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201
p. 2903
« DEUXIÈME RECUEIL d'Airs nouveaux sérieux & à boire, dédié au Public [...] »
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DEUXIÈME RECUEIL d'Airs nouveaux sérieux & à boire, dédié au Public [...]
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texteReconnaissance textuelle : « DEUXIÈME RECUEIL d'Airs nouveaux sérieux & à boire, dédié au Public [...] »
DEUXIE'ME RECUEIL d'Airs nouveaux
férieux & à boire , dédié au Public
, compofés par M. Debouffet , Maî
tre de Mufique &c. A Paris , chez l'Auteur
, rue du Plâtre , au Marais. Chez, Boivin
& Le Clerc. 1731. prix 3. livres.
férieux & à boire , dédié au Public
, compofés par M. Debouffet , Maî
tre de Mufique &c. A Paris , chez l'Auteur
, rue du Plâtre , au Marais. Chez, Boivin
& Le Clerc. 1731. prix 3. livres.
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202
p. 2903-2915
Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
Début :
DESCRIPTION ABREGÉE de la Carte Genérale & Historique, de la Monarchie & du [...]
Mots clefs :
Roi, Officiers, Compagnies, Armes, Infanterie, Régiment, Ordre, Troupes, Royaume, Gardes, Lieutenant, Armures, Maréchaux, Dragons, Carte, Monarchie
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texteReconnaissance textuelle : Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
DESCRIPTION ABREGE' de la Carte
Genérale & Hiftorique , de la Monarchie & du
Militaire de France , tant ancien que moderne
avec les explications &c. Dédiée au Roi , préfentée
à Sa Majeſté , à Marli le 17. Fevrier
1730.
>
PREMIERE FEUILLE ou Planche. Un
Soleil , fimbole de la France , au Frontispice ,
accompagné de Cornes d'abondance &c. le Pa-
11. Vol. villon
2904 MERCURE DE FRANCË
villon Royal dans toute fa fplendeur , aux Armes
de France & de Navarre , avec les Supports
tenans les Bannieres de France & de Navarre ,
orné des Colliers des Ordres du Roi , du Cocq.
de la France , avec cette Devife : Implet terrore
Leones , de l'ancien cri de guerre de nos Rois ,
Mont joye S. Denis , le tems de fon origine ,
de l'ancienne devife des Lys , Lilia non laborant,
neque nent. En S. Mathieu , Chapitre 6.
&
;
Au- deffus du Pavillon eft une Minerve * affife
dans fa gloire , appuyée à fa droite fur le Fortrait
du Roi , au milieu de fon bouclier , couronné
par une Renommée , & foutenu par l'Hiftoire
, & à fa gauche eft un Génie heureux qui
apporte à cette Déeffe le Portrait de la Reine
orné de Lys , accompagné des Attributs de la
Sageffe , de la Gloire & de la Science qui l'environnent.
Aux côtés de ce Cartouche font les
Repréfentations en Blazon des Colliers & des
Gordons des Ordres S. Michel & du S. Efprit ,
avec le tems de leurs Inftitutions par les Rois
les Portraits d'Henri le Grand & de Louis le
Grand , Ayeuls de Louis 15. placés au-deffus de
deux Arcs de Triomphes ornés des Armes du
Roi , & cette Devile : Simili candore corufcant,
des Armes de la Reine , & cette devife : Fulget.
inardefcens radiis , des Armes du Dauphin , &
cette Devife : Gratior it dies , des Armes de
Navarre , & cette Devife : Numerat pro dote
triumphos ; & au bas eft le grand Titre en lettres
Aeuronnées qui annonce le fujet de cet Ouvrage,
au deffous duquel eft un nouvel Attribut de la
Paix , repréfenté par trois Lys en fleurs für pied,
un Aigle & un Lion aux côtés , & cette Devife:
Pace data eoeunt Reges , avec une Epigramme
fur l'origine des Lys. Ce grand Cartouche eft
fermé
par de riches ornemens , accompagné de
11. Vel
*deux
DECEMBRE . 1730. 2905
deux grands Palmiers qui foutiennent des Trophées
anciens & modernes , executé en Tailledouce
, fur les deffeins officieux de M. Oppenor.
II. Feuille. Abregé de la Vie des Rois de France
qui ont créé , formé & regimenté les Troupes
du Royaume , avec les évenemens arrivés dans
le cours de leurs Regnes , depuis Pharamond ,
premier Roi , jufqu'à la fin du Regne de Louis
XIV. 65 Roi. Cette Hiftoire renferme l'origine
du nom François , le commencement de la Monarchie
, la naiffance du Chriftianifme dans la
Monarchie , le nombre de Rois de la premiere ,
deuxième & troifiéme Race , & le tems de leurs
durées jufqu'à prefent , avec les Conquêtes & évenemens
mémorables pendant le Regne de Louis
le Grand , détaillés par jours , mois & années ;
enfuite la maladie , les dernieres paroles & la
mort de ce grand Roi , en huit colonnes dans
une Bordure enrichie des Portraits des Rois de
France , & d'Emblêmes de leurs Regnes en Taille
douce.
III . Feuille. Grands & premiers Officiers Militaires
de France qui ont été nommés & gradués
par les Rois depuis le tems de leurs créations &
& inftitutions jufqu'à préfent , fous quels Rois ,
& en quelles années ils ont fervi , diftribués en
dix grandes colonnes.
L
avec-
IV. Feuille . Vue & Perfpective de la Ville de
Paris , Capitale du Royaume , du côté du Pont
Royal les Armes de la Ville au-deffus ,
cette Infcription : Prona fides Principis Urbium.
La defcription abregée de Paris , avec les noms
des Officiers du Gouvernement ; d'un côté eft
la Chronologie des Rois de France & les années
de leurs Regnes , depuis Pharamond , premier
Roi , jufqu'à Louis XV. 66e Roi , & de l'autre
la tige & la Génealogie de la Maifon Royale de
II. Vol. Bourbon ,
2906 MERCURE DE FRANCE
1
Bourbon , depuis Louis de Bourbon , Comte de
Clermont , Petit- Fils de S. Louis IX . 44 Roi ,
jufqu'à Henri IV . Roi de France & de Navarre,
avec les alliances. Enfuite la Maifon du Roi &
fon origine , compofée de huit Compagnies de
la Garde à Cheval & d'une Compagnie de Grenadiers
à Cheval , avec l'Etat Major de la Cour,
ornée aux côtés du Titre de Trophés ancien &
moderne , en Taille -douce , ainfi que les Unifor
mes , Etendarts & Armures d'ordonnance ; ces
premieres Troupes font détaillées fuivant leurs
rangs , & partagées en 15. colonnes fur neuf
lignes , depuis leurs créations jufqu'au 15. Fevrier
1730. avec le nombre des Officiers , des
Ecuyers & Maîtres qui les compofent.
V. Feuille. Vue & Perfpective de Verſailles , du
côté de la grande Place d'Armes , on y voit l'entrée
du Roi dans la premiere Cour , les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes fous les armes
l'Ecu de France aîlé au - deffus , avec cette Infcription
: Regia Solis , & au deffous la Defcription
abregée de la Ville & Château Royal de
Verfailles & les noms des Officiers du Gouvernement
; d'un côté font les Génealogies & Alliances
de la premiere , deuxième & troifiéme
Branche de la Maiſon Royale de Bourbon , & de
l'autre les Génealogies & Alliances de la quatriéme
& cinquième Branche , dont font iffus depuis
Henri IV. les Rois de France , Philippe V.
Roi d'Espagne , & les Maifons d'Orleans , de
Condé & de Conti.
Enfuite la Gendarmerie & fon origine , compofée
de quatre Compagnies de Gendarmes du
Roi , de fix Compagnies de Gendarmes & de fix
Compagnies de Chevaux-Legers des Princes, avec
l'Etat Major , ornée aux côtés du Titre de Trophées
anciens & modernes , ainfi que leurs Uni-
11. Vel.
formes,
DECEMBRE . 1730. 2907
formes , Etendarts & Armures d'ordonnance . Ces
Compagnies qui marchent après la Maifon du
Roi font détaillées fuivant leurs rangs , & partagées
en 15. colonnes fur feize lignes , depuis
leurs créations juſqu'au 15. Fevrier 1730. avec
le nombre des Officiers.
VI. Feuille. Infanterie Françoife & Etrangere ,
fon origine , fous quel Roi , & en quelle année
elle a été regimentée avec les Etats Majors , ornée
aux côtés du Titre de Trophées anciens & modernes
; enfuite font les noms des Colonels Géneraux
de l'Infanterie Françoife & Etrangere ,
des Suiffes & Grifons au 15. Fevrier 1730. - lacréation
de fes Charges & le tems de leur nomination.
Au deffous font les noms , qualités &
grades des Directeurs & Infpecteurs Géneraux
de l'Infanterie , avec leurs créations , nominations
& départemens. Cette Infanterie eft compofée
de cent Régimens François & de vingt Régimens
Etrangers , à commencer par les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes , qui font partie
de la Maifon du Roi , & marchent à la tête de
toute l'Infanterie de France , par le Reglement
de Louis XIV . & enfuite de Picardie , Piemier
Régiment &c. détaillés fuivant leurs rangs,
avec leurs Drapeaux , Uniformes & armures
d'ordonnance , & partagées en trois grandes colonnes
, qui comprennent 15. colonnes chacune
fur dix-fept lignes
VII. Feuille. Suite de l'Infanterie Françoiſe
& Etrangere , compriſe dans 3. grandes colonnes,
qui forment quinze colonnes chacune , ſur 23.
Tignes , détaillée comme ci - deffus , & au bas le
nombre géneral des Officiers , celui des Régimens
fur pied , des Cadets , Sergens , Soldats ,
Tambours & Fifres qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre géneral
11, Vol.
de
2908 MERCURE DE FRANCE
de leurs Drapeaux , Colonels & armures d'or
donnance jufqu'au 15. Fevrier 1730.
VIII. Feuille. Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere & fon origine , fous quel Roí , &
quelle année elle a été régimentée avec les
Etats Majors , ornêe aux côtez du titre de Trophées
ancien & moderne , les noms des Cololonels
, Meftre de Camp & Commiffaires Geneneraux
de la Cavalerie ; au 15. Février 1730. là
création de fes Charges & le tems de leur nominations
; au-deffous les noms , qualitez & Grades
des Directeurs & Infpecteurs Generaux de la Cavalerie
, avec leurs créations , nominations &
départemens ; cette Cavalerie eft compofée de 54.
Régimens François , à commencer par celui du
Colonel General , premier Régiment, &c. y compris
le Régiment Royal de Carabiniers , & de 5 .
Régimens étrangers , compris les deux Régimens
d'Huffarts , détaillez fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, & partagées en 3. grandes Colonnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur trente
lignes.
IX. Feuille , fuite de la Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere , détaillée comme cy- deffus
& au bas le nombre general des Officiers , celui
des Régimens fur pied , des Maréchaux des Logis
, des Brigadiers , Fouriers , Maîtres , Trompettes
& Timballiers qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre general
de leurs Etendarts , juſques & compris l'Ordonnance
du Roi du 30. Mars 1730.
en
Dragons & leur origine , fous quel Roi ,
quelle année ils ont été régimentez , avec les Etats
Majors ; ornée aux côtez du titre de Trophée
ancien & moderne , enfuite font les noms des
Colonels & Meftres de Camp generaux des Dra-
2
II. Vol gons
DECEMBRE. 1730. 2909
gons , au 15. Février 1730. la création de fes
Charges & le tems de leur nomination . Ces
Dragons font compofez de 15. Régimens , à
commencer par celui du Colonel General , premier
Régiment , &c. fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, partagez en deux grandes Colomnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur 15. lidans
la 8 & 9e Feuille ; & au bas le nombre
general des Officiers , celui des Régimens fur
pied , des Maréchaux des Logis , des Brigadiers,
Fouriers , Dragons & Tambours qui les compofent
, avec le nombre general de leurs Etendarts ,
jufqu'au 15. Février 1730 .
gnes ,
Troupes formées en Compagnies , Bataillons ,
Efcadrons & Brigades , au nombre de 822. Compagnies
& un quart de Compagnie , tant François
qu'Etrangers , avec les Etats - Majors , qui
font , la Compagnie des cent Gardes Suiffes ordinaires
du Corps du Roi ; celle des Gardes de la
Porte ; celle des Gardes de la Prévôté de l'Hôtel ;
les deux Compagnies des Cadets Gentilhommes ;
les Compagnies de l'Hôtel Royal des Officiers &
Soldats Invalides ; celles des Soldats de Milices ;
les Compagnies Franches & de Partifans ; celle
de la Connétablie de France ; & les Compagnies
des Maréchauffées duRoyaume, qui font Militaires
depuis l'Ordonnance du Roi de 1720. détaillez
depuis leurs créations jufqu'au 15. Février 1739.
ornée aux côtez du titre de Trophée ancien &
moderne , ainfi que leurs Drapeaux , Etendarts
uniformes & Armures d'Ordonnance ; avec le
nombre general d'Officiers & d'hommes qu'elles
compofent.
Dixiéme Feuille . Maréchaux de France , vivans
au 15 Février 1730. ornée aux côtez du titre des
Bâtons des Maréchaux de France , & des Bâtons
11. Vel.
de
2910 MERCURE DE FRANCE
de Commandans ; leur origine & dates de leurs
Promotions , avec celles de leurs Receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy ; les noms , &
qualitez des Gouverneurs & Lieutenans Generaux
des Provinces du Royaume & leur origine ; les
années de leurs nominations & receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy , la fuite des Chevaliers
des Ordres du Roy & dattes de leurs receptions
, le nombre general des Gouverneurs
Lieutenans de Roy , Commandans , Majors ,
Aydes- Majors & Capitaines des Portes, des Etats
Majors des Villes principales & Places de Guerre
du Royaume.
A droite , font les Officiers Generaux des Armées
, vivans au 15 Février 1730. qui comprennent
les noms & qualitez des Lieutenans Generaux
& des Maréchaux de Camp; leurs créations,
dattes de leurs nominations & leurs receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy. De l'autre côté ,
font les noms & qualitez des Brigadiers des Armées
du Roy , vivans au 15 Février 1730 .
de
l'Infanterie , de la Cavalerie , & des Dragons ,
avec leurs créations , dattes de leurs nominations
& receptions de Chevaliers des Ordres du Roy.
Enfuite font les noms & qualitez des Maréchaux
Generaux des Logis , des Camps & Armées du
Roy , du Major General de l'Infanterie, du Maréchal
general, & des deux Maréchaux des Logis
de la Cavalerie , avec leurs créations & nominations.
Au bas eft le commencement des Batailles
mémorables que les François ont gagnées ,
depuis la Fondation de la Monarchie,depuis Tolbiac
, en 496. jufqu'en 1485. fous quels Rois &
en quelles années , reprefentées en fept Tableaux.
Onziéme feuille. Commencement de l'Hiftoire
abregée de Louis XV. 66 Roy , avec les prin-
>
II. Vol
cipaux
DECEMBRE. 1730. 2911
cipaux évenemens arrivez depuis la naiffance de
Sa Majefté , juſqu'au 15 Février 1730. Vingtiéme
année accomplie de Sa Majefté , ornée de
Portiques Royaux , & cette devife : Dulce & decorum,
reprefentée en taille douce par la Maffuë
d'Hercule , debout ; entrelaffée de branches d'Olivier
& de Laurier. Au deffous font les armes du
Duc d'Orleans , premier Prince du Sang, Grand
Maître de l'Ordre Royal, Militaire & Hofpitalier
de Notre-Dame du Mont Carmel & de S. Lazare
de Jerufalem ; fa nomination par le Roy , Protecteur
& Fondateur de l'Ordre , & la devife :
Dieu, & mon Roy. L'origine & la Defcription
de l'Ordre de S. Lazare , & de celui de Notre-
Dame du Mont- Carmel , réuni par Henri IV.
Au côté droit et l'Artillerie de France , avec
fes Attributs , les Armes du Duc du Maine, Prince
du Sang , Grand Maître & Capitaine general ,
avec fa nomination par Louis XIV . & cette Devife
: Ratio ultima Regum. Les Principaux Officiers
de l'Artillerie nommez , depuis fon origine
jufqu'au 15 Février 1730. Au bas , le Corps
des Off..Ingén.du Roy,& fon origine ordinaire ;
détaillez fous les ordres du Marquis d'Asfeld ,
Directeur general des Fortifications de France ,
&c. De l'autre côté , la dignité de Miniſtre & Sécretaire
d'Etat de la Guerre , la création de cette
Charge , les noms , & années des nominations
dés Intendans , Commiffaires du Roy , départis
dans les Généralitez du Royaume , les Capitaines
, Prevots , Grands - Baillifs & Sénéchaux
d'Epée , qui commandent la Nobleſſe de France ,
& leur origine , avec leurs Lieutenans d'Epée ,
dans les Pays & Généralitez où ils réfident ; les
noms des Commiflaires ordinaires , Provinciaux
des Guerres , dans les départemens du Royaume,
& leur création.Au deffous font tous les Officiers
11. Vol. G Prin2912
MERCURE DE FRANCE
Principaux en charge & par commiffion , tant
d'Epée , que de Finances , attachez au Militaire ,
fuivant leurs créations , départemens & années
d'exercice. Au bas eft la fuite des Batailles mémorables
que les François ont gagnées depuis
1488. jufqu'en 1645 , fous quels Rois & en quelles
années , en fept Tableaux .
Douziéme Feuille. Récapitulation generale des
Officiers & des Troupes , ornée aux côtez de
Trophées & d'attributs militaires ; fçavoir , les
nombres generaux des Officiers de la Maifon du
Roy, de la Gendarmerie , des Colonels , Meftres
de Camp , Lieutenans Colonels , Commandans ,
Majors , Aydes- Majors , Capitaines , Lieutenans
& Officiers fubalternes de toutes les Troupes dų
Roy , en pied , regimentées, & formées en Compagnie
, avec leur montant general,tant François
qu'Etrangers.
Les nombres generaux des Brigadiers d'armée,
Meftres de Camp , Lieutenans Colonels, Majors ,
Capitaines & Lieutenans Réformez , tant à la fuite
de l'Infanterie , de la Cavalerie Françoise &
Etrangere , que des Dragons ; à la fuite des Places
de Guerre , & formez par Brigades fur les
Frontiéres ; ainfi que les Officiers retirez dans
les Provinces , par leurs anciens fervices ; avec
leur montant general, tant François qu'Etrangers,
Au côté droit , font les Récompenfes honorables
; reprefentées. par la Vertu , jointe aux attri
buts militaires , en forme de Trophée; les Ordres
du Roy , avec cette Devile : Honori non prada ,
au deffous font les Defcriptions des premiers
Ordres de S. Michel , & du S. Efprit , depuis
leurs inftitutions jufqu'à préfent.De l'autre côté,
font les Récompenfes Militaires , l'Ordre Royal
des Chevaliers de S. Louis , reprefenté par la vûë
de l'Hôtel Royal des Invalides, avec cette devife !
Beili II. Vol.
DECEMBRE 1730. 2913
Bellica Præmium Virtutis . Son établiſſement par
LOUIS XIV. jufqu'à prefent , &c. Au deffous
font les nombres generaux détaillez par rangs ,
des Ecuyers , Maîtres de la Maiſon du Roy , des
Maîtres de la Gendarmerie , des Soldats de l'In,
fanterie , des Maîtres de la Cavalerie , François
& Etrangers , & des Dragons , diftinguez par
colonnes , avec le nombre general des Bataillons
& d'Eſcadrons de chaque Corps de Troupes, formées
en Compagnies & en Regimens fur pied ,
le 15 Février 1730. Et au bas , le montant general
des Troupes de Terre , tirées complettes ,
fuivant la derniere Ordonnance du Roy, du 10
Decembre 1727.qui regle le payement des Troupes
de Sa Majefté; au côté droit eft l'étimologic
du mot d'Infanterie , fon origine & changement,
fucceffivement jufqu'à prefent ; l'origine de la
Maifon du Roy , & des premiers Gardes de la
Perfonne Sacrée des Rois ; de la premiere Gendarmerie
, de la premiere Cavalerie legere & des
premiers Dragons de France. Au deffous eft la
Notice des Ordonnances Royales & Militaires &
des Ecrivains que l'Auteur de cette compilation
a confultez , avec la datte des Editions de leurs
ouvrages. Et au côté gauche , des Obfervations
abrégées pour la Regle & la Difcipline des Troupes
, extraites de l'Ordonnance du Roy de 1727.
Au bas de cette derniere feuille , eft la fuite des
Batailles mémorables, gagnées par les François,
depuis 1645.jufqu'en 1712.de la derniere Guerre,
qui font terminées par le vrai caractere & qualitez
que doit avoir un parfait homme de Guerre ;
reprefentées en fept Tableaux.
La Bordure de cette Carte a fept pouces de
large ; dans tout fon contour , elle renferme 110
Plants,avec les Deſcriptions aux côtez & le nombre
d'Officiers des Etats Majors complets & non
11. Vol.
Gij coms
2914 MERCURE
DE FRCEAN
complets , de chacune des principales Places de
Guerre & Maritimes du Royaume,diftinguez par
départemens & gouvernemens generaux des Provinces,
avec leurs diftances de Paris , & de l'une à
l'autre ; fçavoir , de Picardie , Artois , Flandres ,
Haynault ,Champagne,des Trois - Evêchez, Alface,
Franche-Comté , Bourgogne , Dauphiné , Provence
, Languedoc , Rouffillon , Béarne & Bifcaye,
Guyenne, Pays d'Aunis, Bretagne & Normandie
, le tout exécutez en Taille douce ; ornées
de Fleurs de Lys, de Palmes , & de Lauriers ;
le milieu de la Bordure de la droite renferme la
Defcription hiftorique du Royaume de France
fondé l'an 420. & le milieu de la gauche , la Deſcription
hiftorique du Royaume du Pologne ,
fondé l'an 550. Le milieu du bas de cette Bordure
eft enrichi des Chifres Royaux ,couronnez des armes
de la Reine & du Dauphin,toujours en taille
douce;& les coins font fermez par la Repréſentation
des quatre Principaux vents , avec Trompettes
& Banderolles de France & de Navarre
en forme de Renommée.
?
Pour la facilité de l'ufage & de la vente de cette
Carte , à un prix raifonnable , on la mettra dans
toute fon étendue,fur Gorges, elle aura fept pieds
en quarré , compris fa Bordure ; laquelle contiendra
dix - neuf demie- feuilles de papier grand
de 22 Aigle , affemblées par ordre militaire ,
pouces fur 16 pouces de haut chaque feuille , elle
pourra fe mettre dans une place proportionnée
à cette étendue.
Pour la facilité & la portée de la vûë, la Carte
fera féparée en deux parties,montées fur Gorges,
par moitié , confervant toujours fa même largeur
, réduite à trois pieds & demi de hauteur ,
que pourra placer de bout en bout
a vis, dans une Salle ou Galerie, &
l'on
pour
3 ou visla
com-
II. Vol
moDECEMBRE.
1730. 2915
modité du Cabinet, des Bibliotheques & du tranf
port ; cette Carte ſera réduite & formée en livre
de dix-neuf feuilles ou Planches entieres , numérotées
, de la même hauteur & largeur que les
feuilles cy-deffus expliquées, attachées à onglets ,
& couvert d'un papier marbré ; grand in folio ,
que
l'on pourra
faire relier, non compris la feuille
d'Avertiffement qui y fera jointe, pour trouver
& joindre enfemble facilement les differens fujets
de cet Ouvrage , aifez à fatisfaire la connoiffance
de l'Hiftoire & du Militaire.
L'Auteur ſe promet , par fon extrême diligence
, de pouvoir faire achever la gravure & l'impreffion
dans le courant de l'année prochaine
1731. Et quant aux differents changemens
& mutations du Militaire arrivez depuis
l'Epoque de cette Carte , du 'IS Fév. 1730
& qui arriveront juſqu'au 15 Fév. 1731. l'Auteur
donnera alors un petit Livret imprimé, fous
le titre de Supplément aux Explications Militai
res , qu'il continuera de donner à peu de frais ,
d'année en année , le même jour 15 Février, pour
fuppléer & foutenir l'état préfent, en tous temps,
de la Carte generale de la Monarchie & du Militaire
de France , tant ancien que moderne , en
vertu de fon Privilége.
Le fieur Lemau Delajaiffe Auteur & Inventeur
, ancien Officier de la Maiſon d'Orleans , &
dans l'Ordre de S. Lazare , loge à Paris , ruë
près la Fontaine de Richelieu , où il fera voir
l'Original de cet Ouvrage.
Genérale & Hiftorique , de la Monarchie & du
Militaire de France , tant ancien que moderne
avec les explications &c. Dédiée au Roi , préfentée
à Sa Majeſté , à Marli le 17. Fevrier
1730.
>
PREMIERE FEUILLE ou Planche. Un
Soleil , fimbole de la France , au Frontispice ,
accompagné de Cornes d'abondance &c. le Pa-
11. Vol. villon
2904 MERCURE DE FRANCË
villon Royal dans toute fa fplendeur , aux Armes
de France & de Navarre , avec les Supports
tenans les Bannieres de France & de Navarre ,
orné des Colliers des Ordres du Roi , du Cocq.
de la France , avec cette Devife : Implet terrore
Leones , de l'ancien cri de guerre de nos Rois ,
Mont joye S. Denis , le tems de fon origine ,
de l'ancienne devife des Lys , Lilia non laborant,
neque nent. En S. Mathieu , Chapitre 6.
&
;
Au- deffus du Pavillon eft une Minerve * affife
dans fa gloire , appuyée à fa droite fur le Fortrait
du Roi , au milieu de fon bouclier , couronné
par une Renommée , & foutenu par l'Hiftoire
, & à fa gauche eft un Génie heureux qui
apporte à cette Déeffe le Portrait de la Reine
orné de Lys , accompagné des Attributs de la
Sageffe , de la Gloire & de la Science qui l'environnent.
Aux côtés de ce Cartouche font les
Repréfentations en Blazon des Colliers & des
Gordons des Ordres S. Michel & du S. Efprit ,
avec le tems de leurs Inftitutions par les Rois
les Portraits d'Henri le Grand & de Louis le
Grand , Ayeuls de Louis 15. placés au-deffus de
deux Arcs de Triomphes ornés des Armes du
Roi , & cette Devile : Simili candore corufcant,
des Armes de la Reine , & cette devife : Fulget.
inardefcens radiis , des Armes du Dauphin , &
cette Devife : Gratior it dies , des Armes de
Navarre , & cette Devife : Numerat pro dote
triumphos ; & au bas eft le grand Titre en lettres
Aeuronnées qui annonce le fujet de cet Ouvrage,
au deffous duquel eft un nouvel Attribut de la
Paix , repréfenté par trois Lys en fleurs für pied,
un Aigle & un Lion aux côtés , & cette Devife:
Pace data eoeunt Reges , avec une Epigramme
fur l'origine des Lys. Ce grand Cartouche eft
fermé
par de riches ornemens , accompagné de
11. Vel
*deux
DECEMBRE . 1730. 2905
deux grands Palmiers qui foutiennent des Trophées
anciens & modernes , executé en Tailledouce
, fur les deffeins officieux de M. Oppenor.
II. Feuille. Abregé de la Vie des Rois de France
qui ont créé , formé & regimenté les Troupes
du Royaume , avec les évenemens arrivés dans
le cours de leurs Regnes , depuis Pharamond ,
premier Roi , jufqu'à la fin du Regne de Louis
XIV. 65 Roi. Cette Hiftoire renferme l'origine
du nom François , le commencement de la Monarchie
, la naiffance du Chriftianifme dans la
Monarchie , le nombre de Rois de la premiere ,
deuxième & troifiéme Race , & le tems de leurs
durées jufqu'à prefent , avec les Conquêtes & évenemens
mémorables pendant le Regne de Louis
le Grand , détaillés par jours , mois & années ;
enfuite la maladie , les dernieres paroles & la
mort de ce grand Roi , en huit colonnes dans
une Bordure enrichie des Portraits des Rois de
France , & d'Emblêmes de leurs Regnes en Taille
douce.
III . Feuille. Grands & premiers Officiers Militaires
de France qui ont été nommés & gradués
par les Rois depuis le tems de leurs créations &
& inftitutions jufqu'à préfent , fous quels Rois ,
& en quelles années ils ont fervi , diftribués en
dix grandes colonnes.
L
avec-
IV. Feuille . Vue & Perfpective de la Ville de
Paris , Capitale du Royaume , du côté du Pont
Royal les Armes de la Ville au-deffus ,
cette Infcription : Prona fides Principis Urbium.
La defcription abregée de Paris , avec les noms
des Officiers du Gouvernement ; d'un côté eft
la Chronologie des Rois de France & les années
de leurs Regnes , depuis Pharamond , premier
Roi , jufqu'à Louis XV. 66e Roi , & de l'autre
la tige & la Génealogie de la Maifon Royale de
II. Vol. Bourbon ,
2906 MERCURE DE FRANCE
1
Bourbon , depuis Louis de Bourbon , Comte de
Clermont , Petit- Fils de S. Louis IX . 44 Roi ,
jufqu'à Henri IV . Roi de France & de Navarre,
avec les alliances. Enfuite la Maifon du Roi &
fon origine , compofée de huit Compagnies de
la Garde à Cheval & d'une Compagnie de Grenadiers
à Cheval , avec l'Etat Major de la Cour,
ornée aux côtés du Titre de Trophés ancien &
moderne , en Taille -douce , ainfi que les Unifor
mes , Etendarts & Armures d'ordonnance ; ces
premieres Troupes font détaillées fuivant leurs
rangs , & partagées en 15. colonnes fur neuf
lignes , depuis leurs créations jufqu'au 15. Fevrier
1730. avec le nombre des Officiers , des
Ecuyers & Maîtres qui les compofent.
V. Feuille. Vue & Perfpective de Verſailles , du
côté de la grande Place d'Armes , on y voit l'entrée
du Roi dans la premiere Cour , les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes fous les armes
l'Ecu de France aîlé au - deffus , avec cette Infcription
: Regia Solis , & au deffous la Defcription
abregée de la Ville & Château Royal de
Verfailles & les noms des Officiers du Gouvernement
; d'un côté font les Génealogies & Alliances
de la premiere , deuxième & troifiéme
Branche de la Maiſon Royale de Bourbon , & de
l'autre les Génealogies & Alliances de la quatriéme
& cinquième Branche , dont font iffus depuis
Henri IV. les Rois de France , Philippe V.
Roi d'Espagne , & les Maifons d'Orleans , de
Condé & de Conti.
Enfuite la Gendarmerie & fon origine , compofée
de quatre Compagnies de Gendarmes du
Roi , de fix Compagnies de Gendarmes & de fix
Compagnies de Chevaux-Legers des Princes, avec
l'Etat Major , ornée aux côtés du Titre de Trophées
anciens & modernes , ainfi que leurs Uni-
11. Vel.
formes,
DECEMBRE . 1730. 2907
formes , Etendarts & Armures d'ordonnance . Ces
Compagnies qui marchent après la Maifon du
Roi font détaillées fuivant leurs rangs , & partagées
en 15. colonnes fur feize lignes , depuis
leurs créations juſqu'au 15. Fevrier 1730. avec
le nombre des Officiers.
VI. Feuille. Infanterie Françoife & Etrangere ,
fon origine , fous quel Roi , & en quelle année
elle a été regimentée avec les Etats Majors , ornée
aux côtés du Titre de Trophées anciens & modernes
; enfuite font les noms des Colonels Géneraux
de l'Infanterie Françoife & Etrangere ,
des Suiffes & Grifons au 15. Fevrier 1730. - lacréation
de fes Charges & le tems de leur nomination.
Au deffous font les noms , qualités &
grades des Directeurs & Infpecteurs Géneraux
de l'Infanterie , avec leurs créations , nominations
& départemens. Cette Infanterie eft compofée
de cent Régimens François & de vingt Régimens
Etrangers , à commencer par les Gardes
Françoifes & les Gardes Suiffes , qui font partie
de la Maifon du Roi , & marchent à la tête de
toute l'Infanterie de France , par le Reglement
de Louis XIV . & enfuite de Picardie , Piemier
Régiment &c. détaillés fuivant leurs rangs,
avec leurs Drapeaux , Uniformes & armures
d'ordonnance , & partagées en trois grandes colonnes
, qui comprennent 15. colonnes chacune
fur dix-fept lignes
VII. Feuille. Suite de l'Infanterie Françoiſe
& Etrangere , compriſe dans 3. grandes colonnes,
qui forment quinze colonnes chacune , ſur 23.
Tignes , détaillée comme ci - deffus , & au bas le
nombre géneral des Officiers , celui des Régimens
fur pied , des Cadets , Sergens , Soldats ,
Tambours & Fifres qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre géneral
11, Vol.
de
2908 MERCURE DE FRANCE
de leurs Drapeaux , Colonels & armures d'or
donnance jufqu'au 15. Fevrier 1730.
VIII. Feuille. Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere & fon origine , fous quel Roí , &
quelle année elle a été régimentée avec les
Etats Majors , ornêe aux côtez du titre de Trophées
ancien & moderne , les noms des Cololonels
, Meftre de Camp & Commiffaires Geneneraux
de la Cavalerie ; au 15. Février 1730. là
création de fes Charges & le tems de leur nominations
; au-deffous les noms , qualitez & Grades
des Directeurs & Infpecteurs Generaux de la Cavalerie
, avec leurs créations , nominations &
départemens ; cette Cavalerie eft compofée de 54.
Régimens François , à commencer par celui du
Colonel General , premier Régiment, &c. y compris
le Régiment Royal de Carabiniers , & de 5 .
Régimens étrangers , compris les deux Régimens
d'Huffarts , détaillez fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, & partagées en 3. grandes Colonnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur trente
lignes.
IX. Feuille , fuite de la Cavalerie Legere Françoife
& Etrangere , détaillée comme cy- deffus
& au bas le nombre general des Officiers , celui
des Régimens fur pied , des Maréchaux des Logis
, des Brigadiers , Fouriers , Maîtres , Trompettes
& Timballiers qui les compofent , tant
François qu'Etrangers , avec le nombre general
de leurs Etendarts , juſques & compris l'Ordonnance
du Roi du 30. Mars 1730.
en
Dragons & leur origine , fous quel Roi ,
quelle année ils ont été régimentez , avec les Etats
Majors ; ornée aux côtez du titre de Trophée
ancien & moderne , enfuite font les noms des
Colonels & Meftres de Camp generaux des Dra-
2
II. Vol gons
DECEMBRE. 1730. 2909
gons , au 15. Février 1730. la création de fes
Charges & le tems de leur nomination . Ces
Dragons font compofez de 15. Régimens , à
commencer par celui du Colonel General , premier
Régiment , &c. fuivant leurs rangs , avec
leurs Etendarts uniformes & Armures d'Ordonnance
, partagez en deux grandes Colomnes qui
comprennent 14. Colonnes chacune , fur 15. lidans
la 8 & 9e Feuille ; & au bas le nombre
general des Officiers , celui des Régimens fur
pied , des Maréchaux des Logis , des Brigadiers,
Fouriers , Dragons & Tambours qui les compofent
, avec le nombre general de leurs Etendarts ,
jufqu'au 15. Février 1730 .
gnes ,
Troupes formées en Compagnies , Bataillons ,
Efcadrons & Brigades , au nombre de 822. Compagnies
& un quart de Compagnie , tant François
qu'Etrangers , avec les Etats - Majors , qui
font , la Compagnie des cent Gardes Suiffes ordinaires
du Corps du Roi ; celle des Gardes de la
Porte ; celle des Gardes de la Prévôté de l'Hôtel ;
les deux Compagnies des Cadets Gentilhommes ;
les Compagnies de l'Hôtel Royal des Officiers &
Soldats Invalides ; celles des Soldats de Milices ;
les Compagnies Franches & de Partifans ; celle
de la Connétablie de France ; & les Compagnies
des Maréchauffées duRoyaume, qui font Militaires
depuis l'Ordonnance du Roi de 1720. détaillez
depuis leurs créations jufqu'au 15. Février 1739.
ornée aux côtez du titre de Trophée ancien &
moderne , ainfi que leurs Drapeaux , Etendarts
uniformes & Armures d'Ordonnance ; avec le
nombre general d'Officiers & d'hommes qu'elles
compofent.
Dixiéme Feuille . Maréchaux de France , vivans
au 15 Février 1730. ornée aux côtez du titre des
Bâtons des Maréchaux de France , & des Bâtons
11. Vel.
de
2910 MERCURE DE FRANCE
de Commandans ; leur origine & dates de leurs
Promotions , avec celles de leurs Receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy ; les noms , &
qualitez des Gouverneurs & Lieutenans Generaux
des Provinces du Royaume & leur origine ; les
années de leurs nominations & receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy , la fuite des Chevaliers
des Ordres du Roy & dattes de leurs receptions
, le nombre general des Gouverneurs
Lieutenans de Roy , Commandans , Majors ,
Aydes- Majors & Capitaines des Portes, des Etats
Majors des Villes principales & Places de Guerre
du Royaume.
A droite , font les Officiers Generaux des Armées
, vivans au 15 Février 1730. qui comprennent
les noms & qualitez des Lieutenans Generaux
& des Maréchaux de Camp; leurs créations,
dattes de leurs nominations & leurs receptions de
Chevaliers des Ordres du Roy. De l'autre côté ,
font les noms & qualitez des Brigadiers des Armées
du Roy , vivans au 15 Février 1730 .
de
l'Infanterie , de la Cavalerie , & des Dragons ,
avec leurs créations , dattes de leurs nominations
& receptions de Chevaliers des Ordres du Roy.
Enfuite font les noms & qualitez des Maréchaux
Generaux des Logis , des Camps & Armées du
Roy , du Major General de l'Infanterie, du Maréchal
general, & des deux Maréchaux des Logis
de la Cavalerie , avec leurs créations & nominations.
Au bas eft le commencement des Batailles
mémorables que les François ont gagnées ,
depuis la Fondation de la Monarchie,depuis Tolbiac
, en 496. jufqu'en 1485. fous quels Rois &
en quelles années , reprefentées en fept Tableaux.
Onziéme feuille. Commencement de l'Hiftoire
abregée de Louis XV. 66 Roy , avec les prin-
>
II. Vol
cipaux
DECEMBRE. 1730. 2911
cipaux évenemens arrivez depuis la naiffance de
Sa Majefté , juſqu'au 15 Février 1730. Vingtiéme
année accomplie de Sa Majefté , ornée de
Portiques Royaux , & cette devife : Dulce & decorum,
reprefentée en taille douce par la Maffuë
d'Hercule , debout ; entrelaffée de branches d'Olivier
& de Laurier. Au deffous font les armes du
Duc d'Orleans , premier Prince du Sang, Grand
Maître de l'Ordre Royal, Militaire & Hofpitalier
de Notre-Dame du Mont Carmel & de S. Lazare
de Jerufalem ; fa nomination par le Roy , Protecteur
& Fondateur de l'Ordre , & la devife :
Dieu, & mon Roy. L'origine & la Defcription
de l'Ordre de S. Lazare , & de celui de Notre-
Dame du Mont- Carmel , réuni par Henri IV.
Au côté droit et l'Artillerie de France , avec
fes Attributs , les Armes du Duc du Maine, Prince
du Sang , Grand Maître & Capitaine general ,
avec fa nomination par Louis XIV . & cette Devife
: Ratio ultima Regum. Les Principaux Officiers
de l'Artillerie nommez , depuis fon origine
jufqu'au 15 Février 1730. Au bas , le Corps
des Off..Ingén.du Roy,& fon origine ordinaire ;
détaillez fous les ordres du Marquis d'Asfeld ,
Directeur general des Fortifications de France ,
&c. De l'autre côté , la dignité de Miniſtre & Sécretaire
d'Etat de la Guerre , la création de cette
Charge , les noms , & années des nominations
dés Intendans , Commiffaires du Roy , départis
dans les Généralitez du Royaume , les Capitaines
, Prevots , Grands - Baillifs & Sénéchaux
d'Epée , qui commandent la Nobleſſe de France ,
& leur origine , avec leurs Lieutenans d'Epée ,
dans les Pays & Généralitez où ils réfident ; les
noms des Commiflaires ordinaires , Provinciaux
des Guerres , dans les départemens du Royaume,
& leur création.Au deffous font tous les Officiers
11. Vol. G Prin2912
MERCURE DE FRANCE
Principaux en charge & par commiffion , tant
d'Epée , que de Finances , attachez au Militaire ,
fuivant leurs créations , départemens & années
d'exercice. Au bas eft la fuite des Batailles mémorables
que les François ont gagnées depuis
1488. jufqu'en 1645 , fous quels Rois & en quelles
années , en fept Tableaux .
Douziéme Feuille. Récapitulation generale des
Officiers & des Troupes , ornée aux côtez de
Trophées & d'attributs militaires ; fçavoir , les
nombres generaux des Officiers de la Maifon du
Roy, de la Gendarmerie , des Colonels , Meftres
de Camp , Lieutenans Colonels , Commandans ,
Majors , Aydes- Majors , Capitaines , Lieutenans
& Officiers fubalternes de toutes les Troupes dų
Roy , en pied , regimentées, & formées en Compagnie
, avec leur montant general,tant François
qu'Etrangers.
Les nombres generaux des Brigadiers d'armée,
Meftres de Camp , Lieutenans Colonels, Majors ,
Capitaines & Lieutenans Réformez , tant à la fuite
de l'Infanterie , de la Cavalerie Françoise &
Etrangere , que des Dragons ; à la fuite des Places
de Guerre , & formez par Brigades fur les
Frontiéres ; ainfi que les Officiers retirez dans
les Provinces , par leurs anciens fervices ; avec
leur montant general, tant François qu'Etrangers,
Au côté droit , font les Récompenfes honorables
; reprefentées. par la Vertu , jointe aux attri
buts militaires , en forme de Trophée; les Ordres
du Roy , avec cette Devile : Honori non prada ,
au deffous font les Defcriptions des premiers
Ordres de S. Michel , & du S. Efprit , depuis
leurs inftitutions jufqu'à préfent.De l'autre côté,
font les Récompenfes Militaires , l'Ordre Royal
des Chevaliers de S. Louis , reprefenté par la vûë
de l'Hôtel Royal des Invalides, avec cette devife !
Beili II. Vol.
DECEMBRE 1730. 2913
Bellica Præmium Virtutis . Son établiſſement par
LOUIS XIV. jufqu'à prefent , &c. Au deffous
font les nombres generaux détaillez par rangs ,
des Ecuyers , Maîtres de la Maiſon du Roy , des
Maîtres de la Gendarmerie , des Soldats de l'In,
fanterie , des Maîtres de la Cavalerie , François
& Etrangers , & des Dragons , diftinguez par
colonnes , avec le nombre general des Bataillons
& d'Eſcadrons de chaque Corps de Troupes, formées
en Compagnies & en Regimens fur pied ,
le 15 Février 1730. Et au bas , le montant general
des Troupes de Terre , tirées complettes ,
fuivant la derniere Ordonnance du Roy, du 10
Decembre 1727.qui regle le payement des Troupes
de Sa Majefté; au côté droit eft l'étimologic
du mot d'Infanterie , fon origine & changement,
fucceffivement jufqu'à prefent ; l'origine de la
Maifon du Roy , & des premiers Gardes de la
Perfonne Sacrée des Rois ; de la premiere Gendarmerie
, de la premiere Cavalerie legere & des
premiers Dragons de France. Au deffous eft la
Notice des Ordonnances Royales & Militaires &
des Ecrivains que l'Auteur de cette compilation
a confultez , avec la datte des Editions de leurs
ouvrages. Et au côté gauche , des Obfervations
abrégées pour la Regle & la Difcipline des Troupes
, extraites de l'Ordonnance du Roy de 1727.
Au bas de cette derniere feuille , eft la fuite des
Batailles mémorables, gagnées par les François,
depuis 1645.jufqu'en 1712.de la derniere Guerre,
qui font terminées par le vrai caractere & qualitez
que doit avoir un parfait homme de Guerre ;
reprefentées en fept Tableaux.
La Bordure de cette Carte a fept pouces de
large ; dans tout fon contour , elle renferme 110
Plants,avec les Deſcriptions aux côtez & le nombre
d'Officiers des Etats Majors complets & non
11. Vol.
Gij coms
2914 MERCURE
DE FRCEAN
complets , de chacune des principales Places de
Guerre & Maritimes du Royaume,diftinguez par
départemens & gouvernemens generaux des Provinces,
avec leurs diftances de Paris , & de l'une à
l'autre ; fçavoir , de Picardie , Artois , Flandres ,
Haynault ,Champagne,des Trois - Evêchez, Alface,
Franche-Comté , Bourgogne , Dauphiné , Provence
, Languedoc , Rouffillon , Béarne & Bifcaye,
Guyenne, Pays d'Aunis, Bretagne & Normandie
, le tout exécutez en Taille douce ; ornées
de Fleurs de Lys, de Palmes , & de Lauriers ;
le milieu de la Bordure de la droite renferme la
Defcription hiftorique du Royaume de France
fondé l'an 420. & le milieu de la gauche , la Deſcription
hiftorique du Royaume du Pologne ,
fondé l'an 550. Le milieu du bas de cette Bordure
eft enrichi des Chifres Royaux ,couronnez des armes
de la Reine & du Dauphin,toujours en taille
douce;& les coins font fermez par la Repréſentation
des quatre Principaux vents , avec Trompettes
& Banderolles de France & de Navarre
en forme de Renommée.
?
Pour la facilité de l'ufage & de la vente de cette
Carte , à un prix raifonnable , on la mettra dans
toute fon étendue,fur Gorges, elle aura fept pieds
en quarré , compris fa Bordure ; laquelle contiendra
dix - neuf demie- feuilles de papier grand
de 22 Aigle , affemblées par ordre militaire ,
pouces fur 16 pouces de haut chaque feuille , elle
pourra fe mettre dans une place proportionnée
à cette étendue.
Pour la facilité & la portée de la vûë, la Carte
fera féparée en deux parties,montées fur Gorges,
par moitié , confervant toujours fa même largeur
, réduite à trois pieds & demi de hauteur ,
que pourra placer de bout en bout
a vis, dans une Salle ou Galerie, &
l'on
pour
3 ou visla
com-
II. Vol
moDECEMBRE.
1730. 2915
modité du Cabinet, des Bibliotheques & du tranf
port ; cette Carte ſera réduite & formée en livre
de dix-neuf feuilles ou Planches entieres , numérotées
, de la même hauteur & largeur que les
feuilles cy-deffus expliquées, attachées à onglets ,
& couvert d'un papier marbré ; grand in folio ,
que
l'on pourra
faire relier, non compris la feuille
d'Avertiffement qui y fera jointe, pour trouver
& joindre enfemble facilement les differens fujets
de cet Ouvrage , aifez à fatisfaire la connoiffance
de l'Hiftoire & du Militaire.
L'Auteur ſe promet , par fon extrême diligence
, de pouvoir faire achever la gravure & l'impreffion
dans le courant de l'année prochaine
1731. Et quant aux differents changemens
& mutations du Militaire arrivez depuis
l'Epoque de cette Carte , du 'IS Fév. 1730
& qui arriveront juſqu'au 15 Fév. 1731. l'Auteur
donnera alors un petit Livret imprimé, fous
le titre de Supplément aux Explications Militai
res , qu'il continuera de donner à peu de frais ,
d'année en année , le même jour 15 Février, pour
fuppléer & foutenir l'état préfent, en tous temps,
de la Carte generale de la Monarchie & du Militaire
de France , tant ancien que moderne , en
vertu de fon Privilége.
Le fieur Lemau Delajaiffe Auteur & Inventeur
, ancien Officier de la Maiſon d'Orleans , &
dans l'Ordre de S. Lazare , loge à Paris , ruë
près la Fontaine de Richelieu , où il fera voir
l'Original de cet Ouvrage.
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Résumé : Description abregée de la Carte generale & historique de la Monarchie & du Militaire de France, &c. [titre d'après la table]
Le document 'Description abrégée de la Carte Générale & Historique, de la Monarchie & du Militaire de France' est dédié au roi et présenté à Sa Majesté à Marli le 17 février 1730. Il se compose de plusieurs feuilles détaillant divers aspects historiques et militaires de la France. La première feuille présente un soleil symbolisant la France, entouré de cornes d'abondance et du pavillon royal. Elle inclut les armoiries de France et de Navarre, ainsi que des devises historiques. Des figures allégoriques comme Minerve, la Renommée et l'Histoire y sont représentées, entourées des portraits des rois Henri IV et Louis XIV. La deuxième feuille offre un abrégé de la vie des rois de France depuis Pharamond jusqu'à Louis XIV, incluant l'origine du nom français et la naissance du christianisme dans la monarchie. La troisième feuille liste les grands officiers militaires de France depuis la création de leurs charges jusqu'en 1730, précisant les rois sous lesquels ils ont servi. La quatrième feuille présente une vue de Paris avec les armoiries de la ville et une chronologie des rois de France, ainsi que la généalogie de la maison royale de Bourbon. La cinquième feuille montre une perspective de Versailles, avec les généalogies des branches de la maison royale de Bourbon et une description de la gendarmerie. Les feuilles suivantes détaillent les différentes branches des forces armées françaises : l'infanterie française et étrangère, la cavalerie légère, les dragons, et les troupes formées en compagnies, bataillons, escadrons et brigades. Chaque feuille précise les origines, les créations des charges et les nominations des officiers. La dixième feuille liste les maréchaux de France en vie au 15 février 1730, ainsi que les officiers généraux des armées, les brigadiers et les maréchaux généraux des logis. Elle mentionne également les batailles mémorables gagnées par les Français depuis la fondation de la monarchie. La onzième feuille commence l'histoire abrégée de Louis XV, avec les principaux événements survenus depuis sa naissance jusqu'en 1730, et inclut des informations sur l'ordre de Saint-Lazare et de Notre-Dame du Mont-Carmel. Le document décrit également une carte détaillée des forces militaires françaises et de l'organisation administrative du royaume en décembre 1730. Elle inclut les attributs et armes du Duc du Maine, nommé par Louis XIV, ainsi que les principaux officiers de l'artillerie de 1730. La carte répertorie les dignitaires militaires, les intendants, commissaires du roi, capitaines, prévôts, grands-baillifs et sénéchaux d'épée, ainsi que leurs lieutenants. Elle détaille les batailles mémorables gagnées par les Français de 1488 à 1645 et de 1645 à 1712. La carte présente les récompenses honorifiques et militaires, telles que les ordres de Saint-Michel, du Saint-Esprit et de Saint-Louis, ainsi que les descriptions des troupes, des officiers et des bataillons. Elle inclut également des observations sur la discipline militaire et des notices historiques sur les ordonnances royales. La bordure de la carte contient des descriptions historiques du royaume de France et de la Pologne, ainsi que des armoiries royales. La carte est conçue pour être vendue en plusieurs formats, facilitant son usage et son transport. L'auteur, le sieur Lemau Delajaiffe, promet de publier des suppléments annuels pour mettre à jour les informations militaires.
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203
p. 2916-2917
EXTRAIT d'une Lettre du R. P. Emmanuel de Viviers, Capucin, écrite de Toulouse le 30. Novembre 1730.
Début :
J'ay lû dans le Journal de Verdun de ce mois, que le P. Papon, Capucin, a [...]
Mots clefs :
Phénomène, Aurore boréale
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre du R. P. Emmanuel de Viviers, Capucin, écrite de Toulouse le 30. Novembre 1730.
EXTRAIT d'une Lettre du R.P.Emmanuel
de Viviers , Capucin , écrite de
Toulouse le 30. Novembre 1730.
J'A
'Ay lû dans le Journal de Verdun de
ce mois , que le P. Papon , Capucin , a
obfervé l'Aurore Boréale qui parut le 7
d'Octobre dernier à Gannat , en Bourbonnois.
J'envoyai mon obfervation à
M. Caffini , deux jours après l'aparition'
de ce Phénoméne , dont voici le détail.
Le 7 Octobre , environ fur les fept
heures & demie du foir , j'apperçus une
petite lumiere fort vive , à l'endroit où
le Soleil s'étoit couché. Cette lumiere
s'augmenta peu à peu & devint fort éclatante.
Elle étoit dirigée au Nord- Oüeft ,
changeoit fouvent de figure, s'élevoit fur
Phorifon par intervalles , & s'abbaiffoit
en même-temps, jettánt de petites flammes
vives & legeres , qui étoient quelquefois
ondoyantes ; de forte, qu'environ
vers les neuf heures " , elle occupa une efpace
de l'horifon , d'environ cinquante
dégrez.
Če Phénomené demeura dans cette fi-.
tuation jufqu'à onze heures & demie ,
qu'il s'éleva inſenſiblement à la hauteur
de plus de 40 dégrez,& fe divifa en trois
bandes , prefque paralleles entr'elles,dont
It. Vol.
les.
DECEMBRE. 1730. 2917
les extrémitez étoient canellées . Ces bandes
jettoient un grand nombre de flammes
, qui s'étendoient par tout le ciel , &
éclairoient toute la campagne. A douze
heures & environ 30 minutes , une de
ces bandes changea de figure , & devint
comme un tapis de quatre toifes de largeur
, formant une queue femblable à
celle d'une Cométe , laquelle étoit variée
de differentes couleurs . Ce Phénomene
dura jufqu'à quatre heures & demie. Les
obfervations que plufieurs Membres de
notre nouvelle Académie ont faites en
leur particulier fe. trouvent conformes à
ce que j'ai l'honneur de vous mander.Ce
jour-là il fit un vent marin tres- violent,
accompagné d'éclairs , & de tonnerres ,
qui furentfuivis de quelque peu de pluie.
de Viviers , Capucin , écrite de
Toulouse le 30. Novembre 1730.
J'A
'Ay lû dans le Journal de Verdun de
ce mois , que le P. Papon , Capucin , a
obfervé l'Aurore Boréale qui parut le 7
d'Octobre dernier à Gannat , en Bourbonnois.
J'envoyai mon obfervation à
M. Caffini , deux jours après l'aparition'
de ce Phénoméne , dont voici le détail.
Le 7 Octobre , environ fur les fept
heures & demie du foir , j'apperçus une
petite lumiere fort vive , à l'endroit où
le Soleil s'étoit couché. Cette lumiere
s'augmenta peu à peu & devint fort éclatante.
Elle étoit dirigée au Nord- Oüeft ,
changeoit fouvent de figure, s'élevoit fur
Phorifon par intervalles , & s'abbaiffoit
en même-temps, jettánt de petites flammes
vives & legeres , qui étoient quelquefois
ondoyantes ; de forte, qu'environ
vers les neuf heures " , elle occupa une efpace
de l'horifon , d'environ cinquante
dégrez.
Če Phénomené demeura dans cette fi-.
tuation jufqu'à onze heures & demie ,
qu'il s'éleva inſenſiblement à la hauteur
de plus de 40 dégrez,& fe divifa en trois
bandes , prefque paralleles entr'elles,dont
It. Vol.
les.
DECEMBRE. 1730. 2917
les extrémitez étoient canellées . Ces bandes
jettoient un grand nombre de flammes
, qui s'étendoient par tout le ciel , &
éclairoient toute la campagne. A douze
heures & environ 30 minutes , une de
ces bandes changea de figure , & devint
comme un tapis de quatre toifes de largeur
, formant une queue femblable à
celle d'une Cométe , laquelle étoit variée
de differentes couleurs . Ce Phénomene
dura jufqu'à quatre heures & demie. Les
obfervations que plufieurs Membres de
notre nouvelle Académie ont faites en
leur particulier fe. trouvent conformes à
ce que j'ai l'honneur de vous mander.Ce
jour-là il fit un vent marin tres- violent,
accompagné d'éclairs , & de tonnerres ,
qui furentfuivis de quelque peu de pluie.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre du R. P. Emmanuel de Viviers, Capucin, écrite de Toulouse le 30. Novembre 1730.
Le 7 octobre 1730, le Père Emmanuel de Viviers, Capucin, observa une aurore boréale à Toulouse. Vers 19h30, il remarqua une petite lumière vive à l'ouest, qui s'intensifia et se dirigea vers le nord-ouest. Cette lumière changea de forme, s'élevant et s'abaissant par intervalles, et émettant des flammes ondoyantes. Vers 21h, elle couvrit environ cinquante degrés de l'horizon. Le phénomène persista jusqu'à 23h30, s'élevant à plus de quarante degrés et se divisant en trois bandes parallèles aux extrémités cannelées, illuminant la campagne. À 00h30, une bande se transforma en un tapis large de quatre toises, ressemblant à la queue d'une comète avec des couleurs variées. L'aurore boréale dura jusqu'à 4h30 du matin. Les observations furent confirmées par plusieurs membres de la nouvelle Académie de Toulouse. Ce jour-là, un vent marin violent, accompagné d'éclairs et de tonnerre, fut suivi de pluies.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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204
p. 2917-2919
Imitation de J. C. &c. [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Cusson, Libraire à Nancy, vient de nous envoyer deux Brochures [...]
Mots clefs :
Édition, Imprimeur, Imitation de Jésus-Christ
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Imitation de J. C. &c. [titre d'après la table]
Le fieur Cuffon , Libraire à Nancy
vient de nous envoyer deux Brochures
in 4°. dont l'une eft de grand & l'autre
de petit papier. C'eft un effay d'une nouvelle
Edition de l'Imitation de J. C. mife
en vers par M. Corneille , à la fuite de
laquelle on trouvera l'Office de la fainte
Vierge , les fept Pleaumes de la Peniten
ce , les Vêpres du Dimanche, les Hymnes
du Breviaire Romain , pour tout le cours
de l'année ; le tout mis en vers par le
même Auteur,avec le Texte latin en mar-
"
II. Vol. G iiij ge.
2918 MERCURE DE FRANCE
ge. A Nancy , chez J. B. Cuffon , Imprimeur-
Libraire de S. A. R.
L'Imprimeur diftribue ces deux Brochures
, pour confulter le public fur l'édition
qu'il médite . Comme il a réformé
plufieurs endroits de la Traduction de
I'Imitation , & qu'il a changé des termes
furannez , des tours un peu durs , des
pluriels hors d'ufage & quelques autres
negligences pardonnables au fiecle de l'Illuftre
Traducteur , il ne veut pas s'expofer
à donner ainfi les Ouvrages de M. Corneille
fans favoir auparavant fi ces Réformations
feront reçues favorablement , &
fi on agréera qu'un tel Auteur ait été retouché.
Il rend compte dans l'avis qu'il donne
au Lecteur , à la tête de la grande Brochure
, de l'arrangement qu'il prendra
dans cette Edition . Il y joindra l'ancien
Texte des endroits retouchez. Il avoit
d'abord mis dans le petit effay , l'ancien
Texte au bas des pages : mais après avoir
confideré que ces Scholies ne font pas du
gout de tout le monde , il s'eft déterminé
à les réferver pour la fin , & à les y placer
dans une espece d'Errata , à deux colonnes
, dont l'une contiendra la Lifte des
endroits retouchez , & l'autre expoſera
l'ancienTexte. On trouvera auffi dans cette
Edition un abrégé de la vie de M. Corneille.
II
DECEMBRE. 1730. 2919
pour
Il paroît que l'Imprimeur ne veut rien
épargner , ni pour la bonté du papier, ni ,
la beauté & la netteté des caracte
res . Il s'eft déterminé à fuivre la forme de
la grande Brochure , dans fon Edition , fi
on en juge par l'avis qu'il y donne au
Lecteur, & qui ne fe trouve point dans la
petite. Il eft au refte à fouhaiter que l'Editeur
enrichifle fon Livre de Vignettes
dignes de cet Ouvrage . Celles des Effays
ne paroiffent pas affez choifies , & ne répondent
point à la beauté des caracteres .
vient de nous envoyer deux Brochures
in 4°. dont l'une eft de grand & l'autre
de petit papier. C'eft un effay d'une nouvelle
Edition de l'Imitation de J. C. mife
en vers par M. Corneille , à la fuite de
laquelle on trouvera l'Office de la fainte
Vierge , les fept Pleaumes de la Peniten
ce , les Vêpres du Dimanche, les Hymnes
du Breviaire Romain , pour tout le cours
de l'année ; le tout mis en vers par le
même Auteur,avec le Texte latin en mar-
"
II. Vol. G iiij ge.
2918 MERCURE DE FRANCE
ge. A Nancy , chez J. B. Cuffon , Imprimeur-
Libraire de S. A. R.
L'Imprimeur diftribue ces deux Brochures
, pour confulter le public fur l'édition
qu'il médite . Comme il a réformé
plufieurs endroits de la Traduction de
I'Imitation , & qu'il a changé des termes
furannez , des tours un peu durs , des
pluriels hors d'ufage & quelques autres
negligences pardonnables au fiecle de l'Illuftre
Traducteur , il ne veut pas s'expofer
à donner ainfi les Ouvrages de M. Corneille
fans favoir auparavant fi ces Réformations
feront reçues favorablement , &
fi on agréera qu'un tel Auteur ait été retouché.
Il rend compte dans l'avis qu'il donne
au Lecteur , à la tête de la grande Brochure
, de l'arrangement qu'il prendra
dans cette Edition . Il y joindra l'ancien
Texte des endroits retouchez. Il avoit
d'abord mis dans le petit effay , l'ancien
Texte au bas des pages : mais après avoir
confideré que ces Scholies ne font pas du
gout de tout le monde , il s'eft déterminé
à les réferver pour la fin , & à les y placer
dans une espece d'Errata , à deux colonnes
, dont l'une contiendra la Lifte des
endroits retouchez , & l'autre expoſera
l'ancienTexte. On trouvera auffi dans cette
Edition un abrégé de la vie de M. Corneille.
II
DECEMBRE. 1730. 2919
pour
Il paroît que l'Imprimeur ne veut rien
épargner , ni pour la bonté du papier, ni ,
la beauté & la netteté des caracte
res . Il s'eft déterminé à fuivre la forme de
la grande Brochure , dans fon Edition , fi
on en juge par l'avis qu'il y donne au
Lecteur, & qui ne fe trouve point dans la
petite. Il eft au refte à fouhaiter que l'Editeur
enrichifle fon Livre de Vignettes
dignes de cet Ouvrage . Celles des Effays
ne paroiffent pas affez choifies , & ne répondent
point à la beauté des caracteres .
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Résumé : Imitation de J. C. &c. [titre d'après la table]
Le libraire Cuffon de Nancy a envoyé deux brochures contenant un essai d'une nouvelle édition de l'Imitation de Jésus-Christ mise en vers par Pierre Corneille. Ces brochures incluent également l'Office de la Sainte Vierge, les sept Psaumes de la Pénitence, les Vêpres du Dimanche, et les Hymnes du Bréviaire Romain pour toute l'année, tous mis en vers par Corneille, avec le texte latin en marge. L'imprimeur distribue ces brochures pour consulter le public sur l'édition projetée. Il a réformé plusieurs passages de la traduction de l'Imitation, modifiant des termes surannés, des expressions dures, des pluriels désuets et d'autres négligences. Il souhaite savoir si ces réformes seront bien accueillies avant de publier l'édition complète. Dans l'avis au lecteur, l'imprimeur explique l'arrangement de l'édition, incluant l'ancien texte des passages retouchés, initialement placé au bas des pages dans la petite brochure, mais déplacé en fin d'ouvrage dans une section d'errata à deux colonnes. Une vie abrégée de Corneille sera également incluse. L'imprimeur prévoit d'utiliser un bon papier et des caractères nets pour l'édition finale, suivant le format de la grande brochure. Il est suggéré d'enrichir le livre de vignettes dignes de l'ouvrage, les illustrations des essais actuels n'étant pas jugées suffisantes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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205
p. 2919
Roman Comique en Estampe, [titre d'après la table]
Début :
Le Sieur L. SURUGUE, Graveur du Roy, donne avis au public, qu'il distribuë [...]
Mots clefs :
Graveur du roi, Estampes, Roman comique
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texteReconnaissance textuelle : Roman Comique en Estampe, [titre d'après la table]
Le Sieur L. SURUGUE , Graveur du
Roy , donne avis au public , qu'il diftribue
les 4 & 5 Eftampes du Roman Comique
, d'après les Tableaux de M. Pater. Il
demeure rue des Noyers , entre les deux
premieres Portes cocheres , en entrant par
la rue S. Jacques, vis - à- vis le mur de faint
Yves , à Paris. Nous avons donné les fujets
des trois premieres. Celles- cy qui ne
font pas moins bien traitées , reprefentent
: Rabotin à Cheval, la Carabine tirant
fous lui , & la Rapiniere tombant fur ba
Chevre.
Roy , donne avis au public , qu'il diftribue
les 4 & 5 Eftampes du Roman Comique
, d'après les Tableaux de M. Pater. Il
demeure rue des Noyers , entre les deux
premieres Portes cocheres , en entrant par
la rue S. Jacques, vis - à- vis le mur de faint
Yves , à Paris. Nous avons donné les fujets
des trois premieres. Celles- cy qui ne
font pas moins bien traitées , reprefentent
: Rabotin à Cheval, la Carabine tirant
fous lui , & la Rapiniere tombant fur ba
Chevre.
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206
p. 2919-2920
« On mande de Lisbonne que le 4 du mois de Janvier, vers les 8 heures du soir [...] »
Début :
On mande de Lisbonne que le 4 du mois de Janvier, vers les 8 heures du soir [...]
Mots clefs :
Lisbonne, Aurore boréale
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texteReconnaissance textuelle : « On mande de Lisbonne que le 4 du mois de Janvier, vers les 8 heures du soir [...] »
On mande de Lisbonne que le 4 du
mois de Janvier , vers les 8 heures du foir
il parut à l'horifon une Aurore Boréale ,
d'une feule colonne , qui une heure après
IF. Vol. fe Gv
1 2920
MERCURE
DE FRANCE
fe fépara en quatre. Leur lumiere fut
vive vers les onze heures du foir , mais
elle diminua enfuite infenfiblement & difparut
entierement à minuit . Ce Phénoméne
a été vû à Elvas , à Campo-Mayor ,
à Evora , à Porto , & dans plufieurs autres
Villes de Portugal.
mois de Janvier , vers les 8 heures du foir
il parut à l'horifon une Aurore Boréale ,
d'une feule colonne , qui une heure après
IF. Vol. fe Gv
1 2920
MERCURE
DE FRANCE
fe fépara en quatre. Leur lumiere fut
vive vers les onze heures du foir , mais
elle diminua enfuite infenfiblement & difparut
entierement à minuit . Ce Phénoméne
a été vû à Elvas , à Campo-Mayor ,
à Evora , à Porto , & dans plufieurs autres
Villes de Portugal.
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207
p. 2920-2922
Châsse d'argent de S. Aignan, [titre d'après la table]
Début :
Nous sommes trop attentifs à celebrer le progrès des beaux Arts en France, [...]
Mots clefs :
Chasse, Tombeau de Saint-Aignan, Orléans
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Châsse d'argent de S. Aignan, [titre d'après la table]
Nous fommes trop attentifs à celebrer
le progrès des beaux Arts en France,
pour ne pas dire quelque chofe d'un
grand Ouvrage d'Orfévrerie , fait depuis
peu par M. Meiffonniere , & que quantité
de Curieux ont été voir chez lui avec
une tres- grande fatisfaction .
و
C'eft la Châffe ou Tombeau de S. Aignan
qui doit être pofée à Orleans
dans l'Eglife érigée fous l'invocation de
ce Saint. Elle a la forme d'une efpece
de Tombe antique. Au deffus font
deux Cherubins , dont les aîles entrelaffées
foutiennent une Croix , & des
Rayons au bas des Cherubins ; le long
des deux côtez tombent des Fef
tons de fleurs izolées. Au corps du
deffous de cette Tombe font deux basreliefs
, couronnez par deux frontons
ceintrez ; un devant , l'autre derriere
haut de 20 pouces , où font repréſenteż
deux fujets de la vie de S. Aignan ; on
voit à celui de devant le Saint en priere,
11. Vol.
au
DECEMBRE. 1730. 2921
au bas d'un Autel , pour implorer la délivrance
d'Orleans , pour lors affiégé par
Atila ; à l'autre , S. Aignan qui guérit
Agripin , General des Romains , d'une
bleffure à la tête . Les principales figures
de ces deux bas- reliefs ont 15 pouces de
proportion , & font prefque izolées . Le
pourtour eft orné de Palmes , & au deffus
du fronton fortent des Guirlandes de
Feuilles de Chêne , qui entourent le
Corps de la Châffe . Aux deux bouts font
des Cartelles , où font d'un côté les Armes
de l'Evêque d'Orleans & de M. le
Coadjuteur; & de l'autre , les Armes de
la Ville & du Chapitre. La Châffe a cinq
pieds de haut , fur quatre pieds & demi
de long & deux pieds & demi de large .
Voicy la Defcription de l'Autel & la
décoration magnifique où la Châffe fera
pofée , pour pouvoir juger de l'effet
qu'elle fera.
.
L'Eglife eft gotique , le fond du Chour
eft angulaire , & chaque Angle eft percé
d'une arcade qui éclaire les bas côtez :
l'Autel eft izolé a huit pieds de diftance
du fond de la Nef, & élevé au
deffus de fept marches , dont la forme eft
circulaire , & foutenu par deux Confoles
de marbre de ferrancolin ; au deffus eft
pofée une Croix , formée par quatre
rayons ; au centre eft une Couronne d'EII.
Vol.
Govj - pine
2922 MERCURE DE FRANCE
pine , & au deffous un Groupe de Cherubins
& de nuages d'argent , pofez fur
un pied deftail , en partie doré , & fix
Chandeliers d'une belle forme ; le Retable
eft de Bréche violette, orné de bronze
doré .
L'Arcade du milieu du fond de la
Nef eft ceintrée fur fon plan , & s'éleve
en vouffure , dont le couronnement eft
de deux pieds & demi , plus élevé du percé
de l'Arcade , qui eft revêtu de marbre
Verdcampam , de même que les pieds
droits & les bandeaux des deux Arcades
des côtez , au deffus de la vouffure;
qui a trois pieds de fallie fur le nu du
mur , il y aun Socle haut de deux pieds;
au deffus du Socle eft la Châffe d'argent.
On voit derriere un Globe de verre
jaune, qui recevra le jour , entouré d'une
Gloire d'Anges & de nuages , d'où fortent
plufieurs rayons dorez , qui paffent derriere
des Anges qui font aux 2 côtez de
la Châffe, affis fur la vouffure. Ces Anges
qui ont fix pieds de proportion , ainfi
que la Gloire , feront de marbre blanc.
Au deffous de la vouffure eft un Ange
qui tient une Lampe ; & aux deux Arcades
des côtez , le long des deux pieds
droits de celle du milieu , font fufpendues
des Confoles ou Cartalames ,
tiennent chacune une Lampe.
le progrès des beaux Arts en France,
pour ne pas dire quelque chofe d'un
grand Ouvrage d'Orfévrerie , fait depuis
peu par M. Meiffonniere , & que quantité
de Curieux ont été voir chez lui avec
une tres- grande fatisfaction .
و
C'eft la Châffe ou Tombeau de S. Aignan
qui doit être pofée à Orleans
dans l'Eglife érigée fous l'invocation de
ce Saint. Elle a la forme d'une efpece
de Tombe antique. Au deffus font
deux Cherubins , dont les aîles entrelaffées
foutiennent une Croix , & des
Rayons au bas des Cherubins ; le long
des deux côtez tombent des Fef
tons de fleurs izolées. Au corps du
deffous de cette Tombe font deux basreliefs
, couronnez par deux frontons
ceintrez ; un devant , l'autre derriere
haut de 20 pouces , où font repréſenteż
deux fujets de la vie de S. Aignan ; on
voit à celui de devant le Saint en priere,
11. Vol.
au
DECEMBRE. 1730. 2921
au bas d'un Autel , pour implorer la délivrance
d'Orleans , pour lors affiégé par
Atila ; à l'autre , S. Aignan qui guérit
Agripin , General des Romains , d'une
bleffure à la tête . Les principales figures
de ces deux bas- reliefs ont 15 pouces de
proportion , & font prefque izolées . Le
pourtour eft orné de Palmes , & au deffus
du fronton fortent des Guirlandes de
Feuilles de Chêne , qui entourent le
Corps de la Châffe . Aux deux bouts font
des Cartelles , où font d'un côté les Armes
de l'Evêque d'Orleans & de M. le
Coadjuteur; & de l'autre , les Armes de
la Ville & du Chapitre. La Châffe a cinq
pieds de haut , fur quatre pieds & demi
de long & deux pieds & demi de large .
Voicy la Defcription de l'Autel & la
décoration magnifique où la Châffe fera
pofée , pour pouvoir juger de l'effet
qu'elle fera.
.
L'Eglife eft gotique , le fond du Chour
eft angulaire , & chaque Angle eft percé
d'une arcade qui éclaire les bas côtez :
l'Autel eft izolé a huit pieds de diftance
du fond de la Nef, & élevé au
deffus de fept marches , dont la forme eft
circulaire , & foutenu par deux Confoles
de marbre de ferrancolin ; au deffus eft
pofée une Croix , formée par quatre
rayons ; au centre eft une Couronne d'EII.
Vol.
Govj - pine
2922 MERCURE DE FRANCE
pine , & au deffous un Groupe de Cherubins
& de nuages d'argent , pofez fur
un pied deftail , en partie doré , & fix
Chandeliers d'une belle forme ; le Retable
eft de Bréche violette, orné de bronze
doré .
L'Arcade du milieu du fond de la
Nef eft ceintrée fur fon plan , & s'éleve
en vouffure , dont le couronnement eft
de deux pieds & demi , plus élevé du percé
de l'Arcade , qui eft revêtu de marbre
Verdcampam , de même que les pieds
droits & les bandeaux des deux Arcades
des côtez , au deffus de la vouffure;
qui a trois pieds de fallie fur le nu du
mur , il y aun Socle haut de deux pieds;
au deffus du Socle eft la Châffe d'argent.
On voit derriere un Globe de verre
jaune, qui recevra le jour , entouré d'une
Gloire d'Anges & de nuages , d'où fortent
plufieurs rayons dorez , qui paffent derriere
des Anges qui font aux 2 côtez de
la Châffe, affis fur la vouffure. Ces Anges
qui ont fix pieds de proportion , ainfi
que la Gloire , feront de marbre blanc.
Au deffous de la vouffure eft un Ange
qui tient une Lampe ; & aux deux Arcades
des côtez , le long des deux pieds
droits de celle du milieu , font fufpendues
des Confoles ou Cartalames ,
tiennent chacune une Lampe.
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Résumé : Châsse d'argent de S. Aignan, [titre d'après la table]
Le texte décrit une œuvre d'orfèvrerie réalisée par M. Meiffonniere, la châsse de Saint Aignan, destinée à l'église d'Orléans dédiée à ce saint. La châsse, en forme de tombe antique, est ornée de divers éléments décoratifs. Au-dessus, deux chérubins soutiennent une croix et des rayons, avec des festons de fleurs le long des côtés. Sur le corps de la châsse, deux bas-reliefs représentent des épisodes de la vie de Saint Aignan : le saint en prière pour la délivrance d'Orléans assiégée par Attila, et Saint Aignan guérissant Agripin, général romain. Les figures mesurent 15 pouces et sont entourées de palmes et de guirlandes de feuilles de chêne. Aux extrémités, des cartouches affichent les armes de l'évêque, du coadjuteur, de la ville et du chapitre. La châsse mesure cinq pieds de haut, quatre pieds et demi de long, et deux pieds et demi de large. L'église est de style gothique, avec un chœur angulaire éclairant les bas-côtés. L'autel est isolé et élevé sur sept marches, soutenu par des consoles de marbre. Au-dessus se trouve une croix avec une couronne d'épines et des chérubins. Le retable est en brèche violette, orné de bronze doré. La châsse est placée sur un socle de marbre blanc, entourée d'une gloire d'anges et de nuages, avec des rayons dorés et des lampes tenues par des anges et des consoles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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208
p. 2923
« On apprend de Londres, que la nuit du 27 au 28 du mois dernier il y eut deux [...] »
Début :
On apprend de Londres, que la nuit du 27 au 28 du mois dernier il y eut deux [...]
Mots clefs :
Statues de marbre, Marées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres, que la nuit du 27 au 28 du mois dernier il y eut deux [...] »
On apprend de Londres , que la nuit
27 au 28 du mois dernier il y eut deux
Marées dans la Tamife : Phénoméne extraordinaire
, dont on a peu d'exemples ;
& qui occupe actuellement tous les Phyficiens
de cette Ville , pour en découvrir
la cauſe ..
On a appris de Florence , que le Gr. Duc
a fait placer dans la grande Galerie de l'ancien
Palais , les deux Statues de marbre ,
reprefentant Adam & Eve , que quelques
Chanoines de l'Eglife Métropolitaine
avoient fait ôter du principal Autel de
cette Eglife , fous prétexte qu'elles font
trop découvertes . Ces deux figures, d'une
finguliere beauté , font de Baccio Bandinelli
, fameux Sculpteur & Peintre, mort
en 1559. âgé de 72 ans . Il étoit difciple
& imitateur de Michel Ange , & tresgrand
Deffinateur. Quoique l'ouvrage
qui donne lieu à cet article , ſoit admiré
de tout le monde , on a toujours fort
blâmé ce ftatuaire d'avoir fait Eve plus
grande qu'Adam .
27 au 28 du mois dernier il y eut deux
Marées dans la Tamife : Phénoméne extraordinaire
, dont on a peu d'exemples ;
& qui occupe actuellement tous les Phyficiens
de cette Ville , pour en découvrir
la cauſe ..
On a appris de Florence , que le Gr. Duc
a fait placer dans la grande Galerie de l'ancien
Palais , les deux Statues de marbre ,
reprefentant Adam & Eve , que quelques
Chanoines de l'Eglife Métropolitaine
avoient fait ôter du principal Autel de
cette Eglife , fous prétexte qu'elles font
trop découvertes . Ces deux figures, d'une
finguliere beauté , font de Baccio Bandinelli
, fameux Sculpteur & Peintre, mort
en 1559. âgé de 72 ans . Il étoit difciple
& imitateur de Michel Ange , & tresgrand
Deffinateur. Quoique l'ouvrage
qui donne lieu à cet article , ſoit admiré
de tout le monde , on a toujours fort
blâmé ce ftatuaire d'avoir fait Eve plus
grande qu'Adam .
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Résumé : « On apprend de Londres, que la nuit du 27 au 28 du mois dernier il y eut deux [...] »
À Londres, deux marées successives dans la Tamise ont intrigué les physiciens. À Florence, le Grand Duc a installé des statues de marbre d'Adam et Ève par Baccio Bandinelli dans la Galerie du Palais. Ces œuvres, retirées de l'église métropolitaine pour indécence, ont suscité des critiques malgré l'admiration générale pour Bandinelli.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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209
p. 2923-2924
Médaille du Pape, gravée en taille douce, [titre d'après la table]
Début :
Nous donnons au public, avec plaisir, la premiere Médaille du Pape, qui nous [...]
Mots clefs :
Médaille du pape, Médaille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Médaille du Pape, gravée en taille douce, [titre d'après la table]
Nous donnons au public , avec plaifir,
la premiere Médaille du Pape , qui nous
eft tombée entre les mains . Elle eft d'ar
gent.On y voit d'un côté la tête du S.Pere
avec cette Légende : CLEMENS XII .
H. Val. PONT.
2924 MERCURE DE FRANCE
PONT. M. & de l'autre le fymbole
qui convient le plus ; fçavoir , une Charité
Romaine , avec cette Infcription : NON
QUÆRIT QUE SUA SUNT . Les Coins de
cette Médaille ont été faits par Hameranus
, fameux Graveur Romain , qui a
un talent particulier pour donner la reffemblance
& pour animer les figures.
Nous l'avons faite graver ici en Tailledouce
par une bonne main.
plu
Outre cette Médaille , il y en a eu auffi
quelques autres, frappées depuis à Rome,
en or & en argent , pour S. S. dont la
plus diftinguée nous a paru être celle qui
lui fut préfentée en ceremonie le jour de
fa prife de poffeffion de l'Eglife Patriarchale
de S. Jean de Latran. On y voit
d'un côté la tête du Pape avec la même
Légende : CLEMENS XII.PONT.M. &
fur le revers , la Juftice , tenant d'une
main des Balances , & de lautre un Laurier
, avec cette Infcription : R BCTIS
CORDE LÆTITIA & dans l'Exergue ' , M.
DCC. X X X,
la premiere Médaille du Pape , qui nous
eft tombée entre les mains . Elle eft d'ar
gent.On y voit d'un côté la tête du S.Pere
avec cette Légende : CLEMENS XII .
H. Val. PONT.
2924 MERCURE DE FRANCE
PONT. M. & de l'autre le fymbole
qui convient le plus ; fçavoir , une Charité
Romaine , avec cette Infcription : NON
QUÆRIT QUE SUA SUNT . Les Coins de
cette Médaille ont été faits par Hameranus
, fameux Graveur Romain , qui a
un talent particulier pour donner la reffemblance
& pour animer les figures.
Nous l'avons faite graver ici en Tailledouce
par une bonne main.
plu
Outre cette Médaille , il y en a eu auffi
quelques autres, frappées depuis à Rome,
en or & en argent , pour S. S. dont la
plus diftinguée nous a paru être celle qui
lui fut préfentée en ceremonie le jour de
fa prife de poffeffion de l'Eglife Patriarchale
de S. Jean de Latran. On y voit
d'un côté la tête du Pape avec la même
Légende : CLEMENS XII.PONT.M. &
fur le revers , la Juftice , tenant d'une
main des Balances , & de lautre un Laurier
, avec cette Infcription : R BCTIS
CORDE LÆTITIA & dans l'Exergue ' , M.
DCC. X X X,
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Résumé : Médaille du Pape, gravée en taille douce, [titre d'après la table]
Le texte décrit une médaille en argent du pape Clément XII, la première de ce type à être découverte par les auteurs. Cette médaille présente sur une face la tête du pape avec l'inscription 'CLEMENS XII. H. Val. PONT. 2924 MERCURE DE FRANCE PONT. M.' et sur l'autre face une Charité Romaine avec l'inscription 'NON QUÆRIT QUÆ SUA SUNT'. Les coins de la médaille ont été réalisés par Hameranus, un graveur romain renommé pour son talent dans la représentation des figures. La médaille a été gravée en taille-douce par un artiste compétent. D'autres médailles ont également été frappées à Rome en or et en argent pour le pape. La plus notable est celle offerte lors de la cérémonie de prise de possession de l'Église Patriarchale de Saint-Jean-de-Latran. Cette médaille montre la tête du pape avec la même légende et, au revers, la Justice tenant des balances d'une main et un laurier de l'autre, avec l'inscription 'RECTIS CORDE LÆTITIA' et l'année 'M. DCC. X X X' dans l'exergue.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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210
p. 98-106
Ouvrages manuscrits de l'Abbé Renaudot, [titre d'après la table]
Début :
OUVRAGES manuscrits d'Eusebe Renaudot, de l'Académie Françoise. Extrait [...]
Mots clefs :
Eusèbe Renaudot, Critique, Manuscrits, Publication, Mémoires, Érudition, Lettres, R. P. Niceron
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texteReconnaissance textuelle : Ouvrages manuscrits de l'Abbé Renaudot, [titre d'après la table]
NOUVELLES LITTERAIRES
DES BEAUX ARTS, BC,
UVRAGES manuscrits d'Eusebe
Renaudot , de l'Académie Fran-
,
çoise . Extrait d'une Lettre écrite aux Auteurs
du Mercure , le 1 Decembre 1730. I
En continuant de donner des Extraits
des Mémoires pour fervir à l'Hiftoire des
Hommes Illuftres dans la République des
Lettres , & c. recueillis par le R.P. Niceron
, à mesure que chaque volume paroît
, j'ai gouté les choix que vous avez
faits , et je n'ai point désaprouvé les libertez
que vous avez prises en quelques
occasions en faveur de la verité , et pour
l'instruction du Public , persuadé que
l'Editeur même des Mémoires ne peut
que vous en sçavoir bon gré.
On est cependant surpris que dans votre
dernier Extrait qui regarde Eusebe
Renaudot , vous n'ayiez point relevé les.
termes trop durs , dont cet Editeur s'est
servi en parlant de la critique du R. P.de:
Premare , de la Compagnie de Jesus , sur
l'ouvrage de l'Abbé Renaudot , qui concerne
la Chine. Ces termes ont paru
d'auJANVIER.
1731 .
d'autant plus impropres et outrez à plu
sieurs personnes désinteressées , que le
P. de Prémare lui - même , en ne pensant
pas , comme notre Sçavant , sur le sujet
en question , le traite cependant avec
toute la politesse possible , et ne sort jamais
des bienseances. Il est à croire quesi
le livre du P. de Prémare avoit paru
du vivant de l'Abbé Renaudot , celui- cy
auroit pu répondre et donner des éclaireissemens
qui auroient peut-être satisfait
et le Public et son illustre Adversaire.
Le P. Niceron a eu raison en parlant
des Ouvrages manuscrits du Sçavant
Abbé , de dire que leur nombre surpasse
de beaucoup celui des Ouvrages imprimez
; les Benedictins de S. Germain des.
Prez ne les possedent pas encore , mais
cela n'empêche pas qu'on ne sçache bien
en quoi consistent ces Manuscrits . Ap--
paremment l'Editeur des Mémoires n'a
pas pû pénétrer jusques - là . Il est juste
que le public profite de la facilité que
j'ai eue , non seulement d'en voir plu--
sieurs fois le Catalogue , mais encore d'en
prendre une copie du vivant et de l'agrément
de l'Auteur. Je vous envoye cette
copie , et vous pouvez compter qu'elle
est exacte.
Euse
235165
TOO MERCURE DE FRANCE.
EUSEBII Renaudot , Opera Manuscripta
, et nondum edita .
2
L. De Nestorianis et Nestorianæ
Sectæ propagatione ,
vol. cum Apographis.
II. De Jacobitarum circà duarum
in Christo naturarum
unionem sententiâ , Apo- ,
graphum duntaxat..
III. Excerpta variorum Theologorum
Jacobitarum , quibus
suam ipsi doctrinam
explicant de naturarum duarum
in unam coalitione ,
Apographum.
IV. De hymno Trysagio..
V. De Ecclesiâ Copticâ.
VI. Excerptum ex Codice Vaticano
Quæstionum secundùm
doctrinam Ecclesiæ
Copticæ , cum Apographo.
VII. De Linguâ Copticâ tractatus
diversus ab eo quem Author
, Tom. II. Lyturgiarum
Orientalium edidit.
VIII . De Ecclesiâ Æthyopicâ cum
Apographo.
IX. Item. de eâdem
Æthiopicâ.
X. De Maronitis..
Ecclesia
XI..
JANVIER. 1731 口
XI. De Nestorianis cum Apographo
, sed imperfecto.
XII. De Melchitis.
f
XIII. De Theologiâ Orientali .
XIV. De Fide , Moribus et Institurtis
Christianorum Orientalium.
XV. De Eucharistiâ , ubi .
1. Orientalium Theologorum doctrina
de transmutatione elementorum in Corpus
et Sanguinem Christi. *
2. Observationes ad relata huc usque
testimonia, tàm ex publicis officiis, quàm
ex Theologis Orientalibus circa doctrinam
præsentiæ realis.
3. Observationes singulares de modo
transmutationis elementorum in Corpus
et Sanguinem Christi .
A 4. Observationes singulares de modo
transmutationis Corporis et Sanguinis
Christi , comparatione ducta ab Incarnationis
Mysterio.
XVI. De Liturgiis Orientalibus .
XVII. De Poenitentiâ.
XVIII. De Sacris Ordinationibus
Apographum duntaxat : ubi
De Subdiaconis.
De Diaconis..
De Presbyteris , sed imperfectum
.
XIX. Observationes circà quædam
capita
For MERCURE DE FRANCE
X X.
capita exposita Orientalium
de Sacramentis doctrinæ.
De Sacramento Baptismi secundùm
Melchitas , Jaco
bitas et Nestorianos .
XXI. Officium Baptismi secundùm
Ritum Ecclesiæ Alexandrinæ
Copticæ , cum notis .
XXII. Officium Baptismi Sancti ex
codice Colbertino Syriaco
6068. cum notis .
XXIII. Canon prescriptus à Patre
nostro Sancto Abbate Petro
Episcopo Bahuse , pro
consecratione noviBaptismi.
XXIV. De Circumcisione quæ ab
Ægyptiis, Jacobitis et Ætiopibus
observatur .
XXV. De Sacramento Confirmationis.
XXVI. De Sacramento Poenitentiæ
ejusque administrandi apud
Orientales disciplinâ.
XXVII. Ex tractatu Barsabi Dyonisii,
2
Episcopi Amidensis, de suscipiendis
Poenitentibus observationes
XXVIII. Ordo Reconciliationis Poenirentium
compositus à Mar-
Jesuibb , catholico Nestoriano.
XXIX .
JANVIER. 1731. 109
XXIX . Canones Poenitentiales Syrorum
Jacobitarum.
X X X. Ordo observandus circà eos
qui faciunt Confessionem.
XXXI. Orationes Poenitentiales varia
( cuncta hæc quatuor suis
cum Apographis. )
XXXI I. De oleo infirmorum , seu Extremâ-
Unctione.
XXXIII. De Sacris Ordinationibus cum
suo Apographo.
XXXIV . Officium ordinationis Episcoporum
secundùm Ritum
Ecclesiæ Jacobiticæ Alexandrinæ.
X X X V. Officia ordinationum sub ritu
Jacobitarum Orientis, bina,
quorum unum altero proli
xius est..
XXXV I. Admonitio ad ordinandos.
XXXVII. Officium ordinationis Chorepiscoporum
cum notis .
XXXVIII. In officia ordinationum ...
Jacobiticæ , Notæ.
XXXIX. De Sacramento Matrimonii.
X L. Ordo ad sponsalia celebranda
secundùm Ritum Ecclesiæ
coptica Alexandrina.
XLI. Officium Nuptialis benedictionis
secundùm ritum
Ecclesiæ Jacobitica.
XLIE
T04 MERCURE DE FRANCE
-XLII. De collectione Canonum Met
chitarum , seu eorum Christianorum
qui Græci generis
sunt et arabicè loquuntur.
XLIII. De Canonum Nicanorum
Arabicorum authoritate
Apographum duntaxat .
XLIV. De veteri Canonum codice
•
Syne Magni Ducis Etruriæ.
. XLV. De collectionibus Canonum
Orientalibus.
XLVI. De Canonum collectione Cyrilli
filii Laclak , Patriarcha
Alexandrini .
XLVII. De Canonum collectione Gabrielis
filii Tarik, Patriarcha
Alexandrini.
XLVIII. Collectio Canonum Æthyopica.
XLIX . De collectione Canonum quæ
apud Jacobitas in usu est.
De Calendario Ecclesiæ Jacobitica
Alexandrinæ.
L.
L I.
LIL
De Imaginum ' cultu Orientalium
doctrina.
De Linguam vulgarium in
Sacris usu .
LIII. De Scripturæ Sacræ Versionibus
quæ apud Orientales in
usu sunt.
LIV. Iterùm de fide , moribus et
instiJANVIER.
1731. 105
:
L V.
institutisEcclesiarum Orientis
; ubi , de fide apud Orientales
Schismaticos et Hæreticos
propagandâ.
De ratione agendi cum Orientalibus,
Hæreticis , Schismaticis
, ut ad fidem Catholicam
adducantur.
LV I. De Missionibus ad Orientis
Ecclesias faciendis : Triplex
opus cum suis Apographis.
Opuscula aliquot adversus recentiores quosdam
Scriptores heterodoxos et alios.
1. Réplique à l'Apologiste de M.Ludolf.
z. Adversùs Miscellanea Thomæ Smith
Angli .
3. Adversùs Sebastum Trapezuntium .
4. Dissertatio Apologetica adversùs Simeonem
Josephum Assemanum Maronitam
Bibliothecæ Orientalis Scriptorem
.
-'s . Tourneforlii Relationes castigatæ , in
quæ Christianorum his Orientis ritus
spectant.
OPUSCULA ALIA .
6. De Barbaricis Aristotelicorum librorum
interpretationibus.
7. Mémoire pour l'Academie des Inscriptions.
8.
08 MERCURE DE FRANCE
:
8. Du titre de Princeps Juventutis.
9. Mémoire envoyé à Rome au P. Laderchi.
40. De l'antiquité desVersions Orientales
de l'Ecriture Sainte .
OPUSCULA NON ABSOLUTA.
11. Dosithei Patriarchæ Jerosolimitani
adversùs Cariophilum opusculi translatio
imperfecta pauca desunt .
12. Du Mahometisme et de ses progrès .
13. Des Ecrivains Mahometans , tant Arabes
que Bretons et Turcs .
J'aurois pû ajouter ici l'Epitaphe qui
doit être mise sur le Tombeau de notre
Sçavant , mais ce seroit , ce me semble ,
trop entreprendre. Deux personnes trèsdistinguées
, l'une par son éminente Dignité
, l'autre par une érudition reconnuë
de toute l'Europe , en ont composé
chacun une. On choisira apparemment
celle qui conviendra le mieux. A l'égard
des Ouvrages Manuscrits qui font le sujet
de cette Lettre , l'Eglise et la République
des Lettres , ont un égal intérêt
d'en avoir bientôt la publication.
Je la souhaite plus que personne et je
suis toujours , & c.
DES BEAUX ARTS, BC,
UVRAGES manuscrits d'Eusebe
Renaudot , de l'Académie Fran-
,
çoise . Extrait d'une Lettre écrite aux Auteurs
du Mercure , le 1 Decembre 1730. I
En continuant de donner des Extraits
des Mémoires pour fervir à l'Hiftoire des
Hommes Illuftres dans la République des
Lettres , & c. recueillis par le R.P. Niceron
, à mesure que chaque volume paroît
, j'ai gouté les choix que vous avez
faits , et je n'ai point désaprouvé les libertez
que vous avez prises en quelques
occasions en faveur de la verité , et pour
l'instruction du Public , persuadé que
l'Editeur même des Mémoires ne peut
que vous en sçavoir bon gré.
On est cependant surpris que dans votre
dernier Extrait qui regarde Eusebe
Renaudot , vous n'ayiez point relevé les.
termes trop durs , dont cet Editeur s'est
servi en parlant de la critique du R. P.de:
Premare , de la Compagnie de Jesus , sur
l'ouvrage de l'Abbé Renaudot , qui concerne
la Chine. Ces termes ont paru
d'auJANVIER.
1731 .
d'autant plus impropres et outrez à plu
sieurs personnes désinteressées , que le
P. de Prémare lui - même , en ne pensant
pas , comme notre Sçavant , sur le sujet
en question , le traite cependant avec
toute la politesse possible , et ne sort jamais
des bienseances. Il est à croire quesi
le livre du P. de Prémare avoit paru
du vivant de l'Abbé Renaudot , celui- cy
auroit pu répondre et donner des éclaireissemens
qui auroient peut-être satisfait
et le Public et son illustre Adversaire.
Le P. Niceron a eu raison en parlant
des Ouvrages manuscrits du Sçavant
Abbé , de dire que leur nombre surpasse
de beaucoup celui des Ouvrages imprimez
; les Benedictins de S. Germain des.
Prez ne les possedent pas encore , mais
cela n'empêche pas qu'on ne sçache bien
en quoi consistent ces Manuscrits . Ap--
paremment l'Editeur des Mémoires n'a
pas pû pénétrer jusques - là . Il est juste
que le public profite de la facilité que
j'ai eue , non seulement d'en voir plu--
sieurs fois le Catalogue , mais encore d'en
prendre une copie du vivant et de l'agrément
de l'Auteur. Je vous envoye cette
copie , et vous pouvez compter qu'elle
est exacte.
Euse
235165
TOO MERCURE DE FRANCE.
EUSEBII Renaudot , Opera Manuscripta
, et nondum edita .
2
L. De Nestorianis et Nestorianæ
Sectæ propagatione ,
vol. cum Apographis.
II. De Jacobitarum circà duarum
in Christo naturarum
unionem sententiâ , Apo- ,
graphum duntaxat..
III. Excerpta variorum Theologorum
Jacobitarum , quibus
suam ipsi doctrinam
explicant de naturarum duarum
in unam coalitione ,
Apographum.
IV. De hymno Trysagio..
V. De Ecclesiâ Copticâ.
VI. Excerptum ex Codice Vaticano
Quæstionum secundùm
doctrinam Ecclesiæ
Copticæ , cum Apographo.
VII. De Linguâ Copticâ tractatus
diversus ab eo quem Author
, Tom. II. Lyturgiarum
Orientalium edidit.
VIII . De Ecclesiâ Æthyopicâ cum
Apographo.
IX. Item. de eâdem
Æthiopicâ.
X. De Maronitis..
Ecclesia
XI..
JANVIER. 1731 口
XI. De Nestorianis cum Apographo
, sed imperfecto.
XII. De Melchitis.
f
XIII. De Theologiâ Orientali .
XIV. De Fide , Moribus et Institurtis
Christianorum Orientalium.
XV. De Eucharistiâ , ubi .
1. Orientalium Theologorum doctrina
de transmutatione elementorum in Corpus
et Sanguinem Christi. *
2. Observationes ad relata huc usque
testimonia, tàm ex publicis officiis, quàm
ex Theologis Orientalibus circa doctrinam
præsentiæ realis.
3. Observationes singulares de modo
transmutationis elementorum in Corpus
et Sanguinem Christi .
A 4. Observationes singulares de modo
transmutationis Corporis et Sanguinis
Christi , comparatione ducta ab Incarnationis
Mysterio.
XVI. De Liturgiis Orientalibus .
XVII. De Poenitentiâ.
XVIII. De Sacris Ordinationibus
Apographum duntaxat : ubi
De Subdiaconis.
De Diaconis..
De Presbyteris , sed imperfectum
.
XIX. Observationes circà quædam
capita
For MERCURE DE FRANCE
X X.
capita exposita Orientalium
de Sacramentis doctrinæ.
De Sacramento Baptismi secundùm
Melchitas , Jaco
bitas et Nestorianos .
XXI. Officium Baptismi secundùm
Ritum Ecclesiæ Alexandrinæ
Copticæ , cum notis .
XXII. Officium Baptismi Sancti ex
codice Colbertino Syriaco
6068. cum notis .
XXIII. Canon prescriptus à Patre
nostro Sancto Abbate Petro
Episcopo Bahuse , pro
consecratione noviBaptismi.
XXIV. De Circumcisione quæ ab
Ægyptiis, Jacobitis et Ætiopibus
observatur .
XXV. De Sacramento Confirmationis.
XXVI. De Sacramento Poenitentiæ
ejusque administrandi apud
Orientales disciplinâ.
XXVII. Ex tractatu Barsabi Dyonisii,
2
Episcopi Amidensis, de suscipiendis
Poenitentibus observationes
XXVIII. Ordo Reconciliationis Poenirentium
compositus à Mar-
Jesuibb , catholico Nestoriano.
XXIX .
JANVIER. 1731. 109
XXIX . Canones Poenitentiales Syrorum
Jacobitarum.
X X X. Ordo observandus circà eos
qui faciunt Confessionem.
XXXI. Orationes Poenitentiales varia
( cuncta hæc quatuor suis
cum Apographis. )
XXXI I. De oleo infirmorum , seu Extremâ-
Unctione.
XXXIII. De Sacris Ordinationibus cum
suo Apographo.
XXXIV . Officium ordinationis Episcoporum
secundùm Ritum
Ecclesiæ Jacobiticæ Alexandrinæ.
X X X V. Officia ordinationum sub ritu
Jacobitarum Orientis, bina,
quorum unum altero proli
xius est..
XXXV I. Admonitio ad ordinandos.
XXXVII. Officium ordinationis Chorepiscoporum
cum notis .
XXXVIII. In officia ordinationum ...
Jacobiticæ , Notæ.
XXXIX. De Sacramento Matrimonii.
X L. Ordo ad sponsalia celebranda
secundùm Ritum Ecclesiæ
coptica Alexandrina.
XLI. Officium Nuptialis benedictionis
secundùm ritum
Ecclesiæ Jacobitica.
XLIE
T04 MERCURE DE FRANCE
-XLII. De collectione Canonum Met
chitarum , seu eorum Christianorum
qui Græci generis
sunt et arabicè loquuntur.
XLIII. De Canonum Nicanorum
Arabicorum authoritate
Apographum duntaxat .
XLIV. De veteri Canonum codice
•
Syne Magni Ducis Etruriæ.
. XLV. De collectionibus Canonum
Orientalibus.
XLVI. De Canonum collectione Cyrilli
filii Laclak , Patriarcha
Alexandrini .
XLVII. De Canonum collectione Gabrielis
filii Tarik, Patriarcha
Alexandrini.
XLVIII. Collectio Canonum Æthyopica.
XLIX . De collectione Canonum quæ
apud Jacobitas in usu est.
De Calendario Ecclesiæ Jacobitica
Alexandrinæ.
L.
L I.
LIL
De Imaginum ' cultu Orientalium
doctrina.
De Linguam vulgarium in
Sacris usu .
LIII. De Scripturæ Sacræ Versionibus
quæ apud Orientales in
usu sunt.
LIV. Iterùm de fide , moribus et
instiJANVIER.
1731. 105
:
L V.
institutisEcclesiarum Orientis
; ubi , de fide apud Orientales
Schismaticos et Hæreticos
propagandâ.
De ratione agendi cum Orientalibus,
Hæreticis , Schismaticis
, ut ad fidem Catholicam
adducantur.
LV I. De Missionibus ad Orientis
Ecclesias faciendis : Triplex
opus cum suis Apographis.
Opuscula aliquot adversus recentiores quosdam
Scriptores heterodoxos et alios.
1. Réplique à l'Apologiste de M.Ludolf.
z. Adversùs Miscellanea Thomæ Smith
Angli .
3. Adversùs Sebastum Trapezuntium .
4. Dissertatio Apologetica adversùs Simeonem
Josephum Assemanum Maronitam
Bibliothecæ Orientalis Scriptorem
.
-'s . Tourneforlii Relationes castigatæ , in
quæ Christianorum his Orientis ritus
spectant.
OPUSCULA ALIA .
6. De Barbaricis Aristotelicorum librorum
interpretationibus.
7. Mémoire pour l'Academie des Inscriptions.
8.
08 MERCURE DE FRANCE
:
8. Du titre de Princeps Juventutis.
9. Mémoire envoyé à Rome au P. Laderchi.
40. De l'antiquité desVersions Orientales
de l'Ecriture Sainte .
OPUSCULA NON ABSOLUTA.
11. Dosithei Patriarchæ Jerosolimitani
adversùs Cariophilum opusculi translatio
imperfecta pauca desunt .
12. Du Mahometisme et de ses progrès .
13. Des Ecrivains Mahometans , tant Arabes
que Bretons et Turcs .
J'aurois pû ajouter ici l'Epitaphe qui
doit être mise sur le Tombeau de notre
Sçavant , mais ce seroit , ce me semble ,
trop entreprendre. Deux personnes trèsdistinguées
, l'une par son éminente Dignité
, l'autre par une érudition reconnuë
de toute l'Europe , en ont composé
chacun une. On choisira apparemment
celle qui conviendra le mieux. A l'égard
des Ouvrages Manuscrits qui font le sujet
de cette Lettre , l'Eglise et la République
des Lettres , ont un égal intérêt
d'en avoir bientôt la publication.
Je la souhaite plus que personne et je
suis toujours , & c.
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Résumé : Ouvrages manuscrits de l'Abbé Renaudot, [titre d'après la table]
Le 1er décembre 1730, Eusèbe Renaudot adresse une lettre aux auteurs du Mercure de France pour commenter les extraits des 'Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres dans la République des Lettres' recueillis par le Père Niceron. Renaudot approuve les libertés prises par les auteurs en faveur de la vérité et de l'instruction du public. Cependant, il critique le dernier extrait le concernant, estimant que l'éditeur des Mémoires a utilisé des termes trop durs à propos de la critique du Père de Prémare sur l'ouvrage de l'Abbé Renaudot concernant la Chine. Renaudot souligne que le Père de Prémare a traité le sujet avec politesse et bienséance, contrairement à l'éditeur. La lettre met également en lumière les nombreux ouvrages manuscrits d'Eusèbe Renaudot, dont le nombre excède largement celui des ouvrages imprimés. Ces manuscrits couvrent divers sujets théologiques et liturgiques orientaux, ainsi que des observations et des réponses à des écrivains hétérodoxes. Renaudot fournit une copie exacte du catalogue de ces manuscrits et espère qu'ils seront bientôt publiés, dans l'intérêt de l'Église et de la République des Lettres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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211
p. 106-122
Bibliotheque des Poëtes Latins, &c. [titre d'après la table]
Début :
LA BIBLIOTHEQUE des Poëtes Latins et François, Ouvrage aussi utile [...]
Mots clefs :
Poésie, Compilation , Maximes, Morale, Noblot, Latin, Français, Alphabétique , Éducation, Réflexions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Bibliotheque des Poëtes Latins, &c. [titre d'après la table]
LA BIBLIOTHEQUE des Poëtes Latins et
François, Ouvrage aussi utile pour former
le
JANVIER . 1731. 107
le coeur , qu'agréable pour orner l'esprit,
Accipite hæc animis, lætasque advertite mentes :
Nemo ex hoc numero mihi non donatus abibit.
Virg. Æn. 5.
AParis , chez Rollin , fils , Quay des Auguftins
, vol. in 12. 1731.
Le Public doit cette compilation à
M. Noblot , Auteur d'une Géographie
universelle , imprimée en 1723. chez
Osmont. Il paroît par le choix des passages
des Poëtes Latins et François sur des
sujets détachez et rangez par ordre alphabetique
, que l'Auteur a eu en vue d'être
également utile aux hommes de Lettres ,
et à ceux qui aspirent à cette qualité , en
fournissant aux uns un délassement agréa
ble au sortir de leur Cabinet , et aux autres
des matériaux pour se former le goût
et sçavoir distinguer dans les Ouvrages
qu'ils lisent , les endroits les plus remarquables.
M. Noblot a eu soin , comme le remarque
la Préface , et comme on peut
s'en convaincre par la lecture de son Recueil
, de ne donner que les plus belles
Maximes dont les Poëtes sont remplis ,
er de mettre à celles qui sont équivoques,
des correctifs suffisans dans le précis qu'il
donne en François de chaque pensée des
Poëtes. Il n'a encore donné qu'un premier
168 MERCURE DE FRANCE.
mier Tome qui finit par la lettre E. en
rapportant les Refléxions et les Passages
des Poëtes sur les envieux ; et il avertit
le Public à la fin de son Livre , que si
ce premier Tome mérite son Approbation
, il donnera incessamment la suite
qui est toute prête d'être imprimée.
Sans prévenir le jugement respectable
du Public , nous croyons pouvoir dire
avec M. le Moine , Docteur de Sorbonne
qui a donné son Approbation à l'Ouvrage,
que cet Auteur y choisit avec discernement
les matieres qu'il traite , qu'il y définit
chaque chose avec justesse et précision , et
qu'il ramasse ce que les meilleurs Poëtes
anciens et modernes , Latins et François ,
ont dit de Moral sur les objets que son
Ouvrage nous présente ; nous ne croyons
pas y devoir ajoûter les Poëtes Grecs que
Auteur n'a pas eu en vûë dans ce Recueil
, quoique M. le Moine les ait joints
aux Poëtes Latins et François dans son
Approbation.M.Noblot aura, sans doute,
plus d'attention dans la suite de són Ouvrage
à faire imprimer avec exactitude
les Passages des Poëtes Latins ; car l'Imprimeur
a glissé dans ce premier Tome
un nombre assez considerable de fautes.
Pour donner une idée du Livre qui
vient de paroître , nous allons rapporter
quelques sujets que traite l'Auteur , et
sans
JANVIER. 17317 109
sans entrer dans un détail qui nous meneroit
trop loin , nous nous bornerons
à quelques traits particuliers . M. Noblot
dit sur l'adversité , qu'elle est un état
fâcheux où l'on se trouve réduit par la
perte de la santé , de l'honneur , ou des
biens. Elle est , pour ainsi dire , la Pierre
de touche de l'amitié.Ovide se plaint ainsi
d'un de ses amis qui l'abandonne dans son
malheur.
Dum meapuppiserat valida fundata carina,
Qui mecum velles currere , primus eras.
Nunc, quia contraxit vultum fortuna , recedis.
Auxilio postquàm scis opus esse tuo .
Dissimulas etiam, nec me vis nosse videri ,
Quisque sit , audito nomine , Naso rogas
&c.
Aut age dic aliquam que te mutaverit iram ;
Nam nisi justa tua est , justa querela
mea est.
De Pont. 1. 4. El. 3 .
Il fait voir ensuite à ce faux ami que
la fortune aussi legere que les feuilles et
que le vent même , peut le jetter dans de
pareilles disgraces. Le même Poëte écrivant
à un fidele ami , lui promet un éternel
souvenir de ses services , et ajoute que
c'est dans l'adversité qu'on reconnoit
quels sont les vrais amis .
F Horace
410 MERCURE DE FRANCE.
Horace , L. 2. Od . 3. exhorte à souffrir
patiemment la mauvaise fortune, et à ne
point abuser de la prosperité.
Æquam memento rebus in arduis
Servare mentem , non secùs in bonis.
Ab insolenti temperatam ,
Latitiâ, moriture Deli
L'adversité est encore la Pierre de touche
qui distingue la vraye grandeur d'ame
de celle qui n'est qu'apparente.
Quo magis in dubiis hominum fpectare periclis,
Convenit, adversisque in rebus noscere quid sit;
Nam vere voces tùm primùm pectore ab imo ,
Ejiciuntur , et eripitur persona, manet res,
Lucret. 1. 3 .
M. Rousseau a heureusement imité
cette derniere pensée dans son Ode sur
la Fortune .
Montrez -nous , Guerriers magnanimes ,
Votre vertu dans tout son jour.
Voyons comment vos coeurs sublimes ,
Du sort soutiendront le retour .
Tant que sa faveur vous seconde ,
Vous êtes les Maîtres du Monde ,
Votre gloire nous éblouit ;
Mais au moindre revers funeste ,
Le masque tombe , l'homme reste ,
Et le Héros s'évanouit.
L'AMJANVIER.
1731. III
L'AMBITION.
L'Ambition est un desir ardent de s'é.
lever au - dessus des autres , et pour y parvenir
on viole souvent les loix les plus
sacrées ; mais à peine est- on sorti d'une
heureuse médiocrité, qu'on perd la trans
quillité et le repos.
Quisquis medium defugit iter ,
Stabili nunquàm tramite curret ;
dit Seneque.
L'Ambition ne finit qu'avec la vie ;
telle est celle de tous les Conquerans ,
et telle fut celle de Pirrhus , Roi d'Epire.
Le conseil que Cineas , son Confident
donnoit à ce Roi ambitieux , étoit plein
de bon sens . Car qu'étoit- il besoin que
ce Prince courût les Terres et les Mers
pour trouver un repos dont il pouvoit
joüir sans sortir de l'Epire.
Le conseil étoit sage et facile à gouter :
Pyrrhus vivoit heureux, s'il eût pû l'écouter :
Mais à l'ambition opposer la prudence ,
C'est aux Prélats de Cour prêcher la résidence;
Despr. Ep. 1.
L'Ambition d'Alexandre n'eut aussi
d'autre terme que sa vie.
Unas Pellao juveni non sufficit orbis :
Fij
Estuat
112 MERCURE DE FRANCE.
Estuat infelix angufto limite mundi ,
Ut Gyara clausus scopulis , parvâque seripho :
Cum tamen àfigulis munitam intraverit urbem,
Sarcophago contentus erit . Mors solafatetur,
Quantula sint hominum corpuscula .
Juvenal. Sat. 10.
Ce fougueux l'Angeli , qui de sang alteré ,
Maître du monde entier , s'y trouvoit trop serré.
Despr. Sat.10.
La vraye grandeur et l'héroïsme des
Princes ne consiste pas à établir leur gloire
sur la ruine des Empires.
Il eft plus d'une gloire. Envain aux Conquerans ,
L'erreur parmi les Rois donne les premiers rangs.
Entre les grands Héros ce sont les plus vulgaires;
Chaque siecle est fécond en heureux Témeraires a
Mais un Roi vraiment Roi , qui sage en ses projets
,
Sçache en un calme heureux maintenir ses Sujets;
Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire ,
Il faut pour le trouver courir toute l'Histoire.
Tel fut cet Empereur .
Qui soupiroit le soir si sa main fortunée ,
N'avoit par ses bienfatts signalé sa journée.
Despr. Ep. 1.
JANVIER. 1731. 113
M. Rousseau touche très-bien cet endroit
dans son Ode sur la Fortune.
Juges insensez que nous sommes !
Nous admirons de tels exploits :
Est-ce donc le malheur des hommes
Qui fait la vertu des grands Rois ?
Leur gloire féconde en ruines ,
Sans le meurtre et sans les rapines ,
Ne sçauroit-elle subsister ?
Images des Dieux sur la terre ,
Est- ce par des coups de Tonnerre ,
Que leur grandeur doit éclater ?
Portrait d'un vrai Héros.
Quel est donc le Héros solide ;
Dont la gloire ne soit qu'à lui è
C'est un Roi que l'équité guide ,
Et dont les vertus sont l'appui.
modele , Qui prenant Titus pour
Du bonheur d'un Peuple fidele
Fait le plus cher de ses souhaits ;
Qui fuit la basse flatterie ,
Et qui , Pere de la Patrie ,
Compte ses jours par ses bienfaits."
Pour montrer combien les fruits de
P'ambition produisent d'amertume , M.
Noblot rapporte fort à propos la Fable
du Roi et du Berger, composée par M.de
Fiij la
114 MERCURE DE FRANCE
la Fontaine , et un endroit de du Bartas,
où ce Poëte ancien reproche avec beaucoup
de feu et de vehemence aux Rois
guerriers et avides de sang leur cruel desir
de s'élever sur les débris des autres.
Il faut encore voir ce que l'Auteur
rapporte sur les caracteres du vrai ami ;
on y voit avec plaisir la Fable du même
la Fontaine sur les deux amis , et les paroles
de Socrate à ceux qui trouvoient sa
maison trop petite.
Plût au Ciel
que
de vrais amis
Telle qu'elle est , dit-il , elle put être pleine !
Le bon Socrate avoit raison
De trouver pour ceux là trop grande sa maison
Chacun se dit ami ; mais fol qui s'y repose.
Rien n'est plus commun que le nom ¿
Rien n'est plus rare que la chose.
Vulgare amici nomen ; sedrara est fides. Phæd..
L. 3. F. 9.
Nous souhaiterions que les bornes d'un
Extrait nous permissent de suivre l'Auteur
dans ce qu'il dit sur l'amitié , sur l'avare
&c.
BIENFAIT.
On appelle bienfait un don , une grace,
un bon office et tout ce que l'on fait pour
obliger quelqu'un. M. Noblot apporte
l'exemple
JANVIER . 1731.
l'exemple d'Arcesilais qui montre un
ami prévenant et bienfaisant. Nous ren- >
voyons là- dessus le Lecteur au Livre même.
Nos bienfaits doivent se répandre plutôt
sur les necessiteux que sur d'autres.
Benefacta male locata , malefacta arbitror ,
Dit Ennius , cité par Ciceron. Le bienfait
bien placé n'oblige pas seulement ceux
à qui il est accordé , mais encore tous
les gens de bien.
Beneficium dignis ubi das omnes obligas. Pub
Syr.
Le bien qu'on fait aux personnes vertueuses
n'est jamais perdu.
Bonis quod benefit baud perit. Plaut. Rud.
Faire du bien à un autre , c'est s'en faire
à soi même.
Quid exprobas benè quod fecisti , tibi fecisti,
non mihi. Plaut. Trinum.
En rappeler le souvenir , c'est le reprocher.
Nam istae commemoratio
Quasi exprobratio est iramemoris beneficis.
On perd le mérite du bienfait en le
publiant.
Fiiij Un
16 MERCURE DE FRANCE
Un bienfait perd sa grace à le trop publier ;
Qui veut qu'on s'en souvienne , il le doit oublier.
Corn.
Crede mihi , quamvis ingentia , posthume dona ,
Auctoris pereunt garrulitate sui. Mart.
L. 5. Ep. 52.
Vanter un bienfait , c'est s'en payer.
Si Charles par son crédit
M'a fait un plaisir extrême ,
J'en suis quitte ; il l'a tant dit
Qu'il s'en est payé lui- même.Gomés .
Mais il faut payer les bienfaits au moins
de reconnoissance .
•
Beneficia plura recipit qui sçit reddere . Pubi
Syr.
BONHEUR.
Le bonheur consiste dans la possession
des biens que l'on desire ; mais cette possession
n'est parfaite que dans le Ciel .
L'Auteur auroit pû le prouver par ces
Vers de S. Prosper.
Felices verè faciunt semperque beatos ,
De vero et summo gaudia capta bono.
Il ne consiste point dans la gloire ni
dans les plaisirs . L'homme peut être heureux
sans être puissant et sans être élevé ;
mais
JANVIER.
117
1731.
mais on est assez aveugle pour chercher
le bonheur où il n'est pas.
Eheu quàm miseros tramite devio ,
Abducit ignorantia !
Non aurum in viridi queritis arbore ,
Nec vite gemmas carpitis &c.
Quid dignum stolidis mentibus imprecor ?
Opes , honores ambiunt ;
Et cùm falsa gravi mole paraverint ,
Tùm vera agnoscant bona. Boët. L 30
Metrum . 8.
- M. Noblot auroit pû ajoûter ce beau
passage d'Horace. Od. 8. L. 4.
Non possidentem multa vocaveris
Rectè beatum ; rectiùs occupat
Nomen beati , qui Deorum
Muneribus sapienter uti ,
Duramque callet pauperiem pati ;
Pejusque letho flagitium timet &c.
Cependant les hommes au lieu de s'at
tacher au vrai bonheur , se reposent sur
des biens fragiles. Ici M. Noblot rapporte
le bel endroit de la Tragédie de
Polieucte qui commence par ces Vers..
Source délicieuse , en misere féconde ,
Que voulez-vous de moi , flateuse voluptés
F v
Honteux
118 MERCURE DE FRANCE
Honteux attachement de la chair et du monde ,
Que ne me quittez vous quand je vous ai quitté ?
Toute votre felicité ,
Sujette à l'instabilité ,
En moins de rien tombe par terre
Et comme elle a l'éclat du verre ,
Elle en a la fragilité. &c .
Le bonheur qu'on goute dans le Ciel
est le seul solide , le seul immuable ...
Saintes douceurs du Ciel , adorables idées ,
Vous remplissez un coeur qui vous peut recevoir;
De vos sacrés attraits les ames possedées
Ne conçoivent plus rien qui les puisse émouvoir..
Vous promettez beaucoup, et donnez davantage;
Vos biens ne sont point inconstans
Et l'heureux trépas que j'attends.
Ne sert que d'un heureux passage
Pour nous introduire au partage
Qui nous rend à jamais contens. Ibid.
Sur la CHARITE' . M. Noblot rapporte
le beau Cantique que M. Racine a
composé sur elle. Nous renvoyons au
Recueil même..
L'Article sur DIEU est très bien touché.
Dieu , dit-il , ne peut être défini ,
parcequ'il est incompréhensible.
Nous devons avant toutes choses honorer
Dieu .
ImJANVIER.
1731. 119
Imprimis venerare Deos. Virg. Georg. 1 .
Et commencer par lui toutes nos actions..
Ab Love principium. Idem.
C'est Dieu qui a fait le monde , qui le
gouverne et qui l'entretient dans ce bel
ordre où nous le voyons. L'Auteur cite
ici un beau passage de Boëce , qu'il faut
lire dans l'Ouvrage même. La composi
tion du Monde prouve l'existence de
Dieu , selon Manilius.
2
C
Quis credat tantas operum , sine numine , moles
Ex minimis , coecoque creatum foedere mundum.
Elle montre encore la gloire de Dieu .
L'Ode de M. Rousseau sur le Pseaume
Coeli enarrant gloriam Dei , vient ici très
à propos
.
Les Temples et les Autels qui plaisent
le plus à Dieu , sont nos coeurs ; ce sont
eux qu'il veut pour presens.
Nulla autem effigies , nulli commissa metallo
Forma Dei : mentes habitare et pectora gaudet.
Stat. Thebaid. 1. 12.
Quid Coelo dabimus , quantum est quid veneass
omne ,
Impendendus bomo est
ipso. Manil. 1. 4.-
Deus esse ut possit im
Fvi Dieu
120 MERCURE DE FRANCE.
Dieu nous aime mieux que nous ne
nous aimons nous- mêmes .
Carior est illis , ( superis ) homo quàm sibi.
Juv. Sat. 10.
La confiance qu'on met en Dieu ne
peut être ébranlée . Il faut lire sur ce sujet
l'Ode de M. Rousseau , sur le Pseaume
Qui habitat , que l'Auteur rapporte.
Nous ne pouvons suivre l'Auteur dans
la suite des Passages qu'il réunit sur cet
article , comme sur les autres . On trouve
sur celui -cy des traits de Racine , de
Racan , de Rousseau et d'autres Poëtes
qui conviennent parfaitement au sujet ;
et qui font honneur également aux Poëtes
qui les ont produits , et au judicieux
Auteur qui les rassemble.
On y trouve plusieurs Passages Latins.
qui sont pris dans un sens adapté ; mais
dont l'application , heureuse qu'en fait
M. Noblot , ne fait point de tort ni à la
Citation , ni au corps de l'Ouvrage.
CAS DE CONSCIENCE sur le Jubilé,
et l'administration du Sacrement de Pénitence
, sur le Jeûne du Carême , sur
les Danses , sur l'yvrognerie , décidez par
les Docteurs de la Faculté de Théologie
de Paris ; Brochure in 12. A Paris , ruë
S. Jacques chez Ph. N. Lottn.
CON
JANVIER . 1731. 121
CONDUITE pour sanctifier le jour
Anniversaire du Baptême , avec des Regles
et des Maximes pour vivre chrétiennement
dans chaque état , in 18. Prix
1. livre 5. sols. Chez le même.
CATECHISME des Dimanches et des
Fêtes principales de l'année , où on faiť
connoître la sainteté de ces jours , avec
la maniere de les sanctifier. On y a joint
quelques Instructions sur les Pelerinages ,
les Confreries et les Paroisses . in 18. Prix
20. sols. Idem.
INSTRUCTIONS CHRETIENNES
sur le Carnaval . in 12. Prix 25. sols , Idem
INSTRUCTIONS CHRETIENNES
sur les Bains. Brochure in 8. Idem.
MAXIMES CHRETIENNES sur la
Pénitence , sur la Communion , sur le
Jeûne du Carême , sur les Spectacles ,
sur les devoirs des Ouvriers , & c. Brochure
in 24. Idem.
Le R.P. de la Boissiere, Prêtre de l'Ora
toire , après avoir prêché plus de quarante
ans dans Paris avec un grand succés
, se voyant par son grand âge hors.
d'état de continuer , s'est déterminé à
donner
122 MERCURE DE FRANCE
donner au Public ses Sermons . Les trois
premiers Volumes parurent au commencement
de l'an 1730. chez Henry , Libraire
, rue S. Jacques ; le favorable accueil
que leur a fait le Public , a porté
ce Pere à donner chez le même Libraire
la suite , elle comprend les Misteres , les
Panegyriques et l'Oraison Funebre de
Madame Mollé , Abbesse ; ils sont en
vente depuis peu de jours , et comme
ses Panegyriques ont été toujours regardez
comme des modeles en ce genre ,
il est à présumer que le . Public ne les
recevra pas moins favorablement que ce
qui a précedé. Le tout fait six Volumes
in 12 .
François, Ouvrage aussi utile pour former
le
JANVIER . 1731. 107
le coeur , qu'agréable pour orner l'esprit,
Accipite hæc animis, lætasque advertite mentes :
Nemo ex hoc numero mihi non donatus abibit.
Virg. Æn. 5.
AParis , chez Rollin , fils , Quay des Auguftins
, vol. in 12. 1731.
Le Public doit cette compilation à
M. Noblot , Auteur d'une Géographie
universelle , imprimée en 1723. chez
Osmont. Il paroît par le choix des passages
des Poëtes Latins et François sur des
sujets détachez et rangez par ordre alphabetique
, que l'Auteur a eu en vue d'être
également utile aux hommes de Lettres ,
et à ceux qui aspirent à cette qualité , en
fournissant aux uns un délassement agréa
ble au sortir de leur Cabinet , et aux autres
des matériaux pour se former le goût
et sçavoir distinguer dans les Ouvrages
qu'ils lisent , les endroits les plus remarquables.
M. Noblot a eu soin , comme le remarque
la Préface , et comme on peut
s'en convaincre par la lecture de son Recueil
, de ne donner que les plus belles
Maximes dont les Poëtes sont remplis ,
er de mettre à celles qui sont équivoques,
des correctifs suffisans dans le précis qu'il
donne en François de chaque pensée des
Poëtes. Il n'a encore donné qu'un premier
168 MERCURE DE FRANCE.
mier Tome qui finit par la lettre E. en
rapportant les Refléxions et les Passages
des Poëtes sur les envieux ; et il avertit
le Public à la fin de son Livre , que si
ce premier Tome mérite son Approbation
, il donnera incessamment la suite
qui est toute prête d'être imprimée.
Sans prévenir le jugement respectable
du Public , nous croyons pouvoir dire
avec M. le Moine , Docteur de Sorbonne
qui a donné son Approbation à l'Ouvrage,
que cet Auteur y choisit avec discernement
les matieres qu'il traite , qu'il y définit
chaque chose avec justesse et précision , et
qu'il ramasse ce que les meilleurs Poëtes
anciens et modernes , Latins et François ,
ont dit de Moral sur les objets que son
Ouvrage nous présente ; nous ne croyons
pas y devoir ajoûter les Poëtes Grecs que
Auteur n'a pas eu en vûë dans ce Recueil
, quoique M. le Moine les ait joints
aux Poëtes Latins et François dans son
Approbation.M.Noblot aura, sans doute,
plus d'attention dans la suite de són Ouvrage
à faire imprimer avec exactitude
les Passages des Poëtes Latins ; car l'Imprimeur
a glissé dans ce premier Tome
un nombre assez considerable de fautes.
Pour donner une idée du Livre qui
vient de paroître , nous allons rapporter
quelques sujets que traite l'Auteur , et
sans
JANVIER. 17317 109
sans entrer dans un détail qui nous meneroit
trop loin , nous nous bornerons
à quelques traits particuliers . M. Noblot
dit sur l'adversité , qu'elle est un état
fâcheux où l'on se trouve réduit par la
perte de la santé , de l'honneur , ou des
biens. Elle est , pour ainsi dire , la Pierre
de touche de l'amitié.Ovide se plaint ainsi
d'un de ses amis qui l'abandonne dans son
malheur.
Dum meapuppiserat valida fundata carina,
Qui mecum velles currere , primus eras.
Nunc, quia contraxit vultum fortuna , recedis.
Auxilio postquàm scis opus esse tuo .
Dissimulas etiam, nec me vis nosse videri ,
Quisque sit , audito nomine , Naso rogas
&c.
Aut age dic aliquam que te mutaverit iram ;
Nam nisi justa tua est , justa querela
mea est.
De Pont. 1. 4. El. 3 .
Il fait voir ensuite à ce faux ami que
la fortune aussi legere que les feuilles et
que le vent même , peut le jetter dans de
pareilles disgraces. Le même Poëte écrivant
à un fidele ami , lui promet un éternel
souvenir de ses services , et ajoute que
c'est dans l'adversité qu'on reconnoit
quels sont les vrais amis .
F Horace
410 MERCURE DE FRANCE.
Horace , L. 2. Od . 3. exhorte à souffrir
patiemment la mauvaise fortune, et à ne
point abuser de la prosperité.
Æquam memento rebus in arduis
Servare mentem , non secùs in bonis.
Ab insolenti temperatam ,
Latitiâ, moriture Deli
L'adversité est encore la Pierre de touche
qui distingue la vraye grandeur d'ame
de celle qui n'est qu'apparente.
Quo magis in dubiis hominum fpectare periclis,
Convenit, adversisque in rebus noscere quid sit;
Nam vere voces tùm primùm pectore ab imo ,
Ejiciuntur , et eripitur persona, manet res,
Lucret. 1. 3 .
M. Rousseau a heureusement imité
cette derniere pensée dans son Ode sur
la Fortune .
Montrez -nous , Guerriers magnanimes ,
Votre vertu dans tout son jour.
Voyons comment vos coeurs sublimes ,
Du sort soutiendront le retour .
Tant que sa faveur vous seconde ,
Vous êtes les Maîtres du Monde ,
Votre gloire nous éblouit ;
Mais au moindre revers funeste ,
Le masque tombe , l'homme reste ,
Et le Héros s'évanouit.
L'AMJANVIER.
1731. III
L'AMBITION.
L'Ambition est un desir ardent de s'é.
lever au - dessus des autres , et pour y parvenir
on viole souvent les loix les plus
sacrées ; mais à peine est- on sorti d'une
heureuse médiocrité, qu'on perd la trans
quillité et le repos.
Quisquis medium defugit iter ,
Stabili nunquàm tramite curret ;
dit Seneque.
L'Ambition ne finit qu'avec la vie ;
telle est celle de tous les Conquerans ,
et telle fut celle de Pirrhus , Roi d'Epire.
Le conseil que Cineas , son Confident
donnoit à ce Roi ambitieux , étoit plein
de bon sens . Car qu'étoit- il besoin que
ce Prince courût les Terres et les Mers
pour trouver un repos dont il pouvoit
joüir sans sortir de l'Epire.
Le conseil étoit sage et facile à gouter :
Pyrrhus vivoit heureux, s'il eût pû l'écouter :
Mais à l'ambition opposer la prudence ,
C'est aux Prélats de Cour prêcher la résidence;
Despr. Ep. 1.
L'Ambition d'Alexandre n'eut aussi
d'autre terme que sa vie.
Unas Pellao juveni non sufficit orbis :
Fij
Estuat
112 MERCURE DE FRANCE.
Estuat infelix angufto limite mundi ,
Ut Gyara clausus scopulis , parvâque seripho :
Cum tamen àfigulis munitam intraverit urbem,
Sarcophago contentus erit . Mors solafatetur,
Quantula sint hominum corpuscula .
Juvenal. Sat. 10.
Ce fougueux l'Angeli , qui de sang alteré ,
Maître du monde entier , s'y trouvoit trop serré.
Despr. Sat.10.
La vraye grandeur et l'héroïsme des
Princes ne consiste pas à établir leur gloire
sur la ruine des Empires.
Il eft plus d'une gloire. Envain aux Conquerans ,
L'erreur parmi les Rois donne les premiers rangs.
Entre les grands Héros ce sont les plus vulgaires;
Chaque siecle est fécond en heureux Témeraires a
Mais un Roi vraiment Roi , qui sage en ses projets
,
Sçache en un calme heureux maintenir ses Sujets;
Qui du bonheur public ait cimenté sa gloire ,
Il faut pour le trouver courir toute l'Histoire.
Tel fut cet Empereur .
Qui soupiroit le soir si sa main fortunée ,
N'avoit par ses bienfatts signalé sa journée.
Despr. Ep. 1.
JANVIER. 1731. 113
M. Rousseau touche très-bien cet endroit
dans son Ode sur la Fortune.
Juges insensez que nous sommes !
Nous admirons de tels exploits :
Est-ce donc le malheur des hommes
Qui fait la vertu des grands Rois ?
Leur gloire féconde en ruines ,
Sans le meurtre et sans les rapines ,
Ne sçauroit-elle subsister ?
Images des Dieux sur la terre ,
Est- ce par des coups de Tonnerre ,
Que leur grandeur doit éclater ?
Portrait d'un vrai Héros.
Quel est donc le Héros solide ;
Dont la gloire ne soit qu'à lui è
C'est un Roi que l'équité guide ,
Et dont les vertus sont l'appui.
modele , Qui prenant Titus pour
Du bonheur d'un Peuple fidele
Fait le plus cher de ses souhaits ;
Qui fuit la basse flatterie ,
Et qui , Pere de la Patrie ,
Compte ses jours par ses bienfaits."
Pour montrer combien les fruits de
P'ambition produisent d'amertume , M.
Noblot rapporte fort à propos la Fable
du Roi et du Berger, composée par M.de
Fiij la
114 MERCURE DE FRANCE
la Fontaine , et un endroit de du Bartas,
où ce Poëte ancien reproche avec beaucoup
de feu et de vehemence aux Rois
guerriers et avides de sang leur cruel desir
de s'élever sur les débris des autres.
Il faut encore voir ce que l'Auteur
rapporte sur les caracteres du vrai ami ;
on y voit avec plaisir la Fable du même
la Fontaine sur les deux amis , et les paroles
de Socrate à ceux qui trouvoient sa
maison trop petite.
Plût au Ciel
que
de vrais amis
Telle qu'elle est , dit-il , elle put être pleine !
Le bon Socrate avoit raison
De trouver pour ceux là trop grande sa maison
Chacun se dit ami ; mais fol qui s'y repose.
Rien n'est plus commun que le nom ¿
Rien n'est plus rare que la chose.
Vulgare amici nomen ; sedrara est fides. Phæd..
L. 3. F. 9.
Nous souhaiterions que les bornes d'un
Extrait nous permissent de suivre l'Auteur
dans ce qu'il dit sur l'amitié , sur l'avare
&c.
BIENFAIT.
On appelle bienfait un don , une grace,
un bon office et tout ce que l'on fait pour
obliger quelqu'un. M. Noblot apporte
l'exemple
JANVIER . 1731.
l'exemple d'Arcesilais qui montre un
ami prévenant et bienfaisant. Nous ren- >
voyons là- dessus le Lecteur au Livre même.
Nos bienfaits doivent se répandre plutôt
sur les necessiteux que sur d'autres.
Benefacta male locata , malefacta arbitror ,
Dit Ennius , cité par Ciceron. Le bienfait
bien placé n'oblige pas seulement ceux
à qui il est accordé , mais encore tous
les gens de bien.
Beneficium dignis ubi das omnes obligas. Pub
Syr.
Le bien qu'on fait aux personnes vertueuses
n'est jamais perdu.
Bonis quod benefit baud perit. Plaut. Rud.
Faire du bien à un autre , c'est s'en faire
à soi même.
Quid exprobas benè quod fecisti , tibi fecisti,
non mihi. Plaut. Trinum.
En rappeler le souvenir , c'est le reprocher.
Nam istae commemoratio
Quasi exprobratio est iramemoris beneficis.
On perd le mérite du bienfait en le
publiant.
Fiiij Un
16 MERCURE DE FRANCE
Un bienfait perd sa grace à le trop publier ;
Qui veut qu'on s'en souvienne , il le doit oublier.
Corn.
Crede mihi , quamvis ingentia , posthume dona ,
Auctoris pereunt garrulitate sui. Mart.
L. 5. Ep. 52.
Vanter un bienfait , c'est s'en payer.
Si Charles par son crédit
M'a fait un plaisir extrême ,
J'en suis quitte ; il l'a tant dit
Qu'il s'en est payé lui- même.Gomés .
Mais il faut payer les bienfaits au moins
de reconnoissance .
•
Beneficia plura recipit qui sçit reddere . Pubi
Syr.
BONHEUR.
Le bonheur consiste dans la possession
des biens que l'on desire ; mais cette possession
n'est parfaite que dans le Ciel .
L'Auteur auroit pû le prouver par ces
Vers de S. Prosper.
Felices verè faciunt semperque beatos ,
De vero et summo gaudia capta bono.
Il ne consiste point dans la gloire ni
dans les plaisirs . L'homme peut être heureux
sans être puissant et sans être élevé ;
mais
JANVIER.
117
1731.
mais on est assez aveugle pour chercher
le bonheur où il n'est pas.
Eheu quàm miseros tramite devio ,
Abducit ignorantia !
Non aurum in viridi queritis arbore ,
Nec vite gemmas carpitis &c.
Quid dignum stolidis mentibus imprecor ?
Opes , honores ambiunt ;
Et cùm falsa gravi mole paraverint ,
Tùm vera agnoscant bona. Boët. L 30
Metrum . 8.
- M. Noblot auroit pû ajoûter ce beau
passage d'Horace. Od. 8. L. 4.
Non possidentem multa vocaveris
Rectè beatum ; rectiùs occupat
Nomen beati , qui Deorum
Muneribus sapienter uti ,
Duramque callet pauperiem pati ;
Pejusque letho flagitium timet &c.
Cependant les hommes au lieu de s'at
tacher au vrai bonheur , se reposent sur
des biens fragiles. Ici M. Noblot rapporte
le bel endroit de la Tragédie de
Polieucte qui commence par ces Vers..
Source délicieuse , en misere féconde ,
Que voulez-vous de moi , flateuse voluptés
F v
Honteux
118 MERCURE DE FRANCE
Honteux attachement de la chair et du monde ,
Que ne me quittez vous quand je vous ai quitté ?
Toute votre felicité ,
Sujette à l'instabilité ,
En moins de rien tombe par terre
Et comme elle a l'éclat du verre ,
Elle en a la fragilité. &c .
Le bonheur qu'on goute dans le Ciel
est le seul solide , le seul immuable ...
Saintes douceurs du Ciel , adorables idées ,
Vous remplissez un coeur qui vous peut recevoir;
De vos sacrés attraits les ames possedées
Ne conçoivent plus rien qui les puisse émouvoir..
Vous promettez beaucoup, et donnez davantage;
Vos biens ne sont point inconstans
Et l'heureux trépas que j'attends.
Ne sert que d'un heureux passage
Pour nous introduire au partage
Qui nous rend à jamais contens. Ibid.
Sur la CHARITE' . M. Noblot rapporte
le beau Cantique que M. Racine a
composé sur elle. Nous renvoyons au
Recueil même..
L'Article sur DIEU est très bien touché.
Dieu , dit-il , ne peut être défini ,
parcequ'il est incompréhensible.
Nous devons avant toutes choses honorer
Dieu .
ImJANVIER.
1731. 119
Imprimis venerare Deos. Virg. Georg. 1 .
Et commencer par lui toutes nos actions..
Ab Love principium. Idem.
C'est Dieu qui a fait le monde , qui le
gouverne et qui l'entretient dans ce bel
ordre où nous le voyons. L'Auteur cite
ici un beau passage de Boëce , qu'il faut
lire dans l'Ouvrage même. La composi
tion du Monde prouve l'existence de
Dieu , selon Manilius.
2
C
Quis credat tantas operum , sine numine , moles
Ex minimis , coecoque creatum foedere mundum.
Elle montre encore la gloire de Dieu .
L'Ode de M. Rousseau sur le Pseaume
Coeli enarrant gloriam Dei , vient ici très
à propos
.
Les Temples et les Autels qui plaisent
le plus à Dieu , sont nos coeurs ; ce sont
eux qu'il veut pour presens.
Nulla autem effigies , nulli commissa metallo
Forma Dei : mentes habitare et pectora gaudet.
Stat. Thebaid. 1. 12.
Quid Coelo dabimus , quantum est quid veneass
omne ,
Impendendus bomo est
ipso. Manil. 1. 4.-
Deus esse ut possit im
Fvi Dieu
120 MERCURE DE FRANCE.
Dieu nous aime mieux que nous ne
nous aimons nous- mêmes .
Carior est illis , ( superis ) homo quàm sibi.
Juv. Sat. 10.
La confiance qu'on met en Dieu ne
peut être ébranlée . Il faut lire sur ce sujet
l'Ode de M. Rousseau , sur le Pseaume
Qui habitat , que l'Auteur rapporte.
Nous ne pouvons suivre l'Auteur dans
la suite des Passages qu'il réunit sur cet
article , comme sur les autres . On trouve
sur celui -cy des traits de Racine , de
Racan , de Rousseau et d'autres Poëtes
qui conviennent parfaitement au sujet ;
et qui font honneur également aux Poëtes
qui les ont produits , et au judicieux
Auteur qui les rassemble.
On y trouve plusieurs Passages Latins.
qui sont pris dans un sens adapté ; mais
dont l'application , heureuse qu'en fait
M. Noblot , ne fait point de tort ni à la
Citation , ni au corps de l'Ouvrage.
CAS DE CONSCIENCE sur le Jubilé,
et l'administration du Sacrement de Pénitence
, sur le Jeûne du Carême , sur
les Danses , sur l'yvrognerie , décidez par
les Docteurs de la Faculté de Théologie
de Paris ; Brochure in 12. A Paris , ruë
S. Jacques chez Ph. N. Lottn.
CON
JANVIER . 1731. 121
CONDUITE pour sanctifier le jour
Anniversaire du Baptême , avec des Regles
et des Maximes pour vivre chrétiennement
dans chaque état , in 18. Prix
1. livre 5. sols. Chez le même.
CATECHISME des Dimanches et des
Fêtes principales de l'année , où on faiť
connoître la sainteté de ces jours , avec
la maniere de les sanctifier. On y a joint
quelques Instructions sur les Pelerinages ,
les Confreries et les Paroisses . in 18. Prix
20. sols. Idem.
INSTRUCTIONS CHRETIENNES
sur le Carnaval . in 12. Prix 25. sols , Idem
INSTRUCTIONS CHRETIENNES
sur les Bains. Brochure in 8. Idem.
MAXIMES CHRETIENNES sur la
Pénitence , sur la Communion , sur le
Jeûne du Carême , sur les Spectacles ,
sur les devoirs des Ouvriers , & c. Brochure
in 24. Idem.
Le R.P. de la Boissiere, Prêtre de l'Ora
toire , après avoir prêché plus de quarante
ans dans Paris avec un grand succés
, se voyant par son grand âge hors.
d'état de continuer , s'est déterminé à
donner
122 MERCURE DE FRANCE
donner au Public ses Sermons . Les trois
premiers Volumes parurent au commencement
de l'an 1730. chez Henry , Libraire
, rue S. Jacques ; le favorable accueil
que leur a fait le Public , a porté
ce Pere à donner chez le même Libraire
la suite , elle comprend les Misteres , les
Panegyriques et l'Oraison Funebre de
Madame Mollé , Abbesse ; ils sont en
vente depuis peu de jours , et comme
ses Panegyriques ont été toujours regardez
comme des modeles en ce genre ,
il est à présumer que le . Public ne les
recevra pas moins favorablement que ce
qui a précedé. Le tout fait six Volumes
in 12 .
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Résumé : Bibliotheque des Poëtes Latins, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente la 'Bibliothèque des Poètes Latins et François' de M. Noblot, publiée en janvier 1731. Cet ouvrage compile des passages de poètes latins et français sur divers sujets, classés par ordre alphabétique. Noblot vise à offrir un délassement agréable aux hommes de lettres et des matériaux pour former le goût des aspirants. Il a sélectionné les plus belles maximes des poètes et ajouté des correctifs pour les pensées équivoques. Le premier tome, couvrant la lettre E, traite notamment de l'adversité et de l'ambition. L'adversité est décrite comme un état fâcheux où l'on perd la santé, l'honneur ou les biens, et elle est la pierre de touche de l'amitié. Ovide et Horace exhortent à la patience face à la mauvaise fortune et à la reconnaissance des vrais amis. L'ambition est présentée comme un désir ardent de s'élever au-dessus des autres, souvent au prix de la tranquillité et du repos. Des exemples de l'ambition de Pirrhus et d'Alexandre sont donnés, ainsi que des conseils de sagesse pour éviter ces travers. Le texte mentionne également des réflexions sur le bienfait, le bonheur, et la charité. Le bonheur est défini comme la possession des biens désirés, parfaite seulement dans le Ciel. La charité est illustrée par un cantique de M. Racine. L'ouvrage inclut des approbations et des recommandations, notamment celle du Docteur de Sorbonne M. le Moine, qui loue le discernement et la précision de Noblot. Le texte traite également de la dévotion et de la spiritualité, soulignant que les temples et autels les plus agréables à Dieu sont les cœurs humains. Il cite plusieurs passages latins pour appuyer cette idée, notamment des extraits de Stace, Manilius et Juvénal, qui mettent en avant l'amour de Dieu pour l'humanité et la confiance que l'on doit lui accorder. Le texte mentionne également une ode de Rousseau et des passages de Racine, Racan et d'autres poètes qui illustrent bien le sujet. En outre, le texte liste plusieurs brochures et ouvrages religieux disponibles à Paris, tels que des guides pour sanctifier le jour anniversaire du baptême, un catéchisme pour les dimanches et fêtes principales, des instructions sur le carnaval, les bains, la pénitence, la communion, le jeûne du carême, et les devoirs des ouvriers. Il mentionne également la publication des sermons du Père de la Boissière, qui a prêché pendant plus de quarante ans à Paris avec succès. Ces sermons, comprenant des mystères, des panégyriques et une oraison funèbre, sont disponibles en six volumes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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212
p. 122
« Barthelemi Alix, Libraire à Paris, vient de publier les Réflexions [...] »
Début :
Barthelemi Alix, Libraire à Paris, vient de publier les Réflexions [...]
Mots clefs :
Réflexions politiques, Notes historiques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Barthelemi Alix, Libraire à Paris, vient de publier les Réflexions [...] »
Barthelemi Alix , Libraire à Paris , vient
de publier les Refléxions politiques de Baltazar
Gracian , sur les plus grands Princes
particulierement sur Ferdinand le Catholi
que. Cet Ouvrage est traduit de l'Espagnol
, avec des Notes Historiques et Cri
tiques.
de publier les Refléxions politiques de Baltazar
Gracian , sur les plus grands Princes
particulierement sur Ferdinand le Catholi
que. Cet Ouvrage est traduit de l'Espagnol
, avec des Notes Historiques et Cri
tiques.
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213
p. 122-123
« La seconde Suite des Concerts de Symphonie, du sieur Aubert [...] »
Début :
La seconde Suite des Concerts de Symphonie, du sieur Aubert [...]
Mots clefs :
Concerts, Symphonie, Suite
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « La seconde Suite des Concerts de Symphonie, du sieur Aubert [...] »
La seconde Suite des Concerts de Symphonie
, du sieur Aubert , dont nous avons
annoncé la premiere , paroît depuis peu
et a un très-grand succès , ainsi que la
premiere. La troisiéme paroîtra au commencement
de Février , et se vendra ,
comme
JANVIER. 1731. 123
comme les autres , chez l'Auteur , ruë de
la vieille Bouclerie , à la Chaise Royale ,
et chez Boivin et le Clerc.
, du sieur Aubert , dont nous avons
annoncé la premiere , paroît depuis peu
et a un très-grand succès , ainsi que la
premiere. La troisiéme paroîtra au commencement
de Février , et se vendra ,
comme
JANVIER. 1731. 123
comme les autres , chez l'Auteur , ruë de
la vieille Bouclerie , à la Chaise Royale ,
et chez Boivin et le Clerc.
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214
p. 123-124
Nouveau Plan de Paris en 9. Feüilles, &c. [titre d'après la table]
Début :
NOUVEAU PLAN DE PARIS, et de ses environs, contenant le [...]
Mots clefs :
Plan de Paris, Ingénieur, Cartes, Feuilles, Papier, Gravé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveau Plan de Paris en 9. Feüilles, &c. [titre d'après la table]
NOUVEAU PLAN DE PARTS , et
de ses environs , contenant le détail de
ses Faux- Bourgs , Villages et Maisons de
Campagne. Levé géométriquement parle
sieur Roussel , Ingénieur ordinaire de
Sa Majesté. Dédié et présenté au Roi le
6. de ce mois, Se vend 24. livres en
feuilles. A Paris , chez la Veuve Faillot ,
attenant les grands Augustins.
Ce Plan mérite une attention particuliere
; M. Roussel , Ingénieur ordinaire
du Roy , Chevalier de S. Louis , Chef du
- Bureau des Plans et Cartes de S. M..sous
les ordres du Ministre de la Guerre , qui
en est l'Auteur , n'a rien oublié pour le
rendre utile et agréable au Public . Il a
crû qu'après avoir levé , pour le service
du Roi , les Alpes , les Pyrennées , la Sa
voye, partie des Etats de Piémont , de
Mantouë et de Brabant , il lui convenoit ,
après une pratique de 40. années , de
traiter ce dernier Ouvrage avec tout l'Art
et toute la précision possible , en quoi
on peut dire que l'Auteur a réussi , On
ne trouvera point ailleurs un détail plus
varié et plus agréable ; car outre les Fauxbourgs
de Paris , on y voit avec plaisir
dans.
124 MERCURE DE FRANCE
dans le même Plan , tous les Villages et
les Campagnes qui sont compris entre
Vincennes et S. Cloud. Le Plan est en
neufFeüilles , en beau papier, et fort bien
gravé.
de ses environs , contenant le détail de
ses Faux- Bourgs , Villages et Maisons de
Campagne. Levé géométriquement parle
sieur Roussel , Ingénieur ordinaire de
Sa Majesté. Dédié et présenté au Roi le
6. de ce mois, Se vend 24. livres en
feuilles. A Paris , chez la Veuve Faillot ,
attenant les grands Augustins.
Ce Plan mérite une attention particuliere
; M. Roussel , Ingénieur ordinaire
du Roy , Chevalier de S. Louis , Chef du
- Bureau des Plans et Cartes de S. M..sous
les ordres du Ministre de la Guerre , qui
en est l'Auteur , n'a rien oublié pour le
rendre utile et agréable au Public . Il a
crû qu'après avoir levé , pour le service
du Roi , les Alpes , les Pyrennées , la Sa
voye, partie des Etats de Piémont , de
Mantouë et de Brabant , il lui convenoit ,
après une pratique de 40. années , de
traiter ce dernier Ouvrage avec tout l'Art
et toute la précision possible , en quoi
on peut dire que l'Auteur a réussi , On
ne trouvera point ailleurs un détail plus
varié et plus agréable ; car outre les Fauxbourgs
de Paris , on y voit avec plaisir
dans.
124 MERCURE DE FRANCE
dans le même Plan , tous les Villages et
les Campagnes qui sont compris entre
Vincennes et S. Cloud. Le Plan est en
neufFeüilles , en beau papier, et fort bien
gravé.
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Résumé : Nouveau Plan de Paris en 9. Feüilles, &c. [titre d'après la table]
Le document présente un nouveau plan de Paris et de ses environs, réalisé par le sieur Roussel, ingénieur ordinaire du Roi et Chevalier de Saint-Louis. Ce plan, dédié au Roi et présenté le 6 du mois, est en vente à Paris chez la Veuve Faillot pour 24 livres en feuilles. Roussel, chef du Bureau des Plans et Cartes de Sa Majesté sous les ordres du Ministre de la Guerre, a mis toute son expérience de 40 années au service de cet ouvrage. Le plan inclut les faubourgs de Paris ainsi que les villages et campagnes situés entre Vincennes et Saint-Cloud. Il est composé de neuf feuilles, imprimées sur beau papier et gravé avec soin. Le document souligne la précision et la variété des détails fournis, rendant le plan utile et agréable au public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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215
p. 124
« Le sieur Willerval, libraire à Doüay, vend un RECUEIL des [...] »
Début :
Le sieur Willerval, libraire à Doüay, vend un RECUEIL des [...]
Mots clefs :
Recueil des Edits, Histoire du Baïanisme, Libraire Willerval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le sieur Willerval, libraire à Doüay, vend un RECUEIL des [...] »
Le sieur Willerval , Libraire à Douay,
vend un RECUEIL des Edits , Déclarations
et Reglemens qui sont propres et
particuliers aux Provinces du Ressort du
Parlement de Flandres , imprimé par
l'ordre de M. le Chancelier . C'est un in 4.
de 1050. pages.
Le même Libraire vient d'imprimer
'HISTOIRE du Baïanisme ou de l'Héresie
de Michel Baïus , avec des Notes
Historiques , Chronologiques , Critiques,
&c. suivies d'Eclaircissemens Théologiques
et d'un Recueil de Pieces justificatives.
Par le R. P. J. B. Duchesne , de la
C. de J. Volume in 4. de 800. pages.
vend un RECUEIL des Edits , Déclarations
et Reglemens qui sont propres et
particuliers aux Provinces du Ressort du
Parlement de Flandres , imprimé par
l'ordre de M. le Chancelier . C'est un in 4.
de 1050. pages.
Le même Libraire vient d'imprimer
'HISTOIRE du Baïanisme ou de l'Héresie
de Michel Baïus , avec des Notes
Historiques , Chronologiques , Critiques,
&c. suivies d'Eclaircissemens Théologiques
et d'un Recueil de Pieces justificatives.
Par le R. P. J. B. Duchesne , de la
C. de J. Volume in 4. de 800. pages.
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Résumé : « Le sieur Willerval, libraire à Doüay, vend un RECUEIL des [...] »
Le libraire Willerval à Douay vend deux ouvrages. Le premier est un recueil d'édits et règlements pour les provinces du Parlement de Flandres, imprimé sur ordre du Chancelier, en format in-4, 1050 pages. Le second est l'« Histoire du Baïanisme », par le R. P. J. B. Duchesne, en format in-4, 800 pages, avec notes et pièces justificatives.
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216
p. 125-132
EXTRAIT du Mémoire lû par M. de Réaumur, à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences, du 15 Novembre 1730. sur des Thermomètres d'une nouvelle Construction, dont les dégrez donnent des idées d'un chaud et d'un froid, qui peuvent être rapportez à des mesures connuës.
Début :
Les Thermomètres ne sont pas seulement des instruments à l'usage [...]
Mots clefs :
Thermomètre, M. de Réaumur, Mesure de température, Construction, Comparaison
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Mémoire lû par M. de Réaumur, à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences, du 15 Novembre 1730. sur des Thermomètres d'une nouvelle Construction, dont les dégrez donnent des idées d'un chaud et d'un froid, qui peuvent être rapportez à des mesures connuës.
EXTRAIT du Mémoire la par M. de
Réaumur, à l'Assemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences , du 15 Novembre
1730.sur des Thermomètres d'une
nouvelle Construction , dont les dégrez
donnent des idées d'un chaud et d'un
froid , qui peuvent être rapportez à des
mesures connuës .
Es Thermomètres ne sont pas seule
Live
ment des instrumens à l'usage des
Phisiciens ; generalement on aime à les
consulter , sur tout lorsque le froid de
l'Hyver est rude , ou que la chaleur de
l'Eté est accablante. On aime à comparer
le froid ou le chaud qu'on ressent actuel
lement avec celui des années précédentes.
On aimeroit à sçavoir combien ils sont
éloignez du plus grand froid , ou du plus
grand chaud des autres climats. Mais la
construction des Thermomètres qu'on a
faits jusques icy , ne les rend pas propres
à nous donner sur tout cela des connoissances
bien satisfaisantes.
Il faudroit pouvoir comparer les dégrez
de froid et de chaud , marquez par
differens Thermomètres , en differentes
saisons , en differentes années , et en differens
païs . Or comment faire cette comparaison,
si les Thermomètres , tels que nous
les
126 MERCURE DE FRANCE.
à
les avons aujourd'hui , étant exposez à
un même air , expriment les changemens
de temperature d'air par des nombres de
dégrez differens , er de dégrez dont les
rapports réels nous sont inconnus ! De
deux Thermomètres placez à côté l'un de
Pautre , l'un montera de 7 à 8 dégrez ,
pendant que l'autre ne montera que de
3 à 4 , plus ou moins. Ils parlent tous des
langues differentes ; on n'entend que celle
du Thermomètre qu'on a suivi pendant
plusieurs années; encore ne l'entend-t- on
que très - confusément. On sçait bien le
nombre de dégrez qui se trouve entre le
plus grand froid qu'il a marqué dans une
année , et le plus grand froid qu'il a marqué
dans une autre , mais ces dégrez ne
nous donnent aucune idée distincte d'une
mesure de froid , ou de chaud ; car qu'est
ce qu'un dégré d'un Thermomètre ? On
connoît assez la principale des causes
d'où naist l'irrégularité des marches des
Thermomètres qui sont le plus en usage ,
et qu'on appelle Thermomètres de Florence.
Ils consistent dans une Boule ,
adaptée à un Tube , une certaine quartité
d'esprit de vin coloré y est renfermée
selon que le diamètre de la Boule
est plus ou moins grand , par rapport
celui du Tuyau , la liqueur s'éleve plus
ou moins dans le Tuyau. Pendant te
à
même
JANVIER. 1731. 1 27
même changement de temperature d'air ,
elle marque plus ou moins de dégrez
sur des Thermomètres de même hauteur,
parce que les dégrez sont des parties éga→
dans lesquels la longueur du Tuyau
a été divisée arbitrairement. Comme on
ignore le rapport du Diamètre de la
Boule à celui du Tube , on ignore aussi
les rapports des dégrez des differens
Thermomètres.
Une autre source encore de variétez
considérables , à laquelle on n'a pas pris
assez garde jusques à aujourd'hui , ou du
moins à laquelle on n'a pas cherché à re
medier ; c'est la qualité de l'esprit de vin
qu'on y renferme. M. de Reaumur fait
remarquer que plus les esprits de vins
sont forts , et plus ils sont dilatables , qu'il
y a des Thermomètres remplis d'esprit
de vin très- rectifié , d'autres remplis de
simple Eau- de-vie , et d'autres remplis
d'esprit de vin de biens des qualitez
moyennes entre les deux précédentes . De
sorte que quand on seroit parvenu , ce
qui n'est pas possible, à déterminer exactement
les rapports des diamètres des
Boules à ceux des Tubes , dans differents
Thermomètes , leurs dégrez ne sçauroient
être comparez ensemble , dès qu'ils scroient
remplis d'esprit de vin de differen
tes qualitez , et qu'on ignoreroit , comme
on
128 MERCURE DE FRANCE
on l'a ignoré jusques icy , les differences
qui sont entre les qualitez de ces esprits
de vin. Les Physiciens qui avoient interêt
à perfectionner les Thermomètres en ont
imaginé de bien des formes ; mais celle
des anciens a prévalu ; c'est le Thermomètre
de Florence , qu'on trouve presque
par tout.
M. de Réaumur conserve aussi la même
forme à celui qu'il propose dans ce Mémoire.
L'extérieur en paroît en quelque
sorte le même , quoique sa construction
soit totalement differente. Voici les principes
sur lesquels elle est fondées. Premierement
il détermine le caractere de
l'esprit de vin qu'il fait entrer dans le
Thermomètre , et le détermine de façon
qu'on pourra en tout Païs avoir de pareil
esprit de vin , en reconnoître la qualité.
Secondement , il mesure exactement la
quantité de l'esprit de vin qu'il fait entrer
dans le Thermomètre. Cette quantité
est composée d'un nombre déterminé
de petites mesures connues , de mille
mesures , par exemple .
Troisiémement , les dégrez ne sont
plus des portions arbitraires de la longueur
du Tube , et toutes égales entr'elles
en longueur ; ce sont des portions
du Tube égales entr'elles en capacité , et
égaJANVIER.
1731. 129
égales chacune à une de ces parties ou mesures
, dont le volume total est composé;
chacune est , par exemple , une milliéme
partie de ce volume .
Quatrièmement , il fixe , il détermine
ce volume de mille parties par la congel
lation artificielle de l'eau , c'est à dire ,
par de l'eau qu'il fait geler , autour de
l'esprit de vin . C'est lorsque cet esprit
de vin est condensé par la congellation
artificielle de l'eau que son volume est de
mille parties ou mesures. Or l'esprit de
vin qu'il choisit est tel que son volume
étant mille , lorsqu'il est condensé par la
glace artificielle , il est 1080 lorsqu'il est
dilaté par la plus grande chaleur que l'eau
bouillante puisse lui donner , sans le faire
bouillir.
Ainsi tout est connu , tout est mesuré
dans ces nouveaux Thermomètres. Tous
aussi expriment leurs dégrez de la même
maniere , et toujours d'une maniere intelligible.
On les y compte à commencer
depuis le terme de la congellation de l'eau.
Les dégrez qui sont au dessous sont les
dégrez descendans , ou les dégrez de condensation
; et les dégrez qui sont au dessus
sont les dégrez ascendans ou les dégrez
de dilatation. Tous ces dégrez nous
donnent des idées de mesures de chaleur
telles que nous pouvons les demander.Ils
nous
130 MERCURE DE FRANCE
nous apprennent continuellement combien
s'est dilaté , ou combien s'est condensé
un volume connu d'une liqueur
connuë. Quand la liqueur s'est élevée au
20° dégré au dessus de la congellation de
l'eau ; nous savons qu'un volume de liqueur
qui est mille dans le temps de la
congellation de l'eau , est devenu 1020 ,
c'est-à- dire , que le premier volume s'est
dilaté d'une cinquantième partie , de
même quand la liqueur est descenduë de
20 dégrez au dessous du terme de la
congellation ; nous sçavons que le volume
qui étoit mille , est devenu 980 , ou
qu'il s'est condensé d'une so partie , plus
qu'il ne l'est par la congellation artificielle
de l'eau.
On ne sçauroit entrer icy dans le détail
des pratiques qu'on doit suivre pour
construire exactement ces Thermomètres,
quoiquelles soient simples et faciles ,
on ne pourroit faire entendre tout ce qui
sert à les faciliter , à les abreger , à leur
donner de la précision , sans copier dans
toute leur étendue les explications qui en
ont été rapportées dans le Mémoire même.
Tout se fait , la mesure à la main.
Nous nous contenterons de faire remarquer
que les Tubes et les Boules de ces
Thermomètres ont beaucoup plus de capacité
que les Boules et les Tubes des
TherJANVIER.
1731. 13r
Thermomètres ordinaires . Il seroit im
possible de mesurer exactement les portions
des capacitez égales , qui doivent
marquer les dégrez , dans des Tubes presque
capillaires , tels que sont ceux des
Thermomètres ordinaires. M. de Réaumur
prend pour les siens des Tubes aussi
gros que le sont ceux des bons Baromè
tres simples car les Baromètres simples ,
faits de Tubes capillaires ne valent rien,
et il prend des Boules de trois pouces et
demi , ou quatre pouces de diamètre,
Si on cut commencé faire des monpar
tres,on n'auroit point eu de mesures exactes
du temps , jusques à ce que quelqu'un
cut proposé de faire de plus grandes
Horloges , comme sont les Pendules. C'est
ce qui est arrivé aux Thermomètres . On
a commencé par les construire d'une trespetite
capacité, et on n'a pas pensé assez- tôt
qu'il étoit essentiel de leur donner une
capacité plus grande , si on vouloit en
faire des instrumens exacts pour mesurer
le froid et le chaud.
La solidité des principes sur lesquels
ces nouveaux Thermomètres sont construits
est incontestable, mais on pourroit
douter si la pratique répond icy assez
exactement à la théorie. Les Thermomè
tres qui ont été construits , font voir
qu'elle y répond , même plus exactement
qu'on
132 MERCURE DE FRANCE
qu'on n'eut osé l'attendre. Lorsqu'on en
place 7 à 8 , ou un plus grand nombre ,
les uns à côté des autres ; on a le plaisir
de voir qu'ils marquent tous le même
dégré de froid ou de chaud.A peine trouve-
t-on entre ceux qui s'écartent le plus,
une difference d'un quart de dégré , ou
d'un de dégré.
On vend actuellement de ces Thermomètres
chez les Sieurs Cholets , Marchands Fayanciers
, à la Levrette , rue S. Honoré , vis-àvis
la rue de l'Echelle , et au coin de la ruë
des Fondeurs , qui monte à la Butte saint
Roch.
Comme leur perfection dépend de l'attention
avec laquelle ils ont été construits , et
qu'on auroit pu craindre que les Ouvriers
pour aller plus vite , leur eussent laissé des
deffants. M. Pitot , de l'Academie Royale
des Sciences , s'est chargé de verifier tous
ceux qui se vendent chez les Marchands
ci-dessus , et de les parapher.
Réaumur, à l'Assemblée publique de l'Académie
Royale des Sciences , du 15 Novembre
1730.sur des Thermomètres d'une
nouvelle Construction , dont les dégrez
donnent des idées d'un chaud et d'un
froid , qui peuvent être rapportez à des
mesures connuës .
Es Thermomètres ne sont pas seule
Live
ment des instrumens à l'usage des
Phisiciens ; generalement on aime à les
consulter , sur tout lorsque le froid de
l'Hyver est rude , ou que la chaleur de
l'Eté est accablante. On aime à comparer
le froid ou le chaud qu'on ressent actuel
lement avec celui des années précédentes.
On aimeroit à sçavoir combien ils sont
éloignez du plus grand froid , ou du plus
grand chaud des autres climats. Mais la
construction des Thermomètres qu'on a
faits jusques icy , ne les rend pas propres
à nous donner sur tout cela des connoissances
bien satisfaisantes.
Il faudroit pouvoir comparer les dégrez
de froid et de chaud , marquez par
differens Thermomètres , en differentes
saisons , en differentes années , et en differens
païs . Or comment faire cette comparaison,
si les Thermomètres , tels que nous
les
126 MERCURE DE FRANCE.
à
les avons aujourd'hui , étant exposez à
un même air , expriment les changemens
de temperature d'air par des nombres de
dégrez differens , er de dégrez dont les
rapports réels nous sont inconnus ! De
deux Thermomètres placez à côté l'un de
Pautre , l'un montera de 7 à 8 dégrez ,
pendant que l'autre ne montera que de
3 à 4 , plus ou moins. Ils parlent tous des
langues differentes ; on n'entend que celle
du Thermomètre qu'on a suivi pendant
plusieurs années; encore ne l'entend-t- on
que très - confusément. On sçait bien le
nombre de dégrez qui se trouve entre le
plus grand froid qu'il a marqué dans une
année , et le plus grand froid qu'il a marqué
dans une autre , mais ces dégrez ne
nous donnent aucune idée distincte d'une
mesure de froid , ou de chaud ; car qu'est
ce qu'un dégré d'un Thermomètre ? On
connoît assez la principale des causes
d'où naist l'irrégularité des marches des
Thermomètres qui sont le plus en usage ,
et qu'on appelle Thermomètres de Florence.
Ils consistent dans une Boule ,
adaptée à un Tube , une certaine quartité
d'esprit de vin coloré y est renfermée
selon que le diamètre de la Boule
est plus ou moins grand , par rapport
celui du Tuyau , la liqueur s'éleve plus
ou moins dans le Tuyau. Pendant te
à
même
JANVIER. 1731. 1 27
même changement de temperature d'air ,
elle marque plus ou moins de dégrez
sur des Thermomètres de même hauteur,
parce que les dégrez sont des parties éga→
dans lesquels la longueur du Tuyau
a été divisée arbitrairement. Comme on
ignore le rapport du Diamètre de la
Boule à celui du Tube , on ignore aussi
les rapports des dégrez des differens
Thermomètres.
Une autre source encore de variétez
considérables , à laquelle on n'a pas pris
assez garde jusques à aujourd'hui , ou du
moins à laquelle on n'a pas cherché à re
medier ; c'est la qualité de l'esprit de vin
qu'on y renferme. M. de Reaumur fait
remarquer que plus les esprits de vins
sont forts , et plus ils sont dilatables , qu'il
y a des Thermomètres remplis d'esprit
de vin très- rectifié , d'autres remplis de
simple Eau- de-vie , et d'autres remplis
d'esprit de vin de biens des qualitez
moyennes entre les deux précédentes . De
sorte que quand on seroit parvenu , ce
qui n'est pas possible, à déterminer exactement
les rapports des diamètres des
Boules à ceux des Tubes , dans differents
Thermomètes , leurs dégrez ne sçauroient
être comparez ensemble , dès qu'ils scroient
remplis d'esprit de vin de differen
tes qualitez , et qu'on ignoreroit , comme
on
128 MERCURE DE FRANCE
on l'a ignoré jusques icy , les differences
qui sont entre les qualitez de ces esprits
de vin. Les Physiciens qui avoient interêt
à perfectionner les Thermomètres en ont
imaginé de bien des formes ; mais celle
des anciens a prévalu ; c'est le Thermomètre
de Florence , qu'on trouve presque
par tout.
M. de Réaumur conserve aussi la même
forme à celui qu'il propose dans ce Mémoire.
L'extérieur en paroît en quelque
sorte le même , quoique sa construction
soit totalement differente. Voici les principes
sur lesquels elle est fondées. Premierement
il détermine le caractere de
l'esprit de vin qu'il fait entrer dans le
Thermomètre , et le détermine de façon
qu'on pourra en tout Païs avoir de pareil
esprit de vin , en reconnoître la qualité.
Secondement , il mesure exactement la
quantité de l'esprit de vin qu'il fait entrer
dans le Thermomètre. Cette quantité
est composée d'un nombre déterminé
de petites mesures connues , de mille
mesures , par exemple .
Troisiémement , les dégrez ne sont
plus des portions arbitraires de la longueur
du Tube , et toutes égales entr'elles
en longueur ; ce sont des portions
du Tube égales entr'elles en capacité , et
égaJANVIER.
1731. 129
égales chacune à une de ces parties ou mesures
, dont le volume total est composé;
chacune est , par exemple , une milliéme
partie de ce volume .
Quatrièmement , il fixe , il détermine
ce volume de mille parties par la congel
lation artificielle de l'eau , c'est à dire ,
par de l'eau qu'il fait geler , autour de
l'esprit de vin . C'est lorsque cet esprit
de vin est condensé par la congellation
artificielle de l'eau que son volume est de
mille parties ou mesures. Or l'esprit de
vin qu'il choisit est tel que son volume
étant mille , lorsqu'il est condensé par la
glace artificielle , il est 1080 lorsqu'il est
dilaté par la plus grande chaleur que l'eau
bouillante puisse lui donner , sans le faire
bouillir.
Ainsi tout est connu , tout est mesuré
dans ces nouveaux Thermomètres. Tous
aussi expriment leurs dégrez de la même
maniere , et toujours d'une maniere intelligible.
On les y compte à commencer
depuis le terme de la congellation de l'eau.
Les dégrez qui sont au dessous sont les
dégrez descendans , ou les dégrez de condensation
; et les dégrez qui sont au dessus
sont les dégrez ascendans ou les dégrez
de dilatation. Tous ces dégrez nous
donnent des idées de mesures de chaleur
telles que nous pouvons les demander.Ils
nous
130 MERCURE DE FRANCE
nous apprennent continuellement combien
s'est dilaté , ou combien s'est condensé
un volume connu d'une liqueur
connuë. Quand la liqueur s'est élevée au
20° dégré au dessus de la congellation de
l'eau ; nous savons qu'un volume de liqueur
qui est mille dans le temps de la
congellation de l'eau , est devenu 1020 ,
c'est-à- dire , que le premier volume s'est
dilaté d'une cinquantième partie , de
même quand la liqueur est descenduë de
20 dégrez au dessous du terme de la
congellation ; nous sçavons que le volume
qui étoit mille , est devenu 980 , ou
qu'il s'est condensé d'une so partie , plus
qu'il ne l'est par la congellation artificielle
de l'eau.
On ne sçauroit entrer icy dans le détail
des pratiques qu'on doit suivre pour
construire exactement ces Thermomètres,
quoiquelles soient simples et faciles ,
on ne pourroit faire entendre tout ce qui
sert à les faciliter , à les abreger , à leur
donner de la précision , sans copier dans
toute leur étendue les explications qui en
ont été rapportées dans le Mémoire même.
Tout se fait , la mesure à la main.
Nous nous contenterons de faire remarquer
que les Tubes et les Boules de ces
Thermomètres ont beaucoup plus de capacité
que les Boules et les Tubes des
TherJANVIER.
1731. 13r
Thermomètres ordinaires . Il seroit im
possible de mesurer exactement les portions
des capacitez égales , qui doivent
marquer les dégrez , dans des Tubes presque
capillaires , tels que sont ceux des
Thermomètres ordinaires. M. de Réaumur
prend pour les siens des Tubes aussi
gros que le sont ceux des bons Baromè
tres simples car les Baromètres simples ,
faits de Tubes capillaires ne valent rien,
et il prend des Boules de trois pouces et
demi , ou quatre pouces de diamètre,
Si on cut commencé faire des monpar
tres,on n'auroit point eu de mesures exactes
du temps , jusques à ce que quelqu'un
cut proposé de faire de plus grandes
Horloges , comme sont les Pendules. C'est
ce qui est arrivé aux Thermomètres . On
a commencé par les construire d'une trespetite
capacité, et on n'a pas pensé assez- tôt
qu'il étoit essentiel de leur donner une
capacité plus grande , si on vouloit en
faire des instrumens exacts pour mesurer
le froid et le chaud.
La solidité des principes sur lesquels
ces nouveaux Thermomètres sont construits
est incontestable, mais on pourroit
douter si la pratique répond icy assez
exactement à la théorie. Les Thermomè
tres qui ont été construits , font voir
qu'elle y répond , même plus exactement
qu'on
132 MERCURE DE FRANCE
qu'on n'eut osé l'attendre. Lorsqu'on en
place 7 à 8 , ou un plus grand nombre ,
les uns à côté des autres ; on a le plaisir
de voir qu'ils marquent tous le même
dégré de froid ou de chaud.A peine trouve-
t-on entre ceux qui s'écartent le plus,
une difference d'un quart de dégré , ou
d'un de dégré.
On vend actuellement de ces Thermomètres
chez les Sieurs Cholets , Marchands Fayanciers
, à la Levrette , rue S. Honoré , vis-àvis
la rue de l'Echelle , et au coin de la ruë
des Fondeurs , qui monte à la Butte saint
Roch.
Comme leur perfection dépend de l'attention
avec laquelle ils ont été construits , et
qu'on auroit pu craindre que les Ouvriers
pour aller plus vite , leur eussent laissé des
deffants. M. Pitot , de l'Academie Royale
des Sciences , s'est chargé de verifier tous
ceux qui se vendent chez les Marchands
ci-dessus , et de les parapher.
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Résumé : EXTRAIT du Mémoire lû par M. de Réaumur, à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences, du 15 Novembre 1730. sur des Thermomètres d'une nouvelle Construction, dont les dégrez donnent des idées d'un chaud et d'un froid, qui peuvent être rapportez à des mesures connuës.
Le 15 novembre 1730, René-Antoine Ferchault de Réaumur présente à l'Assemblée publique de l'Académie Royale des Sciences un mémoire sur de nouveaux thermomètres. Ces instruments sont utilisés non seulement par les physiciens, mais aussi par le public pour comparer les températures actuelles avec celles des années précédentes ou d'autres climats. Cependant, les thermomètres existants, notamment ceux de Florence, ne fournissent pas des mesures satisfaisantes en raison de leurs constructions variées et des différences dans les liquides utilisés, comme l'esprit de vin de qualités diverses. Réaumur propose une nouvelle construction de thermomètres pour résoudre ces problèmes. Il standardise la qualité et la quantité de l'esprit de vin utilisé, mesure les degrés en portions égales de capacité plutôt que de longueur, et fixe les degrés par rapport à la congélation et à l'ébullition de l'eau. Ainsi, tous les thermomètres expriment les degrés de la même manière, permettant des comparaisons précises et intelligibles. Les nouveaux thermomètres sont construits avec des tubes et des boules de plus grande capacité, similaires à ceux des baromètres simples, pour assurer une mesure exacte. Les tests montrent que ces thermomètres sont très précis, avec des écarts minimes entre eux. Ils sont disponibles à la vente chez les Sieurs Cholets, et leur construction est vérifiée par M. Pitot pour garantir leur exactitude.
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217
p. 132-134
PRIX d'Eloquence et de Poësie, pour l'année 1731.
Début :
L'Academie Françoise fait sçavoir au public, que le 25 Aoust [...]
Mots clefs :
Auteur, Ouvrages, Académie française, Prix de poésie, Concours littéraire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIX d'Eloquence et de Poësie, pour l'année 1731.
PRIX d'Eloquence et de Poësie .
pour l'année 1731 .
'Academie Françoise fait sçavoir au
L'public, que le 25 Aoust prochain 1731 .
Fête de S. Louis , elle donnera le Prix
d'Eloquence , fondé par M. de Balzac
de
JANVIER. 1731. 133
de l'Académie Françoise. Le sujet sera
Du plaisir qu'ily a àfaire du bien , suivant
ces paroles de l'Ecriture, tirées du 35 verset
du 20. chap . des Actes des Apôtres :
Beatius est magis dare quàm accipere. Il faudra
que le Discours ne soit que de demiheure
de lecture , tout au plus , et qu'il
finisse par une courte Priére à Jesus- Christ.
On ne recevra aucun Discours sans une
Approbation signée de deux Docteurs
de la Faculté de Théologie de Paris ,
résidant actuellement.
{
et y
Le même jour , elle donnera le prix de
Poësie , fondé par M. de Clermont de
Tonnerre , Evêque et Comte de Noyon ,
Pair de France , et l'un des 40. de l'Académie.
Le sujet sera : Les Progrez de l'Art
des Jardins sous le Regne de LOUIS LE
GRAND. Il sera permis d'y joindre tel autre
sujet de loüange que chacun voudra,
sur quelques actions particulieres du feu
Roy , ou sur toutes ensemble , pourvû
qu'on n'excede point cent Vers. Et on y
ajoutera une courte Priére à Dieu pour le
Roy , séparée du corps de l'ouvrage,et de
telle mesure de Vers qu'on voudra.
Toutes personnes seront reçues à composer
pour ces 2 prix , excepté les 40 de
'Académie qui doivent en être les Juges.
Les Auteurs ne mettront point leur
nom à leurs Ouvrages , mais une marque
G ου
134 MERCURE DE FRANCE.
ou un paraphe , avec un Passage de l'Ecriture
sainte , pour le discours de Prosc;
et telle autre Sentence qu'il leur plaira ,
pour les Pieces de Poësie.
Ceux qui prétendront aux Prix , sont
avertis que les Pieces des Auteurs qui se
seront fait connoître, soit par eux- mêmes,
soit par leurs amis , seront rejettées , et ne
concourront point ; et que tous Mess. les .
Académiciens ont promis de se recuser
eux-mêmes , et de ne point donner leurs
suffrages pour les Pieces dont les Auteurs
leur seront connus.
Les Auteurs seront aussi obligez de remettre
leurs Ouvrages dans le dernier
jour du mois de Juin prochain , entre les
mains de M.Coignardle Fils , Imprimeur
ordinaire du Roy et de l'Académie Françoise
, rue S, Jacques , et d'en affranchir le
port, autrement ils ne seront point retirez .
pour l'année 1731 .
'Academie Françoise fait sçavoir au
L'public, que le 25 Aoust prochain 1731 .
Fête de S. Louis , elle donnera le Prix
d'Eloquence , fondé par M. de Balzac
de
JANVIER. 1731. 133
de l'Académie Françoise. Le sujet sera
Du plaisir qu'ily a àfaire du bien , suivant
ces paroles de l'Ecriture, tirées du 35 verset
du 20. chap . des Actes des Apôtres :
Beatius est magis dare quàm accipere. Il faudra
que le Discours ne soit que de demiheure
de lecture , tout au plus , et qu'il
finisse par une courte Priére à Jesus- Christ.
On ne recevra aucun Discours sans une
Approbation signée de deux Docteurs
de la Faculté de Théologie de Paris ,
résidant actuellement.
{
et y
Le même jour , elle donnera le prix de
Poësie , fondé par M. de Clermont de
Tonnerre , Evêque et Comte de Noyon ,
Pair de France , et l'un des 40. de l'Académie.
Le sujet sera : Les Progrez de l'Art
des Jardins sous le Regne de LOUIS LE
GRAND. Il sera permis d'y joindre tel autre
sujet de loüange que chacun voudra,
sur quelques actions particulieres du feu
Roy , ou sur toutes ensemble , pourvû
qu'on n'excede point cent Vers. Et on y
ajoutera une courte Priére à Dieu pour le
Roy , séparée du corps de l'ouvrage,et de
telle mesure de Vers qu'on voudra.
Toutes personnes seront reçues à composer
pour ces 2 prix , excepté les 40 de
'Académie qui doivent en être les Juges.
Les Auteurs ne mettront point leur
nom à leurs Ouvrages , mais une marque
G ου
134 MERCURE DE FRANCE.
ou un paraphe , avec un Passage de l'Ecriture
sainte , pour le discours de Prosc;
et telle autre Sentence qu'il leur plaira ,
pour les Pieces de Poësie.
Ceux qui prétendront aux Prix , sont
avertis que les Pieces des Auteurs qui se
seront fait connoître, soit par eux- mêmes,
soit par leurs amis , seront rejettées , et ne
concourront point ; et que tous Mess. les .
Académiciens ont promis de se recuser
eux-mêmes , et de ne point donner leurs
suffrages pour les Pieces dont les Auteurs
leur seront connus.
Les Auteurs seront aussi obligez de remettre
leurs Ouvrages dans le dernier
jour du mois de Juin prochain , entre les
mains de M.Coignardle Fils , Imprimeur
ordinaire du Roy et de l'Académie Françoise
, rue S, Jacques , et d'en affranchir le
port, autrement ils ne seront point retirez .
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Résumé : PRIX d'Eloquence et de Poësie, pour l'année 1731.
En 1731, l'Académie Française attribue deux prix. Le Prix d'Éloquence, fondé par M. de Balzac, porte sur le sujet 'Du plaisir qu'il y a à faire du bien', basé sur un verset des Actes des Apôtres. Le discours doit durer moins de trente minutes et se conclure par une prière à Jésus-Christ. Les soumissions doivent être approuvées par deux docteurs de la Faculté de Théologie de Paris. Le Prix de Poésie, fondé par M. de Clermont de Tonnerre, Évêque de Noyon, traite des 'Progrès de l'Art des Jardins sous le règne de Louis le Grand'. Les participants peuvent inclure des louanges sur des actions du roi défunt et une prière à Dieu pour le roi, sans dépasser cent vers. Les œuvres doivent être soumises anonymement avant le 30 juin 1731 chez M. Coignard le Fils, imprimeur du roi et de l'Académie. Les membres de l'Académie sont exclus du concours.
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218
p. 134-135
« On apprend de Londres, qu'on avoit apporté de Lisbonne [...] »
Début :
On apprend de Londres, qu'on avoit apporté de Lisbonne [...]
Mots clefs :
Diamants, Brésil, Londres, Édimbourg, Inondation, Tamise
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres, qu'on avoit apporté de Lisbonne [...] »
On apprend de Londres , qu'on y avoit
apporté de Lisbonne une grande quantité
de Diamans de la nouvelle Mine, découverte
au Brésil ; et comme ils sont
d'une aussi belle eau que ceux d'Orient ,
quoique moins durs, on croit que ces derniers
diminueront le prix.
Le 11 Janvier , il y eut à Londres la
plus haute Marée qui ait été veuë depuis
50 ans ; l'eau monta 6 pouces plus que
dans
JANVIER. 1731. 135
dans la Marée extraordinaire , qui causa la
bréche de Dagenham ; ce qui fit un- dommage
incroyable sur le bord de la Tamise,
par l'inondation de plusieurs Chantiers.
On aprend aussi d'Edimbourg que le
25 de ce mois , la femme d'un nommé
Jacques Beabrie , Charpentier de Vaisseau
, qui est âgé de plus de 80 ans , y
étoit accouchée de 3 enfans mâles , qui
avoient été baptisez , et se portoient bien .
apporté de Lisbonne une grande quantité
de Diamans de la nouvelle Mine, découverte
au Brésil ; et comme ils sont
d'une aussi belle eau que ceux d'Orient ,
quoique moins durs, on croit que ces derniers
diminueront le prix.
Le 11 Janvier , il y eut à Londres la
plus haute Marée qui ait été veuë depuis
50 ans ; l'eau monta 6 pouces plus que
dans
JANVIER. 1731. 135
dans la Marée extraordinaire , qui causa la
bréche de Dagenham ; ce qui fit un- dommage
incroyable sur le bord de la Tamise,
par l'inondation de plusieurs Chantiers.
On aprend aussi d'Edimbourg que le
25 de ce mois , la femme d'un nommé
Jacques Beabrie , Charpentier de Vaisseau
, qui est âgé de plus de 80 ans , y
étoit accouchée de 3 enfans mâles , qui
avoient été baptisez , et se portoient bien .
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Résumé : « On apprend de Londres, qu'on avoit apporté de Lisbonne [...] »
À Londres, des diamants brésiliens de qualité comparable à ceux d'Orient ont été apportés, pouvant influencer leurs prix. Le 11 janvier, une marée record a causé des inondations sur la Tamise. À Édimbourg, le 25 janvier, une octogénaire a accouché de triplés en bonne santé.
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219
p. 135-136
« On a imprimé à Rome depuis un Livre intitulé : Motivi [...] »
Début :
On a imprimé à Rome depuis un Livre intitulé : Motivi [...]
Mots clefs :
Rome, Invention , Florence, Sculpteurs, Église métropolitaine de Lisbonne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On a imprimé à Rome depuis un Livre intitulé : Motivi [...] »
On a imprimé à Rome depuis peu un
Livre intitulé : Motivi di credere tuta
via ascoso è non iscoperto l'anno 1695. Il
sacro Corpo di S. Agostino. L'Ouvrage est
bien écrit ; mais feu M. Fontanini , qui
fit imprimer en 1728. une Dissertation
sur la verité de la découverte du Corps
de S. Augustin , y est fort peu ménagé.
Il paroît à Rome une nouvelle édition
du Riposo , di Raphaello Borghini
auquel on a ajouté plusieurs figures. C'est
un Dialogue tres - bien écrit sur la Peinture
et la Sculpture ; l'Auteur y enseigne
tout ce qui concerne l'invention , la disposition
, le choix des attitudes , le dessein
et le coloris . Cet Ouvrage est tresestimé
en Italie.
On a appris de Florence , que le Roy
de Portugal y fait travailler par les plus
Gij ha
136 MERCURE DE FRANCE .
habiles Sculpteurs de cette Ville, aux Statuës
en marbre des 12 Apôtres , de 8
pieds de proportion , pour les placer dans
l'Eglise Métropolitaine de Lisbonne.
Chaque Statue sera payée mille écus
Romains,
On a aussi appris de Florence que
quelques personnes de consideration de
cette Ville ont fait entr'elles une société
pour faire graver la fameuse Galerie du
Grand Duc.Le premier volume de ce beau
Recueil , doit bien- tôt paroître , avec des
Explications curieuses de M. Gori , déja
connu par des Ouvrages dont le public
a été satisfait.
Livre intitulé : Motivi di credere tuta
via ascoso è non iscoperto l'anno 1695. Il
sacro Corpo di S. Agostino. L'Ouvrage est
bien écrit ; mais feu M. Fontanini , qui
fit imprimer en 1728. une Dissertation
sur la verité de la découverte du Corps
de S. Augustin , y est fort peu ménagé.
Il paroît à Rome une nouvelle édition
du Riposo , di Raphaello Borghini
auquel on a ajouté plusieurs figures. C'est
un Dialogue tres - bien écrit sur la Peinture
et la Sculpture ; l'Auteur y enseigne
tout ce qui concerne l'invention , la disposition
, le choix des attitudes , le dessein
et le coloris . Cet Ouvrage est tresestimé
en Italie.
On a appris de Florence , que le Roy
de Portugal y fait travailler par les plus
Gij ha
136 MERCURE DE FRANCE .
habiles Sculpteurs de cette Ville, aux Statuës
en marbre des 12 Apôtres , de 8
pieds de proportion , pour les placer dans
l'Eglise Métropolitaine de Lisbonne.
Chaque Statue sera payée mille écus
Romains,
On a aussi appris de Florence que
quelques personnes de consideration de
cette Ville ont fait entr'elles une société
pour faire graver la fameuse Galerie du
Grand Duc.Le premier volume de ce beau
Recueil , doit bien- tôt paroître , avec des
Explications curieuses de M. Gori , déja
connu par des Ouvrages dont le public
a été satisfait.
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Résumé : « On a imprimé à Rome depuis un Livre intitulé : Motivi [...] »
En 1695, à Rome, a été imprimé 'Motivi di credere tutta via ascoso è non iscoperto', un livre critiquant une dissertation de M. Fontanini publiée en 1728 sur la découverte du corps de Saint Augustin. Une nouvelle édition du 'Riposo' de Raphaello Borghini, dialogue sur la peinture et la sculpture, a également été publiée avec des figures supplémentaires. Cet ouvrage est très apprécié en Italie pour ses enseignements sur l'invention, la disposition, le choix des attitudes, le dessein et le coloris. À Florence, le roi de Portugal commande des statues en marbre des douze apôtres, destinées à l'église métropolitaine de Lisbonne. Par ailleurs, des personnalités influentes de Florence se sont associées pour graver la Galerie du Grand Duc, dont le premier volume, accompagné d'explications de M. Gori, doit bientôt paraître.
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220
p. 136-138
Médailles frappées à Moscou, [titre d'après la table]
Début :
On a frappé à Moscou une Médaille sur le Couronnement [...]
Mots clefs :
Médaille, Couronnement, Tsarine Anne, Moscou, Pierre le Grand, Iconographie chrétienne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Médailles frappées à Moscou, [titre d'après la table]
On a frappé à Moscou une Médaille
sur le Couronnement de la Czarine . On
y voit d'un côté le Buste de cette Prin
cesse, et pour Légende, en langueRussier e;
Anne , par la grace de Dieu , Imperatrice
et Souveraine de toutes les Russies . On voit
sur le revers la figure de la Czarine en
pied , avec trois autres figures de femmes
, representant les trois Vertus Cardinales.
La Foy ; désignée par une Croix
qu'elle tient de la main gauche , remet
le Sceptre à la Czarine . L'Esperance ,
qu'on reconnoît à l'Ancre , lui présente
un Globe , surmonté d'une Croix , sya
bole d'un Empire Chrétien , La Charité;
dont
JANVIER. 1731. -137
dont on a exprimé le caractere par un
Enfant qu'elle allaite , met la Couronne
sur la tête de cette Princesse , et pour
légende : Je tiens l'Empire de Dieu , de ma
Naissance , et de ces Peuples ; et à l'Exerque
, ces mots : Couronnée à Moscon le
28 Avril 1730 .
Nous dirons à cette occasion que le
Czar , Pierre le Grand , étant à Paris en
1721. avoit fait l'honneur à l'Académie
Royale des Sciences d'assister à une de
ses Sceances , et de permettre que son
nom fut inscrit dans ses Registres , au
rang des Académiciens honoraires de
cette illustre Compagnie. Le Czar , son
petit-fils , fit il y a plus de deux ans ,
un tres-beau present à la même Acadé
mie , consistant en 60 Medailles d'or
selon l'intention de son Ayeul , et selon
les dernieres dispositions de la feuë Czarine
son épouse.
La distribution de ces Médailles se fit
le 24 Novembre 1728. à tous les Académiciens.
Elles ont toutes la même fice
et le même revers , mais de plusieurs
grandeurs et de poids different. Celles
des Honoraires , au nombre de dix , ont
30 lignes de diametres , et du poids d'environ
15 Louis d'or ; celles des Pensionnaires
pesent environ to Loüis , et celles
des Associez et Adjoints , 7 .
G iij
Cette
13
8 MERCURE DE FRANCE .
Cette Medaille represente d'un côté
le Buste du feu Czar , avec cette Legende
, en langue et en caracteres Russiens :
Pierre I. par la Grace de Dieu , Empereur
et Souverain de toutes les Russies. Au bas
du Buste est l'année de la naissance de
ce Prince , 1672. sur le revers sont les
principaux Symboles des Sciences et des
Arts , avec une Legende en la même langue
, qui en marque l'établissement et les
progrez dans les Etats du Czar. L'année
1725. en laquelle la Medaille a été frappée
, est marquée dans l'Exergue ,
sur le Couronnement de la Czarine . On
y voit d'un côté le Buste de cette Prin
cesse, et pour Légende, en langueRussier e;
Anne , par la grace de Dieu , Imperatrice
et Souveraine de toutes les Russies . On voit
sur le revers la figure de la Czarine en
pied , avec trois autres figures de femmes
, representant les trois Vertus Cardinales.
La Foy ; désignée par une Croix
qu'elle tient de la main gauche , remet
le Sceptre à la Czarine . L'Esperance ,
qu'on reconnoît à l'Ancre , lui présente
un Globe , surmonté d'une Croix , sya
bole d'un Empire Chrétien , La Charité;
dont
JANVIER. 1731. -137
dont on a exprimé le caractere par un
Enfant qu'elle allaite , met la Couronne
sur la tête de cette Princesse , et pour
légende : Je tiens l'Empire de Dieu , de ma
Naissance , et de ces Peuples ; et à l'Exerque
, ces mots : Couronnée à Moscon le
28 Avril 1730 .
Nous dirons à cette occasion que le
Czar , Pierre le Grand , étant à Paris en
1721. avoit fait l'honneur à l'Académie
Royale des Sciences d'assister à une de
ses Sceances , et de permettre que son
nom fut inscrit dans ses Registres , au
rang des Académiciens honoraires de
cette illustre Compagnie. Le Czar , son
petit-fils , fit il y a plus de deux ans ,
un tres-beau present à la même Acadé
mie , consistant en 60 Medailles d'or
selon l'intention de son Ayeul , et selon
les dernieres dispositions de la feuë Czarine
son épouse.
La distribution de ces Médailles se fit
le 24 Novembre 1728. à tous les Académiciens.
Elles ont toutes la même fice
et le même revers , mais de plusieurs
grandeurs et de poids different. Celles
des Honoraires , au nombre de dix , ont
30 lignes de diametres , et du poids d'environ
15 Louis d'or ; celles des Pensionnaires
pesent environ to Loüis , et celles
des Associez et Adjoints , 7 .
G iij
Cette
13
8 MERCURE DE FRANCE .
Cette Medaille represente d'un côté
le Buste du feu Czar , avec cette Legende
, en langue et en caracteres Russiens :
Pierre I. par la Grace de Dieu , Empereur
et Souverain de toutes les Russies. Au bas
du Buste est l'année de la naissance de
ce Prince , 1672. sur le revers sont les
principaux Symboles des Sciences et des
Arts , avec une Legende en la même langue
, qui en marque l'établissement et les
progrez dans les Etats du Czar. L'année
1725. en laquelle la Medaille a été frappée
, est marquée dans l'Exergue ,
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Résumé : Médailles frappées à Moscou, [titre d'après la table]
Le texte présente deux médailles distinctes frappées en Russie. La première, célébrant le couronnement de la tsarine Anne à Moscou le 28 avril 1730, montre sur une face son buste avec l'inscription « Anne, par la grâce de Dieu, Impératrice et Souveraine de toutes les Russies ». Sur l'autre face, la tsarine est représentée avec trois figures symbolisant les vertus cardinales : la Foi, l'Espérance et la Charité. La légende indique : « Je tiens l'Empire de Dieu, de ma Naissance, et de ces Peuples ». La seconde médaille, offerte par le petit-fils de Pierre le Grand à l'Académie Royale des Sciences en 1728, représente le buste de Pierre le Grand avec l'inscription « Pierre I, par la grâce de Dieu, Empereur et Souverain de toutes les Russies ». Le revers montre les symboles des sciences et des arts, avec l'année 1725 marquée dans l'exergue. Pierre le Grand avait été inscrit comme académicien honoraire lors de sa visite à Paris en 1721.
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221
p. 138-139
Portrait de la Dlle Camargo, [titre d'après la table]
Début :
Le Portrait historié et très bien caractérisé de la Dlle [...]
Mots clefs :
Portrait, Opéra, Estampe, Académie royale de peinture, Tableau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Portrait de la Dlle Camargo, [titre d'après la table]
Le Portrait historie et très bien caracterisé
de la Dile Camargo , premiere danseuse
de l'Opera , va paroître en Estampe..
Il a été peint par le sieur Lancret , Peintre
de l'Académie Royale de Peinture..
Le talent que tout le monde lui connoît ,
sur tout pour les sujets de Bals et Fêtes
galantes et champêtres , a été ingenieusement
employé à faire un Tableau des plus.
agréables ; il a si bien sçû saisir ce qu'un
aussi excellent modele a d'inimitable,que
jamais Figure n'a paruë plus dansante.Les
accompagnemens sont traités avec goût
et discernement ; on voit des spectateurs
et des simphoniste placés naturellement,
et un très -beau fond de paysage. Le sieur
Cars , Graveur de la même Académie ,
très,
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY.
ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
R
W
YORK
MIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
1731
JANVIER. 1731. 139
très-habile dans sa profession , a gravé
ce Portrait de la même grandeur du Tableau
, et avec tant d'art , que les Con- .
noisseurs ne sçavent à qui donner la préference
du pinceau ou du burin. L'Estampe
est en large , et de la même grandeur
du Tableau original ; dont nous pouvions
faire tout d'un coup l'éloge en
disant qu'il est dans le Cabinet de M. de
la Faye. Cette Estampe se vendra chez
l'Auteur , Quay de la Mégisserie , à la
Croix de Perles , et chez le sieur Cars , au
Nom de Jesus .
de la Dile Camargo , premiere danseuse
de l'Opera , va paroître en Estampe..
Il a été peint par le sieur Lancret , Peintre
de l'Académie Royale de Peinture..
Le talent que tout le monde lui connoît ,
sur tout pour les sujets de Bals et Fêtes
galantes et champêtres , a été ingenieusement
employé à faire un Tableau des plus.
agréables ; il a si bien sçû saisir ce qu'un
aussi excellent modele a d'inimitable,que
jamais Figure n'a paruë plus dansante.Les
accompagnemens sont traités avec goût
et discernement ; on voit des spectateurs
et des simphoniste placés naturellement,
et un très -beau fond de paysage. Le sieur
Cars , Graveur de la même Académie ,
très,
THE NEW YORK
PUBLIC LIBRARY.
ASTOR, LENOX AND
TILDEN FOUNDATIONS.
R
W
YORK
MIC
LIBRARY
.
ASTOR
, LENOX
AND TILDEN
FOUNDATIONS
.
1731
JANVIER. 1731. 139
très-habile dans sa profession , a gravé
ce Portrait de la même grandeur du Tableau
, et avec tant d'art , que les Con- .
noisseurs ne sçavent à qui donner la préference
du pinceau ou du burin. L'Estampe
est en large , et de la même grandeur
du Tableau original ; dont nous pouvions
faire tout d'un coup l'éloge en
disant qu'il est dans le Cabinet de M. de
la Faye. Cette Estampe se vendra chez
l'Auteur , Quay de la Mégisserie , à la
Croix de Perles , et chez le sieur Cars , au
Nom de Jesus .
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Résumé : Portrait de la Dlle Camargo, [titre d'après la table]
Le texte annonce la publication d'une estampe intitulée 'Le Portrait histoire et très bien caractérisé de la Dile Camargo, première danseuse de l'Opéra'. Cette œuvre a été peinte par Nicolas Lancret, connu pour ses représentations de bals et de fêtes galantes et champêtres. Lancret a su capturer l'essence de son modèle, rendant la figure particulièrement expressive et dynamique. Les spectateurs et les musiciens sont représentés avec goût et naturel, complétés par un beau fond de paysage. L'estampe a été gravée par le sieur Cars, membre de l'Académie Royale de Peinture, qui a reproduit le tableau avec une grande maîtrise. Les connaisseurs apprécient autant la qualité du pinceau de Lancret que celle du burin de Cars. L'estampe est de la même taille que le tableau original, appartenant à M. de la Faye. Elle sera disponible à la vente chez l'auteur, au Quai de la Mégisserie, à la Croix de Perles, et chez le sieur Cars, au Nom de Jesus.
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222
p. 139-141
JETTONS FRAPPÉS pour le premier jour de Janvier 1731. avec l'Explication des Types &c.
Début :
I. TRESOR ROYAL. Astrée descendant sur la terre, avec les [...]
Mots clefs :
Trésor royal, Parties casuelles, Chambre aux deniers, Extraordinaire des guerres, Ordinaire des guerres, Bâtiments du roi, Artillerie, Marine, Galères, Maison de la reine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : JETTONS FRAPPÉS pour le premier jour de Janvier 1731. avec l'Explication des Types &c.
JETTONS FRAPPE'S pour le
premierjour defanvier 173.1 . avec l'Explication
des Types & c.
I. TRESOR ROYAL.
Astrée descendantsurlaterreو avec
les Attributs de la Paix et de l'Abondance.
Legende : Properat sucurrere Terris.
II. PARTIES CASUELLES.
L'Arbrisseau qui porte la Mirrhe , er
qui la distile sans le secours d'aucune incision
. Legende : Solvere sponte juvat.
III. CHAMBRE AUX DENIERS.
La Louve allaitant Remus et Romulus.
Legende : Prolem alit illa Deorum..
G iiij IV.
140
MERCURE DE
FRANCE
IV.
EXTRAORDINAIRE DES
GUERRES.
Le Dieu Mars qui repose à l'ombre
d'un Laurier , au milieu des armes . Legende
: Non ignava quies.
V.
ORDINAIRE DES
GUERRES.
Des Lions couchés.
Legende : Dones.
suscitet hostis.
VI.
BASTIMENS DU ROY.
Une Ruche à
découvert , où l'on voit
les cellules des
Abeilles .
Legende : Natu
ra ars amula.
VII.
ARTILLERIE.
Des
Canons , Bombes & c.
Legende :
Et muta minantur.
VIII.
MARINE.
Un Aigle prêt à prendre la Foudre
dans ses serres .
Legende :
Expectat Jovis
Imperium.
IX.
GALERES.
Des Arbres dépouillés de leurs feuilles.
Legende : Ver reddet honores.
X.
MAISON DE LA
REINE.
Un Lys élevé sur sa tige d'où
sorten deux Rejettons. Legende : Proles geminavit
odorem .t
premierjour defanvier 173.1 . avec l'Explication
des Types & c.
I. TRESOR ROYAL.
Astrée descendantsurlaterreو avec
les Attributs de la Paix et de l'Abondance.
Legende : Properat sucurrere Terris.
II. PARTIES CASUELLES.
L'Arbrisseau qui porte la Mirrhe , er
qui la distile sans le secours d'aucune incision
. Legende : Solvere sponte juvat.
III. CHAMBRE AUX DENIERS.
La Louve allaitant Remus et Romulus.
Legende : Prolem alit illa Deorum..
G iiij IV.
140
MERCURE DE
FRANCE
IV.
EXTRAORDINAIRE DES
GUERRES.
Le Dieu Mars qui repose à l'ombre
d'un Laurier , au milieu des armes . Legende
: Non ignava quies.
V.
ORDINAIRE DES
GUERRES.
Des Lions couchés.
Legende : Dones.
suscitet hostis.
VI.
BASTIMENS DU ROY.
Une Ruche à
découvert , où l'on voit
les cellules des
Abeilles .
Legende : Natu
ra ars amula.
VII.
ARTILLERIE.
Des
Canons , Bombes & c.
Legende :
Et muta minantur.
VIII.
MARINE.
Un Aigle prêt à prendre la Foudre
dans ses serres .
Legende :
Expectat Jovis
Imperium.
IX.
GALERES.
Des Arbres dépouillés de leurs feuilles.
Legende : Ver reddet honores.
X.
MAISON DE LA
REINE.
Un Lys élevé sur sa tige d'où
sorten deux Rejettons. Legende : Proles geminavit
odorem .t
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Résumé : JETTONS FRAPPÉS pour le premier jour de Janvier 1731. avec l'Explication des Types &c.
Le document présente divers jetons frappés le 1er janvier 1731, classés en plusieurs catégories. Le Trésor Royal montre Astrée avec les attributs de la Paix et de l'Abondance, et la légende 'Properat sucurrere Terris'. Les Parties Casuelles représentent un arbre produisant de la myrrhe sans incision, avec la légende 'Solvere sponte juvat'. La Chambre aux Deniers illustre la louve allaitant Remus et Romulus, avec la légende 'Prolem alit illa Deorum'. Les jetons des Guerres, qu'elles soient Extraordinaires ou Ordinaires, montrent des symboles de repos et de vigilance, comme Mars sous un laurier et des lions couchés. Les Bâtiments du Roy présentent une ruche d'abeilles, symbolisant l'art imitant la nature. L'Artillerie montre des canons et des bombes, tandis que la Marine représente un aigle prêt à recevoir la foudre. Les Galères illustrent des arbres dépouillés de leurs feuilles, et la Maison de la Reine montre un lys avec deux rejets, symbolisant la progéniture. Chaque jeton est accompagné d'une légende en latin spécifique à sa catégorie.
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223
p. 296-299
« REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...] »
Début :
REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...]
Mots clefs :
Règles, Cantiques, Instruction, Prière, Observations, Nature
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...] »
REGLES CHRETIENNES pour faire
saintement toutes ses actions , dressées
en faveur des Enfans qui se font instruire
dans les Ecoles Chrétiennes . Outrès
- utile à toutes sortes de pervrage
sonnes qui veulent vivre dans la vraye
pieté
FEVRIER. 1731 297
pieté en Jesus-Christ , divisé en deux
Parties. Derniere Edition. Qua in juventute
tuâ non congregasti , quomodo in senectute
tuâ invenies ? Eccl. 25. 27. Com- 25.27.
ment trouverez- vous dans votre vieillesse
les vertus que vous n'aurez point acquises
dans votre jeunesse ? A Paris , chez
Gabr. Charles Berton , proche S. Nicolas
du Chardonnet , 1731.
CANTIQUES SPIRITUELS , sut
plusieurs points importans de la Religion
et de la Morale Chrétienne , pour les
Catéchismes et les Missions. Sur les plus
beaux Airs anciens et nouveaux.Vol.in 8.
A Paris , chez le même , 1731 .
INSTRUCTION Chrétienne pour les
personnes qui aspirent au Mariage , ou
qui y sont déja engagées. Avec un Traité
de l'Education Chrétienne des enfans
tirée de S. Jean Chrysostôme. In 12.
Nouvelle Edition , revûë et augmentée.
Idem.
PRIERE qui se chante aux Eglises
de S. Paul et de l'Oratoire , et à plusieurs
Paroisses , depuis le Samedi de devant
le premier Dimanche de l'Avent , jusqu'à
la veille de Noël inclusivement , avec
les Antiennes appellées O de Noël. Chez
le même Libraire.
E Nou298
MERCURE DE FRANCE
NOUVELLE METHODE pour réfùter
l'établissement des Eglises Prétendues
Réformées et de leur Religion , et pour
deffendre la stabilité de l'Eglise et de la
"Religion Catholique , Apostolique , et
Romaine dans sa possession perpetuelle .
Par M. Chardon de Lugny , Prêtre , Député
du Roi et du Clergé de France pour
les Controverses . Quay des Augustins ,
chez les freres Osmont , 1730. in 12 .
MEMOIRE Sur l'Article 497. de la
Coûtume de Bretagne , au sujet de la'
Subornation des filles mineures. A Paris ,
ruë de la Huchette , chez la Veuve Knapen,
1730. Brochure in folio .
OBSERVATIONS CURIEUSES Sur
toutes les parties de la Physique , extraites
et recueillies des meilleurs Auteurs .
Rue S. Jacques , chez Cl. Fombert , 1730 .
in 12. de cinq cens quatre-vingt six pages.
Tome troisiéme.
GRAMMAIRE HEBRAIQUE sans
points. Par M. Masclef, Chanoine d'Amiens.
Seconde Edition , dans laquelle
l'Auteur a ajoûté trois autres Grammaires,
suivant le même Méthode , sçavoir , · la
Chaldaïque , la Syriaque et la Samaritaine .
Chez
FEVRIER. 1731. 299
Chez la veuve Paulus Dumesnil , rue Fromentel
, prés la Puits Certain , 1731. in
12. 2. vol . en Latin.
LES PRINCIPES DE LA NATURE
ou de la Generation des choses , par
M. Colonne . Chez André Cailleau , Pont
S. Michel , 1730. in 12.
INSTRUCTION D'UN PERE A SON FILS ,
sur la maniere de se conduire dans le
monde , dédiée à la Reine . Par M. Dupuy,
cy-devant Secretaire au Traité de la Paix
de Riswick. Chez J. Etienne , ruë S. Jacques
, 1730. in 12 .
HISTOIRE de Mademoiselle de
la Charce , de la Maison de la Tour du
Pin , en Dauphiné , ou Memoires de ce
qui s'est passé sous le Regne de Louis XIV.
Quay des Augustins , chez P. Gandouin,
1731. in 12.
saintement toutes ses actions , dressées
en faveur des Enfans qui se font instruire
dans les Ecoles Chrétiennes . Outrès
- utile à toutes sortes de pervrage
sonnes qui veulent vivre dans la vraye
pieté
FEVRIER. 1731 297
pieté en Jesus-Christ , divisé en deux
Parties. Derniere Edition. Qua in juventute
tuâ non congregasti , quomodo in senectute
tuâ invenies ? Eccl. 25. 27. Com- 25.27.
ment trouverez- vous dans votre vieillesse
les vertus que vous n'aurez point acquises
dans votre jeunesse ? A Paris , chez
Gabr. Charles Berton , proche S. Nicolas
du Chardonnet , 1731.
CANTIQUES SPIRITUELS , sut
plusieurs points importans de la Religion
et de la Morale Chrétienne , pour les
Catéchismes et les Missions. Sur les plus
beaux Airs anciens et nouveaux.Vol.in 8.
A Paris , chez le même , 1731 .
INSTRUCTION Chrétienne pour les
personnes qui aspirent au Mariage , ou
qui y sont déja engagées. Avec un Traité
de l'Education Chrétienne des enfans
tirée de S. Jean Chrysostôme. In 12.
Nouvelle Edition , revûë et augmentée.
Idem.
PRIERE qui se chante aux Eglises
de S. Paul et de l'Oratoire , et à plusieurs
Paroisses , depuis le Samedi de devant
le premier Dimanche de l'Avent , jusqu'à
la veille de Noël inclusivement , avec
les Antiennes appellées O de Noël. Chez
le même Libraire.
E Nou298
MERCURE DE FRANCE
NOUVELLE METHODE pour réfùter
l'établissement des Eglises Prétendues
Réformées et de leur Religion , et pour
deffendre la stabilité de l'Eglise et de la
"Religion Catholique , Apostolique , et
Romaine dans sa possession perpetuelle .
Par M. Chardon de Lugny , Prêtre , Député
du Roi et du Clergé de France pour
les Controverses . Quay des Augustins ,
chez les freres Osmont , 1730. in 12 .
MEMOIRE Sur l'Article 497. de la
Coûtume de Bretagne , au sujet de la'
Subornation des filles mineures. A Paris ,
ruë de la Huchette , chez la Veuve Knapen,
1730. Brochure in folio .
OBSERVATIONS CURIEUSES Sur
toutes les parties de la Physique , extraites
et recueillies des meilleurs Auteurs .
Rue S. Jacques , chez Cl. Fombert , 1730 .
in 12. de cinq cens quatre-vingt six pages.
Tome troisiéme.
GRAMMAIRE HEBRAIQUE sans
points. Par M. Masclef, Chanoine d'Amiens.
Seconde Edition , dans laquelle
l'Auteur a ajoûté trois autres Grammaires,
suivant le même Méthode , sçavoir , · la
Chaldaïque , la Syriaque et la Samaritaine .
Chez
FEVRIER. 1731. 299
Chez la veuve Paulus Dumesnil , rue Fromentel
, prés la Puits Certain , 1731. in
12. 2. vol . en Latin.
LES PRINCIPES DE LA NATURE
ou de la Generation des choses , par
M. Colonne . Chez André Cailleau , Pont
S. Michel , 1730. in 12.
INSTRUCTION D'UN PERE A SON FILS ,
sur la maniere de se conduire dans le
monde , dédiée à la Reine . Par M. Dupuy,
cy-devant Secretaire au Traité de la Paix
de Riswick. Chez J. Etienne , ruë S. Jacques
, 1730. in 12 .
HISTOIRE de Mademoiselle de
la Charce , de la Maison de la Tour du
Pin , en Dauphiné , ou Memoires de ce
qui s'est passé sous le Regne de Louis XIV.
Quay des Augustins , chez P. Gandouin,
1731. in 12.
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Résumé : « REGLES CHRÉTIENNES pour faire saintement toutes ses actions, dressées en [...] »
Le document énumère des publications et textes imprimés en 1730 et 1731. Parmi les ouvrages religieux figurent les 'Règles chrétiennes' pour enfants et adultes, les 'Cantiques spirituels' pour les catéchismes et missions, et une 'Instruction chrétienne' pour les couples mariés ou futurs mariés. Il mentionne aussi des prières chantées pendant l'Avent. En dehors des publications religieuses, le texte inclut des ouvrages variés tels qu'une 'Nouvelle méthode' pour réfuter les Églises réformées, un 'Mémoire' sur un article de la coutume de Bretagne, des 'Observations curieuses' sur la physique, une 'Grammaire hébraïque' avec des grammaires supplémentaires, les 'Principes de la nature' sur la génération des choses, une 'Instruction d'un père à son fils' sur la conduite dans le monde, et l''Histoire de Mademoiselle de la Charce' relatant des événements sous le règne de Louis XIV. Ces publications proviennent de divers libraires et éditeurs à Paris et dans d'autres régions.
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224
p. 299-301
Le Nouvelliste du Parnasse, [titre d'après la table]
Début :
LE NOUVELLISTE DU PARNASSE, Brochure in 12. chez Chaubert, Quay [...]
Mots clefs :
Nouvelliste, Parnasse, Ouvrage périodique, Journalistes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Nouvelliste du Parnasse, [titre d'après la table]
LE NOUVELLISTE DU PARNASSE,
Brochure in 12. Chez Chaubert , Quay
des Augustins.
Ce sont des Lettres qui paroissent tous
les. Lundis de chaque Semaine , où l'on
porte divers jugemens sur tous les Ouvrages
nouveaux. Il a déja paru cinq
Eij оц
300 MERCURE DE FRANCE
1
ou six de ces Lettres , qui font croire que
ce petit Ouvrage périodique se continuera
; il est entrepris par quatre differens
Auteurs . On dit dans l'Avertissement
, que pour n'avoir en rien l'air de
Journalistes , on évitera avec soin de faire
des Extraits de Livres , mais on en fera
des autres Ouvrages d'esprit , &c. le stile
enjoué et picquant de ces Lettres doit les
faire lire avec plaisir. L'Article suivant
se lit à la page dix- neuf de la premiere
Lettre.
Brochure in 12. Chez Chaubert , Quay
des Augustins.
Ce sont des Lettres qui paroissent tous
les. Lundis de chaque Semaine , où l'on
porte divers jugemens sur tous les Ouvrages
nouveaux. Il a déja paru cinq
Eij оц
300 MERCURE DE FRANCE
1
ou six de ces Lettres , qui font croire que
ce petit Ouvrage périodique se continuera
; il est entrepris par quatre differens
Auteurs . On dit dans l'Avertissement
, que pour n'avoir en rien l'air de
Journalistes , on évitera avec soin de faire
des Extraits de Livres , mais on en fera
des autres Ouvrages d'esprit , &c. le stile
enjoué et picquant de ces Lettres doit les
faire lire avec plaisir. L'Article suivant
se lit à la page dix- neuf de la premiere
Lettre.
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Résumé : Le Nouvelliste du Parnasse, [titre d'après la table]
La brochure 'Le Nouveliste du Parnasse', publiée par Chaubert, est une série de lettres hebdomadaires évaluant des ouvrages récents. Rédigées par quatre auteurs, elles évitent les extraits de livres pour ne pas sembler journalistiques. Leur style est enjoué et piquant. La première lettre contient un article à la page dix-neuf.
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225
p. 301-306
Le Triomphe de l'Interêt, Comedie, [titre d'après la table]
Début :
LE TRIOMPHE DE L'INTEREST, Comedie. Cette Piece paroît imprimée in [...]
Mots clefs :
Comédie, Intérêt, Honneur, Mercure, Arlequin, Théâtre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Triomphe de l'Interêt, Comedie, [titre d'après la table]
LE TRIOMPHE DE L'INTEREST ,
Comedie . Cette Piece paroît imprimée
in 12. de 48. pages , sans nom d'Auteur ,
de Ville , ni de Libraire.
Le succès qu'elle a eu doit avoir excité
la curiosité du Public , et c'est pour la satisfaire
que nous allons en donner ici
quelques fragmens ; nous nous en tiendrons
aux Scenes dont on a permis la
representation , et dont nous avons déja
dit quelque chose en donnant l'Argument
de la Piece.
Comme le fond de cette Comédie est
tel qu'on le voit dans la plupart des Pieces
à Scenes détachées , il ne nous sera
pas difficile d'en donner une idée en
peu de mots . Il s'agit d'un Combat entre
l'Interêt et l'Honneur ; après plu-.
sieurs Scenes où l'Interêt se trouve toujours
le plus fort , si l'on en excepte une
où Arlequin ne tient ni pour l'un ni pour
l'autre des deux Concurrens ; l'Honneur
suivi de ses Soldats , vient attaquer le
Palais de l'Interêt , et ne menace pas
moins que de le réduire en cendres ; mais,
E ij l'Interêt
302 MERCURE DE FRANCE.
Interêt n'a pas plutôt fait briller ses
trésors aux yeux de ses Ennemis , qu'ils
viennent tous se ranger sous ses Drapeaux
. Voilà le Plan de la Piece ; en veici
Î'Accessoire dans quelques Traits. La Comedie
commence par ce Monologue de
Mercure :
C'est ici le Palais que l'Interêt habite ,
Cette Idole du siecle , à qui tout se soumet .
Qui fonde son pouvoir sur l'équité proscrite ,
De tant de passions , le mobile secret ,
L'ame du monde enfin , et la source maudite ,
De tout le mal qui s'y commet.
Que ces lambris dorez et que ces murs durables ,
Que tous ces Marbres que voilà ,
Ont écrasé de miserables ,
Pour bien loger ce Monstre- là ! &c.
La seconde Scene est entre Mercure et
l'Interêt. Ce dernier est vétù en riche
Financier il prie Mercure de le loüer ,
Mercure prend le ton ironique , que l'interêt
reçoit comme de veritables louanges
, ce qu'il fait connoître par cet hémistiche
:
On ne peut mieux louer ,
A quoi Mercure répond avec plus de
sincerité :
N'en
FEVRIER. 1731. 303
N'en soyez pas plus vain ;
Car mon encens critique.
Fait moins votre Panegyrique ,
Que le procès du genre humain.
L'Interêt porte l'audace jusqu'à choisir.
Mercure pour son
ainsi :
Substitut ; il s'exprime
Toi cependant , ici tu n'as qu'à recevoir ,
Les Mortels qui viendront réverer mon pouvoir,
Et me demander quelque grace ;
Sers-moi de Substitut et remplit bien ma place .
Une jeune personne vient consulter
Pinterêt sur des vûës de fortune dont
elle s'est fait un Plan ; Mercure lui fait
connoître son nouvel emploi de premier
Commis de l'Interêt , par ces Vers :
Je le double ; et dans cette affaire ,
Mercure seul vous conduira ,
Comme Introducteur ordinaire ,
Des Princesses de l'Opera.
Cette Scene est si vive , qu'on ne s'ap
perçoit pas de sa longueurs nous n'en
citerons qu'une tirade de Fanchon , c'est
le nom de la jeune personne qui veut
faire fortune au Théatre en tout bien
et tout honneur. Elle se regarde déja com
E iiij me
304 MERCURE DE FRANCE
me une Actrice du premier ordre. Elle
s'exprime ainsi :
Au Théatie , quelles délices !
Sans cesse je reçoi des applaudissemens ,
Dans les Foyers , des complimens
Et sans oublier les Coulisses ,
Où l'on me conte cent douceurs.
Vous êtes , me dit l'un , la Reine des Actrices ,
Et vous enlevez tous les coeurs.
'Ah ! vous m'avez percé jusques au fond de l'ame ,
Ajoûte un autre tout en pleurs ;
Fanchon , unique objet de mes vives ardeurs , -
Vous m'atendrissez trop , finissez , je me pâme ,
S'écrie un petit Maître , en ces instans flateurs.
Grands Dieux ! quand elle songe à ce bonheur
extrême ,
Peu s'en faut que Fanchon ne se pâme ellemême.
Nous passons sous silence toutes les
Scenes qui n'ont pas fait beaucoup de
plaisir , celles de M. Faquin ne sont pas
de ce nombre ; mais comme elles sont
dans le goût de l'Opera Comiqué , et
qu'elles doivent beaucoup de leur agrément
au chant , nous les supprimons , de
peur qu'elles ne perdent de leur prix à
la simple lecture .
Nous finirons par quelques traits de
la Scene entre Mercure et Arlequin. Voici
le
FEVRIER. 1731. 305
le caractere que l'Auteur a donné à ce
charmant Héros du Théatre Italien ; c'est
Arlequin même qui parle :
Je suis un homme comme un autre :
Je bois , je mange , je dors bien ;
Je vis de peu de chose et n'ai souci de rien.
Mercure lui demande s'il a beaucoup
de joye ? Il lui répond :
J'en ai ma fourniture ,
Et de la bonne et de la pure ,
Car je la tiens de la premiere main.
Mercure.
Au sein de l'indigence , eh ! qui vous la procure
Arlequin.
Belle demande ! La Nature.
Elle m'a bâti de façon ,
Que tout me fait plaisir et rien ne m'inquiete
Je me passe de peu dans ma condition ;
Et je jouis d'une santé parfaite ;
Je puis me dire le garçon ,
De la meilleure pâte , en un mot , qu'elle ait faite..
Mercure lui offrant le choix de l'Inte
rêt ou de l'Honneur , après un Portrait
fidele qu'il lui en a fait ; il lui répond
Ex
quil
305 MERCURE DE FRANCE
qu'il ne veut ni de l'un ni de l'autre ;
Voici la raison laconique qu'il en donne.
L'Interêt est Normand , et l'Honneur est Gas-→
con.
Comedie . Cette Piece paroît imprimée
in 12. de 48. pages , sans nom d'Auteur ,
de Ville , ni de Libraire.
Le succès qu'elle a eu doit avoir excité
la curiosité du Public , et c'est pour la satisfaire
que nous allons en donner ici
quelques fragmens ; nous nous en tiendrons
aux Scenes dont on a permis la
representation , et dont nous avons déja
dit quelque chose en donnant l'Argument
de la Piece.
Comme le fond de cette Comédie est
tel qu'on le voit dans la plupart des Pieces
à Scenes détachées , il ne nous sera
pas difficile d'en donner une idée en
peu de mots . Il s'agit d'un Combat entre
l'Interêt et l'Honneur ; après plu-.
sieurs Scenes où l'Interêt se trouve toujours
le plus fort , si l'on en excepte une
où Arlequin ne tient ni pour l'un ni pour
l'autre des deux Concurrens ; l'Honneur
suivi de ses Soldats , vient attaquer le
Palais de l'Interêt , et ne menace pas
moins que de le réduire en cendres ; mais,
E ij l'Interêt
302 MERCURE DE FRANCE.
Interêt n'a pas plutôt fait briller ses
trésors aux yeux de ses Ennemis , qu'ils
viennent tous se ranger sous ses Drapeaux
. Voilà le Plan de la Piece ; en veici
Î'Accessoire dans quelques Traits. La Comedie
commence par ce Monologue de
Mercure :
C'est ici le Palais que l'Interêt habite ,
Cette Idole du siecle , à qui tout se soumet .
Qui fonde son pouvoir sur l'équité proscrite ,
De tant de passions , le mobile secret ,
L'ame du monde enfin , et la source maudite ,
De tout le mal qui s'y commet.
Que ces lambris dorez et que ces murs durables ,
Que tous ces Marbres que voilà ,
Ont écrasé de miserables ,
Pour bien loger ce Monstre- là ! &c.
La seconde Scene est entre Mercure et
l'Interêt. Ce dernier est vétù en riche
Financier il prie Mercure de le loüer ,
Mercure prend le ton ironique , que l'interêt
reçoit comme de veritables louanges
, ce qu'il fait connoître par cet hémistiche
:
On ne peut mieux louer ,
A quoi Mercure répond avec plus de
sincerité :
N'en
FEVRIER. 1731. 303
N'en soyez pas plus vain ;
Car mon encens critique.
Fait moins votre Panegyrique ,
Que le procès du genre humain.
L'Interêt porte l'audace jusqu'à choisir.
Mercure pour son
ainsi :
Substitut ; il s'exprime
Toi cependant , ici tu n'as qu'à recevoir ,
Les Mortels qui viendront réverer mon pouvoir,
Et me demander quelque grace ;
Sers-moi de Substitut et remplit bien ma place .
Une jeune personne vient consulter
Pinterêt sur des vûës de fortune dont
elle s'est fait un Plan ; Mercure lui fait
connoître son nouvel emploi de premier
Commis de l'Interêt , par ces Vers :
Je le double ; et dans cette affaire ,
Mercure seul vous conduira ,
Comme Introducteur ordinaire ,
Des Princesses de l'Opera.
Cette Scene est si vive , qu'on ne s'ap
perçoit pas de sa longueurs nous n'en
citerons qu'une tirade de Fanchon , c'est
le nom de la jeune personne qui veut
faire fortune au Théatre en tout bien
et tout honneur. Elle se regarde déja com
E iiij me
304 MERCURE DE FRANCE
me une Actrice du premier ordre. Elle
s'exprime ainsi :
Au Théatie , quelles délices !
Sans cesse je reçoi des applaudissemens ,
Dans les Foyers , des complimens
Et sans oublier les Coulisses ,
Où l'on me conte cent douceurs.
Vous êtes , me dit l'un , la Reine des Actrices ,
Et vous enlevez tous les coeurs.
'Ah ! vous m'avez percé jusques au fond de l'ame ,
Ajoûte un autre tout en pleurs ;
Fanchon , unique objet de mes vives ardeurs , -
Vous m'atendrissez trop , finissez , je me pâme ,
S'écrie un petit Maître , en ces instans flateurs.
Grands Dieux ! quand elle songe à ce bonheur
extrême ,
Peu s'en faut que Fanchon ne se pâme ellemême.
Nous passons sous silence toutes les
Scenes qui n'ont pas fait beaucoup de
plaisir , celles de M. Faquin ne sont pas
de ce nombre ; mais comme elles sont
dans le goût de l'Opera Comiqué , et
qu'elles doivent beaucoup de leur agrément
au chant , nous les supprimons , de
peur qu'elles ne perdent de leur prix à
la simple lecture .
Nous finirons par quelques traits de
la Scene entre Mercure et Arlequin. Voici
le
FEVRIER. 1731. 305
le caractere que l'Auteur a donné à ce
charmant Héros du Théatre Italien ; c'est
Arlequin même qui parle :
Je suis un homme comme un autre :
Je bois , je mange , je dors bien ;
Je vis de peu de chose et n'ai souci de rien.
Mercure lui demande s'il a beaucoup
de joye ? Il lui répond :
J'en ai ma fourniture ,
Et de la bonne et de la pure ,
Car je la tiens de la premiere main.
Mercure.
Au sein de l'indigence , eh ! qui vous la procure
Arlequin.
Belle demande ! La Nature.
Elle m'a bâti de façon ,
Que tout me fait plaisir et rien ne m'inquiete
Je me passe de peu dans ma condition ;
Et je jouis d'une santé parfaite ;
Je puis me dire le garçon ,
De la meilleure pâte , en un mot , qu'elle ait faite..
Mercure lui offrant le choix de l'Inte
rêt ou de l'Honneur , après un Portrait
fidele qu'il lui en a fait ; il lui répond
Ex
quil
305 MERCURE DE FRANCE
qu'il ne veut ni de l'un ni de l'autre ;
Voici la raison laconique qu'il en donne.
L'Interêt est Normand , et l'Honneur est Gas-→
con.
Fermer
Résumé : Le Triomphe de l'Interêt, Comedie, [titre d'après la table]
La pièce 'Le Triomphe de l'Intérêt' est une comédie imprimée en 12 pages de 48 lignes chacune, sans mention d'auteur, de ville ou de libraire. Elle a connu un succès notable, suscitant la curiosité du public. La comédie explore le conflit entre l'Intérêt et l'Honneur, avec plusieurs scènes où l'Intérêt domine. Une scène particulière montre Arlequin refusant de choisir entre les deux. La pièce commence par un monologue de Mercure, qui décrit l'Intérêt comme une idole du siècle, source de nombreux maux. Dans la deuxième scène, l'Intérêt, vêtu en riche financier, demande à Mercure de le louer. Mercure répond ironiquement, soulignant que l'Intérêt corrompt l'humanité. Une jeune personne, Fanchon, consulte l'Intérêt pour des projets de fortune. Mercure, désormais commis de l'Intérêt, guide Fanchon dans ses ambitions théâtrales. Fanchon rêve de devenir une actrice célèbre et de recevoir des compliments. La pièce inclut également des scènes supprimées pour éviter de perdre leur agrément à la lecture. Une scène notable est celle entre Mercure et Arlequin, où ce dernier déclare se contenter de peu et jouir d'une santé parfaite, refusant de choisir entre l'Intérêt et l'Honneur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
226
p. 306-311
Le Brutus, Tragédie, [titre d'après la table]
Début :
LE BRUTUS de M. de Voltaire, avec un Discours sur la Tragedie. A Paris, [...]
Mots clefs :
Brutus , Voltaire, Tragédie, Versification, Rime, Théâtre, Milord Bolingbroke, Comédie, Décorations, Acteurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Brutus, Tragédie, [titre d'après la table]
LE BRUTUS de M. de Voltaire , avec
un Discours sur la Tragedie. A Paris ;
ruë S. Jacques , chez J. F. Fosse , 1731 .
in 8. de 110. pages , sans le Discours qui
en contient 29 .
Comme nous avons déja assez parlé de
cette Piece et de ses Représentations ,
nous n'en dirons rien davantage. Mais
nos Lecteurs y perdroient trop si nous
ne disions rien du Discours qu'on lit avec
autant d'avidité que de plaisir. Nous en
allons rapporter quelques traits , et à cette
occasion nous rapporterons aussi quelques
fragmens d'une ancienne Tragédie
qui a assez de rapport à celle de Brutus .
Ce Discours est adressé à Milord Bolinbrook.
M. de Voltaire , après s'être
plaint de la difficulté de notre Versifi
cation , de sa séverité , de l'esclavage de
la rime et de la liberté qu'on a sur les
Théatres d'Italie et d'Angleterre , et de
la tentative qu'on a faite ici de donner
des Tragédies en Prose, il s'exprime ainsi :
» Il y a grande apparence qu'il faudra
» toujours des Vers sur tous les Théatres
» Tragiques , et de plus toujours des Rimes
FEVRIER. 1731. 307
»mes sur le nôtre . C'est même à cette
» contrainte de la Rime et à cette severité
>> extrême de notre versification que nous
>> devons ces excellens Ouvrages que nous
>> avons dans notre Langue.
>> Nous voulons que la Rime ne coûte
jamais rien aux pensées,qu'elle ne soit ni
» triviale , ni trop recherchée , nous exi-
» geons rigoureusement dans un Vers la
» même pureté , la même exactitude que
» dans la Prose. Nous ne permettons pas la
» moindre licence , nous demandons qu'un
»Auteur porte sans discontinuer toutes ces
» chaînes et cependant qu'il paroisse
»toujours libre , et nous ne reconnois-
» sons pour Poëtes que ceux qui ont rem
» pli toutes ces conditions .
>
>>Voilà pourquoi il est plus aisé de faire-
"cent Vers en toute autre Langue , que
quatre Vers en François , &c .
,
» Je sçai combien de disputes j'ai es
suyées sur notre Versification en Angleterre
et quels reproches me fair
» souvent le sçavant Evêque de Rochester,
» sur cette contrainte puerile qu'il pré-
» tend que nous nous imposons de gayeté
de coeur. Mais soyez persuadé , Milord ,
que plus un Etranger connoîtra notre
» Langue , et plus il se réconciliera avec:
» cette Rime qui l'effraye d'abord. Nonseulement
elle est nécessaire à notre
E vj » Tran
ן כ
308 MERCURE DE FRANCE
ง
» Tragédie , mais elle embellit nos Co
» médies même. Un bon mot en Vers en
» est retenu plus aisément , les Portraits de
>> la vie humaine seront toujours plus frap-
20 pants en Vers qu'en Prose , et qui dit
» Vers François , dit necessairement des
» Vers rimez ; en un mot , nous avons
» des Comédies en Prose du celebre Moliere
, que l'on a été obligé de mettre
en Vers après sa mort , et qui ne sont
plus jouées que de cette nouvelle mas
>> niere .
»
» Ne pouvant , Milord , hazarder sug
» le Théatre François des Vers non-rimez,
>> tels qu'ils sont en usage en Italie et en
Angleterre , j'aurois du moins voulu
>> transporter sur notre Scene certaines
» beautez de la vôtre. Il est vrai , et je
» l'avoue , que le Théatre Anglois est bien
» défectueux; j'ai entendu de votre bou-
>> che , que vous n'aviez pas une bonne-
20
Tragédie ; mais en récompense dans ces
» Pieces si monstrueuses , vous avez des
» Scenes admirables. Il a manqué jusqu'à
» present et à presque tous les Auteurs
» Tragiques de votre Nation , cette pu-
» reté , cette conduite réguliere , ces bienséances
de l'action et du stile , cettę
élegance et toutes ce , finesses de l'Art,
qui ont établi la réputation du Théatre
François depuis le grand Corneille. Mais
VOS
FEVRIER. 1731. ༢༠༡
vos Pieces les plus irregulieres ont un
» grand mérite ; c'est celui de l'action .
» Nous avons en France des Tragédies
estimées qui sont plutôt des conversa-
" tions qu'elles ne sont la représentation
» d'un évenement . Un Auteur Italien m'é-
» crivoit dans une Lettre sur les Théatres
" Un Critico del nostro Pastor filo , disse
» che quel componimento era un riassunto di
» bellissimi Madrigali , credo se vivesse
» che direbbe delle Tragedie Francesi , che
» sono un riassunto di belle Elegie et sontuosi
Epitalami & c..
A la dixiéme page , M. de Voltaire se
plaint avec raison du défaut du Théatre ·
François. » L'endroit où l'on joue la Comédie
, dit- il , et les abus qui s'y sont
» glissés sont encore une cause de cette
».secheresse qu'on peut reprocher à quel-
>> ques- unes de nos Piéces. Les bancs qui
» sont sur le Théatre destinés aux spec-
» tateurs retrécissent la scene et rendent
» toute action presque impraticable. Ce
» défaut est cause que les décorations tant
>> recommandées par les Anciens sont ra-
>> rement convenables à laPiéce. Il empêche
» sur tout que les Acteurs ne passent d'un
» appartement dans un autre aux yeux
des spectateurs , comme les Grecs et les
» Romains le pratiquoient sagement pour
conserver à la fois l'unité de lieu et la
vraisemblance & c.. Mais
fro MERCURE DE FRANCE
Mais si les Grecs et vous , vous passez
» les bornes de la bienséance , et si sur-
» tout les Anglois ont donné des specta-
» cles effroyables , voulant en donner de
>>> terribles , nous autres françois aussi
>> scrupuleux que vous avés été témeraires ,
>> nous nous arrêtons trop de peur de nous
» emporter , et quelquefois nous n'arri-
» vons pas au tragique , dans la crainte
» d'en passer les bornes & c.
L'amour dans une Tragédie n'est pas
» plus un défaut essentiel que dans l'E-
» néïde ; il n'est à reprendre que quand
» il est amené mal à propos ou traité sans
art.
39. Les Grecs ont rarement hazardé cette –
» passion sur le Théatre d'Athénes , pre-
>> mierement , parceque leurs Tragédies
» n'ayant roulé d'abord que sur des su-
» jets terribles , l'esprit des spectateurs
» étoit plié à ce genre de spectacles ; se-
» condement , parceque les femmes me
>> noient une vie infiniment plus retirée
» que les nôtres , et qu'ainsi le langage
» de l'amour n'étant pas comme aujour-
» d'hui le sujet de toutes les conversations ,
» les Poëtes en étoient moins invités à
» traiter cette passion , qui de toutes est
» la plus difficile à représenter , par les
» ménagemens infinis qu'elle demande.
Une troisiéme raison qui me paroît
assez
FEVRIER. 1731. 3rr
» assez forte , c'est que l'on n'avoit point
» de Comédienne ; les Rôles de femme
» étoient joués par des hommes masqués .
» Il semble que l'amour eut été ridicule
» dans leur bouche.
D C'est tout le contraire à Londres et
» à Paris , et il faut avouer que les Auteurs
» n'auroient gueres entendu leurs interêts ,
» ni connu leur auditoire , s'ils n'avoient
» jamais fait parler les Oldfield , ou les
» Duclos et les Lecouvreur, que d'ambition
> et de politique.
A
Mais pour terminer cet Extrait quenous
abrégeons à regret , finissons le par
ce trait. Pour que l'amour soit digne
» du Théatre Tragique , dit l'Auteur , il
» faut qu'il soit le noeud necessaire de las
» Piéce , et non qu'il soit amené par force
» pour remplir le vuide de vos Tragédies.
» et des nôtres qui sont toutes trop lon
gues , il faut que ce soit une passion ve-
>> ritablement Tragique , regardée comme
» une foiblesse , et combatuë des repar
mords ; il faut ou que l'amour conduise
» aux malheurs et aux crimes , pour faire
» voir combien il est dangereux , ou que
» la vertu en triomphe , pour montrer
ל כ
qu'elle n'est pas invincible , sans cela
» ce n'est plus qu'un amour d'Eglogue
» ou de Comédie.
un Discours sur la Tragedie. A Paris ;
ruë S. Jacques , chez J. F. Fosse , 1731 .
in 8. de 110. pages , sans le Discours qui
en contient 29 .
Comme nous avons déja assez parlé de
cette Piece et de ses Représentations ,
nous n'en dirons rien davantage. Mais
nos Lecteurs y perdroient trop si nous
ne disions rien du Discours qu'on lit avec
autant d'avidité que de plaisir. Nous en
allons rapporter quelques traits , et à cette
occasion nous rapporterons aussi quelques
fragmens d'une ancienne Tragédie
qui a assez de rapport à celle de Brutus .
Ce Discours est adressé à Milord Bolinbrook.
M. de Voltaire , après s'être
plaint de la difficulté de notre Versifi
cation , de sa séverité , de l'esclavage de
la rime et de la liberté qu'on a sur les
Théatres d'Italie et d'Angleterre , et de
la tentative qu'on a faite ici de donner
des Tragédies en Prose, il s'exprime ainsi :
» Il y a grande apparence qu'il faudra
» toujours des Vers sur tous les Théatres
» Tragiques , et de plus toujours des Rimes
FEVRIER. 1731. 307
»mes sur le nôtre . C'est même à cette
» contrainte de la Rime et à cette severité
>> extrême de notre versification que nous
>> devons ces excellens Ouvrages que nous
>> avons dans notre Langue.
>> Nous voulons que la Rime ne coûte
jamais rien aux pensées,qu'elle ne soit ni
» triviale , ni trop recherchée , nous exi-
» geons rigoureusement dans un Vers la
» même pureté , la même exactitude que
» dans la Prose. Nous ne permettons pas la
» moindre licence , nous demandons qu'un
»Auteur porte sans discontinuer toutes ces
» chaînes et cependant qu'il paroisse
»toujours libre , et nous ne reconnois-
» sons pour Poëtes que ceux qui ont rem
» pli toutes ces conditions .
>
>>Voilà pourquoi il est plus aisé de faire-
"cent Vers en toute autre Langue , que
quatre Vers en François , &c .
,
» Je sçai combien de disputes j'ai es
suyées sur notre Versification en Angleterre
et quels reproches me fair
» souvent le sçavant Evêque de Rochester,
» sur cette contrainte puerile qu'il pré-
» tend que nous nous imposons de gayeté
de coeur. Mais soyez persuadé , Milord ,
que plus un Etranger connoîtra notre
» Langue , et plus il se réconciliera avec:
» cette Rime qui l'effraye d'abord. Nonseulement
elle est nécessaire à notre
E vj » Tran
ן כ
308 MERCURE DE FRANCE
ง
» Tragédie , mais elle embellit nos Co
» médies même. Un bon mot en Vers en
» est retenu plus aisément , les Portraits de
>> la vie humaine seront toujours plus frap-
20 pants en Vers qu'en Prose , et qui dit
» Vers François , dit necessairement des
» Vers rimez ; en un mot , nous avons
» des Comédies en Prose du celebre Moliere
, que l'on a été obligé de mettre
en Vers après sa mort , et qui ne sont
plus jouées que de cette nouvelle mas
>> niere .
»
» Ne pouvant , Milord , hazarder sug
» le Théatre François des Vers non-rimez,
>> tels qu'ils sont en usage en Italie et en
Angleterre , j'aurois du moins voulu
>> transporter sur notre Scene certaines
» beautez de la vôtre. Il est vrai , et je
» l'avoue , que le Théatre Anglois est bien
» défectueux; j'ai entendu de votre bou-
>> che , que vous n'aviez pas une bonne-
20
Tragédie ; mais en récompense dans ces
» Pieces si monstrueuses , vous avez des
» Scenes admirables. Il a manqué jusqu'à
» present et à presque tous les Auteurs
» Tragiques de votre Nation , cette pu-
» reté , cette conduite réguliere , ces bienséances
de l'action et du stile , cettę
élegance et toutes ce , finesses de l'Art,
qui ont établi la réputation du Théatre
François depuis le grand Corneille. Mais
VOS
FEVRIER. 1731. ༢༠༡
vos Pieces les plus irregulieres ont un
» grand mérite ; c'est celui de l'action .
» Nous avons en France des Tragédies
estimées qui sont plutôt des conversa-
" tions qu'elles ne sont la représentation
» d'un évenement . Un Auteur Italien m'é-
» crivoit dans une Lettre sur les Théatres
" Un Critico del nostro Pastor filo , disse
» che quel componimento era un riassunto di
» bellissimi Madrigali , credo se vivesse
» che direbbe delle Tragedie Francesi , che
» sono un riassunto di belle Elegie et sontuosi
Epitalami & c..
A la dixiéme page , M. de Voltaire se
plaint avec raison du défaut du Théatre ·
François. » L'endroit où l'on joue la Comédie
, dit- il , et les abus qui s'y sont
» glissés sont encore une cause de cette
».secheresse qu'on peut reprocher à quel-
>> ques- unes de nos Piéces. Les bancs qui
» sont sur le Théatre destinés aux spec-
» tateurs retrécissent la scene et rendent
» toute action presque impraticable. Ce
» défaut est cause que les décorations tant
>> recommandées par les Anciens sont ra-
>> rement convenables à laPiéce. Il empêche
» sur tout que les Acteurs ne passent d'un
» appartement dans un autre aux yeux
des spectateurs , comme les Grecs et les
» Romains le pratiquoient sagement pour
conserver à la fois l'unité de lieu et la
vraisemblance & c.. Mais
fro MERCURE DE FRANCE
Mais si les Grecs et vous , vous passez
» les bornes de la bienséance , et si sur-
» tout les Anglois ont donné des specta-
» cles effroyables , voulant en donner de
>>> terribles , nous autres françois aussi
>> scrupuleux que vous avés été témeraires ,
>> nous nous arrêtons trop de peur de nous
» emporter , et quelquefois nous n'arri-
» vons pas au tragique , dans la crainte
» d'en passer les bornes & c.
L'amour dans une Tragédie n'est pas
» plus un défaut essentiel que dans l'E-
» néïde ; il n'est à reprendre que quand
» il est amené mal à propos ou traité sans
art.
39. Les Grecs ont rarement hazardé cette –
» passion sur le Théatre d'Athénes , pre-
>> mierement , parceque leurs Tragédies
» n'ayant roulé d'abord que sur des su-
» jets terribles , l'esprit des spectateurs
» étoit plié à ce genre de spectacles ; se-
» condement , parceque les femmes me
>> noient une vie infiniment plus retirée
» que les nôtres , et qu'ainsi le langage
» de l'amour n'étant pas comme aujour-
» d'hui le sujet de toutes les conversations ,
» les Poëtes en étoient moins invités à
» traiter cette passion , qui de toutes est
» la plus difficile à représenter , par les
» ménagemens infinis qu'elle demande.
Une troisiéme raison qui me paroît
assez
FEVRIER. 1731. 3rr
» assez forte , c'est que l'on n'avoit point
» de Comédienne ; les Rôles de femme
» étoient joués par des hommes masqués .
» Il semble que l'amour eut été ridicule
» dans leur bouche.
D C'est tout le contraire à Londres et
» à Paris , et il faut avouer que les Auteurs
» n'auroient gueres entendu leurs interêts ,
» ni connu leur auditoire , s'ils n'avoient
» jamais fait parler les Oldfield , ou les
» Duclos et les Lecouvreur, que d'ambition
> et de politique.
A
Mais pour terminer cet Extrait quenous
abrégeons à regret , finissons le par
ce trait. Pour que l'amour soit digne
» du Théatre Tragique , dit l'Auteur , il
» faut qu'il soit le noeud necessaire de las
» Piéce , et non qu'il soit amené par force
» pour remplir le vuide de vos Tragédies.
» et des nôtres qui sont toutes trop lon
gues , il faut que ce soit une passion ve-
>> ritablement Tragique , regardée comme
» une foiblesse , et combatuë des repar
mords ; il faut ou que l'amour conduise
» aux malheurs et aux crimes , pour faire
» voir combien il est dangereux , ou que
» la vertu en triomphe , pour montrer
ל כ
qu'elle n'est pas invincible , sans cela
» ce n'est plus qu'un amour d'Eglogue
» ou de Comédie.
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Résumé : Le Brutus, Tragédie, [titre d'après la table]
Le texte présente une édition de la tragédie 'Brutus' de Voltaire, publiée à Paris en 1731, accompagnée d'un discours sur la tragédie. Ce discours est adressé à Milord Bolinbrook et traite des contraintes et des mérites de la versification française. Voltaire souligne la difficulté et la rigueur de la rime en français, mais aussi la qualité des œuvres littéraires qu'elle permet de produire. Il compare les théâtres français, anglais et italiens, notant que les pièces françaises sont souvent plus régulières et élégantes, mais manquent parfois d'action vive. Il critique également les conditions matérielles des théâtres français, qui restreignent les décors et les mouvements des acteurs. Voltaire aborde aussi la question de l'amour dans la tragédie, soulignant que cette passion doit être traitée avec art et pertinence pour être digne du théâtre tragique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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227
p. 312-314
La Mort des Enfans de Brute, Tragédie, [titre d'après la table]
Début :
En 1648. au mois de Mai, il parut sans nom d'Auteur une Tragédie intitulée La mort des [...]
Mots clefs :
Tragédie, Brutus , Conjuration , République, Rome, Théâtre, Versification
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La Mort des Enfans de Brute, Tragédie, [titre d'après la table]
En 1648. au mois de Mai , il parut sans nom
d'Auteur une Tragédie intitulée La mort des
Enfans deBrute ; elle a été imprimée deux fois
chez Toussaints Quinet.
Cette Piece , quelque defectueuse qu'elle puisse
être , n'est pas sans quelque mérite , et nous eu
parlons ici d'autant plus librement que ni Mademoiselle
Bernard , ni M. de Voltaire ne lui sont
redevables d'aucune des beautés , ni même d'au
cune des situations qu'on a admirées dans leur
Ouvrage.
Le sujet est extrémement chargé , selon la coûttume
de ce tems - là ; mais parmi beaucoup d'incidens
qui ne servent gueres qu'à ralentir l'action
principale , il s'en trouve quelques- uns qui pourroient
interesser des spectateurs moins délicats
qu'ils ne le sont devenus ensuite.
›
On suppose que dans l'instant de la révolution
qui fit perdre la Couronne à Tarquin et qui
Pobligea de prendre la fuite , une partie de sa famille
ne put échaper à la fureur du peuple , et
que Servilie et Tullie , toutes deux filles du Roi ,
y périrent . La premiere avoit épousé Vitellius
qui se trouve en même- tems beau- frere de Brutus
, et la seconde étoit aimée des deux fils du
Consul.
Tandis que ces deux freres , après avoir donné
des regrets à la perte de la Princesse , comptent
n'avoir plus d'autre obstacle à surmonter pour
se livrer tout entiers aux sentimens qu'ils doiven:
à la République , Vitellius , leur oncle , fait
paroître Tullie qu'il a heureusement sauvée , ent
substituant une Esclave & c.
Suivant ce Plan , Tullie se trouve au milieu
de Rome d'une façon assez naturelle , obligée.
qu'elle
FEVRIER. 1731. 313
qu'elle est à demeurer cachée dans le Palais de
son beau- frere , elle a toute la liberté d'appuyer
la conjuration , et l'on sent assez , sans qu'il soit
besoin d'Ambassadeur , les divers interêts qui engagent
Vitellius à conspirer en faveur de Tarquin
dont il est le gendre , et de Tullie , sa belle- soeur.
On voit aussi ce qui le détermine à émouvoir
Titus et Tiberinus , ses neveux , sur le sort d'une
Maîtresse qui venoit de courir un si grand danger.
ན
Il y a peu de vers assez beaux de suite pour
pouvoir en donner des Scenes entieres , cependant
en voici quelques morceaux sur lesquels on
pourra juger.
Acte III. Au milieu de la premiere Scene ,
Titus cherche à raffermir . son frere , et dit en
parlant de Brutus :
Cessons de nous flater ·
L'ennemi des Tarquins , et l'Auteur de leur .
chute ,
De quel oeil verra - t - il que son sang ait osé
Remettre Rome au joug que sa main a brisé ?
Il a crú , suggeré par un fatal génie ,
En bannissant les Rois , bannir la tyrannie î
Blesser par nos complots l'objet de son amour ,
C'est plus que lui ravir la lumiere du jour ,
Et dans son sentiment , à Rome être perfide -
C'est être plus qu'impie et plus que parricide.
44
>
ne
Au même Acte , Scene troisiéme , Vitellius dé-
Couvert et qu'on a mené devant Brutus ,
craint point d'embrasser la querelle du Roi chassé.
Est-ce à vous , dit -il au Consul ,
314 MERCURE DE FRANCE
1
Est- ce à vous à punir ? est- ce à vous àjuger?
Les Dieux portent la foudre et sçavent se venger.
Pourquoi si leur clemence et leurs soins nous
conservent ,
Vouloir vous usurper un droit qu'ils se reservent?
Malgré sa pesanteur , c'est avoir trop osé ,
Que de rompre le joug qu'ils nous ont imposé
& c.
Brutus répond :
Souvent de leur courroux nous sommes les or
ganes ,
Les Dieux ne daignant pas les fraper de leurs
mains
Ont voulu se servir de celle des Romains ;
1
Et s'ils eussent voulu condamner notre Ouvrage
Son retablissement en rendroit témoignage.
Au dernier Acte , Junie , mere de Titus et de
Tiberinus , déplore leur mort avec amertume
Brutus lui dit :
> et
Cache mieux tes douleurs ,
Souviens- toi qu'un Romain punit jusques aux
pleurs.
On peut juger à ce dernier trait que l'Auteur
avoit en vue la Scene d'Horace qui avoit déja été
mise au Théatre , d'autant plus que Brutus le
cite à la premiere Scene où il paroît dans cette
ancienne Tragédie.
d'Auteur une Tragédie intitulée La mort des
Enfans deBrute ; elle a été imprimée deux fois
chez Toussaints Quinet.
Cette Piece , quelque defectueuse qu'elle puisse
être , n'est pas sans quelque mérite , et nous eu
parlons ici d'autant plus librement que ni Mademoiselle
Bernard , ni M. de Voltaire ne lui sont
redevables d'aucune des beautés , ni même d'au
cune des situations qu'on a admirées dans leur
Ouvrage.
Le sujet est extrémement chargé , selon la coûttume
de ce tems - là ; mais parmi beaucoup d'incidens
qui ne servent gueres qu'à ralentir l'action
principale , il s'en trouve quelques- uns qui pourroient
interesser des spectateurs moins délicats
qu'ils ne le sont devenus ensuite.
›
On suppose que dans l'instant de la révolution
qui fit perdre la Couronne à Tarquin et qui
Pobligea de prendre la fuite , une partie de sa famille
ne put échaper à la fureur du peuple , et
que Servilie et Tullie , toutes deux filles du Roi ,
y périrent . La premiere avoit épousé Vitellius
qui se trouve en même- tems beau- frere de Brutus
, et la seconde étoit aimée des deux fils du
Consul.
Tandis que ces deux freres , après avoir donné
des regrets à la perte de la Princesse , comptent
n'avoir plus d'autre obstacle à surmonter pour
se livrer tout entiers aux sentimens qu'ils doiven:
à la République , Vitellius , leur oncle , fait
paroître Tullie qu'il a heureusement sauvée , ent
substituant une Esclave & c.
Suivant ce Plan , Tullie se trouve au milieu
de Rome d'une façon assez naturelle , obligée.
qu'elle
FEVRIER. 1731. 313
qu'elle est à demeurer cachée dans le Palais de
son beau- frere , elle a toute la liberté d'appuyer
la conjuration , et l'on sent assez , sans qu'il soit
besoin d'Ambassadeur , les divers interêts qui engagent
Vitellius à conspirer en faveur de Tarquin
dont il est le gendre , et de Tullie , sa belle- soeur.
On voit aussi ce qui le détermine à émouvoir
Titus et Tiberinus , ses neveux , sur le sort d'une
Maîtresse qui venoit de courir un si grand danger.
ན
Il y a peu de vers assez beaux de suite pour
pouvoir en donner des Scenes entieres , cependant
en voici quelques morceaux sur lesquels on
pourra juger.
Acte III. Au milieu de la premiere Scene ,
Titus cherche à raffermir . son frere , et dit en
parlant de Brutus :
Cessons de nous flater ·
L'ennemi des Tarquins , et l'Auteur de leur .
chute ,
De quel oeil verra - t - il que son sang ait osé
Remettre Rome au joug que sa main a brisé ?
Il a crú , suggeré par un fatal génie ,
En bannissant les Rois , bannir la tyrannie î
Blesser par nos complots l'objet de son amour ,
C'est plus que lui ravir la lumiere du jour ,
Et dans son sentiment , à Rome être perfide -
C'est être plus qu'impie et plus que parricide.
44
>
ne
Au même Acte , Scene troisiéme , Vitellius dé-
Couvert et qu'on a mené devant Brutus ,
craint point d'embrasser la querelle du Roi chassé.
Est-ce à vous , dit -il au Consul ,
314 MERCURE DE FRANCE
1
Est- ce à vous à punir ? est- ce à vous àjuger?
Les Dieux portent la foudre et sçavent se venger.
Pourquoi si leur clemence et leurs soins nous
conservent ,
Vouloir vous usurper un droit qu'ils se reservent?
Malgré sa pesanteur , c'est avoir trop osé ,
Que de rompre le joug qu'ils nous ont imposé
& c.
Brutus répond :
Souvent de leur courroux nous sommes les or
ganes ,
Les Dieux ne daignant pas les fraper de leurs
mains
Ont voulu se servir de celle des Romains ;
1
Et s'ils eussent voulu condamner notre Ouvrage
Son retablissement en rendroit témoignage.
Au dernier Acte , Junie , mere de Titus et de
Tiberinus , déplore leur mort avec amertume
Brutus lui dit :
> et
Cache mieux tes douleurs ,
Souviens- toi qu'un Romain punit jusques aux
pleurs.
On peut juger à ce dernier trait que l'Auteur
avoit en vue la Scene d'Horace qui avoit déja été
mise au Théatre , d'autant plus que Brutus le
cite à la premiere Scene où il paroît dans cette
ancienne Tragédie.
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Résumé : La Mort des Enfans de Brute, Tragédie, [titre d'après la table]
En mai 1648, une tragédie intitulée 'La mort des Enfans de Brute' fut publiée anonymement et imprimée deux fois chez Toussaint Quinet. Bien que présentant des défauts, cette pièce possède un certain mérite et n'a aucune influence sur les œuvres de Mademoiselle Bernard ou de M. de Voltaire. Elle relate la révolution qui fit perdre la couronne à Tarquin et la fuite de sa famille. Servilie et Tullie, filles du roi, périssent lors de cette révolution. Servilie est mariée à Vitellius, beau-frère de Brutus, tandis que Tullie est aimée des deux fils du consul. La pièce imagine que Tullie, sauvée par Vitellius, est substituée par une esclave. Tullie se retrouve ainsi à Rome, cachée dans le palais de son beau-frère, et peut appuyer la conjuration. Vitellius, en tant que gendre de Tarquin et beau-frère de Tullie, a des intérêts divergents qui le poussent à conspirer. Il incite également ses neveux, Titus et Tiberinus, à s'intéresser au sort de leur maîtresse. La pièce contient quelques vers remarquables. Par exemple, dans l'acte III, Titus exprime ses doutes sur la réaction de Brutus face à leur complot. Vitellius, découvert et amené devant Brutus, conteste l'autorité du consul de punir et de juger. Brutus répond que les Romains sont souvent les instruments de la vengeance divine. Dans le dernier acte, Junie, mère de Titus et Tiberinus, déplore leur mort, et Brutus lui rappelle la stoïcité romaine.
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228
p. 314-315
Les Avantures d'Aristée et de Telasie, [titre d'après la table]
Début :
LES AVENTURES D'ARISTÉE ET DE TELASIE, Histoire Galante et Héroïque. A [...]
Mots clefs :
Roman poétique, Poème galant, Tragique, Histoire
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texteReconnaissance textuelle : Les Avantures d'Aristée et de Telasie, [titre d'après la table]
LES AVANTURES D'ARISTE'E ET DE
TEFEVRIER.
1731 315
TILASIE , Histoire Galante et Héroïque . A
Paris , chez la veuve Guillaume et Charles
Guillaume , rue du Hurpoix , au Nom de Jesus,
1731. 2. vol . in 12 .
Cet Ouvrage qui est dédié à M. le Marquis
de Nefle , est de M. du Castre d'Auvigni. On
estime l'invention , la disposition , les pensées
, les images , les sentimens et le stile de ce
Roman Poëtique , qu'on pouroit appeller un
Poëme Galant , si on avoit jugé à propos d'y
semer du merveilleux . Le Tragique y domine, sur
tout dans le premier volume , où il y a beaucoup
de sang versé. En general cette Histoire , qui est:
mêlée de beaucoup d'Episodes de differens genres,
est vive , tendre , touchante et bien écrite , il y a
tant de matieres et tant d'évenemens dans ces deux
petits Volumes , que l'Auteur cut pû aisément en
composer six , s'il n'eût préferé l'élegance , l'é
tendue et la précision du stile à l'abondance des
paroles , qui est souvent une source d'ennui , sur
tout dans les fictions. L'Auteur dit dans un
court Avertissement qui est à la tête du Livre
qu'il a mis six mois à le composer , et qu'il a
suivi les conseils de plusieurs personnes habiles ,
témoins de son travail. Il fait sentir aussi l'injustice
qu'on lui fait de ne le croire pas Auteur
des Ouvrages qu'il donne au Public , et qui réüssissent
au- delà de son attente. Ce qu'on estime
le plus dans l'Ouvrage dont il s'agit , est l'Histoire
de Sostrate et d'Hippias , avec les deux
Fontaines des Epreuves , très- ingénieusement
imaginées.
TEFEVRIER.
1731 315
TILASIE , Histoire Galante et Héroïque . A
Paris , chez la veuve Guillaume et Charles
Guillaume , rue du Hurpoix , au Nom de Jesus,
1731. 2. vol . in 12 .
Cet Ouvrage qui est dédié à M. le Marquis
de Nefle , est de M. du Castre d'Auvigni. On
estime l'invention , la disposition , les pensées
, les images , les sentimens et le stile de ce
Roman Poëtique , qu'on pouroit appeller un
Poëme Galant , si on avoit jugé à propos d'y
semer du merveilleux . Le Tragique y domine, sur
tout dans le premier volume , où il y a beaucoup
de sang versé. En general cette Histoire , qui est:
mêlée de beaucoup d'Episodes de differens genres,
est vive , tendre , touchante et bien écrite , il y a
tant de matieres et tant d'évenemens dans ces deux
petits Volumes , que l'Auteur cut pû aisément en
composer six , s'il n'eût préferé l'élegance , l'é
tendue et la précision du stile à l'abondance des
paroles , qui est souvent une source d'ennui , sur
tout dans les fictions. L'Auteur dit dans un
court Avertissement qui est à la tête du Livre
qu'il a mis six mois à le composer , et qu'il a
suivi les conseils de plusieurs personnes habiles ,
témoins de son travail. Il fait sentir aussi l'injustice
qu'on lui fait de ne le croire pas Auteur
des Ouvrages qu'il donne au Public , et qui réüssissent
au- delà de son attente. Ce qu'on estime
le plus dans l'Ouvrage dont il s'agit , est l'Histoire
de Sostrate et d'Hippias , avec les deux
Fontaines des Epreuves , très- ingénieusement
imaginées.
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Résumé : Les Avantures d'Aristée et de Telasie, [titre d'après la table]
Le texte présente 'Les Aventures d'Aristée et de Téfevrier', un roman poétique publié en 1731 à Paris par la veuve Guillaume et Charles Guillaume. L'auteur, M. du Castre d'Auvigni, a dédié l'œuvre au Marquis de Nefle. Le roman, bien que poétique, est dominé par des éléments tragiques, notamment dans le premier volume où la violence est présente. L'histoire est décrite comme vive, tendre et touchante, avec une qualité de style privilégiée sur la quantité de mots. L'auteur a composé l'ouvrage en six mois, suivant les conseils de personnes compétentes. Il exprime son mécontentement face aux doutes sur sa paternité des œuvres publiées. Les épisodes les plus appréciés sont l'histoire de Sostrate et d'Hippias, ainsi que les deux fontaines des épreuves, imaginées de manière ingénieuse.
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229
p. 315-317
Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
Début :
ANECDOTES GRECQUES, ou avantures secretes d'Aridée, frere d'Alexandre le [...]
Mots clefs :
Alexandre le Grand, Athènes, Platon, Euridice, Aridée, Tyrus, Babylone, Olympias, Bagdad, Histoire grecque
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texteReconnaissance textuelle : Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
ANECDOTES GRECQUES , ou avantures
secretes d'Aridée frere d'Alexandre le
Grand , traduites d'un manuscrit grec . A Paris
chez la veuve Guillaume , Quay des Augustins ,
au
g16 MERCURE DE FRANCE.
au Nom de Jesus . Se vend 24. sols broché , vol.
in 12. de 224. pages , 1731 .
Le Prince Aridée , mécontent du Roy Alexandre
son frere , prend la resolution de voyager
avec son confident , nommé Linon. Ils sont
attaquez par des voleurs qu'ils terrassent. Ils
vont à Athénes , où Aridée écoute avec plaisir .
un Discours de Platon sur l'abus de la pluralité
des Dieux , et la nécessité absolue d'un seul Etre
suprême ; il passe ensuite à Zagen , dont Tyrus
le Roy l'ayant connu , le fait General de ses
troupes , contre Jadul Roy de Cotatis.
Aridée assicge Cotatis ; pendant le siege , se
promenant avec Linon son favori , il délivre
une jeune fille , nommée Clare , de la main de
ses ravisseurs , et trouve Evandre , fils de Leomatus
, l'un des Lieutenans d'Alexandre. Claro
luy raconte son histoire , et luy apprend qu'Euridice
( fille d'Amyntas , oncle d'Aridée et sa
cousine ) est captive dans le Château de Cotatis.
Aridée en presse le siege , prend la place d'assaut
, et délivre Euridice , qu'il trouve cachée
sous un tombeau.
Euridice luy fait le recit de ses malheurs ;
Aridée revient triomphant chez le Roy Tyrus ,
où il est reçu avec tous les honneurs possibles .
Pendant son sejour , Linon son favori ayant délivré
la fille d'un Seigneur de la fureur d'un lion ,
l'épouse , et fait ainsi sa fortune. Aridée et Euridice
vont ensuite à Calyba , où ils croyoient
trouver Amintas , pere de la Princesse Euridice
lequel étant mort , Euridice consentit d'épouser
Aridée.
Peu de temps après Aridée apprend la mort
d'Alexandre le Grand , son frere ; aussi - tôt it
va à Babilone avec Euridice son épouse , ou
après beaucoup de mouvemens entre les Lieute
nans
FEVRIER.. 1731. 317
mans d'Alexandre , Aridée est enfin élu Roy sous
le nom de Philippes .
>
Olympias
mere d'Alexandre en devient
amoureuse ; elle luy fait proposer , et luy propose
elle-même de repudier Euridice , et de l'épouser
, quoy qu'elle ait été la femme dé
pere ; Aridée luy fait voir , l'horreur de sa
proposition , et par son refus devient son ennemi.
son
Pendant ce temps-là , Yolas fils d'Antipater
devient amoureux de Clare , et rival d'Evandre ,
fils de Leonatus ; mais Clare ayant été reconnue
pour fille d'Antipater , que la Reine Olympias ,
par vengeance , avoit fait enlever à l'âge de deux
ans , et par ce moyen se trouvant sa soeur , elle
épouse Evandre. Icy on trouve un Episode assez
singulier d'une fille , qui justifie son amant accusé
d'assassinat , et confond l'accusateur qu'el
le- même a désarmé comme le plus lâche de tous
les hommes.
Le Roy Aridée et la Reine Euridice se retirent
à Bagdat , où la furieuse Olympias trouve les
moyens de faire étrangler la Reine , et ensuite
assassiner le Roy avec cent Gentilhommes,
après quoi on lui fait subir le châtiment de ses
cruautez.
Ce qui est conforme aux Auteurs qui ont écrit
'Histoire Grecque , et dans un stile tres concis .
secretes d'Aridée frere d'Alexandre le
Grand , traduites d'un manuscrit grec . A Paris
chez la veuve Guillaume , Quay des Augustins ,
au
g16 MERCURE DE FRANCE.
au Nom de Jesus . Se vend 24. sols broché , vol.
in 12. de 224. pages , 1731 .
Le Prince Aridée , mécontent du Roy Alexandre
son frere , prend la resolution de voyager
avec son confident , nommé Linon. Ils sont
attaquez par des voleurs qu'ils terrassent. Ils
vont à Athénes , où Aridée écoute avec plaisir .
un Discours de Platon sur l'abus de la pluralité
des Dieux , et la nécessité absolue d'un seul Etre
suprême ; il passe ensuite à Zagen , dont Tyrus
le Roy l'ayant connu , le fait General de ses
troupes , contre Jadul Roy de Cotatis.
Aridée assicge Cotatis ; pendant le siege , se
promenant avec Linon son favori , il délivre
une jeune fille , nommée Clare , de la main de
ses ravisseurs , et trouve Evandre , fils de Leomatus
, l'un des Lieutenans d'Alexandre. Claro
luy raconte son histoire , et luy apprend qu'Euridice
( fille d'Amyntas , oncle d'Aridée et sa
cousine ) est captive dans le Château de Cotatis.
Aridée en presse le siege , prend la place d'assaut
, et délivre Euridice , qu'il trouve cachée
sous un tombeau.
Euridice luy fait le recit de ses malheurs ;
Aridée revient triomphant chez le Roy Tyrus ,
où il est reçu avec tous les honneurs possibles .
Pendant son sejour , Linon son favori ayant délivré
la fille d'un Seigneur de la fureur d'un lion ,
l'épouse , et fait ainsi sa fortune. Aridée et Euridice
vont ensuite à Calyba , où ils croyoient
trouver Amintas , pere de la Princesse Euridice
lequel étant mort , Euridice consentit d'épouser
Aridée.
Peu de temps après Aridée apprend la mort
d'Alexandre le Grand , son frere ; aussi - tôt it
va à Babilone avec Euridice son épouse , ou
après beaucoup de mouvemens entre les Lieute
nans
FEVRIER.. 1731. 317
mans d'Alexandre , Aridée est enfin élu Roy sous
le nom de Philippes .
>
Olympias
mere d'Alexandre en devient
amoureuse ; elle luy fait proposer , et luy propose
elle-même de repudier Euridice , et de l'épouser
, quoy qu'elle ait été la femme dé
pere ; Aridée luy fait voir , l'horreur de sa
proposition , et par son refus devient son ennemi.
son
Pendant ce temps-là , Yolas fils d'Antipater
devient amoureux de Clare , et rival d'Evandre ,
fils de Leonatus ; mais Clare ayant été reconnue
pour fille d'Antipater , que la Reine Olympias ,
par vengeance , avoit fait enlever à l'âge de deux
ans , et par ce moyen se trouvant sa soeur , elle
épouse Evandre. Icy on trouve un Episode assez
singulier d'une fille , qui justifie son amant accusé
d'assassinat , et confond l'accusateur qu'el
le- même a désarmé comme le plus lâche de tous
les hommes.
Le Roy Aridée et la Reine Euridice se retirent
à Bagdat , où la furieuse Olympias trouve les
moyens de faire étrangler la Reine , et ensuite
assassiner le Roy avec cent Gentilhommes,
après quoi on lui fait subir le châtiment de ses
cruautez.
Ce qui est conforme aux Auteurs qui ont écrit
'Histoire Grecque , et dans un stile tres concis .
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Résumé : Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
Le manuscrit 'Anecdotes Grecques, ou aventures secrètes d'Aridée frère d'Alexandre le Grand', publié à Paris en 1731, relate les aventures d'Aridée, frère d'Alexandre le Grand. Aridée et son confident Linon affrontent des voleurs et se rendent à Athènes, où Aridée écoute un discours de Platon. Ils se dirigent ensuite à Zagen, où Aridée devient général des troupes du roi Tyrus contre Jadul, roi de Cotatis. Pendant le siège, Aridée délivre Clare et découvre Evandre, fils de Leomatus. Clare révèle qu'Euridice, cousine d'Aridée, est captive à Cotatis. Aridée assiège et prend la place, libérant Euridice. À Calyba, Euridice accepte d'épouser Aridée après la mort de son père Amintas. Aridée apprend la mort d'Alexandre et se rend à Babylone, où il est élu roi sous le nom de Philippe. Olympias, mère d'Alexandre, propose à Aridée de l'épouser, mais il refuse, devenant son ennemi. Yolas, fils d'Antipater, épouse Evandre. Aridée et Euridice se retirent à Bagdad, où Olympias fait assassiner le couple avant de subir elle-même un châtiment pour ses cruautés.
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230
p. 317-318
L'Eloge de Car, [titre d'après la table]
Début :
On imprime chez Antoine de Heucqueville, Libraire, ruë Gille-cœur, à [...]
Mots clefs :
Éloge, Langue française, Anecdotes littéraires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'Eloge de Car, [titre d'après la table]
On imprime chez Antoine de Heucqueville ,
Libraire , rue Gille - coeur , à la Paix , une petite
Brochure intitulée ; L'Eloge de CAR , dédié à la
Langue Françoise , &c. Il est aisé de juger par le
seul titre de cet Ouvrage , que l'Auteur s'est proposé
tout un autre but que ceux qui ont travaillé
depuis peu dans le même genre. Il a rassemblé
toutes les Anecdotes Litteraires qu'il a cru devoir
êtrè
218 MERCURE DE FRANCE .
être avantageuses au mot dont il a entrepris l'Elos
ge. Il n'a pas oublié non plus de parler des jugemens
que l'on prétend que Mess. de l'Academie
en ont porté. Quant au style , on Pa égaïé autant
que l'a pû permettre une matiere qui d'elle
même est assez sérieuse.
Libraire , rue Gille - coeur , à la Paix , une petite
Brochure intitulée ; L'Eloge de CAR , dédié à la
Langue Françoise , &c. Il est aisé de juger par le
seul titre de cet Ouvrage , que l'Auteur s'est proposé
tout un autre but que ceux qui ont travaillé
depuis peu dans le même genre. Il a rassemblé
toutes les Anecdotes Litteraires qu'il a cru devoir
êtrè
218 MERCURE DE FRANCE .
être avantageuses au mot dont il a entrepris l'Elos
ge. Il n'a pas oublié non plus de parler des jugemens
que l'on prétend que Mess. de l'Academie
en ont porté. Quant au style , on Pa égaïé autant
que l'a pû permettre une matiere qui d'elle
même est assez sérieuse.
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Résumé : L'Eloge de Car, [titre d'après la table]
Antoine de Heucqueville publie 'L'Éloge de CAR'. Cette brochure compile des anecdotes littéraires favorables au mot 'car' et inclut les jugements présumés de l'Académie française. Le style de l'ouvrage est soigné malgré le sujet sérieux.
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231
p. 318-319
« Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...] »
Début :
Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...]
Mots clefs :
Abrégé, Livres, Pays étrangers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...] »
Livres que Cavelier , Libraire, ruë S. Jacques,
a nouvellement reçus des Païs Etrangers.
Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem
accuratissimam è vetutissimis Cod.
MSS. denuò procurandam. 4. Amst. 1730 .
Oeuvres de Boileau Despreaux avec
éclaircissemens historiques et des figures de
Picard , fol. 2 vol. fig. La Haye , 1729 .
+
> des
Cours de Physique , avec une Critique des Lettres
de Lecuvenhock, par Harfsocker , 4. fig. La
Haye 1730.
Avantures du Baron de Fenestre, nouvelle édition
, augmentée de Remarques historiques
2 vol. 8. Cologne , 1729.
Elites de Bons Mots en Ana , nouvelle édition
augmentée, 2 vol. 12. Amst . 1731 .
Abregé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre
7 vol. 12. Amst. 1730.
Histoire des Révolutions de l'Empire de Maroc.
depuis l'Empereur Muley Ismaël , en 1727,
traduite de l'Anglois. 12. Amst. 1731 .
Avantures de l'infortuné Florentin , ou Histoi
re de Brufalini , 2 vol . 12. fig. Amst. 1729.
Abregé de l'Histoire Universelle, depuis la création
du monde , jusqu'à l'Empire de Charle
magne; par J. le Cierc. 8. Amst . 1730.
Le mễhe Libraire doit achever d'imprimer pour
le mois prochain.
L'Osteologie de M. Palfin , 12. fig.
Lee
FEVRIER. 1731. 339
Les Operations de Chirurgie , de M. Garengeot.
3. vol. in 12. fig.
Le Cadex Pharmaceuticus Facultatis Pirisiensis
, in 4. On est aux Tables , que l'on imprimé
actuellement.
a nouvellement reçus des Païs Etrangers.
Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem
accuratissimam è vetutissimis Cod.
MSS. denuò procurandam. 4. Amst. 1730 .
Oeuvres de Boileau Despreaux avec
éclaircissemens historiques et des figures de
Picard , fol. 2 vol. fig. La Haye , 1729 .
+
> des
Cours de Physique , avec une Critique des Lettres
de Lecuvenhock, par Harfsocker , 4. fig. La
Haye 1730.
Avantures du Baron de Fenestre, nouvelle édition
, augmentée de Remarques historiques
2 vol. 8. Cologne , 1729.
Elites de Bons Mots en Ana , nouvelle édition
augmentée, 2 vol. 12. Amst . 1731 .
Abregé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre
7 vol. 12. Amst. 1730.
Histoire des Révolutions de l'Empire de Maroc.
depuis l'Empereur Muley Ismaël , en 1727,
traduite de l'Anglois. 12. Amst. 1731 .
Avantures de l'infortuné Florentin , ou Histoi
re de Brufalini , 2 vol . 12. fig. Amst. 1729.
Abregé de l'Histoire Universelle, depuis la création
du monde , jusqu'à l'Empire de Charle
magne; par J. le Cierc. 8. Amst . 1730.
Le mễhe Libraire doit achever d'imprimer pour
le mois prochain.
L'Osteologie de M. Palfin , 12. fig.
Lee
FEVRIER. 1731. 339
Les Operations de Chirurgie , de M. Garengeot.
3. vol. in 12. fig.
Le Cadex Pharmaceuticus Facultatis Pirisiensis
, in 4. On est aux Tables , que l'on imprimé
actuellement.
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Résumé : « Livres que Cuvelier, Libraire, ruë S. Jacques, a nouvellement reçus [...] »
Le document énumère les livres récemment reçus par le libraire Cavelier, situé rue Saint-Jacques, en février 1731. Parmi ces ouvrages, on trouve des publications variées en provenance de pays étrangers. Les titres incluent les 'Prolegomena ad Novi Testamenti Græci Editionem' publié à Amsterdam en 1730, les 'Œuvres de Boileau Despreaux' avec des éclaircissements historiques et des figures de Picard, éditées à La Haye en 1729, et les 'Cours de Physique' avec une critique des lettres de Lecuvenhock par Harfsocker, également édité à La Haye en 1730. D'autres ouvrages mentionnés sont 'Les Aventures du Baron de Fenestre' en nouvelle édition augmentée de remarques historiques, 'Elites de Bons Mots en Ana', 'Abregé Chronologique de l'Histoire d'Angleterre', 'Histoire des Révolutions de l'Empire de Maroc', 'Les Aventures de l'infortuné Florentin', et 'Abregé de l'Histoire Universelle' jusqu'à l'Empire de Charlemagne. Le libraire annonce également la prochaine impression de plusieurs ouvrages, dont 'L'Osteologie de M. Palfin', 'Les Operations de Chirurgie' de M. Garengeot, et 'Le Cadex Pharmaceuticus Facultatis Pirisiensis'.
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232
p. 319
Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
Début :
ABREGÉ du Projet de Paix perpetuelle, inventé par le Roy [...]
Mots clefs :
Abrégé, Paix perpétuelle, Souverains, Avertissement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
ABREGE' du Projet de Paix perpetuelle , inventé
par le Roy Henry le Grand , approuvé par la
Reine Elizabeth , par le Roy Jacques son Successeur
, par les Républicains , et par divers autres
Potentats , approprié à l'Etat present des affaires
generales de l'Europe,démontré infiniment avantageux
pour tous les hommes nez et à naître ; en
general et en particulier pour tous les Souverains
et pour les Maisons Souvetaines. Par M. l'Abbé
de S. Pierre, vol . in 12. de 217 pages , sans l'Epitre
dédicatoire au Roy . et l'Avertissement du
Libraire. A Rotterdam , chez F. Daniel Bemen,
et se vend à Paris chez Briasson. 1729
TRAITE DE L'ORGANE DE L'OUIE ,
contenant la Structure, les Usages et les Maladies
de toutes les Parties de l'Oreille. Par M. du Vernay,
de l'Académie Royale des Sciences. A Leyde,
chez J. An. Langerak , 1731. in 12. avec fig.
LES VOYAGES ET
AVANTURES
du Capitaine Robert Boyle , traduit de l'Anglois,
A Amsterdam , chez Westin. 2. vol. in 12 .
ESSAI SUR LA POESIE ET SUR LA
PEINTURE , relativement à l'Histoire Sacrée
et Prophane , avec un Apendix concernant
l'Obcenité chez les Ecrivains et les Peintres. Par
M. Charles Lamette , Docteur en Théologie
Membre de la Societé Royale et de la Societé des
Antiquaires. A Londres , chez Fayrman. in 3.
En Anglois.
par le Roy Henry le Grand , approuvé par la
Reine Elizabeth , par le Roy Jacques son Successeur
, par les Républicains , et par divers autres
Potentats , approprié à l'Etat present des affaires
generales de l'Europe,démontré infiniment avantageux
pour tous les hommes nez et à naître ; en
general et en particulier pour tous les Souverains
et pour les Maisons Souvetaines. Par M. l'Abbé
de S. Pierre, vol . in 12. de 217 pages , sans l'Epitre
dédicatoire au Roy . et l'Avertissement du
Libraire. A Rotterdam , chez F. Daniel Bemen,
et se vend à Paris chez Briasson. 1729
TRAITE DE L'ORGANE DE L'OUIE ,
contenant la Structure, les Usages et les Maladies
de toutes les Parties de l'Oreille. Par M. du Vernay,
de l'Académie Royale des Sciences. A Leyde,
chez J. An. Langerak , 1731. in 12. avec fig.
LES VOYAGES ET
AVANTURES
du Capitaine Robert Boyle , traduit de l'Anglois,
A Amsterdam , chez Westin. 2. vol. in 12 .
ESSAI SUR LA POESIE ET SUR LA
PEINTURE , relativement à l'Histoire Sacrée
et Prophane , avec un Apendix concernant
l'Obcenité chez les Ecrivains et les Peintres. Par
M. Charles Lamette , Docteur en Théologie
Membre de la Societé Royale et de la Societé des
Antiquaires. A Londres , chez Fayrman. in 3.
En Anglois.
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Résumé : Abregé du Projet de paix perpetuelle, &c. [titre d'après la table]
Le document présente plusieurs ouvrages historiques et scientifiques. Le premier est un abrégé du 'Projet de Paix perpétuelle' du roi Henri IV, approuvé par la reine Élisabeth, le roi Jacques, les Républicains et divers autres potentats. Cet ouvrage, écrit par l'abbé de Saint-Pierre, est jugé avantageux pour tous les hommes et les souverains. Il compte 217 pages et a été publié à Rotterdam en 1729. Un autre ouvrage mentionné est le 'Traité de l'Organe de l'Ouie' par M. du Vernay, membre de l'Académie Royale des Sciences, qui traite de la structure, des usages et des maladies de l'oreille. Il a été publié à Leyde en 1731 avec des figures illustratives. Le document liste également les 'Voyages et Aventures du Capitaine Robert Boyle', traduits de l'anglais et publiés à Amsterdam en deux volumes. Enfin, il mentionne l''Essai sur la Poésie et sur la Peinture' de Charles Lamette, docteur en théologie, qui explore les relations entre poésie, peinture et histoire sacrée et prophane, ainsi que l'obscénité chez les écrivains et les peintres. Cet essai a été publié à Londres en anglais.
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233
p. 320
Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
Début :
TRAITÉ PHILOSOPHIQUE ET PRATIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley [...]
Mots clefs :
Jardins, Plantes, Arbres fruitiers, Culture des vergers, Édition, Préface
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
TRAITE PHILOSOPHIQUE ET PRAG
TIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley
, de la Societé Royale. A Londres , chez W.
Mears. Cinquiéme Edition in 8. en Anglois.
On explique dans ce Livre , qui est fort estimé
et d'un grand usage en Angleterre , le mouvement
de la seve des Plantes , et leur géneration ,
avec d'autres découvertes qui n'avoient point encore
été publiées touchant la maniere de cultiver
avec fuccès les Arbres fruitiers , les Fleurs et les
Parteres. On y a joint la description d'un Instrument
, par le moyen duquel on peut trouver en
une heure de temps plus de Plans de Jardins que
n'en contiennent tous les Livres ensemble qui
traitent de cette matiere. Enfin on trouve dans
cet Ouvrage plusieurs beaux secrets tendant à
perfectionner la culture des Vergers , des Jardins
Potagers & des Orangeries.
On écrit de la Haye que Goffe et Neaulme ,
Libraires , ont acheté et débitent une Edition des
Oeuvres de Clement Marot , Valet de Chambre
de François I. revues sur plusieurs Manuscrits et
sur plus de 40 Editions , et augmentée , tant de
diverses Poësies véritables , que de celles qu'on
lui a faussement attribuées ; avec les Ouvrages de
Jean Marot son pere, ceux de Michel Marot son
fils ; et les Piéces du different de Clement avec
François Sagon , accompagnées d'une Préface
historique , et d'Observations critiques sur tour
l'Ouvrage ; en 6 volumes in 12. et en 4 vol.in 4.
avec des Quadres et des Vignettes ; belle Edition .
Ils en ont aussi quelques Exemplaires en grand
Papier Royal et Impérial , d'une grande beauté.
TIQUE de la Culture des Jardins. Par M. Bradley
, de la Societé Royale. A Londres , chez W.
Mears. Cinquiéme Edition in 8. en Anglois.
On explique dans ce Livre , qui est fort estimé
et d'un grand usage en Angleterre , le mouvement
de la seve des Plantes , et leur géneration ,
avec d'autres découvertes qui n'avoient point encore
été publiées touchant la maniere de cultiver
avec fuccès les Arbres fruitiers , les Fleurs et les
Parteres. On y a joint la description d'un Instrument
, par le moyen duquel on peut trouver en
une heure de temps plus de Plans de Jardins que
n'en contiennent tous les Livres ensemble qui
traitent de cette matiere. Enfin on trouve dans
cet Ouvrage plusieurs beaux secrets tendant à
perfectionner la culture des Vergers , des Jardins
Potagers & des Orangeries.
On écrit de la Haye que Goffe et Neaulme ,
Libraires , ont acheté et débitent une Edition des
Oeuvres de Clement Marot , Valet de Chambre
de François I. revues sur plusieurs Manuscrits et
sur plus de 40 Editions , et augmentée , tant de
diverses Poësies véritables , que de celles qu'on
lui a faussement attribuées ; avec les Ouvrages de
Jean Marot son pere, ceux de Michel Marot son
fils ; et les Piéces du different de Clement avec
François Sagon , accompagnées d'une Préface
historique , et d'Observations critiques sur tour
l'Ouvrage ; en 6 volumes in 12. et en 4 vol.in 4.
avec des Quadres et des Vignettes ; belle Edition .
Ils en ont aussi quelques Exemplaires en grand
Papier Royal et Impérial , d'une grande beauté.
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Résumé : Traité de la Culture des Jardins, [titre d'après la table]
Le texte présente deux ouvrages distincts. Le premier, 'Traité philosophique et pratique de la Culture des Jardins' par M. Bradley, membre de la Société Royale, est publié à Londres chez W. Mears. Cette cinquième édition en anglais traite du mouvement de la sève des plantes, de leur génération, et de diverses découvertes sur la culture des arbres fruitiers, des fleurs et des parterres. L'ouvrage inclut également la description d'un instrument pour concevoir rapidement des plans de jardins et des secrets pour perfectionner la culture des vergers, des jardins potagers et des orangeries. Le second ouvrage est une édition des 'Œuvres de Clément Marot', valet de chambre de François Ier, publiée par les libraires Goffe et Neaulme à La Haye. Cette édition, revue à partir de plusieurs manuscrits et plus de 40 éditions, inclut des poésies authentiques et celles faussement attribuées à Marot. Elle contient aussi les œuvres de Jean Marot, père de Clément, celles de Michel Marot, son fils, ainsi que les pièces du différend entre Clément Marot et François Sagon. L'ouvrage est accompagné d'une préface historique et d'observations critiques, et est disponible en six volumes in-12, quatre volumes in-4, avec des illustrations. Quelques exemplaires sont également disponibles en grand papier royal et impérial.
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234
p. 320-323
« On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
Début :
On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...]
Mots clefs :
Mérite, Société royale de Londres, Faveur, Élection, Chirurgien, Tympan, Oreille, Remède, Gangrène, Chaires de Professeurs Royaux, Faculté de médecine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
On apprend de Londres que dans l'assemblée
de la Société Royale , qui se tint au commencement
FEVRIER. 1731. 321
ment de cette année, il a été résolu de n'admettre
à l'avenir aucun Candidat , à moins qu'il n'ait
été nommé par trois Membres de la Société,qui
déclareront par écrit le nom , la condition et les
qualités de la personne proposée , et si elle s'est
fait un nom dans le monde par quelque Ouvra
ge imprimé ; et que l'élection par balotage de la
personne proposée , ne pourra se faire que dix
semaines aprés. On ouvrira par cette méthode la
> porte au mérite , et on la fermera à la faveur, selon
l'intention de la premiere institution de cette célébre
Société , qui subsiste depuis 1666.
On mande de la même Ville, que le 9 Janvier ,
le Docteur Cheselden , premier Chirurgien de la
Reine , devoit couper le Timpan de l'oreille à
Charles Rei , un des quatre malfaiteurs, condamnez
à mort , aux dernieres cessions , auquel le
Roy a accordé des Lettres de répit. S. M. ayant
promis de donner la grace à ce criminel , si par
cette opération il guérit de sa surdité. Mais cette
opération n'a pas été faite , parce qu'après un
plus grand examen , elle a été jugée impraticable.
Če malfaiteur sera envoyé dans les Colonies
de l'Amérique.
La Chirurgie a fait une grande perte dans la
personne de M. Bellofte, qui fut Chirurgien Major
des Hôpitaux de l'Armée du Roy en Italie ;
ensuite premier Chirurgien de feuë Madame
Douairiere de Savoye. Il est l'Auteur d'un Livre,
intitulé : Chirurgien d'Hôpital , très - estimé de
ceux qui sçavent la Chirurgie, et tres - utile à ceux
qui veulent la sçavoir . Il est mort à Turin le 15
Juillet dernier , âgé de 80 ans. Il a fait encore sur
la fin de ses jours , la découverte d'un nouvel
Organe , dans le Corps humain , dont on pourra
F donner
322 MERCURE DE FRANCE
donner bien- tôt une Dissertation. S'il est regretté
du public , il ne l'est pas moins de ses
amis ; il en eut d'illustres , et son mérite personnel
lui en eut fait davantage sans sa modestie.
Son habileté dans son Art fut le fruit d'une longue
experience , et d'un travail continuel ; il avoit
Pesprit orné , il aimoit les Lettres et les cultivoit.
Il laisse un fils,seul heritier du secret de la composition
de ses Pilules Mercuriales. C'est un excellent
remede dissolvant et absorbant, dont il a tresamplement
traité dans le second tome du Chirurgien
d'Hôpital , imprimé à Paris en 1725 .
chez Laurent d'Houry.
il
Ceux qui souhaiteront avoir de ces Pilules
pourront s'addresser à M. Belloste à Turin ;
en fourni des Boetes de differentes grandeurs et
de différent prix , pour la commodité du public ,
avec des Mémoires sur la maniere de s'em
servir.
Le Sieur Cottance avertit le public qu'il a un
remede aussi spécifique que simple , pour arrêter
et fixer en moins de deux heures de tems , toutes
sortes de Gangrénes , Bubons , Charbons pestilentiels
et Ulceres invétérez. It demeure à Paris ,
Tue Comteffe d'Artois , au grand Vainqueur.
"
Le 24 du mois dernier , le P. Porée , Professeur
de Rhétorique du College de Louis le Grand,
prononça, en presence du Card. de Bissi , de plasieurs
Prélats et autres presonnes de distinction
un Discours Latin fort éloquent , dans lequel il
prouva que les Critiques sont aussi nécessaires
dans la République des Lettres , que les Juges
le sont dans un Etat que pour être Critique ,
il faut avoir les qualitez d'un bon Juge.
FEVRIER . 1731.
323
AÙ
REVERend pere PORE'E ,
Sur sa
Harangue.
ΕΝΥΟΥ.
Dubon Juge , et du bon Critique ,
Tu nous as , dans ton Oraison ,
Fait la juste comparaison ,
Et par un sel , vraiment attique ,
Uni la grace à la raison.
Joui d'une entiere victoire ,
Tous tes coups , Porée , ont porté ,
Puisqu'aujourd'hui , par équité
Le Ctitique chante ta Gloire.
Il vaque actuellement deux Chaires de Professeurs
Royaux en Medecine ; l'une à Montpellier
, par l'absence de M. Astruc , fameux Professeur
de cette Université , aujourd'hui Professeur
et Lecteur au Collège Royal , à la place de l'illustre
M. Geoffroy. La Dispute de cette Chaire
est annoncée pour le 1. May 1731 , dans un double
Programme , de la part de M. l'Evêque de
Montpellier , Chancelier de l'Université , et de
M. Chicoineau , Conseiller à la Cour des Aydes ,
Professeur d'Anatomie et de Botanique , de l'Academie
Roïale des Sciences de Montpellier, Chancelier
et Juge de l'Université de Medecine de cette
Ville.
L'autre Chaire vaque par le decés de M.Angot
celebre Médecin de Caen , dont la dispute est pareillement
annoncée dans un Programme de la
Faculté de Médecine de Caën.
de la Société Royale , qui se tint au commencement
FEVRIER. 1731. 321
ment de cette année, il a été résolu de n'admettre
à l'avenir aucun Candidat , à moins qu'il n'ait
été nommé par trois Membres de la Société,qui
déclareront par écrit le nom , la condition et les
qualités de la personne proposée , et si elle s'est
fait un nom dans le monde par quelque Ouvra
ge imprimé ; et que l'élection par balotage de la
personne proposée , ne pourra se faire que dix
semaines aprés. On ouvrira par cette méthode la
> porte au mérite , et on la fermera à la faveur, selon
l'intention de la premiere institution de cette célébre
Société , qui subsiste depuis 1666.
On mande de la même Ville, que le 9 Janvier ,
le Docteur Cheselden , premier Chirurgien de la
Reine , devoit couper le Timpan de l'oreille à
Charles Rei , un des quatre malfaiteurs, condamnez
à mort , aux dernieres cessions , auquel le
Roy a accordé des Lettres de répit. S. M. ayant
promis de donner la grace à ce criminel , si par
cette opération il guérit de sa surdité. Mais cette
opération n'a pas été faite , parce qu'après un
plus grand examen , elle a été jugée impraticable.
Če malfaiteur sera envoyé dans les Colonies
de l'Amérique.
La Chirurgie a fait une grande perte dans la
personne de M. Bellofte, qui fut Chirurgien Major
des Hôpitaux de l'Armée du Roy en Italie ;
ensuite premier Chirurgien de feuë Madame
Douairiere de Savoye. Il est l'Auteur d'un Livre,
intitulé : Chirurgien d'Hôpital , très - estimé de
ceux qui sçavent la Chirurgie, et tres - utile à ceux
qui veulent la sçavoir . Il est mort à Turin le 15
Juillet dernier , âgé de 80 ans. Il a fait encore sur
la fin de ses jours , la découverte d'un nouvel
Organe , dans le Corps humain , dont on pourra
F donner
322 MERCURE DE FRANCE
donner bien- tôt une Dissertation. S'il est regretté
du public , il ne l'est pas moins de ses
amis ; il en eut d'illustres , et son mérite personnel
lui en eut fait davantage sans sa modestie.
Son habileté dans son Art fut le fruit d'une longue
experience , et d'un travail continuel ; il avoit
Pesprit orné , il aimoit les Lettres et les cultivoit.
Il laisse un fils,seul heritier du secret de la composition
de ses Pilules Mercuriales. C'est un excellent
remede dissolvant et absorbant, dont il a tresamplement
traité dans le second tome du Chirurgien
d'Hôpital , imprimé à Paris en 1725 .
chez Laurent d'Houry.
il
Ceux qui souhaiteront avoir de ces Pilules
pourront s'addresser à M. Belloste à Turin ;
en fourni des Boetes de differentes grandeurs et
de différent prix , pour la commodité du public ,
avec des Mémoires sur la maniere de s'em
servir.
Le Sieur Cottance avertit le public qu'il a un
remede aussi spécifique que simple , pour arrêter
et fixer en moins de deux heures de tems , toutes
sortes de Gangrénes , Bubons , Charbons pestilentiels
et Ulceres invétérez. It demeure à Paris ,
Tue Comteffe d'Artois , au grand Vainqueur.
"
Le 24 du mois dernier , le P. Porée , Professeur
de Rhétorique du College de Louis le Grand,
prononça, en presence du Card. de Bissi , de plasieurs
Prélats et autres presonnes de distinction
un Discours Latin fort éloquent , dans lequel il
prouva que les Critiques sont aussi nécessaires
dans la République des Lettres , que les Juges
le sont dans un Etat que pour être Critique ,
il faut avoir les qualitez d'un bon Juge.
FEVRIER . 1731.
323
AÙ
REVERend pere PORE'E ,
Sur sa
Harangue.
ΕΝΥΟΥ.
Dubon Juge , et du bon Critique ,
Tu nous as , dans ton Oraison ,
Fait la juste comparaison ,
Et par un sel , vraiment attique ,
Uni la grace à la raison.
Joui d'une entiere victoire ,
Tous tes coups , Porée , ont porté ,
Puisqu'aujourd'hui , par équité
Le Ctitique chante ta Gloire.
Il vaque actuellement deux Chaires de Professeurs
Royaux en Medecine ; l'une à Montpellier
, par l'absence de M. Astruc , fameux Professeur
de cette Université , aujourd'hui Professeur
et Lecteur au Collège Royal , à la place de l'illustre
M. Geoffroy. La Dispute de cette Chaire
est annoncée pour le 1. May 1731 , dans un double
Programme , de la part de M. l'Evêque de
Montpellier , Chancelier de l'Université , et de
M. Chicoineau , Conseiller à la Cour des Aydes ,
Professeur d'Anatomie et de Botanique , de l'Academie
Roïale des Sciences de Montpellier, Chancelier
et Juge de l'Université de Medecine de cette
Ville.
L'autre Chaire vaque par le decés de M.Angot
celebre Médecin de Caen , dont la dispute est pareillement
annoncée dans un Programme de la
Faculté de Médecine de Caën.
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Résumé : « On apprend de Londres que dans l'assemblée de la [...] »
En février 1731, la Société Royale de Londres a modifié ses critères d'admission en exigeant que les candidats soient proposés par trois membres de la Société, qui doivent fournir des informations sur le nom, la condition, les qualités du candidat et ses œuvres imprimées. L'élection par balotage ne peut se tenir qu'après une période de dix semaines suivant la proposition. À Londres, le 9 janvier, le Docteur Cheselden, chirurgien de la Reine, a tenté d'opérer Charles Rei, un malfaiteur condamné à mort, pour le guérir de sa surdité. L'opération a été jugée impraticable, et le malfaiteur a été envoyé dans les colonies américaines. La communauté chirurgicale a perdu M. Belloste, chirurgien major des hôpitaux de l'armée du Roi en Italie et premier chirurgien de la douairière de Savoie. Auteur du livre 'Chirurgien d'Hôpital', il est décédé à Turin le 15 juillet précédent à l'âge de 80 ans. Il a découvert un nouvel organe dans le corps humain et laissé un fils héritier du secret de ses pilules mercuriales. Le Sieur Cottance a annoncé un remède pour traiter les gangrènes, bubons, charbons pestilentiels et ulcères invétérés. Le Père Porée, professeur de rhétorique au Collège de Louis le Grand, a prononcé un discours latin sur la nécessité des critiques dans la République des Lettres. Deux chaires de professeurs royaux en médecine sont vacantes : l'une à Montpellier, en raison de l'absence de M. Astruc, et l'autre à Caen, suite au décès de M. Angot. Les disputes pour ces chaires sont annoncées respectivement pour le 1er mai 1731 et dans un programme de la Faculté de Médecine de Caen.
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235
p. 324-327
Programme sur un exercice de Belles Lettres, [titre d'après la table]
Début :
Nous venons de recevoir de Nîmes un Programme, imprimé à Montpellier, au sujet d'un [...]
Mots clefs :
Exercice, Belles-lettres, Programme, Poètes, Orateurs, Historiens, Assemblée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Programme sur un exercice de Belles Lettres, [titre d'après la table]
Nous venons de recevoir de Nîmes un Programme
, imprimé à Montpellier , au sujet d'un
Exercice de Belles- Lettres, dans lequel M.de Bernage
, fils de M. de Bernage ,Intendant de la Province
de Languedoc, a donné le 21 du mois passé,
en presence des Etats assemblez ,des preuves d'une
capacité fort audessus de son âge. Il commença
són Exercice par un compliment tres-délicat,addressé
à l'Illustre Assemblée que composoient
Messieurs des Etats.
Voicy le plan, selon ce Programme, que M.de
Bernage a eu en vue de remplir. 1. D'expliquer.
un grand nombre des plus beaux endroits des
Auteurs Latins , Poëtes , Historiens , Orateurs
et autres . 2. De réciter quelques - uns de ceux qui
paroissent les plus propres à orner l'esprit. 3. De
rappeller et de réciter dans le cours de son explication,
quantité de traits choisis dans nos Poëtes
François , qui peuvent avoir quelque rapport
aux Auteurs Latins.4.D'y ajoûterplusieurs Notes
de Chronologie , de Mythologie et d'Histoire.
Entre les Poëtes Latins , ausquels M. Bernage
s'est attaché , sont , 1. Horace , dont il étoit en
état de réciter près de 30 Odes , aprés les avoir
expliquées ; cinq ou six Satyres entieres , sans
compter un nombre considérable de Pieces détachées
des autres Satyres ; plusieurs des Epîtres de
cet Auteur , et un grand nombre de morceaux
détachez des autres Epîtres.
Quant à l'Art Poëtique d'Horace , M, de Bernage
étoit aussi en état d'en réciter les Endroits
les plus remarquables et les plus utiles qui font la
beauté et le prix de ce Traité.
2.Virgile,auquel M.de Bernage s'est attaché avec
une singuliere application . On voit par le Programme
qu'il avoit fait uneAnalyse presque complette
de l'Eneide ; mais il en avoit trois Livres
prinFEVRIER.
1731. 325
principaux en vûë dans son explication ; sçavoir ,
le 1. remarquable par la versification châtiée. Le
4. où les mouvemens du coeur sont mènagez avec
tant d'art. Et le 6. qui est le plus rempli de la
Théologie Payenne. Il n'oublia pas de parcourir.
de même les Géorgiques , dont il pouvoit réciter
plusieurs beaux Endroits , et expliquer le reste ;
préparé d'ailleurs à réciter un nombre prodigieux.
de Piéces de nos Poëtes François qui ont imité
ces celebres Auteurs , ou dont les pensées ont
quelque rapport avec les Passages des Poëtes
Latins.
3. M. de Bernage n'étoit pas moins préparé
sur les Métamorphoses , les Fastes , les Tristes ,
et les Livres de Ponto , d'Ovide . L
4. Pour ne pas passer les bornes d'un Extrait
nous nous contenterons d'indiquer les autres
Poetes , sur lesquels le Répondant étoit préparé.
Tels sont entre les Poëtes Latins , Juvenal, Perse ,
Martial , Catule , Tibule , Pétrone et Phédre . Il
étoit en état d'en réciter un grand nombre de
Piéces , de les expliquer, avec quantité d'autres ,
de rapprocher du Texte latin les endroits de nos
Poetes François qui y ont rapport , sans oublier
les principaux points de Mythologie qui se
trouvent à discuter dans ces Poëtes , et sur lesquels
M. de Bernage étoit prêt de satisfaire.
Entre les Poëtes François qu'il avoit en vûë ,
et que nous rapporterons dans le même ordre
alphabétique , qu'ils se trouvent au commencement
du Programme ; on remarque Boileau ,
Corneille , Deshoulieres , du Cerceau , la Fontaine
, la Mothe , Lingendes , Malherbe , Maynard
, Moliere , Pellegrin, Racan , Racine,Rousseau
, Scarron , Voiture , et un nombre d'autres ,
que nous passons sous silence.
M. de Bernage avoit choisi entre les Orateurs ,
Fiij
Cice316
MERCURE DE FRANCE
Ciceron , dont il pouvoit expliquer un grand
nombre de beaux endroits.
Parmi les Auteurs renommez pour le style
Epistolaire, il s'étoit appliqué à Pline le jeune, et
entre ses Lettres , à celles qui sont les plus remarquables.
;-
Il nous suffira aussi de nommer les Historiens
dont M. de Bernage pouvoit rendre compte ; ils
sont sur l'Histoire Romaine , Tite-Live , Florus ,
Velleius-Paterculus , Salluste , Cesar , Suetone
dans lesquels le Répondant avoit choisi les endroits
les plus considerables , lesquels réunis ,
metrent tout d'un coup sous les yeux une chaîne
et une suite des plus grands Evenemens qui ont
illustré ou obscurci la gloire de Rome , soit pen
dant le tems de ses Rois , soit dans son indépendance
Républicaine , soit pendant le regne de ses.
Empereurs. I joignit à l'Histoire Romaine celled'Alexandre
le Grand , écrite par Quinte -Curce;.
et enfin celle d'un grand nombre de Peuples
écrite par Justin.
Tels sont les principaux Auteurs dont M. de
Bernage rendit compte , dont il récita de mémoi➡
re les endroits les plus beaux et les plus frappans,
qu'il expliqua lorsqu'on le lui demanda Il faut
ajoûter qu'il eut soin à chaque Auteur dont il eut
occasion de parler , de rapporter le jugement
qu'en ont fait les Sçavans et les Critiques.
Entre ceux qui firent à M. Bernage l'honneur
de l'interroger , on distingue MM . les Archevêques
de Toulouse et d'Alby ; et MM . les Evêques
de Beziers , d'Agde , d'Alet , de S. Papoul et de
Viviers ; et pour nous servir des termes d'une
Lettre que nous avons reçûë de Nîmes sur ce sujet ,
il étonna toute l'Assemblée, tant par la quantité des,
choses qu'il sçavoit , que par la maniere aisée avec
laquelle il s'énonça en les expliquant et en les
dé
"
FEVRIER . 1731. 327
développant. Il finit par un remerciment trèscourt
, mais très- bien ménagé à l'Assemblée qui
l'avoit honoré de sa présence et de son attention."
Voici des Stances adressées à M. de Bernage
de S. Maurice , Intendant de Languedoc , à l'oc-'
casion de l'Exercice dont nous venons de rendre
compte. Nous sçavons bon gré à l'Auteur de la
Lettre écrite de Nîmes , qui les a ajoûtées à sa
Lettre en nous envoyant le Programinę.
, imprimé à Montpellier , au sujet d'un
Exercice de Belles- Lettres, dans lequel M.de Bernage
, fils de M. de Bernage ,Intendant de la Province
de Languedoc, a donné le 21 du mois passé,
en presence des Etats assemblez ,des preuves d'une
capacité fort audessus de son âge. Il commença
són Exercice par un compliment tres-délicat,addressé
à l'Illustre Assemblée que composoient
Messieurs des Etats.
Voicy le plan, selon ce Programme, que M.de
Bernage a eu en vue de remplir. 1. D'expliquer.
un grand nombre des plus beaux endroits des
Auteurs Latins , Poëtes , Historiens , Orateurs
et autres . 2. De réciter quelques - uns de ceux qui
paroissent les plus propres à orner l'esprit. 3. De
rappeller et de réciter dans le cours de son explication,
quantité de traits choisis dans nos Poëtes
François , qui peuvent avoir quelque rapport
aux Auteurs Latins.4.D'y ajoûterplusieurs Notes
de Chronologie , de Mythologie et d'Histoire.
Entre les Poëtes Latins , ausquels M. Bernage
s'est attaché , sont , 1. Horace , dont il étoit en
état de réciter près de 30 Odes , aprés les avoir
expliquées ; cinq ou six Satyres entieres , sans
compter un nombre considérable de Pieces détachées
des autres Satyres ; plusieurs des Epîtres de
cet Auteur , et un grand nombre de morceaux
détachez des autres Epîtres.
Quant à l'Art Poëtique d'Horace , M, de Bernage
étoit aussi en état d'en réciter les Endroits
les plus remarquables et les plus utiles qui font la
beauté et le prix de ce Traité.
2.Virgile,auquel M.de Bernage s'est attaché avec
une singuliere application . On voit par le Programme
qu'il avoit fait uneAnalyse presque complette
de l'Eneide ; mais il en avoit trois Livres
prinFEVRIER.
1731. 325
principaux en vûë dans son explication ; sçavoir ,
le 1. remarquable par la versification châtiée. Le
4. où les mouvemens du coeur sont mènagez avec
tant d'art. Et le 6. qui est le plus rempli de la
Théologie Payenne. Il n'oublia pas de parcourir.
de même les Géorgiques , dont il pouvoit réciter
plusieurs beaux Endroits , et expliquer le reste ;
préparé d'ailleurs à réciter un nombre prodigieux.
de Piéces de nos Poëtes François qui ont imité
ces celebres Auteurs , ou dont les pensées ont
quelque rapport avec les Passages des Poëtes
Latins.
3. M. de Bernage n'étoit pas moins préparé
sur les Métamorphoses , les Fastes , les Tristes ,
et les Livres de Ponto , d'Ovide . L
4. Pour ne pas passer les bornes d'un Extrait
nous nous contenterons d'indiquer les autres
Poetes , sur lesquels le Répondant étoit préparé.
Tels sont entre les Poëtes Latins , Juvenal, Perse ,
Martial , Catule , Tibule , Pétrone et Phédre . Il
étoit en état d'en réciter un grand nombre de
Piéces , de les expliquer, avec quantité d'autres ,
de rapprocher du Texte latin les endroits de nos
Poetes François qui y ont rapport , sans oublier
les principaux points de Mythologie qui se
trouvent à discuter dans ces Poëtes , et sur lesquels
M. de Bernage étoit prêt de satisfaire.
Entre les Poëtes François qu'il avoit en vûë ,
et que nous rapporterons dans le même ordre
alphabétique , qu'ils se trouvent au commencement
du Programme ; on remarque Boileau ,
Corneille , Deshoulieres , du Cerceau , la Fontaine
, la Mothe , Lingendes , Malherbe , Maynard
, Moliere , Pellegrin, Racan , Racine,Rousseau
, Scarron , Voiture , et un nombre d'autres ,
que nous passons sous silence.
M. de Bernage avoit choisi entre les Orateurs ,
Fiij
Cice316
MERCURE DE FRANCE
Ciceron , dont il pouvoit expliquer un grand
nombre de beaux endroits.
Parmi les Auteurs renommez pour le style
Epistolaire, il s'étoit appliqué à Pline le jeune, et
entre ses Lettres , à celles qui sont les plus remarquables.
;-
Il nous suffira aussi de nommer les Historiens
dont M. de Bernage pouvoit rendre compte ; ils
sont sur l'Histoire Romaine , Tite-Live , Florus ,
Velleius-Paterculus , Salluste , Cesar , Suetone
dans lesquels le Répondant avoit choisi les endroits
les plus considerables , lesquels réunis ,
metrent tout d'un coup sous les yeux une chaîne
et une suite des plus grands Evenemens qui ont
illustré ou obscurci la gloire de Rome , soit pen
dant le tems de ses Rois , soit dans son indépendance
Républicaine , soit pendant le regne de ses.
Empereurs. I joignit à l'Histoire Romaine celled'Alexandre
le Grand , écrite par Quinte -Curce;.
et enfin celle d'un grand nombre de Peuples
écrite par Justin.
Tels sont les principaux Auteurs dont M. de
Bernage rendit compte , dont il récita de mémoi➡
re les endroits les plus beaux et les plus frappans,
qu'il expliqua lorsqu'on le lui demanda Il faut
ajoûter qu'il eut soin à chaque Auteur dont il eut
occasion de parler , de rapporter le jugement
qu'en ont fait les Sçavans et les Critiques.
Entre ceux qui firent à M. Bernage l'honneur
de l'interroger , on distingue MM . les Archevêques
de Toulouse et d'Alby ; et MM . les Evêques
de Beziers , d'Agde , d'Alet , de S. Papoul et de
Viviers ; et pour nous servir des termes d'une
Lettre que nous avons reçûë de Nîmes sur ce sujet ,
il étonna toute l'Assemblée, tant par la quantité des,
choses qu'il sçavoit , que par la maniere aisée avec
laquelle il s'énonça en les expliquant et en les
dé
"
FEVRIER . 1731. 327
développant. Il finit par un remerciment trèscourt
, mais très- bien ménagé à l'Assemblée qui
l'avoit honoré de sa présence et de son attention."
Voici des Stances adressées à M. de Bernage
de S. Maurice , Intendant de Languedoc , à l'oc-'
casion de l'Exercice dont nous venons de rendre
compte. Nous sçavons bon gré à l'Auteur de la
Lettre écrite de Nîmes , qui les a ajoûtées à sa
Lettre en nous envoyant le Programinę.
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Résumé : Programme sur un exercice de Belles Lettres, [titre d'après la table]
Le 21 du mois précédent, M. de Bernage, fils de l'Intendant de la Province de Languedoc, a réalisé un exercice de Belles-Lettres en présence des États assemblés à Montpellier. Cet exercice a mis en lumière ses compétences exceptionnelles pour son âge. M. de Bernage a expliqué et récité des passages d'auteurs latins tels que Horace, Virgile, Ovide, Juvenal, Perse, Martial, Catulle, Tibulle, Pétrone et Phèdre. Il a également interprété des œuvres de poètes français comme Boileau, Corneille, La Fontaine, Molière et Racine. Parmi les orateurs, il a choisi Cicéron, et parmi les auteurs épistoliers, Pline le Jeune. En histoire, il a couvert Tite-Live, Florus, Velleius Paterculus, Salluste, César, Suétone, Quinte-Curce et Justin. M. de Bernage a également rapporté les jugements des savants et des critiques sur chaque auteur mentionné. Lors de cet exercice, M. de Bernage a été interrogé par plusieurs dignitaires ecclésiastiques, notamment les archevêques de Toulouse et d'Alby, ainsi que les évêques de Béziers, d'Agde, d'Alet, de Saint-Papoul et de Viviers. Ces derniers ont été impressionnés par sa connaissance approfondie et sa facilité d'expression. L'exercice s'est conclu par un remerciement adressé à l'assemblée.
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236
p. 327-328
Stances sur le même sujet, [titre d'après la table]
Début :
Quelle injuste Maxime interdit aux Parens [...]
Mots clefs :
Maxime, Parents, Liberté, Vertus, Modestie , Bienséance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Stances sur le même sujet, [titre d'après la table]
STANCES.
Quelle injuste Maxime interdit aux Parens
La douce liberté de pouvoir reconnoître ,
Les vertus dont le Ciel a comblé leurs Enfans,
Ils sont Peres et n'osent d'être,
Après l'heureux succès que vient d'avoir ton fils,
Malgré ta modestie et ton génie austere ,
Jouis de ton bonheur , connois en tout le prix ;
Tu peux t'applaudir d'être Pere.
Ose l'être sans honte , et ris des vaines loix ,
Quigênent pour tonfils l'heureuse complaisances
Quand il est éclatant , le mérite a des droits >
Au-dessus de la bienséance.
Afranchis-toi d'unjoug qui n'est pas fait pour
toi.
Pere , goute une joye et si rare et si pure ;
Fiiij
Et
328 MERCURE DE FRANCE.
Et si l'usage altier veut t'imposer sa loi ,
1 Passe à celle de la Nature.
C'est ainsi qu'autrefois un illusre Romainy
Dédaignant cet indigne usage ,
De Scipion sonfils , publia le courage ,
Et le couronna de sa main.
Montre au tien tout l'excès de tajuste tendressei
Arrose en l'ambrassant seslauriers de tes pleurs.
Qy and ton fils nous fait voir des succès sifla-ˆ
teurs ,
Tu peux montrer une foiblesse« »
Ce sont des pleurs bien doux que ceux que tu
répands ;
Et per ce que ton fils vient de nous faire en→
tendre ,
Heureux BERNA GE , je comprends ,
Que tu n'auras jamais d'autres pleurs à xépandre.
Mais pour mieux assurer l'effet de ton amour,
Par l'exemple et les soins que tu lui dois encore,
Gouverne un Peuple qui t'honore ;
~Jusqu'à ce que ton is le gouverne à son tour;
Il n'est encor qu'à son Aurore';
Mais c'est l'Aurore d'un beau jour.
Quelle injuste Maxime interdit aux Parens
La douce liberté de pouvoir reconnoître ,
Les vertus dont le Ciel a comblé leurs Enfans,
Ils sont Peres et n'osent d'être,
Après l'heureux succès que vient d'avoir ton fils,
Malgré ta modestie et ton génie austere ,
Jouis de ton bonheur , connois en tout le prix ;
Tu peux t'applaudir d'être Pere.
Ose l'être sans honte , et ris des vaines loix ,
Quigênent pour tonfils l'heureuse complaisances
Quand il est éclatant , le mérite a des droits >
Au-dessus de la bienséance.
Afranchis-toi d'unjoug qui n'est pas fait pour
toi.
Pere , goute une joye et si rare et si pure ;
Fiiij
Et
328 MERCURE DE FRANCE.
Et si l'usage altier veut t'imposer sa loi ,
1 Passe à celle de la Nature.
C'est ainsi qu'autrefois un illusre Romainy
Dédaignant cet indigne usage ,
De Scipion sonfils , publia le courage ,
Et le couronna de sa main.
Montre au tien tout l'excès de tajuste tendressei
Arrose en l'ambrassant seslauriers de tes pleurs.
Qy and ton fils nous fait voir des succès sifla-ˆ
teurs ,
Tu peux montrer une foiblesse« »
Ce sont des pleurs bien doux que ceux que tu
répands ;
Et per ce que ton fils vient de nous faire en→
tendre ,
Heureux BERNA GE , je comprends ,
Que tu n'auras jamais d'autres pleurs à xépandre.
Mais pour mieux assurer l'effet de ton amour,
Par l'exemple et les soins que tu lui dois encore,
Gouverne un Peuple qui t'honore ;
~Jusqu'à ce que ton is le gouverne à son tour;
Il n'est encor qu'à son Aurore';
Mais c'est l'Aurore d'un beau jour.
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Résumé : Stances sur le même sujet, [titre d'après la table]
Le texte est une série de stances célébrant les mérites d'un fils et encourageant son père à reconnaître publiquement ses succès. L'auteur critique une 'injuste Maxime' qui interdit aux parents de reconnaître les vertus de leurs enfants. Il exhorte le père à se réjouir du succès de son fils et à oser l'admirer sans honte, malgré les lois sociales qui pourraient l'en empêcher. Le père est invité à se libérer des contraintes sociales et à suivre l'exemple de la nature et de l'histoire, comme un illustre Romain qui avait publiquement honoré son fils Scipion. Le père est encouragé à montrer sa tendresse et à pleurer de joie en embrassant son fils victorieux. L'auteur exprime son bonheur pour Bernard, le père, en comprenant que ses larmes de joie seront les seules qu'il versera. Enfin, il conseille au père de gouverner son peuple avec soin jusqu'à ce que son fils soit prêt à prendre sa relève, car celui-ci est encore au début de sa carrière mais prometteur.
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237
p. 329-332
Porcelaines de Dresde, &c. [titre d'après la table]
Début :
On apprend de Rome, que l'Imperatrice a fait present [...]
Mots clefs :
Porcelaine, Impératrice, Manufacture, Dresde, Matière, Vernis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Porcelaines de Dresde, &c. [titre d'après la table]
On apprend de Rome , que l'Imperatrice a fait
present à la Princesse Carbognano , d'une Caisse
marquetée d'Agathe et remplie de Porcelaines de
la Manufacture de Vienne , qui sont aussi belles
que celles de la Manufacture de Dresde.
Nous ne connoissions pas cette nouvelle Manu
facture de Porcelaines à Vienne , mais pour
celle qui est établie à Dresde , Capitale de l'Electorat
de Saxe , nous osons assurer sans craindre
qu'on puisse nous accuser d'exagerer
qu'elle a fait un tel progrés depuis deux ou trois
ans , qu'on a envoyé de Paris des Modeles , des
Desseins et des personnes intelligentes , qu'il en
vient aujourd'hui quantité de Pieces comparables
à ce qui vient de plus beau de la Chine et du Japon
, et communément de plus belles formes , les
Figures , les Animaux , les Arbres , les Plantes et
les Fleurs , &c . mieux dessinez et plus de varieté
et d'union dans les couleurs ; les Reliefs , Broderies
et Ornemens , sont traitez avec beaucoup de
cimétrie , de précision et de goût ; de telle sorte
que les plus habiles Connoisseurs sont souvent en
deffaut , prenant cette nouvelle Porcelaine pour
l'ancienne, et souvent même lui donnent la préference,
au grand scandale de divers Curieux d'un
gout trop rafiné , ou peut-être mal sûr, et en qui
abonde quelquefois plus d'entêtement ou d'ostentation
que de justesse, et qui esclaves du préjugé,lui .
laissent exercer sans la moindre résistance , toute
sa tyrannie , et ne sçauroient concevoir qu'on
puisse préferer des Ouvrages modernes , qui coutent
peu, et qu'on est à portée de voir construire ,
à des Morceaux que la venerable Antiquité a ren
dus recommandables , qui coutent fort cher et
qui viennent de trés-loin .
On trouvera la preuve de la beauté des Ouvradont
nous parlons , à Paris même , ruë Dauges
E v phine
}
339 MERCURE DE FRANCE.
•
>
phine , chez le fieur le Brun , Marchand Bijoutier
, interessé à la Manufacture de Porcelaines de
Dresde, qui en fait un grand débit, et à un prix fort
raisonnable, puis qu'il est à deux tiers de moins que
celui des Porcelaines des Indes. On y voit des pie
ces en hauteur , avec ornemens et en couleur ,
d'une grande beauté , des Pots à l'eau , à tabac ,
à pâte , sucre en litron , et autres formes
des Plats , des Assietes , Soucoupes , Drageoires ;
Tabatieres , Tasses et Gobelets de diverses sortes
; Ecuelles , Jattes couvertes à oglio etc. le tout
souffrant la plus violente chaleur du feu , et même
de la lessive bouillante.
•
2
On sçait que la Porcelaine fait un des plus
beaux ornemens des Cabinets des Curieux , et des
Appartemens des Princes et des grands Seigneurs
, sans compter les Services de table , et
autres sortes de Pieces de vaisselle , dont quelques-
unes sont d'un prix au dessus des plus beaux
morceaux d'Orfeverie , en or et en argent. La
Porcelaine étant donc si utile , si précieuse , et si
agréable aux yeux , merite bien que nous en disions
ici quelque chose , pour la faire connoître
à ceux qui ne sont pas à portée d'en avoir , et
d'en appercevoir les beautés et les défauts , et juger
de leur prix . Cela pourra même être utile à
quelques personnes qni en ont , et peut- être dest
morceaux précieux , dont ils ne font pas le cas
qu'ils doivent. Au reste , nous serions bien charmez
si ce petit essay pouvoit exciter quelque bon
Connoisseur , homme d'esprit et de goût , à nous
donner là- dessus quelque chose de plus étendu
de plus methodique et de plus digne de la curiosité
du Public.
Il y a de trois sortes de Porcelaines , de
jaunes , qui sont les moins estimées , parce
que cette couleur ne prend pas un si beau
2.
poli ;
FEVRIER. 1737. 331
poli ; de grises , et souvent hachées d'une infinité
de petites lignes irregulieres , qui se croisent
comme si le vase étoit par tout fêlé , ou tra
vaillé de pieces de rapport ; et enfin de blanches
avec des fleurs bleues : c'est la plus commune
, mais la plus estimée quand elle est dans
sa perfection. Quatre ou cinq choses doivent
concourir à les rendre parfaites , la finesse de la
matiere , la blancheur , le poli , la couleur , le
dessein des figures , et la forme de l'ouvrage.
On connoît la finesse de la matiere quand elle
est transparante , en quoi il faut avoir égard à
l'épaisseur , les bords sont ordinairement plus
minces. Aux grands morceaux , il est difficile d'y
rien connoître , à moins qu'on n'en casse par le
bas quelque petit morceau , pour en voir la cou
leur ou le grain. Une vraie marque de la finesse
et de la dureté de la Porcelaine , c'est quand
on re joint ensemble les deux pieces , et qu'il n'y
paroît aucune fèlure.
La blancheur ne se doit pas confondre avec
l'éclat du vernis dont la Porcelaine est enduite ,
et qui fait une espece de miroir ; cette reflexion
seule est capable de faire mal juger de sa blan
cheur naturelle , il faut la porter au grand jour
pouren connoître la beauté ou les défauts . Quoique
ce vernis soit parfaitement incorporé à la
matiere , et qu'il dure éternellement , il se ternit
neanmoins un peu à la longue , et il perd ce
grand éclat , d'où il arrive que la blancheur påroît
plus douce et plus belle dans les anciennes
Porcelaines , qu'on recherche si fort..
Le poli consiste en deux choses , dans l'éclat
du vernis , et dans l'égalité de la matiere. Le
vernis ne doit pas être épais , autrement il se feroit
une croute , et d'ailleurs l'éclat en seroit trop
grand et trop vif. La matiere est parfaitement
I vi égale
22 MERCURE DE FRANCE
égale , quand elle n'a aucune bosse , qu'on n'y
remarque ni grain , ni sable , ni élevure. Il y a
peu de vases qui n'ayent quelqu'un de ces défauts.
Non seulement on n'y doit pas trouver des
taches , mais il faut encore prendre garde qu'il
n'y ait des endroits plus éclatans les uns que les
autres.
On peut employer toute sorte de couleurs sur
la Porcelaine , mais on ne se sert guere que de
rouge et beaucoup plus de bieu; on ne voit presque,
point de rouge bien vif , mais le bleu est parfaitement
beau , quand on a attrapé ce juste temperament
, dans lequel il n'est ni pâle , ni foncé
ni trop éclatant.. Sur tout que les extrémitez des
figures soient parfaitement terminées , de maniere
que la couleur ne s'étende pas plus loin
le contour , afin que la blancheur de la Porce
laine ne soit pas salie par une certaine cau bleuâ
tre qui s'écoule de la couleur même.
que
Les Fleurs et les Roseaux sont à préferer aux
figures qui sont presque toujours estropiées ,;
et dessinées d'un gout barbare.
Il faut que les Vases soient bien contournez ,
d'une figure hardie , et bien proportionnée , etc..
Maftic excellent pour les Porcelaines.
,
cassées..
1
Mettez en poudre très- fine de la chaux vive
et du Mizium ou mine de plomb , en‹ égale
quantité , et un peu de farine , incorporez avec
du blanc d'oeuf bie battu trempez promptement
les morceaux cassez pour les rejoindre avec
précision. Le vernis ordinaire fait le même effer
du blanc d'oeuf, mais il est plus long temps à
secher..
present à la Princesse Carbognano , d'une Caisse
marquetée d'Agathe et remplie de Porcelaines de
la Manufacture de Vienne , qui sont aussi belles
que celles de la Manufacture de Dresde.
Nous ne connoissions pas cette nouvelle Manu
facture de Porcelaines à Vienne , mais pour
celle qui est établie à Dresde , Capitale de l'Electorat
de Saxe , nous osons assurer sans craindre
qu'on puisse nous accuser d'exagerer
qu'elle a fait un tel progrés depuis deux ou trois
ans , qu'on a envoyé de Paris des Modeles , des
Desseins et des personnes intelligentes , qu'il en
vient aujourd'hui quantité de Pieces comparables
à ce qui vient de plus beau de la Chine et du Japon
, et communément de plus belles formes , les
Figures , les Animaux , les Arbres , les Plantes et
les Fleurs , &c . mieux dessinez et plus de varieté
et d'union dans les couleurs ; les Reliefs , Broderies
et Ornemens , sont traitez avec beaucoup de
cimétrie , de précision et de goût ; de telle sorte
que les plus habiles Connoisseurs sont souvent en
deffaut , prenant cette nouvelle Porcelaine pour
l'ancienne, et souvent même lui donnent la préference,
au grand scandale de divers Curieux d'un
gout trop rafiné , ou peut-être mal sûr, et en qui
abonde quelquefois plus d'entêtement ou d'ostentation
que de justesse, et qui esclaves du préjugé,lui .
laissent exercer sans la moindre résistance , toute
sa tyrannie , et ne sçauroient concevoir qu'on
puisse préferer des Ouvrages modernes , qui coutent
peu, et qu'on est à portée de voir construire ,
à des Morceaux que la venerable Antiquité a ren
dus recommandables , qui coutent fort cher et
qui viennent de trés-loin .
On trouvera la preuve de la beauté des Ouvradont
nous parlons , à Paris même , ruë Dauges
E v phine
}
339 MERCURE DE FRANCE.
•
>
phine , chez le fieur le Brun , Marchand Bijoutier
, interessé à la Manufacture de Porcelaines de
Dresde, qui en fait un grand débit, et à un prix fort
raisonnable, puis qu'il est à deux tiers de moins que
celui des Porcelaines des Indes. On y voit des pie
ces en hauteur , avec ornemens et en couleur ,
d'une grande beauté , des Pots à l'eau , à tabac ,
à pâte , sucre en litron , et autres formes
des Plats , des Assietes , Soucoupes , Drageoires ;
Tabatieres , Tasses et Gobelets de diverses sortes
; Ecuelles , Jattes couvertes à oglio etc. le tout
souffrant la plus violente chaleur du feu , et même
de la lessive bouillante.
•
2
On sçait que la Porcelaine fait un des plus
beaux ornemens des Cabinets des Curieux , et des
Appartemens des Princes et des grands Seigneurs
, sans compter les Services de table , et
autres sortes de Pieces de vaisselle , dont quelques-
unes sont d'un prix au dessus des plus beaux
morceaux d'Orfeverie , en or et en argent. La
Porcelaine étant donc si utile , si précieuse , et si
agréable aux yeux , merite bien que nous en disions
ici quelque chose , pour la faire connoître
à ceux qui ne sont pas à portée d'en avoir , et
d'en appercevoir les beautés et les défauts , et juger
de leur prix . Cela pourra même être utile à
quelques personnes qni en ont , et peut- être dest
morceaux précieux , dont ils ne font pas le cas
qu'ils doivent. Au reste , nous serions bien charmez
si ce petit essay pouvoit exciter quelque bon
Connoisseur , homme d'esprit et de goût , à nous
donner là- dessus quelque chose de plus étendu
de plus methodique et de plus digne de la curiosité
du Public.
Il y a de trois sortes de Porcelaines , de
jaunes , qui sont les moins estimées , parce
que cette couleur ne prend pas un si beau
2.
poli ;
FEVRIER. 1737. 331
poli ; de grises , et souvent hachées d'une infinité
de petites lignes irregulieres , qui se croisent
comme si le vase étoit par tout fêlé , ou tra
vaillé de pieces de rapport ; et enfin de blanches
avec des fleurs bleues : c'est la plus commune
, mais la plus estimée quand elle est dans
sa perfection. Quatre ou cinq choses doivent
concourir à les rendre parfaites , la finesse de la
matiere , la blancheur , le poli , la couleur , le
dessein des figures , et la forme de l'ouvrage.
On connoît la finesse de la matiere quand elle
est transparante , en quoi il faut avoir égard à
l'épaisseur , les bords sont ordinairement plus
minces. Aux grands morceaux , il est difficile d'y
rien connoître , à moins qu'on n'en casse par le
bas quelque petit morceau , pour en voir la cou
leur ou le grain. Une vraie marque de la finesse
et de la dureté de la Porcelaine , c'est quand
on re joint ensemble les deux pieces , et qu'il n'y
paroît aucune fèlure.
La blancheur ne se doit pas confondre avec
l'éclat du vernis dont la Porcelaine est enduite ,
et qui fait une espece de miroir ; cette reflexion
seule est capable de faire mal juger de sa blan
cheur naturelle , il faut la porter au grand jour
pouren connoître la beauté ou les défauts . Quoique
ce vernis soit parfaitement incorporé à la
matiere , et qu'il dure éternellement , il se ternit
neanmoins un peu à la longue , et il perd ce
grand éclat , d'où il arrive que la blancheur påroît
plus douce et plus belle dans les anciennes
Porcelaines , qu'on recherche si fort..
Le poli consiste en deux choses , dans l'éclat
du vernis , et dans l'égalité de la matiere. Le
vernis ne doit pas être épais , autrement il se feroit
une croute , et d'ailleurs l'éclat en seroit trop
grand et trop vif. La matiere est parfaitement
I vi égale
22 MERCURE DE FRANCE
égale , quand elle n'a aucune bosse , qu'on n'y
remarque ni grain , ni sable , ni élevure. Il y a
peu de vases qui n'ayent quelqu'un de ces défauts.
Non seulement on n'y doit pas trouver des
taches , mais il faut encore prendre garde qu'il
n'y ait des endroits plus éclatans les uns que les
autres.
On peut employer toute sorte de couleurs sur
la Porcelaine , mais on ne se sert guere que de
rouge et beaucoup plus de bieu; on ne voit presque,
point de rouge bien vif , mais le bleu est parfaitement
beau , quand on a attrapé ce juste temperament
, dans lequel il n'est ni pâle , ni foncé
ni trop éclatant.. Sur tout que les extrémitez des
figures soient parfaitement terminées , de maniere
que la couleur ne s'étende pas plus loin
le contour , afin que la blancheur de la Porce
laine ne soit pas salie par une certaine cau bleuâ
tre qui s'écoule de la couleur même.
que
Les Fleurs et les Roseaux sont à préferer aux
figures qui sont presque toujours estropiées ,;
et dessinées d'un gout barbare.
Il faut que les Vases soient bien contournez ,
d'une figure hardie , et bien proportionnée , etc..
Maftic excellent pour les Porcelaines.
,
cassées..
1
Mettez en poudre très- fine de la chaux vive
et du Mizium ou mine de plomb , en‹ égale
quantité , et un peu de farine , incorporez avec
du blanc d'oeuf bie battu trempez promptement
les morceaux cassez pour les rejoindre avec
précision. Le vernis ordinaire fait le même effer
du blanc d'oeuf, mais il est plus long temps à
secher..
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Résumé : Porcelaines de Dresde, &c. [titre d'après la table]
Le texte décrit un présent offert par l'Impératrice à la Princesse Carbognano : une caisse marquetée d'agate contenant des porcelaines de la Manufacture de Vienne, comparables à celles de Dresde. La Manufacture de Dresde, située à la capitale de l'Électorat de Saxe, a progressé grâce à l'envoi de modèles, de dessins et de personnes compétentes de Paris. Les porcelaines de Dresde sont désormais comparables, voire supérieures, à celles de Chine et du Japon, offrant des formes plus variées et des couleurs mieux harmonisées. Ces porcelaines sont disponibles à Paris chez le bijoutier Le Brun, rue Dauphine, à un prix raisonnable, soit deux tiers moins cher que les porcelaines des Indes. Elles incluent divers objets comme des vases, des pots, des plats, des assiettes, des tasses et des écuelles, capables de supporter des températures élevées. Le texte distingue trois types de porcelaines : jaunes, grises et blanches avec des fleurs bleues, cette dernière étant la plus estimée. La qualité d'une porcelaine dépend de la finesse de la matière, de la blancheur, du poli, de la couleur, du dessin des figures et de la forme. La blancheur naturelle doit être évaluée à la lumière du jour, indépendamment de l'éclat du vernis. Le vernis doit être fin pour éviter une croûte et un éclat excessif. Les couleurs utilisées sont principalement le rouge et le bleu, ce dernier étant préféré pour sa beauté lorsqu'il est bien dosé. Les fleurs et les roseaux sont préférés aux figures souvent mal dessinées. Les vases doivent avoir des contours bien définis et des proportions harmonieuses. Le texte mentionne également une méthode pour réparer les porcelaines cassées en utilisant de la chaux vive, du misium, de la farine et du blanc d'œuf.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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238
p. 333-337
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne à M. D. L. R. le 4. Fevrier 1731. contenant quelques Reflexions sur l'Akousmate d'Ansacq, dont il est parlé dans le second Volume du Mercure de Decembre dernier.
Début :
Les deux dernieres Lettres dont vous m'avez honoré contenoient [...]
Mots clefs :
Phénomènes, Musique diabolique, Acousmate, Ansacq, Miraculeux, Démons, Surnaturel, Prodige
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne à M. D. L. R. le 4. Fevrier 1731. contenant quelques Reflexions sur l'Akousmate d'Ansacq, dont il est parlé dans le second Volume du Mercure de Decembre dernier.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne
à M.D.L. R. le 4. Fevrier 1731 .
contenant quelquesReflexions sur l'Akousmate
d'Ansacq , dont il est parlé dans le
second Volume du Mercure de Décembre
dernier.
Es deux dernieres Lettres dont vous
LESm'avez honoré contenoient chacune
une preuve , que vous avez fait , des
diligences sur ce que je souhaitois sçavoir
touchant S. Pelerin. Votre ami de Caën a
fort bien pris la chose , aussi est- ce l'ordinaire
des Medecins de raisonner ainsi sur
les faits miraculeux , mais il est étonnant
que le nom reste à ce lieu , et que le culte du
Saint se trouve dans l'oubli , et son image
negligée ; le Curé de la Paroisse est bien
neuf dans l'Antiquité , il n'est peut- être
pas le seul dans ces Cantons là. Je voulois
seulement sçavoir si c'étoit S. Pelerin
premier Evêque d'Auxerre , qui avoit
donné le nom au lieu . Cela se trouve aine
si ; j'y aurai égard en tems et lieu.
Le Mercure de Decembre , second Volume
, est bien plein de Phénomenes ; ce
lui de l'ouie m'a parû tout à fait surpre
nant ; toute la nuit je n'ai fait rêver
que
là- dessus ; je croyois toujours être à Ansacq
, et que j'allois entendre cette diabolique
musique. Je crois avoir passé dans
ce
334 MERCURE DE FRANCE
ce Village en venant un jour de Clermont
à Senlis , ou en allant de Senlis à
Beauvais ; mais j'ignorois cette particularité
ch qui pouvoit la connoîcre
puisque le Curé même qui a dressé la
Relation n'en sçavoit rien ? Je ne me souviens
pas d'avoir rien lû de semblable
dans aucune Chronique. Il faudroit cependant
consulter les fragmens qu'on
peut avoir de la Chronique d'Helinand.
Moine de Froidmont ; j'ai quelque idée
d'avoir lû quelque chose d'étonnant et
d'effrayant dans un de ces fragmens ; mais
je ne saurois me ressouvenir en quel Livre.
Froidmont doit être , je pense , à deux
ou trois lieuës d'Ansacq ; si c'est un effet
Physique , cela ne doit pas être nouveau,
et doit être , au contraire , arrivé dans les
siecles précedens . Vous avez M. d'Auvergne
à Beauvais , qui pourroit rechercher
ces morceaux d'Helinand ; il en est tréscapable
, s'il veut bien s'en donner la
peine. Je vous avois aussi prié autrefois
de sçavoir par lui ce que c'est que Saint
Nerlin , Patron du Prieuré de la Tour du
Lay , en Beauvaisis , en quel jour on en
fait la Fête , et qui on croit qu'il étoit ;
je vous en rafraîchis la mémoire , afin
d'essayer de le sçavoir si on peut; M. Chastelain
n'a pas connu ce Saint. Pour moi ,
je crois que si le tintamare aërien s'est
fait
FEVRIER. 1731. 335
fait entendre autrefois , il faut en attribuer
la cause à quelques dispositions de
Fair qui sont particulieres en ce Pays là.
La Relation où le Procés verbal du Curé
est une Piéce très curieuse ...
Plus je refléchis sur cette histoire , plus
je la trouve extraordinaire. Un Religieuz
de S. Jean de Lone , en Bourgogne , m'a
dit qu'il y a 18. ou 19. ans qu'on entendit
dans les environs de cette Ville là un
mugissement pendant environ un quart
d'heure en Eté durant plusieurs jours ,
bien different de celui du tonnerre , ett
u'on crût ( le Peuple ) que c'étoit la fin
du monde .
Un jeune homme de 18. ans , Catho
lique , natif du Village d'Infergnac , au
Païs des Suisses , à trois lieuës de Grueres,
me dit hier que dans son Village , il y a
eu deux ans au mois d'Août dernier , on
entendit la nuit les mêmes choses qu'à
Ansacq , et aussi long tems , à la diffe
rence cependant que outre la confusion.
de voix de toute espece et d'instrumens
on y distingua fort bien des aboyemens
de chiens , et que la peur fut si grande
même parmi les animaux qui étoient en
Campagne , et qui fournissent le lait pour
les fromages de ces Païs là , qu'ils prirent
tous la fuite , de sorte que le lendemain
il fallut aller de tous côtés les chercher :
les
336 MERCURE DE FRANCE.
les gens du Païs appellerent cela le Sabat,
et crurent que c'étoit une bande de sorciers
voilà un préjugé dont il sera bien
difficile de les faire revenir . Pour moi
je croirois volontiers qu'il n'y a poinɛ
d'explication Physique à chercher en tout
cela , et je pense que comme S. Paul assure
que l'air est rempli de démons , ils
peuvent fort bien s'atrouper de tems en
tems pour faire ce carillon , sans qu'aucun
homme soit de leur bande. Je ne crois pas
tout ce qu'on dit des sorciers , ce sont
des imaginations et des rêves qu'on débite
ordinairement à leur sujet ; mais je
crois plutôt qu'il y a des diables dans l'air,
et comme l'Ecriture les appelle souvent
Princes de tenebres , voilà pourquoi de nos
jours leurs Concerts se trouvent encore arriver
la nuit. Dieu permet peut-être la réalité
du fait d'Ansacq pour obliger les Philosophes
de convenir qu'il y a des esprits
aëriens , conformément à ce qu'en dit l'Apôtre
, et à ne pas nier l'existence des démons,
comme il n'y a que trop de libertins
qui la combattent. J'attends une explication
Physique de ce prodige par quelqu'un
de ceux qui croyent difficilement les choses.
spirituelles ; elle sera curieuse , sans doute :
ne pourrions- nous pas l'attendre , et même
l'exiger de M. Capperon ? qui recherche
avec autant d'attention que de succès
tout
FEVRIER. 1731. 337
1
tout ce qui a rapport à une certaine Physique
un peu singuliere. Au reste , ce qui
me surprend , c'est que ces sortes de musiques
diaboliques ne s'entendent point
dans les Villes , il y auroit bien plus da
témoins pour les attester & c.
à M.D.L. R. le 4. Fevrier 1731 .
contenant quelquesReflexions sur l'Akousmate
d'Ansacq , dont il est parlé dans le
second Volume du Mercure de Décembre
dernier.
Es deux dernieres Lettres dont vous
LESm'avez honoré contenoient chacune
une preuve , que vous avez fait , des
diligences sur ce que je souhaitois sçavoir
touchant S. Pelerin. Votre ami de Caën a
fort bien pris la chose , aussi est- ce l'ordinaire
des Medecins de raisonner ainsi sur
les faits miraculeux , mais il est étonnant
que le nom reste à ce lieu , et que le culte du
Saint se trouve dans l'oubli , et son image
negligée ; le Curé de la Paroisse est bien
neuf dans l'Antiquité , il n'est peut- être
pas le seul dans ces Cantons là. Je voulois
seulement sçavoir si c'étoit S. Pelerin
premier Evêque d'Auxerre , qui avoit
donné le nom au lieu . Cela se trouve aine
si ; j'y aurai égard en tems et lieu.
Le Mercure de Decembre , second Volume
, est bien plein de Phénomenes ; ce
lui de l'ouie m'a parû tout à fait surpre
nant ; toute la nuit je n'ai fait rêver
que
là- dessus ; je croyois toujours être à Ansacq
, et que j'allois entendre cette diabolique
musique. Je crois avoir passé dans
ce
334 MERCURE DE FRANCE
ce Village en venant un jour de Clermont
à Senlis , ou en allant de Senlis à
Beauvais ; mais j'ignorois cette particularité
ch qui pouvoit la connoîcre
puisque le Curé même qui a dressé la
Relation n'en sçavoit rien ? Je ne me souviens
pas d'avoir rien lû de semblable
dans aucune Chronique. Il faudroit cependant
consulter les fragmens qu'on
peut avoir de la Chronique d'Helinand.
Moine de Froidmont ; j'ai quelque idée
d'avoir lû quelque chose d'étonnant et
d'effrayant dans un de ces fragmens ; mais
je ne saurois me ressouvenir en quel Livre.
Froidmont doit être , je pense , à deux
ou trois lieuës d'Ansacq ; si c'est un effet
Physique , cela ne doit pas être nouveau,
et doit être , au contraire , arrivé dans les
siecles précedens . Vous avez M. d'Auvergne
à Beauvais , qui pourroit rechercher
ces morceaux d'Helinand ; il en est tréscapable
, s'il veut bien s'en donner la
peine. Je vous avois aussi prié autrefois
de sçavoir par lui ce que c'est que Saint
Nerlin , Patron du Prieuré de la Tour du
Lay , en Beauvaisis , en quel jour on en
fait la Fête , et qui on croit qu'il étoit ;
je vous en rafraîchis la mémoire , afin
d'essayer de le sçavoir si on peut; M. Chastelain
n'a pas connu ce Saint. Pour moi ,
je crois que si le tintamare aërien s'est
fait
FEVRIER. 1731. 335
fait entendre autrefois , il faut en attribuer
la cause à quelques dispositions de
Fair qui sont particulieres en ce Pays là.
La Relation où le Procés verbal du Curé
est une Piéce très curieuse ...
Plus je refléchis sur cette histoire , plus
je la trouve extraordinaire. Un Religieuz
de S. Jean de Lone , en Bourgogne , m'a
dit qu'il y a 18. ou 19. ans qu'on entendit
dans les environs de cette Ville là un
mugissement pendant environ un quart
d'heure en Eté durant plusieurs jours ,
bien different de celui du tonnerre , ett
u'on crût ( le Peuple ) que c'étoit la fin
du monde .
Un jeune homme de 18. ans , Catho
lique , natif du Village d'Infergnac , au
Païs des Suisses , à trois lieuës de Grueres,
me dit hier que dans son Village , il y a
eu deux ans au mois d'Août dernier , on
entendit la nuit les mêmes choses qu'à
Ansacq , et aussi long tems , à la diffe
rence cependant que outre la confusion.
de voix de toute espece et d'instrumens
on y distingua fort bien des aboyemens
de chiens , et que la peur fut si grande
même parmi les animaux qui étoient en
Campagne , et qui fournissent le lait pour
les fromages de ces Païs là , qu'ils prirent
tous la fuite , de sorte que le lendemain
il fallut aller de tous côtés les chercher :
les
336 MERCURE DE FRANCE.
les gens du Païs appellerent cela le Sabat,
et crurent que c'étoit une bande de sorciers
voilà un préjugé dont il sera bien
difficile de les faire revenir . Pour moi
je croirois volontiers qu'il n'y a poinɛ
d'explication Physique à chercher en tout
cela , et je pense que comme S. Paul assure
que l'air est rempli de démons , ils
peuvent fort bien s'atrouper de tems en
tems pour faire ce carillon , sans qu'aucun
homme soit de leur bande. Je ne crois pas
tout ce qu'on dit des sorciers , ce sont
des imaginations et des rêves qu'on débite
ordinairement à leur sujet ; mais je
crois plutôt qu'il y a des diables dans l'air,
et comme l'Ecriture les appelle souvent
Princes de tenebres , voilà pourquoi de nos
jours leurs Concerts se trouvent encore arriver
la nuit. Dieu permet peut-être la réalité
du fait d'Ansacq pour obliger les Philosophes
de convenir qu'il y a des esprits
aëriens , conformément à ce qu'en dit l'Apôtre
, et à ne pas nier l'existence des démons,
comme il n'y a que trop de libertins
qui la combattent. J'attends une explication
Physique de ce prodige par quelqu'un
de ceux qui croyent difficilement les choses.
spirituelles ; elle sera curieuse , sans doute :
ne pourrions- nous pas l'attendre , et même
l'exiger de M. Capperon ? qui recherche
avec autant d'attention que de succès
tout
FEVRIER. 1731. 337
1
tout ce qui a rapport à une certaine Physique
un peu singuliere. Au reste , ce qui
me surprend , c'est que ces sortes de musiques
diaboliques ne s'entendent point
dans les Villes , il y auroit bien plus da
témoins pour les attester & c.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Bourgogne à M. D. L. R. le 4. Fevrier 1731. contenant quelques Reflexions sur l'Akousmate d'Ansacq, dont il est parlé dans le second Volume du Mercure de Decembre dernier.
Dans une lettre datée du 4 février 1731, l'auteur aborde l'Akousmate d'Ansacq, un phénomène décrit dans le second volume du Mercure de Décembre. Il exprime sa surprise face à l'oubli du culte de Saint Pelerin, malgré les efforts déployés pour recueillir des informations. L'auteur mentionne des phénomènes similaires observés en Bourgogne et en Suisse, où des bruits mystérieux ont été interprétés comme des signes surnaturels. L'auteur envisage plusieurs explications possibles pour ces phénomènes, notamment des 'dispositions de l'air' ou l'intervention de démons, en accord avec les croyances de l'époque. Il espère obtenir une explication physique de ces prodiges et suggère de consulter des sources historiques, telles que les fragments de la Chronique d'Helinand, pour mieux comprendre ces événements. Il cite également des figures locales, comme M. d'Auvergne à Beauvais, qui pourraient aider à rechercher ces informations. Enfin, l'auteur s'étonne que ces phénomènes ne se produisent pas dans les villes, où il y aurait davantage de témoins.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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239
p. 337-338
« Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Début :
Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Élection, Pensionnaire chimiste, Estampe, Essence, Savon, Se laver, Lait virginal, Liqueurs, Sirops
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Le31.Janvierl'AcadémieRoyale
des Sciences fit l'élection des trois sujets ,
dont un , au choix du Roi , doit remplir
la place de Pensionaire Chimiste , vacante
par la mort de M. Geoffroi. Les trois sujets
qui ont été élus sont M M. Boulduc
et Dufay , tous deux associés Chimistes
et M. Imbert Externe .
Le 14. Fevrier , le Comte de Maurepas
écrivit à l'Académie , pour lui ap
prendre que le Roi avoit choisi M. Du
fay pour remplir cette place.
L'Estampe de la Dile Camargo que le
Public désire si fort , et dont nous avons
parlé le mois passé , sera en vente dans
les premiers jours du mois de Mars chez
les Auteurs et chez la Veuve Chereau ,
rue S. Jacques , aux deux Piliers d'or.
BRIART demeurant Cour Abbatiale de Saint
Germain des Prez , rue Cardinale , vis - à- vis le
Bailliage , à Paris , fait depuis peu une Essence
appellée d'ogni fiori , ou de toute fleurs , dont un
Parfumeur Napolitain lui a donné le secret..
On.
338 MERCURE DE FRANCE
On en met quelques goutes dans l'eau , dont or
se lave aprés avoir été rasé ; elle produit le mê
me effet que le lait virginal , mais elle est plus
agréable , et a de meilleures qualités , sur tout
pour décrasser , rendre la peau unie , et en ôter
les taches et boutons. On là vend 15. sols l'once.
Il continue avec succès à faire la veritable Essence
de Savon à la Bergamotte et autres odeurs
douces , dont on se sert pour la barbe , au lieu
de Savonnetes ; les Dames s'en servent aussi pour
se laver le visage et les mains. Les bouteilles sont
cachetées de son adresse.
M M. Giraudeau le jeune et Felz , Marchands
à Montpellier , qui font depuis long- tems un
commerce considerable en gros de liqueurs , sirops
, Eau de la Reine d'Hongrie et autres Marchandises
, donnent avis au Public qu'ils ont inventé
depuis peu une nouvelle liqueur fine , à la
quelle ils ont donné le nom d'Eau Dauphine
Cette liqueur est genéralement goutée et reconnue
pour supérieure en bonté à toutes celles qui
ont parû jusqu'à présent. Ceux qui en auront
besoin pourront leur écrire à Montpelier . Ils
vont ordinairement à la Foire de Beaucaire , et
y ont leur Magasin dans la grande rue. Pout
distinguer la liqueur de leur fabrique d'avec celle
qu'on pourroit contrefaire et débiter sous leur
nom , ils avertissent que les étiquetes qu'ils y font
mettre sont gravées en Taille- douce , qu'elles
sont signées d'eux , & qu'elles sont en ces termes:
Eau Dauphine inventée en 1730. par Girau
Leau , lejeune , et Felz , de Montpeliers
des Sciences fit l'élection des trois sujets ,
dont un , au choix du Roi , doit remplir
la place de Pensionaire Chimiste , vacante
par la mort de M. Geoffroi. Les trois sujets
qui ont été élus sont M M. Boulduc
et Dufay , tous deux associés Chimistes
et M. Imbert Externe .
Le 14. Fevrier , le Comte de Maurepas
écrivit à l'Académie , pour lui ap
prendre que le Roi avoit choisi M. Du
fay pour remplir cette place.
L'Estampe de la Dile Camargo que le
Public désire si fort , et dont nous avons
parlé le mois passé , sera en vente dans
les premiers jours du mois de Mars chez
les Auteurs et chez la Veuve Chereau ,
rue S. Jacques , aux deux Piliers d'or.
BRIART demeurant Cour Abbatiale de Saint
Germain des Prez , rue Cardinale , vis - à- vis le
Bailliage , à Paris , fait depuis peu une Essence
appellée d'ogni fiori , ou de toute fleurs , dont un
Parfumeur Napolitain lui a donné le secret..
On.
338 MERCURE DE FRANCE
On en met quelques goutes dans l'eau , dont or
se lave aprés avoir été rasé ; elle produit le mê
me effet que le lait virginal , mais elle est plus
agréable , et a de meilleures qualités , sur tout
pour décrasser , rendre la peau unie , et en ôter
les taches et boutons. On là vend 15. sols l'once.
Il continue avec succès à faire la veritable Essence
de Savon à la Bergamotte et autres odeurs
douces , dont on se sert pour la barbe , au lieu
de Savonnetes ; les Dames s'en servent aussi pour
se laver le visage et les mains. Les bouteilles sont
cachetées de son adresse.
M M. Giraudeau le jeune et Felz , Marchands
à Montpellier , qui font depuis long- tems un
commerce considerable en gros de liqueurs , sirops
, Eau de la Reine d'Hongrie et autres Marchandises
, donnent avis au Public qu'ils ont inventé
depuis peu une nouvelle liqueur fine , à la
quelle ils ont donné le nom d'Eau Dauphine
Cette liqueur est genéralement goutée et reconnue
pour supérieure en bonté à toutes celles qui
ont parû jusqu'à présent. Ceux qui en auront
besoin pourront leur écrire à Montpelier . Ils
vont ordinairement à la Foire de Beaucaire , et
y ont leur Magasin dans la grande rue. Pout
distinguer la liqueur de leur fabrique d'avec celle
qu'on pourroit contrefaire et débiter sous leur
nom , ils avertissent que les étiquetes qu'ils y font
mettre sont gravées en Taille- douce , qu'elles
sont signées d'eux , & qu'elles sont en ces termes:
Eau Dauphine inventée en 1730. par Girau
Leau , lejeune , et Felz , de Montpeliers
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Résumé : « Le 31. Janvier, l'Académie Royale des Sciences fit l'élection [...] »
Le 31 janvier, l'Académie Royale des Sciences élit MM. Boulduc, Dufay et Imbert pour remplacer M. Geoffroi au poste de Pensionaire Chimiste. Le 14 février, le Comte de Maurepas annonce que le Roi a choisi M. Dufay. Par ailleurs, une estampe de la danseuse La Camargo sera disponible en mars chez les auteurs et la Veuve Chereau, rue Saint-Jacques. Briart, résidant à Paris, propose une nouvelle essence appelée 'd'ogni fiori' ou 'de toute fleurs', utilisée pour le lavage après le rasage, comparable au lait virginal mais plus agréable et efficace. Cette essence est vendue 15 sols l'once. Briart continue de produire des essences de savon à la bergamote et autres odeurs douces, utilisées pour la barbe et par les dames pour le visage et les mains. À Montpellier, MM. Giraudeau le jeune et Felz, commerçants en liqueurs et sirops, annoncent l'invention d'une nouvelle liqueur fine nommée 'Eau Dauphine', reconnue pour sa supériorité. Ils précisent que leurs étiquettes sont gravées en taille-douce et signées pour éviter les contrefaçons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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240
p. 711-725
SUITE de l'Article de Pierre Ramus.
Début :
Des que Ramus se vit Professeur Royal, il se sentit [...]
Mots clefs :
Pierre Ramus, Professeur royal, Mathématiques, Réforme , Prononciation latine, Université, Théologie, Guerres civiles, Massacre de la Saint-Barthélemy, Éloquence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE de l'Article de Pierre Ramus.
SUITE de l'Article de Pierre Ramus.
Es que Ramus se vit Professeur
DRoyal , il se sentit un nouveau zele
pour perfectionner les Sciences , et il y
travailla avec encore plus d'ardeur qu'il
n'avoit fait jusques- là , malgré la hainede
ses ennemis , qui ne pouvoient le laisser
en repos..
Il eut alors part à une affaire assez singuliere
pour être rapportée ici . Vers l'an-
150. les Professeurs Royaux avoient
commencé à corriger quelques abus qui
s'étoient glissez dans la prononciation de
la Langue Latine ; cetre réforme embrassée
par quelques Ecclesiastiques , déplut
à d'autres , qui deffendirent avec chaleur
l'ancienne prononciation à laquelle ils
étoient accoutumez. La chose alla même
si loin , qu'un Beneficier fut dépouillé de
ses revenus par la Faculté de Théologie ,
pour avoir prononcé Quisquis, Quanquam,
suivant la nouvelle réforme , et non par
Kiskis , Kankam , selon l'ancien usage..
Ce Beneficier s'étant pourvû en Parle
ment , les Professeurs Royaux , et entre
autre
712 MERCURE DE FRANCE .
autres Ramus , craignant qu'il ne succombât
sous le crédit de la Faculté , se crurent
obligés de le secourir ; ils allerent
donc à l'Audience , et représenterent si
vivement à la Cour l'indignité d'un tel
procès , que l'Accusé fut absous , et qu'on
faissa la liberté de prononcer comme on
voudroit.
Ramus avoit été élevé et instruit dès
sa plus tendre jeunesse dans la Religion
Catholique , mais la lecture des Livres
des Protestans l'avoit séduit , et lui avoit
donné du gout pour leur Doctrine. Il
commença à faire connoître ses sentimens
en ôtant les Images de la Chapelle de son
College de Prêle. C'étoit en 1552. que
les Religionnaires commencerent à remuer
, et comme on ne vouloit souffrir
dans l'Université que des personnes d'une
Doctrine saine , il en fut chassé la mê
me année et destitué de sa Charge.
}
*
La crainte qu'il eut de quelque chose
de pis , l'obligea alors à se retirer , et il
alla, sous le bon plaisir du Roi qui le
protegeoit , se cacher à Fontainebleau
où , à la faveur des Livres qu'il y trouva
dans la Bibliotheque Royale , il continua
ses travaux Géometriques et Astronomiques
, qui l'occupoient beaucoup depuis
quelque tems.
*Felibien , Hist. de Paris , t. 2. p. 1084.
Mais
AVRIL.
1731. 713
Mais il ne demeura pas long- tems
tranquille en ce lieu . On découvrit qu'il
y étoit , et cette découverte ne lui permit
pas d'y rester davantage. Il fallut
qu'il s'allât cacher successivement en divers
endroits . Pendant ce tems-là son Col
lege fut pillé , et il perdit la riche Bibliotheque
qu'il y avoit amassée.
Lorsque la Paix eut été conclue l'an
1563. entre le Roi Charles IX . et les
Protestans , il reprit possession de sa Charge
, s'y maintint avec vigueur et s'attacha
principalement à faire fleurir les études
des Mathématiques . Nous trouvons dans
l'Histoire de la Ville de Paris une preuve
éclatante de son zele en cette matiere,
qu'il ne faut pas omettre.
» L'intention du Roi François Premier,
» dit l'Auteur , en fondant le College
» Royal , avoit été que les places de Pro-
» fesseurs ne fussent occupées que par des
» gens capables de les remplir avec hon-
>> neur. Des gens sans mérite avoient en-
» fin trouvé moyen , par amis , et par in-
» trigues d'en occuper quelques- unes , et
>> de ce nombre étoit Dampestre , qui s'é-
» toit chargé d'enseigner les Mathémati-
» ques , dont il sçavoit à peine les pre-
» miers Elemens. Pierre de la Ramée l'en-
>> treprit , et l'accusant d'insuffisance , la
* Felib. +, 2. p. 1106.
n.tra
714 MERCURE DE FRANCE.
» traduisit au Parlement , où l'indigne
>> Professeur fut condamné à subir l'exa-
» men . La Raméé ne fe contenta pas de
» cela , il écrivit au Roi , à la Reine , au
» Cardinal de Chatillon , Conservateur
» de l'Université de Paris , à l'Evêque de
» Valance , et à plusieurs autres Seigneurs
>> du Conseil du Roi , et en obrint une
Ordonnance en datte du 24. Janvier
1566. par laquelle il fut reglé que Dam-
» pestre et tous les autres Professeurs qui
» se presenteroient desormais pour être
admis au College Reyal , seroient examinez
publiquement par tous les autres
» Lecteurs. Dampestre , pour n'avoir pas
» l'affront d'être convaincu d'insuffisance,
» ceda sa place à de certaines conditions
à Charpentier , Docteur en Medecine ,
encore moins versé que lui dans les Ma
» thématiques , mais homme d'intrigue et
artificieux. La Ramée l'attaqua plus
» vivement que l'autre , et se donna tant
» de mouvemens , que le Roi fit expedier
» des Lettres Parentes du 7 ..... de la
» même année , données à Moulins , par
lesquelles après le récit des soins que
s'étoit donné Pierre de la Ramée , Doyen
» des Professeurs Royaux , contre Dampestre
, le Roi veut que quand il vaquera
une place de Professeur Royal ,
on le fasse sçavoir à toutes les Univer-
5
"
» sitez.
AVRIL. 1731. 715
.
sitez les plus fameuses , afin que ceux
» qui se sentiront dans la disposition de
»la disputer au concours , viennent se
>> présenter à l'examen des autres Profes-
» seurs du même College , et disputer la
>> Chaire vacante , laquelle sera donnée
» par le Roi à celui , qui , au rapport du
» Doyen et des Lecteurs , aura fait pa-
» roître plus de capacité dans ce combat
Litteraire. Ces Lettres furent enregis
» trées le 2. Avril suivant , avec l'Eloge
que méritoit la protection que donnoit
» le Roi aux Belles Lettres . Pierre de la
Ramée ne laissa pas plus Charpentier
>> en paix que celui qui l'avoit précedé
» dans la Chaire de Mathématique. Il le
>>fit comparoître à la Cour , où le nou-
» veau Professeur obtint par ses larmes
» et par son éloquence , de ne pas subir
»
"
l'examen . Le Parlement lui prescrivit
» des conditions qu'il n'executa point ,
» dont il s'acquitta de mauvaise foi ; ce
» qui obligea la Ramée de le traduire au
» Conseil , où par les artifices de Char-
» pentier , il se trouva lui - même dans la
» necessité de faire son apologie. Toutes
» ces démarches de la Ramée lui furent
>> funestes dans la suite.
Les Guerres Civiles ayant recommencé
en 1557. Ramus fut de nouveau obligé
de quitter Paris ; il se réfugia auprès du
Prince
716 MERCURE DE FRANCE
Prince de Condé , qui avoit son armée a
S. Denis , et y étoit pendant la bataille
qui se donna en ce lieu.
La Paix qui se fit peu de tems après ,
l'engagea à revenir à Paris , où il fut retabli
dans sa Charge ; mais il forma le
dessein de se retirer en un lieu de sureté,
pour n'être point exposé à de nouveaux
dangers.
Il demanda pour cela au Roi la per-
. mission d'aller visiter les Académies d'Almagne
, et elle lui fut accordée. Il fit ce
voyage en 1568. et reçut par tout de fort
grands honneurs. Il fit pendant quelque
tems des Leçons à Heidelberg. André
Dudith , qui avoit beaucoup de crédit
auprès du Roi de Pologne , l'invita à se
rendre à Cracovie ; Jean Zapol Vaivode
de Transilvanie , lui offrit aussi des appointemens
considerables , avec le Rectorat
de l'Académie de Weissembourg ;
mais il ne jugea pas à propos d'accepter
leurs offres .
Pendant son séjour à Heidelberg , il fuc
assidu aux Sermons que les Réformez
y faisoient en François , et ce fut dans
feur Eglise qu'il communia pour la premiere
fois , après avoir publié sa profession
de foi.
L'attachement qu'il avoit pour sa Pa
trie , l'y ramena pour son malheur en
1571
AVRIL. 1731. 717
1571. car il fut assassiné le 25. Août 1572 .
au massacre de la S. Barthelemi . Il s'étoit
caché dans une cave pendant le tumulte,
mais il en fut tiré par des Assassins que
lui envoya Charpentier , son Competiteur
, et après qu'il eut donné beaucoup
d'argent pour tâcher de se tirer de leurs
mains et reçû quelques blessures , il fut
jetté par la fenêtre dans la cour , et ses
entrailles étant sorties de son corps par
cette chute , les Ecoliers animez par leurs
Maîtres , qui le haïssoient , les répandirent
dans les rues et traînerent ignomigneusement
son corps, en le frappant avec
des verges.
Il avoit fait son Testament , qui est
daté de Paris le premier Août 1568. avant
que de partir pour l'Allemagne . Par ce
Testament il ordonnoit que de sept cens
livres de rente qu'il avoit sur l'Hôtel de
Ville , cinq cens serviroient de gages à
un Professeur qui enseigneroit en trois
ans l'Arithmetique , la Musique , la Géometrie
, l'Optique, l'Astrologie et la Géographie
, dans le College Royal ; au bout
du quel tems on en choisiroit un autre
avec les circonstances qu'il prescrit pour
faire le même cours d'Etudes . Et il nommoit
pour le premier Professeur qui joüiiroit
de ce revenu , Frederic Reisnerus qui
- étoit son ami .
•
Mais
718 MERCURE DE FRANCE.
«
>>
Mais cette Fondation n'eut point d'abord
son effet , comme elle l'eut dans la
suite ; car le Prevôt des Marchands et
les Echevins presenterent le 17. Mars
1573. une Requête au Parlement , où ils
remontrerent que » M. Pierre de la Ra-
» mée par son Testament avoit legué la
» somme de cinq cens livres tournois de
>> rente , qu'il avoit sur ladite Ville , au
» Lecteur de Mathématique , qui seroit
élû par les Supplians , le Premier Presi-
» dent de la Cour et le premier Avocat
» du Roi , qui étoit chose superfluë , vû
» la multitude des Lecteurs en Mathéma-
» tique , stipendiez par le Roi et par les
» Colleges , et qu'il seroit plus expedient
» d'employer ladite rente aux gages d'u-
» ne personne capable , qui seroit élûë par
lesdits dessusdits , et par le Procureur
General du Roi , pour continuer l'His-
» toire de France de Paul Emile , depuis
le commencement de Charles VIII.
»jusqu'au Roi alors regnant . La Cour
oui le Premier President , le second
Avocat du Roi , en l'absence du pre-
» mier , et vûës les Conclusions du Pro-
» cureur General du Roi , par provision
» et jusqu'à ce que le Suppliant avec le
»Premier President et le premier Avocat
» du Roi eussent advisé de choisir un
» Lecteur suffisant pour lire les Mathéma-
>> tiques
))
>>
33
">
,
AVRIL. 1731 .
719
» tiques , s'il est trouvé expedient pour
>> le bien public , ordonna que ladite ren-
>> te et les arrerages d'icelle jusqu'à ce jour,
» seroient bailles à M. Jacques Gohory ,
» Avocat en la Cour , pour continuer en
Langue Latine l'Histoire de France de
» Paul Emile , et à cette fin prendre Pan-
» cartés autentiques , bons Memoires et
instructions , titres et autres papiers né-
» cessaires pour composer au vrai ladite
» Histoire. *.
Je ne sçai comment accorder la Requête
du Prevôt des Marchands et des
Échevins , avec le Testament de Ramus ;
car il n'y est pas dit que ce seront eux
qui nommeront le Professeur pour remplir
la Chaire qu'il fondoit , il en donna ,
au contraire , le choix aux Professeurs
Royaux ; il dit seulement que le Premier
President , le premier Avocat du Roi et
le Prevôt des Marchands , assisteront , ou
du moins seront invitez à assister à l'examen
des Prétendans .
enga- Au reste Gohory s'acquitta des
gemens que lui imposoit la pension qu'on
- lui avoit accordée , et continua en Latin
l'Histoire de Paul Emile ; mais sa continuation
est demeurée manuscrite et n'a
jamais été imprimée.
* Extrait des Registres du Parlement, dans les
Preuves de l'Histoire de Paris , Part. 2. p . 8301
Ramus
720 MERCURE DE FRANCE .
Ramus étoit un hommede belle taille ,
de bonne mine et d'une complexion vigoureuse
et infatigable dans le travail.
Il n'avoit d'autre lit que de la paille , sur
laquelle il coucha toûjours depuis son enfance
jusqu'à sa vieillesse. Il se levoit ordinairement
de grand matin . Comme il
employoit tout le jour à lire , à écrire ,
et à méditer , afin de se conserver l'esprit
plus libre , il ne prenoit le matin
qu'un leger repas ; le soir il mangeoit un
peu davantage , et après souper il se promenoit
pendant deux ou trois heures, ou
s'entretenoit avec ses amis. Son aliment
ordinaire étoit de la viande bouillie , et
il ne commença à boire du vin que dans
un âge un peu avancé , et par ordre des
Medecins. L'aversion qu'il avoit pour le
vin , venoit d'un accident qui lui étoit
arrivé dans sa premiere jeunesse ; car étant
alors entré dans la cave à l'insçû de ses
parens , il but si abondamment , qu'on le
trouva près du tonneau sans connoissance
et comme mort. L'état où il s'étoit mis
fit depuis tant d'impression sur lui , qu'il
fut plus de 20. ans sans vouloir boire de
vin.
Il garda toute sa vie le célibat avec une
pureté qui ne fut pas même soupçonnée
de la moindre tache , et il évitoit comme
un poison les conversations trop libres.
II
HOMA AVRIL.
1731. 721
conserva sa santé , et se guérit de ses
indispositions , non point par l'usage des
remedes , mais par la sobrieté , par l'abs
tinence et par l'exercice , sur tout par
celui du Jeu de Paume , qui étoit son
divertissement ordinaire.
Il étoit parfaitement desinteressé , et si
liberal , qu'il distribuoit une partie de
son bien , à ceux de ses Ecoliers qui en
avoient besoin .
Il avoit un génie fort vaste et un sçavoir
profond ; il avoit embrassé toutes
les sciences, et ne se proposoit pas moins
que de les réformer toutes ; mais c'étoit
une entreprise qui surpassoit ses forces.
L'envie de se distinguer , son penchant
naturel à contredire , et son opiniâtreté ,
l'ont engagé dans des disputes et des embarras
qu'il auroit pû s'épargner. La hardiesse
qu'il eut de soutenir à la fin de
sa Philosophie , que tout ce qu'Aristote
avoit dit étoit faux , étoit une action de
jeune homme , qu'il se fit cependant un
point d'honneur de soutenir dans la suite,
mais qui ne le rendoit gueres moins ridicule
que l'étoient ses Adversaires , en
soutenant que tout ce que Aristote avoit
avancé étoit vrai .
On loue beaucoup son éloquence , dont
Brantome rapporte une preuve singu-
* Mem. des Hommes illustres , T. 2. p. 55.
E liere.
722 MERCURE
DE FRANCE
liere. » M. Ramus , dit-il , étoit un fort
»disert et éloquent Orateur , et peu s'en
» est il vû de semblables ; car il avoit une
» grace inégale à tout autre , qui secou-
>> roit davantage son éloquence , jusqueslui
» là qu'au bout de quelque tems ,
s'étant rendu Hugenot , et étant en la
» compagnie de Messieurs le Prince et
l'Amiral , au voyage de Lorraine , et
»leurs Reitres , qu'ils avoient fait venir ,
»ne voulant passer vers la France qu'ils
»n'eussent de l'argent , après qu'ils en
neurent un peu touché par quelques bour-
»cillemens que les Huguenots eurent faits
entre eux , et que M. Ramus les eut ha-
>>ranguez, ils en furent gagnez et amenez
>>au coeur de la France , pour faire assez
» de maux .
Il falloit qu'on lui connût du talent
pour gagner les esprits , puisqu'on voulut
l'engager par de grandes promesses
à aller en Pologne en 1572. après la mort
du Roi Sigimond Auguste , pour prévenir
par son éloquence les Polonnois en
faveur du Duc d'Anjou , qui fut élû Pannée
suivante ; mais il le refusa , sous prétexte
que l'éloquence ne devoit point être
mercenaire . Il ne prévoyoit pas le malheur
qu'il lui arriva peu de jours après ,
et qu'il auroit évité en faisant ce voyage.
Quoique les Mathématiques
ayent été
son
AVRIL. 1731.
23
son fort , et ayent fait sa principale étu
de , on a fait depuis lui tant de nouveldes
découvertes dans cette Science , qu'on
ne tient pas à présent grand compte de
ce qu'il à laissé sur cette matiere.
Il se mêla aussi de Théologie, et voulut
se rendre en quelque maniere Chef de
Parti , en changeant la discipline qui étoit
en usage dans les Eglises Calvinistes. Il se
proposa d'y introduire le Gouvernement
Démocratique , et prétendit que la puissance
des Chefs , conferée au Peuple par
Jesus- Christ , ne devoit être mise aux
Consistoires , qu'afin qu'ils formassent les
premieres déliberations ou les premiers
jugemens qui seroient ensuite proposez
au Peuple , et qui ne pourroient passer
pour Loi qu'en cas qu'ils fussent confirmez
par les suffrages des Chefs de famille ;
-il disoit que sans cela on introduiroit dans
P'Eglise l'Oligargie et la Tyrannie, Mais
son sentiment ayant été examiné dans un
Synode National , tenu à Nîmes au mois
de May 1572. fut rejetté comme une
chose qui n'étoit propre qu'à causer de la
confusion , et qu'à produire une veritable
Anarchie . Il est à présumer que Ramus
avoit d'autres vûës , et que , s'il eût obtenu
ce qu'il demandoit , il eût été plus
loin , et se fût servi de son éloquence
pour engager l'Assemblée du Peuple à
E ij
faire
7
724 MERCURE DE FRANCE
faire encore d'autres changemens plus
considerables. C'est ce qu'appréhendoit
Théodore de Beze , qui opina fortement
contre lui dans le Synode de Nîmes.
Les disgraces , les traverses et les cha
grins que Ramus eut à soutenir pendant
le cours de sa vie , et qu'il se procura souvent
à lui-même , trouverent en lui un
courage et une constance capable de les
soutenir. Ses ennemis qui n'oublierent
rien pour le chagriner , se servirent quelquefois
pour
cela de ses Ecoliers . La premiere
fois qu'il expliqua sa Logique dans
le College de Cambray en 1552. on le
siffla, on fit des huées , on battit des mains
et des pieds . Mais il ne se déconcerta pas ;
il s'arrêtoit de tems- en-tems , jusqu'à - ce
que le bruit cessât , il acheva ainsi sa Leçon
à plusieurs reprises. Cette fermeté
étonna ceux qui vouloient par là lui faire
de la peine , et rabattit dans la suite leur
audace. On lui fit les mêmes insultes à
Heidelberg , et avec aussi peu de succès
pendant les Leçons qu'il y fit l'an 1568.
Nous nous dispensons d'ajoûter ici le
Catalogue raisonné des Ouvrages de P.
Ramus , divisé dans le Livre du P. Niceron
en 50. Articles , encore n'y sontils
pas tous rapportez . Cette prolixité setoit
ennuyeuse dans notre Journal , il y
a d'ailleurs peu de Gens de Lettres qui
no
>
AVRIL. 1731. 725
ne soient au fait des Ouvrages de cet infatigable
et celebre Ecrivain.
Es que Ramus se vit Professeur
DRoyal , il se sentit un nouveau zele
pour perfectionner les Sciences , et il y
travailla avec encore plus d'ardeur qu'il
n'avoit fait jusques- là , malgré la hainede
ses ennemis , qui ne pouvoient le laisser
en repos..
Il eut alors part à une affaire assez singuliere
pour être rapportée ici . Vers l'an-
150. les Professeurs Royaux avoient
commencé à corriger quelques abus qui
s'étoient glissez dans la prononciation de
la Langue Latine ; cetre réforme embrassée
par quelques Ecclesiastiques , déplut
à d'autres , qui deffendirent avec chaleur
l'ancienne prononciation à laquelle ils
étoient accoutumez. La chose alla même
si loin , qu'un Beneficier fut dépouillé de
ses revenus par la Faculté de Théologie ,
pour avoir prononcé Quisquis, Quanquam,
suivant la nouvelle réforme , et non par
Kiskis , Kankam , selon l'ancien usage..
Ce Beneficier s'étant pourvû en Parle
ment , les Professeurs Royaux , et entre
autre
712 MERCURE DE FRANCE .
autres Ramus , craignant qu'il ne succombât
sous le crédit de la Faculté , se crurent
obligés de le secourir ; ils allerent
donc à l'Audience , et représenterent si
vivement à la Cour l'indignité d'un tel
procès , que l'Accusé fut absous , et qu'on
faissa la liberté de prononcer comme on
voudroit.
Ramus avoit été élevé et instruit dès
sa plus tendre jeunesse dans la Religion
Catholique , mais la lecture des Livres
des Protestans l'avoit séduit , et lui avoit
donné du gout pour leur Doctrine. Il
commença à faire connoître ses sentimens
en ôtant les Images de la Chapelle de son
College de Prêle. C'étoit en 1552. que
les Religionnaires commencerent à remuer
, et comme on ne vouloit souffrir
dans l'Université que des personnes d'une
Doctrine saine , il en fut chassé la mê
me année et destitué de sa Charge.
}
*
La crainte qu'il eut de quelque chose
de pis , l'obligea alors à se retirer , et il
alla, sous le bon plaisir du Roi qui le
protegeoit , se cacher à Fontainebleau
où , à la faveur des Livres qu'il y trouva
dans la Bibliotheque Royale , il continua
ses travaux Géometriques et Astronomiques
, qui l'occupoient beaucoup depuis
quelque tems.
*Felibien , Hist. de Paris , t. 2. p. 1084.
Mais
AVRIL.
1731. 713
Mais il ne demeura pas long- tems
tranquille en ce lieu . On découvrit qu'il
y étoit , et cette découverte ne lui permit
pas d'y rester davantage. Il fallut
qu'il s'allât cacher successivement en divers
endroits . Pendant ce tems-là son Col
lege fut pillé , et il perdit la riche Bibliotheque
qu'il y avoit amassée.
Lorsque la Paix eut été conclue l'an
1563. entre le Roi Charles IX . et les
Protestans , il reprit possession de sa Charge
, s'y maintint avec vigueur et s'attacha
principalement à faire fleurir les études
des Mathématiques . Nous trouvons dans
l'Histoire de la Ville de Paris une preuve
éclatante de son zele en cette matiere,
qu'il ne faut pas omettre.
» L'intention du Roi François Premier,
» dit l'Auteur , en fondant le College
» Royal , avoit été que les places de Pro-
» fesseurs ne fussent occupées que par des
» gens capables de les remplir avec hon-
>> neur. Des gens sans mérite avoient en-
» fin trouvé moyen , par amis , et par in-
» trigues d'en occuper quelques- unes , et
>> de ce nombre étoit Dampestre , qui s'é-
» toit chargé d'enseigner les Mathémati-
» ques , dont il sçavoit à peine les pre-
» miers Elemens. Pierre de la Ramée l'en-
>> treprit , et l'accusant d'insuffisance , la
* Felib. +, 2. p. 1106.
n.tra
714 MERCURE DE FRANCE.
» traduisit au Parlement , où l'indigne
>> Professeur fut condamné à subir l'exa-
» men . La Raméé ne fe contenta pas de
» cela , il écrivit au Roi , à la Reine , au
» Cardinal de Chatillon , Conservateur
» de l'Université de Paris , à l'Evêque de
» Valance , et à plusieurs autres Seigneurs
>> du Conseil du Roi , et en obrint une
Ordonnance en datte du 24. Janvier
1566. par laquelle il fut reglé que Dam-
» pestre et tous les autres Professeurs qui
» se presenteroient desormais pour être
admis au College Reyal , seroient examinez
publiquement par tous les autres
» Lecteurs. Dampestre , pour n'avoir pas
» l'affront d'être convaincu d'insuffisance,
» ceda sa place à de certaines conditions
à Charpentier , Docteur en Medecine ,
encore moins versé que lui dans les Ma
» thématiques , mais homme d'intrigue et
artificieux. La Ramée l'attaqua plus
» vivement que l'autre , et se donna tant
» de mouvemens , que le Roi fit expedier
» des Lettres Parentes du 7 ..... de la
» même année , données à Moulins , par
lesquelles après le récit des soins que
s'étoit donné Pierre de la Ramée , Doyen
» des Professeurs Royaux , contre Dampestre
, le Roi veut que quand il vaquera
une place de Professeur Royal ,
on le fasse sçavoir à toutes les Univer-
5
"
» sitez.
AVRIL. 1731. 715
.
sitez les plus fameuses , afin que ceux
» qui se sentiront dans la disposition de
»la disputer au concours , viennent se
>> présenter à l'examen des autres Profes-
» seurs du même College , et disputer la
>> Chaire vacante , laquelle sera donnée
» par le Roi à celui , qui , au rapport du
» Doyen et des Lecteurs , aura fait pa-
» roître plus de capacité dans ce combat
Litteraire. Ces Lettres furent enregis
» trées le 2. Avril suivant , avec l'Eloge
que méritoit la protection que donnoit
» le Roi aux Belles Lettres . Pierre de la
Ramée ne laissa pas plus Charpentier
>> en paix que celui qui l'avoit précedé
» dans la Chaire de Mathématique. Il le
>>fit comparoître à la Cour , où le nou-
» veau Professeur obtint par ses larmes
» et par son éloquence , de ne pas subir
»
"
l'examen . Le Parlement lui prescrivit
» des conditions qu'il n'executa point ,
» dont il s'acquitta de mauvaise foi ; ce
» qui obligea la Ramée de le traduire au
» Conseil , où par les artifices de Char-
» pentier , il se trouva lui - même dans la
» necessité de faire son apologie. Toutes
» ces démarches de la Ramée lui furent
>> funestes dans la suite.
Les Guerres Civiles ayant recommencé
en 1557. Ramus fut de nouveau obligé
de quitter Paris ; il se réfugia auprès du
Prince
716 MERCURE DE FRANCE
Prince de Condé , qui avoit son armée a
S. Denis , et y étoit pendant la bataille
qui se donna en ce lieu.
La Paix qui se fit peu de tems après ,
l'engagea à revenir à Paris , où il fut retabli
dans sa Charge ; mais il forma le
dessein de se retirer en un lieu de sureté,
pour n'être point exposé à de nouveaux
dangers.
Il demanda pour cela au Roi la per-
. mission d'aller visiter les Académies d'Almagne
, et elle lui fut accordée. Il fit ce
voyage en 1568. et reçut par tout de fort
grands honneurs. Il fit pendant quelque
tems des Leçons à Heidelberg. André
Dudith , qui avoit beaucoup de crédit
auprès du Roi de Pologne , l'invita à se
rendre à Cracovie ; Jean Zapol Vaivode
de Transilvanie , lui offrit aussi des appointemens
considerables , avec le Rectorat
de l'Académie de Weissembourg ;
mais il ne jugea pas à propos d'accepter
leurs offres .
Pendant son séjour à Heidelberg , il fuc
assidu aux Sermons que les Réformez
y faisoient en François , et ce fut dans
feur Eglise qu'il communia pour la premiere
fois , après avoir publié sa profession
de foi.
L'attachement qu'il avoit pour sa Pa
trie , l'y ramena pour son malheur en
1571
AVRIL. 1731. 717
1571. car il fut assassiné le 25. Août 1572 .
au massacre de la S. Barthelemi . Il s'étoit
caché dans une cave pendant le tumulte,
mais il en fut tiré par des Assassins que
lui envoya Charpentier , son Competiteur
, et après qu'il eut donné beaucoup
d'argent pour tâcher de se tirer de leurs
mains et reçû quelques blessures , il fut
jetté par la fenêtre dans la cour , et ses
entrailles étant sorties de son corps par
cette chute , les Ecoliers animez par leurs
Maîtres , qui le haïssoient , les répandirent
dans les rues et traînerent ignomigneusement
son corps, en le frappant avec
des verges.
Il avoit fait son Testament , qui est
daté de Paris le premier Août 1568. avant
que de partir pour l'Allemagne . Par ce
Testament il ordonnoit que de sept cens
livres de rente qu'il avoit sur l'Hôtel de
Ville , cinq cens serviroient de gages à
un Professeur qui enseigneroit en trois
ans l'Arithmetique , la Musique , la Géometrie
, l'Optique, l'Astrologie et la Géographie
, dans le College Royal ; au bout
du quel tems on en choisiroit un autre
avec les circonstances qu'il prescrit pour
faire le même cours d'Etudes . Et il nommoit
pour le premier Professeur qui joüiiroit
de ce revenu , Frederic Reisnerus qui
- étoit son ami .
•
Mais
718 MERCURE DE FRANCE.
«
>>
Mais cette Fondation n'eut point d'abord
son effet , comme elle l'eut dans la
suite ; car le Prevôt des Marchands et
les Echevins presenterent le 17. Mars
1573. une Requête au Parlement , où ils
remontrerent que » M. Pierre de la Ra-
» mée par son Testament avoit legué la
» somme de cinq cens livres tournois de
>> rente , qu'il avoit sur ladite Ville , au
» Lecteur de Mathématique , qui seroit
élû par les Supplians , le Premier Presi-
» dent de la Cour et le premier Avocat
» du Roi , qui étoit chose superfluë , vû
» la multitude des Lecteurs en Mathéma-
» tique , stipendiez par le Roi et par les
» Colleges , et qu'il seroit plus expedient
» d'employer ladite rente aux gages d'u-
» ne personne capable , qui seroit élûë par
lesdits dessusdits , et par le Procureur
General du Roi , pour continuer l'His-
» toire de France de Paul Emile , depuis
le commencement de Charles VIII.
»jusqu'au Roi alors regnant . La Cour
oui le Premier President , le second
Avocat du Roi , en l'absence du pre-
» mier , et vûës les Conclusions du Pro-
» cureur General du Roi , par provision
» et jusqu'à ce que le Suppliant avec le
»Premier President et le premier Avocat
» du Roi eussent advisé de choisir un
» Lecteur suffisant pour lire les Mathéma-
>> tiques
))
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,
AVRIL. 1731 .
719
» tiques , s'il est trouvé expedient pour
>> le bien public , ordonna que ladite ren-
>> te et les arrerages d'icelle jusqu'à ce jour,
» seroient bailles à M. Jacques Gohory ,
» Avocat en la Cour , pour continuer en
Langue Latine l'Histoire de France de
» Paul Emile , et à cette fin prendre Pan-
» cartés autentiques , bons Memoires et
instructions , titres et autres papiers né-
» cessaires pour composer au vrai ladite
» Histoire. *.
Je ne sçai comment accorder la Requête
du Prevôt des Marchands et des
Échevins , avec le Testament de Ramus ;
car il n'y est pas dit que ce seront eux
qui nommeront le Professeur pour remplir
la Chaire qu'il fondoit , il en donna ,
au contraire , le choix aux Professeurs
Royaux ; il dit seulement que le Premier
President , le premier Avocat du Roi et
le Prevôt des Marchands , assisteront , ou
du moins seront invitez à assister à l'examen
des Prétendans .
enga- Au reste Gohory s'acquitta des
gemens que lui imposoit la pension qu'on
- lui avoit accordée , et continua en Latin
l'Histoire de Paul Emile ; mais sa continuation
est demeurée manuscrite et n'a
jamais été imprimée.
* Extrait des Registres du Parlement, dans les
Preuves de l'Histoire de Paris , Part. 2. p . 8301
Ramus
720 MERCURE DE FRANCE .
Ramus étoit un hommede belle taille ,
de bonne mine et d'une complexion vigoureuse
et infatigable dans le travail.
Il n'avoit d'autre lit que de la paille , sur
laquelle il coucha toûjours depuis son enfance
jusqu'à sa vieillesse. Il se levoit ordinairement
de grand matin . Comme il
employoit tout le jour à lire , à écrire ,
et à méditer , afin de se conserver l'esprit
plus libre , il ne prenoit le matin
qu'un leger repas ; le soir il mangeoit un
peu davantage , et après souper il se promenoit
pendant deux ou trois heures, ou
s'entretenoit avec ses amis. Son aliment
ordinaire étoit de la viande bouillie , et
il ne commença à boire du vin que dans
un âge un peu avancé , et par ordre des
Medecins. L'aversion qu'il avoit pour le
vin , venoit d'un accident qui lui étoit
arrivé dans sa premiere jeunesse ; car étant
alors entré dans la cave à l'insçû de ses
parens , il but si abondamment , qu'on le
trouva près du tonneau sans connoissance
et comme mort. L'état où il s'étoit mis
fit depuis tant d'impression sur lui , qu'il
fut plus de 20. ans sans vouloir boire de
vin.
Il garda toute sa vie le célibat avec une
pureté qui ne fut pas même soupçonnée
de la moindre tache , et il évitoit comme
un poison les conversations trop libres.
II
HOMA AVRIL.
1731. 721
conserva sa santé , et se guérit de ses
indispositions , non point par l'usage des
remedes , mais par la sobrieté , par l'abs
tinence et par l'exercice , sur tout par
celui du Jeu de Paume , qui étoit son
divertissement ordinaire.
Il étoit parfaitement desinteressé , et si
liberal , qu'il distribuoit une partie de
son bien , à ceux de ses Ecoliers qui en
avoient besoin .
Il avoit un génie fort vaste et un sçavoir
profond ; il avoit embrassé toutes
les sciences, et ne se proposoit pas moins
que de les réformer toutes ; mais c'étoit
une entreprise qui surpassoit ses forces.
L'envie de se distinguer , son penchant
naturel à contredire , et son opiniâtreté ,
l'ont engagé dans des disputes et des embarras
qu'il auroit pû s'épargner. La hardiesse
qu'il eut de soutenir à la fin de
sa Philosophie , que tout ce qu'Aristote
avoit dit étoit faux , étoit une action de
jeune homme , qu'il se fit cependant un
point d'honneur de soutenir dans la suite,
mais qui ne le rendoit gueres moins ridicule
que l'étoient ses Adversaires , en
soutenant que tout ce que Aristote avoit
avancé étoit vrai .
On loue beaucoup son éloquence , dont
Brantome rapporte une preuve singu-
* Mem. des Hommes illustres , T. 2. p. 55.
E liere.
722 MERCURE
DE FRANCE
liere. » M. Ramus , dit-il , étoit un fort
»disert et éloquent Orateur , et peu s'en
» est il vû de semblables ; car il avoit une
» grace inégale à tout autre , qui secou-
>> roit davantage son éloquence , jusqueslui
» là qu'au bout de quelque tems ,
s'étant rendu Hugenot , et étant en la
» compagnie de Messieurs le Prince et
l'Amiral , au voyage de Lorraine , et
»leurs Reitres , qu'ils avoient fait venir ,
»ne voulant passer vers la France qu'ils
»n'eussent de l'argent , après qu'ils en
neurent un peu touché par quelques bour-
»cillemens que les Huguenots eurent faits
entre eux , et que M. Ramus les eut ha-
>>ranguez, ils en furent gagnez et amenez
>>au coeur de la France , pour faire assez
» de maux .
Il falloit qu'on lui connût du talent
pour gagner les esprits , puisqu'on voulut
l'engager par de grandes promesses
à aller en Pologne en 1572. après la mort
du Roi Sigimond Auguste , pour prévenir
par son éloquence les Polonnois en
faveur du Duc d'Anjou , qui fut élû Pannée
suivante ; mais il le refusa , sous prétexte
que l'éloquence ne devoit point être
mercenaire . Il ne prévoyoit pas le malheur
qu'il lui arriva peu de jours après ,
et qu'il auroit évité en faisant ce voyage.
Quoique les Mathématiques
ayent été
son
AVRIL. 1731.
23
son fort , et ayent fait sa principale étu
de , on a fait depuis lui tant de nouveldes
découvertes dans cette Science , qu'on
ne tient pas à présent grand compte de
ce qu'il à laissé sur cette matiere.
Il se mêla aussi de Théologie, et voulut
se rendre en quelque maniere Chef de
Parti , en changeant la discipline qui étoit
en usage dans les Eglises Calvinistes. Il se
proposa d'y introduire le Gouvernement
Démocratique , et prétendit que la puissance
des Chefs , conferée au Peuple par
Jesus- Christ , ne devoit être mise aux
Consistoires , qu'afin qu'ils formassent les
premieres déliberations ou les premiers
jugemens qui seroient ensuite proposez
au Peuple , et qui ne pourroient passer
pour Loi qu'en cas qu'ils fussent confirmez
par les suffrages des Chefs de famille ;
-il disoit que sans cela on introduiroit dans
P'Eglise l'Oligargie et la Tyrannie, Mais
son sentiment ayant été examiné dans un
Synode National , tenu à Nîmes au mois
de May 1572. fut rejetté comme une
chose qui n'étoit propre qu'à causer de la
confusion , et qu'à produire une veritable
Anarchie . Il est à présumer que Ramus
avoit d'autres vûës , et que , s'il eût obtenu
ce qu'il demandoit , il eût été plus
loin , et se fût servi de son éloquence
pour engager l'Assemblée du Peuple à
E ij
faire
7
724 MERCURE DE FRANCE
faire encore d'autres changemens plus
considerables. C'est ce qu'appréhendoit
Théodore de Beze , qui opina fortement
contre lui dans le Synode de Nîmes.
Les disgraces , les traverses et les cha
grins que Ramus eut à soutenir pendant
le cours de sa vie , et qu'il se procura souvent
à lui-même , trouverent en lui un
courage et une constance capable de les
soutenir. Ses ennemis qui n'oublierent
rien pour le chagriner , se servirent quelquefois
pour
cela de ses Ecoliers . La premiere
fois qu'il expliqua sa Logique dans
le College de Cambray en 1552. on le
siffla, on fit des huées , on battit des mains
et des pieds . Mais il ne se déconcerta pas ;
il s'arrêtoit de tems- en-tems , jusqu'à - ce
que le bruit cessât , il acheva ainsi sa Leçon
à plusieurs reprises. Cette fermeté
étonna ceux qui vouloient par là lui faire
de la peine , et rabattit dans la suite leur
audace. On lui fit les mêmes insultes à
Heidelberg , et avec aussi peu de succès
pendant les Leçons qu'il y fit l'an 1568.
Nous nous dispensons d'ajoûter ici le
Catalogue raisonné des Ouvrages de P.
Ramus , divisé dans le Livre du P. Niceron
en 50. Articles , encore n'y sontils
pas tous rapportez . Cette prolixité setoit
ennuyeuse dans notre Journal , il y
a d'ailleurs peu de Gens de Lettres qui
no
>
AVRIL. 1731. 725
ne soient au fait des Ouvrages de cet infatigable
et celebre Ecrivain.
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Résumé : SUITE de l'Article de Pierre Ramus.
Pierre Ramus, après sa nomination comme professeur royal, intensifia ses efforts pour perfectionner les sciences malgré l'hostilité de ses adversaires. Vers 1550, il participa à une réforme de la prononciation du latin, ce qui lui attira des ennuis avec la Faculté de Théologie. Forcé de se cacher à Fontainebleau, il continua ses travaux en géométrie et en astronomie. En 1552, en raison de ses sympathies protestantes, il fut chassé de l'Université et destitué de sa charge. Ramus revint à Paris en 1563 après la paix entre Charles IX et les protestants, et s'attacha à promouvoir les mathématiques. Il s'opposa à des professeurs incompétents, comme Dampestre et Charpentier, et obtint des réformes pour garantir la qualité de l'enseignement. En 1568, il voyagea en Allemagne et reçut des offres d'emploi, mais refusa de s'exiler. De retour à Paris en 1571, il fut assassiné lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Dans son testament, il légua une rente pour financer l'enseignement des mathématiques, mais cette fondation fut détournée pour financer une autre initiative. Ramus était connu pour son mode de vie austère, son désintéressement et son vaste savoir. Il critiqua les écrits d'Aristote, ce qui lui valut des oppositions, mais son éloquence et son influence étaient largement reconnues. Il refusa des propositions de missions politiques, estimant que l'éloquence ne devait pas être mercenaire. En théologie, il proposa des réformes dans les Églises calvinistes pour introduire un gouvernement démocratique, mais ses idées furent rejetées lors d'un synode à Nîmes en 1572. Malgré les persécutions et les insultes, Ramus fit preuve de courage et de constance, poursuivant ses leçons et gardant son sang-froid face aux adversités.
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241
p. 725
« Il s'est glissé une faute d'impression, sans doute [...] »
Début :
Il s'est glissé une faute d'impression, sans doute [...]
Mots clefs :
Faute d'impression, Nom mahométan, Eusèbe Renaudot, Conquérant, Égypte, Syrie, Historiens orientaux, Seconde Croisade
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Il s'est glissé une faute d'impression, sans doute [...] »
Il s'est glissé une faute d'impression ,
sans doute , mais qui n'est point marqué
dans l'Errata , Omar Talon , pour Omer
Talon ; Omar est un nom Mahométan
Omer est le nom d'un Saint , Audomarus
; cette faute est au bas de la page 291 .
A propos de faute , qu'il nous soit
permis de réparer ici une omission faite
dans le Catalogue des Ouvragès manuscrits
d'Eusebe Renaudot , lequel se trouve
imprimé dans le Mercure de Janvier
dernier ; on a oublié la Vie de Sultan Saladin
, ce fameux Conquerant de l'Egypte,
de la Syrie , &c. le même qui reprit Jerusalem
sur les Princes Croisez , écrite
d'après les meilleurs Historiens Orientaux.
Cette Histoire donnera un grand jour
à celle de la seconde Croisade , et fera
connoître un Prince doüé de qualitez
magnifiques, et qui n'avoit presque que le
deffaut ou le malheur d'être né dans une
fausse Religion.
sans doute , mais qui n'est point marqué
dans l'Errata , Omar Talon , pour Omer
Talon ; Omar est un nom Mahométan
Omer est le nom d'un Saint , Audomarus
; cette faute est au bas de la page 291 .
A propos de faute , qu'il nous soit
permis de réparer ici une omission faite
dans le Catalogue des Ouvragès manuscrits
d'Eusebe Renaudot , lequel se trouve
imprimé dans le Mercure de Janvier
dernier ; on a oublié la Vie de Sultan Saladin
, ce fameux Conquerant de l'Egypte,
de la Syrie , &c. le même qui reprit Jerusalem
sur les Princes Croisez , écrite
d'après les meilleurs Historiens Orientaux.
Cette Histoire donnera un grand jour
à celle de la seconde Croisade , et fera
connoître un Prince doüé de qualitez
magnifiques, et qui n'avoit presque que le
deffaut ou le malheur d'être né dans une
fausse Religion.
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Résumé : « Il s'est glissé une faute d'impression, sans doute [...] »
Le texte signale une faute d'impression remplaçant 'Omer Talon' par 'Omar Talon'. Cette erreur, présente à la page 291, n'est pas corrigée dans l'Errata. Il mentionne aussi l'omission de la 'Vie de Sultan Saladin' dans le Catalogue des Ouvrages manuscrits d'Eusèbe Renaudot. Cette biographie éclaire l'histoire de la seconde Croisade et les qualités de Saladin.
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242
p. 725-727
Observations sur une maladie causée par un ver extraordinaire, [titre d'après la table]
Début :
OBERVATIONS sur une maladie de M. Manot de Bergerat, Bourgeois [...]
Mots clefs :
Observation médicale, Maladie rare, Guyenne, Ver plat, Médecine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Observations sur une maladie causée par un ver extraordinaire, [titre d'après la table]
OBSERVATION sur une maladie
de M. Manot de Bergerat , Bourgeois dans
le Diocèse de Couserans , en Guyenne
à M. Chicoyneau , &c. Brochure in 12. de
17. pages , sans nom d'Imprimeur.
Cette Observation est de M. de Vicus-
E iij
sens ,
اي
726 MERCURE DE FRANCE
sens , Medecin à S. Lizier , d'où elle est
datée du 28. Juin 1730. au sujet d'une
maladie extraordinaire , causée par un
Ver plat , d'un pouce de large depuis la
tête jusqu'à la distance de 3. pans ou 27.
pouces vers la queue , et de plus de cinq
aunes de longueur , sorti mort par enbas
, en deux morceaux , du corps du Malade.
Tout le corps étoit fort luisant et
formé à diverses reprises , de la même maniere
qu'on auroit pû joindre plusieurs
Vers à la queue les uns des autres , de la
longueur d'un demi pouce , et réunis par
une couture assez relevée .
RETRAITE SPIRITUELLE sur les
Vertus de J. C. avec un Discours sur la
necessité de le connoître et de l'aimer. A
Paris , chez Rollin , fils , Quay des Augus→
tins , 1731. in 12 .
MEDITATIONS sur la Passion de
N. S. J. Ch. par feu le R. P. Nic. Sanadon
, de la Compagnie de Jesus , avec une
préparation à la mort . Chez Greg. Dupuis,
rue S. Jacques , 1731. in 18.
VERITEZ DE FOY ET DE MORALE , pour
tous les états , tirées des seules paroles
de l'Ancien et du Nouveau Testament.
A Paris , ruë S. Severin , chez Jacques
Vincent, in 12.
ELE
AVRIL. 17313727
ELEMENS HISTORIQUES , ou Méthode
courte et facile pour apprendre l'Histoire
aux Enfans. Dédiez à S. A. S. M. le Duc
de Chartres. Place du Pont S. Michel ,
chez And. Cailleau , 1730..2 . vol . in 12,
de près de 500. pages , compris l'Avertissement
, les Tables Chronologiques.
MEDITATION SUR L'EVANGILE , Ouvrage
postume de M. Jacques Benigne Bossuet,
Evêque de Meaux , &c . Rue S. Jacques
chez P. J. Mariette , 1731. 4. vol . in 12 .
PREMIER LIVRE DE SONATES pour
deux
FlutesTraversieres , et qui viennent au Violon
, Hautbois , Viele et Musette en ravalement.
Dédié au Marquis de Sourdis,
par M. des Hayes le fils , l'un des Vingtquatre
de la Chambre du Roi. A Paris ,
chez l'Auteur , rue Patourel , & c. prix
3. livres 10. sols en blanc.
ου
LETTRE DE M. DE SAL... Medecin ,
à M. l'Abbé de M. D. L. ou Dissertation
Critique sur l'Apparition des Esprits. A
Paris , au bout du Pont-Neuf, chez, Fram
le Breton , 1731 .
de M. Manot de Bergerat , Bourgeois dans
le Diocèse de Couserans , en Guyenne
à M. Chicoyneau , &c. Brochure in 12. de
17. pages , sans nom d'Imprimeur.
Cette Observation est de M. de Vicus-
E iij
sens ,
اي
726 MERCURE DE FRANCE
sens , Medecin à S. Lizier , d'où elle est
datée du 28. Juin 1730. au sujet d'une
maladie extraordinaire , causée par un
Ver plat , d'un pouce de large depuis la
tête jusqu'à la distance de 3. pans ou 27.
pouces vers la queue , et de plus de cinq
aunes de longueur , sorti mort par enbas
, en deux morceaux , du corps du Malade.
Tout le corps étoit fort luisant et
formé à diverses reprises , de la même maniere
qu'on auroit pû joindre plusieurs
Vers à la queue les uns des autres , de la
longueur d'un demi pouce , et réunis par
une couture assez relevée .
RETRAITE SPIRITUELLE sur les
Vertus de J. C. avec un Discours sur la
necessité de le connoître et de l'aimer. A
Paris , chez Rollin , fils , Quay des Augus→
tins , 1731. in 12 .
MEDITATIONS sur la Passion de
N. S. J. Ch. par feu le R. P. Nic. Sanadon
, de la Compagnie de Jesus , avec une
préparation à la mort . Chez Greg. Dupuis,
rue S. Jacques , 1731. in 18.
VERITEZ DE FOY ET DE MORALE , pour
tous les états , tirées des seules paroles
de l'Ancien et du Nouveau Testament.
A Paris , ruë S. Severin , chez Jacques
Vincent, in 12.
ELE
AVRIL. 17313727
ELEMENS HISTORIQUES , ou Méthode
courte et facile pour apprendre l'Histoire
aux Enfans. Dédiez à S. A. S. M. le Duc
de Chartres. Place du Pont S. Michel ,
chez And. Cailleau , 1730..2 . vol . in 12,
de près de 500. pages , compris l'Avertissement
, les Tables Chronologiques.
MEDITATION SUR L'EVANGILE , Ouvrage
postume de M. Jacques Benigne Bossuet,
Evêque de Meaux , &c . Rue S. Jacques
chez P. J. Mariette , 1731. 4. vol . in 12 .
PREMIER LIVRE DE SONATES pour
deux
FlutesTraversieres , et qui viennent au Violon
, Hautbois , Viele et Musette en ravalement.
Dédié au Marquis de Sourdis,
par M. des Hayes le fils , l'un des Vingtquatre
de la Chambre du Roi. A Paris ,
chez l'Auteur , rue Patourel , & c. prix
3. livres 10. sols en blanc.
ου
LETTRE DE M. DE SAL... Medecin ,
à M. l'Abbé de M. D. L. ou Dissertation
Critique sur l'Apparition des Esprits. A
Paris , au bout du Pont-Neuf, chez, Fram
le Breton , 1731 .
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Résumé : Observations sur une maladie causée par un ver extraordinaire, [titre d'après la table]
Le document présente diverses observations et ouvrages médicaux. Une observation notable concerne une maladie extraordinaire décrite par M. Manot de Bergerat, un bourgeois du diocèse de Couserans en Guyenne. Cette observation, datée du 28 juin 1730, provient de M. de Vicussens, médecin à Saint-Lizier. La maladie est causée par un ver plat de grandes dimensions, mesurant un pouce de large et plus de cinq aunes de longueur, sorti mort en deux morceaux du corps du malade. Le ver avait un corps luisant et était formé de segments répétés, semblables à plusieurs vers joints par une couture. Le document mentionne également plusieurs publications, notamment des ouvrages religieux et éducatifs. Parmi ceux-ci, on trouve une 'Retraite spirituelle sur les Vertus de J. C.' publiée à Paris en 1731, des 'Méditations sur la Passion de N. S. J. Ch.' par le Père Nic. Sanadon, et des 'Vérités de Foi et de Morale' tirées des Écritures. Un ouvrage historique intitulé 'Éléments historiques' est dédié au Duc de Chartres et publié en 1730. De plus, une 'Méditation sur l'Évangile' posthume de Jacques Bénigne Bossuet est publiée en 1731. Enfin, une 'Lettre de M. de Sal...' discute de l'apparition des esprits et est publiée en 1731.
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243
p. 727-728
Nouveau théatre de l'Opera Comique, [titre d'après la table]
Début :
LE THEATRE DE LA FOIRE, ou l'Opera Comique, contenant [...]
Mots clefs :
Théâtre de la foire, Opéra comique, Vaudevilles, Approbateur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveau théatre de l'Opera Comique, [titre d'après la table]
LE THEATRE DE LA FOIRE , ou l'O÷
pera Comique , contenant les meilleures
Pieces qui ont été représentées aux Foires
E iiij
de
728 MERCURE DE FRANCE
de S. Germain et de S. Laurént , enrichies
d'Estampes en Taille - douce , avec une
Table des Vaudevilles et autres Airs gravez-
notez à la fin de chaque Volume ,
recueillies , revûës et corrigées. Par Mrs le
Sage et d'Orneval. Tome VII . Quay des
Augustins , chez P. Gandouin , 1731 .
Nous croyons avec l'Approbateur , que
ce Volume fera autant de plaisir au Public
que les précedens en ont fait. Il contient
neuf Pieces ; sçavoir :
Penelope Moderne .
1
Les Amours de Protée , Parodie.
La Princesse de la Chine.
Le Corsaire de Salé .
Les Spectacles malades.
L'Impromptu du Pont- Neuf.
La Reine du Barostan .
Les Couplets en Procès.
L'Opera Comique assiegé .
pera Comique , contenant les meilleures
Pieces qui ont été représentées aux Foires
E iiij
de
728 MERCURE DE FRANCE
de S. Germain et de S. Laurént , enrichies
d'Estampes en Taille - douce , avec une
Table des Vaudevilles et autres Airs gravez-
notez à la fin de chaque Volume ,
recueillies , revûës et corrigées. Par Mrs le
Sage et d'Orneval. Tome VII . Quay des
Augustins , chez P. Gandouin , 1731 .
Nous croyons avec l'Approbateur , que
ce Volume fera autant de plaisir au Public
que les précedens en ont fait. Il contient
neuf Pieces ; sçavoir :
Penelope Moderne .
1
Les Amours de Protée , Parodie.
La Princesse de la Chine.
Le Corsaire de Salé .
Les Spectacles malades.
L'Impromptu du Pont- Neuf.
La Reine du Barostan .
Les Couplets en Procès.
L'Opera Comique assiegé .
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Résumé : Nouveau théatre de l'Opera Comique, [titre d'après la table]
Le texte présente 'LE THEATRE DE LA FOIRE, ou l'O÷ pera Comique', recueil des meilleures pièces des foires de Saint-Germain et de Saint-Laurent. Le tome VII, publié en 1731 par P. Gandouin, contient neuf pièces, dont 'Penelope Moderne' et 'La Princesse de la Chine'. Le volume est enrichi d'estampes et d'une table des vaudevilles. Les auteurs sont Le Sage et d'Orneval.
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244
p. 728-734
Nouveau Systême pour attaquer les Places des Contremines , &c. [titre d'après la table]
Début :
Il paroît un nouveau Sistême sur la maniere de deffendre [...]
Mots clefs :
Fortifications, Contremines, Ingénieur militaire, Système de défense, Mines, Fortification moderne, Bombes, Bastions
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texteReconnaissance textuelle : Nouveau Systême pour attaquer les Places des Contremines , &c. [titre d'après la table]
Il paroît un nouveau Sistême sur la maniere
de deffendre les Places par le moyen des
Contremines. Ouvrage postume de M. D***
imprimé et donné au Public , par M. De
marne ,Graveur ordinaire de la Reine , vol.
in 12. avec figures , dédié au Roi ; il se
vend à Paris chez Jacques Clousier , ruë
S. Jacques , à l'Ecu de France. Le Discours
Préliminaire qui fait la moitié du
Livre , est du R. P. Castel , Jesuite.
M,
AVRIL. 1731. 729
M. D *** a servi le Roi pendant 40.
années dans la fonction d'Ingénieur
ainsi il parle en homme consommé ; et en
effet son Systême est une nouveauté qui
mérite beaucoup d'attention . Jusqu'ici
la plupart des Ingénieurs avoient réduit
presque tout l'Art des Fortifications et de
la deffense des Places , à la construction
du Trait , c'est-à- dire , des Fossez et des
Ramparts, des Bastions et des Demilunes,
des Couronnes des Carnes et Contre
gardes. Mais ce Trait ne met une Place
à couvert que contre le Canon , qui après
tout n'est pas son unique , ni même son
plus grand ennemi. La Mine est la maîtresse
clef de toutes les Places. On a cependant
fort
peu travaillé pour les en
garantir. L'Art des Contremines est ce
pendant un bel Art , tout aussi régulie
que celui du Trait ; et du reste son im
portance est extrême , non-seulement à
cause de la violence des Mines , mais surtout
à cause de la facilité qu'il y a de s'en
garentir. Car heureusement pour l'As
siegé , qu'on croiroit poussé à bout par là,
c'est-là , au contraire , son vrai champ de
bataille , comme M. D*** le fait voir par
le fait même , et comme le P. Castel l'établit
solidement par ce Raisonnement..
Naturellement , dit ce Pere , l'attaque
se fait à force ouverte , au lieu que de
Ev
soi
730 MERCURE DE FRANCE .
soi la deffense est secrette , cachée et
souterraine . Or dans les Combats souterrains
, l'Assiegeant perd son avantage du
nombre , et l'Assiegé peut lui offrir un
front égal et même superieur ; chacun
est maître chez soi. Dans les Contremines
l'Assiegé est chez soi , et l'Assiegeant est
en païs tout à fait ennemi . Celui là connoît
tout son terrain ; celui cy en fait à
chaque pas la découverte à ses risques ,
périls et fortunes. L'Assiegé peut attendre
I'Assiegeant de pied ferme et le prendre
au moment et au lieu qu'il veut , comme
le chat guette la souris. Le Mineur
ne travaille qu'à genoux , il est gêné et
embarrassé de sa personne , quand il n'auroit
qu'à se tenir là les bras croisez sans
rien faire , sans rien craindre . Du côté de
la crainte le pauvre Mineur a mille ennemis
réels , mille ennemis imaginaires à
combattre. Le terrain est tantôt dur et
le roc même,tantôt mol , liquide, boueux,
quelquefois fragile , capricieux , qui s'éboule
et l'étouffe , quand ce ne seroit que
par la poussiere ou par la mauvaise odeur.
Du reste il a toujours à craindre de donner
dans la Contremine. Le bruit qu'il
excite lui- même malgré lui l'épouvante
et lui fait à chaque instant appréhender
la rencontre de l'ennemi , et l'ennemi qu'on
croit voir ou entendre , est toujours plus redoutable
AVRIL. 173. 731
J
doutable que celui qu'on voit en effet. On
combat bien mal des hommes , lorsqu'en même-
tems on a tant de chimeres à combattre.
La maniere dont M. D*** deffend le
chemin couvert , en mettant la Palissade
au niveau du Parapet du Glacis , ce qui
l'empêche d'être vue et abbatue par le
Canon ennemi , est une excellente deffense.
Les Bombes qu'il enterre sous le Glacis
sont préferables aux Fourneaux. Le
succès en est plus assuré et sa construction
plus prompte et plus facile. La contre-
garde qu'il donne à la Demi - lune , aura
l'approbation de tous les Connoisseurs,
La fausse Braye même qu'il détache dứ
corps de sa place , n'a pas l'inconvenient
des fausses Brayes ordinaires , et vaut les
Contregardes des Bastions , surtout avec
les Cavaliers que cet Ingenieur met aux
angles saillans . Les Cavaliers couvrent absolument
les flancs hauts et bas du corps
de la Place.
Du reste tout est contreminé dans ce
Systême , le Chemin couvert , sa Demi-
June , la Contregarde , la fausse Braye ,
le corps de la Place. Le Fossé même a
au milieu une espece de Cunete souterraine
ou voute , de laquelle partent des
Rameaux qui vont sous le Glacis. L'avantage
general de ces Contremines vousées
est 1 °. qu'il faut que leMineur passe
Evi par
732 MERCURE DE FRANCE .
par là , et y essaye le coup de main de la
part de gens frais et bien préparez à le
recevoir. 2 ° . que lorsque l'ennemi s'est
emparé de ce passage , on peut le murer
à droit et à gauche , et se réserver tout
le reste de galerie , où l'on peut même
creuser pour prendre le dessous du passage,
et y faire sauter l'ennemi . 3 °. Que ces
voutes ont desCreneaux qui donnent dans
les fossez voisins , et d'où on peut prendre
des revers et par derriere l'ennemi ,
qui fait son passage du fossé. 4° . Enfin
on peut par ces voutes faire sauter les
Ouvrages et les Logemens des ennemis .
Dans le Discours Préliminaire qui sert
d'introduction et de Supplement à l'Ouvrage
de M. D*** , le P. Castel traite du
Trait de la Fortification , et il rend raison
de la construction de ce Trait et de la
position ancienne et moderne de la Face,
du Flanc et de la Courtine. Il compare
nos Bastions avec les Tours rondes er
quarrées des Anciens.
Il fait voir les avantages des uns et les
inconvéniens des autres. Une chose qui
me paroît nouvelle et fort heureusement
remarquée , c'est que nos Bastions sont la
suite naturelle des Tours des Anciens ;
car aux Tours rondes succederent les
Tours quarrées , posées à plat , et à cette
position platte succeda la position saillante
AVRIL 1731. 733
Fante des mêmes Tours quarrées . Les Bastions
d'Errard , un de nos premiers Ingénieurs
étoient des Tours quarrées , posées
en saillie hors des courtines ; peu
peu on redressa les Flancs et on aggrandit
le corps de ces Tours transformées en
Bastions.
à
H ne tiendra pas au R. P. Castel , qu'il
ne ressuscite les seconds Flancs , autrefois.
si vantez dans la Fortification Hollandoise
, mais tout-à- fait décriez par le.
Comte de Pagan , et abandonnez par le
Maréchal de Vauban . Notre Auteur fait
voir par une Géometrie aussi solide que
facile , que ce n'est qu'un mal entendu
et un manque de raisonnement et de calcul
trigonometrique , qui a fait regarder
ees Flancs comme inutiles et nuisibles . Le
R. P. Castel les trouve au contraire trèsutiles
et tout-à-fait avantageux..
qu'u
De la construction du Trait , il passe
aux Bombes et aux Mines , et il fait voir
qu'une Place a trois ennemis que la Poudre
lui suscite ; le Canon , qui la rase horisontalement
et de niveau , la Bombe , qui'
l'écrase de haut en bas , et la Mine qui
la souleve et la bouleverse de fond en comble,
c'est le Trait qui garantit du Canon .
Le R. P. Castel propose des demi - voutes,
ou des quarts de voutes pour garantir des.
Bombes. Mais c'est sur les Contremines
que
734 MERCURE DE FRANCE
que roule principalement son Discours ,
comme tout l'Ouvrage de M. D *** . Ce
Pere y traite plusieurs questions curieuses
, comme si le corps de la Place est
capable d'une meilleure deffense que tous
les dehors ; s'il vaut mieux après une médiocre
deffense de ses dehors réserver sa
principale force pour le corps de la Place,
ou , &c.
On est redevable à M. de Marne , des
dépenses et de mille soins qu'il s'est donnez
pour procurer un si bon Ouvrage au
Public. On trouve chez lui toutes les Figures
de la Bible , Ancien et Nouveau
Testament , gravé d'après les grands Maî
tres en 530. Planches , avec une explication
Latine et Françoise. Il a fait à cet
Ouvrage depuis peu des changemens et
des augmentations. On a trouvé aussi chez
ledit sieur toute la Bible avec les mêmes
Estampes , 6. vol. in folio et in quarto . Il
demeure rue du Foin , près la rue de la Har
pe , au Heaume , quartier de Sorbonne à
Paris.
de deffendre les Places par le moyen des
Contremines. Ouvrage postume de M. D***
imprimé et donné au Public , par M. De
marne ,Graveur ordinaire de la Reine , vol.
in 12. avec figures , dédié au Roi ; il se
vend à Paris chez Jacques Clousier , ruë
S. Jacques , à l'Ecu de France. Le Discours
Préliminaire qui fait la moitié du
Livre , est du R. P. Castel , Jesuite.
M,
AVRIL. 1731. 729
M. D *** a servi le Roi pendant 40.
années dans la fonction d'Ingénieur
ainsi il parle en homme consommé ; et en
effet son Systême est une nouveauté qui
mérite beaucoup d'attention . Jusqu'ici
la plupart des Ingénieurs avoient réduit
presque tout l'Art des Fortifications et de
la deffense des Places , à la construction
du Trait , c'est-à- dire , des Fossez et des
Ramparts, des Bastions et des Demilunes,
des Couronnes des Carnes et Contre
gardes. Mais ce Trait ne met une Place
à couvert que contre le Canon , qui après
tout n'est pas son unique , ni même son
plus grand ennemi. La Mine est la maîtresse
clef de toutes les Places. On a cependant
fort
peu travaillé pour les en
garantir. L'Art des Contremines est ce
pendant un bel Art , tout aussi régulie
que celui du Trait ; et du reste son im
portance est extrême , non-seulement à
cause de la violence des Mines , mais surtout
à cause de la facilité qu'il y a de s'en
garentir. Car heureusement pour l'As
siegé , qu'on croiroit poussé à bout par là,
c'est-là , au contraire , son vrai champ de
bataille , comme M. D*** le fait voir par
le fait même , et comme le P. Castel l'établit
solidement par ce Raisonnement..
Naturellement , dit ce Pere , l'attaque
se fait à force ouverte , au lieu que de
Ev
soi
730 MERCURE DE FRANCE .
soi la deffense est secrette , cachée et
souterraine . Or dans les Combats souterrains
, l'Assiegeant perd son avantage du
nombre , et l'Assiegé peut lui offrir un
front égal et même superieur ; chacun
est maître chez soi. Dans les Contremines
l'Assiegé est chez soi , et l'Assiegeant est
en païs tout à fait ennemi . Celui là connoît
tout son terrain ; celui cy en fait à
chaque pas la découverte à ses risques ,
périls et fortunes. L'Assiegé peut attendre
I'Assiegeant de pied ferme et le prendre
au moment et au lieu qu'il veut , comme
le chat guette la souris. Le Mineur
ne travaille qu'à genoux , il est gêné et
embarrassé de sa personne , quand il n'auroit
qu'à se tenir là les bras croisez sans
rien faire , sans rien craindre . Du côté de
la crainte le pauvre Mineur a mille ennemis
réels , mille ennemis imaginaires à
combattre. Le terrain est tantôt dur et
le roc même,tantôt mol , liquide, boueux,
quelquefois fragile , capricieux , qui s'éboule
et l'étouffe , quand ce ne seroit que
par la poussiere ou par la mauvaise odeur.
Du reste il a toujours à craindre de donner
dans la Contremine. Le bruit qu'il
excite lui- même malgré lui l'épouvante
et lui fait à chaque instant appréhender
la rencontre de l'ennemi , et l'ennemi qu'on
croit voir ou entendre , est toujours plus redoutable
AVRIL. 173. 731
J
doutable que celui qu'on voit en effet. On
combat bien mal des hommes , lorsqu'en même-
tems on a tant de chimeres à combattre.
La maniere dont M. D*** deffend le
chemin couvert , en mettant la Palissade
au niveau du Parapet du Glacis , ce qui
l'empêche d'être vue et abbatue par le
Canon ennemi , est une excellente deffense.
Les Bombes qu'il enterre sous le Glacis
sont préferables aux Fourneaux. Le
succès en est plus assuré et sa construction
plus prompte et plus facile. La contre-
garde qu'il donne à la Demi - lune , aura
l'approbation de tous les Connoisseurs,
La fausse Braye même qu'il détache dứ
corps de sa place , n'a pas l'inconvenient
des fausses Brayes ordinaires , et vaut les
Contregardes des Bastions , surtout avec
les Cavaliers que cet Ingenieur met aux
angles saillans . Les Cavaliers couvrent absolument
les flancs hauts et bas du corps
de la Place.
Du reste tout est contreminé dans ce
Systême , le Chemin couvert , sa Demi-
June , la Contregarde , la fausse Braye ,
le corps de la Place. Le Fossé même a
au milieu une espece de Cunete souterraine
ou voute , de laquelle partent des
Rameaux qui vont sous le Glacis. L'avantage
general de ces Contremines vousées
est 1 °. qu'il faut que leMineur passe
Evi par
732 MERCURE DE FRANCE .
par là , et y essaye le coup de main de la
part de gens frais et bien préparez à le
recevoir. 2 ° . que lorsque l'ennemi s'est
emparé de ce passage , on peut le murer
à droit et à gauche , et se réserver tout
le reste de galerie , où l'on peut même
creuser pour prendre le dessous du passage,
et y faire sauter l'ennemi . 3 °. Que ces
voutes ont desCreneaux qui donnent dans
les fossez voisins , et d'où on peut prendre
des revers et par derriere l'ennemi ,
qui fait son passage du fossé. 4° . Enfin
on peut par ces voutes faire sauter les
Ouvrages et les Logemens des ennemis .
Dans le Discours Préliminaire qui sert
d'introduction et de Supplement à l'Ouvrage
de M. D*** , le P. Castel traite du
Trait de la Fortification , et il rend raison
de la construction de ce Trait et de la
position ancienne et moderne de la Face,
du Flanc et de la Courtine. Il compare
nos Bastions avec les Tours rondes er
quarrées des Anciens.
Il fait voir les avantages des uns et les
inconvéniens des autres. Une chose qui
me paroît nouvelle et fort heureusement
remarquée , c'est que nos Bastions sont la
suite naturelle des Tours des Anciens ;
car aux Tours rondes succederent les
Tours quarrées , posées à plat , et à cette
position platte succeda la position saillante
AVRIL 1731. 733
Fante des mêmes Tours quarrées . Les Bastions
d'Errard , un de nos premiers Ingénieurs
étoient des Tours quarrées , posées
en saillie hors des courtines ; peu
peu on redressa les Flancs et on aggrandit
le corps de ces Tours transformées en
Bastions.
à
H ne tiendra pas au R. P. Castel , qu'il
ne ressuscite les seconds Flancs , autrefois.
si vantez dans la Fortification Hollandoise
, mais tout-à- fait décriez par le.
Comte de Pagan , et abandonnez par le
Maréchal de Vauban . Notre Auteur fait
voir par une Géometrie aussi solide que
facile , que ce n'est qu'un mal entendu
et un manque de raisonnement et de calcul
trigonometrique , qui a fait regarder
ees Flancs comme inutiles et nuisibles . Le
R. P. Castel les trouve au contraire trèsutiles
et tout-à-fait avantageux..
qu'u
De la construction du Trait , il passe
aux Bombes et aux Mines , et il fait voir
qu'une Place a trois ennemis que la Poudre
lui suscite ; le Canon , qui la rase horisontalement
et de niveau , la Bombe , qui'
l'écrase de haut en bas , et la Mine qui
la souleve et la bouleverse de fond en comble,
c'est le Trait qui garantit du Canon .
Le R. P. Castel propose des demi - voutes,
ou des quarts de voutes pour garantir des.
Bombes. Mais c'est sur les Contremines
que
734 MERCURE DE FRANCE
que roule principalement son Discours ,
comme tout l'Ouvrage de M. D *** . Ce
Pere y traite plusieurs questions curieuses
, comme si le corps de la Place est
capable d'une meilleure deffense que tous
les dehors ; s'il vaut mieux après une médiocre
deffense de ses dehors réserver sa
principale force pour le corps de la Place,
ou , &c.
On est redevable à M. de Marne , des
dépenses et de mille soins qu'il s'est donnez
pour procurer un si bon Ouvrage au
Public. On trouve chez lui toutes les Figures
de la Bible , Ancien et Nouveau
Testament , gravé d'après les grands Maî
tres en 530. Planches , avec une explication
Latine et Françoise. Il a fait à cet
Ouvrage depuis peu des changemens et
des augmentations. On a trouvé aussi chez
ledit sieur toute la Bible avec les mêmes
Estampes , 6. vol. in folio et in quarto . Il
demeure rue du Foin , près la rue de la Har
pe , au Heaume , quartier de Sorbonne à
Paris.
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Résumé : Nouveau Systême pour attaquer les Places des Contremines , &c. [titre d'après la table]
Le texte présente un ouvrage posthume de M. D*** sur la défense des places fortes par les contremines, imprimé et publié par M. De Marne, graveur de la Reine. Cet ouvrage est dédié au Roi et est vendu à Paris chez Jacques Clousier. Le discours préliminaire, rédigé par le Père Castel, jésuite, constitue la moitié du livre. M. D*** a servi le Roi pendant 40 ans en tant qu'ingénieur et propose un nouveau système de défense contre les mines, souvent négligées par les ingénieurs qui se concentrent sur les fortifications extérieures comme les fossés, les remparts, les bastions et les demi-lunes. Le Père Castel souligne que la mine est un ennemi majeur des places fortes et que l'art des contremines est aussi régulier et important que celui des fortifications extérieures. L'ouvrage détaille les avantages des contremines, permettant à l'assiégé de combattre l'assaillant sur son propre terrain. M. D*** propose diverses innovations, telles que la palissade au niveau du parapet du glacis, des bombes enterrées sous le glacis, et des contre-gardes pour les demi-lunes. Le système de contremines inclut des voûtes souterraines dans les fossés et les murs de la place, permettant de surprendre et de neutraliser l'ennemi. Le Père Castel, dans son discours préliminaire, compare les bastions modernes aux tours anciennes et discute des avantages des seconds flancs, autrefois décriés mais réévalués comme utiles. Il traite également des trois ennemis de la poudre : le canon, les bombes et les mines, et propose des demi-voutes pour se protéger des bombes. L'ouvrage est enrichi par les soins et les dépenses de M. De Marne, qui a également publié des gravures de la Bible.
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245
p. 734-735
Histoire des insectes d'Europe, &c. [titre d'après la table]
Début :
HISTOIRE DES INSECTES D'EUROPE, dessinée d'après nature, et [...]
Mots clefs :
Insectes d'Europe, Chenilles, Vers, Papillons, Mouches
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texteReconnaissance textuelle : Histoire des insectes d'Europe, &c. [titre d'après la table]
HISTOIRE DES INSECTES D'EUROPE
dessinée d'après nature , et expliquée par
Marie Sibille Merian ; on y traite de la
generation et des differentes métamorphoses
des Chenilles , Vers , Papillons ,
Mouches et autres Insectes , comme aussi
des
AVRIL. 1731. 735
des Plantes , des Fleurs et des fruits dont
ils se nourrissent. Traduite du Hollandois
par Jean Marret , Docteur en Medecine ,
augmentée par le même d'une Descrip
tion exacte des Plantes dont il est parlé
dans cette Histoire , et des explications
de 18. nouvelles Planches dessinées par
la même Dame , et qui n'ont point encore
parû , forme d'Atlas. A Amsterdam ,
chez J. Frederic Bernard , 1730.
HISTOIRE DE DANNEMACK , avant et
après l'établissement de la Monarchie .
Par M. des Roches , Ecuyer et Avocat
General du Roi Tr. Chr. au Bureau des
Finances et Chambre du Domaine de la
Generalité de la Rochelle. A Amsterdam ,
chez waesberge , 1730. 6. vol. grand in 12.
dessinée d'après nature , et expliquée par
Marie Sibille Merian ; on y traite de la
generation et des differentes métamorphoses
des Chenilles , Vers , Papillons ,
Mouches et autres Insectes , comme aussi
des
AVRIL. 1731. 735
des Plantes , des Fleurs et des fruits dont
ils se nourrissent. Traduite du Hollandois
par Jean Marret , Docteur en Medecine ,
augmentée par le même d'une Descrip
tion exacte des Plantes dont il est parlé
dans cette Histoire , et des explications
de 18. nouvelles Planches dessinées par
la même Dame , et qui n'ont point encore
parû , forme d'Atlas. A Amsterdam ,
chez J. Frederic Bernard , 1730.
HISTOIRE DE DANNEMACK , avant et
après l'établissement de la Monarchie .
Par M. des Roches , Ecuyer et Avocat
General du Roi Tr. Chr. au Bureau des
Finances et Chambre du Domaine de la
Generalité de la Rochelle. A Amsterdam ,
chez waesberge , 1730. 6. vol. grand in 12.
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Résumé : Histoire des insectes d'Europe, &c. [titre d'après la table]
Le texte mentionne deux ouvrages historiques. Le premier, 'Histoire des Insectes d'Europe', par Marie Sibille Merian, décrit la génération et les métamorphoses des insectes et leurs aliments. Traduit par Jean Marret, il est publié à Amsterdam en 1730. Le second, 'Histoire de Dannemack' par M. des Roches, couvre la période avant et après l'établissement de la monarchie dans cette région. Publié en six volumes à Amsterdam en 1730.
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246
p. 735-738
Recueil de tous les Ouvrages de M. de Launoy, &c. [titre d'après la table]
Début :
J. LAUNOII, Constantiensis, &c. Opera omnia ad selectiorem Ordinem, revocata [...]
Mots clefs :
Jean de Launoy, Théologie, Recueil d’œuvres, Faculté de Paris, Recueil d’œuvres, Dissertation critique, Érudition, Genève
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Recueil de tous les Ouvrages de M. de Launoy, &c. [titre d'après la table]
J. LAUNOII , Constantiensis , &c.
Opera omnia ad selectiorem Ordinem
revocata &c. C'est- à-dire , RECUEIL
de tous les Ouvrages de Jean de Launoy ,
de Coutance , Docteur en Théologie de
la Faculté de Paris , de la Societé de Na--
varre , réduits en ordre ; augmentez et
enrichis de quelques Ouvrages qui n'ont
point encore paru , de plusieurs Notes
Dogmatiques , Historiques & Critiques ;
de la vie de l'Auteur , de differens Monumens
qui regardent M. de Launoy luimême.
736 MERCURE DE FRANCE .
l
même ou ses Ecrits ; de Préfaces mises à
la tête de chaque volume , et d'Index trèsamples.
On y a joint une Dissertation des
differens succès des Ouvrages de M. de
Launoy. Cette Edition est divisée en cinq
Tomes , qui composeront dix volumes in
folio.Elle est proposée par Souscription. A
Geneve , aux dépens de Fabre et de Barillot ,
Associez , et de Marc-Michel Bousquet et
de ses Associez , 1731.
Les Editeurs de cet Ouvrage font distribuer
un Prospectus imprimé en Latin
de 12. pages in folio , par lequel on peut
juger non-seulement de la beauté des caracteres
et du papier , mais encore de la
richesse de l'Edition , du sçavoir et de la
sagacité des Editeurs. Ce Prospectus comprend
sous le nom de Prodrome , l'ordre
qu'on a suivi en donnant les Ouvrages de
ce celebre Docteur ; on y justifie aussi
M. de Launoy sur plusieurs choses que
ses Adversaires lui ont imputé. Le Prospectus
comprend encore la Liste de
tous ses Ouvrages , les conditions des
Souscriptions , et les Libraires des differens
Royaumes chez qui on pourra souscrire
.
L'Ouvrage entier comprendra 1800 .
feuilles de la même grandeur et des mêmêmes
caracteres que le Prospectus . Les
Editeurs avertissent que si le nombre des
feuilles.
AVRIL. 1731. 737
feuilles étoit moindre que le nombre de
1800. l'argent que l'on donnera en dernier
lieu sera moins considerable à proportion
; mais que si au contraire le nombre
des feuilles devient plus grand , la
derniere somme n'augmentera pas à moins
le nombre des feuilles de surcroît
ne passe celui de dix , auquel cas on augmentera
la somme qu'on payera à la fin
par proportion avec le prix des Souscripque
tions.
La somme totale des Souscriptions
montera à 75. livres , monnoye commune
de Genève , que l'on payera dans le tems
marqué. En souscrivant , on payera 15.
livres , et on recevra le premier Tome
divisé en deux Parties , au mois d'Avril
1731. pour lequel on payera 15. autres
livres . Pour le cinquéme Tome , divisé en
deux Parties , et qui comprend les Lettres
, on le distribuera dans le mois de
Juillet de cette année 1731. 12. livres.
Pour le second Tome , aussi divisé en deux
Parties , qu'on recevra au mois de Décembre
de la même année , 12. livres . Pour
le troisiéme Tome , divisé en deux Parties,
qu'on recevra au mois de Juillet de
Fannée 1732. 12. livres. Et 9. livres
pour le quatriéme Tome , divisé aussi en
deux Parties , qu'on recevra au mois de
Decembre 1732. Somme totale. 75.
liv
Qn
738 MERCURE DE FRANCE:
On pourra souscrire depuis le premier
de Janvier jusqu'à la fin du mois de Juil
let de l'année 1731. ceux qui n'auront
pas souscrit payeront cent livres , monnoye
commune de Genêve . On souscrira
à Paris , chez Coignard , fils ; Montalant,
Cavelier , fils , N. L. Guerin , Briasson , et
de Bure, le fils . A Lyon , chez de Ville , et
Chalmette , Perisse , du Plain , Plaignard,
Bruysset et Journet . A Marseille , chez
Carry et Berte.
Les Jardiniers de Chelsea près de Londres
, ont fait imprimer in folio , chez
Rivington et du Barril , un Catalogue des
Arbres et des Arbrisseaux , tant naturels
qu'étrangers , qui soutiennent en plein air
le froid du climat. Il les ont représentez
avec leurs couleurs naturelles en 20. Plan
ches gravées , ou environ. Les noms sont
en Latin et en Anglois.
Opera omnia ad selectiorem Ordinem
revocata &c. C'est- à-dire , RECUEIL
de tous les Ouvrages de Jean de Launoy ,
de Coutance , Docteur en Théologie de
la Faculté de Paris , de la Societé de Na--
varre , réduits en ordre ; augmentez et
enrichis de quelques Ouvrages qui n'ont
point encore paru , de plusieurs Notes
Dogmatiques , Historiques & Critiques ;
de la vie de l'Auteur , de differens Monumens
qui regardent M. de Launoy luimême.
736 MERCURE DE FRANCE .
l
même ou ses Ecrits ; de Préfaces mises à
la tête de chaque volume , et d'Index trèsamples.
On y a joint une Dissertation des
differens succès des Ouvrages de M. de
Launoy. Cette Edition est divisée en cinq
Tomes , qui composeront dix volumes in
folio.Elle est proposée par Souscription. A
Geneve , aux dépens de Fabre et de Barillot ,
Associez , et de Marc-Michel Bousquet et
de ses Associez , 1731.
Les Editeurs de cet Ouvrage font distribuer
un Prospectus imprimé en Latin
de 12. pages in folio , par lequel on peut
juger non-seulement de la beauté des caracteres
et du papier , mais encore de la
richesse de l'Edition , du sçavoir et de la
sagacité des Editeurs. Ce Prospectus comprend
sous le nom de Prodrome , l'ordre
qu'on a suivi en donnant les Ouvrages de
ce celebre Docteur ; on y justifie aussi
M. de Launoy sur plusieurs choses que
ses Adversaires lui ont imputé. Le Prospectus
comprend encore la Liste de
tous ses Ouvrages , les conditions des
Souscriptions , et les Libraires des differens
Royaumes chez qui on pourra souscrire
.
L'Ouvrage entier comprendra 1800 .
feuilles de la même grandeur et des mêmêmes
caracteres que le Prospectus . Les
Editeurs avertissent que si le nombre des
feuilles.
AVRIL. 1731. 737
feuilles étoit moindre que le nombre de
1800. l'argent que l'on donnera en dernier
lieu sera moins considerable à proportion
; mais que si au contraire le nombre
des feuilles devient plus grand , la
derniere somme n'augmentera pas à moins
le nombre des feuilles de surcroît
ne passe celui de dix , auquel cas on augmentera
la somme qu'on payera à la fin
par proportion avec le prix des Souscripque
tions.
La somme totale des Souscriptions
montera à 75. livres , monnoye commune
de Genève , que l'on payera dans le tems
marqué. En souscrivant , on payera 15.
livres , et on recevra le premier Tome
divisé en deux Parties , au mois d'Avril
1731. pour lequel on payera 15. autres
livres . Pour le cinquéme Tome , divisé en
deux Parties , et qui comprend les Lettres
, on le distribuera dans le mois de
Juillet de cette année 1731. 12. livres.
Pour le second Tome , aussi divisé en deux
Parties , qu'on recevra au mois de Décembre
de la même année , 12. livres . Pour
le troisiéme Tome , divisé en deux Parties,
qu'on recevra au mois de Juillet de
Fannée 1732. 12. livres. Et 9. livres
pour le quatriéme Tome , divisé aussi en
deux Parties , qu'on recevra au mois de
Decembre 1732. Somme totale. 75.
liv
Qn
738 MERCURE DE FRANCE:
On pourra souscrire depuis le premier
de Janvier jusqu'à la fin du mois de Juil
let de l'année 1731. ceux qui n'auront
pas souscrit payeront cent livres , monnoye
commune de Genêve . On souscrira
à Paris , chez Coignard , fils ; Montalant,
Cavelier , fils , N. L. Guerin , Briasson , et
de Bure, le fils . A Lyon , chez de Ville , et
Chalmette , Perisse , du Plain , Plaignard,
Bruysset et Journet . A Marseille , chez
Carry et Berte.
Les Jardiniers de Chelsea près de Londres
, ont fait imprimer in folio , chez
Rivington et du Barril , un Catalogue des
Arbres et des Arbrisseaux , tant naturels
qu'étrangers , qui soutiennent en plein air
le froid du climat. Il les ont représentez
avec leurs couleurs naturelles en 20. Plan
ches gravées , ou environ. Les noms sont
en Latin et en Anglois.
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Résumé : Recueil de tous les Ouvrages de M. de Launoy, &c. [titre d'après la table]
Le texte présente une édition des œuvres complètes de Jean de Launoy, docteur en théologie de la Faculté de Paris et membre de la Société de Navarre. Intitulée 'Recueil de tous les Ouvrages de Jean de Launoy', cette édition est enrichie de notes dogmatiques, historiques et critiques, ainsi que de la biographie de l'auteur et de divers documents le concernant. Elle est structurée en cinq tomes, soit dix volumes in-folio, et proposée par souscription. L'édition inclut également une dissertation sur les succès des œuvres de Launoy et des préfaces pour chaque volume. Un prospectus en latin détaille la qualité des caractères et du papier, ainsi que la richesse de l'édition. Il justifie Launoy contre certaines accusations et liste ses ouvrages et les conditions de souscription. L'ouvrage complet comprendra 1800 feuilles. Les souscriptions, ouvertes du 1er janvier à fin juillet 1731, coûtent 75 livres, monnaie commune de Genève. Les livraisons sont prévues d'avril 1731 à décembre 1732, et les souscriptions peuvent être faites à Paris, Lyon, Marseille et Londres.
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247
p. 738-740
Assemblée publique de la Societé Royale de Montpelier, [titre d'après la table]
Début :
On a imprimé à Montpellier un Extrait de ce qui [...]
Mots clefs :
Société royale des sciences, Assemblée publique, Montpellier, Hydrophobie, Ville romaine, Mémoire historique, Académiciens, Opium
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Assemblée publique de la Societé Royale de Montpelier, [titre d'après la table]
On a imprimé à Montpellier un Extrait
de ce qui s'est passé à l'Assemblée
publique de la Societé Royale des Sciences
, tenuë le 7. Décembre 1730. dans lá
grande Salle de l'Hôtel de Ville , MM . les
Consuls y assistant en Chaperon. Nous
allons donner un précis de ce qui s'y
passa.
La Seance fut ouverte par M. l'Evêque
AVRIL. 1731. 739
que qui y presidoit. M. Riviere parla le
premier , et fit part à la Compagnie des
Observations qu'il a faite sur l'Opium , et
donna une idée de celles qu'il doit faire
dans la suite sur le même suc , sur la Plante
qui le produit , et sur celles qu'on peur
appeller Analogues , comme le Papaver
Rheas , le Papaver Corniculatum , et les
differentes especes de Jusquiame. Il finit
en avertissant qu'il se propose de donner
une nouvelle préparation du Laudanum,
encore plus effective que celles dont on
s'est servi jusqu'ici .
M. Haguenot lut ensuite un Memoire
sur l'Hydrophobie , ou l'horreur des Liquides
, qui arrive ordinairement après la
morsure d'un animal enragé , à l'occasion
d'un Malade attaqué de ce mal , vvûũ pat
M. Haguenot.
*
M. de Plantade lut après lui un Memoire
détaché du grand Ouvrage Historique
, auquel il travaille , dans lequel
Memoire il établit la veritable position
d'une Ville Romaine dont on ne connoissoit
que le nom. Cette Ville est le Forum
Domitii , marquée dans l'Itineraire d'Antonin
, sur laquelle plusieurs Sçavans ont
fait jusqu'ici des recherches inutiles. M.de
Plantade place cette Ville à un quart de
lieuë à l'Orient de Fabregues , où il a dé-
Couvert en effet les ruines d'une ancienng
740 MERCURE DE FRANCE
ne Ville dans un lieu inculte et sauvage ;
c'est ce que l'habile Académicien prouve
fort au long d'une maniere qui fera plaisir
à tous les amateurs de l'Antiquité.
A la fin de l'Extrait imprimé à Montpellier
, on lit que ces Memoires , fort
interessans chacun dans leur espece , furent
très- goutez par l'Assemblée . M. le
Président , en les récapitulant , en fit
l'éloge , il fit aussi celui des Académiciens
qui les avoient lûs.
de ce qui s'est passé à l'Assemblée
publique de la Societé Royale des Sciences
, tenuë le 7. Décembre 1730. dans lá
grande Salle de l'Hôtel de Ville , MM . les
Consuls y assistant en Chaperon. Nous
allons donner un précis de ce qui s'y
passa.
La Seance fut ouverte par M. l'Evêque
AVRIL. 1731. 739
que qui y presidoit. M. Riviere parla le
premier , et fit part à la Compagnie des
Observations qu'il a faite sur l'Opium , et
donna une idée de celles qu'il doit faire
dans la suite sur le même suc , sur la Plante
qui le produit , et sur celles qu'on peur
appeller Analogues , comme le Papaver
Rheas , le Papaver Corniculatum , et les
differentes especes de Jusquiame. Il finit
en avertissant qu'il se propose de donner
une nouvelle préparation du Laudanum,
encore plus effective que celles dont on
s'est servi jusqu'ici .
M. Haguenot lut ensuite un Memoire
sur l'Hydrophobie , ou l'horreur des Liquides
, qui arrive ordinairement après la
morsure d'un animal enragé , à l'occasion
d'un Malade attaqué de ce mal , vvûũ pat
M. Haguenot.
*
M. de Plantade lut après lui un Memoire
détaché du grand Ouvrage Historique
, auquel il travaille , dans lequel
Memoire il établit la veritable position
d'une Ville Romaine dont on ne connoissoit
que le nom. Cette Ville est le Forum
Domitii , marquée dans l'Itineraire d'Antonin
, sur laquelle plusieurs Sçavans ont
fait jusqu'ici des recherches inutiles. M.de
Plantade place cette Ville à un quart de
lieuë à l'Orient de Fabregues , où il a dé-
Couvert en effet les ruines d'une ancienng
740 MERCURE DE FRANCE
ne Ville dans un lieu inculte et sauvage ;
c'est ce que l'habile Académicien prouve
fort au long d'une maniere qui fera plaisir
à tous les amateurs de l'Antiquité.
A la fin de l'Extrait imprimé à Montpellier
, on lit que ces Memoires , fort
interessans chacun dans leur espece , furent
très- goutez par l'Assemblée . M. le
Président , en les récapitulant , en fit
l'éloge , il fit aussi celui des Académiciens
qui les avoient lûs.
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Résumé : Assemblée publique de la Societé Royale de Montpelier, [titre d'après la table]
Le 7 décembre 1730, la Société Royale des Sciences de Montpellier a organisé une assemblée publique à l'Hôtel de Ville, en présence des consuls. La séance, dirigée par M. l'Évêque Avril, a débuté par une intervention de M. Rivière. Il a présenté ses observations sur l'opium et annoncé des recherches futures sur cette substance, la plante qui la produit, ainsi que sur des plantes analogues comme le Papaver Rheas, le Papaver Corniculatum et diverses espèces de jusquiame. Il a également mentionné une nouvelle préparation du laudanum plus efficace que celles existantes. M. Haguenot a ensuite lu un mémoire sur l'hydrophobie, illustré par un cas clinique. M. de Plantade a présenté un mémoire extrait de son ouvrage historique, identifiant la position du Forum Domitii, une ville romaine mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin. Il a situé cette ville à un quart de lieue à l'est de Fabregues, où il a découvert des ruines d'une ancienne ville dans un lieu sauvage. Les mémoires présentés ont été très appréciés par l'assemblée, et M. le Président les a récapitulés en les louant ainsi que les académiciens qui les avaient lus.
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248
p. 740-744
Sermon prêché devant le Roi, par l'Abbé Segui, &c. [titre d'après la table]
Début :
L'Abbé Seguy, prêcha le Jeudy-Saint la Cêne devant le [...]
Mots clefs :
Abbé Seguy, Jeudi Saint, Cène, Louis XV, Humilité chrétienne, Discours religieux, Sermon royal, Pied de l'autel, Modèle divin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sermon prêché devant le Roi, par l'Abbé Segui, &c. [titre d'après la table]
L'Abbé Seguy , prêcha le Jeudy- Saint
la Cêne devant le Roy. Nous avons
crû qu'on seroit bien aise de voir ici
l'Analyse de son Discours ; mais nous.
n'avons pû obtenir de lui que le Texte
et l'Exorde.
Exemplum dedi vobis, ut quemadmodum
ego feci ita et vos faciatis. Je vous ai donné
l'exemple, afin que vous fassiez ce que
Vous avez vû que j'ai fait . En S. Jean ,
Chap. 13 .
SIRE .
Divin exemple qui nous fait voir le
Fils unique du Très - Haut , exerçant aux
pieds de ses Apôtres surpris, les plus humbles
fonctions d'un Serviteur ! exemple
puissant , dont la force subjugant les Potentats
AVRIL. 1731. 741
tentats les plus fiers , les a fait descendre
du faîte de leur grandeur, pour exercer à
leur tour envers les derniers de leurs Sujets
, ce vil ministere ! Voilà , Grands , qui
m'écoutez , ce qui m'authorise à vous venir
prêcher l'humilité , oui l'humilité
l'humilité chrétienne. Je sçai que vous
ne paroissez pas faits pour entendre ce
langage ; mais je sçai que nous n'avons
point pour vous d'Evangile particulier ,
je sçai que cette Religion dont l'esprit est
un esprit d'anéantissement volontaire , est
indistinctement la regle infléxible de tous;
que l'Homme Dieu , souverainement
humble , qu'elle vous presente , n'est pas
moins votre modele que celui de vos inferieurs
, et qu'après tout pour pouvoir
alleguer avec quelque prétexte apparent
votre grandeur, vous n'êtes pas plus grands
que votre Roi , qui ne se dispense pas de
la Loi de l'humilité , et qui va vous en
donner l'exemple .
Pour vous en inspirer les sentimens , je
ne viens pas ici vous rappeller les foiblesses
et les miseres qui vous sont communes
avec le reste des hommes. Vous avez
des raisons bien plus particulieres de pratiquer
l'humilité chrétienne ; vous avez
toutes celles que peuvent avoir les autres
hommes , mais ils n'ont pas toutes celles
que vous avez , et c'est à ces dernieres
que
742 MERCURE DE FRANCE.
>
que je me borne. Je laisse des idées qu'on
vous a presentées cent fois, et m'attachant
à un motif , qui pour paroître singulier
n'en est pas moins solide , je viens vous
dire que vous devez vous abbaisser par
la raison même que vous êtes élevez . Ne
vous étonnez pas de cette proposition , toute
surprenante qu'elle est d'abord pour le
préjugé et pour l'amour propre ; elle est
fondée sur le mystere dont tout vous retrace
le souvenir , et dont il est si convenable
que je vous entretienne . C'est dans
ce mystere que vous allez voir les raisons
particulieres qui vous engagent à vous
humilier ; car vous y allez voir et l'obligation
qu'impose la grandeur de pratiquer
Thumilité chrétienne et les avantages que
P'humilité chrétienne procure à la grandeur.
Deux considerations bien capables
de préparer vos coeurs à une vertu peut
être plus necessaire encore pour vous, quoique
pour vous plus difficile , sans doute.
C'est cette vertu , SIRE , que va prêcher
bien plus efficacement le grand exem
ple que votre pieté nous prépare. L'au-
Torité suprême asservie en vous et par
vous aux plus abjectes fonctions de l'humilité
; que ce Spectacle est touchant et
qu'il est digne de la Religion qui en est
le motifunique ! Par elle seule vous vous
disposez à le donner , ce saint Spectacle ,
comme
AVRIL: 1731
743
si vocomme
par elle seule vous nous en donnez
tant d'autres non moins chrétiens ;
si vous sçavez vous garantir des pieges
nombreux qui environnent le Trône , des
écueils de la jeunesse et du souverain pouvoir
, si la volupté irritée n'a point de
traits qui ne s'émoussent sur vous ,
tre coeur , ce coeur si renfermé pour le
secret politique , est si ouvert à vos Peuples
pour la bonté , si par votre pieté
vous nous faites de si grandes leçons à
nous-mêmes , Ministres du Dieu vivant ,
dans une telle conduite je reconnois la
Religion ; c'en est là l'ouvrage : et si vous
joüiissez des benedictions du Ciel les plus
marquées , si avec la douceur d'être uni
à une Epouse digne de vous , vous goutez
celle de voir croître heureusement ,
parmi les charmes de la Paix , votre Famille
auguste et déja nombreuse , si
vos mains , en conduisant cet Empire ,
sont si bien secondées par celles qui formerent
votre enfance ; en cela je reconnois
aussi la Religion ; c'en est pour vous,
SIRE , dès cette vie même , la récompense.
Penetré de reconnoissance pour
tant de bienfaits , vous venez aux pieds
de ces Pauvres de J. C. qui vous le représentent
lui- même , rendre un hommage
plus solemnel au Dieu de bonté , et cela
dans tous les sentimens qu'inspire l'humilité
744 MERCURE DE FRANCE.
milité chrétienne. Puissai - je lui soumettre,
à cette humilité , tous les coeurs à l'aide
d'un tel exemple.
la Cêne devant le Roy. Nous avons
crû qu'on seroit bien aise de voir ici
l'Analyse de son Discours ; mais nous.
n'avons pû obtenir de lui que le Texte
et l'Exorde.
Exemplum dedi vobis, ut quemadmodum
ego feci ita et vos faciatis. Je vous ai donné
l'exemple, afin que vous fassiez ce que
Vous avez vû que j'ai fait . En S. Jean ,
Chap. 13 .
SIRE .
Divin exemple qui nous fait voir le
Fils unique du Très - Haut , exerçant aux
pieds de ses Apôtres surpris, les plus humbles
fonctions d'un Serviteur ! exemple
puissant , dont la force subjugant les Potentats
AVRIL. 1731. 741
tentats les plus fiers , les a fait descendre
du faîte de leur grandeur, pour exercer à
leur tour envers les derniers de leurs Sujets
, ce vil ministere ! Voilà , Grands , qui
m'écoutez , ce qui m'authorise à vous venir
prêcher l'humilité , oui l'humilité
l'humilité chrétienne. Je sçai que vous
ne paroissez pas faits pour entendre ce
langage ; mais je sçai que nous n'avons
point pour vous d'Evangile particulier ,
je sçai que cette Religion dont l'esprit est
un esprit d'anéantissement volontaire , est
indistinctement la regle infléxible de tous;
que l'Homme Dieu , souverainement
humble , qu'elle vous presente , n'est pas
moins votre modele que celui de vos inferieurs
, et qu'après tout pour pouvoir
alleguer avec quelque prétexte apparent
votre grandeur, vous n'êtes pas plus grands
que votre Roi , qui ne se dispense pas de
la Loi de l'humilité , et qui va vous en
donner l'exemple .
Pour vous en inspirer les sentimens , je
ne viens pas ici vous rappeller les foiblesses
et les miseres qui vous sont communes
avec le reste des hommes. Vous avez
des raisons bien plus particulieres de pratiquer
l'humilité chrétienne ; vous avez
toutes celles que peuvent avoir les autres
hommes , mais ils n'ont pas toutes celles
que vous avez , et c'est à ces dernieres
que
742 MERCURE DE FRANCE.
>
que je me borne. Je laisse des idées qu'on
vous a presentées cent fois, et m'attachant
à un motif , qui pour paroître singulier
n'en est pas moins solide , je viens vous
dire que vous devez vous abbaisser par
la raison même que vous êtes élevez . Ne
vous étonnez pas de cette proposition , toute
surprenante qu'elle est d'abord pour le
préjugé et pour l'amour propre ; elle est
fondée sur le mystere dont tout vous retrace
le souvenir , et dont il est si convenable
que je vous entretienne . C'est dans
ce mystere que vous allez voir les raisons
particulieres qui vous engagent à vous
humilier ; car vous y allez voir et l'obligation
qu'impose la grandeur de pratiquer
Thumilité chrétienne et les avantages que
P'humilité chrétienne procure à la grandeur.
Deux considerations bien capables
de préparer vos coeurs à une vertu peut
être plus necessaire encore pour vous, quoique
pour vous plus difficile , sans doute.
C'est cette vertu , SIRE , que va prêcher
bien plus efficacement le grand exem
ple que votre pieté nous prépare. L'au-
Torité suprême asservie en vous et par
vous aux plus abjectes fonctions de l'humilité
; que ce Spectacle est touchant et
qu'il est digne de la Religion qui en est
le motifunique ! Par elle seule vous vous
disposez à le donner , ce saint Spectacle ,
comme
AVRIL: 1731
743
si vocomme
par elle seule vous nous en donnez
tant d'autres non moins chrétiens ;
si vous sçavez vous garantir des pieges
nombreux qui environnent le Trône , des
écueils de la jeunesse et du souverain pouvoir
, si la volupté irritée n'a point de
traits qui ne s'émoussent sur vous ,
tre coeur , ce coeur si renfermé pour le
secret politique , est si ouvert à vos Peuples
pour la bonté , si par votre pieté
vous nous faites de si grandes leçons à
nous-mêmes , Ministres du Dieu vivant ,
dans une telle conduite je reconnois la
Religion ; c'en est là l'ouvrage : et si vous
joüiissez des benedictions du Ciel les plus
marquées , si avec la douceur d'être uni
à une Epouse digne de vous , vous goutez
celle de voir croître heureusement ,
parmi les charmes de la Paix , votre Famille
auguste et déja nombreuse , si
vos mains , en conduisant cet Empire ,
sont si bien secondées par celles qui formerent
votre enfance ; en cela je reconnois
aussi la Religion ; c'en est pour vous,
SIRE , dès cette vie même , la récompense.
Penetré de reconnoissance pour
tant de bienfaits , vous venez aux pieds
de ces Pauvres de J. C. qui vous le représentent
lui- même , rendre un hommage
plus solemnel au Dieu de bonté , et cela
dans tous les sentimens qu'inspire l'humilité
744 MERCURE DE FRANCE.
milité chrétienne. Puissai - je lui soumettre,
à cette humilité , tous les coeurs à l'aide
d'un tel exemple.
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Résumé : Sermon prêché devant le Roi, par l'Abbé Segui, &c. [titre d'après la table]
Le texte décrit un sermon prononcé par l'Abbé Seguy lors du Jeudi Saint en présence du roi. L'Abbé commence par rappeler l'exemple d'humilité du Christ lavant les pieds de ses apôtres, un geste qui a inspiré les puissants à descendre de leur grandeur pour servir les plus humbles. Il souligne que l'humilité chrétienne est une règle applicable à tous, y compris les grands, qui doivent suivre l'exemple du roi. L'Abbé explique que les raisons de pratiquer l'humilité sont d'autant plus pertinentes pour les puissants, car leur élévation les oblige à s'abaisser. Il mentionne que le roi, par sa piété et son exemple, prépare un spectacle touchant d'humilité, évitant les pièges du pouvoir et montrant une grande bonté envers son peuple. Le sermon se conclut par une reconnaissance des bienfaits divins et un hommage à l'humilité chrétienne, avec l'espoir que tous puissent suivre cet exemple.
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249
p. 744
Dictionnaire imprimé à Constantinople, &c. [titre d'après la table]
Début :
Nous venons de recevoir de Constantinople, un Essai d'un [...]
Mots clefs :
Constantinople, Dictionnaire, Arabe, Turc, Persan, Grec vulgaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dictionnaire imprimé à Constantinople, &c. [titre d'après la table]
Nous venons de recevoir de Constantinople
, un Essai d'un nouveau Dictionnaire
qu'on y imprime , dont voici le
Titre : DICTIONNAIRE François Italien
, Grec vulgaire , Latin , Turc , Arabe
et Persan; enrichi , tant de l'explication des
mots François et des exemples convenables
pour une plus grande intelligence de ces mois,
que d'un trés-grand nombre de phrases Tur
ques , tirées des plus celebres Auteurs dans
cette Langue , pour donner à connoître avec
facilité la proprieté , la force et l'application
des mots , foit Turcs , foit Arabes , foit Persans.
Fait dans le College des Capucins
de Constantinople , par les soins et sous
la direction du R. P. Romain de Paris
Conseiller des Missions de Grece , et Préfet
des Jeunes de Langues de France . A
CONSTANTINOPLE , de l'Imprimerie
de la Porte Ottomane , M. DCC . XXX.
, un Essai d'un nouveau Dictionnaire
qu'on y imprime , dont voici le
Titre : DICTIONNAIRE François Italien
, Grec vulgaire , Latin , Turc , Arabe
et Persan; enrichi , tant de l'explication des
mots François et des exemples convenables
pour une plus grande intelligence de ces mois,
que d'un trés-grand nombre de phrases Tur
ques , tirées des plus celebres Auteurs dans
cette Langue , pour donner à connoître avec
facilité la proprieté , la force et l'application
des mots , foit Turcs , foit Arabes , foit Persans.
Fait dans le College des Capucins
de Constantinople , par les soins et sous
la direction du R. P. Romain de Paris
Conseiller des Missions de Grece , et Préfet
des Jeunes de Langues de France . A
CONSTANTINOPLE , de l'Imprimerie
de la Porte Ottomane , M. DCC . XXX.
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Résumé : Dictionnaire imprimé à Constantinople, &c. [titre d'après la table]
Le dictionnaire 'DICTIONNAIRE François Italien, Grec vulgaire, Latin, Turc, Arabe et Persan' a été imprimé à Constantinople en 1730. Il enrichit l'explication des mots français et inclut des phrases turques célèbres. Réalisé au Collège des Capucins sous la direction du R. P. Romain de Paris, il facilite la compréhension des langues turque, arabe et persane.
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250
p. 744-745
Histoire Generale des Pierres, des Mineraux et des Pierreries, &c. [titre d'après la table]
Début :
On apprend de Naples, que Dom Hyacinte Grimma, Docteur en Droit et [...]
Mots clefs :
Naples, Métaux, Fossiles, Volcans, Cavernes, Eaux minérales
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Histoire Generale des Pierres, des Mineraux et des Pierreries, &c. [titre d'après la table]
On apprend de Naples , que Dom
Hyacinte Gimma , Docteur en Droit et
Promoteur General de la Societé d'Egli
Incuriosi , a fait imprimer chez Mosca ,
une Histoire generale des Pierres , des
Mineraux et des Pierreries dont il est
parlé
AVRIL.
1731. 745
け
1
parlé dans l'Ecriture , il explique tout ce
qui regarde ce genre , il parle en mêmetemps
des Métaux , des Terres , des Sels ,
des Eaux , Bitumes , Eaux Minerales , et
de tout ce qui appartient aux Fossiles. Il
n'oublie point les Cavernes , les Feux et
Eaux souterraines , les Volcans , et generalement
les parties de la Physique souterraine
, outre quelques Traitez propres
éclairer l'Histoire Vegetale , Minerale et
Animale. Le tout divisé en six Livres
compris en deux Tomes in 4. 1730 .
Hyacinte Gimma , Docteur en Droit et
Promoteur General de la Societé d'Egli
Incuriosi , a fait imprimer chez Mosca ,
une Histoire generale des Pierres , des
Mineraux et des Pierreries dont il est
parlé
AVRIL.
1731. 745
け
1
parlé dans l'Ecriture , il explique tout ce
qui regarde ce genre , il parle en mêmetemps
des Métaux , des Terres , des Sels ,
des Eaux , Bitumes , Eaux Minerales , et
de tout ce qui appartient aux Fossiles. Il
n'oublie point les Cavernes , les Feux et
Eaux souterraines , les Volcans , et generalement
les parties de la Physique souterraine
, outre quelques Traitez propres
éclairer l'Histoire Vegetale , Minerale et
Animale. Le tout divisé en six Livres
compris en deux Tomes in 4. 1730 .
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Résumé : Histoire Generale des Pierres, des Mineraux et des Pierreries, &c. [titre d'après la table]
L'œuvre 'Histoire générale des Pierres, des Minéraux et des Pierreries' de Dom Hyacinte Gimma, Docteur en Droit, explore les pierres, minéraux, pierreries, métaux, terres, sels, eaux, bitumes, eaux minérales et fossiles. Elle traite également des cavernes, feux et eaux souterraines, ainsi que des volcans. L'ouvrage, publié en 1730 en deux tomes, inclut des traités sur l'histoire végétale, minérale et animale.
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