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1
p. 950-961
Traité de l'Opinion, &c. [titre d'après la table]
Début :
Nous avons promis dans le dernier Mercure de donner des Notions [...]
Mots clefs :
Chapitre, Histoire, Auteur, Esprit, Opinions, Temps, Livre, Philosophie, Hommes, Opinion
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texteReconnaissance textuelle : Traité de l'Opinion, &c. [titre d'après la table]
Ous avons promis dans le dernier
Mercure de donner des Notions
plus étendues du Traité de l'opinion.
C'est satisfaire à cet engagement
,
que nous allons insérer icy une partie de
l'Extrait de cet Ouvrage déja devenu célébre.
Le Titre est heureux et bien rempli
; la variété des matiéres et l'abondance
des recherches fournissent d'excellens
Mémoires pour servir à l'Histoire de
'Esprit humain ; et ces Mémoires tendent
naturellement à nous convaincre
que l'opinion domine dans le plus grand
nombre des travaux que l'efprit entreprend
MAY. 1733
951
prend. Ce Traité contient le précis des
opinions les plus remarquables sur chaque
science , joint à des réfléxions d'un
grand discernement , et à plusieurs choses
nouvelles. D'un côté , les découvertes et
les progrès de l'esprit humain embellissent
son histoire ; de l'autre , les sentimens
les plus outrez , les faits les moins
honorables à l'esprit sont tournez à son
instruction et à son avantage par le but
général que cette lecture lui propose; les
sciences occultes sont tirées de l'obscurité
où elles affectent de se cacher. » Un
» Poëte moderne , dit l'Auteur , a appel-
» lé les Bibliothéques :
Des sottises de l'homme orgueilleuses archives:
» L'Esprit verra icy au contraire les tres-
» humbles archives d'un grand nombre
» de ses égaremens ; le moyen de répri-
» mer une curiosité illicite , c'est de la dé-
» sabuser pleinement , et pour ainsi dire,
» de l'assouvir.
L'Auteur avertit à la fin du premier
Chapitre , qu'il citera simplement par
leurs noms tous les Auteurs décédez ; et
c'est un exemple qui peut affranchir les
Gens de lettres de la bizarrerie d'un usage
, qui sans aucun fondement , traite
certains noms avec plus de distinction et
F de
952 MERCURE
DE FRANCE
de politesse les uns que les autres.
Après plusieurs réfléxions très-sensées
sur l'usage de la Science , on trouve une
Dissertation curieuse sur les Auteurs.Les
exemples des Souverains et des Grands
Seigneurs qui ont composé desOuvrages,
font connoître que les Lettres n'ont pas
toujours été regardées comme un obstacle
aux vertus militaires.
Le quatrième Chapitre prouve que
l'Eloquence consiste dans l'opinion . Le
sentiment de Longin et de Montagne ,
que l'Eloquence ne se forme que dans les
Képubliques , y est réfuté. Le Chapitre
qui suit , expose les reproches faits à la
Poësie et sa deffense ; il est principalement
rempli des jugemens contraires des
Critiques , des caprices , des productions
de l'esprit , et des variations du goût. Le.
sixième Chapitre contient plusieurs exemples
du Pyrrhonisme de l'Histoire, sur les
faits les plus importans. On trouve dans
le dernier Chapitre un précis des Opinions
Chronologiques , et de la supputation
du temps chez différents peuples.
L'explication des Périodes Julienne et
Louise , dont la premiere est de l'invention
de Joseph Scaliger , et la seconde
du Pere Jean-Louis d'Amiens Capucin
finit par cette réfléxion . » Il ne manque à
» la
MAY. 1733 1959
5 la seconde Période, qu'un nouveau Sca-
» liger , pour lui donner cours ; car ce
» qui est présenté avec humilité et mo-
» destie , et qui n'est point revêtu de l'é-
» clat de l'autorité ou de la réputation
» n'a guéres plus de succès dans l'Empire
» des Lettres , que dans celui de la fortu
» ne , et l'opinion , à cet égard , domine
» presqu'autant sur les Sçavans , que sur
» le Peuple.
Le premier Chapitre du second Livre
remonte à la source de l'Histoire de la
Philosophie , et fait voir qu'elle a commencé
avec le monde . L'Auteur pénétre
dans l'Antiquité la plus reculée , pour
sauver du naufrage des temps ce qu'on
peut apprendre de la Philosophie des
Patriarches , des Egyptiens , des Chaldéens
, des Gymnosophistes , des Phéni
ciens , des Perses , des Libyens , des Chinois
, des Thraces , des Druides ; les différentes
opinions sur Mercure Trismégis
te et sur Zoroastre y sont exposées , et le
Chapitre est terminé par une Histoire
succinte des Sages de la Grèce.
Dans le second Chapitre , l'Auteur décrit
le commencement de la Philosophie
chez les Grecs ; sa division dans les
deux Ecoles , Jonienne et Italique , et
' Histoite de la Philosophie , depuis que
Fij Thales
954 MERCURE DE FRANCE
Thalés établit l'Ecole Jonienne à Miler
jusqu'à ce qu'Anaxagore la transféra à
Athénes .
Dans le troisiéme Chapitre , les temps
lumineux de la Philosophie commencent
par Socrate. Il y est trairé des cinq Sectes
, sorties de l'Ecole de Socrate , de Platon
et de ses disciples , des cinq Académies
, des plus célébres Platoniciens , et
des diverses opinions qui en différens
temps ont eu cours sur la Philosophic
Platonicienne.
L'Histoire d'Aristote , les louanges excessives
données à ce Philosophe , une
Dissertation sur la Logique, et les Révolutions
de la Secte Péripatéticienne remplissent
le quatrième Chapitre ..
Les Chapitres suivans contiennent
l'Histoire des Cyrénaïques , des Sectes
Erétrique et de Mégare , des Cyniques ,
des Stoïciens , des Pyrrhoniens , des Pythagoriciens
, de la Secte Eléate, des Epicuriens
, de la Secte Eclectique , de la
Phylosophie moderne ; et les deux derniers
Chapitres sur l'Histoire de l'Astronomie
et de la Médecine rendent cette
Histoire de la Philosophie complette et
tres-curieuse.
Dans le Chapitre quatorziéme, qui trai
te de la Philosophie moderne , il est ob
*
servé
MAY. 1733 955
>
servé que les Sciences ons passé trois fois
de la Gréce dans l'Occident ; la premiere
, lorsque les Romains les puisérent en
Gréce ; la seconde , lorsque les François ,
après avoir pris Constantinople , rapportérent
du Levant les Ecrits d'Aristote , avec
les Commentaires des Arabes ; la troisiéme
, lorsqu'après la destruction de l'Empire
d'Orient par Turcs les , les Sçavans
e de la Grèce chercherent une retraite en
Italie.
>>>
Nous nous servirons ( ajoute le judi-
» cieux Auteur ) de cette Epoque du ré-
» tablissement des Lettres , après la prise
» de Constantinople par les Turcs , dans
» le milieu du quinziéme siécle , comme
» d'une Epoque fixe , propre à séparer les
e » Anciens des Modernes, donnant la qualité
d'Anciens à tous ceux qui ont précédé
ce terme , et celle de Modernes à
>> ceux qui ont paru depuis.
-
Pour donner une idée du style de l'Oui
vrage , insérons icy ce Passage , tiré du
seizième Chapitre qui contient l'Histoire
de la Médecine. » Dans le même temps
» florissoit Asclepiade , originaire de Bithynie.
Nous avons observé que les des-
» cendans d'Esculape s'appelloient Asclépiades.
Ils portoient ce nom , comme
» issus d'Asclepius , qui est le nom Grec
>>
F iij
d'Es956
MERCURE DE FRANCE
d'Esculape. Asclepiade , originaire de
" Bithynie , n'eut rien de commun avec
cette famille , que sa profession et son
nom. Il vint s'établir à Rome ; il pro-
» mettoit de guérir sûrement , prompte.
» ment et agréablement ; c'est ce qui se-
» roit à souhaiter , dit Celse ; mais il y
» a ordinairement du danger à vouloir
» guérir trop vite , et à ne se servir que
» de remédes agréables. Asclepiade rejet-
» toit toute la doctrine d'Hippocrate ,
» qu'il appelloit une Méditation de mort.
» Il se faisoit un principe d'accommoder
» ses ordonnances aux désirs de ses mala-
» des ; il profita de l'exemple d'Archagantus
, qui s'étoit rendu odieux , environ
cent ans auparavant , par une Méthode
rigoureuse. Il suivit une route entiere-
» ment opposée ; il n'ordonnoit que des
choses faciles et communes , comme la
» diéte, l'abstinence du vin, le frottement
» du corps , l'exercice ; il mit en usage la
boisson rafraîchie , et se faisoit honneur
d'un titre , qui signifie le Médecin de
»la fraîcheur. Il - inventa des lits suspen-
» dus , où il faisoit bercer les malades
›
pour les exciter au sommeil ; il faisoit
aussi suspendre les bains , pour les rendre
plus salutaires et plus agréables par
le mouvement.Il évitoit soigneusement
les
MAY. 1733. 957
» les remedes pour lesquels la nature à
quelque aversion ; et au lieu que le com
» mun des Médecins traitoit la nature ,
» avec la sévérité d'un Ecuyer qui châtie
>> un Cheval qui bronche , Asclepiade en
» la flattant continuellement , l'invitoit à
>> reprendre son cours , & c.
Le troisiéme Livre , qui roule sur la
Métaphysique , retrace à l'esprit sa propre
Histoire concernant les opinions sur
substances spirituelles . Ce Livre commence
par les opinions monstrueuses de
l'idolatrie. L'Auteur établit ensuite qu'il
ne peut y avoir d'Athée de conviction ,
Il réfute les objections opposées à la preu
ve de la Divinité qui résulte du consentement
general des hommes à la recon
noître. Il examine le raisonnement que
Descartes a donné pour une démonstration
de l'Existence de Dieu , et la pensée
de Pascal sur le danger de ne point croi
re. On trouve à la fin du Chapitre une
exposition sommaire des preuves inving
cibles de la Religion Chrétienne .
Dans le Chapitre des Démons le récit
des Prodiges débitez par le Paganisme
tend au but general de l'Auteur, de montrer
à quel point on s'est joué dans tous
les temps de la crédulité des hommes..
L'Auteur indique seulement les sources
F iiij gene958
MERCURE DE FRANCE
generales de ces opinions . » Dans le grand
» nombre de faits merveilleux , dit- il
» racontez par l'Histoire prophane, et qui
» y sont traitez de Miracles , il est aisé de
»connoître que le plus grand nombre
» doit son origine à la politique des hom-
» mes d'Etat , à la flatterie des Courtisans
, aux artifices des Prêtres des faux
»Dieux , à la crédulité des Historiens , à
» la superstition des Peuples ; mais il est
»aussi tres- vrai- semblable que les Esprits
» de tenebres , occupez sans cesse à trom
per les hommes et à leur tendre des
piéges , ont suscité de temps en temps
» quelques illusions . Tout ce que les an-
» ciens Auteurs ont débité en ce genre ,
» peut être rapporté à ces différentes cau-
» ses . Je me contenterai d'assembler icy
>> les plus celebres de ces faits , laissant au
» Lecteur le choix des conjectures.
Le troisiéme Chapitre considere le
monde par rapport à sa création , à sa durée
, à la Providence qui le gouverne , et
autres objets immatériels. La Doctrine
des idées de Platon y est expliquée , et on
y voit eh abrégé les Mondes imaginaires
des Philosophes. La question si le monde
a été créé pour l'homme , y est tresdiserrement
trai ée , et les objections contre
la Providence réfutées. Le quatrième
ChaMAY.
1733. 959
Chapitre contient les trois Hypothéses
des modernes sur la communication qui
est entre l'esprit et le corps , les différens
sistêmes sur les propriétez de l'ame , sur
le lieu de sa résidence , les preuves de son
immortalité , les sentimens des Philosophes
sur l'état des ames après leur séparation
de leurs corps . L'Auteur examine
l'opinion de La Chambre sur la maniere
dont les substances spirituelles occupent
l'espace . Il met icy la plus subtile
Métaphysique à portée de tous les Lecteurs.
Le cinquiéme Chapitre eft une exposition
des opinions Philosophiques sur les
Bêtes , et des exemples de leur fidélité ,
de leur industrie et de leurs autres bonnes
qualitez . L'Auteur passe ensuite aux
Sciences occultes
Métaphysiques , ou
fondées sur le commerce des Esprits. Il
traite de la Magie , de la Cabale et des
Nombres ; des Oracles et des Sibylles ,
des Augures , des Présages , des Songes.
Il dévoile tous ces ridicules Mysteres
dont il rapporte les Préceptes et les Exemples.
Voicy entr'autres quelques Réflé
xions qu'il fait sur la Cabale. » Les noms
» des soixante et douze Anges et les Prié
res mystérieuses de la Cabale, sont dans'
» le troisiéme Livre de l'Art Cabaliste de
Fv » Reuchlin
960 MERCURE DE FRANCE
2
» Reuchlin , dédié au Pape Leon X. et
» dans les neuf cens propositions de Jean
» Pic, Comte de la Mirandole, dont les 72
dernieres roulent sur la Cabale , et il
finit par celle-cy : Que comme la veri-
» table Astrologie est la science de lire
» dans le Livre du ciel ; la véritable ca-
» bale est la science de lire dans le livre
de la Loy. Quel sujet d'étonnement
» que les hommes les plus sçavans de
»leur siécle , le Comte de la Mirandole ,
» Agrippa , Reuchlin ayent employé les
plus laborieuses recherches à des chi-
» meres si peu dignes de leur attention ?
» Le premier a été l'admiration de l'Uni-
» vers , par la vaste étendue des connoissances
qu'il avoit acquises à un âge aussi
» peu
avancé
que le sien. C'étoit
un Prin-
» ce Souverain
d'Italie
, qui
ne peut
être
soupçonné
d'avoir
voulu
dupper
des
esprits
foibles
, curieux
et crédules
; au
>> contraire
, il défrayoit
magnifique-
» ment
les Sçavans
qui venoient
de toutes
les Parties
du monde
disputer
contre
» lui sur les neuf
cens
propositions
qu'il
»soûtenoit
à Rome
; et il a été un pro-
» dige
sans
deffaut
. On ne peut
pas ce
pendant
l'exempter
à cet égard
de la
» vanité
de l'esprit
humain
qui
s'attache
avolontiers
à tout
ce qu'il
y a de plus
fri-
» vole
MAY. 1733. 961
» vole , pourvû qu'il soit misterieux et
inconnu aux autres hommes. C'est lui
de le ga-
» rendre un grand service que
rentir de cet écueil ; et c'est en quoi
consiste l'utilité de mettre au jour des
» choses qui ne mériteroient pas par elles
» mêmes d'être publiées.
Le dernier Chapitre du troisiéme Livre
est une Dissertation très-curieuse
concernant la Fortune et le Destin . Deux
principales qualitez d'un Ouvrage sont
d'épuiser les matiéres du côté du sçavoir,
er de donner à penser encore plus qu'il
n'exprime. L'Auteur du Traité de l'O
pinion si dans Fun et dans l'autre
genre.
Cet Ouvrage se débite aujourd'hui chez
Briasson , rue S. Jacques , 6 vol. in 12.
1733.
La suite dans le Mercure prochain.
Mercure de donner des Notions
plus étendues du Traité de l'opinion.
C'est satisfaire à cet engagement
,
que nous allons insérer icy une partie de
l'Extrait de cet Ouvrage déja devenu célébre.
Le Titre est heureux et bien rempli
; la variété des matiéres et l'abondance
des recherches fournissent d'excellens
Mémoires pour servir à l'Histoire de
'Esprit humain ; et ces Mémoires tendent
naturellement à nous convaincre
que l'opinion domine dans le plus grand
nombre des travaux que l'efprit entreprend
MAY. 1733
951
prend. Ce Traité contient le précis des
opinions les plus remarquables sur chaque
science , joint à des réfléxions d'un
grand discernement , et à plusieurs choses
nouvelles. D'un côté , les découvertes et
les progrès de l'esprit humain embellissent
son histoire ; de l'autre , les sentimens
les plus outrez , les faits les moins
honorables à l'esprit sont tournez à son
instruction et à son avantage par le but
général que cette lecture lui propose; les
sciences occultes sont tirées de l'obscurité
où elles affectent de se cacher. » Un
» Poëte moderne , dit l'Auteur , a appel-
» lé les Bibliothéques :
Des sottises de l'homme orgueilleuses archives:
» L'Esprit verra icy au contraire les tres-
» humbles archives d'un grand nombre
» de ses égaremens ; le moyen de répri-
» mer une curiosité illicite , c'est de la dé-
» sabuser pleinement , et pour ainsi dire,
» de l'assouvir.
L'Auteur avertit à la fin du premier
Chapitre , qu'il citera simplement par
leurs noms tous les Auteurs décédez ; et
c'est un exemple qui peut affranchir les
Gens de lettres de la bizarrerie d'un usage
, qui sans aucun fondement , traite
certains noms avec plus de distinction et
F de
952 MERCURE
DE FRANCE
de politesse les uns que les autres.
Après plusieurs réfléxions très-sensées
sur l'usage de la Science , on trouve une
Dissertation curieuse sur les Auteurs.Les
exemples des Souverains et des Grands
Seigneurs qui ont composé desOuvrages,
font connoître que les Lettres n'ont pas
toujours été regardées comme un obstacle
aux vertus militaires.
Le quatrième Chapitre prouve que
l'Eloquence consiste dans l'opinion . Le
sentiment de Longin et de Montagne ,
que l'Eloquence ne se forme que dans les
Képubliques , y est réfuté. Le Chapitre
qui suit , expose les reproches faits à la
Poësie et sa deffense ; il est principalement
rempli des jugemens contraires des
Critiques , des caprices , des productions
de l'esprit , et des variations du goût. Le.
sixième Chapitre contient plusieurs exemples
du Pyrrhonisme de l'Histoire, sur les
faits les plus importans. On trouve dans
le dernier Chapitre un précis des Opinions
Chronologiques , et de la supputation
du temps chez différents peuples.
L'explication des Périodes Julienne et
Louise , dont la premiere est de l'invention
de Joseph Scaliger , et la seconde
du Pere Jean-Louis d'Amiens Capucin
finit par cette réfléxion . » Il ne manque à
» la
MAY. 1733 1959
5 la seconde Période, qu'un nouveau Sca-
» liger , pour lui donner cours ; car ce
» qui est présenté avec humilité et mo-
» destie , et qui n'est point revêtu de l'é-
» clat de l'autorité ou de la réputation
» n'a guéres plus de succès dans l'Empire
» des Lettres , que dans celui de la fortu
» ne , et l'opinion , à cet égard , domine
» presqu'autant sur les Sçavans , que sur
» le Peuple.
Le premier Chapitre du second Livre
remonte à la source de l'Histoire de la
Philosophie , et fait voir qu'elle a commencé
avec le monde . L'Auteur pénétre
dans l'Antiquité la plus reculée , pour
sauver du naufrage des temps ce qu'on
peut apprendre de la Philosophie des
Patriarches , des Egyptiens , des Chaldéens
, des Gymnosophistes , des Phéni
ciens , des Perses , des Libyens , des Chinois
, des Thraces , des Druides ; les différentes
opinions sur Mercure Trismégis
te et sur Zoroastre y sont exposées , et le
Chapitre est terminé par une Histoire
succinte des Sages de la Grèce.
Dans le second Chapitre , l'Auteur décrit
le commencement de la Philosophie
chez les Grecs ; sa division dans les
deux Ecoles , Jonienne et Italique , et
' Histoite de la Philosophie , depuis que
Fij Thales
954 MERCURE DE FRANCE
Thalés établit l'Ecole Jonienne à Miler
jusqu'à ce qu'Anaxagore la transféra à
Athénes .
Dans le troisiéme Chapitre , les temps
lumineux de la Philosophie commencent
par Socrate. Il y est trairé des cinq Sectes
, sorties de l'Ecole de Socrate , de Platon
et de ses disciples , des cinq Académies
, des plus célébres Platoniciens , et
des diverses opinions qui en différens
temps ont eu cours sur la Philosophic
Platonicienne.
L'Histoire d'Aristote , les louanges excessives
données à ce Philosophe , une
Dissertation sur la Logique, et les Révolutions
de la Secte Péripatéticienne remplissent
le quatrième Chapitre ..
Les Chapitres suivans contiennent
l'Histoire des Cyrénaïques , des Sectes
Erétrique et de Mégare , des Cyniques ,
des Stoïciens , des Pyrrhoniens , des Pythagoriciens
, de la Secte Eléate, des Epicuriens
, de la Secte Eclectique , de la
Phylosophie moderne ; et les deux derniers
Chapitres sur l'Histoire de l'Astronomie
et de la Médecine rendent cette
Histoire de la Philosophie complette et
tres-curieuse.
Dans le Chapitre quatorziéme, qui trai
te de la Philosophie moderne , il est ob
*
servé
MAY. 1733 955
>
servé que les Sciences ons passé trois fois
de la Gréce dans l'Occident ; la premiere
, lorsque les Romains les puisérent en
Gréce ; la seconde , lorsque les François ,
après avoir pris Constantinople , rapportérent
du Levant les Ecrits d'Aristote , avec
les Commentaires des Arabes ; la troisiéme
, lorsqu'après la destruction de l'Empire
d'Orient par Turcs les , les Sçavans
e de la Grèce chercherent une retraite en
Italie.
>>>
Nous nous servirons ( ajoute le judi-
» cieux Auteur ) de cette Epoque du ré-
» tablissement des Lettres , après la prise
» de Constantinople par les Turcs , dans
» le milieu du quinziéme siécle , comme
» d'une Epoque fixe , propre à séparer les
e » Anciens des Modernes, donnant la qualité
d'Anciens à tous ceux qui ont précédé
ce terme , et celle de Modernes à
>> ceux qui ont paru depuis.
-
Pour donner une idée du style de l'Oui
vrage , insérons icy ce Passage , tiré du
seizième Chapitre qui contient l'Histoire
de la Médecine. » Dans le même temps
» florissoit Asclepiade , originaire de Bithynie.
Nous avons observé que les des-
» cendans d'Esculape s'appelloient Asclépiades.
Ils portoient ce nom , comme
» issus d'Asclepius , qui est le nom Grec
>>
F iij
d'Es956
MERCURE DE FRANCE
d'Esculape. Asclepiade , originaire de
" Bithynie , n'eut rien de commun avec
cette famille , que sa profession et son
nom. Il vint s'établir à Rome ; il pro-
» mettoit de guérir sûrement , prompte.
» ment et agréablement ; c'est ce qui se-
» roit à souhaiter , dit Celse ; mais il y
» a ordinairement du danger à vouloir
» guérir trop vite , et à ne se servir que
» de remédes agréables. Asclepiade rejet-
» toit toute la doctrine d'Hippocrate ,
» qu'il appelloit une Méditation de mort.
» Il se faisoit un principe d'accommoder
» ses ordonnances aux désirs de ses mala-
» des ; il profita de l'exemple d'Archagantus
, qui s'étoit rendu odieux , environ
cent ans auparavant , par une Méthode
rigoureuse. Il suivit une route entiere-
» ment opposée ; il n'ordonnoit que des
choses faciles et communes , comme la
» diéte, l'abstinence du vin, le frottement
» du corps , l'exercice ; il mit en usage la
boisson rafraîchie , et se faisoit honneur
d'un titre , qui signifie le Médecin de
»la fraîcheur. Il - inventa des lits suspen-
» dus , où il faisoit bercer les malades
›
pour les exciter au sommeil ; il faisoit
aussi suspendre les bains , pour les rendre
plus salutaires et plus agréables par
le mouvement.Il évitoit soigneusement
les
MAY. 1733. 957
» les remedes pour lesquels la nature à
quelque aversion ; et au lieu que le com
» mun des Médecins traitoit la nature ,
» avec la sévérité d'un Ecuyer qui châtie
>> un Cheval qui bronche , Asclepiade en
» la flattant continuellement , l'invitoit à
>> reprendre son cours , & c.
Le troisiéme Livre , qui roule sur la
Métaphysique , retrace à l'esprit sa propre
Histoire concernant les opinions sur
substances spirituelles . Ce Livre commence
par les opinions monstrueuses de
l'idolatrie. L'Auteur établit ensuite qu'il
ne peut y avoir d'Athée de conviction ,
Il réfute les objections opposées à la preu
ve de la Divinité qui résulte du consentement
general des hommes à la recon
noître. Il examine le raisonnement que
Descartes a donné pour une démonstration
de l'Existence de Dieu , et la pensée
de Pascal sur le danger de ne point croi
re. On trouve à la fin du Chapitre une
exposition sommaire des preuves inving
cibles de la Religion Chrétienne .
Dans le Chapitre des Démons le récit
des Prodiges débitez par le Paganisme
tend au but general de l'Auteur, de montrer
à quel point on s'est joué dans tous
les temps de la crédulité des hommes..
L'Auteur indique seulement les sources
F iiij gene958
MERCURE DE FRANCE
generales de ces opinions . » Dans le grand
» nombre de faits merveilleux , dit- il
» racontez par l'Histoire prophane, et qui
» y sont traitez de Miracles , il est aisé de
»connoître que le plus grand nombre
» doit son origine à la politique des hom-
» mes d'Etat , à la flatterie des Courtisans
, aux artifices des Prêtres des faux
»Dieux , à la crédulité des Historiens , à
» la superstition des Peuples ; mais il est
»aussi tres- vrai- semblable que les Esprits
» de tenebres , occupez sans cesse à trom
per les hommes et à leur tendre des
piéges , ont suscité de temps en temps
» quelques illusions . Tout ce que les an-
» ciens Auteurs ont débité en ce genre ,
» peut être rapporté à ces différentes cau-
» ses . Je me contenterai d'assembler icy
>> les plus celebres de ces faits , laissant au
» Lecteur le choix des conjectures.
Le troisiéme Chapitre considere le
monde par rapport à sa création , à sa durée
, à la Providence qui le gouverne , et
autres objets immatériels. La Doctrine
des idées de Platon y est expliquée , et on
y voit eh abrégé les Mondes imaginaires
des Philosophes. La question si le monde
a été créé pour l'homme , y est tresdiserrement
trai ée , et les objections contre
la Providence réfutées. Le quatrième
ChaMAY.
1733. 959
Chapitre contient les trois Hypothéses
des modernes sur la communication qui
est entre l'esprit et le corps , les différens
sistêmes sur les propriétez de l'ame , sur
le lieu de sa résidence , les preuves de son
immortalité , les sentimens des Philosophes
sur l'état des ames après leur séparation
de leurs corps . L'Auteur examine
l'opinion de La Chambre sur la maniere
dont les substances spirituelles occupent
l'espace . Il met icy la plus subtile
Métaphysique à portée de tous les Lecteurs.
Le cinquiéme Chapitre eft une exposition
des opinions Philosophiques sur les
Bêtes , et des exemples de leur fidélité ,
de leur industrie et de leurs autres bonnes
qualitez . L'Auteur passe ensuite aux
Sciences occultes
Métaphysiques , ou
fondées sur le commerce des Esprits. Il
traite de la Magie , de la Cabale et des
Nombres ; des Oracles et des Sibylles ,
des Augures , des Présages , des Songes.
Il dévoile tous ces ridicules Mysteres
dont il rapporte les Préceptes et les Exemples.
Voicy entr'autres quelques Réflé
xions qu'il fait sur la Cabale. » Les noms
» des soixante et douze Anges et les Prié
res mystérieuses de la Cabale, sont dans'
» le troisiéme Livre de l'Art Cabaliste de
Fv » Reuchlin
960 MERCURE DE FRANCE
2
» Reuchlin , dédié au Pape Leon X. et
» dans les neuf cens propositions de Jean
» Pic, Comte de la Mirandole, dont les 72
dernieres roulent sur la Cabale , et il
finit par celle-cy : Que comme la veri-
» table Astrologie est la science de lire
» dans le Livre du ciel ; la véritable ca-
» bale est la science de lire dans le livre
de la Loy. Quel sujet d'étonnement
» que les hommes les plus sçavans de
»leur siécle , le Comte de la Mirandole ,
» Agrippa , Reuchlin ayent employé les
plus laborieuses recherches à des chi-
» meres si peu dignes de leur attention ?
» Le premier a été l'admiration de l'Uni-
» vers , par la vaste étendue des connoissances
qu'il avoit acquises à un âge aussi
» peu
avancé
que le sien. C'étoit
un Prin-
» ce Souverain
d'Italie
, qui
ne peut
être
soupçonné
d'avoir
voulu
dupper
des
esprits
foibles
, curieux
et crédules
; au
>> contraire
, il défrayoit
magnifique-
» ment
les Sçavans
qui venoient
de toutes
les Parties
du monde
disputer
contre
» lui sur les neuf
cens
propositions
qu'il
»soûtenoit
à Rome
; et il a été un pro-
» dige
sans
deffaut
. On ne peut
pas ce
pendant
l'exempter
à cet égard
de la
» vanité
de l'esprit
humain
qui
s'attache
avolontiers
à tout
ce qu'il
y a de plus
fri-
» vole
MAY. 1733. 961
» vole , pourvû qu'il soit misterieux et
inconnu aux autres hommes. C'est lui
de le ga-
» rendre un grand service que
rentir de cet écueil ; et c'est en quoi
consiste l'utilité de mettre au jour des
» choses qui ne mériteroient pas par elles
» mêmes d'être publiées.
Le dernier Chapitre du troisiéme Livre
est une Dissertation très-curieuse
concernant la Fortune et le Destin . Deux
principales qualitez d'un Ouvrage sont
d'épuiser les matiéres du côté du sçavoir,
er de donner à penser encore plus qu'il
n'exprime. L'Auteur du Traité de l'O
pinion si dans Fun et dans l'autre
genre.
Cet Ouvrage se débite aujourd'hui chez
Briasson , rue S. Jacques , 6 vol. in 12.
1733.
La suite dans le Mercure prochain.
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Résumé : Traité de l'Opinion, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un extrait du 'Mercure' de mai 1733, annonçant le 'Traité de l'opinion', un ouvrage déjà célèbre qui explore la domination de l'opinion dans les travaux de l'esprit humain. Ce traité inclut des mémoires sur l'histoire de l'esprit humain, des opinions remarquables sur chaque science, des réflexions discernantes et des découvertes nouvelles. Il aborde également les sciences occultes, les égarements de l'esprit et les curiosités illicites. Le traité est structuré en plusieurs chapitres. Le premier chapitre traite des opinions sur les sciences et des réflexions sur l'usage de la science. Le quatrième chapitre prouve que l'éloquence repose sur l'opinion, réfutant des sentiments de Longin et de Montaigne. Le cinquième chapitre discute des reproches faits à la poésie et de sa défense, en mettant en avant les jugements contraires des critiques. Le sixième chapitre présente des exemples de pyrrhonisme historique, et le dernier chapitre offre un précis des opinions chronologiques et de la supputation du temps chez différents peuples. Le second livre commence par l'histoire de la philosophie, remontant à ses origines avec les Patriarches, les Égyptiens, les Chaldéens et d'autres civilisations anciennes. Il décrit ensuite le début de la philosophie chez les Grecs, sa division en écoles, et l'histoire des principales sectes philosophiques, comme les Platoniciens, les Péripatéticiens, les Stoïciens et les Épicuriens. Le quatorzième chapitre observe que les sciences ont traversé trois périodes de transfert de la Grèce vers l'Occident. Le troisième livre traite de la métaphysique, des opinions sur les substances spirituelles et des preuves de la religion chrétienne. Il aborde également les démons, les prodiges du paganisme et les opinions philosophiques sur les animaux et les sciences occultes. Le dernier chapitre de ce livre traite de la fortune et du destin. L'auteur se distingue par deux principales qualités : épuiser les matières du côté du savoir et inciter à la réflexion au-delà de ce qui est exprimé. Le livre est disponible en six volumes in-12 chez Briasson, rue Saint-Jacques, et a été publié en 1733. Certaines parties du texte sont jugées peu dignes d'être publiées. La suite de l'information sera publiée dans le prochain numéro du Mercure.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 961-962
« RÉFLÉXIONS CRITIQUES, sur la Poësie et sur la Peinture. Par M. l'Abbé Dubos, [...] »
Début :
RÉFLÉXIONS CRITIQUES, sur la Poësie et sur la Peinture. Par M. l'Abbé Dubos, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « RÉFLÉXIONS CRITIQUES, sur la Poësie et sur la Peinture. Par M. l'Abbé Dubos, [...] »
REFLEXIONS CRITIQUES , sur la Poësie
et sur la Peinture . Par. M. l'Abbé Dubos,
Secretaire de l'Académie Françoise , nouvelle
Edition , revue , corrigée et consi
dérablement augmentée. Chez P.J. Mar
riette , rue S. Facques , 1733. 3 vol. in 12.
CONVERSATIONS sur plusieurs sujets de
Morale , propres à former les jeunes De
F vj
moj
962 MERCURE DE FRANCE
moiselles à la piété. Ouvrage utile à toutes
personnes qui sont chargées de leur
éducation. Par M. P. C. Docteur de Sorbonne
. Chez J. Bapt. Lamesle , ruë de la
Vieille Bouclerie ; J. Franç. Herissan ruë
neuve Notre Dame , et Henry , ruë S.Jacques.
1733. in 12 .
et sur la Peinture . Par. M. l'Abbé Dubos,
Secretaire de l'Académie Françoise , nouvelle
Edition , revue , corrigée et consi
dérablement augmentée. Chez P.J. Mar
riette , rue S. Facques , 1733. 3 vol. in 12.
CONVERSATIONS sur plusieurs sujets de
Morale , propres à former les jeunes De
F vj
moj
962 MERCURE DE FRANCE
moiselles à la piété. Ouvrage utile à toutes
personnes qui sont chargées de leur
éducation. Par M. P. C. Docteur de Sorbonne
. Chez J. Bapt. Lamesle , ruë de la
Vieille Bouclerie ; J. Franç. Herissan ruë
neuve Notre Dame , et Henry , ruë S.Jacques.
1733. in 12 .
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Résumé : « RÉFLÉXIONS CRITIQUES, sur la Poësie et sur la Peinture. Par M. l'Abbé Dubos, [...] »
En 1733, deux ouvrages sont publiés. Le premier, 'Réflexions critiques, sur la Poësie et sur la Peinture', est écrit par l'Abbé Dubos, secrétaire de l'Académie Française, et est disponible en trois volumes chez P.J. Marriette. Le second, 'Conversations sur plusieurs sujets de Morale', rédigé par M. P. C., Docteur de Sorbonne, est destiné à l'éducation des jeunes filles et est disponible chez trois éditeurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 962-965
Essay de Poësie, Ode, &c. [titre d'après la table]
Début :
ESSAY DE POESIES, de M. Desterlin de Sainte-Palaye. A Paris, ruë Gist le Coeur, [...]
Mots clefs :
Ambition, Ode, Terre, Guerre, Horreurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Essay de Poësie, Ode, &c. [titre d'après la table]
ESSAY DE POESIES , de M. Desterlin de
Sainte - Palaye. A Paris , ruë G : st le Coeur,
chez Ant. de Houqueville, 1733. Brochure
in 12. de 61 pages.
Cet E say , que le Lecteur intelligent
ne prendra nullement pour un Essay ,
contient des Pseaumes , des Odes , des
Sonnets ; Epîtres , Epigrames , &c. Pour
donner une idée de cet Ouvrage, voici un
morceau que nous prenons au hazard :
ODE
Sur l'Ambition.
Source féconde d'injustice ,
Redoutable Divinité ,
Qui veux de nous en Sacrifice ,
Nos jours et notre liberté ;
Du faux honneur dont tu te pares ,
Et de tes maximes barbares ,
Serons nous long - temps les jouets ?
Que tu rends d'ames malheureuses !
nos
MAY.
1733. 968
Nos miseres les plus affreuses .
Sont l'ouvrage de tes forfaits.
Pour te fuir , l'équitable Astrée ,
Se bannit de ces tristes lieux ;
La terre de sang alterée ,
La fit retirer dans les Cieux .
L'aimable Paix et la Justice ,
Fuyant le tumulte et le vice ,
Abandonnerent les Mortels.
Quelles fureurs étoient les nôtres !
Armez les uns contre les autres ;
Nous ensanglantions tes Autels.
Quelle erreur ! follement avides ,
De la suprême autorité ,
Nous armons nes bras parricides ,
Pour nous ravir la liberté.
La force , jointe à l'injustice ,
L'aveuglement et le caprice ,
Sont les seuls qui reglent les rangs ;
Et l'on voit d'heureux témeraires ,
Charger de fers leurs propres freres ,
Pour n'étre plus que leurs tyrans,
潞
Laisse les Indiens tranquilles
Fou984
MERCURE DE FRANCE :
Fougueux Vainqueur de Darius ;
Pourquoi par des tributs serviles .
Veux -tu deshonorer Porus ?
Tiran , que dévore l'envie ,
Quoi ! toute la Perse asservie ,
"A ton orgueil ne suffit pas !
Veux-tu des horreurs de la guerre
Remplir le reste de la terre ,
•
Et dompter tous les Potentats &
Acheve , cruelle Déesse •
De porter par tout ta fureur ;
Que tous les Peuples soient sans cesse
Remplis de trouble et de terreur.
Etends par tout ta tyrannie.
Des fiers peuples de l'Ausonie ,
Fais des Maîtres de l'Univers :
Toi , Rome , tremble pour toi - mêmes
Du haut de ta grandeur suprême .
Je te vois tomber dans les fers.
逛
Divinité des plus sinistres ,
Les chutes des plus grands Etats ,
De tes sanguinaires Ministres
Ne sont pas les seuls attentats.
De la plus injuste victoire ,
Als se font un sujet de gloire
Рома
MAY. 1733.
968
Four insulter à nos malheurs ;
Et nous les voyons dans leur rage
Appeller du nom de courage ,
Les plus exécrables fureurs.
装
Que n'ose pas un coeur perfide ,
Dans ses transports ambitieux ?
Ciel quel horrible parricide !
Quel Spectacle frappe mes yeux !
Je vois tout un peuple infidele ,
Sur les pas sanglans d'un Rebelle ,
Se livrer aux plus noirs projets ,
O succès plus noir que le crime !
La tête d'un Roy légitime ,
Tombe aux pieds des lâches Sujets
Des horreurs qu'enfante la Guerre ,
Périsse jusqu'au souvenir ;
Pour laisser respirer la Terre ;
Thémis et la Paix vont s'unir
Louis , guidé par la Prudence ,
Fera respecter sa Puissance ,
Jusqu'aux plus reculez Climats ;
ne prétend point d'autre titre ,
Que celui d'équitable Arbitre ,
Des différends des Potentats
Sainte - Palaye. A Paris , ruë G : st le Coeur,
chez Ant. de Houqueville, 1733. Brochure
in 12. de 61 pages.
Cet E say , que le Lecteur intelligent
ne prendra nullement pour un Essay ,
contient des Pseaumes , des Odes , des
Sonnets ; Epîtres , Epigrames , &c. Pour
donner une idée de cet Ouvrage, voici un
morceau que nous prenons au hazard :
ODE
Sur l'Ambition.
Source féconde d'injustice ,
Redoutable Divinité ,
Qui veux de nous en Sacrifice ,
Nos jours et notre liberté ;
Du faux honneur dont tu te pares ,
Et de tes maximes barbares ,
Serons nous long - temps les jouets ?
Que tu rends d'ames malheureuses !
nos
MAY.
1733. 968
Nos miseres les plus affreuses .
Sont l'ouvrage de tes forfaits.
Pour te fuir , l'équitable Astrée ,
Se bannit de ces tristes lieux ;
La terre de sang alterée ,
La fit retirer dans les Cieux .
L'aimable Paix et la Justice ,
Fuyant le tumulte et le vice ,
Abandonnerent les Mortels.
Quelles fureurs étoient les nôtres !
Armez les uns contre les autres ;
Nous ensanglantions tes Autels.
Quelle erreur ! follement avides ,
De la suprême autorité ,
Nous armons nes bras parricides ,
Pour nous ravir la liberté.
La force , jointe à l'injustice ,
L'aveuglement et le caprice ,
Sont les seuls qui reglent les rangs ;
Et l'on voit d'heureux témeraires ,
Charger de fers leurs propres freres ,
Pour n'étre plus que leurs tyrans,
潞
Laisse les Indiens tranquilles
Fou984
MERCURE DE FRANCE :
Fougueux Vainqueur de Darius ;
Pourquoi par des tributs serviles .
Veux -tu deshonorer Porus ?
Tiran , que dévore l'envie ,
Quoi ! toute la Perse asservie ,
"A ton orgueil ne suffit pas !
Veux-tu des horreurs de la guerre
Remplir le reste de la terre ,
•
Et dompter tous les Potentats &
Acheve , cruelle Déesse •
De porter par tout ta fureur ;
Que tous les Peuples soient sans cesse
Remplis de trouble et de terreur.
Etends par tout ta tyrannie.
Des fiers peuples de l'Ausonie ,
Fais des Maîtres de l'Univers :
Toi , Rome , tremble pour toi - mêmes
Du haut de ta grandeur suprême .
Je te vois tomber dans les fers.
逛
Divinité des plus sinistres ,
Les chutes des plus grands Etats ,
De tes sanguinaires Ministres
Ne sont pas les seuls attentats.
De la plus injuste victoire ,
Als se font un sujet de gloire
Рома
MAY. 1733.
968
Four insulter à nos malheurs ;
Et nous les voyons dans leur rage
Appeller du nom de courage ,
Les plus exécrables fureurs.
装
Que n'ose pas un coeur perfide ,
Dans ses transports ambitieux ?
Ciel quel horrible parricide !
Quel Spectacle frappe mes yeux !
Je vois tout un peuple infidele ,
Sur les pas sanglans d'un Rebelle ,
Se livrer aux plus noirs projets ,
O succès plus noir que le crime !
La tête d'un Roy légitime ,
Tombe aux pieds des lâches Sujets
Des horreurs qu'enfante la Guerre ,
Périsse jusqu'au souvenir ;
Pour laisser respirer la Terre ;
Thémis et la Paix vont s'unir
Louis , guidé par la Prudence ,
Fera respecter sa Puissance ,
Jusqu'aux plus reculez Climats ;
ne prétend point d'autre titre ,
Que celui d'équitable Arbitre ,
Des différends des Potentats
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Résumé : Essay de Poësie, Ode, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente l'ouvrage 'ESSAY DE POESIES' de M. Desterlin de Sainte-Palaye, publié à Paris en 1733. Cette brochure de 61 pages inclut divers genres poétiques tels que des Psaumes, des Odes, des Sonnets, des Épîtres et des Épigrammes. L'extrait fourni est une Ode sur l'Ambition, qui critique cette passion en la décrivant comme une source d'injustice et de malheur. L'Ambition pousse les hommes à se battre et à s'opprimer mutuellement, causant des misères humaines et la fuite des vertus comme la Paix et la Justice. L'Ode dénonce également les tyrans et les conquérants, tels qu'Alexandre le Grand, qui asservissent les peuples par l'envie et l'orgueil. Le texte se conclut par une réflexion sur les horreurs de la guerre et l'espoir de voir la Paix et la Justice triompher sous la guidance d'un souverain prudent et équitable, Louis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 966-973
Les Génealogies historiques des anciens Patriarches, Empereurs, &c. [titre d'après la table]
Début :
LES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES des Anciens Patriarches, Empereurs, Rois, [...]
Mots clefs :
Rois, Histoire, Généalogies, Maisons, Ducs, Anciens, Comtes, Empereurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Les Génealogies historiques des anciens Patriarches, Empereurs, &c. [titre d'après la table]
LES GE'NEALOGIES HISTORIQUES des
'Anciens Patriarches , Empereurs , Rois
et de toutes les Maisons Souveraines , depuis
le commencement du monde jusqu'à
présent , exposées en Cartes Généalogiques
, tirées des meilleurs Auteurs , avec
des Explications Historiques et Chronologiques
, dans lesquelles l'on trouvera
l'Etablissement , les Révolutions et la
durée des différens Etats du monde , l'Origine
des Maisons Souveraines , leurs
Progrès , Alliances , Droits , Titres, Prétentions
et Armoiries. Quatre volumes
in 4. A Paris , chez Giffart , rue S. Facques
, à Sainte Therese.
C'est le titre d'un Prospectus , imprimé
chez le même Libraire. L'Auteur y propose
l'Etude des Généalogies en général ,
à tous ceux qui lisent l'Histoire , et en
particulier aux Politiques , et aux Avocats.
Si pour bien entendre l'Histoire
dit-il , en citant Rapin de Thoiras , il
est nécessaire de sçavoir par le moyen
de la Géographie , les Lieux où se sont
passés les Evenemens qui servent d'objets
à l'Histoire , et par la Chronologic
les tems où ils sont arrivez , il ne l'est
pas moins de connoître les personnes
qui les ont faits ou qui y ont eu ,
part
MAY. 1733 : 969
part , par le moyen des Généalogies qui
font même connoître les causes des actions
dont l'Histoire parle . C'est , dit il ,
ce queMoyse, le premier et le plus excellent
des Historiens , a parfaitement reconnu
. C'est de ces Livres que nous tirons
les Généalogies des premiers Chefs
des Nations . Il seroit , ajoûte-t- il , à souhaiter
., que ceux qui se sont mêlez d'écrire
l'Histoire eussent imité l'éxactitude
de cet Historien . Pour faire sentir l'excellence
de l'Etude des Généalogies , il
tire ses preuves du soin que les Hebreux
prenoient de conserver les Généalogies
de leurs Familles , et celui que
prit Esdras , de rétablir celles qui
avoient été perdues dans la ruine de
Jerusalem sous Nabuchodonosor. Les
Grecs et les Romains mettoient cette
connoissance au nombre des Sciences.
Sur quoi il cite Horace , qui dit à son
Ami Telephus :
Quantum distet ab Inacho
Codrus pro patriâ non timidus mori :
Narras et genus Æaci.
A l'égard des Politiques , cette étude
est indispensable ; car comment ,
dit notre Auteur , connoîtra- t- on les
droits ou les prétentions des Princes , si
l'on
68 MERCURE DE FRANCE
l'on ne connoît leurs Alliances qui en
sont le principal fondement ; il est
difficile de manier les affaires publiques
d'un Etat , si l'on n'a pas la connoissance
des grandes Maisons , disoit un Sçavant
du Régne d'Henri II. L'Auteur
ajoûte que M. Loisel , dans le Dialogue
qu'il a composé des Avocats du Parlement
de Paris , requiert qu'un Avocat
sçache les Généalogies et les Alliances
de nos Rois , et des principales Maisons
du Royaume.
,
Nous rapporterons , au sujet des défauts
qui se rencontrent dans les Généalogistes
, contre lesquels l'Auteur nous
avertit d'être en garde , ce qu'il cite de
M. l'Abbé Sevin. L'amour du merveil
leux , dit cet habile Académicien , l'interêt
, la vanité , sont comme des sources
toujours ouvertes d'où la Fable
se répand , pour ainsi dire , à grands
flots dans les Annales des Peuples et
des Familles. Dans cette longue Eclipse
que souffrit la lumiere des Lettres ,
l'ignorance enfanta mille folles réveries
sur leur origine. Mais , poursuit - il
avec le même M. Sevin , en craignant
d'accorder à des Fables la créance qu'el
les ne méritent pas ; on la refuse quel
* Dissertation sur l'Histoire,
ques
MAY. 1733. 969
quefois aux Faits les plus certains ; d'autres
au contraire traignant de refuser
aux véritez historiques le tribut qui leur
est dû , le payent à toutes les Fables
qui en empruntent le nom. Il faut être
également en garde et contre la flatterie
des uns , et contre la malignité des
autres , et tenir un juste milieu entre
la crédulité et le Pirrhonisme .
Ainsi pour démêler le faux d'avec
Je vrai , dans les Généalogies comme
dans l'Histoire ; les Sçavans
› sur tout
du dernier siécle , qui se sont appliqués
à l'Etude de l'Histoire et des Généalogies
, les ont dégagées de ce qui nous
les pourroit rendre suspectes , sont ceux
à qui il faut s'en rapporter. C'est Hubners
, parmi ces Sçavans Modernes ,
qui notre Auteur donne la préférence à
cause de l'approbation presqu'universelle
qu'il s'est acquise.
L'Auteur à joint des Explications ou
des Remarques Historiques et Chronos
logiques pour donner une connoissance
éxacte de l'Etablissement des Empires
et des différens Etats du monde , de
P'origine et des progrès des Maisons
Souveraines , de leurs Alliances , préro
gatives , droits et prétentions . Ce Recueil
pourra passer pour un bon Abregé de
l'His
970 MERCURE DE FRANCE
P'Histoire Universelle , qui contiendra
un corps de Généalogies des Maisons,
Souveraines , propre à tous les Lecteurs ,
à ceux qui sçavent déja qui n'ont besoin
que de rappeller ce qu'ils ont déja
Jû dans les sources , et à ceux qui ne
sçavent pas encore , et qui pour se mettre
au fait de l'Histoire ont besoin qu'on
la leur propose d'une maniere simple et
agréable.
Voici quel sera l'ordre et l'arrangement
de tout cet Ouvrage .
I. VOLUME pour l'Histoire sainte. Les
anciens Patriarches , l'origine des Na- '
tions , les Juges , les Rois , les Pontifes des
Juifs. La Famille d'Herode , la Généalogie
de N. S. J. C.
Pour l'Histoire Profane. Table Chronologique
de l'établissement et de la durée
des anciens Royaumes. Les Rois d'Egypte
, d'Assirie , & c.
GRECE. Les Rois de Sicione , d'Ar
gos , &c.
Les anciens Rois Latins , les Rois de
Rome. Table Chronologique de l'Etablissement
et de la durée des nouvelles
Monarchies. Les Familles des Empereurs
Romains et Grecs en Orient et en Oc
cident. Les Empereurs de Trebisonde ;
les Rois de Jerusalem , de Cypre , d'Armenie
,
MAY: 17337 971
menie , les Princes de Galilée , d'Antio
she , de Tripoli.
Les Rois wandales , les Rois Ostrogoths
en Italie , les Rois Lombards , les Rois
d'Italie depuis Charlemagne , les Rois
de Naples et de Sicile.
Les Maisons de Savoye , de Montfer
rat , de Saluces , & c .
II. VOLUME , ALLEMAGNE . Les anciens
Rois de Germanie , les Empereurs Germaniques
jusqu'à présent, Les anciens Marggraves
et Ducs d'Autriche , les Comtes
Ducs , Electeurs , Landgraves , & c.
III. VOLUME , FRANCE, Les Rois de
France avec toutes les Maisons qui en
sont issues. Les Rois de Bourgogne et
d'Arles. Les Ducs de Bourgogne , les
Comtes et Ducs de Nevers , &c.
Les Ducs de Normandie , les Comtes
d'Eu , & c.
ne ,
Les anciens Rois et Ducs d'Aquitai-
& c.
Les Comtes de Toulouse , &c.
Les Comtes de Champagne , & c . Les
Ducs de Lorraine. On verra dans ce
volume comment les différentes Provinces
de France ont été détachées de la
Couronne , les Maisons qui les ont gouvernées
, et comment elles ont été réunies.
IV,
972 MERCURE DE FRANCE
L
IV. VOLUME , PAYS -BAS. Les Ducs de
Brabant , &c.
ESPAGNE. Les Rois Sueves , Wisigots ,
de Léon , & c.
GRANDE-BRETAGNE , Les Rois d'Ecosse,
Maison de Stwart , les Rois d'Angleter
& c. re ,
Les Rois de Dannemarc , et de Nortvege
. La Maison d'Holstein. Les Rois
de Suede , les Czars.
Les Rois de Pologne , de Bohéme , & c.
Les Ducs de Silesie , les Princes de Trans
silvanie , &c.
NATIONS BARBARES . Les Califes , les
Sultans
,
ou Empereurs Ottomans , les
Rois de Perse , les Mogols , les Rois de
Maroc, &c.
On trouvera dans ce dernier Volume
plusieurs Tables Alphabétiques , tant
des matiéres que des Maisons , et une
Table entr'autres,qui est comme un Dictionnaire
Heraldique où pour éviter
les répétitions dans le corps de l'Ouvrage
l'on renvoye pour expliquer les Armoiries
des Maisons qui y sont traitées.
Quoique la dépense des Cartes Gé
néalogiques aille au triple de celles
des Ouvrages d'une autre nature
pour faciliter l'acquisition de celui- ci
on
MAY. 1733. 973
S
on ne le vendra que 45 liv. en blanc les
quatre vol, in-4. de 700 pag. chacun .
L'Editeur ajoute qu'il se prêtera avec facilité
à l'empressement de ceux qui
voudront avoir les Volumes à mesure
qu'ils seront imprimez. Ils s'adresseront
pour cela au Libraire indiqué cidessus.
'Anciens Patriarches , Empereurs , Rois
et de toutes les Maisons Souveraines , depuis
le commencement du monde jusqu'à
présent , exposées en Cartes Généalogiques
, tirées des meilleurs Auteurs , avec
des Explications Historiques et Chronologiques
, dans lesquelles l'on trouvera
l'Etablissement , les Révolutions et la
durée des différens Etats du monde , l'Origine
des Maisons Souveraines , leurs
Progrès , Alliances , Droits , Titres, Prétentions
et Armoiries. Quatre volumes
in 4. A Paris , chez Giffart , rue S. Facques
, à Sainte Therese.
C'est le titre d'un Prospectus , imprimé
chez le même Libraire. L'Auteur y propose
l'Etude des Généalogies en général ,
à tous ceux qui lisent l'Histoire , et en
particulier aux Politiques , et aux Avocats.
Si pour bien entendre l'Histoire
dit-il , en citant Rapin de Thoiras , il
est nécessaire de sçavoir par le moyen
de la Géographie , les Lieux où se sont
passés les Evenemens qui servent d'objets
à l'Histoire , et par la Chronologic
les tems où ils sont arrivez , il ne l'est
pas moins de connoître les personnes
qui les ont faits ou qui y ont eu ,
part
MAY. 1733 : 969
part , par le moyen des Généalogies qui
font même connoître les causes des actions
dont l'Histoire parle . C'est , dit il ,
ce queMoyse, le premier et le plus excellent
des Historiens , a parfaitement reconnu
. C'est de ces Livres que nous tirons
les Généalogies des premiers Chefs
des Nations . Il seroit , ajoûte-t- il , à souhaiter
., que ceux qui se sont mêlez d'écrire
l'Histoire eussent imité l'éxactitude
de cet Historien . Pour faire sentir l'excellence
de l'Etude des Généalogies , il
tire ses preuves du soin que les Hebreux
prenoient de conserver les Généalogies
de leurs Familles , et celui que
prit Esdras , de rétablir celles qui
avoient été perdues dans la ruine de
Jerusalem sous Nabuchodonosor. Les
Grecs et les Romains mettoient cette
connoissance au nombre des Sciences.
Sur quoi il cite Horace , qui dit à son
Ami Telephus :
Quantum distet ab Inacho
Codrus pro patriâ non timidus mori :
Narras et genus Æaci.
A l'égard des Politiques , cette étude
est indispensable ; car comment ,
dit notre Auteur , connoîtra- t- on les
droits ou les prétentions des Princes , si
l'on
68 MERCURE DE FRANCE
l'on ne connoît leurs Alliances qui en
sont le principal fondement ; il est
difficile de manier les affaires publiques
d'un Etat , si l'on n'a pas la connoissance
des grandes Maisons , disoit un Sçavant
du Régne d'Henri II. L'Auteur
ajoûte que M. Loisel , dans le Dialogue
qu'il a composé des Avocats du Parlement
de Paris , requiert qu'un Avocat
sçache les Généalogies et les Alliances
de nos Rois , et des principales Maisons
du Royaume.
,
Nous rapporterons , au sujet des défauts
qui se rencontrent dans les Généalogistes
, contre lesquels l'Auteur nous
avertit d'être en garde , ce qu'il cite de
M. l'Abbé Sevin. L'amour du merveil
leux , dit cet habile Académicien , l'interêt
, la vanité , sont comme des sources
toujours ouvertes d'où la Fable
se répand , pour ainsi dire , à grands
flots dans les Annales des Peuples et
des Familles. Dans cette longue Eclipse
que souffrit la lumiere des Lettres ,
l'ignorance enfanta mille folles réveries
sur leur origine. Mais , poursuit - il
avec le même M. Sevin , en craignant
d'accorder à des Fables la créance qu'el
les ne méritent pas ; on la refuse quel
* Dissertation sur l'Histoire,
ques
MAY. 1733. 969
quefois aux Faits les plus certains ; d'autres
au contraire traignant de refuser
aux véritez historiques le tribut qui leur
est dû , le payent à toutes les Fables
qui en empruntent le nom. Il faut être
également en garde et contre la flatterie
des uns , et contre la malignité des
autres , et tenir un juste milieu entre
la crédulité et le Pirrhonisme .
Ainsi pour démêler le faux d'avec
Je vrai , dans les Généalogies comme
dans l'Histoire ; les Sçavans
› sur tout
du dernier siécle , qui se sont appliqués
à l'Etude de l'Histoire et des Généalogies
, les ont dégagées de ce qui nous
les pourroit rendre suspectes , sont ceux
à qui il faut s'en rapporter. C'est Hubners
, parmi ces Sçavans Modernes ,
qui notre Auteur donne la préférence à
cause de l'approbation presqu'universelle
qu'il s'est acquise.
L'Auteur à joint des Explications ou
des Remarques Historiques et Chronos
logiques pour donner une connoissance
éxacte de l'Etablissement des Empires
et des différens Etats du monde , de
P'origine et des progrès des Maisons
Souveraines , de leurs Alliances , préro
gatives , droits et prétentions . Ce Recueil
pourra passer pour un bon Abregé de
l'His
970 MERCURE DE FRANCE
P'Histoire Universelle , qui contiendra
un corps de Généalogies des Maisons,
Souveraines , propre à tous les Lecteurs ,
à ceux qui sçavent déja qui n'ont besoin
que de rappeller ce qu'ils ont déja
Jû dans les sources , et à ceux qui ne
sçavent pas encore , et qui pour se mettre
au fait de l'Histoire ont besoin qu'on
la leur propose d'une maniere simple et
agréable.
Voici quel sera l'ordre et l'arrangement
de tout cet Ouvrage .
I. VOLUME pour l'Histoire sainte. Les
anciens Patriarches , l'origine des Na- '
tions , les Juges , les Rois , les Pontifes des
Juifs. La Famille d'Herode , la Généalogie
de N. S. J. C.
Pour l'Histoire Profane. Table Chronologique
de l'établissement et de la durée
des anciens Royaumes. Les Rois d'Egypte
, d'Assirie , & c.
GRECE. Les Rois de Sicione , d'Ar
gos , &c.
Les anciens Rois Latins , les Rois de
Rome. Table Chronologique de l'Etablissement
et de la durée des nouvelles
Monarchies. Les Familles des Empereurs
Romains et Grecs en Orient et en Oc
cident. Les Empereurs de Trebisonde ;
les Rois de Jerusalem , de Cypre , d'Armenie
,
MAY: 17337 971
menie , les Princes de Galilée , d'Antio
she , de Tripoli.
Les Rois wandales , les Rois Ostrogoths
en Italie , les Rois Lombards , les Rois
d'Italie depuis Charlemagne , les Rois
de Naples et de Sicile.
Les Maisons de Savoye , de Montfer
rat , de Saluces , & c .
II. VOLUME , ALLEMAGNE . Les anciens
Rois de Germanie , les Empereurs Germaniques
jusqu'à présent, Les anciens Marggraves
et Ducs d'Autriche , les Comtes
Ducs , Electeurs , Landgraves , & c.
III. VOLUME , FRANCE, Les Rois de
France avec toutes les Maisons qui en
sont issues. Les Rois de Bourgogne et
d'Arles. Les Ducs de Bourgogne , les
Comtes et Ducs de Nevers , &c.
Les Ducs de Normandie , les Comtes
d'Eu , & c.
ne ,
Les anciens Rois et Ducs d'Aquitai-
& c.
Les Comtes de Toulouse , &c.
Les Comtes de Champagne , & c . Les
Ducs de Lorraine. On verra dans ce
volume comment les différentes Provinces
de France ont été détachées de la
Couronne , les Maisons qui les ont gouvernées
, et comment elles ont été réunies.
IV,
972 MERCURE DE FRANCE
L
IV. VOLUME , PAYS -BAS. Les Ducs de
Brabant , &c.
ESPAGNE. Les Rois Sueves , Wisigots ,
de Léon , & c.
GRANDE-BRETAGNE , Les Rois d'Ecosse,
Maison de Stwart , les Rois d'Angleter
& c. re ,
Les Rois de Dannemarc , et de Nortvege
. La Maison d'Holstein. Les Rois
de Suede , les Czars.
Les Rois de Pologne , de Bohéme , & c.
Les Ducs de Silesie , les Princes de Trans
silvanie , &c.
NATIONS BARBARES . Les Califes , les
Sultans
,
ou Empereurs Ottomans , les
Rois de Perse , les Mogols , les Rois de
Maroc, &c.
On trouvera dans ce dernier Volume
plusieurs Tables Alphabétiques , tant
des matiéres que des Maisons , et une
Table entr'autres,qui est comme un Dictionnaire
Heraldique où pour éviter
les répétitions dans le corps de l'Ouvrage
l'on renvoye pour expliquer les Armoiries
des Maisons qui y sont traitées.
Quoique la dépense des Cartes Gé
néalogiques aille au triple de celles
des Ouvrages d'une autre nature
pour faciliter l'acquisition de celui- ci
on
MAY. 1733. 973
S
on ne le vendra que 45 liv. en blanc les
quatre vol, in-4. de 700 pag. chacun .
L'Editeur ajoute qu'il se prêtera avec facilité
à l'empressement de ceux qui
voudront avoir les Volumes à mesure
qu'ils seront imprimez. Ils s'adresseront
pour cela au Libraire indiqué cidessus.
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Résumé : Les Génealogies historiques des anciens Patriarches, Empereurs, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Les Généalogies Historiques des Anciens Patriarches, Empereurs, Rois et de toutes les Maisons Souveraines' a été publié en quatre volumes à Paris chez Giffart en mai 1733. Il retrace les généalogies des diverses dynasties depuis les origines jusqu'à cette date. L'ouvrage inclut des cartes généalogiques et des explications historiques et chronologiques sur l'établissement, les révolutions et la durée des États du monde, ainsi que sur l'origine, les progrès, les alliances, les droits, les titres, les prétentions et les armoiries des maisons souveraines. L'auteur met en avant l'importance des généalogies pour la compréhension de l'histoire, citant Rapin de Thoiras et Moïse comme exemples. Il recommande l'étude des généalogies aux lecteurs d'histoire, aux politiques et aux avocats. L'ouvrage critique les erreurs fréquentes dans les généalogies, souvent influencées par l'amour du merveilleux, l'intérêt et la vanité, et met en garde contre la crédulité et le pyrrhonisme. La structure de l'ouvrage est répartie en quatre volumes. Le premier volume couvre l'histoire sainte et profane, incluant les patriarches, les rois d'Égypte, de Grèce, de Rome, et d'autres dynasties anciennes. Le deuxième volume traite de l'Allemagne, le troisième de la France, et le quatrième des Pays-Bas, de l'Espagne, de la Grande-Bretagne, des nations barbares, et inclut des tables alphabétiques et un dictionnaire héraldique. L'éditeur propose l'achat des volumes à un prix réduit pour faciliter leur acquisition, avec la possibilité de les obtenir au fur et à mesure de leur impression.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 973-977
Histoire des Révolutions d'Espagne, &c. [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE des Révolutions d'Espagne, depuis la destruction de l'Empire des [...]
Mots clefs :
Histoire, Révolutions, Espagne, Monarchie, Père d'Orléans, Royaumes, Castille, Aragon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire des Révolutions d'Espagne, &c. [titre d'après la table]
HISTOIRE des Révolutions d'Espagne ,
depuis la destruction de l'Empire des
Goths , jusqu'à l'entiere et parfaite réunion
des Royaumes de Castille et d'Arragon
en une seule Monarchie , 3 vol .
in- 4 . Par le R. P. Joseph d'Orleans , de
la Compagnie de Jesus.
Pour présenter au Public une idée
précise de cet Ouvrage , il suffit d'emprunter
les termes que l'Auteur a employez
au commencement du premier
Livre.
» J'écris l'Histoire des Révolutions
d'une Monarchie élevée sur ses propres
» ruines , à un point de gloire et de
grandeur redoutable au reste du Mon-
» de et dont le Monde auroit plus
>> long-tems redouté la puissance , si elle
» se fût donné des bornes , et si elle
» eut moins dissipé ses forces , en voulant
trop étendre ses limites. C'est
,
» l'Hise
74 MERCURE DE FRANCE
l'Histoire des Révolutions arrivées dans
» la Monarchie d'Espagne , depuis que ,
» née , pour parler ainsi , des cendres
» de celles des Goths , elle a quitté le
» nom de ses Conquérans , pour prendre
13 celui de son Pays.
Le Pere d'Orléans donnoit la derniere
forme à cet Ouvrage , et se disposoit à
le mettre au jour , lorsque la mort l'enleva
, vers la cinquante-quatrième année
de son âge. Le Manuscrit fut alors confié
à un Jésuite distingué par ses talens
, l'ami et le confident de l'Auteur 5
ce Pere se proposa d'abord d'y perfectionner
ce qui n'étoit encore qu'en
ébauche , dans le dessein de le publier
sans retardement , selon les intentions
de l'Historien . Du projet à l'éxécution
le trajet est difficile et hazardeux . Les
diverses occupations dont le dépositaire
du Manuscrit a été successivement surchargé
depuis plus de trente- quatre ans ,
ont absorbé presque tous les momens
de son loisir. Ainsi il ne lui a pas été
possible de veiller à l'Edition d'une Histoire
qui demandoit un travail assidu ,
pour être mise dans un état de perfection
qui répondit à la haute opinion
dont le Public est prévenu en faveur du
Pere d'Orléans.
Enfin
MAY. 1733
975
Enfin , après un délai de plusieurs années
, l'Ouvrage remis en d'autres mains
est présentement sous la presse. On ose
assurer qu'une Histoire si intéressante ne
trompera point l'attente des Gens de
Lettres , et donnera un nouveau lustre
à la réputation que ce célébre Ecrivain
s'est acquise , à juste titre , en France et
dans les Pays Etrangers.
On reconnoîtra dans l'Histoire des
Révolutions d'Espagne , l'Historien des
Révolutions d'Angleterre, les mêmes graces
, et la même naïveté dans le fil de
ses narrations , le même pinceau et la
même vivacité dans les portraits , sans
les outrer , même éxactitude dans l'ordre
des faits , même justesse dans les réfléxions
, même discernement dans la
critique , même élégance , et même énergie
dans la diction . Cependant l'Histoire
des Révolutions d'Espagne a cet
avantage sur l'autre , qu'elle est en mê
me-tems une Histoire suivie du Gouver
nement de la Nation . En effet , depuis
l'invasion des Maures , jusqu'à l'entiere
et parfaite réunion des Royaumes de Castille
et d'Arragon on une seule Monarchie
, les Annales Espagnoles ne présentent
qu'une suite de changemens , de
progrès , et de décadences dans ce grand
G nom976
MERCURE DE FRANCE
nombre de Souverainetez qui partage =
rent si long-tems l'Espagne . Chaque année
y fait éclore de nouvelles Dynasties
, qui s'établissent sur les ruines de la
domination Sarasine . Rien n'a échapé en
ce genre au Pere d'Orléans. On jugera
sur tout du mérite de cet Ouvrage , par
les soins heureux que s'est donné l'Auteur
, de rapprocher sous un même point
de vue l'Histoire des différens petits
Etats qui se formerent des débris de
l'Empire Mahométan , et de rappeller
sans cesse son Lecteur par l'importance
et par la varieté des Evenemens , par la
nouveauté et par la rapidité des objets
qu'il fait succeder les uns aux autres
enfin par l'ingénieuse fécondité
des denouemens qu'il prépare. On y retrouvera
avec plaisir l'héroïsme des vertus
guerrieres , soûtenu des plus grands
exemples de la magnanimité Chrétienne,
et les ressorts de la plus artificieuse politique
, quelquefois palliée sous les apparences
de la Religion , et déguisée sous
le masque de l'équité . En un mot , l'Histoire
des Révolutions d'Espagne paroîtra
encore plus digne de l'empressement du
Public , si l'on considere le rapport qu'el
le a avec les principales Monarchies de
l'Europe et de l'Afrique.
,
Cet
MAY. 1733. 977
Cet Ouvrage qui composera 3 vol. in -4
sera mis en vente au plus tard dans le
courant du mois de. Janvier de l'année
1734.
depuis la destruction de l'Empire des
Goths , jusqu'à l'entiere et parfaite réunion
des Royaumes de Castille et d'Arragon
en une seule Monarchie , 3 vol .
in- 4 . Par le R. P. Joseph d'Orleans , de
la Compagnie de Jesus.
Pour présenter au Public une idée
précise de cet Ouvrage , il suffit d'emprunter
les termes que l'Auteur a employez
au commencement du premier
Livre.
» J'écris l'Histoire des Révolutions
d'une Monarchie élevée sur ses propres
» ruines , à un point de gloire et de
grandeur redoutable au reste du Mon-
» de et dont le Monde auroit plus
>> long-tems redouté la puissance , si elle
» se fût donné des bornes , et si elle
» eut moins dissipé ses forces , en voulant
trop étendre ses limites. C'est
,
» l'Hise
74 MERCURE DE FRANCE
l'Histoire des Révolutions arrivées dans
» la Monarchie d'Espagne , depuis que ,
» née , pour parler ainsi , des cendres
» de celles des Goths , elle a quitté le
» nom de ses Conquérans , pour prendre
13 celui de son Pays.
Le Pere d'Orléans donnoit la derniere
forme à cet Ouvrage , et se disposoit à
le mettre au jour , lorsque la mort l'enleva
, vers la cinquante-quatrième année
de son âge. Le Manuscrit fut alors confié
à un Jésuite distingué par ses talens
, l'ami et le confident de l'Auteur 5
ce Pere se proposa d'abord d'y perfectionner
ce qui n'étoit encore qu'en
ébauche , dans le dessein de le publier
sans retardement , selon les intentions
de l'Historien . Du projet à l'éxécution
le trajet est difficile et hazardeux . Les
diverses occupations dont le dépositaire
du Manuscrit a été successivement surchargé
depuis plus de trente- quatre ans ,
ont absorbé presque tous les momens
de son loisir. Ainsi il ne lui a pas été
possible de veiller à l'Edition d'une Histoire
qui demandoit un travail assidu ,
pour être mise dans un état de perfection
qui répondit à la haute opinion
dont le Public est prévenu en faveur du
Pere d'Orléans.
Enfin
MAY. 1733
975
Enfin , après un délai de plusieurs années
, l'Ouvrage remis en d'autres mains
est présentement sous la presse. On ose
assurer qu'une Histoire si intéressante ne
trompera point l'attente des Gens de
Lettres , et donnera un nouveau lustre
à la réputation que ce célébre Ecrivain
s'est acquise , à juste titre , en France et
dans les Pays Etrangers.
On reconnoîtra dans l'Histoire des
Révolutions d'Espagne , l'Historien des
Révolutions d'Angleterre, les mêmes graces
, et la même naïveté dans le fil de
ses narrations , le même pinceau et la
même vivacité dans les portraits , sans
les outrer , même éxactitude dans l'ordre
des faits , même justesse dans les réfléxions
, même discernement dans la
critique , même élégance , et même énergie
dans la diction . Cependant l'Histoire
des Révolutions d'Espagne a cet
avantage sur l'autre , qu'elle est en mê
me-tems une Histoire suivie du Gouver
nement de la Nation . En effet , depuis
l'invasion des Maures , jusqu'à l'entiere
et parfaite réunion des Royaumes de Castille
et d'Arragon on une seule Monarchie
, les Annales Espagnoles ne présentent
qu'une suite de changemens , de
progrès , et de décadences dans ce grand
G nom976
MERCURE DE FRANCE
nombre de Souverainetez qui partage =
rent si long-tems l'Espagne . Chaque année
y fait éclore de nouvelles Dynasties
, qui s'établissent sur les ruines de la
domination Sarasine . Rien n'a échapé en
ce genre au Pere d'Orléans. On jugera
sur tout du mérite de cet Ouvrage , par
les soins heureux que s'est donné l'Auteur
, de rapprocher sous un même point
de vue l'Histoire des différens petits
Etats qui se formerent des débris de
l'Empire Mahométan , et de rappeller
sans cesse son Lecteur par l'importance
et par la varieté des Evenemens , par la
nouveauté et par la rapidité des objets
qu'il fait succeder les uns aux autres
enfin par l'ingénieuse fécondité
des denouemens qu'il prépare. On y retrouvera
avec plaisir l'héroïsme des vertus
guerrieres , soûtenu des plus grands
exemples de la magnanimité Chrétienne,
et les ressorts de la plus artificieuse politique
, quelquefois palliée sous les apparences
de la Religion , et déguisée sous
le masque de l'équité . En un mot , l'Histoire
des Révolutions d'Espagne paroîtra
encore plus digne de l'empressement du
Public , si l'on considere le rapport qu'el
le a avec les principales Monarchies de
l'Europe et de l'Afrique.
,
Cet
MAY. 1733. 977
Cet Ouvrage qui composera 3 vol. in -4
sera mis en vente au plus tard dans le
courant du mois de. Janvier de l'année
1734.
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Résumé : Histoire des Révolutions d'Espagne, &c. [titre d'après la table]
L'ouvrage 'Histoire des Révolutions d'Espagne' du Père Joseph d'Orléans de la Compagnie de Jésus couvre les événements depuis la destruction de l'Empire des Goths jusqu'à la réunion des royaumes de Castille et d'Aragon en une seule monarchie. L'auteur décrit l'ascension de l'Espagne à un point de gloire et de grandeur redoutable, soulignant que cette puissance aurait pu durer plus longtemps si elle avait su se modérer. L'ouvrage est structuré en trois volumes in-4. Le Père d'Orléans a travaillé sur cet ouvrage jusqu'à sa mort à l'âge de cinquante-quatre ans. Le manuscrit a ensuite été confié à un autre Jésuite, qui a rencontré des difficultés pour le publier en raison de diverses occupations. Après plusieurs années, l'ouvrage est enfin sous presse et devrait être disponible en janvier 1734. L'histoire des révolutions d'Espagne est comparée à celle des révolutions d'Angleterre, partageant des qualités telles que la grâce, la vivacité et l'exactitude. Cependant, elle se distingue par une analyse suivie du gouvernement de la nation espagnole. Depuis l'invasion des Maures jusqu'à la réunion des royaumes de Castille et d'Aragon, les annales espagnoles montrent une succession de changements, de progrès et de décadences. L'auteur a soigneusement rapproché les histoires des différents petits États formés des débris de l'Empire mahométan, offrant une vue d'ensemble des événements importants et variés. L'ouvrage met également en lumière l'héroïsme des vertus guerrières et les ressorts de la politique, souvent masqués sous des apparences religieuses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 977-978
Oeuvres diverses de M. de Fontenelle, &c. [titre d'après la table]
Début :
OEUVRES DIVERSES de M. de Fontenelle, de l'Académie Françoise, nouvelle [...]
Mots clefs :
Fontenelle, Oeuvres diverses, Picart, Libraires, Hollande
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Oeuvres diverses de M. de Fontenelle, &c. [titre d'après la table]
OEUVRES DIVERSES de M. de Fontenelle
, de l'Académie Françoise , nouvelle
Edition , augmentée et enrichie de Figures
gravées par Bernard Picart le Romain,
3 vol. in fol. A la Haye 1728 .
Les mêmes en trois vol . in - 4. se vendent
à Paris chez Michel- Etienne David,
Quai des Augustins , à la Providence ; et
Antoine Claude Briasson , ruë S. Jacques
à la Science.
,
Cette Edition surpasse pour la magnificence
celle qui fut faite il y a quelques
années en Hollande des Oeuvres de
M. Despreaux , en deux vol . in -fol. Le
goût en est à peu près le même , mais il
y a plus de propreté et de soins dans celle
des Oeuvres de M. de Fontenelle . Les Libraires
de Hollande qui entreprennent
avec plaisir ces sortes d'Ouvrages , parce
que leur commerce est plus étendu , tant
en Allemagne qu'en Angleterre , dans les
Pays-Bas , dans le Nort et en Flandres
ne font parconséquent aucune difficulté
d'imprimer avec beaucoup de dépense de
semblables Editions qui feront l'admira-
Gij tion
978 MERCURE DE FRANCE
le tion de la Posterité , aussi- bien par
fond que par les agrémens qu'ils ont sçû
y répandre sous la direction du célebre
M. Picart , l'un des plus gracieux Dessinateurs
et des plus habiles Graveurs qu'il
y ait eu depuis long- tems en Europe.
Ainsi cetteEdition sera toujours recherchée
des Curieux , comme un modele de
bon goût en ce genre. Rien ne devroit
tant animer les Libraires François qu'une
aussi belle dépense , appliquée si à propos
, et qui a eu un si grand succès. Par
là M. de Fontenelle ne vivra pas seulement
chez les habiles Gens par son
propre mérite ; il fera encore les délices
des Amateurs de Desseins et d'Estampes
, par l'agrément que M. Picart a
répandu dans tous ceux dont il a décoré
cette belle et magnifique Edition,
, de l'Académie Françoise , nouvelle
Edition , augmentée et enrichie de Figures
gravées par Bernard Picart le Romain,
3 vol. in fol. A la Haye 1728 .
Les mêmes en trois vol . in - 4. se vendent
à Paris chez Michel- Etienne David,
Quai des Augustins , à la Providence ; et
Antoine Claude Briasson , ruë S. Jacques
à la Science.
,
Cette Edition surpasse pour la magnificence
celle qui fut faite il y a quelques
années en Hollande des Oeuvres de
M. Despreaux , en deux vol . in -fol. Le
goût en est à peu près le même , mais il
y a plus de propreté et de soins dans celle
des Oeuvres de M. de Fontenelle . Les Libraires
de Hollande qui entreprennent
avec plaisir ces sortes d'Ouvrages , parce
que leur commerce est plus étendu , tant
en Allemagne qu'en Angleterre , dans les
Pays-Bas , dans le Nort et en Flandres
ne font parconséquent aucune difficulté
d'imprimer avec beaucoup de dépense de
semblables Editions qui feront l'admira-
Gij tion
978 MERCURE DE FRANCE
le tion de la Posterité , aussi- bien par
fond que par les agrémens qu'ils ont sçû
y répandre sous la direction du célebre
M. Picart , l'un des plus gracieux Dessinateurs
et des plus habiles Graveurs qu'il
y ait eu depuis long- tems en Europe.
Ainsi cetteEdition sera toujours recherchée
des Curieux , comme un modele de
bon goût en ce genre. Rien ne devroit
tant animer les Libraires François qu'une
aussi belle dépense , appliquée si à propos
, et qui a eu un si grand succès. Par
là M. de Fontenelle ne vivra pas seulement
chez les habiles Gens par son
propre mérite ; il fera encore les délices
des Amateurs de Desseins et d'Estampes
, par l'agrément que M. Picart a
répandu dans tous ceux dont il a décoré
cette belle et magnifique Edition,
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Résumé : Oeuvres diverses de M. de Fontenelle, &c. [titre d'après la table]
Le texte annonce une nouvelle édition des 'Œuvres diverses' de M. de Fontenelle, membre de l'Académie Française, publiée en 1728 à La Haye. Cette édition, en trois volumes in-folio, inclut des figures gravées par Bernard Picart. Des versions en trois volumes in-4 sont également disponibles à Paris chez Michel-Étienne David et Antoine Claude Briasson. Cette édition est saluée pour sa magnificence et sa propreté, surpassant une précédente édition hollandaise des œuvres de M. Despreaux. Les libraires hollandais, grâce à leur vaste réseau commercial en Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, Nord et Flandres, produisent des éditions coûteuses admirées pour leur contenu et leur esthétique. Bernard Picart, renommé pour ses talents de dessinateur et graveur, a supervisé ces œuvres, en faisant un modèle de bon goût. Cette édition attirera les amateurs de dessins et d'estampes. Les libraires français sont incités à investir dans des projets similaires pour obtenir un tel succès. Ainsi, M. de Fontenelle sera apprécié non seulement pour son mérite propre, mais aussi pour l'agrément apporté par les gravures de M. Picart.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 978-979
Elemens de Chimie, [titre d'après la table]
Début :
ELEMENTA CHEMIAE, quae anniversario labore docuit, in publicis privatisque Scholiis, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Elemens de Chimie, [titre d'après la table]
ELEMENTA CHEMIA , quæ anniversario labore
docuit , in publicis privatisque Scholiis
Hermannus Boeraave , continentis Historiam
Theoriam et Operationes Chemicas Editio altera
, Leydensi multo correctior et Accuratior,
cui etiam accessere ejusdem, Auctoris Opuscula
omnia quæ hactenus in lucem prodierunt in
unum Corpus collecta , 2 vol. in- 4 . cum figuris
Aeneis. Parisiis apud Cavelier , via Jacobea ,
1753.
Il y a au commencement de cette Edition un
Avertissement du Libraire qui marque n'avoir
rien
MAY. 1733. 979
•
rien épargné pour rendre cette Edition correcte ;
il cite un grand nombre de fautes qui se trouvent
dans l'Edition de Leyde 1732. qu'il a exactement
corrigées dans son Edition. De plus , il a
ajoûté à la fin du Tome second tous les Opuscules
de l'Auteur , qui avoient été ci - devant
imprimés séparément en differentes grandeurs ,
et qu'il a ramassez ensemble , ce qui n'a point
été fait jusqu'à présent.
docuit , in publicis privatisque Scholiis
Hermannus Boeraave , continentis Historiam
Theoriam et Operationes Chemicas Editio altera
, Leydensi multo correctior et Accuratior,
cui etiam accessere ejusdem, Auctoris Opuscula
omnia quæ hactenus in lucem prodierunt in
unum Corpus collecta , 2 vol. in- 4 . cum figuris
Aeneis. Parisiis apud Cavelier , via Jacobea ,
1753.
Il y a au commencement de cette Edition un
Avertissement du Libraire qui marque n'avoir
rien
MAY. 1733. 979
•
rien épargné pour rendre cette Edition correcte ;
il cite un grand nombre de fautes qui se trouvent
dans l'Edition de Leyde 1732. qu'il a exactement
corrigées dans son Edition. De plus , il a
ajoûté à la fin du Tome second tous les Opuscules
de l'Auteur , qui avoient été ci - devant
imprimés séparément en differentes grandeurs ,
et qu'il a ramassez ensemble , ce qui n'a point
été fait jusqu'à présent.
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Résumé : Elemens de Chimie, [titre d'après la table]
L'édition révisée de 'Elementa Chemia' d'Hermann Boerhaave, publiée à Leyde en 1753, corrige les erreurs de l'édition de 1732 et compile tous les opuscules de l'auteur en deux volumes illustrés. Cette édition a été soigneusement vérifiée pour garantir sa précision.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 979
La Médecine Théologique, [titre d'après la table]
Début :
LA MEDECINE THEOLOGIQUE, ou la Médecine créée, telle qu'elle se fait voir, sortie des [...]
Mots clefs :
Médecine théologique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Médecine Théologique, [titre d'après la table]
LA MEDECINE THEOLOGIQUE , ou la Médecine
créée, telle qu'elle se fait voir , sortie des
mains de Dieu , Créateur de la Nature , et régie
par ses Loix , Ouvrage où s'explique l'Hygienne
par le Méchanisme , l'on y découvre les causes des
Maladies et leurs vrais Remedes, on a joint à la fin
les Theses de Médecine de l'Auteur de ce Traité ,
deux gros volumes in- 12. A Paris , chez Cavelier
, rue S. Jacques. 1733 .
créée, telle qu'elle se fait voir , sortie des
mains de Dieu , Créateur de la Nature , et régie
par ses Loix , Ouvrage où s'explique l'Hygienne
par le Méchanisme , l'on y découvre les causes des
Maladies et leurs vrais Remedes, on a joint à la fin
les Theses de Médecine de l'Auteur de ce Traité ,
deux gros volumes in- 12. A Paris , chez Cavelier
, rue S. Jacques. 1733 .
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9
p. 979
« LETTRES sur divers Sujets de Morale et de Pieté, Tome IV. in-12. en grand et petit papier. [...] »
Début :
LETTRES sur divers Sujets de Morale et de Pieté, Tome IV. in-12. en grand et petit papier. [...]
Mots clefs :
Morale, Piété, Eaux et forêts
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texteReconnaissance textuelle : « LETTRES sur divers Sujets de Morale et de Pieté, Tome IV. in-12. en grand et petit papier. [...] »
LETTRES Sur divers Sujets de Morale et de
Pieté , Tome IV . in - 12 . en grand et petit pas
pier. Paris , chez Cavelier , rue S. Jacques ,
1733.
ORDONNANCE de Louis XIV . sur le fait des
Eaux et Forêts. Nouvelle Edition , augmentée
des Edits , Déclarations et Arrêts rendus en
conséquence jusqu'à présent. deux vol . in - 24 .
Paris ,chez Cavelier , ruë S. Jacques , 17.33 .
Pieté , Tome IV . in - 12 . en grand et petit pas
pier. Paris , chez Cavelier , rue S. Jacques ,
1733.
ORDONNANCE de Louis XIV . sur le fait des
Eaux et Forêts. Nouvelle Edition , augmentée
des Edits , Déclarations et Arrêts rendus en
conséquence jusqu'à présent. deux vol . in - 24 .
Paris ,chez Cavelier , ruë S. Jacques , 17.33 .
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10
p. 979-980
LIVRES que Cavelier, Libraire ruë Saint Jacques, a reçûs des Pays Etrangers.
Début :
Morhoffii (Dan. Georg.) Poly Histor Litterarius, Philosophicus et Poëticus, cum Additionibus [...]
Mots clefs :
Cavelier, Pays étrangers
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texteReconnaissance textuelle : LIVRES que Cavelier, Libraire ruë Saint Jacques, a reçûs des Pays Etrangers.
LIVRES que Cavelier , Libraire ruë
Saint Jacques , a reçûs des Pays
Etrangers.
Morhoffii ( Dan. Georg. ) Poly Histor Lit
terarius , Philosophicus et Poëticus , cum Additionibus
Virorum clarissimorum. Editio tertia',
Giij cuj
I
980 MERCURE DE FRANCE
cui Præfationem , Notitiamque Diariorum Lit
terariorum Europæ præmisit Jo . Alb . Fabricius
in-4. 3 vol. Lubeca , 1732.
Petronii Satyricon cum Fragmentis , accessit
Priapeja sive diversorum Poetarum in Priapum
lusus , 2 vol. in- 8. Lipsiæ et Patavii , 1731.
Thura ( Alb. ) Gynæceum Daniæ Litteratum
Feminis Danorum , eruditione vel scriptis claris
conspicuum , in - 8 . Alfona , 1732.
Deffense du Siege Apostolique , contre les Concordats
sur les matiéres de Savoye et de Piedmont
, in-8. 1733 .
Schurigii ( Mart. ) Syllepsilogia Historico-
Medica hoc est conceptionis muliebris consideratio
Physico-Medico- Forensis , in -4. Dresda ,
1731.
Ejusd. Embryologia Historico - Medica hoc
est Infantis Humani consideratio Phisico - Medico-
Forensis , qua ejusdem in utero nutritio , &c.
in-4. Dresda , 1732 .
Hoffmanni ( Frid. ) Medicinæ rationalis Systematica
, Tom. IV . Pars secunda , Doctrinam
Hæmorrhagiarum et dolorum Methodo de
monstrativa tradens , in - 4. Venetiis , 1733 .
BIBLIOTHEQUE ITALIQUE , ou Histoire Litteraire
de l'Italie , depuis Janvier jusqu'en Août
1732. faisant les Tomes 13 et 14. 2 vol . in-8,
Geneve , 1732.
Nota. Cavelier a les 14 Volumes in- 8. com
plets pour les personnes qui en souhaitteront .
Saint Jacques , a reçûs des Pays
Etrangers.
Morhoffii ( Dan. Georg. ) Poly Histor Lit
terarius , Philosophicus et Poëticus , cum Additionibus
Virorum clarissimorum. Editio tertia',
Giij cuj
I
980 MERCURE DE FRANCE
cui Præfationem , Notitiamque Diariorum Lit
terariorum Europæ præmisit Jo . Alb . Fabricius
in-4. 3 vol. Lubeca , 1732.
Petronii Satyricon cum Fragmentis , accessit
Priapeja sive diversorum Poetarum in Priapum
lusus , 2 vol. in- 8. Lipsiæ et Patavii , 1731.
Thura ( Alb. ) Gynæceum Daniæ Litteratum
Feminis Danorum , eruditione vel scriptis claris
conspicuum , in - 8 . Alfona , 1732.
Deffense du Siege Apostolique , contre les Concordats
sur les matiéres de Savoye et de Piedmont
, in-8. 1733 .
Schurigii ( Mart. ) Syllepsilogia Historico-
Medica hoc est conceptionis muliebris consideratio
Physico-Medico- Forensis , in -4. Dresda ,
1731.
Ejusd. Embryologia Historico - Medica hoc
est Infantis Humani consideratio Phisico - Medico-
Forensis , qua ejusdem in utero nutritio , &c.
in-4. Dresda , 1732 .
Hoffmanni ( Frid. ) Medicinæ rationalis Systematica
, Tom. IV . Pars secunda , Doctrinam
Hæmorrhagiarum et dolorum Methodo de
monstrativa tradens , in - 4. Venetiis , 1733 .
BIBLIOTHEQUE ITALIQUE , ou Histoire Litteraire
de l'Italie , depuis Janvier jusqu'en Août
1732. faisant les Tomes 13 et 14. 2 vol . in-8,
Geneve , 1732.
Nota. Cavelier a les 14 Volumes in- 8. com
plets pour les personnes qui en souhaitteront .
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Résumé : LIVRES que Cavelier, Libraire ruë Saint Jacques, a reçûs des Pays Etrangers.
Le document énumère les livres reçus par Cavelier, libraire situé rue Saint Jacques, en provenance de l'étranger. Ces ouvrages couvrent divers domaines, notamment la littérature, l'histoire et la médecine. Parmi les titres notables figurent le 'Poly Histor Lit terarius' de Georg Morhof, édité en 1732, et le 'Satyricon' de Pétrone, publié en 1731. Le 'Gynæceum Daniæ Litteratum' d'Alb. Thura, publié en 1732, met en lumière les femmes danoises érudites. Des ouvrages religieux et juridiques sont également mentionnés, comme la 'Deffense du Siege Apostolique' de 1733. Dans le domaine médical, on trouve la 'Syllepsilogia Historico-Medica' de Mart. Schurig et la 'Medicinæ rationalis Systematica' de Frid. Hoffmann. Enfin, la 'BIBLIOTHEQUE ITALIQUE', une histoire littéraire de l'Italie couvrant la période de janvier à août 1732, est disponible en 14 volumes complets.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 980-987
Discours sur les Spectacles, &c. [titre d'après la table]
Début :
Le 13 du mois de Mars, le R. P. Charles Porée, Jesuite, prononça devant une illustre et [...]
Mots clefs :
Théâtre, Charles Porée, Préceptes, Histoire, Poète dramatique, Orateur, Exemples, Moeurs, Former, Vertus, Vices, Hommes, Comédie
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texteReconnaissance textuelle : Discours sur les Spectacles, &c. [titre d'après la table]
Le 13 du mois de Mars , le R. P. Charles Porée
, Jesuite , prononça devant une illustre et
nombreuse Assemblée un Discours Latin sur ce
sujet : Theatrum sit ne , vel esse possit Schola informandis
moribus idonea. C'est- à-dire , sille
formanMAY
. 1733. 981
Théatre est ou peut devenir une Ecole propre pour
former les moeurs.
Après avoir touché dans son Exorde les rai
sons qu'il y a de mettre la chose en Problême ,
raisons tirées des disputes qui se sont souvent
élevées à cette occasion , l'Orateur prenant sa❤
gement son parti , entreprend de faire voir dans
les deux parties qui divisent son Discours , que
le Théatre peut de sa nature être une Ecole propre
pour former les moeurs ; mais que par la
faute des hommes il ne l'est pas. Cet Exorde est
terminé par l'Eloge des deux Cardinaux qui
étoient présens , le Cardinal de Polignac et le
Cardinal de Bissy. Ce double Eloge est bien caracterisé
, et plein de finesse et d'art .
La Philosophie donne des préceptes pour
former les moeurs , l'Histoire donne des exeinples.
Le Théatre emprunte de ces deux Ecoles
ce qu'elles ont de meilleur , et par la réunion
qu'elle en fait , elle s'éleve fort au- dessus de cha
cune d'elles, prises en particulier.
Il n'est point d'état pour lequel la Philosophie
ne donne des préceptes. On ne voit pas
non plus que le Théatre soit borné à cet égard .
Les Serviteurs , les Ouvriers , les Marchands , les
Juges , les grands Seigneurs , les Rois y reçoivent
des leçons , soit dans la Comédie , soit
dans la Tragédie.
Tous les Etats , toutes les conditions , tous
les âges , tous les devoirs sont de son ressort .
On y apprend à aimer la vertu , et toutes sortes
de vertus
et à haïr et à fuir le vice , et toutes
sortes de vices .
Le Théatre va même plus loin que la Philoso
phie , qui se borne communément aux vertus er
G iiij
aux
982 MERCURE DE FRANCE
aux vices , au lieu que le Théatre va jusqu'aux
bienséances et aux indécenses les plus légeres.
La Tragédie punit séverement les moindres foiblesses
, et la Comédie poursuit impitoyablement
le ridicule le moins grossier.
pour cor-
Mais d'où en particulier , demande l'Orateur
d'où le Poëte Dramatique tirera- t- il le fond
des préceptes dont il prétend se servir
riger les hommes ? Trois sources , répond- il
lui sont ouvertes. Et d'abord l'humaine folie ,
l'humaine sottise est une source des plus abondantes.
La morale ordinaire est une seconde
source , et la morale divine même , prise avec
sagesse et discretion ; ne lui est pas interdite.
Le P. Porée passe à la maniere dont le Poëte
Dramatique débite ses préceptes de morale. La
maniere du Philosophe est toute dogmatique ,
contentieuse et pleine d'emphase . Le Poëte
Dramatique dissimule son but , et
dissimule son but , et y arrive peutêtre
par là plus efficacement. Il ne s'érige ni en
Docteur , ni en Maître , ' ni en Censeur. Il invite
à la vertu , il attire les coeurs , plutôt qu'il
n'entraîne les esprits : il parle en homme à des
hommes. Ce Parallele du Poëte Dramatique et
du Philosophe Dogmatique , est un des beaux
morceaux de cette Harangue.
Mais c'est par les exemples joints aux préceptes
que le Poëte s'étend tout à fait au-dessus du
Philosophe , et entre en paralele avec l'Historien.
Le mot de Seneque est connu , que le chemin
est long par les préceptes , mais court et
efficace par les exemples. Ce qu'un homme a
fait , chaque homme se croit capable de le faire.
C'est par là que Ciceron appelle l'Histoire , la
Maitresse de la vie.
Qr
:
MAY. 1733. 981
Théatre est ou peut devenir une Ecole propre pour
former les moeurs.
Après avoir touché dans son Exorde les rais
sons qu'il y a de mettre la chose en Problême ,
raisons tirées des disputes qui se sont souvent
élevées à cette occasion , l'Orateur prenant sagement
son parti , entreprend de faire voir dans
les deux parties qui divisent son Discours , que
le Théatre peut de sa nature être une Ecole propre
pour former les moeurs ; mais que par la
faute des hommes il ne l'est pas . Cet Exorde est
terminé par l'Eloge des deux Cardinaux qui
étoient présens , le Cardinal de Polignac et le
Cardinal de Bissy. Ce double Eloge est bien caracterisé
, et plein de finesse et d'art.
La Philosophie donne des préceptes pour
former les moeurs , l'Histoire donne des exem
ples. Le Théatre emprunte de ces deux Ecoles
ce qu'elles ont de meilleur , et par la réunion
qu'elle en fait , elle s'éleve fort au - dessus de cha
Cune d'elles, prises en particulier.
Il n'est point d'état pour lequel la Philosophie
ne donne des préceptes . On ne voit pas
non plus que le Théatre soit borné à cet égard.
Les Serviteurs , les Ouvriers , les Marchands , les
Juges , les grands Seigneurs , les Rois y reçoivent
des leçons , soit dans la Comédie , soit
dans la Tragédie.
Tous les Etats , toutes les conditions , tous
les âges , tous les devoirs sont de son ressort.
On y apprend à aimer la vertu , et toutes sortes
de vertus , et à hair et à fuir le vice , et toutes
sortes de vices.
Le Théatre va même plus loin que la Philoso
phie , qui se borne communément aux vertus er
Giiij aux
982 MERCURE DE FRANCE
aux vices , au lieu que le Théatre va jusqu'aux
bienséances et aux indécenses les plus légeres.
La Tragédie punit séverement les moindres foiblesses
, et la Comédie poursuit impitoyablement
le ridicule le moins grossier.
Mais d'où en particulier , demande l'Orateur
d'où le Poëte Dramatique tirera-t - il le fond
des préceptes dont il prétend se servir pour corriger
les hommes ? Trois sources , répond- il
lui sont ouvertes . Et d'abord l'humaine folie ,
l'humaine sottise est une source des plus abon →
dantes . La morale ordinaire est une seconde
source , et la morale divine même , prise avec
sagesse et discretion , ne lui est pas interdite.
>
Le P. Porée passe à la maniere dont le Poëte
Dramatique débite ses préceptes de morale. La
maniere du Philosophe est toute dogmatique
contentieuse , et pleine d'emphase . Le Poëte
Dramatique dissimule son but , et y arrive peutêtre
par là plus efficacement . Il ne s'erige ni en
Docteur , ni en Maître , ' ni en Censeur. Il invite
à la vertu , il attire les coeurs , plutôt qu'il
n'entraîne les esprits : il parle en homme à des
hommes. Ce Parallele du Poëte Dramatique et
du Thilosophe Dogmatique , est un des beaux
morceaux de cette Harangue
Mais c'est par les exemples joints aux préceptes
que le Poëte s'étend tout à fait au-dessus du
Philosophe , et entre en parallele avec l'Histo
rien. Le mot de Seneque est connu , que le chemin
est long par les préceptes , mais court et
efficace par les exemples. Ce qu'un homme a
fait , chaque homme se croit capable de le faire.
C'est par là que Ciceron appelle l'Histoire , la
Maitresse de la vie.
Or
MA Y. 1733- 983
Or l'Histoire donne indifféremment toutes
sortes d'exemples tels qu'ils se présentent , sans
donner souvent ceux dont chacun auroit besoin
Le Théatre les choisit , et les approprie à ses
Spectateurs. L'Histore fait souvent voir la vertu
si-non punie, du moins malheureuse , et le vice
heureux et comme récompensé. Sur le Théatre
c'est une loi de punir le vice et de couronner la
vertu.
Les exemples que donne l'Histoire sont inanimés
, et presqu'aussi inefficaces que les préceptes
philosophiques Car la Philosophie parle
pour l'avenir . On doit faire ceci on doit éviter
cela. L'Histoire raconte le passé . Le Théatre
seul rend les exemples pressans , animés
vivans.
L'Histoire parle tantôt des vices tantôt des
vertus , selon les sujets qu'elle peint . Le Dramatique
peint réellement , et a tous les avantages
de la Peinture le contraste sur tout et l'opposition
, le mêlange des ombres avec la lumiere ;
il oppose les vertus aux vices , les vices aux vertus.
Et par là ses caracteres sont toujours marqués
, brillans et à portée d'être imités ou rejettés.
Socrate étoit fort , assidu au Théatre d'Euripide.
Aristote a traité fort au long et en grave
Philosophe de la Poësie Dramatique . Le Car
dinal de Richelieu a travaillé pour le Théatre.
L'Orateur dit aussi son sentiment sur le
Théatre moderne , et ne trouve ni dans les Vers ,
ni dans le Chant , ni dans la Danse , rien qui
ne puisse être fort innocent , et fort propre
même à nourrir l'esprit et à former le coeur en
les amusant. Il a donc raison de conclure que
de soi le Théatre peut fort bien être une Ecole
GY de
984 MERCURE DE FRANCE
de vertu , propre pour former les moeurs. Mais
pourquoi donc tant de grands hommes , tant
de vertueux personages ont- ils proscrit le Théatre
, et invectivé contre lui comme contre une
Ecole de vice et de libertinage ? La réponse est
facile. Ils n'éxaminoient pas ce qui pouvoit
être. Ils ne parloient que de ce qui étoit.
Or le Théatre n'est pas , et n'a guéres jamais
été ce qu'il pouvoit , et ce qu'il devroit être :
et peut - être est - il bien difficile qu'il le soit jamais
ce qui est une autre question qu'on pourroit
discuter. L'Orateur parle désormais du
Théatre tel qu'il est , et c'est le sujet de la seconde
partic.
Il remonte à la source du mal 1, et la trouve
également dans les Auteurs , dans les Acteurs
et dans les Spectateurs , et en premier heu c'est
la faute des Poëtes Dramatiques si le Théatre
n'est pas ce qu'il doit être. Ils perdent à tous
momens de vue la fin et le but du sujet qu'ils
se mêlent de traitter .
Leur grand but paroît être uniquement de
briller , et de se faire promptement connoître et
admirer du Public ; de se donner en quelque
sorte en spectacle à toute une ville , sans- se piquer
beaucoup du titre de bons citoyens , dont
le devoir est de se rendre utile , et de contribuer
au bien commun de la Nation. Horace
dit que les Poëtes veulent ou plaire ou être utiles
. Nos Poëtes ne s'embarassent guéres que de
plaire.
Deux folles passions , capables seules de corrompre
toute une Nation , paroissent être le
grand objet de nos Poëtes , la vengeance et l'amour
, et en être l'objet bien plus pour les réveiller
que pour les éteindre.
Le
MAY . 1733 .
Le P. Porée adresse la parole au grand Corneille
, et lui reproche avec vehemence , quoiqu'avec
beaucoup d'estime et une sorte de respect
, d'avoir donné des exemples et des préceptes
de vengeance et de duel dans son Cid , et
de les avoir donnés d'une maniere d'autant plus
dangereuse , qu'elle est plus pleine d'élévation , si
non de coeur et de sentimens , du moins d'esprit
et de pensées .
Mais en même-tems l'Orateur reconnoît la
sagesse de Corneille sur l'article de l'Amour, sur
lequel Racine a été encore plus indiscret que
Corneille ne l'avoit été sur celui de la Vengeance.
Là commence un parallele de ces deux
grands Maîtres de la Scene Françoise ; et ce parallele
est nouveau après tous les autres qui ont
paru jusqu'ici : il finit par établir une sorte d'égalité
entre les deux Poëtes . Mais le commencement
et le milieu n'alloient point là , et on
ne s'attendoit guéres à voir cette gémissante Colombe
de Venus partager l'Empire , même du
Théatre , avec cette Aigle foudroyante de Jupiter.
L'Orateur a donné sans doute cette fin au
préjugé du vulgaire.
Ceux qui se sont emparés de la Scene après
ces deux grands Poëtes , ont bien pû imiter ou
surpasser même leurs défauts , principalement
celui des Sottises amoureuses , mais il ne leur a
pas été si aisé d'atteindre à leur Art , beaucoup
moins à leur Génie .
L'Orateur répond au prétexte , qu'on réveille
P'Amour pour le corriger et le bannir . Il appelle
cela exciter un grand incendie pour l'ét indre
après qu'il a fait bien des ravages donner du
poison pour le faire revomir après qu'il a dé
shiré les entrailles, L'amour n'est pas de ces
Gvj pas+
986 MERCURE DE FRANCE
sûr passions peu naturelles qu'on est commes
d'éteindre après les avoir allumées.
Les anciens Tragiques ne connoissoient point
cette passion , et leur Théatre ne se soutenoit
que mieux sans elle. Eschyle ne l'a jamais mise
sur le sien , Sophocle ne l'y a admise qu'une
fois , et Euripide deux fois : et encore avec
quels égards , quelle discrétion , quelle bienséance
,
Ia Tragédie a donc beaucoup perdu de son
ancienne majesté en perdant sa gravité , sa
séverité sa modestie , sa décence. Mais la Comédie
moerne se flate de surpasser en ce point
là même , l'ancienne Comédie. Notre Orateur
cependant n'est point du tout de cet avis. Le
caractere qu'il fait de Moliere est achevé , et
par là même il en fait un Maître dans l'Art des
moeurs d'autant plus mauvais , qu'il le fait meilleur
dans l'Art du Poeme Dramatique.
Le P. Porée n'épargne aucune sorte de Théatre.
La Comédie Italienne ne mérite pas de
grands égards après qu'il a reprouvé le Théatre
François. Et là - dessus on comprend bien qu'il
ne fait nul quartier à POpera. I applaudit au
génie de Lulli et de Quinault : mais il ne leur
fait d'autre grace , sur l'abus qu'ils en ont fait ,
qu'en reconnoissant qu'ils on: reconnu eux mêmes
avant leur mort , et qu'ils ont détesté cer
abus.
Des Auteurs , le P. Porée passe aux Acteurs ,
et fait voir que plus ils sont parfaits dans leur
action , plus ils sont criminels , et qu'ils contribuent
beaucoup au mal que les Auteurs Dramatiques
font par leur organe. Les Spectateurs ne
sont pas épargnés. Comment seroient- ils innocens
s'il faut être criminel pour leur
plaire ?
›
MAY. 17 ? 3 . 987
Cet Extrait auroit paru dès le mois passé si
nous n'avions été trop pressés par l'abondance
des matieres. Le Discours Latin , imprimé chez
Coignard fils , rue S. jacques , paroît et se fait
lire avec un extrême plaisir. On pariera dans le
prochain Mercure de la Traduction Françoise.
que le R. P. Brumoy en a faite , imprimée chez
le même Libraire.
, Jesuite , prononça devant une illustre et
nombreuse Assemblée un Discours Latin sur ce
sujet : Theatrum sit ne , vel esse possit Schola informandis
moribus idonea. C'est- à-dire , sille
formanMAY
. 1733. 981
Théatre est ou peut devenir une Ecole propre pour
former les moeurs.
Après avoir touché dans son Exorde les rai
sons qu'il y a de mettre la chose en Problême ,
raisons tirées des disputes qui se sont souvent
élevées à cette occasion , l'Orateur prenant sa❤
gement son parti , entreprend de faire voir dans
les deux parties qui divisent son Discours , que
le Théatre peut de sa nature être une Ecole propre
pour former les moeurs ; mais que par la
faute des hommes il ne l'est pas. Cet Exorde est
terminé par l'Eloge des deux Cardinaux qui
étoient présens , le Cardinal de Polignac et le
Cardinal de Bissy. Ce double Eloge est bien caracterisé
, et plein de finesse et d'art .
La Philosophie donne des préceptes pour
former les moeurs , l'Histoire donne des exeinples.
Le Théatre emprunte de ces deux Ecoles
ce qu'elles ont de meilleur , et par la réunion
qu'elle en fait , elle s'éleve fort au- dessus de cha
cune d'elles, prises en particulier.
Il n'est point d'état pour lequel la Philosophie
ne donne des préceptes. On ne voit pas
non plus que le Théatre soit borné à cet égard .
Les Serviteurs , les Ouvriers , les Marchands , les
Juges , les grands Seigneurs , les Rois y reçoivent
des leçons , soit dans la Comédie , soit
dans la Tragédie.
Tous les Etats , toutes les conditions , tous
les âges , tous les devoirs sont de son ressort .
On y apprend à aimer la vertu , et toutes sortes
de vertus
et à haïr et à fuir le vice , et toutes
sortes de vices .
Le Théatre va même plus loin que la Philoso
phie , qui se borne communément aux vertus er
G iiij
aux
982 MERCURE DE FRANCE
aux vices , au lieu que le Théatre va jusqu'aux
bienséances et aux indécenses les plus légeres.
La Tragédie punit séverement les moindres foiblesses
, et la Comédie poursuit impitoyablement
le ridicule le moins grossier.
pour cor-
Mais d'où en particulier , demande l'Orateur
d'où le Poëte Dramatique tirera- t- il le fond
des préceptes dont il prétend se servir
riger les hommes ? Trois sources , répond- il
lui sont ouvertes. Et d'abord l'humaine folie ,
l'humaine sottise est une source des plus abondantes.
La morale ordinaire est une seconde
source , et la morale divine même , prise avec
sagesse et discretion ; ne lui est pas interdite.
Le P. Porée passe à la maniere dont le Poëte
Dramatique débite ses préceptes de morale. La
maniere du Philosophe est toute dogmatique ,
contentieuse et pleine d'emphase . Le Poëte
Dramatique dissimule son but , et
dissimule son but , et y arrive peutêtre
par là plus efficacement. Il ne s'érige ni en
Docteur , ni en Maître , ' ni en Censeur. Il invite
à la vertu , il attire les coeurs , plutôt qu'il
n'entraîne les esprits : il parle en homme à des
hommes. Ce Parallele du Poëte Dramatique et
du Philosophe Dogmatique , est un des beaux
morceaux de cette Harangue.
Mais c'est par les exemples joints aux préceptes
que le Poëte s'étend tout à fait au-dessus du
Philosophe , et entre en paralele avec l'Historien.
Le mot de Seneque est connu , que le chemin
est long par les préceptes , mais court et
efficace par les exemples. Ce qu'un homme a
fait , chaque homme se croit capable de le faire.
C'est par là que Ciceron appelle l'Histoire , la
Maitresse de la vie.
Qr
:
MAY. 1733. 981
Théatre est ou peut devenir une Ecole propre pour
former les moeurs.
Après avoir touché dans son Exorde les rais
sons qu'il y a de mettre la chose en Problême ,
raisons tirées des disputes qui se sont souvent
élevées à cette occasion , l'Orateur prenant sagement
son parti , entreprend de faire voir dans
les deux parties qui divisent son Discours , que
le Théatre peut de sa nature être une Ecole propre
pour former les moeurs ; mais que par la
faute des hommes il ne l'est pas . Cet Exorde est
terminé par l'Eloge des deux Cardinaux qui
étoient présens , le Cardinal de Polignac et le
Cardinal de Bissy. Ce double Eloge est bien caracterisé
, et plein de finesse et d'art.
La Philosophie donne des préceptes pour
former les moeurs , l'Histoire donne des exem
ples. Le Théatre emprunte de ces deux Ecoles
ce qu'elles ont de meilleur , et par la réunion
qu'elle en fait , elle s'éleve fort au - dessus de cha
Cune d'elles, prises en particulier.
Il n'est point d'état pour lequel la Philosophie
ne donne des préceptes . On ne voit pas
non plus que le Théatre soit borné à cet égard.
Les Serviteurs , les Ouvriers , les Marchands , les
Juges , les grands Seigneurs , les Rois y reçoivent
des leçons , soit dans la Comédie , soit
dans la Tragédie.
Tous les Etats , toutes les conditions , tous
les âges , tous les devoirs sont de son ressort.
On y apprend à aimer la vertu , et toutes sortes
de vertus , et à hair et à fuir le vice , et toutes
sortes de vices.
Le Théatre va même plus loin que la Philoso
phie , qui se borne communément aux vertus er
Giiij aux
982 MERCURE DE FRANCE
aux vices , au lieu que le Théatre va jusqu'aux
bienséances et aux indécenses les plus légeres.
La Tragédie punit séverement les moindres foiblesses
, et la Comédie poursuit impitoyablement
le ridicule le moins grossier.
Mais d'où en particulier , demande l'Orateur
d'où le Poëte Dramatique tirera-t - il le fond
des préceptes dont il prétend se servir pour corriger
les hommes ? Trois sources , répond- il
lui sont ouvertes . Et d'abord l'humaine folie ,
l'humaine sottise est une source des plus abon →
dantes . La morale ordinaire est une seconde
source , et la morale divine même , prise avec
sagesse et discretion , ne lui est pas interdite.
>
Le P. Porée passe à la maniere dont le Poëte
Dramatique débite ses préceptes de morale. La
maniere du Philosophe est toute dogmatique
contentieuse , et pleine d'emphase . Le Poëte
Dramatique dissimule son but , et y arrive peutêtre
par là plus efficacement . Il ne s'erige ni en
Docteur , ni en Maître , ' ni en Censeur. Il invite
à la vertu , il attire les coeurs , plutôt qu'il
n'entraîne les esprits : il parle en homme à des
hommes. Ce Parallele du Poëte Dramatique et
du Thilosophe Dogmatique , est un des beaux
morceaux de cette Harangue
Mais c'est par les exemples joints aux préceptes
que le Poëte s'étend tout à fait au-dessus du
Philosophe , et entre en parallele avec l'Histo
rien. Le mot de Seneque est connu , que le chemin
est long par les préceptes , mais court et
efficace par les exemples. Ce qu'un homme a
fait , chaque homme se croit capable de le faire.
C'est par là que Ciceron appelle l'Histoire , la
Maitresse de la vie.
Or
MA Y. 1733- 983
Or l'Histoire donne indifféremment toutes
sortes d'exemples tels qu'ils se présentent , sans
donner souvent ceux dont chacun auroit besoin
Le Théatre les choisit , et les approprie à ses
Spectateurs. L'Histore fait souvent voir la vertu
si-non punie, du moins malheureuse , et le vice
heureux et comme récompensé. Sur le Théatre
c'est une loi de punir le vice et de couronner la
vertu.
Les exemples que donne l'Histoire sont inanimés
, et presqu'aussi inefficaces que les préceptes
philosophiques Car la Philosophie parle
pour l'avenir . On doit faire ceci on doit éviter
cela. L'Histoire raconte le passé . Le Théatre
seul rend les exemples pressans , animés
vivans.
L'Histoire parle tantôt des vices tantôt des
vertus , selon les sujets qu'elle peint . Le Dramatique
peint réellement , et a tous les avantages
de la Peinture le contraste sur tout et l'opposition
, le mêlange des ombres avec la lumiere ;
il oppose les vertus aux vices , les vices aux vertus.
Et par là ses caracteres sont toujours marqués
, brillans et à portée d'être imités ou rejettés.
Socrate étoit fort , assidu au Théatre d'Euripide.
Aristote a traité fort au long et en grave
Philosophe de la Poësie Dramatique . Le Car
dinal de Richelieu a travaillé pour le Théatre.
L'Orateur dit aussi son sentiment sur le
Théatre moderne , et ne trouve ni dans les Vers ,
ni dans le Chant , ni dans la Danse , rien qui
ne puisse être fort innocent , et fort propre
même à nourrir l'esprit et à former le coeur en
les amusant. Il a donc raison de conclure que
de soi le Théatre peut fort bien être une Ecole
GY de
984 MERCURE DE FRANCE
de vertu , propre pour former les moeurs. Mais
pourquoi donc tant de grands hommes , tant
de vertueux personages ont- ils proscrit le Théatre
, et invectivé contre lui comme contre une
Ecole de vice et de libertinage ? La réponse est
facile. Ils n'éxaminoient pas ce qui pouvoit
être. Ils ne parloient que de ce qui étoit.
Or le Théatre n'est pas , et n'a guéres jamais
été ce qu'il pouvoit , et ce qu'il devroit être :
et peut - être est - il bien difficile qu'il le soit jamais
ce qui est une autre question qu'on pourroit
discuter. L'Orateur parle désormais du
Théatre tel qu'il est , et c'est le sujet de la seconde
partic.
Il remonte à la source du mal 1, et la trouve
également dans les Auteurs , dans les Acteurs
et dans les Spectateurs , et en premier heu c'est
la faute des Poëtes Dramatiques si le Théatre
n'est pas ce qu'il doit être. Ils perdent à tous
momens de vue la fin et le but du sujet qu'ils
se mêlent de traitter .
Leur grand but paroît être uniquement de
briller , et de se faire promptement connoître et
admirer du Public ; de se donner en quelque
sorte en spectacle à toute une ville , sans- se piquer
beaucoup du titre de bons citoyens , dont
le devoir est de se rendre utile , et de contribuer
au bien commun de la Nation. Horace
dit que les Poëtes veulent ou plaire ou être utiles
. Nos Poëtes ne s'embarassent guéres que de
plaire.
Deux folles passions , capables seules de corrompre
toute une Nation , paroissent être le
grand objet de nos Poëtes , la vengeance et l'amour
, et en être l'objet bien plus pour les réveiller
que pour les éteindre.
Le
MAY . 1733 .
Le P. Porée adresse la parole au grand Corneille
, et lui reproche avec vehemence , quoiqu'avec
beaucoup d'estime et une sorte de respect
, d'avoir donné des exemples et des préceptes
de vengeance et de duel dans son Cid , et
de les avoir donnés d'une maniere d'autant plus
dangereuse , qu'elle est plus pleine d'élévation , si
non de coeur et de sentimens , du moins d'esprit
et de pensées .
Mais en même-tems l'Orateur reconnoît la
sagesse de Corneille sur l'article de l'Amour, sur
lequel Racine a été encore plus indiscret que
Corneille ne l'avoit été sur celui de la Vengeance.
Là commence un parallele de ces deux
grands Maîtres de la Scene Françoise ; et ce parallele
est nouveau après tous les autres qui ont
paru jusqu'ici : il finit par établir une sorte d'égalité
entre les deux Poëtes . Mais le commencement
et le milieu n'alloient point là , et on
ne s'attendoit guéres à voir cette gémissante Colombe
de Venus partager l'Empire , même du
Théatre , avec cette Aigle foudroyante de Jupiter.
L'Orateur a donné sans doute cette fin au
préjugé du vulgaire.
Ceux qui se sont emparés de la Scene après
ces deux grands Poëtes , ont bien pû imiter ou
surpasser même leurs défauts , principalement
celui des Sottises amoureuses , mais il ne leur a
pas été si aisé d'atteindre à leur Art , beaucoup
moins à leur Génie .
L'Orateur répond au prétexte , qu'on réveille
P'Amour pour le corriger et le bannir . Il appelle
cela exciter un grand incendie pour l'ét indre
après qu'il a fait bien des ravages donner du
poison pour le faire revomir après qu'il a dé
shiré les entrailles, L'amour n'est pas de ces
Gvj pas+
986 MERCURE DE FRANCE
sûr passions peu naturelles qu'on est commes
d'éteindre après les avoir allumées.
Les anciens Tragiques ne connoissoient point
cette passion , et leur Théatre ne se soutenoit
que mieux sans elle. Eschyle ne l'a jamais mise
sur le sien , Sophocle ne l'y a admise qu'une
fois , et Euripide deux fois : et encore avec
quels égards , quelle discrétion , quelle bienséance
,
Ia Tragédie a donc beaucoup perdu de son
ancienne majesté en perdant sa gravité , sa
séverité sa modestie , sa décence. Mais la Comédie
moerne se flate de surpasser en ce point
là même , l'ancienne Comédie. Notre Orateur
cependant n'est point du tout de cet avis. Le
caractere qu'il fait de Moliere est achevé , et
par là même il en fait un Maître dans l'Art des
moeurs d'autant plus mauvais , qu'il le fait meilleur
dans l'Art du Poeme Dramatique.
Le P. Porée n'épargne aucune sorte de Théatre.
La Comédie Italienne ne mérite pas de
grands égards après qu'il a reprouvé le Théatre
François. Et là - dessus on comprend bien qu'il
ne fait nul quartier à POpera. I applaudit au
génie de Lulli et de Quinault : mais il ne leur
fait d'autre grace , sur l'abus qu'ils en ont fait ,
qu'en reconnoissant qu'ils on: reconnu eux mêmes
avant leur mort , et qu'ils ont détesté cer
abus.
Des Auteurs , le P. Porée passe aux Acteurs ,
et fait voir que plus ils sont parfaits dans leur
action , plus ils sont criminels , et qu'ils contribuent
beaucoup au mal que les Auteurs Dramatiques
font par leur organe. Les Spectateurs ne
sont pas épargnés. Comment seroient- ils innocens
s'il faut être criminel pour leur
plaire ?
›
MAY. 17 ? 3 . 987
Cet Extrait auroit paru dès le mois passé si
nous n'avions été trop pressés par l'abondance
des matieres. Le Discours Latin , imprimé chez
Coignard fils , rue S. jacques , paroît et se fait
lire avec un extrême plaisir. On pariera dans le
prochain Mercure de la Traduction Françoise.
que le R. P. Brumoy en a faite , imprimée chez
le même Libraire.
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Résumé : Discours sur les Spectacles, &c. [titre d'après la table]
Le 13 mars, le Père Charles Porée, jésuite, prononça un discours en latin devant une assemblée nombreuse et illustre sur le sujet : 'Le Théâtre est-il ou peut-il devenir une école propre pour former les mœurs ?' Porée explora les raisons de poser cette question et démontra que, bien que le théâtre puisse être une école pour former les mœurs, il ne l'est pas en raison des erreurs humaines. Il loua les cardinaux de Polignac et de Bissy présents. Porée souligna que le théâtre combine les préceptes de la philosophie et les exemples de l'histoire, s'élevant ainsi au-dessus de ces deux disciplines. Il offre des leçons pour toutes les conditions sociales, enseignant à aimer la vertu et à fuir le vice. Le théâtre va même plus loin que la philosophie en abordant les bienséances et les indécences les plus légères. La tragédie punit les moindres faiblesses, et la comédie poursuit le ridicule le moins grossier. Le poète dramatique tire ses préceptes de l'humaine folie, de la morale ordinaire et de la morale divine. Contrairement au philosophe dogmatique, le poète dramatique dissimule son but et invite à la vertu de manière plus efficace. Il utilise des exemples pour rendre ses leçons plus pressantes et vivantes, contrairement à l'histoire qui donne des exemples indifférents et souvent inefficaces. L'orateur critiqua les auteurs dramatiques modernes qui se concentrent sur la vengeance et l'amour, reprochant à Corneille et Racine d'avoir donné des exemples dangereux de ces passions. Il reconnut la sagesse de Corneille sur l'amour et compara les deux poètes, établissant une sorte d'égalité entre eux. Il critiqua également la comédie italienne et l'opéra, tout en reconnaissant le génie de Lulli et Quinault. Porée passa ensuite aux acteurs, affirmant qu'ils contribuent au mal fait par les auteurs dramatiques, et ne ménagea pas non plus les spectateurs. Le texte est un extrait d'un document daté du 17 mai 1739, mentionnant que le discours en latin, imprimé chez Coignard fils, rue Saint-Jacques, suscite un grand intérêt et est lu avec plaisir. La traduction française de ce discours, réalisée par le Père Brumoy, sera publiée dans le prochain numéro du Mercure de France. La publication avait été retardée en raison de l'abondance des matières à traiter.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 987-988
« L'Abbé Pithon-Curt travaille à un Nobiliaire, ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles [...] »
Début :
L'Abbé Pithon-Curt travaille à un Nobiliaire, ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles [...]
Mots clefs :
Famille, Histoire généalogique, Mémoire, Maisons, Pithon-Curt
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'Abbé Pithon-Curt travaille à un Nobiliaire, ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles [...] »
L'Abbé Pithon- Curt travaille à un Nobiliaire ;
ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles
nobles du Comté-Vena'ssin , de la Ville
d'Avignon , et de la Principauté d'Orange. Cet
Ouvrage qui est très - avancé , sera imprimé en
deux volumes , grands in 4. On trouvera par
lettre alphabétique une Planche ou Carte pour
chaque Famille , dans laquelle on verra tous les
degrez de filiation , les Branches , les Alliances ,
et tous les Ecussons en Taille- douce , que les
Curieux pourront faire enluminer.
On trouvera ensuite les preuves de la Famille
dont on aura vû la Table Généalogique réduites
en un Corps d'histoire , où il sera parlé des
Dignitez , Charges et Emplois qu'on aura possedés
, soit dans l'Epée , soit dans la Robe ou
dans l'Eglise
Il faut fournir au même Abbé Pithon - Curt
10, un Mémoire bien détaillé et bien circonstancié
de chaque Famille. 20. Les Contrats de Mariage
, Testamens , Brevets , Bulles , Brefs , et generalement
tout ce qui peut servir de preuve aux
Mémoires qu'on lui fournira . Le tout en Extraits
collationnez sur les Originaux par un ou
plusieurs Notaires , et légalises par un Magis-`
trat authentique , ou par le Juge superieur du
Ressort. 30. Les Armoiries des Alliances qu'on
988 MERCURE DE FRANCE
a contractées , exactement blazonnées . On n'oubliera
pas non plus de parler des Filles qui ont
été mariées , et de celles qui sont entrées en Religion.
Les Maisons qui ont donné des preuves pour
Malte , peuvent en envoyer les Duplicata avec
un Mémoire instructif , et qui suplée à ce que
le Duplicata ne contiendra pas.
Il n'en coutera rien à personne que la peine
d'envoyer les Titres , et de les affranchir à la
Poste . La Noblesse est priée de se hâter , parce
que l'Ouvrage est avancé , et que PAuteur souhaite
avec empressement de le publier . Son
adresse est à Paris , chez le sieur Bonvalet , Marchand
Epicier , ruë du Bacq.
ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles
nobles du Comté-Vena'ssin , de la Ville
d'Avignon , et de la Principauté d'Orange. Cet
Ouvrage qui est très - avancé , sera imprimé en
deux volumes , grands in 4. On trouvera par
lettre alphabétique une Planche ou Carte pour
chaque Famille , dans laquelle on verra tous les
degrez de filiation , les Branches , les Alliances ,
et tous les Ecussons en Taille- douce , que les
Curieux pourront faire enluminer.
On trouvera ensuite les preuves de la Famille
dont on aura vû la Table Généalogique réduites
en un Corps d'histoire , où il sera parlé des
Dignitez , Charges et Emplois qu'on aura possedés
, soit dans l'Epée , soit dans la Robe ou
dans l'Eglise
Il faut fournir au même Abbé Pithon - Curt
10, un Mémoire bien détaillé et bien circonstancié
de chaque Famille. 20. Les Contrats de Mariage
, Testamens , Brevets , Bulles , Brefs , et generalement
tout ce qui peut servir de preuve aux
Mémoires qu'on lui fournira . Le tout en Extraits
collationnez sur les Originaux par un ou
plusieurs Notaires , et légalises par un Magis-`
trat authentique , ou par le Juge superieur du
Ressort. 30. Les Armoiries des Alliances qu'on
988 MERCURE DE FRANCE
a contractées , exactement blazonnées . On n'oubliera
pas non plus de parler des Filles qui ont
été mariées , et de celles qui sont entrées en Religion.
Les Maisons qui ont donné des preuves pour
Malte , peuvent en envoyer les Duplicata avec
un Mémoire instructif , et qui suplée à ce que
le Duplicata ne contiendra pas.
Il n'en coutera rien à personne que la peine
d'envoyer les Titres , et de les affranchir à la
Poste . La Noblesse est priée de se hâter , parce
que l'Ouvrage est avancé , et que PAuteur souhaite
avec empressement de le publier . Son
adresse est à Paris , chez le sieur Bonvalet , Marchand
Epicier , ruë du Bacq.
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Résumé : « L'Abbé Pithon-Curt travaille à un Nobiliaire, ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles [...] »
L'Abbé Pithon-Curt rédige un ouvrage en deux volumes intitulé 'Nobiliaire; ou Histoire Généalogique des Maisons et Familles nobles du Comté-Venaissin, de la Ville d'Avignon, et de la Principauté d'Orange'. Cet ouvrage présentera, par ordre alphabétique, une planche ou carte généalogique pour chaque famille, incluant les degrés de filiation, les branches, les alliances et les écussons en taille-douce. Les preuves de chaque famille seront compilées en un corps d'histoire, détaillant les dignités, charges et emplois occupés dans l'épée, la robe ou l'Église. Pour compléter cet ouvrage, l'Abbé Pithon-Curt demande aux familles nobles de fournir un mémoire détaillé, les contrats de mariage, testaments, brevets, bulles, brefs et autres documents probants, tous extraits et collationnés sur les originaux par des notaires et légalisés par un magistrat ou un juge supérieur. Les armoiries des alliances doivent être exactement blasonnées, et les informations sur les filles mariées ou entrées en religion doivent également être incluses. Les familles ayant des preuves pour Malte sont invitées à envoyer les duplicatas avec un mémoire instructif. L'Abbé Pithon-Curt encourage la noblesse à envoyer rapidement les titres nécessaires, sans frais autres que ceux de l'envoi et de l'affranchissement. Son adresse pour recevoir ces documents est chez le sieur Bonvalet, marchand épicier, rue du Bacq à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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13
p. 988
« Le 22 Avril, le R. P. du Vivien, Carme, prononça dans l'Eglise du Convent, dit Billetes, [...] »
Début :
Le 22 Avril, le R. P. du Vivien, Carme, prononça dans l'Eglise du Convent, dit Billetes, [...]
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texteReconnaissance textuelle : « Le 22 Avril, le R. P. du Vivien, Carme, prononça dans l'Eglise du Convent, dit Billetes, [...] »
Le 22 Avril , le R. P. du Vivien , Carme 8
prononça dans l'Eglise du Convent , dit Billetes ,
un Discours Latin en présence de M. le Nonce
et d'un grand nombre de personnes de distinction
. Le Discours fut fort goûté , le Sujet en
avoit été annoncé dans un Programme en ces
termes : Erroribus , Hominum in Philosophando ,
qua Principia , qua Remedia , dicet Orator Philosophus
in Regio Billetarum Carmelo , pro auspi→
candis Philosophia studiis.
prononça dans l'Eglise du Convent , dit Billetes ,
un Discours Latin en présence de M. le Nonce
et d'un grand nombre de personnes de distinction
. Le Discours fut fort goûté , le Sujet en
avoit été annoncé dans un Programme en ces
termes : Erroribus , Hominum in Philosophando ,
qua Principia , qua Remedia , dicet Orator Philosophus
in Regio Billetarum Carmelo , pro auspi→
candis Philosophia studiis.
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14
p. 988-989
Question expliquée, &c. [titre d'après la table]
Début :
On nous a envoyé la Réponse qui suit à la Question proposée dans le Mercure de Mars dernier, [...]
Mots clefs :
Pardonner, Personnes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Question expliquée, &c. [titre d'après la table]
On nous a envoyé la Réponse qui suit à la
Question proposée dans le Mercure de Mars derpage
$ 49. Pourquoi a-t - on plus de peine à
pardonner à ceux qui prennent plaisir à voir les
personnes calomnices , qu'à ceux qui sont les auteurs
des calomnies
C'est qu'ordinairement les calomniateurs sont
excitez par une pastion d'envie , ou de jalousie
et que tôt ou tard ils sont punis par la honte
qui
MA Y. 1733. 989
qui leur reste , de sçavoir que les personnes ca+
fomniées , aussi bien que les autres , connoissent
la source d'où viennent de tels discours et
la difficulté que l'on a de pardonner à ceux
qui les approuvent ou qui s'en réjouissent , vient .
de ce qu'on croit que ceux ci sont des ennemis
cachez que la timidité seule retient , et qu'on
s'imagine qu'ils feroient encore plus de mal
s'ils l'osoient : C'est la pensée de Mlle Archam
bault , de la Ville de Laval.
Question proposée dans le Mercure de Mars derpage
$ 49. Pourquoi a-t - on plus de peine à
pardonner à ceux qui prennent plaisir à voir les
personnes calomnices , qu'à ceux qui sont les auteurs
des calomnies
C'est qu'ordinairement les calomniateurs sont
excitez par une pastion d'envie , ou de jalousie
et que tôt ou tard ils sont punis par la honte
qui
MA Y. 1733. 989
qui leur reste , de sçavoir que les personnes ca+
fomniées , aussi bien que les autres , connoissent
la source d'où viennent de tels discours et
la difficulté que l'on a de pardonner à ceux
qui les approuvent ou qui s'en réjouissent , vient .
de ce qu'on croit que ceux ci sont des ennemis
cachez que la timidité seule retient , et qu'on
s'imagine qu'ils feroient encore plus de mal
s'ils l'osoient : C'est la pensée de Mlle Archam
bault , de la Ville de Laval.
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Résumé : Question expliquée, &c. [titre d'après la table]
Mlle Archambault de Laval souligne la difficulté à pardonner ceux qui se réjouissent des calomnies plus que les calomniateurs eux-mêmes. Les calomniateurs sont souvent motivés par l'envie et punis par la honte. Ceux qui approuvent les calomnies sont perçus comme des ennemis cachés et redoutés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 989-991
EXTRAIT D'UNE LETTRE écrite de S. Denis en France sur la Mort d'un fameux Artiste.
Début :
Pierre Denis, nâquit à Mons en Hainault, en l'année 1658. il eut dès sa jeunesse une grande [...]
Mots clefs :
Pierre Denis, Choeur, Balustrade, Saint-Denis, Église, Ouvrages, Escalier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT D'UNE LETTRE écrite de S. Denis en France sur la Mort d'un fameux Artiste.
EXTRAIT D'UNE LETTRE
écrite de S. Denis en France sur la
Mort d'un fameux Artiste .
Pierre Denis,nâquit à Mons en Hainault , en
Pannée 168. il eut dès sa jeunesse une grande
inclination pour les Arts et un goût particulier
pour le travail du fer. Cette inclination luk
fit entreprendre le voyage d'Italie ; il s'arrêta à
Rome deux ans entiers , travaillant sous les meilleurs
Maitres . Il vint ensuite à Paris , où il acheva
de se perfectionner par un travail assidu de
six années auprès des plus habiles Artistes en ce
genre.
En l'année 1690. il quitta le Monde pour s'at
tacher à l'Ordre de S. Benoît , en qualité de
Commis , c'est ainsi qu'on nomme les Laïques.
qui se donnent à la Religion , et s'engagent par
un Contrat civil à garder certaines Regles et à
s'occuper , selon l'ordre des Superieurs , dans
les Arts et Métiers dont ils sont capables . Il entra
pour cela dans l'Abbaye Royale de S. Denis ,
et après ses deux années de probation , il y fit son
Contrat de stabilité en 1692.
Pendant quarante- trois ans qu'il a vécu à
S
990 MERCURE DE FRANCE
S. Denis d'une maniere toujours édifiante , il
s'est continuellement occupé à de grands Ouvrages
de son Art , qu'il a executez dans la derniere
pertection. Il a enfin laissé dans cette celebre
Abbaye dequoi immortaliser sa memoire.
Son premier Ouvrage est la Balustrade de l'Orgue.
Il fit ensuite une Porte pour le Choeur , laquelle
a servi dans le temps que le Jubé de pierre
subsistoit. On la depuis transportée à l'entrée
du Chevet de l'Eglise , proche le Tombeau de
M. de Turenne . Il a fait aussi la Rampe du Degré
qui descend du Chevet * au Choeur.
En l'année 1751. il posa les Grilles collaterales
du Choeur du côté du Midy et du Septentrion.
Environ sept ans après la grande Grille qui fait
face à la Net , fut achevée et posée . Elle comprend
la grande Porte du Choeur , les deux Portes
des Collateraux , les Degrez et les Tours du
Jubé. Les Desseins sont du fameux M. Anguierre,
Sculpteur de notre Académie.
Depuis ces grands Ouvrages il a encore fait la
Balustrade du Balcon qui est au bout du Dortoir
du côté de Paris , la Balustrade et les Rampes du
grand Escalier , lesquelles ont été finies en 1723 .
Il avoit fait auparavant la Grille qui est au bas
du même grand Escalier , et dont le travail est
incomparable.
En 1724. la Balustrade de l'Escalier qui descend
du Dortoir à l'Eglise .
En 1725. la Suspension des Lampes du Choeur.
Ensuite la Chaire du Lecteur au Réfectoire ,
Ouvrage fait en Découpures et des plus accom -
* Le Chevet est le Rond point ou le grand espace
qui est derriere le grand Autel, et qui comprend le
Tour des Chapelles.
plis
MAY. 1733. 991
plis ; la Chaire a été posée au mois de Mars 1726.
et le Couronnement fini en 1727 .
Enfin notre excellent Artiste a fait à S. Denis
la Rampe de l'Escalier de la nouvelle Infirmerie ,
et c'est son dernier Ouvrage à l'égard de cette
Abbaye.
Il a fait aussi , par ordre de Madame d'Orleans
, Abbesse de Chelles , la belle Grille du
Choeur des Religieuses . Ce Morceau est des plus
riches , des plus magnifiques et des mieux entendus.
Il a encore travaillé aux Grilles de l'Eglise Cathédrale
de Meaux , et a donné les Desseins de la
Porte du Choeur de l'Eglise de Notre - Dame de
Paris, et de plusieurs Ouvrages pour differens endroits
. La Balustrade de l'Autel de la Chapelle de
l'Hôtel- Dieu de S. Denis , est aussi de lui .
Pierre Denis mourut d'une fluxion de poitrine
le 20. Mars 1733. dans la 75. année de son âge.
Il a été inhumé dans le vieux Cloître , du côté
de l'ancien Réfectoire , vis - à - vis le Puits . On a
marqué l'endroit d'une Pierre quarrée , sur laquelle
on a gravé le jour , le mois et l'année de
sa mort. On y a ajouté les deux premieres lettres
de son nom , P. D.
On peut dire qu'il a été le plus rare et le plus
habile Ouvrier en fer qu'il y ait eû en Europe.
Les Experts avoüent que personne n'a encore approché
de la délicatesse , de la beauté et de la
perfection de ses Ouvrages , que tous les Etran
gers s'empressent d'aller voir et d'admirer.
écrite de S. Denis en France sur la
Mort d'un fameux Artiste .
Pierre Denis,nâquit à Mons en Hainault , en
Pannée 168. il eut dès sa jeunesse une grande
inclination pour les Arts et un goût particulier
pour le travail du fer. Cette inclination luk
fit entreprendre le voyage d'Italie ; il s'arrêta à
Rome deux ans entiers , travaillant sous les meilleurs
Maitres . Il vint ensuite à Paris , où il acheva
de se perfectionner par un travail assidu de
six années auprès des plus habiles Artistes en ce
genre.
En l'année 1690. il quitta le Monde pour s'at
tacher à l'Ordre de S. Benoît , en qualité de
Commis , c'est ainsi qu'on nomme les Laïques.
qui se donnent à la Religion , et s'engagent par
un Contrat civil à garder certaines Regles et à
s'occuper , selon l'ordre des Superieurs , dans
les Arts et Métiers dont ils sont capables . Il entra
pour cela dans l'Abbaye Royale de S. Denis ,
et après ses deux années de probation , il y fit son
Contrat de stabilité en 1692.
Pendant quarante- trois ans qu'il a vécu à
S
990 MERCURE DE FRANCE
S. Denis d'une maniere toujours édifiante , il
s'est continuellement occupé à de grands Ouvrages
de son Art , qu'il a executez dans la derniere
pertection. Il a enfin laissé dans cette celebre
Abbaye dequoi immortaliser sa memoire.
Son premier Ouvrage est la Balustrade de l'Orgue.
Il fit ensuite une Porte pour le Choeur , laquelle
a servi dans le temps que le Jubé de pierre
subsistoit. On la depuis transportée à l'entrée
du Chevet de l'Eglise , proche le Tombeau de
M. de Turenne . Il a fait aussi la Rampe du Degré
qui descend du Chevet * au Choeur.
En l'année 1751. il posa les Grilles collaterales
du Choeur du côté du Midy et du Septentrion.
Environ sept ans après la grande Grille qui fait
face à la Net , fut achevée et posée . Elle comprend
la grande Porte du Choeur , les deux Portes
des Collateraux , les Degrez et les Tours du
Jubé. Les Desseins sont du fameux M. Anguierre,
Sculpteur de notre Académie.
Depuis ces grands Ouvrages il a encore fait la
Balustrade du Balcon qui est au bout du Dortoir
du côté de Paris , la Balustrade et les Rampes du
grand Escalier , lesquelles ont été finies en 1723 .
Il avoit fait auparavant la Grille qui est au bas
du même grand Escalier , et dont le travail est
incomparable.
En 1724. la Balustrade de l'Escalier qui descend
du Dortoir à l'Eglise .
En 1725. la Suspension des Lampes du Choeur.
Ensuite la Chaire du Lecteur au Réfectoire ,
Ouvrage fait en Découpures et des plus accom -
* Le Chevet est le Rond point ou le grand espace
qui est derriere le grand Autel, et qui comprend le
Tour des Chapelles.
plis
MAY. 1733. 991
plis ; la Chaire a été posée au mois de Mars 1726.
et le Couronnement fini en 1727 .
Enfin notre excellent Artiste a fait à S. Denis
la Rampe de l'Escalier de la nouvelle Infirmerie ,
et c'est son dernier Ouvrage à l'égard de cette
Abbaye.
Il a fait aussi , par ordre de Madame d'Orleans
, Abbesse de Chelles , la belle Grille du
Choeur des Religieuses . Ce Morceau est des plus
riches , des plus magnifiques et des mieux entendus.
Il a encore travaillé aux Grilles de l'Eglise Cathédrale
de Meaux , et a donné les Desseins de la
Porte du Choeur de l'Eglise de Notre - Dame de
Paris, et de plusieurs Ouvrages pour differens endroits
. La Balustrade de l'Autel de la Chapelle de
l'Hôtel- Dieu de S. Denis , est aussi de lui .
Pierre Denis mourut d'une fluxion de poitrine
le 20. Mars 1733. dans la 75. année de son âge.
Il a été inhumé dans le vieux Cloître , du côté
de l'ancien Réfectoire , vis - à - vis le Puits . On a
marqué l'endroit d'une Pierre quarrée , sur laquelle
on a gravé le jour , le mois et l'année de
sa mort. On y a ajouté les deux premieres lettres
de son nom , P. D.
On peut dire qu'il a été le plus rare et le plus
habile Ouvrier en fer qu'il y ait eû en Europe.
Les Experts avoüent que personne n'a encore approché
de la délicatesse , de la beauté et de la
perfection de ses Ouvrages , que tous les Etran
gers s'empressent d'aller voir et d'admirer.
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Résumé : EXTRAIT D'UNE LETTRE écrite de S. Denis en France sur la Mort d'un fameux Artiste.
Pierre Denis, né à Mons en Hainault en 1688, manifesta très tôt un intérêt pour les arts et une passion particulière pour le travail du fer. Il se rendit en Italie pour se former à Rome pendant deux ans, puis s'installa à Paris où il se perfectionna durant six années auprès des meilleurs artistes. En 1690, il quitta le monde séculier pour rejoindre l'Ordre de Saint-Benoît en tant que commis, un laïc engagé par contrat civil à suivre certaines règles et à travailler dans les arts et métiers dont il était capable. Il entra à l'Abbaye Royale de Saint-Denis et y fit son contrat de stabilité en 1692. Durant les quarante-trois années suivantes, Denis réalisa de nombreux ouvrages de ferronnerie d'une grande perfection. Parmi ses œuvres les plus notables à Saint-Denis figurent la balustrade de l'orgue, la porte du chœur, la rampe du degré descendant du chœur, les grilles collatérales du chœur, la grande grille du chœur, la balustrade du balcon du dortoir, les rampes du grand escalier, et la suspension des lampes du chœur. Il travailla également pour d'autres lieux, comme l'église cathédrale de Meaux et la porte du chœur de Notre-Dame de Paris. Pierre Denis décéda d'une fluxion de poitrine le 20 mars 1733, à l'âge de 75 ans. Il fut inhumé dans le vieux cloître de l'abbaye, et sa tombe fut marquée d'une pierre gravée de ses initiales et de la date de son décès. Reconnu comme l'un des plus habiles ouvriers en fer d'Europe, ses œuvres étaient admirées pour leur délicatesse, beauté et perfection.
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16
p. 991-992
Estampes nouvelles, [titre d'après la table]
Début :
Le Portrait de CHARLOTTE DESMARES, fameuse Comédienne du Théatre François, que [...]
Mots clefs :
Charlotte Desmares, Portrait, Comédie-Française, Charles Coypel
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texteReconnaissance textuelle : Estampes nouvelles, [titre d'après la table]
Le Portrait de CHARLOTTE DESMARES,
fameuse Comédienne du Théatre François , que
le Public ne cesse de regretter , vient de paroître
en Estampe , très- bien gravée par M. Lepicier ,
d'après
992 MERCURE DE FRANCE
d'après le Tableau original de M. Charles Coypel,
C'est une demi figure dans un Ovale en hauteur,
tenant d'une main les Attributs de Melpomene
et de Thalic. On lit ces Vers au bas.
Touchante dans les pleurs , picquante dans les
ris ;
De l'une et l'autre Scene également Maitresse ,
Au Théatre tu réunis ,
Les dons partagez au Permesse ,
Cette Estampe se vend chez Surrugue , Graveur
du Roy , rue des Noyers,
fameuse Comédienne du Théatre François , que
le Public ne cesse de regretter , vient de paroître
en Estampe , très- bien gravée par M. Lepicier ,
d'après
992 MERCURE DE FRANCE
d'après le Tableau original de M. Charles Coypel,
C'est une demi figure dans un Ovale en hauteur,
tenant d'une main les Attributs de Melpomene
et de Thalic. On lit ces Vers au bas.
Touchante dans les pleurs , picquante dans les
ris ;
De l'une et l'autre Scene également Maitresse ,
Au Théatre tu réunis ,
Les dons partagez au Permesse ,
Cette Estampe se vend chez Surrugue , Graveur
du Roy , rue des Noyers,
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Résumé : Estampes nouvelles, [titre d'après la table]
Le portrait de Charlotte Desmares, comédienne du Théâtre Français, a été publié sous forme de gravure par M. Lepicier d'après un tableau de M. Charles Coypel. Elle y tient les attributs de Melpomène et Thalie, muses de la tragédie et de la comédie. L'estampe la décrit comme 'touchante dans les pleurs, piquante dans les ris'. Elle est en vente chez Surrugue, graveur du Roi.
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17
p. 992-993
Autres d'après Wauvermans, [titre d'après la table]
Début :
PHILIPPE WAUVERMANS, Peintre Hollandois, en petites Figures, grand Paysagiste, qui a excellé [...]
Mots clefs :
Philips Wouwerman, Cabinet, Chasse
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texteReconnaissance textuelle : Autres d'après Wauvermans, [titre d'après la table]
PHILIPPE WAUVERMANS , Peintre Hollandois ,
en petites Figures , grand Paysagiste , qui a excellé
pour les Batailles , les Chasses , les Animaux
et sur tout pour les Chevaux , sembloit avoir été
negligé par les Graveurs de notre siecle , de quoi il
y a lieu de s'étonner ; car peu de Tableaux de
Chevalet des meilleurs Maîtres sont si bien
composez , si agréables , si estimez et si chéris
parr les Curieux .
>
Il paroît depuis peu six belles Estampes d'après
Wauvermans , gravées par le sieur Moyreau, et
qui ont un fort grand débit chez lui où elles se
vendent , rue Galande , vis - à - vis la Chapelle de
saint Blaise.
Le principal Morceau et une GRANDI
CHASSE A L'OISEAU , riche et abondante Composition
d'après le Tableau original du fameux
Cabinet de la Comtesse de Verrue , de 42. pouces
de large sur 28. pouces de haut.
D'EPART POUR LA CHASSE , d'après l'Original
du Cabinet de M. Crosat , 30 pouces de
large sur 14. et demi de haut.
R
" M A Y.
993 1733.
RETOUR DE CHASSE ET CURE'E , du Cabinet
de Monseigneur le Duc d'Orleans , 24.
pouces de large , sur 18 .
ABREVOIR , du Cabinet de la Comtesse de
Verrue , mêmes dimentions.
CHASSE AUX CANARDS , du Cabinet de
M. Crosat , 15. pouces de haut , sur 12 .
LA MARCHANDE DE MARE'E ; du même
Cabinet et mêmes dimentions.
en petites Figures , grand Paysagiste , qui a excellé
pour les Batailles , les Chasses , les Animaux
et sur tout pour les Chevaux , sembloit avoir été
negligé par les Graveurs de notre siecle , de quoi il
y a lieu de s'étonner ; car peu de Tableaux de
Chevalet des meilleurs Maîtres sont si bien
composez , si agréables , si estimez et si chéris
parr les Curieux .
>
Il paroît depuis peu six belles Estampes d'après
Wauvermans , gravées par le sieur Moyreau, et
qui ont un fort grand débit chez lui où elles se
vendent , rue Galande , vis - à - vis la Chapelle de
saint Blaise.
Le principal Morceau et une GRANDI
CHASSE A L'OISEAU , riche et abondante Composition
d'après le Tableau original du fameux
Cabinet de la Comtesse de Verrue , de 42. pouces
de large sur 28. pouces de haut.
D'EPART POUR LA CHASSE , d'après l'Original
du Cabinet de M. Crosat , 30 pouces de
large sur 14. et demi de haut.
R
" M A Y.
993 1733.
RETOUR DE CHASSE ET CURE'E , du Cabinet
de Monseigneur le Duc d'Orleans , 24.
pouces de large , sur 18 .
ABREVOIR , du Cabinet de la Comtesse de
Verrue , mêmes dimentions.
CHASSE AUX CANARDS , du Cabinet de
M. Crosat , 15. pouces de haut , sur 12 .
LA MARCHANDE DE MARE'E ; du même
Cabinet et mêmes dimentions.
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Résumé : Autres d'après Wauvermans, [titre d'après la table]
Philippe Wauvermans est un peintre hollandais célèbre pour ses petites figures, ses paysages et ses scènes de batailles, de chasses et d'animaux, notamment les chevaux. Ses œuvres sont bien composées, agréables et appréciées des amateurs d'art. Cependant, il a été peu représenté par les graveurs de son époque. Récemment, six estampes d'après Wauvermans ont été gravées par le sieur Moyreau. Ces estampes sont très populaires et se vendent bien chez Moyreau, rue Galande, en face de la Chapelle de saint Blaise. Parmi les œuvres gravées, on trouve 'Grand Chasse à l'oiseau' d'après un tableau du cabinet de la Comtesse de Verrue, mesurant 42 pouces de large sur 28 pouces de haut. D'autres œuvres notables incluent 'Départ pour la chasse' du cabinet de M. Crosat, 'Retour de chasse et cure' du cabinet du Duc d'Orléans, 'Abrevoir' du cabinet de la Comtesse de Verrue, 'Chasse aux canards' et 'La marchande de marée' du cabinet de M. Crosat.
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18
p. 993-995
« [L]e sieur De Nielles, Chirurgien à Paris, a fait la découverte depuis quelques années d'un Remede [...] »
Début :
[L]e sieur De Nielles, Chirurgien à Paris, a fait la découverte depuis quelques années d'un Remede [...]
Mots clefs :
Glandes, Remède, Sang, Maladie, Guérison, Paris
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texteReconnaissance textuelle : « [L]e sieur De Nielles, Chirurgien à Paris, a fait la découverte depuis quelques années d'un Remede [...] »
Se sieur De Nielles , Chirurgien à Paris , a fait
la découverte depuis quelques années d'un Remede
qu'il croit infaillible pour la guérison des
Ecrouelles qui attaquent la gorge , sans qu'il soit
besoin de faire d'ouverture ni de mettre des Emplâtres
; son Remede , qu'on prend interieurement
, est aisé à prendre. Il purifie la masse
du sang , fond les glandes gonflées et ulcérées ,
aussi bien que les glandes du Mésantere , où réside
la source de cette malheureuse maladie , et
cela quand même les glandes auroient été ouvertes
par des instrumens ou autrement ; la premiere
cause de cette maladie est dans le sang qui
a été chargé d'un mauvais levain en passant par
les glandes du Mésantere , et comme la sérosité
de ce sang est âcre et corrosive , qui passe et repasse
continuellement dans toutes les parties du
corps, toutes les parties glanduleuses , comme les
glandes Maxillaires et Salivaires reçoivent la sé
rosité du sang , qu'elles dégorgent continuellement
par la bouche , ce qui fait faire un mauvais
chile, et par celles qui ne peuvent se dégorger
, il s'y fait une obstruction qui enflamme les
glandes, qui faute de remede, viennent à supuration
sans les ouvrir ; aussi-bien que dans toutes
les autres parties du corps qui sont disposés à
recevoir
994 MERCURE DE FRANCE
recevoir la même impression de cette Limphe
impure dont elle attaque le plus souvent les par
ties spongieuses des os , ce que les Allemans appellent
Epine venteuse , et en France , Humeur
froide , ... Si dans le moment qu'on s'apperçoit
de cette maladie , on avoir recours au Remede du
sieur De Nielles, le Malade guériroit et ne deviendroit
pas à un degré desesperé, comme l'on voit
arriver tous les jours par le peu d'attention et de
soin qu'on se donne , generalement parlant , en
traitant la maladie dans son commencement de
bagarelles , d'engelures , de croissances , &c . . . .
Ce Remede se peut envoyer par tout sans risque
d'être alteré ; il est un peu purgatif et n'affoiblit
point le tempéramment , on le peut donner aux
enfans dans le berceau , on en prend tous les jours
à jeun jusqu'à parfaite guérison .
Le sieur De Nielles a guéri plusieurs personnes,
même de distinction , avec tout le succès possible
la bienséance ne lui permet pas de les nommer
, M. Maréchal , Premier Chirurgien du Roy,
en rendra témoignage , et outre cela le sieur De
Nielles est en état d'en faire voir à Paris des Particuliers
qui en ont été guéris.
Le sieur De Nielles demeure ruë de la Tixeranderie
, près la Gréve.
Le sieur Neilson , Ecossois , reçû depuis peu à
S. Côme , Expert pour la guérison des Hernies
ou Descentes , dans l'un et dans l'autre sexe , à
tout âge , demeurant à Paris , ruë Dauphine au
Cocq d'or , donne avis qu'il traite ces sortes de
maladies d'une façon particuliere , par la simple
application des Remedes specifiques , et sans que
le Malade cesse de vacquer ses affaires .
Il donne aussi ses Avis et ses Remedes à ceux
à
qui Ijuî sont dans les Proyinces, soulage les Hernies
les plus invéterées
,
reni cette incommodité .sup.
portable, et en empêche les mauvaises suites.
la découverte depuis quelques années d'un Remede
qu'il croit infaillible pour la guérison des
Ecrouelles qui attaquent la gorge , sans qu'il soit
besoin de faire d'ouverture ni de mettre des Emplâtres
; son Remede , qu'on prend interieurement
, est aisé à prendre. Il purifie la masse
du sang , fond les glandes gonflées et ulcérées ,
aussi bien que les glandes du Mésantere , où réside
la source de cette malheureuse maladie , et
cela quand même les glandes auroient été ouvertes
par des instrumens ou autrement ; la premiere
cause de cette maladie est dans le sang qui
a été chargé d'un mauvais levain en passant par
les glandes du Mésantere , et comme la sérosité
de ce sang est âcre et corrosive , qui passe et repasse
continuellement dans toutes les parties du
corps, toutes les parties glanduleuses , comme les
glandes Maxillaires et Salivaires reçoivent la sé
rosité du sang , qu'elles dégorgent continuellement
par la bouche , ce qui fait faire un mauvais
chile, et par celles qui ne peuvent se dégorger
, il s'y fait une obstruction qui enflamme les
glandes, qui faute de remede, viennent à supuration
sans les ouvrir ; aussi-bien que dans toutes
les autres parties du corps qui sont disposés à
recevoir
994 MERCURE DE FRANCE
recevoir la même impression de cette Limphe
impure dont elle attaque le plus souvent les par
ties spongieuses des os , ce que les Allemans appellent
Epine venteuse , et en France , Humeur
froide , ... Si dans le moment qu'on s'apperçoit
de cette maladie , on avoir recours au Remede du
sieur De Nielles, le Malade guériroit et ne deviendroit
pas à un degré desesperé, comme l'on voit
arriver tous les jours par le peu d'attention et de
soin qu'on se donne , generalement parlant , en
traitant la maladie dans son commencement de
bagarelles , d'engelures , de croissances , &c . . . .
Ce Remede se peut envoyer par tout sans risque
d'être alteré ; il est un peu purgatif et n'affoiblit
point le tempéramment , on le peut donner aux
enfans dans le berceau , on en prend tous les jours
à jeun jusqu'à parfaite guérison .
Le sieur De Nielles a guéri plusieurs personnes,
même de distinction , avec tout le succès possible
la bienséance ne lui permet pas de les nommer
, M. Maréchal , Premier Chirurgien du Roy,
en rendra témoignage , et outre cela le sieur De
Nielles est en état d'en faire voir à Paris des Particuliers
qui en ont été guéris.
Le sieur De Nielles demeure ruë de la Tixeranderie
, près la Gréve.
Le sieur Neilson , Ecossois , reçû depuis peu à
S. Côme , Expert pour la guérison des Hernies
ou Descentes , dans l'un et dans l'autre sexe , à
tout âge , demeurant à Paris , ruë Dauphine au
Cocq d'or , donne avis qu'il traite ces sortes de
maladies d'une façon particuliere , par la simple
application des Remedes specifiques , et sans que
le Malade cesse de vacquer ses affaires .
Il donne aussi ses Avis et ses Remedes à ceux
à
qui Ijuî sont dans les Proyinces, soulage les Hernies
les plus invéterées
,
reni cette incommodité .sup.
portable, et en empêche les mauvaises suites.
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Résumé : « [L]e sieur De Nielles, Chirurgien à Paris, a fait la découverte depuis quelques années d'un Remede [...] »
Le texte présente deux chirurgiens, sieur De Nielles et sieur Neilson, et leurs traitements respectifs. Sieur De Nielles, chirurgien à Paris, a découvert un remède interne pour guérir les écrouelles de la gorge sans nécessiter d'ouverture ou d'emplâtres. Ce remède purifie le sang, dissout les glandes gonflées et ulcérées, et traite la source de la maladie dans les glandes du mésentère. La maladie est causée par un mauvais levain dans le sang, qui affecte les glandes et les parties spongieuses des os. Le remède de De Nielles peut être envoyé sans risque et est adapté aux enfants. Il a guéri plusieurs personnes, dont certaines de distinction, et peut fournir des témoignages à Paris. Sieur Neilson, Écossais, est expert dans le traitement des hernies chez les hommes et les femmes de tous âges. Il utilise des remèdes spécifiques sans interrompre les activités du patient et offre ses services aux personnes des provinces. Il traite également les hernies invétérées et empêche les complications.
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