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Détail
Liste
1
p. 111-127
DE LA GENERATION.
Début :
Comme vous avez dans vostre Province quantité d'Amis Sçavans, je / C'est un principe tiré d'Aristote, qu'il n'y a point de genèration [...]
Mots clefs :
Corruption, Plantes, Graines, Feuilles, Nature, Coquille, Pourriture, Génération, Fève, Noix
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texteReconnaissance textuelle : DE LA GENERATION.
Comme vous avez dans
voſtre Province quantité
d'Amis Sçavans , je ne doute
112 MERCURE
point que vous ne ſoyez bienaiſe
de leur faire voir ce qu'un
Particulier a écrit contre une
Maxime affez genéralement
receuë en Philoſophie. Come
ce Traité eſt court , il peut
trouver place dás cetteLettre.
52-5252-5252 525252
DE LA GENERATION.
C'est un principe tiré d'Ariſtote
,qu'il nn''yy aappooint degeneration
fans corruption , &que
la corruption d'une choſe eſt la
generation d'une autre. Depuis
que ce Philoſophe a dit cela , per-
Sonne que je fçache ne s'est avisé
GALANT. 113
d'obferver ce quiſe paſſe dans les
generations. On ne s'abaiſſe point
à regarder comment une graine
germe dans laTerre ; cela esttrop
bas. Onsefait honneurde lire
Aristote of tous les Phyſiciens
qui l'ont ſuivy , mais on trouve
abjet de contempler les effets de
la Nature en elle mesme , & de
tâcher de découvrir les voyes qu'-
elle tientpour engendrerune Plante
d'une autre Plante..
Pour moy , fans aller chercher
autre chose que les graines par lefquelles
il est viſible que toutes cho
ſes s'engendrent , je vay faire
voir qu'une veritable genération
Avril 1685. K
114 MERCURE
priſe dans sa vraye fignification
ne vient pointde corruption , mais
qu'elle est une continuelle produ-
Etion.
Cette ſeule propoſition décou
vre tout dun coup ma pensée.
Pour luy donner encore plus de
jour, il nefautpasfimplement lire
Ariftote ; mais ilfautſemelire des
graines , les voir germer , lever,
&pouffer leurs tiges , épanoüir
leurs feüilles , éclorre leurs fleurs,
voir tomber les feilles de ces
fleurs, ſurles tiges demeurerdes
bourſes dans lesquellessont enfermées
les graines , qui dans leurs
temps ſe reſſemeront comme les
GALANT. 115
premieres , dont tout l'effet de ces
Plantes que je viens de décrire
s'estensivy.
Avant que d'expliquer commentse
fait la genération , il
faut que je demande à ceux qui
me pourront contredire fi lors que
l'on feme une Feve , & qu'elle
leve de terre , qu'elle estend ses
branches ,qu'elle produitfesfleurs,
enfin ſes gouffes , ſes Fefin
les
ves qui ſervirontà avoir depareilles
Plantes l'année d'aprés
( Spes altera gentis , ) il faut,,
dis je , que je leur demande s'ils
trouvent qu'il y ait de la corru..
ptiondans tout cela ou en quel د
Kij
116 MERCURE
qu'une de ces parties , or en quel
temps. Si Ariftote a trouvé làde
la corruption , qu'on me diſe , s'il
yanoyen , quelle corruption on
apperçoit quand une branche s'allonge
, quand elle groffit , quand
une feüille devient plus large&
plus grande. La même choſeſedoit
dire des fleurs (4) des graines furvenantes
aux flours. Que si on
n'y en apperçoit pas , comme visi
blement il n'y en a point, n'y
ayant rien de ſi incorrompu que
ce qui est actuellement vivant &
bien composé en toutes ses parties,
pourquoy dire que la genération
ſefait par lacorruption ? Onvoiمtد
GALANT. 117
bien de la genération , puis que
des fleurs s'engendrent , & fur
une Plante comme je le viens de
dépeindre , &fur un Arbre qui
fleurit auſſi bien que les Plantes,
& on ne voitpasseulement l'ombre
ou l'apparence de la moindre
corruption , au contraire tout se
perfectionne en ſe groffiſſant , en
s'agrandiſſant , en s'eftalant , t
en s'éparpillant.
Je croy qu'on ne pourra me
dire autre chose , finon que ce n'est
pas là le temps & l'endroit de
cette corruption qui est principe de
generation. Alor je demande en
quel temps &en quel endroit de
-
18 MERCURE
la Plante arrive cette corruption.
Si on me dit , comme on le dit or
dinairement , que c'est lors que
P'on met la graine en terre ,
qu'elle germe , pourveu que je
faſſe voirque mesme en ce tempslà,
& en cette partie de laPlan.
te ; ( car la graine est une partie
de la Plante , bien qu'elle en foit
alors détachée , ) elle estde mesme
nature que la Plante , & qu'il
n'arrive rien autre choseàlagraineſemée
en terre, que ce qui arrive
en toutes les parties de la
Plante quand elle est enfon entier,
je croy qu'on ne pourra pas
me contester que ce que j'ayavan
GALANT. 119
cê ne foit veritable. Puis que le
germe qui fort de la graine n'est
autre chose que labranche quifort
de fon tronc , la feüille qui fortde
la branche , &les fleurs des feüilles
, ou des boutons entre lesfeüil
les , il eſt plus clair que le jour
qu'il n'y a point de corruption à
tout cela; donc il n'y en a point
du tout non plus dans la genération
de la Plante , qui n'estqu'-
une continuation de production de
mesme nature que la croiffance
l'épanoüiffement de la Plante.
Pour en venir au détail , il
faut qu'on m'avoue qu'aprésqu'une
Féve a esté quelque temps
120 MERCURE
dans terre , l'on en voit fortir
deux demy Féves , car la Féve
qui estoit contenuë dans une pel.
licule, comme un oeufdans sa coquille
, la rompt , &l'abandonne
à la corruption & à la pourritu.
re. C'est là qu'il en faut reconnoiſtre
comme je fais . Elle est en
core plus ſenſible aux fruits qui
ont des noyaux , comme la Noix,
IAbricot , la Peſche. Il'est vist
ble que la coquillede la Noix se
pourrit quand la Noix germe;
ainſi du noyau de l' Abricot , ex
de la Peſche , & la coquille de
cetteNoix & les noyaux de cét
Abricot , & de cette Pefcbe fe
pourriffent
GALANT. 121
peurriffent &se corrompent effe-
Etivement. Auſſi ne s'en engendre.
il rien que de la terre noire,
qui peut - estre est fort propre
à la nourriture des Plantesfutures.
Ces deux moitiez de Féve,
bien loin de fe corrompre , reverdiffent
, &deviennent comme les
deux premieres feüilles de la
Plante qui doit naiſtre , c'est à
dire qui ſe va développer
agrandir à la faveurde l'humidi
té de la chaleur de la terre.
Cette petiteparrie appellée leger
,que l'on peut encore mieux
voir avec des Microscopes , est
Avril 1685.
me
L
122 MERCURE
déja une Plante , &fait en ellemesme
ce qu'elle auroit peut- eftre
pû faire fur la Plante d'où elle
a estétirée. Je puis montrer par
un exemple , que cela arrive à
quelques graines d' Arbres , qui
commencentàdevenirArbres c'est
àdire à avoir racine , tige
feüilles fur leur Arbre mesme,
car cela arrive à la grainedes Sicomores
, & d'autres Arbres en_
core.
Onm'a déja ,je croy , accordé
qu'il n'y a point de corruptionfur
une Plante quand fes feüilles deviennent
plus grandes , et qu'el
les s'estendent , &je fais comGALANT.
123
prendre parla ſimple veuë, qui'l
n'arrive rien à la graine que ce
qui arrive à ces feüilles ; doncon
ne peut pas dire qu'ily ait de la
corruption à la pouffée d'une tige
qui fort de la boette defa graine:
carqu'onyprenne bien garde,tou
tes les grainesfont enfermées dans
des boettes qui nefervent à rien
du tout qu'à les conferver juſques
au temps de leur plantage, &les
amandes que l'on caffe font bien
voir que leur noyau on coquille ne
fertde rien pour lesfairegermer.
Ce que j'ay dit de la corruption
de la pourriture de la
pelliculede la Féve , &de la co-
Lij
124 MERCURE
quille de la Noix , peut faire connoiſtre
tres- clairement ce que c'eff
veritablement que corruption
pourriture. La coquille de Noix
pourrit , &ilne s'enproduit rien.
Si le germe de la Noix pourriffoit
de mesme , il ne naiſtroit
point de Noyer. Quand on seme
des graines , quand on plante des
Noix , du Gland , des Chaftaignes
, il n'en leve quelquefois
pas la moitié. D'où vient cela?
C'est que la graine la Noix , le
Pepin eftant maleficié , corrompu,
pourry , il ne peut produire ce
qu'il auroit produit s'il euft esté
bien conditionné &dansson entier.
GALANT. 125
L'idée de la Corruption n'et
donc pas fi difficile à avoir, il n'y
a qu'à confiderer que dés qu'une
graine est brizée , que dés qu'elle
eft deffechée outre mesure , que dés
qu'elle eft exceſſivement remplie
ou engloutie d'humidité , elle ne
peut plus fairefis fonctions ,
pouſſerfelonſa vertu &ſa force
naturelle une nouvelle Plante:
Ainsi dans une Horloge , déran
gez le moins du monde plusieurs
ou une feule de ſes roües , vous
ruinez tout le mouvement
du moins vous le pervertiſfez,
l'Horloge au lieu de marquer
Septheures en marquera dix
د
Ou
ara
Lij
126 MERCURE
Lieu de fonnerquatre heures , elle
en fonnera douze. Voila un leger,
&tres-foible exemple de ce
qui arrive en la nature , la corru
ption n'est autre chose qu'un defordre
, qu'un dérangement , qu'une
diffipation. Que tout foit dans
l'ordre , que tout foit bien arrangé,
que tout soit bien ramaffé
afſſemblé , il ne manquerajamais
d'y avoir une bonne production,
c'est à dire une veritable genération.
On s'est donc bien trompé en
fuivant Aristote , & tant d'autres
qui l'en ont crufurSaparole,
quand on a dit que la corruption
1
GALANT. 127
estoit cause de genération ; car
je pense avoirfait voir, à n'en
pouvoirjamais douter, que la corruption
de pourriture est l'ennemie
capitale de toute generation,
& que nous ne verrions que perir
les choses dans le monde, fi elles
fe corrompoient.
voſtre Province quantité
d'Amis Sçavans , je ne doute
112 MERCURE
point que vous ne ſoyez bienaiſe
de leur faire voir ce qu'un
Particulier a écrit contre une
Maxime affez genéralement
receuë en Philoſophie. Come
ce Traité eſt court , il peut
trouver place dás cetteLettre.
52-5252-5252 525252
DE LA GENERATION.
C'est un principe tiré d'Ariſtote
,qu'il nn''yy aappooint degeneration
fans corruption , &que
la corruption d'une choſe eſt la
generation d'une autre. Depuis
que ce Philoſophe a dit cela , per-
Sonne que je fçache ne s'est avisé
GALANT. 113
d'obferver ce quiſe paſſe dans les
generations. On ne s'abaiſſe point
à regarder comment une graine
germe dans laTerre ; cela esttrop
bas. Onsefait honneurde lire
Aristote of tous les Phyſiciens
qui l'ont ſuivy , mais on trouve
abjet de contempler les effets de
la Nature en elle mesme , & de
tâcher de découvrir les voyes qu'-
elle tientpour engendrerune Plante
d'une autre Plante..
Pour moy , fans aller chercher
autre chose que les graines par lefquelles
il est viſible que toutes cho
ſes s'engendrent , je vay faire
voir qu'une veritable genération
Avril 1685. K
114 MERCURE
priſe dans sa vraye fignification
ne vient pointde corruption , mais
qu'elle est une continuelle produ-
Etion.
Cette ſeule propoſition décou
vre tout dun coup ma pensée.
Pour luy donner encore plus de
jour, il nefautpasfimplement lire
Ariftote ; mais ilfautſemelire des
graines , les voir germer , lever,
&pouffer leurs tiges , épanoüir
leurs feüilles , éclorre leurs fleurs,
voir tomber les feilles de ces
fleurs, ſurles tiges demeurerdes
bourſes dans lesquellessont enfermées
les graines , qui dans leurs
temps ſe reſſemeront comme les
GALANT. 115
premieres , dont tout l'effet de ces
Plantes que je viens de décrire
s'estensivy.
Avant que d'expliquer commentse
fait la genération , il
faut que je demande à ceux qui
me pourront contredire fi lors que
l'on feme une Feve , & qu'elle
leve de terre , qu'elle estend ses
branches ,qu'elle produitfesfleurs,
enfin ſes gouffes , ſes Fefin
les
ves qui ſervirontà avoir depareilles
Plantes l'année d'aprés
( Spes altera gentis , ) il faut,,
dis je , que je leur demande s'ils
trouvent qu'il y ait de la corru..
ptiondans tout cela ou en quel د
Kij
116 MERCURE
qu'une de ces parties , or en quel
temps. Si Ariftote a trouvé làde
la corruption , qu'on me diſe , s'il
yanoyen , quelle corruption on
apperçoit quand une branche s'allonge
, quand elle groffit , quand
une feüille devient plus large&
plus grande. La même choſeſedoit
dire des fleurs (4) des graines furvenantes
aux flours. Que si on
n'y en apperçoit pas , comme visi
blement il n'y en a point, n'y
ayant rien de ſi incorrompu que
ce qui est actuellement vivant &
bien composé en toutes ses parties,
pourquoy dire que la genération
ſefait par lacorruption ? Onvoiمtد
GALANT. 117
bien de la genération , puis que
des fleurs s'engendrent , & fur
une Plante comme je le viens de
dépeindre , &fur un Arbre qui
fleurit auſſi bien que les Plantes,
& on ne voitpasseulement l'ombre
ou l'apparence de la moindre
corruption , au contraire tout se
perfectionne en ſe groffiſſant , en
s'agrandiſſant , en s'eftalant , t
en s'éparpillant.
Je croy qu'on ne pourra me
dire autre chose , finon que ce n'est
pas là le temps & l'endroit de
cette corruption qui est principe de
generation. Alor je demande en
quel temps &en quel endroit de
-
18 MERCURE
la Plante arrive cette corruption.
Si on me dit , comme on le dit or
dinairement , que c'est lors que
P'on met la graine en terre ,
qu'elle germe , pourveu que je
faſſe voirque mesme en ce tempslà,
& en cette partie de laPlan.
te ; ( car la graine est une partie
de la Plante , bien qu'elle en foit
alors détachée , ) elle estde mesme
nature que la Plante , & qu'il
n'arrive rien autre choseàlagraineſemée
en terre, que ce qui arrive
en toutes les parties de la
Plante quand elle est enfon entier,
je croy qu'on ne pourra pas
me contester que ce que j'ayavan
GALANT. 119
cê ne foit veritable. Puis que le
germe qui fort de la graine n'est
autre chose que labranche quifort
de fon tronc , la feüille qui fortde
la branche , &les fleurs des feüilles
, ou des boutons entre lesfeüil
les , il eſt plus clair que le jour
qu'il n'y a point de corruption à
tout cela; donc il n'y en a point
du tout non plus dans la genération
de la Plante , qui n'estqu'-
une continuation de production de
mesme nature que la croiffance
l'épanoüiffement de la Plante.
Pour en venir au détail , il
faut qu'on m'avoue qu'aprésqu'une
Féve a esté quelque temps
120 MERCURE
dans terre , l'on en voit fortir
deux demy Féves , car la Féve
qui estoit contenuë dans une pel.
licule, comme un oeufdans sa coquille
, la rompt , &l'abandonne
à la corruption & à la pourritu.
re. C'est là qu'il en faut reconnoiſtre
comme je fais . Elle est en
core plus ſenſible aux fruits qui
ont des noyaux , comme la Noix,
IAbricot , la Peſche. Il'est vist
ble que la coquillede la Noix se
pourrit quand la Noix germe;
ainſi du noyau de l' Abricot , ex
de la Peſche , & la coquille de
cetteNoix & les noyaux de cét
Abricot , & de cette Pefcbe fe
pourriffent
GALANT. 121
peurriffent &se corrompent effe-
Etivement. Auſſi ne s'en engendre.
il rien que de la terre noire,
qui peut - estre est fort propre
à la nourriture des Plantesfutures.
Ces deux moitiez de Féve,
bien loin de fe corrompre , reverdiffent
, &deviennent comme les
deux premieres feüilles de la
Plante qui doit naiſtre , c'est à
dire qui ſe va développer
agrandir à la faveurde l'humidi
té de la chaleur de la terre.
Cette petiteparrie appellée leger
,que l'on peut encore mieux
voir avec des Microscopes , est
Avril 1685.
me
L
122 MERCURE
déja une Plante , &fait en ellemesme
ce qu'elle auroit peut- eftre
pû faire fur la Plante d'où elle
a estétirée. Je puis montrer par
un exemple , que cela arrive à
quelques graines d' Arbres , qui
commencentàdevenirArbres c'est
àdire à avoir racine , tige
feüilles fur leur Arbre mesme,
car cela arrive à la grainedes Sicomores
, & d'autres Arbres en_
core.
Onm'a déja ,je croy , accordé
qu'il n'y a point de corruptionfur
une Plante quand fes feüilles deviennent
plus grandes , et qu'el
les s'estendent , &je fais comGALANT.
123
prendre parla ſimple veuë, qui'l
n'arrive rien à la graine que ce
qui arrive à ces feüilles ; doncon
ne peut pas dire qu'ily ait de la
corruption à la pouffée d'une tige
qui fort de la boette defa graine:
carqu'onyprenne bien garde,tou
tes les grainesfont enfermées dans
des boettes qui nefervent à rien
du tout qu'à les conferver juſques
au temps de leur plantage, &les
amandes que l'on caffe font bien
voir que leur noyau on coquille ne
fertde rien pour lesfairegermer.
Ce que j'ay dit de la corruption
de la pourriture de la
pelliculede la Féve , &de la co-
Lij
124 MERCURE
quille de la Noix , peut faire connoiſtre
tres- clairement ce que c'eff
veritablement que corruption
pourriture. La coquille de Noix
pourrit , &ilne s'enproduit rien.
Si le germe de la Noix pourriffoit
de mesme , il ne naiſtroit
point de Noyer. Quand on seme
des graines , quand on plante des
Noix , du Gland , des Chaftaignes
, il n'en leve quelquefois
pas la moitié. D'où vient cela?
C'est que la graine la Noix , le
Pepin eftant maleficié , corrompu,
pourry , il ne peut produire ce
qu'il auroit produit s'il euft esté
bien conditionné &dansson entier.
GALANT. 125
L'idée de la Corruption n'et
donc pas fi difficile à avoir, il n'y
a qu'à confiderer que dés qu'une
graine est brizée , que dés qu'elle
eft deffechée outre mesure , que dés
qu'elle eft exceſſivement remplie
ou engloutie d'humidité , elle ne
peut plus fairefis fonctions ,
pouſſerfelonſa vertu &ſa force
naturelle une nouvelle Plante:
Ainsi dans une Horloge , déran
gez le moins du monde plusieurs
ou une feule de ſes roües , vous
ruinez tout le mouvement
du moins vous le pervertiſfez,
l'Horloge au lieu de marquer
Septheures en marquera dix
د
Ou
ara
Lij
126 MERCURE
Lieu de fonnerquatre heures , elle
en fonnera douze. Voila un leger,
&tres-foible exemple de ce
qui arrive en la nature , la corru
ption n'est autre chose qu'un defordre
, qu'un dérangement , qu'une
diffipation. Que tout foit dans
l'ordre , que tout foit bien arrangé,
que tout soit bien ramaffé
afſſemblé , il ne manquerajamais
d'y avoir une bonne production,
c'est à dire une veritable genération.
On s'est donc bien trompé en
fuivant Aristote , & tant d'autres
qui l'en ont crufurSaparole,
quand on a dit que la corruption
1
GALANT. 127
estoit cause de genération ; car
je pense avoirfait voir, à n'en
pouvoirjamais douter, que la corruption
de pourriture est l'ennemie
capitale de toute generation,
& que nous ne verrions que perir
les choses dans le monde, fi elles
fe corrompoient.
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2
p. 261-268
Ce qu'ils ont vû & dit à l'Imprimerie du Roy. [titre d'après la table]
Début :
On les a aussi menés à l'Imprimerie du Roy, dont Mr [...]
Mots clefs :
Imprimerie du roi, Sébastien Mabre-Cramoisy, Ambassadeur, France, Roi, Caractères, Travail, Feuilles, Imprimerie, Presses
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ce qu'ils ont vû & dit à l'Imprimerie du Roy. [titre d'après la table]
On les a auſſi menés à l'Imprimerie
du Roy , dont M
Mabre - Cramoify eft Direteur.
Il y avoit fait mettre
pluſieurs brafiers , afin qu'il
s'y répandiſt par tout un air
chaud. Il les conduifit d'abord
au lieu où ſont les caf262
IV . P. du Voyage
fes des Compoſteurs , pour
leur faire voir comment on
aflemble les caracteres . Ils
furent furpris de la viteſſe a
vec laquelle les Ouvriers levo
ent les lettres , & particulierement
les petites;car l'Ambaſſadeur
fit de luy-meſme
la difference des gros & des
petits caracteres qu'il confronta
les uns contre les autres.
Il demanda à MF Cramoiſy
de quel metal ces lettres
estoient ,&fi on les faisoit en
France. Lors qu'il eut fatisfait
à ces demandes , l'Ambaſſadeur
pourſuivit en difant que
des Amb. de Siam. 263
l'on trouvoit toutes choses en
France , & qu'elle pouvoit fo
paſſer de tous les autres Païs.
M. CrCramoiſy fit enſuite lier
des pages , & meſme impofer
une Forme devant eux, & les
mena aufli- toft dans la Salle
où font les Preſſes au nombre
de douze , toutes roulantes.
Leur ſurpriſe augmenta d'abord
, & l'Ambaſſadeur dit en
entrant à m' Cramoify , & en
s'arreſtant à confiderer les
mouvements des 24. hommes
qui faifoient aller les Preſſes,
qu'il croyoit voir des Soldats
rangez en bataille. M Cramoi-
!
264 IV. P. du Voyage
ſy luy répondit , que s'ils n'étoientpas
Soldats, ils employoient
leur die auſſi utilement pour le
fervice du Roy ; que le plus
grand travail de l'Imprimerie
h'avoit preſentement pour but
que la gloire de Sa Majesté,
qu'à bien examinerles chofes , il
n'y avoit pas moins de merite à
apprendre aux Nations les plus
éloignées , & à la pofterité même
, les grandes actions de Sa
Majesté , qu'à prendre des Villes
, & à gagner des Batailles.
L'Ambaſſadeur luy répondit
qu'il ne s'étonnoit pas de voir
tant de Travailleurs , & qu'il
ny
des Amb. de Siam. 265
n'y en pourroit jamais avoir af-
Sez, pour publier les grandeurs
inoüies du Roy & de la France.
Ils s'attacherent enſuite à examiner
le travail de chaque
Preſſe , & l'Ambaſſadeur fit
pluſieurs queſtions à m ' Cramoiſy
ſur l'ancre & fur les balles,&
luydemanda pourquoy
le papier eſtoit moüillé, aprés
quoy il mania beaucoup de
choſes pour les mieux connoître.
Le ſecond Ambaſſadeur
prit un bareau, tira cinq
ou fix feuilles , & parut fort
furpris , de ce que les feuilles
qu'il avoit tirées , eſtoient ve-
Z
266 IV. P. du Voyage
nuës toutes pareilles aux autres.
Ils entrerent apres dans
le Magazin , oùM Cramoiſy
leur fit entendre comment on
étend les feuilles mouillées ,
comment on les affemble ,
aprés qu'on les a ſechées , &
la maniere dont on fait des
corps complets de Livres. Ils
les pria enfuite de monter
dans un petit Cabinet , où il
leur fit voir les Poinçons des
CaracteresGrecs du Roy,que
François I. a fait faire,&qui
font tres-beaux. M. Cramoiſy
leur montra auffi des Cara-
Eteres Arabes nouvellement
des Amb. de Siam. 267
fondus , ſur quoy le premier
Ambaſſadeur luy dit qu'on
pourroit donc faire des Caracteres
Siamois , & avoir une Im
primerie à Siam ? Il luy répondit
que oüy , &qu'il ne falloit
que le vouloir. L'Ambaſſadeur
leva auſſi- tôt les yeux auCiel,
& fit une maniere de cry. M
Cramoiſy demanda à l'Inter
prete ce que l'Ambaſſadeur
diſoit , & il luy répondit qu'il
avoit dit , ô France , France!
Ils fortirent enſuite de l'Im.
primerie apres avoir remer
cié M Cramoiſy , qui leur
dit en les reconduiſant , qu'il
Zij
268 IV. P. du Voyage
s'eſtimoit heureux que defigrands
Seigneursfuſſent venus defi loin
voirfon travail, &qu'ilsy euffent
pris duplaisir..
du Roy , dont M
Mabre - Cramoify eft Direteur.
Il y avoit fait mettre
pluſieurs brafiers , afin qu'il
s'y répandiſt par tout un air
chaud. Il les conduifit d'abord
au lieu où ſont les caf262
IV . P. du Voyage
fes des Compoſteurs , pour
leur faire voir comment on
aflemble les caracteres . Ils
furent furpris de la viteſſe a
vec laquelle les Ouvriers levo
ent les lettres , & particulierement
les petites;car l'Ambaſſadeur
fit de luy-meſme
la difference des gros & des
petits caracteres qu'il confronta
les uns contre les autres.
Il demanda à MF Cramoiſy
de quel metal ces lettres
estoient ,&fi on les faisoit en
France. Lors qu'il eut fatisfait
à ces demandes , l'Ambaſſadeur
pourſuivit en difant que
des Amb. de Siam. 263
l'on trouvoit toutes choses en
France , & qu'elle pouvoit fo
paſſer de tous les autres Païs.
M. CrCramoiſy fit enſuite lier
des pages , & meſme impofer
une Forme devant eux, & les
mena aufli- toft dans la Salle
où font les Preſſes au nombre
de douze , toutes roulantes.
Leur ſurpriſe augmenta d'abord
, & l'Ambaſſadeur dit en
entrant à m' Cramoify , & en
s'arreſtant à confiderer les
mouvements des 24. hommes
qui faifoient aller les Preſſes,
qu'il croyoit voir des Soldats
rangez en bataille. M Cramoi-
!
264 IV. P. du Voyage
ſy luy répondit , que s'ils n'étoientpas
Soldats, ils employoient
leur die auſſi utilement pour le
fervice du Roy ; que le plus
grand travail de l'Imprimerie
h'avoit preſentement pour but
que la gloire de Sa Majesté,
qu'à bien examinerles chofes , il
n'y avoit pas moins de merite à
apprendre aux Nations les plus
éloignées , & à la pofterité même
, les grandes actions de Sa
Majesté , qu'à prendre des Villes
, & à gagner des Batailles.
L'Ambaſſadeur luy répondit
qu'il ne s'étonnoit pas de voir
tant de Travailleurs , & qu'il
ny
des Amb. de Siam. 265
n'y en pourroit jamais avoir af-
Sez, pour publier les grandeurs
inoüies du Roy & de la France.
Ils s'attacherent enſuite à examiner
le travail de chaque
Preſſe , & l'Ambaſſadeur fit
pluſieurs queſtions à m ' Cramoiſy
ſur l'ancre & fur les balles,&
luydemanda pourquoy
le papier eſtoit moüillé, aprés
quoy il mania beaucoup de
choſes pour les mieux connoître.
Le ſecond Ambaſſadeur
prit un bareau, tira cinq
ou fix feuilles , & parut fort
furpris , de ce que les feuilles
qu'il avoit tirées , eſtoient ve-
Z
266 IV. P. du Voyage
nuës toutes pareilles aux autres.
Ils entrerent apres dans
le Magazin , oùM Cramoiſy
leur fit entendre comment on
étend les feuilles mouillées ,
comment on les affemble ,
aprés qu'on les a ſechées , &
la maniere dont on fait des
corps complets de Livres. Ils
les pria enfuite de monter
dans un petit Cabinet , où il
leur fit voir les Poinçons des
CaracteresGrecs du Roy,que
François I. a fait faire,&qui
font tres-beaux. M. Cramoiſy
leur montra auffi des Cara-
Eteres Arabes nouvellement
des Amb. de Siam. 267
fondus , ſur quoy le premier
Ambaſſadeur luy dit qu'on
pourroit donc faire des Caracteres
Siamois , & avoir une Im
primerie à Siam ? Il luy répondit
que oüy , &qu'il ne falloit
que le vouloir. L'Ambaſſadeur
leva auſſi- tôt les yeux auCiel,
& fit une maniere de cry. M
Cramoiſy demanda à l'Inter
prete ce que l'Ambaſſadeur
diſoit , & il luy répondit qu'il
avoit dit , ô France , France!
Ils fortirent enſuite de l'Im.
primerie apres avoir remer
cié M Cramoiſy , qui leur
dit en les reconduiſant , qu'il
Zij
268 IV. P. du Voyage
s'eſtimoit heureux que defigrands
Seigneursfuſſent venus defi loin
voirfon travail, &qu'ilsy euffent
pris duplaisir..
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Résumé : Ce qu'ils ont vû & dit à l'Imprimerie du Roy. [titre d'après la table]
Des ambassadeurs de Siam ont visité l'Imprimerie du Roy, dirigée par M. Cramoisy. Ils ont été conduits dans divers ateliers pour observer le processus d'impression. Les ambassadeurs ont été impressionnés par la rapidité avec laquelle les ouvriers assemblaient les caractères et ont posé des questions sur le métal utilisé et la fabrication des lettres en France. M. Cramoisy leur a montré comment les pages étaient liées et imprimées, et ils ont été surpris par l'efficacité des presses et des ouvriers. Les ambassadeurs ont ensuite examiné le travail des presses et posé des questions sur les mécanismes. Ils ont également visité le magasin où les feuilles étaient étendues et assemblées pour former des livres. M. Cramoisy leur a présenté des poinçons de caractères grecs et arabes, et un ambassadeur a exprimé son intérêt pour la création de caractères siamois. La visite s'est conclue par des remerciements et des compliments de part et d'autre.
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3
p. 123-124
Nouveau Plan de Paris en 9. Feüilles, &c. [titre d'après la table]
Début :
NOUVEAU PLAN DE PARIS, et de ses environs, contenant le [...]
Mots clefs :
Plan de Paris, Ingénieur, Cartes, Feuilles, Papier, Gravé
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texteReconnaissance textuelle : Nouveau Plan de Paris en 9. Feüilles, &c. [titre d'après la table]
NOUVEAU PLAN DE PARTS , et
de ses environs , contenant le détail de
ses Faux- Bourgs , Villages et Maisons de
Campagne. Levé géométriquement parle
sieur Roussel , Ingénieur ordinaire de
Sa Majesté. Dédié et présenté au Roi le
6. de ce mois, Se vend 24. livres en
feuilles. A Paris , chez la Veuve Faillot ,
attenant les grands Augustins.
Ce Plan mérite une attention particuliere
; M. Roussel , Ingénieur ordinaire
du Roy , Chevalier de S. Louis , Chef du
- Bureau des Plans et Cartes de S. M..sous
les ordres du Ministre de la Guerre , qui
en est l'Auteur , n'a rien oublié pour le
rendre utile et agréable au Public . Il a
crû qu'après avoir levé , pour le service
du Roi , les Alpes , les Pyrennées , la Sa
voye, partie des Etats de Piémont , de
Mantouë et de Brabant , il lui convenoit ,
après une pratique de 40. années , de
traiter ce dernier Ouvrage avec tout l'Art
et toute la précision possible , en quoi
on peut dire que l'Auteur a réussi , On
ne trouvera point ailleurs un détail plus
varié et plus agréable ; car outre les Fauxbourgs
de Paris , on y voit avec plaisir
dans.
124 MERCURE DE FRANCE
dans le même Plan , tous les Villages et
les Campagnes qui sont compris entre
Vincennes et S. Cloud. Le Plan est en
neufFeüilles , en beau papier, et fort bien
gravé.
de ses environs , contenant le détail de
ses Faux- Bourgs , Villages et Maisons de
Campagne. Levé géométriquement parle
sieur Roussel , Ingénieur ordinaire de
Sa Majesté. Dédié et présenté au Roi le
6. de ce mois, Se vend 24. livres en
feuilles. A Paris , chez la Veuve Faillot ,
attenant les grands Augustins.
Ce Plan mérite une attention particuliere
; M. Roussel , Ingénieur ordinaire
du Roy , Chevalier de S. Louis , Chef du
- Bureau des Plans et Cartes de S. M..sous
les ordres du Ministre de la Guerre , qui
en est l'Auteur , n'a rien oublié pour le
rendre utile et agréable au Public . Il a
crû qu'après avoir levé , pour le service
du Roi , les Alpes , les Pyrennées , la Sa
voye, partie des Etats de Piémont , de
Mantouë et de Brabant , il lui convenoit ,
après une pratique de 40. années , de
traiter ce dernier Ouvrage avec tout l'Art
et toute la précision possible , en quoi
on peut dire que l'Auteur a réussi , On
ne trouvera point ailleurs un détail plus
varié et plus agréable ; car outre les Fauxbourgs
de Paris , on y voit avec plaisir
dans.
124 MERCURE DE FRANCE
dans le même Plan , tous les Villages et
les Campagnes qui sont compris entre
Vincennes et S. Cloud. Le Plan est en
neufFeüilles , en beau papier, et fort bien
gravé.
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Résumé : Nouveau Plan de Paris en 9. Feüilles, &c. [titre d'après la table]
Le document présente un nouveau plan de Paris et de ses environs, réalisé par le sieur Roussel, ingénieur ordinaire du Roi et Chevalier de Saint-Louis. Ce plan, dédié au Roi et présenté le 6 du mois, est en vente à Paris chez la Veuve Faillot pour 24 livres en feuilles. Roussel, chef du Bureau des Plans et Cartes de Sa Majesté sous les ordres du Ministre de la Guerre, a mis toute son expérience de 40 années au service de cet ouvrage. Le plan inclut les faubourgs de Paris ainsi que les villages et campagnes situés entre Vincennes et Saint-Cloud. Il est composé de neuf feuilles, imprimées sur beau papier et gravé avec soin. Le document souligne la précision et la variété des détails fournis, rendant le plan utile et agréable au public.
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4
p. 773-776
Grille faite pour le Roy de Portugal, [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Garnier, Serrurier, Entrepreneur dans les Bâtimens du Roy, a attiré dans son Attellier, [...]
Mots clefs :
Serrure, Corniche, Feuilles, Bronze, Fleurons, Grille, Barreaux, Roi de Portugal, Garnier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Grille faite pour le Roy de Portugal, [titre d'après la table]
Le sieur Garnier , Serrurier, Entrepreneur dans
les Bâtimens du Roy, a attiré dans son Attellier,
à l'entrée de la Cour des Princes du Château des
Thuilleries, un tres -grand concours de Curieux et
de gens de distinction de la Cour et de la Ville,
ainsi que les Entrepreneurs et Architheques des
Bâtimens de S. M. pour voir une magnifique
Grille , ordonnée par le Roy de Portugal , sous
la direction de M. Mendés de Goisse , et exécutée
par ledit sieur Garnier , dont tout le monde
a paru tres- satisfait.
6. vj
Ce
774 MERCURE DE FRANCE
Ce bel Ouvrage de Serrurerie doit être posé
dans l'Eglise des Capucins de Mafre , de fondation
Royale , à six lieuës de Lisbonne , et servir
de clôture au Choeur de cette Eglise , où est la
Sépulture des Rois de Portugal.
Ce grand Ouvrage , qui fut commencé au
mois de Juin 1730. et fini au mois de Mars
1733. sera incessamment embarqué sur la Seine
, jusqu'au Havre de Grace , et de là transporté
à Lisbonne.
La Grille a 15 pieds de hauteur , compris la
Corniche , et le Socle d'en bas et de pourtour
54 pieds , compris les Pans coupez et retour.
Elle est composée de 16 Panneaux , compris
les petits des côtez , et de 14 Pilastres . Au inilieu
est une Porte , à deux Vanteaux , portant
13 pieds de haut , sur 6 de large.
Les Panneaux sont composez de 6 Balustres
par en bas, qui sont garnis de 2 Consolles coudées
, avec deux Roulleaux carrez par en bas ,
qui forment leurs bases , portant des queues de
poireaux , avec leurs ovalles entretoisez , er arriere
corps , garnis d'ornemens en bronze , fleurons
, agraphes , feuilles d'eau , rosette et des
Liens à cordons.
Au dessus des Panneaux d'en - bas est une
traverse double où est incrutée une Frise en cuivre
, ornée de feuilles de Lauriers et autres.
2
Au-dessus de cette traverse il y a 7 Barreaux,
et demi Barreaux qui forment les panneaux
du haut. Ces barreaux sont cannelés sur :
fasses , depuis le haut de la Corniche jusques sur
la traverse, où est la Frise, à 9 pieds de hauteur,
bien ajustée et profilée , tout d'égale grosseur ,
tres- bien finis et poussez au rabot et autres ouails
faits exprès,
Chaque
AVRIL: 1733. 779
Chaque barreau est monté sur 2 consolles ,
avant -corées avec leurs bases, garnies d'ornemens
de bronze , fleurons , agraphes , ovalles et feüilles
de revers.
Le haut des Barreaux est aussi garni de Consolles
sous la barre du Linteau , avec leurs bases
et avant corps , ornez de liens à cordon , agraffes
, fleurons , et feuilles de refend .
Ces Pilastres , sur quoi la Corniche est posée
ont 8 pouces de large,et sont ornez de leurs Socles
et Baze , avec une Cimaise vis-à- vis la Frise,
et un Chapiteau au - dessus ; le tout tres-bien assemblé
avec la Corniche , où lon voit des or
nemens de bronze , têtes de Cherubins , Astragalle
, grandes palmettes, coquilles et des Cadres
par en haut et par bas , avec des moulures et des
guirlandes de feuilles de Lauriers et Rosettes , le
tout à double face . En bas est un Socle , qui fait
le pourtour à deux faces , garni de moulure en
bronze.
La Corniche d'un pied de hauteur , et de deux
de largeur , à double face , faisant le pourtour
des Pans coupez et retour de la grille , avec saut
et ressaut et onglet bien assemblé , avec moulures,
congez et carderons , ornez de bronzé , Une
bordure profilée , avec moulures carrées , et carderons
regne sur la face d'en bas de cette bordure
, garnie de 200 fleurons , ainsi qu'au dessous
de la même corniche , garnie de feuilles de
revers et de refends , dans le pourtour de la
grille ,
, pans coupez et ressauts.
Sur la Corniche sont posez à l'aplomb des
Pilastres , 8 Chandeliers triangulaires, de 6 pieds
de haut , avec leurs bassins de fer, recouverts en
cuivre , et ornez de plusieurs Aeurons et têtes de
Cherubins , &c .
La
776 MERCURE DE FRANCE
La Serture de la porte , sa garniture et la Clef
en acier cizelé, ont fait l'admiration de plusieurs
personnes de goût ; le canon tournant de la clef
est canelé en trefle , limé et poli dans la plus
grande perfection ; l'anneau est formé par deux
cornes d'abondance , et la Couronne de Portugal
au-dessus ; dans le Paneton on voit d'autres attributs
de l'Ecusson de S. M. Portugaise.
les Bâtimens du Roy, a attiré dans son Attellier,
à l'entrée de la Cour des Princes du Château des
Thuilleries, un tres -grand concours de Curieux et
de gens de distinction de la Cour et de la Ville,
ainsi que les Entrepreneurs et Architheques des
Bâtimens de S. M. pour voir une magnifique
Grille , ordonnée par le Roy de Portugal , sous
la direction de M. Mendés de Goisse , et exécutée
par ledit sieur Garnier , dont tout le monde
a paru tres- satisfait.
6. vj
Ce
774 MERCURE DE FRANCE
Ce bel Ouvrage de Serrurerie doit être posé
dans l'Eglise des Capucins de Mafre , de fondation
Royale , à six lieuës de Lisbonne , et servir
de clôture au Choeur de cette Eglise , où est la
Sépulture des Rois de Portugal.
Ce grand Ouvrage , qui fut commencé au
mois de Juin 1730. et fini au mois de Mars
1733. sera incessamment embarqué sur la Seine
, jusqu'au Havre de Grace , et de là transporté
à Lisbonne.
La Grille a 15 pieds de hauteur , compris la
Corniche , et le Socle d'en bas et de pourtour
54 pieds , compris les Pans coupez et retour.
Elle est composée de 16 Panneaux , compris
les petits des côtez , et de 14 Pilastres . Au inilieu
est une Porte , à deux Vanteaux , portant
13 pieds de haut , sur 6 de large.
Les Panneaux sont composez de 6 Balustres
par en bas, qui sont garnis de 2 Consolles coudées
, avec deux Roulleaux carrez par en bas ,
qui forment leurs bases , portant des queues de
poireaux , avec leurs ovalles entretoisez , er arriere
corps , garnis d'ornemens en bronze , fleurons
, agraphes , feuilles d'eau , rosette et des
Liens à cordons.
Au dessus des Panneaux d'en - bas est une
traverse double où est incrutée une Frise en cuivre
, ornée de feuilles de Lauriers et autres.
2
Au-dessus de cette traverse il y a 7 Barreaux,
et demi Barreaux qui forment les panneaux
du haut. Ces barreaux sont cannelés sur :
fasses , depuis le haut de la Corniche jusques sur
la traverse, où est la Frise, à 9 pieds de hauteur,
bien ajustée et profilée , tout d'égale grosseur ,
tres- bien finis et poussez au rabot et autres ouails
faits exprès,
Chaque
AVRIL: 1733. 779
Chaque barreau est monté sur 2 consolles ,
avant -corées avec leurs bases, garnies d'ornemens
de bronze , fleurons , agraphes , ovalles et feüilles
de revers.
Le haut des Barreaux est aussi garni de Consolles
sous la barre du Linteau , avec leurs bases
et avant corps , ornez de liens à cordon , agraffes
, fleurons , et feuilles de refend .
Ces Pilastres , sur quoi la Corniche est posée
ont 8 pouces de large,et sont ornez de leurs Socles
et Baze , avec une Cimaise vis-à- vis la Frise,
et un Chapiteau au - dessus ; le tout tres-bien assemblé
avec la Corniche , où lon voit des or
nemens de bronze , têtes de Cherubins , Astragalle
, grandes palmettes, coquilles et des Cadres
par en haut et par bas , avec des moulures et des
guirlandes de feuilles de Lauriers et Rosettes , le
tout à double face . En bas est un Socle , qui fait
le pourtour à deux faces , garni de moulure en
bronze.
La Corniche d'un pied de hauteur , et de deux
de largeur , à double face , faisant le pourtour
des Pans coupez et retour de la grille , avec saut
et ressaut et onglet bien assemblé , avec moulures,
congez et carderons , ornez de bronzé , Une
bordure profilée , avec moulures carrées , et carderons
regne sur la face d'en bas de cette bordure
, garnie de 200 fleurons , ainsi qu'au dessous
de la même corniche , garnie de feuilles de
revers et de refends , dans le pourtour de la
grille ,
, pans coupez et ressauts.
Sur la Corniche sont posez à l'aplomb des
Pilastres , 8 Chandeliers triangulaires, de 6 pieds
de haut , avec leurs bassins de fer, recouverts en
cuivre , et ornez de plusieurs Aeurons et têtes de
Cherubins , &c .
La
776 MERCURE DE FRANCE
La Serture de la porte , sa garniture et la Clef
en acier cizelé, ont fait l'admiration de plusieurs
personnes de goût ; le canon tournant de la clef
est canelé en trefle , limé et poli dans la plus
grande perfection ; l'anneau est formé par deux
cornes d'abondance , et la Couronne de Portugal
au-dessus ; dans le Paneton on voit d'autres attributs
de l'Ecusson de S. M. Portugaise.
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Résumé : Grille faite pour le Roy de Portugal, [titre d'après la table]
Le sieur Garnier, serrurier et entrepreneur des bâtiments du roi, a attiré une grande foule à son atelier près du Château des Tuileries pour admirer une magnifique grille commandée par le roi de Portugal. Cette grille, dirigée par M. Mendès de Goisse et exécutée par Garnier, est destinée à l'église des Capucins de Mafra, près de Lisbonne, pour clôturer le chœur où reposent les rois de Portugal. La grille, commencée en juin 1730 et achevée en mars 1733, mesure 15 pieds de hauteur et 54 pieds de pourtour. Elle est composée de 16 panneaux et 14 pilastres, avec une porte centrale à deux vantaux. Les panneaux sont ornés de balustres, consoles, roulleaux, et divers ornements en bronze. La grille sera bientôt transportée par la Seine jusqu'au Havre, puis à Lisbonne. Les détails de la grille incluent des barreaux cannelés, des consoles ornées, et une corniche richement décorée avec des ornements en bronze, des têtes de chérubins, et des guirlandes. La porte, sa serrure et sa clé en acier ciselé ont également été admirées pour leur finesse et leur perfection.
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5
p. 2615-[2]621
MEMOIRE sur l'Electricité, lû à la derniere Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences.
Début :
Mr Dufay termina la Séance par un Mémoire sur l'Electricité ; il [...]
Mots clefs :
Corps électriques, Électricité, Pieds, Corde, Couleurs, M. Dufay, Planche, Tube, Enfant, Mémoire, Feuilles, Académie royale des sciences
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texteReconnaissance textuelle : MEMOIRE sur l'Electricité, lû à la derniere Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences.
MEMOIRE sur l'Electricité , lû à la
derniere Assemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences.
MR
par
R Dufay termina la Séance
un Mémoire sur l'Electricité ; il
rappelle d'abord que dans le premier il a
donné l'Histoire des Découvertes , qui
avoient été faites jusqu'à présent sur PElectricité
; et que dans le second il a fait
voir par un grand nombre d'Expériences
que cette propriété merveilleuse , qu'on
avoit crue jusqu'à ce jour particuliere à
un petit nombre de corps , étoit commune
à toutes les matieres que leur solidité
met en état d'être frottez assez vivement,
à l'exception néanmoins des Métaux qu'il
n'a jamais pû rendre électriques par euxmêmes
, mais.qui le deviennent par communication
, de même que les fluides , et
tous les autres corps , de quelque nature
qu'ils soient.
Dans ce troisiéme Mémoire M. Dufay
examine quels sont les corps qui sont le
plus vivement attirez par les matieres
électriques , et quels sont ceux qui transmettent
le plus facilement et le plus abondamment
les Ecoulemens électriques.
1. Vol, Dij M.
2616 MERCURE DE FRANC
M. Gray avoit dit dans les Transactions
Philosophiques, que les corps devenoient
plus ou moins électriques relativement
à leur couleur ; cette idée a engagé M. D.
à teindre des Rubans de diverses couleurs
et à les présenter au Tube rendu
électriques il a attiré d'abord le noir,
ensuite le blanc , et le rouge a été le dernier
de tous. M. D. teignit ensuite des
Gazes de mêmes couleurs que les Rubans
, et les ayant montées sur de petits
chassis , il s'en servit pour intercepter les
écoulemens électriques , et il s'apperçut
que la Gaze noire et la Gaze blanche, soutenues
au dessus des feuilles d'or , empêchoient
qu'elles ne fussent attirées par le
Tube , et que la Gaze rouge au contraire
et les autres Gazes de couleurs laissoient
passer les Ecoulemens électriques, ensorte
que les feuilles d'or étoient enlevées , et se
venoient appliquer aux Gazes ; ces expériences
le persuaderent d'abord que les
couleurs avoient quelque rapport avee
l'Electricité et que le noir , par exemple ,
s'abbrevoit plus facilement que le rouge,
de la matiére électrique ; ensorte que le
Ruban noir par cette raison étoit attiré
de plus loin que les autres, et que la Gaze
noire arrêtoit cette matiere , et l'empêchoit
de passer jusques aux feuilles d'or ,
I.Vol.
qui
DECEMBRE. 1733 2614°
qui étoient au- delà. M D. avoue que ces
raisons lui avoient paru vrai- semblables
assez long-temps ; mais ayant remarqué
des variétez dans ces Expériences , suivant
la température de l'air , et d'autres
circonstances , il commença à douter de
cet effet des couleurs , comme couleurs ;
enfin il reconnut , à n'en pouvoir douter,
qu'elles n'entroient pour rien dans ces
Phénoménes ; il fit pour cet effet plusieurs
Expériences sur les couleurs des
Corps naturels , sur celles de la lumiere
par le moyen du Prisme ; il fit chauffer
les Gazes et les Rubans de differentes
couleurs , il les mouilla , et il résulta de
cet examen que ces variétez ne venoient
point de la couleur , mais des ingrédiens
qui avoient servi à colorer. Nous ne le
suivrons point dans ce détail , et nous allons
dire un mot de la transmission de la
vertu électrique le long d'une corde , ce
qui est le second objet de ce Mémoire.
M. Gray avoit porté la distance à la--
quelle se peut transmettre l'Electricité par
le moyen
d'une corde jusques à la distance
de 886 pieds Anglois. M. Dufay après
avoir essayé sur une distance de 25 pieds ,
quelles étoient les circonstances nécessaires
pour réussir dans cette Expérience,
le mieux qu'il étoit possible , à trouvé
a
I. Vol.
que Di
2818 MERCURE DE FRANCE
que
l'Electricité étoit encore tres- sensible
à la distance de 1256 pieds , et il ne dou
te point qu'elle ne puisse aller encore
beaucoup plus loin. Voicy la maniere
dont il s'y est pris . Il a tendu des soyes
de 20 pieds en 20 pieds , en les attachano
transversalement d'un Arbre à l'autre ,
dans une allée ; il a posé sur ces soyes
une corde de la grosseur d'un tuyau de
plume ; ayant attaché un bout de corde
à la premiere soye , il a fait revenir la
corde du bout de l'allée sur les mêmes
soyes , l'ayant fait passer dans des boucles
aussi de soye , attachées au bout de
l'allée. Il a fait faire ensuite à la corde le
même chemin dans une autre allée , parallele
à la premietejet ayant ramené dans
une chambre le second bout de cette mê
me corde , à laquelle étoit soutenuë une
Boule de bois , l'Electricité parut tressensible
dans cette Boule , lorsqu'après
avoir frotté le Tube on l'approchoit du
premier bout de la corde qui étoit distant
du second de 1256 pieds il a remarqué
que pour réussir encore plus parfaitement
il falloit moüiller la corde avec
des Eponges , et bien prendre garde de
moüiller les soyes qui la soutiennent ; il
y a encore plusieurs autres circonstances
à observer , mais il ne nous est pas pos
sible d'entter dans ce détail.
DECEMBRE . 1733. 2619
M.Dufay rapporte ensuite ce qui lui est
árrivé , en faisant une Expérience qui se
trouve dans le Mémoire de M. Gray, qui
consiste à rendre électrique le visage d'un
enfant suspendu sur des cordes en approchant
le Tube des pieds de cet enfants
Voici de quelle maniere s'y est pris
M. Dufay ; il a attaché au Plancher deux
cordons de soye par les deux bouts , et
ayant posé une planche sur ces deux especes
de Boucles , il a placé un enfant de
8 à 9 ans sur cette planche, et l'a fait coucher
de son long , en approchant des
pieds de l'enfant le Tube , après l'avoir
bien frotté le visage et les mains de l'enfant
deviennent fort éléctriques , et attirent
de tres- loin les feuilles d'or. La même
chose arrive aux pieds de l'enfant lorsqu'on
approche le Tube de sa tête .
M. Dufay s'est mis ensuite lui - même
sur la planche à la place de l'enfant , et
cela lui a donné lieu de faire plusieurs
découvertes tres- singulieres , entr'autres
il prit à sa main un carton sur lequel
étoient des feuilles d'or , son autre main,
ni son visage ne les attiroient point alors ,
mais si quelque autre personne qui s'étoit
tenuë éloignée , venoit à présenter la main ,
ou un bâton au dessus de ces feuilles , elles
y voloient sur le champ.Un autre fait
1. Vol. D iiij enco2620
MERCURE DE FRANCE
•
encore plus singulier est que tandis qu'il`
étoit assis , ou couché sur la planche , et
que l'on avoit approché le Tube de ses
jambes , ou de l'une de ses mains ; si quelqu'un
venoit à passer la main auprès de
ses bras , de ses jambes , de son visage, ou
de tout son corps , on entendoit sur le
champ un petit bruit , semblable à un pétillement,
qui sortoit de son bras , ou de
sa jambe , et qui venoit frapper la main
de celui qui l'avoit approchée, ce qui causoit
même , tant à lui qu'à la personne
qui avoit approché la main , une petite
douleur semblable à la piqueure d'une
épingle faite brusquement , ou à la brulure
d'une étincelle.Ces pétillemens étoient
en effet de véritables étincelles , lorsque
l'Expérience se faisoit dans l'obscurité , et
elles arrivoient toujours lorsque c'étoit
un homme ou un animal vivant qui étoit
sur la planche ; mais il ne s'en formoit
point lorsque c'étoit un animal mort, ou
quelque autre corps inanimé, comme une
planche , un fagot , une botte de paille ,
&c. quoique ces corps contractassent
l'Electricité à peu près aussi facilement
que les corps animez.
M. Dufay ajoute encore plusieurs autres
faits curicux , indépendemment de
ceux qu'il dit avoir réservez pour les as-
1. Kol.
бел
1
DECEMBRE . 1733. 4621
semblées particulieres , et il finit par annoncer
la découverte de deux principes
nouveaux et tres- simples , qui servent à
expliquer une grande partie de tous ces
faits. Le premier est que les corps Electriques
attirent tous ceux qui ne le sont
point , et les repoussent lorsqu'ils le sont
devenus par communication; et le second
qu'il y a deuxElectricitez distinctes et tresdifférentes
l'une de l'autre , qui font des
effets entierement opposez , et qui sont la
cause des varietez , et des contrariétez apparentes
qui se trouvent dans la plupart
des Expériences de l'Electricité ; mais la
preuve et le détail de ces principes font le
sujet d'un quatriéme Mémoire , qu'il doit
lire incessamment à l'Académie.
derniere Assemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences.
MR
par
R Dufay termina la Séance
un Mémoire sur l'Electricité ; il
rappelle d'abord que dans le premier il a
donné l'Histoire des Découvertes , qui
avoient été faites jusqu'à présent sur PElectricité
; et que dans le second il a fait
voir par un grand nombre d'Expériences
que cette propriété merveilleuse , qu'on
avoit crue jusqu'à ce jour particuliere à
un petit nombre de corps , étoit commune
à toutes les matieres que leur solidité
met en état d'être frottez assez vivement,
à l'exception néanmoins des Métaux qu'il
n'a jamais pû rendre électriques par euxmêmes
, mais.qui le deviennent par communication
, de même que les fluides , et
tous les autres corps , de quelque nature
qu'ils soient.
Dans ce troisiéme Mémoire M. Dufay
examine quels sont les corps qui sont le
plus vivement attirez par les matieres
électriques , et quels sont ceux qui transmettent
le plus facilement et le plus abondamment
les Ecoulemens électriques.
1. Vol, Dij M.
2616 MERCURE DE FRANC
M. Gray avoit dit dans les Transactions
Philosophiques, que les corps devenoient
plus ou moins électriques relativement
à leur couleur ; cette idée a engagé M. D.
à teindre des Rubans de diverses couleurs
et à les présenter au Tube rendu
électriques il a attiré d'abord le noir,
ensuite le blanc , et le rouge a été le dernier
de tous. M. D. teignit ensuite des
Gazes de mêmes couleurs que les Rubans
, et les ayant montées sur de petits
chassis , il s'en servit pour intercepter les
écoulemens électriques , et il s'apperçut
que la Gaze noire et la Gaze blanche, soutenues
au dessus des feuilles d'or , empêchoient
qu'elles ne fussent attirées par le
Tube , et que la Gaze rouge au contraire
et les autres Gazes de couleurs laissoient
passer les Ecoulemens électriques, ensorte
que les feuilles d'or étoient enlevées , et se
venoient appliquer aux Gazes ; ces expériences
le persuaderent d'abord que les
couleurs avoient quelque rapport avee
l'Electricité et que le noir , par exemple ,
s'abbrevoit plus facilement que le rouge,
de la matiére électrique ; ensorte que le
Ruban noir par cette raison étoit attiré
de plus loin que les autres, et que la Gaze
noire arrêtoit cette matiere , et l'empêchoit
de passer jusques aux feuilles d'or ,
I.Vol.
qui
DECEMBRE. 1733 2614°
qui étoient au- delà. M D. avoue que ces
raisons lui avoient paru vrai- semblables
assez long-temps ; mais ayant remarqué
des variétez dans ces Expériences , suivant
la température de l'air , et d'autres
circonstances , il commença à douter de
cet effet des couleurs , comme couleurs ;
enfin il reconnut , à n'en pouvoir douter,
qu'elles n'entroient pour rien dans ces
Phénoménes ; il fit pour cet effet plusieurs
Expériences sur les couleurs des
Corps naturels , sur celles de la lumiere
par le moyen du Prisme ; il fit chauffer
les Gazes et les Rubans de differentes
couleurs , il les mouilla , et il résulta de
cet examen que ces variétez ne venoient
point de la couleur , mais des ingrédiens
qui avoient servi à colorer. Nous ne le
suivrons point dans ce détail , et nous allons
dire un mot de la transmission de la
vertu électrique le long d'une corde , ce
qui est le second objet de ce Mémoire.
M. Gray avoit porté la distance à la--
quelle se peut transmettre l'Electricité par
le moyen
d'une corde jusques à la distance
de 886 pieds Anglois. M. Dufay après
avoir essayé sur une distance de 25 pieds ,
quelles étoient les circonstances nécessaires
pour réussir dans cette Expérience,
le mieux qu'il étoit possible , à trouvé
a
I. Vol.
que Di
2818 MERCURE DE FRANCE
que
l'Electricité étoit encore tres- sensible
à la distance de 1256 pieds , et il ne dou
te point qu'elle ne puisse aller encore
beaucoup plus loin. Voicy la maniere
dont il s'y est pris . Il a tendu des soyes
de 20 pieds en 20 pieds , en les attachano
transversalement d'un Arbre à l'autre ,
dans une allée ; il a posé sur ces soyes
une corde de la grosseur d'un tuyau de
plume ; ayant attaché un bout de corde
à la premiere soye , il a fait revenir la
corde du bout de l'allée sur les mêmes
soyes , l'ayant fait passer dans des boucles
aussi de soye , attachées au bout de
l'allée. Il a fait faire ensuite à la corde le
même chemin dans une autre allée , parallele
à la premietejet ayant ramené dans
une chambre le second bout de cette mê
me corde , à laquelle étoit soutenuë une
Boule de bois , l'Electricité parut tressensible
dans cette Boule , lorsqu'après
avoir frotté le Tube on l'approchoit du
premier bout de la corde qui étoit distant
du second de 1256 pieds il a remarqué
que pour réussir encore plus parfaitement
il falloit moüiller la corde avec
des Eponges , et bien prendre garde de
moüiller les soyes qui la soutiennent ; il
y a encore plusieurs autres circonstances
à observer , mais il ne nous est pas pos
sible d'entter dans ce détail.
DECEMBRE . 1733. 2619
M.Dufay rapporte ensuite ce qui lui est
árrivé , en faisant une Expérience qui se
trouve dans le Mémoire de M. Gray, qui
consiste à rendre électrique le visage d'un
enfant suspendu sur des cordes en approchant
le Tube des pieds de cet enfants
Voici de quelle maniere s'y est pris
M. Dufay ; il a attaché au Plancher deux
cordons de soye par les deux bouts , et
ayant posé une planche sur ces deux especes
de Boucles , il a placé un enfant de
8 à 9 ans sur cette planche, et l'a fait coucher
de son long , en approchant des
pieds de l'enfant le Tube , après l'avoir
bien frotté le visage et les mains de l'enfant
deviennent fort éléctriques , et attirent
de tres- loin les feuilles d'or. La même
chose arrive aux pieds de l'enfant lorsqu'on
approche le Tube de sa tête .
M. Dufay s'est mis ensuite lui - même
sur la planche à la place de l'enfant , et
cela lui a donné lieu de faire plusieurs
découvertes tres- singulieres , entr'autres
il prit à sa main un carton sur lequel
étoient des feuilles d'or , son autre main,
ni son visage ne les attiroient point alors ,
mais si quelque autre personne qui s'étoit
tenuë éloignée , venoit à présenter la main ,
ou un bâton au dessus de ces feuilles , elles
y voloient sur le champ.Un autre fait
1. Vol. D iiij enco2620
MERCURE DE FRANCE
•
encore plus singulier est que tandis qu'il`
étoit assis , ou couché sur la planche , et
que l'on avoit approché le Tube de ses
jambes , ou de l'une de ses mains ; si quelqu'un
venoit à passer la main auprès de
ses bras , de ses jambes , de son visage, ou
de tout son corps , on entendoit sur le
champ un petit bruit , semblable à un pétillement,
qui sortoit de son bras , ou de
sa jambe , et qui venoit frapper la main
de celui qui l'avoit approchée, ce qui causoit
même , tant à lui qu'à la personne
qui avoit approché la main , une petite
douleur semblable à la piqueure d'une
épingle faite brusquement , ou à la brulure
d'une étincelle.Ces pétillemens étoient
en effet de véritables étincelles , lorsque
l'Expérience se faisoit dans l'obscurité , et
elles arrivoient toujours lorsque c'étoit
un homme ou un animal vivant qui étoit
sur la planche ; mais il ne s'en formoit
point lorsque c'étoit un animal mort, ou
quelque autre corps inanimé, comme une
planche , un fagot , une botte de paille ,
&c. quoique ces corps contractassent
l'Electricité à peu près aussi facilement
que les corps animez.
M. Dufay ajoute encore plusieurs autres
faits curicux , indépendemment de
ceux qu'il dit avoir réservez pour les as-
1. Kol.
бел
1
DECEMBRE . 1733. 4621
semblées particulieres , et il finit par annoncer
la découverte de deux principes
nouveaux et tres- simples , qui servent à
expliquer une grande partie de tous ces
faits. Le premier est que les corps Electriques
attirent tous ceux qui ne le sont
point , et les repoussent lorsqu'ils le sont
devenus par communication; et le second
qu'il y a deuxElectricitez distinctes et tresdifférentes
l'une de l'autre , qui font des
effets entierement opposez , et qui sont la
cause des varietez , et des contrariétez apparentes
qui se trouvent dans la plupart
des Expériences de l'Electricité ; mais la
preuve et le détail de ces principes font le
sujet d'un quatriéme Mémoire , qu'il doit
lire incessamment à l'Académie.
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Résumé : MEMOIRE sur l'Electricité, lû à la derniere Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences.
Le mémoire de M. Dufay, présenté à l'Académie Royale des Sciences, explore les propriétés de l'électricité et les corps qu'elle affecte. Dans ce troisième mémoire, Dufay examine quels matériaux sont le plus attirés par les matières électriques et lesquels transmettent le mieux les écoulements électriques. Il réfute l'idée de M. Gray selon laquelle la couleur des corps influence leur capacité à devenir électriques, démontrant que les variations observées dépendent des ingrédients utilisés pour colorer les corps plutôt que des couleurs elles-mêmes. Dufay rapporte également des expériences sur la transmission de l'électricité à longue distance. Il a réussi à transmettre l'électricité sur une distance de 1256 pieds en utilisant une corde mouillée, dépassant ainsi les 886 pieds atteints par M. Gray. Il décrit également une expérience où un enfant, suspendu sur des cordes, devient électrique en approchant un tube frotté de ses pieds, rendant son visage et ses mains électriques. Dufay observe des phénomènes électriques singuliers, tels que des étincelles et des bruits de pétillement, lorsqu'une personne approche sa main de son corps pendant qu'il est sur une planche électrique. Ces phénomènes n'apparaissent pas avec des corps inanimés. Il conclut en annonçant la découverte de deux principes fondamentaux : les corps électriques attirent ceux qui ne le sont pas et repoussent ceux qui le sont par communication. De plus, il existe deux types d'électricité distincts et opposés. Ces principes seront détaillés dans un quatrième mémoire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 118
La Bibliotheque des Enfans, [titre d'après la table]
Début :
Le Livre intitulé : La Bibliotheque des Enfans, &c. se vend chez Pierre Simon, Imprimeur du [...]
Mots clefs :
Feuilles, Nouvel abécé, Langue, Enfants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Bibliotheque des Enfans, [titre d'après la table]
Le Livre intitulé : La Bibliotheque des Enfans ,
c. se vend chez Pierre Simon , Imprimeur du
Parlement , ruë de la Harpe , à Hercule, et chez
Pierre Witte , rue S. Jacques , à l'Ange Gardien
. Cet Ouvrage in 4. comprend 4 parties ; la
premiere , de 28 feuilles , contient le Systême du
Bureau Typographique. La seconde , en 15 feüilles
, contient les leçons du nouvel A b , c , la
tin , pour les Maîtres et pour les Enfans . La troisiéme
, en 31 feuilles , contient les 106 leçons.
du nouvel A, b , c ,françois , et du supplément
sur l'Arithmétique , sur le Calendrier et sur l'Ecriture.
Ces trois volumes se vendront ensemble,
comme faisant un seul Ouvrage de Litterature.
On vendra séparément le 4 volume , qui est
zo feuillets , feuilles in 4. contient le Rudiment
pratique de la Langue Latine , pour les Garçons,
et une Introduction à la Langue Françoise , pour
les Filles . On vendra aussi séparément et en pe
tit , pour l'exemplaire de chaque Enfant , le
nouvel A , b , c , Latin , le nouvel A, b , c , François
, et le Rudiment pratique de la Langue La
tine..
c. se vend chez Pierre Simon , Imprimeur du
Parlement , ruë de la Harpe , à Hercule, et chez
Pierre Witte , rue S. Jacques , à l'Ange Gardien
. Cet Ouvrage in 4. comprend 4 parties ; la
premiere , de 28 feuilles , contient le Systême du
Bureau Typographique. La seconde , en 15 feüilles
, contient les leçons du nouvel A b , c , la
tin , pour les Maîtres et pour les Enfans . La troisiéme
, en 31 feuilles , contient les 106 leçons.
du nouvel A, b , c ,françois , et du supplément
sur l'Arithmétique , sur le Calendrier et sur l'Ecriture.
Ces trois volumes se vendront ensemble,
comme faisant un seul Ouvrage de Litterature.
On vendra séparément le 4 volume , qui est
zo feuillets , feuilles in 4. contient le Rudiment
pratique de la Langue Latine , pour les Garçons,
et une Introduction à la Langue Françoise , pour
les Filles . On vendra aussi séparément et en pe
tit , pour l'exemplaire de chaque Enfant , le
nouvel A , b , c , Latin , le nouvel A, b , c , François
, et le Rudiment pratique de la Langue La
tine..
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Résumé : La Bibliotheque des Enfans, [titre d'après la table]
Le texte décrit un ouvrage intitulé 'La Bibliothèque des Enfants', disponible chez Pierre Simon, imprimeur du Parlement, rue de la Harpe, à Hercule, et chez Pierre Witte, rue Saint-Jacques, à l'Ange Gardien. Cet ouvrage, au format in-4, est structuré en quatre parties. La première partie, composée de 28 feuilles, expose le système du Bureau Typographique. La deuxième partie, en 15 feuilles, contient les leçons du nouvel alphabet pour les maîtres et les enfants. La troisième partie, en 31 feuilles, inclut 106 leçons du nouvel alphabet français, ainsi qu'un supplément sur l'arithmétique, le calendrier et l'écriture. Ces trois volumes sont vendus ensemble comme un seul ouvrage de littérature. Le quatrième volume, de 20 feuilles, propose un rudiment pratique de la langue latine pour les garçons et une introduction à la langue française pour les filles. Ce volume est également disponible séparément, ainsi que le nouvel alphabet latin, le nouvel alphabet français et le rudiment pratique de la langue latine, destinés à chaque enfant.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 222-232
SUITE de la Lettre de M. D. B.*** contenant l'Analyse de la Dissertation sur la Circulation de la Séve dans les Plantes, &c.
Début :
ART. 4. / pag. 24 / Mr de la Baïsse avoit résolu de suivre, s'il étoit possible, [...]
Mots clefs :
Circulation de la sève dans les plantes, Suc, Écorce, Plantes, Sève, Fibres ligneuses, Feuilles, Canaux, Parties, Utricules
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE de la Lettre de M. D. B.*** contenant l'Analyse de la Dissertation sur la Circulation de la Séve dans les Plantes, &c.
SUITE de la Lettre de M. D. B. ***
contenant l'Analyse de la Dissertation
sur la Circulation de la Séve dans les
Plantes , &c.
ART. 4.
pag. 24
R de la Baïsse avoit résolu
Mde suivre, s'il étoit
possible,
dans les Plantes le cours de la Séve d'une
maniere
FEVRIER 1734. 223
>
maniere aussi précise qu'on fait le cours
du Chyle dans les animaux , il vouloit en
déterminer les visieres , les veines , les ar--
teres , les glandes , et les vaisseaux , parce
qu'il avoit cru les voir distinctement
dans quelques Plantes ; il entreprit pour
executer ce projet plusieurs dissections ;
mais comme il ne retiroit de ce travail
aucun fruit , il jugea l'entreprise impossible
, du moins de la maniere dont il avoit
arrangé son plan , c'est pourquoi il l'abandonna
entierement , et il se contenta
d'examiner en general comment et ent
quelles parties de la Plante se dégorgent
les premiers tuyaux par lesquels monte
d'abord le suc nourricier ; notre Auteur
a toûjours mis tremper dans une liqueur.
colorée les parties des Plantes qu'il a voulu
examiner , et cette voye lui a paru suffisante
pour découvrir la route de la
séve.
La premiere partie de la Plante dans laquelle
il a observé le cours de la liqueur, a
été les fleurs ; il a jugé par ses observations
que le suc monte fort vîte et fort aisément
jusqu'au sommet des tiges , mais qu'il se
trouve ensuite arrêté aux plis et extrê
mitez des fleurs ; il pense que c'est peutêtre
en ces Endroits que le suc dépose ce
qu'il a de plus grossier ; il a aussi remar-
Bij qué
224 MERCURE DE FRANCE.
qué que le suc passe de ces premiers canaux
dans les parties charnues de la fleur
comme au travers d'un filtre , ce qui fait
qu'il n'y a que la portion du suc la plus
subtile qui y puisse être ; il prétend que les
sacs , ( il entend par sacs les utricules de
Malpighi ) tirent le suc immédiatement
de ces vaisseaux le long desquels ils sont
apparemment attachez ; peut- être bien ,
ajoûte-t'il , le suc nourricier se filtre par
côté , et passe dans de petits canaux collateraux
qui servent de communication
pour le porter dans les Kistes charnus , les
mêmes que ce qui vient d'être appellez
sacs. M. de la Baïsse seroit fort embarrassé
de trouver ces vaisseaux de communication
, même avec le secours du microscope.
.ART. 5. p. 30. Art . 6. ibid. Notre Auteur
n'ayant pû observer la route du suc
dans les fruits , passa la distribution de la
liqueur dans les feuilles , il a découvert
que les canaux destinez à porter la premiere
nourriture dans les feuilles sont situez
dans les nervures , que ces canaux ne
sont qu'une continuation des fibres de la
portion Higneuse , que le suc passe de
ces tuyaux dans les parties charnuës des
feuilles de la même maniere que dans celles
des fleurs , enfin qu'à mesure que le
Suc
FEVRIER. 1734. 225
suc monte dans les nervures , il s'y débarasse
de sa portion la plus grossiere. Pour
ne rien avancer gratis , voici la preuve de
cette derniere proposition , mettant une
feuille tremper par le pidicale dans une liqueur
colorée , la teinture devenoit moins
chargée à proportion qu'elle montoit plus
haut dans les tuyaux de la feiiille ; il falloit
donc qu'elle se dépoüillât de ses parties
heterogenes , par consequent la même
députation doit arriver à la seve qui
se meut dans ces canaux . Il faut avouer
qu'il est impossible de se refuser à de telles
preuves
.
ART. 7. p. 34. M. de la Baïsse mit pendant
deux ou trois jours en experience
dans la liqueur colorée l'écorce de quelques
Plantes , il observa que dans la partie
superieure et inferieure de l'écorce , la
teinture s'étoit répandue , et que la couleur
étoit très- visible vers le bas environ
jusqu'à la hauteur où s'élevoient en dedans
de la Plante des veines sensiblement rouges
, et vers le haut dans l'endroit où le suc
continuellement poussé avoit eu le loisir
de se ramasser jusqu'à répandre une couleur
rougeâtre dans presque tout l'interieur
de la plante ; il n'apperçût aucune
alteration de couleur au milieu de la tige,
et il conclut que ce n'est que quand la
B iij partie
226 MERCURE DE FRANCE
partie ligneuse de la plante a été imbuë de
la couleur du suc dont elle s'est nourrie ,
que l'écorce s'en est aussi trouvée colorée
quelque temps après , et par consequent
que c'est immédiatement du bois que l'écorce
tire sa premiere nourriture ; enfin
comme notre Auteur n'a pû distinguer
de rameaux rouges dans la substance de
l'écorce comme dans celle du bois , quoique
la teinture se répandit dans l'écorce toujours
assez uniformement , il lui a paru démontré
que la seve qui nourrit l'écorce passe immédiatement
des fibres de la portion ligneuse
dans les utricules de l'écorce.
Ordinairement le signe caracteriastique
d'un systême vrai est la facilité qu'il donne
pour expliquer tous les faits qui se présentent
, c'est pourquoi M. de la Baïsse
tâchá de rendre raison selon ses principes
de plusieurs phénomenes qui appartiennent
à la Physique des Plantes. Comme
je crois , Monsieur , que vous ne serez pas
fâché de voir un essai des applications de
son systême à differens cas particuliers , je
vais vous en rendre compte en peu de
mots.
P. 35. M. de la Baïsse se propose d'abord
d'examiner d'où vient cette abondance
de suc qu'on trouve au Printems
entre l'écorce et le bois des Arbres , et
l'explication
FEVRIER 1734 227
l'explication de ce fait lui paroît plutôt
une consequence qu'une nouvelle preuve
de son sentiment , tant elle est ( selon
lui ) naturelle ; au renouvellement de la saison
les premiers canaux situez dans la portion
ligneuse de l'arbre abondent en sucs,
dont ils se déchargent par tous leurs dégorgemens
; bientôt les vessicules de l'écorce
en sont remplies ; et ne pouvant plus
contenir celui qui survient , il faut de necessité
qu'il sorte hors de ses vaisseaux , et
qu'il se jette entre l'écorce et le bois dans
les endroits où l'écorce est trop adhérente
au bois , les fibres ligneuses se replient sur
elles -mêmes, et poussées au dehors par l'effort
continuel des sucs nouveaux , elles
fendent l'écorce et forment de nouveaux
jes. Notre auteur ajoûte que s'il est permis
de se livrer aux conjectures , il dira
encore que cet excès de séve venant à
rompre , les petites attaches qui lioient
les utricules de l'écorce aux fibres les plus
voisines de l'écorce , presse par dehors
ces letricules et les force à s'étendre suivant
la direction la plus facile , c'est- à dire
, selon la longueur de l'Arbre , bientôt
ces utricules ainsi pressez et étendus
en longueur s'ouvrent les uns dans les autres
et deviennent par - là des canaux
longs et contigus ; en un mot , de vrayes
و
B iiij
fibres
228 MERCURE DE FRANCE
fibres ligneuses , c'est aux approches de
l'hyver que le froid doit le presser ,
assez pour les faire coller au corps de
l'Arbre.
et
M. de la Baïsse après cette explication
qui est certainement toute neuve , employe
encore une preuve de fait qui lui
paroît décisive pour démontrer que le
nouveau bois se forme de l'écorce , et il
termine cet article par une question qu'il
se propose , et qu'il résout ensuite ; on lui
demandera peut être , dit-il , comment
l'écorce répare la perte qu'elle fait chaque
année de la portion de substance qui devient
partie ligneuse , il répond qu'il se
travaille dans l'interieur même de l'écorce
une substance propre à reparer ses pertes
et il appuye cette réponse par une obser
vation à peu près aussi juste et aussi concluante
que la réponse elle -même est instructive.
ART. 8. p. 41. La moëlle , selon notre
Auteur , tire sa nourriture de la partie
superieure de la portion ligneuse , et un
de ses usages lui paroît être de filtrer et de
préparer les sucs qui doivent nourrir l'embryon
, parce que dans la dissection des
fruits de plusieurs Arbres on voit une
communication sensible du coeur du jeune
fruit avec la moëlle du nouveau jet.
ART.
FEVRIER. 1734. 229
ART. 9. p. 43. ART. 10. p. 44. Il ne
suffit pas de connoître que la séve monte
jusqu'aux extrêmitez des Plantes , il faut
sçavoir encore si cette séve redescend , les
Plantes poussent des racines de la même
maniere qu'elles poussent des feuilles et
des branches ; ainsi comme il y a un suc
•qui en montant fait rejetter les plantes par
le haut , il doit y en avoir un autre qui en
descendant les fasse croître par le bas . M.
de la Baïsse n'a regardé ce Phénomene que
.comme une simple indication , et afin de
découvrir la verité il s'est engagé dans
plusieurs experiences que je vais rappor
ter dans le même ordre qu'il les a exposées.
1 °. Dans les fleurs et branches opposées
qui ont trempé dans la liqueur de
Phytolaus par une de leurs extrêmitez superieures
et dans une situation renversée
le premier suc ne s'est élevé que très- peu ,
quoique les parties inferieures , les bran
ches et les fleurs collaterales se soient bien
conservées , ce qui fait penser à M. de la
Baisse( et qui peut le penser que lui ? )qu'il
faut qu'il se fasse dans les feuilles et
sommitez où s'arrête ce premier suc une
digestion qui donne naissance à un suc - secondaire
, propre à porter en descendant
la fraîcheur dans les parties inferieures et
collaterales de la fleur ou de la branche
By
230 MERCURE DE FRANCE
-2 ° . Il monte du suc des racines des jeunes
Plantes aux feuilles seminales , et il en
descend des feuilles seminales aux racines,
comme il est facile de le prouver par les
experiences de Malpighi qui démontrent
la nécessité de ses feuilles seminales pour
la vegetation de la tige et des racines naissantes.
3 ° . Si on fait une ligature à une
tige de titrimale , il se forme un bourelet
au dessus de la ligature. Preuve sensible .
d'un suc descendant , et de la verité de
cette experience faite par M. Perrault. 4° .
Dans un gros tronc de noyer vers le couronnement
, sous une des plus considerables
branches , M. de la Baïsse a vû une
grande carité du milieu de laquelle sortoit
une racine de quatre lignes de diametre
à sa naissance , et longue de huit
ces , cette racine n'a pû être formée que
par un suc descendant . 5 ° . Dans les Greffes
la direction des fibres ligneuses est irréguliere
, du moins suivant notre Auteur ,
et à la pluspart il se forme des bourelets ,
les fibres du sujet au contraire ne sont
que peu ou point dérangées , ce qui lut
paroît prouver qu'il descend de la greffe
au sujet un suc qui ne pouvant passer alsement
dans le sujet est repoussé dans la
greffe , où il se replie sur lui même . M. Du
amel a avancé dans les Memoires de l'A
poucadémi
FEVRIER. 1734. 231
cadémie Royale des Sciences 1728. que la
qualité des fruits se perfectionne par la
greffe , parce que le suc se travaille dans
les plis et replis qui se forment au-dessus
de la jonction , M. de la Baïsse pensant
que les observations de cet Academicien
pourroient faire contre son sentiment une
obection assez forte , du moins en apparence
, a jugé à propos pour y répondre
de faire observer que le premier suc montant
se façonne très peu dans les tuyaux
par lesquels il passe et qu'il faut de necessité
que ce suc ait fait plusieurs circulations
dans la Plante , ce qui est alors supposer
un suc descendant. M. de la Bisse
pour prouver que ce n'est pas sans fondement
qu'il prétend qu'il y a des fibres voisines
, dont les unes portent le suc montant
, et les autres le descendant , se sert
de l'experience suivante qu'il croit bien
écisive dans le cas present ; il mit au
Printemps dans la teinture de Phytolacca
une branche de Tilleul longue d'environ
trois pieds la cinture s' leva jusqu'au
haut de la branche , il coupa cette bran
che obliquement en differens endroits , il
en regard less ctions avec une loupe , et
il distingua dans toutes des cercles concentriques
alternativement rouges et
blancs. 6. Si on coupe l'éclaire,le suc jau-
B vj
ne
232 MERCURE DE FRANCE
ne , suivant notre Auteur , sort en plus
grande abondance de la partie superieure
que
de l'inferieure , souvent même il n'en
découle pas une seule goutte de la section
inferieure , ce qui lui semble prouver que
ce suc vient des parties superieures de la
Plante , et par consequent que c'est au suc
descendant . M. de la Baïsse avoue que cette
experience ne lui a pas toujours également
réussi. 7. Enfin notre Auteur a fait
les mêmes observations sur le suc des tithimales
que sur celui de l'éclaire .
ART. II . p. 55. Il s'agit présentement
de déterminer d'où vient ce suc descendant
, et de découvrir si c'est la séve de
la Plante , ou un suc fourni par l'air , M.
de la Baïsse adopte le premier sentiment
et dit que le dernier ne mérite pas qu'on
s'arrête à le refuter par de longs raisonnemens
, et en consequence il conclut qu'il
ya dans les Plantes une vraye circulatio
de la séve ; au reste , s'il entre à rebours
par les extrêmitez des fibres ligneuses des
feuilles ou des tiges , quelques sucs étrangers
, notre Auteur pense qu'ils y reçoivent
bientôt une digestion, qui en les faisant
passer dans d'autres canaux , les réduit
au cours naturel des liquides ordinaires.
contenant l'Analyse de la Dissertation
sur la Circulation de la Séve dans les
Plantes , &c.
ART. 4.
pag. 24
R de la Baïsse avoit résolu
Mde suivre, s'il étoit
possible,
dans les Plantes le cours de la Séve d'une
maniere
FEVRIER 1734. 223
>
maniere aussi précise qu'on fait le cours
du Chyle dans les animaux , il vouloit en
déterminer les visieres , les veines , les ar--
teres , les glandes , et les vaisseaux , parce
qu'il avoit cru les voir distinctement
dans quelques Plantes ; il entreprit pour
executer ce projet plusieurs dissections ;
mais comme il ne retiroit de ce travail
aucun fruit , il jugea l'entreprise impossible
, du moins de la maniere dont il avoit
arrangé son plan , c'est pourquoi il l'abandonna
entierement , et il se contenta
d'examiner en general comment et ent
quelles parties de la Plante se dégorgent
les premiers tuyaux par lesquels monte
d'abord le suc nourricier ; notre Auteur
a toûjours mis tremper dans une liqueur.
colorée les parties des Plantes qu'il a voulu
examiner , et cette voye lui a paru suffisante
pour découvrir la route de la
séve.
La premiere partie de la Plante dans laquelle
il a observé le cours de la liqueur, a
été les fleurs ; il a jugé par ses observations
que le suc monte fort vîte et fort aisément
jusqu'au sommet des tiges , mais qu'il se
trouve ensuite arrêté aux plis et extrê
mitez des fleurs ; il pense que c'est peutêtre
en ces Endroits que le suc dépose ce
qu'il a de plus grossier ; il a aussi remar-
Bij qué
224 MERCURE DE FRANCE.
qué que le suc passe de ces premiers canaux
dans les parties charnues de la fleur
comme au travers d'un filtre , ce qui fait
qu'il n'y a que la portion du suc la plus
subtile qui y puisse être ; il prétend que les
sacs , ( il entend par sacs les utricules de
Malpighi ) tirent le suc immédiatement
de ces vaisseaux le long desquels ils sont
apparemment attachez ; peut- être bien ,
ajoûte-t'il , le suc nourricier se filtre par
côté , et passe dans de petits canaux collateraux
qui servent de communication
pour le porter dans les Kistes charnus , les
mêmes que ce qui vient d'être appellez
sacs. M. de la Baïsse seroit fort embarrassé
de trouver ces vaisseaux de communication
, même avec le secours du microscope.
.ART. 5. p. 30. Art . 6. ibid. Notre Auteur
n'ayant pû observer la route du suc
dans les fruits , passa la distribution de la
liqueur dans les feuilles , il a découvert
que les canaux destinez à porter la premiere
nourriture dans les feuilles sont situez
dans les nervures , que ces canaux ne
sont qu'une continuation des fibres de la
portion Higneuse , que le suc passe de
ces tuyaux dans les parties charnuës des
feuilles de la même maniere que dans celles
des fleurs , enfin qu'à mesure que le
Suc
FEVRIER. 1734. 225
suc monte dans les nervures , il s'y débarasse
de sa portion la plus grossiere. Pour
ne rien avancer gratis , voici la preuve de
cette derniere proposition , mettant une
feuille tremper par le pidicale dans une liqueur
colorée , la teinture devenoit moins
chargée à proportion qu'elle montoit plus
haut dans les tuyaux de la feiiille ; il falloit
donc qu'elle se dépoüillât de ses parties
heterogenes , par consequent la même
députation doit arriver à la seve qui
se meut dans ces canaux . Il faut avouer
qu'il est impossible de se refuser à de telles
preuves
.
ART. 7. p. 34. M. de la Baïsse mit pendant
deux ou trois jours en experience
dans la liqueur colorée l'écorce de quelques
Plantes , il observa que dans la partie
superieure et inferieure de l'écorce , la
teinture s'étoit répandue , et que la couleur
étoit très- visible vers le bas environ
jusqu'à la hauteur où s'élevoient en dedans
de la Plante des veines sensiblement rouges
, et vers le haut dans l'endroit où le suc
continuellement poussé avoit eu le loisir
de se ramasser jusqu'à répandre une couleur
rougeâtre dans presque tout l'interieur
de la plante ; il n'apperçût aucune
alteration de couleur au milieu de la tige,
et il conclut que ce n'est que quand la
B iij partie
226 MERCURE DE FRANCE
partie ligneuse de la plante a été imbuë de
la couleur du suc dont elle s'est nourrie ,
que l'écorce s'en est aussi trouvée colorée
quelque temps après , et par consequent
que c'est immédiatement du bois que l'écorce
tire sa premiere nourriture ; enfin
comme notre Auteur n'a pû distinguer
de rameaux rouges dans la substance de
l'écorce comme dans celle du bois , quoique
la teinture se répandit dans l'écorce toujours
assez uniformement , il lui a paru démontré
que la seve qui nourrit l'écorce passe immédiatement
des fibres de la portion ligneuse
dans les utricules de l'écorce.
Ordinairement le signe caracteriastique
d'un systême vrai est la facilité qu'il donne
pour expliquer tous les faits qui se présentent
, c'est pourquoi M. de la Baïsse
tâchá de rendre raison selon ses principes
de plusieurs phénomenes qui appartiennent
à la Physique des Plantes. Comme
je crois , Monsieur , que vous ne serez pas
fâché de voir un essai des applications de
son systême à differens cas particuliers , je
vais vous en rendre compte en peu de
mots.
P. 35. M. de la Baïsse se propose d'abord
d'examiner d'où vient cette abondance
de suc qu'on trouve au Printems
entre l'écorce et le bois des Arbres , et
l'explication
FEVRIER 1734 227
l'explication de ce fait lui paroît plutôt
une consequence qu'une nouvelle preuve
de son sentiment , tant elle est ( selon
lui ) naturelle ; au renouvellement de la saison
les premiers canaux situez dans la portion
ligneuse de l'arbre abondent en sucs,
dont ils se déchargent par tous leurs dégorgemens
; bientôt les vessicules de l'écorce
en sont remplies ; et ne pouvant plus
contenir celui qui survient , il faut de necessité
qu'il sorte hors de ses vaisseaux , et
qu'il se jette entre l'écorce et le bois dans
les endroits où l'écorce est trop adhérente
au bois , les fibres ligneuses se replient sur
elles -mêmes, et poussées au dehors par l'effort
continuel des sucs nouveaux , elles
fendent l'écorce et forment de nouveaux
jes. Notre auteur ajoûte que s'il est permis
de se livrer aux conjectures , il dira
encore que cet excès de séve venant à
rompre , les petites attaches qui lioient
les utricules de l'écorce aux fibres les plus
voisines de l'écorce , presse par dehors
ces letricules et les force à s'étendre suivant
la direction la plus facile , c'est- à dire
, selon la longueur de l'Arbre , bientôt
ces utricules ainsi pressez et étendus
en longueur s'ouvrent les uns dans les autres
et deviennent par - là des canaux
longs et contigus ; en un mot , de vrayes
و
B iiij
fibres
228 MERCURE DE FRANCE
fibres ligneuses , c'est aux approches de
l'hyver que le froid doit le presser ,
assez pour les faire coller au corps de
l'Arbre.
et
M. de la Baïsse après cette explication
qui est certainement toute neuve , employe
encore une preuve de fait qui lui
paroît décisive pour démontrer que le
nouveau bois se forme de l'écorce , et il
termine cet article par une question qu'il
se propose , et qu'il résout ensuite ; on lui
demandera peut être , dit-il , comment
l'écorce répare la perte qu'elle fait chaque
année de la portion de substance qui devient
partie ligneuse , il répond qu'il se
travaille dans l'interieur même de l'écorce
une substance propre à reparer ses pertes
et il appuye cette réponse par une obser
vation à peu près aussi juste et aussi concluante
que la réponse elle -même est instructive.
ART. 8. p. 41. La moëlle , selon notre
Auteur , tire sa nourriture de la partie
superieure de la portion ligneuse , et un
de ses usages lui paroît être de filtrer et de
préparer les sucs qui doivent nourrir l'embryon
, parce que dans la dissection des
fruits de plusieurs Arbres on voit une
communication sensible du coeur du jeune
fruit avec la moëlle du nouveau jet.
ART.
FEVRIER. 1734. 229
ART. 9. p. 43. ART. 10. p. 44. Il ne
suffit pas de connoître que la séve monte
jusqu'aux extrêmitez des Plantes , il faut
sçavoir encore si cette séve redescend , les
Plantes poussent des racines de la même
maniere qu'elles poussent des feuilles et
des branches ; ainsi comme il y a un suc
•qui en montant fait rejetter les plantes par
le haut , il doit y en avoir un autre qui en
descendant les fasse croître par le bas . M.
de la Baïsse n'a regardé ce Phénomene que
.comme une simple indication , et afin de
découvrir la verité il s'est engagé dans
plusieurs experiences que je vais rappor
ter dans le même ordre qu'il les a exposées.
1 °. Dans les fleurs et branches opposées
qui ont trempé dans la liqueur de
Phytolaus par une de leurs extrêmitez superieures
et dans une situation renversée
le premier suc ne s'est élevé que très- peu ,
quoique les parties inferieures , les bran
ches et les fleurs collaterales se soient bien
conservées , ce qui fait penser à M. de la
Baisse( et qui peut le penser que lui ? )qu'il
faut qu'il se fasse dans les feuilles et
sommitez où s'arrête ce premier suc une
digestion qui donne naissance à un suc - secondaire
, propre à porter en descendant
la fraîcheur dans les parties inferieures et
collaterales de la fleur ou de la branche
By
230 MERCURE DE FRANCE
-2 ° . Il monte du suc des racines des jeunes
Plantes aux feuilles seminales , et il en
descend des feuilles seminales aux racines,
comme il est facile de le prouver par les
experiences de Malpighi qui démontrent
la nécessité de ses feuilles seminales pour
la vegetation de la tige et des racines naissantes.
3 ° . Si on fait une ligature à une
tige de titrimale , il se forme un bourelet
au dessus de la ligature. Preuve sensible .
d'un suc descendant , et de la verité de
cette experience faite par M. Perrault. 4° .
Dans un gros tronc de noyer vers le couronnement
, sous une des plus considerables
branches , M. de la Baïsse a vû une
grande carité du milieu de laquelle sortoit
une racine de quatre lignes de diametre
à sa naissance , et longue de huit
ces , cette racine n'a pû être formée que
par un suc descendant . 5 ° . Dans les Greffes
la direction des fibres ligneuses est irréguliere
, du moins suivant notre Auteur ,
et à la pluspart il se forme des bourelets ,
les fibres du sujet au contraire ne sont
que peu ou point dérangées , ce qui lut
paroît prouver qu'il descend de la greffe
au sujet un suc qui ne pouvant passer alsement
dans le sujet est repoussé dans la
greffe , où il se replie sur lui même . M. Du
amel a avancé dans les Memoires de l'A
poucadémi
FEVRIER. 1734. 231
cadémie Royale des Sciences 1728. que la
qualité des fruits se perfectionne par la
greffe , parce que le suc se travaille dans
les plis et replis qui se forment au-dessus
de la jonction , M. de la Baïsse pensant
que les observations de cet Academicien
pourroient faire contre son sentiment une
obection assez forte , du moins en apparence
, a jugé à propos pour y répondre
de faire observer que le premier suc montant
se façonne très peu dans les tuyaux
par lesquels il passe et qu'il faut de necessité
que ce suc ait fait plusieurs circulations
dans la Plante , ce qui est alors supposer
un suc descendant. M. de la Bisse
pour prouver que ce n'est pas sans fondement
qu'il prétend qu'il y a des fibres voisines
, dont les unes portent le suc montant
, et les autres le descendant , se sert
de l'experience suivante qu'il croit bien
écisive dans le cas present ; il mit au
Printemps dans la teinture de Phytolacca
une branche de Tilleul longue d'environ
trois pieds la cinture s' leva jusqu'au
haut de la branche , il coupa cette bran
che obliquement en differens endroits , il
en regard less ctions avec une loupe , et
il distingua dans toutes des cercles concentriques
alternativement rouges et
blancs. 6. Si on coupe l'éclaire,le suc jau-
B vj
ne
232 MERCURE DE FRANCE
ne , suivant notre Auteur , sort en plus
grande abondance de la partie superieure
que
de l'inferieure , souvent même il n'en
découle pas une seule goutte de la section
inferieure , ce qui lui semble prouver que
ce suc vient des parties superieures de la
Plante , et par consequent que c'est au suc
descendant . M. de la Baïsse avoue que cette
experience ne lui a pas toujours également
réussi. 7. Enfin notre Auteur a fait
les mêmes observations sur le suc des tithimales
que sur celui de l'éclaire .
ART. II . p. 55. Il s'agit présentement
de déterminer d'où vient ce suc descendant
, et de découvrir si c'est la séve de
la Plante , ou un suc fourni par l'air , M.
de la Baïsse adopte le premier sentiment
et dit que le dernier ne mérite pas qu'on
s'arrête à le refuter par de longs raisonnemens
, et en consequence il conclut qu'il
ya dans les Plantes une vraye circulatio
de la séve ; au reste , s'il entre à rebours
par les extrêmitez des fibres ligneuses des
feuilles ou des tiges , quelques sucs étrangers
, notre Auteur pense qu'ils y reçoivent
bientôt une digestion, qui en les faisant
passer dans d'autres canaux , les réduit
au cours naturel des liquides ordinaires.
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Résumé : SUITE de la Lettre de M. D. B.*** contenant l'Analyse de la Dissertation sur la Circulation de la Séve dans les Plantes, &c.
Le texte relate les travaux de M. de la Baïsse sur la circulation de la sève dans les plantes, initiés en février 1734. Initialement, il visait à tracer le parcours de la sève avec la même précision que celle du chyle chez les animaux, mais il abandonna cette approche après plusieurs dissections infructueuses. Il se concentra alors sur l'observation générale du parcours de la sève nourricière. M. de la Baïsse utilisa des liquides colorés pour suivre la sève dans différentes parties des plantes. Il observa que la sève monte rapidement dans les tiges et se dépose dans les fleurs, où elle se filtre dans les parties charnues. Il nota également que les utricules de Malpighi tirent directement le suc des vaisseaux. Dans les feuilles, la sève circule dans les nervures et se débarrasse de ses parties grossières au fur et à mesure de son ascension. Lorsqu'il trempa l'écorce de certaines plantes dans des liquides colorés, il constata que la teinture se répandait dans les parties supérieure et inférieure de l'écorce, confirmant que l'écorce tire sa nourriture directement du bois. Il expliqua l'abondance de sève au printemps par le débordement des sucs dans les canaux ligneux, qui finissent par se répandre entre l'écorce et le bois. M. de la Baïsse examina également la moelle, qui tire sa nourriture de la partie supérieure ligneuse et filtre les sucs pour nourrir l'embryon. Il s'intéressa aussi à la descente de la sève, notant que les plantes poussent des racines de manière similaire aux feuilles et branches. Il réalisa plusieurs expériences pour prouver l'existence d'un suc descendant, notamment en observant la formation de bourrelets après des ligatures ou des greffes. Enfin, il conclut qu'il existe une véritable circulation de la sève dans les plantes, bien que des sucs étrangers puissent entrer par les extrémités des fibres et être digérés pour suivre le cours naturel des liquides.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 555-556
Nouvelle Carte du Duché de Milan, [titre d'après la table]
Début :
Le Sr Gaspard Baillieu, Géographe et Ingénieur, donne avis qu'il a publié une Carte du [...]
Mots clefs :
Carte, Partie, Feuilles, Baillieu
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelle Carte du Duché de Milan, [titre d'après la table]
Le Sr Gaspard Baillieu , Géographe et Ingé→
Gij nieur
56 MERCURE DE FRANCES
nieur , donne avis qu'il a publié une Carte du
Daché de Milan , en deux Feuilles , comprenant
le Bressan , le Crémonois , le Bergamasque , l'Aléxandrin
, le Parmésan , le Modénois , l'Evêché
de Trente , partie du Tirol , partie de l'Etat de
Venise , le Duché de Mantouë , le Piémont , le
Montferrat et la République de Gênes. Il a aussi
publié le cours du Rhin , en quatre feuilles, depuis
Basle jusqu'à Mayence. Il a fait aussi une
Carte , qui comprend partie du cours de la Mozelle
et de la Sarre , partie du Duché de Luxembourg
et Païs Messin. Il vend aussi une Carte, en
2 feuilles , des Etats situez au - delà du Rhin, par
Henry Sengre , Ingénieur. L'Auteur de ces Cartes
a été par tout , tant en Italie qu'en Allemague
, et il a travaillé sur les Lieux . Elles se vendent
au Palais , dans la grande Sale , contre la
Fenestre , et chez ledit sieur Baillieu , ruë de la
Calandre , dans la Maison de M. le Commissai-
* Lafosse,
Gij nieur
56 MERCURE DE FRANCES
nieur , donne avis qu'il a publié une Carte du
Daché de Milan , en deux Feuilles , comprenant
le Bressan , le Crémonois , le Bergamasque , l'Aléxandrin
, le Parmésan , le Modénois , l'Evêché
de Trente , partie du Tirol , partie de l'Etat de
Venise , le Duché de Mantouë , le Piémont , le
Montferrat et la République de Gênes. Il a aussi
publié le cours du Rhin , en quatre feuilles, depuis
Basle jusqu'à Mayence. Il a fait aussi une
Carte , qui comprend partie du cours de la Mozelle
et de la Sarre , partie du Duché de Luxembourg
et Païs Messin. Il vend aussi une Carte, en
2 feuilles , des Etats situez au - delà du Rhin, par
Henry Sengre , Ingénieur. L'Auteur de ces Cartes
a été par tout , tant en Italie qu'en Allemague
, et il a travaillé sur les Lieux . Elles se vendent
au Palais , dans la grande Sale , contre la
Fenestre , et chez ledit sieur Baillieu , ruë de la
Calandre , dans la Maison de M. le Commissai-
* Lafosse,
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Résumé : Nouvelle Carte du Duché de Milan, [titre d'après la table]
Le Sr Gaspard Baillieu, géographe et ingénieur, a édité des cartes du Duché de Milan et du cours du Rhin. Ses publications couvrent diverses régions italiennes et allemandes. Il vend également une carte des États au-delà du Rhin par Henry Sengre. Les cartes sont disponibles au Palais et chez Baillieu, rue de la Calandre.
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