Le IIe de ce mois on fie
dans l'Eglise Royale de Saint
Quentin avec beaucoup de
pompe
,
la Benediction des
Etcndarts des Compagnies des
Gardes du Corps de Villeroy
& de Boufflers. Mr l'Abbé
Despagne,Chancelier& Cha-
noine de cette Eglise qui fit la
Ceremonie, fit le Dscours suivant à Mrs les Commandans
de la Maison du Roy, Officiers
& Gardes du Corps de Sa Majessé.
L'hommage
,
MefFeurs
,
que
'Vous faites de vos Etendarts au
Dieu des Armées, en
les déposant
sur nos Autels, pour ensuite les
<
recevoir de la main de tEglzfe)
cft sans doute de vôtre part une
reconnoissance publique, & un
aveu solemnel que la valeur &
la force sans la protection du Ciel
ne sontrien; queDieu tientdans
le seinde sa Providence toutes les
ressources de la guerre, & que
luy seul donne la victoire. Ces
justes sentimens que vôtre foy &
vostrepieté vous donnent de la
puissance du Tres-haut, produisent en vous la sainte e noble
confiance avec laquelle vous entrez en campagne.
La France, Messieurs,vous
regarde comme son principal ap..
puy, & les Troupes de Sa Aiajestétrouventenvousleurs Anges
tutelaires; vous devene^ l'ame
des Armées où t
on vousvoitparcîtrcivousfaites tout à la fois
leur beauté c, leurforce eéucs
doiventordinairementleursgrands
succés au mouvement que vous
leur donnez.On vous connoît
moins à
vos armes & 4 vos habits qu'à la valeur, à
l'honneur
& à la politisse qui vous distinguent. La reputation de vojlre
Corps a
toujours estéinalterable,
malgré lecaprice & la diversité
des évenemens; Ë7 quelqu'issuë
qu'ayent eu pour vous les Combats ,vosactions n'ont jamais
rien perdu du prodige. Puis en
s'adressant à Mr le Comte de
Montesson, Gouverneur de
S. Quentin, Commandant la
Maison du Roy, il dit: susi
tien au monde ne peut encherir
sur la gloire de commander,comme vous faites,Monsieur, un
Corpssi auguste &siredoutable,
que de joindre à
cet honneur la
garde de la Personne sacrée. du
Roy, & d'avoirJçu luy plaire.
Le Commandement de sa Massion
ne pouvoitse refuser à vos longs
services, ny à vostre ancienneté.
Si le chemin d'arriver à cet Employ n'avoitestéfait, vostre bravoure & vostre intrépiditédans le
Combat de l'année derniere,suffisoientseules pour l'abreger;mais
l'endroit leplusbrillant& leplus
solide de vostre gloire, efl devous
trouverselon lecœur dupiussage
& du plus grand Prince du monde, par l'assemblage de toutes les
vertus qui font trouver un parfait Chrestien dans le Haros.
PuifFe={-'VouJ, Monsieur, jouïr
long-temps de
ce
bonheur; fasse le
Ciel, Messieurs, qu'une Paix
prochaine couronne vos travaux,
& que cet amas de gloire qui
vous revient de tant de Guerres
longues & penibles se répande
sur vostrevieillisse, Com la rende
respectable jusqu'au tombeau.
Puissent Us larmes Ci les gemissemens de l'Eglise S'éleverjusqu'aDieu, ~(7 en obtenirle sou-
lagement de son Peuple, & la
réunion desesEnfans;puissent
ces Etendarts benis & confaetez
que ÏEgliJe vous met en main
J
n'estrejamais soüillez du fang
Cbrestien, ~&seconserver tous
entiers par une Paix aussi durable
que le siecle.