Résultats : 1362 texte(s)
Détail
Liste
651
p. 104-105
« Dans le Mercure d'Avril, page 134, à l'article Métallurgie, un anonyme, [...] »
Début :
Dans le Mercure d'Avril, page 134, à l'article Métallurgie, un anonyme, [...]
Mots clefs :
Métallurgie, Fer, Acier
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texteReconnaissance textuelle : « Dans le Mercure d'Avril, page 134, à l'article Métallurgie, un anonyme, [...] »
Ans le Mercure d'Avril , page 13.45
à l'article Métallurgie , un anonyme
afin d'ôter avec raifon l'honneur de l'invention
de l'art de convertir le fer en
acier à celui qui en a établi une manufacture
, fans faire mention de M. de Réaumur
, en attribue la découverte à Sebaſtien
Florès , Serrurier de Madrid , qui en fit
l'heureuſe expérience il y a plus de vingtcinq
ans , par ordre du Confeil de Commerce.
Cet anonyme n'a pas lu fans doute
dans le volume des Ephémerides cofmographiques
pour 1754 , page 318 , ce
qui fuit.
* » L'ancienne connoiffance qu'en EgypMAI
1755. 105
"}
te on fait éclore des oeufs par le feul dégré
de la chaleur d'un four convena-
» ble , tant d'autres ufages & analogies
pouvoient conduire plutôt à l'électrifation
lente & graduelle , & à un art qui,
» 1fans la fagacité d'un Réaumur , feroit
encore à defirer , ainfi que l'art de convertir
le fer en acier. En auroit- on moins
d'obligation à un fi zélé naturalifte , malgré
l'ancien ufage de tremper ces métaux
fortant de la forge , dans l'eau pour
» les durcir , comme le Pere Merfene l'a
rapporté dès 1634 , dans fes queſtions
» phyfiques.
à l'article Métallurgie , un anonyme
afin d'ôter avec raifon l'honneur de l'invention
de l'art de convertir le fer en
acier à celui qui en a établi une manufacture
, fans faire mention de M. de Réaumur
, en attribue la découverte à Sebaſtien
Florès , Serrurier de Madrid , qui en fit
l'heureuſe expérience il y a plus de vingtcinq
ans , par ordre du Confeil de Commerce.
Cet anonyme n'a pas lu fans doute
dans le volume des Ephémerides cofmographiques
pour 1754 , page 318 , ce
qui fuit.
* » L'ancienne connoiffance qu'en EgypMAI
1755. 105
"}
te on fait éclore des oeufs par le feul dégré
de la chaleur d'un four convena-
» ble , tant d'autres ufages & analogies
pouvoient conduire plutôt à l'électrifation
lente & graduelle , & à un art qui,
» 1fans la fagacité d'un Réaumur , feroit
encore à defirer , ainfi que l'art de convertir
le fer en acier. En auroit- on moins
d'obligation à un fi zélé naturalifte , malgré
l'ancien ufage de tremper ces métaux
fortant de la forge , dans l'eau pour
» les durcir , comme le Pere Merfene l'a
rapporté dès 1634 , dans fes queſtions
» phyfiques.
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Résumé : « Dans le Mercure d'Avril, page 134, à l'article Métallurgie, un anonyme, [...] »
Un article anonyme publié dans le Mercure d'Avril, page 13.45, remet en question l'attribution de l'invention de la conversion du fer en acier à Sébastien Florès, serrurier de Madrid. L'auteur anonyme critique ceux qui attribuent cette découverte à Florès, qui aurait réalisé cette expérience il y a plus de vingt-cinq ans sur ordre du Conseil de Commerce. L'anonyme souligne que ces auteurs n'ont probablement pas consulté les Éphémérides géographiques de 1754, où des informations pertinentes sont publiées. Le texte mentionne également des connaissances anciennes en Égypte sur l'éclosion des œufs par la chaleur d'un four, ainsi que d'autres usages similaires pouvant avoir conduit à la découverte de l'électrification lente et graduelle. Il met en avant l'importance des travaux de Réaumur dans ce domaine, malgré les anciens usages de tremper les métaux dans l'eau pour les durcir, comme rapporté par le Père Mersenne dès 1634.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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652
p. 107-108
SEANCE PUBLIQUE De l'Académie royale des Sciences.
Début :
Le 9. l'Académie royale des Sciences rentra publiquement. M. de Fouchy, Secrétaire [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Prix, Constructeur des vaisseaux du roi, Navire
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texteReconnaissance textuelle : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie royale des Sciences.
SEANCE PUBLIQUE
L
De l'Académie royale des Sciences .
E 9 l'Académie royale des Sciences rentra
publiquement . M. de Fouchy , Secrétaire
perpétuel de l'Académie , fit la lecture
de l'éloge du feu Baron Wolf , affocié
étranger. Elle fut fuivie de celle d'un
mémoire de M. de Mairan fur la balance
des Peintres , du feu Sr de Piles . M. le Roi
lut un mémoire fur l'Electricité. La féance
fut terminée par la lecture que fit M. Duhamel
de la Préface d'un ouvrage qu'il va
publier en deux volumes , fur les arbres&
arbuftes qu'on peut élever en pleine terre dans
les différentes provinces du royaume . Il doit
faire partie d'un grand traité fur les bois &
les forêts.
Le fujet du prix de cette année étoit la
maniere de diminuer , le plus qu'il eft poffible
, le roulis & le tangage d'un navire , fans
qu'il perde fenfiblement par cette diminution
- aucune des bonnes qualités que fa conftruction
doit lui donner. Ce prix a été adjugé à la
piéce Nos , qui a pour devife , per varios
ufus arfem experientia fecit. M. Chauchor ,
fous - conftructeur des vaiffeaux du Roi à
E vj
108 MERCURE DE FRANCE .
Breft , en eft l'auteur. Comme ce fujet eft
important , & qu'il peut être plus approfondi
, fur-tout par rapport au tangage ,
l'Académie le propofe une feconde fois
pour 1757 .
L
De l'Académie royale des Sciences .
E 9 l'Académie royale des Sciences rentra
publiquement . M. de Fouchy , Secrétaire
perpétuel de l'Académie , fit la lecture
de l'éloge du feu Baron Wolf , affocié
étranger. Elle fut fuivie de celle d'un
mémoire de M. de Mairan fur la balance
des Peintres , du feu Sr de Piles . M. le Roi
lut un mémoire fur l'Electricité. La féance
fut terminée par la lecture que fit M. Duhamel
de la Préface d'un ouvrage qu'il va
publier en deux volumes , fur les arbres&
arbuftes qu'on peut élever en pleine terre dans
les différentes provinces du royaume . Il doit
faire partie d'un grand traité fur les bois &
les forêts.
Le fujet du prix de cette année étoit la
maniere de diminuer , le plus qu'il eft poffible
, le roulis & le tangage d'un navire , fans
qu'il perde fenfiblement par cette diminution
- aucune des bonnes qualités que fa conftruction
doit lui donner. Ce prix a été adjugé à la
piéce Nos , qui a pour devife , per varios
ufus arfem experientia fecit. M. Chauchor ,
fous - conftructeur des vaiffeaux du Roi à
E vj
108 MERCURE DE FRANCE .
Breft , en eft l'auteur. Comme ce fujet eft
important , & qu'il peut être plus approfondi
, fur-tout par rapport au tangage ,
l'Académie le propofe une feconde fois
pour 1757 .
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Résumé : SEANCE PUBLIQUE De l'Académie royale des Sciences.
Lors d'une séance publique de l'Académie royale des Sciences, M. de Fouchy a lu l'éloge du Baron Wolf. M. de Mairan a ensuite présenté un mémoire sur la balance des Peintres, œuvre du défunt Sr de Piles. Le Roi a lu un mémoire sur l'Électricité. La séance s'est conclue par la lecture de la préface d'un ouvrage de M. Duhamel sur les arbres et arbustes cultivables en pleine terre dans les différentes provinces du royaume, destiné à faire partie d'un grand traité sur les bois et les forêts. Le sujet du prix de l'année concernait la réduction du roulis et du tangage d'un navire sans compromettre ses qualités de construction. Le prix a été attribué à M. Chauchor, sous-constructeur des vaisseaux du Roi à Brest, pour sa pièce intitulée 'per varios usus arsem experientia fecit'. En raison de l'importance du sujet, notamment en ce qui concerne le tangage, l'Académie a proposé de le soumettre à nouveau pour l'année 1757.
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653
p. 174-176
HORLOGERIE. Lettre de M. le Paute à M. de Boissy.
Début :
Monsieur, la personne qui a bien voulu se charger à mon insçu de faire annoncer [...]
Mots clefs :
Cadrans
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HORLOGERIE. Lettre de M. le Paute à M. de Boissy.
HORLOGERIE.
Lettre de M. le Paute à M. de Boiffy.
Moni
Onfieur, la perfonne qui a bien voulu
fe charger à mon infçu de faire annoncer
dans le Mercure de Mars dernier
lesnouveaux cadrans que je fubftitue depuis
quelque tems aux cadrans d'émail , ignoroit
probablement que l'on avoit tenté avant
MA I. 1755. 175
moi divers moyens pour remplir le même
objet , ou a négligé d'en faire mention .
Cette omiffion a donné lieu à M. Dupont ,
Horloger de Paris , de croire que c'étoit
d'après lui que j'avois travaillé ; & j'ai
appris que plufieurs perfonnes croyoient
qu'en effer mes cadrans étoient les mêmes
que les fiens. Il eft vrai que depuis quelques
que tems il a employé des cadrans plats
dans lesquels les heures & minutes font
peintes für le verre , & dont le fond eft
une couche de maftic d'un affez beau blanc
appliquée fur le verre ; le prix d'ailleurs
de ces cadrans eft confidérable. Comme
ceux que l'on a vûs chez moi , Monfieur ,
font abfolument différens de ceux -là , qu'ils
n'y ont même aucun rapport , puifque je
n'emploie ni couleurs ni inaftic , ni quoi .
que ce foit qui ait rapport à la peinture
& qu'ils font imprimés , je vous prie de
vouloir bien prévenir l'erreur à cet égard .
Les miens d'ailleurs font d'un blanc plus
éclatant , d'un prix beaucoup moindre
ceux dont je viens de parler , le verre peut
être brifé fans perdre pour cela le cadran ;
chacun peut s'en affurer
foi-même en
les voyant chez moi.
par
J'ai l'honneur d'être , &c.
Ces Avril 1755.
que
LE PAUTE:
>
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE.
LE S. LE
MAZURIER ,
Horlogeri
eft auteur d'une pendule à fecondes ,
fonnerie & à remontoir , dont le mouvement
n'a qu'une feule roue. Nous donnerons
le mois prochain le rapport de l'Académie
royale des Sciences fur cette piéce.
L'Artiſte , non content de la grande fimplicité
où il a fçu l'amener , a eu l'attention
d'y obferver une forme
extrêmement
gracieufe ; ce qui lui a donné lieu d'y ajuſter
un cadran de glace , au travers duquel
on apperçoit tous les effets.
On pourra la voir chez l'auteur tous les
jours de travail , depuis trois heures après
midi jufqu'à cinq.
Il demeure rue de la Harpe , à la Pendule
, au premier étage , près le College
d'Harcourt.
Lettre de M. le Paute à M. de Boiffy.
Moni
Onfieur, la perfonne qui a bien voulu
fe charger à mon infçu de faire annoncer
dans le Mercure de Mars dernier
lesnouveaux cadrans que je fubftitue depuis
quelque tems aux cadrans d'émail , ignoroit
probablement que l'on avoit tenté avant
MA I. 1755. 175
moi divers moyens pour remplir le même
objet , ou a négligé d'en faire mention .
Cette omiffion a donné lieu à M. Dupont ,
Horloger de Paris , de croire que c'étoit
d'après lui que j'avois travaillé ; & j'ai
appris que plufieurs perfonnes croyoient
qu'en effer mes cadrans étoient les mêmes
que les fiens. Il eft vrai que depuis quelques
que tems il a employé des cadrans plats
dans lesquels les heures & minutes font
peintes für le verre , & dont le fond eft
une couche de maftic d'un affez beau blanc
appliquée fur le verre ; le prix d'ailleurs
de ces cadrans eft confidérable. Comme
ceux que l'on a vûs chez moi , Monfieur ,
font abfolument différens de ceux -là , qu'ils
n'y ont même aucun rapport , puifque je
n'emploie ni couleurs ni inaftic , ni quoi .
que ce foit qui ait rapport à la peinture
& qu'ils font imprimés , je vous prie de
vouloir bien prévenir l'erreur à cet égard .
Les miens d'ailleurs font d'un blanc plus
éclatant , d'un prix beaucoup moindre
ceux dont je viens de parler , le verre peut
être brifé fans perdre pour cela le cadran ;
chacun peut s'en affurer
foi-même en
les voyant chez moi.
par
J'ai l'honneur d'être , &c.
Ces Avril 1755.
que
LE PAUTE:
>
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE.
LE S. LE
MAZURIER ,
Horlogeri
eft auteur d'une pendule à fecondes ,
fonnerie & à remontoir , dont le mouvement
n'a qu'une feule roue. Nous donnerons
le mois prochain le rapport de l'Académie
royale des Sciences fur cette piéce.
L'Artiſte , non content de la grande fimplicité
où il a fçu l'amener , a eu l'attention
d'y obferver une forme
extrêmement
gracieufe ; ce qui lui a donné lieu d'y ajuſter
un cadran de glace , au travers duquel
on apperçoit tous les effets.
On pourra la voir chez l'auteur tous les
jours de travail , depuis trois heures après
midi jufqu'à cinq.
Il demeure rue de la Harpe , à la Pendule
, au premier étage , près le College
d'Harcourt.
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Résumé : HORLOGERIE. Lettre de M. le Paute à M. de Boissy.
La lettre de M. le Paute à M. de Boiffy clarifie la confusion entourant les nouveaux cadrans d'horlogerie introduits par M. le Paute. Une annonce dans le Mercure de France a omis de mentionner que d'autres méthodes avaient été tentées auparavant, ce qui a conduit M. Dupont, un horloger parisien, à croire que M. le Paute avait utilisé ses idées. Plusieurs personnes pensaient également que les cadrans de M. le Paute étaient identiques à ceux de M. Dupont. Cependant, les cadrans de M. Dupont sont plats, avec des heures et des minutes peintes sur le verre et un fond en mastic blanc, à un prix élevé. En revanche, ceux de M. le Paute sont imprimés sans couleurs ni mastic, d'un blanc plus éclatant et à un prix plus bas. De plus, le verre peut être brisé sans endommager le cadran. M. le Paute demande à M. de Boiffy de corriger cette erreur. Par ailleurs, M. Mazurier a créé une pendule à secondes, sonnerie et remontoir, avec un mouvement simplifié à une seule roue. Cette pendule, d'une forme gracieuse, est équipée d'un cadran en glace permettant de voir tous les effets. Elle est visible chez l'auteur, rue de la Harpe, à la Pendule, au premier étage, près du Collège d'Harcourt, tous les jours de travail de 15h à 17h.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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654
p. 66
ENIGME.
Début :
Ce n'est pas par utilité [...]
Mots clefs :
Cabriolet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
E n'eft pas par utilité
Que l'on m'a donné la naiffance ,
Et ce n'eft qu'à la nouveauté
Que Paris doit mon existence.
Le François toujours curieux
De nouveautés , de bagatelles ,
Me vit comme un préfent des Dieux :
Enfin pour couronner mes veux ,
Je paffai bientôt chez les belles ,
Et je fçus orner leurs attraits .
Mais je connois trop le François
Pour m'enorgueillir de ma gloire ;
C'eft dans le fein de la victoire
Que je dois redouter. fes traits.
Un fuccès que l'on croit durable
Souvent s'éclipfe en un feul jour ,
Et l'aifance que j'eus à fupplanter le diable ,
Me fait craindre un pareil retour .
Par M. S ... an de S. V.
E n'eft pas par utilité
Que l'on m'a donné la naiffance ,
Et ce n'eft qu'à la nouveauté
Que Paris doit mon existence.
Le François toujours curieux
De nouveautés , de bagatelles ,
Me vit comme un préfent des Dieux :
Enfin pour couronner mes veux ,
Je paffai bientôt chez les belles ,
Et je fçus orner leurs attraits .
Mais je connois trop le François
Pour m'enorgueillir de ma gloire ;
C'eft dans le fein de la victoire
Que je dois redouter. fes traits.
Un fuccès que l'on croit durable
Souvent s'éclipfe en un feul jour ,
Et l'aifance que j'eus à fupplanter le diable ,
Me fait craindre un pareil retour .
Par M. S ... an de S. V.
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655
p. 208-212
HORLOGERIE.
Début :
Mémoire sur une nouvelle maniere de faire les Cadrans de pendules, barometres, hygrometres, &c. présenté le 12 Avril 1755, à l'Académie royale des Sciences, par M. Dupont, Horloger privilégié du Roi. [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Horloger, Cadrans, Baromètres, Pendules
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HORLOGERIE.
HORLOGERIE .
, barometres
Memoire fur une nouvelle maniere de faire
les Cadrans de pendules
hygrometres , &c. préfenté le 12 Avril
1755 , à l'Académie royale des Sciences ,
par M. Dupont , Horloger privilégié du
I
Roi.
Left fans doute avantageux pour la
perfection des pendules que leurs cadrans
foient exactement divifés , & qu'ils
nous préfentent conftamment un aspect
agréable. Cette partie de l'horloge eft celle
fur laquelle les yeux s'arrêtent d'abord , &
la pofition exacte des divifions qui y font
marquées , eft effentielle pour nous montrer
les parties de l'heure avec préciſion .
Par ces deux confidérations , je crois les
cadrans que j'ai l'honneur de préfenter à
l'Académie fupérieurs aux autres ; ils font
compofés d'un cercle de verre blanc , fur
lequel l'on peint à rebours les heures & les
minutes * , & d'une efpece de maftic blanc
*Pour peindre ces heures , &c. il faut commencer
par mettre un cadran de papier fous le verre
ce qui dirige en quelque forte l'opération . On
fentira donc aisément que l'idée de me borner à
›
JU I N. 1755. 2091
qui s'applique exactement fur le verre
fait corps avec lui , forme un total qui:
imite l'émail , & que même plufieurs perfonnes
lui préferent , fur - tout dans les .
grands cadrans ; car ceux d'émail d'une
certaine étendue ont un ait de fayence , &,
font prefque toujours défectueux ..
7
A l'égard des divifions , elles feront toujours
plus exactes dans les nouveaux ca→
drans que dans ceux d'émail , parce qu'ils
ne paffent pas au feu comme ces derniers .
Les cadrans de cuivre gravés & recouverts
d'une couche d'argenture , ont à la vérité,
cette derniere propriété , mais on fçait :
qu'ils fe noirciffent en peu de tems. Pour
ce qui eft des cadrans à cartouche , per-.
fonne n'ignore qu'ils font très -imparfaitst
à tous égards. དྭེ ནཱ ཝཱ
ce cadran de papier dût fe préfenter d'abord à
mon imagination ; mais je m'apperçus bientôt
que fi un tel cadran étoit fupportable de loin , il
ne le feroit pas de près , les pores du papier s'appercevant
; je reconnus encore que ce papier ne
tarderoit pas à fe jaunir , fur-tout dans les endroits
où la fumée pouvoit pénétrer.
M. Gallonde s'étoit appercu avant moi de ces
inconvéniens , la dépenſe conſidérable qu'entraîne
les cadrans d'émail , avoit engagé cet habile Artifte
à faire fes cadrans de barometre en papier
mais auffi- tôt qu'il eut connoiffance de ma nouvelle
conftruction , il les abandonna entierement.
210 MERCURE DE FRANCE.
Je ne m'étendrai pas plus , Meffieurs
fur l'avantage de cette nouvelle maniere
de faire les cadrans ; il eft aifé de voir
qu'elle est également applicable à tous les
inftrumens qui ont befoin de divifions.
exactes , comme barometres , thermometres
, & c.
Telles font les différentes propriétés des
cadrans qui font le fujet de ce mémoire .
Je n'ai point cru , Meffieurs , qu'ils formaffent
un objet affez important pour mériter
l'honneur de votre attention : fi j'ofe
aujourd'hui les foumettre à votre jugement,
ce n'eft pas que j'aie changé de fentiment
à cet égards; mais j'ai été enhardi par
le fuffrage des habiles Horlogers qui en
font ufage depuis près d'un an & demi , &
encore plus par votre indulgence pour
tout ce qui peut contribuer au progrès
des arts.
Copie de l'Extrait des Registres de l'Académie
royale des Sciences .
Du 2
23 Avril 175 .
Meffieurs l'Abbé Nollet & Deparcieux .
qui avoient été nommés pour examiner
des cadrans de pendules
barometres ,
→
?
hygrometres &c. formés d'une glace
peinte & enfuite recouverte d'une espece
JUIN. 1755 . 211
de maftic blanc par fa face poftérieure ,
propofés par M. Dupont , Horloger ; en
ayant fait leur rapport , dans lequel ils
ont énoncé plufieurs certificats des meilleurs
Horlogers , qui prouvent que des
cadrans de cette efpece ont fubfifté fans
aucune altération depuis le mois de Juillet
1753 jufqu'à préfent.
L'Académie a jugé que ces cadrans qui
imitent parfaitement les cadrans d'émail ,
& qui font cependant d'un beaucoup
moindre prix, pourroient être avantageux,
& qu'on devoit fçavoir gré à M. Dupont
d'avoir imaginé cette conftruction . En foi
de quoi j'ai figné le préfent certificat' , à
Paris le 24 Avril 1755 .
Signé , GRANDJEAN DE FOUCHY ,
Secretaire perpétuel de l'Académie
royale des Sciences.
Les perfonnes qui voudront fe convaincre
par elles- mêmes de l'agrément &
de l'utilité de ces cadrans , auront la bonté
de s'adreffer à Mademoiſelle Oulfon "
niéce de l'Auteur , qui les exécute fous fes
yeux & dans fa maifon , rue de Richelieu ,
vis-vis la fontaine. Elle fe fera toujours
un devoir de fatisfaire les perfonnes qui
212 MERCURE DE FRANCE.
lui feront l'honneur de l'employer dans
ces fortes d'ouvrages.
- Le
rapport de l'Académie
royale
des
Sciences
, fur une pendule
à fecondes
, à
fonnerie
& à remontoir
du fieur le Mazu
rier , auroit
dû trouver
ici fa place ; mais
le peu qui nous en refte ; nous
force
à le
renvoyer
au Mercure
prochain
, ainfi qu'une
Lettres
fur le rétabliſſement
du Louvre
que nous avions
promis
d'inférer
.
, barometres
Memoire fur une nouvelle maniere de faire
les Cadrans de pendules
hygrometres , &c. préfenté le 12 Avril
1755 , à l'Académie royale des Sciences ,
par M. Dupont , Horloger privilégié du
I
Roi.
Left fans doute avantageux pour la
perfection des pendules que leurs cadrans
foient exactement divifés , & qu'ils
nous préfentent conftamment un aspect
agréable. Cette partie de l'horloge eft celle
fur laquelle les yeux s'arrêtent d'abord , &
la pofition exacte des divifions qui y font
marquées , eft effentielle pour nous montrer
les parties de l'heure avec préciſion .
Par ces deux confidérations , je crois les
cadrans que j'ai l'honneur de préfenter à
l'Académie fupérieurs aux autres ; ils font
compofés d'un cercle de verre blanc , fur
lequel l'on peint à rebours les heures & les
minutes * , & d'une efpece de maftic blanc
*Pour peindre ces heures , &c. il faut commencer
par mettre un cadran de papier fous le verre
ce qui dirige en quelque forte l'opération . On
fentira donc aisément que l'idée de me borner à
›
JU I N. 1755. 2091
qui s'applique exactement fur le verre
fait corps avec lui , forme un total qui:
imite l'émail , & que même plufieurs perfonnes
lui préferent , fur - tout dans les .
grands cadrans ; car ceux d'émail d'une
certaine étendue ont un ait de fayence , &,
font prefque toujours défectueux ..
7
A l'égard des divifions , elles feront toujours
plus exactes dans les nouveaux ca→
drans que dans ceux d'émail , parce qu'ils
ne paffent pas au feu comme ces derniers .
Les cadrans de cuivre gravés & recouverts
d'une couche d'argenture , ont à la vérité,
cette derniere propriété , mais on fçait :
qu'ils fe noirciffent en peu de tems. Pour
ce qui eft des cadrans à cartouche , per-.
fonne n'ignore qu'ils font très -imparfaitst
à tous égards. དྭེ ནཱ ཝཱ
ce cadran de papier dût fe préfenter d'abord à
mon imagination ; mais je m'apperçus bientôt
que fi un tel cadran étoit fupportable de loin , il
ne le feroit pas de près , les pores du papier s'appercevant
; je reconnus encore que ce papier ne
tarderoit pas à fe jaunir , fur-tout dans les endroits
où la fumée pouvoit pénétrer.
M. Gallonde s'étoit appercu avant moi de ces
inconvéniens , la dépenſe conſidérable qu'entraîne
les cadrans d'émail , avoit engagé cet habile Artifte
à faire fes cadrans de barometre en papier
mais auffi- tôt qu'il eut connoiffance de ma nouvelle
conftruction , il les abandonna entierement.
210 MERCURE DE FRANCE.
Je ne m'étendrai pas plus , Meffieurs
fur l'avantage de cette nouvelle maniere
de faire les cadrans ; il eft aifé de voir
qu'elle est également applicable à tous les
inftrumens qui ont befoin de divifions.
exactes , comme barometres , thermometres
, & c.
Telles font les différentes propriétés des
cadrans qui font le fujet de ce mémoire .
Je n'ai point cru , Meffieurs , qu'ils formaffent
un objet affez important pour mériter
l'honneur de votre attention : fi j'ofe
aujourd'hui les foumettre à votre jugement,
ce n'eft pas que j'aie changé de fentiment
à cet égards; mais j'ai été enhardi par
le fuffrage des habiles Horlogers qui en
font ufage depuis près d'un an & demi , &
encore plus par votre indulgence pour
tout ce qui peut contribuer au progrès
des arts.
Copie de l'Extrait des Registres de l'Académie
royale des Sciences .
Du 2
23 Avril 175 .
Meffieurs l'Abbé Nollet & Deparcieux .
qui avoient été nommés pour examiner
des cadrans de pendules
barometres ,
→
?
hygrometres &c. formés d'une glace
peinte & enfuite recouverte d'une espece
JUIN. 1755 . 211
de maftic blanc par fa face poftérieure ,
propofés par M. Dupont , Horloger ; en
ayant fait leur rapport , dans lequel ils
ont énoncé plufieurs certificats des meilleurs
Horlogers , qui prouvent que des
cadrans de cette efpece ont fubfifté fans
aucune altération depuis le mois de Juillet
1753 jufqu'à préfent.
L'Académie a jugé que ces cadrans qui
imitent parfaitement les cadrans d'émail ,
& qui font cependant d'un beaucoup
moindre prix, pourroient être avantageux,
& qu'on devoit fçavoir gré à M. Dupont
d'avoir imaginé cette conftruction . En foi
de quoi j'ai figné le préfent certificat' , à
Paris le 24 Avril 1755 .
Signé , GRANDJEAN DE FOUCHY ,
Secretaire perpétuel de l'Académie
royale des Sciences.
Les perfonnes qui voudront fe convaincre
par elles- mêmes de l'agrément &
de l'utilité de ces cadrans , auront la bonté
de s'adreffer à Mademoiſelle Oulfon "
niéce de l'Auteur , qui les exécute fous fes
yeux & dans fa maifon , rue de Richelieu ,
vis-vis la fontaine. Elle fe fera toujours
un devoir de fatisfaire les perfonnes qui
212 MERCURE DE FRANCE.
lui feront l'honneur de l'employer dans
ces fortes d'ouvrages.
- Le
rapport de l'Académie
royale
des
Sciences
, fur une pendule
à fecondes
, à
fonnerie
& à remontoir
du fieur le Mazu
rier , auroit
dû trouver
ici fa place ; mais
le peu qui nous en refte ; nous
force
à le
renvoyer
au Mercure
prochain
, ainfi qu'une
Lettres
fur le rétabliſſement
du Louvre
que nous avions
promis
d'inférer
.
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Résumé : HORLOGERIE.
Le document expose un mémoire de M. Dupont, horloger privilégié du Roi, présenté à l'Académie royale des Sciences le 12 avril 1755. Dupont y propose une nouvelle méthode pour fabriquer des cadrans pour pendules, hygromètres et autres instruments nécessitant des divisions précises. Ses cadrans sont constitués d'un cercle de verre blanc sur lequel les heures et les minutes sont peintes à rebours, puis recouvertes d'une substance similaire à du mastic blanc. Cette technique imite l'émail et évite les défauts des cadrans émaillés ou en cuivre argenté, qui ont tendance à noircir ou à présenter des imperfections. Les divisions sur ces nouveaux cadrans sont plus exactes car elles ne passent pas au feu, contrairement aux méthodes traditionnelles. Dupont souligne également les inconvénients des cadrans en papier, qui jaunissent et révèlent leurs pores de près. M. Gallonde, ayant observé ces problèmes, a abandonné l'utilisation des cadrans en papier après avoir découvert la méthode de Dupont. L'Académie, après examen par l'Abbé Nollet et Deparcieux, a conclu que ces cadrans imitent parfaitement les cadrans émaillés à un coût moindre et a reconnu la contribution de Dupont. Les cadrans sont fabriqués par Mademoiselle Oulfon, nièce de Dupont, rue de Richelieu à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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656
p. 236-237
AUTRE A MM. les Imprimeurs.
Début :
Farnçois Gando le jeune, Graveur & Fondeur en caracteres d'Imprimerie; [...]
Mots clefs :
François Gando le jeune, Gravure, Fonderie, Caractères d'imprimerie
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE A MM. les Imprimeurs.
AUTRE
A MM. les Imprimeurs.
François Gando le jeune , Graveur &Fondenx
en caracteres d'Imprimerie ; & Chanoine fon
affocié , donnent avis à MM. les Auteurs , Impri
meurs-Libraires , qu'ils ont actuellement dans
leur fonderie tous les caracteres néceffaires pour
l'Imprimerie, depuis la Nompareille jufqu'au Gros
Canon , tant romains qu'italiques , anciennes &
nouvelles ; que lefdites italiques font fort eftimées
par le bel oeil qu'elles ont , mais plus encore en ce
qu'elles font gravées fort profondes d'oeil , ce qui
fait qu'elles dureront beaucoup plus , & que l'ime
preffion en viendra plus nette.
Il fe trouve dans ladite fonderie plufieurs carac
teres doubles & triples , comme trois Petit romain
, trois Cicero , deux Saint auguſtin , deux
Gros romain ,, &c.
Tous ces différens caracteres ont leurs lettres
de deux points & leurs vignettes , jufqu'au nombre
de cent vingt , de différentes fortes . Ledis
Gando s'offre de graver généralement tout ce qui
dépend dudit art , en lui demandant des épreuves,
ou en lui envoyant des modeles. MM . les Imprimeurs
feront fürs d'être fervis conformément à
Jeurs demandes , & d'avoir de très- bonne matiere.
Ils fondent auffi des interlignes de toute longueur
& épaiffeur , des réglets fimples , doubles
& triples , auffi de toute longueur & épaiffeur ;
crochets & accolades , &c. Ledit Gando s'offre
JU IN. 1755. 237
auffi de graver toutes fortes de caracteres grecs
hébreux , & c. mufique & plain- chant , & pourvu
toutefois que l'ouvrage en mérite la peine.
Ils invitent MM. les Imprimeurs de leur faire
Phonneur de s'adreffer à eux : on verra que nonobftant
les nouvelles italiques , leurs caracteres
fomains font très-beaux ; la plus grande partie
font connus , ayant fait ayec plufieurs beaux ou
vrages dans cette ville , qui méritent l'approbation
des connoiffeurs.
Ils demeurent rue Galande , dans la maifon de
M. Barbier , Avocat confultant , la deuxieme porte
cochere , àmain droite en entrant par la rue Saint
Jacques.
A MM. les Imprimeurs.
François Gando le jeune , Graveur &Fondenx
en caracteres d'Imprimerie ; & Chanoine fon
affocié , donnent avis à MM. les Auteurs , Impri
meurs-Libraires , qu'ils ont actuellement dans
leur fonderie tous les caracteres néceffaires pour
l'Imprimerie, depuis la Nompareille jufqu'au Gros
Canon , tant romains qu'italiques , anciennes &
nouvelles ; que lefdites italiques font fort eftimées
par le bel oeil qu'elles ont , mais plus encore en ce
qu'elles font gravées fort profondes d'oeil , ce qui
fait qu'elles dureront beaucoup plus , & que l'ime
preffion en viendra plus nette.
Il fe trouve dans ladite fonderie plufieurs carac
teres doubles & triples , comme trois Petit romain
, trois Cicero , deux Saint auguſtin , deux
Gros romain ,, &c.
Tous ces différens caracteres ont leurs lettres
de deux points & leurs vignettes , jufqu'au nombre
de cent vingt , de différentes fortes . Ledis
Gando s'offre de graver généralement tout ce qui
dépend dudit art , en lui demandant des épreuves,
ou en lui envoyant des modeles. MM . les Imprimeurs
feront fürs d'être fervis conformément à
Jeurs demandes , & d'avoir de très- bonne matiere.
Ils fondent auffi des interlignes de toute longueur
& épaiffeur , des réglets fimples , doubles
& triples , auffi de toute longueur & épaiffeur ;
crochets & accolades , &c. Ledit Gando s'offre
JU IN. 1755. 237
auffi de graver toutes fortes de caracteres grecs
hébreux , & c. mufique & plain- chant , & pourvu
toutefois que l'ouvrage en mérite la peine.
Ils invitent MM. les Imprimeurs de leur faire
Phonneur de s'adreffer à eux : on verra que nonobftant
les nouvelles italiques , leurs caracteres
fomains font très-beaux ; la plus grande partie
font connus , ayant fait ayec plufieurs beaux ou
vrages dans cette ville , qui méritent l'approbation
des connoiffeurs.
Ils demeurent rue Galande , dans la maifon de
M. Barbier , Avocat confultant , la deuxieme porte
cochere , àmain droite en entrant par la rue Saint
Jacques.
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Résumé : AUTRE A MM. les Imprimeurs.
François Gando le jeune et son associé, un chanoine, annoncent la disponibilité de divers caractères d'imprimerie dans leur fonderie. Ils proposent des caractères allant de la Nompareille au Gros Canon, en versions romaines et italiques, anciennes et nouvelles. Les italiques sont particulièrement appréciées pour leur esthétique et leur durabilité grâce à une gravure profonde. La fonderie offre également des caractères doubles et triples, des lettres de deux points et des vignettes variées. Gando se propose de graver tout type de caractère sur demande, en fournissant des épreuves ou en utilisant des modèles envoyés. Ils fondent aussi des interlignes, réglets, crochets et accolades de différentes tailles. Gando offre également ses services pour graver des caractères grecs, hébreux, musicaux et de plain-chant, sous réserve de la valeur de l'ouvrage. Ils invitent les imprimeurs à les contacter et mettent en avant la qualité de leurs caractères romains, déjà utilisés dans plusieurs ouvrages appréciés. Leur adresse est rue Galande, dans la maison de M. Barbier, Avocat consultant, deuxième porte cochère à droite en entrant par la rue Saint-Jacques.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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657
p. 124-128
Observations sur les vignes de 1754, faites dans le Bordelois.
Début :
Les grandes chaleurs qu'il a fait l'été passé ont arrêté de bonne heure la séve [...]
Mots clefs :
Vignes, Terre, Chaleur, Vendanges
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Observations sur les vignes de 1754, faites dans le Bordelois.
Obfervations fur les vignes de 1754 , faites
dans le Bordelois.
Lafont arrêté de bonne heure la féve
Es grandes chaleurs qu'il a fait l'été
dans le farment , ce qui a donné fort peu
de bois & a rendu la taille difficile . Les
grands froids ont fait mourir beaucoup de
pieds , les chaleurs de l'année paffée en
avoient déja fait mourir grand nombre.
Les grandes gelées ont rendu les premiers
travaux fort aifés & fort profitables.
Tous les bourgeons étoient prefque fortis ,
lorfqu'il eft furvenu une gelée caufée par
un vent de nord-oueft qui avoit donné la
veille une pluie froide. Tous les endroits
qui avoient été frappés de la pluie , ont
extrêmement fouffert ; il n'y a pas eu de
mal ailleurs , ce qui fait qu'il y a eu des
côtes inacceffibles àla gelée qui ont fouffert
, tandis que dans les plaines l'on en a
été quitte pour la peur.
Les vignes qui n'étoient point gelées
étoient chargées de manes ; le farment a
paru d'abord vigoureux , les feuilles étoient
d'une largeur extraordinaire ; les provins
JUIN. 1755. 125
& les plantations ont réuffi à merveille.
Les travaux fe font faits aifément & en
beau tems.
Les pluies furvenues fur la fleur ont
caufé quelque perte , mais elle n'eft pas
comparable aux maux que les chaleurs qui
leur ont fuccedé ont fait : elles ont trouvé
le bois de la vigne encore humide ; & prenant
de nouveaux accroiffemens , le verjus
n'avoit pas eu le tems de prendre de la
force. Les rayons du foleil ont agi avec
tant de violence , que la moitié de la récolte
a été brûlée. Les chaleurs continuant
ont defféché la terre à un tel point , que
toutes les campagnes étoient crevaffées. Le
farment a pris fa maturité avant le tems ,
la queue du raifin fembloit defféchée , les
grains étoient extrêmement petits ; ceux
qui paroiffoient les plus mûrs étoient d'un
rouge tuilé , ayant une confiftance fort
molle.
La récolte promettoit fort peu de chofe
en Septembre les paluds , quoique dans
une terre forte , ont beaucoup fouffert
l'on laiffe à penfer ce qu'ont eu à endurer
les Graves.
Aux approches des vendanges les vins de
l'année paffée étoient extraordinairement
montés ; ce qui eft prodigieux , c'est que
les vins , dont la qualité étoit fupérieure ,
Fuj
126 MERCURE DE FRANCE.
:.
ont aigri en beaucoup d'endroits .
Des pluies douces furvenues à la veille
des vendanges ont ranimé les efpérances ;
l'on peut conjecturer du bien qu'elles ont
produit , puifque fans avoir pénétré jufqu'à
la racine , elles n'ont pas laiflé d'amener
tout à une maturité parfaite : huit jours
ont füffi , le raiſin a acquis dans ce peu de
tems fa groffeur naturelle , l'on ne voyoit
plus aucun veftige des defordres qu'avoient
fait les grandes chaleurs ; ce changement
arriva à la mi- Octobre. L'on a profité des
beaux jours qu'il a fait depuis pour vendanger
; mais les froids & les mauvais tems
qui ont fuccédé , ont tout gâté en certains
endroits : les vendanges étoient trop reculées
pour pouvoir être faites fans inconvénient.
Enfin l'on a fait prefque par-tour
d'abondantes vendanges ; mais le vin n'eſt
pas également bon , on ne lui trouve ni la
féve , ni le corps de celui de l'année paffée.
Le vin blanc eft moindre en qualité que
le rouge . Un ouragan des plus terribles qui
s'eft fait fentir en Novembre , a caufé de
grands maux ; les raifins n'étoient pas encore
bons à prendre , l'on n'avoit fait qu'u
ne cueillette , & en quelques endroits aucune
; les grains les plus pourris fe détacherent
, la terre en étoit couverte ; une
pluie abondante qui futvint , les détrempa
JUIN. 1755. 127
fi fort que l'on fut obligé de les abandonner
: il eft vrai que cette pluie hâta les vendanges
en achevant de pourrir. Les vins
blancs du Bordelois fe font prefque tous
de raifins pourris.
Remarques particulieres fur les grands froids
& les grandes chaleurs de l'année.
Les rigueurs de l'hiver & les grandes
chaleurs de l'été ont tout fait dans l'abondanté
récolte de cette année.
Les hivers froids & les étés chauds ,
malgré les inconvéniens qu'ils ont , font
les plus propres aux vignes.
D
Les gelées fortes mettent en pouffiere
les terres les plus compactes ; elles s'infinuent
dans toutes les parties , elles les
foulevent en en faifant la féparation . Que
ne doit-on pas attendre après cela des labours,
qui achevent de procurer une ouver
ture qui puiffe infinuer les rayons du foleil
dans le fein de la terrre , afin d'en mettre
en mouvement tous les fels ? Les hivers
doux ne fçauroient produire ces avantages.
Les pluvieux font d'ordinaire funeftes à
toutes les plantes , fans compter la quantité
immenfe de fels précieux qu'entraînent
les eaux ou qu'elles diffipent ; l'on perd
prefque le fruit de tous les travaux : en
vain l'on ouvre le fein de la terre pour y
F iiij
128 MERCURE DE FRANCE.
infinuer les douces influences de l'air ; la
terre chargée d'humidité , preffe fur ellemême
& fe refferre auffi - tôt.
La chaleur eft le principe de la végétation
, & plus elle eft grande , plus elle agit
avec efficacité.
Le point eft de mettre la vigne dans une
fituation à profiter de ces bienfaits , par où
on la met en même tems à l'abri des inconvéniens
d'une trop grande chaleur :
c'eft en faifant de fréquens labours , qui
tiennent toujours la terre meuble , & font
mourir les mauvaiſes herbes ; il eft inconteftable
que fans cela la terre fe durcit ,
la chaleur s'y concentre , c'eft une maſſe
de feu qui altere & qui defféche tout ce
qui en approche. Il eft démontré qu'à un
demi-pied de terre meuble il regne une
fraîcheur que l'on ne trouve point à deux
pieds d'une terre inculte. Les mauvaifes
herbes contribuent à entretenir la chaleur ,
leur ombrage ne porte point la fraîcheur
que l'on s'imagine.
Par le P. P. R. D. N. D. D. V,
dans le Bordelois.
Lafont arrêté de bonne heure la féve
Es grandes chaleurs qu'il a fait l'été
dans le farment , ce qui a donné fort peu
de bois & a rendu la taille difficile . Les
grands froids ont fait mourir beaucoup de
pieds , les chaleurs de l'année paffée en
avoient déja fait mourir grand nombre.
Les grandes gelées ont rendu les premiers
travaux fort aifés & fort profitables.
Tous les bourgeons étoient prefque fortis ,
lorfqu'il eft furvenu une gelée caufée par
un vent de nord-oueft qui avoit donné la
veille une pluie froide. Tous les endroits
qui avoient été frappés de la pluie , ont
extrêmement fouffert ; il n'y a pas eu de
mal ailleurs , ce qui fait qu'il y a eu des
côtes inacceffibles àla gelée qui ont fouffert
, tandis que dans les plaines l'on en a
été quitte pour la peur.
Les vignes qui n'étoient point gelées
étoient chargées de manes ; le farment a
paru d'abord vigoureux , les feuilles étoient
d'une largeur extraordinaire ; les provins
JUIN. 1755. 125
& les plantations ont réuffi à merveille.
Les travaux fe font faits aifément & en
beau tems.
Les pluies furvenues fur la fleur ont
caufé quelque perte , mais elle n'eft pas
comparable aux maux que les chaleurs qui
leur ont fuccedé ont fait : elles ont trouvé
le bois de la vigne encore humide ; & prenant
de nouveaux accroiffemens , le verjus
n'avoit pas eu le tems de prendre de la
force. Les rayons du foleil ont agi avec
tant de violence , que la moitié de la récolte
a été brûlée. Les chaleurs continuant
ont defféché la terre à un tel point , que
toutes les campagnes étoient crevaffées. Le
farment a pris fa maturité avant le tems ,
la queue du raifin fembloit defféchée , les
grains étoient extrêmement petits ; ceux
qui paroiffoient les plus mûrs étoient d'un
rouge tuilé , ayant une confiftance fort
molle.
La récolte promettoit fort peu de chofe
en Septembre les paluds , quoique dans
une terre forte , ont beaucoup fouffert
l'on laiffe à penfer ce qu'ont eu à endurer
les Graves.
Aux approches des vendanges les vins de
l'année paffée étoient extraordinairement
montés ; ce qui eft prodigieux , c'est que
les vins , dont la qualité étoit fupérieure ,
Fuj
126 MERCURE DE FRANCE.
:.
ont aigri en beaucoup d'endroits .
Des pluies douces furvenues à la veille
des vendanges ont ranimé les efpérances ;
l'on peut conjecturer du bien qu'elles ont
produit , puifque fans avoir pénétré jufqu'à
la racine , elles n'ont pas laiflé d'amener
tout à une maturité parfaite : huit jours
ont füffi , le raiſin a acquis dans ce peu de
tems fa groffeur naturelle , l'on ne voyoit
plus aucun veftige des defordres qu'avoient
fait les grandes chaleurs ; ce changement
arriva à la mi- Octobre. L'on a profité des
beaux jours qu'il a fait depuis pour vendanger
; mais les froids & les mauvais tems
qui ont fuccédé , ont tout gâté en certains
endroits : les vendanges étoient trop reculées
pour pouvoir être faites fans inconvénient.
Enfin l'on a fait prefque par-tour
d'abondantes vendanges ; mais le vin n'eſt
pas également bon , on ne lui trouve ni la
féve , ni le corps de celui de l'année paffée.
Le vin blanc eft moindre en qualité que
le rouge . Un ouragan des plus terribles qui
s'eft fait fentir en Novembre , a caufé de
grands maux ; les raifins n'étoient pas encore
bons à prendre , l'on n'avoit fait qu'u
ne cueillette , & en quelques endroits aucune
; les grains les plus pourris fe détacherent
, la terre en étoit couverte ; une
pluie abondante qui futvint , les détrempa
JUIN. 1755. 127
fi fort que l'on fut obligé de les abandonner
: il eft vrai que cette pluie hâta les vendanges
en achevant de pourrir. Les vins
blancs du Bordelois fe font prefque tous
de raifins pourris.
Remarques particulieres fur les grands froids
& les grandes chaleurs de l'année.
Les rigueurs de l'hiver & les grandes
chaleurs de l'été ont tout fait dans l'abondanté
récolte de cette année.
Les hivers froids & les étés chauds ,
malgré les inconvéniens qu'ils ont , font
les plus propres aux vignes.
D
Les gelées fortes mettent en pouffiere
les terres les plus compactes ; elles s'infinuent
dans toutes les parties , elles les
foulevent en en faifant la féparation . Que
ne doit-on pas attendre après cela des labours,
qui achevent de procurer une ouver
ture qui puiffe infinuer les rayons du foleil
dans le fein de la terrre , afin d'en mettre
en mouvement tous les fels ? Les hivers
doux ne fçauroient produire ces avantages.
Les pluvieux font d'ordinaire funeftes à
toutes les plantes , fans compter la quantité
immenfe de fels précieux qu'entraînent
les eaux ou qu'elles diffipent ; l'on perd
prefque le fruit de tous les travaux : en
vain l'on ouvre le fein de la terre pour y
F iiij
128 MERCURE DE FRANCE.
infinuer les douces influences de l'air ; la
terre chargée d'humidité , preffe fur ellemême
& fe refferre auffi - tôt.
La chaleur eft le principe de la végétation
, & plus elle eft grande , plus elle agit
avec efficacité.
Le point eft de mettre la vigne dans une
fituation à profiter de ces bienfaits , par où
on la met en même tems à l'abri des inconvéniens
d'une trop grande chaleur :
c'eft en faifant de fréquens labours , qui
tiennent toujours la terre meuble , & font
mourir les mauvaiſes herbes ; il eft inconteftable
que fans cela la terre fe durcit ,
la chaleur s'y concentre , c'eft une maſſe
de feu qui altere & qui defféche tout ce
qui en approche. Il eft démontré qu'à un
demi-pied de terre meuble il regne une
fraîcheur que l'on ne trouve point à deux
pieds d'une terre inculte. Les mauvaifes
herbes contribuent à entretenir la chaleur ,
leur ombrage ne porte point la fraîcheur
que l'on s'imagine.
Par le P. P. R. D. N. D. D. V,
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Résumé : Observations sur les vignes de 1754, faites dans le Bordelois.
En 1754, dans le Bordelais, les conditions climatiques extrêmes ont gravement affecté les vignes. Les grandes chaleurs estivales ont limité la croissance du bois, rendant la taille difficile. Les froids intenses ont tué de nombreux pieds de vigne, aggravant les pertes de l'année précédente. Les gelées ont facilité les premiers travaux, mais une gelée tardive, précédée d'une pluie froide, a endommagé les bourgeons dans certaines zones. Les vignes non gelées étaient chargées de fruits, mais les pluies et les chaleurs excessives ont causé des pertes significatives. Les rayons du soleil ont brûlé une grande partie de la récolte, et les chaleurs ont desséché la terre, rendant les grains de raisin petits et mous. En septembre, la récolte semblait prometteuse, mais les paluds ont souffert. Les vins de l'année précédente avaient monté en qualité, mais certains avaient aigri. Des pluies douces avant les vendanges ont amélioré la maturité du raisin, mais les froids et les mauvais temps ultérieurs ont gâté certaines récoltes. Les vendanges, bien que tardives, ont été abondantes, mais le vin manquait de saveur et de corps par rapport à l'année précédente. Un ouragan en novembre a causé des dégâts supplémentaires, laissant des raisins pourris. Les rigueurs de l'hiver et les grandes chaleurs de l'été ont été déterminantes pour l'abondance de la récolte. Les gelées fortes et les labours fréquents sont bénéfiques pour les vignes, tandis que les hivers doux et les étés pluvieux sont nuisibles. La chaleur est essentielle pour la végétation, mais elle doit être modérée pour éviter de dessécher les vignes. Les labours réguliers et l'élimination des mauvaises herbes sont cruciaux pour maintenir la fraîcheur du sol et protéger les vignes des excès de chaleur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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658
p. 156-157
HORLOGERIE. Avertissement du sieur le Mazurier.
Début :
La simplicité fut toujours le caractere distinctif des bonnes machines ; c'est [...]
Mots clefs :
Horlogerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HORLOGERIE. Avertissement du sieur le Mazurier.
HORLOGERIE.
Avertiſſement du fieur le Mazurier .
Ldiftinctif des bonnes machines ; c'eſt
un principe dont conviennent tous ceux
qui ont quelques connoiffances des méchaniques.
On fçait que bien des chofes
égales en foi , ont fouvent le même effet ;
mais que cet effet eft d'autant plus fûrement
produit , qu'il faut moins d'agens
pour le produire ; c'eft pour cette raifon
que le public s'eft intéreffé au travail de
M. le Roi fils , & qu'on a applaudi aux
moyens qu'il a propofés pour fupprimer
dans nos pendules ce grand nombre de
rouesqui ne peuvent qu'altérer leur jufteffe
en y multipliant l'ouvrage & la dépenfe.
En rendant à M. le Roi la juftice qui lui
eft dûe en qualité de premier inventeur
de ces fortes de conftructions le fieur
le Mazurier a cru qu'on ne lui fçauroit
pas mauvais gré d'entrer dans la même
carriere , & que ce feroit une entreprife
utile que de chercher quelqu'autre moyen
encore plus fimple de parvenir au but que
M. le Roi fe propofoit : c'est ce qui la
A fimplicité fut toujours le caractere
>
JUIN. 1755- I 57
porté à exécuter la conftruction de pendule
qu'il publie aujourd'hui ; non content de
la grande fimplicité où il l'a amenée , il lui
a donné une forme extrêmement gracieufe
, ce qui lui a donné lieu d'y ajufter un
cadran de glace , au travers duquel on voit
l'opération de tous ces effets : cette pendule
marque l'heure , la minute , la feconde ;
elle fonne l'heure & le quart à la feconde
précisément , ce qu'on n'avoit pû exécuter
jufqu'à ce jour , & elle n'a qu'une roue
pour fon mouvement & une pour fa fonnerie
; elle donne en outre l'équation du
foleil par un moyen fimple , ce que l'on
verra plus en détail dans le rapport fuivant
, & ce dont on pourra s'inftruire par
fes yeux fi l'on veut fe donner la peine de
la venir voir , rue de la Harpe , où il demeure
, tous les jours de travail , depuis
trois heures d'après- midi jufqu'à cinq , où
il fe fera un devoir de recevoir les avis des
gens de l'art , & des amateurs qui voudront
l'en honorer.
Avertiſſement du fieur le Mazurier .
Ldiftinctif des bonnes machines ; c'eſt
un principe dont conviennent tous ceux
qui ont quelques connoiffances des méchaniques.
On fçait que bien des chofes
égales en foi , ont fouvent le même effet ;
mais que cet effet eft d'autant plus fûrement
produit , qu'il faut moins d'agens
pour le produire ; c'eft pour cette raifon
que le public s'eft intéreffé au travail de
M. le Roi fils , & qu'on a applaudi aux
moyens qu'il a propofés pour fupprimer
dans nos pendules ce grand nombre de
rouesqui ne peuvent qu'altérer leur jufteffe
en y multipliant l'ouvrage & la dépenfe.
En rendant à M. le Roi la juftice qui lui
eft dûe en qualité de premier inventeur
de ces fortes de conftructions le fieur
le Mazurier a cru qu'on ne lui fçauroit
pas mauvais gré d'entrer dans la même
carriere , & que ce feroit une entreprife
utile que de chercher quelqu'autre moyen
encore plus fimple de parvenir au but que
M. le Roi fe propofoit : c'est ce qui la
A fimplicité fut toujours le caractere
>
JUIN. 1755- I 57
porté à exécuter la conftruction de pendule
qu'il publie aujourd'hui ; non content de
la grande fimplicité où il l'a amenée , il lui
a donné une forme extrêmement gracieufe
, ce qui lui a donné lieu d'y ajufter un
cadran de glace , au travers duquel on voit
l'opération de tous ces effets : cette pendule
marque l'heure , la minute , la feconde ;
elle fonne l'heure & le quart à la feconde
précisément , ce qu'on n'avoit pû exécuter
jufqu'à ce jour , & elle n'a qu'une roue
pour fon mouvement & une pour fa fonnerie
; elle donne en outre l'équation du
foleil par un moyen fimple , ce que l'on
verra plus en détail dans le rapport fuivant
, & ce dont on pourra s'inftruire par
fes yeux fi l'on veut fe donner la peine de
la venir voir , rue de la Harpe , où il demeure
, tous les jours de travail , depuis
trois heures d'après- midi jufqu'à cinq , où
il fe fera un devoir de recevoir les avis des
gens de l'art , & des amateurs qui voudront
l'en honorer.
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Résumé : HORLOGERIE. Avertissement du sieur le Mazurier.
Le texte aborde les innovations en horlogerie, notamment celles du sieur le Mazurier et de M. le Roi. Le Mazurier insiste sur la simplicité et l'efficacité dans la construction des machines, particulièrement des pendules. M. le Roi a proposé des méthodes pour réduire le nombre de roues dans les pendules, augmentant ainsi leur précision et diminuant les coûts. Inspiré par ces idées, le Mazurier crée une pendule plus simple et élégante. Cette pendule indique l'heure, la minute et la seconde avec précision, et sonne l'heure et le quart à la seconde près, une fonction inédite à l'époque. Elle utilise seulement deux roues pour son mouvement et sa sonnerie, et affiche l'équation du soleil par un moyen simple. Le Mazurier invite les experts et les amateurs à visiter sa pendule rue de la Harpe, où il est disponible pour des consultations les jours de travail de 15h à 17h.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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659
p. 158-176
EXTRAIT DES REGISTRES De l'Académie royale des Sciences, du 22 Mars 1755.
Début :
Nous avons examiné par ordre de l'Académie, une pendule du sieur le Mazurier [...]
Mots clefs :
Pendule, Le Mazurier, Mouvement, Roue, Sonnerie, Vibrations, Académie royale des sciences, Horloger, Détente, Chevilles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT DES REGISTRES De l'Académie royale des Sciences, du 22 Mars 1755.
EXTRAIT DES REGISTRES
De l'Académie royale des Sciences , du 22
Mars 1755.
Nous avons examiné par ordre de l'Académie
, une pendule du fieur le Mazurier
, Horloger , à fecondes , à fonnerie &
à remontoir , dont le mouvement n'a qu'une
feule roue , ainfi que la fonnerie
. Ces
deux parties
de la pendule
étant diftinctes
l'une de l'autre
, nous les décrirons
féparément
, afin d'en donner
une idée plus
nette , & de le faire d'une
maniere
plus
préciſe
; mais avant que d'en venir là , il eft
à propos de reprendre
les chofes
de plus
haut , & de faire quelques
réflexions
relativement
à la conftruction
des pendules
de
cette
espéce .
On fçait que les premiers régulateurs
des horloges , comme le balancier , n'agiffant
pour en régler le mouvement que
par leur inertie , n'avoient en eux , avant
l'application du reffort fpiral , aucun principe
de mouvement alternatif : pour que
le balancier fît des vibrations , il falloit
donc que la conftruction de l'échappement
fût telle que par fon moyen la roue de
rencontre ayant fait faire une excurfion à
ce régulateur , elle continuât d'agir fur lui
JUIN. 1755. 159
pour pouvoir le ramener & lui en faire
faire une autre en fens contraire : car fi
dans l'inftant où elle auroit fait faire la
premiere excurfion , elle avoit ceffé d'agir
de cette maniere fur le balancier , il n'auroit
point fait de vibration , puiſque par
fon inertie il ſe ſeroit mû , ou auroit tendu
à fe mouvoir dans la premiere direction
qui lui auroit été imprimée. Le premier
échappement qu'on employa dans les horloges
devoit donc par fa conftruction produire
l'effet dont nous venons de parler ;
auffi l'échappement à roue de rencontre &
à palettes , le plus ancien de tous , eft- il
très- bien conftruit pour cela. Mais l'application
du pendule aux horloges & du reffort
fpiral au balancier , fit bientôt connoître
que la difpofition de cet échappement ,
relativement à la production de cet effet ,
n'étoit pas abfolument néceffaire . En effet ,
le pendule & le balancier , aidés du reffort
fpiral , pouvant , lorfqu'ils font une fois
mis en mouvement , faire des vibrations
indépendamment de l'action de la force
motrice , la difpofition de l'échappement
par laquelle la roue de rencontre agiffoit
continuellement fur le régulateur pour le
faire vibrer , devenoit inutile , & pouvoit
même ne pas procurer à l'horloge toute la
juſteſſe dont elle étoit fufceptible ; car les
160 MERCURE DE FRANCE.
petites vibrations de ces deux régulateurs
étant ifochrones * , il fembloit que pour
en rendre le mouvement plus jufte , il
falloit laiffer autant qu'il étoit poffible
leurs vibrations libres ce fut vraisemblablement
cette confidération qui donna
lieu à l'invention des échappemens à repos.
On fçait que dans ces échappemens ,
lorfque la dent de la roue de rencontre a
écarté le régulateur , elle échappe , & elle ,
ou une autre de la même roue , va fe
repofer
fur une partie faifant corps avec l'axe
de ce même régulateur , conftruite de façon
que pendant que le régulateur acheve fon
excurfion , le mouvement de cette roue fe
trouve fufpendu ; qu'enfuite lorfqu'il revient
en arriere , il détend , fi cela fe peut
dire , le rouage , en laiffant paffer une dent
de la roue de rencontre qui agit de nouveau
fur lui , & ainfi de fuite. De là on
pourroit appeller encore ces échappemens ,
échappemens à détente ; mais cette dénomination
nous paroît mieux convenir à
ceux dont nous allons parler.
La fufpenfion du mouvement de la
roue de rencontre pourroit encore être
• Terme de phyfique & de mathématique , qui
fignifie qui fe fait en tems égaux : les vibrations
d'un pendule font toutes ifochrones , c'est-à - dire
qu'elles fe font toutes dans le même efpace de tems
JUIN. 1755. 161
produite d'une maniere différente de
celle que nous venons de décrire ; elle
pourroit fe faire au moyen d'une piéce
étrangere au régulateur ( comme un lévier ,
une bafcule ) , & immobile pendant toute
la vibration , dont une partie fe feroit engagée
entre les dents de cette roue & fe
feroit dégagée par le mouvement de ce
même régulateur ; & c'eft ainfi que cela
s'exécutoit dans un échappement que feu
M. du Tartre , habile Horloger , imagina
vers l'an 1730. Nous l'avons vu de même
dans un autre échappement , très différent
d'ailleurs , que l'aîné des fils de M. Julien
le Roi préfenta à cette Académie en 1748 .
Enfin la fufpenfion du mouvement de la
roue de rencontre fur le régulateur , eft
encore exécutée d'une maniere toute nouvelle
dans la pendule dont nous rendons
compte : ce font ces échappemens que nous
appellerons à l'avenir , échappemens à détente
, parce que ce nom nous paroît les
bien caractérifer , & leur convenir , comme
nous l'avons dit , beaucoup mieux qu'aux
précédens : en effet , le jeu de la piéce dont
une partie , en s'engageant dans les dents
de la roue de rencontre , ou s'en dégageant
, arrête cette roue , ou lui permet
de fe mouvoir , reffemble tout - à-fait à celui
d'une détente.
162 MERCURE DE FRANCE.
C'étoit avoir déja fait un certain chemin
que d'avoir inventé l'échappement à
repos , & il fembloit qu'avec un régulateur
tel que le pendule , il n'y avoit pas bien
loin de ce pas à un autre , par lequel on
auroit fimplifié les horloges où on l'emploie
; car ce régulateur pouvant faire les
vibrations par lui-même , & confervant
fon mouvement auffi long-tems qu'il le
conferve , il paroiffoit qu'on pouvoit conftruire
ces horloges de maniere que ce régulateur
fît non feulement une vibration
libre , mais encore dix , vingt , trente &
foixante , fans recevoir de nouveau mouvement
de la force motrice , c'est- à- dire
que la reſtitution au lieu de fe faire , par
exemple toutes les fecondes dans les
pendules à fecondes , ne fe fit que toutes
dix , vingt , trente ou foixante fecondes
; par là on pouvoit retrancher plufieurs
roues , & ainfi diminuer beaucoup les frottemens
, & en général fimplifier toute la
machine. Mais foit qu'un pareil changement
dans la conftruction de ces horloges
fût plus difficile à faire qu'il ne le paroît ,
foit par quelqu'autre caufe , ce ne fut que
long-tems après la découverte des échappemens
à repos qu'on fit des pendules fur
ce principe on les doit au fils de M. le
Roi dont nous avons déja parlé , qui les
JUIN. 2755% 163
inventa en 1751. Cependant un de nous
( M. le Camus ) ainfi que quelques Horlogers
de Paris , entr'autres M. Julien le Roi ,
ont vû chez feu M. l'Abbé d'Andeleau ,
vers l'an 1727 , non une pendule , mais
un échappement dans lequel la reftitution
ne fe faifoit qu'après plufieurs vibrations
du régulateur. Voici comment il étoit
conftruit.
Deux rochets d'inégale grandeur étoient
portés par un même arbre à quelque diftance
l'un de l'autre ; le plus grand étoit
divifé en trente dents , & l'autre en un
nombre plus petit aliquote du premier ,
comme quinze , dix , fix ou cinq : les dents
du premier fe repofoient alternativement
fur la circonférence convexe & concave
d'une efpéce de cylindre creux que portoit
l'axe du pendule ; lorfque plufieurs de ces
dents étoient paffées , une de celles du petit
rochet rencontroit une palette que portoit
le même axe du pendule , & lui reſtituoit
le mouvement qu'il avoit perdu dans
les vibrations précédentes. Mais on voit
par cette conftruction que cet échappement
étoit au plus auffi bon que les échappemens
ordinaires , où la reftitution fe fait
à toutes les vibrations , & que ce fçavant
Abbé n'avoit pas fenti les avantages que
l'on pouvoit obtenir , comme nous l'avons
164 MERCURE DE FRANCE .
dit , en ne faifant reftituer le mouvement
au pendule qu'après un certain nombre de
vibrations en effet , fon grand rochet
ayant trente dents , comme ceux des pendules
à fecondes ordinaires , & devant faire
comme eux une révolution par minute ,
il devoit néceffairement avoir la même
vîteffe , qui étoit auffi celle du petit rochet.
Il s'enfuit donc que les pendules où M.
l'Abbé d'Andeleau auroit employé cet
échappement , n'auroient pû en aucune
maniere avoir un rouage plus fimple que
celui des autres. }
Dans la pendule de M. le Mazurier , les
deux platines font réduites à deux piéces
de trois branches chacune en forme d'y ,
renverfées , très - évafées , & faites d'un
cuivre fort épais ; fur l'y ou platine de
devant on voit en dehors , ou du côté de la
cadrature , la roue qui porte l'aiguille des
fecondes ; elle a trente dents , & porte une
palette vers l'extrêmité de la tige , qui paffe
travers la platine dont nous venons de
parler , fon pivot étant porté par un pont :
cette roue ne reçoit point de mouvement
de la force motrice , mais uniquement du
pendule , de la maniere ſuivante.
Sur l'axe du pendule qui déborde un
peu la platine de devant , eft attachée perpendiculairement
& par le milieu
une
JUIN. 1755. 165
traverſe formant avec cet axe une figure
de T ; cette traverſe porte à chacune de fes
extrêmités une efpéce de béquille ; les
bouts des tiges de ces béquilles qui font
fort longues , vont s'engager du même côté
dans différens intervalles des dents de la
roue qui porte l'aiguille des fecondes ; par
cette difpofition on voit que ces béquilles
forment un lévier de La Garoufte , de forte
que deux vibrations du pendule font paffer
une dent de cette roue ; ainfi au bout
de foixante vibrations , elle a fait fon tour.
Voyons maintenant de quelle façon
Faction de la roue fur le pendule eft fufpendue
pour lui laiffer faire fes vibrations
en liberté , comment elle eft dégagée , &
comment elle agit fur le pendule pour lui
reftituer le mouvement qu'il pouvoit avoir
perdu pendant une minute .
Une piéce en forme d'équerre mobile
fur une cheville qui traverfe fa branche
horizontale , & porte fur fa branche verticale
& fupérieure un doigt , fur l'extrê
mité duquel viennent s'appuyer les chevilles
de la roue ; ce doigt eft mobile ſur
une cheville & taillé en bifeau par- deffous ,
afin qu'il ne puiffe heurter contre aucunes
chevilles , & qu'il ne manque jamais de
paffer entre deux chevilles : au haut de la
même branche verticale , eft placée une
166 MERCURE DE FRANCE.
cheville , par laquelle cette équerre peut
être prife pour être renversée par la piéce
qui fert à dégager la roue : une longue
piéce fufpendue par fon extrêmité fupérieure
par une cheville , autour de laquelle
elle peut fe mouvoir très- librement , porte
vers fon extrêmité inférieure la cheville
ou appui d'un lévier de la premiere efpéce.
L'extrêmité du petit bras de ce lévier eft
articulée avec une petite verge verticale ,
qui porte un petit talon , fur lequel la
palette de la tige de la roue qui porte l'aiguille
des fecondes vient s'appuyer à la fin
de chaque minute : au moyen de cette action
de la palette , le petit bras de ce lévier
s'abaiffe & le plus grand s'éleve , & par là
un talon qui eft à fon extrêmité , eft rencontré
par une pièce ou doigt qui tient à
la verge du pendule. Le pendule continuant
fa vibration , entraîne dans fon
mouvement le lévier & la longue piéce
pendante qui le porte.
Pendant que cette vibration ſe fait , un
fe
crochet dont le centre du mouvement eft
placé tout au bas de la piéce pendante qui
porte le lévier , accroche la cheville qui
eft tout au haut de la branche verticale de
l'équerre dont nous avons parlé , & retirant
cette branche de fa fituation verticale ,
dégage en même tems le doigt fur lequel
JUIN. 1755: 167
une cheville de la roue étoit appuyée ; alors
cette roue étant libre , une de fes chevilles
rencontre une palette d'agarhe fixée ſur la
verge du pendule , & lui reftitue pendant
une grande partie de cette vibration le
mouvement qu'il avoit perdu pendant une
minute . Comme le centre du mouvement
de l'équerre eft vers le milieu de fa branche
horizontale , la branche verticale s'abaiffe
en même tems qu'elle s'écarte de fa fituation
verticale , & la cheville placée à l'extrêmité
de cette branche , fe dégage du crochet
qui la renverfoit avant que la vibration
foit totalement firie ; enforte que
pendant que cette même vibration s'acheve
, l'équerre a la liberté de reprendre fa
premiere pofition , & le doigt qu'elle porte,
fa fituation , pour arrêter & foutenir la
cheville fuivante .
On connoît trop la conftruction ordinaire
des fonneries , pour qu'il foit néceffaire
de s'étendre fur ce fuiet. Nous ferons
remarquer feulement qu'elles font compofées
de plufieurs roues ( communément au
nombre de quatre ) & d'un volant , qui fervent
à moderer la vîteffe du rouage , pour
qu'il y ait un intervalle fuffifant entre chaque
coup de marteau : fi donc par quelque
moyen fimple on pouvoit empêcher que le
poids ou le reffort ne fe muffent avec
168 MERCURE DE FRANCE .
trop de rapidité , on trouveroit par là celui
de fe paffer de ces roues & de ce volant ;
c'eft ce que le fils de M. le Roi , déja cité , a
exécuté le premier , par le moyen du régulateur
du mouvement , dans une pendule
qu'il préfenta à l'Académie le 19 Avril
1752. Dans la defcription que l'on en
trouve dans le Mercure d'Août de la
même année , page 161 , on voit qu'il n'y
a dans cette fonnerie qu'une roue unique ,
fervant tout à la fois de roue , de cheville
& de chaperon , dont l'action eft ralentie &
reglée par le régulateur même , &c.
Dans la fonnerie du fieur le Mazurier ,
il n'y a auffi qu'une feule roue , portant le
poids & faifant la fonction de la roue de
chevilles & de chaperon , faifant fonner
les heures & tous les quarts . Le mouvement
de cette roue y eft auffi moderé
par celui
du régulateur ; mais cet effet s'y exécute ,
ainfi que les autres appartenant à la fonnerie
, d'une maniere bien fimple & bien
fûre , toute différente de ce qu'a fait M. le
Roi fils .
Pour s'en former une idée , fuppofons
qu'on regarde la pendule du côté du cadran
, on voit à droite la roue de fonnerie
,
, portant fur l'une de fes faces les chevilles
qui font fonner les quarts , & fur
l'autre celles qui font fonner les heures :
dans
JUIN. 1755.
169
dans les entailles qui font à la circonféren
ce , s'engage une détente lorfqu'elle doit
ceffer de tourner à la gauche de cette roue
& un peu au- deffus de fon diametre horizontal,
font placés fur un même axe parallele
à celui de la roue , les marteaux au
nombre de quatre ; chaque marteau à tout
près de l'axe un bec , que les chevilles de la
roue accrochent pour les lever ; & fur le
côté oppofé à ce bec , une queue de laiton.
recourbée , fort déliée & flexible. Enfin la
verge du pendule porte une efpéce de plan ,
fur lequel s'appuient ( la verge étant aux
environs de l'aplomb ) les bouts recourbés
des queues de ces marteaux , lorfqu'ils font
aux trois quarts lleevvééss ,, oouu àà peu près , &
prêts à échapper des chevilles du chaperon
pour frapper fur les timbres. Voici comment
s'exécute cette fonnerie . Sur la roue
des minutes , ou celle qui fait fon tour en
une heure , font placées quatre chevilles à
go dégrés l'une de l'autre une longué
piéce de cuivre qui part de la détente , &
qu'on en peut nommer la queue , s'étend
diagonalement en enbas de droite à gauche
, fe préfente par fon extrêmité à celle
de ces quatre chevilles qui fe trouve
perpendiculairement ou à peu près au-deffus
du centre de la roue ; cette cheville
pouffant légerement la détente , la fait
II.Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE .
lever , & par ce moyen dégage le chaperon.
La roue des minutes n'ayant de mouvement
qu'à la foixantieme feconde de chaque
minute , fait affez de chemin à la fin
de chaque minute pour que les chevilles
qui répondent à l'heure , au , à la ½ , &
aux , puiffent dégager la détente , & fe
dégager elles -mêmes de la queue de cette
piéce dans l'intervalle d'une feconde : ce
dégagement eft encore facilité par un petit
crochet articulé avec la queue de la détente
; le chaperon tournant , fes chevilles levent
fucceffivement les marteaux ; mais
leurs queues appuyant fur le plan porté par
la verge du pendule dont nous avons déja
parlé , le marteau ne peut achever de s'élever
que lorfque le pendule approche de
la fin de chaque vibration ; les queues recourbées
des marteaux échappant les unes
à droite , les autres à gauche du petit plan
que porte la verge du pendule , on ne doit
craindre que cette action des queues
des marteaux fur le petit plan altere le
mouvement du pendule , parce que les
queues de ces marteaux étant fort longues
& leurs levées fort courtes , la force avec
laquelle elles preffent fur le plan eft trèslégere
de plus , il eft limé en talut vers
fes bords , afin que lorfque les queues
échappent de deffus le plan , elles reftituent
pas
JUIN. 1755. 175
au pendule le peu de mouvement qu'il auroit
pû perdre par leur preffion.
Quant au remontoir de cette pendule
qui entre en action toutes les douze heures,
il est fort fimple : la corde fans fin qui
porte le poids & le contre-poids de la fonnerie
, paffe d'une part fur une poulie.
adaptée fur l'arbre de la roue de la fonnerie
, & de l'autre fur une poulie qui tient
au remontoir : à l'extrêmité de l'arbre de
cette roue , de l'autre côté de la platine de
derriere , il y a une levée ; cette levée
vient s'appuyer contre une efpéce de détente
, qui s'engageant dans une entaille
faite au remontoir , l'empêche de tourner ;
lorfque cette levée fait fon effet , elle dégage
la détente de l'entaille du remontoir ,
au moyen de quoi fon poids le faifant
tourner , celui de la fonnerie eft remonté
d'une hauteur égale à la demi- circonférence
de la poulie de ce remontoir , pendant
qu'il tourne une cheville qu'il porte , fait
baiffer une détente ou bafcule , & par là
dégage le remontoir du mouvement que
cette bafcule arrêtoit auparavant , lequel
étant libre , tourne & remonte le poids du
mouvement.
Enfin l'auteur a fçu tirer parti de ce
dernier remontoir pour faire mouvoir un
cercle annuel , fur lequel font marqués les
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
jours de chaque mois , & la quantité déquation
appartenante à chaque jour.
Après cette defcription , il eft à propos
de réfumer ce que nous avons dit fur cette
pendule. On voit que quant à l'idée générale
de faire une pendule à une feule
roue pour le mouvement , & à une feule
pour la fonnerie , elle n'eft pas nouvelle ,
puifque le fils de M. le Roi l'avoit exécutée
long - tems auparavant. Mais comme ¹en
méchanique les mêmes effets peuvent s'exé
cuter de différentes manieres , le fieur le
Mazurier a rendu fa pendule très- différente
de celle de M. le Roi ; les fecondes y font
marquées par une aiguille qui fait une
révolution entiere ( avantage qui n'eft pas
dans les premieres pendules à une roue ) ;
l'action de la roue fur le pendule eft ici
fufpendue pendant une minute entiere ,
& à la fin de chaque minute elle n'agit
que pendant une demi -feconde ou environ
, pour reftituer au pendule ce qu'il a
pû perdre de mouvement pendant la minute
; au lieu que dans celles que nous
venons de citer , l'action de la roue , out
celle d'un corps élevé par la roue , de demiminute
en demi-minute , agiffent continuellement.
Nous concluons de tout ceci que cette
pendule , qui eft d'ailleurs bien exécutée ,
JUI N. 1755. 173
eft nouvelle , quant à la maniere dont elle
eft conftruite pour produire les effets
qu'exigent des pendules del cette efpéce ,
& que ces effets s'y exécutent d'une façon
fure & capable de la faire aller avec beaecoup
de juſtelle : nous croyons donc qu'elle
mérite l'approbation de l'Académie , &
d'être inférée dans le recueil des machines.
Le fieur le Paute ayant écrit à M. de
Fouchy , le 18 Décembre 1754 , une lettre
où il dit , qu'il lui paroît que le fieur le Ma-
Kurier a employé les mêmes principes que
lui , foit pour les deux léviers , foit pour la
fonnerie fans rouage , il eft à propos de
difcuter ici fes prétentions .
Le fieur le Mazurier convient d'avoir
yû chez le fieur le Paute , par la face feulement
, une pendule où il y avoit deux
béquilles , faifant comme dans la fienne la
fonction de lávier de La Garoufte ,
fans avoir rien vû de l'intérieur de cette
pendule ; mais par les deux certificats
fuivans , fignés de perfonnes dignes de foi ,
il paroît quele feur de Mazurier avoit employé
dès le mois de Mai 1751 le même
moyen pour faire mouvoir une roue dans
une autre pendule de fon invention .
Voici comment ces certificats s'expri
ment of spillud ma nuolat
nem & .
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE .
» Vers le commencement de l'été de
»l'année 1751 , j'ai vû chez le fieur le
» Mazurier , Horloger , deux bras de lé-
>> vier attachés au deffus du coûteau d'un
pendule , & pendant à droite contre les
» dents d'une roue verticale en forme de
rochet : le bras droit pouffoit une dent
» dans une vibration du pendule , & le
bras gauche en pouffoit une autre dans
» la vibration fuivante : ce que je certifie
» véritable. A Paris , ce 15 Février 1755 .
Signé , Joly , Avocat , Confeiller au
" Confeil de M. le Duc d'Orléans , Lieu-
» nant général de la Capitainerie de Vincennes.
Je , fouffigné , Prieur du Collège de
Grammont , à Paris , attefte à tous qu'il
appartiendra avoir vû chez le fieur le
» Mazurier , Horloger , rue de la Harpe ,
»vers les fêtes de la Pentecôte de l'année
» 1751 , les mêmes léviers avec leurs
»mouvemens énoncés ci -deffus pour la
pendule de nouvelle invention , que j'ai
vû même commencer chez ledit fieur le
Mazurier dans les années antérieures. En
» foi de quoi j'ai figné le préfent certificat .
» A Paris , le 16 de Février 1755. Signé ,
» F. Vitecoq , Prieur du Collège de Grama
mont.
JUIN. 1755. 173
⚫On voit donc qu'à cet égard le fieur le
Mazurier n'a rien emprunté du fieur le
Paute.
Quant à l'idée de la fonnerie exécutée
en général par le moyen d'une feule roue ,
il eft clair par ce que nous avons rapporté ,
que le fieur le Paute n'eft nullement fondé
à la revendiquer ; car le fils de M. le Roi
avoit préfenté à l'Académie une pendule à
fonnerie conftruite fur ce principe au mois
d'Avril 1752 , c'eſt- à-dire plus de fix mois
avant qu'il eût parlé de la fienne dans le
Mercure d'Octobre de la même année , &
il en avoit donné la defcription générale
dans le Mercure d'Août , ou deux mois
avant l'annonce de celle du fieur le Paute.
Enfin en comparant la fonnerie du
fieur le Mazurier avec les deux deffeins
de fonnerie , dépofés à l'Académie le 22
Janvier 1754 , par le fieur le Paute , &
dont il a defiré que nous euffions communication
, on voit clairement que ces
deux Horlogers ne fe font pas rencontrés ,
le Geur le Paute ayant employé deux chaperons
, l'un pour faire fonner les heures ,
l'autre pour faire fonner les quarts , & le
fieur le Mazurier n'en ayant employé
qu'un pour produire les mêmes effets :
d'ailleurs on ne voit rien dans ces def
feins qui defigne de quelle maniere de
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE.
fieur le Paute fe propofoit d'exécuter les
autres effets appartenant à la fonnerie.
Ainfi il paroît que le fieur le Mazurier
n'a rien emprunté du fieur le Paute.
Signé , Camus , de Montigny , de Parcieux .
De l'Académie royale des Sciences , du 22
Mars 1755.
Nous avons examiné par ordre de l'Académie
, une pendule du fieur le Mazurier
, Horloger , à fecondes , à fonnerie &
à remontoir , dont le mouvement n'a qu'une
feule roue , ainfi que la fonnerie
. Ces
deux parties
de la pendule
étant diftinctes
l'une de l'autre
, nous les décrirons
féparément
, afin d'en donner
une idée plus
nette , & de le faire d'une
maniere
plus
préciſe
; mais avant que d'en venir là , il eft
à propos de reprendre
les chofes
de plus
haut , & de faire quelques
réflexions
relativement
à la conftruction
des pendules
de
cette
espéce .
On fçait que les premiers régulateurs
des horloges , comme le balancier , n'agiffant
pour en régler le mouvement que
par leur inertie , n'avoient en eux , avant
l'application du reffort fpiral , aucun principe
de mouvement alternatif : pour que
le balancier fît des vibrations , il falloit
donc que la conftruction de l'échappement
fût telle que par fon moyen la roue de
rencontre ayant fait faire une excurfion à
ce régulateur , elle continuât d'agir fur lui
JUIN. 1755. 159
pour pouvoir le ramener & lui en faire
faire une autre en fens contraire : car fi
dans l'inftant où elle auroit fait faire la
premiere excurfion , elle avoit ceffé d'agir
de cette maniere fur le balancier , il n'auroit
point fait de vibration , puiſque par
fon inertie il ſe ſeroit mû , ou auroit tendu
à fe mouvoir dans la premiere direction
qui lui auroit été imprimée. Le premier
échappement qu'on employa dans les horloges
devoit donc par fa conftruction produire
l'effet dont nous venons de parler ;
auffi l'échappement à roue de rencontre &
à palettes , le plus ancien de tous , eft- il
très- bien conftruit pour cela. Mais l'application
du pendule aux horloges & du reffort
fpiral au balancier , fit bientôt connoître
que la difpofition de cet échappement ,
relativement à la production de cet effet ,
n'étoit pas abfolument néceffaire . En effet ,
le pendule & le balancier , aidés du reffort
fpiral , pouvant , lorfqu'ils font une fois
mis en mouvement , faire des vibrations
indépendamment de l'action de la force
motrice , la difpofition de l'échappement
par laquelle la roue de rencontre agiffoit
continuellement fur le régulateur pour le
faire vibrer , devenoit inutile , & pouvoit
même ne pas procurer à l'horloge toute la
juſteſſe dont elle étoit fufceptible ; car les
160 MERCURE DE FRANCE.
petites vibrations de ces deux régulateurs
étant ifochrones * , il fembloit que pour
en rendre le mouvement plus jufte , il
falloit laiffer autant qu'il étoit poffible
leurs vibrations libres ce fut vraisemblablement
cette confidération qui donna
lieu à l'invention des échappemens à repos.
On fçait que dans ces échappemens ,
lorfque la dent de la roue de rencontre a
écarté le régulateur , elle échappe , & elle ,
ou une autre de la même roue , va fe
repofer
fur une partie faifant corps avec l'axe
de ce même régulateur , conftruite de façon
que pendant que le régulateur acheve fon
excurfion , le mouvement de cette roue fe
trouve fufpendu ; qu'enfuite lorfqu'il revient
en arriere , il détend , fi cela fe peut
dire , le rouage , en laiffant paffer une dent
de la roue de rencontre qui agit de nouveau
fur lui , & ainfi de fuite. De là on
pourroit appeller encore ces échappemens ,
échappemens à détente ; mais cette dénomination
nous paroît mieux convenir à
ceux dont nous allons parler.
La fufpenfion du mouvement de la
roue de rencontre pourroit encore être
• Terme de phyfique & de mathématique , qui
fignifie qui fe fait en tems égaux : les vibrations
d'un pendule font toutes ifochrones , c'est-à - dire
qu'elles fe font toutes dans le même efpace de tems
JUIN. 1755. 161
produite d'une maniere différente de
celle que nous venons de décrire ; elle
pourroit fe faire au moyen d'une piéce
étrangere au régulateur ( comme un lévier ,
une bafcule ) , & immobile pendant toute
la vibration , dont une partie fe feroit engagée
entre les dents de cette roue & fe
feroit dégagée par le mouvement de ce
même régulateur ; & c'eft ainfi que cela
s'exécutoit dans un échappement que feu
M. du Tartre , habile Horloger , imagina
vers l'an 1730. Nous l'avons vu de même
dans un autre échappement , très différent
d'ailleurs , que l'aîné des fils de M. Julien
le Roi préfenta à cette Académie en 1748 .
Enfin la fufpenfion du mouvement de la
roue de rencontre fur le régulateur , eft
encore exécutée d'une maniere toute nouvelle
dans la pendule dont nous rendons
compte : ce font ces échappemens que nous
appellerons à l'avenir , échappemens à détente
, parce que ce nom nous paroît les
bien caractérifer , & leur convenir , comme
nous l'avons dit , beaucoup mieux qu'aux
précédens : en effet , le jeu de la piéce dont
une partie , en s'engageant dans les dents
de la roue de rencontre , ou s'en dégageant
, arrête cette roue , ou lui permet
de fe mouvoir , reffemble tout - à-fait à celui
d'une détente.
162 MERCURE DE FRANCE.
C'étoit avoir déja fait un certain chemin
que d'avoir inventé l'échappement à
repos , & il fembloit qu'avec un régulateur
tel que le pendule , il n'y avoit pas bien
loin de ce pas à un autre , par lequel on
auroit fimplifié les horloges où on l'emploie
; car ce régulateur pouvant faire les
vibrations par lui-même , & confervant
fon mouvement auffi long-tems qu'il le
conferve , il paroiffoit qu'on pouvoit conftruire
ces horloges de maniere que ce régulateur
fît non feulement une vibration
libre , mais encore dix , vingt , trente &
foixante , fans recevoir de nouveau mouvement
de la force motrice , c'est- à- dire
que la reſtitution au lieu de fe faire , par
exemple toutes les fecondes dans les
pendules à fecondes , ne fe fit que toutes
dix , vingt , trente ou foixante fecondes
; par là on pouvoit retrancher plufieurs
roues , & ainfi diminuer beaucoup les frottemens
, & en général fimplifier toute la
machine. Mais foit qu'un pareil changement
dans la conftruction de ces horloges
fût plus difficile à faire qu'il ne le paroît ,
foit par quelqu'autre caufe , ce ne fut que
long-tems après la découverte des échappemens
à repos qu'on fit des pendules fur
ce principe on les doit au fils de M. le
Roi dont nous avons déja parlé , qui les
JUIN. 2755% 163
inventa en 1751. Cependant un de nous
( M. le Camus ) ainfi que quelques Horlogers
de Paris , entr'autres M. Julien le Roi ,
ont vû chez feu M. l'Abbé d'Andeleau ,
vers l'an 1727 , non une pendule , mais
un échappement dans lequel la reftitution
ne fe faifoit qu'après plufieurs vibrations
du régulateur. Voici comment il étoit
conftruit.
Deux rochets d'inégale grandeur étoient
portés par un même arbre à quelque diftance
l'un de l'autre ; le plus grand étoit
divifé en trente dents , & l'autre en un
nombre plus petit aliquote du premier ,
comme quinze , dix , fix ou cinq : les dents
du premier fe repofoient alternativement
fur la circonférence convexe & concave
d'une efpéce de cylindre creux que portoit
l'axe du pendule ; lorfque plufieurs de ces
dents étoient paffées , une de celles du petit
rochet rencontroit une palette que portoit
le même axe du pendule , & lui reſtituoit
le mouvement qu'il avoit perdu dans
les vibrations précédentes. Mais on voit
par cette conftruction que cet échappement
étoit au plus auffi bon que les échappemens
ordinaires , où la reftitution fe fait
à toutes les vibrations , & que ce fçavant
Abbé n'avoit pas fenti les avantages que
l'on pouvoit obtenir , comme nous l'avons
164 MERCURE DE FRANCE .
dit , en ne faifant reftituer le mouvement
au pendule qu'après un certain nombre de
vibrations en effet , fon grand rochet
ayant trente dents , comme ceux des pendules
à fecondes ordinaires , & devant faire
comme eux une révolution par minute ,
il devoit néceffairement avoir la même
vîteffe , qui étoit auffi celle du petit rochet.
Il s'enfuit donc que les pendules où M.
l'Abbé d'Andeleau auroit employé cet
échappement , n'auroient pû en aucune
maniere avoir un rouage plus fimple que
celui des autres. }
Dans la pendule de M. le Mazurier , les
deux platines font réduites à deux piéces
de trois branches chacune en forme d'y ,
renverfées , très - évafées , & faites d'un
cuivre fort épais ; fur l'y ou platine de
devant on voit en dehors , ou du côté de la
cadrature , la roue qui porte l'aiguille des
fecondes ; elle a trente dents , & porte une
palette vers l'extrêmité de la tige , qui paffe
travers la platine dont nous venons de
parler , fon pivot étant porté par un pont :
cette roue ne reçoit point de mouvement
de la force motrice , mais uniquement du
pendule , de la maniere ſuivante.
Sur l'axe du pendule qui déborde un
peu la platine de devant , eft attachée perpendiculairement
& par le milieu
une
JUIN. 1755. 165
traverſe formant avec cet axe une figure
de T ; cette traverſe porte à chacune de fes
extrêmités une efpéce de béquille ; les
bouts des tiges de ces béquilles qui font
fort longues , vont s'engager du même côté
dans différens intervalles des dents de la
roue qui porte l'aiguille des fecondes ; par
cette difpofition on voit que ces béquilles
forment un lévier de La Garoufte , de forte
que deux vibrations du pendule font paffer
une dent de cette roue ; ainfi au bout
de foixante vibrations , elle a fait fon tour.
Voyons maintenant de quelle façon
Faction de la roue fur le pendule eft fufpendue
pour lui laiffer faire fes vibrations
en liberté , comment elle eft dégagée , &
comment elle agit fur le pendule pour lui
reftituer le mouvement qu'il pouvoit avoir
perdu pendant une minute .
Une piéce en forme d'équerre mobile
fur une cheville qui traverfe fa branche
horizontale , & porte fur fa branche verticale
& fupérieure un doigt , fur l'extrê
mité duquel viennent s'appuyer les chevilles
de la roue ; ce doigt eft mobile ſur
une cheville & taillé en bifeau par- deffous ,
afin qu'il ne puiffe heurter contre aucunes
chevilles , & qu'il ne manque jamais de
paffer entre deux chevilles : au haut de la
même branche verticale , eft placée une
166 MERCURE DE FRANCE.
cheville , par laquelle cette équerre peut
être prife pour être renversée par la piéce
qui fert à dégager la roue : une longue
piéce fufpendue par fon extrêmité fupérieure
par une cheville , autour de laquelle
elle peut fe mouvoir très- librement , porte
vers fon extrêmité inférieure la cheville
ou appui d'un lévier de la premiere efpéce.
L'extrêmité du petit bras de ce lévier eft
articulée avec une petite verge verticale ,
qui porte un petit talon , fur lequel la
palette de la tige de la roue qui porte l'aiguille
des fecondes vient s'appuyer à la fin
de chaque minute : au moyen de cette action
de la palette , le petit bras de ce lévier
s'abaiffe & le plus grand s'éleve , & par là
un talon qui eft à fon extrêmité , eft rencontré
par une pièce ou doigt qui tient à
la verge du pendule. Le pendule continuant
fa vibration , entraîne dans fon
mouvement le lévier & la longue piéce
pendante qui le porte.
Pendant que cette vibration ſe fait , un
fe
crochet dont le centre du mouvement eft
placé tout au bas de la piéce pendante qui
porte le lévier , accroche la cheville qui
eft tout au haut de la branche verticale de
l'équerre dont nous avons parlé , & retirant
cette branche de fa fituation verticale ,
dégage en même tems le doigt fur lequel
JUIN. 1755: 167
une cheville de la roue étoit appuyée ; alors
cette roue étant libre , une de fes chevilles
rencontre une palette d'agarhe fixée ſur la
verge du pendule , & lui reftitue pendant
une grande partie de cette vibration le
mouvement qu'il avoit perdu pendant une
minute . Comme le centre du mouvement
de l'équerre eft vers le milieu de fa branche
horizontale , la branche verticale s'abaiffe
en même tems qu'elle s'écarte de fa fituation
verticale , & la cheville placée à l'extrêmité
de cette branche , fe dégage du crochet
qui la renverfoit avant que la vibration
foit totalement firie ; enforte que
pendant que cette même vibration s'acheve
, l'équerre a la liberté de reprendre fa
premiere pofition , & le doigt qu'elle porte,
fa fituation , pour arrêter & foutenir la
cheville fuivante .
On connoît trop la conftruction ordinaire
des fonneries , pour qu'il foit néceffaire
de s'étendre fur ce fuiet. Nous ferons
remarquer feulement qu'elles font compofées
de plufieurs roues ( communément au
nombre de quatre ) & d'un volant , qui fervent
à moderer la vîteffe du rouage , pour
qu'il y ait un intervalle fuffifant entre chaque
coup de marteau : fi donc par quelque
moyen fimple on pouvoit empêcher que le
poids ou le reffort ne fe muffent avec
168 MERCURE DE FRANCE .
trop de rapidité , on trouveroit par là celui
de fe paffer de ces roues & de ce volant ;
c'eft ce que le fils de M. le Roi , déja cité , a
exécuté le premier , par le moyen du régulateur
du mouvement , dans une pendule
qu'il préfenta à l'Académie le 19 Avril
1752. Dans la defcription que l'on en
trouve dans le Mercure d'Août de la
même année , page 161 , on voit qu'il n'y
a dans cette fonnerie qu'une roue unique ,
fervant tout à la fois de roue , de cheville
& de chaperon , dont l'action eft ralentie &
reglée par le régulateur même , &c.
Dans la fonnerie du fieur le Mazurier ,
il n'y a auffi qu'une feule roue , portant le
poids & faifant la fonction de la roue de
chevilles & de chaperon , faifant fonner
les heures & tous les quarts . Le mouvement
de cette roue y eft auffi moderé
par celui
du régulateur ; mais cet effet s'y exécute ,
ainfi que les autres appartenant à la fonnerie
, d'une maniere bien fimple & bien
fûre , toute différente de ce qu'a fait M. le
Roi fils .
Pour s'en former une idée , fuppofons
qu'on regarde la pendule du côté du cadran
, on voit à droite la roue de fonnerie
,
, portant fur l'une de fes faces les chevilles
qui font fonner les quarts , & fur
l'autre celles qui font fonner les heures :
dans
JUIN. 1755.
169
dans les entailles qui font à la circonféren
ce , s'engage une détente lorfqu'elle doit
ceffer de tourner à la gauche de cette roue
& un peu au- deffus de fon diametre horizontal,
font placés fur un même axe parallele
à celui de la roue , les marteaux au
nombre de quatre ; chaque marteau à tout
près de l'axe un bec , que les chevilles de la
roue accrochent pour les lever ; & fur le
côté oppofé à ce bec , une queue de laiton.
recourbée , fort déliée & flexible. Enfin la
verge du pendule porte une efpéce de plan ,
fur lequel s'appuient ( la verge étant aux
environs de l'aplomb ) les bouts recourbés
des queues de ces marteaux , lorfqu'ils font
aux trois quarts lleevvééss ,, oouu àà peu près , &
prêts à échapper des chevilles du chaperon
pour frapper fur les timbres. Voici comment
s'exécute cette fonnerie . Sur la roue
des minutes , ou celle qui fait fon tour en
une heure , font placées quatre chevilles à
go dégrés l'une de l'autre une longué
piéce de cuivre qui part de la détente , &
qu'on en peut nommer la queue , s'étend
diagonalement en enbas de droite à gauche
, fe préfente par fon extrêmité à celle
de ces quatre chevilles qui fe trouve
perpendiculairement ou à peu près au-deffus
du centre de la roue ; cette cheville
pouffant légerement la détente , la fait
II.Vol. H
170 MERCURE DE FRANCE .
lever , & par ce moyen dégage le chaperon.
La roue des minutes n'ayant de mouvement
qu'à la foixantieme feconde de chaque
minute , fait affez de chemin à la fin
de chaque minute pour que les chevilles
qui répondent à l'heure , au , à la ½ , &
aux , puiffent dégager la détente , & fe
dégager elles -mêmes de la queue de cette
piéce dans l'intervalle d'une feconde : ce
dégagement eft encore facilité par un petit
crochet articulé avec la queue de la détente
; le chaperon tournant , fes chevilles levent
fucceffivement les marteaux ; mais
leurs queues appuyant fur le plan porté par
la verge du pendule dont nous avons déja
parlé , le marteau ne peut achever de s'élever
que lorfque le pendule approche de
la fin de chaque vibration ; les queues recourbées
des marteaux échappant les unes
à droite , les autres à gauche du petit plan
que porte la verge du pendule , on ne doit
craindre que cette action des queues
des marteaux fur le petit plan altere le
mouvement du pendule , parce que les
queues de ces marteaux étant fort longues
& leurs levées fort courtes , la force avec
laquelle elles preffent fur le plan eft trèslégere
de plus , il eft limé en talut vers
fes bords , afin que lorfque les queues
échappent de deffus le plan , elles reftituent
pas
JUIN. 1755. 175
au pendule le peu de mouvement qu'il auroit
pû perdre par leur preffion.
Quant au remontoir de cette pendule
qui entre en action toutes les douze heures,
il est fort fimple : la corde fans fin qui
porte le poids & le contre-poids de la fonnerie
, paffe d'une part fur une poulie.
adaptée fur l'arbre de la roue de la fonnerie
, & de l'autre fur une poulie qui tient
au remontoir : à l'extrêmité de l'arbre de
cette roue , de l'autre côté de la platine de
derriere , il y a une levée ; cette levée
vient s'appuyer contre une efpéce de détente
, qui s'engageant dans une entaille
faite au remontoir , l'empêche de tourner ;
lorfque cette levée fait fon effet , elle dégage
la détente de l'entaille du remontoir ,
au moyen de quoi fon poids le faifant
tourner , celui de la fonnerie eft remonté
d'une hauteur égale à la demi- circonférence
de la poulie de ce remontoir , pendant
qu'il tourne une cheville qu'il porte , fait
baiffer une détente ou bafcule , & par là
dégage le remontoir du mouvement que
cette bafcule arrêtoit auparavant , lequel
étant libre , tourne & remonte le poids du
mouvement.
Enfin l'auteur a fçu tirer parti de ce
dernier remontoir pour faire mouvoir un
cercle annuel , fur lequel font marqués les
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
jours de chaque mois , & la quantité déquation
appartenante à chaque jour.
Après cette defcription , il eft à propos
de réfumer ce que nous avons dit fur cette
pendule. On voit que quant à l'idée générale
de faire une pendule à une feule
roue pour le mouvement , & à une feule
pour la fonnerie , elle n'eft pas nouvelle ,
puifque le fils de M. le Roi l'avoit exécutée
long - tems auparavant. Mais comme ¹en
méchanique les mêmes effets peuvent s'exé
cuter de différentes manieres , le fieur le
Mazurier a rendu fa pendule très- différente
de celle de M. le Roi ; les fecondes y font
marquées par une aiguille qui fait une
révolution entiere ( avantage qui n'eft pas
dans les premieres pendules à une roue ) ;
l'action de la roue fur le pendule eft ici
fufpendue pendant une minute entiere ,
& à la fin de chaque minute elle n'agit
que pendant une demi -feconde ou environ
, pour reftituer au pendule ce qu'il a
pû perdre de mouvement pendant la minute
; au lieu que dans celles que nous
venons de citer , l'action de la roue , out
celle d'un corps élevé par la roue , de demiminute
en demi-minute , agiffent continuellement.
Nous concluons de tout ceci que cette
pendule , qui eft d'ailleurs bien exécutée ,
JUI N. 1755. 173
eft nouvelle , quant à la maniere dont elle
eft conftruite pour produire les effets
qu'exigent des pendules del cette efpéce ,
& que ces effets s'y exécutent d'une façon
fure & capable de la faire aller avec beaecoup
de juſtelle : nous croyons donc qu'elle
mérite l'approbation de l'Académie , &
d'être inférée dans le recueil des machines.
Le fieur le Paute ayant écrit à M. de
Fouchy , le 18 Décembre 1754 , une lettre
où il dit , qu'il lui paroît que le fieur le Ma-
Kurier a employé les mêmes principes que
lui , foit pour les deux léviers , foit pour la
fonnerie fans rouage , il eft à propos de
difcuter ici fes prétentions .
Le fieur le Mazurier convient d'avoir
yû chez le fieur le Paute , par la face feulement
, une pendule où il y avoit deux
béquilles , faifant comme dans la fienne la
fonction de lávier de La Garoufte ,
fans avoir rien vû de l'intérieur de cette
pendule ; mais par les deux certificats
fuivans , fignés de perfonnes dignes de foi ,
il paroît quele feur de Mazurier avoit employé
dès le mois de Mai 1751 le même
moyen pour faire mouvoir une roue dans
une autre pendule de fon invention .
Voici comment ces certificats s'expri
ment of spillud ma nuolat
nem & .
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE .
» Vers le commencement de l'été de
»l'année 1751 , j'ai vû chez le fieur le
» Mazurier , Horloger , deux bras de lé-
>> vier attachés au deffus du coûteau d'un
pendule , & pendant à droite contre les
» dents d'une roue verticale en forme de
rochet : le bras droit pouffoit une dent
» dans une vibration du pendule , & le
bras gauche en pouffoit une autre dans
» la vibration fuivante : ce que je certifie
» véritable. A Paris , ce 15 Février 1755 .
Signé , Joly , Avocat , Confeiller au
" Confeil de M. le Duc d'Orléans , Lieu-
» nant général de la Capitainerie de Vincennes.
Je , fouffigné , Prieur du Collège de
Grammont , à Paris , attefte à tous qu'il
appartiendra avoir vû chez le fieur le
» Mazurier , Horloger , rue de la Harpe ,
»vers les fêtes de la Pentecôte de l'année
» 1751 , les mêmes léviers avec leurs
»mouvemens énoncés ci -deffus pour la
pendule de nouvelle invention , que j'ai
vû même commencer chez ledit fieur le
Mazurier dans les années antérieures. En
» foi de quoi j'ai figné le préfent certificat .
» A Paris , le 16 de Février 1755. Signé ,
» F. Vitecoq , Prieur du Collège de Grama
mont.
JUIN. 1755. 173
⚫On voit donc qu'à cet égard le fieur le
Mazurier n'a rien emprunté du fieur le
Paute.
Quant à l'idée de la fonnerie exécutée
en général par le moyen d'une feule roue ,
il eft clair par ce que nous avons rapporté ,
que le fieur le Paute n'eft nullement fondé
à la revendiquer ; car le fils de M. le Roi
avoit préfenté à l'Académie une pendule à
fonnerie conftruite fur ce principe au mois
d'Avril 1752 , c'eſt- à-dire plus de fix mois
avant qu'il eût parlé de la fienne dans le
Mercure d'Octobre de la même année , &
il en avoit donné la defcription générale
dans le Mercure d'Août , ou deux mois
avant l'annonce de celle du fieur le Paute.
Enfin en comparant la fonnerie du
fieur le Mazurier avec les deux deffeins
de fonnerie , dépofés à l'Académie le 22
Janvier 1754 , par le fieur le Paute , &
dont il a defiré que nous euffions communication
, on voit clairement que ces
deux Horlogers ne fe font pas rencontrés ,
le Geur le Paute ayant employé deux chaperons
, l'un pour faire fonner les heures ,
l'autre pour faire fonner les quarts , & le
fieur le Mazurier n'en ayant employé
qu'un pour produire les mêmes effets :
d'ailleurs on ne voit rien dans ces def
feins qui defigne de quelle maniere de
Hiiij
176 MERCURE DE FRANCE.
fieur le Paute fe propofoit d'exécuter les
autres effets appartenant à la fonnerie.
Ainfi il paroît que le fieur le Mazurier
n'a rien emprunté du fieur le Paute.
Signé , Camus , de Montigny , de Parcieux .
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Résumé : EXTRAIT DES REGISTRES De l'Académie royale des Sciences, du 22 Mars 1755.
Le document, daté du 22 mars 1755, est un extrait des registres de l'Académie royale des Sciences décrivant une pendule innovante conçue par le horloger Le Mazurier. Cette pendule se distingue par un mécanisme unique utilisant une seule roue pour le mouvement et la sonnerie, simplifiant ainsi la structure traditionnelle des horloges. Les premiers régulateurs des horloges, comme le balancier, ne possédaient pas de mouvement alternatif avant l'introduction du ressort spiral. L'échappement à roue de rencontre et à palettes était le plus ancien et le plus efficace pour produire des vibrations. L'adoption du pendule et du ressort spiral a permis aux régulateurs de vibrer indépendamment de la force motrice, rendant certains échappements inutiles. Le texte mentionne l'invention des échappements à repos, permettant au régulateur de faire plusieurs vibrations libres avant de recevoir un nouveau mouvement. Cette innovation a conduit à la simplification des horloges en réduisant le nombre de roues et les frottements. La pendule de Le Mazurier utilise un mécanisme où deux vibrations du pendule font passer une dent de la roue des secondes, permettant ainsi à la roue de faire un tour complet en soixante vibrations. Le mouvement de la roue est suspendu pour laisser le pendule vibrer librement, puis il est restitué par une palette. Le remontoir de la pendule, actionné toutes les douze heures, est simple et efficace. Une corde sans fin porte le poids et le contre-poids, passant sur des poulies pour remonter le mécanisme. Le Mazurier a également intégré un cercle annuel pour marquer les jours de chaque mois et les équations correspondantes. Le texte souligne que, bien que l'idée d'une pendule à une seule roue ne soit pas nouvelle, la réalisation du sieur Le Mazurier diffère de celle du fils de M. le Roi. La pendule du sieur Le Mazurier est considérée comme nouvelle et bien exécutée, méritant l'approbation de l'Académie. Le sieur Le Paute avait affirmé que le sieur Le Mazurier avait emprunté ses principes, mais des certificats attestent que Le Mazurier utilisait déjà des mécanismes similaires dès 1751. De plus, le fils de M. le Roi avait présenté une pendule à sonnerie unique avant que Le Paute ne parle de la sienne. Ainsi, il est clair que Le Mazurier n'a rien emprunté à Le Paute.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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660
p. 176-178
Autre Extrait des mêmes Registres de l'Académie royale des Sciences, du 12 Avril suivant.
Début :
Depuis la lecture de ce rapport à l'Académie, le sieur le Mazurier a fait un [...]
Mots clefs :
Le Mazurier, Académie royale des sciences, Pendule
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Autre Extrait des mêmes Registres de l'Académie royale des Sciences, du 12 Avril suivant.
Autre Extrait des mêmes Regiftres de l'Acas
démie royale des Sciences , du 12 Avril
Juivant.
Depuis la lecture de ce rapport à l'Académie
, le fieur le Mazurier a fait un
changement affez confidérable à l'échappement
de fa pendule pour le fimplifier.
Dans fa nouvelle conftruction , la branche
verticale de l'équerre qui porte le doigt
fur lequel s'appuient fucceffivement les
chevilles de la roue motrice , porte à fon
extrêmité fupérieure un lévier de la premiere
efpéce à bras fort inégaux : le petit
bras de ce lévier eft rencontré & abaiffé
par la palette de la tige de la roue des
fecondes pendant la derniere vibration de
chaque minute ; l'autre bras étant alors
élevé , le mantonnet qu'il porte à fon
extrêmité , eft rencontré par le doigt qui
tient à la verge du pendule : le pendule
continuant fa vibration , entraîne ce lévier
& la branche verticale de l'équerre qui le
porte ; alors le doigt ou verrou qui fufSHAJUINUM
677
pendoit l'action de la roue motrice , eft
retiré en partie dê deffous la cheville qu'il
-foutenoit & cette cheville arrivant vets
l'extrêmité du verrou taillé en biſeau ,
nacheve de chaffer ce verrous comme
-elle lui donne un mouvement plus prompt
que celui du pendule qui le retiroit , te
mantonnet du lévier fe dégage du doigt
du pendule , & la branche horizontale de
l'équerre agiffant par fa pefanteur , ramene
toutes ces piéces à leur premier état avant
que la vibration foit achevée. Cette nouvelle
conftruction d'échappement , plus
fimple que la premiere , nous paroît avan
tageufe , & nous croyons qu'elle mérite
l'approbation de l'Académie . Signé , le
Camus , de Montigny de Parcieux.
Au bas eft écrit : » Je certifie les pré-
» fens Extraits conformes à leurs originaux
» & au jugement de la Compagnie. A
Paris , ce 14 Avril 1755. Signé , Grand-
Jean de Fouchy , Secrétaire perpétuel de
» l'Académie royale des Sciences.
Hy
378 MERCURE DE FRANCE.
abrem eres el ob poll
Les perfonnes qui defireront fe procurer
la Médaille de feu M. Charles de Secondat
, Baron de Montefquieu , gravée par
le célebre M. Daffier , pourront s'adreffer
à M. Balleaferd , Négociant , Place Dauphine.
démie royale des Sciences , du 12 Avril
Juivant.
Depuis la lecture de ce rapport à l'Académie
, le fieur le Mazurier a fait un
changement affez confidérable à l'échappement
de fa pendule pour le fimplifier.
Dans fa nouvelle conftruction , la branche
verticale de l'équerre qui porte le doigt
fur lequel s'appuient fucceffivement les
chevilles de la roue motrice , porte à fon
extrêmité fupérieure un lévier de la premiere
efpéce à bras fort inégaux : le petit
bras de ce lévier eft rencontré & abaiffé
par la palette de la tige de la roue des
fecondes pendant la derniere vibration de
chaque minute ; l'autre bras étant alors
élevé , le mantonnet qu'il porte à fon
extrêmité , eft rencontré par le doigt qui
tient à la verge du pendule : le pendule
continuant fa vibration , entraîne ce lévier
& la branche verticale de l'équerre qui le
porte ; alors le doigt ou verrou qui fufSHAJUINUM
677
pendoit l'action de la roue motrice , eft
retiré en partie dê deffous la cheville qu'il
-foutenoit & cette cheville arrivant vets
l'extrêmité du verrou taillé en biſeau ,
nacheve de chaffer ce verrous comme
-elle lui donne un mouvement plus prompt
que celui du pendule qui le retiroit , te
mantonnet du lévier fe dégage du doigt
du pendule , & la branche horizontale de
l'équerre agiffant par fa pefanteur , ramene
toutes ces piéces à leur premier état avant
que la vibration foit achevée. Cette nouvelle
conftruction d'échappement , plus
fimple que la premiere , nous paroît avan
tageufe , & nous croyons qu'elle mérite
l'approbation de l'Académie . Signé , le
Camus , de Montigny de Parcieux.
Au bas eft écrit : » Je certifie les pré-
» fens Extraits conformes à leurs originaux
» & au jugement de la Compagnie. A
Paris , ce 14 Avril 1755. Signé , Grand-
Jean de Fouchy , Secrétaire perpétuel de
» l'Académie royale des Sciences.
Hy
378 MERCURE DE FRANCE.
abrem eres el ob poll
Les perfonnes qui defireront fe procurer
la Médaille de feu M. Charles de Secondat
, Baron de Montefquieu , gravée par
le célebre M. Daffier , pourront s'adreffer
à M. Balleaferd , Négociant , Place Dauphine.
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Résumé : Autre Extrait des mêmes Registres de l'Académie royale des Sciences, du 12 Avril suivant.
Le document décrit une amélioration de l'échappement d'une pendule réalisée par le sieur Le Mazurier. Cette innovation simplifie le mécanisme en utilisant une branche verticale d'une équerre qui porte un levier à bras inégaux. Le petit bras du levier est abaissé par la palette de la tige de la roue des secondes pendant la dernière vibration de chaque minute. L'autre bras, élevé, porte un mantonnet libéré par le doigt attaché à la verge du pendule. Le pendule, continuant sa vibration, entraîne le levier et la branche verticale, retirant partiellement le verrou qui retenait la cheville de la roue motrice. Cette cheville, arrivant à l'extrémité du verrou taillé en biseau, achève de chasser le verrou plus rapidement que le pendule ne le retirait. Le mantonnet se dégage alors du doigt du pendule, et la branche horizontale de l'équerre, par sa pesanteur, ramène toutes les pièces à leur état initial avant la fin de la vibration. Cette nouvelle construction, jugée plus simple et avantageuse, a reçu l'approbation de l'Académie. Le document est signé par le Camus, de Montigny et de Parcieux, et certifié conforme par Grandjean de Fouchy, Secrétaire perpétuel de l'Académie royale des Sciences, le 14 avril 1755. De plus, le texte mentionne la disponibilité d'une médaille gravée par Daffier en mémoire de Charles de Secondat, Baron de Montesquieu, auprès de M. Balleaferd, négociant à la Place Dauphine.
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661
p. 231-232
AUTRE.
Début :
Il n'est pas surprenant que depuis quinze à vingt ans tant de [...]
Mots clefs :
Chocolat, Excellence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
L n'eft pas furprenant que depuis quinze à vinge
nifeftées , étant devenu fort à la mode. Nous en
offrons au public une qui a l'applaudiffement de
232 MERCURE DE FRANCE.
tous ceux qui s'en font fervis , parce qu'elle rend
-le-Chocolat plus délicat & beaucoup plus onс-
tueux , ce qui vient d'une nouvelle machine qui
le broye avec plus de fuccès qu'on ne l'avoit fait
jufqu'aujourd'hui . L'on s'adreffera chez le fieur
Cartier , à l'Arſenal de Paris , dans la cour de la
Bastille. Toutes les grandes maifons feront foi de
l'excellence de ce Chocolat.
L n'eft pas furprenant que depuis quinze à vinge
nifeftées , étant devenu fort à la mode. Nous en
offrons au public une qui a l'applaudiffement de
232 MERCURE DE FRANCE.
tous ceux qui s'en font fervis , parce qu'elle rend
-le-Chocolat plus délicat & beaucoup plus onс-
tueux , ce qui vient d'une nouvelle machine qui
le broye avec plus de fuccès qu'on ne l'avoit fait
jufqu'aujourd'hui . L'on s'adreffera chez le fieur
Cartier , à l'Arſenal de Paris , dans la cour de la
Bastille. Toutes les grandes maifons feront foi de
l'excellence de ce Chocolat.
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Résumé : AUTRE.
Le texte décrit une nouvelle méthode de préparation du chocolat, popularisée au cours des quinze à vingt dernières années. Cette méthode, saluée par le Mercure de France, utilise une machine de broyage plus efficace pour obtenir un chocolat plus délicat et onctueux. Le chocolat est disponible chez le sieur Cartier, à l'Arsenal de Paris, cour de la Bastille. Toutes les grandes maisons en attestent l'excellence.
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662
p. 232-234
AUTRE.
Début :
Duchesne, Libraire, rue saint Jacques, au-dessous de la Fontaine saint Benoît [...]
Mots clefs :
Librairie, Ouvrages, Prochaines parutions
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE .
Duchefne me faint equis ',
Uchefne , Libraire , rue faint Jacques , auau
Temple du Goût , vient de mettre en vente :
La fuite de la Bibliothéque amufante & inftructive
, 2 vol . in- 12. reliés 5 liv .
Le tome troisieme eft fous preffe.
La Baguette myftérieufe , ou Hiftoire d'Abizaï ,
deux parties brochées , 2 liv.
Lettre critique de l'Hiftoire univerfelle de M.
de Voltaire , par M. B. in- 12 . 1 liv.
Trois Differtations de M. l'Abbé Coyer , Ia
premiere fur le mot dé Patrie , la feconde fur la
nature du Peuple , & la troifieme fur les Religions
Grecque & Romaine , in - 12 . relié 2 liv.
Eclairciffemens effentiels pour préferver les
dents de la carie , & les conferver jufqu'à l'extrême
vieilleffe , par M. de l'Eclufe , brochure , 12 f.
Entretiens fur les Romans , ouvrage moral &
critique , avec une Table alphabétique des anciens
& nouveaux Romans , in- 12 . relié 3 liv.
Une nouvelle édition de l'Effai fur l'Architecture
, par le Pere Laugier , augmentée confidérablement
, avec un Dictionnaire des termes & des f
gures , in- 8°. relié 6 liv.
JUIN. 1755. 233
La feconde partie des Effais hiftoriques fur
Paris , par M. de Saintfoix , la partie , 1 liv. 16 f.
Fables & Contes , avec un Difcours fur la littérature
allemande , par M. de Rivery , in - 12 . belles
vignettes , 2 liv . 10 £
Les faux Pas ou Mémoires vrais ou vrai→
femblables , de la Baronne de ... 2 parties brochées
, 2 liv. 10 f. <
Hiftoire de Simonide & du fiecle où il a vêcu ;
avec des éclairciffemens chronologiques ; par M.
de Boiffy fils , deux parties brochées , 2 1. 1o f.
Recueil général de tout ce qui a été publié fur
la ville d'Herculane , in- 12 . broché 2 liv .
I
Hiftoire d'une jeune fille fauvage trouvée dans
les bois à l'âge de dix ans , in - 12. broché 1 liv.
Mémoires du Comte de Banefton , par M. de
Forceville , deux parties , broché 2 liv. 10 f.
La Médecine expérimentale , ou le réſultat des
nouvelles Obfervations pratiques & anatomiques ,
par M. Thiery , Médecin de l'Empereur , in- 12 .
relié 2 liv. 10 f.
Mémoires du Chevalier d'Herban , deux parties
in- 12. 2 1.
Nouveaux fujets de Peinture & Sculpture , par
M. le Comte de C ... in- 12 . brochure , 1 liv.
La Pleyade françoife , ou l'efprit des fept grands
Poëtes François , en forme de Dictionnaire ,
2 vol. petit format , reliés , liv .
Le Paffe- tems des Moufquetaires , ou le tems
perdu , in-12 . 1 liv. 10 f.
Triomphe de l'Amour , ou le Serpent caché
fous les fleurs , fuivi de la brochure à la mode ,
deux parties.
Traité de la Diction françoife , par M. E ...
de l'Académie des Sciences de Montpellier , in-12 .
2 liv.
1
234 MERCURE DE FRANCE.
La nouvelle édition de Telliamed , confidérablement
augmentée de plufieurs pieces relatives à
l'ouvrage , & de la vie de l'auteur , 2 vol. in - 12 .
liv.
Le Recueil des OEuvres de M. Vadé , 2 vol.
in-8°. 10 liv.
*
Le Recueil des pieces qui ont été repréſentées
fur le théâtre de l'Opéra- Comique depuis fon
rétabliſſement , 3 vol . in - 8 ° . avec les airs notés
Is liv.
Les Troyennes de Champagne , Parodie.
Les Jumeaux , Parodie.
Jerôme & Fanchonette , Parodie.
Les jeunes Mariés , Opéra- Comique.
La Folie & l'Amour , Comédie.
Les Tuteurs , Comédie.
"
On trouve chez le même Libraire un aſſortiment
de Livres, tant anciens que nouveaux , de France
& du pays étranger ; pareillement un affortiment
général des Théatres & Pieces détachées , &plu➡
fieurs Recueils , de Mufique.
LIVRES fous preffe qui ne tarderont pas
à paroître.
Tableau de l'Empire Ottoman , 12.
Projet des Embelliffemens de Paris , par M.
Delagrave.
Les pieces dérobées de M. l'Abbé de Lattaignant
, 4
vol. in- 12.
Les OEuvres de M. Piron , 3 vol. in-12.
Hiftoire intéreffante du Nord , in-12. 3 vol.
Duchefne me faint equis ',
Uchefne , Libraire , rue faint Jacques , auau
Temple du Goût , vient de mettre en vente :
La fuite de la Bibliothéque amufante & inftructive
, 2 vol . in- 12. reliés 5 liv .
Le tome troisieme eft fous preffe.
La Baguette myftérieufe , ou Hiftoire d'Abizaï ,
deux parties brochées , 2 liv.
Lettre critique de l'Hiftoire univerfelle de M.
de Voltaire , par M. B. in- 12 . 1 liv.
Trois Differtations de M. l'Abbé Coyer , Ia
premiere fur le mot dé Patrie , la feconde fur la
nature du Peuple , & la troifieme fur les Religions
Grecque & Romaine , in - 12 . relié 2 liv.
Eclairciffemens effentiels pour préferver les
dents de la carie , & les conferver jufqu'à l'extrême
vieilleffe , par M. de l'Eclufe , brochure , 12 f.
Entretiens fur les Romans , ouvrage moral &
critique , avec une Table alphabétique des anciens
& nouveaux Romans , in- 12 . relié 3 liv.
Une nouvelle édition de l'Effai fur l'Architecture
, par le Pere Laugier , augmentée confidérablement
, avec un Dictionnaire des termes & des f
gures , in- 8°. relié 6 liv.
JUIN. 1755. 233
La feconde partie des Effais hiftoriques fur
Paris , par M. de Saintfoix , la partie , 1 liv. 16 f.
Fables & Contes , avec un Difcours fur la littérature
allemande , par M. de Rivery , in - 12 . belles
vignettes , 2 liv . 10 £
Les faux Pas ou Mémoires vrais ou vrai→
femblables , de la Baronne de ... 2 parties brochées
, 2 liv. 10 f. <
Hiftoire de Simonide & du fiecle où il a vêcu ;
avec des éclairciffemens chronologiques ; par M.
de Boiffy fils , deux parties brochées , 2 1. 1o f.
Recueil général de tout ce qui a été publié fur
la ville d'Herculane , in- 12 . broché 2 liv .
I
Hiftoire d'une jeune fille fauvage trouvée dans
les bois à l'âge de dix ans , in - 12. broché 1 liv.
Mémoires du Comte de Banefton , par M. de
Forceville , deux parties , broché 2 liv. 10 f.
La Médecine expérimentale , ou le réſultat des
nouvelles Obfervations pratiques & anatomiques ,
par M. Thiery , Médecin de l'Empereur , in- 12 .
relié 2 liv. 10 f.
Mémoires du Chevalier d'Herban , deux parties
in- 12. 2 1.
Nouveaux fujets de Peinture & Sculpture , par
M. le Comte de C ... in- 12 . brochure , 1 liv.
La Pleyade françoife , ou l'efprit des fept grands
Poëtes François , en forme de Dictionnaire ,
2 vol. petit format , reliés , liv .
Le Paffe- tems des Moufquetaires , ou le tems
perdu , in-12 . 1 liv. 10 f.
Triomphe de l'Amour , ou le Serpent caché
fous les fleurs , fuivi de la brochure à la mode ,
deux parties.
Traité de la Diction françoife , par M. E ...
de l'Académie des Sciences de Montpellier , in-12 .
2 liv.
1
234 MERCURE DE FRANCE.
La nouvelle édition de Telliamed , confidérablement
augmentée de plufieurs pieces relatives à
l'ouvrage , & de la vie de l'auteur , 2 vol. in - 12 .
liv.
Le Recueil des OEuvres de M. Vadé , 2 vol.
in-8°. 10 liv.
*
Le Recueil des pieces qui ont été repréſentées
fur le théâtre de l'Opéra- Comique depuis fon
rétabliſſement , 3 vol . in - 8 ° . avec les airs notés
Is liv.
Les Troyennes de Champagne , Parodie.
Les Jumeaux , Parodie.
Jerôme & Fanchonette , Parodie.
Les jeunes Mariés , Opéra- Comique.
La Folie & l'Amour , Comédie.
Les Tuteurs , Comédie.
"
On trouve chez le même Libraire un aſſortiment
de Livres, tant anciens que nouveaux , de France
& du pays étranger ; pareillement un affortiment
général des Théatres & Pieces détachées , &plu➡
fieurs Recueils , de Mufique.
LIVRES fous preffe qui ne tarderont pas
à paroître.
Tableau de l'Empire Ottoman , 12.
Projet des Embelliffemens de Paris , par M.
Delagrave.
Les pieces dérobées de M. l'Abbé de Lattaignant
, 4
vol. in- 12.
Les OEuvres de M. Piron , 3 vol. in-12.
Hiftoire intéreffante du Nord , in-12. 3 vol.
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Résumé : AUTRE.
En juin 1755, un libraire situé rue Saint-Jacques, au Temple du Goût, propose à la vente divers ouvrages. Parmi les titres disponibles, on trouve 'La fuite de la Bibliothèque amusante & instructive' en deux volumes, avec un troisième tome en préparation. D'autres publications incluent 'La Baguette mystérieuse, ou Histoire d'Abizaï' en deux parties, une 'Lettre critique de l'Histoire universelle' de Voltaire, et trois 'Dissertations' de l'Abbé Coyer sur la patrie, la nature du peuple, et les religions grecque et romaine. Le catalogue mentionne également des ouvrages sur la santé, comme 'Éclaircissements essentiels pour préserver les dents de la carie', ainsi que des travaux littéraires et critiques, tels que 'Entretiens sur les Romans' et une nouvelle édition de l''Essai sur l'Architecture' par le Père Laugier. Des mémoires, des histoires et des recueils de poésie sont également disponibles, comme les 'Mémoires du Comte de Baneston' et 'La Pléiade françoise'. Le libraire propose aussi des pièces de théâtre et des parodies, ainsi qu'un assortiment de livres anciens et nouveaux, tant français qu'étrangers. Plusieurs ouvrages sont en cours d'impression, comme 'Tableau de l'Empire Ottoman' et 'Projet des Embellissements de Paris'.
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663
p. 236-238
AUTRE.
Début :
Fauvel, expert, reçu à S. Côme pour les hernies ou descentes, traite ces maladies [...]
Mots clefs :
Bandage, Hernies, Ivoire, Urinoirs portatifs, Porte ventre, Levier de Roouhuissen
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
Fauvel , expert,reçu à S. Côme pour lesher
nies ou defcentes , traite ces maladies par l'application
d'une nouvelle efpece de bandage d'ivoi
re qu'il a inventé .
Ce bandage convient aux perfonnes de tout àge
& de tout fexe ; il excelle fur-tout pour les hernies
naiflantes qu'il guérit radicalement & en peu
'de tems.
Ce bandage étant fans fer ni acier , a l'avanta
ge
fur ceux qu'on emploie communement d'être
très-léger , & de faire très- peu de volume ; il n'eſt
pas fujet à écorcher ni à ufer le linge qui porte
deffus , enfin on couche avec lui fans en être gêné
, & on n'eſt pas obligé de le quitter dans aucun
exercice que ce foit : un feul fuffit pour la vie ,
& il eft aifé d'un bandage fimple d'en faire un
double fans rien changer au premier , auquel on
ajoute un fecond écuffon d'ivoire , qui s'approche
ou s'écarte à volonté. Ceux du nombril &
autres parties du ventre font auffi d'ivoire.
Il fait des peffaires d'ivoire & de cire pour la
chûte de la matrice ; il en fait d'ivoire & à reffort
pour la chûte de l'anus ; il fait aufli pour l'un &
JUIN 1755 237
Pautre fexe des refforts & machines pour empêcher
l'écoulement involontaire des urines.
Il fait des urinoirs portatifs pour ceux qui font
obligés de refter long-tems dans la même place ,
comme les Eccléfiaftiques , les gens de robes , &
ceux qui vont en voitures ; il en fait auffi de trèscommodes
pour l'un & l'autre fexe , qui fe mettent
dans la poche , fans laiffer répandre une feule
goutte d'urine.
Il fait des portes- ventre très-légers , tant pour
les femmes enceintes , que pour les perfonnes
graffes , & celles qui ont la difpofition à avoir
un gros ventre parce qu'ils empêchent les
mufcles du bas- ventre de s'étendre outre
mefure.
>
Il fait une machine très-commode pour cacher
la fiftule l'acrimale ; des croix , des colliers , &
des botines pour les enfans qui en ont befoin ; il
fait des fufpenfoirs de toutes façons ; & généralement
tout ce qui concerne la guériſon , ou le
foulagement de toutes les maladies fufdites.
Il fait en ivoire le lévier de Roouhuiffen pour
les accouchemens difficiles , qui eft beaucoup
plus commode & plus fimple que celui de fer
dont fe fervoit ce fameux Accoucheur , & ne cauſe
pas
d'effroi comme font les ferremens .
Les malades de provinces qui lui écriront , font
priés de bien expliquer leurs maladies. A l'égard
de celles qui exigent l'application des bandages ,
il faut qu'on envoye la groffeur de la perfonne ,
qu'on explique la place ainfi que le volume de la
hernie ; s'il y en a deux , il faut fpécifier celle
qui eft la plus groffe , marquer fi le malade eft
maigre ou en embonpoint , fi les aînes font
creuſes , ou élevées , & affranchir les lettres,
238 MERCURE DE FRANCE.
Le fieur Fauvel demeure à préfent rue Macon ;
entre le Pont Saint-Michel & S. André des- Artsa
an Bandage d'ivoire , à Paris.
Fauvel , expert,reçu à S. Côme pour lesher
nies ou defcentes , traite ces maladies par l'application
d'une nouvelle efpece de bandage d'ivoi
re qu'il a inventé .
Ce bandage convient aux perfonnes de tout àge
& de tout fexe ; il excelle fur-tout pour les hernies
naiflantes qu'il guérit radicalement & en peu
'de tems.
Ce bandage étant fans fer ni acier , a l'avanta
ge
fur ceux qu'on emploie communement d'être
très-léger , & de faire très- peu de volume ; il n'eſt
pas fujet à écorcher ni à ufer le linge qui porte
deffus , enfin on couche avec lui fans en être gêné
, & on n'eſt pas obligé de le quitter dans aucun
exercice que ce foit : un feul fuffit pour la vie ,
& il eft aifé d'un bandage fimple d'en faire un
double fans rien changer au premier , auquel on
ajoute un fecond écuffon d'ivoire , qui s'approche
ou s'écarte à volonté. Ceux du nombril &
autres parties du ventre font auffi d'ivoire.
Il fait des peffaires d'ivoire & de cire pour la
chûte de la matrice ; il en fait d'ivoire & à reffort
pour la chûte de l'anus ; il fait aufli pour l'un &
JUIN 1755 237
Pautre fexe des refforts & machines pour empêcher
l'écoulement involontaire des urines.
Il fait des urinoirs portatifs pour ceux qui font
obligés de refter long-tems dans la même place ,
comme les Eccléfiaftiques , les gens de robes , &
ceux qui vont en voitures ; il en fait auffi de trèscommodes
pour l'un & l'autre fexe , qui fe mettent
dans la poche , fans laiffer répandre une feule
goutte d'urine.
Il fait des portes- ventre très-légers , tant pour
les femmes enceintes , que pour les perfonnes
graffes , & celles qui ont la difpofition à avoir
un gros ventre parce qu'ils empêchent les
mufcles du bas- ventre de s'étendre outre
mefure.
>
Il fait une machine très-commode pour cacher
la fiftule l'acrimale ; des croix , des colliers , &
des botines pour les enfans qui en ont befoin ; il
fait des fufpenfoirs de toutes façons ; & généralement
tout ce qui concerne la guériſon , ou le
foulagement de toutes les maladies fufdites.
Il fait en ivoire le lévier de Roouhuiffen pour
les accouchemens difficiles , qui eft beaucoup
plus commode & plus fimple que celui de fer
dont fe fervoit ce fameux Accoucheur , & ne cauſe
pas
d'effroi comme font les ferremens .
Les malades de provinces qui lui écriront , font
priés de bien expliquer leurs maladies. A l'égard
de celles qui exigent l'application des bandages ,
il faut qu'on envoye la groffeur de la perfonne ,
qu'on explique la place ainfi que le volume de la
hernie ; s'il y en a deux , il faut fpécifier celle
qui eft la plus groffe , marquer fi le malade eft
maigre ou en embonpoint , fi les aînes font
creuſes , ou élevées , & affranchir les lettres,
238 MERCURE DE FRANCE.
Le fieur Fauvel demeure à préfent rue Macon ;
entre le Pont Saint-Michel & S. André des- Artsa
an Bandage d'ivoire , à Paris.
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Résumé : AUTRE.
Le texte décrit les travaux de Fauvel, un expert en hernies et descentes d'organes, qui a inventé un bandage en ivoire adapté à tous, indépendamment de l'âge et du sexe. Ce bandage est particulièrement efficace pour les hernies naissantes, qu'il guérit rapidement et sans gêne. Contrairement aux bandages traditionnels, celui de Fauvel est léger et peut être porté en permanence. Il est également ajustable en ajoutant un second écusson d'ivoire. Fauvel fabrique divers dispositifs médicaux en ivoire et en cire pour traiter des affections telles que la chute de la matrice, la chute de l'anus, et l'incontinence urinaire. Il propose également des urinoirs portatifs pour les personnes contraintes de rester assises longtemps, comme les ecclésiastiques et les voyageurs. Pour les femmes enceintes et les personnes ayant une disposition à un gros ventre, il crée des porte-ventre légers. En outre, Fauvel conçoit des machines pour cacher la fistule anale, des accessoires pour enfants, et divers dispositifs pour la guérison ou le soulagement des maladies mentionnées. Il fabrique également un levier en ivoire pour les accouchements difficiles, plus commode et moins effrayant que les modèles en fer. Les malades de province sont invités à décrire précisément leurs maladies et, pour les cas nécessitant des bandages, à fournir des mesures spécifiques comme la taille de la personne, la localisation et le volume de la hernie, ainsi que l'état physique du patient. Fauvel réside à Paris, rue Macon, entre le Pont Saint-Michel et Saint-André-des-Arts.
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664
p. 142
Machines nouvelles à curer les ports & les rivieres.
Début :
Le sieur Theveu, architecte, connu par plusieurs machines propres à approfondir & à [...]
Mots clefs :
Machines à curer les ports, Machines à curer les rivières, Machines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Machines nouvelles à curer les ports & les rivieres.
Machines nouvelles à curer les ports
& les rivieres.
E fieur Theveu , architecte , connu par pluheurs
machines propres à approfondir & à
curer le lit des rivieres , & faciliter l'entrée des navires
dans les ports , en a exécuté une qu'il a employée
avec un grand fuccès à curer le port de
Rouen , qu'il a recreufé de plus de fept pieds de
profondeur ; la machine agiffant à dix-neuf pieds
au-deffous de la furface de l'eau.
Malgré la dureté du terrein elle en enlevoit par
jour dix-huit à vingt toifes cubes. Avec le fecours
de la même machine , il a arraché & enlevé plus
de trois cens pieux de douze à quinze pieds de fiche,
élevés feulement de fix pouces au -deffus du terrein,
& enfoncés à dix-fept pieds au-deffous de lafuperficie
des eaux.
L'auteur s'eft fervi d'une autre machine , auffi
de fa compofition , examinée & approuvée par
Meffieurs de lA'cadémie des Sciences , pour enlever
du fond de la riviere des blocs de pierre de dix-fept
a dix-huit pieds cubes. а
Le fieur Theveu ſe tranſportera dans les endroits
où il fera néceffaire de faire quelques- unes des
opérations ci - deſſus indiquées , les perfonnes qui
voudront l'employer , lui feront l'honneur de lui
écrire à Paris , chez M. Lange , Sculpteur de
M. le Duc d'Orléans , rue du Vert-bois ; & à
Rouen , chez M. Duboc , à la Barbacane.
& les rivieres.
E fieur Theveu , architecte , connu par pluheurs
machines propres à approfondir & à
curer le lit des rivieres , & faciliter l'entrée des navires
dans les ports , en a exécuté une qu'il a employée
avec un grand fuccès à curer le port de
Rouen , qu'il a recreufé de plus de fept pieds de
profondeur ; la machine agiffant à dix-neuf pieds
au-deffous de la furface de l'eau.
Malgré la dureté du terrein elle en enlevoit par
jour dix-huit à vingt toifes cubes. Avec le fecours
de la même machine , il a arraché & enlevé plus
de trois cens pieux de douze à quinze pieds de fiche,
élevés feulement de fix pouces au -deffus du terrein,
& enfoncés à dix-fept pieds au-deffous de lafuperficie
des eaux.
L'auteur s'eft fervi d'une autre machine , auffi
de fa compofition , examinée & approuvée par
Meffieurs de lA'cadémie des Sciences , pour enlever
du fond de la riviere des blocs de pierre de dix-fept
a dix-huit pieds cubes. а
Le fieur Theveu ſe tranſportera dans les endroits
où il fera néceffaire de faire quelques- unes des
opérations ci - deſſus indiquées , les perfonnes qui
voudront l'employer , lui feront l'honneur de lui
écrire à Paris , chez M. Lange , Sculpteur de
M. le Duc d'Orléans , rue du Vert-bois ; & à
Rouen , chez M. Duboc , à la Barbacane.
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Résumé : Machines nouvelles à curer les ports & les rivieres.
Le texte décrit les innovations de l'architecte Theveu dans le curage des ports et des rivières. Theveu a créé une machine qui a permis d'approfondir le port de Rouen de plus de sept pieds, atteignant une profondeur de dix-neuf pieds. Cette machine pouvait enlever entre dix-huit et vingt toises cubes de sédiments par jour, malgré la dureté du terrain. Elle a également retiré plus de trois cents pieux, mesurant de douze à quinze pieds de longueur, partiellement enfoncés dans le sol et sous l'eau. Une autre machine, approuvée par l'Académie des Sciences, a été utilisée pour enlever des blocs de pierre de dix-sept à dix-huit pieds cubes du fond de la rivière. Theveu propose ses services dans les lieux où ils sont nécessaires et peut être contacté à Paris chez M. Lange ou à Rouen chez M. Duboc.
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665
p. 177-183
HORLOGERIE. Lettre du sieur Caron fils, Horloger du Roi, à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, je suis un jeune artiste qui n'ai l'honneur d'être connu du [...]
Mots clefs :
Académie des sciences, Horloger du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HORLOGERIE. Lettre du sieur Caron fils, Horloger du Roi, à l'Auteur du Mercure.
HORLOGERI E.
Lettre du fieur Caron fils , Horloger du Roi ,
à l'Auteur du Mercure.
M
ONSIEUR , je fuis un jeune artiſte
qui n'ai l'honneur d'être connu du
public que par l'invention d'un nouvel
échappement à repos pour les montres , que
l'Académie a honoré de fon approbation
& dont les Journaux ont fait mention l'année
paffée. Ce fuccès me fixe à l'état d'horloger
, & je borne toute mon ambition à
acquerir la fcience de mon art ; je n'ai jamais
porté un oeil d'envie fur les productions
de mes confreres :( cette lettre le
prouve ) mais j'ai le malheur de fouffrir
fort impatiemment qu'on veuille m'enle- ver le peu de terrein que l'étude & le travail
m'ont fait défricher ; c'eſt cette chaleur
de fang dont je crains bien que l'âge
ne me corrige pas , qui m'a fait défendre
avec tant d'ardeur les juftes prétentions
que j'avois fur l'invention de mon échappement
, lorſqu'elle me fut conteſtée il y
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
,
a environ dix-huit mois. L'Académie des
Sciences , non feulement me déclara auteur
de cet échappement , mais elle jugea
qu'il étoit dans fon état actuel le plus parfait
qu'on eut encore adapté aux montres ;
cependant elle fçavoit , & je voyois bien
qu'il étoit fufceptible de quelques perfections
mais la néceffité de conftater
promptement mon titre , à laquelle mon
adverfaire me força en publiant fes fauffes
prétentions , m'empêcha de les y ajouter.
Alors devenu poffeffeur tranquille de mon
échappement , j'ai donné tous mes foins
à le rendre encore fupérieur à lui- même ,
& c'eft l'état où il eft maintenant ; mais
en même-tems trop bon citoyen pour en
faire un myftere , je l'ai rendu public autant
qu'il m'a été poffible. Les divers écrits
que cet échappement a occafionné & le
jugement que l'Académie en a porté , attirant
fur lui l'attention des Horlogers , il
devint l'objet des réflexions & des recherches
de quelques- uns des plus habiles d'entr'eux
: deforte que pendant que j'y ajoutois
les petites perfections qui lui manquoient
, M. de Romilly s'apperçut qu'effectivement
il en étoit fufceptible ; il y travailla
de fon côté , & préfenta à l'Académie
en Décembre 1754 le changement
qu'il y avoit fait ; le ſoir même de ſa préJUILLET.
1755. 179
fentation M. Le Roy m'en ayant apporté la
nouvelle , je demandai fur le champ à
l'Académie , qu'en faveur de ma qualité
d'Auteur , elle voulut bien examiner avant
tout l'état de perfection auquel j'avois moimême
porté mon échappement . Cette perfection
étoit des repos plus près du centre
& des arcs de vibrations plus étendus ,
elle y confentit , & l'examen qu'elle fit
des piéces que nous préfentâmes , l'un &
l'autre lui montra que M. Romilly avoit
atteint le même but que moi en travaillant
fur le même fujet : ainfi l'Académie
toujours équitable dans les jugemens , ne
voulant pas accorder plus d'avantage fur
cette perfection à ma qualité d'Auteur de
l'échappement qu'à l'antériorité de préfentation
de M. de Romilly , qui n'eft
effectivement que d'un feul jour , a dévré
à chacun de nous le certificat fuivant
, que je publie d'autant plus volontiers
que M. de Romilly qui a jugé mon
échappement digne de fes recherches , eft
un très - galant homme , & que j'eftime véritablement
d'ailleurs je ferois fâché que
cette petite concurrence entre lui & mor
pût être envisagée comme une difpute femblable
à la premiere ; l'émulation qui anime
les honnêtes gens mérite un nom plus
honorable. J'ai l'honneur d'être , & c.
Extrait des Regiftres de l'Académie royale
des Sciences , du 11 Juin 1755.
>
MM . de Mairan, de Montigni & Le Roi,
qui avoient été nommés pour examiner une
montre à fecondes , à laquelle eft adapté
l'échappement du fieur Caron fils , perfectionné
par le fieur Romilly , Horloger ,
citoyen de Genêve , & par lui préfentée
à l'Académie , avec un mémoire fur les
échappemens en général , en ayant fait
leur rapport , l'Académie a jugé que le
changement fait à cet échappement , &
qui permet d'en rendre le cylindre auffr
petit qu'on le juge à propos : de rapprocher
les points de repos du centre , & de
donner aux arcs du balancier plus de trois
cens dégrés d'étendue , étoit ingénieux &
utile , mais en même- tems elle ne peut douter
que le fieur Caron n'ait de fon côté
porté fon échappement au même dégré de
perfection ; puifque le jour même que M.
Le Roi , l'un des Commiffaires, lui en donna
connoiffance en Décembre 1754 , cet
Horloger lui fit voir un modele de fon
échappement qu'il avoit perfectionné , auquel
il travailloit alors, & dont la roue d'échappement
avoit les dents fouillées par
derriere , & étoit exactement femblable.
à la conftruction du fieur Romilly , dont
JUILLET. 1755. 181
il n'avoit cependant point eu de communication
; d'ailleurs dans la boîte de preuve
que le fieur Caron dépofa en Septembre
1753 au Secrétariat de l'Académie , &
qui eft jufques à préfent reftée entre les
mains de MM. les Commiffaires , il y a
plufieurs petits cylindres dont les repos
font très- près du centre , mais qu'il n'eut
pas alors le tems de perfectionner.
Ainfi le mérite d'avoir amené cette invention
au point de perfection dont elle
étoit fufceptible , appartient également au
fieur Romilly & au fieur Caron fon auteur
; mais le fieur Romilly en a préſenté
la premiere exécution : en foi de quoi j'ai
figné le préfent certificat . A Paris , ce 14
Juin 1715.
Grandjean de Fouchy , Secrétaire
perpétuel de l'Académie royale
des Sciences .
Je profite de cette occafion pour répondre
à quelques objections qu'on a faites fur
mon échappement dans divers écrits rendus
publics. En fe fervant de cet échappement
, a-t-on dit , on ne peut pas faire des
montres plates , ni même de petites montres.
Ce qui fuppofé vrai , rendroit le meilleur
échappement connu très-incommode , des
182 MERCURE DE FRANCE.
faits feront toute ma réponſe . Plufieurs
expériences m'ayaut démontré que mon
échappement corrigeoit par fa nature les
inégalités du grand reffort fans aucun befoin
d'un autre régulateur , j'ai fupprimé
de mes montres toutes les pièces qui exigeoient
de la hauteur au mouvement ,
comme la fufée , la chaîne , la potence ,
toute roue à couronne , fur- tout celles dont
l'axe eft parallele aux platines dans les
montres ordinaires , & toutes les piéces
que ces principales entraînoient à leur fuite.
Par ce moyen je fais des montres aufſi
plates qu'on le juge à propos , & plus plates
qu'on en ait encore faites , fans que
cette commodité diminue en rien de leur
bonté. La premiere de ces montres fimplifiées
eft entre les mains du Roi. Sa Majefté
la porte depuis un an , & en eft trèscontente.
Si des faits répondent à la premiere
objection , des faits répondent également
à la feconde . J'ai eu l'honneur de
préfenter à Mme de Pompadour ces jours
paffés une montre dans une bague, de cette
nouvelle conftruction fimplifiée , la plus
petite qui ait encore été faite ; elle n'a que
quatre lignes & demie de diametre , &
une ligne moins un tiers de hauteur entre
les platines . Pour rendre cette bague plus
commode , j'ai imaginé en place de clef
JUILLE T. 1755. 183
un cercle autour du cadran , portant un
petit crochet faillant ; en tirant ce crochet
avec l'ongle , environ les deux tiers
du tour du cadran , la bague eft remontée ,
& elle va trente heures. Avant que de la
porter à Mme de Pompadour , j'ai vû cette
bague fuivre exactement pendant cinq
jours ma pendule à fecondes , ainfi en
fe fervant de mon échappement & de ma
conftruction on peut donc faire d'excellentes
montres auffi plates:& auffi petites
qu'on le jugera à propos.
J'ai l'honneur d'être , &c.
CARON fils , Horloger du Roi.
Rue S. Denis , près celle de la Chanvererie.
A Paris , le 16 Juin 1755 .
Lettre du fieur Caron fils , Horloger du Roi ,
à l'Auteur du Mercure.
M
ONSIEUR , je fuis un jeune artiſte
qui n'ai l'honneur d'être connu du
public que par l'invention d'un nouvel
échappement à repos pour les montres , que
l'Académie a honoré de fon approbation
& dont les Journaux ont fait mention l'année
paffée. Ce fuccès me fixe à l'état d'horloger
, & je borne toute mon ambition à
acquerir la fcience de mon art ; je n'ai jamais
porté un oeil d'envie fur les productions
de mes confreres :( cette lettre le
prouve ) mais j'ai le malheur de fouffrir
fort impatiemment qu'on veuille m'enle- ver le peu de terrein que l'étude & le travail
m'ont fait défricher ; c'eſt cette chaleur
de fang dont je crains bien que l'âge
ne me corrige pas , qui m'a fait défendre
avec tant d'ardeur les juftes prétentions
que j'avois fur l'invention de mon échappement
, lorſqu'elle me fut conteſtée il y
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
,
a environ dix-huit mois. L'Académie des
Sciences , non feulement me déclara auteur
de cet échappement , mais elle jugea
qu'il étoit dans fon état actuel le plus parfait
qu'on eut encore adapté aux montres ;
cependant elle fçavoit , & je voyois bien
qu'il étoit fufceptible de quelques perfections
mais la néceffité de conftater
promptement mon titre , à laquelle mon
adverfaire me força en publiant fes fauffes
prétentions , m'empêcha de les y ajouter.
Alors devenu poffeffeur tranquille de mon
échappement , j'ai donné tous mes foins
à le rendre encore fupérieur à lui- même ,
& c'eft l'état où il eft maintenant ; mais
en même-tems trop bon citoyen pour en
faire un myftere , je l'ai rendu public autant
qu'il m'a été poffible. Les divers écrits
que cet échappement a occafionné & le
jugement que l'Académie en a porté , attirant
fur lui l'attention des Horlogers , il
devint l'objet des réflexions & des recherches
de quelques- uns des plus habiles d'entr'eux
: deforte que pendant que j'y ajoutois
les petites perfections qui lui manquoient
, M. de Romilly s'apperçut qu'effectivement
il en étoit fufceptible ; il y travailla
de fon côté , & préfenta à l'Académie
en Décembre 1754 le changement
qu'il y avoit fait ; le ſoir même de ſa préJUILLET.
1755. 179
fentation M. Le Roy m'en ayant apporté la
nouvelle , je demandai fur le champ à
l'Académie , qu'en faveur de ma qualité
d'Auteur , elle voulut bien examiner avant
tout l'état de perfection auquel j'avois moimême
porté mon échappement . Cette perfection
étoit des repos plus près du centre
& des arcs de vibrations plus étendus ,
elle y confentit , & l'examen qu'elle fit
des piéces que nous préfentâmes , l'un &
l'autre lui montra que M. Romilly avoit
atteint le même but que moi en travaillant
fur le même fujet : ainfi l'Académie
toujours équitable dans les jugemens , ne
voulant pas accorder plus d'avantage fur
cette perfection à ma qualité d'Auteur de
l'échappement qu'à l'antériorité de préfentation
de M. de Romilly , qui n'eft
effectivement que d'un feul jour , a dévré
à chacun de nous le certificat fuivant
, que je publie d'autant plus volontiers
que M. de Romilly qui a jugé mon
échappement digne de fes recherches , eft
un très - galant homme , & que j'eftime véritablement
d'ailleurs je ferois fâché que
cette petite concurrence entre lui & mor
pût être envisagée comme une difpute femblable
à la premiere ; l'émulation qui anime
les honnêtes gens mérite un nom plus
honorable. J'ai l'honneur d'être , & c.
Extrait des Regiftres de l'Académie royale
des Sciences , du 11 Juin 1755.
>
MM . de Mairan, de Montigni & Le Roi,
qui avoient été nommés pour examiner une
montre à fecondes , à laquelle eft adapté
l'échappement du fieur Caron fils , perfectionné
par le fieur Romilly , Horloger ,
citoyen de Genêve , & par lui préfentée
à l'Académie , avec un mémoire fur les
échappemens en général , en ayant fait
leur rapport , l'Académie a jugé que le
changement fait à cet échappement , &
qui permet d'en rendre le cylindre auffr
petit qu'on le juge à propos : de rapprocher
les points de repos du centre , & de
donner aux arcs du balancier plus de trois
cens dégrés d'étendue , étoit ingénieux &
utile , mais en même- tems elle ne peut douter
que le fieur Caron n'ait de fon côté
porté fon échappement au même dégré de
perfection ; puifque le jour même que M.
Le Roi , l'un des Commiffaires, lui en donna
connoiffance en Décembre 1754 , cet
Horloger lui fit voir un modele de fon
échappement qu'il avoit perfectionné , auquel
il travailloit alors, & dont la roue d'échappement
avoit les dents fouillées par
derriere , & étoit exactement femblable.
à la conftruction du fieur Romilly , dont
JUILLET. 1755. 181
il n'avoit cependant point eu de communication
; d'ailleurs dans la boîte de preuve
que le fieur Caron dépofa en Septembre
1753 au Secrétariat de l'Académie , &
qui eft jufques à préfent reftée entre les
mains de MM. les Commiffaires , il y a
plufieurs petits cylindres dont les repos
font très- près du centre , mais qu'il n'eut
pas alors le tems de perfectionner.
Ainfi le mérite d'avoir amené cette invention
au point de perfection dont elle
étoit fufceptible , appartient également au
fieur Romilly & au fieur Caron fon auteur
; mais le fieur Romilly en a préſenté
la premiere exécution : en foi de quoi j'ai
figné le préfent certificat . A Paris , ce 14
Juin 1715.
Grandjean de Fouchy , Secrétaire
perpétuel de l'Académie royale
des Sciences .
Je profite de cette occafion pour répondre
à quelques objections qu'on a faites fur
mon échappement dans divers écrits rendus
publics. En fe fervant de cet échappement
, a-t-on dit , on ne peut pas faire des
montres plates , ni même de petites montres.
Ce qui fuppofé vrai , rendroit le meilleur
échappement connu très-incommode , des
182 MERCURE DE FRANCE.
faits feront toute ma réponſe . Plufieurs
expériences m'ayaut démontré que mon
échappement corrigeoit par fa nature les
inégalités du grand reffort fans aucun befoin
d'un autre régulateur , j'ai fupprimé
de mes montres toutes les pièces qui exigeoient
de la hauteur au mouvement ,
comme la fufée , la chaîne , la potence ,
toute roue à couronne , fur- tout celles dont
l'axe eft parallele aux platines dans les
montres ordinaires , & toutes les piéces
que ces principales entraînoient à leur fuite.
Par ce moyen je fais des montres aufſi
plates qu'on le juge à propos , & plus plates
qu'on en ait encore faites , fans que
cette commodité diminue en rien de leur
bonté. La premiere de ces montres fimplifiées
eft entre les mains du Roi. Sa Majefté
la porte depuis un an , & en eft trèscontente.
Si des faits répondent à la premiere
objection , des faits répondent également
à la feconde . J'ai eu l'honneur de
préfenter à Mme de Pompadour ces jours
paffés une montre dans une bague, de cette
nouvelle conftruction fimplifiée , la plus
petite qui ait encore été faite ; elle n'a que
quatre lignes & demie de diametre , &
une ligne moins un tiers de hauteur entre
les platines . Pour rendre cette bague plus
commode , j'ai imaginé en place de clef
JUILLE T. 1755. 183
un cercle autour du cadran , portant un
petit crochet faillant ; en tirant ce crochet
avec l'ongle , environ les deux tiers
du tour du cadran , la bague eft remontée ,
& elle va trente heures. Avant que de la
porter à Mme de Pompadour , j'ai vû cette
bague fuivre exactement pendant cinq
jours ma pendule à fecondes , ainfi en
fe fervant de mon échappement & de ma
conftruction on peut donc faire d'excellentes
montres auffi plates:& auffi petites
qu'on le jugera à propos.
J'ai l'honneur d'être , &c.
CARON fils , Horloger du Roi.
Rue S. Denis , près celle de la Chanvererie.
A Paris , le 16 Juin 1755 .
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Résumé : HORLOGERIE. Lettre du sieur Caron fils, Horloger du Roi, à l'Auteur du Mercure.
Caron fils, horloger du Roi, adresse une lettre à l'auteur du Mercure pour présenter son nouvel échappement à repos pour montres, inventé et approuvé par l'Académie des Sciences. Il exprime son désir de se concentrer sur l'amélioration de son art sans envie envers ses confrères, mais défend ses inventions lorsqu'elles sont contestées. En 1754, l'Académie des Sciences a reconnu Caron fils comme l'auteur de cet échappement, le jugeant le plus parfait à l'époque, bien que susceptible de perfectionnements. Forcé de confirmer rapidement sa paternité, il n'a pas pu ajouter immédiatement ces améliorations. Par la suite, il a continué à perfectionner son échappement et l'a rendu public. L'échappement a attiré l'attention de plusieurs horlogers, dont M. de Romilly, qui a également apporté des améliorations. En décembre 1754, Romilly a présenté ses modifications à l'Académie. Caron fils a alors demandé à l'Académie d'examiner son propre échappement perfectionné. L'Académie a conclu que les deux horlogers avaient atteint un même niveau de perfection, et a délivré un certificat reconnaissant leurs contributions égales, tout en notant que Romilly avait présenté ses modifications en premier. Caron fils répond également à des objections sur son échappement, affirmant qu'il permet de fabriquer des montres plates et petites. Il mentionne que le Roi possède une montre simplifiée selon sa nouvelle construction et que Mme de Pompadour a reçu une montre-bague extrêmement petite et précise.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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666
p. 183-192
Remarques de M. de Lalande de l'Académie royale des Sciences sur un ouvrage d'Horlogerie.
Début :
Monsieur J.... ci-devant Horloger à Saint-Germain-en-laye vient de publier [...]
Mots clefs :
Horlogerie, Échappement, Académie royale des sciences, Montres, Roue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Remarques de M. de Lalande de l'Académie royale des Sciences sur un ouvrage d'Horlogerie.
Remarques de M. de Lalande de l'Académie
royale des Sciences fur un ouvrage d'Horlogerie.
M pu-
Onfieur J.... ci-devant Horloger à
Saint-Germain-en- laye vient de
blier ces jours paffés une addition à * fon
Traité des échappemens , dans laquelle il con-
*
Ce traité , ainfi que l'addition , fe trouve chez
Jombert , rue Dauphine.
184 MERCURE DE FRANCE.
tinue des confidérations fur le nouvel
échappement de M. Lepaute qu'il avoit
commencées en 1754. dans le fecond volume
du mercure de Juin . Depuis un an il
a eu le tems d'accroître fes prétentions ,
aufli ne fe contente- t-il plus comme auparavant
de reprocher à cet échappement en
montres des défauts qu'il n'a pas , il ofe
aujourd'hui s'en attribuer à lui-même les
perfections , & comme le feul juge du mérite
d'une nouvelle invention , il entreprend
de montrer les erreurs où il prétend que
l'Académie eft tombée .
Cependant M. J. ne fait que répéter ce
qu'il avoit déja dit fur les chûtes des chevilles
& fur l'inégalité des rayons de la
roue , j'ai fait voir dans une lettre inférée
au mercure du mois d'Août 1754 , qu'il étoit
abfolument faux que cet échappement ,
bien exécuté , eut aucune chûte , ou que
les rayons de la roue fuffent inégaux , la
difficulté ne peut donc venir que de ce que
M. J. n'a point encore conçu la véritable
difpofition de cet échappement.
Il faut mettre au même rang ce que dit
M. J. de l'impulfion de la roue fur les
plans au moment ou chaque cheville quitte
les arcs de repos ; rien n'empêche qu'on ne
donne à ces plans , tout comme aux courbes
de l'échappement à cylindre , une
JUILLET . 1755 185
courbure fuffifante pour imprimer peu de
force au balancier dans le commencement
de la pulfion . Cette courbure n'augmentera
point l'arc conftant ou la levée de l'échappement
au-delà de trente ou quarante
degrés , qui eft celle de toutes les bonnes
montres .
Il y a beaucoup de vaine gloire de la
part de M. J. à prétendre que les perfections
que j'ai fait valoir dans cet échappe
ment , étoient le fruit de ſes converſations ; la
prétention à cet égard eft auffi fauffe qu'injurieufe
; cet échappement fortit en 1753
des mains de M. Lepaute dans le même
état de perfection où il eft actuellement :
fi l'on eut eu befoin de fecours , les auroiton
demandé à M. J. qui non - feulement
n'entendoit point alors l'échappement , mais
qui prouve encore aujourd'hui par des objections
triviales que faute de s'y être exercé
lui-même , il ne l'a point entendu . M. J.
dit encore page 239 , qu'il a connoiffance
de la variété des montres où cet échappement
eft appliqué ; c'eft un fait fuppofé
dont le public d'ailleurs pourra juger fans
lui , & le jugement du public a été juſqu'à
préfent fort contraire à cette allégation
puifque le grand nombre de montres où il
a été appliqué , vont avec toute la préci-
Lon poffible.
186 MERCURE DE FRANCE.
Pour ce qui eft de la diffipation de l'huile
, l'expérience a prouvé qu'en en mettant
fur le cylindre ( qui eft un peu arrondi de
bas en haut , & qui ne touche point à la
roue ) elle s'y étendoit & s'y confervoit
fort long-temps. L'huile fait même ici
beaucoup mieux fon effet que dans l'échappement
à cylindre , où l'on voit très - fouvent
une rainure profonde faite dans le
cylindre par les pointes des dents , ce qui
ruine en peu de temps toute l'exactitude
d'une montre. Au refte , M. J. fait un raifonnement
( page 220 ) fur l'attraction ou
fur la direction des huiles qui tendroit à
prouver que l'huile ne fe conferve ja
mais dans une même place , ce qui eft
contraire à l'expérience ; il ne fuffit pas de
connoître la regle , il faut fçavoir en ménager
l'application .
Le prix des montres faites avec le nouvel
échappement , n'ôte rien , ce me femble
, à leur bonté ; il eſt bien fûr qu'elles
coûtent moins que les montres à cylindre
ne coûtoient dans les premiers tems qu'elles
parurent ; elles ne coûtent pas aujourd'hui
plus que les montres à cylindre les
plus parfaites ; au refte, cela ne dépend que
du nombre plus ou moins grand des artiſtes
qui y travaillent. Lorfque Charles V. fut
obligé d'appeller du fond de l'Allemagne
JUILLET. 1755. 187
Henri de Vic , pour faire à Paris une horloge
, elle coûta fans doute plus que
celles
qui fe font aujourd'hui beaucoup mieux
par les ouvriers de tourne- broches .
J'ai répondu dans la lettre que je viens
de citer , à toutes les autres difficultés que
M. J. avoit faites ; mais je ne fçai pourquoi
ce que j'ai dit des montres plattes lui paroît
fi éloigné des regles de la pratique ; quelque
foit fon avis là- deffus , on ne peut
s'empêcher de reconnoître avec tout le
monde dans les montres abfolument plates,
un reffort trop foible , une réſiſtance trop
grande de la part des frottemens ; des roues
trop nombrées par rapport à leurs pignons ,
qui par conféquent doivent produi.e
moins d'uniformité dans le rouage , le dófaut
des jours , la trop grande proximité
des pieces , qui caufe toujours au bout de
peu de temps des frottemens du barillet
contre la petite platine & fur la grande
roue moyenne , de la roue de longue tige
avec la platine des pilliers , une grande
variation dans l'engrénage de la roue de
champ , tout cela eft de théorie autant que
de pratique.
Ce que M. J. appelle théorie , n'eft
qu'un bon fens éclairé qu'il auroit grand
tort de rejetter , ce n'eft pas en exécutant
d'une maniere fupérieure qu'on perfection188
MERCURE DE FRANCE.
quant
nera l'horlogerie , c'eſt par la réflexion , le
raifonnement , l'examen , le calcul , la
combinaiſon des forces , des frottemens ;
à la difficulté d'exécution , c'est une
chofe affez arbitraire , qui dépend prefque
uniquement de l'habitude que plufieurs
perfonnes ont contractée , on fçait que ce
qui étoit d'abord très- difficile , peut devenir
fort aifé & fort commun ..
Après cela , j'imagine que
l'on trouvera
un peu de petiteffe & de ridicule dans le
confeil que me donne M. J. page 230 de
refter dans les bornes de la théorie jusqu'à
nouvel ordre , & de ne point raiſonner fur
les chofes de pratique ; faut-il avoir limé
pendant trente ans pour connoître la force
d'un reffort , le mauvais effet d'un frottement
, pour diftinguer un grand arc d'un
plus petit , & une forme rectiligne d'une
forme circulaire . Pour voir fi les aîles d'un
pignon font égales , faut-il en avoir travaillé
deux ou trois mille ; la juſteſſe de
l'oeil , l'ufage du compas ou des verres eftil
réſervé exclufivement aux horlogers ; je
demande enfin en quoi confiftent les principes
particuliers de l'art ( page 228 ) que
M. J. prétend me faire regarder comme
un miftère impénétrable pour moi , & fans
lequel je ne fçaurois juger du mécanifme
d'un échappement ; s'il ne me fuffit pas
JUILLET.
189
d'en avoir vû faire , d'en avoir examiné , 1755
d'en avoir fait , d'en avoir éprouvé plufieurs
, pour en connoître les
propriétés &
les défauts ;
j'attendrai avec plaifir qu'on
m'inftruife de ce j'ignore à cet égard.
J'avouerai
cependant que les
avantages
de cette grande
pratique qui forme l'entouſiaſme
de M. J. me
paroiffent bien méprifables
dans la
circonftance
préfente , en
voyant
malgré fa
fupériorité dans ce genre,
les
contradictions où il tombe toutes les
fois qu'il s'agit de
raifonner ou
d'approfondir
.
Il nous rappelle , par exemple , ( page
222 ) que dans fes premieres
confidérations
, il avoit
démontré les vices de la manivelle
qu'on
employe dans le nouvel
échappement ; il infifte encore fur la divifion
qu'elle apporte dans la grandeur des arcs,
L'espace qu'elle occupe
inutilement , le poids
dont elle charge les pivots , la prife qu'elle
donne à l'air , les défauts de
conftruction , les
difficultés
d'exécution , qui ne croiroit après
cela M. J. bien affermi dans fon préjugé
contre cette
manivelle ; on fe
tromperoit
cependant
beaucoup , puiſqu'à la page fuivante
223 , ligne 3 , il dit que l'obftacle de
la
manivelle eft plus dans
Pimagination que
dans la réalité furtout
relativement à la prife
qu'elle peut
donner à l'air.
190 MERCURE DE FRANCE.
Mais
pour
faire
voir
encore
mieux
combien
la grande
pratique
de M. J. eft aveugle
, stérile
, incertaine
& peu
propre
à le
faire
juger
fainement
d'une
nouvelle
invention
d'horlogerie
, je vais
montrer
en
comparant
deux
paffages
de fon livre
, qu'il
ne connoît
pas même
en véritable
artiſte
,
l'échappement
à cylindre
auquel
il travaille
depuis
quinze
ans .
M. J. nous dit page 103 de fon Traité
des échappemens , qu'il a enfin déterminé la
nature des courbes qui doivent être placées
à la circonférence de la roue , en leur donnant
cette propriété , qu'étant divisées en
parties égales , ces parties operent chacune des
quantités de levée égales , il employe pluheurs
pages pour apprendre à former cette
courbe , & il lui donne de grands éloges ;
on s'imagine d'abord que ces recherches
font le fruit d'une expérience confommée
& que fans aller plus loin , elles peuvent
fervir de regle à tout le monde. On doit
être fort étonné en lifant un autre chapitre
de trouver ( page 116 ) en parlant de la
même courbe , que s'étant attaché à cette
courbe , il n'en avoit pas été plus fatisfait
que d'une autre qui après une très- profonde
ſpéculation , lui avoit fait faire les plus
mauvais échappemens ; il ajoûte qu'il n'eft
d'aucune importance que chacune des par,
JUILLET. 1755. 191
ties de la courbe faffe décrire des arcs
égaux , & il démontre enfin qu'on doit rejetter
cette courbe . M. J. étoit-il moins éclairé,
lorfqu'il fit fa démonftration de la page.
103 , qu'en faifant celle de la page 116 ,
ou a-t-il mis vingt ans d'intervalle entre
ces deux chapitres ?
Il eft donc clair que pour bien faire
une piece d'horlogerie , il n'eft pas toujours
néceffaire de fçavoir ce que l'on fait , ni
pourquoi l'on opere ; le coup de main qui
eft la feule qualité effentielle dans la
tique n'apprend point à juger des effets que
doit avoir une machine , avant que de les
avoir éprouvé dans toutes les fituations &
dans toutes les circonftances .
pra-
Ainfi M. J. réduit lui-même à rien tout
ce qu'il a écrit là - deffus , & montre que
ce n'eft qu'au hazard qu'il nous a fatigué
jufqu'à préfent de fes réflexions fur ces
matieres : l'intérêt fut d'abord fon principal
motif , il ſe perfuada que venant demeurer
à Paris , & étant obligé de s'y faire
connoître, il falloit s'annoncer par un livre,
il prit pour fon fujet l'échappement à cylindre
, il apprit aux horlogers la maniere
dont il s'y prenoit pour le bien exécuter ;
il falloit s'en tenir- là ; l'adreſſe & le talent
d'une heureuſe exécution , ne pouvoient
ſe tranſmettre au public ; mais en voulant
192 MERCURE DE FRANCE .
approfondir il s'égara ; il a cru depuis être
obligé de défendre l'échappement qu'il
avoit adopté contre un nouvel échappement
qui lui eft fupérieur , & qui alloit
faire abandonner l'ufage du premier ; mais
fes idées fe font confondues en voulant
foutenir un jugement qu'il avoit d'abord
hafardé. Il l'a fait fans équité , fans connoiffances
, fans égards , & il a préfervé le
public par fes contradictions des erreurs
qu'il avoit entrepris de répandre.
A Paris , le 22 Juin 1755 .
royale des Sciences fur un ouvrage d'Horlogerie.
M pu-
Onfieur J.... ci-devant Horloger à
Saint-Germain-en- laye vient de
blier ces jours paffés une addition à * fon
Traité des échappemens , dans laquelle il con-
*
Ce traité , ainfi que l'addition , fe trouve chez
Jombert , rue Dauphine.
184 MERCURE DE FRANCE.
tinue des confidérations fur le nouvel
échappement de M. Lepaute qu'il avoit
commencées en 1754. dans le fecond volume
du mercure de Juin . Depuis un an il
a eu le tems d'accroître fes prétentions ,
aufli ne fe contente- t-il plus comme auparavant
de reprocher à cet échappement en
montres des défauts qu'il n'a pas , il ofe
aujourd'hui s'en attribuer à lui-même les
perfections , & comme le feul juge du mérite
d'une nouvelle invention , il entreprend
de montrer les erreurs où il prétend que
l'Académie eft tombée .
Cependant M. J. ne fait que répéter ce
qu'il avoit déja dit fur les chûtes des chevilles
& fur l'inégalité des rayons de la
roue , j'ai fait voir dans une lettre inférée
au mercure du mois d'Août 1754 , qu'il étoit
abfolument faux que cet échappement ,
bien exécuté , eut aucune chûte , ou que
les rayons de la roue fuffent inégaux , la
difficulté ne peut donc venir que de ce que
M. J. n'a point encore conçu la véritable
difpofition de cet échappement.
Il faut mettre au même rang ce que dit
M. J. de l'impulfion de la roue fur les
plans au moment ou chaque cheville quitte
les arcs de repos ; rien n'empêche qu'on ne
donne à ces plans , tout comme aux courbes
de l'échappement à cylindre , une
JUILLET . 1755 185
courbure fuffifante pour imprimer peu de
force au balancier dans le commencement
de la pulfion . Cette courbure n'augmentera
point l'arc conftant ou la levée de l'échappement
au-delà de trente ou quarante
degrés , qui eft celle de toutes les bonnes
montres .
Il y a beaucoup de vaine gloire de la
part de M. J. à prétendre que les perfections
que j'ai fait valoir dans cet échappe
ment , étoient le fruit de ſes converſations ; la
prétention à cet égard eft auffi fauffe qu'injurieufe
; cet échappement fortit en 1753
des mains de M. Lepaute dans le même
état de perfection où il eft actuellement :
fi l'on eut eu befoin de fecours , les auroiton
demandé à M. J. qui non - feulement
n'entendoit point alors l'échappement , mais
qui prouve encore aujourd'hui par des objections
triviales que faute de s'y être exercé
lui-même , il ne l'a point entendu . M. J.
dit encore page 239 , qu'il a connoiffance
de la variété des montres où cet échappement
eft appliqué ; c'eft un fait fuppofé
dont le public d'ailleurs pourra juger fans
lui , & le jugement du public a été juſqu'à
préfent fort contraire à cette allégation
puifque le grand nombre de montres où il
a été appliqué , vont avec toute la préci-
Lon poffible.
186 MERCURE DE FRANCE.
Pour ce qui eft de la diffipation de l'huile
, l'expérience a prouvé qu'en en mettant
fur le cylindre ( qui eft un peu arrondi de
bas en haut , & qui ne touche point à la
roue ) elle s'y étendoit & s'y confervoit
fort long-temps. L'huile fait même ici
beaucoup mieux fon effet que dans l'échappement
à cylindre , où l'on voit très - fouvent
une rainure profonde faite dans le
cylindre par les pointes des dents , ce qui
ruine en peu de temps toute l'exactitude
d'une montre. Au refte , M. J. fait un raifonnement
( page 220 ) fur l'attraction ou
fur la direction des huiles qui tendroit à
prouver que l'huile ne fe conferve ja
mais dans une même place , ce qui eft
contraire à l'expérience ; il ne fuffit pas de
connoître la regle , il faut fçavoir en ménager
l'application .
Le prix des montres faites avec le nouvel
échappement , n'ôte rien , ce me femble
, à leur bonté ; il eſt bien fûr qu'elles
coûtent moins que les montres à cylindre
ne coûtoient dans les premiers tems qu'elles
parurent ; elles ne coûtent pas aujourd'hui
plus que les montres à cylindre les
plus parfaites ; au refte, cela ne dépend que
du nombre plus ou moins grand des artiſtes
qui y travaillent. Lorfque Charles V. fut
obligé d'appeller du fond de l'Allemagne
JUILLET. 1755. 187
Henri de Vic , pour faire à Paris une horloge
, elle coûta fans doute plus que
celles
qui fe font aujourd'hui beaucoup mieux
par les ouvriers de tourne- broches .
J'ai répondu dans la lettre que je viens
de citer , à toutes les autres difficultés que
M. J. avoit faites ; mais je ne fçai pourquoi
ce que j'ai dit des montres plattes lui paroît
fi éloigné des regles de la pratique ; quelque
foit fon avis là- deffus , on ne peut
s'empêcher de reconnoître avec tout le
monde dans les montres abfolument plates,
un reffort trop foible , une réſiſtance trop
grande de la part des frottemens ; des roues
trop nombrées par rapport à leurs pignons ,
qui par conféquent doivent produi.e
moins d'uniformité dans le rouage , le dófaut
des jours , la trop grande proximité
des pieces , qui caufe toujours au bout de
peu de temps des frottemens du barillet
contre la petite platine & fur la grande
roue moyenne , de la roue de longue tige
avec la platine des pilliers , une grande
variation dans l'engrénage de la roue de
champ , tout cela eft de théorie autant que
de pratique.
Ce que M. J. appelle théorie , n'eft
qu'un bon fens éclairé qu'il auroit grand
tort de rejetter , ce n'eft pas en exécutant
d'une maniere fupérieure qu'on perfection188
MERCURE DE FRANCE.
quant
nera l'horlogerie , c'eſt par la réflexion , le
raifonnement , l'examen , le calcul , la
combinaiſon des forces , des frottemens ;
à la difficulté d'exécution , c'est une
chofe affez arbitraire , qui dépend prefque
uniquement de l'habitude que plufieurs
perfonnes ont contractée , on fçait que ce
qui étoit d'abord très- difficile , peut devenir
fort aifé & fort commun ..
Après cela , j'imagine que
l'on trouvera
un peu de petiteffe & de ridicule dans le
confeil que me donne M. J. page 230 de
refter dans les bornes de la théorie jusqu'à
nouvel ordre , & de ne point raiſonner fur
les chofes de pratique ; faut-il avoir limé
pendant trente ans pour connoître la force
d'un reffort , le mauvais effet d'un frottement
, pour diftinguer un grand arc d'un
plus petit , & une forme rectiligne d'une
forme circulaire . Pour voir fi les aîles d'un
pignon font égales , faut-il en avoir travaillé
deux ou trois mille ; la juſteſſe de
l'oeil , l'ufage du compas ou des verres eftil
réſervé exclufivement aux horlogers ; je
demande enfin en quoi confiftent les principes
particuliers de l'art ( page 228 ) que
M. J. prétend me faire regarder comme
un miftère impénétrable pour moi , & fans
lequel je ne fçaurois juger du mécanifme
d'un échappement ; s'il ne me fuffit pas
JUILLET.
189
d'en avoir vû faire , d'en avoir examiné , 1755
d'en avoir fait , d'en avoir éprouvé plufieurs
, pour en connoître les
propriétés &
les défauts ;
j'attendrai avec plaifir qu'on
m'inftruife de ce j'ignore à cet égard.
J'avouerai
cependant que les
avantages
de cette grande
pratique qui forme l'entouſiaſme
de M. J. me
paroiffent bien méprifables
dans la
circonftance
préfente , en
voyant
malgré fa
fupériorité dans ce genre,
les
contradictions où il tombe toutes les
fois qu'il s'agit de
raifonner ou
d'approfondir
.
Il nous rappelle , par exemple , ( page
222 ) que dans fes premieres
confidérations
, il avoit
démontré les vices de la manivelle
qu'on
employe dans le nouvel
échappement ; il infifte encore fur la divifion
qu'elle apporte dans la grandeur des arcs,
L'espace qu'elle occupe
inutilement , le poids
dont elle charge les pivots , la prife qu'elle
donne à l'air , les défauts de
conftruction , les
difficultés
d'exécution , qui ne croiroit après
cela M. J. bien affermi dans fon préjugé
contre cette
manivelle ; on fe
tromperoit
cependant
beaucoup , puiſqu'à la page fuivante
223 , ligne 3 , il dit que l'obftacle de
la
manivelle eft plus dans
Pimagination que
dans la réalité furtout
relativement à la prife
qu'elle peut
donner à l'air.
190 MERCURE DE FRANCE.
Mais
pour
faire
voir
encore
mieux
combien
la grande
pratique
de M. J. eft aveugle
, stérile
, incertaine
& peu
propre
à le
faire
juger
fainement
d'une
nouvelle
invention
d'horlogerie
, je vais
montrer
en
comparant
deux
paffages
de fon livre
, qu'il
ne connoît
pas même
en véritable
artiſte
,
l'échappement
à cylindre
auquel
il travaille
depuis
quinze
ans .
M. J. nous dit page 103 de fon Traité
des échappemens , qu'il a enfin déterminé la
nature des courbes qui doivent être placées
à la circonférence de la roue , en leur donnant
cette propriété , qu'étant divisées en
parties égales , ces parties operent chacune des
quantités de levée égales , il employe pluheurs
pages pour apprendre à former cette
courbe , & il lui donne de grands éloges ;
on s'imagine d'abord que ces recherches
font le fruit d'une expérience confommée
& que fans aller plus loin , elles peuvent
fervir de regle à tout le monde. On doit
être fort étonné en lifant un autre chapitre
de trouver ( page 116 ) en parlant de la
même courbe , que s'étant attaché à cette
courbe , il n'en avoit pas été plus fatisfait
que d'une autre qui après une très- profonde
ſpéculation , lui avoit fait faire les plus
mauvais échappemens ; il ajoûte qu'il n'eft
d'aucune importance que chacune des par,
JUILLET. 1755. 191
ties de la courbe faffe décrire des arcs
égaux , & il démontre enfin qu'on doit rejetter
cette courbe . M. J. étoit-il moins éclairé,
lorfqu'il fit fa démonftration de la page.
103 , qu'en faifant celle de la page 116 ,
ou a-t-il mis vingt ans d'intervalle entre
ces deux chapitres ?
Il eft donc clair que pour bien faire
une piece d'horlogerie , il n'eft pas toujours
néceffaire de fçavoir ce que l'on fait , ni
pourquoi l'on opere ; le coup de main qui
eft la feule qualité effentielle dans la
tique n'apprend point à juger des effets que
doit avoir une machine , avant que de les
avoir éprouvé dans toutes les fituations &
dans toutes les circonftances .
pra-
Ainfi M. J. réduit lui-même à rien tout
ce qu'il a écrit là - deffus , & montre que
ce n'eft qu'au hazard qu'il nous a fatigué
jufqu'à préfent de fes réflexions fur ces
matieres : l'intérêt fut d'abord fon principal
motif , il ſe perfuada que venant demeurer
à Paris , & étant obligé de s'y faire
connoître, il falloit s'annoncer par un livre,
il prit pour fon fujet l'échappement à cylindre
, il apprit aux horlogers la maniere
dont il s'y prenoit pour le bien exécuter ;
il falloit s'en tenir- là ; l'adreſſe & le talent
d'une heureuſe exécution , ne pouvoient
ſe tranſmettre au public ; mais en voulant
192 MERCURE DE FRANCE .
approfondir il s'égara ; il a cru depuis être
obligé de défendre l'échappement qu'il
avoit adopté contre un nouvel échappement
qui lui eft fupérieur , & qui alloit
faire abandonner l'ufage du premier ; mais
fes idées fe font confondues en voulant
foutenir un jugement qu'il avoit d'abord
hafardé. Il l'a fait fans équité , fans connoiffances
, fans égards , & il a préfervé le
public par fes contradictions des erreurs
qu'il avoit entrepris de répandre.
A Paris , le 22 Juin 1755 .
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Résumé : Remarques de M. de Lalande de l'Académie royale des Sciences sur un ouvrage d'Horlogerie.
Le document expose une critique de M. de Lalande à l'encontre d'un ouvrage d'horlogerie de M. J., ancien horloger à Saint-Germain-en-Laye. M. J. a publié une addition à son traité sur les échappements, dans laquelle il critique le nouvel échappement introduit par M. Lepaute en 1753. M. de Lalande conteste les affirmations de M. J., affirmant que les défauts reprochés à l'échappement de M. Lepaute sont infondés et que les prétentions de M. J. sont exagérées. Il souligne que M. J. répète des arguments déjà réfutés et ne comprend pas la véritable disposition de l'échappement de M. Lepaute. M. de Lalande défend la courbure des plans et l'efficacité de l'huile dans le nouvel échappement, tout en critiquant les contradictions et l'absence de fondement théorique dans les arguments de M. J. Il conclut que la pratique seule ne suffit pas pour juger une invention et que M. J. a été motivé par l'intérêt personnel plutôt que par la rigueur scientifique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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667
p. 234-235
AVIS
Début :
Tilliard, Libraire, quai des Augustins, à S. Benoît, donne avis qu'il a acquis, [...]
Mots clefs :
Librairie, Ouvrages, Vente
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS
A VIS
Illiard , Libraire , quai des Auguftins , à S.
Benote, donne avis qu'il a acquis , & qu'il
vend les livres fuivans."
Méditations fur des paffages choifis de l'écriture
fainte pour tous les jours de l'année ; par le
P. Segneri , traduit de l'Italien . Cinq volumes
in-12 , relié. 12 liv. 10 fols.
Réflexions fur le nouveau Teftament , avec des
notes par le P. Lallemand. 12 voh in-12. 30 liwa
JUILLET. 1755. 235
Les quatre fins de l'homme , avec des réflexions
capables de toucher les pécheurs les plus endurcis,
& de les ramener dans la voie du falut ; par M.
Rouault , Curé de Saint- Pair-fur-mer. I volume
relié , 1 liv. 16 f.
Les tables aftronòmiques dreffées par les ordres
& la magnificence de Louis XIV ; par M. de la
Hire. 1 vol . in-4°. figures , relié. 7 liv.
Supplément à la méthode pour étudier l'hiſtoire
; par M. l'Abbé Langlet du Frefnoy. 2 vol . in-
4° , grand papier , relié , 21 liv.
Le même livre en 3 vol. in- 12 , 9 liv.
Illiard , Libraire , quai des Auguftins , à S.
Benote, donne avis qu'il a acquis , & qu'il
vend les livres fuivans."
Méditations fur des paffages choifis de l'écriture
fainte pour tous les jours de l'année ; par le
P. Segneri , traduit de l'Italien . Cinq volumes
in-12 , relié. 12 liv. 10 fols.
Réflexions fur le nouveau Teftament , avec des
notes par le P. Lallemand. 12 voh in-12. 30 liwa
JUILLET. 1755. 235
Les quatre fins de l'homme , avec des réflexions
capables de toucher les pécheurs les plus endurcis,
& de les ramener dans la voie du falut ; par M.
Rouault , Curé de Saint- Pair-fur-mer. I volume
relié , 1 liv. 16 f.
Les tables aftronòmiques dreffées par les ordres
& la magnificence de Louis XIV ; par M. de la
Hire. 1 vol . in-4°. figures , relié. 7 liv.
Supplément à la méthode pour étudier l'hiſtoire
; par M. l'Abbé Langlet du Frefnoy. 2 vol . in-
4° , grand papier , relié , 21 liv.
Le même livre en 3 vol. in- 12 , 9 liv.
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Résumé : AVIS
Le libraire Illiard, situé quai des Augustins à Paris, annonce la vente de plusieurs ouvrages le 23 juillet 1755. Parmi eux, les 'Méditations' du Père Segneri en cinq volumes à 12 livres 10 sols, les 'Réflexions' du Père Lallemand en 12 volumes à 30 livres, et les 'Tables astronomiques' de M. de La Hire à 7 livres.
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668
p. 262
AVIS.
Début :
Le Sr Théodore Odiot, dont il a été mentionner dans le Mercure [...]
Mots clefs :
Théodore Odiot, Tapisserie, Equipage, Bâtiment, Toilette, Peinture en cire, Exposition
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
Sr Théodore Odiot , dont il a été mention
L'dans le Mercure de Mai , avertit le Public
qu'il entreprend toutes fortes d'ouvrages , tant en
équipages , bâtimens , toilettes , qu'en tapifferies
, imitant l'étoffe de foie , avec dorure & fans
dorure , & qu'il tient manufacturede couleurs ,
tant en huile qu'en détrempe & en cire , foit à la
térébenthine , ou à l'eau , pattel , & généralement
tout ce qui concerne la peinture.
Le même artiſte avertit le Public , qu'il a peint
une falle chez lui de fa nouvelle compofition en
cire. Il n'en réſulte aucune mauvaiſe odeur , n'y
ayant point d'huile ni de térébenthine, quoiqu'elle
ait la même folidité , & que les couleurs ne foient
nullement changeantes. On pourra la voir depuis
neuf heures du matin jufqu'à midi ; & l'aprèsmidi
, depuis trois heures juſqu'à fix .
Il demeure rue baffe de laporte Saint Denis , la
troifiéme grandeporte après lecul de fac S. Laurens
Sr Théodore Odiot , dont il a été mention
L'dans le Mercure de Mai , avertit le Public
qu'il entreprend toutes fortes d'ouvrages , tant en
équipages , bâtimens , toilettes , qu'en tapifferies
, imitant l'étoffe de foie , avec dorure & fans
dorure , & qu'il tient manufacturede couleurs ,
tant en huile qu'en détrempe & en cire , foit à la
térébenthine , ou à l'eau , pattel , & généralement
tout ce qui concerne la peinture.
Le même artiſte avertit le Public , qu'il a peint
une falle chez lui de fa nouvelle compofition en
cire. Il n'en réſulte aucune mauvaiſe odeur , n'y
ayant point d'huile ni de térébenthine, quoiqu'elle
ait la même folidité , & que les couleurs ne foient
nullement changeantes. On pourra la voir depuis
neuf heures du matin jufqu'à midi ; & l'aprèsmidi
, depuis trois heures juſqu'à fix .
Il demeure rue baffe de laporte Saint Denis , la
troifiéme grandeporte après lecul de fac S. Laurens
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Résumé : AVIS.
Sr Théodore Odiot, mentionné dans le Mercure de Mai, propose des services en équipements, bâtiments, toilettes et tapisseries. Il fabrique des couleurs pour peinture et a créé une fresque avec une nouvelle composition en cire sans odeur. La fresque est visible rue basse de la porte Saint-Denis.
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669
p. 237
AUTRE.
Début :
La veuve Simon Bailly continue à débiter les véritables savonettes [...]
Mots clefs :
Savons, Contrefaçon, Veuve Simon Bailly
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
A veuve Simon Bailly continue à débiter les
Lvéritablesfavonettes légeres de pure crême de
favon , & pain de pâte graffe pour les mains , dont
elle a feule le fecret. Comme plufieurs perſonnes
fe mêlent de les contrefaire , & les marquent comme
elle , pour n'y pas être trompé , il faut s'adreſchez
elle , rue Pavée S. Sauveur , au bout de celle
du Petit-lion , à l'image S. Nicolas , une porte coshere
, prefque vis - à - vis la rue Françoife ; quartier
de la Comédie Italienne.
A veuve Simon Bailly continue à débiter les
Lvéritablesfavonettes légeres de pure crême de
favon , & pain de pâte graffe pour les mains , dont
elle a feule le fecret. Comme plufieurs perſonnes
fe mêlent de les contrefaire , & les marquent comme
elle , pour n'y pas être trompé , il faut s'adreſchez
elle , rue Pavée S. Sauveur , au bout de celle
du Petit-lion , à l'image S. Nicolas , une porte coshere
, prefque vis - à - vis la rue Françoife ; quartier
de la Comédie Italienne.
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670
p. 206-216
MANUFACTURES. RÉFLEXIONS sur la Critique d'un Mémoire sur les Laines, adressées à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, le jugement favorable que vous avez porté d'un Mémoire sur les [...]
Mots clefs :
Laines, Mémoire, Année littéraire, Laines d'Angleterre, Laines d'Espagne, Laboureurs, Pâturages, Climat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MANUFACTURES. RÉFLEXIONS sur la Critique d'un Mémoire sur les Laines, adressées à l'Auteur du Mercure.
MANUFACTURES.
RÉFLEXION S fur la Critique d'un Mémoire
fur les Laines , adreffées à l'Auteur
du Mercure.
MONSIEUR , le jugement favorable
que vous avez porté d'un Mémoire fur les
OCTOBRE. 1755. 207
Laines , m'engage à vous adreffer quelques
réflexions fur une critique dans laquelle
on femble prendre à tâche de le décrier .
La critique que j'examine fe trouve à la
page 289. lettre 13 de l'Année littéraire.
Si le mémoire couronné par l'Académie
d'Amiens , eft dans fa totalité tel qu'on le
repréfente , il falloit , ce femble , omettre
à la tête de la critique & le nom de l'Académie
& le nom du protecteur ; puifque
c'eft fuppofer qu'ils ont autorifé de leurs fuffrages
un écrit qu'on entreprend de fronder .
Pag. 291. Le premier reproche qu'on
fait à cet ouvrage , c'eft qu'on n'y explique
pas comment les laines d'Efpagne & d'Angleterre
, qui du tems des Romains étoient
fi inférieures aux nôtres , ont à la fin pris
le deffus. L'Annalifte n'avoit fûrement pas
lu tout le mémoire quand il a hafardé ce
reproche. On trouve dès le commencement
de la troiſieme partie , l'hiftoire de ce
changement & les détails qu'on fuppofe
l'Auteur. Voyez le mémoire depuis
la pag. 59 jufqu'à la pag. 71 .
omis
par
Ann. litt. p. 292. On avance à la fin de
cette page que la premiere partie de ce
mémoire n'eft que l'abrégé des détails qu'on
lit dans la maifon ruftique & dans le dictionnaire
de Savary. Cet aveu eft un peu
oppofé au jugement que l'on porte ailleurs
208 MERCURE DE FRANCE.
de la totalité de l'ouvrage , en difant qu'il
péche d'un bout à l'autre par un défaut de
précifion. Il faut apparément excepter les
cinquante pages qui forment cet Abrégé
des détails qu'on trouve dans deux livres
eftimés.
Par cette remarque on veut fans doute ,
donner à entendre qu'on s'eft ici paré des
dépouilles d'autrui : c'eft pourtant ce que
n'a point fait l'auteur du mémoire. Il
avertit qu'il s'eft aidé de ces deux ouvrages,
& il auroit pu avancer , fans crainte d'être
dédit , qu'il y a dans cette premiere partie
plufieurs chofes qui viennent de fon fond.
J'ai remarqué entr'autres particularités ce
qu'on trouve pag. 12. touchant la formation
de la laine , pag 15. fur l'abus des
pelades , pag 32. fur la caufe phyfique de
la diverfité des laines , pag. 42. fur la différence
des climats de la France où la laine
croît abondamment.
Ibid. Peut-être eft ce de ma part manque
de jugement ou défaut de critique ;
mais je ne trouve aucune contradiction
dans ce que l'auteur du mémoire expofe
touchant les caufes phyfiques qui influent
fur la mauvaise qualité des laines du Levant
& du Nord . Voici le raifonnement
du critique dans tout fon jour. Le chaud
exceffif deffeche les laines du Levant ; le
T
OCTOBRE 1755 209
froid qu'on éprouve dans les régions feptentrionales
les plus reculées , occafionne
la dureté des laines qui y croiffent : or
l'Eſpagne étant un pays plus chaud que la
France , & l'Angleterre un pays plus froid ,
il fuit que nous devons dépouiller en France
des laines plus parfaites qu'en Angleterre
& qu'en Efpagne qui font deux pays
moins tempérés que le nôtre.
J'entrevois trois réponſes à cette diffité.
1° . L'Auteur du mémoire que l'on combat
, fe fait à lui -même cette objection à
la page 111 de fon écrit , il la nomme un
argument banal qu'il réfute affez bien,
20. Cette difficulté auroit quelque vraifemblance
, fi l'on attribuoit à la feule influence
du climat la perfection des laines
d'Efpagne & d'Angleterre ; mais on affure
encore ici que le dégré de bonté de ces
laines a auffi fa fource dans la qualité des
pâturages & dans l'importation d'une race
étrangere. La page 293 des Feuilles porte
expreflément cette remarque ; on y trouve
d'après le mémoire attaqué , les expreffions
fuivantes : Trois chofes ont concours
à donner aux laines d'Espagne & d'Angleterre
la fupériorité qu'elles ont fur les nôtres
la race , le climat & les pâturages.
3°. Je fuis étonné qu'une perfonne répandue
comme l'auteur des Feuilles ait
210 MERCURE DE FRANCE.
tardé jufqu'ici à fçavoir que le climat en
Angleterre eft beaucoup plus doux & plus
tempéré que le nôtre ; qu'il life Savary au
mot Laine : cet Auteur remarque que l'hyver
en Angleterre n'a point de rigueurs
qui obligent de renfermer les troupeaux
de bêtes blanches. On a fort bien démontré
dans le mémoire que la Caftille n'eſt pas
un pays fi chaud qu'on l'imagine communément
, la pofition de la Caftille étant
à celle de notre Languedoc , à peu près
comme la fituation refpective d'Orléans &
d'Amiens. Je tiens d'un Négociant efpagnol
fort inftruit que dans les montagnes
de Grenade & de Léon , & fur la plupart
des côtaux où l'on mene les bêtes blanches
pour pâturer , les chaleurs les plus vives de
l'été font beaucoup tempérées tant par les
abris que par les exhalaifons des vallées .
Ann. Litt. p. 298. Nous ne trouvons pas
que les préambules contenus dans cet écrit,
foient ou inutiles ou déplacés ; ils font communément
courts & bien écrits . Il est vrai
que celui fur lequel on tâche de jetter un
ridicule auroit pu être abrégé : mais ce
n'eft pas un hors - d'oeuvre diffus , comme
on femble l'infinuer. Il contient environ
trente- cinq lignes. Sur quoi il nous femble
que fi l'Auteur du mémoire vouloit
aller un jour en récriminant , il pourroit
OCTOBRE . 1755 . 211
prendre fon adverfaire en défaut , & le
forcer à reconnoître qu'il eft quelquefois
concis , s'il eft vrai qu'il ait eu le fecret de
faire l'hiſtoire des habits de tout le genre
humain depuis la création jufqu'à préfent
dans l'efpace d'environ trente- cinq lignes .
Ann. Litt . p. 295. Mais le point qui
paroît mériter l'attention de tout bon citoyen
, c'est l'endroit où l'auteur , fans en
apporter de raiſon , taxe d'infuffifans &
d'impoffibles les moyens par lefquels on
démontre qu'il feroit très-avantageux à
notre commerce d'importer en France une
race étrangere. Si l'adverfaire a raiſon ;
nos maîtres les plus habiles font dans le
tort , ou s'il n'entend pas la queftion , pour
quoi s'ingere-t-il à prononcer fans examen
fur une mariere auffi importante ? Voici un
raifonnement qu'on qualifie de fophifme.
Trois chofes ont concouru à l'amélioration
des laines d'Efpagne & d'Angleterre
; l'importation d'une race étrangere ,
le climat , les pâturages choifis : imitons
nos voisins , s'il eft poffible ; mais pour
le
faire avec fruit , quelle race tranfporterons-
nous ? Avons- nous dans quelque lieu
de notre France une température qui favorife
l'importation d'une race plus parfaite ?
avons- nous des pâturages où placer ces bêtes?
On prouve ainfi que nous pouvons imi212
MERCURE DE FRANCE.
.
ter les Efpagnols : car , dit-on , l'exportation
projettée a été heureufement tentée
dans l'une des extrémités méridionales de
notre France. Des bêtes efpagnoles placées
en Languedoc vers la fin du fiecle paffé ,
y portent préfentement des laines plus
fines , & du double plus abondantes que
les laines du pays. L'on ne s'en tient pas à
des témoignages vagues : l'on cite pour
garant l'auteur de la Maiſon ruftique ; on
indique la page & l'édition ; l'on tranfcrit
le texte ; on raifonne fur ce texte , on le
corrige & l'on conclud. Voyez le mém.
pag. 106.
A l'égard de l'exportation des bêtes
blanches hors du Royaume d'Angleterre
pour notre profit , l'on convient ici qu'elle
n'a pas encore eu lieu , mais on croit qu'en
plaçant cette race dans le territoire de Valogne
, & vers le bout de fa prefqu'ifle ,
elle ne peut manquer d'y fructifier ; l'air
& les pâturages y font les mêmes qu'en
Angleterre. Quel rifque peut-on courir en
hafardant ce tranſport ?
Ann. Litt . pag. 297. Je n'ai trouvé en
aucun endroit du mémoire qu'il faut que
nos laboureurs foient des philofophes . On
parle de laboureurs à deux repriſes différentes
. A la pag. 127 du Mémoire , l'on
confeille l'établiſſement d'une Académie
OCTOBRE 1755 213
économique , & l'on dit qu'il feroit à propos
d'agréger à cette compagnie des laboureurs
intelligens. Cet expédient nous paroît
bien imaginé . Pourquoi nos plus beaux
projets manquent- ils le plus fouvent de
réuffite ? c'est qu'on néglige l'artifan , c'eſt
qu'on ne confulte pas affez la nature &
qu'on veut la plupart du tems l'affervir
à des regles imaginées dans le cabinet.
Qu'on place à la tête d'une métairie le plus
célebre Géométre , il s'appercevra bientôt
qu'il eft moins philofophe en fait de culture
que le dernier de fes gens . Sans être
verfé dans la littérature , on peut devenir
philofophe : un métayer qui poffede bien
fon art , peut facilement le devenir dans
fa partie. Il est encore parlé de laboureurs
à la pag. 156. mais on y confidere les chofes
dans l'état préfent & le mot de philofophe
ne fe trouve pas une feule fois dans
tout l'article. On conclud en difant , qu'il
faut laiffer aux plus intelligens le foin de
leurs troupeaux , & éclairer fur leurs propres
intérêts ceux qui ne font pas affez
clairs-voyans ; qu'y a- t- il de répréhenſible
dans cet avis ?
Pag. 298 & 299. Ce qu'on débite en
finiffant , touchant la reffemblance des deux
éditions qu'on a données prefqu'à la fois ,
nous a paru fufceptible de quelque excep-
1
214 MERCURE DE FRANCE.
tion. Dès l'inftant que j'appris qu'il y avoit
à Amiens une édition de ce mémoire , l'envie
ne me vint pas de l'acquérir par la
raifon qu'une édition donnée poftérieurement
par fon auteur est toujours cenfée
preférable à l'autre , n'y eût-il même aucune
différence effective. Mais m'étant avifé
de confronter ce double ouvrage , je me
fuis apperçu que fans parler du ftyle qui eft
plus correct dans l'édition poftérieure , il
y a quant au fond des différences trèsremarquables.
Voici les plus effentielles.
Dans l'édition de Paris , on emploie
trois pages à faire l'hiftoire de l'amélioration
des laines d'Efpagne. On voit avec
plaifir paroître fucceffivement dans ce récit
Columelle , Dom Pedre IV, Ximenès ; rien
de tout cela dans l'édition d'Amiens. Il y
a même ici quelque chofe que l'Auteur a
foigneufement corrigé dans l'édition de
Paris. Il qualifie de vertueux prince Dom
Pedre le cruel , dont le regne fut fignalé
par tant d'inhumanités On ne parle dans
la premiere édition ni des négociations
d'Edouard IV, pour parvenir à avoir en
Angleterre des bêtes blanches pareilles à
celles de Caftille , non plus que des foins
d'Henri VIII & d'Elifabeth , relatifs à cet
objet .
L'Article II eft totalement changé dans
OCTOBRE . 1755. 215
l'édition postérieure , & on infinue dans
celle -ci des points de vue directement
oppofés à ceux qui font exposés dans la
premiere. En voici un exemple : dans l'édition
d'Amiens , on loue l'ordonnance de
1699 comme une loi avantageufe à notre
commerce , & l'on emploie dans l'édition
de Paris deux pages à prouver qu'une telle
loi eft abfolument mal entendue & tout-àfait
deftructive du commerce des laines .
Telles font les différences qui m'ont le
plus frappé.
Tout ceci n'empêche pas que le mémoire
ne fut très- digne du prix , indépendamment
de ces changemens ; mais la réforme
en queſtion ne peut que faire honneur à
l'exactitude & au défintéreſſement de
l'Auteur qui , quoique récompenſé , n'a
pas laiffé de travailler fur nouveaux frais.
Concluons de ce que j'ai dit jufqu'ici ,
que la critique énoncée dans l'Année littéraire
n'eft pas affez fondée. Ce n'est
pas que je veuille attribuer au mémoire
que je défends , un dégré d'irrépréhenfibilité
qu'il n'a pas. Le ftyle quoique
bon en général , pourroit être purgé
de quelques négligences qui font en petit
nombre. Quant au fond , nous jugeons
qu'on pouvoit abréger certains détails ;
mais tout bien examiné , la réforme ne.
216 MERCURE DE FRANCE.
peut aller à guere plus de deux pages fur
la totalité du mémoire. D'ailleurs , comme
on l'a judicieufement remarqué dans
le Journal de Trévoux , Juin. pag. 1432 :
Dans une affaire économique , il vaut mieux
expliquer les chofes en détail que de fe rendre
obfcur par un laconiſme mal entendu . Inférons
encore de tout ceci qu'au lieu de
décourager le zele de l'Auteur , il feroit
à defirer qu'il nous inftruisît un jour plus
à fond fur les détails qui concernent les
Artiſtes .
RÉFLEXION S fur la Critique d'un Mémoire
fur les Laines , adreffées à l'Auteur
du Mercure.
MONSIEUR , le jugement favorable
que vous avez porté d'un Mémoire fur les
OCTOBRE. 1755. 207
Laines , m'engage à vous adreffer quelques
réflexions fur une critique dans laquelle
on femble prendre à tâche de le décrier .
La critique que j'examine fe trouve à la
page 289. lettre 13 de l'Année littéraire.
Si le mémoire couronné par l'Académie
d'Amiens , eft dans fa totalité tel qu'on le
repréfente , il falloit , ce femble , omettre
à la tête de la critique & le nom de l'Académie
& le nom du protecteur ; puifque
c'eft fuppofer qu'ils ont autorifé de leurs fuffrages
un écrit qu'on entreprend de fronder .
Pag. 291. Le premier reproche qu'on
fait à cet ouvrage , c'eft qu'on n'y explique
pas comment les laines d'Efpagne & d'Angleterre
, qui du tems des Romains étoient
fi inférieures aux nôtres , ont à la fin pris
le deffus. L'Annalifte n'avoit fûrement pas
lu tout le mémoire quand il a hafardé ce
reproche. On trouve dès le commencement
de la troiſieme partie , l'hiftoire de ce
changement & les détails qu'on fuppofe
l'Auteur. Voyez le mémoire depuis
la pag. 59 jufqu'à la pag. 71 .
omis
par
Ann. litt. p. 292. On avance à la fin de
cette page que la premiere partie de ce
mémoire n'eft que l'abrégé des détails qu'on
lit dans la maifon ruftique & dans le dictionnaire
de Savary. Cet aveu eft un peu
oppofé au jugement que l'on porte ailleurs
208 MERCURE DE FRANCE.
de la totalité de l'ouvrage , en difant qu'il
péche d'un bout à l'autre par un défaut de
précifion. Il faut apparément excepter les
cinquante pages qui forment cet Abrégé
des détails qu'on trouve dans deux livres
eftimés.
Par cette remarque on veut fans doute ,
donner à entendre qu'on s'eft ici paré des
dépouilles d'autrui : c'eft pourtant ce que
n'a point fait l'auteur du mémoire. Il
avertit qu'il s'eft aidé de ces deux ouvrages,
& il auroit pu avancer , fans crainte d'être
dédit , qu'il y a dans cette premiere partie
plufieurs chofes qui viennent de fon fond.
J'ai remarqué entr'autres particularités ce
qu'on trouve pag. 12. touchant la formation
de la laine , pag 15. fur l'abus des
pelades , pag 32. fur la caufe phyfique de
la diverfité des laines , pag. 42. fur la différence
des climats de la France où la laine
croît abondamment.
Ibid. Peut-être eft ce de ma part manque
de jugement ou défaut de critique ;
mais je ne trouve aucune contradiction
dans ce que l'auteur du mémoire expofe
touchant les caufes phyfiques qui influent
fur la mauvaise qualité des laines du Levant
& du Nord . Voici le raifonnement
du critique dans tout fon jour. Le chaud
exceffif deffeche les laines du Levant ; le
T
OCTOBRE 1755 209
froid qu'on éprouve dans les régions feptentrionales
les plus reculées , occafionne
la dureté des laines qui y croiffent : or
l'Eſpagne étant un pays plus chaud que la
France , & l'Angleterre un pays plus froid ,
il fuit que nous devons dépouiller en France
des laines plus parfaites qu'en Angleterre
& qu'en Efpagne qui font deux pays
moins tempérés que le nôtre.
J'entrevois trois réponſes à cette diffité.
1° . L'Auteur du mémoire que l'on combat
, fe fait à lui -même cette objection à
la page 111 de fon écrit , il la nomme un
argument banal qu'il réfute affez bien,
20. Cette difficulté auroit quelque vraifemblance
, fi l'on attribuoit à la feule influence
du climat la perfection des laines
d'Efpagne & d'Angleterre ; mais on affure
encore ici que le dégré de bonté de ces
laines a auffi fa fource dans la qualité des
pâturages & dans l'importation d'une race
étrangere. La page 293 des Feuilles porte
expreflément cette remarque ; on y trouve
d'après le mémoire attaqué , les expreffions
fuivantes : Trois chofes ont concours
à donner aux laines d'Espagne & d'Angleterre
la fupériorité qu'elles ont fur les nôtres
la race , le climat & les pâturages.
3°. Je fuis étonné qu'une perfonne répandue
comme l'auteur des Feuilles ait
210 MERCURE DE FRANCE.
tardé jufqu'ici à fçavoir que le climat en
Angleterre eft beaucoup plus doux & plus
tempéré que le nôtre ; qu'il life Savary au
mot Laine : cet Auteur remarque que l'hyver
en Angleterre n'a point de rigueurs
qui obligent de renfermer les troupeaux
de bêtes blanches. On a fort bien démontré
dans le mémoire que la Caftille n'eſt pas
un pays fi chaud qu'on l'imagine communément
, la pofition de la Caftille étant
à celle de notre Languedoc , à peu près
comme la fituation refpective d'Orléans &
d'Amiens. Je tiens d'un Négociant efpagnol
fort inftruit que dans les montagnes
de Grenade & de Léon , & fur la plupart
des côtaux où l'on mene les bêtes blanches
pour pâturer , les chaleurs les plus vives de
l'été font beaucoup tempérées tant par les
abris que par les exhalaifons des vallées .
Ann. Litt. p. 298. Nous ne trouvons pas
que les préambules contenus dans cet écrit,
foient ou inutiles ou déplacés ; ils font communément
courts & bien écrits . Il est vrai
que celui fur lequel on tâche de jetter un
ridicule auroit pu être abrégé : mais ce
n'eft pas un hors - d'oeuvre diffus , comme
on femble l'infinuer. Il contient environ
trente- cinq lignes. Sur quoi il nous femble
que fi l'Auteur du mémoire vouloit
aller un jour en récriminant , il pourroit
OCTOBRE . 1755 . 211
prendre fon adverfaire en défaut , & le
forcer à reconnoître qu'il eft quelquefois
concis , s'il eft vrai qu'il ait eu le fecret de
faire l'hiſtoire des habits de tout le genre
humain depuis la création jufqu'à préfent
dans l'efpace d'environ trente- cinq lignes .
Ann. Litt . p. 295. Mais le point qui
paroît mériter l'attention de tout bon citoyen
, c'est l'endroit où l'auteur , fans en
apporter de raiſon , taxe d'infuffifans &
d'impoffibles les moyens par lefquels on
démontre qu'il feroit très-avantageux à
notre commerce d'importer en France une
race étrangere. Si l'adverfaire a raiſon ;
nos maîtres les plus habiles font dans le
tort , ou s'il n'entend pas la queftion , pour
quoi s'ingere-t-il à prononcer fans examen
fur une mariere auffi importante ? Voici un
raifonnement qu'on qualifie de fophifme.
Trois chofes ont concouru à l'amélioration
des laines d'Efpagne & d'Angleterre
; l'importation d'une race étrangere ,
le climat , les pâturages choifis : imitons
nos voisins , s'il eft poffible ; mais pour
le
faire avec fruit , quelle race tranfporterons-
nous ? Avons- nous dans quelque lieu
de notre France une température qui favorife
l'importation d'une race plus parfaite ?
avons- nous des pâturages où placer ces bêtes?
On prouve ainfi que nous pouvons imi212
MERCURE DE FRANCE.
.
ter les Efpagnols : car , dit-on , l'exportation
projettée a été heureufement tentée
dans l'une des extrémités méridionales de
notre France. Des bêtes efpagnoles placées
en Languedoc vers la fin du fiecle paffé ,
y portent préfentement des laines plus
fines , & du double plus abondantes que
les laines du pays. L'on ne s'en tient pas à
des témoignages vagues : l'on cite pour
garant l'auteur de la Maiſon ruftique ; on
indique la page & l'édition ; l'on tranfcrit
le texte ; on raifonne fur ce texte , on le
corrige & l'on conclud. Voyez le mém.
pag. 106.
A l'égard de l'exportation des bêtes
blanches hors du Royaume d'Angleterre
pour notre profit , l'on convient ici qu'elle
n'a pas encore eu lieu , mais on croit qu'en
plaçant cette race dans le territoire de Valogne
, & vers le bout de fa prefqu'ifle ,
elle ne peut manquer d'y fructifier ; l'air
& les pâturages y font les mêmes qu'en
Angleterre. Quel rifque peut-on courir en
hafardant ce tranſport ?
Ann. Litt . pag. 297. Je n'ai trouvé en
aucun endroit du mémoire qu'il faut que
nos laboureurs foient des philofophes . On
parle de laboureurs à deux repriſes différentes
. A la pag. 127 du Mémoire , l'on
confeille l'établiſſement d'une Académie
OCTOBRE 1755 213
économique , & l'on dit qu'il feroit à propos
d'agréger à cette compagnie des laboureurs
intelligens. Cet expédient nous paroît
bien imaginé . Pourquoi nos plus beaux
projets manquent- ils le plus fouvent de
réuffite ? c'est qu'on néglige l'artifan , c'eſt
qu'on ne confulte pas affez la nature &
qu'on veut la plupart du tems l'affervir
à des regles imaginées dans le cabinet.
Qu'on place à la tête d'une métairie le plus
célebre Géométre , il s'appercevra bientôt
qu'il eft moins philofophe en fait de culture
que le dernier de fes gens . Sans être
verfé dans la littérature , on peut devenir
philofophe : un métayer qui poffede bien
fon art , peut facilement le devenir dans
fa partie. Il est encore parlé de laboureurs
à la pag. 156. mais on y confidere les chofes
dans l'état préfent & le mot de philofophe
ne fe trouve pas une feule fois dans
tout l'article. On conclud en difant , qu'il
faut laiffer aux plus intelligens le foin de
leurs troupeaux , & éclairer fur leurs propres
intérêts ceux qui ne font pas affez
clairs-voyans ; qu'y a- t- il de répréhenſible
dans cet avis ?
Pag. 298 & 299. Ce qu'on débite en
finiffant , touchant la reffemblance des deux
éditions qu'on a données prefqu'à la fois ,
nous a paru fufceptible de quelque excep-
1
214 MERCURE DE FRANCE.
tion. Dès l'inftant que j'appris qu'il y avoit
à Amiens une édition de ce mémoire , l'envie
ne me vint pas de l'acquérir par la
raifon qu'une édition donnée poftérieurement
par fon auteur est toujours cenfée
preférable à l'autre , n'y eût-il même aucune
différence effective. Mais m'étant avifé
de confronter ce double ouvrage , je me
fuis apperçu que fans parler du ftyle qui eft
plus correct dans l'édition poftérieure , il
y a quant au fond des différences trèsremarquables.
Voici les plus effentielles.
Dans l'édition de Paris , on emploie
trois pages à faire l'hiftoire de l'amélioration
des laines d'Efpagne. On voit avec
plaifir paroître fucceffivement dans ce récit
Columelle , Dom Pedre IV, Ximenès ; rien
de tout cela dans l'édition d'Amiens. Il y
a même ici quelque chofe que l'Auteur a
foigneufement corrigé dans l'édition de
Paris. Il qualifie de vertueux prince Dom
Pedre le cruel , dont le regne fut fignalé
par tant d'inhumanités On ne parle dans
la premiere édition ni des négociations
d'Edouard IV, pour parvenir à avoir en
Angleterre des bêtes blanches pareilles à
celles de Caftille , non plus que des foins
d'Henri VIII & d'Elifabeth , relatifs à cet
objet .
L'Article II eft totalement changé dans
OCTOBRE . 1755. 215
l'édition postérieure , & on infinue dans
celle -ci des points de vue directement
oppofés à ceux qui font exposés dans la
premiere. En voici un exemple : dans l'édition
d'Amiens , on loue l'ordonnance de
1699 comme une loi avantageufe à notre
commerce , & l'on emploie dans l'édition
de Paris deux pages à prouver qu'une telle
loi eft abfolument mal entendue & tout-àfait
deftructive du commerce des laines .
Telles font les différences qui m'ont le
plus frappé.
Tout ceci n'empêche pas que le mémoire
ne fut très- digne du prix , indépendamment
de ces changemens ; mais la réforme
en queſtion ne peut que faire honneur à
l'exactitude & au défintéreſſement de
l'Auteur qui , quoique récompenſé , n'a
pas laiffé de travailler fur nouveaux frais.
Concluons de ce que j'ai dit jufqu'ici ,
que la critique énoncée dans l'Année littéraire
n'eft pas affez fondée. Ce n'est
pas que je veuille attribuer au mémoire
que je défends , un dégré d'irrépréhenfibilité
qu'il n'a pas. Le ftyle quoique
bon en général , pourroit être purgé
de quelques négligences qui font en petit
nombre. Quant au fond , nous jugeons
qu'on pouvoit abréger certains détails ;
mais tout bien examiné , la réforme ne.
216 MERCURE DE FRANCE.
peut aller à guere plus de deux pages fur
la totalité du mémoire. D'ailleurs , comme
on l'a judicieufement remarqué dans
le Journal de Trévoux , Juin. pag. 1432 :
Dans une affaire économique , il vaut mieux
expliquer les chofes en détail que de fe rendre
obfcur par un laconiſme mal entendu . Inférons
encore de tout ceci qu'au lieu de
décourager le zele de l'Auteur , il feroit
à defirer qu'il nous inftruisît un jour plus
à fond fur les détails qui concernent les
Artiſtes .
Fermer
Résumé : MANUFACTURES. RÉFLEXIONS sur la Critique d'un Mémoire sur les Laines, adressées à l'Auteur du Mercure.
Le texte est une critique d'un mémoire sur les laines, adressée à l'auteur du Mercure. L'auteur de la critique conteste une évaluation défavorable publiée dans l'Année littéraire. Plusieurs points de cette critique sont remis en question, notamment l'omission des noms de l'Académie d'Amiens et de son protecteur. De plus, l'accusation selon laquelle le mémoire ne traite pas de l'amélioration des laines d'Espagne et d'Angleterre est réfutée, car l'auteur du mémoire avait expliqué ces changements dès le début de la troisième partie de son ouvrage. La critique reproche également au mémoire de se contenter d'abréger des détails déjà présents dans d'autres ouvrages, comme la Maison rustique et le dictionnaire de Savary. Cependant, l'auteur du mémoire avait explicitement mentionné son utilisation de ces sources et avait ajouté des informations originales. L'auteur de la critique réfute aussi l'argument selon lequel le climat expliquerait la qualité supérieure des laines d'Espagne et d'Angleterre. Il souligne que d'autres facteurs, comme la qualité des pâturages et l'importation de races étrangères, jouent également un rôle crucial. Les préambules du mémoire sont jugés ni inutiles ni déplacés, et les moyens proposés pour améliorer les laines françaises sont considérés comme avantageux. La critique de l'Année littéraire est jugée non fondée, et le mémoire est considéré comme digne du prix qu'il a reçu. Quelques améliorations stylistiques et des abréviations de certains détails sont suggérées, mais l'auteur de la critique conclut que la réforme nécessaire ne dépasse pas deux pages sur l'ensemble du mémoire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
671
p. 237-238
AVIS.
Début :
Le Sr Rochefort, Maître Perruquier, a fait pour la perfection des perruques [...]
Mots clefs :
Perruques, Sr Rochefort, Mesures, Études, Nouvelle méthode
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
Sr Rochefort, Maître Perruquier , a fait pour
Lla perruques une décout
la perfection des perruques une découverte
qui mérite d'être publiée. Après avoir reconnu
par une longue expérience que les mesures des perruques
prifes fur les têtes à la maniere ordinaire
Be fuffifoient pas pour faire une monture folide ,
qui put toujours conferver fa façon , & convenir
de tout point à la tête pour laquelle elle eft faite ,
il a cherché des régles plus fûres & plus commodes
au public , dans une étude réfléchie des contours
& des proportions ; & après de grandes
recherches pendant plufieurs années , ce travail
Pa conduit à inventer & fabriquer feul des têtes
d'une couftruction finguliere , & modélées d'après
nature . Ces têtes d'une ingénieufe invention , divifées
par lignes précifes , felon toutes les parties
de l'extérieur des différentes groffeurs de tête, fuivent
exactement le trait & le contour extérieur des
têtes naturelles , par là il eft parvenu à monter ſi
parfaitement les perruques nouées , les bonnets
& les perruques à bourfe , qu'elles prennent naturellement
le tour du vifage avec toute la préci
fion poffible , & s'y ajuftent fi bien d'elles- mê238
MERCURE DE FRANCE.
mes
que les cheveux femblent avoir pris racine.
Pour être affujetties & collées , elles n'ont
befoin ni de boucles , ni de cordons , ni de refforts
, ni même d'accommodage Les Prévôt ,
Syndic & Gardes de la Communauté des Perruquiers
de Paris affemblés en leur bureau , après
avoir examiné ces têtes artificielles , & convaincus
des avantages de ces nouvelles montures , les
ont approuvées , & en ont délivré à l'Auteur un
certificat en bonne forme , qui nous autorife à
´les annoncer.
Le Sr. Rochefort demeure rue de la Verrerie ;
près de la rue des Billettes.
Sr Rochefort, Maître Perruquier , a fait pour
Lla perruques une décout
la perfection des perruques une découverte
qui mérite d'être publiée. Après avoir reconnu
par une longue expérience que les mesures des perruques
prifes fur les têtes à la maniere ordinaire
Be fuffifoient pas pour faire une monture folide ,
qui put toujours conferver fa façon , & convenir
de tout point à la tête pour laquelle elle eft faite ,
il a cherché des régles plus fûres & plus commodes
au public , dans une étude réfléchie des contours
& des proportions ; & après de grandes
recherches pendant plufieurs années , ce travail
Pa conduit à inventer & fabriquer feul des têtes
d'une couftruction finguliere , & modélées d'après
nature . Ces têtes d'une ingénieufe invention , divifées
par lignes précifes , felon toutes les parties
de l'extérieur des différentes groffeurs de tête, fuivent
exactement le trait & le contour extérieur des
têtes naturelles , par là il eft parvenu à monter ſi
parfaitement les perruques nouées , les bonnets
& les perruques à bourfe , qu'elles prennent naturellement
le tour du vifage avec toute la préci
fion poffible , & s'y ajuftent fi bien d'elles- mê238
MERCURE DE FRANCE.
mes
que les cheveux femblent avoir pris racine.
Pour être affujetties & collées , elles n'ont
befoin ni de boucles , ni de cordons , ni de refforts
, ni même d'accommodage Les Prévôt ,
Syndic & Gardes de la Communauté des Perruquiers
de Paris affemblés en leur bureau , après
avoir examiné ces têtes artificielles , & convaincus
des avantages de ces nouvelles montures , les
ont approuvées , & en ont délivré à l'Auteur un
certificat en bonne forme , qui nous autorife à
´les annoncer.
Le Sr. Rochefort demeure rue de la Verrerie ;
près de la rue des Billettes.
Fermer
Résumé : AVIS.
M. Rochefort, maître perruquier, a réalisé une découverte majeure pour améliorer la perfection des perruques. Insatisfait des méthodes traditionnelles de mesure, il a développé des règles plus sûres et pratiques. Après des recherches approfondies sur les contours et les proportions des têtes, il a inventé des têtes artificielles modélisées d'après nature. Ces têtes, divisées par lignes précises, reproduisent exactement les contours extérieurs des têtes naturelles, permettant de monter les perruques, les bonnets et les perruques à bourre de manière parfaite. Les perruques ainsi montées s'ajustent naturellement au visage sans nécessiter de boucles, cordons, ressorts ou accommodage. La Communauté des Perruquiers de Paris a examiné ces têtes artificielles et les a approuvées, délivrant un certificat à M. Rochefort. Ce dernier réside rue de la Verrerie, près de la rue des Billettes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
672
p. 237
AUTRE.
Début :
Petit, successeur du feu sieur Guérard, à l'image Notre-Dame, [...]
Mots clefs :
Magasin, Papier, Écrans, Écrans historiques
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
Etit , fucceffeur du feu fieur Guérard , à l'i
mage Notre-Dame , rue du Petit - Pont , visà-
vis un Marchand de Draps ; tient magafin de Papier,
& d'Ecrans des plus beaux & des plus à la mode
avec cabriolets ; il vend feul les Ecrans Hiftoriques
pour rafraîchir la mémoire des Lecteurs.
Etit , fucceffeur du feu fieur Guérard , à l'i
mage Notre-Dame , rue du Petit - Pont , visà-
vis un Marchand de Draps ; tient magafin de Papier,
& d'Ecrans des plus beaux & des plus à la mode
avec cabriolets ; il vend feul les Ecrans Hiftoriques
pour rafraîchir la mémoire des Lecteurs.
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673
p. 237
AUTRE.
Début :
Monsieur Gallonde, Horloger du Roi qui a fait une Lotterie [...]
Mots clefs :
Horloger du roi, Loterie, Pendule
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
Onfieur Gallonde , Horloger du Roi qui a
fait une Lotterie d'une Pendule finguliere
dans fon genre , & dont les billets font de fix liv .
avertit qu'il ne lui en refte plus qu'environ une
centaine. Comme plufieurs perfonnes fouhaitent
affifter au Tirage de ladite Lotterie , on ne la
tirera qu'après les vacances : on donnera avis du
Tirage par le Mercure fuivant. Son adreffe eft
rue Quincampoix , vis-à- vis le Bureau des Merciers.
Onfieur Gallonde , Horloger du Roi qui a
fait une Lotterie d'une Pendule finguliere
dans fon genre , & dont les billets font de fix liv .
avertit qu'il ne lui en refte plus qu'environ une
centaine. Comme plufieurs perfonnes fouhaitent
affifter au Tirage de ladite Lotterie , on ne la
tirera qu'après les vacances : on donnera avis du
Tirage par le Mercure fuivant. Son adreffe eft
rue Quincampoix , vis-à- vis le Bureau des Merciers.
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674
p. 73-75
LOGOGRYPHE.
Début :
L'usage veut qu'en un triangle [...]
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Chapeau
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texteReconnaissance textuelle : LOGOGRYPHE.
LOGOGRYPHE.
L'Ufage veut qu'en un triangle
Mon corps , tout rond qu'il eft , devienne transformé..
Soit caprice ou raiſon , comme un âne on me
fangle :
Alors fur un pivot monté ,
En Hyver , en Eté ,
Dans les champs , à la ville ,
L'honnête homme & le fat , le pauvre & l'opulent
,
Le philofophe
& l'imbécile
,
Les bergers & les rois , le fage & l'imprudent ,
Tous , en un mot , me trouvent fort utile.
Aux uns je fuis un ornement ,
I. Vol. D
74 MERCURE DE FRANCE.
Aux autres ..... mais c'est trop , & tu dois me connoître
,
Lecteur : fi toutefois tu ne me comprends pas ,
Difféque les fept pieds qui compofent mon être ,
Et fans peine tu trouveras
Le réduit où tu mets les fruits de la vendange :
Le nom qu'on donne à fept cens- vingt deniers
:
Un manteau féminin d'une figure étrange :
Ce qu'on échalaffe à milliers
Dans la Champagne & la Bourgogne :
Une riviere en Portugal :
Un des quatre élémens : une ville en Gascogne :
Ce qu'on ne peut ôter fans fouffrir un grand mal :
Le lieu qui donna la naiſſance
Au quatrieme des Henris :
Ce qu'on bat fans ceffe à Paris :
Un terrein éminent qui dans la mer s'avance :
Enfin , pour exciter tes curieux defirs ,
Dans la preſqu'ifle Orientale
Cherche , Lecteur , la ville capitale
D'où nos Marchands rapportent les ( 1 ) Saphirs
:
De mon individu fais bien l'anatomie ,
Tu verras dans la Normandie
Certaine ville en outre , une interjection :
Plus une prépofition
A quelque objet toujours unie :
(1 ) Pierre précieuſe.
L'opposé de l'excès : un article : un pronom ;
Je fens que ces derniers ne font pas de ſaiſon ;
Qu'importe encor deux mots , & je finis ta
crife.
Certaine espece de perfil :
Ce que porte dans une Égliſe.....
Alte-là , c'eft trop de babil.
L. M. Typographe.
Provins en Brie , ce 22 Juillet 1755
L'Ufage veut qu'en un triangle
Mon corps , tout rond qu'il eft , devienne transformé..
Soit caprice ou raiſon , comme un âne on me
fangle :
Alors fur un pivot monté ,
En Hyver , en Eté ,
Dans les champs , à la ville ,
L'honnête homme & le fat , le pauvre & l'opulent
,
Le philofophe
& l'imbécile
,
Les bergers & les rois , le fage & l'imprudent ,
Tous , en un mot , me trouvent fort utile.
Aux uns je fuis un ornement ,
I. Vol. D
74 MERCURE DE FRANCE.
Aux autres ..... mais c'est trop , & tu dois me connoître
,
Lecteur : fi toutefois tu ne me comprends pas ,
Difféque les fept pieds qui compofent mon être ,
Et fans peine tu trouveras
Le réduit où tu mets les fruits de la vendange :
Le nom qu'on donne à fept cens- vingt deniers
:
Un manteau féminin d'une figure étrange :
Ce qu'on échalaffe à milliers
Dans la Champagne & la Bourgogne :
Une riviere en Portugal :
Un des quatre élémens : une ville en Gascogne :
Ce qu'on ne peut ôter fans fouffrir un grand mal :
Le lieu qui donna la naiſſance
Au quatrieme des Henris :
Ce qu'on bat fans ceffe à Paris :
Un terrein éminent qui dans la mer s'avance :
Enfin , pour exciter tes curieux defirs ,
Dans la preſqu'ifle Orientale
Cherche , Lecteur , la ville capitale
D'où nos Marchands rapportent les ( 1 ) Saphirs
:
De mon individu fais bien l'anatomie ,
Tu verras dans la Normandie
Certaine ville en outre , une interjection :
Plus une prépofition
A quelque objet toujours unie :
(1 ) Pierre précieuſe.
L'opposé de l'excès : un article : un pronom ;
Je fens que ces derniers ne font pas de ſaiſon ;
Qu'importe encor deux mots , & je finis ta
crife.
Certaine espece de perfil :
Ce que porte dans une Égliſe.....
Alte-là , c'eft trop de babil.
L. M. Typographe.
Provins en Brie , ce 22 Juillet 1755
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675
p. 193-201
PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu de Prusse des Eaux minérales de M. de Calsabigi, avec des Réflexions sur l'utilité de ce Bleu, par le sieur Cadet, Apothicaire Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
Début :
Il faut prendre quatre livres de sang de boeuf desséché que l'on mêlera avec quatre [...]
Mots clefs :
Bleu, Liqueur, Eaux minérales, Couleur, Fleur, Bleu de Prusse, Chimie
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texteReconnaissance textuelle : PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu de Prusse des Eaux minérales de M. de Calsabigi, avec des Réflexions sur l'utilité de ce Bleu, par le sieur Cadet, Apothicaire Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu
de Pruffe des Eaux minérales de M. de
Calfaligi , avec des Réflexions fur l'utilité
de ce Blen, par le fieur Cadet , Apothicaire
Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
It
L faut prendre quatre livres de fang de
boeufdefléché que l'on mêlera avec qua .
tre livres de foude d'Alicante groffiérement
concaffée , telle qu'on la vend chez tous
nos Epiciers de Paris. On mettra ce mélange
à calciner dans un creufet de fer ou
fourneau à vent ; il faut obſerver de ne
pas trop remplir le creufet , attendu que
la matiere pendant la calcination bourfouf-
Ae beaucoup. On continuera la calcinanation
jufqu'à ce que la matiere foit devenue
parfairement rouge , & qu'elle ne
rende prefque plus de flamme. A ce point
de calcination , il faut la retirer du creufet,
& la jetter toute rouge dans une fuffifante
quantité d'eau bouillante ; après une
heure d'ébullition , il faut filtrer cette
leffive.
Pour procéder enfuite à l'opération du
bleu , il faut prendre des vaiffeaux de
1. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
terre ou de fer , dans lefquels l'on mettra
chauffer 300 pintes d'eau minérale . On
faifira l'inftant de l'ébullition où la liqueur
prend une couleur jaune très- foncée , on
ceffera le feu pour laiffer repofer l'eau qui
s'éclaircira en peu de tems , en dépofant.
une matiere jaune inutile dans cette opération
, qu'il faudra féparer de la liqueur
par la décantation.
Ces deux liqueurs étant chaudes , l'on
mêlera peu à peu avec l'eau minérale la
liqueur Alkaline fulphureufe ; ce mêlange
paffera tout d'un coup à une belle couleur
bleue ; quand on s'appercevra fur la fin
du mêlange que cette couleur s'affoiblit
de beaucoup , & qu'elle eft fur le point de
paffer à une couleur grife , alors on ceffera
de mettre de la liqueur alkaline fulphureufe.
Le mouvement d'effervefcence qui
fe paffe dans le mêlange étant ceffé , la
liqueur parfaitement repofée , on la décantera
auffitât avec foin , pour en féparer
la fécule qui fe fera précipitée , qu'on
aura foin de laver exactement avec de
l'eau de puits ou de l'eau de la Seine ,
bien claire. Il faut obſerver de décanter à
tems la liqueur de deffus la fécule , ainfi
que je l'ai fait obferver dans mes premicres
expériences raiſonnées fur ce bleu
attendu que la liqueur qui eft chargée en-
馨
DECEMBRE. J 1755 195
core de vitriol martial , dépoferoit une
portion de terre jaune , qui fe mêleroit
avec ce bleu , & qui lui communiqueroit
la couleur verte . La fécule étant ainfi préparée
& féchée avec foin , l'on aura une
livre deux onces d'un beau bleu foncé.
RÉFLEXIONS fur l'utilité du Bleu de
Pruffe , tiré des Eaux de M. de Calfabigi,
en réponse à ce que le fieur Machi en a dit
dans l'Examen Physique & Chimique qu'il
a donné de ces Eaux & de celles de la
fource de Madame Belami.
Jieur Machi , de la façon obligeante
dont il parle de mes procédés chimiques ,
auffi l'intérêt feul de la Chimie eft ce qui
me met dans le cas de lui répondre au fujet
de deux obfervations fur lefquelles je
ne fuis pas d'accord avec lui . L'une regarde
l'ochre que l'on fépare des Eaux minérales
de M. de Calfabigi , qu'il prétend n'être
pas du fer , page 30. Er l'autre concerne
l'utilité du Bleu de Pruffe que l'on retire
de ces mêmes Eaux , p . 44.
E ne dois que des remerciemens au
Je crois pouvoir avancer avec certitude ,
que le fieur Machi n'a point répété mes
expériences , il auroit reconnu que l'ochre
qui eft féparée de l'eau minérale de M. de
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
Calfabigi , eft un pur fer , ainfi que je l'ai
démontré art. 14 de mes Analyſes , & '
qu'après avoir été lavée pour enlever une
portion d'acide qui lui refte , & étant calcinée
un inftant dans un tefte fous la mouffle
du fourneau de coupelle , pour la dépouiller
de fes parties hétérogenes , elle
devient alors toute attirable à l'aimant en
forme de grouppe bien aiguillé , ce qui eft
la preuve la plus certaine que cette ochre
eft un véritable fer. Le Sr Machi prétend
auffi que cette ochre traitée avec le charbon ,
le fer qui en réfulte eft aigre & caffant , il
m'a dit même en avoir fait un petit culot:
je ne conçois pas par quel tour ingénieux
il a pu 6 bien raffembler , à l'aide feule du
charbon , ces parties métalliques , ce qu'on
ne pourroit faire que difficilement à l'aide
d'un flux plus reductif que celui du charbon
, tel qu'un qui feroit compofé avec
du tartre , du nitre & du fel de verre , & c.
Je penfe avoir annoncé avec jufte raifon
que mon travail fur ce bleu méritoit
l'attention du Public , par l'avantage qu'il
en peut tirer , loin d'être un amufement de
curiofité comme l'avance le fieur Machi .
J'ai dit dans mes premieres analyfes
que ce bleu pourroit être employé dans
toutes les préparations de fucre par préférence
au bleu de Pruffe , ce bleu étant fouDECEMBRE
1755. 197
vent préparé avec des vitriols martiaux
contenant du cuivre. Je connois un confifeur
qui fait un débit affez confidérable
de paftilles de violettes , qu'il prépare
avec les fleurs fechées , le fucre , l'Iris de
Florence , & un mucilage de gomme adra
gant qu'il colore avec du bleu de Prufſe.
Ces fortes de paftilles , priſes intérieurement
, étant données comme pectorales ,
qui peut être affuré qu'elles ne contiennent
point de cuivre ? c'est ce dont je ne répondrai
pas. Mais celles qui feroient préparées
avec le bleu de M. de Calfabigi , pourroient
être prifes avec confiance , & n'auroient
point cet inconvénient ; ce blea
étant tiré d'une eau minérale que MeffieursVenel,
Bayen, Rouelle, & le fieur Machi
lui même ont démontré être exemptes
de tout atome de cuivre.
Le fecond avantage que je prétends tirer
de ce bleu , c'eft que je le regarde comme
fupérieur à tous les bleus de Pruffe ordinaires
qui font prefque tous avivés par les
acides minéraux , & qui malgré les précautions
que l'on prend pour les laver ,
confervent toujours une petite portion
d'acide qui à la longue attaque & détruit
cette couleur , ainfi qu'il a été démontré
par le célebre M. Geoffroi.
Le bleu de M. de Calfabigi n'ayant
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
pas beſoin d'être avivé par les acides , procure
un avantage effentiel aux Peintres
qui dans leurs travaux n'auront pas le
défagrément de voir leurs couleurs s'altérer
auffi promptement que celles qu'autoient
touché nos acides minéraux .
J'ai obfervé que ce bleu prenoit une
partie de blanc de plomb de plus que le
bleu de Pruffe le plus foncé que j'aye på
trouver , ce qui paroît faire un troifieme
avantage qui le rend plus intéreffant que
ne l'a penfé le fieur Machi.
Il faut obferver que deux cens quatrevingt
pintes de ces eaux minérales fourniffent
une livre de bleu , & qu'il faut que
les 280 pintes ayent dépofé leur ochre
& repris de nouveau fer , pour fournir
cette quantité : il n'a pas réfléchi
que pour
réuffir dans mon opération , je fuis obligé
néceſſairement, ainſi qu'il l'avance , de féparer
la terre jaune avec laquelle je n'aurois
qu'une fécule verte , & que la liqueur, en
reprenant de nouveau fer , fe chargeroit
d'une nouvelle terre jaune femblable à
celle que j'ai féparée : par conféquent cette
liqueur dans cet état ne pourroit donner
que du vert , comme je l'ai démontré ; delà
je concluds qu'il s'eft trompé dans ce
qu'il avance. De plus , s'il avoit bien examiné
mon procédé , il auroit vu que cette
1
DECEMBRE. 1755. 199
opération faite dans un vaiffeau de terre ,
ne produit pas plus de bleu que celui que
je fais dans les vaiffeaux de fer. La preuve
que je crois pouvoir donner de ces faits
eft bien fimple ; c'eft que premierement
l'acide furabondant , démontré dans les
eaux de M. de Calfabigi , n'y eft pas en
affez grande quantité , & qu'il eft noyé
dans trop de flegme pour diffoudre une
quantité de fer auffi fenfible que celle qui
fe précipite. Si cela arrivoit dans ce procédé
, il me feroit impoffible d'avoir du
bleu dans les vaiffeaux de fer , puifque la
liqueur que je fépare de deffus ma fécule
qui a été traitée dans les vaiffeaux de terre ,
contient encore du fer combiné avec l'acide
vitriolique qui fe dépoferoit fous la
couleur jaune , & qui fe mêleroit avec la
fécule , & lui donneroit la couleur verte
fans les précautions que j'ai indiqué dans
ce procédé abrégé pour retirer ce bleu ;
par conféquent s'il falloit néceffairement
que l'eau minérale fe rechargeât fenfiblement
de nouveau fer , l'opération ne pourroit
pas réaffir .
Le fieur Machi avance de plus qu'en
exploitant par jour deux livres de bleu de
Pruffe , que ce travail continué pendant
quinze jours dépenferoit S400 pintes d'eau
par mois ; ce qui pourroit contribuer à al-
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
térer la fource de M. de Calfabigi , & par
conféquent nuire beaucoup à celle de Madame
Belami , dont il croit qu'elle tire fon
origine. Madame Belami peut fe tranquillifer
fur cet article , puifqu'il a été clairement
prouvé enjuftice & par les analyſes ,
que ces fources , & par conféquent les
eaux de Madame Belami font totalement
différentes , & qu'elles font diamétralement
oppofées.
Monfieur & Madame de Calfabigi étant
intéreffés à tirer le meilleur parti poffible
de leurs eaux , on ne doit pas préfumer
qu'ils cherchent à altérer une fource dont
ils fe préparent de démontrer au Public les
propriétés fingulieres relativement à la Médecine
, fuivant les certificats qu'ils font
en état de produire de plufieurs Médecins
& Chirurgiens.
Ces propriétés ne font point de mon
objet ; je me contenterai de dire qu'il réfulte
des Analyfes qui ont été faites des
eaux de M. de Calfabigi , qu'elles contiennent
une abondance de fer qui ne fe trouve
point dans celles de Madame Belami ;.
ce qui me donne lieu de penfer que ces
dernieres ne font pas dans le cas d'une
exacte comparaifon , ces eaux ne pouvant
fournir de bleu de Pruffe , fuivant ce
qu'en dit le Sr Machi lui-même , pag. 13...
DECEMBRE. 1755. 201
Je n'ai fait aucune expérience pour m'affurer
de ce fait ; je ne voudrois cependan
pas répondre qu'en traitant ces mêmest
eaux avec la leflive alkaline décrite par le
fçavant M. Macquer , laquelle eft chargée
jufqu'à parfaite faturation de phlogistique
animal , on ne pût en retirer une quantité
qui feroit vraisemblablement très petite ,
mais fuffifante cependant pour être fenfible.
De ces obfervations il réfulte que j'ai
prouvé ,
1°. Que l'ochre des eaux minérales de
M. de Calfabigi , eft un fer pur attirable à
l'aimant.
2°. Que l'eau minérale , en fe rechargeant
de nouveau fer , ne peut produire
du bleu de Pruffe , ce qui fait voir que le
heur Machi n'a pas entendu mon opération.
3°. Que le bleu de Pruffe fait avec ces
eaux , peut mieux convenir pour la Peinture
, en ce que n'étant pas avivé par les
acides minéraux , il eft moins fujer à s'altérer
que le bleu de Pruffe ordinaire .
4°. Que ce bleu étant exempt de mêlan
ge de cuivre , eft de beaucoup préférablepour
les préparations de fucre , à celui de
Pruffe , qu'on ne peut s'affurer en être tou--
jours dépouillé.
de Pruffe des Eaux minérales de M. de
Calfaligi , avec des Réflexions fur l'utilité
de ce Blen, par le fieur Cadet , Apothicaire
Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
It
L faut prendre quatre livres de fang de
boeufdefléché que l'on mêlera avec qua .
tre livres de foude d'Alicante groffiérement
concaffée , telle qu'on la vend chez tous
nos Epiciers de Paris. On mettra ce mélange
à calciner dans un creufet de fer ou
fourneau à vent ; il faut obſerver de ne
pas trop remplir le creufet , attendu que
la matiere pendant la calcination bourfouf-
Ae beaucoup. On continuera la calcinanation
jufqu'à ce que la matiere foit devenue
parfairement rouge , & qu'elle ne
rende prefque plus de flamme. A ce point
de calcination , il faut la retirer du creufet,
& la jetter toute rouge dans une fuffifante
quantité d'eau bouillante ; après une
heure d'ébullition , il faut filtrer cette
leffive.
Pour procéder enfuite à l'opération du
bleu , il faut prendre des vaiffeaux de
1. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
terre ou de fer , dans lefquels l'on mettra
chauffer 300 pintes d'eau minérale . On
faifira l'inftant de l'ébullition où la liqueur
prend une couleur jaune très- foncée , on
ceffera le feu pour laiffer repofer l'eau qui
s'éclaircira en peu de tems , en dépofant.
une matiere jaune inutile dans cette opération
, qu'il faudra féparer de la liqueur
par la décantation.
Ces deux liqueurs étant chaudes , l'on
mêlera peu à peu avec l'eau minérale la
liqueur Alkaline fulphureufe ; ce mêlange
paffera tout d'un coup à une belle couleur
bleue ; quand on s'appercevra fur la fin
du mêlange que cette couleur s'affoiblit
de beaucoup , & qu'elle eft fur le point de
paffer à une couleur grife , alors on ceffera
de mettre de la liqueur alkaline fulphureufe.
Le mouvement d'effervefcence qui
fe paffe dans le mêlange étant ceffé , la
liqueur parfaitement repofée , on la décantera
auffitât avec foin , pour en féparer
la fécule qui fe fera précipitée , qu'on
aura foin de laver exactement avec de
l'eau de puits ou de l'eau de la Seine ,
bien claire. Il faut obſerver de décanter à
tems la liqueur de deffus la fécule , ainfi
que je l'ai fait obferver dans mes premicres
expériences raiſonnées fur ce bleu
attendu que la liqueur qui eft chargée en-
馨
DECEMBRE. J 1755 195
core de vitriol martial , dépoferoit une
portion de terre jaune , qui fe mêleroit
avec ce bleu , & qui lui communiqueroit
la couleur verte . La fécule étant ainfi préparée
& féchée avec foin , l'on aura une
livre deux onces d'un beau bleu foncé.
RÉFLEXIONS fur l'utilité du Bleu de
Pruffe , tiré des Eaux de M. de Calfabigi,
en réponse à ce que le fieur Machi en a dit
dans l'Examen Physique & Chimique qu'il
a donné de ces Eaux & de celles de la
fource de Madame Belami.
Jieur Machi , de la façon obligeante
dont il parle de mes procédés chimiques ,
auffi l'intérêt feul de la Chimie eft ce qui
me met dans le cas de lui répondre au fujet
de deux obfervations fur lefquelles je
ne fuis pas d'accord avec lui . L'une regarde
l'ochre que l'on fépare des Eaux minérales
de M. de Calfabigi , qu'il prétend n'être
pas du fer , page 30. Er l'autre concerne
l'utilité du Bleu de Pruffe que l'on retire
de ces mêmes Eaux , p . 44.
E ne dois que des remerciemens au
Je crois pouvoir avancer avec certitude ,
que le fieur Machi n'a point répété mes
expériences , il auroit reconnu que l'ochre
qui eft féparée de l'eau minérale de M. de
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
Calfabigi , eft un pur fer , ainfi que je l'ai
démontré art. 14 de mes Analyſes , & '
qu'après avoir été lavée pour enlever une
portion d'acide qui lui refte , & étant calcinée
un inftant dans un tefte fous la mouffle
du fourneau de coupelle , pour la dépouiller
de fes parties hétérogenes , elle
devient alors toute attirable à l'aimant en
forme de grouppe bien aiguillé , ce qui eft
la preuve la plus certaine que cette ochre
eft un véritable fer. Le Sr Machi prétend
auffi que cette ochre traitée avec le charbon ,
le fer qui en réfulte eft aigre & caffant , il
m'a dit même en avoir fait un petit culot:
je ne conçois pas par quel tour ingénieux
il a pu 6 bien raffembler , à l'aide feule du
charbon , ces parties métalliques , ce qu'on
ne pourroit faire que difficilement à l'aide
d'un flux plus reductif que celui du charbon
, tel qu'un qui feroit compofé avec
du tartre , du nitre & du fel de verre , & c.
Je penfe avoir annoncé avec jufte raifon
que mon travail fur ce bleu méritoit
l'attention du Public , par l'avantage qu'il
en peut tirer , loin d'être un amufement de
curiofité comme l'avance le fieur Machi .
J'ai dit dans mes premieres analyfes
que ce bleu pourroit être employé dans
toutes les préparations de fucre par préférence
au bleu de Pruffe , ce bleu étant fouDECEMBRE
1755. 197
vent préparé avec des vitriols martiaux
contenant du cuivre. Je connois un confifeur
qui fait un débit affez confidérable
de paftilles de violettes , qu'il prépare
avec les fleurs fechées , le fucre , l'Iris de
Florence , & un mucilage de gomme adra
gant qu'il colore avec du bleu de Prufſe.
Ces fortes de paftilles , priſes intérieurement
, étant données comme pectorales ,
qui peut être affuré qu'elles ne contiennent
point de cuivre ? c'est ce dont je ne répondrai
pas. Mais celles qui feroient préparées
avec le bleu de M. de Calfabigi , pourroient
être prifes avec confiance , & n'auroient
point cet inconvénient ; ce blea
étant tiré d'une eau minérale que MeffieursVenel,
Bayen, Rouelle, & le fieur Machi
lui même ont démontré être exemptes
de tout atome de cuivre.
Le fecond avantage que je prétends tirer
de ce bleu , c'eft que je le regarde comme
fupérieur à tous les bleus de Pruffe ordinaires
qui font prefque tous avivés par les
acides minéraux , & qui malgré les précautions
que l'on prend pour les laver ,
confervent toujours une petite portion
d'acide qui à la longue attaque & détruit
cette couleur , ainfi qu'il a été démontré
par le célebre M. Geoffroi.
Le bleu de M. de Calfabigi n'ayant
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
pas beſoin d'être avivé par les acides , procure
un avantage effentiel aux Peintres
qui dans leurs travaux n'auront pas le
défagrément de voir leurs couleurs s'altérer
auffi promptement que celles qu'autoient
touché nos acides minéraux .
J'ai obfervé que ce bleu prenoit une
partie de blanc de plomb de plus que le
bleu de Pruffe le plus foncé que j'aye på
trouver , ce qui paroît faire un troifieme
avantage qui le rend plus intéreffant que
ne l'a penfé le fieur Machi.
Il faut obferver que deux cens quatrevingt
pintes de ces eaux minérales fourniffent
une livre de bleu , & qu'il faut que
les 280 pintes ayent dépofé leur ochre
& repris de nouveau fer , pour fournir
cette quantité : il n'a pas réfléchi
que pour
réuffir dans mon opération , je fuis obligé
néceſſairement, ainſi qu'il l'avance , de féparer
la terre jaune avec laquelle je n'aurois
qu'une fécule verte , & que la liqueur, en
reprenant de nouveau fer , fe chargeroit
d'une nouvelle terre jaune femblable à
celle que j'ai féparée : par conféquent cette
liqueur dans cet état ne pourroit donner
que du vert , comme je l'ai démontré ; delà
je concluds qu'il s'eft trompé dans ce
qu'il avance. De plus , s'il avoit bien examiné
mon procédé , il auroit vu que cette
1
DECEMBRE. 1755. 199
opération faite dans un vaiffeau de terre ,
ne produit pas plus de bleu que celui que
je fais dans les vaiffeaux de fer. La preuve
que je crois pouvoir donner de ces faits
eft bien fimple ; c'eft que premierement
l'acide furabondant , démontré dans les
eaux de M. de Calfabigi , n'y eft pas en
affez grande quantité , & qu'il eft noyé
dans trop de flegme pour diffoudre une
quantité de fer auffi fenfible que celle qui
fe précipite. Si cela arrivoit dans ce procédé
, il me feroit impoffible d'avoir du
bleu dans les vaiffeaux de fer , puifque la
liqueur que je fépare de deffus ma fécule
qui a été traitée dans les vaiffeaux de terre ,
contient encore du fer combiné avec l'acide
vitriolique qui fe dépoferoit fous la
couleur jaune , & qui fe mêleroit avec la
fécule , & lui donneroit la couleur verte
fans les précautions que j'ai indiqué dans
ce procédé abrégé pour retirer ce bleu ;
par conféquent s'il falloit néceffairement
que l'eau minérale fe rechargeât fenfiblement
de nouveau fer , l'opération ne pourroit
pas réaffir .
Le fieur Machi avance de plus qu'en
exploitant par jour deux livres de bleu de
Pruffe , que ce travail continué pendant
quinze jours dépenferoit S400 pintes d'eau
par mois ; ce qui pourroit contribuer à al-
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
térer la fource de M. de Calfabigi , & par
conféquent nuire beaucoup à celle de Madame
Belami , dont il croit qu'elle tire fon
origine. Madame Belami peut fe tranquillifer
fur cet article , puifqu'il a été clairement
prouvé enjuftice & par les analyſes ,
que ces fources , & par conféquent les
eaux de Madame Belami font totalement
différentes , & qu'elles font diamétralement
oppofées.
Monfieur & Madame de Calfabigi étant
intéreffés à tirer le meilleur parti poffible
de leurs eaux , on ne doit pas préfumer
qu'ils cherchent à altérer une fource dont
ils fe préparent de démontrer au Public les
propriétés fingulieres relativement à la Médecine
, fuivant les certificats qu'ils font
en état de produire de plufieurs Médecins
& Chirurgiens.
Ces propriétés ne font point de mon
objet ; je me contenterai de dire qu'il réfulte
des Analyfes qui ont été faites des
eaux de M. de Calfabigi , qu'elles contiennent
une abondance de fer qui ne fe trouve
point dans celles de Madame Belami ;.
ce qui me donne lieu de penfer que ces
dernieres ne font pas dans le cas d'une
exacte comparaifon , ces eaux ne pouvant
fournir de bleu de Pruffe , fuivant ce
qu'en dit le Sr Machi lui-même , pag. 13...
DECEMBRE. 1755. 201
Je n'ai fait aucune expérience pour m'affurer
de ce fait ; je ne voudrois cependan
pas répondre qu'en traitant ces mêmest
eaux avec la leflive alkaline décrite par le
fçavant M. Macquer , laquelle eft chargée
jufqu'à parfaite faturation de phlogistique
animal , on ne pût en retirer une quantité
qui feroit vraisemblablement très petite ,
mais fuffifante cependant pour être fenfible.
De ces obfervations il réfulte que j'ai
prouvé ,
1°. Que l'ochre des eaux minérales de
M. de Calfabigi , eft un fer pur attirable à
l'aimant.
2°. Que l'eau minérale , en fe rechargeant
de nouveau fer , ne peut produire
du bleu de Pruffe , ce qui fait voir que le
heur Machi n'a pas entendu mon opération.
3°. Que le bleu de Pruffe fait avec ces
eaux , peut mieux convenir pour la Peinture
, en ce que n'étant pas avivé par les
acides minéraux , il eft moins fujer à s'altérer
que le bleu de Pruffe ordinaire .
4°. Que ce bleu étant exempt de mêlan
ge de cuivre , eft de beaucoup préférablepour
les préparations de fucre , à celui de
Pruffe , qu'on ne peut s'affurer en être tou--
jours dépouillé.
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Résumé : PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu de Prusse des Eaux minérales de M. de Calsabigi, avec des Réflexions sur l'utilité de ce Bleu, par le sieur Cadet, Apothicaire Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
Le texte décrit un procédé pour extraire le bleu de Prusse des eaux minérales de M. de Calfaligi, présenté par le sieur Cadet, apothicaire major de l'Hôtel Royal des Invalides. Le processus commence par la calcination d'un mélange de sang de bœuf désséché et de soufre d'Alicante concassé, jusqu'à ce que la matière devienne rouge et ne produise plus de flamme. Cette matière est ensuite jetée dans de l'eau bouillante et filtrée après une heure d'ébullition. Pour obtenir le bleu de Prusse, 300 pintes d'eau minérale sont chauffées jusqu'à ébullition, puis laissées reposer pour séparer une matière jaune inutile. La liqueur alcaline sulfureuse est ensuite mélangée à l'eau minérale, produisant une couleur bleue. Une fois refroidie, la liqueur est décantée pour séparer la fécule, qui est lavée avec de l'eau claire. Le résultat est une livre deux onces d'un beau bleu foncé. Le texte inclut également des réflexions sur l'utilité du bleu de Prusse extrait des eaux de M. de Calfaligi. Le sieur Cadet conteste les observations du sieur Machi, affirmant que l'ochre séparée des eaux est un fer pur, attirable à l'aimant. Il souligne que ce bleu est supérieur aux bleus de Prusse ordinaires car il n'est pas avivé par des acides minéraux, ce qui le rend moins sujet à l'altération. De plus, il est exempt de cuivre, le rendant préférable pour les préparations de sucre. Le procédé permet d'obtenir deux cents quatre-vingts pintes d'eau minérale pour une livre de bleu, après séparation de la terre jaune. Le sieur Cadet conclut que les eaux de M. de Calfaligi et celles de Madame Belami sont différentes et ne peuvent être comparées.
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676
p. 206-209
Lettre à l'Auteur du Mercure.
Début :
MONSIEUR, n'étant point connu de M. Gautier, & ne le connoissant [...]
Mots clefs :
Inventeur, Planches, Imprimer, Peinture, Couleurs, Jacques Gautier d'Agoty
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texteReconnaissance textuelle : Lettre à l'Auteur du Mercure.
Lettre à l'Auteur du Mercure.
MONSIEUR, cont
ONSIEUR , n'étant point connu
de M. Gautier , & ne le connoiffant
que par fa grande réputation qu'il appuie
de tout fon crédit auprès du Public , permettez-
moi que par votre moyen je lui
demande l'explication de ce qu'il a avancé
dans le Mercure du mois de Novembre
dernier. Il nous affure qu'il eft l'inventeur
de l'art d'imprimer les tableaux à quatre
Cuivres. Je n'ai jufqu'ici rien revoqué en
doute de tout ce qu'il lui a plu dire.puDECEMBRE.
1755. 207
bliquement , & fur fa parole j'ai cru , lui
voyant écrire fur toutes fortes de matieres
qu'il y étoit très -entendu . J'ai même
porté ma croyance jufqu'à me perfuader
qu'il avoit fait , ainfi qu'il le dit à qui
veut l'entendre , un fyftême meilleur que
celui de Newton , & j'attribuois à une obfl'inattention
tination impardonnable
,
allant jufqu'au mépris qu'ont les Sçavans
pour les découvertes : enfin j'étois
difpofé à croire des chofes encore plus incroyables
, & je fuis extrêmement affligé
de me voir dans la néceffité de lui retirer
cette confiance aveugle. Il fe dit l'inventeur
de ce qu'il appelle l'Art d'imprimer
les eftampes coloriées. Peut - il avoir oublié
qu'il eft de notoriété publique que M.
Le Blond l'avoit trouvé bien des années
avant qu'il fût en âge d'y penfer , & en
avoit donné des preuves connues pendant
long- tems en Angleterre , & dans fa vieilleffe
à Paris : que M. Gautier lui -même ,
entra chez M. Le Blond pour y apprendre
ce talent , auquel il ne s'étoit pas deftiné
d'abord , puifque s'il s'étoit propofé cette
Occupation plufieurs années auparavant ,
il s'y feroit apparemment préparé par une
longue étude du deffein ? La vafte étendue
des connoiffances dont on a vu depuis
les fruits , le tenoit alors dans une espece
zo8 MERCURE DE FRANCE.
d'indécifion , & c'eft maintenant fans
doute ce qui lui caufe ce manque de mémoire
. Je penfe cependant entrevoir quelque
caufe à l'erreur qui lui donne lieu de
fe croire inventeur.
M. Le Blond ne fe fervoit que de trois
planches chargées chacune d'une couleur ,
& plus ou moins travaillées , felon la quantité
dont cette couleur doit entrer dans la
teinte ; M. Gautier en a ajouté une quatrieme.
Seroit- ce là ce qu'il prendroit pour
une invention ? & fe peut-il qu'il ne s'apperçoive
pas que l'invention de cet art ,
affez peu important , confiſte à avoir conçu
le premier qu'on pourroit, par des planches
gravées & imprimées de différentes
couleurs , imiter les tons de la Peinture ?
M. Le Blond n'en mettoit que trois , M.
Gautier , pour ne faire que la même chofe,
en met quatre , un autre en mettra cinq ,
fix , tant que l'on voudra. Compteronsnous
le nombre des inventeurs par le nombre
des planches ? Quand on fuppoferoit
même que cette quatrieme planche auroit
apporté quelque perfection dans les ouvrages
de ce genre, ne devroit- on pas dire ,
pour parler exactement : M. Gautier , ani
moyen d'un privilege exclusif, a feul perfectionné
l'art d'imprimer les eftampes coloriées
à quatre cuivres.
DECEMBRE . 1755 : 209
Je fuis vraiment fâché que M. Gautier
m'ait mis dans le cas de l'incertitude à
l'égard du dégré de croyance qui lui eft
dûe ; & je ne vous cacherai pas que je
ferois curieux de fçavoir quels font ces
Académiciens qui ont approuvé les morceaux
qu'il a préfentés à M. le Marquis de
Marigny. Ces fuffrages font de poids , & je
crois que le Public , ainfi que moi , feroit
charmé de n'avoir là- deffus aucun doute.
J'ai l'honneur d'être , & c.
MONSIEUR, cont
ONSIEUR , n'étant point connu
de M. Gautier , & ne le connoiffant
que par fa grande réputation qu'il appuie
de tout fon crédit auprès du Public , permettez-
moi que par votre moyen je lui
demande l'explication de ce qu'il a avancé
dans le Mercure du mois de Novembre
dernier. Il nous affure qu'il eft l'inventeur
de l'art d'imprimer les tableaux à quatre
Cuivres. Je n'ai jufqu'ici rien revoqué en
doute de tout ce qu'il lui a plu dire.puDECEMBRE.
1755. 207
bliquement , & fur fa parole j'ai cru , lui
voyant écrire fur toutes fortes de matieres
qu'il y étoit très -entendu . J'ai même
porté ma croyance jufqu'à me perfuader
qu'il avoit fait , ainfi qu'il le dit à qui
veut l'entendre , un fyftême meilleur que
celui de Newton , & j'attribuois à une obfl'inattention
tination impardonnable
,
allant jufqu'au mépris qu'ont les Sçavans
pour les découvertes : enfin j'étois
difpofé à croire des chofes encore plus incroyables
, & je fuis extrêmement affligé
de me voir dans la néceffité de lui retirer
cette confiance aveugle. Il fe dit l'inventeur
de ce qu'il appelle l'Art d'imprimer
les eftampes coloriées. Peut - il avoir oublié
qu'il eft de notoriété publique que M.
Le Blond l'avoit trouvé bien des années
avant qu'il fût en âge d'y penfer , & en
avoit donné des preuves connues pendant
long- tems en Angleterre , & dans fa vieilleffe
à Paris : que M. Gautier lui -même ,
entra chez M. Le Blond pour y apprendre
ce talent , auquel il ne s'étoit pas deftiné
d'abord , puifque s'il s'étoit propofé cette
Occupation plufieurs années auparavant ,
il s'y feroit apparemment préparé par une
longue étude du deffein ? La vafte étendue
des connoiffances dont on a vu depuis
les fruits , le tenoit alors dans une espece
zo8 MERCURE DE FRANCE.
d'indécifion , & c'eft maintenant fans
doute ce qui lui caufe ce manque de mémoire
. Je penfe cependant entrevoir quelque
caufe à l'erreur qui lui donne lieu de
fe croire inventeur.
M. Le Blond ne fe fervoit que de trois
planches chargées chacune d'une couleur ,
& plus ou moins travaillées , felon la quantité
dont cette couleur doit entrer dans la
teinte ; M. Gautier en a ajouté une quatrieme.
Seroit- ce là ce qu'il prendroit pour
une invention ? & fe peut-il qu'il ne s'apperçoive
pas que l'invention de cet art ,
affez peu important , confiſte à avoir conçu
le premier qu'on pourroit, par des planches
gravées & imprimées de différentes
couleurs , imiter les tons de la Peinture ?
M. Le Blond n'en mettoit que trois , M.
Gautier , pour ne faire que la même chofe,
en met quatre , un autre en mettra cinq ,
fix , tant que l'on voudra. Compteronsnous
le nombre des inventeurs par le nombre
des planches ? Quand on fuppoferoit
même que cette quatrieme planche auroit
apporté quelque perfection dans les ouvrages
de ce genre, ne devroit- on pas dire ,
pour parler exactement : M. Gautier , ani
moyen d'un privilege exclusif, a feul perfectionné
l'art d'imprimer les eftampes coloriées
à quatre cuivres.
DECEMBRE . 1755 : 209
Je fuis vraiment fâché que M. Gautier
m'ait mis dans le cas de l'incertitude à
l'égard du dégré de croyance qui lui eft
dûe ; & je ne vous cacherai pas que je
ferois curieux de fçavoir quels font ces
Académiciens qui ont approuvé les morceaux
qu'il a préfentés à M. le Marquis de
Marigny. Ces fuffrages font de poids , & je
crois que le Public , ainfi que moi , feroit
charmé de n'avoir là- deffus aucun doute.
J'ai l'honneur d'être , & c.
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Résumé : Lettre à l'Auteur du Mercure.
L'auteur d'une lettre demande des éclaircissements à un destinataire concernant une affirmation de M. Gautier publiée dans le Mercure de novembre précédent. L'auteur avait initialement cru sans réserve les déclarations de M. Gautier, notamment l'invention de l'art d'imprimer les tableaux à quatre cuivres. Cependant, il remet en question cette affirmation en soulignant que M. Le Blond avait déjà développé cette technique avant M. Gautier. L'auteur précise que M. Gautier avait appris cette technique auprès de M. Le Blond et que l'ajout d'une quatrième planche par M. Gautier ne constitue pas une véritable invention, mais une modification mineure. L'auteur exprime son regret de devoir révoquer sa confiance en M. Gautier et souhaite connaître les académiciens ayant approuvé les travaux de M. Gautier pour lever tout doute.
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677
p. 230
AUTRE.
Début :
Le Sieur Compigné, Marchand Tabletier, Privilegié du Roi, qui demeuroit [...]
Mots clefs :
Sieur Compigné, Tablettes, Métaux, Dessins, Paysages, Fleurs, Carton
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
E Sieur Compigné , Marchand Tabletier , Pri
vilegié du Roi , qui demeuroit ci- devant dans
le Temple , donne avis au Public qu'il a tranfporté
fes fabriques de Tabatieres d'écaille & de
carton , rue Grenetal , à l'enfeigne du Roi David ,
où le vafte emplacement lui a permis de l'augmenter
confidérablement ; pour mériter dans fon
art, les éloges du Public & des gens de goût , il
travaille tous les jours à le perfectionner.
Depuis plufieurs années , il exécute avec fes
tours des deffeins d'étoffe de toute espece.
Il va inceffamment mettre au jour différens
deffeins de fa compofition , qu'il exécute fur l'écaille
& fur le carton ; l'effet de ce travail eft d'autant
plus frappant qu'il repréfente le naturel .
Ceux qui défireront les avoir fur or & fur argent
, ou autres métaux , pourront les lui commander
: il les rendra avec autant de précifion
que tels deffeins Chinois , de fleurs , d'architecture
, de païfage , & autres qu'on voudroit ſe
procurer.
Il double en écaille les tabatieres de carton :
il raccommode les unes & les autres , & vend des
deux efpeces à très -jufte prix , en gros & en
détail.
On trouvera encore chez lui des affortimens
de toutes efpeces , en ce qui concerne la Tabletterie.
E Sieur Compigné , Marchand Tabletier , Pri
vilegié du Roi , qui demeuroit ci- devant dans
le Temple , donne avis au Public qu'il a tranfporté
fes fabriques de Tabatieres d'écaille & de
carton , rue Grenetal , à l'enfeigne du Roi David ,
où le vafte emplacement lui a permis de l'augmenter
confidérablement ; pour mériter dans fon
art, les éloges du Public & des gens de goût , il
travaille tous les jours à le perfectionner.
Depuis plufieurs années , il exécute avec fes
tours des deffeins d'étoffe de toute espece.
Il va inceffamment mettre au jour différens
deffeins de fa compofition , qu'il exécute fur l'écaille
& fur le carton ; l'effet de ce travail eft d'autant
plus frappant qu'il repréfente le naturel .
Ceux qui défireront les avoir fur or & fur argent
, ou autres métaux , pourront les lui commander
: il les rendra avec autant de précifion
que tels deffeins Chinois , de fleurs , d'architecture
, de païfage , & autres qu'on voudroit ſe
procurer.
Il double en écaille les tabatieres de carton :
il raccommode les unes & les autres , & vend des
deux efpeces à très -jufte prix , en gros & en
détail.
On trouvera encore chez lui des affortimens
de toutes efpeces , en ce qui concerne la Tabletterie.
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Résumé : AUTRE.
Le Sieur Compigné, marchand tabletier privilégié du Roi, annonce son déménagement. Ses fabriques de tabatières d'écaille et de carton sont désormais situées rue Grenetal, à l'enseigne du Roi David. Ce nouvel emplacement plus spacieux lui permet d'accroître sa production. Compigné se consacre quotidiennement à l'amélioration de son art et crée des dessins d'étoffes variés à l'aide de ses tours. Il prévoit de publier divers dessins sur écaille et carton, reproduisant fidèlement la nature. Il accepte également des commandes pour des dessins sur or, argent ou autres métaux, avec une précision comparable aux dessins chinois. Compigné double en écaille les tabatières de carton, raccommode les tabatières et vend les deux types à des prix compétitifs, en gros et au détail. Il propose également une gamme d'accessoires liés à la tabletterie.
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678
p. 231
AUTRE.
Début :
Le sieur Georges Douay, Marchand fabriquant de Gazes, demeurant rue [...]
Mots clefs :
Gazes, Marly d'Angleterre, Motifs variés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
E fieur Georges Douay, Marchand fabriquant
vis le Bon Paſteur , Fauxbourg S. Marceau à Paris
, donne avis aux Négocians qu'il poffede le
fecret de faire le Marly d'Angleterre , de toutes
les façons qu'il puiffe fe faire ; fçavoir , à carreau ,
rayé & uni , noir & blanc , & du plus beau blanc
qu'on puiffe le défirer.
E fieur Georges Douay, Marchand fabriquant
vis le Bon Paſteur , Fauxbourg S. Marceau à Paris
, donne avis aux Négocians qu'il poffede le
fecret de faire le Marly d'Angleterre , de toutes
les façons qu'il puiffe fe faire ; fçavoir , à carreau ,
rayé & uni , noir & blanc , & du plus beau blanc
qu'on puiffe le défirer.
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679
p. 231-232
AUTRE.
Début :
On a fait depuis plusieurs années différentes tentatives en Horlogerie, [...]
Mots clefs :
Horlogerie, Pendules, Perfectionnement, Nouvelle méthode
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTR E.
ON a fait depuis plufieurs années différentes
tentatives en Horlogerie , pour fimplifier les pendules
, & furtout celles d'obfervation ; mais le
haut prix auquel on étoit obligé de les mettre ,
a toujours affez prouvé au Public , & fait fentir
à leurs Auteurs mêmes , qu'elles n'étoient rien
moins que fimples.
En voici une dont la préciſion & la folidité
font à toute épreuve , & dont on n'a voulu faire
part au Public , qu'après des expériences réitérées
depuis environ huit années par des Aftronoines
& autres Connoiffeurs en ce genre. La nouvelle
conftruction de celle - ci en eft une preuve fatiffaifante
, puifqu'elle offre l'avantage d'une machine
perfectionnée principalement par des
voies très-peu difpendieufes : fa fimplicité ne peur
échapper à quiconque voudra l'examiner & faire
attention à la modicité du prix de ces pendules ,
qui n'eft que de vingt piftoles tout ajustées dans
feurs caiffes de transport . Ce motif d'oeconomie
joint à leur exactitude , en a fait débiter un aſſez
grand nombre,
23,2 MERCURE DE FRANCE.
Ces pendules font renfermées dans des boëtesde
cuivre , ajustées d'une façon nouvelle par des
vis qui les font mouvoir, & qui fervent à les fixer
dans leurs échappemens , d'une maniere au
fimple que folide. On les place à fix pieds environ
de hauteur , ce qui fuffit pour les faire aller
à peu près quinze jours ; elles marquent les heures
, les minutes & les fecondes , & toutes leurs
aiguilles font placées concentriquement . Elles ne
fonnent point , mais on fçait d'ailleurs qu'une
fonnerie eft inutile aux Pendules d'obfervation.
Le pendule fe brife en trois parties d'une façon
nouvelle , & cela fans fe féparer , afin de diminuer
le volume de la caiffe , & rendre par-là ces
machines plus portatives. La caiffe qui leur fert
d'enveloppe , a environ dix-huit pouces de longueur
fur fept à huit pouces de largeur & d'épaiffeur.
On donne à ceux qui prennent de ces Pendules
une petite inftruction fur la façon de les
conduire & de les placer ; & ces Pendules fe trouvent
chez leur Auteur M. Gallonde , Horloger
du Roi , rue Quincanpoix .
Le fieur Gallonde avertit auffi qu'il a fait une
Loterie d'une Pendule finguliere & unique en
fon genre ; cette Loterie eft composée de millè
billets à raison de fix livres le billet , & qu'il ne
lui en refte plus que très- peu. Le jour du tirage
eft fixé au 27 de Janvier prochain , l'après- midi ,
au College de Navarre. Ceux qui fouhaiteront
prendre de ces billets , auront la bonté d'envoyer.
chez M. Gallonde.
ON a fait depuis plufieurs années différentes
tentatives en Horlogerie , pour fimplifier les pendules
, & furtout celles d'obfervation ; mais le
haut prix auquel on étoit obligé de les mettre ,
a toujours affez prouvé au Public , & fait fentir
à leurs Auteurs mêmes , qu'elles n'étoient rien
moins que fimples.
En voici une dont la préciſion & la folidité
font à toute épreuve , & dont on n'a voulu faire
part au Public , qu'après des expériences réitérées
depuis environ huit années par des Aftronoines
& autres Connoiffeurs en ce genre. La nouvelle
conftruction de celle - ci en eft une preuve fatiffaifante
, puifqu'elle offre l'avantage d'une machine
perfectionnée principalement par des
voies très-peu difpendieufes : fa fimplicité ne peur
échapper à quiconque voudra l'examiner & faire
attention à la modicité du prix de ces pendules ,
qui n'eft que de vingt piftoles tout ajustées dans
feurs caiffes de transport . Ce motif d'oeconomie
joint à leur exactitude , en a fait débiter un aſſez
grand nombre,
23,2 MERCURE DE FRANCE.
Ces pendules font renfermées dans des boëtesde
cuivre , ajustées d'une façon nouvelle par des
vis qui les font mouvoir, & qui fervent à les fixer
dans leurs échappemens , d'une maniere au
fimple que folide. On les place à fix pieds environ
de hauteur , ce qui fuffit pour les faire aller
à peu près quinze jours ; elles marquent les heures
, les minutes & les fecondes , & toutes leurs
aiguilles font placées concentriquement . Elles ne
fonnent point , mais on fçait d'ailleurs qu'une
fonnerie eft inutile aux Pendules d'obfervation.
Le pendule fe brife en trois parties d'une façon
nouvelle , & cela fans fe féparer , afin de diminuer
le volume de la caiffe , & rendre par-là ces
machines plus portatives. La caiffe qui leur fert
d'enveloppe , a environ dix-huit pouces de longueur
fur fept à huit pouces de largeur & d'épaiffeur.
On donne à ceux qui prennent de ces Pendules
une petite inftruction fur la façon de les
conduire & de les placer ; & ces Pendules fe trouvent
chez leur Auteur M. Gallonde , Horloger
du Roi , rue Quincanpoix .
Le fieur Gallonde avertit auffi qu'il a fait une
Loterie d'une Pendule finguliere & unique en
fon genre ; cette Loterie eft composée de millè
billets à raison de fix livres le billet , & qu'il ne
lui en refte plus que très- peu. Le jour du tirage
eft fixé au 27 de Janvier prochain , l'après- midi ,
au College de Navarre. Ceux qui fouhaiteront
prendre de ces billets , auront la bonté d'envoyer.
chez M. Gallonde.
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Résumé : AUTRE.
Le texte présente une nouvelle pendule d'observation, résultat de plusieurs années de développement visant à simplifier les mécanismes horlogers. Cette pendule se distingue par sa précision, sa solidité et son coût abordable, fixé à vingt pistoles. Après huit années de tests réussis par des astronomes et autres experts, elle est désormais disponible au public. Les pendules sont logées dans des boîtes de cuivre ajustées par des vis et mesurent environ six pieds de hauteur, offrant une autonomie d'environ quinze jours. Elles indiquent les heures, les minutes et les secondes grâce à des aiguilles concentriques et ne nécessitent pas de sonnerie. Le mécanisme est conçu pour être compact et portable, avec une caisse de dimensions réduites. M. Gallonde, horloger du Roi, fournit une instruction pour l'utilisation et la mise en place des pendules. De plus, il organise une loterie pour une pendule unique, composée de mille billets à six livres chacun, avec un tirage prévu le 27 janvier au Collège de Navarre.
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680
p. 233
AUTRE.
Début :
Le Sieur Maillard au College des Trois-Evêques, Place de Cambray, [...]
Mots clefs :
Sieur Maillard, Étrennes, Ornements, Vignettes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LE Sieur MAILLARD au College des Trois-
Evêques , Place de Cambray , près la rue Saint-
Jacques , fait & vend différens fujets d'Etrennes
gravés & enluminés , ornés de vignettes . Il mérite
la préférence par le choix qu'il a fait de tout
ce qui peut amufer & inferuire ; Emblêmes facrés
, petites Fables , Devifes , Complimens , Sou
haits heureux , Bouquets , &c. avec lesquels on
peut compoſer ou orner des Tabacieres , Ecrans. ,
Almanachs , &c . Il continue de faire & vendre
toutes fortes de caracteres , deffeins , vignettes.,
& papiers à lettres peints en vignettes. On le
trouve tous les jours juſqu'à midi.
LE Sieur MAILLARD au College des Trois-
Evêques , Place de Cambray , près la rue Saint-
Jacques , fait & vend différens fujets d'Etrennes
gravés & enluminés , ornés de vignettes . Il mérite
la préférence par le choix qu'il a fait de tout
ce qui peut amufer & inferuire ; Emblêmes facrés
, petites Fables , Devifes , Complimens , Sou
haits heureux , Bouquets , &c. avec lesquels on
peut compoſer ou orner des Tabacieres , Ecrans. ,
Almanachs , &c . Il continue de faire & vendre
toutes fortes de caracteres , deffeins , vignettes.,
& papiers à lettres peints en vignettes. On le
trouve tous les jours juſqu'à midi.
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Résumé : AUTRE.
Le Sieur Maillard, au Collège des Trois-Evêques, propose des sujets d'Étrennes gravés et enluminés, incluant emblèmes sacrés, fables, devises, compliments, souhaits et bouquets. Ses articles ornent tabatières, écrans, almanachs. Il vend aussi caractères, dessins, vignettes et papiers à lettres peints. Disponible jusqu'à midi.
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681
p. 234-235
AUTRE.
Début :
Le public est averti que M. Seignette Conseiller au présidial de la [...]
Mots clefs :
M. Seignette, Sel polychreste, Ester Seignette, La Rochelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LE public eft averti que M. Seignette Confeillier
au préfidial de la Rochelle y demeurant rue
des Auguftins , continue de compofer & débiter
le véritable fel polychrefte ainfi qu'il a toujours
fait depuis la mort de fon pere Medecin de S. A. R.
Monfeigneur le Duc Dorléans . Il met comme cidevant
fon parafe dans chaque paquet , ceux qui
auront befoin de fon fel peuvent s'adreffer directement
à lui a l'adreffe c'y deffus on trouve à Paris
du fel de fa compofition chez le fieur le Fébvre
JANVIE R. 1756. 235
Marchand Epicier , rue des Arcis au coin de la
rue de la Vannerie , à côté de la petite vertu .
Le Public eft auffi averti que la Demoiſelle
Efter Seignette , Marchande Droguiſte à la Rochelle
, continue de compofer & débiter le véritable
fel Polichrefte , ainfi qu'elle a toujours fait
depuis la mort de fon pere. Elle met fon parafe
dans le dedans de chaque paquet , & tous ceux
qui ne l'ont pas,font faux & fuppofés aujourd'hui.
Ceux qui en auront befoin , pourront s'adreffer
directement à elle , à l'adreffe ci - deffus . Elle en
envoie à tous ceux qui lui font l'honneur de lui
en demander.
LE public eft averti que M. Seignette Confeillier
au préfidial de la Rochelle y demeurant rue
des Auguftins , continue de compofer & débiter
le véritable fel polychrefte ainfi qu'il a toujours
fait depuis la mort de fon pere Medecin de S. A. R.
Monfeigneur le Duc Dorléans . Il met comme cidevant
fon parafe dans chaque paquet , ceux qui
auront befoin de fon fel peuvent s'adreffer directement
à lui a l'adreffe c'y deffus on trouve à Paris
du fel de fa compofition chez le fieur le Fébvre
JANVIE R. 1756. 235
Marchand Epicier , rue des Arcis au coin de la
rue de la Vannerie , à côté de la petite vertu .
Le Public eft auffi averti que la Demoiſelle
Efter Seignette , Marchande Droguiſte à la Rochelle
, continue de compofer & débiter le véritable
fel Polichrefte , ainfi qu'elle a toujours fait
depuis la mort de fon pere. Elle met fon parafe
dans le dedans de chaque paquet , & tous ceux
qui ne l'ont pas,font faux & fuppofés aujourd'hui.
Ceux qui en auront befoin , pourront s'adreffer
directement à elle , à l'adreffe ci - deffus . Elle en
envoie à tous ceux qui lui font l'honneur de lui
en demander.
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Résumé : AUTRE.
Le document annonce que M. Seignette, conseiller au présidial de La Rochelle, résidant rue des Augustins, continue de fabriquer et de vendre le véritable sel polychreste, une activité qu'il a héritée de son père, médecin de Son Altesse Royale Monseigneur le Duc d'Orléans. Chaque paquet de ce sel est marqué de sa signature. À Paris, ce sel est disponible chez le sieur Le Fèvre, marchand épicier, situé rue des Arcis au coin de la rue de la Vannerie, près de la petite vertu. Par ailleurs, Mademoiselle Esther Seignette, marchande droguiste à La Rochelle, poursuit également la fabrication et la vente du véritable sel polychreste depuis le décès de son père. Elle appose sa signature à l'intérieur de chaque paquet, et ceux sans cette signature sont considérés comme faux. Les intéressés peuvent s'adresser directement à elle ou lui en demander par correspondance.
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682
p. 235
AUTRE.
Début :
Le Sieur d'Ardel ancien Echevin de Chamberri, donne avis au [...]
Mots clefs :
Eau royale, Sieur d'Ardel, Frères Alice Sommini, Liqueurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LE Steur d'Ardel ancien Echevin de Chamberri
, donne avis au Public que fon Bureau pour
la diftribution général de fon Eau Royale , eft
toujours chez le fieur Bertaut , rue S. Antoine ,
au coin de la rue Percée , à Paris .
Les freres Alice Sommini , de Lunéville , Diftillateurs
du Roi de Pologne , donnent aufli avis ,
qu'ils viennent d'établir chez ledit fieur Bertaut ,
un entrepôt général de toutes leurs liqueurs ; le
Public y trouvera le même avantage de les prendre
audit entrepôt , que s'ils les tiroient directement
de Lunéville , tant pour le prix que pour la
qualité.
LE Steur d'Ardel ancien Echevin de Chamberri
, donne avis au Public que fon Bureau pour
la diftribution général de fon Eau Royale , eft
toujours chez le fieur Bertaut , rue S. Antoine ,
au coin de la rue Percée , à Paris .
Les freres Alice Sommini , de Lunéville , Diftillateurs
du Roi de Pologne , donnent aufli avis ,
qu'ils viennent d'établir chez ledit fieur Bertaut ,
un entrepôt général de toutes leurs liqueurs ; le
Public y trouvera le même avantage de les prendre
audit entrepôt , que s'ils les tiroient directement
de Lunéville , tant pour le prix que pour la
qualité.
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Résumé : AUTRE.
Le Sieur d'Ardel, ancien échevin de Chambéry, installe son bureau pour l'Eau Royale chez le Sieur Bertaut, rue Saint-Antoine à Paris. Les frères Alice Sommini, distillateurs du Roi de Pologne, y établissent également un entrepôt général de leurs liqueurs, offrant les mêmes avantages de prix et de qualité qu'à Lunéville.
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683
p. 236-238
AUTRE.
Début :
Chervain, ci-devant, Officier de maison, actuellement Négociant à Paris, donne avis que [...]
Mots clefs :
Bijoux en sucre, Chervain, Nouvelles pièces, Utile et agréable
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
CHERVAIN , ci -devant Officier de maiſon ;
actuellement Négociant à Paris , donne avis que
depuis vingt ans qu'il a imaginé les bijoux en
fucre , ayant toujours travaillé dans le dernier
goût , il eft parvenu encore à fe faire connoître
avantageufement par les nouvelles piéces qu'il a
compofées cette année , lefquelles réuniffeat
JANVIE R. 1756. 237
l'utile & l'agréable tout enſemble ; il ofe fe flatter
d'avoir pouffé les ouvrages en fucre au dernier
degré il a furtout une piece furnommée le
Palais de Bacchus , conronné d'un treillage rempli
de raifins ; le petit tonneau fur lequel Bacchus
eft en triomphe , répand toutes fortes de
liqueurs les plus fines & les plus excellentes ,
fans que la liqueur ne gâte nin'humecte le fucre
; les barils font de différentes façons .
Il a auffi une botte d'afperges , imitant le naturel
à s'y méprende.
Un grouppe d'enfans portans une corbeille de
feurs.
Une corbeille nouvelle , garnie de fleurs les
mieux choifies avec de l'artifice aux quatre coins ,
fait & exécuté par le fieur Gautier , Artificier
ordinaire du Roi & de fes menus plaifirs .
Un pot d'ornement en façon de la Manufacture
Royale de Vincennes , des petits paniers
à jour , des petits buffets , de trente - deux façons
de tabatieres en facre , tant rondes que
quarrées , peintes en miniature dans le dernier
goût , des Tabatieres de Bergamotte peintes auffi
en toutes fortes de beaux camayeux ; toutes fortes
d'ouvrages au Cabriolet , & autres que l'on
ne peut détailler ; vingt - neufà trente façons de
petits paftillages des plus excellens , pour remplir
les ouvrages qu'il vend. Il tient chez lui magafin
de dragées de Verdun , toutes fortes de fruits ,
figures , & ouvrages à devifes , toutes fortes d'attrapes
dans quelque genre qu'elles puiffent être .
Ces fortes de bijoux s'envoient dans les Provinces
, par la précaution que l'on a de faire
faire des étuis pour chaque piece . Il eft connu
Four vendre en confcience. Il fait auffi les envois
238 MERCURE DE FRANCE.
de toutes les marchandiſes qu'on lui demande :
le tout à jufte prix.
> Il demeure rue Montmartre au coin de la
rue du Jour , près S. Euftache , la porte cochere
vis-à-vis le Notaire , à Paris.
CHERVAIN , ci -devant Officier de maiſon ;
actuellement Négociant à Paris , donne avis que
depuis vingt ans qu'il a imaginé les bijoux en
fucre , ayant toujours travaillé dans le dernier
goût , il eft parvenu encore à fe faire connoître
avantageufement par les nouvelles piéces qu'il a
compofées cette année , lefquelles réuniffeat
JANVIE R. 1756. 237
l'utile & l'agréable tout enſemble ; il ofe fe flatter
d'avoir pouffé les ouvrages en fucre au dernier
degré il a furtout une piece furnommée le
Palais de Bacchus , conronné d'un treillage rempli
de raifins ; le petit tonneau fur lequel Bacchus
eft en triomphe , répand toutes fortes de
liqueurs les plus fines & les plus excellentes ,
fans que la liqueur ne gâte nin'humecte le fucre
; les barils font de différentes façons .
Il a auffi une botte d'afperges , imitant le naturel
à s'y méprende.
Un grouppe d'enfans portans une corbeille de
feurs.
Une corbeille nouvelle , garnie de fleurs les
mieux choifies avec de l'artifice aux quatre coins ,
fait & exécuté par le fieur Gautier , Artificier
ordinaire du Roi & de fes menus plaifirs .
Un pot d'ornement en façon de la Manufacture
Royale de Vincennes , des petits paniers
à jour , des petits buffets , de trente - deux façons
de tabatieres en facre , tant rondes que
quarrées , peintes en miniature dans le dernier
goût , des Tabatieres de Bergamotte peintes auffi
en toutes fortes de beaux camayeux ; toutes fortes
d'ouvrages au Cabriolet , & autres que l'on
ne peut détailler ; vingt - neufà trente façons de
petits paftillages des plus excellens , pour remplir
les ouvrages qu'il vend. Il tient chez lui magafin
de dragées de Verdun , toutes fortes de fruits ,
figures , & ouvrages à devifes , toutes fortes d'attrapes
dans quelque genre qu'elles puiffent être .
Ces fortes de bijoux s'envoient dans les Provinces
, par la précaution que l'on a de faire
faire des étuis pour chaque piece . Il eft connu
Four vendre en confcience. Il fait auffi les envois
238 MERCURE DE FRANCE.
de toutes les marchandiſes qu'on lui demande :
le tout à jufte prix.
> Il demeure rue Montmartre au coin de la
rue du Jour , près S. Euftache , la porte cochere
vis-à-vis le Notaire , à Paris.
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Résumé : AUTRE.
Chervain, ancien officier de maison et actuel négociant à Paris, se distingue par son expertise dans la création de bijoux en pâte depuis vingt ans. Il suit les dernières tendances et présente plusieurs nouvelles pièces, dont 'Le Palais de Bacchus', représentant Bacchus en triomphe sur un tonneau, répandant des liqueurs sans altérer la pâte. Parmi ses autres créations figurent une botte d'asperges, un groupe d'enfants portant une corbeille de fleurs, et une corbeille garnie de fleurs réalisée par le sieur Gautier, artificier du Roi. Chervain propose également divers objets décoratifs tels que des pots d'ornement, des paniers ajourés, des buffets, des tabatières en pâte, et des pastillages. Il vend aussi des dragées, des fruits, des figures, des ouvrages à devis et des attrape. Les bijoux sont envoyés dans les provinces avec précaution, chaque pièce étant protégée par un étui. Chervain garantit la vente en conscience et l'envoi de toutes les marchandises demandées à juste prix. Il réside rue Montmartre au coin de la rue du Jour, près de Saint-Eustache, à Paris.
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684
p. 99-100
ENIGME.
Début :
Dans plus d'un cachot j'emprisonne [...]
Mots clefs :
Gants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.
Dans plus d'un cachot j'empriſonge
Tous ceux qui fe fervent de moi.
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
Malgré d'étroits liens dont je les environne ,
Ce font eux qui me font la loi .
Je fuis par fois blanc comme albâtre ,
Par fois plus brun que le geai le plus noir ;
Ma contradiction ne fe peut concevoir.
Je fers à l'Eglife , au Théâtre.
En hyver , en été , par rufe , fans defſein ,
J'enferme des beautés , des horreurs dans mon ſein.
On m'emploie à finir les plus riches parures.
Tombai - je dans le difcrédit ?
Je fers à panfer des bleffures.
Mes égaux coûtent cher à maintes créatures.
Exiftons-nous , pour elles tout eft dit.
Lecteur , ne fois point interdit ,
Tu vas me deviner fans peine.
Quoique fouple & galant , ce n'eft point fans
effort ,
Que malgré moi , la jeune Iris m'entraîne
Au point qui couronne mon fort ;
Encore faut- il qu'elle m'enchaîne.
Dans l'efprit cependant de l'aimable inhumaine
Mon indocilité ne me fit jamais tort .
Je dois à mes captifs toutes mes gentilleffes ...
Mais quel tranfport audacieux !
Finis , Damon ; vainement tu t'empreffes
De me trahir par des foins fpécieux.
Non , ce n'eft point à moi qu'en veulent tes ca
reffes ,
C'eft à l'objet charmant que je voile à tes yeux ,
Par M. D. B.
Dans plus d'un cachot j'empriſonge
Tous ceux qui fe fervent de moi.
E ij
100 MERCURE DE FRANCE.
Malgré d'étroits liens dont je les environne ,
Ce font eux qui me font la loi .
Je fuis par fois blanc comme albâtre ,
Par fois plus brun que le geai le plus noir ;
Ma contradiction ne fe peut concevoir.
Je fers à l'Eglife , au Théâtre.
En hyver , en été , par rufe , fans defſein ,
J'enferme des beautés , des horreurs dans mon ſein.
On m'emploie à finir les plus riches parures.
Tombai - je dans le difcrédit ?
Je fers à panfer des bleffures.
Mes égaux coûtent cher à maintes créatures.
Exiftons-nous , pour elles tout eft dit.
Lecteur , ne fois point interdit ,
Tu vas me deviner fans peine.
Quoique fouple & galant , ce n'eft point fans
effort ,
Que malgré moi , la jeune Iris m'entraîne
Au point qui couronne mon fort ;
Encore faut- il qu'elle m'enchaîne.
Dans l'efprit cependant de l'aimable inhumaine
Mon indocilité ne me fit jamais tort .
Je dois à mes captifs toutes mes gentilleffes ...
Mais quel tranfport audacieux !
Finis , Damon ; vainement tu t'empreffes
De me trahir par des foins fpécieux.
Non , ce n'eft point à moi qu'en veulent tes ca
reffes ,
C'eft à l'objet charmant que je voile à tes yeux ,
Par M. D. B.
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685
p. 237
AVIS
Début :
M.Gallonde, Horloger du Roi, avoit mis en loterie une Pendule [...]
Mots clefs :
Horlogerie, M. Gallonde, Pendule, Loterie, Gagnant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS
AVIS
M. Gallonde ,
Horloger du Roi , avoir
mis en loterie une Pendule
finguliere &
unique en fon genre. On en fit le tirage
le 27 de Janvier dernier , comme le Mercure
du même mois l'avoit annoncé , &
le numéro gagnant eft cinq cens vingtneuf.
M. Gallonde ,
Horloger du Roi , avoir
mis en loterie une Pendule
finguliere &
unique en fon genre. On en fit le tirage
le 27 de Janvier dernier , comme le Mercure
du même mois l'avoit annoncé , &
le numéro gagnant eft cinq cens vingtneuf.
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686
p. 92-93
ENIGME.
Début :
Sans mouvement, sans yeux, j'agis par la lumiere, [...]
Mots clefs :
Cadran solaire
690
p. 70-71
LOGOGRYPHE.
Début :
Nous sommes les enfans d'un brave Militaire. [...]
Mots clefs :
Caractère d'imprimerie
691
p. 236
AUTRE.
Début :
La veuve Simon Bailly continue à débiter les véritables Savonettes légères, [...]
Mots clefs :
Veuve Simon Bailly, Savonnette, Contrefaçon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
A veuve Simon Bailly continue à débiter les
véritables Savonnettes légeres , de pure crême de
favon , & Pains de pâte graffe pour les mains
dont elle a feule le fecret . Comme plufieurs perfonnes
fe mêlent de les contrefaire & les marquent
comme elle , pour n'y pas être trompé , il faut
s'adreffer chez elle , rue Pavée S. Sauveur , au bas
de celle du Petit Lion , à l'image S. Nicolas , une
porte cochere prefque vis-à-vis la rue Françoiſe ,
quartier de la Comédie Italienne.
Nous pouvons attefter la bonté de ces Savonnettes
par l'uſage journalier que nous en faiſons .
A veuve Simon Bailly continue à débiter les
véritables Savonnettes légeres , de pure crême de
favon , & Pains de pâte graffe pour les mains
dont elle a feule le fecret . Comme plufieurs perfonnes
fe mêlent de les contrefaire & les marquent
comme elle , pour n'y pas être trompé , il faut
s'adreffer chez elle , rue Pavée S. Sauveur , au bas
de celle du Petit Lion , à l'image S. Nicolas , une
porte cochere prefque vis-à-vis la rue Françoiſe ,
quartier de la Comédie Italienne.
Nous pouvons attefter la bonté de ces Savonnettes
par l'uſage journalier que nous en faiſons .
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Résumé : AUTRE.
L'annonce publicitaire de la veuve Simon Bailly présente des savonnettes légères à base de pure crème de favon et des pains de pâte grasse pour les mains. Pour éviter les contrefaçons, il est conseillé de les acheter directement chez elle, rue Pavée S. Sauveur, près de la Comédie Italienne. La qualité des produits est confirmée par leur usage quotidien.
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692
p. 236-237
AUTRE.
Début :
Le sieur Rochefort, Maître Perruquier, Inventeur des têtes artificielles [...]
Mots clefs :
Sieur Rochefort, Perruquier, Inventeur, Têtes artificielles, Perfectionnement, Mesures, Précision
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LE freur Rochefort , Maître Perruquier , Inven
teur des têtes artificielles dont il a été fait mention
- dans le Mercure du Mois d'Octobre 1755
JUILLET. 1756. 237
reçoit de Province beaucoup de lettres par lefquelles
on lai propofe d'acheter au lieu de perruques
quelques- unes de fes têtes . C'eft pourquoi
il eft obligé d'avertir qu'il n'en vend point , &
qu'il n'en vendra jamais à perfonne à quelque
prix que ce puiffe être , attendu qu'il veut le réferver
le fecret particulier de fa fabrique. Au refte,
il eft tellement occupé à continuer & perfectionner
ces têtes dont la précifion lui demande journellement
une fi grande application , qu'il ne lui
eft pas poffible de quitter pour aller prendre la
mefure à tous ceux qui le demandent. Il prie les
perfonnes qui demeurent à Paris , ( de quelque
qualité qu'elles foient) qui voudront avoir desPerruques
de fa façon , de venir fe faire prendre la
mefure chez lui , & il aura foin de leur faire porter
leur perruque chez eux. Il monte actuelle
ment toutes fortes de Perruques avec une précifion
mathématique. On fent tous les avantages
que cette jufteffe finguliere doit donner à tout ce
qui fort de fes mains , ainfi il ne répétera point
le détail qu'il en a fait , & le témoignage que lui
´ont rendu les Officiers de fa Communauté. Mais
il donne ayis aux perfonnes qui demeurent en
Province , & qui voudront avoir des Perruques de
fa façon , de lui écrire auparavant , afin qu'il envoye
un modele de mefure très - facile à prendre ,
& tel qu'il le faut , pour pouvoir y rapporter
exactement les proportions ; bien entendu que les
lettres feront affranchies. L'adrefle du fieur Rochefort
eft toujours à Paris , rue de la Verrerie ,
près la rue des Billettes.
LE freur Rochefort , Maître Perruquier , Inven
teur des têtes artificielles dont il a été fait mention
- dans le Mercure du Mois d'Octobre 1755
JUILLET. 1756. 237
reçoit de Province beaucoup de lettres par lefquelles
on lai propofe d'acheter au lieu de perruques
quelques- unes de fes têtes . C'eft pourquoi
il eft obligé d'avertir qu'il n'en vend point , &
qu'il n'en vendra jamais à perfonne à quelque
prix que ce puiffe être , attendu qu'il veut le réferver
le fecret particulier de fa fabrique. Au refte,
il eft tellement occupé à continuer & perfectionner
ces têtes dont la précifion lui demande journellement
une fi grande application , qu'il ne lui
eft pas poffible de quitter pour aller prendre la
mefure à tous ceux qui le demandent. Il prie les
perfonnes qui demeurent à Paris , ( de quelque
qualité qu'elles foient) qui voudront avoir desPerruques
de fa façon , de venir fe faire prendre la
mefure chez lui , & il aura foin de leur faire porter
leur perruque chez eux. Il monte actuelle
ment toutes fortes de Perruques avec une précifion
mathématique. On fent tous les avantages
que cette jufteffe finguliere doit donner à tout ce
qui fort de fes mains , ainfi il ne répétera point
le détail qu'il en a fait , & le témoignage que lui
´ont rendu les Officiers de fa Communauté. Mais
il donne ayis aux perfonnes qui demeurent en
Province , & qui voudront avoir des Perruques de
fa façon , de lui écrire auparavant , afin qu'il envoye
un modele de mefure très - facile à prendre ,
& tel qu'il le faut , pour pouvoir y rapporter
exactement les proportions ; bien entendu que les
lettres feront affranchies. L'adrefle du fieur Rochefort
eft toujours à Paris , rue de la Verrerie ,
près la rue des Billettes.
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Résumé : AUTRE.
Le texte présente le sieur Rochefort, maître perruquier et inventeur des têtes artificielles. En juillet 1756, il reçoit de nombreuses demandes d'achat de ses têtes artificielles à la place des perruques. Rochefort précise qu'il ne vend pas ces têtes et ne le fera jamais, souhaitant garder secret leur mode de fabrication. Occupé à perfectionner ses têtes, il ne peut pas prendre de mesures pour les perruques à domicile. Il invite les Parisiens à se rendre chez lui pour des mesures et la livraison des perruques. Rochefort fabrique diverses perruques avec une grande précision mathématique, offrant des avantages uniques à ses clients. Pour les provinciaux, il propose d'envoyer un modèle de mesure facile à utiliser, les lettres étant affranchies. Son adresse est à Paris, rue de la Verrerie, près de la rue des Billettes.
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693
p. 236-237
AVIS.
Début :
Le sieur Macary, Machiniste, Privilégié du Roi pour la sûreté de la Navigation, [...]
Mots clefs :
Invention , Machine à récurer, Rivères, Ports, Profondeur, Sieur Macary
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
LEsieur
Macary
,
Machiniste
,
Privilégié du
Roi pour la sûrcté de la Navigation
, a fait le
du mois de Juin 1756, une épreuve publique de la
Machine par lui inventée pour le récurrement
des Ports & Rivieres avec laquelle il a enlevé du
fond de la Riviere de Seine
,
derrière le Pont de
Charenton
, en cinq minutes de temps 71 pieds
cubes de sable à sept à huit pieds de profondeur ,
& il a répété ses expériences plusieurs fois au
contentement de tous les Spectateurs, Ministres
Etrangers qui se trouvent présentement à la Cour
de ^France, Ingénieurs
,
Architette de Paris
, &
autres Seigneurs & Gens respectables. Cette Machine
creuse dix-huit pieds de face en largeur
,
Se
peut donner telle profondeur qu'on voudra pour,
enlever le sable & attérissemens qui se trouvent
dans le fond des Forts & Rivieres. Elle est compofée
de quatre cuillieres : quand deux montent pieu
nés ,
les deux autres s'en retournent vuides
, & le
mouvement se fait par deux simples roues.
L'adresse du sieur Macary est au Café de Conty,
au coin de la rue Dauphine, en fàce du Pont-
N,euf. '
i Ceux qui voudront, lui écrire
,
affranchiront le
port des Lettres.
LEsieur
Macary
,
Machiniste
,
Privilégié du
Roi pour la sûrcté de la Navigation
, a fait le
du mois de Juin 1756, une épreuve publique de la
Machine par lui inventée pour le récurrement
des Ports & Rivieres avec laquelle il a enlevé du
fond de la Riviere de Seine
,
derrière le Pont de
Charenton
, en cinq minutes de temps 71 pieds
cubes de sable à sept à huit pieds de profondeur ,
& il a répété ses expériences plusieurs fois au
contentement de tous les Spectateurs, Ministres
Etrangers qui se trouvent présentement à la Cour
de ^France, Ingénieurs
,
Architette de Paris
, &
autres Seigneurs & Gens respectables. Cette Machine
creuse dix-huit pieds de face en largeur
,
Se
peut donner telle profondeur qu'on voudra pour,
enlever le sable & attérissemens qui se trouvent
dans le fond des Forts & Rivieres. Elle est compofée
de quatre cuillieres : quand deux montent pieu
nés ,
les deux autres s'en retournent vuides
, & le
mouvement se fait par deux simples roues.
L'adresse du sieur Macary est au Café de Conty,
au coin de la rue Dauphine, en fàce du Pont-
N,euf. '
i Ceux qui voudront, lui écrire
,
affranchiront le
port des Lettres.
Fermer
Résumé : AVIS.
En juin 1756, le sieur Macary, machiniste privilégié du Roi pour la sécurité de la navigation, a présenté publiquement sa machine conçue pour le curage des ports et rivières. Lors d'une démonstration sur la Seine, derrière le pont de Charenton, il a extrait 71 pieds cubes de sable en cinq minutes à une profondeur de sept à huit pieds. Cette expérience a été répétée avec succès devant divers spectateurs, y compris des ministres étrangers, des ingénieurs et des architectes. La machine de Macary peut creuser sur une largeur de dix-huit pieds et atteindre la profondeur nécessaire pour enlever le sable et les atterrissements. Elle fonctionne grâce à quatre cuillères alternées et deux roues simples. Pour contacter Macary, son adresse est au Café de Conty, au coin de la rue Dauphine, face au Pont-Neuf. Les correspondances doivent être affranchies.
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694
p. 237
AVIS.
Début :
Le Sieur Brouet, Marchand Epicier, rue Dauphine, au Magasin de Montpellier; [...]
Mots clefs :
Marchand épicier, Liqueur, Eau de Minorque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
LE Sieur Brouet , Marchand Epicier , rue Dau
phine , au Magafin de Montpellier ; vend une
nouvelle liqueur appellée Eau de Minorque .
Cette liqueur eft des plus agréables , & a été
généralement approuvée,
LE Sieur Brouet , Marchand Epicier , rue Dau
phine , au Magafin de Montpellier ; vend une
nouvelle liqueur appellée Eau de Minorque .
Cette liqueur eft des plus agréables , & a été
généralement approuvée,
Fermer
695
p. 237-238
AUTRE.
Début :
Le Sieur Maille, Vinaigrier-Distillateur ordinaire de leurs Majestés Impériales, & [...]
Mots clefs :
Sieur Maille, Vinaigrier, Vinaigre de turbie, Maux de dents, Guérison, Vinaigres divers, Boutons, Dartres, Peau, Moutardes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LE Sieur Maille , Vinaigrier- Diftillateur or
dinaire de Leurs Majeftés Impériales , & le feul
pour la compofition des Vinaigres de propriétés ,
donne avis qu'il continue avec les plus heureux
fuccès , la vente du Vinaigre de Turbie ,
pour la guérifon des maux de dent , ainfi que
celle du Vinaigre Romain , qui les blanchit parfaitement
, arrête le progrès de la carie , & empêche
que les autres dents ne cariffent , & les raffermit
dans leur alvéole , guérit tous les chancres
de la bouche , & previent l'haleine forte. Les heureux
effet que ce Vinaigre a produits dans la bouche
d'un très - grand nombre de perfonnes , fait
connoître que cette compofition eft la plus parfaite
que l'on ait encore trouvée , & qu'elle renferme
des propriétés admirables pour la confervation
de la bouche . Il fe trouve chez ledit Sieur
Maille , différens Vinaigres fervant à l'uſage de la
peau , foit pour en ôter les boutons , dartres
farineufes , taches de rouffeurs , & la blanchir ,
noircir les cheveux & fourcils roux ou blancs ,
fans que cela foit préjudiciable à la tête ni aux
yeux. Ledit Sieur Maille tient magaſin général
de toutes fortes . de Vinaigres , tant pour la ta
238 MERCURE DE FRANCE.
ble que pour les bains & toilettes , au nombre
de cent foixante - deux fortes , & différens fruits
confits au vinaigre. L'on continue le débit de
la nouvelle Moutarde des fix graines , & l'excellente
Moutarde aux capes & anchois , par extrait
d'herbes fines à quatre livres le pot de pinte.
Les perfonnes des Provinces de France & des
Royaumes étrangers , font avertis qu'il n'y a que
1 : dit Sieur Maille qui fait & compofe ces fortes
de Vinaigres. Les perfonnes qui feront dans le cas
d'en avoir befoin , en écrivant une lettre d'avis
audit Sieur , & remettant l'argent par la pofte
tout affranchi de port , on leur enverra exactement
le Vinaigre dont elles auront beſoin , avec la
façon de s'en fervir. Les moindres bouteilles de
cès fortes de Vinaigres de propriété , ſoit pour
les dents ou le vifage , font de trois livres .
Il demeure à Paris rue de l'Hirondelle , aux
armes Impériales .
LE Sieur Maille , Vinaigrier- Diftillateur or
dinaire de Leurs Majeftés Impériales , & le feul
pour la compofition des Vinaigres de propriétés ,
donne avis qu'il continue avec les plus heureux
fuccès , la vente du Vinaigre de Turbie ,
pour la guérifon des maux de dent , ainfi que
celle du Vinaigre Romain , qui les blanchit parfaitement
, arrête le progrès de la carie , & empêche
que les autres dents ne cariffent , & les raffermit
dans leur alvéole , guérit tous les chancres
de la bouche , & previent l'haleine forte. Les heureux
effet que ce Vinaigre a produits dans la bouche
d'un très - grand nombre de perfonnes , fait
connoître que cette compofition eft la plus parfaite
que l'on ait encore trouvée , & qu'elle renferme
des propriétés admirables pour la confervation
de la bouche . Il fe trouve chez ledit Sieur
Maille , différens Vinaigres fervant à l'uſage de la
peau , foit pour en ôter les boutons , dartres
farineufes , taches de rouffeurs , & la blanchir ,
noircir les cheveux & fourcils roux ou blancs ,
fans que cela foit préjudiciable à la tête ni aux
yeux. Ledit Sieur Maille tient magaſin général
de toutes fortes . de Vinaigres , tant pour la ta
238 MERCURE DE FRANCE.
ble que pour les bains & toilettes , au nombre
de cent foixante - deux fortes , & différens fruits
confits au vinaigre. L'on continue le débit de
la nouvelle Moutarde des fix graines , & l'excellente
Moutarde aux capes & anchois , par extrait
d'herbes fines à quatre livres le pot de pinte.
Les perfonnes des Provinces de France & des
Royaumes étrangers , font avertis qu'il n'y a que
1 : dit Sieur Maille qui fait & compofe ces fortes
de Vinaigres. Les perfonnes qui feront dans le cas
d'en avoir befoin , en écrivant une lettre d'avis
audit Sieur , & remettant l'argent par la pofte
tout affranchi de port , on leur enverra exactement
le Vinaigre dont elles auront beſoin , avec la
façon de s'en fervir. Les moindres bouteilles de
cès fortes de Vinaigres de propriété , ſoit pour
les dents ou le vifage , font de trois livres .
Il demeure à Paris rue de l'Hirondelle , aux
armes Impériales .
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Résumé : AUTRE.
Le document présente les produits du Sieur Maille, vinaigrier-distillateur des Majestés Impériales. Maille propose divers vinaigres, dont le Vinaigre de Turbie pour les maux de dents et le Vinaigre Romain pour blanchir les dents, prévenir la carie, la mauvaise haleine et guérir les chancres buccaux. Il offre également des vinaigres pour la peau, éliminant les boutons, les dartres, les taches de rousseur et blanchissant la peau, ainsi que des vinaigres pour noircir les cheveux et sourcils roux ou blancs sans effets secondaires. Maille vend aussi des vinaigres pour la table, les bains et les toilettes, ainsi que des fruits confits au vinaigre. Il propose la nouvelle moutarde aux six graines et la moutarde aux câpres et anchois. Les commandes peuvent être passées par lettre avec paiement à l'avance, et les produits sont expédiés avec les instructions d'utilisation. Les prix des bouteilles de vinaigres de propriété commencent à trois livres. Maille réside à Paris, rue de l'Hirondelle, aux armes Impériales.
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696
p. 100
ENIGME.
Début :
Sans être poule j'ai mon coq ; [...]
Mots clefs :
Montre à répétition
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Sans être poule j'ai mon coq ;
J'ai mon cordon fans être fous le froc ;
J'ai mon fufeau , j'ai mon aiguille
Sans être ni femme , ni fille.
Mais j'en dis trop pour un Lecteur madré :
Tu me connois déja , ſans doute ?
Pas encor : eh bien ! écoute :
Sans être fou , j'ai le cerveau timbré ,
Et j'ai ma clef ſans être voûte .
Sans être poule j'ai mon coq ;
J'ai mon cordon fans être fous le froc ;
J'ai mon fufeau , j'ai mon aiguille
Sans être ni femme , ni fille.
Mais j'en dis trop pour un Lecteur madré :
Tu me connois déja , ſans doute ?
Pas encor : eh bien ! écoute :
Sans être fou , j'ai le cerveau timbré ,
Et j'ai ma clef ſans être voûte .
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697
p. 84
ENIGME.
Début :
Aidé du feu l'on me produit, [...]
Mots clefs :
Chandelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
Idé du feu l'on me produit ,
Et par le feu l'on me détruit.
Le même four voit la fleur la plus belle
Eclore & mourir :
La même nuit me voit , comme elle
Briller & périr.
Idé du feu l'on me produit ,
Et par le feu l'on me détruit.
Le même four voit la fleur la plus belle
Eclore & mourir :
La même nuit me voit , comme elle
Briller & périr.
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698
p. 223-227
DESCRIPTION de la décoration du Temple de Mars, & du Feu d'artifice que la ville de Bordeaux a fait tirer pour célébrer la prise du Fort S. Philippe.
Début :
Le Plan du Temple de Mars représentoit un quarré parfait. [...]
Mots clefs :
Bordeaux, Temple de Mars, Feux d'artifice, Obélisque, Marbre, Dorures, Arcade, Statues, Maréchal de Richelieu, Symbolique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DESCRIPTION de la décoration du Temple de Mars, & du Feu d'artifice que la ville de Bordeaux a fait tirer pour célébrer la prise du Fort S. Philippe.
DESCRIPTION de la décoration du
Temple de Mars , & du Feu d'artifice que
la ville de Bordeaux a fait tirer pour célébrer
la prife du Fort S. Philippe
LE Plan du Temple de Mars repréfentoit un
quarré parfait. Sa hauteur, depuis le pavé jufqu'au
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
deffus de la corniche étoit de vingt-deux pieds ;
au deffus de la corniche ou entablement , & au
pourtour de tout l'édifice régnoit une balustrade
dorée de quatre pieds de hauteur.
Au deffus , & fur le milieu du Temple , s'élevoit
un obélifque de trente-fix pieds de hauteur , furmonté
d'un grand Globe d'artifice de cinq pieds
de diametre.
Toute la hauteur de l'édifice étoit de foixantelept
pieds ; tous les corps maffifs du Temple
étoient peints en marbre Sérancolin , & les tables .
& panneaux en marbre verd antique ; les focles du
Temple & de l'obélifque étoient en grotte.
La façade , du côté de l'Hôtel de Ville , étoit
décorée d'un avant - corps de dix- fept pieds de largeur
,fur un pied fix pouces de faillie , dans le milieu
duquel il y avoit une arcade de neuf pieds de
largeur fur dix-neuf pieds d'élévation , formée
par deux pilaftres de quatre pieds de largeur , à
cadres doiés & ornés des panneaux de relief, fur
lefquels étoient peints & rehauffés en or des trophées
d'armes entrelacées de branches de lauriers.
L'impofte , l'archivolte & les tables qui régnoient
au tour de l'archivolte étoient de relief
doré.
Au deffus de l'arcade étoit placé un grand cartouche
en relief de fix pieds fix pouces de largeur
fur neuf pieds de hauteur, y compris la couronne ,
dans lequel étoient deux écuffons accolés aux Armes
de France & de Navarre , entourées des colliers
des Ordres du Roi ; le cartouche , la couronne
& tous les ornemens étoient dorés , & les écusfons
blazonnés en couleur.
Au bas du cartouche , & joignant l'archivolte ;
fortoient deux chûtes en feftons de feuilles de
laurier , en relief doré , de neuf pieds de longueur,
OCTOBRE. 1756. 225
de l'extrêmité defquelles tomboient des guirlandes
auffi de relief , attachées par des agraites.
Dans le renfoncement de l'arcade , étoit placée
la ftatue de M. le Maréchal de Richelieu fous
les habits du Dieu Mars , l'épée à la main , &
appuyée fur des trophées d'armes mêlés de lauriers
; à côté étoit un génie portant le bâton
de Maréchal de France , & les armes de M. le
Duc de Richelieu ; ce grouppe de bronze peint en
tranfparent , étoit élevé fur un piedeſtal Corinthien
de marbre de Carrare , dans le panneau duquel
on lifoit cette infcription : Marti Gallico
civitas Burdigalenfis pofuit.
Le piedeftal portoit fur trois marches de marbre
blanc , veiné.
De chaque côté de l'avant- corps & dans les
parties fimples , étoient deux grands cadres à
bordures & ceintres dorés , ornés dans leur milieu
d'agraffes , le tout en relief doré de fix pieds
fix pouces de largeur , fur treize pieds de hauteur,
y compris un fecond focle peint en marbre de
Carrare , fur lefquels repofoient deux tableaux de
coloris en tranfparent , dont l'un représentoit
Neptune fortant du fein de la mer , appuyé fur un
rocher , tendant fes bras au Génie de la France
qui lui ôtoit des fers qu'il préfentoit à la ftatue
de M. le Maréchal de Richelieu . Dans le focle
da tranfparent qui étoit au bas du tableau ,
étoient ces mots : Neptunus Mediterraneus. Liberatori
fuo. L'Attique au deffus de ce tableau
étoit ornée & chantournée d'une bordure en relief
doré , au milieu de laquelle on voyoit en tranfparent
colorié les colonnes d'Hercule pofées fur des
rochers , entre lefquels étoient la maffue de ce:
Dieu avec la dépouille du Lion de Némée : autour:
étoient ces mots : Et plus ultrà , pour défignen
Kv
226 MERCURE DE FRANCE.
que
les conquêtes du Roi fur les Anglois s'éten➡
droient au delà de Gibraltar figuré par les colonnes
d'Hercule .
Le fecond tableau auffi en tranfparent à gauche
de l'avant -corps , repréfentoit la ville de Bordeaux
fous la figure d'ure femme couronnée de
tours , couverte d'une robe rouge , parfemée de
croiflans d'argent qui font partie des armes de la
Ville. Cette figure dans une attitude d'admiration
pofoit une couronne de lauriers fur l'écuffon
des armes de Monfeigneur le Maréchal de Richelien
, fupportées par deux Génies , dont l'un tenoit
des palmes , & l'autre le bâton de Maréchal
entouré de lauriers .Cet écuffon repofoit fur des tro.
phées d'armes. A côté de la ville de Bordeaux étoit
un autre Génie appuyé fur les armes de la Ville .
Dans le focle on lifoit cette infcription : Civi
tas Burdigalenfis . Gubernatori invictiffimo. Dans
l'Attique au- deffus , ornée comme la précédente
, étoit peint en tranfparent un grand foleil
rayonnant , prefque tout couvert , & traversé dans
fon milieu par d'épais nuages , avec ces mots :
Tegitur , dum fulmina pariet ; pour repréſenter la
longue modération du Roi dont les Anglois ont
fi longtemps abufé , & le fecret impénétrable
avec lequel Sa Majesté a préparé & difpofé toutes
les opérations d'une campagne dont le fuccès
étonne aujourd'ui l'Angleterre.
Tout ce qui peut rendre plus éclatante une
grande fête , fut employé dans celle- ci avec une
magnificence extraordinaire. Illumination géné
tale , feux devant les portes , grand fouper où
cert femmes furent fervies par deux cens cava-
Jicis , feu d'artifice très- long & très - heureuſement
exécuté , bal mafqué répété dans fix falles
immenfes, tout ce que l'art , lajoie & le zele peuOCTOBRE.
1756. 227
vent inventer fut mis en ufage pour exprimer
Padmiration pour M. de Richelieu , & l'amour pour
le Roi.
Temple de Mars , & du Feu d'artifice que
la ville de Bordeaux a fait tirer pour célébrer
la prife du Fort S. Philippe
LE Plan du Temple de Mars repréfentoit un
quarré parfait. Sa hauteur, depuis le pavé jufqu'au
Kiv
224 MERCURE DE FRANCE.
deffus de la corniche étoit de vingt-deux pieds ;
au deffus de la corniche ou entablement , & au
pourtour de tout l'édifice régnoit une balustrade
dorée de quatre pieds de hauteur.
Au deffus , & fur le milieu du Temple , s'élevoit
un obélifque de trente-fix pieds de hauteur , furmonté
d'un grand Globe d'artifice de cinq pieds
de diametre.
Toute la hauteur de l'édifice étoit de foixantelept
pieds ; tous les corps maffifs du Temple
étoient peints en marbre Sérancolin , & les tables .
& panneaux en marbre verd antique ; les focles du
Temple & de l'obélifque étoient en grotte.
La façade , du côté de l'Hôtel de Ville , étoit
décorée d'un avant - corps de dix- fept pieds de largeur
,fur un pied fix pouces de faillie , dans le milieu
duquel il y avoit une arcade de neuf pieds de
largeur fur dix-neuf pieds d'élévation , formée
par deux pilaftres de quatre pieds de largeur , à
cadres doiés & ornés des panneaux de relief, fur
lefquels étoient peints & rehauffés en or des trophées
d'armes entrelacées de branches de lauriers.
L'impofte , l'archivolte & les tables qui régnoient
au tour de l'archivolte étoient de relief
doré.
Au deffus de l'arcade étoit placé un grand cartouche
en relief de fix pieds fix pouces de largeur
fur neuf pieds de hauteur, y compris la couronne ,
dans lequel étoient deux écuffons accolés aux Armes
de France & de Navarre , entourées des colliers
des Ordres du Roi ; le cartouche , la couronne
& tous les ornemens étoient dorés , & les écusfons
blazonnés en couleur.
Au bas du cartouche , & joignant l'archivolte ;
fortoient deux chûtes en feftons de feuilles de
laurier , en relief doré , de neuf pieds de longueur,
OCTOBRE. 1756. 225
de l'extrêmité defquelles tomboient des guirlandes
auffi de relief , attachées par des agraites.
Dans le renfoncement de l'arcade , étoit placée
la ftatue de M. le Maréchal de Richelieu fous
les habits du Dieu Mars , l'épée à la main , &
appuyée fur des trophées d'armes mêlés de lauriers
; à côté étoit un génie portant le bâton
de Maréchal de France , & les armes de M. le
Duc de Richelieu ; ce grouppe de bronze peint en
tranfparent , étoit élevé fur un piedeſtal Corinthien
de marbre de Carrare , dans le panneau duquel
on lifoit cette infcription : Marti Gallico
civitas Burdigalenfis pofuit.
Le piedeftal portoit fur trois marches de marbre
blanc , veiné.
De chaque côté de l'avant- corps & dans les
parties fimples , étoient deux grands cadres à
bordures & ceintres dorés , ornés dans leur milieu
d'agraffes , le tout en relief doré de fix pieds
fix pouces de largeur , fur treize pieds de hauteur,
y compris un fecond focle peint en marbre de
Carrare , fur lefquels repofoient deux tableaux de
coloris en tranfparent , dont l'un représentoit
Neptune fortant du fein de la mer , appuyé fur un
rocher , tendant fes bras au Génie de la France
qui lui ôtoit des fers qu'il préfentoit à la ftatue
de M. le Maréchal de Richelieu . Dans le focle
da tranfparent qui étoit au bas du tableau ,
étoient ces mots : Neptunus Mediterraneus. Liberatori
fuo. L'Attique au deffus de ce tableau
étoit ornée & chantournée d'une bordure en relief
doré , au milieu de laquelle on voyoit en tranfparent
colorié les colonnes d'Hercule pofées fur des
rochers , entre lefquels étoient la maffue de ce:
Dieu avec la dépouille du Lion de Némée : autour:
étoient ces mots : Et plus ultrà , pour défignen
Kv
226 MERCURE DE FRANCE.
que
les conquêtes du Roi fur les Anglois s'éten➡
droient au delà de Gibraltar figuré par les colonnes
d'Hercule .
Le fecond tableau auffi en tranfparent à gauche
de l'avant -corps , repréfentoit la ville de Bordeaux
fous la figure d'ure femme couronnée de
tours , couverte d'une robe rouge , parfemée de
croiflans d'argent qui font partie des armes de la
Ville. Cette figure dans une attitude d'admiration
pofoit une couronne de lauriers fur l'écuffon
des armes de Monfeigneur le Maréchal de Richelien
, fupportées par deux Génies , dont l'un tenoit
des palmes , & l'autre le bâton de Maréchal
entouré de lauriers .Cet écuffon repofoit fur des tro.
phées d'armes. A côté de la ville de Bordeaux étoit
un autre Génie appuyé fur les armes de la Ville .
Dans le focle on lifoit cette infcription : Civi
tas Burdigalenfis . Gubernatori invictiffimo. Dans
l'Attique au- deffus , ornée comme la précédente
, étoit peint en tranfparent un grand foleil
rayonnant , prefque tout couvert , & traversé dans
fon milieu par d'épais nuages , avec ces mots :
Tegitur , dum fulmina pariet ; pour repréſenter la
longue modération du Roi dont les Anglois ont
fi longtemps abufé , & le fecret impénétrable
avec lequel Sa Majesté a préparé & difpofé toutes
les opérations d'une campagne dont le fuccès
étonne aujourd'ui l'Angleterre.
Tout ce qui peut rendre plus éclatante une
grande fête , fut employé dans celle- ci avec une
magnificence extraordinaire. Illumination géné
tale , feux devant les portes , grand fouper où
cert femmes furent fervies par deux cens cava-
Jicis , feu d'artifice très- long & très - heureuſement
exécuté , bal mafqué répété dans fix falles
immenfes, tout ce que l'art , lajoie & le zele peuOCTOBRE.
1756. 227
vent inventer fut mis en ufage pour exprimer
Padmiration pour M. de Richelieu , & l'amour pour
le Roi.
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Résumé : DESCRIPTION de la décoration du Temple de Mars, & du Feu d'artifice que la ville de Bordeaux a fait tirer pour célébrer la prise du Fort S. Philippe.
Le texte décrit les festivités organisées par la ville de Bordeaux pour célébrer la prise du Fort Saint-Philippe, mettant en avant la décoration du Temple de Mars et un feu d'artifice. Le Temple de Mars était un édifice carré de soixante-sept pieds de hauteur, orné d'une balustrade dorée et d'un obélisque surmonté d'un globe d'artifice. Les matériaux utilisés comprenaient du marbre Sérancolin et du marbre verd antique, avec des décorations en grottes. La façade côté Hôtel de Ville présentait un avant-corps de dix-sept pieds de largeur, avec une arcade de neuf pieds de largeur et dix-neuf pieds d'élévation. Cette arcade était ornée de trophées d'armes et de lauriers. Au-dessus de l'arcade, un cartouche doré affichait les armes de France et de Navarre. Dans l'arcade, une statue du Maréchal de Richelieu en habit de Mars était accompagnée d'un génie portant le bâton de Maréchal. De chaque côté de l'avant-corps, deux tableaux en transparent représentaient Neptune libérant la statue du Maréchal et la ville de Bordeaux couronnant les armes du Maréchal. Ces tableaux étaient ornés de bordures dorées et d'inscriptions latines. La célébration comprenait une illumination générale, des feux devant les portes, un grand souper servi par deux cents cavaliers, un feu d'artifice et des bals masqués dans six salles immenses. Cette fête visait à exprimer l'admiration pour le Maréchal de Richelieu et l'amour pour le Roi.
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699
p. 237
AVIS.
Début :
Le Sieur Beaumont, Marchand sur le Pont Notre-Dame, au Griffon d'Or, [...]
Mots clefs :
Sieur Beaumont, Commerce, Ouvrages, Tableau de compte de l'Empereur Charlemagne, Tableau de change monétaire, Tableau monétaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
·
LE Sieur Beaumont , Marchand fur le Pont
Notre-Dame, au Griffon d'Or , à Paris , continue
de vendre les ouvrages de M. Dernis , Chef
du Bureau des Archives de la Compagnie des
Indes , confiftant 19. En un Tableau contenant les
Parités réciproques de la livre numéraire , ou
de compte inftituée par l'Empereur Charlemagne ,
proportionnément à l'augmentation du prix du
marc d'argent , depuis fon regnejufqu'à préfent .
2º. Un Tableau fur les changes , entre la
France & les principales villes de l'Europe ;
par lequel on peut voir en tout temps , fi la
France eft créanciere ou débitrice des autres
états.
3º. Un autre Tableau contenant la réduction
en monnoie de France , des monnoies de change
des mêmes Villes,
·
LE Sieur Beaumont , Marchand fur le Pont
Notre-Dame, au Griffon d'Or , à Paris , continue
de vendre les ouvrages de M. Dernis , Chef
du Bureau des Archives de la Compagnie des
Indes , confiftant 19. En un Tableau contenant les
Parités réciproques de la livre numéraire , ou
de compte inftituée par l'Empereur Charlemagne ,
proportionnément à l'augmentation du prix du
marc d'argent , depuis fon regnejufqu'à préfent .
2º. Un Tableau fur les changes , entre la
France & les principales villes de l'Europe ;
par lequel on peut voir en tout temps , fi la
France eft créanciere ou débitrice des autres
états.
3º. Un autre Tableau contenant la réduction
en monnoie de France , des monnoies de change
des mêmes Villes,
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Résumé : AVIS.
Le Sieur Beaumont vend les ouvrages de M. Dernis, Chef du Bureau des Archives de la Compagnie des Indes. Ces ouvrages incluent trois tableaux : les parités de la livre de Charlemagne, les changes entre la France et l'Europe, et la conversion des monnaies étrangères en monnaie française.
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700
p. 238
AUTRE.
Début :
Le Sieur Audou, Maître Vitrier, rue Saint Victor, vis-à-vis le [...]
Mots clefs :
Vitrier, Magasin, Verre blanc, Estampes, Couleurs, Toile, Bâtiment, Encyclopédie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LE Sieur Audou , Maître Vitrier , rue Saint
Victor , vis-à- vis le Séminaire de Saint Nicolas ,
proche la rue du Paon , tient Magafin de trèsbeaux
Verres blancs de Bohême , & autres , propres
aux Eftampes , Paftels , Voitures , Pendules ,
Miniatures & pour les Croifées. Il monte les Eftam.
pes en bordures de toutes couleurs ; il colle les
Cartes, Thefes fur toile , & entreprend le bâtiment.
Le fixieme volume de l'ENCYCLOPÉDIE
fe délivre aux Soufcripteurs.
LE Sieur Audou , Maître Vitrier , rue Saint
Victor , vis-à- vis le Séminaire de Saint Nicolas ,
proche la rue du Paon , tient Magafin de trèsbeaux
Verres blancs de Bohême , & autres , propres
aux Eftampes , Paftels , Voitures , Pendules ,
Miniatures & pour les Croifées. Il monte les Eftam.
pes en bordures de toutes couleurs ; il colle les
Cartes, Thefes fur toile , & entreprend le bâtiment.
Le fixieme volume de l'ENCYCLOPÉDIE
fe délivre aux Soufcripteurs.
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