elle ne puft
prévenir la Belle , en ve
nant au lieu marqué avant
l'heure qu'elle luy a
voit donné. Elles eftoient
toutes deux de la mefme
taille , & fous un mafque
, elle pouvoit déguifer
fa voix. Ce deffein ef
214 MERCURE
tant formé , elle donna
ordre à fa Suivante , de
luy tenir preſt un Habit
d'Egyptienne , & vint
retrouver la Compagnie
dans un enjoüement qui
ne pouvoit mieux cacher
qu'elle euft quelque chofe
en tefte . On foupa , &
incontinent aprés , elle
propofa diverfes tables de
Jeu. Elle fe mit d'une partie
d'Hombre; & leCavalier
qui avoit prié qu'on
le difpenfaft d'en eftre ,
1
GALANT . 215
fe retira dans le mefme
temps qu'il luy vit tenir
des Cartes. La Dame n'en
perdit point. Elle obligea
une Amie de prendre fon
Jeu pendant une heure ,
& eftant montée dans
fon Cabinet , elle s'habilla
fort
promptement
, &
courut au rendez - vous .
Elle eut bien- toft apperçeu
le Cavalier , qui
dans fon impatience obfervoit
tous les Maſques
qui entroient , & qui
216 MERCURE
voyant une Egyptienne ,
fut aifément trompé par
fa taille. Elle luy dit , en
le tirant un peu à l'écart ,
que fa ponctualité luy
devoit faire connoiftre
combien elle avoit trou
vé de charmes dans la
converfation qu'elle venoit
luy donner moyen
de pourfuivre. Les remercimens
du Cavalier furent
meflez de mille affurances
du plus tendre amour
, & aprés qu'il en
eur
GALANT. 217
cut exageré toute la force
, il luy dit qu'elle devoit
avoit l'efprit en repos
fur les reproches qui
lui
paroiffoient à craindre
du cofté de fon .
Amie ; qu'eftant réfolu
de ne
l'efpoufer jamais ,
il s'en
défendoit depuis
plus de quatre mois , fur
le prétendu obftacle d'un
Oncle qui ne lui cauſoit
aucun
embarras ; que rebutée
des
longueurs de
cet obftacle
Fanvier 1713 .
elle avoit
T
418 MERCURE
prefté l'oreille à un Financier
, dont le grand
Bien commençoit
à l'ébloüir
qu'il fe conduiroit
de fortequ'il l'obligeroit
enfin à ne pas laiffer
efchaper une fi grande
fortune ; & que quand
le Financier l'auroit efpoufée
, rien ne s'oppo
fant à leur amour , il leur
feroit fort aifé de le faire
réuffir , fans que l'un ny
l'autre en receuffent aus
cun blâme. La Dame
GALANT. (-119
feignit d'eftre fort contente
, & dit que pour
veu qu'il fuft conftant ,
elle voyoit tout à efperers
mais qu'il prift bien garde...
Il ne fouffrit point
"
qu'elle achevaft , & mille
fermens qui luy firent
voir la plus violente paffion
, furent la fin de cet
entretien
. La Dame parlant
tousjours au nom de
la Belle , témoigna craindre
que fa Mere qu'elle
-diſoit avoir laiffée endor-
Tij
240 MERCURE
mie , ne la demandaſt fi
elle venoit à s'éveiller ,
& elle fe hafta de fortir
fous ce prétexte. Le Ca-
-valier voulut la condui
re ; mais elle ufa d'une
autorité fi abfoluë pour
le faire demeurer , qu'il
fut contraint de luy
obeïr. Il refta peu dans
cette Aflemblée , & alla
chez luy refver en repos
à fon bonheur. La Belle
n'eftant venue qu'à minuit
, parce que fa Mere
GALANT. 12 #
s'eftoit couchée tard , l'at
tendit jufqu'à une heure,
& s'en retourna pleine
de dépit qu'il euft fäit ſi
peu de cas du feul rendez-
vous qu'il avoit eu
d'elle. Ce que je viens de
yous dire arriva le Jeudy
gras. Le lendemain , le
foin de la Dame fut d'e
•
xécuter ce qu'elle avoit
médité toute la nuit . Le
Financier vint la voir ; &
la preffa , comme il avoit
déja fait plus d'une fois ,
Tiij
22 MERCURE
de luy déclarer détermi
nement ce qu'elle avoit
réfolu de faire. Quelque
Bien qu'il euft , elle ne
balançoit point à demeurer
tousjours Veuve
plutoft que de faire un
choix qui gefnaft ſon
coeur , mais le Financier
luy eftoit utile pour la
yangeance qu'elle s'eſtoit
propolée. Elle connoiffoit
fon foible , & le
.
yoyant
dans l'enteſte
..
ment de ſe marier
avant
GALANT. 223
le Carefme , elle affecta
une bonne foy dont il
n'avoit aucun intéreſt à
développer
la caufe,
Aprés lui avoir marqué
grande paffion de le voit
tousjours de fes Amis
elle luy dit qu'elle avoit
tafché de rompre un engagement
fecret que le
Cavalier & elle avoient
pris enfemble , & què
n'en pouvant
venir à
4
bout , elle le prioit , puis
qu'il eftoit impoffible
Tiiij
124 MERCURE
qu'elle fe donnaft à lui ;.
de vouloir bien eſpouſer
une autre elle- mefme ;
qu'il connoiffoit fon Ame
; qu'elle eftoit tresbelle
, avoit mille bonnes
qualitez , & qu'en failant
la fortune d'une Fille de
naiffance , il trouvoit &
moyen de fe rendre heu
reux. Le Financier , dont
les yeux régloient l'amour
, n'eut aucune per
ne à confentir à l'échange.
Il répondit que la.
GALANT. 223
a
Demoiſelle luy plaifoit
affez , mais qu'il ne vou
doit donner aucune paro
le , à moins qu'on ne
Faffuraft que le Mariage
fe feroit en vingt- quatre
heures. La Dame qui ne
fouhaitoit rien tant que
la promptitude , fe chargea
du foin de cette affaire
, & luy demanda
le refte du jour pour la
propofer à la Mere de la
Belle. Jamais propofition
ne pouvoit donner plus :
226 MERCURE
de joye à cette Meré . II
fut arrefté qu'on garderoit
le fecret , & que 122
Fille elle mefme n'apren--
droit rien de ce Mariage
,
que dans le moment qu'il
faudroit qu'elle fignaft.
Le jour fuivant , qui ef
toit le Samedi , la Dame
amena le Financier chez
la Mere. Il l'entretint en
particuliers Le Notaire :
vint , & l'on fit alors fçavoir
à la Belle pourquoy
onl'avoit mandé . Le ton
GALANT . 227
abfolu dont fa Mere luy
parla , la haute fortune
que lui affuroit ce Maria!
ge , & le fujet qu'elle
croyoit avoir de fe plain
dre des mépris du Cava
lier , tout cela lui fit une
impreffion fi forte , qu'el
le figna comme on le
voulut. Le Financier
plein de joie , alla donner
ordre aux Bans , &
en fit publier un le lendemain
à la grande Mef
fe , aprés laquelle on les
28 MERCURE
maria . La Cerémonie ver
noit d'eftre faite , quand
le Cavalier entra dans
l'Eglife . Il connut bientoft
par l'empreffement
des Curieux , qu'il y
avoit une Mariće ; & en
tendant dire qu'elle eftoit
de qualité , il s'avança
pour la voir. Quel coup
de foudre quand il remarqua
la Belle ! Il fit
un cry qui furprit tous
ceux qui l'entendirent .
La Dame , qui eftoit du
n..
GALANT. 229
Mariage , tourna la teſte
vers luy , & fe fépara de
la Compagnie
, pour fe
donner le plaifir d'aller
infulter à fa douleur.
Ah , Madame , qu'ay-je
veu , lui dit- il tout conf-
-terné ? Sa réponſe fut
qu'elle eftoit contente ,
puis que le chagrin où il
eſtoit luy faifoit connoiftre
que rien ne manquoit
-à fa vangeance. Alors
elle luy parla du Billet
trouvé , de fon Perfon-
*
250 MERCURE
#
nage d'Egyptienne , du
bonheur qu'elle avoit eu
de marier promptement
la Belle ; & aprés luy
avoir dit qu'il pouvoit
donner fon coeur fans
appréhender qu'elle y
miſt obſtacle , elle le quita
, en luy défendant de
la voir jamais. Il demeura
abîmé dans fa douleur,
& le defefpoir d'avoir
perdu par fon imprudence
la feule perfonne qu'il
fe fentoit capable d'aiGALANT
. 431
mer , le rendant i confolable
, il abandonna Paris
, pour cacher à ſes
Amis l'accablement où
il fe trouvoit. On ne m'a
point dit fila fierté de la
Dame l'a guérie de fon
amour. Je fçay ſeulement
que le Financier
adore la Belle , & que
l'abondance où elle eft
de toutes chofes ne
luy laiffe aucun fujet de
regreter ce qu'elle a perdu.
ON m'a conté une Avanture
du Carnaval , qui
vous fera voir que le
ve
ritable amour n'eft point
volontaire . Une Veuve
tres - bien faite , n'ayant
point d'Enfans , & eftant
encore dans ſes plus belles
années , joüiffoit avec
plaifir de la liberté que
luy donnoit le Veuvage.
Parmy ceux qui la voyoient
, un Cavalier d'un
fort
GALANT. 169
fort grand mérite , luy
rendoit des foins affez
affidus . Il avoit beaucoup
d'efprit , & fortoit d'une
Maiſon qu'une ancienne
Nobleffe égaloit aux plus
illuftres. La Dame , à qui
fon attachement eftoit
gloricùx , ſe fit un honneur
d'entreprendre fa
conquefte ; & pour ne la
manquer pas , elle cut
pour luy des manieres
engageantes
, qui luy firent
prendre un com-
Fanvier 1713 .
P
170 MERCURE
mencement d'amour. Il
luy conta des douceurs ,
luy dit cent fois qu'elle
eftoit aimable ; & le plaifir
de la voir luy eſtant :
fenfible , il crut l'aimer
tout de bon , & fans prendre
foin de bien connoiftre
fon coeur , il l'abandonna
à un penchant indifcret
qui l'obligea enfin
de fe déclarer. Cette
déclaration
fut receue
avec plaifir. On la fouhaittoit
depuis longGALANT
. 171 :
temps , & le Cavalier
plaiſant
à la Dame , l'affaire
euft efté prompte-
:
ment concluë
, fans l'obftacle
d'un vieil Oncle
dont il heritoit , & qui
s'eftoit mis en tefte de le
marier à fa fantaiſie. Cet
Oncle eftoit un Gentilhomme
d'Anjou , qui
pour retenir le Cavalier.
dans fon voifinage , taf
choit de luy ménager un
Party fort riche . La Demoiſelle
qu'il euft bien :
A
P ij
172 MERCURE
voulu luy faire époufer ,
n'avoit pas encore treize
ans. Elle eftoit laide
donnoit peu de marques
d'avoir un jour de l'efprit
, & tout fon mérite
eftant dans fon Bien , ce
feul avantage ne pouvoit
fuffire au Cavalier ,
pour qui la beauté eſtoit
un grand charme. Il dit
à la Dame qu'elle devoit
peu s'inquiéter d'une recherche
que l'on faifoit
malgré luy , & dans laGALANT.
73
quelle quantité de Concurrens
le traverſoient.
Il fut réfolu
, que pour
empefcher qu'elle n'euft
des fuites , il fe rendroit
auprés du vieil Oncle, &
que fans luy découvrir
qu'il cuft de l'engagement
, il le prieroit de le
laiffer libre dans le choix
d'une Maiftreffe . Il fit ce
voyage , & négocia fi
bien , que les Parens de
la Demoiſelle diférant
toûjours à s'expliquer
Piij
174 MERCURE
afin d'avoir à choisir entre
plus de Prétendans ,
le vieil Oncle luy permit
de fe marier felon
fon coeur. Il le quitta ,
fort ravi de ce fuccés:
fans luy avoir parlé de
la Dame , & à fon retour
il alla coucher chez un
Gentilhomme de fes
Amis , qui faifoit ſon ordinaire
fejour dans une
fort belle Terre à dix ou
douze lieues de Paris. Le
Gentilhomme le retint le
GALANT. 175
lendemain , & pour l'obliger
à ne point partir ,
il le pria d'un Soupé qu'il
donnoit ce jour - là mẹfme
à une fort belle Compagnie
, l'affurant qu'il
verroit des Dames d'un
affez bon air , & entr'autres
une tres aimable Parifienne
, en faveur de qui
il ne vouloit point le prévenir.
L'Aſſemblée eftoit
de dix ou douze Perfonnes
, de l'un & de l'autre
fexe . La Belle , dont
Piiij
176 MERCURE
le
Gentilhomme luy
avoit parlé , s'y trouva
avec fa Mere. C'eftoit
une grande Brune , dont
tous les traits eftoient
animez , & qui brilloit
d'un éclat que les plus indifferens
ne
fouftenoient
qu'avec
peine . Son ef
prit refpondoit
à ſa beauté.
Elle l'avoit délicat
& vif , & tant d'agrément
eftoit joint à fes
manieres , qu'elle ne difoit
ni ne faifoit rien qui
GALANT. 177
ne donnaft lieu de l'admirer.
Le Cavalier qui
avoit beaucoup d'uſage
du monde , trouva mo
yen d'entrer avec elle
dans une maniere de
converfation galante ; &
fi fa perfonne luy avoit
d'abord paru toute aimable
, il fut charmé de
fon entretien . Elle parloit
finement , & ſes reponfes
à ce qu'on luy
difoit d'obligeant , ef
toient accompagnées de
178 MERCURE
certains
regards qui pe
nétroient
juſqu'au
coeur,
Tant que dura le Soupé
, il eut les yeux attachez
fur elle ; & quand
il fut ſeul avec ſon Amy,
il ne luy put parler d'autre
choſe. Comme
il
il avoit fçu fon nom , il
luy demanda
dans quel
Quartier elle logeoit à
Paris ; fi elle y feroit
bientoft de retour , & fi
fa Famille eftoit fort confidérable.
Son Amy qui
GALANT . 179
remarqua fon empreffement
à s'informer d'elle ,
luy dit en riant
prift garde à luy , que la
Demoiſelle
eftoit dangereufe
, & qu'il devoit
› qu'il
bien fe confulter avant
que chercher à la mieux
connoiftre . Il adjouſta
qu'elle paffoit ordinairement
tout l'Eté à la
Campagne , qu'elle ef
toit d'une Maiſon plus
noble que riche › que
s'il l'alloit voir on le re180
MERCURE
cevroit la premiere fois
avec beaucoup de civilité
, mais qu'aſſurément
on l'obligeroit de s'expliquer
dés la feconde vifite,
fa Mere vivant dans
la plus exacte régularité ,
& s'alarmant auffi- tost
de la veuë d'un Homme
, qui rendoit des foins
fans parler de Mariage .
Le Cavalier refva un
moment , & ne voulut
plus fçavoir où logeoit
la Belle. Il partit le jour
GALANT: 181
fuivant , & quoy qu'il
puft faire pour bannir
l'image qu'il en conſervoit
, il n'en fceut venir
à bout. Cette charmante
Perfonne luy eftoit toufjours
préfente , & il rêntra
à Paris l'efprit remply
d'elle. La Dame
pour qui il avoit fait
ce voyage , fçavoit à peu
prés jour de fon arriv
ée , & comme en le
revoyant elle avoit lieu
d'attendre de luy de
182 MERCURE
grandes marques de
joye , il fe trouvoit fort
embaraſſé de ne pouvoir
fe montrer à elle qu'avec
un eſprit diftrait . Il alla
la voir fi toft qu'il fut de .
retour , & fans trop fçavoir
pourquoy
,
cacha qu'il eut gagné
le vieil Oncle , & fe contenta
de dire qu'ayant
commencé de l'ébranler,
il avoit laiffé auprés de
luy des Gens qui feroient
le refte. Il gagnoit du
il
luy
GALANT . 183
temps par là , & fi quelquefois
il luy efchapoit
quelque refverie , il s'en
excufoit fur les nouvelles
qu'il difoit avoir receues
moins favorables
que fa paffion ne ſe les
eftoit promifes. Cependant
par la maniere dont
fon coeur eftoit touché ,
pour avoir veu une ſeule
fois la belle Brune , il
ouvrit les yeux fur le
faux amour qu'il avoit
pris pour la Dame , &
184 MERCURE
ne fentant point pour
elle la force de ce panchant
, qui l'entraifnoit
malgré luy vers l'autre
il commença
de trembler
de l'engagement où
il s'eſtoit mis . La Dam
qui s'ennuyoit du retardement
, luy dit plufieurs
fois qu'elle avoit
du Bien pour lui , &
elle , & que l'intéreſt
n'ayant point de
part à fon amour , elle
eftoit preſte à lui en donpour
elle
ner
GALANT. 185 .
ner des preuves fenfibles,
en l'époufant fans l'aveu
de l'Oncle. Le Cavalier
oppofoit tousjours que
ce feroit renoncer à une
importante Succeffion ,
& qu'il valoit mieux fe
contraindre encore pendant
quelque temps , que
de s'expoſer
à faire une
pertè fi confiderable
. La
belle faifon finit , & le
Cavalier , guéry enfin
par le temps d'une idée
flateufe qui l'avoit trop
Tanvier
1713. Q
186 MERCURE
occupé , fe préparoit à
dire à la Dame que fon
amour n'avoit plus d'obftacle
, lors qu'eftantvenu
un matin chez elle , il vit
entrer tout d'un coup
une Perfonne affez né
gligée , qui la courant
embraffer , en fut embraffée
de mefme avec
de fort tendres marques
d'une amitié réciproque
.
C'eftoit juſtement la bel
le Brune , qui eftant arrivée
de la Campagne
le
GALANT. 187
föir précedent , avoit
voulu la furprendre fans
luy faire faire aucun meſfage.
Elle demeuroit dans
fa mefme rue , & ce voi,
finage avoit donné lieu à
leur amitié. Jugez de l'étonnement
du Cavalier ,
quifrappéencore plus vi
vement par cette feconde
yeuë , eut de la peine à
cacher fon trouble. Il fit
compliment à cette belle
Perfonne ; & de la maniere
qu'il le fit, la Dame
Q ij
188 MERCURE
connut que ce n'eftoit
pas la premiere fois qu'ils
fe voyoient. Elle apprit
la rencontre du Soupé ,
& dit au Cavalier en
riant , que comme il verroit
ſouvent fon Amie
chez elle , c'eſtoit à luy à
ſe munir de fidelité pour
fe fauver de fes charmes .
On plaifanta là - deffus
& la converfation devint
tres- fpirituelle . Le Cavalier
qui reprit foudain
fon premier feu , réfolur
GALANT. 189
plus que jamais de faire
valoir l'obftacle de l'Oncle.
Rompre avec la Da
me , fe faire aimer de la
Belle , & obtenir l'une
fans ſe la voir diſputer
par l'autre, c'eſtoient des
chofes qui luy paroif
foient comme impoffi
bles ; mais il aimoit }
& quelques difficultez
qu'on ait à combatre , il
pour
fe
fuffit qu'on aime
mettre en tefte que l'on
peut furmonter tout!
190 MERCURE
L'affiduité qu'il avoit de
puis long - temps auprés
de la Dame , luy donnoit
occafion de fe rencontrer
chez elle dans les heures
que la Belle choififfoit
pour la venir voir . Il en
manqua peu , & s'obfer
va avec tant de foin , que
s'il tâchoit de luy paroiftre
agreable , c'eftoitfeu
lement par un enjoüe→
ment d'efprit , auquel il
fembloit que le coeur
n'euft point de part. L
GALANT . 191
faifoit des Vers . La Belle
en faifoit auffi d'affez naturels
; & comme il luy
en donnoit devant la
Dame , qui marquoient
avec des expreſſions trespaſſionnées
, combien il
tiroit de gloire du choix
qu'il avoit fait pour ai
mer , elle ne faifoit aucune
façon d'en apporter
d'autres quelques jours
aprés , qui l'exhortoient
à eftre fidelle à la Perfonne
du monde qui meri192
MERCURE
toit le mieux d'eftre aimée.
Tous les Vers du
Cavalier eftant faits d'u
ne maniere qui les faiſoit
appliquer à l'engagement
qu'il avoit avec la
Dame , elle n'eut aucun
foupçon de cejeu d'efprit
qui fe pratiquoit ouvertement
, & qui paroiffoit
tourner à fon avantage.
Ce fut par là cependant
que le Cavalier vint
à bout de fon deffein . Un
jour que la Dame l'avoit
laiffé
GALANT. 193
>
laiffé feul avec la Belle
il luy dit , en luy jettant
des regards tout pleins
d'amour,qu'il faifoit parfaitement
, ce que fes
Vers luy faifoient connoiftre
qu'elle fouhaitoit
qu'il fit ; c'eſt- à dire qu'il
aimoit
tousjours de plus
en plus la belle Perfonne
pour qui les fiens eftoient
faits. La Belle luy répondit
que fon Amie eftoit
trop aimable
pour n'inf
pirer pas la plus forte
Fanvier 1713. R
194 MERCURE
paffion ; & fur ce qu'il
adjouſta qu'il ne ſe tiendroit
heureux , que quand
fes Vers luy plairoient ,
faits pour une autre que
fon Amie , elle rougit,
demeura embaraſſée,
& quelque effort qu'elle
pour
fit
pour
cacher fon trouble
en détournant
le difcours
, il s'aperceut
aiſément
qu'elle eftoit entrée
dans ce qu'il avoit voulu
luy faire entendre , &
eut grande joye d'avoir
GALANT . 195
fait ce
premier pas. La
Dame rentra , & le Cavalier
demeura fort enjoüé.
Il fit d'autres Vers.
La Belley répondit à fon
ordinaire , & les confeils
qu'elle luy donnoit d'augmentet
tousjours ſa paſfion
, luy faiſant croire
qu'elle confentoit à eſtre
aimée , il réfolut de fe déclarer
fans aucun détour,
& profita pour cela des
moindres
occafions qu'il
cut de luy parler feul,
Rij
196 MERCURE
La Belle le traita d'extravagant
; mais quoy qu'elle
fit des plaifanteries de
tout ce qu'il luy diſoit de
paffionné , elle l'écoutoit
quoy qu'il vouluſt dire ';
ou fi quelquefois la bienféance
l'obligeoit à prendre
fon férieux , en mefme
temps qu'elle luy peignoit
la honte que fon infidelité
luy attireroit , la
douceur de fes regards
l'invitoit fecretement à
eftre infidelle, Comme
GALANT. 197
des
jamais il n'avoit
momens
à l'entretenir
, il
que
ne pouvoit s'expliquer
affez pour luy ofter ſes
fcrupules ; mais c'eftoit
tousjours beaucoup pour
fuy , qu'elle connuſt les
fentimens de fon coeur.
& qu'elle en fift un ſecret
à fon Amie. Tandis
que fa paffion prenoit
d'agreables efpérances
il arriva une choſe qui
luy fit croire que tout
confpiroit à le rendre
,
R iij
198 MERCURE
20
9: heureux. Un Financier ,
Favory de la Fortune ,
& qui fans aucun mérite
eftoit parvenu à de
grands Biens , ayant veu
la Dame en quelque lieu ,
fe laiffa piquer de fon
agrément , & ne doutant
point que le brillant de
fon or n'euft dequoy
charmer les plus délicates
, il la vint voir dés le
lendemain , & débuta
par le mariage. Il n'aimoit
point à languir , &
THEQUE
BEE
GALANT. 12
prompte déclar
une fi
tion luy épargnoit des
cerémonies d'Amant qui
YON
DE
LA
VILLE
n'eftoient point de fon
caractere.Quoy que la
Dame fuft fort incapable
d'eftre
ébloüye par le
Bien , elle crût que fes
affaires n'en iroient que
mieux , fi le Cavalier
craignoit de la perdre ;
& dans cette veuë , elle
répondit avec beaucoup
de reconnoiffance à la déclaration
du Financier ,
R iiij
100
MERCURE
& le pria feulement de
luy accorder un mois ,
pendant lequel ils fe connoiftroient
l'un l'autre.
Leterme eftoit long pour
luy . Il vouloit conclure ;
& fi la Dame l'euft crû ,
deux jours auroient terminé
la chofe . Il falut
pourtant qu'il s'accommodaft
du retardement
.
Elle conta l'avanture au
Cavalier , & la crainte
qu'il devoit avoir d'un
Rival fi
redoutable , ne
GALANT. 201
luy donna point plus
d'empreffement pour l'époufer.
Il dit à la Dame,
que plus la Fortune la
favorifoit , plus il fe
croyoit indigne qu'elle y
renonçaft pour luy , s'il
ne s'affuroit la Succeffion
de l'Oncle ; que cet Oncle
refuſoit tousjours de
s'expliquer , & qu'il falloit
attendre fa mort , qui
ne pouvoit qu'eftre proche
ou que fes Amis
euffent obtenu le confen
402 MERCURE
tement qu'il luy faifoit
demander. Il cruft la rebuter
par cette réponſe ,
& elle de fon cofté demeura
perfuadée qu'en
voyant fouvent le Financier
, elle le rendroit jaloux
, & que craignant
qu'elle ne changeaft ,
égards
il cefferoit d'avoir les
qui
choient de conclure Ainfi
elle fit tousjours bon
vifage au Financier
quoy que fes manieres
>
l'empefGALANT.
203
luy dépluffent ; & le Cavalier
par politique , luy
témoignoit quelquefois
qu'il en eftoit alarmé.
Elle répondoit qu'il avoit
fujet de l'eftre , que les
Femmes n'eftoient pas
tousjours conftantes , &
qu'un Financier qui offroit
toute forte d'avantages
, eftoit un Rival à
craindre. Le Cavalier ñe
fouhaitant rien plus ardemment
que de le voir
infidelle , luy diſoit en
204 MERCURE
ſoûpirant , que s'il arrivoit
que fon Rival fuft
heureux , il ne ſe plaindroitque
de fon malheur.
Pendant ce temps , le Financier
vit la belle Bru
ne. Comme elle plaifoit
à tout le monde , il ne
faut pas s'eftonner fi elle
luy plut. Il apprit qui
elle eftoit , & dit à la
Dame fort naïvement
qu'il eftoit fafché de ne
l'avoir pas connuë avant
elle ; qu'ayant tres - peu
GALANT. 205
de fortune , elle auroit
fur l'heure conſenti à l'efpoufer
, & n'euft pas mis
fon amour à une filongue
efpreuve. Cela luy
donnoit un nouveau prétexte
de preffer la Dame,
qui aprés pluſieurs remifes
eftoit fort embaraffée
de fe voir enfin dans les
derniers jours du Carnaval.
Le Financier prenoit
pour affront qu'elle prétendit
le faire encore attendre
aprés Pafques ; &
206 MERCURE
comme le temps qu'il
avoit efté contraint de
luy accorder , étoit expiré
depuis plus de quinze
jours , il vouloit abfolument
terminer ou
rompre
. Les chofes
eftoient
en cet eftat, quand
le Cavalier flaté des marques
d'estime qu'il rece,
voit de la belle Brune ,
crut qu'il y alloit de tout
fon bonheur de s'expliquer
avec elle plus pré:
cifément qu'il n'avoit
GALANT . 207
fait . Il l'attendit à l'Egli .
fe, d'où il revint plufieurs
fois fans luy parler , parce
qu'elle accompagnoit
fa Mere ; & enfin l'ayant
un jour trouvée feule , il
l'arrefta dans le temps
qu'elle en fortoit. La
Belle , à qui les occafions
de l'efcouter n'eftoient
pas tousjours préfentes ,
receut affez agreablement
tout ce qu'il luy dit
de fon amour ; & commeil
la preffoit de ſe dé208
MERCURE
clarer , elle répondit que
lors qu'il feroit fans engagement,
il n'auroit pas
lieu de fe plaindre d'elle.
L'inquiétude qu'elle fit
paroiftre d'eftre dans un
Lieu où elle pouvoit eſtre
obfervée , l'obligea de la
prier de luy en marquer
un autre , où il puſt en
liberté luy faire connoiftre
qu'elle n'avoit rien à
craindre d'un engagement
qui eftoit preſt de
finir. Elle ne luy fit aucune
GALANT . 209
cune réponſe , ſon Amie
ayant paru dans le mefme
temps. Elle venoit à
l'Eglife , & les avoit apperceus
de loin. L'action
avec laquelle
ils parloient
, luy ayant eſté
fufpecte , elle fut furpri
fe , quand elle aborda
la Belle , de la voir embaraffée.
Elle feignit de
ne le point remarquer ,
& aprés quelques paroles
des plus obligeantes ,
elle la quitta , & donna
Fanvier 1-13.
S
210 MERCURE
la main au Cavalier. Ils
entrerent à l'Eglife , &
la Belle alla chez elle . La
Dame eut déslors quelque
foupçon de l'amour
du Cavalier , & l'impatience
de s'en éclaircir ne
luy coufta pas de longues
peines , puifque le
hazard la fatisfit dés le
lendemain
. Elle régaloit
le foir une belle Compagnie
; & le Cavalier
qui s'eftoit rendu chez
elle avant tous les autres ,
,
GALANT. 211
laiffa tomber un Billet.
Elle mit le pied deſſus
fans qu'il y prift garde ,
& fe baiffantcomme pour
remedier à un Soulier
qui l'incommodoit , elle
s'en faifit adroitement.
& l'alla lire fi-toft qu'il
fut venu d'autre monde,
Elle reconnut foudain
l'écriture de la Belle. Le
Billet portoit , que s'il
vouloit continuer la converfation
dans laquelle
ils avoient efté interrom-
S ij
212 MERCURE
pus le jour précedent , il
pouvoit fe rendre fur les
onze heures du foir chez
Madame la Marquiſe de..
à qui on donnoit le Bal ;
que cette Maiſon eſtant
tres- voifine , elle y viendroit
en Egyptienne , &
qu'il pourroit luy faire
connoiftre s'il eftoit vray
que fa bonne fortune dépendiſt
d'elle. La lecture
de ce Billet convainquit
la Dame de l'intelligence
du Cavalier & de fon
GALANT . 213
Amie. Pour mieux fçavoir
jufqu'où elle alloit ,
elle fongea auffi - toſt à
prendre la place , ne dou
tant point que l'amourne
rendift le Cavalier dili
gent , & qu'elle ne puft
prévenir la Belle , en ve
nant au lieu marqué avant
l'heure qu'elle luy a
voit donné. Elles eftoient
toutes deux de la mefme
taille , & fous un mafque
, elle pouvoit déguifer
fa voix. Ce deffein ef
214 MERCURE
tant formé , elle donna
ordre à fa Suivante , de
luy tenir preſt un Habit
d'Egyptienne , & vint
retrouver la Compagnie
dans un enjoüement qui
ne pouvoit mieux cacher
qu'elle euft quelque chofe
en tefte . On foupa , &
incontinent aprés , elle
propofa diverfes tables de
Jeu. Elle fe mit d'une partie
d'Hombre; & leCavalier
qui avoit prié qu'on
le difpenfaft d'en eftre ,
1
GALANT . 215
fe retira dans le mefme
temps qu'il luy vit tenir
des Cartes. La Dame n'en
perdit point. Elle obligea
une Amie de prendre fon
Jeu pendant une heure ,
& eftant montée dans
fon Cabinet , elle s'habilla
fort
promptement
, &
courut au rendez - vous .
Elle eut bien- toft apperçeu
le Cavalier , qui
dans fon impatience obfervoit
tous les Maſques
qui entroient , & qui
216 MERCURE
voyant une Egyptienne ,
fut aifément trompé par
fa taille. Elle luy dit , en
le tirant un peu à l'écart ,
que fa ponctualité luy
devoit faire connoiftre
combien elle avoit trou
vé de charmes dans la
converfation qu'elle venoit
luy donner moyen
de pourfuivre. Les remercimens
du Cavalier furent
meflez de mille affurances
du plus tendre amour
, & aprés qu'il en
eur
GALANT. 217
cut exageré toute la force
, il luy dit qu'elle devoit
avoit l'efprit en repos
fur les reproches qui
lui
paroiffoient à craindre
du cofté de fon .
Amie ; qu'eftant réfolu
de ne
l'efpoufer jamais ,
il s'en
défendoit depuis
plus de quatre mois , fur
le prétendu obftacle d'un
Oncle qui ne lui cauſoit
aucun
embarras ; que rebutée
des
longueurs de
cet obftacle
Fanvier 1713 .
elle avoit
T
418 MERCURE
prefté l'oreille à un Financier
, dont le grand
Bien commençoit
à l'ébloüir
qu'il fe conduiroit
de fortequ'il l'obligeroit
enfin à ne pas laiffer
efchaper une fi grande
fortune ; & que quand
le Financier l'auroit efpoufée
, rien ne s'oppo
fant à leur amour , il leur
feroit fort aifé de le faire
réuffir , fans que l'un ny
l'autre en receuffent aus
cun blâme. La Dame
GALANT. (-119
feignit d'eftre fort contente
, & dit que pour
veu qu'il fuft conftant ,
elle voyoit tout à efperers
mais qu'il prift bien garde...
Il ne fouffrit point
"
qu'elle achevaft , & mille
fermens qui luy firent
voir la plus violente paffion
, furent la fin de cet
entretien
. La Dame parlant
tousjours au nom de
la Belle , témoigna craindre
que fa Mere qu'elle
-diſoit avoir laiffée endor-
Tij
240 MERCURE
mie , ne la demandaſt fi
elle venoit à s'éveiller ,
& elle fe hafta de fortir
fous ce prétexte. Le Ca-
-valier voulut la condui
re ; mais elle ufa d'une
autorité fi abfoluë pour
le faire demeurer , qu'il
fut contraint de luy
obeïr. Il refta peu dans
cette Aflemblée , & alla
chez luy refver en repos
à fon bonheur. La Belle
n'eftant venue qu'à minuit
, parce que fa Mere
GALANT. 12 #
s'eftoit couchée tard , l'at
tendit jufqu'à une heure,
& s'en retourna pleine
de dépit qu'il euft fäit ſi
peu de cas du feul rendez-
vous qu'il avoit eu
d'elle. Ce que je viens de
yous dire arriva le Jeudy
gras. Le lendemain , le
foin de la Dame fut d'e
•
xécuter ce qu'elle avoit
médité toute la nuit . Le
Financier vint la voir ; &
la preffa , comme il avoit
déja fait plus d'une fois ,
Tiij
22 MERCURE
de luy déclarer détermi
nement ce qu'elle avoit
réfolu de faire. Quelque
Bien qu'il euft , elle ne
balançoit point à demeurer
tousjours Veuve
plutoft que de faire un
choix qui gefnaft ſon
coeur , mais le Financier
luy eftoit utile pour la
yangeance qu'elle s'eſtoit
propolée. Elle connoiffoit
fon foible , & le
.
yoyant
dans l'enteſte
..
ment de ſe marier
avant
GALANT. 223
le Carefme , elle affecta
une bonne foy dont il
n'avoit aucun intéreſt à
développer
la caufe,
Aprés lui avoir marqué
grande paffion de le voit
tousjours de fes Amis
elle luy dit qu'elle avoit
tafché de rompre un engagement
fecret que le
Cavalier & elle avoient
pris enfemble , & què
n'en pouvant
venir à
4
bout , elle le prioit , puis
qu'il eftoit impoffible
Tiiij
124 MERCURE
qu'elle fe donnaft à lui ;.
de vouloir bien eſpouſer
une autre elle- mefme ;
qu'il connoiffoit fon Ame
; qu'elle eftoit tresbelle
, avoit mille bonnes
qualitez , & qu'en failant
la fortune d'une Fille de
naiffance , il trouvoit &
moyen de fe rendre heu
reux. Le Financier , dont
les yeux régloient l'amour
, n'eut aucune per
ne à confentir à l'échange.
Il répondit que la.
GALANT. 223
a
Demoiſelle luy plaifoit
affez , mais qu'il ne vou
doit donner aucune paro
le , à moins qu'on ne
Faffuraft que le Mariage
fe feroit en vingt- quatre
heures. La Dame qui ne
fouhaitoit rien tant que
la promptitude , fe chargea
du foin de cette affaire
, & luy demanda
le refte du jour pour la
propofer à la Mere de la
Belle. Jamais propofition
ne pouvoit donner plus :
226 MERCURE
de joye à cette Meré . II
fut arrefté qu'on garderoit
le fecret , & que 122
Fille elle mefme n'apren--
droit rien de ce Mariage
,
que dans le moment qu'il
faudroit qu'elle fignaft.
Le jour fuivant , qui ef
toit le Samedi , la Dame
amena le Financier chez
la Mere. Il l'entretint en
particuliers Le Notaire :
vint , & l'on fit alors fçavoir
à la Belle pourquoy
onl'avoit mandé . Le ton
GALANT . 227
abfolu dont fa Mere luy
parla , la haute fortune
que lui affuroit ce Maria!
ge , & le fujet qu'elle
croyoit avoir de fe plain
dre des mépris du Cava
lier , tout cela lui fit une
impreffion fi forte , qu'el
le figna comme on le
voulut. Le Financier
plein de joie , alla donner
ordre aux Bans , &
en fit publier un le lendemain
à la grande Mef
fe , aprés laquelle on les
28 MERCURE
maria . La Cerémonie ver
noit d'eftre faite , quand
le Cavalier entra dans
l'Eglife . Il connut bientoft
par l'empreffement
des Curieux , qu'il y
avoit une Mariće ; & en
tendant dire qu'elle eftoit
de qualité , il s'avança
pour la voir. Quel coup
de foudre quand il remarqua
la Belle ! Il fit
un cry qui furprit tous
ceux qui l'entendirent .
La Dame , qui eftoit du
n..
GALANT. 229
Mariage , tourna la teſte
vers luy , & fe fépara de
la Compagnie
, pour fe
donner le plaifir d'aller
infulter à fa douleur.
Ah , Madame , qu'ay-je
veu , lui dit- il tout conf-
-terné ? Sa réponſe fut
qu'elle eftoit contente ,
puis que le chagrin où il
eſtoit luy faifoit connoiftre
que rien ne manquoit
-à fa vangeance. Alors
elle luy parla du Billet
trouvé , de fon Perfon-
*
250 MERCURE
#
nage d'Egyptienne , du
bonheur qu'elle avoit eu
de marier promptement
la Belle ; & aprés luy
avoir dit qu'il pouvoit
donner fon coeur fans
appréhender qu'elle y
miſt obſtacle , elle le quita
, en luy défendant de
la voir jamais. Il demeura
abîmé dans fa douleur,
& le defefpoir d'avoir
perdu par fon imprudence
la feule perfonne qu'il
fe fentoit capable d'aiGALANT
. 431
mer , le rendant i confolable
, il abandonna Paris
, pour cacher à ſes
Amis l'accablement où
il fe trouvoit. On ne m'a
point dit fila fierté de la
Dame l'a guérie de fon
amour. Je fçay ſeulement
que le Financier
adore la Belle , & que
l'abondance où elle eft
de toutes chofes ne
luy laiffe aucun fujet de
regreter ce qu'elle a perdu.
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Résumé : HISTOIRE.
Le texte narre une aventure carnavalesque impliquant une veuve jeune et belle, jouissant de sa liberté, et un cavalier de grande valeur qui lui rend des visites régulières. La veuve, flattée par son attachement, cherche à le conquérir et finit par lui inspirer un début d'amour. Cependant, le cavalier est contraint par un vieil oncle de considérer un mariage avec une jeune fille riche mais laide. Pour éviter cette union, le cavalier négocie avec son oncle et obtient la liberté de choisir sa maîtresse. Lors d'un souper chez un ami, le cavalier rencontre une belle brune qui le charme profondément. De retour à Paris, il est troublé par cette nouvelle rencontre et commence à douter de ses sentiments pour la veuve. La veuve, ignorant ses tourments, lui propose de l'épouser sans l'accord de l'oncle. Le cavalier, de plus en plus épris de la brune, cherche à rompre avec la veuve sans la blesser. Un jour, la brune rend visite à la veuve, et le cavalier, surpris, doit cacher son trouble. Il continue de voir les deux femmes, utilisant des poèmes pour exprimer ses sentiments sans éveiller les soupçons. Finalement, il parvient à déclarer son amour à la brune, qui, bien que troublée, garde le secret. La situation se complique lorsque un financier riche déclare son amour à la veuve, qui accepte de le fréquenter pour rendre le cavalier jaloux. Le cavalier, malgré cette nouvelle menace, reste déterminé à conquérir la brune. La veuve refuse de renoncer à sa relation avec le cavalier tant qu'il ne lui assure pas la succession de son oncle. Cet oncle refuse de s'expliquer, et la veuve espère le rendre jaloux en fréquentant le financier. Le cavalier, de son côté, feint d'être alarmé par cette situation mais espère que la veuve sera infidèle. Le financier, quant à lui, rencontre la belle brune et exprime des regrets de ne pas l'avoir connue plus tôt. La veuve est pressée par le financier de prendre une décision avant Pâques. Pendant ce temps, le cavalier tente de s'expliquer avec la belle brune, qui accepte de l'écouter mais exige qu'il se déclare sans engagement. Leur conversation est interrompue par une amie de la belle brune, qui suspecte une liaison entre eux. La veuve, soupçonnant une relation entre le cavalier et la belle brune, décide de se déguiser en égyptienne pour rencontrer le cavalier à un rendez-vous. Elle apprend ainsi que le cavalier est prêt à épouser la belle brune pour éviter le financier. Pour se venger, la veuve organise rapidement le mariage entre la belle brune et le financier. Lors de la cérémonie de mariage, le cavalier découvre la supercherie et est dévasté. La veuve lui révèle alors comment elle a orchestré la situation et lui interdit de la revoir. Le cavalier, accablé par la perte de la veuve, quitte Paris. La veuve et le financier vivent heureux, et le financier adore la belle brune.
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3450
p. 232
Definition d'un Poëte Arabe sur la Justice.
Début :
La Justice est la fille aisnée de la raison. Le Genie [...]
Mots clefs :
Justice
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texteReconnaissance textuelle : Definition d'un Poëte Arabe sur la Justice.
Definition d'un Poëte
Arabefur laJustice.
i La Juftice eft la fille
aifnée de la raison . Le Genie
Protecteur des Empi
res , & la main qui tient
enchaifnée
la profperité
des Royaumes & la gloire
des Potentats .
Arabefur laJustice.
i La Juftice eft la fille
aifnée de la raison . Le Genie
Protecteur des Empi
res , & la main qui tient
enchaifnée
la profperité
des Royaumes & la gloire
des Potentats .
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