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1
p. 132-140
Note sur le Journal des Sçavans, par rapport à la connoissance des temps, pour l'année 1711.
Début :
Il s'agit de sçavoir si en 19. années Solaires [...]
Mots clefs :
Minutes, Heures, Temps, Journal des savants, Années solaires grégoriennes astronomiques, Mois lunaires astronomiques, Calendrier, Astronomes, Académie des sciences
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texteReconnaissance textuelle : Note sur le Journal des Sçavans, par rapport à la connoissance des temps, pour l'année 1711.
Note fur le Journal des Scavans , par rapport à la con
noiffance des temps , pour
Fannée 1711
Il s'agit de fçavoir ſi ens
19. années Solaires Gregoriennes Aftronomiques s'acompliffent precifément
253. mois Lunaires Aftro
nomiques.
Les reformateurs du Ca--
GALANT.
433
lendrier ont pretendu juftifier par toutes les obfervations des Aftronomes , què
235. mois Lunaires Aftronomiques excedent 19. années
Aftronomiques Gregoriennes d'environ une heure, &
58. minutes. 4
M. Caffini , dansleJournal des Sçavans du Lundi
18. Février 1697. page 81. a
mis plus preciſement cet excés a une heure 37,38,52
48
Tous les Aftronomes de
puis Hypparchus saccor
dent dans le même excés ,
134
MERCURE
àсune minuteprés , &la plû.
part des Modernes depuis
deux fiecles à une feconde
prés.
M. Touraine, auteur du
Traité des Inftructions du
Calendrier univerfel , qui
veut que le temps des 19.
années foit égal dans la derniere préciſion à celui des
233. mois Lunaires , pretend
que de tout l'excés ci-def
fus il n'en peut pas revenir
à chaque Lune de ces 235.
mois Lunaires une premiere, ou une minute , parce
que hors l'heure & les 57'
GALANT. 135
!
ou minutes , qui font enfemble 117 ou minutes, tout
le refte ne monte pas à une
minute.
1. heure.
60%
7
57.
117.
Or ces 117. minutes ne
fuffifent pas pour être divifees aux 235. Lunes ou mois
Lunaires , en forte que chacun en puiffe avoir une minute, il en faudroit encore
118. autres pour aller juſ
qu'au nombre de 235. qui
136 MERCURE
eft celui des Lunes, Lunaifons , ou mois Lunaires , &
le nombre des 17, n'en eft
pas la moitié.
Par confequent de tout
cet excés il n'en peut pas revenirà chacune de ces Lunes la moitié d'une minute,
qui font 30' ou momens.
Quoique dans le Traité
des Inftructions du Calen
drier univerfel &perpetuel
page 150. dans l'entretien familier avec le R. P. Meron,
cet excés y paroiffe abfolument impoffible , on veut
bien faire la grace à chacune
GALANT 137
cune de ces 235. Lunes , ou
mois Lunaires, de leur donner gratuitement une minute de cet excés pretendu. Qu'en peut-il arriver ?
Ceft qu'au lieu qué les 235.
Lunes étant parfaitement
égales aux 19. années Solaires Aftronomiques, chaque Lune ſera de29. jours ,
12. heures 43 , ou minutes
33 ou momens , 8 " ou inf
tans , & cent autres inftans
de plus à rejetter fur les 235.
comme il eft prouvé & verifié par les operations d'Arithmetique convenables
Sept. 1712.
M
१
MERCURE
en la feptiéme conclufion
dudit Traité des Inftructions du Calendrier univerfel. Ainfi chaque Lune fe
trouvera de 29. jours , 12.
heures , 44. minutes , dato
non conceffo.
Dans la Connoiffance des
temps M. de Lieutaud , l'un
desMeffieurs de l'Academie
desSciences de Paris, ouvra
ge qui a l'approbation de
tous ces Meffieurs , les nou.
velles Lunes font placées en
May de cette année 1711. le
dix feptiéme jour à 3. heures, 12. minutes du matin, &
1 GALANT. 2139
en Juin de la même année
fe16. à fix heures, 18. minu
tes du matin, d'où il s'enfuit
neceffairementdeux erreurs.
confiderables que l'on releve par cet écrit. La premiere, c'eft une Lunaiſon , ou
unmois Lunaire trop grandde 14 heures, 24 minutes
La feconde, c'eft uneLunai!
fon de30 jours entiers , trois
heures & fix minutes. En
voicy la preuve.
le
Le 17. de Mayfe trouve
137. jour de l'année, & le
16. de Juin en eft le 167. Si
l'on met la nouvelle Lune
Mij
140 MERCURE:
enJuin le 167.jour de l'année ·
à 6. heures, 18. minutes , &
en May le 137. de l'année
à 3. heures , 12. minutes , &
que l'on ôte enfuite ces 137.
jours, 3 heures, 12. minutes
des 167. fix heures, dix- huit
minutes , il restera 30. jours,
3. heures , 6 minuttes : que
l'on retire de ces 30. jours,3 ..
heures, 6. minutes une Lune
ou une mois Lunaire de 29
jours , 12. heures , 44 minu
tes, ne reftera-t-il pas les 14.
heures & 22. minuttes fuf
dites ?
noiffance des temps , pour
Fannée 1711
Il s'agit de fçavoir ſi ens
19. années Solaires Gregoriennes Aftronomiques s'acompliffent precifément
253. mois Lunaires Aftro
nomiques.
Les reformateurs du Ca--
GALANT.
433
lendrier ont pretendu juftifier par toutes les obfervations des Aftronomes , què
235. mois Lunaires Aftronomiques excedent 19. années
Aftronomiques Gregoriennes d'environ une heure, &
58. minutes. 4
M. Caffini , dansleJournal des Sçavans du Lundi
18. Février 1697. page 81. a
mis plus preciſement cet excés a une heure 37,38,52
48
Tous les Aftronomes de
puis Hypparchus saccor
dent dans le même excés ,
134
MERCURE
àсune minuteprés , &la plû.
part des Modernes depuis
deux fiecles à une feconde
prés.
M. Touraine, auteur du
Traité des Inftructions du
Calendrier univerfel , qui
veut que le temps des 19.
années foit égal dans la derniere préciſion à celui des
233. mois Lunaires , pretend
que de tout l'excés ci-def
fus il n'en peut pas revenir
à chaque Lune de ces 235.
mois Lunaires une premiere, ou une minute , parce
que hors l'heure & les 57'
GALANT. 135
!
ou minutes , qui font enfemble 117 ou minutes, tout
le refte ne monte pas à une
minute.
1. heure.
60%
7
57.
117.
Or ces 117. minutes ne
fuffifent pas pour être divifees aux 235. Lunes ou mois
Lunaires , en forte que chacun en puiffe avoir une minute, il en faudroit encore
118. autres pour aller juſ
qu'au nombre de 235. qui
136 MERCURE
eft celui des Lunes, Lunaifons , ou mois Lunaires , &
le nombre des 17, n'en eft
pas la moitié.
Par confequent de tout
cet excés il n'en peut pas revenirà chacune de ces Lunes la moitié d'une minute,
qui font 30' ou momens.
Quoique dans le Traité
des Inftructions du Calen
drier univerfel &perpetuel
page 150. dans l'entretien familier avec le R. P. Meron,
cet excés y paroiffe abfolument impoffible , on veut
bien faire la grace à chacune
GALANT 137
cune de ces 235. Lunes , ou
mois Lunaires, de leur donner gratuitement une minute de cet excés pretendu. Qu'en peut-il arriver ?
Ceft qu'au lieu qué les 235.
Lunes étant parfaitement
égales aux 19. années Solaires Aftronomiques, chaque Lune ſera de29. jours ,
12. heures 43 , ou minutes
33 ou momens , 8 " ou inf
tans , & cent autres inftans
de plus à rejetter fur les 235.
comme il eft prouvé & verifié par les operations d'Arithmetique convenables
Sept. 1712.
M
१
MERCURE
en la feptiéme conclufion
dudit Traité des Inftructions du Calendrier univerfel. Ainfi chaque Lune fe
trouvera de 29. jours , 12.
heures , 44. minutes , dato
non conceffo.
Dans la Connoiffance des
temps M. de Lieutaud , l'un
desMeffieurs de l'Academie
desSciences de Paris, ouvra
ge qui a l'approbation de
tous ces Meffieurs , les nou.
velles Lunes font placées en
May de cette année 1711. le
dix feptiéme jour à 3. heures, 12. minutes du matin, &
1 GALANT. 2139
en Juin de la même année
fe16. à fix heures, 18. minu
tes du matin, d'où il s'enfuit
neceffairementdeux erreurs.
confiderables que l'on releve par cet écrit. La premiere, c'eft une Lunaiſon , ou
unmois Lunaire trop grandde 14 heures, 24 minutes
La feconde, c'eft uneLunai!
fon de30 jours entiers , trois
heures & fix minutes. En
voicy la preuve.
le
Le 17. de Mayfe trouve
137. jour de l'année, & le
16. de Juin en eft le 167. Si
l'on met la nouvelle Lune
Mij
140 MERCURE:
enJuin le 167.jour de l'année ·
à 6. heures, 18. minutes , &
en May le 137. de l'année
à 3. heures , 12. minutes , &
que l'on ôte enfuite ces 137.
jours, 3 heures, 12. minutes
des 167. fix heures, dix- huit
minutes , il restera 30. jours,
3. heures , 6 minuttes : que
l'on retire de ces 30. jours,3 ..
heures, 6. minutes une Lune
ou une mois Lunaire de 29
jours , 12. heures , 44 minu
tes, ne reftera-t-il pas les 14.
heures & 22. minuttes fuf
dites ?
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Résumé : Note sur le Journal des Sçavans, par rapport à la connoissance des temps, pour l'année 1711.
Le texte traite de la précision des calendriers et des observations astronomiques, en comparant les années solaires grégoriennes et les mois lunaires. Les réformateurs du calendrier ont noté que 235 mois lunaires dépassent 19 années solaires grégoriennes d'environ une heure et 58 minutes. M. Cassini a affiné cette estimation à une heure, 37 minutes et 38,52 secondes. Depuis Hipparque, les astronomes s'accordent sur cet excédent, avec des variations mineures. M. Touraine, auteur du 'Traité des Instructions du Calendrier universel', argue que cet excédent ne permet pas de donner une minute à chaque lune des 235 mois lunaires, car 117 minutes d'excédent ne suffisent pas pour être divisées entre 235 lunes. Le texte mentionne également des erreurs dans les nouvelles lunes placées en mai et juin 1711 par M. de Lieutaud, incluant une lunaison trop grande de 14 heures et 24 minutes, et une lunaison de 30 jours entiers, trois heures et six minutes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 1926-1934
LETTRE de M. Pierre LE ROY, Horloger, de la Société des Arts, demeurant à Paris, au milieu de la Place Dauphine : Description d'une Pendule à Ressorts, marquant et sonnant le temps vrai.
Début :
Le zéle que vous avez, Monsieur, pour la perfection de l'Horlogerie, m'engage [...]
Mots clefs :
Temps vrai, Mois, Minutes, Heure, Pendules, Ressorts, Levier, Plan, Soleil, Pendules à ressorts, Société des arts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Pierre LE ROY, Horloger, de la Société des Arts, demeurant à Paris, au milieu de la Place Dauphine : Description d'une Pendule à Ressorts, marquant et sonnant le temps vrai.
LETTRE de M. Pierre LE ROW,
Horloger , de la Société des Arts demeurant
à Paris , au milieu de la Place
Dauphine : Description d'une Pendule à
Ressorts , marquant et sonnant le temps
*
vrai.
L
gage
E zéle que vous avez,Monsieur, pour
la perfection de l'Horlogerie , m'enà
satisfaire votre curiosité sur ce
que vous m'avez demandé au sujet de
la Pendule à ressort que j'ai présentée à
notre Société.
Cette Pendule marque et sonne le temps
vrai , d'une maniere assez simple , pour
dire qu'elle n'est pas plus composée que
les autres Pendules à ressort ; elle marque
aussi le jour du mois , avec presque autant
de simplicité , n'y ayant qu'une
Roue de plus pour le faire marquer , au
lieu qu'aux autres Pendules qui le marquent
, il y a 3 Roues et 2 Pignons.
Avant que d'entreprendre de faire marquer
et sonner le temps vrai aux Pendules
à ressort , leur justesse ne me paroissant
pas suffisante pour y appliquer le
temps vrai aussi utilement qu'on l'auroit
pû souhaitter , je me suis attaché à augmenter
SEPTEMBRE. 1733
1927
•
gmenter cette justesse . Pour y parvenir ,
j'ai imaginé une nouvelle maniere de
faire les Palettes de la Verge du Balancier,
qui rendent les frottemens des dents
de la Roue , de rencontrer sur ces Palettes
, beaucoup plus doux et moins susceptibles
de changement , et qui rend de
plus la justesse de l'échappement beaucoup
plus durable.
2
J'ai aussi trouvé le moïen de rendre
plus égale l'action du grand ressort sur
le mouvement de la Pendule. Par ce
moïen , outre que la justesse est encore.
augmentée , il est moins sujet à se rompre
par l'effort qu'il souffre en le remontant
; l'imaginai cet expédient en 1725 ,
et je l'appliquai à une Pendule que je fis
pour la Cour d'Espagne , dont la justesse
fut reconnue par M. Dosembrai . Il la
garda un mois et demi chez lui pour l'observer
, étant un des Commissaires nommez
par l'Académie des Sciences , à
l'examen de cette Pendule , à laquelle il
y avoit plusieurs autres particularitez ,
dont je vous ferai part une autre fois.
Quand j'eus trouvé le moïen d'augmenter
la justesse des Pendules à ressort , je
me déterminai d'autant plus volontiers
à leur faire marquer et sonner le temps.
vrai , que je remarquai que le Public ti-
B iij reroit
ย
1928 MERCURE DE FRANCE
reroit beaucoup plus d'utilité de l'application
du temps vrai aux Pendules à
ressort , qu'aux Pendules à secondes
parce que la plupart des personnes qui
se servent de Pendules à secondes , sont
versées dans les Sciences , et n'ont besoin
que du temps moïen pour avoir le temps
vrai ; car ils savent toujours bien , quand
ils veulent s'en donner la peine , ajouter
au temps moïen , ou en retrancher la différence
nécessaire, pour trouver le temps
vrai ; au lieu que presque toutes les personnes
qui se servent de Pendules à ressort
, ne sçachant ce que c'est que cette
différence , qu'on nomme ordinairement
Equation de l'Horloge ( qu'il faut ôter
ou ajouter ) ne peuvent presque jamais
avoir le temps vrai ; ce qui est souvent
cause que, quoique leurs Pendules soient
bien reglées sur le temps moïen , ils
croyent cependant qu'elles ne vont pas
bien , parce qu'ils leur attribuent les variétez
du Soleil. Cela les engage à hausser
ou baisser mal à propos la Lentille
du Pendule Or cette méprise est cause
qu'au lieu de les régler , ils les déreglent
du temps moïen , d'où dépend toute la
justesse du temps vrai, et par conséquent
ils les disposent en certains temps à s'écarter
encore davantage du temps vrai.
Si
SEPTEMBRE. 1733. 1929
Si leurs Pendules marquoient le temps
vrai , il leur seroit facile d'éviter cet inconvenient
quand elles viendroient à se
dérégler ; car comme une Pendule qui
marque le temps vrai , n'est autre chofe
qu'une Pendule qui marque l'heure du
Soleil ; il leur suffiroit pour sçavoir s'il
faudroit hausser ou baisser la Lentille
de voir sur le Soleil , si elle auroit avancé
ou retardé ; au lieu que pour regler
une Pendule qui marque le temps moïen,
il faut necessairement remarquer le temps
qu'on l'a mise à l'heure , et ajouter l'é
quation à la quantité des minutes marquées
par leur Eguille , ou la retrancher,
selon qu'elle est additive ou soustractive ,
autrement on ne peut pas , pour la regler
, sçavoir s'il faut hausser ou abbaisser
la Lentille. Quand même la plupart des
personnes qui ont des Pendules à ressort .
sçauroient ajouter au temps moïen , ou
retrancher la quantité de l'équation , il
est aisé de sentir qu'il leur seroit toujours
beaucoup plus avantageux qu'elles
marquassent le temps vrai; d'autant plus
que l'équation changeant journellement
de quantité , il faut toutes les fois qu'on
veut sçavoir l'heure vraie , avoir l'embarras
de faire , pour ainsi dire , une espece
de calcul, ou prendre la peine d'aller
Biiij cher1930
MERCURE DE FRANCE
chercher un Cadran Solaire , ou une Méridienne
.
Outre cet embarras , il y a des Saisons
où le Soleil est long- temps sans paroître,
sur tout dans les mois de Novembre, Décembre
et Janvier , où l'on auroit cependant
le plus de besoin de le voir souvent
pour remettre sa Pendule à l'heure
parce qu'il retarde dans ces trois mois
d'environ trente et une minutes.
Malgré cela , presque tout le monde
et même la plupart des Horlogers , ne
pouvant s'accoutumer à ajouter au temps
moyen , ni à en retrancher l'équation , ne
peuvent pas avoir d'autre ressource pour
mettre leurs Pendules à l'heure , que celle
de les remettre sur le Soleil, par conséquent
l'on ne doit pas être surpris de
voir la plupart des Pendules si mal à
l'heure dans l'espace de ces trois mois.
Il est donc évident par les raisons que
je viens de dire , que l'utilité des Pendules
à ressort se trouve considérablement
augmentée , en leur faisant marquer et
sonner le temps vrai ; dautant qu'elles
ne seront pas plus sujettes à se déranger
que les autres Pendules , étant aussi simples
,comme vous l'allez voir par la Description
qui suit :
Il y a deux Cadrans à cette Pendule ;
Le
SEPTEMBRE . 1733. 1931
le premier est fixe comme celui des Pendules
ordinaires ; il ne sert de même qu'à
marquer les heures et les minutes du tems.
moyen ou temps égal.
Le second Cadran renferme le premier,
et est mobile ; il sert à marquer le temps
vrai , par le moyen de plusieurs chifres
qui sont gravez sur ce Cadran , au - delà
des minutes et des deux index . Ces chifies
sont les jours des mois , entre lesquels
il y a environ une minute d'équation
, c'est- à dire , les jours entre lesquels
le Soleil avance ou tarde d'environ
une minute.
Pour que la Pendule marque et sonne
le temps vrai, il faut premierement faire
tourner le jour du mois sous la ligne de
foy de l'index qui convient au mois où
l'on est , et mettre ensuite l'éguille des
minutes juste à l'heure du Soleil sur le
Cadran mobile . Après cela , pour qu'elle
le marque toujours , il faudra seulement
avoir le soin de faire tourner le jour du
mois où l'on est sous l'index ; j'ai dit l'index
qui convient , parce que celui d'embas
sert pour les jours des mois , depuis
le commencement d'Octobre , jusqu'à la
fin de May , et celui d'en haut sert pour
le reste des autres mois.
En mettant les jours du mois sous la
ligne B v
1932 MERCURE DE FRANCE
•
ligne de foy de l'index , comme il est
expliqué , vous faites avancer ou tarder
le Cadran mobile de la même quantité
que le Soleil a avancé ou tardé, et la sonnerie
avance ou tarde de la même quantité
; parce que cette sonnerie est disposée
de façon qu'elle ne peut sonner que
lorsque l'éguille des minutes est arrivée
à 6c minuses et à 30 minutes de ce cadran,
en quelque position qu'il se trouve.
Pour que l'on ne soit pas obligé d'ou
vrir la porte de la Pendule , pour faire
tourner le jour du mois sur l'index , j'ai
imaginé une petite rouë dentée , qui engraine
en angles droits dans les dents
que j'ai faites autour de la circonference
du Cadran mobile . L'arbre de cette rouë
qui traverse de part en part le côté droit
de la Boëte , porte à son extrêmité un
Bouton gaudroné , qui lui est fixé, et qui
sort hors de la Boëte; par le moyen de ce
Bouton l'on fait tourner avec la main
à droit ou à gauche cette petite Rouë, et
par conséquent le Cadran mobile , pour
mettre le jour du mois sous la ligne de
foy de l'Index , sans qu'il faille ouvrir
la porte.
Ainsi ,outre qu'on évite la peine d'ouvrir
la porte de la Pendule , les Cadrans
conserveront bien plus long- temps leur
propreté.
SEPTEMBRE. 1733. 1933
Pour leur faire sonner le temps vrai
j'ai fait un Lévier , que le Cadran mobi-
Je emporte avec lui.Ce Lévier a un mouvement
perpendiculaire au Plan du Cadran.
L'extrémité de ce Lévier porte un Cera
cle dont le centre répond toujours au centre
du Cadran, et la circonférence à la détente
de la sonnerie , qui est en plan incliné
, en sorte que ce Lévier ne sçauroit
être levé sans glisser sous le plan incliné
de la détente , ce qui la fait lever.
La circonférence de ce Cercle porte un
Plan incliné, dont l'extêmité répond toujours
à 60 minutes du Cadran mobile ,
quelque mouvement qu'on donne à ce
Cadran.
La Rouë de minutes , au lieu de Chevilles,
porte deux Plans inclinez ; un pour
l'heure et l'autre pour la demie. L'extrêmité
de ces deux Plans est dans la direction
de l'éguille. Un de ces Plans rencontrant
le Plan incliné du Lévier , le fait
lever , et fait par conséquent lever la dé
tente de la sonnerie.
Comme l'extrêmité du Plan incliné du
Lévier , répond toujours à 60 minutes
du Cadran mobile , et que les Plans in
clinez de la Rouë de minutes sont dans
la direction de l'éguille ; le Plan incliné
B vj du
1934 MERCURE DE FRANCE
du levier ne peut se dégager de celui de
l'heure que quand l'éguille est arrivée à
60 minutes de ce Cadran , ni de celu
de la demie heure, que quand cette éguille
est arrivée à 30 minutes.
Si - tôt que ce Plan est dégagé de celui
de la Rouë de minutes , le Lévier et la
Détente retombent , et la Pendule sonne
le temps vrai
Horloger , de la Société des Arts demeurant
à Paris , au milieu de la Place
Dauphine : Description d'une Pendule à
Ressorts , marquant et sonnant le temps
*
vrai.
L
gage
E zéle que vous avez,Monsieur, pour
la perfection de l'Horlogerie , m'enà
satisfaire votre curiosité sur ce
que vous m'avez demandé au sujet de
la Pendule à ressort que j'ai présentée à
notre Société.
Cette Pendule marque et sonne le temps
vrai , d'une maniere assez simple , pour
dire qu'elle n'est pas plus composée que
les autres Pendules à ressort ; elle marque
aussi le jour du mois , avec presque autant
de simplicité , n'y ayant qu'une
Roue de plus pour le faire marquer , au
lieu qu'aux autres Pendules qui le marquent
, il y a 3 Roues et 2 Pignons.
Avant que d'entreprendre de faire marquer
et sonner le temps vrai aux Pendules
à ressort , leur justesse ne me paroissant
pas suffisante pour y appliquer le
temps vrai aussi utilement qu'on l'auroit
pû souhaitter , je me suis attaché à augmenter
SEPTEMBRE. 1733
1927
•
gmenter cette justesse . Pour y parvenir ,
j'ai imaginé une nouvelle maniere de
faire les Palettes de la Verge du Balancier,
qui rendent les frottemens des dents
de la Roue , de rencontrer sur ces Palettes
, beaucoup plus doux et moins susceptibles
de changement , et qui rend de
plus la justesse de l'échappement beaucoup
plus durable.
2
J'ai aussi trouvé le moïen de rendre
plus égale l'action du grand ressort sur
le mouvement de la Pendule. Par ce
moïen , outre que la justesse est encore.
augmentée , il est moins sujet à se rompre
par l'effort qu'il souffre en le remontant
; l'imaginai cet expédient en 1725 ,
et je l'appliquai à une Pendule que je fis
pour la Cour d'Espagne , dont la justesse
fut reconnue par M. Dosembrai . Il la
garda un mois et demi chez lui pour l'observer
, étant un des Commissaires nommez
par l'Académie des Sciences , à
l'examen de cette Pendule , à laquelle il
y avoit plusieurs autres particularitez ,
dont je vous ferai part une autre fois.
Quand j'eus trouvé le moïen d'augmenter
la justesse des Pendules à ressort , je
me déterminai d'autant plus volontiers
à leur faire marquer et sonner le temps.
vrai , que je remarquai que le Public ti-
B iij reroit
ย
1928 MERCURE DE FRANCE
reroit beaucoup plus d'utilité de l'application
du temps vrai aux Pendules à
ressort , qu'aux Pendules à secondes
parce que la plupart des personnes qui
se servent de Pendules à secondes , sont
versées dans les Sciences , et n'ont besoin
que du temps moïen pour avoir le temps
vrai ; car ils savent toujours bien , quand
ils veulent s'en donner la peine , ajouter
au temps moïen , ou en retrancher la différence
nécessaire, pour trouver le temps
vrai ; au lieu que presque toutes les personnes
qui se servent de Pendules à ressort
, ne sçachant ce que c'est que cette
différence , qu'on nomme ordinairement
Equation de l'Horloge ( qu'il faut ôter
ou ajouter ) ne peuvent presque jamais
avoir le temps vrai ; ce qui est souvent
cause que, quoique leurs Pendules soient
bien reglées sur le temps moïen , ils
croyent cependant qu'elles ne vont pas
bien , parce qu'ils leur attribuent les variétez
du Soleil. Cela les engage à hausser
ou baisser mal à propos la Lentille
du Pendule Or cette méprise est cause
qu'au lieu de les régler , ils les déreglent
du temps moïen , d'où dépend toute la
justesse du temps vrai, et par conséquent
ils les disposent en certains temps à s'écarter
encore davantage du temps vrai.
Si
SEPTEMBRE. 1733. 1929
Si leurs Pendules marquoient le temps
vrai , il leur seroit facile d'éviter cet inconvenient
quand elles viendroient à se
dérégler ; car comme une Pendule qui
marque le temps vrai , n'est autre chofe
qu'une Pendule qui marque l'heure du
Soleil ; il leur suffiroit pour sçavoir s'il
faudroit hausser ou baisser la Lentille
de voir sur le Soleil , si elle auroit avancé
ou retardé ; au lieu que pour regler
une Pendule qui marque le temps moïen,
il faut necessairement remarquer le temps
qu'on l'a mise à l'heure , et ajouter l'é
quation à la quantité des minutes marquées
par leur Eguille , ou la retrancher,
selon qu'elle est additive ou soustractive ,
autrement on ne peut pas , pour la regler
, sçavoir s'il faut hausser ou abbaisser
la Lentille. Quand même la plupart des
personnes qui ont des Pendules à ressort .
sçauroient ajouter au temps moïen , ou
retrancher la quantité de l'équation , il
est aisé de sentir qu'il leur seroit toujours
beaucoup plus avantageux qu'elles
marquassent le temps vrai; d'autant plus
que l'équation changeant journellement
de quantité , il faut toutes les fois qu'on
veut sçavoir l'heure vraie , avoir l'embarras
de faire , pour ainsi dire , une espece
de calcul, ou prendre la peine d'aller
Biiij cher1930
MERCURE DE FRANCE
chercher un Cadran Solaire , ou une Méridienne
.
Outre cet embarras , il y a des Saisons
où le Soleil est long- temps sans paroître,
sur tout dans les mois de Novembre, Décembre
et Janvier , où l'on auroit cependant
le plus de besoin de le voir souvent
pour remettre sa Pendule à l'heure
parce qu'il retarde dans ces trois mois
d'environ trente et une minutes.
Malgré cela , presque tout le monde
et même la plupart des Horlogers , ne
pouvant s'accoutumer à ajouter au temps
moyen , ni à en retrancher l'équation , ne
peuvent pas avoir d'autre ressource pour
mettre leurs Pendules à l'heure , que celle
de les remettre sur le Soleil, par conséquent
l'on ne doit pas être surpris de
voir la plupart des Pendules si mal à
l'heure dans l'espace de ces trois mois.
Il est donc évident par les raisons que
je viens de dire , que l'utilité des Pendules
à ressort se trouve considérablement
augmentée , en leur faisant marquer et
sonner le temps vrai ; dautant qu'elles
ne seront pas plus sujettes à se déranger
que les autres Pendules , étant aussi simples
,comme vous l'allez voir par la Description
qui suit :
Il y a deux Cadrans à cette Pendule ;
Le
SEPTEMBRE . 1733. 1931
le premier est fixe comme celui des Pendules
ordinaires ; il ne sert de même qu'à
marquer les heures et les minutes du tems.
moyen ou temps égal.
Le second Cadran renferme le premier,
et est mobile ; il sert à marquer le temps
vrai , par le moyen de plusieurs chifres
qui sont gravez sur ce Cadran , au - delà
des minutes et des deux index . Ces chifies
sont les jours des mois , entre lesquels
il y a environ une minute d'équation
, c'est- à dire , les jours entre lesquels
le Soleil avance ou tarde d'environ
une minute.
Pour que la Pendule marque et sonne
le temps vrai, il faut premierement faire
tourner le jour du mois sous la ligne de
foy de l'index qui convient au mois où
l'on est , et mettre ensuite l'éguille des
minutes juste à l'heure du Soleil sur le
Cadran mobile . Après cela , pour qu'elle
le marque toujours , il faudra seulement
avoir le soin de faire tourner le jour du
mois où l'on est sous l'index ; j'ai dit l'index
qui convient , parce que celui d'embas
sert pour les jours des mois , depuis
le commencement d'Octobre , jusqu'à la
fin de May , et celui d'en haut sert pour
le reste des autres mois.
En mettant les jours du mois sous la
ligne B v
1932 MERCURE DE FRANCE
•
ligne de foy de l'index , comme il est
expliqué , vous faites avancer ou tarder
le Cadran mobile de la même quantité
que le Soleil a avancé ou tardé, et la sonnerie
avance ou tarde de la même quantité
; parce que cette sonnerie est disposée
de façon qu'elle ne peut sonner que
lorsque l'éguille des minutes est arrivée
à 6c minuses et à 30 minutes de ce cadran,
en quelque position qu'il se trouve.
Pour que l'on ne soit pas obligé d'ou
vrir la porte de la Pendule , pour faire
tourner le jour du mois sur l'index , j'ai
imaginé une petite rouë dentée , qui engraine
en angles droits dans les dents
que j'ai faites autour de la circonference
du Cadran mobile . L'arbre de cette rouë
qui traverse de part en part le côté droit
de la Boëte , porte à son extrêmité un
Bouton gaudroné , qui lui est fixé, et qui
sort hors de la Boëte; par le moyen de ce
Bouton l'on fait tourner avec la main
à droit ou à gauche cette petite Rouë, et
par conséquent le Cadran mobile , pour
mettre le jour du mois sous la ligne de
foy de l'Index , sans qu'il faille ouvrir
la porte.
Ainsi ,outre qu'on évite la peine d'ouvrir
la porte de la Pendule , les Cadrans
conserveront bien plus long- temps leur
propreté.
SEPTEMBRE. 1733. 1933
Pour leur faire sonner le temps vrai
j'ai fait un Lévier , que le Cadran mobi-
Je emporte avec lui.Ce Lévier a un mouvement
perpendiculaire au Plan du Cadran.
L'extrémité de ce Lévier porte un Cera
cle dont le centre répond toujours au centre
du Cadran, et la circonférence à la détente
de la sonnerie , qui est en plan incliné
, en sorte que ce Lévier ne sçauroit
être levé sans glisser sous le plan incliné
de la détente , ce qui la fait lever.
La circonférence de ce Cercle porte un
Plan incliné, dont l'extêmité répond toujours
à 60 minutes du Cadran mobile ,
quelque mouvement qu'on donne à ce
Cadran.
La Rouë de minutes , au lieu de Chevilles,
porte deux Plans inclinez ; un pour
l'heure et l'autre pour la demie. L'extrêmité
de ces deux Plans est dans la direction
de l'éguille. Un de ces Plans rencontrant
le Plan incliné du Lévier , le fait
lever , et fait par conséquent lever la dé
tente de la sonnerie.
Comme l'extrêmité du Plan incliné du
Lévier , répond toujours à 60 minutes
du Cadran mobile , et que les Plans in
clinez de la Rouë de minutes sont dans
la direction de l'éguille ; le Plan incliné
B vj du
1934 MERCURE DE FRANCE
du levier ne peut se dégager de celui de
l'heure que quand l'éguille est arrivée à
60 minutes de ce Cadran , ni de celu
de la demie heure, que quand cette éguille
est arrivée à 30 minutes.
Si - tôt que ce Plan est dégagé de celui
de la Rouë de minutes , le Lévier et la
Détente retombent , et la Pendule sonne
le temps vrai
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Résumé : LETTRE de M. Pierre LE ROY, Horloger, de la Société des Arts, demeurant à Paris, au milieu de la Place Dauphine : Description d'une Pendule à Ressorts, marquant et sonnant le temps vrai.
Pierre Le Row, horloger à Paris, présente dans sa lettre une pendule à ressorts innovante capable de marquer et de sonner le temps vrai. Cette pendule, tout en étant aussi simple que les autres modèles à ressorts, intègre une roue supplémentaire pour indiquer le jour du mois. Pour améliorer la précision des pendules à ressorts, Le Row a mis au point une nouvelle méthode de fabrication des palettes de la verge du balancier, réduisant ainsi les frottements et augmentant la durabilité de l'échappement. Il a également trouvé un moyen de rendre l'action du grand ressort plus égale, ce qui améliore la justesse et réduit les risques de rupture. Le Row met en avant l'importance du temps vrai pour le public, soulignant que la plupart des utilisateurs de pendules à ressorts ignorent l'équation de l'horloge, ce qui les empêche d'obtenir le temps vrai. Les pendules à ressorts marquant le temps vrai évitent les erreurs courantes liées à la régulation des pendules sur le temps moyen. La pendule de Le Row est équipée de deux cadrans : un fixe pour les heures et les minutes du temps moyen, et un mobile pour le temps vrai. Le cadran mobile est ajusté quotidiennement pour compenser les variations de l'équation du temps. Un mécanisme permet de tourner le cadran mobile sans ouvrir la pendule, conservant ainsi la propreté des cadrans. Pour la sonnerie du temps vrai, un levier et un cercle incliné actionnent la détente de la sonnerie, assurant que la pendule sonne aux heures et demi-heures exactes du temps vrai.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 2668-2672
LETTRE de M. Thiout, Horloger, à M. le Chevalier de .... au sujet de la Pendule que M. Pierre le Roy annonce dans le Mercure de Septembre dernier.
Début :
MONSIEUR, Les marques d'estime dont vous m'honorez, et [...]
Mots clefs :
Pierre Le Roy, Pendule, Roue, Cercle, Quantième, Palette, Temps vrai, Ressort, Description, Cadran, Minutes, Roues, Pignon, Justesse, Échappement
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Thiout, Horloger, à M. le Chevalier de .... au sujet de la Pendule que M. Pierre le Roy annonce dans le Mercure de Septembre dernier.
LETTRE de M. Thiout , Horloger
à M. le Chevalier de .... au sujet de
la Pendule que M. Pierre le Roy annonce
dans le Mercure de Sept.mbre dernier.
MONSIEUR ,
Les marques d'estime dont vous m'honorez ',
et l'envie que vous m'avez témoignée de sçavoir
par moi les proprietez de la Pendule que M.Pierre
le Roy annonce, confirment l'interêt que vous
prenez au progrès des Arts . Je vais donc Monsieur
, m'en acquitter le plus succinctement qu'il
me sera possible , selon la description que vous
en avez vûë de l'Auteur.
Cette Pendule marque le temps vrai , par le
moyen d'un cercle appliqué à la circonférence
du Cadran , où sont gravez les mois et quantiémes
inégalement , selon que l'Equation le demande
; les 60. minutes y sont aussi gravées ,
I. Kd • de
DECEMBRE. 1733. 2659
He sorte qu'en le tournant à la main jusqu'an
quantiéme marqué avec deux index , l'Aiguille
des minutes marque sur ledit Cercle le temps
vrai.
Cette méthode , quoique très - bonne , a des
difficultez qui empêchent que le Public n'en tire
Pavantage qu'il desireroit , parce qu'il est diffi
cile d'en faire prendre connoissance aux personnes
même intelligentes , et en ce qu'il faut s'ap
procher du Cadran toutes les fois que l'on veut
avoir l'heure , et avoir toujours égard aux nouvelles
positions du Cercle après l'avoir mis au
quantième , ce qui n'est guère utile pour un usage
ordinaire , mais très-bon pour un Sçavant
comme étoit l'Inventeur , feu M. de la Hire , or
comme est M.du Fay ; qui l'a si bien perfec-
*tionnée.
M. le Roy a ajoûté une détente fort ingénieuse
, après ce Cercle , pour faire sonner le temps
vrai , mais M. Enderlin en a imaginé une , où
il évite les talus qui sont à celle de M. le Roy , ce
qui la rend plus parfaite et plus facile à executer.
Cette Pendule marque le quantiéme du mois
avec une roue de plus, tandis qu'il faut trois roues
et deux pignons aux autres Pendules qui le masquent
, selon M. le Roy. Je ne crois pas que son
dessein soit d'en imposer, cependant il sçait bien
que nos quantiémes ordinaires ne sont composez
que d'un pignon de 16. posé sur la roue de Cadran.
Une roue de 32. engrainée dedans ; portant
une cheville qui passe toutes les 24. heures,prend
une dent du Cercle qui fait changer le chiffre; ainsi
cela ne fait absolument que trois roues, y com
gris le pignon ce qui estbien simple )mais il paroît
que M. le Roy encherit sur cette simplicité , ne
donnant qu'une seule roue à son quantiéme. Il a,
La Volo Fy sans
1670 MERCURE DE FRANCE
sans doute , oublié de compter les deux autres of
il se sert de differentes machines qui font plus
que l'équivalent des deux roues qu'il y a de plus
au quantiéme connû,
La justesse des Pendules ne paroissant pas assez
suffisante avec l'échappement ordinaire , M.
Roy dit avoir imaginé , pour augmenter cette
justesse, un nouvel Echappement qui consiste en
une seule Palette et deux Rochets enarbrez sur le
même Axe. L'un de ces Rochets est plus grand
que l'autre, Lorsque le petit frappe la Palette et
qu'il échappe, le grand se repose sur le Cylindre
de la Verge jusqu'à- ce que la vibration lui ameng
une entaille faite dans ledit Cylindre et en passant,
le petit Rochet frappe la Palette , et ainsi succes
.sivement.. AS 2
que
Remarquez , s'il vous plait , Monsicur ,
cet échappement perd moitié de l'avantage qu'a
celui de la roue de rencontre , n'y ayant que la
moitié des vibrations de Chassées , comme s'il Y
avoit du danger de donner trop de maintien au
Pendule , il est vrai que pour recuperer cette peste
, M. le Roi est obligé de tenir la Palete grande,
mais il n'en résulte que l'inégalité de la force
motrice et du Kouage qui influe plus abondam
›ment sur une grande Palette que sur deux petites,
ce qui est évident , on pourroit s'imaginer , n'y
ayant qu'une Palette de frappée, que la vibration
ne reçoit qu'un choc plus ou moins fort , sans
autre consequence , et que la vibration reve,
nant, elle est independante de toutes causes accip
dentelles. Il faut faire attention que le choc ing-
-gal donne de grandes et de petites vibrations
ainsi celle que l'on prétendroit naturelle ne l'est
pas , étant plus ou moins grande. Il y auroit beau
coup de choses à dire là- dessus , ce que j'ai re
I. Va connú
DECEMBRE. 1753. 2677
cennu par une petite experience que j'en ai faite
en 1725. après M. du Tertre. A l'égard de sa
plus grande durée il seroit difficile de le prouver
, étant égal en avantages.
M. le Roy auroit bien du ne pas faire plus de
mistere à donner la description de rendre égale
l'action du grand ressort des l'endules , qu'il dit
avoir imaginé , qu'à donner la description de sa
détente, le Public lui en auroit sçu bon gré; mais
avec un peu d'attention , on reconnoîtra que la
maniere dont il se sert , est la même que celle que
l'on a pratiquée aux Montres à barillet tournant,
qui est, à la verité , excellente pour une Pendule ,
puisque l'on voit des Montres à minutes sur ce
principe , aller aussi régulierement 24. heures
que celles à fusée.
Voici , Monsieur , comme on dispose un mouvement
de Pendule , quand on veut se servir de
ce principe de justesse ; on donne les mêmes
nombres aux rouages comme pour aller 18 .
jours , où il ne faut que six tours de barillet ›
on noye une petite roue sur celle du barillet excentriquement
; on y ajuste quarément à l'arbres
une dent , et la petite roue en ayant 4. on fait
fait faire un bon ressort de neuf tours , dans les
quels on en chosit 4. des plus égaux , que l'on
fixe au moyen de cette petite roue excentrique ,
ainsi il y a environ trois tours de bande et deux
de reste , font cinq , et quatre d'employez , font
neuf , les quatre tours de réserves tirent douze
jours très- régulierement ; mais comme on remonte
la Pendule tous les huit jours , il n'y a
qu'environ trois tours des neuf qui travaillent ,
ce qui auginente encore la régularité
Ce qui confirme que c'est là la Méthode dont
M. le Roy se sert , c'est qu'après la fusée il ne
5. Ja Vol.
F vi peac
2872 MERCURE DE FRANCE
peut y en avoir d'autre avec laquelle on puisse
mieux regler l'action du grand ressort et qui garantisse
mieux les fractures qui peuvent arriver
en la remontant , comme M. le Roy le remar➡
que Il y a des Horlogers , qui observent encore
pour corriger l'action du ressort , de tenir le
premier pignon plus petit que d'ordinaire et
grossissent les autres en proportion .
A l'égard du bouton dont M. le Roy
se sert pour tourner le Cercle sans ouvrir
la boëte , il faut qu'il y ait long temps qu'il l'ait
imaginé , y ayant 6. ou 7. ans que moi et d'autres
le mettent en usage. Je suis très- respectueusement
, Monsieur , &c .
à M. le Chevalier de .... au sujet de
la Pendule que M. Pierre le Roy annonce
dans le Mercure de Sept.mbre dernier.
MONSIEUR ,
Les marques d'estime dont vous m'honorez ',
et l'envie que vous m'avez témoignée de sçavoir
par moi les proprietez de la Pendule que M.Pierre
le Roy annonce, confirment l'interêt que vous
prenez au progrès des Arts . Je vais donc Monsieur
, m'en acquitter le plus succinctement qu'il
me sera possible , selon la description que vous
en avez vûë de l'Auteur.
Cette Pendule marque le temps vrai , par le
moyen d'un cercle appliqué à la circonférence
du Cadran , où sont gravez les mois et quantiémes
inégalement , selon que l'Equation le demande
; les 60. minutes y sont aussi gravées ,
I. Kd • de
DECEMBRE. 1733. 2659
He sorte qu'en le tournant à la main jusqu'an
quantiéme marqué avec deux index , l'Aiguille
des minutes marque sur ledit Cercle le temps
vrai.
Cette méthode , quoique très - bonne , a des
difficultez qui empêchent que le Public n'en tire
Pavantage qu'il desireroit , parce qu'il est diffi
cile d'en faire prendre connoissance aux personnes
même intelligentes , et en ce qu'il faut s'ap
procher du Cadran toutes les fois que l'on veut
avoir l'heure , et avoir toujours égard aux nouvelles
positions du Cercle après l'avoir mis au
quantième , ce qui n'est guère utile pour un usage
ordinaire , mais très-bon pour un Sçavant
comme étoit l'Inventeur , feu M. de la Hire , or
comme est M.du Fay ; qui l'a si bien perfec-
*tionnée.
M. le Roy a ajoûté une détente fort ingénieuse
, après ce Cercle , pour faire sonner le temps
vrai , mais M. Enderlin en a imaginé une , où
il évite les talus qui sont à celle de M. le Roy , ce
qui la rend plus parfaite et plus facile à executer.
Cette Pendule marque le quantiéme du mois
avec une roue de plus, tandis qu'il faut trois roues
et deux pignons aux autres Pendules qui le masquent
, selon M. le Roy. Je ne crois pas que son
dessein soit d'en imposer, cependant il sçait bien
que nos quantiémes ordinaires ne sont composez
que d'un pignon de 16. posé sur la roue de Cadran.
Une roue de 32. engrainée dedans ; portant
une cheville qui passe toutes les 24. heures,prend
une dent du Cercle qui fait changer le chiffre; ainsi
cela ne fait absolument que trois roues, y com
gris le pignon ce qui estbien simple )mais il paroît
que M. le Roy encherit sur cette simplicité , ne
donnant qu'une seule roue à son quantiéme. Il a,
La Volo Fy sans
1670 MERCURE DE FRANCE
sans doute , oublié de compter les deux autres of
il se sert de differentes machines qui font plus
que l'équivalent des deux roues qu'il y a de plus
au quantiéme connû,
La justesse des Pendules ne paroissant pas assez
suffisante avec l'échappement ordinaire , M.
Roy dit avoir imaginé , pour augmenter cette
justesse, un nouvel Echappement qui consiste en
une seule Palette et deux Rochets enarbrez sur le
même Axe. L'un de ces Rochets est plus grand
que l'autre, Lorsque le petit frappe la Palette et
qu'il échappe, le grand se repose sur le Cylindre
de la Verge jusqu'à- ce que la vibration lui ameng
une entaille faite dans ledit Cylindre et en passant,
le petit Rochet frappe la Palette , et ainsi succes
.sivement.. AS 2
que
Remarquez , s'il vous plait , Monsicur ,
cet échappement perd moitié de l'avantage qu'a
celui de la roue de rencontre , n'y ayant que la
moitié des vibrations de Chassées , comme s'il Y
avoit du danger de donner trop de maintien au
Pendule , il est vrai que pour recuperer cette peste
, M. le Roi est obligé de tenir la Palete grande,
mais il n'en résulte que l'inégalité de la force
motrice et du Kouage qui influe plus abondam
›ment sur une grande Palette que sur deux petites,
ce qui est évident , on pourroit s'imaginer , n'y
ayant qu'une Palette de frappée, que la vibration
ne reçoit qu'un choc plus ou moins fort , sans
autre consequence , et que la vibration reve,
nant, elle est independante de toutes causes accip
dentelles. Il faut faire attention que le choc ing-
-gal donne de grandes et de petites vibrations
ainsi celle que l'on prétendroit naturelle ne l'est
pas , étant plus ou moins grande. Il y auroit beau
coup de choses à dire là- dessus , ce que j'ai re
I. Va connú
DECEMBRE. 1753. 2677
cennu par une petite experience que j'en ai faite
en 1725. après M. du Tertre. A l'égard de sa
plus grande durée il seroit difficile de le prouver
, étant égal en avantages.
M. le Roy auroit bien du ne pas faire plus de
mistere à donner la description de rendre égale
l'action du grand ressort des l'endules , qu'il dit
avoir imaginé , qu'à donner la description de sa
détente, le Public lui en auroit sçu bon gré; mais
avec un peu d'attention , on reconnoîtra que la
maniere dont il se sert , est la même que celle que
l'on a pratiquée aux Montres à barillet tournant,
qui est, à la verité , excellente pour une Pendule ,
puisque l'on voit des Montres à minutes sur ce
principe , aller aussi régulierement 24. heures
que celles à fusée.
Voici , Monsieur , comme on dispose un mouvement
de Pendule , quand on veut se servir de
ce principe de justesse ; on donne les mêmes
nombres aux rouages comme pour aller 18 .
jours , où il ne faut que six tours de barillet ›
on noye une petite roue sur celle du barillet excentriquement
; on y ajuste quarément à l'arbres
une dent , et la petite roue en ayant 4. on fait
fait faire un bon ressort de neuf tours , dans les
quels on en chosit 4. des plus égaux , que l'on
fixe au moyen de cette petite roue excentrique ,
ainsi il y a environ trois tours de bande et deux
de reste , font cinq , et quatre d'employez , font
neuf , les quatre tours de réserves tirent douze
jours très- régulierement ; mais comme on remonte
la Pendule tous les huit jours , il n'y a
qu'environ trois tours des neuf qui travaillent ,
ce qui auginente encore la régularité
Ce qui confirme que c'est là la Méthode dont
M. le Roy se sert , c'est qu'après la fusée il ne
5. Ja Vol.
F vi peac
2872 MERCURE DE FRANCE
peut y en avoir d'autre avec laquelle on puisse
mieux regler l'action du grand ressort et qui garantisse
mieux les fractures qui peuvent arriver
en la remontant , comme M. le Roy le remar➡
que Il y a des Horlogers , qui observent encore
pour corriger l'action du ressort , de tenir le
premier pignon plus petit que d'ordinaire et
grossissent les autres en proportion .
A l'égard du bouton dont M. le Roy
se sert pour tourner le Cercle sans ouvrir
la boëte , il faut qu'il y ait long temps qu'il l'ait
imaginé , y ayant 6. ou 7. ans que moi et d'autres
le mettent en usage. Je suis très- respectueusement
, Monsieur , &c .
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Résumé : LETTRE de M. Thiout, Horloger, à M. le Chevalier de .... au sujet de la Pendule que M. Pierre le Roy annonce dans le Mercure de Septembre dernier.
La lettre de M. Thiout, horloger, adressée à M. le Chevalier de..., traite des caractéristiques et des améliorations apportées à une pendule annoncée par M. Pierre le Roy dans le Mercure de septembre précédent. Cette pendule marque le temps vrai grâce à un cercle appliqué à la circonférence du cadran, où sont gravés les mois, les quantièmes inégalement, ainsi que les minutes. Cependant, cette méthode, bien que bonne, présente des difficultés pour le public en raison de sa complexité et de la nécessité de s'approcher fréquemment du cadran. M. le Roy a ajouté une détente ingénieuse pour faire sonner le temps vrai, mais M. Enderlin a proposé une solution plus parfaite et facile à exécuter. La pendule marque également le quantième du mois avec une seule roue, contrairement aux autres pendules qui en utilisent trois roues et deux pignons. M. Thiout remet en question cette simplification, estimant que le design de M. le Roy est plus complexe qu'il ne le prétend. Pour augmenter la justesse des pendules, M. le Roy a imaginé un nouvel échappement avec une seule palette et deux rochets sur le même axe. Cependant, cet échappement perd la moitié de l'avantage de celui de la roue de rencontre, ce qui entraîne des inégalités dans la force motrice et le couple. M. Thiout critique également le mystère entourant la description de la méthode de M. le Roy pour rendre égale l'action du grand ressort des pendules, notant que cette méthode est similaire à celle utilisée dans les montres à barillet tournant. Il décrit en détail la disposition du mouvement de la pendule pour garantir une régularité maximale. Enfin, M. Thiout mentionne que le bouton utilisé par M. le Roy pour tourner le cercle sans ouvrir la boîte est une innovation déjà en usage depuis plusieurs années par lui-même et d'autres horlogers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 754
Maniere aisée pour apprendre à regler les Montres, [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Massoteau, Sieur de S. Vincent, Horloger de l'Hôtel de la Monnoye de Paris, y demeurant [...]
Mots clefs :
Mesure du temps, Montres, Minutes, Secondes, Cadran, René Massoteau de Saint Vincent et de Tartifume, Académie royale des sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Maniere aisée pour apprendre à regler les Montres, [titre d'après la table]
Le sieur Massoteau , Sieur de S. Vincent , Horloger
de l'Hôtel de la Monnoye de Paris , y demeurant
à la Mesure du Temps , donne avis à
ceux qui ont des Montres à minutes , qui voudront
qu'elles marquent les secondes sur le même
Cadran , qu'il fait une Aiguille qu'il place au
centre commun , qui passe entre l'Aiguille des
heures et celle des minutes ; elle fait le tour du
Cadran dans une minute , et par conséquent marque
les secondes et les tierces , de 20. en 26. par
vibrations , sans augmenter le nombre des roues .
Les Montres n'en sont que plus jnstes , et il les
garantit comme neuves ."
On avertit aussi qu'il a fait imprimer une Instruction
, qu'il distribue chez lui , contenant la
maniere aisée d'apprendre à bien regler les Montres
, tant simples qu'à minutes , à secondes , à
réveil , à répetition et à huit jours , avec deux
grands ressorts , et celles qu'il fait , que de tel
sens que l'on tourne la Clef pour les monter , on
ne les dérange point ; soit à la Françoise , soit à
l'Angloise ou à la Cavaliere, comme aussi de tracer
facilement sur une fenêtre , un bon Meridien
juste pour toute l'année. Avec Approbation de
l'Académie Royale des Sciences.
de l'Hôtel de la Monnoye de Paris , y demeurant
à la Mesure du Temps , donne avis à
ceux qui ont des Montres à minutes , qui voudront
qu'elles marquent les secondes sur le même
Cadran , qu'il fait une Aiguille qu'il place au
centre commun , qui passe entre l'Aiguille des
heures et celle des minutes ; elle fait le tour du
Cadran dans une minute , et par conséquent marque
les secondes et les tierces , de 20. en 26. par
vibrations , sans augmenter le nombre des roues .
Les Montres n'en sont que plus jnstes , et il les
garantit comme neuves ."
On avertit aussi qu'il a fait imprimer une Instruction
, qu'il distribue chez lui , contenant la
maniere aisée d'apprendre à bien regler les Montres
, tant simples qu'à minutes , à secondes , à
réveil , à répetition et à huit jours , avec deux
grands ressorts , et celles qu'il fait , que de tel
sens que l'on tourne la Clef pour les monter , on
ne les dérange point ; soit à la Françoise , soit à
l'Angloise ou à la Cavaliere, comme aussi de tracer
facilement sur une fenêtre , un bon Meridien
juste pour toute l'année. Avec Approbation de
l'Académie Royale des Sciences.
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Résumé : Maniere aisée pour apprendre à regler les Montres, [titre d'après la table]
Le sieur Massoteau, Sieur de Saint-Vincent, horloger à l'Hôtel de la Monnoye de Paris, a créé une aiguille pour montres à minutes permettant de marquer les secondes et les tierces sur le même cadran. Cette aiguille, placée au centre commun, effectue un tour complet du cadran en une minute sans augmenter le nombre des roues, améliorant ainsi la précision des montres. Massoteau garantit la qualité de ces montres comme neuves. Il a également publié une instruction sur la manière de régler divers types de montres, y compris les montres simples, à minutes, à secondes, à réveil, à répétition et à huit jours, avec deux grands ressorts. Cette instruction explique comment monter les montres sans les déranger, qu'elles soient à la française, à l'anglaise ou à la cavalière. Elle inclut aussi des indications pour tracer un méridien précis sur une fenêtre pour toute l'année. Cette publication a reçu l'approbation de l'Académie Royale des Sciences.
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5
p. 1130-1139
LETTRE de M. Pierre le Roy, Horloger, à M. de .... pour servir de Réponse à la Lettre de M. Thiout, insérée dans le Mercure de France, Décembre 1733. page 2668.
Début :
Vous êtes sans doute surpris, Monsieur, de la Lettre que vous avez [...]
Mots clefs :
Détente, Levée, Minutes, Pendule, M. Thiout, Roue, Cercle, Cadran, M. Enderlin, Cliquet, Rochet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M. Pierre le Roy, Horloger, à M. de .... pour servir de Réponse à la Lettre de M. Thiout, insérée dans le Mercure de France, Décembre 1733. page 2668.
LETTRE de M. Pierre le Roy ,
Horloger , à M. de .... pour servir de
Réponse à la Lettre de M. Thiout ,
insérée dans le Mercure de France ,
Décembre 1733. page 2668 .
Vsieur,de la Lettre que vous avez
Ous êtes sans doute surpris , Monlûe
dans le Mercure , au sujet de la Pendule
que j'ai annoncée dans le même
Journal au mois de Septembre dernier.-
Les commoditez et les avantages que
vous y avez trouvé et que M. 1 hiout
n'y veut pas reconnoître , font , sans
doute , le sujet des explications plus par
I. Vol. ticulieres.
JUIN. 1734 7134
>
ticulieres que vous me demandez.
Ma Pendule marque les minutes du
tems vrai sur un cercle mobile autour
du Cadran , et le mouvement de ce cercle
se regle en mettant sous un Index le
quantiéme du mois marqué sur ce cercle.
Vous ne vous attendiez pas que M.
Thiout feroit au Public , et même aux
personnes intelligentes, l'injustice de leur
refuser assez de connoissance pour met
tre le quantiéme du mois sous un Index ,
et pour s'approcher du Cadran jusqu'à
une distance convenable toutes les fois
que l'on veut voir l'heure du tems vrai,
Ma Pendule n'a point d'autre défaut
que les autres dans cette partie ; et quoique
les minutes du tems vrai ne conviennent
point avec celles du tems moyen
le cercle mobile où elles sont marquées
étant blanc , et les chifres étant noirs et
gros , il est très- facile de les remarquer au
moins d'aussi loin qu'on peut voir l'aiguille
des minutes : Or depuis qu'il n'y
a point de difficulté pour remarquer
la
minute à laquelle répond l'aiguille , on
y peut trouver l'avantage que je m'étois.
proposé.
Si j'avois mis une détente ordinaire à
ma Pendule , elle n'auroit sonné les
que
heures du tems moyen , et par
J. Vol.
consequent
1132 MERCURE DE FRANCE
quent la sonnerie auroit pû retarder et
avancer d'un quart d'heure sur le tems
vrai auquel on se regle. Pour éviter cet
inconvenient , j'ai imaginé une détente
qui ne la fait sonner que quand l'éguille
Est à 60. minutes du rems vrai .
M. Thiout avoue que ma détente est in
genicuse ; mais pour en diminuer le merite
il dit que M. Enderlin en a imaginé
une autre , où il évite les talus qui sont à
la mienne, ce qui la rend plus parfaite et
plus facile à executer, M. Thiout devoit
donner la description de cette détente
pour qu'on pût en faire la comparaison et
remarquer les avantages de l'une sur l'autre.
Pour vous faire sentir , M. combien
ma détente est au dessus de celle de M.
Enderlin , il faut les décrire toutes deux.
Lorsqu'on fait tourner le Cadran du
tems vrai dans ma Pendule , ce Cadran
emporte avec lui au- dedans de la cadrature
un levier , à l'extrêmité duquel est
un cercle concentrique , à la rouë des minutes,
et qui peut se mouvoir perpendiculairement
au plan du Cadran , dont la
circonference répond toujours à la détente
de la sonnerie , ensorte que ce cercle ne
sçauroit se mouvoir sans faire lever la
détente . Ce cercle qu'on peut appeller
levée circulaire , a deux plans inclinés de
1. Vol. champ,
JUIN. 1734- 3133
champ' , et chaque plan incliné en occupe
la moitié ; ensurte que ce cercle ressemble
à une rouë de rencontre qui n'auroit
que deux dents : l'un des plans inclinés
répond toujours à 60. minutes du Cadran
mobile , et l'autre à trente minutes.
La roue des minutes , au lieu de cheville
, porte un plan incliné , sur lequel
les plans inclinés du cercle concentrique
reposent toujours , ainsi la rouë des minutes
en tournant , fait mouvoir ce cercle
perpendiculairement au plan du Cadran:
et leve la détente de la sonnerie , quand
le plan incliné de la rouë de minutes est
arrivé au sommet du plan incliné qui répond
à 6c. minutes ou à 30 minutes du
Cadran mobile , le plan incliné du cercle
concentrique qui étoit engagé , se dé
gage. Ce cercle reprend sa situation na
turelle , la détente retombe et permet à
la Pendule de sonner.
ainsi
Vous voyez par ce détail , M. que ma:
détente a deux avantages sur les déten
tes mêmes ordinaires. 1 ° . Il y a toujours
un plan incliné de la levée qui répose
sur le plan incliné de la chaussée
la resistance que le mouvement trouve
est toujours uniforme , au lieu que dans
lęs Pendules ordinaires la levée ne porte
sur la cheville qu'environ un quart d'heu-
I.Vol.
,
134 MERCURE DE FRANCE
re avant l'heure ou la demie , par consequent
le mouvement ne trouve pas toujours
une resistance égale. La cheville
dans l'opération qu'elle fait , n'agit pas
toujours sous ce même angle , et sa force
n'est pas ménagée comme dans ma Penduke
.
>
la
2º. Puisque chaque plan incliné de
ma détente occupe un demi cercle
rouë de minutes employe une demie heure
entiere à lever la détente , au lieu que
cette opération se fait dans un quart
d'heure dans les Pendules ordinaires , et
comme leurs forces sont en raison renversée
des tems employés à surmonter une
même resistance , ma rouë de minutes ne
doit employer pour lever ma détente ,
que la moitié de la force qui se trouve
employée pour lever les détentes ordinai-
ECS.
M. Thiout n'avoit pas , sans doute , fait
ces reflexions , quand il a mis ma détente
au- dessous de celle de M. Enderlin
qui , comme on va le faire voir , demande
beaucoup plus de force que les détentes
ordinaires ; car pour la détente de M.
Enderlin , il y a au centre de la quadrature
un rochet porté sur une virole fixée
à la platine , au travers de laquelle passe
la tige qui porte la rouë de minute ;
I. Vol.
он
JUIN. 1734. 1135
ou rouë dechaussée . Ce rochet à un bras
qui est toujours engagé dans la levée de
la détente , ensorte qu'il ne sçauroit être
mû sans mouvoir cette levée . Le Cadran
mobile des minutes porte aussi une au
tre levée mobile sur une cheville dont
le bout répond toujours à 60. minutes du
Cadran mobile des minutes , et cette levée
porte à son extrêmité un cliquet pous
sé par un ressort qui peut s'engager dans
les dents du rochet dont j'ai parlé.
La chaussée porte deux chevilles , l'une
pour l'heure , et l'autre pour la demie.
Chaque cheville prend à son tour le bout
de cette derniere lévée , la pousse et fait
engager le cliquet dans une dent du rochet.
Ce cliquet , ou pour mieux dire la
Jevée , ( parce que le cliquet ne sert à la
levée que de point d'appui dans la dent
du rochet , ) fait tourner le rochet , qui
en tournant fait lever la détente par le
moyen de son bras qui est engagé dans
la levée ; et quand la cheville de la rouë
de minutes est dégagée , la détente reprend
sa place et la Pendule sonne.
Examinons presentement cette détente
, et voyons si elle peut ésre mise
en parallele avec la mienne. D'abord il
faut plus de force pour mouvoir la levée
qui tient au Cadran mobile que pour le-
I. Vol. Ver
1136 MERCURE DE FRANCE
ver celle des Pendules ordinaires , parce
qu'il faut vaincre la resistance d'un ressort
, qui doit non -seulement renvoyer
la levée , mais qui doit encore dégager le
cliquet qui est engagé et poussé dans le
rochet par un ressort . Outre cela il est évident
que le mouvement qu'il faut donner
au rochet et à la détente de la sonnerie
, oppose de nouvelles resistances
qui ne se trouvent point ailleurs . La détente
de M. Enderlin a donc trois défiuts.
1. L'operation pour lever la détente
se fait dans un demi quart d'heure
ou environ , et dès-là la résistance que
fait la premiere levée à la cheville qui la
pousse est plus que double de celle des
levées ordinaires . 2. Cetre premiere le
vée qui porte le cliquer , doit faire tour
ner le rochet, et ce rochet doit reprendre
sa situation . Il faut donc un ressort à ce
rochet pour le ramener , et par consequent
voilà une resistance nouvelle , qui
seule est beaucoup plus considerable que
toutes celles qui se trouvent dans ma
pendule et dans les Pendules ordinaires :
Un examen plus severe feroit encore voir
un inconvenient dans la virole sur laquelle
tourne le rochet , car cette virole
étant grosse , le mouvement du rochet
ne sçauroit se faire sans beaucoup de
frottement. 3
JUIN. 1734. 1137
3°. A l'endroit où le bras au rochet est
engagé avec la levée de la détente , il
se fait encore un nouveau fottement que
le mouvement de la Pendule doit vaincre.
>
Enfin , puisque c'est la cheville de la
rouë de minute qui doit faire faire toutes
ces operation xausquelles elle employe une
grande partie de sa force , qu'eile les fait
dans un demi quart d heure ou environ
sous des angles continuellement variés ,
et qu'elle est libre le reste du tems. Personne
ne sera surpris si la Pendule dont
M. ,Thiout vante tant la détente , n'a pas
toute la regularité qu'on exige d'une
bonne Pendule .
A l'égard de l'éxecution de ces deux détentes,
il est visible que celle de la mienne
est beaucoup plus facile que celle de
l'autre. Premierement , en ce que ma levée
circulaire n'a pas besoin d'autre précision
que d'être à peu près concentrée à
la rouë de minutes , et d'être partagée en
deux parties égales par les deux plans inclinés
, au lieu que la détente de M. Enderlin
demande que la levée qui porte
le cliquet soit parfaitement concentrée
, autrement le cliquet pourroit bien
manquer. Le rochet , ou du moins le
bout de cette levée , étant plus ou moins
J. Vol. proche
138 MERCURE DE FRANCE
proche du centre se dégagetoit plus tard
ou plûtôt de la cheville , et la Pendule
ne sonneroit pas précisement à 60. minutes
, ni à 30. minutes. Secondement , il
n'y a dans ma Pendule que la levée circulaire
à mouvoir pour faire lever la détente.
de la sonnerie , ainsi il n'y a qu'une piece
qui peut demander quelque regularité .
Dans la Pendule de M. Enderlin , la levée
qui porte le cliquet demande au moins
autant de regularité que ma levée circulaire
; le cliquet que porte cette levée demande
aussi de la regularité ; le bras qui
reçoit dans sa fente la cheville de la levée
de la sonnerie , demande encore de la
sujetion , sans compter le rochet qui doit
être bienfait et bien libre sur sa virole.
Enfin toutes les pieces à mouvoir consommant
une trop grande partie de la force
de la Pendule la pourroient faire arrêter si
elle étoit mal faite , cu construite par une
main moins habile que celle de M. Enderlin
. Je conclus donc ; M. que ma détente
est beaucoup plus aisée à executer,
plus solide , moins fatiguante pour le
mouvement , et par consequent préferable
à la sienne ; et je suis même étonné
que M. Enderlin , qui avoit beaucoup
de genie , et qui avoit vû ma détente
quatre ans ayant d'imaginer la sienne ,
L.Vol.
l'ait
JUI N. 1734. 1139
l'ait faite si défectueuse et si contraire aux
principes de la bonne horlogerie.
Ma Pendule marque aussi le quantiéme
du mois d'une maniere plus simple
qu'on ne le fait ordinairement. M.Thiout
me rend justice , en disant qu'il ne croit
pas que mon dessein soit d'en imposer ,
quand j'ai dit que les quantiémes ordinai
res se marquoient par le moyen de trois
roues et deux pignons. Il est vrai que
c'est une faute qui s'est glissée , mais j'ai
voulu dire trois rouleaux , deux rouës et
un pignon , au lieu que dans ma Pendule
je ne mets que trois chevilles sur le barillet
de sonnerie qui fait son tour en trois
jours qui prend chaque jour à minuit
une dent de la roue du quantiéme. J'avols
regardé cette façon de faire marquer
le jour du mois comme une idée qui peut
venir à tout le monde , c'est pourquoi
je n'en avois pas donné la description
dans la Lettre où j'ai annoncé ma Pendule
et je ne la donne aujourd'hui que
pour vous faire voir , Monsieur , que je
n'ajoute à ma Pendule qu'une seule rouë
pour lui faire marquer le quantiéme au
lieu de trois rouleaux , deux roues et un
pignon qui sont enployées dans les Pendules
ordinaires pour la même operation .
A restepourle Mercure prochain.
Horloger , à M. de .... pour servir de
Réponse à la Lettre de M. Thiout ,
insérée dans le Mercure de France ,
Décembre 1733. page 2668 .
Vsieur,de la Lettre que vous avez
Ous êtes sans doute surpris , Monlûe
dans le Mercure , au sujet de la Pendule
que j'ai annoncée dans le même
Journal au mois de Septembre dernier.-
Les commoditez et les avantages que
vous y avez trouvé et que M. 1 hiout
n'y veut pas reconnoître , font , sans
doute , le sujet des explications plus par
I. Vol. ticulieres.
JUIN. 1734 7134
>
ticulieres que vous me demandez.
Ma Pendule marque les minutes du
tems vrai sur un cercle mobile autour
du Cadran , et le mouvement de ce cercle
se regle en mettant sous un Index le
quantiéme du mois marqué sur ce cercle.
Vous ne vous attendiez pas que M.
Thiout feroit au Public , et même aux
personnes intelligentes, l'injustice de leur
refuser assez de connoissance pour met
tre le quantiéme du mois sous un Index ,
et pour s'approcher du Cadran jusqu'à
une distance convenable toutes les fois
que l'on veut voir l'heure du tems vrai,
Ma Pendule n'a point d'autre défaut
que les autres dans cette partie ; et quoique
les minutes du tems vrai ne conviennent
point avec celles du tems moyen
le cercle mobile où elles sont marquées
étant blanc , et les chifres étant noirs et
gros , il est très- facile de les remarquer au
moins d'aussi loin qu'on peut voir l'aiguille
des minutes : Or depuis qu'il n'y
a point de difficulté pour remarquer
la
minute à laquelle répond l'aiguille , on
y peut trouver l'avantage que je m'étois.
proposé.
Si j'avois mis une détente ordinaire à
ma Pendule , elle n'auroit sonné les
que
heures du tems moyen , et par
J. Vol.
consequent
1132 MERCURE DE FRANCE
quent la sonnerie auroit pû retarder et
avancer d'un quart d'heure sur le tems
vrai auquel on se regle. Pour éviter cet
inconvenient , j'ai imaginé une détente
qui ne la fait sonner que quand l'éguille
Est à 60. minutes du rems vrai .
M. Thiout avoue que ma détente est in
genicuse ; mais pour en diminuer le merite
il dit que M. Enderlin en a imaginé
une autre , où il évite les talus qui sont à
la mienne, ce qui la rend plus parfaite et
plus facile à executer, M. Thiout devoit
donner la description de cette détente
pour qu'on pût en faire la comparaison et
remarquer les avantages de l'une sur l'autre.
Pour vous faire sentir , M. combien
ma détente est au dessus de celle de M.
Enderlin , il faut les décrire toutes deux.
Lorsqu'on fait tourner le Cadran du
tems vrai dans ma Pendule , ce Cadran
emporte avec lui au- dedans de la cadrature
un levier , à l'extrêmité duquel est
un cercle concentrique , à la rouë des minutes,
et qui peut se mouvoir perpendiculairement
au plan du Cadran , dont la
circonference répond toujours à la détente
de la sonnerie , ensorte que ce cercle ne
sçauroit se mouvoir sans faire lever la
détente . Ce cercle qu'on peut appeller
levée circulaire , a deux plans inclinés de
1. Vol. champ,
JUIN. 1734- 3133
champ' , et chaque plan incliné en occupe
la moitié ; ensurte que ce cercle ressemble
à une rouë de rencontre qui n'auroit
que deux dents : l'un des plans inclinés
répond toujours à 60. minutes du Cadran
mobile , et l'autre à trente minutes.
La roue des minutes , au lieu de cheville
, porte un plan incliné , sur lequel
les plans inclinés du cercle concentrique
reposent toujours , ainsi la rouë des minutes
en tournant , fait mouvoir ce cercle
perpendiculairement au plan du Cadran:
et leve la détente de la sonnerie , quand
le plan incliné de la rouë de minutes est
arrivé au sommet du plan incliné qui répond
à 6c. minutes ou à 30 minutes du
Cadran mobile , le plan incliné du cercle
concentrique qui étoit engagé , se dé
gage. Ce cercle reprend sa situation na
turelle , la détente retombe et permet à
la Pendule de sonner.
ainsi
Vous voyez par ce détail , M. que ma:
détente a deux avantages sur les déten
tes mêmes ordinaires. 1 ° . Il y a toujours
un plan incliné de la levée qui répose
sur le plan incliné de la chaussée
la resistance que le mouvement trouve
est toujours uniforme , au lieu que dans
lęs Pendules ordinaires la levée ne porte
sur la cheville qu'environ un quart d'heu-
I.Vol.
,
134 MERCURE DE FRANCE
re avant l'heure ou la demie , par consequent
le mouvement ne trouve pas toujours
une resistance égale. La cheville
dans l'opération qu'elle fait , n'agit pas
toujours sous ce même angle , et sa force
n'est pas ménagée comme dans ma Penduke
.
>
la
2º. Puisque chaque plan incliné de
ma détente occupe un demi cercle
rouë de minutes employe une demie heure
entiere à lever la détente , au lieu que
cette opération se fait dans un quart
d'heure dans les Pendules ordinaires , et
comme leurs forces sont en raison renversée
des tems employés à surmonter une
même resistance , ma rouë de minutes ne
doit employer pour lever ma détente ,
que la moitié de la force qui se trouve
employée pour lever les détentes ordinai-
ECS.
M. Thiout n'avoit pas , sans doute , fait
ces reflexions , quand il a mis ma détente
au- dessous de celle de M. Enderlin
qui , comme on va le faire voir , demande
beaucoup plus de force que les détentes
ordinaires ; car pour la détente de M.
Enderlin , il y a au centre de la quadrature
un rochet porté sur une virole fixée
à la platine , au travers de laquelle passe
la tige qui porte la rouë de minute ;
I. Vol.
он
JUIN. 1734. 1135
ou rouë dechaussée . Ce rochet à un bras
qui est toujours engagé dans la levée de
la détente , ensorte qu'il ne sçauroit être
mû sans mouvoir cette levée . Le Cadran
mobile des minutes porte aussi une au
tre levée mobile sur une cheville dont
le bout répond toujours à 60. minutes du
Cadran mobile des minutes , et cette levée
porte à son extrêmité un cliquet pous
sé par un ressort qui peut s'engager dans
les dents du rochet dont j'ai parlé.
La chaussée porte deux chevilles , l'une
pour l'heure , et l'autre pour la demie.
Chaque cheville prend à son tour le bout
de cette derniere lévée , la pousse et fait
engager le cliquet dans une dent du rochet.
Ce cliquet , ou pour mieux dire la
Jevée , ( parce que le cliquet ne sert à la
levée que de point d'appui dans la dent
du rochet , ) fait tourner le rochet , qui
en tournant fait lever la détente par le
moyen de son bras qui est engagé dans
la levée ; et quand la cheville de la rouë
de minutes est dégagée , la détente reprend
sa place et la Pendule sonne.
Examinons presentement cette détente
, et voyons si elle peut ésre mise
en parallele avec la mienne. D'abord il
faut plus de force pour mouvoir la levée
qui tient au Cadran mobile que pour le-
I. Vol. Ver
1136 MERCURE DE FRANCE
ver celle des Pendules ordinaires , parce
qu'il faut vaincre la resistance d'un ressort
, qui doit non -seulement renvoyer
la levée , mais qui doit encore dégager le
cliquet qui est engagé et poussé dans le
rochet par un ressort . Outre cela il est évident
que le mouvement qu'il faut donner
au rochet et à la détente de la sonnerie
, oppose de nouvelles resistances
qui ne se trouvent point ailleurs . La détente
de M. Enderlin a donc trois défiuts.
1. L'operation pour lever la détente
se fait dans un demi quart d'heure
ou environ , et dès-là la résistance que
fait la premiere levée à la cheville qui la
pousse est plus que double de celle des
levées ordinaires . 2. Cetre premiere le
vée qui porte le cliquer , doit faire tour
ner le rochet, et ce rochet doit reprendre
sa situation . Il faut donc un ressort à ce
rochet pour le ramener , et par consequent
voilà une resistance nouvelle , qui
seule est beaucoup plus considerable que
toutes celles qui se trouvent dans ma
pendule et dans les Pendules ordinaires :
Un examen plus severe feroit encore voir
un inconvenient dans la virole sur laquelle
tourne le rochet , car cette virole
étant grosse , le mouvement du rochet
ne sçauroit se faire sans beaucoup de
frottement. 3
JUIN. 1734. 1137
3°. A l'endroit où le bras au rochet est
engagé avec la levée de la détente , il
se fait encore un nouveau fottement que
le mouvement de la Pendule doit vaincre.
>
Enfin , puisque c'est la cheville de la
rouë de minute qui doit faire faire toutes
ces operation xausquelles elle employe une
grande partie de sa force , qu'eile les fait
dans un demi quart d heure ou environ
sous des angles continuellement variés ,
et qu'elle est libre le reste du tems. Personne
ne sera surpris si la Pendule dont
M. ,Thiout vante tant la détente , n'a pas
toute la regularité qu'on exige d'une
bonne Pendule .
A l'égard de l'éxecution de ces deux détentes,
il est visible que celle de la mienne
est beaucoup plus facile que celle de
l'autre. Premierement , en ce que ma levée
circulaire n'a pas besoin d'autre précision
que d'être à peu près concentrée à
la rouë de minutes , et d'être partagée en
deux parties égales par les deux plans inclinés
, au lieu que la détente de M. Enderlin
demande que la levée qui porte
le cliquet soit parfaitement concentrée
, autrement le cliquet pourroit bien
manquer. Le rochet , ou du moins le
bout de cette levée , étant plus ou moins
J. Vol. proche
138 MERCURE DE FRANCE
proche du centre se dégagetoit plus tard
ou plûtôt de la cheville , et la Pendule
ne sonneroit pas précisement à 60. minutes
, ni à 30. minutes. Secondement , il
n'y a dans ma Pendule que la levée circulaire
à mouvoir pour faire lever la détente.
de la sonnerie , ainsi il n'y a qu'une piece
qui peut demander quelque regularité .
Dans la Pendule de M. Enderlin , la levée
qui porte le cliquet demande au moins
autant de regularité que ma levée circulaire
; le cliquet que porte cette levée demande
aussi de la regularité ; le bras qui
reçoit dans sa fente la cheville de la levée
de la sonnerie , demande encore de la
sujetion , sans compter le rochet qui doit
être bienfait et bien libre sur sa virole.
Enfin toutes les pieces à mouvoir consommant
une trop grande partie de la force
de la Pendule la pourroient faire arrêter si
elle étoit mal faite , cu construite par une
main moins habile que celle de M. Enderlin
. Je conclus donc ; M. que ma détente
est beaucoup plus aisée à executer,
plus solide , moins fatiguante pour le
mouvement , et par consequent préferable
à la sienne ; et je suis même étonné
que M. Enderlin , qui avoit beaucoup
de genie , et qui avoit vû ma détente
quatre ans ayant d'imaginer la sienne ,
L.Vol.
l'ait
JUI N. 1734. 1139
l'ait faite si défectueuse et si contraire aux
principes de la bonne horlogerie.
Ma Pendule marque aussi le quantiéme
du mois d'une maniere plus simple
qu'on ne le fait ordinairement. M.Thiout
me rend justice , en disant qu'il ne croit
pas que mon dessein soit d'en imposer ,
quand j'ai dit que les quantiémes ordinai
res se marquoient par le moyen de trois
roues et deux pignons. Il est vrai que
c'est une faute qui s'est glissée , mais j'ai
voulu dire trois rouleaux , deux rouës et
un pignon , au lieu que dans ma Pendule
je ne mets que trois chevilles sur le barillet
de sonnerie qui fait son tour en trois
jours qui prend chaque jour à minuit
une dent de la roue du quantiéme. J'avols
regardé cette façon de faire marquer
le jour du mois comme une idée qui peut
venir à tout le monde , c'est pourquoi
je n'en avois pas donné la description
dans la Lettre où j'ai annoncé ma Pendule
et je ne la donne aujourd'hui que
pour vous faire voir , Monsieur , que je
n'ajoute à ma Pendule qu'une seule rouë
pour lui faire marquer le quantiéme au
lieu de trois rouleaux , deux roues et un
pignon qui sont enployées dans les Pendules
ordinaires pour la même operation .
A restepourle Mercure prochain.
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Résumé : LETTRE de M. Pierre le Roy, Horloger, à M. de .... pour servir de Réponse à la Lettre de M. Thiout, insérée dans le Mercure de France, Décembre 1733. page 2668.
La lettre de M. Pierre le Roy, horloger, répond à une critique de M. Thiout publiée dans le Mercure de France en décembre 1733. Le Roy défend sa pendule, qui affiche les minutes du temps vrai sur un cercle mobile autour du cadran, ajustable selon le quantième du mois. Il conteste l'injustice de Thiout, qui ne reconnaît pas les avantages de sa pendule, notamment la facilité de lecture des minutes du temps vrai grâce à un cercle mobile blanc avec des chiffres noirs et gros. Le Roy explique que sa pendule utilise une détente innovante permettant de sonner les heures du temps vrai, évitant ainsi les erreurs de quart d'heure observées avec les détentes ordinaires. Il décrit en détail le mécanisme de sa détente, soulignant ses avantages par rapport aux détentes ordinaires et à celle de M. Enderlin. La détente de Le Roy offre une résistance uniforme et nécessite moins de force, ce qui la rend plus efficace et durable. Il critique également la détente de M. Enderlin, qui nécessite plus de force et présente des résistances supplémentaires, rendant la pendule moins régulière. Le Roy affirme que sa détente est plus facile à exécuter et moins fatiguante pour le mouvement de la pendule. Enfin, Le Roy mentionne que sa pendule indique le quantième du mois de manière plus simple, utilisant trois chevilles sur le barillet de sonnerie au lieu des trois rouleaux, deux roues et un pignon employés dans les pendules ordinaires.
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