Résultats : 17070 texte(s)
Détail
Liste
2051
p. 351-353
Affaires d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Je n'ay rien de nouveau à vous dire d'Espagne, parce que toutes les choses [...]
Mots clefs :
Espagne, Fidélité, Reine, Roi d'Espagne
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texteReconnaissance textuelle : Affaires d'Espagne. [titre d'après la table]
mes d'équipage.
Je n'ay rien de nouveau à vous dire
d'Espagne , parce que toutes les chofes
dont je vous ay déja parlé , continuent
à s'executer de même, & fi je pouvois
y ajoûter quelque chofe d'avantageux,
ce qui eft impoffible , je vous dirois que
l'extrême fidelité des Efpagnols pour
leur legitime Souverain , & leur ardeur
de combatre , femble augmenter tous
les jours ; mais cependant elles font à un
point qu'il eft impoffible qu'elles puiffent aller plus loin. Tous les Royaumes
du Roy d'Espagne continuent de fournir à l'envy tout ce que la nature produit
dans toutes leursVilles, & ils offrent tous
les jours avecun empreffement à S.M.C.
quelque chofe de nouveau. Ce Monarque a fans ceffe travaillé avec application à tout ce qui regardoit la Campagne , afin que rien ne manquât à fes
Gg ij
352 MERCURE
Troupes lorfqu'elle s'ouvriroit. Il a
montré luy-mefme l'exemple à fes Sujets par les grands Reglemens qu'il a
faits dans fa Maiſon , dont il a tout reglé luy-mefme , en forte que fa dépense
fera fort modique , & qu'il n'y aura rien
de fuperflu ; mais en mefme temps il a
tellement pourvû à tout ce qui regarde
les Troupes , qu'elles auront abondamment tout ce qui leur fera neceffaire
fans aucune exception.
La Reine pour y contribuer de fon
cofté, a fait des chofes furprenantes , &
qui ont fait redoubler l'amour & l'admiration que tous les Espagnols ont toujours eues pour cette Princeffe , & dés
qu'on lui a donné quelque chofe de trop
magnifique, ou en trop grande quantité
& de fuperflu , elle a voulu qu'on le retranchât en difant toûjours que cela pouvoit fervir, à l'entretien des Trouppes, &
qu'enfin s'il eftoit befoin pour les encourager , ce qui n'eftoit pas pourtant
neceffaire , elle iroit à la tefte des Troupes , le Prince des Afturies entre fes bras
pour les animer , ce que je crois vous
GALANT 353
*
2
avoir déja rapporté , cette Princeffe
l'ayant fouvent dit. Enfin rien n'eſt égal
àtoutce qui fe paffe aujourd'huy en Efpagne , tant du cofté du Roy & de la
Reine, que de celuy de toute la Nation,
& l'on n'a rien vu de pareil dans aucun
fiecle. Les Ennemis de cette Nation ne
peuvent eux-mêmes s'empêcher de louer
fon zele &fa fidelité, & eftant perfuadez
que rien n'est capable de l'en faire manquer ; ils commencent à douter que leur
entrepriſe puiffe reüffir , & de la maniere que les chofes fe paffent en Espagne,
ils font perfuadez que le Ciel protegera
toujours les Efpagnols , tant à caufe de
leur extrême fidelité que de la grandeur
de leur zele , & que le defordre nefe
mettra pas dans une Armée où le luxe
ne regne pas.
Je n'ay rien de nouveau à vous dire
d'Espagne , parce que toutes les chofes
dont je vous ay déja parlé , continuent
à s'executer de même, & fi je pouvois
y ajoûter quelque chofe d'avantageux,
ce qui eft impoffible , je vous dirois que
l'extrême fidelité des Efpagnols pour
leur legitime Souverain , & leur ardeur
de combatre , femble augmenter tous
les jours ; mais cependant elles font à un
point qu'il eft impoffible qu'elles puiffent aller plus loin. Tous les Royaumes
du Roy d'Espagne continuent de fournir à l'envy tout ce que la nature produit
dans toutes leursVilles, & ils offrent tous
les jours avecun empreffement à S.M.C.
quelque chofe de nouveau. Ce Monarque a fans ceffe travaillé avec application à tout ce qui regardoit la Campagne , afin que rien ne manquât à fes
Gg ij
352 MERCURE
Troupes lorfqu'elle s'ouvriroit. Il a
montré luy-mefme l'exemple à fes Sujets par les grands Reglemens qu'il a
faits dans fa Maiſon , dont il a tout reglé luy-mefme , en forte que fa dépense
fera fort modique , & qu'il n'y aura rien
de fuperflu ; mais en mefme temps il a
tellement pourvû à tout ce qui regarde
les Troupes , qu'elles auront abondamment tout ce qui leur fera neceffaire
fans aucune exception.
La Reine pour y contribuer de fon
cofté, a fait des chofes furprenantes , &
qui ont fait redoubler l'amour & l'admiration que tous les Espagnols ont toujours eues pour cette Princeffe , & dés
qu'on lui a donné quelque chofe de trop
magnifique, ou en trop grande quantité
& de fuperflu , elle a voulu qu'on le retranchât en difant toûjours que cela pouvoit fervir, à l'entretien des Trouppes, &
qu'enfin s'il eftoit befoin pour les encourager , ce qui n'eftoit pas pourtant
neceffaire , elle iroit à la tefte des Troupes , le Prince des Afturies entre fes bras
pour les animer , ce que je crois vous
GALANT 353
*
2
avoir déja rapporté , cette Princeffe
l'ayant fouvent dit. Enfin rien n'eſt égal
àtoutce qui fe paffe aujourd'huy en Efpagne , tant du cofté du Roy & de la
Reine, que de celuy de toute la Nation,
& l'on n'a rien vu de pareil dans aucun
fiecle. Les Ennemis de cette Nation ne
peuvent eux-mêmes s'empêcher de louer
fon zele &fa fidelité, & eftant perfuadez
que rien n'est capable de l'en faire manquer ; ils commencent à douter que leur
entrepriſe puiffe reüffir , & de la maniere que les chofes fe paffent en Espagne,
ils font perfuadez que le Ciel protegera
toujours les Efpagnols , tant à caufe de
leur extrême fidelité que de la grandeur
de leur zele , & que le defordre nefe
mettra pas dans une Armée où le luxe
ne regne pas.
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Résumé : Affaires d'Espagne. [titre d'après la table]
En Espagne, la fidélité des Espagnols envers leur souverain légitime et leur ardeur au combat croissent chaque jour. Tous les royaumes du roi d'Espagne fournissent abondamment les ressources nécessaires. Le monarque a préparé la campagne en établissant des règlements stricts pour réduire les dépenses superflues tout en assurant que les troupes disposent de tout le nécessaire. La reine a également contribué en réduisant les dépenses excessives pour les rediriger vers l'entretien des troupes. Elle a exprimé sa volonté de mener les troupes au combat si nécessaire, accompagnant le prince des Asturies. La nation entière montre un zèle et une fidélité exceptionnels, impressionnant même les ennemis, qui reconnaissent la détermination et la loyauté des Espagnols. Cette situation unique en Espagne laisse présager une protection divine en raison de leur fidélité et de leur zèle.
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2052
p. 353-354
Affaires de France. [titre d'après la table]
Début :
Quant à la situation de nos Affaires, vous me permettrez de n'en rien dire, [...]
Mots clefs :
Affaires, Roi
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texteReconnaissance textuelle : Affaires de France. [titre d'après la table]
Quant à la fituation de nos Affaires ,
vous me permettrez de n'en rien dire ,
parce qu'elles ne font pas deux jours de
fuite dans un même érat , & que vous ne
.pouvez recevoir ma Lettre que quatre
ou cinqjours aprés qu'elle fera achevée.
D'ailleurs tous ceux qui fe mêlent d'en
"
354 MERCURE
>
raiſonner , n'en peuvent parler felon fr
verité qu'ils ne fçavent pas ; mais chacun felon le caractere qui luy eft naturel.
Le timide craint toujours ; le fanfaron
extermine tout ; le feditieux porte les
chofes à la derniere extrêmité , & fait
toûjours grand bruit. Enfin l'on peut dire que la moderation n'eft point du
partage des hommes, & que chacunparle felon fon inclination naturelle & felon
fon enteftement. Ainfi comme la veritable fituation des Affaires eft ignorée , &
qu'un évenement en fait naître unautre,
il n'en faut qu'un avantageux pour faire
changer toute la face des Affaires. Cependant on peut affurer que lorfque les
Troupes du Royferont affemblées, elles
feront nombreuſes, belles, & qu'elles ne
manqueront de rien , & ce fera alors que
le fort decidera de l'évenement de cette
guerre. Je fuis Madame, vôtre , &c.
AParis ce 4. May 1710
vous me permettrez de n'en rien dire ,
parce qu'elles ne font pas deux jours de
fuite dans un même érat , & que vous ne
.pouvez recevoir ma Lettre que quatre
ou cinqjours aprés qu'elle fera achevée.
D'ailleurs tous ceux qui fe mêlent d'en
"
354 MERCURE
>
raiſonner , n'en peuvent parler felon fr
verité qu'ils ne fçavent pas ; mais chacun felon le caractere qui luy eft naturel.
Le timide craint toujours ; le fanfaron
extermine tout ; le feditieux porte les
chofes à la derniere extrêmité , & fait
toûjours grand bruit. Enfin l'on peut dire que la moderation n'eft point du
partage des hommes, & que chacunparle felon fon inclination naturelle & felon
fon enteftement. Ainfi comme la veritable fituation des Affaires eft ignorée , &
qu'un évenement en fait naître unautre,
il n'en faut qu'un avantageux pour faire
changer toute la face des Affaires. Cependant on peut affurer que lorfque les
Troupes du Royferont affemblées, elles
feront nombreuſes, belles, & qu'elles ne
manqueront de rien , & ce fera alors que
le fort decidera de l'évenement de cette
guerre. Je fuis Madame, vôtre , &c.
AParis ce 4. May 1710
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Résumé : Affaires de France. [titre d'après la table]
Le texte aborde la situation des affaires militaires sans fournir de détails précis, en raison de l'évolution rapide des informations. Les personnes impliquées décrivent la situation selon leur tempérament : les timides expriment toujours des craintes, les fanfarons exagèrent, et les séditieux dramatisent. La véritable situation reste donc méconnue, et un événement peut rapidement modifier le cours des choses. L'auteur assure que les troupes du roi, une fois rassemblées, seront nombreuses, bien équipées et ne manqueront de rien. Le succès dépendra alors de la force militaire. La lettre est datée du 4 mai 1710.
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2054
s. p.
TABLE.
Début :
Prélude qui contient plusieurs faits curieux qui regardent le [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE..
P
*Roy,
Rélude qui contient plufieurs
faits curieux qui regardent le
Article qui contient les particularitez de la vie de cinqperfonnes
qui font mortes âgées de plus de
cent ans,dont on a appris la mort
fans avoir rien fçu des particu
laritez de la vie. LO
1.6
Suite du premier Article des morts
parmy lefquels il s'en trouve d'étrangeres affez curieufes.
Jubile de l'Univerfité de Leipfick.
Les Sçavans fe fouviennent
qu'on doit à cette ville- la , Porigine du Journal des Sçavans. 32
Diverfes Thefes curieufes foûtenues
à Strasbourg qui apprendront
plufieurs faits historiques aufi
feavans que curieux.
Livrecontenant la verité de l'Egli
36
TABLE
fe Catholique. 55
$7
Articles contenant plufieurs curiofitez qui peuvent inftruire le Pus
blic & luyfaire plaifir.
Paraphrafe de la feptiéme Leçon
des Lamentations de Jeremie ac
commodée autemps prefent. 76
Epigrammefur laftupidité des Impies.
81
Lettre de Mr l'Evêque de Nifmes,
ècrite avantfa mort à Mr le Pel
letier , Miniftre d'Etat. 83
Mr l'Archevêque d'Alby , nommé
Pour remplirla place qu'occupoit
àl'Academie Françoife , feu Mr
l'Evêquede Nifmes.
Voyage des Indes Orientales, melé de plufieurs Hiftoires curieu93
fes. 94
Mr le Pievoft des Marchands , accompagné de Mrs les Echevins ,
-vient aux grands Auguſtinsfai-
TABLE.
103
re compliment à Mrsde l'Affemblée du Clergé. 98
Lettre de Mr Abbé Vere , fur les
Eaux de Balaruc , dont la lecturepeut eftre utile à beaucoup de
Perfonnes.
Obfervations Anatomiques , qui
regardent la fanté , & qui font
connoiftre le mal que caufe ordinairementl'excés duVin.
Toutce quis'eft paffé au Parlement
le jour que Mr le Maréchal de
Villars y a efté reçû Pair de
France.
130
135
Mortde Mi Begon , Intendant de
la Marine à Rochefort , &mouvementfait dans ce Corps aufujet de cette mort. 144
Détail curieux , contenant tout ce
qui s'eft paffe en Sorbonne Lors
que Monfieur le Cardinal de
Noailles a efté receu Provifeur
TABLE.
decette Societé.
Article de Marine.
146
164
Suite des Articles qui regardent la
169
naiſſance de Monfeigneur le Duc
d'Anjou.
Troifiéme Article des Morts. 173
Prieuréde faint Michel , donnépar
le Roy à Mrde Galiczon , Evêa que de Babylone. 208
Sacre de Mr l'Evêque de Digne.
idem.
Sacre de Mr l'Evêque de Marſeille.
214
Obmiffionsfaites à l'Article de Mr
l'Archevêque d'Alby.
Gouvernement de Saarlouis , donné
219
220 par le Roy.
Supplément à l'Article des Intendansdontje vous ayparlé le mois
dernier.
225
Mariage de Mrle Comte de CaftelBlanco. 228
TABLE.
244
L'Ancienne Abeffe des Dames Benedictines Angloifes de Pontoife , s'étant volontairement demife de fon Abbaye , le choix eft
tombé fur Me de Gifford , de la
méme Maiſon.
Quatrième Article des Morts. 252
Survivances données par le Roy des
Charges de S. A. S. Monfieur
le Duc du Maine , aux Princes
fes Enfans.
Article concernant tous les nouveaux Brigadiers , & qui fait
265
connoistre leurs fervices , & les
Corps dont ils ont effétirez. 266
Addition à l'Article du Sacre de
Mi l'Evêque de Marseille. 310
Deputationfaite à Mr le Cardinal
de Noaillespourcongratulers.E.
de fon Election à la dignité de
Provifeur de Sorbonne.
Empreement de Monfieur le Duc,
314
TABLE.
pour faire la Campagne , avec
plufieurs remarques curieufes fur
ce fujet. 322
Mariage de Mademoiſelle d'Enguien&deMonfieur deVendôme,
avecplufieurs choſesparticulières
qui regardent ces deux illuftres
Epoux. 326
Article des Enigmes. 342
Eloge de la Marine. 347
Article dont la lecture fera plaifir
aux Vieillards. idem.
Prifes nouvelles. 349
Affaires d'Espagne. 351
Affaires de France. 353
P
*Roy,
Rélude qui contient plufieurs
faits curieux qui regardent le
Article qui contient les particularitez de la vie de cinqperfonnes
qui font mortes âgées de plus de
cent ans,dont on a appris la mort
fans avoir rien fçu des particu
laritez de la vie. LO
1.6
Suite du premier Article des morts
parmy lefquels il s'en trouve d'étrangeres affez curieufes.
Jubile de l'Univerfité de Leipfick.
Les Sçavans fe fouviennent
qu'on doit à cette ville- la , Porigine du Journal des Sçavans. 32
Diverfes Thefes curieufes foûtenues
à Strasbourg qui apprendront
plufieurs faits historiques aufi
feavans que curieux.
Livrecontenant la verité de l'Egli
36
TABLE
fe Catholique. 55
$7
Articles contenant plufieurs curiofitez qui peuvent inftruire le Pus
blic & luyfaire plaifir.
Paraphrafe de la feptiéme Leçon
des Lamentations de Jeremie ac
commodée autemps prefent. 76
Epigrammefur laftupidité des Impies.
81
Lettre de Mr l'Evêque de Nifmes,
ècrite avantfa mort à Mr le Pel
letier , Miniftre d'Etat. 83
Mr l'Archevêque d'Alby , nommé
Pour remplirla place qu'occupoit
àl'Academie Françoife , feu Mr
l'Evêquede Nifmes.
Voyage des Indes Orientales, melé de plufieurs Hiftoires curieu93
fes. 94
Mr le Pievoft des Marchands , accompagné de Mrs les Echevins ,
-vient aux grands Auguſtinsfai-
TABLE.
103
re compliment à Mrsde l'Affemblée du Clergé. 98
Lettre de Mr Abbé Vere , fur les
Eaux de Balaruc , dont la lecturepeut eftre utile à beaucoup de
Perfonnes.
Obfervations Anatomiques , qui
regardent la fanté , & qui font
connoiftre le mal que caufe ordinairementl'excés duVin.
Toutce quis'eft paffé au Parlement
le jour que Mr le Maréchal de
Villars y a efté reçû Pair de
France.
130
135
Mortde Mi Begon , Intendant de
la Marine à Rochefort , &mouvementfait dans ce Corps aufujet de cette mort. 144
Détail curieux , contenant tout ce
qui s'eft paffe en Sorbonne Lors
que Monfieur le Cardinal de
Noailles a efté receu Provifeur
TABLE.
decette Societé.
Article de Marine.
146
164
Suite des Articles qui regardent la
169
naiſſance de Monfeigneur le Duc
d'Anjou.
Troifiéme Article des Morts. 173
Prieuréde faint Michel , donnépar
le Roy à Mrde Galiczon , Evêa que de Babylone. 208
Sacre de Mr l'Evêque de Digne.
idem.
Sacre de Mr l'Evêque de Marſeille.
214
Obmiffionsfaites à l'Article de Mr
l'Archevêque d'Alby.
Gouvernement de Saarlouis , donné
219
220 par le Roy.
Supplément à l'Article des Intendansdontje vous ayparlé le mois
dernier.
225
Mariage de Mrle Comte de CaftelBlanco. 228
TABLE.
244
L'Ancienne Abeffe des Dames Benedictines Angloifes de Pontoife , s'étant volontairement demife de fon Abbaye , le choix eft
tombé fur Me de Gifford , de la
méme Maiſon.
Quatrième Article des Morts. 252
Survivances données par le Roy des
Charges de S. A. S. Monfieur
le Duc du Maine , aux Princes
fes Enfans.
Article concernant tous les nouveaux Brigadiers , & qui fait
265
connoistre leurs fervices , & les
Corps dont ils ont effétirez. 266
Addition à l'Article du Sacre de
Mi l'Evêque de Marseille. 310
Deputationfaite à Mr le Cardinal
de Noaillespourcongratulers.E.
de fon Election à la dignité de
Provifeur de Sorbonne.
Empreement de Monfieur le Duc,
314
TABLE.
pour faire la Campagne , avec
plufieurs remarques curieufes fur
ce fujet. 322
Mariage de Mademoiſelle d'Enguien&deMonfieur deVendôme,
avecplufieurs choſesparticulières
qui regardent ces deux illuftres
Epoux. 326
Article des Enigmes. 342
Eloge de la Marine. 347
Article dont la lecture fera plaifir
aux Vieillards. idem.
Prifes nouvelles. 349
Affaires d'Espagne. 351
Affaires de France. 353
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Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'une publication couvrant divers articles et sujets. Il inclut des articles sur des personnes ayant atteint un âge avancé, des événements curieux et des faits historiques. Parmi les sujets notables, on trouve des jubilés, des thèses, des observations anatomiques, et des événements politiques et religieux. Des articles mentionnent des voyages, des lettres de personnalités religieuses, et des compliments officiels. Le document détaille également des événements au Parlement, des sacres d'évêques, et des mariages de nobles. Des articles traitent de la santé, des observations anatomiques, et des affaires d'État. Enfin, il inclut des articles sur des énigmes, des éloges, et des affaires internationales.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2055
s. p.
« L'air. Quoy dans nos Champs. 168 Celuy L'Heureux printemps. 346 [...] »
Début :
L'air. Quoy dans nos Champs. 168 Celuy L'Heureux printemps. 346 [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « L'air. Quoy dans nos Champs. 168 Celuy L'Heureux printemps. 346 [...] »
L'air. Quoy dans nos Champs. 168 Celuy L'Heureux printemps. 346
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2057
s. p.
« Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
Début :
Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...]
Mots clefs :
Mercure, Prix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Comme il est impossible dans la conjoncture presente de ne pas grossir [...] »
c Ommeilest
impossibledansla ceaJ
joncture presente de ne pas
gross
le Mercure,ce qui en augmente considi
rablement les frais, on ne peut se difpe
fer d'en augmenter aussi le prix. Ainsi1
volumes qui feront reliez en veaufeverq
dront doresnavant38. sols. Quann
aux volumes qui feront reliez en
parcheo
min, on n'en payera que trente-cia.
Les Relations sevendront autant qifl 1les Mercures.
ChezMICHEL BRUNET, grands
Salle du Palais, au Mercure
Galant.
M.DCCX.
Aveç Privilege du Roy.
impossibledansla ceaJ
joncture presente de ne pas
gross
le Mercure,ce qui en augmente considi
rablement les frais, on ne peut se difpe
fer d'en augmenter aussi le prix. Ainsi1
volumes qui feront reliez en veaufeverq
dront doresnavant38. sols. Quann
aux volumes qui feront reliez en
parcheo
min, on n'en payera que trente-cia.
Les Relations sevendront autant qifl 1les Mercures.
ChezMICHEL BRUNET, grands
Salle du Palais, au Mercure
Galant.
M.DCCX.
Aveç Privilege du Roy.
Fermer
2058
s. p.
AU LECTEUR.
Début :
Il y a lieu de croire qu'on ne lit plus l'Avis qui a [...]
Mots clefs :
Port, Caractères lisibles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AU LECTEUR.
ILya lieu de croire qu'on
ne lit iiplus i
n
jivis â qui a
esté mis depuistant d'années
au commencement de chaque
Volume du Mercure, fUi.(
que malgréles prieres réiterées qu'onafaitesd'écrire en
caracteres lisibles les Noms
propres quise trouvent dans
lesMemoires
pourestre employez,, on néglige de le faire
9
ce qui est
cIJufè qu'il y en a
quantité
de défigurezjetantimpossible
de devinerle nom d'une Tm
re, ou d'une Famille
,
s'ià
n'ejf bien écrit. On prie dù
nouveau ceux qui en envoyent dj prendre garde
s'ils veulent que les nomi\
propres soientcorrects. 0/s
avertit encore qu'on neprenez
aucunargent pour ces Ain
moires,&quel'onemployera
J^is{esbons Ouvrages à le14À
four, pourvuqu'ils ne défi
obligent personne, & qui%
ceux qui les envoyeront ll\'
affranchirent le port.
ne lit iiplus i
n
jivis â qui a
esté mis depuistant d'années
au commencement de chaque
Volume du Mercure, fUi.(
que malgréles prieres réiterées qu'onafaitesd'écrire en
caracteres lisibles les Noms
propres quise trouvent dans
lesMemoires
pourestre employez,, on néglige de le faire
9
ce qui est
cIJufè qu'il y en a
quantité
de défigurezjetantimpossible
de devinerle nom d'une Tm
re, ou d'une Famille
,
s'ià
n'ejf bien écrit. On prie dù
nouveau ceux qui en envoyent dj prendre garde
s'ils veulent que les nomi\
propres soientcorrects. 0/s
avertit encore qu'on neprenez
aucunargent pour ces Ain
moires,&quel'onemployera
J^is{esbons Ouvrages à le14À
four, pourvuqu'ils ne défi
obligent personne, & qui%
ceux qui les envoyeront ll\'
affranchirent le port.
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Résumé : AU LECTEUR.
Le texte souligne des problèmes de lisibilité des noms propres dans les volumes du Mercure de France, malgré des demandes répétées. Ces erreurs rendent impossible l'identification des personnes ou des familles mentionnées. Il insiste sur l'importance d'écrire correctement les noms propres. Les mémoires ne sont pas rémunérés et seuls les bons ouvrages seront utilisés, à condition d'être envoyés affranchis et sans contrainte.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2059
p. 5-9
Prelude dont les veritez paroîtront incontestables à ceux qui le liront, [titre d'après la table]
Début :
Depuis que le Roy a commencé à gouverner par luy [...]
Mots clefs :
Royaume, Religion, Jansénistes, Quiétistes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prelude dont les veritez paroîtront incontestables à ceux qui le liront, [titre d'après la table]
EPUIS que le Roy a
commence a gouverner
par luy mesme, quoyque son
occupation ait esté grande,
soit en paix, foien guerre, ses
premiers soins ont toûjours
regardé l'a.ccrolffcmciit3li pu-
reté, & le culce de la véritable
Religion, pour laquelle il à
toujours tout sacrifié. 'Sel
Edits sur ce sujet sont sans
nombre. Il a
contribuédans
une infinité d'endroits de fom
Royaume à l'établissement des)
Temples;il a
fait construire
celuy du Val-de Grâce qui est
une des Merveilles du Monde,
& celuy des Invalides dont roifl
les Etrangers qui lont vû onn
esté charmez. Il n'a point consideré ce que la suppression de
l'Edit de Nantes coûteroit àa
son Erat
,
& il a cru qu'il gagneroit beaucoup en donnant
j lieu à tous ses Su jets Prote stans
de sortir du Royaume. Monsieur le Chancelier leTellierJ
qui signa la Revocation de cet
Edit,s'écriaaprèsl'avoirsignée,
comme le bon homme Simeon
,
Nunc dimittis servum
tuum in pace. Paroles que le
Roy repeta souvent, en disant
qu'après la revocation de cet
Edit
y
il mourroit content, en
quelque temps qu'il plût à
Dieu de l'appeller. Il a
banni
de son Royaume, non seulement les Protestans
;
mars il a
auili obligé les Jansenistes à
reconnoistre leur erreur, &les
Quietistes à renoncer à la leur,
en sorte que l'on connoist à
present à peine dans son
Royaume, les noms de Protestans
,
de Jansenistes, & de
Quietistes. On ne doit pas s'étonner après routes ces choses,
de la grande dépense qu'il a
faite pour la nouvelle Chapelle de Versaillesàlaquelle on
travaille depuis un grand nombre d'années. Rien ne lui a
coûté pour la construction &
pour les riches ornemens de
cette Chapelle,& plus elle luy
a
coûté dans un temps si difficile, plus il s'est acquis de me-
rite auprès de Dieu. On doit
dédièr-éettt Chapelle,& y celebrer la Messe, le jour de la
Pentecôte, & il y a
lieu de
croire que le Ciel continuera
de répandre ses bénédictions
sur le Roy, à qui il n'a fait
sentir quelques adversitez, que
pour mieux faire connoistre à
toute la Terre, la grandeur de
son ame, & que dans tous les
états ouceMonarque s'e st
trouvé, il a
toûjours rendu des
graces à Dieu, comme dans sa
plus grande prosperité.
commence a gouverner
par luy mesme, quoyque son
occupation ait esté grande,
soit en paix, foien guerre, ses
premiers soins ont toûjours
regardé l'a.ccrolffcmciit3li pu-
reté, & le culce de la véritable
Religion, pour laquelle il à
toujours tout sacrifié. 'Sel
Edits sur ce sujet sont sans
nombre. Il a
contribuédans
une infinité d'endroits de fom
Royaume à l'établissement des)
Temples;il a
fait construire
celuy du Val-de Grâce qui est
une des Merveilles du Monde,
& celuy des Invalides dont roifl
les Etrangers qui lont vû onn
esté charmez. Il n'a point consideré ce que la suppression de
l'Edit de Nantes coûteroit àa
son Erat
,
& il a cru qu'il gagneroit beaucoup en donnant
j lieu à tous ses Su jets Prote stans
de sortir du Royaume. Monsieur le Chancelier leTellierJ
qui signa la Revocation de cet
Edit,s'écriaaprèsl'avoirsignée,
comme le bon homme Simeon
,
Nunc dimittis servum
tuum in pace. Paroles que le
Roy repeta souvent, en disant
qu'après la revocation de cet
Edit
y
il mourroit content, en
quelque temps qu'il plût à
Dieu de l'appeller. Il a
banni
de son Royaume, non seulement les Protestans
;
mars il a
auili obligé les Jansenistes à
reconnoistre leur erreur, &les
Quietistes à renoncer à la leur,
en sorte que l'on connoist à
present à peine dans son
Royaume, les noms de Protestans
,
de Jansenistes, & de
Quietistes. On ne doit pas s'étonner après routes ces choses,
de la grande dépense qu'il a
faite pour la nouvelle Chapelle de Versaillesàlaquelle on
travaille depuis un grand nombre d'années. Rien ne lui a
coûté pour la construction &
pour les riches ornemens de
cette Chapelle,& plus elle luy
a
coûté dans un temps si difficile, plus il s'est acquis de me-
rite auprès de Dieu. On doit
dédièr-éettt Chapelle,& y celebrer la Messe, le jour de la
Pentecôte, & il y a
lieu de
croire que le Ciel continuera
de répandre ses bénédictions
sur le Roy, à qui il n'a fait
sentir quelques adversitez, que
pour mieux faire connoistre à
toute la Terre, la grandeur de
son ame, & que dans tous les
états ouceMonarque s'e st
trouvé, il a
toûjours rendu des
graces à Dieu, comme dans sa
plus grande prosperité.
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Résumé : Prelude dont les veritez paroîtront incontestables à ceux qui le liront, [titre d'après la table]
Depuis que le roi gouverne seul, il a priorisé la pureté et le culte de la véritable religion, sacrifiant tout pour cette cause. Il a édifié des temples et des bâtiments remarquables comme le Val-de-Grâce et les Invalides, attirant l'admiration des étrangers. La révocation de l'Édit de Nantes, bien que coûteuse, a été vue comme un gain spirituel, permettant aux protestants de quitter le royaume. Le chancelier Le Tellier et le roi ont exprimé leur soulagement après cette révocation. Le roi a également banni les protestants et contraint les jansénistes et les quiétistes à reconnaître leurs erreurs. Malgré les difficultés financières, il a fait construire la nouvelle chapelle de Versailles, dédiée à célébrer la messe le jour de la Pentecôte. Le roi a toujours rendu grâce à Dieu, même dans l'adversité, démontrant ainsi la grandeur de son âme.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2060
p. 9-56
Discours prononcez à l'ouverture de l'Academie Royale des Inscriptions, d'aprés Pasques, [titre d'après la table]
Début :
Je passe aux Discours prononcez dans l'Academie des [...]
Mots clefs :
Discours, Académie des inscriptions, Académie des sciences, Analyse, Inscription sépulcrale, Pontife, Empire, Religion, Parallèle d'Homère et de Platon, Chrétiens
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Discours prononcez à l'ouverture de l'Academie Royale des Inscriptions, d'aprés Pasques, [titre d'après la table]
Jï passe aux Discours prononcez dansl'Academie des
Inscriptions, & dans celle des
Sciences, le jour de l'ouverture
de ces deux Academies Royales à leur rentrée d'après Pâques. L'Académie des Inferiprions s'ouvrit le Mardy zg.
du mois dernier par Mr de
Boze qui en est Secretaire perJ
petuel, qui fait toûjours l'Eloge des Académiciens morts j
dans le cours de l'année, & il
s'attira de grands applaudisse- j
mens en faisant celuy de feu
Mr de Corneille
;
Eloge d'autant plusdifficile à faire, que
j'avois fort étendu cette Matiere
>
& que Mr de la Motte j
en avoit fait un
très- beau le
jour desa reception à l'Academie Françoise. Mr de Boze dit
d'abord que Thomas Corneille étoit né à Roüen le 20e
d'Aoust 162 5. de Pierre Corneille Avocat du Roy à la Table de Mar bre
,
& de Marthe
le Pesant fille d'un Maistre des
Comptes, de qui estoientaussi
descendus Mrs le Pesant de
Bois Guilbert, donc l'un estoit
Conseiller en la Grand'Chambre du Parlement de Roüen,
& l'autre Lieutenant General
& Prcfident au Presidial de la
;
même Ville; que le jeune Mr
de Corneille avoit fait fcs
Classes aux Jesuites, & qu'il y
avoit apparence qu'il les fit
bien; que ce que l'on sçavoit
de plus particulier estoit, qu'étant en Rhetorique il avoit
composé en Vers Latins une
Piece que son Regent avoit
trouvée si fort à son gré qu'il
l'avoitadoptée, & qu'ill'avoit
substituée à celle qu'il devoit
faire representer à ses Ecoliers
pour la distribution du Prix de
l'année,& que lors qu'il eut
fini ses Etudes, il estoit venu à
Paris
,
où l'exemple de Pierre
Corneille son aîné), l'avoit
tourné du côté du Theatre,
1
exemple, quipour eflrc suivy,
*demandoit une affinité de gcnie que les liaisons du fang ne
donnoient point, & que l'on
ne comptoir gueres, entre les
Titres de famille.
f
Il parla ensuite de tous ses
Ouvrages, tant de Poësie que
de Prose, & quoy que l'on eût
déjà parlé à fond de tous ces
;
Ouvrages, on peut dire que Mr
* de Boze y
donna un tour nouveau, qui fit autant de plaisir
à ses Auditeurs que si la Matie-
| re eut elle nouvelle.
1 Mr l'Abbé Massieu, Pro-
fesseur Royal en Langue Grecque, qui à l'Assemblée publique du mois de Novembre avoit lû une Dissertation sur les
Sermens, dont je vous donnai
alors une Analyse, lût cette
fois.cy un Discours, dont le
sujetestoit, Paralelle d'Homere
&dePlaton. Il commença par
s'cxcufer sur ce qu'il entreprenoir de comparer deux grands
lionimes,qu'on avoit courume de concevoir sous des idées
fort différentes, & dit: Que si
au premier coup d'œil, l'opinion qu'il alloit avancer paroifloïcifnguliere, du moins
elle n'estoit pas nouvelle. En
effet, elle a, dit-il, eu d'illustres
Défenseurs dans l'Antiquité,
Ciceron, Denisd'Halicarnasse,
Quintilien, HeraclidedePont,
Longin, &c. Mais ces excellens Critiques se sont contentez de nous apprendre qu'ils
trouvoient une grande conformité entre Homere &Platon; & ne nous ont point laissé
les raisons sur lesquelles ils se
fondoient. Mr l'Abbé Massieu
tâcha de suppléer à leur silence, & representa que s'il ne
parvenoit pas à bienétablirce
qu'ils avoient crû, on ne de-
vroit point en tirer de consequence desavantageuse contre
le sentiment, qui est d'eux;
mais seulement contre les preuves qui étoient de luy.
Ensuite venant au détail, il
remarqua que deux Ecrivains
peuvent principalement seressembler par trois endroits; par
le fonds de la doctrine, par la
maniere d'enseigner, & par le
style.
Pour ce qui regarde ladoctrine, il fit voir que les principas d'Homere & de Platon
estoientà peu prés les mêmes.
1. Sur la Religion, 2. Sur la
Politique. 3. Sur TOcconomie & sur les autres parties de
la Morale.
Quant à la maniere d'enseigner,ilss'estoient,dit-il, proL
posezl'un& l'autre dinstruire
en divertissant, & de cacher le
precepte fous l'appas du plaisir. Et parce qu'entre tous les
genres d'écrire ,iln'yen avoie
point de plus propre adonner
du plaisir aux Lecteurs, que
celuy où il entroit le plus &
d'imitation & de fixion; c'eil
à celui-là, poursuivit-il
,
qu'ils
s'estoient principalement atiachez. Homere & Platon é-
toient,continua-til, premierement les deux plus grands
Peintres qu'ait euë l'antiquité:
& en second lieu, les deux
Ecrivains qui dans leurs Ouvrages avoient le plus frequemment & avec le plus de succés
employé les fyrnboles & les allégories.
Enfin pour ce qui concernoit le style. 1. Platon cite continuellement Homere. 2. Il
ne se contentoit pas de le citer,
il tâchoit de transformer son
style en celuy de ce Poëte, empruntant de luy des expressions qu'il enchassoit dans les
siennes propres y
de telle forte
que les unes & les autres ne
faisoient plus ensemble qu'un
mefmc tiuu. 3. Dans les endroits où il ne citoit ny necopioit Homere, son style ne
laissoit pas d'estre tout poétique. On sçait, dit-il, que ce
qui faisoit l'essence de la Poësie,
n'estoit pas precisement la mesure, ny un certain arrangement de mots; que c'estoit
principalement la pompe de
l'expression, la hardiesse des
figures, la vivacité des defcri-
< 3
ptions,& sur toutje ne fçp.is
quelle chaleur heureuse qui se
répandoit dans tout le discours
&quil'animoit.Ortoutesces
qualitez Ce trouvoient dans
Platon au souverain degré.
Mr l'Abbé Massieufinit par
rassembler les traits principaux
qui formoient une vraye ressemblance entre Homere &
Platon, & par dire que de ces
deux Ecrivains presque égaux
en tout, le premier n'avoic
peut-estre sur le second d'autre
avantage, que celuy que tout
1 Original avoic necessairement
sur sa Copie.
Je dois a
joûter icy, que
Mr l'Abbé Massieu, possede
parfaitement trois Langues, 6c
qu'il sçait dans ses Ecrits, joindre l'Atticisme des Grecs,
l'Urbanité des Romains,& la
politesse des François.
Mr l'Abbé de Tilladet parla
aprés Mr l'Abbé Massieu, &
fit une Dissertationdans laquelle après avoirexpliqué la
prééminence du Souverain
Pontificat des anciens Romains, il en tira un avantage
pour prouver que les premiers
Empereurs Chrestiens avoient
pris, & avoient Ineflne dû
prendre la qualité de Souverain Pontife; de forte que la
premiere partie de sonconcours
forma une espece de preuve
&de prejugé en faveur de la
seconde partie,qu'on pouvoit
regarder pour cette raison
comme une consequence de la
- premiere. Car s'il est vrJY
,
dit il, ainsiqu'on le démontre
par les Medailles, par une foule de passages d'excellens Auteurs
,
que le grand Sacerdoce
ait toûjours esté une dignité
éminente; que chez les Grecs
&chez les Latins elleaitsifort
approché de la Royauté, qu'on
les y
ait souvent confonduës
ensemble; qu'à Rome durant
la Republique le grand Pontife quiestoit perpetuel ait esté
constamment superieur aux
principaux Magistrats, parmy
lesquels il y avoit une continuelle revolution; que cette
puissance si distinguées'étendit, selonFestus, sur toutes
les choses divines & humaines;
s'il eftvray que par là le grand
Pontife se fut acquisun souverain empire sur les Citoyens,
non pas à la vérité en toutes
occasions,& à touségards;unempire absolu qu'il pût exercer immédiatement; mais un
empire indirect,qui par le
mélange de la Religion avec la
Politique, par la liaison des affaires, la correspondance des
personnes
,
la subordination
des Charges. & la combinaison des évenemens, ramenoit
la Republique entiere aux vûës
& aux fins du Ch\.f de la Religion; s'il est vray que Cesar
n'eut tant ambitionné le souverain Pontificar, qu'à cause
que cettedignitéestoit seule
propre à couvrir son usurpation, &à rendre moins odieux:
l'exercice d'une autorité sans
bornes; que de tous les titres '1
de ce premier Empereur Romain.:
main, celuy cy fut l'unique
qui luyeût conservé les honneurs de la scpulture, & du
respect à sa memoire immédiatement après sa mort: s'il
est vray enfin que ses successeurs ne l'eussent esté qua la
faveur du Titre de grand Pontife,auquel étoit attachée principalement la souveraine puissance, il s'ensuivoit que les
Empereurs Chrétiens n avoient pû s'assurer le droit inconte stable de régner, qu'en
acceptant cetre mesme qualité de ceux qui la leur conferoient, comme une qualité in-
dispensable en les élevant à
l'Empire.
Ce fut ce que Mr l'Abbé
de Tilladet rendit plus sensible par deux exemples. Le
premier fut de Macrin, qui
qupyque déja ëlù & proclamé
Empereur, ne fut neanmoins
avoüé pour tel qu'après que le
Sénat l'eut declaré & salué Souverain,Pontife, voulant que
cette formalité; que cette nouvelle reconnoissance futconsiderée comme une condition
essentielle, & comme une espece d'investirure; en forte
que de mesme qu'aujourd'huy
la qualité de Roy des Romains
doic necessairement preceder la
dignité Impériale, le Souverain
Pontificat ne dût pas moins
accompagner alors la Majesté
des Empereurs.
Le second exemple fut pris
de Gratien, qui refusa la Robe Pontificale que luy presentaleColege des Pontifes,estimant ce refus convenable à sa
qualité de ChreHien. Il méprisele grand Ponnficat, dit le
plus distingué d'entre les Prêtres
,
dans peu un autre pourroit bien devenir en sa place
Souverain Pontise;il vouloit
dire aussi, & par conlequent
Empereur: Si Princeps nonvult
appellari Pontifex, admodum breUi Pontifex Maximusfiet. Expreluon ambiguë & équivoque, jeu de paroles ingenieux,
qui faisoit allusion au Tyran
Maxime, dont le nom répond
au terme qui exprime en Latin
le suprême Pontificat; maniéré
de menace audacieuse, quoy
qu'envdopée, espece de prédJébon énigmatique, qui fut
bien rôt suivie de l'évenemenr;
car peu de temps après Maxime ayant fait tuer Grarien,
usurpa 1 Empire&apparem-
ment ne fut il si entreprenant
& si hardy qu'à cause qu'il se
sentitappuyédesPayens,& sur
tout de la factiondes Pontifes
indignez, qui sçavoient bien
que ce nouvel Empereurne
refuseroit pas d'eux, comme
avoit fait Gratien, les signes
éclatans du Souverain Pontificat.
A ces motifspressans qu'avoient les premiers Empereurs
Chrestiens d'accepter pour se
maintenir, le Titre de Souverain Pontife, Mr l'Abbé de
Tilladct joignit d'autres preuves plus positives, tirées des
Auteurs & des Monumens. Il
cira Zozime, L. 4. p. 761. Au.
sone dans son Action de graces a Gratien, un Edit de Valentinicn & de Marcien, Edit
inseré dans la troisiémeSession
du Concile de Calcédoine. Il
raporra les acclamations d'Empereur Pontise, faites pour
Theodose dansle Concile de
Constantinople, fous le Patriarche Flavien; il fit venir à
son secours le PapeGregoire,
qui reprochant à l'Empereur
Leon Iconomaque, de s'estre
renommé Pontife, ne l'en reprit qu'en ce qu'il n'en soûte-
noie pas assez dignementle
caractëre. Vous avez écrit,
luy dit-il, je fuis Empereur &
Pontife. Ce sont vos predecesseurs, ajoûta le saint Pere, qui
avoient prouvé par leurs paroles& par leurs actions qu'ils
estoient appeliez Pontifes à
juste titre.Tels estoientle
grand Constantin, le grand
Theodose & le grand Valentinien, dignes Empereurs &
Pontifes, parce qu'ils gouvernoient l'Empire religieusement, & qu'ils avoient foin
desEglises.
Sur ce qu'on objeéte que
Zozimeestsuspect, parce qu'il
haïssoit les Chrerstiens, Mr
l'Abbé de Tilladet entrant
dans le détail des circonstances du témoignage de cet Auteur,
fit voir l'espece d'impossibilité morale qu'il y
avoir,
que Zozime eût Ole, ny me..
me voulu entreprendre d'imposer au public; & ce qui rendit encore à Mr l'Abbé de
Tilladetletémoignage de ce
Payen plus digne defoy, ce
fut qu'il avoit esté suivy en
dernier lieu par Baronius, qui
l'avoit dû examiner d'autant
plus exactement avant que de
l'adopter, qu'il n'avoir pas
craint de lè traiter de calomnie
dans CeS" Notes sur le Martyrologeau 22. dAousta& que
depuis, mieux insiruitilnous
declare dans ses Annales 312.
qu'il n'a pas honte d'avouer
qu'en soûcenant que les Empereurs Chrestiensn'avoient
pas esté nommez Souverains
Pontifes, il estoit tombé dans
une erreur grossiere parlaforte envie d'épurer trop scrupaleusement leur Religion, &
faute ou d'avoir vu les Monumens qu'il avoit recouvrez
depuis, ou d'avoir fait assèz
d'attention à
ceux qu'il avoie
eus autrefois entre les mains.
Ce fut de ces mêmes Monumens, de ces Inscriptions ou
les premiers Empereurs Chrétiens font nommez Souverains
Pontises, que Mr l'Abbé de
Tîlladettira une nouvelle preuve, & quand on luydit ou que
ces Monumens avoiencesté
érigez par des Gentils, ou
qu'ayanr esté faits d'abord
pour des Empereurs payens,
ils avoient esté ensuite, au
moyen de quelque ch angement appliquez & transferez
à leurs Successeurs il répond
qu'il suffit que les Empereurs
CChrétiens hrétiensn'ayeni n'ayentpupû ~norer ignorer
que ces Inscriptions où ils
estoient appeliez Souverains
Pontises, paroissoientpubliquemenr à leur gloire, Se
qu'ayant pû l'empêcher, ils
r
ayent toutefois permis qu'elles
subsistassent, & qu'elles passasI
sent à laposterité.
-
Si par la difficulté deresister
à de si fortes preuves, on se
t retranche à s'écrier que les prcmiers Empereurs Chrétiens
n'estoient
pas vrayement Ponsises
,
& qu'ilsn'ont esté ap-
[ pellez tels qu'abusivement, que
par Métaphore & par allusion
à des vertus, ou à des pouvoirs convenables à
ceux qui
portoient dignement cette
qualité, Mr l Abbé de Tillader se contenta qu'on luy abandonnât le titre, duquel seul il
s'agissoit
,
déclarant qu'il ne
prétendoit pas non plus que
Baronius, que Constantin, Valentinien, Valens, Gratien, &c.
eussent esté Pontifeseneffet,
de qu'afin de se faire consacrer
tels, ils fussent descendus dans
une fosse pour y
répandre en
sacrifice le fang des Taureaux,
pour en boire, s'en faire arro-
Fer, & y
observEr les autres
ceremoniesdécrites sur ce suet par Prudence dans une de
ses Hymnes. Mais il persevera
"a soutenir qu'ils avoient porté
le nom de Pontife, & qu'ils
avoient pu l'accepter sans prévarication; du moins par là,
reprit il, n'eussent ils pas renMu leur foy suspecte, fous les
auspicesdecette même dignité,n'eussentils pas autorisé la
Religion payenne
,
à laquelle
cette même dignité devoit son
o
établissement ? oüy, poursuivitil,siles Empereurs Chrétiens
appeliez Pontifes, n'eussent pas
fait ouvertement profession
authentique d'une Religion
contraire qui profcrivoit les
faux Dieux, & renversoit les
Idoles? Mais ils avoient,ajouta t-il, besoin du titre pour se
conserver la souveraine puissance qui yavoit toûjours esté
attachée,&sur tout pour pallier sagement certaines Canai..
tutions propres à reprimer les
libertez du Paganisme qu'ils
estoient obligez de tolcrer encore
,
& lequel par cette souveraineautoritépalliée du titre de Pontife ils ne laissoient
pas de trouver moyen de rui-
;ocr insensiblement. Les Princes comme les autres hommes,
ajouraà ce propos Mr l Abbé
ide Tilladet, doivent user de
icondefcendance & de ménagement ; par l'attention & la
longanimitéils viennent à
bout des plus difficiles entreprises: au lieu qu'un zele indifcret & une conduite précipitée, gâtent les meilleures affaires, & les plus faintes œuvres.
On sçait,poursuivit-il, ce que
des gens de ce dernier caraéèc.
re ont tant de fois couté à l'E-
-
glise, & ce qu'ils peuvent luy
coûter encore.
Falloit-il donc, continua t
il,
que les premiers Empereurs
Chrétiens abjurant par une
outrée delicatesse de Religion
mal-entendue
5
cette dignité
devenuë si indifférente en ellemêmeàl'égard du culte, mis
-
sent en danger tout à la fois,
& leur Empire, & l'Empire de
Jesus-Christ?Mr l'Abbé de
Tilladet parcourut les inconvénients qui en feroient arrivez, & qu'il feroit trop long
de rapporter icy. Il parcourut
demême les avantages qui revenoient au Christianisme, de
l'acceptation du titre desou-
verain Pontife par les Empereurs Chrétiens, &ilfinit par
montrer évidemment que le
grand Pontificat s'étant trouvé dés le commencement de
l'Empire dégagé dans les Em-
: pereurs de toutes fonctions sacrées, il ne leur estoit resté de
cette dignité suprême que le
nom, accompagné du souverain pouvoir, encore moins
aux Empereurs Chrétiens, qui
par leur profession du Christianisme inseparable. du renoncementàl'Idolâtrie, declaroient à
toute la terre que le
titre de souverain Pontife né-
toit pas davantage en eux, un
titre de superstition
,
que le
Titre de Roy de Pologne a
esté
depuis un titre de Domination
sur les Polonois dans Henry
IIIeaprès qu'il eut renoncé au
Royaume de Pologne. De là
Mr l'Abbé de Tilladet conclut
que si la Minerve & le Pantlicon, deux Temples des faux
Dieux, avoient pû avec leur
nom) leurs matériaux
,
leur
:
forme, & une partie de leurs
ornements, retenir leur ancienne magnificence, sans conserver pourtant le caratfterc
d'idolâtrie, dont par là ils fem-
bloient encore porter les traits,
toute tâche& tout soupçon,
en ayant esté effacez par leur
publique translation & con secration à la vraye divinité, il
fautreconnoître demême que
les idées ayant varié suivant la
diversité des temps
&des circonstances, que le titre de souverain Pontife ayantchangé
de nature & de signification erspassant aux Empereurs, bien
davantage en passant à des Empereurs Chrétiens avoit pû le
conserver sur leurs têtes avec
toute sa splendeur &toute son
autorité sans aucun reste de
superstition, attendu le nouvel
usage qu'ilsfaisoient de cette
souveraine puissance, le besoin
qu'ils en avoient, & le devoüement public de leur perron..
ne & de toute leur grandeur,
à la Religion Chrétienne. La
prudence demandoit qu'ilsattendirent à cesser d'estre nommez Pontifes que les Romains
presquetous convertisen dussent estre moins allarmez, que
la foy ne fut plus si exposée
aux mauvais effets des Révolutions humaines, & que de
tous les grands titres, celuy
qui estoit le plus ancien & le
puis reveré dans Rome payenne, devint dans Rome chrétienne par une nouvelle application, le nom du monde le
plus venerable & le plus saint.
Mr Henrion -
lut ensuite un
Discours qui regardoit lesInscriptions sepulchrales Antiques dont il avoit déjà parlé
dans une autre Assemblée, &
fit connoistre que les sujetsqui
avoient quelque rapport effentiel à quelque partie de la Jurisprudence)& les Inscriptions
sepulchrales, comme les nomme l'Empereur Alexandredonnant un très- grand jour à nos
Titres tant Civils que Canoniques, devoient avoir le plus
d'attraits & de charmes pour
luy.
Il ajouta que personne ne
s'étonneroit sans doute qu'il
eust choisi une matiere convenable aux deux Compagnies
dont il avoit l'honneur d'estre
Membre
,
& que peut
-
estre
même ce choix paroîtroit d'autant plus sage qu'ayant déja
deux sçavantes Introductions
à la Sciences des Medailles, l'un
des deux objets qui avoient
donné leurs noms à cette
Compagnie, l'autre objet de
la même Compagnie, ou les
Inscriptions devoient ce semble d'aurant moins estre négligées,qu'elles estoient, s'il osoit
le dire, d'une plus vaste étendue
& d'une plus grande utilité que
les Médaillesmêmes, comme
il feroit aisé d'en juger par la
feule espece dInscriptions antiques dont il entreprenoie de
parler, en attendant qu'une
plus habile main se chargeait
d'un Corps d'ouvrage entier
sur les Inscriptions antiques
en general.
Il dit ensuite, que le but
qu'il s'estoit proposé dans cette
tentative se reduisoit à
deux
points ; que dans le premier il
avoir entrepris dedécouvrir,
quel avoir esté l'esprit des anciens Grecs & Romains dans
l'apposition des Inscriptions
sepulchrales
,
& d'examiner
avec foin en quoy consistoit
chez eux le droir d'Inscriptions
sepulchrales
; que le second
consistoit à développer quel
estoie chez les anciens Grecs
& Romains l'artifice des Inscriptions sepulchrales, & à
reduire en Art, la Doctrine &
la Composition decesInscriptions; qu'il avoit reduit dans
une
une Dissertation precedente
loue ce qui regardoit le droit
des Inscriptions sepulchrales,
& l'esprit des Anciens dans
leur position aux sept chefs
suivans. Aux différents motifs
quiavoient donné la naissance
aux Inscriptions Sepulchrales;
à l'antiquité & à l'usage universes des Inscriptions Sepulchrales chez tous les Peuples
Je la terreun peu civilisez; aux
personnes qui avoient droit
d'Inscriptions Sepulchrales
;
à
celles à qui appartenoit le foin
de les faire & de les poser aux
lieux où elles avoient coutûme
d êcre placées; aux matieres sur
lesquelles elles étoient gravées;
& enfin aux caracteres, par la
beauté,la grandeur& la profondeur desquels on tâchoit
d'en rendre la durée éternelle.
Et qu'ainsi il ne luy restoit
qu'àdéveloper à la Compa.
gnie l'ingenieux artifice avec
lequel les anciens Grecs & Romains composoient leurs Epitaphcs;a rassembler dans un
Corps la Doctrine de ces pretieux Monumens, & à tâcher
de réduire en Art uneconnoifsance dont les Recüeils de Gruter & les autres choses ne nous
presentoient les principes & les
réglés que par lambeaux, &
par exemples détachez; que
c'estoit de lïnduébon générale
de ces exemples, qu'à force de
meditation & d'observations,
il avoit levé le plan qu'il alloit
avoir l'honneur de proposer à
la Compagnie sur la Science
des Inscriptions sepulchrales.
Il ajouta qu'il examineroit
d'abord, ce qu'on devoit entendre par Inscriptionsepulchrale; quelle estoit la simplicité
des Inscriptions sepulchrales
dans leur naissance; la prodigieuse multitude de branches
qui pullulerent de certe ancien-
ne simplicité;le point de plenitude&de perfection où l'Art
& l'Invention avoient amené
la composition des Epitaphes,
& enfin l'elocution des Epitaphes & les divers avantages
que l'on pouvoit en tirer pour
tous les divers genres d'Arts
& de Sciences; que s'il estoit
échapé quelque chose d'cdcntiel à sa premiere vûe
,
il esperoit qu'on luy seroit grâce en
faveur de la nouveauté de son
d.flein, & que s'il ne faisoit
qu'indiquer en courant c
hacune des parties de cet Art, il
seroitaisé de s'en prendre à la
briéveté du temps qui ne permettoit que de donner une
idée generale& legcre de tout
ce qui regardent cette Science.
Mr Henrion tint parole, & fit
le détail de tout ce qu'il avoit
promis, & finit en disant, qu'il
Lissoit à quelque Spanheim futur à donner un Traité sur ce
sujet,& qu'en attendant illuy
fust permis de se plaindre des
injures du temps impitoyable
qui nous avoit enlevé la plus
grande partie de ces Monumens precieux; mais plus encore des injures des hommes
qui sans respect pour la Reli-
gion des Tombeaux, pour leur
propre instruction & pour la
nostre, avoient souvent employé les Tables des Inscriptions sepulchrales à l'indigne
usage de faire de la Chaux;
que peut estremême le zele du
Christianisme nous avoir encoreplus enlevé que le temps
& l'ignorance
;
mais que du
moins il en estoit assezresté
pour essayer d'en tirer une Introduction à la Science des
Inscriprions fcpulchrales
,
&
qu'il avoüoit que ce seroit la
faute non des Matériaux, mais
de l'Ouvrier, si dans la Diifcr.
tation qu'il avoit déja donnée
sur cette matiere, il n'avoir pas
assez bien développé quel estoit
l'esprit des anciens Grecs &
Romains dans t'appotnion des
Inscriptions sepulchrales ,ou
si danscelle qu'il donnoit alors
il n'avoit pas montré dans tout
son jour, l'ingenieux artifice
avec lequel les anciens Grecs
& Romains composoient leurs
Epitaphes, les deux seuls points
où il avoit réduit l'Art & la
Doctrine des Inscriptions sepulchrales.
Mr Foucaulr, Conseiller d'Etat, & l'un des Presidens ho-
notaires de cette Academie
ayant pris la parole après que
chaque Académicien eut parlé,
resumaleurs Discours d'une
manière rout à faitingenieuse,
&qui fit beaucoup de plaisir
à toute l'Assemblée.
Inscriptions, & dans celle des
Sciences, le jour de l'ouverture
de ces deux Academies Royales à leur rentrée d'après Pâques. L'Académie des Inferiprions s'ouvrit le Mardy zg.
du mois dernier par Mr de
Boze qui en est Secretaire perJ
petuel, qui fait toûjours l'Eloge des Académiciens morts j
dans le cours de l'année, & il
s'attira de grands applaudisse- j
mens en faisant celuy de feu
Mr de Corneille
;
Eloge d'autant plusdifficile à faire, que
j'avois fort étendu cette Matiere
>
& que Mr de la Motte j
en avoit fait un
très- beau le
jour desa reception à l'Academie Françoise. Mr de Boze dit
d'abord que Thomas Corneille étoit né à Roüen le 20e
d'Aoust 162 5. de Pierre Corneille Avocat du Roy à la Table de Mar bre
,
& de Marthe
le Pesant fille d'un Maistre des
Comptes, de qui estoientaussi
descendus Mrs le Pesant de
Bois Guilbert, donc l'un estoit
Conseiller en la Grand'Chambre du Parlement de Roüen,
& l'autre Lieutenant General
& Prcfident au Presidial de la
;
même Ville; que le jeune Mr
de Corneille avoit fait fcs
Classes aux Jesuites, & qu'il y
avoit apparence qu'il les fit
bien; que ce que l'on sçavoit
de plus particulier estoit, qu'étant en Rhetorique il avoit
composé en Vers Latins une
Piece que son Regent avoit
trouvée si fort à son gré qu'il
l'avoitadoptée, & qu'ill'avoit
substituée à celle qu'il devoit
faire representer à ses Ecoliers
pour la distribution du Prix de
l'année,& que lors qu'il eut
fini ses Etudes, il estoit venu à
Paris
,
où l'exemple de Pierre
Corneille son aîné), l'avoit
tourné du côté du Theatre,
1
exemple, quipour eflrc suivy,
*demandoit une affinité de gcnie que les liaisons du fang ne
donnoient point, & que l'on
ne comptoir gueres, entre les
Titres de famille.
f
Il parla ensuite de tous ses
Ouvrages, tant de Poësie que
de Prose, & quoy que l'on eût
déjà parlé à fond de tous ces
;
Ouvrages, on peut dire que Mr
* de Boze y
donna un tour nouveau, qui fit autant de plaisir
à ses Auditeurs que si la Matie-
| re eut elle nouvelle.
1 Mr l'Abbé Massieu, Pro-
fesseur Royal en Langue Grecque, qui à l'Assemblée publique du mois de Novembre avoit lû une Dissertation sur les
Sermens, dont je vous donnai
alors une Analyse, lût cette
fois.cy un Discours, dont le
sujetestoit, Paralelle d'Homere
&dePlaton. Il commença par
s'cxcufer sur ce qu'il entreprenoir de comparer deux grands
lionimes,qu'on avoit courume de concevoir sous des idées
fort différentes, & dit: Que si
au premier coup d'œil, l'opinion qu'il alloit avancer paroifloïcifnguliere, du moins
elle n'estoit pas nouvelle. En
effet, elle a, dit-il, eu d'illustres
Défenseurs dans l'Antiquité,
Ciceron, Denisd'Halicarnasse,
Quintilien, HeraclidedePont,
Longin, &c. Mais ces excellens Critiques se sont contentez de nous apprendre qu'ils
trouvoient une grande conformité entre Homere &Platon; & ne nous ont point laissé
les raisons sur lesquelles ils se
fondoient. Mr l'Abbé Massieu
tâcha de suppléer à leur silence, & representa que s'il ne
parvenoit pas à bienétablirce
qu'ils avoient crû, on ne de-
vroit point en tirer de consequence desavantageuse contre
le sentiment, qui est d'eux;
mais seulement contre les preuves qui étoient de luy.
Ensuite venant au détail, il
remarqua que deux Ecrivains
peuvent principalement seressembler par trois endroits; par
le fonds de la doctrine, par la
maniere d'enseigner, & par le
style.
Pour ce qui regarde ladoctrine, il fit voir que les principas d'Homere & de Platon
estoientà peu prés les mêmes.
1. Sur la Religion, 2. Sur la
Politique. 3. Sur TOcconomie & sur les autres parties de
la Morale.
Quant à la maniere d'enseigner,ilss'estoient,dit-il, proL
posezl'un& l'autre dinstruire
en divertissant, & de cacher le
precepte fous l'appas du plaisir. Et parce qu'entre tous les
genres d'écrire ,iln'yen avoie
point de plus propre adonner
du plaisir aux Lecteurs, que
celuy où il entroit le plus &
d'imitation & de fixion; c'eil
à celui-là, poursuivit-il
,
qu'ils
s'estoient principalement atiachez. Homere & Platon é-
toient,continua-til, premierement les deux plus grands
Peintres qu'ait euë l'antiquité:
& en second lieu, les deux
Ecrivains qui dans leurs Ouvrages avoient le plus frequemment & avec le plus de succés
employé les fyrnboles & les allégories.
Enfin pour ce qui concernoit le style. 1. Platon cite continuellement Homere. 2. Il
ne se contentoit pas de le citer,
il tâchoit de transformer son
style en celuy de ce Poëte, empruntant de luy des expressions qu'il enchassoit dans les
siennes propres y
de telle forte
que les unes & les autres ne
faisoient plus ensemble qu'un
mefmc tiuu. 3. Dans les endroits où il ne citoit ny necopioit Homere, son style ne
laissoit pas d'estre tout poétique. On sçait, dit-il, que ce
qui faisoit l'essence de la Poësie,
n'estoit pas precisement la mesure, ny un certain arrangement de mots; que c'estoit
principalement la pompe de
l'expression, la hardiesse des
figures, la vivacité des defcri-
< 3
ptions,& sur toutje ne fçp.is
quelle chaleur heureuse qui se
répandoit dans tout le discours
&quil'animoit.Ortoutesces
qualitez Ce trouvoient dans
Platon au souverain degré.
Mr l'Abbé Massieufinit par
rassembler les traits principaux
qui formoient une vraye ressemblance entre Homere &
Platon, & par dire que de ces
deux Ecrivains presque égaux
en tout, le premier n'avoic
peut-estre sur le second d'autre
avantage, que celuy que tout
1 Original avoic necessairement
sur sa Copie.
Je dois a
joûter icy, que
Mr l'Abbé Massieu, possede
parfaitement trois Langues, 6c
qu'il sçait dans ses Ecrits, joindre l'Atticisme des Grecs,
l'Urbanité des Romains,& la
politesse des François.
Mr l'Abbé de Tilladet parla
aprés Mr l'Abbé Massieu, &
fit une Dissertationdans laquelle après avoirexpliqué la
prééminence du Souverain
Pontificat des anciens Romains, il en tira un avantage
pour prouver que les premiers
Empereurs Chrestiens avoient
pris, & avoient Ineflne dû
prendre la qualité de Souverain Pontife; de forte que la
premiere partie de sonconcours
forma une espece de preuve
&de prejugé en faveur de la
seconde partie,qu'on pouvoit
regarder pour cette raison
comme une consequence de la
- premiere. Car s'il est vrJY
,
dit il, ainsiqu'on le démontre
par les Medailles, par une foule de passages d'excellens Auteurs
,
que le grand Sacerdoce
ait toûjours esté une dignité
éminente; que chez les Grecs
&chez les Latins elleaitsifort
approché de la Royauté, qu'on
les y
ait souvent confonduës
ensemble; qu'à Rome durant
la Republique le grand Pontife quiestoit perpetuel ait esté
constamment superieur aux
principaux Magistrats, parmy
lesquels il y avoit une continuelle revolution; que cette
puissance si distinguées'étendit, selonFestus, sur toutes
les choses divines & humaines;
s'il eftvray que par là le grand
Pontife se fut acquisun souverain empire sur les Citoyens,
non pas à la vérité en toutes
occasions,& à touségards;unempire absolu qu'il pût exercer immédiatement; mais un
empire indirect,qui par le
mélange de la Religion avec la
Politique, par la liaison des affaires, la correspondance des
personnes
,
la subordination
des Charges. & la combinaison des évenemens, ramenoit
la Republique entiere aux vûës
& aux fins du Ch\.f de la Religion; s'il est vray que Cesar
n'eut tant ambitionné le souverain Pontificar, qu'à cause
que cettedignitéestoit seule
propre à couvrir son usurpation, &à rendre moins odieux:
l'exercice d'une autorité sans
bornes; que de tous les titres '1
de ce premier Empereur Romain.:
main, celuy cy fut l'unique
qui luyeût conservé les honneurs de la scpulture, & du
respect à sa memoire immédiatement après sa mort: s'il
est vray enfin que ses successeurs ne l'eussent esté qua la
faveur du Titre de grand Pontife,auquel étoit attachée principalement la souveraine puissance, il s'ensuivoit que les
Empereurs Chrétiens n avoient pû s'assurer le droit inconte stable de régner, qu'en
acceptant cetre mesme qualité de ceux qui la leur conferoient, comme une qualité in-
dispensable en les élevant à
l'Empire.
Ce fut ce que Mr l'Abbé
de Tilladet rendit plus sensible par deux exemples. Le
premier fut de Macrin, qui
qupyque déja ëlù & proclamé
Empereur, ne fut neanmoins
avoüé pour tel qu'après que le
Sénat l'eut declaré & salué Souverain,Pontife, voulant que
cette formalité; que cette nouvelle reconnoissance futconsiderée comme une condition
essentielle, & comme une espece d'investirure; en forte
que de mesme qu'aujourd'huy
la qualité de Roy des Romains
doic necessairement preceder la
dignité Impériale, le Souverain
Pontificat ne dût pas moins
accompagner alors la Majesté
des Empereurs.
Le second exemple fut pris
de Gratien, qui refusa la Robe Pontificale que luy presentaleColege des Pontifes,estimant ce refus convenable à sa
qualité de ChreHien. Il méprisele grand Ponnficat, dit le
plus distingué d'entre les Prêtres
,
dans peu un autre pourroit bien devenir en sa place
Souverain Pontise;il vouloit
dire aussi, & par conlequent
Empereur: Si Princeps nonvult
appellari Pontifex, admodum breUi Pontifex Maximusfiet. Expreluon ambiguë & équivoque, jeu de paroles ingenieux,
qui faisoit allusion au Tyran
Maxime, dont le nom répond
au terme qui exprime en Latin
le suprême Pontificat; maniéré
de menace audacieuse, quoy
qu'envdopée, espece de prédJébon énigmatique, qui fut
bien rôt suivie de l'évenemenr;
car peu de temps après Maxime ayant fait tuer Grarien,
usurpa 1 Empire&apparem-
ment ne fut il si entreprenant
& si hardy qu'à cause qu'il se
sentitappuyédesPayens,& sur
tout de la factiondes Pontifes
indignez, qui sçavoient bien
que ce nouvel Empereurne
refuseroit pas d'eux, comme
avoit fait Gratien, les signes
éclatans du Souverain Pontificat.
A ces motifspressans qu'avoient les premiers Empereurs
Chrestiens d'accepter pour se
maintenir, le Titre de Souverain Pontife, Mr l'Abbé de
Tilladct joignit d'autres preuves plus positives, tirées des
Auteurs & des Monumens. Il
cira Zozime, L. 4. p. 761. Au.
sone dans son Action de graces a Gratien, un Edit de Valentinicn & de Marcien, Edit
inseré dans la troisiémeSession
du Concile de Calcédoine. Il
raporra les acclamations d'Empereur Pontise, faites pour
Theodose dansle Concile de
Constantinople, fous le Patriarche Flavien; il fit venir à
son secours le PapeGregoire,
qui reprochant à l'Empereur
Leon Iconomaque, de s'estre
renommé Pontife, ne l'en reprit qu'en ce qu'il n'en soûte-
noie pas assez dignementle
caractëre. Vous avez écrit,
luy dit-il, je fuis Empereur &
Pontife. Ce sont vos predecesseurs, ajoûta le saint Pere, qui
avoient prouvé par leurs paroles& par leurs actions qu'ils
estoient appeliez Pontifes à
juste titre.Tels estoientle
grand Constantin, le grand
Theodose & le grand Valentinien, dignes Empereurs &
Pontifes, parce qu'ils gouvernoient l'Empire religieusement, & qu'ils avoient foin
desEglises.
Sur ce qu'on objeéte que
Zozimeestsuspect, parce qu'il
haïssoit les Chrerstiens, Mr
l'Abbé de Tilladet entrant
dans le détail des circonstances du témoignage de cet Auteur,
fit voir l'espece d'impossibilité morale qu'il y
avoir,
que Zozime eût Ole, ny me..
me voulu entreprendre d'imposer au public; & ce qui rendit encore à Mr l'Abbé de
Tilladetletémoignage de ce
Payen plus digne defoy, ce
fut qu'il avoit esté suivy en
dernier lieu par Baronius, qui
l'avoit dû examiner d'autant
plus exactement avant que de
l'adopter, qu'il n'avoir pas
craint de lè traiter de calomnie
dans CeS" Notes sur le Martyrologeau 22. dAousta& que
depuis, mieux insiruitilnous
declare dans ses Annales 312.
qu'il n'a pas honte d'avouer
qu'en soûcenant que les Empereurs Chrestiensn'avoient
pas esté nommez Souverains
Pontifes, il estoit tombé dans
une erreur grossiere parlaforte envie d'épurer trop scrupaleusement leur Religion, &
faute ou d'avoir vu les Monumens qu'il avoit recouvrez
depuis, ou d'avoir fait assèz
d'attention à
ceux qu'il avoie
eus autrefois entre les mains.
Ce fut de ces mêmes Monumens, de ces Inscriptions ou
les premiers Empereurs Chrétiens font nommez Souverains
Pontises, que Mr l'Abbé de
Tîlladettira une nouvelle preuve, & quand on luydit ou que
ces Monumens avoiencesté
érigez par des Gentils, ou
qu'ayanr esté faits d'abord
pour des Empereurs payens,
ils avoient esté ensuite, au
moyen de quelque ch angement appliquez & transferez
à leurs Successeurs il répond
qu'il suffit que les Empereurs
CChrétiens hrétiensn'ayeni n'ayentpupû ~norer ignorer
que ces Inscriptions où ils
estoient appeliez Souverains
Pontises, paroissoientpubliquemenr à leur gloire, Se
qu'ayant pû l'empêcher, ils
r
ayent toutefois permis qu'elles
subsistassent, & qu'elles passasI
sent à laposterité.
-
Si par la difficulté deresister
à de si fortes preuves, on se
t retranche à s'écrier que les prcmiers Empereurs Chrétiens
n'estoient
pas vrayement Ponsises
,
& qu'ilsn'ont esté ap-
[ pellez tels qu'abusivement, que
par Métaphore & par allusion
à des vertus, ou à des pouvoirs convenables à
ceux qui
portoient dignement cette
qualité, Mr l Abbé de Tillader se contenta qu'on luy abandonnât le titre, duquel seul il
s'agissoit
,
déclarant qu'il ne
prétendoit pas non plus que
Baronius, que Constantin, Valentinien, Valens, Gratien, &c.
eussent esté Pontifeseneffet,
de qu'afin de se faire consacrer
tels, ils fussent descendus dans
une fosse pour y
répandre en
sacrifice le fang des Taureaux,
pour en boire, s'en faire arro-
Fer, & y
observEr les autres
ceremoniesdécrites sur ce suet par Prudence dans une de
ses Hymnes. Mais il persevera
"a soutenir qu'ils avoient porté
le nom de Pontife, & qu'ils
avoient pu l'accepter sans prévarication; du moins par là,
reprit il, n'eussent ils pas renMu leur foy suspecte, fous les
auspicesdecette même dignité,n'eussentils pas autorisé la
Religion payenne
,
à laquelle
cette même dignité devoit son
o
établissement ? oüy, poursuivitil,siles Empereurs Chrétiens
appeliez Pontifes, n'eussent pas
fait ouvertement profession
authentique d'une Religion
contraire qui profcrivoit les
faux Dieux, & renversoit les
Idoles? Mais ils avoient,ajouta t-il, besoin du titre pour se
conserver la souveraine puissance qui yavoit toûjours esté
attachée,&sur tout pour pallier sagement certaines Canai..
tutions propres à reprimer les
libertez du Paganisme qu'ils
estoient obligez de tolcrer encore
,
& lequel par cette souveraineautoritépalliée du titre de Pontife ils ne laissoient
pas de trouver moyen de rui-
;ocr insensiblement. Les Princes comme les autres hommes,
ajouraà ce propos Mr l Abbé
ide Tilladet, doivent user de
icondefcendance & de ménagement ; par l'attention & la
longanimitéils viennent à
bout des plus difficiles entreprises: au lieu qu'un zele indifcret & une conduite précipitée, gâtent les meilleures affaires, & les plus faintes œuvres.
On sçait,poursuivit-il, ce que
des gens de ce dernier caraéèc.
re ont tant de fois couté à l'E-
-
glise, & ce qu'ils peuvent luy
coûter encore.
Falloit-il donc, continua t
il,
que les premiers Empereurs
Chrétiens abjurant par une
outrée delicatesse de Religion
mal-entendue
5
cette dignité
devenuë si indifférente en ellemêmeàl'égard du culte, mis
-
sent en danger tout à la fois,
& leur Empire, & l'Empire de
Jesus-Christ?Mr l'Abbé de
Tilladet parcourut les inconvénients qui en feroient arrivez, & qu'il feroit trop long
de rapporter icy. Il parcourut
demême les avantages qui revenoient au Christianisme, de
l'acceptation du titre desou-
verain Pontife par les Empereurs Chrétiens, &ilfinit par
montrer évidemment que le
grand Pontificat s'étant trouvé dés le commencement de
l'Empire dégagé dans les Em-
: pereurs de toutes fonctions sacrées, il ne leur estoit resté de
cette dignité suprême que le
nom, accompagné du souverain pouvoir, encore moins
aux Empereurs Chrétiens, qui
par leur profession du Christianisme inseparable. du renoncementàl'Idolâtrie, declaroient à
toute la terre que le
titre de souverain Pontife né-
toit pas davantage en eux, un
titre de superstition
,
que le
Titre de Roy de Pologne a
esté
depuis un titre de Domination
sur les Polonois dans Henry
IIIeaprès qu'il eut renoncé au
Royaume de Pologne. De là
Mr l'Abbé de Tilladet conclut
que si la Minerve & le Pantlicon, deux Temples des faux
Dieux, avoient pû avec leur
nom) leurs matériaux
,
leur
:
forme, & une partie de leurs
ornements, retenir leur ancienne magnificence, sans conserver pourtant le caratfterc
d'idolâtrie, dont par là ils fem-
bloient encore porter les traits,
toute tâche& tout soupçon,
en ayant esté effacez par leur
publique translation & con secration à la vraye divinité, il
fautreconnoître demême que
les idées ayant varié suivant la
diversité des temps
&des circonstances, que le titre de souverain Pontife ayantchangé
de nature & de signification erspassant aux Empereurs, bien
davantage en passant à des Empereurs Chrétiens avoit pû le
conserver sur leurs têtes avec
toute sa splendeur &toute son
autorité sans aucun reste de
superstition, attendu le nouvel
usage qu'ilsfaisoient de cette
souveraine puissance, le besoin
qu'ils en avoient, & le devoüement public de leur perron..
ne & de toute leur grandeur,
à la Religion Chrétienne. La
prudence demandoit qu'ilsattendirent à cesser d'estre nommez Pontifes que les Romains
presquetous convertisen dussent estre moins allarmez, que
la foy ne fut plus si exposée
aux mauvais effets des Révolutions humaines, & que de
tous les grands titres, celuy
qui estoit le plus ancien & le
puis reveré dans Rome payenne, devint dans Rome chrétienne par une nouvelle application, le nom du monde le
plus venerable & le plus saint.
Mr Henrion -
lut ensuite un
Discours qui regardoit lesInscriptions sepulchrales Antiques dont il avoit déjà parlé
dans une autre Assemblée, &
fit connoistre que les sujetsqui
avoient quelque rapport effentiel à quelque partie de la Jurisprudence)& les Inscriptions
sepulchrales, comme les nomme l'Empereur Alexandredonnant un très- grand jour à nos
Titres tant Civils que Canoniques, devoient avoir le plus
d'attraits & de charmes pour
luy.
Il ajouta que personne ne
s'étonneroit sans doute qu'il
eust choisi une matiere convenable aux deux Compagnies
dont il avoit l'honneur d'estre
Membre
,
& que peut
-
estre
même ce choix paroîtroit d'autant plus sage qu'ayant déja
deux sçavantes Introductions
à la Sciences des Medailles, l'un
des deux objets qui avoient
donné leurs noms à cette
Compagnie, l'autre objet de
la même Compagnie, ou les
Inscriptions devoient ce semble d'aurant moins estre négligées,qu'elles estoient, s'il osoit
le dire, d'une plus vaste étendue
& d'une plus grande utilité que
les Médaillesmêmes, comme
il feroit aisé d'en juger par la
feule espece dInscriptions antiques dont il entreprenoie de
parler, en attendant qu'une
plus habile main se chargeait
d'un Corps d'ouvrage entier
sur les Inscriptions antiques
en general.
Il dit ensuite, que le but
qu'il s'estoit proposé dans cette
tentative se reduisoit à
deux
points ; que dans le premier il
avoir entrepris dedécouvrir,
quel avoir esté l'esprit des anciens Grecs & Romains dans
l'apposition des Inscriptions
sepulchrales
,
& d'examiner
avec foin en quoy consistoit
chez eux le droir d'Inscriptions
sepulchrales
; que le second
consistoit à développer quel
estoie chez les anciens Grecs
& Romains l'artifice des Inscriptions sepulchrales, & à
reduire en Art, la Doctrine &
la Composition decesInscriptions; qu'il avoit reduit dans
une
une Dissertation precedente
loue ce qui regardoit le droit
des Inscriptions sepulchrales,
& l'esprit des Anciens dans
leur position aux sept chefs
suivans. Aux différents motifs
quiavoient donné la naissance
aux Inscriptions Sepulchrales;
à l'antiquité & à l'usage universes des Inscriptions Sepulchrales chez tous les Peuples
Je la terreun peu civilisez; aux
personnes qui avoient droit
d'Inscriptions Sepulchrales
;
à
celles à qui appartenoit le foin
de les faire & de les poser aux
lieux où elles avoient coutûme
d êcre placées; aux matieres sur
lesquelles elles étoient gravées;
& enfin aux caracteres, par la
beauté,la grandeur& la profondeur desquels on tâchoit
d'en rendre la durée éternelle.
Et qu'ainsi il ne luy restoit
qu'àdéveloper à la Compa.
gnie l'ingenieux artifice avec
lequel les anciens Grecs & Romains composoient leurs Epitaphcs;a rassembler dans un
Corps la Doctrine de ces pretieux Monumens, & à tâcher
de réduire en Art uneconnoifsance dont les Recüeils de Gruter & les autres choses ne nous
presentoient les principes & les
réglés que par lambeaux, &
par exemples détachez; que
c'estoit de lïnduébon générale
de ces exemples, qu'à force de
meditation & d'observations,
il avoit levé le plan qu'il alloit
avoir l'honneur de proposer à
la Compagnie sur la Science
des Inscriptions sepulchrales.
Il ajouta qu'il examineroit
d'abord, ce qu'on devoit entendre par Inscriptionsepulchrale; quelle estoit la simplicité
des Inscriptions sepulchrales
dans leur naissance; la prodigieuse multitude de branches
qui pullulerent de certe ancien-
ne simplicité;le point de plenitude&de perfection où l'Art
& l'Invention avoient amené
la composition des Epitaphes,
& enfin l'elocution des Epitaphes & les divers avantages
que l'on pouvoit en tirer pour
tous les divers genres d'Arts
& de Sciences; que s'il estoit
échapé quelque chose d'cdcntiel à sa premiere vûe
,
il esperoit qu'on luy seroit grâce en
faveur de la nouveauté de son
d.flein, & que s'il ne faisoit
qu'indiquer en courant c
hacune des parties de cet Art, il
seroitaisé de s'en prendre à la
briéveté du temps qui ne permettoit que de donner une
idée generale& legcre de tout
ce qui regardent cette Science.
Mr Henrion tint parole, & fit
le détail de tout ce qu'il avoit
promis, & finit en disant, qu'il
Lissoit à quelque Spanheim futur à donner un Traité sur ce
sujet,& qu'en attendant illuy
fust permis de se plaindre des
injures du temps impitoyable
qui nous avoit enlevé la plus
grande partie de ces Monumens precieux; mais plus encore des injures des hommes
qui sans respect pour la Reli-
gion des Tombeaux, pour leur
propre instruction & pour la
nostre, avoient souvent employé les Tables des Inscriptions sepulchrales à l'indigne
usage de faire de la Chaux;
que peut estremême le zele du
Christianisme nous avoir encoreplus enlevé que le temps
& l'ignorance
;
mais que du
moins il en estoit assezresté
pour essayer d'en tirer une Introduction à la Science des
Inscriprions fcpulchrales
,
&
qu'il avoüoit que ce seroit la
faute non des Matériaux, mais
de l'Ouvrier, si dans la Diifcr.
tation qu'il avoit déja donnée
sur cette matiere, il n'avoir pas
assez bien développé quel estoit
l'esprit des anciens Grecs &
Romains dans t'appotnion des
Inscriptions sepulchrales ,ou
si danscelle qu'il donnoit alors
il n'avoit pas montré dans tout
son jour, l'ingenieux artifice
avec lequel les anciens Grecs
& Romains composoient leurs
Epitaphes, les deux seuls points
où il avoit réduit l'Art & la
Doctrine des Inscriptions sepulchrales.
Mr Foucaulr, Conseiller d'Etat, & l'un des Presidens ho-
notaires de cette Academie
ayant pris la parole après que
chaque Académicien eut parlé,
resumaleurs Discours d'une
manière rout à faitingenieuse,
&qui fit beaucoup de plaisir
à toute l'Assemblée.
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Résumé : Discours prononcez à l'ouverture de l'Academie Royale des Inscriptions, d'aprés Pasques, [titre d'après la table]
Le texte relate les discours prononcés lors de l'ouverture des Académies Royales après Pâques. L'Académie des Inscriptions s'est ouverte le 29 mars avec un éloge de Thomas Corneille par Mr de Boze, secrétaire perpétuel. Cet éloge était particulièrement difficile car Mr de la Motte avait déjà traité le sujet lors de sa réception à l'Académie Française. Mr de Boze a mentionné que Thomas Corneille est né à Rouen le 20 août 1625, fils de Pierre Corneille, avocat du roi, et de Marthe Le Pesant. Il a étudié chez les Jésuites et a composé une pièce en vers latins remarquée par son régent. Après ses études, il s'est tourné vers le théâtre, influencé par son aîné Pierre Corneille. L'Abbé Massieu a lu un discours sur le parallèle entre Homère et Platon, soulignant leurs similitudes dans la doctrine, la manière d'enseigner et le style. Il a noté que Platon citait souvent Homère et empruntait son style, et que les deux auteurs utilisaient des symboles et des allégories. Massieu a conclu que Homère avait peut-être un léger avantage sur Platon en tant qu'original. L'Abbé de Tilladet a ensuite parlé de la prééminence du souverain pontificat des anciens Romains, prouvant que les premiers empereurs chrétiens avaient adopté cette qualité pour légitimer leur pouvoir. Il a cité des exemples comme Macrin et Gratien pour illustrer l'importance de ce titre. Tilladet a également présenté des preuves tirées d'auteurs et de monuments, comme Zozime et le Pape Grégoire, pour soutenir son argumentation. Il a conclu que les empereurs chrétiens avaient permis que des inscriptions les désignant comme souverains pontifes subsistent, montrant ainsi leur acceptation de ce titre. L'Abbé de Tilladet a également soutenu que les premiers Empereurs Chrétiens ont porté le titre de Pontife sans prévarication, car ce titre leur permettait de conserver leur souveraineté et de réprimer les libertés du paganisme. Il a argumenté que les empereurs chrétiens n'ont pas ouvertement professé une religion contraire, mais ont utilisé ce titre pour des raisons politiques et religieuses. Tilladet a comparé cette situation à celle du titre de Roy de Pologne, qui a changé de signification après la renonciation au royaume. Il a conclu que le titre de souverain Pontife a pu être conservé par les empereurs chrétiens sans connotation superstitieuse, grâce à leur dévouement à la religion chrétienne. Mr. Henrion a présenté un discours sur les inscriptions sépulcrales antiques, soulignant leur importance pour les titres civils et canoniques. Il a expliqué que son but était de découvrir l'esprit des anciens Grecs et Romains dans l'apposition de ces inscriptions et de développer l'artifice de leur composition. Henrion a détaillé les motifs, l'antiquité, et les usages des inscriptions sépulcrales, ainsi que les personnes ayant droit à ces inscriptions et les matériaux utilisés. Il a regretté la perte de nombreux monuments précieux et les dommages causés par l'ignorance et le zèle excessif du christianisme. Enfin, Mr. Foucaulr a résumé les discours de manière ingénieuse, plaisant à toute l'Assemblée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2061
p. 56-102
Discours prononcez le lendemain à l'ouverture de celle des Sciences, [titre d'après la table]
Début :
Le lendemain 30e. l'Academie Royale des Sciences ayant [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Fontenelle, Discours, Plantes, Baromètre, Animaux, Matière, Malades, Médecine, Mercure, Assemblée, Botanique, Métal, Minéral
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texteReconnaissance textuelle : Discours prononcez le lendemain à l'ouverture de celle des Sciences, [titre d'après la table]
Le lendemain 30e. l'Academie Royale des Sciences ayant
tenu aussi sa premiere Assemblée publique d'aprèsPasques,
fut ouverte par M' de Fontenelle Secretaire perpetuel de
la Compagnie, qui estant eagagé par la coûtume à faire un
Eloge historique de tous les
Académiciens - morts, fit celuy
de M de Chazelles Proresseur
en Hidrographie à Marseille. ,.
Il dit qu'il excelloit dans l'Art
de lever des Plans
y
& de dresser
der Cartes par le moyen des
Observations Astronomiques,
ausquelles il s'estoit fort exercé à l'Observatoire sous Mr
Cassini, éc qu'il avoir fait un
grand nombre de Campagnes
sur les Galeres, & avoit couru
toute la Mediterannée en faisant. des Descriptions exactes
des Ports,des Rades, des Côtes, &c.
Mr Reneaume, lûtun Difcours
de sa composition sur la
découverte d'un nouveau Febrifuge.
Il dit que si la Botanique se
bornoit àlanomenclature des
Plantes, & à la critique des
Auteurs, ce ne seroit qu'une
Science sterile, quoyque
tres-étenduë, dont le travail
& les fatigues ne produiroient
aucune utilité; mais que le
dessein des Botanistes estoit
bien plus vaste, puisque non
seulement ils pretendoient rassembler fous un certain point
de vûë, tout ce ce que l'Univers contient de Plantes, ils
vouloient encore rechercher
soigneusement l'usage & la
la vertu de chacune en particulier; que c'estoit par cet endroit que la Botanique devenoit une partie essentielle de la
Medecine; que ce grand dessein ne pouvoir s'exccuter que
par parties, & pour ainsi dire
piece à piece,tantôtenrecherchant curieusement ce que
chaque Contrée produisoitde
Plantes, tantôt en examinant avec exactitude, & par
différentes routes, leurs bonnes ou mauvaises qualitez.
Il ajoûta, qu'entre ces soins,
celuy de découvrir de nouvel-
lesPlantes,& çeluy de mettre à profit les experiences des
Etrangers
,
estoient devenus
dans les derniers temps la passion dominante desBotanstes
qu'ils y
avoient mesme si heureusement réüssi, qu'on pouvoir dire que jamais le nombre des Plantes connuës n'avoit eite si grand, ny la matiere Medecinale plus abont dance; qu'on pourroit cependant dourer avec raiCon)fices
rîchesses estoient aussi avanrageusesà la Medicine, que tout
le monde se l'imaçinoit;qu'elle en avoit sans doute ressenty
le contrecoup; que comme il
arrivoit que dans la construction de la plûpart des nouvelles Machines,on perdoit d'un
côté ce que l'on gagnoit de
l'autre, de mesme à force d'avoir trop de remedes, d'un
côté on negligeoit la Methode si necessaire pour en bien
user, de l'autre le trop grand
empressement que l'on avoit
eu pour connaître les Plantes
étrangeres, avoit presque fait
abandonner l'étude de celles
qui croissoient fous nos pieds.
Il fit voir que cela se remarquoic particulièrement dans le
genre des Febrifuges, & il fit
une peinture par laquelle il fit
connoîtrc que la connoissance
du Kinkina qui fut d'abord
élevé jusqu'aux Cieux, fit auffitôc disparoître la plûpart des
remedes qui l'avoient précédé,
& il nomma plusieurs remedes
mis en oubly, quilorsqu'on
les sçavoit bien employer, fai-
,
soient des effets qui n'eftoienc
ny moins feurs ny moins fur-'
prenans que ceux du Kinkina;
& il fit connoître qu'il estoit
peu de Medecins qui n'eussent
trouvé plusieurs Malades rebutez du Kankina, ou pleins
d'aversion pour ce remede, cc
qui luy avoit donné occasion
de découvrir le nouveau Febrisuge, dont il entretint ensuite la Compagnie:il dit toutes les raisons que les Malades
avoient de s'en plaindre, & il
fit beaucoup de reflexions làdessus. Ilparla de plusieurs experiences d'Alexandre Pascoli
faites en France sur la vertu sebrifuge de la noix de Cyprès,
affirmant qu'il les avoit verifiées avec succés, & il dit que
tout le monde connoissoiit cette noix pour un Astringent;
qu'il trouvoit dans cc remede
dequoysurvenir à tous les inconveniens dont il venoit de
parler ; qu'outre cela l'idée
nouvelle, & peut-estre veritable, de la digestion faite par latritutation, luy avoit sourny beaucoup de raisons pour
appuyer ce remede, & pour
luy en faire esperer une heureuseréussîte. Mais que bien
loin, comme il arrive souvent
à
ceux qui raisonnent ainsi,
que ses espennces sussent vau
nés
,
lévenement avoir furpnffe son attente.
Il dit qu'il commença à se
se servir de la noix de Cyprès
en 1704. qu'en Essé & pendant l'Automne il y eut beaucoup de Malades; que la plûpart n'estoient attaquez que
de fievresintermitentes de
toute espece & de différent caraétere; mais beaucoup plus
de tierces trregutieres & doubles tierces, qui estoient souvent accompagnées de dévoyemenr; que plusieurs de
ces Maladesqui avoienc esté
préparez par ces remedes géneraux, ayant pris de cette
noix avec succés, il arriva une
occasion dans laquelle la personne qui preparoit les reme-
des donna la noix de Galle au
lieu de celle de Cyprés qu'il
avoir ordonnée; que ce remede ayant eu tout le succés qu'il
en auendoit, & qu'il avoic
éprouvé de l'autre, il ne se feroit point apperçû de l'erreur
sans le fait qui fuit. Qu'entre
les Malades qui furent guéris
par la mesme méprise, il s'en
trouva un qui se plaignit, quoique guery
,
d'avoir esté resserré pendant trois jours,& d'avoir rendu des excrcmens noirs
comme de l'encre après un lavement,ce qui épouventa fore
le Malade, & luy fit craindre
que l'on ne se fût trompé
y
&
que l'on n'eut mêlé quelque
chose de vitriolique, ou de serrugineux avec cette poudre;
que pour s'en éclaircir il demanda ce que l'on avoir donné à
ce malade; qu'il remarqua
dans la réponse l'heureuse meprise qui luydécouvrit un nouveau remede; qu'il dissunula
la chose,estant bienaise d'observer le fait de plus prés; que
la noirceur des digestions ne
l'embarassa pas quand il fit reflexion que lorsqu'on laisse ces
fortes d'artringens dans quelque liqueur,& qu'il s'y ren-
contre quelque acide, ou partie serrugineuse,ils ne manquoient point de senoircit, &
de communiquer leur teinture,
& que l'usage qu'en saisoient
les Teinturiers prouvoit ce
fair.
Il fit ensuite une description
de toutes les noix de galle, &
du bien qu'elles avoient fait à
tous ceux à qui il en avoit donné, ce qui luy reiïffit si bien,
que Mr Collot Docteur en
Medecine de la Faculté de Pa.
ris, auquel il avoit fait part de
ces faits, s'en voulut aussi servir
:
Et il ajoüca, quel'expe-
rience répondit à
souhais, que
quelques personnes charitables
surprises de la bonté d'un Remede qui coutoit si
peu, s'épargnerent ladépense du Kinkina dont elles ne se servirent
prcfque plus dans la fuire, donnant en sa place le nouveau
fébrifuge dans toutes les incermitentes. Il nomma deux autres Medecins de la Faculré qui
avoient fait la mesme chose,
& dit, que ce grand nombre
de guerisons ne laissoit aucun
scrupule sur l'efficacité de ce
Rcmede; & l'obligeoit à\cn
faire part à la Compagnie.
Il décrivitensuite la maniere
dont on dévoie préparer les
Malades pour bien faire operer
ce remede, & la maniere de le
mettre en usage. Il poursuivit
en disant qu'il estoit confiant
que les fièvres inrermitentes,
dépendoicnt uniquement de la
mauvaise qualité duchyle; que
ce feroit si l'on vouloit l'aigreur comme quelques-uns
l'assurent
;
qu'il falloit une certaine quantité de ce chyle aigre
dans le fang pour y
causer le
trouble ou fermentation que
l'on nomme siévre; que cette
quantités'accumuloit plus ou
moins promptemenr à proportion que lesalimensétoient
plus ou moins bien digérez, ce
qui cau foit ladistancedifférente des accès, & rendoit raison
de leur retour si regulier
,
que
les vices de la digestion pouvoient venir tantôt de la disposition de lestomac
,
tantôt
de celles des parties voisines, ce
qui donnoit à
ces fiévres un caractere & des accidents différents qui servoient alesdistinguer, & montroient qu'elles
devoient estre traitéesdifferemment,quoy qu'elles parussent
assez semblables aux yeux du
vulg aire.
Il continua en disant si on
ne pouvoir pas attribuer ces
vices de la digestion à trois choses princi pales
,
sçvoir, pour
ce qui regardoit l'estomac, ses
si')res relâchées, ou irregutierement tendues ; & pour ce qui
regardoit l'estomac étantchargé & rempli d'alimens plus
qu'il ne devoit l'estre, ses fibres
qui se trouvoient trop tenduës
pendantuncertain temps, perdoient leur ressort & ne se
contractoient plusassez pour
broyer les alimens aussiparfaitement qu'il étoit necessaire;
que les fruits, par exemple, qui
souvent
souvent n'estoient îndigestes
que par la trop grande quantité que l'on en mangeoir,
pouvoient facilement caufcr ce
relâchemenr des fibres par leur
volumeou par leur humidité,
& par consequent empêcher la
digestion, ce qui donnoit lieu
au chyle de s'aigrir, & causoit
enfin la fiévre
> que d'un autre
côté le trop grand usage du
vin & des liqueurs ardentes &
spiritueuses pouvoient alrerer
le tissu des fibres & leur causer
une tensionvicieuse&irreguliere;&untenesme si l'onvouloit
,
ou irritation qui enlpê::
choit l'égalité du broyemenç
& la parfaite digestion; de fou
te que cette disposition, quoy
qu'opposée aurelâchement,
produiroit néanmoins des ef.
fcts a(kz semblables; mais lors
que le cours de la bile eftoic
interrompu
,
le chyle qui tendoit toûjours à s'aigrir, dénué
de cet amer huileux & balsa.
mique
,
n'avoit plus rien qui
corrigeât son aigreur
,
& réunît ses principes; de maniere
qu'il ne manquoit point en se
mêlant au fang de le faire fer-,
menter, & decauser une fièvre
intermitente. Hltermncore.. - -
Il dit encore plusieurs choses pour prouver que le nouveau febrifuge dans les fiévres
produites par les deux premie-
,
res causes, devoit estrepréféré
au Kinkina, ce qu'il prouva par
beaucoup de raisons, & il finit
en disant
,
que si l'on faisoit
attention à tout ce qu'il venoit
de dire,ilseroit facile dediscerner les occasions dans lesquclles on devoir employer le nouveau febrifuge,d'avec celles qui
,
demandoient l'usage du Kinkina, auquel on pouvoir nean-
[ moins le substituer en toute
! rencontre.
Mrde laHireleCadet,lût
un beau Discours touchant
l'Analogie qu'il y a entre les
plantes & les animaux- & l'utilité que l'on en peut tirer. Il
commença par faire voir les
raisons pour lesquelles l'étude
de la Botanique&de la Physique des plantes, avoit paru
jusqu'icy la plus sterile qu'il y
ait dans toute la nature. Il fit
voir après,que quoique laBotanique parut fournir si peu,elle
estoit neanmoins toute remplie de faits curieux IIdit,qu'il
n'étoit pas aisé de rendre raison
de tous les faits qu'on y pou-
voit observer sur tout si l'on
demandoit que les preuves que
l'on en rapporteroit
,
fussent
tirées immédiatement des plantes; que si l'on ne trouvoit pas
dans une plante l'effet quel'on
y
recherchait, on le trouvoit
dans un autre; il en rapporra
les raisons
;
3c il fit voir qu'on
fc pouvoit servir de la connoissance que l'on avoit des
animaux
,
pour en faire une
application aux plantes. Il fit
voir aussi que comme chaque
Pays a
ses animaux qui luy
font propres, & qui ne peuvent vivre ailleurs,il n'yavoit
aussi point delieu sur la terre
quin'eût ses plantes particu- -
lières qui ne peuvent vivre en
aucun autre endroit que dans
celuy qui leurest naturel.Il
donna des exemples pour fai-
*reconnaître que les plantes
transplantées en d'autres pays
souffroient, & dit en quoy elles
souffroient.
Il parla d'une espece de Plante que les naturels du Pays où
elle croît, regardent comme
un veritable animal.Il dit qu'ils
l'appellent Baromets, ou Boranets,
qiêïucut dire, un Agneau; que
cette plantevientdans la Tartarie
&dans leprincipal Horde qu'on
appelle Zavolha
;
qu'elle a toute
lafigure d'un Mouton
; que cette
cjj>cce d'Agneaua quatre pieds;
que sa teste a
deux oreilles; qu'il
rfl couvert d'une peau très-délicateJ
dont les Habitansse couvrent
la tesse & la poitrine; que sa
chair
a
du rapport a celle des Ecrevisses de Mer,&mesme que lors
qu'ony fait une incision , il
en
sort une liqueur comme dusang;
qu'il a un goût fort agréable;
que laTigequi le soûtients'éleve
en sortant de
terre à
la hauteur de
trois pieds, & qu'ily est attaché
à l'endroit du nombril. Que ce qui
est encore deplus merveilleux, efl
que tant qu'ily a
del'herbe autour de luy
3
il se porte bien;
mais qu'ilsiseche&périt quand
elle vient à luy manquer; ce qui
confirme que cette herbe luy est
absolument necessaire pour vivre,
est que l'on a
experimenté que si
on
l'arrache, il nepeutplussubso.Ilajouta, qu'on disoit
que les Loups en estoient sort
friands, & il fit voir qu'on ne
pouvoir douter que ce ne fût
une veritable plante, puisqu'il
venoit d'une graine qui ressembloit à celle du Melon, excepté
qu'elle estoit un peu moins
longue, & qu'on la cultivoit
dansce pays-là. Il fit voir que
quoy que ce recit parust fabuleux >il estoit attesté par plusieurs Auteurs dignes de foy,
& que l'on dévoieconsiderer
cette plante animale commé
une espece de grand Champignon qui auroir cette figure.
Il parla ensuite des Plantes
de ce Pays-cy
,
dont les graines
ont des figuressingulieres, &
particulièrement de celle qui
ressemble à
un mufle de veau,
& il fit voir que les fondions
qui se font dans les Plantes se
faisoient pareillement dans les
Animaux, & que les uns & les
autres estoient su jets aux mêmes accidens. Il fit voir que
cestoit à
ces dernierstemps que
l'on devoit la découverte des
œufs dans les Plantes, en forte
que les Plantes aussi bien que
les Animaux prenoientnaissance d'un œuf, & dit plusieurs
choses curieuses sur ce sujet.
Il parla ensuite de l'âge plus
avancé des Plantes, & il fit
voir que le temps auquel elles
commencent à estre secondes,
avoit du rapport avec l'âge de
puberté dans les Animaux. Il
dit que dans une même espece
9
de graine
,
il y en avoir qui
produifoient des Plantes qui
donnoient du fruit, & d'autres qui n'en donnoient point,
ce qui avoir du rapport aux
differens sexes dans les Animaux. Il fit voir aussi qu'il y
avoit des Plantes & des Animaux plus ou moins tardifs à
produire,& qu'en general routes les Plantes hcrbacécs der,^
noient beaucoup plutost du
fruit que tous les Ar bres
>
il
parla de la variété des especes des Plantes & des Animaux, & il dit beaucoup de
choses curieuses sur ce sujet. Il
fit voir aussi le rapport des
Plantes annuelles avec les Infectes, & il parla des moyens
de faire vivre les Plantes qui
ne sont pas naturellement vivaces. Il parla aussides alimens
particuliers que demandoient
les unes & les autres, & il expliqua ce quiregardoit leur
'fue nourricier, & celuy des
animmiir
Il passa de là aux Maladies
des Plantes
,
& fit voir que
chaque especede Plante & d'Animal avoit son temperamment. Il fit connoistre qu'il y
avoir des moyens pour guérir
des Arbres maladesmais que la
plûpart des Jardiniers aimoient
mieux les arracher, que de [c
donner la peine de faire les choses necessaires pourles guérir. Il
fit voir que la sterilité estoit un
mal ordinaire à
tous les Animaux,& que ce mal estoit fort
commun parmi les Plantes,&:
il dit que l'experience faisoit
connoistre que l'on y
pouvoir
remedier& qu'on pouvoit même les rendre plus secondesqu'-
elles ne l'estoient au paravant.
Il dit ensuite,qu'après avoir
montré le rapport qu'il yavoit
entre les Plantes & les Ani-
maux depuis leur origine juLqu'à leur fin, qu'après les avoir
considerez lorsqu'ils eftoienc
encore enfermez dans leurs
œufs, & lorsque la Narureles
développoit & les en faisoit
sortir, il les avoir suivis dans
un âge plus avancé;illes avoit
confi derez dans le temps qu'ils
commençoient à devenir seconds, & dansceluy auquel ils]
cessoient naturellement de le- j
tre; qu'il avoit ensuite couché]
quelque chose de la vieillesse
des Plantes & des Animaux &
de la durée de leurs jours, &
qu'enfin il avoit passé aux mai
ladies quiles affigeoient & aux
remedes qu'on y pouvoit apporter, il sembloit qu'on ne
devoit plus douter qu'il n'y
eustbeaucoup d'analogie entre
les Plantes & les Animaux, &
il dit qu'à l'égard de l'utilité
qu'on pouvoit tirer de cette
comparaison
,
il l'avoit déja
fait sentir en quelques endroits,
lorsqu'il s'estoit servi des Animaux pour tirer quelques consequences touchant les Plantes) ce qui pouvoit suffire pour
prouver ce qu'ils'estoit propofé
; que cependant il expliqueroit encore un fait beaucoup
t'.
[
plus sensible que tous les precedens, & il finit par cet endroit, qui fut l'explication de
la raison pour laquelle en l'année 1709. il n'y eut presque
que les vieux Arbres quigelerent. La lecturedece Discours
fut trouvéetrès-curieuse
,
&
fut écoutée avec beaucoup
d'attention.
Mr Hombert lût un Discours sur les MatieresSulphureu ses, & sur la facilité de les
changer d'une espèce de soufre en une autre.
Ce Discours estoit la fuite
d'un autre Discours qu'il avoic
déjà lu sur la mesme matiere.
-
Il dit qu'il avoit oppellé dans
ses Mémoires precedens, Matïcrc Sulpbureuse ou
Soufre,
toutes les Matieres huileuses
- ou graffes, que l'onconnoissoit, & qu'il en avoit usé
ainsi pour la distinguer d'avec
le soufre principe; qu'ensuite
il avoit supposé, & croyoit
mesme avoir en quelque façon
prouvé que ce soufre principe
n'estoit autre chose que la matiere de lalumiere qui n'estoit
pas encore déterminée à
aucunes des especes de soufres ou
i de matieres sulphureuses que
l'on connoissoit; mais qui les
produisoit en s'arrestant en
quantité convenable dans les
differens corps ou elle s'estoit
introduite; car quoy qu'avant
ce temps elle ne parût pas une
matiere qui fût évidemment
huileuse, elle ne laissoit pas
d'en donner quelques marques
qu'il avoit raportées ailleurs.
Il ajoûta qu'il avoir divisé
les matières fulphureufes en
trois classes; que la premiere
estoit lorsque le soufre principe s'arrestoit principalement
dans les matières terreuses, &
que pour lors il produisoit un
soufre bylumineux sec, comme font le soufre commun,
les Char bons de terre, le Jayet,
l'Aspbalte,l'Ambre jaune, &
autres; que la secondé estoit
lorsqu'il s'arrestoitoit principalement dans une matièreaqueuse, & qu'en ce cas il produisoit
une graisse ou une huile qui
estoit animale ouvegetale, séion qu'elle se tiroit d'une partie animale ou d'une Plante;
que la troisiémeestoit quand
il s'arrefioit principalement
dans une matière mercurielle,-
& que pour lors il produisoit
! un soufre métallique.
Il continua en allant; qu'il
avoit supposé aussi que le soufre principe, ainsi devenu maticre sulphureuse de quelque
cfpece qu'elle pût estre, ne
changeoit point de nature;
qu'il pouvoit donc non seulement Te dégager des matières
fulphureufes qu'il avoir produites, & alors redevenir fimplement Matière de la lumiere; mais aussi qu'il pouvoir encore en restant mesmematiere
fulphureufe changer d'état;
c'està-dire, passer d'une espece de soufre en une autre espece, sans se dépouiller du
corps qui l'avoit caracterisé en
premier lieu, ce qu'il faisoit
en s'introduisant simplement
dans un autre mixte, qui par
quelque accident avoit perdu
sa propre matiere fulphureuse; qu'il avoit commencé
dans un Memoire precedent àf
prouver cette supposition par
quelques exemples des huiles
vegetales & des graisses animales, que l'on pouvoit faire rentrer dans les matieres minérales dessechées par la calcination au point qu'elles ne fc
fondoient plus, ou qu'elles se
vitrisioent seulement en une
maticre scorieuse; que si l'on
ajoûtoit quelque huile que ce
sût à
ces Minéraux ainsi détruits,ilsreprenoient dans un
moment au grand feu, la même forme de Mineral ou de
Metal qu'ils avoient auparavant; que laraison en estoit
que l'huile du végétal se mettoit à la place de la matiere huileuse ou sulpbureuse du Mine-
-
rai, que le feu de la calcination
en avoit fait évaporer ce
qui
fevoyoit dans toutesles chaux
4
des moindres métaux; mais
plus évidemment dans celle
qui se saisoit de lecain, au
Verreardent. !
Il expliqua toutes ceschoses en homme qui possedoit
parfaitement bien ces matieres,
& les rendit tressensibles par
un grand nombre d'experiences qu'il raporta; en forte que
ses Auditeurs eurent beaucoup
de plaisir à l'entendre.
Mr de Bernoüilly
,
Professeur àBasle, ayant envoyé à
Mrs de l'Academie une Lettre
sur un nouveauBaromètre fort
sensible qu'il a
inventé, Mr de
Varignon en fit la lecture, &
voicy à peu prés sur quoy elle
roul
a.
Il dit qu'à l'occasiondune
lecture il s'estoit souvenu d'un
Barometre qu'il avoit imaginé
il y
avoit plus de douze ans,
& que Mr de Leibnitz qui il
avoit communiqué dés-lors
cette invention s'en fouviendroit sans doute. Ilajoûta qu'il
sir construire en Hollande ce
Barometre, qui ne réussit pas
mal, & qu'illuy paroissoit preferable aux autres pour plusieurs raisons, n'estant pas sujet à leurs défauts,&ayant des
perfections qu'ils nont pas. Il
continua en disant, qu'avec
une mesme quantité de vifargent il pouvait estre rendu
deux
deux fois plussensible que le
plus parfait des autres; que le
tuyau de ceux là sur lequel se
marquent les variations causées par les différentes pesanteurs de l'Atmosphere, devant
estre d'autant plus longs qu'on
les y veut rendre plus sensibles; que par exemple, d'environ 40. pieds pour lesy rendre
ILy. fois plus sensibles que
dans le Barometre fitnple étant droit & vertical, les rendroit toûjours incommodes,
& souvent intraitables
,
au
lieu que dans son Barometre,
pouvant citrereplié en mille
manières différentes n'y causoit rien de cet embaras,
ny
aucun autre qui en approchât
quelque longueur qu'il eût. Il
dit aussi que quelques liqueurs
qu'on employât dans les autres Barometres pour y marquer ces variations, ces liqueurs
feroient toujours sujetesàlevaporation qui en troubleroit
J'tff.tJ ce qui estoit encore un
grand Inconvenient, auquelle
sien n'estoit pas su jet, n'ayant
besoin que de Mercure qui ne
s'évapore pas sensiblement. Il
fit ensuite une peinture, par le
moyen de laquelle il sit connoître que son Barometre étoit si simple qu'il pouvoit
-
estre construit sans beaucoup
d'adroite, remply presque aussï
facilement que celuy de Toricclli, & porté à
telle étendue
desensibilité qu'on voudroit,
& ildit que son Barometre étoit si simple, qu'il estoit étonné que personne avant luy n'y
eûtpensé. Il continua,en disant
:
Vous sçavezqu'un tuyau
étroit estant remply à moitié
d'une liqueur, & puis incliné
peu à
peu jusquà la situation
horisontale, la surfacedecette
liqueur ( felon les Loix Hydroltaciques ) devroits'étendre en Eclypse, comme nous
voyons qu'il arrive dans un
Vaisseau
,
ou dans un tuyau îargCi Cependant dans un
tuyau étroit, la surfacedu
Mercure ne s'étend pas ainsi
pourconserver son niveau, elle demeure toûjours perpendiculaire à l'axe du tuyau, quoi
qu'incliné jusqu"a Ihorifon/
ce qui m'a donné lieu de penser à
ce Barometre. Il fit enfuite une Description tres-senlîble de la figure & des effets
de ce Barometre, par laquelleil
fit connoître qu'il n'estoit
point sujet aux inconveniens
que peuvent causerl'évaporation, la raresaction & la con-
- denfation des liqueurs par le
chaud & par le froid,excepté
celle à laquelle le Mercureest
sujet, laquelle est incomparablement moins considerable
que celle des autres liqueurs;
de forte que ce nouveau Barometre pourroit aisément être rectifié à la maniere de feu
Mr Amontons L'Assemblée
fut fort satisfaite de cette lecture.»
Mrl'Abbé Bignon resuma
à son ordinaire tous les Discours de ceux qui parlerent
dans cette Assemblée. Je vous
ai déja fait voir le plaisir qu'il
y a
à l'entendre en cette occasion; qu'il releve d'une maniére si spirituelle tout ce que l'on
dit;qu'il y
fait voir de nouvelles beautez
,
& qu'il fait aussi
connoître ce que l'on pourroic
dire de plus. De manière qu'il
y a toujours beaucoup a prositer dans tout ce qu'il dit, &
l'on allùre que jamais son esprit n'avoit brillé davantage
qu'il fit dans la dcrnicre Séance dans laquelle il a
parlé
tenu aussi sa premiere Assemblée publique d'aprèsPasques,
fut ouverte par M' de Fontenelle Secretaire perpetuel de
la Compagnie, qui estant eagagé par la coûtume à faire un
Eloge historique de tous les
Académiciens - morts, fit celuy
de M de Chazelles Proresseur
en Hidrographie à Marseille. ,.
Il dit qu'il excelloit dans l'Art
de lever des Plans
y
& de dresser
der Cartes par le moyen des
Observations Astronomiques,
ausquelles il s'estoit fort exercé à l'Observatoire sous Mr
Cassini, éc qu'il avoir fait un
grand nombre de Campagnes
sur les Galeres, & avoit couru
toute la Mediterannée en faisant. des Descriptions exactes
des Ports,des Rades, des Côtes, &c.
Mr Reneaume, lûtun Difcours
de sa composition sur la
découverte d'un nouveau Febrifuge.
Il dit que si la Botanique se
bornoit àlanomenclature des
Plantes, & à la critique des
Auteurs, ce ne seroit qu'une
Science sterile, quoyque
tres-étenduë, dont le travail
& les fatigues ne produiroient
aucune utilité; mais que le
dessein des Botanistes estoit
bien plus vaste, puisque non
seulement ils pretendoient rassembler fous un certain point
de vûë, tout ce ce que l'Univers contient de Plantes, ils
vouloient encore rechercher
soigneusement l'usage & la
la vertu de chacune en particulier; que c'estoit par cet endroit que la Botanique devenoit une partie essentielle de la
Medecine; que ce grand dessein ne pouvoir s'exccuter que
par parties, & pour ainsi dire
piece à piece,tantôtenrecherchant curieusement ce que
chaque Contrée produisoitde
Plantes, tantôt en examinant avec exactitude, & par
différentes routes, leurs bonnes ou mauvaises qualitez.
Il ajoûta, qu'entre ces soins,
celuy de découvrir de nouvel-
lesPlantes,& çeluy de mettre à profit les experiences des
Etrangers
,
estoient devenus
dans les derniers temps la passion dominante desBotanstes
qu'ils y
avoient mesme si heureusement réüssi, qu'on pouvoir dire que jamais le nombre des Plantes connuës n'avoit eite si grand, ny la matiere Medecinale plus abont dance; qu'on pourroit cependant dourer avec raiCon)fices
rîchesses estoient aussi avanrageusesà la Medicine, que tout
le monde se l'imaçinoit;qu'elle en avoit sans doute ressenty
le contrecoup; que comme il
arrivoit que dans la construction de la plûpart des nouvelles Machines,on perdoit d'un
côté ce que l'on gagnoit de
l'autre, de mesme à force d'avoir trop de remedes, d'un
côté on negligeoit la Methode si necessaire pour en bien
user, de l'autre le trop grand
empressement que l'on avoit
eu pour connaître les Plantes
étrangeres, avoit presque fait
abandonner l'étude de celles
qui croissoient fous nos pieds.
Il fit voir que cela se remarquoic particulièrement dans le
genre des Febrifuges, & il fit
une peinture par laquelle il fit
connoîtrc que la connoissance
du Kinkina qui fut d'abord
élevé jusqu'aux Cieux, fit auffitôc disparoître la plûpart des
remedes qui l'avoient précédé,
& il nomma plusieurs remedes
mis en oubly, quilorsqu'on
les sçavoit bien employer, fai-
,
soient des effets qui n'eftoienc
ny moins feurs ny moins fur-'
prenans que ceux du Kinkina;
& il fit connoître qu'il estoit
peu de Medecins qui n'eussent
trouvé plusieurs Malades rebutez du Kankina, ou pleins
d'aversion pour ce remede, cc
qui luy avoit donné occasion
de découvrir le nouveau Febrisuge, dont il entretint ensuite la Compagnie:il dit toutes les raisons que les Malades
avoient de s'en plaindre, & il
fit beaucoup de reflexions làdessus. Ilparla de plusieurs experiences d'Alexandre Pascoli
faites en France sur la vertu sebrifuge de la noix de Cyprès,
affirmant qu'il les avoit verifiées avec succés, & il dit que
tout le monde connoissoiit cette noix pour un Astringent;
qu'il trouvoit dans cc remede
dequoysurvenir à tous les inconveniens dont il venoit de
parler ; qu'outre cela l'idée
nouvelle, & peut-estre veritable, de la digestion faite par latritutation, luy avoit sourny beaucoup de raisons pour
appuyer ce remede, & pour
luy en faire esperer une heureuseréussîte. Mais que bien
loin, comme il arrive souvent
à
ceux qui raisonnent ainsi,
que ses espennces sussent vau
nés
,
lévenement avoir furpnffe son attente.
Il dit qu'il commença à se
se servir de la noix de Cyprès
en 1704. qu'en Essé & pendant l'Automne il y eut beaucoup de Malades; que la plûpart n'estoient attaquez que
de fievresintermitentes de
toute espece & de différent caraétere; mais beaucoup plus
de tierces trregutieres & doubles tierces, qui estoient souvent accompagnées de dévoyemenr; que plusieurs de
ces Maladesqui avoienc esté
préparez par ces remedes géneraux, ayant pris de cette
noix avec succés, il arriva une
occasion dans laquelle la personne qui preparoit les reme-
des donna la noix de Galle au
lieu de celle de Cyprés qu'il
avoir ordonnée; que ce remede ayant eu tout le succés qu'il
en auendoit, & qu'il avoic
éprouvé de l'autre, il ne se feroit point apperçû de l'erreur
sans le fait qui fuit. Qu'entre
les Malades qui furent guéris
par la mesme méprise, il s'en
trouva un qui se plaignit, quoique guery
,
d'avoir esté resserré pendant trois jours,& d'avoir rendu des excrcmens noirs
comme de l'encre après un lavement,ce qui épouventa fore
le Malade, & luy fit craindre
que l'on ne se fût trompé
y
&
que l'on n'eut mêlé quelque
chose de vitriolique, ou de serrugineux avec cette poudre;
que pour s'en éclaircir il demanda ce que l'on avoir donné à
ce malade; qu'il remarqua
dans la réponse l'heureuse meprise qui luydécouvrit un nouveau remede; qu'il dissunula
la chose,estant bienaise d'observer le fait de plus prés; que
la noirceur des digestions ne
l'embarassa pas quand il fit reflexion que lorsqu'on laisse ces
fortes d'artringens dans quelque liqueur,& qu'il s'y ren-
contre quelque acide, ou partie serrugineuse,ils ne manquoient point de senoircit, &
de communiquer leur teinture,
& que l'usage qu'en saisoient
les Teinturiers prouvoit ce
fair.
Il fit ensuite une description
de toutes les noix de galle, &
du bien qu'elles avoient fait à
tous ceux à qui il en avoit donné, ce qui luy reiïffit si bien,
que Mr Collot Docteur en
Medecine de la Faculté de Pa.
ris, auquel il avoit fait part de
ces faits, s'en voulut aussi servir
:
Et il ajoüca, quel'expe-
rience répondit à
souhais, que
quelques personnes charitables
surprises de la bonté d'un Remede qui coutoit si
peu, s'épargnerent ladépense du Kinkina dont elles ne se servirent
prcfque plus dans la fuire, donnant en sa place le nouveau
fébrifuge dans toutes les incermitentes. Il nomma deux autres Medecins de la Faculré qui
avoient fait la mesme chose,
& dit, que ce grand nombre
de guerisons ne laissoit aucun
scrupule sur l'efficacité de ce
Rcmede; & l'obligeoit à\cn
faire part à la Compagnie.
Il décrivitensuite la maniere
dont on dévoie préparer les
Malades pour bien faire operer
ce remede, & la maniere de le
mettre en usage. Il poursuivit
en disant qu'il estoit confiant
que les fièvres inrermitentes,
dépendoicnt uniquement de la
mauvaise qualité duchyle; que
ce feroit si l'on vouloit l'aigreur comme quelques-uns
l'assurent
;
qu'il falloit une certaine quantité de ce chyle aigre
dans le fang pour y
causer le
trouble ou fermentation que
l'on nomme siévre; que cette
quantités'accumuloit plus ou
moins promptemenr à proportion que lesalimensétoient
plus ou moins bien digérez, ce
qui cau foit ladistancedifférente des accès, & rendoit raison
de leur retour si regulier
,
que
les vices de la digestion pouvoient venir tantôt de la disposition de lestomac
,
tantôt
de celles des parties voisines, ce
qui donnoit à
ces fiévres un caractere & des accidents différents qui servoient alesdistinguer, & montroient qu'elles
devoient estre traitéesdifferemment,quoy qu'elles parussent
assez semblables aux yeux du
vulg aire.
Il continua en disant si on
ne pouvoir pas attribuer ces
vices de la digestion à trois choses princi pales
,
sçvoir, pour
ce qui regardoit l'estomac, ses
si')res relâchées, ou irregutierement tendues ; & pour ce qui
regardoit l'estomac étantchargé & rempli d'alimens plus
qu'il ne devoit l'estre, ses fibres
qui se trouvoient trop tenduës
pendantuncertain temps, perdoient leur ressort & ne se
contractoient plusassez pour
broyer les alimens aussiparfaitement qu'il étoit necessaire;
que les fruits, par exemple, qui
souvent
souvent n'estoient îndigestes
que par la trop grande quantité que l'on en mangeoir,
pouvoient facilement caufcr ce
relâchemenr des fibres par leur
volumeou par leur humidité,
& par consequent empêcher la
digestion, ce qui donnoit lieu
au chyle de s'aigrir, & causoit
enfin la fiévre
> que d'un autre
côté le trop grand usage du
vin & des liqueurs ardentes &
spiritueuses pouvoient alrerer
le tissu des fibres & leur causer
une tensionvicieuse&irreguliere;&untenesme si l'onvouloit
,
ou irritation qui enlpê::
choit l'égalité du broyemenç
& la parfaite digestion; de fou
te que cette disposition, quoy
qu'opposée aurelâchement,
produiroit néanmoins des ef.
fcts a(kz semblables; mais lors
que le cours de la bile eftoic
interrompu
,
le chyle qui tendoit toûjours à s'aigrir, dénué
de cet amer huileux & balsa.
mique
,
n'avoit plus rien qui
corrigeât son aigreur
,
& réunît ses principes; de maniere
qu'il ne manquoit point en se
mêlant au fang de le faire fer-,
menter, & decauser une fièvre
intermitente. Hltermncore.. - -
Il dit encore plusieurs choses pour prouver que le nouveau febrifuge dans les fiévres
produites par les deux premie-
,
res causes, devoit estrepréféré
au Kinkina, ce qu'il prouva par
beaucoup de raisons, & il finit
en disant
,
que si l'on faisoit
attention à tout ce qu'il venoit
de dire,ilseroit facile dediscerner les occasions dans lesquclles on devoir employer le nouveau febrifuge,d'avec celles qui
,
demandoient l'usage du Kinkina, auquel on pouvoir nean-
[ moins le substituer en toute
! rencontre.
Mrde laHireleCadet,lût
un beau Discours touchant
l'Analogie qu'il y a entre les
plantes & les animaux- & l'utilité que l'on en peut tirer. Il
commença par faire voir les
raisons pour lesquelles l'étude
de la Botanique&de la Physique des plantes, avoit paru
jusqu'icy la plus sterile qu'il y
ait dans toute la nature. Il fit
voir après,que quoique laBotanique parut fournir si peu,elle
estoit neanmoins toute remplie de faits curieux IIdit,qu'il
n'étoit pas aisé de rendre raison
de tous les faits qu'on y pou-
voit observer sur tout si l'on
demandoit que les preuves que
l'on en rapporteroit
,
fussent
tirées immédiatement des plantes; que si l'on ne trouvoit pas
dans une plante l'effet quel'on
y
recherchait, on le trouvoit
dans un autre; il en rapporra
les raisons
;
3c il fit voir qu'on
fc pouvoit servir de la connoissance que l'on avoit des
animaux
,
pour en faire une
application aux plantes. Il fit
voir aussi que comme chaque
Pays a
ses animaux qui luy
font propres, & qui ne peuvent vivre ailleurs,il n'yavoit
aussi point delieu sur la terre
quin'eût ses plantes particu- -
lières qui ne peuvent vivre en
aucun autre endroit que dans
celuy qui leurest naturel.Il
donna des exemples pour fai-
*reconnaître que les plantes
transplantées en d'autres pays
souffroient, & dit en quoy elles
souffroient.
Il parla d'une espece de Plante que les naturels du Pays où
elle croît, regardent comme
un veritable animal.Il dit qu'ils
l'appellent Baromets, ou Boranets,
qiêïucut dire, un Agneau; que
cette plantevientdans la Tartarie
&dans leprincipal Horde qu'on
appelle Zavolha
;
qu'elle a toute
lafigure d'un Mouton
; que cette
cjj>cce d'Agneaua quatre pieds;
que sa teste a
deux oreilles; qu'il
rfl couvert d'une peau très-délicateJ
dont les Habitansse couvrent
la tesse & la poitrine; que sa
chair
a
du rapport a celle des Ecrevisses de Mer,&mesme que lors
qu'ony fait une incision , il
en
sort une liqueur comme dusang;
qu'il a un goût fort agréable;
que laTigequi le soûtients'éleve
en sortant de
terre à
la hauteur de
trois pieds, & qu'ily est attaché
à l'endroit du nombril. Que ce qui
est encore deplus merveilleux, efl
que tant qu'ily a
del'herbe autour de luy
3
il se porte bien;
mais qu'ilsiseche&périt quand
elle vient à luy manquer; ce qui
confirme que cette herbe luy est
absolument necessaire pour vivre,
est que l'on a
experimenté que si
on
l'arrache, il nepeutplussubso.Ilajouta, qu'on disoit
que les Loups en estoient sort
friands, & il fit voir qu'on ne
pouvoir douter que ce ne fût
une veritable plante, puisqu'il
venoit d'une graine qui ressembloit à celle du Melon, excepté
qu'elle estoit un peu moins
longue, & qu'on la cultivoit
dansce pays-là. Il fit voir que
quoy que ce recit parust fabuleux >il estoit attesté par plusieurs Auteurs dignes de foy,
& que l'on dévoieconsiderer
cette plante animale commé
une espece de grand Champignon qui auroir cette figure.
Il parla ensuite des Plantes
de ce Pays-cy
,
dont les graines
ont des figuressingulieres, &
particulièrement de celle qui
ressemble à
un mufle de veau,
& il fit voir que les fondions
qui se font dans les Plantes se
faisoient pareillement dans les
Animaux, & que les uns & les
autres estoient su jets aux mêmes accidens. Il fit voir que
cestoit à
ces dernierstemps que
l'on devoit la découverte des
œufs dans les Plantes, en forte
que les Plantes aussi bien que
les Animaux prenoientnaissance d'un œuf, & dit plusieurs
choses curieuses sur ce sujet.
Il parla ensuite de l'âge plus
avancé des Plantes, & il fit
voir que le temps auquel elles
commencent à estre secondes,
avoit du rapport avec l'âge de
puberté dans les Animaux. Il
dit que dans une même espece
9
de graine
,
il y en avoir qui
produifoient des Plantes qui
donnoient du fruit, & d'autres qui n'en donnoient point,
ce qui avoir du rapport aux
differens sexes dans les Animaux. Il fit voir aussi qu'il y
avoit des Plantes & des Animaux plus ou moins tardifs à
produire,& qu'en general routes les Plantes hcrbacécs der,^
noient beaucoup plutost du
fruit que tous les Ar bres
>
il
parla de la variété des especes des Plantes & des Animaux, & il dit beaucoup de
choses curieuses sur ce sujet. Il
fit voir aussi le rapport des
Plantes annuelles avec les Infectes, & il parla des moyens
de faire vivre les Plantes qui
ne sont pas naturellement vivaces. Il parla aussides alimens
particuliers que demandoient
les unes & les autres, & il expliqua ce quiregardoit leur
'fue nourricier, & celuy des
animmiir
Il passa de là aux Maladies
des Plantes
,
& fit voir que
chaque especede Plante & d'Animal avoit son temperamment. Il fit connoistre qu'il y
avoir des moyens pour guérir
des Arbres maladesmais que la
plûpart des Jardiniers aimoient
mieux les arracher, que de [c
donner la peine de faire les choses necessaires pourles guérir. Il
fit voir que la sterilité estoit un
mal ordinaire à
tous les Animaux,& que ce mal estoit fort
commun parmi les Plantes,&:
il dit que l'experience faisoit
connoistre que l'on y
pouvoir
remedier& qu'on pouvoit même les rendre plus secondesqu'-
elles ne l'estoient au paravant.
Il dit ensuite,qu'après avoir
montré le rapport qu'il yavoit
entre les Plantes & les Ani-
maux depuis leur origine juLqu'à leur fin, qu'après les avoir
considerez lorsqu'ils eftoienc
encore enfermez dans leurs
œufs, & lorsque la Narureles
développoit & les en faisoit
sortir, il les avoir suivis dans
un âge plus avancé;illes avoit
confi derez dans le temps qu'ils
commençoient à devenir seconds, & dansceluy auquel ils]
cessoient naturellement de le- j
tre; qu'il avoit ensuite couché]
quelque chose de la vieillesse
des Plantes & des Animaux &
de la durée de leurs jours, &
qu'enfin il avoit passé aux mai
ladies quiles affigeoient & aux
remedes qu'on y pouvoit apporter, il sembloit qu'on ne
devoit plus douter qu'il n'y
eustbeaucoup d'analogie entre
les Plantes & les Animaux, &
il dit qu'à l'égard de l'utilité
qu'on pouvoit tirer de cette
comparaison
,
il l'avoit déja
fait sentir en quelques endroits,
lorsqu'il s'estoit servi des Animaux pour tirer quelques consequences touchant les Plantes) ce qui pouvoit suffire pour
prouver ce qu'ils'estoit propofé
; que cependant il expliqueroit encore un fait beaucoup
t'.
[
plus sensible que tous les precedens, & il finit par cet endroit, qui fut l'explication de
la raison pour laquelle en l'année 1709. il n'y eut presque
que les vieux Arbres quigelerent. La lecturedece Discours
fut trouvéetrès-curieuse
,
&
fut écoutée avec beaucoup
d'attention.
Mr Hombert lût un Discours sur les MatieresSulphureu ses, & sur la facilité de les
changer d'une espèce de soufre en une autre.
Ce Discours estoit la fuite
d'un autre Discours qu'il avoic
déjà lu sur la mesme matiere.
-
Il dit qu'il avoit oppellé dans
ses Mémoires precedens, Matïcrc Sulpbureuse ou
Soufre,
toutes les Matieres huileuses
- ou graffes, que l'onconnoissoit, & qu'il en avoit usé
ainsi pour la distinguer d'avec
le soufre principe; qu'ensuite
il avoit supposé, & croyoit
mesme avoir en quelque façon
prouvé que ce soufre principe
n'estoit autre chose que la matiere de lalumiere qui n'estoit
pas encore déterminée à
aucunes des especes de soufres ou
i de matieres sulphureuses que
l'on connoissoit; mais qui les
produisoit en s'arrestant en
quantité convenable dans les
differens corps ou elle s'estoit
introduite; car quoy qu'avant
ce temps elle ne parût pas une
matiere qui fût évidemment
huileuse, elle ne laissoit pas
d'en donner quelques marques
qu'il avoit raportées ailleurs.
Il ajoûta qu'il avoir divisé
les matières fulphureufes en
trois classes; que la premiere
estoit lorsque le soufre principe s'arrestoit principalement
dans les matières terreuses, &
que pour lors il produisoit un
soufre bylumineux sec, comme font le soufre commun,
les Char bons de terre, le Jayet,
l'Aspbalte,l'Ambre jaune, &
autres; que la secondé estoit
lorsqu'il s'arrestoitoit principalement dans une matièreaqueuse, & qu'en ce cas il produisoit
une graisse ou une huile qui
estoit animale ouvegetale, séion qu'elle se tiroit d'une partie animale ou d'une Plante;
que la troisiémeestoit quand
il s'arrefioit principalement
dans une matière mercurielle,-
& que pour lors il produisoit
! un soufre métallique.
Il continua en allant; qu'il
avoit supposé aussi que le soufre principe, ainsi devenu maticre sulphureuse de quelque
cfpece qu'elle pût estre, ne
changeoit point de nature;
qu'il pouvoit donc non seulement Te dégager des matières
fulphureufes qu'il avoir produites, & alors redevenir fimplement Matière de la lumiere; mais aussi qu'il pouvoir encore en restant mesmematiere
fulphureufe changer d'état;
c'està-dire, passer d'une espece de soufre en une autre espece, sans se dépouiller du
corps qui l'avoit caracterisé en
premier lieu, ce qu'il faisoit
en s'introduisant simplement
dans un autre mixte, qui par
quelque accident avoit perdu
sa propre matiere fulphureuse; qu'il avoit commencé
dans un Memoire precedent àf
prouver cette supposition par
quelques exemples des huiles
vegetales & des graisses animales, que l'on pouvoit faire rentrer dans les matieres minérales dessechées par la calcination au point qu'elles ne fc
fondoient plus, ou qu'elles se
vitrisioent seulement en une
maticre scorieuse; que si l'on
ajoûtoit quelque huile que ce
sût à
ces Minéraux ainsi détruits,ilsreprenoient dans un
moment au grand feu, la même forme de Mineral ou de
Metal qu'ils avoient auparavant; que laraison en estoit
que l'huile du végétal se mettoit à la place de la matiere huileuse ou sulpbureuse du Mine-
-
rai, que le feu de la calcination
en avoit fait évaporer ce
qui
fevoyoit dans toutesles chaux
4
des moindres métaux; mais
plus évidemment dans celle
qui se saisoit de lecain, au
Verreardent. !
Il expliqua toutes ceschoses en homme qui possedoit
parfaitement bien ces matieres,
& les rendit tressensibles par
un grand nombre d'experiences qu'il raporta; en forte que
ses Auditeurs eurent beaucoup
de plaisir à l'entendre.
Mr de Bernoüilly
,
Professeur àBasle, ayant envoyé à
Mrs de l'Academie une Lettre
sur un nouveauBaromètre fort
sensible qu'il a
inventé, Mr de
Varignon en fit la lecture, &
voicy à peu prés sur quoy elle
roul
a.
Il dit qu'à l'occasiondune
lecture il s'estoit souvenu d'un
Barometre qu'il avoit imaginé
il y
avoit plus de douze ans,
& que Mr de Leibnitz qui il
avoit communiqué dés-lors
cette invention s'en fouviendroit sans doute. Ilajoûta qu'il
sir construire en Hollande ce
Barometre, qui ne réussit pas
mal, & qu'illuy paroissoit preferable aux autres pour plusieurs raisons, n'estant pas sujet à leurs défauts,&ayant des
perfections qu'ils nont pas. Il
continua en disant, qu'avec
une mesme quantité de vifargent il pouvait estre rendu
deux
deux fois plussensible que le
plus parfait des autres; que le
tuyau de ceux là sur lequel se
marquent les variations causées par les différentes pesanteurs de l'Atmosphere, devant
estre d'autant plus longs qu'on
les y veut rendre plus sensibles; que par exemple, d'environ 40. pieds pour lesy rendre
ILy. fois plus sensibles que
dans le Barometre fitnple étant droit & vertical, les rendroit toûjours incommodes,
& souvent intraitables
,
au
lieu que dans son Barometre,
pouvant citrereplié en mille
manières différentes n'y causoit rien de cet embaras,
ny
aucun autre qui en approchât
quelque longueur qu'il eût. Il
dit aussi que quelques liqueurs
qu'on employât dans les autres Barometres pour y marquer ces variations, ces liqueurs
feroient toujours sujetesàlevaporation qui en troubleroit
J'tff.tJ ce qui estoit encore un
grand Inconvenient, auquelle
sien n'estoit pas su jet, n'ayant
besoin que de Mercure qui ne
s'évapore pas sensiblement. Il
fit ensuite une peinture, par le
moyen de laquelle il sit connoître que son Barometre étoit si simple qu'il pouvoit
-
estre construit sans beaucoup
d'adroite, remply presque aussï
facilement que celuy de Toricclli, & porté à
telle étendue
desensibilité qu'on voudroit,
& ildit que son Barometre étoit si simple, qu'il estoit étonné que personne avant luy n'y
eûtpensé. Il continua,en disant
:
Vous sçavezqu'un tuyau
étroit estant remply à moitié
d'une liqueur, & puis incliné
peu à
peu jusquà la situation
horisontale, la surfacedecette
liqueur ( felon les Loix Hydroltaciques ) devroits'étendre en Eclypse, comme nous
voyons qu'il arrive dans un
Vaisseau
,
ou dans un tuyau îargCi Cependant dans un
tuyau étroit, la surfacedu
Mercure ne s'étend pas ainsi
pourconserver son niveau, elle demeure toûjours perpendiculaire à l'axe du tuyau, quoi
qu'incliné jusqu"a Ihorifon/
ce qui m'a donné lieu de penser à
ce Barometre. Il fit enfuite une Description tres-senlîble de la figure & des effets
de ce Barometre, par laquelleil
fit connoître qu'il n'estoit
point sujet aux inconveniens
que peuvent causerl'évaporation, la raresaction & la con-
- denfation des liqueurs par le
chaud & par le froid,excepté
celle à laquelle le Mercureest
sujet, laquelle est incomparablement moins considerable
que celle des autres liqueurs;
de forte que ce nouveau Barometre pourroit aisément être rectifié à la maniere de feu
Mr Amontons L'Assemblée
fut fort satisfaite de cette lecture.»
Mrl'Abbé Bignon resuma
à son ordinaire tous les Discours de ceux qui parlerent
dans cette Assemblée. Je vous
ai déja fait voir le plaisir qu'il
y a
à l'entendre en cette occasion; qu'il releve d'une maniére si spirituelle tout ce que l'on
dit;qu'il y
fait voir de nouvelles beautez
,
& qu'il fait aussi
connoître ce que l'on pourroic
dire de plus. De manière qu'il
y a toujours beaucoup a prositer dans tout ce qu'il dit, &
l'on allùre que jamais son esprit n'avoit brillé davantage
qu'il fit dans la dcrnicre Séance dans laquelle il a
parlé
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Résumé : Discours prononcez le lendemain à l'ouverture de celle des Sciences, [titre d'après la table]
Le 30 avril, l'Académie Royale des Sciences organisa sa première assemblée publique après Pâques. M. de Fontenelle, secrétaire perpétuel, ouvrit la séance en rendant hommage à M. de Chazelles, professeur en hydrographie à Marseille. Chazelles est reconnu pour son expertise dans la création de plans et de cartes grâce à des observations astronomiques, compétences acquises à l'Observatoire sous la direction de M. Cassini. Il a mené de nombreuses campagnes en Méditerranée, décrivant avec précision les ports, rades et côtes. M. Renéaume présenta ensuite un discours sur la découverte d'un nouveau fébrifuge. Il souligna que la botanique ne se limite pas à la nomenclature des plantes mais vise à en découvrir les usages médicaux. Renéaume critiqua l'abandon des remèdes locaux au profit de plantes étrangères, comme la quinquina, qui avait éclipsé de nombreux remèdes efficaces. Il présenta la noix de galle comme un nouveau fébrifuge, découvert par erreur, et décrivit ses propriétés et son efficacité, confirmée par plusieurs guérisons. M. de la Hire, le cadet, lut un discours sur l'analogie entre les plantes et les animaux, et l'utilité de cette étude. Il expliqua que, bien que la botanique puisse sembler stérile, elle est riche en faits curieux et peut bénéficier des connaissances sur les animaux. Il donna des exemples de plantes spécifiques à certains pays et de leur comportement lorsqu'elles sont transplantées. Il mentionna également une plante appelée Baromets ou Boranets, ressemblant à un agneau, qui pousse en Tartarie et nécessite de l'herbe pour survivre. Un autre orateur discuta des similitudes entre les plantes et les animaux, soulignant que les processus de croissance et de reproduction sont comparables. Il mentionna la découverte des œufs dans les plantes, la puberté des plantes comparée à celle des animaux, et la variété des espèces. Il aborda également les maladies des plantes, les moyens de les guérir, et la stérilité. Il conclut en affirmant une forte analogie entre les plantes et les animaux. Mr. Hombert présenta un discours sur les matières sulphureuses, expliquant leur transformation et classification en trois classes selon leur état (terreux, aqueux, ou mercuriel). Il décrivit comment ces matières peuvent changer d'état sans perdre leur nature sulphureuse, illustrant ses propos par des expériences. Mr. de Bernouilly, professeur à Bâle, envoya une lettre sur un nouveau baromètre sensible qu'il a inventé. Mr. de Varignon lut cette lettre, décrivant les avantages de ce baromètre, notamment sa sensibilité accrue, son absence de problèmes liés à l'évaporation, et sa simplicité de construction. Il expliqua le principe de fonctionnement du baromètre et sa résistance aux variations de température. Enfin, l'Abbé Bignon résuma les discours avec esprit et pertinence, soulignant les beautés et les nouvelles perspectives apportées par chaque intervention.
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2062
p. 103
Profession faite par Mlle de Noailles, fille de Me la Maréchale de ce nom, [titre d'après la table]
Début :
Mlle de Noailles, fille de Me la Maréchale de ce nom, [...]
Mots clefs :
Mlle de Noailles, Profession, Cérémonie
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texteReconnaissance textuelle : Profession faite par Mlle de Noailles, fille de Me la Maréchale de ce nom, [titre d'après la table]
Mlle de Noailles, fille de
Me la Maréchale de ce non1,
& niéce de Mrl'Archevêque
-
de Paris, a
fait Profession aux
Filles de la Visitation de Sainte
Marie de la ruë du Bacq. S. E.
a
fait la Ceremonie, & le Pere
Gaillard Jesuite, a
prêché, & il
a
rcçû les applaudissemens qui
luy sont ordinaires, & tout s'est
passé dans cette Ceremonie avec beaucoup d'édification, &
un grand zele delanouvelle
Religieuse. L'Assembléeaesté
nombreuse
,
& Mc la Maréchale de Noailles a
donné un
grand Repas à toute la Communaut
Me la Maréchale de ce non1,
& niéce de Mrl'Archevêque
-
de Paris, a
fait Profession aux
Filles de la Visitation de Sainte
Marie de la ruë du Bacq. S. E.
a
fait la Ceremonie, & le Pere
Gaillard Jesuite, a
prêché, & il
a
rcçû les applaudissemens qui
luy sont ordinaires, & tout s'est
passé dans cette Ceremonie avec beaucoup d'édification, &
un grand zele delanouvelle
Religieuse. L'Assembléeaesté
nombreuse
,
& Mc la Maréchale de Noailles a
donné un
grand Repas à toute la Communaut
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Résumé : Profession faite par Mlle de Noailles, fille de Me la Maréchale de ce nom, [titre d'après la table]
Mlle de Noailles, fille de la Maréchale de Noailles et nièce de l'Archevêque de Paris, a prononcé ses vœux religieux chez les Filles de la Visitation. La cérémonie, présidée par Son Éminence, a été marquée par un sermon du Père Gaillard. La nouvelle religieuse a montré un grand zèle. La Maréchale de Noailles a offert un repas à la communauté.
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2063
p. 104
Mr le Duc de Noailles a obtenu du Roy un Brevet de retenuë de cent mille écus sur sa Charge de premier Capitaine des Gardes du Corps, [titre d'après la table]
Début :
Mr le Duc de Noailles son fils a obtenu du Roy un Brevet [...]
Mots clefs :
Duc de Noailles, Charge, Premier Capitaine des Gardes du Corps
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texteReconnaissance textuelle : Mr le Duc de Noailles a obtenu du Roy un Brevet de retenuë de cent mille écus sur sa Charge de premier Capitaine des Gardes du Corps, [titre d'après la table]
Mrle Duc de Noailles son
fils a
ob tenu du Roy un Bree
de retenuë de cent mille écus
sur sa Charge de premier Capitaine. des Gardes du Corps.
Jamais Seigneur n'estentré si
jeune dans le Service, & tout
cequ'il a
fait en Catalogne dans
un âge tres- peu avancé, a
donné des preuves éclatantes de
cette vérité. Elleest connuë de
tout le monde. Ainsi je n'entrerai dans aucun détail, car
quoy qu'il ne soit pas encore
fort avancé en âge
,
j'aurois
trop de choses à vous en dire,
sijevouloism'étendre sur toutes ses actions,
fils a
ob tenu du Roy un Bree
de retenuë de cent mille écus
sur sa Charge de premier Capitaine. des Gardes du Corps.
Jamais Seigneur n'estentré si
jeune dans le Service, & tout
cequ'il a
fait en Catalogne dans
un âge tres- peu avancé, a
donné des preuves éclatantes de
cette vérité. Elleest connuë de
tout le monde. Ainsi je n'entrerai dans aucun détail, car
quoy qu'il ne soit pas encore
fort avancé en âge
,
j'aurois
trop de choses à vous en dire,
sijevouloism'étendre sur toutes ses actions,
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Résumé : Mr le Duc de Noailles a obtenu du Roy un Brevet de retenuë de cent mille écus sur sa Charge de premier Capitaine des Gardes du Corps, [titre d'après la table]
Le duc de Noailles et son fils ont reçu une rétribution royale de cent mille écus pour la charge de premier capitaine des Gardes du Corps. Le fils, malgré son jeune âge, a démontré des compétences remarquables, notamment en Catalogne. Ses actions sont bien connues et reconnues.
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2064
p. 105-108
EPITHALAME.
Début :
Voicy une Epithalame que Mr Hervieux donna à S. A. S. / Parmy les voeux publics qu'on fait pour Vôtre Altesse, [...]
Mots clefs :
Héros, Mademoiselle d'Enguien, Mariage, Époux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME.
Voicy une Epithalame que
Mr Hervieux donna à S. A S.
Mademoiselle d'Enguien peu
avant son Mariage.
EPITHALAME.
Parmy les vœux publics qu'on)
fait pour Vôtre Alt ffe,
Permettez aujourd'huy
J
tres-illustre Princesse,
Qu'aupied de
nos
Autels le zele
de mon cœur
Offre pourvôtreHymen sapriere
au Seigneur,
Afin que d'un Heros, par d'heureux sacrifices,
Vous soyez pour long-temps l'amour cm les delices.
*
Des Peuples réjoüis les acclamatIons
,
Attireront sur vous les benedictions ;
De rares
qualitéz le Ciel ornant
vôtre amey
Veut d'un Epoux parfait recompenfr la flâme.
Vôtre merite acquis est digne du
haut rang
,
Que vous donne à la Cour l'honneur de vôtre Sang,
Au milieu des grandeurs vôtre
bontéprofonde;
Attire avec raisonlesyeux de
tout le monde;
Vôtre aimable douceur, &vôtre
pieté,
Accompagnent les foins de vôtre
charité;
Le nœud de vos grands cœursfaisant nôtre esperance,
Promet à
nos neveux unsoûtien
pour la France.
Vendôme aux Ennemisimprime
de l'effroy,
Son bras plus d'une fois leura
donné la loj
;
Ce Heros invincible aux travaux
de la guerre,
Quittant pour quelque temps
Mars avecson tonnerre,
Prend plaisirà se rendre aux doucours de l'Amour,
Qui du victorieuxtriomphent à
leurtour.
-
Vëuilleàjamais le cielcouronnant
sa viBoire>
Ala finde vos jours vous com- bler desa gloire.
Mr Hervieux donna à S. A S.
Mademoiselle d'Enguien peu
avant son Mariage.
EPITHALAME.
Parmy les vœux publics qu'on)
fait pour Vôtre Alt ffe,
Permettez aujourd'huy
J
tres-illustre Princesse,
Qu'aupied de
nos
Autels le zele
de mon cœur
Offre pourvôtreHymen sapriere
au Seigneur,
Afin que d'un Heros, par d'heureux sacrifices,
Vous soyez pour long-temps l'amour cm les delices.
*
Des Peuples réjoüis les acclamatIons
,
Attireront sur vous les benedictions ;
De rares
qualitéz le Ciel ornant
vôtre amey
Veut d'un Epoux parfait recompenfr la flâme.
Vôtre merite acquis est digne du
haut rang
,
Que vous donne à la Cour l'honneur de vôtre Sang,
Au milieu des grandeurs vôtre
bontéprofonde;
Attire avec raisonlesyeux de
tout le monde;
Vôtre aimable douceur, &vôtre
pieté,
Accompagnent les foins de vôtre
charité;
Le nœud de vos grands cœursfaisant nôtre esperance,
Promet à
nos neveux unsoûtien
pour la France.
Vendôme aux Ennemisimprime
de l'effroy,
Son bras plus d'une fois leura
donné la loj
;
Ce Heros invincible aux travaux
de la guerre,
Quittant pour quelque temps
Mars avecson tonnerre,
Prend plaisirà se rendre aux doucours de l'Amour,
Qui du victorieuxtriomphent à
leurtour.
-
Vëuilleàjamais le cielcouronnant
sa viBoire>
Ala finde vos jours vous com- bler desa gloire.
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Résumé : EPITHALAME.
Le texte est un épithalame composé par Monsieur Hervieux pour Mademoiselle d'Enguien à l'occasion de son mariage. L'auteur exprime ses vœux de bonheur pour le couple princier et prie pour que leur union soit bénie. Il souligne les qualités de la princesse, telles que sa bonté, sa douceur et sa piété, qui suscitent l'admiration générale. Le poème met en avant le mérite de la princesse, digne de son rang à la cour, et son union avec un époux parfait. Il évoque également le duc de Vendôme, connu pour ses exploits militaires, qui abandonne temporairement la guerre pour se consacrer à l'amour. Enfin, l'auteur souhaite que le ciel leur accorde gloire et bonheur jusqu'à la fin de leurs jours.
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2065
p. 108-110
A Nantes le premier May.
Début :
Je vous envoye de nouvelles Expeditions de Mer. J'espere [...]
Mots clefs :
Expéditions de Mer, Nantes, Vaisseau
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Nantes le premier May.
Je vous envoye de nouvelles
Expéditions de Mer. J'espere
vous en envoyer encore de
nouvelles avant defermer m.
Letttre.
A Nantes le premier May.
Mr Paul Laurens de Dutv
kerque, Capitaine du Navire
nommé le Duc de Baviere, de
180.tonneaux & de 11. canons, étant à la hauteur de 11.
1à
23. degrez latitude Nord à
20. lieües deVigo, a rencontré
-
un Brigantin venant de
Montbay -
en Angleterre
,
du
port de 24. tonneaux chargé
de 50. Barriques deSardines
& de quelques Saumons de
Plomb dont il s'est saisi.
-
Le 22.dumême mois étant
dans le même parage, il arencontré un Paquebot d'Angleterre armé de dix canons avec 1
son lest, & 45. Matelots &
Soldats,& sixOfficiers Anglois
venant de Lisbonne pour aller
en Angleterre, qu'il a
aussi pris,
& l'a conduit dans la Riviere
de Nantes.
Mr de la Moincrie- Miniac
commandant le Vaisseau du
Roy le Superbe, a
pris une Frcgatte Angloise de 8. canons,
qui alloit en Terre-Neuve
Expéditions de Mer. J'espere
vous en envoyer encore de
nouvelles avant defermer m.
Letttre.
A Nantes le premier May.
Mr Paul Laurens de Dutv
kerque, Capitaine du Navire
nommé le Duc de Baviere, de
180.tonneaux & de 11. canons, étant à la hauteur de 11.
1à
23. degrez latitude Nord à
20. lieües deVigo, a rencontré
-
un Brigantin venant de
Montbay -
en Angleterre
,
du
port de 24. tonneaux chargé
de 50. Barriques deSardines
& de quelques Saumons de
Plomb dont il s'est saisi.
-
Le 22.dumême mois étant
dans le même parage, il arencontré un Paquebot d'Angleterre armé de dix canons avec 1
son lest, & 45. Matelots &
Soldats,& sixOfficiers Anglois
venant de Lisbonne pour aller
en Angleterre, qu'il a
aussi pris,
& l'a conduit dans la Riviere
de Nantes.
Mr de la Moincrie- Miniac
commandant le Vaisseau du
Roy le Superbe, a
pris une Frcgatte Angloise de 8. canons,
qui alloit en Terre-Neuve
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Résumé : A Nantes le premier May.
Le 1er mai, le 'Duc de Bavière' a capturé un brigantin anglais près de Vigo. Le 22 mai, il a intercepté un paquebot anglais armé de dix canons, en route vers l'Angleterre. Le 'Le Superbe' a pris une frégate anglaise de 8 canons se dirigeant vers Terre-Neuve.
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2066
p. 110-116
Benediction des Etendars des Compagnies des Gardes du Corps de Villeroy & de Bouflers, avec les Discours faits à cette occasion, [titre d'après la table]
Début :
Le 11e de ce mois on fit dans l'Eglise Royale de Saint [...]
Mots clefs :
Église royale de Saint-Quentin, Bénédiction des étendards, Compagnies des gardes du corps, Abbé Despagne
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texteReconnaissance textuelle : Benediction des Etendars des Compagnies des Gardes du Corps de Villeroy & de Bouflers, avec les Discours faits à cette occasion, [titre d'après la table]
Le IIe de ce mois on fie
dans l'Eglise Royale de Saint
Quentin avec beaucoup de
pompe
,
la Benediction des
Etcndarts des Compagnies des
Gardes du Corps de Villeroy
& de Boufflers. Mr l'Abbé
Despagne,Chancelier& Cha-
noine de cette Eglise qui fit la
Ceremonie, fit le Dscours suivant à Mrs les Commandans
de la Maison du Roy, Officiers
& Gardes du Corps de Sa Majessé.
L'hommage
,
MefFeurs
,
que
'Vous faites de vos Etendarts au
Dieu des Armées, en
les déposant
sur nos Autels, pour ensuite les
<
recevoir de la main de tEglzfe)
cft sans doute de vôtre part une
reconnoissance publique, & un
aveu solemnel que la valeur &
la force sans la protection du Ciel
ne sontrien; queDieu tientdans
le seinde sa Providence toutes les
ressources de la guerre, & que
luy seul donne la victoire. Ces
justes sentimens que vôtre foy &
vostrepieté vous donnent de la
puissance du Tres-haut, produisent en vous la sainte e noble
confiance avec laquelle vous entrez en campagne.
La France, Messieurs,vous
regarde comme son principal ap..
puy, & les Troupes de Sa Aiajestétrouventenvousleurs Anges
tutelaires; vous devene^ l'ame
des Armées où t
on vousvoitparcîtrcivousfaites tout à la fois
leur beauté c, leurforce eéucs
doiventordinairementleursgrands
succés au mouvement que vous
leur donnez.On vous connoît
moins à
vos armes & 4 vos habits qu'à la valeur, à
l'honneur
& à la politisse qui vous distinguent. La reputation de vojlre
Corps a
toujours estéinalterable,
malgré lecaprice & la diversité
des évenemens; Ë7 quelqu'issuë
qu'ayent eu pour vous les Combats ,vosactions n'ont jamais
rien perdu du prodige. Puis en
s'adressant à Mr le Comte de
Montesson, Gouverneur de
S. Quentin, Commandant la
Maison du Roy, il dit: susi
tien au monde ne peut encherir
sur la gloire de commander,comme vous faites,Monsieur, un
Corpssi auguste &siredoutable,
que de joindre à
cet honneur la
garde de la Personne sacrée. du
Roy, & d'avoirJçu luy plaire.
Le Commandement de sa Massion
ne pouvoitse refuser à vos longs
services, ny à vostre ancienneté.
Si le chemin d'arriver à cet Employ n'avoitestéfait, vostre bravoure & vostre intrépiditédans le
Combat de l'année derniere,suffisoientseules pour l'abreger;mais
l'endroit leplusbrillant& leplus
solide de vostre gloire, efl devous
trouverselon lecœur dupiussage
& du plus grand Prince du monde, par l'assemblage de toutes les
vertus qui font trouver un parfait Chrestien dans le Haros.
PuifFe={-'VouJ, Monsieur, jouïr
long-temps de
ce
bonheur; fasse le
Ciel, Messieurs, qu'une Paix
prochaine couronne vos travaux,
& que cet amas de gloire qui
vous revient de tant de Guerres
longues & penibles se répande
sur vostrevieillisse, Com la rende
respectable jusqu'au tombeau.
Puissent Us larmes Ci les gemissemens de l'Eglise S'éleverjusqu'aDieu, ~(7 en obtenirle sou-
lagement de son Peuple, & la
réunion desesEnfans;puissent
ces Etendarts benis & confaetez
que ÏEgliJe vous met en main
J
n'estrejamais soüillez du fang
Cbrestien, ~&seconserver tous
entiers par une Paix aussi durable
que le siecle.
dans l'Eglise Royale de Saint
Quentin avec beaucoup de
pompe
,
la Benediction des
Etcndarts des Compagnies des
Gardes du Corps de Villeroy
& de Boufflers. Mr l'Abbé
Despagne,Chancelier& Cha-
noine de cette Eglise qui fit la
Ceremonie, fit le Dscours suivant à Mrs les Commandans
de la Maison du Roy, Officiers
& Gardes du Corps de Sa Majessé.
L'hommage
,
MefFeurs
,
que
'Vous faites de vos Etendarts au
Dieu des Armées, en
les déposant
sur nos Autels, pour ensuite les
<
recevoir de la main de tEglzfe)
cft sans doute de vôtre part une
reconnoissance publique, & un
aveu solemnel que la valeur &
la force sans la protection du Ciel
ne sontrien; queDieu tientdans
le seinde sa Providence toutes les
ressources de la guerre, & que
luy seul donne la victoire. Ces
justes sentimens que vôtre foy &
vostrepieté vous donnent de la
puissance du Tres-haut, produisent en vous la sainte e noble
confiance avec laquelle vous entrez en campagne.
La France, Messieurs,vous
regarde comme son principal ap..
puy, & les Troupes de Sa Aiajestétrouventenvousleurs Anges
tutelaires; vous devene^ l'ame
des Armées où t
on vousvoitparcîtrcivousfaites tout à la fois
leur beauté c, leurforce eéucs
doiventordinairementleursgrands
succés au mouvement que vous
leur donnez.On vous connoît
moins à
vos armes & 4 vos habits qu'à la valeur, à
l'honneur
& à la politisse qui vous distinguent. La reputation de vojlre
Corps a
toujours estéinalterable,
malgré lecaprice & la diversité
des évenemens; Ë7 quelqu'issuë
qu'ayent eu pour vous les Combats ,vosactions n'ont jamais
rien perdu du prodige. Puis en
s'adressant à Mr le Comte de
Montesson, Gouverneur de
S. Quentin, Commandant la
Maison du Roy, il dit: susi
tien au monde ne peut encherir
sur la gloire de commander,comme vous faites,Monsieur, un
Corpssi auguste &siredoutable,
que de joindre à
cet honneur la
garde de la Personne sacrée. du
Roy, & d'avoirJçu luy plaire.
Le Commandement de sa Massion
ne pouvoitse refuser à vos longs
services, ny à vostre ancienneté.
Si le chemin d'arriver à cet Employ n'avoitestéfait, vostre bravoure & vostre intrépiditédans le
Combat de l'année derniere,suffisoientseules pour l'abreger;mais
l'endroit leplusbrillant& leplus
solide de vostre gloire, efl devous
trouverselon lecœur dupiussage
& du plus grand Prince du monde, par l'assemblage de toutes les
vertus qui font trouver un parfait Chrestien dans le Haros.
PuifFe={-'VouJ, Monsieur, jouïr
long-temps de
ce
bonheur; fasse le
Ciel, Messieurs, qu'une Paix
prochaine couronne vos travaux,
& que cet amas de gloire qui
vous revient de tant de Guerres
longues & penibles se répande
sur vostrevieillisse, Com la rende
respectable jusqu'au tombeau.
Puissent Us larmes Ci les gemissemens de l'Eglise S'éleverjusqu'aDieu, ~(7 en obtenirle sou-
lagement de son Peuple, & la
réunion desesEnfans;puissent
ces Etendarts benis & confaetez
que ÏEgliJe vous met en main
J
n'estrejamais soüillez du fang
Cbrestien, ~&seconserver tous
entiers par une Paix aussi durable
que le siecle.
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Résumé : Benediction des Etendars des Compagnies des Gardes du Corps de Villeroy & de Bouflers, avec les Discours faits à cette occasion, [titre d'après la table]
Le 22 du mois, une cérémonie solennelle a eu lieu dans l'Église Royale de Saint Quentin pour la bénédiction des étendards des Compagnies des Gardes du Corps de Villeroy et de Boufflers. L'Abbé Despagne, Chancelier et Chanoine de cette église, a prononcé un discours à l'attention des commandants, officiers et gardes du corps du roi. Il a souligné que l'hommage rendu par les Gardes du Corps en déposant leurs étendards sur les autels était une reconnaissance publique de la protection divine. Il a insisté sur le fait que la valeur et la force sans la protection du Ciel ne sont rien, et que Dieu tient dans sa Providence toutes les ressources de la guerre, accordant la victoire. Ces sentiments de foi et de piété engendrent une sainte et noble confiance chez les Gardes du Corps lorsqu'ils entrent en campagne. La France considère les Gardes du Corps comme son principal appui, et les troupes royales les voient comme leurs anges tutélaires. Leur présence donne vie et force aux armées, et leurs succès sont souvent attribués à leur influence. Leur réputation est inaltérable, malgré les caprices et la diversité des événements. L'Abbé Despagne a adressé des louanges au Comte de Montesson pour sa bravoure et son intrépidité, notamment lors du combat de l'année précédente. Il a également souhaité une paix prochaine pour couronner leurs travaux et prolonger leur vieillesse dans le respect et la gloire. Enfin, il a prié pour que les étendards bénis ne soient jamais souillés du sang chrétien et que la paix soit durable.
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2067
p. 116-121
Description d'un Tableau de l'Albane, [titre d'après la table]
Début :
Comme vous aimez la diversité des matieres, & que [...]
Mots clefs :
Paix, Vérité, Éternel, Tableau de l'Albane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Description d'un Tableau de l'Albane, [titre d'après la table]
Comme vous aimez la diversité des matieres, & que
vous avez oüyJ ditesvous,
parler il y a
long-temps d'un
Tableau de l'Albane, qui cft
dans le Cabinet du Roy, &
que vous souhaitez d'en avoirs
une Description qui est fort
curicuse, & que les plus grands
Peintres & les Curieux ont pris
foin de rechercher, je vous en
envoye une dont la tecturc
vous fera sans doute beaucoup
de plaisir.
j
Le conseil éternel de Dieuayant
resolu le Mystere de l'Incarnation du Verbe, les Personnes de
la Sainte Trinité l'accomplirent
dans la plenitude des temps. Le
Pere Eternel envoyal'Ange Gabriel à
la Vierge Marie pour luyN
en porter la nouvelle. C'est le moJ*
ment où illuy donne cet ordre que-..-
FrançoisAlbano l'un des plus
sçavans & des plus agreables
Peintres d'Italie, e grand oncle
duPape, a
voulu exprimer dans
l'excellent Tableau connu par la
gloire de l'Albane, çy* qui estdans
le Cabinrt du Roy.
Il est dans un ovale couchée,
au haut de laquelle se voit le Ciel
ouvert
,
brillant d'une lumiere
douce,répanduësurles Chœurs des
Anges, qui paroissent dans le respect & l'admiration de ce quise
pass. C'est ce qui a
donné au
Tableau le nom de la Gloire.
Le Pere Eternely efl representéau milieu avec toute sa Majesté ajjtisur les Cherubins, CM
sur les Trônes
3
tenant sous pt
droite un globed'azur
,
symbole
du Monde, dont il veut la reparation, étendant la gauche pour
donnerses ordres à l'Archange,
qui paroît au dessous dans le milieu des airs avec une grace &
une legeretéadmirable. Plus bas
est un Ange d'un Ordre inférieur,
qui tient une branche de lis pour
marquer la pureté de la personne
qui doit avoir part au mystere,
(7 qui estdel'invention du Peintre.
Elle est admirable dans les quatre figures de Femmes, dont il a
placé deux de chaque côté du
Tableau , & qui font posées fûtdes nuages. Les deuxdu cote droit
représentent laJustice & la Paix,
&* celles du cotégauchela Nhfericorde e la Vérité, felon le paf
sage de David au Pfaumc84:
y. 11.qui ditque la misericorde & la verité se sont rencontrées
,
& que ln Justice & la
Paix se font embrassées. On
sçait que le Prophete parloit alors
de l'Incarnation,Cque c.efi dans
ce grandMystere que ces
attributs
divins
,
qui sembloient oppose
sefont réünis pour le salut des
hommes, dont la Justice (;f la
Vérité demandaient la punition,
pendant
pendant que la misericorde & la
paix sollicitoient leur reconciliation.
Rien riefl plus heureusement
represente
3
puisque c'estl'accomplissement du Conseil éternel, que
toutes les parties de
ce
belouvrage concourent a exprimer; aussi le
Peintre qui en connoissoit bien le
merite, disoit quil devoit estre à
une teste couronnée. E per una
testa coronata.
L'Original de
ce
Tableaufut
apporté de Boulogne.
vous avez oüyJ ditesvous,
parler il y a
long-temps d'un
Tableau de l'Albane, qui cft
dans le Cabinet du Roy, &
que vous souhaitez d'en avoirs
une Description qui est fort
curicuse, & que les plus grands
Peintres & les Curieux ont pris
foin de rechercher, je vous en
envoye une dont la tecturc
vous fera sans doute beaucoup
de plaisir.
j
Le conseil éternel de Dieuayant
resolu le Mystere de l'Incarnation du Verbe, les Personnes de
la Sainte Trinité l'accomplirent
dans la plenitude des temps. Le
Pere Eternel envoyal'Ange Gabriel à
la Vierge Marie pour luyN
en porter la nouvelle. C'est le moJ*
ment où illuy donne cet ordre que-..-
FrançoisAlbano l'un des plus
sçavans & des plus agreables
Peintres d'Italie, e grand oncle
duPape, a
voulu exprimer dans
l'excellent Tableau connu par la
gloire de l'Albane, çy* qui estdans
le Cabinrt du Roy.
Il est dans un ovale couchée,
au haut de laquelle se voit le Ciel
ouvert
,
brillant d'une lumiere
douce,répanduësurles Chœurs des
Anges, qui paroissent dans le respect & l'admiration de ce quise
pass. C'est ce qui a
donné au
Tableau le nom de la Gloire.
Le Pere Eternely efl representéau milieu avec toute sa Majesté ajjtisur les Cherubins, CM
sur les Trônes
3
tenant sous pt
droite un globed'azur
,
symbole
du Monde, dont il veut la reparation, étendant la gauche pour
donnerses ordres à l'Archange,
qui paroît au dessous dans le milieu des airs avec une grace &
une legeretéadmirable. Plus bas
est un Ange d'un Ordre inférieur,
qui tient une branche de lis pour
marquer la pureté de la personne
qui doit avoir part au mystere,
(7 qui estdel'invention du Peintre.
Elle est admirable dans les quatre figures de Femmes, dont il a
placé deux de chaque côté du
Tableau , & qui font posées fûtdes nuages. Les deuxdu cote droit
représentent laJustice & la Paix,
&* celles du cotégauchela Nhfericorde e la Vérité, felon le paf
sage de David au Pfaumc84:
y. 11.qui ditque la misericorde & la verité se sont rencontrées
,
& que ln Justice & la
Paix se font embrassées. On
sçait que le Prophete parloit alors
de l'Incarnation,Cque c.efi dans
ce grandMystere que ces
attributs
divins
,
qui sembloient oppose
sefont réünis pour le salut des
hommes, dont la Justice (;f la
Vérité demandaient la punition,
pendant
pendant que la misericorde & la
paix sollicitoient leur reconciliation.
Rien riefl plus heureusement
represente
3
puisque c'estl'accomplissement du Conseil éternel, que
toutes les parties de
ce
belouvrage concourent a exprimer; aussi le
Peintre qui en connoissoit bien le
merite, disoit quil devoit estre à
une teste couronnée. E per una
testa coronata.
L'Original de
ce
Tableaufut
apporté de Boulogne.
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Résumé : Description d'un Tableau de l'Albane, [titre d'après la table]
Le tableau 'La Gloire' de François Albano, peintre italien, illustre le mystère de l'Incarnation du Verbe. Conservé dans le Cabinet du Roi, il montre le moment où le Père Éternel envoie l'Ange Gabriel annoncer à la Vierge Marie l'Incarnation. La composition est structurée en plusieurs niveaux : en haut, le ciel est ouvert et illuminé, entouré de chœurs d'anges. Le Père Éternel, au centre, tient un globe azur symbolisant le monde et donne des ordres à l'Archange Gabriel. Un ange inférieur tient une branche de lis, symbolisant la pureté. De chaque côté du tableau, sur des nuages, se trouvent quatre figures féminines : à droite, la Justice et la Paix, et à gauche, la Miséricorde et la Vérité, en référence au Psaume 84. Ces attributs divins, souvent opposés, se réunissent pour le salut des hommes, soulignant l'accomplissement du conseil éternel de Dieu. Le peintre considérait cette œuvre digne d'une tête couronnée. L'original de ce tableau a été apporté de Boulogne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2068
p. 121-132
Theses soûtenuë au grand Convent des Augustins devant Messieurs de l'Assemblée du Clergé, [titre d'après la table]
Début :
On a soûtenu le 16e de ce mois au grand Convent des [...]
Mots clefs :
Soutenance de thèse, Couvent des augustins, Père Picoté, Assemblée, Discours
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Theses soûtenuë au grand Convent des Augustins devant Messieurs de l'Assemblée du Clergé, [titre d'après la table]
On a
soûtenu le16e de ce
mois au grand Convent des
Augustins de cette Ville
,
une
These dont je ne dois pas oublier de vous parler; ce qui
s'est passe à cet Acte étant
digne de la curiosité du public.
Le Pere Picoté Religieux de
ce Convent, & Licentié en
Theologie de la Faculté de
Paris, eut l'honneur de dédier
cette These à Messieurs de
l'Assemblée Generale du Clergé de France;l'Estampe de la
These convenait cres bien aux
Affaires du temps ;
elle representoit Moyse sur la Montagne, priant Dieu Icî mains &
les bras levez vers le Ciel, &
soûtenus des deux costez par
Aaron son frere, & Hur, tandis que Josué combattoit contre les Amalecites.
Cette These qu'on appelle
Vesperie, & qui efl; le dernier
Acte que l'on fait pour prendre le Bonnet de Dodteur, fut
soûtenuë l'aprés-midy dans la
Salle des Actes du Convent,
qui estoit magnisquement ornée. Sur les cinq heures S. E.
Monsieur le Cardinal de Noailles, President de l'Assemblée
générale du Clergé de France, s'y rendit avec Messieurs
les Archevêques, Evêques, &
Abbez; les Prclats étoient tous
cn Rochet & Camail, & les
Abbcz Deputez du second
Ordre en Manteau long. Ils
marcherent deux à deux depuis la grande Salle de leur
Assemblée, jusques à celle où
serépondoit laThcfc;le Porte- Croix de S. E. & les Suisses
du Roy quisont destinez pour
leur Garde avec leurs Hallebardeslesprécedoient &marchoient devant eux:le Prieur
du Convent à la telle de sa
Communauté les reçût à la
porte de la Salle. A peine fu-
rent-ils tous entrez & placez,
queMonsieur le Cardinal d'Estréesarriva; Monsieur le Cardinal de Noailles luy ceda la
premiere place comme plusancien Cardinal. Il y eut encore
d'autres Evêques qui n'estoient
pas de l'AssembléeduClergé
qui s'y trouverent, &plusieurs
Abbez de qualité, outreun
grand nombre de personnes dt
distinction & de Lettre; en
forte que la Salle estoit toute
pleine.
Alors le Pere Picotéayant
salué profondément cette auguste Compagnie, expliqua ses
sentimens avec toute la netteté
& la solidité possible sur les
grandes difficultez que le Pere
Orceau Docteur de Sorbonne
luy proposa touchant le vœu
de Jephté
:
l'argument estant
fini le R. Pere le Torr Docteur
de Sorbonne, ancien Prieur du
grand Convent, & Professeur
en Theologie qui presidoit en
qualité de grand Maître, fit
un tres beau,très-sçavant, &
tres éloquent Discours en Latin sur les qualitez necessaires
pour remplir dignement les
devoirs d'un parfait Docteur.
Il fit entrer en peu de mots
l'éloge de son Eminence Monsieur le Cardinal de Noailles,
& de tous les Prelats qui composent l'Assembléegenerale du
Clergé; mais avec un tour aussi
naturel, qu'il estoit propre &
convenable à son sujet. Il dit
entre autres choses en parlant
du Clergé, que Tout l'éclat e
la majesté des vertus paroissoient
avoir établi leur demeure &fixé
leur Siege dans cette auguste.Af
semblée; que non seulement la
Ville Capitale du Royaume, mais
la France & toute la Terre regardoient avec admiration cm tejpeél
leur '{fie ardent 0* infatigable
pourl'accroissement de la Religion,
la défense du Royaume
3
&l'entiere extirpation des Heresies, &
des Nouveautez de quelque nature quellesfussent,cju'ilsefloient
les vrais Dépositaires de la Foy,
Ausquels le Seigneur avoitconfié
la Regle de la ine&de la doctrine pour instruire les Puissances de ne pour inflrui
re les Pui ances de
savolonté, & pour apprendreà
leurs Sujets l'observance exacte de
ses Commandemens. Qu'enfin la
memoire des grandsservices qu'ils
venoient de rendre à l'Etat, & à
rEglifi) neseperdroitjamais,&
que lagloire de leur nom feroit
rappellée degénération en generation.
Lors qu'il s'adressa aMon-,
sieurleCardinal de Noailles,
il dit, que laprefence de sonEminence luy donnoit de nouvelles
forces pour representervivement
l'étroite& indispensableunion de
la pieté avec la science
,
particulierementdans un Docteur
:
quU
le l'encourageoit d'autant plus de
s'estendre principalement sur ces
deux qualitcz quisçavoit,&
que personnen'ignoroit que rien
au monde n'estoitpluscher à son
Eminence que ces deux vertus,
&pourparlervéritablement, que
rien n'avoitplus de rapport ede
liaison avec les loüanges quiluy
estoientsijustementdûës,car, ditil, qui est-ce qui peut aimer &
s'attacher avec plus d'ardeur Ëe
d'assiduité que son Eminence 31
une pieté plussincere & plussolide, & à
une
doctrineplussaine
&plus pure, cc. Il fit voir cDfuite que toute fciencc
-
estoit
prophane, que ce n'étoit qu'un
arbre sec, &un feu solet,sielle
n'estoit pas soûtenuë,& assaisonnée des divines douceurs de
la pieté; mais que la pieté estoit
aussïtrès inutile,& que même
elle estoit pernicieuse, si elle
ne se trouvoit pas éclairée par
le flambeau de la science.
Versla fin du Discours, aprés
avoir élevé la vigilance, le merite & la capacité du répondant, il finit par ces belles pa- -
roles, HOCUNUM VELIM,
MERITISSIME LICENTIATE IN ORE ATQUE IN MENTE SEMPER HABEAS, PARUM
ESSE
-
ARDERE,
-
LUCERE VANUM; ARDERE VERO ET LUCEM PERFECTUM; qui veulent
dire,Je vous prie mon très-digne
Licentié,d'avoir continuellement
dans la bouche & dans l'esprit,
Xjue c'estpeu dechose à
un Docteur
d'avoirseulementdelapieté,que
lascienceestabsolument necessai-
re ; mais que quelque brillante
qu'ellefoit> elle est vainesansla
pieté; & qu'ainsi pour estreun
parfaitDocteur,ilfautavoir ensemble l'une (y l'autre vertu. --
Tout le Discours fut universellement approuvé & applaudy, tant à cause de la clarté, de la finesse & de l'affinité,
que d'un grand nombre de
pcnfées choisies& bienappliquées tirées del'Ecriture &des
Saints Peres.
soûtenu le16e de ce
mois au grand Convent des
Augustins de cette Ville
,
une
These dont je ne dois pas oublier de vous parler; ce qui
s'est passe à cet Acte étant
digne de la curiosité du public.
Le Pere Picoté Religieux de
ce Convent, & Licentié en
Theologie de la Faculté de
Paris, eut l'honneur de dédier
cette These à Messieurs de
l'Assemblée Generale du Clergé de France;l'Estampe de la
These convenait cres bien aux
Affaires du temps ;
elle representoit Moyse sur la Montagne, priant Dieu Icî mains &
les bras levez vers le Ciel, &
soûtenus des deux costez par
Aaron son frere, & Hur, tandis que Josué combattoit contre les Amalecites.
Cette These qu'on appelle
Vesperie, & qui efl; le dernier
Acte que l'on fait pour prendre le Bonnet de Dodteur, fut
soûtenuë l'aprés-midy dans la
Salle des Actes du Convent,
qui estoit magnisquement ornée. Sur les cinq heures S. E.
Monsieur le Cardinal de Noailles, President de l'Assemblée
générale du Clergé de France, s'y rendit avec Messieurs
les Archevêques, Evêques, &
Abbez; les Prclats étoient tous
cn Rochet & Camail, & les
Abbcz Deputez du second
Ordre en Manteau long. Ils
marcherent deux à deux depuis la grande Salle de leur
Assemblée, jusques à celle où
serépondoit laThcfc;le Porte- Croix de S. E. & les Suisses
du Roy quisont destinez pour
leur Garde avec leurs Hallebardeslesprécedoient &marchoient devant eux:le Prieur
du Convent à la telle de sa
Communauté les reçût à la
porte de la Salle. A peine fu-
rent-ils tous entrez & placez,
queMonsieur le Cardinal d'Estréesarriva; Monsieur le Cardinal de Noailles luy ceda la
premiere place comme plusancien Cardinal. Il y eut encore
d'autres Evêques qui n'estoient
pas de l'AssembléeduClergé
qui s'y trouverent, &plusieurs
Abbez de qualité, outreun
grand nombre de personnes dt
distinction & de Lettre; en
forte que la Salle estoit toute
pleine.
Alors le Pere Picotéayant
salué profondément cette auguste Compagnie, expliqua ses
sentimens avec toute la netteté
& la solidité possible sur les
grandes difficultez que le Pere
Orceau Docteur de Sorbonne
luy proposa touchant le vœu
de Jephté
:
l'argument estant
fini le R. Pere le Torr Docteur
de Sorbonne, ancien Prieur du
grand Convent, & Professeur
en Theologie qui presidoit en
qualité de grand Maître, fit
un tres beau,très-sçavant, &
tres éloquent Discours en Latin sur les qualitez necessaires
pour remplir dignement les
devoirs d'un parfait Docteur.
Il fit entrer en peu de mots
l'éloge de son Eminence Monsieur le Cardinal de Noailles,
& de tous les Prelats qui composent l'Assembléegenerale du
Clergé; mais avec un tour aussi
naturel, qu'il estoit propre &
convenable à son sujet. Il dit
entre autres choses en parlant
du Clergé, que Tout l'éclat e
la majesté des vertus paroissoient
avoir établi leur demeure &fixé
leur Siege dans cette auguste.Af
semblée; que non seulement la
Ville Capitale du Royaume, mais
la France & toute la Terre regardoient avec admiration cm tejpeél
leur '{fie ardent 0* infatigable
pourl'accroissement de la Religion,
la défense du Royaume
3
&l'entiere extirpation des Heresies, &
des Nouveautez de quelque nature quellesfussent,cju'ilsefloient
les vrais Dépositaires de la Foy,
Ausquels le Seigneur avoitconfié
la Regle de la ine&de la doctrine pour instruire les Puissances de ne pour inflrui
re les Pui ances de
savolonté, & pour apprendreà
leurs Sujets l'observance exacte de
ses Commandemens. Qu'enfin la
memoire des grandsservices qu'ils
venoient de rendre à l'Etat, & à
rEglifi) neseperdroitjamais,&
que lagloire de leur nom feroit
rappellée degénération en generation.
Lors qu'il s'adressa aMon-,
sieurleCardinal de Noailles,
il dit, que laprefence de sonEminence luy donnoit de nouvelles
forces pour representervivement
l'étroite& indispensableunion de
la pieté avec la science
,
particulierementdans un Docteur
:
quU
le l'encourageoit d'autant plus de
s'estendre principalement sur ces
deux qualitcz quisçavoit,&
que personnen'ignoroit que rien
au monde n'estoitpluscher à son
Eminence que ces deux vertus,
&pourparlervéritablement, que
rien n'avoitplus de rapport ede
liaison avec les loüanges quiluy
estoientsijustementdûës,car, ditil, qui est-ce qui peut aimer &
s'attacher avec plus d'ardeur Ëe
d'assiduité que son Eminence 31
une pieté plussincere & plussolide, & à
une
doctrineplussaine
&plus pure, cc. Il fit voir cDfuite que toute fciencc
-
estoit
prophane, que ce n'étoit qu'un
arbre sec, &un feu solet,sielle
n'estoit pas soûtenuë,& assaisonnée des divines douceurs de
la pieté; mais que la pieté estoit
aussïtrès inutile,& que même
elle estoit pernicieuse, si elle
ne se trouvoit pas éclairée par
le flambeau de la science.
Versla fin du Discours, aprés
avoir élevé la vigilance, le merite & la capacité du répondant, il finit par ces belles pa- -
roles, HOCUNUM VELIM,
MERITISSIME LICENTIATE IN ORE ATQUE IN MENTE SEMPER HABEAS, PARUM
ESSE
-
ARDERE,
-
LUCERE VANUM; ARDERE VERO ET LUCEM PERFECTUM; qui veulent
dire,Je vous prie mon très-digne
Licentié,d'avoir continuellement
dans la bouche & dans l'esprit,
Xjue c'estpeu dechose à
un Docteur
d'avoirseulementdelapieté,que
lascienceestabsolument necessai-
re ; mais que quelque brillante
qu'ellefoit> elle est vainesansla
pieté; & qu'ainsi pour estreun
parfaitDocteur,ilfautavoir ensemble l'une (y l'autre vertu. --
Tout le Discours fut universellement approuvé & applaudy, tant à cause de la clarté, de la finesse & de l'affinité,
que d'un grand nombre de
pcnfées choisies& bienappliquées tirées del'Ecriture &des
Saints Peres.
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Résumé : Theses soûtenuë au grand Convent des Augustins devant Messieurs de l'Assemblée du Clergé, [titre d'après la table]
Le 16 du mois, le Père Picoté, religieux du grand couvent des Augustins et licencié en théologie de la Faculté de Paris, a soutenu sa thèse intitulée 'Vesperie' devant l'Assemblée générale du Clergé de France. Cette thèse, dédiée à l'Assemblée, représentait Moïse priant sur la montagne, soutenu par Aaron et Hur, tandis que Josué combattait les Amalécites. La soutenance a eu lieu l'après-midi dans la salle des actes du couvent, magnifiquement ornée. Vers cinq heures, le Cardinal de Noailles, président de l'Assemblée générale du Clergé, est arrivé accompagné d'autres prélats, tous vêtus de rochet et camail. Le Prieur du couvent les a accueillis à la porte de la salle. Plusieurs évêques et abbés de qualité étaient également présents, remplissant la salle. Le Père Picoté a présenté ses réflexions sur les difficultés soulevées par le Père Orceau concernant le vœu de Jephté. Ensuite, le Père le Torr, docteur de Sorbonne et ancien prieur du couvent, a prononcé un discours en latin sur les qualités nécessaires pour devenir un parfait docteur. Il a loué le Cardinal de Noailles et les prélats pour leur dévotion et leur science, insistant sur l'importance de l'union de la piété et de la science. Le Père le Torr a conclu en affirmant qu'un docteur doit posséder à la fois la piété et la science pour être parfait. Le discours a été universellement approuvé et applaudi pour sa clarté et ses références aux Écritures et aux Saints Pères.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2069
p. 132-160
Premier Article des Morts, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à plusieurs Articles de Morts, sur la plûpart desquels [...]
Mots clefs :
Abbé de la Fay, Villeneuve, Philippe Verheyen de Verrebroucq, Docteur, Abbé de la Ferté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Premier Article des Morts, [titre d'après la table]
Je patTe à plusieurs Articles
de Morts, sur la plûpart desquels je ne m'étendray point,
l'ouverture des deux Acade-
mies Royales, d'après Pâques,
m'ayant mené trop loin.
Mr le Brun de Villeneuve,
Cadet dans le Regiment des
Galliotes a
esté blesse à la désense de Mortagne. Il est mort
de ses blessures. Il n'avoit encore fait que deux Campagnes,
& n'estoitâgé que de 20. ans.
Ilestoit fils de Mr le Brun Auditeur des Comptes, petit neveu de feu l'illustre Mr le Brun
premier Peintre du Roy,&
petit-fils defeu Mr~Quinaut
Auditeur des Comptes,& l'un
des quarante de l'Académie
Françoise. Il y a
lieu de croire
qu'il auroit pouffé loin lardeur
de son courage, s'il n'estoit
pas mort dans un âge si peu
avancé.
Dame Anne de Villers, epouse de Mre Loüis Girard de la
Cour des Bois, Chevalier Marquis du Tilhay, Doyen des
Maistres des Requestes, & auparavant Veuve de Mre Pierre
Girardin Conseiller & Secretaire du Roy, est morte âgée
de 86. ans.
Mre NicolasEdouard Olier,
Chevalier Seigneur de Maisons, Verneül
)
&c. Doyen des
Conseillers au grand Canseil.
*
Mre Charles Comte du Liscoëc, Chevalier Seigneur de la
Planche, Capiraine des CentSuisses de S. A. R Monsieur le
Duc d'Orleans,est aussi decedé.
Cette Charge a
esté donnée à
Mr D
le Marquis de Nancré:
Dame Catherine Amelot,
Sœur de Mr le President Amelot,& Veuve de Mre Louis de
Haussonville, Comte deVaubecourt., & Lieutenant General desArméesdu Roy.
jf Dame Marguerite de Marescot
)
épouse de Mre François de Baussan
,
mourut le
F 22.. Avril aulïi chrestienne-
ment qu'elle avoir vêcu. Elle
estoit fille de Mre Michel de
Marescot, Chevalier Seigneur
de Thoiry & autres lieux,
Conseiller d'Etat & Maistre
des Requestes
,
& de Dame
Adrienne de Maupeou d'Ablege,. parente de MelaChanceliere. M' de Baussan son époux a
servi long temps avec
honneur, & ne s'estretiré qu'à
cause de l'incommodité de ses
blessures. Il est frère puisné de
feu Mr de BaussanMaistre des
Requestes, & de Mr l'Abbé de
Baussan
,
tous fils de Mr de
Baussan Conseiller d'Etat, &
mort Intendant d'AICice'Coufin germain de feu Mr le Chancelier le Tellier;j de son allianceavec la deffuntesontnésMr
r
de BaussanConseiller de,la
Quatrième des Enquestes fort
distingué dans sa Chambre,
& Mr de Baussan Ecuyer du
Roy. La famille de cette Da-
; me est originaire d'Italie, étai
bhc en France depuis long-
,
temps, & une branche de celle
, du Cardinal Marescotti si recommandable dans le Sacré
ô College; elle est alliée aussi bien
r
que celle de Baussan à plusieurs
autres de la Robe des plus,il-
lultres ;
elle laisse trois freres,
dont l'aîné est Mr de Marescot
,
Chevalier Seigneur de
Toiry & Maréchal des Logis
general de la Cavalerie de France & Chevalier de S. Louis, &
Mrs les Abbez de Marescot,
dont la vie ca exemplaire.
Mrc Louis de Lestrade, Chevalier Seigneur dudit lieu,
Lieutenant général des Armées
du Roy, Lieurenanr des Gardes du Corps de S. M. Gouverneur de Landrecies, & Chevalier de S. Louis.
Je ne puis m'empêcher de
m'étendre davantage sur les
deux Articles suivans.
Mre N. de Chapuys-larFay
,
Prestre Docteur de la
Maison & Societé de Sorbonne,estmortàNevers dansun
âge peu avancé.Ilestoit fils de
feu Mr de Chapuis de la Fay,
Conseiller au Prcfidial de Lyon
& frere de Mr de la Fay, qui.
a
la même Charge à la Cour
des Monnoyes, de Mr de Vaudragon, quia long temps servi en qualité de Capitaine de
Dragons, & de Me la ComteLTe de Souvigny, & proche
-
parent de Mr de Fenoil Maître
de$Requcftçs. Mrl'Abbéde
la Fay avoir cite pendant huit
ou neu f
ans Obeancierde S.
Just
,
c'est à dire Chef de la
premiere Collégiale de Lyon,
& en cette qualité Orateur de
l'Eglise de la même Ville. Il
avoit succedé à Mr Jeannon,
& il eut pour successeur Mr
l'Abbé Rambaut Champrenard Grand
-
Vicaire de Nevers, Mr l'Abbé de la Fay luy
ayant remis cette dignité pour
un Prieuré aux Portes de Nevers, où ila passé le reste de sa.
vie. Mr de la Fay avoir eilé
Prieur de Sorbonne pendant
la Licence, & il avoit même
emporte le Priorat sur Mr
Maigrot aujourd'huy Eveque
de Conon
,
& qui faisoit sa
Licence avecluy, & que l'on
proposoit pour cette Charge.
Mr Philippe Verhcyen de
Verrebroucq Docteur en Medecine
,
Professeur Royal en
Anatomie & en Chirurgie,est
,
mort à Louvain à la 62année
f
de son âge.Saréputation étoit
celebre dans tous les Pays ou
l'on cultive les Lettres. Aprés
I avoir étudié pendant deux an-
;
nées les Humanitez dans le
College de la Sainte Trinité à
Louvain, il étudia laPhiloso-
phic,dans
---------
le fameux College
de Lille, où il fit de si grands
progrés, qu'il emporta le premier Lieu en 1677. dans l'examen général qui sesit des quatre célébrés Collèges de cette
Université. Il avoir projette de
s'attacher ensuite à la Theologie
;
mais la Providence qui
avoir resolu de faire rendre à
l'étude de la Medecine l'hon-
,
neur qui luy estdû, luy inCpiaj
ra le dessein de s'yattacher. Car
au commencement de ses études Theologiques, une grande
inflammation sur l'os de la
jambe qui fut suivie de la gan-
grene
,
ayant mis les Chirurgiens dans la necessité de la
£«uper, il se vit par là moins
propre pour l'état Ecclesiastique, ce qui luy fit tourner ses
veuës vers la Medecine, où il
fitbientôt de si rapides progrés,quelorsqu'il en discouroit avec les autres, il sembloit
plûtost leur Maistre que leur
Confrere ;
enfin aprés avoir
passé par toutes les épreuves
necessaires, & subi les plus rigoureux examens ausquels,
ainsi que disent les Actes de la
Faculté
J
il répondit merveilleusementbien,ilpritledegré
de Licentié en l'année 1681.
ce nouveau titre futpourJIi.i
unaiguillonpour avancer dans
la connoissance de son Art, &
pour n'oublier rien afinde s'yj
perfectionner
; & lpfeu Roy
d'Espagne informé de fou merite & de son érudition, jc|
fie Professeur d'Anatomie en
1.688.&yajoûtaen1692.une!
ProfessiondeChirurgie; itmeritoicbien cec emp
toy
,
ritoit puMque biencetemploy,puisque
l'année suivante (1693.)il donna au public l'ouvrage si estimé, & qui a pour titre dnatar
m'a corporis humani. Il a décrit
avec tant deprécision dans ce
- Livre
Livre toutesles parues du corps
humain, & il en a
si bien expliqué toutes les fonctions, que
toutes les Facultez de Medecine répanduës dans l'Europe,
luy enécrivirent des Lettres de
felicitation, & l'ouvrage a
esté
si estimé
,
qu'on l'a traduit en
Langue Allemande en plusieurs
Cours d'llemagne; &pour
donner enfin plus de poidsau
nouveau Professeur, on luy
; confera en iCle Grade de
Docteur. Alors s'appliquant
uniquement à sa profession, &
negligeant mesme toutes ses
autres affaires, il s'attacha si
fort aux dlff-câions Anatomiques pour se rendre utile
au public, que les siennes ont
toujours eu sur beaucoup d'autres, l'avantage d'une grande
exactitude, soit dans la dissection, soit dans l'adresse à la
faire, soit dms la clarté avec
laquelle il expliquoit chaque
partie dissequée
,
& il est mort
dans le temps qu'il se preparoit
à donner au public un second
tome, ou un supplement à son
Anatomie du corps humain;
& cet ouvrage dont la composition a
fort contribué à
abreger ses jours, paroîcra
bien tôt. Les ouvrages d'Anatomie, ne sont pas les seuls
dont il ait enrichi la Republique des Lettres dans ses heures
de loisir, il a
publié divers traitez pleins d'érudition. Au commencement qu'il s'attacha à la
Medecine, il publia un traité
des Fiévres, ensuite un Abregé
de Theorie
-
pratique, & tout nouvellement un traité sur le
moyen de conserver la fanté,
qui paroîtra bien-tôt. Il y parle avec solidité de l'usage ou
de l'abus des choses non naturelles. Mr Verheyen n'estoit
I
pas seulement sçavant Mede-
cin; il estoit aussiungrand serviteur de Dieu Il ne manquoit
jamais les Fêtes & Dimanches
d'assister à
rous les Offices de
sa Paroisse d'une manicre édisiante.Il prévenoitrout le monde par des offices d'amitié, il
avoic de tres bas sentimens de
soy-même; & il s'estoit si fort
rempli du mépris du monde,
& du neant & de la vanité de
tout ce qu'il contient, que
pour tout testament il n'a
laisséque ces paroles écrites de
sa main en Latin: Philippe Verbeyen Docteur fjr Professeur en
Medecine, a
voulu que lapartie
matertelle de sa perjonne fut cachée dans ce cimetiere
i
de crainte
que ses cendresnecontribuassentà
la profanation de l'Eglise. La Fa.
cu l
te de Medecine a
fait
a
joûter à cette humble& modeste
Epitaphe, celle ci
:
Cygît Mr
Verheyen l'honneur dela Medecine
,
& par sa mort toute la
Medecine est éplorée:Jacet
Verheyen bonor Medicinæ
,
ipso
jaccnte tristantur Medici.Toutes
les Facultez de Medecine des
Pays Bas, ont fait faire pour
luy des Services magnifiques.
a, Je ne puis m'empêcher de
vous parler encore des Morrs
suivantes, N iij
LeR.P.enDieuN.Petit,
Abbé de la Ferté, & en cette
qualité General d'une Congregation particuliere de l'Ordre
deCîteaux, & qui a
fous sa
dépendance plusieurs Maisons
&Abbayes de l'Ordre,est mort
dans son Abbayeâgé de prés
de90. ans. Il estoit de Dijon,
& d'une ancienne famille, dont
estoit déja sorti feu Mr Petit
Abbé & General de Cîteaux,
avant Mr l'Archer qui l'est à
present. La memoire de Mr
l'Abbé de la Ferté y
fera longtemps en benediction; il a
fait
des biens considerables à cette
Maison,tant par l'état où il\'$
mise, que par les acquifitiçyns
qu'il y a
faites: en effet
)
la Maison est une des plus belles Maisons Religieuses qu'on puiffc
voir. Il y a
surtout une court
que l'Abbé, dont je vous apprens la mort y a
faitfaire,
qui est tres- belle, tant à
cau se
de son étenduë
,
qu'à cause de
l'étenduë de pays qu'elle dé-.^
couvre. M. Petit succeda en
cette Abbaye à Mr Bouchu,
frerede Mr le PremierPresident de Dijon
,
qui fut élû
Abbé de Clervaux, & qui quit.Iita la Ferté, quoy que premiere,
Fille de Cîteaux, & par consequent d'un rang superieur i
pour l'Abbaye de Clervaux.
Depuis ce temps là
,
ce digne
Abbé a
fait presque toûjours
une residence continuelle dans
son Abbaye, & il n'en sortoit
jamais que pour des affaires indispensables
,
& qui demandoient absolument sa presence. Son assiduité au Chœur, &
à
tous les exercices de sa Regle,
quoy que chargé d'un grand
nombre d'affaires par rapport
aux Maisons qui dépendoient
de luy
,
estoit édisiante, ses
mœurs étoient douces, & po-
lies, ses manieres simples&
sans faste & sa vie des plus
communes;car quoyquel'Abbé delaFerté air pour sa Mmse particuliere 15. mille livres
de revenu,& qu'ordinairement
ces Mrs mangent en leur particulier,celuy dont je vousapprens la mort, n'a jamais voulu user d'aucune distinction
,
& mangeoit ordinairement an
Refectoir à la teste de sa Cornmunauté. Il disoit souvent qu'il
touchoit au terme de sa vie,
& depuis une tres grande ma'!'
ladie qu'il eut, il n'y a pas encore un an, & dont on ne
croyoit pas qu u put revenir,
il disoittoujours qu'il avoit
reçûResponsum mortis
3
quoy
qu'ilparût assez rétabli de cette premiere maladie. Il a
esté
véritablement pleuré dans son
Abbaye, tous les Religieux le
regardoient comme leur véritable pere, & il y en avoit peu
à qui il n'eut donné le saint
Habit de son Ordre. Il estoit
luy-mesmeProfex de sa Maison, & en avoit eu les principaux emplois avant giie d'y
estre élevé sur le trône Abbatial. Il y
avoit reçu Dom de
Montjournal,qui eut l'Abbaye
de S. Sulpice il y a
deux ans,
& qui vient de luy succeder;
&ily avoit aussireçu Dom
Languet à qui le Roy vient de
donner l'Abbaye de S. Sulpice
,
vacante par réleétion de Dom
de Montjournal à celle de la
, Ferté, & il l'avoit fait Prieur
1
de la Fertédepuis quelques années. L'Abbaye de la Fertéest
dans le Diocese de Châlons en
Bourgogne
-
de mesme que
celle de Cîteaux
,
dont elle c11
premiere Fille.
MreArmand Marquis, de
Vassé
,
Baron de la Rochema- *
bile, Seigneur de Balon, Vida-
me du Mans, Gouverneur du
Chasteau Royal du Plessis lez
Tours, Colonel d'un Regiment de Dragons,&Brigidier
des Armées du Roy, est more
à
la fin du mois d'Avril âgé de
16. ans & dix mois, laissant
posterité de Dame N. de
Beringhen. A
Dame Marie Herbin, épouse de Mre Jean-BaptisteChevatier, Conseiller de la Grand'-
Chambre.
<*-
j
- Mre Pierre du Cambout,
Duc deCoislin, Pair de France,
est mort sans laisserposterité
de feuë Dame N. d'Alegre
1
A
âgé d'environ 56. ans. Il a
cltc
inhumé aux Nouvelles Catholiques. Il estoit de l' Académie
Françoise. Mr de Metz est son
heritier. Il donne deux cens
mille francs qu'ilprétendoit
avoir de Me la Duchesse de
Sully, qu'elle avoit eus de trop
à son Mariage
3
& il les lubtlituë aux petits cnfans de Me la
Maréchale de Rochefort.
Mre Bernard Pinon, Seigneur de Monhucher, Corseiller de la Grand' Chambre
est aussi decedé. Cette mort a
fait monter MrdeCastagneres
de Chasteauneuf à la Grand'-
Chambre.
Dame Marie de Paris, épou
le de Mre Hierôme le Feron
Seigneur d'Orville & de Louvres en Parisis
,
Conseiller de
la Grand'Chambre, est aull
decedée.
Dame Marie-Anne Fermé,
épouse de Mre Louis,Chevalier Seigneur de Montgeroust,
&c. President en la seconde
Chambre des Enquestes du
Parlement, est morte âgée de
24.ans.
Mre Charles de la Boutiere
Chevalier Seigneur de Chagny, l'Esperviere, Maistre de
Requestes, est mort sans poste
rité de feuë Dame N. le
Maître.
Dame Marie de Cosse,Veuve de MreCharles de la Porte
Duc de la Meilleraye, Pair,
Maréchal, & Grand-Maître de
l'Artillerie de France, Chevalier des Ordres du Roy, Lieutenant General pour S. M. de
la Haute & Basse Bretagne, &
Gouverneur des Villes de Nantes &deBrest,estmorteen sa
89année, sans laisser de posterité. Son Corps a
esté inhumé
auxCelestins dans la Chapelle
d'Orleans.
-
DileMarie-Loiïife-Gabriellc
deChoiseul fille de feu Mre
Cesar-Auguste Duc de Choiseul
,
Pair de France
,
Chevalier des Ordres du Roy, & de
Loüise-Gabrielle de la Baume
le Blanc de la Va lliere, sa premiere femme, cft morte sans
a
llianceâgée de 2.7. ans
de Morts, sur la plûpart desquels je ne m'étendray point,
l'ouverture des deux Acade-
mies Royales, d'après Pâques,
m'ayant mené trop loin.
Mr le Brun de Villeneuve,
Cadet dans le Regiment des
Galliotes a
esté blesse à la désense de Mortagne. Il est mort
de ses blessures. Il n'avoit encore fait que deux Campagnes,
& n'estoitâgé que de 20. ans.
Ilestoit fils de Mr le Brun Auditeur des Comptes, petit neveu de feu l'illustre Mr le Brun
premier Peintre du Roy,&
petit-fils defeu Mr~Quinaut
Auditeur des Comptes,& l'un
des quarante de l'Académie
Françoise. Il y a
lieu de croire
qu'il auroit pouffé loin lardeur
de son courage, s'il n'estoit
pas mort dans un âge si peu
avancé.
Dame Anne de Villers, epouse de Mre Loüis Girard de la
Cour des Bois, Chevalier Marquis du Tilhay, Doyen des
Maistres des Requestes, & auparavant Veuve de Mre Pierre
Girardin Conseiller & Secretaire du Roy, est morte âgée
de 86. ans.
Mre NicolasEdouard Olier,
Chevalier Seigneur de Maisons, Verneül
)
&c. Doyen des
Conseillers au grand Canseil.
*
Mre Charles Comte du Liscoëc, Chevalier Seigneur de la
Planche, Capiraine des CentSuisses de S. A. R Monsieur le
Duc d'Orleans,est aussi decedé.
Cette Charge a
esté donnée à
Mr D
le Marquis de Nancré:
Dame Catherine Amelot,
Sœur de Mr le President Amelot,& Veuve de Mre Louis de
Haussonville, Comte deVaubecourt., & Lieutenant General desArméesdu Roy.
jf Dame Marguerite de Marescot
)
épouse de Mre François de Baussan
,
mourut le
F 22.. Avril aulïi chrestienne-
ment qu'elle avoir vêcu. Elle
estoit fille de Mre Michel de
Marescot, Chevalier Seigneur
de Thoiry & autres lieux,
Conseiller d'Etat & Maistre
des Requestes
,
& de Dame
Adrienne de Maupeou d'Ablege,. parente de MelaChanceliere. M' de Baussan son époux a
servi long temps avec
honneur, & ne s'estretiré qu'à
cause de l'incommodité de ses
blessures. Il est frère puisné de
feu Mr de BaussanMaistre des
Requestes, & de Mr l'Abbé de
Baussan
,
tous fils de Mr de
Baussan Conseiller d'Etat, &
mort Intendant d'AICice'Coufin germain de feu Mr le Chancelier le Tellier;j de son allianceavec la deffuntesontnésMr
r
de BaussanConseiller de,la
Quatrième des Enquestes fort
distingué dans sa Chambre,
& Mr de Baussan Ecuyer du
Roy. La famille de cette Da-
; me est originaire d'Italie, étai
bhc en France depuis long-
,
temps, & une branche de celle
, du Cardinal Marescotti si recommandable dans le Sacré
ô College; elle est alliée aussi bien
r
que celle de Baussan à plusieurs
autres de la Robe des plus,il-
lultres ;
elle laisse trois freres,
dont l'aîné est Mr de Marescot
,
Chevalier Seigneur de
Toiry & Maréchal des Logis
general de la Cavalerie de France & Chevalier de S. Louis, &
Mrs les Abbez de Marescot,
dont la vie ca exemplaire.
Mrc Louis de Lestrade, Chevalier Seigneur dudit lieu,
Lieutenant général des Armées
du Roy, Lieurenanr des Gardes du Corps de S. M. Gouverneur de Landrecies, & Chevalier de S. Louis.
Je ne puis m'empêcher de
m'étendre davantage sur les
deux Articles suivans.
Mre N. de Chapuys-larFay
,
Prestre Docteur de la
Maison & Societé de Sorbonne,estmortàNevers dansun
âge peu avancé.Ilestoit fils de
feu Mr de Chapuis de la Fay,
Conseiller au Prcfidial de Lyon
& frere de Mr de la Fay, qui.
a
la même Charge à la Cour
des Monnoyes, de Mr de Vaudragon, quia long temps servi en qualité de Capitaine de
Dragons, & de Me la ComteLTe de Souvigny, & proche
-
parent de Mr de Fenoil Maître
de$Requcftçs. Mrl'Abbéde
la Fay avoir cite pendant huit
ou neu f
ans Obeancierde S.
Just
,
c'est à dire Chef de la
premiere Collégiale de Lyon,
& en cette qualité Orateur de
l'Eglise de la même Ville. Il
avoit succedé à Mr Jeannon,
& il eut pour successeur Mr
l'Abbé Rambaut Champrenard Grand
-
Vicaire de Nevers, Mr l'Abbé de la Fay luy
ayant remis cette dignité pour
un Prieuré aux Portes de Nevers, où ila passé le reste de sa.
vie. Mr de la Fay avoir eilé
Prieur de Sorbonne pendant
la Licence, & il avoit même
emporte le Priorat sur Mr
Maigrot aujourd'huy Eveque
de Conon
,
& qui faisoit sa
Licence avecluy, & que l'on
proposoit pour cette Charge.
Mr Philippe Verhcyen de
Verrebroucq Docteur en Medecine
,
Professeur Royal en
Anatomie & en Chirurgie,est
,
mort à Louvain à la 62année
f
de son âge.Saréputation étoit
celebre dans tous les Pays ou
l'on cultive les Lettres. Aprés
I avoir étudié pendant deux an-
;
nées les Humanitez dans le
College de la Sainte Trinité à
Louvain, il étudia laPhiloso-
phic,dans
---------
le fameux College
de Lille, où il fit de si grands
progrés, qu'il emporta le premier Lieu en 1677. dans l'examen général qui sesit des quatre célébrés Collèges de cette
Université. Il avoir projette de
s'attacher ensuite à la Theologie
;
mais la Providence qui
avoir resolu de faire rendre à
l'étude de la Medecine l'hon-
,
neur qui luy estdû, luy inCpiaj
ra le dessein de s'yattacher. Car
au commencement de ses études Theologiques, une grande
inflammation sur l'os de la
jambe qui fut suivie de la gan-
grene
,
ayant mis les Chirurgiens dans la necessité de la
£«uper, il se vit par là moins
propre pour l'état Ecclesiastique, ce qui luy fit tourner ses
veuës vers la Medecine, où il
fitbientôt de si rapides progrés,quelorsqu'il en discouroit avec les autres, il sembloit
plûtost leur Maistre que leur
Confrere ;
enfin aprés avoir
passé par toutes les épreuves
necessaires, & subi les plus rigoureux examens ausquels,
ainsi que disent les Actes de la
Faculté
J
il répondit merveilleusementbien,ilpritledegré
de Licentié en l'année 1681.
ce nouveau titre futpourJIi.i
unaiguillonpour avancer dans
la connoissance de son Art, &
pour n'oublier rien afinde s'yj
perfectionner
; & lpfeu Roy
d'Espagne informé de fou merite & de son érudition, jc|
fie Professeur d'Anatomie en
1.688.&yajoûtaen1692.une!
ProfessiondeChirurgie; itmeritoicbien cec emp
toy
,
ritoit puMque biencetemploy,puisque
l'année suivante (1693.)il donna au public l'ouvrage si estimé, & qui a pour titre dnatar
m'a corporis humani. Il a décrit
avec tant deprécision dans ce
- Livre
Livre toutesles parues du corps
humain, & il en a
si bien expliqué toutes les fonctions, que
toutes les Facultez de Medecine répanduës dans l'Europe,
luy enécrivirent des Lettres de
felicitation, & l'ouvrage a
esté
si estimé
,
qu'on l'a traduit en
Langue Allemande en plusieurs
Cours d'llemagne; &pour
donner enfin plus de poidsau
nouveau Professeur, on luy
; confera en iCle Grade de
Docteur. Alors s'appliquant
uniquement à sa profession, &
negligeant mesme toutes ses
autres affaires, il s'attacha si
fort aux dlff-câions Anatomiques pour se rendre utile
au public, que les siennes ont
toujours eu sur beaucoup d'autres, l'avantage d'une grande
exactitude, soit dans la dissection, soit dans l'adresse à la
faire, soit dms la clarté avec
laquelle il expliquoit chaque
partie dissequée
,
& il est mort
dans le temps qu'il se preparoit
à donner au public un second
tome, ou un supplement à son
Anatomie du corps humain;
& cet ouvrage dont la composition a
fort contribué à
abreger ses jours, paroîcra
bien tôt. Les ouvrages d'Anatomie, ne sont pas les seuls
dont il ait enrichi la Republique des Lettres dans ses heures
de loisir, il a
publié divers traitez pleins d'érudition. Au commencement qu'il s'attacha à la
Medecine, il publia un traité
des Fiévres, ensuite un Abregé
de Theorie
-
pratique, & tout nouvellement un traité sur le
moyen de conserver la fanté,
qui paroîtra bien-tôt. Il y parle avec solidité de l'usage ou
de l'abus des choses non naturelles. Mr Verheyen n'estoit
I
pas seulement sçavant Mede-
cin; il estoit aussiungrand serviteur de Dieu Il ne manquoit
jamais les Fêtes & Dimanches
d'assister à
rous les Offices de
sa Paroisse d'une manicre édisiante.Il prévenoitrout le monde par des offices d'amitié, il
avoic de tres bas sentimens de
soy-même; & il s'estoit si fort
rempli du mépris du monde,
& du neant & de la vanité de
tout ce qu'il contient, que
pour tout testament il n'a
laisséque ces paroles écrites de
sa main en Latin: Philippe Verbeyen Docteur fjr Professeur en
Medecine, a
voulu que lapartie
matertelle de sa perjonne fut cachée dans ce cimetiere
i
de crainte
que ses cendresnecontribuassentà
la profanation de l'Eglise. La Fa.
cu l
te de Medecine a
fait
a
joûter à cette humble& modeste
Epitaphe, celle ci
:
Cygît Mr
Verheyen l'honneur dela Medecine
,
& par sa mort toute la
Medecine est éplorée:Jacet
Verheyen bonor Medicinæ
,
ipso
jaccnte tristantur Medici.Toutes
les Facultez de Medecine des
Pays Bas, ont fait faire pour
luy des Services magnifiques.
a, Je ne puis m'empêcher de
vous parler encore des Morrs
suivantes, N iij
LeR.P.enDieuN.Petit,
Abbé de la Ferté, & en cette
qualité General d'une Congregation particuliere de l'Ordre
deCîteaux, & qui a
fous sa
dépendance plusieurs Maisons
&Abbayes de l'Ordre,est mort
dans son Abbayeâgé de prés
de90. ans. Il estoit de Dijon,
& d'une ancienne famille, dont
estoit déja sorti feu Mr Petit
Abbé & General de Cîteaux,
avant Mr l'Archer qui l'est à
present. La memoire de Mr
l'Abbé de la Ferté y
fera longtemps en benediction; il a
fait
des biens considerables à cette
Maison,tant par l'état où il\'$
mise, que par les acquifitiçyns
qu'il y a
faites: en effet
)
la Maison est une des plus belles Maisons Religieuses qu'on puiffc
voir. Il y a
surtout une court
que l'Abbé, dont je vous apprens la mort y a
faitfaire,
qui est tres- belle, tant à
cau se
de son étenduë
,
qu'à cause de
l'étenduë de pays qu'elle dé-.^
couvre. M. Petit succeda en
cette Abbaye à Mr Bouchu,
frerede Mr le PremierPresident de Dijon
,
qui fut élû
Abbé de Clervaux, & qui quit.Iita la Ferté, quoy que premiere,
Fille de Cîteaux, & par consequent d'un rang superieur i
pour l'Abbaye de Clervaux.
Depuis ce temps là
,
ce digne
Abbé a
fait presque toûjours
une residence continuelle dans
son Abbaye, & il n'en sortoit
jamais que pour des affaires indispensables
,
& qui demandoient absolument sa presence. Son assiduité au Chœur, &
à
tous les exercices de sa Regle,
quoy que chargé d'un grand
nombre d'affaires par rapport
aux Maisons qui dépendoient
de luy
,
estoit édisiante, ses
mœurs étoient douces, & po-
lies, ses manieres simples&
sans faste & sa vie des plus
communes;car quoyquel'Abbé delaFerté air pour sa Mmse particuliere 15. mille livres
de revenu,& qu'ordinairement
ces Mrs mangent en leur particulier,celuy dont je vousapprens la mort, n'a jamais voulu user d'aucune distinction
,
& mangeoit ordinairement an
Refectoir à la teste de sa Cornmunauté. Il disoit souvent qu'il
touchoit au terme de sa vie,
& depuis une tres grande ma'!'
ladie qu'il eut, il n'y a pas encore un an, & dont on ne
croyoit pas qu u put revenir,
il disoittoujours qu'il avoit
reçûResponsum mortis
3
quoy
qu'ilparût assez rétabli de cette premiere maladie. Il a
esté
véritablement pleuré dans son
Abbaye, tous les Religieux le
regardoient comme leur véritable pere, & il y en avoit peu
à qui il n'eut donné le saint
Habit de son Ordre. Il estoit
luy-mesmeProfex de sa Maison, & en avoit eu les principaux emplois avant giie d'y
estre élevé sur le trône Abbatial. Il y
avoit reçu Dom de
Montjournal,qui eut l'Abbaye
de S. Sulpice il y a
deux ans,
& qui vient de luy succeder;
&ily avoit aussireçu Dom
Languet à qui le Roy vient de
donner l'Abbaye de S. Sulpice
,
vacante par réleétion de Dom
de Montjournal à celle de la
, Ferté, & il l'avoit fait Prieur
1
de la Fertédepuis quelques années. L'Abbaye de la Fertéest
dans le Diocese de Châlons en
Bourgogne
-
de mesme que
celle de Cîteaux
,
dont elle c11
premiere Fille.
MreArmand Marquis, de
Vassé
,
Baron de la Rochema- *
bile, Seigneur de Balon, Vida-
me du Mans, Gouverneur du
Chasteau Royal du Plessis lez
Tours, Colonel d'un Regiment de Dragons,&Brigidier
des Armées du Roy, est more
à
la fin du mois d'Avril âgé de
16. ans & dix mois, laissant
posterité de Dame N. de
Beringhen. A
Dame Marie Herbin, épouse de Mre Jean-BaptisteChevatier, Conseiller de la Grand'-
Chambre.
<*-
j
- Mre Pierre du Cambout,
Duc deCoislin, Pair de France,
est mort sans laisserposterité
de feuë Dame N. d'Alegre
1
A
âgé d'environ 56. ans. Il a
cltc
inhumé aux Nouvelles Catholiques. Il estoit de l' Académie
Françoise. Mr de Metz est son
heritier. Il donne deux cens
mille francs qu'ilprétendoit
avoir de Me la Duchesse de
Sully, qu'elle avoit eus de trop
à son Mariage
3
& il les lubtlituë aux petits cnfans de Me la
Maréchale de Rochefort.
Mre Bernard Pinon, Seigneur de Monhucher, Corseiller de la Grand' Chambre
est aussi decedé. Cette mort a
fait monter MrdeCastagneres
de Chasteauneuf à la Grand'-
Chambre.
Dame Marie de Paris, épou
le de Mre Hierôme le Feron
Seigneur d'Orville & de Louvres en Parisis
,
Conseiller de
la Grand'Chambre, est aull
decedée.
Dame Marie-Anne Fermé,
épouse de Mre Louis,Chevalier Seigneur de Montgeroust,
&c. President en la seconde
Chambre des Enquestes du
Parlement, est morte âgée de
24.ans.
Mre Charles de la Boutiere
Chevalier Seigneur de Chagny, l'Esperviere, Maistre de
Requestes, est mort sans poste
rité de feuë Dame N. le
Maître.
Dame Marie de Cosse,Veuve de MreCharles de la Porte
Duc de la Meilleraye, Pair,
Maréchal, & Grand-Maître de
l'Artillerie de France, Chevalier des Ordres du Roy, Lieutenant General pour S. M. de
la Haute & Basse Bretagne, &
Gouverneur des Villes de Nantes &deBrest,estmorteen sa
89année, sans laisser de posterité. Son Corps a
esté inhumé
auxCelestins dans la Chapelle
d'Orleans.
-
DileMarie-Loiïife-Gabriellc
deChoiseul fille de feu Mre
Cesar-Auguste Duc de Choiseul
,
Pair de France
,
Chevalier des Ordres du Roy, & de
Loüise-Gabrielle de la Baume
le Blanc de la Va lliere, sa premiere femme, cft morte sans
a
llianceâgée de 2.7. ans
Fermer
Résumé : Premier Article des Morts, [titre d'après la table]
Le texte relate plusieurs décès notables de personnalités issues de diverses sphères de la société. Parmi les défunts, on compte Mr le Brun de Villeneuve, cadet dans le Régiment des Galliotes, mort à 20 ans après avoir été blessé à la bataille de Mortagne. Il était le fils de Mr le Brun, Auditeur des Comptes, et le petit-neveu de l'illustre Mr le Brun, premier Peintre du Roi. Dame Anne de Villers, épouse de Mr Louis Girard de la Cour des Bois, Chevalier Marquis du Tilhay, est décédée à 86 ans. Elle était également veuve de Mr Pierre Girardin, Conseiller et Secrétaire du Roi. Mr Nicolas Édouard Olier, Chevalier Seigneur de Maisons et Verneuil, Doyen des Conseillers au Grand Conseil, est également mentionné parmi les défunts. D'autres personnalités notables incluent Mr Charles Comte du Liscœc, Capitaine des Cent-Suisses de S.A.R. Monsieur le Duc d'Orléans, remplacé par Mr le Marquis de Nancré, et Dame Catherine Amelot, sœur de Mr le Président Amelot et veuve de Mr Louis de Haussonville, Comte de Vaubecourt. Dame Marguerite de Marescot, épouse de Mr François de Baussan, est décédée à 86 ans. Elle était la fille de Mr Michel de Marescot, Chevalier Seigneur de Thoiry, Conseiller d'État et Maître des Requestes. Le texte mentionne également Mr Louis de Lestrade, Lieutenant Général des Armées du Roi et Chevalier de S. Louis, ainsi que Mr N. de Chapuys-la-Fay, Prêtre Docteur de la Maison et Société de Sorbonne. Mr Philippe Verheyden de Verrebroucq, Docteur en Médecine et Professeur Royal en Anatomie et en Chirurgie, est décédé à Louvain à 62 ans. Le R.P. en Dieu N. Petit, Abbé de la Ferté, est mort à près de 90 ans. Mr Armand Marquis de Vassé, Colonel d'un Régiment de Dragons et Brigadier des Armées du Roi, est décédé à 16 ans et 10 mois. Parmi les autres défunts, on trouve Mr Pierre du Cambout, Duc de Coislin et membre de l'Académie Française, mort à environ 56 ans sans postérité, et Mr Bernard Pinon, Seigneur de Monhucher et Conseiller de la Grand' Chambre. Enfin, Dame Marie de Paris, épouse de Mr Jérôme le Feron, Seigneur d'Orville et de Louvres en Parisis, est également mentionnée. Le texte ajoute également les décès de Dame Marie-Anne Fermé, épouse de Mre Louis, Chevalier Seigneur de Montgeroust, décédée à 24 ans, et de Mre Charles de la Boutiere, Chevalier Seigneur de Chagny et Maître de Requestes, mort sans postérité. Dame Marie de Cosse, veuve de Mre Charles de la Porte Duc de la Meilleraye, est décédée à 89 ans sans postérité. Enfin, Dile Marie-Louïfe-Gabriellc de Choiseul, fille de feu Mre Cesar-Auguste Duc de Choiseul, est décédée sans alliance à l'âge de 27 ans.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2070
p. 160-187
Benefices donnez dans la dernière Promotion, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à l'Article des Benefices donnez par la Roy dans la [...]
Mots clefs :
Bénéfices donnés, Roi, Promotion, Abbayes, Ordre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Benefices donnez dans la dernière Promotion, [titre d'après la table]
Je passe à
l' Article des Benefices donnez par le Roy dansla
derniere Promotion, & je
commence à l'ordinaire par
vous marquer ce que ceux qui
en ontelle pourvusont merité
ducosté de l'Eglise; car, ainj
que je vous ay (OU;O\.lrs marque
,
ce n'est ny aux services
ny à la naissance que le Roy
donne les Benefices; mais cela
ne m'empêche pas de vous parler ensuire de lanaissance&des
services de ceux qui sont distinguez par quelques endroits,
quoy que ce ne soit pas à ces
services & àcettenaissanceque
le Roy ait donné ces Benefices.
** S. M. a
donné l'Abbaye
de S. Sulpice, Ordre de Cifteaux
,
Diocese de Bellay, &
dépendante de Pontigny, à
Dom Languet Prieur de la Fer.
té, & frere de Mr le Comte de
RochefortConseiller
au Par-
lemenf de Bourgogne; de Mr
le Comte de Gergy
,
Gentilhomme ordinaire de Sa Majesté, & son Envoyé Extraordinaire prés du Grand Duc de
Toscane, & qui a
esté ci devant en la mêmequalité prés
des Ducs de Mantouë
,
de
Parme, de Wirtemberg
,
& de
plusieurs autres Princes & Etats
de l'Empire en Allemagne. Il
est aussï frere de Mr le Baron
de Montigny, Colonel de Cuirassiersau service de Monsieur
l'Eleveur de Baviere ;
de Mr
l'AbbéLanguet, Vicaire de
la Paroisse de S. Sulpice, & de
Mr l'Abbé de Coetmaloin
Aumônier de Madame la Duchesse de Bourgogne, & grand
Vicaire de l'Evêché d'Autun,
actuellement à Moulins.
Dom Languet est Docteur
de Sorbonne. Il est très- confideré, & aimé dans son Ordre.
Le feu Abbé de laFertéen faisoit tant de cas qu'il le fie
Prieur de cette Abbaye, & il
a
dit plusieurs fois qu'il desiroit fort qu'il luy fuccedaft.
Cet Abbé estant mort il y a
environ cinq mois, on a procedé à l'élection, & de vingtdeux voix Dom Lai)cyuctcii.,,,i
eu dix pour luy, & celuy qui
estoit Abbé de Saint Sulpice
en a eu douze, & par consequent estant élu Abbé de la
Ferré, l'Abbaye de S. Sulpice
qu'ilpossedoit & qui est à la
nomination du Roy, estant
vacante, Sa Majesté y a
nommé
Dom Languet.
Languer Hubert,- Ministred'Etat d'AugusteDuc deSaxe,
naquit enBourgogne en ij18,
à Viteaux
,
dont estoit GDUverneurson pere Germain Languet, Gentilhomme d'une an- -
cienne famille de l'Autunnois.
Le desir de voyager l'engagea
dés sa jeunesse à passer en Allemagne
,
où il s'attacha à sa
personne & aux sentimens de
Melancthon
;
Auguste ayant
èonnu (on esprit & son habileté pour les négociations se fit
un plaisir de les mettre enœuvre ;
il l'envoya deux fois en
France auprès de Charles IX.
& le fit son Plenipotentiaire à
la Paix de Stetin
,
lorsque cet
Electeur eut esté choisi avec
d'autres Princes pour Médiateur entre les Suédois & les
Moscovites
;
enfin il le retint
en son Conseil pour estlre plus
à portée de le consulter
; Lan-
guet donna dans toutes ces occassons des preuves de son habileté; mais dans la suite mécontent de ce qu'on le foupçonnoit d'avoir voulu répandre en Saxe la doctrine de
Zuingle
,
il se retira de cette
Cour en 1577.le célébré Guillaume Prince d'Orange l'attira
prés de luy, & te servir utilement des conseils de Languer,
qui mourut entre les bras de ce
Prince en 1581. à Anvers ou
il sur enterré. Il avoit eu deux
freres
,
l'un Claude Languet
Seigneur de Saint COrine, qui
s'attacha à lu Cour de la Reine
Catherine de Medicis, & l'autre Guy Languet qui fut Chancelier de Savoye. La famille du
premier subsiste
encore en
Bourgogne avec distinction,
dans les enfans de Denys Languer Seigneur de Rochefort,
Baron de Saffres & Gergy, &c..
Procureur General au Parlement de Dijon. La vie d'Hubert Languet a
esté imprimée
à Hall en Saxe, en 1700. L'on
y a
imprime en mesme temps
un Recueil de Lettres Secrettes
qui regardent ses négociations;
on a
aussi de luy un volume
des Lettres Latines à Camera-
rius,imprime pour la dernière
fois
a
Leipsic, un autre des Let.
tres au Chevalier Sydney fils
du Viceroy d'Irlande,imprime
en 1646.chez Elzewir, une
Relation de l'expedirion d'Augustede Saxe contre Guillaume
Grumbach, & les Revolrez de
cette Province; une Harangue
Françoise à Charles 1 X. Outre
l'ouvrage intitulé, Vindicia contra Ty annos
3
fous le nom de
Stephanusjunius Brutus, Libelle
fameux dont l'Auteur a
esté si
long temps inconnu, & un
Discours des Etats de l'Empire
qui n'a jamais esté imprinlé:
on
on luy attribuë aussi une Apologie pour, Guillaume Prince
d'Orange contre leBan& Edit
du Roy d' Espigne.Joach.Cetmerarius in njitd ph. Aîelanctbonis; Jacq. Auguste de Thou,
L. 74- de son Histoire. Dupleffis Mornay
,
Préfacé de l edir.
latinc du Livre dela Véritable
Religion: Bodinus Dærnon. l. z.
t. C.Jian. VolsPresace des Annales de GuaguinEdit.lar. Gerard Jean Vossius dans la Vie
de Fabien Burgrave de DonaJ
&c. Mr Biyle,Dissertacion sur
le Livre de Stephanus Junïus
I
Brurus.
Sa Majesté ayant esté inforlnée que Dom Perdu Religieux
Profex de l'Abbayedu Gard,
Ordre de Cîceaux, Diocese
d'Ârokns, & Prieurde l'Abbaye de la RIVOUX, de la £lia—
tionde Clevaux depuis qu'il
aembrassé la vie. Monastique,
,
y a
toûjours vécu avec beaucoup de pieré ,-de respict 5C
de sourmssion aux vo docez de
ses Supérieurs
,
d'humilité & 1
de tendresse pour ses Confreres
,
d'amour Se de douceur
envers ceux donc la conduire
luya esté confiée,qu'il
a
passé j
par toutes les chai gc5 deson
Ordre, dans l'exercice dequelles il a
pendant vingt années,
donné des preuves d'une bonne conduite
,
en ayant remply
les devoirs avec toute l'édification, la modesselavigilance,
l'exactitude
,
& la modération
possibles, & convenables à son
état
,
qu'il s'est acquis l'estime
&la consideration de tous ceux
dont il estoit connu, & qu'il
estoit tres capable de remplir
les premieres dignitez de ton
Ordre,l'Abbaye de la GraceDieu du mesme Ordre au
Diocese de Bezançon en Franche-Comté, étant venue à
va-
quer par la mort de Dom Claude François Jou ff oy de Noütllard dernier Abbé, le Roy a
honoré de son choix Dom
Louis Perdu. & l'a nommé à
cette Abbaye. Il estfilsdeMre
Augustin Perdu, & de Dame
Funçoise Lagrené des plusanciennes familles de la Ville d'Amiens,&alliées aux Maisons
les r'u, con fiderables de lamême Ville.
Du costé de son pere, il cft
petit
- neveu de Mis Perdu
Avocats d-ilin-Tuez par leur
merice
,
qui oac excellé dans
leur profession & se [ont,ftC-
quis l'estime & la consideration de toute la Province.
Il est cousin germain deMr
PerduAvocat de la Ville d Amiens, l'un des plus beaux
genies de son temps, qui s'est
ddhngué par son éloquence
& par sa grande érudition, ÔC
qui Lit mort à la stur de sort
âge, regrettélde1 -
tous ceux qui
l'ontconnu.
Il elt aussi cousin de Mr Perdu Tresorier de France de la
même Ville, qui estoit fils de
Mr Perdu Bailly d'Eu.
* Du costé de Me sa mere il
estpetit-neveu de DameMa-
delainePezé, qui estoitundes
plus beaux génies de son sexe,
& de son siecle, laquelle après
avoir mis la Reforme dans
l'Abbaye de Maubuisson Ordre de Cisteaux, & dans rrois
autres Maisons du même Ordrea esté nommée par feu
Giston Duc d'Orléans en
1640. à l'Abbaye de Voysins
pré, de cette Ville,& y
est morte en 1644 en très-bonne
odeur,ayant par savie & par ses
mœursédifiénon feulement les
encore toute la Province, &.
mérité les regrets de tous ceux
donc elleestoit connue. îfljr
<
Il cil arriere petit neveu dcÏ
Mre Francis Rose, qui fut
d'abord Licencié en Droit Canon & Civil, en suite Doyen
de la Cat hédrale. d' Amiens
,, d'où il estoit natifs,&Official
de l'Evêque du même heu, ôc.
qui fut enfin par son rare merite, & par sa pieté profonde
nommé par HenryIV. à l'E.
vêch-é d Orléans en ifyj. &;
qui mourut peu de temps après
regrettéde son Prince qui I 1-ior
noroit de ses bontez, ez de plufleurspersonnes de distinction,
Il a eu aussi pour grand 011-:
cle Mre Nicôlas Lagrené
,
qui*
futélûen1513.Abbédel'Abbaye de Saint Jean d'Amiens, i
Ordre des Chanoines Regu
-
liers de Premonstré
,
& fut
nommé en 1510. par François
I.à l'Evêché d'Ebron
,
& fait i
Suffragant de Mre François de -j
Halleuvin Evêque d'Amiens,
ilfut encore en 1522. élû Abj
bé du Mont Saint Martin, &
mourut le premier Juin1540.
Sa memoire a
esté si recommandable, qu'on a mis son
corps au milieu de la Nef de J
l'Eglise de ladite Abbaye de
SaintJean, fous une tombe de
marbre blanc, soutenuë pn fjx
lions, sur laquelle il est en re- lief couché accompagné de
quatre Anges aux quatre coins;
à l'entour de cette tombe sont
gravez ces mots:Nicolans Lagrene 1540. afifivabat domum
miam
,
& atria m~,atipsum
elegi mibi in filium. 1. i Paral.
t
Ila aussi pour parens, dans
I,E"I!cc) dans l'Epée,& dans
la Robbe
,
un grand nombre
de personnes de nlerite, &
d honneur.
L'AbbayedeS.Sigismonds
a
estédonnée à Me de la Lan-
de, fort estimée dans son Ordre,quoy que Jeune, ce qui
luy a
fait meriter
9
la nominanon du Roy Elle est proche
parente de Mr de la Lande,
ci-devant Colonel de Dragons
,o& Lieurenant général]
pour le Roy dans rOtleanois>
Employqu'ilaeu aprèsla morc^
de Mr le Marquis de la Lan ic
son pere. Le pere <5c le fils DAtl
îous- deux esté honorez du mrcj
de Lieutenans généraux des
Armées du Roy.
Me Carher
a eu
l'Abbaye]
de Blandecque Elle ^exercé
ks principales Charges de sa
Communauté, & toûjours au
gré & à la satisfactionde celles
quiluy estoient (eûmifcs. Elle
porte un nom respéctable dans
l'Eglise, de grands Serviteurs
de Dieu l'ayant porté dans les
deux derniers siecles. L'Abbaye de Blandecque est de l'Ordre de Cisteaux dans le Diocese
de
r
S
Celle
Orner*
de Mouchy
*
a
esté donnée à Me de Monbel de la Menardiere. Cette Dame joint à
une naifrlnce tres distinguée
une vertu qui luy a
souvent
attiré des éloges de ses Superieurs & qui luy a
procuré une
grande consideration dans son
0 dre. Elle a eu coûtes lesprincipales Charges de sa Communauté&elle les a
toujours exercées avec beaucoupde prudence. Elle a un genie superieur
& propre pour les plus grande> affaires. On affure qu'elle
a
fait des progrés surprenans
dans l étude des saintes Lettres.
Cette Abbaye est très ancimJ
ne, & edea eu depuis plusieurs
siecles une alliance de Confraternité avec celle de la Fcrfe,
Diocese de Nismes, & cellede
Goriau, Diocese de Lodeve.
Celle de laBuffiereàMcSe-
i"u deVillerault, qui a
estéélevée dans la Religion depuis sa
plus grande jiuncflè
;
de maniere qu'elle en a
prisde bonne heure l'espnt 6c les ITj;¡xi-,
mes Cette Abbayeestde Ordre de Cisteaux
,
dans le Docese de Bou gcs. Elle est fort
ancienne.
I Celle de Sainte Claire de
Sisteron
,
à
laquelle le Prieuré
de S. Pierre de Souribe
,
autrefois Abbaye, Diocese de Gap,
est uni, à Me de Salamarre de
Revis. L'Abbaye de Sainte
Claire est la trosiéme de ce
Diocese. Celles de Lure & de
~Croiiis sont les deux premieres, & cette derniere est unie
à lEvêché. MrThomassinEvêque de Sisteron
,
un des plus
dignes Prelats du Royaume,
avoit beaucoup d'rlhnle pour
feuë ~Me l'Abbesse de Sainte
Claire, & c'est sur son témoignage que le R>y a
nommé
celle-cy
,
qui joint à une naissance distinguée un merite &
une vertu connuë de toute la
Provence. Ellea iurrourbeau.
coc p
d habileté dans le goUJ
veiûemcnt Ecclesiastique,&il
y a peu de personnes qui s'y
ÍOltllt autant appliquees.
Le Prieuré de Saint Louis de
Rouen à Me de Pommerval
,
Religieuse du même Convent.
Savertu & son merite la distinguent beaucoup. Ellea~lOÛ"
jours accompli avec une fidelité bien édifiante les devoirs
Je son état depuis qu'elle est
dans la Religion; & elle y a
toûjours menéunevietrèspe-
~nitente & tres
-
retirée. On la
consulte de bien des endroits
sur les matieres de spiritualité
;
parcequ'onsçaitqu'elle a
sur
cela de grandes lumieres, &
une expérience de pl ufieursannées.Mrl'Archevêque dcT
Rouen l'estime beaucoup
,
&
c'est le témoignageque cePrélat a
rendu au Royen sa faveur qui a
déterminéce Prince
qui ne cherche dans les choix
qu'ilfait pour l'Eglise, que la
Vertu & lemerile,à luy dpn-
~Der cette ~Digniré. Elle ixfilla
quelquetempsàl' honneur que
SaMajestéluy faisoit,maisenfin des ordres absolus l'ontdeterminée à se charger d un fardeau qu'on a
jugé depuis longtemps n'estre pas rrop pesant
pour elle. Le Prieuré de Saint
Louis d. Rouen est tres -
ancien. Il està peu pté§ de lamê-
me ancienneté que l'Abbaye
de S. Amand qui ell dans la
même Ville, & que celle de
Gomerfontaine. Il a une affinité particuliereavecl'Abbaye
de Filles de Montiers Villiers
qui est dans le même Diocese.
C'est un usage de l'Antiquité
& des premiers Siecles de 1 Ordre Monastique que ces fortes.
de Confraternitez
:
elles formoientune union tres-étroite,
& les Monasteres ainsi liez se
fournissoient reciproquement
les secours spirituels & lestemporels
;
ils s'armoient même
quelquefois -
pour la ~dtffenfe
les unsdes autres; mais c'est sur
tout les Suffrages & les Prieres
que ces sortes d'unions avoient
pour objet principal, comme
le remarque le sçavant Pere
Mabillon, quia fait de si grandes recherches sur l'ordre Monastique.
Le Roy a
donnédepuis quelque temps un Canonicar qui
vacquoit dans l'Eglis Royale
& Collegiale de Nostre Dame
de Ville-neuve lez Avignon,à
Mr l'Abbé Ycard, Ecclesiastiqu.e d'un grand merite, &qui
a
toûjours fait une exacte profcŒoa des vertus & des devoirs
de son e(hc. Il est proche pirent du R. Pere Dom ~Variel
,
Prieur de la ChartreusedeVille neuve, & un des plus grands
sujets de son Ordre. Cet Abbé
est un grand Theologien,&il
estpeud'~Eccltsiftiques mieux
instruits que luy des Principes
de la Morale chrestienne. Il a.
d'autres talens qui luy font
auni beaucoup d'honneur.
l' Article des Benefices donnez par le Roy dansla
derniere Promotion, & je
commence à l'ordinaire par
vous marquer ce que ceux qui
en ontelle pourvusont merité
ducosté de l'Eglise; car, ainj
que je vous ay (OU;O\.lrs marque
,
ce n'est ny aux services
ny à la naissance que le Roy
donne les Benefices; mais cela
ne m'empêche pas de vous parler ensuire de lanaissance&des
services de ceux qui sont distinguez par quelques endroits,
quoy que ce ne soit pas à ces
services & àcettenaissanceque
le Roy ait donné ces Benefices.
** S. M. a
donné l'Abbaye
de S. Sulpice, Ordre de Cifteaux
,
Diocese de Bellay, &
dépendante de Pontigny, à
Dom Languet Prieur de la Fer.
té, & frere de Mr le Comte de
RochefortConseiller
au Par-
lemenf de Bourgogne; de Mr
le Comte de Gergy
,
Gentilhomme ordinaire de Sa Majesté, & son Envoyé Extraordinaire prés du Grand Duc de
Toscane, & qui a
esté ci devant en la mêmequalité prés
des Ducs de Mantouë
,
de
Parme, de Wirtemberg
,
& de
plusieurs autres Princes & Etats
de l'Empire en Allemagne. Il
est aussï frere de Mr le Baron
de Montigny, Colonel de Cuirassiersau service de Monsieur
l'Eleveur de Baviere ;
de Mr
l'AbbéLanguet, Vicaire de
la Paroisse de S. Sulpice, & de
Mr l'Abbé de Coetmaloin
Aumônier de Madame la Duchesse de Bourgogne, & grand
Vicaire de l'Evêché d'Autun,
actuellement à Moulins.
Dom Languet est Docteur
de Sorbonne. Il est très- confideré, & aimé dans son Ordre.
Le feu Abbé de laFertéen faisoit tant de cas qu'il le fie
Prieur de cette Abbaye, & il
a
dit plusieurs fois qu'il desiroit fort qu'il luy fuccedaft.
Cet Abbé estant mort il y a
environ cinq mois, on a procedé à l'élection, & de vingtdeux voix Dom Lai)cyuctcii.,,,i
eu dix pour luy, & celuy qui
estoit Abbé de Saint Sulpice
en a eu douze, & par consequent estant élu Abbé de la
Ferré, l'Abbaye de S. Sulpice
qu'ilpossedoit & qui est à la
nomination du Roy, estant
vacante, Sa Majesté y a
nommé
Dom Languet.
Languer Hubert,- Ministred'Etat d'AugusteDuc deSaxe,
naquit enBourgogne en ij18,
à Viteaux
,
dont estoit GDUverneurson pere Germain Languet, Gentilhomme d'une an- -
cienne famille de l'Autunnois.
Le desir de voyager l'engagea
dés sa jeunesse à passer en Allemagne
,
où il s'attacha à sa
personne & aux sentimens de
Melancthon
;
Auguste ayant
èonnu (on esprit & son habileté pour les négociations se fit
un plaisir de les mettre enœuvre ;
il l'envoya deux fois en
France auprès de Charles IX.
& le fit son Plenipotentiaire à
la Paix de Stetin
,
lorsque cet
Electeur eut esté choisi avec
d'autres Princes pour Médiateur entre les Suédois & les
Moscovites
;
enfin il le retint
en son Conseil pour estlre plus
à portée de le consulter
; Lan-
guet donna dans toutes ces occassons des preuves de son habileté; mais dans la suite mécontent de ce qu'on le foupçonnoit d'avoir voulu répandre en Saxe la doctrine de
Zuingle
,
il se retira de cette
Cour en 1577.le célébré Guillaume Prince d'Orange l'attira
prés de luy, & te servir utilement des conseils de Languer,
qui mourut entre les bras de ce
Prince en 1581. à Anvers ou
il sur enterré. Il avoit eu deux
freres
,
l'un Claude Languet
Seigneur de Saint COrine, qui
s'attacha à lu Cour de la Reine
Catherine de Medicis, & l'autre Guy Languet qui fut Chancelier de Savoye. La famille du
premier subsiste
encore en
Bourgogne avec distinction,
dans les enfans de Denys Languer Seigneur de Rochefort,
Baron de Saffres & Gergy, &c..
Procureur General au Parlement de Dijon. La vie d'Hubert Languet a
esté imprimée
à Hall en Saxe, en 1700. L'on
y a
imprime en mesme temps
un Recueil de Lettres Secrettes
qui regardent ses négociations;
on a
aussi de luy un volume
des Lettres Latines à Camera-
rius,imprime pour la dernière
fois
a
Leipsic, un autre des Let.
tres au Chevalier Sydney fils
du Viceroy d'Irlande,imprime
en 1646.chez Elzewir, une
Relation de l'expedirion d'Augustede Saxe contre Guillaume
Grumbach, & les Revolrez de
cette Province; une Harangue
Françoise à Charles 1 X. Outre
l'ouvrage intitulé, Vindicia contra Ty annos
3
fous le nom de
Stephanusjunius Brutus, Libelle
fameux dont l'Auteur a
esté si
long temps inconnu, & un
Discours des Etats de l'Empire
qui n'a jamais esté imprinlé:
on
on luy attribuë aussi une Apologie pour, Guillaume Prince
d'Orange contre leBan& Edit
du Roy d' Espigne.Joach.Cetmerarius in njitd ph. Aîelanctbonis; Jacq. Auguste de Thou,
L. 74- de son Histoire. Dupleffis Mornay
,
Préfacé de l edir.
latinc du Livre dela Véritable
Religion: Bodinus Dærnon. l. z.
t. C.Jian. VolsPresace des Annales de GuaguinEdit.lar. Gerard Jean Vossius dans la Vie
de Fabien Burgrave de DonaJ
&c. Mr Biyle,Dissertacion sur
le Livre de Stephanus Junïus
I
Brurus.
Sa Majesté ayant esté inforlnée que Dom Perdu Religieux
Profex de l'Abbayedu Gard,
Ordre de Cîceaux, Diocese
d'Ârokns, & Prieurde l'Abbaye de la RIVOUX, de la £lia—
tionde Clevaux depuis qu'il
aembrassé la vie. Monastique,
,
y a
toûjours vécu avec beaucoup de pieré ,-de respict 5C
de sourmssion aux vo docez de
ses Supérieurs
,
d'humilité & 1
de tendresse pour ses Confreres
,
d'amour Se de douceur
envers ceux donc la conduire
luya esté confiée,qu'il
a
passé j
par toutes les chai gc5 deson
Ordre, dans l'exercice dequelles il a
pendant vingt années,
donné des preuves d'une bonne conduite
,
en ayant remply
les devoirs avec toute l'édification, la modesselavigilance,
l'exactitude
,
& la modération
possibles, & convenables à son
état
,
qu'il s'est acquis l'estime
&la consideration de tous ceux
dont il estoit connu, & qu'il
estoit tres capable de remplir
les premieres dignitez de ton
Ordre,l'Abbaye de la GraceDieu du mesme Ordre au
Diocese de Bezançon en Franche-Comté, étant venue à
va-
quer par la mort de Dom Claude François Jou ff oy de Noütllard dernier Abbé, le Roy a
honoré de son choix Dom
Louis Perdu. & l'a nommé à
cette Abbaye. Il estfilsdeMre
Augustin Perdu, & de Dame
Funçoise Lagrené des plusanciennes familles de la Ville d'Amiens,&alliées aux Maisons
les r'u, con fiderables de lamême Ville.
Du costé de son pere, il cft
petit
- neveu de Mis Perdu
Avocats d-ilin-Tuez par leur
merice
,
qui oac excellé dans
leur profession & se [ont,ftC-
quis l'estime & la consideration de toute la Province.
Il est cousin germain deMr
PerduAvocat de la Ville d Amiens, l'un des plus beaux
genies de son temps, qui s'est
ddhngué par son éloquence
& par sa grande érudition, ÔC
qui Lit mort à la stur de sort
âge, regrettélde1 -
tous ceux qui
l'ontconnu.
Il elt aussi cousin de Mr Perdu Tresorier de France de la
même Ville, qui estoit fils de
Mr Perdu Bailly d'Eu.
* Du costé de Me sa mere il
estpetit-neveu de DameMa-
delainePezé, qui estoitundes
plus beaux génies de son sexe,
& de son siecle, laquelle après
avoir mis la Reforme dans
l'Abbaye de Maubuisson Ordre de Cisteaux, & dans rrois
autres Maisons du même Ordrea esté nommée par feu
Giston Duc d'Orléans en
1640. à l'Abbaye de Voysins
pré, de cette Ville,& y
est morte en 1644 en très-bonne
odeur,ayant par savie & par ses
mœursédifiénon feulement les
encore toute la Province, &.
mérité les regrets de tous ceux
donc elleestoit connue. îfljr
<
Il cil arriere petit neveu dcÏ
Mre Francis Rose, qui fut
d'abord Licencié en Droit Canon & Civil, en suite Doyen
de la Cat hédrale. d' Amiens
,, d'où il estoit natifs,&Official
de l'Evêque du même heu, ôc.
qui fut enfin par son rare merite, & par sa pieté profonde
nommé par HenryIV. à l'E.
vêch-é d Orléans en ifyj. &;
qui mourut peu de temps après
regrettéde son Prince qui I 1-ior
noroit de ses bontez, ez de plufleurspersonnes de distinction,
Il a eu aussi pour grand 011-:
cle Mre Nicôlas Lagrené
,
qui*
futélûen1513.Abbédel'Abbaye de Saint Jean d'Amiens, i
Ordre des Chanoines Regu
-
liers de Premonstré
,
& fut
nommé en 1510. par François
I.à l'Evêché d'Ebron
,
& fait i
Suffragant de Mre François de -j
Halleuvin Evêque d'Amiens,
ilfut encore en 1522. élû Abj
bé du Mont Saint Martin, &
mourut le premier Juin1540.
Sa memoire a
esté si recommandable, qu'on a mis son
corps au milieu de la Nef de J
l'Eglise de ladite Abbaye de
SaintJean, fous une tombe de
marbre blanc, soutenuë pn fjx
lions, sur laquelle il est en re- lief couché accompagné de
quatre Anges aux quatre coins;
à l'entour de cette tombe sont
gravez ces mots:Nicolans Lagrene 1540. afifivabat domum
miam
,
& atria m~,atipsum
elegi mibi in filium. 1. i Paral.
t
Ila aussi pour parens, dans
I,E"I!cc) dans l'Epée,& dans
la Robbe
,
un grand nombre
de personnes de nlerite, &
d honneur.
L'AbbayedeS.Sigismonds
a
estédonnée à Me de la Lan-
de, fort estimée dans son Ordre,quoy que Jeune, ce qui
luy a
fait meriter
9
la nominanon du Roy Elle est proche
parente de Mr de la Lande,
ci-devant Colonel de Dragons
,o& Lieurenant général]
pour le Roy dans rOtleanois>
Employqu'ilaeu aprèsla morc^
de Mr le Marquis de la Lan ic
son pere. Le pere <5c le fils DAtl
îous- deux esté honorez du mrcj
de Lieutenans généraux des
Armées du Roy.
Me Carher
a eu
l'Abbaye]
de Blandecque Elle ^exercé
ks principales Charges de sa
Communauté, & toûjours au
gré & à la satisfactionde celles
quiluy estoient (eûmifcs. Elle
porte un nom respéctable dans
l'Eglise, de grands Serviteurs
de Dieu l'ayant porté dans les
deux derniers siecles. L'Abbaye de Blandecque est de l'Ordre de Cisteaux dans le Diocese
de
r
S
Celle
Orner*
de Mouchy
*
a
esté donnée à Me de Monbel de la Menardiere. Cette Dame joint à
une naifrlnce tres distinguée
une vertu qui luy a
souvent
attiré des éloges de ses Superieurs & qui luy a
procuré une
grande consideration dans son
0 dre. Elle a eu coûtes lesprincipales Charges de sa Communauté&elle les a
toujours exercées avec beaucoupde prudence. Elle a un genie superieur
& propre pour les plus grande> affaires. On affure qu'elle
a
fait des progrés surprenans
dans l étude des saintes Lettres.
Cette Abbaye est très ancimJ
ne, & edea eu depuis plusieurs
siecles une alliance de Confraternité avec celle de la Fcrfe,
Diocese de Nismes, & cellede
Goriau, Diocese de Lodeve.
Celle de laBuffiereàMcSe-
i"u deVillerault, qui a
estéélevée dans la Religion depuis sa
plus grande jiuncflè
;
de maniere qu'elle en a
prisde bonne heure l'espnt 6c les ITj;¡xi-,
mes Cette Abbayeestde Ordre de Cisteaux
,
dans le Docese de Bou gcs. Elle est fort
ancienne.
I Celle de Sainte Claire de
Sisteron
,
à
laquelle le Prieuré
de S. Pierre de Souribe
,
autrefois Abbaye, Diocese de Gap,
est uni, à Me de Salamarre de
Revis. L'Abbaye de Sainte
Claire est la trosiéme de ce
Diocese. Celles de Lure & de
~Croiiis sont les deux premieres, & cette derniere est unie
à lEvêché. MrThomassinEvêque de Sisteron
,
un des plus
dignes Prelats du Royaume,
avoit beaucoup d'rlhnle pour
feuë ~Me l'Abbesse de Sainte
Claire, & c'est sur son témoignage que le R>y a
nommé
celle-cy
,
qui joint à une naissance distinguée un merite &
une vertu connuë de toute la
Provence. Ellea iurrourbeau.
coc p
d habileté dans le goUJ
veiûemcnt Ecclesiastique,&il
y a peu de personnes qui s'y
ÍOltllt autant appliquees.
Le Prieuré de Saint Louis de
Rouen à Me de Pommerval
,
Religieuse du même Convent.
Savertu & son merite la distinguent beaucoup. Ellea~lOÛ"
jours accompli avec une fidelité bien édifiante les devoirs
Je son état depuis qu'elle est
dans la Religion; & elle y a
toûjours menéunevietrèspe-
~nitente & tres
-
retirée. On la
consulte de bien des endroits
sur les matieres de spiritualité
;
parcequ'onsçaitqu'elle a
sur
cela de grandes lumieres, &
une expérience de pl ufieursannées.Mrl'Archevêque dcT
Rouen l'estime beaucoup
,
&
c'est le témoignageque cePrélat a
rendu au Royen sa faveur qui a
déterminéce Prince
qui ne cherche dans les choix
qu'ilfait pour l'Eglise, que la
Vertu & lemerile,à luy dpn-
~Der cette ~Digniré. Elle ixfilla
quelquetempsàl' honneur que
SaMajestéluy faisoit,maisenfin des ordres absolus l'ontdeterminée à se charger d un fardeau qu'on a
jugé depuis longtemps n'estre pas rrop pesant
pour elle. Le Prieuré de Saint
Louis d. Rouen est tres -
ancien. Il està peu pté§ de lamê-
me ancienneté que l'Abbaye
de S. Amand qui ell dans la
même Ville, & que celle de
Gomerfontaine. Il a une affinité particuliereavecl'Abbaye
de Filles de Montiers Villiers
qui est dans le même Diocese.
C'est un usage de l'Antiquité
& des premiers Siecles de 1 Ordre Monastique que ces fortes.
de Confraternitez
:
elles formoientune union tres-étroite,
& les Monasteres ainsi liez se
fournissoient reciproquement
les secours spirituels & lestemporels
;
ils s'armoient même
quelquefois -
pour la ~dtffenfe
les unsdes autres; mais c'est sur
tout les Suffrages & les Prieres
que ces sortes d'unions avoient
pour objet principal, comme
le remarque le sçavant Pere
Mabillon, quia fait de si grandes recherches sur l'ordre Monastique.
Le Roy a
donnédepuis quelque temps un Canonicar qui
vacquoit dans l'Eglis Royale
& Collegiale de Nostre Dame
de Ville-neuve lez Avignon,à
Mr l'Abbé Ycard, Ecclesiastiqu.e d'un grand merite, &qui
a
toûjours fait une exacte profcŒoa des vertus & des devoirs
de son e(hc. Il est proche pirent du R. Pere Dom ~Variel
,
Prieur de la ChartreusedeVille neuve, & un des plus grands
sujets de son Ordre. Cet Abbé
est un grand Theologien,&il
estpeud'~Eccltsiftiques mieux
instruits que luy des Principes
de la Morale chrestienne. Il a.
d'autres talens qui luy font
auni beaucoup d'honneur.
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Résumé : Benefices donnez dans la dernière Promotion, [titre d'après la table]
Le texte traite de la promotion de bénéfices ecclésiastiques accordés par le roi, soulignant que ces nominations ne sont pas basées sur les services ou la naissance, mais sur les mérites ecclésiastiques. Plusieurs nominations sont mentionnées, notamment celle de Dom Languet à l'Abbaye de Saint-Sulpice, Ordre de Cîteaux, Diocèse de Bellay. Dom Languet est décrit comme un homme respecté et confié dans son ordre, et frère de plusieurs personnalités influentes. Le texte détaille également la vie et les réalisations de Languer Hubert, un ministre d'État d'Auguste Duc de Saxe, connu pour ses habilités en négociations et ses écrits. D'autres nominations incluent Dom Perdu à l'Abbaye de la Grâce-Dieu en Franche-Comté, Me de la Lande à l'Abbaye de Saint-Sigismond, Me de Salmarre de Revis à l'Abbaye de Sainte Claire de Sisteron, et Me de Pommerval au Prieuré de Saint Louis de Rouen. Ces personnes sont louées pour leurs vertus, leurs mérites et leurs contributions à leurs ordres respectifs. Le texte mentionne également des alliances de confraternité entre certaines abbayes et des usages monastiques anciens.
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2071
p. 187-1940
Election de Dom de Montjournal à la dignité d'Abbé de la Ferté, [titre d'après la table]
Début :
Dom N... Vernois de Montjournal Abbé nommé de Saint [...]
Mots clefs :
Dom Vernois de Montjournal, Élection, Saint Sulpice, Abbé de la Ferté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Election de Dom de Montjournal à la dignité d'Abbé de la Ferté, [titre d'après la table]
Dom N.Vernois de Montjournal Abbé nommé de Saint
Sulpice en Bugey &,quin,âvilt
pas encore reçu la ~B-nedi& on Abbatiale,
a lnéélûdet'uis
quelque tempsAbbé de la
Ferté. Mr Pinon Intendant
de Bourgogne prcfida à cette
élection & c'est la dernierc
fonction qu'il ait faite de son
employ en Bourgogne. Dom
de Montjournal estoit Abbé
de Saint Sulpice depuis environ
deux années. Il y en a
Gx ou
sept que le Roy luy donna
une Abbaye de l'Etroite Obfervance de Cîteaux, mais sur
ce qu'on representa à S. M.
que ce Religieux n'estoit pas
de la Reforme, ce Prince
dont la justice regle toutes les
avions craignant qu'un Abbé
qui n'estoit pas Reformé ne
pût pas compatir avec des
Religieux quil'estoient revoqua ta grace qu'il luy avoir
faite, maisen luy laissantl'esperancede le dédommager
bien tost
; en effet Mrs de
Guenegaud, à la famille desquels ce Religieux estoit fore
attaché
3
ayant fait ressouvenir
S. M. de la grace qu'il avoir
promis à Dom deMontjournal, il luy donna il y a
environ deux annéesl'Abbaye
de Saint Sulpice qui vaquoit
par la mort de Mr de Montholon frere du feu premief
President de Rouen. Il estoit
alors Professeur en Théologie:
auCollege des Bernardins de
Paris, & il n'y avoit que très,
peu de temps qu'il avoit pris le
Bonner de Docteur de~Soi-bon:
ne
,
la Licence dont ,il eiloicj
avec feu Mr 1 Abbé d'Heudi-^
court nommé Evêque dE^
vreux
,
n'ayant fini qu'avec
l'année1703. Il n'avoit pasencore esté beni Abbé, de S.
Sulpice lors qu'ilaestée|uj
Abbé de la Ferté. Il a eu pour
concurrent Dom Languet
Prieur de laFerté sur lequc.i,.i-il
ne l'a emportéque de deux
voix, & le même Dom Lan-J
J
guet a en fuite esté son successeur en l'Abbaye de Saint Sulpice qui est trcs ancienne &
qui a
eud'illustres Abbez qui
luy ont fait de grands biens ;
tels sont les Moyna, & les
Ecrevieu, Abbez de S. Sulpice
dont on voit encore les Armes
dans une belle Crosse & dans
le Chœur de cette ancienne
Abbaye. Dom de Montjournal a un frere Chanoine de
Noyonqui y
est fort estimé,
&que feu Mr de Tonnerre y
attira;il ena unautre Conseiller au Presidial de Moulins. Ils.
font de cette Ville-là & d'une
ï
ancienne famille de Bourbonnois. Le nouvel Abbé a
elle
fort regretté à Saint Sulpice ;
ila quitté ce lieu au bruit que
répandoient dans toute 1Abbaye les pleurs & les gem.Hemens de ses Religieux, de ses
Domestiques & de tous les
Paysans des Villages dépendant de Saint Sulpice qui
estoient accourus pour recevoir ses derniers adieux & sa
Bénédiction & qui fondoient
tous en larm-s en voyanr qu'il
s'élolgnoit d'eux pour ne les
plus revoir.Jamaisspectacle
ne fut plus couchant,les manic..
res
[CS de cet Abbé avoient cité
si gracieuses
,
si douces, & si
prévenantes qu'on ne doit pas
estre surpris des regrets que
son départ acaufez dans toute
la Province du Bugey. La
Noblesse qui le cherissoit a
aulh pris part à l'affliction
publique; un grand nombre
de Gentilshommes & d'Ecclesiastiques du voisinagevinrent
luy rendre leurs hommages
pour
la derniere fois presque
tous fondant en larmes. La
maniere dont cet Abbé avoit
Ivlcu avec eux les avoir charmez. SaMaisonestoit ouverte
a tous les honnestes gens qui
y
estoientreçus avec une politesse & une sage profusion qui
faisoient beaucoup d'honneur
à cet Abbé. Les pauvres y
ont le plus perdu: aussi leurs
'04 regretsle fontils faits remarqu
Sulpice en Bugey &,quin,âvilt
pas encore reçu la ~B-nedi& on Abbatiale,
a lnéélûdet'uis
quelque tempsAbbé de la
Ferté. Mr Pinon Intendant
de Bourgogne prcfida à cette
élection & c'est la dernierc
fonction qu'il ait faite de son
employ en Bourgogne. Dom
de Montjournal estoit Abbé
de Saint Sulpice depuis environ
deux années. Il y en a
Gx ou
sept que le Roy luy donna
une Abbaye de l'Etroite Obfervance de Cîteaux, mais sur
ce qu'on representa à S. M.
que ce Religieux n'estoit pas
de la Reforme, ce Prince
dont la justice regle toutes les
avions craignant qu'un Abbé
qui n'estoit pas Reformé ne
pût pas compatir avec des
Religieux quil'estoient revoqua ta grace qu'il luy avoir
faite, maisen luy laissantl'esperancede le dédommager
bien tost
; en effet Mrs de
Guenegaud, à la famille desquels ce Religieux estoit fore
attaché
3
ayant fait ressouvenir
S. M. de la grace qu'il avoir
promis à Dom deMontjournal, il luy donna il y a
environ deux annéesl'Abbaye
de Saint Sulpice qui vaquoit
par la mort de Mr de Montholon frere du feu premief
President de Rouen. Il estoit
alors Professeur en Théologie:
auCollege des Bernardins de
Paris, & il n'y avoit que très,
peu de temps qu'il avoit pris le
Bonner de Docteur de~Soi-bon:
ne
,
la Licence dont ,il eiloicj
avec feu Mr 1 Abbé d'Heudi-^
court nommé Evêque dE^
vreux
,
n'ayant fini qu'avec
l'année1703. Il n'avoit pasencore esté beni Abbé, de S.
Sulpice lors qu'ilaestée|uj
Abbé de la Ferté. Il a eu pour
concurrent Dom Languet
Prieur de laFerté sur lequc.i,.i-il
ne l'a emportéque de deux
voix, & le même Dom Lan-J
J
guet a en fuite esté son successeur en l'Abbaye de Saint Sulpice qui est trcs ancienne &
qui a
eud'illustres Abbez qui
luy ont fait de grands biens ;
tels sont les Moyna, & les
Ecrevieu, Abbez de S. Sulpice
dont on voit encore les Armes
dans une belle Crosse & dans
le Chœur de cette ancienne
Abbaye. Dom de Montjournal a un frere Chanoine de
Noyonqui y
est fort estimé,
&que feu Mr de Tonnerre y
attira;il ena unautre Conseiller au Presidial de Moulins. Ils.
font de cette Ville-là & d'une
ï
ancienne famille de Bourbonnois. Le nouvel Abbé a
elle
fort regretté à Saint Sulpice ;
ila quitté ce lieu au bruit que
répandoient dans toute 1Abbaye les pleurs & les gem.Hemens de ses Religieux, de ses
Domestiques & de tous les
Paysans des Villages dépendant de Saint Sulpice qui
estoient accourus pour recevoir ses derniers adieux & sa
Bénédiction & qui fondoient
tous en larm-s en voyanr qu'il
s'élolgnoit d'eux pour ne les
plus revoir.Jamaisspectacle
ne fut plus couchant,les manic..
res
[CS de cet Abbé avoient cité
si gracieuses
,
si douces, & si
prévenantes qu'on ne doit pas
estre surpris des regrets que
son départ acaufez dans toute
la Province du Bugey. La
Noblesse qui le cherissoit a
aulh pris part à l'affliction
publique; un grand nombre
de Gentilshommes & d'Ecclesiastiques du voisinagevinrent
luy rendre leurs hommages
pour
la derniere fois presque
tous fondant en larmes. La
maniere dont cet Abbé avoit
Ivlcu avec eux les avoir charmez. SaMaisonestoit ouverte
a tous les honnestes gens qui
y
estoientreçus avec une politesse & une sage profusion qui
faisoient beaucoup d'honneur
à cet Abbé. Les pauvres y
ont le plus perdu: aussi leurs
'04 regretsle fontils faits remarqu
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Résumé : Election de Dom de Montjournal à la dignité d'Abbé de la Ferté, [titre d'après la table]
Dom Vernois de Montjournal, abbé de Saint-Sulpice en Bugey, fut élu abbé de la Ferté avant même de recevoir la bénédiction abbatiale. Cette élection, supervisée par Mr Pinon, Intendant de Bourgogne, marqua la dernière fonction de ce dernier en Bourgogne. Dom de Montjournal avait été abbé de Saint-Sulpice pendant environ deux ans, après avoir reçu cette abbaye grâce à l'intervention de la famille Guénégaud. Précédemment, le roi lui avait offert une abbaye de l'Étroite Observance de Cîteaux, mais cette grâce fut révoquée car il n'appartenait pas à la Réforme. Le roi lui avait promis un dédommagement. Dom de Montjournal était également professeur de théologie au Collège des Bernardins de Paris et avait récemment obtenu le bonnet de docteur en Sorbonne. Son élection à la Ferté fut contestée par Dom Languet, prieur de la Ferté, qui obtint deux voix de moins. Dom de Montjournal avait un frère chanoine de Noyon et un autre conseiller au Présidial de Moulins. Son départ de Saint-Sulpice fut marqué par des pleurs et des regrets profonds de la part des religieux, des domestiques et des paysans des villages dépendants de l'abbaye. La noblesse et les ecclésiastiques du voisinage vinrent lui rendre hommage, touchés par sa manière de vivre et sa générosité envers les pauvres.
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2072
p. 194-201
Ce qui s'est passé au Chapitre Provincial des grands Augustins, tenu dans leur grand Convent de Lyon, [titre d'après la table]
Début :
Le Chapitre Provincial des Augustins s'est tenu depuis quelque temps [...]
Mots clefs :
Chapitre Provincial, Couvent des augustins, Lyon, Père le Blanc, Docteur, Harangue
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texteReconnaissance textuelle : Ce qui s'est passé au Chapitre Provincial des grands Augustins, tenu dans leur grand Convent de Lyon, [titre d'après la table]
Le Chapitre Provincial des
Augustins s'est tenu depuis
quelque temps dans leur grand
Convent de Lyon. Le Pçjc de
Morillon de Poyle Docteur de>
Sorbonne & de la Ville de
Beziers, ayant fini son temps
de Provincial, on luy a
donné
pour successeur le P. de Coha-
de de la Province d'Auvergne, & qui a
déjà pasle par les
charges principales de l'Ordre.
Le P. le Blanc Docteur de Sorbonne & d'un merite generalement reconnu a
esté fait Definiteur. Selon l'usage ordinaire il y eut des Theses de Theologie dans le cours de ce Chapitre Le P. de Courcclles Saint
Julien d'une Maison très qualissée de FrancheComté, Pretre de cct Ordre, en soutint le
Lundy il. du mois de May
dans l'Eglise. Elles estoient sur
la Penitence. Mr de Cohadc
Docteur de la Maison & So-*
cieté de Sorbonne, Custode de
l'Eglise Paroissiale de SainteCroix, & un des Vicaires Généraux de Mr l'Archevêque de
Lyon en fit l'ouverture par une l,
tres-belle Harangue à la gloire,
du Soûtenantqu'ilfelicita sur
le retour de sa santo'-( lePere dcl
Saint Julien avoit c:fié:plaladc à
Cremieuoùil demeure) & dans
laquelleil donna des loüanges
àl'Ordre des Augustins,&aux
grands hommes qui en font
fortis.Gilles de Rome,&un
grand nombre d'autres n'ysu
lent pas oubliez. Il argument
ensuite sur i'Amicion;& il ifJ
r
puya beaucoup sur un Décret
de laFaculté de Paris, qui semble favoriser l'opinion de ceux
qui disent quel'amour de Dieu
commence n'est pas absolumenc necessaire dans ce Sacrement. Un jeune Docteur de
Sorbonne argumenta ensuite
sur l'inutilité de la Penitence
pour la justification(vous sçavez sans doute, que dans la
dispute celuy qui argumente
prend toûjours le mauvais parti > ôc attaquede frontlesveritez les mieux établies, & que
ce ne font que des combats
feints) ce jeune Docteur s'ap-
puya de l'autorité de quantité
de Conciles, & de celle de la
Confession d'Aufbourg,& sur
tout cela il étala une grande
érudition. Le P. Rolin Jacobin
Bachelier de Sorbonne &grand
Predicateur, argumenta enfuite sur l'Attrition
,
& unPcre
Carme qui prit enfuitc la These argumenta fort solidement
sur la necessité de se confesser
& de recourir à la Penitence,
dés qu'on estoit tombé dans le
péchémortel, sous peine d'en
commettre de nouveau chaque fois qu'on diffère de recourir au remede. Enfin le Perc
Valant Jesuite & un des Professeurs de Theologie dans le
grand College, fit laclôture;
il commença par une Harangue qui fut tres belle,& d'une
latinité très pure; illoü
1
fort le
Soutenant,&il parla de la noblesse de son origine d'une maniere très -
avantageuse. Il s'étendit ensuite sur l'affinitéqu'il
y avoit toujours euë entre l'Ordre des Augustins & la Compagnie de Jesus. Illoüa fort les
grands hommes sortis du premier de ces Or dres, & à cette
occasion il parla de Mr l'Evêque d'Ascalonquiest à la Chi-
ne, &,qui a
esté Augustin, Ce
Prélat dans les. questionsagîtées en ce Pays-là, apris hautcment le parti desPP. Jesuites,
sur cela le Pere Valant fit une
belle& touchante peinture île
ItCâf ou est à present la'ç-hrftienté en la Chine; & en parlant de leurs adversairesqu'il
traita de Scioli, il eniît desportraits qui plurent fort. Son argument fut court à cause de
l'heure qui sonna. Le Soutenant fit ensuite son Harangue,
qui fut tresbelle&biendéclamée,, Elleestoità laloüangedu
Chapitre Provincial. Le Perc
Rousset Docteur en Theologie presidoit.
Augustins s'est tenu depuis
quelque temps dans leur grand
Convent de Lyon. Le Pçjc de
Morillon de Poyle Docteur de>
Sorbonne & de la Ville de
Beziers, ayant fini son temps
de Provincial, on luy a
donné
pour successeur le P. de Coha-
de de la Province d'Auvergne, & qui a
déjà pasle par les
charges principales de l'Ordre.
Le P. le Blanc Docteur de Sorbonne & d'un merite generalement reconnu a
esté fait Definiteur. Selon l'usage ordinaire il y eut des Theses de Theologie dans le cours de ce Chapitre Le P. de Courcclles Saint
Julien d'une Maison très qualissée de FrancheComté, Pretre de cct Ordre, en soutint le
Lundy il. du mois de May
dans l'Eglise. Elles estoient sur
la Penitence. Mr de Cohadc
Docteur de la Maison & So-*
cieté de Sorbonne, Custode de
l'Eglise Paroissiale de SainteCroix, & un des Vicaires Généraux de Mr l'Archevêque de
Lyon en fit l'ouverture par une l,
tres-belle Harangue à la gloire,
du Soûtenantqu'ilfelicita sur
le retour de sa santo'-( lePere dcl
Saint Julien avoit c:fié:plaladc à
Cremieuoùil demeure) & dans
laquelleil donna des loüanges
àl'Ordre des Augustins,&aux
grands hommes qui en font
fortis.Gilles de Rome,&un
grand nombre d'autres n'ysu
lent pas oubliez. Il argument
ensuite sur i'Amicion;& il ifJ
r
puya beaucoup sur un Décret
de laFaculté de Paris, qui semble favoriser l'opinion de ceux
qui disent quel'amour de Dieu
commence n'est pas absolumenc necessaire dans ce Sacrement. Un jeune Docteur de
Sorbonne argumenta ensuite
sur l'inutilité de la Penitence
pour la justification(vous sçavez sans doute, que dans la
dispute celuy qui argumente
prend toûjours le mauvais parti > ôc attaquede frontlesveritez les mieux établies, & que
ce ne font que des combats
feints) ce jeune Docteur s'ap-
puya de l'autorité de quantité
de Conciles, & de celle de la
Confession d'Aufbourg,& sur
tout cela il étala une grande
érudition. Le P. Rolin Jacobin
Bachelier de Sorbonne &grand
Predicateur, argumenta enfuite sur l'Attrition
,
& unPcre
Carme qui prit enfuitc la These argumenta fort solidement
sur la necessité de se confesser
& de recourir à la Penitence,
dés qu'on estoit tombé dans le
péchémortel, sous peine d'en
commettre de nouveau chaque fois qu'on diffère de recourir au remede. Enfin le Perc
Valant Jesuite & un des Professeurs de Theologie dans le
grand College, fit laclôture;
il commença par une Harangue qui fut tres belle,& d'une
latinité très pure; illoü
1
fort le
Soutenant,&il parla de la noblesse de son origine d'une maniere très -
avantageuse. Il s'étendit ensuite sur l'affinitéqu'il
y avoit toujours euë entre l'Ordre des Augustins & la Compagnie de Jesus. Illoüa fort les
grands hommes sortis du premier de ces Or dres, & à cette
occasion il parla de Mr l'Evêque d'Ascalonquiest à la Chi-
ne, &,qui a
esté Augustin, Ce
Prélat dans les. questionsagîtées en ce Pays-là, apris hautcment le parti desPP. Jesuites,
sur cela le Pere Valant fit une
belle& touchante peinture île
ItCâf ou est à present la'ç-hrftienté en la Chine; & en parlant de leurs adversairesqu'il
traita de Scioli, il eniît desportraits qui plurent fort. Son argument fut court à cause de
l'heure qui sonna. Le Soutenant fit ensuite son Harangue,
qui fut tresbelle&biendéclamée,, Elleestoità laloüangedu
Chapitre Provincial. Le Perc
Rousset Docteur en Theologie presidoit.
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Résumé : Ce qui s'est passé au Chapitre Provincial des grands Augustins, tenu dans leur grand Convent de Lyon, [titre d'après la table]
Le Chapitre Provincial des Augustins s'est tenu récemment au grand couvent de Lyon. Le Père Morillon de Poyle a terminé son mandat de Provincial et a été remplacé par le Père de Cohade de la Province d'Auvergne. Le Père le Blanc a été nommé Définiteur. Conformément à la tradition, des thèses de théologie ont été soutenues. Le Père de Courcelles Saint Julien a soutenu des thèses sur la pénitence le 11 mai. Monsieur de Cohade a ouvert la séance en louant le soutenant et l'Ordre des Augustins, mentionnant Gilles de Rome. Un jeune Docteur de Sorbonne a argumenté sur l'inutilité de la pénitence pour la justification. Le Père Rolin et un Père Carme ont ensuite discuté de l'attrition et de la nécessité de la confession. Le Père Valant, Jésuite, a clôturé les débats en latin, soulignant l'affinité entre les Augustins et la Compagnie de Jésus. Il a également parlé des chrétiens en Chine. Le soutenant a conclu en louant le Chapitre Provincial, sous la présidence du Père Rousset.
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2073
p. 2017-206
Mariages, [titre d'après la table]
Début :
Le 20e May, Mr le Marquis de Mont-rond chef de la maison [...]
Mots clefs :
Époux, Contrat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mariages, [titre d'après la table]
Le i,oc May, Mr le Marquis
de Monc-rond chef de la
Maison Saint Germain d'Apchon, épousa à Lyon Mlle de
Corgenon fille du Baron dece
nom, Gentilhomme de Bresse.
Ce Marquis descend d'une
sœur du Maréchal de S. André,
tué à la Bataille de Dreux,
& S. André belle Terre, est
dans leur Maison depuis ce
temps-là.
En 1302. l'un des Ancêtres
du nouvel Epoux fit une transaction avec le Comte de Fores,
dans laquelle il prenoit la ^sa-ilire de haut ôc puissant Seigneur qui dans ces tempsne se
d onnoit qu'aux perfonne^tresillustrées
,
ou par l'ancienneté
de leur Noblesse ou par, 1élévation de leur dignnité. Ces
nouveaux Epoux font universellement estimez
,
le jeune
Cavalier ayant beaucoup de
poliressfe & de sage conduite,
/>{. la Dlle ayant tous les agremens du corps & dePcfprit,<5c
une régularité qui la fait prttposer pour exemple dans ces
Provinces. La lecture de tous
les ouvragesd'esprit dit tcinps,
n'afaitquecultiver k. sien sans
le faflcr comme il arriveà
quelques personnes de son
sexe. On ne connoist point
qu'elle soit remplie de cette
lecture, que lorsque la corrtptaitanccia force d'en faire
part aux autres.
Mr le Baron de Corgenon
pere de la Dlle a
esté longtempsSyndic de la Noblesse de
Srcfle. Il estde l'ancienne Mai-
-
sondes Chappuis,originaires
de Çoindrieu,& qui jounToient
de le qualité de Nobles dés le
•14°fiect, comme on le justifie -
par Le contrat, de Mariagede
1
Noble Loüis de Chappuis, fils
de Noble Pierre de Chappuls,
en datte du 14. Janvier 1395"
d'eux sortirent diverses branches) celle de Mr le Baron deCorgenon établie en Bresse,
celle de Mr de la Foy, &celle
de Mrde Magniola. Il y en a
une autre en Dauphiné, d'où
Mrs de Bionas, dePassins,de
Bienaffis & de Pommier font
sortis. Thomas de Chappuis
laissa par[Qn Testament fait en
Jfl7. des pensions viagèresà
deux de ses filles Religieuses à
Montfleury prés de Grenoble
où il n'entre que des Demoi-
selles. Pierre de Chappuisde
Bionas épousaen 1606. Marguerite de Difimieu, fille de
haut & puissant Seigneur Ccsar, Chevalier Seigneur de Difilnicl:1, &c. Gouverneur de
Vienne. Une autre branche de
cette Maison s'etf établie à
Toulouse.Le Commandant
de la Citadelle de Perpignan,
un des plus honnêtes hommes
du Royaume en est sorti.
Mr le Comte de Gaffé, fils
de Mr le Maréchal de Matignon, a
épousé Mlle de Château renault fille du Maréchal
de ce nom. Mr de Matignon a
prié le Roy de trouver bon
qu'il donnast au Marquis de
Gaffé son fils, le Gouvernement qu'il avoir dans le Pays
,
d'Artois. Sa Majesté l'a agréé,
& luy a
confirmé le même
Brevet de retenuë qu'il avoit
defliis.
de Monc-rond chef de la
Maison Saint Germain d'Apchon, épousa à Lyon Mlle de
Corgenon fille du Baron dece
nom, Gentilhomme de Bresse.
Ce Marquis descend d'une
sœur du Maréchal de S. André,
tué à la Bataille de Dreux,
& S. André belle Terre, est
dans leur Maison depuis ce
temps-là.
En 1302. l'un des Ancêtres
du nouvel Epoux fit une transaction avec le Comte de Fores,
dans laquelle il prenoit la ^sa-ilire de haut ôc puissant Seigneur qui dans ces tempsne se
d onnoit qu'aux perfonne^tresillustrées
,
ou par l'ancienneté
de leur Noblesse ou par, 1élévation de leur dignnité. Ces
nouveaux Epoux font universellement estimez
,
le jeune
Cavalier ayant beaucoup de
poliressfe & de sage conduite,
/>{. la Dlle ayant tous les agremens du corps & dePcfprit,<5c
une régularité qui la fait prttposer pour exemple dans ces
Provinces. La lecture de tous
les ouvragesd'esprit dit tcinps,
n'afaitquecultiver k. sien sans
le faflcr comme il arriveà
quelques personnes de son
sexe. On ne connoist point
qu'elle soit remplie de cette
lecture, que lorsque la corrtptaitanccia force d'en faire
part aux autres.
Mr le Baron de Corgenon
pere de la Dlle a
esté longtempsSyndic de la Noblesse de
Srcfle. Il estde l'ancienne Mai-
-
sondes Chappuis,originaires
de Çoindrieu,& qui jounToient
de le qualité de Nobles dés le
•14°fiect, comme on le justifie -
par Le contrat, de Mariagede
1
Noble Loüis de Chappuis, fils
de Noble Pierre de Chappuls,
en datte du 14. Janvier 1395"
d'eux sortirent diverses branches) celle de Mr le Baron deCorgenon établie en Bresse,
celle de Mr de la Foy, &celle
de Mrde Magniola. Il y en a
une autre en Dauphiné, d'où
Mrs de Bionas, dePassins,de
Bienaffis & de Pommier font
sortis. Thomas de Chappuis
laissa par[Qn Testament fait en
Jfl7. des pensions viagèresà
deux de ses filles Religieuses à
Montfleury prés de Grenoble
où il n'entre que des Demoi-
selles. Pierre de Chappuisde
Bionas épousaen 1606. Marguerite de Difimieu, fille de
haut & puissant Seigneur Ccsar, Chevalier Seigneur de Difilnicl:1, &c. Gouverneur de
Vienne. Une autre branche de
cette Maison s'etf établie à
Toulouse.Le Commandant
de la Citadelle de Perpignan,
un des plus honnêtes hommes
du Royaume en est sorti.
Mr le Comte de Gaffé, fils
de Mr le Maréchal de Matignon, a
épousé Mlle de Château renault fille du Maréchal
de ce nom. Mr de Matignon a
prié le Roy de trouver bon
qu'il donnast au Marquis de
Gaffé son fils, le Gouvernement qu'il avoir dans le Pays
,
d'Artois. Sa Majesté l'a agréé,
& luy a
confirmé le même
Brevet de retenuë qu'il avoit
defliis.
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Résumé : Mariages, [titre d'après la table]
Le 1er mai, le Marquis de Monc-rond, chef de la Maison Saint-Germain d'Apchon, épousa à Lyon Mademoiselle de Corgenon, fille du Baron de Corgenon, Gentilhomme de Bresse. Le Marquis descend d'une sœur du Maréchal de Saint-André, tué à Dreux. En 1302, un ancêtre du Marquis conclut une transaction avec le Comte de Fores, obtenant le titre de haut et puissant Seigneur. Les époux sont universellement estimés pour leur politesse, sagesse et agréments. Le Baron de Corgenon, syndic de la noblesse de Serfle, appartient à la Maison des Chappuis, nobles depuis le 14e siècle. Cette Maison a plusieurs branches, dont celle de Monsieur de Corgenon en Bresse et celle de Monsieur de la Foy. Le Comte de Gaffé, fils du Maréchal de Matignon, épousa Mademoiselle de Château-Renault, fille du Maréchal de ce nom. Le Maréchal de Matignon obtint du Roi la confirmation du gouvernement du Pays d'Artois pour son fils, le Marquis de Gaffé.
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2074
p. 206-207
AIR NOUVEAU.
Début :
L'Amour & le Vin s'accommodent bien ensemble, puisque l'on [...]
Mots clefs :
Vendange, Vin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
L'Amour & lc~Vin s'accommodent bien ensemble, puisque l'on dit ordinairement,
fine Bacchofriget Venus. C'est
pourquoy je crois ne pouvoir
mieux placer qu'icy la Chanson suivante.AIR NOUVEAU.
Ne craignons plus pour le Jus de
la Tonne,
La Vendange fera bonne:
Etparuneinsignefaveur
Nousn'enaurons que lapeur.
fine Bacchofriget Venus. C'est
pourquoy je crois ne pouvoir
mieux placer qu'icy la Chanson suivante.AIR NOUVEAU.
Ne craignons plus pour le Jus de
la Tonne,
La Vendange fera bonne:
Etparuneinsignefaveur
Nousn'enaurons que lapeur.
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2075
p. 207-210
Distribution des Prix des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à un Article dont depuis quelques années j'ay accoûtumé [...]
Mots clefs :
Prix, Jeux floraux
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texteReconnaissance textuelle : Distribution des Prix des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Je passe à un Article dont
depuis quelques annéesj'ayaccoûtumé de vous faire part,
& qui fait plaisir au Public, &
particulièrement aux personnes de Lettres. C'est de la distribution des Prix des Jeux
Floraux qui aestefaite àTou-
louse le 3ede May. Jamais,selon ce qu'on écrit de cette
Ville, on n'a vu tant & de 1i
beaux ouvrages, cequi a
estê
cause de la difficulté que l'on a
trouvée à jugerles Prix;de maniéré que les Juges se font trouvez embarassez presque jusques au dernier jour.
r
Le Prix de l'Ode a
esté
adjugé à une Piece intitulée
le Sisteme de Descartes
3
de la
composition d'un Pere de la
Doctrine Chrestienne. Celuy
du Poëme, a
esté donné à Mr.
l'Abbé Asselin qui avoit. déja
remporté plusieurs autres Prix
dans la même Academie. Il
est de Vire en Basse- Normandie. Le sujet de ce Poemc
estoit la Verité. Le troisiéme
Prix qui estceluy de l'Eglogue
a
esté remporté par Me la -
Presidente Dreütllet. A l'égard du quatriéme qui est
celuy de l'Eloquence, les
Académiciens ayant trouvé
que l'on s'estoit écarté du
sujet,ils ont donné ce Prix à
une Ode intitulée larcblteélure, dont Mr Roy est crû l'Auteur. Lors que j'en feray
mieux éclaircy
,
je vous en
feray part, & j'espere que je
vous enverray )
comme j'ay
fait en plusieurs occasions ,
quelques unes de ces Pieces
,
pour donner lieu aux Sçavans
d'étudier le tour que l'on
peuc donner à
ces forces de
Pieces.
depuis quelques annéesj'ayaccoûtumé de vous faire part,
& qui fait plaisir au Public, &
particulièrement aux personnes de Lettres. C'est de la distribution des Prix des Jeux
Floraux qui aestefaite àTou-
louse le 3ede May. Jamais,selon ce qu'on écrit de cette
Ville, on n'a vu tant & de 1i
beaux ouvrages, cequi a
estê
cause de la difficulté que l'on a
trouvée à jugerles Prix;de maniéré que les Juges se font trouvez embarassez presque jusques au dernier jour.
r
Le Prix de l'Ode a
esté
adjugé à une Piece intitulée
le Sisteme de Descartes
3
de la
composition d'un Pere de la
Doctrine Chrestienne. Celuy
du Poëme, a
esté donné à Mr.
l'Abbé Asselin qui avoit. déja
remporté plusieurs autres Prix
dans la même Academie. Il
est de Vire en Basse- Normandie. Le sujet de ce Poemc
estoit la Verité. Le troisiéme
Prix qui estceluy de l'Eglogue
a
esté remporté par Me la -
Presidente Dreütllet. A l'égard du quatriéme qui est
celuy de l'Eloquence, les
Académiciens ayant trouvé
que l'on s'estoit écarté du
sujet,ils ont donné ce Prix à
une Ode intitulée larcblteélure, dont Mr Roy est crû l'Auteur. Lors que j'en feray
mieux éclaircy
,
je vous en
feray part, & j'espere que je
vous enverray )
comme j'ay
fait en plusieurs occasions ,
quelques unes de ces Pieces
,
pour donner lieu aux Sçavans
d'étudier le tour que l'on
peuc donner à
ces forces de
Pieces.
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Résumé : Distribution des Prix des Jeux Floraux, [titre d'après la table]
Le 3 mai, la distribution des prix des Jeux Floraux à Toulouse a attiré une grande attention en raison de la qualité des œuvres présentées, compliquant ainsi le jugement des juges. Le prix de l'ode a été attribué à une pièce intitulée 'Le Système de Descartes', composée par un Père de la Doctrine Chrétienne. L'Abbé Asselin, originaire de Vire en Basse-Normandie, a remporté le prix du poème avec une œuvre sur 'La Vérité', ayant déjà gagné plusieurs prix dans la même académie. Madame la Présidente Dreuillet a remporté le prix de l'églogue. Pour le prix de l'éloquence, les académiciens ont jugé que les œuvres s'étaient écartées du sujet et ont attribué le prix à une ode intitulée 'L'Arche Électrique', dont Monsieur Roy est présumé être l'auteur. L'auteur du texte promet de fournir plus d'informations et d'envoyer certaines de ces pièces aux savants pour qu'ils puissent étudier leur style.
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2076
p. 210-216
Jettons qui se font en Bourgogne dans le temps du Voyage appellé Voyage d'honneur, [titre d'après la table]
Début :
L'Article qui suit doit vous paroître assez curieux. Vous [...]
Mots clefs :
États de Bourgogne, Devise, Jetons, Voyage d'honneur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Jettons qui se font en Bourgogne dans le temps du Voyage appellé Voyage d'honneur, [titre d'après la table]
Article qui suit doit vous
paroître assez curieux. Vous,
icavez que les Etats de Bourgognesetiennenttouslestrois
ans, & que l'année qui suit la
tenue des Etats Mrs les Elûs apw
portent les Cahiers à leur Gouverneur ;&alors on choisit une
DeviCe dont on fait frapper
pluficurs Bourses de cent Jet-
tons chacune. Ces Bourses
se délivrent aprés ce Voyage,
( qu'on appelle Voyabe d'honneur ) entre ceux qui travaillent aux Affaires des Etats:
Voicy la Devisequi a
esté choisie cette année, & qui convient
à la perte que la Province de
Bourgogne a
faire de Leurs
Altesses SerenissimesMonsieur
le Prince, & Monsieur le Duc
son fils, ses Gouverneurs.
Non déficit alter.
Personne n'ignore la Fable
du Rameau d'or, & pour en
rappeller la mémoire il fùffic
de lire les deux Vers de Virgile qui suivent.
Primo avulso non deficit alter,
Aureus, &similifrondescit virga metallo.
La Province de Bourgogne
a eu l'avantage depuis prés
d'un siecle d'estregouvernée
par les Princes de l'Auguste
Maison de Condé, en sorte
qu'avec le Titre de la premiere
Pairie du Royaume, cette Province ose se flatter de la prerogative de n'avoir des Gou-
Verneurs que de la Tige des
premiers Princes du Sang.
La mort ayantenlevé en
moins d'un an Leurs Altesses
Serenissimes Monsieur le Prince & Monsieur le Duc, les Peuples de cette Province n'ont
trouvé de consolation dans
leurs malheurs que celle d'apprendre que S. M. avoit confié le Gouvernement à S. A. S.
Monsieur le Duc, qui ayant
herité des Titres & de la Grandeur de ses Ayeulshéritera aussi
de leurs vertus :
C'est ce qui a
fait choisir pour le Corps de
:
la Devise des Jettons de cette
année le Rameau d'or, avec
ces paroles
:
Non déficit alter.
La Province a
perdu un
puissant Protecteur en la personne de S. A S. Monsieur le
Duc, mais Dieu qui a
pitié de
son peup
le, la châtié sans vouloir l'accabler, & après luy
avoir ôté un DcH:n(eur il luy
en a
donné un autre du même
Sang & qui aura la même bonté que celuy qui luy a
esté ôté,
Non déficit alter.
L'on s'efi: contenté de ces
trois mots, & l'on a
crûqu'il
n'estoit pas besoin d'y ajourer
Primo avulso
,
parce que ces
mots rappelleroient des idées
trop fâcheuses & qui ne conviendroient nullement àune
Devise faite à la gloire du jeune Prince qui vient d'estre donné à cette Province.
On a
aussiretranché le mot
aureus, comme absolument
inutile, & ne portant pas un
sens assez noble pour le sujet
dont il s'agit.
Non deficitalter,en ditassez,
& tous les Auteurs qui ont
écrit de l'Art des Devises, ont
eu pour Principes qu'il falloit
laisser quelque chose à deviner
& s'expliquer en peu de pa- role
Primo avulso non deficit alter,
Aureus &ifmihfirondejcitvifga
metallo.
TRADUCTION.
Un Rameau d'or arraché, on
en trouve un autre à l'instant,
& il sort aussitost de la fouchc
- un rejetton semblable tout
couvert d'or.
paroître assez curieux. Vous,
icavez que les Etats de Bourgognesetiennenttouslestrois
ans, & que l'année qui suit la
tenue des Etats Mrs les Elûs apw
portent les Cahiers à leur Gouverneur ;&alors on choisit une
DeviCe dont on fait frapper
pluficurs Bourses de cent Jet-
tons chacune. Ces Bourses
se délivrent aprés ce Voyage,
( qu'on appelle Voyabe d'honneur ) entre ceux qui travaillent aux Affaires des Etats:
Voicy la Devisequi a
esté choisie cette année, & qui convient
à la perte que la Province de
Bourgogne a
faire de Leurs
Altesses SerenissimesMonsieur
le Prince, & Monsieur le Duc
son fils, ses Gouverneurs.
Non déficit alter.
Personne n'ignore la Fable
du Rameau d'or, & pour en
rappeller la mémoire il fùffic
de lire les deux Vers de Virgile qui suivent.
Primo avulso non deficit alter,
Aureus, &similifrondescit virga metallo.
La Province de Bourgogne
a eu l'avantage depuis prés
d'un siecle d'estregouvernée
par les Princes de l'Auguste
Maison de Condé, en sorte
qu'avec le Titre de la premiere
Pairie du Royaume, cette Province ose se flatter de la prerogative de n'avoir des Gou-
Verneurs que de la Tige des
premiers Princes du Sang.
La mort ayantenlevé en
moins d'un an Leurs Altesses
Serenissimes Monsieur le Prince & Monsieur le Duc, les Peuples de cette Province n'ont
trouvé de consolation dans
leurs malheurs que celle d'apprendre que S. M. avoit confié le Gouvernement à S. A. S.
Monsieur le Duc, qui ayant
herité des Titres & de la Grandeur de ses Ayeulshéritera aussi
de leurs vertus :
C'est ce qui a
fait choisir pour le Corps de
:
la Devise des Jettons de cette
année le Rameau d'or, avec
ces paroles
:
Non déficit alter.
La Province a
perdu un
puissant Protecteur en la personne de S. A S. Monsieur le
Duc, mais Dieu qui a
pitié de
son peup
le, la châtié sans vouloir l'accabler, & après luy
avoir ôté un DcH:n(eur il luy
en a
donné un autre du même
Sang & qui aura la même bonté que celuy qui luy a
esté ôté,
Non déficit alter.
L'on s'efi: contenté de ces
trois mots, & l'on a
crûqu'il
n'estoit pas besoin d'y ajourer
Primo avulso
,
parce que ces
mots rappelleroient des idées
trop fâcheuses & qui ne conviendroient nullement àune
Devise faite à la gloire du jeune Prince qui vient d'estre donné à cette Province.
On a
aussiretranché le mot
aureus, comme absolument
inutile, & ne portant pas un
sens assez noble pour le sujet
dont il s'agit.
Non deficitalter,en ditassez,
& tous les Auteurs qui ont
écrit de l'Art des Devises, ont
eu pour Principes qu'il falloit
laisser quelque chose à deviner
& s'expliquer en peu de pa- role
Primo avulso non deficit alter,
Aureus &ifmihfirondejcitvifga
metallo.
TRADUCTION.
Un Rameau d'or arraché, on
en trouve un autre à l'instant,
& il sort aussitost de la fouchc
- un rejetton semblable tout
couvert d'or.
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Résumé : Jettons qui se font en Bourgogne dans le temps du Voyage appellé Voyage d'honneur, [titre d'après la table]
En Bourgogne, après la tenue des États tous les trois ans, les élus portent les Cahiers au gouverneur et choisissent une devise pour frapper des bourses de cent jetons. Cette année, la devise sélectionnée est 'Non deficit alter', en hommage à la perte des gouverneurs, Monsieur le Prince et Monsieur le Duc, fils du Prince de Condé. La Bourgogne a été gouvernée par les Princes de la Maison de Condé depuis près d'un siècle. La devise fait référence à la fable du rameau d'or de Virgile et rappelle que, bien que la province ait perdu un puissant protecteur, un nouveau gouverneur du même sang a été nommé. La devise est jugée suffisante pour honorer le jeune prince sans évoquer des idées trop fâcheuses. Les mots 'Primo avulso' et 'aureus' ont été supprimés pour leur inutilité ou leur manque de noblesse.
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2077
p. 216-222
Article touchant un obmission faite dans celuy des nouveaux Brigadiers, [titre d'après la table]
Début :
Je vous ay déja marqué en vous parlant des nouveaux [...]
Mots clefs :
Mr de Margeret, Capitaine, Nouveaux brigadiers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article touchant un obmission faite dans celuy des nouveaux Brigadiers, [titre d'après la table]
Je vous ay déja marqué en
vous parlant des nouveaux
Brigadiers, qu'il n'estoit pas
impossible que je ne me fùfTc
trompe
trompé à l'égard de quelquesuns, ce qui est arrivé touchant
Mr deMargeret, dont le pere
n'a jamaisestéaux Isles.Jedois
ajoûter aussi que celuy dont
j'ay parlé ne s'est point trouvé
à la Bataille de Malplaquet.
Mrde Margeret Capitaine
au Regiment des Gardes Françoises, Chevalier de S. Louis,
«
cH: fils de Pierre de Margeret,
S' Grand Audiancier de France,
Seigneur de Pontaut qui estoit
petit-neveu du Capitaine Mari geret, qui ayant fait plusieurs
voyages dans les Pays les plus
)
éloignez, son fort voulut qu'-
aprés qu'il eut servi le Prince
de Transilvanie, ensuite l'Empereur en Hongrie, puis le
Roy de Pologne, en qualité
de Capitaine d'uneCompagnie
de gens de pied, & estre parvenu au service de Boris Empereur de Ruffie il eut le Com-
• mandement d'une Compagnie
deCavalerie. Demetriusayant
fucccdé à Boris, cet Empereur
l'honora dela Charge de la premiere Compagnie de ses Gardes;mais lesaffairesdecet Empereur ayant esté extrêmement
bouleversées, ce Capitaine fut
obligé de revenir en France,
où il fut tres- bien reçû du Roy
Henry IV. qui l'honora de
son affection, & qui luy or- donna de donner au Public un Recit des Mœurs, & de beaucoup de particularitez de l'Etat de Russie.
Il reste encore plusieurs ensans de Pierre Margeret grand
Audiencier; voicy une circonstance qui regarde l'aîné, & qui àcause de sasingulariré, merite de vous estre rapportée. Dés
sa naissance il sur mis chez un Maistre de Pension qui avoit chez luy des Nourrices qui ne partoient que Latin; en sorte
les Enfans que l'on y mettoit
suçoient cette Langue en suçantle lair. Dés qu'il eut) la
langue déliée il parut unssi
grand prodige qu'il fut presenté au Roy devant quise
trouverent des gens tres habiles qui furent étonnez de voir
un enfant de deux ans parler
Latin comme il auroit pû faire
à quarante. Depuis cetemps-là
son pere luy fit apprendre p!usieurs Langues, & sur tout la
Grecque, où il réüssitparfairemenr. Il le fit étudier ensuite
enTheologie & en Droit où i
ilserendit fort habile;maisil
l
changea les Portefeüilles. en
une épée, & il monta par dcgrcz à la Charge de Capitaine
aux Gardes.
J'aurois beaucoup de ebofes
à vous dire de Mr l'Abbé de
Margeret, si le temps ne me
manquoit pas; il a
beaucoup
contribué à l'avancement de
ses freres, dansle service.
Feuë leur mere avoir un
vray & singulier merite. Elle
estoit si remplie de bonnes
qualitez
,
qu'un tres -
grand
nombre de Princesses & de
Duchesses l'estimoient beaucoup. Madame Royale luy fai-
soit tressouvent l'honneur de
luy écrire,aussi bien que la
Reine de Portugal; & Mrs de
Margeret conservent encore
jeurs Lettres, comme des déposts considerables, & capables de faire honneur à la memoire d'une si digne mere & à
ses enfans.
vous parlant des nouveaux
Brigadiers, qu'il n'estoit pas
impossible que je ne me fùfTc
trompe
trompé à l'égard de quelquesuns, ce qui est arrivé touchant
Mr deMargeret, dont le pere
n'a jamaisestéaux Isles.Jedois
ajoûter aussi que celuy dont
j'ay parlé ne s'est point trouvé
à la Bataille de Malplaquet.
Mrde Margeret Capitaine
au Regiment des Gardes Françoises, Chevalier de S. Louis,
«
cH: fils de Pierre de Margeret,
S' Grand Audiancier de France,
Seigneur de Pontaut qui estoit
petit-neveu du Capitaine Mari geret, qui ayant fait plusieurs
voyages dans les Pays les plus
)
éloignez, son fort voulut qu'-
aprés qu'il eut servi le Prince
de Transilvanie, ensuite l'Empereur en Hongrie, puis le
Roy de Pologne, en qualité
de Capitaine d'uneCompagnie
de gens de pied, & estre parvenu au service de Boris Empereur de Ruffie il eut le Com-
• mandement d'une Compagnie
deCavalerie. Demetriusayant
fucccdé à Boris, cet Empereur
l'honora dela Charge de la premiere Compagnie de ses Gardes;mais lesaffairesdecet Empereur ayant esté extrêmement
bouleversées, ce Capitaine fut
obligé de revenir en France,
où il fut tres- bien reçû du Roy
Henry IV. qui l'honora de
son affection, & qui luy or- donna de donner au Public un Recit des Mœurs, & de beaucoup de particularitez de l'Etat de Russie.
Il reste encore plusieurs ensans de Pierre Margeret grand
Audiencier; voicy une circonstance qui regarde l'aîné, & qui àcause de sasingulariré, merite de vous estre rapportée. Dés
sa naissance il sur mis chez un Maistre de Pension qui avoit chez luy des Nourrices qui ne partoient que Latin; en sorte
les Enfans que l'on y mettoit
suçoient cette Langue en suçantle lair. Dés qu'il eut) la
langue déliée il parut unssi
grand prodige qu'il fut presenté au Roy devant quise
trouverent des gens tres habiles qui furent étonnez de voir
un enfant de deux ans parler
Latin comme il auroit pû faire
à quarante. Depuis cetemps-là
son pere luy fit apprendre p!usieurs Langues, & sur tout la
Grecque, où il réüssitparfairemenr. Il le fit étudier ensuite
enTheologie & en Droit où i
ilserendit fort habile;maisil
l
changea les Portefeüilles. en
une épée, & il monta par dcgrcz à la Charge de Capitaine
aux Gardes.
J'aurois beaucoup de ebofes
à vous dire de Mr l'Abbé de
Margeret, si le temps ne me
manquoit pas; il a
beaucoup
contribué à l'avancement de
ses freres, dansle service.
Feuë leur mere avoir un
vray & singulier merite. Elle
estoit si remplie de bonnes
qualitez
,
qu'un tres -
grand
nombre de Princesses & de
Duchesses l'estimoient beaucoup. Madame Royale luy fai-
soit tressouvent l'honneur de
luy écrire,aussi bien que la
Reine de Portugal; & Mrs de
Margeret conservent encore
jeurs Lettres, comme des déposts considerables, & capables de faire honneur à la memoire d'une si digne mere & à
ses enfans.
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Résumé : Article touchant un obmission faite dans celuy des nouveaux Brigadiers, [titre d'après la table]
Le texte évoque la famille Margeret et ses membres notables. L'auteur reconnaît une erreur concernant Monsieur de Margeret, dont le père n'a jamais été aux Îles et qui n'a pas participé à la bataille de Malplaquet. Monsieur de Margeret est capitaine au régiment des Gardes Françaises et chevalier de Saint-Louis. Il est le fils de Pierre de Margeret, grand auditeur de France et seigneur de Pontaut. Pierre de Margeret avait plusieurs enfants, dont l'aîné a maîtrisé plusieurs langues, s'est distingué en théologie et en droit avant de devenir capitaine aux Gardes. Leur mère, décédée, était respectée par de nombreuses princesses et duchesses, telles que Madame Royale et la reine de Portugal, qui lui écrivaient fréquemment. Les lettres de ces personnalités témoignent de la valeur de cette mère et de ses enfants. Un autre membre notable de la famille est un capitaine Margeret, petit-neveu de Pierre, qui a servi divers princes européens et le tsar Boris en Russie avant de revenir en France et de rédiger un récit sur les mœurs russes à la demande du roi Henri IV.
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2078
p. 222-225
Ceremonie aussi devote que curieuse faite à Soissons, à laquelle a assisté la Compagnie des Gardes du Corps commandée par Mr le Duc de Villeroy, [titre d'après la table]
Début :
Voicy un Article qui vous paroistra des plus curieux, & [...]
Mots clefs :
Pères feuillants, Religion, Gardes du corps, Soissons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ceremonie aussi devote que curieuse faite à Soissons, à laquelle a assisté la Compagnie des Gardes du Corps commandée par Mr le Duc de Villeroy, [titre d'après la table]
Voicy un Article qui vous
paroistra des plus curieux, Se
qui vous donnera des marques
de l'attachement que les François ont pour le Roy & de
leur zelepour ce qui regarde
la Religion.
La Compagnie des Gardes
du Corps commandée par Mr
le Duc de Villeroy
,
s'éstant ap.
semblée à Soissons le 29.Avril
pour aller en Flandre le premier de May, Mr de la Boulaye, qui estoit alors seul Chef
deBrigade, accepta l'offre que
les Peres Feüillans de cette Ville vinrent luy faire de dire le
premier jour de May, jour du
départ, & Feste de S. Jacques
& S. Philippes, la Messe à cinq
heures du matin, pour la santé
du Roy, & pour la prosperité
de ses Armes. Mrde la Boulaye s'y rendit avec la Compagnie, qui reçut à la fin de la
Messe, la Benediction du tresSaint Sacrement. Mrs de la
Boulaye
,
de Grillet, du Clos,
de la Faye, Beauchamps, Croisillac Officiers superieurs,avec
tous les Brigadiers, Sous-Brigadiers
,
Porte Etendarts, & plusieurs anciens Gardes reçurent
aussi en forme de Scapulaire un
S. Suaire, sur lequel le P. Dom
Jacques de Saint Dominique,
avoit tous les jours en disant
la Messe, fait repofcr la sainte
Hostie. Le petit S. Suaire est
cacheté dans du papier, & enveloppé dans une petite Bourses avec l'Inscripcion desEten-
dam du grand Constantin;
quand al triompha des enneTais2c Dieu& del' Eglise. In
àocsignovinces.
w
Rienn'est plus édifiant, tant
du cofté des Officiers, que de
celuy des Peres Feüillans de
Soissons.
paroistra des plus curieux, Se
qui vous donnera des marques
de l'attachement que les François ont pour le Roy & de
leur zelepour ce qui regarde
la Religion.
La Compagnie des Gardes
du Corps commandée par Mr
le Duc de Villeroy
,
s'éstant ap.
semblée à Soissons le 29.Avril
pour aller en Flandre le premier de May, Mr de la Boulaye, qui estoit alors seul Chef
deBrigade, accepta l'offre que
les Peres Feüillans de cette Ville vinrent luy faire de dire le
premier jour de May, jour du
départ, & Feste de S. Jacques
& S. Philippes, la Messe à cinq
heures du matin, pour la santé
du Roy, & pour la prosperité
de ses Armes. Mrde la Boulaye s'y rendit avec la Compagnie, qui reçut à la fin de la
Messe, la Benediction du tresSaint Sacrement. Mrs de la
Boulaye
,
de Grillet, du Clos,
de la Faye, Beauchamps, Croisillac Officiers superieurs,avec
tous les Brigadiers, Sous-Brigadiers
,
Porte Etendarts, & plusieurs anciens Gardes reçurent
aussi en forme de Scapulaire un
S. Suaire, sur lequel le P. Dom
Jacques de Saint Dominique,
avoit tous les jours en disant
la Messe, fait repofcr la sainte
Hostie. Le petit S. Suaire est
cacheté dans du papier, & enveloppé dans une petite Bourses avec l'Inscripcion desEten-
dam du grand Constantin;
quand al triompha des enneTais2c Dieu& del' Eglise. In
àocsignovinces.
w
Rienn'est plus édifiant, tant
du cofté des Officiers, que de
celuy des Peres Feüillans de
Soissons.
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Résumé : Ceremonie aussi devote que curieuse faite à Soissons, à laquelle a assisté la Compagnie des Gardes du Corps commandée par Mr le Duc de Villeroy, [titre d'après la table]
Le 29 avril, la Compagnie des Gardes du Corps, sous la direction du Duc de Villeroy, se rassembla à Soissons pour partir en Flandre le 1er mai. Monsieur de la Boullaye, Chef de Brigade, accepta l'offre des Pères Feuillants de Soissons de célébrer une messe à cinq heures du matin, jour du départ, qui coïncidait avec la fête de Saint Jacques et Saint Philippe. La Compagnie assista à cette messe pour la santé du roi et la prospérité de ses armées. À la fin de la messe, la Compagnie reçut la bénédiction du Très-Saint Sacrement. Plusieurs officiers supérieurs, brigadiers, sous-brigadiers, porte-étendards et anciens gardes reçurent un petit suaire contenant une sainte hostie bénie par le Père Dom Jacques de Saint Dominique. Ce suaire était cacheté dans du papier et enveloppé dans une petite bourse, accompagnée d'une inscription évoquant l'étendard de Constantin. La scène fut jugée très édifiante par les officiers et les Pères Feuillants.
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2079
p. 225-233
Mariage de Mademoiselle d'Enguien, & tout ce qui s'est fait à cette occasion, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à un des plus grands Mariages qui se soient faits [...]
Mots clefs :
Mariage, Mademoiselle d'Enguien, Concert, Académie française, Vers, Monsieur de Vendôme
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texteReconnaissance textuelle : Mariage de Mademoiselle d'Enguien, & tout ce qui s'est fait à cette occasion, [titre d'après la table]
Jepasse à un des plus grands
Mariages qui se soient faits
depuis long temps, puisqu'il
s'agit de celuy de Mademoiselle d'Enguien, fille de feuë -
o
S. A. S. Monsieurle Prince, &
d'Anne de Baviere
,
fille d'Edoüard de Baviere, Comte PalatinduRhin, Duc de Baviere,
& de Madame Annede Gonzaçnieo de Cleves, Princesse de
Mantouë, avec Monsieur de
Vendotme.
Ce Prince arriva à Seaux
,
où estoit certe Prince sse
,
le
Mercredy 14. de May l'apresdinée. Il y eur le soir avant soupé un grand Concert de Voix
&d'instrumens dansl'Appartement de MadamelaDuchesse
du Maine, & dont Mr de Malezieu, de l'Académie Françoise, avoit fait les Vers, ausquels on trouva le tour d'esprit qui luy est ordinaire, qui
plurent beaucoup à l'A(Tem-
blée,& qui reçurent de grands
applaudissemens. Ces Vers étoient à la loüange de Macfemoiselle d'Enguien & de Monsieur de Vendosme, & ils
avoient esté mis en Air par un
des Musiciens de S. A. S. Monsieur le Duc du Maine. Il y eut
ensuite un grand soupé, duquel
estoient les familles de Condé
& de Conry, & Monsieur le
Comte deToulouse.
Le lendemain,vers le Midy,
on signa le Contrat de Mariage dans l'Appartement de Madame la Duchesse du Maine.
De là ils allerent à la Chapelle
où ils turent mariez par
Mr l'Archevêque d'A IX
,
assisté du Curé de Scaux,& de
l'Aumônier de Monsieur le
Duc du Maine; cet Archevêque dit la Mené. Toute l'Assemblée fut ensuite traitée à
dîné par Monsieur le Duc du
Meine, & Mr l'Archevêque
d'A'x sur de ce repas. Il y eut
le soir un grand Concert, après
lequelil veutungrand soupé.
Le Vendredy il y eut un
grand dîné après lequel on
joüa,& sur le soir il y eut Concert qui fut composé de Mr
Buterne Organise du Roy,
qui accompagnoit du Clavecin ;
de Mr Forcroy, qui
jouoit de la Baffe de Viole, "tic
Mr des Costeaux qui joüoit de
la Flute Allemande, & de Mr
Visée,quijoüoit du Theor be.
Mr de Canipistron, de l'Academie Françoise, & attaché
à Monsieur de Vendosme
)
donna après le Mariage leVirelay suivant.
Je veux parlerje ne puis plus me
taire,
Enfin deux Cœurs l'un pour l'au-
,.
tre formez
Sont de leurs feux également
charmez
Ah le beau coup que ïAmour
vient defaire!
Parcentvertusd'un brillant caractere
On njojoit bien
ces Cœursse ressembler;
Mais cejloit, peu comment les
assembler
C'est l'heureux coup quel'Hymen
vient defaire.
Ce Dieufolâtre a
conduit
ce mystere
En Dieusensécar il a
biensenty
Qu'ilfalloit mettre Hymen deson
party
C'est, ~c
jnj(]ua ce jourinsensible,severe,
ENGUIEN avoitdédaignétous les
'VŒUX,
L'Hymen pourtant l'enchaîne de
ses nœuds,
-
C'est, &C.
VENDÔMEenproye ason ardeur
guerrière
3
Nourri de Gloire, affamé de Com- -
bats
Bravoit l'Hymen çy ne s'attendoit pas.
A l'heureux coup que l*Amour
vient de faire.
Il me souvient d'une semblable
affaire
Et quand DU MAINE obtint
l'objet charmant
De ses desirs chacun dit hautement
Ah le beau coup, &c.
Prince D'ANETfcyez donc bien.
tôt Pere D' jeune Mars,d'unfils digne
devous
Afin qu'alors nous chantions encor tous
Ah le beau coup 3
&c. Le Samedi Monsieur de Vcn-
dôme partit sur les 5. ou 6.
heures pour Versaillesoùétoit
le Roy, & le Dimanche il revint coucher à Seaux.
Mariages qui se soient faits
depuis long temps, puisqu'il
s'agit de celuy de Mademoiselle d'Enguien, fille de feuë -
o
S. A. S. Monsieurle Prince, &
d'Anne de Baviere
,
fille d'Edoüard de Baviere, Comte PalatinduRhin, Duc de Baviere,
& de Madame Annede Gonzaçnieo de Cleves, Princesse de
Mantouë, avec Monsieur de
Vendotme.
Ce Prince arriva à Seaux
,
où estoit certe Prince sse
,
le
Mercredy 14. de May l'apresdinée. Il y eur le soir avant soupé un grand Concert de Voix
&d'instrumens dansl'Appartement de MadamelaDuchesse
du Maine, & dont Mr de Malezieu, de l'Académie Françoise, avoit fait les Vers, ausquels on trouva le tour d'esprit qui luy est ordinaire, qui
plurent beaucoup à l'A(Tem-
blée,& qui reçurent de grands
applaudissemens. Ces Vers étoient à la loüange de Macfemoiselle d'Enguien & de Monsieur de Vendosme, & ils
avoient esté mis en Air par un
des Musiciens de S. A. S. Monsieur le Duc du Maine. Il y eut
ensuite un grand soupé, duquel
estoient les familles de Condé
& de Conry, & Monsieur le
Comte deToulouse.
Le lendemain,vers le Midy,
on signa le Contrat de Mariage dans l'Appartement de Madame la Duchesse du Maine.
De là ils allerent à la Chapelle
où ils turent mariez par
Mr l'Archevêque d'A IX
,
assisté du Curé de Scaux,& de
l'Aumônier de Monsieur le
Duc du Maine; cet Archevêque dit la Mené. Toute l'Assemblée fut ensuite traitée à
dîné par Monsieur le Duc du
Meine, & Mr l'Archevêque
d'A'x sur de ce repas. Il y eut
le soir un grand Concert, après
lequelil veutungrand soupé.
Le Vendredy il y eut un
grand dîné après lequel on
joüa,& sur le soir il y eut Concert qui fut composé de Mr
Buterne Organise du Roy,
qui accompagnoit du Clavecin ;
de Mr Forcroy, qui
jouoit de la Baffe de Viole, "tic
Mr des Costeaux qui joüoit de
la Flute Allemande, & de Mr
Visée,quijoüoit du Theor be.
Mr de Canipistron, de l'Academie Françoise, & attaché
à Monsieur de Vendosme
)
donna après le Mariage leVirelay suivant.
Je veux parlerje ne puis plus me
taire,
Enfin deux Cœurs l'un pour l'au-
,.
tre formez
Sont de leurs feux également
charmez
Ah le beau coup que ïAmour
vient defaire!
Parcentvertusd'un brillant caractere
On njojoit bien
ces Cœursse ressembler;
Mais cejloit, peu comment les
assembler
C'est l'heureux coup quel'Hymen
vient defaire.
Ce Dieufolâtre a
conduit
ce mystere
En Dieusensécar il a
biensenty
Qu'ilfalloit mettre Hymen deson
party
C'est, ~c
jnj(]ua ce jourinsensible,severe,
ENGUIEN avoitdédaignétous les
'VŒUX,
L'Hymen pourtant l'enchaîne de
ses nœuds,
-
C'est, &C.
VENDÔMEenproye ason ardeur
guerrière
3
Nourri de Gloire, affamé de Com- -
bats
Bravoit l'Hymen çy ne s'attendoit pas.
A l'heureux coup que l*Amour
vient de faire.
Il me souvient d'une semblable
affaire
Et quand DU MAINE obtint
l'objet charmant
De ses desirs chacun dit hautement
Ah le beau coup, &c.
Prince D'ANETfcyez donc bien.
tôt Pere D' jeune Mars,d'unfils digne
devous
Afin qu'alors nous chantions encor tous
Ah le beau coup 3
&c. Le Samedi Monsieur de Vcn-
dôme partit sur les 5. ou 6.
heures pour Versaillesoùétoit
le Roy, & le Dimanche il revint coucher à Seaux.
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Résumé : Mariage de Mademoiselle d'Enguien, & tout ce qui s'est fait à cette occasion, [titre d'après la table]
Le texte relate le mariage de Mademoiselle d'Enguien, fille du Prince d'Enguien et d'Anne de Bavière, avec Monsieur de Vendôme. La cérémonie se déroula à Sceaux. Le Prince de Vendôme arriva le 14 mai. Un concert fut organisé dans l'appartement de Madame la Duchesse du Maine, avec des vers de Monsieur de Malezieu et de la musique d'un musicien du Duc du Maine. Le lendemain, le contrat de mariage fut signé en présence de l'Archevêque d'Aix et de l'Aumônier du Duc du Maine, suivi d'un dîner offert par le Duc du Maine et l'Archevêque. Le vendredi, un autre dîner et un concert eurent lieu. Monsieur de Canpistron, de l'Académie Française, composa un virielay célébrant l'union des deux cœurs. Le samedi, Monsieur de Vendôme se rendit à Versailles et revint coucher à Sceaux le dimanche.
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2080
p. 233-234
Mort d'une femme âgée de cent quinze ans, [titre d'après la table]
Début :
Il seroit à souhaiter que la Princesse qui vient d'estre mariée, [...]
Mots clefs :
Centenaire, Mort
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texteReconnaissance textuelle : Mort d'une femme âgée de cent quinze ans, [titre d'après la table]
Il feroit à souhaiter que la
Princesse qui vient d'estre mariée, vécutaussi long-temps
que la nommée Repaufe, qui
cil: morte le 5e de May âgée de
cent quinze ans dans la Paroisse de Coufinal
,
Diocesè de LaVaur en Languedoc. Elle avoit
D
confervé son bon sens, & agi
ju squ'au dernier moment de
sa vie. Elle n'avoit jamais elle
malade
,
& elle est morte de
foiblesse. Elle estoit née dans le
lieu ou elle est morte. On a
verifié le Registre pour ne pas
exposer une fausseté au public. :
Il
Princesse qui vient d'estre mariée, vécutaussi long-temps
que la nommée Repaufe, qui
cil: morte le 5e de May âgée de
cent quinze ans dans la Paroisse de Coufinal
,
Diocesè de LaVaur en Languedoc. Elle avoit
D
confervé son bon sens, & agi
ju squ'au dernier moment de
sa vie. Elle n'avoit jamais elle
malade
,
& elle est morte de
foiblesse. Elle estoit née dans le
lieu ou elle est morte. On a
verifié le Registre pour ne pas
exposer une fausseté au public. :
Il
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Résumé : Mort d'une femme âgée de cent quinze ans, [titre d'après la table]
Le texte souhaite que la princesse récemment mariée vive aussi longtemps que Repaufe, décédée à 115 ans le 5 mai dans la paroisse de Coufinal, diocèse de La Vaure en Languedoc. Repaufe, née et ayant vécu sur place, n'a jamais été malade et a conservé son bon sens jusqu'à sa mort. Les registres ont été vérifiés pour éviter toute fausseté.
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2081
p. 234-238
Nomination à un Prieuré qui avoit esté oublié dans la derniere Promotion, [titre d'après la table]
Début :
Vous attend peut-estre que je vous parle de l'ouverture [...]
Mots clefs :
Parlement, Promotion, Dom de la Guerinière
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texteReconnaissance textuelle : Nomination à un Prieuré qui avoit esté oublié dans la derniere Promotion, [titre d'après la table]
Vous attendez peut-estre
que je vous parle de l'ouverture d'après Pâques du Parlement; mais il y a
déja plusieurs
années que Mr le Premier President de Harlay, a
supprimé
ces sortes d'ouvertures, qui ne
se font plus qu'après la Saint
Martin. Il a
seulement conlervé les Mercuriales, qui ne se
font qu'à buis clos. Elles ont
esté faites cette année par Mr
Jolly de Fleury Avocat General
,
dont Meissieurs ont cilé
tres-satisfaits. Rien n'estplus
profitable que ces fortes de
Discours lors qu'on s'en acquitte aussi bien qu'a fait cet
Avocat General, qui a
parlé
avec autant d'éloquence que de
bon sens.
Dans la derniere Promotion
des Benefices faire par le Roy
y
lePrieuré de Raveau en Angoumois à
3. lieuës d'Angou-
lesme, qui vaquoit depuis quelque temps
,
avoir esté oublié.
Mais Sa Majesté en signant la
feüille l'a donné à Dom de la
GueriniereReligieux de Grandmont, dont le mérité est generalement reconnu. Ce Religieux n'a que trente ans. Cependant, quoy qu'il foit encore dans un âge si peu avancé, il a
déjà Professé la Philophie & la Theologie dans l'Abbaye de Grandmont, qui est le
Chef de l'Ordre, avec l'ap.
plaudissement de Mr FAbbe
de Grandmont son General,
qui a
la réputation de sçavoir
parfaitement juger du vray
merite.
Dom de la Gueriniere est
d'une tres-bonne Maison du
Maine. Il en ennemi de toutes
les nouveautez. Il défend &
soûtient la saine Doctrine avec
d'autant plus d'ardeur qu'il a
toûjours fait voir une inclination naturelle pour l'amourde
la vérité. Il joint à un profond
sçavoir une vertu solide. La
sincerité en son caractere ; Se
enfin il est d'une modestie singuliere qui se trouve rarement.
dans les personnes qui peuvent véritablement se flatter
d'avoir d'aussi beaux & d'aussi
heureux talens que ce digne
Religieux.
que je vous parle de l'ouverture d'après Pâques du Parlement; mais il y a
déja plusieurs
années que Mr le Premier President de Harlay, a
supprimé
ces sortes d'ouvertures, qui ne
se font plus qu'après la Saint
Martin. Il a
seulement conlervé les Mercuriales, qui ne se
font qu'à buis clos. Elles ont
esté faites cette année par Mr
Jolly de Fleury Avocat General
,
dont Meissieurs ont cilé
tres-satisfaits. Rien n'estplus
profitable que ces fortes de
Discours lors qu'on s'en acquitte aussi bien qu'a fait cet
Avocat General, qui a
parlé
avec autant d'éloquence que de
bon sens.
Dans la derniere Promotion
des Benefices faire par le Roy
y
lePrieuré de Raveau en Angoumois à
3. lieuës d'Angou-
lesme, qui vaquoit depuis quelque temps
,
avoir esté oublié.
Mais Sa Majesté en signant la
feüille l'a donné à Dom de la
GueriniereReligieux de Grandmont, dont le mérité est generalement reconnu. Ce Religieux n'a que trente ans. Cependant, quoy qu'il foit encore dans un âge si peu avancé, il a
déjà Professé la Philophie & la Theologie dans l'Abbaye de Grandmont, qui est le
Chef de l'Ordre, avec l'ap.
plaudissement de Mr FAbbe
de Grandmont son General,
qui a
la réputation de sçavoir
parfaitement juger du vray
merite.
Dom de la Gueriniere est
d'une tres-bonne Maison du
Maine. Il en ennemi de toutes
les nouveautez. Il défend &
soûtient la saine Doctrine avec
d'autant plus d'ardeur qu'il a
toûjours fait voir une inclination naturelle pour l'amourde
la vérité. Il joint à un profond
sçavoir une vertu solide. La
sincerité en son caractere ; Se
enfin il est d'une modestie singuliere qui se trouve rarement.
dans les personnes qui peuvent véritablement se flatter
d'avoir d'aussi beaux & d'aussi
heureux talens que ce digne
Religieux.
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Résumé : Nomination à un Prieuré qui avoit esté oublié dans la derniere Promotion, [titre d'après la table]
Le texte aborde deux sujets principaux. Premièrement, il mentionne la suppression des ouvertures du Parlement après Pâques, remplacées par les Mercuriales, des discours tenus à huis clos. Cette année, ces discours ont été prononcés par Monsieur Jolly de Fleury, Avocat Général, et ont été très bien accueillis. Les discours de ce type sont jugés profitables lorsqu'ils sont bien exécutés, ce que Monsieur Jolly de Fleury a réussi à faire avec éloquence et bon sens. Deuxièmement, le texte évoque la promotion des bénéfices par le roi, notamment le prieuré de Raveau en Angoumois, vacant depuis quelque temps et oublié. Le roi a attribué ce prieuré à Dom de la Guerinière, un religieux de l'ordre de Grandmont, reconnu pour son mérite. Dom de la Guerinière, âgé de trente ans, a enseigné la philosophie et la théologie à l'abbaye de Grandmont, sous l'approbation de l'abbé de Grandmont, son général. Issu d'une bonne famille du Maine, il est connu pour son opposition aux nouveautés et son soutien à la saine doctrine. Il est décrit comme ayant un profond savoir, une vertu solide, une sincérité de caractère et une modestie rare parmi les personnes talentueuses.
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2082
p. 238-241
Grandes Charitez faites par les Parisiens, [titre d'après la table]
Début :
En vous parlant des personnes de pieté, je ne dois pas oublier [...]
Mots clefs :
Piété, Loteries, Paris
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texteReconnaissance textuelle : Grandes Charitez faites par les Parisiens, [titre d'après la table]
En vous parlant des personnes de pieté, je ne dois pasoublier de vous marquer que Paris en est remply
,
& que plus
les temps sont difficiles, plus
elles donnent de marques
1
de
leur pieté &de leurcharité,&
que les Aumônes de ceux mêmes qui ne sont pas trop accommodées vont au de-là de
leur pouvoir. Cela se connoist
dans toutes les Paroisses de Paris & même dans la pluspart
des Communautez
,
ceux qui
n'ont point d'argentdonnant
la pluspart de leurs effets pour
secourir les Pauvres, en sorte
qu'avec des Billers qui ne coûtent que dix sols, ils peuvent
tous les jours faire des gains
considerables, & qui les tirent
de la misere. A peine a-t on
tiré une de ces Lotteries qu'on
en recommence une autre, Be
il y a
plusieurs Paroissesdans
lesquelles on a
déja tiré beaucoup de ces Lotteries. Enfin
tous les Pauvres honteux des
Paroisses sont assistez; quoy
qu'il soit très-difficile de suffre
aux fonds qui sont necessaires
pour cette Charité; mais le
zele des Ames charitables cft
si grand qu'elles trouvent le
moyen de faire l'impossible.
Aussi assure-t-on qu'il n'y a
point de Ville dans le monde
oul'on fasse tant de charitez
qu'à Paris, & dans lequel on
peut dire que la main droite ne
sçait pas ce que fait la gauche,
ce qui marque que ces Charte
tez se font sans ostentation j
&que ceux quilesfont se contentent de la satisfaction ime-I
rieure qu'ils ont de bien faire,
& d'esperer que le Ciel les recompensera un jour,& répandra
dra ses grâces sur toute leur
posterité. Il seroit à souhaiter
que de pareils exemples fussent
connus, afin de donner lieu aux
cœurs endurcis de les imiter
,
& que plus
les temps sont difficiles, plus
elles donnent de marques
1
de
leur pieté &de leurcharité,&
que les Aumônes de ceux mêmes qui ne sont pas trop accommodées vont au de-là de
leur pouvoir. Cela se connoist
dans toutes les Paroisses de Paris & même dans la pluspart
des Communautez
,
ceux qui
n'ont point d'argentdonnant
la pluspart de leurs effets pour
secourir les Pauvres, en sorte
qu'avec des Billers qui ne coûtent que dix sols, ils peuvent
tous les jours faire des gains
considerables, & qui les tirent
de la misere. A peine a-t on
tiré une de ces Lotteries qu'on
en recommence une autre, Be
il y a
plusieurs Paroissesdans
lesquelles on a
déja tiré beaucoup de ces Lotteries. Enfin
tous les Pauvres honteux des
Paroisses sont assistez; quoy
qu'il soit très-difficile de suffre
aux fonds qui sont necessaires
pour cette Charité; mais le
zele des Ames charitables cft
si grand qu'elles trouvent le
moyen de faire l'impossible.
Aussi assure-t-on qu'il n'y a
point de Ville dans le monde
oul'on fasse tant de charitez
qu'à Paris, & dans lequel on
peut dire que la main droite ne
sçait pas ce que fait la gauche,
ce qui marque que ces Charte
tez se font sans ostentation j
&que ceux quilesfont se contentent de la satisfaction ime-I
rieure qu'ils ont de bien faire,
& d'esperer que le Ciel les recompensera un jour,& répandra
dra ses grâces sur toute leur
posterité. Il seroit à souhaiter
que de pareils exemples fussent
connus, afin de donner lieu aux
cœurs endurcis de les imiter
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Résumé : Grandes Charitez faites par les Parisiens, [titre d'après la table]
Le texte souligne la piété et la charité des Parisiens, notamment en période de difficultés. Les paroisses et communautés de Paris manifestent une générosité exceptionnelle, même parmi les moins fortunés. Les aumônes prennent diverses formes, incluant la donation d'effets personnels pour aider les pauvres. Des lotteries sont organisées pour lever des fonds, et plusieurs paroisses en ont déjà bénéficié. Tous les pauvres honteux des paroisses reçoivent de l'aide, malgré les contraintes financières. Le zèle des âmes charitables permet de surmonter ces obstacles. Paris est reconnue pour ses nombreuses charités discrètes, où les donateurs agissent sans ostentation, cherchant uniquement la satisfaction intérieure et la récompense divine. Le texte espère que ces exemples inspireront d'autres cœurs à imiter cette générosité.
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2083
p. 241-243
Mr le Maréchal Duc de Bervick, est nommé Pair de France, [titre d'après la table]
Début :
Je ne vous ay point encore dit que le Roy avoit créé Duc [...]
Mots clefs :
Pair de France, Duc de Berwick
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texteReconnaissance textuelle : Mr le Maréchal Duc de Bervick, est nommé Pair de France, [titre d'après la table]
Je ne vous ay point encore
dit que le Roy avoit créé Duc
&Pair de France, Mr le Maréchal Duc de Berwick. J'attendois qu'il fût reçu au Parlement
pour vous en parler
,
ce que
l'on avoit laissé en suspens, u
on laissoit mesme répandre le
bruit que cette Recc ption se
feroit avant qu'il partit pour
aller commander l'Armée de
Dauphiné;maistout cela n'é-
toit qu'une adresse pour empêcher les Alliez de croire qu'il
irait servir cette Campagne en
Flandre. Aussi, jamais na t-on
parlé si diversement d'un départ, & le jour mêmequ'il est
party, personne ne pouvoit
assurer qu'il partiroic. Ceux qui
connoissent parfaitement ce
Maréchal font charmez de sa
conduite, & sur tout ceux qui
se sont trouvez à la Bataille
d'Almanza. Jamais General n'a
gardé plus de sens froid dans
lesCombats. Il s'esttrouvé par
tout dans cette fameuse BatailIci il a tout examiné par luy-
niernie; il a
donné ordre à
tout, & il s'yest acquisune
estime générale.Ceux qui l'ont
vu commander en Dauphiné,
ne sont pas moins charmez de
sa conduite & de sa fermeté,
& disent que voyant tout par
luy mesme, il est impossible de
le surprendre en la moindre
chose.
dit que le Roy avoit créé Duc
&Pair de France, Mr le Maréchal Duc de Berwick. J'attendois qu'il fût reçu au Parlement
pour vous en parler
,
ce que
l'on avoit laissé en suspens, u
on laissoit mesme répandre le
bruit que cette Recc ption se
feroit avant qu'il partit pour
aller commander l'Armée de
Dauphiné;maistout cela n'é-
toit qu'une adresse pour empêcher les Alliez de croire qu'il
irait servir cette Campagne en
Flandre. Aussi, jamais na t-on
parlé si diversement d'un départ, & le jour mêmequ'il est
party, personne ne pouvoit
assurer qu'il partiroic. Ceux qui
connoissent parfaitement ce
Maréchal font charmez de sa
conduite, & sur tout ceux qui
se sont trouvez à la Bataille
d'Almanza. Jamais General n'a
gardé plus de sens froid dans
lesCombats. Il s'esttrouvé par
tout dans cette fameuse BatailIci il a tout examiné par luy-
niernie; il a
donné ordre à
tout, & il s'yest acquisune
estime générale.Ceux qui l'ont
vu commander en Dauphiné,
ne sont pas moins charmez de
sa conduite & de sa fermeté,
& disent que voyant tout par
luy mesme, il est impossible de
le surprendre en la moindre
chose.
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Résumé : Mr le Maréchal Duc de Bervick, est nommé Pair de France, [titre d'après la table]
Le roi a nommé le maréchal duc de Berwick duc et pair de France. Sa réception au Parlement a été retardée pour éviter que les alliés ne pensent qu'il irait servir en Flandre. Son départ pour commander l'armée de Dauphiné a été marqué par des rumeurs et des incertitudes jusqu'au dernier moment. Berwick est apprécié pour sa conduite, notamment par ceux ayant participé à la bataille d'Almanza. Lors de cette bataille, il a montré un grand sang-froid et une maîtrise exceptionnelle, examinant et ordonnant tout personnellement, ce qui lui a valu une estime générale. Sa conduite et sa fermeté en Dauphiné ont également été louées, soulignant son attention aux détails et sa capacité à anticiper les situations.
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2084
p. 243-245
Serment presté entre les mains du Roy par Mr le Bret, pour la Charge de Premier President du Parlement d'Aix, [titre d'après la table]
Début :
Voicy un Article qui regarde une autre prestation de serment. [...]
Mots clefs :
Serment, Premier président du Parlement d'Aix, Charge
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texteReconnaissance textuelle : Serment presté entre les mains du Roy par Mr le Bret, pour la Charge de Premier President du Parlement d'Aix, [titre d'après la table]
Voicy un Article qui regarde une autre prestation de serment. Mr le Bret Intendant de
Provence, dont j'ay souvent
eu occasion de vous parler, &
dont le mérité & les services
sontgeneralement reconnus,
vient de recevoir des marques
que le Roy a
de la satisfaction
de ses services, & vient de
prester ferment entre les mains
de Sa Majesté, de la Charge de
Premier Président du Parlement d'Aix. Comme la Provence a
toûjours elle satisfaite
de ses maniérés d'agir dans
D
toutes les choses où il a
esté
employé par le Roy, il n'y a
pas lieu de douter qu'elle n'aie
beaucoup de joye de le voir élevé à la teste d'un Parlement
où il pourra tous les jours faire connoître aux Provençaux
l'amour qu'il a pour eux en
les servant,& en leurrendant
justice en tout ce qu'il pourra.
Provence, dont j'ay souvent
eu occasion de vous parler, &
dont le mérité & les services
sontgeneralement reconnus,
vient de recevoir des marques
que le Roy a
de la satisfaction
de ses services, & vient de
prester ferment entre les mains
de Sa Majesté, de la Charge de
Premier Président du Parlement d'Aix. Comme la Provence a
toûjours elle satisfaite
de ses maniérés d'agir dans
D
toutes les choses où il a
esté
employé par le Roy, il n'y a
pas lieu de douter qu'elle n'aie
beaucoup de joye de le voir élevé à la teste d'un Parlement
où il pourra tous les jours faire connoître aux Provençaux
l'amour qu'il a pour eux en
les servant,& en leurrendant
justice en tout ce qu'il pourra.
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Résumé : Serment presté entre les mains du Roy par Mr le Bret, pour la Charge de Premier President du Parlement d'Aix, [titre d'après la table]
L'article annonce la nomination de M. le Bret comme Premier Président du Parlement d'Aix. Le roi salue ses services et son mérite. La Provence approuve cette promotion, espérant que M. le Bret continuera à rendre justice aux Provençaux.
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2085
p. 245-248
Cahiers des Etats de Bourgogne, presentez au Roy, [titre d'après la table]
Début :
Je vous parlay l'année derniere de la tenuë des Etats de [...]
Mots clefs :
États de Bourgogne, Province
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texteReconnaissance textuelle : Cahiers des Etats de Bourgogne, presentez au Roy, [titre d'après la table]
Je vous parlay l'année derniere de la tenue des Etats de
Bourgogne. Vous sçavez, que
cette Province qui en des plus
zélées du Royaume pour le
bien de l'Etar
,
tant à cause
de sa fidélité pour le Roy qui
luy est naturelle, que par les
exemples que luy en ont donné les Princes du Sang qui en
ont esté Gouverneurs, s'est
toûjourssurpassée lors qu'il a
esté question des Dons gratuits qu'elle est obligée de faire tous les trois ans, ainsi que
font tousles autres Païs d'Etats.
Je vous envoyai alors un détail
des genereux efforts qu'elle fie
en cette occasion
,
& je vous
fis voir en mesme temps ce que
feuë S. A. S. Monsieur le Duc
fit en cette occasion pour le
bien de l'Etat, & pour soulager la Province, en forte que
malgré la difficulté du temps,
tout se passa au gré du Roy,
& à la satisfactionduPeriple.
Il est vray que ce Prince fit des
choses surprenantes, & qu'il
sacrifia beaucoup de droits qui
lui appartenoient.
Les Deputez de ces mesmes
Etats, qui sont Mr l'Abbé de
Druys pour le Clergé; Mr lc)
Comte d'Epinac pour la Noblesse) & Mr le Meullier, Maire
de la Ville de Semur, pour le
Tiers Etat, viennent de presenter à Sa Majesté les Cahiers
de la Province, & ils ont esté
conduits à la maniéré accoûtumée, ayant esté presentez par
Mr le Marquis de la Vrilliere
Secretaire d'Etat, & conduits
par Mr des Granges, Maître
des Ceremonies; & ils ont eu
Audiance de toute la Maison
Royale. S. A. S. Monsieur le
Duc, auroit tenu le premier
rang à cette fonction, sans son
départ pour l'Armée.Vous
scavez la grande impatience
de ce jeune Prince-pour courir
à la gloire, & qu'il seroit party beaucoup plûtôt qui n'a
fait, si des- ordres particuliers
di* Roy ne l'eussent arresté ;
qu'il est presentement à la telle
du Regiment de Condé Cavalerie où il espere faire connoître qu'il estdu même Sang,
& qu'il ressent la mesme ardeur donr tous ses Ayeuls ont
esté animez
Bourgogne. Vous sçavez, que
cette Province qui en des plus
zélées du Royaume pour le
bien de l'Etar
,
tant à cause
de sa fidélité pour le Roy qui
luy est naturelle, que par les
exemples que luy en ont donné les Princes du Sang qui en
ont esté Gouverneurs, s'est
toûjourssurpassée lors qu'il a
esté question des Dons gratuits qu'elle est obligée de faire tous les trois ans, ainsi que
font tousles autres Païs d'Etats.
Je vous envoyai alors un détail
des genereux efforts qu'elle fie
en cette occasion
,
& je vous
fis voir en mesme temps ce que
feuë S. A. S. Monsieur le Duc
fit en cette occasion pour le
bien de l'Etat, & pour soulager la Province, en forte que
malgré la difficulté du temps,
tout se passa au gré du Roy,
& à la satisfactionduPeriple.
Il est vray que ce Prince fit des
choses surprenantes, & qu'il
sacrifia beaucoup de droits qui
lui appartenoient.
Les Deputez de ces mesmes
Etats, qui sont Mr l'Abbé de
Druys pour le Clergé; Mr lc)
Comte d'Epinac pour la Noblesse) & Mr le Meullier, Maire
de la Ville de Semur, pour le
Tiers Etat, viennent de presenter à Sa Majesté les Cahiers
de la Province, & ils ont esté
conduits à la maniéré accoûtumée, ayant esté presentez par
Mr le Marquis de la Vrilliere
Secretaire d'Etat, & conduits
par Mr des Granges, Maître
des Ceremonies; & ils ont eu
Audiance de toute la Maison
Royale. S. A. S. Monsieur le
Duc, auroit tenu le premier
rang à cette fonction, sans son
départ pour l'Armée.Vous
scavez la grande impatience
de ce jeune Prince-pour courir
à la gloire, & qu'il seroit party beaucoup plûtôt qui n'a
fait, si des- ordres particuliers
di* Roy ne l'eussent arresté ;
qu'il est presentement à la telle
du Regiment de Condé Cavalerie où il espere faire connoître qu'il estdu même Sang,
& qu'il ressent la mesme ardeur donr tous ses Ayeuls ont
esté animez
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Résumé : Cahiers des Etats de Bourgogne, presentez au Roy, [titre d'après la table]
L'auteur souligne la fidélité de la province de Bourgogne envers le roi et son zèle pour le bien de l'État, notamment à travers les dons gratuits effectués tous les trois ans. L'année précédente, il avait déjà rapporté la tenue des États de Bourgogne et les actions du duc défunt pour soulager la province malgré les difficultés. Récemment, les députés des États de Bourgogne, représentant le clergé, la noblesse et le tiers état, ont présenté à Sa Majesté les cahiers de la province. Ils ont été introduits par le marquis de La Vrillière, secrétaire d'État, et conduits par des Granges, maître des cérémonies, et ont eu audience de toute la maison royale. Le duc, qui aurait dû tenir le premier rang lors de cette fonction, est parti pour l'armée, animé par une grande impatience de courir à la gloire. Il se trouve actuellement au sein du régiment de Condé cavalerie, espérant y prouver sa valeur et son ardeur héritée de ses ancêtres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2086
p. 248-254
Article des plus curieux que je vous aye encore envoyé, & dont je ne puis vous faire part sans vous l'envoyer entier, [titre d'après la table]
Début :
Les Princes ne peuvent acquerir la naissance que leur Auguste [...]
Mots clefs :
Avocats, Article curieux, Discours, Monsieur Euffroy
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article des plus curieux que je vous aye encore envoyé, & dont je ne puis vous faire part sans vous l'envoyer entier, [titre d'après la table]
Les Princes ne peuvent acquérir la naissance que leur
AugusteSang leur donne; mais
ils peuvent faire voir qu'ils en
sont nez dignes par les grandes
avions & les vertus qui font
distinguer la plûpart de ceux à
qui la nature a
donné cette
naissance. Mais il se trouve de
simples particuliers qui n'étant
point favorisez de leur naissance
,
parviennent que lques
-
fois jusques au premier poste
du Monde, & mesmejusqu'a
la premiere dignité. Rienne le
prouve mieux que ce qui cil:
souvent arrivé à plusieurs Avocats, & ce qui peut encore leur
arriver tous les jours comme
l'on a
pu voir par le Discours
que Monsieur Euffroy Avocat,
& ancien Bastonnier de sa
Compagnie a
fait depuis quelques jours, en sortant d'exercice
,
dans lequel il a
fait connoître que plusieurs grands;
hommes, & mesmeduClergé,
ont esté tirez de ce Corps,duquel on en a
souvent tiré pour
remplir les places de Chanccliers, de Gardes des Sceaux, de
Premiers Prefidcns, de Cardinaux,&même de Papes. 1
,
Mr Euffroy a
fait voir dans
ce Discours qui s'estattiré les
applaudissemens & l'attention
de toute rAucmblec, que Guy
Foucault, François de Nation,
après avoir cité long-temps
Avocat au Parlement, s'estant
fait d'Eglise avoit esté premierement Evesque du Puy, enfuite Archevêque de Narbonne, Cardinal, & ensuite créé
Pape fous le nom de Clement
IV. le 5eFévrier1625. d'un
consentement unanime de tous
les Cardinaux, quoy qu'il fût
absent
Qu'en1383. Pierre deFessigny, sans avoir passé dans aucune dignité Ecclesiastique,
étant Avocat, c'est-à-dire, en
en faisant les fonctions, tu
élevé au Cardinalat,
Qu'en1308. Guillaume d
Nogarer
e * Qu'en1389. Arnaud de
Corbie,
Qu'en1418.Robert le
Masson,
Q^'en1538. Guillaume
Poyet,
Qu'en 1371. Guillaume de
Dormans,
Er qu'en 154r. François
Olivieravoientesté élevez à la
dignité de Chancelier de France.
Qu'en 1J4L. &en 1588.
Mrs de MontholonAvocats au
Parlement de Paris furent faits
Gardes des Sceaux de France,
sans compter les Premiers Presidens & autres grands Officiers de Justice qui ont esté tirez de ce Corps. |Mr de la Marliere, ancien
Avocat, a
esté élu à la place
ne
Mr Euffroy. Il a tout le
mérité necessaire pour luy fuc- *
seder.
t Vou
ong-temps que vous n'avez
jû d'Articles aussi curieux, &
aussi singuliers dans mes Lettres
y
& peut-estre même que
vous n'y en ayez jamais vû.
Ainsi l'on ne peut dire que
c
soient des Articlesrépétés,&
qui ressemblent en rien 4 au
cun de ceux dont je vous
ay,
jusqu'icy fait part
AugusteSang leur donne; mais
ils peuvent faire voir qu'ils en
sont nez dignes par les grandes
avions & les vertus qui font
distinguer la plûpart de ceux à
qui la nature a
donné cette
naissance. Mais il se trouve de
simples particuliers qui n'étant
point favorisez de leur naissance
,
parviennent que lques
-
fois jusques au premier poste
du Monde, & mesmejusqu'a
la premiere dignité. Rienne le
prouve mieux que ce qui cil:
souvent arrivé à plusieurs Avocats, & ce qui peut encore leur
arriver tous les jours comme
l'on a
pu voir par le Discours
que Monsieur Euffroy Avocat,
& ancien Bastonnier de sa
Compagnie a
fait depuis quelques jours, en sortant d'exercice
,
dans lequel il a
fait connoître que plusieurs grands;
hommes, & mesmeduClergé,
ont esté tirez de ce Corps,duquel on en a
souvent tiré pour
remplir les places de Chanccliers, de Gardes des Sceaux, de
Premiers Prefidcns, de Cardinaux,&même de Papes. 1
,
Mr Euffroy a
fait voir dans
ce Discours qui s'estattiré les
applaudissemens & l'attention
de toute rAucmblec, que Guy
Foucault, François de Nation,
après avoir cité long-temps
Avocat au Parlement, s'estant
fait d'Eglise avoit esté premierement Evesque du Puy, enfuite Archevêque de Narbonne, Cardinal, & ensuite créé
Pape fous le nom de Clement
IV. le 5eFévrier1625. d'un
consentement unanime de tous
les Cardinaux, quoy qu'il fût
absent
Qu'en1383. Pierre deFessigny, sans avoir passé dans aucune dignité Ecclesiastique,
étant Avocat, c'est-à-dire, en
en faisant les fonctions, tu
élevé au Cardinalat,
Qu'en1308. Guillaume d
Nogarer
e * Qu'en1389. Arnaud de
Corbie,
Qu'en1418.Robert le
Masson,
Q^'en1538. Guillaume
Poyet,
Qu'en 1371. Guillaume de
Dormans,
Er qu'en 154r. François
Olivieravoientesté élevez à la
dignité de Chancelier de France.
Qu'en 1J4L. &en 1588.
Mrs de MontholonAvocats au
Parlement de Paris furent faits
Gardes des Sceaux de France,
sans compter les Premiers Presidens & autres grands Officiers de Justice qui ont esté tirez de ce Corps. |Mr de la Marliere, ancien
Avocat, a
esté élu à la place
ne
Mr Euffroy. Il a tout le
mérité necessaire pour luy fuc- *
seder.
t Vou
ong-temps que vous n'avez
jû d'Articles aussi curieux, &
aussi singuliers dans mes Lettres
y
& peut-estre même que
vous n'y en ayez jamais vû.
Ainsi l'on ne peut dire que
c
soient des Articlesrépétés,&
qui ressemblent en rien 4 au
cun de ceux dont je vous
ay,
jusqu'icy fait part
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Résumé : Article des plus curieux que je vous aye encore envoyé, & dont je ne puis vous faire part sans vous l'envoyer entier, [titre d'après la table]
Le texte explore la possibilité pour des individus, qu'ils soient princes ou simples particuliers, d'accéder à des postes élevés grâce à leurs mérites et vertus. Il met en lumière le cas des avocats, qui ont souvent atteint des positions prestigieuses. Monsieur Euffroy, ancien bâtonnier, a illustré ce phénomène dans un discours récent, citant plusieurs exemples historiques. Parmi eux, Guy Foucault devint pape sous le nom de Clément IV, et Pierre de Fessigny fut élevé au cardinalat en 1383. D'autres avocats, comme Guillaume d'Nogaret, Arnaud de Corbie, et François Olivier, accédèrent à la dignité de chancelier de France. Le texte mentionne également que des avocats comme les sieurs de Montholon furent nommés Gardes des Sceaux. Monsieur de la Marlière, ancien avocat, a récemment été élu pour succéder à Monsieur Euffroy. Le discours d'Euffroy a suscité l'admiration et l'attention de l'assemblée.
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2087
p. 254-256
Mort de Mr d'Aquin Evèque de Seez, & en mesme temps de cinq de ses Chanoines, [titre d'après la table]
Début :
Je vais vous parler d'un fait qui est assez singulier, [...]
Mots clefs :
Mort, Evêque de Seez, Chanoines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mort de Mr d'Aquin Evèque de Seez, & en mesme temps de cinq de ses Chanoines, [titre d'après la table]
Je vais vous parler d'un fait
qui est assez singulier
,
quo
qu'il ne soit pas si étonnant
que ceux que vous ycnèz-d
>
lire, puisqu'il s'agit deMOlt
& que tous les hommes son
nez pour mourir, & qu'il cij
meure tous les jours. Cepen-
-
dant je ne laisseray pas de vous
surprendre en vous apprenant
que dans le même tempsijui
Mr Daquin,Evêque de Seczest
decedé, il est mort cinq Chanoines de son Eglise, ce qui a
jette beaucoup de frayeur dans
tout le Chapitre & dans tous
les cœurs des Habitans de cette Ville là où il regne beau-
[coup de maladies dont on
meurt presqueaussi-tost qu'on
est tombé malade.
!
Mr l'Evêque de Seez est
l mort âgé feulement de 43.
* ans, fort estimé & fort cheri
dans son Evêché où il n'édifioit pas moins par ses vertus
1* & par son exemple que par
toutes les fondions Pastorales
qu'il y exerçoit avec une tresgrande régularité, & par les
bons ordres qu'il y
donnoic ;
& ce qui marque que l'amour&
l'estime de tout le Diocese de
Seez pour cet Evêque, ne sont
pas sans un fondement solide,
est qu'il a
laisse generalement
tout son bien aux Pauvres de
son Evêché, ce qui attire à sa
mémoire mille louanges de
tous ses Diocesains, & de tous
1.'(, Pauvres
qui est assez singulier
,
quo
qu'il ne soit pas si étonnant
que ceux que vous ycnèz-d
>
lire, puisqu'il s'agit deMOlt
& que tous les hommes son
nez pour mourir, & qu'il cij
meure tous les jours. Cepen-
-
dant je ne laisseray pas de vous
surprendre en vous apprenant
que dans le même tempsijui
Mr Daquin,Evêque de Seczest
decedé, il est mort cinq Chanoines de son Eglise, ce qui a
jette beaucoup de frayeur dans
tout le Chapitre & dans tous
les cœurs des Habitans de cette Ville là où il regne beau-
[coup de maladies dont on
meurt presqueaussi-tost qu'on
est tombé malade.
!
Mr l'Evêque de Seez est
l mort âgé feulement de 43.
* ans, fort estimé & fort cheri
dans son Evêché où il n'édifioit pas moins par ses vertus
1* & par son exemple que par
toutes les fondions Pastorales
qu'il y exerçoit avec une tresgrande régularité, & par les
bons ordres qu'il y
donnoic ;
& ce qui marque que l'amour&
l'estime de tout le Diocese de
Seez pour cet Evêque, ne sont
pas sans un fondement solide,
est qu'il a
laisse generalement
tout son bien aux Pauvres de
son Evêché, ce qui attire à sa
mémoire mille louanges de
tous ses Diocesains, & de tous
1.'(, Pauvres
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Résumé : Mort de Mr d'Aquin Evèque de Seez, & en mesme temps de cinq de ses Chanoines, [titre d'après la table]
Le texte décrit la mort de l'évêque de Seez, M. Daquin, à l'âge de 43 ans, ainsi que celle de cinq chanoines de son église. Cet événement a suscité la frayeur parmi les membres du chapitre et les habitants de la ville, déjà éprouvés par diverses maladies mortelles. M. Daquin était très respecté et apprécié dans son diocèse pour ses vertus, son exemple et la régularité de ses fonctions pastorales. À sa mort, il a légué toute sa fortune aux pauvres de son évêché, ce qui lui a valu des éloges de la part de ses diocésains et des pauvres.
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2088
p. 256-263
Nouvelles Expeditions de Mer, [titre d'après la table]
Début :
Quoy que les Nouvelles publiques vous ayent appris plusieurs [...]
Mots clefs :
Expéditions de Mer, Vaisseaux, Marine, Sucre, Cacao
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles Expeditions de Mer, [titre d'après la table]
Quoy que les Nouvelles publiques vous ayent appris plufleurs Expéditions de Mer, je
vous en envoyc un Memoire
beaucoup plus ample que celuy que vous avez déja vû. Je
ne laisseray pas de vous repeter ce que porte celuy qui a
déjaesté rendu public, où il se
trouve même quelques circonstances dffirenrcs. --.t
* >• *
DeS.Ma!olep.Mayi7io,
*" +. Les Vaisseaux le Curieux &,
le Diligent venant de Moka
dans la Mer rouge sont arrivez. En faisant leur route pour
1
se rendre à Moka ils prirent
vers les 23. degrez 50. mi-
nutes Sud, après cinq heures
de combat le VaitTeauleVainqueurdeMiddelbourg de trente-six Canons montez, de
205 hommes d'équipage, &
de 800. tonneaux qui alloit
à Batavia. Il estoit chargé de
50. milleducatons, de 30. mille piastres en or, & de 1jo/
milleflorins en marchandises.
Ils arriverent à Moka au mois
de Janvier 170.9. ils furent tresbien reçus par le Roy & par
les Peuples de ce Pays; ayant
eu la permission de traiter à
trois pour cent de droits, quoy
que les autres Nations en
payent plus de lix. Aprés leur
départ de Moka ils prirent le
Vaisseau Hollandois nommé
le Quismy, de 24. canons & de
800. tonneaux sorti de Batavia pour Surate chargé de deux
cens douze mille cinq cens livres de poivre, de cinq cens soixante dix-huit mille huit cens
quatre-vingt sept livresde fucrc
en poudre, de cent huit mille livres de sucre candy, de dixhuit mille cent soixante & dixsept livres de dents d'Eléphant,
de trenteneufmille cent vingtcinq livres de cuivre du Japon,
de quarante mille livres d'alun,
& de cinquante milliers de fer
en petites barres.LeVaisseau le
Diligent est chargé de 1700.
balles de Caffé pesant deux
cent cinquante livres chacune,
& le Curieux de deux mille
trois cens aussi de deux cens
cinquante livres chacune.
La Couronne Corsaire de S.
Malo y a
amené un Vaisseau
d'Amsterdamde six-vingt tonneaux venant de Curasso, chargé de cacao, de sucre, de tabac, de cuirs, & de bois de
Campesche, estimé trentemille écus. Ce Bastiment estoit
parti de Curasso avec une t.Flu-
te de trois cens tonneaux, qui
a
aussi esté prisele iy Avril
par deux Vaisseaux de Saint
Malo.
Le Corsaire le S.Jan de Rot:
cofde 6. canons a
pris sur les
Sorlingues le 16.le Navire les
cinq Sœurs de Middelbourg,
Interlope Hollandois, qui venoit de la Coste de la Mine. Il
s'y esttrouvé250. marcs de
poudre d'or, dix milliers de
morfil & quelques autres marchandises de Traitte. Le Capitaine François a
esté dangereusement blessé
)
& le Capitaine Hollandoistué. Les Ar..
mateurs auront prés de quinze
pour un de profit.
La Fregate du Roy la Nymphe venant de la Martinique
,
estarrivée à la Rochelle. Mr
du Gué qui la commande a
pris un Corsaire Anglois forti
d'Antigue.
UnVaisseau de h même
Nation,chargé de planches
& de merrcin.
Un autrevenantde Nieves,
chargé de sucre
,
& un autre
qui vient de la Barbade aussi
chargé de sucre.
La Fregate de S. Malo l4
Reine el'EsPagne, cil arrivée à
laRochelle, venant del'Amerique richement chargée.
Mr Porée commandant la
Fregate laBecasse a pris &conduit au Port-Louis un Corsairedc Gersé.
Je crois que vous apprendrez toutes ces Prises avec
beaucoup de plaisir, tant à
cause de l'honneur qu'elles
font à la Marine de France
„
que des avantages que la Nation en retire.
vous en envoyc un Memoire
beaucoup plus ample que celuy que vous avez déja vû. Je
ne laisseray pas de vous repeter ce que porte celuy qui a
déjaesté rendu public, où il se
trouve même quelques circonstances dffirenrcs. --.t
* >• *
DeS.Ma!olep.Mayi7io,
*" +. Les Vaisseaux le Curieux &,
le Diligent venant de Moka
dans la Mer rouge sont arrivez. En faisant leur route pour
1
se rendre à Moka ils prirent
vers les 23. degrez 50. mi-
nutes Sud, après cinq heures
de combat le VaitTeauleVainqueurdeMiddelbourg de trente-six Canons montez, de
205 hommes d'équipage, &
de 800. tonneaux qui alloit
à Batavia. Il estoit chargé de
50. milleducatons, de 30. mille piastres en or, & de 1jo/
milleflorins en marchandises.
Ils arriverent à Moka au mois
de Janvier 170.9. ils furent tresbien reçus par le Roy & par
les Peuples de ce Pays; ayant
eu la permission de traiter à
trois pour cent de droits, quoy
que les autres Nations en
payent plus de lix. Aprés leur
départ de Moka ils prirent le
Vaisseau Hollandois nommé
le Quismy, de 24. canons & de
800. tonneaux sorti de Batavia pour Surate chargé de deux
cens douze mille cinq cens livres de poivre, de cinq cens soixante dix-huit mille huit cens
quatre-vingt sept livresde fucrc
en poudre, de cent huit mille livres de sucre candy, de dixhuit mille cent soixante & dixsept livres de dents d'Eléphant,
de trenteneufmille cent vingtcinq livres de cuivre du Japon,
de quarante mille livres d'alun,
& de cinquante milliers de fer
en petites barres.LeVaisseau le
Diligent est chargé de 1700.
balles de Caffé pesant deux
cent cinquante livres chacune,
& le Curieux de deux mille
trois cens aussi de deux cens
cinquante livres chacune.
La Couronne Corsaire de S.
Malo y a
amené un Vaisseau
d'Amsterdamde six-vingt tonneaux venant de Curasso, chargé de cacao, de sucre, de tabac, de cuirs, & de bois de
Campesche, estimé trentemille écus. Ce Bastiment estoit
parti de Curasso avec une t.Flu-
te de trois cens tonneaux, qui
a
aussi esté prisele iy Avril
par deux Vaisseaux de Saint
Malo.
Le Corsaire le S.Jan de Rot:
cofde 6. canons a
pris sur les
Sorlingues le 16.le Navire les
cinq Sœurs de Middelbourg,
Interlope Hollandois, qui venoit de la Coste de la Mine. Il
s'y esttrouvé250. marcs de
poudre d'or, dix milliers de
morfil & quelques autres marchandises de Traitte. Le Capitaine François a
esté dangereusement blessé
)
& le Capitaine Hollandoistué. Les Ar..
mateurs auront prés de quinze
pour un de profit.
La Fregate du Roy la Nymphe venant de la Martinique
,
estarrivée à la Rochelle. Mr
du Gué qui la commande a
pris un Corsaire Anglois forti
d'Antigue.
UnVaisseau de h même
Nation,chargé de planches
& de merrcin.
Un autrevenantde Nieves,
chargé de sucre
,
& un autre
qui vient de la Barbade aussi
chargé de sucre.
La Fregate de S. Malo l4
Reine el'EsPagne, cil arrivée à
laRochelle, venant del'Amerique richement chargée.
Mr Porée commandant la
Fregate laBecasse a pris &conduit au Port-Louis un Corsairedc Gersé.
Je crois que vous apprendrez toutes ces Prises avec
beaucoup de plaisir, tant à
cause de l'honneur qu'elles
font à la Marine de France
„
que des avantages que la Nation en retire.
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Résumé : Nouvelles Expeditions de Mer, [titre d'après la table]
Le document décrit plusieurs expéditions maritimes et prises de vaisseaux par des corsaires français. Les vaisseaux *Le Curieux* et *Le Diligent*, revenus de Moka dans la mer Rouge, ont capturé le vaisseau hollandais *Le Vainqueur de Middelbourg*, chargé de 50 000 ducats, 30 000 piastres en or et 130 000 florins en marchandises. Ils ont également pris *Le Quismy*, un vaisseau hollandais transportant du poivre, du sucre, des dents d'éléphant, du cuivre et d'autres marchandises. *Le Diligent* transportait 1 700 balles de café, et *Le Curieux* 2 300 balles. La couronne corsaire de Saint-Malo a capturé un vaisseau d'Amsterdam chargé de cacao, sucre, tabac et bois de Campêche. Le corsaire *Le Saint-Jean de Rotcoff* a pris le navire *Les cinq Sœurs* près des Sorlingues, trouvant à bord 250 marcs de poudre d'or et 10 000 morfil. La frégate royale *La Nymphe* a capturé un corsaire anglais près d'Antigua. Plusieurs autres vaisseaux, chargés de planches, de sucre et de marchandises diverses, ont également été pris. Ces prises sont saluées pour l'honneur qu'elles apportent à la marine française et les avantages qu'elles procurent à la nation.
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2089
p. 263-268
Article des Enigmes, [titre d'après la table]
Début :
Je passe à l'Article ordinaire, qui bien que peu considerable [...]
Mots clefs :
Énigmes, Divertir, Explication en vers, Deviner
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Article des Enigmes, [titre d'après la table]
Je passe à l'Article ordinaire
,
qui bien que peu considerable ne laisse pas de faire plaisir à beaucoup d'honnestes.
gens, & de les divertir;&l'on
peut dire que cer Article est
K
des plus amusans,&qu'il occupe tous ceux
quille lisent.
Vous devinez bien sans doute
que je veux parler de celuy des
Enigmes que vouschçiçhmez
avec soin quand mêmejen'y
mettrois aucun Preludepour
vous en avertir.
Voici une Explication en
Vers du mot del'Enigme du
mois dernier.
iC.-e Visagetrompeur qui CMÎUses
-
défauts - -
J^orfouildbotdetoutlemondey
Bien
Bien loin d'avoir une bonté profonde
N'estqu'unfrancsceleratqui cause bien des maux.
D'abord cet hypocrite excite en
nous la joye
Mais lors qu'on le connoistil cause
du chagrin
Et même pourson pere il devient
inhumain:
Tel cft le triste effet de la [au/fi
Afonnoje.
Les autres qui ont trouvé le
même mot font: Mrs d'Arzillemont
:
le Baron de Feneste,
de ll£b Nôtre Dame:le Ma-
thamore, du Marais: le Poëtc
Nouvelliste:le Conrent d'avoir racheté saPaulette:l'Homme à la mode, du Fauxbourg
S. Germain: le tendre Amant M. de la charmante veuve
Bragieves
:
les deux Amans rivaux de Mlle M. du QiJay
des Augustins: le petit Maître
Procureur
,
Amant de Mlle
l'Ap. l'Heureux Blondin, de
l'Head des Ursins
:
l'agreable
Libertindumême quartier: le
Poëte sans fard justement irrité
,
& les Satyriques aussi du
même quartier. Mles Geneviéve Jollain
:
la jeune Muse
renaissanceG.O: les deux sœurs
de la ruë Geoffroy
-l'Asnier:
la charmante veuve Bragieves
& sa bonne Amie:la jeune
Nourrice, de la ruë S. Antoine, la Dlle aux yeux bleux &
sa sœur aux yeux noirs, de la
même ruë: la Blanche & Brune,
de la ruë des Bernardins:
la belleLibrairesse,du quartier
de l'Université:la jeune fille à
la grande Tabatierela charmante Veuve, du Pavillon de
Fontenay:les deux sœurs de la
ruë percée, proche S. André
des Arcs: la nouvelle Marquifc
1
du quartier de l'Hostel des Ur-
sins,& ses anciennes voisines,
à la DeviseCequi est différén'est
pas perdu:la Spirituelle, de la
ruë des Mamouzets, à la Devise l'Esperance est d'ungrandsecours: la gracieuse Sœur, à la
Devise BontépasseBeauté,&la
Brune du même quartier,à la
Devise Je prends le temps comme
il vient.
,
qui bien que peu considerable ne laisse pas de faire plaisir à beaucoup d'honnestes.
gens, & de les divertir;&l'on
peut dire que cer Article est
K
des plus amusans,&qu'il occupe tous ceux
quille lisent.
Vous devinez bien sans doute
que je veux parler de celuy des
Enigmes que vouschçiçhmez
avec soin quand mêmejen'y
mettrois aucun Preludepour
vous en avertir.
Voici une Explication en
Vers du mot del'Enigme du
mois dernier.
iC.-e Visagetrompeur qui CMÎUses
-
défauts - -
J^orfouildbotdetoutlemondey
Bien
Bien loin d'avoir une bonté profonde
N'estqu'unfrancsceleratqui cause bien des maux.
D'abord cet hypocrite excite en
nous la joye
Mais lors qu'on le connoistil cause
du chagrin
Et même pourson pere il devient
inhumain:
Tel cft le triste effet de la [au/fi
Afonnoje.
Les autres qui ont trouvé le
même mot font: Mrs d'Arzillemont
:
le Baron de Feneste,
de ll£b Nôtre Dame:le Ma-
thamore, du Marais: le Poëtc
Nouvelliste:le Conrent d'avoir racheté saPaulette:l'Homme à la mode, du Fauxbourg
S. Germain: le tendre Amant M. de la charmante veuve
Bragieves
:
les deux Amans rivaux de Mlle M. du QiJay
des Augustins: le petit Maître
Procureur
,
Amant de Mlle
l'Ap. l'Heureux Blondin, de
l'Head des Ursins
:
l'agreable
Libertindumême quartier: le
Poëte sans fard justement irrité
,
& les Satyriques aussi du
même quartier. Mles Geneviéve Jollain
:
la jeune Muse
renaissanceG.O: les deux sœurs
de la ruë Geoffroy
-l'Asnier:
la charmante veuve Bragieves
& sa bonne Amie:la jeune
Nourrice, de la ruë S. Antoine, la Dlle aux yeux bleux &
sa sœur aux yeux noirs, de la
même ruë: la Blanche & Brune,
de la ruë des Bernardins:
la belleLibrairesse,du quartier
de l'Université:la jeune fille à
la grande Tabatierela charmante Veuve, du Pavillon de
Fontenay:les deux sœurs de la
ruë percée, proche S. André
des Arcs: la nouvelle Marquifc
1
du quartier de l'Hostel des Ur-
sins,& ses anciennes voisines,
à la DeviseCequi est différén'est
pas perdu:la Spirituelle, de la
ruë des Mamouzets, à la Devise l'Esperance est d'ungrandsecours: la gracieuse Sœur, à la
Devise BontépasseBeauté,&la
Brune du même quartier,à la
Devise Je prends le temps comme
il vient.
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Résumé : Article des Enigmes, [titre d'après la table]
Le texte présente un article ordinaire, apprécié et divertissant pour de nombreuses personnes honnêtes. Il est décrit comme amusant et captivant. L'auteur aborde une énigme sans préambule et fournit une explication en vers du mot de l'énigme précédente. Cette énigme décrit un visage trompeur qui cache des défauts et cause des maux, suscitant d'abord la joie puis du chagrin, même envers son père, illustrant les effets de l'hypocrisie. Plusieurs personnes ont résolu l'énigme, notamment Mme d'Arzillemont, le Baron de Feneste, le Mathamore, et le Poète Nouvelliste. Le texte mentionne également diverses femmes, comme la veuve Bragieves, la jeune Muse, et plusieurs sœurs et amies, chacune associée à un quartier ou une rue spécifique de Paris. Chaque personne ou groupe est souvent accompagné d'une devise ou d'une description particulière.
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2090
p. 268-270
ENIGME.
Début :
Tout le monde est en peine, & chacun veut sçavoir [...]
Mots clefs :
Vent
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
uvelle du Pere Arrange
,
dont je vous en aydéja envoyé
d'autres, ainsi que plusieurs
Articles qui vous ont paru dignes de vostre curiosité.
ENIGME.
Tout le monde est en
peine, &
chacun veutsçavoir
Si je fuis un esprit
,
ou bien un
corps sans ame,
Rien ne peut égaler ma force &
mon pouvoir,
Et ce qui vient de moysurprend
l'homme Cm lafemme.
De tout ce que jefais & dontje
fuis l'auteur
Je n'en ay cependant aucune connoissance
;
Aujourd'huy je menace & faits
trembler de peur,
Et demain je console & remplis
d'esperance.
Sansjamaisme lasserjecours tout
l'Univers,
Je vais cr je reviens de l'un à
l'autre Pole,
L'on connoist sans me voir mes
mouvemens divers
,
Et le bruit que je faits me tient
lieu de parole
,
dont je vous en aydéja envoyé
d'autres, ainsi que plusieurs
Articles qui vous ont paru dignes de vostre curiosité.
ENIGME.
Tout le monde est en
peine, &
chacun veutsçavoir
Si je fuis un esprit
,
ou bien un
corps sans ame,
Rien ne peut égaler ma force &
mon pouvoir,
Et ce qui vient de moysurprend
l'homme Cm lafemme.
De tout ce que jefais & dontje
fuis l'auteur
Je n'en ay cependant aucune connoissance
;
Aujourd'huy je menace & faits
trembler de peur,
Et demain je console & remplis
d'esperance.
Sansjamaisme lasserjecours tout
l'Univers,
Je vais cr je reviens de l'un à
l'autre Pole,
L'on connoist sans me voir mes
mouvemens divers
,
Et le bruit que je faits me tient
lieu de parole
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2091
p. 270-271
AIR NOUVEAU.
Début :
Je vous envoye une Chanson nouvelle. AIR NOUVEAU. / Que la Recolte sera belle ! [...]
Mots clefs :
Récolte, Moisson
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texteReconnaissance textuelle : AIR NOUVEAU.
Je vous envoye une Chanson nouvelle.
AIR NOUVEAU.
Que la Recoltesera bcu tque nous devons à Cybelle,,
Qui nous préparéavecprofusion
Toutceque peutproduire une ricin
Moisson.
AIR NOUVEAU.
Que la Recoltesera bcu tque nous devons à Cybelle,,
Qui nous préparéavecprofusion
Toutceque peutproduire une ricin
Moisson.
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2092
p. 271-278
Discours faits par Mr Hervé à Mr de Beauharnois, Intendant de la Rochelle, & de la Marine au Port de Rochefort, [titre d'après la table]
Début :
Comme ma Lettre est susceptible de toutes sortes de matieres, [...]
Mots clefs :
Discours, Ordres, Mr de Beauharnais, Rochefort
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texteReconnaissance textuelle : Discours faits par Mr Hervé à Mr de Beauharnois, Intendant de la Rochelle, & de la Marine au Port de Rochefort, [titre d'après la table]
Comme ma Lettre estsusceptible de toutes fortes de
matieres, je vous envoye un
Discours fait à Mr de Beauharnois dont je vous ay déja entretenu des grands Emplois.
Vous sçavez qu'il est presentement Intendant de la Generalité de la Rochelle & de la Marine, au Port de Rochefort.
Ce Discours fut prononcé le
16e May par Mr HervéPresi-
dent au SiegeRoyal de Rochefort.
MONSEIGNEUR,
Ce n'estpasfeulement legenie
superieur, mais c'est aussi la majestéde nostre Souverain,qui brille dans le choixqu'ilfait des Sujetspropres pour remplirlesCharges considerables, & les principaux Emplois deson Etat. En
effetrienn'estpluscapablededonner une haute idée desesperfections
,
e-rd'wfyirer desfnlimens
respectueux poursasuprême Dignité, quelorsque les premiers
Ministres de ses volontez expliquent les ordres de Sa Majesté.
Llinfinous reverrons tous ceux qui
ont l'honneur d'estrechargez
de l'execution de ses ordres, CT
nous reverrons en vous [on zele
pour la Religion,son amour pour,
la Justice, &fin attention singuliere au bien & au soulagement
desesSujets. Vousavezdéjafait
admirer dans le nouveau Monde toutes les Vertus Royales de
LOUIS LE GRAND. Mais
ceferoit peu que de les avoir exposées à la seule veneration des
Peuples qui habitent au de-là des
mers; (;7 de n'avoirsoûtenu 14
gloire de son regne que dans les
froids climatsd'une partie de i.Amerique
,
si vous ne faijte% pas
aujjt respecterson nom dans rEurope. Il ne manquoit à V. G.pour
unsiloüabledessin
3
que le Poste
important dont il asçurecompenser en dernier lieu vos services
p1[p%* present que semblable
àl'Ange dont nous
parleS.Jean,
vous avez un piedsur la terre,
&l'autresur la mer, vous vous
trouve^ en
place & dans unesituation à faire redouter sur ces
deux Elemens les forces de la
France. Il est vray que diversement occupé par vos differentes
jonctions vos regards seront necefairementpartar'ieK comme l'étoientceux de Janus. Maissans
rien perdre de vûë vous les porterezd'un costésur les détails de la
Marine,&d'un autresur les affaires de la Generalité. Vousy
estestses entré,Monseigneur,sous les entre
,,
Monseigneur, fous les
favorables auspices d'une paix
prochaine, qu'en devons-nous augurer que lebiende l'Etat, &la
félicité publique? Heureuse donc
la destinée des Provinces de Xaintonge & d'Aunis; & heureux
en particulier le fort devos treshumbles & tres-obeeansferviteurs.
AUTRE DISCOURS
Fait par le même pour l'Hôtel de Ville.
MONSEIGNEUR,
La perte que nous avonsfaite
ne pouvoit fifre reparée que par un
des premiers hommes du siecle.
Maissipoursoûtenir le titre glorieux d'Intendant deJustice, Police, Finances, & Marine, il est
necessaire d'avoir d'éminentes qualitck qui répondent à
ces
differentesfonctions. La Renomméeapris
le soin de publier par tout qu'à
l'exemple du Sage vousfaites toûjours presiderl'équité dans HJOS
Ju.
gemens«Quavec la salutaire pré1voyance de Joseph
,
vous aue;C
faitgoûter les fruits d'une bonne
Police au Peuple que Sa Majesxtiauoitfournis à
vos ordres. Qie
,Jans l'œconomie des Finances du
Prince vous ave% mérité les éloges que l'Esprit de véritédonneau
serviteur prudent & fidele ; &
qu'enfin vostre habileté dans les
mdjfaires maritimes surpasse celle
des Officiers qui fous le regne du
plus puissant Roy d'Israèlleservirentsi utilement dans la Mari- ne
qu'ils procurerent a ses Etats
uneprodigieuse abondance des choJes mêmeles plus rares, & les
plus precieuses. Fasse le Ciel que
de tant de vertus réünies dans V.
G. la France en retire à jamais
tous les grands avantages qu'elle
en doit esperer; &quesous votre
favorable &puissante protection
cette Ville na,antejouee de ses
Privileges, prenne d'heureux accroissemens, &soitdélivréepour
toûjours de l'estat déplorable où le
malheur des temps l'aréduite. Ce
font les souhaits, Monseigneur,
de vos tres-humbles &tres-obéïssansserviteur
matieres, je vous envoye un
Discours fait à Mr de Beauharnois dont je vous ay déja entretenu des grands Emplois.
Vous sçavez qu'il est presentement Intendant de la Generalité de la Rochelle & de la Marine, au Port de Rochefort.
Ce Discours fut prononcé le
16e May par Mr HervéPresi-
dent au SiegeRoyal de Rochefort.
MONSEIGNEUR,
Ce n'estpasfeulement legenie
superieur, mais c'est aussi la majestéde nostre Souverain,qui brille dans le choixqu'ilfait des Sujetspropres pour remplirlesCharges considerables, & les principaux Emplois deson Etat. En
effetrienn'estpluscapablededonner une haute idée desesperfections
,
e-rd'wfyirer desfnlimens
respectueux poursasuprême Dignité, quelorsque les premiers
Ministres de ses volontez expliquent les ordres de Sa Majesté.
Llinfinous reverrons tous ceux qui
ont l'honneur d'estrechargez
de l'execution de ses ordres, CT
nous reverrons en vous [on zele
pour la Religion,son amour pour,
la Justice, &fin attention singuliere au bien & au soulagement
desesSujets. Vousavezdéjafait
admirer dans le nouveau Monde toutes les Vertus Royales de
LOUIS LE GRAND. Mais
ceferoit peu que de les avoir exposées à la seule veneration des
Peuples qui habitent au de-là des
mers; (;7 de n'avoirsoûtenu 14
gloire de son regne que dans les
froids climatsd'une partie de i.Amerique
,
si vous ne faijte% pas
aujjt respecterson nom dans rEurope. Il ne manquoit à V. G.pour
unsiloüabledessin
3
que le Poste
important dont il asçurecompenser en dernier lieu vos services
p1[p%* present que semblable
àl'Ange dont nous
parleS.Jean,
vous avez un piedsur la terre,
&l'autresur la mer, vous vous
trouve^ en
place & dans unesituation à faire redouter sur ces
deux Elemens les forces de la
France. Il est vray que diversement occupé par vos differentes
jonctions vos regards seront necefairementpartar'ieK comme l'étoientceux de Janus. Maissans
rien perdre de vûë vous les porterezd'un costésur les détails de la
Marine,&d'un autresur les affaires de la Generalité. Vousy
estestses entré,Monseigneur,sous les entre
,,
Monseigneur, fous les
favorables auspices d'une paix
prochaine, qu'en devons-nous augurer que lebiende l'Etat, &la
félicité publique? Heureuse donc
la destinée des Provinces de Xaintonge & d'Aunis; & heureux
en particulier le fort devos treshumbles & tres-obeeansferviteurs.
AUTRE DISCOURS
Fait par le même pour l'Hôtel de Ville.
MONSEIGNEUR,
La perte que nous avonsfaite
ne pouvoit fifre reparée que par un
des premiers hommes du siecle.
Maissipoursoûtenir le titre glorieux d'Intendant deJustice, Police, Finances, & Marine, il est
necessaire d'avoir d'éminentes qualitck qui répondent à
ces
differentesfonctions. La Renomméeapris
le soin de publier par tout qu'à
l'exemple du Sage vousfaites toûjours presiderl'équité dans HJOS
Ju.
gemens«Quavec la salutaire pré1voyance de Joseph
,
vous aue;C
faitgoûter les fruits d'une bonne
Police au Peuple que Sa Majesxtiauoitfournis à
vos ordres. Qie
,Jans l'œconomie des Finances du
Prince vous ave% mérité les éloges que l'Esprit de véritédonneau
serviteur prudent & fidele ; &
qu'enfin vostre habileté dans les
mdjfaires maritimes surpasse celle
des Officiers qui fous le regne du
plus puissant Roy d'Israèlleservirentsi utilement dans la Mari- ne
qu'ils procurerent a ses Etats
uneprodigieuse abondance des choJes mêmeles plus rares, & les
plus precieuses. Fasse le Ciel que
de tant de vertus réünies dans V.
G. la France en retire à jamais
tous les grands avantages qu'elle
en doit esperer; &quesous votre
favorable &puissante protection
cette Ville na,antejouee de ses
Privileges, prenne d'heureux accroissemens, &soitdélivréepour
toûjours de l'estat déplorable où le
malheur des temps l'aréduite. Ce
font les souhaits, Monseigneur,
de vos tres-humbles &tres-obéïssansserviteur
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Résumé : Discours faits par Mr Hervé à Mr de Beauharnois, Intendant de la Rochelle, & de la Marine au Port de Rochefort, [titre d'après la table]
Le texte est une lettre accompagnant deux discours prononcés par Monsieur Hervé, Président au Siège Royal de Rochefort, le 16 mai. Le premier discours est adressé à Monsieur de Beauharnois, Intendant de la Généralité de La Rochelle et de la Marine au Port de Rochefort. Monsieur Hervé loue la sagesse du souverain dans le choix de ses sujets pour des charges importantes et met en avant les qualités de Monsieur de Beauharnois, notamment son zèle pour la religion, son amour pour la justice et son attention au bien-être des sujets. Il souligne également l'importance de ses services tant sur terre que sur mer et exprime l'espoir d'une paix prochaine. Le second discours, prononcé à l'Hôtel de Ville, salue l'arrivée de Monsieur de Beauharnois comme Intendant de Justice, Police, Finances et Marine. Il souligne ses qualités éminentes et ses succès dans diverses fonctions, comparant ses actions à celles de figures bibliques comme Joseph. Le discours exprime le souhait que ses vertus apportent de grands avantages à la France et que la ville profite de ses privilèges et connaisse une prospérité accrue.
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2093
p. 279
Second Article des Morts, [titre d'après la table]
Début :
Aprés vous avoir parlé d'un illustre Vivant, je dois vous [...]
Mots clefs :
Mr Bulteau, Bibliothèque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Second Article des Morts, [titre d'après la table]
Aprés vous avoir parlé d'un
illustre Vivant, je dois vous
apprendre la mort de MrBulteau, Doyen des Secretaires
du Roy, âgé de quatre-vingtquatre ans. Il laisse unetresbelle Bibliotheque, dont tous
les Livres ont estéchoisis avec foin, & qui fera sans doute
f>laifir aux Curieux qui travail- Jenc
tous les jours àformerde
grandes Bibliotheques.Mr Bulteau joüissoit d'une grande reputation. Il passoit pour un
tres-honneste homme, & il
estoit generalement estimédes
Sçavans
illustre Vivant, je dois vous
apprendre la mort de MrBulteau, Doyen des Secretaires
du Roy, âgé de quatre-vingtquatre ans. Il laisse unetresbelle Bibliotheque, dont tous
les Livres ont estéchoisis avec foin, & qui fera sans doute
f>laifir aux Curieux qui travail- Jenc
tous les jours àformerde
grandes Bibliotheques.Mr Bulteau joüissoit d'une grande reputation. Il passoit pour un
tres-honneste homme, & il
estoit generalement estimédes
Sçavans
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2094
p. 280-290
POEME Qui a remporté le Prix, par le Jugement de l'Academie des Jeux Floraux, sur la Verité.
Début :
En vous parlant de ceux qui ont remporté cette année les / L'Homme est il insensible à l'éclat de tes traits, [...]
Mots clefs :
Jeux floraux, Prix, Vérité, Sagesse, Astres, Aveuglement, Chercher
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POEME Qui a remporté le Prix, par le Jugement de l'Academie des Jeux Floraux, sur la Verité.
En vous parlant deceuxqui
ont remporté cette année les
Prix des Jeux Floraux de T-oulouse, je vous ay parlé iccc-'
luy qui regarde la Vérité, composé par Mr l'Abbé Asselin.
On assure generalement guti
tousceuxqui ont travatiHcccc-1
te année pour ces Prix ont fait
de si beaux Ouvrages, qu'il a'
esté difficile d'adjuger les Prix,
ce qui doit augmenter lajlwre
Mr l'Abbé AtfcliIL
1
POEME
Qui a
remporté le Prix, par Le
Jugement de l'Academie des
Jeux Floraux, sur la Vérité.
L'Homme est-il insensible à l'éclat de tes traits,
Ou bien, loin de ses yeux tU-tu
fuipour jamais,
Verité,qu'à mes vœux dérobent
mille obstacles?
Toûjours avec lefaux je confonds
tes Oracles.
Pour fuir en te cherchant les
écueils que je crains,
Sers deguide toi-mêmeàmespas
incertains.
May 1 7 10. Aa
rar nos préjuge.-< seuls gouver.
nez dans l'enfance
, , L'erreuren nos
espritsprévient
la connoissance.
Que fert de réfléchir dans une autresaison t
Le joug de l'habitude asservit la
raifort,
Toujours loin du droitsens entraine:t par les AHtres,
Sur leurs fauxjugemens s'assermissent les nôtres;
Et de l'opinionesclaves malheureux
,
Nous vivons, nouspartons, &
nous pensons comme eux.
Loin du peupleséduitpar devaines images,
Chercherons-nous levraisuries
traces des Sages t
Jouets d'un faux éclatqui nous
éblouit tous,
Par des sentiers divers ils errent
comme nous.
Philosophes
en proyeàvotre incertitude
y Quel estpour votre espritlefruit
de votre étude ?
De quelqueconnoissance ose-t-il
Toujours
seflatter
plus
?
incertain,il riapprend qu'à douter.
Maisquoi?son impuissance irrite
son audace:
Dansses vastesprojets ilrieflrien
qu'il riembrajjc. ,
Aa.ij
Prétendant tout connoître, en sa
témérité
Par les bornes du monde il n'est
point arrêté.
Il veut d'un premier Etre appro.
fondir l'EjJence,
Il sondesesDecrets, mesure sa
Puielaance.
Aveugle!aquel excès porte-t-il
son orgueil!
Desa foible raison un atome efi
l'écueil.
Lassé sans s'arrêter & vaincu
sans se rendre,
C'estenvain qu'ils'obstine à voit"
loir le comprendre ;
Rencontrant l'infini dans un corps
limité.
Il conçoit d-autant moins qu'il 4
plusmédité.
Grand Dieu, dans Fembarrdf
qui confondsa foiblesse
, Quel est de tes desseins la profonde
fag,,ff! -
Les objetsqu'àsesjeux tu fçtts
envelope,
Rempliroientunesprit que tu dois
occuper.
Lorsqu'il jouit des biens que ta
main lui dispense,
Que luisert d'en chercher l'originâ
& l'essence ?
Pardessoins assidus qui confumeni
ses jours
Que luisert d'observer les Aftril
dans leurcours;
D'examiner si l'air, lefeu, la
terre Cm l'onde
Sont autant d'élemens qui composent lemonde:
Ousi, sans l'achon de leur concours divers,
Un principe plus simple a
forme
l'Univers !
Ilsçait à l'infini diviser des espaces,
Comparer des côtez, mesurer des
surfaces :
Des angles differens que forment
tous les corps,
Ilsçait approfondir les dijfrens
rapports.
Inutilestravaux! frivole connoissance!
Quel avantage a-t-il sur une
humble ignorance?
Pour s'occuper ainsi trop avaredu
temps,
Le vrai Sage ensçait mieux menager les instans.
Pourquoi j'embarrasserd'unevaine chimere?
Il est icipour l'homme un point,
seul necessaire.
Il doit, peu curieux etun sterile
sçavoir,
Chercher les vérité% quifondent
son devoir.
Les chercher.! ah! bien loin que
ce foin l'interesse,
C'est a les eviter qu'il s'applique
sans cesse.
La Nature enson cœur avoitfiû
les tracer;
Que ne tente.t-il pointpourles
en effacer!
Il a
fallu pour lui fous l'attrait
d'un vain songe
Couvrir
ces vérité^ du voile du
mensonge:
Et par des fictionsoccupant son
loisiir,
Cacher l'utilité fous l'appas dtt
plaisir.
Allais ennemi du vraidont il
craint de s'instruire,
Jusquesàl'ignorer a-t-il pû si
seduïre ?
Envain, pour s'endormir ausi;"
despassions, Son
Son esprit se dérobe à
ses reflexions:
Dans quelque Aveuglement qu'il
s'efforce de vivre,
La lumiere qu'il fuit vient par
tout lepoursuivre :
Eclairé malgré lui par un instinct
divin,
Il connoît un principe, il redoute
une fin.
Dans les remords pressans que le
crime fait naître,
Il tremble fous la main dont il a
reçu*l'être /> 1 :
Et contraint en secret d'adorerson
pouvoir,
Il sent la écrite qu'il n'a pas
voulu voir.
ont remporté cette année les
Prix des Jeux Floraux de T-oulouse, je vous ay parlé iccc-'
luy qui regarde la Vérité, composé par Mr l'Abbé Asselin.
On assure generalement guti
tousceuxqui ont travatiHcccc-1
te année pour ces Prix ont fait
de si beaux Ouvrages, qu'il a'
esté difficile d'adjuger les Prix,
ce qui doit augmenter lajlwre
Mr l'Abbé AtfcliIL
1
POEME
Qui a
remporté le Prix, par Le
Jugement de l'Academie des
Jeux Floraux, sur la Vérité.
L'Homme est-il insensible à l'éclat de tes traits,
Ou bien, loin de ses yeux tU-tu
fuipour jamais,
Verité,qu'à mes vœux dérobent
mille obstacles?
Toûjours avec lefaux je confonds
tes Oracles.
Pour fuir en te cherchant les
écueils que je crains,
Sers deguide toi-mêmeàmespas
incertains.
May 1 7 10. Aa
rar nos préjuge.-< seuls gouver.
nez dans l'enfance
, , L'erreuren nos
espritsprévient
la connoissance.
Que fert de réfléchir dans une autresaison t
Le joug de l'habitude asservit la
raifort,
Toujours loin du droitsens entraine:t par les AHtres,
Sur leurs fauxjugemens s'assermissent les nôtres;
Et de l'opinionesclaves malheureux
,
Nous vivons, nouspartons, &
nous pensons comme eux.
Loin du peupleséduitpar devaines images,
Chercherons-nous levraisuries
traces des Sages t
Jouets d'un faux éclatqui nous
éblouit tous,
Par des sentiers divers ils errent
comme nous.
Philosophes
en proyeàvotre incertitude
y Quel estpour votre espritlefruit
de votre étude ?
De quelqueconnoissance ose-t-il
Toujours
seflatter
plus
?
incertain,il riapprend qu'à douter.
Maisquoi?son impuissance irrite
son audace:
Dansses vastesprojets ilrieflrien
qu'il riembrajjc. ,
Aa.ij
Prétendant tout connoître, en sa
témérité
Par les bornes du monde il n'est
point arrêté.
Il veut d'un premier Etre appro.
fondir l'EjJence,
Il sondesesDecrets, mesure sa
Puielaance.
Aveugle!aquel excès porte-t-il
son orgueil!
Desa foible raison un atome efi
l'écueil.
Lassé sans s'arrêter & vaincu
sans se rendre,
C'estenvain qu'ils'obstine à voit"
loir le comprendre ;
Rencontrant l'infini dans un corps
limité.
Il conçoit d-autant moins qu'il 4
plusmédité.
Grand Dieu, dans Fembarrdf
qui confondsa foiblesse
, Quel est de tes desseins la profonde
fag,,ff! -
Les objetsqu'àsesjeux tu fçtts
envelope,
Rempliroientunesprit que tu dois
occuper.
Lorsqu'il jouit des biens que ta
main lui dispense,
Que luisert d'en chercher l'originâ
& l'essence ?
Pardessoins assidus qui confumeni
ses jours
Que luisert d'observer les Aftril
dans leurcours;
D'examiner si l'air, lefeu, la
terre Cm l'onde
Sont autant d'élemens qui composent lemonde:
Ousi, sans l'achon de leur concours divers,
Un principe plus simple a
forme
l'Univers !
Ilsçait à l'infini diviser des espaces,
Comparer des côtez, mesurer des
surfaces :
Des angles differens que forment
tous les corps,
Ilsçait approfondir les dijfrens
rapports.
Inutilestravaux! frivole connoissance!
Quel avantage a-t-il sur une
humble ignorance?
Pour s'occuper ainsi trop avaredu
temps,
Le vrai Sage ensçait mieux menager les instans.
Pourquoi j'embarrasserd'unevaine chimere?
Il est icipour l'homme un point,
seul necessaire.
Il doit, peu curieux etun sterile
sçavoir,
Chercher les vérité% quifondent
son devoir.
Les chercher.! ah! bien loin que
ce foin l'interesse,
C'est a les eviter qu'il s'applique
sans cesse.
La Nature enson cœur avoitfiû
les tracer;
Que ne tente.t-il pointpourles
en effacer!
Il a
fallu pour lui fous l'attrait
d'un vain songe
Couvrir
ces vérité^ du voile du
mensonge:
Et par des fictionsoccupant son
loisiir,
Cacher l'utilité fous l'appas dtt
plaisir.
Allais ennemi du vraidont il
craint de s'instruire,
Jusquesàl'ignorer a-t-il pû si
seduïre ?
Envain, pour s'endormir ausi;"
despassions, Son
Son esprit se dérobe à
ses reflexions:
Dans quelque Aveuglement qu'il
s'efforce de vivre,
La lumiere qu'il fuit vient par
tout lepoursuivre :
Eclairé malgré lui par un instinct
divin,
Il connoît un principe, il redoute
une fin.
Dans les remords pressans que le
crime fait naître,
Il tremble fous la main dont il a
reçu*l'être /> 1 :
Et contraint en secret d'adorerson
pouvoir,
Il sent la écrite qu'il n'a pas
voulu voir.
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Résumé : POEME Qui a remporté le Prix, par le Jugement de l'Academie des Jeux Floraux, sur la Verité.
Le poème 'Qui a remporté le Prix, par Le Jugement de l'Académie des Jeux Floraux, sur la Vérité' est l'œuvre de l'Abbé Asselin. Il traite de la quête de la vérité et des obstacles que l'homme rencontre dans cette recherche. L'auteur met en évidence que les préjugés et les habitudes empêchent souvent les individus de percevoir la vérité, les incitant à suivre les opinions des autres plutôt que de chercher la sagesse par eux-mêmes. Le poème critique également les philosophes, qui, malgré leurs études approfondies, restent incertains et incapables de connaître pleinement la vérité. Ils tentent de comprendre l'infini et les desseins de Dieu, mais leur raison limitée les en empêche. L'auteur suggère que l'homme devrait se concentrer sur les vérités nécessaires à son devoir plutôt que de s'engager dans des recherches vaines et frivoles. Le texte conclut en soulignant que, malgré ses efforts pour éviter la vérité, l'homme est toujours éclairé par un instinct divin qui lui fait connaître et redouter un principe supérieur et une fin ultime. Même dans ses remords, il sent la présence d'un pouvoir supérieur qu'il ne peut ignorer.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2095
p. 290
Madame de Vendosme va voir le Grand Prieuré, [titre d'après la table]
Début :
Madame de Vendosme alla il y a quelques jours voir le [...]
Mots clefs :
Madame de Vendôme, Bouquet, Grand Prieuré
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texteReconnaissance textuelle : Madame de Vendosme va voir le Grand Prieuré, [titre d'après la table]
Madame de Vendosmealla
il y a
quelques jours voir le
Grand Prieuré. Les Jardiniers
luy presenterent un Bouquct
qu'elle reçut fort gracieufement; mais comme il estoit
accompagné d'un Concert, el-j
lelefitaussitôtcesser
,& donna quatre ou cinq Louis aux
Jardiniers pour boire à sa
santé
il y a
quelques jours voir le
Grand Prieuré. Les Jardiniers
luy presenterent un Bouquct
qu'elle reçut fort gracieufement; mais comme il estoit
accompagné d'un Concert, el-j
lelefitaussitôtcesser
,& donna quatre ou cinq Louis aux
Jardiniers pour boire à sa
santé
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2096
p. 290-291
Accident arrivé à Mr de Castelas, Lieutenant General, [titre d'après la table]
Début :
Il est arrivé depuis quelques jours une avanture tres fâcheuse [...]
Mots clefs :
Mr de Castelas, Jambe cassée, Cheval
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Accident arrivé à Mr de Castelas, Lieutenant General, [titre d'après la table]
Il eil: arrivé depuis quelques
jours une avanture tres fâcheuse à Mr de Castelas, Lieute-
nant General Suisse. Estant
:proche de Monsieur le Duc,
le Cheval de ce Prince estanc
un peu fougueux, donna trois
ou quatre ruades à Mr de Cafcetas, qui luy caffcrcnt une
jambe en trois endroits
jours une avanture tres fâcheuse à Mr de Castelas, Lieute-
nant General Suisse. Estant
:proche de Monsieur le Duc,
le Cheval de ce Prince estanc
un peu fougueux, donna trois
ou quatre ruades à Mr de Cafcetas, qui luy caffcrcnt une
jambe en trois endroits
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2097
p. 291
Prise de cinq Vaisseaux Anglois, [titre d'après la table]
Début :
Nous apprenons, par les Anglois mesmes, puisque c'est [...]
Mots clefs :
Anglais, Vaisseau, Prise
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texteReconnaissance textuelle : Prise de cinq Vaisseaux Anglois, [titre d'après la table]
Nous apprenons, par les
Anglôis mesmes, puisque c'est
par
1 unVaisseau arriveen 29.
jours de la Jamaïque à Bristol,
que quatre Vaisseaux de guerre
François avoient pris l'Heureux
retour, Brigantin, & quatre autres Navires sur la Coste de
Guinée, & que sur l'un de ces derniers il y
avoit 500. Negre
Anglôis mesmes, puisque c'est
par
1 unVaisseau arriveen 29.
jours de la Jamaïque à Bristol,
que quatre Vaisseaux de guerre
François avoient pris l'Heureux
retour, Brigantin, & quatre autres Navires sur la Coste de
Guinée, & que sur l'un de ces derniers il y
avoit 500. Negre
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2098
p. 292
Affaires d'Espagne, [titre d'après la table]
Début :
Je ne vous dis rien des Affaires d'Espagne, selon toutes [...]
Mots clefs :
Espagne, Armée
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texteReconnaissance textuelle : Affaires d'Espagne, [titre d'après la table]
Je ne vous dis rien des Affaires d'Espagne, selontoutes
les apparences, elles ne peuvent aller mieux, & l'amour
des Espagnols fcmblc tous leaJ
jours augmenter pour leur legitime Roy, quoy qu'il ait
pa-j
ru depuis long-tempsqu'il rïC;
pouvoit aller plus loin. Il s'est
rendu maistre de Balaguer, &
les Aragonoisfontvoir pour
ce Prince une ardeur, & une
fidelité incroyables. On ne
peut voir d'Armée mieux regtée sans superflu,parce que lesuperflu retranchémet rou-1
tes choses dans l'abondance.
les apparences, elles ne peuvent aller mieux, & l'amour
des Espagnols fcmblc tous leaJ
jours augmenter pour leur legitime Roy, quoy qu'il ait
pa-j
ru depuis long-tempsqu'il rïC;
pouvoit aller plus loin. Il s'est
rendu maistre de Balaguer, &
les Aragonoisfontvoir pour
ce Prince une ardeur, & une
fidelité incroyables. On ne
peut voir d'Armée mieux regtée sans superflu,parce que lesuperflu retranchémet rou-1
tes choses dans l'abondance.
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Résumé : Affaires d'Espagne, [titre d'après la table]
Le texte évoque une amélioration de la situation en Espagne, où l'amour des Espagnols pour leur roi légitime croît malgré sa longue règne. Le roi a récemment pris le contrôle de Balaguer. Les Aragonais montrent une grande fidélité. L'armée espagnole est bien organisée, sans excès, même en période d'abondance.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2099
p. 293-294
Affaires de Flandre, [titre d'après la table]
Début :
A l'égard des Affaires de Flandre, je me trouve obligé [...]
Mots clefs :
Flandre, Siège
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texteReconnaissance textuelle : Affaires de Flandre, [titre d'après la table]
A l'égard des Affaires de
Flandre,je me trouve obligé
de finir ma Lettre sans pouvoir dire à quoy elles aboutiront. Dés que les Ennemis ont
vu que l'on marchoit à eux,
la peur les a
saisîs;ils se sont
retirez dans leurs retranchemens dont ils estoient sortis
pour marc her vers nous;ils
ont fait venir une partie des
Troupes qui font le Siege de
Douay, & Mr d'Albergotti
s'etf servy à propos de cette
occasion pour faire une sortie
qui a
comblé tous leurs travaux; de maniere que le Siege
de cette Place pourra durer encore plus long-temps qu'il n'a
fait jusqu'à present. Je fuis, Madame, vostre, &c. A Paris ce 3e Juin 1710.
Flandre,je me trouve obligé
de finir ma Lettre sans pouvoir dire à quoy elles aboutiront. Dés que les Ennemis ont
vu que l'on marchoit à eux,
la peur les a
saisîs;ils se sont
retirez dans leurs retranchemens dont ils estoient sortis
pour marc her vers nous;ils
ont fait venir une partie des
Troupes qui font le Siege de
Douay, & Mr d'Albergotti
s'etf servy à propos de cette
occasion pour faire une sortie
qui a
comblé tous leurs travaux; de maniere que le Siege
de cette Place pourra durer encore plus long-temps qu'il n'a
fait jusqu'à present. Je fuis, Madame, vostre, &c. A Paris ce 3e Juin 1710.
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Résumé : Affaires de Flandre, [titre d'après la table]
En juin 1710, les opérations militaires en Flandre sont incertaines. Les ennemis, effrayés par l'approche des troupes, se retirent dans leurs retranchements et rappellent des troupes assiégeant Douai. Monsieur d'Albergotti prolonge ainsi le siège de Douai. La lettre est datée du 3 juin 1710 à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2100
s. p.
TABLE.
Début :
Prelude dont les veritez paroîtront incontestables à ceux qui [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
fait jusqu'à present. Je fuis,
le liront, r
5
Discours pTllonce, à l'ouverture de
l'AcadémieRoyale des IlJjèrlptions,d'aprésPasques, 9
Discoursprononcez le lendemain a
l'ouverture de celle des Sciences,
S6
Professionfaite par Mlle de TJoailles >silie de Me la Maréchale de
ce nom, 103
Mr le Duc de Noailles a obtenu
du Roy un Brevet de retenue de
cent mille ècus sursa Charge de
premier Capitaine des Gardes
duCorps, 104
Êpithalame touchant le Mariage
de Mademoiselled'Enguien, 105
Expéditionsde Mer, 108
BenedictiondesEtendars des Compagnies des Gardes du Corps de
Villeroy & de Bouflers
,avec les
Discours faits a cette occasion,
0 110
Description d'un Tableau de l'Albane, 116
Tbefe/obtenue au grand Convent
des Augustins devant Messîeurs
de l'Assemblée du Clergé,121
Premier Article des Morts, 73^
Beneficesdonnezdans la derniere
Promotion
,
160
Election de Dom de jMontjcûrnal
à 1* dignité d'Abbé de la Ferlé)
187
Ce qui s'est passé au chapitre Provïncial des grands Augustins,
tenu dans leurgrand Convent de
Lyon, 194
Mariages, 201
Distribution des Prix des Jeux Flom
Jettons
raux
qui se font
207-
en Bourgogne
dins le temps du Voyage appelle
Voyaged'honneur,210
Article touchant un obmission faite
dans celuy des nouveaux Brigadiers
y
ZI6
Cérémonie aussi dévote que carieuse
faite à Soissons, a laquelle a
ajjîjiè la Compagnie des Gardes
du Corps commandée par Mr le
Ducde Villeroy, 213
Mariage de Mademoiselled'Enguien,~& tout ce qui j'eflfait à
Mort
cette
d"une
occasion,
femme
215
âgée centquinze
ansy 233
Cequia esié fait au Parlement a
l'occasion des Mercuriales, 54 Nomination à un Prieuré qui avoit esté oubliédans la derniere Promotion,
135 GrandesChantezfaitesparles Pa- rijfenJ) 138 Zfr le Maréchal Duc de Bervick,
tfl nommé Pair de France, 241 Serment prejlé entre les mains du
Roy par Mr le Bret, pour la
Charge de Premier President du
Parlementd'Aix, 243 Cahiers des Etats de Bourgogne
presentez au Roy, 245 Article des plus curieux queje vous
aye encore envoyé, & dont je ne
fuis vous faire part sans vous
l'envoyer entier, 248
Mort de Mr d'AquinEvéque de
Séez, & en mesme temps de cinq
de ses Chanoines,254
Nouvelles Expéditions de Mer,257
Articledes Enigme gmes, 263
Discours faits par Mr Hervé à
MrdeBeauharnois, Intendant
de la Rochelle, & de la Marine
au port de Rochefort,271
Second Article des Morts, 279
Poëme qui a remporté le Prix par
le jugement de l'Academie des
Jeux Floraux, sur la Verité,
18(
Madame de Vendosme va voir le
Grand Prieuté, 190
Accident arrivéà Mr de Castelas,
Lieutenant General,
le liront, r
5
Discours pTllonce, à l'ouverture de
l'AcadémieRoyale des IlJjèrlptions,d'aprésPasques, 9
Discoursprononcez le lendemain a
l'ouverture de celle des Sciences,
S6
Professionfaite par Mlle de TJoailles >silie de Me la Maréchale de
ce nom, 103
Mr le Duc de Noailles a obtenu
du Roy un Brevet de retenue de
cent mille ècus sursa Charge de
premier Capitaine des Gardes
duCorps, 104
Êpithalame touchant le Mariage
de Mademoiselled'Enguien, 105
Expéditionsde Mer, 108
BenedictiondesEtendars des Compagnies des Gardes du Corps de
Villeroy & de Bouflers
,avec les
Discours faits a cette occasion,
0 110
Description d'un Tableau de l'Albane, 116
Tbefe/obtenue au grand Convent
des Augustins devant Messîeurs
de l'Assemblée du Clergé,121
Premier Article des Morts, 73^
Beneficesdonnezdans la derniere
Promotion
,
160
Election de Dom de jMontjcûrnal
à 1* dignité d'Abbé de la Ferlé)
187
Ce qui s'est passé au chapitre Provïncial des grands Augustins,
tenu dans leurgrand Convent de
Lyon, 194
Mariages, 201
Distribution des Prix des Jeux Flom
Jettons
raux
qui se font
207-
en Bourgogne
dins le temps du Voyage appelle
Voyaged'honneur,210
Article touchant un obmission faite
dans celuy des nouveaux Brigadiers
y
ZI6
Cérémonie aussi dévote que carieuse
faite à Soissons, a laquelle a
ajjîjiè la Compagnie des Gardes
du Corps commandée par Mr le
Ducde Villeroy, 213
Mariage de Mademoiselled'Enguien,~& tout ce qui j'eflfait à
Mort
cette
d"une
occasion,
femme
215
âgée centquinze
ansy 233
Cequia esié fait au Parlement a
l'occasion des Mercuriales, 54 Nomination à un Prieuré qui avoit esté oubliédans la derniere Promotion,
135 GrandesChantezfaitesparles Pa- rijfenJ) 138 Zfr le Maréchal Duc de Bervick,
tfl nommé Pair de France, 241 Serment prejlé entre les mains du
Roy par Mr le Bret, pour la
Charge de Premier President du
Parlementd'Aix, 243 Cahiers des Etats de Bourgogne
presentez au Roy, 245 Article des plus curieux queje vous
aye encore envoyé, & dont je ne
fuis vous faire part sans vous
l'envoyer entier, 248
Mort de Mr d'AquinEvéque de
Séez, & en mesme temps de cinq
de ses Chanoines,254
Nouvelles Expéditions de Mer,257
Articledes Enigme gmes, 263
Discours faits par Mr Hervé à
MrdeBeauharnois, Intendant
de la Rochelle, & de la Marine
au port de Rochefort,271
Second Article des Morts, 279
Poëme qui a remporté le Prix par
le jugement de l'Academie des
Jeux Floraux, sur la Verité,
18(
Madame de Vendosme va voir le
Grand Prieuté, 190
Accident arrivéà Mr de Castelas,
Lieutenant General,
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Résumé : TABLE.
Le texte relate divers événements politiques, religieux et sociaux. L'Académie Royale des Inscriptions et l'Académie des Sciences ont été inaugurées, accompagnées de discours. Des événements religieux notables incluent la bénédiction des étendards des Gardes du Corps, une thèse obtenue au grand couvent des Augustins, et des élections au sein de l'ordre des Augustins. Des mariages importants, comme celui de Mademoiselle d'Enguien, et des cérémonies officielles, telles que la distribution des prix des Jeux Floraux en Bourgogne, sont également mentionnés. Le Duc de Noailles et le Maréchal Duc de Berwick ont été nommés à des postes importants. Des serments et des présentations de cahiers des États de Bourgogne au Roi ont eu lieu. Le texte mentionne aussi des expéditions de mer, des décès notables et des discours officiels.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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