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1
p. 2140-2142
PALINODIE. Jamjam efficaci do manus scientia.
Début :
Oui, je crois à la Médecine, [...]
Mots clefs :
Médecine, Efficacité, Chimie, Infirmité
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texteReconnaissance textuelle : PALINODIE. Jamjam efficaci do manus scientia.
PALINO DIE.
Jamjam efficaci do manus scientia.
OUi , je crois à la Médecine ,
Et j'en sens l'efficacité ,
Depuis que la malignité
D'une humeur traîtresse ,
Une exhalaison du Lethé ,
assassine
Chez moi , glissée à la sourdine ,
Ayant tout d'un coup affecté ,
Tout un côté de ma Machine ;
Par Arrest de la Faculté.
Là cruelle enfin m'a quitté.
Contre ingrédiens de Chimie ,
Je chante la Palinodie ;
Et chez lui s'il fut ironie
Qu'il soit icy sincerité ,
Pour l'ami que je remercie.
Une affreuse Paralysic ,
Avoit subitement gâté ,
Le Siége de ma Poësie;
Mon œil de sa place écarté ,
Ma
OCTOBRE.
1732. 2148
Majoue horriblement bouffie;
Tournant ma bouche de côté,
D'une étrange difformité ,
Couvroient ma Phisionomie.
Un Rhumatisme aux reins planté ,
Et la Goutte , sa bonne amie ,
Travailloient en société ,
A borner le cours de ma vie.
Si près de ma caducité ,
Leur tâche étoit presque finic.
Par ce Livre bien inventé ,
Pour la publique utilité ,
Je veux que tout le monde sçache ,
Que de ces trois maux tourmenté ,
Je dois au celebre Vinache ,
Le doux retour de ma santé.
Qu'à ce fait plein de vérité ,
Ces petits Vers servent d'attache ,
C'est tout ce qui m'en a couté ;
Pour si peu , m'étant acquitté
A Dieu ne plaise que je cache
Ce trait de générosité,
Ni cet effet d'habileté.
Bien , est-il vrai qu'il m'est resté,
Quelque obstruction dans la veine ;
2142 MERCURE DE FRANCE
Ces Vers-cy ne sortent qu'à peine;
D'un Chef encor débilité ,
Mais à qui faut-il qu'on s'en prenne ?
Guérir de toute infirmité ,
Un Buveur des Eaux d'Hyppocrene
Lui rendre la tête bien saine ,
Quine l'a jamais trop été ,
Surpasse la science humaine;
C'est une impossibilité ;
Et c'est ce qu'il n'a pas tenté ,
Son entreprise eut été vaine.
6.
AUTREAU.
Jamjam efficaci do manus scientia.
OUi , je crois à la Médecine ,
Et j'en sens l'efficacité ,
Depuis que la malignité
D'une humeur traîtresse ,
Une exhalaison du Lethé ,
assassine
Chez moi , glissée à la sourdine ,
Ayant tout d'un coup affecté ,
Tout un côté de ma Machine ;
Par Arrest de la Faculté.
Là cruelle enfin m'a quitté.
Contre ingrédiens de Chimie ,
Je chante la Palinodie ;
Et chez lui s'il fut ironie
Qu'il soit icy sincerité ,
Pour l'ami que je remercie.
Une affreuse Paralysic ,
Avoit subitement gâté ,
Le Siége de ma Poësie;
Mon œil de sa place écarté ,
Ma
OCTOBRE.
1732. 2148
Majoue horriblement bouffie;
Tournant ma bouche de côté,
D'une étrange difformité ,
Couvroient ma Phisionomie.
Un Rhumatisme aux reins planté ,
Et la Goutte , sa bonne amie ,
Travailloient en société ,
A borner le cours de ma vie.
Si près de ma caducité ,
Leur tâche étoit presque finic.
Par ce Livre bien inventé ,
Pour la publique utilité ,
Je veux que tout le monde sçache ,
Que de ces trois maux tourmenté ,
Je dois au celebre Vinache ,
Le doux retour de ma santé.
Qu'à ce fait plein de vérité ,
Ces petits Vers servent d'attache ,
C'est tout ce qui m'en a couté ;
Pour si peu , m'étant acquitté
A Dieu ne plaise que je cache
Ce trait de générosité,
Ni cet effet d'habileté.
Bien , est-il vrai qu'il m'est resté,
Quelque obstruction dans la veine ;
2142 MERCURE DE FRANCE
Ces Vers-cy ne sortent qu'à peine;
D'un Chef encor débilité ,
Mais à qui faut-il qu'on s'en prenne ?
Guérir de toute infirmité ,
Un Buveur des Eaux d'Hyppocrene
Lui rendre la tête bien saine ,
Quine l'a jamais trop été ,
Surpasse la science humaine;
C'est une impossibilité ;
Et c'est ce qu'il n'a pas tenté ,
Son entreprise eut été vaine.
6.
AUTREAU.
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Résumé : PALINODIE. Jamjam efficaci do manus scientia.
Le texte décrit la guérison de l'auteur après avoir souffert de divers maux. Une humeur maligne avait paralysé un côté de son corps, affectant sa capacité à écrire de la poésie. En octobre 1732, il était également atteint d'une mâchoire bouffie, d'un rhumatisme aux reins et de la goutte, maladies qui semblaient le conduire vers la mort. Grâce à un livre inventé par le célèbre Vinache, l'auteur a recouvré la santé. Il exprime sa gratitude envers Vinache, bien qu'il lui reste quelques obstructions dans la veine. Il reconnaît que guérir complètement de toutes infirmités est une tâche impossible, même pour un buveur des eaux d'Hippocrate. Le texte se conclut par une reconnaissance de la générosité et de l'habileté de Vinache.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 193-201
PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu de Prusse des Eaux minérales de M. de Calsabigi, avec des Réflexions sur l'utilité de ce Bleu, par le sieur Cadet, Apothicaire Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
Début :
Il faut prendre quatre livres de sang de boeuf desséché que l'on mêlera avec quatre [...]
Mots clefs :
Bleu, Liqueur, Eaux minérales, Couleur, Fleur, Bleu de Prusse, Chimie
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texteReconnaissance textuelle : PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu de Prusse des Eaux minérales de M. de Calsabigi, avec des Réflexions sur l'utilité de ce Bleu, par le sieur Cadet, Apothicaire Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu
de Pruffe des Eaux minérales de M. de
Calfaligi , avec des Réflexions fur l'utilité
de ce Blen, par le fieur Cadet , Apothicaire
Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
It
L faut prendre quatre livres de fang de
boeufdefléché que l'on mêlera avec qua .
tre livres de foude d'Alicante groffiérement
concaffée , telle qu'on la vend chez tous
nos Epiciers de Paris. On mettra ce mélange
à calciner dans un creufet de fer ou
fourneau à vent ; il faut obſerver de ne
pas trop remplir le creufet , attendu que
la matiere pendant la calcination bourfouf-
Ae beaucoup. On continuera la calcinanation
jufqu'à ce que la matiere foit devenue
parfairement rouge , & qu'elle ne
rende prefque plus de flamme. A ce point
de calcination , il faut la retirer du creufet,
& la jetter toute rouge dans une fuffifante
quantité d'eau bouillante ; après une
heure d'ébullition , il faut filtrer cette
leffive.
Pour procéder enfuite à l'opération du
bleu , il faut prendre des vaiffeaux de
1. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
terre ou de fer , dans lefquels l'on mettra
chauffer 300 pintes d'eau minérale . On
faifira l'inftant de l'ébullition où la liqueur
prend une couleur jaune très- foncée , on
ceffera le feu pour laiffer repofer l'eau qui
s'éclaircira en peu de tems , en dépofant.
une matiere jaune inutile dans cette opération
, qu'il faudra féparer de la liqueur
par la décantation.
Ces deux liqueurs étant chaudes , l'on
mêlera peu à peu avec l'eau minérale la
liqueur Alkaline fulphureufe ; ce mêlange
paffera tout d'un coup à une belle couleur
bleue ; quand on s'appercevra fur la fin
du mêlange que cette couleur s'affoiblit
de beaucoup , & qu'elle eft fur le point de
paffer à une couleur grife , alors on ceffera
de mettre de la liqueur alkaline fulphureufe.
Le mouvement d'effervefcence qui
fe paffe dans le mêlange étant ceffé , la
liqueur parfaitement repofée , on la décantera
auffitât avec foin , pour en féparer
la fécule qui fe fera précipitée , qu'on
aura foin de laver exactement avec de
l'eau de puits ou de l'eau de la Seine ,
bien claire. Il faut obſerver de décanter à
tems la liqueur de deffus la fécule , ainfi
que je l'ai fait obferver dans mes premicres
expériences raiſonnées fur ce bleu
attendu que la liqueur qui eft chargée en-
馨
DECEMBRE. J 1755 195
core de vitriol martial , dépoferoit une
portion de terre jaune , qui fe mêleroit
avec ce bleu , & qui lui communiqueroit
la couleur verte . La fécule étant ainfi préparée
& féchée avec foin , l'on aura une
livre deux onces d'un beau bleu foncé.
RÉFLEXIONS fur l'utilité du Bleu de
Pruffe , tiré des Eaux de M. de Calfabigi,
en réponse à ce que le fieur Machi en a dit
dans l'Examen Physique & Chimique qu'il
a donné de ces Eaux & de celles de la
fource de Madame Belami.
Jieur Machi , de la façon obligeante
dont il parle de mes procédés chimiques ,
auffi l'intérêt feul de la Chimie eft ce qui
me met dans le cas de lui répondre au fujet
de deux obfervations fur lefquelles je
ne fuis pas d'accord avec lui . L'une regarde
l'ochre que l'on fépare des Eaux minérales
de M. de Calfabigi , qu'il prétend n'être
pas du fer , page 30. Er l'autre concerne
l'utilité du Bleu de Pruffe que l'on retire
de ces mêmes Eaux , p . 44.
E ne dois que des remerciemens au
Je crois pouvoir avancer avec certitude ,
que le fieur Machi n'a point répété mes
expériences , il auroit reconnu que l'ochre
qui eft féparée de l'eau minérale de M. de
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
Calfabigi , eft un pur fer , ainfi que je l'ai
démontré art. 14 de mes Analyſes , & '
qu'après avoir été lavée pour enlever une
portion d'acide qui lui refte , & étant calcinée
un inftant dans un tefte fous la mouffle
du fourneau de coupelle , pour la dépouiller
de fes parties hétérogenes , elle
devient alors toute attirable à l'aimant en
forme de grouppe bien aiguillé , ce qui eft
la preuve la plus certaine que cette ochre
eft un véritable fer. Le Sr Machi prétend
auffi que cette ochre traitée avec le charbon ,
le fer qui en réfulte eft aigre & caffant , il
m'a dit même en avoir fait un petit culot:
je ne conçois pas par quel tour ingénieux
il a pu 6 bien raffembler , à l'aide feule du
charbon , ces parties métalliques , ce qu'on
ne pourroit faire que difficilement à l'aide
d'un flux plus reductif que celui du charbon
, tel qu'un qui feroit compofé avec
du tartre , du nitre & du fel de verre , & c.
Je penfe avoir annoncé avec jufte raifon
que mon travail fur ce bleu méritoit
l'attention du Public , par l'avantage qu'il
en peut tirer , loin d'être un amufement de
curiofité comme l'avance le fieur Machi .
J'ai dit dans mes premieres analyfes
que ce bleu pourroit être employé dans
toutes les préparations de fucre par préférence
au bleu de Pruffe , ce bleu étant fouDECEMBRE
1755. 197
vent préparé avec des vitriols martiaux
contenant du cuivre. Je connois un confifeur
qui fait un débit affez confidérable
de paftilles de violettes , qu'il prépare
avec les fleurs fechées , le fucre , l'Iris de
Florence , & un mucilage de gomme adra
gant qu'il colore avec du bleu de Prufſe.
Ces fortes de paftilles , priſes intérieurement
, étant données comme pectorales ,
qui peut être affuré qu'elles ne contiennent
point de cuivre ? c'est ce dont je ne répondrai
pas. Mais celles qui feroient préparées
avec le bleu de M. de Calfabigi , pourroient
être prifes avec confiance , & n'auroient
point cet inconvénient ; ce blea
étant tiré d'une eau minérale que MeffieursVenel,
Bayen, Rouelle, & le fieur Machi
lui même ont démontré être exemptes
de tout atome de cuivre.
Le fecond avantage que je prétends tirer
de ce bleu , c'eft que je le regarde comme
fupérieur à tous les bleus de Pruffe ordinaires
qui font prefque tous avivés par les
acides minéraux , & qui malgré les précautions
que l'on prend pour les laver ,
confervent toujours une petite portion
d'acide qui à la longue attaque & détruit
cette couleur , ainfi qu'il a été démontré
par le célebre M. Geoffroi.
Le bleu de M. de Calfabigi n'ayant
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
pas beſoin d'être avivé par les acides , procure
un avantage effentiel aux Peintres
qui dans leurs travaux n'auront pas le
défagrément de voir leurs couleurs s'altérer
auffi promptement que celles qu'autoient
touché nos acides minéraux .
J'ai obfervé que ce bleu prenoit une
partie de blanc de plomb de plus que le
bleu de Pruffe le plus foncé que j'aye på
trouver , ce qui paroît faire un troifieme
avantage qui le rend plus intéreffant que
ne l'a penfé le fieur Machi.
Il faut obferver que deux cens quatrevingt
pintes de ces eaux minérales fourniffent
une livre de bleu , & qu'il faut que
les 280 pintes ayent dépofé leur ochre
& repris de nouveau fer , pour fournir
cette quantité : il n'a pas réfléchi
que pour
réuffir dans mon opération , je fuis obligé
néceſſairement, ainſi qu'il l'avance , de féparer
la terre jaune avec laquelle je n'aurois
qu'une fécule verte , & que la liqueur, en
reprenant de nouveau fer , fe chargeroit
d'une nouvelle terre jaune femblable à
celle que j'ai féparée : par conféquent cette
liqueur dans cet état ne pourroit donner
que du vert , comme je l'ai démontré ; delà
je concluds qu'il s'eft trompé dans ce
qu'il avance. De plus , s'il avoit bien examiné
mon procédé , il auroit vu que cette
1
DECEMBRE. 1755. 199
opération faite dans un vaiffeau de terre ,
ne produit pas plus de bleu que celui que
je fais dans les vaiffeaux de fer. La preuve
que je crois pouvoir donner de ces faits
eft bien fimple ; c'eft que premierement
l'acide furabondant , démontré dans les
eaux de M. de Calfabigi , n'y eft pas en
affez grande quantité , & qu'il eft noyé
dans trop de flegme pour diffoudre une
quantité de fer auffi fenfible que celle qui
fe précipite. Si cela arrivoit dans ce procédé
, il me feroit impoffible d'avoir du
bleu dans les vaiffeaux de fer , puifque la
liqueur que je fépare de deffus ma fécule
qui a été traitée dans les vaiffeaux de terre ,
contient encore du fer combiné avec l'acide
vitriolique qui fe dépoferoit fous la
couleur jaune , & qui fe mêleroit avec la
fécule , & lui donneroit la couleur verte
fans les précautions que j'ai indiqué dans
ce procédé abrégé pour retirer ce bleu ;
par conféquent s'il falloit néceffairement
que l'eau minérale fe rechargeât fenfiblement
de nouveau fer , l'opération ne pourroit
pas réaffir .
Le fieur Machi avance de plus qu'en
exploitant par jour deux livres de bleu de
Pruffe , que ce travail continué pendant
quinze jours dépenferoit S400 pintes d'eau
par mois ; ce qui pourroit contribuer à al-
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
térer la fource de M. de Calfabigi , & par
conféquent nuire beaucoup à celle de Madame
Belami , dont il croit qu'elle tire fon
origine. Madame Belami peut fe tranquillifer
fur cet article , puifqu'il a été clairement
prouvé enjuftice & par les analyſes ,
que ces fources , & par conféquent les
eaux de Madame Belami font totalement
différentes , & qu'elles font diamétralement
oppofées.
Monfieur & Madame de Calfabigi étant
intéreffés à tirer le meilleur parti poffible
de leurs eaux , on ne doit pas préfumer
qu'ils cherchent à altérer une fource dont
ils fe préparent de démontrer au Public les
propriétés fingulieres relativement à la Médecine
, fuivant les certificats qu'ils font
en état de produire de plufieurs Médecins
& Chirurgiens.
Ces propriétés ne font point de mon
objet ; je me contenterai de dire qu'il réfulte
des Analyfes qui ont été faites des
eaux de M. de Calfabigi , qu'elles contiennent
une abondance de fer qui ne fe trouve
point dans celles de Madame Belami ;.
ce qui me donne lieu de penfer que ces
dernieres ne font pas dans le cas d'une
exacte comparaifon , ces eaux ne pouvant
fournir de bleu de Pruffe , fuivant ce
qu'en dit le Sr Machi lui-même , pag. 13...
DECEMBRE. 1755. 201
Je n'ai fait aucune expérience pour m'affurer
de ce fait ; je ne voudrois cependan
pas répondre qu'en traitant ces mêmest
eaux avec la leflive alkaline décrite par le
fçavant M. Macquer , laquelle eft chargée
jufqu'à parfaite faturation de phlogistique
animal , on ne pût en retirer une quantité
qui feroit vraisemblablement très petite ,
mais fuffifante cependant pour être fenfible.
De ces obfervations il réfulte que j'ai
prouvé ,
1°. Que l'ochre des eaux minérales de
M. de Calfabigi , eft un fer pur attirable à
l'aimant.
2°. Que l'eau minérale , en fe rechargeant
de nouveau fer , ne peut produire
du bleu de Pruffe , ce qui fait voir que le
heur Machi n'a pas entendu mon opération.
3°. Que le bleu de Pruffe fait avec ces
eaux , peut mieux convenir pour la Peinture
, en ce que n'étant pas avivé par les
acides minéraux , il eft moins fujer à s'altérer
que le bleu de Pruffe ordinaire .
4°. Que ce bleu étant exempt de mêlan
ge de cuivre , eft de beaucoup préférablepour
les préparations de fucre , à celui de
Pruffe , qu'on ne peut s'affurer en être tou--
jours dépouillé.
de Pruffe des Eaux minérales de M. de
Calfaligi , avec des Réflexions fur l'utilité
de ce Blen, par le fieur Cadet , Apothicaire
Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
It
L faut prendre quatre livres de fang de
boeufdefléché que l'on mêlera avec qua .
tre livres de foude d'Alicante groffiérement
concaffée , telle qu'on la vend chez tous
nos Epiciers de Paris. On mettra ce mélange
à calciner dans un creufet de fer ou
fourneau à vent ; il faut obſerver de ne
pas trop remplir le creufet , attendu que
la matiere pendant la calcination bourfouf-
Ae beaucoup. On continuera la calcinanation
jufqu'à ce que la matiere foit devenue
parfairement rouge , & qu'elle ne
rende prefque plus de flamme. A ce point
de calcination , il faut la retirer du creufet,
& la jetter toute rouge dans une fuffifante
quantité d'eau bouillante ; après une
heure d'ébullition , il faut filtrer cette
leffive.
Pour procéder enfuite à l'opération du
bleu , il faut prendre des vaiffeaux de
1. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
terre ou de fer , dans lefquels l'on mettra
chauffer 300 pintes d'eau minérale . On
faifira l'inftant de l'ébullition où la liqueur
prend une couleur jaune très- foncée , on
ceffera le feu pour laiffer repofer l'eau qui
s'éclaircira en peu de tems , en dépofant.
une matiere jaune inutile dans cette opération
, qu'il faudra féparer de la liqueur
par la décantation.
Ces deux liqueurs étant chaudes , l'on
mêlera peu à peu avec l'eau minérale la
liqueur Alkaline fulphureufe ; ce mêlange
paffera tout d'un coup à une belle couleur
bleue ; quand on s'appercevra fur la fin
du mêlange que cette couleur s'affoiblit
de beaucoup , & qu'elle eft fur le point de
paffer à une couleur grife , alors on ceffera
de mettre de la liqueur alkaline fulphureufe.
Le mouvement d'effervefcence qui
fe paffe dans le mêlange étant ceffé , la
liqueur parfaitement repofée , on la décantera
auffitât avec foin , pour en féparer
la fécule qui fe fera précipitée , qu'on
aura foin de laver exactement avec de
l'eau de puits ou de l'eau de la Seine ,
bien claire. Il faut obſerver de décanter à
tems la liqueur de deffus la fécule , ainfi
que je l'ai fait obferver dans mes premicres
expériences raiſonnées fur ce bleu
attendu que la liqueur qui eft chargée en-
馨
DECEMBRE. J 1755 195
core de vitriol martial , dépoferoit une
portion de terre jaune , qui fe mêleroit
avec ce bleu , & qui lui communiqueroit
la couleur verte . La fécule étant ainfi préparée
& féchée avec foin , l'on aura une
livre deux onces d'un beau bleu foncé.
RÉFLEXIONS fur l'utilité du Bleu de
Pruffe , tiré des Eaux de M. de Calfabigi,
en réponse à ce que le fieur Machi en a dit
dans l'Examen Physique & Chimique qu'il
a donné de ces Eaux & de celles de la
fource de Madame Belami.
Jieur Machi , de la façon obligeante
dont il parle de mes procédés chimiques ,
auffi l'intérêt feul de la Chimie eft ce qui
me met dans le cas de lui répondre au fujet
de deux obfervations fur lefquelles je
ne fuis pas d'accord avec lui . L'une regarde
l'ochre que l'on fépare des Eaux minérales
de M. de Calfabigi , qu'il prétend n'être
pas du fer , page 30. Er l'autre concerne
l'utilité du Bleu de Pruffe que l'on retire
de ces mêmes Eaux , p . 44.
E ne dois que des remerciemens au
Je crois pouvoir avancer avec certitude ,
que le fieur Machi n'a point répété mes
expériences , il auroit reconnu que l'ochre
qui eft féparée de l'eau minérale de M. de
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
Calfabigi , eft un pur fer , ainfi que je l'ai
démontré art. 14 de mes Analyſes , & '
qu'après avoir été lavée pour enlever une
portion d'acide qui lui refte , & étant calcinée
un inftant dans un tefte fous la mouffle
du fourneau de coupelle , pour la dépouiller
de fes parties hétérogenes , elle
devient alors toute attirable à l'aimant en
forme de grouppe bien aiguillé , ce qui eft
la preuve la plus certaine que cette ochre
eft un véritable fer. Le Sr Machi prétend
auffi que cette ochre traitée avec le charbon ,
le fer qui en réfulte eft aigre & caffant , il
m'a dit même en avoir fait un petit culot:
je ne conçois pas par quel tour ingénieux
il a pu 6 bien raffembler , à l'aide feule du
charbon , ces parties métalliques , ce qu'on
ne pourroit faire que difficilement à l'aide
d'un flux plus reductif que celui du charbon
, tel qu'un qui feroit compofé avec
du tartre , du nitre & du fel de verre , & c.
Je penfe avoir annoncé avec jufte raifon
que mon travail fur ce bleu méritoit
l'attention du Public , par l'avantage qu'il
en peut tirer , loin d'être un amufement de
curiofité comme l'avance le fieur Machi .
J'ai dit dans mes premieres analyfes
que ce bleu pourroit être employé dans
toutes les préparations de fucre par préférence
au bleu de Pruffe , ce bleu étant fouDECEMBRE
1755. 197
vent préparé avec des vitriols martiaux
contenant du cuivre. Je connois un confifeur
qui fait un débit affez confidérable
de paftilles de violettes , qu'il prépare
avec les fleurs fechées , le fucre , l'Iris de
Florence , & un mucilage de gomme adra
gant qu'il colore avec du bleu de Prufſe.
Ces fortes de paftilles , priſes intérieurement
, étant données comme pectorales ,
qui peut être affuré qu'elles ne contiennent
point de cuivre ? c'est ce dont je ne répondrai
pas. Mais celles qui feroient préparées
avec le bleu de M. de Calfabigi , pourroient
être prifes avec confiance , & n'auroient
point cet inconvénient ; ce blea
étant tiré d'une eau minérale que MeffieursVenel,
Bayen, Rouelle, & le fieur Machi
lui même ont démontré être exemptes
de tout atome de cuivre.
Le fecond avantage que je prétends tirer
de ce bleu , c'eft que je le regarde comme
fupérieur à tous les bleus de Pruffe ordinaires
qui font prefque tous avivés par les
acides minéraux , & qui malgré les précautions
que l'on prend pour les laver ,
confervent toujours une petite portion
d'acide qui à la longue attaque & détruit
cette couleur , ainfi qu'il a été démontré
par le célebre M. Geoffroi.
Le bleu de M. de Calfabigi n'ayant
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
pas beſoin d'être avivé par les acides , procure
un avantage effentiel aux Peintres
qui dans leurs travaux n'auront pas le
défagrément de voir leurs couleurs s'altérer
auffi promptement que celles qu'autoient
touché nos acides minéraux .
J'ai obfervé que ce bleu prenoit une
partie de blanc de plomb de plus que le
bleu de Pruffe le plus foncé que j'aye på
trouver , ce qui paroît faire un troifieme
avantage qui le rend plus intéreffant que
ne l'a penfé le fieur Machi.
Il faut obferver que deux cens quatrevingt
pintes de ces eaux minérales fourniffent
une livre de bleu , & qu'il faut que
les 280 pintes ayent dépofé leur ochre
& repris de nouveau fer , pour fournir
cette quantité : il n'a pas réfléchi
que pour
réuffir dans mon opération , je fuis obligé
néceſſairement, ainſi qu'il l'avance , de féparer
la terre jaune avec laquelle je n'aurois
qu'une fécule verte , & que la liqueur, en
reprenant de nouveau fer , fe chargeroit
d'une nouvelle terre jaune femblable à
celle que j'ai féparée : par conféquent cette
liqueur dans cet état ne pourroit donner
que du vert , comme je l'ai démontré ; delà
je concluds qu'il s'eft trompé dans ce
qu'il avance. De plus , s'il avoit bien examiné
mon procédé , il auroit vu que cette
1
DECEMBRE. 1755. 199
opération faite dans un vaiffeau de terre ,
ne produit pas plus de bleu que celui que
je fais dans les vaiffeaux de fer. La preuve
que je crois pouvoir donner de ces faits
eft bien fimple ; c'eft que premierement
l'acide furabondant , démontré dans les
eaux de M. de Calfabigi , n'y eft pas en
affez grande quantité , & qu'il eft noyé
dans trop de flegme pour diffoudre une
quantité de fer auffi fenfible que celle qui
fe précipite. Si cela arrivoit dans ce procédé
, il me feroit impoffible d'avoir du
bleu dans les vaiffeaux de fer , puifque la
liqueur que je fépare de deffus ma fécule
qui a été traitée dans les vaiffeaux de terre ,
contient encore du fer combiné avec l'acide
vitriolique qui fe dépoferoit fous la
couleur jaune , & qui fe mêleroit avec la
fécule , & lui donneroit la couleur verte
fans les précautions que j'ai indiqué dans
ce procédé abrégé pour retirer ce bleu ;
par conféquent s'il falloit néceffairement
que l'eau minérale fe rechargeât fenfiblement
de nouveau fer , l'opération ne pourroit
pas réaffir .
Le fieur Machi avance de plus qu'en
exploitant par jour deux livres de bleu de
Pruffe , que ce travail continué pendant
quinze jours dépenferoit S400 pintes d'eau
par mois ; ce qui pourroit contribuer à al-
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
térer la fource de M. de Calfabigi , & par
conféquent nuire beaucoup à celle de Madame
Belami , dont il croit qu'elle tire fon
origine. Madame Belami peut fe tranquillifer
fur cet article , puifqu'il a été clairement
prouvé enjuftice & par les analyſes ,
que ces fources , & par conféquent les
eaux de Madame Belami font totalement
différentes , & qu'elles font diamétralement
oppofées.
Monfieur & Madame de Calfabigi étant
intéreffés à tirer le meilleur parti poffible
de leurs eaux , on ne doit pas préfumer
qu'ils cherchent à altérer une fource dont
ils fe préparent de démontrer au Public les
propriétés fingulieres relativement à la Médecine
, fuivant les certificats qu'ils font
en état de produire de plufieurs Médecins
& Chirurgiens.
Ces propriétés ne font point de mon
objet ; je me contenterai de dire qu'il réfulte
des Analyfes qui ont été faites des
eaux de M. de Calfabigi , qu'elles contiennent
une abondance de fer qui ne fe trouve
point dans celles de Madame Belami ;.
ce qui me donne lieu de penfer que ces
dernieres ne font pas dans le cas d'une
exacte comparaifon , ces eaux ne pouvant
fournir de bleu de Pruffe , fuivant ce
qu'en dit le Sr Machi lui-même , pag. 13...
DECEMBRE. 1755. 201
Je n'ai fait aucune expérience pour m'affurer
de ce fait ; je ne voudrois cependan
pas répondre qu'en traitant ces mêmest
eaux avec la leflive alkaline décrite par le
fçavant M. Macquer , laquelle eft chargée
jufqu'à parfaite faturation de phlogistique
animal , on ne pût en retirer une quantité
qui feroit vraisemblablement très petite ,
mais fuffifante cependant pour être fenfible.
De ces obfervations il réfulte que j'ai
prouvé ,
1°. Que l'ochre des eaux minérales de
M. de Calfabigi , eft un fer pur attirable à
l'aimant.
2°. Que l'eau minérale , en fe rechargeant
de nouveau fer , ne peut produire
du bleu de Pruffe , ce qui fait voir que le
heur Machi n'a pas entendu mon opération.
3°. Que le bleu de Pruffe fait avec ces
eaux , peut mieux convenir pour la Peinture
, en ce que n'étant pas avivé par les
acides minéraux , il eft moins fujer à s'altérer
que le bleu de Pruffe ordinaire .
4°. Que ce bleu étant exempt de mêlan
ge de cuivre , eft de beaucoup préférablepour
les préparations de fucre , à celui de
Pruffe , qu'on ne peut s'affurer en être tou--
jours dépouillé.
Fermer
Résumé : PROCÉDÉ abrégé pour retirer le Bleu de Prusse des Eaux minérales de M. de Calsabigi, avec des Réflexions sur l'utilité de ce Bleu, par le sieur Cadet, Apothicaire Major de l'Hôtel Royal des Invalides.
Le texte décrit un procédé pour extraire le bleu de Prusse des eaux minérales de M. de Calfaligi, présenté par le sieur Cadet, apothicaire major de l'Hôtel Royal des Invalides. Le processus commence par la calcination d'un mélange de sang de bœuf désséché et de soufre d'Alicante concassé, jusqu'à ce que la matière devienne rouge et ne produise plus de flamme. Cette matière est ensuite jetée dans de l'eau bouillante et filtrée après une heure d'ébullition. Pour obtenir le bleu de Prusse, 300 pintes d'eau minérale sont chauffées jusqu'à ébullition, puis laissées reposer pour séparer une matière jaune inutile. La liqueur alcaline sulfureuse est ensuite mélangée à l'eau minérale, produisant une couleur bleue. Une fois refroidie, la liqueur est décantée pour séparer la fécule, qui est lavée avec de l'eau claire. Le résultat est une livre deux onces d'un beau bleu foncé. Le texte inclut également des réflexions sur l'utilité du bleu de Prusse extrait des eaux de M. de Calfaligi. Le sieur Cadet conteste les observations du sieur Machi, affirmant que l'ochre séparée des eaux est un fer pur, attirable à l'aimant. Il souligne que ce bleu est supérieur aux bleus de Prusse ordinaires car il n'est pas avivé par des acides minéraux, ce qui le rend moins sujet à l'altération. De plus, il est exempt de cuivre, le rendant préférable pour les préparations de sucre. Le procédé permet d'obtenir deux cents quatre-vingts pintes d'eau minérale pour une livre de bleu, après séparation de la terre jaune. Le sieur Cadet conclut que les eaux de M. de Calfaligi et celles de Madame Belami sont différentes et ne peuvent être comparées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 124-132
« CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...] »
Début :
CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...]
Mots clefs :
Chimie médicinale, Médecins, Remèdes, Maladies, Chimie, Goût, Médecine, Sciences
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texteReconnaissance textuelle : « CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...] »
CHIMIE médicinale , contenant la
maniere de préparer les remedes les plus
ufités , & la méthode de les employer
pour la guérifon de maladies. Par M.
Malouin , Médecin ordinaire de S. M. la
Reine , Docteur & ancien Profeſſeur de Pharmacie
en la Faculté de Médecine de Paris ,
DECEMBRE. 1755. 125
de l'Académie royale des Sciences , de la Société
royale de Londres , & Cenfeur royal
des Livres. A Paris chez d'Houry , Imprimeur-
Libraire , rue de la Vieille Bouclerie.
Nous avons déja parlé de ce livre , mais
en général , fans en faire l'extrait : il eft
utile de donner une connoiffance plus
particuliere de ce qu'il contient , pour
mettre le Public en état d'en juger.
C'est un Traité de tous les meilleurs
remeđes , & des fimples & des compofés :
M. Malouin en indique le choix & les
propriétés dans les différentes maladies ,
& pour les différens tempéramens ; il en
détermine les dofes , & il y explique la
maniere de les employer , avec le regime
qu'on doit tenir en les prenant.
Cet Ouvrage eft divifé en quatre parties
, qui font contenues en deux volumes
in- 12. imprimés fur du beau papier ,
& en caracteres bien lifibles.
Le premier volume comprend trois
parties , dont la premiere traite des principes
& des termes de Chimie ; « il y a ,
dit l'Auteur , page 27. en Chimie com-
» me dans toutes les Sciences , des ter-
» mes confacrés pour exprimer des cho-
» fes qui font particulieres à cette Scien
» ce. Cela fe trouve dans tous les Arts ,
» & c'eft une chofe reçue partout le
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
» monde . il n'y a que par rapport à la
» Médecine , que des efprits faux &
» mal inftruits , qui par prévention haïf-
» fent les Médecins & les tournent en ri-
» dicule , trouvent mauvais que les Mé-
» cins fe fervent des termes de leur Art ,
» en parlant de remedes & de mala-
2 dies , &c. » 23
La feconde partie contient ce qui regarde
les remedes tirés des animaux . Pour
mieux faire connoître cet Ouvrage , nous
rapporterons un paffage de chaque partie ,
& nous le prendrons prefqu'à livre ouvert :
on lit pag. 210. « En général , les re-
» medes volatils , furtout ceux qui font
» tirés du genre des animaux , agiffent en
» excitant la tranſpiration . Il y a fur cela
» une remarque à faire , qui mérite bien
» qu'on y falfe attention , c'eft que quoi-
» que Sanctorius en Italie , Dodart en
France , Keil en Angleterre , ayent fait
» voir qu'entre toutes les évacuations na-
« turelles du corps vivant , celle qui fe
» fait par la tranfpiration, eft la plus grande
& la plus importante , cependant
» il femble que depuis qu'on a mieux
» connu cette fonction du corps , on a
plus négligé dans le traitement des
» maladies , les remedes qui la procu-
» rent , ou qui l'entretiennent.
هد
DECEMBRE. 1755. 127.
» Il faut convenir que l'ufage de ces
fortes de remedes , rend l'exercice de
» la Médecine plus difficile , parce qu'au-
" tant ils font utiles dans certains cas ,
» autant ils font dangereux dans d'autres :
ils ne font pas indifférens comme le
» font la plupart des remedes qu'on emploie
communément dans toutes les
» maladies .
»
"9
» Cette difficulté à difcerner les diffé-
» rentes occafions d'employer les diffé-
» rens moyens de guérir , exclut de la
» bonne pratique de la Médecine quiconque
n'eſt pas véritablement Médecin ,
» & rompt la routine dangereufe de la
pratique , en réveillant continuellement
»l'attention des Médecins.
»
"
» Le nombre & la différence des re-
» medes appliqués à propos , fourniſſent
» un plus grand nombre de reffources aux
» malades pour guérir. Si on étoit affez
30 perfuadé de cette vérité , il refteroit
» moins de malades en langueur , on
» verroit moins de maladies incurables ,
» il y auroit moins de gens qui feroient
» les Médecins , & la Pharmacie feroit
mieux tenue & d'un plus grand fecours.
» En voulant fimplifier la Médecine ,
» non point par un choix plus naturel
» des remedes , mais par un retranche-
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE .
» ment d'un plus grand nombre de nédicamens
, quoique bons , on l'appauvrit
» croyant la ſimplifier ; & alors il y a plus
» de gens qui s'imaginent pouvoir fai-
» gner , purger , & donner des apozemes
, voyant qu'on fait confifter pref-
» que toute la pratique de la Médecine
» dans ces trois chofes. •
" Il est vrai que le Public qui aime
» la nouveauté , qui fait plus de cas de
» ce qu'il connoît moins , & qui eftime
» peu ce qui eft d'un commun ufage , for-
» ce les Médecins d'abandonner de bons
» remedes anciens , en leur montrant
» moins de confiance , & plus de répu-
" gnance pour ces remedes .
"3
" Les Médecins font obligés quelque-
» fois d'ufer de remedes nouveaux , parce
» que ces remedes font fouhaités & au-
» torifés dans les fociétés des malades ,
uniquement par efprit de mode. Le Médecin
feroit foupçonné de ne pas ai-
» mer ces remedes , c'eſt - à- dire , d'être
» prévenu contre , s'il n'en approuvoit
» pas l'ufage pour la perfonne qui a envie
» d'en prendre , parce que quelqu'un de
» fa connoiffance en aura pris avec fuc-
» cès , ou parce que fes amis les lui au-
» ront confeillés avec exagération , à l'or-
» dinaire .
DECEMBRE. 1755. 129
» On doit remarquer que dans ces
» occafions , c'eft faire injuftice à la Méde-
» cine , de lui imputer d'être changeante
puifqu'on l'y force ; elle eft aucon-
» traire une des Sciences humaines qui
a le moins changé : la doctrine d'Hip-
» pocrate fubfifte encore aujourd'hui , &
» c'est en fe perfectionnant qu'elle a paru
» changer.
99
» C'est bien injuftement auffi qu'on
» reproche aux Médecins de fuivre des
» modes dans le traitement des mala-
» dies , puifqu'au contraire une des pei-
» nes de leur état eft de s'oppofer aux mo
» des qu'on veut introduire dans l'ufage
des remedes par les Charlatans ' qui
emploient des moyens extraordinaires ,
» dont on ne connoît point encore les
» inconvéniens : les efprits frivoles s'y
» confient plus qu'aux remedes ordinai-
» res , qui ne font point fenfation , parce
» qu'on y eft accoutumé.
"
Le Public a un goût paffager pour
» les remedes , comme pour toute autre
chofe. La force de l'opinion eft fi gran-
» de , qu'il n'y a perfonne qui ne doive
» fe conformer plus ou moins à la mo-
» de : il n'eft pas au pouvoir du Méde-
» cim d'arrêter ce torrent , il ne peut
qu'ufer de retenue , en s'y prétant.
n
Fy
130 MERCURE DE FRANCE.
"
Cependant lorfque le remede qu'on lui
» propofe , peut - être nuifible au malade ,
» il doit déclarer qu'il eft d'avis contrai-
» re , & expliquer fon fentiment , fans
» pourtant entreprendre de s'opposer à ce
qu'on veut faire , parce que le Méde-
» cin n'eft chargé que du confeil , & non
» de l'exécution. Le Médecin ne doit
» avoir d'autre volonté , que celle de bien
» confeiller , en faifant grande attention à
» la maladie & au malade . Au refte c'eſt
» prendre fur foi mal- à- propos , que de
vouloir affujettir fon Malade à fa vo-
و ر
ود
lonté.
" En général il eft fort mauvais pour
la fociété d'attenter à la liberté des
» autres , il faut , pour être heureux dans
le commerce de la vie , faire la volon-
» té d'autrui , & non pas la fienne . Cela
» eft vrai pour le Médecin comme pour
le Malade : le Médecin doit toujours
» dire avec fincérité , & quelquefois avec
force , fon fentiment , mais il ne doit
point faire de reproches fi on n'a pas
fuivi fon avis ; & il doit continuer de
» donner fes confeils , tant qu'on les lui
» demande , & tant que perfonnellement
» on le traite avec honneur , & c.
"
་
La troifiéme partie de ce livre traite
des plantes & de leurs vertus , des vins ,
DECEMBRE. 1755. 13R
» &c. Il femble , dit Monfieur Malouin ,
» que les vins du Levant ont toutes
» les bonnes qualités , lorfqu'ils ont le
» goût de goudron , parce que c'eft la
» mode... On a la vanité ou la foibleffe
» d'être en cela du goût de tout le mon-
" de... La plupart de ces gens- là trouve-
» roient ce goût de goudron défagréable
» dans le vin , s'ils ne voyoient pas que
» les autres convives le trouvent bon.
» Il en eft du vin , comme de la mufi-
» que , fouvent on veut faire croire qu'on
» y trouve des beautés , quoiqu'on ne les
» fente pas , uniquement parce qu'on
voit les autres faire des démonftrations
» d'admirations. La plupart des hommes
» font faux , juſques dans le plaifir : ils
» veulent paroître avoir du plaifir où les
❞ autres en prennent .. L'opinion maîtriſe
» les fentimens les plus naturels , & elle
tyrannife tout le monde . Il n'eft pas rai- >
» fonnable de blâmer les Médecins de
ce qu'elle a lieu en Médecine ; il feroit
plus jufte de les plaindre de ce que ,
" continuellement attachés à la nature ,
qui dans fa grande variété eft toujours
» la même , on les en diftrait , pour les
" forcer de fe conformer aux ufages nou-
» veaux , mais reçus , c'eft- à - dire , aux
" modes ; fi les Médecins s'opiniâtroient
33
95
99
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
"» à y réfifter , on les regarderoit com-
» me des hommes médiocres qui n'ont
» pas de goût , ou qui ont intérêt à ne
pas laiffer accréditer une chofe qui ne
» vient pas d'eux. Un Médecin fage ne
» doit pas s'expofer inutilement à cette in-
» juſtice ; il faut fe prêter dans la fociété ,
» pour y être bien . «.
»
23
Les perfonnes qui par état , par humanité
, ou par goût feulement , s'occupent
de la fanté , qui eft l'objet le plus
digne des gens fenfés & bons , doivent
avoir cette Chimie médecinale ; ils y trouveront
des connoiffances fuffifantes , &
ils les y trouveront aifément , parce que
ce livre eft fait avec beaucoup d'ordre.
» Il étoit d'autant plus utile , dit l'Au-
» teur , pag. 228 , d'y donner ces connoif-
« fances , qu'elles fe trouvent plus rare-
» ment , & moins complettement ailleurs
» que dans ce livre , qui eft fait pour
» les Chirurgiens , pour les Apothicaires ,
» pour les Médecins , & pour tous ceux
« qui veulent s'occuper utilement , & con-
" noître particulierement ce qui a rap-
» port à la confervation & au rétablife-
» ment de la fanté . »
maniere de préparer les remedes les plus
ufités , & la méthode de les employer
pour la guérifon de maladies. Par M.
Malouin , Médecin ordinaire de S. M. la
Reine , Docteur & ancien Profeſſeur de Pharmacie
en la Faculté de Médecine de Paris ,
DECEMBRE. 1755. 125
de l'Académie royale des Sciences , de la Société
royale de Londres , & Cenfeur royal
des Livres. A Paris chez d'Houry , Imprimeur-
Libraire , rue de la Vieille Bouclerie.
Nous avons déja parlé de ce livre , mais
en général , fans en faire l'extrait : il eft
utile de donner une connoiffance plus
particuliere de ce qu'il contient , pour
mettre le Public en état d'en juger.
C'est un Traité de tous les meilleurs
remeđes , & des fimples & des compofés :
M. Malouin en indique le choix & les
propriétés dans les différentes maladies ,
& pour les différens tempéramens ; il en
détermine les dofes , & il y explique la
maniere de les employer , avec le regime
qu'on doit tenir en les prenant.
Cet Ouvrage eft divifé en quatre parties
, qui font contenues en deux volumes
in- 12. imprimés fur du beau papier ,
& en caracteres bien lifibles.
Le premier volume comprend trois
parties , dont la premiere traite des principes
& des termes de Chimie ; « il y a ,
dit l'Auteur , page 27. en Chimie com-
» me dans toutes les Sciences , des ter-
» mes confacrés pour exprimer des cho-
» fes qui font particulieres à cette Scien
» ce. Cela fe trouve dans tous les Arts ,
» & c'eft une chofe reçue partout le
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
» monde . il n'y a que par rapport à la
» Médecine , que des efprits faux &
» mal inftruits , qui par prévention haïf-
» fent les Médecins & les tournent en ri-
» dicule , trouvent mauvais que les Mé-
» cins fe fervent des termes de leur Art ,
» en parlant de remedes & de mala-
2 dies , &c. » 23
La feconde partie contient ce qui regarde
les remedes tirés des animaux . Pour
mieux faire connoître cet Ouvrage , nous
rapporterons un paffage de chaque partie ,
& nous le prendrons prefqu'à livre ouvert :
on lit pag. 210. « En général , les re-
» medes volatils , furtout ceux qui font
» tirés du genre des animaux , agiffent en
» excitant la tranſpiration . Il y a fur cela
» une remarque à faire , qui mérite bien
» qu'on y falfe attention , c'eft que quoi-
» que Sanctorius en Italie , Dodart en
France , Keil en Angleterre , ayent fait
» voir qu'entre toutes les évacuations na-
« turelles du corps vivant , celle qui fe
» fait par la tranfpiration, eft la plus grande
& la plus importante , cependant
» il femble que depuis qu'on a mieux
» connu cette fonction du corps , on a
plus négligé dans le traitement des
» maladies , les remedes qui la procu-
» rent , ou qui l'entretiennent.
هد
DECEMBRE. 1755. 127.
» Il faut convenir que l'ufage de ces
fortes de remedes , rend l'exercice de
» la Médecine plus difficile , parce qu'au-
" tant ils font utiles dans certains cas ,
» autant ils font dangereux dans d'autres :
ils ne font pas indifférens comme le
» font la plupart des remedes qu'on emploie
communément dans toutes les
» maladies .
»
"9
» Cette difficulté à difcerner les diffé-
» rentes occafions d'employer les diffé-
» rens moyens de guérir , exclut de la
» bonne pratique de la Médecine quiconque
n'eſt pas véritablement Médecin ,
» & rompt la routine dangereufe de la
pratique , en réveillant continuellement
»l'attention des Médecins.
»
"
» Le nombre & la différence des re-
» medes appliqués à propos , fourniſſent
» un plus grand nombre de reffources aux
» malades pour guérir. Si on étoit affez
30 perfuadé de cette vérité , il refteroit
» moins de malades en langueur , on
» verroit moins de maladies incurables ,
» il y auroit moins de gens qui feroient
» les Médecins , & la Pharmacie feroit
mieux tenue & d'un plus grand fecours.
» En voulant fimplifier la Médecine ,
» non point par un choix plus naturel
» des remedes , mais par un retranche-
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE .
» ment d'un plus grand nombre de nédicamens
, quoique bons , on l'appauvrit
» croyant la ſimplifier ; & alors il y a plus
» de gens qui s'imaginent pouvoir fai-
» gner , purger , & donner des apozemes
, voyant qu'on fait confifter pref-
» que toute la pratique de la Médecine
» dans ces trois chofes. •
" Il est vrai que le Public qui aime
» la nouveauté , qui fait plus de cas de
» ce qu'il connoît moins , & qui eftime
» peu ce qui eft d'un commun ufage , for-
» ce les Médecins d'abandonner de bons
» remedes anciens , en leur montrant
» moins de confiance , & plus de répu-
" gnance pour ces remedes .
"3
" Les Médecins font obligés quelque-
» fois d'ufer de remedes nouveaux , parce
» que ces remedes font fouhaités & au-
» torifés dans les fociétés des malades ,
uniquement par efprit de mode. Le Médecin
feroit foupçonné de ne pas ai-
» mer ces remedes , c'eſt - à- dire , d'être
» prévenu contre , s'il n'en approuvoit
» pas l'ufage pour la perfonne qui a envie
» d'en prendre , parce que quelqu'un de
» fa connoiffance en aura pris avec fuc-
» cès , ou parce que fes amis les lui au-
» ront confeillés avec exagération , à l'or-
» dinaire .
DECEMBRE. 1755. 129
» On doit remarquer que dans ces
» occafions , c'eft faire injuftice à la Méde-
» cine , de lui imputer d'être changeante
puifqu'on l'y force ; elle eft aucon-
» traire une des Sciences humaines qui
a le moins changé : la doctrine d'Hip-
» pocrate fubfifte encore aujourd'hui , &
» c'est en fe perfectionnant qu'elle a paru
» changer.
99
» C'est bien injuftement auffi qu'on
» reproche aux Médecins de fuivre des
» modes dans le traitement des mala-
» dies , puifqu'au contraire une des pei-
» nes de leur état eft de s'oppofer aux mo
» des qu'on veut introduire dans l'ufage
des remedes par les Charlatans ' qui
emploient des moyens extraordinaires ,
» dont on ne connoît point encore les
» inconvéniens : les efprits frivoles s'y
» confient plus qu'aux remedes ordinai-
» res , qui ne font point fenfation , parce
» qu'on y eft accoutumé.
"
Le Public a un goût paffager pour
» les remedes , comme pour toute autre
chofe. La force de l'opinion eft fi gran-
» de , qu'il n'y a perfonne qui ne doive
» fe conformer plus ou moins à la mo-
» de : il n'eft pas au pouvoir du Méde-
» cim d'arrêter ce torrent , il ne peut
qu'ufer de retenue , en s'y prétant.
n
Fy
130 MERCURE DE FRANCE.
"
Cependant lorfque le remede qu'on lui
» propofe , peut - être nuifible au malade ,
» il doit déclarer qu'il eft d'avis contrai-
» re , & expliquer fon fentiment , fans
» pourtant entreprendre de s'opposer à ce
qu'on veut faire , parce que le Méde-
» cin n'eft chargé que du confeil , & non
» de l'exécution. Le Médecin ne doit
» avoir d'autre volonté , que celle de bien
» confeiller , en faifant grande attention à
» la maladie & au malade . Au refte c'eſt
» prendre fur foi mal- à- propos , que de
vouloir affujettir fon Malade à fa vo-
و ر
ود
lonté.
" En général il eft fort mauvais pour
la fociété d'attenter à la liberté des
» autres , il faut , pour être heureux dans
le commerce de la vie , faire la volon-
» té d'autrui , & non pas la fienne . Cela
» eft vrai pour le Médecin comme pour
le Malade : le Médecin doit toujours
» dire avec fincérité , & quelquefois avec
force , fon fentiment , mais il ne doit
point faire de reproches fi on n'a pas
fuivi fon avis ; & il doit continuer de
» donner fes confeils , tant qu'on les lui
» demande , & tant que perfonnellement
» on le traite avec honneur , & c.
"
་
La troifiéme partie de ce livre traite
des plantes & de leurs vertus , des vins ,
DECEMBRE. 1755. 13R
» &c. Il femble , dit Monfieur Malouin ,
» que les vins du Levant ont toutes
» les bonnes qualités , lorfqu'ils ont le
» goût de goudron , parce que c'eft la
» mode... On a la vanité ou la foibleffe
» d'être en cela du goût de tout le mon-
" de... La plupart de ces gens- là trouve-
» roient ce goût de goudron défagréable
» dans le vin , s'ils ne voyoient pas que
» les autres convives le trouvent bon.
» Il en eft du vin , comme de la mufi-
» que , fouvent on veut faire croire qu'on
» y trouve des beautés , quoiqu'on ne les
» fente pas , uniquement parce qu'on
voit les autres faire des démonftrations
» d'admirations. La plupart des hommes
» font faux , juſques dans le plaifir : ils
» veulent paroître avoir du plaifir où les
❞ autres en prennent .. L'opinion maîtriſe
» les fentimens les plus naturels , & elle
tyrannife tout le monde . Il n'eft pas rai- >
» fonnable de blâmer les Médecins de
ce qu'elle a lieu en Médecine ; il feroit
plus jufte de les plaindre de ce que ,
" continuellement attachés à la nature ,
qui dans fa grande variété eft toujours
» la même , on les en diftrait , pour les
" forcer de fe conformer aux ufages nou-
» veaux , mais reçus , c'eft- à - dire , aux
" modes ; fi les Médecins s'opiniâtroient
33
95
99
F vj
132 MERCURE DE FRANCE.
"» à y réfifter , on les regarderoit com-
» me des hommes médiocres qui n'ont
» pas de goût , ou qui ont intérêt à ne
pas laiffer accréditer une chofe qui ne
» vient pas d'eux. Un Médecin fage ne
» doit pas s'expofer inutilement à cette in-
» juſtice ; il faut fe prêter dans la fociété ,
» pour y être bien . «.
»
23
Les perfonnes qui par état , par humanité
, ou par goût feulement , s'occupent
de la fanté , qui eft l'objet le plus
digne des gens fenfés & bons , doivent
avoir cette Chimie médecinale ; ils y trouveront
des connoiffances fuffifantes , &
ils les y trouveront aifément , parce que
ce livre eft fait avec beaucoup d'ordre.
» Il étoit d'autant plus utile , dit l'Au-
» teur , pag. 228 , d'y donner ces connoif-
« fances , qu'elles fe trouvent plus rare-
» ment , & moins complettement ailleurs
» que dans ce livre , qui eft fait pour
» les Chirurgiens , pour les Apothicaires ,
» pour les Médecins , & pour tous ceux
« qui veulent s'occuper utilement , & con-
" noître particulierement ce qui a rap-
» port à la confervation & au rétablife-
» ment de la fanté . »
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Résumé : « CHIMIE médicinale, contenant la maniere de préparer les remedes les plus [...] »
L'ouvrage 'Chimie médicinale' a été rédigé par M. Malouin, médecin de la Reine et ancien professeur de pharmacie à la Faculté de Médecine de Paris. Publié en décembre 1755, ce traité se concentre sur la préparation et l'emploi des remèdes les plus utiles pour soigner diverses maladies. Il est structuré en quatre parties réparties sur deux volumes. La première partie traite des principes et des termes de la chimie, soulignant l'importance des termes spécifiques à cette science. La deuxième partie aborde les remèdes dérivés des animaux, notant que ces remèdes volatils, bien que utiles, peuvent être dangereux et nécessitent une grande expertise pour être employés correctement. La troisième partie explore les plantes et leurs vertus, ainsi que les vins, en critiquant les modes et les opinions influençant les goûts. L'ouvrage vise à fournir des connaissances détaillées sur les remèdes, leurs propriétés et leur utilisation adaptée aux différents tempéraments et maladies. Il s'adresse aux chirurgiens, apothicaires, médecins et à toute personne intéressée par la conservation et le rétablissement de la santé.
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p. 211
AVIS.
Début :
Jean Senac, Conseiller ordinaire du Roi en ses Conseils d'Etat & privé, [...]
Mots clefs :
Conseiller ordinaire du roi, Médecin de sa majesté, Chimie, Poudre, Remède, Guérison
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texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
JEAN Senac , Confeiller ordinaire du Roi en
fes Confeils d'Etat & privé , premier Médecin
de Sa Majesté , Surintendant Général des Eaux ,
Bains & Fontaines minérales & médecinales
du Royaume , &c. Le Steur Privat , ancien Infpecteur
des Mines , nous ayant repréfenté que
dans des travaux chimiques , dont nous fçavons
qu'il s'occupe depuis long- temps , il avoit trouvé
une poudre blanche qu'il tire du Mars ;
connoiffant d'ailleurs fes lumieres diftinguées ,
fa probité & fon zele pour tout ce qui peus
être utile au public ; Nous , en conféquence de
la délibération prife dans notre bureau de la
Commiffion royale de médecine affemblée le
vingt- trois Février dernier , avons autorifé &
autorifons exclufivement à tout autre , ledit
Sieur Privat , de vendre , diftribuer & adminiftrer
dans toute l'étendue du Royaume , ladite
poudre apéritive & defobftruante , qui a les propriétés
du Mars , fans en avoir les inconvéniens ;
le tout conformément aux Arrêts du Confeil
d'Etat du Roi , & nommément à celui du 10
Septembre 1754 ; en foi de quoi nous lui avons
délivré le préfent figné de notre main & contrefigné
de notre Secretaire qui y a appofé le
fccau de nos armes. Donné à Verſailles , le Roi
y étant , le 17 Mars mil fept cent cinquante
fix. Senac.
Un grand nombre de perfonnes ont déja ufé
de ce remede avec beaucoup de fuccès , & plufieurs
étrangers en ont pris pour des fommes
confidérables. Nous en fommes inftruits par des
perfonnes dont l'affertion eft une autorité.
JEAN Senac , Confeiller ordinaire du Roi en
fes Confeils d'Etat & privé , premier Médecin
de Sa Majesté , Surintendant Général des Eaux ,
Bains & Fontaines minérales & médecinales
du Royaume , &c. Le Steur Privat , ancien Infpecteur
des Mines , nous ayant repréfenté que
dans des travaux chimiques , dont nous fçavons
qu'il s'occupe depuis long- temps , il avoit trouvé
une poudre blanche qu'il tire du Mars ;
connoiffant d'ailleurs fes lumieres diftinguées ,
fa probité & fon zele pour tout ce qui peus
être utile au public ; Nous , en conféquence de
la délibération prife dans notre bureau de la
Commiffion royale de médecine affemblée le
vingt- trois Février dernier , avons autorifé &
autorifons exclufivement à tout autre , ledit
Sieur Privat , de vendre , diftribuer & adminiftrer
dans toute l'étendue du Royaume , ladite
poudre apéritive & defobftruante , qui a les propriétés
du Mars , fans en avoir les inconvéniens ;
le tout conformément aux Arrêts du Confeil
d'Etat du Roi , & nommément à celui du 10
Septembre 1754 ; en foi de quoi nous lui avons
délivré le préfent figné de notre main & contrefigné
de notre Secretaire qui y a appofé le
fccau de nos armes. Donné à Verſailles , le Roi
y étant , le 17 Mars mil fept cent cinquante
fix. Senac.
Un grand nombre de perfonnes ont déja ufé
de ce remede avec beaucoup de fuccès , & plufieurs
étrangers en ont pris pour des fommes
confidérables. Nous en fommes inftruits par des
perfonnes dont l'affertion eft une autorité.
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Résumé : AVIS.
L'avis concerne Jean Senac, Conseiller ordinaire du Roi, premier Médecin de Sa Majesté, et Surintendant Général des Eaux, Bains et Fontaines minérales et médicinales du Royaume. Antoine Privat, ancien Inspecteur des Mines, a découvert une poudre blanche dérivée du Mars lors de travaux chimiques. La Commission royale de médecine a autorisé Privat à vendre, distribuer et administrer cette poudre apéritive et désobstruante dans tout le Royaume, conformément aux arrêts du Conseil d'État du Roi, notamment celui du 10 septembre 1754. L'avis est signé par Senac à Versailles le 17 mars 1756. De nombreuses personnes, y compris des étrangers, ont utilisé ce remède avec succès et en ont acheté de grandes quantités. Ces informations proviennent de sources fiables.
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