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1
p. 255-259
Theses soutenuës en Sorbonne, [titre d'après la table]
Début :
On vient de soûtenir en Sorbonne deux Theses appellées Tentatives, [...]
Mots clefs :
Sorbonne, Soutenance de thèse, Éclat
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texteReconnaissance textuelle : Theses soutenuës en Sorbonne, [titre d'après la table]
On vient de foûtenir en Sorbonne deux Thefes appellées
2 56MERCURE
Tentatives , ce qui s'est fait avec
beaucoup des Allemblées d'éclat , & devant
avant
que nombreuſes.
illuftres
La premiere a efté foutenue
parMr deCotte, Chanoine de
N. Dame, &fils de M' de Corte
premier Architecte du Roy ;
& cet Abbé , quoy que fort
jeune encore , a autant brillé
dans cette action que s'il avoit
efté dans un âge plus avancé.
Mr Dreux, Preftre, Sous-Chan
tre & Chanoine de la même
Eglife ; Docteur de Sorbonne
& Confeiller au grand Confeil,
prefidoit à certe Thefe , qui
A
GALANT 257
2 S
fut honorée de la prefence de
S. E. Monfieur le Cardinal de
Noailles.
Mr Molé, frerede Mr Molé
de Champlaftreux, Prefident à
Mortier, & Abbéde S. Riquier
en Picardie , a auffi foûtenu
une Tentative, à laquelle a prefidé Mr le Prince de Rohan ,
Evêque & Prince de Strafbourg ; Landgrave d'Alface ;
Prince du S. Empire ; Docteur
en Theologie de la Faculté de
Paris , & de la Societé de Sorbonne. La grandeur de la naiffance & du merite du Prefident , & les qualitez ; le merite
Février 1710. Y
158 MERCURE
& la naiffance du Soutenant
furent caufeque l'Affemblée fe
trouva fi nombreuſe , qu'il fut
prefque impoffible d'approcher du lieu où elle fe tenoit
& de bien remarquer tout ce
qui s'y paffa. Comme l'Affemblée qui eftoit auffi illuſtre que
nombreuſe dura encore longtemps aprés la nuit fermée
on avoit allumé beaucoup de
Luftres qui donnerent un nouvel éclat à cette Affemblée
compofée des premieres perfonnes de la Cour & de la Ville , & deprefque tout le Parlement. Son Eminence Mon-
GALANT 259
fieur le Cardinal de Noailles ,
Archevêquede Paris , & quantité d'autres Archevêques &
Evêques s'y trouverent auffi
de maniere qu'il eftoit impoffible que l'on putvoir une Affemblée plus illuftre , & mieux
templie. Le Soutenant feffit
admirer dans cette action publique , qui fut regardée com
me une des plus complettes &
des plus éclatantes qui fe foient
faites depuis long- temps.
2 56MERCURE
Tentatives , ce qui s'est fait avec
beaucoup des Allemblées d'éclat , & devant
avant
que nombreuſes.
illuftres
La premiere a efté foutenue
parMr deCotte, Chanoine de
N. Dame, &fils de M' de Corte
premier Architecte du Roy ;
& cet Abbé , quoy que fort
jeune encore , a autant brillé
dans cette action que s'il avoit
efté dans un âge plus avancé.
Mr Dreux, Preftre, Sous-Chan
tre & Chanoine de la même
Eglife ; Docteur de Sorbonne
& Confeiller au grand Confeil,
prefidoit à certe Thefe , qui
A
GALANT 257
2 S
fut honorée de la prefence de
S. E. Monfieur le Cardinal de
Noailles.
Mr Molé, frerede Mr Molé
de Champlaftreux, Prefident à
Mortier, & Abbéde S. Riquier
en Picardie , a auffi foûtenu
une Tentative, à laquelle a prefidé Mr le Prince de Rohan ,
Evêque & Prince de Strafbourg ; Landgrave d'Alface ;
Prince du S. Empire ; Docteur
en Theologie de la Faculté de
Paris , & de la Societé de Sorbonne. La grandeur de la naiffance & du merite du Prefident , & les qualitez ; le merite
Février 1710. Y
158 MERCURE
& la naiffance du Soutenant
furent caufeque l'Affemblée fe
trouva fi nombreuſe , qu'il fut
prefque impoffible d'approcher du lieu où elle fe tenoit
& de bien remarquer tout ce
qui s'y paffa. Comme l'Affemblée qui eftoit auffi illuſtre que
nombreuſe dura encore longtemps aprés la nuit fermée
on avoit allumé beaucoup de
Luftres qui donnerent un nouvel éclat à cette Affemblée
compofée des premieres perfonnes de la Cour & de la Ville , & deprefque tout le Parlement. Son Eminence Mon-
GALANT 259
fieur le Cardinal de Noailles ,
Archevêquede Paris , & quantité d'autres Archevêques &
Evêques s'y trouverent auffi
de maniere qu'il eftoit impoffible que l'on putvoir une Affemblée plus illuftre , & mieux
templie. Le Soutenant feffit
admirer dans cette action publique , qui fut regardée com
me une des plus complettes &
des plus éclatantes qui fe foient
faites depuis long- temps.
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Résumé : Theses soutenuës en Sorbonne, [titre d'après la table]
En février 1710, deux thèses ont été soutenues à la Sorbonne avec un grand éclat et en présence de nombreuses personnalités. La première thèse a été présentée par Monsieur de Cotte, chanoine de Notre-Dame et fils de l'architecte du roi, sous la présidence de Monsieur Dreux, prêtre, sous-chantre et chanoine de la même église, docteur de Sorbonne et conseiller au grand conseil, en présence du Cardinal de Noailles. La seconde thèse a été soutenue par Monsieur Molé, frère de Monsieur Molé de Champlâtreux et abbé de Saint-Riquier, sous la présidence de Monsieur le Prince de Rohan, évêque et prince de Strasbourg, landgrave d'Alsace, prince du Saint-Empire et docteur en théologie. La grandeur des présidents et les qualités des soutenants ont attiré une assemblée nombreuse et illustre, incluant des membres de la cour, de la ville et du parlement. La soutenance a duré longtemps après la tombée de la nuit, éclairée par de nombreux lustres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 36-55
Diverses Theses curieuses soûtenuës à Stragbourg qui apprendront plusieurs faits historiques aussi sçavans que curieux. [titre d'après la table]
Début :
Avant que de quitter l'Allemagne, je dois vous parler de [...]
Mots clefs :
Thèses, Strasbourg, Université, Soutenance de thèse, Ecole de Médecine
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texteReconnaissance textuelle : Diverses Theses curieuses soûtenuës à Stragbourg qui apprendront plusieurs faits historiques aussi sçavans que curieux. [titre d'après la table]
Avant que de quitter l'Allemagne , je dois vous parlerde
plufieurs Thefes qui ont elté
GALANT 37
foutenues à Strasbourg en divers temps. Vous en verrez les
fujets en les lifant , & vous y
apprendrez beaucoup de chofes qui regardent voſtre fexe ,
& plufieurs autres qui regardant la Medecine , peuvent
eftre utiles à tout le monde.
Mr Abraham Stadet foûtint il y a quelque temps une
Thefe dans l'Univerfité de
Strasbourg fur un fujet affez
fingulier , puifque c'eſt fur le
droit que peuvent avoir les
femmes de fucceder aux Fiefs :
De jure fucced endi mulierum in
feodis. Il fit d'abord voir qu'au-›
38 MERCURE
trefois il leur eftoit deffendu
d'y prétendre , parce que c'étoit le partage des mâles , qui
feuls font capables du fervice
militaire , en récompenfe duquel on donnoit ces terres . Mr
Stadet fe declara dans la difpure publique de l'opinion de
ceux qui excluënt la femme
fans retour , de la fucceffion
des Fiefs. Il s'agiffoit dans une
difficulté que propofa un Ecclefiaftique nommé Auxi , de
fçavoir fi une femme qui par
l'exiſtence d'un mâle a perdu
legitimement le droit de fuccéder à unFiefdoit en eftre pri-
GALANT 39
vée pour toûjours. Mr Stadẹt
fonda fon fentiment fur cé
paffage du Livre des Fiefs : Relicto mafculo ulteriusfœminæ non
admittuntur : & il foutine quê
le mot alteriùs emporte une exclufion perpetuelle quelque
changement qui puiffe arriver
dans la fuite. La feconde queftion & qui fut long- temps &
vivement agitée , fur tout parMr Mordat , fut de fçavoir fi
les femmes fuccedent & peuvent fucceder aux Fiefs qu'on
appelle Féminins , quelque favorable que foit aux femmes
la dénomination de ces fortes
40 MERCURE
de Fiefs , plufieurs Docteurs
penfent qu'aprés la mort de
ceile qui a eu originairement
un droit acquis par l'infcodation , le Fief retombe dans le
droit commun, &ne peut plus
appartenir qu'aux mâles. Mr
Stader ne fut pas de ce ſentiment , & il declara que la deftination primitive du titre d'infeodation decide de la qualité
des perfonnes qui font appelées
dans la fuite à la fucceffion du
fief. Ondifputa enfuite fur une
autre queftion fçavoir fi les
femmes doivent fucceder aux
Franc- Fiefs ; on entend par le
GALANT 41
mot de Franc. Fiefs , ceux qui
ne font chargez d'aucuns fervices. Ce Jurifconfulte foû- .
tint qu'il falloit en cela fuivre
la loy generale qui exclut les
femmes des Fiefs , tant qu'il y
a des mâles , à moins qu'elles
n'y foient appellées d'une maniere expreffe par l'inveftiture.
Il y eutune quatrième queſtion
qui fut vivement debattuë ,
une femmeau defaut de mâles,
a efté admife à la fucceffion
d'un Fief, un mâle qui malheureuſement furvient dans le
temps qu'on ne l'attendoit pas,
la prive- t- il de fon droit ? non
Avril 1710.
D
42 MERCURE
répond Mr Stadet , quelques
fois contraire, quelquefois auffi
favorable aux Dames; la femme en ce cas là , dit-il , conferve le droit qui luy a efté legi
timement acquis , parce que la
durée d'une proprieté jufte
dans fon principe , ne doit pas
dépendre du hazard & de l'incertitude des fuites. Decifion
qui fut applaudie par toute
l'affemblée. Un Fief eft acquis
pour un mâle ou pour une
fille feulement; toutes les filles
d'une même famille y ont elles
également part ? le choix , répondit Mr Stadet , appartient
4
GALANT 43
au Seigneur , il a droit de don,
ner l'inveftiture fur les Cenft
ves. Get Auteur diftingue les
heritages purement Cenfiers,
& ceux qui outre, le cons exigent encorela foy &hommage. Les femmes, felon luy, peuvent fucceder aux premiers ,
où il ne s'agit que d'un fimple
payement , mais elles ne peu
vent fucceder aux,feconds, qui
oblige au Service militaire. Les
femmes font elles capables
des Fiefs Ecclefiaftiques & doiron le demander , répondit Mr
Stadet : ici peu courtois , mais
on luy répondit que les TerDij
44 MERCURE
res Ecclefiaftiques fe défendent plus par les prieres & par
les larmes , que par les armes ;
& qu'ainfi ce moyen eft plus
propre aux femmes qu'aux
hommes. Il repliqua qu'il falloit s'en tenir au droit commun, qui n'admet les femmes
aux Fiefs que lorfque la conceffion eft en faveur de ce fexe,
ou que les deux fexes y font
également appellez.
MrPhilippe Frederic de Berckheim ſoutint auffi il y a quel
que temps dans l'Univerfité de
la mefme Ville, des Thefes pu
bliques fur les Affemblées de
GALANT 45
Nobleffe. Les titres de ces Thefes font tournez en Allemagne
d'une autre maniere qu'on ne
les tourne en France. Cet Auteur avoit déja traité de la
Nobleffe en general dans une
• autre Thefe ; & il traita en particulier dans celle- ci des Diettes qui fe tiennent parmi la
Nobleffe Allemande. Il exami
na d'abord fi les Nobles de
l'Empire peuvent s'affembler
fans le confentement de l'Empereur; il conclut pour l'affirmative ; mais il n'étendit pas
cerre liberté aux Affemblées
des Electeurs & des Princes de
1
46 MERCURE
I Empire. Il foutint qu'il n'y a
point de diftinction ny de fuperiorité entre eux , & il cita
à ce fujer ce qu'avoit dit Hen
ry IV. Roy de France : De ma.
brave & genereufe Nobleffe , je
ne diftinguepoint mes Princes pour
eftre notre plus beau titre , for de
Gentilhomme. Mr. Berckheim
parla enfuite de la convocation
des Nobles , les qualitez qu'il
faut avoir pour eftre convoqué , & les raifons qui peuvent
difpenfer de fe rendre au lieu
de la convocation. Qu'il faut
eftre Noble de race pour eftre
convoqué ; qu'il ne fuffit pas
GALANT 47
A
"
sd'eftre ennobly , & qu'il ne
fuffit pas auffi d'acheter & de
poffeder une Terre noble;l'Autour convine cependant qu'il y
Ja certains Ficfs qui ont le privilege d'ennoblir ceux qui les
poffedent , & qu'il n'y a que la
maladie ou d'autres raiſons indifpenfables qui les exemprent
de fe rendre eux- mêmes dans
-les Affemblées convoquées , &
-il dit que le temps & le lieu de
l'Affemblée des Nobles dépendent de l'ufage & des occa
hons , & que les matieres que
Pontraite dans ces Affemblées,
font generalement toutes col-
$14
48 MERCURE
les qui regardent le public, foit
pour la Religion , foit pour la
Police , & foit pour les contributions aux charges de l'Etat. Ces propofitions furent
attaquées par plufieurs perfonnes qui donnerent lieu à
Mr de Berckeim de faire briller fon érudition ; un jeune
Jurifconfulte , prétendit dans
Ja difpute qu'un Noble, chargé de la procuration d'un autre Noble pour la Diette, perd
fa qualité de Noble ; fondant
fon opinion fur la prevention
trop outrée contre la fonction
de Procureur.
Mr
GALANT 49
Mr Jean Martin Aulber a
foutenu dans le même lieu des
Thefes de Medecine fur l'épilepfie vermineufe , ayant pour
prefident Mr Jean - Valentin
Scheidius Docteur & Profeffeur en Medecine , & un des
Medecins de toute l'Allemagne le plus confulté. Mr Aul
ber un des plus doctes Candidats de l'Ecole de Strasbourg,
fit d'abord voir que les vers
font la caufe la plus ordinaire
de l'épilepfic des enfans ; fentiment dont il a pour garants
le celebre Mr Baglivi & l'Auteur du traité de la generation
Avril 1710. E
50 MERCURE
des vers ( Mr Andri. ) Il prouva d'ailleurs ce fentiment par
la femence des inteftins dont
les vers peuvent eftre aisément
picotés par une humeur vermincufe & par les vers. De là
il paffa au détail des fymptomes particuliers à l'épilepfic
vermineuſe , comme la démangeaifon du nez , la toux feche , les dejections de couleur
de cendres , le hocquet , l'haleine aigre, les terreurs fubites
pendant le fommeil , la dou- .
leur de ventre &c. Mr.Aulber
attribua la production des
vers dans les corps des enfans,
A
GALANT SI
à des mouches qui fe pofent ,
tantôt fur la boüillie des enfans , tantôt fur leur bouche,
qu elles laiffent quantité d'œufs
que les enfans avallent , & d'ou
naiffent des vers. Mr Redi , Mr
Raderus & le fçavant Auteur
du Livre de la generation des
Vers dans le corps humain,
ont traité avec étendue le mêmefajer, & Mr Aulber les cita tous avec éloge. Ce qu'il dit
enfuite du prognoftic qu'on
faire dans l'épilepfic verincufe fur écouté avec plaifir Ilremarqua qu'elle eft rarement dangereuse , hors qu'elle
peut
E ij
52 MERCURF
ne foit inveterée. Les moyens
qu'il indiqua pour la guerir fu
rent autant de preuves de l'érudition du Soutenant , & du
progrés qu'il a fait en Mede
cine.
Mr Gabriel Daniel Bartenf
tein a foutenu dans l'Ecole de
Medecine de Strasbourg des
Thefes publiques , dans lefquelles il y avoit cent pofitions
fur toutes fortes de ſujets qui
peuvent regarderla Medecine.
Mr. Jean Sigifmond Henninger Docteur & Profeffeur en
Medecine dans la même Univerfité , & fous lequel Mr Bar-
GALANT 53
tenftein a fait fon Cours , prefidoit à cet Acte. Mr Bartenftein commença d'abord par
découvrir l'origine de la Medecine ; il parla enfuite de l'ame
& du corps , de la nature des
temperamens, & il parcourut
enfuite toute la Phifiologie. De
là il paffa à la Pathologie , &
expliqua les caufes des fiévres,
& en difant quelque chofe de
la pratique , il donna des preuyes éclatantes du progrés qu'il a
fait dans fes études , parce que
Mr Bartenftein dit dans la cinquante-fixième pofition fur les
fiévres malignes en particulier
E iij
54 MERCURE
il fit voir que les émulfions
&les acides font fouvent plus
les cordiaux & les
с
efficaces que
alexiteres. Dans la 57 il avan
ce que l'abus des remedes volatils peut fouvent changer les
petites veroles en fiévre pourpreufe & maligne. Il fe declara
en quelque maniere dans la 66*
contre la racine de l'Hipecacuana , &il prétend que quoiqu'elle foit fpecifique dans les dyffenteries , il eft pourtant quelquefois dangereux de s'en fervir à caufe des ravages & du
defordre que fa vertu émetique peut caufer. Mrd'Obrecht
* GALANT 55
le fils , fils du celebre Preteur de
Strafbourg de ce nom , argumenta avec force contre cette derniere pofition. Mr l'Evêque de Strasbourg atlilta à ces
Thefes avec un grand concours de Nobleſſe.
plufieurs Thefes qui ont elté
GALANT 37
foutenues à Strasbourg en divers temps. Vous en verrez les
fujets en les lifant , & vous y
apprendrez beaucoup de chofes qui regardent voſtre fexe ,
& plufieurs autres qui regardant la Medecine , peuvent
eftre utiles à tout le monde.
Mr Abraham Stadet foûtint il y a quelque temps une
Thefe dans l'Univerfité de
Strasbourg fur un fujet affez
fingulier , puifque c'eſt fur le
droit que peuvent avoir les
femmes de fucceder aux Fiefs :
De jure fucced endi mulierum in
feodis. Il fit d'abord voir qu'au-›
38 MERCURE
trefois il leur eftoit deffendu
d'y prétendre , parce que c'étoit le partage des mâles , qui
feuls font capables du fervice
militaire , en récompenfe duquel on donnoit ces terres . Mr
Stadet fe declara dans la difpure publique de l'opinion de
ceux qui excluënt la femme
fans retour , de la fucceffion
des Fiefs. Il s'agiffoit dans une
difficulté que propofa un Ecclefiaftique nommé Auxi , de
fçavoir fi une femme qui par
l'exiſtence d'un mâle a perdu
legitimement le droit de fuccéder à unFiefdoit en eftre pri-
GALANT 39
vée pour toûjours. Mr Stadẹt
fonda fon fentiment fur cé
paffage du Livre des Fiefs : Relicto mafculo ulteriusfœminæ non
admittuntur : & il foutine quê
le mot alteriùs emporte une exclufion perpetuelle quelque
changement qui puiffe arriver
dans la fuite. La feconde queftion & qui fut long- temps &
vivement agitée , fur tout parMr Mordat , fut de fçavoir fi
les femmes fuccedent & peuvent fucceder aux Fiefs qu'on
appelle Féminins , quelque favorable que foit aux femmes
la dénomination de ces fortes
40 MERCURE
de Fiefs , plufieurs Docteurs
penfent qu'aprés la mort de
ceile qui a eu originairement
un droit acquis par l'infcodation , le Fief retombe dans le
droit commun, &ne peut plus
appartenir qu'aux mâles. Mr
Stader ne fut pas de ce ſentiment , & il declara que la deftination primitive du titre d'infeodation decide de la qualité
des perfonnes qui font appelées
dans la fuite à la fucceffion du
fief. Ondifputa enfuite fur une
autre queftion fçavoir fi les
femmes doivent fucceder aux
Franc- Fiefs ; on entend par le
GALANT 41
mot de Franc. Fiefs , ceux qui
ne font chargez d'aucuns fervices. Ce Jurifconfulte foû- .
tint qu'il falloit en cela fuivre
la loy generale qui exclut les
femmes des Fiefs , tant qu'il y
a des mâles , à moins qu'elles
n'y foient appellées d'une maniere expreffe par l'inveftiture.
Il y eutune quatrième queſtion
qui fut vivement debattuë ,
une femmeau defaut de mâles,
a efté admife à la fucceffion
d'un Fief, un mâle qui malheureuſement furvient dans le
temps qu'on ne l'attendoit pas,
la prive- t- il de fon droit ? non
Avril 1710.
D
42 MERCURE
répond Mr Stadet , quelques
fois contraire, quelquefois auffi
favorable aux Dames; la femme en ce cas là , dit-il , conferve le droit qui luy a efté legi
timement acquis , parce que la
durée d'une proprieté jufte
dans fon principe , ne doit pas
dépendre du hazard & de l'incertitude des fuites. Decifion
qui fut applaudie par toute
l'affemblée. Un Fief eft acquis
pour un mâle ou pour une
fille feulement; toutes les filles
d'une même famille y ont elles
également part ? le choix , répondit Mr Stadet , appartient
4
GALANT 43
au Seigneur , il a droit de don,
ner l'inveftiture fur les Cenft
ves. Get Auteur diftingue les
heritages purement Cenfiers,
& ceux qui outre, le cons exigent encorela foy &hommage. Les femmes, felon luy, peuvent fucceder aux premiers ,
où il ne s'agit que d'un fimple
payement , mais elles ne peu
vent fucceder aux,feconds, qui
oblige au Service militaire. Les
femmes font elles capables
des Fiefs Ecclefiaftiques & doiron le demander , répondit Mr
Stadet : ici peu courtois , mais
on luy répondit que les TerDij
44 MERCURE
res Ecclefiaftiques fe défendent plus par les prieres & par
les larmes , que par les armes ;
& qu'ainfi ce moyen eft plus
propre aux femmes qu'aux
hommes. Il repliqua qu'il falloit s'en tenir au droit commun, qui n'admet les femmes
aux Fiefs que lorfque la conceffion eft en faveur de ce fexe,
ou que les deux fexes y font
également appellez.
MrPhilippe Frederic de Berckheim ſoutint auffi il y a quel
que temps dans l'Univerfité de
la mefme Ville, des Thefes pu
bliques fur les Affemblées de
GALANT 45
Nobleffe. Les titres de ces Thefes font tournez en Allemagne
d'une autre maniere qu'on ne
les tourne en France. Cet Auteur avoit déja traité de la
Nobleffe en general dans une
• autre Thefe ; & il traita en particulier dans celle- ci des Diettes qui fe tiennent parmi la
Nobleffe Allemande. Il exami
na d'abord fi les Nobles de
l'Empire peuvent s'affembler
fans le confentement de l'Empereur; il conclut pour l'affirmative ; mais il n'étendit pas
cerre liberté aux Affemblées
des Electeurs & des Princes de
1
46 MERCURE
I Empire. Il foutint qu'il n'y a
point de diftinction ny de fuperiorité entre eux , & il cita
à ce fujer ce qu'avoit dit Hen
ry IV. Roy de France : De ma.
brave & genereufe Nobleffe , je
ne diftinguepoint mes Princes pour
eftre notre plus beau titre , for de
Gentilhomme. Mr. Berckheim
parla enfuite de la convocation
des Nobles , les qualitez qu'il
faut avoir pour eftre convoqué , & les raifons qui peuvent
difpenfer de fe rendre au lieu
de la convocation. Qu'il faut
eftre Noble de race pour eftre
convoqué ; qu'il ne fuffit pas
GALANT 47
A
"
sd'eftre ennobly , & qu'il ne
fuffit pas auffi d'acheter & de
poffeder une Terre noble;l'Autour convine cependant qu'il y
Ja certains Ficfs qui ont le privilege d'ennoblir ceux qui les
poffedent , & qu'il n'y a que la
maladie ou d'autres raiſons indifpenfables qui les exemprent
de fe rendre eux- mêmes dans
-les Affemblées convoquées , &
-il dit que le temps & le lieu de
l'Affemblée des Nobles dépendent de l'ufage & des occa
hons , & que les matieres que
Pontraite dans ces Affemblées,
font generalement toutes col-
$14
48 MERCURE
les qui regardent le public, foit
pour la Religion , foit pour la
Police , & foit pour les contributions aux charges de l'Etat. Ces propofitions furent
attaquées par plufieurs perfonnes qui donnerent lieu à
Mr de Berckeim de faire briller fon érudition ; un jeune
Jurifconfulte , prétendit dans
Ja difpute qu'un Noble, chargé de la procuration d'un autre Noble pour la Diette, perd
fa qualité de Noble ; fondant
fon opinion fur la prevention
trop outrée contre la fonction
de Procureur.
Mr
GALANT 49
Mr Jean Martin Aulber a
foutenu dans le même lieu des
Thefes de Medecine fur l'épilepfie vermineufe , ayant pour
prefident Mr Jean - Valentin
Scheidius Docteur & Profeffeur en Medecine , & un des
Medecins de toute l'Allemagne le plus confulté. Mr Aul
ber un des plus doctes Candidats de l'Ecole de Strasbourg,
fit d'abord voir que les vers
font la caufe la plus ordinaire
de l'épilepfic des enfans ; fentiment dont il a pour garants
le celebre Mr Baglivi & l'Auteur du traité de la generation
Avril 1710. E
50 MERCURE
des vers ( Mr Andri. ) Il prouva d'ailleurs ce fentiment par
la femence des inteftins dont
les vers peuvent eftre aisément
picotés par une humeur vermincufe & par les vers. De là
il paffa au détail des fymptomes particuliers à l'épilepfic
vermineuſe , comme la démangeaifon du nez , la toux feche , les dejections de couleur
de cendres , le hocquet , l'haleine aigre, les terreurs fubites
pendant le fommeil , la dou- .
leur de ventre &c. Mr.Aulber
attribua la production des
vers dans les corps des enfans,
A
GALANT SI
à des mouches qui fe pofent ,
tantôt fur la boüillie des enfans , tantôt fur leur bouche,
qu elles laiffent quantité d'œufs
que les enfans avallent , & d'ou
naiffent des vers. Mr Redi , Mr
Raderus & le fçavant Auteur
du Livre de la generation des
Vers dans le corps humain,
ont traité avec étendue le mêmefajer, & Mr Aulber les cita tous avec éloge. Ce qu'il dit
enfuite du prognoftic qu'on
faire dans l'épilepfic verincufe fur écouté avec plaifir Ilremarqua qu'elle eft rarement dangereuse , hors qu'elle
peut
E ij
52 MERCURF
ne foit inveterée. Les moyens
qu'il indiqua pour la guerir fu
rent autant de preuves de l'érudition du Soutenant , & du
progrés qu'il a fait en Mede
cine.
Mr Gabriel Daniel Bartenf
tein a foutenu dans l'Ecole de
Medecine de Strasbourg des
Thefes publiques , dans lefquelles il y avoit cent pofitions
fur toutes fortes de ſujets qui
peuvent regarderla Medecine.
Mr. Jean Sigifmond Henninger Docteur & Profeffeur en
Medecine dans la même Univerfité , & fous lequel Mr Bar-
GALANT 53
tenftein a fait fon Cours , prefidoit à cet Acte. Mr Bartenftein commença d'abord par
découvrir l'origine de la Medecine ; il parla enfuite de l'ame
& du corps , de la nature des
temperamens, & il parcourut
enfuite toute la Phifiologie. De
là il paffa à la Pathologie , &
expliqua les caufes des fiévres,
& en difant quelque chofe de
la pratique , il donna des preuyes éclatantes du progrés qu'il a
fait dans fes études , parce que
Mr Bartenftein dit dans la cinquante-fixième pofition fur les
fiévres malignes en particulier
E iij
54 MERCURE
il fit voir que les émulfions
&les acides font fouvent plus
les cordiaux & les
с
efficaces que
alexiteres. Dans la 57 il avan
ce que l'abus des remedes volatils peut fouvent changer les
petites veroles en fiévre pourpreufe & maligne. Il fe declara
en quelque maniere dans la 66*
contre la racine de l'Hipecacuana , &il prétend que quoiqu'elle foit fpecifique dans les dyffenteries , il eft pourtant quelquefois dangereux de s'en fervir à caufe des ravages & du
defordre que fa vertu émetique peut caufer. Mrd'Obrecht
* GALANT 55
le fils , fils du celebre Preteur de
Strafbourg de ce nom , argumenta avec force contre cette derniere pofition. Mr l'Evêque de Strasbourg atlilta à ces
Thefes avec un grand concours de Nobleſſe.
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Résumé : Diverses Theses curieuses soûtenuës à Stragbourg qui apprendront plusieurs faits historiques aussi sçavans que curieux. [titre d'après la table]
Le texte présente plusieurs thèses soutenues à l'Université de Strasbourg. Abraham Stadet a exploré le droit des femmes à succéder aux fiefs. Il a souligné que les femmes étaient historiquement exclues en raison de leur incapacité à servir militairement. Stadet a distingué entre les fiefs féminins et les francs-fiefs, concluant que les femmes peuvent succéder aux premiers mais pas aux seconds, qui nécessitent un service militaire. Il a également abordé la succession aux fiefs ecclésiastiques, suggérant que les femmes peuvent y succéder si la concession le permet. Philippe Frédéric de Berckheim a soutenu des thèses sur les assemblées de noblesse. Il a conclu que les nobles de l'Empire peuvent s'assembler sans le consentement de l'Empereur, contrairement aux électeurs et aux princes. Il a également discuté des qualifications nécessaires pour être convoqué et des raisons valables pour ne pas se rendre à une convocation. Jean Martin Aulber a soutenu une thèse sur l'épilepsie vermineuse, affirmant que les vers sont la cause principale de cette maladie chez les enfants. Il a détaillé les symptômes et les moyens de traitement, citant des auteurs célèbres comme Baglivi et Andri. Gabriel Daniel Bartenstein a présenté des thèses sur divers sujets médicaux, couvrant l'origine de la médecine, la physiologie, la pathologie, et les traitements des fièvres. Il a discuté de l'efficacité des émulsions et des acides, ainsi que des dangers de l'abus des remèdes volatils et de la racine de l'Ipecacuana.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 121-132
Theses soûtenuë au grand Convent des Augustins devant Messieurs de l'Assemblée du Clergé, [titre d'après la table]
Début :
On a soûtenu le 16e de ce mois au grand Convent des [...]
Mots clefs :
Soutenance de thèse, Couvent des augustins, Père Picoté, Assemblée, Discours
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texteReconnaissance textuelle : Theses soûtenuë au grand Convent des Augustins devant Messieurs de l'Assemblée du Clergé, [titre d'après la table]
On a
soûtenu le16e de ce
mois au grand Convent des
Augustins de cette Ville
,
une
These dont je ne dois pas oublier de vous parler; ce qui
s'est passe à cet Acte étant
digne de la curiosité du public.
Le Pere Picoté Religieux de
ce Convent, & Licentié en
Theologie de la Faculté de
Paris, eut l'honneur de dédier
cette These à Messieurs de
l'Assemblée Generale du Clergé de France;l'Estampe de la
These convenait cres bien aux
Affaires du temps ;
elle representoit Moyse sur la Montagne, priant Dieu Icî mains &
les bras levez vers le Ciel, &
soûtenus des deux costez par
Aaron son frere, & Hur, tandis que Josué combattoit contre les Amalecites.
Cette These qu'on appelle
Vesperie, & qui efl; le dernier
Acte que l'on fait pour prendre le Bonnet de Dodteur, fut
soûtenuë l'aprés-midy dans la
Salle des Actes du Convent,
qui estoit magnisquement ornée. Sur les cinq heures S. E.
Monsieur le Cardinal de Noailles, President de l'Assemblée
générale du Clergé de France, s'y rendit avec Messieurs
les Archevêques, Evêques, &
Abbez; les Prclats étoient tous
cn Rochet & Camail, & les
Abbcz Deputez du second
Ordre en Manteau long. Ils
marcherent deux à deux depuis la grande Salle de leur
Assemblée, jusques à celle où
serépondoit laThcfc;le Porte- Croix de S. E. & les Suisses
du Roy quisont destinez pour
leur Garde avec leurs Hallebardeslesprécedoient &marchoient devant eux:le Prieur
du Convent à la telle de sa
Communauté les reçût à la
porte de la Salle. A peine fu-
rent-ils tous entrez & placez,
queMonsieur le Cardinal d'Estréesarriva; Monsieur le Cardinal de Noailles luy ceda la
premiere place comme plusancien Cardinal. Il y eut encore
d'autres Evêques qui n'estoient
pas de l'AssembléeduClergé
qui s'y trouverent, &plusieurs
Abbez de qualité, outreun
grand nombre de personnes dt
distinction & de Lettre; en
forte que la Salle estoit toute
pleine.
Alors le Pere Picotéayant
salué profondément cette auguste Compagnie, expliqua ses
sentimens avec toute la netteté
& la solidité possible sur les
grandes difficultez que le Pere
Orceau Docteur de Sorbonne
luy proposa touchant le vœu
de Jephté
:
l'argument estant
fini le R. Pere le Torr Docteur
de Sorbonne, ancien Prieur du
grand Convent, & Professeur
en Theologie qui presidoit en
qualité de grand Maître, fit
un tres beau,très-sçavant, &
tres éloquent Discours en Latin sur les qualitez necessaires
pour remplir dignement les
devoirs d'un parfait Docteur.
Il fit entrer en peu de mots
l'éloge de son Eminence Monsieur le Cardinal de Noailles,
& de tous les Prelats qui composent l'Assembléegenerale du
Clergé; mais avec un tour aussi
naturel, qu'il estoit propre &
convenable à son sujet. Il dit
entre autres choses en parlant
du Clergé, que Tout l'éclat e
la majesté des vertus paroissoient
avoir établi leur demeure &fixé
leur Siege dans cette auguste.Af
semblée; que non seulement la
Ville Capitale du Royaume, mais
la France & toute la Terre regardoient avec admiration cm tejpeél
leur '{fie ardent 0* infatigable
pourl'accroissement de la Religion,
la défense du Royaume
3
&l'entiere extirpation des Heresies, &
des Nouveautez de quelque nature quellesfussent,cju'ilsefloient
les vrais Dépositaires de la Foy,
Ausquels le Seigneur avoitconfié
la Regle de la ine&de la doctrine pour instruire les Puissances de ne pour inflrui
re les Pui ances de
savolonté, & pour apprendreà
leurs Sujets l'observance exacte de
ses Commandemens. Qu'enfin la
memoire des grandsservices qu'ils
venoient de rendre à l'Etat, & à
rEglifi) neseperdroitjamais,&
que lagloire de leur nom feroit
rappellée degénération en generation.
Lors qu'il s'adressa aMon-,
sieurleCardinal de Noailles,
il dit, que laprefence de sonEminence luy donnoit de nouvelles
forces pour representervivement
l'étroite& indispensableunion de
la pieté avec la science
,
particulierementdans un Docteur
:
quU
le l'encourageoit d'autant plus de
s'estendre principalement sur ces
deux qualitcz quisçavoit,&
que personnen'ignoroit que rien
au monde n'estoitpluscher à son
Eminence que ces deux vertus,
&pourparlervéritablement, que
rien n'avoitplus de rapport ede
liaison avec les loüanges quiluy
estoientsijustementdûës,car, ditil, qui est-ce qui peut aimer &
s'attacher avec plus d'ardeur Ëe
d'assiduité que son Eminence 31
une pieté plussincere & plussolide, & à
une
doctrineplussaine
&plus pure, cc. Il fit voir cDfuite que toute fciencc
-
estoit
prophane, que ce n'étoit qu'un
arbre sec, &un feu solet,sielle
n'estoit pas soûtenuë,& assaisonnée des divines douceurs de
la pieté; mais que la pieté estoit
aussïtrès inutile,& que même
elle estoit pernicieuse, si elle
ne se trouvoit pas éclairée par
le flambeau de la science.
Versla fin du Discours, aprés
avoir élevé la vigilance, le merite & la capacité du répondant, il finit par ces belles pa- -
roles, HOCUNUM VELIM,
MERITISSIME LICENTIATE IN ORE ATQUE IN MENTE SEMPER HABEAS, PARUM
ESSE
-
ARDERE,
-
LUCERE VANUM; ARDERE VERO ET LUCEM PERFECTUM; qui veulent
dire,Je vous prie mon très-digne
Licentié,d'avoir continuellement
dans la bouche & dans l'esprit,
Xjue c'estpeu dechose à
un Docteur
d'avoirseulementdelapieté,que
lascienceestabsolument necessai-
re ; mais que quelque brillante
qu'ellefoit> elle est vainesansla
pieté; & qu'ainsi pour estreun
parfaitDocteur,ilfautavoir ensemble l'une (y l'autre vertu. --
Tout le Discours fut universellement approuvé & applaudy, tant à cause de la clarté, de la finesse & de l'affinité,
que d'un grand nombre de
pcnfées choisies& bienappliquées tirées del'Ecriture &des
Saints Peres.
soûtenu le16e de ce
mois au grand Convent des
Augustins de cette Ville
,
une
These dont je ne dois pas oublier de vous parler; ce qui
s'est passe à cet Acte étant
digne de la curiosité du public.
Le Pere Picoté Religieux de
ce Convent, & Licentié en
Theologie de la Faculté de
Paris, eut l'honneur de dédier
cette These à Messieurs de
l'Assemblée Generale du Clergé de France;l'Estampe de la
These convenait cres bien aux
Affaires du temps ;
elle representoit Moyse sur la Montagne, priant Dieu Icî mains &
les bras levez vers le Ciel, &
soûtenus des deux costez par
Aaron son frere, & Hur, tandis que Josué combattoit contre les Amalecites.
Cette These qu'on appelle
Vesperie, & qui efl; le dernier
Acte que l'on fait pour prendre le Bonnet de Dodteur, fut
soûtenuë l'aprés-midy dans la
Salle des Actes du Convent,
qui estoit magnisquement ornée. Sur les cinq heures S. E.
Monsieur le Cardinal de Noailles, President de l'Assemblée
générale du Clergé de France, s'y rendit avec Messieurs
les Archevêques, Evêques, &
Abbez; les Prclats étoient tous
cn Rochet & Camail, & les
Abbcz Deputez du second
Ordre en Manteau long. Ils
marcherent deux à deux depuis la grande Salle de leur
Assemblée, jusques à celle où
serépondoit laThcfc;le Porte- Croix de S. E. & les Suisses
du Roy quisont destinez pour
leur Garde avec leurs Hallebardeslesprécedoient &marchoient devant eux:le Prieur
du Convent à la telle de sa
Communauté les reçût à la
porte de la Salle. A peine fu-
rent-ils tous entrez & placez,
queMonsieur le Cardinal d'Estréesarriva; Monsieur le Cardinal de Noailles luy ceda la
premiere place comme plusancien Cardinal. Il y eut encore
d'autres Evêques qui n'estoient
pas de l'AssembléeduClergé
qui s'y trouverent, &plusieurs
Abbez de qualité, outreun
grand nombre de personnes dt
distinction & de Lettre; en
forte que la Salle estoit toute
pleine.
Alors le Pere Picotéayant
salué profondément cette auguste Compagnie, expliqua ses
sentimens avec toute la netteté
& la solidité possible sur les
grandes difficultez que le Pere
Orceau Docteur de Sorbonne
luy proposa touchant le vœu
de Jephté
:
l'argument estant
fini le R. Pere le Torr Docteur
de Sorbonne, ancien Prieur du
grand Convent, & Professeur
en Theologie qui presidoit en
qualité de grand Maître, fit
un tres beau,très-sçavant, &
tres éloquent Discours en Latin sur les qualitez necessaires
pour remplir dignement les
devoirs d'un parfait Docteur.
Il fit entrer en peu de mots
l'éloge de son Eminence Monsieur le Cardinal de Noailles,
& de tous les Prelats qui composent l'Assembléegenerale du
Clergé; mais avec un tour aussi
naturel, qu'il estoit propre &
convenable à son sujet. Il dit
entre autres choses en parlant
du Clergé, que Tout l'éclat e
la majesté des vertus paroissoient
avoir établi leur demeure &fixé
leur Siege dans cette auguste.Af
semblée; que non seulement la
Ville Capitale du Royaume, mais
la France & toute la Terre regardoient avec admiration cm tejpeél
leur '{fie ardent 0* infatigable
pourl'accroissement de la Religion,
la défense du Royaume
3
&l'entiere extirpation des Heresies, &
des Nouveautez de quelque nature quellesfussent,cju'ilsefloient
les vrais Dépositaires de la Foy,
Ausquels le Seigneur avoitconfié
la Regle de la ine&de la doctrine pour instruire les Puissances de ne pour inflrui
re les Pui ances de
savolonté, & pour apprendreà
leurs Sujets l'observance exacte de
ses Commandemens. Qu'enfin la
memoire des grandsservices qu'ils
venoient de rendre à l'Etat, & à
rEglifi) neseperdroitjamais,&
que lagloire de leur nom feroit
rappellée degénération en generation.
Lors qu'il s'adressa aMon-,
sieurleCardinal de Noailles,
il dit, que laprefence de sonEminence luy donnoit de nouvelles
forces pour representervivement
l'étroite& indispensableunion de
la pieté avec la science
,
particulierementdans un Docteur
:
quU
le l'encourageoit d'autant plus de
s'estendre principalement sur ces
deux qualitcz quisçavoit,&
que personnen'ignoroit que rien
au monde n'estoitpluscher à son
Eminence que ces deux vertus,
&pourparlervéritablement, que
rien n'avoitplus de rapport ede
liaison avec les loüanges quiluy
estoientsijustementdûës,car, ditil, qui est-ce qui peut aimer &
s'attacher avec plus d'ardeur Ëe
d'assiduité que son Eminence 31
une pieté plussincere & plussolide, & à
une
doctrineplussaine
&plus pure, cc. Il fit voir cDfuite que toute fciencc
-
estoit
prophane, que ce n'étoit qu'un
arbre sec, &un feu solet,sielle
n'estoit pas soûtenuë,& assaisonnée des divines douceurs de
la pieté; mais que la pieté estoit
aussïtrès inutile,& que même
elle estoit pernicieuse, si elle
ne se trouvoit pas éclairée par
le flambeau de la science.
Versla fin du Discours, aprés
avoir élevé la vigilance, le merite & la capacité du répondant, il finit par ces belles pa- -
roles, HOCUNUM VELIM,
MERITISSIME LICENTIATE IN ORE ATQUE IN MENTE SEMPER HABEAS, PARUM
ESSE
-
ARDERE,
-
LUCERE VANUM; ARDERE VERO ET LUCEM PERFECTUM; qui veulent
dire,Je vous prie mon très-digne
Licentié,d'avoir continuellement
dans la bouche & dans l'esprit,
Xjue c'estpeu dechose à
un Docteur
d'avoirseulementdelapieté,que
lascienceestabsolument necessai-
re ; mais que quelque brillante
qu'ellefoit> elle est vainesansla
pieté; & qu'ainsi pour estreun
parfaitDocteur,ilfautavoir ensemble l'une (y l'autre vertu. --
Tout le Discours fut universellement approuvé & applaudy, tant à cause de la clarté, de la finesse & de l'affinité,
que d'un grand nombre de
pcnfées choisies& bienappliquées tirées del'Ecriture &des
Saints Peres.
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Résumé : Theses soûtenuë au grand Convent des Augustins devant Messieurs de l'Assemblée du Clergé, [titre d'après la table]
Le 16 du mois, le Père Picoté, religieux du grand couvent des Augustins et licencié en théologie de la Faculté de Paris, a soutenu sa thèse intitulée 'Vesperie' devant l'Assemblée générale du Clergé de France. Cette thèse, dédiée à l'Assemblée, représentait Moïse priant sur la montagne, soutenu par Aaron et Hur, tandis que Josué combattait les Amalécites. La soutenance a eu lieu l'après-midi dans la salle des actes du couvent, magnifiquement ornée. Vers cinq heures, le Cardinal de Noailles, président de l'Assemblée générale du Clergé, est arrivé accompagné d'autres prélats, tous vêtus de rochet et camail. Le Prieur du couvent les a accueillis à la porte de la salle. Plusieurs évêques et abbés de qualité étaient également présents, remplissant la salle. Le Père Picoté a présenté ses réflexions sur les difficultés soulevées par le Père Orceau concernant le vœu de Jephté. Ensuite, le Père le Torr, docteur de Sorbonne et ancien prieur du couvent, a prononcé un discours en latin sur les qualités nécessaires pour devenir un parfait docteur. Il a loué le Cardinal de Noailles et les prélats pour leur dévotion et leur science, insistant sur l'importance de l'union de la piété et de la science. Le Père le Torr a conclu en affirmant qu'un docteur doit posséder à la fois la piété et la science pour être parfait. Le discours a été universellement approuvé et applaudi pour sa clarté et ses références aux Écritures et aux Saints Pères.
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4
p. 1176-1178
These de M. Falconet, sur l'Extraction de la Pierre, [titre d'après la table]
Début :
Le Jeudi 11. May 1730. on soûtint à Paris, dans les Ecoles de Médecine, une [...]
Mots clefs :
Écoles de médecine, Chirurgie, Soutenance de thèse, Pierre
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texteReconnaissance textuelle : These de M. Falconet, sur l'Extraction de la Pierre, [titre d'après la table]
Le Jeudi 11. May 1730. on foûtint à
Paris , dans les Ecoles de Médecine , une
Theſe de Chirurgie , pour autorifer une
nouvelle maniere d'ôter la Pierre de la
Veffie ; on donne à cette nouvelle méthode
de tailler , le nom d'Appareil Lateral
. Dans la premiere pofition de cette
Théfe , on explique la nature & la naiffance
des Pierres dans le corps humain .
Dans la feconde , on donne une fçavante
Deſcription Anatomique des parties expofées
à l'opération de la taille . (a) Mon-
(a ) M. Falconet Docteur Regent de la Faculté
de Médecine de Paris , Médecin confulsant
du Roy , eft fils de M. Falconet dont il eft
I. Vol. fieur
JUIN. 1730. 1177
fieur Falconet,dont l'érudition eft connue
de tous les Gens de Lettres, eft l'Auteur
de cette Theſe. Il y fait remarquer que
Celle dit , que la Veffie eft plus inclinée
du côté gauche que du droit ; il rapporte
les raifons de cette fituation , qu'il confirme
par plufieurs obfervations ; aucun
Anatomifte avant M. Falconet n'avoit
fait attention à cette fituation de la Vef
fie , quoique cela foit d'une grande con
féquence pour laTaille.Dans la troifiéme,
il décrit avec une grande erudition toutes
les differentes manieres de tailler, qui
ont été mifes en ufage dans tous les tems.
Dans la quatrième , il donne la maniere
d'exécuter furement l'Appareil Lateral ,
qu'il recommande ; & il remonte à toutes
les fources , pour trouver l'origine de
cette méthode , qu'il dit n'être aujour
d'hui que renouvellée ; il la fait voir dans
la méthode de Celfe (a ) , qui coupoit la
parlé dans les fameufes Lettres de Guy Patin
chez qui il étoit en penfion , lorfqu'il commençoit
à étudier la Médecine. On vit avec plaifir ce
venerable & refpectable Medecin affifter à une
partie de cet Acte , auquel M. fon fils préfidoit.
( a ) Celfe , Médecin Latin , vivoit dans le premier
fiecle, fous l'Empire de Tibere; il étoit Philofophe
de la Secte dAfclepiade , & eft loué par
Quintilien; il a écrit de la Rhétorique , de l'Art
Militaire, & huit Livres de Médecine que non's
avons encore,& que Jofeph Scaliger avoit eu def
I. Vol.
F tera
1178 MERCURE DEFRANCE ,
teralement fur la Pierre le Sphincter de
la Veffie , & une partie de la Veffie même;
fur tout , depuis que André de la
Croix , Medecin de Venife , & plufieurs
autres fe furent avifez d'introduire une
Sonde dans la Veffie , au lieu où l'on fai
foit defcendre la Pierre , pour couper
deffus.Ce que M.Falconet montre comme
une image de l'Appareil Lateral ; enfin il
rapporte comment cette méthode ayant
été introduite en France par un Hermite,
nommé Frere Jacques , M. Raw , Profeffeur
en Médecine , perfectionna cette
operation , & l'exerça lui - même en Hollande
avec un fuccès fi grand , que ce
fçavant Anatomifte, plufieurs années avant
fa mort , avoit guéri quinze cens taillez
lateralement. Dans la derniere pofition
M. Falconet compare les avantages & les
défavantages de toutes les méthodes , & il
conclut pour l'Appareil Lateral. Cette
queftion fut fçavamment agitée le jour de
la difpute ; on répondit pleinement à tou
tes les objections , & on foutînt avec force
les avantages de l'Appareil Lateral fus
toutes les autres méthodes de tailler.
fein de donner de nouveau au public, comme Voffius
le remarque; mais depuis Jean Antoine Vanderlinden
publia en 1657. les huit Livres de Cormelius
Celfus à Léïden.
Paris , dans les Ecoles de Médecine , une
Theſe de Chirurgie , pour autorifer une
nouvelle maniere d'ôter la Pierre de la
Veffie ; on donne à cette nouvelle méthode
de tailler , le nom d'Appareil Lateral
. Dans la premiere pofition de cette
Théfe , on explique la nature & la naiffance
des Pierres dans le corps humain .
Dans la feconde , on donne une fçavante
Deſcription Anatomique des parties expofées
à l'opération de la taille . (a) Mon-
(a ) M. Falconet Docteur Regent de la Faculté
de Médecine de Paris , Médecin confulsant
du Roy , eft fils de M. Falconet dont il eft
I. Vol. fieur
JUIN. 1730. 1177
fieur Falconet,dont l'érudition eft connue
de tous les Gens de Lettres, eft l'Auteur
de cette Theſe. Il y fait remarquer que
Celle dit , que la Veffie eft plus inclinée
du côté gauche que du droit ; il rapporte
les raifons de cette fituation , qu'il confirme
par plufieurs obfervations ; aucun
Anatomifte avant M. Falconet n'avoit
fait attention à cette fituation de la Vef
fie , quoique cela foit d'une grande con
féquence pour laTaille.Dans la troifiéme,
il décrit avec une grande erudition toutes
les differentes manieres de tailler, qui
ont été mifes en ufage dans tous les tems.
Dans la quatrième , il donne la maniere
d'exécuter furement l'Appareil Lateral ,
qu'il recommande ; & il remonte à toutes
les fources , pour trouver l'origine de
cette méthode , qu'il dit n'être aujour
d'hui que renouvellée ; il la fait voir dans
la méthode de Celfe (a ) , qui coupoit la
parlé dans les fameufes Lettres de Guy Patin
chez qui il étoit en penfion , lorfqu'il commençoit
à étudier la Médecine. On vit avec plaifir ce
venerable & refpectable Medecin affifter à une
partie de cet Acte , auquel M. fon fils préfidoit.
( a ) Celfe , Médecin Latin , vivoit dans le premier
fiecle, fous l'Empire de Tibere; il étoit Philofophe
de la Secte dAfclepiade , & eft loué par
Quintilien; il a écrit de la Rhétorique , de l'Art
Militaire, & huit Livres de Médecine que non's
avons encore,& que Jofeph Scaliger avoit eu def
I. Vol.
F tera
1178 MERCURE DEFRANCE ,
teralement fur la Pierre le Sphincter de
la Veffie , & une partie de la Veffie même;
fur tout , depuis que André de la
Croix , Medecin de Venife , & plufieurs
autres fe furent avifez d'introduire une
Sonde dans la Veffie , au lieu où l'on fai
foit defcendre la Pierre , pour couper
deffus.Ce que M.Falconet montre comme
une image de l'Appareil Lateral ; enfin il
rapporte comment cette méthode ayant
été introduite en France par un Hermite,
nommé Frere Jacques , M. Raw , Profeffeur
en Médecine , perfectionna cette
operation , & l'exerça lui - même en Hollande
avec un fuccès fi grand , que ce
fçavant Anatomifte, plufieurs années avant
fa mort , avoit guéri quinze cens taillez
lateralement. Dans la derniere pofition
M. Falconet compare les avantages & les
défavantages de toutes les méthodes , & il
conclut pour l'Appareil Lateral. Cette
queftion fut fçavamment agitée le jour de
la difpute ; on répondit pleinement à tou
tes les objections , & on foutînt avec force
les avantages de l'Appareil Lateral fus
toutes les autres méthodes de tailler.
fein de donner de nouveau au public, comme Voffius
le remarque; mais depuis Jean Antoine Vanderlinden
publia en 1657. les huit Livres de Cormelius
Celfus à Léïden.
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Résumé : These de M. Falconet, sur l'Extraction de la Pierre, [titre d'après la table]
Le 11 mai 1730, à Paris, M. Falconet, Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris et Médecin consultant du Roi, présenta une thèse sur une nouvelle méthode d'ablation de la pierre de la vessie, nommée 'Appareil Lateral'. La thèse se divise en plusieurs parties. La première explique la nature et la formation des pierres dans le corps humain. La seconde fournit une description anatomique détaillée des parties concernées par l'opération, soulignant que la vessie est plus inclinée du côté gauche que du droit, une observation inédite. La troisième partie décrit diverses méthodes de taille utilisées au fil du temps. La quatrième partie détaille la méthode de l'Appareil Lateral, recommandée par Falconet, et en retrace l'origine jusqu'à la méthode de Celse, un médecin latin du premier siècle. Falconet mentionne également l'introduction de cette méthode en France par un ermite nommé Frère Jacques et son perfectionnement par M. Raw en Hollande. La dernière partie compare les avantages et les inconvénients des différentes méthodes et conclut en faveur de l'Appareil Lateral. La discussion publique sur cette thèse fut marquée par une défense rigoureuse des avantages de cette nouvelle méthode.
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5
p. 1618-1619
These en Sorbonne, [titre d'après la table]
Début :
Le 6 de ce mois, M. l'Abbé de Pont-Chartrain, (Charles-Henry Phelippeaux), [...]
Mots clefs :
Thèse, Soutenance de thèse, Abbé, Question théologique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : These en Sorbonne, [titre d'après la table]
Le 6 de ce mois , M. l'Abbé de Pont-
Chartrain , Charles-Henry Phel ppeaux ),
frere
JUILLET. 1730. 1619
frere de M. le Comte de Maurepas , Miniftre
& Secretaire d'Etat , foûtint en Sorbonne
une Thele : Pro Minore Ordina
ria ; à laquelle préfida Monfieur Frederic-
Jerôme de Roye de la Rochefoucault
Archevêque de Bourges , Primat d'Aquitaine
, Docteur de Sorbonne , fon oncle,
L'Affemblée , à laquelle M. l'Archevêque
de Paris , ainfi qu'un grand nombre d'autres
Prélats , & plufieurs perfonnes de diftinction
de la Cour & de la Ville affifterent
, fut des plus brillantes .
La Question Theologique de cette Thefe
étoit fur les Sacremens , & priſe de la
feconde Epitre aux Corinthiens , ch.1.v.22 ,
Qua funt pignora Spiritus in Cordibus noftris
? L'Illuftre Répondant y fit paroître
beaucoup d'efprit & d'érudition , & cet
Acte fut fort applaudi.
Toute la Thele étoit gravée au bas d'une
tres-belle Eftampe , reprefentant le Sauveur
dans le Temple , au milieu des Docteur
, à l'âge de 12 ans , d'après un Tableau
de Michel Corneille , avec ce Titre :
MATREM AD ALTIORA REVOCANTI.
Chartrain , Charles-Henry Phel ppeaux ),
frere
JUILLET. 1730. 1619
frere de M. le Comte de Maurepas , Miniftre
& Secretaire d'Etat , foûtint en Sorbonne
une Thele : Pro Minore Ordina
ria ; à laquelle préfida Monfieur Frederic-
Jerôme de Roye de la Rochefoucault
Archevêque de Bourges , Primat d'Aquitaine
, Docteur de Sorbonne , fon oncle,
L'Affemblée , à laquelle M. l'Archevêque
de Paris , ainfi qu'un grand nombre d'autres
Prélats , & plufieurs perfonnes de diftinction
de la Cour & de la Ville affifterent
, fut des plus brillantes .
La Question Theologique de cette Thefe
étoit fur les Sacremens , & priſe de la
feconde Epitre aux Corinthiens , ch.1.v.22 ,
Qua funt pignora Spiritus in Cordibus noftris
? L'Illuftre Répondant y fit paroître
beaucoup d'efprit & d'érudition , & cet
Acte fut fort applaudi.
Toute la Thele étoit gravée au bas d'une
tres-belle Eftampe , reprefentant le Sauveur
dans le Temple , au milieu des Docteur
, à l'âge de 12 ans , d'après un Tableau
de Michel Corneille , avec ce Titre :
MATREM AD ALTIORA REVOCANTI.
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Résumé : These en Sorbonne, [titre d'après la table]
Le 6 juillet 1730, Charles-Henry Phelppeaux, abbé de Pontchartrain et frère du comte de Maurepas, ministre et secrétaire d'État, soutint une thèse en Sorbonne. La cérémonie fut dirigée par Frédéric-Jérôme de Roye de La Rochefoucault, archevêque de Bourges, primat d'Aquitaine et docteur de Sorbonne, oncle de l'abbé de Pontchartrain. L'événement rassembla l'archevêque de Paris, plusieurs prélats et des personnalités distinguées de la cour et de la ville. La thèse portait sur les sacrements, basée sur la seconde épître aux Corinthiens, chapitre 1, verset 22 : 'Quæ sunt pignora Spiritus in cordibus nostris ?' Le répondant démontra une grande érudition et fut vivement applaudi. La thèse était illustrée par une estampe représentant le Sauveur dans le Temple, entouré des docteurs à l'âge de 12 ans, d'après un tableau de Michel Corneille, intitulée 'MATREM AD ALTIORA REVOCANTI'.
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p. 341-342
« La Bibliotheque de feu. M Bouthillier de Chavigny, ancien Evêque [...] »
Début :
La Bibliotheque de feu. M Bouthillier de Chavigny, ancien Evêque [...]
Mots clefs :
Bibliothèque de M. Bouthillier, Soutenance de thèse
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texteReconnaissance textuelle : « La Bibliotheque de feu. M Bouthillier de Chavigny, ancien Evêque [...] »
La Bibliotheque de feu M. Bouthillier de Chavigny , ancien Evêque de Troyes , composée de
près de dix-huit mille Volumes , est à vendre en
gros. Ceux qui voudront l'acquerir pourront s'a- dresser à Madame la Comtesse de Chavigny
G qui
142 MERCURE DE FRANCE
qui leur fera voir la Bibliotheque et le Cata
logue que M. l'Evêque en avoit fait faire. Cette
Dame demeure à Paris , rue Saint Claude , au Marais.
,
Le 18. Fevrier l'Abbé de Fitz-James fils du.
Maréchal de Berwick, Abbé de l'Abbaye S.Victor de Paris soutint dans cette Abbaye sa These
Mineure en présence d'une Assemblée illustre et
des plus nombreuses. Le Cardinal de Bissy , l'Archevêque de Paris , le Nonce du Pape et plusieurs autres Prelats y assisterent ainsi que plusieurs
Personnes distinguées de la Cour et de la Ville.
M. Frederic Jerôme de Roye de la Rochefou
cault Archevêque de Bourges , Docteur de Sorbonne , &c. présida à cet Acte , et le Maréchal
de Berwick, accompagné des Milords ses Freres en fit les honneurs. Le Soutena nt montra autant
d'érudition que de facilité dans la dispute , et reçut un applaudissement general.
près de dix-huit mille Volumes , est à vendre en
gros. Ceux qui voudront l'acquerir pourront s'a- dresser à Madame la Comtesse de Chavigny
G qui
142 MERCURE DE FRANCE
qui leur fera voir la Bibliotheque et le Cata
logue que M. l'Evêque en avoit fait faire. Cette
Dame demeure à Paris , rue Saint Claude , au Marais.
,
Le 18. Fevrier l'Abbé de Fitz-James fils du.
Maréchal de Berwick, Abbé de l'Abbaye S.Victor de Paris soutint dans cette Abbaye sa These
Mineure en présence d'une Assemblée illustre et
des plus nombreuses. Le Cardinal de Bissy , l'Archevêque de Paris , le Nonce du Pape et plusieurs autres Prelats y assisterent ainsi que plusieurs
Personnes distinguées de la Cour et de la Ville.
M. Frederic Jerôme de Roye de la Rochefou
cault Archevêque de Bourges , Docteur de Sorbonne , &c. présida à cet Acte , et le Maréchal
de Berwick, accompagné des Milords ses Freres en fit les honneurs. Le Soutena nt montra autant
d'érudition que de facilité dans la dispute , et reçut un applaudissement general.
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Résumé : « La Bibliotheque de feu. M Bouthillier de Chavigny, ancien Evêque [...] »
La bibliothèque de feu M. Bouthillier de Chavigny, ancien évêque de Troyes, composée d'environ dix-huit mille volumes, est à vendre. Les intéressés peuvent contacter Madame la Comtesse de Chavigny à Paris, rue Saint Claude, au Marais, pour consulter la bibliothèque et le catalogue établi par l'évêque. Le 18 février, l'Abbé de Fitz-James, fils du Maréchal de Berwick et abbé de l'Abbaye Saint-Victor de Paris, a soutenu sa thèse mineure devant une assemblée nombreuse et illustre. Parmi les présents figuraient le Cardinal de Bissy, l'Archevêque de Paris, le Nonce du Pape et plusieurs autres prélats, ainsi que des personnalités distinguées de la cour et de la ville. L'Archevêque de Bourges, M. Frédéric Jérôme de Roye de la Rochefoucauld, a présidé à cet acte, tandis que le Maréchal de Berwick, accompagné de ses frères, a fait les honneurs. L'Abbé de Fitz-James a démontré à la fois érudition et facilité dans la dispute, recevant des applaudissements généraux.
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