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3001
p. 49-57
EXTRAIT de Lettre de Mr le Colonel de Funck, écrite de Constantinople le 14. Janvier 1712. à Mr. de Cronstrom Envoyé Extraordinaire de Suede.
Début :
Le Grand Vizir a bien voulu permettre aux Otages Moscovites, [...]
Mots clefs :
Moscovites, Tsar, Turcs, Guerre, Paix, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de Lettre de Mr le Colonel de Funck, écrite de Constantinople le 14. Janvier 1712. à Mr. de Cronstrom Envoyé Extraordinaire de Suede.
EXTRA1 T
de Lettre de Mr le Coloml de Funck ,
écritede
Conflantinople le 14. Jimvieriyii. àMr. de Crort-
(om Envoyé Extraordinaire de Suede.
-LeGrand Vizir a
bien.
voulu permettre aux 0-
tages Moscovites, sur.
leurs instances conjoin cc
tement avec les Ambac.cc
fadeurs d'Angleterre &-
d'Hollande, de conferer(c;
avec luy pour tascher de«
trouver des expédients«
«capables de détourner la
t, guerre; mais cesconferencessont presentement
»rompues. Ali Bacha le
»
Premier Grand Vizir dé-
»
posé a
esté porte icy &
«expose devant le Serrait au peuple. Les nou-
«
vellesvenues cesjours icy
;»
de l'arrivée de nostre
Transport en Pomeranie
avec le Comte de Sten-
»
bofz
3
ont extrêmement
»
réjoui
,
tant nous que les
«
Turcs,,quicet Etéavoienc
;»agi un peu froidement,
Ȉcause quece Transport
ne venoic pas. Le premier
«
de ce mois le Grand Sei. *
gneur m'a fait dire que je«
fisse sçavoir au Royqu'ilcc
partira dans six fcmaines«
pour aller en campagne, «
afin de pouffer la guerre «
contre les Moscovites*
avec la dernière vigueur,«
que sa Majeste estoit lecc
maistre de partir quand il«
luyplairoit pour la PolO-te
gne
,
avec une escorte..
considerable & suffisante«
de Turcs qui se rendront«
pour cet effet à Bender)cc
& , que j'eusse à suivre le«
"Sultan en campagne, au
»moyen de quoy j'espere,
8,
Mr. d'avoir l'honneur de
=. vous fairefçavoircequis'y
»
passera. Le Serasquier de
»BelgradeAbdiBacha qui
»efl: fort porté pour les in-
»
terefts du Roy, a
esté fait
o.
Commandant en Chef
:»
des troupes de Romelie
J
»
& doit se rendre incessam-
»ment.
D'autres Lettres portent
qu'on a
publié à Constantinople laguerre contre les
Moscovites, que l'Empire
Otoman faitdes prépara-
tifs extraordinaires, que
les Tartares se préparent à
faire une irruption en Moscovie par trois costez. Le
quartier du General Ronne
,
qui a de beaucoup
augmenté ses troupes, est
à present à Pialacerkieu
, & les troupes Moscovites
qu'il commande sont avancéesjusqu'à Niemerow, &
à Braclaw enPodolie, pour
observer les mouvements
des Turcs, & du Palatin
de Kiovie, & la plus part
desMoscovites qui estoient
dans le Palatinat de Cra-
covie, sont entrées dans
celuy de Sandomir.
Le Czar est arrivé à Pesersbourg le 14. Janvier, &
le même jour il a
jugé àpropos de faire de molirles fortifications d'Azak
)
du Fort
de TangarocK & de quelques autres qui ont donnéombrage aux Turcs, esperant encore par là de les
appaiser, & de maintenir
la Paix de Falczin.
Le Vice-Amiral Cruitz,
est arrivéd'AzaK à Moscou, suivi de tous les Officiers de marine, il doit
cilr,-, à present ducosté de
Petersbourg;ila laissé l'Amiral à Praxin
,
à Azak
)
pour en faire démolir les
fortifications.
Les Moscovites ont tué
ou pris quarante mille personnes, &enlevéune grande quantité de Chevaux,
de Chameaux
,
& de Beftail ,aprèsavoir forcé quelques Troupes des Tartares
Calmuques.
On a
fait de grande réjoüissances à Moscou au
mois de Décembre dernier, sur lanouvellequ'on
a receuë que le Princede
Moscovieaépousé la Princesse de Volsenbutel
,
ces
réjoüissances ont commencé le 13.&la PripçeKeNatalie à Lexowits., fçeïir
du Czar.) a
traité mjgni.
siquement pendant deux
jours lesGrands Seigneurs
ôç les Principaux Officiers.
-
La Princesse Mere du
Czar a
donnéaussi un
grand festin où la Duchesse
de Ciîrjande, a paru pour
la première fois depuis la
mort du Duc son Epoux
,
ensuite ces Princesses sont
allées trouver le Czar à Petersbourg.
de Lettre de Mr le Coloml de Funck ,
écritede
Conflantinople le 14. Jimvieriyii. àMr. de Crort-
(om Envoyé Extraordinaire de Suede.
-LeGrand Vizir a
bien.
voulu permettre aux 0-
tages Moscovites, sur.
leurs instances conjoin cc
tement avec les Ambac.cc
fadeurs d'Angleterre &-
d'Hollande, de conferer(c;
avec luy pour tascher de«
trouver des expédients«
«capables de détourner la
t, guerre; mais cesconferencessont presentement
»rompues. Ali Bacha le
»
Premier Grand Vizir dé-
»
posé a
esté porte icy &
«expose devant le Serrait au peuple. Les nou-
«
vellesvenues cesjours icy
;»
de l'arrivée de nostre
Transport en Pomeranie
avec le Comte de Sten-
»
bofz
3
ont extrêmement
»
réjoui
,
tant nous que les
«
Turcs,,quicet Etéavoienc
;»agi un peu froidement,
Ȉcause quece Transport
ne venoic pas. Le premier
«
de ce mois le Grand Sei. *
gneur m'a fait dire que je«
fisse sçavoir au Royqu'ilcc
partira dans six fcmaines«
pour aller en campagne, «
afin de pouffer la guerre «
contre les Moscovites*
avec la dernière vigueur,«
que sa Majeste estoit lecc
maistre de partir quand il«
luyplairoit pour la PolO-te
gne
,
avec une escorte..
considerable & suffisante«
de Turcs qui se rendront«
pour cet effet à Bender)cc
& , que j'eusse à suivre le«
"Sultan en campagne, au
»moyen de quoy j'espere,
8,
Mr. d'avoir l'honneur de
=. vous fairefçavoircequis'y
»
passera. Le Serasquier de
»BelgradeAbdiBacha qui
»efl: fort porté pour les in-
»
terefts du Roy, a
esté fait
o.
Commandant en Chef
:»
des troupes de Romelie
J
»
& doit se rendre incessam-
»ment.
D'autres Lettres portent
qu'on a
publié à Constantinople laguerre contre les
Moscovites, que l'Empire
Otoman faitdes prépara-
tifs extraordinaires, que
les Tartares se préparent à
faire une irruption en Moscovie par trois costez. Le
quartier du General Ronne
,
qui a de beaucoup
augmenté ses troupes, est
à present à Pialacerkieu
, & les troupes Moscovites
qu'il commande sont avancéesjusqu'à Niemerow, &
à Braclaw enPodolie, pour
observer les mouvements
des Turcs, & du Palatin
de Kiovie, & la plus part
desMoscovites qui estoient
dans le Palatinat de Cra-
covie, sont entrées dans
celuy de Sandomir.
Le Czar est arrivé à Pesersbourg le 14. Janvier, &
le même jour il a
jugé àpropos de faire de molirles fortifications d'Azak
)
du Fort
de TangarocK & de quelques autres qui ont donnéombrage aux Turcs, esperant encore par là de les
appaiser, & de maintenir
la Paix de Falczin.
Le Vice-Amiral Cruitz,
est arrivéd'AzaK à Moscou, suivi de tous les Officiers de marine, il doit
cilr,-, à present ducosté de
Petersbourg;ila laissé l'Amiral à Praxin
,
à Azak
)
pour en faire démolir les
fortifications.
Les Moscovites ont tué
ou pris quarante mille personnes, &enlevéune grande quantité de Chevaux,
de Chameaux
,
& de Beftail ,aprèsavoir forcé quelques Troupes des Tartares
Calmuques.
On a
fait de grande réjoüissances à Moscou au
mois de Décembre dernier, sur lanouvellequ'on
a receuë que le Princede
Moscovieaépousé la Princesse de Volsenbutel
,
ces
réjoüissances ont commencé le 13.&la PripçeKeNatalie à Lexowits., fçeïir
du Czar.) a
traité mjgni.
siquement pendant deux
jours lesGrands Seigneurs
ôç les Principaux Officiers.
-
La Princesse Mere du
Czar a
donnéaussi un
grand festin où la Duchesse
de Ciîrjande, a paru pour
la première fois depuis la
mort du Duc son Epoux
,
ensuite ces Princesses sont
allées trouver le Czar à Petersbourg.
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Résumé : EXTRAIT de Lettre de Mr le Colonel de Funck, écrite de Constantinople le 14. Janvier 1712. à Mr. de Cronstrom Envoyé Extraordinaire de Suede.
La lettre du Colonel de Funck, datée du 14 janvier 1700 à Constantinople, est adressée à Mr de Cort, Envoyé Extraordinaire de Suède. Le Grand Vizir avait initialement autorisé des discussions entre les ambassadeurs moscovites, anglais et hollandais pour éviter la guerre, mais ces conférences sont interrompues. Ali Bacha, ancien Grand Vizir, a été exécuté et exposé au peuple. L'arrivée du Comte de Stenbof en Poméranie a été bien accueillie par les Suédois et les Turcs, malgré un initial froid dû au retard. Le Grand Seigneur prévoit de partir en campagne contre les Moscovites dans six semaines et pourrait également se rendre en Pologne avec une escorte turque. Abdi Bacha, Serasquier de Belgrade, a été nommé Commandant en Chef des troupes de Roumanie. La guerre contre les Moscovites a été déclarée à Constantinople, et l'Empire Ottoman prépare des troupes et des fortifications. Les Tartares se préparent à envahir la Moscovie par trois côtés. Les troupes moscovites, sous le commandement du Général Ronne, sont positionnées à Pialacerkieu, Niemerow et Braclaw. Le Czar, à Pésersbourg, a ordonné la démolition des fortifications d'Azak et de Tangarock pour apaiser les Turcs. Le Vice-Amiral Cruitz est arrivé à Azak et doit se rendre à Petersbourg. Les Moscovites ont vaincu des troupes tartares calmuques, tuant ou capturant quarante mille personnes et saisissant une grande quantité de chevaux, chameaux et bétail. À Moscou, des réjouissances ont célébré le mariage du Prince de Moscovie avec la Princesse de Volsenbutel. La Princesse Natalie et la Princesse Mère du Czar ont organisé des festivités et se sont rendues à Petersbourg pour voir le Czar.
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3002
p. 57-67
L'ELOGE DU VIN de Bourgogne, traduction de l'Ode Latine de Mr GRENAN.
Début :
AMI du jus divin dont la chaleur m'inspire, [...]
Mots clefs :
Traduction, Liqueur, Éloge, Vin de Bourgogne, Vin de Champagne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'ELOGE DU VIN de Bourgogne, traduction de l'Ode Latine de Mr GRENAN.
L'ELOGE DU VIN
de Bourgogne, traduction de l'Ode Latine de
Mr GRENAN.
MI dujusdivin dont ta;
chaleur m'inspire
,
MaisPoëte inconnu danslesacre vallon,
En faveur de Po MAR je
vais toucher la lire;
Mon goustsera mon
Appollon.
GRENANpuis jeefj>-?rer dete
JHIUYC au Parnasse
,
D'atteindre de tes sons U force & l'agrément?
Je fuis affe% heureux, traduisant ««HORACE,
Si je traduis fidellement.
Je consacre ces vers à la
liqueur charmante,
Qui rend BEAUNE fameux, qui fait l'hon-
'> neur de NUIS;
Autour d'elle suivis de la
sante brillante,
Voltigent amours, jeux &
ris.
Des prodiges certains signalent sa puissances
Elle sçait délier l'esprit le
plus épais
;
Mieux qu'un travail constant,mere de l'éloquence,
Elle nous preste d'heureux
traits.
A son riant afpeGl: fuit la
sombre tristesse
;
Le pauvre qu'elle anime
est au dessus des loix
;
Pour luy plus de misere
:
aimable enchanteresse,
Tu l'éleves au rang des
Rois.
En vain s'offre une table
& propre & délicate,
Où le rafinement ait fîû
tout ordonner,
Leplus charmant repas at'il rien qui me flate,
Si tu ne viens l'assaisonner?
Du mâle SILLERI que
RH E I M S
s'enorguëillisse
Et prodigue l'encens à son
montant flateur;
-¥O Qu'étincelant de feux, il
pétille,iljaillisse;
Redoutonsun vin séducteur.
Craignons de nous livrer
aux esprits qu'il envoyé,
D'un plaisir
a pparent
fuyons la trahison;
Ilsflattent l'odorat, ils répandent lajoye,
Mais ils cachent un sûr
poison.
Que cependant au fruit
A u
VILLE' soit d'usage,
Bacchus modeste alors,
peut avoir des apas:
Avec luy les bons mots,
l'élégant badinage,
Viendront amuser le repas Nuissuspend les regrets
de la morne vieillesse.
Lait divin, sa chaleur fource des doux plaisirs,
Dans le déclin des ans fait
naistre la jeunesse
,
Ec rappelle au moins les
desirs.
Un Sophocle se glace? il
enfante avec peine,
Qu'illaisse l'eau du PINDE,
& gouste de ce jus,
L'aimableDieu du vin fera
couler sa veine;
Il inspire mieux que Phebus.
A quoy fert dans le camp
la bruyante trompette?
C'est à Nui s
d'y répandre une noble vigueur;
Sans ses dons le soldat certain de sa deffaite,
N'est que foiblesse & que
langueur.
Mars, c'est assez regner J
ô liqueur favorable,
Ramene avec la paix les
danses & les jeux;
Redonne -
-
nous enfin sa
présence adorable.
Qu'elle est lente au gré de
nos vceux!
Aujourd'huy l'ornement
des tables fortunées,
Bientost de nos bergers tu
sécheras les pleurs.
Je les voy; quels plaisirs !
agreables journées! *
* Jours de réjoüissance pour la paix.
Ils ont oublié leurs malheurs.
Plusde foins inquiets, plus
d'horreur,plusde guerre.
Pour eux des jours sereins
vont couler déformais.
L'un chanre sa Philis, l'autre vuide son verre.
Furent-ils à plaindre jamais! Sil'AUVERNAT fumeux
s'offre dans une feste
, Vin grossier qui d'abord y
porte le chagrin
,
De cruelles vapeurs,il accable la teste
Breuvage affreux, hosteassasin. Du
DuBOURGOGNEleger,
la douceur bienfaisante,
Est un remede sûr, ai[é,-
délicieux;
Nos maux sont dissipez ,
quand sa seve innocente,
Flatte nostre goust & nos
yeux.
A Le doux sommeils'envole & sourd à ma priere,
S'obstine à me ravir les
charmes du repos.
A mon secours POMAR.
déja sur ma paupière
, Morphée a
versé ses pa-î
vots.
Mais tu n'es pas toûjours
à nos desirs propice;
Si nous blessons les loix de
la sobrieté,
Ton jus séditieux fera nostre supplice;
Ton jus veut estre respecté.
Assure de longs jours au
modele des Princes;
Le Ciel long-temps encor
le doit à l'univers;
Qu'il vive seulement, nos
tranquiles Provinces,
Seront au dessus des revers.
Au Nectar de Louis disputez la victoire,
Vins jaloux, Vins fameux
& du NEGRE& duRHIN,
Conserve nous Louis,
rien ne manque à
ta gloire,
POMAR, ton triomphe eA
certain.
de Bourgogne, traduction de l'Ode Latine de
Mr GRENAN.
MI dujusdivin dont ta;
chaleur m'inspire
,
MaisPoëte inconnu danslesacre vallon,
En faveur de Po MAR je
vais toucher la lire;
Mon goustsera mon
Appollon.
GRENANpuis jeefj>-?rer dete
JHIUYC au Parnasse
,
D'atteindre de tes sons U force & l'agrément?
Je fuis affe% heureux, traduisant ««HORACE,
Si je traduis fidellement.
Je consacre ces vers à la
liqueur charmante,
Qui rend BEAUNE fameux, qui fait l'hon-
'> neur de NUIS;
Autour d'elle suivis de la
sante brillante,
Voltigent amours, jeux &
ris.
Des prodiges certains signalent sa puissances
Elle sçait délier l'esprit le
plus épais
;
Mieux qu'un travail constant,mere de l'éloquence,
Elle nous preste d'heureux
traits.
A son riant afpeGl: fuit la
sombre tristesse
;
Le pauvre qu'elle anime
est au dessus des loix
;
Pour luy plus de misere
:
aimable enchanteresse,
Tu l'éleves au rang des
Rois.
En vain s'offre une table
& propre & délicate,
Où le rafinement ait fîû
tout ordonner,
Leplus charmant repas at'il rien qui me flate,
Si tu ne viens l'assaisonner?
Du mâle SILLERI que
RH E I M S
s'enorguëillisse
Et prodigue l'encens à son
montant flateur;
-¥O Qu'étincelant de feux, il
pétille,iljaillisse;
Redoutonsun vin séducteur.
Craignons de nous livrer
aux esprits qu'il envoyé,
D'un plaisir
a pparent
fuyons la trahison;
Ilsflattent l'odorat, ils répandent lajoye,
Mais ils cachent un sûr
poison.
Que cependant au fruit
A u
VILLE' soit d'usage,
Bacchus modeste alors,
peut avoir des apas:
Avec luy les bons mots,
l'élégant badinage,
Viendront amuser le repas Nuissuspend les regrets
de la morne vieillesse.
Lait divin, sa chaleur fource des doux plaisirs,
Dans le déclin des ans fait
naistre la jeunesse
,
Ec rappelle au moins les
desirs.
Un Sophocle se glace? il
enfante avec peine,
Qu'illaisse l'eau du PINDE,
& gouste de ce jus,
L'aimableDieu du vin fera
couler sa veine;
Il inspire mieux que Phebus.
A quoy fert dans le camp
la bruyante trompette?
C'est à Nui s
d'y répandre une noble vigueur;
Sans ses dons le soldat certain de sa deffaite,
N'est que foiblesse & que
langueur.
Mars, c'est assez regner J
ô liqueur favorable,
Ramene avec la paix les
danses & les jeux;
Redonne -
-
nous enfin sa
présence adorable.
Qu'elle est lente au gré de
nos vceux!
Aujourd'huy l'ornement
des tables fortunées,
Bientost de nos bergers tu
sécheras les pleurs.
Je les voy; quels plaisirs !
agreables journées! *
* Jours de réjoüissance pour la paix.
Ils ont oublié leurs malheurs.
Plusde foins inquiets, plus
d'horreur,plusde guerre.
Pour eux des jours sereins
vont couler déformais.
L'un chanre sa Philis, l'autre vuide son verre.
Furent-ils à plaindre jamais! Sil'AUVERNAT fumeux
s'offre dans une feste
, Vin grossier qui d'abord y
porte le chagrin
,
De cruelles vapeurs,il accable la teste
Breuvage affreux, hosteassasin. Du
DuBOURGOGNEleger,
la douceur bienfaisante,
Est un remede sûr, ai[é,-
délicieux;
Nos maux sont dissipez ,
quand sa seve innocente,
Flatte nostre goust & nos
yeux.
A Le doux sommeils'envole & sourd à ma priere,
S'obstine à me ravir les
charmes du repos.
A mon secours POMAR.
déja sur ma paupière
, Morphée a
versé ses pa-î
vots.
Mais tu n'es pas toûjours
à nos desirs propice;
Si nous blessons les loix de
la sobrieté,
Ton jus séditieux fera nostre supplice;
Ton jus veut estre respecté.
Assure de longs jours au
modele des Princes;
Le Ciel long-temps encor
le doit à l'univers;
Qu'il vive seulement, nos
tranquiles Provinces,
Seront au dessus des revers.
Au Nectar de Louis disputez la victoire,
Vins jaloux, Vins fameux
& du NEGRE& duRHIN,
Conserve nous Louis,
rien ne manque à
ta gloire,
POMAR, ton triomphe eA
certain.
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Résumé : L'ELOGE DU VIN de Bourgogne, traduction de l'Ode Latine de Mr GRENAN.
'L'Éloge du Vin' est une ode traduite de l'ode latine de Monsieur Grenan, célébrant les vertus du vin de Bourgogne. L'auteur, se présentant comme un poète inconnu, admire le vin, qu'il compare à un divin nectar capable d'inspirer et de délier l'esprit. Il loue le vin pour sa capacité à rendre heureux, à élever les pauvres et à animer les repas. Cependant, il met en garde contre les dangers de l'abus, soulignant que le vin peut cacher un poison et trahir ceux qui s'y livrent sans modération. Le vin est décrit comme un remède contre la tristesse et la misère, capable de susciter l'éloquence et de rendre les repas plus agréables. Il est également présenté comme un allié dans les moments de déclin, rappelant la jeunesse et les désirs. Dans un contexte militaire, le vin est vu comme un moyen de renforcer la vigueur des soldats. L'auteur exprime le souhait que le vin de Bourgogne continue d'orner les tables et de sécher les pleurs des bergers, apportant des jours sereins et des plaisirs agréables. Il oppose le vin grossier, qui apporte le chagrin, au vin de Bourgogne, doux et bienfaisant. Enfin, il conclut en espérant que le vin contribue à la longévité et à la tranquillité des provinces, disputant la victoire au nectar des princes et des vins célèbres.
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3003
p. 67-77
LA CHAMPAGNE vengée, ou loüange du vin de Reims, qu'un Poëte Bourguignon a blâmé.
Début :
Chère hostesse d'un vin qu'on ne peut trop priser, [...]
Mots clefs :
Vin de Bourgogne, Vin de Champagne, Vin, Louanges
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texteReconnaissance textuelle : LA CHAMPAGNE vengée, ou loüange du vin de Reims, qu'un Poëte Bourguignon a blâmé.
LA CHAMPAGNE
vengee3 ou loüange duvin
de Reims,qu'un Poëte
Bourguignon a
blâmé.
CHEREhostessed'un
vin qu'on ne peut trop
priser
, D'un vin qui doit à Reims,
comme moi, sa naifsance, f
Bouteille à mon secours;
j'entreprensta deffense.
Pour ton propre inrerctt
vien me Favorifèr„
Est-ce un songe? ô merveille une douce
manie
Chez moy, dans-ce moment, au gré detaliqueur -
Répand de veine en veine
,
- une noblevigueur,
Et forme de ces vers la
nombreuse harmonie.
Autant que, sans porter sa
teste dans les cieux,.
La vigne par son fruit est
au ckflus duchêne;
Autant, sans affecter une
gloire trop vaine,
Reims surpasseles vinsles
plus délicieux.
Qu'Horacedu Falerne enN
tonne les loüanges,
Que de son vieuxMassique
il vante les attraits:
Tous ces vins si fameux
négaleront jamais
Du charmant Silleri les
heureusesvendanges.
Aussi clair que le verre, où
la main la versé,
Les yeux les plus perçans
l'en distinguentà peine.
Qu'il est doux de sentir
l'ambre de son haleine
9 Et de prévoir le goustpar
l'odeur annoncé!
D'abord à petits bonds
une mousse argentine
Etincèle
,
pétille, & boust
de toutes parts;
Un éclat plus tranquile offre ensuite aux regars
-
D'un liquide miroir la glacecrystaline. 1
; ¡ l >
Ce vin dont lafpeft seul
enchante le buveur,
N.eil: pas d'un bourgeon
foible une humeur
froide & cruë;
Autant que la couleur en
réjoüit la vuë,
Autant en plaist au goust
l'agréable faveur.
Taisezvous envieux, dont
la langue cruelle
Veut qu'icy fous les fleurs
se cache le venin,
Connoissez la Champagne, & respectez un vin
Qui des mœurs du climat
- est l'image fidèle.
Non, ce jus, qu'à grand
tort vous osez outrager.
De nuages
fâcheux
ne
trouble point la teste
,
Jamais dans l'estomac n'excite de tempeste,
Ilest tendre,il estnet,délicat, & léger.
Ils'ouvre dans lesreins une
facile route,
Il n'y fait point germer de
sable douloureux,
Et n'y prépare pas, féducteur dangereux
,
Par l'attrait du plaisir le
tourment, de la goute.
Vers
,
Vers la fin du repas, à
l'approche du fruit, (Caron doitménagerune
liqueur si fine)
Aussitost que paroist la
Bouteille divine,
Des graces à l'instant l'aimable Chœur la suit.
Parmy les conviez s'éleve
un doux murmure,
Leplus Stoïque alors se déride le front.
Beaunealors cédeàReims,
& confus de l'affront
Cherche loin du buffetune
retraite obscure.
Equitablecenseur,je veux
bien toutefois,
Bourgogne
,
t'accorder
l'estime quit'est duë,
Pourvû,qu'à l'avenir une
honre ingénuë
Te force à rendre ommage au nectar Champenois.
Mére des vins moëleux,
c'est toy je le confesse
, Qui d'un teint languissant
corriges la pâleur,
Qui versant dans les corps
<
une doucechaleur,
Sais égayer ensemble, &
nourrir la vieillesse.
Mais ne crois pas te faire
un mérite éclatant
D'oster au Laboureur le
soucy de saTaille,
D'animer le Soldat dans le
It champ de bataille;
Un simple vin de Brie en
feroit bien ¡autant.
O vous, puisque le Ciel
par un heureux présage
De la paix aujourd'huy
nous promet le retour,
Anglois de vos sterlins hastez-vous dés ce jour
De venir dans nos ports
faire un meilleur usage.
Au lieu d'avoir si loin conduit tant de guerriers,
Disposé tant d'assauts
,
&
formé tant de lignes,
Hélas! à moindres frais,
des trésors de nos vignes
Vous pouviez sans péril enrichir vos celliers.
-
Ciel,fais que déformais
puny de safolie,
Quiconque insultera l'honneur du Sillery,
N'abreve son gosier d'au-
trevinque d'Ivry,
Ou d'un cidre éventé ne
suce que la lie
vengee3 ou loüange duvin
de Reims,qu'un Poëte
Bourguignon a
blâmé.
CHEREhostessed'un
vin qu'on ne peut trop
priser
, D'un vin qui doit à Reims,
comme moi, sa naifsance, f
Bouteille à mon secours;
j'entreprensta deffense.
Pour ton propre inrerctt
vien me Favorifèr„
Est-ce un songe? ô merveille une douce
manie
Chez moy, dans-ce moment, au gré detaliqueur -
Répand de veine en veine
,
- une noblevigueur,
Et forme de ces vers la
nombreuse harmonie.
Autant que, sans porter sa
teste dans les cieux,.
La vigne par son fruit est
au ckflus duchêne;
Autant, sans affecter une
gloire trop vaine,
Reims surpasseles vinsles
plus délicieux.
Qu'Horacedu Falerne enN
tonne les loüanges,
Que de son vieuxMassique
il vante les attraits:
Tous ces vins si fameux
négaleront jamais
Du charmant Silleri les
heureusesvendanges.
Aussi clair que le verre, où
la main la versé,
Les yeux les plus perçans
l'en distinguentà peine.
Qu'il est doux de sentir
l'ambre de son haleine
9 Et de prévoir le goustpar
l'odeur annoncé!
D'abord à petits bonds
une mousse argentine
Etincèle
,
pétille, & boust
de toutes parts;
Un éclat plus tranquile offre ensuite aux regars
-
D'un liquide miroir la glacecrystaline. 1
; ¡ l >
Ce vin dont lafpeft seul
enchante le buveur,
N.eil: pas d'un bourgeon
foible une humeur
froide & cruë;
Autant que la couleur en
réjoüit la vuë,
Autant en plaist au goust
l'agréable faveur.
Taisezvous envieux, dont
la langue cruelle
Veut qu'icy fous les fleurs
se cache le venin,
Connoissez la Champagne, & respectez un vin
Qui des mœurs du climat
- est l'image fidèle.
Non, ce jus, qu'à grand
tort vous osez outrager.
De nuages
fâcheux
ne
trouble point la teste
,
Jamais dans l'estomac n'excite de tempeste,
Ilest tendre,il estnet,délicat, & léger.
Ils'ouvre dans lesreins une
facile route,
Il n'y fait point germer de
sable douloureux,
Et n'y prépare pas, féducteur dangereux
,
Par l'attrait du plaisir le
tourment, de la goute.
Vers
,
Vers la fin du repas, à
l'approche du fruit, (Caron doitménagerune
liqueur si fine)
Aussitost que paroist la
Bouteille divine,
Des graces à l'instant l'aimable Chœur la suit.
Parmy les conviez s'éleve
un doux murmure,
Leplus Stoïque alors se déride le front.
Beaunealors cédeàReims,
& confus de l'affront
Cherche loin du buffetune
retraite obscure.
Equitablecenseur,je veux
bien toutefois,
Bourgogne
,
t'accorder
l'estime quit'est duë,
Pourvû,qu'à l'avenir une
honre ingénuë
Te force à rendre ommage au nectar Champenois.
Mére des vins moëleux,
c'est toy je le confesse
, Qui d'un teint languissant
corriges la pâleur,
Qui versant dans les corps
<
une doucechaleur,
Sais égayer ensemble, &
nourrir la vieillesse.
Mais ne crois pas te faire
un mérite éclatant
D'oster au Laboureur le
soucy de saTaille,
D'animer le Soldat dans le
It champ de bataille;
Un simple vin de Brie en
feroit bien ¡autant.
O vous, puisque le Ciel
par un heureux présage
De la paix aujourd'huy
nous promet le retour,
Anglois de vos sterlins hastez-vous dés ce jour
De venir dans nos ports
faire un meilleur usage.
Au lieu d'avoir si loin conduit tant de guerriers,
Disposé tant d'assauts
,
&
formé tant de lignes,
Hélas! à moindres frais,
des trésors de nos vignes
Vous pouviez sans péril enrichir vos celliers.
-
Ciel,fais que déformais
puny de safolie,
Quiconque insultera l'honneur du Sillery,
N'abreve son gosier d'au-
trevinque d'Ivry,
Ou d'un cidre éventé ne
suce que la lie
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Résumé : LA CHAMPAGNE vengée, ou loüange du vin de Reims, qu'un Poëte Bourguignon a blâmé.
Le poème vante les mérites de la Champagne, un vin produit à Reims, que l'auteur, un poète bourguignon, considère supérieur à d'autres vins célèbres comme ceux du Falerne ou du Massique. La Champagne est décrite comme claire, douce et agréable au goût, avec une mousse argentine et un éclat cristallin. Elle est comparée à un miroir liquide et appréciée pour son arôme d'ambre. Le vin est loué pour ses effets bénéfiques sur la santé, n'excitant ni tempêtes dans l'estomac ni douleurs dans les reins. À la fin du repas, la Champagne est servie, apportant grâce et douceur, même aux convives les plus stoïques. Le poète reconnaît les qualités de la Bourgogne mais insiste sur la supériorité de la Champagne. Il invite les Anglais à profiter des trésors des vignes françaises plutôt que de mener des guerres coûteuses. Enfin, il souhaite que quiconque insulte l'honneur du Sillery soit puni en étant contraint de boire des vins de moindre qualité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3004
p. 77-91
MORTS.
Début :
Dame Susanne de Montgommery de Ducé, Epouse de Mre Antoine [...]
Mots clefs :
Roi, Maisons, Famille, Généalogie, Marquis, Lieutenant
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
Dame Susanne de Montgommery de Ducé, Epouse de Mre Antoine François Gaspard de Colins,
Comte deMortagne, premier Ecuyer de S. A. R.
Madame, mourut le 18.
Janvier 1712. âgée de 64.
ans.
Elle estoit de l'Illustre
Maison de Montgommery
de Normandie, tire son
origine des Comtes de
Montgommery
,
qui font
les seconds Comtes d'Angleterre
: tout le monde
sçait l'avanture d'un Seigneur de cette Maison, qui
rompant une lance dans
un tournoiscontre le Roy
Henry II. eut le malheur
de le blesser à mort par un
éclatquisortit de sa lance.
Cette Maison a
donné plusieurs Generaux d'armée
,
&a toujours tenu un rang fort considerable dans le
Royaume; elle avoit épousé en premieres nôces, le
Comte de Quentin en Bretagne, de l'ancienne Maison de Gouyon, de laquelle
M.deMatignon &plusieurs
autresSeigneurstirent leur
origine. Mr le Comte de
Mortagne a
long
-
temps
servy le Roy en qualité de
fous Lieutenant des Chevaux-Legers de la Reine:
le Roy luy donna pour recompense de ses services
,
la Compagnie des Gensd'armes de feu Monseigneur le Duc de Bourgogne.
DomHorotioAlbani,fre-
re du Pape, mort à Rome
le 23.Janvier 1712.
La Maison d'Albani a
donné autrefois un Cardinalillustre à l'Eglise, qui
acomposéplusieurs grands
Ouvrages, i! vivoit fousles
Pontificats dePaul v.&de
Gregoire XIII. on le regardoit dans son temps comme un sujet digne de la
Thiare
,
il y a eu ancien-
-
nement un General des
Troupes du Pape de ce
nom là.
Guillaume Daton ,Evesqued'Ossery en Irlande
J
est mort en l'Abbaye de la
Couture, au Mans, le26.
Janvier 1712. âgé de 69.
ans, il y
estoit retiré depuis
son exil, & y
demeuroit depuis 14. ans.
Mr l'Evesque d-ofrery
estoit forty de noble Mai-
[on, il avoir estéDocteur
de Sorbonne, & avoit quitté la France pour songer au salut de ses Comparriotes; on le nomma Evesque
d'Offery qui est un des
principaux Sieges de l'Irlande, il remplitce poste
avec l'applaudissement du
public, ayant estéchassé de
son Siege, feu Mr du Mans
l'appelladansson Diocese
où il luy a
donné durant 14.
ans,une Pension de cinq
cent écus, tout le monde
honoroit & respectoit sa
vertu; ces deux Prélats
moururenttous les deux le'
même jour.
Dame Marie
-
Magdelaine Chapelier, Epouse de
Mre JeanJacques de SurbecK, Lieutenant General
desArmées du Roy, &
Colonel d'un Regimeènt
Suisse, mortle 21. Fevrier
1712. elle estoit sœur de Mr
Chappelier, mort Doyen
de S. Germain-l'Auxerois.
Cette Dame a
laissé deux
enfans, dont l'aisné qui est
Major sert depuis l'âge
de dix-sept ans
,
avec
beaucoup de distinction :
sa fille avoit épouséMonsieur le Comte de Beranger Colonel d'Infanterie,
qui a
estétué au service du Roy, il estoitfilsde
MrleComte-Dugas, Chef
de l'illustre Maison de Beranger en Dauphiné.
Mre Jules d'Arnolsini-de-
Magnac ,Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint
Loüis
,
Lieutenant General des ArméesduRoy,
Gouverneur de Montdauphin,&Inspecteur General de la Cavalerie &des
Dragons, mourut le 23. Février, âgé de 73. ans.
Son pereestoit Mr d'Arnolsini, quiaeu l'honneur
de montrer à monter à
Cheval au Roy
,
il avoirun
frere nommé le Marquis
d'Arnosini
,
qui est more
Maréchal des Camps &Armées du Roy.
Mre Marie Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay, Maistre de la Garderobbe du Roy, Brigadier desesArmées&Colo-
*
nel du Regiment deChampagne,mort subitement
le 16.Février 1712. en sa l'.
année. Il estoit fils aisné de
feu Mr le Marquis deSeignelay, Ministre& Secretaire d'Etat, & petit fils de
feu MrColbert aussi Ministre& Secretaired'Eltat,&
Controlleur General des
Finances, & de Marie de
Gouyon de Matignon, qui
en secondes nôces épousa
Charles de Loraine Comte
de Marfan dont elle a eu
des enfans
,
cette Dame
estoit arriere petite filledu
Mareschal de Matignon. Il
avoirépouséen 1708. Marie Loüise Maurice de
Furstemberg, fille d'Antoine Egon,Prince de Furstemberg & de l'Empire,
Gouverneur de rt.leaorac
de Saxe, & de Marie de Ligny
,
dont il laisse deux
filles. ,». j
Mre Hugues Berault, Seigneur de Chemeaux
)
cy-
devant Maistre des Requestes
,
more le. 2.. Mars
17I2.
Il a eu pour sœur
,
Madame la Presidente Molé ,qui estoit mere du dernier President à Mortier
de ce nom, & Madame
Poncet qui a
épousé en
sécondés nôces Mr Feranr,
il avoit épousé une Damoifelle de Beon du Massés de
Luxembourg, qui est fœur
de Mr le Marquis de Beon
cy -
devant Colonel d'Infanterie ,leur mere estoit
de la Maison de Cugnac de
Dampierre;la Maison de
Beon tire son origine des
anciens Princes de Bearn,
dont elle porte les Armes,
ellea
esté alliéeàplusieurs
Maisons Souveraines, &
le Bis-ayeul de cette Dame
Bernard de Beon, Chevalier de l'Ordre, Capitaine
desGens-d'Armes, & Gouverneur du Limosin
*avoit
epouséune-Princessedela
Maison de Luxembourg.
Le 3. Mars Charles de
SaulxMarquis deTavanne,
épousa Marie-Anne- UrsuleAmelot,fille de MrAmelo t
*
lot de Gournay, Ambasadeur en Espagne
,
& Conseiller d'Estat, sa cousine
issuë de germaine.
Il est fils du Marquis de
Tavanne.) Lieutenant General de la Province de
Bourgogne, & de Damoiselle d'Aguesseau fille de
Mr daguesseau, Conseiller d'Etat Ordinaire, &
sœur de Mr d'Aguesseau
,
ProcureurGeneral du Parlement de Paris. La Maison de Saulx-Tavanne tire
son origine d'Allemagne,
où elle a
toujours tenu auf-
si
-
bien qu'en France, un
rang considerable; elleeft
établie dansla Province de
Bourgogne, elleaeu un
Mareschal deFrance nommé le Mareschal deTavanne, on sçait que ce Seigneur parossant tout sanglant des blessures qu'il
avoir reçuës dans un Combat, où il s'estoitsignalé
devant le Roy Henry II.
ce Prince luy mit font collier de l'Ordre au col & le
fit Chevalier de l'Ordre
sur le Champ de Bataille.
La Maison d'Amelot e/t
tres-ancienne & une des
plus considerable de la
Robbe
,
tant par les
grands Emplois qui yont
esté, que par lesAlliances
considerables qu'elle a eu
des J premieres Maisons du
Royaume, comme la Maison de Beon, de Luxembourg, de Vaubecourt
,
de Rohan
,
d'Aumont,&
de Nicolai, &c
Dame Susanne de Montgommery de Ducé, Epouse de Mre Antoine François Gaspard de Colins,
Comte deMortagne, premier Ecuyer de S. A. R.
Madame, mourut le 18.
Janvier 1712. âgée de 64.
ans.
Elle estoit de l'Illustre
Maison de Montgommery
de Normandie, tire son
origine des Comtes de
Montgommery
,
qui font
les seconds Comtes d'Angleterre
: tout le monde
sçait l'avanture d'un Seigneur de cette Maison, qui
rompant une lance dans
un tournoiscontre le Roy
Henry II. eut le malheur
de le blesser à mort par un
éclatquisortit de sa lance.
Cette Maison a
donné plusieurs Generaux d'armée
,
&a toujours tenu un rang fort considerable dans le
Royaume; elle avoit épousé en premieres nôces, le
Comte de Quentin en Bretagne, de l'ancienne Maison de Gouyon, de laquelle
M.deMatignon &plusieurs
autresSeigneurstirent leur
origine. Mr le Comte de
Mortagne a
long
-
temps
servy le Roy en qualité de
fous Lieutenant des Chevaux-Legers de la Reine:
le Roy luy donna pour recompense de ses services
,
la Compagnie des Gensd'armes de feu Monseigneur le Duc de Bourgogne.
DomHorotioAlbani,fre-
re du Pape, mort à Rome
le 23.Janvier 1712.
La Maison d'Albani a
donné autrefois un Cardinalillustre à l'Eglise, qui
acomposéplusieurs grands
Ouvrages, i! vivoit fousles
Pontificats dePaul v.&de
Gregoire XIII. on le regardoit dans son temps comme un sujet digne de la
Thiare
,
il y a eu ancien-
-
nement un General des
Troupes du Pape de ce
nom là.
Guillaume Daton ,Evesqued'Ossery en Irlande
J
est mort en l'Abbaye de la
Couture, au Mans, le26.
Janvier 1712. âgé de 69.
ans, il y
estoit retiré depuis
son exil, & y
demeuroit depuis 14. ans.
Mr l'Evesque d-ofrery
estoit forty de noble Mai-
[on, il avoir estéDocteur
de Sorbonne, & avoit quitté la France pour songer au salut de ses Comparriotes; on le nomma Evesque
d'Offery qui est un des
principaux Sieges de l'Irlande, il remplitce poste
avec l'applaudissement du
public, ayant estéchassé de
son Siege, feu Mr du Mans
l'appelladansson Diocese
où il luy a
donné durant 14.
ans,une Pension de cinq
cent écus, tout le monde
honoroit & respectoit sa
vertu; ces deux Prélats
moururenttous les deux le'
même jour.
Dame Marie
-
Magdelaine Chapelier, Epouse de
Mre JeanJacques de SurbecK, Lieutenant General
desArmées du Roy, &
Colonel d'un Regimeènt
Suisse, mortle 21. Fevrier
1712. elle estoit sœur de Mr
Chappelier, mort Doyen
de S. Germain-l'Auxerois.
Cette Dame a
laissé deux
enfans, dont l'aisné qui est
Major sert depuis l'âge
de dix-sept ans
,
avec
beaucoup de distinction :
sa fille avoit épouséMonsieur le Comte de Beranger Colonel d'Infanterie,
qui a
estétué au service du Roy, il estoitfilsde
MrleComte-Dugas, Chef
de l'illustre Maison de Beranger en Dauphiné.
Mre Jules d'Arnolsini-de-
Magnac ,Chevalier de
l'Ordre Militaire de Saint
Loüis
,
Lieutenant General des ArméesduRoy,
Gouverneur de Montdauphin,&Inspecteur General de la Cavalerie &des
Dragons, mourut le 23. Février, âgé de 73. ans.
Son pereestoit Mr d'Arnolsini, quiaeu l'honneur
de montrer à monter à
Cheval au Roy
,
il avoirun
frere nommé le Marquis
d'Arnosini
,
qui est more
Maréchal des Camps &Armées du Roy.
Mre Marie Jean Baptiste
Colbert, Marquis de Seignelay, Maistre de la Garderobbe du Roy, Brigadier desesArmées&Colo-
*
nel du Regiment deChampagne,mort subitement
le 16.Février 1712. en sa l'.
année. Il estoit fils aisné de
feu Mr le Marquis deSeignelay, Ministre& Secretaire d'Etat, & petit fils de
feu MrColbert aussi Ministre& Secretaired'Eltat,&
Controlleur General des
Finances, & de Marie de
Gouyon de Matignon, qui
en secondes nôces épousa
Charles de Loraine Comte
de Marfan dont elle a eu
des enfans
,
cette Dame
estoit arriere petite filledu
Mareschal de Matignon. Il
avoirépouséen 1708. Marie Loüise Maurice de
Furstemberg, fille d'Antoine Egon,Prince de Furstemberg & de l'Empire,
Gouverneur de rt.leaorac
de Saxe, & de Marie de Ligny
,
dont il laisse deux
filles. ,». j
Mre Hugues Berault, Seigneur de Chemeaux
)
cy-
devant Maistre des Requestes
,
more le. 2.. Mars
17I2.
Il a eu pour sœur
,
Madame la Presidente Molé ,qui estoit mere du dernier President à Mortier
de ce nom, & Madame
Poncet qui a
épousé en
sécondés nôces Mr Feranr,
il avoit épousé une Damoifelle de Beon du Massés de
Luxembourg, qui est fœur
de Mr le Marquis de Beon
cy -
devant Colonel d'Infanterie ,leur mere estoit
de la Maison de Cugnac de
Dampierre;la Maison de
Beon tire son origine des
anciens Princes de Bearn,
dont elle porte les Armes,
ellea
esté alliéeàplusieurs
Maisons Souveraines, &
le Bis-ayeul de cette Dame
Bernard de Beon, Chevalier de l'Ordre, Capitaine
desGens-d'Armes, & Gouverneur du Limosin
*avoit
epouséune-Princessedela
Maison de Luxembourg.
Le 3. Mars Charles de
SaulxMarquis deTavanne,
épousa Marie-Anne- UrsuleAmelot,fille de MrAmelo t
*
lot de Gournay, Ambasadeur en Espagne
,
& Conseiller d'Estat, sa cousine
issuë de germaine.
Il est fils du Marquis de
Tavanne.) Lieutenant General de la Province de
Bourgogne, & de Damoiselle d'Aguesseau fille de
Mr daguesseau, Conseiller d'Etat Ordinaire, &
sœur de Mr d'Aguesseau
,
ProcureurGeneral du Parlement de Paris. La Maison de Saulx-Tavanne tire
son origine d'Allemagne,
où elle a
toujours tenu auf-
si
-
bien qu'en France, un
rang considerable; elleeft
établie dansla Province de
Bourgogne, elleaeu un
Mareschal deFrance nommé le Mareschal deTavanne, on sçait que ce Seigneur parossant tout sanglant des blessures qu'il
avoir reçuës dans un Combat, où il s'estoitsignalé
devant le Roy Henry II.
ce Prince luy mit font collier de l'Ordre au col & le
fit Chevalier de l'Ordre
sur le Champ de Bataille.
La Maison d'Amelot e/t
tres-ancienne & une des
plus considerable de la
Robbe
,
tant par les
grands Emplois qui yont
esté, que par lesAlliances
considerables qu'elle a eu
des J premieres Maisons du
Royaume, comme la Maison de Beon, de Luxembourg, de Vaubecourt
,
de Rohan
,
d'Aumont,&
de Nicolai, &c
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Résumé : MORTS.
En 1712, plusieurs décès et événements familiaux marquants ont été enregistrés. Dame Susanne de Montgommery de Ducé, épouse de M. Antoine François Gaspard de Colins, Comte de Mortagne, est décédée le 18 janvier à l'âge de 64 ans. Issue de la Maison de Montgommery de Normandie, elle avait été précédemment mariée au Comte de Quentin en Bretagne. Son mari avait servi le roi en tant que lieutenant des Chevaux-Légers de la Reine et avait reçu la Compagnie des Gens-d'armes du Duc de Bourgogne. Dom Horatio Albani, frère du Pape, est mort à Rome le 23 janvier. La Maison d'Albani avait produit un cardinal illustre et un général des troupes du Pape. Guillaume Daton, évêque d'Ossery en Irlande, est décédé à l'Abbaye de la Couture au Mans le 26 janvier à l'âge de 69 ans. Exilé en France, il y avait reçu une pension de l'évêque du Mans. Dame Marie Madeleine Chapelier, épouse de M. Jean-Jacques de SurbecK, lieutenant général des armées du roi et colonel d'un régiment suisse, est morte le 21 février. Elle était sœur de M. Chapelier, doyen de Saint-Germain-l'Auxerois, et avait laissé deux enfants. M. Jules d'Arnolsini-de-Magnac, chevalier de l'Ordre Militaire de Saint-Louis, lieutenant général des armées du roi, gouverneur de Montdauphin et inspecteur général de la cavalerie et des dragons, est décédé le 23 février à l'âge de 73 ans. Son père avait enseigné l'équitation au roi, et son frère était maréchal des camps et armées du roi. M. Marie Jean Baptiste Colbert, marquis de Seignelay, maître de la garde-robe du roi, brigadier des armées et colonel du régiment de Champagne, est mort subitement le 16 février. Fils du marquis de Seignelay, ministre et secrétaire d'État, et petit-fils de Jean-Baptiste Colbert, également ministre et contrôleur général des finances, il avait épousé Marie Louise Maurice de Fürstemberg en 1708 et laissé deux filles. M. Hugues Bérault, seigneur de Chemeaux, ancien maître des requêtes, est mort le 2 mars. Sa sœur était Madame la Présidente Molé, mère du dernier président à mortier de ce nom, et Madame Poncet, qui avait épousé M. Ferrant en secondes noces. Il avait épousé une dame de Beon du Massé de Luxembourg, dont la famille tirait son origine des anciens princes de Béarn et avait des alliances avec plusieurs maisons souveraines. Le 3 mars, Charles de Saulx, marquis de Tavanne, a épousé Marie-Anne-Ursule Amelot, fille de M. Amelot de Gournay, ambassadeur en Espagne et conseiller d'État. La Maison de Saulx-Tavanne, originaire d'Allemagne, avait un rang considérable en France et en Bourgogne, et avait produit un maréchal de France. La Maison d'Amelot était également très ancienne et avait des alliances notables avec plusieurs grandes maisons du royaume.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3005
p. 91-100
Heraults d'Armes.
Début :
L'employ des Heraults d'Armes consistoit à aller dénoncer la guerre, [...]
Mots clefs :
Roi, Prince, Armes, Mort, Hérauts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Heraults d'Armes.
Heraults d'Armes.
L'employ des Heraults
d'Armes consïstoit à aller
dénoncerla guerre
,
fommer les Villes de se rendre,
& dresserun fidèleProcez
vei bal(commeilsle peuvent encore à present) de
tout ce qu'ils ont fait ôc
dit, ôc detoutcequileur
a
esté respondu. Ils publioient la paix comme ils
dénonçoient la guerre ;
faisoient défenses à tous)
mesme aux Princes, de
l'enfraindre ,à peine d'estre déclarez traistres ôc
perturbateurs du repos public, anfracteurs de la foy
donnée, & criminels de
leze Majesté& ceux qui
contrevenoient à la Paix,
ilslescitoient& mettoient
au Ban, comme par un
dernier remede
,
portant
avec foy le fer & le feu. Anciennement quand ils pur
blioient la Paix, ils estoient
couronnez de guirlandes
d'olivier, & en portoient
des rameaux en leurmain,
& laVilleou laCité-où elle
estoit publiée leur dévoie
un marc d'or, ce qui s'observe encore en ce temps.
Quelquefoisilssignisioient
les pardons ôc les graces
que les Rois ôc les Princes
accordoient aux Sujets qui
estoient tombez dans det
-
fautes cosiderables.
1
Ils sont employez aux
sacre & couronnement de
nos Rois. Ils y
font les cris
-& proclamations ordinaires ;
précedent le Roy allant àl'Offrandeyfont -
employez- à faire les largesses;Au sacre du Roy
Philippe le Bel, Gauthier
de Troye
,
son Hérault
d'Arme, fut habillé des habits que le Roy laissa pour
prendre ceux de la solemnité du sacre
)
& tous les
veftements- Royaux fourrez d'hermine qui cou-
vroient la personne du Roy
en son sacre ( exceptéla
Couronne d'or, le sceptre
& lamain d'yvoire ) appartenoient aux Officiers
d'armes;il en estoit de
mesme aux Couronnements des Reines.
Aux mariages & cérémonies nuptiales ils tenoient leurs rang &eC.
toient lesMessagers,& le
plus souvent en portoient
les premieres paroles,aussi
tous les manteaux Royaux,
ou ceux des Princes &
Princesses, où leur cotte
d'armes estoient déployées
leurappartcnoient anciennement
Aux baptesmes des Ensans des Rois & Princes,
ils déployoient leur cotte
d'armes, les vases
,
éguieres, saliere, bassin à laver,
les manteaux & langes de
parade, labassinoire,dais,
& oreillers des enfans baptisez leur appartenoient,
& après le baptesme ils
jettoient par les ruës des
pieces d'or au peupJe, ôc
crioient par trois fois, largesse, largesse
,
largesse
de
de la part du très-noble
Roy de France
3
pour ce
que Dieu luy a
donné lignée.
Aux festins Royaux que
les Roysfaisoient aux quatre bonnes Festes de l'année, où ils tenoient Cour
pleniere & grand tinel,
ils appelloient le grand
Maistre, le grand Pannetier, le grand Bouteiller
,
Ôc autres anciens Officiers
de la Maison Royale, pour
venir faire leurs offices en
& ce jour ils avoient largesseenriere & nouveaux
habillements, & la coupe
d'or dans laquelle le Roy
beuvoit
,
leur appartenoir.
Ils n'assistoient pas seulement à toutes ces cérémonies desprincesvivante,
mais encore les accompagnoient en leurs obseques
& funerailles ;
d'abord ils
faisoient tendre laSalle de
drap noir, faisoient couvrir le lit
,
&, après avoir
tout ordonné ils se tenoienc
comme les Officiers d'armes le font encore jour &
nuit assis auprès du lit de
parade où est le corps du
défunt, pour presenter
l'aspersoir aux Princes, aux
Prélats,Cours souveraines,
& autres grands Seigneurs,
pour jetter de l'eau benite
sur le lit mortuaire.Enfuite le jour de la pompe funebre ils marchoient en longs
habits de duëil, un peu devant le chef du convoy
& estant arrivez à l'Eglise :
ils enfermoient dans le
tombeau toutes les marques d'honneur, comme la
Couronne, le Sceptre, la
Main de ILIIIice) le Colier
des Ordres, le Casque, l)E..
cu, l'Epéc,les Gantelets,
les Eperons, la Cotte- d'armes, les Estendarts, les Enfeignes, & les Bannieres; &
après que le grand Maistre de 'France.,mettant son
ballon dans la fosse, avoic
prononcé tour bas le Prince est mort, ils crioient à
voix haute par trois fois, le
Prince est mort, priez Dieu
pour son ame.
L'employ des Heraults
d'Armes consïstoit à aller
dénoncerla guerre
,
fommer les Villes de se rendre,
& dresserun fidèleProcez
vei bal(commeilsle peuvent encore à present) de
tout ce qu'ils ont fait ôc
dit, ôc detoutcequileur
a
esté respondu. Ils publioient la paix comme ils
dénonçoient la guerre ;
faisoient défenses à tous)
mesme aux Princes, de
l'enfraindre ,à peine d'estre déclarez traistres ôc
perturbateurs du repos public, anfracteurs de la foy
donnée, & criminels de
leze Majesté& ceux qui
contrevenoient à la Paix,
ilslescitoient& mettoient
au Ban, comme par un
dernier remede
,
portant
avec foy le fer & le feu. Anciennement quand ils pur
blioient la Paix, ils estoient
couronnez de guirlandes
d'olivier, & en portoient
des rameaux en leurmain,
& laVilleou laCité-où elle
estoit publiée leur dévoie
un marc d'or, ce qui s'observe encore en ce temps.
Quelquefoisilssignisioient
les pardons ôc les graces
que les Rois ôc les Princes
accordoient aux Sujets qui
estoient tombez dans det
-
fautes cosiderables.
1
Ils sont employez aux
sacre & couronnement de
nos Rois. Ils y
font les cris
-& proclamations ordinaires ;
précedent le Roy allant àl'Offrandeyfont -
employez- à faire les largesses;Au sacre du Roy
Philippe le Bel, Gauthier
de Troye
,
son Hérault
d'Arme, fut habillé des habits que le Roy laissa pour
prendre ceux de la solemnité du sacre
)
& tous les
veftements- Royaux fourrez d'hermine qui cou-
vroient la personne du Roy
en son sacre ( exceptéla
Couronne d'or, le sceptre
& lamain d'yvoire ) appartenoient aux Officiers
d'armes;il en estoit de
mesme aux Couronnements des Reines.
Aux mariages & cérémonies nuptiales ils tenoient leurs rang &eC.
toient lesMessagers,& le
plus souvent en portoient
les premieres paroles,aussi
tous les manteaux Royaux,
ou ceux des Princes &
Princesses, où leur cotte
d'armes estoient déployées
leurappartcnoient anciennement
Aux baptesmes des Ensans des Rois & Princes,
ils déployoient leur cotte
d'armes, les vases
,
éguieres, saliere, bassin à laver,
les manteaux & langes de
parade, labassinoire,dais,
& oreillers des enfans baptisez leur appartenoient,
& après le baptesme ils
jettoient par les ruës des
pieces d'or au peupJe, ôc
crioient par trois fois, largesse, largesse
,
largesse
de
de la part du très-noble
Roy de France
3
pour ce
que Dieu luy a
donné lignée.
Aux festins Royaux que
les Roysfaisoient aux quatre bonnes Festes de l'année, où ils tenoient Cour
pleniere & grand tinel,
ils appelloient le grand
Maistre, le grand Pannetier, le grand Bouteiller
,
Ôc autres anciens Officiers
de la Maison Royale, pour
venir faire leurs offices en
& ce jour ils avoient largesseenriere & nouveaux
habillements, & la coupe
d'or dans laquelle le Roy
beuvoit
,
leur appartenoir.
Ils n'assistoient pas seulement à toutes ces cérémonies desprincesvivante,
mais encore les accompagnoient en leurs obseques
& funerailles ;
d'abord ils
faisoient tendre laSalle de
drap noir, faisoient couvrir le lit
,
&, après avoir
tout ordonné ils se tenoienc
comme les Officiers d'armes le font encore jour &
nuit assis auprès du lit de
parade où est le corps du
défunt, pour presenter
l'aspersoir aux Princes, aux
Prélats,Cours souveraines,
& autres grands Seigneurs,
pour jetter de l'eau benite
sur le lit mortuaire.Enfuite le jour de la pompe funebre ils marchoient en longs
habits de duëil, un peu devant le chef du convoy
& estant arrivez à l'Eglise :
ils enfermoient dans le
tombeau toutes les marques d'honneur, comme la
Couronne, le Sceptre, la
Main de ILIIIice) le Colier
des Ordres, le Casque, l)E..
cu, l'Epéc,les Gantelets,
les Eperons, la Cotte- d'armes, les Estendarts, les Enfeignes, & les Bannieres; &
après que le grand Maistre de 'France.,mettant son
ballon dans la fosse, avoic
prononcé tour bas le Prince est mort, ils crioient à
voix haute par trois fois, le
Prince est mort, priez Dieu
pour son ame.
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Résumé : Heraults d'Armes.
Les Hérauts d'Armes étaient des officiers chargés de missions cérémonielles et diplomatiques. Leur rôle principal consistait à annoncer la guerre et à sommer les villes de se rendre, ainsi qu'à publier la paix et à en interdire la violation sous peine de trahison et de perturbation de l'ordre public. Ils dressaient des procès-verbaux fidèles de leurs actions et des réponses reçues. Lors de la proclamation de la paix, ils étaient couronnés de guirlandes d'olivier et recevaient un marc d'or. Les Hérauts d'Armes participaient également aux sacres et couronnements des rois, ainsi qu'aux mariages et cérémonies nuptiales des princes. Ils annonçaient les largesses royales lors des baptêmes des enfants de rois et princes, et distribuaient des pièces d'or au peuple. Lors des festins royaux, ils appelaient les officiers de la maison royale à accomplir leurs fonctions et portaient la coupe d'or du roi. Enfin, ils accompagnaient les princes dans leurs obsèques et funérailles, préparant la salle de deuil, présentant l'aspersoir aux dignitaires, et enfermant les insignes royaux dans le tombeau après la proclamation de la mort du prince.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3006
p. 101-120
AVANTURE de deux Officers.
Début :
Un riche bourgeois de Boulogne, bon homme, mais un peu foible [...]
Mots clefs :
Boulogne, Mariage, Capitaine, Père, Fille, Bal, Officiers, Aventure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE de deux Officers.
AVANTVRE
de deux Officiers.
Lettre de Boulogne en
France. MONSIEVR,
Nouslisonsfortrégulièrement vostre Mercure en cette
Ville
J
mais ce que les Dames
Boulonoisesy aiment le mieux
ce
sont les bistoriettes; & commevous ne nous en avezpoint
donné les deux derniers rnoiJ)
nous avons creu que peut-estre
lessajets vous manquoient,voi-
cy une avanture qui vous pourra servir de canevas.
Un riche bourgeois de^
Boulogne, bon homme,
mais un peu foible d'elprit
& fort timide, avoit une
tresjolie filleà marier. Un
Capitaine de nostre garniton qui estoit son hoste,
prit un tel afeendant sur
le bon homme
,
quil ne
put luy refuser sa fille"en
mariage. Cette fille
,
qui
d'ailleurs n'avoit point
d'autreaffaire en teste.consentit par obeïssance à l'épouser, le mariage fut re-
solu. Cependant le pere
nevoulutle conclure qu'aprés qu'il auroic fait un petit voyage à Diepe pour
quelques affaires qu'il falloit y
terminer avant que
de marier sa fille. Il l'emmena avec luy, & promit
au Capitaine qu'il feroit de
retour dans quinze jours
au plus tard.
Cette aimable fille estant arrivée à Diepe avec
son pere, trouva dès le mesme foir, dans l'auberge où
ils descendirent, un jeune
Officier qui devint passion-
nément amoureux d'elle
& s'en fit aimer en peu de
temps. Son pere quis'en
apperceut
,
luy deffendit
de voir le Cavalier. Mais
il n'avoit pas assez de fermeté pour deffendre au Cavalier de lavoir illa vit
en sa presence, & se fit
mesme si bien connoistre
pour homme de famille
noble & riche, que le bon
homme l'eustpréféré au
Capitaines'il eust osé Pour
achever de le déterminer
nostre Cavaliercreut avoir
besoin de luy prouver la
naissance & les richesses.
Il avoit une Terre à dix
lieues de Diepe,oùilfit
un petit voyage de deux
jours feulement pour en
rapporter ses titres & autres preuves convainquantes de ce qu'il estoit.Mais
ce voyage luy cousta cher;
car des qu'il fut party, le
pere ayant terminéses affaires plustost qu'il ne croyoit, & se remettant dans
ridée un Capitaine fier,
emporté, & mesme un peu
brutal., à qui il avoit promis, & qu'il retrouveroit
dans sa maison, sa timidité
le reprit,&il remmena en
diligence sa fille à Boulo
gne, pourconclure avant
que ce nouvel Amant peust
les rejoindre. Le Capitaine
qui attendoit avec impatience le retour de sa maistresse
,
pressa le mariage,
mais elle faisois naistre des
sujets de retardement de
jourenjour. Efin le pere
n'ayant plus la force de resiller à l'empressement du
Capitaine, prépara les noces pour le lendemain.
Cependant l'Officier a-
moureux estant de retour
à Diepe avoit ésté surpris,
comme vous pouvez croire,
de n'y plusretrouver sa
Maistresse.Il cherchoit une
voiture pour Boulogne
,
lorsqu'un Pilote luy promit de l'y mener par mer
en fort peu de temps. Il
accepta le party & s'embarqua. Lesvoilâ en mer
avec un ventsi favorable
qu'ils croyoient desja toucher sa rade de Boulogne
}{)rfqu"'ils apperçûrent un
petit Vaisseau qui venoit
sureux; c'estoit un Capre
Hollandois. Il yavoit avec
cet Officier plusieurs Soldats ramaffcz qui alloient
aussî à Boulogne. L'Officier remarquant que. le
Capre estoit sans canon
,
exhorta les Soldatsà se bien
deffendre
y:
mais les Hollandois
,en nombre fort
superieur,vinrent à l'abordage. Enfin l'Officierfut
fait prisonnier, & ceux qui
le prirent, le voyant magnifiquement vestu,se flaterent d'une forre rançon,
&mirent le Cap versFlessingues. Imaginez-vous le.
desespoir de nostreAmant.
Les Corsaires qui l'avoient
pris n'entendoient point
sa langue: mais par bonheur pour luy un des Equipes du Capre parloit un
peu François
,
& luy servant d'interprete
,
il luy
menagea un accommodement On convint qu'il
leur donneroit en nandissement quelques uns des papiers qu'il avoit sur luy, &
sa parole d'honneur, que
les Corsaires accepterent
sur sa bonne mine, moyennant quoy on le relaschaà
Boulogne feulement pour
vingt
- quatre heures de
temps qu'il leur demanda.
Dés que l'Officier fut
dansla Villeil courut chez
sa Maistresse où le Pere
fut fort surpris de le voir
arriver. Le Pere, la Fille.
&l'Amant, eurent ensemble un éclaircissement, apréslequelJe bon homme,
felon sa foiblessè ordinaire )
témoigna à l'Officier
qu'il eust voulu de bon
coeur luy accorder sa Fille:
mais qu'il craignoit ce Ca-
-
pitaine à qui il avoit donné
sa parole.
L'Officier, sans rien tesmoigner d'un déssein qu'il
avoir sceut adroitement
le nom & la demeure de
ce Capitaine dans Boulogne, & dit au pere qu'il
alloit chercher quelque
moyen d'accommodement à cette affaire. Il
entra dans l'Auberge où
mangeoit ce Capitaine,
dans le moment qu'on alloit Couper. Dès qu'ille
vit entrer il le regardasixement
,
il fut de son
costé
,
surpris en arafii-
geant ce Capitaine, & leur
surprise mutuelle venoit de
ce qu'ils se trouverent un
certain air de ressemblance l'un à l'autre qui les
frappa réciproquement en
mesme temps.
Le dessein de l'Officier,
en allant chercher son rival, estoit de trouver occasion de querelle pour (c
battre contre luy. Mais
cette ressemblance, qui
frappa aussi ceux qui cc..
toient presents
,
fut occasion pour eux d'obliger les
deux Sosiesà boire enfemble.
ble. L'Officier ne put se
dispenser de se mettre à
table avec eux. Il fut triste
ôc réveur pendant tour le
souper: mais le vin qu'on y
butayantmis le Capitaine
en gayeté
,
illuy vint une
imagination gaillardequi
donna lieuànostreOfficier
d'imaginer de son costé ce
que vous verrez dans la
fuite.
Il y
avoit un Bal d'esté
pour une noce chez un
Bourgeois considerable.
Le Capitaine proposa à
l'Officier pour toute mas-
carade de troquer d'habit
avec luy, ce qui fut execu- téeUs allèrent au bal ensemble. Jen'ay point sceu
ce qui s'y passa
,
mais ces
deux honlmes)l'ris apparemment l'un pour fautre,
donneraient sujet à ceux
qui voudroient faire une
Historietre de cette Avanture de s'estendre agréablement sur les méprises
quecela putcauser.
Sur les quatre heures du
matirr leBalfinir,& l'Ofsicier changea le dessein
qu'ilavoit de se battre con-
tre son rival, imaginant un
moyen plus doux pour s'en
défaire, il luy proposa de.
luy donner un déjeuner
mariti)se disant Capitaine
duVaisseau qui l'attendoit.
où illuy promit de donner
mesme s'il vouloit une feste
marine à sa maistresse
,
le
beautemps invita le Capitaine à voir leverl'aurore
ftrr la mer,il accepta le déjeûner,&l'Officierluy demanda seulement un quart
d'heure pour une petite affaire, & le livra à son valet
à qui il avoit doiiiiè le mot
pour le mener tousjours
devant au vaisseau qui attendoit à la rade son prisonnier. CeCapitainefortant du bal n'avoit point
encore change d'habit, ôc
marchoir vers la rade suivy du valet, qui luy dit
comme par une reflexion
soudaine qui luy venoit;je
prévois une plaisante chose,
Monsieur; c'est
que tous lesgens
du Jfaijjcdu de mon Maistre
HJQUS vont prendre pour luy ;
Ce Capiraine prit goust à
la plaisanterie, & dit qu'il
falloit voir s'ils s'y
nié-
prendroient. Ilfaut remarquer que ce valct avoir prévenu ces gensla que ion
Maistre reviendroit; mais
qu'il avoit bu toute lanuit,
& qu'ils ne prissent pas
garde à
ses folies, le Capitaine qui avoit en effet
du vin dans la teste, aborda le vaisseau en criant,
enfans prenez les Armes,
voilà vostre Capitaine qui
revient? en ce moment le
valet leur fit figne qu'ils
le receussent
,
& se sauva sans rien dire pendant
qu'ils faisoienc les hon-
neurs du vaisseau
,
à
celuy
qu'ils croyoient leur prisonnier, trompez par l'habit & la ressemblance.
1
Quand cette ceremonie
eut duréun certain temps,
les Hollandois s'en lasserent, & ayant prrs le large,
le traiterent comme feur
prilonnier qu'ilsemmenerentà Flessingue.
Le Capitaine estant étourdy dcvm & de surprise, & les Hollandais n'entendant pas sa langue, on
juge bien que ie^liirciflfement futimpossible
,
om
l'emmenade force,& il fue
quelquesjoursFlessingue
sans pouvoir retourner à
Boulogne
,
où le Pere
-
timide se mit fous la protection de son gendre,sur la
valeur duquel il se rassura
contre le retour du Capitaine
,
trouvant rautre un
meilleur party pour sa fille
,
le mariage fut conclu avant que le Capitaine
fust revenu de Flessingue,
ils se battirent quelque
temps aprés, leCapitaine
futblessé, tz on les accommoda ensuite de façon
qu'ils sont à present les
meilleurs amis du monde.
de deux Officiers.
Lettre de Boulogne en
France. MONSIEVR,
Nouslisonsfortrégulièrement vostre Mercure en cette
Ville
J
mais ce que les Dames
Boulonoisesy aiment le mieux
ce
sont les bistoriettes; & commevous ne nous en avezpoint
donné les deux derniers rnoiJ)
nous avons creu que peut-estre
lessajets vous manquoient,voi-
cy une avanture qui vous pourra servir de canevas.
Un riche bourgeois de^
Boulogne, bon homme,
mais un peu foible d'elprit
& fort timide, avoit une
tresjolie filleà marier. Un
Capitaine de nostre garniton qui estoit son hoste,
prit un tel afeendant sur
le bon homme
,
quil ne
put luy refuser sa fille"en
mariage. Cette fille
,
qui
d'ailleurs n'avoit point
d'autreaffaire en teste.consentit par obeïssance à l'épouser, le mariage fut re-
solu. Cependant le pere
nevoulutle conclure qu'aprés qu'il auroic fait un petit voyage à Diepe pour
quelques affaires qu'il falloit y
terminer avant que
de marier sa fille. Il l'emmena avec luy, & promit
au Capitaine qu'il feroit de
retour dans quinze jours
au plus tard.
Cette aimable fille estant arrivée à Diepe avec
son pere, trouva dès le mesme foir, dans l'auberge où
ils descendirent, un jeune
Officier qui devint passion-
nément amoureux d'elle
& s'en fit aimer en peu de
temps. Son pere quis'en
apperceut
,
luy deffendit
de voir le Cavalier. Mais
il n'avoit pas assez de fermeté pour deffendre au Cavalier de lavoir illa vit
en sa presence, & se fit
mesme si bien connoistre
pour homme de famille
noble & riche, que le bon
homme l'eustpréféré au
Capitaines'il eust osé Pour
achever de le déterminer
nostre Cavaliercreut avoir
besoin de luy prouver la
naissance & les richesses.
Il avoit une Terre à dix
lieues de Diepe,oùilfit
un petit voyage de deux
jours feulement pour en
rapporter ses titres & autres preuves convainquantes de ce qu'il estoit.Mais
ce voyage luy cousta cher;
car des qu'il fut party, le
pere ayant terminéses affaires plustost qu'il ne croyoit, & se remettant dans
ridée un Capitaine fier,
emporté, & mesme un peu
brutal., à qui il avoit promis, & qu'il retrouveroit
dans sa maison, sa timidité
le reprit,&il remmena en
diligence sa fille à Boulo
gne, pourconclure avant
que ce nouvel Amant peust
les rejoindre. Le Capitaine
qui attendoit avec impatience le retour de sa maistresse
,
pressa le mariage,
mais elle faisois naistre des
sujets de retardement de
jourenjour. Efin le pere
n'ayant plus la force de resiller à l'empressement du
Capitaine, prépara les noces pour le lendemain.
Cependant l'Officier a-
moureux estant de retour
à Diepe avoit ésté surpris,
comme vous pouvez croire,
de n'y plusretrouver sa
Maistresse.Il cherchoit une
voiture pour Boulogne
,
lorsqu'un Pilote luy promit de l'y mener par mer
en fort peu de temps. Il
accepta le party & s'embarqua. Lesvoilâ en mer
avec un ventsi favorable
qu'ils croyoient desja toucher sa rade de Boulogne
}{)rfqu"'ils apperçûrent un
petit Vaisseau qui venoit
sureux; c'estoit un Capre
Hollandois. Il yavoit avec
cet Officier plusieurs Soldats ramaffcz qui alloient
aussî à Boulogne. L'Officier remarquant que. le
Capre estoit sans canon
,
exhorta les Soldatsà se bien
deffendre
y:
mais les Hollandois
,en nombre fort
superieur,vinrent à l'abordage. Enfin l'Officierfut
fait prisonnier, & ceux qui
le prirent, le voyant magnifiquement vestu,se flaterent d'une forre rançon,
&mirent le Cap versFlessingues. Imaginez-vous le.
desespoir de nostreAmant.
Les Corsaires qui l'avoient
pris n'entendoient point
sa langue: mais par bonheur pour luy un des Equipes du Capre parloit un
peu François
,
& luy servant d'interprete
,
il luy
menagea un accommodement On convint qu'il
leur donneroit en nandissement quelques uns des papiers qu'il avoit sur luy, &
sa parole d'honneur, que
les Corsaires accepterent
sur sa bonne mine, moyennant quoy on le relaschaà
Boulogne feulement pour
vingt
- quatre heures de
temps qu'il leur demanda.
Dés que l'Officier fut
dansla Villeil courut chez
sa Maistresse où le Pere
fut fort surpris de le voir
arriver. Le Pere, la Fille.
&l'Amant, eurent ensemble un éclaircissement, apréslequelJe bon homme,
felon sa foiblessè ordinaire )
témoigna à l'Officier
qu'il eust voulu de bon
coeur luy accorder sa Fille:
mais qu'il craignoit ce Ca-
-
pitaine à qui il avoit donné
sa parole.
L'Officier, sans rien tesmoigner d'un déssein qu'il
avoir sceut adroitement
le nom & la demeure de
ce Capitaine dans Boulogne, & dit au pere qu'il
alloit chercher quelque
moyen d'accommodement à cette affaire. Il
entra dans l'Auberge où
mangeoit ce Capitaine,
dans le moment qu'on alloit Couper. Dès qu'ille
vit entrer il le regardasixement
,
il fut de son
costé
,
surpris en arafii-
geant ce Capitaine, & leur
surprise mutuelle venoit de
ce qu'ils se trouverent un
certain air de ressemblance l'un à l'autre qui les
frappa réciproquement en
mesme temps.
Le dessein de l'Officier,
en allant chercher son rival, estoit de trouver occasion de querelle pour (c
battre contre luy. Mais
cette ressemblance, qui
frappa aussi ceux qui cc..
toient presents
,
fut occasion pour eux d'obliger les
deux Sosiesà boire enfemble.
ble. L'Officier ne put se
dispenser de se mettre à
table avec eux. Il fut triste
ôc réveur pendant tour le
souper: mais le vin qu'on y
butayantmis le Capitaine
en gayeté
,
illuy vint une
imagination gaillardequi
donna lieuànostreOfficier
d'imaginer de son costé ce
que vous verrez dans la
fuite.
Il y
avoit un Bal d'esté
pour une noce chez un
Bourgeois considerable.
Le Capitaine proposa à
l'Officier pour toute mas-
carade de troquer d'habit
avec luy, ce qui fut execu- téeUs allèrent au bal ensemble. Jen'ay point sceu
ce qui s'y passa
,
mais ces
deux honlmes)l'ris apparemment l'un pour fautre,
donneraient sujet à ceux
qui voudroient faire une
Historietre de cette Avanture de s'estendre agréablement sur les méprises
quecela putcauser.
Sur les quatre heures du
matirr leBalfinir,& l'Ofsicier changea le dessein
qu'ilavoit de se battre con-
tre son rival, imaginant un
moyen plus doux pour s'en
défaire, il luy proposa de.
luy donner un déjeuner
mariti)se disant Capitaine
duVaisseau qui l'attendoit.
où illuy promit de donner
mesme s'il vouloit une feste
marine à sa maistresse
,
le
beautemps invita le Capitaine à voir leverl'aurore
ftrr la mer,il accepta le déjeûner,&l'Officierluy demanda seulement un quart
d'heure pour une petite affaire, & le livra à son valet
à qui il avoit doiiiiè le mot
pour le mener tousjours
devant au vaisseau qui attendoit à la rade son prisonnier. CeCapitainefortant du bal n'avoit point
encore change d'habit, ôc
marchoir vers la rade suivy du valet, qui luy dit
comme par une reflexion
soudaine qui luy venoit;je
prévois une plaisante chose,
Monsieur; c'est
que tous lesgens
du Jfaijjcdu de mon Maistre
HJQUS vont prendre pour luy ;
Ce Capiraine prit goust à
la plaisanterie, & dit qu'il
falloit voir s'ils s'y
nié-
prendroient. Ilfaut remarquer que ce valct avoir prévenu ces gensla que ion
Maistre reviendroit; mais
qu'il avoit bu toute lanuit,
& qu'ils ne prissent pas
garde à
ses folies, le Capitaine qui avoit en effet
du vin dans la teste, aborda le vaisseau en criant,
enfans prenez les Armes,
voilà vostre Capitaine qui
revient? en ce moment le
valet leur fit figne qu'ils
le receussent
,
& se sauva sans rien dire pendant
qu'ils faisoienc les hon-
neurs du vaisseau
,
à
celuy
qu'ils croyoient leur prisonnier, trompez par l'habit & la ressemblance.
1
Quand cette ceremonie
eut duréun certain temps,
les Hollandois s'en lasserent, & ayant prrs le large,
le traiterent comme feur
prilonnier qu'ilsemmenerentà Flessingue.
Le Capitaine estant étourdy dcvm & de surprise, & les Hollandais n'entendant pas sa langue, on
juge bien que ie^liirciflfement futimpossible
,
om
l'emmenade force,& il fue
quelquesjoursFlessingue
sans pouvoir retourner à
Boulogne
,
où le Pere
-
timide se mit fous la protection de son gendre,sur la
valeur duquel il se rassura
contre le retour du Capitaine
,
trouvant rautre un
meilleur party pour sa fille
,
le mariage fut conclu avant que le Capitaine
fust revenu de Flessingue,
ils se battirent quelque
temps aprés, leCapitaine
futblessé, tz on les accommoda ensuite de façon
qu'ils sont à present les
meilleurs amis du monde.
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Résumé : AVANTURE de deux Officers.
Le texte narre une aventure impliquant un riche bourgeois de Boulogne, sa fille, un capitaine et un officier. Le bourgeois, timide et faible d'esprit, accepte de marier sa fille à un capitaine logé chez lui. Lors d'un voyage à Dieppe, la fille rencontre un officier qui tombe amoureux d'elle et réciproquement. Malgré l'interdiction de son père, la fille continue de voir l'officier. Pour prouver sa noblesse et sa richesse, l'officier part en voyage mais est capturé par des corsaires hollandais. Il est libéré à condition de revenir à Boulogne pour payer une rançon. À son retour, il découvre que la fille doit épouser le capitaine le lendemain. Pour résoudre la situation, l'officier invite le capitaine à bord d'un vaisseau, où ce dernier est capturé à son tour par les Hollandais. Rassuré par l'absence du capitaine, le père conclut le mariage entre sa fille et l'officier. Plus tard, le capitaine, blessé et libéré de Flessingue, se réconcilie avec l'officier, et ils deviennent amis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3007
p. 120-133
Lettre de Madame D. T. aprés sa petite verole, en luy envoyant le jour de sa feste un Collier de Perles en las d'amour.
Début :
Me promenant hier au soir plus tard qu'à mon ordinaire [...]
Mots clefs :
Amour, Vérole, Mère, Collier, Fils, Vénus, Coeurs, Amours
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de Madame D. T. aprés sa petite verole, en luy envoyant le jour de sa feste un Collier de Perles en las d'amour.
Lettre de Madame D. T.après
sa petite verole
y
en luyenvoyant lejourdesafesteun
Collierde Perles en
lasd'amour.
ME
promenant hier au
foir plus tard qu'à mon ordinaire ilmarriva, Madame, une avanture assez furprenante pour meriter de
vous estre racontée.
J'admiroisenresyant,les
beautés de la nuit,
Quand
Quand tout à
coup un
agréable bruit,
En estvenu troublerlepaisiblesilence.
Oncntendoit partoutmiliè nouveaux concerts,
Plusieurs essains d'amours
se voyoient dansles airs.
Qui sembloient vers Paphos, voler en diligence
Je fis pour leur parler des
-
effortssuperflus,
Tous ces frippons ne me
-
connoissent plus.
Je leur demandois des nouve lles
Du dessein qui les con-
duisoit;
Mais c'estoit vainement,
pas un ne répondait, ;
Ilss'en suyoient à tire d'ailes,
Enfin un vieux amour,
qui marchoit lentement,
Daigna s'arrester pour
m'entendre
1
Je le conjuray de m'apprendre
Où ses freres alloient avec
., empressement
Je veux, dit-il, vous en instruire
1* Vousm'entendrez Vous m'enten avec d plaisir,
rez aveç
Alors pour contenter mon
curieux désir,
En deux mots il m'apprit
ce que vous allez lire.
Avant que d'aller plus
loin, vous ferez peut estre surprise de l'epithéte
que j'ay donnée à l'amour
qui me parla. Sa vieillesse
ne paroiss pascompatible
avec la Divinité qu'on accorde au fils de Venus:
Mais Madame.
Ces Dieux, tout Dieux
qu'ils sont reconnoissent le temps,
A ses Loix ils s'assujettissent.
Tous les Poëtes ont beau
nous les dépeindre enfans,
il n'estque trop certain
que les amours vieillissent,
Mais helas!c'estbien pis,
ils meurent les amours
Plus malheureuxque nous
ne femmes,
Nous ne voyons pas que
-
leurs jours
Durent autant que ceux
-
des hommes.
Revevons à la conversation
quej'eusavec nostre amour
Barbon. Il commença par
me faire des excutes de
l'impolitesse de ceux qui ne
m'avoient pas écoutée. Il
fautleur pardonner,me ditil,carquoyque jevousconnoisse depuis longtemps,
& qu'un temps plusgalant.
que le leur m'ait vu naistre
}
je vous avouë que je
ne m'arreste icy qu'avec
peine.
De nostre empressement
: nevousestonez pas,
Nousfommes attendus par
l'amour & sa mere
,
Pour celebrer le retour des.
appas
D'une beauté qui vous ca
chere
Sans elle en ces climats
nous ferions inconnus;
Qu'elle nous acauséd'allarmes !
Si le fort n'eust rendu ses at-
,
traitsànos larmes ,-'
N'en déplaise au fils de
Venus,
Il pouvoit renoncer au pouvoir de ses armes;
-
Ce Dieu perdoit,malgré
'ses charmes,
Le plus clair de sesrevenus.
A peine eut-il fini ces
mots, qu'il me laissa remplie d'estonnement & d'un
desir extresme de me trouver à une feste que je compris bien qui me regardoir.
La tendre amitié ma compagne ordinaire
,
s'offrit à
m
y
conduire
,
elle me mit
sur ses ailles ( car elle ena
aussi-bien que l'amour) ôc
me ne arriver heureusement à Paphos, où le plus
beauspectacledumonde
estoit encore embelly par
la joye qu'on voyoit briller
dans les yeux de ceux qui
le composoient. Ma fidelle conductrices'alla placer
auprès de son frere, & je
me rangeay auprés des ris
qui m'amuserent par cent
agréables badineries, lorsqu'ils furent interrompus
pour aller achever la ceremonie.
Une aimable troupe de
jeux
En partant se mit à
leur telle
Onvoyoit marcher;aprés
eux 1
Les graces en habit defeste;
Les amours, couronnes
de fleurs,
Portoient en triompheles
- .', Cœurs :
Dont par tes yeux ils firent
la conqueste,
Avec des airs mélodieux
Ton nom montoit jusques
,
aux Cieux
Le Dieu charmant qu'on
adoreàCythere
Au pied du Throne de sa
! mere
Chantoit avec un cœur
d'amours,
Bannissons les tristes allarmes,
Iris a
repris tous ses charmes
Nous régnerons toûjours.
Ensuiteau lieu de feu de
joye, les Amours donne- u
rent aux cœurs qu'ils portoient la liberté de faire
briller leurs flâmmes, &
cela fit pendant quelque
temps un très-agréableeffet, après que ces pauvres
cœurs furent consumez,
Cupidon assembla ses plus
tendres amis, & leur dit
qu'il manqueroit toû jours
quelque chose à sa gloire,
tant que vous ne seriezpas
sous son Empire; que pour
vous y
soumettre il avoit,
souvent eu recours à ses
plus puissantes armes; mais
que puisqu'il vous trouvoic
toujours en garde contre
ses traits, il vouloit se servir d'un autre moyen pour
vous attirer. Il commanda
sur l'heure que l'ontravail
last à un certainnombre de
lacs d'amour ,sur lesquels
il prétendoit répandre un
charme,auquel vous ne
pourriez resister;mais l'A..
mIne attentive à vos interefis & aux siens, s'en saisit
avant qu'il eust eule temps
d'executer son dessein
)
&
me les donna tels que je
vous les envoye.
Iris, reçois ces nœuds, que
rien ne t'épouvante.
Ils furent volez à l'amour,
Et c'est par mes mains en
ce jour
Que l'amitié te les pre
sente;
Elle prétend te fixer dans
sa Cour,
Daigne rcfpondre àson attente
Pour réüssir dans ses projets
C'est en toy feule qu'elle
espere,
Jillç veut avoir des su jets
Aussi vifs que ceux de foa
-
frere.
sa petite verole
y
en luyenvoyant lejourdesafesteun
Collierde Perles en
lasd'amour.
ME
promenant hier au
foir plus tard qu'à mon ordinaire ilmarriva, Madame, une avanture assez furprenante pour meriter de
vous estre racontée.
J'admiroisenresyant,les
beautés de la nuit,
Quand
Quand tout à
coup un
agréable bruit,
En estvenu troublerlepaisiblesilence.
Oncntendoit partoutmiliè nouveaux concerts,
Plusieurs essains d'amours
se voyoient dansles airs.
Qui sembloient vers Paphos, voler en diligence
Je fis pour leur parler des
-
effortssuperflus,
Tous ces frippons ne me
-
connoissent plus.
Je leur demandois des nouve lles
Du dessein qui les con-
duisoit;
Mais c'estoit vainement,
pas un ne répondait, ;
Ilss'en suyoient à tire d'ailes,
Enfin un vieux amour,
qui marchoit lentement,
Daigna s'arrester pour
m'entendre
1
Je le conjuray de m'apprendre
Où ses freres alloient avec
., empressement
Je veux, dit-il, vous en instruire
1* Vousm'entendrez Vous m'enten avec d plaisir,
rez aveç
Alors pour contenter mon
curieux désir,
En deux mots il m'apprit
ce que vous allez lire.
Avant que d'aller plus
loin, vous ferez peut estre surprise de l'epithéte
que j'ay donnée à l'amour
qui me parla. Sa vieillesse
ne paroiss pascompatible
avec la Divinité qu'on accorde au fils de Venus:
Mais Madame.
Ces Dieux, tout Dieux
qu'ils sont reconnoissent le temps,
A ses Loix ils s'assujettissent.
Tous les Poëtes ont beau
nous les dépeindre enfans,
il n'estque trop certain
que les amours vieillissent,
Mais helas!c'estbien pis,
ils meurent les amours
Plus malheureuxque nous
ne femmes,
Nous ne voyons pas que
-
leurs jours
Durent autant que ceux
-
des hommes.
Revevons à la conversation
quej'eusavec nostre amour
Barbon. Il commença par
me faire des excutes de
l'impolitesse de ceux qui ne
m'avoient pas écoutée. Il
fautleur pardonner,me ditil,carquoyque jevousconnoisse depuis longtemps,
& qu'un temps plusgalant.
que le leur m'ait vu naistre
}
je vous avouë que je
ne m'arreste icy qu'avec
peine.
De nostre empressement
: nevousestonez pas,
Nousfommes attendus par
l'amour & sa mere
,
Pour celebrer le retour des.
appas
D'une beauté qui vous ca
chere
Sans elle en ces climats
nous ferions inconnus;
Qu'elle nous acauséd'allarmes !
Si le fort n'eust rendu ses at-
,
traitsànos larmes ,-'
N'en déplaise au fils de
Venus,
Il pouvoit renoncer au pouvoir de ses armes;
-
Ce Dieu perdoit,malgré
'ses charmes,
Le plus clair de sesrevenus.
A peine eut-il fini ces
mots, qu'il me laissa remplie d'estonnement & d'un
desir extresme de me trouver à une feste que je compris bien qui me regardoir.
La tendre amitié ma compagne ordinaire
,
s'offrit à
m
y
conduire
,
elle me mit
sur ses ailles ( car elle ena
aussi-bien que l'amour) ôc
me ne arriver heureusement à Paphos, où le plus
beauspectacledumonde
estoit encore embelly par
la joye qu'on voyoit briller
dans les yeux de ceux qui
le composoient. Ma fidelle conductrices'alla placer
auprès de son frere, & je
me rangeay auprés des ris
qui m'amuserent par cent
agréables badineries, lorsqu'ils furent interrompus
pour aller achever la ceremonie.
Une aimable troupe de
jeux
En partant se mit à
leur telle
Onvoyoit marcher;aprés
eux 1
Les graces en habit defeste;
Les amours, couronnes
de fleurs,
Portoient en triompheles
- .', Cœurs :
Dont par tes yeux ils firent
la conqueste,
Avec des airs mélodieux
Ton nom montoit jusques
,
aux Cieux
Le Dieu charmant qu'on
adoreàCythere
Au pied du Throne de sa
! mere
Chantoit avec un cœur
d'amours,
Bannissons les tristes allarmes,
Iris a
repris tous ses charmes
Nous régnerons toûjours.
Ensuiteau lieu de feu de
joye, les Amours donne- u
rent aux cœurs qu'ils portoient la liberté de faire
briller leurs flâmmes, &
cela fit pendant quelque
temps un très-agréableeffet, après que ces pauvres
cœurs furent consumez,
Cupidon assembla ses plus
tendres amis, & leur dit
qu'il manqueroit toû jours
quelque chose à sa gloire,
tant que vous ne seriezpas
sous son Empire; que pour
vous y
soumettre il avoit,
souvent eu recours à ses
plus puissantes armes; mais
que puisqu'il vous trouvoic
toujours en garde contre
ses traits, il vouloit se servir d'un autre moyen pour
vous attirer. Il commanda
sur l'heure que l'ontravail
last à un certainnombre de
lacs d'amour ,sur lesquels
il prétendoit répandre un
charme,auquel vous ne
pourriez resister;mais l'A..
mIne attentive à vos interefis & aux siens, s'en saisit
avant qu'il eust eule temps
d'executer son dessein
)
&
me les donna tels que je
vous les envoye.
Iris, reçois ces nœuds, que
rien ne t'épouvante.
Ils furent volez à l'amour,
Et c'est par mes mains en
ce jour
Que l'amitié te les pre
sente;
Elle prétend te fixer dans
sa Cour,
Daigne rcfpondre àson attente
Pour réüssir dans ses projets
C'est en toy feule qu'elle
espere,
Jillç veut avoir des su jets
Aussi vifs que ceux de foa
-
frere.
Fermer
Résumé : Lettre de Madame D. T. aprés sa petite verole, en luy envoyant le jour de sa feste un Collier de Perles en las d'amour.
Madame D. T. relate une aventure nocturne au cours de laquelle elle observe des amours volants. Elle tente de leur parler, mais seul un vieillard s'arrête. Ce dernier lui explique que les amours se dirigent vers Paphos pour célébrer le retour des charmes d'une beauté chère à Madame D. T. Le vieillard, un amour vieillissant, révèle que les amours meurent plus tôt que les femmes et les hommes. Il s'excuse pour l'impolitesse des autres amours et explique leur présence par le retour des attraits de cette beauté. Madame D. T. est ensuite conduite à Paphos par l'amitié, où elle assiste à une fête en son honneur. Les amours et les grâces célèbrent son retour. Cupidon exprime son désir de soumettre Madame D. T. à son empire. L'amitié intervient pour la protéger en lui offrant des lacs d'amour volés à Cupidon, espérant qu'elle les accepte pour la fixer dans sa cour.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3008
p. 133-144
Le deüil de la France. ODE. Par Mr de la Motte.
Début :
Prince que de ses mains sacrées [...]
Mots clefs :
Paix, France, Deuil, Prince, Vie, Mort, Dauphin, Dauphine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le deüil de la France. ODE. Par Mr de la Motte.
LedeüildelaFrance.
',. - ODE.
Par Mr de la A/Lotte,
Pr INCE que de ses
'-
- mainssacrées*
A formé la Religion,
Loin de toy les douleurs
outrées,
* Le commencement de cette Odea,
tfté fait après la rr:Oi"t de-Madame la
Dauphine
,
& adressé à Monfeignsur
le Dauphin avantque la France ïetyt
f€Pdl4,
-. -
Fruits amers dela Passion.
Tes yeux pleuroient encore un Pere,
Et des jours d'une Epouse
chere
Tu viens devoir trancher
lefil
:
Mais de la Foy,sublime
Eleve
,1
-
Dans l'instant qui te les
enleve
,
Tu vois la fin de leurexil.
L'un & l'autre a
fourny
sa course,
Prescrite par l'ordre éternel
;
Tous deux rappelez à leur
source,
Dieu leur ouvre un sein
paternel.
Jamais nostre mort n'est
trop prompte,
Quand les jours que le Ciel
nous compte
A ses yeuxsontassez remplis;
Il mesure nos destinées,
Non, par le nombre des
annees, - Mais par les devoirs accomplis.
- Ainsi l'Auteur de ta naiC
sance,
L'amour del'Empire François,
Fuc- donné par la Providence
Pour modelle aux enfansdes Rois.
RefpeétueuxJfidele &tendre
,
Tous ses jours ont dû leur
apprendre
Ce qu'est un Pere cou1
ronné ;
D'un zele auiïï rare que
,
juste
, -
11cft long-tempsl'exemple
2uguffe
Et meurt , quand l'exem-
-
ple est donné.
Ainsi
-
cette Epousè cherie
Que
Que tu pris des mains de la
Paix,
A de sa nouvelle patrie,
Comblé les plus ardents
souhaits.
C'estoit sa tendresse feconde
Qui devoit enrichir le
monde
De Princes nez pour t'imiter.
Quel est l'éloge digne
d'elle?
Tes pleurs. Sa vie estassez
belle,
Puisqu'elle a
sçû les meriter.
Mais, cherPrince,si tli.
nous aimes,
Commande à
ton csr-u-r
-tes yeux;
Songes que par nos pertes
mesmes
Tu nous deviens plus précieux.
- Que pour nous ton amour
redouble;
A la nature qui Ce trouble,
Que cet amour fasse la Loy;
Un plus grand objett'inte-
-
resTe,
Craint en allarmantsa tendresse
, D'exposer ton Pere & ton
-
Roy. -
O Ciel! quelles plaintes
soudaines !
Quels cris ! tous les yeux
sonten pleurs!
Le fang s'est glacé dans
mes veines;
Je crains dapprendre nos
malheurs.
L'esperance est-elle ravie!
Te perdons-nous; & pour
ta vie
Fais-je icy des vœux superflus?
Aux larmes que je voy
répandre,
Prince,je le dois tendre;trop en-
Je te console, & tu n'es plus!
i
C'en est fait; une mort fatale
A l'Epouse a
rejoint l'Epoux;
Je voy la couche nuptiale
Se changer *
en tombeau pour
vous. Au séjour des divinesflâmes
Tandis que s'envolent vos a-pmes,
Vos cendres vont se réünir.
O ciel! eft- ce grace ou vengeance ?
Fil-ce hasterleurrécompense,
Ou te haster de nous punir?
Je le voy trop ta main severe
Punit notre indocilité ;
Tu nous reprends dans ta colere
,
Les dons que nous fit ta bonté;
Tu punis un peuple volage,
Vain des succès deson courage
Ou par les revers abbattu;
Un peuple, l'esclave duvice,
Qui pour tout reste de justice,
Sçait loüer encor la vertu.
Nous élevons presque des Temples
AuPrince que tu nous ravis,
Contents de loüer ses exemples,
Mieuxloüez s'ils'estoientsuivis.
L'humanité compatissante,
La justice perseverante,
Le zèle ardent de tes Autels.
Et cette active vigilance
D'un Prince qui croit laPuiC.
sance
Comtableauxbesoins desmortels.
Digne chef d'oeuvre de ~14
Grace!
Combiendevertusenluy feûtj
C'est en luyquepournostre
race
Devoit revivre son ayeul.
Jaloux d'un Heroisme utile,
Il eût pleuré le jour sterile
Que ses dons n'auroient pû
marquer. -
Prince; ainsi la Francetelouê,
Ainsi l'Univers l'en avouë ;
Je fais plus, j'oset'invoquer.
Ouy
,
sans qu'un miracle
m'atteste
Ta nouvelle félicité,
Je tecroy de la cour celestle
,
Sur la foy de ta Pieté.
Que là
,
notre interest t'inspire,
Faisque LOU I Sde cet empire
,
Soit encore long-temps l'appuy;
Obtienspqu'au gré de nostre en-
Dieumesme commande à la
Vie
-D'étendre ses bornes pour luy.
Soutiens nos prieres des tiennes;
De la Paix haste le lien:
Assez long-temps les mains
chrestiennes
Ontrespandu le sangchrestien.
Que la Paternelle tendresse
Pour tes fils encor t'interesse
C'estl'espoir d'un peuple allarmé:
Que tes vertus en eux renaissent
:
Et que pour t'imiter, ils croissent
Sous les yeux qui t'avoient formé.
Pour qui se r'ouvre encor la
tombe?
Chaque instant aigrit nostre
fort;
Avec les époux le fils tombe !
Arresteinsatiable Mort.
Ettoy qui rends les faits cé-
-
lebres
IVole
,
repands ces sons suncbres
Dont ma lire a
frappé les airs:
Que jusques aux dernieres races Cemonument denosdisgraces
Attendrissetout l'univers.
',. - ODE.
Par Mr de la A/Lotte,
Pr INCE que de ses
'-
- mainssacrées*
A formé la Religion,
Loin de toy les douleurs
outrées,
* Le commencement de cette Odea,
tfté fait après la rr:Oi"t de-Madame la
Dauphine
,
& adressé à Monfeignsur
le Dauphin avantque la France ïetyt
f€Pdl4,
-. -
Fruits amers dela Passion.
Tes yeux pleuroient encore un Pere,
Et des jours d'une Epouse
chere
Tu viens devoir trancher
lefil
:
Mais de la Foy,sublime
Eleve
,1
-
Dans l'instant qui te les
enleve
,
Tu vois la fin de leurexil.
L'un & l'autre a
fourny
sa course,
Prescrite par l'ordre éternel
;
Tous deux rappelez à leur
source,
Dieu leur ouvre un sein
paternel.
Jamais nostre mort n'est
trop prompte,
Quand les jours que le Ciel
nous compte
A ses yeuxsontassez remplis;
Il mesure nos destinées,
Non, par le nombre des
annees, - Mais par les devoirs accomplis.
- Ainsi l'Auteur de ta naiC
sance,
L'amour del'Empire François,
Fuc- donné par la Providence
Pour modelle aux enfansdes Rois.
RefpeétueuxJfidele &tendre
,
Tous ses jours ont dû leur
apprendre
Ce qu'est un Pere cou1
ronné ;
D'un zele auiïï rare que
,
juste
, -
11cft long-tempsl'exemple
2uguffe
Et meurt , quand l'exem-
-
ple est donné.
Ainsi
-
cette Epousè cherie
Que
Que tu pris des mains de la
Paix,
A de sa nouvelle patrie,
Comblé les plus ardents
souhaits.
C'estoit sa tendresse feconde
Qui devoit enrichir le
monde
De Princes nez pour t'imiter.
Quel est l'éloge digne
d'elle?
Tes pleurs. Sa vie estassez
belle,
Puisqu'elle a
sçû les meriter.
Mais, cherPrince,si tli.
nous aimes,
Commande à
ton csr-u-r
-tes yeux;
Songes que par nos pertes
mesmes
Tu nous deviens plus précieux.
- Que pour nous ton amour
redouble;
A la nature qui Ce trouble,
Que cet amour fasse la Loy;
Un plus grand objett'inte-
-
resTe,
Craint en allarmantsa tendresse
, D'exposer ton Pere & ton
-
Roy. -
O Ciel! quelles plaintes
soudaines !
Quels cris ! tous les yeux
sonten pleurs!
Le fang s'est glacé dans
mes veines;
Je crains dapprendre nos
malheurs.
L'esperance est-elle ravie!
Te perdons-nous; & pour
ta vie
Fais-je icy des vœux superflus?
Aux larmes que je voy
répandre,
Prince,je le dois tendre;trop en-
Je te console, & tu n'es plus!
i
C'en est fait; une mort fatale
A l'Epouse a
rejoint l'Epoux;
Je voy la couche nuptiale
Se changer *
en tombeau pour
vous. Au séjour des divinesflâmes
Tandis que s'envolent vos a-pmes,
Vos cendres vont se réünir.
O ciel! eft- ce grace ou vengeance ?
Fil-ce hasterleurrécompense,
Ou te haster de nous punir?
Je le voy trop ta main severe
Punit notre indocilité ;
Tu nous reprends dans ta colere
,
Les dons que nous fit ta bonté;
Tu punis un peuple volage,
Vain des succès deson courage
Ou par les revers abbattu;
Un peuple, l'esclave duvice,
Qui pour tout reste de justice,
Sçait loüer encor la vertu.
Nous élevons presque des Temples
AuPrince que tu nous ravis,
Contents de loüer ses exemples,
Mieuxloüez s'ils'estoientsuivis.
L'humanité compatissante,
La justice perseverante,
Le zèle ardent de tes Autels.
Et cette active vigilance
D'un Prince qui croit laPuiC.
sance
Comtableauxbesoins desmortels.
Digne chef d'oeuvre de ~14
Grace!
Combiendevertusenluy feûtj
C'est en luyquepournostre
race
Devoit revivre son ayeul.
Jaloux d'un Heroisme utile,
Il eût pleuré le jour sterile
Que ses dons n'auroient pû
marquer. -
Prince; ainsi la Francetelouê,
Ainsi l'Univers l'en avouë ;
Je fais plus, j'oset'invoquer.
Ouy
,
sans qu'un miracle
m'atteste
Ta nouvelle félicité,
Je tecroy de la cour celestle
,
Sur la foy de ta Pieté.
Que là
,
notre interest t'inspire,
Faisque LOU I Sde cet empire
,
Soit encore long-temps l'appuy;
Obtienspqu'au gré de nostre en-
Dieumesme commande à la
Vie
-D'étendre ses bornes pour luy.
Soutiens nos prieres des tiennes;
De la Paix haste le lien:
Assez long-temps les mains
chrestiennes
Ontrespandu le sangchrestien.
Que la Paternelle tendresse
Pour tes fils encor t'interesse
C'estl'espoir d'un peuple allarmé:
Que tes vertus en eux renaissent
:
Et que pour t'imiter, ils croissent
Sous les yeux qui t'avoient formé.
Pour qui se r'ouvre encor la
tombe?
Chaque instant aigrit nostre
fort;
Avec les époux le fils tombe !
Arresteinsatiable Mort.
Ettoy qui rends les faits cé-
-
lebres
IVole
,
repands ces sons suncbres
Dont ma lire a
frappé les airs:
Que jusques aux dernieres races Cemonument denosdisgraces
Attendrissetout l'univers.
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Résumé : Le deüil de la France. ODE. Par Mr de la Motte.
Le poème 'LedeüildelaFrance' de Monsieur de la A/Lotte est écrit après la mort de Madame la Dauphine et adressé à Monseigneur le Dauphin, avant un malheur qui frappe la France. Le texte évoque la formation de la religion par des mains sacrées et l'absence de douleurs excessives. Le poème décrit la douleur du Dauphin, qui pleure encore son père et doit faire face à la mort de son épouse. Cependant, il entrevoit la fin de leur exil et leur retour à leur source divine. Dieu, selon le poème, mesure les destinées non par le nombre des années, mais par les devoirs accomplis. Le Dauphin est présenté comme un modèle pour les enfants des rois, respectueux, fidèle et tendre. L'épouse du Dauphin est décrite comme ayant comblé les souhaits de sa nouvelle patrie et possédant une tendresse féconde qui devait enrichir le monde de princes pour imiter le Dauphin. Le poète exprime sa douleur face à la perte du Dauphin et de son épouse, se demandant si l'espérance est ravie et s'il fait des vœux superflus. Le texte mentionne également la punition divine pour l'indocilité du peuple et la perte d'un prince vertueux. Le poète invoque le Dauphin pour qu'il intercesse auprès de Dieu afin que Louis règne encore longtemps et que la paix soit rétablie. Le poème se termine par une supplique pour arrêter la mort et pour que les vertus du Dauphin renaissent en ses fils.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3009
p. 145-153
Morts, [titre d'après la table]
Début :
M. Nicolas Catinat Marêchal de France, connu par ses grandes actions, [...]
Mots clefs :
Catinat, Famille, Parlement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Morts, [titre d'après la table]
M. Nicolas CatinatMarêchal de France, connu
par ses grandes actions,
mourut sans alliance le 2 3.
Février 1712. en sa terre de
St. Gratian prés Paris, en
a 74.année.
Il étoit filspuisné de M.
Pierre Catinat, mort
Doyen des Conseillers du
Parlement, &deFrançoise
Poille, Dame de St. Gratian, & avoit pour frere
aisné René Catinat, Seigneur de St. Mars Concilier
d'honneur
au Parlement,
mort e$ Janvier 1704. qui
de FrançoiseFrezon,alaisfé pour enfans Louis Catinat,Abbé de St. Julien
de Tours, & PierreCarinat
Seigneur de St. Mars, aujourd'huy Concilier au
Parlement, qui a
épousé
en Juin 1700. Marie Fraguier fille de Nicolas Fraguier, Seigneur de Guyennés.,Conseiller au Parlement) & de Jeanne Charpentier.
La famille de Mr. Catinac aussi modeste qu'il
était n'a jamais voulu donner des mémoires que je
suis obligé de chercher
ailleurs,cela m'a fait differer le reste de cet article
au mois prochain,en resormant ce qui pourroit être
défectueux dans ce petit
article.
M. N. Barjavel Prêtre,
qui avoit été nommé Abbé
de la Vernuce en Aoust
1711. mourut le 24. Février
1711.
M. François Paul le Févre Chancelier, Seigneur
d'Ormesson, du Cheret, &
Maître des Requêtes &
Intendant de la Generaliré
de SoiifoIlS, mourut subitement à Paris, le 21. Février.
M. Claude Châtelain,
Chanoine honoraire de l'Esaglise de Paris, mourut en
maisonClaustralele20.
de ce mois, âge de 73. ans.
Il ya quelques années qu'il
s'était démis de son Canonicat, en faveur de l'Abbé
Châtelain de Tilly son neveu. C'était un homme
d'une érudition profonde,
particulierement en ce qui
concernoit l'Histoire des
Saints,quiestle nom qu'on
peut donner au Martyrologeuniversel,que ses infirmités causées par une
grande aplication & un
grand travail, l'ont empêché d'achever; enfinson
éloge est contenu dans ce
qu'en a
dit un celebre au.
theury,Catfellanumsuum non
cognovit sœculum,que le Géclen'a pas connu ce que
valoitunde ceux qu'il doit
compter au nombre de ses
grands hommes. En effet
les plus sçavans Prélats, les
Autheurs les plus illustres
ne mettoient point la der-
niere main à
leurs ouvrages
sans l'avoir consulté, &
trouvoient chez luy des
décisions fures ôc sçavanres.
C'est une perte nonfeulement pour la France, mais
pour l'Italie, pour l'Espagne, Hollande, Rome,Milan, & autres lieux,d'où il
étoit consulté. Le sçavant
Pere Papebroh d'Anvers
avoit avec lui un comerce
d'érudition, Enfin la reforme des Breviaires de Paris,
de Cluny, de Sens, d'Orléans, d'Evreux, de Lion
& une infinité d'autres, ne
3(k>ic fil puretéqu'à l'exacte
capacité qu'il avoit ssir ces,
matieres dans lesquelles il
étoit consommé.
Danie Helene d'Aligre,
_'feuve de M. Claude de
Laubespine, Marquis de
Verderonne, mourut le 16.
Mars1712.
M. Gabriel du Maitz
Chevalier Seigneur de
Goimpy, St Leger &c. Intendant de justice.Police,
Finance& Marine aux Isles
de Terre ferme & de TAr
merique ,mourut le 19,
Mars 1712..
Dame Anne le Clerc de
Lesseville, épouse de M.
Armand de St. Martin,
Chevalier Seigneur de Taverny, Montabois &c.
Conseiller du Royen sa
Cour de Parlement, mourut le 21. Mars 1712.
On parlera de cet article & de quelques autres
de ce mois-ci plus amplement dans l'autre, & l'on
tâchera d'orner les articles
ainsi differezde quelques éruditionshiftoriquessur ces
familles ou sur d'autres
faits qui conviendront au
sujet, afin de dédommager
l'anciennetéde ces nouvelles dont il est difficile d'avoir fitôc des mémoires.
N
par ses grandes actions,
mourut sans alliance le 2 3.
Février 1712. en sa terre de
St. Gratian prés Paris, en
a 74.année.
Il étoit filspuisné de M.
Pierre Catinat, mort
Doyen des Conseillers du
Parlement, &deFrançoise
Poille, Dame de St. Gratian, & avoit pour frere
aisné René Catinat, Seigneur de St. Mars Concilier
d'honneur
au Parlement,
mort e$ Janvier 1704. qui
de FrançoiseFrezon,alaisfé pour enfans Louis Catinat,Abbé de St. Julien
de Tours, & PierreCarinat
Seigneur de St. Mars, aujourd'huy Concilier au
Parlement, qui a
épousé
en Juin 1700. Marie Fraguier fille de Nicolas Fraguier, Seigneur de Guyennés.,Conseiller au Parlement) & de Jeanne Charpentier.
La famille de Mr. Catinac aussi modeste qu'il
était n'a jamais voulu donner des mémoires que je
suis obligé de chercher
ailleurs,cela m'a fait differer le reste de cet article
au mois prochain,en resormant ce qui pourroit être
défectueux dans ce petit
article.
M. N. Barjavel Prêtre,
qui avoit été nommé Abbé
de la Vernuce en Aoust
1711. mourut le 24. Février
1711.
M. François Paul le Févre Chancelier, Seigneur
d'Ormesson, du Cheret, &
Maître des Requêtes &
Intendant de la Generaliré
de SoiifoIlS, mourut subitement à Paris, le 21. Février.
M. Claude Châtelain,
Chanoine honoraire de l'Esaglise de Paris, mourut en
maisonClaustralele20.
de ce mois, âge de 73. ans.
Il ya quelques années qu'il
s'était démis de son Canonicat, en faveur de l'Abbé
Châtelain de Tilly son neveu. C'était un homme
d'une érudition profonde,
particulierement en ce qui
concernoit l'Histoire des
Saints,quiestle nom qu'on
peut donner au Martyrologeuniversel,que ses infirmités causées par une
grande aplication & un
grand travail, l'ont empêché d'achever; enfinson
éloge est contenu dans ce
qu'en a
dit un celebre au.
theury,Catfellanumsuum non
cognovit sœculum,que le Géclen'a pas connu ce que
valoitunde ceux qu'il doit
compter au nombre de ses
grands hommes. En effet
les plus sçavans Prélats, les
Autheurs les plus illustres
ne mettoient point la der-
niere main à
leurs ouvrages
sans l'avoir consulté, &
trouvoient chez luy des
décisions fures ôc sçavanres.
C'est une perte nonfeulement pour la France, mais
pour l'Italie, pour l'Espagne, Hollande, Rome,Milan, & autres lieux,d'où il
étoit consulté. Le sçavant
Pere Papebroh d'Anvers
avoit avec lui un comerce
d'érudition, Enfin la reforme des Breviaires de Paris,
de Cluny, de Sens, d'Orléans, d'Evreux, de Lion
& une infinité d'autres, ne
3(k>ic fil puretéqu'à l'exacte
capacité qu'il avoit ssir ces,
matieres dans lesquelles il
étoit consommé.
Danie Helene d'Aligre,
_'feuve de M. Claude de
Laubespine, Marquis de
Verderonne, mourut le 16.
Mars1712.
M. Gabriel du Maitz
Chevalier Seigneur de
Goimpy, St Leger &c. Intendant de justice.Police,
Finance& Marine aux Isles
de Terre ferme & de TAr
merique ,mourut le 19,
Mars 1712..
Dame Anne le Clerc de
Lesseville, épouse de M.
Armand de St. Martin,
Chevalier Seigneur de Taverny, Montabois &c.
Conseiller du Royen sa
Cour de Parlement, mourut le 21. Mars 1712.
On parlera de cet article & de quelques autres
de ce mois-ci plus amplement dans l'autre, & l'on
tâchera d'orner les articles
ainsi differezde quelques éruditionshiftoriquessur ces
familles ou sur d'autres
faits qui conviendront au
sujet, afin de dédommager
l'anciennetéde ces nouvelles dont il est difficile d'avoir fitôc des mémoires.
N
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Résumé : Morts, [titre d'après la table]
En 1712 et 1711, plusieurs décès notables ont été enregistrés. Nicolas Catinat, maréchal de France, est décédé le 23 février 1712 à 74 ans à Saint-Gratien près de Paris. Fils de Pierre Catinat et de Françoise Poille, il avait pour frère aîné René Catinat, mort en janvier 1704, qui avait deux enfants : Louis Catinat, abbé de Saint-Julien de Tours, et Pierre Catinat, seigneur de Saint-Mars. Parmi les autres décès, M. N. Barjavel, abbé de la Vernuce, est mort le 24 février 1711. M. François Paul Le Fèvre, chancelier et intendant de Soissons, est décédé subitement à Paris le 21 février. M. Claude Châtelain, chanoine honoraire de l'église de Paris, est mort le 20 février à 73 ans. D'autres décès notables incluent Dame Hélène d'Aligre, veuve de M. Claude de Laubespine, décédée le 16 mars 1712 ; M. Gabriel du Maitz, intendant aux îles de Terre ferme et d'Amérique, mort le 19 mars 1712 ; et Dame Anne Le Clerc de Leseville, épouse de M. Armand de Saint-Martin, décédée le 21 mars 1712. Des informations supplémentaires sur ces personnes et leurs familles seront fournies dans un article futur.
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3010
p. 153-156
NOUVELLE RECENTE
Début :
Il vient d'arriver une nouvelle de Flandre dont le fond est [...]
Mots clefs :
Flandre, Ennemis, Détachement
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLE RECENTE
NOUVELLE RECENTE
Il vient d'arriver une
nouvelle de Flandre dont
le fond est déjàcomfirmé,
mais comme l'Impression
presse, on ne vous donne
icy que le premier détail
qui en est venu, & dont
quelques circonitances
pouroient être sujetes à
re-
forme: voici ce qu'on en
dit aujourd'huy.
M. de Vivans avoit fait
un détachement pour faciliter l'arrivée d'un convoy pour Maubeuge, 4
pour achever d'en remplir
les magazins comme on a
fait dans toutes nos places,
nos gens conduisent se
convoylorsqu'ils eurentavis que cinq-cent chevaux
des ennemi venoient pour
l'enlever
,
les nostresjugerent que les ennemis
les voyant un nombre a
peu prés égal n'entrepren-
». droient pas de les attaquer.
Nôtre commandant mit
en embuscade la plus
grande partie de son efcorte, & marcha tres lentement avec le reste, qui
étant en tres petit nombre
attira les ennmis & c'est ce
qu'il souhaittoit; car après
une maneuvre dont on ne
sçait pas encore bien le détail, on fit donner insensiblement les ennemis dans
l'embuscade, & tous se rejoignirent sur eux,enforte
qu'ils -ont ététaillez en pièces, on dit que tous nos
gens ainsi réunis ne compofoient encore qu'environ quatre-cent hommes.
Il vient d'arriver une
nouvelle de Flandre dont
le fond est déjàcomfirmé,
mais comme l'Impression
presse, on ne vous donne
icy que le premier détail
qui en est venu, & dont
quelques circonitances
pouroient être sujetes à
re-
forme: voici ce qu'on en
dit aujourd'huy.
M. de Vivans avoit fait
un détachement pour faciliter l'arrivée d'un convoy pour Maubeuge, 4
pour achever d'en remplir
les magazins comme on a
fait dans toutes nos places,
nos gens conduisent se
convoylorsqu'ils eurentavis que cinq-cent chevaux
des ennemi venoient pour
l'enlever
,
les nostresjugerent que les ennemis
les voyant un nombre a
peu prés égal n'entrepren-
». droient pas de les attaquer.
Nôtre commandant mit
en embuscade la plus
grande partie de son efcorte, & marcha tres lentement avec le reste, qui
étant en tres petit nombre
attira les ennmis & c'est ce
qu'il souhaittoit; car après
une maneuvre dont on ne
sçait pas encore bien le détail, on fit donner insensiblement les ennemis dans
l'embuscade, & tous se rejoignirent sur eux,enforte
qu'ils -ont ététaillez en pièces, on dit que tous nos
gens ainsi réunis ne compofoient encore qu'environ quatre-cent hommes.
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Résumé : NOUVELLE RECENTE
Une récente nouvelle en provenance de Flandre rapporte qu'un détachement commandé par M. de Vivans avait été envoyé pour faciliter l'arrivée d'un convoi destiné à approvisionner Maubeuge. Alors que les troupes françaises conduisaient le convoi, elles rencontrèrent environ cinq cents cavaliers ennemis cherchant à l'intercepter. Les Français, bien que moins nombreux, jugèrent que les ennemis n'oseraient pas les attaquer en raison de la proximité des effectifs. Le commandant français mit alors en place une embuscade avec la majeure partie de ses forces, tandis qu'un petit groupe avançait lentement pour attirer les ennemis. Cette manœuvre permit de surprendre les assaillants, qui furent pris au piège et vaincus. Les forces françaises, réunies, ne comptaient qu'environ quatre cents hommes.
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3011
p. 159-166
Dernieres nouvelles. du 25. Mars.
Début :
Tous les Colonels ont eu ordre de partir pour se rendre [...]
Mots clefs :
Nouvelles, Roi, Reine, Colonel
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texteReconnaissance textuelle : Dernieres nouvelles. du 25. Mars.
Dcrmeres nouvelles.
du25.Mars.
Tous les Colonels
ont eu ordre de partir pour se rendre à leurs
Regimens,lesOfficiers
Generaux n'ont eu orf
dre que de se tenir prêts.
..- Le gouvernement de
Fort-L. ouis l'd 1
a
étédonné
àM.de Permangle.
- On écrit que les
Turcs sont entrez en
Pologne avec le Roy
de Suede, &que sur
y cet avis, on a
changé
les dispositions du voyage de l'Archiduc en
Hongrie. On a contremandé plusieurs regimens qui avoientordre
d'aller en Flandres.
Dans le Mercure de
Septembre dernier on
a
oublié dans l'article
des mariages celuyd'un
homme de cent deux
ans qui avoit épousé
une femme de soixante
&dix-huitans,on en fie
les noces à S. Lo. Et ce
mary
mary nommé1Antoine
de laRillere. Thiboust,
est mort le quatre de
ce mois.
C'est un Colonel Espagnol nommé Scevola
qui a
défait les cinqcent chevaux dont on
parle dans l41 autre en,
droit du Mercure.
Mr. le Prince de
Dombes est hors de
danger.
M. de Vandôme est
guéri de sa goutte, qui
avoit retardé son voyage sur la Frontiere de
Valence pour avancer
la Campagne.
C'est la Reyne d'Espagne qui aprit la mort
de Monseigneurle Dauphin au Roy son frere,
on ne sçauroit exprimer
la douleur du Roy &
de la Reyne,ni la part
que les Espagnols yont
pris.
Le Roy a
fait la Scene comme de coûtume
le JeudySaint, en lavant les pieds à douze
pauvres,servis par Monseigneur le Duc de Berry
,
Monsieur le Duc
d'Orleans, Se d'autres
Princes & Seigneurs.
M. l'Evêque de Tournay a
fait l'Absoute, &
l'Abbé de Copis de la
Fare le discours ordinaire.
Le 5. de ce mois le
Milord Pelham mourut
subitement à sa maison
de Campagne, proche
Londres.
Le Chevalier de Soifsons, neveu du Prince
Eugene, est mort de la
petite verole.
Le 7. de ce mois le
Duc d'Ormond fut déclaré General & Commandant en Chef des
Troupes qui sont aux
Pays-bas,à la solde de
la Reyne 5
le Comte
d'Arran
,
son frere, a
été
fait Grand Maistre de
l'Artillerie en Irlande.
Le Duc de Beaufort
a
été fait Gouverneur
du Comté de Glocerter
à la place du Comte
Berklei.
Le Procurateur Ruzzini est parti de Venise
pour se rendre en Hollande, & assister aux
Conferences d'Utrech
pour la paix.
Dona Bernardina veuve de Dom Harazio
Albani %'ctf retirée dans
le Monastere de Torre
de Specchi.
du25.Mars.
Tous les Colonels
ont eu ordre de partir pour se rendre à leurs
Regimens,lesOfficiers
Generaux n'ont eu orf
dre que de se tenir prêts.
..- Le gouvernement de
Fort-L. ouis l'd 1
a
étédonné
àM.de Permangle.
- On écrit que les
Turcs sont entrez en
Pologne avec le Roy
de Suede, &que sur
y cet avis, on a
changé
les dispositions du voyage de l'Archiduc en
Hongrie. On a contremandé plusieurs regimens qui avoientordre
d'aller en Flandres.
Dans le Mercure de
Septembre dernier on
a
oublié dans l'article
des mariages celuyd'un
homme de cent deux
ans qui avoit épousé
une femme de soixante
&dix-huitans,on en fie
les noces à S. Lo. Et ce
mary
mary nommé1Antoine
de laRillere. Thiboust,
est mort le quatre de
ce mois.
C'est un Colonel Espagnol nommé Scevola
qui a
défait les cinqcent chevaux dont on
parle dans l41 autre en,
droit du Mercure.
Mr. le Prince de
Dombes est hors de
danger.
M. de Vandôme est
guéri de sa goutte, qui
avoit retardé son voyage sur la Frontiere de
Valence pour avancer
la Campagne.
C'est la Reyne d'Espagne qui aprit la mort
de Monseigneurle Dauphin au Roy son frere,
on ne sçauroit exprimer
la douleur du Roy &
de la Reyne,ni la part
que les Espagnols yont
pris.
Le Roy a
fait la Scene comme de coûtume
le JeudySaint, en lavant les pieds à douze
pauvres,servis par Monseigneur le Duc de Berry
,
Monsieur le Duc
d'Orleans, Se d'autres
Princes & Seigneurs.
M. l'Evêque de Tournay a
fait l'Absoute, &
l'Abbé de Copis de la
Fare le discours ordinaire.
Le 5. de ce mois le
Milord Pelham mourut
subitement à sa maison
de Campagne, proche
Londres.
Le Chevalier de Soifsons, neveu du Prince
Eugene, est mort de la
petite verole.
Le 7. de ce mois le
Duc d'Ormond fut déclaré General & Commandant en Chef des
Troupes qui sont aux
Pays-bas,à la solde de
la Reyne 5
le Comte
d'Arran
,
son frere, a
été
fait Grand Maistre de
l'Artillerie en Irlande.
Le Duc de Beaufort
a
été fait Gouverneur
du Comté de Glocerter
à la place du Comte
Berklei.
Le Procurateur Ruzzini est parti de Venise
pour se rendre en Hollande, & assister aux
Conferences d'Utrech
pour la paix.
Dona Bernardina veuve de Dom Harazio
Albani %'ctf retirée dans
le Monastere de Torre
de Specchi.
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Résumé : Dernieres nouvelles. du 25. Mars.
Le 25 mars, divers ordres militaires ont été donnés : les colonels doivent rejoindre leurs régiments et les officiers généraux se tenir prêts. M. de Permangle a été nommé gouverneur de Fort-Louis. Les Turcs, accompagnés du roi de Suède, ont envahi la Pologne, modifiant les plans de l'archiduc en Hongrie et annulant le déplacement de régiments vers les Flandres. Le Mercure de septembre a omis de mentionner le mariage d'Antoine de la Rillere Thiboust, cent deux ans, avec une femme de soixante-dix-huit ans, décédé le 4 mars. Le colonel espagnol Scevola a vaincu cinq cents cavaliers. Le prince de Dombes est hors de danger et M. de Vandôme, guéri de la goutte, se prépare à avancer sur la frontière de Valence. La reine d'Espagne a informé son frère de la mort du dauphin, provoquant une grande douleur. Le roi a lavé les pieds de douze pauvres le Jeudi Saint. Milord Pelham et le chevalier de Soissons sont décédés. Le duc d'Ormond a été nommé général en chef aux Pays-Bas et son frère grand maître de l'artillerie en Irlande. Le duc de Beaufort a été nommé gouverneur du comté de Glocester. Le procurateur Ruzzini est parti pour la Hollande pour les conférences de paix d'Utrecht. Dona Bernardina s'est retirée dans le monastère de Torre de Specchi.
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3012
p. 166-167
ENIGME.
Début :
Je suis fils de celuy de qui je fus le pere ; [...]
Mots clefs :
Oeuf
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Jesuis fils de celuy de qui je
fus lepere;
J'aydonné la njiea ma mere;
Sans dessin, sans sçavoir si
jefais bien ou mal,
Inaniméjeforme un parfait
animal:
Mafraîcheur peu durable
est pour le goût qui l'aime
D'une délicatesse extrême,
Puisque celuy qui la ressent
le mieux
lue rebute si-tôt que je luy
parois vieux.
Je fuis bon pour le maigri
& peupropre au Carême,
Aujji rieft.ce pas luy qui
rend ma face blême:
Moncorps doux ~& poli riefl
pasfort dégagé,
Cependant je figure afieZbjen
à la table
Oùsouvent un ragoûtqu'on
trouve délectable
Sans moy ne feroit pas mange.
Jesuis fils de celuy de qui je
fus lepere;
J'aydonné la njiea ma mere;
Sans dessin, sans sçavoir si
jefais bien ou mal,
Inaniméjeforme un parfait
animal:
Mafraîcheur peu durable
est pour le goût qui l'aime
D'une délicatesse extrême,
Puisque celuy qui la ressent
le mieux
lue rebute si-tôt que je luy
parois vieux.
Je fuis bon pour le maigri
& peupropre au Carême,
Aujji rieft.ce pas luy qui
rend ma face blême:
Moncorps doux ~& poli riefl
pasfort dégagé,
Cependant je figure afieZbjen
à la table
Oùsouvent un ragoûtqu'on
trouve délectable
Sans moy ne feroit pas mange.
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3013
p. 168
CHANSON à dormir.
Début :
Venez admirer ma sçience; [...]
Mots clefs :
Dormir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON à dormir.
CHANSON
à dormir.
Venez admirer ma
sçience;
J'aprens à dormir scavamment,
Comme l'on dort à l'Audience.
Ronflez, ronflez gravement,
Latête levée,
Ouvrez les yeux en
dormant,
Et bâillez la bouche
fermée
à dormir.
Venez admirer ma
sçience;
J'aprens à dormir scavamment,
Comme l'on dort à l'Audience.
Ronflez, ronflez gravement,
Latête levée,
Ouvrez les yeux en
dormant,
Et bâillez la bouche
fermée
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3014
p. 169-183
ESTRENNES. Voyage de l'Amour & de l'Amitié.
Début :
Iris tout exprés pour vous [...]
Mots clefs :
Amour, Étrennes, Iris, Coeur, Tendresse, Soeur, Amitié
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESTRENNES. Voyage de l'Amour & de l'Amitié.
ESTRENNES.
Voyage de l'Amour & de
l'Amitié.
IRis
tout exprés pour
vous
Ces Dieux ont fait ce voyage;
Il vous doit être assez doux
Qu'à s'accorder on engage
Les Maîtres de l'Univers,
Qu'on voit rarement ensemble.
Fasse le Ciel, que les vers
De celui qui les rassemble
Pour vous feule dans son
cœur
Iris, ayant l'art de vous
plaire,
Vous qui feule pouvez faire
Sa fortune & son bonheur,
Puisse sa nouvelle année
Passer comme une journée,
Les jours comme des momens,
Quedureste de nos ans
La course soit fortunée,
Etque nôtre destinée
Nous fasse avec ces beaux
jours
Si doux, si dignes d'envie,
Trouver la fin de la vie
Dans la fin de nos amours.
L'amour, partant de Cithere
Pour se rendre auprés d'Iris,
Inquiet de n'oser faire
Seul ce voyage à Paris,
Viens, dit-il à l'amitié
Viens, chere sœur,par pitié
Servir de guide à
ton frere;
Car je ne veux en ce jour,
Quoique le Conteur publie,
Qu'il soit dit que la folie
Serve de guide à l'amour.
Chacun de nous a
ses charmes:
Je te prêreray mes armes,
Prete moy
,
ma chere
sœur,
Ton air sage, ta douceur,
Cette tendresse durable
De qui la solidité
Souvent n'est pas moins
aimable
Que l'estma vivacité.
Cela dit, pour ce voyage
Ils troquerent d'équipage,
Ils volent, sur leur passage
On vit d'abord s'enflammer
Tout cequi dans la nacure
Jusques à cette avanture
Avoitrefusé d'aimer.
Plus de Bergere cruelle,
Plus de malheureux berger,
Chacun qui voulut changer
Trouva maîtresse nouvelle>
Qui voulut rester amant
Retrouva dans sa maitresse
Pour un reste de tendresse
Un nouvel empressement.
Les amis se rechaufferent,
Tous les cœurs se renflammerent,
On s'aima mêmeàla Cour,
Et la triste indifférence
-
Sentit dans son froid séjour
Echauffer son indolence
Aux approches de l'Amour.
Tandis qu'avec diligence
Ces Dieux traversent les
airs,
La nuit déployant ses voiles
D'un crêpe semé d'étoiles
Enveloppa l'univers.
Iris cependant livrée
Aux charmes d'un doux
sommeil
,
De ses pavots enyvrée
Attendoit que son reveil
Sur son tein eût fait éclorre
Bien plus de fleurs que
l'aurore
N'en avoit fait naitre -encore
Sur le chemin du Soleil.
Quand tout à coup à sa
porte
Cette belle entend dubruit.
Qui, dit-elle, de la sorte
Ose entrer ici la nuit ?
C'est un enfant miserable
Répond d'un air pitoyable
Cet enfant, maitre des
Dieux,
Qui vient chercher
en ces
lieux
Un azile à sa misere
Auprès de vos agrémens.
Je suis chargé par ma mere
Pour vous de cent com- plimens.
On me banit, on me chasse,
Je trouve dans madisgrace
Peu de cœurs assez bien faits
Pour medonner encore
place.
On me traitte de cruel,
On me traitte de parjure
Et sans être criminel
Nonil n'est forte d'injure
Dontje ne sois accablé
>
On diroit que j'ai trouble
Tout l'ordre de la nature,
Cependant quelle imposture !
Sansrçioi, les hommesn'auroient
Qu'une languissante vie.
Je fais naître leurs desirs,
Je fais lesardens plaisirs
Parqui leur ame est ravie
Sansmoi qu'ilsignoreroiet.
Et je voy leur injustice
Oubliertous mes bienfaits,
Et sur un leger caprice
Traiter même de supplice
Les biensque je leur ai faits.
Vôtre pitié vous engage
Au secours des malheureux,
Vôtre cœur est genereux,
Et par unAdoux assemblage
J'ay toujours vû sa bonté
Compagne de sa beauté.
Pour un enfant maltraitté,
«
Dit Iris, vôtre langage
Me paroît bien doucereux,
Avec cet air langoureux,
Ce ton doux, cet équipage)
Ne seriez-vous point l'Amour ?
Je le fuis, mais las! je n'ose
Vous parler de mon re-
tour,
Je sçai que je fuis la cause
D'une infinité de maux
Dont l'affreuse jalousie
Et sa trille frenesie
Ont troublé vôtre repos.
Qui fit seul vôtre souffrance,
Doit faire vôtre bonheur;
Aussi viens-je en recompense
Vous faire present
-
d'un
cœur
Dignedevôtre tendressè.,
Comme il n'est point aujourd'huy
Horsmis vous
<
d'autre
maitresse
Au monde digne de luy.
Ce cœur ell fait pour le
vôtre f,
Je les ay faits l'un pour
l'autre;
De mille&mille agrémens
Vôtreardeur fera suivie,
Et vos doux engagemens
Feront de tous les momens
D'une si charmante vie
Autant dejour dePrintems.
Le moyen, à
ta parole,
Dit Iris, d'ajoûter foy!
Volage, n'est-ce pas toy,
Qui sous cet espoir frivole
Trompas ma credulité?
[J'en conviens, la verité
INeft pas toûjours mon
partage,
IRépond l'Amour: mais je
,
gage,
)Que sur ma sincerité
[La caution que j'amene
rVa rassurervôtre çœurJ
[ Et le convaincra sans peine.
[ L'amitié, ma chere sœur,
[ Icy presente s'engage
A tenir tous mes sermens,
1 Que dans l'ardeur de vous
plaire
Pour les rompre, j'ai fait
faire
Exprés aux autres amans,
Taprudence est non commune,
Amour, en cette action;
Qui fut, soit dit sans rancune,
Si sujet à caution
Fait très bien d'en mener
une
En pareille occasion.
Sans elle accepter je n'ose
Le cœur que l'on me propose,
Avec elle je le veux,
Et sans vous laisser morfondre
Plus long temps icy tous
deux,
Si vôtre sœur veut répondre
D'unir la sincerité
A vôtre vivacité,
Amour, j'accepte avec
joye
Ce cœur que Venus m'envoye,
Et je signe le traitté
Voyage de l'Amour & de
l'Amitié.
IRis
tout exprés pour
vous
Ces Dieux ont fait ce voyage;
Il vous doit être assez doux
Qu'à s'accorder on engage
Les Maîtres de l'Univers,
Qu'on voit rarement ensemble.
Fasse le Ciel, que les vers
De celui qui les rassemble
Pour vous feule dans son
cœur
Iris, ayant l'art de vous
plaire,
Vous qui feule pouvez faire
Sa fortune & son bonheur,
Puisse sa nouvelle année
Passer comme une journée,
Les jours comme des momens,
Quedureste de nos ans
La course soit fortunée,
Etque nôtre destinée
Nous fasse avec ces beaux
jours
Si doux, si dignes d'envie,
Trouver la fin de la vie
Dans la fin de nos amours.
L'amour, partant de Cithere
Pour se rendre auprés d'Iris,
Inquiet de n'oser faire
Seul ce voyage à Paris,
Viens, dit-il à l'amitié
Viens, chere sœur,par pitié
Servir de guide à
ton frere;
Car je ne veux en ce jour,
Quoique le Conteur publie,
Qu'il soit dit que la folie
Serve de guide à l'amour.
Chacun de nous a
ses charmes:
Je te prêreray mes armes,
Prete moy
,
ma chere
sœur,
Ton air sage, ta douceur,
Cette tendresse durable
De qui la solidité
Souvent n'est pas moins
aimable
Que l'estma vivacité.
Cela dit, pour ce voyage
Ils troquerent d'équipage,
Ils volent, sur leur passage
On vit d'abord s'enflammer
Tout cequi dans la nacure
Jusques à cette avanture
Avoitrefusé d'aimer.
Plus de Bergere cruelle,
Plus de malheureux berger,
Chacun qui voulut changer
Trouva maîtresse nouvelle>
Qui voulut rester amant
Retrouva dans sa maitresse
Pour un reste de tendresse
Un nouvel empressement.
Les amis se rechaufferent,
Tous les cœurs se renflammerent,
On s'aima mêmeàla Cour,
Et la triste indifférence
-
Sentit dans son froid séjour
Echauffer son indolence
Aux approches de l'Amour.
Tandis qu'avec diligence
Ces Dieux traversent les
airs,
La nuit déployant ses voiles
D'un crêpe semé d'étoiles
Enveloppa l'univers.
Iris cependant livrée
Aux charmes d'un doux
sommeil
,
De ses pavots enyvrée
Attendoit que son reveil
Sur son tein eût fait éclorre
Bien plus de fleurs que
l'aurore
N'en avoit fait naitre -encore
Sur le chemin du Soleil.
Quand tout à coup à sa
porte
Cette belle entend dubruit.
Qui, dit-elle, de la sorte
Ose entrer ici la nuit ?
C'est un enfant miserable
Répond d'un air pitoyable
Cet enfant, maitre des
Dieux,
Qui vient chercher
en ces
lieux
Un azile à sa misere
Auprès de vos agrémens.
Je suis chargé par ma mere
Pour vous de cent com- plimens.
On me banit, on me chasse,
Je trouve dans madisgrace
Peu de cœurs assez bien faits
Pour medonner encore
place.
On me traitte de cruel,
On me traitte de parjure
Et sans être criminel
Nonil n'est forte d'injure
Dontje ne sois accablé
>
On diroit que j'ai trouble
Tout l'ordre de la nature,
Cependant quelle imposture !
Sansrçioi, les hommesn'auroient
Qu'une languissante vie.
Je fais naître leurs desirs,
Je fais lesardens plaisirs
Parqui leur ame est ravie
Sansmoi qu'ilsignoreroiet.
Et je voy leur injustice
Oubliertous mes bienfaits,
Et sur un leger caprice
Traiter même de supplice
Les biensque je leur ai faits.
Vôtre pitié vous engage
Au secours des malheureux,
Vôtre cœur est genereux,
Et par unAdoux assemblage
J'ay toujours vû sa bonté
Compagne de sa beauté.
Pour un enfant maltraitté,
«
Dit Iris, vôtre langage
Me paroît bien doucereux,
Avec cet air langoureux,
Ce ton doux, cet équipage)
Ne seriez-vous point l'Amour ?
Je le fuis, mais las! je n'ose
Vous parler de mon re-
tour,
Je sçai que je fuis la cause
D'une infinité de maux
Dont l'affreuse jalousie
Et sa trille frenesie
Ont troublé vôtre repos.
Qui fit seul vôtre souffrance,
Doit faire vôtre bonheur;
Aussi viens-je en recompense
Vous faire present
-
d'un
cœur
Dignedevôtre tendressè.,
Comme il n'est point aujourd'huy
Horsmis vous
<
d'autre
maitresse
Au monde digne de luy.
Ce cœur ell fait pour le
vôtre f,
Je les ay faits l'un pour
l'autre;
De mille&mille agrémens
Vôtreardeur fera suivie,
Et vos doux engagemens
Feront de tous les momens
D'une si charmante vie
Autant dejour dePrintems.
Le moyen, à
ta parole,
Dit Iris, d'ajoûter foy!
Volage, n'est-ce pas toy,
Qui sous cet espoir frivole
Trompas ma credulité?
[J'en conviens, la verité
INeft pas toûjours mon
partage,
IRépond l'Amour: mais je
,
gage,
)Que sur ma sincerité
[La caution que j'amene
rVa rassurervôtre çœurJ
[ Et le convaincra sans peine.
[ L'amitié, ma chere sœur,
[ Icy presente s'engage
A tenir tous mes sermens,
1 Que dans l'ardeur de vous
plaire
Pour les rompre, j'ai fait
faire
Exprés aux autres amans,
Taprudence est non commune,
Amour, en cette action;
Qui fut, soit dit sans rancune,
Si sujet à caution
Fait très bien d'en mener
une
En pareille occasion.
Sans elle accepter je n'ose
Le cœur que l'on me propose,
Avec elle je le veux,
Et sans vous laisser morfondre
Plus long temps icy tous
deux,
Si vôtre sœur veut répondre
D'unir la sincerité
A vôtre vivacité,
Amour, j'accepte avec
joye
Ce cœur que Venus m'envoye,
Et je signe le traitté
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Résumé : ESTRENNES. Voyage de l'Amour & de l'Amitié.
Le poème 'Estrennes' relate un voyage de l'Amour et de l'Amitié, accompagnés par Iris. L'Amour, craignant de voyager seul, invite l'Amitié à se joindre à lui, soulignant que chacun possède des qualités uniques. L'Amitié apporte sa sagesse et sa douceur, tandis que l'Amour enflamme les cœurs, transformant les relations et réchauffant les amitiés, même à la cour. Au cours de leur périple, la nuit tombe et Iris s'endort. L'Amour, déguisé en enfant malheureux, se présente à elle et se plaint d'être banni et injustement traité. Il explique son rôle crucial dans la vie des hommes, malgré leur ingratitude. Iris, reconnaissant l'Amour, accepte son cœur en cadeau, symbolisant une vie remplie de tendresse et de bonheur. L'Amitié garantit la sincérité de l'Amour, assurant Iris de la fidélité de ses sentiments. Iris accepte finalement le cœur offert par l'Amour, scellant ainsi un pacte de sincérité et de vivacité.
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3015
p. 184-201
PIECE NOUVELLE Dialogue entre un Berger & une Bergere, par M. D. A.
Début :
Philis, tous nos Bergers vous repetent sans cesse, [...]
Mots clefs :
Berger, Bergère, Dialogue, Amour, Philis, Coeur
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texteReconnaissance textuelle : PIECE NOUVELLE Dialogue entre un Berger & une Bergere, par M. D. A.
PIECE NOUVELLE
Dialogue entre un Berger & une
Bergere, parM. D. A.
*
LE BERGER.
PHilis,
tous nos Bergers
vous repetent sans
cesse,
Qu'ils sentent pour vous
de l'amour,
Je les voy gémir chaque
jour
D'un nouveau tourment,
qui les presse,
Je
Je ne puis comprendre
leurs maux,
Jevoy tous les jours leurs
troupeaux
Aussi gras que les mins,
bondir dans cette
plaine;
Les biens que le Printemps
amene
Sont communs à
tous les
Bergers,
Et pour tous, les Zephirs
legers
Rafraîchissentnos Champs
de leurs douces haleines.
Quelles peuvent être les
peines
Qu'ils vous racontent tous
les jours,
Belle Phifis,daignez milapprendre
Que peuvent être ces amours;
Qui font couler les pleurs
que je leur voy répandre.
LA BERGERE.
Vous le sçaurez à vôtre
tour,
Attendez sans impatience,
Berger,à connoître l'Amour,
Gardez vostre heureuse
ignorance •
Autant que ce Dieu le voudra,
Quand le fatal moment
viendra,
Pour acquérir cette science,
Malgré toute vôtre innocence,
yôtre cœur vous avertira,
J LE BERGER.
Suis-je le seul de ces Campagnes,
Qui ne connoisse pas l'amour?
LA BERGERE.
Berger,mes aimables compagnes
Vous le feront connoître
un jour.
LE BERGER.
Non, belle Philis, ce mystere
Dont les Bergers [e plaignent tous,
J'ayme mieux l'apprendre
de vous
Cent fois, que d'une autre Bergere
LA BERGERE.
Eh bien, sçachez donc
quel'amour ":
Se prend dans les yeux
d'une belle,
Le sensible Berger, qui la
,
voit chaque jour,
Luy trouve chaque jour
une grace nouvelle,
Ce feu s'augmente incessamment
Auprès de l'aimable Bergere, Ildevient enfin un tour-
'- ment
Si le Berger la trouve fiere.
LE BERGER.
Si vousnommez amour,
cefeu qui brûle en
nous,
i
Et dont onnepeutsedéfendre,
Ai-je btfoin de vous apprendre
Que je brûle d'amourpour
vous?
LA BERGERE.
Berger, iln'est pas temps,
je dois encor vous dire,
Qu'il est un amour impofleur,
Qui ne cherche qu'à se
produire, L.
Au lieu que la ifncereardeur ,.,"
Qu'un veritable amour inf
pire, t
Est un secret de nôtre
cœur,
Dont les yeux seuls doiventinstruire.
LE BERGER.
N'oubliez pas, Philis, f
vous faites un choix,
Que sans sçavoir le nom
du Dieu quifait qu'on
ayme
J'en ai rempli toutes les
loix,
Jugez de mon amour extrême,
Sans cesse je vous regardois,
Si c'etf ainsiqu'un cœur
soupire,
Ah! quand j'aurois connu
tout ce que je sentois
Aurois-je pû mieux vous
le dire?
LA
LA BERGERE.
Oüi
3
mais vous en dites
autant
A la bergere Floriselle,
Lors que d'un air vif &
content
On vous voit danser avec
elle.
Je içay qu'à louër ses appas
La fested'hier s'estpassée,
Vous suivîtes long-temps
ses pas,
Et même sa rigueur en parut offensée:
Sans ses refus enfin, vous
ne m'aimeriez pas.
LE BERGER.
Je trouvois du plaisiràvoir
cette bergere,
Je ne puis le désavouër,
J'aimois à l'entendre louër:
Mais expliquez-moy ce
mystere;
Ses appas me paroissoient
doux,
Florifelle sçavoit me plaire,
Et parmi ces plaisirs je ne
pensois qu'àvous,
Philis, ne se peut-il point
faire,
Qu'elle ait quelques-uns
de vos traits?
Les- bergers n'aiment-ils
jamais
Ce qui ressmbre à leur
bergere ?
LA BERGERE.
Laissons ces discours dangereux,
Rejoignons nostroupeaux,
retournons à la plaine,
j
Reservons tous nos soins
poureux,
Le reste donne trop de
(
peine.
LE BERGER.
Helas déja nous nous qüitçpns?
Craignez-ousque dans
ces prairies
Un loup enlevenos moutons?
Voicy les miens errans far
ces herbes fleuries,
Ils me furent bien chers:
mais je les donne tous,
Philis, pour être encore un
moment avec vous.
LA BERGERE.
Je vous ferois, berger,
lemême sacrifice,
Mes troupeaux ne sont pas
ce quej'aime lemieux £
Je consens même qu'à mes
1
yeux
Un loup cruel. me les ravisse y
Si contre un plus doux artifice
Je puis garder helas, un
-,
bien LEplus BERGER. .precièux»
Helas! si pour me fuir vous
allez dans ces plaines,
Quevais-je devenir tout le
reste du jour?
Je voulois connoîtrel'amour -
Je neconnoîtray que ses
peines.
LA BERGERE.
D'aujourd'hui tu visfous sa I°Y>
Et tu te plains de son empire
Surluij'aurai tantôt cent
choses à te dire
Tu ne le connois pas carsibienque pasen- en
car .,(
-LEBERGER.
Belle: Philis mon coeur
soupire,
De ne pas le connoître
mieux
Demeurez encore en ces
lieux
Pour achever de m'en ine.
truire.
Mais vous suyez, Philis,
nonnel'eiperez pas,
Sans vous je ne scaurois
plus vivre,
Tircis à force de la suivre
La fit revenir sur les pas,
Auprès d'elle coucher sur
la fraîche verdure,
Tircisluy dit en soupirant
Toutce que la simple na-
ture
Sçait dicter au plus ignorant,
Philis dont le coeur étoit
tendre
Ne put se lasser de l'entendre
Et connut trop tard le danger.
Pour une bergere amou.
reuse
L'ignorance d'un beau berger
Est mille fois plus dangereuse,
Que l'experience trompeuse
D'un berger sujet a
changer.
La nuit commença sa carrière
Trop tôt pour de telles
amours,
Il salut se quitter, & la jeune bergere
Finit par ce tendre discours :
Tu viens d'apprendre en ce
bocage,
Ce que c'est que l'amour
au comble des souhaits,
Puisse-tu n'apprendre jamais
Ce que c'est que l'amour
volage
Dialogue entre un Berger & une
Bergere, parM. D. A.
*
LE BERGER.
PHilis,
tous nos Bergers
vous repetent sans
cesse,
Qu'ils sentent pour vous
de l'amour,
Je les voy gémir chaque
jour
D'un nouveau tourment,
qui les presse,
Je
Je ne puis comprendre
leurs maux,
Jevoy tous les jours leurs
troupeaux
Aussi gras que les mins,
bondir dans cette
plaine;
Les biens que le Printemps
amene
Sont communs à
tous les
Bergers,
Et pour tous, les Zephirs
legers
Rafraîchissentnos Champs
de leurs douces haleines.
Quelles peuvent être les
peines
Qu'ils vous racontent tous
les jours,
Belle Phifis,daignez milapprendre
Que peuvent être ces amours;
Qui font couler les pleurs
que je leur voy répandre.
LA BERGERE.
Vous le sçaurez à vôtre
tour,
Attendez sans impatience,
Berger,à connoître l'Amour,
Gardez vostre heureuse
ignorance •
Autant que ce Dieu le voudra,
Quand le fatal moment
viendra,
Pour acquérir cette science,
Malgré toute vôtre innocence,
yôtre cœur vous avertira,
J LE BERGER.
Suis-je le seul de ces Campagnes,
Qui ne connoisse pas l'amour?
LA BERGERE.
Berger,mes aimables compagnes
Vous le feront connoître
un jour.
LE BERGER.
Non, belle Philis, ce mystere
Dont les Bergers [e plaignent tous,
J'ayme mieux l'apprendre
de vous
Cent fois, que d'une autre Bergere
LA BERGERE.
Eh bien, sçachez donc
quel'amour ":
Se prend dans les yeux
d'une belle,
Le sensible Berger, qui la
,
voit chaque jour,
Luy trouve chaque jour
une grace nouvelle,
Ce feu s'augmente incessamment
Auprès de l'aimable Bergere, Ildevient enfin un tour-
'- ment
Si le Berger la trouve fiere.
LE BERGER.
Si vousnommez amour,
cefeu qui brûle en
nous,
i
Et dont onnepeutsedéfendre,
Ai-je btfoin de vous apprendre
Que je brûle d'amourpour
vous?
LA BERGERE.
Berger, iln'est pas temps,
je dois encor vous dire,
Qu'il est un amour impofleur,
Qui ne cherche qu'à se
produire, L.
Au lieu que la ifncereardeur ,.,"
Qu'un veritable amour inf
pire, t
Est un secret de nôtre
cœur,
Dont les yeux seuls doiventinstruire.
LE BERGER.
N'oubliez pas, Philis, f
vous faites un choix,
Que sans sçavoir le nom
du Dieu quifait qu'on
ayme
J'en ai rempli toutes les
loix,
Jugez de mon amour extrême,
Sans cesse je vous regardois,
Si c'etf ainsiqu'un cœur
soupire,
Ah! quand j'aurois connu
tout ce que je sentois
Aurois-je pû mieux vous
le dire?
LA
LA BERGERE.
Oüi
3
mais vous en dites
autant
A la bergere Floriselle,
Lors que d'un air vif &
content
On vous voit danser avec
elle.
Je içay qu'à louër ses appas
La fested'hier s'estpassée,
Vous suivîtes long-temps
ses pas,
Et même sa rigueur en parut offensée:
Sans ses refus enfin, vous
ne m'aimeriez pas.
LE BERGER.
Je trouvois du plaisiràvoir
cette bergere,
Je ne puis le désavouër,
J'aimois à l'entendre louër:
Mais expliquez-moy ce
mystere;
Ses appas me paroissoient
doux,
Florifelle sçavoit me plaire,
Et parmi ces plaisirs je ne
pensois qu'àvous,
Philis, ne se peut-il point
faire,
Qu'elle ait quelques-uns
de vos traits?
Les- bergers n'aiment-ils
jamais
Ce qui ressmbre à leur
bergere ?
LA BERGERE.
Laissons ces discours dangereux,
Rejoignons nostroupeaux,
retournons à la plaine,
j
Reservons tous nos soins
poureux,
Le reste donne trop de
(
peine.
LE BERGER.
Helas déja nous nous qüitçpns?
Craignez-ousque dans
ces prairies
Un loup enlevenos moutons?
Voicy les miens errans far
ces herbes fleuries,
Ils me furent bien chers:
mais je les donne tous,
Philis, pour être encore un
moment avec vous.
LA BERGERE.
Je vous ferois, berger,
lemême sacrifice,
Mes troupeaux ne sont pas
ce quej'aime lemieux £
Je consens même qu'à mes
1
yeux
Un loup cruel. me les ravisse y
Si contre un plus doux artifice
Je puis garder helas, un
-,
bien LEplus BERGER. .precièux»
Helas! si pour me fuir vous
allez dans ces plaines,
Quevais-je devenir tout le
reste du jour?
Je voulois connoîtrel'amour -
Je neconnoîtray que ses
peines.
LA BERGERE.
D'aujourd'hui tu visfous sa I°Y>
Et tu te plains de son empire
Surluij'aurai tantôt cent
choses à te dire
Tu ne le connois pas carsibienque pasen- en
car .,(
-LEBERGER.
Belle: Philis mon coeur
soupire,
De ne pas le connoître
mieux
Demeurez encore en ces
lieux
Pour achever de m'en ine.
truire.
Mais vous suyez, Philis,
nonnel'eiperez pas,
Sans vous je ne scaurois
plus vivre,
Tircis à force de la suivre
La fit revenir sur les pas,
Auprès d'elle coucher sur
la fraîche verdure,
Tircisluy dit en soupirant
Toutce que la simple na-
ture
Sçait dicter au plus ignorant,
Philis dont le coeur étoit
tendre
Ne put se lasser de l'entendre
Et connut trop tard le danger.
Pour une bergere amou.
reuse
L'ignorance d'un beau berger
Est mille fois plus dangereuse,
Que l'experience trompeuse
D'un berger sujet a
changer.
La nuit commença sa carrière
Trop tôt pour de telles
amours,
Il salut se quitter, & la jeune bergere
Finit par ce tendre discours :
Tu viens d'apprendre en ce
bocage,
Ce que c'est que l'amour
au comble des souhaits,
Puisse-tu n'apprendre jamais
Ce que c'est que l'amour
volage
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Résumé : PIECE NOUVELLE Dialogue entre un Berger & une Bergere, par M. D. A.
Le texte relate un dialogue entre un berger et une bergère nommée Philis. Intrigué par les souffrances amoureuses de ses pairs, le berger interroge Philis sur la nature de l'amour. Philis lui répond qu'il comprendra l'amour lorsqu'il le vivra. Le berger avoue alors son amour pour Philis, mais elle lui parle des différentes formes d'amour, notamment l'amour impur qui cherche à se manifester et l'amour sincère qui reste secret. Philis reproche au berger de montrer de l'affection à une autre bergère, Floriselle. Le berger explique que ses sentiments pour Philis étaient présents même lorsqu'il appréciait Floriselle. Philis, inquiète, suggère de rejoindre leurs troupeaux, mais le berger exprime son désir de rester avec elle. Philis raconte ensuite l'histoire de Tircis et d'une bergère qui, par ignorance, a souffert de son amour. Finalement, Philis et le berger doivent se séparer à l'approche de la nuit, Philis lui souhaitant de ne jamais connaître l'amour volage.
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3016
p. 202-219
LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
Début :
Monsieur, Vous vous attendez sans doute à un détail exact [...]
Mots clefs :
Québec, Angleterre, Sauvages, Général, Acadie, Canada, Prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
lage.
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
LETTRE
De Quebec, le ZO. Nov. 171Z.
-MONSIEUR,
Vous vous attendez sans
doute à un détail exact de
ce qui s'est passé dans les
^eo;ions froides de l'Ameriquequenoushabitons,
& sur tout d'être informé
à fond de lentreprife des
Anglois sur la Colonie en
effet, rien de mieux concerté
,
rien de plus mesuré quece qu avoient projette nos ennemis principalement cette année,
-
pour se rendre maîtres de
coureia nouvelle France,
'0
si le succés avoit répondu
à leurattente.
Il faut remarquer, Mt,
qu'il y
avoir dixans ou environ que les Anglois nos
voisins, aidés de ce qu'ils
appellent ici la vieille Angleterre, formoient le dessein de joindre à leurs Colonies celle du Canada
ik
sceance. qui seroit fort à leur bienCe que les François possèdent dans la
grande & vaste Isle de
Terreneuve & dans ce que
nous appelions le Canada,
qui est plus important au
Roy que l'on ne pense; Le
Perou est au Roy d'Es.
pagne une mine bien avantageuse: mais la pêche de
la Morüe sur le grand banc
l'est peut-être autant, si
l'on considere que c'est
nonseulement un fonds,
aussi-bienque les mines de
l'Amerique méridionale,
dans lequel on ne mec
rien, & dont on tire beaucoup par cette poudre si
panionnementaimée des
hommes, aumoins des Europeens. Le Roy au milieu
de la paix, par lemoyens
de la pesche des Moruëà
de Terre-neuve, entretient
un nombre considerable
de gens de Mer& de Matelots, qui dans les changemens des affaires, font
tousprests à le servir dans
les armemens de Mer;cequi est souventtrès avan- tageux. -
Cela supposé pour revenir aux grands desseins
des Anglois sur Québec &
sur lillode Montreal, c'est
à dire sélon l'usage de parler de ce pays-ci,sur le Canada d'en bas & sur celuy
d'en haut, il ne sera point
inutile, Mr, de vous remettre fous les yeux la
conduite habile &: très prudente que Mr le Marquis
de Vaudreuil Gouverneur
General de la nouvelle
France a
gardée jusqu'àpresent pour empêcher les
ennemis d'executerun def
rein qu'ils commençoient
à ébaucher.
Ce sut pour cela qu'en
1703-(jeme conrenrerai de
cette époque) M. de BeauBassin,sousles ordres deM.
le General, se mit à la tête.
d'un parti composé de Canadiens & de Sauvages
Iroquois, Abnaxis, & aurres,{e mit en marche vers
la fin de Juillet de cette
année, ôc qu'au bout d'un
mois la petite armée se
trouva au milieu de la
nouvelle Angleterre, ou
elle s'empara de plusieurs
postes.
L"a même l , année 1703. a
la fin du mois de Décembre, M. de Ronville autre
Officier Canadien emporta d'assaut laville de Diersields dans lanouvelle Angleterre.
En 1704. les Anglois
voulurent tenter le
siege
de Port-Royal, capitale
de l'Acadie, qui fait partie
de la nouvelle France. Le
ColonelChevoy,qui commandoit à la floteAngloise,
qui avoit moüillé dans la
BayeFrançoise dans le dessein de faire une descente,
fut
fut repoussé à deux attaques qu'il fit avec vigueur,
ses vaisseaux brisez & fracassez, & contraint de s'en
retourner à Baston.
-' Dans le temps que les
Anglois mettoient tout en
oeuvre pour s'emparer de
la capitale d'Acadie
,
Peter
Sehuyler Commandant
d'Orange dans la nouvelle
York
,
vint presenter six
Colliers aux Sauvages nos
Alliez, dans,l'intention de
les mettre de son parti:
maisilstinrent ferme pour
nous, & demeurerent for
,
leurs nattes.
Le Canada se trouva en
1705. plein d'Anglois que
nous avions pris en Acadie, dans la nouvelle Angleterre
,
& dans NevvYork en differens partis,
que nous avions former
Parmi ces prisonniers etoit
leMinistre de Diersields,.
place de la nouvelleAngleterre. Joseph Dudley,.
Gouverneurde Baston,Capitale de la nouvelle Anglterre, envoya à Quebec
Jean Livingston Major
y
pour négocier l'échange
avec nôtre General le
Marquis de Vaudreüil
Ce fut cette même année 1705. que les Canadiens, fous la conduite de
Mr Beaucour, Capitaine
d'un merite reconnu, également habile dans l'art de
fortifier les places, & dans
les entreprises de guerre,se
rendirent maîtres des environs du fort S. Jean, poste des plus importans que
les Anglois possedent dans
l'isle de Terre-neuve, vers l'embouchure du Fleuve
S. Laurent.
1
L'échange des Anglois
prisonniers ne put se conclure qu'en1706.
Toute la nouvelle Angleterre fut en 1707. bloquée,s'il m'est permis de
parler ainsi, par nos Sauvages alliez, les habitans
n'en osoient sortir pour
faire leur moisson.
L'entreprise de l'Acadie
ayant été remise en deliberation au Conseil de Baston, on resolut le Siége de
Port Royal. Le commandement en fut donné au
Colonel MarsH. Cette RCh
te parut dans la Baye Françoiseau commencement
de Juin.
Une expédition memorable ce fut celle de Haveril fous le commandement de M. de Rouville
& de Schaillonsaidez
des sieurs de Contrecour,
& de la Gauchetiere, elle
jetta la terreur dans Bass
ton, Haveril & dans son
voisinage;nousenlevâmes
ce porteaux Anglois
maigre leur valeur &
leur habileté.
On changea de batterie
en 1709. & au milieu des
neiges & d'un froid tel
qu'il fc fait sentir dans l'A.
merique fcptentrion,,ile.,les
Canadiens allèrent prendre le fort saint Jean.six
portes importans par la
pesche des Moruës Se
d'autres poissons que l'on
fait aux atterages de ce fort & aux bancs voisins :
auïn-côc aprés le General
NicolsonVveteche mit en
mer une flottenombreuse,
& leva une armée suffisante pour attaquerMontreal
:
mais la flote fut con-
tremandée par les Anglois
qui étoient en. Portugal
Nicholsonmarcha à la tête dessiens, prit le chemin
de Lac champlain.
Me voici àl'annee 1110.
quiest le terme de la derniere lettre que j'ay eti
l'honneur de vous addresser,je vous y ay fait voir
comment Mr le Marquis
de Vaudreuil nôtre General avoit mis les Anglois
de la nouvelle Angleterre,
ceux de la nouvelle York,
& les Sauvages leurs alliez,
en état de ne rien entre-
prendre sur nos habita
rions. C'est à la fin de 1710.
que Monsieur le Chevalier de Beaucour, Capitaine Ingenieur,fort estime dans la nouvelle France & fort habile dans
l'architecturemilitaire,
a
élevé le Fort dePontchartrain, vulgairementappellédeChambly. On ya mis
cette année, vers la fin de
Septembre, la derniere
main. C'est un puissànt
rempart contre les entreprises du côté du haut Canada..
Les
Les choses étant en cet
état, lorsque les Anglois
nos voisins, secourus de
ceux de la vieille Angleterre) ont fait les derniers
efforts pour se rendre maîtres de la nouvelle France,
en l'attaquant par en-bas,
c'est à dire en assiégeant
Quebec qui en est la Capitale.
Le Major Liumgton
Anglois, accompagnédu
Baron de Cassin François,
partirent de ce pays-là vers
la fin d'Odobre de l'année
1710. pour travailler à un
échange de prisonniers
que gardoient en Acadie
les Sauvages nos aliez:ils
ie servirent de la voye du
canot pour aller par eau,
leur petit bastiment ayant tourné, & un de leurs domestiques noyé, ils furent
obligez de continuer leur
voyage par terre, dans les
neiges & les marais à
travers les bois, ils furent
cinq jours sans trouver
d'autre nourriture que ce
qu'ils trouvoient fous les
neiges en gratant la terre.
Deux de leurs gens s'éga-
rerent en cherchant à vivre, & j'ay sçû depuis de
l'un d'eux une remarque
assez curieuse
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Résumé : LETTRE De Quebec, le 10. Nov. 1711.
La lettre datée du 20 novembre 1712 relate les tensions et les conflits entre les Français et les Anglais en Amérique du Nord. Les Anglais, soutenus par la 'vieille Angleterre,' visaient à s'emparer des colonies françaises, notamment le Canada et Terre-Neuve, en raison de l'importance économique de la pêche à la morue. Le gouverneur général de la Nouvelle-France, le Marquis de Vaudreuil, a adopté une conduite prudente pour contrer ces menaces. En 1703, des expéditions françaises ont capturé plusieurs postes en Nouvelle-Angleterre. L'année suivante, les Anglais ont tenté de prendre Port-Royal en Acadie, mais ont été repoussés. En 1705, des prisonniers anglais ont été échangés, et les Canadiens ont pris des postes importants à Terre-Neuve. En 1707, les alliés autochtones des Français ont bloqué la Nouvelle-Angleterre. Des expéditions françaises ont également semé la terreur dans les colonies anglaises. En 1709, malgré les conditions hivernales rigoureuses, les Canadiens ont pris le fort Saint-Jean. En 1710, le Chevalier de Beaucour a construit le fort de Pontchartrain, un rempart contre les attaques venues du haut Canada. La lettre se termine par le récit d'une mission de deux hommes, un Anglais et un Français, qui ont dû traverser des conditions difficiles pour négocier un échange de prisonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3017
p. 219-224
Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Début :
Pressez par la faim & cherchant aux dépens de leur vie [...]
Mots clefs :
Animaux, Cavernes, Manger, Feu, Faim
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Animaux qui font du
feu, dans des especes
de cavernes sons des
roches.
Pressez par la faim &C
cherchantauxdépens de
leur vie de quoi manger,
cIlest à dire suivant des
traces d'animaux sauvages, pour en trouver
quelqu'un qu'ilspuisent
tuer pour le manger, ils
trouvèrent en plusieurs
endroits de ces cavernes
de petits monceaux ou
magasins d'animaux differens qui leur parurent
comme defechez M
brûlés au feu; cela leur
fit croire que quelques
Sauvageshabitaientces
cavernes:rextrêmesaim
leur fit manger quelques morceaux de ces
animaux defechez & si
durs, qua peine pouvoientils en dechireravec lesdents.Ilsremar-
-
querent dans tous ces
endroits où étoient ces
monceaux, de grandes
places noires&des restes
de branches brulées, ce
qui leur avoit fait conclure, cômej'ay dit,que
des hommes seuls pouvoient avoir roti ces animaux: mais ils remarquoient en même temps
qu'ils étoient desechez
avecle cuir,lepoil,lesentrailles, en un mot sans
aucun aprêt:ensuiteils
trouverent au bout de
ces cavernes quelqu'un
de ces animaux qui
fuioient & qui étoient
come des especes d'ours,
maisplusalongez &C si
tinlidcs, que du plus
loin qu'ilslesavoient
entend usilsavoienttoûjours fui. Ils n'oserent
pourtant avancer plus
loin: mais en reprenant
leur route ils aperçurent
dans un autre enfoncement une lueur de feu.
La curiosité les fit avancer si doucement qu'ils
virent deux de ces animaux auprès de ce feu
mourant, & qui fuyant
d'une grande vîtesse
donnèrent à nos gens la
hardiesse d'avancer jusqu'à un brasier,où ils
virent plusieurs de ces
animaux brûlez & defechez encor tout bru-
lants & d'autres tous
cruds. Ensortê qu'aprèsplusieurs autres remarques qu'ils firent, ils ne
doutent point que ces
animaux fuyars n'ayent
l'art d'alumer du feu 6L
la prévoyance de desecher &: brûler les ani-.
maux dont ils se nourissent, parce qu'aparemment ils ne les peuvent
arrâper qu'en de certaines saison
feu, dans des especes
de cavernes sons des
roches.
Pressez par la faim &C
cherchantauxdépens de
leur vie de quoi manger,
cIlest à dire suivant des
traces d'animaux sauvages, pour en trouver
quelqu'un qu'ilspuisent
tuer pour le manger, ils
trouvèrent en plusieurs
endroits de ces cavernes
de petits monceaux ou
magasins d'animaux differens qui leur parurent
comme defechez M
brûlés au feu; cela leur
fit croire que quelques
Sauvageshabitaientces
cavernes:rextrêmesaim
leur fit manger quelques morceaux de ces
animaux defechez & si
durs, qua peine pouvoientils en dechireravec lesdents.Ilsremar-
-
querent dans tous ces
endroits où étoient ces
monceaux, de grandes
places noires&des restes
de branches brulées, ce
qui leur avoit fait conclure, cômej'ay dit,que
des hommes seuls pouvoient avoir roti ces animaux: mais ils remarquoient en même temps
qu'ils étoient desechez
avecle cuir,lepoil,lesentrailles, en un mot sans
aucun aprêt:ensuiteils
trouverent au bout de
ces cavernes quelqu'un
de ces animaux qui
fuioient & qui étoient
come des especes d'ours,
maisplusalongez &C si
tinlidcs, que du plus
loin qu'ilslesavoient
entend usilsavoienttoûjours fui. Ils n'oserent
pourtant avancer plus
loin: mais en reprenant
leur route ils aperçurent
dans un autre enfoncement une lueur de feu.
La curiosité les fit avancer si doucement qu'ils
virent deux de ces animaux auprès de ce feu
mourant, & qui fuyant
d'une grande vîtesse
donnèrent à nos gens la
hardiesse d'avancer jusqu'à un brasier,où ils
virent plusieurs de ces
animaux brûlez & defechez encor tout bru-
lants & d'autres tous
cruds. Ensortê qu'aprèsplusieurs autres remarques qu'ils firent, ils ne
doutent point que ces
animaux fuyars n'ayent
l'art d'alumer du feu 6L
la prévoyance de desecher &: brûler les ani-.
maux dont ils se nourissent, parce qu'aparemment ils ne les peuvent
arrâper qu'en de certaines saison
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Résumé : Animaux qui font du feu, dans des especes de cavernes sous des roches.
Des hommes, affamés, découvrent dans des cavernes des animaux brûlés, suggérant la présence de sauvages. Ils observent des traces de feu et des restes d'animaux desséchés, avec leur cuir, poil et entrailles, sans préparation. Plus loin, ils aperçoivent des animaux ressemblant à des ours, mais plus allongés et timides. En explorant davantage, ils voient une lueur de feu et trouvent deux de ces animaux près d'un brasier mourant. Ils constatent la présence d'animaux brûlés et d'autres crus, concluant que ces animaux sauvages maîtrisent l'art de faire du feu et de dessécher les animaux dont ils se nourrissent, probablement en certaines saisons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3018
p. 225-241
« Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
Début :
Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...]
Mots clefs :
Sauvages, Québec, Anglais, Acadie, Festin, Anakis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
iintems de cette année
1711. Vveteh Officier Anglois prit le parti de s'engager dans la flote que l'on
équipoit à Baston pour assiéger Quebec,ayant quelque connoissance de la riviere S. Laurent:il quitta
pour -cetre, eSecrAcadie
&le Port-Royal que François Nicholsonavoit pris
au commencement d'Octobre de l'année 1710, Ir ôe
que l'on auroit repris, si
le Gouverneur François
qui commandoit dans ce
pays & dans cette derniere
place ne l'eût rendue un
peu trop vîte, luy qui l'avoit si bien deffenduë en
1707. Les Anglois se sont
-
vûs depuis laprisemême de
PortRoyal réduits plus d'une fois à nous y
laisser rentrer, si M. le Marquis de
Vaudreiiil, qui avoit déja
envoyé des Officiers de
distinction & du premier
rang, avec un corps de
Canadiens alertes & braves pour aider les Acadiens
restes fidelesauRoy, pour
reprendre le Port-Royal,
n'eût été oblige de survenir en les rappellant, à ce
qui étoit de plus pressé, je
veux dire à la lureté de
Quebec, de l'Isle de Montreal. : Vers la fin de Juin de la
même année les Anglois
( sirent un détachement sous
la conduite de Rith. qui
sur menacer quelques ha~
bitansde l'Acadie de les
passer tous au fil de l'epee.
Sur cette menace un
chef des Sauvages appellé l'Aimable,assembla aus
sitôt trente de ceux de fou
village des plus braves, &
les exhorta (les Chefs parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale exhortent & prient ceux qui
les ont choisis pour leur
Chef plutôt qu'ils ne leur
commandent) de se ranger
tous & chacun derriere des
arbres le long d'une riviere
voisine du chemin, qu'il
jugeoit que le Capitaine
R. devoir tenir. En effet les
Angloisayant peu detems
après paru dans leurs canots, le Chef des Abnakis
les iomma hardiment de
se rendre & de mettre bas
les armes, les Anglois aucontraire se mirent en devoir de faire une décharge
sur les Sauvages. Ceux-ci
bien instruits par leur Chef
avant le premier coup de
fusil se trouverenttous ventre contre terre; la décharge des Anglois faite, les
Abnakis la firent à leur
tour:mais en choisissant
chacun leur homme qu'ils
nemanquèrent point; puis
ayant prit leurs haches en
main,ils tombèrent sur le
reste, qu'ils couperent en
morceaux. A peine quelques-uns de ces Anglois se
sauverent jusqu'au fort; ce
qui est de remarquable
c'est qu'aucun des Sauvages ne fut blessé. Ruh.fut
pris avec deux autres Officiers de la garnison de
Port-Royal, & cinq ou six
soldats. Ruh. ayant supplié le Chef des Anakis de
luy laisser la liberté d'aller
prendre au fort de quoi
subvenir à ses besoins à
Quebec, où il voyoit bien
qu'on alloit le mener, le
Sauvage ne luy accorda
que vingt- quatre heures
pour cela,lequel tems expiré s'il ne * se rendoit auprés de lui ponctuellement,
ille menaça de casser la tête aux Officiers & aux (oldats compagnons de sa
captivité, & quiplus est, de
- ne faire jamais quartier à
!
qui que ce soit de la nation
Angloise s'il manquoit à sa
parole.
Le Capitaine Ruh. revint exadement,l'aimable
,
chef des Sauvages
Anakis de l'Acadie étant
arrivé à Quebec avec sept
prisonniers, après une marche telle que la font les
gens de la sorte, c'est à
dire à
travers d'épaisses forests, des rivieres ou des
Lacs
5
d'affreux deserts, alloit souvent visiter le Capitaine R. son principal
prisonnier dans une bonne
auberge à Quebec, car on
luy avoit donné cette ville
pour prison.L'Aimable qui
trouvoit les ragoûts de son
auberge meilleurs que ses
chaudieres sauvages, buvoit
& mangeoit si fréquemment avec luy, que cet Ofsicier
sicier ayant voulu s'en
plaindre leSauvagelui dit:
oh oh tu devrais plûtot me
remercier de ce que je t'en
laisse manger ta part,
la
mangerois-tu si je ne t'avois
pas laissé la vie,& me diroistu cela que tu me dis sije t'avois arraché la Unvue qui
t*ai•dJe a, manger ces vivres?
La garnison du PortRoyal d'Acadie ayant fait
un nouveau détachement,
qui menaçoit les Anakis,
l'Aimable qui s'étoit rendu chez luy, tomba dessus
brusquement, le défit & le
tailla en pieces, excepte
quatre ou cinq qu'il fit
prisonniers, dont même ;
deux ou trois se trouverent i
blessés. Ce Chefdes Sauvages s'étant saisi des provisions & des vivres de ses
ennemis, il y
découvrit de
l'eau de vie, qu'il distribua
avec beaucoup de sagesse
à
ceux de sa nation qui 1avoient aidé dans le combat; car après leur en avoir
donné feulement un coup
à boire il jetta le reste dans
la Riviere
,
de peur qu'ils
n'en abusassent & ne sus- !
fent par là exposés à la surprise des ennemis. L'Aimable voyant les blessés
en danger envoya dire au fort de Port-Royal, que
l'on pouvoit envoyer un
Chirurgien pour panser les
blessés,& que cela lui donneroit la gloire de les tuer
encore une autre fois.
Au milieu du Printems
le nommé Frenay étant
arrivéde Plaisance enTerre-neuve à Quebec
,
apporta des lettres de M. de
Costebelle,Gouverneur de
cette place, à M. de Vau-
dreüil. M. le Comte de
Ponrchartrain luy marquant que les Anglois préparant un gros armement
pours'emparer de Plaisance en l'Isle deTerre. neuve,
ou même de Quebec
,
il
falloit se tenir sur ses gar- des.
Nos Ambassadeurs ou
envoyés chés les différentes nations Sauvages d'enhaut, je veux dire du côté
des grands Lacs
,
n'ont
point mal réussi dans leurs
négociations,puisqu'ils en
ont amené environ quatre
cent. On y
voyoit des Hurons, des Missisalagues & des
Sauteurs Sauvages de la
nation des Outaouaes, ou
des néspercés; des Sakis,
desNipissings,des Miamis,
des Kikapoux,des Outagamis ou Renards, des Pontcouatamis, desMaskoutens
ou de la nation du feu, des
Malommis. Meilleurs de
Longueil,Joncaire ôc de la
Chauvinerie amenerent
des anciens ou Chefs d'entres les Iroquois des villages de Sononthouan,d'Onnonthagué, d'Onciout, ôc
de Goiogouen. Je crois
que vous ne ferez point fâché de sçavoir comment
on les reçut à Montréal,
le rendés-vous ordinaire
des Sauvages d'en-haut.
Les mots Sauvages de Nequarré, la Chaudiere est
cuite, & de Gag,nfnovouryJ
le Chien est cuit, furent repetez bien des fois durant
le festin qu'on leur fit.
Le jour du festin de ces
Sauvages assemblés fut le
7. jour d'Aoust. Comme
les SauvagesChrétiens que
nous avons icy dans nos
millions tantde Mrs de S.
Sulpice que des Reverends Pere Jesuites & des
Recolets, y
furent appelles, & que les femmes &
leurs enfans letrouverent
de la partie, quoique seulement pour voir danser les
hommes,n'y ayant chez les
Sauvages que les guerriers
qui puissent de droit danser
aux festins de guerre, le
nombre des conviés montoit a environ quinze cent.
La scene fut devant la maison de M. le Marquis de
Vaudreüil nôtre General,
& proche les bords du
grand Fleuve S. Laurent.
On comptoit au festin
sauvage douze grandes
chaudieres,quiauraient pu
ce me semble faire quelque comparaison avec
quelques-unes de celles des
Gobelins à Paris; elles étoient pleines de fort longs
quartiers de Bœufs, de
Moutons, de Cochons, &
de l'élite des plus gros
Chiens, dont on voyoit les
têtes se promener dans ces
vastesreceptacles de viandes, que l'on faisoit boüillir
lir à grand feu en attifant
des moitiez d'arbres bout
à bout, l'assaisonnement de
ces differens mets étoit de
pois fort gros & de différentes especes, que l'on jettoit avec des péles à longs
manches dans les Chaudieres.
Maisfinissonscedétail. On
m'apromispour lemois prochain dessingularitezsurle
repas des Sauvages, que je
joindrayaureste de cette relation qui efi trop longue pour
être mise dans un seul Mercure
1711. Vveteh Officier Anglois prit le parti de s'engager dans la flote que l'on
équipoit à Baston pour assiéger Quebec,ayant quelque connoissance de la riviere S. Laurent:il quitta
pour -cetre, eSecrAcadie
&le Port-Royal que François Nicholsonavoit pris
au commencement d'Octobre de l'année 1710, Ir ôe
que l'on auroit repris, si
le Gouverneur François
qui commandoit dans ce
pays & dans cette derniere
place ne l'eût rendue un
peu trop vîte, luy qui l'avoit si bien deffenduë en
1707. Les Anglois se sont
-
vûs depuis laprisemême de
PortRoyal réduits plus d'une fois à nous y
laisser rentrer, si M. le Marquis de
Vaudreiiil, qui avoit déja
envoyé des Officiers de
distinction & du premier
rang, avec un corps de
Canadiens alertes & braves pour aider les Acadiens
restes fidelesauRoy, pour
reprendre le Port-Royal,
n'eût été oblige de survenir en les rappellant, à ce
qui étoit de plus pressé, je
veux dire à la lureté de
Quebec, de l'Isle de Montreal. : Vers la fin de Juin de la
même année les Anglois
( sirent un détachement sous
la conduite de Rith. qui
sur menacer quelques ha~
bitansde l'Acadie de les
passer tous au fil de l'epee.
Sur cette menace un
chef des Sauvages appellé l'Aimable,assembla aus
sitôt trente de ceux de fou
village des plus braves, &
les exhorta (les Chefs parmi les Sauvages de l'Amerique septentrionale exhortent & prient ceux qui
les ont choisis pour leur
Chef plutôt qu'ils ne leur
commandent) de se ranger
tous & chacun derriere des
arbres le long d'une riviere
voisine du chemin, qu'il
jugeoit que le Capitaine
R. devoir tenir. En effet les
Angloisayant peu detems
après paru dans leurs canots, le Chef des Abnakis
les iomma hardiment de
se rendre & de mettre bas
les armes, les Anglois aucontraire se mirent en devoir de faire une décharge
sur les Sauvages. Ceux-ci
bien instruits par leur Chef
avant le premier coup de
fusil se trouverenttous ventre contre terre; la décharge des Anglois faite, les
Abnakis la firent à leur
tour:mais en choisissant
chacun leur homme qu'ils
nemanquèrent point; puis
ayant prit leurs haches en
main,ils tombèrent sur le
reste, qu'ils couperent en
morceaux. A peine quelques-uns de ces Anglois se
sauverent jusqu'au fort; ce
qui est de remarquable
c'est qu'aucun des Sauvages ne fut blessé. Ruh.fut
pris avec deux autres Officiers de la garnison de
Port-Royal, & cinq ou six
soldats. Ruh. ayant supplié le Chef des Anakis de
luy laisser la liberté d'aller
prendre au fort de quoi
subvenir à ses besoins à
Quebec, où il voyoit bien
qu'on alloit le mener, le
Sauvage ne luy accorda
que vingt- quatre heures
pour cela,lequel tems expiré s'il ne * se rendoit auprés de lui ponctuellement,
ille menaça de casser la tête aux Officiers & aux (oldats compagnons de sa
captivité, & quiplus est, de
- ne faire jamais quartier à
!
qui que ce soit de la nation
Angloise s'il manquoit à sa
parole.
Le Capitaine Ruh. revint exadement,l'aimable
,
chef des Sauvages
Anakis de l'Acadie étant
arrivé à Quebec avec sept
prisonniers, après une marche telle que la font les
gens de la sorte, c'est à
dire à
travers d'épaisses forests, des rivieres ou des
Lacs
5
d'affreux deserts, alloit souvent visiter le Capitaine R. son principal
prisonnier dans une bonne
auberge à Quebec, car on
luy avoit donné cette ville
pour prison.L'Aimable qui
trouvoit les ragoûts de son
auberge meilleurs que ses
chaudieres sauvages, buvoit
& mangeoit si fréquemment avec luy, que cet Ofsicier
sicier ayant voulu s'en
plaindre leSauvagelui dit:
oh oh tu devrais plûtot me
remercier de ce que je t'en
laisse manger ta part,
la
mangerois-tu si je ne t'avois
pas laissé la vie,& me diroistu cela que tu me dis sije t'avois arraché la Unvue qui
t*ai•dJe a, manger ces vivres?
La garnison du PortRoyal d'Acadie ayant fait
un nouveau détachement,
qui menaçoit les Anakis,
l'Aimable qui s'étoit rendu chez luy, tomba dessus
brusquement, le défit & le
tailla en pieces, excepte
quatre ou cinq qu'il fit
prisonniers, dont même ;
deux ou trois se trouverent i
blessés. Ce Chefdes Sauvages s'étant saisi des provisions & des vivres de ses
ennemis, il y
découvrit de
l'eau de vie, qu'il distribua
avec beaucoup de sagesse
à
ceux de sa nation qui 1avoient aidé dans le combat; car après leur en avoir
donné feulement un coup
à boire il jetta le reste dans
la Riviere
,
de peur qu'ils
n'en abusassent & ne sus- !
fent par là exposés à la surprise des ennemis. L'Aimable voyant les blessés
en danger envoya dire au fort de Port-Royal, que
l'on pouvoit envoyer un
Chirurgien pour panser les
blessés,& que cela lui donneroit la gloire de les tuer
encore une autre fois.
Au milieu du Printems
le nommé Frenay étant
arrivéde Plaisance enTerre-neuve à Quebec
,
apporta des lettres de M. de
Costebelle,Gouverneur de
cette place, à M. de Vau-
dreüil. M. le Comte de
Ponrchartrain luy marquant que les Anglois préparant un gros armement
pours'emparer de Plaisance en l'Isle deTerre. neuve,
ou même de Quebec
,
il
falloit se tenir sur ses gar- des.
Nos Ambassadeurs ou
envoyés chés les différentes nations Sauvages d'enhaut, je veux dire du côté
des grands Lacs
,
n'ont
point mal réussi dans leurs
négociations,puisqu'ils en
ont amené environ quatre
cent. On y
voyoit des Hurons, des Missisalagues & des
Sauteurs Sauvages de la
nation des Outaouaes, ou
des néspercés; des Sakis,
desNipissings,des Miamis,
des Kikapoux,des Outagamis ou Renards, des Pontcouatamis, desMaskoutens
ou de la nation du feu, des
Malommis. Meilleurs de
Longueil,Joncaire ôc de la
Chauvinerie amenerent
des anciens ou Chefs d'entres les Iroquois des villages de Sononthouan,d'Onnonthagué, d'Onciout, ôc
de Goiogouen. Je crois
que vous ne ferez point fâché de sçavoir comment
on les reçut à Montréal,
le rendés-vous ordinaire
des Sauvages d'en-haut.
Les mots Sauvages de Nequarré, la Chaudiere est
cuite, & de Gag,nfnovouryJ
le Chien est cuit, furent repetez bien des fois durant
le festin qu'on leur fit.
Le jour du festin de ces
Sauvages assemblés fut le
7. jour d'Aoust. Comme
les SauvagesChrétiens que
nous avons icy dans nos
millions tantde Mrs de S.
Sulpice que des Reverends Pere Jesuites & des
Recolets, y
furent appelles, & que les femmes &
leurs enfans letrouverent
de la partie, quoique seulement pour voir danser les
hommes,n'y ayant chez les
Sauvages que les guerriers
qui puissent de droit danser
aux festins de guerre, le
nombre des conviés montoit a environ quinze cent.
La scene fut devant la maison de M. le Marquis de
Vaudreüil nôtre General,
& proche les bords du
grand Fleuve S. Laurent.
On comptoit au festin
sauvage douze grandes
chaudieres,quiauraient pu
ce me semble faire quelque comparaison avec
quelques-unes de celles des
Gobelins à Paris; elles étoient pleines de fort longs
quartiers de Bœufs, de
Moutons, de Cochons, &
de l'élite des plus gros
Chiens, dont on voyoit les
têtes se promener dans ces
vastesreceptacles de viandes, que l'on faisoit boüillir
lir à grand feu en attifant
des moitiez d'arbres bout
à bout, l'assaisonnement de
ces differens mets étoit de
pois fort gros & de différentes especes, que l'on jettoit avec des péles à longs
manches dans les Chaudieres.
Maisfinissonscedétail. On
m'apromispour lemois prochain dessingularitezsurle
repas des Sauvages, que je
joindrayaureste de cette relation qui efi trop longue pour
être mise dans un seul Mercure
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Résumé : « Au commencement du printems de cette année 1711. Vveteh Officier [...] »
En 1711, un officier anglais s'engagea dans la flotte préparée à Boston pour assiéger Québec, grâce à sa connaissance de la rivière Saint-Laurent. Il quitta Port-Royal, récemment pris par François Nicholson en octobre 1710, mais que le gouverneur français avait rendu trop rapidement. Les Anglais avaient été contraints de laisser les Français reprendre Port-Royal à plusieurs reprises. Le marquis de Vaudreuil rappela ses officiers pour défendre Québec et l'île de Montréal. Vers la fin juin, les Anglais envoyèrent un détachement sous la conduite du capitaine R. qui menaça des habitants acadiens. En réponse, un chef abénakis appelé l'Aimable rassembla des guerriers pour tendre une embuscade aux Anglais. Lors de l'affrontement, les Abénakis, bien instruits par leur chef, se cachèrent et ripostèrent efficacement, tuant plusieurs Anglais et capturant le capitaine R. et d'autres officiers. L'Aimable amena les prisonniers à Québec, où il visita régulièrement le capitaine R. dans une auberge. Plus tard, un nouveau détachement anglais menaça les Abénakis, mais l'Aimable les attaqua et les défit, capturant quelques prisonniers et distribuant de l'eau-de-vie à ses guerriers avec prudence. Au printemps, Frenay arriva de Plaisance en Terre-Neuve à Québec avec des lettres de Costebelle, avertissant de la préparation anglaise pour attaquer Plaisance ou Québec. Les ambassadeurs français réussirent à rallier environ quatre cents autochtones de diverses nations, qui furent reçus à Montréal le 7 août. Un grand festin fut organisé, avec des chaudrons remplis de viandes diverses, et des danses de guerre furent exécutées par les guerriers.
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3019
p. 242
« Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles [...] »
Début :
Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles [...]
Mots clefs :
Courtisanes, Belles Grecques, Nouveau livre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles [...] »
Il paroît un nouveau Livre qui a pour titre les Belles Grecques, ou l'Histoire
des plus fameux Courtisans de la Grece,&c.
Extrait simplement historique de
ce nouveau Auteur.
des plus fameux Courtisans de la Grece,&c.
Extrait simplement historique de
ce nouveau Auteur.
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3020
p. 242-245
RHODOPE.
Début :
Rhodope née en Thrace de parens fort pauvres, fut venduë [...]
Mots clefs :
Rhodope, Courtisanes, Grèce, Belles Grecques
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texteReconnaissance textuelle : RHODOPE.
HODOPE. R Hodope née en
Thrace de parens
fort pauvres, fut venduë à
Xantus, qui l'avoit recher-
chée pour sa grande beauté. Ce même Xantus peu
de temps aprés acheta le
fameux Esope. L'Histoire
rapporte que sa difformité
n'empefcha point Rhodope d'être sensible à son merite, & qu'Esope par l'agrément de son esprit & par
son apologue, fçut en
peu de temps s'en faire aimer. Il n'est point dit que
Xantus en devint amoureux,je ne sçais'il étoit plus
PhilosophequEsope,ou s'il
étoit feulement plusdiscret.
L'Histoire donne à Rho-
dope autant de delicatesse
dans la passionqu'elle a-
,
voit pour Esope, qu'on en
a
donné aux heroïnes de
Roman. Mais elle n'en eut
pas la constance, elle aima
depuis, ou du moins fut aimée deCharaxus,dePhaon
& de tant d'autres, qu'elle
devint une des plus illustres courtisanes de la Greve.
Elle épousaenfin Pfammetius Roy d'Egypte: dénouëment que ses autres
avantures ne sembloit pas
promettre. Les courri-
sannes de ce temps commencent &: finissent rarement comme la fameuse
Rhodope.
Thrace de parens
fort pauvres, fut venduë à
Xantus, qui l'avoit recher-
chée pour sa grande beauté. Ce même Xantus peu
de temps aprés acheta le
fameux Esope. L'Histoire
rapporte que sa difformité
n'empefcha point Rhodope d'être sensible à son merite, & qu'Esope par l'agrément de son esprit & par
son apologue, fçut en
peu de temps s'en faire aimer. Il n'est point dit que
Xantus en devint amoureux,je ne sçais'il étoit plus
PhilosophequEsope,ou s'il
étoit feulement plusdiscret.
L'Histoire donne à Rho-
dope autant de delicatesse
dans la passionqu'elle a-
,
voit pour Esope, qu'on en
a
donné aux heroïnes de
Roman. Mais elle n'en eut
pas la constance, elle aima
depuis, ou du moins fut aimée deCharaxus,dePhaon
& de tant d'autres, qu'elle
devint une des plus illustres courtisanes de la Greve.
Elle épousaenfin Pfammetius Roy d'Egypte: dénouëment que ses autres
avantures ne sembloit pas
promettre. Les courri-
sannes de ce temps commencent &: finissent rarement comme la fameuse
Rhodope.
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Résumé : RHODOPE.
Rhodope, originaire de Thrace, fut vendue à Xantus en raison de sa beauté. Xantus acheta également Esope, malgré sa difformité. Rhodope fut séduite par l'esprit et les apologues d'Esope, tombant amoureuse de lui. L'attitude de Xantus envers cette relation reste incertaine. Rhodope manifesta une passion délicate mais inconstante, aimant ou étant aimée par plusieurs hommes, dont Charaxus et Phaon, devenant ainsi une des courtisanes les plus célèbres de Grèce. Elle épousa finalement Psammétius, roi d'Égypte, un destin rare pour une courtisane de cette époque.
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3021
p. 245-247
ASPASIE.
Début :
Aspasie, fille d'Axiocus Milesien, fut la plus belle femme de [...]
Mots clefs :
Courtisanes, Belles Grecques, Grèce, Aspasie
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texteReconnaissance textuelle : ASPASIE.
ASpasie, filled'Axiocus Milesien, sut la
plus belle femme de son
temps, elle passa ses premières années à Megare,&
fut ensuite a Athènes. Periclés devint si amoureux
d'elle, que quoiqu'il en eût
obtenu ce qui fait d'ordinaire des inconstans,il ne
laiflfa pas de quitter sa
femme pour l'époufcr.
C'eil avec une espece d'injustice qu'on l'a traittée de
courrilanne: on devoit lui
pardonner quelques amans quelle avoit eu à Megare, en faveur de sa fidé.
lité à Périclés. L'Hiftolre
rapporte qu'elle resista même à Alcibiades, qui n'avoit gueres trouvé de refiC
tance dans plusieurs Greques renommées pour leur
vertu. Aspasie ne fut
@
pas
moins celebre par sa lcience5 que par sa beauté, plu-
lieurs perionnes illuitres,
de l'un & de l'autre sexe
,
rechercherent sa conversation
,
comme la plus agréable & la plus utile
qu'ils pussènt trouver dans
Athénes, & l'on pouroit
dire qu'elle fut la Ninon de
son temps.
plus belle femme de son
temps, elle passa ses premières années à Megare,&
fut ensuite a Athènes. Periclés devint si amoureux
d'elle, que quoiqu'il en eût
obtenu ce qui fait d'ordinaire des inconstans,il ne
laiflfa pas de quitter sa
femme pour l'époufcr.
C'eil avec une espece d'injustice qu'on l'a traittée de
courrilanne: on devoit lui
pardonner quelques amans quelle avoit eu à Megare, en faveur de sa fidé.
lité à Périclés. L'Hiftolre
rapporte qu'elle resista même à Alcibiades, qui n'avoit gueres trouvé de refiC
tance dans plusieurs Greques renommées pour leur
vertu. Aspasie ne fut
@
pas
moins celebre par sa lcience5 que par sa beauté, plu-
lieurs perionnes illuitres,
de l'un & de l'autre sexe
,
rechercherent sa conversation
,
comme la plus agréable & la plus utile
qu'ils pussènt trouver dans
Athénes, & l'on pouroit
dire qu'elle fut la Ninon de
son temps.
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Résumé : ASPASIE.
Aspasie, fille d'Axiochus de Milet, était réputée pour sa beauté et sa sagesse. Elle s'installa à Athènes après Megare. Périclès, amoureux d'elle, resta marié. Accusée de courtisane, elle refusa Alcibiades. Sa conversation était prisée par les personnalités athéniennes. Elle fut comparée à Ninon de l'Enclos.
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3022
p. 247-251
LAIS.
Début :
Lais nâquit à Hicara en Sicile, elle fut prise dans [...]
Mots clefs :
Laïs, Courtisanes, Belles Grecques
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texteReconnaissance textuelle : LAIS.
LAIS. L Ais naquit à Hicara
en Sicile, elle fut
prise dans cette Ville par
Nicias, General des Atheniens) il la mena en Grece
à l'âge de lept ans, elle s'é-
tablit eniuiteaChorinte-,
Appelles fut le premier qui
rendit hommage à sa beauté, qui étoit si rare,qu'elle
attira les plus grandshommes de son temps. Le haut
prix qu'elle mit à Tes faveurs donna lieu au proverbe, il n'est pis permisi
tout le monde d'alter à Chorinte. Demosthene aima
mieux avoir fait un voyage inutile, que de luy donner quatre cent pistoles
quelle luy demanda. Diogene n'eut pas la peine de
les luy refuser, elle le reçut
pour quelques leçons
de Philosophie, & le
congédia pour Eubates
quelle aima, jusques-à le
vouloir époufer: mais cet
amant qui étoit déjà marié, la quitta fous pretexte
qu'il étoit obligé d'aller aux
jeux olimpiques. Lais pour
se venger de ton infidelelui
sir autant d'infidelitez qu'il
s'en presenta d'occasions.
Le (eulXenocrate Philofophe avoit jusques là. méprisé ses charmes. Lais piquée
de sa froideur luy fit faire
un défi, où elle esperoit en
triolllpher, le Philosophe
l'accepta, & triompha luy
même, comme la pluspart
de nos Philosophes,moins
par force d'elprit que par
infcnfibilité de coe-ur., mais
il n'importe comment, ce ble. triomphe eit toujours louaApres s'êrre si fort vengée de l'infidélité d'Arbattes,quiauroitcrû que Lais
pût s'attacher à Paulanias?
Elle aima ce Thtflalien
avec tant d'ardeur qu'elle
(e retira ieule avec luy à la
campagne, & qu'après
qu'il l'eut abandonnée elle
le fuiviten Thessalie:mais
n'ayant puleramener, elle
pouffa cette fécondé vengeance encor plus loin que
la premiere,& fut enfin at
sommée dans un Temple
de Venus, par des femmes
jalouses de sa beauté.
en Sicile, elle fut
prise dans cette Ville par
Nicias, General des Atheniens) il la mena en Grece
à l'âge de lept ans, elle s'é-
tablit eniuiteaChorinte-,
Appelles fut le premier qui
rendit hommage à sa beauté, qui étoit si rare,qu'elle
attira les plus grandshommes de son temps. Le haut
prix qu'elle mit à Tes faveurs donna lieu au proverbe, il n'est pis permisi
tout le monde d'alter à Chorinte. Demosthene aima
mieux avoir fait un voyage inutile, que de luy donner quatre cent pistoles
quelle luy demanda. Diogene n'eut pas la peine de
les luy refuser, elle le reçut
pour quelques leçons
de Philosophie, & le
congédia pour Eubates
quelle aima, jusques-à le
vouloir époufer: mais cet
amant qui étoit déjà marié, la quitta fous pretexte
qu'il étoit obligé d'aller aux
jeux olimpiques. Lais pour
se venger de ton infidelelui
sir autant d'infidelitez qu'il
s'en presenta d'occasions.
Le (eulXenocrate Philofophe avoit jusques là. méprisé ses charmes. Lais piquée
de sa froideur luy fit faire
un défi, où elle esperoit en
triolllpher, le Philosophe
l'accepta, & triompha luy
même, comme la pluspart
de nos Philosophes,moins
par force d'elprit que par
infcnfibilité de coe-ur., mais
il n'importe comment, ce ble. triomphe eit toujours louaApres s'êrre si fort vengée de l'infidélité d'Arbattes,quiauroitcrû que Lais
pût s'attacher à Paulanias?
Elle aima ce Thtflalien
avec tant d'ardeur qu'elle
(e retira ieule avec luy à la
campagne, & qu'après
qu'il l'eut abandonnée elle
le fuiviten Thessalie:mais
n'ayant puleramener, elle
pouffa cette fécondé vengeance encor plus loin que
la premiere,& fut enfin at
sommée dans un Temple
de Venus, par des femmes
jalouses de sa beauté.
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Résumé : LAIS.
Lais naquit à Hicara en Sicile et fut capturée par Nicias, général athénien, qui l'emmena en Grèce à l'âge de sept ans. Elle s'établit ensuite à Corinthe, où sa beauté exceptionnelle attira de nombreux hommes illustres. Le prix élevé de ses faveurs donna lieu au proverbe : 'Il n'est pas permis à tout le monde d'aller à Corinthe.' Démosthène préféra faire un voyage inutile plutôt que de lui donner les quatre cents pistoles qu'elle demandait. Diogène, quant à lui, reçut ses faveurs en échange de leçons de philosophie. Lais aima Éubate au point de vouloir l'épouser, mais celui-ci la quitta sous prétexte de se rendre aux Jeux olympiques. Pour se venger, elle multiplia les infidélités. Le philosophe Xenocrate, qui avait jusqu'alors méprisé ses charmes, accepta un défi lancé par Lais et triompha grâce à son insensibilité. Après avoir été abandonnée par Paulianias, un Thébain qu'elle aimait ardemment, Lais le suivit en Thessalie. Ne pouvant le ramener, elle se vengea en se livrant à d'autres amants. Finalement, des femmes jalouses de sa beauté la sommèrent dans un temple de Vénus.
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3023
p. 251-253
LAMIA.
Début :
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien, celebre joüeur de flute, [...]
Mots clefs :
Lamia, Belles Grecques, Courtisanes
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texteReconnaissance textuelle : LAMIA.
LAMIA.
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien) celebre
joiieurde flute)elle en joiioit
elle-même parfaitement,
çe talent joint à son efpric
.&-sabeauté., la rendit fa-
meule dans ce métier de
courtisanne, que sa pau- vretél'obligeadechoisir.
Ptolomée fut une de ses
premières conquêtes, mais
ce Roy la perditbien-tôt.
Demetrius Poliorcetes la
prit dans la défaite de la
flotte de Prolornée. Il en
devint si amoureux, qu'il
luy donna la preference
sur toutes ses autres maîtresses
3
en reeonnoiffance
elle lui fut trèsfîdelle,& fitôt qu'il fut mort, elleprou
va par une retraite très reguliere, que lanecessité
feule avoit été pourelle,
comme pour bien d'autres,
le premier écueil de sa vertu
Lamia étoit fille de Cleanor Athenien) celebre
joiieurde flute)elle en joiioit
elle-même parfaitement,
çe talent joint à son efpric
.&-sabeauté., la rendit fa-
meule dans ce métier de
courtisanne, que sa pau- vretél'obligeadechoisir.
Ptolomée fut une de ses
premières conquêtes, mais
ce Roy la perditbien-tôt.
Demetrius Poliorcetes la
prit dans la défaite de la
flotte de Prolornée. Il en
devint si amoureux, qu'il
luy donna la preference
sur toutes ses autres maîtresses
3
en reeonnoiffance
elle lui fut trèsfîdelle,& fitôt qu'il fut mort, elleprou
va par une retraite très reguliere, que lanecessité
feule avoit été pourelle,
comme pour bien d'autres,
le premier écueil de sa vertu
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Résumé : LAMIA.
Lamia, fille de Cléanor, était une célèbre flûtiste et courtisane athénienne. Sa beauté et son talent la rendirent célèbre. Ptolémée fut l'une de ses premières conquêtes. Démétrios Poliorcète la captura et en tomba amoureux, la préférant à toutes ses autres maîtresses. Après la mort de Démétrios, Lamia se retira, démontrant que la pauvreté avait été son seul obstacle à la vertu.
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3024
p. 253-262
« On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Début :
On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...]
Mots clefs :
Gourgue, Mariage, Espagne
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texteReconnaissance textuelle : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Onamis dans le Mercure dernier le mariage
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
de Monteur de Gourgue, dont le memoire
s'efl trouvé fautif, en
ce que ce n'est point Mr
de Gourgue Maître des
Requêtes, maisJacques
Dominique de Gourgue Conseiller au Parlement,qui a
épouséMa-
demoiselle Aubourg.
Voici ce qui est contenu dans un memoire
plusjuste qu'on m'a donné sur la maison de
Gourgue.
Elle cft originaire de Guyenne, elle fut iepare'e en
deux branches vers l'an 1310.
une s'établit en Efpagnc
y
l'autre qui éroit l'aînée demeura en Guienne, où elle
a
fourni depuis ce temps-là
un premier President ôc
plusieurs Presidens à Mor-
tier sùccessivement. Le
dernier dccedé etoit Jean
de Gourgue,fils de Marc
Antoine de Gourgue,Prefident à Mortier au Parlement de Bourdeaux, & de
Marie Seguyer, fœur du
Chancelier de ce nom, &
de Madame la Ducheflfe
de Verneiiil. Jean de Gourgue decedéen 1683. a
laisse
quatre garçons: Armand
Jacques de Gourgue Maître des Requêtes,ci-devant
Intendant de Limoges,&
de Jean François de Gourgue JesuiteJacquesJoseph
Evêque de Baras, & Jean
Michel President à Mortier au Parlement de Guyenne. Armand Jacques ie
Gourgue de son mariage
avec Marie Isabelle leClerc
de Cottier3iaeu Jean Fran.
çois Joseph de Gourgue,
marié en premieres noces
tivec Elisabeth deBarillon
de Morangis,petite-fillede
M. Boucherat Chancelier
de France, dont il y aune
Elle,MarieLoulfeC--abrielle;
& en fécondés noces avec
Catherine de Bardouvil4e, fille de Monsieur dr
Bar-
Mardouvîlle,,ConiCiller au
Parlement de Roüen,& de
Marie Marche de Caradas
du Héron3{œur de M. de
Héron, ci-devant Envoyé
extraordinaire du Roy en
Pologne, mort en Allemagne, après avoir mérité
Teftime du Roy dans plufleurs emplois dont illuy a
plu de l'honnorer. Louis
Armand Consèiller Clerc
au Parlement'de Parisdécedé en 1508. &: Jacques
Dominique de Gourgue
Conseiller au Parlement,
qui a
épousé Damoifèllç
N. Aubourg.Y
Dominique de Gourgue dont il est parlé dans
Mezeray & dans plusieursautres auteurs,qui
mourut à la Rochelle
fous leregne de Charles
IX.après avoir fait plusieurs belles avions qui
luy firent meriter l'honneur d'être choisi par la
Reine ElifabethpourAmiral d'Angleterre, aprés Ion retour de la Floride, qu'il avoit remis
fous l'obeiffaiice du Roy
avec trois vaisseaux qu'il
avoit armez &équipez à
ses dépens, étoit frere
d'Ogier de Gourgue,
premier President du
Parlement de Bourdeauxeni;6o. LeSrde
Mafleville
,
qui a
fait
rHissoire de Normandie, en parle en ces termes. On fut fort étonné de ce que l'armement
que l'on attendoit du
Roy sur le sujet de
la Floride, & qui ne
reussit point, fut entrepris par un Gentil-hom-
- me quiyreussit fortglorieusement.Ce fut Dominique de Gourgue,
brave Gasconlequel ne
pouvant souffrir que sa
patrie fût insultée impunément, vendit ce qu'il
avoit de bien, dont illeva trois cent hommes,
qu'il mit dans trois vaisseaux, avec lesquels il
passa heureusement dans
la Floridel'an 1567. Dés
qu'il y
futarrivé, ilattaqua trois forteresses
des Espagnols, il s'en
rend it le maître, & fit
pendre les Espagnols
qui écoiem ~n~ en garnison ;
declarant
pour répondre à l'inscription qu'ils avoient
faitmettre aux François
qu'ils avoient traitez de
même peu de tems auparavant, qu'il les faisoit
mourir, non comme des
Espagnols,mais comme
des pirates perfides &
inhumains. La maison
de Gourgue estalliée à
celle de la Roche-foucault,deDurasdelaFor-
,.-)
ac Sully, de Mortemars, de Lorraine & de
Charost, Se à plusieurs
autrestrés-distinguées
tant dansl'épée quedans
la robe.
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Résumé : « On a mis dans le Mercure dernier le mariage de [...] »
Le texte corrige une erreur du Mercure concernant le mariage de Jacques Dominique de Gourgue, Conseiller au Parlement, et non de Monsieur de Gourgue, Maître des Requêtes. La maison de Gourgue, originaire de Guyenne, s'est divisée en deux branches vers 1310. La branche aînée est restée en Guyenne et a produit plusieurs Présidents à Mortier au Parlement de Bordeaux. Jean de Gourgue, décédé en 1683, a eu quatre fils : Armand Jacques, Maître des Requêtes, Jean François, Jésuite, Jacques Joseph, Évêque de Bazas, et Jean Michel, Président à Mortier. Jacques Dominique de Gourgue a épousé Mademoiselle Aubourg. Dominique de Gourgue a mené des expéditions notables, notamment en Floride en 1567, où il a attaqué et pris des forteresses espagnoles. La maison de Gourgue est alliée à plusieurs familles distinguées, telles que La Rochefoucauld, Duras, Sully, Mortemart, Lorraine et Charost.
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3025
p. 262-263
« On apprend aux sçavants, qu'il paroît un portrait du [...] »
Début :
On apprend aux sçavants, qu'il paroît un portrait du [...]
Mots clefs :
Portrait, Gravure, Bayle
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texteReconnaissance textuelle : « On apprend aux sçavants, qu'il paroît un portrait du [...] »
il paroît un portrait du
celebre MrBayle,gravépar
Mr Duchesne.Ces deuxvers
sont au bas du portrait.
Bælius hic ille est cujus
dum scripta vigebunt,
Lis erit, oblectent,erudiantne magis.
celebre MrBayle,gravépar
Mr Duchesne.Ces deuxvers
sont au bas du portrait.
Bælius hic ille est cujus
dum scripta vigebunt,
Lis erit, oblectent,erudiantne magis.
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3026
p. 263-264
De Châlons. IMPROMPTU FORCÉ d'un Magistrat de cette ville, pour une Dame qui l'obligeoit à faire des vers sur sa laideur.
Début :
Quand le Seigneur eut fait éclore [...]
Mots clefs :
Impromptu, Beauté, Laideur
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texteReconnaissance textuelle : De Châlons. IMPROMPTU FORCÉ d'un Magistrat de cette ville, pour une Dame qui l'obligeoit à faire des vers sur sa laideur.
diantne magis.
De Châlons.
IMPROMPTU FORCE'
d'un Magistrat de cette ville,
pour une Dame qui l'obligeoit à
faire des vers sursa laideur.
QUand le Seigneur eut
fait éclore
Toutvôtre esprit,
Et ce bon air qu'en vous
j'adore,
Sans doute il dit:
Cette mortelleen verité
Se passera bien de beauté.
CetImpromptu se chante
sur le Vaudteville de M. de
Grimaudin.
De Châlons.
IMPROMPTU FORCE'
d'un Magistrat de cette ville,
pour une Dame qui l'obligeoit à
faire des vers sursa laideur.
QUand le Seigneur eut
fait éclore
Toutvôtre esprit,
Et ce bon air qu'en vous
j'adore,
Sans doute il dit:
Cette mortelleen verité
Se passera bien de beauté.
CetImpromptu se chante
sur le Vaudteville de M. de
Grimaudin.
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3027
p. 265-270
Lettre d'Arras du 3. de Mars 1712.
Début :
La nuit du premier au 2. de Mars à la [...]
Mots clefs :
Arras, Heures, Magasins, Ennemis, Tranchées
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texteReconnaissance textuelle : Lettre d'Arras du 3. de Mars 1712.
Lettre d'Arras du 3. de
Mars 1712.
La nuit du premier au t.
de Mars à la faveur de l'obscurité les ennemiss'approcherent d'Arras.
Lesécondsurlessept heures
du matinayant ouvert lu.
portes de la Ville à l'ordinaire,
les Paysansavertirent que la
ennemis travaillaient autour
de la Place, Mr le Mareschal
de Montesquiou fit AujJiroft
mettre toute la Garnison fous
les Armes, c-fitsortir lt
Cavalierie, les Grenadiers &
cinq Bataillons par la porte
.Rou'viul nous apperçûmes
les ennemis qui travailloient à
quatre censsoixante toises de
la Place, & mesmeétoient
déjà à moitié couverts dans
leur tranchées. Monsieur le
Mareschalayant envoyéreconnoijlre, apprit qu'ilsn'asoientinvesty la Ville que
depuis la rivière de Scarpe
jusquau Crinchon., il resolut
de faire attaquer les ennemis
quis'étoient rendus maistres du
Fatixbourg de Bapaume. On
leur tua baycoup de mondee
mais le combat estans trop
opiniâtre
,
nous Jugeames à
propos de mettre le feu au
Fauxbourg
en nous retirans.
Nous y avons perdu trois
braves Officiers; (9" le Colonel
du Regiment de Belsan
,
qui
commandoit cette attaque,fut
fait prisonnier. Sur les onze
heures les deserteurs affurérent
MrleMareschalque ce n'estoit
point pour assieger la Place
;
mais seulement pour brusler
les Magasins que les ennemis
stoient venus. Aussitost on
occupa la moitié de la Garnison
*défaire les Mules de soin
pour les transporter plus loin,
0* les mettre le long de la rivière
,
mais malgré les Canons de
la Ville &de la Citadelle ,sur
les quatre heures après midy ils
commencerent a jetter des Bombes & des Pots à feusur les
Magasins&sur la Citadelle;
ensuiteJur les dix heures ils tirèrent à Boulets rougessur nos
Magasins. Voyantque son éteignoit toujours le feu de leurs
bombes (7 de leurspots àfeu
a une
heure aprèsminuit, il ne
fut plus possibled'éteindre le
feu qu'ilsfaisoientavec leurs
bouletsrouges quiperçoient en.,.
tierement nos Magasins;
d'ailleurssur les dix heures du
Joir ils commencèrent à bombarder la Ville
3
ce qui obligea de relâcher tous les Bourgeois que l'onretenoit depuis
midy aux Magasins. Sur les
quatre heures de
ce matin
loyans quelques uns de nos
Magasins en feu cm quantité
de paille quonavoit allumée
exprésd'un autre costé,ils
crurent tout bruslé&craignant
quelque sortiesur des Troupes
qui s'étoient débandées
,
les
rassemblerent, ils se font retite^ cette nuit à
quatre heures.
Ily a
environ cinquante mille rations de fourages brulées ou gaflées. Il est, tombe
tant dans la Ville que dans 14
Citadelle environ deux cens
cinquante bombes & cent pots
A feu
,
ils ont esté contraints
de laisser dans leurs retranche.
ments environ trois cens bombes. On a
rasé les travaux
qu'ils ont faits, ils ont perdu
environ troiscens hommes, &
nous cent.
Mars 1712.
La nuit du premier au t.
de Mars à la faveur de l'obscurité les ennemiss'approcherent d'Arras.
Lesécondsurlessept heures
du matinayant ouvert lu.
portes de la Ville à l'ordinaire,
les Paysansavertirent que la
ennemis travaillaient autour
de la Place, Mr le Mareschal
de Montesquiou fit AujJiroft
mettre toute la Garnison fous
les Armes, c-fitsortir lt
Cavalierie, les Grenadiers &
cinq Bataillons par la porte
.Rou'viul nous apperçûmes
les ennemis qui travailloient à
quatre censsoixante toises de
la Place, & mesmeétoient
déjà à moitié couverts dans
leur tranchées. Monsieur le
Mareschalayant envoyéreconnoijlre, apprit qu'ilsn'asoientinvesty la Ville que
depuis la rivière de Scarpe
jusquau Crinchon., il resolut
de faire attaquer les ennemis
quis'étoient rendus maistres du
Fatixbourg de Bapaume. On
leur tua baycoup de mondee
mais le combat estans trop
opiniâtre
,
nous Jugeames à
propos de mettre le feu au
Fauxbourg
en nous retirans.
Nous y avons perdu trois
braves Officiers; (9" le Colonel
du Regiment de Belsan
,
qui
commandoit cette attaque,fut
fait prisonnier. Sur les onze
heures les deserteurs affurérent
MrleMareschalque ce n'estoit
point pour assieger la Place
;
mais seulement pour brusler
les Magasins que les ennemis
stoient venus. Aussitost on
occupa la moitié de la Garnison
*défaire les Mules de soin
pour les transporter plus loin,
0* les mettre le long de la rivière
,
mais malgré les Canons de
la Ville &de la Citadelle ,sur
les quatre heures après midy ils
commencerent a jetter des Bombes & des Pots à feusur les
Magasins&sur la Citadelle;
ensuiteJur les dix heures ils tirèrent à Boulets rougessur nos
Magasins. Voyantque son éteignoit toujours le feu de leurs
bombes (7 de leurspots àfeu
a une
heure aprèsminuit, il ne
fut plus possibled'éteindre le
feu qu'ilsfaisoientavec leurs
bouletsrouges quiperçoient en.,.
tierement nos Magasins;
d'ailleurssur les dix heures du
Joir ils commencèrent à bombarder la Ville
3
ce qui obligea de relâcher tous les Bourgeois que l'onretenoit depuis
midy aux Magasins. Sur les
quatre heures de
ce matin
loyans quelques uns de nos
Magasins en feu cm quantité
de paille quonavoit allumée
exprésd'un autre costé,ils
crurent tout bruslé&craignant
quelque sortiesur des Troupes
qui s'étoient débandées
,
les
rassemblerent, ils se font retite^ cette nuit à
quatre heures.
Ily a
environ cinquante mille rations de fourages brulées ou gaflées. Il est, tombe
tant dans la Ville que dans 14
Citadelle environ deux cens
cinquante bombes & cent pots
A feu
,
ils ont esté contraints
de laisser dans leurs retranche.
ments environ trois cens bombes. On a
rasé les travaux
qu'ils ont faits, ils ont perdu
environ troiscens hommes, &
nous cent.
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Résumé : Lettre d'Arras du 3. de Mars 1712.
Le 3 mars 1712, les ennemis approchèrent d'Arras durant la nuit et commencèrent à travailler autour de la ville. À sept heures du matin, les paysans avertirent de leur activité. Le maréchal de Montesquiou mobilisa la garnison et envoya la cavalerie et les grenadiers. Les ennemis avaient investi la ville depuis la rivière de Scarpe jusqu'au Crinchon. Une attaque fut lancée contre les ennemis au faubourg de Bapaume, causant de lourdes pertes, mais les forces françaises durent mettre le feu au faubourg en se retirant. Trois officiers furent tués et un colonel fut fait prisonnier. Vers onze heures, des déserteurs informèrent le maréchal que les ennemis visaient à brûler les magasins plutôt qu'à assiéger la ville. La garnison fut déployée pour protéger les magasins, mais les ennemis lancèrent des bombes et des pots à feu sur les magasins et la citadelle. Le feu ne put être éteint, et les bombardements continuèrent jusqu'au lendemain matin. Les ennemis se retirèrent à quatre heures du matin. Environ cinquante mille rations de fourrage furent brûlées ou gâchées. Environ deux cent cinquante bombes et cent pots à feu tombèrent dans la ville et la citadelle. Les ennemis laissèrent trois cents bombes dans leurs retranchements. Les travaux ennemis furent rasés, et ils perdirent environ trois cents hommes, tandis que les forces françaises perdirent cent hommes.
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3028
p. 271-274
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
On a reçu des Nouvelles de Hollande dont la Cour [...]
Mots clefs :
Allemagne, Guerre, Lettres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles d'Allemagne,
On a
reçudesNouvelles
de Hollande dont la Cour
ne paroist pas être satisfaite y
& on en attend d'Angleterre touchant lesCommissions
dont le Prince Eugene est
chargé;le Comte de Gallach qui enest revenu assure
qu'il luy fera tres difficile
d'engager les Anglois à
continuer la guerre.
Les Lettres de Pologne;.
de Transylvanie& des Frontières de Turquie, consir-
ment que la guerre a
esié
déclarée à Constantinople
contre les Moscovites. On
travaille à la levée des Recruës & à une augmentation de dix hommes par
Compagnie, & d'une Compagnie de Grenadiers par
Regiment.
Les Lettres de Constantinople portent que leGrand
Seigneur avoit dessein d'aller
en Campagne avec une Armée beaucoup plus nombreuse que celle de l'année
derniere. Il a
fait dire à Sa
Majesté Sucdoisequ'il pour-
roit rester à Bender autant
qu'il luy plairoit, & que
quand il en voudroit partir
elle n'auroit qu'à luy faire
sçavoir, qu'illuy envoyeroit
un grand Corps de Troupes
pour l'accompagner par la
Pologne jusques dans ses
Etats.
Les avis de Belgradeconfirment la resolution prisc
par le Grand Seigneur de
faire de nouveau la guerre
aux Moscovires.
Le Bacha de Belgrade a
ordre de se préparer pour
aller avec ses Troupes join.
drc l'Armée du Grand Seigneur.
Le Hospodar de Valaquie a
ordre de fournir au
Roy de Suede trois mille
hommes & cent cinquante
mille écus. Le desseinestde
faire la guerre detrois côtez
à la fois.
Les Tartares doivent faire une irruption en Moscovie tandis que l'Armée Ottomane entrera en Ukraine,
& le Roy de Suede en Pologne.
On a
reçudesNouvelles
de Hollande dont la Cour
ne paroist pas être satisfaite y
& on en attend d'Angleterre touchant lesCommissions
dont le Prince Eugene est
chargé;le Comte de Gallach qui enest revenu assure
qu'il luy fera tres difficile
d'engager les Anglois à
continuer la guerre.
Les Lettres de Pologne;.
de Transylvanie& des Frontières de Turquie, consir-
ment que la guerre a
esié
déclarée à Constantinople
contre les Moscovites. On
travaille à la levée des Recruës & à une augmentation de dix hommes par
Compagnie, & d'une Compagnie de Grenadiers par
Regiment.
Les Lettres de Constantinople portent que leGrand
Seigneur avoit dessein d'aller
en Campagne avec une Armée beaucoup plus nombreuse que celle de l'année
derniere. Il a
fait dire à Sa
Majesté Sucdoisequ'il pour-
roit rester à Bender autant
qu'il luy plairoit, & que
quand il en voudroit partir
elle n'auroit qu'à luy faire
sçavoir, qu'illuy envoyeroit
un grand Corps de Troupes
pour l'accompagner par la
Pologne jusques dans ses
Etats.
Les avis de Belgradeconfirment la resolution prisc
par le Grand Seigneur de
faire de nouveau la guerre
aux Moscovires.
Le Bacha de Belgrade a
ordre de se préparer pour
aller avec ses Troupes join.
drc l'Armée du Grand Seigneur.
Le Hospodar de Valaquie a
ordre de fournir au
Roy de Suede trois mille
hommes & cent cinquante
mille écus. Le desseinestde
faire la guerre detrois côtez
à la fois.
Les Tartares doivent faire une irruption en Moscovie tandis que l'Armée Ottomane entrera en Ukraine,
& le Roy de Suede en Pologne.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le texte relate diverses nouvelles politiques et militaires en Europe et dans les régions voisines. En Hollande, la cour attend des informations d'Angleterre concernant les commissions du Prince Eugène. Le Comte de Gallach estime que les Anglais auront du mal à poursuivre la guerre. En Pologne, en Transylvanie et aux frontières de la Turquie, la guerre a été déclarée contre les Moscovites. Des recrutements supplémentaires sont en cours, avec une augmentation de dix hommes par compagnie et une compagnie de grenadiers par régiment. À Constantinople, le Grand Seigneur prévoit une campagne avec une armée plus nombreuse que l'année précédente. Il a informé le roi de Suède qu'il peut rester à Bender et qu'il enverra des troupes pour l'escorter. Les avis de Belgrade confirment la résolution du Grand Seigneur de faire la guerre aux Moscovites. Le Bacha de Belgrade doit se préparer à rejoindre l'armée ottomane. Le Hospodar de Valachie doit fournir au roi de Suède trois mille hommes et cent cinquante mille écus. Le plan est de mener la guerre sur trois fronts simultanément : les Tartares attaqueront la Moscovie, l'armée ottomane entrera en Ukraine, et le roi de Suède en Pologne.
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3029
p. 275-278
Nouvelles d'Espagne.
Début :
Le Marquis de Bay est parti pour retourner en Estramadure [...]
Mots clefs :
Espagne, Marquis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Espagne.
Nouevlles d'EJftagne. )
Le Marquis de Bay ca.
parti pour retourner en Estramadure avec plusieurs
Officiers de cette Ville. Les
Lettres de Badajoz portent,,
que les Troupes de la Frontiere estoiententrées en Portugal, où elles avoient pc^
netré, prés de vingt lieuës,
sans aucune opposition 8c
qu'elles avoient amené des
Otages pour les contribua
tions & un grand nombre
de bestes à cornes, 1
On mande de Catalogne
que le Marquis de Valdecanas ayant esté informé que
les ennemis assembloient à
Igualada un Corps de Miquelets avec des Troupes
reglées, ramassa les Troupes
de la Frontière qu'il commande;il détacha pouraller reconnoître les ennemis
,
un Corps de Cavalerie comIrlande par Don Jofcph
Vallejo, qui les chai gea &
mit en suite.
Le Duc d'Argile est parti
avec plusieurs Officiers pour
Londres, laissant les Trou-
pes Angloises à Tarragone.
Le Comte de Srarrcmberg avoit laissé des Troupes dans Calaf, qui paroissoient resoluës de s'ymaintenir; mais sur l'avis qu'on
se preparoit à les aller attaquer, ellesl'abandonnèrent
Un Parti de la Garnison de
Balaguer a
deffait un Parti
de quarante Allemans.
* UnPartide laGarnisonde
Tortoseayant fait une courfc ducôté de Tarragone,a
surpris un Quartier des ennemis, dont plus de trente
ont cfté tuez & un grand
nombre fait prisonniers.
Le Marquis de Bay ca.
parti pour retourner en Estramadure avec plusieurs
Officiers de cette Ville. Les
Lettres de Badajoz portent,,
que les Troupes de la Frontiere estoiententrées en Portugal, où elles avoient pc^
netré, prés de vingt lieuës,
sans aucune opposition 8c
qu'elles avoient amené des
Otages pour les contribua
tions & un grand nombre
de bestes à cornes, 1
On mande de Catalogne
que le Marquis de Valdecanas ayant esté informé que
les ennemis assembloient à
Igualada un Corps de Miquelets avec des Troupes
reglées, ramassa les Troupes
de la Frontière qu'il commande;il détacha pouraller reconnoître les ennemis
,
un Corps de Cavalerie comIrlande par Don Jofcph
Vallejo, qui les chai gea &
mit en suite.
Le Duc d'Argile est parti
avec plusieurs Officiers pour
Londres, laissant les Trou-
pes Angloises à Tarragone.
Le Comte de Srarrcmberg avoit laissé des Troupes dans Calaf, qui paroissoient resoluës de s'ymaintenir; mais sur l'avis qu'on
se preparoit à les aller attaquer, ellesl'abandonnèrent
Un Parti de la Garnison de
Balaguer a
deffait un Parti
de quarante Allemans.
* UnPartide laGarnisonde
Tortoseayant fait une courfc ducôté de Tarragone,a
surpris un Quartier des ennemis, dont plus de trente
ont cfté tuez & un grand
nombre fait prisonniers.
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Résumé : Nouvelles d'Espagne.
Le Marquis de Bayca a quitté la ville pour retourner en Estramadure avec plusieurs officiers. Les troupes de la frontière ont pénétré en Portugal sur une distance de vingt lieues sans rencontrer d'opposition, ramenant des otages et un grand nombre de bêtes à cornes. En Catalogne, le Marquis de Valdecanas a mobilisé ses troupes après avoir été informé du rassemblement des ennemis à Igualada. Un corps de cavalerie commandé par Don Joseph Vallejo a chargé et mis en fuite les ennemis. Le Duc d'Argile s'est rendu à Londres avec plusieurs officiers, laissant les troupes anglaises à Tarragone. Le Comte de Starremberg avait laissé des troupes à Calaf, mais celles-ci ont abandonné la ville après avoir appris une imminente attaque. Par ailleurs, la garnison de Balaguer a défait un groupe de quarante Allemands. La garnison de Tortose a surpris un quartier ennemi près de Tarragone, tuant plus de trente ennemis et en capturant un grand nombre.
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3030
p. 278-279
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
On a deliberé en grand Commité sur les Traitez entre [...]
Mots clefs :
Angleterre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
.
Nouvelles d'Angleterre..
On a
délibéré en grand
Commité sur les Traitez entre l'Angleterre & la Hollande,& sur les contingents
d'hommes &d'argent que
les autres Alliez devoient
fournir; on a
pris les rera..
lutions suivantes
; que les
EtatsGénéraux ont fourni
deux tiers moins que leur
contingent pour le Service
de Mer, & en general la
moitié moins de toutes les
dépenses
; que le feu Empereur & l'Archiduc n'ont jamais eu enEspagne aucunes
forces entretenuës à leurs
dépens, à l'exception d'un
Regiment de deux mille
Fantassins qui a
servi l'année
dernierc
; que la Reine y a
fourni& payé depuis 1705.
jusqu'en 1711. cinquantecinq mille neuf cens soixante & treize hommes, outre
treize Bataillons & dix huit
Escadrons pour lesquelselle
a
payé des subsidesà l'Empereur.
Nouvelles d'Angleterre..
On a
délibéré en grand
Commité sur les Traitez entre l'Angleterre & la Hollande,& sur les contingents
d'hommes &d'argent que
les autres Alliez devoient
fournir; on a
pris les rera..
lutions suivantes
; que les
EtatsGénéraux ont fourni
deux tiers moins que leur
contingent pour le Service
de Mer, & en general la
moitié moins de toutes les
dépenses
; que le feu Empereur & l'Archiduc n'ont jamais eu enEspagne aucunes
forces entretenuës à leurs
dépens, à l'exception d'un
Regiment de deux mille
Fantassins qui a
servi l'année
dernierc
; que la Reine y a
fourni& payé depuis 1705.
jusqu'en 1711. cinquantecinq mille neuf cens soixante & treize hommes, outre
treize Bataillons & dix huit
Escadrons pour lesquelselle
a
payé des subsidesà l'Empereur.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le grand comité en Angleterre a discuté des traités entre l'Angleterre et la Hollande et des contributions des alliés. Les États Généraux ont fourni deux tiers de moins pour le service de mer et la moitié de moins pour les dépenses. L'ancien empereur et l'archiduc n'ont entretenu qu'un régiment de deux mille fantassins en Espagne. La reine a fourni et payé cinquante-cinq mille neuf cent soixante-treize hommes de 1705 à 1711, plus treize bataillons et dix-huit escadrons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3031
p. 280-290
Autre Traduction de l'Ode latine sur le Vin de Bourgogne.
Début :
Chere Feüillette Bourguignonne, [...]
Mots clefs :
Vin de Bourgogne, Bacchus, Jus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Autre Traduction de l'Ode latine sur le Vin de Bourgogne.
Autre Traduction de
l'Odelatine sur le Vin
de Bourgogne.
Ces Odes font aflêk belles
en
latin pour mériter qu'on en
donne plusieurs traductions
en vers, afin qu'on puisse
trouver dans l'unequelque
beauté, qui aura peut- estre
échapé à tAuteur de l'autre.
Chere Feuillette Bourgui..,
gnonne,
Qui loges dans ton fein la
vermeille Santé, ,-
Les Plaisirs innocens,la douce Liberre,
Et que d'Amours badins
une troupe environne.
Je veux te consacrer ces
vers.
C'est toi qui d'un murt peux
faire un Demosthéne.
Qui peux à l'idiot sans étude
& sans peine
Donner en un instant mille
talens divers.
«
Onvoit des Soins la noire
engeance
Disparoistreàl'aspect de
ton jus enchanteur,
Et le pauvre quepresse un
rudeCollecteur,
Perdre le souvenir de sa triste indigence.
l
En vain la table offre des
mers
D'un superbe appareil, d'une faveur exquise
:
Si tu n'es du festin, le Bon
Goût lesméprise,
Et ne compte pour rien leurs
somptueuxapprêts.
Jusqu'auxcieux la Cham.
pagne éleve
De 1 son vin petillant la riante liqueur.
On fait qu'il brilleaux yeux,
qu'il chatoüille lecœur,
Qiil pique l'odorat d'une
agréblc féve.
Mais craignons un poison
couvert.
L'aspic est fous les fleurs.
Queseulement pargrace
Quand Beaune aura primé,
Reims occupant la place
Vienne legerement amuser
le defferc.
A toi, dont je chante la
gloire,
Nourrice des vieillards, pleine du lait divin
Qui réchauffe le fang, &
bannit le chagrin,
ChereTonne, à roi seule appartient la victoire.
Lorsque par les ans refroidi -
On n'a plus ce beau seuque
la jeunesse inspire,
Que, propice autrefois, Apollonse retire,
Et que, comme le corps, l'esprit est engourdi.
De l'âge, mieux que l'Hippocréne,
Tu guéris, vray nectar,
l'importune froideur,
Et soufflant au Poëte une
7 soudaine ardeur,
Du Sophocle glacé tu ranimes la veine.
Mieux que trompettes &
tambours
Tu serois au soldat affronter lesalarmes.
Luy qui languit à jeun sous
le poids de ses armes
Ne le sentiroit pas aidé de
ton secours.
Mais, loin d'exciter à la
guerre,
Toi qui cherches plutost les
danses &les jeux,
Sollicitela Paix, lente au gré
de nos vœux,
De ne plus differer le repos
de la terre.
Déjà par des foins empressez
Le financier t'appelleàsatable superbe;
Et dans peu nos bergers
vont étendus sur l'herbe
Noyer au fond des pots
tousleurs ennuis passez.
Qu'ailleurs Bacchus, hô- teinfidèle,
De nuages fâcheux occupe
le cerveau.
Qu'ilmine ailleurs les nerfs,
lent& secret bourreau,
Ou livre à l'estomacuneattaquecruelle:
De toi coule un jus pre-^
tieux,
Doux aux nerfs, à la telle,
ami de la poitrine,
Et
,
merveille sur tout rare
en la Medecine,
Remèdeenmême temps
sûr,& délicieux.
Le Sommeil sourd à nos
prières
S'enfuit-il loin de nous, attendu vainement?
Ce Dieu, si nous prenons de
ton sirop charmant,
Viendra de Tes pavots humecter nos paupieres.
Mais tout buveur doit se
regler.
Du modeste Bacchus c'est la
loi
loyla plus belle.
Tu veux qu'on la reîpcéteJ
&malheur au rc belle
Dont l'indigne attentatose
lavioler.
Veilletoujours, aimable
Tonne
, Veille à fortifier la Royale
fanté,
Afin que fous Louisla France en sureté
Puisse dompter enfin les fureurs de Bellonne.
Ainsi
,
d'une commune
voix
Ton vin qu'en ses costeaux
la Bourgogne voit naître,
Des vinslesplus fameux soit
reconnu le maistre,
Utile aux jours du Prince, &
digne de son choix.
l'Odelatine sur le Vin
de Bourgogne.
Ces Odes font aflêk belles
en
latin pour mériter qu'on en
donne plusieurs traductions
en vers, afin qu'on puisse
trouver dans l'unequelque
beauté, qui aura peut- estre
échapé à tAuteur de l'autre.
Chere Feuillette Bourgui..,
gnonne,
Qui loges dans ton fein la
vermeille Santé, ,-
Les Plaisirs innocens,la douce Liberre,
Et que d'Amours badins
une troupe environne.
Je veux te consacrer ces
vers.
C'est toi qui d'un murt peux
faire un Demosthéne.
Qui peux à l'idiot sans étude
& sans peine
Donner en un instant mille
talens divers.
«
Onvoit des Soins la noire
engeance
Disparoistreàl'aspect de
ton jus enchanteur,
Et le pauvre quepresse un
rudeCollecteur,
Perdre le souvenir de sa triste indigence.
l
En vain la table offre des
mers
D'un superbe appareil, d'une faveur exquise
:
Si tu n'es du festin, le Bon
Goût lesméprise,
Et ne compte pour rien leurs
somptueuxapprêts.
Jusqu'auxcieux la Cham.
pagne éleve
De 1 son vin petillant la riante liqueur.
On fait qu'il brilleaux yeux,
qu'il chatoüille lecœur,
Qiil pique l'odorat d'une
agréblc féve.
Mais craignons un poison
couvert.
L'aspic est fous les fleurs.
Queseulement pargrace
Quand Beaune aura primé,
Reims occupant la place
Vienne legerement amuser
le defferc.
A toi, dont je chante la
gloire,
Nourrice des vieillards, pleine du lait divin
Qui réchauffe le fang, &
bannit le chagrin,
ChereTonne, à roi seule appartient la victoire.
Lorsque par les ans refroidi -
On n'a plus ce beau seuque
la jeunesse inspire,
Que, propice autrefois, Apollonse retire,
Et que, comme le corps, l'esprit est engourdi.
De l'âge, mieux que l'Hippocréne,
Tu guéris, vray nectar,
l'importune froideur,
Et soufflant au Poëte une
7 soudaine ardeur,
Du Sophocle glacé tu ranimes la veine.
Mieux que trompettes &
tambours
Tu serois au soldat affronter lesalarmes.
Luy qui languit à jeun sous
le poids de ses armes
Ne le sentiroit pas aidé de
ton secours.
Mais, loin d'exciter à la
guerre,
Toi qui cherches plutost les
danses &les jeux,
Sollicitela Paix, lente au gré
de nos vœux,
De ne plus differer le repos
de la terre.
Déjà par des foins empressez
Le financier t'appelleàsatable superbe;
Et dans peu nos bergers
vont étendus sur l'herbe
Noyer au fond des pots
tousleurs ennuis passez.
Qu'ailleurs Bacchus, hô- teinfidèle,
De nuages fâcheux occupe
le cerveau.
Qu'ilmine ailleurs les nerfs,
lent& secret bourreau,
Ou livre à l'estomacuneattaquecruelle:
De toi coule un jus pre-^
tieux,
Doux aux nerfs, à la telle,
ami de la poitrine,
Et
,
merveille sur tout rare
en la Medecine,
Remèdeenmême temps
sûr,& délicieux.
Le Sommeil sourd à nos
prières
S'enfuit-il loin de nous, attendu vainement?
Ce Dieu, si nous prenons de
ton sirop charmant,
Viendra de Tes pavots humecter nos paupieres.
Mais tout buveur doit se
regler.
Du modeste Bacchus c'est la
loi
loyla plus belle.
Tu veux qu'on la reîpcéteJ
&malheur au rc belle
Dont l'indigne attentatose
lavioler.
Veilletoujours, aimable
Tonne
, Veille à fortifier la Royale
fanté,
Afin que fous Louisla France en sureté
Puisse dompter enfin les fureurs de Bellonne.
Ainsi
,
d'une commune
voix
Ton vin qu'en ses costeaux
la Bourgogne voit naître,
Des vinslesplus fameux soit
reconnu le maistre,
Utile aux jours du Prince, &
digne de son choix.
Fermer
Résumé : Autre Traduction de l'Ode latine sur le Vin de Bourgogne.
Le texte est une ode au vin de Bourgogne, vantant ses nombreuses vertus. Le vin est décrit comme apportant santé, plaisir et liberté, et capable de transformer une personne ordinaire en un orateur éloquent. Il soulage les pauvres et les malheureux, et son absence rend même les festins somptueux insignifiants. Le vin de Bourgogne est comparé à un nectar divin qui réchauffe le cœur et l'esprit, inspirant les poètes et guérissant les maux de l'âge. Il est également présenté comme un remède précieux en médecine, doux pour les nerfs et la tête, et capable d'apporter un sommeil réparateur. Le texte conclut en souhaitant que le vin de Bourgogne soit reconnu comme le maître des vins les plus célèbres, utile et digne des choix du prince, en l'occurrence Louis, pour assurer la sécurité et la domination de la France.
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3032
p. 290-292
Nouvelles diverses.
Début :
On a dissipé quinze mille hommes des Ennemis qui s'estoient [...]
Mots clefs :
Arras, Ingénieur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles diverses.
Nouvellesdiverses.
On a
dissipé quinze mille
hommes des Ennemis qui
s'estoient assemblez aux environs d'Arras, où il ne s'est
trouvé au juste que cent mil
nations de foin pour toute
perte. A l'égard dudomma-
ge qu'ils ont fait sur la Sambre, un Ingénieur a
évalué
la reparation des travaux ruinez, à quatre journéesde
travail & à mille livres de
dépense.
-
Un grand nombre de
Troupes marche de tous côtez ; mais sur tout du côté
de la Sarre en Flandre. Les
Officiers Generaux ont or- dre de s'y rendre incessamment pour prévenir les En*
nemis, & se mettre enestat
d'empescher qu'ils ne trou- blent les Négociations dela
Paix. On dit qu'au cinq du
mois prochain on fera réponse aux propositions des
Ministres de t'Archiduc
de quelquesAlliez
On a
dissipé quinze mille
hommes des Ennemis qui
s'estoient assemblez aux environs d'Arras, où il ne s'est
trouvé au juste que cent mil
nations de foin pour toute
perte. A l'égard dudomma-
ge qu'ils ont fait sur la Sambre, un Ingénieur a
évalué
la reparation des travaux ruinez, à quatre journéesde
travail & à mille livres de
dépense.
-
Un grand nombre de
Troupes marche de tous côtez ; mais sur tout du côté
de la Sarre en Flandre. Les
Officiers Generaux ont or- dre de s'y rendre incessamment pour prévenir les En*
nemis, & se mettre enestat
d'empescher qu'ils ne trou- blent les Négociations dela
Paix. On dit qu'au cinq du
mois prochain on fera réponse aux propositions des
Ministres de t'Archiduc
de quelquesAlliez
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Résumé : Nouvelles diverses.
Quinze mille hommes ennemis ont été dispersés près d'Arras. Les dommages sur la Sambre sont évalués à quatre journées de travail et mille livres. Des troupes se déplacent en Flandre et près de la Sarre. Les officiers généraux doivent perturber les négociations de paix. Une réponse aux propositions des ministres de l'Archiduc est attendue pour le cinq du mois prochain.
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3033
p. 292-293
Lettre d'Utrecht.
Début :
Mon Amy & moy nous achetons bien cher le plaisir [...]
Mots clefs :
Utrecht, Négociations, Assemblées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre d'Utrecht.
Lettre d'Utrechr.
MONSIEUR,
Mon Amy & rnoy nous
achetons bien cher le plaisir de
sçavoirles premieres nouvelles
.des Négociations qui se font
icy ; car hors la bonne chere
les plaisirs d'Utrcchtsont fort
secs cm fort tumultueux,
Les Ajjemulécs font ordinaifan.nt ae trente ou quarante
hommes & femmes de sept
ou huit Nations différentes
?
dont chacune écorche le François à sa façon, cm beaucoup ne leparlepoint du JOute
C'est une idée de la varieté des
Langues de la Tour de Babel.
Toutes
ces
cobuës se reduisent
àsept
ou huit tables d'Hombre dans une chambre,&plusieurs pelotons de Conteurs de
Nouvelles. Vous (fave:{appa.
ramment déja que:
MONSIEUR,
Mon Amy & rnoy nous
achetons bien cher le plaisir de
sçavoirles premieres nouvelles
.des Négociations qui se font
icy ; car hors la bonne chere
les plaisirs d'Utrcchtsont fort
secs cm fort tumultueux,
Les Ajjemulécs font ordinaifan.nt ae trente ou quarante
hommes & femmes de sept
ou huit Nations différentes
?
dont chacune écorche le François à sa façon, cm beaucoup ne leparlepoint du JOute
C'est une idée de la varieté des
Langues de la Tour de Babel.
Toutes
ces
cobuës se reduisent
àsept
ou huit tables d'Hombre dans une chambre,&plusieurs pelotons de Conteurs de
Nouvelles. Vous (fave:{appa.
ramment déja que:
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Résumé : Lettre d'Utrecht.
La lettre d'Utrecht évoque les difficultés et les coûts des premières nouvelles des négociations. Utrecht offre une bonne nourriture mais des plaisirs austères et tumultueux. Les assemblées, appelées 'Ajjemulécs,' réunissent des personnes de sept ou huit nations différentes, parlant le français avec divers accents ou pas du tout. Les participants se regroupent autour de tables de jeu et de conteurs de nouvelles.
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3034
p. 293-295
« Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
Début :
Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...]
Mots clefs :
Plénipotentiaires, France, Délibérations
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
nipotentiaires des Alliezfi-
lent deux Conférences particulieres; l'une le matin, &
l'autre le soir, où ils reglerent entre-eux les réponses
qu'ils feroient aux Plenipotentiaires deFrance, &leurs
Délibérations furent rédigées en Mémoires particuliers,dont ils firent partaux
Plénipotentiaires de France
à chacun en particulier, &
qui n'ont pas encore esté
renduës publiques; on croit
qu'on y
répondra vers le
4. ou le 5. d'Avril. On a
fçu pourtant icy que quelques unes ayant paru d'a-
bord fort excessives; on cft
convenu qu'on entreroit en
Négociation sur ce qu'étiez
contiennent, & l'on doit
même faire aujourd'huy
pour cela une Conférence
extraordinaire; enfin nous
pouvons esperer que tout
tournera bien.
lent deux Conférences particulieres; l'une le matin, &
l'autre le soir, où ils reglerent entre-eux les réponses
qu'ils feroient aux Plenipotentiaires deFrance, &leurs
Délibérations furent rédigées en Mémoires particuliers,dont ils firent partaux
Plénipotentiaires de France
à chacun en particulier, &
qui n'ont pas encore esté
renduës publiques; on croit
qu'on y
répondra vers le
4. ou le 5. d'Avril. On a
fçu pourtant icy que quelques unes ayant paru d'a-
bord fort excessives; on cft
convenu qu'on entreroit en
Négociation sur ce qu'étiez
contiennent, & l'on doit
même faire aujourd'huy
pour cela une Conférence
extraordinaire; enfin nous
pouvons esperer que tout
tournera bien.
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Résumé : « Le 4. de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez firent [...] »
Les plénipotentiaires des Alliés ont tenu deux conférences pour préparer leurs réponses aux plénipotentiaires de France. Les mémoires rédigés ont été distribués individuellement et secrètement. Les réponses sont attendues vers le 4 ou le 5 avril. Une conférence extraordinaire a été prévue pour discuter de certains mémoires jugés excessifs. Malgré les difficultés, les négociations devraient aboutir favorablement.
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3035
p. 295-300
PENSIONS données par le Roy.
Début :
Le Roy touché des pertes qu'ont fait ceux qui étoient [...]
Mots clefs :
Pensions, Roi, Dauphin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PENSIONS données par le Roy.
PENSIONS
données par le Roy.
Le Roy touché des pertes
qu'ont fait ceux qui étoient
attachez à Messeigneurs les
Dauphins & à Madame la
Dauphine, a
déjàdonné à
plusieurs des pensions, dont
la somme monte à deux
cens cinquante mille livres,
juste.
Sa Majesté
a
donné à MC
la Duchessedu Lude, Dame
d'honneur de Madame la
Dauphine, izooo. liv.
A MC la Marquise de
Mailly, Dame d'honneur
de Madame la Dauphine,
9ooo.liv.
A neuf Dames du Palais
de Madame la Dauphine,
chacune 6000.liv.
A Mr le Mareschal de
Tessé, premier Efcuycr de
Madame la Dauphine,
nooo.iiv.
A Mr le Marquis de
Dangeau, Chevalier d'honneur de Madame la Dau- phine,12000 k
A Mr le Marquis de
Villacerf, premier Maistre
d'Hôtel de Madame le
Dauphine, 6000 l.
A neuf Menins de
Monseigneur le Dauphin,
chacun 6000 l.
A Mr le Marquis de
Mimure, 3000 l.
A Mr de la Chenaye,
3000 l.
A M Quentin première
femme de Chambre de
Madame la Dauphine,
6000 l.
A douze femmes de
Chambre de Madame la
Dauphine chacune 900 l.
A MC de la Borde sa
pensionancienne conservée
à ses enfans. Elle est de
2ooo. liv.
A Mc de Montsouris?
2000. liv.
A Mr Domingue, PorteManteau de Madame la
Dauphine, 3000.liv.
A Mr Boudin, premier
Médecin de Mon seigneur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, 9ooo.liv.
AMr Dionis, premier
Chirurgien de Monseigneur
le Dauphin & de Madame
la Dauphine, 3000.liv.
A Mr Dodart, premier
Medecin de Monseigneur
le Dauphin dernier mort
,
9000. liv.
A Mr Gervais, premier
Chirurgien deMonseigneur
le Dauphin dernier mort
,
3000. liv.
A Mr Caussin, 2500. liv.
A deux Huissiers de
Chambre, chacun 800.livi
- A Mr Desfossez, Huissier
du Cabinet, 900.IIV.
A six Valets de Chambre,chacun 600.liv,
A un Porte- Arquebuze,
600liv.
A un Porte- Manteau,
600.liv.
A quatre Valets de Garderobe,chacun 600.liv.
A douze autres Garçons
de la Chambre
,
chacun
500. L.
A plusieurs Valets de pied
& autres Officiers
,
chacun
400. liv
données par le Roy.
Le Roy touché des pertes
qu'ont fait ceux qui étoient
attachez à Messeigneurs les
Dauphins & à Madame la
Dauphine, a
déjàdonné à
plusieurs des pensions, dont
la somme monte à deux
cens cinquante mille livres,
juste.
Sa Majesté
a
donné à MC
la Duchessedu Lude, Dame
d'honneur de Madame la
Dauphine, izooo. liv.
A MC la Marquise de
Mailly, Dame d'honneur
de Madame la Dauphine,
9ooo.liv.
A neuf Dames du Palais
de Madame la Dauphine,
chacune 6000.liv.
A Mr le Mareschal de
Tessé, premier Efcuycr de
Madame la Dauphine,
nooo.iiv.
A Mr le Marquis de
Dangeau, Chevalier d'honneur de Madame la Dau- phine,12000 k
A Mr le Marquis de
Villacerf, premier Maistre
d'Hôtel de Madame le
Dauphine, 6000 l.
A neuf Menins de
Monseigneur le Dauphin,
chacun 6000 l.
A Mr le Marquis de
Mimure, 3000 l.
A Mr de la Chenaye,
3000 l.
A M Quentin première
femme de Chambre de
Madame la Dauphine,
6000 l.
A douze femmes de
Chambre de Madame la
Dauphine chacune 900 l.
A MC de la Borde sa
pensionancienne conservée
à ses enfans. Elle est de
2ooo. liv.
A Mc de Montsouris?
2000. liv.
A Mr Domingue, PorteManteau de Madame la
Dauphine, 3000.liv.
A Mr Boudin, premier
Médecin de Mon seigneur le
Dauphin & de Madame la
Dauphine, 9ooo.liv.
AMr Dionis, premier
Chirurgien de Monseigneur
le Dauphin & de Madame
la Dauphine, 3000.liv.
A Mr Dodart, premier
Medecin de Monseigneur
le Dauphin dernier mort
,
9000. liv.
A Mr Gervais, premier
Chirurgien deMonseigneur
le Dauphin dernier mort
,
3000. liv.
A Mr Caussin, 2500. liv.
A deux Huissiers de
Chambre, chacun 800.livi
- A Mr Desfossez, Huissier
du Cabinet, 900.IIV.
A six Valets de Chambre,chacun 600.liv,
A un Porte- Arquebuze,
600liv.
A un Porte- Manteau,
600.liv.
A quatre Valets de Garderobe,chacun 600.liv.
A douze autres Garçons
de la Chambre
,
chacun
500. L.
A plusieurs Valets de pied
& autres Officiers
,
chacun
400. liv
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Résumé : PENSIONS données par le Roy.
Le texte évoque les pensions attribuées par le Roi aux personnes ayant subi des pertes en lien avec les Dauphins et la Dauphine. Le montant total des pensions s'élève à deux cent cinquante mille livres. Les bénéficiaires sont divers membres de la cour et du personnel au service des Dauphins et de la Dauphine. Parmi les sommes notables, la Duchesse du Lude, Dame d'honneur de la Dauphine, a reçu 12 000 livres, et la Marquise de Mailly, également Dame d'honneur, 9 000 livres. Neuf Dames du Palais ont chacune obtenu 6 000 livres. D'autres bénéficiaires incluent des officiers, des médecins, des chirurgiens, des huissiers, des valets de chambre et divers serviteurs, avec des montants allant de 400 à 9 000 livres. Certaines pensions antérieures ont été maintenues pour les enfants des bénéficiaires, comme dans le cas de Mme de la Borde.
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3036
p. 301-302
Parodie de la derniere Enigme, dont le mot estoit un Pepin.
Début :
Pepin, né prisonnier, petit & méprisable, [...]
Mots clefs :
Pépin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Parodie de la derniere Enigme, dont le mot estoit un Pepin.
ENIGMES.
Parodie de la derniere
Enigmedont le mot 0
était un Pépin.
Par Madame de L.
Pépin, néprisonnier,petit &meprisable,
En coupant une pomme,
on me délivré a table,
J'engendre desenfansprisonniers comme moi,
Pepin, porte le nom d'un
Roi,
Enferme dans son fein
limage de son pere,
N'est point l'Amour.
Dieu de Cithere.
Des fruits. Il habite les
cœurs,
rlry mortels rveifès des
pleurs,
Pommequ'il habitait,a
tuévotre mere, Et vous causa bien des
malheurs
Parodie de la derniere
Enigmedont le mot 0
était un Pépin.
Par Madame de L.
Pépin, néprisonnier,petit &meprisable,
En coupant une pomme,
on me délivré a table,
J'engendre desenfansprisonniers comme moi,
Pepin, porte le nom d'un
Roi,
Enferme dans son fein
limage de son pere,
N'est point l'Amour.
Dieu de Cithere.
Des fruits. Il habite les
cœurs,
rlry mortels rveifès des
pleurs,
Pommequ'il habitait,a
tuévotre mere, Et vous causa bien des
malheurs
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3037
p. 303
NOMS De ceux qui ont deviné cette Enigme.
Début :
Le Marquis de la Pepiniere - Owindstolf, Madelon Poiré, la mere [...]
Mots clefs :
Noms de personnes, Énigme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOMS De ceux qui ont deviné cette Enigme.
NOMS
De ceux qui ont deviné
cette Enigme.
Le Marquis de la
Pepiniere
-
Owdinstolf,
Madelon Poiré, lamere
aux pepins, Maritorne,
la belle Tifonniere du
coin du feu, l'Oracle de
la ruë Thibaut- aux-Dez,
Angelique, le Batelier du
Fleuve Letæ du Stix
De ceux qui ont deviné
cette Enigme.
Le Marquis de la
Pepiniere
-
Owdinstolf,
Madelon Poiré, lamere
aux pepins, Maritorne,
la belle Tifonniere du
coin du feu, l'Oracle de
la ruë Thibaut- aux-Dez,
Angelique, le Batelier du
Fleuve Letæ du Stix
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3038
p. 304
ENVOY. Par Madame Rigodon.
Début :
La femme du premier homme du monde, avoit à sa [...]
Mots clefs :
Pépin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. Par Madame Rigodon.
ENVOI.
Par Madame Rigodon.
La femmedu premier
homme du monde, avoir
.à sa collation de beaux
raisins quirenfermaient
beaucoup de pepins: elle
abien délivrédes prisonniers, en mordant à la
grape
Par Madame Rigodon.
La femmedu premier
homme du monde, avoir
.à sa collation de beaux
raisins quirenfermaient
beaucoup de pepins: elle
abien délivrédes prisonniers, en mordant à la
grape
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3039
p. 305
ENVOY. Par le petit Baritonillet.
Début :
De cette Enigme, j'ay la clef. [...]
Mots clefs :
Pépin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. Par le petit Baritonillet.
ENVOI.
Par le petit Baritonillet.
De cette Enigme
,
j'ay la
clef
Je la devine de mon
chef
Je m'appelle)Pepin, le
Bref;
Maisj'ai l'esprit plus
long quelemats
Par le petit Baritonillet.
De cette Enigme
,
j'ay la
clef
Je la devine de mon
chef
Je m'appelle)Pepin, le
Bref;
Maisj'ai l'esprit plus
long quelemats
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3040
p. 306
ENVOY. De la jolie Rapdiniere.
Début :
On me conseille d'aimer; mais l'amour sans chagrins, est aussi [...]
Mots clefs :
Pépin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. De la jolie Rapdiniere.
ENVOI.
De la jolie Rapdiniert.
On meconseilled'aimer; mais l'amour sans
chagrins,est aussi rare
queles raisinssanspépin.
De la jolie Rapdiniert.
On meconseilled'aimer; mais l'amour sans
chagrins,est aussi rare
queles raisinssanspépin.
Fermer
3041
p. 306-307
ENVOY.
Début :
A quatorze, ans Iris fesse déjà son vin, [...]
Mots clefs :
Pépin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY.
ENVOI.
.A quatorze, ans Iris
feffi déjàfin vin,
Elle lorgne à table un
jeune homme,
:
En mettant pourmouche
un pepin.,
Je croirois bien qu'elle a
déjà mangé lapomme
.A quatorze, ans Iris
feffi déjàfin vin,
Elle lorgne à table un
jeune homme,
:
En mettant pourmouche
un pepin.,
Je croirois bien qu'elle a
déjà mangé lapomme
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3042
p. 307-309
ENVOY. Parodie de l'Enigme, dont le mot est le Masque. Par Mr Hortensius, Precepteur de Francion.
Début :
Par de justes liens, ide est, liens étroits, [...]
Mots clefs :
Masque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. Parodie de l'Enigme, dont le mot est le Masque. Par Mr Hortensius, Precepteur de Francion.
ENVOI.
Parodie de l'Enigme,
dont le mot cft le
Masque.
Par Mr Hortensius,
Precepteur de
Francion. -
Pardejustesliens, idest,
liens étroits,
Quand on unit à moy
semblable a mon minois,
Sub auditur, visage à qui
Masqueressemble,
Jevois toutparsesyeux,
id est, aveclessiens,
Ilvoittoutpar,id est, tout
à travers des miens,
Tollé,lesderniersvers,
c'est un couplefrivole,
Parce mi Mercuré, si
j'ai dit laparole.
MessavansEcoliers devinent en chorus,
Voicileurs noms.Arbas
Milo,Dejotarus,
Alcidon, Sotinet, Hâl.,
brada, Baldrns>
Etcetera
,
tuus ferviis?
Hortensius.
Parodie de l'Enigme,
dont le mot cft le
Masque.
Par Mr Hortensius,
Precepteur de
Francion. -
Pardejustesliens, idest,
liens étroits,
Quand on unit à moy
semblable a mon minois,
Sub auditur, visage à qui
Masqueressemble,
Jevois toutparsesyeux,
id est, aveclessiens,
Ilvoittoutpar,id est, tout
à travers des miens,
Tollé,lesderniersvers,
c'est un couplefrivole,
Parce mi Mercuré, si
j'ai dit laparole.
MessavansEcoliers devinent en chorus,
Voicileurs noms.Arbas
Milo,Dejotarus,
Alcidon, Sotinet, Hâl.,
brada, Baldrns>
Etcetera
,
tuus ferviis?
Hortensius.
Fermer
Résumé : ENVOY. Parodie de l'Enigme, dont le mot est le Masque. Par Mr Hortensius, Precepteur de Francion.
Le texte est une parodie intitulée 'Parodie de l'Enigme, dont le mot cft le Masque', écrite par Monsieur Hortensius, précepteur de Francion. Le poème utilise des expressions latines et des jeux de mots pour décrire des liens étroits et la transparence des relations. Il mentionne un couple frivole et se termine par une liste d'élèves : Arbas, Milo, Dejotarus, Alcidon, Sotinet, Hâl., brada, Baldrns, suivis de 'Etcetera'. Hortensius pose ensuite la question 'tuus ferviis?'
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3043
p. 309-310
ENVOY. Par Mr Anc... Madame de Saint Fard.
Début :
Dans une nuit du Carnaval, [...]
Mots clefs :
Masque, Carnaval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY. Par Mr Anc... Madame de Saint Fard.
ENVOI.
Par Mr Ane..+
Madame de Saint Fard.
Dans une nuit du Carnaval,
Madame de Saint Fard
en superbeéquipage
s'étantmise en sueurau
auBal,
T laissa par malheurfin
Masque&sonvisage
Par Mr Ane..+
Madame de Saint Fard.
Dans une nuit du Carnaval,
Madame de Saint Fard
en superbeéquipage
s'étantmise en sueurau
auBal,
T laissa par malheurfin
Masque&sonvisage
Fermer
3044
p. 310
NOMS. De ceux qui ont deviné le Masque.
Début :
Bon jour, bon jour Masque, Artaxarxez, Ariane à la lévre [...]
Mots clefs :
Noms, Énigme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOMS. De ceux qui ont deviné le Masque.
NOMS.
De ceux quiont deviné
le Masque.
Bon jour, bon jour
Masque
,
Artaxarxez,
Ariane à la lévre bleue,
la jeune orfeline, les deux
associez
,
les trois visages,Turlupin, Toinon
De ceux quiont deviné
le Masque.
Bon jour, bon jour
Masque
,
Artaxarxez,
Ariane à la lévre bleue,
la jeune orfeline, les deux
associez
,
les trois visages,Turlupin, Toinon
Fermer
3046
p. 311-313
ENIGME.
Début :
Non, je n'auray jamais l'esprit de m'atiffer, [...]
Mots clefs :
Quenouille
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Non, je n'aurai jamais
i'esPrit de m'atiffer,
Macoëffure eji toujours
pendante & négligée,
Jidescoè'ffeujes pourtant,
passentmaintejournée,
\A me coijfer& decoëffer,
Maisanssesoucier beaucoup
dema parure,
Uunerêve a quelque
avanture,
Celle-ci pense à bien,
celle-làpenseà mal,
Quoy qu'unrustique lieu
soit monpais natal,.
Polie avec droiture
J &
fermesans rudesse,
ÎeParvlensdans lecercle,
au rang de la Pri-ncelfe,
Souvent tejle levfé, on
m'ivoit dominer;
Mais malgré ma hauteur
teur,pouriezvous de.
viner,
Quelmanege est le mien,
pourparvenir àplaire,
J'aifaitcentmouvements
autour d'un llJcrcenaire,
Qui tenté du profit qu'il
efperqitdétmoj>
Aseu : me rendreenfin,
digne demon emploi.
Non, je n'aurai jamais
i'esPrit de m'atiffer,
Macoëffure eji toujours
pendante & négligée,
Jidescoè'ffeujes pourtant,
passentmaintejournée,
\A me coijfer& decoëffer,
Maisanssesoucier beaucoup
dema parure,
Uunerêve a quelque
avanture,
Celle-ci pense à bien,
celle-làpenseà mal,
Quoy qu'unrustique lieu
soit monpais natal,.
Polie avec droiture
J &
fermesans rudesse,
ÎeParvlensdans lecercle,
au rang de la Pri-ncelfe,
Souvent tejle levfé, on
m'ivoit dominer;
Mais malgré ma hauteur
teur,pouriezvous de.
viner,
Quelmanege est le mien,
pourparvenir àplaire,
J'aifaitcentmouvements
autour d'un llJcrcenaire,
Qui tenté du profit qu'il
efperqitdétmoj>
Aseu : me rendreenfin,
digne demon emploi.
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3047
p. 314-323
Nouvelles Extraites de plusieurs Lettres.
Début :
Le Roy donna le 15. une Audiance de Congé en [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Prince, Nouvelles, Lettres
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Extraites de plusieurs Lettres.
NOUVELLES
Extraits de plusieurs Lettres.
Le Roy donnale15.une
Audience de
-,
CongéenPublic au Marquis de Gerpc-
^villcr,Envoyé Extraordinaire deS. A. R; Monsieur
Je Duc de Lorraine. Il était
accompagné de Mr Barrois,EnvoyéExtraordinaire de ce Prince, & cond uit
par le Baron de Breteuil, Introducteur des Ambassadeurs, qui avoir été le prendre à Paris dans lesCarosses
,.
*
L
-
de SaMajesté. Il eut ensuite audiance de Monseigneur
le Duc de Berry, de Madame
,
de Monsieur le Duc
d'Orléans,& de Madame
la Duchesse d'Orleans.
Le Prince Charles prêta
ferment entre lesmains de
Sa Majestéle 14 decemois
pour la Charge de Grand
Ecuyer de France, dont Mr
le Comte d'Armagnac son
pere, avaitremis entre les
mains de Sa Ma jesté, sa démission volontaire pour la
survivance; & Mr le Prince
deLambescprêta le même
jour entre les mains du Roy
1
le ferment pour leGouvernement d'Anjou qu'avoit
Mr le ComteBrionne son
pere,filsaîné du Comte
d'Armagnac, & qu'il a
fait
,palier à luy avec l'agrément
de Sa Majesté, comme ila
,fait passer la survivance de
grandEcuyer au Prince
.Charles.
Un Détachement de la
garnison de Brisaca envelopé & fait prisonniers soixante Houssards, eX. l'on a
défait
dans laForest de Niderhurt,
le reste du parti ennemy de
quatre cens hommes qui
avoir esté défait à Rumersheim.
Le 2.9. de Fevrier les Seigneurs après avoir presenté
une Adresse à la Reine Anne, 1
s'ajournerentjusqu'au 8. dece mois. Le même jour les
Communes dresserent un
estat des resolutions prises
pour le Traité de la Barrière
de 1709.
Le 1. de ce mois les Communes ont examiné le rapport des Comptes publics, ;
& on declara que le sieur
AdamCardonnel Secrétaire
de Milord Marlborough
,
estoit coupable de malversation pecuniaire; il fut ordonné à la pluralité des voix
qu'il feroit chassé de la
Chambre.
Le sieur de Borselem, Envoyé des Etats generaux,
arriva à Londres le 29. Fevrier & il eut hier sa premiereaudiance de la Reine.
Le Chevalier Lorenzo
Thiepolo Ambassadeur de
Venise, a reçu nouvelle par
un Courier extraordinaire
qu'il avoit estéélû Procurateur de S. Marc,àla place
du ficur Marcello,
-
accèdedepuis peu
Oq jçiurs. ,"
On çlit que le Czar qui.
estoit encore à Petersbourg
le9 mQÎs de.r^içr,aapRfis P^#R.Ç?8Wr^
d'Azaph,queleGouverneur a
executé ses ordres,
enrendant cejte Place aux
Turcs, aprés avoir démoli
les nouvelles Fartifications;
on a
envoyé les Chrestiens
de cette ViJIç à Moscow.
Le Kam des Tartares ca
arrivé de Constantinople à
Bender. Il
a reçu de grands
honneurs à Constantino-
ple-, à son arrivée & à son
départ. Il a eu ptu&urs'
Conferences icy avec le
Roy de Suede, &aprés
avoir fait declarer la guerre
contre les Moscovites, ila
ordonné en partantpour la
Crimée, qu'on fust prcfta.
marcher avec les Tartares
du Budziac.
Le sieur Lhoski General
des Hussarts
,
mourut hier
d'un coup de sabre qu'il a
reçu dans un combatparticulier contre le Colonel Betoni, Colonel Hongrois.
Ilyaune Ordonnancenou-
vellement publiée contre les'
combats particuliers. ",.It
Extraits de plusieurs Lettres.
Le Roy donnale15.une
Audience de
-,
CongéenPublic au Marquis de Gerpc-
^villcr,Envoyé Extraordinaire deS. A. R; Monsieur
Je Duc de Lorraine. Il était
accompagné de Mr Barrois,EnvoyéExtraordinaire de ce Prince, & cond uit
par le Baron de Breteuil, Introducteur des Ambassadeurs, qui avoir été le prendre à Paris dans lesCarosses
,.
*
L
-
de SaMajesté. Il eut ensuite audiance de Monseigneur
le Duc de Berry, de Madame
,
de Monsieur le Duc
d'Orléans,& de Madame
la Duchesse d'Orleans.
Le Prince Charles prêta
ferment entre lesmains de
Sa Majestéle 14 decemois
pour la Charge de Grand
Ecuyer de France, dont Mr
le Comte d'Armagnac son
pere, avaitremis entre les
mains de Sa Ma jesté, sa démission volontaire pour la
survivance; & Mr le Prince
deLambescprêta le même
jour entre les mains du Roy
1
le ferment pour leGouvernement d'Anjou qu'avoit
Mr le ComteBrionne son
pere,filsaîné du Comte
d'Armagnac, & qu'il a
fait
,palier à luy avec l'agrément
de Sa Majesté, comme ila
,fait passer la survivance de
grandEcuyer au Prince
.Charles.
Un Détachement de la
garnison de Brisaca envelopé & fait prisonniers soixante Houssards, eX. l'on a
défait
dans laForest de Niderhurt,
le reste du parti ennemy de
quatre cens hommes qui
avoir esté défait à Rumersheim.
Le 2.9. de Fevrier les Seigneurs après avoir presenté
une Adresse à la Reine Anne, 1
s'ajournerentjusqu'au 8. dece mois. Le même jour les
Communes dresserent un
estat des resolutions prises
pour le Traité de la Barrière
de 1709.
Le 1. de ce mois les Communes ont examiné le rapport des Comptes publics, ;
& on declara que le sieur
AdamCardonnel Secrétaire
de Milord Marlborough
,
estoit coupable de malversation pecuniaire; il fut ordonné à la pluralité des voix
qu'il feroit chassé de la
Chambre.
Le sieur de Borselem, Envoyé des Etats generaux,
arriva à Londres le 29. Fevrier & il eut hier sa premiereaudiance de la Reine.
Le Chevalier Lorenzo
Thiepolo Ambassadeur de
Venise, a reçu nouvelle par
un Courier extraordinaire
qu'il avoit estéélû Procurateur de S. Marc,àla place
du ficur Marcello,
-
accèdedepuis peu
Oq jçiurs. ,"
On çlit que le Czar qui.
estoit encore à Petersbourg
le9 mQÎs de.r^içr,aapRfis P^#R.Ç?8Wr^
d'Azaph,queleGouverneur a
executé ses ordres,
enrendant cejte Place aux
Turcs, aprés avoir démoli
les nouvelles Fartifications;
on a
envoyé les Chrestiens
de cette ViJIç à Moscow.
Le Kam des Tartares ca
arrivé de Constantinople à
Bender. Il
a reçu de grands
honneurs à Constantino-
ple-, à son arrivée & à son
départ. Il a eu ptu&urs'
Conferences icy avec le
Roy de Suede, &aprés
avoir fait declarer la guerre
contre les Moscovites, ila
ordonné en partantpour la
Crimée, qu'on fust prcfta.
marcher avec les Tartares
du Budziac.
Le sieur Lhoski General
des Hussarts
,
mourut hier
d'un coup de sabre qu'il a
reçu dans un combatparticulier contre le Colonel Betoni, Colonel Hongrois.
Ilyaune Ordonnancenou-
vellement publiée contre les'
combats particuliers. ",.It
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Résumé : Nouvelles Extraites de plusieurs Lettres.
Le texte décrit plusieurs événements politiques et militaires. Le roi a reçu le Marquis de Gerpviller, envoyé du Duc de Lorraine, accompagné de Monsieur Barrois et introduit par le Baron de Breteuil. Le Prince Charles a prêté serment pour la charge de Grand Écuyer de France, succédant à son père, le Comte d'Armagnac. Le Prince de Lambesc a également prêté serment pour le gouvernement d'Anjou, succédant à son père, le Comte de Brionne. Un détachement de la garnison de Brisach a capturé soixante hussards et défait un parti ennemi de quatre cents hommes dans la forêt de Niderhurt. Le 29 février, les Seigneurs ont présenté une adresse à la Reine Anne et se sont ajournés jusqu'au 8 mars. Les Communes ont examiné les comptes publics et déclaré le sieur Adam Cardonnel, secrétaire de Milord Marlborough, coupable de malversation, le chassant de la Chambre. Le sieur de Borselem, envoyé des États généraux, est arrivé à Londres et a eu sa première audience avec la Reine. Le Chevalier Lorenzo Thiepolo a été élu Procureur de Saint-Marc. Le Czar a ordonné la reddition de la place d'Azaph aux Turcs. Le Khan des Tartares a reçu des honneurs à Constantinople et a déclaré la guerre contre les Moscovites. Le sieur Lhoski, Général des Hussarts, est mort des suites d'un combat particulier contre le Colonel Betoni. Une ordonnance a été publiée contre les combats particuliers.
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3048
p. 32[1]-322
Extrait d'une autre Lettre.
Début :
Le sort en est jetté, & tous les Bachas ont [...]
Mots clefs :
Lettre, Bachas, Kam, Tartares, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une autre Lettre.
combats particuliers. ",.It.
Extraitd'une autre,
Lettre.
)
Lesort enestjetté, & tous
les Bachas ont en ordre de se
preparer àmarcher avec leurs'
Troupes pourse rendre auplus
tard à lafindu mois de Mars
prochain vers les embouchures
du Danube, en consequence de
la guerre declarée contre les'
Moscovites; Cm le 16. Decembre leKamdesTartares
partit de Constantinople pour aller
[ trouver le Roy deSutJe: Le'
Grand Seigneur a faitau Kam
plusieurs presens considerables
,
uon luy afait de grand honneurs à son arrivée& à fort départ.
On a
ordonné de travailler
endiligence à l'Armement de
la Flotte revenuë de la Mer
noire. Abdi Bacha Seraskier de
Belgrades'estrendu auprés du
Royde Suede
,*-vec les Troupes de Romelie, dont on le a
donnéle Commandement
Extraitd'une autre,
Lettre.
)
Lesort enestjetté, & tous
les Bachas ont en ordre de se
preparer àmarcher avec leurs'
Troupes pourse rendre auplus
tard à lafindu mois de Mars
prochain vers les embouchures
du Danube, en consequence de
la guerre declarée contre les'
Moscovites; Cm le 16. Decembre leKamdesTartares
partit de Constantinople pour aller
[ trouver le Roy deSutJe: Le'
Grand Seigneur a faitau Kam
plusieurs presens considerables
,
uon luy afait de grand honneurs à son arrivée& à fort départ.
On a
ordonné de travailler
endiligence à l'Armement de
la Flotte revenuë de la Mer
noire. Abdi Bacha Seraskier de
Belgrades'estrendu auprés du
Royde Suede
,*-vec les Troupes de Romelie, dont on le a
donnéle Commandement
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Résumé : Extrait d'une autre Lettre.
L'Empire ottoman se prépare à la guerre contre les Russes. Les gouverneurs doivent se rendre au Danube d'ici fin mars. Le 16 décembre, l'ambassadeur tartare est parti pour la Suède avec des présents et des honneurs. La flotte de la mer Noire est en cours d'armement. Abdi Bacha, commandant de Belgrade, rejoint le roi de Suède avec les troupes de Romélie.
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3049
p. 322-328
« Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...] »
Début :
Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...]
Mots clefs :
Roi, Troupes, Espagne, Constantinople
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texteReconnaissance textuelle : « Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...] »
.
Le 2. Decembre Osman
Aga Kiaïa
,
Lieutenant du
grand Visit Mehemet nou-
ytlltmcoc déposé, & Mektubay Effendi son Secretaire, ont eu la teste tranchée
dans la Place qui efl devant
le Serail, & leurs corps ex-tf
posez trois jours au peuple.
On a
aussi exposé en public
devant le Serail la teste du
Visir avant Mehemet,qui
avoitagi contre le Roy de
Suéde. Il avoit esté relegué
à, Metelin,ou l'on l' a ctran.¡'
crié.
Ô On dit à Constantinople
que le Grand Seigneur a
déclaré qu'il marcheroit en
personne à la teste d'une
puissanteArmée pour atta
quer le Czardu costé de l'Ukraine.
LaCourd'Espagneextrêmement affligée des morts
qui ont affligé la France,
iefi reglée pour ledeuil sur
celuy
-
qu'on porta à la1
mort de la Reine MarieTherese,&de la premiere
femme de l'Empereur Leopold
,
&, de l'Imperatrice
sœur de Marie Therese.
La Reinea témoigné qu'
elle seroit bien-aise de fairc'
ses couches auBuen Retiro,
ott le Roy fait faire
quelques accommodemens
pour la rendrehabitable.
Le Duc de San Juan est
mort le 12.Fevrier;il estoit
Viceroy deNavarre.Le Roy
a
donné cette Charge au
,.
Duc deVeraguas.
LeRoy a
donné à Don
Juan dela Ranenda Rubalcava,la Chargede Fiscalde
l'AudianceRoyaledeSarra- gosse.
Il est arrivéd'Andalousie
plus de 3000.chevaux pour
remonter les Gardes 4n
Corps & le reste dela Ç^-
valerie. nrri
On écrit de Galice que le
sieur Ducasse est arrivé à la
Corogne, après avoir échapé plusieurs perils, sur tout
une furieuse rempeste depuis
son départ de la Martinique. On ditque les Vaisséaux apportent la valeur de
trente cinq à quarante mil.
lions de livres en or ÔC en argent, outre les marchandises & autres effets. !
Les Troupes Françoises
de laConca de Trems marchent vers Valence par l'ordre de Monsieur le Duc de
Vendôme-, elles seront rem-
placéespar des Troupes
Françoises.
Les Troupes du Roy
d'Espagneestant en quartier dhiver en Catalogne,
fort tranquillement, Don
NicolasTeran de Urivé est
sorti avec un détachement
:pot:Jr escorter les Fourageurs, il a
rencontré un
Corps considerable de Miquelets & deVolontaires ;
illes a
chargez&misen suite;il en a
tué environ soixante & faittrente prisonniers.
La disette de grains &
d'huilecitfort grande à,
Naples. On a
envoyé plusieurs Tarranes àOtrance,
àCotronne, àBari, & plusieurs autres Ports de la Calabre par delà leFare, pour
en apporter des grains & deshuiles.CesTartanesont deshuil,cs.,CcsTartanesont
tempeste ils ont gagné les
premiers Portsqu'ils ontpû
atteindre. Il y en a une deperie, & plusieurs fort endommagées.
Le 2. Decembre Osman
Aga Kiaïa
,
Lieutenant du
grand Visit Mehemet nou-
ytlltmcoc déposé, & Mektubay Effendi son Secretaire, ont eu la teste tranchée
dans la Place qui efl devant
le Serail, & leurs corps ex-tf
posez trois jours au peuple.
On a
aussi exposé en public
devant le Serail la teste du
Visir avant Mehemet,qui
avoitagi contre le Roy de
Suéde. Il avoit esté relegué
à, Metelin,ou l'on l' a ctran.¡'
crié.
Ô On dit à Constantinople
que le Grand Seigneur a
déclaré qu'il marcheroit en
personne à la teste d'une
puissanteArmée pour atta
quer le Czardu costé de l'Ukraine.
LaCourd'Espagneextrêmement affligée des morts
qui ont affligé la France,
iefi reglée pour ledeuil sur
celuy
-
qu'on porta à la1
mort de la Reine MarieTherese,&de la premiere
femme de l'Empereur Leopold
,
&, de l'Imperatrice
sœur de Marie Therese.
La Reinea témoigné qu'
elle seroit bien-aise de fairc'
ses couches auBuen Retiro,
ott le Roy fait faire
quelques accommodemens
pour la rendrehabitable.
Le Duc de San Juan est
mort le 12.Fevrier;il estoit
Viceroy deNavarre.Le Roy
a
donné cette Charge au
,.
Duc deVeraguas.
LeRoy a
donné à Don
Juan dela Ranenda Rubalcava,la Chargede Fiscalde
l'AudianceRoyaledeSarra- gosse.
Il est arrivéd'Andalousie
plus de 3000.chevaux pour
remonter les Gardes 4n
Corps & le reste dela Ç^-
valerie. nrri
On écrit de Galice que le
sieur Ducasse est arrivé à la
Corogne, après avoir échapé plusieurs perils, sur tout
une furieuse rempeste depuis
son départ de la Martinique. On ditque les Vaisséaux apportent la valeur de
trente cinq à quarante mil.
lions de livres en or ÔC en argent, outre les marchandises & autres effets. !
Les Troupes Françoises
de laConca de Trems marchent vers Valence par l'ordre de Monsieur le Duc de
Vendôme-, elles seront rem-
placéespar des Troupes
Françoises.
Les Troupes du Roy
d'Espagneestant en quartier dhiver en Catalogne,
fort tranquillement, Don
NicolasTeran de Urivé est
sorti avec un détachement
:pot:Jr escorter les Fourageurs, il a
rencontré un
Corps considerable de Miquelets & deVolontaires ;
illes a
chargez&misen suite;il en a
tué environ soixante & faittrente prisonniers.
La disette de grains &
d'huilecitfort grande à,
Naples. On a
envoyé plusieurs Tarranes àOtrance,
àCotronne, àBari, & plusieurs autres Ports de la Calabre par delà leFare, pour
en apporter des grains & deshuiles.CesTartanesont deshuil,cs.,CcsTartanesont
tempeste ils ont gagné les
premiers Portsqu'ils ontpû
atteindre. Il y en a une deperie, & plusieurs fort endommagées.
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Résumé : « Le 2. Decembre Osman Aga Kiaïa, Lieutenant du grand Visir [...] »
Le 2 décembre, Osman Aga Kiaïa et Mek-tubay Effendi ont été décapités à Constantinople, et la tête du visir Mehemet, exilé à Metelin, a également été exposée. Le Grand Seigneur a annoncé une expédition contre le tsar en Ukraine. En Espagne, la cour est en deuil suite aux décès en France, et la reine souhaite accoucher au Buen Retiro. Le duc de San Juan est décédé, et ses fonctions ont été confiées au duc de Veraguas. Plus de 3000 chevaux sont arrivés en Andalousie pour la cavalerie. Le sieur Ducasse a atteint La Corogne avec des vaisseaux transportant des richesses. En Espagne, les troupes françaises se déplacent vers Valence, tandis que celles du roi d'Espagne en Catalogne restent tranquilles. Don Nicolás Terán de Urivé a repoussé un corps de miquelets et de volontaires. À Naples, une disette de grains et d'huile est signalée, et plusieurs tartanes ont été envoyées pour approvisionner les ports de Calabre.
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3050
s. p.
TABLE.
Début :
Réponse à quelques plaintes contre le Mercure, 3 Idée à [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE.
PE'ponſe à quelquesplaintes
contre le Mercure, 3
Idée à l'imitation & Stile Ra10
30625
belaizien
Dixainfurleftile Marotique, 17
Mort du dernier Dauphin, 19
Sur les Mefures Geometriques
des Voutes ,
Sur la Mefure Geometrique des
Voutes fur Hausées , ou des
demi Spheroides Oblongs , 26
Sur la Meſure des Voutes fur
baisées, ou des demi Spheroides applatis,
30
Supplement an Memoire inferé
dans le Mercure de Trévoux
de Janvier 1711. fur les
TABLE.
changemens arrivez à lafurface de la Terre , 34
D'une espece d'homme Marin,
pêché au Conquet» 44
Sur un Portrait en grand, envoyé par une Dame à l'Ateur, pour mettre dans une
Salle 47
Extrait de Lettre de Mr le Co
Lonel de Funch , écrite de
Conftantinople le 14. fanvier
1712 à Mr de Cronstroom
Envoyé Extraordinaire de
Suede, 49
$7
L'éloge du Vin de Bourgogne,
traduction de l'Ode Latine
de Monfieur Grenan, ·
La Champagne vangée, ou
lauange du vin de Reims ,
qu'un Poïse Bourguignon
TABLE.
blafmé,
67
Morts
Heraults d'Armes ,
Avanture de deux Officiers , 101
77
91
Lettre de Madame D. T. aprés
ifa petite verole en lay envoyant le jour de fa Fefte
un Collier de perles en Lacs
d'Amour,
120
Morts,
Nouvelle Récente
LeDeuilde la France
Epitaphe de Monfeigneur & de
132
145
193
Madame la Dauphine, 156
Voyage de l'Amour & de
L'Amitiés 169
Dialogue entre un Berger & unt
Bergere,
184
Lettre de Quebec.
Animaux quifont dufon, dans
202
TABLE.
des efpeces de Cavernesfous
des Roches
Rhodope,
Afpafie,
Lais,.
Lamia,
2.19
242
245
247
·25x
Impromptuforcé d'un Magiftrat
de Châalons pour une Dame
qui l'obligeoit à faire des
Versfurfa laideur, 26}
Lettre d'Arras , 265
Nouvelles d'Allemagne , 271
Nouvellesd'Espagne, 275
Nouvelles d'Angleterre 278
Autre Traduction de l'Ode Las
tinefurle vin deBourgogne,
280
Nouvelles diverses,
290
Lettre d'Utrecht, 292
Penfionsdonnéesparle Roy, 295
TABLE.
Enigmes, 301
Extrait de plufieurs Lettres ,
314
PE'ponſe à quelquesplaintes
contre le Mercure, 3
Idée à l'imitation & Stile Ra10
30625
belaizien
Dixainfurleftile Marotique, 17
Mort du dernier Dauphin, 19
Sur les Mefures Geometriques
des Voutes ,
Sur la Mefure Geometrique des
Voutes fur Hausées , ou des
demi Spheroides Oblongs , 26
Sur la Meſure des Voutes fur
baisées, ou des demi Spheroides applatis,
30
Supplement an Memoire inferé
dans le Mercure de Trévoux
de Janvier 1711. fur les
TABLE.
changemens arrivez à lafurface de la Terre , 34
D'une espece d'homme Marin,
pêché au Conquet» 44
Sur un Portrait en grand, envoyé par une Dame à l'Ateur, pour mettre dans une
Salle 47
Extrait de Lettre de Mr le Co
Lonel de Funch , écrite de
Conftantinople le 14. fanvier
1712 à Mr de Cronstroom
Envoyé Extraordinaire de
Suede, 49
$7
L'éloge du Vin de Bourgogne,
traduction de l'Ode Latine
de Monfieur Grenan, ·
La Champagne vangée, ou
lauange du vin de Reims ,
qu'un Poïse Bourguignon
TABLE.
blafmé,
67
Morts
Heraults d'Armes ,
Avanture de deux Officiers , 101
77
91
Lettre de Madame D. T. aprés
ifa petite verole en lay envoyant le jour de fa Fefte
un Collier de perles en Lacs
d'Amour,
120
Morts,
Nouvelle Récente
LeDeuilde la France
Epitaphe de Monfeigneur & de
132
145
193
Madame la Dauphine, 156
Voyage de l'Amour & de
L'Amitiés 169
Dialogue entre un Berger & unt
Bergere,
184
Lettre de Quebec.
Animaux quifont dufon, dans
202
TABLE.
des efpeces de Cavernesfous
des Roches
Rhodope,
Afpafie,
Lais,.
Lamia,
2.19
242
245
247
·25x
Impromptuforcé d'un Magiftrat
de Châalons pour une Dame
qui l'obligeoit à faire des
Versfurfa laideur, 26}
Lettre d'Arras , 265
Nouvelles d'Allemagne , 271
Nouvellesd'Espagne, 275
Nouvelles d'Angleterre 278
Autre Traduction de l'Ode Las
tinefurle vin deBourgogne,
280
Nouvelles diverses,
290
Lettre d'Utrecht, 292
Penfionsdonnéesparle Roy, 295
TABLE.
Enigmes, 301
Extrait de plufieurs Lettres ,
314
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Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'une publication du début du XVIIIe siècle. Elle présente divers articles et sujets, incluant des réponses à des plaintes, des poèmes, des discussions sur des mesures géométriques, des observations scientifiques, des lettres, des éloges de vins, des nouvelles de divers pays, des traductions, et des événements marquants tels que des décès et des aventures. Les thèmes abordés vont des descriptions techniques et scientifiques aux récits littéraires et aux nouvelles mondaines. La table des matières mentionne également des lettres de personnalités et des poèmes sur divers thèmes, ainsi que des nouvelles politiques et sociales provenant de différentes régions d'Europe et du monde.
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