Résultats : 17070 texte(s)
Détail
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2951
p. 199-205
MORTS.
Début :
Dame Catherine l'Avocat, veuve de Messire Simon Arnauld, Chevalier, Marquis [...]
Mots clefs :
Descendance, Bourbon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
*
Dame Catherine l'AVCK
çat, veuve de MessireSimon Arnauld
,
Chevalier
Marquis de Pomponne
,
Sire & Baron de Ferrieres
,
Chambrois)&Auquinv¡lle,'
Ministre & Secretaire d'Etat &: des commandemens
de Sa Majesté, & Surintendant des postes ôc relais de
France, mourut le31. Décembre en sa 75. année.
Les enfans qu'elle laisse sont:
Nicolas-Simon Arnauld
Marquis de Pomponne
, BrigadierdesArmées du
Roy, Lieutenant General,
& Commandant pour .Sa
Majesté au Gouvernement
de Tlfle de France, Envoyé
extraordinaire prés de
Monsieurl'Electeur de Ba-,
viere au mois de Mars
1699. *
,4>
Henry-Charles Àrnai^Id
de Pomponne, Abbé de S.
Médard sleSoissons, ôc
Conseiller, d'Etat d'Eglise.
Et CatherineFelicité,
qui épousa le
1
3.Août
1699. Messire Jean-Baptiste
Colbert, Marquis de Torcy
,
Ministre & Secretaire
d'Etat, & Chancelier des
Ordres du Roy.
Dame Marie de Falconis,veuve de Messire Loüis
Comte d'Amanzé,Lieutenant General au Gouvernement de Bourgogne, ôc
Gouverneur de BourbonLancy, mourut aussi le ;f..
Décembre. Elle laisse Ma-
rie-Joleph qui épousa le
20. Mars 1706. Anne de la
Qyeille, Marquis de Châteauguay
,
qui a eu en faveur de ce mariage la même Lieutenance Generale,
& le même Gouvernement.
Loüis Comte damanzé, pere de Marie-Joseph
étoit fils de GaspardComte
d'Amanzé. Gaspard étoit 1
fils de Jean Vicomte d'A- JI
manzé, & d'Isabeau d'Escars. Isabeau d'Escarsétoit;
fille de Jean d'EscarsPrince de Carency
J,
Comte de
Vauguyo,Chevalier de
Ordre du S. Esprit
,
&
Anne de Clermont-Ton
terre. Jean d'Escars etoic
ls de François d'Escars,
dgneur de laVauguyon,
;
d'Isabelle de Bourbon,
ame de Carency.Isabelle
e
Bourbon étoit fille de
Charles de Bourbon, Serneur de Careney, & de:
Catherine d'Alegre.CharÎS de Bourbon étoitfils.
e
Jacques de Bourbon,
eigneur de Carency
,
ôc
Antoinette de la Tour
pliergues. Jacques de
Bourbon étoit fils de Jean
de Bourbon, Seigneur de
Carency, & de Jeanne de
Vendosmois, & ce Jean de
Bourbon étoit fils de Jean
de Bourbon I. du nom,
Comte de la Marche, ôc
de Catherine
,
Comtesse
de Vendosme.
Messire François Petit
d'Estigny, Prieur de saint
Jean le Cencenier, mourut
le3. Janvier,
.-
Messire Jacques Jannard, Seigneur de Thoiry,
qui avoit été reçu Conseiller au Grand Conseil
'n 1675. mourut le 16. Janvier sans laisser de pofterié de N. de Gaumont,
Maître desRequêtes. *
Nicolas Clement, Garle de la Bibliotheque du
Roy, mourutaussi le 16.
anvier. Il est fort regreté de tous les Sçavans.
*
Dame Catherine l'AVCK
çat, veuve de MessireSimon Arnauld
,
Chevalier
Marquis de Pomponne
,
Sire & Baron de Ferrieres
,
Chambrois)&Auquinv¡lle,'
Ministre & Secretaire d'Etat &: des commandemens
de Sa Majesté, & Surintendant des postes ôc relais de
France, mourut le31. Décembre en sa 75. année.
Les enfans qu'elle laisse sont:
Nicolas-Simon Arnauld
Marquis de Pomponne
, BrigadierdesArmées du
Roy, Lieutenant General,
& Commandant pour .Sa
Majesté au Gouvernement
de Tlfle de France, Envoyé
extraordinaire prés de
Monsieurl'Electeur de Ba-,
viere au mois de Mars
1699. *
,4>
Henry-Charles Àrnai^Id
de Pomponne, Abbé de S.
Médard sleSoissons, ôc
Conseiller, d'Etat d'Eglise.
Et CatherineFelicité,
qui épousa le
1
3.Août
1699. Messire Jean-Baptiste
Colbert, Marquis de Torcy
,
Ministre & Secretaire
d'Etat, & Chancelier des
Ordres du Roy.
Dame Marie de Falconis,veuve de Messire Loüis
Comte d'Amanzé,Lieutenant General au Gouvernement de Bourgogne, ôc
Gouverneur de BourbonLancy, mourut aussi le ;f..
Décembre. Elle laisse Ma-
rie-Joleph qui épousa le
20. Mars 1706. Anne de la
Qyeille, Marquis de Châteauguay
,
qui a eu en faveur de ce mariage la même Lieutenance Generale,
& le même Gouvernement.
Loüis Comte damanzé, pere de Marie-Joseph
étoit fils de GaspardComte
d'Amanzé. Gaspard étoit 1
fils de Jean Vicomte d'A- JI
manzé, & d'Isabeau d'Escars. Isabeau d'Escarsétoit;
fille de Jean d'EscarsPrince de Carency
J,
Comte de
Vauguyo,Chevalier de
Ordre du S. Esprit
,
&
Anne de Clermont-Ton
terre. Jean d'Escars etoic
ls de François d'Escars,
dgneur de laVauguyon,
;
d'Isabelle de Bourbon,
ame de Carency.Isabelle
e
Bourbon étoit fille de
Charles de Bourbon, Serneur de Careney, & de:
Catherine d'Alegre.CharÎS de Bourbon étoitfils.
e
Jacques de Bourbon,
eigneur de Carency
,
ôc
Antoinette de la Tour
pliergues. Jacques de
Bourbon étoit fils de Jean
de Bourbon, Seigneur de
Carency, & de Jeanne de
Vendosmois, & ce Jean de
Bourbon étoit fils de Jean
de Bourbon I. du nom,
Comte de la Marche, ôc
de Catherine
,
Comtesse
de Vendosme.
Messire François Petit
d'Estigny, Prieur de saint
Jean le Cencenier, mourut
le3. Janvier,
.-
Messire Jacques Jannard, Seigneur de Thoiry,
qui avoit été reçu Conseiller au Grand Conseil
'n 1675. mourut le 16. Janvier sans laisser de pofterié de N. de Gaumont,
Maître desRequêtes. *
Nicolas Clement, Garle de la Bibliotheque du
Roy, mourutaussi le 16.
anvier. Il est fort regreté de tous les Sçavans.
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Résumé : MORTS.
Le texte relate le décès de plusieurs personnalités et fournit des détails sur leurs familles et leurs titres. Dame Catherine l'AVCK, veuve de Messire Simon Arnauld, Chevalier Marquis de Pomponne, est décédée le 31 décembre à l'âge de 75 ans. Elle laisse trois enfants : Nicolas-Simon Arnauld, Marquis de Pomponne, Brigadier des Armées du Roy, Lieutenant Général et Commandant pour Sa Majesté au Gouvernement de l'Île de France ; Henry-Charles Arnauld de Pomponne, Abbé de Saint-Médard de Soissons et Conseiller d'État d'Église ; et Catherine-Félicité, épouse de Messire Jean-Baptiste Colbert, Marquis de Torcy, Ministre et Secrétaire d'État. Dame Marie de Falconis, veuve de Messire Louis Comte d'Amanzé, Lieutenant Général au Gouvernement de Bourgogne et Gouverneur de Bourbon-Lancy, est également décédée le 31 décembre. Elle laisse Marie-Joseph, qui a épousé Anne de la Queille, Marquis de Châteauguay, et a hérité de la même Lieutenance Générale et du même Gouvernement. Le texte mentionne également la généalogie de Louis Comte d'Amanzé, remontant jusqu'à Jean de Bourbon, Comte de la Marche, et Catherine, Comtesse de Vendôme. Messire François Petit d'Estigny, Prieur de Saint-Jean le Cencenier, est décédé le 3 janvier. Messire Jacques Janinard, Seigneur de Thoiry, Conseiller au Grand Conseil en 1675, est décédé le 16 janvier sans laisser de postérité. Nicolas Clément, Garçon de la Bibliothèque du Roy, est également décédé le 16 janvier et est regretté par tous les savants.
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2952
p. 205-208
MARIAGES.
Début :
Messire Charles Auguste de Benoise, Conseiller du Parlement, fils de Charles [...]
Mots clefs :
Héritage, Lignée
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texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
**
*i*-
Messire Charles Augu-
:e de Benoise, Conseiller
u
Parlement,fils deCharrs
de Benoise,Conseiller
Lhonneur en la même
>
Cour, & de Marguerite
Pichon, épousa le27. De
cembre N.Berthelot
fille d'EtienneBerthelot
Seigneur de Pleneuf,& d
Marie-Henriette-françoi
se Galland: sa premier
femme.-« v »
MessireFrançois-Henry
EdouardColbert, Comte
de Croissy, Lieutenan
General des armées d
Roy ,
épousale 30. Decem
bre Marie Brunet de Ran
cy,
fille de Paul-Etienn
Brunet de Rancy, Sei
gneurd'EvrylesChâteaux
*
Maître des. Requêtes, ôc
Intendant d'Alençon, &:
de GenevièveColbert. Le
nouvel épouxestfils de
feu M.. Colbert, Ministre
& Secretaire d'Etat,& frere de M. le Marquis de
Torcy, aussi Ministre &
Secrétaire d'Etat ;
ainsi il
se trouve parent de Marie
Brunet de Rancy ,à cause
de sa Mere. Son Pere est
frere defeuMessire Jean
Baptisse Brunet, Conseiller d'Etat, Garde du Tresor Royal- de François
,Brunet de Mont-ferant,
President en la Chambre
desComptes de Paris, &
chef du Conseil de feuë S.
A. R. MONSIEUR; de Jean
Gérard Brunet, Marquis
de Serrigny, President au
Parlement; de feu Gilles
Bruner, Abbéde Villeloin
& deMureau, Conseiller
de la GrandChambre, &
de Joseph Brunet, Abbé
de S. Crespin de Soissons,
Docteur de Sorbonne, si
fameux par sa grande piété,Se sa charité envers les
pauvres.
*i*-
Messire Charles Augu-
:e de Benoise, Conseiller
u
Parlement,fils deCharrs
de Benoise,Conseiller
Lhonneur en la même
>
Cour, & de Marguerite
Pichon, épousa le27. De
cembre N.Berthelot
fille d'EtienneBerthelot
Seigneur de Pleneuf,& d
Marie-Henriette-françoi
se Galland: sa premier
femme.-« v »
MessireFrançois-Henry
EdouardColbert, Comte
de Croissy, Lieutenan
General des armées d
Roy ,
épousale 30. Decem
bre Marie Brunet de Ran
cy,
fille de Paul-Etienn
Brunet de Rancy, Sei
gneurd'EvrylesChâteaux
*
Maître des. Requêtes, ôc
Intendant d'Alençon, &:
de GenevièveColbert. Le
nouvel épouxestfils de
feu M.. Colbert, Ministre
& Secretaire d'Etat,& frere de M. le Marquis de
Torcy, aussi Ministre &
Secrétaire d'Etat ;
ainsi il
se trouve parent de Marie
Brunet de Rancy ,à cause
de sa Mere. Son Pere est
frere defeuMessire Jean
Baptisse Brunet, Conseiller d'Etat, Garde du Tresor Royal- de François
,Brunet de Mont-ferant,
President en la Chambre
desComptes de Paris, &
chef du Conseil de feuë S.
A. R. MONSIEUR; de Jean
Gérard Brunet, Marquis
de Serrigny, President au
Parlement; de feu Gilles
Bruner, Abbéde Villeloin
& deMureau, Conseiller
de la GrandChambre, &
de Joseph Brunet, Abbé
de S. Crespin de Soissons,
Docteur de Sorbonne, si
fameux par sa grande piété,Se sa charité envers les
pauvres.
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Résumé : MARIAGES.
Le texte relate deux mariages notables. Le premier concerne Messire Charles Auguste de Benoise, Conseiller au Parlement, fils de Charles de Benoise et de Marguerite Pichon. Il épousa le 27 décembre N. Berthelot, fille d'Étienne Berthelot, Seigneur de Pleneuf, et de Marie-Henriette-Françoise Galland. Le second mariage implique Messire François-Henry Édouard Colbert, Comte de Croissy et Lieutenant Général des armées du Roi. Il épousa le 30 décembre Marie Brunet de Rancy, fille de Paul-Étienne Brunet de Rancy, Seigneur d'Évry-les-Châteaux, et de Geneviève Colbert. François-Henry Édouard Colbert est le fils de feu M. Colbert, Ministre et Secrétaire d'État, et le frère de M. le Marquis de Torcy, également Ministre et Secrétaire d'État. Il est par ailleurs parent de Marie Brunet de Rancy par sa mère. Le père de l'époux est le frère de feu Messire Jean-Baptiste Brunet, Conseiller d'État et Garde du Trésor Royal. La famille Brunet inclut également plusieurs personnalités distinguées, telles que François Brunet de Montferrant, Président à la Chambre des Comptes de Paris, Jean Gérard Brunet, Marquis de Serrigny, Président au Parlement, Gilles Brunet, Abbé de Villeloin et Conseiller à la Grand Chambre, et Joseph Brunet, Abbé de Saint-Crespin de Soissons, Docteur de Sorbonne, connu pour sa piété et sa charité envers les pauvres.
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2953
p. 209-220
PIECE FUGITIVE. / LETTRES A une Damoiselle Suedoise sur son Portrait.
Début :
Je ne sçai, Mademoiselle, si en me donnant l'honneur de [...]
Mots clefs :
Suédoise, Éloges, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PIECE FUGITIVE. / LETTRES A une Damoiselle Suedoise sur son Portrait.
PIECE FVGITIVE.
J'ignore l'autheur &
la datte de cette piece
, maisellem'a paru jolie,
& je ne pense pas qu'elle
foit imprimée
,
il n'en
faut pas davantage pour
me persuader qu'elle fera plaisir au public.
LETTRE
A une Damoiselle Suedoise
surfin Portrait.
Je ne fçaijMadcixioifcllCj
si en me donnant l'honneur de vousécrire j'écris
à quelqu'un.Sur vôtre nom
qui efl: fortillustre il faut
que je vous croye Suédoise,
sur les grands yeux noirs
due j'ai veus portrait dans vôtre
& quidoivent être
pleinsde feu dans l'original ,je vous crois Espagnole;surde fortjolis versFrançoisqu'oj}uCa montrez de
vous, je voriscroisFrançoise;sur d'autres vers Italiens, jevous crois Itapenne, ssir tout cela ensemblevous n-êtes a'auc,hri
pays.
Pour rendre le miracle eneor plusachevé.
Dix-septans à, ptll prés, cejl
l'âge qu'on vous donne.
Dix - ¡ ftpt ans jusqu'ici n'a-
- voientgatéperfonne,
Pour vous ils vousfont tort, ïefpritJî cultivé
Et dixfèpt ans font que je
voussoupçonne
Denêtre, Dieume le par-
"- donne, -'
Qluequelque objet
en
qu'unPoëteàrivé.t'ait
Cependantiléftcertaîh
que M. L.,.. de.« S.
prend l'affaire fort serieusement, & si l'on a
à écrire desprodiges ce doit être
sur son authorité plusque
sur celle des autres.Il foutient que vous êtes à Stokolm, quemille gensvous
yont vue36c
yous y ont
parlé, ildit même quevôtre Portrait,quirepresente le plus charmantvisage
du monde, ne represente
pas le vôtredanstoute sa.
beauté
,
Çc que les Peintres
de Suede ne flattent pas.
Maispourquoynousqui
sommes danslePays-
beauté, del'esprit, & des
agrémens,n'aurions-nous
jamais vu rien de pareil à
une personne si accomplie?Voila ce que la va- nitéFrançoise nous fait dire aussitôt; à cela je ne
sçai qu'une réponse, qui
paroîtnous aider à croire
tout ce que l'onditdevous.
VÀmorn ailleurs si redouta-
.)
,. yte -
Netrouvepassans doute un ci,tvorable
Sous le Ci.èîde Suide & si
*
plws 1a1/e'sLà^ttm\s^
Les cœurs y
sontglacez, &':
pour fondre ces
glaces
N'a-t-il pas dû produire un
Chef-d'œuvre où les Graces
Eussent répandu tous leurs
,
Dons ?
Si nos Climats n'ont rien quix
ne vous cedey
Soiten esprit,soit en attraits,
C'est qu'Amourysoumet les
cœursà moindre frais
Qu'il ne pourroit faire ce
Suede.
Voila, MademoifeIIe"
tout ceque je puis mimaginer pour me persuader
que vous soyez une choses
vrai-semblable, tirez-moy
d'embarras, je ': vous en
conjure ,.' & ayez la bonté
de me faire sçavoir si vou£
êtes
; que vôtre modestie
ne 'vo\is\ empêche pas de
me l'avouernaturellemet,
je vous promets de n'en
parlerà personne, je me
pique d'être bon François,
& jenevoudrois pas qu'on
Fçût que j'eusse intelligence avec une etrangere, qui
triompheroitde toutes -les,
Françoises, & qui effaceroit l'honneur de la Na-
tion. Ce seroit là un aÍfez
grand crime contre ma
Patrie, cependant je m'accoûtume peu à peu à en
faire un plus grand, tous
mes soupirs à l'heure qu'il
est sortent de France, &
vont du côté du Nord:
Lieux defoleX^y
ou PHyver
- tient son fiêgc
Sur devastes amas de neige,
Où lesaquillons violens,
Où les frimats, & les ours
blancs
Composent un trisse cortége,
Mer glaciale; affreux climats, C'efl
"ejlapré's vous que jesoupire,
Les lieux où regne un éternel Zephire,
Le séjour de Venus, Cypre
nevousvautpas.
Vous voyez, Mademoiselle, que mon cœur a
déja
bien fait du chemin, quoique je doute encore que
vous soyiez au monde:
Mais c'estdestendres caurs
l'ordinaire deffaut,
Ilssebâtenttoûjours unpeu
1<
-
plus qu'il ne faut
Desuivre une agreable idée.
Avec ardeur ils courent la
saisir,
Et des( charmes trompeur.
leur otent le loisir
De s'assurer qu'elle foit bien
:', fondée.
Cette idée seule,quej'ai
de vous, a
fait sur moj
l'effetque pourroient faire
les belles même decePaïs,
Vous pouvez conquerir la
Suede par vous-même, &
lerestedu monde par les
deux Portraits que nous
avons, car je compte pour
un Portrait les vers où vôtre esprits'est si bien peint.
Je meflatte que mes hommages,qui ne feroient asseurement pas dignes de
vous à Stokolm
,
deviendront de quelque prix en
traversant cinq cent lieuës
de Païs pour aller jusqu'à
vous, & que s'il est triste
de vous adorer de si loin,
ce me fera du moins une
espece de méritéauprés de
vous ; je n'en ai point d'au- treà vous faire ~valoir) &
je ne croispasmême que
vouspuissiez jamais sça-
voir qui je suis,
Si ce n'est que peut-être un
coup de lafortune.
AitportéjufIuefir nos bords
Le nom de l'enchanteur, qui
fait parler les morts,
Et qui voyage dAnl la Lune.
J'ignore l'autheur &
la datte de cette piece
, maisellem'a paru jolie,
& je ne pense pas qu'elle
foit imprimée
,
il n'en
faut pas davantage pour
me persuader qu'elle fera plaisir au public.
LETTRE
A une Damoiselle Suedoise
surfin Portrait.
Je ne fçaijMadcixioifcllCj
si en me donnant l'honneur de vousécrire j'écris
à quelqu'un.Sur vôtre nom
qui efl: fortillustre il faut
que je vous croye Suédoise,
sur les grands yeux noirs
due j'ai veus portrait dans vôtre
& quidoivent être
pleinsde feu dans l'original ,je vous crois Espagnole;surde fortjolis versFrançoisqu'oj}uCa montrez de
vous, je voriscroisFrançoise;sur d'autres vers Italiens, jevous crois Itapenne, ssir tout cela ensemblevous n-êtes a'auc,hri
pays.
Pour rendre le miracle eneor plusachevé.
Dix-septans à, ptll prés, cejl
l'âge qu'on vous donne.
Dix - ¡ ftpt ans jusqu'ici n'a-
- voientgatéperfonne,
Pour vous ils vousfont tort, ïefpritJî cultivé
Et dixfèpt ans font que je
voussoupçonne
Denêtre, Dieume le par-
"- donne, -'
Qluequelque objet
en
qu'unPoëteàrivé.t'ait
Cependantiléftcertaîh
que M. L.,.. de.« S.
prend l'affaire fort serieusement, & si l'on a
à écrire desprodiges ce doit être
sur son authorité plusque
sur celle des autres.Il foutient que vous êtes à Stokolm, quemille gensvous
yont vue36c
yous y ont
parlé, ildit même quevôtre Portrait,quirepresente le plus charmantvisage
du monde, ne represente
pas le vôtredanstoute sa.
beauté
,
Çc que les Peintres
de Suede ne flattent pas.
Maispourquoynousqui
sommes danslePays-
beauté, del'esprit, & des
agrémens,n'aurions-nous
jamais vu rien de pareil à
une personne si accomplie?Voila ce que la va- nitéFrançoise nous fait dire aussitôt; à cela je ne
sçai qu'une réponse, qui
paroîtnous aider à croire
tout ce que l'onditdevous.
VÀmorn ailleurs si redouta-
.)
,. yte -
Netrouvepassans doute un ci,tvorable
Sous le Ci.èîde Suide & si
*
plws 1a1/e'sLà^ttm\s^
Les cœurs y
sontglacez, &':
pour fondre ces
glaces
N'a-t-il pas dû produire un
Chef-d'œuvre où les Graces
Eussent répandu tous leurs
,
Dons ?
Si nos Climats n'ont rien quix
ne vous cedey
Soiten esprit,soit en attraits,
C'est qu'Amourysoumet les
cœursà moindre frais
Qu'il ne pourroit faire ce
Suede.
Voila, MademoifeIIe"
tout ceque je puis mimaginer pour me persuader
que vous soyez une choses
vrai-semblable, tirez-moy
d'embarras, je ': vous en
conjure ,.' & ayez la bonté
de me faire sçavoir si vou£
êtes
; que vôtre modestie
ne 'vo\is\ empêche pas de
me l'avouernaturellemet,
je vous promets de n'en
parlerà personne, je me
pique d'être bon François,
& jenevoudrois pas qu'on
Fçût que j'eusse intelligence avec une etrangere, qui
triompheroitde toutes -les,
Françoises, & qui effaceroit l'honneur de la Na-
tion. Ce seroit là un aÍfez
grand crime contre ma
Patrie, cependant je m'accoûtume peu à peu à en
faire un plus grand, tous
mes soupirs à l'heure qu'il
est sortent de France, &
vont du côté du Nord:
Lieux defoleX^y
ou PHyver
- tient son fiêgc
Sur devastes amas de neige,
Où lesaquillons violens,
Où les frimats, & les ours
blancs
Composent un trisse cortége,
Mer glaciale; affreux climats, C'efl
"ejlapré's vous que jesoupire,
Les lieux où regne un éternel Zephire,
Le séjour de Venus, Cypre
nevousvautpas.
Vous voyez, Mademoiselle, que mon cœur a
déja
bien fait du chemin, quoique je doute encore que
vous soyiez au monde:
Mais c'estdestendres caurs
l'ordinaire deffaut,
Ilssebâtenttoûjours unpeu
1<
-
plus qu'il ne faut
Desuivre une agreable idée.
Avec ardeur ils courent la
saisir,
Et des( charmes trompeur.
leur otent le loisir
De s'assurer qu'elle foit bien
:', fondée.
Cette idée seule,quej'ai
de vous, a
fait sur moj
l'effetque pourroient faire
les belles même decePaïs,
Vous pouvez conquerir la
Suede par vous-même, &
lerestedu monde par les
deux Portraits que nous
avons, car je compte pour
un Portrait les vers où vôtre esprits'est si bien peint.
Je meflatte que mes hommages,qui ne feroient asseurement pas dignes de
vous à Stokolm
,
deviendront de quelque prix en
traversant cinq cent lieuës
de Païs pour aller jusqu'à
vous, & que s'il est triste
de vous adorer de si loin,
ce me fera du moins une
espece de méritéauprés de
vous ; je n'en ai point d'au- treà vous faire ~valoir) &
je ne croispasmême que
vouspuissiez jamais sça-
voir qui je suis,
Si ce n'est que peut-être un
coup de lafortune.
AitportéjufIuefir nos bords
Le nom de l'enchanteur, qui
fait parler les morts,
Et qui voyage dAnl la Lune.
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Résumé : PIECE FUGITIVE. / LETTRES A une Damoiselle Suedoise sur son Portrait.
La lettre est adressée à une demoiselle suédoise dont l'auteur ignore l'identité précise. L'auteur exprime son admiration pour cette jeune femme, mentionnant divers indices qui la rendent mystérieuse : son nom illustre, ses traits physiques et ses talents poétiques en plusieurs langues. Malgré ces indices, il doute de son existence réelle. La lettre évoque également des rumeurs selon lesquelles un portrait de la demoiselle circule à Stockholm, mais ne représente pas fidèlement sa beauté. L'auteur se demande comment une personne aussi accomplie peut exister et imagine que son portrait et ses vers témoignent de ses charmes. Il exprime son admiration et ses soupirs, qui le mènent vers le nord, loin de la France. Il conclut en espérant que ses hommages, bien que modestes, puissent atteindre la demoiselle et qu'elle puisse un jour connaître son identité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2954
p. 220-236
NOMINATION du Roy.
Début :
Messire Louis lePeleteir, premier President du Parlement, s'est démis volontairement [...]
Mots clefs :
Parlement, Président, Nomination, Généalogie, Famille, Éloges, Hommage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOMINATION du Roy.
NOMINATION
du Roy.
Messire Louis lePeletier,
premier President du Parlement, s'est demis volontairement de cette Charge
entre les mains du Roy.
Il est fils de Claude Le
Peletier, Conseiller d'Etat
Ordinaire, President holoraire du Parlement,Ministre d'Etat, Controlleur
General des Finances, cidevant Prevôt, des Marchands de Paris, & SurIntendant des Postes &
Relais de France, mort le
10. Aoust de l'année derniere.
SAMAJESTE'achoisi, pour remplir cette importante Charge, Messire
Jean-Antoine de Mesmes,
Comte d'Avaux, & de
Neufchâtel, Seigneur d'Irval & de Cramoyelle, cidevant Prévôt&Grand
MaîtredesCeremonies,
des Ordres du Roy. Cet
illustre Magistrat àété
ConcilierauParlement
en 1687.Presidenta Mor-* -,,' tier en 1689. Prevôt &Me
des Ceremonies des ordres
du Royen1703delaquelle charge il s'est demit.,en,.
1709.
en faveurdeM.le
Comte de Pontçhanx^jji.
Ilestfils de M.JeanJacquesdeMesmes Préfid^nt/
à Mortier, & de Dame
Marguerite Bertrand de la
Basiniere,&petit-fils de M.
Jean-Antoine de Mesme,
seigneur d'Yrval
,
Baron
deBreüil, Vicomte de
Vandeüil, Conseiller d'E-,
tat ordinaire, & de Dame
Anne Courtin, & arriérépetit-fils de Jean-Jacques
de Mesmes, Maistre des
Requestes, & ,Conseiller
d'Etat, & de Dame Antoi.
nette de Grossaine, fille
unique & heritiere deHierôme deGrossaine, Ecuyer
Seigneur d'Yrval&d'Avaux. Baron de Breûil, &
,.
Vicomte de Vandeüil, lequel Jean-Jacques de Mesmes fut envoyé en plusieurs négociationsimportantes, il est mort fort
âgé en 1642.
M. le premier President
avoit pour Oncle Messire
Jean-Jacques de Mesmes,
Comte d'Avaux,Conseiller d'Etat ordinaire, Prévôt & Maître des Ceremonies de l'Ordre du St
Esprit, lequel s'est distingué en quantité de negociations importantes,ayant
été deux fois Plenipoten-
tiaire pour la Paix. La première, au Traitté de Nimegue en 1675. Laseconde,au Traitté de Risvick
en 1697.
Cette famille a
produit
beaucoup de grands hommes, entre lesquelsse sont
distinguez Henry de Mesmes & Claude de Mesmes,
tous deux Grands-Oncles
de M.le premier President.
Henry de Mesmes, Ecuyer
Seigneur de Roissy, Marquis de Moigneville, &c
d'Everly, qui fut President àMortier en 1627. aprés
avoir occupé long-temps
les premieres Charges, &:
servi l'Etat en plusieurs occassons importantes.
il fut député aux Etats
Généraux tenus à Paris en
1617. & à l'assemblée des
Notables à Rouën: Il fut
marié deux fois, la premiere
,
avec Jeanne de
Montluc, fille du MaréchalBalagny',delaquelle
il neut point d'ensans
:
La
seconde, avec Marie Fossez
,
fille duMarquis d'Everly,Chevalier des Ordres du Roy, de laquelle
il eut plusieurs enfans, &
il n'én est resté que Dame
Antoinette de Mefn-les
épouse de Louise de Rochechoüart-, Duc de Vivonne,Maréchal de France. ", Claudede Mesmes CheValler3 Comte d'Avaux,
Maistre des Requestes ôc
conseillerid'EtatfutAmbassadeur en piufieurs
Cours de l'Europe
: Sçavoq ?à.Venifq,à Roipe3a
Mantouë, florencecà1
Savoye,deuxfois en Allemagne, en Dannemarck,
en Pologne & Suede: la
derniere fois qu'il fut en
Allemagne, il traitta des
Préliminaires de la Paix
generale,&fut un des Plénipotentiaires au Traité de
Munster; il fut aussi Secretaire des Ordres du Roy,
& Surintendant des Finances avec M. le President
de Bailleul, & il mourut
sans alliance.
Cette famille de Mesmes
est originaire de Bearn,
sortie
de
Pierre Chevalier,
Seigneur de Mesmes, qui
est nommé entre les pre-
miers & plus apparens du
Bailliage de Roquefort en
la Vicomté de Marsan; ce
Pierre de Mesmes vivoit
en 1179. & avoit pour frere Guillaume de Mesmes
pour Aumônier du Roy S.
Louis;il eut pour fils Roger de Mesmes, dit Coudun Chevalier, Seigneur
de Mesmes, pere d'Arnauld premier du Nom,
Seigneur de Caixchen en
l'Evêché d'Aire, duquel est
descendu M. le premier
President aprés neuf degrez de générations.
Cette famille a
donné
un premier President à
<' Rouën, qui fut aussi deux
fois Ambassadeur en Allemagnej un Chancelier de
Navarre; desPresidens au
grand Conseil,à la Chambre descomptes,un Prévôt
des Marchands à Paris,
trois Presidens à Mortier,
plusieurs Conseillers au
Parlement, Maistres des
Requestes & Conseillers
d'Etat, & quatre Officiers
* de l'Ordredu S. Esprit.
Cette Famille atoûjours protégé les belles
lettres. Voiture écrit à
Monsieur d'Avaux, à
propos de sa Maison,
qui efl: à presentl'Hôtel de Bauviliers.
je me réjoüis avec
*vous au nom des Penates
de Jean Jacques de Mesmes ftl de tant degrands
hommes vos ayeuls Àu
nom de ces Penates qui
ont été les Dieux tutelaires de P~~ de
tous les sçavants de ce
siécle-la~de celui-ci, de
ce que vous avez renouvelle& embelli leur ancienne demeure, &c.
Non feulement Messieurs de Mesmes &
d'Avaux ont protégé
les belles Lettres, mais
ils les ont cultivées euxmêmes. Il rfeft pas honnête, dit encor Voiture,
à un personnage
,
aussi
grand que vous têtes,
d'êtreplus éloquent que
nous.
Je pourrois repeter
icy
ici pour M. le premier
President,tous les éloges que Voiture donne
à ses Prédecesseurs,
puis qu'il rassemble en
lui toutes leurs grandes
qualitez. Mais j'ai banni du Mercure les Panegyriques.
J'ajoûterai feulement
quelques quadrins au
premier de ceux que
Voiture envoya à M.
d'Avaux, à la mode de
Neufgermain. Les lct-
tres du Nom finissant
les Vers
:
L'autre jour:}pf1Îtejf
Par Mercure tt) Parrses :
lesDieuxeur
Ton*ksDteuxféfktir
command-a.
Qu'on fit honneur ati grandd'Avaux, Themis,quicetordre
approuv-a,
A ses côtez ïnfadçfljty,
0; }
Pour le siécle suivant
¡ plaç-a ,,'
Un premier President
, ,/
Oui,ditThemis,ces d'Avauxl-a
a- Detouttempsmefurent de-vots, 1
Pour l'an où la Paix fè fer-a Jegarde à Paris un
àyA<vaux.
Enmérité il égaler-a
Suos Avos & Pro-avoS)
Peuple, Senat, tout aimer-A,
Ce successeur du grand à'Avaux.
du Roy.
Messire Louis lePeletier,
premier President du Parlement, s'est demis volontairement de cette Charge
entre les mains du Roy.
Il est fils de Claude Le
Peletier, Conseiller d'Etat
Ordinaire, President holoraire du Parlement,Ministre d'Etat, Controlleur
General des Finances, cidevant Prevôt, des Marchands de Paris, & SurIntendant des Postes &
Relais de France, mort le
10. Aoust de l'année derniere.
SAMAJESTE'achoisi, pour remplir cette importante Charge, Messire
Jean-Antoine de Mesmes,
Comte d'Avaux, & de
Neufchâtel, Seigneur d'Irval & de Cramoyelle, cidevant Prévôt&Grand
MaîtredesCeremonies,
des Ordres du Roy. Cet
illustre Magistrat àété
ConcilierauParlement
en 1687.Presidenta Mor-* -,,' tier en 1689. Prevôt &Me
des Ceremonies des ordres
du Royen1703delaquelle charge il s'est demit.,en,.
1709.
en faveurdeM.le
Comte de Pontçhanx^jji.
Ilestfils de M.JeanJacquesdeMesmes Préfid^nt/
à Mortier, & de Dame
Marguerite Bertrand de la
Basiniere,&petit-fils de M.
Jean-Antoine de Mesme,
seigneur d'Yrval
,
Baron
deBreüil, Vicomte de
Vandeüil, Conseiller d'E-,
tat ordinaire, & de Dame
Anne Courtin, & arriérépetit-fils de Jean-Jacques
de Mesmes, Maistre des
Requestes, & ,Conseiller
d'Etat, & de Dame Antoi.
nette de Grossaine, fille
unique & heritiere deHierôme deGrossaine, Ecuyer
Seigneur d'Yrval&d'Avaux. Baron de Breûil, &
,.
Vicomte de Vandeüil, lequel Jean-Jacques de Mesmes fut envoyé en plusieurs négociationsimportantes, il est mort fort
âgé en 1642.
M. le premier President
avoit pour Oncle Messire
Jean-Jacques de Mesmes,
Comte d'Avaux,Conseiller d'Etat ordinaire, Prévôt & Maître des Ceremonies de l'Ordre du St
Esprit, lequel s'est distingué en quantité de negociations importantes,ayant
été deux fois Plenipoten-
tiaire pour la Paix. La première, au Traitté de Nimegue en 1675. Laseconde,au Traitté de Risvick
en 1697.
Cette famille a
produit
beaucoup de grands hommes, entre lesquelsse sont
distinguez Henry de Mesmes & Claude de Mesmes,
tous deux Grands-Oncles
de M.le premier President.
Henry de Mesmes, Ecuyer
Seigneur de Roissy, Marquis de Moigneville, &c
d'Everly, qui fut President àMortier en 1627. aprés
avoir occupé long-temps
les premieres Charges, &:
servi l'Etat en plusieurs occassons importantes.
il fut député aux Etats
Généraux tenus à Paris en
1617. & à l'assemblée des
Notables à Rouën: Il fut
marié deux fois, la premiere
,
avec Jeanne de
Montluc, fille du MaréchalBalagny',delaquelle
il neut point d'ensans
:
La
seconde, avec Marie Fossez
,
fille duMarquis d'Everly,Chevalier des Ordres du Roy, de laquelle
il eut plusieurs enfans, &
il n'én est resté que Dame
Antoinette de Mefn-les
épouse de Louise de Rochechoüart-, Duc de Vivonne,Maréchal de France. ", Claudede Mesmes CheValler3 Comte d'Avaux,
Maistre des Requestes ôc
conseillerid'EtatfutAmbassadeur en piufieurs
Cours de l'Europe
: Sçavoq ?à.Venifq,à Roipe3a
Mantouë, florencecà1
Savoye,deuxfois en Allemagne, en Dannemarck,
en Pologne & Suede: la
derniere fois qu'il fut en
Allemagne, il traitta des
Préliminaires de la Paix
generale,&fut un des Plénipotentiaires au Traité de
Munster; il fut aussi Secretaire des Ordres du Roy,
& Surintendant des Finances avec M. le President
de Bailleul, & il mourut
sans alliance.
Cette famille de Mesmes
est originaire de Bearn,
sortie
de
Pierre Chevalier,
Seigneur de Mesmes, qui
est nommé entre les pre-
miers & plus apparens du
Bailliage de Roquefort en
la Vicomté de Marsan; ce
Pierre de Mesmes vivoit
en 1179. & avoit pour frere Guillaume de Mesmes
pour Aumônier du Roy S.
Louis;il eut pour fils Roger de Mesmes, dit Coudun Chevalier, Seigneur
de Mesmes, pere d'Arnauld premier du Nom,
Seigneur de Caixchen en
l'Evêché d'Aire, duquel est
descendu M. le premier
President aprés neuf degrez de générations.
Cette famille a
donné
un premier President à
<' Rouën, qui fut aussi deux
fois Ambassadeur en Allemagnej un Chancelier de
Navarre; desPresidens au
grand Conseil,à la Chambre descomptes,un Prévôt
des Marchands à Paris,
trois Presidens à Mortier,
plusieurs Conseillers au
Parlement, Maistres des
Requestes & Conseillers
d'Etat, & quatre Officiers
* de l'Ordredu S. Esprit.
Cette Famille atoûjours protégé les belles
lettres. Voiture écrit à
Monsieur d'Avaux, à
propos de sa Maison,
qui efl: à presentl'Hôtel de Bauviliers.
je me réjoüis avec
*vous au nom des Penates
de Jean Jacques de Mesmes ftl de tant degrands
hommes vos ayeuls Àu
nom de ces Penates qui
ont été les Dieux tutelaires de P~~ de
tous les sçavants de ce
siécle-la~de celui-ci, de
ce que vous avez renouvelle& embelli leur ancienne demeure, &c.
Non feulement Messieurs de Mesmes &
d'Avaux ont protégé
les belles Lettres, mais
ils les ont cultivées euxmêmes. Il rfeft pas honnête, dit encor Voiture,
à un personnage
,
aussi
grand que vous têtes,
d'êtreplus éloquent que
nous.
Je pourrois repeter
icy
ici pour M. le premier
President,tous les éloges que Voiture donne
à ses Prédecesseurs,
puis qu'il rassemble en
lui toutes leurs grandes
qualitez. Mais j'ai banni du Mercure les Panegyriques.
J'ajoûterai feulement
quelques quadrins au
premier de ceux que
Voiture envoya à M.
d'Avaux, à la mode de
Neufgermain. Les lct-
tres du Nom finissant
les Vers
:
L'autre jour:}pf1Îtejf
Par Mercure tt) Parrses :
lesDieuxeur
Ton*ksDteuxféfktir
command-a.
Qu'on fit honneur ati grandd'Avaux, Themis,quicetordre
approuv-a,
A ses côtez ïnfadçfljty,
0; }
Pour le siécle suivant
¡ plaç-a ,,'
Un premier President
, ,/
Oui,ditThemis,ces d'Avauxl-a
a- Detouttempsmefurent de-vots, 1
Pour l'an où la Paix fè fer-a Jegarde à Paris un
àyA<vaux.
Enmérité il égaler-a
Suos Avos & Pro-avoS)
Peuple, Senat, tout aimer-A,
Ce successeur du grand à'Avaux.
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Résumé : NOMINATION du Roy.
Le texte relate la nomination de Messire Jean-Antoine de Mesmes au poste de premier Président du Parlement, succédant à Messire Louis Le Peletier qui a démissionné volontairement. Jean-Antoine de Mesmes est présenté comme un magistrat éminent ayant occupé plusieurs fonctions prestigieuses, notamment Conseiller au Parlement en 1687, Président à Mortier en 1689, et Prévôt et Grand Maître des Cérémonies des Ordres du Roy en 1703. Il provient d'une famille distinguée, dont les membres ont joué des rôles importants dans l'administration et la diplomatie françaises. Parmi ses ancêtres notables, on trouve Jean-Jacques de Mesmes, qui a été Plénipotentiaire pour la Paix lors des traités de Nimègue en 1675 et de Ryswick en 1697. La famille de Mesmes est également reconnue pour ses contributions aux belles-lettres et son soutien aux arts. Le texte met en lumière la lignée et les exploits de plusieurs membres de cette famille, soulignant leur engagement dans les affaires de l'État et leur protection des lettres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2955
p. 236-241
Mr Anisson continué Prevost des Marchands de la Ville de Lyon, [titre d'après la table]
Début :
On fait quelquefois de grandes fautes dans le Mercure, par [...]
Mots clefs :
Correction, Prévôt des marchands, Lyon, Commerce, Prévôts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mr Anisson continué Prevost des Marchands de la Ville de Lyon, [titre d'après la table]
On fait quelquefois de grandes fautes dans
le Mercure
, par le desir
de bien faire
,
veut-on
donner des Nouvelle^
trop fraiches, on est en
danger d'en donner de
douteuses, c'estcequ'on
afait lemois passé, pour,
ne s'être pas donne le
temps de verifier un
mémoire, qui portoit:
que M. Anisson,député
de la ville de Lionau
conseildu Commerce,
avoitété fait Prevost
des Marchands de ladite Ville, & cela ne s'est
pas trouvé vray. C'est
M. Ravat, qui, ayant été nommé pour les an- nées 1708. & 1709. &
continuépour 1710. 8C
1 1 1711. a
été continué une
xçconde fois pour 1712.
&C171}.
,', De Lion.
Le Prevost des Marchands de Lion préside
à !afJLÏrifdi&iÇ>n de la
consignation de Lion
Ja plus celebre de l'Europe pourles affaires du
Commerce, dont les Jugemens sont executez
dans toute l'étenduëdu
JVpyaume
,
&.- meme
dans les Pays étrangers,
8c il commande dans la
Ville enl'a'bf l'absence du
Gouverneur,!
, M,, Ravat. s'est donduit dans cette place
avectant de prudence
&desagesse,pendant
les quatreannéesdernieres ,qu'il a mérité
d'êtrecontinué
une
fecondefois,parune distinctionqui n'a - point
eûd'exemple depuis117
ans auc ansquelala Prevosté Prévoie des
Marchands a
été établie dans Lion.
Quoiqu'on n'ait point
dû prévoircette continuation, M. le Maréchal de Villeroy a
bien
connu qu'il rempliroit,
en la faisant, les voeux
de tous les ordres de la
ville de Lion, qui regarde comme une justice de faire joüir M.
Ravat de la tranquillité que nous esperons
par la Paix, puisqu'il a
1
essuyé
,,ffuye pendant quatre
années toutes fortes de
~raver[es, l'aproche des
ennemis, la famine,
& le dérangement du
Commerce, ayant remedié à tous ces maux ila satisfaction de tout
le monde,& retabli la
~seureté, l'abondance,
& la confiance dans les
affaires
le Mercure
, par le desir
de bien faire
,
veut-on
donner des Nouvelle^
trop fraiches, on est en
danger d'en donner de
douteuses, c'estcequ'on
afait lemois passé, pour,
ne s'être pas donne le
temps de verifier un
mémoire, qui portoit:
que M. Anisson,député
de la ville de Lionau
conseildu Commerce,
avoitété fait Prevost
des Marchands de ladite Ville, & cela ne s'est
pas trouvé vray. C'est
M. Ravat, qui, ayant été nommé pour les an- nées 1708. & 1709. &
continuépour 1710. 8C
1 1 1711. a
été continué une
xçconde fois pour 1712.
&C171}.
,', De Lion.
Le Prevost des Marchands de Lion préside
à !afJLÏrifdi&iÇ>n de la
consignation de Lion
Ja plus celebre de l'Europe pourles affaires du
Commerce, dont les Jugemens sont executez
dans toute l'étenduëdu
JVpyaume
,
&.- meme
dans les Pays étrangers,
8c il commande dans la
Ville enl'a'bf l'absence du
Gouverneur,!
, M,, Ravat. s'est donduit dans cette place
avectant de prudence
&desagesse,pendant
les quatreannéesdernieres ,qu'il a mérité
d'êtrecontinué
une
fecondefois,parune distinctionqui n'a - point
eûd'exemple depuis117
ans auc ansquelala Prevosté Prévoie des
Marchands a
été établie dans Lion.
Quoiqu'on n'ait point
dû prévoircette continuation, M. le Maréchal de Villeroy a
bien
connu qu'il rempliroit,
en la faisant, les voeux
de tous les ordres de la
ville de Lion, qui regarde comme une justice de faire joüir M.
Ravat de la tranquillité que nous esperons
par la Paix, puisqu'il a
1
essuyé
,,ffuye pendant quatre
années toutes fortes de
~raver[es, l'aproche des
ennemis, la famine,
& le dérangement du
Commerce, ayant remedié à tous ces maux ila satisfaction de tout
le monde,& retabli la
~seureté, l'abondance,
& la confiance dans les
affaires
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Résumé : Mr Anisson continué Prevost des Marchands de la Ville de Lyon, [titre d'après la table]
Le texte critique la publication hâtive de fausses nouvelles dans le Mercure, illustrant ce danger par un exemple récent. Le mois précédent, une information erronée avait été publiée selon laquelle M. Anisson avait été nommé Prévôt des Marchands de Lyon. En réalité, c'est M. Ravat qui occupait ce poste depuis 1708, ayant été réélu pour les années 1708 à 1711 et reconduit pour 1712 et 1713. Le Prévôt des Marchands de Lyon préside la juridiction de la consignation de Lyon, célèbre en Europe pour ses jugements exécutés dans tout le royaume et même à l'étranger. Il assure également la gouvernance de la ville en l'absence du gouverneur. M. Ravat a exercé cette fonction avec prudence et sagesse, méritant ainsi une reconduction exceptionnelle, la première depuis 117 ans. Le maréchal de Villeroy a reconnu que cette décision répondait aux attentes de tous les habitants de Lyon, qui apprécient la gestion de M. Ravat face aux difficultés telles que la guerre, la famine et les perturbations commerciales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2956
p. 242-256
LIVRE NOUVEAU.
Début :
Il paroît depuis peu dans Paris un Livre imprimé à Amsterdam, [...]
Mots clefs :
Livre, Idées, Platon, Esprit, Genre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LIVRE NOUVEAU.
LIVRE NOUVEAU.
L paroîtdepuis peu
dans Paris un Livre
imprime à Amsterdam,
qui a pour titre Nouveaux
dialogues des Dieux,ou ré,
-
jllxiansjûr Ils pasîons; avec
un discourssur la nature du
dialogue. À
Le dialogue, dit l'auteur
,
est le genre
d'écrire
le plus ancien. Il est à croi4
que lespremiers que la va
nité, ou l'oisivetéengage-
eut à travailler, choisirent
,ette maniere!Lès homnesayanttrouvéle moyen
le rendre leurs idées par
l'usage des mots, lierent
les conversations, & je
~le doute point qu'avec le
penchant qu'ils ont à
l'initation,ils n'ayent don-
~éà leurs écrits la forme
le conversation ou de diaogue, qui devoit vraifem-
~diablement se presenter à
eux, &c.
-
Après cette reflexion
censée,qui faitsentir qu'en
effet. la premiere maniere
de s'exprimer par écrit a
dû être une mitation naïve dela manierenaturelle
dont les hommes s'expriment entr'euxde vive voix,
il donneà Platon l'honneur d'avoir renouvellé de
son temps l'usage du dialogue.
Ensuiteil fait l'élogede
Platon, il nous peint avec
force les grandes qualitez,
& justifie avec adressedes
défautsqu'il n'estplus permis de blâmer dans un
homme qui s'est acquis le
surnom dedivin.
Il convient par exemple
que Platon ejiiresdtjjus,
il dit pour l'excuser que
Les anciens ne se viquoiet
point d'aller à la vérité'
parlechemin le plttKourt:
ilsst ménageoientleplaisir dela chercherlongtemps.
:.' Si l'auteur dit que
Platon cft obscur, que
ses idées ne sont point
nettes
,
il a
joûte que
toutes,les foisqu'il tmrle
de l'amoursonstile enfait
leloge, sonimagination échauffée par son
cœur en devient une fois
plus brillant:e; quand il
parle de Ubeauté, tvow
le croye.Ztiflmdthiranfsorts" qtteUtcause; ce ne
font quegrands mots qui,
parcequ'ils ontde confar,
peignent parfaitement le
desordredel'amour.
C'est ainsi que l'Autheur
,
en jugeant sainement & sans prévention, des deffauts de
Platon, évite de heurter de front la prévention de ceux qui croiroient blasphemer, en
convenant que Platon
manque quelquefois de
jupefJe. plit] a
du chimerique dansson
élevation d'esprit.
L'Autheur donne enfuite à Platon la plus
grande loüange qu'on
puisse donner à un Philosophe.
Il tft certain, dit-il,
que de tous les Payens
Cf Platon a eu laMorale
la plttf pure, & la plus
conforme aux intérêts de
ll4 societé.
L'Autheur établit ensuite, une maxime trés
veritable, & à laquelle
peu de gens font attention. L'cfprtt, 4 quis'exerce
sur un genre particulier,
a
bésoin pouryexceller,
de toutes les qua.l,tè.(" necessaires pour réussir dans
tous les genres en generaL
Je croirois qu'il en
est de même des beaux
arts J.
qu'unPeintre, par
exemple, ne peut être
excellent Peintre, qu'il
n'ait un genie propre à
laPoësie,&àla Musique; Lully n'étoit si
grandMusicien,que
parce qu'il eût pu erre
prand Poëte,& grand
Peintre, s'ileût cultivé
la poësie &: la peinture;
Racine eût été bon Peintre, M. le Brun eût été
bon Poëte, & ainsi des
autres, qui ont excellé,
& qui excellent encor
apresent dans ces trois
genres; c'est ce que je
tâcherai de prouver
dans une Dissertation
que j'espere donner
quelque jour au public.
L'auteurparle enfuite de Ciceron & de
Lucien qu'il joint à Platon, & les donne tous
trois pour les plus parfaits modeles du dialogue.
Avant que de parler
du dialogueilkèX*rdt
quelques,t&fljeftures sur
ce quI ouvrage. fan la beauté d'un à"uju
J'entrcprens,QQM\n\i.è~
t-il
,
de montrer quepour
plaire
,
il ne s'agit que
de flater l'esprit humain
,
accommoder sa partjje.
1
L'auteur fait pluficurs
reflexionstrésdelicates
sur la maniere de s'accommoder à ces deux
foibles,en donnantdans
les ouvrages d'esprit
assez à penetrer, à deviner
,
fic non pastrop:
parce que,dit-il, on
veut bien chercher,pourvuqu'on ne cherche pas
longtemps, & qu'onsoit
Jitr de trouver.
Aprés cettepetitedissertation ilvientaudialogue, ex; semble VOlt."
loir prouver que c'est
le genre d'écrire le plus
difficile:tousceux qui
y
réussissentenconviendront; ceuxqui travaillent dans un autre gen-
-
re s'y opposeront, & ils
pourroient bien avoir tort.
Le style oratoire le
style poëtique font pins
commodes:il ne s'agit
poury réujjirquc de donner à son imagination le
degré de chaleur qui fait
enfanter les idées vives
qui produit lesimages
fortes.
Dansle dialogue vous
êtes A fIjrce d'être .., naif, Of réduit au naturel; cvOUJ ne
sçauriezdonner à vos
idées que le feu qu'elles
ont> & elles ne doivent
point en emprunter de celui qui les expose.
Q^uand vom faitesun
Poëme, ou une Odevous
vous donnezpourinspiré,
vous aVtZ, une Muse
ou un Dieu,sur le compte
duquel vote pou vez mettre tous les écarts que
DQMS faites.
A pres plusieurs autres
reflexions sur le dialogue,l'auteur paroist
conclure & avec raison,
qu'entre les dialogues
le plus difficile est celui du theâtre
:
mais le
temps de rinlpreffiorl
me presse ,remettons au
mois prochain à parler
durestedulivre qui
merite plus de temps&
plus d'attention que je
11ay pû en donner à
la
premiere partie du Ji,
vre, qui ne m'est tombe
dans les mains que dans
le moment qu'il a
salu
finir le Mercure dece mois.
L paroîtdepuis peu
dans Paris un Livre
imprime à Amsterdam,
qui a pour titre Nouveaux
dialogues des Dieux,ou ré,
-
jllxiansjûr Ils pasîons; avec
un discourssur la nature du
dialogue. À
Le dialogue, dit l'auteur
,
est le genre
d'écrire
le plus ancien. Il est à croi4
que lespremiers que la va
nité, ou l'oisivetéengage-
eut à travailler, choisirent
,ette maniere!Lès homnesayanttrouvéle moyen
le rendre leurs idées par
l'usage des mots, lierent
les conversations, & je
~le doute point qu'avec le
penchant qu'ils ont à
l'initation,ils n'ayent don-
~éà leurs écrits la forme
le conversation ou de diaogue, qui devoit vraifem-
~diablement se presenter à
eux, &c.
-
Après cette reflexion
censée,qui faitsentir qu'en
effet. la premiere maniere
de s'exprimer par écrit a
dû être une mitation naïve dela manierenaturelle
dont les hommes s'expriment entr'euxde vive voix,
il donneà Platon l'honneur d'avoir renouvellé de
son temps l'usage du dialogue.
Ensuiteil fait l'élogede
Platon, il nous peint avec
force les grandes qualitez,
& justifie avec adressedes
défautsqu'il n'estplus permis de blâmer dans un
homme qui s'est acquis le
surnom dedivin.
Il convient par exemple
que Platon ejiiresdtjjus,
il dit pour l'excuser que
Les anciens ne se viquoiet
point d'aller à la vérité'
parlechemin le plttKourt:
ilsst ménageoientleplaisir dela chercherlongtemps.
:.' Si l'auteur dit que
Platon cft obscur, que
ses idées ne sont point
nettes
,
il a
joûte que
toutes,les foisqu'il tmrle
de l'amoursonstile enfait
leloge, sonimagination échauffée par son
cœur en devient une fois
plus brillant:e; quand il
parle de Ubeauté, tvow
le croye.Ztiflmdthiranfsorts" qtteUtcause; ce ne
font quegrands mots qui,
parcequ'ils ontde confar,
peignent parfaitement le
desordredel'amour.
C'est ainsi que l'Autheur
,
en jugeant sainement & sans prévention, des deffauts de
Platon, évite de heurter de front la prévention de ceux qui croiroient blasphemer, en
convenant que Platon
manque quelquefois de
jupefJe. plit] a
du chimerique dansson
élevation d'esprit.
L'Autheur donne enfuite à Platon la plus
grande loüange qu'on
puisse donner à un Philosophe.
Il tft certain, dit-il,
que de tous les Payens
Cf Platon a eu laMorale
la plttf pure, & la plus
conforme aux intérêts de
ll4 societé.
L'Autheur établit ensuite, une maxime trés
veritable, & à laquelle
peu de gens font attention. L'cfprtt, 4 quis'exerce
sur un genre particulier,
a
bésoin pouryexceller,
de toutes les qua.l,tè.(" necessaires pour réussir dans
tous les genres en generaL
Je croirois qu'il en
est de même des beaux
arts J.
qu'unPeintre, par
exemple, ne peut être
excellent Peintre, qu'il
n'ait un genie propre à
laPoësie,&àla Musique; Lully n'étoit si
grandMusicien,que
parce qu'il eût pu erre
prand Poëte,& grand
Peintre, s'ileût cultivé
la poësie &: la peinture;
Racine eût été bon Peintre, M. le Brun eût été
bon Poëte, & ainsi des
autres, qui ont excellé,
& qui excellent encor
apresent dans ces trois
genres; c'est ce que je
tâcherai de prouver
dans une Dissertation
que j'espere donner
quelque jour au public.
L'auteurparle enfuite de Ciceron & de
Lucien qu'il joint à Platon, & les donne tous
trois pour les plus parfaits modeles du dialogue.
Avant que de parler
du dialogueilkèX*rdt
quelques,t&fljeftures sur
ce quI ouvrage. fan la beauté d'un à"uju
J'entrcprens,QQM\n\i.è~
t-il
,
de montrer quepour
plaire
,
il ne s'agit que
de flater l'esprit humain
,
accommoder sa partjje.
1
L'auteur fait pluficurs
reflexionstrésdelicates
sur la maniere de s'accommoder à ces deux
foibles,en donnantdans
les ouvrages d'esprit
assez à penetrer, à deviner
,
fic non pastrop:
parce que,dit-il, on
veut bien chercher,pourvuqu'on ne cherche pas
longtemps, & qu'onsoit
Jitr de trouver.
Aprés cettepetitedissertation ilvientaudialogue, ex; semble VOlt."
loir prouver que c'est
le genre d'écrire le plus
difficile:tousceux qui
y
réussissentenconviendront; ceuxqui travaillent dans un autre gen-
-
re s'y opposeront, & ils
pourroient bien avoir tort.
Le style oratoire le
style poëtique font pins
commodes:il ne s'agit
poury réujjirquc de donner à son imagination le
degré de chaleur qui fait
enfanter les idées vives
qui produit lesimages
fortes.
Dansle dialogue vous
êtes A fIjrce d'être .., naif, Of réduit au naturel; cvOUJ ne
sçauriezdonner à vos
idées que le feu qu'elles
ont> & elles ne doivent
point en emprunter de celui qui les expose.
Q^uand vom faitesun
Poëme, ou une Odevous
vous donnezpourinspiré,
vous aVtZ, une Muse
ou un Dieu,sur le compte
duquel vote pou vez mettre tous les écarts que
DQMS faites.
A pres plusieurs autres
reflexions sur le dialogue,l'auteur paroist
conclure & avec raison,
qu'entre les dialogues
le plus difficile est celui du theâtre
:
mais le
temps de rinlpreffiorl
me presse ,remettons au
mois prochain à parler
durestedulivre qui
merite plus de temps&
plus d'attention que je
11ay pû en donner à
la
premiere partie du Ji,
vre, qui ne m'est tombe
dans les mains que dans
le moment qu'il a
salu
finir le Mercure dece mois.
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Résumé : LIVRE NOUVEAU.
Un nouveau livre intitulé 'Nouveaux dialogues des Dieux, ou les passions' a été publié à Amsterdam et est disponible à Paris. L'auteur y examine la nature du dialogue, qu'il considère comme le genre d'écriture le plus ancien, imitant les conversations orales pour exprimer des idées par écrit. Il attribue à Platon le mérite d'avoir renouvelé l'usage du dialogue, louant ses grandes qualités tout en excusant ses défauts, tels que l'obscurité et le style parfois confus. Ces défauts sont justifiés par le fait que Platon cherchait à prolonger le plaisir de la quête de la vérité plutôt que de la trouver rapidement. L'auteur affirme que Platon est le païen ayant la morale la plus pure et la plus conforme aux intérêts de la société. Le texte explore également l'idée que l'excellence dans un genre particulier nécessite des qualités nécessaires pour réussir dans tous les genres. L'auteur mentionne des figures comme Lully, Racine et Le Brun pour illustrer cette maxime. Il compare ensuite Cicéron et Lucien à Platon, les considérant comme les modèles parfaits du dialogue. L'auteur discute ensuite de la beauté d'un ouvrage, affirmant qu'il faut flatter l'esprit humain et accommoder sa partie. Il réfléchit sur la manière de rendre les œuvres d'esprit suffisamment pénétrantes sans être trop difficiles à comprendre. Il conclut que le dialogue est le genre d'écriture le plus difficile, en particulier celui du théâtre, mais manque de temps pour approfondir ce sujet dans cette première partie du livre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2957
p. 257-262
COMPLIMENT De la Sorbonne à Monsieur le premier President.
Début :
MONSEIGNEUR, Agréez, s'il vous plaît, que la Maison de Sorbonne [...]
Mots clefs :
Compliment, Sorbonne, Président
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : COMPLIMENT De la Sorbonne à Monsieur le premier President.
COMPLIMENT 1
De lA Sorbonne à Monsieur
le premierPresident.
MONSEIGNEUR,
Agréez,s'il vous plaît,
que la Maiion de Sorbonne vous témoigne la joye
particuliere qu'elle ressent
dans la joye publique; de
ce que le Roy vous a
choisi pour remplir la pre-
miere place du premier
Parlement de son Royaume.
C'est un effet du fage
discernement
,
de S. M.
d'avoir elevé à
ce rang une
personne de vôtre mérité;
en qui se trouvent si bien;
réunies les qualitéz qui
re,
conviennent.lelonl'Ecritu-1
àunMagistrat
*
que Dieu'
établit pour juger, le peu-1
ple; la droiture d'eiprit. ôcj
de cocur,y l'intelligence Se
l'amour des Loix; & une
fermeté à l'épreuve; pour
maintenir
,
la. milice &
I
vaincre tout ce qui lui fait
obstacle.
Je ne parleray point des
autres venus, MONSEIGNEUR, qui éclattent en
vous; de ces maniérés nobles genereuses,obligeantes mêlées de douceur &
de gravité,qui vous rendent agréable & redpectable aux Grands & aux petits,. & qui vous attirent
la bienveillance,la faveur
& l'amitié des Princes mêmes.
Je dirai feulement, qu'en
ce choix le Roy a
confi-
deré vos Services, &ceux
que vos illustres Ancêtres
ont rendus à
l'Etat dans les
Charges les plusimportances de l'Epee&dela
Robe ;
dans l'Armée, &
dans lesAmbassades, dans
la Guerre & dans la Paix.
On n'oubliera jamais,
dans le nombre deces
Grands hommes, le Comte. d'Avaux, PlenipotenÛûiV£,a'Munlter pour la
dontf la capacité,la
prudence, la Religion, ôc
l'affectionpour,les Lettres
<54 pour les.Sçavans ( !L}lÜ a
toûjours été propre a
la
maison de Mêmes ) orst
immortalisé la memoire.
Mais permettez
-
moy
,
MONSEIGNEUR
,
de faire
encoreici mention de
Guillaume de Mêmes; qui
du temps de S. Louis pos-
[èdà par lechoix hono.
rable de ce, Prince, lapremiére dignité Eclesiastique de la Maison Royale
perutoïC _.J --que. Il ce .même
Princehonioroit aussi de
sa confiance & deses bienjÊiics Robert, de Sorbonne nôtre fondateur.,
Nous osons esperer,
MONSEIGNEUR,que la
maisonde Sorbonne qui
doit sa naissance à S. Louis,
& qui révéré depuis si
long-temps les personnes
de vôtre nom, trouvera
de la prorcétion auprès de
vous; &elletâchera de la
merirer,parrattachement
pleinderelpedt qu'elle
aura toujours pour votre
personne , & par les vœux
qu'elle fera à Dieu pour
vous,MONSEIGEUR,
& pour vôtre conservation.
De lA Sorbonne à Monsieur
le premierPresident.
MONSEIGNEUR,
Agréez,s'il vous plaît,
que la Maiion de Sorbonne vous témoigne la joye
particuliere qu'elle ressent
dans la joye publique; de
ce que le Roy vous a
choisi pour remplir la pre-
miere place du premier
Parlement de son Royaume.
C'est un effet du fage
discernement
,
de S. M.
d'avoir elevé à
ce rang une
personne de vôtre mérité;
en qui se trouvent si bien;
réunies les qualitéz qui
re,
conviennent.lelonl'Ecritu-1
àunMagistrat
*
que Dieu'
établit pour juger, le peu-1
ple; la droiture d'eiprit. ôcj
de cocur,y l'intelligence Se
l'amour des Loix; & une
fermeté à l'épreuve; pour
maintenir
,
la. milice &
I
vaincre tout ce qui lui fait
obstacle.
Je ne parleray point des
autres venus, MONSEIGNEUR, qui éclattent en
vous; de ces maniérés nobles genereuses,obligeantes mêlées de douceur &
de gravité,qui vous rendent agréable & redpectable aux Grands & aux petits,. & qui vous attirent
la bienveillance,la faveur
& l'amitié des Princes mêmes.
Je dirai feulement, qu'en
ce choix le Roy a
confi-
deré vos Services, &ceux
que vos illustres Ancêtres
ont rendus à
l'Etat dans les
Charges les plusimportances de l'Epee&dela
Robe ;
dans l'Armée, &
dans lesAmbassades, dans
la Guerre & dans la Paix.
On n'oubliera jamais,
dans le nombre deces
Grands hommes, le Comte. d'Avaux, PlenipotenÛûiV£,a'Munlter pour la
dontf la capacité,la
prudence, la Religion, ôc
l'affectionpour,les Lettres
<54 pour les.Sçavans ( !L}lÜ a
toûjours été propre a
la
maison de Mêmes ) orst
immortalisé la memoire.
Mais permettez
-
moy
,
MONSEIGNEUR
,
de faire
encoreici mention de
Guillaume de Mêmes; qui
du temps de S. Louis pos-
[èdà par lechoix hono.
rable de ce, Prince, lapremiére dignité Eclesiastique de la Maison Royale
perutoïC _.J --que. Il ce .même
Princehonioroit aussi de
sa confiance & deses bienjÊiics Robert, de Sorbonne nôtre fondateur.,
Nous osons esperer,
MONSEIGNEUR,que la
maisonde Sorbonne qui
doit sa naissance à S. Louis,
& qui révéré depuis si
long-temps les personnes
de vôtre nom, trouvera
de la prorcétion auprès de
vous; &elletâchera de la
merirer,parrattachement
pleinderelpedt qu'elle
aura toujours pour votre
personne , & par les vœux
qu'elle fera à Dieu pour
vous,MONSEIGEUR,
& pour vôtre conservation.
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Résumé : COMPLIMENT De la Sorbonne à Monsieur le premier President.
La Maison de Sorbonne adresse ses félicitations au nouveau premier président du Parlement, nommé par le roi. La Sorbonne souligne le discernement royal dans ce choix et loue les qualités du président, notamment sa droiture, son intelligence, son amour des lois et sa fermeté. Ses manières nobles, généreuses et obligeantes lui valent le respect et l'amitié de tous. Le roi a également pris en compte les services rendus par le président et ses ancêtres illustres, qui ont occupé des charges importantes dans l'armée, les ambassades, et lors des guerres et des paix. Parmi ces ancêtres, le Comte d'Avaux et Guillaume de Mêmes sont particulièrement mentionnés. La Sorbonne espère bénéficier de la protection du nouveau président et lui exprime ses vœux de conservation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2958
p. 263
REPONSE A LA QUESTION Qu'est-ce que le coeur a de commun avec l'esprit ?
Début :
Quoiqu'ils soient souvent en querelle, [...]
Mots clefs :
Coeur, Esprit
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texteReconnaissance textuelle : REPONSE A LA QUESTION Qu'est-ce que le coeur a de commun avec l'esprit ?
On A
reçu ces trou Articles
trop tard pour les placer dans
l'ordre le plus convenable.
REPONSE A LA QUESTION
Quest-ce que le cœur a
de COTTUmun avec l'esprit?
QUoiqu'ils soient souvent en querelle,.
Ma femme contre moy les
sçait bien accorder:
Ce qu'ils ont de commun
enelle,
C'elï qu'ils me font bien
enrager.
reçu ces trou Articles
trop tard pour les placer dans
l'ordre le plus convenable.
REPONSE A LA QUESTION
Quest-ce que le cœur a
de COTTUmun avec l'esprit?
QUoiqu'ils soient souvent en querelle,.
Ma femme contre moy les
sçait bien accorder:
Ce qu'ils ont de commun
enelle,
C'elï qu'ils me font bien
enrager.
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2959
p. 263-264
RECEPTION.
Début :
Monsieur Amelot de Gournay, Maître des Requêtes, a été reçû [...]
Mots clefs :
Réception, Président, Amelot
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RECEPTION.
RECEPTION. Monsieur Amelot de
Gournay, Maître des Requêtes, aété reçuPresident à Mortier au Parlement le 18. Janvier, à la
place de feu Monsieur le
PresidentMolé deChamplastreux.
Gournay, Maître des Requêtes, aété reçuPresident à Mortier au Parlement le 18. Janvier, à la
place de feu Monsieur le
PresidentMolé deChamplastreux.
Fermer
2960
p. 264
MORT.
Début :
Madame Ravot, veuve de Monsieur Ravot, Conseiller d'Etat, tante de [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT.
Madame Ravot, veuve
de MonsieurRavot, Gonseiller d'Etat, tante de M.
Ravotd'Ombrevalle,Avocat General de la Cour des
Aydes de Paris, est décédée le 14. Janvier 1712. à
six heures du matin, âgée
de quatre-vingt onze ans.
Madame Ravot, veuve
de MonsieurRavot, Gonseiller d'Etat, tante de M.
Ravotd'Ombrevalle,Avocat General de la Cour des
Aydes de Paris, est décédée le 14. Janvier 1712. à
six heures du matin, âgée
de quatre-vingt onze ans.
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2961
p. 265-278
BENEFICES.
Début :
Le Roy a nommé à l'Evesché de Châlons sur Saone [...]
Mots clefs :
Évêque, Ordre, Diocèses, Chalon-sur-Saône
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES.
BENEFICES.
Le Royanomme à l'Evesché de Châlons furSaonc
Messire François Madot,
Evesque de Bellay.
L'Eglise Epifcopalc de
Châlons n'a que sa feule
antiquité de remarquable,
& rien de beau que ses deux
clochers au dessus du Portail,ses Cloîtres,& quelques
tombeaux des anciens Comtes de Châlons. Cette Eglise
autre fois de Sainr Estienne,
& aujourd'huy de Saint Vin-
cent, a
son Chapitre compote de vingt-cinq Chanoines parmy lesquels il y a
sept dignicez;le Doyen, le
Chancre, le Tresorier, &
quatre Archidiacres. Le
Dioceserenferme deux cens
quatre Paroisses partagées
en cinq Archiprestrez qui
font ceux de Montigny
, Migny, Bresle, Tornus
-, Ouches, avec six Abbayes.
L'Evesché en suffragantde
Lyon: Saint Marcel qui vinc
prêcher la Foy à Châlons,
l'an 179. accompagné de
Saint Valerin ou Valaien
„
fous l' Empereur Antonius
Verus,& qui y
souffrit le
Martyre par la Sentence de
Pritcus, Chef de la Justice
pour les Romains, en est
reconnu l'A pôtre. StSylveste sur fait: Evesque de
Châlons aprés le Bienheureux Jean vers l'an 45)o.
& ilmourut l'an 531. ou
553. S. Agricole, dit S-iint
Aregle Evesque du lieu,
mourutTan580. ilavoit
succedé à S. Sylvester. Saint
Grat futEvesquede Chalons
en 640. aptes Gelion successeur de S. Lou p.
Il y a
cû un Concile à
Chalons sur Saone; la dixhuitiémeannée de Gontran,
c'est- dire. en 5;'9. c'està où Sa
-
dire en 575?. ou Salonius Evesque d'Ambrun
& Sagittaire Evesque de
Cap, furent deposez. On
en peut voir les particularirez dans l'histoire Ecclesiastique de Monsieur Fleury
Tome 7. page 6oS/ri'
Sa Majestéadonné l'Abbaye de Maizieres,Ordre de
Cisteaux, Diocese de Chalons,à Mr l'Abbé dEgvilly.
Elle vacquoit par la more
deMsfiire Henry Felixde
..-.,. ,¿.
-
Tassy
,
dernier Evesque de
Chalons.
Celle de la Pièce, , Ordre de
Ç,Iflcaux,Diocese de Troyes
à Don Fitz Herbert.
Celle de Pralons, à Me
de Bussy Rabutin. Cette Abbaye de Eilles est de l'Ordre
de Saint Benoist, & dans 1g
Diocese de Langres.
Celle deNôtre-Dame des
Anges, aussi de Fllles, à
Me Carbonel de Canisi.
Elle est de l'Ordre de Saine
Benoist & du Diocese de
Coutances.
Celle d'Aumale
,
dite
aussi Saint Martind'Acy,
Ordre de Saine Benolit,
Diocese de Coutances, à
Mr l'Abbé Colbert, Chanoine & Grand Vicaire de
Tournay.
.,'
-
La VilledAumale: est
dans le païs de Caux, en
Normandie. Elle est fiiuéc
sur le penchant d'une colline
bornée d'unePrairie quiarrose la Bresle, & éloignée
dequatorzé leuës de Roüen,
de cinq de Neuchatel & de
Blangy,& de huit d'Amiens.
Il y a une Paroisse qui porte
letitre de Saint Pierre, &
une autre sous celuy de
Sainte Marguerite hors la
Ville, prés de l'Abbayede
saint Martin de l'Ordre de
lîaint Benoist. Les batimens
de cette Abbaye qui n'étoit
autrefois qu'un Prieuré conventuel dependant de saint
Lucien de Beauvais
,
étant,
tombez en ruine, & n'y
ayant plus qu'un Religieux,
Mr l'Abbé de l'Epinne,
Conseiller, Clerc au Parlement de Roüen, ancien
Chanoine de la Cathedrale,
homme d'esprit & de merire & qui mourut au mois
de Decembre 1711,y introduit la reforme des
Benedictins de la Congregation de saint Maur au commencement de l'année1704
Aumale où l'on trouve encore un Convent de Pcnitens & un de Dominicaines,
a Baillage,Vicomté, Maîtrise des Eaux & Forests,
Lieutenant de Police,
Maire, quatre Echevins &
autres Officiers de Ville.Son
commerce principal consiste
en Serges appellées Serges
d' Aumale, & qui font fore
recherchées. Cette Ville
etoic anciennement assez
bien fortisiée; mais on n'entretient plus ny les murailles
ny les fossez Elle a eu des
Comtes particuliers. Eudes
II. fils d'Henry dit,Etienne.,
Comte de Troyes & de
Meaux, épousa une sœur
uterine de Guillaume le Bâtard Duc. de Normandie,
& Roy d'Anglettrre, qui le
fie Comte d'Aumale. Ce
Comté entra depuis dans la
Maison de Ponthieu,& ensuite dans celle de Lorraine,
par le mariage de Marie
d'Harcourt, fille de Jean
VIII. Comte d'Aumale,
avec Antoine de Lorraine.
L'un de ces Comtes ayant
fondé l'Abbaye d'Aumale,
la Comtesse Ais ou Adclis
y
fit venir des Religieux de
faine Lucien de Beauvais,
& le Comte Etienne son
fils confirma l'an I I ij. tout
ce qui avoir été fait touchant la fondation de cette
Abbaye. La Ville d'Aumale
fut erigée en Duché l'an
1547.par leRoy Henry II.
en faveur de François de
Lorraine, fils ainé de Claude
de Lorraine Duc de Guise,
qui ceda ce Duché d'Aumale à Claude son frere
:
Ce dernier entrautres en-,
sans eut Claude de Lorraine
pere deCharles Duc d',Au..
ipalc*; -• •-
Sa-Maielle a
aussi donné
la Coadjutorerie de rAb..
baye de filles deVigniogou
Ordre de Cisteaux,1 Diocese
de Montpellier
,
à Me de
Bernis.
.Le Prieuré de Nôtre D,nne
QU Puy Chevrier, dit d'Entresin,vacquant par la more deMrl'AbbéPetitdeVilleneuve, ConseillerauParle-
mène, à Monsieur l'Abbé
Normande Docteur en
Theologie. Ce Prieuré est
du Diocese de Poitiers, 6c
de l'Ordre de Grammon.
Saint Estienne de Muret,
Comte de Thier, commença la fondation & la
reforme de cet Ordre dans
son propre païs : mais pour
se derober davantage au
monde, il alla choisir dans
le Diocese de Limoges, un
desert presque inaccessible,
entre Monime & Razés;
où il fit l'établissement qui
dure encore. Les Rois d'An-
gleterre, pour lors Maistres
de l'Aquitaine & du Limouzin
,
contribuerent à
cet établisement, & les
Seigneurs de Monime n'y
contribuerent pas moins,
& de pereen fils ils ont
continué dans tous les tems
de faire de grands dons à
cette Abbaye:leurs tombeaux y
sont aussi
; cette
Maisonest éteinte
,
leur
nom de famille étoit Razés.
Le 17. du mois paflTé
,
Monseigneur l'Evesque de
Grafie donna les premices
de son Episcopat à l'Eglise
Paroissiale de S. Jean l'Evangeliste du Cardinalle Moine
il ychanta le matin la gran de
Messe polit]ifcalcnient., & le :
foir il prêcha dans la mesme
Eglise d'une maniere fore
pathetique ,Mr Leulier
GrandMaistre du College
& Curé, n'oublia rien pour
rendre la ceremonie celebre.
Le Royanomme à l'Evesché de Châlons furSaonc
Messire François Madot,
Evesque de Bellay.
L'Eglise Epifcopalc de
Châlons n'a que sa feule
antiquité de remarquable,
& rien de beau que ses deux
clochers au dessus du Portail,ses Cloîtres,& quelques
tombeaux des anciens Comtes de Châlons. Cette Eglise
autre fois de Sainr Estienne,
& aujourd'huy de Saint Vin-
cent, a
son Chapitre compote de vingt-cinq Chanoines parmy lesquels il y a
sept dignicez;le Doyen, le
Chancre, le Tresorier, &
quatre Archidiacres. Le
Dioceserenferme deux cens
quatre Paroisses partagées
en cinq Archiprestrez qui
font ceux de Montigny
, Migny, Bresle, Tornus
-, Ouches, avec six Abbayes.
L'Evesché en suffragantde
Lyon: Saint Marcel qui vinc
prêcher la Foy à Châlons,
l'an 179. accompagné de
Saint Valerin ou Valaien
„
fous l' Empereur Antonius
Verus,& qui y
souffrit le
Martyre par la Sentence de
Pritcus, Chef de la Justice
pour les Romains, en est
reconnu l'A pôtre. StSylveste sur fait: Evesque de
Châlons aprés le Bienheureux Jean vers l'an 45)o.
& ilmourut l'an 531. ou
553. S. Agricole, dit S-iint
Aregle Evesque du lieu,
mourutTan580. ilavoit
succedé à S. Sylvester. Saint
Grat futEvesquede Chalons
en 640. aptes Gelion successeur de S. Lou p.
Il y a
cû un Concile à
Chalons sur Saone; la dixhuitiémeannée de Gontran,
c'est- dire. en 5;'9. c'està où Sa
-
dire en 575?. ou Salonius Evesque d'Ambrun
& Sagittaire Evesque de
Cap, furent deposez. On
en peut voir les particularirez dans l'histoire Ecclesiastique de Monsieur Fleury
Tome 7. page 6oS/ri'
Sa Majestéadonné l'Abbaye de Maizieres,Ordre de
Cisteaux, Diocese de Chalons,à Mr l'Abbé dEgvilly.
Elle vacquoit par la more
deMsfiire Henry Felixde
..-.,. ,¿.
-
Tassy
,
dernier Evesque de
Chalons.
Celle de la Pièce, , Ordre de
Ç,Iflcaux,Diocese de Troyes
à Don Fitz Herbert.
Celle de Pralons, à Me
de Bussy Rabutin. Cette Abbaye de Eilles est de l'Ordre
de Saint Benoist, & dans 1g
Diocese de Langres.
Celle deNôtre-Dame des
Anges, aussi de Fllles, à
Me Carbonel de Canisi.
Elle est de l'Ordre de Saine
Benoist & du Diocese de
Coutances.
Celle d'Aumale
,
dite
aussi Saint Martind'Acy,
Ordre de Saine Benolit,
Diocese de Coutances, à
Mr l'Abbé Colbert, Chanoine & Grand Vicaire de
Tournay.
.,'
-
La VilledAumale: est
dans le païs de Caux, en
Normandie. Elle est fiiuéc
sur le penchant d'une colline
bornée d'unePrairie quiarrose la Bresle, & éloignée
dequatorzé leuës de Roüen,
de cinq de Neuchatel & de
Blangy,& de huit d'Amiens.
Il y a une Paroisse qui porte
letitre de Saint Pierre, &
une autre sous celuy de
Sainte Marguerite hors la
Ville, prés de l'Abbayede
saint Martin de l'Ordre de
lîaint Benoist. Les batimens
de cette Abbaye qui n'étoit
autrefois qu'un Prieuré conventuel dependant de saint
Lucien de Beauvais
,
étant,
tombez en ruine, & n'y
ayant plus qu'un Religieux,
Mr l'Abbé de l'Epinne,
Conseiller, Clerc au Parlement de Roüen, ancien
Chanoine de la Cathedrale,
homme d'esprit & de merire & qui mourut au mois
de Decembre 1711,y introduit la reforme des
Benedictins de la Congregation de saint Maur au commencement de l'année1704
Aumale où l'on trouve encore un Convent de Pcnitens & un de Dominicaines,
a Baillage,Vicomté, Maîtrise des Eaux & Forests,
Lieutenant de Police,
Maire, quatre Echevins &
autres Officiers de Ville.Son
commerce principal consiste
en Serges appellées Serges
d' Aumale, & qui font fore
recherchées. Cette Ville
etoic anciennement assez
bien fortisiée; mais on n'entretient plus ny les murailles
ny les fossez Elle a eu des
Comtes particuliers. Eudes
II. fils d'Henry dit,Etienne.,
Comte de Troyes & de
Meaux, épousa une sœur
uterine de Guillaume le Bâtard Duc. de Normandie,
& Roy d'Anglettrre, qui le
fie Comte d'Aumale. Ce
Comté entra depuis dans la
Maison de Ponthieu,& ensuite dans celle de Lorraine,
par le mariage de Marie
d'Harcourt, fille de Jean
VIII. Comte d'Aumale,
avec Antoine de Lorraine.
L'un de ces Comtes ayant
fondé l'Abbaye d'Aumale,
la Comtesse Ais ou Adclis
y
fit venir des Religieux de
faine Lucien de Beauvais,
& le Comte Etienne son
fils confirma l'an I I ij. tout
ce qui avoir été fait touchant la fondation de cette
Abbaye. La Ville d'Aumale
fut erigée en Duché l'an
1547.par leRoy Henry II.
en faveur de François de
Lorraine, fils ainé de Claude
de Lorraine Duc de Guise,
qui ceda ce Duché d'Aumale à Claude son frere
:
Ce dernier entrautres en-,
sans eut Claude de Lorraine
pere deCharles Duc d',Au..
ipalc*; -• •-
Sa-Maielle a
aussi donné
la Coadjutorerie de rAb..
baye de filles deVigniogou
Ordre de Cisteaux,1 Diocese
de Montpellier
,
à Me de
Bernis.
.Le Prieuré de Nôtre D,nne
QU Puy Chevrier, dit d'Entresin,vacquant par la more deMrl'AbbéPetitdeVilleneuve, ConseillerauParle-
mène, à Monsieur l'Abbé
Normande Docteur en
Theologie. Ce Prieuré est
du Diocese de Poitiers, 6c
de l'Ordre de Grammon.
Saint Estienne de Muret,
Comte de Thier, commença la fondation & la
reforme de cet Ordre dans
son propre païs : mais pour
se derober davantage au
monde, il alla choisir dans
le Diocese de Limoges, un
desert presque inaccessible,
entre Monime & Razés;
où il fit l'établissement qui
dure encore. Les Rois d'An-
gleterre, pour lors Maistres
de l'Aquitaine & du Limouzin
,
contribuerent à
cet établisement, & les
Seigneurs de Monime n'y
contribuerent pas moins,
& de pereen fils ils ont
continué dans tous les tems
de faire de grands dons à
cette Abbaye:leurs tombeaux y
sont aussi
; cette
Maisonest éteinte
,
leur
nom de famille étoit Razés.
Le 17. du mois paflTé
,
Monseigneur l'Evesque de
Grafie donna les premices
de son Episcopat à l'Eglise
Paroissiale de S. Jean l'Evangeliste du Cardinalle Moine
il ychanta le matin la gran de
Messe polit]ifcalcnient., & le :
foir il prêcha dans la mesme
Eglise d'une maniere fore
pathetique ,Mr Leulier
GrandMaistre du College
& Curé, n'oublia rien pour
rendre la ceremonie celebre.
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Résumé : BENEFICES.
Le texte traite de l'Evêché de Châlons-sur-Saône et de diverses abbayes et prieurés. L'église épiscopale de Châlons-sur-Saône, dédiée à Saint Vincent, est notable pour son antiquité et ses deux clochers au-dessus du portail, ses cloîtres et les tombeaux des anciens comtes de Châlons. Elle possède un chapitre composé de vingt-cinq chanoines, incluant sept dignités : le Doyen, le Chancelier, le Trésorier et quatre Archidiacres. Le diocèse comprend deux cent quatre paroisses réparties en cinq archiprêtrés et six abbayes. L'Evêché est suffragant de Lyon et reconnaît Saint Marcel comme apôtre, qui a prêché la foi à Châlons en 179 avec Saint Valérien sous l'empereur Antonius Verus. Plusieurs évêques notables sont mentionnés, tels que Saint Sylvestre, Saint Agricole et Saint Grat. Un concile s'est tenu à Châlons-sur-Saône en 575, où Salonius et Sagittaire furent déposés. Le roi a attribué diverses abbayes à des personnalités, comme l'abbaye de Maizières à l'Abbé d'Egvilly et l'abbaye de Pralons à M. de Bussy Rabutin. Le texte décrit également la ville d'Aumale en Normandie, avec ses paroisses, ses bâtiments religieux et son histoire, notamment son érection en duché en 1547 par le roi Henri II en faveur de François de Lorraine. Des donations royales sont mentionnées, comme la coadjutorerie de l'abbaye de Vigniogoul et le prieuré de Notre-Dame du Puy Chevrier. Enfin, il est noté que Monseigneur l'Évêque de Grafie a célébré les prémices de son épiscopat à l'église paroissiale de Saint Jean l'Évangéliste.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2962
p. 278-289
ARTICLE des Questions. REPONSE à la Question.
Début :
Qu'est-ce que le coeur a de commun avec l'esprit. [...]
Mots clefs :
Coeur, Esprit, Amour
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texteReconnaissance textuelle : ARTICLE des Questions. REPONSE à la Question.
ARTICLE
-w
des Quejhons.
REPONSE".
çjlh à la Qucflion.
Quest-ce que le cœur a
decommun avec l'esprin
UAnonïrm Laconique.
Le cœur fent,&c 1eC
prit pense.
REPONSE.
Je sens bien que le
cœur sent, & je connois
que l'esprit pense, tout
le monde conviendra de
cette distinction, cependant les esprits font à
present si souples & si
deliez, quil est aisé de
s'y méprendre ;
à la vé- ritélecœurfait rarement
le personnage de l'esprit,
mais l'esprit,est souvent
-
le Singe du cœur.
Dans l'art decoquetter,
Cidaliseest maitresse.
Et son nouvel Amant
l'autre jour s'y méprit,
Elle a tant de delicatesse
Et de rasinement d'esprit,
Que c'est presque de la
tsndresse.
REPONSE
Parl'Anonimc jeune &
tendre.
Il me semblequ'en amour
le cœur & l'esprit ont tant
de rapport ensemble qu'on
pourroit les confondre si
l'on aimoit toujours; les
sentimens du cœur déterminent le caractere de l'Esprit;
est-on touché de quelque
objet, lesimpressions qu'il
fait sur le cœur passentjusqu'al'esprit
,
le premier
ressent, l'esprit comme in-
, terprète explique jles
mouvemens
,
du coeur
& ces mouvemens sont
toujours le principe des
penfées de l'autre; en un
mot, quand on aime, Tefprit est du party du cœur,
il en prend les interests il
cntre dans tous ses motifs
il serejoüir, il genijr avec
luy, il en fait le portrait, ill'estluymesme:c'est dans
le cœur qu'il puise ses sailliesJ il y trouve la^naïveté,
l'emportement de ses exprenions,& semblable aun
écho, l'esprit repete les
transports du cœur à proportion de sa capacité; mais
pour marquer encore mieux
le rapport qu'ils ont ensemble, examinons un
homme véritablement amoureux;est-il jaloux, le
cœur souffre, il entraine
l'esprit dans son desordre.,
& ce dernier s'épuise par
contrecoup en de tristes réflexions qui ne finiront
qu'avec la jalousiedenôtre
amant malheureux; s'il est
Poëte
,
que de Vers lamaladie du cœur va. t'elle exi-
ger de l'esprit, le cœur outré veut exhaler sa sureur,
déja l'esprit est entré de
moitié dans sa rage, il la
fert, il la peint, & devient
furieux luy-mesme en l'exprimant.
- Mais si de nôtre amant la
maitresse eil: absente,
Le chagrin à l'instant, vient
s'emparer du coeur
Il soupire, & sa voix touchante
En pénétrantl'esprit, y
porte la langueur.
Il se fait alors entre le
cœur & l'esprit, une union
sinaturelle & qui fait passer
si rapidement les mouvemens de l'un à l'autre, que
le commerce qu'ils ont ensemble les confond, & dérobe à qui voudroit les distinguer la différencequ'ils
ont entre eux.
Et si dans le moment de
la cruelle absence
Le cœur a
l'objet de ses feux
Veut marquer son impa- ticnce.
Il veut, & c'est assez, l'esprit
d'intelligence
Averti dés l'instant de Cc.
foins amoureux,
4
Les partage, les peine, négligétout pour eux.
Si la maitresse à son tour
témoigne a
nôtre amant
qu'il est aimé.
Le cœur auparavant à la
tristesseen proye,
Sent disparoître son chagrin
Et l'esprit à son tour,à
l'acpcâ de la joye ;
Du cœur content fuit le
dertin.
Que l'accord de l'esprit
èc du cœur, est charmant
alors, mais qu'il est rare que
l'amour les unisse avec tant
d'agrément, les delicesd'un
retour sincere est un bon-
,
heur inconnu pour les No-7
bles malheureux qui livrent
leur cœur sans reserve, la
tendresse est une vertu que
le tems ou
l'inconstance
a
tari dans les femmes, la vanité d'estre aimées est aujourd'huy le guide de leur
cœur,& si l'amour trouve
às'y placerquelquefois, c'est
un moment de caprice qui
-~
l'introduit, il ne (ubfifte,
&ne finit que par le caprice.
Si d'un amour parfait le,
sexe étoit.cipable^
Nostre fort seroit trop
heureux,
Ce qu'on y trouveroit d'aimable
Suffiroit pour combler
nos vœux,
Malgré la trisse expérience
Des maux qu'il fait aux cendres cœurs,
Du plaisir l'aveugle esperance
Bannie la crainte des malheurs
Le caprice, la fourberie
Suivis de la coquetterie,
Sont les écueils certains où
l'on va se brifer
;
Mais un appas flatteur dérobe le naufrage,
Le
Le dévot se lalÍfe abuier,
Le Philosophe est sans courage>
Le foible aprés leur chute
a
de quoy s'excuser,
La sagesseestenfin d'un si
penible usage,
Quequelque sont le danger.
On trouve moins d'avantage
A le suit qu'à s'engager,
Le fuir! helas le peut-on
faire,
*1 L'amour,quand il surprend
est un mal necessaire,
Et lors que deux beaux yeux
ont sçeu nous cnflamer,
Adieu lecœur. il faut aimer.
-w
des Quejhons.
REPONSE".
çjlh à la Qucflion.
Quest-ce que le cœur a
decommun avec l'esprin
UAnonïrm Laconique.
Le cœur fent,&c 1eC
prit pense.
REPONSE.
Je sens bien que le
cœur sent, & je connois
que l'esprit pense, tout
le monde conviendra de
cette distinction, cependant les esprits font à
present si souples & si
deliez, quil est aisé de
s'y méprendre ;
à la vé- ritélecœurfait rarement
le personnage de l'esprit,
mais l'esprit,est souvent
-
le Singe du cœur.
Dans l'art decoquetter,
Cidaliseest maitresse.
Et son nouvel Amant
l'autre jour s'y méprit,
Elle a tant de delicatesse
Et de rasinement d'esprit,
Que c'est presque de la
tsndresse.
REPONSE
Parl'Anonimc jeune &
tendre.
Il me semblequ'en amour
le cœur & l'esprit ont tant
de rapport ensemble qu'on
pourroit les confondre si
l'on aimoit toujours; les
sentimens du cœur déterminent le caractere de l'Esprit;
est-on touché de quelque
objet, lesimpressions qu'il
fait sur le cœur passentjusqu'al'esprit
,
le premier
ressent, l'esprit comme in-
, terprète explique jles
mouvemens
,
du coeur
& ces mouvemens sont
toujours le principe des
penfées de l'autre; en un
mot, quand on aime, Tefprit est du party du cœur,
il en prend les interests il
cntre dans tous ses motifs
il serejoüir, il genijr avec
luy, il en fait le portrait, ill'estluymesme:c'est dans
le cœur qu'il puise ses sailliesJ il y trouve la^naïveté,
l'emportement de ses exprenions,& semblable aun
écho, l'esprit repete les
transports du cœur à proportion de sa capacité; mais
pour marquer encore mieux
le rapport qu'ils ont ensemble, examinons un
homme véritablement amoureux;est-il jaloux, le
cœur souffre, il entraine
l'esprit dans son desordre.,
& ce dernier s'épuise par
contrecoup en de tristes réflexions qui ne finiront
qu'avec la jalousiedenôtre
amant malheureux; s'il est
Poëte
,
que de Vers lamaladie du cœur va. t'elle exi-
ger de l'esprit, le cœur outré veut exhaler sa sureur,
déja l'esprit est entré de
moitié dans sa rage, il la
fert, il la peint, & devient
furieux luy-mesme en l'exprimant.
- Mais si de nôtre amant la
maitresse eil: absente,
Le chagrin à l'instant, vient
s'emparer du coeur
Il soupire, & sa voix touchante
En pénétrantl'esprit, y
porte la langueur.
Il se fait alors entre le
cœur & l'esprit, une union
sinaturelle & qui fait passer
si rapidement les mouvemens de l'un à l'autre, que
le commerce qu'ils ont ensemble les confond, & dérobe à qui voudroit les distinguer la différencequ'ils
ont entre eux.
Et si dans le moment de
la cruelle absence
Le cœur a
l'objet de ses feux
Veut marquer son impa- ticnce.
Il veut, & c'est assez, l'esprit
d'intelligence
Averti dés l'instant de Cc.
foins amoureux,
4
Les partage, les peine, négligétout pour eux.
Si la maitresse à son tour
témoigne a
nôtre amant
qu'il est aimé.
Le cœur auparavant à la
tristesseen proye,
Sent disparoître son chagrin
Et l'esprit à son tour,à
l'acpcâ de la joye ;
Du cœur content fuit le
dertin.
Que l'accord de l'esprit
èc du cœur, est charmant
alors, mais qu'il est rare que
l'amour les unisse avec tant
d'agrément, les delicesd'un
retour sincere est un bon-
,
heur inconnu pour les No-7
bles malheureux qui livrent
leur cœur sans reserve, la
tendresse est une vertu que
le tems ou
l'inconstance
a
tari dans les femmes, la vanité d'estre aimées est aujourd'huy le guide de leur
cœur,& si l'amour trouve
às'y placerquelquefois, c'est
un moment de caprice qui
-~
l'introduit, il ne (ubfifte,
&ne finit que par le caprice.
Si d'un amour parfait le,
sexe étoit.cipable^
Nostre fort seroit trop
heureux,
Ce qu'on y trouveroit d'aimable
Suffiroit pour combler
nos vœux,
Malgré la trisse expérience
Des maux qu'il fait aux cendres cœurs,
Du plaisir l'aveugle esperance
Bannie la crainte des malheurs
Le caprice, la fourberie
Suivis de la coquetterie,
Sont les écueils certains où
l'on va se brifer
;
Mais un appas flatteur dérobe le naufrage,
Le
Le dévot se lalÍfe abuier,
Le Philosophe est sans courage>
Le foible aprés leur chute
a
de quoy s'excuser,
La sagesseestenfin d'un si
penible usage,
Quequelque sont le danger.
On trouve moins d'avantage
A le suit qu'à s'engager,
Le fuir! helas le peut-on
faire,
*1 L'amour,quand il surprend
est un mal necessaire,
Et lors que deux beaux yeux
ont sçeu nous cnflamer,
Adieu lecœur. il faut aimer.
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Résumé : ARTICLE des Questions. REPONSE à la Question.
Le texte examine la relation entre le cœur et l'esprit, en se concentrant particulièrement sur le contexte de l'amour. Il commence par établir une distinction fondamentale : le cœur ressent tandis que l'esprit pense. Cependant, ces deux entités peuvent souvent se confondre, surtout dans les affaires de cœur. L'esprit peut imiter les réactions du cœur, et les sentiments du cœur influencent fréquemment le comportement de l'esprit. Lorsque l'on aime, l'esprit soutient le cœur, partageant ses joies et ses peines. Par exemple, en cas de jalousie ou de chagrin, l'esprit reflète les émotions du cœur. L'accord entre le cœur et l'esprit est décrit comme charmant mais rare, souvent perturbé par l'inconstance et la vanité. Le texte conclut en soulignant que, malgré les dangers inhérents à l'amour, celui-ci est inévitable et nécessaire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2963
p. 290-313
SUITE des Nouvelles.
Début :
De Vienne le 30. Decembre. L'Archiduc a fait écrire au Prince [...]
Mots clefs :
Troupes, Comte, Nouvelles, Camp, Sièges, Roi, Vienne, Hambourg, Madrid, Saragosse, Utrecht, Montpellier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles.
SUITE
des Nouvelles.
De Vienne le 30. Decembre.
L'Archiduc a
fait écrire
au Prince Esterhafi Viceroy
de Hongrie, de faire faire X
Presbourg tous les préparatifs necessaires, parce qu'il
esperoity arriver le 2. Janvier pour y
recevoirla Couronne de ce Royaume. Il
arriva hier un Courrier de
ce Prince, dépêché de Francfort, qui a
rapportéqu'il y
avoit esté couronné le 2.2..
& qu'il en devoit partir insessamment. Quelques Lettres particulières portent
qu'après son Couronnement il avoit refusé de signer la Capitulation perpstuelle. Celles. d'Hongrie
marquent que plusieurs
Troupes de Mécontens recommençoient à faire des
courses, de maniéré qu'il
n'y a aucune seureté dans
les chemins, & qu'il y a à
apprehender qu'il ne se forme dans ce Royaume une
nouvelle Confédération;
mais on espere que par une
Diette que l'Archiduc fera
assembler à Presbourg dés
qu'ily aura estécouronné,
la tranquilitéde ce Royaume fera entierement rétablie.
De Hambourg le 8
Janvier.
Les dernieres Lettres qu'on
a
reçeues de Staden, portent.
que le Roy de-Danneinarc
& le Roy Auguste desesperant de pouvoir s'emparer
de Stralzund de vive force,
parce qu'ils
-
crouvoient de
grandes difficultez à faire
une descente dans l'Isle de
Rugen ,d'où cettePlace tiroit tous les secours dont la
Garnison avoit besoin9
avoient resolu d'attaquer
Wismar dans les formes
,
la Garnison ayant esté
considerablement affoiblie
par la dernicre sortie: que
pour cet effetils avoient renforcé les Troupes du blocus
de six mille hommes,&
qu'ils y
avoient envoyé du
canon & des mortiers,après
quoyle Comte de Rantzau
avoïc resserré cette Place
tres étroitement : que le
Gouverneur se preparoit à
une vigoureuse resistance
;
qu'il avoir fait dépaver les
ruës pour empêcher l'effet
des bombes, & fait publier
que tous les Bourgeois qui
auroientquelque répugnanceà prendre les armes pour
la deffense de leur patrie,
eussent à sortir; que le General Rantzau, avoir de son
côté fait avertir les habitans
ques'ils prenoient les armes
pour la dessense de la Place
il les traiteroit avec la derniere rigueur; que nonob-
stant ces menaces tous les
Habitans, ainsi que la Garnison
,
paroissoient resolus
de se deffendre jusqu'à la
derniere extremité; que le
17. Decembre les Assiegeans
s'approcherent à trois cens
pas de la Ville où ils dresserent des batteries de canons
&de mortiers; que le29.ils
commencerent à
y
jetter des
bombes & des boulets rouges, & continuerent jusqu'au 2. de cemois; mais
avec peu de succés, le Gouvencur ayant fait dépaver
les ruës, & fait poster des
troupes d'Ouvriers & d'autres Bourgeois dans tous les
Quartiers, pourestreàportéed'éteindre promptement
le feu
; que ces précautions,
jointes à l'incommodité,
que les Assiegeants reçoivent de l'Artillerie des Assiegez qui renversoit leurs
ouvrages&démontoit la
pluspart de leurs canons,
les obligerent à se retirer
dans leur ancien Camp, &
à convertir de nouveau le
Siege de cette Place en blocus. Que les Troup es du
Roy de Dannemarc & du
Roy Auguste avoient aussi
jeuté des bombes & des bouletsrouges pendant vingtquatre heures; mais aussi
sans aucun succés considerable, ce qui avoit déterminé ces deux Rois à mettre
leurs Troupes en quartier
d'hiver, de maniere néanmoins que cctrc Place demeureroit toujours bloquée, par les Troupes Moscovites quiestoient en marche pour venir renforcer
leur Armée, dont les Quartiers seroient à Anclam &
à Gripswald
,
& soutenuës
par les Troupes Saxoncs
qui ne retourneroient pas
en Saxe avec le Roy Auguste; & qu'à l'égard de celles du Roy de Dannemarc,
elles hiverneroient dans le
Holstein Danois.
De Madrid le 4.Janvier.
Nous venons d'apprendre
par les Lettres du Camp de
Calaf du 22. que Mr le
Comte de Muret avoit enfin esté obligé faute de vivres & de munitions de lever le SiegeduChasteau de
Cardonne; voicy ce que
portent ces Lettres, A.,
Malgré le secours que le
General Staremberg préparoit pour le Chasteau de
Cardonne, on auroit pû
s'en rendre maistres si la
bréche qu'on y
avoit faite,
cust esté dans un endroit
un peu plus accessible. On
avoit placéune autre batterie pour faire une nouvcllc
bréche, mais la plus grande
partie du canon ne put servir faute de punirions. Cependant le General Staremberg estant informéque la
Garnison eltoïc sur le point
de se rendre pareillement
faute de munitions & de vivres, dont les Assiegeants
manquoient aussi, renforça
le Détachement qui estoit,
à
Salegariga
le 2 1. avec lequel il tenta de secourir ce
Chasteau
; mais après avoir
esté repoussé trois fois, il
sur obligé de se retirer avec
beaucoup de perte;celle que
firent les Troupes du Siege
dans ces rrois attaques, fut
de soixante hommes tuez,
& d'un plus grand nombre
de blessez
;
parmi les pre-
miers il y a eu le Ser gent
Major general, deuxCapitaines du Regiment de la
Couronne Mr le Comte de
Melun
,
un Capitaine de
Grenadiers de la Compagnie desGardes à pied Espagnoles. Le General Staremberg
,
outré de n'avoir pu
réiifljr dans son entreprise,
retourna le lendemain à la
charge: ses Troupes furent
encore fortmal-traitées à
l'attaquedu Pont de las Corminas, gardé par les Regimens de la Couronne&de
Truxillo
,
sans pouvoir les
forcer, mais ayant trouvé,
moyen de passerla l:iviere.,
à gué, elles prirent ces deux
,
Regimens en £tanc,-& les
obligerent à se retirer en
desordre. Mr le Comte de
Muret donna aussi tost avis
à Monsieur de Vendosme
de ce qui s'estoit passé
; envoyaau Gouverneur du
Chasteau pour avoir une
Sauvegarde pour les mala-"^
des qui estoient dans »la
Ville, ensuite il se retira
avec les Troupes & lesBagages, abandonnantson
Artillerie faute de voitures.
Les Ennemis ne le poursuivirent point, & se contenrerent de faire entrer le secours dansle Chasteau, aprés
quoy ils se retirerent.
Lettre de Sarragosse du 3.
Janvier.
Les Ennemis, au nombre
de quatre mille hommes de
Troupes reglées & d'un plus
grand nombre de Miquelets
,
attaquerent le Camp du /{egiment de la Couronne le
vingt
-
deux du moispasséà
lapointe du jour devant.Car^
donne}javonsiT^pay un brouillardsiépais que Cm ne voyoit
pas a quatre pas devant foy.
Cependant quoy que ce fut
une especedesurprise 3ce Regiment fit tout ce que de
vieilles Troupes peuventfaire
,
mais ils fut obligé d'abandonner leur posse par la ftiperiorité des Ennemis
,
&se
retira sur une hauteur où ils
nejugerent pas à propos de le
poursuivre
ce
jour-là.
Le vingt trois les Ennemis qui estoient quatre êontre
un, l'attaqua de nouveau
,
ensorte qu'ilfutobligéde
se retirer. Il a eu plus de deux
cens hommes tuez ou
bleffi{.
Mr Bonnet, Commandant du
second Bataillon de
ce Régiment
est du nombre des Morts;
Mr Dautruy
,
Major,
a
ejlé
blepé de trois coups au travers
du corps, & on ne croit pas
qu'ilen revienne; Mrle Chevalier de TeiJé, Colonel, a
esié
perdu une heure,maisiln'aesté
ny blessénypris.Les Ennemis
ont perdu beaucoup de monde
dans cette action, puisque de
quatre cens hommes seulement
qui sortirent de la Place pou,
favorser L'entrée du secours
,
cinquante furent tuez avec
l'Officier qui les cornmandoit,
gr centfurent blcffe^.
Le soir du mêmejour, Mr
le Comte de Muret, qui commandoit au Siege
,
sçachant que
ses Troupessouffroient extrêmementfaute de vivres, les
Soldatsn'ayant depuis huit
jours qu'un quart d'une ration
de pain, prit le parti de lever
le Siege,sansyestreforcepar
d'autres raisons, laissansl'artillerie faute de mulets pour la
retirer.
LesTroupes,du Siege tJIant
arrivées au Camp, Aionjuur
de Vendosme prit le party desi
retirer: il fit lever en plein
jour les Gatdes de dcjlus les
ruisseaux qui Jéparoient les
-
deux Armée*
,
les unes après
les autres, &se mit en
bataille
à
un quart de lieuë des Ennemis, où l'Armée campa. Le lendemain il ne luyfitfaire qu'une demi-lieuë; mais le General
Starembergn'osasortirdeson
Camp pour lasuivre.
Monsieur de Vcndosme conserve le posse de Cervera
,
où
il a mis cinq Bataillons & un
Régiment de Dragons qui ria
pas foujfat
comme les autres
pendant la Campagne. Ce
Prince efl avec l'armée à Agramunte, où il diflribuë les
Quartiers d'hiver aux Troupes
qui garderont la Segre. Nous
avoKS Arens,Venasque, &
Castel-Leon de cette Campa-"
gne. Cardone l'auroit renduë
plusavantâgeuse
,
mais cen'est
pas une chose irréparable au
commencement de la Campagne
prochaine, en cas qu'on lafasse,
lesmesures que l'on a
déjà pri-
[es
,
Cm que ton prendra pour
le transport des vivres & des
munitions, donnantlieu d'ejpe-
rer que les Troupes n'en manquerontplus.
D'Utrecht le 19. Janvier,
Mrs les Plénipotentiaires
du Roy arriverent le 9. à
Gambray
,
où ils fejournerenc le 10.
Le 11. ils arrivèrent à
Valenciennes. .fLe11.vMons, où Mr
le Comte de Dhona qui en
est Gouverneur, les fit saluer par trois déchargés générales de l'artilleriey& leuc
donna un grand repas,
Le 13. ils arrivèrent à
Bruxelles, où ils furent
reçus avec les mesmes honneurs. Mr le Maréchal
d'Uxelles alla descendre
avec
Mr le Commandeur de Beringhen qui l'accompagne,
chez Me la Princessè difenghien qui les regala magniquement; Mr l'Abbé de
Polignac descendit
-
chez
Me de Rupelmonde qui luy
donnaaussi un magifique
soupé, & Mr Mesnager,
logea dans uneautre maison
avec ses Officiers.
Le 14. ils arriverent à
Anvers où ils sejournerent le15.
Le 17. à Gorcum. s
Le 18. à Ucrechr.
Ils ont été reçusdans
tous ces lieux avec les mefmes honneurs qu'ils l'avoient été à Mons & à
Bruxelles, les Hollandois les
ayant toûjours fait accompagner par des Commissaires, tant pour les faire
recevoir honorablement
,
que pour les défrayer pendant toute leur route depuis
Bruxelles.
NDe Montpellier le n, Janvier.
Les Erats de Languedoc
firent faire hier un Service
magnifique pour le repos de
l'ame de feu Monseigneur
le Dauphin. Mr l'Archeverque de Narbonne y
officia comme President de
cette Assemblée. Mr l'Evêque de Alep prononça
l'Oraison funebre, & Mrs
les Evesques de Mirepoix,
de Lodeve, d'Agde, & de
Beziers firent les Absoutes.
Tous
Tous les Deputez y
assisterent chacun dans leur rang,
avec le Chapitre de Saine
Pierre & un grand concouts
de monde.
des Nouvelles.
De Vienne le 30. Decembre.
L'Archiduc a
fait écrire
au Prince Esterhafi Viceroy
de Hongrie, de faire faire X
Presbourg tous les préparatifs necessaires, parce qu'il
esperoity arriver le 2. Janvier pour y
recevoirla Couronne de ce Royaume. Il
arriva hier un Courrier de
ce Prince, dépêché de Francfort, qui a
rapportéqu'il y
avoit esté couronné le 2.2..
& qu'il en devoit partir insessamment. Quelques Lettres particulières portent
qu'après son Couronnement il avoit refusé de signer la Capitulation perpstuelle. Celles. d'Hongrie
marquent que plusieurs
Troupes de Mécontens recommençoient à faire des
courses, de maniéré qu'il
n'y a aucune seureté dans
les chemins, & qu'il y a à
apprehender qu'il ne se forme dans ce Royaume une
nouvelle Confédération;
mais on espere que par une
Diette que l'Archiduc fera
assembler à Presbourg dés
qu'ily aura estécouronné,
la tranquilitéde ce Royaume fera entierement rétablie.
De Hambourg le 8
Janvier.
Les dernieres Lettres qu'on
a
reçeues de Staden, portent.
que le Roy de-Danneinarc
& le Roy Auguste desesperant de pouvoir s'emparer
de Stralzund de vive force,
parce qu'ils
-
crouvoient de
grandes difficultez à faire
une descente dans l'Isle de
Rugen ,d'où cettePlace tiroit tous les secours dont la
Garnison avoit besoin9
avoient resolu d'attaquer
Wismar dans les formes
,
la Garnison ayant esté
considerablement affoiblie
par la dernicre sortie: que
pour cet effetils avoient renforcé les Troupes du blocus
de six mille hommes,&
qu'ils y
avoient envoyé du
canon & des mortiers,après
quoyle Comte de Rantzau
avoïc resserré cette Place
tres étroitement : que le
Gouverneur se preparoit à
une vigoureuse resistance
;
qu'il avoir fait dépaver les
ruës pour empêcher l'effet
des bombes, & fait publier
que tous les Bourgeois qui
auroientquelque répugnanceà prendre les armes pour
la deffense de leur patrie,
eussent à sortir; que le General Rantzau, avoir de son
côté fait avertir les habitans
ques'ils prenoient les armes
pour la dessense de la Place
il les traiteroit avec la derniere rigueur; que nonob-
stant ces menaces tous les
Habitans, ainsi que la Garnison
,
paroissoient resolus
de se deffendre jusqu'à la
derniere extremité; que le
17. Decembre les Assiegeans
s'approcherent à trois cens
pas de la Ville où ils dresserent des batteries de canons
&de mortiers; que le29.ils
commencerent à
y
jetter des
bombes & des boulets rouges, & continuerent jusqu'au 2. de cemois; mais
avec peu de succés, le Gouvencur ayant fait dépaver
les ruës, & fait poster des
troupes d'Ouvriers & d'autres Bourgeois dans tous les
Quartiers, pourestreàportéed'éteindre promptement
le feu
; que ces précautions,
jointes à l'incommodité,
que les Assiegeants reçoivent de l'Artillerie des Assiegez qui renversoit leurs
ouvrages&démontoit la
pluspart de leurs canons,
les obligerent à se retirer
dans leur ancien Camp, &
à convertir de nouveau le
Siege de cette Place en blocus. Que les Troup es du
Roy de Dannemarc & du
Roy Auguste avoient aussi
jeuté des bombes & des bouletsrouges pendant vingtquatre heures; mais aussi
sans aucun succés considerable, ce qui avoit déterminé ces deux Rois à mettre
leurs Troupes en quartier
d'hiver, de maniere néanmoins que cctrc Place demeureroit toujours bloquée, par les Troupes Moscovites quiestoient en marche pour venir renforcer
leur Armée, dont les Quartiers seroient à Anclam &
à Gripswald
,
& soutenuës
par les Troupes Saxoncs
qui ne retourneroient pas
en Saxe avec le Roy Auguste; & qu'à l'égard de celles du Roy de Dannemarc,
elles hiverneroient dans le
Holstein Danois.
De Madrid le 4.Janvier.
Nous venons d'apprendre
par les Lettres du Camp de
Calaf du 22. que Mr le
Comte de Muret avoit enfin esté obligé faute de vivres & de munitions de lever le SiegeduChasteau de
Cardonne; voicy ce que
portent ces Lettres, A.,
Malgré le secours que le
General Staremberg préparoit pour le Chasteau de
Cardonne, on auroit pû
s'en rendre maistres si la
bréche qu'on y
avoit faite,
cust esté dans un endroit
un peu plus accessible. On
avoit placéune autre batterie pour faire une nouvcllc
bréche, mais la plus grande
partie du canon ne put servir faute de punirions. Cependant le General Staremberg estant informéque la
Garnison eltoïc sur le point
de se rendre pareillement
faute de munitions & de vivres, dont les Assiegeants
manquoient aussi, renforça
le Détachement qui estoit,
à
Salegariga
le 2 1. avec lequel il tenta de secourir ce
Chasteau
; mais après avoir
esté repoussé trois fois, il
sur obligé de se retirer avec
beaucoup de perte;celle que
firent les Troupes du Siege
dans ces rrois attaques, fut
de soixante hommes tuez,
& d'un plus grand nombre
de blessez
;
parmi les pre-
miers il y a eu le Ser gent
Major general, deuxCapitaines du Regiment de la
Couronne Mr le Comte de
Melun
,
un Capitaine de
Grenadiers de la Compagnie desGardes à pied Espagnoles. Le General Staremberg
,
outré de n'avoir pu
réiifljr dans son entreprise,
retourna le lendemain à la
charge: ses Troupes furent
encore fortmal-traitées à
l'attaquedu Pont de las Corminas, gardé par les Regimens de la Couronne&de
Truxillo
,
sans pouvoir les
forcer, mais ayant trouvé,
moyen de passerla l:iviere.,
à gué, elles prirent ces deux
,
Regimens en £tanc,-& les
obligerent à se retirer en
desordre. Mr le Comte de
Muret donna aussi tost avis
à Monsieur de Vendosme
de ce qui s'estoit passé
; envoyaau Gouverneur du
Chasteau pour avoir une
Sauvegarde pour les mala-"^
des qui estoient dans »la
Ville, ensuite il se retira
avec les Troupes & lesBagages, abandonnantson
Artillerie faute de voitures.
Les Ennemis ne le poursuivirent point, & se contenrerent de faire entrer le secours dansle Chasteau, aprés
quoy ils se retirerent.
Lettre de Sarragosse du 3.
Janvier.
Les Ennemis, au nombre
de quatre mille hommes de
Troupes reglées & d'un plus
grand nombre de Miquelets
,
attaquerent le Camp du /{egiment de la Couronne le
vingt
-
deux du moispasséà
lapointe du jour devant.Car^
donne}javonsiT^pay un brouillardsiépais que Cm ne voyoit
pas a quatre pas devant foy.
Cependant quoy que ce fut
une especedesurprise 3ce Regiment fit tout ce que de
vieilles Troupes peuventfaire
,
mais ils fut obligé d'abandonner leur posse par la ftiperiorité des Ennemis
,
&se
retira sur une hauteur où ils
nejugerent pas à propos de le
poursuivre
ce
jour-là.
Le vingt trois les Ennemis qui estoient quatre êontre
un, l'attaqua de nouveau
,
ensorte qu'ilfutobligéde
se retirer. Il a eu plus de deux
cens hommes tuez ou
bleffi{.
Mr Bonnet, Commandant du
second Bataillon de
ce Régiment
est du nombre des Morts;
Mr Dautruy
,
Major,
a
ejlé
blepé de trois coups au travers
du corps, & on ne croit pas
qu'ilen revienne; Mrle Chevalier de TeiJé, Colonel, a
esié
perdu une heure,maisiln'aesté
ny blessénypris.Les Ennemis
ont perdu beaucoup de monde
dans cette action, puisque de
quatre cens hommes seulement
qui sortirent de la Place pou,
favorser L'entrée du secours
,
cinquante furent tuez avec
l'Officier qui les cornmandoit,
gr centfurent blcffe^.
Le soir du mêmejour, Mr
le Comte de Muret, qui commandoit au Siege
,
sçachant que
ses Troupessouffroient extrêmementfaute de vivres, les
Soldatsn'ayant depuis huit
jours qu'un quart d'une ration
de pain, prit le parti de lever
le Siege,sansyestreforcepar
d'autres raisons, laissansl'artillerie faute de mulets pour la
retirer.
LesTroupes,du Siege tJIant
arrivées au Camp, Aionjuur
de Vendosme prit le party desi
retirer: il fit lever en plein
jour les Gatdes de dcjlus les
ruisseaux qui Jéparoient les
-
deux Armée*
,
les unes après
les autres, &se mit en
bataille
à
un quart de lieuë des Ennemis, où l'Armée campa. Le lendemain il ne luyfitfaire qu'une demi-lieuë; mais le General
Starembergn'osasortirdeson
Camp pour lasuivre.
Monsieur de Vcndosme conserve le posse de Cervera
,
où
il a mis cinq Bataillons & un
Régiment de Dragons qui ria
pas foujfat
comme les autres
pendant la Campagne. Ce
Prince efl avec l'armée à Agramunte, où il diflribuë les
Quartiers d'hiver aux Troupes
qui garderont la Segre. Nous
avoKS Arens,Venasque, &
Castel-Leon de cette Campa-"
gne. Cardone l'auroit renduë
plusavantâgeuse
,
mais cen'est
pas une chose irréparable au
commencement de la Campagne
prochaine, en cas qu'on lafasse,
lesmesures que l'on a
déjà pri-
[es
,
Cm que ton prendra pour
le transport des vivres & des
munitions, donnantlieu d'ejpe-
rer que les Troupes n'en manquerontplus.
D'Utrecht le 19. Janvier,
Mrs les Plénipotentiaires
du Roy arriverent le 9. à
Gambray
,
où ils fejournerenc le 10.
Le 11. ils arrivèrent à
Valenciennes. .fLe11.vMons, où Mr
le Comte de Dhona qui en
est Gouverneur, les fit saluer par trois déchargés générales de l'artilleriey& leuc
donna un grand repas,
Le 13. ils arrivèrent à
Bruxelles, où ils furent
reçus avec les mesmes honneurs. Mr le Maréchal
d'Uxelles alla descendre
avec
Mr le Commandeur de Beringhen qui l'accompagne,
chez Me la Princessè difenghien qui les regala magniquement; Mr l'Abbé de
Polignac descendit
-
chez
Me de Rupelmonde qui luy
donnaaussi un magifique
soupé, & Mr Mesnager,
logea dans uneautre maison
avec ses Officiers.
Le 14. ils arriverent à
Anvers où ils sejournerent le15.
Le 17. à Gorcum. s
Le 18. à Ucrechr.
Ils ont été reçusdans
tous ces lieux avec les mefmes honneurs qu'ils l'avoient été à Mons & à
Bruxelles, les Hollandois les
ayant toûjours fait accompagner par des Commissaires, tant pour les faire
recevoir honorablement
,
que pour les défrayer pendant toute leur route depuis
Bruxelles.
NDe Montpellier le n, Janvier.
Les Erats de Languedoc
firent faire hier un Service
magnifique pour le repos de
l'ame de feu Monseigneur
le Dauphin. Mr l'Archeverque de Narbonne y
officia comme President de
cette Assemblée. Mr l'Evêque de Alep prononça
l'Oraison funebre, & Mrs
les Evesques de Mirepoix,
de Lodeve, d'Agde, & de
Beziers firent les Absoutes.
Tous
Tous les Deputez y
assisterent chacun dans leur rang,
avec le Chapitre de Saine
Pierre & un grand concouts
de monde.
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Résumé : SUITE des Nouvelles.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires en Europe. À Vienne, l'archiduc se prépare pour son couronnement en Hongrie, prévu le 2 janvier. Des troubles persistent dans le royaume en raison de troupes mécontentes, mais on espère que la tenue d'une Diète après le couronnement restaurera la tranquillité. À Hambourg, les rois de Danemark et Auguste II de Pologne ont renoncé à prendre Stralsund par la force en raison de difficultés logistiques. Ils ont décidé d'attaquer Wismar, dont la garnison a été affaiblie. Malgré les menaces, les habitants et la garnison de Wismar sont résolus à se défendre. Les assaillants ont tenté de bombarder la ville sans succès et ont dû se retirer. À Madrid, le comte de Muret a levé le siège du château de Cardonne faute de vivres et de munitions. Les tentatives de secours par le général Staremberg ont échoué, entraînant des pertes importantes. À Saragosse, les ennemis ont attaqué le régiment de la Couronne, causant de lourdes pertes. Le comte de Muret a levé le siège de Cardonne en raison du manque de vivres. Les troupes se sont retirées et ont pris position à Agramunte pour l'hiver. À Utrecht, les plénipotentiaires du roi ont effectué une tournée dans plusieurs villes, recevant des honneurs et des réceptions magnifiques. À Montpellier, les États de Languedoc ont organisé un service funèbre pour le dauphin décédé, avec la participation de nombreux dignitaires religieux et laïcs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2964
p. 313-316
ARTICLE des Enigmes.
Début :
Peu m'ont sçû deviner on m'appelle Fenestre, [...]
Mots clefs :
Fenêtre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARTICLE des Enigmes.
ARTICLE
desEnigmes.
Enigme du mois pasle.
Peum'ontfçâdeviner
onmappelle Fenesetre,
Vous le sçavezDocteurs
ma formefait mon être,
Et je puis existersans
corps,
Onm'endonnepourtant
defoibles &deforts;
Hors de moy lesvolets en
cercle sepromenent,
Etleschassisenmoy, haut
& basse demenent ;
Par moy sefitjadis quelque amoureux larcin,
Etparmoy futsauvé jadis quelqueassassin;
Entout
-
paysjefoisd'une
mêmenature,
,
Mats]echange denomen
changeantdéfiguré.
Noms&Envois de ceux
qui ont deviné
l'Enigme.
La Comtesse des Mathurins:la spirituelleNormande des Fossfez: Mathieu senestres & le Baron de Fenestre: quand on ne peut trouver la porte, il faut passer
par la Fenestre: Rigolin le
reflechisseur
:
la jolieTortiborgni- boiteuse
:
Pytame
&Thisbé
Envoy à la Belle endo: mie,
Sur l'Air, Réveillez vous.
Belle à qui quelque Amant
peut- estre
Afait quelques larcins d'amoury
Souvenezvous de la Fenestre,
Fermez la mieux, même en
plein jour.
desEnigmes.
Enigme du mois pasle.
Peum'ontfçâdeviner
onmappelle Fenesetre,
Vous le sçavezDocteurs
ma formefait mon être,
Et je puis existersans
corps,
Onm'endonnepourtant
defoibles &deforts;
Hors de moy lesvolets en
cercle sepromenent,
Etleschassisenmoy, haut
& basse demenent ;
Par moy sefitjadis quelque amoureux larcin,
Etparmoy futsauvé jadis quelqueassassin;
Entout
-
paysjefoisd'une
mêmenature,
,
Mats]echange denomen
changeantdéfiguré.
Noms&Envois de ceux
qui ont deviné
l'Enigme.
La Comtesse des Mathurins:la spirituelleNormande des Fossfez: Mathieu senestres & le Baron de Fenestre: quand on ne peut trouver la porte, il faut passer
par la Fenestre: Rigolin le
reflechisseur
:
la jolieTortiborgni- boiteuse
:
Pytame
&Thisbé
Envoy à la Belle endo: mie,
Sur l'Air, Réveillez vous.
Belle à qui quelque Amant
peut- estre
Afait quelques larcins d'amoury
Souvenezvous de la Fenestre,
Fermez la mieux, même en
plein jour.
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Résumé : ARTICLE des Enigmes.
L'énigme 'Fenêtre' décrit un objet sans corps, pouvant être ouvert ou fermé par des forces variées. Des volets tournent autour et des chaises se déplacent à l'intérieur. Cet objet permet des actions secrètes et est présent dans tous les pays sous des noms différents. Plusieurs personnes ont résolu l'énigme, dont la Comtesse des Mathurins et Mathieu Sénestres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2965
p. 316-317
ENIGME.
Début :
Je suis né prisonnier, petit & méprisable, [...]
Mots clefs :
Pépin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Jesuisnéprisonnier,petit
- &méprisable,
Souvent Je mes prisons
l'on me délivre à tables
J'engendredesenfans pri
sonniers comme moy , Etjeporte le nom d'un
Roy;
J*enfteme dans mon sein
l'imagedemon pere,
Je nesuis point le Dieu de
: lqedeCyihere;
J'habitepourtant dans les
-
coeurs.
Icy,Mortels,versez,des
pleurs;
Vn de mes logementsa
tuè'vofire.merey
Et vous causa bien des
malheurs.
Jesuisnéprisonnier,petit
- &méprisable,
Souvent Je mes prisons
l'on me délivre à tables
J'engendredesenfans pri
sonniers comme moy , Etjeporte le nom d'un
Roy;
J*enfteme dans mon sein
l'imagedemon pere,
Je nesuis point le Dieu de
: lqedeCyihere;
J'habitepourtant dans les
-
coeurs.
Icy,Mortels,versez,des
pleurs;
Vn de mes logementsa
tuè'vofire.merey
Et vous causa bien des
malheurs.
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2966
p. 318
AUTRE ENIGME.
Début :
Lorsque par de justes liens [...]
Mots clefs :
Masque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE ENIGME.
AUTRE ENIGME.
Lorsque par de justes liens
On sçait unir à moy celuy
qui meresemble,
Nous ne faisons plus qu'un
ensemble,
Je vois tout par Ces yeux, il
voit tout par les miens;
Si je luy fais tenir quelque
discours frivole,
En revanche je sçayluy couper
la parole.
Lorsque par de justes liens
On sçait unir à moy celuy
qui meresemble,
Nous ne faisons plus qu'un
ensemble,
Je vois tout par Ces yeux, il
voit tout par les miens;
Si je luy fais tenir quelque
discours frivole,
En revanche je sçayluy couper
la parole.
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2967
p. 319-329
Dernieres Nouvelles.
Début :
Le Pape s'est enfin determiné à donner le Chapeau de Cardinal [...]
Mots clefs :
Cardinal, Vaisseau, Hommes, Hongrie, Rome, Cadix, Huningue, Charleroi, Abbeville, Vienne, Utrecht
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dernieres Nouvelles.
Dernieres Nouvelles.
De Rome le 13. Décembre,
Le Pape s'est enfin déterminé à donner le Chapeau
de Cardinal à Don Annibal
Albini. S. S. après avoir
demandé dansunConsistoire
le sentiment des Cardinauxsur cette Promotion, ils y
applaudirent tous, & le S.
Pere dit, puisque vous lejugez tous à propos nous nommerons Don Ânmbal Jlbant
Cardinal; & ff prie Dieu
que cettePromotionsoitàjapltts
grande gloire, & au bien de
l'Eglise. Ensuite S. S. prononça la Formule, & aussitôt le Canon du Château
S. Ange sefit entendre.
Tous les Cardinaux qui se
trouverent au Consistoire
allèrent ce jour-là complimenter Dona Bernardina,
Mere du nouveau Cardinal,
qui ,.. ,.. reçut aussi les felicita-
-
tions de toutes les autres
personnes les plus distinguées )&ilYeutleCoirdes
illuminations par toute Ville. la
-
De- Caiiz le 8.Janvier.
UnAimatcCfr de S. Malo
a
amené icy une Prise Hollandoifc estimée dix mille
Ecus. On a
levé l'Arrest
qu'on avoit mis sur deux
Bâtimens Genois qui étoient
dans nostre Port, & C(S -
Bâtimens ont remis à la
voile pour retourneràGenes,
mais l'Arrest mis sur le
Vaisseau Venirien n'a point
icle Irve, & au contraire,
ce
Vaisseau
a
été déclaré de
bonne prise.
On a appris par un Vaisseau d'avis arrivé de la
Martinique d'où il est parti
le premier Décembre, que
MrDucasse dévoieen faire
voile le
1 5. avec quacrre
Vaisseaux de guerre François qui l'y avoient joinr.
Un Vaisseau Anglois de
60. Canonsayant été poussé
sur nos cotes par un coup
de vent, y a
échoüé.Léquipage qui s'est sauvé à
terre, est venu icy, & on
luy donne lasubsistance. On
travaille à remetrre le Vaisseau à flot, & l'on espere
y
reüssir.
D'Hmingue le 15. Janvier.
Nonobstant le débordement du Rhin, environ
trois cens hommes des Ennemis,ayant passé ce Fleuve
dans des batteaux prés de
,
l'Isle de Newbourg, étoient
entrez en Alsaceoù. ils
avoient commencé à piller;
mais nôtreCommandant en
ayant eû avis a
aussitôt fait
-
sortir cent Dragons & autant de Grenadiers pour les
aller chercher Ils les ont
trouvez au Village de Rù.
mensheim, les ont attaquez,
enont tué trente, & fait un
plus grand nombre de pri-
[onolcrs, qui ont dit que
leurPartisan, qui avoir été
tué, étoit l'un de leuts plus
fameux.
De Charleroy le 26. Janvier.
Un Party de nôtre Garnison surprit hier un convoy
de vingt Chariots chargez
qui alloient à Mons, fous
l'escorte de 30. hommes
qui prirent la fuite dés qu'ils
apperçurent qu'on alloit les
attaquer; & comme ils
curent le temps de dételler
les chevaux, on fut obligé
de brûler les Chariots, ne
pouvant les emmener.
UAbbeville le 17. Janvier.
Un gros party ennemi
étant entré dans le Boulonois, pour lever les contributions,
a été coupe & en
tierement deffait par les
Troupes qui sont icy en
quartier.
De Vienne le 6. Janvier.
,
Quoy qu'onaffcde de
publier icy que tout cft
tranquile en Hongrie, on
a
des avis certains que la
plus grande partie de la
Noblesse Hongroise (si trés
mécontente de ce qu'on
n'a encore donné à la nation
aucune satisfaction sur les
Griefs dont elle s'étoit
plainte dans les precedentes
Diettes, & entr'autres de ce
qu'onne donnoit pas à des
Hongroisles Gouvernemens
des Places du Royaume
,
&
qu'on n'en retiroit pas les
Troupes Allemandes, ainsi
qu'on l'avoit promis.
LArchiduc ne doit arriver à Presbourg
,
qu'au
commencement de Fevrier,
Quoy que ce Prince ait fait
une nombreuse promotion
de Conseillers d'Etat, plusieursSeigneurs seplaignent
de n'y avoir pas été compris, & parriculieremenc
ceux qui avoient été honorez de cette Dignité par
l'Empereur Joseph.
On a reçu un Courrier
du Resident de l'Empire à
Constantinople
,
qui a rapotté que le party du Kan
des Tartaresayant prévalu
sur celuy du Grand Visir,
ce Ministre avoir été deposé
le 20. Novembre, tous ses
biens confisquez le lendemain, & que l'Aga des Janissaires qui avoir été mis à
sa place, avoir écrit au Roy
de Suede qu'il luy mencroic
au Printemps une Armée
de deux cens mille hommes.
D'Utrechtle21.Janvier.
Mr l'Evesque de Bristol,
premierPlenipotentiairedela
Reine de la Grand Bretagne
arriva icy le IJ. avec une
nombreuse suitte, & Mr le
Comte de Strafford arriva le
17. Apres que Mrs les Plenipotentiaires de France y
furent arrivez,ils le firent sçavoir aux Magistrats, & Mrs
les Plénipotentiaires d'Angleterre allerent incontinent les visiter
,
& le soir
Mrs les Plenipotentiaires de
France rendirent la vifitc à
Mrs les Plenipotentiaires
d'Angleterre.
Mr leComte del Borgo,
Plenipotentiaire de Mr le
Duc de Savoye, arriva le20.
& la pluspart de ceux des
sept Provinces unies, se sont
aussi déja rendus icy
De Rome le 13. Décembre,
Le Pape s'est enfin déterminé à donner le Chapeau
de Cardinal à Don Annibal
Albini. S. S. après avoir
demandé dansunConsistoire
le sentiment des Cardinauxsur cette Promotion, ils y
applaudirent tous, & le S.
Pere dit, puisque vous lejugez tous à propos nous nommerons Don Ânmbal Jlbant
Cardinal; & ff prie Dieu
que cettePromotionsoitàjapltts
grande gloire, & au bien de
l'Eglise. Ensuite S. S. prononça la Formule, & aussitôt le Canon du Château
S. Ange sefit entendre.
Tous les Cardinaux qui se
trouverent au Consistoire
allèrent ce jour-là complimenter Dona Bernardina,
Mere du nouveau Cardinal,
qui ,.. ,.. reçut aussi les felicita-
-
tions de toutes les autres
personnes les plus distinguées )&ilYeutleCoirdes
illuminations par toute Ville. la
-
De- Caiiz le 8.Janvier.
UnAimatcCfr de S. Malo
a
amené icy une Prise Hollandoifc estimée dix mille
Ecus. On a
levé l'Arrest
qu'on avoit mis sur deux
Bâtimens Genois qui étoient
dans nostre Port, & C(S -
Bâtimens ont remis à la
voile pour retourneràGenes,
mais l'Arrest mis sur le
Vaisseau Venirien n'a point
icle Irve, & au contraire,
ce
Vaisseau
a
été déclaré de
bonne prise.
On a appris par un Vaisseau d'avis arrivé de la
Martinique d'où il est parti
le premier Décembre, que
MrDucasse dévoieen faire
voile le
1 5. avec quacrre
Vaisseaux de guerre François qui l'y avoient joinr.
Un Vaisseau Anglois de
60. Canonsayant été poussé
sur nos cotes par un coup
de vent, y a
échoüé.Léquipage qui s'est sauvé à
terre, est venu icy, & on
luy donne lasubsistance. On
travaille à remetrre le Vaisseau à flot, & l'on espere
y
reüssir.
D'Hmingue le 15. Janvier.
Nonobstant le débordement du Rhin, environ
trois cens hommes des Ennemis,ayant passé ce Fleuve
dans des batteaux prés de
,
l'Isle de Newbourg, étoient
entrez en Alsaceoù. ils
avoient commencé à piller;
mais nôtreCommandant en
ayant eû avis a
aussitôt fait
-
sortir cent Dragons & autant de Grenadiers pour les
aller chercher Ils les ont
trouvez au Village de Rù.
mensheim, les ont attaquez,
enont tué trente, & fait un
plus grand nombre de pri-
[onolcrs, qui ont dit que
leurPartisan, qui avoir été
tué, étoit l'un de leuts plus
fameux.
De Charleroy le 26. Janvier.
Un Party de nôtre Garnison surprit hier un convoy
de vingt Chariots chargez
qui alloient à Mons, fous
l'escorte de 30. hommes
qui prirent la fuite dés qu'ils
apperçurent qu'on alloit les
attaquer; & comme ils
curent le temps de dételler
les chevaux, on fut obligé
de brûler les Chariots, ne
pouvant les emmener.
UAbbeville le 17. Janvier.
Un gros party ennemi
étant entré dans le Boulonois, pour lever les contributions,
a été coupe & en
tierement deffait par les
Troupes qui sont icy en
quartier.
De Vienne le 6. Janvier.
,
Quoy qu'onaffcde de
publier icy que tout cft
tranquile en Hongrie, on
a
des avis certains que la
plus grande partie de la
Noblesse Hongroise (si trés
mécontente de ce qu'on
n'a encore donné à la nation
aucune satisfaction sur les
Griefs dont elle s'étoit
plainte dans les precedentes
Diettes, & entr'autres de ce
qu'onne donnoit pas à des
Hongroisles Gouvernemens
des Places du Royaume
,
&
qu'on n'en retiroit pas les
Troupes Allemandes, ainsi
qu'on l'avoit promis.
LArchiduc ne doit arriver à Presbourg
,
qu'au
commencement de Fevrier,
Quoy que ce Prince ait fait
une nombreuse promotion
de Conseillers d'Etat, plusieursSeigneurs seplaignent
de n'y avoir pas été compris, & parriculieremenc
ceux qui avoient été honorez de cette Dignité par
l'Empereur Joseph.
On a reçu un Courrier
du Resident de l'Empire à
Constantinople
,
qui a rapotté que le party du Kan
des Tartaresayant prévalu
sur celuy du Grand Visir,
ce Ministre avoir été deposé
le 20. Novembre, tous ses
biens confisquez le lendemain, & que l'Aga des Janissaires qui avoir été mis à
sa place, avoir écrit au Roy
de Suede qu'il luy mencroic
au Printemps une Armée
de deux cens mille hommes.
D'Utrechtle21.Janvier.
Mr l'Evesque de Bristol,
premierPlenipotentiairedela
Reine de la Grand Bretagne
arriva icy le IJ. avec une
nombreuse suitte, & Mr le
Comte de Strafford arriva le
17. Apres que Mrs les Plenipotentiaires de France y
furent arrivez,ils le firent sçavoir aux Magistrats, & Mrs
les Plénipotentiaires d'Angleterre allerent incontinent les visiter
,
& le soir
Mrs les Plenipotentiaires de
France rendirent la vifitc à
Mrs les Plenipotentiaires
d'Angleterre.
Mr leComte del Borgo,
Plenipotentiaire de Mr le
Duc de Savoye, arriva le20.
& la pluspart de ceux des
sept Provinces unies, se sont
aussi déja rendus icy
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Résumé : Dernieres Nouvelles.
Le 13 décembre, le Pape a nommé Don Annibal Albini cardinal, après avoir consulté et obtenu l'approbation des autres cardinaux. Cette promotion a été célébrée par des illuminations dans la ville et des félicitations adressées à la mère du nouveau cardinal. Le 8 janvier, un navire de Saint-Malo a capturé un navire hollandais évalué à dix mille écus. Des mesures concernant les arrestations sur des bâtiments génois et vénitiens ont été prises, certaines levées et d'autres maintenues. Un vaisseau anglais de 60 canons a échoué sur les côtes françaises, et son équipage a été secouru. Le 15 janvier, des ennemis ont pillé en Alsace mais ont été repoussés par des dragons et des grenadiers français. Le 26 janvier, un convoi de chariots a été attaqué et brûlé près de Charleroy. Le 17 janvier, un parti ennemi a été défait dans le Boulonnais. À Vienne, la noblesse hongroise exprime son mécontentement face aux promesses non tenues concernant les gouvernements des places du royaume, et l'archiduc est attendu à Presbourg au début février. À Constantinople, le Grand Visir a été déposé et remplacé par l'Aga des Janissaires, qui prévoit d'envoyer une armée en Suède au printemps. Enfin, à Utrecht, les plénipotentiaires de la Grande-Bretagne, de la France et de la Savoie sont arrivés pour des négociations.
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2968
s. p.
TABLE.
Début :
Avertissement, 3 Cantate sur le recouvrement de la santé de Monseigneur [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
de lasanté de Monseigneur le
Comte de Toulouse,
y
Extrait du Voyage de Mr Chambon dans les Mines de Pologne, 15
Etrennes, 43
Nouvelles, 49
Lettre de Mr le Chevalier p**
jùr un petit vol fait chez
Payen
,
Traiteur
,
80
odede MrdelaMothe, 87
Madrigal nOltVeAH
,
à unefemmejalouse, 91,
Madrigal par la jeune Muse
,
5J3.
TABLE.
Ahregédt lafameuseJguejlum
fùrla circulation dufingfar
le cœur du Foetus) 97
jivanture arrivée dans un Bat)
143
Vers sur l'Inconfiance, far ftMr P. 166
Envoyd'un Extrait d'une Lettre, 171
cbanjon Morts nouvelle>y 193 199
Mariages, 205"
Piece fugitive,Lettre à une DernoifelleSuedoisesurson Partrait) 109
Vémijfioft de Mr lePeletitrde la
Charge de PremierPresident
,
Le Roy chotfit Mr de Mefines
f,ulr remplir cette importante
Place, zzt:
TABLE
Comte de Toulouse,
y
Extrait du Voyage de Mr Chambon dans les Mines de Pologne, 15
Etrennes, 43
Nouvelles, 49
Lettre de Mr le Chevalier p**
jùr un petit vol fait chez
Payen
,
Traiteur
,
80
odede MrdelaMothe, 87
Madrigal nOltVeAH
,
à unefemmejalouse, 91,
Madrigal par la jeune Muse
,
5J3.
TABLE.
Ahregédt lafameuseJguejlum
fùrla circulation dufingfar
le cœur du Foetus) 97
jivanture arrivée dans un Bat)
143
Vers sur l'Inconfiance, far ftMr P. 166
Envoyd'un Extrait d'une Lettre, 171
cbanjon Morts nouvelle>y 193 199
Mariages, 205"
Piece fugitive,Lettre à une DernoifelleSuedoisesurson Partrait) 109
Vémijfioft de Mr lePeletitrde la
Charge de PremierPresident
,
Le Roy chotfit Mr de Mefines
f,ulr remplir cette importante
Place, zzt:
TABLE
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Résumé : TABLE.
Le document présente une table des matières incluant des sujets variés tels que la santé du Comte de Toulouse, un voyage dans les mines de Pologne, des lettres et poèmes, un vol chez un traiteur, des madrigaux, un article sur la circulation du sang chez le fœtus, des nouvelles de mariages et de décès, et la nomination de Monsieur de Mesmes comme Premier Président.
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2969
s. p.
PRIVILEGE DU ROY.
Début :
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre : A nos amez [...]
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texteReconnaissance textuelle : PRIVILEGE DU ROY.
PRIPILEGE. IJV. Rot.
L OUIS par la grace de Dieu, Roy de
France & de Navarre: A nos amefc
&fauxConseillers les gens tenants nos
Cours de Parlements
,
Maiffre des Requêtes ordinaires de nôtre Hôtel,Grand
Conseil, Prevost de Paris, Baillifs
,
Sénéchaux
,
leurs Lieutenant Civils & autres
nos Justiciers & Officiers qu'il appartiendra, SALUT. Ayant choisi nôtretrescher, & bien amé Chapes DU fRESNY,
Sieurde Rivière, NôtreValet de Chambre ordinaire ; pour continuer de faire le
Recueil de plusieursnouvelles, Relations
& Histoires; & le faire imprimer sous le
titre de Mercure Galant
;
ilnous a tres..
humblement fait supplier dit lui vouloir accorder nos Lettres de Privilege sur ce nécessaires.ACES CAUSESNous lui avons permis & permettons, par ces
Presentes
de faire imprimer le Livre intitulé LE
MIXCOM GALANT, Contenant
plusieurs Nouvelles, Relations, Histoires&
generalemejtttout ce qui dépend dudit Livre,
& qu'on a coutume d'y mettre depuis trente
ans,en telle forme, marge,caractere
,
&
lautadt de fois quebon lui semblera
,
par tel
Imprimeur & Libraire 'l1ol"U voudra ckoiûx
& de de le faire vendre & débiter par tout
nôtre Royanme
,
pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jour de
la datte des Presentes; filifonsddLnCes à
toutes fortes de personnes de quelque qua- lité&condition qu'elles soient d'en introduire d'ImpressionsEtrangeresenaucunlieu
de nôtre obéissance,& à tous Imprimeurs,
Libraires &Colporteurs, & tous autres de faire imprimer, vendre, & débiter
,
&
contrefaire ledit Livre, ni graver aucunes Planches servant à l'ornement d'icelui,
ni même de le donner à lire pendant ledit
temps, fous quelque prerxteque ce soit,
sans la permissionexpresse, & par écrit
dudit Exposant, ou de ceu* qui auront
-
droit de lui à peine de confiscation des
;;,..
Exemplaires contrefaits
;
de fîi rnillivres
d'amende contre chacun descontrevenants, dont untiers à l'Hôtel Dieu de Paris, un
tiers au Denonciateur, & l'autre tiers audit
Exposant, & de tous dépens dommages 8c
interests à lachargeque cesPresentes serontenregistrées tout au long sur le RegHhl" de la Communauté des Imprimeurs
& Libraires de Paris, & ce dans trois mois du jour & dated'icelles
; que l'impression
dùdltlivre sera faite dans nô-te Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
ï(cgleraens de la librairie; & qu'avant de
k'cjtpofer envcûre,ii CA fcu misdfui
plaires dans nôtre Bibliotheque F'ubriqae-;'
un dans celle de nôtre Château du Louvre,
& un dans celle de nôtre tres cher & féal
ChevalierChancelier de France, le Sieur
PHELIPEAUX, Comte de Ponchar-
(
train, Commandeur de nos Ordres
,
le tout
à
peine de nullité desdittes p
esentes, du
contenu desquelles, Vous MANDONS, &
enjoignons
de
faire jouir & user ~lediisieur
Exposant, ou ses ayant causé, pleinement
& paisiblement sans souffrir qu'il leur soit
c,m(e aucun trouble, ouempêchement.
Voulons qu'à la Copie des presentes qui
fera imprimée au commencement ,ou à la
fin dudit Livre, soit tenue pour bien
,
&
duëment signifîée, & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amez & seaux
Conseillers & Secretaires foy soit ajoûtée
:
comme à l'original. Commandons au Pre-
:, mier nôtre Huissierou Sergent de fairepour
l'execution des Presentestous Actes requis,
& necessaires sans autres permissions nonobstant Clameur de Haro, Chartre Normande, & Lettres à ce contraires:~CAR
tel est nôtre plaisir. DONNE' à Versailc»'
le trente uniéme jour d'Aoust, l'an de
..c
grace mil sept cens dix, & denôtre Regne
t.
le
,
soixante huit, Par le Royen son Conseil.
DEVA loi0.1LiS.
JRegftré sur It nom -j. de lttY
CtmmHmutéde* Imprimeurs & Ltf,r.irH
de Paris, page 63 nUM,136.conformement
4IIUX Reflements, & notamment à l'Arrest du 13. Aoust 1703, A pris ce 2. septembre 1710. Signé P. de Launay, Sindic.
L OUIS par la grace de Dieu, Roy de
France & de Navarre: A nos amefc
&fauxConseillers les gens tenants nos
Cours de Parlements
,
Maiffre des Requêtes ordinaires de nôtre Hôtel,Grand
Conseil, Prevost de Paris, Baillifs
,
Sénéchaux
,
leurs Lieutenant Civils & autres
nos Justiciers & Officiers qu'il appartiendra, SALUT. Ayant choisi nôtretrescher, & bien amé Chapes DU fRESNY,
Sieurde Rivière, NôtreValet de Chambre ordinaire ; pour continuer de faire le
Recueil de plusieursnouvelles, Relations
& Histoires; & le faire imprimer sous le
titre de Mercure Galant
;
ilnous a tres..
humblement fait supplier dit lui vouloir accorder nos Lettres de Privilege sur ce nécessaires.ACES CAUSESNous lui avons permis & permettons, par ces
Presentes
de faire imprimer le Livre intitulé LE
MIXCOM GALANT, Contenant
plusieurs Nouvelles, Relations, Histoires&
generalemejtttout ce qui dépend dudit Livre,
& qu'on a coutume d'y mettre depuis trente
ans,en telle forme, marge,caractere
,
&
lautadt de fois quebon lui semblera
,
par tel
Imprimeur & Libraire 'l1ol"U voudra ckoiûx
& de de le faire vendre & débiter par tout
nôtre Royanme
,
pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jour de
la datte des Presentes; filifonsddLnCes à
toutes fortes de personnes de quelque qua- lité&condition qu'elles soient d'en introduire d'ImpressionsEtrangeresenaucunlieu
de nôtre obéissance,& à tous Imprimeurs,
Libraires &Colporteurs, & tous autres de faire imprimer, vendre, & débiter
,
&
contrefaire ledit Livre, ni graver aucunes Planches servant à l'ornement d'icelui,
ni même de le donner à lire pendant ledit
temps, fous quelque prerxteque ce soit,
sans la permissionexpresse, & par écrit
dudit Exposant, ou de ceu* qui auront
-
droit de lui à peine de confiscation des
;;,..
Exemplaires contrefaits
;
de fîi rnillivres
d'amende contre chacun descontrevenants, dont untiers à l'Hôtel Dieu de Paris, un
tiers au Denonciateur, & l'autre tiers audit
Exposant, & de tous dépens dommages 8c
interests à lachargeque cesPresentes serontenregistrées tout au long sur le RegHhl" de la Communauté des Imprimeurs
& Libraires de Paris, & ce dans trois mois du jour & dated'icelles
; que l'impression
dùdltlivre sera faite dans nô-te Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
ï(cgleraens de la librairie; & qu'avant de
k'cjtpofer envcûre,ii CA fcu misdfui
plaires dans nôtre Bibliotheque F'ubriqae-;'
un dans celle de nôtre Château du Louvre,
& un dans celle de nôtre tres cher & féal
ChevalierChancelier de France, le Sieur
PHELIPEAUX, Comte de Ponchar-
(
train, Commandeur de nos Ordres
,
le tout
à
peine de nullité desdittes p
esentes, du
contenu desquelles, Vous MANDONS, &
enjoignons
de
faire jouir & user ~lediisieur
Exposant, ou ses ayant causé, pleinement
& paisiblement sans souffrir qu'il leur soit
c,m(e aucun trouble, ouempêchement.
Voulons qu'à la Copie des presentes qui
fera imprimée au commencement ,ou à la
fin dudit Livre, soit tenue pour bien
,
&
duëment signifîée, & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amez & seaux
Conseillers & Secretaires foy soit ajoûtée
:
comme à l'original. Commandons au Pre-
:, mier nôtre Huissierou Sergent de fairepour
l'execution des Presentestous Actes requis,
& necessaires sans autres permissions nonobstant Clameur de Haro, Chartre Normande, & Lettres à ce contraires:~CAR
tel est nôtre plaisir. DONNE' à Versailc»'
le trente uniéme jour d'Aoust, l'an de
..c
grace mil sept cens dix, & denôtre Regne
t.
le
,
soixante huit, Par le Royen son Conseil.
DEVA loi0.1LiS.
JRegftré sur It nom -j. de lttY
CtmmHmutéde* Imprimeurs & Ltf,r.irH
de Paris, page 63 nUM,136.conformement
4IIUX Reflements, & notamment à l'Arrest du 13. Aoust 1703, A pris ce 2. septembre 1710. Signé P. de Launay, Sindic.
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Résumé : PRIVILEGE DU ROY.
Le document est un privilège royal accordé par Louis, roi de France et de Navarre, à Jean Donneau de Visé, sieur de Fresny, valet de chambre ordinaire du roi. Ce privilège autorise de Visé à imprimer et vendre un livre intitulé 'Le Mercure Galant', contenant diverses nouvelles, relations et histoires, ainsi que tout ce qui est habituellement inclus dans ce type de publication depuis trente ans. Le privilège est valable pour trois années consécutives à partir de la date du document. L'impression et la vente du livre doivent se faire en France, et des exemplaires doivent être déposés dans les bibliothèques royales et celle du chancelier. Toute contrefaçon est interdite et sera punie par la confiscation des exemplaires, des amendes et des dommages-intérêts. Le privilège a été enregistré par la communauté des imprimeurs et libraires de Paris et a été donné à Versailles le 31 août 1710.
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2970
s. p.
MORT DE MONSEIGNEUR le Dauphin & de Madame la Dauphine.
Début :
Ils ne sont plus ; le Dauphin n'a pû survivre à son Epouse ; [...]
Mots clefs :
Dauphin, Dauphine, Mort, Deuil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT DE MONSEIGNEUR le Dauphin & de Madame la Dauphine.
MORT DE MONSEIGNEUR
le Dauphin & de Madame
la Dauphine.
Ls ne font plus ;
le Dauphin n'a
pû furvivreàfon
Epouſe ; il n'a pû fupporter fa perte , coma ij
MORT
ment pourrons - nous
fupporter la noftre. Toute la France eft muette
& confternée fi fa douleur ne va pas juſqu'au
defefpoir. Quelle ref
fource de confolation
faut- il qu'elle ait trouvée
dans fon Roy? Cette image de fes vertus nous eſt
donc enlevée ; que d'affictions depuis un tems.
Nous nous fommes atti
ré des coups fi terribles :
mais le Ciel a épuisé fur
de Monfeigneur , &c.
nous toute la cólere. Quy
fans doute , fa main s'eft
laffée à force de nous
chaſtier ; elle va ſe repofer pour long- temps.
Madame la Dauphine
Marie Adelaide de Savoye,
mourut à Verfailles le 12.
de ce mois en fa vingtfixiéme année.
Monseigneur le Dauphin , Louis de France ,
mourut à Marly le 18. en
la trentiéme année de fon
âge , eftant né le 6. Aouft
1682.
le Dauphin & de Madame
la Dauphine.
Ls ne font plus ;
le Dauphin n'a
pû furvivreàfon
Epouſe ; il n'a pû fupporter fa perte , coma ij
MORT
ment pourrons - nous
fupporter la noftre. Toute la France eft muette
& confternée fi fa douleur ne va pas juſqu'au
defefpoir. Quelle ref
fource de confolation
faut- il qu'elle ait trouvée
dans fon Roy? Cette image de fes vertus nous eſt
donc enlevée ; que d'affictions depuis un tems.
Nous nous fommes atti
ré des coups fi terribles :
mais le Ciel a épuisé fur
de Monfeigneur , &c.
nous toute la cólere. Quy
fans doute , fa main s'eft
laffée à force de nous
chaſtier ; elle va ſe repofer pour long- temps.
Madame la Dauphine
Marie Adelaide de Savoye,
mourut à Verfailles le 12.
de ce mois en fa vingtfixiéme année.
Monseigneur le Dauphin , Louis de France ,
mourut à Marly le 18. en
la trentiéme année de fon
âge , eftant né le 6. Aouft
1682.
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Résumé : MORT DE MONSEIGNEUR le Dauphin & de Madame la Dauphine.
Le Dauphin Louis de France, né le 6 août 1662, et son épouse Marie Adelaide de Savoie sont décédés respectivement le 18 et le 12 avril, à l'âge de 30 et 26 ans. La France est plongée dans la douleur. Le roi exprime sa consolation et mentionne les récentes afflictions et la colère divine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2971
s. p.
MEMOIRES sur ces deux morts.
Début :
Le Vendredy 12. Février 1712. Marie-Adelaïde de Savoye, Epouse de [...]
Mots clefs :
Dauphin, Dauphine, Gardes, Princesse, Duc d'Orléans, Corps du prince, Carrosse, Choeur, Saint-Denis, Évêque de Senlis, Mort, Duchesse, Armes, Lit de parade, Versailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MEMOIRES sur ces deux morts.
MEMOIRES
fur ces deux morts.
LeVendredy 12. Février
1712. Marie-Adelaïde da
Savoye , Epoufe de Monfeigneur Louis , Dauphin
de France , mourut aprés
avoir receu fes Sacrements
le jour précedent avec une
parfaite refignation auxvolontez de Dieu & de grands
fentiments de pieté. Sitoft
qu'elle fut décédée ce mefme jour 12. Février à huit
heures & demie du foir , le
Roy fe retira à Marly où
de Mon(Eignearlyfetc
f'on tranfporta Monfeis
gneur le Dauphin malade
le Samedy 13. Février à
fept heures du matin. La
mort d'une Epoufe quiluy
eftoitfi chere rendit la ma
ladie mortelle ; il expira le
Jeudy 18. du mefme mois.
Parlons d'abord de ce
qui fe paffa au premier de
ces deux funeftes évenements. Ce ne furent que
cris & que larmes dans
tout le Chasteau de Verfailles. On peigna la Prin
ceffe , onla coëffa en linger
uni avec des rubans noirs
MORTA
& blancs , & en cet eftat
elle fut exposée au public
tout le Samedyfuivant.
Le Samedy 13. au ſoir
fort tard , elle fut enfevelie
& mife dans fon cercuel
par Madame la Ducheffe
du Lude , & Madame la
Marquile de Mailly , cellelà tenant la tefte , celle- cy
les pieds.
Elle refta tout le Dimanche fur fon lit dans fon
cercueil fans aucun appareil que fix cierges , parce
qu'on préparoit dans la
chambre d'auprés fon lit
de Monfeigneur, & c.
de parade où elle fut mife
le Lundy 15. & exposée au
public.
1
Le Jeudy 18. Monfei
gneur le Dauphin n'ayant
fait paroiftre d'autre in
quietude pendant toute la
nuit précedente que celle
de parvenir aumoment au
quelil pourroit entendre la
Meffe & recevoir le Saint
Sacrement, fon inquietude
ceffa quandil eut fatisfait à
ces deux devoirs , il mou
rut ( aprés avoir recom
mandéfon ameà Dieu , &
l'avoir ptié de conſerver
MORTAS
long temps la perfonne fa
crée du Roy , pour l'intel
reft de les peuples, ) à huit
heures & demie du matin.
Le Roy fe retira dans le
penultiéme Pavillon de
Marly à gauche , & dés que
Monfeigneur le Dauphin
pur eftre enseveli , on l'ap.
porta à Versailles , & on le
mit dans le mefme lit de
parade avec Madame la
Dauphine. Les deux grilles
de Versailles eftoient ten
dues de noir fans écuffons.
Toutes les arcades du ve
fabule , le grand efcalier ,
de Monfeigneur, &c.
la premiere Salle des Gar
des & tout l'appartement
de Madame la Dauphine
eftoient tendus jufqu'au
plafond : deux bandes d'E
cuffons regnoient depuis
les dehors de la Cour juf
ques à la Chambre où le
Prince & la Princeffe ef
toient expoſez.h mung
Un concours infini de
peuple , vint pendant tout
le temps que les corps du
Prince & de la Princeffe
furent expoſez , & paffoit
au travers du Salon , par
la Galerie , jufques à une
MORT
barriere qu'on avoit faite
pour ne donner paffago
que par l'autre Salle des
Gardes , & cela dura juf
qu'au Mardyà midy , qua
tre Pores de la Miffion
quatre Peres Feuillants , &
quatre Peres Recollets ,
avoient veillé jour & nuit
autour du lit de parade ,
& fur les cinq heures du
foir du Mardy 23. Mon
feigneur le Duc d'Orleans
qui avoit efté Mercredyi
17.. donner l'eaubenifte au
Corps de Madame la Dauphine , deyant conduire la
pompe
de Monfeigneur , &c.
"
pompe funebre , vint en
donner avant la levée des
corps du Prince & de la
Princeffe. Meffeigneurs les
Evefques ayant auffi donné
de l'eau benite fur lescorps
du Prince & de la Princeffe , Monfeigneur l'Evef
que de Senlis, accompagné
de Meffeigneurs les Evel
ques de Montauban , de
Tournay , & d'Autun , des
Aumofniers du Curé de
la Paroiffe de Versailles en
furplis & en étole , ayant
entonné Exultabunt , plufieurs Peres de la Miffion ,
Février 1712 .
A
MORTb
commencerent à chanter
le Miferere. Monseigneur
le Duc d'Orleans , Monfieur le Marquis de Dangeau , Chevalier d'Honneur , Monfieur
le Maréchal de Teffé , premier
Ecuyer, les Dames d'Honneur , & les Dames du
Palais qui estoient dans
la Chambreoù la Princeffe
s'avancerent eftoit morte ,
dans celle du lit de parade :
fçavoir , Madame la Ducheffe du Lude , & Madame la Comteffe de Mailly ,
Dames d'Honneur, les Da-
de Monfeigneur , &c.
mes du Palais , Meldames
Ja Marquifel de Dangeau,
deRoucyde Nogaret,d'O,
de Mongon , de Levy, d'Eftrées , ayant à leur tefte
Madame la Grande Ducheffe , Madame la Prin
ceffe de Conty , Madame
la Ducheffe de Vendofme,
&Mademoiſelle de la Roche-fur-Yon. Toutes cés
Dames fuivoient les corps
du Prince & de la Princeffé, portez par dix Gardes
-dusCorps à chaque cercueil , & deux à chaque
quaiffe , où eftoient renA ij
MORT
fermées les entrailles ; lorf
qu'ils furent fur l'escalier ,
la Mufique entonna un De
profundis en faux bourdon ,
qui dura à peu prés le
temps que les deux cercueils & les deux quaiffes
furent pofez dans le Char
funebre , les Gardes Françoifes & Suiffes eftoient
fous les armes alors on
commença à défiler en cet
ordre. Premierement:
Cent Pauvres habillez
d'une cape grife & claire ,
pliffée , qui leur deſcendoit
jufqu'aux pieds , avec un
de Monfeigneur , &c.
cocluchon & une ceintures
ayant chacun un flambeau
ala main. Une Compagnie
des Gardes du Corps; cent
Vingt Moufquetaires , foixante de chaque Compa
gnie , fuivis de celles des
Gendarmes & ChevauxLegers , aprés lefquels fuivoient lesCaroffes de deuil,
de Meffieurs les Officiers ,
de Monfeigneur le Duc
d'Orleans , ceux de Monfeigneur le Dauphin, & de
Madame la Dauphine , fuivis de leurs Valets de pied ;
tous ces Caroffes eftoient à
huit chevaux. A iij.
MORTAM
Premier Caroffe de Madame la Dauphine.
S. A. S. Madame la Du
cheffe Pa
Madame la Ducheſſe du
Lude, Dame d'Honneur.
Madame la Ducheffe d'Harcour.
Madame la Ducheffe de
Duras.
Madame la Marquife de
Rouffy, Damedu Palais.
Madame la Marquise de
Mailly , Dame du Palais.
Madame la Marquife de
Laigle , Dame d'Honneur de
Madame la Ducheſſe.
de Monfeigneur, &c.
Second Caroffe.me
S. A. S. Madame la Ducheffe de Vendofme.
Madame la Ducheffe d'E
firées.od
Madame la Princeffe de
Chimay.
Madame de Nogaret.
Madame de Moufereaut.
Madame la Marquife de
Braffac, Dame d'Honneur de
Madame de Vendofme.
Troifiéme Caroffe.
S. A. S. Mademoiſelle de
Conti.
Madame la Duchesse de
Sully
N
A iiij
MORT
Madame la Duchesse de
la Ferté.
Madame la Marquise de
Nangy.
Madame la Marquife de
la Vrilliere
Madame la Marquife da
Liftenay.
Quatriéme Carolfe.
S.AS. Mademoiſelle de la
Rochefur Yon.
Madamela Comtesse d'Egmont.
Madame la Princesse de
Talmont.
Madame de Clermont
Madame la Marquise de
Polignac.
de Monfeigneur, &c.
Madame la Marquife de
la Vrilliere.
Madame la Marquife de
Chambouard.
Cinquiéme Caroffe.
Madame la Grand-Duchefse feule dans le fond avec
Madamela Comteffe de Mail
ly.
Et enfuite fuivirent les Pages de Monfeigneur le
Dauphin &de Madame la
Dauphine. Le Garoffe en
fuite de Monſeigneur le
Ducd'Orleans , où il eftoit
feul dans le fond avec
Monfienr le Marquis de
MORT
la Fare fon premier Capitaine des Gardes , &Mon.
fieur le Comte d'Estampes
fecond Capitaine des Gardes. Dans les autres Caroffes de fa fuite , eftoient
Meffieurs d'Armentieres ,
de Simiane , de Marivat.
Tousces équipages & corteges furent fuivis des Pa
du Roy avec les livrées
du Roy fans deüil , ayant
tous unflambeauà la main,
auffi bien que Meffieurs les
Moufquetaires , Gendarál
Chevaux Legers
ges
mes
qui tous avoient leur ha
de Monseigneur, &c.
bit d'ordonnance, à la tefte
de ce défilé , les caroffes
dans lefquels eftoient Mr
l'Evefque de Senlis , premier Aumofnier de Mada
me la Dauphine , Mr l'Evefque de Tournay , Mr.
l'Evefque de faint Omer ,
Mr. l'Evefque de Montau
ban, & Mrl'Evefque d'Au
tun , au milieu Mr le Curé
de Verfailles en Eftole d'un
cofté , le Pere de la Ruë de
le Pere Martineau, celuy
là Confeffeur de Madame
la Dauphine , celui- cy de
Monfeigneur le Dauphing
MORT
de l'autre cofté: enfuite parurent les quatre Heraults
d'armes avec le Roy d'ar
mes à leur tefte. Le Char
eftoit accompagné de qua
tre Aumofniers en rochet ,
manteau & bonnet carré,
tous quatre à cheval , te
nants chacun un des quatre coins dupoële , ce Char
eftoit attelé de huit cheyaux caparaçonnez. Les
Recollets de Verſailles accompagnerent le convoy
juſqu'à l'avenuë. Il entra
dans Paris à deux heures &
demie aprés minuit, toute
de Monfeigneur, & c.
la rue faint Honoré, où les
Feuillants , les Capucins ,
les Quinze - vingts , faint
Honoré, firent leurs Prieres avec chacun leur Clergé, ayant leurs Croix &
leurs chandeliers , fe prefenterent au paffage pour
chanter un De profundis.
Sitoft qu'on apperceut de
faint Denys les premiers
flambeaux, l'on fonna un
bourdon durant un quart
d'heure pour fignal à toutes les Eglifes de faint Denys , Collegiales , Paroil
fest & Communautez
MORTASÍ
,
d'hommes pour ſe préparer à aller au devant avec
les Religieux de faint De
nys. Tout le Clergé des
autres Eglifes s'eftant rendu dans celle de l'Abbaye ,
on fonna une ſeconde fois
un bourdon feul , pour fe
préparer àpartir. On avoit
commenceà dire des baffes
Meffes dés quatre heures
du matin , dans les Chapelles du Chevet , Chever
c'eft la partie haute de l'Eglife de faint Denys , derriere le chœur , & le lieu
oùferont expoſez pendant
de Monseigneur , &c.
quarante jours les corps du
Prince & de la Princeffe ,
tout le cortege paroiffoir
s'approcher le Clergé de
faint Denys , ayant les Religieux à leur tefte , en formerent un confiderable ,
& allerent au devant du
convoy juſques à la porte
de Paris , qui cftoit tendue avec deux rangées d'Ecuffons , auffi bien que la
premiere porte d'entrée
fur le parvis. Le Convoy
ayant joint , ils entonnerent le Libera Tout défila
furla place oùeftoient plu-
SM ORTA A
Leurs Compagnies des
Gardes Françoiles & Suif
fes ,fous les armes , les pauvres entrerent dans l'Eglife avec leurs flambeaux.
Monfieur de Dreux ; &
Monfieur Defgranges , fi
rent difpofer les fieges &
les carreaux dans le Chœur.
pour les Dames.
Monseigneur le Duc
d'Orleans , Monfieur le
Marquis de Dangeau , &
Monfieur le Maréchal de
Teffé , s'allerent placerd'abord au Choeur ; enfin le
Clergé & les Religieux
eftant
de Monfeigneur, &c.
eftant entrés, le Char eftant
arrivé devant la porte de
l'Eglife , Mr. l'Evefque de
Senlis emchape & en mitre, le Prieur de Saint Denis
enchape , accompagné de
deux Religieux en Dalmatiques , attendirent que les
deux cercueils fuffent apportés fur deux tables l'un
auprés de l'autre , placés
au milieu , fous la plateformeàl'entrée pour com
mencer leurs Harangues.
Ces deux harangues finies , Madame la grande
Ducheffe eftant revenue
Février 1712.
B
MaO RUTAsh
du Chœur au lieu où elles
fe firent pour reprefenter
auprés de Madame la Dauphine, on avoit mis fur les
cercueils de plomb enfermez dans un cercueil de
bois de chefne , & couvert
d'un velours croisé d'une
moire d'argent , à travers
lequel paffoient trois an
neaux de chaque cofté ,
un poëlle noir avec une
Croix herminée , tout le
poëfle bordé d'hermine de
la hauteur de dix pouces ,
& par deffus ce poëlle une
autre de drap d'or avec les
de Monfeigneur, c.
Ecuffons brodez de Mon
feigneur le Dauphin , auf
quels eftoient jointes les
Armes de Madamela Dau
phine fans brifures , n'y
ayant que celles deSavoye
qui font de gueules à und
Croixd'argent, ainfi qu'el
les paroiffoient alternativement dans les Ecus de
velours , chargez d'Ecuffons qui regnoient autour
du Chœur jufqu'à l'Autel,
celles de Monfeigneur le
Dauphin feuls , alternati
A
vement jointes à celles de
Madame la Dauphine. En
Bij
MAORT..
07
fuite on avança' dans le
Chœur, les Gardesducorps
eurent ordre du Maiftre
des ceremonies , de prendre le corps de Madame la
Dauphine le premier, pour
le porter fur une eftrade de
trois degrez qui eftoit dans
le Choeur, & celuy de Monfeigneur le Dauphin , lef
quels eftant placez fur deux
tables , le poëfle de drap
d'or feulement eſtendu
deffus , cinq douzaines de
cierges autour , furmonté
d'un dais en l'air . le Mifer
rere achevé , on chanta le
.
de Monfeigneur,&C.
Subvenite , Kyrie eleifon , Pa
ter nofter , pendant quoy
Mr l'Evefque de Senlis jetta l'eau benifte autour, en
cenfa, & le Pere Prieur enfuite, & Mrde Senlis ayant
fini l'Abfolution , ce qui
conduifit jufqu'à fept heu
res trois quarts ; on s'alla
repofer une demi - heure
aprés laquelle Mr de Senlis vint commencer la
grand Meffe qui dura juſ
ques à neuf heures trois
1quarts.
MORTV
Les cœurs de Monfeigneur.le Dauphin , & de
Madamela Dauphine , fu
rent portez au Val de Gras
ce le Vendredy au foir. Ils
yarriverent à minuit.de
En attendant un détail
de cette ceremonie voicy
le Difcours que fit Mada+
me l'Abbeffe du Val de
Grace en les recevant
fur ces deux morts.
LeVendredy 12. Février
1712. Marie-Adelaïde da
Savoye , Epoufe de Monfeigneur Louis , Dauphin
de France , mourut aprés
avoir receu fes Sacrements
le jour précedent avec une
parfaite refignation auxvolontez de Dieu & de grands
fentiments de pieté. Sitoft
qu'elle fut décédée ce mefme jour 12. Février à huit
heures & demie du foir , le
Roy fe retira à Marly où
de Mon(Eignearlyfetc
f'on tranfporta Monfeis
gneur le Dauphin malade
le Samedy 13. Février à
fept heures du matin. La
mort d'une Epoufe quiluy
eftoitfi chere rendit la ma
ladie mortelle ; il expira le
Jeudy 18. du mefme mois.
Parlons d'abord de ce
qui fe paffa au premier de
ces deux funeftes évenements. Ce ne furent que
cris & que larmes dans
tout le Chasteau de Verfailles. On peigna la Prin
ceffe , onla coëffa en linger
uni avec des rubans noirs
MORTA
& blancs , & en cet eftat
elle fut exposée au public
tout le Samedyfuivant.
Le Samedy 13. au ſoir
fort tard , elle fut enfevelie
& mife dans fon cercuel
par Madame la Ducheffe
du Lude , & Madame la
Marquile de Mailly , cellelà tenant la tefte , celle- cy
les pieds.
Elle refta tout le Dimanche fur fon lit dans fon
cercueil fans aucun appareil que fix cierges , parce
qu'on préparoit dans la
chambre d'auprés fon lit
de Monfeigneur, & c.
de parade où elle fut mife
le Lundy 15. & exposée au
public.
1
Le Jeudy 18. Monfei
gneur le Dauphin n'ayant
fait paroiftre d'autre in
quietude pendant toute la
nuit précedente que celle
de parvenir aumoment au
quelil pourroit entendre la
Meffe & recevoir le Saint
Sacrement, fon inquietude
ceffa quandil eut fatisfait à
ces deux devoirs , il mou
rut ( aprés avoir recom
mandéfon ameà Dieu , &
l'avoir ptié de conſerver
MORTAS
long temps la perfonne fa
crée du Roy , pour l'intel
reft de les peuples, ) à huit
heures & demie du matin.
Le Roy fe retira dans le
penultiéme Pavillon de
Marly à gauche , & dés que
Monfeigneur le Dauphin
pur eftre enseveli , on l'ap.
porta à Versailles , & on le
mit dans le mefme lit de
parade avec Madame la
Dauphine. Les deux grilles
de Versailles eftoient ten
dues de noir fans écuffons.
Toutes les arcades du ve
fabule , le grand efcalier ,
de Monfeigneur, &c.
la premiere Salle des Gar
des & tout l'appartement
de Madame la Dauphine
eftoient tendus jufqu'au
plafond : deux bandes d'E
cuffons regnoient depuis
les dehors de la Cour juf
ques à la Chambre où le
Prince & la Princeffe ef
toient expoſez.h mung
Un concours infini de
peuple , vint pendant tout
le temps que les corps du
Prince & de la Princeffe
furent expoſez , & paffoit
au travers du Salon , par
la Galerie , jufques à une
MORT
barriere qu'on avoit faite
pour ne donner paffago
que par l'autre Salle des
Gardes , & cela dura juf
qu'au Mardyà midy , qua
tre Pores de la Miffion
quatre Peres Feuillants , &
quatre Peres Recollets ,
avoient veillé jour & nuit
autour du lit de parade ,
& fur les cinq heures du
foir du Mardy 23. Mon
feigneur le Duc d'Orleans
qui avoit efté Mercredyi
17.. donner l'eaubenifte au
Corps de Madame la Dauphine , deyant conduire la
pompe
de Monfeigneur , &c.
"
pompe funebre , vint en
donner avant la levée des
corps du Prince & de la
Princeffe. Meffeigneurs les
Evefques ayant auffi donné
de l'eau benite fur lescorps
du Prince & de la Princeffe , Monfeigneur l'Evef
que de Senlis, accompagné
de Meffeigneurs les Evel
ques de Montauban , de
Tournay , & d'Autun , des
Aumofniers du Curé de
la Paroiffe de Versailles en
furplis & en étole , ayant
entonné Exultabunt , plufieurs Peres de la Miffion ,
Février 1712 .
A
MORTb
commencerent à chanter
le Miferere. Monseigneur
le Duc d'Orleans , Monfieur le Marquis de Dangeau , Chevalier d'Honneur , Monfieur
le Maréchal de Teffé , premier
Ecuyer, les Dames d'Honneur , & les Dames du
Palais qui estoient dans
la Chambreoù la Princeffe
s'avancerent eftoit morte ,
dans celle du lit de parade :
fçavoir , Madame la Ducheffe du Lude , & Madame la Comteffe de Mailly ,
Dames d'Honneur, les Da-
de Monfeigneur , &c.
mes du Palais , Meldames
Ja Marquifel de Dangeau,
deRoucyde Nogaret,d'O,
de Mongon , de Levy, d'Eftrées , ayant à leur tefte
Madame la Grande Ducheffe , Madame la Prin
ceffe de Conty , Madame
la Ducheffe de Vendofme,
&Mademoiſelle de la Roche-fur-Yon. Toutes cés
Dames fuivoient les corps
du Prince & de la Princeffé, portez par dix Gardes
-dusCorps à chaque cercueil , & deux à chaque
quaiffe , où eftoient renA ij
MORT
fermées les entrailles ; lorf
qu'ils furent fur l'escalier ,
la Mufique entonna un De
profundis en faux bourdon ,
qui dura à peu prés le
temps que les deux cercueils & les deux quaiffes
furent pofez dans le Char
funebre , les Gardes Françoifes & Suiffes eftoient
fous les armes alors on
commença à défiler en cet
ordre. Premierement:
Cent Pauvres habillez
d'une cape grife & claire ,
pliffée , qui leur deſcendoit
jufqu'aux pieds , avec un
de Monfeigneur , &c.
cocluchon & une ceintures
ayant chacun un flambeau
ala main. Une Compagnie
des Gardes du Corps; cent
Vingt Moufquetaires , foixante de chaque Compa
gnie , fuivis de celles des
Gendarmes & ChevauxLegers , aprés lefquels fuivoient lesCaroffes de deuil,
de Meffieurs les Officiers ,
de Monfeigneur le Duc
d'Orleans , ceux de Monfeigneur le Dauphin, & de
Madame la Dauphine , fuivis de leurs Valets de pied ;
tous ces Caroffes eftoient à
huit chevaux. A iij.
MORTAM
Premier Caroffe de Madame la Dauphine.
S. A. S. Madame la Du
cheffe Pa
Madame la Ducheſſe du
Lude, Dame d'Honneur.
Madame la Ducheffe d'Harcour.
Madame la Ducheffe de
Duras.
Madame la Marquife de
Rouffy, Damedu Palais.
Madame la Marquise de
Mailly , Dame du Palais.
Madame la Marquife de
Laigle , Dame d'Honneur de
Madame la Ducheſſe.
de Monfeigneur, &c.
Second Caroffe.me
S. A. S. Madame la Ducheffe de Vendofme.
Madame la Ducheffe d'E
firées.od
Madame la Princeffe de
Chimay.
Madame de Nogaret.
Madame de Moufereaut.
Madame la Marquife de
Braffac, Dame d'Honneur de
Madame de Vendofme.
Troifiéme Caroffe.
S. A. S. Mademoiſelle de
Conti.
Madame la Duchesse de
Sully
N
A iiij
MORT
Madame la Duchesse de
la Ferté.
Madame la Marquise de
Nangy.
Madame la Marquife de
la Vrilliere
Madame la Marquife da
Liftenay.
Quatriéme Carolfe.
S.AS. Mademoiſelle de la
Rochefur Yon.
Madamela Comtesse d'Egmont.
Madame la Princesse de
Talmont.
Madame de Clermont
Madame la Marquise de
Polignac.
de Monfeigneur, &c.
Madame la Marquife de
la Vrilliere.
Madame la Marquife de
Chambouard.
Cinquiéme Caroffe.
Madame la Grand-Duchefse feule dans le fond avec
Madamela Comteffe de Mail
ly.
Et enfuite fuivirent les Pages de Monfeigneur le
Dauphin &de Madame la
Dauphine. Le Garoffe en
fuite de Monſeigneur le
Ducd'Orleans , où il eftoit
feul dans le fond avec
Monfienr le Marquis de
MORT
la Fare fon premier Capitaine des Gardes , &Mon.
fieur le Comte d'Estampes
fecond Capitaine des Gardes. Dans les autres Caroffes de fa fuite , eftoient
Meffieurs d'Armentieres ,
de Simiane , de Marivat.
Tousces équipages & corteges furent fuivis des Pa
du Roy avec les livrées
du Roy fans deüil , ayant
tous unflambeauà la main,
auffi bien que Meffieurs les
Moufquetaires , Gendarál
Chevaux Legers
ges
mes
qui tous avoient leur ha
de Monseigneur, &c.
bit d'ordonnance, à la tefte
de ce défilé , les caroffes
dans lefquels eftoient Mr
l'Evefque de Senlis , premier Aumofnier de Mada
me la Dauphine , Mr l'Evefque de Tournay , Mr.
l'Evefque de faint Omer ,
Mr. l'Evefque de Montau
ban, & Mrl'Evefque d'Au
tun , au milieu Mr le Curé
de Verfailles en Eftole d'un
cofté , le Pere de la Ruë de
le Pere Martineau, celuy
là Confeffeur de Madame
la Dauphine , celui- cy de
Monfeigneur le Dauphing
MORT
de l'autre cofté: enfuite parurent les quatre Heraults
d'armes avec le Roy d'ar
mes à leur tefte. Le Char
eftoit accompagné de qua
tre Aumofniers en rochet ,
manteau & bonnet carré,
tous quatre à cheval , te
nants chacun un des quatre coins dupoële , ce Char
eftoit attelé de huit cheyaux caparaçonnez. Les
Recollets de Verſailles accompagnerent le convoy
juſqu'à l'avenuë. Il entra
dans Paris à deux heures &
demie aprés minuit, toute
de Monfeigneur, & c.
la rue faint Honoré, où les
Feuillants , les Capucins ,
les Quinze - vingts , faint
Honoré, firent leurs Prieres avec chacun leur Clergé, ayant leurs Croix &
leurs chandeliers , fe prefenterent au paffage pour
chanter un De profundis.
Sitoft qu'on apperceut de
faint Denys les premiers
flambeaux, l'on fonna un
bourdon durant un quart
d'heure pour fignal à toutes les Eglifes de faint Denys , Collegiales , Paroil
fest & Communautez
MORTASÍ
,
d'hommes pour ſe préparer à aller au devant avec
les Religieux de faint De
nys. Tout le Clergé des
autres Eglifes s'eftant rendu dans celle de l'Abbaye ,
on fonna une ſeconde fois
un bourdon feul , pour fe
préparer àpartir. On avoit
commenceà dire des baffes
Meffes dés quatre heures
du matin , dans les Chapelles du Chevet , Chever
c'eft la partie haute de l'Eglife de faint Denys , derriere le chœur , & le lieu
oùferont expoſez pendant
de Monseigneur , &c.
quarante jours les corps du
Prince & de la Princeffe ,
tout le cortege paroiffoir
s'approcher le Clergé de
faint Denys , ayant les Religieux à leur tefte , en formerent un confiderable ,
& allerent au devant du
convoy juſques à la porte
de Paris , qui cftoit tendue avec deux rangées d'Ecuffons , auffi bien que la
premiere porte d'entrée
fur le parvis. Le Convoy
ayant joint , ils entonnerent le Libera Tout défila
furla place oùeftoient plu-
SM ORTA A
Leurs Compagnies des
Gardes Françoiles & Suif
fes ,fous les armes , les pauvres entrerent dans l'Eglife avec leurs flambeaux.
Monfieur de Dreux ; &
Monfieur Defgranges , fi
rent difpofer les fieges &
les carreaux dans le Chœur.
pour les Dames.
Monseigneur le Duc
d'Orleans , Monfieur le
Marquis de Dangeau , &
Monfieur le Maréchal de
Teffé , s'allerent placerd'abord au Choeur ; enfin le
Clergé & les Religieux
eftant
de Monfeigneur, &c.
eftant entrés, le Char eftant
arrivé devant la porte de
l'Eglife , Mr. l'Evefque de
Senlis emchape & en mitre, le Prieur de Saint Denis
enchape , accompagné de
deux Religieux en Dalmatiques , attendirent que les
deux cercueils fuffent apportés fur deux tables l'un
auprés de l'autre , placés
au milieu , fous la plateformeàl'entrée pour com
mencer leurs Harangues.
Ces deux harangues finies , Madame la grande
Ducheffe eftant revenue
Février 1712.
B
MaO RUTAsh
du Chœur au lieu où elles
fe firent pour reprefenter
auprés de Madame la Dauphine, on avoit mis fur les
cercueils de plomb enfermez dans un cercueil de
bois de chefne , & couvert
d'un velours croisé d'une
moire d'argent , à travers
lequel paffoient trois an
neaux de chaque cofté ,
un poëlle noir avec une
Croix herminée , tout le
poëfle bordé d'hermine de
la hauteur de dix pouces ,
& par deffus ce poëlle une
autre de drap d'or avec les
de Monfeigneur, c.
Ecuffons brodez de Mon
feigneur le Dauphin , auf
quels eftoient jointes les
Armes de Madamela Dau
phine fans brifures , n'y
ayant que celles deSavoye
qui font de gueules à und
Croixd'argent, ainfi qu'el
les paroiffoient alternativement dans les Ecus de
velours , chargez d'Ecuffons qui regnoient autour
du Chœur jufqu'à l'Autel,
celles de Monfeigneur le
Dauphin feuls , alternati
A
vement jointes à celles de
Madame la Dauphine. En
Bij
MAORT..
07
fuite on avança' dans le
Chœur, les Gardesducorps
eurent ordre du Maiftre
des ceremonies , de prendre le corps de Madame la
Dauphine le premier, pour
le porter fur une eftrade de
trois degrez qui eftoit dans
le Choeur, & celuy de Monfeigneur le Dauphin , lef
quels eftant placez fur deux
tables , le poëfle de drap
d'or feulement eſtendu
deffus , cinq douzaines de
cierges autour , furmonté
d'un dais en l'air . le Mifer
rere achevé , on chanta le
.
de Monfeigneur,&C.
Subvenite , Kyrie eleifon , Pa
ter nofter , pendant quoy
Mr l'Evefque de Senlis jetta l'eau benifte autour, en
cenfa, & le Pere Prieur enfuite, & Mrde Senlis ayant
fini l'Abfolution , ce qui
conduifit jufqu'à fept heu
res trois quarts ; on s'alla
repofer une demi - heure
aprés laquelle Mr de Senlis vint commencer la
grand Meffe qui dura juſ
ques à neuf heures trois
1quarts.
MORTV
Les cœurs de Monfeigneur.le Dauphin , & de
Madamela Dauphine , fu
rent portez au Val de Gras
ce le Vendredy au foir. Ils
yarriverent à minuit.de
En attendant un détail
de cette ceremonie voicy
le Difcours que fit Mada+
me l'Abbeffe du Val de
Grace en les recevant
Fermer
Résumé : MEMOIRES sur ces deux morts.
En février 1712, Marie-Adélaïde de Savoie, épouse du Dauphin Louis de France, décéda après avoir reçu les sacrements avec résignation et piété. Le roi se retira à Marly, et le Dauphin, gravement affecté par la perte de son épouse, mourut le 18 février. Les funérailles de Marie-Adélaïde eurent lieu le 13 février. Elle fut exposée au public, habillée de lingerie unie avec des rubans noirs et blancs. Le Dauphin, quant à lui, mourut après avoir reçu les derniers sacrements et recommandé son âme à Dieu. Les corps furent exposés à Versailles, avec des grilles et des arcades tendues de noir. Un grand concours de peuple vint voir les dépouilles. Les cérémonies funéraires inclurent des messes et des prières, avec la participation de nombreux ecclésiastiques et dignitaires. Les corps furent ensuite transportés à l'abbaye de Saint-Denis, où ils furent inhumés après des harangues et des prières. Les cœurs du Dauphin et de Marie-Adélaïde furent portés au Val-de-Grâce.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2972
s. p.
Discours de Madame l'Abbesse du Val de Grace.
Début :
C'est Monseigneur, dans les sentiments d'une vive douleur [...]
Mots clefs :
Respect, Douleur, Discours, Reconnaissance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours de Madame l'Abbesse du Val de Grace.
Difcoursde Madame l' Abbesse
adu Val de Grace.p Grace.
C'eft Monfeigneur
dans les fentiments d'une
de Monfeigneur, &c.
vive douleur , avec un profond refpect , & une parfaite reconnoiffance , que
nous recevons les Cœurs
de Monfeigneur le Dau
phin & deMadame la Dau.
phine , que le Roy nous
fait l'honneur de nous confier. Ce grand Prince , &
cette grande Princeſſe faifoient le bonheur de la
Cour , & l'efperance des
Peuples par leurs auguftes
qualitez, & s'eftoient attiré
l'eftime de noftre grand
Monarque par leurs héroïques vertus , puifque le
MORT
Ciel n'a point exaucé nos
prieres en leur rendant une
fanté fi précieuſe à la France, & qu'illes a voulu pri
ver d'une couronne tempo
relle ,nous allons, Monfei
gneur, redoubler nos vœux
pour leur en obtenir une
éternelle,
adu Val de Grace.p Grace.
C'eft Monfeigneur
dans les fentiments d'une
de Monfeigneur, &c.
vive douleur , avec un profond refpect , & une parfaite reconnoiffance , que
nous recevons les Cœurs
de Monfeigneur le Dau
phin & deMadame la Dau.
phine , que le Roy nous
fait l'honneur de nous confier. Ce grand Prince , &
cette grande Princeſſe faifoient le bonheur de la
Cour , & l'efperance des
Peuples par leurs auguftes
qualitez, & s'eftoient attiré
l'eftime de noftre grand
Monarque par leurs héroïques vertus , puifque le
MORT
Ciel n'a point exaucé nos
prieres en leur rendant une
fanté fi précieuſe à la France, & qu'illes a voulu pri
ver d'une couronne tempo
relle ,nous allons, Monfei
gneur, redoubler nos vœux
pour leur en obtenir une
éternelle,
Fermer
Résumé : Discours de Madame l'Abbesse du Val de Grace.
Madame l'Abbesse du Val-de-Grâce reçoit les cœurs du Dauphin et de la Dauphine, confiés par le Roi. Elle exprime sa douleur et son respect, soulignant leurs qualités et vertus. Malgré les prières pour leur santé, la France est privée de leur présence. Elle promet de prier pour leur couronne éternelle.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2973
p. 25-44
« M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Début :
M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...]
Mots clefs :
Savoie, Dauphin, Famille, Roi, Duc, France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
.le Dauphin étoit
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
le vingt- uniéme Dauphin de la Maiſons dea
France, depuis la ceffion
du Dauphiné par Humbert dernier Dauphin de
Viennois , en 1349. lequelHumbertfe voyant
veuf& fans enfans , difpoſa de ſes Etats en fayeur des fils aînez &prefomptifs heritiers de la
Couronne de France ,
à la charge & condition
qu'ils en porteroient le
Fév. 1712.
C
26 MERCURE
nom & les armes ; & le
premier qui a porté cette qualité a été Charles
de France , fils du Roy
Jean , qui lui fucceda à
la couronne en 1364.
fous le nom de Charles
V. De ces vingt & un
Dauphins il y en a eu
neuf qui ont été Rois ,
les douze autres étant
morts fans être parvenus à la couronne. Ceux
qui ont été Rois ont été
Charles cinq , Charles
GALANT. 27
EJ
fix, Charles fept , Louis
onze , Charles huit ,
Henryfecond, François
fecond , Louis treize, &
Louis quatorze. Il ya
eu neuf Dauphins ma
riez étant Dauphins , &
dix Dauphines , parce
que Louis onze a été
marié deux fois étant
Dauphin. Sa premiere
femme, Marguerite d'Ecoffe , mourut Dauphne; & fafeconde, Charlotte de Savoye , devint
Cij
28 MERCURE
Reine. De ces dix Dauphines il n'y en a eu que
cinq de Reines : Içavoir , Jeanne de Bourbon , femme du Roy
Charles cinq 3 Marie
d'Anjou, femmedu Roy
Charles fepts Charlotte
de Savoye , feconde
femme du Roy Louis
onze; Catherine de Medicis , femme du Roy
Henry fecond ; & Marie Stuart , femme du
Roy François ſecond,
GALANT. 29
Cette trifte morto de
M. le Dauphin fait que
M. le Duc de Bretagne
devient le vingt - deu
xiéme Dauphin. Il eft
trés fingulier de voir
qu'en dix mois & quatre jours nous voyons
trois Dauphins:fçavoir,
Louis cinq , Dauphin
de Viennois, mort le 14.
Avril 1711 perede Louis
fix , auffi Dauphin de
Viennois , qui vient de
mourir , connu ci - deC iij
30 MERCURE
vant fous le titre de Duc
de Bourgogne , & auffi
pere de M. le Duc des
Bretagne , à prefent
Dauphin au lieu de M.
fon pere. Les dix Dauphines qu'il yaeu font,
une de la Maifon de
Bourbon , une de Bourgogne , deux de Bavière, une d'Anjou, deux
de Stuart , une de Medicis , & deux de Savoye ,
la derniere défquelles
eft celle qui vient de
GALANT.I/ 31
mourir , Marie - Adelayde de Savoye , fille
de Victor- Amé, fecond
du nom , Duc de Savoye , & de DameAnne
d'Orleans , fille de Philippe de France , Duc
d'Orleans , Frere unique du Roy, & d'HenFiette - Anne d'Angleterre , fa premiere femme. Cette Dame meurt
à vingt - fix ans , deux
mois & cinq jours étant
née le 6. Octobre 1685.
C iiij
32 MERCURE
& aprés quatorze ans ,
deux mois & cinq jours
de mariage , la celebration s'étant faite à Ver
failles le 6. Octobre
1697. Elle a eutrois en
fans: fçavoir, deux Ducs
deBretagne , & un Duc
d'Anjou. Le premier eft
mort âgé de neuf mois
& dix- neufjours , le 13.
Avril 1705. le fecond à
preſent vivant , eft M.
le Dauphin , & le troifiéme, qui eft M. le Duc
GALANT 33
d'Anjou, vit auffi.
CetteDameétoit d'u
ne des plus anciennes -
Maiſons fouveraines de
l'Europe , puifque la
Maifon de Savoye eft
fortie de celle de Saxe,
& elle a commencé à
regner en Savoye il y a
fept fiecles en vingttrois generatios &trente- quatre Princes , qui
fe font fuccedez les uns
aux autres avec tant de
bonheur , que lorfque
と
34 MERCURE
quelqu'un eftmort fanst
enfans , la couronne
n'eft jamais paffé à un
degré plus éloigné, que
du frere ou du petit ne
veu au grand oncle.bang
Le premier qui a com
mencé à regner en Savoye a été Berold , en
l'an 1000. Il étoit iffu de
Vvitichind le Grand
Duc de Saxe , & de lui
eft defcenduë toute la
Maiſon.de Savoye , qui
a donné degrands hom
GALANT. 35
mes. Amé ſept fut élû
Pape au Concile de Bâle
contre le Pape Eugene
3
quatre en 1439. fous le
nom de Felix cinq. Eu
gene quatre étant mort,
& Nicolas cinq ayant
été élu , Felix fe demit
du Pontificat, à la priere
du Roy de France , pour
donner la paix à l'Egli
fe , fe contentant de la
qualité de Doyen du
Sacré College , qu'il
garda juſques à fa mort,
36 MERCURE
arrivée en 1451.
Ils portent la qualité,
de Rois de Cypre , par
la donation qui leur a
été faite par Charlotte ,
Reinede Cypre, fille &
heritiere de Jean fecond
dunom , RoydeCypre.
Cette Reine fut mariée
deux fois la premiete ,
à Jean Prince de Portugal ; 2 , à Louis de Savoye , Comte de Geneve , frere d'Amedée neuviéme du nom , Duc de
:
GALANT. 37
Savoye , defquels elle
n'eut point de pofterité.
LeRoy Jean , fon pere ,
étant mort fans enfans
mâles legitimes , le
Royaume lui échut :
mais il lui fut difputé
par Jacques de Cypre,
fon frere naturel , qui
s'empara du Royaume,
avec l'affiftance du Soudan d'Egypte , & de
Marc Cornaro, Gentilhomme Venitien , quí
lui fit épouſer ſa fille ,
38 MERCURE
& qui fut adoptée par
la Seigneurie de Veniſe,
qui lui conftitua une
grande dot. Jacques étant mort à trente-trois
ans , laiffa fa femme enceinte, & la declara fon
heritiere en cas qu'elle
furvêquit au fruit qu'-
elle portoit. Elle accoucha d'un fils , qui mourut deux ans aprés : ainſi
elle demeura Reine de
Cypre , avec la protection de la Republique
GALANT. 39
de Venife , à laquelle
elle abandonna le gouvernement de l'Etat , lui
faifant don de la couron,
ne , fe retirant à Venife, où elle paffa le reſte
1.
de les jours.
Tout ceci ſe paffa au
préjudice de la Reine
Charlotte , qui fut contrainte de fe retirer à
Rome où elle mourat
penfionaire du Pape, &
voyant qu'elle ne pouvoit rentrer dans fes
40 MERCURE
2
Etats , elle fit don de
fon Royaume en préfence du Pape & des
Cardinaux à Amedée
neuvième , Duc de Savoye, fon beau- frere , &
à fes fucceffeurs. Sous le
pontificat du Pape Clement 7. lorſqu'il couronnal'Empereur Charlescinqà Boulogne, cette donation fut examinéeen preſence duPape & de l'Empereur, qui
adjugerentce Royaume
aux
GALANT 40
aux Ducs de Savoye
mais Selim Empereur
des Turcs termina le
differend du Duc de Savoye & des Venitiens
s'étant emparé de ce
Royaume en 1571.
Leurs alliances font
trés- confiderables , tant
par les femmes qu'ils
ont données , en ayant
eu trois de la Maiſon de
France , trois de celle
d'Orleans , quatre de
Bourbon, trois de BourFév.1712.
D
42 MERCURE
gogne , une de Berry's
& quantité d'autres de
Mailons trés - illuftres.
Ils ont donné une
femme à Louis le Gros
Roy de France , unc
à Rodolphe Duc de
Souabe, Empereur ; une
à Alfonfe premier , Roy
de Portugal , une à Andronic Paleologue Empereur de Conftantinople , une à Louis d'Airjou Roy de Naples &
de Sicile , une à Federic
GALANT. 43
d'Arragon Roy de Naples ; une Reine de Por
tugal denos jours , femme de Pierre Roy de
Portugal ; une au Roy
Louis onze , Roi de
France ; une aà Charles
d'Orleans, Comte d'Angoulême , qui a été
Louiſe de Savoie , mere
du Roi de France François premier. Ce ne fe
roit jamais fait , s'il faloit particularifer toutes leurs alliances ; ce
Dij
44 MERCURE
qui ne fe pourroit faite
qu'en faifant la Genea,
logie de cette Maiſon.
Pour la fucceffion des
Dauphins de la Maiſon
de France , on les peut
voir dans la Carte que
Monfieur Chevillard ,
Genealogifte du Roi &
Hiftoriographede France , en a donnée au public en 1700.
Fermer
Résumé : « M. le Dauphin étoit le vingt-uniéme Dauphin de la Maison de France [...] »
Le texte aborde l'histoire des Dauphins de France, en se concentrant sur le vingt-et-unième Dauphin et les événements récents liés à cette lignée. Le Dauphiné a été intégré à la France en 1349 par Humbert, dernier Dauphin de Viennois. Le premier Dauphin de France fut Charles de France, fils du roi Jean, qui accéda au trône sous le nom de Charles V en 1364. Sur les vingt-et-un Dauphins, neuf sont devenus rois : Charles V, Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII, Henri II, François II, Louis XIII et Louis XIV. Douze autres Dauphins sont décédés sans accéder au trône. Neuf Dauphins se sont mariés en tant que tels, et il y a eu dix Dauphines, dont cinq sont devenues reines. La mort récente du Dauphin Louis a conduit le Duc de Bretagne à devenir le vingt-deuxième Dauphin. Le texte évoque également les origines et les alliances de la Maison de Savoie, dont Marie-Adélaïde, épouse du Dauphin Louis, était issue. Cette Maison est l'une des plus anciennes d'Europe, remontant à l'an 1000 avec Berold, issu de la Maison de Saxe. La Maison de Savoie a également des liens avec le royaume de Chypre et a conclu de nombreuses alliances prestigieuses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2974
p. 45-70
MORTS.
Début :
Messire Louis de la Vergne Montenart de Tressan, Abbé de Bonneval, [...]
Mots clefs :
La Vergne de Tressan, Maréchal de camp des armées du roi, Évêché de Vabres, Ordre de Saint-Louis, Maison, Comte, Chevalier, Abbé, Lieutenant général, Premier président
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Meffire Louis de la
Vergne Montenart de
Treffan , Abbé de Bonneval , & Evêque du
Mans, y mourut le 27,
Janvier , âgé de quatrevingt - deux ans. Il fut
fait Maître de la Chapelle & de l'Oratoire de
feu Monfieur , cut l'Abbaie de Quarrente & de
46 MERCURE
a
faint Lidiguer. Le Roi
le nomma à l'Evêché de
Vabre , & lui donna
le Prieuré de Caffan.
Monfieur le fit fon premier Aumônier, & lui
donna l'Abbaie de Bonneval. Il fut transferé
de l'Evêché de Vabre à
celui du Mans , dont il
a rempli le fiege durant
quarante ans & quatre
mois. Il étoit de l'ancienne Maifon de la
Vergne de Treffent ,
GALANT. 47
établie depuis cinq cent
ans dans la Province de
Languedoc. Son frere
aîné étoit Jeremie de la
Vergne , Marquis de
Treffan , Maréchal de
Camp des Armées du
Roi, qui a laiffé de Dame
Marguerite de Beon
plufieurs enfans , done
Faîné eft François de la
Vergne , Marquis de
Treffen, ci-devant premier Guidon des Gendarmes de la Garde du
48 MERCURE
Roi, quiaépouté Dame
Louife- Magdelaine de
Brulard. Le fecond
Louis de la Vergne de
Treflan , premier Aumônier de Son Alteffe
Royale Monfeigneur le
Ducd'Orleans , Comte
de Lion , Abbéde Lepor
Il reste encore un frere
& une foeur vivans de
M. l'Evêque du Mans :
à fçavoir , Alfonſe de la
Vergne de Treffan
Comte de Lion , Maî
tre
GALANT. 49
:
tre du Choeur de faint
Jean & Dame Elifabeth de la Vergne de
Treffan, épouse de Meffire Charles Comte de
la Motte Houdancourt,
Lieutenant general des
armées du Roi , Gouverneur de Bergue faint
Vinoc.
François d'Aligre ,
Abbé de S. Jacques , eft
mort le 21. Janvier.
M. l'Abbé de S. Jacques étoit fils & petitFev.
1712.
E
fo MERCURE
fils des Chanceliers de
France d'Aligre.
Il étoit frere de M.
d'Aligre , pere du Pre
fident à Mortier d'aujourd'hui , frere auffi de
Madame de Vertamont,
mere du premier Prefident du Grand Confeil,
& depuis remariée au
Maréchal d'Eftrade ; il·
étoit frere auffi de Madame la Ducheffe de
Luines , troifiéme femme de M. le Duc de
GALANT. 51
4
Luines & de Madame
de Manneville , depuis
remariée à Monfieur le
Marquis de Verderonne , il étoit frere de M.
l'Abbé de faint Riquier,
il étoit Abbé de faint
Jacques de Provinsi
cette Abbaye eft de l'ordre de fainte Genevieve,
il étoit retiré quand fon
pere fut élevé à la dignité de Garde des fceaux
en 1674. il refta auprés
de lui jufqu'à la mort,
E ij
52 MERCURE
qui arriva en 79. &fon
pere expiré il retourna
dans fa folitude , où il
eft mort en odeur de
fainteté, il n'avoitjamais
voulu accepter que fept
mil livres de rente , defquelles il donnoit cinq
aux pauvres , ne vivant
que de legumes cuites à
l'eau & au fel, il eſtmort
âgéde 90. ans , il étoitle
feul en France qui eût
encore un benefice de la
nomination de Louis
GALANT, si
XIII.
enforte qu'on peut
dire à prefent que Louis
XIV. a nomméde fon
regne à tous les benefices de fon Royaume.
Dame Nicolle de Bellois , époufe de Meffire Jacques- Antoine de
Hennin- Lietard , Marquis de S. Phal, ci-devant Meſtre de Camp.
de Cavalerie , & SousLieutenant des Genf
darmes Bourguignons ,
mourut le 24. Février
E iij
54 MERCURE
1712. en fa 27. année ,
laiffant pofterité.
La maifon du Bellois
eft une des plus confiderables de Picardie , les
Marquis de Francier
font les aînez de cette
maifon. La mere de cette Dameétoit de la maifonde la Fite , foeur du
Marquis de Pelport , &
aîné de cette maifon ,
Maréchal de Camp des
Armées du Roy.
Damoifelle Louife.
GALANT. 55
Armande Hurault de
Vibraye , mourut fans
alliance le 26. Janvier ,
en ſa 20. année.
Monfieur le Marquis
de Vibraye , Lieutenant
general des Armées du
Roy, & commandant à
faint Malo & dans la
Bretagne eft pere de cette Damoifelle. Le Chancelier de Chiverni étoit
delamaifon de Hurault,
Madame la Marquiſe de
Vibraye s'appelle Julie
E iiij
56 MERCURE
de Caftellan , d'Adhei
mart de Monteil de Grignan, fille de Monfieur
le Comte de Grignant ,
Chevalier des Ordres
du Roy, & Lieutenant
General, Commandant
en Provence , & d'Anne
Dangene de Rambouil
let , foeurde Madame la
Ducheffe de Montau
fier.
Dame Renée Françoife de Canone , épouſe de
M. Claude- Alexandre
GALANT $7
Seguier , Chevalier , &
auparavant veuvede M.
Jacques du Boulet, Chevalier , Seigneur de Terameny , Capitaine du
Vol pour les champs de
l'équipage du Roy, mou
rut le 27.Janvier.att.com
Laifaifon de Seguier
originaire de Gafcogné
eft une des plus ancienes
de la Robe , elle a donné
un Chancelier , & plufours Prefidens aux
Mortiers au Parlement
38 MERCURE
de Paris, l'un defquelsfit
decider fous le regne du
feu Roy , que les Prefidens àMortiers auParlement de Paris auroient
le pas & la préfeance
fur les premiers Prefidens de tous lès Parlemens du Royaume.
M.Philippe de Baſſan ,
Chevalier Seigneur de
Richecrou , mourut le
27. Janvier.
M.Jean Armand Fumée, Seigneur des Ro-
GALANT. 39
€
ches, S. Quentin , Abbé
de Conques , Figeac &
S. Genous, mourut le 30.
Janvier , âgé de 82 ans.
La mere de cet Abbé
étoit de l'ancienne maifon de Bonoeuil en Poitou , elle époufa en ſecondes nôces le Marquis
de Cruffol , frere d'un
Duc d'Ufez. La maiſon
de Fumée originaire de
Tours tire fon origine
d'Adam Fumée , Seigneur des Roches , Gar-
60 MERCURE
de des Sceaux de France
fous les Rois Louis XI.
& Charles VIII.
M. Charles- Nicolas
Comte d'Hautefort
Maréchal des Camps &
Armées du Roy, Lieutenant de la feconde compagniedes Moufquetaires de fa Majefté , mourut le 2. Février 1712.
laiffant pofterité de Dame N. de Creil.
Lamerede ce Comte
étoit de l'illuftre maiſon
GALANT 61
de Bayeul. La maifon
d'Hautefort eſt une des
plus confidérables duPe
rigort,elle a donnébeaucoup de Generaux d'Armées & des Chevaliers
de l'Ordre; les deux premiers Ecuyers de la feuë
Reine étoient les Chefs
de cette maifon , le Marquis de S. Chamant ,
Enfeignedes Gardes du
Corps du Roy, eft frere
de feu Monfiur le Com
ted'Hautefort.
62 MERCURE
Dame Geneviève de
Saleux,veuve de M. Augustin de Louvencourt ,
Maître des Comptes,
mourut le 3. Fevrier.
Dame Marie Magdelaine de Vaux , veuve
de M. François de Damas,Chevalier,Marquis
d'Antezi, Meftre decamp
d'un Regiment de Cavalerie entretenu pour
le fervice de S. M. mourut le 3. Fevrier.
Le Marquisd'Antezy,
GALANT. 63
Maréchal de Camp des
Armées du Roy , Commandant à Huningue,
qui a épouſé la ſœur du
Marquis deMonperoux,
Lieutenant general des
Armées du Roy, Meftre
de Camp general de la
Cavalerie de France ,
étoit frere du mari de
cette Dame. La maifon
de Damas eft une des
plus grandes & des plus
anciennesduRoyaume,
les Ducs de Pontevaux
64 MERCURE
& les Marquis de
Thyange étoient les
Chefs de cette illuftre
maifon , Mefdames les
Ducheffes de Nevers &
de Seforce , qui font en
vie , font de la Branche
de Thyange.
tr
DameElizabeth Charlotte Jaime, épouse de
M.Eftienne de l'Eftang ,
Chevalier Seigneur de
la Valette , Chevalier
de l'Ordre militaire de
S. Louis, Commandant
pour ܢ
GALANT. 65
pour le Roy fur la
Meuſe , mourut le 4.
Fevrier.
M.Louis de Pardaillan,
Marquis de Gondrin ,
Ménin de Monfeigneur
le Dauphin, Brigadier/
des armées du Roy &
Colonel du Regiment
de Gondrin , mourut àl
Verfailles le s. Fevrier ,
âgé de 23. ans.
Cet article merite bien
qu'on enparleplus amplement lemois prochain.
Fev.1712.
F
66 MERCURE
4
Dame Marie d'Aidie ,
veuve de M. Jean François , Comte de Lambertie, mourut le 9. Fevrier.
La maifon de Lambertie eſt une des plus
anciennes & des plus
confiderables de la Lorraine.
M. Jofephde Miane
Ponponne, Chevalier de
l'Ordre militaire de S.
Louis , Gouverneur de
Fécamp , Major du
GALANT. 67
Regiment de Lionnois,
mourut le 15. Février.
M. le Prefident de
Meſmes fut inſtallé premier Prefident le 15. Février.
Lamaifon de Meſmes
tire fon origine du Château & terre de Meſmes,
dans le Dioceſe de Bazas. Elle tire fon origine d'Ecoffe , & s'établit en Guienne fous
le Regne de Philippe
Augufte, on voit en 1279.
Fij
68 MERCURE
un Henry de Mefmes:
qui rend hommage de
fa Terre à la Vicomteffe
de Marfan, cette maifon
a été dans l'épée durant
quatre fiecles. Jean Jacques de Mefmes , premierdunom, qui époufa
Nicole Hannequin , eft
le premier qui foit entré
dans la Robe , où elle a
poffedé les plus grandes
& les plus éminentes
charges , cette maiſon a
donné plufieurs Pleni-
GALANT. 69
potentiaires &Ambaffadeurs , & Officiers de
l'Ordre , qui ont tous
brillé par leur merite
& leurgrande capacité,
& qui ont toûjours fervi de protecteurs aux
gens de lettres , elle eft
alliée aux maiſons les
plus confiderables du
Royaume , comme celle
de Montluc , Clermont,
d'Amboife , Lufignan ,
S. Gelais , Rochoire &
autres. Leperede Mon-
70 MERCURE
fieur le premier Prefident étoit Jacques de
Mefmes , troifiéme du
nom Prefident aux
Mortiers, & Prevôt &
Maître des Ceremonies
de l'Ordre.
M. le Peletier deVilleneuve , Confeiller au
Parlement, qui avoit eu
l'agrément de la Charge
de Prefident de M. de
Mefmes,yfutreçu le 17.
Février.
Meffire Louis de la
Vergne Montenart de
Treffan , Abbé de Bonneval , & Evêque du
Mans, y mourut le 27,
Janvier , âgé de quatrevingt - deux ans. Il fut
fait Maître de la Chapelle & de l'Oratoire de
feu Monfieur , cut l'Abbaie de Quarrente & de
46 MERCURE
a
faint Lidiguer. Le Roi
le nomma à l'Evêché de
Vabre , & lui donna
le Prieuré de Caffan.
Monfieur le fit fon premier Aumônier, & lui
donna l'Abbaie de Bonneval. Il fut transferé
de l'Evêché de Vabre à
celui du Mans , dont il
a rempli le fiege durant
quarante ans & quatre
mois. Il étoit de l'ancienne Maifon de la
Vergne de Treffent ,
GALANT. 47
établie depuis cinq cent
ans dans la Province de
Languedoc. Son frere
aîné étoit Jeremie de la
Vergne , Marquis de
Treffan , Maréchal de
Camp des Armées du
Roi, qui a laiffé de Dame
Marguerite de Beon
plufieurs enfans , done
Faîné eft François de la
Vergne , Marquis de
Treffen, ci-devant premier Guidon des Gendarmes de la Garde du
48 MERCURE
Roi, quiaépouté Dame
Louife- Magdelaine de
Brulard. Le fecond
Louis de la Vergne de
Treflan , premier Aumônier de Son Alteffe
Royale Monfeigneur le
Ducd'Orleans , Comte
de Lion , Abbéde Lepor
Il reste encore un frere
& une foeur vivans de
M. l'Evêque du Mans :
à fçavoir , Alfonſe de la
Vergne de Treffan
Comte de Lion , Maî
tre
GALANT. 49
:
tre du Choeur de faint
Jean & Dame Elifabeth de la Vergne de
Treffan, épouse de Meffire Charles Comte de
la Motte Houdancourt,
Lieutenant general des
armées du Roi , Gouverneur de Bergue faint
Vinoc.
François d'Aligre ,
Abbé de S. Jacques , eft
mort le 21. Janvier.
M. l'Abbé de S. Jacques étoit fils & petitFev.
1712.
E
fo MERCURE
fils des Chanceliers de
France d'Aligre.
Il étoit frere de M.
d'Aligre , pere du Pre
fident à Mortier d'aujourd'hui , frere auffi de
Madame de Vertamont,
mere du premier Prefident du Grand Confeil,
& depuis remariée au
Maréchal d'Eftrade ; il·
étoit frere auffi de Madame la Ducheffe de
Luines , troifiéme femme de M. le Duc de
GALANT. 51
4
Luines & de Madame
de Manneville , depuis
remariée à Monfieur le
Marquis de Verderonne , il étoit frere de M.
l'Abbé de faint Riquier,
il étoit Abbé de faint
Jacques de Provinsi
cette Abbaye eft de l'ordre de fainte Genevieve,
il étoit retiré quand fon
pere fut élevé à la dignité de Garde des fceaux
en 1674. il refta auprés
de lui jufqu'à la mort,
E ij
52 MERCURE
qui arriva en 79. &fon
pere expiré il retourna
dans fa folitude , où il
eft mort en odeur de
fainteté, il n'avoitjamais
voulu accepter que fept
mil livres de rente , defquelles il donnoit cinq
aux pauvres , ne vivant
que de legumes cuites à
l'eau & au fel, il eſtmort
âgéde 90. ans , il étoitle
feul en France qui eût
encore un benefice de la
nomination de Louis
GALANT, si
XIII.
enforte qu'on peut
dire à prefent que Louis
XIV. a nomméde fon
regne à tous les benefices de fon Royaume.
Dame Nicolle de Bellois , époufe de Meffire Jacques- Antoine de
Hennin- Lietard , Marquis de S. Phal, ci-devant Meſtre de Camp.
de Cavalerie , & SousLieutenant des Genf
darmes Bourguignons ,
mourut le 24. Février
E iij
54 MERCURE
1712. en fa 27. année ,
laiffant pofterité.
La maifon du Bellois
eft une des plus confiderables de Picardie , les
Marquis de Francier
font les aînez de cette
maifon. La mere de cette Dameétoit de la maifonde la Fite , foeur du
Marquis de Pelport , &
aîné de cette maifon ,
Maréchal de Camp des
Armées du Roy.
Damoifelle Louife.
GALANT. 55
Armande Hurault de
Vibraye , mourut fans
alliance le 26. Janvier ,
en ſa 20. année.
Monfieur le Marquis
de Vibraye , Lieutenant
general des Armées du
Roy, & commandant à
faint Malo & dans la
Bretagne eft pere de cette Damoifelle. Le Chancelier de Chiverni étoit
delamaifon de Hurault,
Madame la Marquiſe de
Vibraye s'appelle Julie
E iiij
56 MERCURE
de Caftellan , d'Adhei
mart de Monteil de Grignan, fille de Monfieur
le Comte de Grignant ,
Chevalier des Ordres
du Roy, & Lieutenant
General, Commandant
en Provence , & d'Anne
Dangene de Rambouil
let , foeurde Madame la
Ducheffe de Montau
fier.
Dame Renée Françoife de Canone , épouſe de
M. Claude- Alexandre
GALANT $7
Seguier , Chevalier , &
auparavant veuvede M.
Jacques du Boulet, Chevalier , Seigneur de Terameny , Capitaine du
Vol pour les champs de
l'équipage du Roy, mou
rut le 27.Janvier.att.com
Laifaifon de Seguier
originaire de Gafcogné
eft une des plus ancienes
de la Robe , elle a donné
un Chancelier , & plufours Prefidens aux
Mortiers au Parlement
38 MERCURE
de Paris, l'un defquelsfit
decider fous le regne du
feu Roy , que les Prefidens àMortiers auParlement de Paris auroient
le pas & la préfeance
fur les premiers Prefidens de tous lès Parlemens du Royaume.
M.Philippe de Baſſan ,
Chevalier Seigneur de
Richecrou , mourut le
27. Janvier.
M.Jean Armand Fumée, Seigneur des Ro-
GALANT. 39
€
ches, S. Quentin , Abbé
de Conques , Figeac &
S. Genous, mourut le 30.
Janvier , âgé de 82 ans.
La mere de cet Abbé
étoit de l'ancienne maifon de Bonoeuil en Poitou , elle époufa en ſecondes nôces le Marquis
de Cruffol , frere d'un
Duc d'Ufez. La maiſon
de Fumée originaire de
Tours tire fon origine
d'Adam Fumée , Seigneur des Roches , Gar-
60 MERCURE
de des Sceaux de France
fous les Rois Louis XI.
& Charles VIII.
M. Charles- Nicolas
Comte d'Hautefort
Maréchal des Camps &
Armées du Roy, Lieutenant de la feconde compagniedes Moufquetaires de fa Majefté , mourut le 2. Février 1712.
laiffant pofterité de Dame N. de Creil.
Lamerede ce Comte
étoit de l'illuftre maiſon
GALANT 61
de Bayeul. La maifon
d'Hautefort eſt une des
plus confidérables duPe
rigort,elle a donnébeaucoup de Generaux d'Armées & des Chevaliers
de l'Ordre; les deux premiers Ecuyers de la feuë
Reine étoient les Chefs
de cette maifon , le Marquis de S. Chamant ,
Enfeignedes Gardes du
Corps du Roy, eft frere
de feu Monfiur le Com
ted'Hautefort.
62 MERCURE
Dame Geneviève de
Saleux,veuve de M. Augustin de Louvencourt ,
Maître des Comptes,
mourut le 3. Fevrier.
Dame Marie Magdelaine de Vaux , veuve
de M. François de Damas,Chevalier,Marquis
d'Antezi, Meftre decamp
d'un Regiment de Cavalerie entretenu pour
le fervice de S. M. mourut le 3. Fevrier.
Le Marquisd'Antezy,
GALANT. 63
Maréchal de Camp des
Armées du Roy , Commandant à Huningue,
qui a épouſé la ſœur du
Marquis deMonperoux,
Lieutenant general des
Armées du Roy, Meftre
de Camp general de la
Cavalerie de France ,
étoit frere du mari de
cette Dame. La maifon
de Damas eft une des
plus grandes & des plus
anciennesduRoyaume,
les Ducs de Pontevaux
64 MERCURE
& les Marquis de
Thyange étoient les
Chefs de cette illuftre
maifon , Mefdames les
Ducheffes de Nevers &
de Seforce , qui font en
vie , font de la Branche
de Thyange.
tr
DameElizabeth Charlotte Jaime, épouse de
M.Eftienne de l'Eftang ,
Chevalier Seigneur de
la Valette , Chevalier
de l'Ordre militaire de
S. Louis, Commandant
pour ܢ
GALANT. 65
pour le Roy fur la
Meuſe , mourut le 4.
Fevrier.
M.Louis de Pardaillan,
Marquis de Gondrin ,
Ménin de Monfeigneur
le Dauphin, Brigadier/
des armées du Roy &
Colonel du Regiment
de Gondrin , mourut àl
Verfailles le s. Fevrier ,
âgé de 23. ans.
Cet article merite bien
qu'on enparleplus amplement lemois prochain.
Fev.1712.
F
66 MERCURE
4
Dame Marie d'Aidie ,
veuve de M. Jean François , Comte de Lambertie, mourut le 9. Fevrier.
La maifon de Lambertie eſt une des plus
anciennes & des plus
confiderables de la Lorraine.
M. Jofephde Miane
Ponponne, Chevalier de
l'Ordre militaire de S.
Louis , Gouverneur de
Fécamp , Major du
GALANT. 67
Regiment de Lionnois,
mourut le 15. Février.
M. le Prefident de
Meſmes fut inſtallé premier Prefident le 15. Février.
Lamaifon de Meſmes
tire fon origine du Château & terre de Meſmes,
dans le Dioceſe de Bazas. Elle tire fon origine d'Ecoffe , & s'établit en Guienne fous
le Regne de Philippe
Augufte, on voit en 1279.
Fij
68 MERCURE
un Henry de Mefmes:
qui rend hommage de
fa Terre à la Vicomteffe
de Marfan, cette maifon
a été dans l'épée durant
quatre fiecles. Jean Jacques de Mefmes , premierdunom, qui époufa
Nicole Hannequin , eft
le premier qui foit entré
dans la Robe , où elle a
poffedé les plus grandes
& les plus éminentes
charges , cette maiſon a
donné plufieurs Pleni-
GALANT. 69
potentiaires &Ambaffadeurs , & Officiers de
l'Ordre , qui ont tous
brillé par leur merite
& leurgrande capacité,
& qui ont toûjours fervi de protecteurs aux
gens de lettres , elle eft
alliée aux maiſons les
plus confiderables du
Royaume , comme celle
de Montluc , Clermont,
d'Amboife , Lufignan ,
S. Gelais , Rochoire &
autres. Leperede Mon-
70 MERCURE
fieur le premier Prefident étoit Jacques de
Mefmes , troifiéme du
nom Prefident aux
Mortiers, & Prevôt &
Maître des Ceremonies
de l'Ordre.
M. le Peletier deVilleneuve , Confeiller au
Parlement, qui avoit eu
l'agrément de la Charge
de Prefident de M. de
Mefmes,yfutreçu le 17.
Février.
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Résumé : MORTS.
En 1712, plusieurs décès notables ont été enregistrés parmi la noblesse et le clergé français. Louis de la Vergne Montenart de Treffan, Abbé de Bonneval et Évêque du Mans, est décédé le 27 janvier à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Il a occupé divers postes ecclésiastiques, dont celui de Maître de la Chapelle et de l'Oratoire, et a été transféré de l'Évêché de Vabre à celui du Mans, où il a servi pendant quarante ans et quatre mois. Il appartenait à l'ancienne maison de la Vergne de Treffan, établie depuis cinq cents ans en Languedoc. D'autres personnalités notables ont également disparu cette année-là. François d'Aligre, Abbé de Saint-Jacques, est mort le 21 janvier à l'âge de quatre-vingt-dix ans. Dame Nicolle de Bellois, épouse de Jacques-Antoine de Hennin-Liétard, Marquis de Saint-Phal, est décédée le 24 février à l'âge de vingt-sept ans. La maison de Bellois est l'une des plus considérables de Picardie. Dame Louise-Armande Hurault de Vibraye, fille du Marquis de Vibraye, Lieutenant général des Armées du Roi, est décédée le 26 janvier à l'âge de vingt ans. Dame Renée Françoise de Canone, veuve de Claude-Alexandre Seguier, est décédée le 27 janvier. La maison de Seguier, originaire de Gascogne, est l'une des plus anciennes de la Robe et a fourni plusieurs Chanceliers et Présidents au Parlement de Paris. Parmi les autres décès notables, on compte ceux de Philippe de Bassan, Chevalier Seigneur de Richecrou, de Jean Armand Fumée, Seigneur des Roches et Abbé de Conques, et de Charles-Nicolas Comte d'Hautefort, Maréchal des Camps et Armées du Roi. Le texte mentionne également les décès de Dame Geneviève de Saleux, veuve de Augustin de Louvencourt, et de Dame Marie Madeleine de Vaux, veuve de François de Damas, Marquis d'Antezy. La maison de Damas est l'une des plus grandes et des plus anciennes du Royaume.
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2975
p. 70-75
« M. de Gourgues d'Aunay, Maître des Requêtes, a épousé [...] »
Début :
M. de Gourgues d'Aunay, Maître des Requêtes, a épousé [...]
Mots clefs :
Gourgue, De Brosse, Maître des requêtes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « M. de Gourgues d'Aunay, Maître des Requêtes, a épousé [...] »
M.
*
de Gourgues
GALANT
.
8
d'Aunay
,
Maître des
Requêtes
,
a
époufé
Da-
moiſelle
N. Aubourg
,
fille
de
M.
Aubourg
,
Marquis de
Boury
,
Gat-
de
des Rolles
.
Ea
maifon de Gour-
gue
eft
une
des plus an-ciennes
du
Parlement de
Bourdeaux
,
à
qui
elle
a
donné un
Prefident
;
il
y
a
eu
un Dominique de
Gourgue
,
qui pour
ſe
vanger des mauvais
trai-
temens qu'ilavoit reçûs
72
MERCURE
des Efpagnols
,
ayant
été pris prifonnier
deguerre dans
les
guerres
d'Italie
,
arma un
vaif-
feau
à fes
dépens
&
fut
dans
la
Florite
au
détroit
de
fainte
Heleine
,
reprit
un
fort
nommé
Carle-
forte
,
du nom
de Char-
les
IX
.
qui
regnoit alors
,
&
qui
avoit été bâti
par
Jean Ribaud
,
qui luy
avoit donné
le
nom dece Prince
,
qui en avoit
3
été chaffe par
les
Eſpa
gnols
,
GALANT
.
73
gnols , il ravagea tout
le Pays , & les chaffa de
tout ce Royaume.
N.
Thiercelin
Mar-
quis
de
Broffe
épouſa
le
8.
Fevrier
N.
Rouillé
,
fille
de
M.
Louis Rof-
lin
Rouillé Maître des
Requêtes
.
La maiſon de Thier-
celin eft une ancienne
& illuftre maiſon , quel
ques-uns disent qu'elle
tire fon origine des an-
ciens Comtes de Thou
&
Fév
.
1712
.
G
74
MERCURE
louzejelle
a toûjours
te-
nu
rang
confiderable
&
a
toûjours
été
alliée
aux
plusgrandes maifons
du
Royaume
.
La
grande
mere du
Marquis de
Broffe
étoit
de
la
maiſon
de Montmorancy
,
Ma-
dame
la
Marquife de
Broffe
,
mere du
jeune
époux
,
étoit
du
nom
deThiercelin
comme
fon
mari , & étoit heritiere
de la branche des Mar-
quis de Saveufe , établie
GALANT
.
75
dans
le
Diocefe de Char-
dscobinoo
tres
*
de Gourgues
GALANT
.
8
d'Aunay
,
Maître des
Requêtes
,
a
époufé
Da-
moiſelle
N. Aubourg
,
fille
de
M.
Aubourg
,
Marquis de
Boury
,
Gat-
de
des Rolles
.
Ea
maifon de Gour-
gue
eft
une
des plus an-ciennes
du
Parlement de
Bourdeaux
,
à
qui
elle
a
donné un
Prefident
;
il
y
a
eu
un Dominique de
Gourgue
,
qui pour
ſe
vanger des mauvais
trai-
temens qu'ilavoit reçûs
72
MERCURE
des Efpagnols
,
ayant
été pris prifonnier
deguerre dans
les
guerres
d'Italie
,
arma un
vaif-
feau
à fes
dépens
&
fut
dans
la
Florite
au
détroit
de
fainte
Heleine
,
reprit
un
fort
nommé
Carle-
forte
,
du nom
de Char-
les
IX
.
qui
regnoit alors
,
&
qui
avoit été bâti
par
Jean Ribaud
,
qui luy
avoit donné
le
nom dece Prince
,
qui en avoit
3
été chaffe par
les
Eſpa
gnols
,
GALANT
.
73
gnols , il ravagea tout
le Pays , & les chaffa de
tout ce Royaume.
N.
Thiercelin
Mar-
quis
de
Broffe
épouſa
le
8.
Fevrier
N.
Rouillé
,
fille
de
M.
Louis Rof-
lin
Rouillé Maître des
Requêtes
.
La maiſon de Thier-
celin eft une ancienne
& illuftre maiſon , quel
ques-uns disent qu'elle
tire fon origine des an-
ciens Comtes de Thou
&
Fév
.
1712
.
G
74
MERCURE
louzejelle
a toûjours
te-
nu
rang
confiderable
&
a
toûjours
été
alliée
aux
plusgrandes maifons
du
Royaume
.
La
grande
mere du
Marquis de
Broffe
étoit
de
la
maiſon
de Montmorancy
,
Ma-
dame
la
Marquife de
Broffe
,
mere du
jeune
époux
,
étoit
du
nom
deThiercelin
comme
fon
mari , & étoit heritiere
de la branche des Mar-
quis de Saveufe , établie
GALANT
.
75
dans
le
Diocefe de Char-
dscobinoo
tres
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Résumé : « M. de Gourgues d'Aunay, Maître des Requêtes, a épousé [...] »
Le texte traite de deux familles nobles et de leurs actions notables. La maison de Gourgues, l'une des plus anciennes du Parlement de Bordeaux, a produit un Président. Dominique de Gourgues, après avoir été capturé par les Espagnols lors des guerres d'Italie, arma un vaisseau à ses frais et se rendit en Floride. Il reprit le fort Carleforte, construit par Jean Ribaud en l'honneur de Charles IX, et chassa les Espagnols, ravageant le pays et chassant les habitants du royaume. Le texte mentionne également le mariage entre N. Thiercelin, Marquis de Broffe, et N. Rouillé, fille de M. Louis Rouillé, Maître des Requêtes, le 8 février 1712. La maison de Thiercelin est décrite comme ancienne et illustre, avec des origines possibles remontant aux anciens Comtes de Thou et Foulouze. Elle a toujours occupé un rang considérable et était alliée aux plus grandes maisons du royaume. La grand-mère du Marquis de Broffe appartenait à la maison de Montmorancy, tandis que sa mère, Madame la Marquise de Broffe, portait le nom de Thiercelin et était héritière de la branche des Marquis de Saveuse, établie dans le diocèse de Chartres.
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2976
p. 75-78
Sur la Mort de M. le Dauphin, & de Madame la Dauphine.
Début :
Quel coup vient d'accabler la France ! [...]
Mots clefs :
Dauphin, Dauphine, Bienfaits, Ciel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur la Mort de M. le Dauphin, & de Madame la Dauphine.
Sur la Mort de M. le Dau.
bphin, & de Madame
wole la Dauphine.hove
Velcoup vient d'accabler la France !
3Le Ciel qui nousflatoit de
l'espoir le plus doux ,
D'un double trait de fon
courroux
Nous a ravi notre effe- Suders rance.
Gij
76 MERCURE
Louis ! Adelaide ! ab
mortelles douleurs !
Helas que nous perdons
de vertus & de
charmes ,
Que nous allons verfer
de pleurs.
Grand Dieu ! vous qui
caufez, nos larmes ,
Lorfquefenfible à nosfou
baits,
Vous vouliez vous montrer notre Dieu tutelaire ,
Nous ne meritionspas de
firares bienfaits:
GALANT. 77
Maispar quels horribles
forfaits
Meritons-nous tant de
colere?
Mais quoy le coup af
freux qui nous
confondus
Va-t-il mettre le comble
à nôtre ingratitude?
Ce même Ciel enfin qui
nous tient abattus ,
Nous conferveaumilien
d'une épreuvefi rude
Lafource detant de vertus.
Gij
78 MERCURE
Non il n'est point d'ame
? affez noire
Pour oublier ainsi le plus
grand des bienfaits.
Qu'il puiffe auffi longtemps regnerfurfes
fujets ,
Qu'il doit regner dans
leur memoire.
Vous peuples , jouiſſez
enpaix
Et de fes jours , & de
fa gloire:
Mais ne vous confolez
jamais.
bphin, & de Madame
wole la Dauphine.hove
Velcoup vient d'accabler la France !
3Le Ciel qui nousflatoit de
l'espoir le plus doux ,
D'un double trait de fon
courroux
Nous a ravi notre effe- Suders rance.
Gij
76 MERCURE
Louis ! Adelaide ! ab
mortelles douleurs !
Helas que nous perdons
de vertus & de
charmes ,
Que nous allons verfer
de pleurs.
Grand Dieu ! vous qui
caufez, nos larmes ,
Lorfquefenfible à nosfou
baits,
Vous vouliez vous montrer notre Dieu tutelaire ,
Nous ne meritionspas de
firares bienfaits:
GALANT. 77
Maispar quels horribles
forfaits
Meritons-nous tant de
colere?
Mais quoy le coup af
freux qui nous
confondus
Va-t-il mettre le comble
à nôtre ingratitude?
Ce même Ciel enfin qui
nous tient abattus ,
Nous conferveaumilien
d'une épreuvefi rude
Lafource detant de vertus.
Gij
78 MERCURE
Non il n'est point d'ame
? affez noire
Pour oublier ainsi le plus
grand des bienfaits.
Qu'il puiffe auffi longtemps regnerfurfes
fujets ,
Qu'il doit regner dans
leur memoire.
Vous peuples , jouiſſez
enpaix
Et de fes jours , & de
fa gloire:
Mais ne vous confolez
jamais.
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Résumé : Sur la Mort de M. le Dauphin, & de Madame la Dauphine.
Le poème funèbre annonce la mort du Dauphin et de la Dauphine, un événement qui a profondément affecté la France. Le poète exprime la douleur et la perte ressenties par la nation, soulignant la perte de vertus et de charmes. Il interroge Dieu sur les raisons d'une telle colère divine et déplore l'ingratitude humaine face aux bienfaits reçus. Malgré la tragédie, le poète appelle les sujets à se souvenir des vertus du Dauphin et à continuer de jouir de sa gloire, tout en restant en paix. Le texte se termine par un appel à ne jamais se consoler pleinement de cette perte.
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2977
p. 79-80
« La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...] »
Début :
La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...]
Mots clefs :
Académie des inscriptions, Cabinet des médailles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...] »
La place
Cabinet des Médailles
du Roy, vacante par la
mort de M. Oudinet
arrivée à Verfailles le 12.
Avril, a étéremplie par
M. Simon penfionnaire
de l'Academie des Inf
criptions, & à l'égard de
la penfion deM.Oudinet
elle a été donnée à M.
Moreaude MautourAuditeur desComptes, affocié de cette Academie,
Sa Majesté l'ayant hoa
Giiij
80 MERCURE
noré de fon choix & de
fa nomination , enfuite
d'une élection à laquelle
avoit prefidé M. l'Evef
que deStrafbourg, & où
fuivant le reglement de
l'Academie , on avoit
élu & preſenté trois fujets à choisir.
Cabinet des Médailles
du Roy, vacante par la
mort de M. Oudinet
arrivée à Verfailles le 12.
Avril, a étéremplie par
M. Simon penfionnaire
de l'Academie des Inf
criptions, & à l'égard de
la penfion deM.Oudinet
elle a été donnée à M.
Moreaude MautourAuditeur desComptes, affocié de cette Academie,
Sa Majesté l'ayant hoa
Giiij
80 MERCURE
noré de fon choix & de
fa nomination , enfuite
d'une élection à laquelle
avoit prefidé M. l'Evef
que deStrafbourg, & où
fuivant le reglement de
l'Academie , on avoit
élu & preſenté trois fujets à choisir.
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Résumé : « La place de Garde du Cabinet des Médailles du Roy [...] »
Le décès de M. Oudinet a laissé vacante la place au Cabinet des Médailles du Roy. M. Simon, pensionnaire de l'Académie des Inscriptions, a été nommé pour le remplacer. La pension de M. Oudinet a été attribuée à M. Moreau de Mautour. Sa Majesté a approuvé ces nominations, validées par l'élection présidée par l'Évêque de Strasbourg. Trois sujets ont été proposés et choisis conformément au règlement.
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2978
p. 80-92
MARIAGE.
Début :
Le 21. Janvier 1712. Loüis Duplessis Chastillon, Colonel de Provence, & Brigadier [...]
Mots clefs :
Duplessis-Chastillon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Le 21. Janvier 1712.
Loüis Dupleffis ChaftilJon, Colonel de Provence , & Brigadier des Armées du Roy, a épousé
GALANT. 8r
Anne Neyret de la Ra
voye , fille de feu M. de
la Ravoye , Grand Audiancier de France, &
Treforier general de la
marine , & de Varice de
Vallieres.
LeMarquis Dupleffis
Chaftillon eft fils de feu
Jacques Dupleffis Chaftillon , Marquis dudit
lieu, & de Nonant, & de
Jeanne Marie de Fradet
de S. Aouft , fille de feu
Jean de Fradet de Saint
82 MERCURE
Aouft , Maréchal des
Camps & Armées dus
Roy, & Lieutenant géneral de l'artillerie de
France, & de Jeanne Marie de S. Gelais de Luftgnan, & fœur d'Armand
Antoine de Fradet de S.
Août,Brigadier & Lieutenant general pour le
Roydans la Provincede
Berry.
La maison Dupleffis
Chatillon eft une des
plus anciennes maiſons
GALANT 83
1
de la province duMaine,
comme il paroît premierement par un vieux titre de mil trente- quatre,
quifait métion d'un GrimoultDupleffis Chaftillon , Siégneur dudit lieu.
Et par un autre titre
de l'année 127 4. il paroît
une tranfaction faite entre les Seigneurs de
Mayenne, & le Seigneur
Dupleffis Chaſtillon; &
depuis cetemps, la filiation s'eft continuée avec
84 MERCURE
de grandes alliances ,
comme de Beaumont le
Vicomte , d'Avaugour,
de Villevignes , du Bellay, d'O, de la Flotte, &
plufieurs autres.
J'ai vuentre plufieurs
manufcrits anciens des
lettres écrites par le Roy
Charles IX. & Henry
III.àun Dupleffis Chaftillon , en voici une de
Charles IX. en lui envoyant l'Ordre de Saint
Michel , qui en ce tems
GALANT. 85
la tenoit lieu de l'Ordre
du S. Efprit , inſtitué
depuis par Henry III.
Monfieur Dupleffis Chaf
tillon , pour vos vaillances &
merites , vous avez éte choiſi
élúpar l'affemblée des Che
valiers , Freres & Compa
gnons de l'Ordre Monfieur
S. Michel, pour être aßocié
à ladite Compagnie, pour la
quelle élection vous notifier ,
vous prefenter de ma part
Le Collier dudit Ordre,fivous
L'avezagréable, j'envoyeprefentement memoire &pan.
86 MERCURE
voir à mon Coufin le Duc de
Montpencier , vous priant
vous rendre devers lui pour
cet effet , & êtrecontent d'accepter l'honneur aque la Com
pagnie vous defire faire, qui
fera pour augmenter de plus
en plus l'affection & bonne
volontéqueje vous porte , &
vons donner occafion de perfeverer en la dévotion que
vous avezdemefairefervice,
K
ainfiquevousferaplus àplain
entendre de ma part mondit
Confin , anquel je vous prie
d'ajouterfur ce autant defoy
que vous feriezà moy.mimeme
GALANT. 87
priant Dieu , Monfieur Du
pleffis Chaftillon, vous avoir
enfa garde. Ecrit à S. Germain
en Laye le 21 Février 1 5.74.
Signé , Charles, & plus bas,
Pinart.
En voici une autre
écrite de la main d'HenL ry III. que j'ai mife ici
parce qu'elle contientun
fait hiftorique.
Monfieur Dupleffs Cha
fillon , il n'eft pas commej'ef
time que vous n'ayez bien
feu à cette heure, comme mon
38 MERCURE
frere le Duc d'Alençon , que
j'ai toujours aimé d'une affe-
&ion plus que fraternelle
s'eftfeparé d'auprés de moypar
la follicitation , & mauvais
confeil de ceux quifont éleveZ
enarmes contre nôtre autorité.
s'étant retiré à Dreux, où il
fait contenance d'affembler
quelques troupes , de quoy vous
pouvezpenfer combienje por
te de regret , tantpour l'amour
fingulier dontje lui fuis conjoint , quepour connoître bien
ne pouvoir advenir d'un fi
nouvel accident que tout accroiffement de maulxfur mon
peuple,
GALANTƒ 89
peuple, qui avoit plus de be
fouinde veoir arrêter le cours
de ceux defquels il n'étoit ja
que trop affligé,felon quejuf
ques à hui ,jepenſe avoirau
tant mis de peine qué detravailque pouvoitfaire un bon
Prince amateur du repos &
A
union de tous fes fujets , &
pourceque en un tel nouveau
mal, &pour m'aider àypourvoir remedier, ainfi que
j'en ai une bonne volonté,j'ai
befouin de l'affiftance de ma
nobleſſe , & de ceux dontjeme
fuis promis toute loyauté
fidelité , du nombre defquels ,
Fév.
1712.
H
90 MERCURE
je vous tiens & eſtime, Fax
pensé vous écrire ce mot de
lettre , pour vous dire que
vous fufles jamais touché du
defir de vous voir en occaque fr
fion, à laquelle vous mepuiffiez faire paroître vôtre
droitte affection au bien de
mon fervice , vous devez
penfer qu'elle fe prefente aujourd'hui, au moyen
je vous écris, Monfieur Dus
pleffis Chatillon , que incontinent la prefente recenë, vous
de quos
regardiez à vous mettre en
ordre , pour me venir trouver
avec bonnecompagnie de vos
PH
GALANTY OF
que vous poure pourez
amis 6 au meilleur équipage d'armes & chevaux &
auplûtôt que
afin de mefaire à ce befoin
fervice queje mefuis toûjours
promis de vôtre loyauté &
le
fidelité, à quoy fatisfaisant ,
outre que ce fera acte digne
&
d'un gentil- homme d'honneur
tel que vous vous eftes tous
jours fait connoître , vous
vous pouvez aſſurer que je
vous en fauray perpetuellement bon gré, & que je le
reconnoîteray envers vousfe
Ton que les occafions s'en pouront offrir, prians Dieu, M.
#
Hij
92 MERCURE
&
Dupleffis Chatillon , qu'il
vous ait enfa fainte garde
fcellé à Paris le 22 jour de
Septembre 1575 Signé, Henry,
&plus bas , Signé, Brullart.
On donnera le mois
prochain des détails fur
les morts de M. de Catinat , M. de Magnac ,
M. de Signelay, & au
tres.
Le 21. Janvier 1712.
Loüis Dupleffis ChaftilJon, Colonel de Provence , & Brigadier des Armées du Roy, a épousé
GALANT. 8r
Anne Neyret de la Ra
voye , fille de feu M. de
la Ravoye , Grand Audiancier de France, &
Treforier general de la
marine , & de Varice de
Vallieres.
LeMarquis Dupleffis
Chaftillon eft fils de feu
Jacques Dupleffis Chaftillon , Marquis dudit
lieu, & de Nonant, & de
Jeanne Marie de Fradet
de S. Aouft , fille de feu
Jean de Fradet de Saint
82 MERCURE
Aouft , Maréchal des
Camps & Armées dus
Roy, & Lieutenant géneral de l'artillerie de
France, & de Jeanne Marie de S. Gelais de Luftgnan, & fœur d'Armand
Antoine de Fradet de S.
Août,Brigadier & Lieutenant general pour le
Roydans la Provincede
Berry.
La maison Dupleffis
Chatillon eft une des
plus anciennes maiſons
GALANT 83
1
de la province duMaine,
comme il paroît premierement par un vieux titre de mil trente- quatre,
quifait métion d'un GrimoultDupleffis Chaftillon , Siégneur dudit lieu.
Et par un autre titre
de l'année 127 4. il paroît
une tranfaction faite entre les Seigneurs de
Mayenne, & le Seigneur
Dupleffis Chaſtillon; &
depuis cetemps, la filiation s'eft continuée avec
84 MERCURE
de grandes alliances ,
comme de Beaumont le
Vicomte , d'Avaugour,
de Villevignes , du Bellay, d'O, de la Flotte, &
plufieurs autres.
J'ai vuentre plufieurs
manufcrits anciens des
lettres écrites par le Roy
Charles IX. & Henry
III.àun Dupleffis Chaftillon , en voici une de
Charles IX. en lui envoyant l'Ordre de Saint
Michel , qui en ce tems
GALANT. 85
la tenoit lieu de l'Ordre
du S. Efprit , inſtitué
depuis par Henry III.
Monfieur Dupleffis Chaf
tillon , pour vos vaillances &
merites , vous avez éte choiſi
élúpar l'affemblée des Che
valiers , Freres & Compa
gnons de l'Ordre Monfieur
S. Michel, pour être aßocié
à ladite Compagnie, pour la
quelle élection vous notifier ,
vous prefenter de ma part
Le Collier dudit Ordre,fivous
L'avezagréable, j'envoyeprefentement memoire &pan.
86 MERCURE
voir à mon Coufin le Duc de
Montpencier , vous priant
vous rendre devers lui pour
cet effet , & êtrecontent d'accepter l'honneur aque la Com
pagnie vous defire faire, qui
fera pour augmenter de plus
en plus l'affection & bonne
volontéqueje vous porte , &
vons donner occafion de perfeverer en la dévotion que
vous avezdemefairefervice,
K
ainfiquevousferaplus àplain
entendre de ma part mondit
Confin , anquel je vous prie
d'ajouterfur ce autant defoy
que vous feriezà moy.mimeme
GALANT. 87
priant Dieu , Monfieur Du
pleffis Chaftillon, vous avoir
enfa garde. Ecrit à S. Germain
en Laye le 21 Février 1 5.74.
Signé , Charles, & plus bas,
Pinart.
En voici une autre
écrite de la main d'HenL ry III. que j'ai mife ici
parce qu'elle contientun
fait hiftorique.
Monfieur Dupleffs Cha
fillon , il n'eft pas commej'ef
time que vous n'ayez bien
feu à cette heure, comme mon
38 MERCURE
frere le Duc d'Alençon , que
j'ai toujours aimé d'une affe-
&ion plus que fraternelle
s'eftfeparé d'auprés de moypar
la follicitation , & mauvais
confeil de ceux quifont éleveZ
enarmes contre nôtre autorité.
s'étant retiré à Dreux, où il
fait contenance d'affembler
quelques troupes , de quoy vous
pouvezpenfer combienje por
te de regret , tantpour l'amour
fingulier dontje lui fuis conjoint , quepour connoître bien
ne pouvoir advenir d'un fi
nouvel accident que tout accroiffement de maulxfur mon
peuple,
GALANTƒ 89
peuple, qui avoit plus de be
fouinde veoir arrêter le cours
de ceux defquels il n'étoit ja
que trop affligé,felon quejuf
ques à hui ,jepenſe avoirau
tant mis de peine qué detravailque pouvoitfaire un bon
Prince amateur du repos &
A
union de tous fes fujets , &
pourceque en un tel nouveau
mal, &pour m'aider àypourvoir remedier, ainfi que
j'en ai une bonne volonté,j'ai
befouin de l'affiftance de ma
nobleſſe , & de ceux dontjeme
fuis promis toute loyauté
fidelité , du nombre defquels ,
Fév.
1712.
H
90 MERCURE
je vous tiens & eſtime, Fax
pensé vous écrire ce mot de
lettre , pour vous dire que
vous fufles jamais touché du
defir de vous voir en occaque fr
fion, à laquelle vous mepuiffiez faire paroître vôtre
droitte affection au bien de
mon fervice , vous devez
penfer qu'elle fe prefente aujourd'hui, au moyen
je vous écris, Monfieur Dus
pleffis Chatillon , que incontinent la prefente recenë, vous
de quos
regardiez à vous mettre en
ordre , pour me venir trouver
avec bonnecompagnie de vos
PH
GALANTY OF
que vous poure pourez
amis 6 au meilleur équipage d'armes & chevaux &
auplûtôt que
afin de mefaire à ce befoin
fervice queje mefuis toûjours
promis de vôtre loyauté &
le
fidelité, à quoy fatisfaisant ,
outre que ce fera acte digne
&
d'un gentil- homme d'honneur
tel que vous vous eftes tous
jours fait connoître , vous
vous pouvez aſſurer que je
vous en fauray perpetuellement bon gré, & que je le
reconnoîteray envers vousfe
Ton que les occafions s'en pouront offrir, prians Dieu, M.
#
Hij
92 MERCURE
&
Dupleffis Chatillon , qu'il
vous ait enfa fainte garde
fcellé à Paris le 22 jour de
Septembre 1575 Signé, Henry,
&plus bas , Signé, Brullart.
On donnera le mois
prochain des détails fur
les morts de M. de Catinat , M. de Magnac ,
M. de Signelay, & au
tres.
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Résumé : MARIAGE.
Le 21 janvier 1712, Louis Dupleffis Chaftil-Jon, Colonel de Provence et Brigadier des Armées du Roi, a épousé Anne Neyret de la Ravoye. Anne Neyret de la Ravoye est la fille de feu M. de la Ravoye, Grand Audiancier de France et Trésorier général de la marine, et de Varice de Vallières. Le Marquis Dupleffis Chaftillon est le fils de feu Jacques Dupleffis Chaftillon, Marquis de ce lieu et de Nonant, et de Jeanne Marie de Fradet de Saint-Aoust. Jeanne Marie est la fille de Jean de Fradet de Saint-Aoust, Maréchal des Camps et Armées du Roi, Lieutenant général de l'artillerie de France, et de Jeanne Marie de Saint-Gelais de Lufignan. Elle est également la sœur d'Armand Antoine de Fradet de Saint-Aoust, Brigadier et Lieutenant général pour le Roi dans la province de Berry. La maison Dupleffis Chaftillon est l'une des plus anciennes de la province du Maine, comme le montrent des titres datant de 1334 et 1274. La famille a établi de grandes alliances avec des maisons nobles telles que Beaumont le Vicomte, d'Avaugour, de Villevignes, du Bellay, d'O, de la Flotte, et plusieurs autres. Des manuscrits anciens contiennent des lettres du Roi Charles IX et d'Henri III adressées à un Dupleffis Chaftillon. Une lettre de Charles IX, datée du 21 février 1574, informe Dupleffis Chaftillon de son élection à l'Ordre de Saint-Michel. Une autre lettre d'Henri III, datée du 22 septembre 1575, sollicite l'aide de Dupleffis Chaftillon pour faire face à une rébellion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2979
p. 93-94
TRADUCTION nouvelle, & explication de l'Office de la Vierge.
Début :
Cette traduction est également propre aux personnes éclairées, & intelligible [...]
Mots clefs :
Traduction, Cantiques, Livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRADUCTION nouvelle, & explication de l'Office de la Vierge.
TRADUCTION
nouvelle, & explication
-de l'Office de la Vierge.
Ette traduction eſt
également propre
aux perfonnes éclai
rées , & intelligible à
ceux qui ont plus de
pieté que de penetration ; & c'est ce qui
étoit difficile dans plufieurs endroits tirez du
94 MERCURE
Cantique des Cantiques.
Ce Livre fe vend à
Paris , chez Louis Guerin , rue faint Jacques,
& l'image faint Thomas d'Aquin , vis- à-vis
la rue des Mathurins.
nouvelle, & explication
-de l'Office de la Vierge.
Ette traduction eſt
également propre
aux perfonnes éclai
rées , & intelligible à
ceux qui ont plus de
pieté que de penetration ; & c'est ce qui
étoit difficile dans plufieurs endroits tirez du
94 MERCURE
Cantique des Cantiques.
Ce Livre fe vend à
Paris , chez Louis Guerin , rue faint Jacques,
& l'image faint Thomas d'Aquin , vis- à-vis
la rue des Mathurins.
Fermer
2980
p. 97-175
LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Début :
Je ne m'arresteray pas à parler icy de l'oreille exterieure, [...]
Mots clefs :
Oreille, Sons, Anatomie, Membrane, Musique, Auditif, Voix, Bruit, Entendre, Cerveau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Depuis que l'illuftre
M. Duverney, ficelebre
par fa profonde connoiffance de l'Anatomie
nous a donné fon Traité
de l'oreille, plufieurs ha
biles Anatomiftes , Medecins & Phyficiens de
France ,
d'Allemagne ,
d'Italie & deHollande ,
ont produit d'excellens
ouvrages fur le même
fujet, fans avoir cependant entierement épuiſé
cette matiere , ni même
96 MERCURE
s'être bien accordéz fur
fes parties , & fur leur
ufage. C'est ce qui a
porté M. Parent à joindre ce qu'il a vû de ſes
yeux , & ce qu'il a tirédefes reflexions aux découvertes de ces fçayants , en faveur du public ; coment il a fait le
mois précedent, à l'égard
de la circulation du fang
des animaux , & de leur
refpiration , & par le
même motif..
GALANT 97
LES MERVEILLES
de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit desfons.
JE nem'arrefteray pas à
parler icy de l'oreille exterieure , dont la ftructure &
l'uſage paroiffent aux yeux
de tout le monde. Car on
voit affez que ce n'est qu'une efpece de cornet mis à
l'entrée de l'oreille interieure pour raffembler le
bruit & les fons , pour les
fortifier & les introduire
dedans; ce qui fe confirme
Février 1712.
I
98 MERCURE
en ce que les animaux qui
enfont privez , ou à qui on
-les a coupées , entendent
moins clair que les autres ;
& que ceux au contraire
qui les ont plus grandes,
entendent le mieux; ou que
ceuxencore qui ont le plus
befoin d'entendre , ont les
plus grandes oreilles. A
l'égard de la figure appla
tie & repliée des oreilles
deshommes , on voit encore que la Nature ne les
a ainfi difposées , qu'afin
qu'elles parûffent moins
audehors , & qu'ils en ful-
GALANT. 29
fent moins embarraſſez, &
elle les a oftées aux oiſeaux,
& principalement auxpoif
fons,parce qu'elles les empefcheroient de voler & de
nager; ce qui leur appor
teroit plus de dommage
que d'utilité. Au reste la
direction dont la peau interne des oreilles eft frappée par le bruit & les fons ,
fait appercevoir le cofté
d'où ils viennent , à caufe
des ramifications du nerf
dur auditif , & du fecond
vertebral qui s'y répandent. Et c'est pour cela
I ij.
100 MERCURE
que cette partie eft fi fine ,
& fi fenfible dans les oifeaux qui ont l'ouye fort
fubtile , &mefmefi grande
dans les oifeaux nocturnes,
comme les Chouettes & les
Hiboux. La difference de
temps ou deforce dont une
oreille eft frappée pluftoft,
ou plus fort que l'autre ,
contribue encore beaucoup à faire appercevoir de
quel coftévient le bruit. A
l'égard des poiffons, & des
Tortues, &autres animaux
aquatiques qui ont l'entrée
de l'oreille fermée d'une
GALANT. 101 ΙΟΙ
membrane , la premiere
caufe de diftinction n'a.
point lieu chez eux.
2. Quant à l'oreille inte
rieure je fuppofe qu'on regarde de front celle d'un
homme , comme par exemple , la droite, lorfqu'il
eft dans fa fituation naturelle , & je remarque d'abord une espece de canal
fait en entonnoir un peu
tortueux , qui va en s'étreciffant &en baiffant un peu
du derriere vers le devant
de la tefte , fe terminer entre la bafe du crane &l'exI iij
102 MERCURE
tremité inferieure de l'os
des tempes à une portion
du crane appellée la Roche , laquelle contient le
refte de l'oreille que nous
appellons interieure, & qui
eft composée de quatre
chambres ou cavitez , de .
plufieurs challis , & d'autres parties dont on va faire le détail. Le fond de cett
entonnoir aboutit fous une
direction un peu inclinée à
une espece de chaffis que
j'appelle exterieur ou
grand chaffis , parce qu'il
eft tranfparent , & qu'on
GALANT 1931
1
peut y arriver immediatement de dehors. On l'ap
pelle la membrane du tambour , du nom de la premiere chambre interieure
qu'il ferme, qui aefté nommée le tambour , comme,
on va le dire. Ce chaflis
eſt enchaffé dans une portion d'anneau offeux qui
repreſente environ les
d'un cercle entier , lequel
eft collé fortement à l'entrée du trou du crane qui
communique du dehors à
F'oreille interieure , de telle
forte qu'il a fes deux corI iiij
104 MERCURE
:
nes tournées en haut , &
en cet endroit où cet anneau eft defectueux , le
grand chailis eft collé immediatement à l'os de la
refte.
C
3. Cette premiere chambre interieure qui eft fermée par le grand chaffis
reſſemble affez à la quaiffe
d'un tambour veu par le
devant , auffi l'appelle- t-on
encore fouvent la quaiffe ;
elle a cependant une efpece de cul de fac ou facaveugle appellé finus fupe.
rieur , qui s'étenden mon-
GALANT 105
tant du haut de la quaife
vers le derriere de la tefte ,
fur la main gauche , &
dont la longueur excede
mefme un peu toute celle
de cette chambre ; & tant
la quaiffe que fon cul de
fac font tapiffez d'une
membrane fort liffe , quoyque dans l'homme , le finge , le bœuf, &c. ces parties foient remplies d'un
nombre innombrable d'éminences & de foffettes ,
pareilles à celles que l'on
voit dans l'interieur de l'o
reille exterieure deschiens,
106 MERCURE
des chats & autres animaux ce qui ne fert pas
peu à multiplier & conferver les ébranlemens de l'air
contenu dans cette chambre & dans fon cul defac ;
commeonlediracy- aprés,
& comme chacun peut le
remarquer par le retentiffement qui le produit lorfqu'on jette une pierre dans
le puits d'une carriere .
4. On trouve vers le
haut de la quaiffe , & fur
la droite une espece de canal appellé Aqueduc.
Quoy qu'il ne ferve qu'à
GALANT. 107
conduire de l'air , fçavoir
de l'oreille dans la bouche ,
quand il eft trop dilaté
dans l'oreille par la chaleur
du fang ; & au contraire à
i en faire entrer de la bouche dans l'oreille quand celuy de l'oreille eft trop condensé le froid exte- par
rieur , le tout pour empef
cher le grand chaffis d'ef
tre offensé par le reffort de
Fair interieur ou extérieur.
•
. On voit encore en
face & aufond dela quaiffe
deux autres feneftres fer- Ax
mées chacune d'un chaffis
108 MERCURE
particulier , de mefme nature que le premier , dont
Pinferieure qui tire unpeu
fur la droite eft ronde, d'ou
elle a tiréfon nom , de mef
me que ſon chaffis. La fuperieure qui eft plus vers la
gauche & au deffus de la
ronde , eft de figure ovale ,
d'où elle a aufli pris fon
nom. Elle eft couchée en
travers & en defcendant,
un peu de droite à gauche ,
& fermée d'un troifiéme
chaffis de mefme figure &
de mefme nom qu'elle.
6. Cette derniere fenef
GALANT. 109
tre communique dans une
feconde cavité ou chambre appellée la Voute qui
eft fituée directement derriere la quaiffe du cofté du
cerveau. La Voute a tire
fon nom de fa figure arondie par le haut , elle eft un
peu plus petite que la quaif
fe , unie & tapiffée de mefme qu'elle. On la nomme
encore le Veſtibule , parce
qu'elleeft fituée entre deux
autres cavitéz , dont l'une
qui eft à droite , fe nomme
la Coquille , ou le limaçon;
& l'autre qui eft à gauche,
110 MERCURE
·
a efté nommée le labyrinthe avec lesquelles elle
communique par des por
tes toutes ouvertes , eftant
à peu prés au meſme niveau que la quaiffe & que
ces deux dernieres cavitez.
A l'égard de la feneftre
ronde , elle fait la communication de la quaiffe avec
la coquille , dont on donnera la defcription incontinent , de mefme que du
labyrinthe , & fon chaffis
n'eft qu'une continuation
de la membrane de la
quaiffe , de mefme que le
haffis ovale.
GALANT. IH
17. Quant aux autres parties qui fe trouvent dans
la premiere chambre , outre le cul de fac, l'aqueduc,
le grand chaffis , le rond ,
& l'ovale , dont on vient de
parler , on voit fur le mi
lieu du grand chaffis , &
commeenface un premier
offelet , dont la figure a
quelque rapport à celle
d'un marteau, cu pluſtoft
d'un gond, & qu'on a nom
méle marteau ; mais qui a
encore beaucoup plus de
rapport à la jambe d'un
homme, qu'on auroit cou-
112 MERCURE
ce
pée fous le genoüil , & qui
feroit collée contre
chaffis , dans un ſens renversé , ou de haut en bas ;
en forte que le talon fuft
appliqué contre fon bord
fuperieur , & le gras de la
jambe fur le chaffis, le bout
de la jambe finiffant au milien de cette membrane;
ainfi ce marteau où cette
jambe eft veuë comme par
derriere , & un peu panchée fur la gauche , par
l'œil qu'on fuppofe tousjours fitué au devant de
l'oreille. Le bout de cet
offelet
GALANT 113
offelet qu'on peut regarder comme le bout du
pied , eft arrondi , & contient deux éminences &
une petite cavité ; il eft
tourné vers le dedans de
la quaiffe , & va s'implan-,
ter fur la tefte d'un fecond
offelet appellé l'enclume
parrapport au premier. La
figure de ce fecond os ,
reffemble affez à celle d'u-.
ne groffe dent à deux fourchons , qui les auroit un
peu écartez l'un de l'autre ,
& inégaux en longueur.
La tefte de cette enclume
Février
1712.
K
114 MERCURE
ou dent , a auffi une émi
nence ronde , qui fe loge
dans la cavité de celle du
marteau , & deux cavitez
pour loger reciproquement les éminences rondes du bout du marteau
afin que ces deux os tiennent plus fortement attachez & articulez l'un à l'autre par leurs ligamens , &
par la membrane commune qui les enveloppe. La
plus petite des deux jambes de la dent va s'appuyer
dans un angle du bas & du
devant de la quaiffe du co-
GALANT. 15.
ſté gauche , où elle eft attachée mobilement dans
une petite cavité par un
ligament particulier au
delfous du cul de fac. La
plus grande jambe qui eft
un peu contournée par le
bout , va s'articuler avec
un troifiéme offelet nommé l'eftrier, fait commeun
triangle ifofcele , dont la
pointe oufommet eft joint
avec le bout de cette jambe par un quatriéme os
beaucoup plus petit que les
trois premiers , & de la figure d'une lentille, ou pluf
K ij
116 MERCURE
toft d'une menifque qui
leur fert comme de rotule
ou de genoüil. La baſe de
ce triangle qui eft un peu
plus groffe que les deux coftez , eft collée au chaffis
ovale, ou troifiéme chaffis,
en telle forte que ce chaffis.
la deborde tant foit peu
tout autour. L'enclume
la lentille , & l'eftrier font
articules entr'eux par des
ligamens particuliers , à
l'entrée du cul de fac , &
chacun recouverts de la
membrane de la quaiffe ,
qui eft fi fine , & fi adhe
1
GALANT. 117
rente aux os , que dans les
fujers un peu défeichez, elle
fuit prefque la veuë. Cela
n'empefche pas qu'elle ne
paroiffe avec le microfcope parfemée d'une infinité
de vaiffeaux fanguins &
nerveux , comme tous les
autres perioftes , pour fervir à la nourriture de ces
os ; elle fert encore à les
couvrir contre les injures
de l'air , à fortifier les jambes de l'eftrier , dont elle
couvremanifeftement l'ai-.
re & enfin à recevoir &
faire fentir les impreffions.
du bruit.
ཕྱི
IS MERCURE
8. Les trois offelets , le
marteau l'enclume , & l'ef
trier font remuez par trois
muſcles , dont le plus grand
qui part du fond, & du haut
de le quaiffe unpeu à droite , la traverſe de derriere
en devant , & vient s'attacher au milieu de la jambe
du marteau , de forte qu'en
tirant cette jambe , il l'a
meine avec legrand chaſſis
un peu en dedans , ce qui
le tend , & le rend mefme
un peu concave du cofté
de dehors , à peu près commeun entonnoir à poudre
GALANT. 11)
fort évasé. On l'appelle
le muſcle long ; on pourroit le nommer encore le
grand adducteur du chaf
fis exterieur. Un fecond
muſcle beaucoup plus
court , qui vient de dehors
la quaiffe , du cofté droit ,
la perce dans fa partie fuperieure, va s'attacher proche du talon du marteau
à une petite éminence qui
eft en cet endroit , laquelle
il tire & ferre contre la paroy exterieure de la quaiffe
en l'appuyant fur une pareille éminence de cette
120 MERCURE
partie, par ce moyenil retire le marteau , & tout le
chaffis en mefme temps
vers le dehors de la quaiffe,
& mefme l'enclume avec
l'eftrier, à caufe de la liai-,
fon de l'enclume avec l'ef
trier & le marteau ; au moyen de quoy il reftablic
toutes ces parties dans leur
eftat naturel lorfqu'elles
en ont efté oftées. Ainfion
peut le regarder comme le
moderateur des deux autres muſcles. Le troifiéme
& dernier muſcle eft attaché à le tefte ou pointe de
l'eftrier ,
GALANT. 121
l'eftrier , & part d'une petite cavité de la quaiffe fituée fur la gauche de l'ef
trier , mais fort proche &
un peu derriere ; en forte
quetoute fon action eſt de
retirer l'eftrier vers le fond
de la quaiffe , & de l'enfoncer par ce moyen dans
le trou ovale , en le renverfant tantfoit peu du cofté gauche , ce qui tend fa
membrane par deux raifons à la fois. Mais en mefme temps ce mufcle de
l'eftrier tire l'enclume & le
marteau vers le fond de la
Février 1712.
L
122 MERCURE
quaiffe , ce qui bande auſſi
le grand chaffis. Ainfi ces
chaffis peut eftre tendu
deuxmufcles independammentl'un de l'autre. Mais
par:
quand le muſcle long agit,
quoyque l'eftrier foit poufsé un peu par fa pointe ,
fçavoir par le bout de la
longue branche de la dent.
Cependant le chaffis ovale
n'eft pas confiderablement
tendu pour cela , comme
quand tous deux agiſſent
de concert , à caufe de l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'étrier.
GALANT. 123
19. Outre ces trois mufcles , l'enclume & le marteau font encore comme
fufpendus par un ligament
ou muſcle fourchu , attachépar fon tronc à la partie gauche &fuperieure de
la quaiffe au deffus de ces
deux os ; & par fes deux
branches à la tefte du marteau , & à celle de l'enclu
me, il fert à tenir ces deux
os en fituation & unis entre eux , & fuppléé à la delicateffe de leurs ligamens
communs...
10. Enfin il y a un filet
Lij
124 MERCURE
de nerf de la cinquième
paire fort fenfible qui entrant de dehors dans la
quaiffe avec le muſcle moderateur , paffe par derriere le milieu du grand chaf
fis fur lequel il eft couché
en croifant la jambe du
marteau , & de là continue
fon chemin vers le cofté
gauche & inferieur de la
quaiffe,pour s'aller joindre
au nerf dur auditif. Il fert
à fouftenir le grand chaſſis
contre l'effort du bruit , &
à en appercevoir les im
preffions & les varietéz.
GALANT. 125
Les branches du tronc de
ce mefme nerf fe refpandent dans les muſcles du
marteau & de l'eftrier , &
dans la membrane de la
quaiffe , ce qu'on doit bien
remarquer. oral setth
II. Le chaffis rond n'a
aucun muſcle qui le tende;
auffi n'en a- t- il pas befoin,
comme on le verra cyaprés. La coquille qu'il ferme du cofté de la quaiffe,
eft un double canal offeux
contourné en limaçon
creusé dans la fubftance
melmede la roche , dont la
Liij
126 MERCURE
baſe ou gros bout regarde le cerveau , & dont la
pointe eft tournée vers la
quaiffe , ou vers l'œil du
fpectateur. Ce canal devient double par le moyen
d'une lame offeufe tresgrefle, quile divife en deux
parties dans toute fa longueur , l'une fuperieure &
F'autre inferieure , en formant comme le bas d'une
vis , autour du noyau de ce
limaçon. On voit quelques limaçons dans les cabinets des curieux , dont
la coquille a de meſme un
GALANT. 127
double canal tout femblable. Ce canal eft chanfrené interieurement d'une
reneure ou fente qui regne
tout le long du bord exterieur de cette lame avec
laquelle elle eft jointe par
unemembranetres-deliée,
femblable aux précedentés, laquelle tapiffe tout ce
double canal en dedans.
Cette membrane eft au
refte tellement adherente
à l'arefte de cette lame ou
pas de vis & au canal
qu'une partie de ce doublecanaln'a point de comLiiij
128 MERCURE
munication avec l'autre ,
fi ce n'est au plus par la
pointe du limaçon ; mais
un des deux canaux du limaçon aboutit au chaffis
ou trou rond, & l'autre va
fe rendre à la voute par
une ouverture contigue à
ce trou rond. Ily a un ra
meau de la partie molle du
nerf auditif ou feptiéme
paire , qui paffant par la
bafe du limaçon fe répand
dans fa membrane en une
infinité de petits rameaux,
par autant de petits trous
qui ne font gueres vifibles.
GALANT. 129
qu'avec unbó microſcope.
12. Le labyrinthe contient trois canaux offeux ,
à peuprès femicirculaires,
qui s'implantent fur le co
fté gauche de la voute dans
laquelle ils s'ouvrent par
cinq embouchures feule
ment , & non pas par fix ,
parce qu'il y en a une qui
eft commune à deux canaux. Les fommets de ces
canaux ou arcades regardent le derriere de la tefte ,
& leurs embouchûres lei
devant ; de forte qu'ils fe
prefentent à l'œil du fpec-
130 MERCURE
tateur dans une fituation
prefque tout -à - fait couchée & renversée vers la
gauche. Ils font tapiſſez
en dedans d'une membrane ou periofte auffi tresfin , comme tous les autres os de l'oreille , dans
lequel periofte fe diftribuent cinq branches du
mefme nerf auditif , par
des cinq embouchûres des
trois canaux , fçavoir une
dans la membrane de chaque canal où elle ſe ramifie & fe perd en une infinité de branches , avec au-
GALANT. 131
tant de branches d'arreres
& de veines.
13. Voila en verité bien
des merveilles renfermées
dans un bien petit efpace,
trois chambres , un veftibule , un cul de fac , un
aqueduc , quatre chaffis, 4
offelets , 3. muſcles , un ligament ou muſclefourchu
un nerf, un double canal
fpiral avec fa lame & fon
nerf,trois canaux femicirculaires , avec cinq branches de nerfs : le tout recouvert d'une membrane
où ſe perdent une infinité
132 MERCURE
de rameaux d'arteres , de
veines , & de nerfs , fans
compter les anfractuofitez
de la premiere chambre ,
& defon cul de fac ; ni toute la ftructure de l'oreille
exterieure , & de fon entonnoir ; c'eſt à dire que la
3
Nature employe au moins
trente parties confiderables pour la perfection de
l'oüye , elle qui n'en employe qu'environ le tiers ,
pour celle de la veuë ; ce
qui fuffit pour faire juger
de quelle importance eſt
l'oüye à l'homme , &
que
GALANT. 133
ée fens ne cede en rien à
celuy de la veuë s'il ne la
furpaffe pas. Il ne refte
plus maintenant que de
faire voir que la Nature
n'a rien fait d'inutile dans
la conftruction de l'oreille,
& que nous n'avons pas décrit unepartie qui n'ait fon
ufage particulier.
14. Mais avant que d'expliquer tous ces uſages , il
eft bon de remarquer que
les unes font abfolument
neceffaires pour entendre ,
& que d'autres font faites
feulement pour entendre
134 MERCURE .
mieux. De plus que les unes
font faites pour entendre,
les bruits , ou fi l'on aime
mieux les fons , dont la durée eft fi courte qu'il ne
refte aucune idée de leur
degré ou ton ; d'autres font
données pour ouir & dif
tinguer les voix , dont la
durée n'eft pas tout-à-fait
fi courte que le bruit , &
dont il eft neceffaire de
reconnoiftre les degrez ou
tons qui en marquent les
differentes paffions & affections. Enfin il y a d'autres parties que la Nature
GALANT. 135
a faites pour entendre &
diftinguer les fons avec
toutes leurs varietez , inmodifications
flexions , gradations , &
quelconques , & les pouvoir retenir & mefme repeter. Er
pour diftinguer toutes ces
parties , il faut confiderer,
qu'un feul chaffis à l'entrée de l'oreille avec une
cavité ou chambre derrie
re , fuffit abfolument pour
entendre le bruit , puiſque
la plupart des poiffons
n'ont que cela, quoy qu'on
trouve dans quelques -un
136 MERCURE
les trois canaux du labyrinthe , ou feulement deux.
Ou fil'on veut l'entonnoir
avec fon chaffis au fond ,
&une cavité derriere, font
fuffifans , comme dans la
Taupe qui entend fi clair ,
& dans plufieurs oifeaux
& reptiles qui n'en ont pas
davantage. Ce chaſſis meſme peut eftre cartilagineux, du moins enfon centre , comme dans la Tortuë, dans laquelle il eft convexe en dehors & concave
en dedans pour recevoir le
bout de la queuë du marteau ,
CALANT. 137
i .
teau , lequel eft fait en cone , dont la bafe eft collée
immediatement au chaffis
ovale ; car dans tous les
ovipares ce feul offelet ou
ftylet fait l'office des quatre dont nous avons parlé.
De plus les anfractuofitez
des parois de la premiere
chambre, ou de la quaiffe
nefont pas non plus abfolument neceffaires ; puifque cette cavité eſt ſi´unie
dans les chiens , les chats ,
les brebis , les lions , &c.
La coquille mefme ou le limaçon ne fe trouve pas
Février 1712.
M
138 MERCURE
dans les oifeaux , & dans
plufieurs autres animaux ,
qui font cependant fort
clairoyants , comme dans
les tortuës &c. ce qui
prouve affez qu'elle n'eft
pas abfolument neceffaire
pour ouir le bruit , ni mefme les fons , dont les oifeaux font fi fufceptibles.
Mais il faut remarquer
auffi qu'il fe trouve en recompenfe dans les oiſeaux,
& dans les Tortuës , &c.
c'eft- à-dire , dans les ovipares , enla place de la coquille , un fac offeux tapif-
GALANT. 139
sé d'une membrane tresfine , lequel s'ouvre com
mela coquille dans la Voute. Souvent auffi il ne fe
trouve que deux canaux
femicirculaires au labyrin
the , au lieu de trois ; &
dans les Tortuës il ne s'en
trouve aucun , ainfi ils ne
font pas abfolument neceffaires pour entendre le
bruit.
2.
15. Cecy eſtant eſtablyje
confidere que pour appercevoir le bruit dont la du
rée eft fi courte , ( à moins
qu'il ne fuft rejetté pluMij
140 MERCURE
fieurs fois , ) il fuffit que les
chaffis exterieur foit frapé par l'air fans qu'il foit
neceffaire que fa tenfion
ny
foit à l'uniffon des fremiffements du bruit ,
mefme dans aucune confonance prochaine , comme il eft neceffaire pour
le fon. Car les premieres
impreffions du bruit choquant ce chaffis , l'ébranlent avec les efprits qu'il
contient , ou plufſtoft ceux
qui font contenus dans le
filet de nerfqui eft appliqué derriere ; & par là fe
GALANT 141
communiquentà l'air interieur , lequel eftant mis en
reffort , frappe à fon tour
tout ce qu'il rencontre
dans la premiere chambre;
de forte que s'il eft necef
faire pour la conſervation
de l'animal d'une tresprompte fenfation , elle fe
fait alors non feulement
fur le chaffis meſme & fur
fon nerf , dont l'ébranlement dure autant que celuy du bruit ; mais encore
fur la membrane qui tapiffe toute la quaiffe &fon
fac aveugle; & particulie-
142 MERCURE
rement fur la partie de cette membrane qui couvre
l'aire de l'eftrier ou le nerf
dur auditif, envoyeun rameau , laquelle eſt ſuſceptible des mefmes ébranlemens que le grand chaffis
&fon nerf; les muſcles de
la quaiffe n'ayant pas le
loifir de tendre le premier
chaffis , pour le mettre en
confonance prochaine avecle bruit. Quand la premiere impreffion de cet air
interieur fur les parois de
la quaiffe , fur l'aire de
l'eftrier , & fur le chaffis
GALANT. 943
rond eft passé , le cul de
fac fait fentir alors fes reflexions au dedans de葡 la
quaiffe , & par là prolonge la durée du bruit interieur , ce qui l'imprime
plus avant dans l'imagination.
A l'égard des animaux
qui n'ont que l'entonnoir
de l'oreille avec le premier
chaffis aufond , comme la
Taupe , ou mefme un feul
chaffis à l'entrée de l'oreille fans entonnoir , comme
la plupart des poiffons ,
( les Tortues ont auffi ce
144 MERCURE
premier chaffis à l'entrée
de l'oreille , outre celuy qui
eft à l'entrée de la quaiffe )
il est évident que le bruit
exterieur fait d'abord fon
impreffion fur ce chaffis
mefme , non pas en luy
communiquant des tremblements qui durent confiderablement, n'eftant tiré par aucun muſcle qui
le mette en confonance
parfaite avec ce bruit; mais
par quelques chocs & rechocs qui font un ébranlement dans les filers de
nerf répandus dans toute
la
GALANT. 145
是
la membrane qui tapiffe
la cavité qui eft derriere
ce chaffis. Il faut dire la
mefme chofe de la membrane de l'eftrier , pour les
animaux où elle fe trouve ,
laquelle n'eft non plus tendue par aucun muſcle.
Mais un fentiment confus
du fon ou bruit fuffit pour
avertir l'animal ,
lorfqu'il
ne s'agit point de diftinguer le ton , ny les degrez
desfons, & d'yrefpondre.
Le chaffis rond eft auffi
frappé & ébranlé de mef
me que la membrane de
N Février
1712.
146 MERCURE
Feſtrier ; mais comme il
n'eft point en conſonance
avec le bruit exterieur , fes
ébranlemens font bien toft
paffez , & ne fe communiquent que foiblement à
l'air contenu dans le canal
du limaçon qu'il couvre ,
& à la membrane qui tapiffe ce canal , ou pluftoft
aux efprits contenus dans
les filets de nerf qui s'y
diftribuent , & voilà tout
ce qui regarde les bruits
prompts , foibles ou violens , où il ne s'agit point
d'appercevoir les degrez
GALANT. 147
du fon , ou des autres modifications,mais feulement
de prendre fon parti dans
le moment. Al'égard des
differentes efpeces de
bruits , il eft évident qu'el
les ne confiftent que dans
les differentes rithmiques
des vibrations de l'air ; ces
tremblements n'eftant pas
fufceptibles d'autres varietez que de differentes for
ces &
promptitudes , comme on le remarque affez
dans la rithmique du tambour, &
commeje l'expli
que au long dans la melodie.
Nij
148 MERCURE
16. Pour ce qui eft des
bruits où il eft utile de
diftinguer les gradations ,
comme dans la parole, particulierement dans celle
qui procede par inflexions,
comme chez les Normands , Auvergnats , Gafcons , Dauphinois , Chinois , &c. dans laquelle cependant les fons ne doi
vent pas durer , de crainte
qu'ils ne fe confondent , le
grand chaffis eft alors tendu par le grand adducteur ,
pour eftre mis en quelque
confonance prochaine a-
GALANT. 149
vec lavoix qui parle , & en
mefme tempsavec le chaffis rond , pendant les inflexions les plus fenfibles
de la voix , comme dans
toutes les patetiques. Par
ce moyen le chaffis exterieur reçoit plus aisément,
& conferve plus longtemps les ébranlements du
fon de la voix , &les tranf
met à tout l'air de la quaiffe , lequel air fe fait fentir
encorefur la membrane de
l'eftrier qu'il ébranle , auſſi
bien que fur le chaffis rond
qu'il ébranle encore
Niij
150 MERCURE
mieux ; & celui cy à fon
tour ébranle fenfiblement
& affez long- temps l'air
du canal qu'il ferme , pour
donner à fa membrane le
fentiment de la parole , &
de fes inflexions differentes. Et c'eſt le nerf quieft
derriere le grand chaffis
qui par l'émotion des efprits qu'il contient , & par
la communication qu'il a
avec le mufcle long, fait
gonfler ce muſcle , & le
met en contraction , mais
foiblement à caufe du peu
de durée des fons de la
voix , & du peu de confo-
GALANTY IS!
nance qu'ils ont entr'eux ,
ce qui oblige ce muſcle d'e
ftre dans un changement
d'action continuel. A l'égardde l'eftrier , quoy qu'il
Toit alors pouflé en quel
que forte en arriere par fa
pointe , par la jambe de
l'enclume , comme on l'a
desja dit , il netend cependant que tres- foiblement
le chaffis ovale ; à caufe de
l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'ef
trier,(car c'eſt le feul uſage
de ces articulations ; ) autrement les ébranlements
2
Niiij
152 MERCURE
de la voix fe feroient fentir aux nerfs muficaux du
labyrinthe, & produiroient
des fons dans le cerveau
ou une espece de chant ,
court à la verité , mais non
pas un bruit tel que la
voix. Ainfi les paroles feroient confufes commeles
fons des cordes d'une harpe non affourdies , & non
pas diftinctes comme elles
le doivent. On peut adjoufter, fi l'on veut, que les
ébranlements de l'air dela
coquille caufez par la voix.
font fortifiez par le retre-
GALANT. 193
ciffement de fon canal vers
lefommet dulimaçon. Au
refte ces ébranlements doivent tousjours eftre trescourts , à caufe que le chaf
fis rond n'eft prefque ja
mais en confonance par
faite avec l'air exterieur,
C'est pour cela qu'il n'en
refte prefque pas de trace
au cerveau , & qu'il eft fi
difficile d'imiter & de rendre les gradations de la parole , & s'il en refte quelque idée foible , ce ne peut
eftre que par un leger ébranlement d'air qui peut
154 MERCURE
paffer de la coquille dans
le labyrinthe.
De là l'on peut juger que
les animaux qui font pri
vez de la coquille , comme
la plupart des oifeaux , les
Tortues , les Taupes , les
poiffons , &c . n'entendent
la parole que comme un
fimple bruit , c'eft-à- dire ,
confusément ; c'est pour
cela que ces animaux ne
reçoivent aucun nom , &
n'obeïffent pas à la parole
de l'homme; quoyque d'ail,
leurs la plufpart de ces animaux, principalement les
GALANT iss
Tortues &lesTaupes ayent
le fens de l'oreille tres fin ;
comme ceux qui prennent
des Taupes , ou qui vont
varrer les Tortues lors qu
elles pondent leurs œufs
fur le fable de la mer , s'en
apperçoivent affez. Mais
tous ces animaux ont derriere le chaffis interieur de
l'oreille des cavitez ou facs
aveugles tapiffez de membranes extremement fines,
ou la partie molle du nerf
auditif envoye des branches ; &la grandeur de ces
parties recompenfe ce qui
leur manque d'ailleurs.
*56 MERCURE
A l'égard des autres anímaux qui ont la coquille ,
commeles chiens , les chevaux , les finges , les élephans , &c. on trouve en
eux une espece de docilité
qui fait connoiftre qu'ils
diſtinguent les voix : car ils
entendent les noms qu'on
leur donne , & les commandements qu'on leur
fait ; ils diftinguent les paf
fions de la voix , la joye , l'a
colere , la triſteffe , la flatterie , &c. & y refpondent
par des fignes fenfibles ;
ce que ne font pas les au-
GALANT. 157
tres animaux qui en font
privez , les oifeaux ne laiffent pas d'ouir la voix lorfqu'on leur parle fur un cer1
tain ton qui eft celuy de
leurs chaffis ; mais pour les
faire bien entendre il faut
donner outre cela une certaine tenue ou durée à la
voix à peu près come fi l'on
chantoit, & repeter mefme
les mots plufieurs fois afin
que leur grand adducteur
ait le temps de bander
leurs chaffis. C'est pour
cela que les oifeaux n'ont
commerce entre eux que
158 MERCURE
par leurs chants,au lieu que
les quadrupedes & autres
animaux terreftres, comme
les chiens , les chats , les
brebis , les chevres , les
boeufs , les cigales , les grillons , les cloportes , les
couleuvres fonnantes , &c.
ont une espece de commerce entre eux à l'aide de
leurs voix , ou de quelque
inftrument qui fait en eux
le mefme office que la fimplevoix. Onpourroit pen.
fer de quelques hommes
qui n'entendent & n'apprennent que ce qu'on leur
GALANT. 159
chante , & qui ne refpondent qu'en chantant , la
mefme chofe que des oifeaux , fçavoir qu'ils font
peut -eftre privez tout - à -
fait de la coquille , ou du
moins que fon chaffis eft
extremement tendu , ou
extremementrelafché. Mr
Caffegrain le frere de celuy
qui nous a donné des proportions de la Trompette
Vocale, & qui eftoit fort de
mes amis , eftoit de cette
efpece , il eftoit undes plus
habiles Mouleurs du Roy,
& je luy ayparlé il y a bien
160 MERCURE
36 =
vingt cinq ans ; peuteftre n'y en a - t- il pas dix
qu'il eft mort, ainfi onen
pourroit encore fçavoir
des nouvelles chez les Scul
pteurs du Roy. Mais ne
pourroit -on point penfer
au contraire que ceux qui
font infenfibles à l'harmo
nie, comme unde mes parents d'llliers , dont j'ay
parlé ailleurs , & qui eſt
vivant , & pluſieurs autres
de mes amis , ou font privez du labyrinte , ou du
moinsdugrand adducteur,
& peut-eftre auffi de l'adducteur
GALANT. 161
ducteur de l'étrier. Quant
aux fourds qui entendent
tous clair au milieu du
grand bruit , on peut penfer que le nerf qui eft der
riere le grand chaffis de
leur oreille eft relaſché , ou
ce chaffis luy meſme , ou
tous les deux enſemble , ce
qui les rend peu fufceptibles des ébranlements du
bruit, Mais les bruits violents , les fecouffes des carolfes , &c. ébranlants les
efprits ou de l'oreille exte
rieure , ou mefme du cerveau , il s'en fait un reflus
·
Février 1712 . O
162 MERCURE
dans les muſcles de l'oreille interieure qui les mer en
contraction. Ce relafchement du grand chaffis
vient fouvent d'avoirfouffert une percuffion trop
violente , comme il eft arrivé à quelques perfonnes
par le bruit d'un canon
dont ils eftoient trop près.
17. Enfin à l'égard des
fons , comme ils ont une
durée fenfible , lorfqu'ils
viennent frizer le chaffis
exterieur & en mefme
temps le nerf qui eft couché derriere , ils mettent
GALANT: 163
les efprits qui y font contenus en action , laquelle fe
communique enfuite aux
mufcles adducteurs de la
quaiffe, qui tirent le marteau & l'étrier , & ces mufcles entrat en contraction
tendent le grand chaffis ,
& le chaffis ovale , pour
les mettre en confonance
parfaite avec le fon exterieur , fçavoir avec celuy
de la principale note du
mode , qui eft ordinairement la quinte fur la fi.
nale , & c'eft à cela principalement que les prélu
Ò ij
164 MERCURE
•
?
des font utiles. Alors toutes
les autres notes du mode ,
principalement la finale
la mediante , & l'octave ,
avec leurs repliques peuvent s'exprimer beaucoup
plus aisément fur ces deux
chaffis , c'eft à dire qu'ils
deviennent par ce moyen
plus fufceptibles de la ritmique dans laquelle confiftent les confonances &
les accords des fons de ce
mode , & mefme de toutes
fes notes accidentelles
tant diatoniques , que cromatiques ; quoyque les
GALANT. 165
rapports de leursvibrations
avec les bafes du mode
foient plus éloignés. Et
cette tenfion de ces deux
chaffis ne fe change que
quandon change la dominantedu premiermode en
celle d'un autre , ou que
quand on infifte trop longtempsfur le cromatique. Si
l'on veut avoir quelqu'idée
fenfible de cette ritmique
dans laquelle confifte toute l'effence des intervalles
muficaux , c'eft à dire des
confonances & des diffonances , il nefaut que pro
166 MERCURE
portionner les longueurs
des balanciers de deux ou
trois ou quatre Pendules ,
de telle ſorte qu'un faiſant
par exemple deux vibrations , un autre qui commence en mefme tems en
faffe 3. alors on entendra la
ritmique de la quinte, c'eftà dire la quinte. Si dans le
tems que le premier en fait
par exemple 4. le fecond
en fait cinq , le troifiéme
fix , & le quatriéme huit
tous quatre commençant
en meſme temps , on entendrala rithmique de l'ac
GALANT. 167
cord, ( ut mifol ut) c'est- àdire , en un mot on aura
une fenfation nette de cet
accord & non confuſe ,
comme elle l'eft pour les
oreilles non muficales. Et
ainfi de tous les autres accords , ce qu'on trouvera
plus amplement traité
dans noftre Melodie.
Les ébranlements que
le grand chaffis & fon marteau ontreceus , font communiquez immediatement
à l'enclume , & à l'eftrier
qui les communiquent à
leur tour au chaffis ovale,
168 MERCURE
& celui cy les fait paffer
à l'air de la voute ou veftibule avec toutes leurs va
rietez , lequel les communique fur les cinq ou fix
differents filets du nerfmufical répandus dans les canaux femicirculaires. On
peut mefme penfer qu'il y
a dans ces differents filets
des efprits plus ou moins
agitez , ou que ces filets
mefmes font tellement
proprtionnez en grof
feur , longueur & tenfion,
que commeils font en l'air,
ils font par confequentfuf
ceptibles
GALANT. 169
ceptibles , l'un des ébranlements de la finale , un
autre de ceux de la mediante , un troifiéme de
ceux de la dominante , un
autre de ceux de l'octave ,
& un cinquième enfin de
ceux de la dixiéme ou pluftoft ( ce qui peut revenir
au mefme ) comme unfon
eft prefque tousjours accompagné de fes multipliés , fçavoir l'octave , la
douzième , la double octave , la dix-feptieme , & la
dix- neuviéme ( quoyqu'ils
ne foient pas tousjours ai
Février 1712.
P
170 MERCURE
sés à appercevoir , particu
lierement dans les fons fort
aigus )on peut penser que
ces differens fons s'impriment fur ces filets , un fur,
chacun & comme ces
filets ne font au plus que
fix en nombre , on voit
que l'intervalle de ſept
un n'y peut avoir lieu , ny,
par confequent toutes les
autres relations ( 2,7,2,3, ( Z Z z
2 ,,, ) &c. qui en font dérivées ; au lieu que tous les
intervales ,,,, &c .
font renfermés dans les
précedens. Et comme la
8
-
GALANT. 171
parole eft fouvent jointe
avec la voix, on peut penfer qu'alors elle fe fait fentir dans le canal du limaçon qui répond à la voute
pluftoft que dans le labyrinthe , à caufe de la lame
fpirale de ce canal , qui eft
fufceptible d'une plus grande quantité de varietés de
bruit que les nerfs du labyrinthe , par fa figure triangulaire & par fa longueur.
Ileft évident que la mefme chofe doit fe paffer
dans tous les animaux qui
ont le labyrinthe. C'eft
Pij
172 MERCURE
pour cela qu'on trouve des
chiens , & mefme des chevauxqui font extremement
fufceptibles de la muſique ,
comme unbichon que j'ay
eu autrefois, & deux autres
chiens qui font encore
chez deux des premiers
muficiens de Paris de ma
connoiffance. Onfçait que
les Roffignols l'aiment
éperduement. Les Elephants , les cameleons , les
araignées nommées Tarentules , & c. enfont auffi
tres fufceptibles. Et comment penfer que tant d'a-
GALANT. 173
nimaux paffent une bonne
partie de leur vie à chan
ter , comme les oifeaux, les
grenouilles , les cigales, les
graiffets , &c. fans qu'ils y
prennent quelque plaifir ?
18. A l'égard de la correfpondance qu'il y a entre l'oreille & la glotte , ou
le larinx , qui fait qu'on répete dans le moment les
fons qu'ona entendus avec
toutes leurs varietez , il eft
évident qu'elle ne peut
confifter que dans la cor
refpondance qu'il y a entre
les racines du nerf auditif
Piij
174 MERCURE
ou de la feptiéme paire
& celles du nerf chanteur
qui eft la cinquiéme , laquelle fe répand dans l'o
reille , auffi bien que dans
-le larinx , car ces racines
communiquant entre elles
dans la bafe du cerveau, les
motions des efprits contenus dans le nerf auditif,
y
paffent aisément dans celuy de la glotte , outre que
celles de l'oreille interne
paffent auffi immediate
ment par les rameaux que
cette cinquième paire envoye à ces deux parties ,
GALANT 475
c'eft enfin par là qu'onpeut
expliquer pourquoy les
fourds de naiffance font
privez de l'ufage de la pa
role, &plufieurs autres que
ftions de cette nature.
M. Duverney, ficelebre
par fa profonde connoiffance de l'Anatomie
nous a donné fon Traité
de l'oreille, plufieurs ha
biles Anatomiftes , Medecins & Phyficiens de
France ,
d'Allemagne ,
d'Italie & deHollande ,
ont produit d'excellens
ouvrages fur le même
fujet, fans avoir cependant entierement épuiſé
cette matiere , ni même
96 MERCURE
s'être bien accordéz fur
fes parties , & fur leur
ufage. C'est ce qui a
porté M. Parent à joindre ce qu'il a vû de ſes
yeux , & ce qu'il a tirédefes reflexions aux découvertes de ces fçayants , en faveur du public ; coment il a fait le
mois précedent, à l'égard
de la circulation du fang
des animaux , & de leur
refpiration , & par le
même motif..
GALANT 97
LES MERVEILLES
de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit desfons.
JE nem'arrefteray pas à
parler icy de l'oreille exterieure , dont la ftructure &
l'uſage paroiffent aux yeux
de tout le monde. Car on
voit affez que ce n'est qu'une efpece de cornet mis à
l'entrée de l'oreille interieure pour raffembler le
bruit & les fons , pour les
fortifier & les introduire
dedans; ce qui fe confirme
Février 1712.
I
98 MERCURE
en ce que les animaux qui
enfont privez , ou à qui on
-les a coupées , entendent
moins clair que les autres ;
& que ceux au contraire
qui les ont plus grandes,
entendent le mieux; ou que
ceuxencore qui ont le plus
befoin d'entendre , ont les
plus grandes oreilles. A
l'égard de la figure appla
tie & repliée des oreilles
deshommes , on voit encore que la Nature ne les
a ainfi difposées , qu'afin
qu'elles parûffent moins
audehors , & qu'ils en ful-
GALANT. 29
fent moins embarraſſez, &
elle les a oftées aux oiſeaux,
& principalement auxpoif
fons,parce qu'elles les empefcheroient de voler & de
nager; ce qui leur appor
teroit plus de dommage
que d'utilité. Au reste la
direction dont la peau interne des oreilles eft frappée par le bruit & les fons ,
fait appercevoir le cofté
d'où ils viennent , à caufe
des ramifications du nerf
dur auditif , & du fecond
vertebral qui s'y répandent. Et c'est pour cela
I ij.
100 MERCURE
que cette partie eft fi fine ,
& fi fenfible dans les oifeaux qui ont l'ouye fort
fubtile , &mefmefi grande
dans les oifeaux nocturnes,
comme les Chouettes & les
Hiboux. La difference de
temps ou deforce dont une
oreille eft frappée pluftoft,
ou plus fort que l'autre ,
contribue encore beaucoup à faire appercevoir de
quel coftévient le bruit. A
l'égard des poiffons, & des
Tortues, &autres animaux
aquatiques qui ont l'entrée
de l'oreille fermée d'une
GALANT. 101 ΙΟΙ
membrane , la premiere
caufe de diftinction n'a.
point lieu chez eux.
2. Quant à l'oreille inte
rieure je fuppofe qu'on regarde de front celle d'un
homme , comme par exemple , la droite, lorfqu'il
eft dans fa fituation naturelle , & je remarque d'abord une espece de canal
fait en entonnoir un peu
tortueux , qui va en s'étreciffant &en baiffant un peu
du derriere vers le devant
de la tefte , fe terminer entre la bafe du crane &l'exI iij
102 MERCURE
tremité inferieure de l'os
des tempes à une portion
du crane appellée la Roche , laquelle contient le
refte de l'oreille que nous
appellons interieure, & qui
eft composée de quatre
chambres ou cavitez , de .
plufieurs challis , & d'autres parties dont on va faire le détail. Le fond de cett
entonnoir aboutit fous une
direction un peu inclinée à
une espece de chaffis que
j'appelle exterieur ou
grand chaffis , parce qu'il
eft tranfparent , & qu'on
GALANT 1931
1
peut y arriver immediatement de dehors. On l'ap
pelle la membrane du tambour , du nom de la premiere chambre interieure
qu'il ferme, qui aefté nommée le tambour , comme,
on va le dire. Ce chaflis
eſt enchaffé dans une portion d'anneau offeux qui
repreſente environ les
d'un cercle entier , lequel
eft collé fortement à l'entrée du trou du crane qui
communique du dehors à
F'oreille interieure , de telle
forte qu'il a fes deux corI iiij
104 MERCURE
:
nes tournées en haut , &
en cet endroit où cet anneau eft defectueux , le
grand chailis eft collé immediatement à l'os de la
refte.
C
3. Cette premiere chambre interieure qui eft fermée par le grand chaffis
reſſemble affez à la quaiffe
d'un tambour veu par le
devant , auffi l'appelle- t-on
encore fouvent la quaiffe ;
elle a cependant une efpece de cul de fac ou facaveugle appellé finus fupe.
rieur , qui s'étenden mon-
GALANT 105
tant du haut de la quaife
vers le derriere de la tefte ,
fur la main gauche , &
dont la longueur excede
mefme un peu toute celle
de cette chambre ; & tant
la quaiffe que fon cul de
fac font tapiffez d'une
membrane fort liffe , quoyque dans l'homme , le finge , le bœuf, &c. ces parties foient remplies d'un
nombre innombrable d'éminences & de foffettes ,
pareilles à celles que l'on
voit dans l'interieur de l'o
reille exterieure deschiens,
106 MERCURE
des chats & autres animaux ce qui ne fert pas
peu à multiplier & conferver les ébranlemens de l'air
contenu dans cette chambre & dans fon cul defac ;
commeonlediracy- aprés,
& comme chacun peut le
remarquer par le retentiffement qui le produit lorfqu'on jette une pierre dans
le puits d'une carriere .
4. On trouve vers le
haut de la quaiffe , & fur
la droite une espece de canal appellé Aqueduc.
Quoy qu'il ne ferve qu'à
GALANT. 107
conduire de l'air , fçavoir
de l'oreille dans la bouche ,
quand il eft trop dilaté
dans l'oreille par la chaleur
du fang ; & au contraire à
i en faire entrer de la bouche dans l'oreille quand celuy de l'oreille eft trop condensé le froid exte- par
rieur , le tout pour empef
cher le grand chaffis d'ef
tre offensé par le reffort de
Fair interieur ou extérieur.
•
. On voit encore en
face & aufond dela quaiffe
deux autres feneftres fer- Ax
mées chacune d'un chaffis
108 MERCURE
particulier , de mefme nature que le premier , dont
Pinferieure qui tire unpeu
fur la droite eft ronde, d'ou
elle a tiréfon nom , de mef
me que ſon chaffis. La fuperieure qui eft plus vers la
gauche & au deffus de la
ronde , eft de figure ovale ,
d'où elle a aufli pris fon
nom. Elle eft couchée en
travers & en defcendant,
un peu de droite à gauche ,
& fermée d'un troifiéme
chaffis de mefme figure &
de mefme nom qu'elle.
6. Cette derniere fenef
GALANT. 109
tre communique dans une
feconde cavité ou chambre appellée la Voute qui
eft fituée directement derriere la quaiffe du cofté du
cerveau. La Voute a tire
fon nom de fa figure arondie par le haut , elle eft un
peu plus petite que la quaif
fe , unie & tapiffée de mefme qu'elle. On la nomme
encore le Veſtibule , parce
qu'elleeft fituée entre deux
autres cavitéz , dont l'une
qui eft à droite , fe nomme
la Coquille , ou le limaçon;
& l'autre qui eft à gauche,
110 MERCURE
·
a efté nommée le labyrinthe avec lesquelles elle
communique par des por
tes toutes ouvertes , eftant
à peu prés au meſme niveau que la quaiffe & que
ces deux dernieres cavitez.
A l'égard de la feneftre
ronde , elle fait la communication de la quaiffe avec
la coquille , dont on donnera la defcription incontinent , de mefme que du
labyrinthe , & fon chaffis
n'eft qu'une continuation
de la membrane de la
quaiffe , de mefme que le
haffis ovale.
GALANT. IH
17. Quant aux autres parties qui fe trouvent dans
la premiere chambre , outre le cul de fac, l'aqueduc,
le grand chaffis , le rond ,
& l'ovale , dont on vient de
parler , on voit fur le mi
lieu du grand chaffis , &
commeenface un premier
offelet , dont la figure a
quelque rapport à celle
d'un marteau, cu pluſtoft
d'un gond, & qu'on a nom
méle marteau ; mais qui a
encore beaucoup plus de
rapport à la jambe d'un
homme, qu'on auroit cou-
112 MERCURE
ce
pée fous le genoüil , & qui
feroit collée contre
chaffis , dans un ſens renversé , ou de haut en bas ;
en forte que le talon fuft
appliqué contre fon bord
fuperieur , & le gras de la
jambe fur le chaffis, le bout
de la jambe finiffant au milien de cette membrane;
ainfi ce marteau où cette
jambe eft veuë comme par
derriere , & un peu panchée fur la gauche , par
l'œil qu'on fuppofe tousjours fitué au devant de
l'oreille. Le bout de cet
offelet
GALANT 113
offelet qu'on peut regarder comme le bout du
pied , eft arrondi , & contient deux éminences &
une petite cavité ; il eft
tourné vers le dedans de
la quaiffe , & va s'implan-,
ter fur la tefte d'un fecond
offelet appellé l'enclume
parrapport au premier. La
figure de ce fecond os ,
reffemble affez à celle d'u-.
ne groffe dent à deux fourchons , qui les auroit un
peu écartez l'un de l'autre ,
& inégaux en longueur.
La tefte de cette enclume
Février
1712.
K
114 MERCURE
ou dent , a auffi une émi
nence ronde , qui fe loge
dans la cavité de celle du
marteau , & deux cavitez
pour loger reciproquement les éminences rondes du bout du marteau
afin que ces deux os tiennent plus fortement attachez & articulez l'un à l'autre par leurs ligamens , &
par la membrane commune qui les enveloppe. La
plus petite des deux jambes de la dent va s'appuyer
dans un angle du bas & du
devant de la quaiffe du co-
GALANT. 15.
ſté gauche , où elle eft attachée mobilement dans
une petite cavité par un
ligament particulier au
delfous du cul de fac. La
plus grande jambe qui eft
un peu contournée par le
bout , va s'articuler avec
un troifiéme offelet nommé l'eftrier, fait commeun
triangle ifofcele , dont la
pointe oufommet eft joint
avec le bout de cette jambe par un quatriéme os
beaucoup plus petit que les
trois premiers , & de la figure d'une lentille, ou pluf
K ij
116 MERCURE
toft d'une menifque qui
leur fert comme de rotule
ou de genoüil. La baſe de
ce triangle qui eft un peu
plus groffe que les deux coftez , eft collée au chaffis
ovale, ou troifiéme chaffis,
en telle forte que ce chaffis.
la deborde tant foit peu
tout autour. L'enclume
la lentille , & l'eftrier font
articules entr'eux par des
ligamens particuliers , à
l'entrée du cul de fac , &
chacun recouverts de la
membrane de la quaiffe ,
qui eft fi fine , & fi adhe
1
GALANT. 117
rente aux os , que dans les
fujers un peu défeichez, elle
fuit prefque la veuë. Cela
n'empefche pas qu'elle ne
paroiffe avec le microfcope parfemée d'une infinité
de vaiffeaux fanguins &
nerveux , comme tous les
autres perioftes , pour fervir à la nourriture de ces
os ; elle fert encore à les
couvrir contre les injures
de l'air , à fortifier les jambes de l'eftrier , dont elle
couvremanifeftement l'ai-.
re & enfin à recevoir &
faire fentir les impreffions.
du bruit.
ཕྱི
IS MERCURE
8. Les trois offelets , le
marteau l'enclume , & l'ef
trier font remuez par trois
muſcles , dont le plus grand
qui part du fond, & du haut
de le quaiffe unpeu à droite , la traverſe de derriere
en devant , & vient s'attacher au milieu de la jambe
du marteau , de forte qu'en
tirant cette jambe , il l'a
meine avec legrand chaſſis
un peu en dedans , ce qui
le tend , & le rend mefme
un peu concave du cofté
de dehors , à peu près commeun entonnoir à poudre
GALANT. 11)
fort évasé. On l'appelle
le muſcle long ; on pourroit le nommer encore le
grand adducteur du chaf
fis exterieur. Un fecond
muſcle beaucoup plus
court , qui vient de dehors
la quaiffe , du cofté droit ,
la perce dans fa partie fuperieure, va s'attacher proche du talon du marteau
à une petite éminence qui
eft en cet endroit , laquelle
il tire & ferre contre la paroy exterieure de la quaiffe
en l'appuyant fur une pareille éminence de cette
120 MERCURE
partie, par ce moyenil retire le marteau , & tout le
chaffis en mefme temps
vers le dehors de la quaiffe,
& mefme l'enclume avec
l'eftrier, à caufe de la liai-,
fon de l'enclume avec l'ef
trier & le marteau ; au moyen de quoy il reftablic
toutes ces parties dans leur
eftat naturel lorfqu'elles
en ont efté oftées. Ainfion
peut le regarder comme le
moderateur des deux autres muſcles. Le troifiéme
& dernier muſcle eft attaché à le tefte ou pointe de
l'eftrier ,
GALANT. 121
l'eftrier , & part d'une petite cavité de la quaiffe fituée fur la gauche de l'ef
trier , mais fort proche &
un peu derriere ; en forte
quetoute fon action eſt de
retirer l'eftrier vers le fond
de la quaiffe , & de l'enfoncer par ce moyen dans
le trou ovale , en le renverfant tantfoit peu du cofté gauche , ce qui tend fa
membrane par deux raifons à la fois. Mais en mefme temps ce mufcle de
l'eftrier tire l'enclume & le
marteau vers le fond de la
Février 1712.
L
122 MERCURE
quaiffe , ce qui bande auſſi
le grand chaffis. Ainfi ces
chaffis peut eftre tendu
deuxmufcles independammentl'un de l'autre. Mais
par:
quand le muſcle long agit,
quoyque l'eftrier foit poufsé un peu par fa pointe ,
fçavoir par le bout de la
longue branche de la dent.
Cependant le chaffis ovale
n'eft pas confiderablement
tendu pour cela , comme
quand tous deux agiſſent
de concert , à caufe de l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'étrier.
GALANT. 123
19. Outre ces trois mufcles , l'enclume & le marteau font encore comme
fufpendus par un ligament
ou muſcle fourchu , attachépar fon tronc à la partie gauche &fuperieure de
la quaiffe au deffus de ces
deux os ; & par fes deux
branches à la tefte du marteau , & à celle de l'enclu
me, il fert à tenir ces deux
os en fituation & unis entre eux , & fuppléé à la delicateffe de leurs ligamens
communs...
10. Enfin il y a un filet
Lij
124 MERCURE
de nerf de la cinquième
paire fort fenfible qui entrant de dehors dans la
quaiffe avec le muſcle moderateur , paffe par derriere le milieu du grand chaf
fis fur lequel il eft couché
en croifant la jambe du
marteau , & de là continue
fon chemin vers le cofté
gauche & inferieur de la
quaiffe,pour s'aller joindre
au nerf dur auditif. Il fert
à fouftenir le grand chaſſis
contre l'effort du bruit , &
à en appercevoir les im
preffions & les varietéz.
GALANT. 125
Les branches du tronc de
ce mefme nerf fe refpandent dans les muſcles du
marteau & de l'eftrier , &
dans la membrane de la
quaiffe , ce qu'on doit bien
remarquer. oral setth
II. Le chaffis rond n'a
aucun muſcle qui le tende;
auffi n'en a- t- il pas befoin,
comme on le verra cyaprés. La coquille qu'il ferme du cofté de la quaiffe,
eft un double canal offeux
contourné en limaçon
creusé dans la fubftance
melmede la roche , dont la
Liij
126 MERCURE
baſe ou gros bout regarde le cerveau , & dont la
pointe eft tournée vers la
quaiffe , ou vers l'œil du
fpectateur. Ce canal devient double par le moyen
d'une lame offeufe tresgrefle, quile divife en deux
parties dans toute fa longueur , l'une fuperieure &
F'autre inferieure , en formant comme le bas d'une
vis , autour du noyau de ce
limaçon. On voit quelques limaçons dans les cabinets des curieux , dont
la coquille a de meſme un
GALANT. 127
double canal tout femblable. Ce canal eft chanfrené interieurement d'une
reneure ou fente qui regne
tout le long du bord exterieur de cette lame avec
laquelle elle eft jointe par
unemembranetres-deliée,
femblable aux précedentés, laquelle tapiffe tout ce
double canal en dedans.
Cette membrane eft au
refte tellement adherente
à l'arefte de cette lame ou
pas de vis & au canal
qu'une partie de ce doublecanaln'a point de comLiiij
128 MERCURE
munication avec l'autre ,
fi ce n'est au plus par la
pointe du limaçon ; mais
un des deux canaux du limaçon aboutit au chaffis
ou trou rond, & l'autre va
fe rendre à la voute par
une ouverture contigue à
ce trou rond. Ily a un ra
meau de la partie molle du
nerf auditif ou feptiéme
paire , qui paffant par la
bafe du limaçon fe répand
dans fa membrane en une
infinité de petits rameaux,
par autant de petits trous
qui ne font gueres vifibles.
GALANT. 129
qu'avec unbó microſcope.
12. Le labyrinthe contient trois canaux offeux ,
à peuprès femicirculaires,
qui s'implantent fur le co
fté gauche de la voute dans
laquelle ils s'ouvrent par
cinq embouchures feule
ment , & non pas par fix ,
parce qu'il y en a une qui
eft commune à deux canaux. Les fommets de ces
canaux ou arcades regardent le derriere de la tefte ,
& leurs embouchûres lei
devant ; de forte qu'ils fe
prefentent à l'œil du fpec-
130 MERCURE
tateur dans une fituation
prefque tout -à - fait couchée & renversée vers la
gauche. Ils font tapiſſez
en dedans d'une membrane ou periofte auffi tresfin , comme tous les autres os de l'oreille , dans
lequel periofte fe diftribuent cinq branches du
mefme nerf auditif , par
des cinq embouchûres des
trois canaux , fçavoir une
dans la membrane de chaque canal où elle ſe ramifie & fe perd en une infinité de branches , avec au-
GALANT. 131
tant de branches d'arreres
& de veines.
13. Voila en verité bien
des merveilles renfermées
dans un bien petit efpace,
trois chambres , un veftibule , un cul de fac , un
aqueduc , quatre chaffis, 4
offelets , 3. muſcles , un ligament ou muſclefourchu
un nerf, un double canal
fpiral avec fa lame & fon
nerf,trois canaux femicirculaires , avec cinq branches de nerfs : le tout recouvert d'une membrane
où ſe perdent une infinité
132 MERCURE
de rameaux d'arteres , de
veines , & de nerfs , fans
compter les anfractuofitez
de la premiere chambre ,
& defon cul de fac ; ni toute la ftructure de l'oreille
exterieure , & de fon entonnoir ; c'eſt à dire que la
3
Nature employe au moins
trente parties confiderables pour la perfection de
l'oüye , elle qui n'en employe qu'environ le tiers ,
pour celle de la veuë ; ce
qui fuffit pour faire juger
de quelle importance eſt
l'oüye à l'homme , &
que
GALANT. 133
ée fens ne cede en rien à
celuy de la veuë s'il ne la
furpaffe pas. Il ne refte
plus maintenant que de
faire voir que la Nature
n'a rien fait d'inutile dans
la conftruction de l'oreille,
& que nous n'avons pas décrit unepartie qui n'ait fon
ufage particulier.
14. Mais avant que d'expliquer tous ces uſages , il
eft bon de remarquer que
les unes font abfolument
neceffaires pour entendre ,
& que d'autres font faites
feulement pour entendre
134 MERCURE .
mieux. De plus que les unes
font faites pour entendre,
les bruits , ou fi l'on aime
mieux les fons , dont la durée eft fi courte qu'il ne
refte aucune idée de leur
degré ou ton ; d'autres font
données pour ouir & dif
tinguer les voix , dont la
durée n'eft pas tout-à-fait
fi courte que le bruit , &
dont il eft neceffaire de
reconnoiftre les degrez ou
tons qui en marquent les
differentes paffions & affections. Enfin il y a d'autres parties que la Nature
GALANT. 135
a faites pour entendre &
diftinguer les fons avec
toutes leurs varietez , inmodifications
flexions , gradations , &
quelconques , & les pouvoir retenir & mefme repeter. Er
pour diftinguer toutes ces
parties , il faut confiderer,
qu'un feul chaffis à l'entrée de l'oreille avec une
cavité ou chambre derrie
re , fuffit abfolument pour
entendre le bruit , puiſque
la plupart des poiffons
n'ont que cela, quoy qu'on
trouve dans quelques -un
136 MERCURE
les trois canaux du labyrinthe , ou feulement deux.
Ou fil'on veut l'entonnoir
avec fon chaffis au fond ,
&une cavité derriere, font
fuffifans , comme dans la
Taupe qui entend fi clair ,
& dans plufieurs oifeaux
& reptiles qui n'en ont pas
davantage. Ce chaſſis meſme peut eftre cartilagineux, du moins enfon centre , comme dans la Tortuë, dans laquelle il eft convexe en dehors & concave
en dedans pour recevoir le
bout de la queuë du marteau ,
CALANT. 137
i .
teau , lequel eft fait en cone , dont la bafe eft collée
immediatement au chaffis
ovale ; car dans tous les
ovipares ce feul offelet ou
ftylet fait l'office des quatre dont nous avons parlé.
De plus les anfractuofitez
des parois de la premiere
chambre, ou de la quaiffe
nefont pas non plus abfolument neceffaires ; puifque cette cavité eſt ſi´unie
dans les chiens , les chats ,
les brebis , les lions , &c.
La coquille mefme ou le limaçon ne fe trouve pas
Février 1712.
M
138 MERCURE
dans les oifeaux , & dans
plufieurs autres animaux ,
qui font cependant fort
clairoyants , comme dans
les tortuës &c. ce qui
prouve affez qu'elle n'eft
pas abfolument neceffaire
pour ouir le bruit , ni mefme les fons , dont les oifeaux font fi fufceptibles.
Mais il faut remarquer
auffi qu'il fe trouve en recompenfe dans les oiſeaux,
& dans les Tortuës , &c.
c'eft- à-dire , dans les ovipares , enla place de la coquille , un fac offeux tapif-
GALANT. 139
sé d'une membrane tresfine , lequel s'ouvre com
mela coquille dans la Voute. Souvent auffi il ne fe
trouve que deux canaux
femicirculaires au labyrin
the , au lieu de trois ; &
dans les Tortuës il ne s'en
trouve aucun , ainfi ils ne
font pas abfolument neceffaires pour entendre le
bruit.
2.
15. Cecy eſtant eſtablyje
confidere que pour appercevoir le bruit dont la du
rée eft fi courte , ( à moins
qu'il ne fuft rejetté pluMij
140 MERCURE
fieurs fois , ) il fuffit que les
chaffis exterieur foit frapé par l'air fans qu'il foit
neceffaire que fa tenfion
ny
foit à l'uniffon des fremiffements du bruit ,
mefme dans aucune confonance prochaine , comme il eft neceffaire pour
le fon. Car les premieres
impreffions du bruit choquant ce chaffis , l'ébranlent avec les efprits qu'il
contient , ou plufſtoft ceux
qui font contenus dans le
filet de nerfqui eft appliqué derriere ; & par là fe
GALANT 141
communiquentà l'air interieur , lequel eftant mis en
reffort , frappe à fon tour
tout ce qu'il rencontre
dans la premiere chambre;
de forte que s'il eft necef
faire pour la conſervation
de l'animal d'une tresprompte fenfation , elle fe
fait alors non feulement
fur le chaffis meſme & fur
fon nerf , dont l'ébranlement dure autant que celuy du bruit ; mais encore
fur la membrane qui tapiffe toute la quaiffe &fon
fac aveugle; & particulie-
142 MERCURE
rement fur la partie de cette membrane qui couvre
l'aire de l'eftrier ou le nerf
dur auditif, envoyeun rameau , laquelle eſt ſuſceptible des mefmes ébranlemens que le grand chaffis
&fon nerf; les muſcles de
la quaiffe n'ayant pas le
loifir de tendre le premier
chaffis , pour le mettre en
confonance prochaine avecle bruit. Quand la premiere impreffion de cet air
interieur fur les parois de
la quaiffe , fur l'aire de
l'eftrier , & fur le chaffis
GALANT. 943
rond eft passé , le cul de
fac fait fentir alors fes reflexions au dedans de葡 la
quaiffe , & par là prolonge la durée du bruit interieur , ce qui l'imprime
plus avant dans l'imagination.
A l'égard des animaux
qui n'ont que l'entonnoir
de l'oreille avec le premier
chaffis aufond , comme la
Taupe , ou mefme un feul
chaffis à l'entrée de l'oreille fans entonnoir , comme
la plupart des poiffons ,
( les Tortues ont auffi ce
144 MERCURE
premier chaffis à l'entrée
de l'oreille , outre celuy qui
eft à l'entrée de la quaiffe )
il est évident que le bruit
exterieur fait d'abord fon
impreffion fur ce chaffis
mefme , non pas en luy
communiquant des tremblements qui durent confiderablement, n'eftant tiré par aucun muſcle qui
le mette en confonance
parfaite avec ce bruit; mais
par quelques chocs & rechocs qui font un ébranlement dans les filers de
nerf répandus dans toute
la
GALANT. 145
是
la membrane qui tapiffe
la cavité qui eft derriere
ce chaffis. Il faut dire la
mefme chofe de la membrane de l'eftrier , pour les
animaux où elle fe trouve ,
laquelle n'eft non plus tendue par aucun muſcle.
Mais un fentiment confus
du fon ou bruit fuffit pour
avertir l'animal ,
lorfqu'il
ne s'agit point de diftinguer le ton , ny les degrez
desfons, & d'yrefpondre.
Le chaffis rond eft auffi
frappé & ébranlé de mef
me que la membrane de
N Février
1712.
146 MERCURE
Feſtrier ; mais comme il
n'eft point en conſonance
avec le bruit exterieur , fes
ébranlemens font bien toft
paffez , & ne fe communiquent que foiblement à
l'air contenu dans le canal
du limaçon qu'il couvre ,
& à la membrane qui tapiffe ce canal , ou pluftoft
aux efprits contenus dans
les filets de nerf qui s'y
diftribuent , & voilà tout
ce qui regarde les bruits
prompts , foibles ou violens , où il ne s'agit point
d'appercevoir les degrez
GALANT. 147
du fon , ou des autres modifications,mais feulement
de prendre fon parti dans
le moment. Al'égard des
differentes efpeces de
bruits , il eft évident qu'el
les ne confiftent que dans
les differentes rithmiques
des vibrations de l'air ; ces
tremblements n'eftant pas
fufceptibles d'autres varietez que de differentes for
ces &
promptitudes , comme on le remarque affez
dans la rithmique du tambour, &
commeje l'expli
que au long dans la melodie.
Nij
148 MERCURE
16. Pour ce qui eft des
bruits où il eft utile de
diftinguer les gradations ,
comme dans la parole, particulierement dans celle
qui procede par inflexions,
comme chez les Normands , Auvergnats , Gafcons , Dauphinois , Chinois , &c. dans laquelle cependant les fons ne doi
vent pas durer , de crainte
qu'ils ne fe confondent , le
grand chaffis eft alors tendu par le grand adducteur ,
pour eftre mis en quelque
confonance prochaine a-
GALANT. 149
vec lavoix qui parle , & en
mefme tempsavec le chaffis rond , pendant les inflexions les plus fenfibles
de la voix , comme dans
toutes les patetiques. Par
ce moyen le chaffis exterieur reçoit plus aisément,
& conferve plus longtemps les ébranlements du
fon de la voix , &les tranf
met à tout l'air de la quaiffe , lequel air fe fait fentir
encorefur la membrane de
l'eftrier qu'il ébranle , auſſi
bien que fur le chaffis rond
qu'il ébranle encore
Niij
150 MERCURE
mieux ; & celui cy à fon
tour ébranle fenfiblement
& affez long- temps l'air
du canal qu'il ferme , pour
donner à fa membrane le
fentiment de la parole , &
de fes inflexions differentes. Et c'eſt le nerf quieft
derriere le grand chaffis
qui par l'émotion des efprits qu'il contient , & par
la communication qu'il a
avec le mufcle long, fait
gonfler ce muſcle , & le
met en contraction , mais
foiblement à caufe du peu
de durée des fons de la
voix , & du peu de confo-
GALANTY IS!
nance qu'ils ont entr'eux ,
ce qui oblige ce muſcle d'e
ftre dans un changement
d'action continuel. A l'égardde l'eftrier , quoy qu'il
Toit alors pouflé en quel
que forte en arriere par fa
pointe , par la jambe de
l'enclume , comme on l'a
desja dit , il netend cependant que tres- foiblement
le chaffis ovale ; à caufe de
l'articulation de l'enclume
avec le marteau & l'ef
trier,(car c'eſt le feul uſage
de ces articulations ; ) autrement les ébranlements
2
Niiij
152 MERCURE
de la voix fe feroient fentir aux nerfs muficaux du
labyrinthe, & produiroient
des fons dans le cerveau
ou une espece de chant ,
court à la verité , mais non
pas un bruit tel que la
voix. Ainfi les paroles feroient confufes commeles
fons des cordes d'une harpe non affourdies , & non
pas diftinctes comme elles
le doivent. On peut adjoufter, fi l'on veut, que les
ébranlements de l'air dela
coquille caufez par la voix.
font fortifiez par le retre-
GALANT. 193
ciffement de fon canal vers
lefommet dulimaçon. Au
refte ces ébranlements doivent tousjours eftre trescourts , à caufe que le chaf
fis rond n'eft prefque ja
mais en confonance par
faite avec l'air exterieur,
C'est pour cela qu'il n'en
refte prefque pas de trace
au cerveau , & qu'il eft fi
difficile d'imiter & de rendre les gradations de la parole , & s'il en refte quelque idée foible , ce ne peut
eftre que par un leger ébranlement d'air qui peut
154 MERCURE
paffer de la coquille dans
le labyrinthe.
De là l'on peut juger que
les animaux qui font pri
vez de la coquille , comme
la plupart des oifeaux , les
Tortues , les Taupes , les
poiffons , &c . n'entendent
la parole que comme un
fimple bruit , c'eft-à- dire ,
confusément ; c'est pour
cela que ces animaux ne
reçoivent aucun nom , &
n'obeïffent pas à la parole
de l'homme; quoyque d'ail,
leurs la plufpart de ces animaux, principalement les
GALANT iss
Tortues &lesTaupes ayent
le fens de l'oreille tres fin ;
comme ceux qui prennent
des Taupes , ou qui vont
varrer les Tortues lors qu
elles pondent leurs œufs
fur le fable de la mer , s'en
apperçoivent affez. Mais
tous ces animaux ont derriere le chaffis interieur de
l'oreille des cavitez ou facs
aveugles tapiffez de membranes extremement fines,
ou la partie molle du nerf
auditif envoye des branches ; &la grandeur de ces
parties recompenfe ce qui
leur manque d'ailleurs.
*56 MERCURE
A l'égard des autres anímaux qui ont la coquille ,
commeles chiens , les chevaux , les finges , les élephans , &c. on trouve en
eux une espece de docilité
qui fait connoiftre qu'ils
diſtinguent les voix : car ils
entendent les noms qu'on
leur donne , & les commandements qu'on leur
fait ; ils diftinguent les paf
fions de la voix , la joye , l'a
colere , la triſteffe , la flatterie , &c. & y refpondent
par des fignes fenfibles ;
ce que ne font pas les au-
GALANT. 157
tres animaux qui en font
privez , les oifeaux ne laiffent pas d'ouir la voix lorfqu'on leur parle fur un cer1
tain ton qui eft celuy de
leurs chaffis ; mais pour les
faire bien entendre il faut
donner outre cela une certaine tenue ou durée à la
voix à peu près come fi l'on
chantoit, & repeter mefme
les mots plufieurs fois afin
que leur grand adducteur
ait le temps de bander
leurs chaffis. C'est pour
cela que les oifeaux n'ont
commerce entre eux que
158 MERCURE
par leurs chants,au lieu que
les quadrupedes & autres
animaux terreftres, comme
les chiens , les chats , les
brebis , les chevres , les
boeufs , les cigales , les grillons , les cloportes , les
couleuvres fonnantes , &c.
ont une espece de commerce entre eux à l'aide de
leurs voix , ou de quelque
inftrument qui fait en eux
le mefme office que la fimplevoix. Onpourroit pen.
fer de quelques hommes
qui n'entendent & n'apprennent que ce qu'on leur
GALANT. 159
chante , & qui ne refpondent qu'en chantant , la
mefme chofe que des oifeaux , fçavoir qu'ils font
peut -eftre privez tout - à -
fait de la coquille , ou du
moins que fon chaffis eft
extremement tendu , ou
extremementrelafché. Mr
Caffegrain le frere de celuy
qui nous a donné des proportions de la Trompette
Vocale, & qui eftoit fort de
mes amis , eftoit de cette
efpece , il eftoit undes plus
habiles Mouleurs du Roy,
& je luy ayparlé il y a bien
160 MERCURE
36 =
vingt cinq ans ; peuteftre n'y en a - t- il pas dix
qu'il eft mort, ainfi onen
pourroit encore fçavoir
des nouvelles chez les Scul
pteurs du Roy. Mais ne
pourroit -on point penfer
au contraire que ceux qui
font infenfibles à l'harmo
nie, comme unde mes parents d'llliers , dont j'ay
parlé ailleurs , & qui eſt
vivant , & pluſieurs autres
de mes amis , ou font privez du labyrinte , ou du
moinsdugrand adducteur,
& peut-eftre auffi de l'adducteur
GALANT. 161
ducteur de l'étrier. Quant
aux fourds qui entendent
tous clair au milieu du
grand bruit , on peut penfer que le nerf qui eft der
riere le grand chaffis de
leur oreille eft relaſché , ou
ce chaffis luy meſme , ou
tous les deux enſemble , ce
qui les rend peu fufceptibles des ébranlements du
bruit, Mais les bruits violents , les fecouffes des carolfes , &c. ébranlants les
efprits ou de l'oreille exte
rieure , ou mefme du cerveau , il s'en fait un reflus
·
Février 1712 . O
162 MERCURE
dans les muſcles de l'oreille interieure qui les mer en
contraction. Ce relafchement du grand chaffis
vient fouvent d'avoirfouffert une percuffion trop
violente , comme il eft arrivé à quelques perfonnes
par le bruit d'un canon
dont ils eftoient trop près.
17. Enfin à l'égard des
fons , comme ils ont une
durée fenfible , lorfqu'ils
viennent frizer le chaffis
exterieur & en mefme
temps le nerf qui eft couché derriere , ils mettent
GALANT: 163
les efprits qui y font contenus en action , laquelle fe
communique enfuite aux
mufcles adducteurs de la
quaiffe, qui tirent le marteau & l'étrier , & ces mufcles entrat en contraction
tendent le grand chaffis ,
& le chaffis ovale , pour
les mettre en confonance
parfaite avec le fon exterieur , fçavoir avec celuy
de la principale note du
mode , qui eft ordinairement la quinte fur la fi.
nale , & c'eft à cela principalement que les prélu
Ò ij
164 MERCURE
•
?
des font utiles. Alors toutes
les autres notes du mode ,
principalement la finale
la mediante , & l'octave ,
avec leurs repliques peuvent s'exprimer beaucoup
plus aisément fur ces deux
chaffis , c'eft à dire qu'ils
deviennent par ce moyen
plus fufceptibles de la ritmique dans laquelle confiftent les confonances &
les accords des fons de ce
mode , & mefme de toutes
fes notes accidentelles
tant diatoniques , que cromatiques ; quoyque les
GALANT. 165
rapports de leursvibrations
avec les bafes du mode
foient plus éloignés. Et
cette tenfion de ces deux
chaffis ne fe change que
quandon change la dominantedu premiermode en
celle d'un autre , ou que
quand on infifte trop longtempsfur le cromatique. Si
l'on veut avoir quelqu'idée
fenfible de cette ritmique
dans laquelle confifte toute l'effence des intervalles
muficaux , c'eft à dire des
confonances & des diffonances , il nefaut que pro
166 MERCURE
portionner les longueurs
des balanciers de deux ou
trois ou quatre Pendules ,
de telle ſorte qu'un faiſant
par exemple deux vibrations , un autre qui commence en mefme tems en
faffe 3. alors on entendra la
ritmique de la quinte, c'eftà dire la quinte. Si dans le
tems que le premier en fait
par exemple 4. le fecond
en fait cinq , le troifiéme
fix , & le quatriéme huit
tous quatre commençant
en meſme temps , on entendrala rithmique de l'ac
GALANT. 167
cord, ( ut mifol ut) c'est- àdire , en un mot on aura
une fenfation nette de cet
accord & non confuſe ,
comme elle l'eft pour les
oreilles non muficales. Et
ainfi de tous les autres accords , ce qu'on trouvera
plus amplement traité
dans noftre Melodie.
Les ébranlements que
le grand chaffis & fon marteau ontreceus , font communiquez immediatement
à l'enclume , & à l'eftrier
qui les communiquent à
leur tour au chaffis ovale,
168 MERCURE
& celui cy les fait paffer
à l'air de la voute ou veftibule avec toutes leurs va
rietez , lequel les communique fur les cinq ou fix
differents filets du nerfmufical répandus dans les canaux femicirculaires. On
peut mefme penfer qu'il y
a dans ces differents filets
des efprits plus ou moins
agitez , ou que ces filets
mefmes font tellement
proprtionnez en grof
feur , longueur & tenfion,
que commeils font en l'air,
ils font par confequentfuf
ceptibles
GALANT. 169
ceptibles , l'un des ébranlements de la finale , un
autre de ceux de la mediante , un troifiéme de
ceux de la dominante , un
autre de ceux de l'octave ,
& un cinquième enfin de
ceux de la dixiéme ou pluftoft ( ce qui peut revenir
au mefme ) comme unfon
eft prefque tousjours accompagné de fes multipliés , fçavoir l'octave , la
douzième , la double octave , la dix-feptieme , & la
dix- neuviéme ( quoyqu'ils
ne foient pas tousjours ai
Février 1712.
P
170 MERCURE
sés à appercevoir , particu
lierement dans les fons fort
aigus )on peut penser que
ces differens fons s'impriment fur ces filets , un fur,
chacun & comme ces
filets ne font au plus que
fix en nombre , on voit
que l'intervalle de ſept
un n'y peut avoir lieu , ny,
par confequent toutes les
autres relations ( 2,7,2,3, ( Z Z z
2 ,,, ) &c. qui en font dérivées ; au lieu que tous les
intervales ,,,, &c .
font renfermés dans les
précedens. Et comme la
8
-
GALANT. 171
parole eft fouvent jointe
avec la voix, on peut penfer qu'alors elle fe fait fentir dans le canal du limaçon qui répond à la voute
pluftoft que dans le labyrinthe , à caufe de la lame
fpirale de ce canal , qui eft
fufceptible d'une plus grande quantité de varietés de
bruit que les nerfs du labyrinthe , par fa figure triangulaire & par fa longueur.
Ileft évident que la mefme chofe doit fe paffer
dans tous les animaux qui
ont le labyrinthe. C'eft
Pij
172 MERCURE
pour cela qu'on trouve des
chiens , & mefme des chevauxqui font extremement
fufceptibles de la muſique ,
comme unbichon que j'ay
eu autrefois, & deux autres
chiens qui font encore
chez deux des premiers
muficiens de Paris de ma
connoiffance. Onfçait que
les Roffignols l'aiment
éperduement. Les Elephants , les cameleons , les
araignées nommées Tarentules , & c. enfont auffi
tres fufceptibles. Et comment penfer que tant d'a-
GALANT. 173
nimaux paffent une bonne
partie de leur vie à chan
ter , comme les oifeaux, les
grenouilles , les cigales, les
graiffets , &c. fans qu'ils y
prennent quelque plaifir ?
18. A l'égard de la correfpondance qu'il y a entre l'oreille & la glotte , ou
le larinx , qui fait qu'on répete dans le moment les
fons qu'ona entendus avec
toutes leurs varietez , il eft
évident qu'elle ne peut
confifter que dans la cor
refpondance qu'il y a entre
les racines du nerf auditif
Piij
174 MERCURE
ou de la feptiéme paire
& celles du nerf chanteur
qui eft la cinquiéme , laquelle fe répand dans l'o
reille , auffi bien que dans
-le larinx , car ces racines
communiquant entre elles
dans la bafe du cerveau, les
motions des efprits contenus dans le nerf auditif,
y
paffent aisément dans celuy de la glotte , outre que
celles de l'oreille interne
paffent auffi immediate
ment par les rameaux que
cette cinquième paire envoye à ces deux parties ,
GALANT 475
c'eft enfin par là qu'onpeut
expliquer pourquoy les
fourds de naiffance font
privez de l'ufage de la pa
role, &plufieurs autres que
ftions de cette nature.
Fermer
Résumé : LES MERVEILLES de l'oreille tirées de l'anatomie comparée, & des proprietez du bruit & des sons.
Depuis la publication du traité de l'oreille par M. Duverney, plusieurs anatomistes, médecins et physiciens européens ont exploré le sujet sans parvenir à un consensus complet. M. Parent a décidé de contribuer à ce domaine en ajoutant ses observations sur l'oreille, comme il l'avait fait précédemment sur la circulation du sang et la respiration des animaux. Le texte décrit l'oreille externe, comparée à un cornet recueillant et amplifiant les sons pour les diriger vers l'oreille interne. Les animaux privés d'oreilles externes entendent moins bien, tandis que ceux avec de grandes oreilles ont une meilleure audition. La structure des oreilles humaines est adaptée pour minimiser l'encombrement, contrairement aux oiseaux qui volent ou nagent. L'oreille interne est présentée comme un canal en entonnoir menant à plusieurs chambres. La première chambre, appelée 'quaiffe', est fermée par la membrane du tympan. Elle contient des éminences et des soffettes qui multiplient et conservent les vibrations de l'air. Un canal, l'aqueduc, permet la circulation de l'air entre l'oreille et la bouche pour protéger la membrane du tympan. La 'quaiffe' communique avec d'autres cavités via des fenêtres fermées par des membranes. La 'voute' ou 'vestibule' est située derrière la 'quaiffe' et communique avec la 'coquille' ou 'limacon' et le 'labyrinthe'. La fenêtre ronde relie la 'quaiffe' à la 'coquille', et la fenêtre ovale communique avec la 'voute'. La 'quaiffe' contient également trois osselets : le marteau, l'enclume et l'étrier, actionnés par trois muscles. Ces osselets sont articulés et recouverts d'une membrane fine. Le muscle long tend la membrane du tympan, et le muscle court rétablit les parties dans leur état naturel. Le troisième muscle agit sur l'étrier pour tendre la membrane du tympan. Le texte mentionne également un nerf de la cinquième paire traversant la 'quaiffe' et se joignant au nerf auditif. La 'coquille' est protégée par une membrane délicate et contient des rameaux nerveux. Le labyrinthe de l'oreille interne contient trois canaux semi-circulaires impliqués dans l'équilibre. Les ébranlements de la voix sont transmis par les osselets et atteignent le labyrinthe, évitant ainsi des interférences. Les animaux privés de la coquille de l'oreille perçoivent les sons de manière confuse, tandis que ceux dotés de la coquille montrent une meilleure perception des sons et des voix. Les oiseaux communiquent principalement par des chants, tandis que les quadrupèdes utilisent des voix ou des instruments similaires. Les sons, en particulier les notes musicales, mettent en action les esprits contenus dans les nerfs auditifs, permettant une perception rythmique et harmonique. Les ébranlements sont transmis à travers les différents filets du nerf musical, chacun étant sensible à des fréquences spécifiques. La parole est perçue dans le canal du limaçon plutôt que dans le labyrinthe, en raison de la structure spirale de ce canal. Enfin, la correspondance entre l'oreille et la glotte explique pourquoi les sons entendus sont répétés immédiatement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2981
p. 175-197
LETTRE d'un Capitaine de Vaisseau qui a esté present à l'expedition de Rio-Janeiro.
Début :
Le 12. Septembre à la faveur d'une bruine fort épaisse, nous parusmes sur [...]
Mots clefs :
Rio de Janeiro, Pièces de canon, Vaisseau, Capitulation, Expédition, Portugais, Monsieur du Clerc, Canon, Sucre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE d'un Capitaine de Vaisseau qui a esté present à l'expedition de Rio-Janeiro.
L E TTR E
d'un Capitaine de Vaiffeau
qui a eflé prefent à l'expedition de Rio Janeiro.
Lee 12. 12. Septembre à la «
faveur d'une bruine fort
épaiffe nous parufmes furles dix heures du matin «
proche l'entrée de Rio
Janeiro , ayant reconnu “
Piiij.
176 MERCURE
la Terre deux jours aupa 03
3
→ravant , dès que le temps
1029
03/
09
30
commença à´ss'éclaircir
Mr Du Gué fit le fignal
pour entrer tous en li-
" gne fuivant l'ordre qu'il
- en avoit donné , fçavoir
» le Magnanime , le Lys ,
le Brillant , l'Achille , le
Glorieux , le Mars , le Fidele , l'Argonaute , l'A-
→ mazone, la Bellone , l'Aigle , l'Aftrée , le Chance-
» lier, la Glorieufe , la Con-
- corde & les deux Traverfiers, nous entraẩmes tous
avec un vent de Sud Eft
*
GALANT 177
beau & frais en forçant le
grandfort de fainteCroix
qui eft le premier en en- «
trant & d'autres forts
dont il nous fallut effuyer
le feu nous allafmesmoüil
ler , nonobftant leur feu ,
proche la ville hors la por--
tée du canon , nous y avons trouvé quatre Vaiffeaux de guerre Portugais
de 64, 62. 60. à 58. canons , dont la moitié de«
leur artillerie eftoit de «
fonte. Mr du Gué, avec «
le Confeil de guerre , re
folut qu'il falloit fe rendre
178 MERCURE
" maiftres de l'Ifle aux Che
vres, & que c'eftoit le feul
endroit où on pourroit
eftablir fes batteries. Mr
du Gué ordonna qu'on fe
tint preft à debarquer
avec une partie des trou
pes à la petite pointe du
* jour. Mr de Gouyon ,
commeeftant le plus ancien , commanda la defcente & fat avec toutes
les chalouppes & canots
armez , dans lefquels il y
avoit cinq cens hommes ,
#& s'en rendit maiftre. Les
Portugais s'y eftoient des
GALANT. 179
ja eftablis, &avoient com-*
mencé à faire des batteries , dont ils avoient desja fix pieces de canon de «
fer qu'ils enclouérent
quand ils furent obligez
d'abandonner.Aprés cet
te expedition faite , Mr
Gouyonfe rembarqua, &
en laiffa le commande- &
mentau Marquis de faint •
Simon Lieutenant de
Vaiffeau, avec trois cens •
foldats , & ila donné des
marques de ſa valeur, &
a tousjours tres bien fait.
Le 13. dudit mois deux de «
180 MERCURE
03
ces Vaiffeaux Portugais
fe bruflerent , le Cheva-
»lier de Veaurealle cut ordre d'aller avec fa Chaloupe à bord d'un autre
qui en vouloit faire au,
tant , il s'en rendit maif,
etre , mais il ne put point
le haller au large , parce
qu'un Fort faifoit conti,
" nuellement feu deffus ne
voyant aucun espoir de
le fauver , parce qu'il ef
toit crible de coups de
& qu'il faifoit • canon
beaucoup d'eau , tout ce
qu'il put faire ce fut de
GALANT. 181
ce
се
Téchouer proche de la
pointe de l'Ifle aux Ché
vres , il ne s'y eft trouvé -
que feize piecesde canon «
de fonte de vingt quatre,
qu'on tranſporta la nuit
à terres quant à l'autre
Vaiffeau il fe brufla deux
jours aprés , on ne put
point l'aller prendre où
i eftoit proche une batterie de quatre pieces de
canon de quarante huit ,
Mr Du Gué ordonna
tous nos mortiers fuffent
mis à terre en batterie à«e
l'ffle aux Chevres. Leque C
се
сс
182 MERCURE
»
22 Chevalier de la Ruffinie
➡re qui commandoit l'artillerie , y fut tué la nuit
13. au 14. De Beauve
fut à la faveur de la nuit
23
33
» du
avec huit Chalouppes &
cinq canots armez , enle
→ ver cinqà fix Baſtiments
qui eftoient moüillez proche de terre , qui pouvoient empeſcher noftre
defcente generale , ils
avoient du dix - huit fur
deux de ces navires, dont
» un eftoit de 44. & l'autre
»detrente- fix, tous eftoient
chargez de beau fucre
57
GALANT. 183
CC
blanc de Brefil , on eftime ces carguaifons , ain- «
fi que ces Vaiffeaux plus
de cent mille écus. Le14.
nous filmes noftre defcen- «
te generale au nombre.
de trois mille hommes , «
toutes nos troupes furent
à terre à midy , & nous «
marchaſmes dans la plus .
grande ardeur du Soleil ,
& fufmes à une grande «
lieue pour pouvoir nous «
rendre maiftres d'une ri «,
viere qui fournit la legarde d'eau , mais nous ne «
pufmes paffer, parce que
се
CR
184 MERCURE
»
→cet endroit eft ifolé &
qu'il y avoit un bras de
riviere qui le rendoit inacceffible , nous fufmes
obligez de nous en retourner proche le debar-
» quement où nous cam-
→pafmes par brigades, nous
» y reftames huit jours fans
faire grand mouvement.
Le 19. Mr du Gué envoya
»un Tambour au Gouver-
» neur de la Ville avec une
»
35
"
Lettre pour luy deman-
» der juftice des mauvais
»traitements & des cruau-
» tez qu'on avoit fait àtous
les
GALANT. 185
les prifonniers de Mr le
Clerc, & defon affaffinat, "
& qu'il le fommoit de fe «
rendre , il fit refponfe
qu'il avoit des forces fuperieures de beaucoup
aux noftres pour fe def
fendre , & qu'à l'égard de
l'affaffinat deMr duClerc Ce
«
il n'y avoit eu aucune
part , & qu'il avoit fait «
les perquifitions neceffi
res pour en fçavoir les «
complices.
Quand Mr du Gué eut«
receu cette Lettre il envo «
ya un canot à l'ifle des «
Février. 1712. Q
186 MERCURE
Chevres avec ordre de
» commencerà tirer , alors
→ on ouvrit toutes nos batteries ; fur les fix heures
» du foir , l'on tira detren
>> te pieces de trente fix , &
le lendemain de dix au.
tres de vingt quatre & de
» dix- huit. Le 22. les Jefui-
» tes envoyerent Mr de la
Salle Volontaire de Mr
du Clerc à Mr du Gué
pour l'avertir que le Gou25
verneur avec toute la
garuifon & les habitants
»avoient pris la fuite pen-
» dant la nuit , & qu'ils
GALANT. 187
fe
ce
avoient abandonné la -
Ville de Rio Janeiro &
tous les Forts ; qu'ils euffent à s'y rendre pour en «
prendre poffeffion. On «
s'affura des portes les plus
importantes. La Brigade
de MrGouyonfut aux Be- .
nedictins , & l'on prit le
Fort & tout ce qui en dépend. Nous n'avons perdu en cette occafion que
vingt hommes. Par les «
avis de plufieurs priſon
niers de Mr du Clerc , «
qui fe fauvoient de la Ville, nous avons appris que
co
Qij
188 MERCURE
*
30
53
les Ennemis avoient plus
de dix mille hommes por
tant les armes , y compre
" nant des Negres libres
qui font auffi agueris que
des Soldats. Sitoft que
nous fufmes à la Ville on
diftribua noftre petite armée en cinq Brigades
pour occuper les poftes
les plus avantageux auffi-
>bien que les dehors où
l'on fe campa. Mr du Gué
fe logea à la maifon de
l'Evefque. I nous vint
360. Soldats de Mr du
Clerc qui fortirent de
30
"
39
53
227
GALANT. 189
се
ec
RE
prifon quel'on incorpora
dans nos Troupes. Le 23.
tous les Fortsfe rendirent
par capitulation , & on y "
envoya des garnifons.
Mr du Gué voyant que
le Gouverneur ne vouloit
point compoſer pour fa
Ville luy écrivit pour luy
reprefenter que tout fon «
pays eftoit en noftre puif
fance, preft d'eftre ruiné , «
& qu'ilcherchoit évidem «
ment fa perte ; que fon
Roy le puniroit toft ou
tard de n'avoir pas ména
gé fes interefts ; il l'avere
LC
the
190 MERCURE
* tiffoit d'envoyer chercher fes bleffez & les
malades pour leur éviter
d'eftre embrafez dans les
* ruines de fa Ville qu'il
alloit bruler & miner les
Forts pour les faire fauter,
Il fit réponſe qu'il vouloit
» confulter fes Generaux ,
& demanda deux jours.
Le 28. voyant qu'il ne
répondoit point on fit
» marcher toute l'Armée
»vers lesfix heures du matin. On ne laiffa que trespeu de monde pour gar- 20
» der les Forts que nous
GALANT. 191
occupions. Nous fulmes a
droit à l'ennemyqui eftoit «
campé à deux lieuës de la
Ville. On les furprit fi à «
propos que fi on les avoit
attaqués onles auroit dé- ➡
faits entierement ; nos
deux Armées eftoient en «
veuë à la portée du canon: mais le Gouverneur
demanda à capituler. Le «
premier Article fut que
l'on nous donneroit en
poudre d'or 1600000, li- «
vres poids de France en
trois payements afin -
qu'on confervaft la Ville , «
19 MERCURE
33
دو
$
33
les Couvents des Jefuites,
& des Benedictins , fous
condition qu'on leur donneroit des oftages pour
feureté. Nous leur laiffames le Chevalier de la
Grange Enfeigne de Vaif
feau , qui a efté autrefois
au Port Louis. Ils nous
» envoyerent leur Préfi
» dent , & un Mestre de
Camp de Cavalerie que
→ nous amenames à laVille.
» Ils nous accorderent cent
quaiffes de fucre blanc
53
de neuf cens livres chacune s'obligerent de
nous
CALANT. 193
cc
+
«
nous fournir gratis 200. «
boeufs fous condition
qu'on leur rendroit tous «
les Forts , & tout ce qui
en dépend , l'artillerie
avecfix coupspar canon ; «
que la Ville ne feroit «
point brulée , & qu'ils s'o- «
bligeoient de nous ache- «
ter toutes les poudres qui
cftoient en grande quanrité & toutes les mar- «
chandifes pourpeu qu'on
leur en fit bonne compofition. Il ne s'eft donné «
que deux efcarmouches
où nous avons tué aux «
Février 1712.
R
ec
ec
сс
EC
194 MERCURE
59
33
52
ဘ
32
Ennemis plus de 150.
hommes;nous n'en avons
perdu que quatre ou cinq,
Nonobftant la capitulation faite on ne laiffoit
point de fe tenir fur fes
gardes. Nous recevions
fouvent des avis qu'on
devoit nous furprendre..
Quand on nous eut fait
le premier payement
→ nous ne primes plus tant:
de précaution. Comme
les Portugais mouroient
defaim , on leur permet-
» toit d'entrer dans la Ville
» pour y prendre des fari37
32
22.
50
GALANT. 195
EC
nes de magniottes qu'ils -
avoient dans leurmaifon
ayant avec eux des fauve- c
gardesqui les ramenoient
dehors ; nous recevions «
d'eux tous les jours des
rafraifchiffements qui
.co :
nous eftoient d'un tres. «
4
OC
ce
grand' fecours. Le bruit
commun porte qu'on a «
trouvé dans les monta- Le
gnes un trefor d'environ
deux millions cinq cent «
mille livres en lingots
d'or , poudre , & vaiſſelle
d'argent , & trois mille .
quaiffes de fucre blanc «
>
cc
Rij
196 MERCURE
دو qui font de neuf cens li.:
vres chacune , eftimées
trois cens mille écus
» trente pieces de canon de
fonte de vingt - quatre
eftimées deux cens dix
mille livres ; l'on a vendu
plufieurs Navires pour
53
SP
دو
50
38
"
22
»7 cent foixante mille livres;
l'on a vendu les poudres
» cent vingt mille livres , &
des marchandifes vendues dans tous les vaiffeaux au profit de l'arme-
» ment vingt mille livres ;
le tout enfemble compre5
57
دو
- nant ce qu'on a receu
GALANT. 197
(C
f5 ས
CC
pour la capitulation , on
compte que nous avons «
cu de Rio Janeiro huit
millions. Tous nos Soldats ont donné beaucoup
de marques de leur va- «
leur eſtant remplis tous "
de bonne volonté ; la «
ce
"
ce plufpart ont fait de gros
butins & ceux qui n'ont *
pas profité dans cette oc- «
cafion , c'eft qu'ils fe font
trop attachés à boire.
d'un Capitaine de Vaiffeau
qui a eflé prefent à l'expedition de Rio Janeiro.
Lee 12. 12. Septembre à la «
faveur d'une bruine fort
épaiffe nous parufmes furles dix heures du matin «
proche l'entrée de Rio
Janeiro , ayant reconnu “
Piiij.
176 MERCURE
la Terre deux jours aupa 03
3
→ravant , dès que le temps
1029
03/
09
30
commença à´ss'éclaircir
Mr Du Gué fit le fignal
pour entrer tous en li-
" gne fuivant l'ordre qu'il
- en avoit donné , fçavoir
» le Magnanime , le Lys ,
le Brillant , l'Achille , le
Glorieux , le Mars , le Fidele , l'Argonaute , l'A-
→ mazone, la Bellone , l'Aigle , l'Aftrée , le Chance-
» lier, la Glorieufe , la Con-
- corde & les deux Traverfiers, nous entraẩmes tous
avec un vent de Sud Eft
*
GALANT 177
beau & frais en forçant le
grandfort de fainteCroix
qui eft le premier en en- «
trant & d'autres forts
dont il nous fallut effuyer
le feu nous allafmesmoüil
ler , nonobftant leur feu ,
proche la ville hors la por--
tée du canon , nous y avons trouvé quatre Vaiffeaux de guerre Portugais
de 64, 62. 60. à 58. canons , dont la moitié de«
leur artillerie eftoit de «
fonte. Mr du Gué, avec «
le Confeil de guerre , re
folut qu'il falloit fe rendre
178 MERCURE
" maiftres de l'Ifle aux Che
vres, & que c'eftoit le feul
endroit où on pourroit
eftablir fes batteries. Mr
du Gué ordonna qu'on fe
tint preft à debarquer
avec une partie des trou
pes à la petite pointe du
* jour. Mr de Gouyon ,
commeeftant le plus ancien , commanda la defcente & fat avec toutes
les chalouppes & canots
armez , dans lefquels il y
avoit cinq cens hommes ,
#& s'en rendit maiftre. Les
Portugais s'y eftoient des
GALANT. 179
ja eftablis, &avoient com-*
mencé à faire des batteries , dont ils avoient desja fix pieces de canon de «
fer qu'ils enclouérent
quand ils furent obligez
d'abandonner.Aprés cet
te expedition faite , Mr
Gouyonfe rembarqua, &
en laiffa le commande- &
mentau Marquis de faint •
Simon Lieutenant de
Vaiffeau, avec trois cens •
foldats , & ila donné des
marques de ſa valeur, &
a tousjours tres bien fait.
Le 13. dudit mois deux de «
180 MERCURE
03
ces Vaiffeaux Portugais
fe bruflerent , le Cheva-
»lier de Veaurealle cut ordre d'aller avec fa Chaloupe à bord d'un autre
qui en vouloit faire au,
tant , il s'en rendit maif,
etre , mais il ne put point
le haller au large , parce
qu'un Fort faifoit conti,
" nuellement feu deffus ne
voyant aucun espoir de
le fauver , parce qu'il ef
toit crible de coups de
& qu'il faifoit • canon
beaucoup d'eau , tout ce
qu'il put faire ce fut de
GALANT. 181
ce
се
Téchouer proche de la
pointe de l'Ifle aux Ché
vres , il ne s'y eft trouvé -
que feize piecesde canon «
de fonte de vingt quatre,
qu'on tranſporta la nuit
à terres quant à l'autre
Vaiffeau il fe brufla deux
jours aprés , on ne put
point l'aller prendre où
i eftoit proche une batterie de quatre pieces de
canon de quarante huit ,
Mr Du Gué ordonna
tous nos mortiers fuffent
mis à terre en batterie à«e
l'ffle aux Chevres. Leque C
се
сс
182 MERCURE
»
22 Chevalier de la Ruffinie
➡re qui commandoit l'artillerie , y fut tué la nuit
13. au 14. De Beauve
fut à la faveur de la nuit
23
33
» du
avec huit Chalouppes &
cinq canots armez , enle
→ ver cinqà fix Baſtiments
qui eftoient moüillez proche de terre , qui pouvoient empeſcher noftre
defcente generale , ils
avoient du dix - huit fur
deux de ces navires, dont
» un eftoit de 44. & l'autre
»detrente- fix, tous eftoient
chargez de beau fucre
57
GALANT. 183
CC
blanc de Brefil , on eftime ces carguaifons , ain- «
fi que ces Vaiffeaux plus
de cent mille écus. Le14.
nous filmes noftre defcen- «
te generale au nombre.
de trois mille hommes , «
toutes nos troupes furent
à terre à midy , & nous «
marchaſmes dans la plus .
grande ardeur du Soleil ,
& fufmes à une grande «
lieue pour pouvoir nous «
rendre maiftres d'une ri «,
viere qui fournit la legarde d'eau , mais nous ne «
pufmes paffer, parce que
се
CR
184 MERCURE
»
→cet endroit eft ifolé &
qu'il y avoit un bras de
riviere qui le rendoit inacceffible , nous fufmes
obligez de nous en retourner proche le debar-
» quement où nous cam-
→pafmes par brigades, nous
» y reftames huit jours fans
faire grand mouvement.
Le 19. Mr du Gué envoya
»un Tambour au Gouver-
» neur de la Ville avec une
»
35
"
Lettre pour luy deman-
» der juftice des mauvais
»traitements & des cruau-
» tez qu'on avoit fait àtous
les
GALANT. 185
les prifonniers de Mr le
Clerc, & defon affaffinat, "
& qu'il le fommoit de fe «
rendre , il fit refponfe
qu'il avoit des forces fuperieures de beaucoup
aux noftres pour fe def
fendre , & qu'à l'égard de
l'affaffinat deMr duClerc Ce
«
il n'y avoit eu aucune
part , & qu'il avoit fait «
les perquifitions neceffi
res pour en fçavoir les «
complices.
Quand Mr du Gué eut«
receu cette Lettre il envo «
ya un canot à l'ifle des «
Février. 1712. Q
186 MERCURE
Chevres avec ordre de
» commencerà tirer , alors
→ on ouvrit toutes nos batteries ; fur les fix heures
» du foir , l'on tira detren
>> te pieces de trente fix , &
le lendemain de dix au.
tres de vingt quatre & de
» dix- huit. Le 22. les Jefui-
» tes envoyerent Mr de la
Salle Volontaire de Mr
du Clerc à Mr du Gué
pour l'avertir que le Gou25
verneur avec toute la
garuifon & les habitants
»avoient pris la fuite pen-
» dant la nuit , & qu'ils
GALANT. 187
fe
ce
avoient abandonné la -
Ville de Rio Janeiro &
tous les Forts ; qu'ils euffent à s'y rendre pour en «
prendre poffeffion. On «
s'affura des portes les plus
importantes. La Brigade
de MrGouyonfut aux Be- .
nedictins , & l'on prit le
Fort & tout ce qui en dépend. Nous n'avons perdu en cette occafion que
vingt hommes. Par les «
avis de plufieurs priſon
niers de Mr du Clerc , «
qui fe fauvoient de la Ville, nous avons appris que
co
Qij
188 MERCURE
*
30
53
les Ennemis avoient plus
de dix mille hommes por
tant les armes , y compre
" nant des Negres libres
qui font auffi agueris que
des Soldats. Sitoft que
nous fufmes à la Ville on
diftribua noftre petite armée en cinq Brigades
pour occuper les poftes
les plus avantageux auffi-
>bien que les dehors où
l'on fe campa. Mr du Gué
fe logea à la maifon de
l'Evefque. I nous vint
360. Soldats de Mr du
Clerc qui fortirent de
30
"
39
53
227
GALANT. 189
се
ec
RE
prifon quel'on incorpora
dans nos Troupes. Le 23.
tous les Fortsfe rendirent
par capitulation , & on y "
envoya des garnifons.
Mr du Gué voyant que
le Gouverneur ne vouloit
point compoſer pour fa
Ville luy écrivit pour luy
reprefenter que tout fon «
pays eftoit en noftre puif
fance, preft d'eftre ruiné , «
& qu'ilcherchoit évidem «
ment fa perte ; que fon
Roy le puniroit toft ou
tard de n'avoir pas ména
gé fes interefts ; il l'avere
LC
the
190 MERCURE
* tiffoit d'envoyer chercher fes bleffez & les
malades pour leur éviter
d'eftre embrafez dans les
* ruines de fa Ville qu'il
alloit bruler & miner les
Forts pour les faire fauter,
Il fit réponſe qu'il vouloit
» confulter fes Generaux ,
& demanda deux jours.
Le 28. voyant qu'il ne
répondoit point on fit
» marcher toute l'Armée
»vers lesfix heures du matin. On ne laiffa que trespeu de monde pour gar- 20
» der les Forts que nous
GALANT. 191
occupions. Nous fulmes a
droit à l'ennemyqui eftoit «
campé à deux lieuës de la
Ville. On les furprit fi à «
propos que fi on les avoit
attaqués onles auroit dé- ➡
faits entierement ; nos
deux Armées eftoient en «
veuë à la portée du canon: mais le Gouverneur
demanda à capituler. Le «
premier Article fut que
l'on nous donneroit en
poudre d'or 1600000, li- «
vres poids de France en
trois payements afin -
qu'on confervaft la Ville , «
19 MERCURE
33
دو
$
33
les Couvents des Jefuites,
& des Benedictins , fous
condition qu'on leur donneroit des oftages pour
feureté. Nous leur laiffames le Chevalier de la
Grange Enfeigne de Vaif
feau , qui a efté autrefois
au Port Louis. Ils nous
» envoyerent leur Préfi
» dent , & un Mestre de
Camp de Cavalerie que
→ nous amenames à laVille.
» Ils nous accorderent cent
quaiffes de fucre blanc
53
de neuf cens livres chacune s'obligerent de
nous
CALANT. 193
cc
+
«
nous fournir gratis 200. «
boeufs fous condition
qu'on leur rendroit tous «
les Forts , & tout ce qui
en dépend , l'artillerie
avecfix coupspar canon ; «
que la Ville ne feroit «
point brulée , & qu'ils s'o- «
bligeoient de nous ache- «
ter toutes les poudres qui
cftoient en grande quanrité & toutes les mar- «
chandifes pourpeu qu'on
leur en fit bonne compofition. Il ne s'eft donné «
que deux efcarmouches
où nous avons tué aux «
Février 1712.
R
ec
ec
сс
EC
194 MERCURE
59
33
52
ဘ
32
Ennemis plus de 150.
hommes;nous n'en avons
perdu que quatre ou cinq,
Nonobftant la capitulation faite on ne laiffoit
point de fe tenir fur fes
gardes. Nous recevions
fouvent des avis qu'on
devoit nous furprendre..
Quand on nous eut fait
le premier payement
→ nous ne primes plus tant:
de précaution. Comme
les Portugais mouroient
defaim , on leur permet-
» toit d'entrer dans la Ville
» pour y prendre des fari37
32
22.
50
GALANT. 195
EC
nes de magniottes qu'ils -
avoient dans leurmaifon
ayant avec eux des fauve- c
gardesqui les ramenoient
dehors ; nous recevions «
d'eux tous les jours des
rafraifchiffements qui
.co :
nous eftoient d'un tres. «
4
OC
ce
grand' fecours. Le bruit
commun porte qu'on a «
trouvé dans les monta- Le
gnes un trefor d'environ
deux millions cinq cent «
mille livres en lingots
d'or , poudre , & vaiſſelle
d'argent , & trois mille .
quaiffes de fucre blanc «
>
cc
Rij
196 MERCURE
دو qui font de neuf cens li.:
vres chacune , eftimées
trois cens mille écus
» trente pieces de canon de
fonte de vingt - quatre
eftimées deux cens dix
mille livres ; l'on a vendu
plufieurs Navires pour
53
SP
دو
50
38
"
22
»7 cent foixante mille livres;
l'on a vendu les poudres
» cent vingt mille livres , &
des marchandifes vendues dans tous les vaiffeaux au profit de l'arme-
» ment vingt mille livres ;
le tout enfemble compre5
57
دو
- nant ce qu'on a receu
GALANT. 197
(C
f5 ས
CC
pour la capitulation , on
compte que nous avons «
cu de Rio Janeiro huit
millions. Tous nos Soldats ont donné beaucoup
de marques de leur va- «
leur eſtant remplis tous "
de bonne volonté ; la «
ce
"
ce plufpart ont fait de gros
butins & ceux qui n'ont *
pas profité dans cette oc- «
cafion , c'eft qu'ils fe font
trop attachés à boire.
Fermer
Résumé : LETTRE d'un Capitaine de Vaisseau qui a esté present à l'expedition de Rio-Janeiro.
Le texte décrit l'expédition de Rio de Janeiro dirigée par le capitaine de vaisseau M. Du Gué. Le 12 septembre, la flotte française pénétra dans la baie de Rio de Janeiro malgré la résistance des forts portugais. M. Du Gué ordonna la prise de l'île aux Chèvres pour y installer des batteries. M. de Gouyon, commandant la descente, s'empara de l'île malgré la résistance portugaise. Le 13 septembre, deux vaisseaux portugais furent incendiés. Le 14 septembre, les Français tentèrent une descente générale mais furent arrêtés par une rivière. Le 19 septembre, M. Du Gué envoya un tambour au gouverneur portugais pour demander justice pour les mauvais traitements infligés aux prisonniers de M. du Clerc. Le gouverneur refusa, affirmant disposer de forces supérieures. Le 22 septembre, les Jésuites informèrent les Français que le gouverneur avait fui. Les Français prirent alors possession de la ville et des forts sans rencontrer de résistance significative. Le 23 septembre, tous les forts se rendirent par capitulation. Le gouverneur, après avoir demandé deux jours pour consulter ses généraux, accepta de capituler le 28 septembre. Les termes de la capitulation incluaient le paiement de 1 600 000 livres en poudre d'or, la livraison de sucre et de bœufs, ainsi que la restitution des forts et de l'artillerie. La prise de Rio de Janeiro rapporta environ huit millions de livres aux Français.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2982
p. 198-252
AUTRE EXTRAIT de plusieurs Lettres particulieres joint à l'Extrait de la Relation imprimée à Paris sur ce qui s'est passé dans l'expedition de Rio Janeiro.
Début :
Le 9. du mois de Juin 1711. le Sieur du Guay-Troüin mit à la voile [...]
Mots clefs :
Rio de Janeiro, Expédition, Troupes, Canon, Batteries, Chevalier, Vaisseau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE EXTRAIT de plusieurs Lettres particulieres joint à l'Extrait de la Relation imprimée à Paris sur ce qui s'est passé dans l'expedition de Rio Janeiro.
AUTRE EXTRAIT
de plufieurs Lettres particulieres joint à l'Extrait de
la Relation imprimée à Paris fur ce qui s'eft paffédans
l'expedition deRiofaneiro.
LE 9. du mois de Juin
4711. le Sieur du GuayTrouin mit à la voile des
rades de la Rochelle avec
fon Efcadre , & les deux
Vaiffeaux , le Chancelier:
& le Glorieux , dans le def
fein d'aller tenter la conquefte de Rio Janeiro
GALANT. 199
Place importante à la coſte
du Brefil , où le fieur Du
Clerc , & huit cens Soldats
de la Marine avoient efté
tuez ou pris l'année précedente. Le 2 Juillet, il moüilla à l'Ile de Saint Vincent ,
où la Fregate l'Aigle vint le
joindre , & n'y trouvant
point derafraifchiffements
il remir à la voile le 6. avec
le feul avantage d'avoir mis
les troupes à terre , pour
leur faire connoiftre le
rang & l'ordre qu'elles de
voient obferver en cas de
defcente. Le 11. du mois
R iiij
200 MERCURE)
d'Aouſt il paffa la Ligne
Le 19. il eut connoillance
de l'Ile de l'Afcenfion , &
le
27
2 . fe
trouvant
à la
hauteur
de
la
Baye
de
tous
les
Saints
, il affembla
le . Confeil
où
il fut
réfolu
qu'on
fe
rendroit
à droiture
au
Rio
Janeiro
, Le
1.
de
Septembre
on
trouva
fond
, fans
:
avoir
cependant
connoif
.
fance
de
terre
. Il
fit
fes
remarques
là
deffus
, &
fur
la
hauteur
qu'on
avoit
ob
!
fervée
, aprés
quoy
profi
tant
d'un
vent
frais
qui
s'é
leva
à l'entrée
de
la nuit
, il
GALANIM 267-
fit forcer de voiles à toute
l'Efcadre, malgréla brume
& le mauvais temps , & il
fe trouva à la pointe du jour
Jprécisémentà l'embouchu
re duRio Janeiro.
llordonna au Chevalier
de Courferac , qui en con
noiffoitl'entrée , de fe met
tre à la tefte de l'Eſcadre, &
aux Chevaliers de Gouyon
& de Beauve de marcher
immediatement aprés , &
ilTuivic, eftant alors en fi
tuation desvoir ce qui fe
paffoit à la tefte & à la
queue. Il fut en mefmetems
•
1
102 MERCURE
fignal aux Sieurs de la Jail.
le , de la Moinerie Miniac ,
& à tous les Capitaines de
l'Efcadre de marcher les
uns aprés les autres , fuis
vant le rang & la force de
leur Vaiffeau , cequ'ils executerent ponctuellement ' ,
ainsi que les Maiftres des
deuxTraverfiers qui effuye
rent le feu de toutes les Bat
teries fans changer de rou.
te.
LeChevalier de Courſe.
rac , s'eft acquis une gloire
particuliere dans cette ac
tion, parla bonne mancu
'
GALANT. 1203
1
vre qu'il a faite & la fierté
avec laquelle il a montré le
chemin. Ce fut dans cet
ordre qu'on força l'entrée
de ce Port , défendu par
une prodigieufe quantité
d'artillerie , & par quatre
Vaiffeaux de Guerre de cinquante-fix à foixante - dix
canons , commandez par
•
Gafpar da Cofta , General
de la Flote , que le Royde
Portugal avoit envoyée exprés avec des Troupes pour
la défenfe de cetté Place.
Ces quatre Vaiffeaux ju
geant par la manoeuvre
204 MERCURE
qu'on les alloit aborder ,
couperent leurs cables , &
allerent s'échouer fous les
Batteries de la Ville. On
avoit eu jufqu'alors environ trois cens hommes
hors de combat. Il eft neceffaire pour l'intelligence
decette Relation d'ajouter
icy un eftat de la Ville &
de la Baye de Rio Janeiro ,
de fes Fortereffes & de la
fituation de fon entrée. La
Baye de Rio Janeiro eft
fermée parungoulet beaucoupplus eftroit que celuy
de Breft ; elle eft défendue
GALANT. 205"
du cofté droit par le Fort
de Sainte Croix , garni de
quarante quatre pieces de
canon de tout calibre , de-
| puis quarante huit livres
de bale jufqu'à huit , d'une
autre Batterie de fix pieces.
qui eft au dehors de ceFort,
& du cofté gauche par le
Fort de Saint Jean , & par
deux autres Batteries garnies de quarante huit pieces de gros canon qui croifent l'entrée , au milieu de
laquelle fe trouve une Ifle
ou gros Rocher qui peut
avoir quatre- vingt ou cent
206 MERCURE
braffes de longueur. Au
dedans de l'entrée du cofté
droit , on trouve une Bat
terie nommée Noftre- Dame de bonvoyage , qui eft
furune montagne inacceffible ,oùil y a dix pieces de
canon de dix- huit à vingtquatre, qui fe croiſent avec
le Fort de l'Ifle de Villega
gnon qui eft à la gauche ,
& oùil y a vingt pieces du
mefme calibre qui battent
l'entrée de la Baye. Audelà de ce dernier Fort , &
de celuy de Saint Jean , il y
a un Fort nommé Saint
GALANT 207
Theodofe , de feize pieces
de canon , qui bat la plage
qui eft du cofté de la Carioque , au milieu de la
quelle les Portugais ont encore bafti une espece de
Demi- lune. Quand on a
paffé toutes ces Batteries
& tous ces Forts , on voit
I'lfle des Chevres qui n'eft
qu'à la portée du fufil de la
Villeducofté des Benedictins , où il y a un petit Fort
de quatre baftions avec
huit pieces de canon , &
fur un plateau qui eft au bas
de l'Ifle , une Batterie de
08 MERCURE
quatre pieces qui bat le
cofté de la Mer & fe croife
avec le Fort de la Miferi
corde. Ily aencore des Batteries de l'autre cofté de la
Rade & il n'y a pas un
feul endroit pourfaire def
cente , où les Portugais
n'euffent remué la terre
fait des abbatis d'arbres &
mis du canon en batterie.
Al'égard de la Baye , on ne
peut gueres en trouver de
plusbelle , de plus grande ,
ny de plus commode : le
moüillage y eft parfaitement bon , le Vent & la
Mer
GALANT 209
Mer n'y entrent prefque
jamais , & il y a au fond
une Riviere qui s'eltend
quatorze lieues en terre
du cofté du Nord - Eft.
La Ville eft baſtie le long
de la Baye , au milieu de
trois montages fort éle
vées , qui font occupées ,
l'une qui eft à une des extremitez , par les Jefuites ,
l'autre par les Benedictins ,
& la troifiéme , nommée la
Conception , par l'Evef
que ces trois montagnes
commandent entierement
la Ville & la Campagne
Février 1712. S
110 MERCURE
& font garnies de Forts &
de Batteries . Au deffus de
celle qu'occupent les Jefuites , eft un Fort nommé
Saint Sebaftien , reveftu de
murailles & entouré d'un
bon foffé , garni de quatorze pieces de cánon & de
beaucoup de pierriers. Sur
la gauche de ce Forty du
coftéde la plaine à my cofte eft un Fort nomméSaint
Yague , où il y a douze
pieces de canon : un autre
nommé Sainte Aloufie , de
huic pieces ; une Batterié
de douze , & le Fort de la
GALANT 211
Mifericordesqui eft baſti
fur un Rocher qui avance
dans la Mer, oùil y a douze
pieces de canon qui battent du cofté de la Ville &
de celuy de la Mer. La
montagne des Benedictins
eft fortifiée d'un retranchement garni de plufieurs
pieces de canon , qui bat
tent du cofté de l'ifle des
Chevres du cofté de la
montagne de la Concep
tion & de la plaine. La
montagne de la Conception eft retranchée du coftéde la campagne par un
Sij
212 MERGURE
foffé , une haye vive derriere , & des pieces de cas
non de diftance en diſtan.
ce , qui en occupent tout le
front. La Ville eft fortifiée
par des Redans & des Batteries de diftance en diftance , dont les feux fe crois
fent : du cofté de la plaine
elle eft défendue par un
Camp retranché & un bon
foffe plein d'eau , au de
dans duquel il y a deux
places d'armes à pouvoir
contenirquinze cens hom
mes en bataille , plufieurs
pieces de canon & des
GALANT 21
maifons crenelées de tou
tes parts ; c'eftoit le lieu où
les Ennemis avoient une
partie de leurs Troupes ,
qui montoient à douze ou
treize mille hommës, par
my lefquels plufieurs a
voient fervi en Eſpagne à
la bataille d'Almanza , &
un tres -grand nombre de
Negres. Le Sicur du Guay
Troüin , furpris de trouver
la Place en fi bon eftat, apprit qu'un Paquebot venu
d'Angleterre à Lisbonne ,
avoit donné avis que fon
Efcadre étoit deftinée pour
#14 MERCURE
le Rio Janeiro: & comme
il ne fe trouva point dans
ce temps- là de Baftiment
armé pour y en porter la
nouvelle , le Roy de Portugal y avoit envoyé ce
mefme paquebot qui ¡y ef
toit arrivé quinze jours auparavant. Cet , avis avoit
donné lieu au Gouverneur
de faire travailler avec tant
de diligence à des retran
chements , & à eftablir des
Batteries dans tous les endroits où il jugeoit qu'il
pouvoit estre attaqué.
La journée le paffa à for.
GALANT. 25
cer l'entrée , & le fieur du
Guay-Troüin fit avancer
la Galiote & les Traver
fiers , & détacha le 3 à la
pointe du jour le Chevalier
de Gouyonavec cinq cents
foldats d'élite , pour s'em
parer de l'ifle des Chevres
Il l'executa dans le mo
ment, & en chaffa les ennemis fi brufquement, qu
ils eurent à peine le temps
d'enclouer leur canon. Ils
coulerentà fond en fe reti
rant deux de leurs plus gros
Vaiffeaux marchands entre les batteries des Bene
21 MERCURE
dictins & l'Ile des Chevres , & ils firent fauter
deux de leurs Vaiffeaux de
guerre échouez fous le
Fort de la Mifericorde
mais voulant en faire autant d'un troifiéme échoué
à la pointe de l'Ile des
Chevres , le Chevalier de
Gouyon y envoya deux
Chaloupes commandées
par les fieurs de Vaureal &
de Saint Oſmanes , qui
malgré le feu du canon de
la Place , s'en rendirent
maiftres & y arborerent le
Pavillon du Roy ; mais ils
nc
GALANT. 217
ne purent le mettre à flot ,
parce qu'il ſe trouva plein
d'eau par les coups de canon dont il eftoit percé. Le
Chevalier de Gouyon envoyaauffi toft rendre compte de la fituation avantageufe de l'Ile des Chevres :
le fieur du Guay Trouin
alla vifiter ce pofte ; & l'ayant trouvé tel qu'il le luy
avoit marqué , ordonna
aux fieurs de la Ruffiniere
& Effiot Officiers d'artillerie , & au fieur Keguelin
Capitaine de Brulot d'y eftablir des batteries de morFévrier 1712.
Τ
218 MERCURE'
tiers & de canon. Le fieur
deSaint Simon Lieutenant
de Vaiffeau , fut chargé de
faire fouftenir les travailleurs avec un Corps de
troupes : les uns & les autres remplirent leur devoir
avec toute la fermeté poffible , eftant expoſez au feu
continuel du canon & de
la moufqueterie. Cependant la plupart des Vaiffeaux de l'Efcadre manquoient d'eau , & il eſtoir
abfolument neceffaire de
s'affeurer de l'aiguade , &
de faire defcente pour cou-
GALANT. 212
per , s'il eftoit poffible , la
retraite aux ennemis , &
les empefcher d'emporter
leurs richeffes dans les
montagnes. Il ordonna
pour cet effet au Chevalier
de Bauve de prendre le
commandement des Fregates l'Amazone , l'Aigle ,
Aftrée & la Concorde ,
dans lesquelles on fit embarquer une partie des
troupes , le chargeant de
s'emparer pendant, la nuit
de quatre Vaiffeaux marchands qui mouilloient
près de l'endroit où on
+
Tij
220 MERCURE GU
prétendoit faire deſcente ,
& d'y establir un entrepoft pour les troupes , ce
qu'il executa avec beaucoup d'ordre & de condui
te. Ainfi ce debarquement
fe fit le lendemain avec
d'autant plus de feureté
qu'on en avoit ofté la connoiffance aux ennemis par
$
d'autres mouvements qui
attirerent toute leur attention.
Le 14. Septembre,toutes
les troupes eftant debarquées au nombre de deux
mille cent cinquante fol-
GALANT. 221
dats & de fix cents matelots armez , le fieur du
Guay-Trouin envoya les
fieurs Gouyon & de Courferac , s'emparer de deux
hauteurs , d'où l'on décou
vroit tout ce qui fe paffoit
dans la Ville. Le Sicur
d'Auberville Capitaine de
Grenadiers de la Brigade
de ce premier, chaffa quel
ques Troupes Portugailes
d'un bois où ils eftoient en
embufcade , aprés quoy les
Troupes camperent dans
cette difpofition.
L'aile droite commanTiij
222 MERCURE
ན ༥༠
par le
dée par le Chevalier de
Gouyon , occupa la hauteur qui regardoit la Place :
l'aile gauche commandée
par le Chevalier de Cour
lerac, celle qui eftoit à l'op
pofite ; & le corps de Ba
taille , commandé
Chevalier de Beauve , fut
placé au milieu , auffi bien
que le Quartier general ,
afin d'eftre à portée de fe
foutenir les uns les autres ,
& d'eftre maiftre du bord
de la Mer , où les Chalou
pes faifoient de l'eau &apportoient continuellement
GALANT. 223
les munitions de guerre &
de bouche dont on avoit
befoin. Le Sieur de Ricoüart, Inspecteur general,
à la fuite de l'Efcadre, refta
dans la Rade pour avoir
foin de les envoyer & de
faire fournir les materiaux
neceffaires à l'eftabliffe. ?
ment des Batteriesfur l'Ile
des Chevres.
Le 15. le sieur du Guay
Troüin fit marcher toutes
les troupes dans la plaine :
des détachements s'avan
cerent jufqu'à la portée du
fufil de la Place , & tuerent
Tiiij
224 MERCURE
des beftiaux , & pillerent
des maifons , fans aucune
oppofition. Les Portugais
efperoient que les troupes
Françoiles s'engageroient
dans les retranchements.
oùils efperoient les envelopper , mais voyant qu'ils
• ne branloient pas , le Sieur
du Guay Troüin fit retirer
les Troupes , aprés avoir
bien reconnu le terrain qui
fe trouva impraticable , de
forte qu'il parut impoffible,
mefme avec dix mille hommes , de pouvoir couper la
retraite aux ennemis , ny
GALANT. 225
leur empefcher de fauver
leurs richeffes.d
ne
Il en fut convaincu , lors
qu'ayant remarquéun party des ennemis au pied d'u
montagne , il voulut le
faire couper par le Batail
lon du Lys & celuy du Maj
gnanime , qu'il avoit fait
couler à droit & à gauche,
Mais s'en eftant appro
chez avec bien de la peine,
ils trouverent un marais &
des halliers impenetrables
qui les arrefterent , & les
obligerent à s'en revenir.
Le 16. un de fes déta-
226 MERCURE
chements s'eftant avancé ,
les ennemis firent jouer un
fourneauavec tant de précipitation , qu'il ne fit au
cun effet. Ce mefme jouril
chargea les Sieurs de Beau.
ve & dela Calandre d'eftablirune Batterie de dix pieces de canon fur une Prefqu'Ifle qui prenoit les Batteries des Benedictins à re
vers, & ils y firent travail- sy
ler fi diligemment , que
dans trente- fix heures elle
fut en eftat detirer.
Le 17. les Ennemis bru
lerent de grands magazins
GALANT. 227
remplis de fucre , d'agrez
& de munitionsfur le bord
de la Mer. Ils firent auffi
fauter en l'air le dernier de
leurs quatre Vaiffeaux de
guerre échoüez fous les
Benedictins , & ils brule
rent deux autresBaftiments
appartenants au Roy de
Portugal , quitouchoient à
terre.
Le 18. les Ennemis firent fortir de leurs retranchements douze cens hommes de leurs meilleures
Troupes, pour enlever un
pofte avancé que le Sieur
228 MERCURE
de Lifta gardoit avec cinquante Soldats , mais il fe
défenditfi bien qu'il donna
le temps au Chevalier de
Gouyon d'y envoyer le
Sieur de Bourville , AydeMajorde fa Brigade , avec
les Compagnies des Sieurs.
Drouallen & d'Auberville
qui chafferent lesEnnemis,
aprés en avoir tué ou bleffé
plus de cent cinquante. Le
Sieur dePontlo- Coetlogon;
Ayde de Camp du Cheva,
lier de Gouyon y fut bleffé,
avec environ vingt cinq
Soldats. Ce mefme jour
GALANT 229
P
la Batterie des Sieurs de
Beauve & de la Calandre ,
commença à tirer fur les
retranchements & les Batteries des Benedictins.
Le 19. le Sieur de la Rufiniere ayant donné avis
qu'il avoit cinq mortiers &
dix-huit pieces de gros canon en batterie fur l'ifle des
Chevres , le Sieur du GuayTroüin fit fommer le Gouverneur de ſe rendre , &
fur fa réponſe pleine de
fierté , il refolut de l'attaquervivement. Il alla pour
cet effet avec le Chevalier
40 MERCURE
de Beauve le long de la
cofte , depuis le Campjuf
ques à l'Ile des Chevres ,
reconnoiftre les endroits
par où on pourroit plus aisément forcer les ennemis.
On remarqua cinq Vaiffeaux Marchands à demi
portée du fufil des Benedi-
"
etins , qui pouvoient fervir
d'entrepoft à une partie des
Troupes qui feroient deftinées à attaquer ce pofte : il
ordonna pour cela que l'on
fit avancer le Vaiffeau le
Mars entre ces deux Batteries , & de le placer à por-
GALANT. 235
tée de les fouftenir en cas
de befoin.
Le 20. il envoya ordre
au Vaiffeau le Brillant de
s'approcher du Mars , &
il fit faire de toutes les Batteries & des Vaiffeaux un
feu continuel , & donnant
en mefme temps les ordres
neceffaires pour attaquer
le lendemain.
La nuit du 20. au 21. il
envoyaune partie des troupes dans les Vaiffeaux
moüillez prés des Benedictins : les Ennemis s'en ef
tant apperçus firent fur les
12 MERCURE
Chaloupesun grand feu de
moufqueterie qui fut bientoft ralenti parle canon des
Batteries , & par celuy du
Vaiffeau le Mars , ce qui
jetta une grande confternation dans la Place.
Le 21. à la pointe du jour,
le fieur du Guay-Trouin
s'embarqua avec le refte
destroupes pour aller commencer l'attaque , ordonnant au Chevalier de Gou
yon de filer le long de la
Cofte avec la Brigade, afin
d'attaquer les ennemis par
differens endroits.
Sur
GALANT 233
Sur ces entrefaites le
fieur de la Salle qui avoit
efté fait priſonnier avec le
fieur du Clerc à qui il avoit
fervi d'Ayde de Camp ,
s'eftant échapé des ennemis , vint fe rendre , &
donna avis que les ennemis abandonnoient la place avec une terreur eltonnante qu'en fe retirant ils
avoient mis le feu à un des
plus riches Magafins de la
Ville , & qu'ils avoient miné le Fort des Jefuites , &
celuy des Benedictins : le
fieur du Guay- Trouin enFévrier 1712.
V
234 MERCURE
tra enfuite dans la place
avec le Chevalier de Courferac , & huit Compagnies
de Grenadiers, pour fe rendre maiftres des Forts de
Saint Sebaftien , de S. Yague, & de la Mifericorde ,,
laiffant aux fieurs de Gou
yon & de Beauve le commandement du refte des
troupes , avec deffenfe fur
peine de la vie aux foldatss
de s'écarter , & de quitter
leurs rangs.
En entrant dans la Ville , on trouva ce qui reftoit
de priſonniers de la défaite
GALANT 2.35
du fieur du Clerc, qui ayant
brisé les portes de leur pri
fon , s'eftoient desja répandus pour enfoncer & piller
les Maifons qu'ils connoiffoient les plus riches , ce
qui excita l'avidité des foldats , & les porta d'abord à
fe debander , mais la pun ition qui fut faite fur le
champ de quelques uns ,
arrefta les autres ; & les prifonniers furent conduits
fur la hauteur des Benedic
tins. Enfuite il fe rendit
maiftre des Forts & de tous
les poftes , aprés avoir fait
Vije
236 MERCURE
éventer les mines , &ilen
laiffa le commandement.
au Sieur de Courferac, avec
ordre de faire avancer fa
Brigade pour en prendre
poffeffion.
Enfuite pour empefcher
le pillage qui paroiffoir
inévitable , il fit mettre des
Corps de garde, pofer des
fentinelles en divers endroits , & il ordonna des
patrouilles , pour marcher
jour & nuit , avec défenfe
fur peine de la vie aux Matelots & Soldats d'entrer
dans la Ville fous quelque
GALANT. 237
prétexte que ce foit.
Nonobftant toutes ces
précautions , l'avidité du
gain & l'efpoir du pillage
l'emporterent fur la crainte des chaftiments , les
Corps de garde meſme &
les patrouilles commencerent à augmenter le defor
dre pendant la nuit : enforte que le lendemain matin
les trois quarts des portes
des maifons & des maga
fins fe trouverent enfonçées , les vins répandus , les
marchandiſes & les meubles eſparts au milieu des
3 MERCURE
ruës : & enfin tout fe trouva
dans un defordre & une
confuſion eſtonnante. Il
ordonna que l'on paffaft
par les armes ceux qui fe
trouveroient dans le cas du
Ban ; mais les chaſtiments
*
réiterez n'ayant pas efté
capables d'arrefter cette
fureur , il n'y eut d'autre
party à prendre que d'employer pendant le jour la
meilleure partie des Troupes à ramaffer ce qu'on
put d'effets ou de marchan
difes dans des Magafins
qu'il fit eftablir , & où le
GALANT 2391
Sieur de Ricoüart eut foin
de mettredes gens de con
fiance & des Ecrivains de
Roy.
Le 23. il envoya fommer
le Gouverneur du Fort de
Sainte Croix qui ſe rendit
par Capitulation : le Sieur
de Beauville , Ayde Major
General, en prit poffeffion,.
auffi-bien que des Forts de
Villegagnon, de SaintJean,
& des Batteries de l'entrée.
Le Sieur du Guay- Troüin
apprit cependant par differents Negres qui fe ren
dirent , que le Gouverneur
240 MERGURE
de la Place , & le General
de la Flote ayant ramaffé
les debris de leurs Troupes
àune lieuë & demie , attendoient un puiffant fecours
commandépar Don Antonio d'Albuquerque , General des Mines , fort eftimé.
Ainfi pour s'affurer contre
les entrepriſes des Ennemis , il eftablit le Chevalier
de Gouyon avecla Brigade
dans les retranchements
qui regardoient la plaine
& le Chevalier de Beauve
avec le Corps de Bataille
fur la hauteur de la Conception,
GALANT 241
ception , où le Quartier general fut placé pour eftre à
portée de fecourir ceux qui
en auroient befoin. A l'é
gard de la Brigade du Chevalier de Courferac , elle
eftoit déja deſtinée à gar-
´der les Forts & la hauteur
des Jefuites.
Les Ennemis avoient
emporté leur or , bruflé
leurs meilleurs Vaiffeaux &
leurs Magafins les plus riches, & tout le refte demeuroit enproye à la fureur du
pillage , qu'aucun chaſtiment ne pouvoit arrefter :
Février. 1712.
X
242 MERCURE
d'ailleurs il eftoit impoffi
ble de conferver cette Colonie , par le peu de vivres
qui reſtoient dans la Place ,
& par l'impoffibilité de penetrer dans le pays. Ainfi
le Sieur du Guay - Troüin
envoyadire au Gouverneur
que s'il tardoit plus longtemps à racheter la Ville
par une bonne contribu
tion , il alloit la mettre en
cendres : &afin de luy ren
dre cette menace plus fenfible, il détacha deux Compagnies de Grenadiers ,
commandez par les fieurs
GALANT 243 .
de Brignon & de Cheridan,
pour aller bruler toutes les
maiſons de la campagne.lls
rencontreret un gro Corps
des Ennemis , mais eftant
foutenus par une Compagnie deCaporaux, ils enfon
cerentles ennemis, en tuerent plufieurs , & mirent
le refte en fuite . Leur
Commandant, homme de
reputation , demeurafur la
place. Les fieurs de Brignon , de Cheridan , & le
fieur de Kret- Kavel garde
Marine , fe diftinguerent
dans cette action : le fieur
x ij
344 MERGURE
de Brignon , entre autres ,
perça le premier la bayon
nette au bout du fofil , à la
tefte de fa Compagnie ,
dont eftoient Officiers les
fieurs du Bodon & de Mortone gardes de la Marine
Comme cette affaire pou
voit devenir ferieuſe , jefis
avancer le Chevalier de
Beauve avec fix cents hommes , qui penetra encore
plus avant , brufla la maifon qui fervoir de retraite
au Commandant de cette
troupe & fe retira enfuite.
.e GALANT
245
&
Le Gouverneur envoya
unMestre de Camp , & le
Préfident de la Chambre
pour traiter , & ils reprefenterent au fieur du GuayTrouin , que le peuple les
ayant abandonnez
tranfportétout leur or dans
les montagnes,il leur eftoit
impoffible de trouver plus
de fix cents mille crufades:
pour la contribution : ils
demanderent mefme un
affez longtemps pourfaire
revenir l'or appartenant
au Royde Portugal , qu'on
avoit tranfportébien avant
X iij
146 MERCURE
dans les terres. Lefieur du
Guay Troüin rejetta cette
propofition , & congedial
les députezaprès leur avoir
fait voir qu'il faifoit miner
les endroits que le feu ne
pourroit deftruire : cependant il ſe paſſa encore fix
jours fans qu'on entendifti
parler du Gouverneur : on
apprit mefme que Don An
tonio d'Albuquerque devoit arriver inceffamment,
Comme il n'y avoit point
de temps à perdre, le fieur
du Guay- Trouin fit mettre
le lendemain à la pointe
GALANT 247
du jour toutes les troupes
en marche , & malgré las
difficulté des chemins il
arriva de bonne heure en
preſence des ennemis , &
fi près d'eux , que l'avantgarde commandée par le
Chevalier de Gouyon ſe
trouva à demi portée du
fufil de la premiere hauteur qu'ils occupoient , &
fur laquelle une partie de
leurs troupes parut en bataille. Le Gouverneur furpris envoya auffi toft deux
Officiers pour reprefenter
qu'il avoit offert tout l'or
248 MERCURE
dont il pouvoit difpofer
pour le rachat de la Ville:
qu'il luy eftoit abfolument
impoffible d'en trouver da
vantage: que tout ce qu'il
pouvoit faire eftoit d'y.
joindre dix mille crufades
de fa propre bourſe , cent
caiffes de fucre , & tous les
boeufs neceffaires pour la
fubfiftance des troupes , &
qu'aprés cela le fieur du
Guay Trouin eftoit le maiftre de le combattre , & de
deftruire la Colonie. On
tint confeil , & il fut refolu
d'accepter cette propofi
GALANT 249
tion pluſtoft que de tout
perdre ; & fit donner des
oftages, avec promeffe de
payer le tout dans quinze
jours, be my
Lelendemain 11. Octobre
Don Antonio d'Albuquer
que arriva avectrois mille
hommes de troupes , moitié cavalerie & moitié infanterie , & plus de fix mil
le Negres bien armez. Ce
pendant on travailloit tou
jours à tranfporter dans les
Vaiffeaux de l'Efcadre le
fucre qui s'eftoit trouvé , &
à remplir les Magafins des
2go MERCURE
autres marchandiſes que
l'on pouvoit ramaffer.adua
Le 4.Octobre les ennemis
ayant achevé leur dernier
payement, on fit embar
quer les troupes: on garda
feulement les Forts del'ifle
de Villegagnon , de l'ifle
des Chevres , & ceux de
l'entrée.
Le 13. aprés avoir fait
mettre le feu aux Vaiffeaux échoüez fous l'lfle
des Chevres , & aux autres
Baſtimens que l'on n'avoit
pointtrouvéàvendre, l'EC
cadre mit à la voile avec
GALANT. 251
del'eau & des vivres , pour environ trois mois , embarquant
un Officier , quatre gardes de
Marine , & trois cents cinquantefoldats qui reftoient de
la défaite du fieur du Clerc :
tous les autres Officiers avoient
efté envoyez à la Baye de tous
les Saints. Le fieur du Guay.
Trouin prétendoit aller les délivrer , & tirer mefme de cette
Colonie une nouvelle contribution mais ayant employé
quarante jours , à caufe des
vents contraires , pour arriver
à la hauteur de cette Baye , &
ayant à peine affez d'eau &
de vivres pour arriver en
France , il continua fa route.
11 fut mefme obligé de laiffer
la prife commandéepar le fieur
:
52 MERCURE
de la Ruffiniere , trop peſante:
la Fregate l'Aigle ayant ordre
de l'escorter jufqu'en France.
L'Efcadre palla enfin la Ligne le 25. Octobre. Les vents
eftant devenus plus favorables,
on arriva le 19. Janvier à la
hauteur des Ifles des Açores ,
où on effuya une grande tempefte , qui difperfa une partie
de la Flote.
Enfin aprés avoir mis plu
fieurs fois à travers pour attendre les Vaiffeaux, nous continuames noftre route vers
Breft , où l'Eſcadre arriva le
6. Février 1712.
de plufieurs Lettres particulieres joint à l'Extrait de
la Relation imprimée à Paris fur ce qui s'eft paffédans
l'expedition deRiofaneiro.
LE 9. du mois de Juin
4711. le Sieur du GuayTrouin mit à la voile des
rades de la Rochelle avec
fon Efcadre , & les deux
Vaiffeaux , le Chancelier:
& le Glorieux , dans le def
fein d'aller tenter la conquefte de Rio Janeiro
GALANT. 199
Place importante à la coſte
du Brefil , où le fieur Du
Clerc , & huit cens Soldats
de la Marine avoient efté
tuez ou pris l'année précedente. Le 2 Juillet, il moüilla à l'Ile de Saint Vincent ,
où la Fregate l'Aigle vint le
joindre , & n'y trouvant
point derafraifchiffements
il remir à la voile le 6. avec
le feul avantage d'avoir mis
les troupes à terre , pour
leur faire connoiftre le
rang & l'ordre qu'elles de
voient obferver en cas de
defcente. Le 11. du mois
R iiij
200 MERCURE)
d'Aouſt il paffa la Ligne
Le 19. il eut connoillance
de l'Ile de l'Afcenfion , &
le
27
2 . fe
trouvant
à la
hauteur
de
la
Baye
de
tous
les
Saints
, il affembla
le . Confeil
où
il fut
réfolu
qu'on
fe
rendroit
à droiture
au
Rio
Janeiro
, Le
1.
de
Septembre
on
trouva
fond
, fans
:
avoir
cependant
connoif
.
fance
de
terre
. Il
fit
fes
remarques
là
deffus
, &
fur
la
hauteur
qu'on
avoit
ob
!
fervée
, aprés
quoy
profi
tant
d'un
vent
frais
qui
s'é
leva
à l'entrée
de
la nuit
, il
GALANIM 267-
fit forcer de voiles à toute
l'Efcadre, malgréla brume
& le mauvais temps , & il
fe trouva à la pointe du jour
Jprécisémentà l'embouchu
re duRio Janeiro.
llordonna au Chevalier
de Courferac , qui en con
noiffoitl'entrée , de fe met
tre à la tefte de l'Eſcadre, &
aux Chevaliers de Gouyon
& de Beauve de marcher
immediatement aprés , &
ilTuivic, eftant alors en fi
tuation desvoir ce qui fe
paffoit à la tefte & à la
queue. Il fut en mefmetems
•
1
102 MERCURE
fignal aux Sieurs de la Jail.
le , de la Moinerie Miniac ,
& à tous les Capitaines de
l'Efcadre de marcher les
uns aprés les autres , fuis
vant le rang & la force de
leur Vaiffeau , cequ'ils executerent ponctuellement ' ,
ainsi que les Maiftres des
deuxTraverfiers qui effuye
rent le feu de toutes les Bat
teries fans changer de rou.
te.
LeChevalier de Courſe.
rac , s'eft acquis une gloire
particuliere dans cette ac
tion, parla bonne mancu
'
GALANT. 1203
1
vre qu'il a faite & la fierté
avec laquelle il a montré le
chemin. Ce fut dans cet
ordre qu'on força l'entrée
de ce Port , défendu par
une prodigieufe quantité
d'artillerie , & par quatre
Vaiffeaux de Guerre de cinquante-fix à foixante - dix
canons , commandez par
•
Gafpar da Cofta , General
de la Flote , que le Royde
Portugal avoit envoyée exprés avec des Troupes pour
la défenfe de cetté Place.
Ces quatre Vaiffeaux ju
geant par la manoeuvre
204 MERCURE
qu'on les alloit aborder ,
couperent leurs cables , &
allerent s'échouer fous les
Batteries de la Ville. On
avoit eu jufqu'alors environ trois cens hommes
hors de combat. Il eft neceffaire pour l'intelligence
decette Relation d'ajouter
icy un eftat de la Ville &
de la Baye de Rio Janeiro ,
de fes Fortereffes & de la
fituation de fon entrée. La
Baye de Rio Janeiro eft
fermée parungoulet beaucoupplus eftroit que celuy
de Breft ; elle eft défendue
GALANT. 205"
du cofté droit par le Fort
de Sainte Croix , garni de
quarante quatre pieces de
canon de tout calibre , de-
| puis quarante huit livres
de bale jufqu'à huit , d'une
autre Batterie de fix pieces.
qui eft au dehors de ceFort,
& du cofté gauche par le
Fort de Saint Jean , & par
deux autres Batteries garnies de quarante huit pieces de gros canon qui croifent l'entrée , au milieu de
laquelle fe trouve une Ifle
ou gros Rocher qui peut
avoir quatre- vingt ou cent
206 MERCURE
braffes de longueur. Au
dedans de l'entrée du cofté
droit , on trouve une Bat
terie nommée Noftre- Dame de bonvoyage , qui eft
furune montagne inacceffible ,oùil y a dix pieces de
canon de dix- huit à vingtquatre, qui fe croiſent avec
le Fort de l'Ifle de Villega
gnon qui eft à la gauche ,
& oùil y a vingt pieces du
mefme calibre qui battent
l'entrée de la Baye. Audelà de ce dernier Fort , &
de celuy de Saint Jean , il y
a un Fort nommé Saint
GALANT 207
Theodofe , de feize pieces
de canon , qui bat la plage
qui eft du cofté de la Carioque , au milieu de la
quelle les Portugais ont encore bafti une espece de
Demi- lune. Quand on a
paffé toutes ces Batteries
& tous ces Forts , on voit
I'lfle des Chevres qui n'eft
qu'à la portée du fufil de la
Villeducofté des Benedictins , où il y a un petit Fort
de quatre baftions avec
huit pieces de canon , &
fur un plateau qui eft au bas
de l'Ifle , une Batterie de
08 MERCURE
quatre pieces qui bat le
cofté de la Mer & fe croife
avec le Fort de la Miferi
corde. Ily aencore des Batteries de l'autre cofté de la
Rade & il n'y a pas un
feul endroit pourfaire def
cente , où les Portugais
n'euffent remué la terre
fait des abbatis d'arbres &
mis du canon en batterie.
Al'égard de la Baye , on ne
peut gueres en trouver de
plusbelle , de plus grande ,
ny de plus commode : le
moüillage y eft parfaitement bon , le Vent & la
Mer
GALANT 209
Mer n'y entrent prefque
jamais , & il y a au fond
une Riviere qui s'eltend
quatorze lieues en terre
du cofté du Nord - Eft.
La Ville eft baſtie le long
de la Baye , au milieu de
trois montages fort éle
vées , qui font occupées ,
l'une qui eft à une des extremitez , par les Jefuites ,
l'autre par les Benedictins ,
& la troifiéme , nommée la
Conception , par l'Evef
que ces trois montagnes
commandent entierement
la Ville & la Campagne
Février 1712. S
110 MERCURE
& font garnies de Forts &
de Batteries . Au deffus de
celle qu'occupent les Jefuites , eft un Fort nommé
Saint Sebaftien , reveftu de
murailles & entouré d'un
bon foffé , garni de quatorze pieces de cánon & de
beaucoup de pierriers. Sur
la gauche de ce Forty du
coftéde la plaine à my cofte eft un Fort nomméSaint
Yague , où il y a douze
pieces de canon : un autre
nommé Sainte Aloufie , de
huic pieces ; une Batterié
de douze , & le Fort de la
GALANT 211
Mifericordesqui eft baſti
fur un Rocher qui avance
dans la Mer, oùil y a douze
pieces de canon qui battent du cofté de la Ville &
de celuy de la Mer. La
montagne des Benedictins
eft fortifiée d'un retranchement garni de plufieurs
pieces de canon , qui bat
tent du cofté de l'ifle des
Chevres du cofté de la
montagne de la Concep
tion & de la plaine. La
montagne de la Conception eft retranchée du coftéde la campagne par un
Sij
212 MERGURE
foffé , une haye vive derriere , & des pieces de cas
non de diftance en diſtan.
ce , qui en occupent tout le
front. La Ville eft fortifiée
par des Redans & des Batteries de diftance en diftance , dont les feux fe crois
fent : du cofté de la plaine
elle eft défendue par un
Camp retranché & un bon
foffe plein d'eau , au de
dans duquel il y a deux
places d'armes à pouvoir
contenirquinze cens hom
mes en bataille , plufieurs
pieces de canon & des
GALANT 21
maifons crenelées de tou
tes parts ; c'eftoit le lieu où
les Ennemis avoient une
partie de leurs Troupes ,
qui montoient à douze ou
treize mille hommës, par
my lefquels plufieurs a
voient fervi en Eſpagne à
la bataille d'Almanza , &
un tres -grand nombre de
Negres. Le Sicur du Guay
Troüin , furpris de trouver
la Place en fi bon eftat, apprit qu'un Paquebot venu
d'Angleterre à Lisbonne ,
avoit donné avis que fon
Efcadre étoit deftinée pour
#14 MERCURE
le Rio Janeiro: & comme
il ne fe trouva point dans
ce temps- là de Baftiment
armé pour y en porter la
nouvelle , le Roy de Portugal y avoit envoyé ce
mefme paquebot qui ¡y ef
toit arrivé quinze jours auparavant. Cet , avis avoit
donné lieu au Gouverneur
de faire travailler avec tant
de diligence à des retran
chements , & à eftablir des
Batteries dans tous les endroits où il jugeoit qu'il
pouvoit estre attaqué.
La journée le paffa à for.
GALANT. 25
cer l'entrée , & le fieur du
Guay-Troüin fit avancer
la Galiote & les Traver
fiers , & détacha le 3 à la
pointe du jour le Chevalier
de Gouyonavec cinq cents
foldats d'élite , pour s'em
parer de l'ifle des Chevres
Il l'executa dans le mo
ment, & en chaffa les ennemis fi brufquement, qu
ils eurent à peine le temps
d'enclouer leur canon. Ils
coulerentà fond en fe reti
rant deux de leurs plus gros
Vaiffeaux marchands entre les batteries des Bene
21 MERCURE
dictins & l'Ile des Chevres , & ils firent fauter
deux de leurs Vaiffeaux de
guerre échouez fous le
Fort de la Mifericorde
mais voulant en faire autant d'un troifiéme échoué
à la pointe de l'Ile des
Chevres , le Chevalier de
Gouyon y envoya deux
Chaloupes commandées
par les fieurs de Vaureal &
de Saint Oſmanes , qui
malgré le feu du canon de
la Place , s'en rendirent
maiftres & y arborerent le
Pavillon du Roy ; mais ils
nc
GALANT. 217
ne purent le mettre à flot ,
parce qu'il ſe trouva plein
d'eau par les coups de canon dont il eftoit percé. Le
Chevalier de Gouyon envoyaauffi toft rendre compte de la fituation avantageufe de l'Ile des Chevres :
le fieur du Guay Trouin
alla vifiter ce pofte ; & l'ayant trouvé tel qu'il le luy
avoit marqué , ordonna
aux fieurs de la Ruffiniere
& Effiot Officiers d'artillerie , & au fieur Keguelin
Capitaine de Brulot d'y eftablir des batteries de morFévrier 1712.
Τ
218 MERCURE'
tiers & de canon. Le fieur
deSaint Simon Lieutenant
de Vaiffeau , fut chargé de
faire fouftenir les travailleurs avec un Corps de
troupes : les uns & les autres remplirent leur devoir
avec toute la fermeté poffible , eftant expoſez au feu
continuel du canon & de
la moufqueterie. Cependant la plupart des Vaiffeaux de l'Efcadre manquoient d'eau , & il eſtoir
abfolument neceffaire de
s'affeurer de l'aiguade , &
de faire defcente pour cou-
GALANT. 212
per , s'il eftoit poffible , la
retraite aux ennemis , &
les empefcher d'emporter
leurs richeffes dans les
montagnes. Il ordonna
pour cet effet au Chevalier
de Bauve de prendre le
commandement des Fregates l'Amazone , l'Aigle ,
Aftrée & la Concorde ,
dans lesquelles on fit embarquer une partie des
troupes , le chargeant de
s'emparer pendant, la nuit
de quatre Vaiffeaux marchands qui mouilloient
près de l'endroit où on
+
Tij
220 MERCURE GU
prétendoit faire deſcente ,
& d'y establir un entrepoft pour les troupes , ce
qu'il executa avec beaucoup d'ordre & de condui
te. Ainfi ce debarquement
fe fit le lendemain avec
d'autant plus de feureté
qu'on en avoit ofté la connoiffance aux ennemis par
$
d'autres mouvements qui
attirerent toute leur attention.
Le 14. Septembre,toutes
les troupes eftant debarquées au nombre de deux
mille cent cinquante fol-
GALANT. 221
dats & de fix cents matelots armez , le fieur du
Guay-Trouin envoya les
fieurs Gouyon & de Courferac , s'emparer de deux
hauteurs , d'où l'on décou
vroit tout ce qui fe paffoit
dans la Ville. Le Sicur
d'Auberville Capitaine de
Grenadiers de la Brigade
de ce premier, chaffa quel
ques Troupes Portugailes
d'un bois où ils eftoient en
embufcade , aprés quoy les
Troupes camperent dans
cette difpofition.
L'aile droite commanTiij
222 MERCURE
ན ༥༠
par le
dée par le Chevalier de
Gouyon , occupa la hauteur qui regardoit la Place :
l'aile gauche commandée
par le Chevalier de Cour
lerac, celle qui eftoit à l'op
pofite ; & le corps de Ba
taille , commandé
Chevalier de Beauve , fut
placé au milieu , auffi bien
que le Quartier general ,
afin d'eftre à portée de fe
foutenir les uns les autres ,
& d'eftre maiftre du bord
de la Mer , où les Chalou
pes faifoient de l'eau &apportoient continuellement
GALANT. 223
les munitions de guerre &
de bouche dont on avoit
befoin. Le Sieur de Ricoüart, Inspecteur general,
à la fuite de l'Efcadre, refta
dans la Rade pour avoir
foin de les envoyer & de
faire fournir les materiaux
neceffaires à l'eftabliffe. ?
ment des Batteriesfur l'Ile
des Chevres.
Le 15. le sieur du Guay
Troüin fit marcher toutes
les troupes dans la plaine :
des détachements s'avan
cerent jufqu'à la portée du
fufil de la Place , & tuerent
Tiiij
224 MERCURE
des beftiaux , & pillerent
des maifons , fans aucune
oppofition. Les Portugais
efperoient que les troupes
Françoiles s'engageroient
dans les retranchements.
oùils efperoient les envelopper , mais voyant qu'ils
• ne branloient pas , le Sieur
du Guay Troüin fit retirer
les Troupes , aprés avoir
bien reconnu le terrain qui
fe trouva impraticable , de
forte qu'il parut impoffible,
mefme avec dix mille hommes , de pouvoir couper la
retraite aux ennemis , ny
GALANT. 225
leur empefcher de fauver
leurs richeffes.d
ne
Il en fut convaincu , lors
qu'ayant remarquéun party des ennemis au pied d'u
montagne , il voulut le
faire couper par le Batail
lon du Lys & celuy du Maj
gnanime , qu'il avoit fait
couler à droit & à gauche,
Mais s'en eftant appro
chez avec bien de la peine,
ils trouverent un marais &
des halliers impenetrables
qui les arrefterent , & les
obligerent à s'en revenir.
Le 16. un de fes déta-
226 MERCURE
chements s'eftant avancé ,
les ennemis firent jouer un
fourneauavec tant de précipitation , qu'il ne fit au
cun effet. Ce mefme jouril
chargea les Sieurs de Beau.
ve & dela Calandre d'eftablirune Batterie de dix pieces de canon fur une Prefqu'Ifle qui prenoit les Batteries des Benedictins à re
vers, & ils y firent travail- sy
ler fi diligemment , que
dans trente- fix heures elle
fut en eftat detirer.
Le 17. les Ennemis bru
lerent de grands magazins
GALANT. 227
remplis de fucre , d'agrez
& de munitionsfur le bord
de la Mer. Ils firent auffi
fauter en l'air le dernier de
leurs quatre Vaiffeaux de
guerre échoüez fous les
Benedictins , & ils brule
rent deux autresBaftiments
appartenants au Roy de
Portugal , quitouchoient à
terre.
Le 18. les Ennemis firent fortir de leurs retranchements douze cens hommes de leurs meilleures
Troupes, pour enlever un
pofte avancé que le Sieur
228 MERCURE
de Lifta gardoit avec cinquante Soldats , mais il fe
défenditfi bien qu'il donna
le temps au Chevalier de
Gouyon d'y envoyer le
Sieur de Bourville , AydeMajorde fa Brigade , avec
les Compagnies des Sieurs.
Drouallen & d'Auberville
qui chafferent lesEnnemis,
aprés en avoir tué ou bleffé
plus de cent cinquante. Le
Sieur dePontlo- Coetlogon;
Ayde de Camp du Cheva,
lier de Gouyon y fut bleffé,
avec environ vingt cinq
Soldats. Ce mefme jour
GALANT 229
P
la Batterie des Sieurs de
Beauve & de la Calandre ,
commença à tirer fur les
retranchements & les Batteries des Benedictins.
Le 19. le Sieur de la Rufiniere ayant donné avis
qu'il avoit cinq mortiers &
dix-huit pieces de gros canon en batterie fur l'ifle des
Chevres , le Sieur du GuayTroüin fit fommer le Gouverneur de ſe rendre , &
fur fa réponſe pleine de
fierté , il refolut de l'attaquervivement. Il alla pour
cet effet avec le Chevalier
40 MERCURE
de Beauve le long de la
cofte , depuis le Campjuf
ques à l'Ile des Chevres ,
reconnoiftre les endroits
par où on pourroit plus aisément forcer les ennemis.
On remarqua cinq Vaiffeaux Marchands à demi
portée du fufil des Benedi-
"
etins , qui pouvoient fervir
d'entrepoft à une partie des
Troupes qui feroient deftinées à attaquer ce pofte : il
ordonna pour cela que l'on
fit avancer le Vaiffeau le
Mars entre ces deux Batteries , & de le placer à por-
GALANT. 235
tée de les fouftenir en cas
de befoin.
Le 20. il envoya ordre
au Vaiffeau le Brillant de
s'approcher du Mars , &
il fit faire de toutes les Batteries & des Vaiffeaux un
feu continuel , & donnant
en mefme temps les ordres
neceffaires pour attaquer
le lendemain.
La nuit du 20. au 21. il
envoyaune partie des troupes dans les Vaiffeaux
moüillez prés des Benedictins : les Ennemis s'en ef
tant apperçus firent fur les
12 MERCURE
Chaloupesun grand feu de
moufqueterie qui fut bientoft ralenti parle canon des
Batteries , & par celuy du
Vaiffeau le Mars , ce qui
jetta une grande confternation dans la Place.
Le 21. à la pointe du jour,
le fieur du Guay-Trouin
s'embarqua avec le refte
destroupes pour aller commencer l'attaque , ordonnant au Chevalier de Gou
yon de filer le long de la
Cofte avec la Brigade, afin
d'attaquer les ennemis par
differens endroits.
Sur
GALANT 233
Sur ces entrefaites le
fieur de la Salle qui avoit
efté fait priſonnier avec le
fieur du Clerc à qui il avoit
fervi d'Ayde de Camp ,
s'eftant échapé des ennemis , vint fe rendre , &
donna avis que les ennemis abandonnoient la place avec une terreur eltonnante qu'en fe retirant ils
avoient mis le feu à un des
plus riches Magafins de la
Ville , & qu'ils avoient miné le Fort des Jefuites , &
celuy des Benedictins : le
fieur du Guay- Trouin enFévrier 1712.
V
234 MERCURE
tra enfuite dans la place
avec le Chevalier de Courferac , & huit Compagnies
de Grenadiers, pour fe rendre maiftres des Forts de
Saint Sebaftien , de S. Yague, & de la Mifericorde ,,
laiffant aux fieurs de Gou
yon & de Beauve le commandement du refte des
troupes , avec deffenfe fur
peine de la vie aux foldatss
de s'écarter , & de quitter
leurs rangs.
En entrant dans la Ville , on trouva ce qui reftoit
de priſonniers de la défaite
GALANT 2.35
du fieur du Clerc, qui ayant
brisé les portes de leur pri
fon , s'eftoient desja répandus pour enfoncer & piller
les Maifons qu'ils connoiffoient les plus riches , ce
qui excita l'avidité des foldats , & les porta d'abord à
fe debander , mais la pun ition qui fut faite fur le
champ de quelques uns ,
arrefta les autres ; & les prifonniers furent conduits
fur la hauteur des Benedic
tins. Enfuite il fe rendit
maiftre des Forts & de tous
les poftes , aprés avoir fait
Vije
236 MERCURE
éventer les mines , &ilen
laiffa le commandement.
au Sieur de Courferac, avec
ordre de faire avancer fa
Brigade pour en prendre
poffeffion.
Enfuite pour empefcher
le pillage qui paroiffoir
inévitable , il fit mettre des
Corps de garde, pofer des
fentinelles en divers endroits , & il ordonna des
patrouilles , pour marcher
jour & nuit , avec défenfe
fur peine de la vie aux Matelots & Soldats d'entrer
dans la Ville fous quelque
GALANT. 237
prétexte que ce foit.
Nonobftant toutes ces
précautions , l'avidité du
gain & l'efpoir du pillage
l'emporterent fur la crainte des chaftiments , les
Corps de garde meſme &
les patrouilles commencerent à augmenter le defor
dre pendant la nuit : enforte que le lendemain matin
les trois quarts des portes
des maifons & des maga
fins fe trouverent enfonçées , les vins répandus , les
marchandiſes & les meubles eſparts au milieu des
3 MERCURE
ruës : & enfin tout fe trouva
dans un defordre & une
confuſion eſtonnante. Il
ordonna que l'on paffaft
par les armes ceux qui fe
trouveroient dans le cas du
Ban ; mais les chaſtiments
*
réiterez n'ayant pas efté
capables d'arrefter cette
fureur , il n'y eut d'autre
party à prendre que d'employer pendant le jour la
meilleure partie des Troupes à ramaffer ce qu'on
put d'effets ou de marchan
difes dans des Magafins
qu'il fit eftablir , & où le
GALANT 2391
Sieur de Ricoüart eut foin
de mettredes gens de con
fiance & des Ecrivains de
Roy.
Le 23. il envoya fommer
le Gouverneur du Fort de
Sainte Croix qui ſe rendit
par Capitulation : le Sieur
de Beauville , Ayde Major
General, en prit poffeffion,.
auffi-bien que des Forts de
Villegagnon, de SaintJean,
& des Batteries de l'entrée.
Le Sieur du Guay- Troüin
apprit cependant par differents Negres qui fe ren
dirent , que le Gouverneur
240 MERGURE
de la Place , & le General
de la Flote ayant ramaffé
les debris de leurs Troupes
àune lieuë & demie , attendoient un puiffant fecours
commandépar Don Antonio d'Albuquerque , General des Mines , fort eftimé.
Ainfi pour s'affurer contre
les entrepriſes des Ennemis , il eftablit le Chevalier
de Gouyon avecla Brigade
dans les retranchements
qui regardoient la plaine
& le Chevalier de Beauve
avec le Corps de Bataille
fur la hauteur de la Conception,
GALANT 241
ception , où le Quartier general fut placé pour eftre à
portée de fecourir ceux qui
en auroient befoin. A l'é
gard de la Brigade du Chevalier de Courferac , elle
eftoit déja deſtinée à gar-
´der les Forts & la hauteur
des Jefuites.
Les Ennemis avoient
emporté leur or , bruflé
leurs meilleurs Vaiffeaux &
leurs Magafins les plus riches, & tout le refte demeuroit enproye à la fureur du
pillage , qu'aucun chaſtiment ne pouvoit arrefter :
Février. 1712.
X
242 MERCURE
d'ailleurs il eftoit impoffi
ble de conferver cette Colonie , par le peu de vivres
qui reſtoient dans la Place ,
& par l'impoffibilité de penetrer dans le pays. Ainfi
le Sieur du Guay - Troüin
envoyadire au Gouverneur
que s'il tardoit plus longtemps à racheter la Ville
par une bonne contribu
tion , il alloit la mettre en
cendres : &afin de luy ren
dre cette menace plus fenfible, il détacha deux Compagnies de Grenadiers ,
commandez par les fieurs
GALANT 243 .
de Brignon & de Cheridan,
pour aller bruler toutes les
maiſons de la campagne.lls
rencontreret un gro Corps
des Ennemis , mais eftant
foutenus par une Compagnie deCaporaux, ils enfon
cerentles ennemis, en tuerent plufieurs , & mirent
le refte en fuite . Leur
Commandant, homme de
reputation , demeurafur la
place. Les fieurs de Brignon , de Cheridan , & le
fieur de Kret- Kavel garde
Marine , fe diftinguerent
dans cette action : le fieur
x ij
344 MERGURE
de Brignon , entre autres ,
perça le premier la bayon
nette au bout du fofil , à la
tefte de fa Compagnie ,
dont eftoient Officiers les
fieurs du Bodon & de Mortone gardes de la Marine
Comme cette affaire pou
voit devenir ferieuſe , jefis
avancer le Chevalier de
Beauve avec fix cents hommes , qui penetra encore
plus avant , brufla la maifon qui fervoir de retraite
au Commandant de cette
troupe & fe retira enfuite.
.e GALANT
245
&
Le Gouverneur envoya
unMestre de Camp , & le
Préfident de la Chambre
pour traiter , & ils reprefenterent au fieur du GuayTrouin , que le peuple les
ayant abandonnez
tranfportétout leur or dans
les montagnes,il leur eftoit
impoffible de trouver plus
de fix cents mille crufades:
pour la contribution : ils
demanderent mefme un
affez longtemps pourfaire
revenir l'or appartenant
au Royde Portugal , qu'on
avoit tranfportébien avant
X iij
146 MERCURE
dans les terres. Lefieur du
Guay Troüin rejetta cette
propofition , & congedial
les députezaprès leur avoir
fait voir qu'il faifoit miner
les endroits que le feu ne
pourroit deftruire : cependant il ſe paſſa encore fix
jours fans qu'on entendifti
parler du Gouverneur : on
apprit mefme que Don An
tonio d'Albuquerque devoit arriver inceffamment,
Comme il n'y avoit point
de temps à perdre, le fieur
du Guay- Trouin fit mettre
le lendemain à la pointe
GALANT 247
du jour toutes les troupes
en marche , & malgré las
difficulté des chemins il
arriva de bonne heure en
preſence des ennemis , &
fi près d'eux , que l'avantgarde commandée par le
Chevalier de Gouyon ſe
trouva à demi portée du
fufil de la premiere hauteur qu'ils occupoient , &
fur laquelle une partie de
leurs troupes parut en bataille. Le Gouverneur furpris envoya auffi toft deux
Officiers pour reprefenter
qu'il avoit offert tout l'or
248 MERCURE
dont il pouvoit difpofer
pour le rachat de la Ville:
qu'il luy eftoit abfolument
impoffible d'en trouver da
vantage: que tout ce qu'il
pouvoit faire eftoit d'y.
joindre dix mille crufades
de fa propre bourſe , cent
caiffes de fucre , & tous les
boeufs neceffaires pour la
fubfiftance des troupes , &
qu'aprés cela le fieur du
Guay Trouin eftoit le maiftre de le combattre , & de
deftruire la Colonie. On
tint confeil , & il fut refolu
d'accepter cette propofi
GALANT 249
tion pluſtoft que de tout
perdre ; & fit donner des
oftages, avec promeffe de
payer le tout dans quinze
jours, be my
Lelendemain 11. Octobre
Don Antonio d'Albuquer
que arriva avectrois mille
hommes de troupes , moitié cavalerie & moitié infanterie , & plus de fix mil
le Negres bien armez. Ce
pendant on travailloit tou
jours à tranfporter dans les
Vaiffeaux de l'Efcadre le
fucre qui s'eftoit trouvé , &
à remplir les Magafins des
2go MERCURE
autres marchandiſes que
l'on pouvoit ramaffer.adua
Le 4.Octobre les ennemis
ayant achevé leur dernier
payement, on fit embar
quer les troupes: on garda
feulement les Forts del'ifle
de Villegagnon , de l'ifle
des Chevres , & ceux de
l'entrée.
Le 13. aprés avoir fait
mettre le feu aux Vaiffeaux échoüez fous l'lfle
des Chevres , & aux autres
Baſtimens que l'on n'avoit
pointtrouvéàvendre, l'EC
cadre mit à la voile avec
GALANT. 251
del'eau & des vivres , pour environ trois mois , embarquant
un Officier , quatre gardes de
Marine , & trois cents cinquantefoldats qui reftoient de
la défaite du fieur du Clerc :
tous les autres Officiers avoient
efté envoyez à la Baye de tous
les Saints. Le fieur du Guay.
Trouin prétendoit aller les délivrer , & tirer mefme de cette
Colonie une nouvelle contribution mais ayant employé
quarante jours , à caufe des
vents contraires , pour arriver
à la hauteur de cette Baye , &
ayant à peine affez d'eau &
de vivres pour arriver en
France , il continua fa route.
11 fut mefme obligé de laiffer
la prife commandéepar le fieur
:
52 MERCURE
de la Ruffiniere , trop peſante:
la Fregate l'Aigle ayant ordre
de l'escorter jufqu'en France.
L'Efcadre palla enfin la Ligne le 25. Octobre. Les vents
eftant devenus plus favorables,
on arriva le 19. Janvier à la
hauteur des Ifles des Açores ,
où on effuya une grande tempefte , qui difperfa une partie
de la Flote.
Enfin aprés avoir mis plu
fieurs fois à travers pour attendre les Vaiffeaux, nous continuames noftre route vers
Breft , où l'Eſcadre arriva le
6. Février 1712.
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Résumé : AUTRE EXTRAIT de plusieurs Lettres particulieres joint à l'Extrait de la Relation imprimée à Paris sur ce qui s'est passé dans l'expedition de Rio Janeiro.
Le 9 juin 1711, René Duguay-Trouin quitta La Rochelle avec son escadre composée des vaisseaux 'Le Chancelier' et 'Le Glorieux' pour conquérir Rio de Janeiro. Le 2 juillet, il rejoignit la frégate 'L'Aigle' à l'île de Saint Vincent. Le 11 août, il passa l'équateur et le 27 août, il atteignit la baie de Tous les Saints. Après un conseil, il décida de se rendre à Rio de Janeiro. Le 1er septembre, malgré une forte défense incluant quatre vaisseaux de guerre portugais et une abondante artillerie, il força l'entrée du port. Rio de Janeiro était bien fortifiée, avec plusieurs forts et batteries le long de la baie. La ville était construite entre trois montagnes occupées par des ordres religieux et garnies de fortifications. Le Gouverneur portugais avait renforcé les défenses après avoir été informé de l'arrivée de l'escadre française par un paquebot venu d'Angleterre. Le 3 septembre, le Chevalier de Gouyon captura l'île des Chevres, permettant d'établir des batteries pour bombarder la ville. Les troupes françaises, au nombre de 2 150 soldats et 500 matelots armés, débarquèrent le 14 septembre et prirent position sur des hauteurs stratégiques. Cependant, après avoir reconnu le terrain, Du Guay-Trouin conclut qu'il était impraticable et impossible de couper la retraite aux ennemis ou de les empêcher de sauver leurs richesses. Du 16 au 21 février 1712, plusieurs actions militaires eurent lieu. Le 16 février, les ennemis tentèrent d'utiliser un fourneau sans succès, et les Sieurs de Beauve et de la Calandre établirent une batterie de dix pièces de canon. Le 17 février, les ennemis brûlèrent des magasins et des vaisseaux. Le 18 février, ils attaquèrent un poste avancé gardé par le Sieur de Lifta, mais furent repoussés par le Sieur de Bourville et ses hommes. La batterie des Sieurs de Beauve et de la Calandre commença à tirer sur les retranchements ennemis. Le 19 février, Du Guay-Trouin prépara une attaque contre l'île des Chevres. Le 20 février, il ordonna un feu continuel depuis les batteries et les vaisseaux. La nuit du 20 au 21 février, les ennemis ripostèrent, mais furent ralentis par le canon des batteries et du vaisseau le Mars. Le 21 février, Du Guay-Trouin attaqua la place avec ses troupes, et le Sieur de la Salle, échappé des ennemis, informa de leur retraite. Du Guay-Trouin prit possession des forts et des postes, malgré des pillages initiaux. Il établit des mesures pour empêcher le pillage et prit possession des forts restants. Le 23 février, le Gouverneur du Fort de Sainte Croix se rendit. Du Guay-Trouin apprit que les ennemis préparaient une contre-attaque et établit des défenses. Il menaça de brûler la ville si une contribution n'était pas payée. Après des négociations, une contribution fut acceptée. Le 11 octobre, Don Antonio d'Albuquerque arriva avec des renforts, mais les paiements furent effectués. Le 13 octobre, l'escadre mit à la voile, laissant certains forts occupés. Le voyage de retour fut marqué par des vents contraires et une tempête aux Açores. L'escadre arriva finalement à Brest le 6 février 1712.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2983
p. 253-264
L'HORLOGE DE SABLE, figure du Monde. Poëme.
Début :
Assemblage confus d'une arene mobile, [...]
Mots clefs :
Sable, Monde, Image, Horloge, Grains, Temps
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texteReconnaissance textuelle : L'HORLOGE DE SABLE, figure du Monde. Poëme.
L'HORLOGE DE SABLE
figure du Monde.
Poëme
Asfemblage confus d'une arene mobile,
Que l'art fçut enfermer
dans cevafe fragile ,
Image de mavie , horloge
dont le cours
Regle tous mes devoirs en
mefurant mes jours ;
Puifqu'à te celebrer ma
Mufe eft deſtinée ,
Fais couler pour mes vers
une heure fortunée ;
Février 1712.
Y
3
254 MERCURE
Et vous pour qui le monde.
a de fi douxappas ,
Qui mefme haïffez ceux
qui ne l'aiment pas ;
Mortels, venez icy , je veux
dans cet Ouvrage,
Du monde , tel qu'il eſt ,
vous tracer une image.
Qu'eft le monde en effet ?
c'eft un verre qui luit ,
Qu'unfoufle peut détruire,
& qu'unfouflea produit.
Que renferme le monde a
une vaine pouffiere
Que remue à fon gré le
poids de la matiere, ⠀
Qui tourne , va , revient ,
GALANT. 255
plus vifte que les flots ,
Et par fon mouvement ne
tend qu'à fon repos.
Que font tous les mortels?
autant de grains de fable ™
Qu'anime cependant une
ame raifonnable:
Mais qui du fable feul oc-
*** cupez ardemment
Font leur unique employ
defon accroiffement.
Onl'échange , on le vend,
on l'achete, on l'amaffe ,
Et monceaux fur monceaux l'avarice l'entaffe.
Lemarchand qui ne craint
nyles vents ny les eaux
•
Y ij
#56 MERCURE
Confiant fa fortune à de
frefles vaiffeaux ,
Court aux extremitez de la
plaine liquide.
Vendre un fable brillant
pourunfable folide.
L'Artifan que le fort ou
l'orgueil deshumains
Oblige à fe nourrir du travail de fes mains ,
Ne fait pendant le cours
d'une vie inutile
Que polir , que finir une
arene mobile.
Lefage examinant la nature des corps ,
Leurs caufes , leurs effets ,
GALANT. 257
leurs mutuels rapports ,
Cherchant un vuide en eux
qu'il peut voir en
luy mefme,
Croit embraffer le vray ,
dans une erreur qu'il
aime.
Il ne s'apperçoit pas, feduit
par fon orgueil ,
Qu'en voulant l'éviter , il
tombe dans l'écueil ,
Et quefon efprit faux remplyde vains phantofmes
N'amaffe qu'un trefor de
pouffiere & d'atomes ;
Etvous esclaves , efclavesnez devos propres
Y iij
258 MERCURE
fouhaits ,
Vous, Grands, qui baſtiſſez
de fuperbes palais ,
Que vous fert d'élever un
chafteau periffable
Plus haut que vos voisins.
C'eft mettre un peu
de fable
Qui devenant un jour la
victime des ans
Marquera par fa chute un
efpacede temps.
Quefaites-vous enfin vous,
maiftres de la terre ;
Vous portez en tous lieux
les fureurs de la guerre ,
Vous inondez nos champs
GALANT 259
de bataillons épars ,
Vous livrez des affauts ,
vous forcez des remparts.
D'un trop foible voifin
vous pillez la frontiere ,
Pour luy ravir un peu de
fable &depouffiere
Qui gliffant de vos mains
avec rapidité
Feradu moins connoiftre
la poſterité
Avides de fçavoir vos fuccez, vostraverſes ,
Du temps qui fuit toujours
les époques diverſes.
Mais rangeons - nous aux
« loix del'exacte raiſon,
* MERCURE
Et tafchons d'illuftrer noftre comparaifon.
Ce fable à chaque inſtant
prendde nouvelles
places ,
Et le monde en un jour
change de mille faces.
Ces grains font agitez de
mouvements divers ,
Telsfont auffi les corps de
ce vafte Univers.
Sans liaiſon entr'eux , non
plus que cette arene
Chacun fuit au hazard le
penchant qui l'entraifne ,
Et ce qui d'un peu d'air
dansce vafe eft l'effet ,
GALANT. 261
Levent de la fortune en ce
monde le fait.
Les uns font élevez fur les
débris des autres ,
Lesbiens de nos voisins fe
groffiffent des noſtres.
Dans la foule obfcurcis , les
Princes détronez ,
Contraints à refpecter des
fujets couronnez ,
Sont de triftes jouets du
fort toujours volage.
De fes renversemens noftre
Horloge eft l'image.
On la tourne , & bientoft
le fable fe confond..
Le plus bas monte en haut
262 MERCURE
le plus haut coule au fond ,
Et comme on voit ces grains
agitez dans leur verre
Peu libre dans l'enclos du vafé
qui les ferre ,
Vers leur centre communfaire
un commun effort ,
Et par la voye eftroite atteindre l'autre bord ,
Telle on voit des humains la
cohorte mortelle o
Dans le partage obſcur de la
nuit éternelle
Defes jours malheureux éteindre le flambeau ,
Se pouffer , s'enfoncer dans
l'horreur du tombeau
Nous y voyons tomber , d'unet
chute commune,
Le pauvre & ſon eſpoir , le
riche & fa fortune
GALANT. 261
Les jeunes , les vieillards , les
fujets & les Rois ,
Faits du mefme limon , fubir
les mefmes loix.
que dis - je , ce fablea fur
nous l'avantage ;
Mais
J
Au globe , dont il fort , il retrouve un paffage ,
Et lorfque nous quittons la lumiere du jour ,
Nous la quittons , helas ! fans
eſpoir de retour.
Aprés tant de leçons que fournit noftreHorloge ,
Luy peut- on juftement refufer
un éloge.
A toute la nature elle donne
des loix.
Pourveu qu'il ait des yeux , le
fourd entend ſa voix.
Au Prince , au Magiftrat , à
464 MERCURE
l'Orateur , au Sage ,
fans parler , entendre fon langage ;
Ellefait ,
:
En fufpend les Arrefts , les difcours , les travaux ; {
Annonce à l'Artifan l'heure de
fon repos.
Enfin reglant du temps la durée & l'efpace ,
Elle nous dit qu'il fuit , & qu'
£ avec luy tout paffe ,
Et moyqui tient toujours fur
luy les yeux ouverts ,
Je vois qu'il faut finir mon élo.
ge & ces vers.
figure du Monde.
Poëme
Asfemblage confus d'une arene mobile,
Que l'art fçut enfermer
dans cevafe fragile ,
Image de mavie , horloge
dont le cours
Regle tous mes devoirs en
mefurant mes jours ;
Puifqu'à te celebrer ma
Mufe eft deſtinée ,
Fais couler pour mes vers
une heure fortunée ;
Février 1712.
Y
3
254 MERCURE
Et vous pour qui le monde.
a de fi douxappas ,
Qui mefme haïffez ceux
qui ne l'aiment pas ;
Mortels, venez icy , je veux
dans cet Ouvrage,
Du monde , tel qu'il eſt ,
vous tracer une image.
Qu'eft le monde en effet ?
c'eft un verre qui luit ,
Qu'unfoufle peut détruire,
& qu'unfouflea produit.
Que renferme le monde a
une vaine pouffiere
Que remue à fon gré le
poids de la matiere, ⠀
Qui tourne , va , revient ,
GALANT. 255
plus vifte que les flots ,
Et par fon mouvement ne
tend qu'à fon repos.
Que font tous les mortels?
autant de grains de fable ™
Qu'anime cependant une
ame raifonnable:
Mais qui du fable feul oc-
*** cupez ardemment
Font leur unique employ
defon accroiffement.
Onl'échange , on le vend,
on l'achete, on l'amaffe ,
Et monceaux fur monceaux l'avarice l'entaffe.
Lemarchand qui ne craint
nyles vents ny les eaux
•
Y ij
#56 MERCURE
Confiant fa fortune à de
frefles vaiffeaux ,
Court aux extremitez de la
plaine liquide.
Vendre un fable brillant
pourunfable folide.
L'Artifan que le fort ou
l'orgueil deshumains
Oblige à fe nourrir du travail de fes mains ,
Ne fait pendant le cours
d'une vie inutile
Que polir , que finir une
arene mobile.
Lefage examinant la nature des corps ,
Leurs caufes , leurs effets ,
GALANT. 257
leurs mutuels rapports ,
Cherchant un vuide en eux
qu'il peut voir en
luy mefme,
Croit embraffer le vray ,
dans une erreur qu'il
aime.
Il ne s'apperçoit pas, feduit
par fon orgueil ,
Qu'en voulant l'éviter , il
tombe dans l'écueil ,
Et quefon efprit faux remplyde vains phantofmes
N'amaffe qu'un trefor de
pouffiere & d'atomes ;
Etvous esclaves , efclavesnez devos propres
Y iij
258 MERCURE
fouhaits ,
Vous, Grands, qui baſtiſſez
de fuperbes palais ,
Que vous fert d'élever un
chafteau periffable
Plus haut que vos voisins.
C'eft mettre un peu
de fable
Qui devenant un jour la
victime des ans
Marquera par fa chute un
efpacede temps.
Quefaites-vous enfin vous,
maiftres de la terre ;
Vous portez en tous lieux
les fureurs de la guerre ,
Vous inondez nos champs
GALANT 259
de bataillons épars ,
Vous livrez des affauts ,
vous forcez des remparts.
D'un trop foible voifin
vous pillez la frontiere ,
Pour luy ravir un peu de
fable &depouffiere
Qui gliffant de vos mains
avec rapidité
Feradu moins connoiftre
la poſterité
Avides de fçavoir vos fuccez, vostraverſes ,
Du temps qui fuit toujours
les époques diverſes.
Mais rangeons - nous aux
« loix del'exacte raiſon,
* MERCURE
Et tafchons d'illuftrer noftre comparaifon.
Ce fable à chaque inſtant
prendde nouvelles
places ,
Et le monde en un jour
change de mille faces.
Ces grains font agitez de
mouvements divers ,
Telsfont auffi les corps de
ce vafte Univers.
Sans liaiſon entr'eux , non
plus que cette arene
Chacun fuit au hazard le
penchant qui l'entraifne ,
Et ce qui d'un peu d'air
dansce vafe eft l'effet ,
GALANT. 261
Levent de la fortune en ce
monde le fait.
Les uns font élevez fur les
débris des autres ,
Lesbiens de nos voisins fe
groffiffent des noſtres.
Dans la foule obfcurcis , les
Princes détronez ,
Contraints à refpecter des
fujets couronnez ,
Sont de triftes jouets du
fort toujours volage.
De fes renversemens noftre
Horloge eft l'image.
On la tourne , & bientoft
le fable fe confond..
Le plus bas monte en haut
262 MERCURE
le plus haut coule au fond ,
Et comme on voit ces grains
agitez dans leur verre
Peu libre dans l'enclos du vafé
qui les ferre ,
Vers leur centre communfaire
un commun effort ,
Et par la voye eftroite atteindre l'autre bord ,
Telle on voit des humains la
cohorte mortelle o
Dans le partage obſcur de la
nuit éternelle
Defes jours malheureux éteindre le flambeau ,
Se pouffer , s'enfoncer dans
l'horreur du tombeau
Nous y voyons tomber , d'unet
chute commune,
Le pauvre & ſon eſpoir , le
riche & fa fortune
GALANT. 261
Les jeunes , les vieillards , les
fujets & les Rois ,
Faits du mefme limon , fubir
les mefmes loix.
que dis - je , ce fablea fur
nous l'avantage ;
Mais
J
Au globe , dont il fort , il retrouve un paffage ,
Et lorfque nous quittons la lumiere du jour ,
Nous la quittons , helas ! fans
eſpoir de retour.
Aprés tant de leçons que fournit noftreHorloge ,
Luy peut- on juftement refufer
un éloge.
A toute la nature elle donne
des loix.
Pourveu qu'il ait des yeux , le
fourd entend ſa voix.
Au Prince , au Magiftrat , à
464 MERCURE
l'Orateur , au Sage ,
fans parler , entendre fon langage ;
Ellefait ,
:
En fufpend les Arrefts , les difcours , les travaux ; {
Annonce à l'Artifan l'heure de
fon repos.
Enfin reglant du temps la durée & l'efpace ,
Elle nous dit qu'il fuit , & qu'
£ avec luy tout paffe ,
Et moyqui tient toujours fur
luy les yeux ouverts ,
Je vois qu'il faut finir mon élo.
ge & ces vers.
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Résumé : L'HORLOGE DE SABLE, figure du Monde. Poëme.
Le poème 'L'HORLOGE DE SABLE' utilise la métaphore de l'horloge de sable pour représenter le monde et la vie humaine. L'auteur décrit le monde comme un assemblage confus et mobile, comparable à une horloge fragile qui régule les devoirs et les jours. Le poème invite à célébrer la muse pour inspirer les vers et à tracer une image du monde tel qu'il est. Le monde est comparé à un verre fragile, renfermant une vaine poussière mue par le poids de la matière. Les mortels sont décrits comme des grains de sable animés par une âme raisonnable, mais occupés uniquement par l'accroissement de leur fortune. Le texte critique l'avarice et la quête de richesse, illustrant comment les marchands et les artisans sont soumis à des travaux inutiles pour polir des grains de sable. Les savants, aveuglés par leur orgueil, cherchent en vain à comprendre la nature des corps et tombent dans l'erreur. Les grands et les esclaves de leurs propres désirs bâtissent des palais éphémères. Les maîtres de la terre sèment la guerre et la destruction pour accumuler du sable et de la poussière. Le poème souligne l'instabilité du monde, où les grains de sable changent constamment de place, symbolisant les mouvements divers des corps dans l'univers. Les princes détrônés et les sujets couronnés sont des jouets du sort. L'horloge de sable illustre les renversements constants, où le plus bas monte en haut et le plus haut coule au fond. Tous les humains, qu'ils soient pauvres ou riches, jeunes ou vieux, sont soumis aux mêmes lois et finissent par tomber dans l'horreur du tombeau. Le sable, après avoir quitté la lumière du jour, ne revient jamais. L'horloge de sable donne des lois à toute la nature et rappelle que le temps fuit, emportant tout avec lui. L'auteur conclut en reconnaissant la nécessité de finir son élégie et ses vers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2984
p. 49 [265]-305
NOUVELLES.
Début :
Monsieur le Cardinal de la Tremoille, ayant communiqué de la [...]
Mots clefs :
Rome, Officiers, Paix, Hambourg, La Haye, Vienne, Madrid
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES.
NOUVELLES.
De Rome le 16. Janvier.
Monfieur le Cardinal de
la Tremoille ,
ayant communiqué de la part du Roy
à
Monfieur le Cardinal Otthoboni , les inftructions
fur la protection des Affaires de France , qu'il a
acceptées , cette Eminence a fait
élever les Armes de Sa Majefté fur la Porte de fon Palais à la Place Navone.
Fanvier 1712.
fo MERCURE
Le Procés qu'il y avoit
entre l'Eglife Royale de S.
Louis de la Nation Françoile
& le College Germanique
à l'occafion des nouveaux
Baftimens , a efté jugél en
faveur de l'Eglife de Saint
Loüis.
M' le Cardinal Albani ,
fit fon entrée le 10. Tous
les Cardinaux , les Princes ,
& les autros Perfonnés les
plus diftinguées envoyerent
des Gentilshommesavec dos
Caroffes à fix Chevaux au
devant de luy pour le
Complimenter, & la Reine
1
GALANT. 51
Doüairiere de Pologne y en
envoya trois hors de la Porte
del Popolo. Ce nouveau Cardinal , aprés eftre defcendu
au Palais , y demeura long.
temps en particulier avec le
Pape , & il fut enfuice aos
compagné à fon apparte
ment par la pluparts de
ceux qui avoient efté au del
vant delay. Ilreçut pendant
les trois jouts fuivans olek
Compliments de tous les
Miniftres Etrangers, de tous
les Prelats & de toute la
Nobleffe. Le14. aprés avoir
reçû de Chapeau dans un
S
Eij
MERCURE
Confiftoire que le Pape tine
pour luy donner , il alla faire
fa priere à l'Eglife de Saint
Pierre , enfuite dequoy il
commença à faire fes vifites.
Il alla d'abord chez le Cardinal Acciaioli Sous- Doyen
du Sacré College , & enfuite
chez la Reine Douairiere de
Pologne,
L'Affaire de l'Evefque de
Leccé , devient de plus en
plus ferieufe : Les Officiers
de l'Archiduc, non contents
de la violence qu'ils ont faite
à la Perfonne de ce Prelat
ont fait emprisonner fon
GALANT. 53
Chancelier , tous les autres
Officiers de l'Eveſché , &
même leurs parents quoy
qu'ils n'ayent aucune part
à cette affaire. On avoit envoyé de Naples à Leccé des
Chapelains pour faire ouvrir les Chapelles Royales
parce qu'eftant exemptes de
la Jurifdiction ordinaire , ils
pourroient y célebrer l'Offi
ce Divin qui étoit interrompu; mais aprés avoir fait ou
vrir ces Chapelles , & avoir
tout difpofé pour y dire la
Melle,ils furent tres furpris
d'aprendre qu'on avoit affiE iij
14 MERCURE
ché par toute la Ville , des
Monitoires qui declaroient
excommuniez , en vertu de
la Bulle in Cena Domini,
tous ceux qui y affifteroient.
Le Confeil dela Juriſdiction
Royale s'étant affemblé fur
ce fujer , on délibera fi on
chafferoit du Royaume ,
tous les Chanoines de la
Cathedrale ; comme on attribue toutes ces violences
au Comte Borromée , lors
que l'on reçut la Lettre qu'
lécrivoit au Pape, aux Fêtes
de Noël pour les luy fous
haiter bonnes , aprés avoir
•
4
GALANT. 56
déliberé dans une Congregation de l'Immunité fi elle
feroit ouverte , on conclud
que non, & qu'elle luy feroic
renvoyée fans l'ouvrir.
་
Extrait d'une Lettre de
Vienne du 20. Janvier.
8. Le Confeil Aulique ayane
reçu ordre de l'Archiduc de reprendrefes Scances, qui avoient
·étéinterrompues depuis la mort
de l'Empereur Jofeph , en for
l'ouverture le 14 cependant
L'Imperatrice Régente a remis
toutes les Affaires importantes
E iiij
36 MERGURE
jufqu'à l'arrivéedel'Archiduc,
excepté celles qui ne peuvent
fouffrir aucun retardement :
plufieurs Seigneurs & Officiers
qui reviennent de Francfort
affurent que le départ de ce
Prince avoit étéfixé au onze
may,qu'il eftoit incertainquand
il pourroit arriver, les chemins
étant devenus impraticables en
plufieurs endroits, par lagrande
quantité de neges qui eftoit
tombée, Quoy que cette Cour
paroiffe toujoursfort opposée à
la Paixe que les Anglois les
Hollandois font convenus de
Traiterfur lepieddes Prelims-
GALANT. 37
naires arreſtez en Angleterre ,
on aẞure néanmoins qu'elle envoyera des Plenipotentiaires
au Congrez: c'eft dont onfera
bien-soft éclairci ; quoy qu'il
enfoit, les nouvelles que l'on
reçoit d'Hongrie qu'un grand
nombre de Mécontents ont de
nouveau pris les armes en differents endroits , donnent d'autant plus d'inquietude que les
grands preparatifs que les
Turcs font fur les Frontieres
de ce Royaume , font apprehen.
der qu'enfin la Porte ne foit
déterminée à favorifer les
Confederez.
18 MERCURE
Les Lettres de Conftantinople
du 2. Decembre , plufieurs
autres pofterieures , confirment
que Mehemet-Bacha , Grand
Vifir fut depofe & arresté le
20. Novembre à Andrinople,
& qu'on a auffi arreſté er mis
au Chafteau des fept Tours ,
Ofman Agafon Lieutenanti
que fouf Bacha , Aga , on
General des Janiffaires , a efté
fait Grand Vifir, & que
Kaimacan de Conftantinople a
efté fait Agades Faniffaires,
t
que le nouveau Grand
le
Vifir fit fon entrée publique à
Conftantinople , le premier
GALANT T
Décembre , accompagné des
principaux Officiers de l'Armée; que le Kan des Tartares
qui y arriva le lendemain , eft
l'un des principaux Autheurs
de la difgrace du Vifir déposés
que le Mufti ayant este con
fultéàfonfujet, avoitréponda
le Sultan étoit obligé
confcience de le depofer, parce
qu'il étoit tres- important pour
le bien de l'Etat de punir un
homme qui aprés s'eftre laißé
corromprepardesprefens, avoir
ofé faire defon chef, une paixo
honteufe au lieu qu'il auroit
púfe rendre maiſtre de la per
que
60 MERCURE
fonne du Czar, & de toute
fon Armée, &procurer par ce
moyen un avantage tres- conftderable à l'Empire Orthoman.
Ces mefmes Lettres ajoûtent
que depuis que le Gouverneur
Afaph avoit refufé de remettre cette Place au Bacha qui
s'étoit avancé avec buit mil
Turcspourenprendrepoffeffion,
les Oftages Mofcovites qui
avoient efté conduits à Conftantinople , avoient eſté emprifon
nez au Chasteau desfept Tours
où l'Ambaffadeur du Czar
étoit detenus que depuis ce
temps là on travailloit avec
GALANT. 61
la
toute la diligence poffible aux
preparatifs pour recommencer
guerre , & que les Valaques
&les Moldaves ayant reçu
ordre de la Porte de fournir
toutes fortes de provifions au
Roy de Suede , ce Princefaifois
faire de grands Magafins
Bender.
DeHambourgle 29.Janvier.
Le Roy de Dannemarck
partit le 20. du Village de
Mekelbourg prés de Wif
mar , &alla camper le même
jour avec fon Infanterie à
G2 MERCURE
Gadebusch , la Cavallerie
le joignit le 21. Le 22. fon
Armée marcha fur trois.
Colonnes.; l'une comman
dée par le General Rantzau ,
prit la roure du Duché de
Lawembourg. Le 23. de
General envoya ici un Officier pour demander le pa
fage par les quatre Baillages
dé cerre Ville , & qu'on
fournit des fourages à fes
troupes, ce qui luy fut accordé. Une autre Colonne
qui paffa parle Territoire de
Lubek yfit de grands défor
dres parce que les habitanį
pal
GALANT. 63.
de cette Ville là avoient
favorisé plufieurs Officiers
Suedois qui s'étoient jettez
dans Wilmar durant le
blocus. Latroifiéme Colon!
ne marcha entre ces deux
autres par le plus court
chemin , & les trois Colon2
nes devoient fe rejoindre à
la Bruyere de Grande öû
toutes les Troupes devoient
fe féparer pour entrer en
quartier d'hyver. Le Roy
de Dannemarck arriva le
24. à Segebourg , d'où il
devoit fe rendre à Coldenen aprés avoir paſſe à
64 MERCURE
Renfbourg. Ce Prince ,
pour empefcher la defertion
de fes troupes , avoit toûjours fair marcher des Détachemens fur les aîles de
fon Armée, qui eft en fort
mauvais état , la plufpart
des foldats étant malades
des grandes fatigues qu'ils
ont effuyées , & la plufpart
des chevaux des Cavaliers
étant morts. Sa Majeſté
Danoife a laiffé à Roftok
une Garnifon de deux mil
cinq cens hommes, & deux
Regimens à Gripfwaldavec
un Regiment Saxon. Ce
GALANT. 65
Prince avoit fait rompre
tous les Ponts fur le Ribuits
depuis Damgarten jufqu'à
Tribzée ; mais les Suedois
ont déja rétably celuy de
Damgartin.
A l'égard des Troupes
Saxones , elles ont repris la
route de leur Pays , excepté
quelques Regiments que le
Roy Auguſte a laiffez à
Gripfwallt , à Anclam & en
d'autres petites villes aux environs de Stralfund pour incomoder la Garnifon de cette Place Ce Prince arrivera
à Dreſde le 15. accompagné
Fevries 1712. aa
6 MERCURE
de fes Miniftres , du General
Flemming & de plufieurs
autres Officiers. Il a convoqué une Diette des Etats du
Pays qui doit fe tenir le 15.
Février , à laquelle il doit
demander des lubſides pour
remonter les Troupes, pour
recrues pour les Magaſins ,
& pour les autres dépénfes
neceffaires. Il en a auffi
convoqué une generalle en
Pologne pour le 5. Avril,
&onaffure qu'il doit afſiſter
en perfonne à l'une & à
l'autre.
Les Lettres de Thorn
GALANT. 67
portent que la Princeffe
épouſe du Prince de Mol
covie , y étoit arrivée avec
une fuite de plus de deux
cens Allemans; que l'Officier
qui étoit allé par ordre du
Czar à Smolensko pour en
ramener l'Artillerie que les
Mofcovires avoient enlevée
de l'Arſenal de Vilna , n'apû l'obtenir parce que le
nom de celuy à qui on la
devoituremettre n'étoit
point marqué dans les
ordres , que les Troupe's
Moscovites loin d'eftre
forties de Pologne , y exi
Fij
68 MERCURE
geoient par force les vivres,
&fourages , & autres choſes
dont elles avoient befoin ,
&mêmes qu'elles vouloient
obliger les Polonois de
transporter en Pofnavie des
provifions pour les Troupes.
du Czar qui font en PomeFanie ; que ces violences
avoient obligé plufieurs Palatinats à aller fe plaindre
au Primatdu Royaume, qui
avoit écrit au Prince de
Mofcovie pour le prier de
faire ceffer ces contravenventions aux Traitez con
clus avec le Czar fon peres
GALANT. 69
Ces Lettres ajoûtent que la
Dicte du Palatinat de Cra
covie s'étant aſſemblée pour
empêcher les Mofcovites de
forcer les habitans des lieux
qu'ils occupent , on y loge
roit avec eux une partie des
Troupes de la Couronne;
& que le Palatin de Mofcovie qui s'étoit preparé à aller
à Conftantinople avec le
caractere d'Ambaffadeur du
Roy Auguſte & de la Ré
publique , étoit retourné
dans fes Terres , la réponſe
qu'il attendoit du Grand
Seigneur , ne luy ayant pas
70 MERCURE
cite favorable à l'égard du
Roy Augufte, cette réponſe ne parle en aucune
maniere de ce Prince ; mais
feulement de la Républiquè
de Pologne , avec laquelle
le Sultan étoit toûjours
dans la refolution d'entretenir la Paix, 36 ,
Le 28. l'Orateur de la
Chambre des Communes
lut un Meffage que M' de
Saint Jean,Secretaire d'Etat
avoit reçû de la Reine &
qui porte que S. M. n'eftant
point affez rétablie de fon
indifpofition cauſée par
GALANT•
71
Y
un retour de Goute pour
venir au Parlement , & ne
voulant cependant pas que
Jes Affaires publiques fouf
friffent aucun retardement ,
elle avoit jugé à propos de
luy communiquer en fublار
tance par écrit , ce qu'elle
avoit eu deffein de luy apprendre de bouche ; Sçavoir
que Sa Majefté après avoir
déclaré à fon Parlement que
le temps & le lieu fixé pour
l'Affemblée des Plenipotentiaires de tous les Confede
rez étoit marqué , afin de
traiter une Paix generale
2 MERCURE
avec ceux des Ennemis , &
luy avoir fait connoistre en
même temps le foin qu'elle
avoit refolu de prendre les
interefts de tous fes Alliez ,
ainfi que l'étroite union
dans laquelle elle fe propo
foit d'eftre toûjours avec
cuxpour obtenir une bonne
Paix & pour la maintenir
lors qu'elle feroit concluë ;
elle pouvoit luy dire prefen
tement que fes Plenipotentiaires étoit arrivez à Útfe
cht , & qu'ils avoient commencé fuivant leurs inftructions,à chercherles moyens
les
GALANT. 289
les plus convenables pour
procurer une jufte fatisfac
tion à tous fes Alliez , fuivant leurs Traitez , & particulierement à l'égard de
PEfpagne & des Indes Oc- १
cidentales ; que le Parlement
pouvoit attendre que Sa
Majefté luy feroit communiquer les conditions de la
Paix, avant qu'elle fuft con
clue; ce qui feroit connoiftre le peu de fondement
qu'avoient les bruits qu'on
traitoit une Paix particuliere
que des perfonnes mal intentionnées avoient répanFévrier 1712. Bb
290 MERCURE
dus pour faire réüflir leurs
mauvais deffems ; que les
Miniftres étoient chargez
despropofer qu'on fixaft
unjour pour finir , de même
qu'il y en avoit eu un marqué pour l'ouverture des
Conferences , mais que cependant on travailleroit
avec toute la diligence poffible aux préparatifs pour
entrer de bonne heure en
Campagne; qu'à cet effet S.
M. ne doutoit point que
les Communes qui avoient
déja donné tant de preuves
de leur zele n'expediaffent
GALANT. 291
promptement l'affaire des
fubfides : & qu'enfin , Sa
Majefté érant informée de la
licence exceffive qu'on prenoit de publier des Libelles
faux, fcandaleux, & capables
d'attirer des reproches à
tout Gouvernement reglé
le mal femblant prévaloir
fur les Loix, ellerecommendoit de travailler à y remédier.
L'Orateur ayant fini la Leccure de ce Meffage, les Communes réfolurent d'une voix
unanime qu'on drefferair
une Adreffe pour remercier
Bbij
292 MERGURE
la Reine de fa bonté , de fa
prudence , de fa douceur, &
de fa confiance : des Com
miffaires furent nommez
pour la dreffer ; & voicy ce
qu'elle contenoit en fubftence. Que Sa Majeftéayant
temoigné une fi grande tendreffe, & eu tant d'attention
pour le bien de fon Peuple,
& un défintereffement fi
genereux pour le foutien
& l'avantage de fes Alliez
pendant la Guerre qu'il n'y
avoit pas lieu de douter qu'
elle n'euft les mêmes égards
dans la Negociation de la
[ CG]
GALANT. 293
Paix ; que les Députez eftoient obligez de la remercier
de la promeffe remplie de
bonté qu'Elle avoit bien
voulu leur faire , de leur en
communiquer les conditions avant qu'elle fuft conclue ; que Sa Majeſté détruifoit par là les faux bruits qui
avoient efté répandus avec
autant d'affectation que de
malignité , lefquels ne pouvoient avoir d'autres Auteurs que quelques factieux
incendiaires , qui pour couvrir leurs mauvaiſes difpofitions contre le Gouverne
B b iij
し
194 MERCURE
J
ment prefent , & les déffeins
qu'ils n'avoient özé avoücr
publiquement , cherchoient
à faire nature de la défiance
& de la jaloufic dans l'efprit
de fes Sujets pour les détourner de leur devoir ; que
la Chambre travailleroit a
vec application à expedier
L'affaire des fubfides , & aux
moyens d'arrêter la licence
inconfiderée des Libelles
faux & fcandaleux, &qui é!
roient non- feulement inju
rieux au Gouvernement de
Sa Majefté , mais remplis des
plus horibles blafphêmes
ontre Dieu & la Religion.
a
GALANT 225
Les Seigneursremercierent
aufli la Reine d'un parcil
Meffage qu'Elle leur avoit
auffi envoyé, & leur Adreſſe
finit par des affurances qu'ils
donnent à Sa Majesté qu'ils
fe repofent entierement fur
fa grande prudence pour ce
qui regarde les conditions
de la Paix.
Dela Haye le 1. Janvier.
Nonobftent les Protefta
tions que l'Archiduc avoit
faites de ne point confentir
aux Negociations de la Paix
Bb iiij
296 MRECURE
fur le pied des Preliminaires ,
il a enfin refolu d'y envoyer
desAmbaffadeurs;le Comte
Sizindorfarriva icy le 11. du
moisdernier avec le caractere de Premier Plenipotentiaire de ce Princeau Congrez
d'Utrecht, le Comte deMe
ternich arriva le lendemain avec le même titre de
la part de l'Electeur de Brandebourg. Le vingt-deux tous
les Plenipotentiaires qui étoient arrivez à Utrecht allerent vifiter la Maifon de
Ville où les Conferences
doivent fe tenir , &ils regle
GALANT. 197
rentique d'un colté de la Sal
le où on les tiendroit , on
marqueroit une Chambre
où Meffieurs les Plenipotentiaires de France & ceux
de leurs Alliez délibereroient en particulier , & que
Fon en marqueroit une dé
l'autre côtéde la mêmeSalle,
pour Meffieurs les Plenipo.
tentiaires des Allicz. Il fut
auffi refolu que Meffieurs les
Plenipotentiaires de France
entreroient par la Porte qui
eftdu côté de la rue; ceux des
Alliez , par celle qui eft du
côté du Canal ; mais il a été
$
2
198 MERCURE
refolu depuis que les uns &
les autres entreroient du
colté du Canal,Sçavoir Mcf
fieurs les Plenipotentiaires
des Alliez par l'ancienne
porte, & M les Plenipoten
tiaires de France , par une
Porte neuve que l'on a faire
exprés à cofté de Fautre. i
IS
Les premieres Scéances!
qu'on a tenuës, n'ont été que
pour faire un Reglement
pour retrancher toutes les
Ceremonies, pour prevenir?
toutes fortes de differens.
& pour regler la conduite
de leurs Domeftiques. La
GALANT: 299
premiere Conference ſe tine
le 29. du mois dernier à dix
heutes & demie du matin ,
& M" les Plenipotentiaires
prirent place à meſure qu'ils
arriverent. Ml'Evefque de
Bristol l'ouvrit , & commença par dire qu'ils étoient
tous Affemblez pour travaillier à une Paix generale ?
que luy & les Plenipoten
tiaires des Alliez avoient des
intentions finceres & les
pouvoirs néceffaires pour la
conclure , & qu'il efperoit
que les Plenipotentiaires de
France feroient dans les mê
f
300 MERCURE
vé
mes difpofitions ; & M le
Maréchal de Huxelles
pondit que luy & fes Colle
gues avoient le même deffein
qu'ils étoient auffi revestus
de pouvoirs fuffifans, & que
c'eftoit l'intention du Roy
leur Maiftre : enfuite Meffieurs les Plenipotentiaires
convinrent qu'ils s'affembles
roient le Mercredy & Samedy de chaque femaine ; puis
ils fe féparerent fans eftre
entrez en matiere.
De Madrid le 25. Janvier.
Le Roy alla le 18. à la
Chaffe du Sanglier à une
GALANT. 301
terre de Mr le Marquis de
Mejorada. Mr de Vendôme
aprés avoir diftribué les ..
Troupes en quartier d'hyver, & avoir donné fes
ordres pour diffiper quelques partis de volontaires
qui troubloient la feureté
des chemins , eft arrivé ici
aujourd'huy. Il a eu une
conference affez longue avec
leurs Majeftez , enfuite de
quoy il est allé à l'Hoftel
de Mr le Duc de Medina
où il doit loger durant fon
fejour. Il doit travailler à
faire en forte que toutes les
302 MERCURE
2
Troupes folent preftes à
rentrer de bonne heure en
campagne , & qu'elle ne
manquent point de vivres.
Le Roy a donné le Com
mandement en Chef à Me
le Marquis de Valdeñas , en
l'absence de ce Prince , &
la plupart des Officiers
Generaux doivent demeurer
fur,la Frontiere. On a ap
porté ici l'argent du Perou
arrivé en Galice pour le
compte du Roy, fur le
Vaiffeau François le Griffon.
Depuis le commencement
de cette année le Trefor
GALANT. 303
Royal reçoit les droits d'entrées qui appartenoient au
Roy, & qui étoient em
ployez à payer des penſions
qui ont efté fufpendues.
Ön mande de Sarragoffe
que par le moyen d'une
Taxe modique fur chaque
famille dans tout le
Royaume d'Arragon , lés
habitans de tous les lieux
où les foldats pafferont , ne
leur fourniront plus que le
lit & le chauffage; & qu'un
parti de volontaires , avoit
tué un Sergent Major &
quelques Soldats du cofté
304 MERCURE
de Carbas. Les Lettres de
Portugal portent que les
Troupes Angloifes qui ont
leurs quartiers aux environs
de Lisbonne , y commettent
de grands defordres faute
de fubfiftance; mais qu'elles
n'attendoient que leurs derniersordres pour repaffer en
Angleterre , &
que le 8. de
ce mois le Roy avoit tenu
un grand Confeil , enfuite
duquel il avoit fait partir un
Exprés fur le Paquebot
d'Angleterre avecdenouvelles inftructions pour les Anbaffadeurs aux Conferences
GALANT. 305
d'Utrecht. On écrit de
Cadiz quel'on commence à
y fentir les fruits de la Paix ,
puifque deux Navires Anglois qui avoient chargé à
Oftende, fon entrez dans le
Port avec deux Baftimens
Biſcayens qui avoient chargé
en Angleterre.
De Rome le 16. Janvier.
Monfieur le Cardinal de
la Tremoille ,
ayant communiqué de la part du Roy
à
Monfieur le Cardinal Otthoboni , les inftructions
fur la protection des Affaires de France , qu'il a
acceptées , cette Eminence a fait
élever les Armes de Sa Majefté fur la Porte de fon Palais à la Place Navone.
Fanvier 1712.
fo MERCURE
Le Procés qu'il y avoit
entre l'Eglife Royale de S.
Louis de la Nation Françoile
& le College Germanique
à l'occafion des nouveaux
Baftimens , a efté jugél en
faveur de l'Eglife de Saint
Loüis.
M' le Cardinal Albani ,
fit fon entrée le 10. Tous
les Cardinaux , les Princes ,
& les autros Perfonnés les
plus diftinguées envoyerent
des Gentilshommesavec dos
Caroffes à fix Chevaux au
devant de luy pour le
Complimenter, & la Reine
1
GALANT. 51
Doüairiere de Pologne y en
envoya trois hors de la Porte
del Popolo. Ce nouveau Cardinal , aprés eftre defcendu
au Palais , y demeura long.
temps en particulier avec le
Pape , & il fut enfuice aos
compagné à fon apparte
ment par la pluparts de
ceux qui avoient efté au del
vant delay. Ilreçut pendant
les trois jouts fuivans olek
Compliments de tous les
Miniftres Etrangers, de tous
les Prelats & de toute la
Nobleffe. Le14. aprés avoir
reçû de Chapeau dans un
S
Eij
MERCURE
Confiftoire que le Pape tine
pour luy donner , il alla faire
fa priere à l'Eglife de Saint
Pierre , enfuite dequoy il
commença à faire fes vifites.
Il alla d'abord chez le Cardinal Acciaioli Sous- Doyen
du Sacré College , & enfuite
chez la Reine Douairiere de
Pologne,
L'Affaire de l'Evefque de
Leccé , devient de plus en
plus ferieufe : Les Officiers
de l'Archiduc, non contents
de la violence qu'ils ont faite
à la Perfonne de ce Prelat
ont fait emprisonner fon
GALANT. 53
Chancelier , tous les autres
Officiers de l'Eveſché , &
même leurs parents quoy
qu'ils n'ayent aucune part
à cette affaire. On avoit envoyé de Naples à Leccé des
Chapelains pour faire ouvrir les Chapelles Royales
parce qu'eftant exemptes de
la Jurifdiction ordinaire , ils
pourroient y célebrer l'Offi
ce Divin qui étoit interrompu; mais aprés avoir fait ou
vrir ces Chapelles , & avoir
tout difpofé pour y dire la
Melle,ils furent tres furpris
d'aprendre qu'on avoit affiE iij
14 MERCURE
ché par toute la Ville , des
Monitoires qui declaroient
excommuniez , en vertu de
la Bulle in Cena Domini,
tous ceux qui y affifteroient.
Le Confeil dela Juriſdiction
Royale s'étant affemblé fur
ce fujer , on délibera fi on
chafferoit du Royaume ,
tous les Chanoines de la
Cathedrale ; comme on attribue toutes ces violences
au Comte Borromée , lors
que l'on reçut la Lettre qu'
lécrivoit au Pape, aux Fêtes
de Noël pour les luy fous
haiter bonnes , aprés avoir
•
4
GALANT. 56
déliberé dans une Congregation de l'Immunité fi elle
feroit ouverte , on conclud
que non, & qu'elle luy feroic
renvoyée fans l'ouvrir.
་
Extrait d'une Lettre de
Vienne du 20. Janvier.
8. Le Confeil Aulique ayane
reçu ordre de l'Archiduc de reprendrefes Scances, qui avoient
·étéinterrompues depuis la mort
de l'Empereur Jofeph , en for
l'ouverture le 14 cependant
L'Imperatrice Régente a remis
toutes les Affaires importantes
E iiij
36 MERGURE
jufqu'à l'arrivéedel'Archiduc,
excepté celles qui ne peuvent
fouffrir aucun retardement :
plufieurs Seigneurs & Officiers
qui reviennent de Francfort
affurent que le départ de ce
Prince avoit étéfixé au onze
may,qu'il eftoit incertainquand
il pourroit arriver, les chemins
étant devenus impraticables en
plufieurs endroits, par lagrande
quantité de neges qui eftoit
tombée, Quoy que cette Cour
paroiffe toujoursfort opposée à
la Paixe que les Anglois les
Hollandois font convenus de
Traiterfur lepieddes Prelims-
GALANT. 37
naires arreſtez en Angleterre ,
on aẞure néanmoins qu'elle envoyera des Plenipotentiaires
au Congrez: c'eft dont onfera
bien-soft éclairci ; quoy qu'il
enfoit, les nouvelles que l'on
reçoit d'Hongrie qu'un grand
nombre de Mécontents ont de
nouveau pris les armes en differents endroits , donnent d'autant plus d'inquietude que les
grands preparatifs que les
Turcs font fur les Frontieres
de ce Royaume , font apprehen.
der qu'enfin la Porte ne foit
déterminée à favorifer les
Confederez.
18 MERCURE
Les Lettres de Conftantinople
du 2. Decembre , plufieurs
autres pofterieures , confirment
que Mehemet-Bacha , Grand
Vifir fut depofe & arresté le
20. Novembre à Andrinople,
& qu'on a auffi arreſté er mis
au Chafteau des fept Tours ,
Ofman Agafon Lieutenanti
que fouf Bacha , Aga , on
General des Janiffaires , a efté
fait Grand Vifir, & que
Kaimacan de Conftantinople a
efté fait Agades Faniffaires,
t
que le nouveau Grand
le
Vifir fit fon entrée publique à
Conftantinople , le premier
GALANT T
Décembre , accompagné des
principaux Officiers de l'Armée; que le Kan des Tartares
qui y arriva le lendemain , eft
l'un des principaux Autheurs
de la difgrace du Vifir déposés
que le Mufti ayant este con
fultéàfonfujet, avoitréponda
le Sultan étoit obligé
confcience de le depofer, parce
qu'il étoit tres- important pour
le bien de l'Etat de punir un
homme qui aprés s'eftre laißé
corromprepardesprefens, avoir
ofé faire defon chef, une paixo
honteufe au lieu qu'il auroit
púfe rendre maiſtre de la per
que
60 MERCURE
fonne du Czar, & de toute
fon Armée, &procurer par ce
moyen un avantage tres- conftderable à l'Empire Orthoman.
Ces mefmes Lettres ajoûtent
que depuis que le Gouverneur
Afaph avoit refufé de remettre cette Place au Bacha qui
s'étoit avancé avec buit mil
Turcspourenprendrepoffeffion,
les Oftages Mofcovites qui
avoient efté conduits à Conftantinople , avoient eſté emprifon
nez au Chasteau desfept Tours
où l'Ambaffadeur du Czar
étoit detenus que depuis ce
temps là on travailloit avec
GALANT. 61
la
toute la diligence poffible aux
preparatifs pour recommencer
guerre , & que les Valaques
&les Moldaves ayant reçu
ordre de la Porte de fournir
toutes fortes de provifions au
Roy de Suede , ce Princefaifois
faire de grands Magafins
Bender.
DeHambourgle 29.Janvier.
Le Roy de Dannemarck
partit le 20. du Village de
Mekelbourg prés de Wif
mar , &alla camper le même
jour avec fon Infanterie à
G2 MERCURE
Gadebusch , la Cavallerie
le joignit le 21. Le 22. fon
Armée marcha fur trois.
Colonnes.; l'une comman
dée par le General Rantzau ,
prit la roure du Duché de
Lawembourg. Le 23. de
General envoya ici un Officier pour demander le pa
fage par les quatre Baillages
dé cerre Ville , & qu'on
fournit des fourages à fes
troupes, ce qui luy fut accordé. Une autre Colonne
qui paffa parle Territoire de
Lubek yfit de grands défor
dres parce que les habitanį
pal
GALANT. 63.
de cette Ville là avoient
favorisé plufieurs Officiers
Suedois qui s'étoient jettez
dans Wilmar durant le
blocus. Latroifiéme Colon!
ne marcha entre ces deux
autres par le plus court
chemin , & les trois Colon2
nes devoient fe rejoindre à
la Bruyere de Grande öû
toutes les Troupes devoient
fe féparer pour entrer en
quartier d'hyver. Le Roy
de Dannemarck arriva le
24. à Segebourg , d'où il
devoit fe rendre à Coldenen aprés avoir paſſe à
64 MERCURE
Renfbourg. Ce Prince ,
pour empefcher la defertion
de fes troupes , avoit toûjours fair marcher des Détachemens fur les aîles de
fon Armée, qui eft en fort
mauvais état , la plufpart
des foldats étant malades
des grandes fatigues qu'ils
ont effuyées , & la plufpart
des chevaux des Cavaliers
étant morts. Sa Majeſté
Danoife a laiffé à Roftok
une Garnifon de deux mil
cinq cens hommes, & deux
Regimens à Gripfwaldavec
un Regiment Saxon. Ce
GALANT. 65
Prince avoit fait rompre
tous les Ponts fur le Ribuits
depuis Damgarten jufqu'à
Tribzée ; mais les Suedois
ont déja rétably celuy de
Damgartin.
A l'égard des Troupes
Saxones , elles ont repris la
route de leur Pays , excepté
quelques Regiments que le
Roy Auguſte a laiffez à
Gripfwallt , à Anclam & en
d'autres petites villes aux environs de Stralfund pour incomoder la Garnifon de cette Place Ce Prince arrivera
à Dreſde le 15. accompagné
Fevries 1712. aa
6 MERCURE
de fes Miniftres , du General
Flemming & de plufieurs
autres Officiers. Il a convoqué une Diette des Etats du
Pays qui doit fe tenir le 15.
Février , à laquelle il doit
demander des lubſides pour
remonter les Troupes, pour
recrues pour les Magaſins ,
& pour les autres dépénfes
neceffaires. Il en a auffi
convoqué une generalle en
Pologne pour le 5. Avril,
&onaffure qu'il doit afſiſter
en perfonne à l'une & à
l'autre.
Les Lettres de Thorn
GALANT. 67
portent que la Princeffe
épouſe du Prince de Mol
covie , y étoit arrivée avec
une fuite de plus de deux
cens Allemans; que l'Officier
qui étoit allé par ordre du
Czar à Smolensko pour en
ramener l'Artillerie que les
Mofcovires avoient enlevée
de l'Arſenal de Vilna , n'apû l'obtenir parce que le
nom de celuy à qui on la
devoituremettre n'étoit
point marqué dans les
ordres , que les Troupe's
Moscovites loin d'eftre
forties de Pologne , y exi
Fij
68 MERCURE
geoient par force les vivres,
&fourages , & autres choſes
dont elles avoient befoin ,
&mêmes qu'elles vouloient
obliger les Polonois de
transporter en Pofnavie des
provifions pour les Troupes.
du Czar qui font en PomeFanie ; que ces violences
avoient obligé plufieurs Palatinats à aller fe plaindre
au Primatdu Royaume, qui
avoit écrit au Prince de
Mofcovie pour le prier de
faire ceffer ces contravenventions aux Traitez con
clus avec le Czar fon peres
GALANT. 69
Ces Lettres ajoûtent que la
Dicte du Palatinat de Cra
covie s'étant aſſemblée pour
empêcher les Mofcovites de
forcer les habitans des lieux
qu'ils occupent , on y loge
roit avec eux une partie des
Troupes de la Couronne;
& que le Palatin de Mofcovie qui s'étoit preparé à aller
à Conftantinople avec le
caractere d'Ambaffadeur du
Roy Auguſte & de la Ré
publique , étoit retourné
dans fes Terres , la réponſe
qu'il attendoit du Grand
Seigneur , ne luy ayant pas
70 MERCURE
cite favorable à l'égard du
Roy Augufte, cette réponſe ne parle en aucune
maniere de ce Prince ; mais
feulement de la Républiquè
de Pologne , avec laquelle
le Sultan étoit toûjours
dans la refolution d'entretenir la Paix, 36 ,
Le 28. l'Orateur de la
Chambre des Communes
lut un Meffage que M' de
Saint Jean,Secretaire d'Etat
avoit reçû de la Reine &
qui porte que S. M. n'eftant
point affez rétablie de fon
indifpofition cauſée par
GALANT•
71
Y
un retour de Goute pour
venir au Parlement , & ne
voulant cependant pas que
Jes Affaires publiques fouf
friffent aucun retardement ,
elle avoit jugé à propos de
luy communiquer en fublار
tance par écrit , ce qu'elle
avoit eu deffein de luy apprendre de bouche ; Sçavoir
que Sa Majefté après avoir
déclaré à fon Parlement que
le temps & le lieu fixé pour
l'Affemblée des Plenipotentiaires de tous les Confede
rez étoit marqué , afin de
traiter une Paix generale
2 MERCURE
avec ceux des Ennemis , &
luy avoir fait connoistre en
même temps le foin qu'elle
avoit refolu de prendre les
interefts de tous fes Alliez ,
ainfi que l'étroite union
dans laquelle elle fe propo
foit d'eftre toûjours avec
cuxpour obtenir une bonne
Paix & pour la maintenir
lors qu'elle feroit concluë ;
elle pouvoit luy dire prefen
tement que fes Plenipotentiaires étoit arrivez à Útfe
cht , & qu'ils avoient commencé fuivant leurs inftructions,à chercherles moyens
les
GALANT. 289
les plus convenables pour
procurer une jufte fatisfac
tion à tous fes Alliez , fuivant leurs Traitez , & particulierement à l'égard de
PEfpagne & des Indes Oc- १
cidentales ; que le Parlement
pouvoit attendre que Sa
Majefté luy feroit communiquer les conditions de la
Paix, avant qu'elle fuft con
clue; ce qui feroit connoiftre le peu de fondement
qu'avoient les bruits qu'on
traitoit une Paix particuliere
que des perfonnes mal intentionnées avoient répanFévrier 1712. Bb
290 MERCURE
dus pour faire réüflir leurs
mauvais deffems ; que les
Miniftres étoient chargez
despropofer qu'on fixaft
unjour pour finir , de même
qu'il y en avoit eu un marqué pour l'ouverture des
Conferences , mais que cependant on travailleroit
avec toute la diligence poffible aux préparatifs pour
entrer de bonne heure en
Campagne; qu'à cet effet S.
M. ne doutoit point que
les Communes qui avoient
déja donné tant de preuves
de leur zele n'expediaffent
GALANT. 291
promptement l'affaire des
fubfides : & qu'enfin , Sa
Majefté érant informée de la
licence exceffive qu'on prenoit de publier des Libelles
faux, fcandaleux, & capables
d'attirer des reproches à
tout Gouvernement reglé
le mal femblant prévaloir
fur les Loix, ellerecommendoit de travailler à y remédier.
L'Orateur ayant fini la Leccure de ce Meffage, les Communes réfolurent d'une voix
unanime qu'on drefferair
une Adreffe pour remercier
Bbij
292 MERGURE
la Reine de fa bonté , de fa
prudence , de fa douceur, &
de fa confiance : des Com
miffaires furent nommez
pour la dreffer ; & voicy ce
qu'elle contenoit en fubftence. Que Sa Majeftéayant
temoigné une fi grande tendreffe, & eu tant d'attention
pour le bien de fon Peuple,
& un défintereffement fi
genereux pour le foutien
& l'avantage de fes Alliez
pendant la Guerre qu'il n'y
avoit pas lieu de douter qu'
elle n'euft les mêmes égards
dans la Negociation de la
[ CG]
GALANT. 293
Paix ; que les Députez eftoient obligez de la remercier
de la promeffe remplie de
bonté qu'Elle avoit bien
voulu leur faire , de leur en
communiquer les conditions avant qu'elle fuft conclue ; que Sa Majeſté détruifoit par là les faux bruits qui
avoient efté répandus avec
autant d'affectation que de
malignité , lefquels ne pouvoient avoir d'autres Auteurs que quelques factieux
incendiaires , qui pour couvrir leurs mauvaiſes difpofitions contre le Gouverne
B b iij
し
194 MERCURE
J
ment prefent , & les déffeins
qu'ils n'avoient özé avoücr
publiquement , cherchoient
à faire nature de la défiance
& de la jaloufic dans l'efprit
de fes Sujets pour les détourner de leur devoir ; que
la Chambre travailleroit a
vec application à expedier
L'affaire des fubfides , & aux
moyens d'arrêter la licence
inconfiderée des Libelles
faux & fcandaleux, &qui é!
roient non- feulement inju
rieux au Gouvernement de
Sa Majefté , mais remplis des
plus horibles blafphêmes
ontre Dieu & la Religion.
a
GALANT 225
Les Seigneursremercierent
aufli la Reine d'un parcil
Meffage qu'Elle leur avoit
auffi envoyé, & leur Adreſſe
finit par des affurances qu'ils
donnent à Sa Majesté qu'ils
fe repofent entierement fur
fa grande prudence pour ce
qui regarde les conditions
de la Paix.
Dela Haye le 1. Janvier.
Nonobftent les Protefta
tions que l'Archiduc avoit
faites de ne point confentir
aux Negociations de la Paix
Bb iiij
296 MRECURE
fur le pied des Preliminaires ,
il a enfin refolu d'y envoyer
desAmbaffadeurs;le Comte
Sizindorfarriva icy le 11. du
moisdernier avec le caractere de Premier Plenipotentiaire de ce Princeau Congrez
d'Utrecht, le Comte deMe
ternich arriva le lendemain avec le même titre de
la part de l'Electeur de Brandebourg. Le vingt-deux tous
les Plenipotentiaires qui étoient arrivez à Utrecht allerent vifiter la Maifon de
Ville où les Conferences
doivent fe tenir , &ils regle
GALANT. 197
rentique d'un colté de la Sal
le où on les tiendroit , on
marqueroit une Chambre
où Meffieurs les Plenipotentiaires de France & ceux
de leurs Alliez délibereroient en particulier , & que
Fon en marqueroit une dé
l'autre côtéde la mêmeSalle,
pour Meffieurs les Plenipo.
tentiaires des Allicz. Il fut
auffi refolu que Meffieurs les
Plenipotentiaires de France
entreroient par la Porte qui
eftdu côté de la rue; ceux des
Alliez , par celle qui eft du
côté du Canal ; mais il a été
$
2
198 MERCURE
refolu depuis que les uns &
les autres entreroient du
colté du Canal,Sçavoir Mcf
fieurs les Plenipotentiaires
des Alliez par l'ancienne
porte, & M les Plenipoten
tiaires de France , par une
Porte neuve que l'on a faire
exprés à cofté de Fautre. i
IS
Les premieres Scéances!
qu'on a tenuës, n'ont été que
pour faire un Reglement
pour retrancher toutes les
Ceremonies, pour prevenir?
toutes fortes de differens.
& pour regler la conduite
de leurs Domeftiques. La
GALANT: 299
premiere Conference ſe tine
le 29. du mois dernier à dix
heutes & demie du matin ,
& M" les Plenipotentiaires
prirent place à meſure qu'ils
arriverent. Ml'Evefque de
Bristol l'ouvrit , & commença par dire qu'ils étoient
tous Affemblez pour travaillier à une Paix generale ?
que luy & les Plenipoten
tiaires des Alliez avoient des
intentions finceres & les
pouvoirs néceffaires pour la
conclure , & qu'il efperoit
que les Plenipotentiaires de
France feroient dans les mê
f
300 MERCURE
vé
mes difpofitions ; & M le
Maréchal de Huxelles
pondit que luy & fes Colle
gues avoient le même deffein
qu'ils étoient auffi revestus
de pouvoirs fuffifans, & que
c'eftoit l'intention du Roy
leur Maiftre : enfuite Meffieurs les Plenipotentiaires
convinrent qu'ils s'affembles
roient le Mercredy & Samedy de chaque femaine ; puis
ils fe féparerent fans eftre
entrez en matiere.
De Madrid le 25. Janvier.
Le Roy alla le 18. à la
Chaffe du Sanglier à une
GALANT. 301
terre de Mr le Marquis de
Mejorada. Mr de Vendôme
aprés avoir diftribué les ..
Troupes en quartier d'hyver, & avoir donné fes
ordres pour diffiper quelques partis de volontaires
qui troubloient la feureté
des chemins , eft arrivé ici
aujourd'huy. Il a eu une
conference affez longue avec
leurs Majeftez , enfuite de
quoy il est allé à l'Hoftel
de Mr le Duc de Medina
où il doit loger durant fon
fejour. Il doit travailler à
faire en forte que toutes les
302 MERCURE
2
Troupes folent preftes à
rentrer de bonne heure en
campagne , & qu'elle ne
manquent point de vivres.
Le Roy a donné le Com
mandement en Chef à Me
le Marquis de Valdeñas , en
l'absence de ce Prince , &
la plupart des Officiers
Generaux doivent demeurer
fur,la Frontiere. On a ap
porté ici l'argent du Perou
arrivé en Galice pour le
compte du Roy, fur le
Vaiffeau François le Griffon.
Depuis le commencement
de cette année le Trefor
GALANT. 303
Royal reçoit les droits d'entrées qui appartenoient au
Roy, & qui étoient em
ployez à payer des penſions
qui ont efté fufpendues.
Ön mande de Sarragoffe
que par le moyen d'une
Taxe modique fur chaque
famille dans tout le
Royaume d'Arragon , lés
habitans de tous les lieux
où les foldats pafferont , ne
leur fourniront plus que le
lit & le chauffage; & qu'un
parti de volontaires , avoit
tué un Sergent Major &
quelques Soldats du cofté
304 MERCURE
de Carbas. Les Lettres de
Portugal portent que les
Troupes Angloifes qui ont
leurs quartiers aux environs
de Lisbonne , y commettent
de grands defordres faute
de fubfiftance; mais qu'elles
n'attendoient que leurs derniersordres pour repaffer en
Angleterre , &
que le 8. de
ce mois le Roy avoit tenu
un grand Confeil , enfuite
duquel il avoit fait partir un
Exprés fur le Paquebot
d'Angleterre avecdenouvelles inftructions pour les Anbaffadeurs aux Conferences
GALANT. 305
d'Utrecht. On écrit de
Cadiz quel'on commence à
y fentir les fruits de la Paix ,
puifque deux Navires Anglois qui avoient chargé à
Oftende, fon entrez dans le
Port avec deux Baftimens
Biſcayens qui avoient chargé
en Angleterre.
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Résumé : NOUVELLES.
En janvier et février 1712, plusieurs événements politiques et militaires ont marqué l'Europe. À Rome, le cardinal de la Tremoille a transmis les instructions du roi de France pour la protection des intérêts français. Les armes du roi de France ont été exposées à la porte du palais du cardinal Ottboni. Un procès a été gagné par l'église royale de Saint-Louis de la Nation Française contre le Collège Germanique. Le cardinal Albani est arrivé à Rome le 10 janvier, accueilli par des gentilshommes et des carrosses envoyés par des personnalités influentes. Il a été reçu par le pape et a commencé ses visites officielles. L'affaire de l'évêque de Lecce s'est aggravée avec l'emprisonnement de son chancelier et d'autres officiers. Des chapelains envoyés de Naples ont été surpris par des monitoires excommuniant ceux qui assisteraient aux chapelles royales. À Vienne, le Conseil Aulique a repris ses séances sur ordre de l'archiduc, bien que l'impératrice régente ait remis les affaires importantes à l'arrivée de l'archiduc. Des préparatifs militaires sont en cours en Hongrie face à une possible offensive turque. À Constantinople, Mehmet-Bacha, grand vizir, a été déposé et arrêté, et Osman Aga a été nommé nouveau grand vizir. Des préparatifs de guerre sont en cours, avec des provisions fournies au roi de Suède. En Danemark, le roi a mené des opérations militaires contre les Suédois, marchant avec son armée et établissant des quartiers d'hiver. Le roi de Saxe, Auguste, a convoqué une diète pour lever des subsides et recruter des troupes. En Pologne, des troupes moscovites ont commis des violences, obligeant plusieurs palatinats à se plaindre au primat du royaume. Le palatin de Moscovie est retourné dans ses terres après une réponse défavorable du sultan ottoman. Au Royaume-Uni, la reine a informé le Parlement de ses intentions de traiter une paix générale avec les ennemis, assurant que les plénipotentiaires étaient arrivés à Utrecht pour commencer les négociations. Elle a également exprimé son désir de réprimer la publication de libelles faux et scandaleux. Le Parlement a résolu de remercier la reine pour sa bonté et sa prudence. À La Haye, malgré les protestations de l'Archiduc, des ambassadeurs ont été envoyés pour les négociations de paix à Utrecht. Le Comte Sizindorf et le Comte de Metternich sont arrivés en tant que plénipotentiaires. La première conférence officielle a eu lieu le 29 du mois dernier, où les plénipotentiaires ont exprimé leurs intentions sincères de conclure une paix générale. À Madrid, le roi s'est rendu à la chasse et le Duc de Vendôme est arrivé après avoir distribué les troupes en quartiers d'hiver. Le Marquis de Valdeñas a reçu le commandement en chef en l'absence du Duc de Vendôme. Des mesures ont été prises pour assurer la sécurité des chemins et le ravitaillement des troupes. En Aragon, une taxe modique a été instaurée pour fournir le lit et le chauffage aux soldats. Des troubles ont été signalés impliquant des volontaires et des soldats. En Portugal, les troupes anglaises ont causé des désordres faute de subsistance, mais elles s'apprêtent à repartir. Le roi du Portugal a envoyé de nouvelles instructions pour les ambassadeurs aux conférences d'Utrecht. À Cadix, les premiers effets de la paix sont perceptibles avec l'arrivée de navires anglais et biscayens.
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2985
p. 305-309
NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Début :
On travaille fortement aux recrues & aux nouvelles levées pour [...]
Mots clefs :
Espagne, Infanterie, Chevaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
NOUVELLES
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
d'Espagne du premier
Fevrier 1712.
Ontravaille fortement aux
recruës &"aux nouvelles levées pour la Campagne proFévrier 1712. CC
306 MERCURE
chaine, pour laquelle on
tient des Confeils de Guerre
en preſence du Roy. Le
25. du mois dernier le Due
de Vendofme arriva à Madrid, il alla d'abord faluer
leurs Majeftez avec left
quelles ils eurent une longue
Conference. On a déja
acheté pour cent mille efcus
de grains & cent mille
écus de chevaux, Le Conſeil
de Caluille a fufpendu pour
un an , le payement des
revenus , des droits , & des
domaines alienez. Quatre
cent chevaux de la garnifon
GALANT 307
de Badajoz , ont fait une
courfe en Portugal , & en
ont amené quatre mille
piéces de beftail , avec deux
cent chevaux ou mulets.
Le Duc de Vendofme en
quittants Cerveranylalaiffér
quatre Bataillons & le Regiment de Dragons del Valit
lejo, & le Comte d'Herfel
pouranyb commander , del
bonnes garnifons dans!
Agramunt , Balaguer &
Belpuch, voici comment le
refte des Troupes étoit en
quartier d'hyvers Vesi
La Cavaleries Françoife
Ccij
308 MERCURE
logée à Huefca & dans les
Villes voifines. Met 300
L'Infanterie Espagnole
dans la Conca de Trems &
dans la Viguerie de Lerida.
La Brigade des Irlandois
à Tetüel au deça de l'Ebro
Le Regiment des Afturiés à Daroca.
Dix Regimens de Cava-.
leric Espagnole dans le
Royaume.de Valence.cted
L'Infanterie Françoife a
Alcaniz , à Cafpé & àn
Tortofc.
Les Volontaires & les
Miquelets ayant voulu en-
GALANT 309
trer en Navarre, les peuples
ont pris les armes , les ont
battus & mis en fuite , &
en csonttitués un grand
nombre.
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne du premier Février 1712.
Le document du 1er février 1712 rapporte les préparatifs militaires en Espagne. Le duc de Vendôme est arrivé à Madrid le 25 janvier pour une conférence avec les souverains. Des achats de grains et de chevaux ont été réalisés pour cent mille écus chacun. Le Conseil de Castille a suspendu pour un an le paiement des revenus et des droits. Quatre cents chevaux de Badajoz ont mené une expédition au Portugal, ramenant du bétail et des chevaux. Le duc de Vendôme a quitté Cervera, laissant des troupes à Agramunt, Balaguer et Belpuig sous le commandement du comte d'Herfel. Les forces sont réparties entre la cavalerie française à Huesca, l'infanterie espagnole dans la Conca de Tremps et la Viguerie de Lerida, les Irlandois à Tetuán de la Frontera, les Asturies à Daroca, la cavalerie espagnole dans le royaume de Valence, et l'infanterie française à Alcañiz, Caspe et Tortosa. En Navarre, des volontaires et des miquelets ont été repoussés par les habitants, qui en ont capturé un grand nombre.
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2986
p. 309-312
NOUVELLES d'Angleterre.
Début :
Les douze Pairs furent introduits le 13. Janvier dans l'Assemblée des Seigneurs [...]
Mots clefs :
Duc, Comte, Colonels, Angleterre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Angleterre.
NOUVELLES
cap d'Angleterre.
PiLes douze Pairs furent
introduits le 13. Janvier
dans l'Affemblée des Seigneurs, & ilsy prirent leurs
places, aprés la lecture de
leurs Patentes. Le Comte
d'Oxford grand. Treſorier
310 MERCURE
delivra un Meffage de la
Reine contenant qu'elle fouhaitoit que la Chambre s'ajournaft jufqu'au 215. ainſi
que les Communes. Le Duc
de Sommerfet , le Comte de
Sunderland , le Comte de
Nottingham & plufieurs
autres furent pour la negative; cependant l'affirmative
l'emporta de foixante-trois
voix , contre quarante- neuf,
& la Chambre s'ajburnab
jufqu'au 25. Les Seigneurs
Ecoffois ont remontré à la
Reine que l'affaire du Duc
d'Hamilton eftoit conftaire
GALANT 11
*
à l'Acte d'Union des deux
Royaumes. Sa Majefté répondit qu'elle eſtoir fâchée
qu'on leur eut donné ce
fujet de plainte , & qu'elle
feroit en forte de leur faire
avoit fatisfaction. On a
donné au Duc de Beaufort
la Charge de Capitaine des
Gentils - hommes Penfion
naires , que le Duc de Saint
Albans, fils naturel du Roy
Charles 11. occupoir , le
Duc d'Ormont Colonel du
du premier Regiment des
Garde à pied a été nommé
Commandant de toutes les
312 MERGURE
Troupes de la grande
Bretagne.
Le Comte Rivers a efté
fait Grand Mailtre de l'Ar
tillerie & Colonel du Regi-
⚫ment des Gardes à cheval.
Le Ducde Northumberland Capitaine de lafeconde
Compagnie à cheval. Le
fieur Hill Brigadier a été
nommé Lieutenant de la
Tour à la place du General
Cadogan , plufieurs Capitaines deVaiffeau de Guerre
ont efté reformez. On croit
qu'il y aura encore dans
peu d'autres changemens.
cap d'Angleterre.
PiLes douze Pairs furent
introduits le 13. Janvier
dans l'Affemblée des Seigneurs, & ilsy prirent leurs
places, aprés la lecture de
leurs Patentes. Le Comte
d'Oxford grand. Treſorier
310 MERCURE
delivra un Meffage de la
Reine contenant qu'elle fouhaitoit que la Chambre s'ajournaft jufqu'au 215. ainſi
que les Communes. Le Duc
de Sommerfet , le Comte de
Sunderland , le Comte de
Nottingham & plufieurs
autres furent pour la negative; cependant l'affirmative
l'emporta de foixante-trois
voix , contre quarante- neuf,
& la Chambre s'ajburnab
jufqu'au 25. Les Seigneurs
Ecoffois ont remontré à la
Reine que l'affaire du Duc
d'Hamilton eftoit conftaire
GALANT 11
*
à l'Acte d'Union des deux
Royaumes. Sa Majefté répondit qu'elle eſtoir fâchée
qu'on leur eut donné ce
fujet de plainte , & qu'elle
feroit en forte de leur faire
avoit fatisfaction. On a
donné au Duc de Beaufort
la Charge de Capitaine des
Gentils - hommes Penfion
naires , que le Duc de Saint
Albans, fils naturel du Roy
Charles 11. occupoir , le
Duc d'Ormont Colonel du
du premier Regiment des
Garde à pied a été nommé
Commandant de toutes les
312 MERGURE
Troupes de la grande
Bretagne.
Le Comte Rivers a efté
fait Grand Mailtre de l'Ar
tillerie & Colonel du Regi-
⚫ment des Gardes à cheval.
Le Ducde Northumberland Capitaine de lafeconde
Compagnie à cheval. Le
fieur Hill Brigadier a été
nommé Lieutenant de la
Tour à la place du General
Cadogan , plufieurs Capitaines deVaiffeau de Guerre
ont efté reformez. On croit
qu'il y aura encore dans
peu d'autres changemens.
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Résumé : NOUVELLES d'Angleterre.
Le texte décrit des événements politiques et militaires en Angleterre. Le 13 janvier, les douze Pairs ont été introduits dans l'Assemblée des Seigneurs et ont pris leurs places après la lecture de leurs patentes. Le Comte d'Oxford, grand trésorier, a transmis un message de la Reine demandant l'ajournement de la Chambre des Seigneurs et des Communes jusqu'au 25 janvier, proposition approuvée par soixante-trois voix contre quarante-neuf. Les Seigneurs Écossais ont contesté l'affaire du Duc d'Hamilton, jugée contraire à l'Acte d'Union des deux Royaumes. La Reine a exprimé son mécontentement et promis de leur donner satisfaction. Plusieurs nominations et changements de postes ont eu lieu : le Duc de Beaufort est devenu Capitaine des Gentils-hommes Pensionnaires, le Duc d'Ormont Commandant de toutes les troupes de la Grande-Bretagne, le Comte Rivers Grand Maître de l'Artillerie et Colonel du Régiment des Gardes à cheval, et le Duc de Northumberland Capitaine de la seconde Compagnie à cheval. Le sieur Hill a été nommé Lieutenant de la Tour, remplaçant le Général Cadogan. Plusieurs capitaines de vaisseaux de guerre ont été réformés, et d'autres changements sont attendus.
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2987
p. 313-325
Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Début :
1. Le Roy à la signature de la Paix, reconnoistra la Reine de la Grande Bretagne [...]
Mots clefs :
Article de paix, Paix, Plénipotentiaires, Roi, Commerce
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Les dix-fept Articles de
Paix ,
propofe par
les Plenipotentiaires de
France.
I. Le Roy à la fignature
de la Paix , reconnoiftta la
Reine de la Grande Bretagne en cette qualité, comme
auffi la fucceffion à la Cou
ronne,telle qu'elle eft établie
& de la maniere qu'il plaira
à Sa Majesté Britanique.
II. Sa Majefté fera rafer toutes les fortifications
de Dunkerque , immediaFévrier 1712. Dd
814 MERCURE.
tement aprés la conclufion
de la Paix , moyennant un
équivalent à fa fatisfaction,
III. L'Ifle de Saint Chrif
tophle , la Baye & le Déroit de Hudfon feront cedez en leur entier à la
Grande Bretagne , & l'Aca.
demie avec leFort du PortRoyal , feront rendus en
leur entier , à Sa Majefte.
IV. A l'égard de l'lfle de
Terreneuve , le Roy offe
encore de la ceder , fe refervant feulement le Fort
de Plaifance , & le droit de
pefcher les moruës & de
GALANT. 315
les faire fecher comme avant la guerre.
V. On conviendra d'un.
Traité de commerce avant
ou aprés la Paix , au choix
de l'Angleterre , dont on
rendra les conditions auffi
égales entre les deux Nations qu'il fera poffible.
VI. Le Roy , à la fignature de la Paix , confentira que les Païs - Bas Elpagnols cedez par le Roy
d'Espagne à l'Electeur de
Baviere, fervent de barriere
aux Provinces Unies , &
pour l'augmenter, il y ajou
Ddij
36 MERCURE
£
tera Furnes & ſon Bailliage
la Knoque, Ipres & la Charellenie , Menin avec fa
Verge ; & en efchange , Sa
Majefté demande pour former une barriere de la
France, Aire, Saint Venant,
Bethune, Douay, Bouchain,
&leurs dependances.
VII. Si les Eftats Generaux veulent entretenir
garnifon dans les places
fortes de la barriere for,
mée de cette manière , des
terres cedées à Son Altelle Electorale de Baviere ,
& de ce que la France Y 2
GALANT. 317
ajouté du fien , Sa Majesté
confent qu'ils y mettent autant de troupes qu'il leur
plaira , & mefme qu'elles
foient entretenues aux dépens du Pais.
VIII. Moyennant cette
ceffion & accord, le Roy
de fon cofté demandepour
l'équivalent de la demolition de Dunkerque , les
Villes & Citadelles de Lille
& de Tournay avec leurs
dependances.
IX. La barriere eſtant
ainfi reglée entre la France
& les Eftats Generaux, le
D diij
318 MERCURE
Roy pour augmenter le
commerce de leurs fujets
accordera ce qui a etté
Alipulé par le Traité de
Rifwik & le Tarifavantageux de 1664 , à la referve
die de fix fortes de marchandifes dont on conviendra,
& qui demeureront chargées des mefmes droits
qu'elles payent actuelle-
"ment: comme auffi l'exemption des cinquante fols par
tonneau fur les Vaiffeaux
venant des Provinces Unics
& des Pais eftrangers en
France.
GALANT. 319
X.Al'égard du commerce
en Espagne & aux Indes
Occidentales, le Roy s'engagera, non feulement envers les Eftats Generaux ,
mais auffi envers la Grande
Bretagne & tous les autres
Princes , en vertu du plein
pouvoir qu'il a pour ce fujet , que ce commerce fe
fera ponctuellement & de ་ ན
la mefme maniere qu'on
a fait fous le regne, & jufqu'à la mort de Charles II.
& il promer que les François fe foumetront comme
les autres Nations aux anDd inj
320 MERCURE
ciennes Loix & Reglements
faits par les Rois predeceffeurs de Sa Majesté Catholique , par rapport au commerce & à la navigation des
Indes Espagnoles.
XI. Sa Majesté confent
outre cela que tous les Potentats de l'Europe, entrent
dans la garantie de ces promeffes, & promet que le Roy
fon petit fils, pour le bien de
la Paix , renoncera à toutes
pretentions fur le Royaume
de Naples & la Sardaigne ,
comme auffi fur le Duché
de Milan , & elle confentira auffi que cette partie qui
GALANT. 321
a efté cedée au Duc de
Savoye, refte à fon Alteffe
Royale bien entendu que
moyennant cette ceffion, la
Maifon d'Auftriche renoncera pareillement à toutes
pretentions fur les autres
parties de la Monarchie Efpagnole , & en retirera fes
troupes immediatement aprés la Paix.
XII. Les frontieres fur
le Haut Rhin , feront rétablies de part & d'autre
fur le mefme pied qu'elles
eftoient avant la prefente
guerre.
322 MERCURE
XIII. Moyennant toutes ces conditions , le Roy
demande que les Electeurs
de Cologne & de Baviere foient reftablis dans
la pleine poffeffion de leurs
Eftats , dignitez,
prerogatives, biens , meubles & immeubles , dont ils ont joui
avant la prefente guerre, &
Sa Majesté reconnoiftra en
Allemagne & en Pruffe ,
tous les Titres qu'elle n'a
pas encore reconnus.
XIV. Le Roy rendra au
Duc de Savoye tout ce qu'il
luy a pris pendant cette guer
GALANT. 323
re, &fon Altefle Royale en
fera de mefme à l'égard de
la France; de maniere que les
frontieres de part & d'autre
feront les mefmes qu'avant
la Declaration de la guerre.
XV. Ce qui concerne
le Portugal, fera reſtabli &
demeurera fur le mefme
pied qu'avant la guerre, cant
par rapport à la France qu'à
l'Eſpagnes quant aux Domaines en Amerique , s'il y
a quelque chofe à regler ,
on tafchera de le faire à l'amiable.
XVI. Le Roy con-
$24 MERCURE
fentira volontiers & de
bonne foy, que de concert
avec les Allicz , on prenne
les mefures les plus convenables, pour empefcher que
les Couronnes de France &
d'Efpagne foient jamais reunies fur une mefme tefte ;
c'eft à dire que le mefme
Prince foit Roy des deux
Royaumes.
XVII. Tous les les Trai
tez, fçavoir celuy de Munf
rer & les fuivans, demeureront en pleine vigueur , excepté les articles aufquels le
prefent Traité pourroit a-
GALANT. 325
voir derogé ou fait quelque changement.
Il y eut des difputes fur
cespropofitions de la part de
quelques Plenipotentiaires ,
qui en prirent des copies &
les envoyerent àleurs Maîtres par des couriers exprés. Cependant on affure
que le 13 il fut refolu dans
l'affemblée des Alliez , que
les Mars ils donneroient
leur réponſe aux Plenipotentiaires de France,
Paix ,
propofe par
les Plenipotentiaires de
France.
I. Le Roy à la fignature
de la Paix , reconnoiftta la
Reine de la Grande Bretagne en cette qualité, comme
auffi la fucceffion à la Cou
ronne,telle qu'elle eft établie
& de la maniere qu'il plaira
à Sa Majesté Britanique.
II. Sa Majefté fera rafer toutes les fortifications
de Dunkerque , immediaFévrier 1712. Dd
814 MERCURE.
tement aprés la conclufion
de la Paix , moyennant un
équivalent à fa fatisfaction,
III. L'Ifle de Saint Chrif
tophle , la Baye & le Déroit de Hudfon feront cedez en leur entier à la
Grande Bretagne , & l'Aca.
demie avec leFort du PortRoyal , feront rendus en
leur entier , à Sa Majefte.
IV. A l'égard de l'lfle de
Terreneuve , le Roy offe
encore de la ceder , fe refervant feulement le Fort
de Plaifance , & le droit de
pefcher les moruës & de
GALANT. 315
les faire fecher comme avant la guerre.
V. On conviendra d'un.
Traité de commerce avant
ou aprés la Paix , au choix
de l'Angleterre , dont on
rendra les conditions auffi
égales entre les deux Nations qu'il fera poffible.
VI. Le Roy , à la fignature de la Paix , confentira que les Païs - Bas Elpagnols cedez par le Roy
d'Espagne à l'Electeur de
Baviere, fervent de barriere
aux Provinces Unies , &
pour l'augmenter, il y ajou
Ddij
36 MERCURE
£
tera Furnes & ſon Bailliage
la Knoque, Ipres & la Charellenie , Menin avec fa
Verge ; & en efchange , Sa
Majefté demande pour former une barriere de la
France, Aire, Saint Venant,
Bethune, Douay, Bouchain,
&leurs dependances.
VII. Si les Eftats Generaux veulent entretenir
garnifon dans les places
fortes de la barriere for,
mée de cette manière , des
terres cedées à Son Altelle Electorale de Baviere ,
& de ce que la France Y 2
GALANT. 317
ajouté du fien , Sa Majesté
confent qu'ils y mettent autant de troupes qu'il leur
plaira , & mefme qu'elles
foient entretenues aux dépens du Pais.
VIII. Moyennant cette
ceffion & accord, le Roy
de fon cofté demandepour
l'équivalent de la demolition de Dunkerque , les
Villes & Citadelles de Lille
& de Tournay avec leurs
dependances.
IX. La barriere eſtant
ainfi reglée entre la France
& les Eftats Generaux, le
D diij
318 MERCURE
Roy pour augmenter le
commerce de leurs fujets
accordera ce qui a etté
Alipulé par le Traité de
Rifwik & le Tarifavantageux de 1664 , à la referve
die de fix fortes de marchandifes dont on conviendra,
& qui demeureront chargées des mefmes droits
qu'elles payent actuelle-
"ment: comme auffi l'exemption des cinquante fols par
tonneau fur les Vaiffeaux
venant des Provinces Unics
& des Pais eftrangers en
France.
GALANT. 319
X.Al'égard du commerce
en Espagne & aux Indes
Occidentales, le Roy s'engagera, non feulement envers les Eftats Generaux ,
mais auffi envers la Grande
Bretagne & tous les autres
Princes , en vertu du plein
pouvoir qu'il a pour ce fujet , que ce commerce fe
fera ponctuellement & de ་ ན
la mefme maniere qu'on
a fait fous le regne, & jufqu'à la mort de Charles II.
& il promer que les François fe foumetront comme
les autres Nations aux anDd inj
320 MERCURE
ciennes Loix & Reglements
faits par les Rois predeceffeurs de Sa Majesté Catholique , par rapport au commerce & à la navigation des
Indes Espagnoles.
XI. Sa Majesté confent
outre cela que tous les Potentats de l'Europe, entrent
dans la garantie de ces promeffes, & promet que le Roy
fon petit fils, pour le bien de
la Paix , renoncera à toutes
pretentions fur le Royaume
de Naples & la Sardaigne ,
comme auffi fur le Duché
de Milan , & elle confentira auffi que cette partie qui
GALANT. 321
a efté cedée au Duc de
Savoye, refte à fon Alteffe
Royale bien entendu que
moyennant cette ceffion, la
Maifon d'Auftriche renoncera pareillement à toutes
pretentions fur les autres
parties de la Monarchie Efpagnole , & en retirera fes
troupes immediatement aprés la Paix.
XII. Les frontieres fur
le Haut Rhin , feront rétablies de part & d'autre
fur le mefme pied qu'elles
eftoient avant la prefente
guerre.
322 MERCURE
XIII. Moyennant toutes ces conditions , le Roy
demande que les Electeurs
de Cologne & de Baviere foient reftablis dans
la pleine poffeffion de leurs
Eftats , dignitez,
prerogatives, biens , meubles & immeubles , dont ils ont joui
avant la prefente guerre, &
Sa Majesté reconnoiftra en
Allemagne & en Pruffe ,
tous les Titres qu'elle n'a
pas encore reconnus.
XIV. Le Roy rendra au
Duc de Savoye tout ce qu'il
luy a pris pendant cette guer
GALANT. 323
re, &fon Altefle Royale en
fera de mefme à l'égard de
la France; de maniere que les
frontieres de part & d'autre
feront les mefmes qu'avant
la Declaration de la guerre.
XV. Ce qui concerne
le Portugal, fera reſtabli &
demeurera fur le mefme
pied qu'avant la guerre, cant
par rapport à la France qu'à
l'Eſpagnes quant aux Domaines en Amerique , s'il y
a quelque chofe à regler ,
on tafchera de le faire à l'amiable.
XVI. Le Roy con-
$24 MERCURE
fentira volontiers & de
bonne foy, que de concert
avec les Allicz , on prenne
les mefures les plus convenables, pour empefcher que
les Couronnes de France &
d'Efpagne foient jamais reunies fur une mefme tefte ;
c'eft à dire que le mefme
Prince foit Roy des deux
Royaumes.
XVII. Tous les les Trai
tez, fçavoir celuy de Munf
rer & les fuivans, demeureront en pleine vigueur , excepté les articles aufquels le
prefent Traité pourroit a-
GALANT. 325
voir derogé ou fait quelque changement.
Il y eut des difputes fur
cespropofitions de la part de
quelques Plenipotentiaires ,
qui en prirent des copies &
les envoyerent àleurs Maîtres par des couriers exprés. Cependant on affure
que le 13 il fut refolu dans
l'affemblée des Alliez , que
les Mars ils donneroient
leur réponſe aux Plenipotentiaires de France,
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Résumé : Les dix-sept Articles de Paix, proposez par les Plenipotentiaires de France.
Le document 'Les dix-fept Articles de Paix' présente les conditions de paix proposées par les plénipotentiaires de France. Les points clés incluent la reconnaissance de la reine de Grande-Bretagne et de sa succession au trône par le roi de France. La France s'engage à raser les fortifications de Dunkerque après la paix, moyennant une compensation. Plusieurs cessions territoriales sont prévues : l'île de Saint-Christophe, la baie et le détroit de Hudson, ainsi que l'Acadie et le fort du Port-Royal sont cédés à la Grande-Bretagne, tandis que la France conserve le fort de Plaisance et le droit de pêche à Terre-Neuve. Un traité de commerce sera établi entre la France et l'Angleterre, avec des conditions égales pour les deux nations. Les Pays-Bas espagnols cédés à l'Électeur de Bavière serviront de barrière aux Provinces Unies. La France cède certaines villes en échange d'autres, comme Lille et Tournai. Les États Généraux peuvent entretenir des garnisons dans les places fortes de la barrière, aux dépens du pays. La France demande Lille et Tournai en échange de la démolition de Dunkerque. Des avantages commerciaux similaires à ceux du traité de Ryswick et du tarif de 1664 seront accordés, avec des exemptions pour certaines marchandises. La France s'engage à maintenir le commerce en Espagne et aux Indes Occidentales selon les lois existantes jusqu'à la mort de Charles II. Les puissances européennes garantissent ces promesses, et des renonciations mutuelles concernant les prétentions sur divers territoires sont prévues. Les frontières sur le Haut Rhin seront rétablies comme avant la guerre, et les Électeurs de Cologne et de Bavière seront rétablis dans leurs États. La France et le Duc de Savoie restitueront mutuellement les territoires pris pendant la guerre, et les relations avec le Portugal seront rétablies comme avant la guerre. La France s'engage à empêcher l'union des couronnes de France et d'Espagne sur une même tête, et les traités antérieurs restent en vigueur, sauf les articles modifiés par le présent traité. Des disputes ont eu lieu sur ces propositions, et une réponse des alliés est attendue pour le 13 mars.
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2988
p. 326-331
D'UTRECHT. A son Excellence MYLORD EVESQUE DE BRISTOL. Traduction nouvelle.
Début :
Honneur des Campagnes liquides, [...]
Mots clefs :
Utrecht, Bristol, Évêque, Traduction
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texteReconnaissance textuelle : D'UTRECHT. A son Excellence MYLORD EVESQUE DE BRISTOL. Traduction nouvelle.
D'UTRECHT,
ASon Excellence
MYLORD
EVESQUE DE BRISTOL.
Traduction nouvelle.
Honneur des Gampagnes liquides,
Enfant de quelque Bois
•fatre,
Brillant Spectacle aux
Nereides,
BeauVaiffeau, qu'à l'en
vi l'or &l'art ontparé;
GALANT. 327
Que ta charge fied bien à
ta magnificence!
De l'Europe en fufpens
tu conduis le Deftin ,
Du monde gemiẞant tu
portes dans tonfein
La derniere efperance 3
Tuferas àjamais fefté
par nos neveux,
Le Peuple ira danfant te
rendrefes hommages,
Nos filles Jur tes pants
inventant millejeux,
Deguirlandes defleurs ,
orneront tes cordages.
326 MERCURE
Dieux des Mers qui
veillezfurcettenation,
(Si vous daignez encore
proteger cet Empire)
Conduifez avec Join ce
precieux Navire,
L'aimablePaixle monte,
affe noftre Albion ,
Dufangde cent Heros,
qu'en vainla terre admire,
Acheta pour autruy de
fertiles Etats ;
Je vous attefte affreux
combats.
GALANT. 327
Et vous Palmes enfanglantées
Qu'à regret , par lesfiens,
Londres vit remportées.
L'Univers defolé demande le reposs
Le Dieu Mars eft luymême afſouvi de carmonage,
Pallas arenvoyéla cruelle Attropos
UneMajeftédouce écla
te enfon vifage
D'ANNE, elle emprunte
l'air! ofortunéprefage,
Février 1712.
Ee
328 MERCURE
L'olive eft dansfa main,
au lieu dejavelots.
PRELAT, dont la vertu
respectée & cherie
Eft le plus ferme appuy
des Etats chancelans ,
Pour lagloire de ta Patrie
On te voit oublier ton repos & tesans,
Ton aspect venerable »
aux caprices de l'onde
Doit impoferunFrein,
Etles Dieux que tufers,
pour le bonheurdu monde
GALANT. 329
T'ontfoumis le Deftin.
Des Peuples s'arme en
vainlafunefte manie,
Les bancs en vain cache
fousles flotsfurieux
Ofent trompertesyeux;
L'Ennemi de la Paix, le
ventde Germanie
En vain renverfe tout de
fonfoufle odieuxe
Sinous avonspour nous ,
nos Dieux & ton Genie
Neptune vient déja te
foumettre lesflots
Defon trident luy- méme
Ecij
330 MERCURE
ilfouleve tapoupe
Sesagiles Tritonsfervent
tes Matelots ,
Tupars augré de l'onde,
&leurjoyeufe troupe
Fait d'un long chant de
Paixretentir les échos.
Infenfez que l'erreur,&
la difcorde anime.
( De qui pour vous fauver il faut rompre les
vœux )
Quatre Luftres entiers
vousfûtesfa victime,
Etje vois dans voscœurs
renouvellerfesfeux;
GALANT 3 3º
Arreſtez , d'un autre œil
les Dieux on vûlaterre,
Fatigue depunirils quit.
tent le Tonnerre;
Craigne deréveiller leur
courroux dangereux ;
Les ventsfontenchaînez
dans leurs grottes profondes ,
Voyez lesflots domptez:
&des vents , & des
ondes,
بون
Apprenez à calmer vos
confeils trop mutins ,
Etceffez de lutter contre Anne & les Destins.
ASon Excellence
MYLORD
EVESQUE DE BRISTOL.
Traduction nouvelle.
Honneur des Gampagnes liquides,
Enfant de quelque Bois
•fatre,
Brillant Spectacle aux
Nereides,
BeauVaiffeau, qu'à l'en
vi l'or &l'art ontparé;
GALANT. 327
Que ta charge fied bien à
ta magnificence!
De l'Europe en fufpens
tu conduis le Deftin ,
Du monde gemiẞant tu
portes dans tonfein
La derniere efperance 3
Tuferas àjamais fefté
par nos neveux,
Le Peuple ira danfant te
rendrefes hommages,
Nos filles Jur tes pants
inventant millejeux,
Deguirlandes defleurs ,
orneront tes cordages.
326 MERCURE
Dieux des Mers qui
veillezfurcettenation,
(Si vous daignez encore
proteger cet Empire)
Conduifez avec Join ce
precieux Navire,
L'aimablePaixle monte,
affe noftre Albion ,
Dufangde cent Heros,
qu'en vainla terre admire,
Acheta pour autruy de
fertiles Etats ;
Je vous attefte affreux
combats.
GALANT. 327
Et vous Palmes enfanglantées
Qu'à regret , par lesfiens,
Londres vit remportées.
L'Univers defolé demande le reposs
Le Dieu Mars eft luymême afſouvi de carmonage,
Pallas arenvoyéla cruelle Attropos
UneMajeftédouce écla
te enfon vifage
D'ANNE, elle emprunte
l'air! ofortunéprefage,
Février 1712.
Ee
328 MERCURE
L'olive eft dansfa main,
au lieu dejavelots.
PRELAT, dont la vertu
respectée & cherie
Eft le plus ferme appuy
des Etats chancelans ,
Pour lagloire de ta Patrie
On te voit oublier ton repos & tesans,
Ton aspect venerable »
aux caprices de l'onde
Doit impoferunFrein,
Etles Dieux que tufers,
pour le bonheurdu monde
GALANT. 329
T'ontfoumis le Deftin.
Des Peuples s'arme en
vainlafunefte manie,
Les bancs en vain cache
fousles flotsfurieux
Ofent trompertesyeux;
L'Ennemi de la Paix, le
ventde Germanie
En vain renverfe tout de
fonfoufle odieuxe
Sinous avonspour nous ,
nos Dieux & ton Genie
Neptune vient déja te
foumettre lesflots
Defon trident luy- méme
Ecij
330 MERCURE
ilfouleve tapoupe
Sesagiles Tritonsfervent
tes Matelots ,
Tupars augré de l'onde,
&leurjoyeufe troupe
Fait d'un long chant de
Paixretentir les échos.
Infenfez que l'erreur,&
la difcorde anime.
( De qui pour vous fauver il faut rompre les
vœux )
Quatre Luftres entiers
vousfûtesfa victime,
Etje vois dans voscœurs
renouvellerfesfeux;
GALANT 3 3º
Arreſtez , d'un autre œil
les Dieux on vûlaterre,
Fatigue depunirils quit.
tent le Tonnerre;
Craigne deréveiller leur
courroux dangereux ;
Les ventsfontenchaînez
dans leurs grottes profondes ,
Voyez lesflots domptez:
&des vents , & des
ondes,
بون
Apprenez à calmer vos
confeils trop mutins ,
Etceffez de lutter contre Anne & les Destins.
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Résumé : D'UTRECHT. A son Excellence MYLORD EVESQUE DE BRISTOL. Traduction nouvelle.
Le poème est adressé à Son Excellence Mylord, l'évêque de Bristol, et célèbre un navire porteur d'espoir et de paix. Ce navire, magnifique et protégé par des dieux, doit apporter la paix en Albion. Anne, représentée avec une olive symbolisant la paix, contraste avec les armes de guerre. Le prélat est respecté pour sa vertu et est appelé à maîtriser les caprices de la mer et à soumettre le destin pour le bonheur du monde. Les peuples sont invités à déposer leurs armes et à calmer leurs conflits, soutenus par les dieux et le génie de Neptune. Les vents et les flots sont domptés, et les lecteurs sont exhortés à cesser de lutter contre Anne et les destins. Le poème se conclut par un appel à la paix et à la soumission aux forces divines.
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2989
s. p.
TABLE.
Début :
Mort de Monseigneur la Dauphin, & de Madame la Dauphine. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
$2222255:52S2S52
TABL E.
Mort de Monfeigneur la
Dauphin , & de Madame
la Dauphine.
Memoiresfur ces deux Morts,
45
97
Morts,
Les merveilles de l'oreille tirées
de l'Anatomie comparée, &
des proprietez du bruit &
des fons ,
Lettre d'un Capitaine de Vaiffeau , qui a estéprefent à l'Expedition de Rio-faneiro , 175
Autre Extrait de plufieurs
Lettres particulieres , fur
l'Expedition de Rio-Janeiro,
198
L'Horloge du Sable,
辱
253
TABLE.
Nouvelles ,
Mariage ,
265
80
Les dix-fept Articles de Paix,
propofées par les Plenipotentiaires de France ,
Traduction Nouvelle ,
313
326
Difcours de Madame l'Abbeffe
du Val de Grace,
TABL E.
Mort de Monfeigneur la
Dauphin , & de Madame
la Dauphine.
Memoiresfur ces deux Morts,
45
97
Morts,
Les merveilles de l'oreille tirées
de l'Anatomie comparée, &
des proprietez du bruit &
des fons ,
Lettre d'un Capitaine de Vaiffeau , qui a estéprefent à l'Expedition de Rio-faneiro , 175
Autre Extrait de plufieurs
Lettres particulieres , fur
l'Expedition de Rio-Janeiro,
198
L'Horloge du Sable,
辱
253
TABLE.
Nouvelles ,
Mariage ,
265
80
Les dix-fept Articles de Paix,
propofées par les Plenipotentiaires de France ,
Traduction Nouvelle ,
313
326
Difcours de Madame l'Abbeffe
du Val de Grace,
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Résumé : TABLE.
Le document présente une table des matières incluant des mémoires sur la mort du Dauphin et de la Dauphine, un texte sur l'anatomie de l'oreille, des lettres sur l'expédition de Rio de Janeiro en 1755, un texte intitulé 'L'Horloge du Sable', des nouvelles, un mariage, les 'Dix-sept Articles de Paix' et un discours de Madame l'Abbesse du Val de Grâce.
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2990
s. p.
CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX Imprimez chez PIERRE RIBOU, à Descente du Pont Neuf, à l'Image Saint Loüis.
Début :
Des RR. PP. Benedictins, de la Congregation de saint Maur. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX Imprimez chez PIERRE RIBOU, à Descente du Pont Neuf, à l'Image Saint Loüis.
CATALOGUE
< DES LIVRES NOUVEAUX ;
Imprimez chez PIERRE RIBOU , à
Defcente du Pont Neuf, à l'Image
faint Louis.
Des R R. PP. Benedictins , de la Congregatie
de faint Maur.
S
Anti Auguftini Hipponenfis Epifcopi Oper
denuò caftigata & illuftrata , cum Indicibus
Vita ejufdem fancti Auguftini , fol. 8 vol.
Petit pap. veau ,
Moyen papier,
Grand papier ,
144 li
224 li
320 li - Eorumdem Operum Indices , cum vitafan
Auguftini , fol. feparément, petit pap. 18
-Les Volumes fe vendent feparément , ←
Moyen papier ,
Grand papier ,
petit papier ,
Moyen papier ,
Grand papier ›
24 li
40 li
18 li
24 li 40 li
Vita S. Auguftini , fol . feparément , 6
Sancti Hilarii Epifcopi Pictavienfis Opera , emer
data illuftrata , fol. petit papier , 18 li
Moyen papier,
Grand papier,
24 li
40 li A
nati Gregorii Epifcopi Turonenfis Opera , cafti
gata editaftudio Domini Theodorici Ruinart
Monachi Ordinisfancti Benedicti , Congregationis fancti Mauri , folio , Is liv.
iftoire de Bretagne , compofée fur les Titres
& les Auteurs originaux , par Dom Guy Alexis Lobineau , Benedictin de la Congregation de faint Maur , avec les Preuves : & enrichie de Portraits, deTombeaux de Sceaux ,
& autres Monumens gravez en taille- douce ,
fol. 2 vol. 1707. 60 liv.
editations pour tous les jours de l'Année ,
tirées des Evangiles qui fe lifent à la Meffe ,
& pour les Fêtes principales des Saints , avec
leurs Octaves , par le R. P. Rainffant, Benedictinde la Congregation de faint Maur , in 4 , quatrieme édition , 1707. 6 liv .
Domini Edmundi Martene Benedictini Congregationis fancti Mauri Commentarius in Regulam
fancti Benedicti litteralis , moralis , hiftoricus ,
in 4° , 7 liv. 10 f.
Ouvrages de M. Baluze. i
onciliorum nova Collectio , in qua continentur plurima Concilia , nunc primùm in lucem edita ex
antiquis Codicibus : Seu Supplementum ad col
lectionem Conciliorum Labbai , fol. 1707. petit
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UACY
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cum Notis , in 8 ° liv.
lluftr. Domini P. de MarcaArchiepifcopi Parifienfis
Dißertationes deconcordia Sacerdotii & Imperii:
Seu de libertatibus Ecclefia Gallicana. Noviffima
editioauctiùs illuftrata , fol. petit pap. 15 liv.
Grand papier , 24 liv.
Ejufdem de Marca Hifpanica , five limes
Hifpanicus, hoc eft , Geographica & Hilto Defcriptio Catalonia & Rufcinonis : acceffere =
fta veterum Comitum Barcinonenfium , Nico
Specialis res Sicula , &c. omnia nunc prinz z
editas fol . petit papier ,
Grand papier ,
•
1 lž
24 li
3 Ji
Ejufdem Differtationes tres cum notis
Appendice actorum veterum , in 8 ° ,
Ejufdem Opufcula , nunc primùm in luce edita , in 8 . } l
Vita Paparum Avenionenfium , boc eft , Hiftor
Pontificum Romanorum qui in Gallia federun
anno 1305. ad annum 1394. fcripta abauctorit coëtaneis , cum Notis , in 4 % 2 vol. 141
Sancti Agobardi Archiepifcopi Lugdunenfis Oper necnon Leidradi & Amulonis Archiepiſcoporz
Lugdunenfium Epiftola & opufcula , cum Noz in 8 , 2 vol .
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quam antehac edita , cum Notis , in 8°, 11. 10
MariiMercatoris Opera , cum Notis , in 8º , 3 17
Reginonis Abbatis Prumienfis Libri duode Ecclef
fticisdifciplinis & Religione chriftiana , &c. cz Notis , in 8° 4 li Salviani Maffilienfis, & Vincentii Lirinenfis Ope
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8° Mokoh livão Mifcellaneorum Libri quinque , hoc eft , Collec
veterum Monumentorum , in 8,5 vol. is li
Les volumes fe vendent feparément 3 li
Ouvrages de feu Mre ARMAND LE BOUTHILLI
DE RANCE , Abbé de la Trappe.
z
De la Sainteté & des devoirs de la vie Monal
tique , avec les éclairciffemens fur les di p
A ij
eultez furvenues au fujet de ce Livre , in 4º, 3 vol.
Les mêmes in 12. 3 vol.
17 liv.
8 liv.
Les Eclairciffemens,in 4 , feparément, 6 1.
Les mêmes in 12. feparément ,
liv. 10 f.
inq Chapitres tirez du Livrede la Vie Monaſtique ; fçavoir , de l'amour de Dieu , de la
Priere , de la Mort , des Jugemens de Dieu,
& de la Componction , in 12.
3
I liv.
ifcours de la pureté d'Intention , & des moyens pour y arriver , in 12. I liv. 10f.
arte de la Vifite de M. l'Abbé de la Trape á l'Abbaye des Clairets , avec une Inftruction fur la mort de Dom Muce , in 12. iliy. ftructions de faint Dorothée , Pere de l'Eglife Creque, traduites du Grec en François, avec la Vie de ce faint Pere , in 8 ° . 2 l . 5 f. aftructions fur les principaux fujets de la Pieté & de la Morale Chretienne , in 12.1 l. 10 (. ettres de Pieté choifies & écrites à differentes
perfonnes , in 12 , 2 vol. 4 liv.
editations fur la Regle de faint Benoît , troifiéme édition, augmentée de la veritable pre- paration à la mort , in 12 . 2 liv.
De la veritable preparation à la mort , în 12.
feparément , : liv.
éponses au Traité des Etudes Monaftiques de
Dom Jean Mabillon , in 4° , 6 liv.
e Texte de la Regle de S. Benoît, trad.in 12.11.
a Regle de faint Benoit , traduite & expliquée
felon fon veritable efprit , in 4° , 2 vol . 12 1.
La même in 12. 2 vol. s liv.
eflexions morales fur les quatres Evangiles
in 12.4 vol. 7 liv. 4f.
eglemens generaux de l'Abbaye de la Trappe,
in 12. 2 vol.
•
3 liv. 12 f.
elation de la mort de Dom Abraham Beu-
1
gnier , in 12. brochure , 8
Relation de quelques circonftances de la mor
de M.** l'Abbé de la Trappe , in 12. brochu re , 81
Traité abregé des Obligations des Chrétiens in 12.
I liv . 16
Du R. P. Dom LE NAIN, Sous- Prieur de l'Abbay
de la Trappe.
Homelies fur le Prophete Jeremie , in 8 ° ,
vol.
7 liv. 12
Hiftoire de l'Ordre de Cîteaux ou Vies de
Saints de cer Ordre , in 12. 9 vol . 16 liv. 4
>
De Noffeigneurs du Clergé de France.
Procés verbal de l'Affembléé de 1690. fol . 6 1
De l'Affemblée de 1693. & 1695. fol. 10 I
De l'Affemblée de 1701. & 1702. fol. 6. 1
Relation des Affemblées de MM. les Prelat S
pour la condamnation du Livre de M. l'Ar
chevêque de Cambray , in 4° , 4 liv
Recueil concernant l'établiffement de deux Se
minaires dans le Dioceſe de Reims,in 4° 6 I
Du R. P. DUBOIS , de l'Oratoire.
Hiftoria Ecclefia Parifienfis , fol. 2 vol . 30 liv
Le Tome fecond feparement ,
.. 7.1 Is liv
Du R. P. AMELOTTE
, de l'Oratoire.
LeteNouveau , avedes Nament traduit fur la Vülga,
& des Cartes de la Terre
Sainte , in 4 , 2 vol.
Le même in 18.
12liv
I liv
Du R. P. HARDOUIN de la Compagni
de Fefus.
›
Antirrheticus de nummis antiquis Coloniarum
Municipiorum ad Joannem Vaillant , in 4″ , z I.
Sancti Joannis Chryfoftomi Epiftola ad Cafarium
Monachum, Gr. & Lat. cum Joannis Harduini
Notis , & Dißertatione de Sacramento Altaris ,
in 4º ,
De differens Auteurs.
liv.
Compendium Inftitutionum Juftiniani , feu compen
diofa earum tractatio , in 1z.
1 liv.
Creur affectif de faint François de Sales , tiré
de ce qu'il y a de plus touchant dans fes
Ecrits , pour la confolation des ames devo- tes , par M. Gambard , in 12. I liv. 12 f.
Diurnale Ciftercienfe , ad ufum Fulienfium , rubronigrum, in 24. maroquin , 3 1.
Difcours defaint Bernard , compofez à la priere
de fa fœur la Religieufe , où font contenus
tous les principaux points du Chriftianifme ,
nouvelle traduction , in 16 . 1 liv. 10 f.
Exercice Journalier , à l'ufage des Religieufes
de la Congregation de N. D. in 16.
Maniere de bien entendre la Meffe de Paroiffe,
par Meffire François de Harlay , Archevêque de Rouen , imprimée par l'ordre de feu M. l'Archevêque de Paris , in 12. VS1 liv.
Ordonnances du Roy pour le fait de la Guerre,
in 12. is vol.
liv.
>
45 liv.
Les volumes
fe vendent
feparément
, 3 I.
Reglement
pour
le Regiment
des Gardes
, in
12.Y liv.
Prieres Chrétiennes recueillies par ordre de
feu M. l'Archevêque de Paris , en Latin & en
François avec une Inftruction pour la Confeffion & Communion , & une Conduite pour
bien gagner le Jubilé , in 12. troifiéme édi- tion , I liv.
Tradition de l'Eglife fur le Silence Chrétien &
Monaftique , contre l'intemperance de la lan
gue , & les paroles inutiles en general , & e
particulier contre la trop grande frequentation des Parloirs des Religieufes , par M
Hermant , in 12. I liv. 16
in 12,
Traité du Cancer , & des moyens de le guerir
par M. Alliot , in 12.
tliv.10 C
Traité des Ecoles Epifcopales , par feu M. Joly
Chantre & Chanoine de l'Eglife de Paris 2 li
Vie de la Mere Eugenie de Fontaine , Religieuf
de la Vifitation, morte en 1694. in 12. 1 l. 10 1
De l'ufage de celebrer le Service Divin, en lan
gue non vulgaire , par le R. P. Caponnel Chanoine Regulier , in 12. liv.s
Imitation de Jefus-Chrift en vers , avec figu
res, par M. de Corneille, Bruxelles . in 8°, 4 1
Hiftoire du Concile de Trente , par Frapaolo
in 4° ,
8 liv
Les Loix Civiles dans leur
ordre naturel , fo I
2 vol. 18 liv
Les mêmes , în 4* , 6 vol. 36 liv
L'art de Tourner ou de faire en perfection
toutes fortes d'ouvrages au Tour : ouvrag
tres-curieux & tres-neceffaire à ceux qui s
xercent au Tour , fol. Latin & Fr. is liv Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, pa.
M.de la Foffe, feconde édition , augment
de deux Odes , l'une de Pindare , & l'autre
d'Horace , in 12.
Nouvelle Grammaire Eſpagnole ,
ger' , in 12.
Nouvelle Traduction de Juſtin ,
marques , in 12. 2 vol.
2 liv. 10 f
par M. Per2 liv. f f
avec des Re.
3 liv. 10 f
sliv liv7.10 . C
2 liv
Conquête du Mexique , in 12. 2 vol.
Conquête du Perou , in 12. 2 vol. 4
Voyage d'Alep à Jerufalem , in 12.
in 12.
Parfaite Grammair Françoile du
Pere Chifflet , in 12 , avec un abregé d'Ortographe ,
1 liv. 10 f.
De la Connoiffance de Dieu , par M. Ferrand ,
2 liv. 10 f.
Novum Teftamentum Gracum , inn 18. I liv. 16 f.
L'Efprit de l'Ecriture Sainte,in 12. 2 vol.3 10 f."
Le Comte de Cardone , in 12. 1 liv. 16 f.
Les Avantures Galantes du Chevalier de Themicourt ,, par Madame D... in 12. 1 l . 16 f.
Furteriana , ou les bons mots de M. Furetiere ,
in 12 .
Avantures galantes de France & d'Eſpagne in 12 .
2. liv.
2 liv.
2 liv.
Traduction nouvelle de Miguelles Cervantes ,
in 12.
Biblia facra, in 4º ,
6 liv.
Amuſemens ferieux & comiques , par M. du
Freny , in 12.
I liv. 10 f.
Grammaire Allemande , de Perger , in 12.1 1.
Effais de litterature pour la connoiffance des
bons Livres ; & fupplément des Effais , in 12 .
4 vol. 8 liv.
liv. 1,0 f. Le Jeu de l'Hombre , augmenté des Decifions
Nouvelles , in 12 .
Les Campagnes du Roy de Suede
vol.
I
›
in 12. 3
6 liv
La Vie de M. de Moliere , in 12. 2 liv.
Traité du Recitatif dans la Compofition , dans
la Declamation , la Lecture & l'Action publique , in 12.
1 liv. 10 f
Hiftoire de la Virginie , contenant celle de fon établiffement & de fon gouvernement jufqu'à prefent , les productions naturelles du
Païs , la Religion , les Loix & les Coûtumes
des Indiens naturels , par un Auteur natif &
habitant de ce Païs-là , in 12. enrichie de fiC
gures
1
12.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche , qui e
feigne les devoirs du Maître d'Hôtel &
Sommelier , la maniere de faire les Con
tures feches & liquides , les Liqueurs , I
Eaux , les Parfums , la Cuifine , à découp
les viandes , & à faire la pâtifferie ; huitié
édition , corrigée & augmentée des pâtes , d
Liqueurs nouvelles , & des nouveaux R
goûts qu'on fert aujourd'hui : Avec des m
deles pour dreffer les Services de Table ,
2 liv . s
Abregé de la Sainte Bible , enforme de Que
tions & Réponſes familieres , tirées de dif
ferens Auteurs ; divifé en deux parties , l'a
cien & le nouveau Teftament, par le R. I
Guerard , de la Congregation de ſaint Mau feconde édition , in 12. 2 lī
Les Delices de l'Italie , contenant une defcri
ption exacte du Païs , des principales Villes
de toutes les Antiquiteż , & de toutes les Ra
retez qui s'y trouvent ; ouvrage enrichi d'u
tres-grandnombrede figures en taille douce in 12. 4 vol.
Traité des Jardinagės , par M. de la Quintinie in 4 2 vol.
Le Prince Grec, in 12.
12 liv
12 liv
2 liv Hiftoire de D. Quixotte , in 12. 5 vol. 12 1. 10 1
S
Les Fables de la Fontaine , in 12.5 vol. 10 liv
La Princeffe de Cleves , in 12. 2 liv. 10 f
L'Arithmetique de Legendre , in 12. 2 liv. 1o f
La Vie de Cromvvel , de Gregorio Leti , in 12
2 vol.
Les Ocuvres de S. Evremond , in 12.5 vol. 10 1
s liv
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron , i
12.
Zayde, in 12. 2 vol,
2 liv . 10 1
4. liy
B
tyle du Confeil , par M. Gauret , in 4 , 5 liv .
tode de la Marine , in 4° , 3 liv.
Traité hiftorique des Monnoyes de France , par
M. le Blanc. in 4 . 9 liv.
3 liv
8 f.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable
Borgne , par M. le Noble , in 12 .
Traité de la Parole , in 12. brochure,
Lucien d'Ablancourt , nouvelle édition , augmentée de Notes , in 12. 3 vol. 6 liv.
Numifmata area Imperatorum Auguftorum & C&-
farum in Coloniis , Municipiis & vrbibus Jure
Latio donatis, ex omni modulo percußa , autore
Joanne Foy-Vaillant , in fol. 2 vol. 36 liv.
Hiftoire reduite à fes principes , dediée à
Monfeigneur le Duc de Bourgogne , în 12.
2 vol. 3 liv. 10 f.
Contes des Fées , ou les Chevaliers Errans , &
le Genie Familier, par M. D... in 12. l. 15 f
D. Guzman d'Alfarache , in 12. 3 vol. 7 l. 10 f.
Traduction en vers François des Epigrammes
d'Ovven , in 12. 1 liv. 10 f.
Les Amours de Pfiché , in 12.
La Mufe Moufquetaire , in 12 .
Virgile , de Martignac , in 12 , 3 vol.
2 liv.
2 liv .
6 liv.
Lucrece , de la nature des chofes , avec des remarques fur les endroits les plus difficiles ,
traduction nouvelle , in 12. 2 vol. 4 1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteuil , ou varietez hiftoriques ,
compoféesdu Joueur , du Nouvelifte , du Financier , du Critique , de l'Inconnu , du Sincere ,du Subtif , de l'Hypocrite , & de plufieurs autres perſonnages de differens carac
teres , in 12 . 1 liv. s.f.
Les Avantures d'Appollonius de Tyr , livre rem- pli d'évenemens , & écrit dans le même ftyle
que Telemaque , par M. le B... in 12.
2 liv.
Prince Eraftus , fils de l'Empereur Diocle
tiam ,
in IZ.
, par
2 . 5.
3:
Pe
Abregé de Geographie , & de tout ce qu'il
a de plus remarquable dans chacune des qu tre grandes parties de la Terre , particuliere
ment dans l'Europe & dans le Royaume d
France : le tout mis en ordre pour pouvo
être appris & retenu facilement par cœur avec les routes des Poftes de France & d'E
pagne , dedié à S. A. S. Monfeigneur le Prin
de Dombes M. Poncein , in 12. 1 liv. s Hiftoire fecrete de Bourgogne , in 12. 2 vol.
Vafconiana des , ou Recueil des bons mots ,
fées les plus plaifantes , & des rencontres plus vives des Gafcons ,feconde édition , au 2 liv. mentée ,in iz .
Les Metamorphofes d'Ovide , traduites par
Durier, derniere édition , in 12. 3 vol . 6 11 Les mêmes en Rondeaux , avec figures ,
Bencerade, imprimées à Bruxelles, in 8 °, 4 Les Metamorphofes , ou l'Afne d'or d'Apulés Philofophe Platonicien , avec le Demon
Socrate , traduction en François , avec
Remarques , in 12. 2 vol.
5.
Les Fables d'Efope Phrygien , avec celles Philielphe , traduction nouvelle , enrichie
Difcours moraux & hiftoriques , & de
trains à la fin de chaque difcours , avec
gures. On a ajouté à cette nouvelle trad
tion les Contes d'Efope , les Fables diver
d'Abrias & d'Avienus , in 12. 2 vol . 4 1. 10 Les Memoires de la Vie du Comte D... avant
retraite , contenant diverſes avantures
peuvent fervir d'inftruction à ceux qui on
vivre dans le grand monde; redigez par M
S. Evremont , in 12. 2 vol. 4 liv. 1
Les Memoire de Meffire Roger Rabutin , Con
de Buffy, in 12. 3 vol.
7 liv.
Bij
lem , Ses Lettres , nouv. édit. in 12. 4 vol. 8 I.
es Oeuvres d'Homere , traduites en François
par M. D... enrichies de figures en taille- douce , diviſées en 4 vol. in 12 . ro 1.
Quinte-Curce , de la traduct . de M. de Vaugelas,
avec le Latin à côté , 2 vol. in.12. 4 I. 10 f.
euvres d'Horace en Latin & en François , avec
des Remarques critiques & hiftoriques, deM.
Dacier , troifiéme édition , revûë , corrigée
& augmentée confiderablement par l'Auteur ,
in 12. 10 vol. 20 liv
liftoire de France, P. Marcelle , in 12. 4vol.8 1.
exicon Buxtorfi , in 8 ", liv. 10 f.
Sem Lexicon Paforis Greco- Lat. in 8 , 4 1. 10 f.
orpus Juris Canonici , à Petro Pithocó , cum ap
pendiceJuris Canonici, continens Librumfeptimum
Decretalium, & Fo. Pauli Lancelotti inftitutiones
Juris Canonici, in fol. 2 vol. 20 liv.
es Oeuvres de Maître Guy Coquille , Sieur de
Romaney, 17 03. 2 vol. 13 liv.
ecueil
de bons mots des Anciens
& des Modernes , in 12.
orneille, in 12.10 vol.
THEATRE DE MESSIEURS
2 liv.
20 liv.
acine , 2 vol. 6 liv.
ampiftron , nouv. éd. augmentée d'une Trage
die & d'une Comedie , & ornée de figures , 4 l .
e la Foffe , avec fes Poëfies , 2 vol. S liv.
egrand ,
rébillon ,
radon ,
2 liv. 10 f.
3 liv. 10 f.
3 liv.
e la 2 liv. 10 f.
Grange,
Moliere , 8 vol. nouvelle édition , augmentée
defa Vie , avecde nouvelles Remarques , 15. 1.
ancourt, 7 vol. nouvelle édition , augmentée
de plufieurs Picces qui n'avoient point été imprimées dans les éditions precedentes,avec
figures & Mufique ,
Regnard , 2 vol.
Poiffon , 2 vol.
De Hauteroche ,
14liv liv.
3 liv.
2 liv.10 F
Palaprat , 2. éd. augmentée de plufieurs Comedies qui n'ont pas encore efté imprimées , &
d'un Recueil de Pieces en Vers, 2 vol. 4 1. 10 f.
Baron ,
De Riviere ,
De la Thuillerie ,
Boindin ',
De Champ-mêlé ,
De Montfcury, 2 vol.
Bourfault , 2 vol.
De Mademoiſelle Barbier ,
Quinaur ,
Theatre François , 6 vol.
Idomenée ,
Aftrée ,
3 liv
liv. 10
2 liv
2. liv
2 li
's liv
sliv
2 liv. 10 f
2 liv. 10 f
Is liv
Electre ,
Rhadamifthe &Zenobic ,
Cyrus,
Les Tyndarydes Saül ,
Herode >
Polydore ,
La Mort d'Ulyffe
Mustapha ,
Agrippa , oule faux Tiberinus
Le Curieux Impertinent ,
Les Agioteurs ,
L'Amour Charlatan ,
Le Naufrage,
Danać ,
Turcaret ,
Crifpin Rival ,
1
Le Jaloux défabuſe ,
Tragedies
}
Comedies,
Les Airs notez des Comedies Françoises , par
'M. Gillier , in 4º, 7 liv.
Cantates & Arietes de M. le B. fol. 7 liv. 10 f.
Le quatrième Livre des Motets de M. Campra ,
LeMercure Galant
Et broché ,
liv.
11. 10 f.
I l. 5f.
Recueil de Pieces en Vers , adreffées à S. A.S.
Monfeigneur le Duc de Vendôme , & plufieurs
Effais de Poëfies diverfes , par Monfieur de
Palaprat , 1. vol. in 12. 1 1. 10 f.
Et toutes les autres Pieces de Theatre , tanţ
Anciennes que nouvelles
< DES LIVRES NOUVEAUX ;
Imprimez chez PIERRE RIBOU , à
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faint Louis.
Des R R. PP. Benedictins , de la Congregatie
de faint Maur.
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Anti Auguftini Hipponenfis Epifcopi Oper
denuò caftigata & illuftrata , cum Indicibus
Vita ejufdem fancti Auguftini , fol. 8 vol.
Petit pap. veau ,
Moyen papier,
Grand papier ,
144 li
224 li
320 li - Eorumdem Operum Indices , cum vitafan
Auguftini , fol. feparément, petit pap. 18
-Les Volumes fe vendent feparément , ←
Moyen papier ,
Grand papier ,
petit papier ,
Moyen papier ,
Grand papier ›
24 li
40 li
18 li
24 li 40 li
Vita S. Auguftini , fol . feparément , 6
Sancti Hilarii Epifcopi Pictavienfis Opera , emer
data illuftrata , fol. petit papier , 18 li
Moyen papier,
Grand papier,
24 li
40 li A
nati Gregorii Epifcopi Turonenfis Opera , cafti
gata editaftudio Domini Theodorici Ruinart
Monachi Ordinisfancti Benedicti , Congregationis fancti Mauri , folio , Is liv.
iftoire de Bretagne , compofée fur les Titres
& les Auteurs originaux , par Dom Guy Alexis Lobineau , Benedictin de la Congregation de faint Maur , avec les Preuves : & enrichie de Portraits, deTombeaux de Sceaux ,
& autres Monumens gravez en taille- douce ,
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tirées des Evangiles qui fe lifent à la Meffe ,
& pour les Fêtes principales des Saints , avec
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Domini Edmundi Martene Benedictini Congregationis fancti Mauri Commentarius in Regulam
fancti Benedicti litteralis , moralis , hiftoricus ,
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Ouvrages de M. Baluze. i
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antiquis Codicibus : Seu Supplementum ad col
lectionem Conciliorum Labbai , fol. 1707. petit
papier ,
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oncilia Gallia Narbonenfis , nunc primùm edita ,
UACY
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cum Notis , in 8 ° liv.
lluftr. Domini P. de MarcaArchiepifcopi Parifienfis
Dißertationes deconcordia Sacerdotii & Imperii:
Seu de libertatibus Ecclefia Gallicana. Noviffima
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Hifpanicus, hoc eft , Geographica & Hilto Defcriptio Catalonia & Rufcinonis : acceffere =
fta veterum Comitum Barcinonenfium , Nico
Specialis res Sicula , &c. omnia nunc prinz z
editas fol . petit papier ,
Grand papier ,
•
1 lž
24 li
3 Ji
Ejufdem Differtationes tres cum notis
Appendice actorum veterum , in 8 ° ,
Ejufdem Opufcula , nunc primùm in luce edita , in 8 . } l
Vita Paparum Avenionenfium , boc eft , Hiftor
Pontificum Romanorum qui in Gallia federun
anno 1305. ad annum 1394. fcripta abauctorit coëtaneis , cum Notis , in 4 % 2 vol. 141
Sancti Agobardi Archiepifcopi Lugdunenfis Oper necnon Leidradi & Amulonis Archiepiſcoporz
Lugdunenfium Epiftola & opufcula , cum Noz in 8 , 2 vol .
6 15
Santi Cafarii Epifcopi Arelatenfis Homilia , nu
quam antehac edita , cum Notis , in 8°, 11. 10
MariiMercatoris Opera , cum Notis , in 8º , 3 17
Reginonis Abbatis Prumienfis Libri duode Ecclef
fticisdifciplinis & Religione chriftiana , &c. cz Notis , in 8° 4 li Salviani Maffilienfis, & Vincentii Lirinenfis Ope
cum Notis uberioribus , in 8 ° , tertia edit. 3 li
Vita Petri Caftellani , Magni Francia Eleemofyaz
rii , à Petro Gallandio feripta , cum Notis ,
8° Mokoh livão Mifcellaneorum Libri quinque , hoc eft , Collec
veterum Monumentorum , in 8,5 vol. is li
Les volumes fe vendent feparément 3 li
Ouvrages de feu Mre ARMAND LE BOUTHILLI
DE RANCE , Abbé de la Trappe.
z
De la Sainteté & des devoirs de la vie Monal
tique , avec les éclairciffemens fur les di p
A ij
eultez furvenues au fujet de ce Livre , in 4º, 3 vol.
Les mêmes in 12. 3 vol.
17 liv.
8 liv.
Les Eclairciffemens,in 4 , feparément, 6 1.
Les mêmes in 12. feparément ,
liv. 10 f.
inq Chapitres tirez du Livrede la Vie Monaſtique ; fçavoir , de l'amour de Dieu , de la
Priere , de la Mort , des Jugemens de Dieu,
& de la Componction , in 12.
3
I liv.
ifcours de la pureté d'Intention , & des moyens pour y arriver , in 12. I liv. 10f.
arte de la Vifite de M. l'Abbé de la Trape á l'Abbaye des Clairets , avec une Inftruction fur la mort de Dom Muce , in 12. iliy. ftructions de faint Dorothée , Pere de l'Eglife Creque, traduites du Grec en François, avec la Vie de ce faint Pere , in 8 ° . 2 l . 5 f. aftructions fur les principaux fujets de la Pieté & de la Morale Chretienne , in 12.1 l. 10 (. ettres de Pieté choifies & écrites à differentes
perfonnes , in 12 , 2 vol. 4 liv.
editations fur la Regle de faint Benoît , troifiéme édition, augmentée de la veritable pre- paration à la mort , in 12 . 2 liv.
De la veritable preparation à la mort , în 12.
feparément , : liv.
éponses au Traité des Etudes Monaftiques de
Dom Jean Mabillon , in 4° , 6 liv.
e Texte de la Regle de S. Benoît, trad.in 12.11.
a Regle de faint Benoit , traduite & expliquée
felon fon veritable efprit , in 4° , 2 vol . 12 1.
La même in 12. 2 vol. s liv.
eflexions morales fur les quatres Evangiles
in 12.4 vol. 7 liv. 4f.
eglemens generaux de l'Abbaye de la Trappe,
in 12. 2 vol.
•
3 liv. 12 f.
elation de la mort de Dom Abraham Beu-
1
gnier , in 12. brochure , 8
Relation de quelques circonftances de la mor
de M.** l'Abbé de la Trappe , in 12. brochu re , 81
Traité abregé des Obligations des Chrétiens in 12.
I liv . 16
Du R. P. Dom LE NAIN, Sous- Prieur de l'Abbay
de la Trappe.
Homelies fur le Prophete Jeremie , in 8 ° ,
vol.
7 liv. 12
Hiftoire de l'Ordre de Cîteaux ou Vies de
Saints de cer Ordre , in 12. 9 vol . 16 liv. 4
>
De Noffeigneurs du Clergé de France.
Procés verbal de l'Affembléé de 1690. fol . 6 1
De l'Affemblée de 1693. & 1695. fol. 10 I
De l'Affemblée de 1701. & 1702. fol. 6. 1
Relation des Affemblées de MM. les Prelat S
pour la condamnation du Livre de M. l'Ar
chevêque de Cambray , in 4° , 4 liv
Recueil concernant l'établiffement de deux Se
minaires dans le Dioceſe de Reims,in 4° 6 I
Du R. P. DUBOIS , de l'Oratoire.
Hiftoria Ecclefia Parifienfis , fol. 2 vol . 30 liv
Le Tome fecond feparement ,
.. 7.1 Is liv
Du R. P. AMELOTTE
, de l'Oratoire.
LeteNouveau , avedes Nament traduit fur la Vülga,
& des Cartes de la Terre
Sainte , in 4 , 2 vol.
Le même in 18.
12liv
I liv
Du R. P. HARDOUIN de la Compagni
de Fefus.
›
Antirrheticus de nummis antiquis Coloniarum
Municipiorum ad Joannem Vaillant , in 4″ , z I.
Sancti Joannis Chryfoftomi Epiftola ad Cafarium
Monachum, Gr. & Lat. cum Joannis Harduini
Notis , & Dißertatione de Sacramento Altaris ,
in 4º ,
De differens Auteurs.
liv.
Compendium Inftitutionum Juftiniani , feu compen
diofa earum tractatio , in 1z.
1 liv.
Creur affectif de faint François de Sales , tiré
de ce qu'il y a de plus touchant dans fes
Ecrits , pour la confolation des ames devo- tes , par M. Gambard , in 12. I liv. 12 f.
Diurnale Ciftercienfe , ad ufum Fulienfium , rubronigrum, in 24. maroquin , 3 1.
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Tradition de l'Eglife fur le Silence Chrétien &
Monaftique , contre l'intemperance de la lan
gue , & les paroles inutiles en general , & e
particulier contre la trop grande frequentation des Parloirs des Religieufes , par M
Hermant , in 12. I liv. 16
in 12,
Traité du Cancer , & des moyens de le guerir
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tliv.10 C
Traité des Ecoles Epifcopales , par feu M. Joly
Chantre & Chanoine de l'Eglife de Paris 2 li
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de la Vifitation, morte en 1694. in 12. 1 l. 10 1
De l'ufage de celebrer le Service Divin, en lan
gue non vulgaire , par le R. P. Caponnel Chanoine Regulier , in 12. liv.s
Imitation de Jefus-Chrift en vers , avec figu
res, par M. de Corneille, Bruxelles . in 8°, 4 1
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Les Loix Civiles dans leur
ordre naturel , fo I
2 vol. 18 liv
Les mêmes , în 4* , 6 vol. 36 liv
L'art de Tourner ou de faire en perfection
toutes fortes d'ouvrages au Tour : ouvrag
tres-curieux & tres-neceffaire à ceux qui s
xercent au Tour , fol. Latin & Fr. is liv Traduction nouvelle des Odes d'Anacreon, pa.
M.de la Foffe, feconde édition , augment
de deux Odes , l'une de Pindare , & l'autre
d'Horace , in 12.
Nouvelle Grammaire Eſpagnole ,
ger' , in 12.
Nouvelle Traduction de Juſtin ,
marques , in 12. 2 vol.
2 liv. 10 f
par M. Per2 liv. f f
avec des Re.
3 liv. 10 f
sliv liv7.10 . C
2 liv
Conquête du Mexique , in 12. 2 vol.
Conquête du Perou , in 12. 2 vol. 4
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in 12.
Parfaite Grammair Françoile du
Pere Chifflet , in 12 , avec un abregé d'Ortographe ,
1 liv. 10 f.
De la Connoiffance de Dieu , par M. Ferrand ,
2 liv. 10 f.
Novum Teftamentum Gracum , inn 18. I liv. 16 f.
L'Efprit de l'Ecriture Sainte,in 12. 2 vol.3 10 f."
Le Comte de Cardone , in 12. 1 liv. 16 f.
Les Avantures Galantes du Chevalier de Themicourt ,, par Madame D... in 12. 1 l . 16 f.
Furteriana , ou les bons mots de M. Furetiere ,
in 12 .
Avantures galantes de France & d'Eſpagne in 12 .
2. liv.
2 liv.
2 liv.
Traduction nouvelle de Miguelles Cervantes ,
in 12.
Biblia facra, in 4º ,
6 liv.
Amuſemens ferieux & comiques , par M. du
Freny , in 12.
I liv. 10 f.
Grammaire Allemande , de Perger , in 12.1 1.
Effais de litterature pour la connoiffance des
bons Livres ; & fupplément des Effais , in 12 .
4 vol. 8 liv.
liv. 1,0 f. Le Jeu de l'Hombre , augmenté des Decifions
Nouvelles , in 12 .
Les Campagnes du Roy de Suede
vol.
I
›
in 12. 3
6 liv
La Vie de M. de Moliere , in 12. 2 liv.
Traité du Recitatif dans la Compofition , dans
la Declamation , la Lecture & l'Action publique , in 12.
1 liv. 10 f
Hiftoire de la Virginie , contenant celle de fon établiffement & de fon gouvernement jufqu'à prefent , les productions naturelles du
Païs , la Religion , les Loix & les Coûtumes
des Indiens naturels , par un Auteur natif &
habitant de ce Païs-là , in 12. enrichie de fiC
gures
1
12.
Ecole parfaite des Officiers de Bouche , qui e
feigne les devoirs du Maître d'Hôtel &
Sommelier , la maniere de faire les Con
tures feches & liquides , les Liqueurs , I
Eaux , les Parfums , la Cuifine , à découp
les viandes , & à faire la pâtifferie ; huitié
édition , corrigée & augmentée des pâtes , d
Liqueurs nouvelles , & des nouveaux R
goûts qu'on fert aujourd'hui : Avec des m
deles pour dreffer les Services de Table ,
2 liv . s
Abregé de la Sainte Bible , enforme de Que
tions & Réponſes familieres , tirées de dif
ferens Auteurs ; divifé en deux parties , l'a
cien & le nouveau Teftament, par le R. I
Guerard , de la Congregation de ſaint Mau feconde édition , in 12. 2 lī
Les Delices de l'Italie , contenant une defcri
ption exacte du Païs , des principales Villes
de toutes les Antiquiteż , & de toutes les Ra
retez qui s'y trouvent ; ouvrage enrichi d'u
tres-grandnombrede figures en taille douce in 12. 4 vol.
Traité des Jardinagės , par M. de la Quintinie in 4 2 vol.
Le Prince Grec, in 12.
12 liv
12 liv
2 liv Hiftoire de D. Quixotte , in 12. 5 vol. 12 1. 10 1
S
Les Fables de la Fontaine , in 12.5 vol. 10 liv
La Princeffe de Cleves , in 12. 2 liv. 10 f
L'Arithmetique de Legendre , in 12. 2 liv. 1o f
La Vie de Cromvvel , de Gregorio Leti , in 12
2 vol.
Les Ocuvres de S. Evremond , in 12.5 vol. 10 1
s liv
Juvenal, de la traduction du P. Tarteron , i
12.
Zayde, in 12. 2 vol,
2 liv . 10 1
4. liy
B
tyle du Confeil , par M. Gauret , in 4 , 5 liv .
tode de la Marine , in 4° , 3 liv.
Traité hiftorique des Monnoyes de France , par
M. le Blanc. in 4 . 9 liv.
3 liv
8 f.
Dialogues entre le Diable Boiteux & le Diable
Borgne , par M. le Noble , in 12 .
Traité de la Parole , in 12. brochure,
Lucien d'Ablancourt , nouvelle édition , augmentée de Notes , in 12. 3 vol. 6 liv.
Numifmata area Imperatorum Auguftorum & C&-
farum in Coloniis , Municipiis & vrbibus Jure
Latio donatis, ex omni modulo percußa , autore
Joanne Foy-Vaillant , in fol. 2 vol. 36 liv.
Hiftoire reduite à fes principes , dediée à
Monfeigneur le Duc de Bourgogne , în 12.
2 vol. 3 liv. 10 f.
Contes des Fées , ou les Chevaliers Errans , &
le Genie Familier, par M. D... in 12. l. 15 f
D. Guzman d'Alfarache , in 12. 3 vol. 7 l. 10 f.
Traduction en vers François des Epigrammes
d'Ovven , in 12. 1 liv. 10 f.
Les Amours de Pfiché , in 12.
La Mufe Moufquetaire , in 12 .
Virgile , de Martignac , in 12 , 3 vol.
2 liv.
2 liv .
6 liv.
Lucrece , de la nature des chofes , avec des remarques fur les endroits les plus difficiles ,
traduction nouvelle , in 12. 2 vol. 4 1. 10 f.
L'Ambiguë d'Auteuil , ou varietez hiftoriques ,
compoféesdu Joueur , du Nouvelifte , du Financier , du Critique , de l'Inconnu , du Sincere ,du Subtif , de l'Hypocrite , & de plufieurs autres perſonnages de differens carac
teres , in 12 . 1 liv. s.f.
Les Avantures d'Appollonius de Tyr , livre rem- pli d'évenemens , & écrit dans le même ftyle
que Telemaque , par M. le B... in 12.
2 liv.
Prince Eraftus , fils de l'Empereur Diocle
tiam ,
in IZ.
, par
2 . 5.
3:
Pe
Abregé de Geographie , & de tout ce qu'il
a de plus remarquable dans chacune des qu tre grandes parties de la Terre , particuliere
ment dans l'Europe & dans le Royaume d
France : le tout mis en ordre pour pouvo
être appris & retenu facilement par cœur avec les routes des Poftes de France & d'E
pagne , dedié à S. A. S. Monfeigneur le Prin
de Dombes M. Poncein , in 12. 1 liv. s Hiftoire fecrete de Bourgogne , in 12. 2 vol.
Vafconiana des , ou Recueil des bons mots ,
fées les plus plaifantes , & des rencontres plus vives des Gafcons ,feconde édition , au 2 liv. mentée ,in iz .
Les Metamorphofes d'Ovide , traduites par
Durier, derniere édition , in 12. 3 vol . 6 11 Les mêmes en Rondeaux , avec figures ,
Bencerade, imprimées à Bruxelles, in 8 °, 4 Les Metamorphofes , ou l'Afne d'or d'Apulés Philofophe Platonicien , avec le Demon
Socrate , traduction en François , avec
Remarques , in 12. 2 vol.
5.
Les Fables d'Efope Phrygien , avec celles Philielphe , traduction nouvelle , enrichie
Difcours moraux & hiftoriques , & de
trains à la fin de chaque difcours , avec
gures. On a ajouté à cette nouvelle trad
tion les Contes d'Efope , les Fables diver
d'Abrias & d'Avienus , in 12. 2 vol . 4 1. 10 Les Memoires de la Vie du Comte D... avant
retraite , contenant diverſes avantures
peuvent fervir d'inftruction à ceux qui on
vivre dans le grand monde; redigez par M
S. Evremont , in 12. 2 vol. 4 liv. 1
Les Memoire de Meffire Roger Rabutin , Con
de Buffy, in 12. 3 vol.
7 liv.
Bij
lem , Ses Lettres , nouv. édit. in 12. 4 vol. 8 I.
es Oeuvres d'Homere , traduites en François
par M. D... enrichies de figures en taille- douce , diviſées en 4 vol. in 12 . ro 1.
Quinte-Curce , de la traduct . de M. de Vaugelas,
avec le Latin à côté , 2 vol. in.12. 4 I. 10 f.
euvres d'Horace en Latin & en François , avec
des Remarques critiques & hiftoriques, deM.
Dacier , troifiéme édition , revûë , corrigée
& augmentée confiderablement par l'Auteur ,
in 12. 10 vol. 20 liv
liftoire de France, P. Marcelle , in 12. 4vol.8 1.
exicon Buxtorfi , in 8 ", liv. 10 f.
Sem Lexicon Paforis Greco- Lat. in 8 , 4 1. 10 f.
orpus Juris Canonici , à Petro Pithocó , cum ap
pendiceJuris Canonici, continens Librumfeptimum
Decretalium, & Fo. Pauli Lancelotti inftitutiones
Juris Canonici, in fol. 2 vol. 20 liv.
es Oeuvres de Maître Guy Coquille , Sieur de
Romaney, 17 03. 2 vol. 13 liv.
ecueil
de bons mots des Anciens
& des Modernes , in 12.
orneille, in 12.10 vol.
THEATRE DE MESSIEURS
2 liv.
20 liv.
acine , 2 vol. 6 liv.
ampiftron , nouv. éd. augmentée d'une Trage
die & d'une Comedie , & ornée de figures , 4 l .
e la Foffe , avec fes Poëfies , 2 vol. S liv.
egrand ,
rébillon ,
radon ,
2 liv. 10 f.
3 liv. 10 f.
3 liv.
e la 2 liv. 10 f.
Grange,
Moliere , 8 vol. nouvelle édition , augmentée
defa Vie , avecde nouvelles Remarques , 15. 1.
ancourt, 7 vol. nouvelle édition , augmentée
de plufieurs Picces qui n'avoient point été imprimées dans les éditions precedentes,avec
figures & Mufique ,
Regnard , 2 vol.
Poiffon , 2 vol.
De Hauteroche ,
14liv liv.
3 liv.
2 liv.10 F
Palaprat , 2. éd. augmentée de plufieurs Comedies qui n'ont pas encore efté imprimées , &
d'un Recueil de Pieces en Vers, 2 vol. 4 1. 10 f.
Baron ,
De Riviere ,
De la Thuillerie ,
Boindin ',
De Champ-mêlé ,
De Montfcury, 2 vol.
Bourfault , 2 vol.
De Mademoiſelle Barbier ,
Quinaur ,
Theatre François , 6 vol.
Idomenée ,
Aftrée ,
3 liv
liv. 10
2 liv
2. liv
2 li
's liv
sliv
2 liv. 10 f
2 liv. 10 f
Is liv
Electre ,
Rhadamifthe &Zenobic ,
Cyrus,
Les Tyndarydes Saül ,
Herode >
Polydore ,
La Mort d'Ulyffe
Mustapha ,
Agrippa , oule faux Tiberinus
Le Curieux Impertinent ,
Les Agioteurs ,
L'Amour Charlatan ,
Le Naufrage,
Danać ,
Turcaret ,
Crifpin Rival ,
1
Le Jaloux défabuſe ,
Tragedies
}
Comedies,
Les Airs notez des Comedies Françoises , par
'M. Gillier , in 4º, 7 liv.
Cantates & Arietes de M. le B. fol. 7 liv. 10 f.
Le quatrième Livre des Motets de M. Campra ,
LeMercure Galant
Et broché ,
liv.
11. 10 f.
I l. 5f.
Recueil de Pieces en Vers , adreffées à S. A.S.
Monfeigneur le Duc de Vendôme , & plufieurs
Effais de Poëfies diverfes , par Monfieur de
Palaprat , 1. vol. in 12. 1 1. 10 f.
Et toutes les autres Pieces de Theatre , tanţ
Anciennes que nouvelles
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Résumé : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX Imprimez chez PIERRE RIBOU, à Descente du Pont Neuf, à l'Image Saint Loüis.
Le catalogue présente une liste de livres imprimés par Pierre Ribou, situé à la descente du Pont Neuf, à l'Image Saint Louis. Les ouvrages proviennent principalement des Révérends Pères Bénédictins de la Congrégation de Saint Maur. Parmi les publications notables, on trouve les œuvres d'Augustin d'Hippone, enrichies d'index et de la vie du saint, disponibles en différents formats de papier et prix. D'autres œuvres incluent celles de Saint Hilaire, Saint Grégoire de Tours, et une histoire de Bretagne par Dom Guy Alexis Lobineau. Le catalogue mentionne également des méditations quotidiennes, des commentaires sur la règle de Saint Benoît, et divers traités théologiques et historiques. Des ouvrages de M. Baluze, tels que la nouvelle collection des conciles et les conciles de la Narbonnaise, sont également listés. Le catalogue inclut des travaux sur la concorde entre le sacerdoce et l'empire, des dissertations géographiques et historiques, et des vies de papes. Des écrits de l'abbé Armand Jean le Bouthillier de Rance, abbé de la Trappe, traitent de la sainteté et des devoirs de la vie monastique. Le catalogue se termine par une variété d'ouvrages littéraires, historiques et techniques, allant de traductions classiques à des traités sur l'art de tourner, des grammaires, et des histoires de voyages. Le document présente également une liste de divers ouvrages et pièces de théâtre, accompagnés de leurs caractéristiques et prix. Parmi les œuvres mentionnées, on trouve des traductions de classiques anciens comme les 'Métamorphoses' d'Ovide et les 'Fables' d'Ésope, ainsi que des œuvres modernes telles que les 'Mémoires' du Comte D... et de Roger Rabutin. Des pièces de théâtre de Corneille, Racine, Molière, et d'autres auteurs sont également listées, certaines avec des éditions augmentées ou enrichies de figures et de musique. Le document inclut également des ouvrages de géographie, d'histoire, et des recueils de bons mots. Les prix des ouvrages varient, allant de quelques livres à plusieurs dizaines de livres.
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2991
p. 3-10
RÉPONSES à quelques Plaintes contre le Mercure.
Début :
On se plaint qu'on alteré dans le Mercure quelques ouvrages, [...]
Mots clefs :
Plaintes, Mercure, Réponses, Auteurs, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RÉPONSES à quelques Plaintes contre le Mercure.
R E'P 0 N SES
à quelques Plaintes
concfe
le
Mercure.
ONseplaintqi£mdltiùé
dans k Mercurecfueîquttouvraity & quesqucémttnotrésdcf<*tntHè,
A l'égard des Autheurs
ceux qui craignent de
bonne foy d'estre imprimez ne doivent nyreciter ny écrire leurs ouvrages, & ceux qui n'ont
pas le courage de cacher
ce qu'ilsont fait de beau.
peuvent m'en faire tenir
ibus main des copies correctes, & jurer ensuite
hautement qu'ils ne les
ontdonnées à personne,
& qu'ils en desavouent
les fautes;je prendray
ces fautes sur moy pour
leur faire plaisir.
-
A l'égard des noms de
famtHe
9
desgenealogies,
& autres mémoiresdefectueux
y
c'est purement la
faute de ceux qui ne prennentpas le soin de me les
envoyer. On n'a qu'à les
IIdrcfercheZlesLibraires
dont le nom est à la tejtc
du Livre.
Ceux dont les actions
& les familles meriteroient le plus de place
dans ce Journal, font
quelquesfois ceux dont
les articles font ou negligez ou tout- à
-
fait oubliez, parce quevoulant
m'y attacher davantage,
je me suis fié sur de beaux
mémoiresqu'on ma promis, & ces prometteurs
sontlapluspart beaucoup
plusnegligensà me tenir
leur parole que je ne le
fuis à donnerauPublic
tout ce que je luy ay promis.
On se plaintque je
Hemployé:pœ$. assezt de
sempf 4 mon JMcriwà^
Ûtlarai,ConJil faudroit
travailler une aimée pour
chaque mois,& toute
déduction faite du tems
de l'lmpression,dutems
necessairement perdu, Se
dema paresses il ne reste à
peu prés que cinq ou six
jours pour l'écrire, c'est.
trop peu, & je m'en
plains comme vous pour,
toute réponse à cet
article.
Les Nowveïïijtes se
plaignent que j'abbrege
les Nouvelles, & queJe
donne trop de Poesies.
Les Poëtes répondent
que les vers font l'ornement du Mercure.
Les DamesJe 'plaignent qu'on sétend trop
sur les morceaux de Litterature &de Physique.
Les Philosophesrépondent qu'ils s'occupent
agréablement, de ce qui
ennuye les Dames & que
ce qui fait plaisir aux
Dames ne convient
point aux gens studieux.
D'autresse plaignent
que le Mercure n'cft pas
afieZj rempli.
Les Librairesrépondent qu'on le vend bien
tel qu'il est
,
c'est ainsi
que dans le commerce
de la vie
,
celuy qui est
content répond aux
plaintes de celuy qui ne
l'estpas. Je prieinstam-
ment une partie du Public de répondre pour
moy a
l'autre.
à quelques Plaintes
concfe
le
Mercure.
ONseplaintqi£mdltiùé
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A l'égard des Autheurs
ceux qui craignent de
bonne foy d'estre imprimez ne doivent nyreciter ny écrire leurs ouvrages, & ceux qui n'ont
pas le courage de cacher
ce qu'ilsont fait de beau.
peuvent m'en faire tenir
ibus main des copies correctes, & jurer ensuite
hautement qu'ils ne les
ontdonnées à personne,
& qu'ils en desavouent
les fautes;je prendray
ces fautes sur moy pour
leur faire plaisir.
-
A l'égard des noms de
famtHe
9
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& autres mémoiresdefectueux
y
c'est purement la
faute de ceux qui ne prennentpas le soin de me les
envoyer. On n'a qu'à les
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dont le nom est à la tejtc
du Livre.
Ceux dont les actions
& les familles meriteroient le plus de place
dans ce Journal, font
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les articles font ou negligez ou tout- à
-
fait oubliez, parce quevoulant
m'y attacher davantage,
je me suis fié sur de beaux
mémoiresqu'on ma promis, & ces prometteurs
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leur parole que je ne le
fuis à donnerauPublic
tout ce que je luy ay promis.
On se plaintque je
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sempf 4 mon JMcriwà^
Ûtlarai,ConJil faudroit
travailler une aimée pour
chaque mois,& toute
déduction faite du tems
de l'lmpression,dutems
necessairement perdu, Se
dema paresses il ne reste à
peu prés que cinq ou six
jours pour l'écrire, c'est.
trop peu, & je m'en
plains comme vous pour,
toute réponse à cet
article.
Les Nowveïïijtes se
plaignent que j'abbrege
les Nouvelles, & queJe
donne trop de Poesies.
Les Poëtes répondent
que les vers font l'ornement du Mercure.
Les DamesJe 'plaignent qu'on sétend trop
sur les morceaux de Litterature &de Physique.
Les Philosophesrépondent qu'ils s'occupent
agréablement, de ce qui
ennuye les Dames & que
ce qui fait plaisir aux
Dames ne convient
point aux gens studieux.
D'autresse plaignent
que le Mercure n'cft pas
afieZj rempli.
Les Librairesrépondent qu'on le vend bien
tel qu'il est
,
c'est ainsi
que dans le commerce
de la vie
,
celuy qui est
content répond aux
plaintes de celuy qui ne
l'estpas. Je prieinstam-
ment une partie du Public de répondre pour
moy a
l'autre.
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Résumé : RÉPONSES à quelques Plaintes contre le Mercure.
Le texte est une réponse aux plaintes concernant le Mercure, une publication. L'auteur s'adresse aux auteurs, les encourageant à ne pas écrire ou publier leurs œuvres s'ils craignent d'être imprimés ou manquent de courage. Il propose de corriger leurs fautes s'ils lui envoient des copies et jurent ne pas les avoir données à d'autres. Les erreurs sur les noms de famille et les généalogies sont imputées à ceux qui ne fournissent pas les informations correctes. L'auteur invite à consulter les libraires pour vérifier les noms. L'auteur reconnaît que certaines actions et familles méritantes sont négligées en raison de promesses non tenues par ceux qui devaient fournir des mémoires. Il admet également que le temps de rédaction est limité, avec seulement cinq ou six jours par mois après déduction des temps d'impression et de pauses. Les nouvellistes se plaignent de la brièveté des nouvelles et de l'excès de poésie. Les poètes répondent que les vers ornent le Mercure. Les dames critiquent l'étendue des morceaux de littérature et de physique, tandis que les philosophes trouvent ces sujets agréables et adaptés aux gens studieux. Certains se plaignent que le Mercure n'est pas assez rempli, mais les libraires affirment qu'il se vend bien tel qu'il est. L'auteur conclut en invitant une partie du public à répondre aux plaintes de l'autre.
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2992
p. 10-17
IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
Début :
Certain Mechanicien, affectueusement versé és Mechaniques, en estoit si raffolé [...]
Mots clefs :
Boire, Mécanicien, Apprenti, Bouteille, Ivresse, Équilibre, Style rabelaisien
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texteReconnaissance textuelle : IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
à l'imitation & file 1
Rabelaisien.
L' E QU 1 L IBRE.
:'
Cerrain Mechanicien
,
affectueusement verséés
Mechaniques, en estoit
si raffolé que nebeuvoit,
ne mangeoit, ne parloir,
ny rien
, qui ne fut comparé, induré, pesé,jus-
qu'à l'air qu'il avalloit
par respiration, &C jusqu'au vin qu'ilrespiroit
par avalement
,
Se il en
avalloitsi continuëinent
que boireestoit devenu
en luy une secondé respiration ;
il respiroit
regulierement à déjeuner
deux flacons de piot qu'il
envoyait tirer en cave
par: un) lien.Apprcllti
Mechaniciên, auquel il
recommandoit medeleçondequilibver par for.
qu'il tint une & chacune
d'icclles bouteilles
,
en
chacune des mains de
chacun de ses bras, perpendiculairement pendants, & tête & corps en
ligne droite, comme une
éguille de Balance, de
peur que ne trébuchât ledit porteurau détriment
de son vin déjeunatoire.,
Or comme estoit en
marche reguliere & contre posée ledit Apprenti
,
vinage à dextre, vina.-
ge à fenextre,iceluy par
délicate & scientifique
sensation équilibrique.
sentit sensiblement quelque goûte devinplus en
line bouteille qu'en l'autre
,
ce qui le molesta, 6C
par amour d'équilibre.,
huma eçs gouttes superfluës; mais bien- toit se
tança luy-nlêlne d'avoir
rendu trop legere celle
qui trop pesanteestoit
tlvant) carfe sentit; pencher & boiter du coste
gauche.Alors amour
d'équilibre le reprit de
rechef
,
il rehuma la
pesanteur excedente, &C
huma trop encore cette
feconde fois. Patience,
dit-il,j'y vindray avec
temps &experienceynliâi$
n'ay encore acquis lliabitude de hunier iuflc-;U
de fait, tant plus il hu.;
nioit & tant plus acquêt
roit perfection d'équÏ;.
libre; car enfin finale
vuide dans l'une ne PC-b
fant. pas davantage que
vuide dans l'autre,exquis
libre te trouva es bouteilles; maiséquilibren'y
eut plus en la teste du jeune Apprenti. Tellement
que ne pouvant cheoir
d'aucun des cofstz pour
l'équilibre parfait des
bouteilles vuides, pesant.
teur de teiïelefît tonibex
en facci nez Seboucalleï
le cafTerent, ne groiiilloit
plus ne pieds ny pactes;
Ce qui fit quç le Maiftrfc
ne içachant pas qu'il
estoityvre, ne le crutque
more',1&C& secria, ,/. c'est , 11:
grand dommage du vin.
Or tirer pouvez de ceci
Morale inflruilânte,car
si l'Apprenti n'eut point
voulu chercherpar mechanique trop de perfeétion en l'équilibre des
bouteilles, il ne luy fut
point mesarrivé j ce qui
dénote, que qui veut
trop raffiner és sciences
humaines,s'enyvre de
son scavoir, & s'y
casse le
nez.
Rabelaisien.
L' E QU 1 L IBRE.
:'
Cerrain Mechanicien
,
affectueusement verséés
Mechaniques, en estoit
si raffolé que nebeuvoit,
ne mangeoit, ne parloir,
ny rien
, qui ne fut comparé, induré, pesé,jus-
qu'à l'air qu'il avalloit
par respiration, &C jusqu'au vin qu'ilrespiroit
par avalement
,
Se il en
avalloitsi continuëinent
que boireestoit devenu
en luy une secondé respiration ;
il respiroit
regulierement à déjeuner
deux flacons de piot qu'il
envoyait tirer en cave
par: un) lien.Apprcllti
Mechaniciên, auquel il
recommandoit medeleçondequilibver par for.
qu'il tint une & chacune
d'icclles bouteilles
,
en
chacune des mains de
chacun de ses bras, perpendiculairement pendants, & tête & corps en
ligne droite, comme une
éguille de Balance, de
peur que ne trébuchât ledit porteurau détriment
de son vin déjeunatoire.,
Or comme estoit en
marche reguliere & contre posée ledit Apprenti
,
vinage à dextre, vina.-
ge à fenextre,iceluy par
délicate & scientifique
sensation équilibrique.
sentit sensiblement quelque goûte devinplus en
line bouteille qu'en l'autre
,
ce qui le molesta, 6C
par amour d'équilibre.,
huma eçs gouttes superfluës; mais bien- toit se
tança luy-nlêlne d'avoir
rendu trop legere celle
qui trop pesanteestoit
tlvant) carfe sentit; pencher & boiter du coste
gauche.Alors amour
d'équilibre le reprit de
rechef
,
il rehuma la
pesanteur excedente, &C
huma trop encore cette
feconde fois. Patience,
dit-il,j'y vindray avec
temps &experienceynliâi$
n'ay encore acquis lliabitude de hunier iuflc-;U
de fait, tant plus il hu.;
nioit & tant plus acquêt
roit perfection d'équÏ;.
libre; car enfin finale
vuide dans l'une ne PC-b
fant. pas davantage que
vuide dans l'autre,exquis
libre te trouva es bouteilles; maiséquilibren'y
eut plus en la teste du jeune Apprenti. Tellement
que ne pouvant cheoir
d'aucun des cofstz pour
l'équilibre parfait des
bouteilles vuides, pesant.
teur de teiïelefît tonibex
en facci nez Seboucalleï
le cafTerent, ne groiiilloit
plus ne pieds ny pactes;
Ce qui fit quç le Maiftrfc
ne içachant pas qu'il
estoityvre, ne le crutque
more',1&C& secria, ,/. c'est , 11:
grand dommage du vin.
Or tirer pouvez de ceci
Morale inflruilânte,car
si l'Apprenti n'eut point
voulu chercherpar mechanique trop de perfeétion en l'équilibre des
bouteilles, il ne luy fut
point mesarrivé j ce qui
dénote, que qui veut
trop raffiner és sciences
humaines,s'enyvre de
son scavoir, & s'y
casse le
nez.
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Résumé : IDÉE à l'imitation & stile Rabelaisien. L'EQUILIBRE.
Un mécanicien passionné par les mécaniques comparait et pesait tout, y compris l'air et le vin. Il buvait régulièrement deux flacons de vin au déjeuner. Son apprenti, chargé de porter les bouteilles en équilibre, sentit une différence de poids et but les gouttes superflues. Il en but trop et tomba, ivre. Le maître, ignorant la cause, crut l'apprenti mort et déplora la perte du vin. La morale de cette histoire est que celui qui cherche trop de perfection dans les sciences humaines s'enivre de son savoir et risque de se casser le nez.
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2993
p. 17-18
DIXAIN Sur le stile Marotique.
Début :
Du temps que la Langue Françoise [...]
Mots clefs :
Enfants, Langue française, Style marotique
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texteReconnaissance textuelle : DIXAIN Sur le stile Marotique.
DIXAIN
Sur le stile Marotique.
Du temps quela Langue
Françotfè
Estoit dans L'enfancetau..
,
loise,
La France produisoit de
précocesesprits,
Qui dans leur enfantin
langage,
Begayoient des beauter,
dotnousCommessurpris
J'aime lesheureux traits
decetenfantillage;
Jidaijatijjï quandje vois
nosAutheurstriom-
- phants
Affecter ce jargon dans
leur meilleur ouvrage;
Jedis,oh qu'ilfitd bIen.
desgens de cet Deparlercomme âgeles enfants.
Sur le stile Marotique.
Du temps quela Langue
Françotfè
Estoit dans L'enfancetau..
,
loise,
La France produisoit de
précocesesprits,
Qui dans leur enfantin
langage,
Begayoient des beauter,
dotnousCommessurpris
J'aime lesheureux traits
decetenfantillage;
Jidaijatijjï quandje vois
nosAutheurstriom-
- phants
Affecter ce jargon dans
leur meilleur ouvrage;
Jedis,oh qu'ilfitd bIen.
desgens de cet Deparlercomme âgeles enfants.
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2994
p. 19-24
MORT du dernier Dauphin.
Début :
Le 8. de Mars Monseigneur le Dauphin se trouvant en [...]
Mots clefs :
Dauphin, Aumônier, Corps, Duchesse de Ventadour, Carrosse, Mort
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texteReconnaissance textuelle : MORT du dernier Dauphin.
MORT
:
du dernier Dauphin.,
Le 8. de Mars Mon seigneur le Dauphin se trouvant en grand peril de mort,
reçut les Cérémonies du
Biptesme par les mains de
l'Evvesque de Mets, premier
Aumônier
;
il fut nommé
Louis par le Comte de la
Motte & par Madame la
Duchesse de Ventadour
Gouvernante des Enfans de
France, & il mourut le même jour.
Le 10. son corps fut porté à Saint Denis,avec un
cortege de trois Carosses &
de six-vingt flambeaux,
portez par plusieurs Gardes
du Corps & par plusieurs
Pages; dans ïun desquels
estoit le corps.
Mrl'Evsque deMets qui
portoit le cœur.
Madame la Duchesse de
Ventadour.
Mr le Duc de Mortcmar,
premier Gentilhomme de la
Chambre.
Medela Lande Sous gouvernante.
Mrl'Abbédu Cambour,
Aumônier du Roy.
M' le Curé de Versailles.
Un autre Carosse où
estoient huit Gentilshommes ordinaires, qui avoient
porté le cercuëil
,
qui étoient:
Mr de Saint-Olon.
Mrde Chasteau du Bois,
M' Roland.
Mr Charmois.
Mr de la Bussiere.
Mr de la Quiche.
MrBour delin.
Mr Messier.
Suivoit le Carosse des
Femmes de Chambre.
Ces trois Carrossesétoient
suivis de ceux de M. l'Eves-
<|ue de Mets ;de c la Duchesse de Ventadour, & d-c
Mr le Duc de Mortemar.
-:.:
L'Evêque de Mets presenta leCorps au Prieur de l'A'Q.
biye,>ôc fit un très -
beau
Discours
;
après quoy il fie
l'inhumation.
On avoit preparé une
estrade de trois degrez
,
avec un Pavillon de satin
blanc
,
l'espace seulement
depuis Charles le Chauve,
jjjfques aux premiers degrez du Sanctuaire, garnie
de tapis blancs; le Corps
placé sur cette Repre fcnia
tion - on chantaDomini efi
terra. Aprés quoy Mr l E
vesgue de Mets ayant chanté l'Oraison convenable&
mis un peu de terre sur le
Poesse qui envelopoit le
Çerçiicil
,
sans Requiem ny
Kyrie eleïson
,
on descendit
le Corps du Dauphin avec
ses entrailles dans le Caveau,
& fut placé auprès du Corps
de Monseigneur le Duc de
Bretagnesonaîné*, mort le
à 3. Avril 1705.
Les Religieux retirent le
Poëste qui eU de moëre d'argent.
Mr l'Evêque de Mets &
Me la Duchesse de Ventadour à peu-prés avec le
mesme cortege, avec lequel
on y a
porté ceux de
Monseigneur le Dauphin
& deMadame la Dauphine,
porterent en partant de S.
Denis à dix heures du soir,
le cœur du Dauphinau Valde- Grace.
:
du dernier Dauphin.,
Le 8. de Mars Mon seigneur le Dauphin se trouvant en grand peril de mort,
reçut les Cérémonies du
Biptesme par les mains de
l'Evvesque de Mets, premier
Aumônier
;
il fut nommé
Louis par le Comte de la
Motte & par Madame la
Duchesse de Ventadour
Gouvernante des Enfans de
France, & il mourut le même jour.
Le 10. son corps fut porté à Saint Denis,avec un
cortege de trois Carosses &
de six-vingt flambeaux,
portez par plusieurs Gardes
du Corps & par plusieurs
Pages; dans ïun desquels
estoit le corps.
Mrl'Evsque deMets qui
portoit le cœur.
Madame la Duchesse de
Ventadour.
Mr le Duc de Mortcmar,
premier Gentilhomme de la
Chambre.
Medela Lande Sous gouvernante.
Mrl'Abbédu Cambour,
Aumônier du Roy.
M' le Curé de Versailles.
Un autre Carosse où
estoient huit Gentilshommes ordinaires, qui avoient
porté le cercuëil
,
qui étoient:
Mr de Saint-Olon.
Mrde Chasteau du Bois,
M' Roland.
Mr Charmois.
Mr de la Bussiere.
Mr de la Quiche.
MrBour delin.
Mr Messier.
Suivoit le Carosse des
Femmes de Chambre.
Ces trois Carrossesétoient
suivis de ceux de M. l'Eves-
<|ue de Mets ;de c la Duchesse de Ventadour, & d-c
Mr le Duc de Mortemar.
-:.:
L'Evêque de Mets presenta leCorps au Prieur de l'A'Q.
biye,>ôc fit un très -
beau
Discours
;
après quoy il fie
l'inhumation.
On avoit preparé une
estrade de trois degrez
,
avec un Pavillon de satin
blanc
,
l'espace seulement
depuis Charles le Chauve,
jjjfques aux premiers degrez du Sanctuaire, garnie
de tapis blancs; le Corps
placé sur cette Repre fcnia
tion - on chantaDomini efi
terra. Aprés quoy Mr l E
vesgue de Mets ayant chanté l'Oraison convenable&
mis un peu de terre sur le
Poesse qui envelopoit le
Çerçiicil
,
sans Requiem ny
Kyrie eleïson
,
on descendit
le Corps du Dauphin avec
ses entrailles dans le Caveau,
& fut placé auprès du Corps
de Monseigneur le Duc de
Bretagnesonaîné*, mort le
à 3. Avril 1705.
Les Religieux retirent le
Poëste qui eU de moëre d'argent.
Mr l'Evêque de Mets &
Me la Duchesse de Ventadour à peu-prés avec le
mesme cortege, avec lequel
on y a
porté ceux de
Monseigneur le Dauphin
& deMadame la Dauphine,
porterent en partant de S.
Denis à dix heures du soir,
le cœur du Dauphinau Valde- Grace.
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Résumé : MORT du dernier Dauphin.
Le 8 mars, le Dauphin, fils du roi de France, fut baptisé par l'évêque de Metz et nommé Louis par le comte de la Motte et la Duchesse de Ventadour, avant de décéder le même jour. Le 10 mars, son corps fut transporté à l'abbaye de Saint-Denis dans un cortège composé de trois carrosses et de soixante flambeaux, portés par des Gardes du Corps et des Pages. L'évêque de Metz portait le cœur du Dauphin. Le cortège incluait également la Duchesse de Ventadour, le duc de Mortemar, Madame Lande, l'abbé du Cambour et le curé de Versailles. Un autre carrosse transportait huit gentilshommes ayant porté le cercueil. L'évêque de Metz remit le corps au prieur de l'abbaye, qui prononça un discours avant l'inhumation. Le corps du Dauphin, avec ses entrailles, fut placé dans le caveau auprès du duc de Bretagne, son aîné, décédé en 1705. Après la cérémonie, l'évêque de Metz et la Duchesse de Ventadour transportèrent le cœur du Dauphin au Val-de-Grâce.
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2995
p. 25-26
SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
Début :
Un sçavant Architecte de Paris m'ayant representé que les mesures [...]
Mots clefs :
Mesures, Géométrie, Voûtes, Architecture
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texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
svR LES MESURES
geométriques des Voutes.
PARM- PARENT.
UN sçavantArchitecte
de Paris m'ayant representé que les mesures géomé- triques des voutes en dosnies oblongs ou applatis,
manquoient dans l'Architecture, ou du moins n'avoient point esté mises à
la portée de tout le monde, ce qui oblige à en employer de fausses., & mesme de grossieres au lieu
des véritables, je luy envoiay celles-cy deux jours
après, & j'ai creu faire le
mesme plaisir au public, en
les luy communiquant
d'une maniere pratiquable, avec les Tables dont
on se fert ordinairement
pour resoudre les problèmes de geometrie pratique.
geométriques des Voutes.
PARM- PARENT.
UN sçavantArchitecte
de Paris m'ayant representé que les mesures géomé- triques des voutes en dosnies oblongs ou applatis,
manquoient dans l'Architecture, ou du moins n'avoient point esté mises à
la portée de tout le monde, ce qui oblige à en employer de fausses., & mesme de grossieres au lieu
des véritables, je luy envoiay celles-cy deux jours
après, & j'ai creu faire le
mesme plaisir au public, en
les luy communiquant
d'une maniere pratiquable, avec les Tables dont
on se fert ordinairement
pour resoudre les problèmes de geometrie pratique.
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Résumé : SUR LES MESURES geometriques des Voutes. par M. PARENT.
L'absence de mesures géométriques précises pour les voûtes en dos d'âne a été signalée par un architecte parisien. L'auteur a fourni les mesures appropriées deux jours plus tard et les a partagées avec le public. Ces mesures sont présentées de manière pratique, accompagnées de tables couramment utilisées pour résoudre les problèmes de géométrie.
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2996
p. 26-30
Sur la mesure geometrique des Voutes surhaussées, ou des demi spheroïdes oblongs.
Début :
1. Ayant mesuré la hauteur du dosme qu'on suppose demi elliptique [...]
Mots clefs :
Voûtes, Géométrie, Mesure, Dômes
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texteReconnaissance textuelle : Sur la mesure geometrique des Voutes surhaussées, ou des demi spheroïdes oblongs.
Sur lamesure geometrique des
Voutes surbaussées
5
ou des
demispheroïdes oblongs.
I. Ayant mesure la hau-
.teur du dosme qu'on suppose demi elliptique, &
l'ayant doublée, on luy ajouxtera sa plus grande
largeur, c'est à direlediametre de la base, & on l'en
retranchera,on multipliera
la somme parle reste,& on
tirera la racine quarrée du
produit, pour faire l'analogie suivante.
2. Si le double de la hauteur du dosme, donne la
racine quarrée cy-dessus
;
que donnera le finustotal?
Il viendra au quatriéme
termie un finus, qui mar-
quera un nombre de degrez & de minutes, dont
on se servira pour multiplier le double de la hauteur, afin d'avoir un produit.
3. Comme le nombre absolu ( 180000. ) est à l'absolu ( 3141. ) ainsi le produit
cy-deflfus,est àun quatriéme terme.
4. Comme la racine du
premier article est au double de la hauteur, ainsi le
quatrième terme de l'article precedent
5
a un qua-
,
trième e
terme nouveau, au-
quel on adjoustera le diametre de la bafe pour avoir
une somme qu'on multipliera par la largeur.
5. Enfin si (4ooo. ) nombre absolu, donnent (3141.)
que donnera le produit de
l'article precedent :
Il
viendra un quatriéme terme, qui fera la surface de
la Voûte ;
sçavoir l'interieure, si les mesures ont
este' prises en dedans, &
l'exterieure sielles onteste
prises en dehors.
Et pour avoir la solidité
on prendra la hauteur &
k largeur par le milieu de
l'épaisseur, pour avoir une
superficie moyenne, qu'on
multipliera par son épaiC.
seur, ce qui donnera la soliditédesirée.
Voutes surbaussées
5
ou des
demispheroïdes oblongs.
I. Ayant mesure la hau-
.teur du dosme qu'on suppose demi elliptique, &
l'ayant doublée, on luy ajouxtera sa plus grande
largeur, c'est à direlediametre de la base, & on l'en
retranchera,on multipliera
la somme parle reste,& on
tirera la racine quarrée du
produit, pour faire l'analogie suivante.
2. Si le double de la hauteur du dosme, donne la
racine quarrée cy-dessus
;
que donnera le finustotal?
Il viendra au quatriéme
termie un finus, qui mar-
quera un nombre de degrez & de minutes, dont
on se servira pour multiplier le double de la hauteur, afin d'avoir un produit.
3. Comme le nombre absolu ( 180000. ) est à l'absolu ( 3141. ) ainsi le produit
cy-deflfus,est àun quatriéme terme.
4. Comme la racine du
premier article est au double de la hauteur, ainsi le
quatrième terme de l'article precedent
5
a un qua-
,
trième e
terme nouveau, au-
quel on adjoustera le diametre de la bafe pour avoir
une somme qu'on multipliera par la largeur.
5. Enfin si (4ooo. ) nombre absolu, donnent (3141.)
que donnera le produit de
l'article precedent :
Il
viendra un quatriéme terme, qui fera la surface de
la Voûte ;
sçavoir l'interieure, si les mesures ont
este' prises en dedans, &
l'exterieure sielles onteste
prises en dehors.
Et pour avoir la solidité
on prendra la hauteur &
k largeur par le milieu de
l'épaisseur, pour avoir une
superficie moyenne, qu'on
multipliera par son épaiC.
seur, ce qui donnera la soliditédesirée.
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Résumé : Sur la mesure geometrique des Voutes surhaussées, ou des demi spheroïdes oblongs.
Le texte décrit une méthode pour mesurer géométriquement des voûtes surbaissées ou des demi-sphéroïdes oblongs. La procédure commence par mesurer la hauteur du dôme, supposée demi-elliptique, et la doubler. Ensuite, on ajoute le diamètre de la base et on retranche la somme obtenue. Le résultat est multiplié par le reste, et on extrait la racine carrée du produit. Si le double de la hauteur donne la racine carrée, le sinus total fournit un nombre de degrés et de minutes, utilisé pour multiplier le double de la hauteur. Des proportions sont établies entre des nombres absolus et les produits obtenus. Une autre proportion est créée entre la racine du premier article et le double de la hauteur, ainsi qu'entre un quatrième terme et un troisième terme nouveau. À ce troisième terme, on ajoute le diamètre de la base, puis on multiplie la somme par la largeur pour obtenir la surface de la voûte. La surface intérieure est obtenue si les mesures sont prises à l'intérieur, et la surface extérieure si elles sont prises à l'extérieur. Pour déterminer la solidité, on multiplie la hauteur et la largeur au milieu de l'épaisseur pour obtenir une superficie moyenne, que l'on multiplie par l'épaisseur.
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2997
p. 30-34
Sur la mesure des Voutes surbaissées, ou des demi spheroïdes applatis.
Début :
1. Ayant mesuré, comme cy-dessus, le dosme qu'on suppose encore [...]
Mots clefs :
Voûtes, Dômes, Géométrie, Mesure
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texteReconnaissance textuelle : Sur la mesure des Voutes surbaissées, ou des demi spheroïdes applatis.
Sur la mesure des Voutessurbaissées,
ou des demispheroidesaplatis,
1. Ayant mesuré, comme
cy-dessus, le dosme qu'on
suppose encore demi elliptique, on dou blera la hauteur qu'on adjoustera avec
la largeur, pour avoir une
somme onosteraaussi de
la mesme largeur la hauteur doublée, pour avoir
un reste;on multipliera la
somme par le reste, & ofi
tirera la racine quarrée du
produit ( ce qui donnera la
distance desfoyers.)
2. Adjoustez la largeurà
cette racine ou distance
des foyers prenez le logaritme de la somme,&ostezen le logaritme du double
de la hauteur, pour avoir
un second reste.
3. Multipliez ce second
reste par le quarré du double de la hauteur, & divisez
tousjours le produit par
3010300 fois la racine quarrée du premier article
,
pour avoir un quotient.
4. Adjouftez la largeur
à
ce quotient; multipliez
la somme par la mesme
largeur, & faites l'analogie
suivante.
5. Si(4000. ) nombre absolu, donnent (3141. absolu) que donnera le produit cy -
dessus ?
il viendra au quatrième terme U
surface du spheroïde elliptique applati, sur laquelle
on fera les mesmes reHc-
xions que pour l'oblong.
Si les dosmes sont à arrestes
,
au lieu de l'analogie si4000. donnent 214.1.
&c. faites cette autre:si huit
foisle demi diamettre de
la base donne son circuit,
que donnera le produit
trouve, &c.
Voicy donc les Réglés
queMrHuygens n'a donnéesqu'en énigme à,sa manicre ordinaire,dans son
Traité de la Pendule, &
par des voyes beaucoup
plus longues:j'en donneray
les demonstrations
quand l'occasion s'en presentera
ou des demispheroidesaplatis,
1. Ayant mesuré, comme
cy-dessus, le dosme qu'on
suppose encore demi elliptique, on dou blera la hauteur qu'on adjoustera avec
la largeur, pour avoir une
somme onosteraaussi de
la mesme largeur la hauteur doublée, pour avoir
un reste;on multipliera la
somme par le reste, & ofi
tirera la racine quarrée du
produit ( ce qui donnera la
distance desfoyers.)
2. Adjoustez la largeurà
cette racine ou distance
des foyers prenez le logaritme de la somme,&ostezen le logaritme du double
de la hauteur, pour avoir
un second reste.
3. Multipliez ce second
reste par le quarré du double de la hauteur, & divisez
tousjours le produit par
3010300 fois la racine quarrée du premier article
,
pour avoir un quotient.
4. Adjouftez la largeur
à
ce quotient; multipliez
la somme par la mesme
largeur, & faites l'analogie
suivante.
5. Si(4000. ) nombre absolu, donnent (3141. absolu) que donnera le produit cy -
dessus ?
il viendra au quatrième terme U
surface du spheroïde elliptique applati, sur laquelle
on fera les mesmes reHc-
xions que pour l'oblong.
Si les dosmes sont à arrestes
,
au lieu de l'analogie si4000. donnent 214.1.
&c. faites cette autre:si huit
foisle demi diamettre de
la base donne son circuit,
que donnera le produit
trouve, &c.
Voicy donc les Réglés
queMrHuygens n'a donnéesqu'en énigme à,sa manicre ordinaire,dans son
Traité de la Pendule, &
par des voyes beaucoup
plus longues:j'en donneray
les demonstrations
quand l'occasion s'en presentera
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Résumé : Sur la mesure des Voutes surbaissées, ou des demi spheroïdes applatis.
Le texte présente une méthode pour mesurer les vitesses surbaissées ou les demi-sphéroïdes aplatis. La procédure comprend plusieurs étapes. Premièrement, on mesure le dosme supposé demi-elliptique, on double la hauteur et on l'ajoute à la largeur pour obtenir une somme. On double également la hauteur pour obtenir un reste. Ensuite, on multiplie la somme par le reste et on extrait la racine carrée du produit, ce qui donne la distance des foyers. Deuxièmement, on ajoute la largeur à cette racine et on prend le logarithme de la somme. On soustrait le logarithme du double de la hauteur pour obtenir un second reste. Troisièmement, on multiplie ce second reste par le carré du double de la hauteur et on divise le produit par 3010300 fois la racine carrée du premier article pour obtenir un quotient. Quatrièmement, on ajoute la largeur à ce quotient et on multiplie la somme par la même largeur pour effectuer une analogie. Le texte mentionne des ajustements spécifiques si les dosmes sont à arêtes. Ces règles ont été données par Mr. Huygens sous forme d'énigme dans son Traité de la Pendule, et des démonstrations seront fournies ultérieurement.
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2998
p. 34-43
Supplement au Memoire inseré dans le Mercure de Trévoux de Janvier 1711. Sur les changements arrivez à la surface de la Terre. Par Mr PARENT Autheur du Memoire.
Début :
Pour ne pas grossir trop ce premier Memoire, je me [...]
Mots clefs :
Terre, Surfaces, Couches, Montagnes, Souterrain
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement au Memoire inseré dans le Mercure de Trévoux de Janvier 1711. Sur les changements arrivez à la surface de la Terre. Par Mr PARENT Autheur du Memoire.
Supplément au Mémoire insere dans le Mercure de Trévoux deJanvier 1711.sur
les changements arrive% à
lasurface de la Terre.
Par Mr PARENT Antheur
du Memoire.
Pour ne pas grossir trop
ce premier Memoire,je me
fuis exprèsabstenu d'expliquer alors les causes de
quelquessingularitez qu'-
on trouve dans la Terre,
à différentes profondeurs,
comme des restes de navires
,
differents
u
stancilles,
sçavoir des ferrements, des
tests de pots
3
du charbon
,
&c. différents lits de terre
cultivée, des terres marescageuses
,
des plantes de
toutes especes desechees
,
des animaux secs., ou pe- trisiez, ou feulement terrifiez
,
différents coquillages de mer, despoissons
de mer de toutes especes,
deseichez ou petrifiez, des
grands chemins pavez, &
jusqu'à des Villes entieres,
des squelettes d'hommes,
d'éléphants, de tigres,&c.
je n'ay pas mesme approfondi la cause des embrasements souterrains qui
produisent les tremblemens de terre.Voicy maintenant ce que j'en pense en
deux mots. Premierement
quant aux particularirez de
laTerre corticale, elles démonstrent manifestement
que la surface de la Terre
habitée, s
est trouvée à
toures ces différentes profondeurs, où l'on rencontre les vestiges que nous
venons de citer. Il reste
donc d'expliquer de quelle
maniere ces différentesfurfaces ont par succession de
temps esté couvertes de
nouvelles couches de terre ; & cela jusqu'à six ou
sept reprises differentes, ôc
jusqu'à la profondeur de
prés de cent pieds. Or il
suffit pour expliquer toutes
ces couches de concevoir
que la Terre a
esté formée à différentes fois, par
un concours d'atofmes qui
tendent tous vers son centre par leur pesanteur
,
Ôc
cela dans des intervalles
de -
temps fort esloignez
les uns desaurres; &jene
trouve point qu'il soit plus
difficile
,
ny moins physique, de la concevoir ainsi
formée, que de supposer
qu'elle ait esté formée tout
de suite, sans interruption,
jusqu'à la grosseur où nous
la trouvons aujourd'huy.
Mais outre cette cause génerale, &que tout le monde peut aisément deviner,
il y en a une seconde particulière
,
un peu plus cachée. Ce sont les pluyes
extraordinaires, ou delu-
ges d'eauxtombées sur les
montagnes, qui doivent en
avoir détrempé & emporté les terres labourables
dans les vallées
,
& les y
avoir déposées pendant
leurs inondations. Ainsi
une de ces premieresinondations aura couvert la premieresurface de la Terre
d'une seconde surface; &
celle cy aura enseveli fous
elle tout ce qui se trouvoit
sur Il premiere
,
plantes,
animaux, coquillages, ustancHes, Villes
,
&c. qui
se seront par succession ou
corrompus, ou déseichez,
ou mesme pérrifiez
,
selon
la nature de la Terre
,
où
toutes ces choses se feront
trouvées. Parce moyen les
vallées se feront élevées
peu à peu, à mesure que les
Commets des montagnes se
feront dépoüilleet de leurs
terres; & les mers auront
(fié obligées de s'éloigner.
en me sme temps du pied
des montagnes. Il n'y a
rien aureste encela quine
soit conforme à l'experience journalière, & il ne ferait pas difficile d'en apporter
porter quantité d'exemples connus.
A l'égard des embrasementssousterrains, la cause generale n'est pas différente de celle qui fait allumer le Tonnerre) le foin
dans les granges; la va-
,
peur qui sort de la fameuse
fontaine de Varsovie, ou
des lacs qui sont sur une
des montagnes d'Auvergne
,
ou sur une des Pyrenées,ou de ces puits de feu
Ci communs'à la Chine.&c.
sçavoir que quand l'exhalasson sulphurée est asem-
bleeenassez grande quan- tité pour pouvoir ecarter
l'air environnant, cjlefidu
feu. Il est vray que ces
feux échauffent les eaux
sousterraines, & leur font
jetter quantité de vapeurs,
qui estant poussées par la
violence du feu
,
ont une
force prodigieuse pour se
faire jour, & rompre tous
les obstacles qui les resserrent, ainsi qu'on l'éprouve
dans. les, Eolipiles qui crevent comme des bombes.
Il y a
aussi quelques eau..
fçî. particulieres qui peu.
vent allumer du feu,comme des meslanges d'eau,
de matiere ferrugineuse,
& de souffre(ainsi que Mr
Emery le rapporte) & autres fermentations encore
inconnuës; & mesme lorsque l'exhalaisonest fort
seiche comme dans les mines de charbon, la deule
cheute d'une pierre sur une
autre, sufffit pour faire un embrasement épouventable.
les changements arrive% à
lasurface de la Terre.
Par Mr PARENT Antheur
du Memoire.
Pour ne pas grossir trop
ce premier Memoire,je me
fuis exprèsabstenu d'expliquer alors les causes de
quelquessingularitez qu'-
on trouve dans la Terre,
à différentes profondeurs,
comme des restes de navires
,
differents
u
stancilles,
sçavoir des ferrements, des
tests de pots
3
du charbon
,
&c. différents lits de terre
cultivée, des terres marescageuses
,
des plantes de
toutes especes desechees
,
des animaux secs., ou pe- trisiez, ou feulement terrifiez
,
différents coquillages de mer, despoissons
de mer de toutes especes,
deseichez ou petrifiez, des
grands chemins pavez, &
jusqu'à des Villes entieres,
des squelettes d'hommes,
d'éléphants, de tigres,&c.
je n'ay pas mesme approfondi la cause des embrasements souterrains qui
produisent les tremblemens de terre.Voicy maintenant ce que j'en pense en
deux mots. Premierement
quant aux particularirez de
laTerre corticale, elles démonstrent manifestement
que la surface de la Terre
habitée, s
est trouvée à
toures ces différentes profondeurs, où l'on rencontre les vestiges que nous
venons de citer. Il reste
donc d'expliquer de quelle
maniere ces différentesfurfaces ont par succession de
temps esté couvertes de
nouvelles couches de terre ; & cela jusqu'à six ou
sept reprises differentes, ôc
jusqu'à la profondeur de
prés de cent pieds. Or il
suffit pour expliquer toutes
ces couches de concevoir
que la Terre a
esté formée à différentes fois, par
un concours d'atofmes qui
tendent tous vers son centre par leur pesanteur
,
Ôc
cela dans des intervalles
de -
temps fort esloignez
les uns desaurres; &jene
trouve point qu'il soit plus
difficile
,
ny moins physique, de la concevoir ainsi
formée, que de supposer
qu'elle ait esté formée tout
de suite, sans interruption,
jusqu'à la grosseur où nous
la trouvons aujourd'huy.
Mais outre cette cause génerale, &que tout le monde peut aisément deviner,
il y en a une seconde particulière
,
un peu plus cachée. Ce sont les pluyes
extraordinaires, ou delu-
ges d'eauxtombées sur les
montagnes, qui doivent en
avoir détrempé & emporté les terres labourables
dans les vallées
,
& les y
avoir déposées pendant
leurs inondations. Ainsi
une de ces premieresinondations aura couvert la premieresurface de la Terre
d'une seconde surface; &
celle cy aura enseveli fous
elle tout ce qui se trouvoit
sur Il premiere
,
plantes,
animaux, coquillages, ustancHes, Villes
,
&c. qui
se seront par succession ou
corrompus, ou déseichez,
ou mesme pérrifiez
,
selon
la nature de la Terre
,
où
toutes ces choses se feront
trouvées. Parce moyen les
vallées se feront élevées
peu à peu, à mesure que les
Commets des montagnes se
feront dépoüilleet de leurs
terres; & les mers auront
(fié obligées de s'éloigner.
en me sme temps du pied
des montagnes. Il n'y a
rien aureste encela quine
soit conforme à l'experience journalière, & il ne ferait pas difficile d'en apporter
porter quantité d'exemples connus.
A l'égard des embrasementssousterrains, la cause generale n'est pas différente de celle qui fait allumer le Tonnerre) le foin
dans les granges; la va-
,
peur qui sort de la fameuse
fontaine de Varsovie, ou
des lacs qui sont sur une
des montagnes d'Auvergne
,
ou sur une des Pyrenées,ou de ces puits de feu
Ci communs'à la Chine.&c.
sçavoir que quand l'exhalasson sulphurée est asem-
bleeenassez grande quan- tité pour pouvoir ecarter
l'air environnant, cjlefidu
feu. Il est vray que ces
feux échauffent les eaux
sousterraines, & leur font
jetter quantité de vapeurs,
qui estant poussées par la
violence du feu
,
ont une
force prodigieuse pour se
faire jour, & rompre tous
les obstacles qui les resserrent, ainsi qu'on l'éprouve
dans. les, Eolipiles qui crevent comme des bombes.
Il y a
aussi quelques eau..
fçî. particulieres qui peu.
vent allumer du feu,comme des meslanges d'eau,
de matiere ferrugineuse,
& de souffre(ainsi que Mr
Emery le rapporte) & autres fermentations encore
inconnuës; & mesme lorsque l'exhalaisonest fort
seiche comme dans les mines de charbon, la deule
cheute d'une pierre sur une
autre, sufffit pour faire un embrasement épouventable.
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Résumé : Supplement au Memoire inseré dans le Mercure de Trévoux de Janvier 1711. Sur les changements arrivez à la surface de la Terre. Par Mr PARENT Autheur du Memoire.
Le texte, rédigé par M. Parent, est un supplément au Mémoire inséré dans le Mercure de Trévoux de janvier 1711. L'auteur y décrit diverses singularités trouvées à différentes profondeurs dans la Terre, telles que des restes de navires, des ustensiles, des charbons, des lits de terre cultivée, des plantes et des animaux desséchés ou pétrifiés, des coquillages, des poissons, des chemins pavés, des villes entières, et des squelettes d'hommes et d'animaux. Il ne s'attarde pas sur les causes des embrasements souterrains produisant les tremblements de terre. L'auteur propose que la surface habitée de la Terre a été à diverses profondeurs et que ces différentes surfaces ont été couvertes par des couches de terre successives. Il suggère que la Terre s'est formée par un concours d'atomes attirés vers son centre à des intervalles de temps éloignés. En plus de cette cause générale, il mentionne les pluies extraordinaires ou déluges qui ont détrempé et emporté les terres des montagnes vers les vallées, couvrant ainsi les surfaces précédentes. Concernant les embrasements souterrains, l'auteur compare leur cause à celle de l'allumage du tonnerre ou du foin dans les granges. Il explique que l'exhalaison sulfureuse, en quantité suffisante, peut écarter l'air environnant et provoquer un feu. Les vapeurs ainsi produites peuvent avoir une force prodigieuse, rompant tous les obstacles sur leur passage. Il mentionne également des mélanges spécifiques d'eau, de matière ferrugineuse et de soufre pouvant allumer du feu, ainsi que des fermentations inconnues. Même une chute de pierre peut suffire à provoquer un embrasement dans des mines de charbon.
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2999
p. 44-47
D'une espece d'homme marin, pesché au Conquet.
Début :
Mr Savary Ecrivain de Vaisseau, m'a dit qu'en l'année [...]
Mots clefs :
Vaisseau, Monstre marin, Homme de mer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : D'une espece d'homme marin, pesché au Conquet.
D'une espece d'homme mariny
pesche ait Conquet.
r>
- Mr Savary Ecrivain de
Vaisseau
,
m'a dit qu'en
l'année 1703. ilassistaàune
pesche qui Ce fit au Conquec> dans laquelleon prit
un Monstremarin
,
semblable en toutes choses à
un enfant de deux ans, &
de la mesmegrandeur
:
sa
peau estoit brune.& sans
poil, comme celle d'un
Chien de mer. Il avoit les
doigts des mains & des
pieds aussi fendus que ceux
d'un Singe, ôc armez d'ongles
,
mais sans toiles. Il
portoic au haut des bras,
& sur les os des jambes des
nageoires comme un poisson. Il ne pouvoit se tenir
debout, ne criait point, ne
remuoic point ses yeux qui
estoientronds comme ceux
d'unpoisson, sans sourcils,
ny paupieres. Il n'avoit
pour oreilles que deux
trous; sa bouche estoit plate,
son nez & son menton
allongés
,
sa teste ronde &
sans poil;il battoit continuellemenfidesjbras & des
jambes comme pour nager. Il ne vécut qu'une demi journée hors de l'eau.
Mr Savary m'a asseuré
que les fleurs du Ménay
Lieutenant de Vaisseau
, Claron Pilote du Conquer,
ôc plusieurs autres, particulierement les Religieux
de saint Matthieu de ce
lieu, l'ont veu&examiné,
de mesmequequantité
d'anciens Officiels de mer, quiaffeurent n'avoir jamais rien veu de pareil.
::.
Ce Metnoire'noiis|^eftç
communiquépar Mj~'F~
rent
,
à qui Mr Savary a
raconté la chose de vive
voix, telle que nous la
rapportons.
pesche ait Conquet.
r>
- Mr Savary Ecrivain de
Vaisseau
,
m'a dit qu'en
l'année 1703. ilassistaàune
pesche qui Ce fit au Conquec> dans laquelleon prit
un Monstremarin
,
semblable en toutes choses à
un enfant de deux ans, &
de la mesmegrandeur
:
sa
peau estoit brune.& sans
poil, comme celle d'un
Chien de mer. Il avoit les
doigts des mains & des
pieds aussi fendus que ceux
d'un Singe, ôc armez d'ongles
,
mais sans toiles. Il
portoic au haut des bras,
& sur les os des jambes des
nageoires comme un poisson. Il ne pouvoit se tenir
debout, ne criait point, ne
remuoic point ses yeux qui
estoientronds comme ceux
d'unpoisson, sans sourcils,
ny paupieres. Il n'avoit
pour oreilles que deux
trous; sa bouche estoit plate,
son nez & son menton
allongés
,
sa teste ronde &
sans poil;il battoit continuellemenfidesjbras & des
jambes comme pour nager. Il ne vécut qu'une demi journée hors de l'eau.
Mr Savary m'a asseuré
que les fleurs du Ménay
Lieutenant de Vaisseau
, Claron Pilote du Conquer,
ôc plusieurs autres, particulierement les Religieux
de saint Matthieu de ce
lieu, l'ont veu&examiné,
de mesmequequantité
d'anciens Officiels de mer, quiaffeurent n'avoir jamais rien veu de pareil.
::.
Ce Metnoire'noiis|^eftç
communiquépar Mj~'F~
rent
,
à qui Mr Savary a
raconté la chose de vive
voix, telle que nous la
rapportons.
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Résumé : D'une espece d'homme marin, pesché au Conquet.
En 1703, au Conquet, M. Savary, écrivain de vaisseau, observa une créature marine capturée lors d'une pêche. Cet être, de la taille d'un enfant de deux ans, avait une peau brune sans poil. Il possédait des doigts fendus avec des ongles, des nageoires aux bras et aux jambes, et ne pouvait se tenir debout. Ses yeux étaient ronds sans sourcils ni paupières, et il avait deux trous à la place des oreilles. Sa bouche était plate, son nez et son menton allongés, et sa tête ronde sans poil. La créature battait continuellement des bras et des jambes comme pour nager et ne survécut qu'une demi-journée hors de l'eau. Plusieurs témoins, dont le lieutenant de vaisseau Ménay, le pilote Claron, des religieux de Saint-Mathieu, et des anciens officiers de mer, confirmèrent avoir vu et examiné cette créature. Le récit fut communiqué par M. F*** à qui M. Savary l'avait raconté de vive voix.
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3000
p. 47-[48]
Sur un Portrait en grand, envoyé par une Dame à l'Autheur, pour mettre dans une Salle.
Début :
Il sera veu de tout Paris, [...]
Mots clefs :
Portrait, Peinture, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur un Portrait en grand, envoyé par une Dame à l'Autheur, pour mettre dans une Salle.
Surun Portrait engrand.) envoyéparune Dame a l'.Autheur, pour mettre dans une
Salle. ilsera
veu de tout Paris,
Vostre immense Portraita
tres.large bordeure,
J'eusse bien mieux aimé
vous voir en mignature,
Au moins il m'eust esté
permis
De garder en secret cette
aimable peinture:
Ah qu'un peu de mystere
eust augmenté le prix
D'un present de cette nature:
Trop heureux qui reçoit
un don si precieux
D'une main
si
belle & si
chere,
Et cependant j'aimerois
mieux
Qu'elle n'eust osé me le
faire.
Salle. ilsera
veu de tout Paris,
Vostre immense Portraita
tres.large bordeure,
J'eusse bien mieux aimé
vous voir en mignature,
Au moins il m'eust esté
permis
De garder en secret cette
aimable peinture:
Ah qu'un peu de mystere
eust augmenté le prix
D'un present de cette nature:
Trop heureux qui reçoit
un don si precieux
D'une main
si
belle & si
chere,
Et cependant j'aimerois
mieux
Qu'elle n'eust osé me le
faire.
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Résumé : Sur un Portrait en grand, envoyé par une Dame à l'Autheur, pour mettre dans une Salle.
Une dame écrit à un auteur pour exprimer ses regrets concernant un portrait. Elle aurait préféré le garder en secret sous forme de miniature. Elle apprécie le don mais regrette que la dame ait osé le lui offrir.
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