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Liste
1
p. 25-44
LIVRES NOUVEAUX. Traduction en Vers François des Georgiques de Virgille, Ouvrage posthume de Monsieur DE SEGRAIS.
Début :
Feu Mr de Segrais, si connu par sa belle traduction de [...]
Mots clefs :
Traduction, Virgile, Segrais, Énéide, Euridice, Géorgiques, Orphée, Public, Mort, Poète
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texteReconnaissance textuelle : LIVRES NOUVEAUX. Traduction en Vers François des Georgiques de Virgille, Ouvrage posthume de Monsieur DE SEGRAIS.
LIVRES NOUVEAUX.
TraductionenVers François
desfieorgttf'MS de
Vtrgille
,
OwvrageposthumedeMonsieur
DESEGRAISI
FeuMrdeSegrais, si
connu par sa belle traduction
de l'Eneïde,avoitaussi
traduit les Georgiques du
mesme Poëte, & n'ayant
pas eu le temps de les donner
au Public, il chargea
un de ses amis du soin de
les faire iniprimer, &dy
joindre une Préfacé dont
apparemment il avoit dreffé
le projet. Le Public attendoit
avec impatience,
que cet amy rendit ce
devoir à la memoiredecet
illustre deffunt; & onavoit
d'autant plus de sujet de
l'esperer
, que feu Mr de
Segrais regardoit sa traduétion
des Georgiques comme
son meilleur Ouvrage.
Cependant celuy qu'il avoit
chargédu soin de l'impression
l'a
refusée au Public
par des raisons qu'on
ne sçait point, & il y
a
apparencequ'on en auroit
esté privé encore longtemps
,
si un autre amy à
qui Mr de Segrais avoit
permis qu'il prit une copie
de sa traduction ne l'eust
donnée aujourd'huy. Chacun
sçait quel efl: le sujet
des Georgiques de Virgile.
Il y traite des occupations
dela vie pastorale.
Je chante les beautez de la.
blonde Ceres;
Sous quelastre
y
Àdeceney on
tourne lesguerets
;
Par quels accords la vigne
„
a
l'ormeau Se marie;
Lesoin qu'on a des boeufs
,
CT de la bergerie;
L'éparzne de l'abeille,&
l'artiste travail
qui change en miel les fleurs
sans ternir leur émail.
C'estainsi que Virgile
commence, & que l'habile
Traducteur rend la pensée.
Apres que le Poëre a invo-
.qué toures les Divinitez
champestres
,
il invoque
ainsidune maniéré fine &
ddicate, l'Empereur AuguHie
quiestoit sa grande
Divinité.
Et toy
y
car il rielf pas encor
permis de dire
Quelrang t'ejlde(line dans le
celeste Empire,
Cesar sot qu'ausalut de ta
noble Cité
Tu renfermes les sins de ta
Divinité,
Ou que le front orné du myrthe
de ta mere,
Arbitre des sisons
,
la terre
te revere,
Soit que mais*e de l'ijle eu
finit l'IVrivers
Seul tu fois des Nauchers irvvoquésur
les mers,
Et que Vainqueur des flots,
pour tefaireson gendre,
Thetisvienne à tes pieds tous
ses thresors répandre;
Soitqu'enfin préferant la demeure
des Dieux,
Nouveau signe des mois , tu
•regne•dans«les C•ieux,»&c. Victorieux Cesar, sécondé
mon ardeur,
Soulage d'un regard les soins
du laboureur ;;
Entre dans ma carriere , &
souffrant quon t'implore,
Sois Dieu dés maintenant
pour quiconque t'adore.
Quoyquetout lePoème
des Georgiques soit remply
de beautez ,
il faut
pourtant avouer que rien
n'approche de l'excellent
Epifodc que le Poëte a cousu
à son quatrième Livre:
c'est celuy du Pasteur Arisiée
qui voyant perir routes
ses Abeilles, eut recours
à sa mere Cyrene pour Ravoir
d'où venoit la catase
de cette desolation, & pour
apprendre les moyens de la
reparer. Là-dcifuslaNYIn.,
phe luy conseilla d'aller
trouver Prothée, & luy
apprit que pour éluder de
luy répondre, le Dieu Ce
changeroit en plusieurs sigures
,&: que pour l'epouventer,
il prendroit successivement
la forme d'un
Lion, d'un Serpent,&c;.
mais qu'il ne falloit
-
point
le laisser échapper juiques à
ce qu'il fut revenu en son
premier estat, & qu'alors
il luy apprendroit ce qui
causoit son malheur
,
elle
l'envoyaàce Dieu marin,
qui après avoir Joue tout
le manege dont elle luy
avoitparlé
,
luy apprit que
la cau se de son mal heur
estoit la mort d'Euridice
que son amour avoit cau- sée.
Ungrand crime des D ieux
t'attire la colere,
Du malheureux Orphée ayant
cause les, pleurs,
Lefort deson Epouse a fait
tesgrands malheurs.
Irrité de sa mort, il poursuit
tonsupplice, ibJ
C'étoit en tefuyant quesa chere
Euridice5
Pressoit lherbedes Prez
:J
e:3;
ne découvritpas,
Le venimeux Serpent autheur
deson trépas.
Le Poëte raconteensuite
comment Orphée tenta la
descente des enfers pour
obtenir de Pluton le retour
de sachere Euridice, &de
quelle sorte il charma les
ombres decetristeséjour,
qui dançoient au son de sa
Lyre.
Dans le fonds du tartare on
vîtjusques aux Furies
Avec tous leurs Serpens par
Orphée attendris. *
Ixionvitsa rouë arrester à sa
voix;
Cerbere donna treve àses tristes
aboix.
Déja s'en revenant avec fit
prisonniere,
Euridice avec luy marchoit
vers la lumiere.
'( Telle de Proserpine estoit la
dure loy)
Quand son amour trop vif
luyfitmanquer de foy.
Unregard imprudent (offens-e
pardonnable
Sijamais pardonnoit l'Enfer
inexorable)
Luyfit voir Euridice abismée
'-'. enUmity
Et de ses vains travauxy
remporter lefruit.
Tout le reste de l'Episode,
le deüild'Orphée,sa
retraite sur les montagnes
où il charmoit les Tigres
& les Ours; safin tragique;
tout celaest traduit avec
beaucoup de force & d'exactitude.
-,' Feu Mr de Segrais estoit
deCaën, ôcilyavôfc fait
sesestudes au College des
Jesuites.Il s'exerçadans la
jeunesse à faire des Vers
lyriques, des Chansons
>
& quelques petites Historiettes
pour se divertir avec
ses amis.Pendant cetempslà
Mr le Comte de Fiesque
ayantété éloigné de la
Cour,se retira à Caën ,
&
ayant connu là le jeune Segraisquin'avoit
alors que
dix-neufans, il le gousta
si fort qu'ille mena avec
luy lorsqu'ilfutrappellé.
Ce fut alors qu'il acheva
deseformer,& qu'il prit
le bon goust & la politesse
qui ont paru depuis dans
ses Ouvrages. Estantentré
auprés de Mademoiselle,
le loisir de S. Fargeau où
elle fut releguée luy donna
le temps de travailler à fa*
traduction de l'Eneïde.Mademoiselle
ayant eu quelquesujet
d'estremécontente
de luy
,
il se retira chez
Me de la Fayette
,
& ce
fut là où ilcomposa laPrincesse
de Cleves
,
Ouvrage
tant loüé ôc tant critiqué:
& Zaïde,Histoire Espagnole
qui peut passer pour
le chef-d'oeuvre des Romans
qui sontécrits dans
ce genre. Comme Me de
la Fayette & Mr de la Rochefoucault
estoient en
grande relation, chacun
sçait la part que ces deux
illustres personneseurentà
la compositiondeces deux
Romans,surtout de celuy
delaPrincesse de Cleves.
L'année 1662. il fut
reçu à l'Academie Françoise:
mais s'ennuyant du
sejour de Paris quiledissipoit
trop, il se retira en
Normandie où il épo sa
une riche heritiere la parente
, & trouvant l'Academie
de Caën sans protetlcur
depuis la mort de Mr
- de Matignon
,
il en receüillit
les membres chez
luy où il fit un appartement
fort propre pour y
tenir les Assemblées. Il eue
un differend avec le fameux
Bochart qui estoit
du mesme pays, au sujet
de l'Eneïde. Celuy cy ayant
dit qu'il n'estoit pas
difficile de prouver qu'Enée
n'avoit jamais esté en
Italie, ils se firent une espece
de désy: mais le sçavant
Protestant fit sur ce
su jet une.Dissertation si
remplie d'érudition
,
&
allegua
allegua tant dAuteurs inconnus
à *Mr de Segrais
,
qu'elle demeura sans réponse.
On peut avoir tout
l'cfprit du monde
, & ce
qu'on appelle une aimable
érudition
,
sans avoir approfondi
les matieres anciennes
comme Bochart,
& ce n'est pas mesme cette
forte de science qui compose
les talents Academiques.
La traduction de l'Eneïde
quoyque l'original ait perdu
beaucoup de .feJ graces entrefis
mains
,
surpasse de bien loin
tous les Poëmes que nos Ait':
teurs ont mis aujo-ur*'av<ec plus
de confiancequedesuccès, &
il se doit contenter d'avoir
mieux trouvéle genie de Virgile
que pas un de nos Auteurs.
Je louë l'application de Mr
de Segrais à connoistre ïefyrit
du Poëte danssa Prefaceautant
que dans la version
, &'
il me semblequ'il a bien réüjft
àjuger de tout excepté des caracteres.
Ainsi parloit feu
Mr de S. Evremond dans
ses reflexions sur nos Traducteurs,
& vous sçavez
quel juge c'estoit dans ces''
matieres queM.deSaint
Evrcmond. On pourroit
pourtant dire que son jugement
se ressent un peu
du chagrin qu'il avoit contre
le peu de merite du bon.
Enée,dont il fait dans la
suite une critique impitoyable.
C'estoit, selon luy,
un pauvre Heros dans le Paganisme
,
qui pourroit estre un
grand Saint chez les Chretiens,
& plus digne Fondateur
d'unOrdre qued'unEstat.
Quoyqu'il en soit Mr
de Segrais avoit fait pluro,
sieurs autresOuvrages qu'il
a laissezàun de ses amis
pour les faire imprimer. Il
, mourut le25.de Mars1701.
âgé de 76. ans, & regretté
de tous les honnestes gens
dont il faisoit les delices.
Ce Livre se vend à Paris
chez Jacques le Febvre
dans la Grande-Salle du
Palais.Jean Musier à la descente
du Pont-Neufà l'Olivier,
& Estienne Ganeau,
ruë S. Jacques., aux Armes
de Dombes. EXTRAIT
TraductionenVers François
desfieorgttf'MS de
Vtrgille
,
OwvrageposthumedeMonsieur
DESEGRAISI
FeuMrdeSegrais, si
connu par sa belle traduction
de l'Eneïde,avoitaussi
traduit les Georgiques du
mesme Poëte, & n'ayant
pas eu le temps de les donner
au Public, il chargea
un de ses amis du soin de
les faire iniprimer, &dy
joindre une Préfacé dont
apparemment il avoit dreffé
le projet. Le Public attendoit
avec impatience,
que cet amy rendit ce
devoir à la memoiredecet
illustre deffunt; & onavoit
d'autant plus de sujet de
l'esperer
, que feu Mr de
Segrais regardoit sa traduétion
des Georgiques comme
son meilleur Ouvrage.
Cependant celuy qu'il avoit
chargédu soin de l'impression
l'a
refusée au Public
par des raisons qu'on
ne sçait point, & il y
a
apparencequ'on en auroit
esté privé encore longtemps
,
si un autre amy à
qui Mr de Segrais avoit
permis qu'il prit une copie
de sa traduction ne l'eust
donnée aujourd'huy. Chacun
sçait quel efl: le sujet
des Georgiques de Virgile.
Il y traite des occupations
dela vie pastorale.
Je chante les beautez de la.
blonde Ceres;
Sous quelastre
y
Àdeceney on
tourne lesguerets
;
Par quels accords la vigne
„
a
l'ormeau Se marie;
Lesoin qu'on a des boeufs
,
CT de la bergerie;
L'éparzne de l'abeille,&
l'artiste travail
qui change en miel les fleurs
sans ternir leur émail.
C'estainsi que Virgile
commence, & que l'habile
Traducteur rend la pensée.
Apres que le Poëre a invo-
.qué toures les Divinitez
champestres
,
il invoque
ainsidune maniéré fine &
ddicate, l'Empereur AuguHie
quiestoit sa grande
Divinité.
Et toy
y
car il rielf pas encor
permis de dire
Quelrang t'ejlde(line dans le
celeste Empire,
Cesar sot qu'ausalut de ta
noble Cité
Tu renfermes les sins de ta
Divinité,
Ou que le front orné du myrthe
de ta mere,
Arbitre des sisons
,
la terre
te revere,
Soit que mais*e de l'ijle eu
finit l'IVrivers
Seul tu fois des Nauchers irvvoquésur
les mers,
Et que Vainqueur des flots,
pour tefaireson gendre,
Thetisvienne à tes pieds tous
ses thresors répandre;
Soitqu'enfin préferant la demeure
des Dieux,
Nouveau signe des mois , tu
•regne•dans«les C•ieux,»&c. Victorieux Cesar, sécondé
mon ardeur,
Soulage d'un regard les soins
du laboureur ;;
Entre dans ma carriere , &
souffrant quon t'implore,
Sois Dieu dés maintenant
pour quiconque t'adore.
Quoyquetout lePoème
des Georgiques soit remply
de beautez ,
il faut
pourtant avouer que rien
n'approche de l'excellent
Epifodc que le Poëte a cousu
à son quatrième Livre:
c'est celuy du Pasteur Arisiée
qui voyant perir routes
ses Abeilles, eut recours
à sa mere Cyrene pour Ravoir
d'où venoit la catase
de cette desolation, & pour
apprendre les moyens de la
reparer. Là-dcifuslaNYIn.,
phe luy conseilla d'aller
trouver Prothée, & luy
apprit que pour éluder de
luy répondre, le Dieu Ce
changeroit en plusieurs sigures
,&: que pour l'epouventer,
il prendroit successivement
la forme d'un
Lion, d'un Serpent,&c;.
mais qu'il ne falloit
-
point
le laisser échapper juiques à
ce qu'il fut revenu en son
premier estat, & qu'alors
il luy apprendroit ce qui
causoit son malheur
,
elle
l'envoyaàce Dieu marin,
qui après avoir Joue tout
le manege dont elle luy
avoitparlé
,
luy apprit que
la cau se de son mal heur
estoit la mort d'Euridice
que son amour avoit cau- sée.
Ungrand crime des D ieux
t'attire la colere,
Du malheureux Orphée ayant
cause les, pleurs,
Lefort deson Epouse a fait
tesgrands malheurs.
Irrité de sa mort, il poursuit
tonsupplice, ibJ
C'étoit en tefuyant quesa chere
Euridice5
Pressoit lherbedes Prez
:J
e:3;
ne découvritpas,
Le venimeux Serpent autheur
deson trépas.
Le Poëte raconteensuite
comment Orphée tenta la
descente des enfers pour
obtenir de Pluton le retour
de sachere Euridice, &de
quelle sorte il charma les
ombres decetristeséjour,
qui dançoient au son de sa
Lyre.
Dans le fonds du tartare on
vîtjusques aux Furies
Avec tous leurs Serpens par
Orphée attendris. *
Ixionvitsa rouë arrester à sa
voix;
Cerbere donna treve àses tristes
aboix.
Déja s'en revenant avec fit
prisonniere,
Euridice avec luy marchoit
vers la lumiere.
'( Telle de Proserpine estoit la
dure loy)
Quand son amour trop vif
luyfitmanquer de foy.
Unregard imprudent (offens-e
pardonnable
Sijamais pardonnoit l'Enfer
inexorable)
Luyfit voir Euridice abismée
'-'. enUmity
Et de ses vains travauxy
remporter lefruit.
Tout le reste de l'Episode,
le deüild'Orphée,sa
retraite sur les montagnes
où il charmoit les Tigres
& les Ours; safin tragique;
tout celaest traduit avec
beaucoup de force & d'exactitude.
-,' Feu Mr de Segrais estoit
deCaën, ôcilyavôfc fait
sesestudes au College des
Jesuites.Il s'exerçadans la
jeunesse à faire des Vers
lyriques, des Chansons
>
& quelques petites Historiettes
pour se divertir avec
ses amis.Pendant cetempslà
Mr le Comte de Fiesque
ayantété éloigné de la
Cour,se retira à Caën ,
&
ayant connu là le jeune Segraisquin'avoit
alors que
dix-neufans, il le gousta
si fort qu'ille mena avec
luy lorsqu'ilfutrappellé.
Ce fut alors qu'il acheva
deseformer,& qu'il prit
le bon goust & la politesse
qui ont paru depuis dans
ses Ouvrages. Estantentré
auprés de Mademoiselle,
le loisir de S. Fargeau où
elle fut releguée luy donna
le temps de travailler à fa*
traduction de l'Eneïde.Mademoiselle
ayant eu quelquesujet
d'estremécontente
de luy
,
il se retira chez
Me de la Fayette
,
& ce
fut là où ilcomposa laPrincesse
de Cleves
,
Ouvrage
tant loüé ôc tant critiqué:
& Zaïde,Histoire Espagnole
qui peut passer pour
le chef-d'oeuvre des Romans
qui sontécrits dans
ce genre. Comme Me de
la Fayette & Mr de la Rochefoucault
estoient en
grande relation, chacun
sçait la part que ces deux
illustres personneseurentà
la compositiondeces deux
Romans,surtout de celuy
delaPrincesse de Cleves.
L'année 1662. il fut
reçu à l'Academie Françoise:
mais s'ennuyant du
sejour de Paris quiledissipoit
trop, il se retira en
Normandie où il épo sa
une riche heritiere la parente
, & trouvant l'Academie
de Caën sans protetlcur
depuis la mort de Mr
- de Matignon
,
il en receüillit
les membres chez
luy où il fit un appartement
fort propre pour y
tenir les Assemblées. Il eue
un differend avec le fameux
Bochart qui estoit
du mesme pays, au sujet
de l'Eneïde. Celuy cy ayant
dit qu'il n'estoit pas
difficile de prouver qu'Enée
n'avoit jamais esté en
Italie, ils se firent une espece
de désy: mais le sçavant
Protestant fit sur ce
su jet une.Dissertation si
remplie d'érudition
,
&
allegua
allegua tant dAuteurs inconnus
à *Mr de Segrais
,
qu'elle demeura sans réponse.
On peut avoir tout
l'cfprit du monde
, & ce
qu'on appelle une aimable
érudition
,
sans avoir approfondi
les matieres anciennes
comme Bochart,
& ce n'est pas mesme cette
forte de science qui compose
les talents Academiques.
La traduction de l'Eneïde
quoyque l'original ait perdu
beaucoup de .feJ graces entrefis
mains
,
surpasse de bien loin
tous les Poëmes que nos Ait':
teurs ont mis aujo-ur*'av<ec plus
de confiancequedesuccès, &
il se doit contenter d'avoir
mieux trouvéle genie de Virgile
que pas un de nos Auteurs.
Je louë l'application de Mr
de Segrais à connoistre ïefyrit
du Poëte danssa Prefaceautant
que dans la version
, &'
il me semblequ'il a bien réüjft
àjuger de tout excepté des caracteres.
Ainsi parloit feu
Mr de S. Evremond dans
ses reflexions sur nos Traducteurs,
& vous sçavez
quel juge c'estoit dans ces''
matieres queM.deSaint
Evrcmond. On pourroit
pourtant dire que son jugement
se ressent un peu
du chagrin qu'il avoit contre
le peu de merite du bon.
Enée,dont il fait dans la
suite une critique impitoyable.
C'estoit, selon luy,
un pauvre Heros dans le Paganisme
,
qui pourroit estre un
grand Saint chez les Chretiens,
& plus digne Fondateur
d'unOrdre qued'unEstat.
Quoyqu'il en soit Mr
de Segrais avoit fait pluro,
sieurs autresOuvrages qu'il
a laissezàun de ses amis
pour les faire imprimer. Il
, mourut le25.de Mars1701.
âgé de 76. ans, & regretté
de tous les honnestes gens
dont il faisoit les delices.
Ce Livre se vend à Paris
chez Jacques le Febvre
dans la Grande-Salle du
Palais.Jean Musier à la descente
du Pont-Neufà l'Olivier,
& Estienne Ganeau,
ruë S. Jacques., aux Armes
de Dombes. EXTRAIT
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Résumé : LIVRES NOUVEAUX. Traduction en Vers François des Georgiques de Virgille, Ouvrage posthume de Monsieur DE SEGRAIS.
Le texte présente la traduction posthume des 'Georgiques' de Virgile par Jean Régnier de La Salle, dit Monsieur de Segrais. Segrais, connu pour sa traduction de l'Énéide, avait chargé un ami de publier cette traduction, qu'il considérait comme son meilleur ouvrage. Cependant, cet ami a refusé de la publier pour des raisons inconnues. Un autre ami de Segrais a finalement rendu la traduction publique. Les 'Georgiques' traitent des occupations de la vie pastorale, des cultures agricoles, et des arts liés à la nature. Le texte décrit également la vie et la carrière de Segrais. Né à Caen, il a étudié au Collège des Jésuites et s'est adonné à la poésie lyrique et aux chansons. Il a été introduit à la cour par le Comte de Fiesque, qui l'a pris sous son aile. Segrais a traduit l'Énéide et a travaillé sur des romans comme 'La Princesse de Clèves' et 'Zaïde' en collaboration avec Madame de Lafayette et La Rochefoucauld. Il a été reçu à l'Académie française en 1662 et s'est retiré en Normandie, où il a épousé une riche héritière. Segrais a également eu un différend avec le savant Bochart concernant l'Énéide. Sa traduction de l'Énéide est louée pour sa fidélité à l'esprit de Virgile, bien que Saint-Évremond ait critiqué le personnage d'Énée. Segrais est décédé le 25 mars 1701 à l'âge de 76 ans, laissant plusieurs ouvrages à publier. Le livre est disponible à Paris chez plusieurs libraires.
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2
p. 315-317
Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
Début :
ANECDOTES GRECQUES, ou avantures secretes d'Aridée, frere d'Alexandre le [...]
Mots clefs :
Alexandre le Grand, Athènes, Platon, Euridice, Aridée, Tyrus, Babylone, Olympias, Bagdad, Histoire grecque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
ANECDOTES GRECQUES , ou avantures
secretes d'Aridée frere d'Alexandre le
Grand , traduites d'un manuscrit grec . A Paris
chez la veuve Guillaume , Quay des Augustins ,
au
g16 MERCURE DE FRANCE.
au Nom de Jesus . Se vend 24. sols broché , vol.
in 12. de 224. pages , 1731 .
Le Prince Aridée , mécontent du Roy Alexandre
son frere , prend la resolution de voyager
avec son confident , nommé Linon. Ils sont
attaquez par des voleurs qu'ils terrassent. Ils
vont à Athénes , où Aridée écoute avec plaisir .
un Discours de Platon sur l'abus de la pluralité
des Dieux , et la nécessité absolue d'un seul Etre
suprême ; il passe ensuite à Zagen , dont Tyrus
le Roy l'ayant connu , le fait General de ses
troupes , contre Jadul Roy de Cotatis.
Aridée assicge Cotatis ; pendant le siege , se
promenant avec Linon son favori , il délivre
une jeune fille , nommée Clare , de la main de
ses ravisseurs , et trouve Evandre , fils de Leomatus
, l'un des Lieutenans d'Alexandre. Claro
luy raconte son histoire , et luy apprend qu'Euridice
( fille d'Amyntas , oncle d'Aridée et sa
cousine ) est captive dans le Château de Cotatis.
Aridée en presse le siege , prend la place d'assaut
, et délivre Euridice , qu'il trouve cachée
sous un tombeau.
Euridice luy fait le recit de ses malheurs ;
Aridée revient triomphant chez le Roy Tyrus ,
où il est reçu avec tous les honneurs possibles .
Pendant son sejour , Linon son favori ayant délivré
la fille d'un Seigneur de la fureur d'un lion ,
l'épouse , et fait ainsi sa fortune. Aridée et Euridice
vont ensuite à Calyba , où ils croyoient
trouver Amintas , pere de la Princesse Euridice
lequel étant mort , Euridice consentit d'épouser
Aridée.
Peu de temps après Aridée apprend la mort
d'Alexandre le Grand , son frere ; aussi - tôt it
va à Babilone avec Euridice son épouse , ou
après beaucoup de mouvemens entre les Lieute
nans
FEVRIER.. 1731. 317
mans d'Alexandre , Aridée est enfin élu Roy sous
le nom de Philippes .
>
Olympias
mere d'Alexandre en devient
amoureuse ; elle luy fait proposer , et luy propose
elle-même de repudier Euridice , et de l'épouser
, quoy qu'elle ait été la femme dé
pere ; Aridée luy fait voir , l'horreur de sa
proposition , et par son refus devient son ennemi.
son
Pendant ce temps-là , Yolas fils d'Antipater
devient amoureux de Clare , et rival d'Evandre ,
fils de Leonatus ; mais Clare ayant été reconnue
pour fille d'Antipater , que la Reine Olympias ,
par vengeance , avoit fait enlever à l'âge de deux
ans , et par ce moyen se trouvant sa soeur , elle
épouse Evandre. Icy on trouve un Episode assez
singulier d'une fille , qui justifie son amant accusé
d'assassinat , et confond l'accusateur qu'el
le- même a désarmé comme le plus lâche de tous
les hommes.
Le Roy Aridée et la Reine Euridice se retirent
à Bagdat , où la furieuse Olympias trouve les
moyens de faire étrangler la Reine , et ensuite
assassiner le Roy avec cent Gentilhommes,
après quoi on lui fait subir le châtiment de ses
cruautez.
Ce qui est conforme aux Auteurs qui ont écrit
'Histoire Grecque , et dans un stile tres concis .
secretes d'Aridée frere d'Alexandre le
Grand , traduites d'un manuscrit grec . A Paris
chez la veuve Guillaume , Quay des Augustins ,
au
g16 MERCURE DE FRANCE.
au Nom de Jesus . Se vend 24. sols broché , vol.
in 12. de 224. pages , 1731 .
Le Prince Aridée , mécontent du Roy Alexandre
son frere , prend la resolution de voyager
avec son confident , nommé Linon. Ils sont
attaquez par des voleurs qu'ils terrassent. Ils
vont à Athénes , où Aridée écoute avec plaisir .
un Discours de Platon sur l'abus de la pluralité
des Dieux , et la nécessité absolue d'un seul Etre
suprême ; il passe ensuite à Zagen , dont Tyrus
le Roy l'ayant connu , le fait General de ses
troupes , contre Jadul Roy de Cotatis.
Aridée assicge Cotatis ; pendant le siege , se
promenant avec Linon son favori , il délivre
une jeune fille , nommée Clare , de la main de
ses ravisseurs , et trouve Evandre , fils de Leomatus
, l'un des Lieutenans d'Alexandre. Claro
luy raconte son histoire , et luy apprend qu'Euridice
( fille d'Amyntas , oncle d'Aridée et sa
cousine ) est captive dans le Château de Cotatis.
Aridée en presse le siege , prend la place d'assaut
, et délivre Euridice , qu'il trouve cachée
sous un tombeau.
Euridice luy fait le recit de ses malheurs ;
Aridée revient triomphant chez le Roy Tyrus ,
où il est reçu avec tous les honneurs possibles .
Pendant son sejour , Linon son favori ayant délivré
la fille d'un Seigneur de la fureur d'un lion ,
l'épouse , et fait ainsi sa fortune. Aridée et Euridice
vont ensuite à Calyba , où ils croyoient
trouver Amintas , pere de la Princesse Euridice
lequel étant mort , Euridice consentit d'épouser
Aridée.
Peu de temps après Aridée apprend la mort
d'Alexandre le Grand , son frere ; aussi - tôt it
va à Babilone avec Euridice son épouse , ou
après beaucoup de mouvemens entre les Lieute
nans
FEVRIER.. 1731. 317
mans d'Alexandre , Aridée est enfin élu Roy sous
le nom de Philippes .
>
Olympias
mere d'Alexandre en devient
amoureuse ; elle luy fait proposer , et luy propose
elle-même de repudier Euridice , et de l'épouser
, quoy qu'elle ait été la femme dé
pere ; Aridée luy fait voir , l'horreur de sa
proposition , et par son refus devient son ennemi.
son
Pendant ce temps-là , Yolas fils d'Antipater
devient amoureux de Clare , et rival d'Evandre ,
fils de Leonatus ; mais Clare ayant été reconnue
pour fille d'Antipater , que la Reine Olympias ,
par vengeance , avoit fait enlever à l'âge de deux
ans , et par ce moyen se trouvant sa soeur , elle
épouse Evandre. Icy on trouve un Episode assez
singulier d'une fille , qui justifie son amant accusé
d'assassinat , et confond l'accusateur qu'el
le- même a désarmé comme le plus lâche de tous
les hommes.
Le Roy Aridée et la Reine Euridice se retirent
à Bagdat , où la furieuse Olympias trouve les
moyens de faire étrangler la Reine , et ensuite
assassiner le Roy avec cent Gentilhommes,
après quoi on lui fait subir le châtiment de ses
cruautez.
Ce qui est conforme aux Auteurs qui ont écrit
'Histoire Grecque , et dans un stile tres concis .
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Résumé : Anecdotes Grecques, &c. [titre d'après la table]
Le manuscrit 'Anecdotes Grecques, ou aventures secrètes d'Aridée frère d'Alexandre le Grand', publié à Paris en 1731, relate les aventures d'Aridée, frère d'Alexandre le Grand. Aridée et son confident Linon affrontent des voleurs et se rendent à Athènes, où Aridée écoute un discours de Platon. Ils se dirigent ensuite à Zagen, où Aridée devient général des troupes du roi Tyrus contre Jadul, roi de Cotatis. Pendant le siège, Aridée délivre Clare et découvre Evandre, fils de Leomatus. Clare révèle qu'Euridice, cousine d'Aridée, est captive à Cotatis. Aridée assiège et prend la place, libérant Euridice. À Calyba, Euridice accepte d'épouser Aridée après la mort de son père Amintas. Aridée apprend la mort d'Alexandre et se rend à Babylone, où il est élu roi sous le nom de Philippe. Olympias, mère d'Alexandre, propose à Aridée de l'épouser, mais il refuse, devenant son ennemi. Yolas, fils d'Antipater, épouse Evandre. Aridée et Euridice se retirent à Bagdad, où Olympias fait assassiner le couple avant de subir elle-même un châtiment pour ses cruautés.
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