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Détail
Liste
401
p. 2844-2846
AVIS touchant l'Horlogerie.
Début :
Le Sieur de la Richardiere a inventé trois moyens très-utiles aux Horlogers. [...]
Mots clefs :
Horlogers, Cadrans, Pendule, Aiguille
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texteReconnaissance textuelle : AVIS touchant l'Horlogerie.
AVIS touchant l'Horlogerie.
Le Sieur de la Richardiere a inventé
trois moyens très- utiles aux Horlogers.
Sçavoir , d'éviter de percer les Cadrans ,
qui le sont toûjours au moins en deux
endroits ; en sorte que par une Machine
fort simple de son invention , sans rouës,
pignons, corde ni chaine , il fait trouver
I'Arbre qui reçoit la Clef pour monter
la Pendulle , aussi éloigné du Cadran
qu'on le peut désirer , sans que le plus
comme le moins de détachement cause
plus d'ouvrage , ni change ce moyen en
aucune autre forme.
›
Ce premier moyen , outre qu'il évite
la difformité qui se trouve dans les Cadrans
percés , évite encore l'incommodité
d'attendre pour monter la Pendulle
,
, que les Eguilles qui se trouvent
souvent sur ces trous , soient passées audelà
; à moins de les ranger , en les avançant
ou réculant , ce qui cause un contretemps
également incommode et préjudiciable
à la régularité de la Pendulle , ou-
I. Vol. tre
DECEMBR E. 1731. 2845
les Eguilles au danger
tre que
d'être
cassées.
cela expose
Ce moyen est également utile pour les
Pendulles qui n'ont qu'un ressort pour
les deux mouvemens .
→
Le second moyen , qui est aussi sans
rouës , pignons , cordes ni chaines , est
de fixer la portée des grands ressors à
un point déterminé ensorte qu'on ne
pourra pas les outrer ni les porter à leur
plus haut degré , quelques efforts qu'on
fasse en les montant. Ainsi n'étant
jamais dans le plus ni dans le moins,
la Pendulle non- seulement en va plus.
juste , étant par cette nouvelle machine ,
montée toujours également ; mais encore
on n'est jamais dans le danger de
casser les ressorts ; et on est d'ailleurs
toujours assuré de monter la Pendulle
pour la longueur du temps pour laquelle
elle aura été faite.
Le troisiéme moyen est une répetition
dite tyrage de Pendulle à demy- quart , réduit
à une seule et simple rouë , divisée
en vingt , n'ayant qu'un seul pignon servant
au Rateau on supprime aussi la
fusée pour remedier à l'effort préjudiciable
qu'elle fait faire entre le Rateau
et son Pignon aux répetitions ordinaires.
La surprise est d'une invention simple et
I. Vol. G v d'une
2846 MERCURE DE FRANCE
d'une infaillibilité certaine à ne pouvoir
laisser jamais décompter prévenant le
tirage d'une intervale suffisant.
,
Les pieces qui composent ce tirage ,
se placent sans démonter la cage , et dans
un instant.
›
L'Auteur a fait aussi qu'avec l'Aiguille
des heures on transpose tout d'un coup
le Limaçon à l'heure desirée sans être
obligé , lorsqu'il s'en trouve éloigné , de
faire faire à l'Aiguille des minutes , plusieurs
fois le tour du Cadran.-
Il donnera encore la maniere d'une
Rouë en Rochet , avec son Ancre , d'une
façon extraordinaire où l'échapement
se fait égal.
"
Il demeure à Paris , rue de la vieille Bouelerie
, chez Mr. Gissey , Imprimeur , à
Arbre de Jessé.
Le Sieur de la Richardiere a inventé
trois moyens très- utiles aux Horlogers.
Sçavoir , d'éviter de percer les Cadrans ,
qui le sont toûjours au moins en deux
endroits ; en sorte que par une Machine
fort simple de son invention , sans rouës,
pignons, corde ni chaine , il fait trouver
I'Arbre qui reçoit la Clef pour monter
la Pendulle , aussi éloigné du Cadran
qu'on le peut désirer , sans que le plus
comme le moins de détachement cause
plus d'ouvrage , ni change ce moyen en
aucune autre forme.
›
Ce premier moyen , outre qu'il évite
la difformité qui se trouve dans les Cadrans
percés , évite encore l'incommodité
d'attendre pour monter la Pendulle
,
, que les Eguilles qui se trouvent
souvent sur ces trous , soient passées audelà
; à moins de les ranger , en les avançant
ou réculant , ce qui cause un contretemps
également incommode et préjudiciable
à la régularité de la Pendulle , ou-
I. Vol. tre
DECEMBR E. 1731. 2845
les Eguilles au danger
tre que
d'être
cassées.
cela expose
Ce moyen est également utile pour les
Pendulles qui n'ont qu'un ressort pour
les deux mouvemens .
→
Le second moyen , qui est aussi sans
rouës , pignons , cordes ni chaines , est
de fixer la portée des grands ressors à
un point déterminé ensorte qu'on ne
pourra pas les outrer ni les porter à leur
plus haut degré , quelques efforts qu'on
fasse en les montant. Ainsi n'étant
jamais dans le plus ni dans le moins,
la Pendulle non- seulement en va plus.
juste , étant par cette nouvelle machine ,
montée toujours également ; mais encore
on n'est jamais dans le danger de
casser les ressorts ; et on est d'ailleurs
toujours assuré de monter la Pendulle
pour la longueur du temps pour laquelle
elle aura été faite.
Le troisiéme moyen est une répetition
dite tyrage de Pendulle à demy- quart , réduit
à une seule et simple rouë , divisée
en vingt , n'ayant qu'un seul pignon servant
au Rateau on supprime aussi la
fusée pour remedier à l'effort préjudiciable
qu'elle fait faire entre le Rateau
et son Pignon aux répetitions ordinaires.
La surprise est d'une invention simple et
I. Vol. G v d'une
2846 MERCURE DE FRANCE
d'une infaillibilité certaine à ne pouvoir
laisser jamais décompter prévenant le
tirage d'une intervale suffisant.
,
Les pieces qui composent ce tirage ,
se placent sans démonter la cage , et dans
un instant.
›
L'Auteur a fait aussi qu'avec l'Aiguille
des heures on transpose tout d'un coup
le Limaçon à l'heure desirée sans être
obligé , lorsqu'il s'en trouve éloigné , de
faire faire à l'Aiguille des minutes , plusieurs
fois le tour du Cadran.-
Il donnera encore la maniere d'une
Rouë en Rochet , avec son Ancre , d'une
façon extraordinaire où l'échapement
se fait égal.
"
Il demeure à Paris , rue de la vieille Bouelerie
, chez Mr. Gissey , Imprimeur , à
Arbre de Jessé.
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Résumé : AVIS touchant l'Horlogerie.
Le document 'AVIS touchant l'Horlogerie' expose trois inventions du Sieur de la Richardiere visant à améliorer les mécanismes des horloges. La première invention permet de positionner l'arbre de la clé de remontage sans percer les cadrans, évitant ainsi les problèmes liés aux aiguilles bloquées. La deuxième invention fixe la portée des grands ressorts à un point déterminé, assurant une montée constante de la pendule. La troisième invention simplifie le mécanisme de répétition à demi-quart en utilisant une seule roue divisée en vingt parties, supprimant la fusée et réduisant les efforts préjudiciables. De plus, l'auteur propose une méthode pour transposer rapidement le limaçon à l'heure désirée sans tourner l'aiguille des minutes. Il mentionne également une invention concernant une roue en rochet avec son ancre, permettant un échappement égal. Le Sieur de la Richardiere réside à Paris, rue de la vieille Bouclerie, chez Monsieur Gissey, imprimeur, à l'Arbre de Jessé.
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402
p. 2848-2851
SUITE des Nouvelles du Bureau Typographique.
Début :
On écrit de Londres que le Bureau Typographique y a excité la curiosité des François [...]
Mots clefs :
Chirurgien, Inflammations, Actrice, Bureau typographique, Tropes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles du Bureau Typographique.
SUITE des Nouvelles du Bureau Typographique.
N écrit de Londres que le Bureau Typographique
y a excité la curiosité des François
et des Anglois. On demande sur la construction
et l'usage de ce Bureau , les éclaircissemens nécessaires
, et tout ce qui a paru pour et contre
cette nouvelle maniere de montrer aux Enfans
les premiers élemens des Lettres.
Bien des Personnes à Paris trouvent la Machine
du Bureau trop longue pour être placée
dans un appartement ; mais on a déja fait voir
le peude place qu'elle occupe derriere trois Fauteuils
, sans déranger la Chambre de ceux qui
préferent l'arangement des Meubles à l'éducation
de leurs Enfans : d'ailleurs , en faisant faire de
plus petites cartes que celles dont on se sert ordinairement
, il sera facile d'avoir des Bureaux
plus courts et moins larges.
Trois Enfans du Bureau Typographique sont
heureusement guéris , deux de la petite Verole ,
et l'autre d'une maladie encore plus dangereuse :
si le Seigneur en avoit pris quelqu'un , les critiques
n'auroient pas manqué d'en mettre la mort
sur le compte de la nouvelle methode , ne résonmant
pas plus juste en cela que si l'on attribuoit
Jeur guérison au précedent Exercice Typographique
.
Pierre Wite , rue S. Jacques , à l'Ange Gardien
, vend une Brochure in 12. de 108. pages
intitulée , Réponse de M. Perquis , Maître de
Philosophie , d'Humanités et de Typographie
à la Lettre d'un Professeur anonime , de l'Uni
versité de Paris , inserée dans le Mercure d
4. Vol. Fevrie
DECEMBRE 1731. 2849
dit
Fevrier 1731. Ce Professeur anonime est ,
on , le nouvel Editeur de la Methode de M. Le
Fevre , Methode bien differente de celles des Colleges.
L'Auteur des Tropes , dans le 2d Vol. du
Mercure du mois de Juin , a justifié contre ce Professeur
anonime , l'Article des nouvelles Metho
des. La réponse de M. Perquis , quoique de vieille
datte , pourra cependant servir de réponse et de
réplique aux adversaires du Bureau , qui préferent
toujours les anciennes méthodes aux nouvelles.
L'on verra par cette Brochure , que le
Maître de Bureau Typographique ne soûtient
pas mal sa qualité de Maître de Philosophie ,
par la force et la justesse des raisonnemens dont
sa vive réponse est remplie ; cela paroît d'autant
plus surprenant dans un Humaniste , qu'il
y en a peu de sensibles à l'esprit philosophique ,
ou à l'art de raisonner.
Les curieux qui voudront faire faire des Bureaux
à leur Menuisier , et prendre eux -mêmes
la peine de les garnir , trouveront des Abécés
sur cuivre , ou des lettres à jour chez le Sr. Le
Comte , rue Jacob , à la porte de la Charité ,
et chez le Sr. Cadoret , aux Charniers des Sts.
Innocents , du côté de la rue au Fer , à l'Enseigne
du Bureau Typographique.
Les Personnes qui souhaitteront faire usage
des Classes du Bureau , en trouveront de toutes
garnies dans la maison atenant la porte du College
de Lisieux , du côté de S. Etienne des Grès.
On y trouvera aussi des grands et des petits
Abécés , imprimés sur des cartes , avec la feüille
élementaire en Placard pour la démonstration ,
la dénomination des Lettres la premiere silabisation
, &c.
>
Quoique les matieres de Chirurgie ne soient
I. Vol pas
2850 MERCURE DE FRANCE
pas entierement du ressort du Mercure › nous
pune
nous dispenserons pas , ( attendu l'utilité
blique , d'annoncer un Livre imprimé chez
Charles Osmont , rue S. Jacques , intitulé , Observations
de Chirurgie , par Henry Ledran
Chirurgien Juré à Paris , de la Societé des Arts
Ce qui nous engage à en parler , c'est qu'on
nous a montré un livre du même Auteur , intitulé
, Parallele des differentes manieres de parà
ler , qui se vend chez le même Imprimeur , et
que Mr. Duglas , fameux Docteur en Medecine
à Londres a traduit en Anglois sans y faire
aucun changement. Il a fait honneur à notre
Chirurgie , et le Public ne sera pas fâché d'apprendre
que les Etrangers ne dédaignent pas
d'adopter nos manieres de penser , et d'operer
dans un Art aussi nécessaire à la vie , qui a fait
tant de progrès chez nous , et qui se perfectionne
tous les jours,
Il paroît depuis peu une Estampe qui a un
très-grand débit , et qui mérite bien l'approbation
qu'elle a des Curieux. C'est une très - heureuse
production du Pinceau et duBurin deMrs.Charles
Coypel et N. Drevet , dont la réputation est
assez connuë par des morceaux de plus grande
conséquence ; mais on peut dire , qu'en son
genre , celui- cy doit passer pour leur chef- d'oeu
vre. C'est le Portrait de Mlle Le Couvreur
Actrice du Theatre François , celebre par ses talens
pour la déclamation , morte , generalement
regrettée, au mois de Mars 1730. On en trouvera
un Article assez étendu dans le Mercure de ce
mois-là. Elle est representée en Cornelie , tenant
P'Urne qui renferme les cendres de Pompée.
Cette Estampe se vend chez Mr. Francoeur
1. Vol. дыё
?
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
2
4
DECEMBRE 1731. 28 Fr
rue neuve des petits Champs , vis - à-vis la Com
pagnie des Indes , et chez Mr. Drevet , aux Galleries
du Louvre.
L'Utilité publique nous engage de publier l'Avis
qui suit :
Par Brevet de M. le premier Medecin du Roy
le Sr. Decourbiere fait distribuer une Poudre
composée de Simples , pour la guérison radicalle
des Hemorroïdes . Elle appaise les Enflammations,
gonflemens et douleurs en cinq ou six prises
Elle est facile à prendre , et ne cause aucune révolution
; elle se conserve , et on peut l'envoyer
par tout. Il faut s'adresser à Paris , au Sieur La
Coste , Chirurgien , rue du petit Lion , Fauxbourg
S. Germain , chez Madame Frontier . Ceux
qui auront besoin de ce Remede sont priez
d'envoyer des gens
fideles ; il est le seul qui le
distribuë , et il donne les prises cachetées , avec
la maniere de les prendre.
N écrit de Londres que le Bureau Typographique
y a excité la curiosité des François
et des Anglois. On demande sur la construction
et l'usage de ce Bureau , les éclaircissemens nécessaires
, et tout ce qui a paru pour et contre
cette nouvelle maniere de montrer aux Enfans
les premiers élemens des Lettres.
Bien des Personnes à Paris trouvent la Machine
du Bureau trop longue pour être placée
dans un appartement ; mais on a déja fait voir
le peude place qu'elle occupe derriere trois Fauteuils
, sans déranger la Chambre de ceux qui
préferent l'arangement des Meubles à l'éducation
de leurs Enfans : d'ailleurs , en faisant faire de
plus petites cartes que celles dont on se sert ordinairement
, il sera facile d'avoir des Bureaux
plus courts et moins larges.
Trois Enfans du Bureau Typographique sont
heureusement guéris , deux de la petite Verole ,
et l'autre d'une maladie encore plus dangereuse :
si le Seigneur en avoit pris quelqu'un , les critiques
n'auroient pas manqué d'en mettre la mort
sur le compte de la nouvelle methode , ne résonmant
pas plus juste en cela que si l'on attribuoit
Jeur guérison au précedent Exercice Typographique
.
Pierre Wite , rue S. Jacques , à l'Ange Gardien
, vend une Brochure in 12. de 108. pages
intitulée , Réponse de M. Perquis , Maître de
Philosophie , d'Humanités et de Typographie
à la Lettre d'un Professeur anonime , de l'Uni
versité de Paris , inserée dans le Mercure d
4. Vol. Fevrie
DECEMBRE 1731. 2849
dit
Fevrier 1731. Ce Professeur anonime est ,
on , le nouvel Editeur de la Methode de M. Le
Fevre , Methode bien differente de celles des Colleges.
L'Auteur des Tropes , dans le 2d Vol. du
Mercure du mois de Juin , a justifié contre ce Professeur
anonime , l'Article des nouvelles Metho
des. La réponse de M. Perquis , quoique de vieille
datte , pourra cependant servir de réponse et de
réplique aux adversaires du Bureau , qui préferent
toujours les anciennes méthodes aux nouvelles.
L'on verra par cette Brochure , que le
Maître de Bureau Typographique ne soûtient
pas mal sa qualité de Maître de Philosophie ,
par la force et la justesse des raisonnemens dont
sa vive réponse est remplie ; cela paroît d'autant
plus surprenant dans un Humaniste , qu'il
y en a peu de sensibles à l'esprit philosophique ,
ou à l'art de raisonner.
Les curieux qui voudront faire faire des Bureaux
à leur Menuisier , et prendre eux -mêmes
la peine de les garnir , trouveront des Abécés
sur cuivre , ou des lettres à jour chez le Sr. Le
Comte , rue Jacob , à la porte de la Charité ,
et chez le Sr. Cadoret , aux Charniers des Sts.
Innocents , du côté de la rue au Fer , à l'Enseigne
du Bureau Typographique.
Les Personnes qui souhaitteront faire usage
des Classes du Bureau , en trouveront de toutes
garnies dans la maison atenant la porte du College
de Lisieux , du côté de S. Etienne des Grès.
On y trouvera aussi des grands et des petits
Abécés , imprimés sur des cartes , avec la feüille
élementaire en Placard pour la démonstration ,
la dénomination des Lettres la premiere silabisation
, &c.
>
Quoique les matieres de Chirurgie ne soient
I. Vol pas
2850 MERCURE DE FRANCE
pas entierement du ressort du Mercure › nous
pune
nous dispenserons pas , ( attendu l'utilité
blique , d'annoncer un Livre imprimé chez
Charles Osmont , rue S. Jacques , intitulé , Observations
de Chirurgie , par Henry Ledran
Chirurgien Juré à Paris , de la Societé des Arts
Ce qui nous engage à en parler , c'est qu'on
nous a montré un livre du même Auteur , intitulé
, Parallele des differentes manieres de parà
ler , qui se vend chez le même Imprimeur , et
que Mr. Duglas , fameux Docteur en Medecine
à Londres a traduit en Anglois sans y faire
aucun changement. Il a fait honneur à notre
Chirurgie , et le Public ne sera pas fâché d'apprendre
que les Etrangers ne dédaignent pas
d'adopter nos manieres de penser , et d'operer
dans un Art aussi nécessaire à la vie , qui a fait
tant de progrès chez nous , et qui se perfectionne
tous les jours,
Il paroît depuis peu une Estampe qui a un
très-grand débit , et qui mérite bien l'approbation
qu'elle a des Curieux. C'est une très - heureuse
production du Pinceau et duBurin deMrs.Charles
Coypel et N. Drevet , dont la réputation est
assez connuë par des morceaux de plus grande
conséquence ; mais on peut dire , qu'en son
genre , celui- cy doit passer pour leur chef- d'oeu
vre. C'est le Portrait de Mlle Le Couvreur
Actrice du Theatre François , celebre par ses talens
pour la déclamation , morte , generalement
regrettée, au mois de Mars 1730. On en trouvera
un Article assez étendu dans le Mercure de ce
mois-là. Elle est representée en Cornelie , tenant
P'Urne qui renferme les cendres de Pompée.
Cette Estampe se vend chez Mr. Francoeur
1. Vol. дыё
?
THE
NEW
YORK
PUBLIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
2
4
DECEMBRE 1731. 28 Fr
rue neuve des petits Champs , vis - à-vis la Com
pagnie des Indes , et chez Mr. Drevet , aux Galleries
du Louvre.
L'Utilité publique nous engage de publier l'Avis
qui suit :
Par Brevet de M. le premier Medecin du Roy
le Sr. Decourbiere fait distribuer une Poudre
composée de Simples , pour la guérison radicalle
des Hemorroïdes . Elle appaise les Enflammations,
gonflemens et douleurs en cinq ou six prises
Elle est facile à prendre , et ne cause aucune révolution
; elle se conserve , et on peut l'envoyer
par tout. Il faut s'adresser à Paris , au Sieur La
Coste , Chirurgien , rue du petit Lion , Fauxbourg
S. Germain , chez Madame Frontier . Ceux
qui auront besoin de ce Remede sont priez
d'envoyer des gens
fideles ; il est le seul qui le
distribuë , et il donne les prises cachetées , avec
la maniere de les prendre.
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Résumé : SUITE des Nouvelles du Bureau Typographique.
Le texte décrit l'intérêt suscité par le Bureau Typographique à Londres, tant par les Français que par les Anglais, qui cherchent des informations sur sa construction et son usage pour l'éducation des enfants. À Paris, certains jugent la machine trop volumineuse pour les appartements, mais des solutions comme réduire la taille des cartes ou adapter l'aménagement sont envisagées. Le texte souligne également la guérison de trois enfants ayant utilisé le Bureau Typographique, réfutant ainsi toute critique sur une éventuelle mort liée à son utilisation. Pierre Wite vend une brochure intitulée 'Réponse de M. Perquis' contre un professeur anonyme de l'Université de Paris, qui critique la méthode de M. Lefèvre. Cette brochure défend les nouvelles méthodes pédagogiques contre les anciennes. Les intéressés peuvent se procurer des abécédaires et des lettres chez Le Comte et Cadoret, ou des classes complètes près du Collège de Lisieux. Le texte mentionne également divers sujets, tels qu'un livre de chirurgie de Henry Ledran, traduit en anglais par Mr. Duglas, et une estampe de Mme Le Couvreur réalisée par Charles Coypel et N. Drevet. Enfin, il est fait référence à une poudre pour soigner les hémorroïdes distribuée par le Sr. Decourbiere, disponible chez le Sr. La Coste et Madame Frontier.
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403
p. 2957-2963
EXTRAIT d'un Mémoire lû à la rentrée de l'Académie Royale des Sciences, le 14 Novembre 1731. par M. Duhamel du Monceau,
Début :
Dans le dessein que M. D. s'est formé, de faire sur des Plantes des [...]
Mots clefs :
Arbres, Greffes, Poirier, Sauvageon, Expériences, Agriculture
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'un Mémoire lû à la rentrée de l'Académie Royale des Sciences, le 14 Novembre 1731. par M. Duhamel du Monceau,
EXTRAIT d'un Mémoire lû à la rentrée
de l'Académie Royale des Sciences , le
14 Novembre 1731. par M. Duhamel
du Monceau ,
Dmé
و
Ans le dessein- que M. D. s'est forde
faire sur les Plantes des
recherches physiques dont on pût retirer
des avantages pour l'Agriculture , la
Greffe , ne pouvoit pas manquer de devenir
l'objet de son travail , la singularité
II. Vol.
qu'il
298 MERCURE DE FRANCE
gere ,
qu'il y a de voir un Arbre adopter sur
'son tronc une branche qui lui est étranet
la nourrir comme les siennes
propres , est un fait assès singulier "pour
mériter l'application d'un Physicien , et
le grand usage que l'on fait de cette pratique
d'Agriculture , pour multiplier les
bonnes especes de fruits , la rend extrêmement
utile , et par conséquent digne
de l'attention de celui qui travaille à perfectionner
l'Agriculture.
A peine aussi la Greffe a- t'elle été connuë
, que tous les Auteurs d'Agriculture
se sont efforcez de lui donner des louanges
, et ont été à ce point d'éxageration ,
qu'ils lui ont attribue le pouvoir de changer
entierement les especes , et d'autres
proprietés merveilleuses , dont M. D. ne
convient pas. Et pour ne laisser aucun
doute sur ce point , et prouver incontestablement
que , quoique la Greffe donne
quelque perfection aux fruits , elle ne
peut cependant changer les especes ; M.
D... s'est engagé dans un nombre prodigieux
d'esperances. Non - seulement tous
Les Arbres ont été greffés les uns sur les
autres comme le Poirier sur l'Epine , le
Neflier , l'Alisier , le Cormier , l'Orme ,
le Chêne , l'Erable le Charme , &c.
mais même ils l'ont été de differentes ma-
II. Vol. nieres
و
DECEMBRE . 1731. 2959.
nieres , en fente , en couronne , en écusson
, à oeil poussant , et à oeil dormant ,
ou par approche. Bien plus , ces expériences
ont été répetées trois ans de suite,.
afin qu'on ne pût imputer ni à l'impéritie
du Jardinier , ni à quelques fâcheuses
circonstances des saisons , le mauvais succès
de plusieurs de ces Greffes ; aussi après
toutes ces précautions , M. D ... croit- il
pouvoir assurer qu'entre les Greffes qui
sont rapportées dans les ouvrages d'Agriculture
, les unes ne peuvent absolument
réüssir , et celles qui réussissent ne changent
jamais les especes. Mais comme M.
D... ne s'est pas contenté , en faisant ses
expériences , de remarquer les Greffes qui
ont réussi , et celles qui ont péri , mais
qu'il a encore observé les circonstances
qui ont accompagné la réussite des unes ,
et la mort des autres. Par exemple , que
quelques Greffes périssoient d'une surabondance
de substance et comme noyées
par la sève du sujet , pendant que
d'autres mouroient d'inanition , et après
avoir désseché et appauvri le tronc sur
lequel elles étoient appliquées. Ces observations
, et quantité d'autres , lui ont
donné lieu d'avancer comme un principe
certain que la réussite des Greffes n'est
assurée et satisfaisante pour celui qui la
11. Vol.
pra
2960 MERCURE DE FRANCE
pratique , que quand il se trouve un cèrtain
rapport et une conformité entre la
Greffe et le sujet. Le Poirier , par exemple
,, pousse avec force et vigueur sur son
sauvageon , et est presque à tous égards
semblable aux Arbres non greffés. Quand
au contraire les oppositions sont grandes,
il est inutile d'y mettre ces expériences ,
le Prunier et l'Orme ont toûjours réfusé
de s'allier , et si le Poirier et l'Erable ou
le Chêne , le Prunier et l'Amandier , le
Meurier et l'Orme , et beaucoup d'autres
Arbres greffés les uns sur les autres ont
repris , leurs pousses étoient petites , leurs
feuilles étoient jaunes , d'autant moins vigoureuses
, que la disproportion étoit
plus considerable , ces Greffes ont enfin
perdu tous leurs Gets , et sont enfin péris
comme les autres .
-D...
Il s'embleroit suivre delà , continue M.
que notre travail sur la Greffe devroit
principalement se borner à étudier le
rapport des Arbres entr'eux , pour n'appliquer
les uns sur les autres , que ceux
qui ont entr'eux une Analogie la plus
parfaite , et cette pratique est veritablement
la meilleure , quand il ne s'agit que
d'avoir des Arbres forts , vigoureux et de
longue durée , comme sont ceux qu'on
met en avenue ; mais à l'égard des Arbres
II. Vol.
FruiDECEMBRE.
1731. 2961
por-
Fruitiers , le but principal de leur cul
ture étant d'avoir beaucoup de beau et
bon Fruit , M. D... croit qu'il peut être
avantageux pour remplir ces vûës d'éviter
une Analogie trop parfaite entre la
Greffe et le sujet or voici son raisonnément
; beaucoup d'Arbres ne portent
point de fruits , parce qu'ils poussent
avec trop de force et de vigueur , il faut
donc les affoiblir pour leur en faire
ter en abondance. Assurés par plusieurs
expériences, premierement , que la Greffe
affoiblit toûjours les Arbres , et en second
lieu , qu'elle les affoiblit à proportion ,
qu'il y a moins d'Analogie entre la Greffe
et le sujet , nous pouvons leur ôter cette
trop grande vigueur qui les rend infructueux
soit en faisant plusieurs Greffes
les unes sur les autres comme en greffant
sur un Sauvageon un Beuré et sur
le Beuré un Colmar ou une autre espece
qu'on veut avoir dans son Jardin
en choisissant des sujets qui ayent moins
d'Analagie avec le Poirier qu'il n'en a
avec son Sauvageon , comme sont les Coignassiers
, ou les Nefliers ou les Cormiers
, ou les Epines blanches , et plusieurs
autres Arbres sur lesquels le Poirier
ne laisse
pas de reprendre , quoique
leur Analogie avec le Poirier soit moins
11. Vol. G par
,
›
soit
2962 MERCURE DE FRANCE
parfaite que celle du Poirier franc avec
son Sauvageon ; mais cès Arbres ne viennent
pas également bien par tout , et il
y a quantité de Terroirs où les Poiriers
greffés sur des Coignassiers ne font que
languir , de même que dans plusieurs
endroits , il n'est pas possible d'élever des
Poiriers sur le Neflier ..ou sur l'Epine ;
c'est ce qui engage M. D... à proposer
un troisiéme moyen d'affoiblir les Arbres
et qui pourra être employé dans
ces sortes de Terres , aussi bien que celui
qu'il a proposé en premier lieu , il consiste
à rompre la trop grande Anologie ,
qui est entre le Poirier franc et son Sauvageon
, par l'interposition d'une espece
qui soit moins analogue à l'un et à l'autre,
comme seroit , par exemple un Coignassier
; ainsi , après avoir greffé un
Coignassier sur Sauvageon , il faudroit
greffer le Poirier franc sur la pousse du
Coignassier. Au reste , M. D... avouë
que les expériences qu'il a faites pour
s'assurer de la bonté de ce dernier moïen ,
ne sont pas assès avancées pour en assurer
entierement la réussite ; mais il la croit
assès probable pour inviter ceux qui ont
des Arbres qui ne donnent point de fruit,
à tenter de les réduire par quelques - uns
de ces moyens.
II. Vol.
›
M.
1
DECEMBRE 1731.
2963
M. D... remarque ensuite que par ces
differentes pratiques , on ne peut qu'àméliorer
les fruits d'autant que les unes
et les autres tendent ou à multiplier un
noeud , ou un certain entortillement de
Vaisseaux qui se rencontrent toûjours à
l'endroit de l'application de la Greffe , et
l'autre à le rendre plus compacte , plus
serré , et ainsi plus efficace ; car les recherches
que M. D... a faites sur la Greffe
, l'ont persuadé que l'avantage que les
fruits en retirent dépend principalement
de ce noeud , qui fait , en quelque maniere
, l'office d'une glande .
Enfin , M. D. , réfute quelques Auteurs
qui ont proposé de fortifier les Arbres
par des Greffes réïverées , et il conclud
sa Dissertation par une Table des
meilleures especes de Poires, rangées sous
trois colomnes , l'une renferme les especes
de Poires qui se mettent très aisément
à fruit , l'autre , celles qui se mettent assès
aisément et enfin la troisiéme contiennent
celles qui ne s'y mettent que
difficilement.
de l'Académie Royale des Sciences , le
14 Novembre 1731. par M. Duhamel
du Monceau ,
Dmé
و
Ans le dessein- que M. D. s'est forde
faire sur les Plantes des
recherches physiques dont on pût retirer
des avantages pour l'Agriculture , la
Greffe , ne pouvoit pas manquer de devenir
l'objet de son travail , la singularité
II. Vol.
qu'il
298 MERCURE DE FRANCE
gere ,
qu'il y a de voir un Arbre adopter sur
'son tronc une branche qui lui est étranet
la nourrir comme les siennes
propres , est un fait assès singulier "pour
mériter l'application d'un Physicien , et
le grand usage que l'on fait de cette pratique
d'Agriculture , pour multiplier les
bonnes especes de fruits , la rend extrêmement
utile , et par conséquent digne
de l'attention de celui qui travaille à perfectionner
l'Agriculture.
A peine aussi la Greffe a- t'elle été connuë
, que tous les Auteurs d'Agriculture
se sont efforcez de lui donner des louanges
, et ont été à ce point d'éxageration ,
qu'ils lui ont attribue le pouvoir de changer
entierement les especes , et d'autres
proprietés merveilleuses , dont M. D. ne
convient pas. Et pour ne laisser aucun
doute sur ce point , et prouver incontestablement
que , quoique la Greffe donne
quelque perfection aux fruits , elle ne
peut cependant changer les especes ; M.
D... s'est engagé dans un nombre prodigieux
d'esperances. Non - seulement tous
Les Arbres ont été greffés les uns sur les
autres comme le Poirier sur l'Epine , le
Neflier , l'Alisier , le Cormier , l'Orme ,
le Chêne , l'Erable le Charme , &c.
mais même ils l'ont été de differentes ma-
II. Vol. nieres
و
DECEMBRE . 1731. 2959.
nieres , en fente , en couronne , en écusson
, à oeil poussant , et à oeil dormant ,
ou par approche. Bien plus , ces expériences
ont été répetées trois ans de suite,.
afin qu'on ne pût imputer ni à l'impéritie
du Jardinier , ni à quelques fâcheuses
circonstances des saisons , le mauvais succès
de plusieurs de ces Greffes ; aussi après
toutes ces précautions , M. D ... croit- il
pouvoir assurer qu'entre les Greffes qui
sont rapportées dans les ouvrages d'Agriculture
, les unes ne peuvent absolument
réüssir , et celles qui réussissent ne changent
jamais les especes. Mais comme M.
D... ne s'est pas contenté , en faisant ses
expériences , de remarquer les Greffes qui
ont réussi , et celles qui ont péri , mais
qu'il a encore observé les circonstances
qui ont accompagné la réussite des unes ,
et la mort des autres. Par exemple , que
quelques Greffes périssoient d'une surabondance
de substance et comme noyées
par la sève du sujet , pendant que
d'autres mouroient d'inanition , et après
avoir désseché et appauvri le tronc sur
lequel elles étoient appliquées. Ces observations
, et quantité d'autres , lui ont
donné lieu d'avancer comme un principe
certain que la réussite des Greffes n'est
assurée et satisfaisante pour celui qui la
11. Vol.
pra
2960 MERCURE DE FRANCE
pratique , que quand il se trouve un cèrtain
rapport et une conformité entre la
Greffe et le sujet. Le Poirier , par exemple
,, pousse avec force et vigueur sur son
sauvageon , et est presque à tous égards
semblable aux Arbres non greffés. Quand
au contraire les oppositions sont grandes,
il est inutile d'y mettre ces expériences ,
le Prunier et l'Orme ont toûjours réfusé
de s'allier , et si le Poirier et l'Erable ou
le Chêne , le Prunier et l'Amandier , le
Meurier et l'Orme , et beaucoup d'autres
Arbres greffés les uns sur les autres ont
repris , leurs pousses étoient petites , leurs
feuilles étoient jaunes , d'autant moins vigoureuses
, que la disproportion étoit
plus considerable , ces Greffes ont enfin
perdu tous leurs Gets , et sont enfin péris
comme les autres .
-D...
Il s'embleroit suivre delà , continue M.
que notre travail sur la Greffe devroit
principalement se borner à étudier le
rapport des Arbres entr'eux , pour n'appliquer
les uns sur les autres , que ceux
qui ont entr'eux une Analogie la plus
parfaite , et cette pratique est veritablement
la meilleure , quand il ne s'agit que
d'avoir des Arbres forts , vigoureux et de
longue durée , comme sont ceux qu'on
met en avenue ; mais à l'égard des Arbres
II. Vol.
FruiDECEMBRE.
1731. 2961
por-
Fruitiers , le but principal de leur cul
ture étant d'avoir beaucoup de beau et
bon Fruit , M. D... croit qu'il peut être
avantageux pour remplir ces vûës d'éviter
une Analogie trop parfaite entre la
Greffe et le sujet or voici son raisonnément
; beaucoup d'Arbres ne portent
point de fruits , parce qu'ils poussent
avec trop de force et de vigueur , il faut
donc les affoiblir pour leur en faire
ter en abondance. Assurés par plusieurs
expériences, premierement , que la Greffe
affoiblit toûjours les Arbres , et en second
lieu , qu'elle les affoiblit à proportion ,
qu'il y a moins d'Analogie entre la Greffe
et le sujet , nous pouvons leur ôter cette
trop grande vigueur qui les rend infructueux
soit en faisant plusieurs Greffes
les unes sur les autres comme en greffant
sur un Sauvageon un Beuré et sur
le Beuré un Colmar ou une autre espece
qu'on veut avoir dans son Jardin
en choisissant des sujets qui ayent moins
d'Analagie avec le Poirier qu'il n'en a
avec son Sauvageon , comme sont les Coignassiers
, ou les Nefliers ou les Cormiers
, ou les Epines blanches , et plusieurs
autres Arbres sur lesquels le Poirier
ne laisse
pas de reprendre , quoique
leur Analogie avec le Poirier soit moins
11. Vol. G par
,
›
soit
2962 MERCURE DE FRANCE
parfaite que celle du Poirier franc avec
son Sauvageon ; mais cès Arbres ne viennent
pas également bien par tout , et il
y a quantité de Terroirs où les Poiriers
greffés sur des Coignassiers ne font que
languir , de même que dans plusieurs
endroits , il n'est pas possible d'élever des
Poiriers sur le Neflier ..ou sur l'Epine ;
c'est ce qui engage M. D... à proposer
un troisiéme moyen d'affoiblir les Arbres
et qui pourra être employé dans
ces sortes de Terres , aussi bien que celui
qu'il a proposé en premier lieu , il consiste
à rompre la trop grande Anologie ,
qui est entre le Poirier franc et son Sauvageon
, par l'interposition d'une espece
qui soit moins analogue à l'un et à l'autre,
comme seroit , par exemple un Coignassier
; ainsi , après avoir greffé un
Coignassier sur Sauvageon , il faudroit
greffer le Poirier franc sur la pousse du
Coignassier. Au reste , M. D... avouë
que les expériences qu'il a faites pour
s'assurer de la bonté de ce dernier moïen ,
ne sont pas assès avancées pour en assurer
entierement la réussite ; mais il la croit
assès probable pour inviter ceux qui ont
des Arbres qui ne donnent point de fruit,
à tenter de les réduire par quelques - uns
de ces moyens.
II. Vol.
›
M.
1
DECEMBRE 1731.
2963
M. D... remarque ensuite que par ces
differentes pratiques , on ne peut qu'àméliorer
les fruits d'autant que les unes
et les autres tendent ou à multiplier un
noeud , ou un certain entortillement de
Vaisseaux qui se rencontrent toûjours à
l'endroit de l'application de la Greffe , et
l'autre à le rendre plus compacte , plus
serré , et ainsi plus efficace ; car les recherches
que M. D... a faites sur la Greffe
, l'ont persuadé que l'avantage que les
fruits en retirent dépend principalement
de ce noeud , qui fait , en quelque maniere
, l'office d'une glande .
Enfin , M. D. , réfute quelques Auteurs
qui ont proposé de fortifier les Arbres
par des Greffes réïverées , et il conclud
sa Dissertation par une Table des
meilleures especes de Poires, rangées sous
trois colomnes , l'une renferme les especes
de Poires qui se mettent très aisément
à fruit , l'autre , celles qui se mettent assès
aisément et enfin la troisiéme contiennent
celles qui ne s'y mettent que
difficilement.
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Résumé : EXTRAIT d'un Mémoire lû à la rentrée de l'Académie Royale des Sciences, le 14 Novembre 1731. par M. Duhamel du Monceau,
En novembre 1731, M. Duhamel du Monceau soumet un mémoire à l'Académie Royale des Sciences sur les recherches physiques des plantes, visant à améliorer l'agriculture. Il se concentre particulièrement sur la greffe, une technique permettant de multiplier les bonnes espèces de fruits. La greffe consiste à attacher une branche étrangère sur le tronc d'un arbre, qui la nourrit comme ses propres branches. Cette pratique est reconnue par de nombreux auteurs d'agriculture, bien que certains lui attribuent des propriétés merveilleuses que M. Duhamel conteste. M. Duhamel a réalisé de nombreuses expériences en greffant divers arbres les uns sur les autres, utilisant différentes techniques. Il conclut que certaines greffes ne peuvent réussir et que celles qui réussissent ne changent jamais les espèces. La réussite des greffes dépend d'un certain rapport et d'une conformité entre la greffe et le sujet. Par exemple, le poirier pousse bien sur son sauvageon, tandis que des combinaisons comme le prunier et l'orme échouent. Pour les arbres fruitiers, M. Duhamel suggère d'éviter une analogie trop parfaite entre la greffe et le sujet afin d'affaiblir la vigueur excessive des arbres et favoriser la production de fruits. Il propose plusieurs méthodes pour y parvenir, comme greffer plusieurs espèces les unes sur les autres ou interposer une espèce moins analogue. Il note également que certaines pratiques améliorent les fruits en multipliant ou en compactant un nœud vasculaire à l'endroit de la greffe. Enfin, M. Duhamel réfute les auteurs proposant de fortifier les arbres par des greffes réitérées et conclut son mémoire par une table des meilleures espèces de poires, classées selon leur facilité à produire des fruits.
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404
p. 136-137
« On nous écrit de Châlons, en Champagne, du 23 Janvier, que le Sr Farochon, Marchand [...] »
Début :
On nous écrit de Châlons, en Champagne, du 23 Janvier, que le Sr Farochon, Marchand [...]
Mots clefs :
Marchand apothicaire, Marchand faïencier, Agriculture
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On nous écrit de Châlons, en Champagne, du 23 Janvier, que le Sr Farochon, Marchand [...] »
n nous écrit de Châlons , en Champagne
du 23 Janvier , que le Sr Farochon , Marchand
Apoticaire , a fait en public dans l'Hôtel de Ville , la composition de la Thériaque en presence
de l'Evêque de Châlons , Pair de France , de l'Inendant de la Province , des Lieutenans de Roy ,
Gouverneurs , et de tout le Corps de Ville , accompagné de la principale Bourgeoisie. Le Sieur
Farochon , après avoir été présenté à l'Assem–
blée par M. Lasson , Docteur- Regent en Medecine , prononça un Discours qui fut fort applaudi , sur le Sujet en question. Il fit ensuite l'Analise de toutes les Drogues étalées pour cette composition , en fit connoître les vertus et les proprietez &c. Et enfin il proceda à la composition
même , laquelle fut continuée le lendemain , et a duré près de deux jours. On ajoûte que les personnes qui se sont déja servies de cette nouvelle
Theriaque , s'en sont très- bien trouvées.
On apprend d'Irlande , qu'il s'est formé depuis peu à Dublin , une Societé composée d'un
grand nombre de Gentilshommes , pour perfectionner l'Agriculture , les Arts Mécaniques , et les Manufactures de ce Royaume : le Viceroy en
est le Président , le Primat du Royaume , et le Vice- Président.
Les Sieurs Cholets , Marchands Fayanciers ,
ruë S. Honoré , vis - à- vis la rue de l'Echelle ,
l'Enseigne de la Levrette , qui sont les seuls à
Paris qui vendent des Thermometres construits
sur les Principes de Mr. de Reaumur , de l'Aca- démie Royale des Sciences , donnent avis qu'ils
en ont actuellement de moins grands que ne l'éroient les premiers , et tels que les ont désirés сецк
JANVIER 1722. 137
seux qui n'ont pas de pl
du 23 Janvier , que le Sr Farochon , Marchand
Apoticaire , a fait en public dans l'Hôtel de Ville , la composition de la Thériaque en presence
de l'Evêque de Châlons , Pair de France , de l'Inendant de la Province , des Lieutenans de Roy ,
Gouverneurs , et de tout le Corps de Ville , accompagné de la principale Bourgeoisie. Le Sieur
Farochon , après avoir été présenté à l'Assem–
blée par M. Lasson , Docteur- Regent en Medecine , prononça un Discours qui fut fort applaudi , sur le Sujet en question. Il fit ensuite l'Analise de toutes les Drogues étalées pour cette composition , en fit connoître les vertus et les proprietez &c. Et enfin il proceda à la composition
même , laquelle fut continuée le lendemain , et a duré près de deux jours. On ajoûte que les personnes qui se sont déja servies de cette nouvelle
Theriaque , s'en sont très- bien trouvées.
On apprend d'Irlande , qu'il s'est formé depuis peu à Dublin , une Societé composée d'un
grand nombre de Gentilshommes , pour perfectionner l'Agriculture , les Arts Mécaniques , et les Manufactures de ce Royaume : le Viceroy en
est le Président , le Primat du Royaume , et le Vice- Président.
Les Sieurs Cholets , Marchands Fayanciers ,
ruë S. Honoré , vis - à- vis la rue de l'Echelle ,
l'Enseigne de la Levrette , qui sont les seuls à
Paris qui vendent des Thermometres construits
sur les Principes de Mr. de Reaumur , de l'Aca- démie Royale des Sciences , donnent avis qu'ils
en ont actuellement de moins grands que ne l'éroient les premiers , et tels que les ont désirés сецк
JANVIER 1722. 137
seux qui n'ont pas de pl
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Résumé : « On nous écrit de Châlons, en Champagne, du 23 Janvier, que le Sr Farochon, Marchand [...] »
Le 23 janvier à Châlons, en Champagne, le sieur Farochon, apothicaire, a présenté publiquement la composition de la thériaque à l'Hôtel de Ville. Cette démonstration, réalisée en présence de l'évêque de Châlons, de l'intendant de la province, des lieutenants du roi, des gouverneurs, du corps de ville et de la principale bourgeoisie, a été introduite par M. Lasson, docteur-régent en médecine. Farochon a analysé les drogues utilisées, expliqué leurs vertus et propriétés, puis procédé à la composition de la thériaque sur une durée de près de deux jours. Les utilisateurs de cette nouvelle thériaque en ont été satisfaits. En Irlande, une société de gentilshommes s'est formée à Dublin pour améliorer l'agriculture, les arts mécaniques et les manufactures du royaume. Le vice-roi en est le président et le primat du royaume, le vice-président. À Paris, les sieurs Cholets, marchands faïenciers rue Saint-Honoré, sont les seuls à vendre des thermomètres construits selon les principes de M. de Reaumur, de l'Académie Royale des Sciences. Ils proposent des modèles de plus petite taille, répondant ainsi aux demandes de leurs clients.
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405
p. 260-264
MEMOIRE lû à l'Academie des Sciences, le 24 Novembre 1731. par M. du Quet.
Début :
Train de Carrosse inversable, par conséquent moins dangereux, et pour [...]
Mots clefs :
Carrosse, Voitures, Chevaux, Train, Roues, Académie des sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE lû à l'Academie des Sciences, le 24 Novembre 1731. par M. du Quet.
MEMOIRE là l'Academie des
Sciences , le 24 Novembre 1731. par
M. du Quet.
>
Rain de Carrosse inversable , par
conséquent moins dangereux , et
pour être porté aussi doucement que dans
un Batteau , beaucoup plus en seureté
sur lequel on pourra lire et écrire , sans
être interrompu par le bruit , que les
Roues causent en roulant sur le pavé,
quoiqu'on aille aussi vîte que sur les Carosses ordinaires.
-Les
FEVRIER. 1732. 267
Les Roues qui servent actuellement
quoique tres- utiles , ont pourtant des défauts tres-considérables lorsqu'elles roulent sur le pavé, ou à cause de son inégalité , elles sont obligées de rouler toujours en sautillant , outre que ce sautillement continuel oblige de faire le Train
et le Corps du Carosse plus fort pour y
résister; il faut encore suspendre le Corps,
y ajouter une quantité de fers qui rend
tout cet assemblage tres- pesant et ébranle le pavé ; les Essieux d'un autre côté ,
qui sont sujets à casser par cet ébranlement continuel , ajoutent encore un
poids de plusieurs quintaux , qui se fait
sentir tres - rudement , lorsque les Carrosses montent sur un plan incliné , plus
ou moins , selon l'inclinaison du plan.
,
Ce ne sont pas là les seuls deffauts des
Rouës , leur propre pesanteur lorsqu'elles
montent est un surcroît de difficulté
pour les Chevaux , parce qu'ils portent
la moitié de tout le fardeau , lorsqu'ils
montent sur un plan , dont la ligne est
entre la perpendiculaire et l'horisontale ;
d'ailleurs les Roues étant faites de bois ,
sont sujettes à la pourriture , et il arrive
souvent que les rayes des Roues étant parvenues à un certain dégré de pourriture
imprévoyable,elles se brisent et tout tombe
262 MERCURE DE FRANCE
be, en grand danger de faire périr ceux
qui sont dans le Carosse; ces accidens n'arrivent que trop souvent.
Les Hollandois , considerant le fracas
que ces Roues causent par la destruction
des plans où elles passent en y faisant de
profondes ornieres , considerant aussi la
dépense qu'elles obligent de faire , et la
peine des Chevaux , lorsqu'ils sont obligez de monter les plans inclinez , en ont
secoué le joug , en appliquant le corps
du Carosse sur des Traineaux , de même
que nous voyons icy trainer les Balots
de Marchandises, ce qui doit être de tresmauvaise grace à l'œil.
La figure du Train que j'ai l'honneur”
de presenter , éleve le corps du Carosse
à la même hauteur que ceux dont on se
sert actuellement , et l'on y peut donner
tel ornement qu'on voudra , en faisant
travailler les ouvriers qui auront dugoût
pour cela. Il faut remarquer que le corps
du Carosse et le Train , ne faisant ensemble qu'un seul et mêmecorps, les Chevaux qui le traîneront n'auront pas plus
de peine qu'aux Carosses ordinaires sur le
pavé de niveau , et ils en auront moins
en montant qu'avec les autres , à cause de
la legereté de ces nouvelles voitures et de
pesanteur des Carosses ordinaires , qui la
avec
FEVRIER. 1732. 263
avec leur Train , pesent au moins le triple , et que les frotemens ne sont que
par rapport à la pesanteur ou à la pres
sion.
Le plan incliné , sur lequel j'ai appliqué une portion de représentation de pa
vé , peut faire aisément connoître la différence qu'il y a entre rouler et traîner
puisque l'on voit qu'un même poids fait
monter ce modele plus facilement , en le
traînant sur ce plan incliné , qu'en le
faisant monter avec les rouës.
Les Cochers qui sont assis sur les petites Rouës , qui sautillent davantage que
les grandes , gouverneront ces voitures
beaucoup plus à leur aise. Les Laquais seront aussi portez plus doucement ; ainsi
on peut conclure que les Maîtres et leurs
Domestiques seront plus en seureté sur
ces nouvelles voitures , que sur celles de
l'ordinaire , et avec plus de commodité.
Le Roy , les Proprietaires des Maisons
et le public ont interêr que ces nouvelles
voitures soient en usage dans Paris , dont
le pavé humecté toute l'année , convient
parfaitement à ce tirage.
L'interêt du Roy s'y trouve , par rap
port au roulage,qui ébranle le pavé, qu'il
ne faudroit pas renouveller aussi souvent,
les Proprietaires des Maisons , à cause que
cet
264 MERCURE DE FRANCE
cet ébranlement peut endommager les fon--
demens de leurs Bâtimens ; le public, par
rapport au bruit du roulage et du danger
qu'il y a lorsqu'un Carosse verse pour
ceux qui passent à côté , soit qu'un des
Essieux manque , soit une des Rouës.
On peut encore ajouter à l'avantage de
ces nouvelles voitures , que lorsque les
Chevaux prennent le mors aux dents ,
ceux qui seront dans ces voitures , pourront sortir hors du Carosse , sans courir
le même danger du funeste accident qui
est arrivé à Madame la Présidente de la
Chaise , et à bien d'autres personnes de
distinction qui ont péri , faute de l'usade ces nouvelles voitures.
ge
On doit encore représenter que lorsque
les Chevaux prennent le mors aux dents ,
le Carosse allant à leur gré , et sans pouvoir être gouverné par le Cocher , il est
exposé à se heurter contre la premiere
borne , qui cause un choc , qui fait quitter la Cheville ouvriere , alors le Cocher
est en danger de perdre la vie , sans parler du fracas qui arrive au corps du Carosse et au Train , et du danger que les
personnes de pied courent d'être surprises à la rencontre d'un pareil accident.
O
Sciences , le 24 Novembre 1731. par
M. du Quet.
>
Rain de Carrosse inversable , par
conséquent moins dangereux , et
pour être porté aussi doucement que dans
un Batteau , beaucoup plus en seureté
sur lequel on pourra lire et écrire , sans
être interrompu par le bruit , que les
Roues causent en roulant sur le pavé,
quoiqu'on aille aussi vîte que sur les Carosses ordinaires.
-Les
FEVRIER. 1732. 267
Les Roues qui servent actuellement
quoique tres- utiles , ont pourtant des défauts tres-considérables lorsqu'elles roulent sur le pavé, ou à cause de son inégalité , elles sont obligées de rouler toujours en sautillant , outre que ce sautillement continuel oblige de faire le Train
et le Corps du Carosse plus fort pour y
résister; il faut encore suspendre le Corps,
y ajouter une quantité de fers qui rend
tout cet assemblage tres- pesant et ébranle le pavé ; les Essieux d'un autre côté ,
qui sont sujets à casser par cet ébranlement continuel , ajoutent encore un
poids de plusieurs quintaux , qui se fait
sentir tres - rudement , lorsque les Carrosses montent sur un plan incliné , plus
ou moins , selon l'inclinaison du plan.
,
Ce ne sont pas là les seuls deffauts des
Rouës , leur propre pesanteur lorsqu'elles
montent est un surcroît de difficulté
pour les Chevaux , parce qu'ils portent
la moitié de tout le fardeau , lorsqu'ils
montent sur un plan , dont la ligne est
entre la perpendiculaire et l'horisontale ;
d'ailleurs les Roues étant faites de bois ,
sont sujettes à la pourriture , et il arrive
souvent que les rayes des Roues étant parvenues à un certain dégré de pourriture
imprévoyable,elles se brisent et tout tombe
262 MERCURE DE FRANCE
be, en grand danger de faire périr ceux
qui sont dans le Carosse; ces accidens n'arrivent que trop souvent.
Les Hollandois , considerant le fracas
que ces Roues causent par la destruction
des plans où elles passent en y faisant de
profondes ornieres , considerant aussi la
dépense qu'elles obligent de faire , et la
peine des Chevaux , lorsqu'ils sont obligez de monter les plans inclinez , en ont
secoué le joug , en appliquant le corps
du Carosse sur des Traineaux , de même
que nous voyons icy trainer les Balots
de Marchandises, ce qui doit être de tresmauvaise grace à l'œil.
La figure du Train que j'ai l'honneur”
de presenter , éleve le corps du Carosse
à la même hauteur que ceux dont on se
sert actuellement , et l'on y peut donner
tel ornement qu'on voudra , en faisant
travailler les ouvriers qui auront dugoût
pour cela. Il faut remarquer que le corps
du Carosse et le Train , ne faisant ensemble qu'un seul et mêmecorps, les Chevaux qui le traîneront n'auront pas plus
de peine qu'aux Carosses ordinaires sur le
pavé de niveau , et ils en auront moins
en montant qu'avec les autres , à cause de
la legereté de ces nouvelles voitures et de
pesanteur des Carosses ordinaires , qui la
avec
FEVRIER. 1732. 263
avec leur Train , pesent au moins le triple , et que les frotemens ne sont que
par rapport à la pesanteur ou à la pres
sion.
Le plan incliné , sur lequel j'ai appliqué une portion de représentation de pa
vé , peut faire aisément connoître la différence qu'il y a entre rouler et traîner
puisque l'on voit qu'un même poids fait
monter ce modele plus facilement , en le
traînant sur ce plan incliné , qu'en le
faisant monter avec les rouës.
Les Cochers qui sont assis sur les petites Rouës , qui sautillent davantage que
les grandes , gouverneront ces voitures
beaucoup plus à leur aise. Les Laquais seront aussi portez plus doucement ; ainsi
on peut conclure que les Maîtres et leurs
Domestiques seront plus en seureté sur
ces nouvelles voitures , que sur celles de
l'ordinaire , et avec plus de commodité.
Le Roy , les Proprietaires des Maisons
et le public ont interêr que ces nouvelles
voitures soient en usage dans Paris , dont
le pavé humecté toute l'année , convient
parfaitement à ce tirage.
L'interêt du Roy s'y trouve , par rap
port au roulage,qui ébranle le pavé, qu'il
ne faudroit pas renouveller aussi souvent,
les Proprietaires des Maisons , à cause que
cet
264 MERCURE DE FRANCE
cet ébranlement peut endommager les fon--
demens de leurs Bâtimens ; le public, par
rapport au bruit du roulage et du danger
qu'il y a lorsqu'un Carosse verse pour
ceux qui passent à côté , soit qu'un des
Essieux manque , soit une des Rouës.
On peut encore ajouter à l'avantage de
ces nouvelles voitures , que lorsque les
Chevaux prennent le mors aux dents ,
ceux qui seront dans ces voitures , pourront sortir hors du Carosse , sans courir
le même danger du funeste accident qui
est arrivé à Madame la Présidente de la
Chaise , et à bien d'autres personnes de
distinction qui ont péri , faute de l'usade ces nouvelles voitures.
ge
On doit encore représenter que lorsque
les Chevaux prennent le mors aux dents ,
le Carosse allant à leur gré , et sans pouvoir être gouverné par le Cocher , il est
exposé à se heurter contre la premiere
borne , qui cause un choc , qui fait quitter la Cheville ouvriere , alors le Cocher
est en danger de perdre la vie , sans parler du fracas qui arrive au corps du Carosse et au Train , et du danger que les
personnes de pied courent d'être surprises à la rencontre d'un pareil accident.
O
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Résumé : MEMOIRE lû à l'Academie des Sciences, le 24 Novembre 1731. par M. du Quet.
Le 24 novembre 1731, M. du Quet présente à l'Académie des Sciences un mémoire proposant un nouveau type de carrosse inversable, conçu pour être plus sûr et plus confortable que les modèles traditionnels. Les roues des carrosses actuels présentent plusieurs inconvénients : elles provoquent des secousses sur les pavés inégaux, nécessitent des structures lourdes et des suspensions, et sont sujettes à la casse et à la pourriture. Les Hollandais ont déjà adopté des traîneaux pour pallier ces problèmes. Le nouveau modèle de carrosse proposé par M. du Quet élève le corps du véhicule à la même hauteur que les carrosses actuels, mais il est plus léger et plus facile à traîner, notamment sur les plans inclinés. Ce modèle offre un trajet plus doux et plus sûr pour les cochers et les laquais. Le roi, les propriétaires de maisons et le public ont intérêt à adopter ces nouvelles voitures, car elles réduisent l'ébranlement du pavé, le bruit et les dangers liés aux accidents de carrosse. En cas de fuite des chevaux, les occupants pourront sortir en sécurité, évitant ainsi des accidents mortels comme celui survenu à Madame la Présidente de la Chaise. Le document met également en lumière les dangers pour les piétons en cas de choc du carrosse contre une borne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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406
p. 314-315
ENIGME.
Début :
Fille d'un animal belant [...]
Mots clefs :
Chandelle
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
' Ille d'un animal belant
Je suis d'une figure ronde ,
Je n'ai ni pieds, ni mains , et, quoique sans talent,
Je suis utile à tout le monde;
Par une injuste loi du sort
A mon Pere je suis funeste
Je n'existe que par sa mort ;
J'en suis le déplorable resteg Sans
FEVRIER 1732 315 :
Sans -Lettres , sans étude, avec plus d'un Docteur
Je veille quelquefois du soir jusqu'à l'Aurore ;
Mais je perds toute ma splendeur ,
Quand je vois le grand jour éclore ;
Devine qui je suis , benevole Lecteur.
' Ille d'un animal belant
Je suis d'une figure ronde ,
Je n'ai ni pieds, ni mains , et, quoique sans talent,
Je suis utile à tout le monde;
Par une injuste loi du sort
A mon Pere je suis funeste
Je n'existe que par sa mort ;
J'en suis le déplorable resteg Sans
FEVRIER 1732 315 :
Sans -Lettres , sans étude, avec plus d'un Docteur
Je veille quelquefois du soir jusqu'à l'Aurore ;
Mais je perds toute ma splendeur ,
Quand je vois le grand jour éclore ;
Devine qui je suis , benevole Lecteur.
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407
p. 506-508
TROISIEME LOGOGRYPHE.
Début :
Sept membres font mon tout, je regne dans les Cieux, [...]
Mots clefs :
Balance
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texteReconnaissance textuelle : TROISIEME LOGOGRYPHE.
TROISIEME LOGOGRYPHE.
Ept membres.font mon tout , je regne dans Septeles Cieux ,
Et suis chez les Humains pour rendre la justice ,
1, 2. et 3. enfans d'un aimable caprice
Cupidon
MARS. 1732 507 Cupidon , Thalia , président à mes Jeux ,
1. et. 2. retranchés , je mis la France en deüil,
Faisant passer son Roi des plaisirs au Cercueil.
2. 3. 1. 4 et 5. joins- y 7. et la gloire ,
Que m'acquit mon pinceau , fait vivre ma me
moire ,
6. et 4. 1. et- 2. 3. et 7. quellequefois ,
Le bon gout est forcé de souscrire à mes loix.
1. 4. 2. et 3. plein d'un audace extrême ,
M'érigeant des Autels , je bravai Dieu lui- même,
2. 1. 7. 3. plaignez mon malheureux destin ,
Je succombe accablé par un frere inhumain ,
6. 2. 1. 4. et 5. 7. enfin , la dorure ,
N'étale point chez moison éclat imposteur
Tout y respire , la Nature ,
La simplicité , la candeur.
6. 2. 1. 3. et 7. en Mer je suis atile ,
6. 2. §. 4. et 3. mille Fleuves divers ,
Procurant aux Humains un commerce facile ,
Par des chemins nouveaux viennent joindre le
Mers
6. 4. 5. et 2. Jesus , par complaisance ,
Chez moi montra l'effort de sa toute puissance ,
Quelle foule de mots vient encor m'appliquer ;
Mais sans combinaison je vais les indiquer ;-
L'armure d'un Oyseau , une Plaine liquide
Un écueil dangereux , un ingrat , un perfide ,
Un temps, une peine , un Poisson ,
E Le
508 MERCURE DE FRANCE
Le Beaupere d'un Patriarche ,
Un Pont flottant , parconsequent sans Arche,
Unlieu sombre qui sert quelquefois de prison."
Ept membres.font mon tout , je regne dans Septeles Cieux ,
Et suis chez les Humains pour rendre la justice ,
1, 2. et 3. enfans d'un aimable caprice
Cupidon
MARS. 1732 507 Cupidon , Thalia , président à mes Jeux ,
1. et. 2. retranchés , je mis la France en deüil,
Faisant passer son Roi des plaisirs au Cercueil.
2. 3. 1. 4 et 5. joins- y 7. et la gloire ,
Que m'acquit mon pinceau , fait vivre ma me
moire ,
6. et 4. 1. et- 2. 3. et 7. quellequefois ,
Le bon gout est forcé de souscrire à mes loix.
1. 4. 2. et 3. plein d'un audace extrême ,
M'érigeant des Autels , je bravai Dieu lui- même,
2. 1. 7. 3. plaignez mon malheureux destin ,
Je succombe accablé par un frere inhumain ,
6. 2. 1. 4. et 5. 7. enfin , la dorure ,
N'étale point chez moison éclat imposteur
Tout y respire , la Nature ,
La simplicité , la candeur.
6. 2. 1. 3. et 7. en Mer je suis atile ,
6. 2. §. 4. et 3. mille Fleuves divers ,
Procurant aux Humains un commerce facile ,
Par des chemins nouveaux viennent joindre le
Mers
6. 4. 5. et 2. Jesus , par complaisance ,
Chez moi montra l'effort de sa toute puissance ,
Quelle foule de mots vient encor m'appliquer ;
Mais sans combinaison je vais les indiquer ;-
L'armure d'un Oyseau , une Plaine liquide
Un écueil dangereux , un ingrat , un perfide ,
Un temps, une peine , un Poisson ,
E Le
508 MERCURE DE FRANCE
Le Beaupere d'un Patriarche ,
Un Pont flottant , parconsequent sans Arche,
Unlieu sombre qui sert quelquefois de prison."
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408
p. 661-671
EXPLICATION Physico-Mathematique du Principe des Machines. Par L.P.C.J.
Début :
Deux Corps égaux ou inégaux, suspendus aux deux extrémitez d'un [...]
Mots clefs :
Corps, Mouvement, Force, Sensible, Mécanismes, Principe des Machines, Géomètres, Physiciens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXPLICATION Physico-Mathematique du Principe des Machines. Par L.P.C.J.
EXPLICATIONPhysico-Mathematique
du Principe des Machines. Par L.P.C.J.
Dpendus aux deux extrémitez d'un
Eux Corps égaux ou inégaux , susLevier , ou d'un Bâton ou d'une Barre de
fer , lequel Levier de fer ou de bois ap
puyé
-662 MERCURE DE FRANCE
puyé sur un Pivot aigu , fixe et inébranlable , qui partage sa longueur en raison
réciproque des deux poids ; ces deux Corps
sont en équilibre et restent en repos ; aucun des deux ne pouvant descendre
parce qu'aucun ne peut prévaloir à lautre , à cause de l'égalité absolue de leurs
forces relatives. Voilà le fait et tout l'état de la question présente.
Or cette égalité de forces relatives ,
fondée sur la réciprocité des Corps et de
leur distance du point fixe , Descartes et
les Cartesiens , l'établissent sur ce que ,
que?
si ces Corps venoient à se remuer , leurs
mouvemens seroient égaux , les espaces.
parcourus ou les vitesses compensant les
masses , parce que la disposition de la
Machine détermine à un mouvement circulaire, d'autant plus grand que le Rayon
est plus long
C'est là une raison mathématique, tout
à- fait géometrique et abstraite , et mềme de la plus basse espece , et de celles
qui convainquant l'esprit sans l'éclairer ,
sans même le persuader , s'appell nt des
Réductions à l'absurde. Car si vous alliez
prétendre que ces Corps. devroient se remuer , on calculeroit leur mouvement
et leur force , et les trouvant absolument
égaux, on concluroit qu'une force égale
à
AVRIL 1732. 603
2 donc prévalu à une force égale ; ce qui
est absurde.
Les Géometres peuvent donc s'en contenter comme d'une démonstration qui¨
constate le fait ; mais les Physiciens venlent et demandent depuis long-temps une
raison qui l'explique. Il est bien question en
effet de la force qu'auroient ces Corps s'ils
venoient à se remuer. Ils ne se remuënt
pas et sont pourtant en équilibre ; il s'agit
de la force qu'ils ont actuellement et à
tous les instans pour s'y maintenir.
Descartes n'avoit garde d'aller plus loin.
Il étoit naturel d'expliquer cet équilibre
par l'effort actuel que font à chaque instant ces deux Corps pour descendre et se
surmonter. Mais ce celebre Philosophe ne
connoissoit point d'effort au mouvement
qui fut un mouvement actuel ; lui pourtant, qui par tout ailleurs , expliquoit tout
parle mouvement. Il est vrai qu'ici même
il recouroitau mouvement, mais à un mou--
vement possible et sensible , comme si les
mouvemens primitifs de la Nature , et
tout ce qui s'appelle forces méchaniques
et efforts , ne consistoient pas essentiellement dans des mouvemens secrets et
très-insensibles.
Les yeux ne vont pas là ; mais la rai
son , ou du moins le raisonnement y va
et
664 MERCURE DE FRANCE
et nous apprend que tout Corps pesant
étant toujours pesant , soit qu'il tombe
soit qu'il soit arrêté , soit qu'il soit forcé
même de monter , tend toûjours et fait
toûjours effort pour tomber , et a par
consequent toûjours un mouvement secret qui le sollicite à la chute , un mouvement naissant et sans cesse renaissant
àcoups redoublez , qui ne demande qu'à
se développer et à se changer en un mouvement continu , et par là sensible vers
le centre.
J'ai démontré ce mouvement secret des
Corps pesans dans mon Traité de Physique, imprimé à Paris , chez Cailleau. Et
il m'a parû que cette Démonstration avoit
passé sans contradiction ; et que tous
ceux , au moins dont j'ai eu occasion de
connoître les sentimens , l'avoient adop
tée. Il est temps de porter cela un peu
plus loin.
On la confond trop , ce me semble ,
pesanteur avec la chute ; et l'idée des Aneiens qui croyoient les Elemens quittes.
er exempts de pesanteur dans ce qu'ils
appelloient leurs Spheres propres ; l'Eau ,
par exemple , dans la Mer , l'Air dans
l'Atmosphere ; cette idée ne me paroît
que trop regner encore dans les esprits.
Je dois donc remarquer que la pesanteur
AVRIL. 1732. 665
teur est la cause , et que la chute n'est
qu'un effet ; qu'un Corps tombe parce
qu'il est pesant; mais que lors même qu'il ne tombe pas , il est toûjours pesant , et
que dans aucun instant il ne cesse de l'ê
tre. C'est-là ce qu'il faut bien sentir.
En quelque temps que vous tâchiez à
soulever un Corps pesant , vous le trouvez pesant , il vous résiste de toute sa
force, et il vous faut toute la vôtre pour
en venir à bout. Portez- le quelque temps
entre vos bras ou sur vos épaules , peuà peu il vous devient tout à fait insupportable et vous force à lâcher prise. Si
vous le suspendez à un fil , à une corde,
dès le moment que vous tranchez le fil,
il tombe , il n'attend pas vos ordres pour
cela , il tire , il tiraille le fil ou la corde ,
et après en avoir surmonté peu à peu le
tissu et rompu en détail tous les fila
mens , il la rompt tout- à- fait et tombe lourdement.
S'il est posé sur la terre, avec le temps
il l'enfonce et s'y enterre ; et si tout d'un
coup vous sappez sous lui cette terre qui
le porte, tout du même coup il tombe
plus bas , et toûjours aussi bas qu'il le
peut. Si vous coupez cette terre en plan
incliné, de quelque côté que vous fassiez
la pente, il y roule et gagne l'endroit
le plus bas.
666 MERCURE DE FRANCE
L'Eau même la plus immobile et la
plus croupissante , va couler tout de suite
si vous lui ouvrez une rigole en pente
à côté de son Båssin. Toutes les Rivieres
coulent et la Mer même a des Courans
et des Goufres soûterrains qui l'appel
lent d'abîme en abîme vers le centre
de la terre. Il est vrai que les abîmes n'étant pas infinis , l'eau ne tombe toûjours
que parce qu'elle remonte aussi toûjours
par d'autres conduits soûterrains dans
les Sources d'où elle recommence à con
ler vers le centre. Mais c'est qu'il y a
dans le corps de la Terre , comme dans
nos corps,un Principe de circulation qui,
sans ôter à l'eau la pesanteur , l'entretient/
dans une perpetuelle mobilité. Tout cela
est établi dans le Traité déja cité.
L'Air même , qu'on ne s'y trompe pas,
ne demande qu'à couler et à tomber : à
mesure qu'on creuse dans la terre , il y
entre et remplit les plus petites excavations. Dès que l'eau ou tout autre corps
quitte une place, l'Air la prend aussi- tôt.
Nous sentons nous-mêmes assez le
poids des Corps toûjours subsistant , toû
jours agissant. Nos jambes se lassent de
nous porter. Notre col , nos épaules pliroient sous notre tête , si elle n'avoit ses
momens de repos. Et puis il faut bien- tôt
οὐ κ
1
AVRIL. -1732. 1 667
ou tard , que l'affaissement de nos membres devenant general , nous rentrions
dans la poussiere , d'où un soufle de vie
qui s'exhale , nous avoit fait sortir. Tout
le monde sçait tout cela , je le crois.
Tous les Corps font donc un effort et
ont une tendance continuelle vers le centre. Cette tendance étoit la qualité occulte de nos Anciens. Ils la concevoient
comme un appétit et presque comme une
volonté naturelle de se réunir à leur centre. Descartes a fort bien remarqué que
la matiere pure n'avoit point de ces
sortes d'appétits et de volontez. Mais cette
tendance et cet effort étant pourtant- quelque chose de réel et de toûjours subsistant , il auroit dû , en supprimant une
mauvaise façon de les expliquer , y sub2
stituer un mouvement secret et insensible , qui est la seule façon dont un Corps
peut tendre et faire effort. M. de Leibnis
y reconnoissoit uneforce morte.
Mais il n'y a point ici de mort , et l'effort que les Corps font pour regagner
leur centre , est toûjours , sinon vivant ,
du moins très- vif et très- animé , et mê
me très- sensible , au moins dans ses effats.
: J'ai expliqué cet effort méchanique
dans l'Ouvrage en question , et j'ai fair voir
68 MERCURE DE FRANCE
voir qu'il consistoit dans un mouvement
non continu , parce qu'il est empêché ;
mais continuel et sans cesse redoublé
de vibration , de battement , d'oscillation
qui est le vrai mouvement primigénie de
la pesanteur , et l'unique cause tout- àfait primitive de la chute des Corps qui ont la liberté de tomber.
Pour rendre même ce Principe plus
sensible , j'ai fait voir que c'étoit le Principe general de la Nature , l'agent primitif de tous les Méchanismes , et que.
tout se faisoit dans l'Univers par l'impression d'un mouvement secret de vibration , tous les Corps étant buttez les
uns contre les autres, et faisant des efforts
et des contr'efforts continuels , d'où résultoit l'équilibre general.
Descartes se bornoit trop à son Principe de simple impulsion , qui étoit pourtant un beau Principe ou un demi Principe. Car point d'impulsion sans Répulsion. A bien prendre même les choses ,
l'impulsion n'est qu'un Principe secondaire et un effet sensible , un Phénomene
de la Répulsion.
Cui , tout ce que j'appelle cause Physique , cffort méchanique , action naturelle , est dû à la répulsion , au repoussement , et consiste formellement dans.
8
un
AVRIL: 17320 669
peu
un mouvement de vibration, vif, prompt,
étendu et sans cesse redoublé.
Nous pouvons sans sortir de nous-mêmes , nous en appercevoir avec un peu
d'attention. Nous ne sçaurions rien pousser , non pas même notre corps , notre
bras , notre jambe en avant , si nous ne
repoussons en même-temps en arriere
quelque chose de fixe et d'immobile qui
nous repousse en avant.
Par exemple , en marchant , nous repoussons le terrain , et il faut que ce terrain soutienne le repoussement et nous
le rende pour que nous avancions. Un
sable mouvant qui nous cede en partie ,
une terre labourée nous épuisent bientôt. Un pavé glissant qui ne nous oppose aucune inégalité pour soutenir l'effort de nos pieds , nous laisse tomber.
Nous ne sçaurions marcher sur l'eau.
Je ne me lasse point d'inculquer ce
Principe , sans lequel je ne connois point
de vraye Physique. Un Oiseau qui vole
ne vole en avant qu'en repoussant l'Air
avec ses aîles en arriere. Celui qui nâge
repousse l'eau avec ses bras , la Rame re.
pousse aussi l'eau ou le terrain. Et le vent
qui fait voguer un Vaisseau , quoiqu'il
semble n'avoir qu'un simple mouvement
d'impulsion directe , doit dans son origine
670 MERCURE DE FRANCE
-
rigine , avoir un Principe de répulsion ,
un point d'appui fixe qui l'empêche de
rétrograder. Et c'est par là que je crois
être en état de démontrer que tous les
vents prennent leur origine dans l'interieur même de la Terre et dans la réaction même du centre , qui est comme un
ressort toûjours bandé qui se débande du
côté où il trouve le moins de résistance.
Cela soit dit en passant.
Voyez deux hommes d'égale force buttez l'un contre l'autre , et qui font effort.
pour se culbuter. On les voit , après s'ê→
tre roidis par les jambes contre le terrain , "
agitez de vibrations assez sensibles , se
pousser et se repousser , avancer et reculer , ceder et reprendre le dessus avec
une alternative , qui seule maintient l'équilibre.
Voilà l'état précis de deux Corps plaecz en équilibre aux deux extrémitez
d'un Levier , partagé par le point fixe
mitoyen , en raison réciproque de leurs
pesanteurs. Toûjours pesant , toûjours faiSant effort pour se surmonter ou pour
rompre le Levier qui les arrête , ils sont
agitez d'un mouvement actuel de batrement ou de vibration qui fait leur force
actuelle et leur équilibre actuel.
Car cette force est égale de part et
d'autre
AVRIL 1732 678
d'autre, parce que le mouvement est égal.
Or, il est égal , parce qu'il est proportionné à la longueur des Leviers , tout
comme le mouvement sensible auquel
les Cartésiens ont recours et auquel il est,
je pense , démontré désormais qu'on n'a
nul besoin de recourir.
Tous les équilibres de l'Univers se font
par là , et il n'y a nul autre Principe Physique de tous les Méchanismes , soit naturels , soit artificiels. Toute puissance
appliquée à un Levier ou à toute autre
Machine , agit par les efforts qu'elle fait
à chaque instant , et tout effort agit par
secousses et par vibrations. Qu'on se rende tant soit peu attentif à l'effet de ses
propres mains et de ses bras , lorsqu'on
en fait , on y sentira , on y verra ces secousses et une espece de tremoussement ,
d'ébranlement vif et redoublé. J'avertirai même, en finissant, que lorsqu'on voudra se donner dans ce cas un peu plus
de force , on n'a qu'à donner à son bras,
à ses pieds , à son corps un pareil tremblement encore plus sensible et plus
prompt , cela aide tout- à- fait , et c'est la
Nature même qui nous indique ce secret,
qui est son secret.
du Principe des Machines. Par L.P.C.J.
Dpendus aux deux extrémitez d'un
Eux Corps égaux ou inégaux , susLevier , ou d'un Bâton ou d'une Barre de
fer , lequel Levier de fer ou de bois ap
puyé
-662 MERCURE DE FRANCE
puyé sur un Pivot aigu , fixe et inébranlable , qui partage sa longueur en raison
réciproque des deux poids ; ces deux Corps
sont en équilibre et restent en repos ; aucun des deux ne pouvant descendre
parce qu'aucun ne peut prévaloir à lautre , à cause de l'égalité absolue de leurs
forces relatives. Voilà le fait et tout l'état de la question présente.
Or cette égalité de forces relatives ,
fondée sur la réciprocité des Corps et de
leur distance du point fixe , Descartes et
les Cartesiens , l'établissent sur ce que ,
que?
si ces Corps venoient à se remuer , leurs
mouvemens seroient égaux , les espaces.
parcourus ou les vitesses compensant les
masses , parce que la disposition de la
Machine détermine à un mouvement circulaire, d'autant plus grand que le Rayon
est plus long
C'est là une raison mathématique, tout
à- fait géometrique et abstraite , et mềme de la plus basse espece , et de celles
qui convainquant l'esprit sans l'éclairer ,
sans même le persuader , s'appell nt des
Réductions à l'absurde. Car si vous alliez
prétendre que ces Corps. devroient se remuer , on calculeroit leur mouvement
et leur force , et les trouvant absolument
égaux, on concluroit qu'une force égale
à
AVRIL 1732. 603
2 donc prévalu à une force égale ; ce qui
est absurde.
Les Géometres peuvent donc s'en contenter comme d'une démonstration qui¨
constate le fait ; mais les Physiciens venlent et demandent depuis long-temps une
raison qui l'explique. Il est bien question en
effet de la force qu'auroient ces Corps s'ils
venoient à se remuer. Ils ne se remuënt
pas et sont pourtant en équilibre ; il s'agit
de la force qu'ils ont actuellement et à
tous les instans pour s'y maintenir.
Descartes n'avoit garde d'aller plus loin.
Il étoit naturel d'expliquer cet équilibre
par l'effort actuel que font à chaque instant ces deux Corps pour descendre et se
surmonter. Mais ce celebre Philosophe ne
connoissoit point d'effort au mouvement
qui fut un mouvement actuel ; lui pourtant, qui par tout ailleurs , expliquoit tout
parle mouvement. Il est vrai qu'ici même
il recouroitau mouvement, mais à un mou--
vement possible et sensible , comme si les
mouvemens primitifs de la Nature , et
tout ce qui s'appelle forces méchaniques
et efforts , ne consistoient pas essentiellement dans des mouvemens secrets et
très-insensibles.
Les yeux ne vont pas là ; mais la rai
son , ou du moins le raisonnement y va
et
664 MERCURE DE FRANCE
et nous apprend que tout Corps pesant
étant toujours pesant , soit qu'il tombe
soit qu'il soit arrêté , soit qu'il soit forcé
même de monter , tend toûjours et fait
toûjours effort pour tomber , et a par
consequent toûjours un mouvement secret qui le sollicite à la chute , un mouvement naissant et sans cesse renaissant
àcoups redoublez , qui ne demande qu'à
se développer et à se changer en un mouvement continu , et par là sensible vers
le centre.
J'ai démontré ce mouvement secret des
Corps pesans dans mon Traité de Physique, imprimé à Paris , chez Cailleau. Et
il m'a parû que cette Démonstration avoit
passé sans contradiction ; et que tous
ceux , au moins dont j'ai eu occasion de
connoître les sentimens , l'avoient adop
tée. Il est temps de porter cela un peu
plus loin.
On la confond trop , ce me semble ,
pesanteur avec la chute ; et l'idée des Aneiens qui croyoient les Elemens quittes.
er exempts de pesanteur dans ce qu'ils
appelloient leurs Spheres propres ; l'Eau ,
par exemple , dans la Mer , l'Air dans
l'Atmosphere ; cette idée ne me paroît
que trop regner encore dans les esprits.
Je dois donc remarquer que la pesanteur
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teur est la cause , et que la chute n'est
qu'un effet ; qu'un Corps tombe parce
qu'il est pesant; mais que lors même qu'il ne tombe pas , il est toûjours pesant , et
que dans aucun instant il ne cesse de l'ê
tre. C'est-là ce qu'il faut bien sentir.
En quelque temps que vous tâchiez à
soulever un Corps pesant , vous le trouvez pesant , il vous résiste de toute sa
force, et il vous faut toute la vôtre pour
en venir à bout. Portez- le quelque temps
entre vos bras ou sur vos épaules , peuà peu il vous devient tout à fait insupportable et vous force à lâcher prise. Si
vous le suspendez à un fil , à une corde,
dès le moment que vous tranchez le fil,
il tombe , il n'attend pas vos ordres pour
cela , il tire , il tiraille le fil ou la corde ,
et après en avoir surmonté peu à peu le
tissu et rompu en détail tous les fila
mens , il la rompt tout- à- fait et tombe lourdement.
S'il est posé sur la terre, avec le temps
il l'enfonce et s'y enterre ; et si tout d'un
coup vous sappez sous lui cette terre qui
le porte, tout du même coup il tombe
plus bas , et toûjours aussi bas qu'il le
peut. Si vous coupez cette terre en plan
incliné, de quelque côté que vous fassiez
la pente, il y roule et gagne l'endroit
le plus bas.
666 MERCURE DE FRANCE
L'Eau même la plus immobile et la
plus croupissante , va couler tout de suite
si vous lui ouvrez une rigole en pente
à côté de son Båssin. Toutes les Rivieres
coulent et la Mer même a des Courans
et des Goufres soûterrains qui l'appel
lent d'abîme en abîme vers le centre
de la terre. Il est vrai que les abîmes n'étant pas infinis , l'eau ne tombe toûjours
que parce qu'elle remonte aussi toûjours
par d'autres conduits soûterrains dans
les Sources d'où elle recommence à con
ler vers le centre. Mais c'est qu'il y a
dans le corps de la Terre , comme dans
nos corps,un Principe de circulation qui,
sans ôter à l'eau la pesanteur , l'entretient/
dans une perpetuelle mobilité. Tout cela
est établi dans le Traité déja cité.
L'Air même , qu'on ne s'y trompe pas,
ne demande qu'à couler et à tomber : à
mesure qu'on creuse dans la terre , il y
entre et remplit les plus petites excavations. Dès que l'eau ou tout autre corps
quitte une place, l'Air la prend aussi- tôt.
Nous sentons nous-mêmes assez le
poids des Corps toûjours subsistant , toû
jours agissant. Nos jambes se lassent de
nous porter. Notre col , nos épaules pliroient sous notre tête , si elle n'avoit ses
momens de repos. Et puis il faut bien- tôt
οὐ κ
1
AVRIL. -1732. 1 667
ou tard , que l'affaissement de nos membres devenant general , nous rentrions
dans la poussiere , d'où un soufle de vie
qui s'exhale , nous avoit fait sortir. Tout
le monde sçait tout cela , je le crois.
Tous les Corps font donc un effort et
ont une tendance continuelle vers le centre. Cette tendance étoit la qualité occulte de nos Anciens. Ils la concevoient
comme un appétit et presque comme une
volonté naturelle de se réunir à leur centre. Descartes a fort bien remarqué que
la matiere pure n'avoit point de ces
sortes d'appétits et de volontez. Mais cette
tendance et cet effort étant pourtant- quelque chose de réel et de toûjours subsistant , il auroit dû , en supprimant une
mauvaise façon de les expliquer , y sub2
stituer un mouvement secret et insensible , qui est la seule façon dont un Corps
peut tendre et faire effort. M. de Leibnis
y reconnoissoit uneforce morte.
Mais il n'y a point ici de mort , et l'effort que les Corps font pour regagner
leur centre , est toûjours , sinon vivant ,
du moins très- vif et très- animé , et mê
me très- sensible , au moins dans ses effats.
: J'ai expliqué cet effort méchanique
dans l'Ouvrage en question , et j'ai fair voir
68 MERCURE DE FRANCE
voir qu'il consistoit dans un mouvement
non continu , parce qu'il est empêché ;
mais continuel et sans cesse redoublé
de vibration , de battement , d'oscillation
qui est le vrai mouvement primigénie de
la pesanteur , et l'unique cause tout- àfait primitive de la chute des Corps qui ont la liberté de tomber.
Pour rendre même ce Principe plus
sensible , j'ai fait voir que c'étoit le Principe general de la Nature , l'agent primitif de tous les Méchanismes , et que.
tout se faisoit dans l'Univers par l'impression d'un mouvement secret de vibration , tous les Corps étant buttez les
uns contre les autres, et faisant des efforts
et des contr'efforts continuels , d'où résultoit l'équilibre general.
Descartes se bornoit trop à son Principe de simple impulsion , qui étoit pourtant un beau Principe ou un demi Principe. Car point d'impulsion sans Répulsion. A bien prendre même les choses ,
l'impulsion n'est qu'un Principe secondaire et un effet sensible , un Phénomene
de la Répulsion.
Cui , tout ce que j'appelle cause Physique , cffort méchanique , action naturelle , est dû à la répulsion , au repoussement , et consiste formellement dans.
8
un
AVRIL: 17320 669
peu
un mouvement de vibration, vif, prompt,
étendu et sans cesse redoublé.
Nous pouvons sans sortir de nous-mêmes , nous en appercevoir avec un peu
d'attention. Nous ne sçaurions rien pousser , non pas même notre corps , notre
bras , notre jambe en avant , si nous ne
repoussons en même-temps en arriere
quelque chose de fixe et d'immobile qui
nous repousse en avant.
Par exemple , en marchant , nous repoussons le terrain , et il faut que ce terrain soutienne le repoussement et nous
le rende pour que nous avancions. Un
sable mouvant qui nous cede en partie ,
une terre labourée nous épuisent bientôt. Un pavé glissant qui ne nous oppose aucune inégalité pour soutenir l'effort de nos pieds , nous laisse tomber.
Nous ne sçaurions marcher sur l'eau.
Je ne me lasse point d'inculquer ce
Principe , sans lequel je ne connois point
de vraye Physique. Un Oiseau qui vole
ne vole en avant qu'en repoussant l'Air
avec ses aîles en arriere. Celui qui nâge
repousse l'eau avec ses bras , la Rame re.
pousse aussi l'eau ou le terrain. Et le vent
qui fait voguer un Vaisseau , quoiqu'il
semble n'avoir qu'un simple mouvement
d'impulsion directe , doit dans son origine
670 MERCURE DE FRANCE
-
rigine , avoir un Principe de répulsion ,
un point d'appui fixe qui l'empêche de
rétrograder. Et c'est par là que je crois
être en état de démontrer que tous les
vents prennent leur origine dans l'interieur même de la Terre et dans la réaction même du centre , qui est comme un
ressort toûjours bandé qui se débande du
côté où il trouve le moins de résistance.
Cela soit dit en passant.
Voyez deux hommes d'égale force buttez l'un contre l'autre , et qui font effort.
pour se culbuter. On les voit , après s'ê→
tre roidis par les jambes contre le terrain , "
agitez de vibrations assez sensibles , se
pousser et se repousser , avancer et reculer , ceder et reprendre le dessus avec
une alternative , qui seule maintient l'équilibre.
Voilà l'état précis de deux Corps plaecz en équilibre aux deux extrémitez
d'un Levier , partagé par le point fixe
mitoyen , en raison réciproque de leurs
pesanteurs. Toûjours pesant , toûjours faiSant effort pour se surmonter ou pour
rompre le Levier qui les arrête , ils sont
agitez d'un mouvement actuel de batrement ou de vibration qui fait leur force
actuelle et leur équilibre actuel.
Car cette force est égale de part et
d'autre
AVRIL 1732 678
d'autre, parce que le mouvement est égal.
Or, il est égal , parce qu'il est proportionné à la longueur des Leviers , tout
comme le mouvement sensible auquel
les Cartésiens ont recours et auquel il est,
je pense , démontré désormais qu'on n'a
nul besoin de recourir.
Tous les équilibres de l'Univers se font
par là , et il n'y a nul autre Principe Physique de tous les Méchanismes , soit naturels , soit artificiels. Toute puissance
appliquée à un Levier ou à toute autre
Machine , agit par les efforts qu'elle fait
à chaque instant , et tout effort agit par
secousses et par vibrations. Qu'on se rende tant soit peu attentif à l'effet de ses
propres mains et de ses bras , lorsqu'on
en fait , on y sentira , on y verra ces secousses et une espece de tremoussement ,
d'ébranlement vif et redoublé. J'avertirai même, en finissant, que lorsqu'on voudra se donner dans ce cas un peu plus
de force , on n'a qu'à donner à son bras,
à ses pieds , à son corps un pareil tremblement encore plus sensible et plus
prompt , cela aide tout- à- fait , et c'est la
Nature même qui nous indique ce secret,
qui est son secret.
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Résumé : EXPLICATION Physico-Mathematique du Principe des Machines. Par L.P.C.J.
Le texte 'Explication Physico-Mathematique du Principe des Machines' traite du principe de l'équilibre des corps sur un levier. Lorsque deux corps, égaux ou inégaux, sont suspendus aux extrémités d'un levier appuyé sur un pivot fixe, ils sont en équilibre lorsque leurs forces relatives sont égales. Cette égalité repose sur la réciprocité des corps et de leur distance par rapport au point fixe. Les Cartésiens expliquent cet équilibre par des raisons mathématiques et géométriques, affirmant que si les corps se mettaient en mouvement, leurs mouvements seraient égaux, les espaces parcourus ou les vitesses compensant les masses. Cependant, les physiciens recherchent une explication plus profonde de la force actuelle des corps en équilibre. L'auteur critique Descartes pour ne pas avoir expliqué l'équilibre par l'effort actuel des corps. Il introduit l'idée d'un mouvement secret et insensible des corps pesants, qui tendent toujours à tomber, même lorsqu'ils sont arrêtés. Ce mouvement secret est décrit comme un effort continu et redoublé, essentiel pour maintenir l'équilibre. L'auteur distingue la pesanteur, cause de la chute, de la chute elle-même, qui en est l'effet. Il illustre cette tendance des corps à tomber par divers exemples, comme l'eau qui coule ou l'air qui remplit les espaces vides. Il conclut que tous les corps font un effort continu vers le centre, effort qui est la cause de l'équilibre. L'auteur critique également Descartes pour avoir négligé ce mouvement secret et insensible, et propose que l'impulsion est un effet secondaire de la répulsion. Il illustre ce principe par divers exemples, comme la marche, la nage ou le vol des oiseaux, montrant que tout mouvement implique une réaction de repoussement. Enfin, l'auteur affirme que l'équilibre des corps sur un levier est maintenu par des vibrations et des secousses, et que cette force est égale de part et d'autre car le mouvement est proportionné à la longueur des leviers. Il conclut que tous les équilibres de l'Univers se font par ces efforts continus et redoublés.
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409
p. 733-736
Dimension du Bureau Typografique , composé d'un Casseau de six rangs , de trente logètes chacun, et d'une Table brisée en deux parties inégales, dont la petite sert d'appui au Casseau , et l'autre sert à le fermer.
Début :
A l'exemple des Imprimeurs, on appelle Casseau une Caisse, [...]
Mots clefs :
Bureau typographique, Casseau, Imprimeurs, Table, Logètes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dimension du Bureau Typografique , composé d'un Casseau de six rangs , de trente logètes chacun, et d'une Table brisée en deux parties inégales, dont la petite sert d'appui au Casseau , et l'autre sert à le fermer.
Dimension du Bureau Typografique , composé d'un Casseau de six rangs , detrente
logètes chacun, et d'une Table brisée en s
deux parties inégales , dont la petite sert
d'appui au Casseau , et l'autre sert à le
fermer.
A l'exemple des Imprimeurs , on appelle Cas seau
734 MERCURE DE FRANCE
seau une Caisse, divisée en petits compartimens our
Cassetins , dans lesquels on tient les Lettres nécessaires pour imprimer. Les Casseaux des Imprimeries sont à plat ou inclinez pour la commodité des Compositeurs , et le Casseau du Bureau est appuyé perpendiculairement et en forme
de Colombier contre la tringle du derriere de la
plus petite et la plus courte partie de la Table, où
on le retient par deux Crochets et deux Pitons à
vis. Ce Casseau est composé ainsi qu'il a été
dit de six rangs de Logètes , trente pour chacun,
-de sorte qu'il y a les deux montans extrêmes , de
l'épaisseur de ces traverses , et 29 petits montans
qui séparent et divisent les 30 Logètes de chaque
rang. Onpeut faire les petits montans d'une ou
de plusieurs pieces , mais la maniere la plus solide et la plus propre c'est de donner à chaque Logète son petit montant de séparation , entaillé
dans ses deux traverses , et ainsi au lieu de 29 petits montans d'une piéce , il y en aura 6 fois 29,
ou 174. Ceux qui voudront des Casseaux plus
courts , pourront faire faire de petites Cartes et
des Montans de fer blanc à leur fantaisie , et à
proportion du lieu qu'ils destineront à cette ma- chine.
Les dimensions du Bureau Typographique
doivent donc se regler sur les dimensions des
Cartes à jouer et des caracteres à jour dont on
veut se servir pour imprimer les Etiquettes sur
les traverses , au bas de chaque Cassetin. Les Cartes de Paris ont environ 25 lignes de largeur, sur
38 lignes de longueur , et je suppose icy, des caracteres de 8 lignes de hauteur pour les Capitales et pour les Lettres à tête et à¨queuë. -
Io-
A VRIL, 1732. 73
§. 1. Longueur du Casseau et du Bureau. ·
Premier Montant de 9 lignes ,-
30 Logètes , à 25 lignes ,
30 fois le jeu ou l'aisance des Cartes mises dans la Logète, à deux lignes par Logè- te ,
3
9ligne
62 pouc. 6
S
29 petits Montans à lign. 7
Dernier Montant, de 9 lignes ,
Ajoutant 2 pouces à
fa longueur du Casseau
pour l'excedant des ex- trémitez de la Table qui
retiennent et qui ferment
ce Casseau , vous trouverez pour toute la longueur de la Table ,
>
39
76 pouces 3 lign.
ou 6 piés, 4 pouces , lignes.
6 pieds , 6 pouc. 3. lign
§. 2. Hauteur ou largeur du Casseau.
Six rangs de Logêtes par coIone , à 18 lignes , le vuide ou
la hauteur d'une Logète font 9 pouc.
Sept traverses , à9 lignes shacune ,
3 lign.
14 pouc.3
S. 3.
736 MERCURE DE FRANCE
S. 3. Epaisseur ou profondeur du Casseau.
Longueur de la Carte pour
la Logète ,
L'aisance ou l'excedant de
chaque Logète ,
Epaisseur du Bois du derricre ou du fond du Casseau,
Epaisseur de la Tringle qui sert de rebord à la petite partie de la Table , et qui retient la Casseau ,
Epaisseur de la grande partie de la Table qui sert à fer- mer le Casseau ,
3 pouc. lignes .
s pouc. -2 lignes,
Pour fermer le Bureau on ferre les deux piéees de la Table avec trois Fiches ou trois Couplets ; on met un Crochet sur le premier et le
dernier Montant , et un Piton à vis sur chaque
console aux extrêmitez de la Table.
On met aussi une Serrure plate au milieu de
la Table fermée , et son Moraillon au milieu de
la plus haute traverse. Voilà , Monsieur, les nouvelles dimensions du Bureau Typografique ; je
vous prie au surplus d'user toujours de votre
indulgence à mon égard , et de vouloir bien me
pardonner les fautes de langage , et d'expression
en faveur des sentimens et des intentions que
vous me connoissez pour le bien litteraire du public , et pour la premiere institution des enfans
qui font la partie la plus chere , la plus aimable
et la plus innocente du genre humain. J'ai l'honneur d'être , Monsieur , &c.-
logètes chacun, et d'une Table brisée en s
deux parties inégales , dont la petite sert
d'appui au Casseau , et l'autre sert à le
fermer.
A l'exemple des Imprimeurs , on appelle Cas seau
734 MERCURE DE FRANCE
seau une Caisse, divisée en petits compartimens our
Cassetins , dans lesquels on tient les Lettres nécessaires pour imprimer. Les Casseaux des Imprimeries sont à plat ou inclinez pour la commodité des Compositeurs , et le Casseau du Bureau est appuyé perpendiculairement et en forme
de Colombier contre la tringle du derriere de la
plus petite et la plus courte partie de la Table, où
on le retient par deux Crochets et deux Pitons à
vis. Ce Casseau est composé ainsi qu'il a été
dit de six rangs de Logètes , trente pour chacun,
-de sorte qu'il y a les deux montans extrêmes , de
l'épaisseur de ces traverses , et 29 petits montans
qui séparent et divisent les 30 Logètes de chaque
rang. Onpeut faire les petits montans d'une ou
de plusieurs pieces , mais la maniere la plus solide et la plus propre c'est de donner à chaque Logète son petit montant de séparation , entaillé
dans ses deux traverses , et ainsi au lieu de 29 petits montans d'une piéce , il y en aura 6 fois 29,
ou 174. Ceux qui voudront des Casseaux plus
courts , pourront faire faire de petites Cartes et
des Montans de fer blanc à leur fantaisie , et à
proportion du lieu qu'ils destineront à cette ma- chine.
Les dimensions du Bureau Typographique
doivent donc se regler sur les dimensions des
Cartes à jouer et des caracteres à jour dont on
veut se servir pour imprimer les Etiquettes sur
les traverses , au bas de chaque Cassetin. Les Cartes de Paris ont environ 25 lignes de largeur, sur
38 lignes de longueur , et je suppose icy, des caracteres de 8 lignes de hauteur pour les Capitales et pour les Lettres à tête et à¨queuë. -
Io-
A VRIL, 1732. 73
§. 1. Longueur du Casseau et du Bureau. ·
Premier Montant de 9 lignes ,-
30 Logètes , à 25 lignes ,
30 fois le jeu ou l'aisance des Cartes mises dans la Logète, à deux lignes par Logè- te ,
3
9ligne
62 pouc. 6
S
29 petits Montans à lign. 7
Dernier Montant, de 9 lignes ,
Ajoutant 2 pouces à
fa longueur du Casseau
pour l'excedant des ex- trémitez de la Table qui
retiennent et qui ferment
ce Casseau , vous trouverez pour toute la longueur de la Table ,
>
39
76 pouces 3 lign.
ou 6 piés, 4 pouces , lignes.
6 pieds , 6 pouc. 3. lign
§. 2. Hauteur ou largeur du Casseau.
Six rangs de Logêtes par coIone , à 18 lignes , le vuide ou
la hauteur d'une Logète font 9 pouc.
Sept traverses , à9 lignes shacune ,
3 lign.
14 pouc.3
S. 3.
736 MERCURE DE FRANCE
S. 3. Epaisseur ou profondeur du Casseau.
Longueur de la Carte pour
la Logète ,
L'aisance ou l'excedant de
chaque Logète ,
Epaisseur du Bois du derricre ou du fond du Casseau,
Epaisseur de la Tringle qui sert de rebord à la petite partie de la Table , et qui retient la Casseau ,
Epaisseur de la grande partie de la Table qui sert à fer- mer le Casseau ,
3 pouc. lignes .
s pouc. -2 lignes,
Pour fermer le Bureau on ferre les deux piéees de la Table avec trois Fiches ou trois Couplets ; on met un Crochet sur le premier et le
dernier Montant , et un Piton à vis sur chaque
console aux extrêmitez de la Table.
On met aussi une Serrure plate au milieu de
la Table fermée , et son Moraillon au milieu de
la plus haute traverse. Voilà , Monsieur, les nouvelles dimensions du Bureau Typografique ; je
vous prie au surplus d'user toujours de votre
indulgence à mon égard , et de vouloir bien me
pardonner les fautes de langage , et d'expression
en faveur des sentimens et des intentions que
vous me connoissez pour le bien litteraire du public , et pour la premiere institution des enfans
qui font la partie la plus chere , la plus aimable
et la plus innocente du genre humain. J'ai l'honneur d'être , Monsieur , &c.-
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Résumé : Dimension du Bureau Typografique , composé d'un Casseau de six rangs , de trente logètes chacun, et d'une Table brisée en deux parties inégales, dont la petite sert d'appui au Casseau , et l'autre sert à le fermer.
Le texte décrit la structure et les dimensions d'un Bureau Typographique, utilisé pour l'impression. Ce bureau comprend un Casseau, une caisse divisée en compartiments appelés Logètes, où sont rangées les lettres nécessaires à l'impression. Le Casseau est composé de six rangs de trente Logètes chacun, soit un total de 180 Logètes. Les dimensions du Casseau sont précisées : la longueur totale de la Table est de 6 pieds, 4 pouces et 6 lignes, et la hauteur ou largeur du Casseau est de 9 pouces. L'épaisseur ou profondeur du Casseau est déterminée par la longueur de la Carte, l'aisance des Logètes, et l'épaisseur du bois. Le Bureau est fermé par deux parties de la Table, maintenues par des Crochets, des Pitons à vis et une Serrure plate. Les dimensions du Bureau doivent être adaptées aux Cartes à jouer et aux caractères utilisés pour imprimer les étiquettes sur les traverses des Logètes.
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410
p. 739-741
SECOND LOGOGRYPHE.
Début :
Sept Lettres composent mon nom ; [...]
Mots clefs :
Crochet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECOND LOGOGRYPHE.
ECOND LOGOGRYPHE.
SeptLettres composent mon nom ;
Je suis d'une obscure naissance ;
Je vis sans gloire et sans renoms
Mais du sein de mon abondance ,
Avec l'aide du chiffre , un Lecteur curieux,
Pourra facilement tirer des noms fameux.
Cinq, six , un, sept , trois , deux, je passe dans l'Histoire
Pour un vaillant Héros , plein de force et de
gloire.
Quatre
740 MERCURE DE FRANCE
Quatre , cinq, six et deux, me rendent toûjours
..cher.
Un, trois , quatre , cinq , six , je sers pour le
voyage;
Mais il faut , pour me voir marcher ,
Ajouter à ma queue un nombre davantage ;
Cinq , trois , sept , six , tantôt je suis vil instru→
ment ,
Et tantôt je reçois le monde poliment.
Mes extrémes coupez , le timide Pilote ,
Craint ma rencontre avec raison.
Mon dernier membre ôté , je fais hater la note.
Quatre , trois , deux , le chien connoît mon son.
Quatre, cinq, trois et un , j'ai l'humeur martiale.
Et je réduis souvent un Guerrier aux abois.
Six et trois , je n'ai que la voix.
Cinq , trois , un, je suis bas , et sens un peu la
Hale.
Quatre , trois , sept et six , le Sexe feminin ,
De moi tire son origine.
Sept , cinq et six , on me prend le matin.
Sous differens états j'habite la Cuisine ;
Quatre , deux, trois et un , d'une étrange ma
niere ,
De m'y prendre on se fait unjeu.
Deux, trois et sept , une maia meurtriere;
M'y fait passer par le fer et le feu.
Retranchant mon membre premier ,
J'accompagne toujours un Evêque à l'Eglise.
Ajoutant
AVRIL. 17327 741
Ajoûtant mon membre dernier ,
A deux , trois , un , je suis utile en marchandise.
Six, un, trois , sept , au Cabaret ,
On me trouve toujours à la fin de la table ,
Deux , trois et sept , je rends un son desagréable.
Je finis ; si tu peux , devine mon secret.
Parun Ecclesiastique de Senlis.
SeptLettres composent mon nom ;
Je suis d'une obscure naissance ;
Je vis sans gloire et sans renoms
Mais du sein de mon abondance ,
Avec l'aide du chiffre , un Lecteur curieux,
Pourra facilement tirer des noms fameux.
Cinq, six , un, sept , trois , deux, je passe dans l'Histoire
Pour un vaillant Héros , plein de force et de
gloire.
Quatre
740 MERCURE DE FRANCE
Quatre , cinq, six et deux, me rendent toûjours
..cher.
Un, trois , quatre , cinq , six , je sers pour le
voyage;
Mais il faut , pour me voir marcher ,
Ajouter à ma queue un nombre davantage ;
Cinq , trois , sept , six , tantôt je suis vil instru→
ment ,
Et tantôt je reçois le monde poliment.
Mes extrémes coupez , le timide Pilote ,
Craint ma rencontre avec raison.
Mon dernier membre ôté , je fais hater la note.
Quatre , trois , deux , le chien connoît mon son.
Quatre, cinq, trois et un , j'ai l'humeur martiale.
Et je réduis souvent un Guerrier aux abois.
Six et trois , je n'ai que la voix.
Cinq , trois , un, je suis bas , et sens un peu la
Hale.
Quatre , trois , sept et six , le Sexe feminin ,
De moi tire son origine.
Sept , cinq et six , on me prend le matin.
Sous differens états j'habite la Cuisine ;
Quatre , deux, trois et un , d'une étrange ma
niere ,
De m'y prendre on se fait unjeu.
Deux, trois et sept , une maia meurtriere;
M'y fait passer par le fer et le feu.
Retranchant mon membre premier ,
J'accompagne toujours un Evêque à l'Eglise.
Ajoutant
AVRIL. 17327 741
Ajoûtant mon membre dernier ,
A deux , trois , un , je suis utile en marchandise.
Six, un, trois , sept , au Cabaret ,
On me trouve toujours à la fin de la table ,
Deux , trois et sept , je rends un son desagréable.
Je finis ; si tu peux , devine mon secret.
Parun Ecclesiastique de Senlis.
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411
p. 823-825
EXTRAIT d'une Lettre, écrite de Rennes, au sujet d'une nouvelle Pompe, pour la plus prompte extinction des Incendies.
Début :
Après avoir travaillé long-temps à la construction de [...]
Mots clefs :
Pompes à incendie, Mécanique, Charpentes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre, écrite de Rennes, au sujet d'une nouvelle Pompe, pour la plus prompte extinction des Incendies.
EXTRAITd'une Lettre , écrite de Rennes, ·
au sujet d'une nouvelle Pompé , pour·la
plus prompte extinction des Incendies.
Près avoir travaillé long- temps à la
construction de plusieurs morceaux
de Mécanique , aussi nouveaux que reconnus utiles dans la pratique ; je me
suis appliqué à construire une Pompe aspirante , et foulante sans Balancier , capable d'éteindre en peu de minutes les
flames de quelque Incendie que ce soit ,
en la maniant adroitement. Elle est por
tative , et un seul homme peut la faire
mouvoir. Feu mon Frere , Officier des
Milices Bourgeoises , qui s'employà utile
Iy
ment
1
824 MERCURE DE FRANCE.
ment lors de l'Incendie general de cetre
Ville , vint à bout par ce moyen,
de sauver entierement son quartier.Ce qui a été
depuis suivi de plusieurs autres experien
ces aussi heureuses , que j'ai faites moimême.La premiere,chez M. de Ligouyer,
Conseiller de ce Parlement ; et tout récemment à la Maison du sieur Perrineau,
près de l'Intendance, où un feu violent s'é
toit pris dans une Cheminée , adhérante
à une Charpente qui joignoit celle de
mon Presbitere. Trois injections de ma.
Pompe l'éteignirent tout- à-fait ; ce qui
fut fait en presense du sieur Abbeille, Ingenieur de la Ville , logé dans la même
maison , lequel admira cette machine et
son succès.
Beaucoup de personnes s'en sont éga- lement servies , avec le même succès ,
pour éteindre des Incendies cachez, dont
il y avoit beaucoup à craindre , et qui
n'ont point cu de suite.
Si cette Pompe , d'autant plus à considerer qu'elle n'est point chargée de res
sorts , construite avec art , dans la simplicité de l'hydraulique , est agréée du public , j'en ferai tenir à Paris , à Padresse
qu'on trouvera bon de me donner. La façon de s'en servir est aussi très-simple ;
la jonction étroite du peu de ressorts quila
AVRIL 1732. 825
a composent , est d'ailleurs à l'épreuves
de l'eau et impenetrable à l'air. Le corps
de la Machine est d'un Métail sonnant et
leger.
Cependant on distribuera de ces Pompes , à Rennes , chez le sieur Bolleret ,
Marchand Planneur, ruë de la Frocassiere,.
lequel donnera en même temps une Instruction imprimée sur la maniere de s'en servir. Leur prix,à Rennes, sera de liv.
et à Paris , de 18 liv. le port compris. J'ai
plusieurs autres Machines et Ouvrages de..
Mécanique , également utiles, que je communiquerai en temps et lieu.
Mon adresse est à M. Bouros , Vicaire
perpetuel de S. Jean , lez Rennes , à son
Presbitere , près l'Intendance.
ARennes en Bretagne ,
lele 2929:1
Fe
vrier 1731.
au sujet d'une nouvelle Pompé , pour·la
plus prompte extinction des Incendies.
Près avoir travaillé long- temps à la
construction de plusieurs morceaux
de Mécanique , aussi nouveaux que reconnus utiles dans la pratique ; je me
suis appliqué à construire une Pompe aspirante , et foulante sans Balancier , capable d'éteindre en peu de minutes les
flames de quelque Incendie que ce soit ,
en la maniant adroitement. Elle est por
tative , et un seul homme peut la faire
mouvoir. Feu mon Frere , Officier des
Milices Bourgeoises , qui s'employà utile
Iy
ment
1
824 MERCURE DE FRANCE.
ment lors de l'Incendie general de cetre
Ville , vint à bout par ce moyen,
de sauver entierement son quartier.Ce qui a été
depuis suivi de plusieurs autres experien
ces aussi heureuses , que j'ai faites moimême.La premiere,chez M. de Ligouyer,
Conseiller de ce Parlement ; et tout récemment à la Maison du sieur Perrineau,
près de l'Intendance, où un feu violent s'é
toit pris dans une Cheminée , adhérante
à une Charpente qui joignoit celle de
mon Presbitere. Trois injections de ma.
Pompe l'éteignirent tout- à-fait ; ce qui
fut fait en presense du sieur Abbeille, Ingenieur de la Ville , logé dans la même
maison , lequel admira cette machine et
son succès.
Beaucoup de personnes s'en sont éga- lement servies , avec le même succès ,
pour éteindre des Incendies cachez, dont
il y avoit beaucoup à craindre , et qui
n'ont point cu de suite.
Si cette Pompe , d'autant plus à considerer qu'elle n'est point chargée de res
sorts , construite avec art , dans la simplicité de l'hydraulique , est agréée du public , j'en ferai tenir à Paris , à Padresse
qu'on trouvera bon de me donner. La façon de s'en servir est aussi très-simple ;
la jonction étroite du peu de ressorts quila
AVRIL 1732. 825
a composent , est d'ailleurs à l'épreuves
de l'eau et impenetrable à l'air. Le corps
de la Machine est d'un Métail sonnant et
leger.
Cependant on distribuera de ces Pompes , à Rennes , chez le sieur Bolleret ,
Marchand Planneur, ruë de la Frocassiere,.
lequel donnera en même temps une Instruction imprimée sur la maniere de s'en servir. Leur prix,à Rennes, sera de liv.
et à Paris , de 18 liv. le port compris. J'ai
plusieurs autres Machines et Ouvrages de..
Mécanique , également utiles, que je communiquerai en temps et lieu.
Mon adresse est à M. Bouros , Vicaire
perpetuel de S. Jean , lez Rennes , à son
Presbitere , près l'Intendance.
ARennes en Bretagne ,
lele 2929:1
Fe
vrier 1731.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre, écrite de Rennes, au sujet d'une nouvelle Pompe, pour la plus prompte extinction des Incendies.
L'auteur d'une lettre présente une pompe aspirante et foulante sans balancier, conçue pour éteindre rapidement les incendies. Cette pompe, portable et manœuvrable par une seule personne, a démontré son efficacité lors de plusieurs interventions, notamment à Rennes chez M. de Ligouyer et chez le sieur Perrineau. Le sieur Abbeille, ingénieur de la ville, a admiré son succès. La pompe est simple à utiliser, robuste et composée de peu de ressorts étanches à l'eau et à l'air. Son prix est de 16 livres à Rennes et 18 livres à Paris, port inclus. L'auteur propose de distribuer la pompe à Rennes chez le sieur Bolleret, qui fournira une instruction imprimée pour son utilisation. Il mentionne également d'autres machines et ouvrages mécaniques utiles qu'il pourrait communiquer ultérieurement. Pour plus d'informations, l'auteur peut être contacté à l'adresse de M. Bouros, vicaire perpétuel de Saint-Jean, près l'Intendance à Rennes.
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412
p. 932-933
ENIGME.
Début :
Pour me donner le jour, chose étrange, mon pere [...]
Mots clefs :
Cloche
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
NIGM E.
Our me donner le jour , chose étrange
pourmon pere
Me fait rentrer dans le sein de ma
mere ,
Ou m'en tire , et bien-tôt dans certaine maison
On me met en prison.
C'est-là que toute nuë,
Innocente , Chrétienne , hélas ! je suis penduë Dans
MAY. 17323 933
Dans mes tourments , mon fils
Mon unique fils que j'embrasse ,
Se débat dans mon sein , et redouble mes cris :
Bien plus , pour comble de disgrace ,
Toujours la bouche ouverte et sans me déta- cher ,
A coups de pieds souvent on m'oblige à mar- cher.
Par fois enfin dans ma détresse ,
J'implore du secours , et cause la tristesse.
Our me donner le jour , chose étrange
pourmon pere
Me fait rentrer dans le sein de ma
mere ,
Ou m'en tire , et bien-tôt dans certaine maison
On me met en prison.
C'est-là que toute nuë,
Innocente , Chrétienne , hélas ! je suis penduë Dans
MAY. 17323 933
Dans mes tourments , mon fils
Mon unique fils que j'embrasse ,
Se débat dans mon sein , et redouble mes cris :
Bien plus , pour comble de disgrace ,
Toujours la bouche ouverte et sans me déta- cher ,
A coups de pieds souvent on m'oblige à mar- cher.
Par fois enfin dans ma détresse ,
J'implore du secours , et cause la tristesse.
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413
p. 1151-1154
EXTRAIT du Memoire lû à l'Académie Royale des Sciences, par M. Pajot Donsenbray, le 23 Avril 1732.
Début :
L'objet que M. Donsenbray se propose dans ce Mémoire [...]
Mots clefs :
Airs de musique, Métrometre, Mesures, Machine, Académie royale des sciences
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Memoire lû à l'Académie Royale des Sciences, par M. Pajot Donsenbray, le 23 Avril 1732.
EXTRAIT du Memoire lû à l'Académie Royale des Sciences , parM. Pajot
Donsenbray , le 23 Avril 17.3.2.
Ld
&
'Objet que M.Donsenbray se propose
dans ce Mémoire est une Machine
propre pour constater la durée des Mesures et des temps des Airs de Musique.
Il donne à cette Machine le nom de Métrometre , qui signifie Mesure des Mesures.
Il expose d'abord que , quoique les Airs
de Musique ayent toujours renfermé en
soy une certaine quantité de mesures , er
que chaque mesure soit divisée en un
nombre de temps ou de parties égales , il
seroit cependant impossible de déterminer aujourd'hui le goût des anciens sur
celui des modernes , faute de pouvoir
connoître au juste la quantité du temps
qu'ils employoient pour chaque mesure ;
et il n'est pas moins certain que chaque
compositeur a toujours eu grande atten--
tion àfaire exécuter sa Musique , plus ou
moins vivement , suivant le gout qu'ik ax
cu.
1. Kol, Ev M..
1152 MERCURE DE FRANCE
M. Donsenbray a connu que rien ne
pouvoit être plus propre pour constater
la juste durée des mesures et des temps
des Airs , que la propriété admirable de
l'égalité des Vibrations du Pendule, trouvée par Galilée.
On s'est servi de cette découverte pour
donner toute la justesse qu'on pouvoit
désirer aux Horloges et aux Pendules. Il
étoit fort naturel de penser qu'on pourroit aussi s'en servir tres- utilement, pour
constater la durée des mesures des Airs..
Des Idées simples ont souvent donné lieu.
à des découvertes utiles .
M. Donsenbray rend au S Loutier, qui
étoit de la Musique de Me de Guise,toute la justice qui lui est dûë , en reconnoissant qu'il est le premier qui ait, eu idée
de se servir des Vibrations du Pendule
pour marquer les Mesures des Airs , et de
prendre la durée connuë de ces Vibrations , pour constater celle des mêmes
mesures ; mais on reconnoîtra aisément
par la lecture du Mémoire de M. Don
senbray , qu'il étoit impossible de se servir des moyens indiquez par le St Lou
tier , et qu'il falloit donner à une Machi-.
ne ou au Métrometre , toutes les perfections necessaires pour déterminer aisément la durée des Mesures des Airs, sansI. Vol. qu'on
JUIN. 1732. 1153
qu'on soit obligé d'avoir les yeux attachez sur la Machine,et qu'on puisse dans
un moment, sans qu'elle s'arrête augmen
ter ou diminuer la durée des Vibrations
suivant que les Mesures des Airs sont plus
lentes ou plus vives , &c.
·
M. Donsenbray divise son Mémoire en
trois parties...
Dans la premiere , il donne la description du Métronietre , qu'il a imaginé et
de ses usages.
Dans la seconde partie , il donne les
Regles pour trouver les justes longueurs
qu'il faut donner au Pendule , pour que
les battemens ou les vibrations soient de
telle durée qu'on voudra. Il y a joint une
table fort complette de toutes les longueurs du Pendule , pour les differentes
durées des Vibrations de demi-tierces en
demi tierces , jusqu'à 180 demi-tierces ;
cette Table contient aussi le nombre des
Vibrations par heure ; elle pourroit être
utile non seulement dans l'Orlogerie ,
mais dans beaucoup d'autres usages. I
Enfin dans la troisiéme partie, M. Donsenbray donne les durées des mesures et
même des temps , de quelques Airs de
M. de Lully , Campra , Destouches et
autres , afin de guider les Compositeurs:
modernes dans usage du Métrometre
1. Vol E vj et
1154 MERCURE DE FRANCE
et en faire sensiblement connoître les
avantages.
Il finit son Mémoire par dire queceux
qui ne voudront pas faire la dépense d'une
Machine , pourront se servir de toutes
Pendules à contre-pied , au-dessus desquelles il n'y aura qu'à attacher l'Axe qui
porte les deux Bobines , sur lesquelles restent roulées en sens contraire les deux
Rubans , dont l'un servira avec une Lentille au bout , à la place de la Verge du
Pendule qu'on décrochera , pendant que
le bout de l'autre Ruban où il y aura une
Cheville, sera arrêté à volonté, sur le côté
de la Boëte de la Pendule , dans un des.
trous , dont les distances auront été di
visées par la méthode expliquée dans le
Mémoire.
Enfin il observe encore que rien n'est
plus propre que cette Machine , pour for mer l'oreille des jeunes personnes qui ap
`prennent la Musique et à chanter , puisqu'elles s'accoutumeront aisément à bae
tre la mesure avec précision et suivant la
goût du Maître ou du Compositeur.
Donsenbray , le 23 Avril 17.3.2.
Ld
&
'Objet que M.Donsenbray se propose
dans ce Mémoire est une Machine
propre pour constater la durée des Mesures et des temps des Airs de Musique.
Il donne à cette Machine le nom de Métrometre , qui signifie Mesure des Mesures.
Il expose d'abord que , quoique les Airs
de Musique ayent toujours renfermé en
soy une certaine quantité de mesures , er
que chaque mesure soit divisée en un
nombre de temps ou de parties égales , il
seroit cependant impossible de déterminer aujourd'hui le goût des anciens sur
celui des modernes , faute de pouvoir
connoître au juste la quantité du temps
qu'ils employoient pour chaque mesure ;
et il n'est pas moins certain que chaque
compositeur a toujours eu grande atten--
tion àfaire exécuter sa Musique , plus ou
moins vivement , suivant le gout qu'ik ax
cu.
1. Kol, Ev M..
1152 MERCURE DE FRANCE
M. Donsenbray a connu que rien ne
pouvoit être plus propre pour constater
la juste durée des mesures et des temps
des Airs , que la propriété admirable de
l'égalité des Vibrations du Pendule, trouvée par Galilée.
On s'est servi de cette découverte pour
donner toute la justesse qu'on pouvoit
désirer aux Horloges et aux Pendules. Il
étoit fort naturel de penser qu'on pourroit aussi s'en servir tres- utilement, pour
constater la durée des mesures des Airs..
Des Idées simples ont souvent donné lieu.
à des découvertes utiles .
M. Donsenbray rend au S Loutier, qui
étoit de la Musique de Me de Guise,toute la justice qui lui est dûë , en reconnoissant qu'il est le premier qui ait, eu idée
de se servir des Vibrations du Pendule
pour marquer les Mesures des Airs , et de
prendre la durée connuë de ces Vibrations , pour constater celle des mêmes
mesures ; mais on reconnoîtra aisément
par la lecture du Mémoire de M. Don
senbray , qu'il étoit impossible de se servir des moyens indiquez par le St Lou
tier , et qu'il falloit donner à une Machi-.
ne ou au Métrometre , toutes les perfections necessaires pour déterminer aisément la durée des Mesures des Airs, sansI. Vol. qu'on
JUIN. 1732. 1153
qu'on soit obligé d'avoir les yeux attachez sur la Machine,et qu'on puisse dans
un moment, sans qu'elle s'arrête augmen
ter ou diminuer la durée des Vibrations
suivant que les Mesures des Airs sont plus
lentes ou plus vives , &c.
·
M. Donsenbray divise son Mémoire en
trois parties...
Dans la premiere , il donne la description du Métronietre , qu'il a imaginé et
de ses usages.
Dans la seconde partie , il donne les
Regles pour trouver les justes longueurs
qu'il faut donner au Pendule , pour que
les battemens ou les vibrations soient de
telle durée qu'on voudra. Il y a joint une
table fort complette de toutes les longueurs du Pendule , pour les differentes
durées des Vibrations de demi-tierces en
demi tierces , jusqu'à 180 demi-tierces ;
cette Table contient aussi le nombre des
Vibrations par heure ; elle pourroit être
utile non seulement dans l'Orlogerie ,
mais dans beaucoup d'autres usages. I
Enfin dans la troisiéme partie, M. Donsenbray donne les durées des mesures et
même des temps , de quelques Airs de
M. de Lully , Campra , Destouches et
autres , afin de guider les Compositeurs:
modernes dans usage du Métrometre
1. Vol E vj et
1154 MERCURE DE FRANCE
et en faire sensiblement connoître les
avantages.
Il finit son Mémoire par dire queceux
qui ne voudront pas faire la dépense d'une
Machine , pourront se servir de toutes
Pendules à contre-pied , au-dessus desquelles il n'y aura qu'à attacher l'Axe qui
porte les deux Bobines , sur lesquelles restent roulées en sens contraire les deux
Rubans , dont l'un servira avec une Lentille au bout , à la place de la Verge du
Pendule qu'on décrochera , pendant que
le bout de l'autre Ruban où il y aura une
Cheville, sera arrêté à volonté, sur le côté
de la Boëte de la Pendule , dans un des.
trous , dont les distances auront été di
visées par la méthode expliquée dans le
Mémoire.
Enfin il observe encore que rien n'est
plus propre que cette Machine , pour for mer l'oreille des jeunes personnes qui ap
`prennent la Musique et à chanter , puisqu'elles s'accoutumeront aisément à bae
tre la mesure avec précision et suivant la
goût du Maître ou du Compositeur.
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Résumé : EXTRAIT du Memoire lû à l'Académie Royale des Sciences, par M. Pajot Donsenbray, le 23 Avril 1732.
Le mémoire de M. Donsenbray, présenté à l'Académie Royale des Sciences le 23 avril 1732, introduit le 'Métromètre', une machine conçue pour mesurer la durée des mesures et des temps des airs de musique. Cette invention répond à un besoin non satisfait jusqu'alors, celui de déterminer la durée exacte des mesures musicales en l'absence de références précises sur le temps utilisé par les anciens compositeurs. M. Donsenbray s'inspire des vibrations égales du pendule, une propriété découverte par Galilée et utilisée pour régler les horloges. Il reconnaît que le sieur Saint-Loutier, musicien de Madame de Guise, avait déjà envisagé l'utilisation des vibrations du pendule pour marquer les mesures des airs. Cependant, M. Donsenbray juge les moyens proposés par Saint-Loutier insuffisants et perfectionne donc sa machine pour permettre une détermination facile de la durée des mesures sans surveillance constante. Le mémoire est structuré en trois parties. La première décrit le Métromètre et ses usages. La seconde fournit des règles et une table des longueurs du pendule pour différentes durées de vibrations. La troisième présente les durées des mesures et des temps de quelques airs de compositeurs célèbres tels que Lully, Campra et Destouches, afin de guider les compositeurs modernes. Enfin, M. Donsenbray propose une alternative pour ceux qui ne souhaitent pas acquérir la machine, en suggérant l'utilisation de pendules à contre-pied modifiées. Il souligne également l'utilité du Métromètre pour former l'oreille des jeunes musiciens, leur permettant de battre la mesure avec précision.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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414
p. 1155-1157
LOGOGRYPHE.
Début :
Neuf lettres composent mon nom ; [...]
Mots clefs :
Chocolat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
OGOGRYP HE..
NEEuflettres composent mon nom3
Je suis bon à manger , à boire :
I.Vol Des
7156 MERCURE DE FRANCE
Des Peuples étrangers ont seuls toute la gloire,
De mon invention.
En Europe déja je suis fort en usage .
Mais on m'aime sur tout chez une Nation ,
Dont la fierté fut toujours le Partage.
Ami, Lecteur , veux- tu me deviner ?
Prends de mon nom , un , deux, trois !
quatre ,
Je brice verre, cruche et je fais frissonner
Bon nombre de Guerriers qui craignent de se
battre ,
Un , trois , quatre , la nuit je trouble ton repos
Et quoique très-petit je fais prendre la fuite
Au Roy de tous les animaux.
Un , deux , sept , huit , je suis un hypo- crite ,
Qui prends plaisir à croquer ces Nigauds
Qui vouloient autrefois attacher des Grelots
Un, quatre , cinq et six de mes droles de Fréres ,
Pour pouvoir échapper à leurs dents sanguinaires,
Un , trois , quatre , cinq ; les dévots -
Empruntent mon secours pour dire leur Ro- saires ;
Je suis un fruit tiré des terres étrangères.
Un , sept , six , cinq, huit , neuf , les . Abbez.
Provençaux ,
Pour empêcher le froid de leur donner sur créte ,
L. Vol.
Ont
JUIN. 1732. 1157
Ont moins besoin qu'aucun de mon
secours ;
Mais j'ai l'honneur d'être à la tête
'un nouveau Régiment établi de nos jours.
Un, trois, quatre, deux , neuf, plus vite qu'Ar balête ,
Sans jambes et sans pieds je cours ,
Pour servir le public , je brave la tempête.
Neuf, quatre , deux er trois , sans raison je dis Cours ,
Sans langue je parle et m'explique ,
Je chante tous les Airs , sans sçavoir la Musi
que
Par M. de Mondragon..
NEEuflettres composent mon nom3
Je suis bon à manger , à boire :
I.Vol Des
7156 MERCURE DE FRANCE
Des Peuples étrangers ont seuls toute la gloire,
De mon invention.
En Europe déja je suis fort en usage .
Mais on m'aime sur tout chez une Nation ,
Dont la fierté fut toujours le Partage.
Ami, Lecteur , veux- tu me deviner ?
Prends de mon nom , un , deux, trois !
quatre ,
Je brice verre, cruche et je fais frissonner
Bon nombre de Guerriers qui craignent de se
battre ,
Un , trois , quatre , la nuit je trouble ton repos
Et quoique très-petit je fais prendre la fuite
Au Roy de tous les animaux.
Un , deux , sept , huit , je suis un hypo- crite ,
Qui prends plaisir à croquer ces Nigauds
Qui vouloient autrefois attacher des Grelots
Un, quatre , cinq et six de mes droles de Fréres ,
Pour pouvoir échapper à leurs dents sanguinaires,
Un , trois , quatre , cinq ; les dévots -
Empruntent mon secours pour dire leur Ro- saires ;
Je suis un fruit tiré des terres étrangères.
Un , sept , six , cinq, huit , neuf , les . Abbez.
Provençaux ,
Pour empêcher le froid de leur donner sur créte ,
L. Vol.
Ont
JUIN. 1732. 1157
Ont moins besoin qu'aucun de mon
secours ;
Mais j'ai l'honneur d'être à la tête
'un nouveau Régiment établi de nos jours.
Un, trois, quatre, deux , neuf, plus vite qu'Ar balête ,
Sans jambes et sans pieds je cours ,
Pour servir le public , je brave la tempête.
Neuf, quatre , deux er trois , sans raison je dis Cours ,
Sans langue je parle et m'explique ,
Je chante tous les Airs , sans sçavoir la Musi
que
Par M. de Mondragon..
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415
p. 1312-1326
NOUVELLE Maniere de construire de grosses Horloges, non-seulement plus simples que celles que l'on a faites jusqu'à present, mais encore d'un meilleur usage et à meilleur marché. Memoire lû à la Société des Arts le 29. Mars dernier, par M. Julien le Roy, Horloger du Roy et de la même soiciété.
Début :
Quand on s'applique à consider une Machine à dessein [...]
Mots clefs :
Société des arts, Julien Leroy, Machine, Horloge, Cage, Balancier, Roues, Bascule, Axe, Poids
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLE Maniere de construire de grosses Horloges, non-seulement plus simples que celles que l'on a faites jusqu'à present, mais encore d'un meilleur usage et à meilleur marché. Memoire lû à la Société des Arts le 29. Mars dernier, par M. Julien le Roy, Horloger du Roy et de la même soiciété.
NOUVELLE Maniere de construire de
grosses Horloges , non- seulement plus simples que celles que l'on a faites jusqu'à
present, mais encore d'un meilleur usage
et à meilleur marché. Memoire la à la
Societé des Arts le 23. Mars dernier,
par M.Julien le Roy, Horloger du Roy.
et de la même Societé.
Q
Uand on s'applique à considerer une
Machine à dessein de la perfectionner , il n'est guere en notre pouvoir de
nous former des idées pour réussir dans
le projet et dans l'execution , et cela à
cause que nous ne pouvons nous repré- senter les idées que nous n'avons jamais II. Vol. euës
JUIN. 1732. 1313
eues ; au contraire , il est très- aisé de nous
rappeller celles dont nous avons déja eu
la connoissance ; de- là vient qu'il est si
aisé de copier la plupart des Machines
et qu'il est si difficile et si rare d'en inventer de nouvelles..
>
Si notre imagination et nos lumieres
ne peuvent pas toûjours nous fournir des
idées neuves et de quelque usage , et que
ce soit presque toûjours le hazard qui
nous les fasse appercevoir , on ne doit
point être surpris si les progrès des Arts
sont si lents , puisque ces mêmes progrès
sont le plus souvent l'ouvrage du hazard,
que la refléxion met en œuvre. Cette nouvelle construction est un exemple sensible de ce que je viens d'avancer , elle est
si simple et si avantageuse , qu'on doit
être surpris qu'elle ait échappé à tant
d'habiles Horlogers qui ont travaillé et
médité avant moi sur cette matiere.
proQuoiqu'il soit aisé d'appercevoir tous
les avantages qui se trouvent réunis
par la nouvelle maniere , je ne la
poserai qu'après avoir donné une description en abregé de celle qui est en usage afin qu'on soit en état de les comparer l'une avec l'autre , et de juger laquelle
mérite la préference.
>
II. Vol. C v Des-
1314 MERCURE DE FRANCE
Description en abregé d'une grosse Horloge
telle que celle de l'Hôtel de Ville ou de
S. Paul, de Paris.
Le Corps de l'Horloge est composé
d'une Cage qui contient huit Roiies ,
quatre pour le Mouvement , et quatre
pour la Sonnerie, il y a de plus la Détente , la Bascule , la Verge des Palettes et
le Volant.
Les Roues duMouvement sont la grande Roue , la Roue du Remontoir , la
Roie moyenne et la Roiie de rencontre.
Les Roues de la sonnerie sont la grande
Roiie , celle du Remontoir , la Roue
moyenne ou de Cercle , et la Roue de
Compte.
La Bascule est faite à peu près comme
le fleau d'une balance , elle sert à élever
un Marteau plus ou moins gros , selon
la cloche sur laquelle il doit frapper.
La Détente est composée de son Arbre
et de trois branches , dont la premiere se
nommePied de- Biche , à cause qu'elle est
brisée par le bout , une cheville attachée
à la croisée de la grande Roue du Mouvement sert à lever le Pied- de- Biche à
toutes les heures pour faire sonner l'Hor
loge.
La deuxième branche se nomme le Coq ;
II. Vol son
JUIN. 1732.
*
1315
son usage est d'arrêter la sonnerie immé--
diatementaprès que les heures ont sonné.
La troisiéme branche dont le bout est
formé en crochet , s'appelle Compteur ,
elle s'appuye sur la Roue de Compte , à
la circonference de laquelle il y a des entailles distantes les unes des autres , suivant les nombres naturels 1.2.3.jusqu'à 12.
Tant que le Compteur s'appuye sur la circonference de la Roue de Compte, l'Horloge continuë de sonner jusqu'à ce que
ce même Compteur soit entré dans l'une des douze entailles de ladite Roüe. Je ne
décrirai point les Pignons ou Lenternes ,
parce que leur usage est assez connu.
La Cage est composée de onze pieces ;
sçavoir , de quatre Pilliers , de deux Chas
sis , l'un superieur et l'autre inferieur ,
lesquels je nommerai dans la suite ( Pa
rallelogramme rectangle , ) et de cinq"
Montans. Chaque Chassis ou Rectangle
a une mortoise ou entaillé à chacun de
ses Angles propres pour recevoir d'autres mortoises ou entailles , faites auxi
extremitez de chaque Pillier ; desorte
que les Pilliers s'enclavent dans les deux
Rectangles , au moyen de quatre clavettes
qui servent à serrer le Rectangle superieur contre les Pilliers. Au milieu de
chaque Rectangle est placée une traverse
14 Volo Cvj. qui
1316 MERCURE DE FRANCE
qui sert à affermir le Montant du milieu.
Deux autres Montans sont placez au
milieu des petits côtez des Rectangles ;
desorte que ces trois Montans sont placez
sur la même ligne et vis-à- vis les úns des
autres leur usage , est de soutenir les
Roues de la sonnerie et celles du Mouvêment.
Le quatriéme Montant est placé sur
l'un des deux grands côtez des Rectangles ; son usage est de soutenir la Roue de
Compte et le Pignon qui la fait tourner.
La Verge des Palettes est soutenuë par
deux Coqs , à une distance convenable
de la Roue de rencontre ; l'un de ces
Coqs soutient aussi la Verge du Pendule.
Le cinquiéme Montant est opposé au
Montant qui porte la Roue de Compte ;
son usage est de porter la Roue de Cadran et l'Etoile qui doit la faire tourner.
Je finis cette Description par le Volant,
c'est un Arbre qui porte un Pignon à
l'un de ses bouts , et à l'autre il y a un
Pivot qui débordé le Montant du côté
de la sonnerie ; sur ce Pivot tournent
deux Palettes de taule , lesquelles sont
plus ou moins grandes , suivant qu'on
veut faire sonner l'Horloge plus vite ou
plus lentement.
"
II. Vol. Now-
JUIN. 1732. 13177
Nouvelle construction de grosses Horloges ,
dans lesquelles tous les Arbres des Roues.
sont placez sur un Rectangle posé hori- sontalement.
Pour distinguer les deux constructions,
je nommerai celle qui est en usage , Horloge Verticale , à cause que les Roiies y
sont placées entre des plans verticaux , et
la nouvelle horisontale , à cause , que ses
Roues sont placées sur un Parallelograme rectangle , posé horisontalement.
En posant toutes les Roües sur un Rec--
tangle , de onze pieces , dont la Cage est
composée dans la construction ordinaire,
j'en supprime dix , et je ne retiens que le
Rectangle inferieur , que je fais un peu
plus grand , en donnant seulement plus
de longueur aux deux petits côtez ; ce
Rectangle , quoique plus grand , sera plus
aisé à faire que dans la construction verticale , parce qu'on le fera toûjours de
quatre pieces , sans que pour cela il en
soit moins solide. Il n'en est pas de même dans la construction ordinaire , car
on est obligé de faire ce Rectangle d'une
seule piece , afin de lui donner toute la
solidité qu'il doit avoir. Les dix Pieces
supprimées par la nouvelle construction,
sont les quatre Pilliers , les cinq Montans,
11. Vol. Je
1218 MERCURE DEFRANCE
le Cercle ou Chassis superieur , toutes ces
pieces sont non-seulement difficiles à faire
par elles-mêmes , mais encore difficiles à
ajuster pour les faire cadrer avec solidité
et précision , les unes avec les autres.
Outre la suppression des pieces dont
je viens de parler , il y a encore une diminution d'ouvrage assez considerable
dans les Chappes des Remontoirs et dans
les Coqs qui soutiennent la verge des
palettes ; desorte que dans l'Horloge ho
risontale composée de roues de même
grandeur, il y aura environ un tiers moins
d'ouvrages que dans le Vertical ; d'où il §
s'ensuit que le premier ne coûtera que
deux mille livres , lorsque le dernier en couteroit trois.
ཏི
Non-seulement la nouvelle Horloge
est plus simple, mais encoreelle est meil
leure et de plus longue durée que l'an
cienne, à cause que les frottemens y sont considerablement diminuez , et c'est ce
que jespere démontrer par le Problêmequi suit, et que j'appliquerai à la nouvelle construction.
Problême de Mécanique.
Une rone étant donnée avec son tambour
on Cilindre de même diametre , dont l'Arbre sera posé horisontalement, trouver deux
M. Vola points
JUIN. 17320 1373
points à la circonference de la roue , ausquels on・puisse placer un pignon , de telle
sorte que dans l'un l'action d'un poids ap
pliqué au cilindre par le moyen d'une cor- de soit zero sur l'arbre de la roue ,
et
dans l'autre que l'action de ce même poids
soit double de sa pesanteur sur le même
arbre.
.
passer une
Je suppose que la roue A. B. est don
née et que son Arbre est posé horisontalement; si par le centre et la circonfes
rence de cette Rože , on fait
ligne horisontale prolongée de part et
d'autre je dis que cette ligne conpera la circonference de la Rone aux deux points.
requis par les conditions du Problême.
FIG. I. Il est évident que les cordes
qui soutiennent des poids sont toûjours
Verticales , donc la corde A. C. qui soutient le poids P. est perpendiculaire à la -
ligne horizontale. B.
Ayant supposé le diametre du Tambour ;
égal au diametre de la Roue , je puis ap pliquer la corde à la circonference de la
Roue , sans rien changer à la proposi
tion.
FIG. II. La Róüe A. B. ayant son
point d'appui sur le pignon D. et au
point S. il s'ensuit necessairement que
l'action du poids P. sera zero sur l'Axe
Ila Vol de
1320 MERCURE DE FRANCE
de la Roüe , puisque la ligne de direction de la corde passe par le point S.
point d'appui de la Roue.
FIG. III. La même Roue A. B. ayant
son point d'appui sur le même Pignon
D. transporté au côté opposé , il s'ensuivra necessairement que l'action du
poids P. ( sur l'Arbre de la Roüe ) sera
du double de sa pesanteur; cela est évident, puisque la ligne S. A. est double
de la ligne S. E. ce qu'il falloit démontrer..
Premier Corolaire.
Il suit évidemment de ce qui vient
d'être démontré , que le Pignon étant
placé dans un point quelconque de la
demi-circonference A. A. l'action du poids.
sur l'Axe E. sera toûjours moindre que
sa pesanteur absoluë.
Au contraire le Pignon étant placé
dans un point quelconque de la demi- cir
conference opposée , l'action du poids sur
l'Axe E. sera plus grande que sa pesanteur absolue , d'où il suit encore qu'on
doit toûjours faire passer la corde entre
l'Axe du Pignon et celui de la Roüe , et
perpendiculairement à un plan qui passeroit par les deux Axes. Cette disposition de la corde est si avantageuse, qu'on
doit la mettre en usage , non seulement:
II. Vol. dans.
JUIN. 1732 1327
Fig.10.
€
E
Fig.2.
B
B E
Fig.3.
B
E
A
A
dans les Horloges et les pendules à poids,.. mais encore dans toutes les Machines à
II. Vol.
roles
322 MERCURE DE FRANCE
roües et à poids , excepté celles qui n'ont
qu'un ressort simple , enfermé dans un barillet , comme sont les Pendules à ressort
Deuxième Corolaire.
Il suit encore que l'Axe de la Roue sera
plus ou moins chargé par le poids , suivant le diametre du Cilindre ; desorte
que la corde passant entre les deux Axes ,
celui de la grande Roue sera toûjours
chargé d'une quantité plus petite que la
totalité du poids au contraire , en fai
sant passer la corde du côté opposé , l'Axe
de la Roüe sera toûjours chargé d'une
plus grande quantité que la totalité du
poids.
Comme dans l'Horloge horisontale les
'Axes des Roues sont dans la situation requise par le Problême , il s'ensuivra necessairement que le frottement sur les
Pivots des grandes Roues , sera moins
grand qu'en toute autre position. Cette´
circonstance seule est plus que suffisante
pour rendre la nouvelle construction ab
solument préferable à l'ancienne ; car il
ya de grosses Horloges dont chaque
poids est de mille à douze cens livres
pesant , plus ou moins , selon leur grosseur; il est aisé de s'imaginer que de tels
poids doivent produire de grands frotte1. Vol. mens
JUIN. 1732 13238
mens , et parconsequent une usure continuelle , laquelle détruisant sans cesse
les rapports des engrenages des grandes
Roues d'avec les Roues moyennes , oblige
à des réparations fréquentes , comme de
faire remonter les grandes Roües en rebouchant les troux de leurs Pivots.
de
L'Horloge horisontale ne sera nulle
ment sujette aux réparations que je viens
remarquer , on pourra même l'incliner de quelques degrez, afin que les poids
dirigeant toujours les grandes Roues vers
les Roues moyennes , ils rétablissent sans
cesse l'usure causée par le frottement des
dents des grandes Roües.
Par ce qui vient d'être dit , on doit remarquer que la nouvelle Horloge étant
moins sujette à l'usure, il en coûtera moins
pour l'entretien ; par exemple , si une
Horloge ordinaire coûte par an cent liv.
d'entretien , celle-·cy: n'en coûtera pas -
cinquante:
J'ajoûterai encore qu'elle sera incom--
parablement plus aisée à nettoyer , à cause qu'on pourra démonter les Routes les
unes après les autres ; au lieu que dans
l'ordinaire on est obligé de déplacer trois
Roues et le Montant tout à la fois ; on
est encore obligé de soutenir toutes ces
Pieces avec la main , et dans le même
11. Vol. -temps
1324 MERCURE DE FRANCE
temps , ce qui est assez difficile sur tout
pour les grandes Horloges dont les premieres Roües seules avec leurs fusées , pe
sent quelquefois jusqu'à deux cens livres
desorte qu'il faut plusieurs hommes pour
en démonter une.
Remarques.
La solution du Problême est exactement vraye dans le cas où le Pignon est
dans un repos absolu , mais lorsqu'il tourne , le frottement diminue sur l'Axe de
là Roue , à mesure que la vitesse du Piè
gnon est augmentée.
Comme cette circonstance ne touche
aucun des avantages réunis dans la position horisontale , j'ai négligé d'y avoir
égard dans la résolution du Problême ,
afin de le simplifier ; cependant je croi
qu'il est à propos de mettre sous les yeux
la question dont il s'agit , quoiqu'elle ne
soit ici que de pure curiosité.
10. Je suppose que la résistance du
Pignon est zero , et que le poids qui le
fait tourner au moyen de la Rouie , tombe aussi vite qu'il le feroit , s'il tomboit
dans l'air libre.
2°. Je suppose qu'un poids tombant
dans l'air libre , a une vitesse uniforme
et que cette vitesse est égale à celle du
5
II. Vol son ,
JUIN. 1732. 1325
son, laquelle parcourt environ 90. toises
par seconde.
39, Je suppose que le Pignon appliqué
à la Roue de sonnerie fait un tour en
deux secondes, et que le même Pignon
appliqué au mouvement, fait son tour en un demi quart d'heure.
par
En place des differentes résistances que
le Pignon oppose à être mû , je substi
tuerai la suite les espaces parcourus
par le poids , il est évident que cette substitution ne changera rien à l'état de la
proposition.
Or si le poids appliqué à la Roiie de
sonnerie parcourt trois pouces en deux
secondes , et si tombant dans l'air libreil parcourt dans le même temps 180..
toises , on aura par le calcul 30 égal à la
diminution du frottement sur l'Axe de
la Roue de sonnerie.
Si le poids appliqué à la Roue du
mouvement , parcourt trois pouces en
un demi quart d'heure , tombant dans
l'air libre , il parcourra dans le même
temps 13500. toises , ce qui donnera par
le calcul 972200 égal à la diminution du
frottement sur la Roue du mouvement.
3
Comme il est évidemment très-avantageux de faire les Horloges aux quarts ,
suivant la nouvelle construction , j'ai crû
11. Vol qu'il
326 MERCURE DE FRANCE
2 qu'il étoit inutile d'en faire un article
separé , à cause qu'il est très-aisé de s’imaginer que pour faire une Horloge aux
quarts , suivant la construction horisontale , il ne faut que le seul Chassis inferieur d'une Horloge aux quarts , mais un
peu plus grand que dans la construction
ordinaire , et placer toutes les Roües dessus , comme dans l'Horloge simple, D'ail
leurs ceux qui souhaiteront avoir des instructions plus particulieres ou faire faire
de ces sortes d'Ouvrages , pourront en
voir un Modele , ( rue Bribouché ) chez
M. Roussel , qui est très habile Horloger er generalement versé dans tout ce
qui concerne les Horloges dont je viens
de parler.
grosses Horloges , non- seulement plus simples que celles que l'on a faites jusqu'à
present, mais encore d'un meilleur usage
et à meilleur marché. Memoire la à la
Societé des Arts le 23. Mars dernier,
par M.Julien le Roy, Horloger du Roy.
et de la même Societé.
Q
Uand on s'applique à considerer une
Machine à dessein de la perfectionner , il n'est guere en notre pouvoir de
nous former des idées pour réussir dans
le projet et dans l'execution , et cela à
cause que nous ne pouvons nous repré- senter les idées que nous n'avons jamais II. Vol. euës
JUIN. 1732. 1313
eues ; au contraire , il est très- aisé de nous
rappeller celles dont nous avons déja eu
la connoissance ; de- là vient qu'il est si
aisé de copier la plupart des Machines
et qu'il est si difficile et si rare d'en inventer de nouvelles..
>
Si notre imagination et nos lumieres
ne peuvent pas toûjours nous fournir des
idées neuves et de quelque usage , et que
ce soit presque toûjours le hazard qui
nous les fasse appercevoir , on ne doit
point être surpris si les progrès des Arts
sont si lents , puisque ces mêmes progrès
sont le plus souvent l'ouvrage du hazard,
que la refléxion met en œuvre. Cette nouvelle construction est un exemple sensible de ce que je viens d'avancer , elle est
si simple et si avantageuse , qu'on doit
être surpris qu'elle ait échappé à tant
d'habiles Horlogers qui ont travaillé et
médité avant moi sur cette matiere.
proQuoiqu'il soit aisé d'appercevoir tous
les avantages qui se trouvent réunis
par la nouvelle maniere , je ne la
poserai qu'après avoir donné une description en abregé de celle qui est en usage afin qu'on soit en état de les comparer l'une avec l'autre , et de juger laquelle
mérite la préference.
>
II. Vol. C v Des-
1314 MERCURE DE FRANCE
Description en abregé d'une grosse Horloge
telle que celle de l'Hôtel de Ville ou de
S. Paul, de Paris.
Le Corps de l'Horloge est composé
d'une Cage qui contient huit Roiies ,
quatre pour le Mouvement , et quatre
pour la Sonnerie, il y a de plus la Détente , la Bascule , la Verge des Palettes et
le Volant.
Les Roues duMouvement sont la grande Roue , la Roue du Remontoir , la
Roie moyenne et la Roiie de rencontre.
Les Roues de la sonnerie sont la grande
Roiie , celle du Remontoir , la Roue
moyenne ou de Cercle , et la Roue de
Compte.
La Bascule est faite à peu près comme
le fleau d'une balance , elle sert à élever
un Marteau plus ou moins gros , selon
la cloche sur laquelle il doit frapper.
La Détente est composée de son Arbre
et de trois branches , dont la premiere se
nommePied de- Biche , à cause qu'elle est
brisée par le bout , une cheville attachée
à la croisée de la grande Roue du Mouvement sert à lever le Pied- de- Biche à
toutes les heures pour faire sonner l'Hor
loge.
La deuxième branche se nomme le Coq ;
II. Vol son
JUIN. 1732.
*
1315
son usage est d'arrêter la sonnerie immé--
diatementaprès que les heures ont sonné.
La troisiéme branche dont le bout est
formé en crochet , s'appelle Compteur ,
elle s'appuye sur la Roue de Compte , à
la circonference de laquelle il y a des entailles distantes les unes des autres , suivant les nombres naturels 1.2.3.jusqu'à 12.
Tant que le Compteur s'appuye sur la circonference de la Roue de Compte, l'Horloge continuë de sonner jusqu'à ce que
ce même Compteur soit entré dans l'une des douze entailles de ladite Roüe. Je ne
décrirai point les Pignons ou Lenternes ,
parce que leur usage est assez connu.
La Cage est composée de onze pieces ;
sçavoir , de quatre Pilliers , de deux Chas
sis , l'un superieur et l'autre inferieur ,
lesquels je nommerai dans la suite ( Pa
rallelogramme rectangle , ) et de cinq"
Montans. Chaque Chassis ou Rectangle
a une mortoise ou entaillé à chacun de
ses Angles propres pour recevoir d'autres mortoises ou entailles , faites auxi
extremitez de chaque Pillier ; desorte
que les Pilliers s'enclavent dans les deux
Rectangles , au moyen de quatre clavettes
qui servent à serrer le Rectangle superieur contre les Pilliers. Au milieu de
chaque Rectangle est placée une traverse
14 Volo Cvj. qui
1316 MERCURE DE FRANCE
qui sert à affermir le Montant du milieu.
Deux autres Montans sont placez au
milieu des petits côtez des Rectangles ;
desorte que ces trois Montans sont placez
sur la même ligne et vis-à- vis les úns des
autres leur usage , est de soutenir les
Roues de la sonnerie et celles du Mouvêment.
Le quatriéme Montant est placé sur
l'un des deux grands côtez des Rectangles ; son usage est de soutenir la Roue de
Compte et le Pignon qui la fait tourner.
La Verge des Palettes est soutenuë par
deux Coqs , à une distance convenable
de la Roue de rencontre ; l'un de ces
Coqs soutient aussi la Verge du Pendule.
Le cinquiéme Montant est opposé au
Montant qui porte la Roue de Compte ;
son usage est de porter la Roue de Cadran et l'Etoile qui doit la faire tourner.
Je finis cette Description par le Volant,
c'est un Arbre qui porte un Pignon à
l'un de ses bouts , et à l'autre il y a un
Pivot qui débordé le Montant du côté
de la sonnerie ; sur ce Pivot tournent
deux Palettes de taule , lesquelles sont
plus ou moins grandes , suivant qu'on
veut faire sonner l'Horloge plus vite ou
plus lentement.
"
II. Vol. Now-
JUIN. 1732. 13177
Nouvelle construction de grosses Horloges ,
dans lesquelles tous les Arbres des Roues.
sont placez sur un Rectangle posé hori- sontalement.
Pour distinguer les deux constructions,
je nommerai celle qui est en usage , Horloge Verticale , à cause que les Roiies y
sont placées entre des plans verticaux , et
la nouvelle horisontale , à cause , que ses
Roues sont placées sur un Parallelograme rectangle , posé horisontalement.
En posant toutes les Roües sur un Rec--
tangle , de onze pieces , dont la Cage est
composée dans la construction ordinaire,
j'en supprime dix , et je ne retiens que le
Rectangle inferieur , que je fais un peu
plus grand , en donnant seulement plus
de longueur aux deux petits côtez ; ce
Rectangle , quoique plus grand , sera plus
aisé à faire que dans la construction verticale , parce qu'on le fera toûjours de
quatre pieces , sans que pour cela il en
soit moins solide. Il n'en est pas de même dans la construction ordinaire , car
on est obligé de faire ce Rectangle d'une
seule piece , afin de lui donner toute la
solidité qu'il doit avoir. Les dix Pieces
supprimées par la nouvelle construction,
sont les quatre Pilliers , les cinq Montans,
11. Vol. Je
1218 MERCURE DEFRANCE
le Cercle ou Chassis superieur , toutes ces
pieces sont non-seulement difficiles à faire
par elles-mêmes , mais encore difficiles à
ajuster pour les faire cadrer avec solidité
et précision , les unes avec les autres.
Outre la suppression des pieces dont
je viens de parler , il y a encore une diminution d'ouvrage assez considerable
dans les Chappes des Remontoirs et dans
les Coqs qui soutiennent la verge des
palettes ; desorte que dans l'Horloge ho
risontale composée de roues de même
grandeur, il y aura environ un tiers moins
d'ouvrages que dans le Vertical ; d'où il §
s'ensuit que le premier ne coûtera que
deux mille livres , lorsque le dernier en couteroit trois.
ཏི
Non-seulement la nouvelle Horloge
est plus simple, mais encoreelle est meil
leure et de plus longue durée que l'an
cienne, à cause que les frottemens y sont considerablement diminuez , et c'est ce
que jespere démontrer par le Problêmequi suit, et que j'appliquerai à la nouvelle construction.
Problême de Mécanique.
Une rone étant donnée avec son tambour
on Cilindre de même diametre , dont l'Arbre sera posé horisontalement, trouver deux
M. Vola points
JUIN. 17320 1373
points à la circonference de la roue , ausquels on・puisse placer un pignon , de telle
sorte que dans l'un l'action d'un poids ap
pliqué au cilindre par le moyen d'une cor- de soit zero sur l'arbre de la roue ,
et
dans l'autre que l'action de ce même poids
soit double de sa pesanteur sur le même
arbre.
.
passer une
Je suppose que la roue A. B. est don
née et que son Arbre est posé horisontalement; si par le centre et la circonfes
rence de cette Rože , on fait
ligne horisontale prolongée de part et
d'autre je dis que cette ligne conpera la circonference de la Rone aux deux points.
requis par les conditions du Problême.
FIG. I. Il est évident que les cordes
qui soutiennent des poids sont toûjours
Verticales , donc la corde A. C. qui soutient le poids P. est perpendiculaire à la -
ligne horizontale. B.
Ayant supposé le diametre du Tambour ;
égal au diametre de la Roue , je puis ap pliquer la corde à la circonference de la
Roue , sans rien changer à la proposi
tion.
FIG. II. La Róüe A. B. ayant son
point d'appui sur le pignon D. et au
point S. il s'ensuit necessairement que
l'action du poids P. sera zero sur l'Axe
Ila Vol de
1320 MERCURE DE FRANCE
de la Roüe , puisque la ligne de direction de la corde passe par le point S.
point d'appui de la Roue.
FIG. III. La même Roue A. B. ayant
son point d'appui sur le même Pignon
D. transporté au côté opposé , il s'ensuivra necessairement que l'action du
poids P. ( sur l'Arbre de la Roüe ) sera
du double de sa pesanteur; cela est évident, puisque la ligne S. A. est double
de la ligne S. E. ce qu'il falloit démontrer..
Premier Corolaire.
Il suit évidemment de ce qui vient
d'être démontré , que le Pignon étant
placé dans un point quelconque de la
demi-circonference A. A. l'action du poids.
sur l'Axe E. sera toûjours moindre que
sa pesanteur absoluë.
Au contraire le Pignon étant placé
dans un point quelconque de la demi- cir
conference opposée , l'action du poids sur
l'Axe E. sera plus grande que sa pesanteur absolue , d'où il suit encore qu'on
doit toûjours faire passer la corde entre
l'Axe du Pignon et celui de la Roüe , et
perpendiculairement à un plan qui passeroit par les deux Axes. Cette disposition de la corde est si avantageuse, qu'on
doit la mettre en usage , non seulement:
II. Vol. dans.
JUIN. 1732 1327
Fig.10.
€
E
Fig.2.
B
B E
Fig.3.
B
E
A
A
dans les Horloges et les pendules à poids,.. mais encore dans toutes les Machines à
II. Vol.
roles
322 MERCURE DE FRANCE
roües et à poids , excepté celles qui n'ont
qu'un ressort simple , enfermé dans un barillet , comme sont les Pendules à ressort
Deuxième Corolaire.
Il suit encore que l'Axe de la Roue sera
plus ou moins chargé par le poids , suivant le diametre du Cilindre ; desorte
que la corde passant entre les deux Axes ,
celui de la grande Roue sera toûjours
chargé d'une quantité plus petite que la
totalité du poids au contraire , en fai
sant passer la corde du côté opposé , l'Axe
de la Roüe sera toûjours chargé d'une
plus grande quantité que la totalité du
poids.
Comme dans l'Horloge horisontale les
'Axes des Roues sont dans la situation requise par le Problême , il s'ensuivra necessairement que le frottement sur les
Pivots des grandes Roues , sera moins
grand qu'en toute autre position. Cette´
circonstance seule est plus que suffisante
pour rendre la nouvelle construction ab
solument préferable à l'ancienne ; car il
ya de grosses Horloges dont chaque
poids est de mille à douze cens livres
pesant , plus ou moins , selon leur grosseur; il est aisé de s'imaginer que de tels
poids doivent produire de grands frotte1. Vol. mens
JUIN. 1732 13238
mens , et parconsequent une usure continuelle , laquelle détruisant sans cesse
les rapports des engrenages des grandes
Roues d'avec les Roues moyennes , oblige
à des réparations fréquentes , comme de
faire remonter les grandes Roües en rebouchant les troux de leurs Pivots.
de
L'Horloge horisontale ne sera nulle
ment sujette aux réparations que je viens
remarquer , on pourra même l'incliner de quelques degrez, afin que les poids
dirigeant toujours les grandes Roues vers
les Roues moyennes , ils rétablissent sans
cesse l'usure causée par le frottement des
dents des grandes Roües.
Par ce qui vient d'être dit , on doit remarquer que la nouvelle Horloge étant
moins sujette à l'usure, il en coûtera moins
pour l'entretien ; par exemple , si une
Horloge ordinaire coûte par an cent liv.
d'entretien , celle-·cy: n'en coûtera pas -
cinquante:
J'ajoûterai encore qu'elle sera incom--
parablement plus aisée à nettoyer , à cause qu'on pourra démonter les Routes les
unes après les autres ; au lieu que dans
l'ordinaire on est obligé de déplacer trois
Roues et le Montant tout à la fois ; on
est encore obligé de soutenir toutes ces
Pieces avec la main , et dans le même
11. Vol. -temps
1324 MERCURE DE FRANCE
temps , ce qui est assez difficile sur tout
pour les grandes Horloges dont les premieres Roües seules avec leurs fusées , pe
sent quelquefois jusqu'à deux cens livres
desorte qu'il faut plusieurs hommes pour
en démonter une.
Remarques.
La solution du Problême est exactement vraye dans le cas où le Pignon est
dans un repos absolu , mais lorsqu'il tourne , le frottement diminue sur l'Axe de
là Roue , à mesure que la vitesse du Piè
gnon est augmentée.
Comme cette circonstance ne touche
aucun des avantages réunis dans la position horisontale , j'ai négligé d'y avoir
égard dans la résolution du Problême ,
afin de le simplifier ; cependant je croi
qu'il est à propos de mettre sous les yeux
la question dont il s'agit , quoiqu'elle ne
soit ici que de pure curiosité.
10. Je suppose que la résistance du
Pignon est zero , et que le poids qui le
fait tourner au moyen de la Rouie , tombe aussi vite qu'il le feroit , s'il tomboit
dans l'air libre.
2°. Je suppose qu'un poids tombant
dans l'air libre , a une vitesse uniforme
et que cette vitesse est égale à celle du
5
II. Vol son ,
JUIN. 1732. 1325
son, laquelle parcourt environ 90. toises
par seconde.
39, Je suppose que le Pignon appliqué
à la Roue de sonnerie fait un tour en
deux secondes, et que le même Pignon
appliqué au mouvement, fait son tour en un demi quart d'heure.
par
En place des differentes résistances que
le Pignon oppose à être mû , je substi
tuerai la suite les espaces parcourus
par le poids , il est évident que cette substitution ne changera rien à l'état de la
proposition.
Or si le poids appliqué à la Roiie de
sonnerie parcourt trois pouces en deux
secondes , et si tombant dans l'air libreil parcourt dans le même temps 180..
toises , on aura par le calcul 30 égal à la
diminution du frottement sur l'Axe de
la Roue de sonnerie.
Si le poids appliqué à la Roue du
mouvement , parcourt trois pouces en
un demi quart d'heure , tombant dans
l'air libre , il parcourra dans le même
temps 13500. toises , ce qui donnera par
le calcul 972200 égal à la diminution du
frottement sur la Roue du mouvement.
3
Comme il est évidemment très-avantageux de faire les Horloges aux quarts ,
suivant la nouvelle construction , j'ai crû
11. Vol qu'il
326 MERCURE DE FRANCE
2 qu'il étoit inutile d'en faire un article
separé , à cause qu'il est très-aisé de s’imaginer que pour faire une Horloge aux
quarts , suivant la construction horisontale , il ne faut que le seul Chassis inferieur d'une Horloge aux quarts , mais un
peu plus grand que dans la construction
ordinaire , et placer toutes les Roües dessus , comme dans l'Horloge simple, D'ail
leurs ceux qui souhaiteront avoir des instructions plus particulieres ou faire faire
de ces sortes d'Ouvrages , pourront en
voir un Modele , ( rue Bribouché ) chez
M. Roussel , qui est très habile Horloger er generalement versé dans tout ce
qui concerne les Horloges dont je viens
de parler.
Fermer
Résumé : NOUVELLE Maniere de construire de grosses Horloges, non-seulement plus simples que celles que l'on a faites jusqu'à present, mais encore d'un meilleur usage et à meilleur marché. Memoire lû à la Société des Arts le 29. Mars dernier, par M. Julien le Roy, Horloger du Roy et de la même soiciété.
M. Julien le Roy, horloger du Roi et membre de la Société des Arts, propose une nouvelle méthode de construction des grandes horloges, plus simple, efficace et économique que les précédentes. Il souligne la difficulté d'innovation dans les arts mécaniques, souvent due au manque d'imagination et à la dépendance au hasard. Les grandes horloges traditionnelles, comme celles de l'Hôtel de Ville ou de Saint-Paul à Paris, sont composées de huit roues (quatre pour le mouvement et quatre pour la sonnerie) et divers mécanismes tels que la bascule, la détente, la verge des palettes et le volant. La nouvelle méthode, appelée 'horloge horizontale', simplifie cette structure en supprimant dix des onze pièces de la cage traditionnelle, ne conservant que le rectangle inférieur. Cette simplification réduit les frottements et l'usure, augmentant ainsi la durée de vie de l'horloge et diminuant les coûts d'entretien. La disposition horizontale des roues minimise les forces de frottement, comme démontré par un problème de mécanique. L'horloge horizontale est également plus facile à démonter et à nettoyer, facilitant les réparations et l'entretien. Le Roy affirme que cette nouvelle méthode est préférable à l'ancienne, tant en termes de coût que de durabilité. L'auteur reconnaît avoir simplifié le problème en négligeant certains avantages de la position horizontale. Il présente plusieurs hypothèses pour résoudre ce problème : la résistance du pignon est nulle, un poids tombant dans l'air libre a une vitesse uniforme de 90 toises par seconde, et le pignon appliqué à la roue de sonnerie fait un tour en deux secondes, tandis que celui appliqué au mouvement fait un tour en un demi-quart d'heure. Il substitue les différentes résistances du pignon par les espaces parcourus par le poids, ce qui ne change pas l'état de la proposition. Il calcule la diminution du frottement sur l'axe de la roue de sonnerie et sur la roue du mouvement. Il conclut qu'il est avantageux de construire des horloges aux quarts selon la nouvelle méthode horizontale et fournit des informations sur où obtenir des instructions ou des modèles de ces horloges.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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415
416
p. 1390-1395
LETTRE écrite de Sens le 10. Mai 1732. à l'occasion d'une grosse Horloge nouvellement construite dans cette Ville.
Début :
Je serai charmé, Monsieur, si je puis satisfaire votre curiosité [...]
Mots clefs :
Horloge, Sens, M. le Faucheur, Pilastre, Cage, Cadran
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Sens le 10. Mai 1732. à l'occasion d'une grosse Horloge nouvellement construite dans cette Ville.
LETTRE écrite de Sens le ro. Mai
1732 à l'occafion d'une grosse Horloge
nouvellement construite dans cette Ville.
E serai charmé , "Monsieur , si je puis:
satisfaire votre curiosité , en vous donnant une simple idée de notre nouvelleHorloge de Sens , et si vous trouvez du
raport avec ce qu'on vous en a.dejà dit ;
* je ne doute point que vous ne continuïez
d'admirer ce bel Ouvrage , dont le merite consiste plus dans une juste proportion de toutes les parties , et dans une
soigneuse recherche de l'Art , pour la
perfection et la durée d'une Horloge de
clocher , que dans une multiplicité de
machines , qui sont ou doivent être regardées comme étrangeres à l'horlogerie.
L'auteur ( M. le Faucheur , Maître
Horloger de Paris , rue de la Verrerie au
Roi de France ) s'est principalement at
taché , dans sa composition , à pouvoir
satisfaire les personnes les plus difficiles
à l'égard de la mesure du tems , qui est ,
selon moi , tout ce qu'on doit exiger ; elle
marque le tems vrai , et le tems moyen
par son grand cadran qui orne toute la
fate du portail de notre Eglise Cathe
dr ale.
11. Koh L'Hor
JUIN. 1732. 1393
L'Horloge a été placée à la fin de l'année derniere dans le même lieu qu'étoit
l'ancienne la cage est tres- propre , chaque pilastre est orné d'une base et
d'un chapiteau d'Architecture
:
-
avec و
un vase au dessus. Les roues sont
aussi de cuivre , et tres fortes , bien
écrouées , tournées et polies sur leurs arbres , dont les pivots , pignons et lanternes sont d'acier , tournés , finis et finis et po
lis avec tout le soin possible , pour éviter les frotemens et pour donner une
plus grande facilité à toutes les piéces de mouvoir.
- L'échapement , aussi bon qu'ingénieux,
est à rocher , composé de deux leviers ,
chacun sur une verge, ou arbre different,
faisant un angle d'environ 45. degrez ;.
ces deux leviers ou palettes , qui portent
près de 5. pouces et demi de longueur ,
agissent l'un après l'autre par le moyen
de deux portions de roues qui engren
nent l'une dans l'autre ; l'arbre d'un de.
ces leviers porte la fourchette ; la longueur du Pendule est de plus de six pieds
et la lentille pese environ 30. livres ,.
avec une suspension tres solide et naturelle , sans que l'on ressente de dureté
dans les vibrations ; cet échapement est
tres-doux et marche avec tres-peu de
II. Vol. poids3
1393 MERCURE DE FRANCE
poids ; la piéce va également avec différentes pesanteurs , c'est- à- dire , depuis 14.
livres jusqu'à plus de 100. Je puis l'assurer, en ayant vu faire l'expérience dans
le tems que M. le Faucheur la regioit
ce qui est une preuve évidente que les
frottemens ne produiront aucune varia
tion par la régularité de celle- cy ; puisque differentes forces ne produisent au
cun effet sur le Pendule.
Le mouvement peut aller plus de 100 heures sans le remonter ; il conduit 4
Cadrans à la fois dont le principal est
éloigné de 150. pieds au moins ; et quoique les conduites fassent beaucoup d'équerre ou angle , excepté celles de naissance ; il n'y a ni roues ni molertes , afin
d'éviter le jeu qu'elles donneroient à l'Eguille par leur multiplication ; ce sont
deux demi Cercles rivez sur les Tringles
qui portent dans leur section les Pivots
d'une Croix , et qui tournent à chaque
Angle , sans prendre aucun jeu ; ce qu'on
ne peut pas éviter avec les engrenages.
Le grand Cadran est curieux par sa
construction nouvelle et solide , par sa
grandeur et par ses effets ; il est de treize
pieds et demi de diamettre ; les heures:
sont d'une composition d'Email- et de
Fayence , en 12 cartouches et 12. autres
LI. Vol. petits
JUIN.. 1732. 1397
petits pour les demies ; les chiffres sont
bleus sur fond blanc et portent près de
30. pouces ; chaque Cartouche est armé -
de fer et retenu par des vis et des écrous dés
tout le reste est à jour rempli d'ornemens
de Serrurerie et Fleurons de Cuivre doré;
le fond du milieu est de même matiere
pour résister aux injures du temps. On
peint dessus un Paysage et des Montagnes en lointain , au-dessus desquelles
paroît la Lune , qui a 2. pieds de diamétre et marque ses differentes faces , et son
quantiéme , avec beaucoup de régularité,
faisant sa révolution en 29. jours et demi
45. minutes.
Au- dessous de ce grand Cadran , entre
les deux Tours , il y a une grande Ro--
sette , et de chaque côté deux especes de
Vitraux , dans lesquels on a fait au milieu une ouverture perpendiculaire d'en
viron 13. à 14. pieds de hauteur , sur
4. pouces de largeur pour passer un arbre de fer , qui porte un Soleil de Cuivre
doré, lequel parcourant dans une année
cette ouverture , marque d'un côté à chaque jour,l'heure qu'il se leve et se couche,
et de l'autre côté Equation de l'Horloge ; c'est- à- dire , les avances ou retards.
que fait chaque jour le Soleil en passant par le Meridien ; ce qui fait la
II. Vol. diffe
1394 MERCURE DE FRANCE
difference du temps vrai et du temps
moyen; la quadrature qui fait mouvoir tout
cela est très-curieuse ; ce sont deux grands
Leviers de fer qui portent d'un bout une
portion de Cercle , et de l'autre bout une
Poulie de Métail , qui , en appuyant sur
une Courbe fixée à la grande Roüe an-.
nuelle , donne chaque jour les variations
solaires pour l'Equation d'un côté , et le
lever et le coucher de l'autre. Cette Roue
annuelle a 4 pieds 2. pouces de diamétre.
les Mois et les Signes sont marquez sur son
Cercle , divisez par quantiéme et par degrez ; ainsi on peut voir dans quel Signe
entre le Soleil et à quel degré de hauteur il est chaque jour.
Afin de soulager le Mouvement de
l'Horloge dans la conduite de ces differentes Machines , il y a un Rouleau sur
F'arbre de la roue annuelle , avec un poids
qui fait marcher toute la quadrature et les
conduites , ainsi le Mouvement n'a aucune peine et va avec très - peu de poids:-
car avec 60. livres moufflées , il a marché
très- régulierement pendant quatre mois,
quoiqu'il menât toutes les conduites des
Cadrans et la quadrature de la Lune ,
qui est fort pesante ; enfin il faut avoüer
que tout est bien ajusté et bien libre , il
y a plusieurs grandes Poulies jointes aux II. Vol. Leviers
JUIN. 17321 1393
Leviers dont je ne vous parle point , pour
abreger.
Je puis dire,à la loüange de M* Baudry,
notre Maire de Ville , et de Mr ses Col
legues , que nous verrons peu de leur
successeurs, chercher avec autant de soin,
les commoditez et l'embellissement de la
Ville qu'ils l'ont fait dans cette occasion ,
sans qu'il en coûte rien au public. Je suis,
Monsieur , &c.
1732 à l'occafion d'une grosse Horloge
nouvellement construite dans cette Ville.
E serai charmé , "Monsieur , si je puis:
satisfaire votre curiosité , en vous donnant une simple idée de notre nouvelleHorloge de Sens , et si vous trouvez du
raport avec ce qu'on vous en a.dejà dit ;
* je ne doute point que vous ne continuïez
d'admirer ce bel Ouvrage , dont le merite consiste plus dans une juste proportion de toutes les parties , et dans une
soigneuse recherche de l'Art , pour la
perfection et la durée d'une Horloge de
clocher , que dans une multiplicité de
machines , qui sont ou doivent être regardées comme étrangeres à l'horlogerie.
L'auteur ( M. le Faucheur , Maître
Horloger de Paris , rue de la Verrerie au
Roi de France ) s'est principalement at
taché , dans sa composition , à pouvoir
satisfaire les personnes les plus difficiles
à l'égard de la mesure du tems , qui est ,
selon moi , tout ce qu'on doit exiger ; elle
marque le tems vrai , et le tems moyen
par son grand cadran qui orne toute la
fate du portail de notre Eglise Cathe
dr ale.
11. Koh L'Hor
JUIN. 1732. 1393
L'Horloge a été placée à la fin de l'année derniere dans le même lieu qu'étoit
l'ancienne la cage est tres- propre , chaque pilastre est orné d'une base et
d'un chapiteau d'Architecture
:
-
avec و
un vase au dessus. Les roues sont
aussi de cuivre , et tres fortes , bien
écrouées , tournées et polies sur leurs arbres , dont les pivots , pignons et lanternes sont d'acier , tournés , finis et finis et po
lis avec tout le soin possible , pour éviter les frotemens et pour donner une
plus grande facilité à toutes les piéces de mouvoir.
- L'échapement , aussi bon qu'ingénieux,
est à rocher , composé de deux leviers ,
chacun sur une verge, ou arbre different,
faisant un angle d'environ 45. degrez ;.
ces deux leviers ou palettes , qui portent
près de 5. pouces et demi de longueur ,
agissent l'un après l'autre par le moyen
de deux portions de roues qui engren
nent l'une dans l'autre ; l'arbre d'un de.
ces leviers porte la fourchette ; la longueur du Pendule est de plus de six pieds
et la lentille pese environ 30. livres ,.
avec une suspension tres solide et naturelle , sans que l'on ressente de dureté
dans les vibrations ; cet échapement est
tres-doux et marche avec tres-peu de
II. Vol. poids3
1393 MERCURE DE FRANCE
poids ; la piéce va également avec différentes pesanteurs , c'est- à- dire , depuis 14.
livres jusqu'à plus de 100. Je puis l'assurer, en ayant vu faire l'expérience dans
le tems que M. le Faucheur la regioit
ce qui est une preuve évidente que les
frottemens ne produiront aucune varia
tion par la régularité de celle- cy ; puisque differentes forces ne produisent au
cun effet sur le Pendule.
Le mouvement peut aller plus de 100 heures sans le remonter ; il conduit 4
Cadrans à la fois dont le principal est
éloigné de 150. pieds au moins ; et quoique les conduites fassent beaucoup d'équerre ou angle , excepté celles de naissance ; il n'y a ni roues ni molertes , afin
d'éviter le jeu qu'elles donneroient à l'Eguille par leur multiplication ; ce sont
deux demi Cercles rivez sur les Tringles
qui portent dans leur section les Pivots
d'une Croix , et qui tournent à chaque
Angle , sans prendre aucun jeu ; ce qu'on
ne peut pas éviter avec les engrenages.
Le grand Cadran est curieux par sa
construction nouvelle et solide , par sa
grandeur et par ses effets ; il est de treize
pieds et demi de diamettre ; les heures:
sont d'une composition d'Email- et de
Fayence , en 12 cartouches et 12. autres
LI. Vol. petits
JUIN.. 1732. 1397
petits pour les demies ; les chiffres sont
bleus sur fond blanc et portent près de
30. pouces ; chaque Cartouche est armé -
de fer et retenu par des vis et des écrous dés
tout le reste est à jour rempli d'ornemens
de Serrurerie et Fleurons de Cuivre doré;
le fond du milieu est de même matiere
pour résister aux injures du temps. On
peint dessus un Paysage et des Montagnes en lointain , au-dessus desquelles
paroît la Lune , qui a 2. pieds de diamétre et marque ses differentes faces , et son
quantiéme , avec beaucoup de régularité,
faisant sa révolution en 29. jours et demi
45. minutes.
Au- dessous de ce grand Cadran , entre
les deux Tours , il y a une grande Ro--
sette , et de chaque côté deux especes de
Vitraux , dans lesquels on a fait au milieu une ouverture perpendiculaire d'en
viron 13. à 14. pieds de hauteur , sur
4. pouces de largeur pour passer un arbre de fer , qui porte un Soleil de Cuivre
doré, lequel parcourant dans une année
cette ouverture , marque d'un côté à chaque jour,l'heure qu'il se leve et se couche,
et de l'autre côté Equation de l'Horloge ; c'est- à- dire , les avances ou retards.
que fait chaque jour le Soleil en passant par le Meridien ; ce qui fait la
II. Vol. diffe
1394 MERCURE DE FRANCE
difference du temps vrai et du temps
moyen; la quadrature qui fait mouvoir tout
cela est très-curieuse ; ce sont deux grands
Leviers de fer qui portent d'un bout une
portion de Cercle , et de l'autre bout une
Poulie de Métail , qui , en appuyant sur
une Courbe fixée à la grande Roüe an-.
nuelle , donne chaque jour les variations
solaires pour l'Equation d'un côté , et le
lever et le coucher de l'autre. Cette Roue
annuelle a 4 pieds 2. pouces de diamétre.
les Mois et les Signes sont marquez sur son
Cercle , divisez par quantiéme et par degrez ; ainsi on peut voir dans quel Signe
entre le Soleil et à quel degré de hauteur il est chaque jour.
Afin de soulager le Mouvement de
l'Horloge dans la conduite de ces differentes Machines , il y a un Rouleau sur
F'arbre de la roue annuelle , avec un poids
qui fait marcher toute la quadrature et les
conduites , ainsi le Mouvement n'a aucune peine et va avec très - peu de poids:-
car avec 60. livres moufflées , il a marché
très- régulierement pendant quatre mois,
quoiqu'il menât toutes les conduites des
Cadrans et la quadrature de la Lune ,
qui est fort pesante ; enfin il faut avoüer
que tout est bien ajusté et bien libre , il
y a plusieurs grandes Poulies jointes aux II. Vol. Leviers
JUIN. 17321 1393
Leviers dont je ne vous parle point , pour
abreger.
Je puis dire,à la loüange de M* Baudry,
notre Maire de Ville , et de Mr ses Col
legues , que nous verrons peu de leur
successeurs, chercher avec autant de soin,
les commoditez et l'embellissement de la
Ville qu'ils l'ont fait dans cette occasion ,
sans qu'il en coûte rien au public. Je suis,
Monsieur , &c.
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Résumé : LETTRE écrite de Sens le 10. Mai 1732. à l'occasion d'une grosse Horloge nouvellement construite dans cette Ville.
La lettre du 17 mai 1732 relate la construction d'une nouvelle horloge à Sens, réalisée par M. le Faucheur, Maître Horloger de Paris. Cette horloge se distingue par sa juste proportion des parties et sa recherche de perfection et de durée. Elle indique à la fois le temps vrai et le temps moyen grâce à un grand cadran situé sur le portail de l'église cathédrale. Installée à la fin de l'année précédente, l'horloge remplace une ancienne horloge au même emplacement. La cage de l'horloge est soignée, avec des pilastres ornés de bases et de chapiteaux architecturaux, et des vases au-dessus. Les roues sont en cuivre, robustes et bien polies, avec des pivots, pignons et lanternes en acier pour minimiser les frottements. L'échapement, de type à rocher, est composé de deux leviers agissant l'un après l'autre, assurant une marche douce et régulière. Le pendule mesure plus de six pieds et pèse environ 30 livres, avec une suspension solide et naturelle. L'horloge peut fonctionner plus de 100 heures sans remontage et conduit quatre cadrans simultanément, dont le principal est éloigné de 150 pieds. Le grand cadran, de treize pieds et demi de diamètre, est remarquable par sa construction solide et ses ornements. Il affiche les heures en émail et faïence, avec des chiffres bleus sur fond blanc. Une rosace et des vitraux encadrent un arbre de fer portant un soleil doré, marquant l'heure de lever et de coucher du soleil ainsi que l'équation de l'horloge. La quadrature, composée de deux grands leviers, permet de suivre les variations solaires et la position du soleil dans les signes zodiacaux. Un rouleau avec un poids soulage le mouvement de l'horloge, permettant une marche régulière avec peu de poids. La lettre loue également M. Baudry, le maire de Sens, et ses collègues pour leur soin apporté à l'embellissement de la ville sans coût pour le public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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417
p. 1912-1929
LETTRE aux Auteurs du Mercure, sur la Réponse insérée dans le Mercure du mois de Mars dernier, à l'Ordonnance de Bacchus.
Début :
Je trouve, Messieurs, une grande inadvertance, presqu'au commencement [...]
Mots clefs :
Ordonnance de Bacchus, Inadvertance, Joigny, Vigne, Soleil, Collines, Vins, Bourgogne, Tribunal bacchique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE aux Auteurs du Mercure, sur la Réponse insérée dans le Mercure du mois de Mars dernier, à l'Ordonnance de Bacchus.
LETTRE aux Auteurs du Mercure , sur
la Réponse insérée dans le Mercure du
mois de Mars dernier , à l'Ordonnance
de Bacchus.
J
E trouve, Messieurs, une grande inadvertance , presqu'au commencement
de la Réponse en question. Elle paroît
dès la fin de la seconde Période , c'est-àdire , à la page 488 , lig. 6. du Mercure.
Le raisonnement est si louche , que je serois plus volontiers porté à croire , que
celui qui a composé cette Piéce , étoit
moinsattentif à ce qu'il écrivoit , qu'à ce
qu'il avoit envie d'écrire.
Il a , au reste , fort mauvaise grace de
reprocher aux Gens tenans le Conseil du
Dieu
SEPTEMBRE. 1732. 1973
Dieu Bacchus , de n'avoir pas répondu à
ce que Virgile a écrit. Ce Conseil recon-.
noit , avec ce Poëte , que les lieux où il
y a une grande profondeur de terre, sont
meilleurs pour le bled , que les endroits
qui ont peu de fond , et que les superficies moins épaisses , que celles - là , conviennent au vin par préférence. Mais il
ajoute , que c'est abuser du texte Poëtique , que d'en inférer qu'il n'y a que
Joigny qui soit dans le cas d'avoir un territoire propre à la Vigne , ou que son exposition a cette propriété par excellence.
Chacun sçait que c'est un avantage commun à tous les lieux qui ont été les premiers cultivez en Vignes. Ce qui fait le
Vin délicat , c'est que les racines s'étendent plutôt en longueur qu'en profondeur ; mais ce n'est pas toujours ce qui le
fait bon et irreprochable. Il ne mérite pas
cette qualité , dès que cette petite épaisseur de terre est couchée et appliquée sur
des Bancs de craye et de tuf, comme est
le territoire de Joigny , au vû et au sçu
de tout le monde. Loin donc d'ici le prétendu Privilege singulier de cette Ville ;
Privilege exclusif, si on en croit le Député
qui parle pour elle ; mais dont ses habitans ne peuvent se glorifier sans une vaine présomption.
B iij Ce
1914 MERCURE DE FRANCE
Ce Député veut que nous marquions d'un
grand sérieux , ce que nous avons lû des
Poësies du P. Vaniere. Quoique l'Ordonnance de Bacchus l'insinue assez, et qu'il y
soit dit en termes formels, autant qu'une
Ordonnance en style burles quepeut le permettre, que la proposition du Poëte, prise trop généralement est fausse et démen.
tie par l'expérience , on ne laissera pas de
faire encore icy quelques réfléxions. C'est
être en effet scrupuleux jusqu'au ridicule, que de prétendre qu'on doit laisser sans
Vignes , des Côtes qui ne regardent pas
géométriquement le point de Midy en
face,quoique le grain de terre en soit bon;
comme s'il étoit besoin de tirer un allignement , et avoir son quart de cercle en
main lorsqu'on plante une Vigne , de
même que lorsqu'on dresse un Cadran.
Ce même Ecrivain convient qu'il ne faut
pas disputer des faits Or c'est un fait certain et prouvé par l'expérience de quinze
cens ans au moins , que des Côtes qui ne
sont point obverses directement au Midy , mais qui regardent un peu l'Orient ,
ou qui sont tournées vers le déclin du
Soleil , produisent du Vin aussi excellent
et même souvent meilleur que des Coteaux qui font face , en droite ligne , au
point méridional.
II
*
SEPTEMBRE. 1732. 1915.
Il est vrai qu'entre les Vignes situées
obversement au Midy ; il y en a quelquefois qui produisent un vin brulant: Mais si
ce Vin est bon, ce n'est pas toujours à cause
de leur exposition géométrique. C'est le
grain de terre qui fournit la substance
que les ardeurs du Soleil ne font que perfectionner. Un bon fond produit de ses
entrailles un bon raisin ; et c'est la chaleur
de la nuit, aussi bien que celle du jour qui
opere le dégré de maturité qui convient.Il
faut donc éviter de tirer une conclusion
trop generale en matiere de Physique
d'une proposition avancée par un Poëte
qui s'attache plus à rendre son Vers bien
harmonieux , qu'à approfondir les secrets
de la Nature; sans quoy l'on court risque
de tomber dans le Sophisme , qui prend
pour cause , ce qui n'est point cause. Une
preuve de cela , est que si c'étoit la plus
grande chaleur , tombant à plomb, qui
fait le meilleur raisin , il s'ensuivroit qu'il
seroit à propos d'ôter les feuilles de dessus le raisin pour le rendre meilleur ; ce
qu'on n'a garde de faire, parce que l'expe
rience fait connoître qu'une chaleur refléchie ou de réverbération , rend le fruit
plus sain et plus propre à faire de bon Vin,
qu'une chaleur directe.
Mais l'Ecrivain de Joigny est admiraBiiij ble
1916 MERCURE DE FRANCE
ble,lorsqu'il nous dit que le P.Vaniere fait
l'éloge de l'exposition de tout le Vignoble
de Joigny , en marquant le regard vers le
Midy , comme le plus favorable. La Providence, disoit- il au mois de Février 1731 .
nous a bienfavorisez , en nous environnant
de Collines , dont l'exposition nous répond
de la bonté de nos Vignobles. Il semble
que dès qu'une Ville est environnée de
Collines , il est impossible que toutes ces
Collines soient tournées vers le Midy
ou il faut s'abstenir de dire que la Ville
en est environnée , ou bien il faut avouer
qu'il y a de ces Collines qui sont tournées
vers l'Orient , d'autres vers l'Occident, et
d'autres encore autrement. Ce raisonnement louche me persuade que l'Auteur
n'y pensoit pas lorsqu'il a fait l'exclamation , qui contient ce que je viens d'allé
guer, et qu'alors il croyoit être à Auxerre,
qui véritablement est environné de tous les
côtez de Collines , qui produisent un Vin
de soutien, un Vin agréable et salutaire,au
lieu que je suis moralement assuré que les
habitans de Joigny , renieront presque
tout ce qui est au delà de leur Pont , ce
qui certainement comprend plus de la
moitié de l'Hémisphere, par rapport à
leur Ville.
Non seulement l'Ecrivain est refractaire
SEPTEMBRE. 1732. 1917
que
taire à l'Ordonnance de Bacchus , mais
encore il ose lui donner de fausses interprétations. Lorsque Bacchus , par exemple , nomme les Régions basses, moyenne
et supérieure il s'imagine que ce Dieu entend parler de celles de l'air ; et cela pour
avoir le plaisir de dire que cette Divinité
tient un langage qui sent le Copernic , et
qu'elle s'est répandue en propos vagues.
Peut on se figurer , sans être enlevé, comme Gyrano de Bergerac, dans les Régions sublunaires , que les Vignes soient plantées
dans une matiere aussi fluide et légere l'air ;et que la basse Région , dont
Bacchus parle , ne soit pas celle qui est de
niveau avec les Champs et les Prairies ?
Cette Divinité a déclaré , sans ambiguité,
que la moyenne Région d'un côteau , est
cet endroit où se rassemble la portion
la plus nourrissante du sol , après les pluyes,
et que la Région supérieure est celle du
terrain qui reste la plus dénuée de substance nutritive , et qui n'a , pour ainsi
dire , que les os. Le Conseil du Dieu
Bacchus n'a pû être si mal avisé , que de
confondre un Element avec l'autre , et de
prendre l'air pour la terre. Ainsi la remarque , que son langage conviendroit
mieux à un Traité d'Astronomie , qu'à
une déclaration sur la primauté des TerB v ritoires
1918 MERCURE DE FRANCE
ritoires, est mal placée et hors de son lieu.
Mais peut-on pardonner ce qui se lit
dans la page 490 ? Il faut être sujet à des
inattentions extrêmes , pour attribuer au
vulgaire de notre Ville une expresion qui
y est absolument inconnuë, que ni homme, ni femme , ni enfant , n'y ont jamais
employée. L'on s'y sert pour exprimer
l'ustancile en question , du même nom
qu'à Paris. Le Critique a pris , sans doute,
le Dictionnaire des environs de Montbar et de Sainte- Reine , pour le Dictionnaire d'Auxerre. Ce sont deux volumes
si differens , que je puis vous assurer que Benatron n'est pas un terme plus usité
dans le langage de notre Ville , que l'herbe de la Saingeon l'est dans les assaisonnemens, et que l'on n'y entend pas plus parler de l'un que de l'autre.
La Géographie du Défenseur des vins
de Joigny , me paroît aussi être un peu
embroüillée. On voit par ce qu'il dit au
bas de la même page 490. que ce n'est qu'à
regret qu'il avoue que Joigny appartient
au Pays Senonois , et qu'il aimeroit mieux
qu'il fût compris dans l'Auxerrois , afin
d'être de la Bourgogne. Il fait tout ce
qu'il peut pour accrocher sa Ville à cette
Province. Mais les Cartes citées dans l'Ordonnance de Bacchus , y sont contraires ;
et
SEPTEMBRE 1732. 1919
et contre cela point d'Appel. Ceux qui
sçavent l'origine des Impositions , n'ignorent point que le Pont de Joigny a
été regardé comme le premier sur la Riviere d'Yonne,qui soit situé dans la France , et que la formalité que ce Pont occasionne , vient de cette diversité de Territoire. Ainsi c'est encore une faute qui
s'est glissée dans le Memoire inseré dans
le Mercure du mois de Mars dernier ,
lorsqu'on y lit à la page 550. au sujet du
sieur Ferrand , celebre Peintre , qu'il naquit à Joigny en Bourgogne : les deux der
niers mots sont de trop.
'
Lorsque l'Ecrivain de cette Ville dit que
l'on a hazardé une Note sur l'Ordonnance de Bacchus , touchant le prix du
vin d'Auxerre , il a quelque espece de
raison. On lui avoue que la Note n'est
pas tout-a-fait exacte , en ce qu'elle ne
met pas le prix des vins d'Auxerre encore
assez au dessus de ceux de Joigny. L'Auteur Auxerrois apprehendant d'encourir
les peines portées par l'Ordonnance contre ceux qui ne disent pas la pure verité,
acouru promptement chez l'Imprimeur ,
et a fait mettre la chose dans toute son
exactitude ; sçavoir , que les vins d'Auxerre ont été vendus en 1730 , non 130.
et 140. livres au plus haut prix , mais
140. et 150, livres, B vj L'A
1920 MERCURE DE FRANCE
L'Apologiste de Joigny devoit avant que
d'écrire , se donner la peine de consulter
l'Errataimprimé à la fin du Mercure d'Octobre dernier , et il y auroit lû , que le
prix de 150. livres le muid fut celui du
vin de M. d'Orchy, alors digne Prieur de
Saint-Marien. C'est ce qu'il déclara 15 .
jours avant son décès , lorsqu'il eut pris
communication de l'Ordonnance. On ne
peut se dispenser de vanger la memoire
de ce Religieux , à qui on voit bien que
le Citoyen de Joigny en veut , lorsqu'on
fait attention à un petit mot qui lui est
échappé au haut de la page 49. Mais
pour suivre pas- à- pas ses Observations
Apologetiques , il est bon de lui faire remarquer qu'il a encouru la même peine
de l'Ordonnance , parce qu'il a allegué
faux en matiere grave , et de la compétence du Tribunal Bacchique , usant outre cola d'une réticence , dont les suites
pourroient tirer à grande consequence.
S'il s'est vendu à Auxerre du vin à pot
ou en détail à un prix plus modique qu'on
n'a fait à Joigny, ce n'étoit pas le meil leur vin , comme il a la hardiesse de le
dire; puisque sa bonne qualité le fait enlever encore tout chaud , et le fait conduire à Paris , en Normandie , en Picardie , en Flandres , en Artois et encore
plus
SEPTEMBRE. 1732. 1921
plus loin , mais c'étoit du vin de quelques Villages de la Vallée d'Aillant , qui
sont de l'Election de Joigny , que les
Habitans de ces lieux font voiturer à
Auxerre , pour y en trouver le débit
à la faveur du grand passage et de la modicité des droits , sans quoi , ils leur resteroient infalliblement ; et ces vins servent à la boisson des Paysans et des Artisans qui y affluent en bien plus grand
nombre qu'à Joigny.
Et quand même il y auroit eu du vin du
cru d'Auxerre , vendu à pot sur le pied
du prix de Joigny , cela ne viendroit que
de cette modicité des Droits d'Aydes
fondée sur les Privileges de la Bourgo- confirmez les Rois gne et autres , par
Louis XI. et Henry IV. comme aussi de
ce que la mesure est plus petite à Auxerre qu'à Joigny. L'Avocat de nos Adversaires , qui n'allegue que l'excedent
des Droits , nous prend apparamment
pour ces bons Limousins , à qui un Pape
de leur Nation promit , dit-on , de faire
avoir double récolte par an , à condition,
cependant, qu'au lieu que par tout ailleurs
on ne compte que douze mois par chacune année > on en compteroit vingtquatre dans leur Pays. Des que la pinte
est plus grande à Joigny qu'à Auxerre ,
il
1922 MERCURE DE FRANCE
il est juste qu'il y ait de l'augmentation
à proportion dans le prix de la vente qui se fait en détail.
Cet Ecrivain devient plus hardi à mesure qu'il approche de l'endroit où il veut
tirer son coup de pistolet. Sans sentir la
fausseté de son raisonnement , toute palpable qu'elle est , il dit qu'il suffit que
les vins de Joigny se trouvent bons pendant deux ou trois ans , pour qu'on puisse les transporter par tout où l'on voudra.
Mais où est la preuve que ces vins se trouvent bons pendant deux ou trois ans ?
C'est ce qu'il suppose et ce qu'il falloit
prouver. Il se peut faire que quelques
bouteillles tirées à propos d'un tonneau
se soient conservées sur le lieu , c'està- dire à Joigny même jusqu'à deux et
trois ans dans le fond d'une cave très profonde , ou dans un autre souterrain bien
frais. Mais il n'en suit pas de-là que ce
vin étant conduit bien loin , sur tout par
les voitures de terre , n'essuie pas de ces
revers de fortune dont l'Ordonnance à
parlé , qui seront tels que la fraicheur des
lieux les plus bas ne pourra le racommoder , et qu'on sera alors forcé pour le soutenir , de le couper avec du vin qui ait
du corps et de la moëlle. Bacchus à donc
décidé juste , parce qu'il étoit fondé sur
a
l'expe
SEPTEMBRE. 1732. 1923
l'experience. De sorte qu'il ne reste point
d'autre conseil à donner aux gens de Joigny , pour remedier à cet inconvenient ,
que de trouver un secret de transporter leurs caves toutes entieres et sans fracture , jusques dans les Pays où ils veulent
leur vin arive sain et sauf; encore
yconservera- t'il toujours son goût de terroir , c'est-à dire , de Craye et de Tuf,
qu'il a apporté en venant au monde.
que
La tournure des premieres lignes de
la page 492. fait voir que l'Ecrivain de
Joigny est accoûtumé à croire les choses legerement , et surtout celles qui renferment des suppositions sans preuve.
Peut-être auroit- il été plus réservé au
mois de Décembre 1731. si celui qu'il
attaque eut été encore vivant. Mais ayant
appris son décès , arrivé vers la S. Martin
précedente,il a crû que ce qu'il avanceroit
contre lui resteroit sans replique. Bien
plus , il se flatte peut-être que cette mort
fera que les vins d'Auxerre ne soutiendront plus leur réputation . Mais il se trompe encore ; la mort d'un seul homme n'a rien changé dans le Pays. Les
Vignes sont restées dans le même état ,
même sol , même exposition , même plan
de Pinot noir , clair et délié , même situation et même grain de terre ; nous ne
voyons
1924 MERCURE DE FRANCE
voyons pas qu'aucun tremblement ait
donné au Territoire une autre superficie
que celle qu'il avoit , et on ne peut lui
reprocher d'être fondé sur la craye ni impregné de pierres à fusil. Le Ciel , de son
côté, favorisera des mêmes benignes influences et des mêmes regards un terrain si bien composé : Les mêmes grapes
paroîtront chaque année aux mois accoûtumez. On continuera d'apporter la mêmeexactitude à tenir les Vignes exemptes
d'herbes et de toutes plantes étrangeres.
On aura la même attention à se servir de
perches transversales , pour ne pas laisser
ramper les grapes sur la terre , et afin que
la reverberation qui en résulte soit plus
forte et plus salutaire , à ne point prévenir la maturité pour les jours de la
récolte ; à mettre à part pour la boisson populaire les plus communs , s'il s'en
trouve à ne permettre l'entrée de la
Cuve à aucun de ces rameaux nerveux
et acres , qui supportent le grain et que
le Peuple appelle la Ralle. On aura la
même vigilance sur le grain du Raisin,
pendant qu'il baignera dans le mol de
la Cuve , ensorte que le degré de chaleur
qui s'y forme , contribuë à la délicatesse
comme à la couleur.
,
De tout cela il résulte un composé d'at tention
SEPTEMBRE. 1732. 1925
tention , de prudence et de connoissance
experimentale , qui est la seule drogue
que l'on puisse imputer à feu M.le Prieur
de Saint- Marien et à ceux qui ont pris
la peine de l'imiter ; ( a) drogue , comme
l'on voit , bien innocente , et dont les
grains ou les dragmes , qu'elle qu'en soit
la dose , ne peuvent produire qu'un bon
effet. Ces attentions coûtent des soins
et une dépense plus grande qu'on ne
croit ; mais ce sont des avances qui servent à faire travailler le petit Peuple ,
et dont l'achepteur dédommage bien vo
lontiers le vendeur. Au reste , quelque
forte que soit la dose d'attention et de
vigilance que M de Joigny puissent employer à la culture de leurs Vignes et à
la façon de leur vin , nous posons pour
certain , que jamais le vin de leur cru n'aura la bonté de celui d'Auxerre , parce
que la cause productive peche in radice.
Aussi est- il vrai de dire qu'on voit bien
des Commissionnaires de Joigny remonter jusqu'à Auxerre pour y acheter du
vin , dont ils accommodent leurs Correspondans ; mais on ne voit jamais ceux
(a) Celui qui s'en glorifie le plus ouvertement est son plus proche voisin , M. du Pile , dont les
Cuvées de vin sont toûjours d'une très-grande
réputation.
d'Auxerre
1926 MERCURE DE FRANCE
d'Auxerre aller acheter du vin de Joigny,
et la raison en est qu'on peut bien jetter du vin d'Auxerre sur celui de Joigny
pour l'améliorer , mais non pas du vin
de Joigny sur celui d'Auxerre. C'est ainsi
qu'en agissent les bons Connoisseurs ; et
si le commun des Habitans de Joigny ,
au lieu de s'accoûtumer à faire une infusion de quelques pintes de vin d'Orleans ou de Blois sur chacun de leurs
tonneaux , lorsque leur vin commence à
jaunir , prenoient la loüable coûtume d'y
mettre de bonne heure un broc de vin
d'Auxerre , ils verroient leurs vins augmenter de prix comme ils auroient augmenté en vigueur.
Autre supposition erronée de l'Ecrivain Champenois , qui mérite que Bacchus en fasse un exemple: c'est lorsqu'en
finissant il dit que l'Auteur de l'Ordonnance s'approprie sans scrupule les Pays
voisins , qu'il comprend dans le Territoire
d'Auxerre tous les Vignobles de dix lieuës
à la ronde , et qu'il s'égare même jusques
dans les Vignes de Dijon. C'est en imposer au public, sans faire attention que
c'est lui-même qui s'égare , et qu'il a
avoué que Joigny n'est qu'à six lieuës
d'Auxerre. Comment donc Bacchus auroit- il pûcomprendre dans le Pays Auxerrois
SEPTEMBRE. 1732. 1927
rois tout ce qui est à dix lieuës de cette
Ville à la ronde, et en même- temps en exclure joigny par un article formel de son
Ordonnance? Il y auroit une contradiction
manifeste.Très- constamment cette Topograpie est des plus mal en ordre. Il est
visible que d'une licue l'Ecrivain en fait
trois et même davantage. Il s'en faut donc
bien que le Territoire d'Auxerre ait ou
tant d'étenduë qu'il veut nous le faire
dire.Loin dele faire aller jusqu'à dix lieuës,
nous n'y comprenons pas même Chablies,
qui n'en est éloigné que de quatre. Mais
nous avons seulement donné à entendre
que ce Territoire commence à une lieuë
ou environ d'Auxerre vers le Septentrion ,
et qu'il remonte jusqu'à six lieuës ou environ le long des rivages de l'Yonne et de
la Cure , en y comprenant ce qui est éloigné d'une lieuë ou à peu près , du bord
de ces Rivieres.
En effet , il ya dans tous ces Pays- là ,
même superficie , même fond de terre, et
même culture de Vignes ; au lieu qu'à
Chablies , qui est à l'Orient et dans la
Champagne , tout change , Territoire
plan et façon de Vignes; il en est de même à
Joigny,qui est vers le Septentrion ou plutôt au Nord- Ouest , changement total
en genre de Terrain et de culture, et jus-
>
ques
1928 MERCURE DE FRANCE
ques dans le langage du métier. On n'y
connoît point , par exemple , le nom de
Pinot , si reveré à la Cour de Bacchus ;
mais on y parle de Houche , de Houchean ,
comme de Raisins du premier ordre.
Admirons donc à notre tour le Partisan des vins de Joigny , qui entousiasmé de son Pere Vaniere , d'ailleurs Poëte
naturel et Auteur d'un bon Livre , croit
qu'il faut toujours planter la Vigne sur
des Côteaux les plus approchans du perpendiculaire que faire se pourra. Bacchus
l'a renvoyé à des exemples de differens
climats de Bourgogne , dont le vin est
délicieux , quoiqu'en Pays presque plat ;
mais comme il n'est pas fait au langage
d'une Ordonnance qui combat ses prétentions , il dit que c'est s'égarer en pro-
-pos vagues , que d'apporter exemple sur
exemple du contraire de ce qu'il s'est
imaginé. C'est donc temps perdu que
d'alleguer tous les differens autres Vignobles du Royaume , pour confondre ces
prétentions , dès qu'on traite d'égarement les preuves des Adversaires
les exemples qui pulverisent le systême
opposé; c'est une affaire enfin dont il faut
laisser la décision au Public et demeurer
ensuite dans le silence , en se reposant
sur la fidelité et la vigilance des Offiet
ciers
SEPTEMBRE. 1732. 1929
ciers de Bacchus , qui en pareil cas ne
peuvent manquer de faire leur devoir.
Je suis , &c.
la Réponse insérée dans le Mercure du
mois de Mars dernier , à l'Ordonnance
de Bacchus.
J
E trouve, Messieurs, une grande inadvertance , presqu'au commencement
de la Réponse en question. Elle paroît
dès la fin de la seconde Période , c'est-àdire , à la page 488 , lig. 6. du Mercure.
Le raisonnement est si louche , que je serois plus volontiers porté à croire , que
celui qui a composé cette Piéce , étoit
moinsattentif à ce qu'il écrivoit , qu'à ce
qu'il avoit envie d'écrire.
Il a , au reste , fort mauvaise grace de
reprocher aux Gens tenans le Conseil du
Dieu
SEPTEMBRE. 1732. 1973
Dieu Bacchus , de n'avoir pas répondu à
ce que Virgile a écrit. Ce Conseil recon-.
noit , avec ce Poëte , que les lieux où il
y a une grande profondeur de terre, sont
meilleurs pour le bled , que les endroits
qui ont peu de fond , et que les superficies moins épaisses , que celles - là , conviennent au vin par préférence. Mais il
ajoute , que c'est abuser du texte Poëtique , que d'en inférer qu'il n'y a que
Joigny qui soit dans le cas d'avoir un territoire propre à la Vigne , ou que son exposition a cette propriété par excellence.
Chacun sçait que c'est un avantage commun à tous les lieux qui ont été les premiers cultivez en Vignes. Ce qui fait le
Vin délicat , c'est que les racines s'étendent plutôt en longueur qu'en profondeur ; mais ce n'est pas toujours ce qui le
fait bon et irreprochable. Il ne mérite pas
cette qualité , dès que cette petite épaisseur de terre est couchée et appliquée sur
des Bancs de craye et de tuf, comme est
le territoire de Joigny , au vû et au sçu
de tout le monde. Loin donc d'ici le prétendu Privilege singulier de cette Ville ;
Privilege exclusif, si on en croit le Député
qui parle pour elle ; mais dont ses habitans ne peuvent se glorifier sans une vaine présomption.
B iij Ce
1914 MERCURE DE FRANCE
Ce Député veut que nous marquions d'un
grand sérieux , ce que nous avons lû des
Poësies du P. Vaniere. Quoique l'Ordonnance de Bacchus l'insinue assez, et qu'il y
soit dit en termes formels, autant qu'une
Ordonnance en style burles quepeut le permettre, que la proposition du Poëte, prise trop généralement est fausse et démen.
tie par l'expérience , on ne laissera pas de
faire encore icy quelques réfléxions. C'est
être en effet scrupuleux jusqu'au ridicule, que de prétendre qu'on doit laisser sans
Vignes , des Côtes qui ne regardent pas
géométriquement le point de Midy en
face,quoique le grain de terre en soit bon;
comme s'il étoit besoin de tirer un allignement , et avoir son quart de cercle en
main lorsqu'on plante une Vigne , de
même que lorsqu'on dresse un Cadran.
Ce même Ecrivain convient qu'il ne faut
pas disputer des faits Or c'est un fait certain et prouvé par l'expérience de quinze
cens ans au moins , que des Côtes qui ne
sont point obverses directement au Midy , mais qui regardent un peu l'Orient ,
ou qui sont tournées vers le déclin du
Soleil , produisent du Vin aussi excellent
et même souvent meilleur que des Coteaux qui font face , en droite ligne , au
point méridional.
II
*
SEPTEMBRE. 1732. 1915.
Il est vrai qu'entre les Vignes situées
obversement au Midy ; il y en a quelquefois qui produisent un vin brulant: Mais si
ce Vin est bon, ce n'est pas toujours à cause
de leur exposition géométrique. C'est le
grain de terre qui fournit la substance
que les ardeurs du Soleil ne font que perfectionner. Un bon fond produit de ses
entrailles un bon raisin ; et c'est la chaleur
de la nuit, aussi bien que celle du jour qui
opere le dégré de maturité qui convient.Il
faut donc éviter de tirer une conclusion
trop generale en matiere de Physique
d'une proposition avancée par un Poëte
qui s'attache plus à rendre son Vers bien
harmonieux , qu'à approfondir les secrets
de la Nature; sans quoy l'on court risque
de tomber dans le Sophisme , qui prend
pour cause , ce qui n'est point cause. Une
preuve de cela , est que si c'étoit la plus
grande chaleur , tombant à plomb, qui
fait le meilleur raisin , il s'ensuivroit qu'il
seroit à propos d'ôter les feuilles de dessus le raisin pour le rendre meilleur ; ce
qu'on n'a garde de faire, parce que l'expe
rience fait connoître qu'une chaleur refléchie ou de réverbération , rend le fruit
plus sain et plus propre à faire de bon Vin,
qu'une chaleur directe.
Mais l'Ecrivain de Joigny est admiraBiiij ble
1916 MERCURE DE FRANCE
ble,lorsqu'il nous dit que le P.Vaniere fait
l'éloge de l'exposition de tout le Vignoble
de Joigny , en marquant le regard vers le
Midy , comme le plus favorable. La Providence, disoit- il au mois de Février 1731 .
nous a bienfavorisez , en nous environnant
de Collines , dont l'exposition nous répond
de la bonté de nos Vignobles. Il semble
que dès qu'une Ville est environnée de
Collines , il est impossible que toutes ces
Collines soient tournées vers le Midy
ou il faut s'abstenir de dire que la Ville
en est environnée , ou bien il faut avouer
qu'il y a de ces Collines qui sont tournées
vers l'Orient , d'autres vers l'Occident, et
d'autres encore autrement. Ce raisonnement louche me persuade que l'Auteur
n'y pensoit pas lorsqu'il a fait l'exclamation , qui contient ce que je viens d'allé
guer, et qu'alors il croyoit être à Auxerre,
qui véritablement est environné de tous les
côtez de Collines , qui produisent un Vin
de soutien, un Vin agréable et salutaire,au
lieu que je suis moralement assuré que les
habitans de Joigny , renieront presque
tout ce qui est au delà de leur Pont , ce
qui certainement comprend plus de la
moitié de l'Hémisphere, par rapport à
leur Ville.
Non seulement l'Ecrivain est refractaire
SEPTEMBRE. 1732. 1917
que
taire à l'Ordonnance de Bacchus , mais
encore il ose lui donner de fausses interprétations. Lorsque Bacchus , par exemple , nomme les Régions basses, moyenne
et supérieure il s'imagine que ce Dieu entend parler de celles de l'air ; et cela pour
avoir le plaisir de dire que cette Divinité
tient un langage qui sent le Copernic , et
qu'elle s'est répandue en propos vagues.
Peut on se figurer , sans être enlevé, comme Gyrano de Bergerac, dans les Régions sublunaires , que les Vignes soient plantées
dans une matiere aussi fluide et légere l'air ;et que la basse Région , dont
Bacchus parle , ne soit pas celle qui est de
niveau avec les Champs et les Prairies ?
Cette Divinité a déclaré , sans ambiguité,
que la moyenne Région d'un côteau , est
cet endroit où se rassemble la portion
la plus nourrissante du sol , après les pluyes,
et que la Région supérieure est celle du
terrain qui reste la plus dénuée de substance nutritive , et qui n'a , pour ainsi
dire , que les os. Le Conseil du Dieu
Bacchus n'a pû être si mal avisé , que de
confondre un Element avec l'autre , et de
prendre l'air pour la terre. Ainsi la remarque , que son langage conviendroit
mieux à un Traité d'Astronomie , qu'à
une déclaration sur la primauté des TerB v ritoires
1918 MERCURE DE FRANCE
ritoires, est mal placée et hors de son lieu.
Mais peut-on pardonner ce qui se lit
dans la page 490 ? Il faut être sujet à des
inattentions extrêmes , pour attribuer au
vulgaire de notre Ville une expresion qui
y est absolument inconnuë, que ni homme, ni femme , ni enfant , n'y ont jamais
employée. L'on s'y sert pour exprimer
l'ustancile en question , du même nom
qu'à Paris. Le Critique a pris , sans doute,
le Dictionnaire des environs de Montbar et de Sainte- Reine , pour le Dictionnaire d'Auxerre. Ce sont deux volumes
si differens , que je puis vous assurer que Benatron n'est pas un terme plus usité
dans le langage de notre Ville , que l'herbe de la Saingeon l'est dans les assaisonnemens, et que l'on n'y entend pas plus parler de l'un que de l'autre.
La Géographie du Défenseur des vins
de Joigny , me paroît aussi être un peu
embroüillée. On voit par ce qu'il dit au
bas de la même page 490. que ce n'est qu'à
regret qu'il avoue que Joigny appartient
au Pays Senonois , et qu'il aimeroit mieux
qu'il fût compris dans l'Auxerrois , afin
d'être de la Bourgogne. Il fait tout ce
qu'il peut pour accrocher sa Ville à cette
Province. Mais les Cartes citées dans l'Ordonnance de Bacchus , y sont contraires ;
et
SEPTEMBRE 1732. 1919
et contre cela point d'Appel. Ceux qui
sçavent l'origine des Impositions , n'ignorent point que le Pont de Joigny a
été regardé comme le premier sur la Riviere d'Yonne,qui soit situé dans la France , et que la formalité que ce Pont occasionne , vient de cette diversité de Territoire. Ainsi c'est encore une faute qui
s'est glissée dans le Memoire inseré dans
le Mercure du mois de Mars dernier ,
lorsqu'on y lit à la page 550. au sujet du
sieur Ferrand , celebre Peintre , qu'il naquit à Joigny en Bourgogne : les deux der
niers mots sont de trop.
'
Lorsque l'Ecrivain de cette Ville dit que
l'on a hazardé une Note sur l'Ordonnance de Bacchus , touchant le prix du
vin d'Auxerre , il a quelque espece de
raison. On lui avoue que la Note n'est
pas tout-a-fait exacte , en ce qu'elle ne
met pas le prix des vins d'Auxerre encore
assez au dessus de ceux de Joigny. L'Auteur Auxerrois apprehendant d'encourir
les peines portées par l'Ordonnance contre ceux qui ne disent pas la pure verité,
acouru promptement chez l'Imprimeur ,
et a fait mettre la chose dans toute son
exactitude ; sçavoir , que les vins d'Auxerre ont été vendus en 1730 , non 130.
et 140. livres au plus haut prix , mais
140. et 150, livres, B vj L'A
1920 MERCURE DE FRANCE
L'Apologiste de Joigny devoit avant que
d'écrire , se donner la peine de consulter
l'Errataimprimé à la fin du Mercure d'Octobre dernier , et il y auroit lû , que le
prix de 150. livres le muid fut celui du
vin de M. d'Orchy, alors digne Prieur de
Saint-Marien. C'est ce qu'il déclara 15 .
jours avant son décès , lorsqu'il eut pris
communication de l'Ordonnance. On ne
peut se dispenser de vanger la memoire
de ce Religieux , à qui on voit bien que
le Citoyen de Joigny en veut , lorsqu'on
fait attention à un petit mot qui lui est
échappé au haut de la page 49. Mais
pour suivre pas- à- pas ses Observations
Apologetiques , il est bon de lui faire remarquer qu'il a encouru la même peine
de l'Ordonnance , parce qu'il a allegué
faux en matiere grave , et de la compétence du Tribunal Bacchique , usant outre cola d'une réticence , dont les suites
pourroient tirer à grande consequence.
S'il s'est vendu à Auxerre du vin à pot
ou en détail à un prix plus modique qu'on
n'a fait à Joigny, ce n'étoit pas le meil leur vin , comme il a la hardiesse de le
dire; puisque sa bonne qualité le fait enlever encore tout chaud , et le fait conduire à Paris , en Normandie , en Picardie , en Flandres , en Artois et encore
plus
SEPTEMBRE. 1732. 1921
plus loin , mais c'étoit du vin de quelques Villages de la Vallée d'Aillant , qui
sont de l'Election de Joigny , que les
Habitans de ces lieux font voiturer à
Auxerre , pour y en trouver le débit
à la faveur du grand passage et de la modicité des droits , sans quoi , ils leur resteroient infalliblement ; et ces vins servent à la boisson des Paysans et des Artisans qui y affluent en bien plus grand
nombre qu'à Joigny.
Et quand même il y auroit eu du vin du
cru d'Auxerre , vendu à pot sur le pied
du prix de Joigny , cela ne viendroit que
de cette modicité des Droits d'Aydes
fondée sur les Privileges de la Bourgo- confirmez les Rois gne et autres , par
Louis XI. et Henry IV. comme aussi de
ce que la mesure est plus petite à Auxerre qu'à Joigny. L'Avocat de nos Adversaires , qui n'allegue que l'excedent
des Droits , nous prend apparamment
pour ces bons Limousins , à qui un Pape
de leur Nation promit , dit-on , de faire
avoir double récolte par an , à condition,
cependant, qu'au lieu que par tout ailleurs
on ne compte que douze mois par chacune année > on en compteroit vingtquatre dans leur Pays. Des que la pinte
est plus grande à Joigny qu'à Auxerre ,
il
1922 MERCURE DE FRANCE
il est juste qu'il y ait de l'augmentation
à proportion dans le prix de la vente qui se fait en détail.
Cet Ecrivain devient plus hardi à mesure qu'il approche de l'endroit où il veut
tirer son coup de pistolet. Sans sentir la
fausseté de son raisonnement , toute palpable qu'elle est , il dit qu'il suffit que
les vins de Joigny se trouvent bons pendant deux ou trois ans , pour qu'on puisse les transporter par tout où l'on voudra.
Mais où est la preuve que ces vins se trouvent bons pendant deux ou trois ans ?
C'est ce qu'il suppose et ce qu'il falloit
prouver. Il se peut faire que quelques
bouteillles tirées à propos d'un tonneau
se soient conservées sur le lieu , c'està- dire à Joigny même jusqu'à deux et
trois ans dans le fond d'une cave très profonde , ou dans un autre souterrain bien
frais. Mais il n'en suit pas de-là que ce
vin étant conduit bien loin , sur tout par
les voitures de terre , n'essuie pas de ces
revers de fortune dont l'Ordonnance à
parlé , qui seront tels que la fraicheur des
lieux les plus bas ne pourra le racommoder , et qu'on sera alors forcé pour le soutenir , de le couper avec du vin qui ait
du corps et de la moëlle. Bacchus à donc
décidé juste , parce qu'il étoit fondé sur
a
l'expe
SEPTEMBRE. 1732. 1923
l'experience. De sorte qu'il ne reste point
d'autre conseil à donner aux gens de Joigny , pour remedier à cet inconvenient ,
que de trouver un secret de transporter leurs caves toutes entieres et sans fracture , jusques dans les Pays où ils veulent
leur vin arive sain et sauf; encore
yconservera- t'il toujours son goût de terroir , c'est-à dire , de Craye et de Tuf,
qu'il a apporté en venant au monde.
que
La tournure des premieres lignes de
la page 492. fait voir que l'Ecrivain de
Joigny est accoûtumé à croire les choses legerement , et surtout celles qui renferment des suppositions sans preuve.
Peut-être auroit- il été plus réservé au
mois de Décembre 1731. si celui qu'il
attaque eut été encore vivant. Mais ayant
appris son décès , arrivé vers la S. Martin
précedente,il a crû que ce qu'il avanceroit
contre lui resteroit sans replique. Bien
plus , il se flatte peut-être que cette mort
fera que les vins d'Auxerre ne soutiendront plus leur réputation . Mais il se trompe encore ; la mort d'un seul homme n'a rien changé dans le Pays. Les
Vignes sont restées dans le même état ,
même sol , même exposition , même plan
de Pinot noir , clair et délié , même situation et même grain de terre ; nous ne
voyons
1924 MERCURE DE FRANCE
voyons pas qu'aucun tremblement ait
donné au Territoire une autre superficie
que celle qu'il avoit , et on ne peut lui
reprocher d'être fondé sur la craye ni impregné de pierres à fusil. Le Ciel , de son
côté, favorisera des mêmes benignes influences et des mêmes regards un terrain si bien composé : Les mêmes grapes
paroîtront chaque année aux mois accoûtumez. On continuera d'apporter la mêmeexactitude à tenir les Vignes exemptes
d'herbes et de toutes plantes étrangeres.
On aura la même attention à se servir de
perches transversales , pour ne pas laisser
ramper les grapes sur la terre , et afin que
la reverberation qui en résulte soit plus
forte et plus salutaire , à ne point prévenir la maturité pour les jours de la
récolte ; à mettre à part pour la boisson populaire les plus communs , s'il s'en
trouve à ne permettre l'entrée de la
Cuve à aucun de ces rameaux nerveux
et acres , qui supportent le grain et que
le Peuple appelle la Ralle. On aura la
même vigilance sur le grain du Raisin,
pendant qu'il baignera dans le mol de
la Cuve , ensorte que le degré de chaleur
qui s'y forme , contribuë à la délicatesse
comme à la couleur.
,
De tout cela il résulte un composé d'at tention
SEPTEMBRE. 1732. 1925
tention , de prudence et de connoissance
experimentale , qui est la seule drogue
que l'on puisse imputer à feu M.le Prieur
de Saint- Marien et à ceux qui ont pris
la peine de l'imiter ; ( a) drogue , comme
l'on voit , bien innocente , et dont les
grains ou les dragmes , qu'elle qu'en soit
la dose , ne peuvent produire qu'un bon
effet. Ces attentions coûtent des soins
et une dépense plus grande qu'on ne
croit ; mais ce sont des avances qui servent à faire travailler le petit Peuple ,
et dont l'achepteur dédommage bien vo
lontiers le vendeur. Au reste , quelque
forte que soit la dose d'attention et de
vigilance que M de Joigny puissent employer à la culture de leurs Vignes et à
la façon de leur vin , nous posons pour
certain , que jamais le vin de leur cru n'aura la bonté de celui d'Auxerre , parce
que la cause productive peche in radice.
Aussi est- il vrai de dire qu'on voit bien
des Commissionnaires de Joigny remonter jusqu'à Auxerre pour y acheter du
vin , dont ils accommodent leurs Correspondans ; mais on ne voit jamais ceux
(a) Celui qui s'en glorifie le plus ouvertement est son plus proche voisin , M. du Pile , dont les
Cuvées de vin sont toûjours d'une très-grande
réputation.
d'Auxerre
1926 MERCURE DE FRANCE
d'Auxerre aller acheter du vin de Joigny,
et la raison en est qu'on peut bien jetter du vin d'Auxerre sur celui de Joigny
pour l'améliorer , mais non pas du vin
de Joigny sur celui d'Auxerre. C'est ainsi
qu'en agissent les bons Connoisseurs ; et
si le commun des Habitans de Joigny ,
au lieu de s'accoûtumer à faire une infusion de quelques pintes de vin d'Orleans ou de Blois sur chacun de leurs
tonneaux , lorsque leur vin commence à
jaunir , prenoient la loüable coûtume d'y
mettre de bonne heure un broc de vin
d'Auxerre , ils verroient leurs vins augmenter de prix comme ils auroient augmenté en vigueur.
Autre supposition erronée de l'Ecrivain Champenois , qui mérite que Bacchus en fasse un exemple: c'est lorsqu'en
finissant il dit que l'Auteur de l'Ordonnance s'approprie sans scrupule les Pays
voisins , qu'il comprend dans le Territoire
d'Auxerre tous les Vignobles de dix lieuës
à la ronde , et qu'il s'égare même jusques
dans les Vignes de Dijon. C'est en imposer au public, sans faire attention que
c'est lui-même qui s'égare , et qu'il a
avoué que Joigny n'est qu'à six lieuës
d'Auxerre. Comment donc Bacchus auroit- il pûcomprendre dans le Pays Auxerrois
SEPTEMBRE. 1732. 1927
rois tout ce qui est à dix lieuës de cette
Ville à la ronde, et en même- temps en exclure joigny par un article formel de son
Ordonnance? Il y auroit une contradiction
manifeste.Très- constamment cette Topograpie est des plus mal en ordre. Il est
visible que d'une licue l'Ecrivain en fait
trois et même davantage. Il s'en faut donc
bien que le Territoire d'Auxerre ait ou
tant d'étenduë qu'il veut nous le faire
dire.Loin dele faire aller jusqu'à dix lieuës,
nous n'y comprenons pas même Chablies,
qui n'en est éloigné que de quatre. Mais
nous avons seulement donné à entendre
que ce Territoire commence à une lieuë
ou environ d'Auxerre vers le Septentrion ,
et qu'il remonte jusqu'à six lieuës ou environ le long des rivages de l'Yonne et de
la Cure , en y comprenant ce qui est éloigné d'une lieuë ou à peu près , du bord
de ces Rivieres.
En effet , il ya dans tous ces Pays- là ,
même superficie , même fond de terre, et
même culture de Vignes ; au lieu qu'à
Chablies , qui est à l'Orient et dans la
Champagne , tout change , Territoire
plan et façon de Vignes; il en est de même à
Joigny,qui est vers le Septentrion ou plutôt au Nord- Ouest , changement total
en genre de Terrain et de culture, et jus-
>
ques
1928 MERCURE DE FRANCE
ques dans le langage du métier. On n'y
connoît point , par exemple , le nom de
Pinot , si reveré à la Cour de Bacchus ;
mais on y parle de Houche , de Houchean ,
comme de Raisins du premier ordre.
Admirons donc à notre tour le Partisan des vins de Joigny , qui entousiasmé de son Pere Vaniere , d'ailleurs Poëte
naturel et Auteur d'un bon Livre , croit
qu'il faut toujours planter la Vigne sur
des Côteaux les plus approchans du perpendiculaire que faire se pourra. Bacchus
l'a renvoyé à des exemples de differens
climats de Bourgogne , dont le vin est
délicieux , quoiqu'en Pays presque plat ;
mais comme il n'est pas fait au langage
d'une Ordonnance qui combat ses prétentions , il dit que c'est s'égarer en pro-
-pos vagues , que d'apporter exemple sur
exemple du contraire de ce qu'il s'est
imaginé. C'est donc temps perdu que
d'alleguer tous les differens autres Vignobles du Royaume , pour confondre ces
prétentions , dès qu'on traite d'égarement les preuves des Adversaires
les exemples qui pulverisent le systême
opposé; c'est une affaire enfin dont il faut
laisser la décision au Public et demeurer
ensuite dans le silence , en se reposant
sur la fidelité et la vigilance des Offiet
ciers
SEPTEMBRE. 1732. 1929
ciers de Bacchus , qui en pareil cas ne
peuvent manquer de faire leur devoir.
Je suis , &c.
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Résumé : LETTRE aux Auteurs du Mercure, sur la Réponse insérée dans le Mercure du mois de Mars dernier, à l'Ordonnance de Bacchus.
L'auteur adresse une lettre aux rédacteurs du Mercure pour rectifier des erreurs contenues dans une réponse publiée en mars précédent, qui critiquait l'ordonnance de Bacchus. Il reproche à l'auteur de la réponse de mal interpréter le texte original et de critiquer le conseil de Bacchus pour ne pas avoir répondu à Virgile, tout en reconnaissant que les sols profonds sont favorables aux cultures. L'auteur conteste l'idée que Joigny possède un privilège exclusif pour la viticulture, affirmant que cette qualité est partagée par tous les lieux anciennement cultivés en vignes. Il critique également la prétention de l'auteur de la réponse de vouloir marquer un grand sérieux à propos des poèmes du Père Vaniere, soulignant que des coteaux non exposés directement au midi peuvent produire du vin excellent. L'auteur dénonce les interprétations erronées de l'ordonnance de Bacchus par l'écrivain de Joigny, notamment en confondant les régions de l'air avec celles du sol. Il corrige également des erreurs géographiques et linguistiques, affirmant que Joigny appartient au Pays Senonois et non à la Bourgogne. L'auteur conteste les affirmations sur le prix du vin d'Auxerre, soulignant que les vins de cette région sont vendus à des prix plus élevés et sont transportés dans diverses régions. Il critique également la supposition que les vins de Joigny se conservent bien pendant deux ou trois ans, sans preuve à l'appui. Le texte, daté de septembre 1732, discute des qualités comparées des vins de Joigny et d'Auxerre. L'auteur critique un écrivain de Joigny pour ses suppositions sans preuve concernant la supériorité des vins de Joigny. Il souligne que la mort d'un individu n'affecte pas la qualité des vignobles d'Auxerre, qui restent dans le même état et bénéficient des mêmes influences climatiques. Les méthodes de culture et de vinification à Auxerre sont détaillées, mettant en avant une attention particulière à la qualité du raisin et à la gestion des vignes. L'auteur affirme que le vin de Joigny ne pourra jamais égaler celui d'Auxerre en qualité. Il note que des commissionnaires de Joigny achètent du vin d'Auxerre pour l'améliorer, mais l'inverse ne se produit jamais. L'auteur critique également les erreurs topographiques de l'écrivain de Joigny, qui exagère l'étendue du territoire d'Auxerre. Il conclut en laissant la décision sur la qualité des vins au public et aux officiers de Bacchus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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418
p. 2160-2165
METHODE pour gouverner un Vaisseau, et pour en retarder le Sillage dans une Mer qui n'a point de fond.
Début :
L'Art de la Navigation facilite le Sillage du Vaisseau, en augmentant son [...]
Mots clefs :
Vaisseau, Navigation, Sillage, Corps du navire, Naufrage, Méthode
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texteReconnaissance textuelle : METHODE pour gouverner un Vaisseau, et pour en retarder le Sillage dans une Mer qui n'a point de fond.
METHODEpourgouverner un Vaisseau , et pour en retarder le Sillage dans
une Merqui n'a point defond.
' Art de la Navigation facilite le SilL'lage du Vaisseau, en augmentant. Sos
volume supérieur , et en diminuant son
volume inférieur ( ou la partie du Vaisseau qui est dans l'eau ) et par ce moyen ,
avec un peu de vent, on fait beaucoup de
chemin.
i
Sur ce príncipe , il est évident qu'on
retardera le Sillage du Vaisseau en faisant
le contraire ; c'est à- dire, en diminuant le
volume du Vaisseau qui est hors de l'eau,
et en augmentant celui qui est dans l'eau.
Il n'est pas question de la diminution
du volume superieur du Vaisseau pendant la tempête ; c'est une chose connuë;
mais il y a lieu d'être surpris qu'on n'ait
pas songé plutôt à la nécessité d'augmen
ter le volume inférieur du Vaisseau ; ce
qui est pourtant aussi sûr et aussi facile
qu'il est necessaire. Or il être aug peut
nienté tout contre le Corps du Navire ,
ou à quelque distance ; chacune de ces
deux augmentations peut- être exécutée
atilement en bien des manieres. On ne
donnera
OCTOBRE. 1732 2167
donnera icy que deux manieres de faire
cette augmentation loin du Vaisseau, parce qu'elles out toutes les qualitez qu'on
peut désirer. Elles sont sures , simples ,
d'une exécution facile , et de peu de dépense ; outre l'effet ordinaire de retar
der le mouvement du Bâtiment, elles ont
encore celui de le gouverner; en sorte que
par ces opérations , le Sillage du Vaisseau
est retardé considérablement , et le Navire reste toujours dans la même situation
à l'égard du vent , quelque changement
qui arrive dans le vent.
La premiere augmentation de volume
consiste en une voile de la forme qu'on
voudra , qui sera attachée par ses bords ,
à peu près comme le sont des Bassins de
Balance, à un Cable, d'une longueur convenable amaré au Vaisseau. Cette surface étant chargée d'un poids qui ne luž
permettra point de rester sur l'eau , lors
qu'elle n'agit point, fera deux effets.
Le premier de retarder le mouvement
du Vaisseau , parce qu'elle ne pourra le
suivre , sans entraîner en même temps le
volume d'eau ; ce qui diminuera le mouvement du Vaisseau , à propertion de la
grandeur de cette surface.
Son second effet de gouverner le Bâti
ment, parce que la partie à laquelle le Cable
2162 MERCURE DE FRANCE
Cable sera attaché , sera toujours exposée
au vent. Ainsi,supposant qu'on aura présenté au vent la partie du Vaisseau la plus
favorable , pour résister à la tempête , il
est vrai de dire qu'unNavire sera gouverné de la maniere la plus avantageuse , car
on peut aisément changer la situation du
Vaisseau. En un mot , cette furface aussibien que celle qu'on va proposer , seront
de vraies Ancres flotantes , qui procureront les avantages d'une Ancre qui labou
re; avec cette difference , que la résistance de l'eau étant de beaucoup plus douce
que celle de la terre , l'impression du vent
et des vagues sur le Vaisseau , sera bien
moins préjudiciable avec les Ancres flotantes , qu'avec les Ancres ordinaires.
La seconde maniere d'augmenter le volume du Vaisseau , est aussi simple ; elle
consiste uniquement en une Vergue qu'on
attache par les bouts à une corde ; laquelle pour cet effet est divisée en deux
son extrêmité , et forme un triangle
avec la Vergue. Or la Vergue suivra le
Vaisseau en travers , et trouvera par conséquent de la résistance dans toute sa longueur. Cette Vergue doit être comme la
surface précedente , accompagnée d'un
poids suffisant pour l'attirer en bas lorsqu'elle cesse d'être traînée par le Vaisseau.
Ов
OCTOBRE. 1732 : 2163
On n'entrera point à presént dans plusieurs détails , qui contribueront à perfectionner le moyen qu'on propose. On les
expliquera dans la suite.
Les avantages de ces nouvelles opéra- tions seront tres- considérables ; car outre
le retardement du Sillage et le gouvernement du Vaisseau , qui se feront d'euxmêmes, à la faveur des nouvelles Ancres,
et sans que l'équipage ait besoin de travailler , ni même d'être exposé au mauvais temps sur le Tillac ; on peut dire
que le Capot sera tres- difficile , pour ne
rien dire de plus ; et qu'un Vaisseau sera
bien foible , s'il est brisé par les Vagues ;
étant si aisé de le tenir dans la situation la
plus avantageuse.
Je ne parle pas de la facilité de ces opérations , persuadé qu'on sent assez qu'un
Equipage qui n'auroit pas la force de les
faire , seroit peu en état de naviguer.
Le cas de Tempête ne sera pas le seul
où l'augmentation du volume inférieur
du Vaisseau sera utile. On fera voir
qu'il le sera en bien d'autres occasions importantes. Les Expériences qu'on a faites
quoiqu'en petit ) rendent tout ce qu'on
vient de dire , tres-sensible.
L'Auteur de ce Mémoire, prétend qu'on
pourra par les moyens qui y sont propo- sea
2164 MERCURE DE FRANCE
sez , prévenir beaucoup de Naufrages . qui seroient inévitables d'ailleurs. Il se flatte
que la proposition qu'il fit l'année derniere , de rendre la Navigation plus sûre
et plus facile , ne sera plus regardée , comme elle l'a été jusqu'icy , et qu'on pren
dra ce qu'il donne aujourd'hui pour une
preuve suffisante de la premiere Partie de
sa proposition. A l'égard de l'autre Par
tie qui a la facilité de la Navigation pour
objet ; en attendant la maniere , dont l
premiere sera reçue. Il ne craint point d'a
vancer qu'il mettra les chofes aú poing
que le moindre Pilote fera en état de dé.
cider une question qui embarrasseroit le
plus habiles du métier , et cela sans une
grande étude , ni même beaucoup d'ap
plication. Dès la premiere explication i!
sera en état de décider , sans crainte de se
tromper. La proposition est un peu forte
aussi ne l'ai-je voulu faire , dit il , qu'après avoir donné de nouvelles preuves de suffisance. Ainsi sans retracter rien de c
que j'ai avancé , je crois pouvoir dire que
sans avoir trouvé les longitudes , je dônnerai des moyens qui feront un effet fort
approchant. Je ferai voir , par exemple ,
que la grande difference qui se trouve
dans la route de plusieurs Pilotes également habiles , ne vient que des courans.
Le
OCTOBRE. 1732. 2169
Le remede à cette erreur sera un moyen
de connoître les courans que je donnerai,
Le moyen sera de pratique , je n'en proposerai jamais d'autre ; je donnerai ure
maniete de mesurer le Sillage bien plus
exacte et même plus facile que toutes celles dont on s'est servi jusqu'à aujourd'hui;
en un mot , sans parler de bien d'autres
choses de moindre conséquence , j'espere que le public n'aura pas moins lieu
d'être content des moyens que je donnerai pour la facilité de la Navigation , que
je crois qu'il le sera de ceux que je donne
aujourd'hui,
une Merqui n'a point defond.
' Art de la Navigation facilite le SilL'lage du Vaisseau, en augmentant. Sos
volume supérieur , et en diminuant son
volume inférieur ( ou la partie du Vaisseau qui est dans l'eau ) et par ce moyen ,
avec un peu de vent, on fait beaucoup de
chemin.
i
Sur ce príncipe , il est évident qu'on
retardera le Sillage du Vaisseau en faisant
le contraire ; c'est à- dire, en diminuant le
volume du Vaisseau qui est hors de l'eau,
et en augmentant celui qui est dans l'eau.
Il n'est pas question de la diminution
du volume superieur du Vaisseau pendant la tempête ; c'est une chose connuë;
mais il y a lieu d'être surpris qu'on n'ait
pas songé plutôt à la nécessité d'augmen
ter le volume inférieur du Vaisseau ; ce
qui est pourtant aussi sûr et aussi facile
qu'il est necessaire. Or il être aug peut
nienté tout contre le Corps du Navire ,
ou à quelque distance ; chacune de ces
deux augmentations peut- être exécutée
atilement en bien des manieres. On ne
donnera
OCTOBRE. 1732 2167
donnera icy que deux manieres de faire
cette augmentation loin du Vaisseau, parce qu'elles out toutes les qualitez qu'on
peut désirer. Elles sont sures , simples ,
d'une exécution facile , et de peu de dépense ; outre l'effet ordinaire de retar
der le mouvement du Bâtiment, elles ont
encore celui de le gouverner; en sorte que
par ces opérations , le Sillage du Vaisseau
est retardé considérablement , et le Navire reste toujours dans la même situation
à l'égard du vent , quelque changement
qui arrive dans le vent.
La premiere augmentation de volume
consiste en une voile de la forme qu'on
voudra , qui sera attachée par ses bords ,
à peu près comme le sont des Bassins de
Balance, à un Cable, d'une longueur convenable amaré au Vaisseau. Cette surface étant chargée d'un poids qui ne luž
permettra point de rester sur l'eau , lors
qu'elle n'agit point, fera deux effets.
Le premier de retarder le mouvement
du Vaisseau , parce qu'elle ne pourra le
suivre , sans entraîner en même temps le
volume d'eau ; ce qui diminuera le mouvement du Vaisseau , à propertion de la
grandeur de cette surface.
Son second effet de gouverner le Bâti
ment, parce que la partie à laquelle le Cable
2162 MERCURE DE FRANCE
Cable sera attaché , sera toujours exposée
au vent. Ainsi,supposant qu'on aura présenté au vent la partie du Vaisseau la plus
favorable , pour résister à la tempête , il
est vrai de dire qu'unNavire sera gouverné de la maniere la plus avantageuse , car
on peut aisément changer la situation du
Vaisseau. En un mot , cette furface aussibien que celle qu'on va proposer , seront
de vraies Ancres flotantes , qui procureront les avantages d'une Ancre qui labou
re; avec cette difference , que la résistance de l'eau étant de beaucoup plus douce
que celle de la terre , l'impression du vent
et des vagues sur le Vaisseau , sera bien
moins préjudiciable avec les Ancres flotantes , qu'avec les Ancres ordinaires.
La seconde maniere d'augmenter le volume du Vaisseau , est aussi simple ; elle
consiste uniquement en une Vergue qu'on
attache par les bouts à une corde ; laquelle pour cet effet est divisée en deux
son extrêmité , et forme un triangle
avec la Vergue. Or la Vergue suivra le
Vaisseau en travers , et trouvera par conséquent de la résistance dans toute sa longueur. Cette Vergue doit être comme la
surface précedente , accompagnée d'un
poids suffisant pour l'attirer en bas lorsqu'elle cesse d'être traînée par le Vaisseau.
Ов
OCTOBRE. 1732 : 2163
On n'entrera point à presént dans plusieurs détails , qui contribueront à perfectionner le moyen qu'on propose. On les
expliquera dans la suite.
Les avantages de ces nouvelles opéra- tions seront tres- considérables ; car outre
le retardement du Sillage et le gouvernement du Vaisseau , qui se feront d'euxmêmes, à la faveur des nouvelles Ancres,
et sans que l'équipage ait besoin de travailler , ni même d'être exposé au mauvais temps sur le Tillac ; on peut dire
que le Capot sera tres- difficile , pour ne
rien dire de plus ; et qu'un Vaisseau sera
bien foible , s'il est brisé par les Vagues ;
étant si aisé de le tenir dans la situation la
plus avantageuse.
Je ne parle pas de la facilité de ces opérations , persuadé qu'on sent assez qu'un
Equipage qui n'auroit pas la force de les
faire , seroit peu en état de naviguer.
Le cas de Tempête ne sera pas le seul
où l'augmentation du volume inférieur
du Vaisseau sera utile. On fera voir
qu'il le sera en bien d'autres occasions importantes. Les Expériences qu'on a faites
quoiqu'en petit ) rendent tout ce qu'on
vient de dire , tres-sensible.
L'Auteur de ce Mémoire, prétend qu'on
pourra par les moyens qui y sont propo- sea
2164 MERCURE DE FRANCE
sez , prévenir beaucoup de Naufrages . qui seroient inévitables d'ailleurs. Il se flatte
que la proposition qu'il fit l'année derniere , de rendre la Navigation plus sûre
et plus facile , ne sera plus regardée , comme elle l'a été jusqu'icy , et qu'on pren
dra ce qu'il donne aujourd'hui pour une
preuve suffisante de la premiere Partie de
sa proposition. A l'égard de l'autre Par
tie qui a la facilité de la Navigation pour
objet ; en attendant la maniere , dont l
premiere sera reçue. Il ne craint point d'a
vancer qu'il mettra les chofes aú poing
que le moindre Pilote fera en état de dé.
cider une question qui embarrasseroit le
plus habiles du métier , et cela sans une
grande étude , ni même beaucoup d'ap
plication. Dès la premiere explication i!
sera en état de décider , sans crainte de se
tromper. La proposition est un peu forte
aussi ne l'ai-je voulu faire , dit il , qu'après avoir donné de nouvelles preuves de suffisance. Ainsi sans retracter rien de c
que j'ai avancé , je crois pouvoir dire que
sans avoir trouvé les longitudes , je dônnerai des moyens qui feront un effet fort
approchant. Je ferai voir , par exemple ,
que la grande difference qui se trouve
dans la route de plusieurs Pilotes également habiles , ne vient que des courans.
Le
OCTOBRE. 1732. 2169
Le remede à cette erreur sera un moyen
de connoître les courans que je donnerai,
Le moyen sera de pratique , je n'en proposerai jamais d'autre ; je donnerai ure
maniete de mesurer le Sillage bien plus
exacte et même plus facile que toutes celles dont on s'est servi jusqu'à aujourd'hui;
en un mot , sans parler de bien d'autres
choses de moindre conséquence , j'espere que le public n'aura pas moins lieu
d'être content des moyens que je donnerai pour la facilité de la Navigation , que
je crois qu'il le sera de ceux que je donne
aujourd'hui,
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Résumé : METHODE pour gouverner un Vaisseau, et pour en retarder le Sillage dans une Mer qui n'a point de fond.
Le texte aborde des techniques pour gouverner un vaisseau et retarder son sillage dans une mer sans fond. La navigation est facilitée en augmentant le volume supérieur du vaisseau et en diminuant le volume inférieur. Pour retarder le sillage, il est recommandé de réduire le volume hors de l'eau et d'augmenter celui immergé. L'accent est mis sur l'importance d'accroître le volume inférieur du vaisseau, ce qui peut être réalisé par diverses méthodes. Deux approches spécifiques sont proposées pour augmenter le volume inférieur. La première méthode consiste à attacher une voile à un câble chargé d'un poids. Cette voile retarde le mouvement du vaisseau et le gouverne en résistant au vent. La seconde méthode utilise une vergue attachée à une corde, formant un triangle, qui offre une résistance sur toute sa longueur. Ces méthodes présentent plusieurs avantages, notamment le retardement du sillage et le gouvernement du vaisseau sans effort supplémentaire de l'équipage. Elles sont simples, économiques et efficaces, même en cas de tempête. Le texte souligne également leur utilité pour prévenir les naufrages et améliorer la sécurité et la facilité de la navigation. L'auteur mentionne qu'il pourra fournir des moyens pratiques pour connaître les courants et mesurer le sillage avec précision.
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419
p. 2188-2192
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Provence au mois de Juillet dernier, au sujet d'une quantité d'ancienne Monnoye trouvée à Marseille.
Début :
Le 16. du mois passé des Massons travaillant à faire creuser une Cave [...]
Mots clefs :
Ancienne monnaie, Marseille, Maçons, Cave
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Provence au mois de Juillet dernier, au sujet d'une quantité d'ancienne Monnoye trouvée à Marseille.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de
Provence au mois de Juillet dernier, an
sujet d'une quantité d'ancienne Monnoye
trouvée à Marseille.
LaE 16. du mois passé des Massons
travaillant à faire creuser une Cavę
dans une Maison nouvellement alignée et
qu'on
OCTOBRE. 1732. 2189
qu'on rebâtit à Marseille dans la ruë de
Rome près de la Fontaine Longue , trouverent un vase de terre fait en forme de
bouteille à l'Angloise , et l'ayant cassé,
il en sortit de l'eau avec une quantité
de petite Monnoye d'argent , toute de
la même qualité en grandeur , qui est à
peu près comme celle de nos Liards. Sept
Ouvriers se partagerent entre eux ces Especes. Le sieur Fortoul Bourgeois et Proprietaire de la Maison , en fut averti et
prétendit se les faire restituer ; le Receveur du Domaine agit aussi de son côté
et établit des Gardes sur les Lieux , mais
ces Travailleurs , à ce qu'on assure , en
avoient déja vendu à des Changeurs pour
quatre ou 500. livres , et ce qui étoit
encore entre les mains de quelques- uns
fût déposé à la Police , le tout ensemble
pouvant valoir environ mille livres. On
a depuis continué à creuser au même endroit , où l'on prétend que les Templiers
avoient eu une Maison , ce qui d'abord
avoit fait présumer quelque trésor enfoui , &c. mais on n'a plus rien trouvé.
J'ai trouvé le moyen d'avoir de la
Monnoye quelques-unes de ces Pieces. On y voit d'un côté la tête d'un
Comte de Provence et pour Legende Co.
MES PROVINCIE, et de l'autre MASSIL
>
CI-
2190 MERCURE DE FRANCE
CIVITAS. en caracteres du temps >
c'est-à-dire fort gothiques. M. de Ruffy
le Pere a fait graver une pareille Monnoye dans le x. Liv. de son Histoire de
Marseille , page 444. publiée en 1642. ce
que son fils a obmis dans la seconde Edition. Cette Monnoye s'appelloit dans les
Titres Solidi minuti Massilienses , et vulgairement Menus Marseillois. Elle pese
suivant l'essai que j'en ai fait faire à la
Monnoye sur une Piece des plus entieres , un denier douze grains , et est au
titre de onze deniers de fin.
Comme le nom du Comte de Provence
n'y est pas exprimé , on ne peut pas sçavoir précisément à quel Prince on doit
la rapporter. Elle peut être de Charles
d'Anjou, frere de S. Louis, avant qu'il fut
Roy de Sicile ; mais aussi elle pourroit
bien être de quelqu'un des Berengers , ce
qui me paroît assez difficile à déterminer.
Il est parlé de cette Monnoye dans les
Chapitres de Paix , où le fameux Traité
fait en 1257. entre Charles d'Anjou et
la Ville de Marseille , lorsque cette Ville
se donna et se soumit à ce Prince.
Avant que d'avoir reçû la Lettre dont
on vient de lire l'Extrait , qui est d'une
Personne de consideration et fort intelligente , on nous avoit envoyé de Marseille
S.
OCTOBR E. 1732. 2191
,
5. ou 6. de ces mêmes Pieces ; nous n'aurions pas pû en faire une description plus
exacte , ni donner là-dessus des Remarques plus justes. Nous ajoûterons seulement ici que sur le côté de cette Monnoye où se lit Massil civitas, on voit comme le Frontispice d'un Bâtiment avec
une Croix au sommet. M. de Ruffy * le
fils , veut que ce soit la Ville même
ayant ses Clochers élevez , ce qui , en tout
cas , est fort grossierement représenté.
Nous observerons encore que les cinq
Pieces qui nous ont été envoyées sont
de differens coins , et ont été frappées
sous differens Princes. Deux même de
ces Têtes ont une Coëffure et un air de
femme , ce qui peut donner lieu à des
conjectures et à des recherches ' curieuses;
matiere que nous laissons volontiers à
éclaircir à M" de la nouvelle Académie
de Marseille , qui ont formé le dessein
d'en écrire l'Histoire. L'Article des Monnoyes frappées dans cette Ville , et de son
autorité , par un droit anciennement acquis et exercé pendant plusieurs siecles ,
ne sera pas le moins important , et il
mérite d'autant plus d'attention que ce
sujet paroît confusément traité par les
* Hist. de Marseille , Liv. XIII. pag. 324. 58-
CordeEdition 1696.
Ecrivains
2192 MERCURE DE FRANCE
Ecrivains qui ont précedé nos Académiciens.
Provence au mois de Juillet dernier, an
sujet d'une quantité d'ancienne Monnoye
trouvée à Marseille.
LaE 16. du mois passé des Massons
travaillant à faire creuser une Cavę
dans une Maison nouvellement alignée et
qu'on
OCTOBRE. 1732. 2189
qu'on rebâtit à Marseille dans la ruë de
Rome près de la Fontaine Longue , trouverent un vase de terre fait en forme de
bouteille à l'Angloise , et l'ayant cassé,
il en sortit de l'eau avec une quantité
de petite Monnoye d'argent , toute de
la même qualité en grandeur , qui est à
peu près comme celle de nos Liards. Sept
Ouvriers se partagerent entre eux ces Especes. Le sieur Fortoul Bourgeois et Proprietaire de la Maison , en fut averti et
prétendit se les faire restituer ; le Receveur du Domaine agit aussi de son côté
et établit des Gardes sur les Lieux , mais
ces Travailleurs , à ce qu'on assure , en
avoient déja vendu à des Changeurs pour
quatre ou 500. livres , et ce qui étoit
encore entre les mains de quelques- uns
fût déposé à la Police , le tout ensemble
pouvant valoir environ mille livres. On
a depuis continué à creuser au même endroit , où l'on prétend que les Templiers
avoient eu une Maison , ce qui d'abord
avoit fait présumer quelque trésor enfoui , &c. mais on n'a plus rien trouvé.
J'ai trouvé le moyen d'avoir de la
Monnoye quelques-unes de ces Pieces. On y voit d'un côté la tête d'un
Comte de Provence et pour Legende Co.
MES PROVINCIE, et de l'autre MASSIL
>
CI-
2190 MERCURE DE FRANCE
CIVITAS. en caracteres du temps >
c'est-à-dire fort gothiques. M. de Ruffy
le Pere a fait graver une pareille Monnoye dans le x. Liv. de son Histoire de
Marseille , page 444. publiée en 1642. ce
que son fils a obmis dans la seconde Edition. Cette Monnoye s'appelloit dans les
Titres Solidi minuti Massilienses , et vulgairement Menus Marseillois. Elle pese
suivant l'essai que j'en ai fait faire à la
Monnoye sur une Piece des plus entieres , un denier douze grains , et est au
titre de onze deniers de fin.
Comme le nom du Comte de Provence
n'y est pas exprimé , on ne peut pas sçavoir précisément à quel Prince on doit
la rapporter. Elle peut être de Charles
d'Anjou, frere de S. Louis, avant qu'il fut
Roy de Sicile ; mais aussi elle pourroit
bien être de quelqu'un des Berengers , ce
qui me paroît assez difficile à déterminer.
Il est parlé de cette Monnoye dans les
Chapitres de Paix , où le fameux Traité
fait en 1257. entre Charles d'Anjou et
la Ville de Marseille , lorsque cette Ville
se donna et se soumit à ce Prince.
Avant que d'avoir reçû la Lettre dont
on vient de lire l'Extrait , qui est d'une
Personne de consideration et fort intelligente , on nous avoit envoyé de Marseille
S.
OCTOBR E. 1732. 2191
,
5. ou 6. de ces mêmes Pieces ; nous n'aurions pas pû en faire une description plus
exacte , ni donner là-dessus des Remarques plus justes. Nous ajoûterons seulement ici que sur le côté de cette Monnoye où se lit Massil civitas, on voit comme le Frontispice d'un Bâtiment avec
une Croix au sommet. M. de Ruffy * le
fils , veut que ce soit la Ville même
ayant ses Clochers élevez , ce qui , en tout
cas , est fort grossierement représenté.
Nous observerons encore que les cinq
Pieces qui nous ont été envoyées sont
de differens coins , et ont été frappées
sous differens Princes. Deux même de
ces Têtes ont une Coëffure et un air de
femme , ce qui peut donner lieu à des
conjectures et à des recherches ' curieuses;
matiere que nous laissons volontiers à
éclaircir à M" de la nouvelle Académie
de Marseille , qui ont formé le dessein
d'en écrire l'Histoire. L'Article des Monnoyes frappées dans cette Ville , et de son
autorité , par un droit anciennement acquis et exercé pendant plusieurs siecles ,
ne sera pas le moins important , et il
mérite d'autant plus d'attention que ce
sujet paroît confusément traité par les
* Hist. de Marseille , Liv. XIII. pag. 324. 58-
CordeEdition 1696.
Ecrivains
2192 MERCURE DE FRANCE
Ecrivains qui ont précedé nos Académiciens.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Provence au mois de Juillet dernier, au sujet d'une quantité d'ancienne Monnoye trouvée à Marseille.
En juillet de l'année précédente, des maçons à Marseille ont découvert un vase contenant des pièces de monnaie ancienne en argent, similaires aux liards. Sept ouvriers se sont partagé les pièces, et certaines ont été vendues à des changeurs pour environ 400 à 500 livres. Le propriétaire de la maison et le receveur du domaine ont tenté de récupérer les pièces, mais une partie avait déjà été vendue. Les pièces restantes, d'une valeur totale d'environ mille livres, ont été déposées à la police. Cette monnaie, appelée 'Solidi minuti Massilienses' ou 'Menus Marseillois', porte l'effigie d'un comte de Provence et des inscriptions en caractères gothiques. L'analyse de son poids et de sa pureté a révélé un titre de onze deniers de fin. L'origine exacte de cette monnaie reste incertaine, pouvant appartenir à Charles d'Anjou ou à un membre de la famille des Bérengers. Des pièces similaires avaient été trouvées auparavant, confirmant les descriptions et les remarques faites. Les pièces proviennent de différents coins et princes, certaines montrant des traits féminins, ce qui ouvre des perspectives pour des recherches historiques. L'Académie de Marseille prévoit d'écrire l'histoire de cette monnaie, un sujet confusément traité par les écrivains précédents.
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420
p. 2599-2605
EXTRAIT du Memoire de M. Pitot, contenant la Description d'une Machine pour mesurer la vitesse des Eaux courantes, et le chemin ou le sillage des Vaisseaux; lû à la Rentrée publique de l'Académie Royale des Sciences, le lendemain de la S. Martin, 12. Novembre 1732.
Début :
Mr Pitot commence son Memoire par quelques Refléxions sur les ravages [...]
Mots clefs :
Vitesse, Machine, Eaux , Académie royale des sciences, Force, Courant, Navigation, Tube, Hydrauliques, Vaisseaux
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Memoire de M. Pitot, contenant la Description d'une Machine pour mesurer la vitesse des Eaux courantes, et le chemin ou le sillage des Vaisseaux; lû à la Rentrée publique de l'Académie Royale des Sciences, le lendemain de la S. Martin, 12. Novembre 1732.
EXTRAITdu Memoire de M.Pitot ,
contenant la Description d'une Machine
pour mesurer la vitesse des Eaux courantes , et le chemin ou le sillage des
Vaisseaux ; lû à la Rentrée publique de l'Académie Royale des Sciences , le
lendemain de la S. Martin , 12. Novembre 1732.
Pitot commence son Memoire
Mpar quelques Reflexions sur les ravages que causent la plupart des Fleuves et des Rivieres , par leurs changemens de lit et leurs débordemens. Que
pour construire utilement des Ouvrages
capables de prévenir ces désordres , comme des Levées , des Digues , des Jettées ,
il est important de connoître le degré
de force ou de vitesse du courant de l'eau,
de voir l'endroit du Fleuve où le courant
est le plus rapide , et de déterminer la direction du fil de l'eau. Il y a un grand
nombre d'autres occasions ( ajoûte M. Pitot ) où l'on a besoin de connoître la
1. Vala DY vitesse
2600 MERCURE DE FRANCE
vitesse des eaux des Rivieres , des Aque
ducs , des Ruisseaux , des Fontaines , soit
par la mesure de la jauge des mêmes
eaux, ce qui arrive fort souvent pour des
Projets de Canaux de Navigation , soit
pour connoître la force des eaux sur les
roues de Moulin ou de toute autre Machine muë par des courans d'eau, et connoître leurs effets ou leur produit ; soit
enfin pour déterminer l'endroit le plus
avantageux d'une Riviere pour placer ces
mêmes Machines.
M. Pitor explique ensuite la Methode
dont on s'est servi jusqu'à present pour
mesurer la vitesse des eaux courantes , et
expose les inconveniens de cette Méthode , dont les plus considerables sont de
ne pouvoir pas connoître la vitesse de
l'eau dans les endroits où il importe le
plus de la connoître , comme à l'entrée
ou à la sortie d'une Arche de Pont , &c.
La question de sçavoir si la vitesse des
caux vers le fond des Rivieres , est plus
grande ou plus petite qu'à leurs surfaces,
est curieuse et a souvent partagé les sentimens des Sçavans ; car suivant les loix
des Hydroliques , la vitesse des eaux vers
le fond doit être plus grande qu'à la surface; mais d'un autre côté les frottemens
des eaux contre le fond et les bords des
J. Vol Rivieres
DECEMBRE. 1732 2601
Rivieres , sont si considerables , que suivant les Démonstrations de M. Pitot , sans
les frottemens , la vitesse des eaux des
Fleuves seroit vingt ou trente fois plus
grande qu'elle n'est réellement. Ainsi
sans les frottemens , presque toutes les
eaux courantes seroient des Torrens affreux dont on ne tireroit aucun avan
tage.
au
Toutes ces questions également utiles
et curieuses , peuvent être éclaircies sur
le champ avec une grande facilité ,
moyen de l'Instrument proposé par M.Pitot; l'opération en est aussi simple que
celle de plonger un bâton dans l'eau et de
le retirer. Par cette Machine , ajoûte l'Académicien , on mesurera la juste quan
tité de la vitesse des eaux à telle profondeur qu'on voudra , et cela aussi aisément qu'à leur surface. On mesurera aussi
la vitesse de l'eau à l'entrée et à la sortie
des Arches de Pont , et il sera toûjours
aisé de trouver l'endroit du courant où
elle est la plus grande.
Cette Machine est très simple , M. Pitot la construit de deux façons ; la premiere consiste à un Tube de verre recourbé par un bout en entonnoir , ce Tube est log: dans une rénure faite à une
tringle de bois , taillée en prisme trianJ₂ Vola Dvj gulaire
4602 MERCURE DE FRANCE
gulaire. Les vitesses sont marquées en
pieds par seconde de temps , sur une
regle de cuivre qu'on peut arrêter le long
de la tringle ; à la seconde Machine , il
y a deux Tubes de verre , dont l'un n'est
pas recourbé et sért pour marquer le niveau de l'eau. Mais pour donner une description exacte et complette de ces Machines , il faudroit joindre ici des figures
et entrer dans des détails que nous renvoyons au Mémoire de l'Auteur.
Après la Description de la Machine et
'des moyens de s'en servir pour les eaux
coutantes , M. Pitot rapporte plusieurs
Experiences qu'il a faites sur les Ponts
de Paris , et dans plusieurs autres endroits de la Seine , où il a pris la vitesse
des eaux , tant à leurs surfaces que dans
le fond. Un des principaux résultats de
ces Experiences est qu'en general la vi--
tesse des eaux va en diminuant vers le
fond , sur tout aux endroits où elle est
le plus rapide vers la surface , il se trouve
aussi dans quelques endroits des mouvemens d'eau en tourbillon qui sont cachez¸
pour ainsi-dire , dans l'interieur des eaux,
mais que la Machine fait découvrir aisé
ment.
M. Pitot ajoûte encore à l'usage de sa
Machine , qu'on pourra faire plusieurs
LeVol. autres
་ DECEMBRE. 1732: 2603
·
autres Observations sur les eaux courant
res , utiles et curieuses , pour connoître
par exemple , la vitesse moyenne du total
des eaux d'une Riviere. Pour sçavoir si
les augmentations de vitesse sont proportionnelles aux accroissemens des eaux
ou dans quel rapport , pour voir quelle
est la relation entre les volumes d'eau es
la quantité des frottemens , &c. De-là
M. Pitot passe à la démonstration de l'effet de la Machine , il fait voir que cet
effet n'est qu'une application très-simple
du principe ou de la loi fondamentale
des Hydrauliques et du mouvement des
eaux ; application dont vrai-semblablement personne ne s'étoit encore avisé
elle est même très heureuse pour avoir
de justes déterminations. Car les vitesses
des eaux sont mesurées à cette Machine
par les élevations ou ascensions de l'eau,
et par le principe , les élevations de l'eau
sont comme les quarres des vitesses , une
vitesse double donne une hauteur quadruple ; une vitesse triple donne une hauteur neuffois plus grande ; ainsi le moindre changement de vitesse se fait connoître sur la Machine, par des differences très-sensibles. Après les Démonstrations de l'effet de la Machine , M. Pitot
donne les regles pour avoir les vitesses
1. Vol des
2604 MERCURE DE FRANCE
des eaux courantes en pieds et pouces par
seconde de temps relative aux élevations
de l'eau , et il a joint une Tablede toutes
les vitesses en pieds et pouces , correspon
dantes aux élevations de l'eau de pouces
en pouces et même de ligne en ligne.
Mais l'application la plus importante
et la plus utile que M. Pitot prétend qu'on
peut tirer de cette découverte , c'est la
connoissance et la mesure du chemin ou
du sillage des Vaisseaux ; ' il espere que
les Officiers de Marine et les Pilotes ,--les
plus obstinez à ne pas recevoir des nouveautez , seront forcez de convenir qu'on
n'a rien fait jusques à present , de plus
sûr et de plus commode pour mesurer
exactement la vitesse des Vaisseaux. Mais
il n'a point encore déterminé la meil
lure façon de placer sa Machine sur le
Vaisseau , elle ne consistera qu'en deux
petits tuyaux fixes , à l'un desquels on
verra le chemin du Vaisseau en toises par
minutes et par heures , comme l'on voit
les dégrez de chaleur à un Thermometre.
Enfin , M. Fitor finit son Memoire en
rapportant quelques Experiences qui ont
rapport au Sillage des Vaisseaux , ayant
remonté la Riviere sur un petit Bateau
à la voile par un ass z grand vent et
mesuré avec sa Machine le chemin du.
MI.Vol Batcaus
DECEMBRE. 1732. 2605
Bateau ; il assure que ces Experiences
lui ont réussi au- delà de son attente , les
mouvemens du Bateau causez par degrosses vagues , ne causent aucuns obstacles
à l'effet de la Machine , et il est convaincu qu'il n'y aura rien à craindre
non plus de la part des Roulis et du Tangage des Vaisseaux , ce qui´est extréme
ment avantageux.
contenant la Description d'une Machine
pour mesurer la vitesse des Eaux courantes , et le chemin ou le sillage des
Vaisseaux ; lû à la Rentrée publique de l'Académie Royale des Sciences , le
lendemain de la S. Martin , 12. Novembre 1732.
Pitot commence son Memoire
Mpar quelques Reflexions sur les ravages que causent la plupart des Fleuves et des Rivieres , par leurs changemens de lit et leurs débordemens. Que
pour construire utilement des Ouvrages
capables de prévenir ces désordres , comme des Levées , des Digues , des Jettées ,
il est important de connoître le degré
de force ou de vitesse du courant de l'eau,
de voir l'endroit du Fleuve où le courant
est le plus rapide , et de déterminer la direction du fil de l'eau. Il y a un grand
nombre d'autres occasions ( ajoûte M. Pitot ) où l'on a besoin de connoître la
1. Vala DY vitesse
2600 MERCURE DE FRANCE
vitesse des eaux des Rivieres , des Aque
ducs , des Ruisseaux , des Fontaines , soit
par la mesure de la jauge des mêmes
eaux, ce qui arrive fort souvent pour des
Projets de Canaux de Navigation , soit
pour connoître la force des eaux sur les
roues de Moulin ou de toute autre Machine muë par des courans d'eau, et connoître leurs effets ou leur produit ; soit
enfin pour déterminer l'endroit le plus
avantageux d'une Riviere pour placer ces
mêmes Machines.
M. Pitor explique ensuite la Methode
dont on s'est servi jusqu'à present pour
mesurer la vitesse des eaux courantes , et
expose les inconveniens de cette Méthode , dont les plus considerables sont de
ne pouvoir pas connoître la vitesse de
l'eau dans les endroits où il importe le
plus de la connoître , comme à l'entrée
ou à la sortie d'une Arche de Pont , &c.
La question de sçavoir si la vitesse des
caux vers le fond des Rivieres , est plus
grande ou plus petite qu'à leurs surfaces,
est curieuse et a souvent partagé les sentimens des Sçavans ; car suivant les loix
des Hydroliques , la vitesse des eaux vers
le fond doit être plus grande qu'à la surface; mais d'un autre côté les frottemens
des eaux contre le fond et les bords des
J. Vol Rivieres
DECEMBRE. 1732 2601
Rivieres , sont si considerables , que suivant les Démonstrations de M. Pitot , sans
les frottemens , la vitesse des eaux des
Fleuves seroit vingt ou trente fois plus
grande qu'elle n'est réellement. Ainsi
sans les frottemens , presque toutes les
eaux courantes seroient des Torrens affreux dont on ne tireroit aucun avan
tage.
au
Toutes ces questions également utiles
et curieuses , peuvent être éclaircies sur
le champ avec une grande facilité ,
moyen de l'Instrument proposé par M.Pitot; l'opération en est aussi simple que
celle de plonger un bâton dans l'eau et de
le retirer. Par cette Machine , ajoûte l'Académicien , on mesurera la juste quan
tité de la vitesse des eaux à telle profondeur qu'on voudra , et cela aussi aisément qu'à leur surface. On mesurera aussi
la vitesse de l'eau à l'entrée et à la sortie
des Arches de Pont , et il sera toûjours
aisé de trouver l'endroit du courant où
elle est la plus grande.
Cette Machine est très simple , M. Pitot la construit de deux façons ; la premiere consiste à un Tube de verre recourbé par un bout en entonnoir , ce Tube est log: dans une rénure faite à une
tringle de bois , taillée en prisme trianJ₂ Vola Dvj gulaire
4602 MERCURE DE FRANCE
gulaire. Les vitesses sont marquées en
pieds par seconde de temps , sur une
regle de cuivre qu'on peut arrêter le long
de la tringle ; à la seconde Machine , il
y a deux Tubes de verre , dont l'un n'est
pas recourbé et sért pour marquer le niveau de l'eau. Mais pour donner une description exacte et complette de ces Machines , il faudroit joindre ici des figures
et entrer dans des détails que nous renvoyons au Mémoire de l'Auteur.
Après la Description de la Machine et
'des moyens de s'en servir pour les eaux
coutantes , M. Pitot rapporte plusieurs
Experiences qu'il a faites sur les Ponts
de Paris , et dans plusieurs autres endroits de la Seine , où il a pris la vitesse
des eaux , tant à leurs surfaces que dans
le fond. Un des principaux résultats de
ces Experiences est qu'en general la vi--
tesse des eaux va en diminuant vers le
fond , sur tout aux endroits où elle est
le plus rapide vers la surface , il se trouve
aussi dans quelques endroits des mouvemens d'eau en tourbillon qui sont cachez¸
pour ainsi-dire , dans l'interieur des eaux,
mais que la Machine fait découvrir aisé
ment.
M. Pitot ajoûte encore à l'usage de sa
Machine , qu'on pourra faire plusieurs
LeVol. autres
་ DECEMBRE. 1732: 2603
·
autres Observations sur les eaux courant
res , utiles et curieuses , pour connoître
par exemple , la vitesse moyenne du total
des eaux d'une Riviere. Pour sçavoir si
les augmentations de vitesse sont proportionnelles aux accroissemens des eaux
ou dans quel rapport , pour voir quelle
est la relation entre les volumes d'eau es
la quantité des frottemens , &c. De-là
M. Pitot passe à la démonstration de l'effet de la Machine , il fait voir que cet
effet n'est qu'une application très-simple
du principe ou de la loi fondamentale
des Hydrauliques et du mouvement des
eaux ; application dont vrai-semblablement personne ne s'étoit encore avisé
elle est même très heureuse pour avoir
de justes déterminations. Car les vitesses
des eaux sont mesurées à cette Machine
par les élevations ou ascensions de l'eau,
et par le principe , les élevations de l'eau
sont comme les quarres des vitesses , une
vitesse double donne une hauteur quadruple ; une vitesse triple donne une hauteur neuffois plus grande ; ainsi le moindre changement de vitesse se fait connoître sur la Machine, par des differences très-sensibles. Après les Démonstrations de l'effet de la Machine , M. Pitot
donne les regles pour avoir les vitesses
1. Vol des
2604 MERCURE DE FRANCE
des eaux courantes en pieds et pouces par
seconde de temps relative aux élevations
de l'eau , et il a joint une Tablede toutes
les vitesses en pieds et pouces , correspon
dantes aux élevations de l'eau de pouces
en pouces et même de ligne en ligne.
Mais l'application la plus importante
et la plus utile que M. Pitot prétend qu'on
peut tirer de cette découverte , c'est la
connoissance et la mesure du chemin ou
du sillage des Vaisseaux ; ' il espere que
les Officiers de Marine et les Pilotes ,--les
plus obstinez à ne pas recevoir des nouveautez , seront forcez de convenir qu'on
n'a rien fait jusques à present , de plus
sûr et de plus commode pour mesurer
exactement la vitesse des Vaisseaux. Mais
il n'a point encore déterminé la meil
lure façon de placer sa Machine sur le
Vaisseau , elle ne consistera qu'en deux
petits tuyaux fixes , à l'un desquels on
verra le chemin du Vaisseau en toises par
minutes et par heures , comme l'on voit
les dégrez de chaleur à un Thermometre.
Enfin , M. Fitor finit son Memoire en
rapportant quelques Experiences qui ont
rapport au Sillage des Vaisseaux , ayant
remonté la Riviere sur un petit Bateau
à la voile par un ass z grand vent et
mesuré avec sa Machine le chemin du.
MI.Vol Batcaus
DECEMBRE. 1732. 2605
Bateau ; il assure que ces Experiences
lui ont réussi au- delà de son attente , les
mouvemens du Bateau causez par degrosses vagues , ne causent aucuns obstacles
à l'effet de la Machine , et il est convaincu qu'il n'y aura rien à craindre
non plus de la part des Roulis et du Tangage des Vaisseaux , ce qui´est extréme
ment avantageux.
Fermer
Résumé : EXTRAIT du Memoire de M. Pitot, contenant la Description d'une Machine pour mesurer la vitesse des Eaux courantes, et le chemin ou le sillage des Vaisseaux; lû à la Rentrée publique de l'Académie Royale des Sciences, le lendemain de la S. Martin, 12. Novembre 1732.
Le mémoire de M. Pitot, présenté à l'Académie Royale des Sciences le 12 novembre 1732, introduit une machine destinée à mesurer la vitesse des eaux courantes et le sillage des vaisseaux. Pitot met en avant les dommages causés par les fleuves et rivières en raison de leurs changements de lit et de leurs débordements, soulignant l'importance de connaître la vitesse du courant pour construire des ouvrages de prévention tels que des levées, des digues et des jetées. Pitot identifie plusieurs situations nécessitant la mesure de la vitesse des eaux, comme la jauge des eaux pour des projets de canaux, l'évaluation de la force des eaux sur les roues de moulin, ou la détermination des emplacements optimaux pour des machines hydrauliques. Il critique les méthodes existantes, notant qu'elles ne permettent pas de mesurer la vitesse dans des endroits critiques, comme à l'entrée ou à la sortie d'une arche de pont. Il aborde également la controverse sur la vitesse des eaux au fond des rivières par rapport à leur surface, en tenant compte des lois hydroliques et des frottements. La machine proposée par Pitot permet de mesurer la vitesse des eaux à différentes profondeurs et dans des endroits spécifiques, comme les arches de pont. Elle est composée de tubes de verre et de règles graduées. Pitot décrit plusieurs expériences réalisées sur la Seine, montrant que la vitesse des eaux diminue généralement vers le fond. Il mentionne également l'application de sa machine pour mesurer le sillage des vaisseaux, espérant que les officiers de marine reconnaîtront son utilité. Pitot conclut en rapportant des expériences réussies sur le sillage des bateaux, affirmant que les mouvements causés par les vagues n'affectent pas l'efficacité de la machine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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421
p. 2614
ENIGME.
Début :
Quand j'ai de l'eau, ma foi, je n'en bois pas, [...]
Mots clefs :
Meunier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Q
Uand j'ai de l'eau , ma foi , je n'en boi
pas ,
Je bois fort bien du vin à mes repàs ;
Et ma mesure devient pleine
Dans l'accroissement de la Seine :
Mais helas ! je ne bois que de l'eau seulement ,
Quand elle manque absolument
Q
Uand j'ai de l'eau , ma foi , je n'en boi
pas ,
Je bois fort bien du vin à mes repàs ;
Et ma mesure devient pleine
Dans l'accroissement de la Seine :
Mais helas ! je ne bois que de l'eau seulement ,
Quand elle manque absolument
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422
p. 1730
« Le sieur Martin l'aîné, qu'on peut dire avoir considerablement enrichi les [...] »
Début :
Le sieur Martin l'aîné, qu'on peut dire avoir considerablement enrichi les [...]
Mots clefs :
Beaux Arts, Ouvrages, Vernis, Martin, Lambris, Carosses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le sieur Martin l'aîné, qu'on peut dire avoir considerablement enrichi les [...] »
Le sieur Martin l'aîné , qu'on peut dire avoir considerablement, enrichi les
beaux Arts en Europe , en imitant et
surpassant même à beaucoup d'égards
les plus beaux Ouvrages en Vernis unis
et de relief , de la Chine et du Japon
donne avis au Public , que pour s'accommoder au tems et aux personnes qui ne
veulent pas faire une grande dépense , il
entreprend des Lambris , Frises , Plafonds , impressions , bronzures , peintures ordinaires , generalement toutes sortes
de Vernis , et autres Ouvrages au prix
courant , pour décorer les Appartemens ,
d'un goût nouveau agréable , avec figures de relief et de diverses couleurs.
Il entreprend aussi des Carosses en beau
vernis en avanturine , &c. les fait peindre et dorer , et garantit la dorure des
injures du tems. Le tout à un prix rai- sonnable.
,
Sa demeure est toujours grande ruë da
Fauxbourg S. Denis , chez la veuve Rivet, près la Grille
beaux Arts en Europe , en imitant et
surpassant même à beaucoup d'égards
les plus beaux Ouvrages en Vernis unis
et de relief , de la Chine et du Japon
donne avis au Public , que pour s'accommoder au tems et aux personnes qui ne
veulent pas faire une grande dépense , il
entreprend des Lambris , Frises , Plafonds , impressions , bronzures , peintures ordinaires , generalement toutes sortes
de Vernis , et autres Ouvrages au prix
courant , pour décorer les Appartemens ,
d'un goût nouveau agréable , avec figures de relief et de diverses couleurs.
Il entreprend aussi des Carosses en beau
vernis en avanturine , &c. les fait peindre et dorer , et garantit la dorure des
injures du tems. Le tout à un prix rai- sonnable.
,
Sa demeure est toujours grande ruë da
Fauxbourg S. Denis , chez la veuve Rivet, près la Grille
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Résumé : « Le sieur Martin l'aîné, qu'on peut dire avoir considerablement enrichi les [...] »
Le sieur Martin l'aîné, célèbre pour ses œuvres en vernis imitant celles de la Chine et du Japon, propose désormais des prix plus accessibles. Il offre des lambris, frises, plafonds, impressions, bronzures, peintures et autres types de vernis pour décorer les appartements. Il décore également des carrosses en vernis, avec options de peinture et de dorure garantie. Sa résidence est rue du Faubourg Saint-Denis, chez la veuve Rivet.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
423
p. 2817-2822
OBSERVATION sur l'impossibilité du Mouvement perpetuel.
Début :
Pour produire un Mouvement perptuel il faut une force infinie. [...]
Mots clefs :
Mouvement perpétuel, Force, Machines, Pendule, Action, Expérience, Horloge, Poids, Conserver , Principes des mécaniques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : OBSERVATION sur l'impossibilité du Mouvement perpetuel.
OBSERVATION sur l'impossibilité
du Mouvement perpetuel.
Our produire um Mouvement perpetuel Poil faut une force infinie.
Je prouverai cette proposition après
avoir marqué quelques suppositions que
je crois nécessaires à mon sujet.
Je suppose , 1. que pour construire un
II. Vol.
Mou.
2818 MERCURE DE FRANCE
>
Mouvement perpetuel , selon l'idée que
tout le monde en a on ne peut se servir des Elemens que dans une action
qu'on leur donne , et non pas dans celle
qu'ils ont naturellement ; par exemple ,
qui mettroit une roüe sur un Fleuve , ou
une voile au vent , n'auroit pas trouvé
pour cela le Mouvement perpetuel ; il faut que ce mouvement vienne de l'industrie des hommes et non pas de la
nature des choses. On voit par là que
le feu n'est pas propre à ce sujet , parce
qu'il exige toûjours une nouvelle maticre à consumer. La Terre n'y peut servir tout au plus que pour soutenir les Machines que l'on pourroit faire à cette
occasion ; il ne reste donc que les corps
solides inanimez , l'eau et l'air , dont il
faut encore exclure les eaux courantes
et les Vents.
2°. Que dans toutes les Machines qu'on
pourroit faire pour conserver le Mouvement , il faut nécessairement qu'une partie fasse mouvoir l'autre , commele Tambour fait mouvoir lePendule, et l'eau chasse l'air d'un Scyphon , &c. car autrement
si aucune partie ne poussoit l'autre , ou
il n'y auroit aucun Mouvement , ou chacune agiroit par sa propre force , et alors
ce Mouvement ne tireroit pas son prin
cipe de l'industrie des hommes.
DECEMBRE. 1732. 2819
39. Que tous les corps tendent naturellement au centre de la terre , et que
pour qu'un corps en puisse éloigner un autre , il faut que celui-là contienne une
plus grande force que celui- ci, parce qu'il
lui faut la force d'élever l'autre et de s'élever lui-même , d'où je conclus qu'on ne
trouvera jamais le Mouvement perpetuel
par deux corps qui agissent réciproquement l'un contre l'autre.
non que
4°. Que force perpetuelle et force infinie , sont une même chose ; car quelle
idée avons- nous d'une force infinie , sic'est une force qui souffrant sans
cesse une dissipation et un écoulement
d'une portion d'elle-même , ne peut ccpendant jamais être epuisée ? mais cette
même idée ne convient- elle pas à la force
perpetuelle , puisque nous comprenons
que dans tous les siecles des siecles avenir on ne sçauroit jamais l'épuiser ?
5°. Que qui dit Mouvement , dit action , donc , qui dit Mouvement perpetuel , dit action perp tuelle.
6°. Que qui dit action' , dit force , donc
qui dit action perpetuelle , dit force perpetuelle ou infinie ; car ce n'est qu'une
même chose. Je vais prouver maintenant que pour construire une Machine dont
quelque partie soit ou puisse être dans
II. Vol.
1820 MERCURE DE FRANCE
un Mouvement perpetuel , il faut qu'elle
renferme une force perpetuelle ou infinie.
Pour produire , dans quelque genre que
ce soit , un Mouvement d'une minute , il
faut un certain degré de force , et pour
en produire un de deux minutes , ou pour
conserver le premier dans la seconde minute , il faut deux degrez de force , ou
une force d'un degré de force renouvellée. Pour un Mouvement de quinze minutes , il faut quinze degrez de force ;
donc pour conserver un Mouvement pen
dant une infinité de minutes , il faudra
une infinité de degrez de force , ou une
force infinie.
L'experience est parfaitement conforme à ce que je viens d'avancer. Ayez une
Horloge à poids , laquelle étant posée à
une certaine hauteur et tirée par un juste
poids de 8. livres , puisse conserver son
Mouvement pendant 24. heures ; si vous
voulez gagner du temps et faire que de
la même hauteur le poids reste deux jours
à descendre , la chose n'est pas difficile ,
et on le peut en trois manieres ; sçavoir ,
en ajoutant une roue moyenne , ou en
allongeant la Verge de Pendule , ou enfin en ajoûtant une ou plusieurs poulies;
mais de quelque biais que vous vous y
preniez , pourvû que vous conserviez
II. Vol. toûjours
DECEMBR E. 1732. 2820
toujours la même Lentille qui est au bout
du Pendule , vous ne ferez jamais mar
cher votre Horloge deux jours , que vous
ne doubliez le poids , et si vous voulez
qu'elle aille 8. jours , il vous faudra de
toute necessité au moins 64. livres pesant;
d'où je conclus que la force doit toujours être proportionnée à la durée du
Mouvement, et que si le Mouvement doit
durer toujours, la force doitagir toujours.
Elle ne le peut si elle n'est ou infinic ou
renouvellée , et ce dernier mot est opposé
à l'idée du Mouvement perpetuel.
l'on
Il est encore certain que si jamais le
Mouvement perpetuel pouvoit se trouver,
ce seroit toujours suivant les principes
des Méchaniques , c'est-à-dire , en employant la force contre la force ; or le
principe universel des Méchaniques ,
prouve également l'impossibilité du Mouvement perpetuel , le voici : ce que
gagne en temps et en espace ,
on le
perd en force et ce que l'on gagne en
force on le perd en temps et en espace :
expliquons ce principe dans le cas de
l'Horloge , et nous tirerons ensuite une
conséquence toute naturelle. Votre Horloge n'alloit qu'un jour et elle en va 8.
vous avez gagné 7. jours de temps , mais
vous avez perdu en force 7. fois la pe- 11. Vol. santeur
2822 MERCURE DE FRANCE
santeur du premier poids , puisqu'au liett
de 8 livres pesant , il en faut 64. De ce
principe je conclus que celui qui voudra
gagner infiniment en temps , perdra infiniment en force , et que le Mouvement
perpetuel ne peut être l'effet que d'une
force infinie ; il est donc absolument impossible , puisque tous les hommes ensemble ne sont pas capables de former
une force infinie.
D'ailleurs les vaines recherches qu'en
ont faites jusques ici tant de personnes
sçavantes , forment une preuve morale
de son impossibilité ; les differens moyens
d'y parvenir qu'on a souvent proposez
et qui ont disparu d'abord après , autorisent mon opinion , et j'ose ici prédire à
tous ceux qui travailleront à le cherher ,
qu'ils perdront immanquablement les uns
leur temps et les autres leur réputation ,
s'ils hazardent sur cette matiere de donner un jour quelque chose au Public, Si
quelqu'un vouloit faire l'honneur de proposer quelque difficulté à l'Auteur de
ces Refléxions il ose promettre d'y
répondre. Il fait son séjour à Villeneuvskez- Avignon. Le 21 Août 1732.
›
B. L. S.
du Mouvement perpetuel.
Our produire um Mouvement perpetuel Poil faut une force infinie.
Je prouverai cette proposition après
avoir marqué quelques suppositions que
je crois nécessaires à mon sujet.
Je suppose , 1. que pour construire un
II. Vol.
Mou.
2818 MERCURE DE FRANCE
>
Mouvement perpetuel , selon l'idée que
tout le monde en a on ne peut se servir des Elemens que dans une action
qu'on leur donne , et non pas dans celle
qu'ils ont naturellement ; par exemple ,
qui mettroit une roüe sur un Fleuve , ou
une voile au vent , n'auroit pas trouvé
pour cela le Mouvement perpetuel ; il faut que ce mouvement vienne de l'industrie des hommes et non pas de la
nature des choses. On voit par là que
le feu n'est pas propre à ce sujet , parce
qu'il exige toûjours une nouvelle maticre à consumer. La Terre n'y peut servir tout au plus que pour soutenir les Machines que l'on pourroit faire à cette
occasion ; il ne reste donc que les corps
solides inanimez , l'eau et l'air , dont il
faut encore exclure les eaux courantes
et les Vents.
2°. Que dans toutes les Machines qu'on
pourroit faire pour conserver le Mouvement , il faut nécessairement qu'une partie fasse mouvoir l'autre , commele Tambour fait mouvoir lePendule, et l'eau chasse l'air d'un Scyphon , &c. car autrement
si aucune partie ne poussoit l'autre , ou
il n'y auroit aucun Mouvement , ou chacune agiroit par sa propre force , et alors
ce Mouvement ne tireroit pas son prin
cipe de l'industrie des hommes.
DECEMBRE. 1732. 2819
39. Que tous les corps tendent naturellement au centre de la terre , et que
pour qu'un corps en puisse éloigner un autre , il faut que celui-là contienne une
plus grande force que celui- ci, parce qu'il
lui faut la force d'élever l'autre et de s'élever lui-même , d'où je conclus qu'on ne
trouvera jamais le Mouvement perpetuel
par deux corps qui agissent réciproquement l'un contre l'autre.
non que
4°. Que force perpetuelle et force infinie , sont une même chose ; car quelle
idée avons- nous d'une force infinie , sic'est une force qui souffrant sans
cesse une dissipation et un écoulement
d'une portion d'elle-même , ne peut ccpendant jamais être epuisée ? mais cette
même idée ne convient- elle pas à la force
perpetuelle , puisque nous comprenons
que dans tous les siecles des siecles avenir on ne sçauroit jamais l'épuiser ?
5°. Que qui dit Mouvement , dit action , donc , qui dit Mouvement perpetuel , dit action perp tuelle.
6°. Que qui dit action' , dit force , donc
qui dit action perpetuelle , dit force perpetuelle ou infinie ; car ce n'est qu'une
même chose. Je vais prouver maintenant que pour construire une Machine dont
quelque partie soit ou puisse être dans
II. Vol.
1820 MERCURE DE FRANCE
un Mouvement perpetuel , il faut qu'elle
renferme une force perpetuelle ou infinie.
Pour produire , dans quelque genre que
ce soit , un Mouvement d'une minute , il
faut un certain degré de force , et pour
en produire un de deux minutes , ou pour
conserver le premier dans la seconde minute , il faut deux degrez de force , ou
une force d'un degré de force renouvellée. Pour un Mouvement de quinze minutes , il faut quinze degrez de force ;
donc pour conserver un Mouvement pen
dant une infinité de minutes , il faudra
une infinité de degrez de force , ou une
force infinie.
L'experience est parfaitement conforme à ce que je viens d'avancer. Ayez une
Horloge à poids , laquelle étant posée à
une certaine hauteur et tirée par un juste
poids de 8. livres , puisse conserver son
Mouvement pendant 24. heures ; si vous
voulez gagner du temps et faire que de
la même hauteur le poids reste deux jours
à descendre , la chose n'est pas difficile ,
et on le peut en trois manieres ; sçavoir ,
en ajoutant une roue moyenne , ou en
allongeant la Verge de Pendule , ou enfin en ajoûtant une ou plusieurs poulies;
mais de quelque biais que vous vous y
preniez , pourvû que vous conserviez
II. Vol. toûjours
DECEMBR E. 1732. 2820
toujours la même Lentille qui est au bout
du Pendule , vous ne ferez jamais mar
cher votre Horloge deux jours , que vous
ne doubliez le poids , et si vous voulez
qu'elle aille 8. jours , il vous faudra de
toute necessité au moins 64. livres pesant;
d'où je conclus que la force doit toujours être proportionnée à la durée du
Mouvement, et que si le Mouvement doit
durer toujours, la force doitagir toujours.
Elle ne le peut si elle n'est ou infinic ou
renouvellée , et ce dernier mot est opposé
à l'idée du Mouvement perpetuel.
l'on
Il est encore certain que si jamais le
Mouvement perpetuel pouvoit se trouver,
ce seroit toujours suivant les principes
des Méchaniques , c'est-à-dire , en employant la force contre la force ; or le
principe universel des Méchaniques ,
prouve également l'impossibilité du Mouvement perpetuel , le voici : ce que
gagne en temps et en espace ,
on le
perd en force et ce que l'on gagne en
force on le perd en temps et en espace :
expliquons ce principe dans le cas de
l'Horloge , et nous tirerons ensuite une
conséquence toute naturelle. Votre Horloge n'alloit qu'un jour et elle en va 8.
vous avez gagné 7. jours de temps , mais
vous avez perdu en force 7. fois la pe- 11. Vol. santeur
2822 MERCURE DE FRANCE
santeur du premier poids , puisqu'au liett
de 8 livres pesant , il en faut 64. De ce
principe je conclus que celui qui voudra
gagner infiniment en temps , perdra infiniment en force , et que le Mouvement
perpetuel ne peut être l'effet que d'une
force infinie ; il est donc absolument impossible , puisque tous les hommes ensemble ne sont pas capables de former
une force infinie.
D'ailleurs les vaines recherches qu'en
ont faites jusques ici tant de personnes
sçavantes , forment une preuve morale
de son impossibilité ; les differens moyens
d'y parvenir qu'on a souvent proposez
et qui ont disparu d'abord après , autorisent mon opinion , et j'ose ici prédire à
tous ceux qui travailleront à le cherher ,
qu'ils perdront immanquablement les uns
leur temps et les autres leur réputation ,
s'ils hazardent sur cette matiere de donner un jour quelque chose au Public, Si
quelqu'un vouloit faire l'honneur de proposer quelque difficulté à l'Auteur de
ces Refléxions il ose promettre d'y
répondre. Il fait son séjour à Villeneuvskez- Avignon. Le 21 Août 1732.
›
B. L. S.
Fermer
Résumé : OBSERVATION sur l'impossibilité du Mouvement perpetuel.
Le texte traite de l'impossibilité du mouvement perpétuel. L'auteur affirme que la création d'un tel mouvement requiert une force infinie. Pour appuyer cette thèse, il présente plusieurs arguments. Premièrement, il souligne que la réalisation d'un mouvement perpétuel dépend de l'ingéniosité humaine plutôt que des forces naturelles des éléments. Deuxièmement, dans toute machine conçue pour maintenir un mouvement, une partie doit en actionner une autre. Troisièmement, tous les corps tendent naturellement vers le centre de la Terre, rendant impossible un mouvement perpétuel basé sur l'action réciproque de deux corps. Quatrièmement, une force perpétuelle est équivalente à une force infinie, car elle ne peut jamais être épuisée. Cinquièmement, un mouvement perpétuel implique une action perpétuelle, donc une force perpétuelle ou infinie. Enfin, pour maintenir un mouvement perpétuel, il faut une force infinie, car la durée du mouvement est proportionnelle à la force nécessaire. L'auteur utilise l'exemple d'une horloge à poids pour illustrer son propos. Il montre que pour prolonger la durée du mouvement de l'horloge, il est nécessaire d'augmenter la force appliquée. Il conclut que le mouvement perpétuel est impossible car il nécessiterait une force infinie, que les humains ne peuvent pas produire. Les recherches infructueuses menées jusqu'alors renforcent cette conclusion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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424
p. 2831-2838
« PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...] »
Début :
PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...]
Mots clefs :
Histoire métallique, Souscription, Projet, Cuivre, Tube
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...] »
PROJET de Souscription pour l'Edi
tion de l'Histoire Metallique des XVII.
Provinces des Pays- Bas , depuis l'abdication de Charles V. jusqu'à la Paix de Bade
en 1716. traduite du Holandois de M.
Gerard Van-Loon. A la Haye , chez P.
Gosse , F. Neaulme et P. de Hondt , 1732..
Cet ouvrage doit être regardé non seulement comme une Histoire Métallique ,
mais encore comme une Histoire Civile ,
Militaire , Ecclésiastique et Genealogique.
des Pays- Bas. Elle est tirée des Historiens
-les plus estimez , tant géneraux que particuliers , et confirmée par les Monumens
les plus certains et les plus authentiques ;
ensorte qu'on ne fait aucun doute qu'elle
ne soit préferée à toutes les Histoires des
XVII Provinces qui ont paru jusqu'à présent, et à tout ce qu'on a encore vu de
plus curieux en ce genre.
L'Edition sera divisée en s vol. in- fol.
qui contiendront 675 feuilles, de très- beau)
papier, en caracteres neufs. Il y aura 2945
II. Vol. E iij Médail
2832 MERCURE DE FRANCE
Médailles avec leurs revers , gravées par
les meilleurs Maîtres , et expliquées par
PAutheur.
Ceux qui souscriront auront cet Ouvra- ge pour 90 florins deHollande pour le petit papier , et pour 135 florins le grand pa
pier. Les principaux Libraires de ces Provinces et des Pays Etrangers recevront les
souscriptions ; et en payant à differens termes , suivant le Prospectus &c. ils auront
tout l'Ouvrage entier dans le courant de
P'année 1733. On pourra chez les mêmes
Libraires consulter le Prospectus pour une
plus ample instruction .
L'Article XI de la seconde Partie de ce
Journal , intitulé Expériences étonnantes
sur l'Electricité , merite une attention particuliere de la part des Physiciens. Il contient la description de plusieurs Expériences faites en Angleterre par M. Etienne
Gray , et extraites d'une de ses Lettres.
Elles se trouvent aussi décrites dans les
Transactions Philosophiques de la Société
Royale de Londres , num. 356 et 417.
Nous ne rapporterons icy qu'une de ces
Expériences à cause des bornes auxquelles
nous sommes nécessairement assujettis.
les Curieux pourront recourir au Journal
même , ou aux Transactions pour être instruits sur toutes les autres.
11. Vol. . M.
DECEMBRE. 1732. 2833
M. Gray découvrit au mois de Fevrier
1729 pour la premiere fois une Attraction
Electrique dans plusieurs Corps qu'on n'avoit pas soup onés jusques- là d'avoir cette
propriété. Il fit là- dessus divers Essais sur
les Métaux , pour voir si on ne pourroit
pas les rendre attractifs par le même moïen
qui donne cette qualité à d'autres corps ,
sçavoir en les échaufant , les frottant , les
battant à coups de marteau ; mais ce fut
sans succès.
Il résolut alors de se servir d'un grand
Tube de Cristal ; car comme le Tube com
munique de la lumiere aux corps quand
on les frotte dans l'obscurité , M. Gray
pensa qu'il pourroit peut- être bien leur
communiquer en même tems de l'Electri
cité, et il ne se trompa pas , suivant les
differentes expériences faites sur les métaux , les végétaux &c. rapportées dans ce
Journal , que nous obmettons , ainsi que
la Description du Cube en question , pour
venir à l'experience singuliere à laquelle
pous sommes contraints de nous borner.
Ecoutons là- dessus M. Gray lui même
qui parle ainsi dans sa Lettre dattée du 8.
Fevrier 1731.
» Le 8 Avril 1730 je fis l'expérience suivante sur un petit garçon de 8 à 9 ans.
»Il pesoit , tout habillé , quarante et sept
II. Vol. Eiiij livres
2834 MERCURE DE FRANCE
»
»livres dix onces. Je le suspendis horisontalement à deux cordes , telles qu'on
»les employe à sccher le linge. Elles
» étoient d'environ 13 pieds de longueur,
» et avoient des ganses à chaque bout.
» Dans la solive de ma chambre , qui avoit
» un pied d'épaisseur , on avoit fiché deux
>> crochets à l'opposite l'un de l'autre , et
» à deux pieds de ceux- là encore deux au-
>> tres de la même maniere , sur ces cro
» chets on suspendit les cordons par leurs
น ganses , en guise d'escarpolettes , le bas
» n'étant élevé au dessus du plancher que
» d'environ deux pieds. On mit l'enfant
» sur ces deux cordes , la face en bas , de
» façon qu'une des cordes lui passoit sous
»la poitrine et l'autre sous les cuisses. Les
»feuilles de cuivre furent posées sur un
"petit gueridon fait d'une planche ronde,
» d'un pied de diametre , couverte de pa-
»pier blanc et soutenue par un pied d'un
» pied de haut. Comme on eut frotté le
» Tube , et qu'on le tenoit près des pieds
» du petit garçon , mais sans le toucher ;
»son visage attira les feuilles de cuivre
avec beaucoup de force , jusqu'à les fai-
»re monter à la hauteur de 8 et quelqué
fois de 10 pouces. Je mis quantité de
» morceaux de feuilles sur le gueridon tout
»à la fois , et elles s'éleverent toujours
AI. Vol.
tout
DECEMBRE. 1732. 2835
tout à la fois dans le même tems.
>> On mit alors le garçon sur le dos , et
» le derriere de sa tête qui étoit couverte
» de cheveux courts , attira , mais non pas
» tout à fait à la même hauteur que son
» visage avoit fait. Après cela on mit
» les feuilles sous ses pieds , sans qu'il eut
» quitté ni souliers ni bas , et le Tube
ayant été tenu près de sa tête , les pieds
" attirerent, mais pas tout à fait à la même
»hauteur que la tête. Après cela on remit
» encore les feuilles sous sa tête , mais il
» n'y eut aucune attraction , non plus que
» quand on tenoit le Tube au dessus des
» pieds , et les feuilles au dessous.
در
» Le 16 Avril je repetai l'expérience du
» petit garçon , mais l'attraction ne fut
»pas , à beaucoup près , si forte ce jour- là
» que la premiere fois. Les feuilles de cuivre
>> ne monterent qu'à environ 6 pouces. Je
» fis étendre au garçon ses mains horison-
»talement , et je plaçai un petit gueridon
»avec des feuilles de cuivre sous chaque
» main , et un autre plus grand sous son
»visage après quoi le Tube excité ayant
» été tenu près de ses pieds , son visage et »ses mains attirerent tout à la fois. Je lui
donnai alors à tenir dans une main le
»bout superieur d'une ligne à Pêcheur
*L'Auteuradit auparavant que cetteLigne étoit
II. Vol.
E v
2836 MERCURE DE FRANCE
» à la petite pointe de laquelle étoit en-
» chassée une boule de liege , sous laquelle
»on mit les feuilles de cuivre , et le Tu-
»be ayantété frotté et tenu près des pieds,
»la boule attira les feuilles à la hauteur de
» deux pouces , puis les repoussa , et les
"attira encore plusieurs fois de suite avec
beaucoup de force.
» Le 21 Avril je réïterai mes expérien
» ces sur le petit garçon , et je trouvai l'at-
» traction beaucoup plus forte que la pre-
»miere fois. Les feuilles de cuivre s'éle-
» verent vers son visage à la hauteur de
plus d'un pied. Je donnai alors au gar
>> çon dans chacune de ses mains l'extrê
» mité d'une ligne de pêcheur , avec une
» boule de liége à la pointe , et je mis un
» petit gueridon avec des feuilles sous chaque boule. Le Tube ayant été frotté et
»tenu près de ses pieds , les deux liéges
>> attirerent et repousserent fortement tout
» à la fois. La longueur de chaque morceau
» de liége étoit d'environ 7 pieds. On mit
» aprèc cela le petit garçon sur le côtégau
» che , et on lui donna à tenir de ses deux
» mainsuneligne à pêcher de 12 pieds de
כן
long , surmontée au bout d'une petite
» boule de liége d'un pouce trois quarts
»de diamettre : après cela toutes choses
faite d'une longue Canne on Roseau
11, Vol.
étant
DECEMBRE. 1732. 2837
étant préparées , et le Tube près des
"pieds de l'enfant , la boule de liége atti-
" ra et repoussa avec force les feuilles de
cuivre jusqu'à la hauteur de deux pou
» ces au moins.
» Remarquez , continue M. Gray , que
quand je parle de tenir le Tube près des
pieds de l'enfant , j'entends que c'étoit
vis à vis de la plante de ses pieds ; et
» quand je dis que c'étoit près de sa tête
il faut entendre près du sommet ; car
»quand on tenoit le Tube au dessus de la
» tête ou des jambes , l'attraction ne se
»communiquoit pas si fortement aux au-
» tres parties de son corps.
3)
» Ces Expériences montrent , conclud
» l'Auteur, que les animaux reçoivent en
plus grande quantité les écoulemens
» électriques , et que ces écoulemens peu-
»vent passer d'eux ailleurs , jusqu'à des
» distances considérables par plusieurs
» chemins tout à la fois , pour peu qu'ils
» trouvent des passages propres , après
» quoi ils déployent leur puissance attrac-
» tive dans les endroits où ils sont - par-
>> venus.
On ne peut pas disconvenir qu'il n'y
aitdu neufet du merveilleux dans ces Expériences ; M. Gray se propose de les por
ker encore plus loin , encouragé par une
II. Vola B vj nou-
2838 MERCURE DE FRANCE
nouvelle découverte qu'il a faite touchant
l'attraction des corps colorez , lesquels attirent , dit-il , plus ou moins à raison de
la couleur dont ils sont , quoique de même substance , de même volume , de même poids ; ensorte que le rouge , l'orange
ou le jaune , attirent pour le moins 3 ou4,
fois plus fortement que le verd , le bleu ou le pourpre. Voilà encore une fois des
Nouveautez susceptibles de bien des Reflexions ; elles prouvent au moins qu'il
reste encore beaucoup de mysteres à découvrir dans la Nature. Pline qui l'avoit
assez étudiée le pensoit ainsi , nous finirons par son expression qui ne sçauroit
être plus noble , ni peut- être mieux appliquée qu'ici : Multa latent in majestate Natura.
tion de l'Histoire Metallique des XVII.
Provinces des Pays- Bas , depuis l'abdication de Charles V. jusqu'à la Paix de Bade
en 1716. traduite du Holandois de M.
Gerard Van-Loon. A la Haye , chez P.
Gosse , F. Neaulme et P. de Hondt , 1732..
Cet ouvrage doit être regardé non seulement comme une Histoire Métallique ,
mais encore comme une Histoire Civile ,
Militaire , Ecclésiastique et Genealogique.
des Pays- Bas. Elle est tirée des Historiens
-les plus estimez , tant géneraux que particuliers , et confirmée par les Monumens
les plus certains et les plus authentiques ;
ensorte qu'on ne fait aucun doute qu'elle
ne soit préferée à toutes les Histoires des
XVII Provinces qui ont paru jusqu'à présent, et à tout ce qu'on a encore vu de
plus curieux en ce genre.
L'Edition sera divisée en s vol. in- fol.
qui contiendront 675 feuilles, de très- beau)
papier, en caracteres neufs. Il y aura 2945
II. Vol. E iij Médail
2832 MERCURE DE FRANCE
Médailles avec leurs revers , gravées par
les meilleurs Maîtres , et expliquées par
PAutheur.
Ceux qui souscriront auront cet Ouvra- ge pour 90 florins deHollande pour le petit papier , et pour 135 florins le grand pa
pier. Les principaux Libraires de ces Provinces et des Pays Etrangers recevront les
souscriptions ; et en payant à differens termes , suivant le Prospectus &c. ils auront
tout l'Ouvrage entier dans le courant de
P'année 1733. On pourra chez les mêmes
Libraires consulter le Prospectus pour une
plus ample instruction .
L'Article XI de la seconde Partie de ce
Journal , intitulé Expériences étonnantes
sur l'Electricité , merite une attention particuliere de la part des Physiciens. Il contient la description de plusieurs Expériences faites en Angleterre par M. Etienne
Gray , et extraites d'une de ses Lettres.
Elles se trouvent aussi décrites dans les
Transactions Philosophiques de la Société
Royale de Londres , num. 356 et 417.
Nous ne rapporterons icy qu'une de ces
Expériences à cause des bornes auxquelles
nous sommes nécessairement assujettis.
les Curieux pourront recourir au Journal
même , ou aux Transactions pour être instruits sur toutes les autres.
11. Vol. . M.
DECEMBRE. 1732. 2833
M. Gray découvrit au mois de Fevrier
1729 pour la premiere fois une Attraction
Electrique dans plusieurs Corps qu'on n'avoit pas soup onés jusques- là d'avoir cette
propriété. Il fit là- dessus divers Essais sur
les Métaux , pour voir si on ne pourroit
pas les rendre attractifs par le même moïen
qui donne cette qualité à d'autres corps ,
sçavoir en les échaufant , les frottant , les
battant à coups de marteau ; mais ce fut
sans succès.
Il résolut alors de se servir d'un grand
Tube de Cristal ; car comme le Tube com
munique de la lumiere aux corps quand
on les frotte dans l'obscurité , M. Gray
pensa qu'il pourroit peut- être bien leur
communiquer en même tems de l'Electri
cité, et il ne se trompa pas , suivant les
differentes expériences faites sur les métaux , les végétaux &c. rapportées dans ce
Journal , que nous obmettons , ainsi que
la Description du Cube en question , pour
venir à l'experience singuliere à laquelle
pous sommes contraints de nous borner.
Ecoutons là- dessus M. Gray lui même
qui parle ainsi dans sa Lettre dattée du 8.
Fevrier 1731.
» Le 8 Avril 1730 je fis l'expérience suivante sur un petit garçon de 8 à 9 ans.
»Il pesoit , tout habillé , quarante et sept
II. Vol. Eiiij livres
2834 MERCURE DE FRANCE
»
»livres dix onces. Je le suspendis horisontalement à deux cordes , telles qu'on
»les employe à sccher le linge. Elles
» étoient d'environ 13 pieds de longueur,
» et avoient des ganses à chaque bout.
» Dans la solive de ma chambre , qui avoit
» un pied d'épaisseur , on avoit fiché deux
>> crochets à l'opposite l'un de l'autre , et
» à deux pieds de ceux- là encore deux au-
>> tres de la même maniere , sur ces cro
» chets on suspendit les cordons par leurs
น ganses , en guise d'escarpolettes , le bas
» n'étant élevé au dessus du plancher que
» d'environ deux pieds. On mit l'enfant
» sur ces deux cordes , la face en bas , de
» façon qu'une des cordes lui passoit sous
»la poitrine et l'autre sous les cuisses. Les
»feuilles de cuivre furent posées sur un
"petit gueridon fait d'une planche ronde,
» d'un pied de diametre , couverte de pa-
»pier blanc et soutenue par un pied d'un
» pied de haut. Comme on eut frotté le
» Tube , et qu'on le tenoit près des pieds
» du petit garçon , mais sans le toucher ;
»son visage attira les feuilles de cuivre
avec beaucoup de force , jusqu'à les fai-
»re monter à la hauteur de 8 et quelqué
fois de 10 pouces. Je mis quantité de
» morceaux de feuilles sur le gueridon tout
»à la fois , et elles s'éleverent toujours
AI. Vol.
tout
DECEMBRE. 1732. 2835
tout à la fois dans le même tems.
>> On mit alors le garçon sur le dos , et
» le derriere de sa tête qui étoit couverte
» de cheveux courts , attira , mais non pas
» tout à fait à la même hauteur que son
» visage avoit fait. Après cela on mit
» les feuilles sous ses pieds , sans qu'il eut
» quitté ni souliers ni bas , et le Tube
ayant été tenu près de sa tête , les pieds
" attirerent, mais pas tout à fait à la même
»hauteur que la tête. Après cela on remit
» encore les feuilles sous sa tête , mais il
» n'y eut aucune attraction , non plus que
» quand on tenoit le Tube au dessus des
» pieds , et les feuilles au dessous.
در
» Le 16 Avril je repetai l'expérience du
» petit garçon , mais l'attraction ne fut
»pas , à beaucoup près , si forte ce jour- là
» que la premiere fois. Les feuilles de cuivre
>> ne monterent qu'à environ 6 pouces. Je
» fis étendre au garçon ses mains horison-
»talement , et je plaçai un petit gueridon
»avec des feuilles de cuivre sous chaque
» main , et un autre plus grand sous son
»visage après quoi le Tube excité ayant
» été tenu près de ses pieds , son visage et »ses mains attirerent tout à la fois. Je lui
donnai alors à tenir dans une main le
»bout superieur d'une ligne à Pêcheur
*L'Auteuradit auparavant que cetteLigne étoit
II. Vol.
E v
2836 MERCURE DE FRANCE
» à la petite pointe de laquelle étoit en-
» chassée une boule de liege , sous laquelle
»on mit les feuilles de cuivre , et le Tu-
»be ayantété frotté et tenu près des pieds,
»la boule attira les feuilles à la hauteur de
» deux pouces , puis les repoussa , et les
"attira encore plusieurs fois de suite avec
beaucoup de force.
» Le 21 Avril je réïterai mes expérien
» ces sur le petit garçon , et je trouvai l'at-
» traction beaucoup plus forte que la pre-
»miere fois. Les feuilles de cuivre s'éle-
» verent vers son visage à la hauteur de
plus d'un pied. Je donnai alors au gar
>> çon dans chacune de ses mains l'extrê
» mité d'une ligne de pêcheur , avec une
» boule de liége à la pointe , et je mis un
» petit gueridon avec des feuilles sous chaque boule. Le Tube ayant été frotté et
»tenu près de ses pieds , les deux liéges
>> attirerent et repousserent fortement tout
» à la fois. La longueur de chaque morceau
» de liége étoit d'environ 7 pieds. On mit
» aprèc cela le petit garçon sur le côtégau
» che , et on lui donna à tenir de ses deux
» mainsuneligne à pêcher de 12 pieds de
כן
long , surmontée au bout d'une petite
» boule de liége d'un pouce trois quarts
»de diamettre : après cela toutes choses
faite d'une longue Canne on Roseau
11, Vol.
étant
DECEMBRE. 1732. 2837
étant préparées , et le Tube près des
"pieds de l'enfant , la boule de liége atti-
" ra et repoussa avec force les feuilles de
cuivre jusqu'à la hauteur de deux pou
» ces au moins.
» Remarquez , continue M. Gray , que
quand je parle de tenir le Tube près des
pieds de l'enfant , j'entends que c'étoit
vis à vis de la plante de ses pieds ; et
» quand je dis que c'étoit près de sa tête
il faut entendre près du sommet ; car
»quand on tenoit le Tube au dessus de la
» tête ou des jambes , l'attraction ne se
»communiquoit pas si fortement aux au-
» tres parties de son corps.
3)
» Ces Expériences montrent , conclud
» l'Auteur, que les animaux reçoivent en
plus grande quantité les écoulemens
» électriques , et que ces écoulemens peu-
»vent passer d'eux ailleurs , jusqu'à des
» distances considérables par plusieurs
» chemins tout à la fois , pour peu qu'ils
» trouvent des passages propres , après
» quoi ils déployent leur puissance attrac-
» tive dans les endroits où ils sont - par-
>> venus.
On ne peut pas disconvenir qu'il n'y
aitdu neufet du merveilleux dans ces Expériences ; M. Gray se propose de les por
ker encore plus loin , encouragé par une
II. Vola B vj nou-
2838 MERCURE DE FRANCE
nouvelle découverte qu'il a faite touchant
l'attraction des corps colorez , lesquels attirent , dit-il , plus ou moins à raison de
la couleur dont ils sont , quoique de même substance , de même volume , de même poids ; ensorte que le rouge , l'orange
ou le jaune , attirent pour le moins 3 ou4,
fois plus fortement que le verd , le bleu ou le pourpre. Voilà encore une fois des
Nouveautez susceptibles de bien des Reflexions ; elles prouvent au moins qu'il
reste encore beaucoup de mysteres à découvrir dans la Nature. Pline qui l'avoit
assez étudiée le pensoit ainsi , nous finirons par son expression qui ne sçauroit
être plus noble , ni peut- être mieux appliquée qu'ici : Multa latent in majestate Natura.
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Résumé : « PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...] »
Le document expose un projet de souscription pour l'édition de l'Histoire Métallique des XVII Provinces des Pays-Bas, couvrant la période de l'abdication de Charles V jusqu'à la Paix de Bade en 1716. Cet ouvrage, traduit du hollandais par Gerard Van-Loon, est une histoire civile, militaire, ecclésiastique et généalogique. Il se distingue par son fondement sur des historiens estimés et des monuments authentiques, le rendant supérieur aux autres histoires des XVII Provinces. L'édition sera composée de cinq volumes in-folio, totalisant 675 feuilles de beau papier et 2945 illustrations, dont 2832 médailles avec leurs revers. Ces illustrations sont gravées par les meilleurs maîtres et expliquées par l'auteur. Le coût de l'ouvrage est de 90 florins pour le petit papier et 135 florins pour le grand papier. Les souscriptions sont acceptées par les principaux libraires des Provinces et des pays étrangers, avec un paiement échelonné pour une livraison complète prévue en 1733. Le texte mentionne également un article sur l'électricité, tiré du journal, décrivant des expériences de M. Étienne Gray. En 1729, Gray a découvert une attraction électrique dans divers corps. Il a mené des expériences sur les métaux et les végétaux en utilisant un tube de cristal pour communiquer l'électricité. Une expérience notable impliquait un petit garçon suspendu horizontalement, dont le visage et les mains attiraient des feuilles de cuivre lorsqu'un tube frotté était approché de ses pieds. Gray a conclu que les animaux reçoivent les écoulements électriques et peuvent les transmettre sur de grandes distances. Il a également observé que les corps colorés attirent différemment selon leur couleur, avec le rouge, l'orange ou le jaune attirant plus fortement que le vert, le bleu ou le pourpre. Ces découvertes montrent qu'il reste encore beaucoup de mystères à explorer dans la nature.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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425
p. 53-64
REMARQUES de M. Bouguer, de l'Académie Royale des Sciences, et Hydrographe du Roi, sur une Lettre que M. Meynier, Ingénieur du Roi pour la Marine, a fait insérer dans le Mercure de Juin dernier, p. 1053 et suiv.
Début :
Quoique les Remarques que je donne ici ne soient pas précisément pour [...]
Mots clefs :
Mer, Pratique, Théorie, Meynier, Marine, Terre, Pilotes, Vaisseaux, Navigation, Hydrographie
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texteReconnaissance textuelle : REMARQUES de M. Bouguer, de l'Académie Royale des Sciences, et Hydrographe du Roi, sur une Lettre que M. Meynier, Ingénieur du Roi pour la Marine, a fait insérer dans le Mercure de Juin dernier, p. 1053 et suiv.
REMARQZJES de M. Bouguegde [C44
cadimie Royale des Sciences , et Hyslro
gra lie du Roi , sur une Letrre que
1l . Meynier, Ingénieur alu Roipour la
F filarine , a fait ini'e'rer dans le Mercure
olefuin dernier , p. m5}. et suiv.
Uoique lcs Remarques que je donne
_ ici ne soient pas précisément pour
M. Meynier , j’ai crû que je devois at.
tendre qu’il fut de retour , avant que de
les publier, On voit assez par la Lettre
qu’il a fait insérer dans le Mercure de
Juin dernier , qu’il est extrêmement;
A I - - - ' - r
fache : il devolt cependant faire attention
qubn ne réussit jamais à montrer la bonté
de
n. MERCURE DE FRANCE
de sa cause , en aflîrmant simplement que
ceux qu'on regarde comme ses adversai
res sont dans Pimpossibilité de rien ro
duire d’utile. Le Public incapable clîen
trcr dans lcs passions des particuliers ,'
mettra toujours une difference infinie en
tre de semblables reproches , et -des Ob
servations modetêes qu’il est toujours per
mis, de faire sur les Ouvrages mêmes , et
ui n’ont pour objet que la seule utilité
de la chose. i
Je pourrois donc me dispenser de réa;
pondreàla grande objection que M. Mey
nier répète si volontiers. Rien ne prouve
mieux son embarras , que de voir qu’il
se répand sans cesse dans des discours qui
n’ont aucun rapport au sujet, dans le
tems même qu’il reconnoît que le Public
n'aime point à être fatigué par ces sortes
de discours. Il est’ vrai qu’il ne se trompe
as beaucoup _, lorsqu’il llumieres dans les matieresidnesiMnaurëinqeue, smoenst
extrêmement bornées; mais il ne devoir
pas assûrer la même chose de tous ceux
ui n’ont point été en mer. C’est préci
sement cette mauvaise raison alleguêgou
lutôt hazardée, un si grand nombre de
Ëois , qui me met dans la necessitê de ré.’
pondre. Ce n’est pas ma cause qu’il s’agit
de dtffendre , c'est celle de plusieurs hgqîis
a i
_ ‘JANVIER. 17332 '5';
habiles qui peuvent par leur application
rendre des services trèsconsidérables à la
Marine. Il n’est pas juste que je garde le
silence , lorsque fai eu le malheur deleux
attirer un reproche dut et désobligeant ,
qui s’il étoit applicable, ne le seroit qu’à
moi seul. 1l ne faut pas qu'à mon occa.
sion , le Public diminue‘ rien de sa con-A
fiance ni de Pattente où il est , qu’ils lui
donneront des Ouvrages excellens. Plus ».
on rend justice à M.Mleynier , parce que,
comme il nous en assûre , il a atteint son
but dans plusieurs rencontres , plus , il
est nécessaire de détruire ses prétentions
injustes , et de dissiper jusquhux moin
dres nuages dont il a tâché ‘obscurcit la
vetité. 1 .
Cet Auteur qui s’applaudit si fort d’a-'
Voir fait un grand voyage sur le grand
Banc , pour se former dans la Pratique ,'
ne nous ditvpoint en quoi il la fait con
Liister; qquoiquïl y en ait de deux sortes;
Ifune qui_ tient beaucoup à la Théorie ,r
n’est autre chose que la science des faits z
et il est certain que si l’on peut s’y for.
mer en navigeant, on peut aussi s’y for.
mer à terre , en fréquentant les Ports de ‘
mer , en examinant soigneusement les
vaisseaux , en ÿentretenanr avec lcs Ma.
rins, et techerqhant toutes les occasionsda
' s’in-_
( 1
a
4,5l MERCURE DE FIÏANCE
u
finsrruire. Il n’est pas question de décider
ici laquelle des deux voyes est la plus
courte. Mais puisqu’i‘l n’artive rien en met
dont nous ne puissions être informés très
êxactement à terre , il est constant
qu’en peut ‘sans naviguer , se rendre ha
bile dans le genre de Science dont nous
arlons. Les Marins llemieux leur métier n’moênmtea,cquqiusi usnçeavpeanrt
tie de leursconnoissances-pratiques que de
la même maniere: car quoiquïls ayent
traversé l’Ocean un très-grand nombre
de fois , ils n’ont pas pû se trouver dans
toutes les rencontres possibles, ni s’ins—
truite par eux-mêmes de toutes les diver
ses particularirez. Il Faut remarquer ou-'
'tre_cela qu’ils”son_t obligez de faire ordi?
nairement un très-grand nombre de Cam
pagnes , pour prendre seulement quelque
teinture des premiers principes de laMé.
chanique. Ils éprouvent , par exemple ,V
les principales proprietez du levier ; ils
yoyent dans leurs caliornes l'usage des
poulies pour augmenter la force; ils ap
prennent dans la disposition des voiles
quelques-unes des loix que les fluides ob
servent dans leurs chocs. Mais il ne faut
pas sîmaginer avec M. Meynier que toug
tes ces choses ne sapprennent jamais qu’à
la mergelles shprennent au contraire ‘beau.’
- ' coup
ÂÏA N V I ER.’ 173;‘ ‘g
. ,
.
i212; älälsjalscrxlcntà Itîelrrc; aussi-tôt club;
usqu aux crncns . a
commence par une étude réglé; dccetlæll
njetrxe. Alnsl la Théorie d’un Mathéma
txelen ‘qul yaPPlique àla Marine doit
lut Ëemr heu d’un grand nombre deæoya.
(Saes e adnts enmer’: c} 1' l a d?al' lleurs cet avan'
g e 593V01r d une maniere précise cc
Îäîäâät“ “l” 3a Plûvarr des Marins ne
éçat d que ttes-confusement. Il est en\
ériene comlâarer entr elles difïercntesex
âen dcîretîêl’ e Passer d? “me à l'autre a
Ëïévoir ce“ t-oätçs les smgulantel a Ct (le
circon qun oleamv' er dans d ,autre,
stances : au heu que le Marin ’ 1
nsvîestceæpnonionxtssGanécoemsetdreeSt, aet:iqquuei ent’adeac{aléa
‘qu_i>_ a experimentaéls Precisemcnt que' ce
. Mais s1 l’on acquert aussi-bien à rem-è
que sur les vaisseaux cette espece de ‘ma’;
fllqfge qun a tant de rapport à la Théorie
P3ratàiütuavoüer q“’on ne Peut acquçï.l;ï la’
7 ‘l eïproprement dlte, quæn {ré
quentant aMer et ulil fa A ‘ -
réu..ssx_r fa‘ ’ q, . u:. mem‘ P0"
C e 1re pour lor_din31“? plus l' eurs
àuatmpaghnes. Cette derm..ere Pra“'PC113.5!
recose uel f r ,,
Précision q a aCILoe d oPeïeï 3V€c
P ï Ctb avec prompnt' ude , malgré
tous
'58 ME RCURE DE FRANCE
tous les mouvemens du Vaisseau. Il faut
dans le Pilote que presque toutes les par
ties de son corps contribuent à former
cette habitude; et il faut qu’il pousse Fé
xetcice assez loin pour pouvoir agit en;
suite comme sans y penser ou comme
machinalement , afin de n'être jamais ex
poséà perdre par des refléxions un tems
dont il est souvent necessaire de se hâter
de faire usage. C’est cette facilité d’éxe
cution qu’en ne peut contracter qu’â la
Mer , qui constitue’ la Pratique dont
M. Meyniet a sans doute voulu arler
et qu’il vante si fort. Mais qwéxecutc
t’on , si ce n’est xiit la Théorie , prélecsepptreéscetijtoenst uacrfaoiusron
est souvent fort ignorée ë Ainsi si la Pra
tique dont il säigit est estimable, si elle
est utile ,si elle est même nécessaire , paru
ce qu’il faut que quelqu'un conduise les
vVaisseaux elle est néanmoins autant au.
3
dessous de la spéculation qui régie ses dé.
marches , que les opérations du corps sont
au dessous de celles de l’esprit : ellc n'est,
si on peut parler de la sorte , quela set
vante de la Théorie. Il est clair encore
qu’il ne faut pas se reposer sur elle glu
soin de perfectionner la Navigation; puisg
qu’elle n'est qu’une qualité purement cor-i
orelle ac uise ar une on ue ré éti
a - tion
p‘ JÀA N V’I E_R. ‘I733; ‘s;
non des memes operations , et qu’elle ne
peut téüssir tout au plus qu’à faire exé
cuter les mêmes choses avec plus (Padresse;
Aussi sçavons-nous que presque tous nos
instrumens , toutes nos tables , toutes nos
diflerentes espèces de Cartes; toutes leq
connoissances enfin qui servent à la Na»
vigation et aux Pilotes, sans même que
la plûpart des Pilotes le sçachent , ont eu
pour inventeurs des personnes qui fa.‘
voient point été en mer , mais qui '
étoient habiles dans les Mathémati
9“°’: g . .
Ainsi on voit combien ll y a de diffég
tence entre les deux diverses espéces de
Pratiques que nous venons de considérer.
L'une est du genre de nos autres connais,
sances : elle réside dans l'esprit , et nous
ne la nommons Pratique que parce que
_ les choses quïelle a pour objet attendent;
de Péxecution leur dernier accomplisse
ment. Cette pratique se trouve portée
’ lus ou moins loin , selon qu’on_ réüssic
‘a faire des a plications plus ou moins
heureuses de la Géometrie et de la Mé
chanique aux Ptoblêtnes de Navigation ;
et elle peut säcqnerit à terre, comme
fnous l’avons montré. A Pégard de l’autre_
espèce de Pratique , de cette habitude du.
corps qui met en état dbpércr avec plus
' . D ij d’:
æ MERCURE DE“ FRANCE
d'adresse , elle ne peut,sans douteuse conà‘ —p
tracter qu’à la mer : mais aussi elle ne sert
‘quäux Pilotes , et elle n’augmente en au
cune Eaçonvleurs lumieres. Le Marin con
sommé dans cette Pratique , employe
avec facilité les instrumens ordinaires qui
servent , par exemple , à observer la hau.
(eut des Astres : mais éxercé dans cet
usage , il n’cn sçait pas mieux les demie.
tes raisons de son» opération , ni la cons
traction de Pinstrument qu’il a entre les
mains.
C’est à peu près la même chose de tous
les autres points de Marine. Ce n’est cer
tainement pas aux Matelots qui ont le
plus fréquenté la Mer , qu’il faut deman
der la cause de toutes les singularitez
qu’on remarque dans le mouvement des
Naisseaux 5 pourquoi, par exemple, les
' uns sont Iegm à la rame pendant que les
autres sont lourd: ; pourquoi quelques
Navires vont moins vire , lorsqubn aug
mente leur voilure. Toutes ces choses ont
été senties une infinité de fois ar les
Marins; mais il n’est réservé qu’â des Ma.
thématicîens d’en pénétrer la cause : car
on ne peut y réüssir que par une grande
connoissance des Méchaniques , non pas
de celles qui ne consistent qu‘à sçavoii:
manier une lime ou un cordage; mais de
- . i ‘ celle;
J A N V I E R: 173;; (‘f/i
ceiies qui nous instruisent des loix que
la Nature observe dans la composition
et dans la communication des mouve
mens, et qui nous mettent en état de
zprévoir ce qui doit résulter de la com
pllation de plusieurs Puissances qui agis
sent ensemble. Or la recherche dont il
s’agit peut se-faire aussi-bien en Terre
que par tout ailleurs , puisque les choses
qu’on veut découvrir , ne dépendent que
de la figure du Vaisseau et de la disposig‘
tion de sa mâture.
. On voit donc qu’il ne faut pas con:
fondre, comme le fait M. Meynier et les
' jeunes Praticiens qu’il nous cite , les par
ties qui forment le Géométre qui s’ap-i
plique à la Navigation", avec celles qui
orment le Pilote. Ce sont en genetal des
Professions fort détachées. Le Pilote, nous
le repetons; doit aller en Mer aussi-tôt
qu’il sçait la petite portion de Théorie
qu’il doit mettre tous les jours en execu
Iion. Il doit aller en Mer , puisquïl
ne {agit plus pour lui que dbperçr , et
puïl ne‘ peut acquérir la facilité de le
aire avec promptitude, que par un long
exercice. Mais le Géomètre qui cultive
la Marine sans avoir la moindre envie
de conduire les Navires, et qui n’a par
consequcnr que faire debcety habitude du
‘D iij corps
L—j
la MERCURE DE FRANCE
corps qui ne sert que lorsqu'on est char:
gé d’executer , doit se tourner d'un côté
tout different; il n’a pour travailler à la
‘seureté de tous les Vaisseaux , qu’à con
server et n’a tâcher de perfectionner le
précieux ciepôt de toutes les connoissates
qui servent à 1’Art de naviger , et il n'a
pour cela qu'à cultiver avec autant de
soin la premiere espece de Pratique dont
nous avons parlé, que les Pilotes sont
obligez de cultiver la seconde.
Ce que je viens de dire suflît, ce me
semble , si—non pour me disculper-du.
reproche de n’avoir point été en Mer,
au moins pour en disculper les personn
nes sçavantcs , qui sans avoir navigé, peu
vent ÿappliquer avec succès â PI-Iydron‘
graphie. C'est-là aussi tout ce que je me
suis proposé , et n’ai eu nulle envie
d’entrer en dispute sur ce qui me regarde
en particulier. on n’a qu'à faire attention
à la" maniere dont M. Meynier soutient
sa cause,_et on verra qu’il faut avoir bien
du courage pour oser dire qu’on est d’un
autre sentiment que lui; il ne se con-a
tente pas d'avoir toujours ‘contre vous
Pexperience , Pusage , le consentement de
tous les Marins, dans le temps même
que vous tächez de justifier quelqu’une
. e leurs ptatjuess il a encore —des rai
- \ ' fion‘!
JANVIER. 173;. 6;‘
sons péremptoires qui montrent tout
Ëun coup que toutes les vôtres ne val
lent rien,er qui vous ferment absolument
la bouche. Vous croyez ne rien mettre
dans vos Ouvrages ue ce que vous con
cevez clairement et istinctement, et que
ce qui peut être ‘entendu de tous les Lec:
teuts ‘qui sçavent médiocrement la. Géoä
metrie et l’Algebl'e',m_aîs vous vous ttom- a
pez, M. Meynier trouve que vous n'a
vancez que des Enzgme: qui m: peuvent
pas avoir pour sen: naturel , le sens que
vous leur donnez; et il vous assure ou.
trc cela que vous n’avez aucune idée ni
la moindre connaissance des choses sur les
quelles vous écrivez. Je laisse à penser
s’il y a du plaisir à disputer contre un
‘aclversaire habile d’ailleurs , mais qui n’ad
met précisément pour preuve deson
’ droit , que de pareilles choses ou des pro
positions de gageures, et qui veut en-‘
cote que vous vous embarquiez avec lui_
sur le même Vaisseau. Il n’y autoit que
Pimportance des matiercs contestées qui
‘pourrait inviter àpousser ‘la discussion
]usqu’à la fin; mais ayant fait quelques
Remarques sur le Livre qui fait mainte
nant le principal sujet de la dispute, ÿai
appris qu’on en a‘ fait de semblables dans
presque tous nos ‘Ports-de Mer. Ainsiïl
D iiij seroit
Z4. MERCURE DE FRANCE
seroit assez inutile que je multipliasse
mes réponses; je puis maintenant gar
der un profond silence, et je présume
même qu’il ne sera pas nécessaire que je
le rompe dans la suite. Au surplus, je
suis persuadé que le R. P. le Brun et
M. Deslandes ne sont nullement offensez,
comme le prétend M. Meyniet , du ju
gement que j’ai porté de son Demi-Cer
cle. Le Certificat que ces deux illustres
Mathématiciens ont donné, contient peut
être quelques modifications dont on a la
‘précaution de ne nous point parler, et
dïæilleurs il n’y a personne qui ne sçache
u’on approuve tous les jours à certains
egnrds , des choses qu’on setoit ‘bien ÊIOΑ,
gné de vouloir adopter.
Au Havre, ce 2.7. Dioembrr 173;.‘
cadimie Royale des Sciences , et Hyslro
gra lie du Roi , sur une Letrre que
1l . Meynier, Ingénieur alu Roipour la
F filarine , a fait ini'e'rer dans le Mercure
olefuin dernier , p. m5}. et suiv.
Uoique lcs Remarques que je donne
_ ici ne soient pas précisément pour
M. Meynier , j’ai crû que je devois at.
tendre qu’il fut de retour , avant que de
les publier, On voit assez par la Lettre
qu’il a fait insérer dans le Mercure de
Juin dernier , qu’il est extrêmement;
A I - - - ' - r
fache : il devolt cependant faire attention
qubn ne réussit jamais à montrer la bonté
de
n. MERCURE DE FRANCE
de sa cause , en aflîrmant simplement que
ceux qu'on regarde comme ses adversai
res sont dans Pimpossibilité de rien ro
duire d’utile. Le Public incapable clîen
trcr dans lcs passions des particuliers ,'
mettra toujours une difference infinie en
tre de semblables reproches , et -des Ob
servations modetêes qu’il est toujours per
mis, de faire sur les Ouvrages mêmes , et
ui n’ont pour objet que la seule utilité
de la chose. i
Je pourrois donc me dispenser de réa;
pondreàla grande objection que M. Mey
nier répète si volontiers. Rien ne prouve
mieux son embarras , que de voir qu’il
se répand sans cesse dans des discours qui
n’ont aucun rapport au sujet, dans le
tems même qu’il reconnoît que le Public
n'aime point à être fatigué par ces sortes
de discours. Il est’ vrai qu’il ne se trompe
as beaucoup _, lorsqu’il llumieres dans les matieresidnesiMnaurëinqeue, smoenst
extrêmement bornées; mais il ne devoir
pas assûrer la même chose de tous ceux
ui n’ont point été en mer. C’est préci
sement cette mauvaise raison alleguêgou
lutôt hazardée, un si grand nombre de
Ëois , qui me met dans la necessitê de ré.’
pondre. Ce n’est pas ma cause qu’il s’agit
de dtffendre , c'est celle de plusieurs hgqîis
a i
_ ‘JANVIER. 17332 '5';
habiles qui peuvent par leur application
rendre des services trèsconsidérables à la
Marine. Il n’est pas juste que je garde le
silence , lorsque fai eu le malheur deleux
attirer un reproche dut et désobligeant ,
qui s’il étoit applicable, ne le seroit qu’à
moi seul. 1l ne faut pas qu'à mon occa.
sion , le Public diminue‘ rien de sa con-A
fiance ni de Pattente où il est , qu’ils lui
donneront des Ouvrages excellens. Plus ».
on rend justice à M.Mleynier , parce que,
comme il nous en assûre , il a atteint son
but dans plusieurs rencontres , plus , il
est nécessaire de détruire ses prétentions
injustes , et de dissiper jusquhux moin
dres nuages dont il a tâché ‘obscurcit la
vetité. 1 .
Cet Auteur qui s’applaudit si fort d’a-'
Voir fait un grand voyage sur le grand
Banc , pour se former dans la Pratique ,'
ne nous ditvpoint en quoi il la fait con
Liister; qquoiquïl y en ait de deux sortes;
Ifune qui_ tient beaucoup à la Théorie ,r
n’est autre chose que la science des faits z
et il est certain que si l’on peut s’y for.
mer en navigeant, on peut aussi s’y for.
mer à terre , en fréquentant les Ports de ‘
mer , en examinant soigneusement les
vaisseaux , en ÿentretenanr avec lcs Ma.
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( 1
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4,5l MERCURE DE FIÏANCE
u
finsrruire. Il n’est pas question de décider
ici laquelle des deux voyes est la plus
courte. Mais puisqu’i‘l n’artive rien en met
dont nous ne puissions être informés très
êxactement à terre , il est constant
qu’en peut ‘sans naviguer , se rendre ha
bile dans le genre de Science dont nous
arlons. Les Marins llemieux leur métier n’moênmtea,cquqiusi usnçeavpeanrt
tie de leursconnoissances-pratiques que de
la même maniere: car quoiquïls ayent
traversé l’Ocean un très-grand nombre
de fois , ils n’ont pas pû se trouver dans
toutes les rencontres possibles, ni s’ins—
truite par eux-mêmes de toutes les diver
ses particularirez. Il Faut remarquer ou-'
'tre_cela qu’ils”son_t obligez de faire ordi?
nairement un très-grand nombre de Cam
pagnes , pour prendre seulement quelque
teinture des premiers principes de laMé.
chanique. Ils éprouvent , par exemple ,V
les principales proprietez du levier ; ils
yoyent dans leurs caliornes l'usage des
poulies pour augmenter la force; ils ap
prennent dans la disposition des voiles
quelques-unes des loix que les fluides ob
servent dans leurs chocs. Mais il ne faut
pas sîmaginer avec M. Meynier que toug
tes ces choses ne sapprennent jamais qu’à
la mergelles shprennent au contraire ‘beau.’
- ' coup
ÂÏA N V I ER.’ 173;‘ ‘g
. ,
.
i212; älälsjalscrxlcntà Itîelrrc; aussi-tôt club;
usqu aux crncns . a
commence par une étude réglé; dccetlæll
njetrxe. Alnsl la Théorie d’un Mathéma
txelen ‘qul yaPPlique àla Marine doit
lut Ëemr heu d’un grand nombre deæoya.
(Saes e adnts enmer’: c} 1' l a d?al' lleurs cet avan'
g e 593V01r d une maniere précise cc
Îäîäâät“ “l” 3a Plûvarr des Marins ne
éçat d que ttes-confusement. Il est en\
ériene comlâarer entr elles difïercntesex
âen dcîretîêl’ e Passer d? “me à l'autre a
Ëïévoir ce“ t-oätçs les smgulantel a Ct (le
circon qun oleamv' er dans d ,autre,
stances : au heu que le Marin ’ 1
nsvîestceæpnonionxtssGanécoemsetdreeSt, aet:iqquuei ent’adeac{aléa
‘qu_i>_ a experimentaéls Precisemcnt que' ce
. Mais s1 l’on acquert aussi-bien à rem-è
que sur les vaisseaux cette espece de ‘ma’;
fllqfge qun a tant de rapport à la Théorie
P3ratàiütuavoüer q“’on ne Peut acquçï.l;ï la’
7 ‘l eïproprement dlte, quæn {ré
quentant aMer et ulil fa A ‘ -
réu..ssx_r fa‘ ’ q, . u:. mem‘ P0"
C e 1re pour lor_din31“? plus l' eurs
àuatmpaghnes. Cette derm..ere Pra“'PC113.5!
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Précision q a aCILoe d oPeïeï 3V€c
P ï Ctb avec prompnt' ude , malgré
tous
'58 ME RCURE DE FRANCE
tous les mouvemens du Vaisseau. Il faut
dans le Pilote que presque toutes les par
ties de son corps contribuent à former
cette habitude; et il faut qu’il pousse Fé
xetcice assez loin pour pouvoir agit en;
suite comme sans y penser ou comme
machinalement , afin de n'être jamais ex
poséà perdre par des refléxions un tems
dont il est souvent necessaire de se hâter
de faire usage. C’est cette facilité d’éxe
cution qu’en ne peut contracter qu’â la
Mer , qui constitue’ la Pratique dont
M. Meyniet a sans doute voulu arler
et qu’il vante si fort. Mais qwéxecutc
t’on , si ce n’est xiit la Théorie , prélecsepptreéscetijtoenst uacrfaoiusron
est souvent fort ignorée ë Ainsi si la Pra
tique dont il säigit est estimable, si elle
est utile ,si elle est même nécessaire , paru
ce qu’il faut que quelqu'un conduise les
vVaisseaux elle est néanmoins autant au.
3
dessous de la spéculation qui régie ses dé.
marches , que les opérations du corps sont
au dessous de celles de l’esprit : ellc n'est,
si on peut parler de la sorte , quela set
vante de la Théorie. Il est clair encore
qu’il ne faut pas se reposer sur elle glu
soin de perfectionner la Navigation; puisg
qu’elle n'est qu’une qualité purement cor-i
orelle ac uise ar une on ue ré éti
a - tion
p‘ JÀA N V’I E_R. ‘I733; ‘s;
non des memes operations , et qu’elle ne
peut téüssir tout au plus qu’à faire exé
cuter les mêmes choses avec plus (Padresse;
Aussi sçavons-nous que presque tous nos
instrumens , toutes nos tables , toutes nos
diflerentes espèces de Cartes; toutes leq
connoissances enfin qui servent à la Na»
vigation et aux Pilotes, sans même que
la plûpart des Pilotes le sçachent , ont eu
pour inventeurs des personnes qui fa.‘
voient point été en mer , mais qui '
étoient habiles dans les Mathémati
9“°’: g . .
Ainsi on voit combien ll y a de diffég
tence entre les deux diverses espéces de
Pratiques que nous venons de considérer.
L'une est du genre de nos autres connais,
sances : elle réside dans l'esprit , et nous
ne la nommons Pratique que parce que
_ les choses quïelle a pour objet attendent;
de Péxecution leur dernier accomplisse
ment. Cette pratique se trouve portée
’ lus ou moins loin , selon qu’on_ réüssic
‘a faire des a plications plus ou moins
heureuses de la Géometrie et de la Mé
chanique aux Ptoblêtnes de Navigation ;
et elle peut säcqnerit à terre, comme
fnous l’avons montré. A Pégard de l’autre_
espèce de Pratique , de cette habitude du.
corps qui met en état dbpércr avec plus
' . D ij d’:
æ MERCURE DE“ FRANCE
d'adresse , elle ne peut,sans douteuse conà‘ —p
tracter qu’à la mer : mais aussi elle ne sert
‘quäux Pilotes , et elle n’augmente en au
cune Eaçonvleurs lumieres. Le Marin con
sommé dans cette Pratique , employe
avec facilité les instrumens ordinaires qui
servent , par exemple , à observer la hau.
(eut des Astres : mais éxercé dans cet
usage , il n’cn sçait pas mieux les demie.
tes raisons de son» opération , ni la cons
traction de Pinstrument qu’il a entre les
mains.
C’est à peu près la même chose de tous
les autres points de Marine. Ce n’est cer
tainement pas aux Matelots qui ont le
plus fréquenté la Mer , qu’il faut deman
der la cause de toutes les singularitez
qu’on remarque dans le mouvement des
Naisseaux 5 pourquoi, par exemple, les
' uns sont Iegm à la rame pendant que les
autres sont lourd: ; pourquoi quelques
Navires vont moins vire , lorsqubn aug
mente leur voilure. Toutes ces choses ont
été senties une infinité de fois ar les
Marins; mais il n’est réservé qu’â des Ma.
thématicîens d’en pénétrer la cause : car
on ne peut y réüssir que par une grande
connoissance des Méchaniques , non pas
de celles qui ne consistent qu‘à sçavoii:
manier une lime ou un cordage; mais de
- . i ‘ celle;
J A N V I E R: 173;; (‘f/i
ceiies qui nous instruisent des loix que
la Nature observe dans la composition
et dans la communication des mouve
mens, et qui nous mettent en état de
zprévoir ce qui doit résulter de la com
pllation de plusieurs Puissances qui agis
sent ensemble. Or la recherche dont il
s’agit peut se-faire aussi-bien en Terre
que par tout ailleurs , puisque les choses
qu’on veut découvrir , ne dépendent que
de la figure du Vaisseau et de la disposig‘
tion de sa mâture.
. On voit donc qu’il ne faut pas con:
fondre, comme le fait M. Meynier et les
' jeunes Praticiens qu’il nous cite , les par
ties qui forment le Géométre qui s’ap-i
plique à la Navigation", avec celles qui
orment le Pilote. Ce sont en genetal des
Professions fort détachées. Le Pilote, nous
le repetons; doit aller en Mer aussi-tôt
qu’il sçait la petite portion de Théorie
qu’il doit mettre tous les jours en execu
Iion. Il doit aller en Mer , puisquïl
ne {agit plus pour lui que dbperçr , et
puïl ne‘ peut acquérir la facilité de le
aire avec promptitude, que par un long
exercice. Mais le Géomètre qui cultive
la Marine sans avoir la moindre envie
de conduire les Navires, et qui n’a par
consequcnr que faire debcety habitude du
‘D iij corps
L—j
la MERCURE DE FRANCE
corps qui ne sert que lorsqu'on est char:
gé d’executer , doit se tourner d'un côté
tout different; il n’a pour travailler à la
‘seureté de tous les Vaisseaux , qu’à con
server et n’a tâcher de perfectionner le
précieux ciepôt de toutes les connoissates
qui servent à 1’Art de naviger , et il n'a
pour cela qu'à cultiver avec autant de
soin la premiere espece de Pratique dont
nous avons parlé, que les Pilotes sont
obligez de cultiver la seconde.
Ce que je viens de dire suflît, ce me
semble , si—non pour me disculper-du.
reproche de n’avoir point été en Mer,
au moins pour en disculper les personn
nes sçavantcs , qui sans avoir navigé, peu
vent ÿappliquer avec succès â PI-Iydron‘
graphie. C'est-là aussi tout ce que je me
suis proposé , et n’ai eu nulle envie
d’entrer en dispute sur ce qui me regarde
en particulier. on n’a qu'à faire attention
à la" maniere dont M. Meynier soutient
sa cause,_et on verra qu’il faut avoir bien
du courage pour oser dire qu’on est d’un
autre sentiment que lui; il ne se con-a
tente pas d'avoir toujours ‘contre vous
Pexperience , Pusage , le consentement de
tous les Marins, dans le temps même
que vous tächez de justifier quelqu’une
. e leurs ptatjuess il a encore —des rai
- \ ' fion‘!
JANVIER. 173;. 6;‘
sons péremptoires qui montrent tout
Ëun coup que toutes les vôtres ne val
lent rien,er qui vous ferment absolument
la bouche. Vous croyez ne rien mettre
dans vos Ouvrages ue ce que vous con
cevez clairement et istinctement, et que
ce qui peut être ‘entendu de tous les Lec:
teuts ‘qui sçavent médiocrement la. Géoä
metrie et l’Algebl'e',m_aîs vous vous ttom- a
pez, M. Meynier trouve que vous n'a
vancez que des Enzgme: qui m: peuvent
pas avoir pour sen: naturel , le sens que
vous leur donnez; et il vous assure ou.
trc cela que vous n’avez aucune idée ni
la moindre connaissance des choses sur les
quelles vous écrivez. Je laisse à penser
s’il y a du plaisir à disputer contre un
‘aclversaire habile d’ailleurs , mais qui n’ad
met précisément pour preuve deson
’ droit , que de pareilles choses ou des pro
positions de gageures, et qui veut en-‘
cote que vous vous embarquiez avec lui_
sur le même Vaisseau. Il n’y autoit que
Pimportance des matiercs contestées qui
‘pourrait inviter àpousser ‘la discussion
]usqu’à la fin; mais ayant fait quelques
Remarques sur le Livre qui fait mainte
nant le principal sujet de la dispute, ÿai
appris qu’on en a‘ fait de semblables dans
presque tous nos ‘Ports-de Mer. Ainsiïl
D iiij seroit
Z4. MERCURE DE FRANCE
seroit assez inutile que je multipliasse
mes réponses; je puis maintenant gar
der un profond silence, et je présume
même qu’il ne sera pas nécessaire que je
le rompe dans la suite. Au surplus, je
suis persuadé que le R. P. le Brun et
M. Deslandes ne sont nullement offensez,
comme le prétend M. Meyniet , du ju
gement que j’ai porté de son Demi-Cer
cle. Le Certificat que ces deux illustres
Mathématiciens ont donné, contient peut
être quelques modifications dont on a la
‘précaution de ne nous point parler, et
dïæilleurs il n’y a personne qui ne sçache
u’on approuve tous les jours à certains
egnrds , des choses qu’on setoit ‘bien ÊIOΑ,
gné de vouloir adopter.
Au Havre, ce 2.7. Dioembrr 173;.‘
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Résumé : REMARQUES de M. Bouguer, de l'Académie Royale des Sciences, et Hydrographe du Roi, sur une Lettre que M. Meynier, Ingénieur du Roi pour la Marine, a fait insérer dans le Mercure de Juin dernier, p. 1053 et suiv.
M. Bouguegde, membre de la Cadimie Royale des Sciences et Hydrographie du Roi, répond à une lettre de M. Meynier, ingénieur au Roi pour la filarine, publiée dans le Mercure de Juin précédent. Bouguegde précise que ses remarques ne visent pas personnellement Meynier et qu'il a attendu son retour pour les publier. Il critique Meynier pour avoir affirmé que ses adversaires ne peuvent rien produire d'utile, soulignant que le public préfère des observations modérées aux reproches passionnés. Bouguegde refuse de répondre à une objection répétée de Meynier, notant que ce dernier se disperse dans des discours sans rapport avec le sujet. Il défend la cause de plusieurs ingénieurs habiles qui peuvent contribuer à la marine, rejetant les reproches désobligeants de Meynier. Bouguegde argue que la pratique en mer n'est pas la seule voie pour acquérir des connaissances en navigation. En effet, beaucoup de connaissances peuvent être apprises à terre en étudiant les vaisseaux, en discutant avec les marins et en examinant les instruments. Il distingue deux types de pratique : celle qui réside dans l'esprit et peut être acquise à terre par l'étude des mathématiques et de la mécanique, et celle qui est corporelle et acquise en mer par l'exercice. Bouguegde affirme que les instruments et les connaissances utilisés en navigation ont souvent été inventés par des personnes n'ayant jamais navigué, mais habiles en mathématiques. Il conclut en soulignant la différence entre le rôle du géomètre, qui travaille à perfectionner les connaissances théoriques, et celui du pilote, qui acquiert des compétences pratiques en mer. Bouguegde vise à disculper les personnes savantes qui, sans avoir navigué, peuvent contribuer à l'hydrographie, et refuse d'entrer en dispute personnelle avec Meynier. Par ailleurs, un autre texte traite d'une dispute concernant un sujet non spécifié, probablement lié à une invention ou une découverte, réalisée dans plusieurs ports de mer. L'auteur mentionne qu'il est inutile de multiplier ses réponses et qu'il préfère garder le silence. Il exprime également sa conviction que les Pères le Brun et Deslandes ne sont pas offensés par son jugement sur le 'Demi-Cercle'. L'auteur souligne que le certificat donné par ces deux mathématiciens pourrait contenir des modifications non mentionnées et que des approbations sont souvent accordées à des choses dont on sait qu'elles ne devraient pas l'être. Le texte est daté du 27 décembre 1737 au Havre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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426
p. 313-314
AUTRE LOGOGRYPHE.
Début :
Je suis un composé que l'Art et la Nature, [...]
Mots clefs :
Collier
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE LOGOGRYPHE.
AUTRE LOGOGR TPHE.
D
JE suis un composé que l’Art et la Nature,
Pour la jeune Clotis {ont servir de parure;
Ainsi qu’elle a Pen-vi, mille jeunes Beaurez ,
Disent que je dispute au Soleil ses clartez 5
Ce n’cst trop me vanter,» mais entrons en mariere‘,
Sept Lettres font mon tout, t. 2.- 1- substantif,
Du reste séparé, laisse un infinitif, , : .
Qu’on redoute parfois, Pautre est très necessaire, i
Le dernier transposé ravit par sa douceur ,
I: charme assez souvent le plus mélancholique ,
7. et 6. est un ton connu dans la Musique a '
z. a. r. des Vaisseaux peut causer le malheur,
1,, 1. 7. joignez 6. fameux dans PEcriture,
D: deux Chefs révolte: je partageai le sol!»
je
‘p4. MERCURE’ DE FRÏANCE
j, 5, 7. s. le feu prèsdt moLme fait tort;
Ma couleur se confond, c’est fait de m: figure ,
ÿ. je suis un bien recherché , précieux , i
l, 5:5, 3, pou; moi, Moi-tels, quittez le-Montle , ï"
5. 3. dqeiparois et domine sur POndc, '
x. 3. 6 fiez-moi c: que vous aimez mieux ,
e. s. 5. 3. sans moi verrait-on la lumiere?
3. g‘. s. malheurs‘: qui me court en vain , V
7. z- g, réunis forment un Souverain;
puis paix, Àiu quelqifun , vous gâtÇz le mysæ‘,
tcfe, - î
‘ ' L. H. D.,
D
JE suis un composé que l’Art et la Nature,
Pour la jeune Clotis {ont servir de parure;
Ainsi qu’elle a Pen-vi, mille jeunes Beaurez ,
Disent que je dispute au Soleil ses clartez 5
Ce n’cst trop me vanter,» mais entrons en mariere‘,
Sept Lettres font mon tout, t. 2.- 1- substantif,
Du reste séparé, laisse un infinitif, , : .
Qu’on redoute parfois, Pautre est très necessaire, i
Le dernier transposé ravit par sa douceur ,
I: charme assez souvent le plus mélancholique ,
7. et 6. est un ton connu dans la Musique a '
z. a. r. des Vaisseaux peut causer le malheur,
1,, 1. 7. joignez 6. fameux dans PEcriture,
D: deux Chefs révolte: je partageai le sol!»
je
‘p4. MERCURE’ DE FRÏANCE
j, 5, 7. s. le feu prèsdt moLme fait tort;
Ma couleur se confond, c’est fait de m: figure ,
ÿ. je suis un bien recherché , précieux , i
l, 5:5, 3, pou; moi, Moi-tels, quittez le-Montle , ï"
5. 3. dqeiparois et domine sur POndc, '
x. 3. 6 fiez-moi c: que vous aimez mieux ,
e. s. 5. 3. sans moi verrait-on la lumiere?
3. g‘. s. malheurs‘: qui me court en vain , V
7. z- g, réunis forment un Souverain;
puis paix, Àiu quelqifun , vous gâtÇz le mysæ‘,
tcfe, - î
‘ ' L. H. D.,
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427
p. 386-392
Description du Catafalque.
Début :
La Décoration de ce pompeux Appareil qui a attiré un si grand concours et tant d'admirateurs, [...]
Mots clefs :
Argent, Armes, Lumières, Noir, Marbre, Pilastres, Velours, Corniche, Hermine, Larmes, Estrade, Catafalque
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texteReconnaissance textuelle : Description du Catafalque.
Description du Catafalque.
A Décoration de ce pompeux Appareil qui a
attiré un si grand concours et tant d'admirateurs
, mérite bien que nous entrions là dessus en
quelque détail. On voyoit d'abord à la façade de
L'Eglise , au - dessus de la principale Porte , une
grande Tenture de drap noir , ornée de trois lez
de velours garnis d'Armes, Sur le milieu étoit
placé un grand morceau peint d'Architecture de
18. pieds de haut , sur 12. pieds de large , ceintré
par le haut , où étoient les Armes du Roy de Sardaigne
, avec les deux Ordres désignez , de saint
Maurice et de l'Annonciade , sous une Couronne
Royale , soutenue d'un côté par le Temps et de
l'autre par une Renommée sortant d'un Groupe
de Nuées , & c.
Sur les deux autres Portes laterales , on voyoit
les Chiffres du Roy Victor Amedée , dans de
grands Cartouches couronnez et soutenus par des
Renommées , et posés sur le même lez de ve◄
lours.
Toute la Nef étoit tendue de drap noir sur les
côtez , avec grandes Armes et Chiffres , alternativement
, rehaussez d'or et d'argent. Sur la
Tenture de la façade du Jubé, étoient trois lez de
velours chargez d'Armes , &c. Sur la Porte du
Choeur , on voyoit un grand morceau avec les
Armes en grand Manteau Royal d'étoffe d'or
doublé d'hermine , dans un Chambranle de Marbre
blanc , avec deux Guaisnes aux extrémitez et
deux Lions au-dessus servant de suport aux Armes
de Savoye.
Le Catafalque étoit placé à deux toises et demie
de l'entrée du Chour, construit dans la Nef,
Sur
FEVRIER. 17336
387
sur un Plan de 14, pieds et demi de long , sur 10.
pieds 3. pouces de large et s . pieds de hauteur ; cr
le dessus de l'Estrade , 10. pieds 10. pouces
pour
sur 7. pieds de large , les quatre Angles avancez
à Pans coupez , formant des Fiedestaux , entre
lesquels se trouvoient six degrez à chaque face,
Sur le devant des Piedestaux des Consoles saillantes
, de 18. à 20. pouces , étoient placées des
Têtes de Mort , avec des attributs , portant chacune
une Girandole de cinq lumieres ; le tout sur
un fond de Marbre d'Egypte vert et blanc.
Sur les Piedestaux s'élevoir un ordre Ionique ,
dont les quatre Colomnes en or , composées de
Faisseaux , de Picques liées ensemble avec Bandeaux
et Festons de Lauriers en argent , tournans
en torse au pourtour, et d'où sortoient des branches
en argent , qui portoient sur chaque Colomne
soixante lumieres ; leurs Architraves , Frises
et Corniches en Marbre blanc. Sur la Frise des
Muffles de Lions , en or ; de-même que les Ornemens
et Moulures des Entablemens.
>
Sur le Zocle des Entablemens des Colomnes s'élevoient
des Courbes, formant une espece de Balda,
quin en or , ayant à leurs extrémitez des Consoles
en or qui soutenoient une Frise , d'où tomboit
une Campanne en or , sur un fond noir avec
des Larmes et Glands d'argent ; au- dessus de la
Frise , une grosse Moulure de Baguette en or
garnie d'agraffes d'argent , d'où sortoient des
Branches d'argent, portant de-même des lumieres;
au- dessus une Gorge de six à sept pouces , avec
son Astragale et une Couronne fermée en or,
surmontant le tout. Le haut du Baldaquin , depuis
l'Entablement jusqu'à son extrémité , étoit
garni de plus de 200. lumieres , et le tout ensem
ble faisoit un effet admirable,
Sur
388 MERCURE DE FRANCE:
-
Sur les degrez de l'Estrade , en face de l'entrée
du Choeur , paroissoient la Prudence et la Valeur
avec leurs attributs.
Sur cette Estrade s'élevoit un Zocle à Pans coupez
, se terminant par un adoucissement de deux
pieds de haut , sur lequel étoit posé le Tombeau.
de Marbre Portore , soutenu par quatre Consoles
en or , ayant des têtes de Lions et terminant
par bas en ornemens , d'où sortoient des Pattes
du même animal , et aux quatre flancs du Tombeau
, dans des Couronnes de Lauriers , le Chiffre
, et des flambaux renversez par derriere en
Sautoirs . La Représentation du Tombeau étoir
couverte d'un grand Poële d'Etoffe d'or bordé
d'Hermine , croisé de Moire d'argent et cantonné
d'Armoiries en Broderie d'or. On avoit placé
sur le Tombeau , la Couronne sur un Carreau de
velours noir , couverte d'un Crêpe , et le Manteau
Royal , d'Etoffe d'or à fond rouge , bordé et
doublé d'Hermine , qui tomboit jusques sur l'Estrade
, autour de la Représentation, Sur l'Estrade
, plusieurs Trophées d'Armes en or , qui sem
bloient être jettés négligeamment sur les marches
de l'Estrade .
Toute la Machine ayant 37. pieds de haut jusqu'à
l'extremité de la Couronne , étoit surmontée
par un Pavillon très - riche , dont les Pans et
les chutes avoient 19. aulnes de long , ornées de
bandes d'Hermines , et semées de Croix et de
Larmes d'argent. Les quatre faces des six degrez
étoient garnies de 98. Chandeliers d'argent avec
des Cierges de deux livres chacun , à l'exception
des quatre ouvertures des encoignures du Catafalque
, dont les chutes du Pavillon étoient retroussées
par quatre Anges en or , sonnant de la
Trompette , qui sembloient sortir du dessous par
differens côtez. Le
FEVRIER . 1733. 389
Le Pourtour du Choeur , distribué en 18. Arcades
, dont dix ouvertes , foncées de noir , ou
l'on avoit pratiqué des Places ; les autres fermées
de noir avec des Paneaux en Hermine , étoient
ornées d'un ordre d'Architecture Ionique , les
Pilastres ayant 27. pieds de haut jusqu'à l'Entablement
, les Chapiteaux en or , ornez de Têtes
de Mort enveloppées d'Aîles dessechées , et couvertes
d'une Draperie d'argent , formant des chutes
à l'aplomb des Volutes. Sur chaque Pilastre
on voyoit une maniere de Cartouche ou Epitaphe
en Marbre blanc , de differentes formes ; les
uns enveloppez et surmontez d'une Tête de Lion
avec des Lampes sur les côtez; les autres, de Bordure
, d'Ornemens , et toujours au milieu de chacun
le Chiffre de Victor Amedée , avec une Girandole
de cinq lumieres. Par le bas , les fonds
des Pilastres en vert d'Egypte , les Corps et arrieres-
Corps de Marbre blanc ; les Bases étant cachées
par un Socle de deux pieds et demi de haut,
sur lequel étoit posé un Trophée d'Armes de 4 à
5. pieds de haut, en of ; tout le surplus de l'Architecture
, Corps , arriere - Corps , Corniche , Aftragale
, Archivoltes , peints en Marbre blanc.
Sur la Corniche s'élevoit un Attique de 14.
pieds , les Pilastres de même Marbre , tombant
à plomb sur ceux dont on vient de parler . Des
Chapiteaux tomboient en Trophées , une Tête de
Mort avec des Aîles et des Os en Sautoirs , des
branches de Cyprès finissant par un Gland , le
tout en or. Entre chaque Pilastre , un Panneau
formé sur le drap noir , par une bande d'Hermine
, au milieu duquel étoit un Cartouche avec
chacun un quartier des Armes , et il fortoit des
deux côtez desDrapeaux et Etendarts &.c .
3 Sur la Corniche au- dessus de chaque ouverture,
I des
* MERCURE DE FRANCE
des Chantournez , en Marbre blanc , fond noir,
semé de larmes d'argent , ayant chacun une Tête
de Mort au milien , avec des Aîles , portant cha
cun 21 lumieres. Sur la même Corniche , à l'aplomb
des Pilastres , des Vases en argent , fond
noir , portant chacun 9. lumieres .
Le premier lez de velours étoit placé au- dessus
de la Corniche de l'Attique , à so . pieds de haut,
chargé d'Armes et Chiffres , et semé de Croix et
de Larmes d'argent , et sur l'aplomb des Pilas
tres, un Blason avec differens Trophées d'Armes.
Le second lez de velours servait de Frise à la
Corniche , semé de- même que le premier , et de
Triglifes composées au- dessus des Pilastres , et
sur le milieu des Archivoltes étoient de grands
Cartouches , dont la Couronne passoit sur l'Astragale
et la Frise de la Corniche. Ces Cartouches
étoient ornez des Armes des Ordres , Couronnes ,
Festons deCyprès et autres attributs, en or et en
argent , et d'autres , alternativement , avec des
Chiffres et Manteaux d'Etoffe d'or et d'Hermine,
et au bas de chacun une Girandole de 5. lumieres.
-Du haut de l'Archivolte , des deux côtez de
chacun des Cartouches , tomboient des Rideaux
peints en noir , retroussez au- dessous des Impostés
, tombant en chutes le long de l'arriere-
Corps des Pilastres ; le tout orné de Franges et de
Cordons en argent et semez de Larmes , &c. Les
appuis des ouvertures des côtez de 3. pieds de
haut , le milieu plus élevé et orné au- dessus
de l'élevation , d'un Vase en argent et fond
noir , portant une Piramide de 21. lumieres ;
du pied des Vases tomboient des Festons de
Cyprès en or , accompagnez les uns de deux
Figures rehaussées d'argent , tenant des flam
beaux éteints , et d'autres alternativement ,
avec
FEVRIER. 1733. 391
avec des Lions , comme supports des Armes .
Le Plafond des Stales avoit une Moulure dorée
au Pourtour , sur laquelle regnoit une Bordure
de Trefles en forme de bandeau de Couronnes;
chaque Treffe portant une bougie derriere.
un filet de lumieres ; devant chaque Pilastre et
en retour du Jubé , une Girandole de sept lumieres
, qui interrompoit par Groupes la Bordure de
lumieres.
Du dessous de la Moulure des Stales tomboit
le troisiéme lez de velours , de même arrangement
d'Armes et de Chiffres que le premier , semé
de même , ayant de surplus des Festons herminez
de distance en distance , et qui enveloppoient
les Cartouches qui étoient sur le lez de
velours.
L'Autel étoit surmonté d'un Dais de 12. pieds
sur 7. pieds , avec des Campannes dedans et dehors
, en argent , sur fond noir ; les deux chutes
de Rideaux de Satin noir , semé de larmes et entouré
de Frange d'argent , avec 4. Bouquets de
plume en Aigrette , sur les 4. Angles , le Plafond
et la queue croisée de Moire d'argent , et cantonnée
d'Armes ; aux deux Pilastres à côté tomboient
des Trophées des Instrumens qui servent aux
Cerémonies Mortuaires ; ces deux Pilastres accompagnez
et soutenus par deux grandes Consoles
de Marbre blanc , avec une Girandole de
sept branches , posée sur le milieu de la Volutte.
Beux Anges prosternez , rehaussez d'argent ,
sur un Groupe de Nuées , qui répandoient en
partie sur les Consoles le surplus de la Décoration,
faisant simétrie avec le Pourtour du Choeur,
le reste de l'Autel orné avec une magnificence
convenable et éclairé d'un grand nombre de
Cierges , &C.
I ij Toute
392 MERCURE DE FRANCE
Toute cette Décoration avoit été ordonnée
par le Duc de la Trémouille , premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy , et exécutée sous
la direction de M. de Selle , Intendant des menus
Plaisirs du Roy , par M. Perrault , Peintre
des Menus Plaisirs de S. M.
A Décoration de ce pompeux Appareil qui a
attiré un si grand concours et tant d'admirateurs
, mérite bien que nous entrions là dessus en
quelque détail. On voyoit d'abord à la façade de
L'Eglise , au - dessus de la principale Porte , une
grande Tenture de drap noir , ornée de trois lez
de velours garnis d'Armes, Sur le milieu étoit
placé un grand morceau peint d'Architecture de
18. pieds de haut , sur 12. pieds de large , ceintré
par le haut , où étoient les Armes du Roy de Sardaigne
, avec les deux Ordres désignez , de saint
Maurice et de l'Annonciade , sous une Couronne
Royale , soutenue d'un côté par le Temps et de
l'autre par une Renommée sortant d'un Groupe
de Nuées , & c.
Sur les deux autres Portes laterales , on voyoit
les Chiffres du Roy Victor Amedée , dans de
grands Cartouches couronnez et soutenus par des
Renommées , et posés sur le même lez de ve◄
lours.
Toute la Nef étoit tendue de drap noir sur les
côtez , avec grandes Armes et Chiffres , alternativement
, rehaussez d'or et d'argent. Sur la
Tenture de la façade du Jubé, étoient trois lez de
velours chargez d'Armes , &c. Sur la Porte du
Choeur , on voyoit un grand morceau avec les
Armes en grand Manteau Royal d'étoffe d'or
doublé d'hermine , dans un Chambranle de Marbre
blanc , avec deux Guaisnes aux extrémitez et
deux Lions au-dessus servant de suport aux Armes
de Savoye.
Le Catafalque étoit placé à deux toises et demie
de l'entrée du Chour, construit dans la Nef,
Sur
FEVRIER. 17336
387
sur un Plan de 14, pieds et demi de long , sur 10.
pieds 3. pouces de large et s . pieds de hauteur ; cr
le dessus de l'Estrade , 10. pieds 10. pouces
pour
sur 7. pieds de large , les quatre Angles avancez
à Pans coupez , formant des Fiedestaux , entre
lesquels se trouvoient six degrez à chaque face,
Sur le devant des Piedestaux des Consoles saillantes
, de 18. à 20. pouces , étoient placées des
Têtes de Mort , avec des attributs , portant chacune
une Girandole de cinq lumieres ; le tout sur
un fond de Marbre d'Egypte vert et blanc.
Sur les Piedestaux s'élevoir un ordre Ionique ,
dont les quatre Colomnes en or , composées de
Faisseaux , de Picques liées ensemble avec Bandeaux
et Festons de Lauriers en argent , tournans
en torse au pourtour, et d'où sortoient des branches
en argent , qui portoient sur chaque Colomne
soixante lumieres ; leurs Architraves , Frises
et Corniches en Marbre blanc. Sur la Frise des
Muffles de Lions , en or ; de-même que les Ornemens
et Moulures des Entablemens.
>
Sur le Zocle des Entablemens des Colomnes s'élevoient
des Courbes, formant une espece de Balda,
quin en or , ayant à leurs extrémitez des Consoles
en or qui soutenoient une Frise , d'où tomboit
une Campanne en or , sur un fond noir avec
des Larmes et Glands d'argent ; au- dessus de la
Frise , une grosse Moulure de Baguette en or
garnie d'agraffes d'argent , d'où sortoient des
Branches d'argent, portant de-même des lumieres;
au- dessus une Gorge de six à sept pouces , avec
son Astragale et une Couronne fermée en or,
surmontant le tout. Le haut du Baldaquin , depuis
l'Entablement jusqu'à son extrémité , étoit
garni de plus de 200. lumieres , et le tout ensem
ble faisoit un effet admirable,
Sur
388 MERCURE DE FRANCE:
-
Sur les degrez de l'Estrade , en face de l'entrée
du Choeur , paroissoient la Prudence et la Valeur
avec leurs attributs.
Sur cette Estrade s'élevoit un Zocle à Pans coupez
, se terminant par un adoucissement de deux
pieds de haut , sur lequel étoit posé le Tombeau.
de Marbre Portore , soutenu par quatre Consoles
en or , ayant des têtes de Lions et terminant
par bas en ornemens , d'où sortoient des Pattes
du même animal , et aux quatre flancs du Tombeau
, dans des Couronnes de Lauriers , le Chiffre
, et des flambaux renversez par derriere en
Sautoirs . La Représentation du Tombeau étoir
couverte d'un grand Poële d'Etoffe d'or bordé
d'Hermine , croisé de Moire d'argent et cantonné
d'Armoiries en Broderie d'or. On avoit placé
sur le Tombeau , la Couronne sur un Carreau de
velours noir , couverte d'un Crêpe , et le Manteau
Royal , d'Etoffe d'or à fond rouge , bordé et
doublé d'Hermine , qui tomboit jusques sur l'Estrade
, autour de la Représentation, Sur l'Estrade
, plusieurs Trophées d'Armes en or , qui sem
bloient être jettés négligeamment sur les marches
de l'Estrade .
Toute la Machine ayant 37. pieds de haut jusqu'à
l'extremité de la Couronne , étoit surmontée
par un Pavillon très - riche , dont les Pans et
les chutes avoient 19. aulnes de long , ornées de
bandes d'Hermines , et semées de Croix et de
Larmes d'argent. Les quatre faces des six degrez
étoient garnies de 98. Chandeliers d'argent avec
des Cierges de deux livres chacun , à l'exception
des quatre ouvertures des encoignures du Catafalque
, dont les chutes du Pavillon étoient retroussées
par quatre Anges en or , sonnant de la
Trompette , qui sembloient sortir du dessous par
differens côtez. Le
FEVRIER . 1733. 389
Le Pourtour du Choeur , distribué en 18. Arcades
, dont dix ouvertes , foncées de noir , ou
l'on avoit pratiqué des Places ; les autres fermées
de noir avec des Paneaux en Hermine , étoient
ornées d'un ordre d'Architecture Ionique , les
Pilastres ayant 27. pieds de haut jusqu'à l'Entablement
, les Chapiteaux en or , ornez de Têtes
de Mort enveloppées d'Aîles dessechées , et couvertes
d'une Draperie d'argent , formant des chutes
à l'aplomb des Volutes. Sur chaque Pilastre
on voyoit une maniere de Cartouche ou Epitaphe
en Marbre blanc , de differentes formes ; les
uns enveloppez et surmontez d'une Tête de Lion
avec des Lampes sur les côtez; les autres, de Bordure
, d'Ornemens , et toujours au milieu de chacun
le Chiffre de Victor Amedée , avec une Girandole
de cinq lumieres. Par le bas , les fonds
des Pilastres en vert d'Egypte , les Corps et arrieres-
Corps de Marbre blanc ; les Bases étant cachées
par un Socle de deux pieds et demi de haut,
sur lequel étoit posé un Trophée d'Armes de 4 à
5. pieds de haut, en of ; tout le surplus de l'Architecture
, Corps , arriere - Corps , Corniche , Aftragale
, Archivoltes , peints en Marbre blanc.
Sur la Corniche s'élevoit un Attique de 14.
pieds , les Pilastres de même Marbre , tombant
à plomb sur ceux dont on vient de parler . Des
Chapiteaux tomboient en Trophées , une Tête de
Mort avec des Aîles et des Os en Sautoirs , des
branches de Cyprès finissant par un Gland , le
tout en or. Entre chaque Pilastre , un Panneau
formé sur le drap noir , par une bande d'Hermine
, au milieu duquel étoit un Cartouche avec
chacun un quartier des Armes , et il fortoit des
deux côtez desDrapeaux et Etendarts &.c .
3 Sur la Corniche au- dessus de chaque ouverture,
I des
* MERCURE DE FRANCE
des Chantournez , en Marbre blanc , fond noir,
semé de larmes d'argent , ayant chacun une Tête
de Mort au milien , avec des Aîles , portant cha
cun 21 lumieres. Sur la même Corniche , à l'aplomb
des Pilastres , des Vases en argent , fond
noir , portant chacun 9. lumieres .
Le premier lez de velours étoit placé au- dessus
de la Corniche de l'Attique , à so . pieds de haut,
chargé d'Armes et Chiffres , et semé de Croix et
de Larmes d'argent , et sur l'aplomb des Pilas
tres, un Blason avec differens Trophées d'Armes.
Le second lez de velours servait de Frise à la
Corniche , semé de- même que le premier , et de
Triglifes composées au- dessus des Pilastres , et
sur le milieu des Archivoltes étoient de grands
Cartouches , dont la Couronne passoit sur l'Astragale
et la Frise de la Corniche. Ces Cartouches
étoient ornez des Armes des Ordres , Couronnes ,
Festons deCyprès et autres attributs, en or et en
argent , et d'autres , alternativement , avec des
Chiffres et Manteaux d'Etoffe d'or et d'Hermine,
et au bas de chacun une Girandole de 5. lumieres.
-Du haut de l'Archivolte , des deux côtez de
chacun des Cartouches , tomboient des Rideaux
peints en noir , retroussez au- dessous des Impostés
, tombant en chutes le long de l'arriere-
Corps des Pilastres ; le tout orné de Franges et de
Cordons en argent et semez de Larmes , &c. Les
appuis des ouvertures des côtez de 3. pieds de
haut , le milieu plus élevé et orné au- dessus
de l'élevation , d'un Vase en argent et fond
noir , portant une Piramide de 21. lumieres ;
du pied des Vases tomboient des Festons de
Cyprès en or , accompagnez les uns de deux
Figures rehaussées d'argent , tenant des flam
beaux éteints , et d'autres alternativement ,
avec
FEVRIER. 1733. 391
avec des Lions , comme supports des Armes .
Le Plafond des Stales avoit une Moulure dorée
au Pourtour , sur laquelle regnoit une Bordure
de Trefles en forme de bandeau de Couronnes;
chaque Treffe portant une bougie derriere.
un filet de lumieres ; devant chaque Pilastre et
en retour du Jubé , une Girandole de sept lumieres
, qui interrompoit par Groupes la Bordure de
lumieres.
Du dessous de la Moulure des Stales tomboit
le troisiéme lez de velours , de même arrangement
d'Armes et de Chiffres que le premier , semé
de même , ayant de surplus des Festons herminez
de distance en distance , et qui enveloppoient
les Cartouches qui étoient sur le lez de
velours.
L'Autel étoit surmonté d'un Dais de 12. pieds
sur 7. pieds , avec des Campannes dedans et dehors
, en argent , sur fond noir ; les deux chutes
de Rideaux de Satin noir , semé de larmes et entouré
de Frange d'argent , avec 4. Bouquets de
plume en Aigrette , sur les 4. Angles , le Plafond
et la queue croisée de Moire d'argent , et cantonnée
d'Armes ; aux deux Pilastres à côté tomboient
des Trophées des Instrumens qui servent aux
Cerémonies Mortuaires ; ces deux Pilastres accompagnez
et soutenus par deux grandes Consoles
de Marbre blanc , avec une Girandole de
sept branches , posée sur le milieu de la Volutte.
Beux Anges prosternez , rehaussez d'argent ,
sur un Groupe de Nuées , qui répandoient en
partie sur les Consoles le surplus de la Décoration,
faisant simétrie avec le Pourtour du Choeur,
le reste de l'Autel orné avec une magnificence
convenable et éclairé d'un grand nombre de
Cierges , &C.
I ij Toute
392 MERCURE DE FRANCE
Toute cette Décoration avoit été ordonnée
par le Duc de la Trémouille , premier Gentilhomme
de la Chambre du Roy , et exécutée sous
la direction de M. de Selle , Intendant des menus
Plaisirs du Roy , par M. Perrault , Peintre
des Menus Plaisirs de S. M.
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Résumé : Description du Catafalque.
Le texte décrit la décoration d'un catafalque dans une église, organisée par le Duc de la Trémouille et supervisée par M. de Selle et M. Perrault. La façade de l'église était ornée d'une grande tenture noire portant les armoiries et les symboles royaux, notamment ceux du roi de Sardaigne et de l'ordre de Saint-Maurice. Les portes latérales affichaient les chiffres du roi Victor-Amédée dans des cartouches soutenus par des renommées. À l'intérieur, la nef était tendue de drap noir avec des armoiries et des chiffres alternés, rehaussés d'or et d'argent. Le catafalque, situé à deux toises et demie de l'entrée du chœur, était construit sur une estrade de dimensions précises et décoré de têtes de mort, de girandoles et de colonnes ioniques en or et argent. Le tombeau, en marbre de Portore, était soutenu par des consoles dorées et couvert d'un poêle d'étoffe d'or bordé d'hermine. Le pourtour du chœur était structuré en 18 arcades, ornées d'un ordre architectural ionique avec des pilastres et des trophées d'armes. Les chapiteaux étaient décorés de têtes de mort et de drapeaux. Le plafond des stalles était orné de moulures dorées et de girandoles. L'autel était surmonté d'un dais avec des campanes en argent et des trophées d'instruments utilisés lors des cérémonies mortuaires. La décoration était éclairée par un grand nombre de cierges et de lumières.
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428
p. 495-497
LETTRE de M. Renauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 10 Février 1733. sur l'Horlogerie.
Début :
J'ai l'honneur de vous envoyer, Monsieur, un petit Memoire, concernant [...]
Mots clefs :
Répétition, Sonner, Réveil, Demie, Quarts, Heures, Mouvement, Frapper
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Renauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 10 Février 1733. sur l'Horlogerie.
LETTRE de M. Renauld, Horloger ,
écrite de Châlons en Champagne , le so
Février 1733. sur l'Horlogerie.
J'A
'Ai l'honneur de vous envoyer , Mon
sieur , un petit Memoire , concernant
une abréviation dans des Ouvrages d'Horlogerie
, que je vous prie de faire inserer
dans le Mercure , qui est telle :
J'ai trouvé le moyen de faire faire l'ef
fet du Réveil à l'Angloise , à une Montre
à Répetition à doubles quarts , sans
aug496
MERCURE DE FRANCE
augmentation d'aucune Rouë ni Marteaux
; sinon d'un double Rocher , et
d'une Détente ; de sorte que le mouvement
ou ravage , et les Marteaux de la
Répétition servent pour le Reveil ; sans
neanmoins que l'effet de l'un puisse nuire
à l'autre , de façon que quand on auroit
disposé le Réveil le soir, pour sonner
le lendemain matin , on peut faire sonner
la Répetition la nuit , tant que l'on
veut.
Il se trouve plusieurs avantages dans
cette construction de Montre. Le premier
,eft que l'on a dans un même tems , la
Répetition et le Réveil , sans la rendre
plus pesante ; le second est que nonobstant
ces utilitez , la Machine n'en est pas
plus composée ; et qu'avec deux mouvemens
, qui sont celui qui fait marquer
les heures et celui de Répetition , on a
l'effet de trois.
Je fais aussi sonner à une Pendule , le
quart, la demie , les 3 et 4 quarts sur plusieurs
Timbres , et les heures ensuite sur
un autre ; le tout par le même mouvement
, en retranchant le troisiéme , que
l'on a coutume de mettre à celles qui
sonnent les quarts , au moïen de quoi je
diminue l'ouvrage presque d'un tiers.
Je fais , de plus , sonner la demie sur
deux
MARS. 1733. 497
deux Timbres , de même que la sonnent .
les Pendules à quarts , à celles qui ont
été construires pour ne frapper qu'un
coup; sans autre augmentation que d'une
levée d'un Marteau et d'un Timbre , qui
soit d'un ton plus haut que celui qui sert
pour les heures , sans que les coups de cette
demie puissent frapper en distance différente
, quand même on voudroit la
faire faire par l'Eguille.
Ceci est d'autant plus commode , que
lorsque l'on entend la nuit , frapper un
coup aux autres Pendules , on ne sçait si
c'est une heure après minuit , ou une
demie ; ce que l'on peut distinguer par
cette derniere façon.
Je ne crois pas que ces choses ayent jamais
paru , sur tout dans la maniere plus,
simple dont je les construis , n'en ayant
vû ,aucune de ce goût dans Paris ni ailleurs.
J'ai l'honneur d'être , &c .
Vous me ferez plaisir , Monsieur, de me
faire sçavoir le nom de la personne qui
cite sa demeure à Villeneuve- lez- Avignon
, dans le dernier Mercure , et qui
y a donné un Discours touchant l'impos
sibilité du Mouvement perpetuel , parce
que je lui communiquerai quelque
chose.
écrite de Châlons en Champagne , le so
Février 1733. sur l'Horlogerie.
J'A
'Ai l'honneur de vous envoyer , Mon
sieur , un petit Memoire , concernant
une abréviation dans des Ouvrages d'Horlogerie
, que je vous prie de faire inserer
dans le Mercure , qui est telle :
J'ai trouvé le moyen de faire faire l'ef
fet du Réveil à l'Angloise , à une Montre
à Répetition à doubles quarts , sans
aug496
MERCURE DE FRANCE
augmentation d'aucune Rouë ni Marteaux
; sinon d'un double Rocher , et
d'une Détente ; de sorte que le mouvement
ou ravage , et les Marteaux de la
Répétition servent pour le Reveil ; sans
neanmoins que l'effet de l'un puisse nuire
à l'autre , de façon que quand on auroit
disposé le Réveil le soir, pour sonner
le lendemain matin , on peut faire sonner
la Répetition la nuit , tant que l'on
veut.
Il se trouve plusieurs avantages dans
cette construction de Montre. Le premier
,eft que l'on a dans un même tems , la
Répetition et le Réveil , sans la rendre
plus pesante ; le second est que nonobstant
ces utilitez , la Machine n'en est pas
plus composée ; et qu'avec deux mouvemens
, qui sont celui qui fait marquer
les heures et celui de Répetition , on a
l'effet de trois.
Je fais aussi sonner à une Pendule , le
quart, la demie , les 3 et 4 quarts sur plusieurs
Timbres , et les heures ensuite sur
un autre ; le tout par le même mouvement
, en retranchant le troisiéme , que
l'on a coutume de mettre à celles qui
sonnent les quarts , au moïen de quoi je
diminue l'ouvrage presque d'un tiers.
Je fais , de plus , sonner la demie sur
deux
MARS. 1733. 497
deux Timbres , de même que la sonnent .
les Pendules à quarts , à celles qui ont
été construires pour ne frapper qu'un
coup; sans autre augmentation que d'une
levée d'un Marteau et d'un Timbre , qui
soit d'un ton plus haut que celui qui sert
pour les heures , sans que les coups de cette
demie puissent frapper en distance différente
, quand même on voudroit la
faire faire par l'Eguille.
Ceci est d'autant plus commode , que
lorsque l'on entend la nuit , frapper un
coup aux autres Pendules , on ne sçait si
c'est une heure après minuit , ou une
demie ; ce que l'on peut distinguer par
cette derniere façon.
Je ne crois pas que ces choses ayent jamais
paru , sur tout dans la maniere plus,
simple dont je les construis , n'en ayant
vû ,aucune de ce goût dans Paris ni ailleurs.
J'ai l'honneur d'être , &c .
Vous me ferez plaisir , Monsieur, de me
faire sçavoir le nom de la personne qui
cite sa demeure à Villeneuve- lez- Avignon
, dans le dernier Mercure , et qui
y a donné un Discours touchant l'impos
sibilité du Mouvement perpetuel , parce
que je lui communiquerai quelque
chose.
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Résumé : LETTRE de M. Renauld, Horloger, écrite de Châlons en Champagne, le 10 Février 1733. sur l'Horlogerie.
Dans une lettre du 5 février 1733, M. Renauld, horloger, décrit des innovations en horlogerie. Il présente une méthode pour intégrer le réveil à l'anglaise dans une montre à répétition à doubles quarts sans ajouter de roues ou de marteaux supplémentaires. Utilisant un double rochet et une détente, cette innovation permet d'utiliser les mêmes mécanismes pour la répétition et le réveil sans interférence, autorisant la programmation du réveil pour le matin sans empêcher l'utilisation de la répétition la nuit. Renauld souligne les avantages de cette construction, notamment la légèreté de la montre et l'efficacité de deux mouvements pour obtenir l'effet de trois. Il mentionne également ses améliorations sur les pendules, permettant de sonner les quarts, les demies, les trois quarts et les heures sur différents timbres avec le même mouvement, réduisant ainsi l'ouvrage d'environ un tiers. De plus, il modifie les pendules pour sonner la demie sur deux timbres, facilitant la distinction entre les heures et les demies la nuit. Renauld affirme que ces innovations n'ont jamais été vues auparavant, surtout dans la simplicité de leur construction. Il demande aussi des informations sur une personne ayant publié un discours sur l'impossibilité du mouvement perpétuel dans le dernier Mercure.
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429
p. 505
LOGOGRYPHE.
Début :
On peut prendre mon tout d'une double maniere ; [...]
Mots clefs :
Poste
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGRYPHE.
N peut prendre mon tout d'une double maniere
;
Dans l'une je galoppe avec legereté ;
Dans l'autre de Métail , je deviens meurtriere ,
Si je ne donne de côté ;
De mes cinq pars retranchez la finale ,
Et celle qui tient le milieu ,
Je prends effrontément la place principale ,
Et me campe au milieu du feu.
Rognez encore un peu , je suis une Riviere ,
Fameuse par le sort d'un jeune témeraire.
Cherchez-moi bien , Lecteur , vous me tiendrez
dans peu.
N peut prendre mon tout d'une double maniere
;
Dans l'une je galoppe avec legereté ;
Dans l'autre de Métail , je deviens meurtriere ,
Si je ne donne de côté ;
De mes cinq pars retranchez la finale ,
Et celle qui tient le milieu ,
Je prends effrontément la place principale ,
Et me campe au milieu du feu.
Rognez encore un peu , je suis une Riviere ,
Fameuse par le sort d'un jeune témeraire.
Cherchez-moi bien , Lecteur , vous me tiendrez
dans peu.
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430
p. 528-529
« L'ART DE MONTER A CHEVAL, ou Description du Manége moderne, écrit [...] »
Début :
L'ART DE MONTER A CHEVAL, ou Description du Manége moderne, écrit [...]
Mots clefs :
Florins, Histoire, Manège, Cheval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'ART DE MONTER A CHEVAL, ou Description du Manége moderne, écrit [...] »
L'ART DE MONTER A CHEVAL , OU
Description du Manége moderne , écrit
et dessiné par le Baron d'Eifemberg ;
il y a 60. Planches , toutes gravées par
B. Picart. Le prix est de 12. florins en
petit papier , et de 18. florins en grand .
A la Haye,chez Gosse et Neaulme , in fol.
PRINCIPES DE L'HISTOIRE , Contenant
les Elemens de la Chronologie ; un petit
Traité de la Sphere et du Globe Terrestre
, pour servir d'Introduction à la
Géographie , accompagné de la division
Géographique et Historique de l'Empire
la
MAR S. 1733 529
Romain en ses Provinces . L'Abregé de
la Vie des meilleurs Historiens , avec un
Jugement sur leurs Ouvrages. Quelques
Refléxions sur l'usage de l'Histoire et
sur la maniere de l'étudier utilement .
Une idée generale du Gouvernement
des principaux Etats de l'Europe , anciens
et modernes. Par M. de Juvenek. A Paris
, chez Barth. Alix , ruë S. Jacques ,
1733.
Description du Manége moderne , écrit
et dessiné par le Baron d'Eifemberg ;
il y a 60. Planches , toutes gravées par
B. Picart. Le prix est de 12. florins en
petit papier , et de 18. florins en grand .
A la Haye,chez Gosse et Neaulme , in fol.
PRINCIPES DE L'HISTOIRE , Contenant
les Elemens de la Chronologie ; un petit
Traité de la Sphere et du Globe Terrestre
, pour servir d'Introduction à la
Géographie , accompagné de la division
Géographique et Historique de l'Empire
la
MAR S. 1733 529
Romain en ses Provinces . L'Abregé de
la Vie des meilleurs Historiens , avec un
Jugement sur leurs Ouvrages. Quelques
Refléxions sur l'usage de l'Histoire et
sur la maniere de l'étudier utilement .
Une idée generale du Gouvernement
des principaux Etats de l'Europe , anciens
et modernes. Par M. de Juvenek. A Paris
, chez Barth. Alix , ruë S. Jacques ,
1733.
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Résumé : « L'ART DE MONTER A CHEVAL, ou Description du Manége moderne, écrit [...] »
Le premier ouvrage, 'L'ART DE MONTER A CHEVAL', est écrit et illustré par le Baron d'Eifemberg. Il contient 60 planches gravées par B. Picart et est disponible à La Haye. Le second, 'PRINCIPES DE L'HISTOIRE', rédigé par M. de Juvenek, inclut des éléments de chronologie, un traité sur la sphère et le globe terrestre, et une division de l'Empire Romain. Il est publié à Paris en 1733.
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431
p. 556-557
« On nous prie encore d'avertir que M. Schultze, de Berlin, a fait graver par Souscription, les [...] »
Début :
On nous prie encore d'avertir que M. Schultze, de Berlin, a fait graver par Souscription, les [...]
Mots clefs :
Quatuors, Fortifications, Souscription, Relief
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On nous prie encore d'avertir que M. Schultze, de Berlin, a fait graver par Souscription, les [...] »
On nous prie encore d'avertir què M. Schultze
, de Berlin, a fait graver par Souscription , les
six premieres Simphonies du premier Livre de
ses douze Quatuor , sous le titre , Tratamento de
l'Harmonia , per Simfonie da Camera à quatro
Instrumenti , Violino , Flauto Traverso , e Viola
da gamba , o vero Violon cello , con il suo Basso
fondamentale , ils se vendent chez l'Auteur , ruë
de la Juifverie , près Notre- Dame , chez Veron ,
Luthier à Paris . On les trouve aussi chez le sieur
Boivin , rue S. Honoré , et chez le sieur le
Clerc , rue du Roule,
L'Auteur fera graver incessamment les six dernieres
Symphonies. Il avertit ceux qui voudrone
souscrire d'envoyer 24. livres aux adresses cydessus
, on leur délivrera le premier Livre déja
gravé et une Souscription signée de l'Auteur et
de celui qui le leur délivrera , au dos de laquelle
sera mis un reçû dudit premier Livre.
On avertit encore qu'il n'y aura que les Souscripteurs
à qui on remettra les douze Quatuor
en blanc pour 24. livres ,
Le Sicur Garreau donne avis au Public , qu'il
s'est appliqué avec soin à faire les Plans en relief
, c'est- à - dire , de représenter au naturel les
Maisons , Parterres , Jardins , Fortifications , et
generalement tout ce qui regarde le Civil et le
Militaire, il est aisé de comprendre que le relief est
infiniment au- dessus des représentations ordinaires
qui se font sur le papier.Il en a executé plusieurs
Morceaux pour differens Particuliers . CesReliefs se
font ou en bois , ou en carton , ou en terre glaise;
il fait aussi toutes sortes de Plans et Desseins à
executer . Il demeure rue de Vaugirard , chez
M. d'Armancourt , Maître de Mathématique
For
M-AR S. 1733 . SS
Fortifications et Architecture à l'Académie de
M. de la Gueriniere, â Paris Il ne recevra ni Paquets
ni Lettres dont le port ne sera pas payé.
, de Berlin, a fait graver par Souscription , les
six premieres Simphonies du premier Livre de
ses douze Quatuor , sous le titre , Tratamento de
l'Harmonia , per Simfonie da Camera à quatro
Instrumenti , Violino , Flauto Traverso , e Viola
da gamba , o vero Violon cello , con il suo Basso
fondamentale , ils se vendent chez l'Auteur , ruë
de la Juifverie , près Notre- Dame , chez Veron ,
Luthier à Paris . On les trouve aussi chez le sieur
Boivin , rue S. Honoré , et chez le sieur le
Clerc , rue du Roule,
L'Auteur fera graver incessamment les six dernieres
Symphonies. Il avertit ceux qui voudrone
souscrire d'envoyer 24. livres aux adresses cydessus
, on leur délivrera le premier Livre déja
gravé et une Souscription signée de l'Auteur et
de celui qui le leur délivrera , au dos de laquelle
sera mis un reçû dudit premier Livre.
On avertit encore qu'il n'y aura que les Souscripteurs
à qui on remettra les douze Quatuor
en blanc pour 24. livres ,
Le Sicur Garreau donne avis au Public , qu'il
s'est appliqué avec soin à faire les Plans en relief
, c'est- à - dire , de représenter au naturel les
Maisons , Parterres , Jardins , Fortifications , et
generalement tout ce qui regarde le Civil et le
Militaire, il est aisé de comprendre que le relief est
infiniment au- dessus des représentations ordinaires
qui se font sur le papier.Il en a executé plusieurs
Morceaux pour differens Particuliers . CesReliefs se
font ou en bois , ou en carton , ou en terre glaise;
il fait aussi toutes sortes de Plans et Desseins à
executer . Il demeure rue de Vaugirard , chez
M. d'Armancourt , Maître de Mathématique
For
M-AR S. 1733 . SS
Fortifications et Architecture à l'Académie de
M. de la Gueriniere, â Paris Il ne recevra ni Paquets
ni Lettres dont le port ne sera pas payé.
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Résumé : « On nous prie encore d'avertir que M. Schultze, de Berlin, a fait graver par Souscription, les [...] »
Le texte annonce la publication des six premières symphonies du premier livre des douze quatuors de M. Schultze, intitulé 'Trattamento de l'Harmonia, per Simfonie da Camera à quatro Instrumenti'. Ces œuvres sont disponibles à Berlin chez l'auteur et à Paris chez Veron, Boivin et le Clerc. Les six dernières symphonies seront bientôt gravées. Les souscripteurs peuvent obtenir le premier livre en envoyant 24 livres aux adresses mentionnées et recevront une souscription signée et un reçu. Seuls les souscripteurs pourront acheter les douze quatuors en blanc pour 24 livres. Par ailleurs, le sieur Garreau informe qu'il réalise des plans en relief représentant des maisons, parterres, jardins, fortifications et autres sujets civils et militaires. Ces reliefs, exécutés en bois, carton ou terre glaise, sont supérieurs aux représentations sur papier. Garreau propose également divers plans et dessins. Il réside rue de Vaugirard chez M. d'Armancourt, maître de mathématiques, et enseigne les fortifications et l'architecture à l'Académie de M. de la Guerinière à Paris. Il refuse les paquets et lettres dont le port n'est pas payé.
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Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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432
p. 733
AUTRE.
Début :
Iris, cruelle et fierre, autaut qu'elle est charmante, [...]
Mots clefs :
Chemise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
1 Ris , cruelle et fierre , autant qu'elle est charmante
,
Ne dissimule point l'amour qu'elle a pour moy.
Elle se pique fort de conserver sa foy ,
De n'avoir point l'humeur changeante.
Cependant tout ce grand amour
Dure pour moi rarement plus d'un jour.
Son inégalité n'est-elle pas extrême ?
Quoique jamais son feu ne puisse m'enflammer,
La bizare qu'elle est , fait gloire de m'aimer :
Elle se fait honneur de me changer de même
Mais comme rougissant de son esprit leger ,
Elle se cache en me voulant changer.
1 Ris , cruelle et fierre , autant qu'elle est charmante
,
Ne dissimule point l'amour qu'elle a pour moy.
Elle se pique fort de conserver sa foy ,
De n'avoir point l'humeur changeante.
Cependant tout ce grand amour
Dure pour moi rarement plus d'un jour.
Son inégalité n'est-elle pas extrême ?
Quoique jamais son feu ne puisse m'enflammer,
La bizare qu'elle est , fait gloire de m'aimer :
Elle se fait honneur de me changer de même
Mais comme rougissant de son esprit leger ,
Elle se cache en me voulant changer.
Fermer
433
p. 757-758
Traité general des Horloges, &c. [titre d'après la table]
Début :
Les freres Guerin, Libraires à Paris, impriment actuellement un Traité general des Horloges, [...]
Mots clefs :
Horloges, Horlogerie, Temps, Pendules
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texteReconnaissance textuelle : Traité general des Horloges, &c. [titre d'après la table]
Les freres Guerin , Libraires à Paris , impriment
actuellement un Traitégeneral des Horloges,
par le P Dom Noël Alexandre , Benedictin ; en
un volume in 8. avec près de 30. Planches en
Taille-douce .
L'Auteur a traité dans cet Ouvrage de toutes
les especes de Machines dont on s'est servi dans
tous les temps pour mesurer les differentes parties
du jour et de la nuit , et pour les indiquer.
Il s'étend suffisamment sur les Cadrans Solaires
, sur les Clepsidres , les Horloges de gros et
moyen volume , sur les Pendules et les Montres
de poche. L'Histoire de l'Horlogerie y est exac
tement rapportée , et à la fin de l'Ouvrage on
trouvera une Bibliographie de l'Horlogerie , ou
tous les Auteurs qui ont traité de ces matieres ,
soit par des Traitez particuliers , soit par occasion
, y sont rapportez fidelement , avec une idée
de leurs Ouvrages et des Observations.
L'Auteur a lui - même travaillé depuis longtemps
à faire des Pendules dont quelques- unes
ont été présentées en leur temps à l'Académie
Royale
758 MERCURE DE FRANCE
Royale des Sciences , et ont été trouvées trèsingénieuses.
Les Figures de cet Ouvrage ont été
dessinées avec attention et gravées avec propreté;
nous en parlerons plus en détail lorsqu'il sera
mis au jour.
actuellement un Traitégeneral des Horloges,
par le P Dom Noël Alexandre , Benedictin ; en
un volume in 8. avec près de 30. Planches en
Taille-douce .
L'Auteur a traité dans cet Ouvrage de toutes
les especes de Machines dont on s'est servi dans
tous les temps pour mesurer les differentes parties
du jour et de la nuit , et pour les indiquer.
Il s'étend suffisamment sur les Cadrans Solaires
, sur les Clepsidres , les Horloges de gros et
moyen volume , sur les Pendules et les Montres
de poche. L'Histoire de l'Horlogerie y est exac
tement rapportée , et à la fin de l'Ouvrage on
trouvera une Bibliographie de l'Horlogerie , ou
tous les Auteurs qui ont traité de ces matieres ,
soit par des Traitez particuliers , soit par occasion
, y sont rapportez fidelement , avec une idée
de leurs Ouvrages et des Observations.
L'Auteur a lui - même travaillé depuis longtemps
à faire des Pendules dont quelques- unes
ont été présentées en leur temps à l'Académie
Royale
758 MERCURE DE FRANCE
Royale des Sciences , et ont été trouvées trèsingénieuses.
Les Figures de cet Ouvrage ont été
dessinées avec attention et gravées avec propreté;
nous en parlerons plus en détail lorsqu'il sera
mis au jour.
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Résumé : Traité general des Horloges, &c. [titre d'après la table]
Le Père Dom Noël Alexandre, bénédictin, publie un 'Traité général des Horloges' imprimé par les frères Guerin à Paris. Cet ouvrage in-octavo comprend près de 30 planches gravées et traite des diverses machines de mesure du temps, telles que les cadrans solaires, les clepsydres, les horloges, les pendules et les montres de poche. L'auteur y relate l'histoire de l'horlogerie et inclut une bibliographie des auteurs ayant écrit sur ces sujets, avec des descriptions de leurs œuvres et des observations. Le Père Dom Noël Alexandre est également reconnu pour ses créations de pendules, certaines ayant été présentées à l'Académie Royale des Sciences et jugées très ingénieuses. Les illustrations de l'ouvrage sont soigneusement dessinées et gravées.
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434
p. 760-762
EXTRAIT d'une Lettre écrite de la Rochelle, le 7. Mars 1733. sur une Operation d'Agriculture.
Début :
L'Amour que j'ai toûjours eu pour l'Agriculture, m'ayant engagé il y a 5. à 6. ans à faire [...]
Mots clefs :
Provigner, Arbres, Agriculture, Arbrisseaux étrangers, Boutures
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de la Rochelle, le 7. Mars 1733. sur une Operation d'Agriculture.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de la
Rochelle , le 7. Mars 1733. sur une Operation
d'Agriculture.
Lin
'Amour que j'ai toûjours eu pour l'Agriculture,
m'ayant engagé il y a 5. à 6. ans à faire
dea recherches sur la maniere de provigner les
Arbres
AVRI L. I-33. 761
Arbres et les Arbrisseaux étrangers , je fis des
essais d'autant de manieres que j'en trouvai de
décrites , et de toutes celles que j'imaginai ; mais*
tout ce que je fis la premiere année répondit assez
mal à mon attente ; celle de M. Lignon ( qu'a décrite
M. de Vallemont , p . 406. ) me fit esperer
quelque réussite pour l'avenir. Dans cette esperance
, je la refis l'année suivante avec toute l'atténtion
dont je puis être capable , mais mes soins
furent presque tous infructueux , elle ne répondit
guere mieux à mes esperances que la premiere
année ; car par cette Méthode de 10. Sujets que
j'ai mis en experience , à peine m'n a - t'il réussi
deux ou trois , et qui le plus souvent sont morts /
Pannée suivante.
Après beaucoup de recherches , dont je craindrois
, Monsieur, que le long dêtail ne vous filt
ennuyeux,j'ai enfin été assez heureux pour réussir
à provigner par des boutures les Arbres et les
Arbrisseaux étrangers , ( chose tant souhaitée
par M. de Laquintinic ) puisque de dix boutures
souvent il n'en manque pas une par ma Méthode,
qui est entierement differente de celle de M. Lignon
, si l'on en excepte l'eau. J'ai actuellement
des Grenadiers nains , Citronniers et Jasmins
jaunes, odorés d'Inde , que j'ai provignés de boutu
re. Il est vrai qu'il y a un grand choix à faire
des branches qu'il faut prendre pour réussir
àtte multiplication . Le temps le plus convenable
est le mois d'Avril et de May , où il est facile
d'en transporter , en mettant les boutures
dans de la mousse fraiche et dans une boëte bien
fermée , comme on le pratique depuis long- temps
pour les Greffes des Arbres fruitiers qu'on transporte
d'une Province et même d'un Royaume
dans un autre.
Si
762 MERCURE DE FRANCE
Si vous jugez , Monsieur , que ce que je viens
d'avoir l'honneur de vous écrire puisse être utile
aux Amateurs de l'Agriculture , je vous serai
obligé si vous voulez bien en mettre un Extrait
dans votre Journal ; et si quelques Amateurs veulent
s'assurer de ce que j'ai écrit , ils n'auront
qu'à m'envoyer des morceaux des Arbrisseaux
qu'ils desireront provigner , et je me ferai un
vrai plaisir de les leur provigner avec les miens, et
de les leur renvoyer. Signé, Faneuil de la Croix.
Rochelle , le 7. Mars 1733. sur une Operation
d'Agriculture.
Lin
'Amour que j'ai toûjours eu pour l'Agriculture,
m'ayant engagé il y a 5. à 6. ans à faire
dea recherches sur la maniere de provigner les
Arbres
AVRI L. I-33. 761
Arbres et les Arbrisseaux étrangers , je fis des
essais d'autant de manieres que j'en trouvai de
décrites , et de toutes celles que j'imaginai ; mais*
tout ce que je fis la premiere année répondit assez
mal à mon attente ; celle de M. Lignon ( qu'a décrite
M. de Vallemont , p . 406. ) me fit esperer
quelque réussite pour l'avenir. Dans cette esperance
, je la refis l'année suivante avec toute l'atténtion
dont je puis être capable , mais mes soins
furent presque tous infructueux , elle ne répondit
guere mieux à mes esperances que la premiere
année ; car par cette Méthode de 10. Sujets que
j'ai mis en experience , à peine m'n a - t'il réussi
deux ou trois , et qui le plus souvent sont morts /
Pannée suivante.
Après beaucoup de recherches , dont je craindrois
, Monsieur, que le long dêtail ne vous filt
ennuyeux,j'ai enfin été assez heureux pour réussir
à provigner par des boutures les Arbres et les
Arbrisseaux étrangers , ( chose tant souhaitée
par M. de Laquintinic ) puisque de dix boutures
souvent il n'en manque pas une par ma Méthode,
qui est entierement differente de celle de M. Lignon
, si l'on en excepte l'eau. J'ai actuellement
des Grenadiers nains , Citronniers et Jasmins
jaunes, odorés d'Inde , que j'ai provignés de boutu
re. Il est vrai qu'il y a un grand choix à faire
des branches qu'il faut prendre pour réussir
àtte multiplication . Le temps le plus convenable
est le mois d'Avril et de May , où il est facile
d'en transporter , en mettant les boutures
dans de la mousse fraiche et dans une boëte bien
fermée , comme on le pratique depuis long- temps
pour les Greffes des Arbres fruitiers qu'on transporte
d'une Province et même d'un Royaume
dans un autre.
Si
762 MERCURE DE FRANCE
Si vous jugez , Monsieur , que ce que je viens
d'avoir l'honneur de vous écrire puisse être utile
aux Amateurs de l'Agriculture , je vous serai
obligé si vous voulez bien en mettre un Extrait
dans votre Journal ; et si quelques Amateurs veulent
s'assurer de ce que j'ai écrit , ils n'auront
qu'à m'envoyer des morceaux des Arbrisseaux
qu'ils desireront provigner , et je me ferai un
vrai plaisir de les leur provigner avec les miens, et
de les leur renvoyer. Signé, Faneuil de la Croix.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de la Rochelle, le 7. Mars 1733. sur une Operation d'Agriculture.
Dans une lettre datée du 7 mars 1733 à La Rochelle, l'auteur exprime sa passion pour l'agriculture et ses recherches sur la provignation des arbres et arbrisseaux étrangers. Il a expérimenté diverses méthodes, dont celle de M. Lignon décrite par M. de Vallemont, sans succès notable. Après plusieurs tentatives infructueuses, il a réussi à provigner des arbres par bouturage, obtenant un taux de réussite élevé. Sa méthode, distincte de celle de M. Lignon, utilise des branches sélectionnées et de la mousse fraîche, avec une période idéale de réalisation en avril et mai. L'auteur propose de partager cette méthode avec les amateurs d'agriculture et offre ses services pour provigner des arbrisseaux pour ceux qui en font la demande.
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435
p. 765-767
Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
Début :
Voici le Programme du Prix proposé par cette Académie pour l'année 1733. [...]
Mots clefs :
Secrétaire, Récépissé, Prix, Académie royale des sciences
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texteReconnaissance textuelle : Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
Voici le Programme du Prix proposé par cette
Académie pour l'année 1733.
Feu M. Rouillé de Meflay , ancien Conseiller
iu Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
Gij
766 MERCURE DE FRANCE
44
à l'utilité que le Public en doit retirer , a legué à
l'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde,et l'Astronomie Physique .
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000 . livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix qui tombe dans l'année 1735 .
Quelle doit être la meilleure construction des Anres
, tant par rapport à leur figure qu'à la maniere
de les forger , et quelle est la meilleure maniere de
les éprouver.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez,
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sue
AVRIL: 1733 . 767
鄂
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise . Ils
pourront, s'ils veulent , attacher à leur Ecrit unBil.
let séparé et cacheté par eux ,où seront avec cette
même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur
adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Acadé
mie , qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris , au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas le Secretaire en
donnera en même- temps à celui qui les lui aura
remis, son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre ou
le temps dans lequel il aura été reçû .
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1734. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1735. proclamera la Piece qui aura rem
porté ce Prix.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Piece
qui aura remporté le Prix , le Trésorier de l'Académie
délivrera la somme du Prix à celui qui
lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité .
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
Académie pour l'année 1733.
Feu M. Rouillé de Meflay , ancien Conseiller
iu Parlement de Paris , ayant conçu le noble
dessein de contribuer au progrès des Sciences , et
Gij
766 MERCURE DE FRANCE
44
à l'utilité que le Public en doit retirer , a legué à
l'Académie Royale des Sciences un fonds pour
deux Prix , qui seront distribuez à ceux , qui au
jugement de cette Compagnie , auront le mieux
réussi sur deux differentes sortes de Sujets , qu'il
a indiquez dans son Testament , et dont il a donné
des exemples.
Les Sujets du premier Prix regardent le Sistê
me general du Monde,et l'Astronomie Physique .
Ce Prix devroit être de 2000. livres , aux termes
du Testament , et se distribuer tous les ans.
Mais la diminution des Rentes a obligé de ne le
donner que tous les deux ans , afin de le rendre
plus considerable , et il sera de 2500. livres.
Les Sujets du second Prix regardent la Navigation
et le Commerce.
Il ne se donnera que tous les deux ans , et sera
'de 2000 . livres.
L'Académie se conformant aux vûës et aux
intentions du Testateur , propose pour Sujet du
second Prix qui tombe dans l'année 1735 .
Quelle doit être la meilleure construction des Anres
, tant par rapport à leur figure qu'à la maniere
de les forger , et quelle est la meilleure maniere de
les éprouver.
Les Sçavans de toutes les Nations sont invitez
à travailler sur ces Sujets , et même les Associez,
Etrangers de l'Académie. Elle s'est fait la Loi
d'exclure les Académiciens regnicoles de prétendre
aux Prix .
Ceux qui composeront sont invitez à écrire en
François ou en Latin , mais sans aucune obligation.
Ils pourront écrire en telle Langue qu'ils
voudront , et l'Académie fera traduire leurs Ou
vrages .
On les prie que leurs Ecrits soient fort lisibles,
sue
AVRIL: 1733 . 767
鄂
sur- tout quand il y aura des Calculs d'Algebre
Ils ne mettront point leur nom à leurs Ouvrages
, mais seulement une Sentence ou Devise . Ils
pourront, s'ils veulent , attacher à leur Ecrit unBil.
let séparé et cacheté par eux ,où seront avec cette
même Sentence , leur nom , leurs qualitez et leur
adresse , et ce Billet ne sera ouvert par l'Acadé
mie , qu'en cas que la Piece ait remporté le Prix.
Ceux qui travailleront pour le Prix , adresseront
leurs Ouvrages à Paris , au Secretaire perpetuel
de l'Académie , ou les lui feront remettre entre
les mains. Dans ce second cas le Secretaire en
donnera en même- temps à celui qui les lui aura
remis, son Recepissé , où sera marquée la Sentence
de l'Ouvrage et son numero , selon l'ordre ou
le temps dans lequel il aura été reçû .
Les Ouvrages ne seront reçûs que jusqu'au premier
Septembre 1734. exclusivement.
L'Académie à son Assemblée publique d'après
Pâques 1735. proclamera la Piece qui aura rem
porté ce Prix.
S'il y a un Recepissé du Secretaire pour la Piece
qui aura remporté le Prix , le Trésorier de l'Académie
délivrera la somme du Prix à celui qui
lui rapportera ce Recepissé. Il n'y aura à cela
nulle autre formalité .
S'il n'y a pas de Recepissé du Secretaire , le
Trésorier ne délivrera le Prix qu'à l'Auteur même
, qui se fera connoître , ou au Porteur d'une
Procuration de sa part.
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Résumé : Programme du Prix de l'Acad. des Sciences, [titre d'après la table]
En 1733, l'Académie Royale des Sciences a reçu un legs de M. Rouillé de Meslay pour promouvoir les sciences. Ce legs a permis la création de deux prix annuels : l'un pour des sujets liés au système général du monde et à l'astronomie physique, l'autre pour la navigation et le commerce. En raison de la diminution des rentes, ces prix sont désormais attribués tous les deux ans. Pour l'année 1735, le sujet du second prix concerne la meilleure construction des ancres, tant en termes de figure que de méthode de forgeage, ainsi que la meilleure manière de les éprouver. Les savants de toutes les nations, à l'exception des académiciens français, sont invités à participer. Les travaux peuvent être rédigés en français, en latin ou dans toute autre langue et doivent être envoyés avant le 1er septembre 1734. Les auteurs doivent utiliser une devise pour identifier leurs œuvres et peuvent inclure un billet cacheté avec leurs informations personnelles. Le prix sera décerné lors de l'assemblée publique de l'Académie après Pâques 1735.
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436
p. 773-776
Grille faite pour le Roy de Portugal, [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Garnier, Serrurier, Entrepreneur dans les Bâtimens du Roy, a attiré dans son Attellier, [...]
Mots clefs :
Serrure, Corniche, Feuilles, Bronze, Fleurons, Grille, Barreaux, Roi de Portugal, Garnier
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texteReconnaissance textuelle : Grille faite pour le Roy de Portugal, [titre d'après la table]
Le sieur Garnier , Serrurier, Entrepreneur dans
les Bâtimens du Roy, a attiré dans son Attellier,
à l'entrée de la Cour des Princes du Château des
Thuilleries, un tres -grand concours de Curieux et
de gens de distinction de la Cour et de la Ville,
ainsi que les Entrepreneurs et Architheques des
Bâtimens de S. M. pour voir une magnifique
Grille , ordonnée par le Roy de Portugal , sous
la direction de M. Mendés de Goisse , et exécutée
par ledit sieur Garnier , dont tout le monde
a paru tres- satisfait.
6. vj
Ce
774 MERCURE DE FRANCE
Ce bel Ouvrage de Serrurerie doit être posé
dans l'Eglise des Capucins de Mafre , de fondation
Royale , à six lieuës de Lisbonne , et servir
de clôture au Choeur de cette Eglise , où est la
Sépulture des Rois de Portugal.
Ce grand Ouvrage , qui fut commencé au
mois de Juin 1730. et fini au mois de Mars
1733. sera incessamment embarqué sur la Seine
, jusqu'au Havre de Grace , et de là transporté
à Lisbonne.
La Grille a 15 pieds de hauteur , compris la
Corniche , et le Socle d'en bas et de pourtour
54 pieds , compris les Pans coupez et retour.
Elle est composée de 16 Panneaux , compris
les petits des côtez , et de 14 Pilastres . Au inilieu
est une Porte , à deux Vanteaux , portant
13 pieds de haut , sur 6 de large.
Les Panneaux sont composez de 6 Balustres
par en bas, qui sont garnis de 2 Consolles coudées
, avec deux Roulleaux carrez par en bas ,
qui forment leurs bases , portant des queues de
poireaux , avec leurs ovalles entretoisez , er arriere
corps , garnis d'ornemens en bronze , fleurons
, agraphes , feuilles d'eau , rosette et des
Liens à cordons.
Au dessus des Panneaux d'en - bas est une
traverse double où est incrutée une Frise en cuivre
, ornée de feuilles de Lauriers et autres.
2
Au-dessus de cette traverse il y a 7 Barreaux,
et demi Barreaux qui forment les panneaux
du haut. Ces barreaux sont cannelés sur :
fasses , depuis le haut de la Corniche jusques sur
la traverse, où est la Frise, à 9 pieds de hauteur,
bien ajustée et profilée , tout d'égale grosseur ,
tres- bien finis et poussez au rabot et autres ouails
faits exprès,
Chaque
AVRIL: 1733. 779
Chaque barreau est monté sur 2 consolles ,
avant -corées avec leurs bases, garnies d'ornemens
de bronze , fleurons , agraphes , ovalles et feüilles
de revers.
Le haut des Barreaux est aussi garni de Consolles
sous la barre du Linteau , avec leurs bases
et avant corps , ornez de liens à cordon , agraffes
, fleurons , et feuilles de refend .
Ces Pilastres , sur quoi la Corniche est posée
ont 8 pouces de large,et sont ornez de leurs Socles
et Baze , avec une Cimaise vis-à- vis la Frise,
et un Chapiteau au - dessus ; le tout tres-bien assemblé
avec la Corniche , où lon voit des or
nemens de bronze , têtes de Cherubins , Astragalle
, grandes palmettes, coquilles et des Cadres
par en haut et par bas , avec des moulures et des
guirlandes de feuilles de Lauriers et Rosettes , le
tout à double face . En bas est un Socle , qui fait
le pourtour à deux faces , garni de moulure en
bronze.
La Corniche d'un pied de hauteur , et de deux
de largeur , à double face , faisant le pourtour
des Pans coupez et retour de la grille , avec saut
et ressaut et onglet bien assemblé , avec moulures,
congez et carderons , ornez de bronzé , Une
bordure profilée , avec moulures carrées , et carderons
regne sur la face d'en bas de cette bordure
, garnie de 200 fleurons , ainsi qu'au dessous
de la même corniche , garnie de feuilles de
revers et de refends , dans le pourtour de la
grille ,
, pans coupez et ressauts.
Sur la Corniche sont posez à l'aplomb des
Pilastres , 8 Chandeliers triangulaires, de 6 pieds
de haut , avec leurs bassins de fer, recouverts en
cuivre , et ornez de plusieurs Aeurons et têtes de
Cherubins , &c .
La
776 MERCURE DE FRANCE
La Serture de la porte , sa garniture et la Clef
en acier cizelé, ont fait l'admiration de plusieurs
personnes de goût ; le canon tournant de la clef
est canelé en trefle , limé et poli dans la plus
grande perfection ; l'anneau est formé par deux
cornes d'abondance , et la Couronne de Portugal
au-dessus ; dans le Paneton on voit d'autres attributs
de l'Ecusson de S. M. Portugaise.
les Bâtimens du Roy, a attiré dans son Attellier,
à l'entrée de la Cour des Princes du Château des
Thuilleries, un tres -grand concours de Curieux et
de gens de distinction de la Cour et de la Ville,
ainsi que les Entrepreneurs et Architheques des
Bâtimens de S. M. pour voir une magnifique
Grille , ordonnée par le Roy de Portugal , sous
la direction de M. Mendés de Goisse , et exécutée
par ledit sieur Garnier , dont tout le monde
a paru tres- satisfait.
6. vj
Ce
774 MERCURE DE FRANCE
Ce bel Ouvrage de Serrurerie doit être posé
dans l'Eglise des Capucins de Mafre , de fondation
Royale , à six lieuës de Lisbonne , et servir
de clôture au Choeur de cette Eglise , où est la
Sépulture des Rois de Portugal.
Ce grand Ouvrage , qui fut commencé au
mois de Juin 1730. et fini au mois de Mars
1733. sera incessamment embarqué sur la Seine
, jusqu'au Havre de Grace , et de là transporté
à Lisbonne.
La Grille a 15 pieds de hauteur , compris la
Corniche , et le Socle d'en bas et de pourtour
54 pieds , compris les Pans coupez et retour.
Elle est composée de 16 Panneaux , compris
les petits des côtez , et de 14 Pilastres . Au inilieu
est une Porte , à deux Vanteaux , portant
13 pieds de haut , sur 6 de large.
Les Panneaux sont composez de 6 Balustres
par en bas, qui sont garnis de 2 Consolles coudées
, avec deux Roulleaux carrez par en bas ,
qui forment leurs bases , portant des queues de
poireaux , avec leurs ovalles entretoisez , er arriere
corps , garnis d'ornemens en bronze , fleurons
, agraphes , feuilles d'eau , rosette et des
Liens à cordons.
Au dessus des Panneaux d'en - bas est une
traverse double où est incrutée une Frise en cuivre
, ornée de feuilles de Lauriers et autres.
2
Au-dessus de cette traverse il y a 7 Barreaux,
et demi Barreaux qui forment les panneaux
du haut. Ces barreaux sont cannelés sur :
fasses , depuis le haut de la Corniche jusques sur
la traverse, où est la Frise, à 9 pieds de hauteur,
bien ajustée et profilée , tout d'égale grosseur ,
tres- bien finis et poussez au rabot et autres ouails
faits exprès,
Chaque
AVRIL: 1733. 779
Chaque barreau est monté sur 2 consolles ,
avant -corées avec leurs bases, garnies d'ornemens
de bronze , fleurons , agraphes , ovalles et feüilles
de revers.
Le haut des Barreaux est aussi garni de Consolles
sous la barre du Linteau , avec leurs bases
et avant corps , ornez de liens à cordon , agraffes
, fleurons , et feuilles de refend .
Ces Pilastres , sur quoi la Corniche est posée
ont 8 pouces de large,et sont ornez de leurs Socles
et Baze , avec une Cimaise vis-à- vis la Frise,
et un Chapiteau au - dessus ; le tout tres-bien assemblé
avec la Corniche , où lon voit des or
nemens de bronze , têtes de Cherubins , Astragalle
, grandes palmettes, coquilles et des Cadres
par en haut et par bas , avec des moulures et des
guirlandes de feuilles de Lauriers et Rosettes , le
tout à double face . En bas est un Socle , qui fait
le pourtour à deux faces , garni de moulure en
bronze.
La Corniche d'un pied de hauteur , et de deux
de largeur , à double face , faisant le pourtour
des Pans coupez et retour de la grille , avec saut
et ressaut et onglet bien assemblé , avec moulures,
congez et carderons , ornez de bronzé , Une
bordure profilée , avec moulures carrées , et carderons
regne sur la face d'en bas de cette bordure
, garnie de 200 fleurons , ainsi qu'au dessous
de la même corniche , garnie de feuilles de
revers et de refends , dans le pourtour de la
grille ,
, pans coupez et ressauts.
Sur la Corniche sont posez à l'aplomb des
Pilastres , 8 Chandeliers triangulaires, de 6 pieds
de haut , avec leurs bassins de fer, recouverts en
cuivre , et ornez de plusieurs Aeurons et têtes de
Cherubins , &c .
La
776 MERCURE DE FRANCE
La Serture de la porte , sa garniture et la Clef
en acier cizelé, ont fait l'admiration de plusieurs
personnes de goût ; le canon tournant de la clef
est canelé en trefle , limé et poli dans la plus
grande perfection ; l'anneau est formé par deux
cornes d'abondance , et la Couronne de Portugal
au-dessus ; dans le Paneton on voit d'autres attributs
de l'Ecusson de S. M. Portugaise.
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Résumé : Grille faite pour le Roy de Portugal, [titre d'après la table]
Le sieur Garnier, serrurier et entrepreneur des bâtiments du roi, a attiré une grande foule à son atelier près du Château des Tuileries pour admirer une magnifique grille commandée par le roi de Portugal. Cette grille, dirigée par M. Mendès de Goisse et exécutée par Garnier, est destinée à l'église des Capucins de Mafra, près de Lisbonne, pour clôturer le chœur où reposent les rois de Portugal. La grille, commencée en juin 1730 et achevée en mars 1733, mesure 15 pieds de hauteur et 54 pieds de pourtour. Elle est composée de 16 panneaux et 14 pilastres, avec une porte centrale à deux vantaux. Les panneaux sont ornés de balustres, consoles, roulleaux, et divers ornements en bronze. La grille sera bientôt transportée par la Seine jusqu'au Havre, puis à Lisbonne. Les détails de la grille incluent des barreaux cannelés, des consoles ornées, et une corniche richement décorée avec des ornements en bronze, des têtes de chérubins, et des guirlandes. La porte, sa serrure et sa clé en acier ciselé ont également été admirées pour leur finesse et leur perfection.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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437
p. 977-978
Oeuvres diverses de M. de Fontenelle, &c. [titre d'après la table]
Début :
OEUVRES DIVERSES de M. de Fontenelle, de l'Académie Françoise, nouvelle [...]
Mots clefs :
Fontenelle, Oeuvres diverses, Picart, Libraires, Hollande
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texteReconnaissance textuelle : Oeuvres diverses de M. de Fontenelle, &c. [titre d'après la table]
OEUVRES DIVERSES de M. de Fontenelle
, de l'Académie Françoise , nouvelle
Edition , augmentée et enrichie de Figures
gravées par Bernard Picart le Romain,
3 vol. in fol. A la Haye 1728 .
Les mêmes en trois vol . in - 4. se vendent
à Paris chez Michel- Etienne David,
Quai des Augustins , à la Providence ; et
Antoine Claude Briasson , ruë S. Jacques
à la Science.
,
Cette Edition surpasse pour la magnificence
celle qui fut faite il y a quelques
années en Hollande des Oeuvres de
M. Despreaux , en deux vol . in -fol. Le
goût en est à peu près le même , mais il
y a plus de propreté et de soins dans celle
des Oeuvres de M. de Fontenelle . Les Libraires
de Hollande qui entreprennent
avec plaisir ces sortes d'Ouvrages , parce
que leur commerce est plus étendu , tant
en Allemagne qu'en Angleterre , dans les
Pays-Bas , dans le Nort et en Flandres
ne font parconséquent aucune difficulté
d'imprimer avec beaucoup de dépense de
semblables Editions qui feront l'admira-
Gij tion
978 MERCURE DE FRANCE
le tion de la Posterité , aussi- bien par
fond que par les agrémens qu'ils ont sçû
y répandre sous la direction du célebre
M. Picart , l'un des plus gracieux Dessinateurs
et des plus habiles Graveurs qu'il
y ait eu depuis long- tems en Europe.
Ainsi cetteEdition sera toujours recherchée
des Curieux , comme un modele de
bon goût en ce genre. Rien ne devroit
tant animer les Libraires François qu'une
aussi belle dépense , appliquée si à propos
, et qui a eu un si grand succès. Par
là M. de Fontenelle ne vivra pas seulement
chez les habiles Gens par son
propre mérite ; il fera encore les délices
des Amateurs de Desseins et d'Estampes
, par l'agrément que M. Picart a
répandu dans tous ceux dont il a décoré
cette belle et magnifique Edition,
, de l'Académie Françoise , nouvelle
Edition , augmentée et enrichie de Figures
gravées par Bernard Picart le Romain,
3 vol. in fol. A la Haye 1728 .
Les mêmes en trois vol . in - 4. se vendent
à Paris chez Michel- Etienne David,
Quai des Augustins , à la Providence ; et
Antoine Claude Briasson , ruë S. Jacques
à la Science.
,
Cette Edition surpasse pour la magnificence
celle qui fut faite il y a quelques
années en Hollande des Oeuvres de
M. Despreaux , en deux vol . in -fol. Le
goût en est à peu près le même , mais il
y a plus de propreté et de soins dans celle
des Oeuvres de M. de Fontenelle . Les Libraires
de Hollande qui entreprennent
avec plaisir ces sortes d'Ouvrages , parce
que leur commerce est plus étendu , tant
en Allemagne qu'en Angleterre , dans les
Pays-Bas , dans le Nort et en Flandres
ne font parconséquent aucune difficulté
d'imprimer avec beaucoup de dépense de
semblables Editions qui feront l'admira-
Gij tion
978 MERCURE DE FRANCE
le tion de la Posterité , aussi- bien par
fond que par les agrémens qu'ils ont sçû
y répandre sous la direction du célebre
M. Picart , l'un des plus gracieux Dessinateurs
et des plus habiles Graveurs qu'il
y ait eu depuis long- tems en Europe.
Ainsi cetteEdition sera toujours recherchée
des Curieux , comme un modele de
bon goût en ce genre. Rien ne devroit
tant animer les Libraires François qu'une
aussi belle dépense , appliquée si à propos
, et qui a eu un si grand succès. Par
là M. de Fontenelle ne vivra pas seulement
chez les habiles Gens par son
propre mérite ; il fera encore les délices
des Amateurs de Desseins et d'Estampes
, par l'agrément que M. Picart a
répandu dans tous ceux dont il a décoré
cette belle et magnifique Edition,
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Résumé : Oeuvres diverses de M. de Fontenelle, &c. [titre d'après la table]
Le texte annonce une nouvelle édition des 'Œuvres diverses' de M. de Fontenelle, membre de l'Académie Française, publiée en 1728 à La Haye. Cette édition, en trois volumes in-folio, inclut des figures gravées par Bernard Picart. Des versions en trois volumes in-4 sont également disponibles à Paris chez Michel-Étienne David et Antoine Claude Briasson. Cette édition est saluée pour sa magnificence et sa propreté, surpassant une précédente édition hollandaise des œuvres de M. Despreaux. Les libraires hollandais, grâce à leur vaste réseau commercial en Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Nord et Flandres, produisent des éditions coûteuses admirées pour leur contenu et leur esthétique. Bernard Picart, renommé pour ses talents de dessinateur et graveur, a supervisé ces œuvres, en faisant un modèle de bon goût. Cette édition attirera les amateurs de dessins et d'estampes. Les libraires français sont incités à investir dans des projets similaires pour obtenir un tel succès. Ainsi, M. de Fontenelle sera apprécié non seulement pour son mérite propre, mais aussi pour l'agrément apporté par les gravures de M. Picart.
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438
p. 989-991
EXTRAIT D'UNE LETTRE écrite de S. Denis en France sur la Mort d'un fameux Artiste.
Début :
Pierre Denis, nâquit à Mons en Hainault, en l'année 1658. il eut dès sa jeunesse une grande [...]
Mots clefs :
Pierre Denis, Choeur, Balustrade, Saint-Denis, Église, Ouvrages, Escalier
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT D'UNE LETTRE écrite de S. Denis en France sur la Mort d'un fameux Artiste.
EXTRAIT D'UNE LETTRE
écrite de S. Denis en France sur la
Mort d'un fameux Artiste .
Pierre Denis,nâquit à Mons en Hainault , en
Pannée 168. il eut dès sa jeunesse une grande
inclination pour les Arts et un goût particulier
pour le travail du fer. Cette inclination luk
fit entreprendre le voyage d'Italie ; il s'arrêta à
Rome deux ans entiers , travaillant sous les meilleurs
Maitres . Il vint ensuite à Paris , où il acheva
de se perfectionner par un travail assidu de
six années auprès des plus habiles Artistes en ce
genre.
En l'année 1690. il quitta le Monde pour s'at
tacher à l'Ordre de S. Benoît , en qualité de
Commis , c'est ainsi qu'on nomme les Laïques.
qui se donnent à la Religion , et s'engagent par
un Contrat civil à garder certaines Regles et à
s'occuper , selon l'ordre des Superieurs , dans
les Arts et Métiers dont ils sont capables . Il entra
pour cela dans l'Abbaye Royale de S. Denis ,
et après ses deux années de probation , il y fit son
Contrat de stabilité en 1692.
Pendant quarante- trois ans qu'il a vécu à
S
990 MERCURE DE FRANCE
S. Denis d'une maniere toujours édifiante , il
s'est continuellement occupé à de grands Ouvrages
de son Art , qu'il a executez dans la derniere
pertection. Il a enfin laissé dans cette celebre
Abbaye dequoi immortaliser sa memoire.
Son premier Ouvrage est la Balustrade de l'Orgue.
Il fit ensuite une Porte pour le Choeur , laquelle
a servi dans le temps que le Jubé de pierre
subsistoit. On la depuis transportée à l'entrée
du Chevet de l'Eglise , proche le Tombeau de
M. de Turenne . Il a fait aussi la Rampe du Degré
qui descend du Chevet * au Choeur.
En l'année 1751. il posa les Grilles collaterales
du Choeur du côté du Midy et du Septentrion.
Environ sept ans après la grande Grille qui fait
face à la Net , fut achevée et posée . Elle comprend
la grande Porte du Choeur , les deux Portes
des Collateraux , les Degrez et les Tours du
Jubé. Les Desseins sont du fameux M. Anguierre,
Sculpteur de notre Académie.
Depuis ces grands Ouvrages il a encore fait la
Balustrade du Balcon qui est au bout du Dortoir
du côté de Paris , la Balustrade et les Rampes du
grand Escalier , lesquelles ont été finies en 1723 .
Il avoit fait auparavant la Grille qui est au bas
du même grand Escalier , et dont le travail est
incomparable.
En 1724. la Balustrade de l'Escalier qui descend
du Dortoir à l'Eglise .
En 1725. la Suspension des Lampes du Choeur.
Ensuite la Chaire du Lecteur au Réfectoire ,
Ouvrage fait en Découpures et des plus accom -
* Le Chevet est le Rond point ou le grand espace
qui est derriere le grand Autel, et qui comprend le
Tour des Chapelles.
plis
MAY. 1733. 991
plis ; la Chaire a été posée au mois de Mars 1726.
et le Couronnement fini en 1727 .
Enfin notre excellent Artiste a fait à S. Denis
la Rampe de l'Escalier de la nouvelle Infirmerie ,
et c'est son dernier Ouvrage à l'égard de cette
Abbaye.
Il a fait aussi , par ordre de Madame d'Orleans
, Abbesse de Chelles , la belle Grille du
Choeur des Religieuses . Ce Morceau est des plus
riches , des plus magnifiques et des mieux entendus.
Il a encore travaillé aux Grilles de l'Eglise Cathédrale
de Meaux , et a donné les Desseins de la
Porte du Choeur de l'Eglise de Notre - Dame de
Paris, et de plusieurs Ouvrages pour differens endroits
. La Balustrade de l'Autel de la Chapelle de
l'Hôtel- Dieu de S. Denis , est aussi de lui .
Pierre Denis mourut d'une fluxion de poitrine
le 20. Mars 1733. dans la 75. année de son âge.
Il a été inhumé dans le vieux Cloître , du côté
de l'ancien Réfectoire , vis - à - vis le Puits . On a
marqué l'endroit d'une Pierre quarrée , sur laquelle
on a gravé le jour , le mois et l'année de
sa mort. On y a ajouté les deux premieres lettres
de son nom , P. D.
On peut dire qu'il a été le plus rare et le plus
habile Ouvrier en fer qu'il y ait eû en Europe.
Les Experts avoüent que personne n'a encore approché
de la délicatesse , de la beauté et de la
perfection de ses Ouvrages , que tous les Etran
gers s'empressent d'aller voir et d'admirer.
écrite de S. Denis en France sur la
Mort d'un fameux Artiste .
Pierre Denis,nâquit à Mons en Hainault , en
Pannée 168. il eut dès sa jeunesse une grande
inclination pour les Arts et un goût particulier
pour le travail du fer. Cette inclination luk
fit entreprendre le voyage d'Italie ; il s'arrêta à
Rome deux ans entiers , travaillant sous les meilleurs
Maitres . Il vint ensuite à Paris , où il acheva
de se perfectionner par un travail assidu de
six années auprès des plus habiles Artistes en ce
genre.
En l'année 1690. il quitta le Monde pour s'at
tacher à l'Ordre de S. Benoît , en qualité de
Commis , c'est ainsi qu'on nomme les Laïques.
qui se donnent à la Religion , et s'engagent par
un Contrat civil à garder certaines Regles et à
s'occuper , selon l'ordre des Superieurs , dans
les Arts et Métiers dont ils sont capables . Il entra
pour cela dans l'Abbaye Royale de S. Denis ,
et après ses deux années de probation , il y fit son
Contrat de stabilité en 1692.
Pendant quarante- trois ans qu'il a vécu à
S
990 MERCURE DE FRANCE
S. Denis d'une maniere toujours édifiante , il
s'est continuellement occupé à de grands Ouvrages
de son Art , qu'il a executez dans la derniere
pertection. Il a enfin laissé dans cette celebre
Abbaye dequoi immortaliser sa memoire.
Son premier Ouvrage est la Balustrade de l'Orgue.
Il fit ensuite une Porte pour le Choeur , laquelle
a servi dans le temps que le Jubé de pierre
subsistoit. On la depuis transportée à l'entrée
du Chevet de l'Eglise , proche le Tombeau de
M. de Turenne . Il a fait aussi la Rampe du Degré
qui descend du Chevet * au Choeur.
En l'année 1751. il posa les Grilles collaterales
du Choeur du côté du Midy et du Septentrion.
Environ sept ans après la grande Grille qui fait
face à la Net , fut achevée et posée . Elle comprend
la grande Porte du Choeur , les deux Portes
des Collateraux , les Degrez et les Tours du
Jubé. Les Desseins sont du fameux M. Anguierre,
Sculpteur de notre Académie.
Depuis ces grands Ouvrages il a encore fait la
Balustrade du Balcon qui est au bout du Dortoir
du côté de Paris , la Balustrade et les Rampes du
grand Escalier , lesquelles ont été finies en 1723 .
Il avoit fait auparavant la Grille qui est au bas
du même grand Escalier , et dont le travail est
incomparable.
En 1724. la Balustrade de l'Escalier qui descend
du Dortoir à l'Eglise .
En 1725. la Suspension des Lampes du Choeur.
Ensuite la Chaire du Lecteur au Réfectoire ,
Ouvrage fait en Découpures et des plus accom -
* Le Chevet est le Rond point ou le grand espace
qui est derriere le grand Autel, et qui comprend le
Tour des Chapelles.
plis
MAY. 1733. 991
plis ; la Chaire a été posée au mois de Mars 1726.
et le Couronnement fini en 1727 .
Enfin notre excellent Artiste a fait à S. Denis
la Rampe de l'Escalier de la nouvelle Infirmerie ,
et c'est son dernier Ouvrage à l'égard de cette
Abbaye.
Il a fait aussi , par ordre de Madame d'Orleans
, Abbesse de Chelles , la belle Grille du
Choeur des Religieuses . Ce Morceau est des plus
riches , des plus magnifiques et des mieux entendus.
Il a encore travaillé aux Grilles de l'Eglise Cathédrale
de Meaux , et a donné les Desseins de la
Porte du Choeur de l'Eglise de Notre - Dame de
Paris, et de plusieurs Ouvrages pour differens endroits
. La Balustrade de l'Autel de la Chapelle de
l'Hôtel- Dieu de S. Denis , est aussi de lui .
Pierre Denis mourut d'une fluxion de poitrine
le 20. Mars 1733. dans la 75. année de son âge.
Il a été inhumé dans le vieux Cloître , du côté
de l'ancien Réfectoire , vis - à - vis le Puits . On a
marqué l'endroit d'une Pierre quarrée , sur laquelle
on a gravé le jour , le mois et l'année de
sa mort. On y a ajouté les deux premieres lettres
de son nom , P. D.
On peut dire qu'il a été le plus rare et le plus
habile Ouvrier en fer qu'il y ait eû en Europe.
Les Experts avoüent que personne n'a encore approché
de la délicatesse , de la beauté et de la
perfection de ses Ouvrages , que tous les Etran
gers s'empressent d'aller voir et d'admirer.
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Résumé : EXTRAIT D'UNE LETTRE écrite de S. Denis en France sur la Mort d'un fameux Artiste.
Pierre Denis, né à Mons en Hainault en 1688, manifesta très tôt un intérêt pour les arts et une passion particulière pour le travail du fer. Il se rendit en Italie pour se former à Rome pendant deux ans, puis s'installa à Paris où il se perfectionna durant six années auprès des meilleurs artistes. En 1690, il quitta le monde séculier pour rejoindre l'Ordre de Saint-Benoît en tant que commis, un laïc engagé par contrat civil à suivre certaines règles et à travailler dans les arts et métiers dont il était capable. Il entra à l'Abbaye Royale de Saint-Denis et y fit son contrat de stabilité en 1692. Durant les quarante-trois années suivantes, Denis réalisa de nombreux ouvrages de ferronnerie d'une grande perfection. Parmi ses œuvres les plus notables à Saint-Denis figurent la balustrade de l'orgue, la porte du chœur, la rampe du degré descendant du chœur, les grilles collatérales du chœur, la grande grille du chœur, la balustrade du balcon du dortoir, les rampes du grand escalier, et la suspension des lampes du chœur. Il travailla également pour d'autres lieux, comme l'église cathédrale de Meaux et la porte du chœur de Notre-Dame de Paris. Pierre Denis décéda d'une fluxion de poitrine le 20 mars 1733, à l'âge de 75 ans. Il fut inhumé dans le vieux cloître de l'abbaye, et sa tombe fut marquée d'une pierre gravée de ses initiales et de la date de son décès. Reconnu comme l'un des plus habiles ouvriers en fer d'Europe, ses œuvres étaient admirées pour leur délicatesse, beauté et perfection.
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439
p. 1153
AUTRE.
Début :
J'ay beau faire pour moi parler mon rare prix, [...]
Mots clefs :
Vase
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
' Ay beau faire pour moi parler mon rare prix,
Je déplais si la main met peu d'ordre en ma
marche ,
Ami Lecteur , qu'à rebours je sois pris ,
L'Ecriture offre en moi le fils d'un Patriarche ,
L. H. D.
' Ay beau faire pour moi parler mon rare prix,
Je déplais si la main met peu d'ordre en ma
marche ,
Ami Lecteur , qu'à rebours je sois pris ,
L'Ecriture offre en moi le fils d'un Patriarche ,
L. H. D.
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440
p. 1194-1196
Mort de M. Vanrobais, &c. [titre d'après la table]
Début :
Une des grandes attentions que nous avons à rendre justice au merite, en laissant â la postérité [...]
Mots clefs :
Josse Van Robais, Succès, Abbeville
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texteReconnaissance textuelle : Mort de M. Vanrobais, &c. [titre d'après la table]
Une des grandes attentions que nous avons à
rendre justice au merite , en laissant â la postérité
des Monumens qui fassent honneur à ceux
I.Vol. qui
JUI N. 1733 . 1195
qui se sont distinguez extraordinairement dans
ces Sciences et les Arts , nous oblige aujourd'hui
à faire part au public de la mort d'un homme ,
connu de toute la France ; c'est celle de M. Vanrobais
de Rixdorp , qui mourut à Abbeville le
25 de ce mois , dans la 72- année de son âge. II
étoit fils de M. Josse Vanrobais , dont Monsieur
Colbert se servit en l'année 1665. pour établir à
Abbeville une Manufacture de Draps fins. Ce
grand Ministre qui connoîssoit l'importance de
cette entreprise , ne négligea rien par le choix de
la personne , et par les beaux Priviléges qu'il lui
fit accorder , et qui subsistent encore , pour lui
assurer un succès certain ;
mais on peut dire que
ce succès a passé ses espérances : Rien n'y a plus
contribué que la protection entiere dont les Rois,
et leurs Ministres ont constamment favorisé
M. Josse Vanrobais et ses enfans , qui de leur
côté ont fait tous leurs efforts pour mériter un
și grand honneur. Celui qui vient de mourir entr'autres
, s'est distingué d'une maniere si extraordinaire
, qu'oubliant ses interêts particu
liers , il n'a jamais eu en vûë que la solidité de
çet établissement , et la bonté et la beauté des
Draps qui sont aujourd'hui portez à un tel point
de perfection , qu'il n'y en a point dans l'Europe
qui puissent leur être mis en concurrence. Il
laisse cinq neveux ses associez , sur lesquels il se
reposoit depuis dix années , des soins de la régie
de la Manufacture qui renferme plus de 3500
Ouvriers , et qui continuera ses travaux avec encore
plus d'espérance de succès que jamais.
x M. Vanrobais avoit un excellent jugement
beaucoup de fermeté , et en même temps une
douceur et une politesse qui gagnoient le coeur des
plus Grands , qui n'ont pû lui refuser leurs lat
2 I. Kok. Gy mes
1196 MERCURE DE FRANCE
mes en apprenant sa mort. Les Feuples de la Prevince
, ses Ouvriers et les Pauvres le 1egardoient
comme leur pere. Pendant sa maladie , qui a été
longue et douloureuse , ils lui ont donné des
preuves d'une affection singuliere ; on en a vů
aller nuds pieds en dévotion à sept et huit lieuës
d'Abbeville, pour demander à Dieu sa guérison ;
les Paroissses et les Communautez de la Ville ,
ont fait des Prieres publiques pour lui ; en un
mot , on n'a point vu de Particulier emporter
dans le tombeau tant de bénedictions et de louanges
plus justement méritées , aussi n'y eut - il jamais
un meilleur Citoyen ni un plus fidele Sujet.
rendre justice au merite , en laissant â la postérité
des Monumens qui fassent honneur à ceux
I.Vol. qui
JUI N. 1733 . 1195
qui se sont distinguez extraordinairement dans
ces Sciences et les Arts , nous oblige aujourd'hui
à faire part au public de la mort d'un homme ,
connu de toute la France ; c'est celle de M. Vanrobais
de Rixdorp , qui mourut à Abbeville le
25 de ce mois , dans la 72- année de son âge. II
étoit fils de M. Josse Vanrobais , dont Monsieur
Colbert se servit en l'année 1665. pour établir à
Abbeville une Manufacture de Draps fins. Ce
grand Ministre qui connoîssoit l'importance de
cette entreprise , ne négligea rien par le choix de
la personne , et par les beaux Priviléges qu'il lui
fit accorder , et qui subsistent encore , pour lui
assurer un succès certain ;
mais on peut dire que
ce succès a passé ses espérances : Rien n'y a plus
contribué que la protection entiere dont les Rois,
et leurs Ministres ont constamment favorisé
M. Josse Vanrobais et ses enfans , qui de leur
côté ont fait tous leurs efforts pour mériter un
și grand honneur. Celui qui vient de mourir entr'autres
, s'est distingué d'une maniere si extraordinaire
, qu'oubliant ses interêts particu
liers , il n'a jamais eu en vûë que la solidité de
çet établissement , et la bonté et la beauté des
Draps qui sont aujourd'hui portez à un tel point
de perfection , qu'il n'y en a point dans l'Europe
qui puissent leur être mis en concurrence. Il
laisse cinq neveux ses associez , sur lesquels il se
reposoit depuis dix années , des soins de la régie
de la Manufacture qui renferme plus de 3500
Ouvriers , et qui continuera ses travaux avec encore
plus d'espérance de succès que jamais.
x M. Vanrobais avoit un excellent jugement
beaucoup de fermeté , et en même temps une
douceur et une politesse qui gagnoient le coeur des
plus Grands , qui n'ont pû lui refuser leurs lat
2 I. Kok. Gy mes
1196 MERCURE DE FRANCE
mes en apprenant sa mort. Les Feuples de la Prevince
, ses Ouvriers et les Pauvres le 1egardoient
comme leur pere. Pendant sa maladie , qui a été
longue et douloureuse , ils lui ont donné des
preuves d'une affection singuliere ; on en a vů
aller nuds pieds en dévotion à sept et huit lieuës
d'Abbeville, pour demander à Dieu sa guérison ;
les Paroissses et les Communautez de la Ville ,
ont fait des Prieres publiques pour lui ; en un
mot , on n'a point vu de Particulier emporter
dans le tombeau tant de bénedictions et de louanges
plus justement méritées , aussi n'y eut - il jamais
un meilleur Citoyen ni un plus fidele Sujet.
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Résumé : Mort de M. Vanrobais, &c. [titre d'après la table]
Le texte rend hommage à M. Vanrobais de Rixdorp, décédé à Abbeville le 25 juin 1733 à l'âge de 72 ans. Fils de M. Josse Vanrobais, il a fondé en 1665 une manufacture de draps fins à Abbeville, sous l'impulsion de Colbert. Cette manufacture a reçu des privilèges royaux et un soutien constant des rois et de leurs ministres, assurant son succès. Vanrobais s'est distingué par son dévouement à la solidité de l'établissement et à la qualité des draps, reconnus comme les meilleurs en Europe. Il laisse cinq neveux associés, qui continueront à gérer la manufacture employant plus de 3500 ouvriers. Respecté pour son jugement, sa fermeté, sa douceur et sa politesse, Vanrobais a gagné l'affection des grands, des habitants de la province, des ouvriers et des pauvres. Sa maladie a suscité des prières et des dévotions, témoignant de l'amour et du respect qu'il inspirait. Il est décrit comme un excellent citoyen et un sujet fidèle.
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441
p. 1418-1419
Machine propre à élever l'eau, &c. [titre d'après la table]
Début :
Un Particulier croit rendre service au Public, en proposant aux sçavans Méchaniciens, Horlogers [...]
Mots clefs :
Machine, Eau, Élever, Poids
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Machine propre à élever l'eau, &c. [titre d'après la table]
Un Particulier croit rendre service au Public ,
en proposant aux sçavans Méchaniciens , Horlologers
et autres Artistes , de composer une Machine
sur le modele des grosses Horloges , par
laquelle on puisse élever l'eau des puits , à la hauteur
que l'on pourra souhaiter ; ce qui s'executera
par le moyen des poids , dont les differentes
grosseurs feront élever plus ou moins d'eau ,
en y joignant les Pompes , soit aspirantes , soit
forcées. Cette eau pourra être distribuée dans
tous les lieux où l'on en aura besoin , et particulierement
dans les Jardins , tant à la Ville qu'à la
II. Vol. CamJUIN.
17336 1419
Campagne . Ceux qui auront trouvé et executé
cette Machine, pourront estimer la quantité d'eau
qu'elle élevera par proportion de la pesanteur
des poids , soit de plomb , scit de fer ou même
de pierre dure et pesante ; ils sont priez d'en
donner avis au Public , par la voye du Mercure
de France .
en proposant aux sçavans Méchaniciens , Horlologers
et autres Artistes , de composer une Machine
sur le modele des grosses Horloges , par
laquelle on puisse élever l'eau des puits , à la hauteur
que l'on pourra souhaiter ; ce qui s'executera
par le moyen des poids , dont les differentes
grosseurs feront élever plus ou moins d'eau ,
en y joignant les Pompes , soit aspirantes , soit
forcées. Cette eau pourra être distribuée dans
tous les lieux où l'on en aura besoin , et particulierement
dans les Jardins , tant à la Ville qu'à la
II. Vol. CamJUIN.
17336 1419
Campagne . Ceux qui auront trouvé et executé
cette Machine, pourront estimer la quantité d'eau
qu'elle élevera par proportion de la pesanteur
des poids , soit de plomb , scit de fer ou même
de pierre dure et pesante ; ils sont priez d'en
donner avis au Public , par la voye du Mercure
de France .
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Résumé : Machine propre à élever l'eau, &c. [titre d'après la table]
Un particulier propose de concevoir une machine pour élever l'eau des puits, inspirée des grandes horloges. Elle utiliserait des poids variés et des pompes pour réguler et distribuer l'eau dans divers lieux. Les inventeurs doivent estimer la quantité d'eau élevée en fonction du poids utilisé et informer le public via le Mercure de France.
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442
p. 1419
Ouvrage sur les Finances et les Officiers Comptables, [titre d'après la table]
Début :
On nous prie d'inserer ici, qu'on est surpris qu'y ayant dans le Royaume plus de dix mille [...]
Mots clefs :
Officiers comptables, Finances, Greffe, Comptes
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texteReconnaissance textuelle : Ouvrage sur les Finances et les Officiers Comptables, [titre d'après la table]
On nous prie d'inserer ici , qu'on est surpris
qu'y ayant dans le Royaume pius de dix mille
Officiers comptables , il ne se soit pas encore
formé une Compagnie pour composer un Ouvrage
sur la matiere des Finances , contenant ,
- sçavoir :
་
Les Edits de création de leurs Offices , à commencer
par les Gardes du Trésor Roya! jusqu'au
dernier Officier comptable , avec leurs Privileges
honorifiques et Exemptions ; de quelle maniere
leurs Receptions se doivent faire, tant à la Chambre
des Comptes , qu'au Bureau des Finances ,
leur place aux Compagnies , de- même qu'aux
Eglises , et generalement tout ce qui les concerne .
On trouvera au Greffe de la Chambre des
Comptes de Paris , presque toutes les Pieces nécessaires
pour composer cet Ouvrage , dont le
débit iroit à plus de dix mille Exemplaires . On
trouvera aussi au Greffe du Conseil , beaucoup
d'Arrêts , Reglemens , &c . à l'occasion des Offi
ciers des Finances.
qu'y ayant dans le Royaume pius de dix mille
Officiers comptables , il ne se soit pas encore
formé une Compagnie pour composer un Ouvrage
sur la matiere des Finances , contenant ,
- sçavoir :
་
Les Edits de création de leurs Offices , à commencer
par les Gardes du Trésor Roya! jusqu'au
dernier Officier comptable , avec leurs Privileges
honorifiques et Exemptions ; de quelle maniere
leurs Receptions se doivent faire, tant à la Chambre
des Comptes , qu'au Bureau des Finances ,
leur place aux Compagnies , de- même qu'aux
Eglises , et generalement tout ce qui les concerne .
On trouvera au Greffe de la Chambre des
Comptes de Paris , presque toutes les Pieces nécessaires
pour composer cet Ouvrage , dont le
débit iroit à plus de dix mille Exemplaires . On
trouvera aussi au Greffe du Conseil , beaucoup
d'Arrêts , Reglemens , &c . à l'occasion des Offi
ciers des Finances.
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Résumé : Ouvrage sur les Finances et les Officiers Comptables, [titre d'après la table]
Le texte souligne l'absence d'ouvrage sur les finances malgré plus de dix mille officiers comptables. Cet ouvrage devrait inclure les édits de création des offices, les privilèges, les procédures de réception et les aspects honorifiques. Les documents nécessaires se trouvent principalement au Greffe de la Chambre des Comptes de Paris et au Greffe du Conseil.
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443
p. 1419-1420
« L'Académie des Jeux Floraux, établie à Toulouse, a proposé pour le sujet du Prix qu'elle [...] »
Début :
L'Académie des Jeux Floraux, établie à Toulouse, a proposé pour le sujet du Prix qu'elle [...]
Mots clefs :
Académie des jeux floraux, Navigation
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texteReconnaissance textuelle : « L'Académie des Jeux Floraux, établie à Toulouse, a proposé pour le sujet du Prix qu'elle [...] »
L'Académie des Jeux Floraux , établie à Toulouse
, a proposé pour le sujet du Prix qu'elle
doit distribuer en l'année 1734. Qu'il faut respecter
le Jugement du Public , mais qu'il n'en faut
pas dépendre.
-II. Vol. Ов
1420 MERCURE DE FRANCE
On a inseré dans le Mercure de May , page
$49 . la démonstration d'un Problême de Navigation
. Il est bon qu'on sçache que cet Ouvrage
st de M. Montegut , Professeur Royal d'Hydrographie
à Bordeaux , et Membre de l'Académie
des Sciences de la même Ville.
, a proposé pour le sujet du Prix qu'elle
doit distribuer en l'année 1734. Qu'il faut respecter
le Jugement du Public , mais qu'il n'en faut
pas dépendre.
-II. Vol. Ов
1420 MERCURE DE FRANCE
On a inseré dans le Mercure de May , page
$49 . la démonstration d'un Problême de Navigation
. Il est bon qu'on sçache que cet Ouvrage
st de M. Montegut , Professeur Royal d'Hydrographie
à Bordeaux , et Membre de l'Académie
des Sciences de la même Ville.
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444
p. 1420-1421
Nouvelles Carrieres de Marbre découvertes, [titre d'après la table]
Début :
Le Marbre étant d'un très-grand usage dans l'Architecture et la Sculpture, et une matiere [...]
Mots clefs :
Marbre, Carrière, Vert, Blanc, Montagnes, Carrières
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Carrieres de Marbre découvertes, [titre d'après la table]
Le Marbre étant d'un très-grand usage dans
II. Vol. PAIJUIN.
1733- 1421
Architecture et la Sculpture , et une matiere
galement propre et solide à construire et à orer
les Edifices publics , les Temples et les Palais,
ous croyons faire plaisir à une infinité de gens
e leur apprendre qu'on vient d'ouvrir plusieurs
Carrieres infiniment abondantes , de très - beau
Marbre , d'un mélange de couleurs singulier , et
are dans sa disposition , qui prend un beau poli
t qui a le grain très -fin .
Ĉes Carrieres sont dans deux Montagnes de
Rouergue , situées au Lieu de Firmy , à quatre
seues de Rodez. Ces Montagnes peuvent contehir
400. arpens ;
leur élevation est d'environ 150.
oises . Elles ne produisent aucun arbuste mais
lles promettent de dédommager de leur stérilité
xterieure , par leur fécondité intarissable en
Marbre. On y en a déja découvert de plusieurs
ortes ; de verd- brun , de gris- verd , de gris-noir;
le noir- tacheté et veiné de blanc, de verd , mêlé
le violet ; de blanc , veiné de verd et de pluieurs
verds très beaux ; de blanc , avec de la
preche ou taches en guise de caillou , et veines
wertes. Les Ouvriers qui ont commencé à travailler
à cette Carriere , ne parlent que par excla- .
mation de la beauté et de la solidité du Marbre
qu'ils découvrent ; ils dirent n'en avoir jamais ,
vû de si beau . Comme la Carriere peut s'ouvrir
en bien des endroits differens , où le Marbre paroît
au -dehors , il y a apparence qu'on en trouvera
encore de plus rare . La Riviere du Lot , qui
porte bateau et qui n'est qu'à une lieue de la
Carriere , en rendra le transport facile par eau ;
à Cahors , à Toulouse , à Bordeaux , à Paris ,
&c. Les Curieux qui en souhaiteront des Blocs
ou des Ouvrages , pourront s'adresser chez M. de
Firmy , à Rodex.
II. Vol. PAIJUIN.
1733- 1421
Architecture et la Sculpture , et une matiere
galement propre et solide à construire et à orer
les Edifices publics , les Temples et les Palais,
ous croyons faire plaisir à une infinité de gens
e leur apprendre qu'on vient d'ouvrir plusieurs
Carrieres infiniment abondantes , de très - beau
Marbre , d'un mélange de couleurs singulier , et
are dans sa disposition , qui prend un beau poli
t qui a le grain très -fin .
Ĉes Carrieres sont dans deux Montagnes de
Rouergue , situées au Lieu de Firmy , à quatre
seues de Rodez. Ces Montagnes peuvent contehir
400. arpens ;
leur élevation est d'environ 150.
oises . Elles ne produisent aucun arbuste mais
lles promettent de dédommager de leur stérilité
xterieure , par leur fécondité intarissable en
Marbre. On y en a déja découvert de plusieurs
ortes ; de verd- brun , de gris- verd , de gris-noir;
le noir- tacheté et veiné de blanc, de verd , mêlé
le violet ; de blanc , veiné de verd et de pluieurs
verds très beaux ; de blanc , avec de la
preche ou taches en guise de caillou , et veines
wertes. Les Ouvriers qui ont commencé à travailler
à cette Carriere , ne parlent que par excla- .
mation de la beauté et de la solidité du Marbre
qu'ils découvrent ; ils dirent n'en avoir jamais ,
vû de si beau . Comme la Carriere peut s'ouvrir
en bien des endroits differens , où le Marbre paroît
au -dehors , il y a apparence qu'on en trouvera
encore de plus rare . La Riviere du Lot , qui
porte bateau et qui n'est qu'à une lieue de la
Carriere , en rendra le transport facile par eau ;
à Cahors , à Toulouse , à Bordeaux , à Paris ,
&c. Les Curieux qui en souhaiteront des Blocs
ou des Ouvrages , pourront s'adresser chez M. de
Firmy , à Rodex.
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Résumé : Nouvelles Carrieres de Marbre découvertes, [titre d'après la table]
Le texte relate la découverte de carrières de marbre en Rouergue, près du lieu de Firmy, à environ seize kilomètres de Rodez. Ces carrières, situées sur deux montagnes stériles mais riches en marbre, s'étendent sur environ 400 arpents et atteignent une hauteur de 150 toises. Elles offrent une variété de marbres aux couleurs et motifs divers, incluant le vert-brun, le gris-vert, le gris-noir, le noir tacheté et veiné de blanc, ainsi que le blanc veiné de vert. D'autres nuances de vert et de blanc sont également présentes. Les ouvriers soulignent la beauté et la solidité du marbre extrait. La proximité de la rivière du Lot permet un transport aisé vers des villes comme Cahors, Toulouse, Bordeaux et Paris. Les personnes intéressées peuvent contacter M. de Firmy à Rodez pour obtenir des blocs ou des ouvrages en marbre.
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445
p. 1422-1423
« Le sieur Garreau donne avis au Public, qu'il s'est appliqué depuis long-temps à faire des Plans [...] »
Début :
Le sieur Garreau donne avis au Public, qu'il s'est appliqué depuis long-temps à faire des Plans [...]
Mots clefs :
Plans-reliefs, Durand, Dents, Bouteille, Plans
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texteReconnaissance textuelle : « Le sieur Garreau donne avis au Public, qu'il s'est appliqué depuis long-temps à faire des Plans [...] »
Le sieur Garreau donne avis au Public , qu'il
s'est appliqué depuis long - temps à faire des Plans
en relief , representant au naturel les Maisons ,
Parterres et Jardins , il fait aussi des Plans de
Villes et generalement tout ce qui regarde l'Ar
chitecture Civile et Militaire ; il a fait differens
Plans en relief pour plusieurs Particuliers , tant
en bois et carton , qu'en terre glaise . Il fait aussi
toutes sortes de Desseins pour toutes sortes del
Professions. Il demeure Montagne sainte Geneviéve
, au College de la Marche.
PURGATIF UNIVERSEL , Fébrifuge éxalté ,
Elixir , Huille de vie et Or potable , avec l'explication
de leurs vertus , de -ieurs puissances , de
leur dose et de leur usage. 1733. petite Brochure
de 20. pages , dans laquelle on explique métho
diquement les doses , les effets de ces Remedes et
le régime qu'il faut garder.
M. Riario Lombardi , qui compose et fait usage
de ces quatre Remedes , demeure rue S.Benoît ,
Fauxbourg S. Germain , à l'Hôtel d'Autriche à
Paris . Ils se vendent , argent de France , le Purgatif
de 40. grains 50. sols. La bouteille d'Elixir
5. livres. La bouteille d'Huille de vie 10. liv.
et la bouteille d'Or potable 20. livres .
L'alteration qui vient aux dents , selon le sieur
Durand , ne procede que de la carie où de l'ébranlement.
La première , entame et fait une perforation
douloureuse , qui jette dans la necessité
de les faire arracher. L'autre moins sensible ,
mais d'un plus grand progrès , est engendrée par
l'exhalaison des mauvais levains de l'estomac.
Cette vapeur qui s'éleve et qui se condense , fait
le tartre qui attaque les dents par le pied et prend.
1 I. Vol.
peu
JUIN
1733
7
1422 MERCURE
DE FRANCE
Public
an'i
Le sieur Garreau donne avis au
re
JUIN. 1733. 1423
peu à peu la place des gencives , qui sont leurs
bases solides et naturelles. Il ne faut point s'étonner
si la négligence ou l'inattention fait que les
personnes , quoique fort jeunes , sont privées de
ce qui doit faire l'ornement et le meuble précieux
de la bouche.
Le sieur Durand , Expert , reçû à S. Côme pour
les dents , a joint à son experience et à sa dexterité
pour tout ce qui concerne son Art, la Découverte
d'une Opiate extrémement salutaire par
son utilité et ses bons effets , puisqu'en rendant
et conservant l'émail des dents , elle produit la
régenaration des gencives et les deffend contre le
tartre qui en fait la destruction , entretenant
toujours leur blancheur , leur beauté et leur assiette
naturelle .
Cette Opiate peut s'envoyer dans les Provinces
les plus éloignées , sans rien perdre de sa vertu.
Les Pots sont de 3. 4. 6. livres . Il donnera
la maniere de s'en servir.
La demeure du siear Durand, est avec Tableau,
rue S. Honoré , vis - à - vis la Croix du Tiroir , à
la Coupe d'or. Il va le matin chez ceux qui le
demandent , et l'après midi on le trouve chez lui.
s'est appliqué depuis long - temps à faire des Plans
en relief , representant au naturel les Maisons ,
Parterres et Jardins , il fait aussi des Plans de
Villes et generalement tout ce qui regarde l'Ar
chitecture Civile et Militaire ; il a fait differens
Plans en relief pour plusieurs Particuliers , tant
en bois et carton , qu'en terre glaise . Il fait aussi
toutes sortes de Desseins pour toutes sortes del
Professions. Il demeure Montagne sainte Geneviéve
, au College de la Marche.
PURGATIF UNIVERSEL , Fébrifuge éxalté ,
Elixir , Huille de vie et Or potable , avec l'explication
de leurs vertus , de -ieurs puissances , de
leur dose et de leur usage. 1733. petite Brochure
de 20. pages , dans laquelle on explique métho
diquement les doses , les effets de ces Remedes et
le régime qu'il faut garder.
M. Riario Lombardi , qui compose et fait usage
de ces quatre Remedes , demeure rue S.Benoît ,
Fauxbourg S. Germain , à l'Hôtel d'Autriche à
Paris . Ils se vendent , argent de France , le Purgatif
de 40. grains 50. sols. La bouteille d'Elixir
5. livres. La bouteille d'Huille de vie 10. liv.
et la bouteille d'Or potable 20. livres .
L'alteration qui vient aux dents , selon le sieur
Durand , ne procede que de la carie où de l'ébranlement.
La première , entame et fait une perforation
douloureuse , qui jette dans la necessité
de les faire arracher. L'autre moins sensible ,
mais d'un plus grand progrès , est engendrée par
l'exhalaison des mauvais levains de l'estomac.
Cette vapeur qui s'éleve et qui se condense , fait
le tartre qui attaque les dents par le pied et prend.
1 I. Vol.
peu
JUIN
1733
7
1422 MERCURE
DE FRANCE
Public
an'i
Le sieur Garreau donne avis au
re
JUIN. 1733. 1423
peu à peu la place des gencives , qui sont leurs
bases solides et naturelles. Il ne faut point s'étonner
si la négligence ou l'inattention fait que les
personnes , quoique fort jeunes , sont privées de
ce qui doit faire l'ornement et le meuble précieux
de la bouche.
Le sieur Durand , Expert , reçû à S. Côme pour
les dents , a joint à son experience et à sa dexterité
pour tout ce qui concerne son Art, la Découverte
d'une Opiate extrémement salutaire par
son utilité et ses bons effets , puisqu'en rendant
et conservant l'émail des dents , elle produit la
régenaration des gencives et les deffend contre le
tartre qui en fait la destruction , entretenant
toujours leur blancheur , leur beauté et leur assiette
naturelle .
Cette Opiate peut s'envoyer dans les Provinces
les plus éloignées , sans rien perdre de sa vertu.
Les Pots sont de 3. 4. 6. livres . Il donnera
la maniere de s'en servir.
La demeure du siear Durand, est avec Tableau,
rue S. Honoré , vis - à - vis la Croix du Tiroir , à
la Coupe d'or. Il va le matin chez ceux qui le
demandent , et l'après midi on le trouve chez lui.
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Résumé : « Le sieur Garreau donne avis au Public, qu'il s'est appliqué depuis long-temps à faire des Plans [...] »
Le texte présente plusieurs annonces professionnelles et informations diverses. Le sieur Garreau propose ses services en création de plans en relief représentant des maisons, parterres, jardins, villes et aspects de l'architecture civile et militaire. Il utilise des matériaux comme le bois, le carton ou la terre glaise et offre également des dessins pour diverses professions. Il réside au Collège de la Marche, Montagne Sainte-Geneviève. Une brochure de 1733 décrit des remèdes médicaux de M. Riario Lombardi, tels qu'un purgatif universel, un élixir, une huile de vie et de l'or potable. Ces remèdes sont disponibles à l'Hôtel d'Autriche, rue Saint-Benoît, Faubourg Saint-Germain, avec des prix variant de 50 sols à 20 livres. Le sieur Durand, expert en dentisterie, reçu à Saint-Côme, explique les causes de l'altération des dents, soit par carie, soit par ébranlement dû aux mauvais levains de l'estomac. Il a découvert une opiate salutaire qui conserve l'émail des dents, régénère les gencives et prévient le tartre. Cette opiate peut être envoyée dans les provinces éloignées sans perte de vertu. Les pots sont disponibles en différentes tailles. Le sieur Durand réside rue Saint-Honoré, vis-à-vis la Croix du Tiroir, à la Coupe d'or, et est disponible pour des consultations matinales à domicile.
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446
p. 1579-1581
AUTRE.
Début :
En bref me dénommer est chose difficile, [...]
Mots clefs :
Épingle
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
N bref me dénommer est chose difficile ,
Il faut plus d'un discours pour me définir
bien ;
En deux mots cependant ; par tout je suis utile ,
Presque par tout aussi je trouve accès facile ,
Et je ne suis , dit- on , qu'un peu plus que lc
rien ;
Mais voyons si ce rien produira quelque chose ;
Pour me découvrir mieux , usons un peu de
glose.
Mon nom est composé de sept lettres en tout ,
Quatre consonnes , trois voyelles ;
Combines-les de bout en bout ,
Et vous y trouverez maintes choses nouvelles,
Une terre qu'entoure l'eau ;
Des Naïades la plus aimable ;
Un Fleuve qui porte Vaisseau ,
Un Arbre dont on fait Batteau ,
Une Cité riche , agréable ,
Qui prise en autre sens , sert au jeune Ecolier ;
Pour l'instruire d'un art utile au Nautonnier ;
Ce que dans le mois d'Aoust le Laboureur enserre
;
Saint Prophete , autrefois enlevé de la terre ,
Sans qu'on sçache depuis ce qu'il est devenu ;
Personnage grotesque , à la Foire connu ?
Un
150 MERCURE DE FRANCE
.
Un composé de points , réel , imaginaire ,
Droit , courbé , comme on le veut
faire , ·
Que vantent tour à tour le Peintre, le Masson ,
Le Mathématicien , le Pêcheur de Poisson ;
Le Matelot enfin , mais avec différence ;
Chacun , selon son sens , son art , et sa science
Puis un je ne sçais quoi . plus blanc que le
Satin ;
Ce qui dans ce temps - cy , souvent pique. la
main ;
Piéce dont on ne peut se passer en ménage ,
Autre dans la Cuisine , en tout temps en usage :
Pour signifier ; Peau , terme du vieux François,
Que n'aguere au Mercure employa la Malerais.
Plus , différens tourmens et du corps et de
l'ame ,
Ôyséàu que le Flamand nomme Jacquette-
Dame.
Poule qui par le bec , à ce que l'on dit , pond,
De maints Tonneaux vuidez , fange qui reste
au fond ;
Avantage au trictrae qu'avec soin l'on conserve ;
Ce qui fait quelquefois aller avec réserve ;
L'Ennemi de la liberté ;
Hommage de fidelité ;
En fait d'Etoffe , ou Drap , mesure fort connue
Amas , Monceau , Graine menuë ;
Enfin que sçais-je encor que je n'aye point dit ?
Le
JUILLET. 1733. 1581
Le bon air , tout ensemble , et défaut d'un
habit ;
Le mobile , et le Dieu de l'humaine industrie ,
Sur les bords de la Loire une Ville jolie ;
Un article , un et deux Pronoms ;
Mais c'en est assez , terminons ;
Devines-tu , Lecteur , .. Qu'est- ce donc qui
t'arrête ? ..
Ah ! sur un rien , dis tu , c'est par trop s'entêter;
Tu te rends ... Rêve encor. . . Gratte bien fort
ta tête ,
Et quant à tes Cheveux , ne crains de les gâter ;
Car si tu viens about de faire ta conquête ,
Je te donne aussi -tôt de quoi les rajuster.
H ... de Menux , en Brie.
N bref me dénommer est chose difficile ,
Il faut plus d'un discours pour me définir
bien ;
En deux mots cependant ; par tout je suis utile ,
Presque par tout aussi je trouve accès facile ,
Et je ne suis , dit- on , qu'un peu plus que lc
rien ;
Mais voyons si ce rien produira quelque chose ;
Pour me découvrir mieux , usons un peu de
glose.
Mon nom est composé de sept lettres en tout ,
Quatre consonnes , trois voyelles ;
Combines-les de bout en bout ,
Et vous y trouverez maintes choses nouvelles,
Une terre qu'entoure l'eau ;
Des Naïades la plus aimable ;
Un Fleuve qui porte Vaisseau ,
Un Arbre dont on fait Batteau ,
Une Cité riche , agréable ,
Qui prise en autre sens , sert au jeune Ecolier ;
Pour l'instruire d'un art utile au Nautonnier ;
Ce que dans le mois d'Aoust le Laboureur enserre
;
Saint Prophete , autrefois enlevé de la terre ,
Sans qu'on sçache depuis ce qu'il est devenu ;
Personnage grotesque , à la Foire connu ?
Un
150 MERCURE DE FRANCE
.
Un composé de points , réel , imaginaire ,
Droit , courbé , comme on le veut
faire , ·
Que vantent tour à tour le Peintre, le Masson ,
Le Mathématicien , le Pêcheur de Poisson ;
Le Matelot enfin , mais avec différence ;
Chacun , selon son sens , son art , et sa science
Puis un je ne sçais quoi . plus blanc que le
Satin ;
Ce qui dans ce temps - cy , souvent pique. la
main ;
Piéce dont on ne peut se passer en ménage ,
Autre dans la Cuisine , en tout temps en usage :
Pour signifier ; Peau , terme du vieux François,
Que n'aguere au Mercure employa la Malerais.
Plus , différens tourmens et du corps et de
l'ame ,
Ôyséàu que le Flamand nomme Jacquette-
Dame.
Poule qui par le bec , à ce que l'on dit , pond,
De maints Tonneaux vuidez , fange qui reste
au fond ;
Avantage au trictrae qu'avec soin l'on conserve ;
Ce qui fait quelquefois aller avec réserve ;
L'Ennemi de la liberté ;
Hommage de fidelité ;
En fait d'Etoffe , ou Drap , mesure fort connue
Amas , Monceau , Graine menuë ;
Enfin que sçais-je encor que je n'aye point dit ?
Le
JUILLET. 1733. 1581
Le bon air , tout ensemble , et défaut d'un
habit ;
Le mobile , et le Dieu de l'humaine industrie ,
Sur les bords de la Loire une Ville jolie ;
Un article , un et deux Pronoms ;
Mais c'en est assez , terminons ;
Devines-tu , Lecteur , .. Qu'est- ce donc qui
t'arrête ? ..
Ah ! sur un rien , dis tu , c'est par trop s'entêter;
Tu te rends ... Rêve encor. . . Gratte bien fort
ta tête ,
Et quant à tes Cheveux , ne crains de les gâter ;
Car si tu viens about de faire ta conquête ,
Je te donne aussi -tôt de quoi les rajuster.
H ... de Menux , en Brie.
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447
p. 1926-1934
LETTRE de M. Pierre LE ROY, Horloger, de la Société des Arts, demeurant à Paris, au milieu de la Place Dauphine : Description d'une Pendule à Ressorts, marquant et sonnant le temps vrai.
Début :
Le zéle que vous avez, Monsieur, pour la perfection de l'Horlogerie, m'engage [...]
Mots clefs :
Temps vrai, Mois, Minutes, Heure, Pendules, Ressorts, Levier, Plan, Soleil, Pendules à ressorts, Société des arts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Pierre LE ROY, Horloger, de la Société des Arts, demeurant à Paris, au milieu de la Place Dauphine : Description d'une Pendule à Ressorts, marquant et sonnant le temps vrai.
LETTRE de M. Pierre LE ROW,
Horloger , de la Société des Arts demeurant
à Paris , au milieu de la Place
Dauphine : Description d'une Pendule à
Ressorts , marquant et sonnant le temps
*
vrai.
L
gage
E zéle que vous avez,Monsieur, pour
la perfection de l'Horlogerie , m'enà
satisfaire votre curiosité sur ce
que vous m'avez demandé au sujet de
la Pendule à ressort que j'ai présentée à
notre Société.
Cette Pendule marque et sonne le temps
vrai , d'une maniere assez simple , pour
dire qu'elle n'est pas plus composée que
les autres Pendules à ressort ; elle marque
aussi le jour du mois , avec presque autant
de simplicité , n'y ayant qu'une
Roue de plus pour le faire marquer , au
lieu qu'aux autres Pendules qui le marquent
, il y a 3 Roues et 2 Pignons.
Avant que d'entreprendre de faire marquer
et sonner le temps vrai aux Pendules
à ressort , leur justesse ne me paroissant
pas suffisante pour y appliquer le
temps vrai aussi utilement qu'on l'auroit
pû souhaitter , je me suis attaché à augmenter
SEPTEMBRE. 1733
1927
•
gmenter cette justesse . Pour y parvenir ,
j'ai imaginé une nouvelle maniere de
faire les Palettes de la Verge du Balancier,
qui rendent les frottemens des dents
de la Roue , de rencontrer sur ces Palettes
, beaucoup plus doux et moins susceptibles
de changement , et qui rend de
plus la justesse de l'échappement beaucoup
plus durable.
2
J'ai aussi trouvé le moïen de rendre
plus égale l'action du grand ressort sur
le mouvement de la Pendule. Par ce
moïen , outre que la justesse est encore.
augmentée , il est moins sujet à se rompre
par l'effort qu'il souffre en le remontant
; l'imaginai cet expédient en 1725 ,
et je l'appliquai à une Pendule que je fis
pour la Cour d'Espagne , dont la justesse
fut reconnue par M. Dosembrai . Il la
garda un mois et demi chez lui pour l'observer
, étant un des Commissaires nommez
par l'Académie des Sciences , à
l'examen de cette Pendule , à laquelle il
y avoit plusieurs autres particularitez ,
dont je vous ferai part une autre fois.
Quand j'eus trouvé le moïen d'augmenter
la justesse des Pendules à ressort , je
me déterminai d'autant plus volontiers
à leur faire marquer et sonner le temps.
vrai , que je remarquai que le Public ti-
B iij reroit
ย
1928 MERCURE DE FRANCE
reroit beaucoup plus d'utilité de l'application
du temps vrai aux Pendules à
ressort , qu'aux Pendules à secondes
parce que la plupart des personnes qui
se servent de Pendules à secondes , sont
versées dans les Sciences , et n'ont besoin
que du temps moïen pour avoir le temps
vrai ; car ils savent toujours bien , quand
ils veulent s'en donner la peine , ajouter
au temps moïen , ou en retrancher la différence
nécessaire, pour trouver le temps
vrai ; au lieu que presque toutes les personnes
qui se servent de Pendules à ressort
, ne sçachant ce que c'est que cette
différence , qu'on nomme ordinairement
Equation de l'Horloge ( qu'il faut ôter
ou ajouter ) ne peuvent presque jamais
avoir le temps vrai ; ce qui est souvent
cause que, quoique leurs Pendules soient
bien reglées sur le temps moïen , ils
croyent cependant qu'elles ne vont pas
bien , parce qu'ils leur attribuent les variétez
du Soleil. Cela les engage à hausser
ou baisser mal à propos la Lentille
du Pendule Or cette méprise est cause
qu'au lieu de les régler , ils les déreglent
du temps moïen , d'où dépend toute la
justesse du temps vrai, et par conséquent
ils les disposent en certains temps à s'écarter
encore davantage du temps vrai.
Si
SEPTEMBRE. 1733. 1929
Si leurs Pendules marquoient le temps
vrai , il leur seroit facile d'éviter cet inconvenient
quand elles viendroient à se
dérégler ; car comme une Pendule qui
marque le temps vrai , n'est autre chofe
qu'une Pendule qui marque l'heure du
Soleil ; il leur suffiroit pour sçavoir s'il
faudroit hausser ou baisser la Lentille
de voir sur le Soleil , si elle auroit avancé
ou retardé ; au lieu que pour regler
une Pendule qui marque le temps moïen,
il faut necessairement remarquer le temps
qu'on l'a mise à l'heure , et ajouter l'é
quation à la quantité des minutes marquées
par leur Eguille , ou la retrancher,
selon qu'elle est additive ou soustractive ,
autrement on ne peut pas , pour la regler
, sçavoir s'il faut hausser ou abbaisser
la Lentille. Quand même la plupart des
personnes qui ont des Pendules à ressort .
sçauroient ajouter au temps moïen , ou
retrancher la quantité de l'équation , il
est aisé de sentir qu'il leur seroit toujours
beaucoup plus avantageux qu'elles
marquassent le temps vrai; d'autant plus
que l'équation changeant journellement
de quantité , il faut toutes les fois qu'on
veut sçavoir l'heure vraie , avoir l'embarras
de faire , pour ainsi dire , une espece
de calcul, ou prendre la peine d'aller
Biiij cher1930
MERCURE DE FRANCE
chercher un Cadran Solaire , ou une Méridienne
.
Outre cet embarras , il y a des Saisons
où le Soleil est long- temps sans paroître,
sur tout dans les mois de Novembre, Décembre
et Janvier , où l'on auroit cependant
le plus de besoin de le voir souvent
pour remettre sa Pendule à l'heure
parce qu'il retarde dans ces trois mois
d'environ trente et une minutes.
Malgré cela , presque tout le monde
et même la plupart des Horlogers , ne
pouvant s'accoutumer à ajouter au temps
moyen , ni à en retrancher l'équation , ne
peuvent pas avoir d'autre ressource pour
mettre leurs Pendules à l'heure , que celle
de les remettre sur le Soleil, par conséquent
l'on ne doit pas être surpris de
voir la plupart des Pendules si mal à
l'heure dans l'espace de ces trois mois.
Il est donc évident par les raisons que
je viens de dire , que l'utilité des Pendules
à ressort se trouve considérablement
augmentée , en leur faisant marquer et
sonner le temps vrai ; dautant qu'elles
ne seront pas plus sujettes à se déranger
que les autres Pendules , étant aussi simples
,comme vous l'allez voir par la Description
qui suit :
Il y a deux Cadrans à cette Pendule ;
Le
SEPTEMBRE . 1733. 1931
le premier est fixe comme celui des Pendules
ordinaires ; il ne sert de même qu'à
marquer les heures et les minutes du tems.
moyen ou temps égal.
Le second Cadran renferme le premier,
et est mobile ; il sert à marquer le temps
vrai , par le moyen de plusieurs chifres
qui sont gravez sur ce Cadran , au - delà
des minutes et des deux index . Ces chifies
sont les jours des mois , entre lesquels
il y a environ une minute d'équation
, c'est- à dire , les jours entre lesquels
le Soleil avance ou tarde d'environ
une minute.
Pour que la Pendule marque et sonne
le temps vrai, il faut premierement faire
tourner le jour du mois sous la ligne de
foy de l'index qui convient au mois où
l'on est , et mettre ensuite l'éguille des
minutes juste à l'heure du Soleil sur le
Cadran mobile . Après cela , pour qu'elle
le marque toujours , il faudra seulement
avoir le soin de faire tourner le jour du
mois où l'on est sous l'index ; j'ai dit l'index
qui convient , parce que celui d'embas
sert pour les jours des mois , depuis
le commencement d'Octobre , jusqu'à la
fin de May , et celui d'en haut sert pour
le reste des autres mois.
En mettant les jours du mois sous la
ligne B v
1932 MERCURE DE FRANCE
•
ligne de foy de l'index , comme il est
expliqué , vous faites avancer ou tarder
le Cadran mobile de la même quantité
que le Soleil a avancé ou tardé, et la sonnerie
avance ou tarde de la même quantité
; parce que cette sonnerie est disposée
de façon qu'elle ne peut sonner que
lorsque l'éguille des minutes est arrivée
à 6c minuses et à 30 minutes de ce cadran,
en quelque position qu'il se trouve.
Pour que l'on ne soit pas obligé d'ou
vrir la porte de la Pendule , pour faire
tourner le jour du mois sur l'index , j'ai
imaginé une petite rouë dentée , qui engraine
en angles droits dans les dents
que j'ai faites autour de la circonference
du Cadran mobile . L'arbre de cette rouë
qui traverse de part en part le côté droit
de la Boëte , porte à son extrêmité un
Bouton gaudroné , qui lui est fixé, et qui
sort hors de la Boëte; par le moyen de ce
Bouton l'on fait tourner avec la main
à droit ou à gauche cette petite Rouë, et
par conséquent le Cadran mobile , pour
mettre le jour du mois sous la ligne de
foy de l'Index , sans qu'il faille ouvrir
la porte.
Ainsi ,outre qu'on évite la peine d'ouvrir
la porte de la Pendule , les Cadrans
conserveront bien plus long- temps leur
propreté.
SEPTEMBRE. 1733. 1933
Pour leur faire sonner le temps vrai
j'ai fait un Lévier , que le Cadran mobi-
Je emporte avec lui.Ce Lévier a un mouvement
perpendiculaire au Plan du Cadran.
L'extrémité de ce Lévier porte un Cera
cle dont le centre répond toujours au centre
du Cadran, et la circonférence à la détente
de la sonnerie , qui est en plan incliné
, en sorte que ce Lévier ne sçauroit
être levé sans glisser sous le plan incliné
de la détente , ce qui la fait lever.
La circonférence de ce Cercle porte un
Plan incliné, dont l'extêmité répond toujours
à 60 minutes du Cadran mobile ,
quelque mouvement qu'on donne à ce
Cadran.
La Rouë de minutes , au lieu de Chevilles,
porte deux Plans inclinez ; un pour
l'heure et l'autre pour la demie. L'extrêmité
de ces deux Plans est dans la direction
de l'éguille. Un de ces Plans rencontrant
le Plan incliné du Lévier , le fait
lever , et fait par conséquent lever la dé
tente de la sonnerie.
Comme l'extrêmité du Plan incliné du
Lévier , répond toujours à 60 minutes
du Cadran mobile , et que les Plans in
clinez de la Rouë de minutes sont dans
la direction de l'éguille ; le Plan incliné
B vj du
1934 MERCURE DE FRANCE
du levier ne peut se dégager de celui de
l'heure que quand l'éguille est arrivée à
60 minutes de ce Cadran , ni de celu
de la demie heure, que quand cette éguille
est arrivée à 30 minutes.
Si - tôt que ce Plan est dégagé de celui
de la Rouë de minutes , le Lévier et la
Détente retombent , et la Pendule sonne
le temps vrai
Horloger , de la Société des Arts demeurant
à Paris , au milieu de la Place
Dauphine : Description d'une Pendule à
Ressorts , marquant et sonnant le temps
*
vrai.
L
gage
E zéle que vous avez,Monsieur, pour
la perfection de l'Horlogerie , m'enà
satisfaire votre curiosité sur ce
que vous m'avez demandé au sujet de
la Pendule à ressort que j'ai présentée à
notre Société.
Cette Pendule marque et sonne le temps
vrai , d'une maniere assez simple , pour
dire qu'elle n'est pas plus composée que
les autres Pendules à ressort ; elle marque
aussi le jour du mois , avec presque autant
de simplicité , n'y ayant qu'une
Roue de plus pour le faire marquer , au
lieu qu'aux autres Pendules qui le marquent
, il y a 3 Roues et 2 Pignons.
Avant que d'entreprendre de faire marquer
et sonner le temps vrai aux Pendules
à ressort , leur justesse ne me paroissant
pas suffisante pour y appliquer le
temps vrai aussi utilement qu'on l'auroit
pû souhaitter , je me suis attaché à augmenter
SEPTEMBRE. 1733
1927
•
gmenter cette justesse . Pour y parvenir ,
j'ai imaginé une nouvelle maniere de
faire les Palettes de la Verge du Balancier,
qui rendent les frottemens des dents
de la Roue , de rencontrer sur ces Palettes
, beaucoup plus doux et moins susceptibles
de changement , et qui rend de
plus la justesse de l'échappement beaucoup
plus durable.
2
J'ai aussi trouvé le moïen de rendre
plus égale l'action du grand ressort sur
le mouvement de la Pendule. Par ce
moïen , outre que la justesse est encore.
augmentée , il est moins sujet à se rompre
par l'effort qu'il souffre en le remontant
; l'imaginai cet expédient en 1725 ,
et je l'appliquai à une Pendule que je fis
pour la Cour d'Espagne , dont la justesse
fut reconnue par M. Dosembrai . Il la
garda un mois et demi chez lui pour l'observer
, étant un des Commissaires nommez
par l'Académie des Sciences , à
l'examen de cette Pendule , à laquelle il
y avoit plusieurs autres particularitez ,
dont je vous ferai part une autre fois.
Quand j'eus trouvé le moïen d'augmenter
la justesse des Pendules à ressort , je
me déterminai d'autant plus volontiers
à leur faire marquer et sonner le temps.
vrai , que je remarquai que le Public ti-
B iij reroit
ย
1928 MERCURE DE FRANCE
reroit beaucoup plus d'utilité de l'application
du temps vrai aux Pendules à
ressort , qu'aux Pendules à secondes
parce que la plupart des personnes qui
se servent de Pendules à secondes , sont
versées dans les Sciences , et n'ont besoin
que du temps moïen pour avoir le temps
vrai ; car ils savent toujours bien , quand
ils veulent s'en donner la peine , ajouter
au temps moïen , ou en retrancher la différence
nécessaire, pour trouver le temps
vrai ; au lieu que presque toutes les personnes
qui se servent de Pendules à ressort
, ne sçachant ce que c'est que cette
différence , qu'on nomme ordinairement
Equation de l'Horloge ( qu'il faut ôter
ou ajouter ) ne peuvent presque jamais
avoir le temps vrai ; ce qui est souvent
cause que, quoique leurs Pendules soient
bien reglées sur le temps moïen , ils
croyent cependant qu'elles ne vont pas
bien , parce qu'ils leur attribuent les variétez
du Soleil. Cela les engage à hausser
ou baisser mal à propos la Lentille
du Pendule Or cette méprise est cause
qu'au lieu de les régler , ils les déreglent
du temps moïen , d'où dépend toute la
justesse du temps vrai, et par conséquent
ils les disposent en certains temps à s'écarter
encore davantage du temps vrai.
Si
SEPTEMBRE. 1733. 1929
Si leurs Pendules marquoient le temps
vrai , il leur seroit facile d'éviter cet inconvenient
quand elles viendroient à se
dérégler ; car comme une Pendule qui
marque le temps vrai , n'est autre chofe
qu'une Pendule qui marque l'heure du
Soleil ; il leur suffiroit pour sçavoir s'il
faudroit hausser ou baisser la Lentille
de voir sur le Soleil , si elle auroit avancé
ou retardé ; au lieu que pour regler
une Pendule qui marque le temps moïen,
il faut necessairement remarquer le temps
qu'on l'a mise à l'heure , et ajouter l'é
quation à la quantité des minutes marquées
par leur Eguille , ou la retrancher,
selon qu'elle est additive ou soustractive ,
autrement on ne peut pas , pour la regler
, sçavoir s'il faut hausser ou abbaisser
la Lentille. Quand même la plupart des
personnes qui ont des Pendules à ressort .
sçauroient ajouter au temps moïen , ou
retrancher la quantité de l'équation , il
est aisé de sentir qu'il leur seroit toujours
beaucoup plus avantageux qu'elles
marquassent le temps vrai; d'autant plus
que l'équation changeant journellement
de quantité , il faut toutes les fois qu'on
veut sçavoir l'heure vraie , avoir l'embarras
de faire , pour ainsi dire , une espece
de calcul, ou prendre la peine d'aller
Biiij cher1930
MERCURE DE FRANCE
chercher un Cadran Solaire , ou une Méridienne
.
Outre cet embarras , il y a des Saisons
où le Soleil est long- temps sans paroître,
sur tout dans les mois de Novembre, Décembre
et Janvier , où l'on auroit cependant
le plus de besoin de le voir souvent
pour remettre sa Pendule à l'heure
parce qu'il retarde dans ces trois mois
d'environ trente et une minutes.
Malgré cela , presque tout le monde
et même la plupart des Horlogers , ne
pouvant s'accoutumer à ajouter au temps
moyen , ni à en retrancher l'équation , ne
peuvent pas avoir d'autre ressource pour
mettre leurs Pendules à l'heure , que celle
de les remettre sur le Soleil, par conséquent
l'on ne doit pas être surpris de
voir la plupart des Pendules si mal à
l'heure dans l'espace de ces trois mois.
Il est donc évident par les raisons que
je viens de dire , que l'utilité des Pendules
à ressort se trouve considérablement
augmentée , en leur faisant marquer et
sonner le temps vrai ; dautant qu'elles
ne seront pas plus sujettes à se déranger
que les autres Pendules , étant aussi simples
,comme vous l'allez voir par la Description
qui suit :
Il y a deux Cadrans à cette Pendule ;
Le
SEPTEMBRE . 1733. 1931
le premier est fixe comme celui des Pendules
ordinaires ; il ne sert de même qu'à
marquer les heures et les minutes du tems.
moyen ou temps égal.
Le second Cadran renferme le premier,
et est mobile ; il sert à marquer le temps
vrai , par le moyen de plusieurs chifres
qui sont gravez sur ce Cadran , au - delà
des minutes et des deux index . Ces chifies
sont les jours des mois , entre lesquels
il y a environ une minute d'équation
, c'est- à dire , les jours entre lesquels
le Soleil avance ou tarde d'environ
une minute.
Pour que la Pendule marque et sonne
le temps vrai, il faut premierement faire
tourner le jour du mois sous la ligne de
foy de l'index qui convient au mois où
l'on est , et mettre ensuite l'éguille des
minutes juste à l'heure du Soleil sur le
Cadran mobile . Après cela , pour qu'elle
le marque toujours , il faudra seulement
avoir le soin de faire tourner le jour du
mois où l'on est sous l'index ; j'ai dit l'index
qui convient , parce que celui d'embas
sert pour les jours des mois , depuis
le commencement d'Octobre , jusqu'à la
fin de May , et celui d'en haut sert pour
le reste des autres mois.
En mettant les jours du mois sous la
ligne B v
1932 MERCURE DE FRANCE
•
ligne de foy de l'index , comme il est
expliqué , vous faites avancer ou tarder
le Cadran mobile de la même quantité
que le Soleil a avancé ou tardé, et la sonnerie
avance ou tarde de la même quantité
; parce que cette sonnerie est disposée
de façon qu'elle ne peut sonner que
lorsque l'éguille des minutes est arrivée
à 6c minuses et à 30 minutes de ce cadran,
en quelque position qu'il se trouve.
Pour que l'on ne soit pas obligé d'ou
vrir la porte de la Pendule , pour faire
tourner le jour du mois sur l'index , j'ai
imaginé une petite rouë dentée , qui engraine
en angles droits dans les dents
que j'ai faites autour de la circonference
du Cadran mobile . L'arbre de cette rouë
qui traverse de part en part le côté droit
de la Boëte , porte à son extrêmité un
Bouton gaudroné , qui lui est fixé, et qui
sort hors de la Boëte; par le moyen de ce
Bouton l'on fait tourner avec la main
à droit ou à gauche cette petite Rouë, et
par conséquent le Cadran mobile , pour
mettre le jour du mois sous la ligne de
foy de l'Index , sans qu'il faille ouvrir
la porte.
Ainsi ,outre qu'on évite la peine d'ouvrir
la porte de la Pendule , les Cadrans
conserveront bien plus long- temps leur
propreté.
SEPTEMBRE. 1733. 1933
Pour leur faire sonner le temps vrai
j'ai fait un Lévier , que le Cadran mobi-
Je emporte avec lui.Ce Lévier a un mouvement
perpendiculaire au Plan du Cadran.
L'extrémité de ce Lévier porte un Cera
cle dont le centre répond toujours au centre
du Cadran, et la circonférence à la détente
de la sonnerie , qui est en plan incliné
, en sorte que ce Lévier ne sçauroit
être levé sans glisser sous le plan incliné
de la détente , ce qui la fait lever.
La circonférence de ce Cercle porte un
Plan incliné, dont l'extêmité répond toujours
à 60 minutes du Cadran mobile ,
quelque mouvement qu'on donne à ce
Cadran.
La Rouë de minutes , au lieu de Chevilles,
porte deux Plans inclinez ; un pour
l'heure et l'autre pour la demie. L'extrêmité
de ces deux Plans est dans la direction
de l'éguille. Un de ces Plans rencontrant
le Plan incliné du Lévier , le fait
lever , et fait par conséquent lever la dé
tente de la sonnerie.
Comme l'extrêmité du Plan incliné du
Lévier , répond toujours à 60 minutes
du Cadran mobile , et que les Plans in
clinez de la Rouë de minutes sont dans
la direction de l'éguille ; le Plan incliné
B vj du
1934 MERCURE DE FRANCE
du levier ne peut se dégager de celui de
l'heure que quand l'éguille est arrivée à
60 minutes de ce Cadran , ni de celu
de la demie heure, que quand cette éguille
est arrivée à 30 minutes.
Si - tôt que ce Plan est dégagé de celui
de la Rouë de minutes , le Lévier et la
Détente retombent , et la Pendule sonne
le temps vrai
Fermer
Résumé : LETTRE de M. Pierre LE ROY, Horloger, de la Société des Arts, demeurant à Paris, au milieu de la Place Dauphine : Description d'une Pendule à Ressorts, marquant et sonnant le temps vrai.
Pierre Le Row, horloger à Paris, présente dans sa lettre une pendule à ressorts innovante capable de marquer et de sonner le temps vrai. Cette pendule, tout en étant aussi simple que les autres modèles à ressorts, intègre une roue supplémentaire pour indiquer le jour du mois. Pour améliorer la précision des pendules à ressorts, Le Row a mis au point une nouvelle méthode de fabrication des palettes de la verge du balancier, réduisant ainsi les frottements et augmentant la durabilité de l'échappement. Il a également trouvé un moyen de rendre l'action du grand ressort plus égale, ce qui améliore la justesse et réduit les risques de rupture. Le Row met en avant l'importance du temps vrai pour le public, soulignant que la plupart des utilisateurs de pendules à ressorts ignorent l'équation de l'horloge, ce qui les empêche d'obtenir le temps vrai. Les pendules à ressorts marquant le temps vrai évitent les erreurs courantes liées à la régulation des pendules sur le temps moyen. La pendule de Le Row est équipée de deux cadrans : un fixe pour les heures et les minutes du temps moyen, et un mobile pour le temps vrai. Le cadran mobile est ajusté quotidiennement pour compenser les variations de l'équation du temps. Un mécanisme permet de tourner le cadran mobile sans ouvrir la pendule, conservant ainsi la propreté des cadrans. Pour la sonnerie du temps vrai, un levier et un cercle incliné actionnent la détente de la sonnerie, assurant que la pendule sonne aux heures et demi-heures exactes du temps vrai.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
448
p. 1935-1938
LETTRE sur une Machine pour élever l'eau, &c. écrite de Villeneuve-lès-Avignon, le 14. Août, par M. Soumille, Prêtre.
Début :
Ayant lû, Monsieur, dans votre dernier volume du Mercure de Juin, [...]
Mots clefs :
Poids, Machine, Livres, Élever, Remonter, Ouvrages, Honneur, Puits, Eau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE sur une Machine pour élever l'eau, &c. écrite de Villeneuve-lès-Avignon, le 14. Août, par M. Soumille, Prêtre.
LETTRE sur une Machine pour pour élever
l'eau , & c. écrite de Villeneuve - lès-
Avignon , le 14. Août , par M. Sou
mille , Prêtre..
Yant lû , Monsieur , dans votre
Aderniervolume du Mercure de Juin;
page 1418. un article d'un Particulier
qui croit rendre service au Public en
proposant de faire une Machine dans
Le goût des grosses Horloges , pour pouvoir
, au moyen de certains poids , faire
monter l'eau des Puits , &c. J'ai crû de
mon côté , rendre un meilleur service
à ce même Public , en lui conseillant de
ne rien essayer sur ces sortes d'Ouvrages.
Les plus parfaits et les mieux executez
seroient inutiles. Que seroit ce de ceux.
où la main de l'Ouvrier laisseroit quelque
imperfection ? mais pour qu'on ne croye
pas que j'avance cette proposition au
hazard ,
1937 MERCURE DE FRANCE
hazard , souffrez que j'aye l'honneur de
vous présenter les Refléxions suivantes ,
pour en faire l'usage que vous jugesez
à propos.
De quelle utilité pourroit être pour les
arrosages , &c. une Machine de cette espece
, laquelle après avoir coûté considérablement
, ne pourroit élever qu'une
quantité d'eau au - dessous de la pesanteur
de son poids ? Je m'explique ; supposons
pour un moment qu'un de ces
Ouvrages , executé dans sa derniere perfection
, puisse agir avec un poids de
100. livres , qu'il soit élevé au niveau
du bassin où l'on veut faire monter l'eau ;
il est très- certain que ce poids de 100 .
livres dans toute sa descente ne pourra
élever que moins de 100 liv. d'eau ; et
toutes les fois qu'on prendra la peine
de le remonter , il n'élevera jamais dans
sa descente que moins d'eau que ce qu'il
pese. Eh ! ne vaudroit - il pas mieux que
la personne destinée à remonter ce poids ,
employât ses forces à élever de l'eau
par les moyens usitez jusqu'aujourd'hui ,
et qu'elle n'usât point une Machine trèscouteuse
qui ne serviroit qu'à rendre
inutile une partie de ses forces, puisqu'au
lieu de remonter un poids de 100 liv.
elle pourroit puiser 100. livres d'eau , et
que
SEPTEMBRE . 1733. 1937
que le poids n'en sçauroit faire monter
autant ?
On ne peut pas douter un moment de
ce que je viens de dire , quand on examine
de près les loix immuables de l'équilibre.
La plus simple de toutes les Ma-
Achines , à mon sens , est celle qu'on voit
à tous les Puits , je veux dire deux sceaux
et une poulie ; mais si vous mettez 100 .
livres d'eau dans un des sceaux et 100 .
livres de poids dans l'autre , ils resteront
sans mouvement , et le poids n'emportera
l'eau qu'après en avoir ôté une partie
suffisante pour rompre l'équilibre . Or
comme cette Machine est la plus simple ,
elle est , sans contredit , la meilleure et
elle fournit un préjugé contre les Machines
composées de ce genre. On peut ,
si vous voulez , par une Machine composée
adoucir la peine de celui qui puise
l'eau , mais il faudra plus de temps pour
en puiser la même quantité. On peut
aussi faire une Machine à poids qui agira
pendant long-temps , mais l'eau qu'elle
fournira pendant cet espace de temps ,
quelque long qu'il soit , sera roujours
moindre que la pesanteur du poids de
la Machine.
Il est inutile de s'étendre davantage
sur une Machine en general , il suffit
d'avoir
1938 MERCURE DE FRANCE
touché le principe et montré l'inutilité
de pareils Ouvrages. Si quelqu'un à l'avenir
proposoit un modele , je m'offre
de démontrer en détail ce que je n'ay pû
dire qu'en general. J'ay l'honneur d'être
avec toute la consideration possible ,
Monsieur , &c.
l'eau , & c. écrite de Villeneuve - lès-
Avignon , le 14. Août , par M. Sou
mille , Prêtre..
Yant lû , Monsieur , dans votre
Aderniervolume du Mercure de Juin;
page 1418. un article d'un Particulier
qui croit rendre service au Public en
proposant de faire une Machine dans
Le goût des grosses Horloges , pour pouvoir
, au moyen de certains poids , faire
monter l'eau des Puits , &c. J'ai crû de
mon côté , rendre un meilleur service
à ce même Public , en lui conseillant de
ne rien essayer sur ces sortes d'Ouvrages.
Les plus parfaits et les mieux executez
seroient inutiles. Que seroit ce de ceux.
où la main de l'Ouvrier laisseroit quelque
imperfection ? mais pour qu'on ne croye
pas que j'avance cette proposition au
hazard ,
1937 MERCURE DE FRANCE
hazard , souffrez que j'aye l'honneur de
vous présenter les Refléxions suivantes ,
pour en faire l'usage que vous jugesez
à propos.
De quelle utilité pourroit être pour les
arrosages , &c. une Machine de cette espece
, laquelle après avoir coûté considérablement
, ne pourroit élever qu'une
quantité d'eau au - dessous de la pesanteur
de son poids ? Je m'explique ; supposons
pour un moment qu'un de ces
Ouvrages , executé dans sa derniere perfection
, puisse agir avec un poids de
100. livres , qu'il soit élevé au niveau
du bassin où l'on veut faire monter l'eau ;
il est très- certain que ce poids de 100 .
livres dans toute sa descente ne pourra
élever que moins de 100 liv. d'eau ; et
toutes les fois qu'on prendra la peine
de le remonter , il n'élevera jamais dans
sa descente que moins d'eau que ce qu'il
pese. Eh ! ne vaudroit - il pas mieux que
la personne destinée à remonter ce poids ,
employât ses forces à élever de l'eau
par les moyens usitez jusqu'aujourd'hui ,
et qu'elle n'usât point une Machine trèscouteuse
qui ne serviroit qu'à rendre
inutile une partie de ses forces, puisqu'au
lieu de remonter un poids de 100 liv.
elle pourroit puiser 100. livres d'eau , et
que
SEPTEMBRE . 1733. 1937
que le poids n'en sçauroit faire monter
autant ?
On ne peut pas douter un moment de
ce que je viens de dire , quand on examine
de près les loix immuables de l'équilibre.
La plus simple de toutes les Ma-
Achines , à mon sens , est celle qu'on voit
à tous les Puits , je veux dire deux sceaux
et une poulie ; mais si vous mettez 100 .
livres d'eau dans un des sceaux et 100 .
livres de poids dans l'autre , ils resteront
sans mouvement , et le poids n'emportera
l'eau qu'après en avoir ôté une partie
suffisante pour rompre l'équilibre . Or
comme cette Machine est la plus simple ,
elle est , sans contredit , la meilleure et
elle fournit un préjugé contre les Machines
composées de ce genre. On peut ,
si vous voulez , par une Machine composée
adoucir la peine de celui qui puise
l'eau , mais il faudra plus de temps pour
en puiser la même quantité. On peut
aussi faire une Machine à poids qui agira
pendant long-temps , mais l'eau qu'elle
fournira pendant cet espace de temps ,
quelque long qu'il soit , sera roujours
moindre que la pesanteur du poids de
la Machine.
Il est inutile de s'étendre davantage
sur une Machine en general , il suffit
d'avoir
1938 MERCURE DE FRANCE
touché le principe et montré l'inutilité
de pareils Ouvrages. Si quelqu'un à l'avenir
proposoit un modele , je m'offre
de démontrer en détail ce que je n'ay pû
dire qu'en general. J'ay l'honneur d'être
avec toute la consideration possible ,
Monsieur , &c.
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Résumé : LETTRE sur une Machine pour élever l'eau, &c. écrite de Villeneuve-lès-Avignon, le 14. Août, par M. Soumille, Prêtre.
Dans une lettre du 14 août, M. Soumille, prêtre, critique un article du Mercure de Juin qui propose une machine pour élever l'eau à l'aide de poids. Soumille affirme que ces machines, même bien conçues, sont inefficaces car elles ne peuvent élever qu'une quantité d'eau inférieure à la pesanteur de leur poids. Par exemple, un poids de 100 livres ne peut soulever que moins de 100 livres d'eau, ce qui est moins efficace que de soulever directement l'eau avec la même force. Il illustre son propos avec l'exemple d'une poulie et de deux seaux, montrant que le poids n'emportera l'eau qu'après en avoir ôté une partie pour rompre l'équilibre. Soumille conclut que les machines complexes gaspillent une partie des forces humaines et fournissent moins d'eau que leur poids ne le permettrait. Il se propose de démontrer en détail l'inutilité de telles machines si un modèle est proposé à l'avenir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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449
p. 2002
ENIGME.
Début :
Je plais, soit que je sois vétuë, [...]
Mots clefs :
Bouteille
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
E plais , soit que je sois vétuë ,
Ou qu'on me voye toute nuë ;
Ma figure sur pied , réveille les esprits
Plus mon corps a de poids , plus j'augmente
prix.
Je suis d'une espece fragile ;
Je vomis nuit et jour , et jamais Médecin ,
N'a vu sortir de moi pituite ni bile ;
do
Mais si de tels efforts me font tomber débile ,
Qui me releve avec du vin ,
Ne me soulage point en vain.
E plais , soit que je sois vétuë ,
Ou qu'on me voye toute nuë ;
Ma figure sur pied , réveille les esprits
Plus mon corps a de poids , plus j'augmente
prix.
Je suis d'une espece fragile ;
Je vomis nuit et jour , et jamais Médecin ,
N'a vu sortir de moi pituite ni bile ;
do
Mais si de tels efforts me font tomber débile ,
Qui me releve avec du vin ,
Ne me soulage point en vain.
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450
p. 2004-2005
AUTRE.
Début :
Huit lettres composent mon nom ; [...]
Mots clefs :
Cheminée
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
Huit lettres composent mon nom s
J'éxiste au Village , à la Ville ,
Et si je suis à l'homme très - utile ,
J'en souffre plus encor en certaine saison.
Qu'on ôte de ces huit la queue et sa voisine ,
Aussi loin qu'on le puisse on voit mon origine
Par consequent je suis fert vieux ,
Mais comme on est pour ma vieillesse
Sans égard , sans pitié , qu'on me foule et me
presse ,
Sans Médée on me voit renaître en certains
lieux ;
Si l'on prend mes trois chefs , la sixième et derniere
,
Au milieu des Forêts on voit ma tête altiere;
Jadis
SEPTEMBRE. 1733. 2005
Jadis les Mirmidons sortirent de mon sein .
Retranchez ma seconde avec la quatriéme ,
Ensele la cinquième avec la pénultiéme ,
Des autres parts se forme un repas tout divin.
Qu'on prenne la troisiéme et les trois de la
,* queüe ;
Je m'offre d'abord à la vûë ,
Grand Prince , et le jouet d'une Divinité ;
Malgré le sort cruel , mes hauts faits et ma
gloire ,
Ecrits au Temple de Memoire ,
Passeront à jamais à la Posterité.
Faites que la cinquiéme aux deux chefs soit unie,
Avec la sixième et la fin ;
J'excite d'abord dans l'Asie ,.
It fais sortir dans l'an trois moissons de mon
sein .
Qu'on mette au dernier mot ma quatriéme
lettre , #
Au lieu de ses deux chefs, je deviens alors traître,.
En trompant l'ennemi contre qui je suis fait..
Si de ces quatre ,, trois , sans pénultiéme , op
laïsse ,
Lorsque de ma prison à me prendre on s'empresse
,
S
On me mange , et le vieux est de moi satisfait..
"
L'Abbé R ... Chanoine d'Agde..
Huit lettres composent mon nom s
J'éxiste au Village , à la Ville ,
Et si je suis à l'homme très - utile ,
J'en souffre plus encor en certaine saison.
Qu'on ôte de ces huit la queue et sa voisine ,
Aussi loin qu'on le puisse on voit mon origine
Par consequent je suis fert vieux ,
Mais comme on est pour ma vieillesse
Sans égard , sans pitié , qu'on me foule et me
presse ,
Sans Médée on me voit renaître en certains
lieux ;
Si l'on prend mes trois chefs , la sixième et derniere
,
Au milieu des Forêts on voit ma tête altiere;
Jadis
SEPTEMBRE. 1733. 2005
Jadis les Mirmidons sortirent de mon sein .
Retranchez ma seconde avec la quatriéme ,
Ensele la cinquième avec la pénultiéme ,
Des autres parts se forme un repas tout divin.
Qu'on prenne la troisiéme et les trois de la
,* queüe ;
Je m'offre d'abord à la vûë ,
Grand Prince , et le jouet d'une Divinité ;
Malgré le sort cruel , mes hauts faits et ma
gloire ,
Ecrits au Temple de Memoire ,
Passeront à jamais à la Posterité.
Faites que la cinquiéme aux deux chefs soit unie,
Avec la sixième et la fin ;
J'excite d'abord dans l'Asie ,.
It fais sortir dans l'an trois moissons de mon
sein .
Qu'on mette au dernier mot ma quatriéme
lettre , #
Au lieu de ses deux chefs, je deviens alors traître,.
En trompant l'ennemi contre qui je suis fait..
Si de ces quatre ,, trois , sans pénultiéme , op
laïsse ,
Lorsque de ma prison à me prendre on s'empresse
,
S
On me mange , et le vieux est de moi satisfait..
"
L'Abbé R ... Chanoine d'Agde..
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