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1
p. 2826-2827
Journal Litteraire, &c [titre d'après la table]
Début :
JOURNAL LITTERAIRE, année 1731. Tome 18e premiere et seconde [...]
Mots clefs :
Journal littéraire, Religion chrétienne, Abbé Chaulieu
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texteReconnaissance textuelle : Journal Litteraire, &c [titre d'après la table]
TOURNAL LITTERAIRE , année
1731. Tome 18 premiere et seconde
Partie. A ta Haye , chez P. Gosse et F.
Neaulme , 1731. et 1732. in 12. de 524.
pages , sans les Tables. Voici quelques Titres de Livres dont on trouve les Extraits dans ce Volume.
TRAITE' de la Verité et de la Religion Chrétienne , tiré du Latin de
M. Jean Alfonse Turrettin , Professeur
LI, Vol. en
DECEMBRE. 1732. 2827
en Théologie et en Histoire Ecclesiastique, à Gennes. Sect. 3. de la verité de
sa Revelation Judaïque. A Gennes , chez
Bousquet , &c. 1731. in 8. de 150. pages.
POESIES de M. l'Abbé CHAULIEU ,
et de M. le Marquis de la FARE. Nouvelle Edition , corrigée et considerablement augmentée. A la Haye , chez Rogissat , 1731. in 12, de 257, pages.
1731. Tome 18 premiere et seconde
Partie. A ta Haye , chez P. Gosse et F.
Neaulme , 1731. et 1732. in 12. de 524.
pages , sans les Tables. Voici quelques Titres de Livres dont on trouve les Extraits dans ce Volume.
TRAITE' de la Verité et de la Religion Chrétienne , tiré du Latin de
M. Jean Alfonse Turrettin , Professeur
LI, Vol. en
DECEMBRE. 1732. 2827
en Théologie et en Histoire Ecclesiastique, à Gennes. Sect. 3. de la verité de
sa Revelation Judaïque. A Gennes , chez
Bousquet , &c. 1731. in 8. de 150. pages.
POESIES de M. l'Abbé CHAULIEU ,
et de M. le Marquis de la FARE. Nouvelle Edition , corrigée et considerablement augmentée. A la Haye , chez Rogissat , 1731. in 12, de 257, pages.
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Résumé : Journal Litteraire, &c [titre d'après la table]
Le Tome 18 d'un journal littéraire, édité en 1731 à La Haye, contient 524 pages. Il inclut le 'Traité de la Vérité et de la Religion Chrétienne' de Jean Alfonse Turrettin, traduit du latin, et les 'Poésies' de l'Abbé Chaulieu et du Marquis de la Fare, en nouvelle édition.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2827-2829
« ODES sur les affaires du Temps, avec une Description en abregé de la Hollande, [...] »
Début :
ODES sur les affaires du Temps, avec une Description en abregé de la Hollande, [...]
Mots clefs :
Affaires du temps, Odes, Hollande, Poèmes
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texteReconnaissance textuelle : « ODES sur les affaires du Temps, avec une Description en abregé de la Hollande, [...] »
ODES sur les affaires du Temps , avec
une Description en abregé de la Hollande , par l'Auteur des Titans , Tome I.
de 256. pages. Refléxions nouvelles sur
l'Iliade d'Homere , Tome II . de 236. pag.
Reflexions nouvelles sur l'Iliade d' Homere,
avec la Tragédie d'Electre , Tome III. de
256. pages. Le Siecle de Louis le Grand
avec Themire , ou l'Actrice nouvelle sur
le Théatre d'Athénes , Tome IV. de 237.
pages. Les Rues de Madrid , l'histoire de
la Porcelaine et le Combat des Echasses .
avec plusieurs Satyres et autres Pieces
Tome V. de 259. pages, A Liege , chez
Everard Kints , 1731. in 8.
,
Après les Odes , viennent quatre petits
Poëmes , dont les Titres sont , la Bataille
de Nervinde , le Passage du Ter , Rose
conquise , et la Métamorphose de Clitie
11. Vol. E cn
2828 MERCURE DE FRANCE
en fleur. Le dernier Volume est terminé
par la Description de la Hollande , qui
est très-belle , on en pourra juger par
cet échantillon.
Va contempler ces Digues orgueilleuses
Invincibles Remparts , dont la solidité ,
Brave les vagues sourcilleuses
Du terrible Ocean par l'orage irrité,
Pour regagner son ancien heritage ,
De ses propres Troupeaux l'antique pâturage ,
น De son redoutable Trident ,
Le Dieu des Mers près du Rivage ,
Pousse les flots au gré du vent.
Du retranchement immobile , ·
Et tous les ans avec soin réparé ,
Neptune , sur ces Bords chaque Hyver attiré ,
Veut en vain penetrer l'impenetrable azile,
Lassé d'un effort impuissant ,
Et de chercher en vain à s'y faire un passage ,
L'Onde en écume au lieu de dépit et de rage ;
Et se retire en mugissant.
S Le Siecle de Louis Grand , est un Poëme partagé en huit Chants , dont le dernier est destiné tout entier aux Poëtes ;
l'Auteur y dépeint en ces termes le caractere Chansonnier des François , et les
Elegies de la Comtesse de la Suze,
11. Vol. Jamais
DECEMBRE. 1732. 2829
Jamais l'agréable Thalie ,
Ne badina plus vivement ,
Que dans la piquante saillie ,
Des Airs qu'on chante en les formant.
Pour animer la Chansonette ,
Chaque mot volontiers se prete ,
Enfant de la joye et du vin ;
Par pouvoir magique échauffée
La France des mains d'une Fée ,
Jadis reçut ce don divin,
•
Avec quelle douce énergie ,
La Suze , à l'ombre des Cyprès,
Nous réprésente l'Elegie ,
Gémissante dans les Forêts !
Lorsque dans un torrent de larmes
Pour un cœur parjure à ses charmes ,
Le sien me paroît éperdu.
Ce n'est point une fausse image ,
C'est un cœur tendre qu'on outrage,
C'est un Amant qu'elle a perdu.
une Description en abregé de la Hollande , par l'Auteur des Titans , Tome I.
de 256. pages. Refléxions nouvelles sur
l'Iliade d'Homere , Tome II . de 236. pag.
Reflexions nouvelles sur l'Iliade d' Homere,
avec la Tragédie d'Electre , Tome III. de
256. pages. Le Siecle de Louis le Grand
avec Themire , ou l'Actrice nouvelle sur
le Théatre d'Athénes , Tome IV. de 237.
pages. Les Rues de Madrid , l'histoire de
la Porcelaine et le Combat des Echasses .
avec plusieurs Satyres et autres Pieces
Tome V. de 259. pages, A Liege , chez
Everard Kints , 1731. in 8.
,
Après les Odes , viennent quatre petits
Poëmes , dont les Titres sont , la Bataille
de Nervinde , le Passage du Ter , Rose
conquise , et la Métamorphose de Clitie
11. Vol. E cn
2828 MERCURE DE FRANCE
en fleur. Le dernier Volume est terminé
par la Description de la Hollande , qui
est très-belle , on en pourra juger par
cet échantillon.
Va contempler ces Digues orgueilleuses
Invincibles Remparts , dont la solidité ,
Brave les vagues sourcilleuses
Du terrible Ocean par l'orage irrité,
Pour regagner son ancien heritage ,
De ses propres Troupeaux l'antique pâturage ,
น De son redoutable Trident ,
Le Dieu des Mers près du Rivage ,
Pousse les flots au gré du vent.
Du retranchement immobile , ·
Et tous les ans avec soin réparé ,
Neptune , sur ces Bords chaque Hyver attiré ,
Veut en vain penetrer l'impenetrable azile,
Lassé d'un effort impuissant ,
Et de chercher en vain à s'y faire un passage ,
L'Onde en écume au lieu de dépit et de rage ;
Et se retire en mugissant.
S Le Siecle de Louis Grand , est un Poëme partagé en huit Chants , dont le dernier est destiné tout entier aux Poëtes ;
l'Auteur y dépeint en ces termes le caractere Chansonnier des François , et les
Elegies de la Comtesse de la Suze,
11. Vol. Jamais
DECEMBRE. 1732. 2829
Jamais l'agréable Thalie ,
Ne badina plus vivement ,
Que dans la piquante saillie ,
Des Airs qu'on chante en les formant.
Pour animer la Chansonette ,
Chaque mot volontiers se prete ,
Enfant de la joye et du vin ;
Par pouvoir magique échauffée
La France des mains d'une Fée ,
Jadis reçut ce don divin,
•
Avec quelle douce énergie ,
La Suze , à l'ombre des Cyprès,
Nous réprésente l'Elegie ,
Gémissante dans les Forêts !
Lorsque dans un torrent de larmes
Pour un cœur parjure à ses charmes ,
Le sien me paroît éperdu.
Ce n'est point une fausse image ,
C'est un cœur tendre qu'on outrage,
C'est un Amant qu'elle a perdu.
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Résumé : « ODES sur les affaires du Temps, avec une Description en abregé de la Hollande, [...] »
L'ouvrage 'ODES sur les affaires du Temps' se compose de cinq tomes. Le premier tome, de 256 pages, inclut des odes et une description abrégée de la Hollande. Le deuxième tome, de 236 pages, présente des réflexions sur l'Iliade d'Homère. Le troisième tome, également de 256 pages, contient les mêmes réflexions sur l'Iliade et la tragédie 'Electre'. Le quatrième tome, de 237 pages, comprend le poème 'Le Siècle de Louis le Grand' et la pièce 'Thémire, ou l'Actrice nouvelle sur le Théâtre d'Athènes'. Le cinquième tome, de 259 pages, regroupe plusieurs œuvres telles que 'Les Rues de Madrid', 'l'histoire de la Porcelaine', 'le Combat des Échasses', des satires et autres pièces. L'ouvrage a été publié à Liège chez Everard Kints en 1731. Le dernier volume se termine par une description de la Hollande, qualifiée de 'très-belle', mettant en avant ses digues invincibles. Le poème 'Le Siècle de Louis le Grand' est structuré en huit chants, le dernier étant dédié aux poètes. Il décrit le caractère chansonnier des Français et loue la Comtesse de la Suze pour ses élégies émotives.
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3
p. 2829-2831
« LE PHILOSOPHIE ANGLOISE, ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de [...] »
Début :
LE PHILOSOPHIE ANGLOISE, ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de [...]
Mots clefs :
Philosophie anglaise, Dictionnaire, Commerce, Langue française, Maladies de la poitrine
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texteReconnaissance textuelle : « LE PHILOSOPHIE ANGLOISE, ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de [...] »
LE PHILOSOPHIE ANGLOISE , ouHistoire de M. Cleveland , fils naturel de
Cromwell , écrite par lui- même et traduite de l'Anglois par l'Auteur des Mé
moires d'un homme de qualité; enrichie de
Figures en Taille- douce. A Utrecht , chez
11. Vol.
Eij Et.
2830 MERCURE DE FRANCE
•
Et. Neaulme , 1732. in 12. Tome I. de
266. pages , sans la Préface. Tome II. de
de 311. pages. Tome III . de 442. pages Tome IV. de 309. pages.
DICTIONNAIRE de la Langue Françoise
ancienne et moderne , de P. Richelet , augmenté de plusieurs Additions d'Histoire
de Grammaire , de Critique , de Jurisprudence , et d'une Liste Alphabetique
des Auteurs et des Livres citez dans le Dictionnaire. Nouvelle Edition , augmentée
d'un grand nombre d'Articles. A Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1732, 2.
vol. in 4º .
DICTIONNAIRE, Universel de Commerce,
contenant tout ce qui concerne le commerce qui se fait dans les quatre Parties du
Monde, par terre , par mer , &c. par Fac
ques et Philemon Savary , Tomes 3 et 4.
Supplement des deux premiers. AAmsterdam,chez lesfansons et Waesberge 1732,
2. vol. in 4.
DISSERTATIONS nouvelles sur les maladies de la poitrine , du cœur , des femmes,
veneriennes , et quelques autres particuláritez : ou , selon les nouvelles découvertes , on donne une idée claire et distincte
-II Fel, de
DECEMBRE. 1732 2831
de toutes ces Maladies , par opposition à
l'opinion des Anciens. Par M. Barbeyrac ,
Docteur en Medecine à Montpellier ; avec
deux Descriptions de Maladies qui n'ont
jamais été écrites : Far M. Boerhave. A
Amsterdam, chez les mêmes , 1731. in- 12 .
Cromwell , écrite par lui- même et traduite de l'Anglois par l'Auteur des Mé
moires d'un homme de qualité; enrichie de
Figures en Taille- douce. A Utrecht , chez
11. Vol.
Eij Et.
2830 MERCURE DE FRANCE
•
Et. Neaulme , 1732. in 12. Tome I. de
266. pages , sans la Préface. Tome II. de
de 311. pages. Tome III . de 442. pages Tome IV. de 309. pages.
DICTIONNAIRE de la Langue Françoise
ancienne et moderne , de P. Richelet , augmenté de plusieurs Additions d'Histoire
de Grammaire , de Critique , de Jurisprudence , et d'une Liste Alphabetique
des Auteurs et des Livres citez dans le Dictionnaire. Nouvelle Edition , augmentée
d'un grand nombre d'Articles. A Amsterdam, aux dépens de la Compagnie, 1732, 2.
vol. in 4º .
DICTIONNAIRE, Universel de Commerce,
contenant tout ce qui concerne le commerce qui se fait dans les quatre Parties du
Monde, par terre , par mer , &c. par Fac
ques et Philemon Savary , Tomes 3 et 4.
Supplement des deux premiers. AAmsterdam,chez lesfansons et Waesberge 1732,
2. vol. in 4.
DISSERTATIONS nouvelles sur les maladies de la poitrine , du cœur , des femmes,
veneriennes , et quelques autres particuláritez : ou , selon les nouvelles découvertes , on donne une idée claire et distincte
-II Fel, de
DECEMBRE. 1732 2831
de toutes ces Maladies , par opposition à
l'opinion des Anciens. Par M. Barbeyrac ,
Docteur en Medecine à Montpellier ; avec
deux Descriptions de Maladies qui n'ont
jamais été écrites : Far M. Boerhave. A
Amsterdam, chez les mêmes , 1731. in- 12 .
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Résumé : « LE PHILOSOPHIE ANGLOISE, ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de [...] »
Le document de 1732 présente plusieurs ouvrages. 'La Philosophie Angloise, ou Histoire de M. Cleveland, fils naturel de Cromwell', écrite par Cleveland et traduite par l'auteur des 'Mémoires d'un homme de qualité', est publiée à Utrecht par Eij Et. en quatre tomes : 266, 311, 442 et 309 pages. Le 'Dictionnaire de la Langue Françoise ancienne et moderne' de P. Richelet, publié à Amsterdam par la Compagnie, inclut des additions en histoire, grammaire, critique, jurisprudence et une liste alphabétique des auteurs. Le 'Dictionnaire Universel de Commerce' de Jacques et Philemon Savary, avec les tomes 3 et 4 et le supplément des deux premiers tomes, est publié à Amsterdam chez les frères Fanson et Waesberge. Enfin, les 'Dissertations nouvelles sur les maladies de la poitrine, du cœur, des femmes, vénériennes, et quelques autres particularités' de M. Barbeyrac, docteur en médecine à Montpellier, incluant des descriptions de maladies par M. Boerhave, sont publiées à Amsterdam en 1731.
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4
p. 2831-2838
« PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...] »
Début :
PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...]
Mots clefs :
Histoire métallique, Souscription, Projet, Cuivre, Tube
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...] »
PROJET de Souscription pour l'Edi
tion de l'Histoire Metallique des XVII.
Provinces des Pays- Bas , depuis l'abdication de Charles V. jusqu'à la Paix de Bade
en 1716. traduite du Holandois de M.
Gerard Van-Loon. A la Haye , chez P.
Gosse , F. Neaulme et P. de Hondt , 1732..
Cet ouvrage doit être regardé non seulement comme une Histoire Métallique ,
mais encore comme une Histoire Civile ,
Militaire , Ecclésiastique et Genealogique.
des Pays- Bas. Elle est tirée des Historiens
-les plus estimez , tant géneraux que particuliers , et confirmée par les Monumens
les plus certains et les plus authentiques ;
ensorte qu'on ne fait aucun doute qu'elle
ne soit préferée à toutes les Histoires des
XVII Provinces qui ont paru jusqu'à présent, et à tout ce qu'on a encore vu de
plus curieux en ce genre.
L'Edition sera divisée en s vol. in- fol.
qui contiendront 675 feuilles, de très- beau)
papier, en caracteres neufs. Il y aura 2945
II. Vol. E iij Médail
2832 MERCURE DE FRANCE
Médailles avec leurs revers , gravées par
les meilleurs Maîtres , et expliquées par
PAutheur.
Ceux qui souscriront auront cet Ouvra- ge pour 90 florins deHollande pour le petit papier , et pour 135 florins le grand pa
pier. Les principaux Libraires de ces Provinces et des Pays Etrangers recevront les
souscriptions ; et en payant à differens termes , suivant le Prospectus &c. ils auront
tout l'Ouvrage entier dans le courant de
P'année 1733. On pourra chez les mêmes
Libraires consulter le Prospectus pour une
plus ample instruction .
L'Article XI de la seconde Partie de ce
Journal , intitulé Expériences étonnantes
sur l'Electricité , merite une attention particuliere de la part des Physiciens. Il contient la description de plusieurs Expériences faites en Angleterre par M. Etienne
Gray , et extraites d'une de ses Lettres.
Elles se trouvent aussi décrites dans les
Transactions Philosophiques de la Société
Royale de Londres , num. 356 et 417.
Nous ne rapporterons icy qu'une de ces
Expériences à cause des bornes auxquelles
nous sommes nécessairement assujettis.
les Curieux pourront recourir au Journal
même , ou aux Transactions pour être instruits sur toutes les autres.
11. Vol. . M.
DECEMBRE. 1732. 2833
M. Gray découvrit au mois de Fevrier
1729 pour la premiere fois une Attraction
Electrique dans plusieurs Corps qu'on n'avoit pas soup onés jusques- là d'avoir cette
propriété. Il fit là- dessus divers Essais sur
les Métaux , pour voir si on ne pourroit
pas les rendre attractifs par le même moïen
qui donne cette qualité à d'autres corps ,
sçavoir en les échaufant , les frottant , les
battant à coups de marteau ; mais ce fut
sans succès.
Il résolut alors de se servir d'un grand
Tube de Cristal ; car comme le Tube com
munique de la lumiere aux corps quand
on les frotte dans l'obscurité , M. Gray
pensa qu'il pourroit peut- être bien leur
communiquer en même tems de l'Electri
cité, et il ne se trompa pas , suivant les
differentes expériences faites sur les métaux , les végétaux &c. rapportées dans ce
Journal , que nous obmettons , ainsi que
la Description du Cube en question , pour
venir à l'experience singuliere à laquelle
pous sommes contraints de nous borner.
Ecoutons là- dessus M. Gray lui même
qui parle ainsi dans sa Lettre dattée du 8.
Fevrier 1731.
» Le 8 Avril 1730 je fis l'expérience suivante sur un petit garçon de 8 à 9 ans.
»Il pesoit , tout habillé , quarante et sept
II. Vol. Eiiij livres
2834 MERCURE DE FRANCE
»
»livres dix onces. Je le suspendis horisontalement à deux cordes , telles qu'on
»les employe à sccher le linge. Elles
» étoient d'environ 13 pieds de longueur,
» et avoient des ganses à chaque bout.
» Dans la solive de ma chambre , qui avoit
» un pied d'épaisseur , on avoit fiché deux
>> crochets à l'opposite l'un de l'autre , et
» à deux pieds de ceux- là encore deux au-
>> tres de la même maniere , sur ces cro
» chets on suspendit les cordons par leurs
น ganses , en guise d'escarpolettes , le bas
» n'étant élevé au dessus du plancher que
» d'environ deux pieds. On mit l'enfant
» sur ces deux cordes , la face en bas , de
» façon qu'une des cordes lui passoit sous
»la poitrine et l'autre sous les cuisses. Les
»feuilles de cuivre furent posées sur un
"petit gueridon fait d'une planche ronde,
» d'un pied de diametre , couverte de pa-
»pier blanc et soutenue par un pied d'un
» pied de haut. Comme on eut frotté le
» Tube , et qu'on le tenoit près des pieds
» du petit garçon , mais sans le toucher ;
»son visage attira les feuilles de cuivre
avec beaucoup de force , jusqu'à les fai-
»re monter à la hauteur de 8 et quelqué
fois de 10 pouces. Je mis quantité de
» morceaux de feuilles sur le gueridon tout
»à la fois , et elles s'éleverent toujours
AI. Vol.
tout
DECEMBRE. 1732. 2835
tout à la fois dans le même tems.
>> On mit alors le garçon sur le dos , et
» le derriere de sa tête qui étoit couverte
» de cheveux courts , attira , mais non pas
» tout à fait à la même hauteur que son
» visage avoit fait. Après cela on mit
» les feuilles sous ses pieds , sans qu'il eut
» quitté ni souliers ni bas , et le Tube
ayant été tenu près de sa tête , les pieds
" attirerent, mais pas tout à fait à la même
»hauteur que la tête. Après cela on remit
» encore les feuilles sous sa tête , mais il
» n'y eut aucune attraction , non plus que
» quand on tenoit le Tube au dessus des
» pieds , et les feuilles au dessous.
در
» Le 16 Avril je repetai l'expérience du
» petit garçon , mais l'attraction ne fut
»pas , à beaucoup près , si forte ce jour- là
» que la premiere fois. Les feuilles de cuivre
>> ne monterent qu'à environ 6 pouces. Je
» fis étendre au garçon ses mains horison-
»talement , et je plaçai un petit gueridon
»avec des feuilles de cuivre sous chaque
» main , et un autre plus grand sous son
»visage après quoi le Tube excité ayant
» été tenu près de ses pieds , son visage et »ses mains attirerent tout à la fois. Je lui
donnai alors à tenir dans une main le
»bout superieur d'une ligne à Pêcheur
*L'Auteuradit auparavant que cetteLigne étoit
II. Vol.
E v
2836 MERCURE DE FRANCE
» à la petite pointe de laquelle étoit en-
» chassée une boule de liege , sous laquelle
»on mit les feuilles de cuivre , et le Tu-
»be ayantété frotté et tenu près des pieds,
»la boule attira les feuilles à la hauteur de
» deux pouces , puis les repoussa , et les
"attira encore plusieurs fois de suite avec
beaucoup de force.
» Le 21 Avril je réïterai mes expérien
» ces sur le petit garçon , et je trouvai l'at-
» traction beaucoup plus forte que la pre-
»miere fois. Les feuilles de cuivre s'éle-
» verent vers son visage à la hauteur de
plus d'un pied. Je donnai alors au gar
>> çon dans chacune de ses mains l'extrê
» mité d'une ligne de pêcheur , avec une
» boule de liége à la pointe , et je mis un
» petit gueridon avec des feuilles sous chaque boule. Le Tube ayant été frotté et
»tenu près de ses pieds , les deux liéges
>> attirerent et repousserent fortement tout
» à la fois. La longueur de chaque morceau
» de liége étoit d'environ 7 pieds. On mit
» aprèc cela le petit garçon sur le côtégau
» che , et on lui donna à tenir de ses deux
» mainsuneligne à pêcher de 12 pieds de
כן
long , surmontée au bout d'une petite
» boule de liége d'un pouce trois quarts
»de diamettre : après cela toutes choses
faite d'une longue Canne on Roseau
11, Vol.
étant
DECEMBRE. 1732. 2837
étant préparées , et le Tube près des
"pieds de l'enfant , la boule de liége atti-
" ra et repoussa avec force les feuilles de
cuivre jusqu'à la hauteur de deux pou
» ces au moins.
» Remarquez , continue M. Gray , que
quand je parle de tenir le Tube près des
pieds de l'enfant , j'entends que c'étoit
vis à vis de la plante de ses pieds ; et
» quand je dis que c'étoit près de sa tête
il faut entendre près du sommet ; car
»quand on tenoit le Tube au dessus de la
» tête ou des jambes , l'attraction ne se
»communiquoit pas si fortement aux au-
» tres parties de son corps.
3)
» Ces Expériences montrent , conclud
» l'Auteur, que les animaux reçoivent en
plus grande quantité les écoulemens
» électriques , et que ces écoulemens peu-
»vent passer d'eux ailleurs , jusqu'à des
» distances considérables par plusieurs
» chemins tout à la fois , pour peu qu'ils
» trouvent des passages propres , après
» quoi ils déployent leur puissance attrac-
» tive dans les endroits où ils sont - par-
>> venus.
On ne peut pas disconvenir qu'il n'y
aitdu neufet du merveilleux dans ces Expériences ; M. Gray se propose de les por
ker encore plus loin , encouragé par une
II. Vola B vj nou-
2838 MERCURE DE FRANCE
nouvelle découverte qu'il a faite touchant
l'attraction des corps colorez , lesquels attirent , dit-il , plus ou moins à raison de
la couleur dont ils sont , quoique de même substance , de même volume , de même poids ; ensorte que le rouge , l'orange
ou le jaune , attirent pour le moins 3 ou4,
fois plus fortement que le verd , le bleu ou le pourpre. Voilà encore une fois des
Nouveautez susceptibles de bien des Reflexions ; elles prouvent au moins qu'il
reste encore beaucoup de mysteres à découvrir dans la Nature. Pline qui l'avoit
assez étudiée le pensoit ainsi , nous finirons par son expression qui ne sçauroit
être plus noble , ni peut- être mieux appliquée qu'ici : Multa latent in majestate Natura.
tion de l'Histoire Metallique des XVII.
Provinces des Pays- Bas , depuis l'abdication de Charles V. jusqu'à la Paix de Bade
en 1716. traduite du Holandois de M.
Gerard Van-Loon. A la Haye , chez P.
Gosse , F. Neaulme et P. de Hondt , 1732..
Cet ouvrage doit être regardé non seulement comme une Histoire Métallique ,
mais encore comme une Histoire Civile ,
Militaire , Ecclésiastique et Genealogique.
des Pays- Bas. Elle est tirée des Historiens
-les plus estimez , tant géneraux que particuliers , et confirmée par les Monumens
les plus certains et les plus authentiques ;
ensorte qu'on ne fait aucun doute qu'elle
ne soit préferée à toutes les Histoires des
XVII Provinces qui ont paru jusqu'à présent, et à tout ce qu'on a encore vu de
plus curieux en ce genre.
L'Edition sera divisée en s vol. in- fol.
qui contiendront 675 feuilles, de très- beau)
papier, en caracteres neufs. Il y aura 2945
II. Vol. E iij Médail
2832 MERCURE DE FRANCE
Médailles avec leurs revers , gravées par
les meilleurs Maîtres , et expliquées par
PAutheur.
Ceux qui souscriront auront cet Ouvra- ge pour 90 florins deHollande pour le petit papier , et pour 135 florins le grand pa
pier. Les principaux Libraires de ces Provinces et des Pays Etrangers recevront les
souscriptions ; et en payant à differens termes , suivant le Prospectus &c. ils auront
tout l'Ouvrage entier dans le courant de
P'année 1733. On pourra chez les mêmes
Libraires consulter le Prospectus pour une
plus ample instruction .
L'Article XI de la seconde Partie de ce
Journal , intitulé Expériences étonnantes
sur l'Electricité , merite une attention particuliere de la part des Physiciens. Il contient la description de plusieurs Expériences faites en Angleterre par M. Etienne
Gray , et extraites d'une de ses Lettres.
Elles se trouvent aussi décrites dans les
Transactions Philosophiques de la Société
Royale de Londres , num. 356 et 417.
Nous ne rapporterons icy qu'une de ces
Expériences à cause des bornes auxquelles
nous sommes nécessairement assujettis.
les Curieux pourront recourir au Journal
même , ou aux Transactions pour être instruits sur toutes les autres.
11. Vol. . M.
DECEMBRE. 1732. 2833
M. Gray découvrit au mois de Fevrier
1729 pour la premiere fois une Attraction
Electrique dans plusieurs Corps qu'on n'avoit pas soup onés jusques- là d'avoir cette
propriété. Il fit là- dessus divers Essais sur
les Métaux , pour voir si on ne pourroit
pas les rendre attractifs par le même moïen
qui donne cette qualité à d'autres corps ,
sçavoir en les échaufant , les frottant , les
battant à coups de marteau ; mais ce fut
sans succès.
Il résolut alors de se servir d'un grand
Tube de Cristal ; car comme le Tube com
munique de la lumiere aux corps quand
on les frotte dans l'obscurité , M. Gray
pensa qu'il pourroit peut- être bien leur
communiquer en même tems de l'Electri
cité, et il ne se trompa pas , suivant les
differentes expériences faites sur les métaux , les végétaux &c. rapportées dans ce
Journal , que nous obmettons , ainsi que
la Description du Cube en question , pour
venir à l'experience singuliere à laquelle
pous sommes contraints de nous borner.
Ecoutons là- dessus M. Gray lui même
qui parle ainsi dans sa Lettre dattée du 8.
Fevrier 1731.
» Le 8 Avril 1730 je fis l'expérience suivante sur un petit garçon de 8 à 9 ans.
»Il pesoit , tout habillé , quarante et sept
II. Vol. Eiiij livres
2834 MERCURE DE FRANCE
»
»livres dix onces. Je le suspendis horisontalement à deux cordes , telles qu'on
»les employe à sccher le linge. Elles
» étoient d'environ 13 pieds de longueur,
» et avoient des ganses à chaque bout.
» Dans la solive de ma chambre , qui avoit
» un pied d'épaisseur , on avoit fiché deux
>> crochets à l'opposite l'un de l'autre , et
» à deux pieds de ceux- là encore deux au-
>> tres de la même maniere , sur ces cro
» chets on suspendit les cordons par leurs
น ganses , en guise d'escarpolettes , le bas
» n'étant élevé au dessus du plancher que
» d'environ deux pieds. On mit l'enfant
» sur ces deux cordes , la face en bas , de
» façon qu'une des cordes lui passoit sous
»la poitrine et l'autre sous les cuisses. Les
»feuilles de cuivre furent posées sur un
"petit gueridon fait d'une planche ronde,
» d'un pied de diametre , couverte de pa-
»pier blanc et soutenue par un pied d'un
» pied de haut. Comme on eut frotté le
» Tube , et qu'on le tenoit près des pieds
» du petit garçon , mais sans le toucher ;
»son visage attira les feuilles de cuivre
avec beaucoup de force , jusqu'à les fai-
»re monter à la hauteur de 8 et quelqué
fois de 10 pouces. Je mis quantité de
» morceaux de feuilles sur le gueridon tout
»à la fois , et elles s'éleverent toujours
AI. Vol.
tout
DECEMBRE. 1732. 2835
tout à la fois dans le même tems.
>> On mit alors le garçon sur le dos , et
» le derriere de sa tête qui étoit couverte
» de cheveux courts , attira , mais non pas
» tout à fait à la même hauteur que son
» visage avoit fait. Après cela on mit
» les feuilles sous ses pieds , sans qu'il eut
» quitté ni souliers ni bas , et le Tube
ayant été tenu près de sa tête , les pieds
" attirerent, mais pas tout à fait à la même
»hauteur que la tête. Après cela on remit
» encore les feuilles sous sa tête , mais il
» n'y eut aucune attraction , non plus que
» quand on tenoit le Tube au dessus des
» pieds , et les feuilles au dessous.
در
» Le 16 Avril je repetai l'expérience du
» petit garçon , mais l'attraction ne fut
»pas , à beaucoup près , si forte ce jour- là
» que la premiere fois. Les feuilles de cuivre
>> ne monterent qu'à environ 6 pouces. Je
» fis étendre au garçon ses mains horison-
»talement , et je plaçai un petit gueridon
»avec des feuilles de cuivre sous chaque
» main , et un autre plus grand sous son
»visage après quoi le Tube excité ayant
» été tenu près de ses pieds , son visage et »ses mains attirerent tout à la fois. Je lui
donnai alors à tenir dans une main le
»bout superieur d'une ligne à Pêcheur
*L'Auteuradit auparavant que cetteLigne étoit
II. Vol.
E v
2836 MERCURE DE FRANCE
» à la petite pointe de laquelle étoit en-
» chassée une boule de liege , sous laquelle
»on mit les feuilles de cuivre , et le Tu-
»be ayantété frotté et tenu près des pieds,
»la boule attira les feuilles à la hauteur de
» deux pouces , puis les repoussa , et les
"attira encore plusieurs fois de suite avec
beaucoup de force.
» Le 21 Avril je réïterai mes expérien
» ces sur le petit garçon , et je trouvai l'at-
» traction beaucoup plus forte que la pre-
»miere fois. Les feuilles de cuivre s'éle-
» verent vers son visage à la hauteur de
plus d'un pied. Je donnai alors au gar
>> çon dans chacune de ses mains l'extrê
» mité d'une ligne de pêcheur , avec une
» boule de liége à la pointe , et je mis un
» petit gueridon avec des feuilles sous chaque boule. Le Tube ayant été frotté et
»tenu près de ses pieds , les deux liéges
>> attirerent et repousserent fortement tout
» à la fois. La longueur de chaque morceau
» de liége étoit d'environ 7 pieds. On mit
» aprèc cela le petit garçon sur le côtégau
» che , et on lui donna à tenir de ses deux
» mainsuneligne à pêcher de 12 pieds de
כן
long , surmontée au bout d'une petite
» boule de liége d'un pouce trois quarts
»de diamettre : après cela toutes choses
faite d'une longue Canne on Roseau
11, Vol.
étant
DECEMBRE. 1732. 2837
étant préparées , et le Tube près des
"pieds de l'enfant , la boule de liége atti-
" ra et repoussa avec force les feuilles de
cuivre jusqu'à la hauteur de deux pou
» ces au moins.
» Remarquez , continue M. Gray , que
quand je parle de tenir le Tube près des
pieds de l'enfant , j'entends que c'étoit
vis à vis de la plante de ses pieds ; et
» quand je dis que c'étoit près de sa tête
il faut entendre près du sommet ; car
»quand on tenoit le Tube au dessus de la
» tête ou des jambes , l'attraction ne se
»communiquoit pas si fortement aux au-
» tres parties de son corps.
3)
» Ces Expériences montrent , conclud
» l'Auteur, que les animaux reçoivent en
plus grande quantité les écoulemens
» électriques , et que ces écoulemens peu-
»vent passer d'eux ailleurs , jusqu'à des
» distances considérables par plusieurs
» chemins tout à la fois , pour peu qu'ils
» trouvent des passages propres , après
» quoi ils déployent leur puissance attrac-
» tive dans les endroits où ils sont - par-
>> venus.
On ne peut pas disconvenir qu'il n'y
aitdu neufet du merveilleux dans ces Expériences ; M. Gray se propose de les por
ker encore plus loin , encouragé par une
II. Vola B vj nou-
2838 MERCURE DE FRANCE
nouvelle découverte qu'il a faite touchant
l'attraction des corps colorez , lesquels attirent , dit-il , plus ou moins à raison de
la couleur dont ils sont , quoique de même substance , de même volume , de même poids ; ensorte que le rouge , l'orange
ou le jaune , attirent pour le moins 3 ou4,
fois plus fortement que le verd , le bleu ou le pourpre. Voilà encore une fois des
Nouveautez susceptibles de bien des Reflexions ; elles prouvent au moins qu'il
reste encore beaucoup de mysteres à découvrir dans la Nature. Pline qui l'avoit
assez étudiée le pensoit ainsi , nous finirons par son expression qui ne sçauroit
être plus noble , ni peut- être mieux appliquée qu'ici : Multa latent in majestate Natura.
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Résumé : « PROJET de Souscription pour l'Edition de l'Histoire Metallique des XVII. [...] »
Le document expose un projet de souscription pour l'édition de l'Histoire Métallique des XVII Provinces des Pays-Bas, couvrant la période de l'abdication de Charles V jusqu'à la Paix de Bade en 1716. Cet ouvrage, traduit du hollandais par Gerard Van-Loon, est une histoire civile, militaire, ecclésiastique et généalogique. Il se distingue par son fondement sur des historiens estimés et des monuments authentiques, le rendant supérieur aux autres histoires des XVII Provinces. L'édition sera composée de cinq volumes in-folio, totalisant 675 feuilles de beau papier et 2945 illustrations, dont 2832 médailles avec leurs revers. Ces illustrations sont gravées par les meilleurs maîtres et expliquées par l'auteur. Le coût de l'ouvrage est de 90 florins pour le petit papier et 135 florins pour le grand papier. Les souscriptions sont acceptées par les principaux libraires des Provinces et des pays étrangers, avec un paiement échelonné pour une livraison complète prévue en 1733. Le texte mentionne également un article sur l'électricité, tiré du journal, décrivant des expériences de M. Étienne Gray. En 1729, Gray a découvert une attraction électrique dans divers corps. Il a mené des expériences sur les métaux et les végétaux en utilisant un tube de cristal pour communiquer l'électricité. Une expérience notable impliquait un petit garçon suspendu horizontalement, dont le visage et les mains attiraient des feuilles de cuivre lorsqu'un tube frotté était approché de ses pieds. Gray a conclu que les animaux reçoivent les écoulements électriques et peuvent les transmettre sur de grandes distances. Il a également observé que les corps colorés attirent différemment selon leur couleur, avec le rouge, l'orange ou le jaune attirant plus fortement que le vert, le bleu ou le pourpre. Ces découvertes montrent qu'il reste encore beaucoup de mystères à explorer dans la nature.
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5
p. 2838-2842
Poësies diverses de M. Tanevot, [titre d'après la table]
Début :
POESIES diverses. Par M. Tanevot. A Paris, ruë S. Jacques, chez Jacq. Colombat [...]
Mots clefs :
Tanevot, Poésies diverses, Recueil, Fable, Madrigal, L'étincelle, Les dieux lutteurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Poësies diverses de M. Tanevot, [titre d'après la table]
POESIES diverses. Par M. Tanevot.
A Paris , ruë S. Jacques , chez Jacq. Colombat ; et Quay de Conty , chez la Veuve
Pissot , 1732. prix 2. livres relié , in 12.
de 300. pages.
Nos Lecteurs connoissent déja plusieurs
Pieces que nous avons publiées de cet
Auteur , qu'il a retouchées depuis. Nous
ne doutons point du plaisir que fera ce
Recueil composé d'Odes , Epitres , DiaI. Vol. prices
DECEMBRE. 1732. 2839
logues , Fables , Allégories , Elegies , Caprices , Epitaphes , Apologies , Madrigaux , Cantates et autres Poëmes sur divers sujets, sans compter les Stances
Odes , et quelques autres Poësies Chrétiennes. Donnons quelques morceaux de
ces Poësies pour faire conroître le génie
et le caractere de M. Tanevot.
Les Dieux Luteurs. Fable.
Un homme expert aux combats de la Lute,
Se choisit un Eleve , et par mainte leçon ,
L'ins truit dans tous les tours que cet Art execute;
Hormis un seul , que pour bonne raison ,
Il se réserve en personne discrete.
Voila dans peu notre nouvel Athlete ,
Robuste , souple , adroit , terrassant tout Luteur,
Qui vouloit contre lui signaler son ardeur.
Enflé de ses succès , par un orgueil extréme ,
Il ose défier jusqu'à son Maître même ;
Celui-cy du combat se défend par bonté ;
Mais forcé par l'Eleve à venir sur l'aréne ,
Il se résout , quoiqu'avec peine ,
A punir sa témerité.
L'adresse sur la force eut toûjours l'avantage ,
Le vieil Luteur mettant son secret en usage ,
Fait bien- tôt perdre terre à ce jeune éventé ,
Puis l'étend à ses pieds , tout écumant de rage.
2. II, Vol. J'ignorois
2840 MERCURE DE FRANCE
J'ignorois , dit l'Eleve , en i criant mercy,
Le tour que tu me fais connoître ;
Je te le gardois , dit le Maître,
Pour un jour comme celui- cy.
"
MADRIG AL.
Quelqu'un demandoit à Damis ,
Riche autant qu'il en est en France ,
Si dans cette rare opulence ,
Il se croyoit beaucoup d'amis ?
De ceux que la fortune attire ,
J'en ai , dit-il , à volonté :
Des autres je ne puis rien dire ;
Ay-je été dans l'adversité ?
L'ETINCELLE. Fable.
Une Etincelle petillante ,
Admirant son éclat et son agilité ,
Dans l'excès de sa vanité ,
Se croyoit une Etoile errante.
Mais au moment que son feu l'ébloüit j ›
La pauvrete s'évanoüit..
Ce récit a peu d'étenduë ;
-i
Mais s'il instruit assez , n'est- il pas assez long??
Sur maintes gens il tombe à plomb :
Combien, par leurs projets, se perdent dans la nuë,
Et s'éclipsent au même instant?
I.L. Vol. S'estimer
DECEMBRE. 1732. 2841
S'estimer trop , est une erreur commune.
La moindre lueur de fortune ,
Fait d'un fat un homme important.
L'humaine ambition est toûjours indiscrete :
L'homme luit quelquefois , mais comme une bluette.
L'Epitre de l'Auteur à ses Livres , est
un morceau très- travaillé , dont nous
voudrions bien orner cet Extrait , mais
sa longueur nous en empêche , nous ne
pouvons cependant nous empêcher d'en
rapporter quelque chose. Voici le commencement.
Celebres monumens des plus sçavantes plumes ,
Chefs-d'œuvres de l'esprit , agréables volumes ,
Lumiere qui luisez sur mes travaux divers ;
Mes Livres , c'est à vous que j'adresse ces Vers.
Que le Ciel soit serein , ou que l'orage gronde ,
Libre au milieu de vous des embarras du monde,
Arbitre de mon sort , je me fais seul la loi ,
Et de mon doux- loisir ne rends compte qu'à moi.
Tranquille possesseur des seuls biens ou j'aspire ,
J'exerce alors sur vous un légitime empire ;
Je forme en Souverain les plus vastes projets ,
Et sur ma table épars je vois tous mes Sujets.
De leurs plus belles fleurs les Muses me couron- nent ;
LI. Vol Rassemblez
284 MERCURE DE FRANCE
Rassemblez sur leurs pas , tous les Arts m'envi- ronnent.
Dansun champ si fécond je n'ai qu'à moissonner ;
Mes vœux toujours remplis , ne sçauroient se borner ;
Et je puis , sans sortir du lieu qui vous enserre ,
Parcourir , quand je veux et le Ciel et la
Terre , &c.
A Paris , ruë S. Jacques , chez Jacq. Colombat ; et Quay de Conty , chez la Veuve
Pissot , 1732. prix 2. livres relié , in 12.
de 300. pages.
Nos Lecteurs connoissent déja plusieurs
Pieces que nous avons publiées de cet
Auteur , qu'il a retouchées depuis. Nous
ne doutons point du plaisir que fera ce
Recueil composé d'Odes , Epitres , DiaI. Vol. prices
DECEMBRE. 1732. 2839
logues , Fables , Allégories , Elegies , Caprices , Epitaphes , Apologies , Madrigaux , Cantates et autres Poëmes sur divers sujets, sans compter les Stances
Odes , et quelques autres Poësies Chrétiennes. Donnons quelques morceaux de
ces Poësies pour faire conroître le génie
et le caractere de M. Tanevot.
Les Dieux Luteurs. Fable.
Un homme expert aux combats de la Lute,
Se choisit un Eleve , et par mainte leçon ,
L'ins truit dans tous les tours que cet Art execute;
Hormis un seul , que pour bonne raison ,
Il se réserve en personne discrete.
Voila dans peu notre nouvel Athlete ,
Robuste , souple , adroit , terrassant tout Luteur,
Qui vouloit contre lui signaler son ardeur.
Enflé de ses succès , par un orgueil extréme ,
Il ose défier jusqu'à son Maître même ;
Celui-cy du combat se défend par bonté ;
Mais forcé par l'Eleve à venir sur l'aréne ,
Il se résout , quoiqu'avec peine ,
A punir sa témerité.
L'adresse sur la force eut toûjours l'avantage ,
Le vieil Luteur mettant son secret en usage ,
Fait bien- tôt perdre terre à ce jeune éventé ,
Puis l'étend à ses pieds , tout écumant de rage.
2. II, Vol. J'ignorois
2840 MERCURE DE FRANCE
J'ignorois , dit l'Eleve , en i criant mercy,
Le tour que tu me fais connoître ;
Je te le gardois , dit le Maître,
Pour un jour comme celui- cy.
"
MADRIG AL.
Quelqu'un demandoit à Damis ,
Riche autant qu'il en est en France ,
Si dans cette rare opulence ,
Il se croyoit beaucoup d'amis ?
De ceux que la fortune attire ,
J'en ai , dit-il , à volonté :
Des autres je ne puis rien dire ;
Ay-je été dans l'adversité ?
L'ETINCELLE. Fable.
Une Etincelle petillante ,
Admirant son éclat et son agilité ,
Dans l'excès de sa vanité ,
Se croyoit une Etoile errante.
Mais au moment que son feu l'ébloüit j ›
La pauvrete s'évanoüit..
Ce récit a peu d'étenduë ;
-i
Mais s'il instruit assez , n'est- il pas assez long??
Sur maintes gens il tombe à plomb :
Combien, par leurs projets, se perdent dans la nuë,
Et s'éclipsent au même instant?
I.L. Vol. S'estimer
DECEMBRE. 1732. 2841
S'estimer trop , est une erreur commune.
La moindre lueur de fortune ,
Fait d'un fat un homme important.
L'humaine ambition est toûjours indiscrete :
L'homme luit quelquefois , mais comme une bluette.
L'Epitre de l'Auteur à ses Livres , est
un morceau très- travaillé , dont nous
voudrions bien orner cet Extrait , mais
sa longueur nous en empêche , nous ne
pouvons cependant nous empêcher d'en
rapporter quelque chose. Voici le commencement.
Celebres monumens des plus sçavantes plumes ,
Chefs-d'œuvres de l'esprit , agréables volumes ,
Lumiere qui luisez sur mes travaux divers ;
Mes Livres , c'est à vous que j'adresse ces Vers.
Que le Ciel soit serein , ou que l'orage gronde ,
Libre au milieu de vous des embarras du monde,
Arbitre de mon sort , je me fais seul la loi ,
Et de mon doux- loisir ne rends compte qu'à moi.
Tranquille possesseur des seuls biens ou j'aspire ,
J'exerce alors sur vous un légitime empire ;
Je forme en Souverain les plus vastes projets ,
Et sur ma table épars je vois tous mes Sujets.
De leurs plus belles fleurs les Muses me couron- nent ;
LI. Vol Rassemblez
284 MERCURE DE FRANCE
Rassemblez sur leurs pas , tous les Arts m'envi- ronnent.
Dansun champ si fécond je n'ai qu'à moissonner ;
Mes vœux toujours remplis , ne sçauroient se borner ;
Et je puis , sans sortir du lieu qui vous enserre ,
Parcourir , quand je veux et le Ciel et la
Terre , &c.
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Résumé : Poësies diverses de M. Tanevot, [titre d'après la table]
Le texte présente une collection de poésies diverses de M. Tanevot, publiée à Paris en 1732 sous le titre 'POESIES diverses'. Ce recueil de 300 pages est disponible chez deux libraires et comprend divers genres poétiques tels que des odes, épîtres, dialogues, fables, allégories, élégies, caprices, épitaphes, apologies, madrigaux, cantates, stances et poésies chrétiennes. Parmi les œuvres spécifiques mentionnées, la fable 'Les Dieux Luteurs' raconte l'histoire d'un maître lutteur qui réserve un tour secret à son élève, lequel est finalement vaincu par orgueil. La fable 'L'Étincelle' illustre l'erreur de s'estimer trop en narrant l'histoire d'une étincelle qui se prend pour une étoile et s'évanouit rapidement. Le texte inclut également un madrigal où Damis, un homme riche, distingue ses amis selon qu'ils sont attirés par la fortune ou par l'adversité. Enfin, une épître de l'auteur à ses livres exprime sa satisfaction et sa liberté créative, bien que son intégralité ne soit pas reproduite en raison de sa longueur.
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6
p. 2842-2850
Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
Début :
MEMOIRES pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres dans la République [...]
Mots clefs :
Hommes illustres, République des Lettres, Mémoires, Godeau, Diocèse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
MEMOIRES pour servir à PHistoire
des Hommes Illustres dans la République
des Lettres , &c. Tome XVIII. de 411.
pages , sans les Tables. A Paris , chez
Briasson , rue S. Jacques , à la Science ,
M. DCC. XXXII.
,
Les Memoires qui font la matiere de
ce XVIIIe Volume , contiennent la Vie
et le Catalogue des Ouvrages de trentecinq Auteurs , entre lesquels nous avons
choisi l'article d'Antoine Godeau , pour
suivre notre coûtume , et pour ne point
exceder, les bornes prescrites dans notre
Journal.
Antoine Godeau nâquit à Dreux , Ville
du Diocèse de Chartres , où son pere
étoit Elû , et d'une des meilleures familles du Lieu , vers l'an 1605.
Il s'adonna de bonne heure à la Poësie
Françoise , et se fit connoître avantageusement de ce côté-là. Il étoit un peu pa11. Vol.
.rent
DECEMBRE. 1732: 2843
rent de M. Conrart , et logeoit chez lui
lorsqu'il venoit à Paris. Les Poësies qu'il
y apportoit de Dreux , donnerent lieu à
M. Conrart d'assembler dans sa Maison
quelques Gens de Lettres , pour en entendre la lecture , et ces Assemblées furent
proprement l'origine de l'établissement
de l'Académie Françoise , dans laquelle
M. Godeau eut entrée des premiers.
Ses vûës tendirent d'abord vers le mariage , et il rechercha la fille du Lieutenant General de Dreux ; mais se voyant
rejetté , parce qu'il étoit petit et laid , il
quitta sa Patrie et vint s'établir à Paris.
M. Conrart l'ayant fait connoître à
M. Chapelain ; celui- cy le produisit à
l'Hôtel de Rambouillet , qui étoit alors
le Tribunal où il falloit faire preuve d'esprit et de mérite pour être admis au
rang des Illustres ; il y fut goûté , et c'étoit de lui que Mademoiselle de Ramboüillet ( Julie d'Angennes ) disoit dans
une de ses Lettres à Voiture : Il y
y a ici
un homme plus petit que vous d'une coudée.
et je vous jure , mille fois plus galint. Sa
taille et l'affection que cette Demoiselle
lui témoignoit , lui firent alors donner
le nom de Nain de Julie.
On voit par-là que si M.Godeau n'avoit
du côté du corps rien qui méritât de l'atII. Vol. tention
2814 MERCURE DE FRANCE
tention , les qualitez de son esprit et son
mérite suppléoient à ce deffaut. Quelque
temps après qu'il se fûr fixé à Paris , it
embrassa l'Etat Ecclesiastique ; et l'esprie
de pieté qui lui avoit inspiré ce dessein ,
lui inspira aussi celui de ne plus exercer
le talent et l'inclination qu'il avoit pour
la Poësie , que sur des sujets chrétiens.
Il fit en 1636. une Paraphrase du Cantique : Benedicite omnia opera Domini Domin , qui étant bien versifiée et écrite
d'un stile noble et riche , lui attira un
applaudissement general. Elle plut si fort
au Cardinal de Richelieu , à qui il l'avoit
présentée , qu'après l'avoir luë et reluë
en sa présence , il lui dit : Vous me donnez le Benedicite , et moije vous donne
Grasse. Jeu de mots , que l'occasion fit
naître ; car l'Evêché de Grasse vaquoit
alors , et le Cardinal qui connoissoit d'ail
leurs son mérite et sçavoit le bruit que
faisoient ses Prédications , fut par-là déterminé à le placer sur le champ.
Il fut nommé à cet Evêché l'an 1536.
et fut sacré à S. Magloire au mois de Décembre de la même année , par Eleonor
d'Estampes , Evêque de Chartres , et depuis Archevêque de Reims , assisté d'Etienne Pouget , Evêque de Dardanie et *
* Ce nom est defiguré , il faut dire Etienne de Puget.
DECEMBRE. 1732. 2845
depuis de Marseille , et de Bertrand Des
pruotz , Evêque de S. Papoul.
-Aussi-tôt après son Sacre , il se retira
dans son Diocèse , pour s'appliquer tout
entier aux fonctions de l'Episcopat. Il y
annonça avec zele la parole de Dieu , y
tint plusieurs Synodes , composa quantité
d'Instructions Pastorales pour son Clergé
et y rétablit la discipline Ecclesiastique.
Il réunit à l'Evêché de Grasse , par
droit de Patronage , l'Eglise d'Antibes ,
qui depuis que le Siege Episcopal en
avoit été transferé à Grasse , n'avoit été
d'aucun Diocèse , et par ce moyen il
fit revivre la discipline Ecclesiastique ,
dont il ne restoit presque plus aucun
vestige.
y
Il obtint du Pape Innocent X. des Bul.
les d'union de l'Evêché de Vence , avec
celui de Grasse , comme son Predecesseur
Guillaume le Blanc en avoit obtenu de
Clement VIII. Cette union n'étoit pas
contraire aux Canons , et paroissoit bien
fondée , parce que ces deux Evêchez ensemble n'étoient que de dix mille livres
de revenu ; qu'ils n'avoient aussi ensemblee que trente Paroisses , et que les Villes de Vence et de Grasse n'étoient éloignées l'une de l'autre que de trois licües.
Cependant voyant que le Peuple et le
II Vol. Clergé
2046 MERCURE DE FRANCE
Clergé de Vence , s'opposoient à cette
union , il aima mieux ceder son droit
que de n'être pas agréable à quelquesuns de ces Diocesains , et d'avoir à poursuivre un Procès , et se contenta de l'E
glise de Vence.
Il assista aux Assemblées generales du
Clergé , tenues en 1645. et 1656. Dans
la premiere il composa et récita , par ordre du Clergé , l'Eloge de Petrus Aurelius,
qui avoit soutenu vivement les droits des
Evêques contre quelques Réguliers. Dans
la seconde , il fut un des Prélats qui témoignerent le plus de zele et d'indignation contre les Propositions de Morale
relâchée, qui avoient été dénoncez à cette
Assemblée , et ce fut par son avis qu'elle
fit imprimer les Instructions de S. Charles Borromée , dont il avoit inseré une
partie dans ses Statuts Synodaux.
Il passa le reste de sa vie dans son Diocèse ,continuellement occupé, soit à faire
ses visites , soit à prêcher , soit à lire ou à
composer , soit à vacquer aux affaires Ecclesiastiques ou temporelles de son Diocèse.
J'ai trouvé dans un Livre peu connu ,
intitulé : Le Confiteor de l'infidele Voyageur , parfeu George Martin , Renegat ;
Extrait de ses Voyages. Lyon , 1680. in 8.
II. Vol. à
DECEMBRE. 1732 2847
à la page 244. qu'en passant à Vence ,
il vit M. Godeau , qui en étoit Evêque ,
et que Dieu l'avoit éprouvé par la perte
de la vûë , qu'il enduroit avec beaucoup
de tranquillité d'esprit ; particularité dont
je n'ai vû faire mention en aucun autre
endroit.
Il eut une attaque d'apoplexie le 17
Avril 1672. qui étoit le jour de Pâques , et il en mourut à Vence le 21 du
même mois , âgé de 67 ans.
Les occupations de son Ministere ne
l'ont pas empêché de composer un grand
nombre d'Ouvrages considerables , tant
en Prose qu'en Vers. Aussi avoit- il une
facilité et une fécondité prodigieuse. Il
disoit ordinairement que le Paradis d'un
Auteur est de composer , que son Purgatoire est de relire et de retoucher ses
compositions ; mais que son Enfer est
de corriger les Epreuves de l'Imprimeur.
M. Boileau Despreaux n'a pas jugé trop
favorablement de sa Poësie , voici com
me il en parle dans sa Lettre neuviéme à
M. de Maucrois. » Je suis persuadé
>> aussi- bien que vous , que M. Godeau est
>>un Poëte fort estimable. Il me semble
pourtant qu'on peut dire de lui ce que
» Longin dit d'Hyperide , qu'il est touII. Vol. »jours
2848 MERCURE DE FRANCE
»jours à jeun , et qu'il n'a rien qui remuë
>> ni qui échauffe ; en un mot , qu'il n'a
"point cette force du stile , et cette vivacité d'expression , qu'on cherche dans
»les Ouvrages , et qui les font durer. Je
»ne sçai point s'il passera à la Posterité;
» mais il faudra pour cela qu'il réssuscite;
puisqu'on peut dire qu'il est déja mort ,
»n'étant presque plus maintenant lû de
» personne.
>>
M. de Maucroix , dans sa Réponse à
cette Lettre de Despreaux , s'exprime ain
si sur son sujet. Je tombe d'accord que
>> M. Godeau écrivoit avec beaucoup de
» facilité , disons avec trop de facilité. Il
faisoit deux ou trois Vers , comme dit
»Horace , Stans pede in uno. Ce n'est pas
ainsi que se font les bons Vers. Je m'en
rapporte volontiers à votre propre ex-
» périence. Néanmoins parmi les Vers
négligez de M. Godeau , il y en a de
»beaux qui lui échappent. Dès notre
>> jeunesse nous nous sommes apperçus
» qu'il ne varie pas assez. La plupart de
» ses Ouvrages sont comme des Logogryphes ; car il commence toujours par
»'exprimer les circonstances d'une chose,
» et puis il y joint le mor ; on ne voit
»point d'autre figure dans son Benedicité,
20
II. Vol » dans
DECEMBRE. 1732. 2849
dans son Laudate , et dans ses Canti-
» ques.
Le P. Vavasseur , Jesuite , a porté un
jugement encore plus désavantageux de
la Poësie de M. Godeau , dans l'Ouvrage
qu'il a publié contre lui , sous le nom de
Candidus Hesychius , et sous ce titre : An,
tonius Godellus Episcopus Grassensis , an
Elogii Aureliani scriptor idoneus , idemque utrum Poëta ? Constantia ( ou plutôt )
Paris , 1650. in 8. Mais cet Auteur y outre les choses , et fait voir par ce qu'il dit
contre la personne même de M. Godeau
que la passion avoit la principale part à
sa Critique.
Nous n'ajouterons point ici le Catalogue des Ouvrages de M. Godeau fort bien
raisonné et composé de LIX. Articles ,
parce que ce détail nous meneroit trop
Join..
Voici les noms des autres Sçavans dont
la Vie et les Ouvrages sont rapportez dans
ce XVIII. Tome des Mémoires,
Jean Jacques Boissard. Jean Alphonse.
Borelli, Jean Broekhuisen. Guillaume Burton. Isaac Casaubon. Meric Casaubon.
Pierre de Caseneuve. Gautier Charlton.
Louis Cousin. Janus Dousa. Janus Dousa
le fils. George Dousa. Jean de la Fontaine,
Claude François Fraguier. Leonard FuchII. Vol. sius.
2850 MERCURE DE FRANCE
sius. Jean-Baptiste Gelli. Edouart Herbert.
Maurice Hilaret. François- Michel Janicon. Fean de Labadie. Christian Longomontan. Jerôme Maggi. Henri Meibonius.
RobertMaurison. Augustin Niphus. Severin
Pineau. Bilibald Pirckheimer. Michel Poccianti, Samuel de Pufendorf. Jean Racine.
Richard Staniburst. Louis Transillo. André
Valladier. Jacques Ware.
des Hommes Illustres dans la République
des Lettres , &c. Tome XVIII. de 411.
pages , sans les Tables. A Paris , chez
Briasson , rue S. Jacques , à la Science ,
M. DCC. XXXII.
,
Les Memoires qui font la matiere de
ce XVIIIe Volume , contiennent la Vie
et le Catalogue des Ouvrages de trentecinq Auteurs , entre lesquels nous avons
choisi l'article d'Antoine Godeau , pour
suivre notre coûtume , et pour ne point
exceder, les bornes prescrites dans notre
Journal.
Antoine Godeau nâquit à Dreux , Ville
du Diocèse de Chartres , où son pere
étoit Elû , et d'une des meilleures familles du Lieu , vers l'an 1605.
Il s'adonna de bonne heure à la Poësie
Françoise , et se fit connoître avantageusement de ce côté-là. Il étoit un peu pa11. Vol.
.rent
DECEMBRE. 1732: 2843
rent de M. Conrart , et logeoit chez lui
lorsqu'il venoit à Paris. Les Poësies qu'il
y apportoit de Dreux , donnerent lieu à
M. Conrart d'assembler dans sa Maison
quelques Gens de Lettres , pour en entendre la lecture , et ces Assemblées furent
proprement l'origine de l'établissement
de l'Académie Françoise , dans laquelle
M. Godeau eut entrée des premiers.
Ses vûës tendirent d'abord vers le mariage , et il rechercha la fille du Lieutenant General de Dreux ; mais se voyant
rejetté , parce qu'il étoit petit et laid , il
quitta sa Patrie et vint s'établir à Paris.
M. Conrart l'ayant fait connoître à
M. Chapelain ; celui- cy le produisit à
l'Hôtel de Rambouillet , qui étoit alors
le Tribunal où il falloit faire preuve d'esprit et de mérite pour être admis au
rang des Illustres ; il y fut goûté , et c'étoit de lui que Mademoiselle de Ramboüillet ( Julie d'Angennes ) disoit dans
une de ses Lettres à Voiture : Il y
y a ici
un homme plus petit que vous d'une coudée.
et je vous jure , mille fois plus galint. Sa
taille et l'affection que cette Demoiselle
lui témoignoit , lui firent alors donner
le nom de Nain de Julie.
On voit par-là que si M.Godeau n'avoit
du côté du corps rien qui méritât de l'atII. Vol. tention
2814 MERCURE DE FRANCE
tention , les qualitez de son esprit et son
mérite suppléoient à ce deffaut. Quelque
temps après qu'il se fûr fixé à Paris , it
embrassa l'Etat Ecclesiastique ; et l'esprie
de pieté qui lui avoit inspiré ce dessein ,
lui inspira aussi celui de ne plus exercer
le talent et l'inclination qu'il avoit pour
la Poësie , que sur des sujets chrétiens.
Il fit en 1636. une Paraphrase du Cantique : Benedicite omnia opera Domini Domin , qui étant bien versifiée et écrite
d'un stile noble et riche , lui attira un
applaudissement general. Elle plut si fort
au Cardinal de Richelieu , à qui il l'avoit
présentée , qu'après l'avoir luë et reluë
en sa présence , il lui dit : Vous me donnez le Benedicite , et moije vous donne
Grasse. Jeu de mots , que l'occasion fit
naître ; car l'Evêché de Grasse vaquoit
alors , et le Cardinal qui connoissoit d'ail
leurs son mérite et sçavoit le bruit que
faisoient ses Prédications , fut par-là déterminé à le placer sur le champ.
Il fut nommé à cet Evêché l'an 1536.
et fut sacré à S. Magloire au mois de Décembre de la même année , par Eleonor
d'Estampes , Evêque de Chartres , et depuis Archevêque de Reims , assisté d'Etienne Pouget , Evêque de Dardanie et *
* Ce nom est defiguré , il faut dire Etienne de Puget.
DECEMBRE. 1732. 2845
depuis de Marseille , et de Bertrand Des
pruotz , Evêque de S. Papoul.
-Aussi-tôt après son Sacre , il se retira
dans son Diocèse , pour s'appliquer tout
entier aux fonctions de l'Episcopat. Il y
annonça avec zele la parole de Dieu , y
tint plusieurs Synodes , composa quantité
d'Instructions Pastorales pour son Clergé
et y rétablit la discipline Ecclesiastique.
Il réunit à l'Evêché de Grasse , par
droit de Patronage , l'Eglise d'Antibes ,
qui depuis que le Siege Episcopal en
avoit été transferé à Grasse , n'avoit été
d'aucun Diocèse , et par ce moyen il
fit revivre la discipline Ecclesiastique ,
dont il ne restoit presque plus aucun
vestige.
y
Il obtint du Pape Innocent X. des Bul.
les d'union de l'Evêché de Vence , avec
celui de Grasse , comme son Predecesseur
Guillaume le Blanc en avoit obtenu de
Clement VIII. Cette union n'étoit pas
contraire aux Canons , et paroissoit bien
fondée , parce que ces deux Evêchez ensemble n'étoient que de dix mille livres
de revenu ; qu'ils n'avoient aussi ensemblee que trente Paroisses , et que les Villes de Vence et de Grasse n'étoient éloignées l'une de l'autre que de trois licües.
Cependant voyant que le Peuple et le
II Vol. Clergé
2046 MERCURE DE FRANCE
Clergé de Vence , s'opposoient à cette
union , il aima mieux ceder son droit
que de n'être pas agréable à quelquesuns de ces Diocesains , et d'avoir à poursuivre un Procès , et se contenta de l'E
glise de Vence.
Il assista aux Assemblées generales du
Clergé , tenues en 1645. et 1656. Dans
la premiere il composa et récita , par ordre du Clergé , l'Eloge de Petrus Aurelius,
qui avoit soutenu vivement les droits des
Evêques contre quelques Réguliers. Dans
la seconde , il fut un des Prélats qui témoignerent le plus de zele et d'indignation contre les Propositions de Morale
relâchée, qui avoient été dénoncez à cette
Assemblée , et ce fut par son avis qu'elle
fit imprimer les Instructions de S. Charles Borromée , dont il avoit inseré une
partie dans ses Statuts Synodaux.
Il passa le reste de sa vie dans son Diocèse ,continuellement occupé, soit à faire
ses visites , soit à prêcher , soit à lire ou à
composer , soit à vacquer aux affaires Ecclesiastiques ou temporelles de son Diocèse.
J'ai trouvé dans un Livre peu connu ,
intitulé : Le Confiteor de l'infidele Voyageur , parfeu George Martin , Renegat ;
Extrait de ses Voyages. Lyon , 1680. in 8.
II. Vol. à
DECEMBRE. 1732 2847
à la page 244. qu'en passant à Vence ,
il vit M. Godeau , qui en étoit Evêque ,
et que Dieu l'avoit éprouvé par la perte
de la vûë , qu'il enduroit avec beaucoup
de tranquillité d'esprit ; particularité dont
je n'ai vû faire mention en aucun autre
endroit.
Il eut une attaque d'apoplexie le 17
Avril 1672. qui étoit le jour de Pâques , et il en mourut à Vence le 21 du
même mois , âgé de 67 ans.
Les occupations de son Ministere ne
l'ont pas empêché de composer un grand
nombre d'Ouvrages considerables , tant
en Prose qu'en Vers. Aussi avoit- il une
facilité et une fécondité prodigieuse. Il
disoit ordinairement que le Paradis d'un
Auteur est de composer , que son Purgatoire est de relire et de retoucher ses
compositions ; mais que son Enfer est
de corriger les Epreuves de l'Imprimeur.
M. Boileau Despreaux n'a pas jugé trop
favorablement de sa Poësie , voici com
me il en parle dans sa Lettre neuviéme à
M. de Maucrois. » Je suis persuadé
>> aussi- bien que vous , que M. Godeau est
>>un Poëte fort estimable. Il me semble
pourtant qu'on peut dire de lui ce que
» Longin dit d'Hyperide , qu'il est touII. Vol. »jours
2848 MERCURE DE FRANCE
»jours à jeun , et qu'il n'a rien qui remuë
>> ni qui échauffe ; en un mot , qu'il n'a
"point cette force du stile , et cette vivacité d'expression , qu'on cherche dans
»les Ouvrages , et qui les font durer. Je
»ne sçai point s'il passera à la Posterité;
» mais il faudra pour cela qu'il réssuscite;
puisqu'on peut dire qu'il est déja mort ,
»n'étant presque plus maintenant lû de
» personne.
>>
M. de Maucroix , dans sa Réponse à
cette Lettre de Despreaux , s'exprime ain
si sur son sujet. Je tombe d'accord que
>> M. Godeau écrivoit avec beaucoup de
» facilité , disons avec trop de facilité. Il
faisoit deux ou trois Vers , comme dit
»Horace , Stans pede in uno. Ce n'est pas
ainsi que se font les bons Vers. Je m'en
rapporte volontiers à votre propre ex-
» périence. Néanmoins parmi les Vers
négligez de M. Godeau , il y en a de
»beaux qui lui échappent. Dès notre
>> jeunesse nous nous sommes apperçus
» qu'il ne varie pas assez. La plupart de
» ses Ouvrages sont comme des Logogryphes ; car il commence toujours par
»'exprimer les circonstances d'une chose,
» et puis il y joint le mor ; on ne voit
»point d'autre figure dans son Benedicité,
20
II. Vol » dans
DECEMBRE. 1732. 2849
dans son Laudate , et dans ses Canti-
» ques.
Le P. Vavasseur , Jesuite , a porté un
jugement encore plus désavantageux de
la Poësie de M. Godeau , dans l'Ouvrage
qu'il a publié contre lui , sous le nom de
Candidus Hesychius , et sous ce titre : An,
tonius Godellus Episcopus Grassensis , an
Elogii Aureliani scriptor idoneus , idemque utrum Poëta ? Constantia ( ou plutôt )
Paris , 1650. in 8. Mais cet Auteur y outre les choses , et fait voir par ce qu'il dit
contre la personne même de M. Godeau
que la passion avoit la principale part à
sa Critique.
Nous n'ajouterons point ici le Catalogue des Ouvrages de M. Godeau fort bien
raisonné et composé de LIX. Articles ,
parce que ce détail nous meneroit trop
Join..
Voici les noms des autres Sçavans dont
la Vie et les Ouvrages sont rapportez dans
ce XVIII. Tome des Mémoires,
Jean Jacques Boissard. Jean Alphonse.
Borelli, Jean Broekhuisen. Guillaume Burton. Isaac Casaubon. Meric Casaubon.
Pierre de Caseneuve. Gautier Charlton.
Louis Cousin. Janus Dousa. Janus Dousa
le fils. George Dousa. Jean de la Fontaine,
Claude François Fraguier. Leonard FuchII. Vol. sius.
2850 MERCURE DE FRANCE
sius. Jean-Baptiste Gelli. Edouart Herbert.
Maurice Hilaret. François- Michel Janicon. Fean de Labadie. Christian Longomontan. Jerôme Maggi. Henri Meibonius.
RobertMaurison. Augustin Niphus. Severin
Pineau. Bilibald Pirckheimer. Michel Poccianti, Samuel de Pufendorf. Jean Racine.
Richard Staniburst. Louis Transillo. André
Valladier. Jacques Ware.
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Résumé : Mémoires pour servir à l'Histoire des Hommes Illustres, [titre d'après la table]
Le texte présente les mémoires sur des hommes illustres dans la République des Lettres, en particulier le XVIIIe volume, qui retrace la vie et les œuvres de trente-cinq auteurs. L'article choisi est celui d'Antoine Godeau, né vers 1605 à Dreux, dans le diocèse de Chartres. Godeau s'est distingué par ses talents en poésie française et a été introduit dans les cercles littéraires par M. Conrart, contribuant ainsi à la fondation de l'Académie Française. Rejeté pour un mariage en raison de son apparence, Godeau s'est établi à Paris où il a été présenté à l'Hôtel de Rambouillet. Malgré sa petite taille, il a gagné l'estime de Mademoiselle de Rambouillet. Il a ensuite embrassé la vie ecclésiastique et s'est consacré à la poésie chrétienne. En 1636, il a écrit une paraphrase du Cantique 'Benedicite omnia opera Domini Dominus', qui a été bien accueillie par le Cardinal de Richelieu, lui valant l'évêché de Grasse. Godeau a exercé ses fonctions épiscopales avec zèle, rétablissant la discipline ecclésiastique et unifiant les diocèses de Grasse et d'Antibes. Il a également participé aux assemblées du clergé et a composé de nombreux ouvrages en prose et en vers. Sa poésie a été critiquée par des contemporains comme Boileau et M. de Maucroix, qui ont jugé son style trop facile et manquant de force. Godeau est décédé le 21 avril 1672 à Vence, à l'âge de 67 ans, après avoir souffert d'une attaque d'apoplexie. Le texte mentionne également d'autres savants dont les vies et œuvres sont rapportées dans ce volume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 2850-2852
La Vie est un Songe, Comédie, [titre d'après la table]
Début :
LA VIE EST UN SONGE, Comédie héroïque de M. de Boissy, représentée par [...]
Mots clefs :
La vie est un songe, Boissy, Comédie héroïque, Comédiens-Italiens, Traduction
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Vie est un Songe, Comédie, [titre d'après la table]
LA VIE EST UN SONGE , Comédie héroïque de M. de Boissy , représentée par
les Comédiens Italiens , au mois de Novembre 1732. prix , 24 sols. A Paris
chez P. Prauli , Quai de Gêvres , 1732.
in- 8. de 80 pages , prix 24 sols.
Cette Piéce en Vers libres , n'est pas
une simple Traduction de l'Italien ; on a
senti dans les Représentations , les changemens avantageux que l'Auteur a faits
dans ce Poëme ; pour donner une idée de
la maniere dontil est écrit, et du caractere
des deux principaux Personnages , nous
Insererons ici un Fragment de la Scene
entre Bazile , Roi de Pologne , et Sigismond , son fils , retenu dans une dure
captivité par son Pere depuis sa nais- sance.
II. Vol. Le
DECEMBRE.
1732. 2851
Le
Roy.
Ah ! ces retours affreux et l'horreur qu'ils t’ins«
pirent ,
Me font trop voir que les Astres sont vrais
Dans le malheur qu'ils me prédirent :
Il est écrit sur ton front irrité ;
Et j'y lis d'un Tyran toute la dureté.
Sigismond.
Pere cruel ! dont la bouche m'outrage ,
Si je suis un Tiran , n'en accuse que toi ;
Par ton ordre , élevé comme un monstre sau→
vage ,
Je ne fais que répondre aux soins qu'on cut de , moi ,
J'imite ton exemple , et je suis ton ouvrage ,
D'autant plus excusable en mon emportement ,
Que la raison l'approuve , et que ma tiran
nie
Par un juste retour et par un mouvement
Que la Nature justifie
N'aspire qu'à punir les Tirans de mavie;
Mais toi , Pere coupable et bourreau de ton
fils ,
Tu t'es montré cruel contre toute justice ,
Contre les droits humains et les loix du Pays,
Pour m'enterrer vivant dans un noir précipice ,
11. Vol. F
Quel
2852 MERCURE DE FRANCE
Quel forfait en naissant avois-je donc commis
C'est peu de me cacher à ma Patrie entiere ,
Tum'as tout refusé jusques à la lumiere :
Pour la premiere fois aujourd'hui j'en jóüis,
Dans les transports de sa colere ,
Contre moy, que pourroit imaginer de pis,
Le plus cruel de tous mes ennemis ?
Parens dénaturés , à vos ordres bizares ,
Quoi nos jours innocens seront- ils asser vis?
Serés- vous envers nous impunément barba
res ,
Et les ressentimens nous sont- ils interdits ?
Non , non 2 c'est une erreur dont vous êtes sé duits.
Par une sage prévoyance
Les équitables Dieux ont borné vos pouvoirs
Ainsi que nous , Vous avés vos devoirs,
Et si nous vous devons avec l'obéissance
Des marques de respect et de reconnoissance ,
Vous nous devés des soins à votre tour ,
Conformes à notre naissance •
Et des preuves de votre amour.
les Comédiens Italiens , au mois de Novembre 1732. prix , 24 sols. A Paris
chez P. Prauli , Quai de Gêvres , 1732.
in- 8. de 80 pages , prix 24 sols.
Cette Piéce en Vers libres , n'est pas
une simple Traduction de l'Italien ; on a
senti dans les Représentations , les changemens avantageux que l'Auteur a faits
dans ce Poëme ; pour donner une idée de
la maniere dontil est écrit, et du caractere
des deux principaux Personnages , nous
Insererons ici un Fragment de la Scene
entre Bazile , Roi de Pologne , et Sigismond , son fils , retenu dans une dure
captivité par son Pere depuis sa nais- sance.
II. Vol. Le
DECEMBRE.
1732. 2851
Le
Roy.
Ah ! ces retours affreux et l'horreur qu'ils t’ins«
pirent ,
Me font trop voir que les Astres sont vrais
Dans le malheur qu'ils me prédirent :
Il est écrit sur ton front irrité ;
Et j'y lis d'un Tyran toute la dureté.
Sigismond.
Pere cruel ! dont la bouche m'outrage ,
Si je suis un Tiran , n'en accuse que toi ;
Par ton ordre , élevé comme un monstre sau→
vage ,
Je ne fais que répondre aux soins qu'on cut de , moi ,
J'imite ton exemple , et je suis ton ouvrage ,
D'autant plus excusable en mon emportement ,
Que la raison l'approuve , et que ma tiran
nie
Par un juste retour et par un mouvement
Que la Nature justifie
N'aspire qu'à punir les Tirans de mavie;
Mais toi , Pere coupable et bourreau de ton
fils ,
Tu t'es montré cruel contre toute justice ,
Contre les droits humains et les loix du Pays,
Pour m'enterrer vivant dans un noir précipice ,
11. Vol. F
Quel
2852 MERCURE DE FRANCE
Quel forfait en naissant avois-je donc commis
C'est peu de me cacher à ma Patrie entiere ,
Tum'as tout refusé jusques à la lumiere :
Pour la premiere fois aujourd'hui j'en jóüis,
Dans les transports de sa colere ,
Contre moy, que pourroit imaginer de pis,
Le plus cruel de tous mes ennemis ?
Parens dénaturés , à vos ordres bizares ,
Quoi nos jours innocens seront- ils asser vis?
Serés- vous envers nous impunément barba
res ,
Et les ressentimens nous sont- ils interdits ?
Non , non 2 c'est une erreur dont vous êtes sé duits.
Par une sage prévoyance
Les équitables Dieux ont borné vos pouvoirs
Ainsi que nous , Vous avés vos devoirs,
Et si nous vous devons avec l'obéissance
Des marques de respect et de reconnoissance ,
Vous nous devés des soins à votre tour ,
Conformes à notre naissance •
Et des preuves de votre amour.
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Résumé : La Vie est un Songe, Comédie, [titre d'après la table]
Le texte présente 'La Vie est un Songe', une comédie héroïque de M. de Boissy, jouée par les Comédiens Italiens à Paris en novembre 1732. L'œuvre, publiée par P. Prauli, est disponible en format in-8 de 80 pages au prix de 24 sols. Contrairement à une simple traduction de l'italien, la pièce a été modifiée par l'auteur. Un extrait de la scène entre Bazile, roi de Pologne, et Sigismond, son fils retenu en captivité depuis sa naissance, illustre le style et les personnages principaux. Sigismond, libéré, exprime son amertume et sa colère envers son père, l'accusant de l'avoir élevé dans des conditions inhumaines, ce qui l'a rendu tyrannique. Sigismond justifie ses actions par les mauvais traitements subis et affirme que les parents ont des devoirs envers leurs enfants, notamment des preuves d'amour et de respect.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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8
p. 2852-2853
« RECÜEIL des principales décisions sur les Matiéres Beneficiales, extraites des [...] »
Début :
RECÜEIL des principales décisions sur les Matiéres Beneficiales, extraites des [...]
Mots clefs :
Matières bénéficiales, Exposition anatomique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « RECÜEIL des principales décisions sur les Matiéres Beneficiales, extraites des [...] »
RECUEIL des principales décisions sur
les Matiéres Beneficiales, extraites des Canons des Conciles , et des plus celebres
Auteurs , conformes aux Edits et Déclaations du Roi , et à la Jurisprudence des
II. Vol. Parle-
DECEMBR E. 1732. 2853
Parlemens du Royaume , et du GrandGonseil.
Nouvelle Edition , revûë , corrigée et augmentée de plus de moitié. Par
M. Drapier , Avocat au Parlement. 2.
vol. in- 12 . pag. 584. et 56. A Paris ,
chez Nicolas- Pierre Armand , ruë S. Jacques 1732.
EXPOSITION Anatomique de la structure du corps humain , par Jacques- Benigne Winslovv ,
de l'Académie Royale des
Sciences , Docteur ,
Régent de la Faculté
de Médecine en l'Université de Paris &c.
vol. in-4. pag. 740. sans l'Avertissement
et une Table des principales Matieres.
A Paris , chez Guillaume Desprez et Jean
Desessarts , 1732
les Matiéres Beneficiales, extraites des Canons des Conciles , et des plus celebres
Auteurs , conformes aux Edits et Déclaations du Roi , et à la Jurisprudence des
II. Vol. Parle-
DECEMBR E. 1732. 2853
Parlemens du Royaume , et du GrandGonseil.
Nouvelle Edition , revûë , corrigée et augmentée de plus de moitié. Par
M. Drapier , Avocat au Parlement. 2.
vol. in- 12 . pag. 584. et 56. A Paris ,
chez Nicolas- Pierre Armand , ruë S. Jacques 1732.
EXPOSITION Anatomique de la structure du corps humain , par Jacques- Benigne Winslovv ,
de l'Académie Royale des
Sciences , Docteur ,
Régent de la Faculté
de Médecine en l'Université de Paris &c.
vol. in-4. pag. 740. sans l'Avertissement
et une Table des principales Matieres.
A Paris , chez Guillaume Desprez et Jean
Desessarts , 1732
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Résumé : « RECÜEIL des principales décisions sur les Matiéres Beneficiales, extraites des [...] »
En 1732, deux ouvrages sont publiés. Le premier, par M. Drapier, compile des décisions sur les matières bénéficiales, conforme aux édits royaux et à la jurisprudence des parlements. Il compte deux volumes totalisant 640 pages. Le second, par Jacques-Bénigne Winslow, est une 'Exposition Anatomique' en un volume de 740 pages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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9
p. 2853-2864
Le Repos de Cyrus, ou l'Histoire, &c. [titre d'après la table]
Début :
LE REPOS DE CYRUS, ou l'Histoire de sa vie, depuis sa 16. jusqu'à sa 40. année. [...]
Mots clefs :
Repos de Cyrus, Abbé Pernetti, Ouvrage, Héros, Allégorie, Extrait
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Repos de Cyrus, ou l'Histoire, &c. [titre d'après la table]
LE REPOS DE CYRUS , ou l'Histoire de
sa vie , depuis sa 16. jusqu'à sa 40. an-.
née. Chez Briasson , rue S. Jacques 1732.
in- 12 . de 380. pages , les trois Tomes.
L'Auteur de ce Livre est M. l'Abbé
Pernetti. Le dessein de son Ouvrage est de
faire voir en quoi consiste la veritable
grandeur d'un Roi , et les differentes vertus qui doivent former son caractere.
Comme la Fable étoit le meilleur moyen
pour développer les idées qu'on avoit sur
ce sujet , on s'en est servi , mais en temII. Vol. Fij pé-
2854 MERCURE DE FRANCE
pérant ce qu'elle a d'outré. par la sagesse
du style et de l'invention , Cyrus est le
Heros qu'on fait agir et parler.
Dans le premier Livre on le met aux
prises avec les passions , et par la maniere
dont il se défait de leurs pieges , il peut
servir de modele aux jeunes cœurs pour
se deffendre contre les charmes de la volupté. Dans le second , on le représente
occupé des Arts et des Sciences ; là , sẹ
trouve une Allegorie interessante des
progrès de la Litterature dans le dernier
siecle , et plusieurs Portraits achevez de
nos Illustres. Dans le troisiéme , on nous
le montre uniquement appliqué aux affaires et à l'administration de l'Etat ; ce
ne sont que Maximes sages sur le Gouver
nement , que traits de grandeur et d'équi
té , et que moyens prudemment imagi
nés pour rendre les peuples heureux. Tout
cela est écrit d'un style fort naturel , et se
trouve entremêlé de plusieurs Episodes
qui sont autant de morceaux d'histoire
très-attachants.
Dans une Préface de 16 pages , l'Auteur rend compte du choix et du dessein
de son Ouvrage. Les Maîtres et les Voyages peuvent rendre un Prince plus sçavant, dit il, ils ne peuvent en faire un Heros , le vrai Heroïsme est l'ouvrage de la
11. Vol. Na
DECEMBRE. 1732 2855
Nature , Alexandre n'avoit appris de
personne à pleurer au récit des Conquê
tes de son Pere. Qui ne sçait que l'éducation ordinaire sert plus à étouffer l'heroï'sme qu'à le produire ; et qu'en voulant
réformer la Nature , que l'on croit corrompue en tout , on la corrompt quelquefois dans ce qu'elle a de plus parfait ?
il n'y a qu'une maniere de l'aider , c'est
de la connoître , de la suivre , et de ne la
corriger , en quelque sorte , que par elle-.
même , en opposant ce qu'elle à de bon
à ce qu'elle peut avoir de vicieux.
a
Au second Tome , page 12. Gyrus établit dans sa Capitale des Tribunaux , où
se décidoit sans appel tout ce qui concernoit les Arts et les Sciences , c'est-àdire , qu'il créa six Académies. La premiere avoit pour objet la Géometric , la
Philosophie , la Physique , la Chimie et
la Médecine ; la seconde étoit consacrée
à l'Eloquence et à la Poësie ; la troisiéme
travailloit sur l'Histoire , les Langues
Etrangeres et les Antiquitez ; les autres
se partageoient , la Musique ; la Peinture
et la Sculpture. Il n'étoit permis à personne de mettre au jour aucun Ouvrage¸
qui n'eut été approuvé par l'Académie
dont il dépendoit : cette régle empêcha
qu'on ne multipliat les Livres . et ( ce
II. Vol. Fiij qui
2856 MERCURE DE FRANCE
qui en est une suite nécessaire ) qu'il n'en
parut beaucoup de mauvais.
Cyrus fait demander en mariage la fille
du Roi d'Armenie ; ses Ambassadeurs
P'obtiennent facilement de son Pere , lequel donne les ordres necessaires pour le
prompt départ de la Princesse. Il ne pouvoit ignorer son impatience ; elle n'avoit
pas employé auprès de lui ces ménagemens
équivoques , qui confondent si souvent en ces sortes d'occasions le véritable amour
avec le faux; elle avoit déclaré à son pere
toute sa tendresse pour Cyrus , elle la
trouvoit trop pure et trop raisonnable
pour en rougir ; on ne doit pas craindre
d'avouer qu'on aime quand on aime comme on doit aimer. Malgré tout son empressement , elle ne put se séparer de son
pere sans s'attendrir , elle lui avoüa qu'il
n'y avoit que Cyrus au monde qui put
adoucir le chagrin qu'elle avoit de le quitter ; ils se dirent adieu avec beaucoup de
larmes, l'amour vertueux fortifie les senti
mens de la nature au lieu de les détruire....
Tout l'Ouvrage , pour le dire en passant ,
est extrêmement.fourni de ces Reflexions
justes et sensées.
On se prépara à Hecatompyle à recevoir Cassandane ; Cyrus n'oublia rien
pour faire éclater sonamour ; il sçavoit
II. Vol. le
DECEMBRE. 1732 2857
le goût de la Princesse d'Armenie pour
les Arts et pour les Sciences ; il voulut que
toutes les Académies lui préparassent des
hommages à son arrivée, on n'en avoit jamais rendu à une femme qui les méritât
mieux qu'elle , ni qui fut plus capable
d'en connoître le prix. De toutes les Académies , celle qui pouvoit se distinguer
le plus en cette occasion , étoit celle de
Musique , elle avoit pour chef un de ces
hommes rares sur qui la nature semble
quelquefois vouloir essayer ce qu'elle
peut produire de plus parfait en un genre.Il étoit Grec d'origine et avoit été conduit par hazard à Hécatompyle dans sa
premierejeunesse jamais homme ne sentit mieux l'harmonie et tous les ressorts secrets qui la produisent ;
il étoit simple
dans sa composition ; on retenoit ses airs
les entendre une fois ; il étoit varié , et
dans des Piéces sans nombre , il ne s'est jamais repeté précis et caracterisé jusqu'à
ôter la liberté d'appliquer ses airs à quelqu'autre sujet qu'à celui qu'il avoit eu en
vie; dans la fureur et dans la tendresse
allant aussi loin que ces passions....
Il composa un grand divertissement en
Musique dont on eut dit qu'il à composé les vers tant ils convenoient, à la
Musique ; cependant il n'en étoit pas l'AuLI. Vol Fiiij teur
2858 MERCURE DE FRANCE
›
teur : c'étoit un Poëte qu'il avoit pris soin
de former à cette espece de Poësie , et qui
se rendit presque aussi inimitable , tant
il est vrai que les Arts s'aident les uns les
autres, et qu'il ne faut quelquefois qu'un
grand homme pour en faire briller d'autres qui seroient restez inconnus.... L'Amour et la Musique ont plus de rapport
qu'on ne pense ; l'un et l'autre se prêtent
un secours mutuel ; les cœurs tendres sont
generalement plus touchez de la Musique
que les autres ; la Musique à son tour augmente leur sensibilité , et elle devient un
vrai plaisir pour eux, quand ils aiment."
Indépendemment des dispositions où se
trouvoit Cassandane à cet égard , elle aimoit la Musique par inclination ; de tous
les Arts que les hommes ont inventez
c'étoit à son gré celui qui faisoit le plus
d'honneur à l'esprit humain et qui l'étonnoit davantage par la diversité et par
la multitude des combinaisons dont elle
est formée; elle ne voyoit rien dans la
nature qui en eut pu faire naître l'idée :
la prétendue harmonie des Cieux , le choc
des Elémens , le chant, des Oiseaux , et
les autres sources d'où on suppose que
les hommes ont tiré la Musique , lui paroi oient trop éloignées de la vrai- semblai.ce , elle en auroit attribué la naissance
II. Vol
DECEMBRE. 1732. 2859.
à la mélancolie , parce qu'elle en est le remede le plus efficace.
On établit un Théatre &c. Deux Poëtes qui avoient en quelque sorte ouvert
la Scene , étoient rivaux sans être ennemis ,
et plaisoient tous deux , sans se ressemblers le plus âgé avoit un génie noble ,
élevé , plein de force , fécond , énergique , faisant des Héros de tous ses personnages , il est vrai qu'il les avoit pris
dans l'Histoire du peuple le plus fertile
en Grands Hommes , flatant ses Auditeurs
en leur présentant des modeles au dessus
d'eux, et qu'ils se croyent capables d'imi
ter: le plus jeune , avec un génie moins
étendu , moins élevé , moins fort , moins
fertile même , mais plus soutenu plus
égal , plus doux , avoit trouvé le chemin
du cœur et le secret de l'interesser toujours ; toutes les passions qui en dépendent avoient place dans ses Piéces ; on l'écoutoit aussi volontiers que l'autre, quoique
par un motif bien opposé ; ses Auditeurs
⚫croyoient leurs passions pardonnables , en
les voyant authorisées dans les personna->
ges illustres qu'il mettoit sur la Scene ;
on sortoit des Piéces du premier , l'ame
remplie de grands sentimens et se croyant
capable de ce qu'il y a de plus héroïque :
les Piéces du second attendrissoient le
11. Vol. Fv
و
* cœur
2860 MERCURE DE FRANCE
,
cœur et arrachoient des larmes pleines de
douceur; on devenoit plus honnête homme de l'Ecole de l'un , et plus galant à
celle de l'autre , celui là avoit peint les
vertus des hommes , et celui cy leurs défauts ; le premier étoit répréhensible dans
son langage qu'il sacrifioit souvent à la
pensée ; il étoit même inégal , et après
s'être élevé jusqu'aux nuë; il rampoit
jusqu'à la terre : le second étoit toujours
le même ; sa Poësie liée , son expression
pure ; il est plus difficile d'être egal dans
le grand que dans le tendre ; on disoit que
la perfection eut été de rassembler dans
un troisiéme Poëte ce qu'ils avoient de
meilleur l'un et l'autre ; je ne sçai si on
avoit droit de l'esperer , et si le même génie est capable de réunir des qualités si
opposées ; ce qui en fait voir au moins la
difficulté , c'est que non seulement il n'y
a eu aucun Poëte en Perse qui en soit venu à bout , mais il n'y en a pas eu qui ait
véritablement remplacé l'un des deux.
Cassandane étoit enchantée de tout ce
'elle voyoit ; elle ne contribua pas peu
dans la suite au dessein de Cyrus ; capable d'être Juge en toutes sortes de sciences , elle ne se réserva que le droit communément accordé aux Dames , de juger
du langage ; elle le perfectionna en effet
qu'
.
II. Vol.
si Ab
DECEMBRE. 1732. 2861
si bien , que les Académiciens avouerent
qu'ils lui devoient le stile naturel , simple
et noble qui prit la place du stile ampoulé,
précieux ou obscur même à force d'être
spirituel et trop du goût de la Nation dans
les commencemens de sa réformation,
Cyrus aprit qu'un Poëte travailloit à
des Satyres , on en louoit la versification,
quoiqu'un peu dure , elle disoit beaucoup
en peu de paroles , on sentoit qu'elle avoit
coûté à son Auteur , qu'il n'y avoit que
le plaisir de médire qui eut pu lui faire dévorer un si pénible travail. On en récital
quelques vers à Cyrus , leur beauté ne
surprit point son admiration , il les trouva pleins de malignité , il ne confondit
pourtant point le Poëte avec son Ouvrage,
il distingua le genie de l'abus qu'il en faisoit , il chercha à le rendre utile et non à
le détruire ; il étoit convaincu que ceux
qui ont des talens méritent des égards ; il
ne croyoit pas au dessous de lui d'en avoir
pour un Poëte , il le fit venir en sa préşence , il le reçut avec bonté , il loua son
genie pour la Poësie , et il lui conseilla de
donner à ses vers un meilleur objet que
la Satyre. Ce n'est point en décriant les
hommes , lui dit- il , que vous les rendrez
meilleurs , c'est les irriter plutôt que les
réformer , la vertu n'a jamais employé les
1. 11. Vol.
F vj armes
2862 MERCURE DE FRANCE
armes de la satyre pour faire haïr le vice
et se faire aimer ; il est d'ailleurs de votre
interêt de ne pas vous rendre haïssable
on craint toujours pour soi ce qu'on aime à entendre dire contre les autres , et
la haine contre le satyrique vange au
moins les gens vicieux d'avoir été censurez.
UnPoëte comique pensa être découragé,
croyant que Cyrus pensoit de la Comédie comme de la Satyre , mais on le dé-·
trompa sur ce que ce Prince éclairé distinguoit très bien la satyre , qui en attaquant les vicieux ne corrigeoi: personne, de
la Comédie qui n'attaque que les vices.Ce
Pote travailloit avec une facilité d'autant
plus étonnante , qu'elle n'ôtoit rien à la
perfection de ses Ouvrages ; il étoit deve
nu la ressource des plaisirs et des fêtes
son génie étoit aussi inépuisable qu'ilétoit
prompt ; il trouvoit dans les differens caracteres un fond infini de morale ; on ne
pouvoit lui sçavoir mauvais gré d'avoir
voula corriger les hommes en les amusant :
son goût et son discernement dans le
choix et dans l'arrangement des sujets ,
qu'il avoit à traiter , étoient inimitables ,
il ne présentoit que ce qui devoit plaire s
la diversité et la multitude des spectateurs qu'il avoit à contenter, n'ont ser-
•
II. Vol. vi
DECEMBRE. 1732. 2863
vi qu'à augmenter sa gloire; il se reproduisoit en quelque sorte lui- même , et on
retrouvoit en lui les qualitez de mille
Auteurs differens.... On lui attribue la
gloire d'avoir corrigé à la Cour beaucoup
de r dicules , celui des femmes qui font
les sçavantes , fut le plus marqué. Il n'est
pas étonnant que la science étant venue
à la mode en Perse , les femmes à qui la.
nouveauté plaît , ne voulussent se distinguer aussi par la science ,
il peut leur
convenir d'être scavantes , mais il ne leur
sied jamais d'en affecter le titre ; il semble que la science qui gêne , s'assortit
mal avec ses graces naturelles qui font leur partage ; on exige d'elles de l'esprit ,
et la beauté même la plus parfaite ne les
en dispense pas longtems ; on leur passe
composer des Ouvrages qui ne dépendent que de l'esprit... Les sentimens et
la délicatesse sont leur caractère principal &c.
de
On vit s'élever un homme admirable ;
qui sous le voile des Fables déguisa sa morale : le grand et le tendre , le serieux et
le badin , le naturel et le naïf même , tout
étoit de son ressort ; il n'est point d'état
ni de caractere qui n'y trouvat des leçons,
il employoit à son gré la tendresse du
cœur , la sagacité de l'esprit , le badinage
II.Vol le
2864 MERCURE DE FRANCE
le plus aimable ; il apprenoit à penser aux
uns , il donnoit des sentimens aux autres,
il persuadoirà tous , et il est le premier
qui ait introduit dans la Poésie cette justesse et cette précision même, qui paroît
lui être opposée , sans lui faire rien perdre
de ces images brillantes et de ces expressions heureuses qui distinguent si fort la
Poësie du discours ordinaire. . .
Insensiblement cet Extrait devient long,
malgré notre attention à nous contenir
dans de justes bornes ; finissons- le par ce
Portrait. Parmi ce grand nombre d'hommes qui se distinguerent , il n'y en eut
qu'un qui fut tout à la fois Poëte , Orateur , Historien , Philosophe , Géometre ,
que ne fut il pas ? admirable dans tous
les genres où il voulut travailler , il épuisa
sa vie avant que d'avoir épuisé son génie ,
et les divers Ouvrages qu'il a laissés auroient fait la gloire de plusieurs hommes
sa vie , depuis sa 16. jusqu'à sa 40. an-.
née. Chez Briasson , rue S. Jacques 1732.
in- 12 . de 380. pages , les trois Tomes.
L'Auteur de ce Livre est M. l'Abbé
Pernetti. Le dessein de son Ouvrage est de
faire voir en quoi consiste la veritable
grandeur d'un Roi , et les differentes vertus qui doivent former son caractere.
Comme la Fable étoit le meilleur moyen
pour développer les idées qu'on avoit sur
ce sujet , on s'en est servi , mais en temII. Vol. Fij pé-
2854 MERCURE DE FRANCE
pérant ce qu'elle a d'outré. par la sagesse
du style et de l'invention , Cyrus est le
Heros qu'on fait agir et parler.
Dans le premier Livre on le met aux
prises avec les passions , et par la maniere
dont il se défait de leurs pieges , il peut
servir de modele aux jeunes cœurs pour
se deffendre contre les charmes de la volupté. Dans le second , on le représente
occupé des Arts et des Sciences ; là , sẹ
trouve une Allegorie interessante des
progrès de la Litterature dans le dernier
siecle , et plusieurs Portraits achevez de
nos Illustres. Dans le troisiéme , on nous
le montre uniquement appliqué aux affaires et à l'administration de l'Etat ; ce
ne sont que Maximes sages sur le Gouver
nement , que traits de grandeur et d'équi
té , et que moyens prudemment imagi
nés pour rendre les peuples heureux. Tout
cela est écrit d'un style fort naturel , et se
trouve entremêlé de plusieurs Episodes
qui sont autant de morceaux d'histoire
très-attachants.
Dans une Préface de 16 pages , l'Auteur rend compte du choix et du dessein
de son Ouvrage. Les Maîtres et les Voyages peuvent rendre un Prince plus sçavant, dit il, ils ne peuvent en faire un Heros , le vrai Heroïsme est l'ouvrage de la
11. Vol. Na
DECEMBRE. 1732 2855
Nature , Alexandre n'avoit appris de
personne à pleurer au récit des Conquê
tes de son Pere. Qui ne sçait que l'éducation ordinaire sert plus à étouffer l'heroï'sme qu'à le produire ; et qu'en voulant
réformer la Nature , que l'on croit corrompue en tout , on la corrompt quelquefois dans ce qu'elle a de plus parfait ?
il n'y a qu'une maniere de l'aider , c'est
de la connoître , de la suivre , et de ne la
corriger , en quelque sorte , que par elle-.
même , en opposant ce qu'elle à de bon
à ce qu'elle peut avoir de vicieux.
a
Au second Tome , page 12. Gyrus établit dans sa Capitale des Tribunaux , où
se décidoit sans appel tout ce qui concernoit les Arts et les Sciences , c'est-àdire , qu'il créa six Académies. La premiere avoit pour objet la Géometric , la
Philosophie , la Physique , la Chimie et
la Médecine ; la seconde étoit consacrée
à l'Eloquence et à la Poësie ; la troisiéme
travailloit sur l'Histoire , les Langues
Etrangeres et les Antiquitez ; les autres
se partageoient , la Musique ; la Peinture
et la Sculpture. Il n'étoit permis à personne de mettre au jour aucun Ouvrage¸
qui n'eut été approuvé par l'Académie
dont il dépendoit : cette régle empêcha
qu'on ne multipliat les Livres . et ( ce
II. Vol. Fiij qui
2856 MERCURE DE FRANCE
qui en est une suite nécessaire ) qu'il n'en
parut beaucoup de mauvais.
Cyrus fait demander en mariage la fille
du Roi d'Armenie ; ses Ambassadeurs
P'obtiennent facilement de son Pere , lequel donne les ordres necessaires pour le
prompt départ de la Princesse. Il ne pouvoit ignorer son impatience ; elle n'avoit
pas employé auprès de lui ces ménagemens
équivoques , qui confondent si souvent en ces sortes d'occasions le véritable amour
avec le faux; elle avoit déclaré à son pere
toute sa tendresse pour Cyrus , elle la
trouvoit trop pure et trop raisonnable
pour en rougir ; on ne doit pas craindre
d'avouer qu'on aime quand on aime comme on doit aimer. Malgré tout son empressement , elle ne put se séparer de son
pere sans s'attendrir , elle lui avoüa qu'il
n'y avoit que Cyrus au monde qui put
adoucir le chagrin qu'elle avoit de le quitter ; ils se dirent adieu avec beaucoup de
larmes, l'amour vertueux fortifie les senti
mens de la nature au lieu de les détruire....
Tout l'Ouvrage , pour le dire en passant ,
est extrêmement.fourni de ces Reflexions
justes et sensées.
On se prépara à Hecatompyle à recevoir Cassandane ; Cyrus n'oublia rien
pour faire éclater sonamour ; il sçavoit
II. Vol. le
DECEMBRE. 1732 2857
le goût de la Princesse d'Armenie pour
les Arts et pour les Sciences ; il voulut que
toutes les Académies lui préparassent des
hommages à son arrivée, on n'en avoit jamais rendu à une femme qui les méritât
mieux qu'elle , ni qui fut plus capable
d'en connoître le prix. De toutes les Académies , celle qui pouvoit se distinguer
le plus en cette occasion , étoit celle de
Musique , elle avoit pour chef un de ces
hommes rares sur qui la nature semble
quelquefois vouloir essayer ce qu'elle
peut produire de plus parfait en un genre.Il étoit Grec d'origine et avoit été conduit par hazard à Hécatompyle dans sa
premierejeunesse jamais homme ne sentit mieux l'harmonie et tous les ressorts secrets qui la produisent ;
il étoit simple
dans sa composition ; on retenoit ses airs
les entendre une fois ; il étoit varié , et
dans des Piéces sans nombre , il ne s'est jamais repeté précis et caracterisé jusqu'à
ôter la liberté d'appliquer ses airs à quelqu'autre sujet qu'à celui qu'il avoit eu en
vie; dans la fureur et dans la tendresse
allant aussi loin que ces passions....
Il composa un grand divertissement en
Musique dont on eut dit qu'il à composé les vers tant ils convenoient, à la
Musique ; cependant il n'en étoit pas l'AuLI. Vol Fiiij teur
2858 MERCURE DE FRANCE
›
teur : c'étoit un Poëte qu'il avoit pris soin
de former à cette espece de Poësie , et qui
se rendit presque aussi inimitable , tant
il est vrai que les Arts s'aident les uns les
autres, et qu'il ne faut quelquefois qu'un
grand homme pour en faire briller d'autres qui seroient restez inconnus.... L'Amour et la Musique ont plus de rapport
qu'on ne pense ; l'un et l'autre se prêtent
un secours mutuel ; les cœurs tendres sont
generalement plus touchez de la Musique
que les autres ; la Musique à son tour augmente leur sensibilité , et elle devient un
vrai plaisir pour eux, quand ils aiment."
Indépendemment des dispositions où se
trouvoit Cassandane à cet égard , elle aimoit la Musique par inclination ; de tous
les Arts que les hommes ont inventez
c'étoit à son gré celui qui faisoit le plus
d'honneur à l'esprit humain et qui l'étonnoit davantage par la diversité et par
la multitude des combinaisons dont elle
est formée; elle ne voyoit rien dans la
nature qui en eut pu faire naître l'idée :
la prétendue harmonie des Cieux , le choc
des Elémens , le chant, des Oiseaux , et
les autres sources d'où on suppose que
les hommes ont tiré la Musique , lui paroi oient trop éloignées de la vrai- semblai.ce , elle en auroit attribué la naissance
II. Vol
DECEMBRE. 1732. 2859.
à la mélancolie , parce qu'elle en est le remede le plus efficace.
On établit un Théatre &c. Deux Poëtes qui avoient en quelque sorte ouvert
la Scene , étoient rivaux sans être ennemis ,
et plaisoient tous deux , sans se ressemblers le plus âgé avoit un génie noble ,
élevé , plein de force , fécond , énergique , faisant des Héros de tous ses personnages , il est vrai qu'il les avoit pris
dans l'Histoire du peuple le plus fertile
en Grands Hommes , flatant ses Auditeurs
en leur présentant des modeles au dessus
d'eux, et qu'ils se croyent capables d'imi
ter: le plus jeune , avec un génie moins
étendu , moins élevé , moins fort , moins
fertile même , mais plus soutenu plus
égal , plus doux , avoit trouvé le chemin
du cœur et le secret de l'interesser toujours ; toutes les passions qui en dépendent avoient place dans ses Piéces ; on l'écoutoit aussi volontiers que l'autre, quoique
par un motif bien opposé ; ses Auditeurs
⚫croyoient leurs passions pardonnables , en
les voyant authorisées dans les personna->
ges illustres qu'il mettoit sur la Scene ;
on sortoit des Piéces du premier , l'ame
remplie de grands sentimens et se croyant
capable de ce qu'il y a de plus héroïque :
les Piéces du second attendrissoient le
11. Vol. Fv
و
* cœur
2860 MERCURE DE FRANCE
,
cœur et arrachoient des larmes pleines de
douceur; on devenoit plus honnête homme de l'Ecole de l'un , et plus galant à
celle de l'autre , celui là avoit peint les
vertus des hommes , et celui cy leurs défauts ; le premier étoit répréhensible dans
son langage qu'il sacrifioit souvent à la
pensée ; il étoit même inégal , et après
s'être élevé jusqu'aux nuë; il rampoit
jusqu'à la terre : le second étoit toujours
le même ; sa Poësie liée , son expression
pure ; il est plus difficile d'être egal dans
le grand que dans le tendre ; on disoit que
la perfection eut été de rassembler dans
un troisiéme Poëte ce qu'ils avoient de
meilleur l'un et l'autre ; je ne sçai si on
avoit droit de l'esperer , et si le même génie est capable de réunir des qualités si
opposées ; ce qui en fait voir au moins la
difficulté , c'est que non seulement il n'y
a eu aucun Poëte en Perse qui en soit venu à bout , mais il n'y en a pas eu qui ait
véritablement remplacé l'un des deux.
Cassandane étoit enchantée de tout ce
'elle voyoit ; elle ne contribua pas peu
dans la suite au dessein de Cyrus ; capable d'être Juge en toutes sortes de sciences , elle ne se réserva que le droit communément accordé aux Dames , de juger
du langage ; elle le perfectionna en effet
qu'
.
II. Vol.
si Ab
DECEMBRE. 1732. 2861
si bien , que les Académiciens avouerent
qu'ils lui devoient le stile naturel , simple
et noble qui prit la place du stile ampoulé,
précieux ou obscur même à force d'être
spirituel et trop du goût de la Nation dans
les commencemens de sa réformation,
Cyrus aprit qu'un Poëte travailloit à
des Satyres , on en louoit la versification,
quoiqu'un peu dure , elle disoit beaucoup
en peu de paroles , on sentoit qu'elle avoit
coûté à son Auteur , qu'il n'y avoit que
le plaisir de médire qui eut pu lui faire dévorer un si pénible travail. On en récital
quelques vers à Cyrus , leur beauté ne
surprit point son admiration , il les trouva pleins de malignité , il ne confondit
pourtant point le Poëte avec son Ouvrage,
il distingua le genie de l'abus qu'il en faisoit , il chercha à le rendre utile et non à
le détruire ; il étoit convaincu que ceux
qui ont des talens méritent des égards ; il
ne croyoit pas au dessous de lui d'en avoir
pour un Poëte , il le fit venir en sa préşence , il le reçut avec bonté , il loua son
genie pour la Poësie , et il lui conseilla de
donner à ses vers un meilleur objet que
la Satyre. Ce n'est point en décriant les
hommes , lui dit- il , que vous les rendrez
meilleurs , c'est les irriter plutôt que les
réformer , la vertu n'a jamais employé les
1. 11. Vol.
F vj armes
2862 MERCURE DE FRANCE
armes de la satyre pour faire haïr le vice
et se faire aimer ; il est d'ailleurs de votre
interêt de ne pas vous rendre haïssable
on craint toujours pour soi ce qu'on aime à entendre dire contre les autres , et
la haine contre le satyrique vange au
moins les gens vicieux d'avoir été censurez.
UnPoëte comique pensa être découragé,
croyant que Cyrus pensoit de la Comédie comme de la Satyre , mais on le dé-·
trompa sur ce que ce Prince éclairé distinguoit très bien la satyre , qui en attaquant les vicieux ne corrigeoi: personne, de
la Comédie qui n'attaque que les vices.Ce
Pote travailloit avec une facilité d'autant
plus étonnante , qu'elle n'ôtoit rien à la
perfection de ses Ouvrages ; il étoit deve
nu la ressource des plaisirs et des fêtes
son génie étoit aussi inépuisable qu'ilétoit
prompt ; il trouvoit dans les differens caracteres un fond infini de morale ; on ne
pouvoit lui sçavoir mauvais gré d'avoir
voula corriger les hommes en les amusant :
son goût et son discernement dans le
choix et dans l'arrangement des sujets ,
qu'il avoit à traiter , étoient inimitables ,
il ne présentoit que ce qui devoit plaire s
la diversité et la multitude des spectateurs qu'il avoit à contenter, n'ont ser-
•
II. Vol. vi
DECEMBRE. 1732. 2863
vi qu'à augmenter sa gloire; il se reproduisoit en quelque sorte lui- même , et on
retrouvoit en lui les qualitez de mille
Auteurs differens.... On lui attribue la
gloire d'avoir corrigé à la Cour beaucoup
de r dicules , celui des femmes qui font
les sçavantes , fut le plus marqué. Il n'est
pas étonnant que la science étant venue
à la mode en Perse , les femmes à qui la.
nouveauté plaît , ne voulussent se distinguer aussi par la science ,
il peut leur
convenir d'être scavantes , mais il ne leur
sied jamais d'en affecter le titre ; il semble que la science qui gêne , s'assortit
mal avec ses graces naturelles qui font leur partage ; on exige d'elles de l'esprit ,
et la beauté même la plus parfaite ne les
en dispense pas longtems ; on leur passe
composer des Ouvrages qui ne dépendent que de l'esprit... Les sentimens et
la délicatesse sont leur caractère principal &c.
de
On vit s'élever un homme admirable ;
qui sous le voile des Fables déguisa sa morale : le grand et le tendre , le serieux et
le badin , le naturel et le naïf même , tout
étoit de son ressort ; il n'est point d'état
ni de caractere qui n'y trouvat des leçons,
il employoit à son gré la tendresse du
cœur , la sagacité de l'esprit , le badinage
II.Vol le
2864 MERCURE DE FRANCE
le plus aimable ; il apprenoit à penser aux
uns , il donnoit des sentimens aux autres,
il persuadoirà tous , et il est le premier
qui ait introduit dans la Poésie cette justesse et cette précision même, qui paroît
lui être opposée , sans lui faire rien perdre
de ces images brillantes et de ces expressions heureuses qui distinguent si fort la
Poësie du discours ordinaire. . .
Insensiblement cet Extrait devient long,
malgré notre attention à nous contenir
dans de justes bornes ; finissons- le par ce
Portrait. Parmi ce grand nombre d'hommes qui se distinguerent , il n'y en eut
qu'un qui fut tout à la fois Poëte , Orateur , Historien , Philosophe , Géometre ,
que ne fut il pas ? admirable dans tous
les genres où il voulut travailler , il épuisa
sa vie avant que d'avoir épuisé son génie ,
et les divers Ouvrages qu'il a laissés auroient fait la gloire de plusieurs hommes
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Résumé : Le Repos de Cyrus, ou l'Histoire, &c. [titre d'après la table]
'Le Repos de Cyrus' est une œuvre de l'Abbé Pernetti publiée en 1732, composée de trois tomes totalisant 380 pages. L'auteur utilise la fable pour illustrer les vertus nécessaires à un roi, en tempérant l'outrance par la sagesse du style et de l'invention. Le héros, Cyrus, sert de modèle aux jeunes cœurs face aux passions, aux arts et sciences, et à l'administration de l'État. Dans le premier tome, Cyrus lutte contre les passions et sert de modèle pour résister à la volupté. Le second tome le montre promouvant les arts et les sciences, avec une allégorie des progrès littéraires du siècle et des portraits d'illustres personnages. Le troisième tome le dépeint en tant qu'administrateur sage et équitable, offrant des maximes de gouvernement et des moyens pour le bonheur des peuples. L'ouvrage est écrit dans un style naturel et inclut des épisodes historiques attachants. Dans la préface, l'auteur explique que l'éducation ordinaire peut étouffer l'héroïsme, et que connaître et suivre la nature est la meilleure approche. Cyrus établit des académies pour réguler les arts et les sciences, évitant ainsi la prolifération de mauvais livres. Le texte décrit également des événements comme le mariage de Cyrus avec Cassandane, la fille du roi d'Arménie, et les préparatifs pour son accueil, incluant des hommages des académies, notamment celle de musique. L'ouvrage est riche en réflexions justes et sensées, et met en avant des personnages comme des poètes et des musiciens qui contribuent à la culture et à la moralité de la cour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 2864-2865
« Le VI. Tome du grand Recueil des Ecrivains d'Italie, par M. Murator, imprimé à Milan [...] »
Début :
Le VI. Tome du grand Recueil des Ecrivains d'Italie, par M. Murator, imprimé à Milan [...]
Mots clefs :
Murator, Écrivains d'Italie, Hitoire ecclésiastique, Cent nouvelles nouvelles, Académie royale des inscriptions et belles-lettres
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texteReconnaissance textuelle : « Le VI. Tome du grand Recueil des Ecrivains d'Italie, par M. Murator, imprimé à Milan [...] »
Le VI. Tome du grand Recueil des Ecrivains
d'Italie , par M. Murator , imprimé à Milan ,
paroît ici depuis peu Il est dédié au Cardinal
Bortomée , Evêque de Novarre , er contient onze
Monumens historiques , composez par differens
Auteurs. Le plus considerable est sans doute celui qui est intitulé : Annales de Gennes , par
Caffaro et ses Continuateurs depuis l'an 1100.
jusqu'en 1293. Ces Annales sont divisées en dix
Livies , dont le dernier est de la composition de
H. Vol Jacques
DECEMBRE. 1732. 2865
Jacques Doria , qui non content de reprendre le
fil de l'Histoire où les Auteurs précedens l'avoient laissée , et de la conduire jusqu'à l'année
1294. est remonté jusqu'à l'origine de Genes , et
supplée ainsi à la Chronique de Caffaro , qui ne
commence l'Histoire de cette Ville qu'au temps
auquel il vivoit.
HISTOIRE ECCLESIASTIQUE pour servir de continuation à celle de M. l'Abbé FLEURY , Tome
XXVI. depuis l'an 1521. jusqu'en 1528. A Paris,
Quay des Augustins , chez Emery , Saugrain et
Martin ; et chez Mariette et Guérin , rue S. Jac ques , in 4. 1729. pages $ 94.
Pour avoir une juste idée de ce nouveau Volu
me , il faut en lire l'Extrait dans le Journal des
Sçavans du mois de Decembre dernier ,, page 757.
Le second Volume de la suite des Cent Nouvelles Nouvelles de Madame Gomez , paroît chez la
Veuve Guillaume , ruë Dauphine , du côté du ›
Pont Neuf
On paroît fort content de la lecture de cet
Ouvrage.
Le 23. de ce mois , l'Académie Royale des
Inscriptions et Belles- Lettres , élut le Duc de
S. Aignan , Chevalier des Ordres du Roy , et Ambassadeur à Rome , pour remplir la place d'Académicien Honoraire , vacante par la mort
de l'Evêque de Metz.
d'Italie , par M. Murator , imprimé à Milan ,
paroît ici depuis peu Il est dédié au Cardinal
Bortomée , Evêque de Novarre , er contient onze
Monumens historiques , composez par differens
Auteurs. Le plus considerable est sans doute celui qui est intitulé : Annales de Gennes , par
Caffaro et ses Continuateurs depuis l'an 1100.
jusqu'en 1293. Ces Annales sont divisées en dix
Livies , dont le dernier est de la composition de
H. Vol Jacques
DECEMBRE. 1732. 2865
Jacques Doria , qui non content de reprendre le
fil de l'Histoire où les Auteurs précedens l'avoient laissée , et de la conduire jusqu'à l'année
1294. est remonté jusqu'à l'origine de Genes , et
supplée ainsi à la Chronique de Caffaro , qui ne
commence l'Histoire de cette Ville qu'au temps
auquel il vivoit.
HISTOIRE ECCLESIASTIQUE pour servir de continuation à celle de M. l'Abbé FLEURY , Tome
XXVI. depuis l'an 1521. jusqu'en 1528. A Paris,
Quay des Augustins , chez Emery , Saugrain et
Martin ; et chez Mariette et Guérin , rue S. Jac ques , in 4. 1729. pages $ 94.
Pour avoir une juste idée de ce nouveau Volu
me , il faut en lire l'Extrait dans le Journal des
Sçavans du mois de Decembre dernier ,, page 757.
Le second Volume de la suite des Cent Nouvelles Nouvelles de Madame Gomez , paroît chez la
Veuve Guillaume , ruë Dauphine , du côté du ›
Pont Neuf
On paroît fort content de la lecture de cet
Ouvrage.
Le 23. de ce mois , l'Académie Royale des
Inscriptions et Belles- Lettres , élut le Duc de
S. Aignan , Chevalier des Ordres du Roy , et Ambassadeur à Rome , pour remplir la place d'Académicien Honoraire , vacante par la mort
de l'Evêque de Metz.
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Résumé : « Le VI. Tome du grand Recueil des Ecrivains d'Italie, par M. Murator, imprimé à Milan [...] »
Le VIe tome du grand Recueil des Écrivains d'Italie, édité par M. Murator et imprimé à Milan, a été récemment publié. Ce tome est dédié au Cardinal Bortomée, Évêque de Novarre, et contient onze monuments historiques rédigés par différents auteurs. L'œuvre la plus notable est les 'Annales de Gênes', écrites par Caffaro et ses continuateurs, couvrant la période de 1100 à 1293. Ces annales sont divisées en dix livres, le dernier étant composé par Jacques Doria, qui a poursuivi l'histoire et remonté jusqu'à l'origine de Gênes, complétant ainsi la chronique de Caffaro. Le Tome XXVI de l''Histoire Ecclésiastique', continuant celle de l'Abbé Fleury, couvre la période de 1521 à 1528 et est disponible à Paris chez plusieurs éditeurs. Pour mieux comprendre ce volume, il est recommandé de lire l'extrait publié dans le Journal des Sçavans de décembre précédent. Le second volume de la suite des 'Cent Nouvelles Nouvelles' de Madame Gomez a également été publié et apprécié. Enfin, le 23 décembre, l'Académie Royale des Inscriptions et Belles-Lettres a élu le Duc de Saint-Aignan comme Académicien Honoraire pour remplacer l'Évêque de Metz.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 2865-2866
Estampes nouvelles, [titre d'après la table]
Début :
M. de Julliennes, qui continuë de faire graver les Oeuvres de feu Antoine Watteau, vient de [...]
Mots clefs :
Antoine Watteau, Estampes, Tableau
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texteReconnaissance textuelle : Estampes nouvelles, [titre d'après la table]
es Œuvres de feu Antoine Watteau , vient de
faire paroître quatre Estampes d'après les Ta→
bleaux de ce charmant Peintre. Elles ont pour
II. Vel titre
2865 MERCURE DE FRANCE
titre la Promenade sur les Remparts ; Arlequin jaloux ; la Fileuse et la Marmotte. Ces Estampes
se débitent avec toutes celles gravées précédemment , chez la Veuve Chereau , rue S. Jacques
aux deux Pilliers d'or , et chez Surugues, Graveur
du Roy, rue des Noyers, vis - à-vis S. Yves.
faire paroître quatre Estampes d'après les Ta→
bleaux de ce charmant Peintre. Elles ont pour
II. Vel titre
2865 MERCURE DE FRANCE
titre la Promenade sur les Remparts ; Arlequin jaloux ; la Fileuse et la Marmotte. Ces Estampes
se débitent avec toutes celles gravées précédemment , chez la Veuve Chereau , rue S. Jacques
aux deux Pilliers d'or , et chez Surugues, Graveur
du Roy, rue des Noyers, vis - à-vis S. Yves.
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12
p. 2866
« On apprend par des Lettres de Prague, que le 23. Novembre dernier, il étoit sorti de la Montagne [...] »
Début :
On apprend par des Lettres de Prague, que le 23. Novembre dernier, il étoit sorti de la Montagne [...]
Mots clefs :
Prague, Fumée, Flammes, Montagne
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texteReconnaissance textuelle : « On apprend par des Lettres de Prague, que le 23. Novembre dernier, il étoit sorti de la Montagne [...] »
On apprend par des Lettres de Prague , que le
23. Novembre dernier , il étoit sorti de la Montagne de Salpêtre qui est derriere la Maison de
Correction , une fumée à laquelle on ne fit pas
d'abord grande attention ; que le z ,. il s'en étoit
élevé de grandes flâmes , qui avoient causé beaucoup d'effroy dans toute la Ville , qu'on y avoit
envoyé des Troupes pour les éteindre ; que le
4. et le r . de Décembre la Montagne s'étoit enflammé de nouveau ; que malgré les tranchées
qu'on y avoit faites , le feu s'étoit communiqué
aux Terres voisines du Muldau , Rivierè qui tra
verse la Ville , et que la chaleur brulante de ces
Terres qui sont très sulphureuses , faisoit crain- dre que le feu ne se communiquât aux maisons
et que la Ville ne fût embrasée.
23. Novembre dernier , il étoit sorti de la Montagne de Salpêtre qui est derriere la Maison de
Correction , une fumée à laquelle on ne fit pas
d'abord grande attention ; que le z ,. il s'en étoit
élevé de grandes flâmes , qui avoient causé beaucoup d'effroy dans toute la Ville , qu'on y avoit
envoyé des Troupes pour les éteindre ; que le
4. et le r . de Décembre la Montagne s'étoit enflammé de nouveau ; que malgré les tranchées
qu'on y avoit faites , le feu s'étoit communiqué
aux Terres voisines du Muldau , Rivierè qui tra
verse la Ville , et que la chaleur brulante de ces
Terres qui sont très sulphureuses , faisoit crain- dre que le feu ne se communiquât aux maisons
et que la Ville ne fût embrasée.
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Résumé : « On apprend par des Lettres de Prague, que le 23. Novembre dernier, il étoit sorti de la Montagne [...] »
Le 23 novembre, une fumée est sortie de la Montagne de Salpêtre à Prague. Le lendemain, des flammes importantes ont provoqué une grande frayeur. Les 4 et 5 décembre, l'incendie s'est ravivé, se propageant aux terres voisines du fleuve Moldau. La chaleur intense et la nature sulfureuse des terres menaçaient les maisons et la ville.
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13
p. 2866-2867
Tremblement de Terre à Naples, [titre d'après la table]
Début :
Le 29. Novembre; vers les six heures et demie du matin, on ressentit à Naples une violente secousse [...]
Mots clefs :
Naples, Secousse, Tremblement de terre
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texteReconnaissance textuelle : Tremblement de Terre à Naples, [titre d'après la table]
Le 29.Novembre ; vers les six heures et demiedu
matin, on ressentit à Naples une violente secousse
de Tremblement de Terre , qui ' endommagea
plusieurs Eglises , quelques Palais et un grand nombre de Maisons , où il y eut quelques personnes écrasés. La crainte d'un second Tremblement de Terre , détermina la plus grande partie de la Noblesse et des Bourgeois à se retirer à
la Campagne, et la nuit suivante toutes les grandes Places de la Ville et des Fauxbourgs furent
remplies du reste des Habitans , quoiqu'il fit
cette nuit là un froid très- vif,
II. Vel. Le
DECEMBRE. 1732. 2867
Le 30. on reçut avis que ce Tremblement de
3 Terre s'étoit fait sentir, à la même heure dans la
Terre de Labour ; qu'il avoit entierement détruit
la petite Ville d'Ariano et celle de Mirabello
dont la plupart des Habitans avoient été écrasez
par la chute de leurs maisons ; qu'il avoit causé
beaucoup de dommage à Avellino , et qu'on l'a- voit aussi ressenti à Salerne.
matin, on ressentit à Naples une violente secousse
de Tremblement de Terre , qui ' endommagea
plusieurs Eglises , quelques Palais et un grand nombre de Maisons , où il y eut quelques personnes écrasés. La crainte d'un second Tremblement de Terre , détermina la plus grande partie de la Noblesse et des Bourgeois à se retirer à
la Campagne, et la nuit suivante toutes les grandes Places de la Ville et des Fauxbourgs furent
remplies du reste des Habitans , quoiqu'il fit
cette nuit là un froid très- vif,
II. Vel. Le
DECEMBRE. 1732. 2867
Le 30. on reçut avis que ce Tremblement de
3 Terre s'étoit fait sentir, à la même heure dans la
Terre de Labour ; qu'il avoit entierement détruit
la petite Ville d'Ariano et celle de Mirabello
dont la plupart des Habitans avoient été écrasez
par la chute de leurs maisons ; qu'il avoit causé
beaucoup de dommage à Avellino , et qu'on l'a- voit aussi ressenti à Salerne.
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Résumé : Tremblement de Terre à Naples, [titre d'après la table]
Le 29 novembre 1732, un tremblement de terre à Naples endommagea églises, palais et maisons, causant plusieurs morts. La noblesse et les bourgeois fuirent la ville. La nuit suivante, les places furent remplies d'habitants. Le 30 novembre, des nouvelles rapportèrent des destructions à Ariano, Mirabello et Avellino, et des secousses jusqu'à Salerne.
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14
p. 2867
« On apprend de Londres, une mort aussi funeste que singuliere. Le sieur Whitake, mourut [...] »
Début :
On apprend de Londres, une mort aussi funeste que singuliere. Le sieur Whitake, mourut [...]
Mots clefs :
Londres, Mort, Chien enragé, Hollande, Dissertation, Digues, Piliers
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texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres, une mort aussi funeste que singuliere. Le sieur Whitake, mourut [...] »
On apprend de Londres , une mort aussi fu- heste que singuliere. Le sieur Whitake , mourut
de 8. dans son Appartement à la Tour , ayant été
mordu par un chien enragé , il alla à l'embouchure de la Tamise se faire plonger dans la Mer,
et il avoit joui d'une parfaite santé jusqu'au 7.
au soir qu'il assura plusieurs de ses amis qu'il auroit le lendemain un accès de rage , les priant
d'avoir soin de lui. Il eut effectivement cet accès
qu'il avoit prévu , et il y mourut avec des convul
sions terribles. On a assuré que quelques heures avant sa mort , il avoit aboyé dix ou douze fois
come un chien , symptome extraordinaire dont
il y a peu d'exemples dans les Malades attaquez
d'hydrophobic.
On écrit d'Hollande , qu'on a imprimé à Ams
terdam une Dissertation sur les Vers qui s'attachent aux pilliers qui soutiennent les Digues et qui mettent en grand danger toutes ces differen tes Provinces. On a fait diverses Análises de ces
Insectes, dont la plus grosse espece est de la
longueur de dix pouces , et la plus petite n'a que que quatre ou cinq pouces , ils ont l'un et l'autre un dard à la tête qui est fort petit ; ils s'insinuent dans le bois , y prennent accroissement
et le font périr. On ne dit pas qu'on ait trouvé le secret de faire mourir ces Vers.
II. Vo
de 8. dans son Appartement à la Tour , ayant été
mordu par un chien enragé , il alla à l'embouchure de la Tamise se faire plonger dans la Mer,
et il avoit joui d'une parfaite santé jusqu'au 7.
au soir qu'il assura plusieurs de ses amis qu'il auroit le lendemain un accès de rage , les priant
d'avoir soin de lui. Il eut effectivement cet accès
qu'il avoit prévu , et il y mourut avec des convul
sions terribles. On a assuré que quelques heures avant sa mort , il avoit aboyé dix ou douze fois
come un chien , symptome extraordinaire dont
il y a peu d'exemples dans les Malades attaquez
d'hydrophobic.
On écrit d'Hollande , qu'on a imprimé à Ams
terdam une Dissertation sur les Vers qui s'attachent aux pilliers qui soutiennent les Digues et qui mettent en grand danger toutes ces differen tes Provinces. On a fait diverses Análises de ces
Insectes, dont la plus grosse espece est de la
longueur de dix pouces , et la plus petite n'a que que quatre ou cinq pouces , ils ont l'un et l'autre un dard à la tête qui est fort petit ; ils s'insinuent dans le bois , y prennent accroissement
et le font périr. On ne dit pas qu'on ait trouvé le secret de faire mourir ces Vers.
II. Vo
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Résumé : « On apprend de Londres, une mort aussi funeste que singuliere. Le sieur Whitake, mourut [...] »
Le texte décrit deux événements distincts. Premièrement, il relate la mort du sieur Whitake, un enfant de 8 ans à Londres, mordu par un chien enragé. Avant de succomber à la rage, Whitake a prédit son accès de rage à ses amis et leur a demandé de prendre soin de lui. Il est décédé après des convulsions et des aboiements, un symptôme rare de l'hydrophobie. Deuxièmement, le texte mentionne une dissertation imprimée à Amsterdam sur des vers endommageant les piliers des digues en Hollande. Ces insectes, mesurant entre quatre et dix pouces, possèdent un dard à la tête et causent des dommages en s'insinuant dans le bois. Aucune solution pour éliminer ces vers n'a été trouvée.
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