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1
p. 61-66
« Cependant, comme j'ay déja commencé à vous parler des Pages [...] »
Début :
Cependant, comme j'ay déja commencé à vous parler des Pages [...]
Mots clefs :
Pages, Écurie, Noms, Charges, Roi
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Reconnaissance textuelle : « Cependant, comme j'ay déja commencé à vous parler des Pages [...] »
Cependant , comme j'ay déja commencé àvous parler desPages du Roy dans ma derniere Lettre , jacheve icy ce que j'ay encore àvous dire. Ceuxquiont toutes les qualitez neceſſaires.
40 LEMERCVRE
pour eftre du nombre , ſont ſou-- vent obligez d'attendre long-- temps , cet avantage eftant re- cherchéà l'envy par tous ceux quideſcendentdes plus grandes.
Maiſons du Royaume. Comme ils ſervent dans les Armées dés
leur plus grande jeuneffe , &
qu'ils meritent dans un âge peu avancé les Charges quileur font données , il ne faut pas s'éton-- ner ſi la pluſpart deviennent bien-toft capables de comman- der , & fi nous voyons ſouvent les premiers emplois entre des mains de pluſieurs , qui ont eu 1honneur d'eſtre elevez Pages du Roy. Sa Majeſté s'eſtant ren- duë fur la Frontiere avec préci pitation , ne mena avec elle qu'une partiedeſes Pages. Voi- cy les Noms de ceux qui la fuiverent.
(
GALAN T. 41
Pages de la Chambre.
M. des Chapelles.
M. de Guebriant.
M. de Neuville.
LaGrande Ecurie.
M. de Braque.
M. du Mets-Tiercelin.
X
ES Pagesde
e
es
&
eu
nt
:
n
nt
nent
Hes
eu
ges
enCci
lle
i11-
M. de Chevigny.
M.deGanges.
TRELER
100
YON
M. de Serignan,aîne & ca- det.
M.de Pelot.
M. de Monfrein.
Pages de lapetite Ecurie.
M. de Boifdennemets..
M.deNadaillac..
M. de S. Gilles- Lenfant.
M. de la Grange , cadet.
M.deRenanfart.
M. de Bonnefonds , aîné &
cader..
M.de Laval.
M. deMarmagne.
42 LE MERCVRE
M. deBoufv.
M.de Moiffet.
4
M. de Melun.
Je ne parleray point icy de leur Nobleffe , perſonne n'en peut douter , puis que tous les Pages du Roy font obligez d'en faire preuve , avant que d'eſtre reçeus. SaMajestévoulantdon- ner moyenàtous ceux dont je viens de parler, d'apprendre le meſtier de la Guerre , les a fait fervir tour à tour d'Aydes de Camp à ſes Aydes Camp , pen- dant les Sieges de Valenciennes & de Cambray , ce qui leur a
donné lieu d'acompagner fou- vent les Officiers Generaux , &
de ſe trouver dans les endroits
les plus perilleux.
40 LEMERCVRE
pour eftre du nombre , ſont ſou-- vent obligez d'attendre long-- temps , cet avantage eftant re- cherchéà l'envy par tous ceux quideſcendentdes plus grandes.
Maiſons du Royaume. Comme ils ſervent dans les Armées dés
leur plus grande jeuneffe , &
qu'ils meritent dans un âge peu avancé les Charges quileur font données , il ne faut pas s'éton-- ner ſi la pluſpart deviennent bien-toft capables de comman- der , & fi nous voyons ſouvent les premiers emplois entre des mains de pluſieurs , qui ont eu 1honneur d'eſtre elevez Pages du Roy. Sa Majeſté s'eſtant ren- duë fur la Frontiere avec préci pitation , ne mena avec elle qu'une partiedeſes Pages. Voi- cy les Noms de ceux qui la fuiverent.
(
GALAN T. 41
Pages de la Chambre.
M. des Chapelles.
M. de Guebriant.
M. de Neuville.
LaGrande Ecurie.
M. de Braque.
M. du Mets-Tiercelin.
X
ES Pagesde
e
es
&
eu
nt
:
n
nt
nent
Hes
eu
ges
enCci
lle
i11-
M. de Chevigny.
M.deGanges.
TRELER
100
YON
M. de Serignan,aîne & ca- det.
M.de Pelot.
M. de Monfrein.
Pages de lapetite Ecurie.
M. de Boifdennemets..
M.deNadaillac..
M. de S. Gilles- Lenfant.
M. de la Grange , cadet.
M.deRenanfart.
M. de Bonnefonds , aîné &
cader..
M.de Laval.
M. deMarmagne.
42 LE MERCVRE
M. deBoufv.
M.de Moiffet.
4
M. de Melun.
Je ne parleray point icy de leur Nobleffe , perſonne n'en peut douter , puis que tous les Pages du Roy font obligez d'en faire preuve , avant que d'eſtre reçeus. SaMajestévoulantdon- ner moyenàtous ceux dont je viens de parler, d'apprendre le meſtier de la Guerre , les a fait fervir tour à tour d'Aydes de Camp à ſes Aydes Camp , pen- dant les Sieges de Valenciennes & de Cambray , ce qui leur a
donné lieu d'acompagner fou- vent les Officiers Generaux , &
de ſe trouver dans les endroits
les plus perilleux.
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Résumé : « Cependant, comme j'ay déja commencé à vous parler des Pages [...] »
Le texte décrit les Pages du Roi, jeunes nobles servant dans les armées dès leur jeunesse et souvent promus rapidement à des postes de commandement. Ces pages, issus des plus grandes maisons du royaume, doivent prouver leur noblesse avant d'être acceptés. Le roi, contraint de se rendre rapidement à la frontière, n'a emmené qu'une partie d'entre eux. Le texte énumère les noms des pages ayant accompagné le roi, répartis en Pages de la Chambre, de la Grande Ecurie et de la Petite Ecurie. Le roi a également donné aux pages l'opportunité d'apprendre le métier de la guerre en les faisant servir comme aides de camp pendant les sièges de Valenciennes et de Cambray, leur permettant ainsi de se trouver dans des situations périlleuses aux côtés des officiers généraux.
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2
p. 305-307
Noms des nouveaux Exempts nommez par Sa Majesté. [titre d'après la table]
Début :
Les Gardes du Corps sont de retour, & le Roy a fait depuis [...]
Mots clefs :
Exempts, Noms, Services
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texte
Reconnaissance textuelle : Noms des nouveaux Exempts nommez par Sa Majesté. [titre d'après la table]
Les Gardes du Corps ſont de retour , & le Roy a fait depuis peu la Reveuë de tous ces Bra- ves qui ſontdevenus la terreur des Allemans. Sa majeſté avoit
cinq censGardes nouveau,bien montez, bien veſtus, &de tres
bonne mine , qu'elle diſtribua dans les Compagnies pour les augmenter , & les rendre encor plus fortes qu'elles n'eſtoient avant la Campagne. Voicy les Noms de ceux qu'elle fit Exempts , & à qui Elle voulut donner par làdesmarquesde la fatifa
216 LE MERCVRE
:
ſatisfaction qu'Elle avoit reçeuë de leurs ſervices.
Dans la Compagnie de Noailles.
M le Marquis de S. Cha- mant du Peſcher, Cadet. Il eſt
originaire de Limousin , d'une tres-bonne Maiſon , & Parent
deM. le Ducde Noailles.
M.dela Meſſeliere, auſſi Cadet.
M. de Tierceville , de Normandie, Brigadier.
M.deVerduiſant, de Guyen- ne. Il a efté Lieutenantdes Gardes de feu M. le Mareſchal
d'Albret , & Capitaine de Ca- valerie.
M. de Granpré , Premier Capitaine d'un Regiment de Cavalerie.
cinq censGardes nouveau,bien montez, bien veſtus, &de tres
bonne mine , qu'elle diſtribua dans les Compagnies pour les augmenter , & les rendre encor plus fortes qu'elles n'eſtoient avant la Campagne. Voicy les Noms de ceux qu'elle fit Exempts , & à qui Elle voulut donner par làdesmarquesde la fatifa
216 LE MERCVRE
:
ſatisfaction qu'Elle avoit reçeuë de leurs ſervices.
Dans la Compagnie de Noailles.
M le Marquis de S. Cha- mant du Peſcher, Cadet. Il eſt
originaire de Limousin , d'une tres-bonne Maiſon , & Parent
deM. le Ducde Noailles.
M.dela Meſſeliere, auſſi Cadet.
M. de Tierceville , de Normandie, Brigadier.
M.deVerduiſant, de Guyen- ne. Il a efté Lieutenantdes Gardes de feu M. le Mareſchal
d'Albret , & Capitaine de Ca- valerie.
M. de Granpré , Premier Capitaine d'un Regiment de Cavalerie.
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Résumé : Noms des nouveaux Exempts nommez par Sa Majesté. [titre d'après la table]
Le roi a révisé les Gardes du Corps, renforçant leurs rangs avec cinq cents nouveaux soldats bien équipés. Il a nommé plusieurs exempts, dont le Marquis de Saint-Chamant du Pescher, M. de la Messeliere, M. de Tierceville, M. de Verduisant et M. de Granpré, pour leurs services.
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3
p. 181-185
AU ROY.
Début :
Voicy les derniers Vers que Me des Houlieres a faits / L'Erreur seconde en attentats, [...]
Mots clefs :
Noms, Erreur, Peuple, Adorer, Trône
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texte
Reconnaissance textuelle : AU ROY.
Voicy les derniers Vers
que Me des Houlieres a
faits
pour le Roy.
AU ROY; L
*Erreur feconde en attentats
£htitraifnoitLi Dijcorde&lOrgueil
àsifuite,
LH.UQ:)' ,
Ne répand plm enfin dam tes vasles
Efiats
Lepoifion dont L'armal'Enfer qui l'a
produite3
Tafiieté,Grand Roy,pourjamais I'd
détruite.
Quelle Hydreviens-tud'étouffer l
En vain tes Grands Ayeux oserent la
combatre,
Ces Héros ne pûrent abatre
Le Monjlre dontsans peine on te voit triompher.
far combiendeforfaits, de Batailles,
de Siercs
Son orginils'est-ilftgnalé*
gue d'AutelsontsentysesfureursfixeriUgcs!
Le Trône eu l'on te voit en fut mefime
ébranléi
Tu le feais
,
& tes foins toujours
prompts,toujoursfiages,
VxèferventnosATeuLUX aun defaflrc
FIïCd.
Ainji voyons-nouileSolcïl
Pour fiirt de beaux jours dtjjlper let
nuages.
Le plia rude Jcntiersiustes pass'a»
pla,lit.
Frince Inunhx, les Destinsfont pour
toy unscaprices,
Contre une Hydre indomptée un seul
ordresuffit,
A ta voixfont tombez, lesnombreux
Edifîrs
Ouse neuryifjoient les fureurs;
A ta voix elle rentre en ce goufre d'hor.
reurs
Dessinépeurpunir Us,vices.
Adesirrands plaudit, fitccestout le(Ce' ap- mie ( eit. 'it~
D, loaçrt emensi'abvMt reten- J~ ci' iime., ion secoursdérobeàfis
supplices!
Ah,pour(..uviyton Peuple
,
crpour
langerla FfJ),
Ce que tu nens de faire eJ1 au dejjus
de l'homme )
De quelques grands noms qu'on te
himme,
0) iabd'jjl, il n'ff plus d'¡!/fèz
grands noms pour toy.
-
Mau dans lu bras d, la Victoire
yplains-toy de ton bonheur, erainsl'excès deta gluire
,
Yoy lefort qu'a ton Peuple elle v-z
préparer;
Ta main pui/jante Ó;, Ucourabie
Tire 1 /., ,
ce
Prup( aiméd'uni tnenrdéploraiit,
Etparune autre Erreur fit le ïas égarer.
Inshu'i pAYcrnt fameux eXCrlJ?Ù;,
-
^uja de ras on a
>
des Jtmpla\
Contre ta modeflie on ose-mmmurer.
(kiy.sitapietériymcîioitdescbftdclesy
Tesjours fertiles en miracles
Nomforutoient a tyadorer.
que Me des Houlieres a
faits
pour le Roy.
AU ROY; L
*Erreur feconde en attentats
£htitraifnoitLi Dijcorde&lOrgueil
àsifuite,
LH.UQ:)' ,
Ne répand plm enfin dam tes vasles
Efiats
Lepoifion dont L'armal'Enfer qui l'a
produite3
Tafiieté,Grand Roy,pourjamais I'd
détruite.
Quelle Hydreviens-tud'étouffer l
En vain tes Grands Ayeux oserent la
combatre,
Ces Héros ne pûrent abatre
Le Monjlre dontsans peine on te voit triompher.
far combiendeforfaits, de Batailles,
de Siercs
Son orginils'est-ilftgnalé*
gue d'AutelsontsentysesfureursfixeriUgcs!
Le Trône eu l'on te voit en fut mefime
ébranléi
Tu le feais
,
& tes foins toujours
prompts,toujoursfiages,
VxèferventnosATeuLUX aun defaflrc
FIïCd.
Ainji voyons-nouileSolcïl
Pour fiirt de beaux jours dtjjlper let
nuages.
Le plia rude Jcntiersiustes pass'a»
pla,lit.
Frince Inunhx, les Destinsfont pour
toy unscaprices,
Contre une Hydre indomptée un seul
ordresuffit,
A ta voixfont tombez, lesnombreux
Edifîrs
Ouse neuryifjoient les fureurs;
A ta voix elle rentre en ce goufre d'hor.
reurs
Dessinépeurpunir Us,vices.
Adesirrands plaudit, fitccestout le(Ce' ap- mie ( eit. 'it~
D, loaçrt emensi'abvMt reten- J~ ci' iime., ion secoursdérobeàfis
supplices!
Ah,pour(..uviyton Peuple
,
crpour
langerla FfJ),
Ce que tu nens de faire eJ1 au dejjus
de l'homme )
De quelques grands noms qu'on te
himme,
0) iabd'jjl, il n'ff plus d'¡!/fèz
grands noms pour toy.
-
Mau dans lu bras d, la Victoire
yplains-toy de ton bonheur, erainsl'excès deta gluire
,
Yoy lefort qu'a ton Peuple elle v-z
préparer;
Ta main pui/jante Ó;, Ucourabie
Tire 1 /., ,
ce
Prup( aiméd'uni tnenrdéploraiit,
Etparune autre Erreur fit le ïas égarer.
Inshu'i pAYcrnt fameux eXCrlJ?Ù;,
-
^uja de ras on a
>
des Jtmpla\
Contre ta modeflie on ose-mmmurer.
(kiy.sitapietériymcîioitdescbftdclesy
Tesjours fertiles en miracles
Nomforutoient a tyadorer.
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Résumé : AU ROY.
Le poème s'adresse au roi et décrit les défis et les triomphes de son règne. Il évoque une 'Erreur feconde en attentats' et un 'Orgueil' menaçant le royaume, incarnés par une 'Hydre' représentant le mal et les troubles. Le roi est encouragé à vaincre cette Hydre, malgré les échecs des ancêtres héroïques. Le poème loue ses batailles et ses succès, qui ont apporté paix et prospérité, comparant le roi au soleil dispersant les nuages. Les destins favorables au roi permettent de triompher de l'hydre indomptée par un seul ordre. Le texte se termine par une réflexion sur la gloire du roi, qui doit rester humble et se souvenir des souffrances de son peuple. Il critique ceux qui murmurent contre la modestie du roi, soulignant que ses jours sont fertiles en miracles dignes d'être adorés.
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4
p. 193-200
EPITHALAME.
Début :
Voicy une Epithalame faite à l'occasion de ce mariage, par / On dit que de l'Amour l'Hymen est le tombeau [...]
Mots clefs :
Hymen, Amour, Noms, Empire
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texte
Reconnaissance textuelle : EPITHALAME.
Voicy une Epithalame faite
à l'occafion de ce mariage , par
le même Mr de Meffange , qui
a fait les trois Sonnets fur la
Naiffance de Monſeigneur le
Duc d'Anjou.
EPITHALAME.
On dit que de l'Amour l'Hymen
eft le tombeau
Que la premiere nuit en éteint le
flambeau;
Mais ces aimables lieux font témoins du contraire
Etpar les nœuds nouveaux qu'-
Hymeny vient defaire
Mars 1710. R
194 MERCURE
On voit qu'ayant formé des Amours le plus beau
Loin d'eftre fon fepulcre , il en eft
le berceau.
?
Apeine eft-ilproduit cet Amour
plein de charmes
Qu'ilforce une Beautéde luyrendre les armes.
I
Il n'eft pourfes defirs ni dédains ni
rigueurs;
Il est né triomphant ; fes attraits
font vainqueurs.
Enfantépourla joye & non pour
la trift ffe
Ilfe trouve en naiffantMaîtrede
faMaîtreffe,
GALANT 195
Qui regnantfurfon cœur comme
Luyfur lefien
Partage entre-elle & luy fous un
commun lien
Dans de fi doux tranſports qu'on
nepeut les décrire
Et le fceptre le joug d'un mutuel Empire.
Amour dont les deffeins avouez
de Themis
Et louezdes mortels ont les Dieux
* pour amis
Vous valez beaucoup mieux que.
celuy que nous donne
Contre leursfaintes loix lafille de
Dione,
Rij
96 MERCURE
Qui n'offrant à nos yeux qu'at—
traits voluptez of th
N'aa pour nos cœurs feduits qu'ou
gidari
Ennuis , chagrins , langueurs , depits ,foupçons , allarmes,
Trahifons, defefpoirs , &longs tordelarmes.
trages , cruautez ,
rens T
L'Amourde qui l'Hymen afair
naiſtre lesfeux s
Eftfage , pacifique , égal & genereux :
TOTN
Songrandcœur eft rempli defentimensfideles WUNGA
Les Nymphes ennaiffant luy cou
perent les aîles
Etp ur luy laifferfaire un choix
d lic eux
GALANT 197
Neluy mirentjamais de bandeau
fur les yeuxoryGISTE
Le Ciel armafonbras d'un Arcinalterable -299077
Rendantpour s'en fervirfonbras
infatigable tool, siq
Samainporte unflambeau capable
d'enflamer
Mais non pas d'éblouir le cœur
qu'ilfait aimerame
Son Carquoisfoutenu des mains de
la fortune
Entre cent fléches d'or , de plomb
n'en a pas une.
Les Ris & les Plaiſirs folâtrent
furfes pas
Les Graces l'ont orné de leurs plus
R iij
198 MERCURE
1
doux
appas :
Sans ceffe autour de luy volent les
complaifances ,
40
Les jeux , les tendresfoins & les
réjouiffances.
Hymen,charmant Hymen, daigne
pourton honneur 21
Conferver un Amour qui te fait
tant d'honneur. H
Feunesse en qui nature a mis fes
dons aimables
Nerecevezjamais que des amours
femblables.
Ils font rares , ce Dieu n'en forme
pas toujours :
Tâchez d'en obtenirpour avoirde
beauxjours.
GALANTTHE
Heureux qui peut trouvékán
22 fes illuftres Peres..
Des Noms tels
ral *
1893*
que Gramont
Noailles d'Humieres ,
Des Nomsque la vertufçait immortalifer,
Des Noms à qui le Ciel ne peut
FID rien refuſer!
Heureuxqui de Chriftine éprouvant la tendreffe
Apú de fes leçons concevoir la richeffe ,
**
Et desfoibles mortels connoiffant
soles befoins
Faire unfage profit defes habiles
foins
Heureufe quipourra de cette amefi
belle Riiij
200 MERCURE
Avoirl'ame pourguide & le cœur
pour modeles seandi a¶
Mais laiffons ces difcours pour
une autrefaifon, M.
On aura tout le temps d'écouter
leur raifon:
Auffibien dévouez àdeplus doux
myfteres,
Aujourd'huy nos Amans ont bien
d'autres affaires,p
à l'occafion de ce mariage , par
le même Mr de Meffange , qui
a fait les trois Sonnets fur la
Naiffance de Monſeigneur le
Duc d'Anjou.
EPITHALAME.
On dit que de l'Amour l'Hymen
eft le tombeau
Que la premiere nuit en éteint le
flambeau;
Mais ces aimables lieux font témoins du contraire
Etpar les nœuds nouveaux qu'-
Hymeny vient defaire
Mars 1710. R
194 MERCURE
On voit qu'ayant formé des Amours le plus beau
Loin d'eftre fon fepulcre , il en eft
le berceau.
?
Apeine eft-ilproduit cet Amour
plein de charmes
Qu'ilforce une Beautéde luyrendre les armes.
I
Il n'eft pourfes defirs ni dédains ni
rigueurs;
Il est né triomphant ; fes attraits
font vainqueurs.
Enfantépourla joye & non pour
la trift ffe
Ilfe trouve en naiffantMaîtrede
faMaîtreffe,
GALANT 195
Qui regnantfurfon cœur comme
Luyfur lefien
Partage entre-elle & luy fous un
commun lien
Dans de fi doux tranſports qu'on
nepeut les décrire
Et le fceptre le joug d'un mutuel Empire.
Amour dont les deffeins avouez
de Themis
Et louezdes mortels ont les Dieux
* pour amis
Vous valez beaucoup mieux que.
celuy que nous donne
Contre leursfaintes loix lafille de
Dione,
Rij
96 MERCURE
Qui n'offrant à nos yeux qu'at—
traits voluptez of th
N'aa pour nos cœurs feduits qu'ou
gidari
Ennuis , chagrins , langueurs , depits ,foupçons , allarmes,
Trahifons, defefpoirs , &longs tordelarmes.
trages , cruautez ,
rens T
L'Amourde qui l'Hymen afair
naiſtre lesfeux s
Eftfage , pacifique , égal & genereux :
TOTN
Songrandcœur eft rempli defentimensfideles WUNGA
Les Nymphes ennaiffant luy cou
perent les aîles
Etp ur luy laifferfaire un choix
d lic eux
GALANT 197
Neluy mirentjamais de bandeau
fur les yeuxoryGISTE
Le Ciel armafonbras d'un Arcinalterable -299077
Rendantpour s'en fervirfonbras
infatigable tool, siq
Samainporte unflambeau capable
d'enflamer
Mais non pas d'éblouir le cœur
qu'ilfait aimerame
Son Carquoisfoutenu des mains de
la fortune
Entre cent fléches d'or , de plomb
n'en a pas une.
Les Ris & les Plaiſirs folâtrent
furfes pas
Les Graces l'ont orné de leurs plus
R iij
198 MERCURE
1
doux
appas :
Sans ceffe autour de luy volent les
complaifances ,
40
Les jeux , les tendresfoins & les
réjouiffances.
Hymen,charmant Hymen, daigne
pourton honneur 21
Conferver un Amour qui te fait
tant d'honneur. H
Feunesse en qui nature a mis fes
dons aimables
Nerecevezjamais que des amours
femblables.
Ils font rares , ce Dieu n'en forme
pas toujours :
Tâchez d'en obtenirpour avoirde
beauxjours.
GALANTTHE
Heureux qui peut trouvékán
22 fes illuftres Peres..
Des Noms tels
ral *
1893*
que Gramont
Noailles d'Humieres ,
Des Nomsque la vertufçait immortalifer,
Des Noms à qui le Ciel ne peut
FID rien refuſer!
Heureuxqui de Chriftine éprouvant la tendreffe
Apú de fes leçons concevoir la richeffe ,
**
Et desfoibles mortels connoiffant
soles befoins
Faire unfage profit defes habiles
foins
Heureufe quipourra de cette amefi
belle Riiij
200 MERCURE
Avoirl'ame pourguide & le cœur
pour modeles seandi a¶
Mais laiffons ces difcours pour
une autrefaifon, M.
On aura tout le temps d'écouter
leur raifon:
Auffibien dévouez àdeplus doux
myfteres,
Aujourd'huy nos Amans ont bien
d'autres affaires,p
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Résumé : EPITHALAME.
Le texte est un épithalame, un poème célébrant un mariage, écrit par Monsieur de Meffange en mars 1710. L'auteur réfute l'idée que le mariage éteint l'amour, affirmant que l'amour naît et triomphe dans le mariage. Il décrit un amour triomphant, plein de charmes, qui force une beauté à rendre les armes. Cet amour est né sans désirs, dédains ou rigueurs, et partage un lien mutuel entre les époux. L'épithalame oppose cet amour à celui de la déesse Vénus, qui apporte ennui, chagrins et soupçons. L'amour du mariage est sage, pacifique, égal et généreux, rempli de sentiments fidèles. Les Nymphes, en naissant, lui coupent les ailes pour lui permettre de faire un choix libre. Le Ciel arme ses bras d'un arc inaltérable, capable d'enflammer mais non d'éblouir le cœur. L'amour est entouré de rires, de plaisirs, de grâces et de complaisances. L'auteur souhaite que les jeunes mariés conservent cet amour et soient heureux comme leurs illustres pères, tels que Gramont, Noailles et Humieres. Il espère que les mariés suivront les leçons de Christine et feront un sage usage de leurs âmes et cœurs. Enfin, il conclut en se consacrant aux affaires des amants.
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5
p. 310
NOMS. De ceux qui ont deviné le Masque.
Début :
Bon jour, bon jour Masque, Artaxarxez, Ariane à la lévre [...]
Mots clefs :
Noms, Énigme
Afficher :
texte
Reconnaissance textuelle : NOMS. De ceux qui ont deviné le Masque.
NOMS.
De ceux quiont deviné
le Masque.
Bon jour, bon jour
Masque
,
Artaxarxez,
Ariane à la lévre bleue,
la jeune orfeline, les deux
associez
,
les trois visages,Turlupin, Toinon
De ceux quiont deviné
le Masque.
Bon jour, bon jour
Masque
,
Artaxarxez,
Ariane à la lévre bleue,
la jeune orfeline, les deux
associez
,
les trois visages,Turlupin, Toinon
Fermer
Résumé : NOMS. De ceux qui ont deviné le Masque.
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6
p. 89
Noms de ceux qui ont deviné la Chevelure.
Début :
Loüis le chauve; Marion la mal peignée; feu Madame Voyelle, [...]
Mots clefs :
Chevelure, Noms
Afficher :
texte
Reconnaissance textuelle : Noms de ceux qui ont deviné la Chevelure.
oms de ceux qui ont deviné
la Chevelure..
Louis le chauve ;, Marion
la mal peignée ; feu Madame Voyelle , & feu Monfieur Diphtongue J. c'eft
pour eux qu'on fonne ; Je
me démêle , l'Abbé ratier ;
la belle Perruquiere.
la Chevelure..
Louis le chauve ;, Marion
la mal peignée ; feu Madame Voyelle , & feu Monfieur Diphtongue J. c'eft
pour eux qu'on fonne ; Je
me démêle , l'Abbé ratier ;
la belle Perruquiere.
Fermer
Résumé : Noms de ceux qui ont deviné la Chevelure.
Fermer
7
p. 1114-1125
SUITE des Réflexions sur la Bizarerie de quelques usages, &c. Par M. CAPPERON, ancien Doyen de S. Maxent.
Début :
J'ai dit dans mes premieres Réfléxions sur la Bizarerie [...]
Mots clefs :
Bizarrerie, Usages, Noms, Religieux, Temps, Réflexions, Discours publics, Ouvrages, Titres, Prédicateurs
Afficher :
texte
Reconnaissance textuelle : SUITE des Réflexions sur la Bizarerie de quelques usages, &c. Par M. CAPPERON, ancien Doyen de S. Maxent.
UITE des Réflexions sur la Bizarerie
de quelques usages , &c.
J
Par M. CAPPERON, ancien Doyen de S. Maxent.
A
'Ai dit dans mes premieres Réfléxions
sur la Bizarerie de divers usages , qui
ont été insérées dans les Mercures de France, des mois de Janvier et de Février derniers , que cette Bizarerie tiroit son origine de deux sortes de désirs, naturels à tous
les hommes ; sçavoir , du désir qu'ils ont
de satisfaire leurs sens , et de celui qui les
porte à suivre les inclinations secretes que
les passions leur inspirent. J'ai donné
dans ces premieres Réfléxions un échantillon des usages bizares qui sont sortis
de ce desir , qu'ont les hommes de satisfaire leurs sens ; et je vais parler icy de
ceuxque leurs passions differentes ont fait
regner dans certains temps..
Comme la plus belle qualité de l'homme, est d'avoir un esprit capable de pen- ser, de connoître et de raisonner ; il est
I. Vol. na-
JUIN. 1732 IES
naturel que , chacun se sentant pourvu
d'un don si précieux , on saisisse volon-.
tiers tous les moyens propres à faire remarquer aux autres toute la beauté et
toute l'excellence qu'il peut avoir. C'est
aussi ce qui ne manquera pas d'arriver.
Mais ce qu'il y a de singulier , c'est que
souvent le desir qu'on a de faire paroître
son esprit , monte jusqu'à un tel excès ,
que cessant alors de penser et de raisonner juste , lorsqu'on croit le faire briller
avec éclat, on le fair par des endroits, qui
font remarquertout le contraire ; son peu
d'étendue et de justesse par des bizareries
tres- sensibles; ce que je justifierai aisément
par celles que je vais rapporter.
On ne peut pas douter que ce ne soit
particulierement dans les Ecrits et dans les
Discours publics, qu'on s'attache le plus à
fairebriller son esprit.Premierement, parce qu'on a plus de facilité à le faire, ayant
plus de loisir pour choisir ses pensées ,
pour en voir la justesse , et pour leur
donner le tour et l'arrangement qui peuvent les rendre plus frapantes.
D'ailleurs ceux qui composent quelque Ouvrage , qu'ils sçavent devoir être
la ou entendu du public ; sçachant qu'il
doit être exposé à la critique , c'est pour
eux un éguillon tres -vif, qui les excite
1.Vol. puis
16 MERCURE DE FRANCE
puissamment à travailler à plaire aux
Lecteurs ou aux Auditeurs.
Cela posé, il est bon que je dise , que
voulant parler des usages bizares qui ont
quelquefois paru en fait de productions
d'esprit , je ne prétends pas relever toutes les manieres singulieres par lesquelles
certaines personnes ont affecté de se distinguer dans les Ouvrages de leur com
position ; tel qu'est ( par exemple) le stile
serré , sententieux et trop affecté de Seneque , que Quintilien a justement blâmé ;
d'autres qui ont crû orner leurs écrits par
des jeux de mots; et d'autres enfin, qui ont
prétendu se singulariser par un mélange
bizare du Sacré et du Prophane , par des
digressions trop fréquentes, des antithèses
trop multipliées , par un stile enfin trop
éloigné du naturel.
Mais pour m'attacher à quelque chose
de plus marqué , n'avouera- t- on pas que
c'étoit un usage tout- à-fait bizare quecelui qui dominoit sous le Regne de Charles IX. et qui consistoit , non seulement
à remplir les Livres et les Ecrits , que dis
je , jusqu'aux simples Lettres , d'une infinité de passages ? En sorte , dit Varillas ,
que Montluc , Evêque de Valence , écrivant à ce Prince , pour lui rendre compte
d'une Négociation où il étoit employé ,
<
1.Vol. n'ayant
JUIN. 1732. 1117
n'ayant pu faire entrer dans sa premiere
Lettre tous les Passages qu'il avoit préparés , il lui en écrivit une seconde , par
Je Courrier suivant , pour rapporter huis
autres Passages qui lui étoient restez.
Ne peut-on pas mettre dans la même
Classe des usages bizares , en fait d'Ouvrages d'esprit , les Vers burlesques qui
ont eu quelque vogue vers le milieu du
dernier siécle ? par lesquels on s'attachoit
à traduire avec travail et quelque sorte
d'esprit , d'excellens Ouvrages , et ces
Vers n'étoient ordinairement remplis que
de choses triviales , et souvent tres grossieres.
On doit mettre au même rang, ces
titres bizares qu'on a souvent donné àcerrains Livres , pour marquer d'une manicre mystérieuse , qu'on croyoit alors tresspirituelle , le sujet qui y étoit traité. Par
exemple, celui qui fut composé par un
Prêtre de Mante, sur les Antiennes qui
se disent quelques jours avant Noël , et
qui commencent par O ; qu'il in, itula :
La douce moëlle , et la saucefriande des Os
savoureux de l'Avent. Tel étoit un petit
Livre de Controverse , qui avoit pour titre: Lepetit Pistolet de poche , qui tire contre les Hérétiques. Un autre que j'ai lû sur
la pénitence , intitulé : Le Fuzil de laPéI.Vol. mitence
TI MERCURE DE FRANCE
nitence avec Allumette de l'Amour de
Dieu.
>
Après tout , la bizarerie de ces Titres ,
n'eut aucune suite. Il n'en fut pas de même
du Livre du P. Gille Gabriéli , qu'il intitula: Specimina Moralis Christiane et Diabolica. Ce qui l'obligea d'aller à Rome ,
pour se justifier sur la bizarerie de ce titre, qu'il fallut changer dans une nouvel- le édition faite en 1680.
Il ne s'est pas moins formé d'usages bizares , par rapport aux discours publics
de Religion , ou aux Sermons ; car quoique la premiere et la plus ancienne Méthode d'instruire les Peuples fut simple et
familiere, dans la vûë de se rendre également intelligible au commun des fidelles , et aux plus spirituels ; simplicité qui
a duré dans l'Orient , jusqu'au temps de
S. Grégoire de Nazianze ; et dans l'Occident, jusques vers le temps du Pape saint
Léon. Les Saints Evêques qui fleurirent
alors , crurent que les matiéres de la Religion , ne méritoient pas moins d'être
traitées avec toutes les beautez de l'éloquence, que les matiéres prophanes, dans
le dessein aussi , comme ils le disent euxmêmes , de donner à leurs discours, par la
délicatesse du stile , et par le brillant des
pensées , le même gout et le même attrait
1.Vol.
que
'JUIN.
17320 1119
que les miracles donnoient dans les premiers temps aux Discours des Apôtres èt
de leurs Disciples .
L'usage s'établit donc de prêcher avec
art et avec éloquence , ce qui a continué
depuis ; mais il faut avouer que , quoique
parmi les anciens et les modernes , il se
soit trouvé grand nombre d'Orateurs parfaits , qui par leurs Discours méthodiques , et véritablement éloquens , prononcez d'une maniere parfaitement convenable à la dignité et à la sainteté des
sujets , il n'a pas laissé que de s'introduire
de temps en temps quelques usages trop
bizares , pour une fonction aussi sainte et
aussi nécessaire au salut des Peuples.
N'étoit- ce pas , en effet, une bizarerie ,
que l'usage où on étoit il y a peu de siécles , de ne prêcher presqu'en Latin ? C'étoit encore l'usage dans le commencement
du dernier siécle , de remplir les Sermons
de Grec et de Latin. Cette méthode étoitelle fort utile à l'instruction des fidelles ?
Devoit elle faire paroître la justesse de
l'esprit du Prédicateur ? L'usage où l'on
a été à peu près dans le même temps ,
d'employer dans ces Discours, les Apophtegmes de Plutarque ( a ) des Lambeaux
·
( a ) Conceptions Théologiques au Sermon de Pierre de Besse.
1. Vol.
D de
1125 MERCURE DE FRANCE
de l'Histoire Prophane , ou des faits singuliers , souvent même supposezi cet usage , dis - je , étoit - il un usage bien convenable ? Celui encore d'apporter pour
preuve de ce qu'on avançoit , les pensées
quintessenciées de la Théologie Scholastique , émanées de la Philosophie d'Aristote. Il convenoit, sans doute , beaucoup
moins , dans ces Discours instituez pour
rendre la Religion respectable , et pour
faire observer la sévérite de ses maximes ,:
d'user de pensées ou d'expressions souvent fort triviales , propres à divertir et
à faire rire les Auditeurs ; en quoi , comme chacun sçait , le fameux Pere André
Bolanger , Religieux Augustin-Déchaussé , nommé vulgairement Le petit Pere
André , excelloit pardessus tous les autres , vers le milieu du dernier siécle. (b)
Enfin la bizarerie , en fait de Sermons,
est allée jusqu'à former un usage , où on
croiroit qu'il étoit du devoir du Prédicateur, pour donner plus de grace à son Discours , de tousser régulierement dans certains endroits de son Discours , qui paroissoit même alors si nécessaire , qu'on
voit encore aujourd'hui des Sermons imprimez de ce temps- là , où on a observé
de mettre à la marge , Hem, Hem, aux
( a) Mort le 2 Septembre 1657. âgé de 79 ans,
1. Vol. endroits
JUIN. 1732. II2I endroits où le Prédicateur devoit nécessairement tousser.
N'est- ce pas encore aujourd'hui unusage bien bizare, que celui de Prêcher.comme on fait en Italie , où selon ce qu'en
rapportent les Voyageurs, presque tous les Prédicateurs sont de vrais grimaciers, leurs
gêtes étant des gesticulations outrées , suivant les variations de la voix , passant plus
de vingt fois en un quart d'heure , du
fausset à la basse`, criant et s'agitant sans
cesse , se promenant avec chaleur et avec
bruit dans les Chaires , faites la plûpart en
forme de Balcons ou de Tribunes.
Qu'un tel usage est opposé à celui des
premiers siècles de l'Eglise , où nous
voyons , qu'une des raisons qu'apporte
rent les Peres, assemblez au Concile d'Antioche, tenu vers l'an 270, contre Paul de
Samosate , ( a ) pour faire connoître qu'ils
l'avoient justement condamnez ; c'étoit ,
disoient-ils , dans la Lettre synodale qu'ils
écrivirent , qu'outre ses erreurs , et sa vie
licencieuse , non-content d'avoir fait élever dans son Eglise un Tribunal plus haut
que de coûtume , où étoit posé son siége,
orné de tapis , il parloit en élevant ses
mains excessivement , frappant ses cuisses et remuant violemment les pieds
( a ) Eusebe , Hist. Eccles. lib. 7.
"
1. Vol. Dij battant
1122 MERCURE DE FRANCE
battant le Marche- pied de son Siége , affectant de parler d'une voix sourde, comme si elle fut sortie d'une cave ; en un
mot , se comportant, non pas comme un
modeste Prédicateur , mais comme un
Orateur qui harangue au Théatre.
Si le désir de faire paroître son esprit a produit differens usages assez bizares , ainsi qu'on vient de le voir , la complaisance qu'on a à se laisser donner des
distinctions peu convenables , n'en a pas
fourni un moindre nombre. Je n'en toucherai qu'un seul , pour ne pas pousser
ces réflexions trop loin , sçavoir l'usage
qui s'établit autrefois en Angleterre, lorsque la Religion Catholique y regnoit, de
donner aux Religieux et aux Religieuses
qui y étoient en grand nombre, les noms
de Domini et Domina, ce qui ne s'étoit pas
fait jusqu'alors,
Car suivant ce que S. Benoît avoit ordonné par sa Regle , ch. 63. il n'y avoit
précisément que le seul Abbé qu'on devoit nommer Domnus Abbas , comme un
diminutif du mot Dominus , qui signifie
Seigneur ou Monsieur, suivant notre maniere de parler, pour montrer que son autorité , quoiqu'émanée de Dieu , lui étoit
neanmoins très - subordonnée.. Selon la
même Regle , les anciens devoient nomI.Vol. mer
JUIN. 1732. 1123
mer les jeunes Religieux leurs freres , et
les jeunes devoient donner aux anciens le
nom de Nonni , qui équivaloit à celui de
Sancti. S. Jérôme l'employe en ce sens
dans sa Lettre 48. En effet , rien ne convenoit mieux , pour faire souvenir les
Anciens, qu'ils devoient être des modeles
de sainteté pour les jeunes Religieux.
Cet usage dura long - temps et s'observoit même parmi les séculiers , ce qui leur
donnoit lieu , de ne pas nommer autrement les Religieuses , les appellant des
Nonnes , des Nonnettes ou des Nonnains ;
et c'est par rapport à la signification de ce
nom de Nonna, qui signifie Saintes, qu'on
les nomme encore aujourd'hui Sancta
Moniales , en Latin. Les choses demeurerent en cet état , jusqu'à ce que les seculiers commencérent à y apporter du
changement. Dans la vûë de faire honneur aux simples Religieux des Abbayes,
ils qualifierent chaque particulier du nom
de Domnus , quoique ce nom , ne convint
, proprement qu'au seul Abbé ; à peu près
comme aujourd'hui les seculiers , pour
faire honneur au moindre Ecclésiastique, lui donnent le nom d'Abbé. Voilà
quelle est l'origine du nom de Dom , que
plusieurs Religieux ont conservé jusqu'à
nos jours , pendant que plusieurs autres
1.Vol. D iij ayant
7124 MERCURE DE FRANCE
ayant également abandonné les noms de
Nonni, et les Religieuses ceux de Nonna
ceux-là ont pris les noms de Peres et de
Freres ; et celles- ci , ceux de Meres et de
Sœurs.
Enfin les séculiers toujours attentifs à
donner des marques de leur estime et de
leur respect pour les Religieux et les Religieuses , crurent qu'il convenoit encore
d'introduire un usage nouveau , par rapport à leurs noms , et qu'il étoit de la politesse , de leur donner les noms dont on
usoit dans le monde envers les personnes
qui y avoient quelque distinction ; ce qui
s'établit d'autant plutôt en Angleterre ,
que les Religieux , et les Religieuses commençoient d'y vivre d'une maniere assez
séculiere. Ce fut donc alors , qu'on y
commença à donner dans la Langue du
païs aux Religieux et aux Religieuses, les
noms qui équivaloient à ceux de Messieurs et de Dames , c'est- à- dire, Domini ,
et de Domine , en Latin .
Il est vrai que ceux et celles qui étoient
les plus attachez à la perfection de leur
état souffrirent ce changement avec peine; les Supérieurs Ecclésiastiques en furent également choquez; jusques-là qu'un
Archevêque de Cantorbery , se crut obligé d'en faire publiquement ses plaintes
I. Vola dans
JUIN. 1731. 1125 dans une de ses Lettres Pastorales où en
s'addressant aux Religieux et aux Reli- gieuses , il leur disoit , ainsi le que rapporte le P. Thomassin dans sa Discipline Ecclesiastique , part. 4. liv. 1 , Sciatis
vos Monachos , vel Moniales esse, nonDominas, sicut nec Monachi possunt sine ri
diculo Domini appellari.
Cette distinction recherchée dans les
noms n'a pas été particuliere aux Religieux et aux Religieuses , elle l'a été et
l'est encore à beaucoup d'autres ; les Romains (a) de distinction se donnoient jusqu'à quatre noms ; sçavoir , l'avant nom,
le sur-nom, le proche- nom, et le nom; et
encore aujourd'hui c'est une distinction
qu'on affecte en Italie et en Allemagne ,
de donner aux personnes du premier
rang , sur tout aux Princes et aux Princesses , jusqu'à six ou sept noms de Saints
ou de Saintes à leur Batême; ce qu'on imite quelquefois en France et en Espagne..
( a) Alex. ab Alex. genial. dier. lib. 1. cap. 9.
A Eu, le 5 May 1732.
de quelques usages , &c.
J
Par M. CAPPERON, ancien Doyen de S. Maxent.
A
'Ai dit dans mes premieres Réfléxions
sur la Bizarerie de divers usages , qui
ont été insérées dans les Mercures de France, des mois de Janvier et de Février derniers , que cette Bizarerie tiroit son origine de deux sortes de désirs, naturels à tous
les hommes ; sçavoir , du désir qu'ils ont
de satisfaire leurs sens , et de celui qui les
porte à suivre les inclinations secretes que
les passions leur inspirent. J'ai donné
dans ces premieres Réfléxions un échantillon des usages bizares qui sont sortis
de ce desir , qu'ont les hommes de satisfaire leurs sens ; et je vais parler icy de
ceuxque leurs passions differentes ont fait
regner dans certains temps..
Comme la plus belle qualité de l'homme, est d'avoir un esprit capable de pen- ser, de connoître et de raisonner ; il est
I. Vol. na-
JUIN. 1732 IES
naturel que , chacun se sentant pourvu
d'un don si précieux , on saisisse volon-.
tiers tous les moyens propres à faire remarquer aux autres toute la beauté et
toute l'excellence qu'il peut avoir. C'est
aussi ce qui ne manquera pas d'arriver.
Mais ce qu'il y a de singulier , c'est que
souvent le desir qu'on a de faire paroître
son esprit , monte jusqu'à un tel excès ,
que cessant alors de penser et de raisonner juste , lorsqu'on croit le faire briller
avec éclat, on le fair par des endroits, qui
font remarquertout le contraire ; son peu
d'étendue et de justesse par des bizareries
tres- sensibles; ce que je justifierai aisément
par celles que je vais rapporter.
On ne peut pas douter que ce ne soit
particulierement dans les Ecrits et dans les
Discours publics, qu'on s'attache le plus à
fairebriller son esprit.Premierement, parce qu'on a plus de facilité à le faire, ayant
plus de loisir pour choisir ses pensées ,
pour en voir la justesse , et pour leur
donner le tour et l'arrangement qui peuvent les rendre plus frapantes.
D'ailleurs ceux qui composent quelque Ouvrage , qu'ils sçavent devoir être
la ou entendu du public ; sçachant qu'il
doit être exposé à la critique , c'est pour
eux un éguillon tres -vif, qui les excite
1.Vol. puis
16 MERCURE DE FRANCE
puissamment à travailler à plaire aux
Lecteurs ou aux Auditeurs.
Cela posé, il est bon que je dise , que
voulant parler des usages bizares qui ont
quelquefois paru en fait de productions
d'esprit , je ne prétends pas relever toutes les manieres singulieres par lesquelles
certaines personnes ont affecté de se distinguer dans les Ouvrages de leur com
position ; tel qu'est ( par exemple) le stile
serré , sententieux et trop affecté de Seneque , que Quintilien a justement blâmé ;
d'autres qui ont crû orner leurs écrits par
des jeux de mots; et d'autres enfin, qui ont
prétendu se singulariser par un mélange
bizare du Sacré et du Prophane , par des
digressions trop fréquentes, des antithèses
trop multipliées , par un stile enfin trop
éloigné du naturel.
Mais pour m'attacher à quelque chose
de plus marqué , n'avouera- t- on pas que
c'étoit un usage tout- à-fait bizare quecelui qui dominoit sous le Regne de Charles IX. et qui consistoit , non seulement
à remplir les Livres et les Ecrits , que dis
je , jusqu'aux simples Lettres , d'une infinité de passages ? En sorte , dit Varillas ,
que Montluc , Evêque de Valence , écrivant à ce Prince , pour lui rendre compte
d'une Négociation où il étoit employé ,
<
1.Vol. n'ayant
JUIN. 1732. 1117
n'ayant pu faire entrer dans sa premiere
Lettre tous les Passages qu'il avoit préparés , il lui en écrivit une seconde , par
Je Courrier suivant , pour rapporter huis
autres Passages qui lui étoient restez.
Ne peut-on pas mettre dans la même
Classe des usages bizares , en fait d'Ouvrages d'esprit , les Vers burlesques qui
ont eu quelque vogue vers le milieu du
dernier siécle ? par lesquels on s'attachoit
à traduire avec travail et quelque sorte
d'esprit , d'excellens Ouvrages , et ces
Vers n'étoient ordinairement remplis que
de choses triviales , et souvent tres grossieres.
On doit mettre au même rang, ces
titres bizares qu'on a souvent donné àcerrains Livres , pour marquer d'une manicre mystérieuse , qu'on croyoit alors tresspirituelle , le sujet qui y étoit traité. Par
exemple, celui qui fut composé par un
Prêtre de Mante, sur les Antiennes qui
se disent quelques jours avant Noël , et
qui commencent par O ; qu'il in, itula :
La douce moëlle , et la saucefriande des Os
savoureux de l'Avent. Tel étoit un petit
Livre de Controverse , qui avoit pour titre: Lepetit Pistolet de poche , qui tire contre les Hérétiques. Un autre que j'ai lû sur
la pénitence , intitulé : Le Fuzil de laPéI.Vol. mitence
TI MERCURE DE FRANCE
nitence avec Allumette de l'Amour de
Dieu.
>
Après tout , la bizarerie de ces Titres ,
n'eut aucune suite. Il n'en fut pas de même
du Livre du P. Gille Gabriéli , qu'il intitula: Specimina Moralis Christiane et Diabolica. Ce qui l'obligea d'aller à Rome ,
pour se justifier sur la bizarerie de ce titre, qu'il fallut changer dans une nouvel- le édition faite en 1680.
Il ne s'est pas moins formé d'usages bizares , par rapport aux discours publics
de Religion , ou aux Sermons ; car quoique la premiere et la plus ancienne Méthode d'instruire les Peuples fut simple et
familiere, dans la vûë de se rendre également intelligible au commun des fidelles , et aux plus spirituels ; simplicité qui
a duré dans l'Orient , jusqu'au temps de
S. Grégoire de Nazianze ; et dans l'Occident, jusques vers le temps du Pape saint
Léon. Les Saints Evêques qui fleurirent
alors , crurent que les matiéres de la Religion , ne méritoient pas moins d'être
traitées avec toutes les beautez de l'éloquence, que les matiéres prophanes, dans
le dessein aussi , comme ils le disent euxmêmes , de donner à leurs discours, par la
délicatesse du stile , et par le brillant des
pensées , le même gout et le même attrait
1.Vol.
que
'JUIN.
17320 1119
que les miracles donnoient dans les premiers temps aux Discours des Apôtres èt
de leurs Disciples .
L'usage s'établit donc de prêcher avec
art et avec éloquence , ce qui a continué
depuis ; mais il faut avouer que , quoique
parmi les anciens et les modernes , il se
soit trouvé grand nombre d'Orateurs parfaits , qui par leurs Discours méthodiques , et véritablement éloquens , prononcez d'une maniere parfaitement convenable à la dignité et à la sainteté des
sujets , il n'a pas laissé que de s'introduire
de temps en temps quelques usages trop
bizares , pour une fonction aussi sainte et
aussi nécessaire au salut des Peuples.
N'étoit- ce pas , en effet, une bizarerie ,
que l'usage où on étoit il y a peu de siécles , de ne prêcher presqu'en Latin ? C'étoit encore l'usage dans le commencement
du dernier siécle , de remplir les Sermons
de Grec et de Latin. Cette méthode étoitelle fort utile à l'instruction des fidelles ?
Devoit elle faire paroître la justesse de
l'esprit du Prédicateur ? L'usage où l'on
a été à peu près dans le même temps ,
d'employer dans ces Discours, les Apophtegmes de Plutarque ( a ) des Lambeaux
·
( a ) Conceptions Théologiques au Sermon de Pierre de Besse.
1. Vol.
D de
1125 MERCURE DE FRANCE
de l'Histoire Prophane , ou des faits singuliers , souvent même supposezi cet usage , dis - je , étoit - il un usage bien convenable ? Celui encore d'apporter pour
preuve de ce qu'on avançoit , les pensées
quintessenciées de la Théologie Scholastique , émanées de la Philosophie d'Aristote. Il convenoit, sans doute , beaucoup
moins , dans ces Discours instituez pour
rendre la Religion respectable , et pour
faire observer la sévérite de ses maximes ,:
d'user de pensées ou d'expressions souvent fort triviales , propres à divertir et
à faire rire les Auditeurs ; en quoi , comme chacun sçait , le fameux Pere André
Bolanger , Religieux Augustin-Déchaussé , nommé vulgairement Le petit Pere
André , excelloit pardessus tous les autres , vers le milieu du dernier siécle. (b)
Enfin la bizarerie , en fait de Sermons,
est allée jusqu'à former un usage , où on
croiroit qu'il étoit du devoir du Prédicateur, pour donner plus de grace à son Discours , de tousser régulierement dans certains endroits de son Discours , qui paroissoit même alors si nécessaire , qu'on
voit encore aujourd'hui des Sermons imprimez de ce temps- là , où on a observé
de mettre à la marge , Hem, Hem, aux
( a) Mort le 2 Septembre 1657. âgé de 79 ans,
1. Vol. endroits
JUIN. 1732. II2I endroits où le Prédicateur devoit nécessairement tousser.
N'est- ce pas encore aujourd'hui unusage bien bizare, que celui de Prêcher.comme on fait en Italie , où selon ce qu'en
rapportent les Voyageurs, presque tous les Prédicateurs sont de vrais grimaciers, leurs
gêtes étant des gesticulations outrées , suivant les variations de la voix , passant plus
de vingt fois en un quart d'heure , du
fausset à la basse`, criant et s'agitant sans
cesse , se promenant avec chaleur et avec
bruit dans les Chaires , faites la plûpart en
forme de Balcons ou de Tribunes.
Qu'un tel usage est opposé à celui des
premiers siècles de l'Eglise , où nous
voyons , qu'une des raisons qu'apporte
rent les Peres, assemblez au Concile d'Antioche, tenu vers l'an 270, contre Paul de
Samosate , ( a ) pour faire connoître qu'ils
l'avoient justement condamnez ; c'étoit ,
disoient-ils , dans la Lettre synodale qu'ils
écrivirent , qu'outre ses erreurs , et sa vie
licencieuse , non-content d'avoir fait élever dans son Eglise un Tribunal plus haut
que de coûtume , où étoit posé son siége,
orné de tapis , il parloit en élevant ses
mains excessivement , frappant ses cuisses et remuant violemment les pieds
( a ) Eusebe , Hist. Eccles. lib. 7.
"
1. Vol. Dij battant
1122 MERCURE DE FRANCE
battant le Marche- pied de son Siége , affectant de parler d'une voix sourde, comme si elle fut sortie d'une cave ; en un
mot , se comportant, non pas comme un
modeste Prédicateur , mais comme un
Orateur qui harangue au Théatre.
Si le désir de faire paroître son esprit a produit differens usages assez bizares , ainsi qu'on vient de le voir , la complaisance qu'on a à se laisser donner des
distinctions peu convenables , n'en a pas
fourni un moindre nombre. Je n'en toucherai qu'un seul , pour ne pas pousser
ces réflexions trop loin , sçavoir l'usage
qui s'établit autrefois en Angleterre, lorsque la Religion Catholique y regnoit, de
donner aux Religieux et aux Religieuses
qui y étoient en grand nombre, les noms
de Domini et Domina, ce qui ne s'étoit pas
fait jusqu'alors,
Car suivant ce que S. Benoît avoit ordonné par sa Regle , ch. 63. il n'y avoit
précisément que le seul Abbé qu'on devoit nommer Domnus Abbas , comme un
diminutif du mot Dominus , qui signifie
Seigneur ou Monsieur, suivant notre maniere de parler, pour montrer que son autorité , quoiqu'émanée de Dieu , lui étoit
neanmoins très - subordonnée.. Selon la
même Regle , les anciens devoient nomI.Vol. mer
JUIN. 1732. 1123
mer les jeunes Religieux leurs freres , et
les jeunes devoient donner aux anciens le
nom de Nonni , qui équivaloit à celui de
Sancti. S. Jérôme l'employe en ce sens
dans sa Lettre 48. En effet , rien ne convenoit mieux , pour faire souvenir les
Anciens, qu'ils devoient être des modeles
de sainteté pour les jeunes Religieux.
Cet usage dura long - temps et s'observoit même parmi les séculiers , ce qui leur
donnoit lieu , de ne pas nommer autrement les Religieuses , les appellant des
Nonnes , des Nonnettes ou des Nonnains ;
et c'est par rapport à la signification de ce
nom de Nonna, qui signifie Saintes, qu'on
les nomme encore aujourd'hui Sancta
Moniales , en Latin. Les choses demeurerent en cet état , jusqu'à ce que les seculiers commencérent à y apporter du
changement. Dans la vûë de faire honneur aux simples Religieux des Abbayes,
ils qualifierent chaque particulier du nom
de Domnus , quoique ce nom , ne convint
, proprement qu'au seul Abbé ; à peu près
comme aujourd'hui les seculiers , pour
faire honneur au moindre Ecclésiastique, lui donnent le nom d'Abbé. Voilà
quelle est l'origine du nom de Dom , que
plusieurs Religieux ont conservé jusqu'à
nos jours , pendant que plusieurs autres
1.Vol. D iij ayant
7124 MERCURE DE FRANCE
ayant également abandonné les noms de
Nonni, et les Religieuses ceux de Nonna
ceux-là ont pris les noms de Peres et de
Freres ; et celles- ci , ceux de Meres et de
Sœurs.
Enfin les séculiers toujours attentifs à
donner des marques de leur estime et de
leur respect pour les Religieux et les Religieuses , crurent qu'il convenoit encore
d'introduire un usage nouveau , par rapport à leurs noms , et qu'il étoit de la politesse , de leur donner les noms dont on
usoit dans le monde envers les personnes
qui y avoient quelque distinction ; ce qui
s'établit d'autant plutôt en Angleterre ,
que les Religieux , et les Religieuses commençoient d'y vivre d'une maniere assez
séculiere. Ce fut donc alors , qu'on y
commença à donner dans la Langue du
païs aux Religieux et aux Religieuses, les
noms qui équivaloient à ceux de Messieurs et de Dames , c'est- à- dire, Domini ,
et de Domine , en Latin .
Il est vrai que ceux et celles qui étoient
les plus attachez à la perfection de leur
état souffrirent ce changement avec peine; les Supérieurs Ecclésiastiques en furent également choquez; jusques-là qu'un
Archevêque de Cantorbery , se crut obligé d'en faire publiquement ses plaintes
I. Vola dans
JUIN. 1731. 1125 dans une de ses Lettres Pastorales où en
s'addressant aux Religieux et aux Reli- gieuses , il leur disoit , ainsi le que rapporte le P. Thomassin dans sa Discipline Ecclesiastique , part. 4. liv. 1 , Sciatis
vos Monachos , vel Moniales esse, nonDominas, sicut nec Monachi possunt sine ri
diculo Domini appellari.
Cette distinction recherchée dans les
noms n'a pas été particuliere aux Religieux et aux Religieuses , elle l'a été et
l'est encore à beaucoup d'autres ; les Romains (a) de distinction se donnoient jusqu'à quatre noms ; sçavoir , l'avant nom,
le sur-nom, le proche- nom, et le nom; et
encore aujourd'hui c'est une distinction
qu'on affecte en Italie et en Allemagne ,
de donner aux personnes du premier
rang , sur tout aux Princes et aux Princesses , jusqu'à six ou sept noms de Saints
ou de Saintes à leur Batême; ce qu'on imite quelquefois en France et en Espagne..
( a) Alex. ab Alex. genial. dier. lib. 1. cap. 9.
A Eu, le 5 May 1732.
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Résumé : SUITE des Réflexions sur la Bizarerie de quelques usages, &c. Par M. CAPPERON, ancien Doyen de S. Maxent.
Dans ses 'Réflexions sur la Bizarerie de quelques usages', M. Capperon, ancien Doyen de S. Maxent, examine les origines des usages bizarres, qu'il attribue à deux désirs naturels chez les hommes : satisfaire leurs sens et suivre leurs passions. Il distingue les usages bizarres issus du désir de faire briller son esprit, souvent au détriment de la justesse et de la raison. Capperon observe que les écrits et discours publics sont particulièrement propices à ces excès, car ils offrent plus de loisir pour choisir et arranger les pensées et sont soumis à la critique. Il cite divers exemples historiques, comme l'usage sous Charles IX de remplir les écrits de passages, ou les vers burlesques du milieu du XVIIe siècle qui traduisaient des œuvres excellentes en textes triviaux. Il mentionne également des titres bizarres donnés à certains livres, comme ceux du Père Gille Gabriéli, qui dut changer le titre de son ouvrage 'Specimina Moralis Christiane et Diabolica' pour éviter des controverses. Capperon aborde aussi les sermons, où des pratiques comme prêcher en latin ou remplir les discours de grec, de latin, ou d'apophtegmes de Plutarque étaient courantes. Il critique les prédicateurs qui utilisaient des expressions triviales pour divertir ou faire rire, et mentionne l'usage italien de gesticuler excessivement pendant les sermons. Il évoque également la complaisance des religieux à accepter des distinctions peu convenables, comme l'usage en Angleterre de donner aux religieux et religieuses les titres de Domini et Domina, ou plus tard, ceux de Messieurs et Dames. Cet usage a évolué au fil du temps, certains religieux adoptant les titres de Père et Frère, et les religieuses ceux de Mère et Sœur. Le texte traite également des réactions face à un changement dans l'usage des titres religieux. Les personnes attachées à la perfection de leur état et les supérieurs ecclésiastiques ont éprouvé des difficultés à accepter ce changement. Un archevêque de Cantorbéry a exprimé publiquement ses plaintes dans une lettre pastorale en juin 1731, adressée aux religieux et religieuses. Il les rappelait que les moines et moniales devaient être appelés 'Monachos' ou 'Moniales' et non 'Domine' ou 'Dominas'. Cette distinction des noms n'était pas unique aux religieux; les Romains de distinction portaient jusqu'à quatre noms, et cette pratique se retrouve encore en Italie et en Allemagne, où les personnes de haut rang, notamment les princes et princesses, reçoivent plusieurs noms de saints à leur baptême. Cette coutume est parfois imitée en France et en Espagne. Le texte est daté d'Eu, le 5 mai 1732.
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8
p. 500-5[0]3
LETTRE de M. C. Avocat au Parlement de Normandie, écrite à M... au sujet de quelques Epithetes et Qualifications singulieres, &c.
Début :
L'Etude des Loix et le tumulte du Barreau, ne m'empêchent pas, Monsieur, [...]
Mots clefs :
Noms, Avocat, Qualifications, Histoire, Paris, Origine, Italie, Sociétés
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texte
Reconnaissance textuelle : LETTRE de M. C. Avocat au Parlement de Normandie, écrite à M... au sujet de quelques Epithetes et Qualifications singulieres, &c.
LETTRE de M. C. Avocat au Parlement
de Normandie , écrite à M...
au sujet de quelques Epithetes et Qualifications
singulieres , & c.
'Etude des Loix et le tumulte du
Barreau , ne m'empêchent pas ,
Monsieur
, de donner toujours quelque tems
à une certaine Litterature agréable , qui
en instruisant , délasse des études sérieuses
qu'éxige notre Profession . Vous m'avze
envoyé un peu tard le Mercure * dans lequel,
à l'occasion d'un Extrait de la Bibliotheque
Italique , les Auteurs de ce Journal
ont donné un dénombrement des Académics
d'Italie , surtout de celles qui ont
pris des noms tout-à- fait bizares . Je vous
avoue que cette lecture m'a beaucoup
• Mercure de Janvier 17 32. page 123.
réjoui ,
MARS. 1733
Sor
réjoui , et que n'en déplaise à ces Messicurs
du Mercure , qui veulent qu'on
garde là- dessus le sérieux. Risum teneatis
Amici , j'aurai bien de la peine de ne
pas rire un peu des noms de Mrs les En- `
dormis , les Immobiles , les Fantasques , les
Etourdis , les Opiniâtres , les Insensez , les
Enchainez , les Absurdes , & c.
Il est vrai que la Lettre d'un habile
Italien , rapportée sur ce sujet dans le
même Livre , engage à suspendre son jugement
, et à présumer que les noms en
question n'auront pas été donnez au hazard
par des Iraliens , naturellement spirituels
et par des Italiens Gens de Lettres.
En attendant qu'il vienne là- dessus quelbonne
instruction de l'Italie même ,
que
comme il semble qu'on le fait esperer
dans le Mercure , j'ai pensé qu'il ne seroit
peut-être pas impossible de trouver
des exemples de pareilles ou d'approchantes
Qualifications hors de l'Italie ,
en France même , où je sçai qu'en certains
Cantons les Epithetes burlesques ct les
sobriquets ont été et sont peut- être encore
en vogue ; mais où chercher ces
preuves et ces autoritez je vous en laisse
le soin , Monsieur , yous qui êtes le maître
de tout votre temps et qui ne manquez
ni de curiosité ni de lumieres.
Je
502 MERCURE DE FRANCE
Je vous dirai cependant ce que j'ai
trouvé depuis peu là- dessus , sans le cherchet
et en feuilletant un Livre des plus
sérieux qui puissent tomber entre les
mains d'un Avocat ; cela justifiera d'ail
leurs ce que je viens de vous dire des
Sobriquets plaisants et des Qualifications
burlesques , usitées dans plusieurs endroits
du Royaume . Ce Livre est celui
dont voici le Titre : OBSERVATIONS et
Maximes sur les Matieres Criminelles ,
Avec des Remarques , & c . Par M. Antoine
Bruneau , Avocat au Farlement. 1 .
vol. in 4. Paris , chez Guill. Cavelier
fils , 1715.
Une Procedure Criminelle dont je
suis chargé , m'engagea de lire cet Auteur
, et je trouvai dans la I. Partie
T. XXIII . De la maniere de faire le Procès
aux Communautez des Villes , Bourgs
et Villages , Corps et Compagnies , ce qui
suit , page 215 .
» Je n'ai point prétendu parler de ces
Societez burlesques des Pertantineux à
» Paris , de ceux d'Orleans de la Poule
» à quatre oeufs , des Enfans de quatre
» heures à Amiens , des Goulifats à Mon-
» targis , des Mirandolins de Joigny , de
» la Gueuse à Boulogne - sur - Mer , et à
>> Montreuil des Enfans de la Lune , et
>> de
MARS. 1733 .
de la Messe de Minuit à Clermont en
593
» Auvergne ; à la fin de cette Liste réjouissante
, l'Auteur cite Jover , en sa
Bibliotheque , in verbo , Jeux de hazard ;
il cite aussi , mais je n'en vois pas bien
l'application , le III. L. des Instituts
Tit, 26. de Societate , quale de illicitis factionibus
timeri solet.
Si vous vous embarquez dans cette Recherche
, observez , s'il vous plaît , que
M. Bruneau s'appuye aussi un peu auparavant
, de l'autorité de Cujas , qu'il cite
de cette maniere , Sunt quarum usus , & c.
Recherches de la France et de celle de
Mezeray , dans l'Histoire de Clotaire I.
lesquels ont , dit il , parlé de l'origine de
notre Langue , et dans l'Histoire de Phi
lippe Auguste , de l'origine des Noms,
Vous verrez quel rapport tout cela peut
avoir au sujet en question ; car encore
une fois , je n'ai pas le temps
d'entrer
moi- même dans cette discussion , qui ne
consiste pas tant à rapporter
des cxemples
de pareilles dénominations , qu'à en
découvrir l'origine ou la cause , ce qui
peut fournir des Faits anecdotes et servir
même à l'Histoire generale et partiliere.
Je suis , Mousieur , & c.
A Paris le premier Février 1733 .
de Normandie , écrite à M...
au sujet de quelques Epithetes et Qualifications
singulieres , & c.
'Etude des Loix et le tumulte du
Barreau , ne m'empêchent pas ,
Monsieur
, de donner toujours quelque tems
à une certaine Litterature agréable , qui
en instruisant , délasse des études sérieuses
qu'éxige notre Profession . Vous m'avze
envoyé un peu tard le Mercure * dans lequel,
à l'occasion d'un Extrait de la Bibliotheque
Italique , les Auteurs de ce Journal
ont donné un dénombrement des Académics
d'Italie , surtout de celles qui ont
pris des noms tout-à- fait bizares . Je vous
avoue que cette lecture m'a beaucoup
• Mercure de Janvier 17 32. page 123.
réjoui ,
MARS. 1733
Sor
réjoui , et que n'en déplaise à ces Messicurs
du Mercure , qui veulent qu'on
garde là- dessus le sérieux. Risum teneatis
Amici , j'aurai bien de la peine de ne
pas rire un peu des noms de Mrs les En- `
dormis , les Immobiles , les Fantasques , les
Etourdis , les Opiniâtres , les Insensez , les
Enchainez , les Absurdes , & c.
Il est vrai que la Lettre d'un habile
Italien , rapportée sur ce sujet dans le
même Livre , engage à suspendre son jugement
, et à présumer que les noms en
question n'auront pas été donnez au hazard
par des Iraliens , naturellement spirituels
et par des Italiens Gens de Lettres.
En attendant qu'il vienne là- dessus quelbonne
instruction de l'Italie même ,
que
comme il semble qu'on le fait esperer
dans le Mercure , j'ai pensé qu'il ne seroit
peut-être pas impossible de trouver
des exemples de pareilles ou d'approchantes
Qualifications hors de l'Italie ,
en France même , où je sçai qu'en certains
Cantons les Epithetes burlesques ct les
sobriquets ont été et sont peut- être encore
en vogue ; mais où chercher ces
preuves et ces autoritez je vous en laisse
le soin , Monsieur , yous qui êtes le maître
de tout votre temps et qui ne manquez
ni de curiosité ni de lumieres.
Je
502 MERCURE DE FRANCE
Je vous dirai cependant ce que j'ai
trouvé depuis peu là- dessus , sans le cherchet
et en feuilletant un Livre des plus
sérieux qui puissent tomber entre les
mains d'un Avocat ; cela justifiera d'ail
leurs ce que je viens de vous dire des
Sobriquets plaisants et des Qualifications
burlesques , usitées dans plusieurs endroits
du Royaume . Ce Livre est celui
dont voici le Titre : OBSERVATIONS et
Maximes sur les Matieres Criminelles ,
Avec des Remarques , & c . Par M. Antoine
Bruneau , Avocat au Farlement. 1 .
vol. in 4. Paris , chez Guill. Cavelier
fils , 1715.
Une Procedure Criminelle dont je
suis chargé , m'engagea de lire cet Auteur
, et je trouvai dans la I. Partie
T. XXIII . De la maniere de faire le Procès
aux Communautez des Villes , Bourgs
et Villages , Corps et Compagnies , ce qui
suit , page 215 .
» Je n'ai point prétendu parler de ces
Societez burlesques des Pertantineux à
» Paris , de ceux d'Orleans de la Poule
» à quatre oeufs , des Enfans de quatre
» heures à Amiens , des Goulifats à Mon-
» targis , des Mirandolins de Joigny , de
» la Gueuse à Boulogne - sur - Mer , et à
>> Montreuil des Enfans de la Lune , et
>> de
MARS. 1733 .
de la Messe de Minuit à Clermont en
593
» Auvergne ; à la fin de cette Liste réjouissante
, l'Auteur cite Jover , en sa
Bibliotheque , in verbo , Jeux de hazard ;
il cite aussi , mais je n'en vois pas bien
l'application , le III. L. des Instituts
Tit, 26. de Societate , quale de illicitis factionibus
timeri solet.
Si vous vous embarquez dans cette Recherche
, observez , s'il vous plaît , que
M. Bruneau s'appuye aussi un peu auparavant
, de l'autorité de Cujas , qu'il cite
de cette maniere , Sunt quarum usus , & c.
Recherches de la France et de celle de
Mezeray , dans l'Histoire de Clotaire I.
lesquels ont , dit il , parlé de l'origine de
notre Langue , et dans l'Histoire de Phi
lippe Auguste , de l'origine des Noms,
Vous verrez quel rapport tout cela peut
avoir au sujet en question ; car encore
une fois , je n'ai pas le temps
d'entrer
moi- même dans cette discussion , qui ne
consiste pas tant à rapporter
des cxemples
de pareilles dénominations , qu'à en
découvrir l'origine ou la cause , ce qui
peut fournir des Faits anecdotes et servir
même à l'Histoire generale et partiliere.
Je suis , Mousieur , & c.
A Paris le premier Février 1733 .
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Résumé : LETTRE de M. C. Avocat au Parlement de Normandie, écrite à M... au sujet de quelques Epithetes et Qualifications singulieres, &c.
Dans une lettre datée du 1er février 1733, M. C., avocat au Parlement de Normandie, s'adresse à un destinataire pour discuter des épithètes et qualifications singulières mentionnées dans le Mercure de Janvier 1732. L'auteur exprime sa joie en découvrant les noms d'académies italiennes tels que 'les Endormis', 'les Immobiles' et 'les Fantasques', trouvant ces dénominations amusantes malgré le sérieux des auteurs du Mercure. Il mentionne une lettre d'un Italien qui suggère que ces noms n'ont pas été choisis au hasard. M. C. propose de chercher des exemples similaires en France, où les sobriquets burlesques sont également en vogue. Il cite un livre sérieux, 'Observations et Maximes sur les Matieres Criminelles' de M. Antoine Bruneau, qui mentionne des sociétés burlesques comme 'les Pertantineux' à Paris et 'les Enfans de la Lune' à Montreuil. L'auteur invite son destinataire à explorer l'origine de ces dénominations, ce qui pourrait enrichir l'histoire générale et particulière.
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9
p. 2153-2156
REMARQUES Sur l'Orthographe moderne.
Début :
Il y a long-temps que les bons Grammairiens et les véritables Sçavants en [...]
Mots clefs :
Orthographe, Innovations, Écrire, Noms, Langue, Lettres, Mauvais
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texte
Reconnaissance textuelle : REMARQUES Sur l'Orthographe moderne.
REMARQUES
Sur l'Orthographe moderne.
IL y a long- temps que les bons Grammairiens
et les véritables Sçavants en
géneral, se sont plaints des innovations de
L'Orthographe moderne . Il semble qu'on
veüille entierement abolir la trace de toute
étymologie. C'est un principe de corruption
dans la langue , qu'une maniere
d'écrire inusitée , et qui renverse toutes les
constructions. Ceux qui n'ont pas abandonné
entierement le goût des Belles- Lettres,
doivent s'opposer vivement au progrès
d'un abus si généralement répandu.
Peut- on n'être pas choqué en lisant filosofie,
les Anglais,les Fransais? On retranche
les t avant les s. à tous les mots pluriers.
Cents , qui signifie plusieurs centaines, ne
s'écrit pas differemment de cens qui signi
fie dénombrement ou un droit de censive.
Je ne puis lire sans baillemens , les
flos , les ras , les chas , un aman , dont
la terminaison réguliere est differente de
celle d'un aiman , les trais , les Sçavans ,
et ce dernier mot me fait douter si je
dois dire les Sçavanes ou les Sçavantes
1154 MERCURE DE FRANCE
tes. On écrira bien- tôt , ils disais , au
lieu de ils disoient , et la monosyllabe cin,
pour exprimer saint sanctus , ceint cinctus
, cinq quinque , sein sinus , seing signatura
, et ainsi des autres . Les noms propres
sont défigurez par la maniere de
les écrire. On met de petites Lettres au
commencement des noms des Nations ,
les alemans , les italiens . On trouve dans
les Livres imprimez nouvellement , Descartes
, Dumoulin , Lecoq , Delalande ; il
faudra done écrire aussi Demontmorency,
Dechatillon , les deux reines Jeannes
Denaples ; et tandis que les Correcteurs
des Livres modernes , prodiguent les let
tres majuscules où il n'en faut point
ils les épargnent dans les noms propres
où elles sont nécessaires . Cependant on
dit en Latin , Cartesius , Molinaus , preu
ve certaine que l'article est distinct du
nom propre , et ne do t pas être écrit
uno contextu , mais séparément et chacun.
avec une lettre majuscule , qui est la
lettre initiale de tout ce qui fait partie
du nom propres comme dans le nom
de La Roche Foucault , où les differens
mots qui composent ce nom , doivent
avoir chican leur lettre majuscule . Il y
a de la difference entre les monosyllabes
de Du , Des , et Le , qui précédent les
noms
OCTOBR E. 1733. 2159
و
doinoms
propres. Du , Des , et Le
ventos'écrire par des majuscules , car ces
monosyllabes quoique distincts du
nom , y sont nécessairement attachées ;
mais la monosyllabe de marque seulement
dans son origine une Seigneurie ,
et n'entre pour rien dans le nom ; elle ne
s'y joint pas lorsqu'on l'écrit seul ; et
c'est la raison pour laqu lle on dit toujours
Le Veneur , Du Guesclin , au licu
qu'on dit , Rochechouart , Tavanes , en
appellant simplement par leurs noms les
Seigneurs de Rochechouart et de Tavanes.
Suivant ce principe on doit écrire Pierre
de Marca et Jean Du Tillet ou René
Des Cartes , parce que Du et Des renferment
outre de , une partie du nom
propre , comme qui diroit Seigneur du
lieu appellé Le Tillet , ou du lieu appellé
Les Carte . Il seroit à souhaiter que
les Auteurs donna sert plus d'attention
à l'impression de leurs Ouvrages , et qu'ils
ne s'en rapportassent pas à des Correcteurs
d'Imprimerie , qui étant ordinalrement
peu lettrez , introduisent plusieurs
abus , dont l'exemple se répand et forme
peu à peu un mauvais goût contre
lequel il est à peine permis ensuite de
reclamer. Les accents sont le plus souvent
très-mal distribuez , et un Etranger
2156 MERCURE DE FRANCE
ger qui en lisant la plupart des Livres
François , regleroit sur eux sa prononciarion
, feroit des fautes presque con
tinuelles. Ces reflexion's ne présentent
pas d'abord toute l'importance qu'elles
renferment. Le mauvais goût ramene
insensiblement la barbarie , et les ravages
de la barbarie influent sur tous les
objets qui sont de la plus grande conséquence
pour la Societé. On méprise
déja le sçavoir ; les beaux esprits du siecle
craignent de paroître sçavants ; ils veulent
tout devoir à la nature. Rien ne contribue
tant à la politesse d'une Nation
et au progrès des Belles Lettres , que la
pureté de la Langue , et la Langue ne
peut avoir d'ennemi plus dangereux que
le mauvais goût de l'orthographe et de
l'écriture . La régularité de l'impression
est une des choses qui décide le plus du
succès des Ouvrages ; les Auteurs doivent
donc employer tous leurs soins pour
réparer la perte que l'Imprimerie a faite
des Etiennes et des Manuces.
Sur l'Orthographe moderne.
IL y a long- temps que les bons Grammairiens
et les véritables Sçavants en
géneral, se sont plaints des innovations de
L'Orthographe moderne . Il semble qu'on
veüille entierement abolir la trace de toute
étymologie. C'est un principe de corruption
dans la langue , qu'une maniere
d'écrire inusitée , et qui renverse toutes les
constructions. Ceux qui n'ont pas abandonné
entierement le goût des Belles- Lettres,
doivent s'opposer vivement au progrès
d'un abus si généralement répandu.
Peut- on n'être pas choqué en lisant filosofie,
les Anglais,les Fransais? On retranche
les t avant les s. à tous les mots pluriers.
Cents , qui signifie plusieurs centaines, ne
s'écrit pas differemment de cens qui signi
fie dénombrement ou un droit de censive.
Je ne puis lire sans baillemens , les
flos , les ras , les chas , un aman , dont
la terminaison réguliere est differente de
celle d'un aiman , les trais , les Sçavans ,
et ce dernier mot me fait douter si je
dois dire les Sçavanes ou les Sçavantes
1154 MERCURE DE FRANCE
tes. On écrira bien- tôt , ils disais , au
lieu de ils disoient , et la monosyllabe cin,
pour exprimer saint sanctus , ceint cinctus
, cinq quinque , sein sinus , seing signatura
, et ainsi des autres . Les noms propres
sont défigurez par la maniere de
les écrire. On met de petites Lettres au
commencement des noms des Nations ,
les alemans , les italiens . On trouve dans
les Livres imprimez nouvellement , Descartes
, Dumoulin , Lecoq , Delalande ; il
faudra done écrire aussi Demontmorency,
Dechatillon , les deux reines Jeannes
Denaples ; et tandis que les Correcteurs
des Livres modernes , prodiguent les let
tres majuscules où il n'en faut point
ils les épargnent dans les noms propres
où elles sont nécessaires . Cependant on
dit en Latin , Cartesius , Molinaus , preu
ve certaine que l'article est distinct du
nom propre , et ne do t pas être écrit
uno contextu , mais séparément et chacun.
avec une lettre majuscule , qui est la
lettre initiale de tout ce qui fait partie
du nom propres comme dans le nom
de La Roche Foucault , où les differens
mots qui composent ce nom , doivent
avoir chican leur lettre majuscule . Il y
a de la difference entre les monosyllabes
de Du , Des , et Le , qui précédent les
noms
OCTOBR E. 1733. 2159
و
doinoms
propres. Du , Des , et Le
ventos'écrire par des majuscules , car ces
monosyllabes quoique distincts du
nom , y sont nécessairement attachées ;
mais la monosyllabe de marque seulement
dans son origine une Seigneurie ,
et n'entre pour rien dans le nom ; elle ne
s'y joint pas lorsqu'on l'écrit seul ; et
c'est la raison pour laqu lle on dit toujours
Le Veneur , Du Guesclin , au licu
qu'on dit , Rochechouart , Tavanes , en
appellant simplement par leurs noms les
Seigneurs de Rochechouart et de Tavanes.
Suivant ce principe on doit écrire Pierre
de Marca et Jean Du Tillet ou René
Des Cartes , parce que Du et Des renferment
outre de , une partie du nom
propre , comme qui diroit Seigneur du
lieu appellé Le Tillet , ou du lieu appellé
Les Carte . Il seroit à souhaiter que
les Auteurs donna sert plus d'attention
à l'impression de leurs Ouvrages , et qu'ils
ne s'en rapportassent pas à des Correcteurs
d'Imprimerie , qui étant ordinalrement
peu lettrez , introduisent plusieurs
abus , dont l'exemple se répand et forme
peu à peu un mauvais goût contre
lequel il est à peine permis ensuite de
reclamer. Les accents sont le plus souvent
très-mal distribuez , et un Etranger
2156 MERCURE DE FRANCE
ger qui en lisant la plupart des Livres
François , regleroit sur eux sa prononciarion
, feroit des fautes presque con
tinuelles. Ces reflexion's ne présentent
pas d'abord toute l'importance qu'elles
renferment. Le mauvais goût ramene
insensiblement la barbarie , et les ravages
de la barbarie influent sur tous les
objets qui sont de la plus grande conséquence
pour la Societé. On méprise
déja le sçavoir ; les beaux esprits du siecle
craignent de paroître sçavants ; ils veulent
tout devoir à la nature. Rien ne contribue
tant à la politesse d'une Nation
et au progrès des Belles Lettres , que la
pureté de la Langue , et la Langue ne
peut avoir d'ennemi plus dangereux que
le mauvais goût de l'orthographe et de
l'écriture . La régularité de l'impression
est une des choses qui décide le plus du
succès des Ouvrages ; les Auteurs doivent
donc employer tous leurs soins pour
réparer la perte que l'Imprimerie a faite
des Etiennes et des Manuces.
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Résumé : REMARQUES Sur l'Orthographe moderne.
Le texte critique les innovations de l'orthographe moderne, considérées par les grammairiens et les savants comme une corruption de la langue. Ces modifications abolissent les traces étymologiques et perturbent les constructions linguistiques. Parmi les exemples cités, on trouve des mots comme 'filosofie' ou 'les Fransais', ainsi que la suppression des 't' avant les 's' dans les mots pluriels. Le texte déplore également la confusion entre 'cents' et 'cens', ainsi que l'écriture incorrecte de termes réguliers comme 'flos', 'ras', 'chas', etc. Les noms propres sont également mal orthographiés, avec des majuscules mal placées et des lettres minuscules inappropriées. Il souligne l'importance de la distinction entre les monosyllabes 'Du', 'Des', et 'Le' dans les noms propres. Le texte regrette que les auteurs ne prêtent pas assez attention à l'impression de leurs ouvrages, laissant les correcteurs introduire des abus. Les accents sont souvent mal placés, ce qui peut induire en erreur les étrangers apprenant la langue. Le mauvais goût en orthographe ramène la barbarie et méprise le savoir. La pureté de la langue est essentielle pour la politesse d'une nation et le progrès des belles-lettres. Les auteurs doivent donc veiller à la régularité de l'impression de leurs ouvrages.
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10
p. 2581-2585
LETTRE d'un Habitant du Parnasse, à M. Titon du Tillet.
Début :
MONSIEUR, La Renommée nous a apporté la description de votre [...]
Mots clefs :
Parnasse, Parnasse français, Titon du Tillet, Mérite, Noms, Bronze, Apollon
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texte
Reconnaissance textuelle : LETTRE d'un Habitant du Parnasse, à M. Titon du Tillet.
LETTRE d'un Habitant du Parnasse,
à M. Titon du Tillet
ONSIEUR,.
La Renommée nous a apporté la description
de votre Parnasse. Ce Livre a
fait à nos illustres Compatriotes , autant
de plaisir que le Parnasse même. Les Anciens
, pour lesquels leurs. Mecènes et
1. Vol.
leurs
2582 MERCURE DE FRANCE
leurs Pollions n'ont jamais rien imaginé
d'aussi honorable , ont parû souffrir forc
impatiemment cet avantage des Modernes
. On a même été sur le point de renouveller
à cette occasion les anciennes
disputes ; mais Apollon a sur le champ
appaisé le bruit par ces paroles :
O vous , qui les premiers en Grece , en Ausonie,
Favoris des doctes Soeurs ,
Sçûtes gouter les douceurs
De la divine harmonie ,
Si dé nobles Rivaux du même zele épris ,
Osent vous disputer le Prix ,
S'ils sçavent dans leurs Vers faire couler vos
Graces ,
Vos accords , vos sons les plus doux ,
Grecs et Romains n'en soyez point jaloux ,
Ce n'est qu'en marchant sur vos traces
Qu'ils s'élevent jusques à vous.
Un compliment si flateur dans la bouche
d'Apollon , contenta ceux des Anciens
dont les Ecrits sont parvenus jusqu'à
nos tems , et nous ont servi de modele;
mais il en restoit un assez grand nombre
dont les noms et les Ouvrages sont absolument
inconnus , et qui sans être comparables
aux grands Maîtres , avoient cependant
un mérite réel. Ceux-là parois-
J. Vol. soient
DECEMBR E. 1733. 2583
soient les plus échauffez et se plaignoient
amérement de l'injustice du Destin , qui
avoit réservé aux Modernes un honneur
qu'ils croyoient eux - mêmes avoir bien
mérité. Ils avoient quelque raison .
Leur siecle en beaux Esprits fertile ,
Ne vit point pour leur gloire un Amateur des
Arts ,
Un homme tel que vous , qui d'une main habile
Sçut avec choix dans un Ouvrage utile
Rassembler tous leurs noms épars.
Si les Muses alors moins avares de gloire ,
Pour éterniser leur memoire ,
Dans les Fastes sçavans les avoient consacrez ,
On y verroit encor paroître ,
dévorez ,
Des noms par le temps
Noms dans leur siecle reverez ,
Et dignes sans doute de l'être.
Vous voyez , Monsieur , que je suis
'de votre avis sur les places qu'occupent
au Parnasse bien des Poëtes , qui sans
être du premier mérite , ne sont pourtant
point méprisables.
Apollon est un Dieu sévere ;
Cependant sur le Mont sacré ,
Il est encor plus d'un degré
Au-dessous de Sapho , de Virgile et d'Homere.
I. Vol. Je
2584 MERCURE DE FRANCE
*
Je reviens aux François , qui pendant
ce temps - là , déliberoient entre eux sur
la maniere de vous témoigner leur reconnoissance.
Quelqu'un se leva et dit :
De GARNIER * la sçavante main
Asçû l'Art d'animer et le Marbre et l'Airain ;
Mais dans sa course journaliere ,
Par sa seule mobilité ,
Le temps peut réduire en poussiere ,
Le Monument le plus vanté.
Bien mieux que sur le Bronze , en ses charmans
Ouvrages ,
TITON à notre gloire éleve un Monument ,
Qui jusques au dernier moment
Du Temps bravera les outrages.
pa- Dès qu'il eut fini un autre prit la
role,et s'exprima à peu près en ces termes ::
Garnier , des Héros de notre âge ,.
Sur le Bronze docile à gravé le visage ;.
Et Du Tillet en ses Ecrits
A fait revivre leurs esprits.
Cependant on ne concluoit rien , quelqu'un
le fit remarquer à la Compagnie ,
* Le Sculpteur qui a executé le Parnasse Fran- -
feis en Bronze sur le Dessein et les ordres de
M. Titon du Tillet.
I. Vol.
qui
DECEMBRE. 1733. 2585
qui voyant que l'immortalité étoit le seul
bien dont pussent disposer les Poëtes ,
s'écria aussi - tôt :
Titon sans doute a merité
Que notre Lyre l'éternise ;
Mais déja son Ouvrage et sa noble Entreprise
L'opt assuré sans nous de l'immortalité.
Tout le monde en convint , et cette
illustre Compagnie se sépara sur le champ.
Pour moi , Monsieur , j'ai crû vous faire
plaisir de vous mander ce qui s'étoit
passé sur le Parnasse à l'occasion de votre
Livre. Je suis avec toute l'estime la plus
parfaite , &c.
Le P. R ** J.
Sur le Parnasse ce 6. Septembre 1733 .
à M. Titon du Tillet
ONSIEUR,.
La Renommée nous a apporté la description
de votre Parnasse. Ce Livre a
fait à nos illustres Compatriotes , autant
de plaisir que le Parnasse même. Les Anciens
, pour lesquels leurs. Mecènes et
1. Vol.
leurs
2582 MERCURE DE FRANCE
leurs Pollions n'ont jamais rien imaginé
d'aussi honorable , ont parû souffrir forc
impatiemment cet avantage des Modernes
. On a même été sur le point de renouveller
à cette occasion les anciennes
disputes ; mais Apollon a sur le champ
appaisé le bruit par ces paroles :
O vous , qui les premiers en Grece , en Ausonie,
Favoris des doctes Soeurs ,
Sçûtes gouter les douceurs
De la divine harmonie ,
Si dé nobles Rivaux du même zele épris ,
Osent vous disputer le Prix ,
S'ils sçavent dans leurs Vers faire couler vos
Graces ,
Vos accords , vos sons les plus doux ,
Grecs et Romains n'en soyez point jaloux ,
Ce n'est qu'en marchant sur vos traces
Qu'ils s'élevent jusques à vous.
Un compliment si flateur dans la bouche
d'Apollon , contenta ceux des Anciens
dont les Ecrits sont parvenus jusqu'à
nos tems , et nous ont servi de modele;
mais il en restoit un assez grand nombre
dont les noms et les Ouvrages sont absolument
inconnus , et qui sans être comparables
aux grands Maîtres , avoient cependant
un mérite réel. Ceux-là parois-
J. Vol. soient
DECEMBR E. 1733. 2583
soient les plus échauffez et se plaignoient
amérement de l'injustice du Destin , qui
avoit réservé aux Modernes un honneur
qu'ils croyoient eux - mêmes avoir bien
mérité. Ils avoient quelque raison .
Leur siecle en beaux Esprits fertile ,
Ne vit point pour leur gloire un Amateur des
Arts ,
Un homme tel que vous , qui d'une main habile
Sçut avec choix dans un Ouvrage utile
Rassembler tous leurs noms épars.
Si les Muses alors moins avares de gloire ,
Pour éterniser leur memoire ,
Dans les Fastes sçavans les avoient consacrez ,
On y verroit encor paroître ,
dévorez ,
Des noms par le temps
Noms dans leur siecle reverez ,
Et dignes sans doute de l'être.
Vous voyez , Monsieur , que je suis
'de votre avis sur les places qu'occupent
au Parnasse bien des Poëtes , qui sans
être du premier mérite , ne sont pourtant
point méprisables.
Apollon est un Dieu sévere ;
Cependant sur le Mont sacré ,
Il est encor plus d'un degré
Au-dessous de Sapho , de Virgile et d'Homere.
I. Vol. Je
2584 MERCURE DE FRANCE
*
Je reviens aux François , qui pendant
ce temps - là , déliberoient entre eux sur
la maniere de vous témoigner leur reconnoissance.
Quelqu'un se leva et dit :
De GARNIER * la sçavante main
Asçû l'Art d'animer et le Marbre et l'Airain ;
Mais dans sa course journaliere ,
Par sa seule mobilité ,
Le temps peut réduire en poussiere ,
Le Monument le plus vanté.
Bien mieux que sur le Bronze , en ses charmans
Ouvrages ,
TITON à notre gloire éleve un Monument ,
Qui jusques au dernier moment
Du Temps bravera les outrages.
pa- Dès qu'il eut fini un autre prit la
role,et s'exprima à peu près en ces termes ::
Garnier , des Héros de notre âge ,.
Sur le Bronze docile à gravé le visage ;.
Et Du Tillet en ses Ecrits
A fait revivre leurs esprits.
Cependant on ne concluoit rien , quelqu'un
le fit remarquer à la Compagnie ,
* Le Sculpteur qui a executé le Parnasse Fran- -
feis en Bronze sur le Dessein et les ordres de
M. Titon du Tillet.
I. Vol.
qui
DECEMBRE. 1733. 2585
qui voyant que l'immortalité étoit le seul
bien dont pussent disposer les Poëtes ,
s'écria aussi - tôt :
Titon sans doute a merité
Que notre Lyre l'éternise ;
Mais déja son Ouvrage et sa noble Entreprise
L'opt assuré sans nous de l'immortalité.
Tout le monde en convint , et cette
illustre Compagnie se sépara sur le champ.
Pour moi , Monsieur , j'ai crû vous faire
plaisir de vous mander ce qui s'étoit
passé sur le Parnasse à l'occasion de votre
Livre. Je suis avec toute l'estime la plus
parfaite , &c.
Le P. R ** J.
Sur le Parnasse ce 6. Septembre 1733 .
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Résumé : LETTRE d'un Habitant du Parnasse, à M. Titon du Tillet.
Une lettre d'un habitant du Parnasse célèbre la publication du 'Parnasse' de M. Titon du Tillet, qui a suscité l'admiration des illustres compatriotes. Les Anciens, initialement jaloux, ont été apaisés par Apollon, reconnaissant que les Modernes s'élèvent en suivant leurs traces. Cependant, certains Anciens inconnus se sont plaints de ne pas être honorés. Le siècle des Anciens, riche en beaux esprits, manquait d'un amateur des arts pour rassembler et perpétuer leurs noms. Sur le Mont Parnasse, les Français ont débattu de la reconnaissance à accorder à Titon du Tillet. Garnier, le sculpteur, a souligné que les œuvres de Titon, contrairement aux monuments de marbre ou de bronze, braveront les outrages du temps. Un autre a ajouté que Titon a fait revivre les esprits des héros de leur âge. Tous ont convenu que l'ouvrage de Titon lui assurait déjà l'immortalité. L'habitant du Parnasse conclut en partageant ces événements avec Titon du Tillet, exprimant son estime et son admiration.
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11
p. 2854
« ABREGÉ HISTORIQUE ET CHRONOLOGIQUE de l'Ordre du S. Esprit, [...] »
Début :
ABREGÉ HISTORIQUE ET CHRONOLOGIQUE de l'Ordre du S. Esprit, [...]
Mots clefs :
Noms, Surnoms
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Reconnaissance textuelle : « ABREGÉ HISTORIQUE ET CHRONOLOGIQUE de l'Ordre du S. Esprit, [...] »
BREGE ' HISTORIQUE ET CHRONOLOGIQUE
de l'Ordre du S. Esprit ,
contenant les noms , sur- noms , qualitez
de tous les Chevaliers , Commandeurs
et Officiers , depuis son Institution jusqu'à
ce jour. A Paris , chez Pierre Gandonin
, Quay des Augustins , 1734. in 16.
de l'Ordre du S. Esprit ,
contenant les noms , sur- noms , qualitez
de tous les Chevaliers , Commandeurs
et Officiers , depuis son Institution jusqu'à
ce jour. A Paris , chez Pierre Gandonin
, Quay des Augustins , 1734. in 16.
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Résumé : « ABREGÉ HISTORIQUE ET CHRONOLOGIQUE de l'Ordre du S. Esprit, [...] »
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12
p. 202
AVIS AU PUBLIC.
Début :
On supplie les personnes dont les noms auroient pû être oubliés [...]
Mots clefs :
Noms, Abonnés, Liste
Afficher :
texte
Reconnaissance textuelle : AVIS AU PUBLIC.
AVIS AU PUBLIC.
On fupplie les perſonnes dont les
noms auroient pû être oubliés dans la
Liſte des Abonnés , de vouloir bien en
faire part à l'Auteur du Mercure , qui les
inſcrira dans le Supplément des Mercures
du mois de Janvier prochain .
On fupplie les perſonnes dont les
noms auroient pû être oubliés dans la
Liſte des Abonnés , de vouloir bien en
faire part à l'Auteur du Mercure , qui les
inſcrira dans le Supplément des Mercures
du mois de Janvier prochain .
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Résumé : AVIS AU PUBLIC.
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13
p. 211-213
SECOND SUPPLÉMENT à la Liste des Abonnés au Mercure, qui se trouve dans le Volume de Décembre dernier, & dont le premier Supplément est dans le Mercure du premier Janvier.
Début :
Abonnés de Paris. Messieurs, Antoine, à l'Ecu Dauphin, rue Bourg-l'Abbé. [...]
Mots clefs :
Abonnés, Liste, Noms, Paris, Province
Afficher :
texte
Reconnaissance textuelle : SECOND SUPPLÉMENT à la Liste des Abonnés au Mercure, qui se trouve dans le Volume de Décembre dernier, & dont le premier Supplément est dans le Mercure du premier Janvier.
SECOND SUPPLÉMENT à la Lifte des
Abonnés au Mercure , qui fe trouve
dans le Volume de Décembre dernier ,
& dont lepremier Supplément eft dans
le Mercure du premier Janvier. *
ABONNÉS DE PARIS.
MESSIEURS ,
-ANTOINE , à l'Ecu Dauphin , rue Bourg- l'Abbé..
Bardou de Farceville , rue d'Argenteuil.
Chardon , Fermier du Roi , rue Montmartre , vis--
à-vis la rue du Jours
Chopin , Confeiller au Grand-Confeil , à l'Hôtel
d'Aumont , rue de Jouy.
Cochu , Médecin , cloître Notre-Dame.
D'Aihene , Maître des Requêtes , rue des Deux
Portes:
D'Hémery ( Madame ) , rue des Poftes..
La Bonne ( de ) , Lieutenant de MM . les Maré--
chaux de France rue du Bacq , à l'Hôtel de
Nevers.
Le Fevre , Avocat au Parlement , rue la Tixeran--
derie .
* Onfoufcrit en tout temps pour le Mercure , chez
M. LUTTON , Greffier au Parlement , rue Sainte
Anne , Butte S. Roch , au Bureau du Mercure de
France. En fe faifant infcrire chez lui , on reçoit le
Mercure plus promptement , & plus exactement
212 MERCURE DE FRANCE .
Noël , Marchand de Bois , place de la Baftille.
Paulain , Commiffaire des Guerres , rue des Francs-
Bourgeois.
Puffan , Fermier Général , rue S Marc.
Puiffan , Premier Commis de la Police, rue Saint-
Marc.
Wimpffen ( le Baron de ) , Brigadier des Armées
du Roi , Colonel - Commandant da Régiment
de la Marck , à l'Hôtel de Luxembourg , rue S.
Marc
ABONNÉS DE PROVINCE.
MESSIEURS
Alcock & Compagnie , Entrepreneur de la Manufacture
Royale , à la Charitéfür Loire,
Barrey ( le Chevalier de , Capitaine d'Infanterie,
à Bernay en Normandie .
Batlematon l'aîné , à Quimper.
Beaufort le Comte de ) , en
lé en Artois.
fon Château de Moul-
Blachere , Directeur de la Pofte , à l'Argentiere ,
par Aubenas en Vivarais.
Boillelet ( de ) , ancien Moufquetaire du Roi , au
Château de la Noue , près Vierzon.
Cannac , à Lyon.
Champdoré de , ancien Notaire , à Fontenayle-
Comte en Bas- Poitou .
Comcy de ) , Maréchal de Camp , Commandant
à Toulon.
Courrejolles ( de ) , Négociant , à Baïonne .
Crefcia ( la Marquife de ) , enfa Terre de Crefcia ,
près d'Orgelet , en Franche-Comté .
Dupin , à Saint Jean-pied-de-port.
Geoffroy de Vaudiere, Secrétaire du 'Roi , à Epernay
en Champagne.
Gros , Libraire , à Lons -le-Saunier en Franche-
Comté,
JANVIER . 1764.
213
Hébert , Tréforier de France honoraire au Bureau
des Finances , à Soiffons.
La Baupaumerie ( de , Lieutenant Général , à
Montere u-faut- Yonne.
Laporte ( de ) , Directeur des Poftes , à Betfort.
Le Baron l'aîné , Libraire , à Caën .
Le Roux , Libraire , à Strasbourg , deux exemplaires.
L'Efcouer le Marquis de ) , au Château de L'Efquiffiou
, près Morlaix.
Lobreau ( Madame ) , Directrice des Spectacles , à
Lyon .
May ( de ) , Officier au Régiment de la Ferre , à
Perpignan.
Portalis ( de ) , Chevalier de S. Louis , Commiffaire
Ordonnateur des Guerres , à Toulon.
Portally , Négociant , à Toulon.
Rannon , Lieutenant de l'Amirauté , à Quimper.
Saint-Vaft ( de ) , ancien Capitaine de Cavalerie ,
Chevalier de l'Ordre Røyal & Militaire de Saint
Louis , à Tinchebray.
Turin ( le Comte de ) , au Mans .
Abonnés au Mercure , qui fe trouve
dans le Volume de Décembre dernier ,
& dont lepremier Supplément eft dans
le Mercure du premier Janvier. *
ABONNÉS DE PARIS.
MESSIEURS ,
-ANTOINE , à l'Ecu Dauphin , rue Bourg- l'Abbé..
Bardou de Farceville , rue d'Argenteuil.
Chardon , Fermier du Roi , rue Montmartre , vis--
à-vis la rue du Jours
Chopin , Confeiller au Grand-Confeil , à l'Hôtel
d'Aumont , rue de Jouy.
Cochu , Médecin , cloître Notre-Dame.
D'Aihene , Maître des Requêtes , rue des Deux
Portes:
D'Hémery ( Madame ) , rue des Poftes..
La Bonne ( de ) , Lieutenant de MM . les Maré--
chaux de France rue du Bacq , à l'Hôtel de
Nevers.
Le Fevre , Avocat au Parlement , rue la Tixeran--
derie .
* Onfoufcrit en tout temps pour le Mercure , chez
M. LUTTON , Greffier au Parlement , rue Sainte
Anne , Butte S. Roch , au Bureau du Mercure de
France. En fe faifant infcrire chez lui , on reçoit le
Mercure plus promptement , & plus exactement
212 MERCURE DE FRANCE .
Noël , Marchand de Bois , place de la Baftille.
Paulain , Commiffaire des Guerres , rue des Francs-
Bourgeois.
Puffan , Fermier Général , rue S Marc.
Puiffan , Premier Commis de la Police, rue Saint-
Marc.
Wimpffen ( le Baron de ) , Brigadier des Armées
du Roi , Colonel - Commandant da Régiment
de la Marck , à l'Hôtel de Luxembourg , rue S.
Marc
ABONNÉS DE PROVINCE.
MESSIEURS
Alcock & Compagnie , Entrepreneur de la Manufacture
Royale , à la Charitéfür Loire,
Barrey ( le Chevalier de , Capitaine d'Infanterie,
à Bernay en Normandie .
Batlematon l'aîné , à Quimper.
Beaufort le Comte de ) , en
lé en Artois.
fon Château de Moul-
Blachere , Directeur de la Pofte , à l'Argentiere ,
par Aubenas en Vivarais.
Boillelet ( de ) , ancien Moufquetaire du Roi , au
Château de la Noue , près Vierzon.
Cannac , à Lyon.
Champdoré de , ancien Notaire , à Fontenayle-
Comte en Bas- Poitou .
Comcy de ) , Maréchal de Camp , Commandant
à Toulon.
Courrejolles ( de ) , Négociant , à Baïonne .
Crefcia ( la Marquife de ) , enfa Terre de Crefcia ,
près d'Orgelet , en Franche-Comté .
Dupin , à Saint Jean-pied-de-port.
Geoffroy de Vaudiere, Secrétaire du 'Roi , à Epernay
en Champagne.
Gros , Libraire , à Lons -le-Saunier en Franche-
Comté,
JANVIER . 1764.
213
Hébert , Tréforier de France honoraire au Bureau
des Finances , à Soiffons.
La Baupaumerie ( de , Lieutenant Général , à
Montere u-faut- Yonne.
Laporte ( de ) , Directeur des Poftes , à Betfort.
Le Baron l'aîné , Libraire , à Caën .
Le Roux , Libraire , à Strasbourg , deux exemplaires.
L'Efcouer le Marquis de ) , au Château de L'Efquiffiou
, près Morlaix.
Lobreau ( Madame ) , Directrice des Spectacles , à
Lyon .
May ( de ) , Officier au Régiment de la Ferre , à
Perpignan.
Portalis ( de ) , Chevalier de S. Louis , Commiffaire
Ordonnateur des Guerres , à Toulon.
Portally , Négociant , à Toulon.
Rannon , Lieutenant de l'Amirauté , à Quimper.
Saint-Vaft ( de ) , ancien Capitaine de Cavalerie ,
Chevalier de l'Ordre Røyal & Militaire de Saint
Louis , à Tinchebray.
Turin ( le Comte de ) , au Mans .
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Résumé : SECOND SUPPLÉMENT à la Liste des Abonnés au Mercure, qui se trouve dans le Volume de Décembre dernier, & dont le premier Supplément est dans le Mercure du premier Janvier.
Le document est un supplément à la liste des abonnés au Mercure de France, publié en janvier 1764. Il répertorie les abonnés de Paris et de province. Parmi les abonnés parisiens figurent des personnalités telles que Antoine, Bardou de Farceville, Chardon, Chopin, Cochu, D'Aihene, D'Hémery, La Bonne, Le Fevre, Noël, Paulain, Puffan, Puiffan, et le Baron de Wimpffen. Les abonnés de province incluent Alcock & Compagnie, le Chevalier de Barrey, Batlematon l'aîné, le Comte de Beaufort, Blachere, de Boillelet, Cannac, Champdoré, Comcy de, Courrejolles, la Marquise de Crescia, Dupin, Geoffroy de Vaudiere, Gros, Hébert, de La Baupaumerie, Laporte, Le Baron l'aîné, Le Roux, le Marquis de L'Escouër, Madame Lobreau, de May, Portalis, Portally, Rannon, de Saint-Vast, et le Comte de Turin. Les abonnements peuvent être souscrits auprès de M. LUTTON, greffier au Parlement, rue Sainte Anne, Butte S. Roch, au Bureau du Mercure de France.
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