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1
p. 185-217
Liste des Presens pour le Roy de Siam, pour la Princesse Reine, pour M. Constance, & pour les Ambassadeurs qui sont venus en France. [titre d'après la table]
Début :
J'ay poussé trop loin tout ce qui regard[e] l'Ambassade de [...]
Mots clefs :
Ambassade de Siam, Présents, Siam, Travail, Argent, Ouvrages, Pierreries, Lever du soleil, Coucher du soleil, Lune, Diamants, Étoiles fixes, Globe, Cercle, Ligne, Degré, Signes, Sabre, Montres, Horloge, Soleil, Poignée, Pièces de draps, Fourreau, Manière de compter
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texteReconnaissance textuelle : Liste des Presens pour le Roy de Siam, pour la Princesse Reine, pour M. Constance, & pour les Ambassadeurs qui sont venus en France. [titre d'après la table]
J'ay pouffé trop loin tout
ce qui regard l'Ambassadede
Siam en France, pour ne pas
achever, en vous apprenant ce
qu il y a long temps que vis desirez sçavoir & dont il m'a
été impossible d'estreplûtost
nformé de la manière que je
le souhaitois. On peut dire
que c'efl: la feule chose qui
manquoic au Journal de cette
Ambiflade, après les quatre
Lettres que je vous ay écrites
là-dessus,&ce que je vous ay
appris dans ma derniere, rouchant
ce qui s'eil: passé a Brest
avant rembarquement des
Âmbassadeurs
,
& dans le
temps qu'ils se sont embarquez.
Je vous envoye donc
cette Liste des Presens si desirée,
& dont la richessè marque
la grandeur du Roy. Il y
a beaucoup de choses parmy
le grand nombred'Articles
que vous allez voir, qui font
pour la Princessè Reyne.
) Cent cinquante pieces de
Draps de toutes fortes de couleurs,
des plusfins & des plus
baaux qui se soient trouvez en
Europe.
Quatre-vingts pieces de
Draps d'or, & de Brocarda
d'ordedifferens desseins, d'une
grande richdTe) & d'un
grand prix.
Cent Fusils qui tirent chacun
six coups. Ils font d'un
travail tres-singulier. Il y ena
beaucoup dont les ornemens
font d'or; les autres font enrichisd'argent,
& iapiufparc
ontefté faits par M. Piraube.
Vingt paires de Pistolets,
dont plusieurs tirent aussi six
coups, qui font autant de
chefj-d'oeuvrcs de l'art, & de
la magnificence, ainsi qu'un1
très-grand nombre d'autres
armes à feu. Il y a aussi des
Cuirasses
,
& d'autres orneniensde
Guerre d'un tres-beau
travail, & d'une très-grande
beauté, tant a cause des divers,
ouvrages de cizelure, que de
la nouvelle maniéré qu'on a
trouvée dy,appliquer l'or &:
l'argent.î Le tout estgarny
d'une infinité de Pierreries;de
ofrteque le travail, & la richesseles
rendent d'un fort
grand prix., :;!. ;:'neu
Douze Vertes, ou chcmifes,
aFufage des Siamois, pour la
PrincesseReyne. La pluspart
font de Point de France, ôci
toutesd'unepiece. On met,
des écofes d'or, ou de couleur
dcuous, ce qui en fait paroître
le dessein. Les Ouvrages donty
je vous parle, font d'une beau-j
té& d'une delicatesse si surprenante,
qquu'"oonnnn'a'ajajamin~aiiiss rien
vû en Europe de ce travail,
qui en ait approché. Il
Douze Mouchoirs dumêmeOuvrage
, mais dont les.
desseins font differens.
;
Douze Pendules faites par^
M.Turet, entre lesquellesil
yen a trois d'or, cizelées de:
Bas-reliefs d'un tres-beau travail.
Elles montrent le mouvement
annuel,& le diurne
la longueur des jours & des;
nuits pendant toute l'annéen
le lever& le coucher du Soleil]
pour l'horisondeSiam, lage;
de la Lune, & la maniéré de:
compter les filüisàlaSiamjise
par Lunaison, ayant deux
Lunes, dont l'une marque
30, jours, & l'autre 2p. ôc
ainsi successivement.
Quatre Montres d'or, ou
Pendules émaillées de couleursdifférentes.
Deux Horloges sonnantes,
dont les boëtes sont enrichies
de tres-beaux Bas-reliefs. Elles
font émaillées de diverses couleurs,&
montrent l'âge de la
Lune, &la maniere de compter
les mois à la Siamoise.
Trente-six Montres d'or.
de divedes maniérés, enrichies
de Pierreries, avec leurs boëces
garnies de Diamans & dl
clous d'or. t
Deux Globes faits par Bail
thazar Martinot
,
Horlogeu:
de la défunte Reyne mere d
Roy. L'un cit cdelle) & ra
prelente le mouvement d-
Firm,-tiiientoù l'ont attachéa
les Etoiles fixes deplufieun
grandeurs, posé s (Ion leu:
longitude, & 1.tiride. Ce:
Etoiles font d'or & ie relief
&sontappliquée le Glc.":,
bequieHd'argent gravé. O
y voit les Conste a ons
cclJ
stes par figures es ct iieiit po
sécs. Le mouv m AZ V !
Glold
Globe est de tourner sur ses
deux Pôles Artique & Antarctique.
Le Zodiaque est placé
lfur la ligne ccliptique en la
'maniéré ordinaire, sur laquelle
ligne le Soleil fait son touren
(un an, & ainsi il fait son afcen-
-fion oblique d'un Tropique en
,un autre Tropique. Il fait conÈnoiftre
son lever s son coucher
par toute la terre, par le
imoyen d'un cercle déclinant
'êcmobile,quisemes selon la
lliauteur des Climats & des
dieux ou l'on s'en veut servir.
rLeSoleil & la Lune font emportez
en 24. heures avec le
premier Mobile auFirmamenc:
lequel saic Ion cours en 3~<
jours, & par consequent le:
Etoiles fixes ont leur mOUj
vemenc ordinaire, & l'on y
voit leur lever & coucher fui
l'horison, comme les autre:
Planeres. LaLunea sonmoui
vement naturel qui retrogradc:
& se renouvelle tous les vingt:
neufjours & demy ,ce qui tlÍi
connoiilre les afped:s auSolciï
& ses fkuations dans chaque
degré des Signes, par chaque
jour ôc chaque heure. Ce Gloc
be est Cilpendu en l'air par 11
Pôle Areique. il chemine paj
[a pesanteur, & remonte en
Douflânt la mainpar dessous. >premier Meridienestfixe,
klesheures sont posées fixes
iu droit de la Ligne équinoxiae
sur un cercle horisontal, cou-
3e de deux cercles verticaux
lngle droit & d'un cercle oblilue
déclinant,qui sert à conloillre
le passagedes Astres
'ers l'horizon. L'Horloge qui
st dedans, peut souffrir telle
i1meirtation qu'on voudra, &
sur la Mer. Elle marque
es minutes qui peuvent estre
tiles pour la Navigation, &
pourconnoistre les lonritu-^
des & les latitudes.
Le Globe terrestreest d'argen
sur un pied tres-propre ,
où
font gravées en Langue Sia.
moise les principales,Parties du
monde, & ladivision geogra
fique sort exacte. Il ya dedani
une Pendule sonnante qui v.
huit jours,&qui fait mouvoi
par l'endroitdela Ligne équi
noxiale un Zodiaque placé et
Ecliptique, qui est emportée
4. heures On y voit deu
cercles d'argent. L'un porte le
douze Signes, & l'autre Ic:
douze mois à la maniere Sia
moise. Le Soleil estentreeux*
,& fait son cours naturel, parcourant
tous les degrez des Signes
de degré en degré, ôc
faisant connoistre les parties
de la Terre qui sont éclairées
selon les Saisons. A. l'air des
Pôles, quiestl'Antartique,
est un Cadran.d'Horloge qui
marque encore m! inutes,
les heures ,les jours, les tuoi:",
Ôc les Lunes ;. desorte que les
mesmes motions se trouvent
Ce Globe s'arreste comme le
Celeste ;mais les manieres de
mettre en pratique sont fort
différentes. C'est un cravailde
speculation particulière, auquel
MMartinoes'estfort applii
qué)& il a outre ces deux Globes
trois sort belles Pendule:
avec les heures en Siamois,&
plusieurs fort belles Montra
faites par le mesme.
Un Sabre garny de sors
beaux Diamans, de groflfe
Emeraudes, & de très- beaux
Rubis.
Un Sabre dont la poignée esr
d'or massif, & garnie aussibien
que le fourreau, de Turquoises
de la Vieille roche, ôc de
plus de quatre - vingts - dix
Pierres d'une grosseur surprenante.
Un autre Sabre dont la poignée
est aussi d'ormassif, sur
laquelle, auin bien que sur le
fourreau, sont enchassées douze
grosses Emeraudes, divers
gros Diamans
, te beaucoup
d':-,utr s Pierreriess
Cinq Miroirs de cristal de
roche, dont les bordures sont
tres-artistement travaillées, &
garnies de Pierreries.
Plufieurs autres Miroirs,
quantité de Boëtes d'or, &
beaucoup de Poignards dont
les poignées font d'or massif,
& d'or de rapport, faits par
Mr Bains, fort estimé pour ces
sortes d'Ouvrages. f' -*.
Quatre Cabinets, quatre
Ecritoires d'or massif & de
Iiï.iXi'c.r.ni:dor> servant de
-L 1 <- '.- :>. Toul - .-s ) aVvC tolites les garnitures,
qui consistent en un
tres-grand nombre de petites
Boëtes d'or d'un tres-beau travail,
enrichies de Diamans, &;J
de diverses autres Pierreries..
Douze Tasses à prendre du
Thé & du Cassé,& d'autres
liqueurs, faites à l'usage des
Siamois, toutes d'or. Elles
sont émaillées - de plusieurs
couleurs, & garnies de Pierreries,
avec leurs, boëtes. de Filigranne
d'or, & de Vermeil
doré,&d'une très- bellecizetare,
if-a?i:fod
Uri-€ Couronne d'or garnie
de gros Diamant3&de gros.
Rubisd'Orienr, avec un tour
de fort grosses Perles. Cette
Couronne est d'un travail trèsbeau
& tres-delicat, & les Pierreriesenfont
parfaites..
* Plusieurs petits Cabinets
d'Ambre, avec des Bas-reliefs
tres-delicatement travaillez,&
desFigures de mesme matière
qui en font le couronnement
Deux Miroirs à bordure
d'Ambre avec des Glaces des
plus grandes qui se puissent
faire. On ne peut rien ajoutée
à la beauté des bordures, qui
font très-larges. On y voir
une insiuité de Bas-reliefs, &
de figures différences, auOE,.
bien que divers ornemens,
convenant à l'Ambre sur lesquels
ils sont cizelez;car il y
en a de diverses fortes. C'effc
le travail de plusieurs années..
Douze grands Lustres de
Cristal de Roche. .-
;'" Douze Girandoles dumênie
Christal, & fort hautes.
Douze Tapis faits à la Ma-'*
nufacture deChalliotapellée,
Sajvontrk. Ils sont à fonds d'or,
d'un tres-bèau deflcin, & fort
grands.; - 1 !
; Quatre Tentures de Tapisserie
à fond d'or. de la Manufacture
Royale des Gobelins.
Ell s
representent les Maisons
Royales & plusieursHistoires.
t',
Quarante-huit Cartes d'une
inventiontrésrare, toutes
dorrées, & enrichies d'ornemens
extraordinaires par les
plus
ti
habiles Ouvriers du
Royaume.
Unetres-grande quantité
d'Instrumens bde Mathematique,
pour la Navigation, pour
les Eaux, & pourtout ce qui
concerne cette Science, les uns
d'or, lesautresd'argent, ôc
les autres de cuivre doré. Tous
ces Instrumens sont très bien
travaillez.
Quantité de Compas de:
proportion.
Plusieurs Selles, Housses,
& Foureaux de Pistolet, les;
unes brodées d'or, & les autres
d'or, & d'argent;
Plusieurs Brides & autres;
Harnois garnis de pierreries.,
Une HoussedeCheval,& une:
Housse d'Eléphantd'unetrèsbelle
broderie dont une partie
du dessein est formé par un tres
grand nombre de Pierreries.
Plusieurs Juste-au corps,Vesses)
Casaquins&Baudriers à
àla façon des Siamois, tous
délicatement brodez & [ernez
de perles.
Plusieurs Miroirs ardens d'une
construction nouvelle, &
qui bien qu'ils n'ayent qu'un
pied de diametre, font autant
d'effet &ont autant d'achvice
que tous ceux qu'ona veus
jusquapresent. àj
hfii On peut aisémentdistin^
guer parmy ces Articles les
choses qui conviennent à la
-
Princcflè Reyne;commedes
Chemises de Point, des Montrès
,* des Pendules, des Miroirs,
des Ecritoires, des Caffettesjdes
Cabinets, & généralement
tout ce qui regardeI
les toilettes, soit pour l'ufa
ge,foit pour l'ornement.
Comme Mr Confiancecft
Catholique, il y à une tresbelle
Chapelle pour luy avec
quantité d'autrespresens qui
luyconviennent. Il y à aussi
un Habit du Roy pour le meme
Mr Confiance, accompagné
de tout ce qui regardele
reste de l'habillement. Il avoit?
témoigné aux Ambassadeurs
avant leur départ, qu'il souhaitoit
avec passion avoir un
des Habits de ce Prince. Tous
ces presens sont accompagnez
de plusieurs autres, au nom de
MonseigneurleDauphin & de
Madame la Dauphine.
-
Je vous ay marqué la manière
galante dont Monsieur
a fait des pre sens quelque
temps avant le départ des Ambaffadeurs.
Un jeune Prince qui n'est
pas moins estimé par son ciprit
que par la grandeur de sa
naissance, a faitaussi un present
crés-confiderabic auRojn
deSiam. C'estungrand Livre
ou toutes les Conquestesdu
Roydepuisiecommencemenc
de [on Regne,sont peintes sun
du Velin, & vis à vis de chaque
Tableau, qui represente»
ou la prise d'une Place, ou le
gain d'une Bataille, ou quelque
action éclatante, & guerriere;
l'Histoire dece Tableau
est écrite, &toute renfermée
dans la page. Il y à une autre
page blanche qu'on à laissée
pour y mettre la Traduction
:qume l'ooniesn.d<oit faire en SiaFRESENSDES.
M.
Aux Ambdjjadeurs.
Plusieurs Portraits du Roy»
d'or émaillé, & garnis de
diamans.
Plusieurs Chaînes d'or avec
la Medaille desa Majesté.
Six Luftrcs de Cristal de
roche à chacun des trois Ambaladeurs.
- Plusieurs pieces de draps fin.;!
de diverses couleurs.
Plusieurs pieces de Draps
d'or &de Brocards d'or.
Plusieurs Fusils, Pistolets
&autres Armes, tres-riches &
cres-curieuses. Une infinité
d'autres, presens à leurufage jj
comme des Sabres & des
Poignards garnis d'or.:
1J Des Tasses d'or àprendrâl
du Thé, & du Caffé.
1, - Des Cartes, des Compas &:.
des Machines de toutes Í()rtesL;
pour lesCieux, pour la N:-*
vigation, pour les Forrifica-a
tions, & pour divers aurress
Arts.
Trois Cabinets de Cristal ddss
roche taillé à facerres, un peui
plus grands que des Calfates
ordinaires,mais beaucoup plus;,
élevez. Ils font encourez de co^
lomncs-de Vermeil d'oré de di-,
versordres d'Archlteâure,&de
plusieurs autres ornemens. Les
dedans font d'une tres -belle
Graveure, parce que la cizelure
y auroit incommodé. Ces
Cabinets, quoy que quarrez
long, ont des couverclesélevez
qui les font paroistre à
demy en DOines) & ne s'ouvrent
que par le dessus.
Plusieurs Tables de Marbre
de diverses couleurs.,& de diverses
maniérés.
Mrs de Croissy & de Segne-
[ay, ont aussi envoyé de trèsbeaux
presens àMrConftance,
qui leur en avoic envoya
de 5um. Parmy ceux qui fonti
partis, i; v a des Miroirs dune
giùnckur, & d'une eaute,
Piufieurs Vases, Buires
Bassins, &: Bocals de Verniei
doré, dont la cizelure eftl
tres-belle. Il y aussi-pluficura1
Ouvrages des Manufactures:
de France, & de tout ce qui:
sby faeit deaplusurare.&de plus-
PRESENS DES JESVlTES
au Roy de Siam.
-Deux'grandes Machines,:
l'une pour les Planettes
)
&
l'autre pourlesEclipse. J'en
ayI donné ?la deCcription, &
celle de leurs effetsdans mi
LettredeSiam, où je parle de
l'Observatoire. On a ajouté a
cette Machine un mouvement
d'Horloge qui donne defoy
même tous les jours la fituation
des Planettesdans le Ciel,
&r'ne laisse pas de faire connoîrre
le pasle & l'avenir, par
l'aat present des Plancttes
dans le Ciel, comme on fai-
Foit aux Machines qui ont précédé
celle-cy.
L Un Globe suspendu allant k"*
par son propre poids.
Deux tres-belles Horloges^
al lant sur un plan incliné.
Quatres grandes Pendules3.
façonnées comme celles de:
rObfervatoire.
Quatre autres portatives.
Un mouvement qu'on nomme
Pàraletique, pour fèrviti
à obfcrver avec de grands Verres
(ans tuyaux, & plufieursc
autres Instrumens de Mathematique,
& d'Âstrologie.
Des Montres qui peuvent
se remonter sans qu'on serti
a pperçoive, & sans qu'ortj
fâche qu'on les remonte, &;
qui se trouvent remontées ,
pourvcu qu'on les ouvre seulement
une fois le jour pour
/oir l'heure. Quand on les
)uvre plus souvent? on ne
es remonte quaproporion
du temps qu'on a été [ans
es ouvrir.
Tous ces Ouvrages ont été
âits par M' Turet, dont le
jenie est admirable pour ces
brtes de choies, & qui n'est
las moins connu & cftimé
hez les Edrangers,qu'il l'cit
n France.Ilsferontconnoistre
ux Peuples d'Orient que les
¡eaux Arts fleunflent beaucoup
plusen ce Royaume qu'a
la Chine & au Japon; ôclei
Indiens qui croyent surpasses
en richesses tous les Peuple;:
de la Terre, verront par le:
Presens du Roy,fortis de 1;
feule Cour de France que le:
Indes n'en fournirent pas aui
tant à toutes les autres Nai
tions pendant des Siecles eru
tiers. La pluspart de tous ce
Ouvrages ont étéveus che::
M Alvarés quia conduit pan
ticulierement ceux qui (on
enrichis de Pierreries>dont:
a fourny unfort grand nonn
bre. Son aaiviré a fait voir fo<
zef
tele^latopt fait mettre dans
des caissesde plomb, scellées
avecd'autre; plomb, de Íorte-)
que tout ce que ces caisses rerq
fermeest- impénétrable à l'air
dehMer
ce qui regard l'Ambassadede
Siam en France, pour ne pas
achever, en vous apprenant ce
qu il y a long temps que vis desirez sçavoir & dont il m'a
été impossible d'estreplûtost
nformé de la manière que je
le souhaitois. On peut dire
que c'efl: la feule chose qui
manquoic au Journal de cette
Ambiflade, après les quatre
Lettres que je vous ay écrites
là-dessus,&ce que je vous ay
appris dans ma derniere, rouchant
ce qui s'eil: passé a Brest
avant rembarquement des
Âmbassadeurs
,
& dans le
temps qu'ils se sont embarquez.
Je vous envoye donc
cette Liste des Presens si desirée,
& dont la richessè marque
la grandeur du Roy. Il y
a beaucoup de choses parmy
le grand nombred'Articles
que vous allez voir, qui font
pour la Princessè Reyne.
) Cent cinquante pieces de
Draps de toutes fortes de couleurs,
des plusfins & des plus
baaux qui se soient trouvez en
Europe.
Quatre-vingts pieces de
Draps d'or, & de Brocarda
d'ordedifferens desseins, d'une
grande richdTe) & d'un
grand prix.
Cent Fusils qui tirent chacun
six coups. Ils font d'un
travail tres-singulier. Il y ena
beaucoup dont les ornemens
font d'or; les autres font enrichisd'argent,
& iapiufparc
ontefté faits par M. Piraube.
Vingt paires de Pistolets,
dont plusieurs tirent aussi six
coups, qui font autant de
chefj-d'oeuvrcs de l'art, & de
la magnificence, ainsi qu'un1
très-grand nombre d'autres
armes à feu. Il y a aussi des
Cuirasses
,
& d'autres orneniensde
Guerre d'un tres-beau
travail, & d'une très-grande
beauté, tant a cause des divers,
ouvrages de cizelure, que de
la nouvelle maniéré qu'on a
trouvée dy,appliquer l'or &:
l'argent.î Le tout estgarny
d'une infinité de Pierreries;de
ofrteque le travail, & la richesseles
rendent d'un fort
grand prix., :;!. ;:'neu
Douze Vertes, ou chcmifes,
aFufage des Siamois, pour la
PrincesseReyne. La pluspart
font de Point de France, ôci
toutesd'unepiece. On met,
des écofes d'or, ou de couleur
dcuous, ce qui en fait paroître
le dessein. Les Ouvrages donty
je vous parle, font d'une beau-j
té& d'une delicatesse si surprenante,
qquu'"oonnnn'a'ajajamin~aiiiss rien
vû en Europe de ce travail,
qui en ait approché. Il
Douze Mouchoirs dumêmeOuvrage
, mais dont les.
desseins font differens.
;
Douze Pendules faites par^
M.Turet, entre lesquellesil
yen a trois d'or, cizelées de:
Bas-reliefs d'un tres-beau travail.
Elles montrent le mouvement
annuel,& le diurne
la longueur des jours & des;
nuits pendant toute l'annéen
le lever& le coucher du Soleil]
pour l'horisondeSiam, lage;
de la Lune, & la maniéré de:
compter les filüisàlaSiamjise
par Lunaison, ayant deux
Lunes, dont l'une marque
30, jours, & l'autre 2p. ôc
ainsi successivement.
Quatre Montres d'or, ou
Pendules émaillées de couleursdifférentes.
Deux Horloges sonnantes,
dont les boëtes sont enrichies
de tres-beaux Bas-reliefs. Elles
font émaillées de diverses couleurs,&
montrent l'âge de la
Lune, &la maniere de compter
les mois à la Siamoise.
Trente-six Montres d'or.
de divedes maniérés, enrichies
de Pierreries, avec leurs boëces
garnies de Diamans & dl
clous d'or. t
Deux Globes faits par Bail
thazar Martinot
,
Horlogeu:
de la défunte Reyne mere d
Roy. L'un cit cdelle) & ra
prelente le mouvement d-
Firm,-tiiientoù l'ont attachéa
les Etoiles fixes deplufieun
grandeurs, posé s (Ion leu:
longitude, & 1.tiride. Ce:
Etoiles font d'or & ie relief
&sontappliquée le Glc.":,
bequieHd'argent gravé. O
y voit les Conste a ons
cclJ
stes par figures es ct iieiit po
sécs. Le mouv m AZ V !
Glold
Globe est de tourner sur ses
deux Pôles Artique & Antarctique.
Le Zodiaque est placé
lfur la ligne ccliptique en la
'maniéré ordinaire, sur laquelle
ligne le Soleil fait son touren
(un an, & ainsi il fait son afcen-
-fion oblique d'un Tropique en
,un autre Tropique. Il fait conÈnoiftre
son lever s son coucher
par toute la terre, par le
imoyen d'un cercle déclinant
'êcmobile,quisemes selon la
lliauteur des Climats & des
dieux ou l'on s'en veut servir.
rLeSoleil & la Lune font emportez
en 24. heures avec le
premier Mobile auFirmamenc:
lequel saic Ion cours en 3~<
jours, & par consequent le:
Etoiles fixes ont leur mOUj
vemenc ordinaire, & l'on y
voit leur lever & coucher fui
l'horison, comme les autre:
Planeres. LaLunea sonmoui
vement naturel qui retrogradc:
& se renouvelle tous les vingt:
neufjours & demy ,ce qui tlÍi
connoiilre les afped:s auSolciï
& ses fkuations dans chaque
degré des Signes, par chaque
jour ôc chaque heure. Ce Gloc
be est Cilpendu en l'air par 11
Pôle Areique. il chemine paj
[a pesanteur, & remonte en
Douflânt la mainpar dessous. >premier Meridienestfixe,
klesheures sont posées fixes
iu droit de la Ligne équinoxiae
sur un cercle horisontal, cou-
3e de deux cercles verticaux
lngle droit & d'un cercle oblilue
déclinant,qui sert à conloillre
le passagedes Astres
'ers l'horizon. L'Horloge qui
st dedans, peut souffrir telle
i1meirtation qu'on voudra, &
sur la Mer. Elle marque
es minutes qui peuvent estre
tiles pour la Navigation, &
pourconnoistre les lonritu-^
des & les latitudes.
Le Globe terrestreest d'argen
sur un pied tres-propre ,
où
font gravées en Langue Sia.
moise les principales,Parties du
monde, & ladivision geogra
fique sort exacte. Il ya dedani
une Pendule sonnante qui v.
huit jours,&qui fait mouvoi
par l'endroitdela Ligne équi
noxiale un Zodiaque placé et
Ecliptique, qui est emportée
4. heures On y voit deu
cercles d'argent. L'un porte le
douze Signes, & l'autre Ic:
douze mois à la maniere Sia
moise. Le Soleil estentreeux*
,& fait son cours naturel, parcourant
tous les degrez des Signes
de degré en degré, ôc
faisant connoistre les parties
de la Terre qui sont éclairées
selon les Saisons. A. l'air des
Pôles, quiestl'Antartique,
est un Cadran.d'Horloge qui
marque encore m! inutes,
les heures ,les jours, les tuoi:",
Ôc les Lunes ;. desorte que les
mesmes motions se trouvent
Ce Globe s'arreste comme le
Celeste ;mais les manieres de
mettre en pratique sont fort
différentes. C'est un cravailde
speculation particulière, auquel
MMartinoes'estfort applii
qué)& il a outre ces deux Globes
trois sort belles Pendule:
avec les heures en Siamois,&
plusieurs fort belles Montra
faites par le mesme.
Un Sabre garny de sors
beaux Diamans, de groflfe
Emeraudes, & de très- beaux
Rubis.
Un Sabre dont la poignée esr
d'or massif, & garnie aussibien
que le fourreau, de Turquoises
de la Vieille roche, ôc de
plus de quatre - vingts - dix
Pierres d'une grosseur surprenante.
Un autre Sabre dont la poignée
est aussi d'ormassif, sur
laquelle, auin bien que sur le
fourreau, sont enchassées douze
grosses Emeraudes, divers
gros Diamans
, te beaucoup
d':-,utr s Pierreriess
Cinq Miroirs de cristal de
roche, dont les bordures sont
tres-artistement travaillées, &
garnies de Pierreries.
Plufieurs autres Miroirs,
quantité de Boëtes d'or, &
beaucoup de Poignards dont
les poignées font d'or massif,
& d'or de rapport, faits par
Mr Bains, fort estimé pour ces
sortes d'Ouvrages. f' -*.
Quatre Cabinets, quatre
Ecritoires d'or massif & de
Iiï.iXi'c.r.ni:dor> servant de
-L 1 <- '.- :>. Toul - .-s ) aVvC tolites les garnitures,
qui consistent en un
tres-grand nombre de petites
Boëtes d'or d'un tres-beau travail,
enrichies de Diamans, &;J
de diverses autres Pierreries..
Douze Tasses à prendre du
Thé & du Cassé,& d'autres
liqueurs, faites à l'usage des
Siamois, toutes d'or. Elles
sont émaillées - de plusieurs
couleurs, & garnies de Pierreries,
avec leurs, boëtes. de Filigranne
d'or, & de Vermeil
doré,&d'une très- bellecizetare,
if-a?i:fod
Uri-€ Couronne d'or garnie
de gros Diamant3&de gros.
Rubisd'Orienr, avec un tour
de fort grosses Perles. Cette
Couronne est d'un travail trèsbeau
& tres-delicat, & les Pierreriesenfont
parfaites..
* Plusieurs petits Cabinets
d'Ambre, avec des Bas-reliefs
tres-delicatement travaillez,&
desFigures de mesme matière
qui en font le couronnement
Deux Miroirs à bordure
d'Ambre avec des Glaces des
plus grandes qui se puissent
faire. On ne peut rien ajoutée
à la beauté des bordures, qui
font très-larges. On y voir
une insiuité de Bas-reliefs, &
de figures différences, auOE,.
bien que divers ornemens,
convenant à l'Ambre sur lesquels
ils sont cizelez;car il y
en a de diverses fortes. C'effc
le travail de plusieurs années..
Douze grands Lustres de
Cristal de Roche. .-
;'" Douze Girandoles dumênie
Christal, & fort hautes.
Douze Tapis faits à la Ma-'*
nufacture deChalliotapellée,
Sajvontrk. Ils sont à fonds d'or,
d'un tres-bèau deflcin, & fort
grands.; - 1 !
; Quatre Tentures de Tapisserie
à fond d'or. de la Manufacture
Royale des Gobelins.
Ell s
representent les Maisons
Royales & plusieursHistoires.
t',
Quarante-huit Cartes d'une
inventiontrésrare, toutes
dorrées, & enrichies d'ornemens
extraordinaires par les
plus
ti
habiles Ouvriers du
Royaume.
Unetres-grande quantité
d'Instrumens bde Mathematique,
pour la Navigation, pour
les Eaux, & pourtout ce qui
concerne cette Science, les uns
d'or, lesautresd'argent, ôc
les autres de cuivre doré. Tous
ces Instrumens sont très bien
travaillez.
Quantité de Compas de:
proportion.
Plusieurs Selles, Housses,
& Foureaux de Pistolet, les;
unes brodées d'or, & les autres
d'or, & d'argent;
Plusieurs Brides & autres;
Harnois garnis de pierreries.,
Une HoussedeCheval,& une:
Housse d'Eléphantd'unetrèsbelle
broderie dont une partie
du dessein est formé par un tres
grand nombre de Pierreries.
Plusieurs Juste-au corps,Vesses)
Casaquins&Baudriers à
àla façon des Siamois, tous
délicatement brodez & [ernez
de perles.
Plusieurs Miroirs ardens d'une
construction nouvelle, &
qui bien qu'ils n'ayent qu'un
pied de diametre, font autant
d'effet &ont autant d'achvice
que tous ceux qu'ona veus
jusquapresent. àj
hfii On peut aisémentdistin^
guer parmy ces Articles les
choses qui conviennent à la
-
Princcflè Reyne;commedes
Chemises de Point, des Montrès
,* des Pendules, des Miroirs,
des Ecritoires, des Caffettesjdes
Cabinets, & généralement
tout ce qui regardeI
les toilettes, soit pour l'ufa
ge,foit pour l'ornement.
Comme Mr Confiancecft
Catholique, il y à une tresbelle
Chapelle pour luy avec
quantité d'autrespresens qui
luyconviennent. Il y à aussi
un Habit du Roy pour le meme
Mr Confiance, accompagné
de tout ce qui regardele
reste de l'habillement. Il avoit?
témoigné aux Ambassadeurs
avant leur départ, qu'il souhaitoit
avec passion avoir un
des Habits de ce Prince. Tous
ces presens sont accompagnez
de plusieurs autres, au nom de
MonseigneurleDauphin & de
Madame la Dauphine.
-
Je vous ay marqué la manière
galante dont Monsieur
a fait des pre sens quelque
temps avant le départ des Ambaffadeurs.
Un jeune Prince qui n'est
pas moins estimé par son ciprit
que par la grandeur de sa
naissance, a faitaussi un present
crés-confiderabic auRojn
deSiam. C'estungrand Livre
ou toutes les Conquestesdu
Roydepuisiecommencemenc
de [on Regne,sont peintes sun
du Velin, & vis à vis de chaque
Tableau, qui represente»
ou la prise d'une Place, ou le
gain d'une Bataille, ou quelque
action éclatante, & guerriere;
l'Histoire dece Tableau
est écrite, &toute renfermée
dans la page. Il y à une autre
page blanche qu'on à laissée
pour y mettre la Traduction
:qume l'ooniesn.d<oit faire en SiaFRESENSDES.
M.
Aux Ambdjjadeurs.
Plusieurs Portraits du Roy»
d'or émaillé, & garnis de
diamans.
Plusieurs Chaînes d'or avec
la Medaille desa Majesté.
Six Luftrcs de Cristal de
roche à chacun des trois Ambaladeurs.
- Plusieurs pieces de draps fin.;!
de diverses couleurs.
Plusieurs pieces de Draps
d'or &de Brocards d'or.
Plusieurs Fusils, Pistolets
&autres Armes, tres-riches &
cres-curieuses. Une infinité
d'autres, presens à leurufage jj
comme des Sabres & des
Poignards garnis d'or.:
1J Des Tasses d'or àprendrâl
du Thé, & du Caffé.
1, - Des Cartes, des Compas &:.
des Machines de toutes Í()rtesL;
pour lesCieux, pour la N:-*
vigation, pour les Forrifica-a
tions, & pour divers aurress
Arts.
Trois Cabinets de Cristal ddss
roche taillé à facerres, un peui
plus grands que des Calfates
ordinaires,mais beaucoup plus;,
élevez. Ils font encourez de co^
lomncs-de Vermeil d'oré de di-,
versordres d'Archlteâure,&de
plusieurs autres ornemens. Les
dedans font d'une tres -belle
Graveure, parce que la cizelure
y auroit incommodé. Ces
Cabinets, quoy que quarrez
long, ont des couverclesélevez
qui les font paroistre à
demy en DOines) & ne s'ouvrent
que par le dessus.
Plusieurs Tables de Marbre
de diverses couleurs.,& de diverses
maniérés.
Mrs de Croissy & de Segne-
[ay, ont aussi envoyé de trèsbeaux
presens àMrConftance,
qui leur en avoic envoya
de 5um. Parmy ceux qui fonti
partis, i; v a des Miroirs dune
giùnckur, & d'une eaute,
Piufieurs Vases, Buires
Bassins, &: Bocals de Verniei
doré, dont la cizelure eftl
tres-belle. Il y aussi-pluficura1
Ouvrages des Manufactures:
de France, & de tout ce qui:
sby faeit deaplusurare.&de plus-
PRESENS DES JESVlTES
au Roy de Siam.
-Deux'grandes Machines,:
l'une pour les Planettes
)
&
l'autre pourlesEclipse. J'en
ayI donné ?la deCcription, &
celle de leurs effetsdans mi
LettredeSiam, où je parle de
l'Observatoire. On a ajouté a
cette Machine un mouvement
d'Horloge qui donne defoy
même tous les jours la fituation
des Planettesdans le Ciel,
&r'ne laisse pas de faire connoîrre
le pasle & l'avenir, par
l'aat present des Plancttes
dans le Ciel, comme on fai-
Foit aux Machines qui ont précédé
celle-cy.
L Un Globe suspendu allant k"*
par son propre poids.
Deux tres-belles Horloges^
al lant sur un plan incliné.
Quatres grandes Pendules3.
façonnées comme celles de:
rObfervatoire.
Quatre autres portatives.
Un mouvement qu'on nomme
Pàraletique, pour fèrviti
à obfcrver avec de grands Verres
(ans tuyaux, & plufieursc
autres Instrumens de Mathematique,
& d'Âstrologie.
Des Montres qui peuvent
se remonter sans qu'on serti
a pperçoive, & sans qu'ortj
fâche qu'on les remonte, &;
qui se trouvent remontées ,
pourvcu qu'on les ouvre seulement
une fois le jour pour
/oir l'heure. Quand on les
)uvre plus souvent? on ne
es remonte quaproporion
du temps qu'on a été [ans
es ouvrir.
Tous ces Ouvrages ont été
âits par M' Turet, dont le
jenie est admirable pour ces
brtes de choies, & qui n'est
las moins connu & cftimé
hez les Edrangers,qu'il l'cit
n France.Ilsferontconnoistre
ux Peuples d'Orient que les
¡eaux Arts fleunflent beaucoup
plusen ce Royaume qu'a
la Chine & au Japon; ôclei
Indiens qui croyent surpasses
en richesses tous les Peuple;:
de la Terre, verront par le:
Presens du Roy,fortis de 1;
feule Cour de France que le:
Indes n'en fournirent pas aui
tant à toutes les autres Nai
tions pendant des Siecles eru
tiers. La pluspart de tous ce
Ouvrages ont étéveus che::
M Alvarés quia conduit pan
ticulierement ceux qui (on
enrichis de Pierreries>dont:
a fourny unfort grand nonn
bre. Son aaiviré a fait voir fo<
zef
tele^latopt fait mettre dans
des caissesde plomb, scellées
avecd'autre; plomb, de Íorte-)
que tout ce que ces caisses rerq
fermeest- impénétrable à l'air
dehMer
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Résumé : Liste des Presens pour le Roy de Siam, pour la Princesse Reine, pour M. Constance, & pour les Ambassadeurs qui sont venus en France. [titre d'après la table]
Le texte décrit les présents offerts par le roi de France à l'ambassade de Siam. L'auteur exprime des regrets de n'avoir pas pu fournir ces informations plus tôt. La liste des présents est détaillée et inclut divers articles destinés à la princesse reine de Siam. Parmi ces articles, on trouve des draps de différentes couleurs et matériaux précieux. Les armes, telles que des fusils et pistolets, sont ornées d'or et d'argent. Les ornements de guerre, comme les cuirasses, sont enrichis de pierreries. Les vêtements et accessoires offerts sont de grande qualité. Les objets notables incluent des pendules, montres et horloges, ainsi que des globes célestes et terrestres. Des sabres ornés de pierres précieuses, des miroirs, des cabinets et écritoires en or, des tasses pour le thé, une couronne d'or, des lustres et girandoles en cristal, des tapisseries, des cartes, et des instruments de mathématiques sont également mentionnés. Les présents incluent aussi des selles et housses brodées, ainsi que des miroirs ardents. Pour Monsieur Confiance, catholique, des articles spécifiques comme une chapelle et un habit du roi sont prévus. Un jeune prince a offert un livre illustrant les conquêtes du roi de France. Tous ces présents sont accompagnés de ceux de Monseigneur le Dauphin et de Madame la Dauphine.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 2881
Nouvelle Montre qui va 8 jours, [titre d'après la table]
Début :
Le Sr Massoteau Sr de saint Vincent et de Tartifume, Horloger de l'Hôtel [...]
Mots clefs :
Montres, Secondes, Ressorts, Fusée, Aiguilles, René Massoteau de Saint Vincent et de Tartifume
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelle Montre qui va 8 jours, [titre d'après la table]
Le Sr Massoteau Sr de saint Vincent
et de Tartifume , Horloger de l'Hôtel
des Monnoyes à Paris, a inventé et composé
depuis peu une Montre à minutes
et secondes qui va huit jours , laquelle a
paru curieuse et utile ; elle est à deux
grands ressorts , chacun dans un barillet
qui tirent également la même fusée ;
quand on monte la fusée les deux ressorts
se montent à la fois .
Il n'y a que deux aiguilles qui sont
placées au centre commun , et dont l'ua
II. Vol. Fv indique .
2882 MERCURE DE FRANCE
indique l'heure avec le quart ,
la demie
les trois quarts et en même tems la minute
, tandis que l'autre aiguille marque
les secondes et les tierces de 20 en 20 par
ses vibrations ; ensorte que l'on voit le
tout d'un coup d'oeil , au lieu que
dans
les Montres à trois aiguilles , il faut pres
que toujours chercher l'une en haut et
l'autre en bas.
La qualité en est meilleure et plus juste
que celles que l'on a fait jusqu'à present.
Il fait aussi des Montres que de tel sens
que l'on tourne la Clef pour les monter,
on ne les dérange point.
Il travaille à une instruction pour regler
les Montres , qu'il donnerà au Public
incessamment .
et de Tartifume , Horloger de l'Hôtel
des Monnoyes à Paris, a inventé et composé
depuis peu une Montre à minutes
et secondes qui va huit jours , laquelle a
paru curieuse et utile ; elle est à deux
grands ressorts , chacun dans un barillet
qui tirent également la même fusée ;
quand on monte la fusée les deux ressorts
se montent à la fois .
Il n'y a que deux aiguilles qui sont
placées au centre commun , et dont l'ua
II. Vol. Fv indique .
2882 MERCURE DE FRANCE
indique l'heure avec le quart ,
la demie
les trois quarts et en même tems la minute
, tandis que l'autre aiguille marque
les secondes et les tierces de 20 en 20 par
ses vibrations ; ensorte que l'on voit le
tout d'un coup d'oeil , au lieu que
dans
les Montres à trois aiguilles , il faut pres
que toujours chercher l'une en haut et
l'autre en bas.
La qualité en est meilleure et plus juste
que celles que l'on a fait jusqu'à present.
Il fait aussi des Montres que de tel sens
que l'on tourne la Clef pour les monter,
on ne les dérange point.
Il travaille à une instruction pour regler
les Montres , qu'il donnerà au Public
incessamment .
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Résumé : Nouvelle Montre qui va 8 jours, [titre d'après la table]
Le Sr Massoteau, Sr de Saint Vincent et de Tartifume, horloger à Paris, a inventé une montre à minutes et secondes fonctionnant pendant huit jours. Cette montre, équipée de deux grands ressorts dans des barillets distincts, permet de remonter simultanément les deux ressorts en montant la fusée. Elle possède deux aiguilles au centre : l'une indique l'heure avec précision jusqu'aux minutes, l'autre marque les secondes et les tierces de 20 en 20. Cette conception permet de lire l'heure, les minutes et les secondes d'un seul coup d'œil, contrairement aux montres à trois aiguilles. La qualité et la précision de cette montre surpassent celles des modèles existants. Massoteau fabrique également des montres remontables sans les déranger et prépare une instruction pour régler les montres, qu'il publiera prochainement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 754
Maniere aisée pour apprendre à regler les Montres, [titre d'après la table]
Début :
Le sieur Massoteau, Sieur de S. Vincent, Horloger de l'Hôtel de la Monnoye de Paris, y demeurant [...]
Mots clefs :
Mesure du temps, Montres, Minutes, Secondes, Cadran, René Massoteau de Saint Vincent et de Tartifume, Académie royale des sciences
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Maniere aisée pour apprendre à regler les Montres, [titre d'après la table]
Le sieur Massoteau , Sieur de S. Vincent , Horloger
de l'Hôtel de la Monnoye de Paris , y demeurant
à la Mesure du Temps , donne avis à
ceux qui ont des Montres à minutes , qui voudront
qu'elles marquent les secondes sur le même
Cadran , qu'il fait une Aiguille qu'il place au
centre commun , qui passe entre l'Aiguille des
heures et celle des minutes ; elle fait le tour du
Cadran dans une minute , et par conséquent marque
les secondes et les tierces , de 20. en 26. par
vibrations , sans augmenter le nombre des roues .
Les Montres n'en sont que plus jnstes , et il les
garantit comme neuves ."
On avertit aussi qu'il a fait imprimer une Instruction
, qu'il distribue chez lui , contenant la
maniere aisée d'apprendre à bien regler les Montres
, tant simples qu'à minutes , à secondes , à
réveil , à répetition et à huit jours , avec deux
grands ressorts , et celles qu'il fait , que de tel
sens que l'on tourne la Clef pour les monter , on
ne les dérange point ; soit à la Françoise , soit à
l'Angloise ou à la Cavaliere, comme aussi de tracer
facilement sur une fenêtre , un bon Meridien
juste pour toute l'année. Avec Approbation de
l'Académie Royale des Sciences.
de l'Hôtel de la Monnoye de Paris , y demeurant
à la Mesure du Temps , donne avis à
ceux qui ont des Montres à minutes , qui voudront
qu'elles marquent les secondes sur le même
Cadran , qu'il fait une Aiguille qu'il place au
centre commun , qui passe entre l'Aiguille des
heures et celle des minutes ; elle fait le tour du
Cadran dans une minute , et par conséquent marque
les secondes et les tierces , de 20. en 26. par
vibrations , sans augmenter le nombre des roues .
Les Montres n'en sont que plus jnstes , et il les
garantit comme neuves ."
On avertit aussi qu'il a fait imprimer une Instruction
, qu'il distribue chez lui , contenant la
maniere aisée d'apprendre à bien regler les Montres
, tant simples qu'à minutes , à secondes , à
réveil , à répetition et à huit jours , avec deux
grands ressorts , et celles qu'il fait , que de tel
sens que l'on tourne la Clef pour les monter , on
ne les dérange point ; soit à la Françoise , soit à
l'Angloise ou à la Cavaliere, comme aussi de tracer
facilement sur une fenêtre , un bon Meridien
juste pour toute l'année. Avec Approbation de
l'Académie Royale des Sciences.
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Résumé : Maniere aisée pour apprendre à regler les Montres, [titre d'après la table]
Le sieur Massoteau, Sieur de Saint-Vincent, horloger à l'Hôtel de la Monnoye de Paris, a créé une aiguille pour montres à minutes permettant de marquer les secondes et les tierces sur le même cadran. Cette aiguille, placée au centre commun, effectue un tour complet du cadran en une minute sans augmenter le nombre des roues, améliorant ainsi la précision des montres. Massoteau garantit la qualité de ces montres comme neuves. Il a également publié une instruction sur la manière de régler divers types de montres, y compris les montres simples, à minutes, à secondes, à réveil, à répétition et à huit jours, avec deux grands ressorts. Cette instruction explique comment monter les montres sans les déranger, qu'elles soient à la française, à l'anglaise ou à la cavalière. Elle inclut aussi des indications pour tracer un méridien précis sur une fenêtre pour toute l'année. Cette publication a reçu l'approbation de l'Académie Royale des Sciences.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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4
p. 851-860
LETTRE du R. P. Dom Jacques Alexandre, Benedictin de la Congrégation de S. Maur, au sujet de son Traité general des Horloges, imprimé à Paris, chez Hypolite-Loüis Guerin, rue S. Jacques, vol. in 8. 1734.
Début :
Il est vrai, Monsieur, que le Public souhaitoit depuis long tems d'avoir [...]
Mots clefs :
Horloges, Traité, Article, Planche, Chapitre, Mouvement, Roues, Montres, Heures, Jours, Soleil
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE du R. P. Dom Jacques Alexandre, Benedictin de la Congrégation de S. Maur, au sujet de son Traité general des Horloges, imprimé à Paris, chez Hypolite-Loüis Guerin, rue S. Jacques, vol. in 8. 1734.
LETTRE du R. P. Dom Jacques
Alexandre , Benedictin de la Congrégation
de S. Maur , au sujet de son Traité
general des Horloges , imprimé à Paris
, chez Hypolite- Louis Guerin
rue S. Jacques , vol. in 8. 1734.
I
L est vrai , Monsieur , que le Public
souhaitoit depuis long tems d'avoir
un Ouvrage entier sur les Horloges . J'ai
tâché de satisfaire à ce désir ; vous jugerez
si j'ai réussi par l'exposé que je vais
yous faire de mon Livre. Je le commence
par deux Articles Préliminaires.
Le premier marque la maniere dont les
'Anciens distinguoient les Années , et les
partageoient en Mois , Jours et Heures ,
et fait voir par la Description du Déluge
que Moïse a faite dans la Genese , que
l'année étoit composée de douze Mois
comme elle l'est encore aujourd'hui.
Le second Article contient une Histoire
generale des Horloges , depuis leur
commencement jusqu'au temps présent..
La plus ancienne Horloge est le Cadran
d'Achaz. Anaximandre fit ensuite des
Cadrans dans la Grece , lesquels furent
aussi
$54 MERCURE DE FRANCE
>
par le moyen d'un tambour qui descendant
pendant 24 ou 3 h ures peut
marquer distinctement toutes le. heures;
c'est dequoi je donne une explication
dans ce Chapitre par le moyen de la
huitiéme Planche.
Dans le troisiéme Chapirre il est parlé
des Horloges à roues de gros volume ;
d'abord on donne un abregé des termes
les plus ordinaires qui sont en usage chez
les Horlogers , et une neuviéme Planche
est destinée à représenter les Piéces qui
sont marquées par ces termes. On donne
ensuite la Méthode pour avoir la longueur
d'un Pendule et des vibrations que
l'on souhaite ; et pour s'épargner la peine.
des opérations qu'i faudroit faire , on
donne aussi une Table particuliére depuis
une vibration par heure usqu'à cinq vibracions
par heure , dont la longueur du
Pendule est d'un pouces lignes & points,
. Comme le P /ndule peut avoir quelque
petite irrégularité par rapport à la diver
sité de la température de l'air , on donne
pour y remedier la maniere de faire un
Pendule Isocrone , dont les , vibrations
sont d'une parfaire égalité de durée jet
qui sert à faire des Horloges , qui peu
vent marquer le moyen mouvement du'
Soleil & c. La Planché o représente en-
8
suite
MAY 1734.
755
suite la construction d'une grosse Horloge
, et les Planches 11 ct 12 font voir
la figure des roües.
Le Chapitre IV. traite des Horloges à
mouvement apparent. Quelque perfection
qu'on ait pû donner aux Horloges
les plus achevées , ce n'a été que pour
leur faire suivre le mouvement moyen
du Soleil , mais je crois avoir été plus
loin ; car dès l'année 1698. je representai
à Mrs de l'Académie Royale des Sciences
un projet qui fut aprouvé , pour faire des
Horloges qui suivroient le mouvement
aparent et vrai du Soleil . L'explication
est dans ce même Chapitre IV . qui contient
sur ce sujet trois Planches entieres.
>
sa
Dans le Chapitre V. on parle du mouvement
des Planetes, On trouve dans le
premier Article un précis de ce qui regarde
chaque Planete en particulier , son
diamétre , le temps de sa révolution
distance du Soleil &c. et une seizième
Planche qui contient le systême des Planetes
selon Copernic . Le second article
est pour le Soleil en particulier , lequel
fait une révolution en 365 jours heures
49 m. Dans toutes les Horloges qu'on a
faites jusqu'à présent , on a mis une roue
qui fait un tour en un an on n'y a employé
qu'une role qui fait le tour en 365.
jours ,
3
856 MERCURE DE FRANCE
jours ; c'est un mouvement qui est trop
court environ de 6 heures , et on n'a vù
encore personne qui ait travaillé à faire
une roue qui fasse un tour en 365 jours
S heures 49 , minutes car cela est impossible
en ne mettant que des roues dont
le nombre des dents soit moindre que
100. Mais puisque cela n'est pas possible,
du moins devroit - on tâcher d'en aprocher
autant que cela se pouvoit . C'est ce
que j'ai fait , et je donne ici une roue qui
fait un tour en 365 jours 5 heures 48 m.
58 secondes , de secondes qui est le
mouvement le plus aprochant quon ait
pû trouver jusqu'à présent. En voici le
Roüage. La roue de Cadran fait un tour
en 12 heures. - 7.50 7.69. 8 .
83.
་
2
38
4
-
On trouve en même tems toutes les
opérations qu'il a fallu faire pour arriver
à cette précision. Viennent ensuite plusieurs
roues faisant un tour conforme aux
révolutions de chaque Planete &c. Le
Lecteur consultera pour tout ce détail
les Planches 17. 18. et 19. et les Mecanistes
auront lieu d'être satisfaits en particulier
d'une Aiguille qui montre le lieu de
la Planete dans le Zodiaque, aiguille dont
les mouvements son fort différents , et
qui tire cependant toutes ces inégalitez
d'un
MAY. 1734.
857
d'un mouvement circulaire et uniforme
de l'Horloge.
Le Chapitre VI. destiné aux Horloges
de moyen volume , est accompagné de
la Planche 21. qui représente une Horloge
de cette espece , où l'on voit l'arangement
et la disposition des roües avec
une seconde et troisiéme figure pour la
Montre ou Cadran et pour la Cycloide .
Le détail de tout ce qui appartient à ce
Chapitre est contenu dans neuf Articles
différens , et représenté en diverses figures
de la Planche vingtiéme .
點
Les Horloges de petit volume ou les
Montres font la matiere du VII. Chapitre.
L'instrument le plus nécessaire aux
Horlogeurs de petit volume, est la Plateforme
, qui sert à marquer sur les roiies
le nombre des dents qu'on leur veut
donner . On explique d'abord la construction
de cette Piéce. Dans l'article suivant
on explique pareillement l'usage du Balancier
qui modére le mouvement des
Montres. On n'avoit point autrefois d'autre
moyen pour regler les Montres , que
de faire ce Balancier moins ou plus pesant
mais depuis que l'Abbé de Hautefeüille
a trouvé le secret important de
modérer ce Balancier par un petit ressort
droit , qui dans la suite a été changé en
B ressort
858 MERCURE DE FRANCE
ressort spiral par M. Hugens , les Montres
ont acquis un tel point de perfection,
que celles où on a mis ce ressort ont pris
le nom de Montres à Fendules , à cause
de leur justesse. On trouve dans l'article
troisiéme une Table où sont les rouages
ordinaires que l'on employe pour les
Montres ; et la Planche 22. représente la
structure entiere d'une Montre. Un article
entier qui est le huitième contient de
bons avis pour le choix des Montres.
Le Chapitre VIII . est pour la répetition
, et pour l'instrument à fendre les
roües. Dans le premier article se trouve
la Planche 23 , où son : gravées les principales
Piéces de la répetition , le Limaçon
et la détente graduée , qui fait sonmer
autant de coups qu'il est descendu
de dents de cette détente. Dans l'article
second on traite de l'Instrument à diviser
et fendre les roües et Pignons avec autant
de facilité que de justesse , ce qui
fait gagner aux Ouvriers beaucoup de
tems. La Planche 23 représente cette
Machine, dont la Piéce fondamentale est
la Plateforme on verra dans le Livre
l'explication de cette Machine qui seroit
trop longue ici pour une Lettre.
On donne ensuite les Quadratures des
repétitions qu'on employe aux Pendules
MAY. 1734. 859
et aux Montres de poche. On a mis dans
la Planche 24. les Piéces pour une repétition
de Pendule , et dans la Planche 25.
sont figurées les Piéces d'une repétition
de Montre de poche. L'explication en
seroit ici inutile ; car la bien compourn
prendre il faut avoir devant soi les figures
gravées.
Le Chapitre IX. et dernier , contient
une Bibliographic ou un Catalogue des
Auteurs , qui ont écrit sur les Horloges ,
avec une Analise des principaux Ouvrages
qui sont venus à ma connoissance.
Le premier article de ce Chapitre est, pour
les Cadrans où je me contente de mettre
le titre des Livres , le nom de l'Auteur
et l'Edition ; l'article second est
pour les Horloges de Sable et d'Eau
Le troisiéme est destiné aux Horloges à
roües. On trouve dans cet article non
seulement le titre des Livres , mais en-t
core des Extraits très amples de ces mêmes
Livres , avec quelques Réfléxions qui
ont paru nécessaires , et qui ne peuvent
offenser personne. Enfin le quatriéme article
est des Auteurs qui sont citez dans
l'Ouvrage.
J'ai tâché, au reste, d'écrire avec simplicité,
avec ordre et briéveté , les Curieux
trouveront ce Livre bien imprimé , et les
Bij 27
860 MERCURE DE FRANCE
27 Planches qui y entrent fort proprement
gravées. Je suis , Monsieur , &c.
A Orleans le 24 Mars 1734
Alexandre , Benedictin de la Congrégation
de S. Maur , au sujet de son Traité
general des Horloges , imprimé à Paris
, chez Hypolite- Louis Guerin
rue S. Jacques , vol. in 8. 1734.
I
L est vrai , Monsieur , que le Public
souhaitoit depuis long tems d'avoir
un Ouvrage entier sur les Horloges . J'ai
tâché de satisfaire à ce désir ; vous jugerez
si j'ai réussi par l'exposé que je vais
yous faire de mon Livre. Je le commence
par deux Articles Préliminaires.
Le premier marque la maniere dont les
'Anciens distinguoient les Années , et les
partageoient en Mois , Jours et Heures ,
et fait voir par la Description du Déluge
que Moïse a faite dans la Genese , que
l'année étoit composée de douze Mois
comme elle l'est encore aujourd'hui.
Le second Article contient une Histoire
generale des Horloges , depuis leur
commencement jusqu'au temps présent..
La plus ancienne Horloge est le Cadran
d'Achaz. Anaximandre fit ensuite des
Cadrans dans la Grece , lesquels furent
aussi
$54 MERCURE DE FRANCE
>
par le moyen d'un tambour qui descendant
pendant 24 ou 3 h ures peut
marquer distinctement toutes le. heures;
c'est dequoi je donne une explication
dans ce Chapitre par le moyen de la
huitiéme Planche.
Dans le troisiéme Chapirre il est parlé
des Horloges à roues de gros volume ;
d'abord on donne un abregé des termes
les plus ordinaires qui sont en usage chez
les Horlogers , et une neuviéme Planche
est destinée à représenter les Piéces qui
sont marquées par ces termes. On donne
ensuite la Méthode pour avoir la longueur
d'un Pendule et des vibrations que
l'on souhaite ; et pour s'épargner la peine.
des opérations qu'i faudroit faire , on
donne aussi une Table particuliére depuis
une vibration par heure usqu'à cinq vibracions
par heure , dont la longueur du
Pendule est d'un pouces lignes & points,
. Comme le P /ndule peut avoir quelque
petite irrégularité par rapport à la diver
sité de la température de l'air , on donne
pour y remedier la maniere de faire un
Pendule Isocrone , dont les , vibrations
sont d'une parfaire égalité de durée jet
qui sert à faire des Horloges , qui peu
vent marquer le moyen mouvement du'
Soleil & c. La Planché o représente en-
8
suite
MAY 1734.
755
suite la construction d'une grosse Horloge
, et les Planches 11 ct 12 font voir
la figure des roües.
Le Chapitre IV. traite des Horloges à
mouvement apparent. Quelque perfection
qu'on ait pû donner aux Horloges
les plus achevées , ce n'a été que pour
leur faire suivre le mouvement moyen
du Soleil , mais je crois avoir été plus
loin ; car dès l'année 1698. je representai
à Mrs de l'Académie Royale des Sciences
un projet qui fut aprouvé , pour faire des
Horloges qui suivroient le mouvement
aparent et vrai du Soleil . L'explication
est dans ce même Chapitre IV . qui contient
sur ce sujet trois Planches entieres.
>
sa
Dans le Chapitre V. on parle du mouvement
des Planetes, On trouve dans le
premier Article un précis de ce qui regarde
chaque Planete en particulier , son
diamétre , le temps de sa révolution
distance du Soleil &c. et une seizième
Planche qui contient le systême des Planetes
selon Copernic . Le second article
est pour le Soleil en particulier , lequel
fait une révolution en 365 jours heures
49 m. Dans toutes les Horloges qu'on a
faites jusqu'à présent , on a mis une roue
qui fait un tour en un an on n'y a employé
qu'une role qui fait le tour en 365.
jours ,
3
856 MERCURE DE FRANCE
jours ; c'est un mouvement qui est trop
court environ de 6 heures , et on n'a vù
encore personne qui ait travaillé à faire
une roue qui fasse un tour en 365 jours
S heures 49 , minutes car cela est impossible
en ne mettant que des roues dont
le nombre des dents soit moindre que
100. Mais puisque cela n'est pas possible,
du moins devroit - on tâcher d'en aprocher
autant que cela se pouvoit . C'est ce
que j'ai fait , et je donne ici une roue qui
fait un tour en 365 jours 5 heures 48 m.
58 secondes , de secondes qui est le
mouvement le plus aprochant quon ait
pû trouver jusqu'à présent. En voici le
Roüage. La roue de Cadran fait un tour
en 12 heures. - 7.50 7.69. 8 .
83.
་
2
38
4
-
On trouve en même tems toutes les
opérations qu'il a fallu faire pour arriver
à cette précision. Viennent ensuite plusieurs
roues faisant un tour conforme aux
révolutions de chaque Planete &c. Le
Lecteur consultera pour tout ce détail
les Planches 17. 18. et 19. et les Mecanistes
auront lieu d'être satisfaits en particulier
d'une Aiguille qui montre le lieu de
la Planete dans le Zodiaque, aiguille dont
les mouvements son fort différents , et
qui tire cependant toutes ces inégalitez
d'un
MAY. 1734.
857
d'un mouvement circulaire et uniforme
de l'Horloge.
Le Chapitre VI. destiné aux Horloges
de moyen volume , est accompagné de
la Planche 21. qui représente une Horloge
de cette espece , où l'on voit l'arangement
et la disposition des roües avec
une seconde et troisiéme figure pour la
Montre ou Cadran et pour la Cycloide .
Le détail de tout ce qui appartient à ce
Chapitre est contenu dans neuf Articles
différens , et représenté en diverses figures
de la Planche vingtiéme .
點
Les Horloges de petit volume ou les
Montres font la matiere du VII. Chapitre.
L'instrument le plus nécessaire aux
Horlogeurs de petit volume, est la Plateforme
, qui sert à marquer sur les roiies
le nombre des dents qu'on leur veut
donner . On explique d'abord la construction
de cette Piéce. Dans l'article suivant
on explique pareillement l'usage du Balancier
qui modére le mouvement des
Montres. On n'avoit point autrefois d'autre
moyen pour regler les Montres , que
de faire ce Balancier moins ou plus pesant
mais depuis que l'Abbé de Hautefeüille
a trouvé le secret important de
modérer ce Balancier par un petit ressort
droit , qui dans la suite a été changé en
B ressort
858 MERCURE DE FRANCE
ressort spiral par M. Hugens , les Montres
ont acquis un tel point de perfection,
que celles où on a mis ce ressort ont pris
le nom de Montres à Fendules , à cause
de leur justesse. On trouve dans l'article
troisiéme une Table où sont les rouages
ordinaires que l'on employe pour les
Montres ; et la Planche 22. représente la
structure entiere d'une Montre. Un article
entier qui est le huitième contient de
bons avis pour le choix des Montres.
Le Chapitre VIII . est pour la répetition
, et pour l'instrument à fendre les
roües. Dans le premier article se trouve
la Planche 23 , où son : gravées les principales
Piéces de la répetition , le Limaçon
et la détente graduée , qui fait sonmer
autant de coups qu'il est descendu
de dents de cette détente. Dans l'article
second on traite de l'Instrument à diviser
et fendre les roües et Pignons avec autant
de facilité que de justesse , ce qui
fait gagner aux Ouvriers beaucoup de
tems. La Planche 23 représente cette
Machine, dont la Piéce fondamentale est
la Plateforme on verra dans le Livre
l'explication de cette Machine qui seroit
trop longue ici pour une Lettre.
On donne ensuite les Quadratures des
repétitions qu'on employe aux Pendules
MAY. 1734. 859
et aux Montres de poche. On a mis dans
la Planche 24. les Piéces pour une repétition
de Pendule , et dans la Planche 25.
sont figurées les Piéces d'une repétition
de Montre de poche. L'explication en
seroit ici inutile ; car la bien compourn
prendre il faut avoir devant soi les figures
gravées.
Le Chapitre IX. et dernier , contient
une Bibliographic ou un Catalogue des
Auteurs , qui ont écrit sur les Horloges ,
avec une Analise des principaux Ouvrages
qui sont venus à ma connoissance.
Le premier article de ce Chapitre est, pour
les Cadrans où je me contente de mettre
le titre des Livres , le nom de l'Auteur
et l'Edition ; l'article second est
pour les Horloges de Sable et d'Eau
Le troisiéme est destiné aux Horloges à
roües. On trouve dans cet article non
seulement le titre des Livres , mais en-t
core des Extraits très amples de ces mêmes
Livres , avec quelques Réfléxions qui
ont paru nécessaires , et qui ne peuvent
offenser personne. Enfin le quatriéme article
est des Auteurs qui sont citez dans
l'Ouvrage.
J'ai tâché, au reste, d'écrire avec simplicité,
avec ordre et briéveté , les Curieux
trouveront ce Livre bien imprimé , et les
Bij 27
860 MERCURE DE FRANCE
27 Planches qui y entrent fort proprement
gravées. Je suis , Monsieur , &c.
A Orleans le 24 Mars 1734
Fermer
Résumé : LETTRE du R. P. Dom Jacques Alexandre, Benedictin de la Congrégation de S. Maur, au sujet de son Traité general des Horloges, imprimé à Paris, chez Hypolite-Loüis Guerin, rue S. Jacques, vol. in 8. 1734.
Le document est une lettre du R. P. Dom Jacques Alexandre, un bénédictin de la Congrégation de S. Maur, présentant son ouvrage sur les horloges, imprimé à Paris en 1734. L'auteur répond à une demande publique d'un traité complet sur les horloges et structure son livre en plusieurs chapitres. Le premier chapitre préliminaire explique comment les Anciens divisaient les années et les mois, en se référant à la description du Déluge dans la Genèse. Le second chapitre préliminaire offre une histoire générale des horloges, depuis les cadrans anciens jusqu'aux horloges modernes. L'ouvrage détaille divers types d'horloges, y compris les cadrans solaires, les horloges à roues, et les horloges à mouvement apparent. Il inclut des explications techniques sur la longueur des pendules, les vibrations, et les corrections pour les variations de température. Le livre traite également des horloges de moyen et petit volume, ainsi que des montres, en fournissant des tables et des planches illustratives. Un chapitre est dédié à la répétition et aux instruments pour diviser les roues. Enfin, le dernier chapitre présente une bibliographie des auteurs ayant écrit sur les horloges, avec des analyses des principaux ouvrages. L'auteur souligne la simplicité, l'ordre et la brièveté de son écriture, ainsi que la qualité de l'impression et des gravures des 27 planches incluses.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 183-192
Remarques de M. de Lalande de l'Académie royale des Sciences sur un ouvrage d'Horlogerie.
Début :
Monsieur J.... ci-devant Horloger à Saint-Germain-en-laye vient de publier [...]
Mots clefs :
Horlogerie, Échappement, Académie royale des sciences, Montres, Roue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Remarques de M. de Lalande de l'Académie royale des Sciences sur un ouvrage d'Horlogerie.
Remarques de M. de Lalande de l'Académie
royale des Sciences fur un ouvrage d'Horlogerie.
M pu-
Onfieur J.... ci-devant Horloger à
Saint-Germain-en- laye vient de
blier ces jours paffés une addition à * fon
Traité des échappemens , dans laquelle il con-
*
Ce traité , ainfi que l'addition , fe trouve chez
Jombert , rue Dauphine.
184 MERCURE DE FRANCE.
tinue des confidérations fur le nouvel
échappement de M. Lepaute qu'il avoit
commencées en 1754. dans le fecond volume
du mercure de Juin . Depuis un an il
a eu le tems d'accroître fes prétentions ,
aufli ne fe contente- t-il plus comme auparavant
de reprocher à cet échappement en
montres des défauts qu'il n'a pas , il ofe
aujourd'hui s'en attribuer à lui-même les
perfections , & comme le feul juge du mérite
d'une nouvelle invention , il entreprend
de montrer les erreurs où il prétend que
l'Académie eft tombée .
Cependant M. J. ne fait que répéter ce
qu'il avoit déja dit fur les chûtes des chevilles
& fur l'inégalité des rayons de la
roue , j'ai fait voir dans une lettre inférée
au mercure du mois d'Août 1754 , qu'il étoit
abfolument faux que cet échappement ,
bien exécuté , eut aucune chûte , ou que
les rayons de la roue fuffent inégaux , la
difficulté ne peut donc venir que de ce que
M. J. n'a point encore conçu la véritable
difpofition de cet échappement.
Il faut mettre au même rang ce que dit
M. J. de l'impulfion de la roue fur les
plans au moment ou chaque cheville quitte
les arcs de repos ; rien n'empêche qu'on ne
donne à ces plans , tout comme aux courbes
de l'échappement à cylindre , une
JUILLET . 1755 185
courbure fuffifante pour imprimer peu de
force au balancier dans le commencement
de la pulfion . Cette courbure n'augmentera
point l'arc conftant ou la levée de l'échappement
au-delà de trente ou quarante
degrés , qui eft celle de toutes les bonnes
montres .
Il y a beaucoup de vaine gloire de la
part de M. J. à prétendre que les perfections
que j'ai fait valoir dans cet échappe
ment , étoient le fruit de ſes converſations ; la
prétention à cet égard eft auffi fauffe qu'injurieufe
; cet échappement fortit en 1753
des mains de M. Lepaute dans le même
état de perfection où il eft actuellement :
fi l'on eut eu befoin de fecours , les auroiton
demandé à M. J. qui non - feulement
n'entendoit point alors l'échappement , mais
qui prouve encore aujourd'hui par des objections
triviales que faute de s'y être exercé
lui-même , il ne l'a point entendu . M. J.
dit encore page 239 , qu'il a connoiffance
de la variété des montres où cet échappement
eft appliqué ; c'eft un fait fuppofé
dont le public d'ailleurs pourra juger fans
lui , & le jugement du public a été juſqu'à
préfent fort contraire à cette allégation
puifque le grand nombre de montres où il
a été appliqué , vont avec toute la préci-
Lon poffible.
186 MERCURE DE FRANCE.
Pour ce qui eft de la diffipation de l'huile
, l'expérience a prouvé qu'en en mettant
fur le cylindre ( qui eft un peu arrondi de
bas en haut , & qui ne touche point à la
roue ) elle s'y étendoit & s'y confervoit
fort long-temps. L'huile fait même ici
beaucoup mieux fon effet que dans l'échappement
à cylindre , où l'on voit très - fouvent
une rainure profonde faite dans le
cylindre par les pointes des dents , ce qui
ruine en peu de temps toute l'exactitude
d'une montre. Au refte , M. J. fait un raifonnement
( page 220 ) fur l'attraction ou
fur la direction des huiles qui tendroit à
prouver que l'huile ne fe conferve ja
mais dans une même place , ce qui eft
contraire à l'expérience ; il ne fuffit pas de
connoître la regle , il faut fçavoir en ménager
l'application .
Le prix des montres faites avec le nouvel
échappement , n'ôte rien , ce me femble
, à leur bonté ; il eſt bien fûr qu'elles
coûtent moins que les montres à cylindre
ne coûtoient dans les premiers tems qu'elles
parurent ; elles ne coûtent pas aujourd'hui
plus que les montres à cylindre les
plus parfaites ; au refte, cela ne dépend que
du nombre plus ou moins grand des artiſtes
qui y travaillent. Lorfque Charles V. fut
obligé d'appeller du fond de l'Allemagne
JUILLET. 1755. 187
Henri de Vic , pour faire à Paris une horloge
, elle coûta fans doute plus que
celles
qui fe font aujourd'hui beaucoup mieux
par les ouvriers de tourne- broches .
J'ai répondu dans la lettre que je viens
de citer , à toutes les autres difficultés que
M. J. avoit faites ; mais je ne fçai pourquoi
ce que j'ai dit des montres plattes lui paroît
fi éloigné des regles de la pratique ; quelque
foit fon avis là- deffus , on ne peut
s'empêcher de reconnoître avec tout le
monde dans les montres abfolument plates,
un reffort trop foible , une réſiſtance trop
grande de la part des frottemens ; des roues
trop nombrées par rapport à leurs pignons ,
qui par conféquent doivent produi.e
moins d'uniformité dans le rouage , le dófaut
des jours , la trop grande proximité
des pieces , qui caufe toujours au bout de
peu de temps des frottemens du barillet
contre la petite platine & fur la grande
roue moyenne , de la roue de longue tige
avec la platine des pilliers , une grande
variation dans l'engrénage de la roue de
champ , tout cela eft de théorie autant que
de pratique.
Ce que M. J. appelle théorie , n'eft
qu'un bon fens éclairé qu'il auroit grand
tort de rejetter , ce n'eft pas en exécutant
d'une maniere fupérieure qu'on perfection188
MERCURE DE FRANCE.
quant
nera l'horlogerie , c'eſt par la réflexion , le
raifonnement , l'examen , le calcul , la
combinaiſon des forces , des frottemens ;
à la difficulté d'exécution , c'est une
chofe affez arbitraire , qui dépend prefque
uniquement de l'habitude que plufieurs
perfonnes ont contractée , on fçait que ce
qui étoit d'abord très- difficile , peut devenir
fort aifé & fort commun ..
Après cela , j'imagine que
l'on trouvera
un peu de petiteffe & de ridicule dans le
confeil que me donne M. J. page 230 de
refter dans les bornes de la théorie jusqu'à
nouvel ordre , & de ne point raiſonner fur
les chofes de pratique ; faut-il avoir limé
pendant trente ans pour connoître la force
d'un reffort , le mauvais effet d'un frottement
, pour diftinguer un grand arc d'un
plus petit , & une forme rectiligne d'une
forme circulaire . Pour voir fi les aîles d'un
pignon font égales , faut-il en avoir travaillé
deux ou trois mille ; la juſteſſe de
l'oeil , l'ufage du compas ou des verres eftil
réſervé exclufivement aux horlogers ; je
demande enfin en quoi confiftent les principes
particuliers de l'art ( page 228 ) que
M. J. prétend me faire regarder comme
un miftère impénétrable pour moi , & fans
lequel je ne fçaurois juger du mécanifme
d'un échappement ; s'il ne me fuffit pas
JUILLET.
189
d'en avoir vû faire , d'en avoir examiné , 1755
d'en avoir fait , d'en avoir éprouvé plufieurs
, pour en connoître les
propriétés &
les défauts ;
j'attendrai avec plaifir qu'on
m'inftruife de ce j'ignore à cet égard.
J'avouerai
cependant que les
avantages
de cette grande
pratique qui forme l'entouſiaſme
de M. J. me
paroiffent bien méprifables
dans la
circonftance
préfente , en
voyant
malgré fa
fupériorité dans ce genre,
les
contradictions où il tombe toutes les
fois qu'il s'agit de
raifonner ou
d'approfondir
.
Il nous rappelle , par exemple , ( page
222 ) que dans fes premieres
confidérations
, il avoit
démontré les vices de la manivelle
qu'on
employe dans le nouvel
échappement ; il infifte encore fur la divifion
qu'elle apporte dans la grandeur des arcs,
L'espace qu'elle occupe
inutilement , le poids
dont elle charge les pivots , la prife qu'elle
donne à l'air , les défauts de
conftruction , les
difficultés
d'exécution , qui ne croiroit après
cela M. J. bien affermi dans fon préjugé
contre cette
manivelle ; on fe
tromperoit
cependant
beaucoup , puiſqu'à la page fuivante
223 , ligne 3 , il dit que l'obftacle de
la
manivelle eft plus dans
Pimagination que
dans la réalité furtout
relativement à la prife
qu'elle peut
donner à l'air.
190 MERCURE DE FRANCE.
Mais
pour
faire
voir
encore
mieux
combien
la grande
pratique
de M. J. eft aveugle
, stérile
, incertaine
& peu
propre
à le
faire
juger
fainement
d'une
nouvelle
invention
d'horlogerie
, je vais
montrer
en
comparant
deux
paffages
de fon livre
, qu'il
ne connoît
pas même
en véritable
artiſte
,
l'échappement
à cylindre
auquel
il travaille
depuis
quinze
ans .
M. J. nous dit page 103 de fon Traité
des échappemens , qu'il a enfin déterminé la
nature des courbes qui doivent être placées
à la circonférence de la roue , en leur donnant
cette propriété , qu'étant divisées en
parties égales , ces parties operent chacune des
quantités de levée égales , il employe pluheurs
pages pour apprendre à former cette
courbe , & il lui donne de grands éloges ;
on s'imagine d'abord que ces recherches
font le fruit d'une expérience confommée
& que fans aller plus loin , elles peuvent
fervir de regle à tout le monde. On doit
être fort étonné en lifant un autre chapitre
de trouver ( page 116 ) en parlant de la
même courbe , que s'étant attaché à cette
courbe , il n'en avoit pas été plus fatisfait
que d'une autre qui après une très- profonde
ſpéculation , lui avoit fait faire les plus
mauvais échappemens ; il ajoûte qu'il n'eft
d'aucune importance que chacune des par,
JUILLET. 1755. 191
ties de la courbe faffe décrire des arcs
égaux , & il démontre enfin qu'on doit rejetter
cette courbe . M. J. étoit-il moins éclairé,
lorfqu'il fit fa démonftration de la page.
103 , qu'en faifant celle de la page 116 ,
ou a-t-il mis vingt ans d'intervalle entre
ces deux chapitres ?
Il eft donc clair que pour bien faire
une piece d'horlogerie , il n'eft pas toujours
néceffaire de fçavoir ce que l'on fait , ni
pourquoi l'on opere ; le coup de main qui
eft la feule qualité effentielle dans la
tique n'apprend point à juger des effets que
doit avoir une machine , avant que de les
avoir éprouvé dans toutes les fituations &
dans toutes les circonftances .
pra-
Ainfi M. J. réduit lui-même à rien tout
ce qu'il a écrit là - deffus , & montre que
ce n'eft qu'au hazard qu'il nous a fatigué
jufqu'à préfent de fes réflexions fur ces
matieres : l'intérêt fut d'abord fon principal
motif , il ſe perfuada que venant demeurer
à Paris , & étant obligé de s'y faire
connoître, il falloit s'annoncer par un livre,
il prit pour fon fujet l'échappement à cylindre
, il apprit aux horlogers la maniere
dont il s'y prenoit pour le bien exécuter ;
il falloit s'en tenir- là ; l'adreſſe & le talent
d'une heureuſe exécution , ne pouvoient
ſe tranſmettre au public ; mais en voulant
192 MERCURE DE FRANCE .
approfondir il s'égara ; il a cru depuis être
obligé de défendre l'échappement qu'il
avoit adopté contre un nouvel échappement
qui lui eft fupérieur , & qui alloit
faire abandonner l'ufage du premier ; mais
fes idées fe font confondues en voulant
foutenir un jugement qu'il avoit d'abord
hafardé. Il l'a fait fans équité , fans connoiffances
, fans égards , & il a préfervé le
public par fes contradictions des erreurs
qu'il avoit entrepris de répandre.
A Paris , le 22 Juin 1755 .
royale des Sciences fur un ouvrage d'Horlogerie.
M pu-
Onfieur J.... ci-devant Horloger à
Saint-Germain-en- laye vient de
blier ces jours paffés une addition à * fon
Traité des échappemens , dans laquelle il con-
*
Ce traité , ainfi que l'addition , fe trouve chez
Jombert , rue Dauphine.
184 MERCURE DE FRANCE.
tinue des confidérations fur le nouvel
échappement de M. Lepaute qu'il avoit
commencées en 1754. dans le fecond volume
du mercure de Juin . Depuis un an il
a eu le tems d'accroître fes prétentions ,
aufli ne fe contente- t-il plus comme auparavant
de reprocher à cet échappement en
montres des défauts qu'il n'a pas , il ofe
aujourd'hui s'en attribuer à lui-même les
perfections , & comme le feul juge du mérite
d'une nouvelle invention , il entreprend
de montrer les erreurs où il prétend que
l'Académie eft tombée .
Cependant M. J. ne fait que répéter ce
qu'il avoit déja dit fur les chûtes des chevilles
& fur l'inégalité des rayons de la
roue , j'ai fait voir dans une lettre inférée
au mercure du mois d'Août 1754 , qu'il étoit
abfolument faux que cet échappement ,
bien exécuté , eut aucune chûte , ou que
les rayons de la roue fuffent inégaux , la
difficulté ne peut donc venir que de ce que
M. J. n'a point encore conçu la véritable
difpofition de cet échappement.
Il faut mettre au même rang ce que dit
M. J. de l'impulfion de la roue fur les
plans au moment ou chaque cheville quitte
les arcs de repos ; rien n'empêche qu'on ne
donne à ces plans , tout comme aux courbes
de l'échappement à cylindre , une
JUILLET . 1755 185
courbure fuffifante pour imprimer peu de
force au balancier dans le commencement
de la pulfion . Cette courbure n'augmentera
point l'arc conftant ou la levée de l'échappement
au-delà de trente ou quarante
degrés , qui eft celle de toutes les bonnes
montres .
Il y a beaucoup de vaine gloire de la
part de M. J. à prétendre que les perfections
que j'ai fait valoir dans cet échappe
ment , étoient le fruit de ſes converſations ; la
prétention à cet égard eft auffi fauffe qu'injurieufe
; cet échappement fortit en 1753
des mains de M. Lepaute dans le même
état de perfection où il eft actuellement :
fi l'on eut eu befoin de fecours , les auroiton
demandé à M. J. qui non - feulement
n'entendoit point alors l'échappement , mais
qui prouve encore aujourd'hui par des objections
triviales que faute de s'y être exercé
lui-même , il ne l'a point entendu . M. J.
dit encore page 239 , qu'il a connoiffance
de la variété des montres où cet échappement
eft appliqué ; c'eft un fait fuppofé
dont le public d'ailleurs pourra juger fans
lui , & le jugement du public a été juſqu'à
préfent fort contraire à cette allégation
puifque le grand nombre de montres où il
a été appliqué , vont avec toute la préci-
Lon poffible.
186 MERCURE DE FRANCE.
Pour ce qui eft de la diffipation de l'huile
, l'expérience a prouvé qu'en en mettant
fur le cylindre ( qui eft un peu arrondi de
bas en haut , & qui ne touche point à la
roue ) elle s'y étendoit & s'y confervoit
fort long-temps. L'huile fait même ici
beaucoup mieux fon effet que dans l'échappement
à cylindre , où l'on voit très - fouvent
une rainure profonde faite dans le
cylindre par les pointes des dents , ce qui
ruine en peu de temps toute l'exactitude
d'une montre. Au refte , M. J. fait un raifonnement
( page 220 ) fur l'attraction ou
fur la direction des huiles qui tendroit à
prouver que l'huile ne fe conferve ja
mais dans une même place , ce qui eft
contraire à l'expérience ; il ne fuffit pas de
connoître la regle , il faut fçavoir en ménager
l'application .
Le prix des montres faites avec le nouvel
échappement , n'ôte rien , ce me femble
, à leur bonté ; il eſt bien fûr qu'elles
coûtent moins que les montres à cylindre
ne coûtoient dans les premiers tems qu'elles
parurent ; elles ne coûtent pas aujourd'hui
plus que les montres à cylindre les
plus parfaites ; au refte, cela ne dépend que
du nombre plus ou moins grand des artiſtes
qui y travaillent. Lorfque Charles V. fut
obligé d'appeller du fond de l'Allemagne
JUILLET. 1755. 187
Henri de Vic , pour faire à Paris une horloge
, elle coûta fans doute plus que
celles
qui fe font aujourd'hui beaucoup mieux
par les ouvriers de tourne- broches .
J'ai répondu dans la lettre que je viens
de citer , à toutes les autres difficultés que
M. J. avoit faites ; mais je ne fçai pourquoi
ce que j'ai dit des montres plattes lui paroît
fi éloigné des regles de la pratique ; quelque
foit fon avis là- deffus , on ne peut
s'empêcher de reconnoître avec tout le
monde dans les montres abfolument plates,
un reffort trop foible , une réſiſtance trop
grande de la part des frottemens ; des roues
trop nombrées par rapport à leurs pignons ,
qui par conféquent doivent produi.e
moins d'uniformité dans le rouage , le dófaut
des jours , la trop grande proximité
des pieces , qui caufe toujours au bout de
peu de temps des frottemens du barillet
contre la petite platine & fur la grande
roue moyenne , de la roue de longue tige
avec la platine des pilliers , une grande
variation dans l'engrénage de la roue de
champ , tout cela eft de théorie autant que
de pratique.
Ce que M. J. appelle théorie , n'eft
qu'un bon fens éclairé qu'il auroit grand
tort de rejetter , ce n'eft pas en exécutant
d'une maniere fupérieure qu'on perfection188
MERCURE DE FRANCE.
quant
nera l'horlogerie , c'eſt par la réflexion , le
raifonnement , l'examen , le calcul , la
combinaiſon des forces , des frottemens ;
à la difficulté d'exécution , c'est une
chofe affez arbitraire , qui dépend prefque
uniquement de l'habitude que plufieurs
perfonnes ont contractée , on fçait que ce
qui étoit d'abord très- difficile , peut devenir
fort aifé & fort commun ..
Après cela , j'imagine que
l'on trouvera
un peu de petiteffe & de ridicule dans le
confeil que me donne M. J. page 230 de
refter dans les bornes de la théorie jusqu'à
nouvel ordre , & de ne point raiſonner fur
les chofes de pratique ; faut-il avoir limé
pendant trente ans pour connoître la force
d'un reffort , le mauvais effet d'un frottement
, pour diftinguer un grand arc d'un
plus petit , & une forme rectiligne d'une
forme circulaire . Pour voir fi les aîles d'un
pignon font égales , faut-il en avoir travaillé
deux ou trois mille ; la juſteſſe de
l'oeil , l'ufage du compas ou des verres eftil
réſervé exclufivement aux horlogers ; je
demande enfin en quoi confiftent les principes
particuliers de l'art ( page 228 ) que
M. J. prétend me faire regarder comme
un miftère impénétrable pour moi , & fans
lequel je ne fçaurois juger du mécanifme
d'un échappement ; s'il ne me fuffit pas
JUILLET.
189
d'en avoir vû faire , d'en avoir examiné , 1755
d'en avoir fait , d'en avoir éprouvé plufieurs
, pour en connoître les
propriétés &
les défauts ;
j'attendrai avec plaifir qu'on
m'inftruife de ce j'ignore à cet égard.
J'avouerai
cependant que les
avantages
de cette grande
pratique qui forme l'entouſiaſme
de M. J. me
paroiffent bien méprifables
dans la
circonftance
préfente , en
voyant
malgré fa
fupériorité dans ce genre,
les
contradictions où il tombe toutes les
fois qu'il s'agit de
raifonner ou
d'approfondir
.
Il nous rappelle , par exemple , ( page
222 ) que dans fes premieres
confidérations
, il avoit
démontré les vices de la manivelle
qu'on
employe dans le nouvel
échappement ; il infifte encore fur la divifion
qu'elle apporte dans la grandeur des arcs,
L'espace qu'elle occupe
inutilement , le poids
dont elle charge les pivots , la prife qu'elle
donne à l'air , les défauts de
conftruction , les
difficultés
d'exécution , qui ne croiroit après
cela M. J. bien affermi dans fon préjugé
contre cette
manivelle ; on fe
tromperoit
cependant
beaucoup , puiſqu'à la page fuivante
223 , ligne 3 , il dit que l'obftacle de
la
manivelle eft plus dans
Pimagination que
dans la réalité furtout
relativement à la prife
qu'elle peut
donner à l'air.
190 MERCURE DE FRANCE.
Mais
pour
faire
voir
encore
mieux
combien
la grande
pratique
de M. J. eft aveugle
, stérile
, incertaine
& peu
propre
à le
faire
juger
fainement
d'une
nouvelle
invention
d'horlogerie
, je vais
montrer
en
comparant
deux
paffages
de fon livre
, qu'il
ne connoît
pas même
en véritable
artiſte
,
l'échappement
à cylindre
auquel
il travaille
depuis
quinze
ans .
M. J. nous dit page 103 de fon Traité
des échappemens , qu'il a enfin déterminé la
nature des courbes qui doivent être placées
à la circonférence de la roue , en leur donnant
cette propriété , qu'étant divisées en
parties égales , ces parties operent chacune des
quantités de levée égales , il employe pluheurs
pages pour apprendre à former cette
courbe , & il lui donne de grands éloges ;
on s'imagine d'abord que ces recherches
font le fruit d'une expérience confommée
& que fans aller plus loin , elles peuvent
fervir de regle à tout le monde. On doit
être fort étonné en lifant un autre chapitre
de trouver ( page 116 ) en parlant de la
même courbe , que s'étant attaché à cette
courbe , il n'en avoit pas été plus fatisfait
que d'une autre qui après une très- profonde
ſpéculation , lui avoit fait faire les plus
mauvais échappemens ; il ajoûte qu'il n'eft
d'aucune importance que chacune des par,
JUILLET. 1755. 191
ties de la courbe faffe décrire des arcs
égaux , & il démontre enfin qu'on doit rejetter
cette courbe . M. J. étoit-il moins éclairé,
lorfqu'il fit fa démonftration de la page.
103 , qu'en faifant celle de la page 116 ,
ou a-t-il mis vingt ans d'intervalle entre
ces deux chapitres ?
Il eft donc clair que pour bien faire
une piece d'horlogerie , il n'eft pas toujours
néceffaire de fçavoir ce que l'on fait , ni
pourquoi l'on opere ; le coup de main qui
eft la feule qualité effentielle dans la
tique n'apprend point à juger des effets que
doit avoir une machine , avant que de les
avoir éprouvé dans toutes les fituations &
dans toutes les circonftances .
pra-
Ainfi M. J. réduit lui-même à rien tout
ce qu'il a écrit là - deffus , & montre que
ce n'eft qu'au hazard qu'il nous a fatigué
jufqu'à préfent de fes réflexions fur ces
matieres : l'intérêt fut d'abord fon principal
motif , il ſe perfuada que venant demeurer
à Paris , & étant obligé de s'y faire
connoître, il falloit s'annoncer par un livre,
il prit pour fon fujet l'échappement à cylindre
, il apprit aux horlogers la maniere
dont il s'y prenoit pour le bien exécuter ;
il falloit s'en tenir- là ; l'adreſſe & le talent
d'une heureuſe exécution , ne pouvoient
ſe tranſmettre au public ; mais en voulant
192 MERCURE DE FRANCE .
approfondir il s'égara ; il a cru depuis être
obligé de défendre l'échappement qu'il
avoit adopté contre un nouvel échappement
qui lui eft fupérieur , & qui alloit
faire abandonner l'ufage du premier ; mais
fes idées fe font confondues en voulant
foutenir un jugement qu'il avoit d'abord
hafardé. Il l'a fait fans équité , fans connoiffances
, fans égards , & il a préfervé le
public par fes contradictions des erreurs
qu'il avoit entrepris de répandre.
A Paris , le 22 Juin 1755 .
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Résumé : Remarques de M. de Lalande de l'Académie royale des Sciences sur un ouvrage d'Horlogerie.
Le document expose une critique de M. de Lalande à l'encontre d'un ouvrage d'horlogerie de M. J., ancien horloger à Saint-Germain-en-Laye. M. J. a publié une addition à son traité sur les échappements, dans laquelle il critique le nouvel échappement introduit par M. Lepaute en 1753. M. de Lalande conteste les affirmations de M. J., affirmant que les défauts reprochés à l'échappement de M. Lepaute sont infondés et que les prétentions de M. J. sont exagérées. Il souligne que M. J. répète des arguments déjà réfutés et ne comprend pas la véritable disposition de l'échappement de M. Lepaute. M. de Lalande défend la courbure des plans et l'efficacité de l'huile dans le nouvel échappement, tout en critiquant les contradictions et l'absence de fondement théorique dans les arguments de M. J. Il conclut que la pratique seule ne suffit pas pour juger une invention et que M. J. a été motivé par l'intérêt personnel plutôt que par la rigueur scientifique.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 104-105
HORLOGERIE.
Début :
NOUVEL Échapement applicable aux Montres & Pendules, approuvé par l'Académie [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences de Paris, Montres, Pendules, Échappement, Pendule à secondes portative
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HORLOGERIE.
HORLOGER I E.
NOUVEL Échapement applicable aux
PA-
>
Montres & Pendules, approuvé par
cadémie Royale des Sciences de Paris
inventé par M. Millot , Horloger du Roi
rue S. Dominique , Faubourg S. Germain
, Auteur de la nouvelle Pendule
aftronomique annoncée au Mercure de
Mars dernier,
Outre la propriété qu'a cet échapement
de vibrer avec très - peu de
force , il a celle de battre les fecondes
d'un feul temps avec une Pendule de
neuf pouces
, fans aucun ajoutement
ni rapport ; l'éguille des fecondes eft
directement placée fur la tige du rochet
d'échapement à l'ordinaire ; il fait
le même effet à la montre lorsqu'il y
eft dirigé en faifant battre 14400 coups
par heures au balancier , de forte que
l'on peut avoir une Pendule à fecondes
portative pour MM , les Aftronomes
JANVIER. 1763. 165
C
qui vont en campagne faire leurs obfervations
, & que
l'on peut même pofer
fur une cheminée , comme l'Académie
l'a jugé.
NOUVEL Échapement applicable aux
PA-
>
Montres & Pendules, approuvé par
cadémie Royale des Sciences de Paris
inventé par M. Millot , Horloger du Roi
rue S. Dominique , Faubourg S. Germain
, Auteur de la nouvelle Pendule
aftronomique annoncée au Mercure de
Mars dernier,
Outre la propriété qu'a cet échapement
de vibrer avec très - peu de
force , il a celle de battre les fecondes
d'un feul temps avec une Pendule de
neuf pouces
, fans aucun ajoutement
ni rapport ; l'éguille des fecondes eft
directement placée fur la tige du rochet
d'échapement à l'ordinaire ; il fait
le même effet à la montre lorsqu'il y
eft dirigé en faifant battre 14400 coups
par heures au balancier , de forte que
l'on peut avoir une Pendule à fecondes
portative pour MM , les Aftronomes
JANVIER. 1763. 165
C
qui vont en campagne faire leurs obfervations
, & que
l'on peut même pofer
fur une cheminée , comme l'Académie
l'a jugé.
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Résumé : HORLOGERIE.
En janvier 1763, M. Millot, horloger du Roi, invente un nouvel échappement approuvé par l'Académie Royale des Sciences de Paris. Cet échappement vibre avec peu de force et bat les secondes avec précision. Une pendule de neuf pouces ou une montre équipée de cet échappement peut indiquer les secondes sans ajoutement. L'échappement peut aussi être utilisé sur une cheminée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 119-129
HORLOGERIE. ÉSSAI sur l'Horlogerie ; Par M. FERDINAND BERTHOUD, Horloger à Paris.*
Début :
L'ART de l'Horlogerie si long-temps ignoré a acquis de nos jours un très grand [...]
Mots clefs :
Montres, Pendules, Horloges, Horlogerie, Construction, Machine, Perfection
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HORLOGERIE. ÉSSAI sur l'Horlogerie ; Par M. FERDINAND BERTHOUD, Horloger à Paris.*
HORLOGERIE.
ÉSSAI fur l'Horlogerie ; Par M. FERDIN
AND BERTHOUD , Horloger
à Paris. *
-
L'ART de l'Horlogerie fi long-temps
ignoré a acquis de nos jours un trèsgrand
degré de perfection du côté de la
main-d'oeuvre ; mais on n'avoit pas encore
tenté de réduire cette Science en
principes. Les Auteurs qui en ont écrit
jufqu'à préfent , fe font contentés de
décrire les piéces d'Horlogerie les plus
en ufage , & de traiter chacun à ſa maniere
de quelques foins de pratique . Delà
eft venue la variété que l'on s'eft
permife dans la fabrication des Pendules
& des Montres. Ce n'eft cependant
* Cet Auteur eft déjà connu par les Articles
Horlogerie qu'il a faits pour l'Encyclopédie ;
par différens Ouvrages de fon invention , préfentés
à l'Académie Royale des Sciences ; par le Livre
de l'Art de conduire & de régler les Pendules &
les Montres &c.
On trouvera auffi chez les mêmes Libraires le Livre
de l'Art de conduire & de régler les Pendules
& les Montres.
120 MERCURE DE FRANCE.
que d'après des principes bien établis
que l'on peut parvenir au point de conftruire
& d'éxécuter ces Machines , pour
les mettre en état de mefurer le temps
avec la plus grande précifion.
C'est pour répondre au défir des Amateurs
de cet Art, & au befoin des fabricateurs
d'Horlogerie que l'Auteur de cet
Ouvrage s'eft déterminé à faire part au
Public de tout ce qu'il eft parvenu à
découvrir fur cette fcience par un travail
conftant & defintéreffé qui l'occupe
depuis plus de dix ans & par
l'étude particulière qu'il a faite des principes
de méchanique , & furtout par un
grand nombre d'expériences tendantes
vérifier ces principes .
,
Cet Ouvrage eft donc le fruit d'une
étude longue & pénible , & l'Auteur
n'y fait myſtère d'aucune des chofes qu'il
a apprifes ; il y expofe les principes fur
Lefquels il eft parvenu à compofer non
feulement des Horloges à pendule , qui
ne varient ni par le chaud ni par le froid ;
des Horloges marines pour fervir aux
longitudes , & c ; mais encore à établir
une théorie fur les Montres , vérifiée
par l'expérience , & au moyen de laquelle
il conftruit auffi des Montres
qui ne varient point par les différentes
températures ;
FEVRIER. 1763. 12.1
températures ; chofe à laquelle on n'avoit
ofé penfer jufqu'à préfent .
Le but de l'Auteur étant d'inftruire
les Artiſtes & les Amateurs , il ne fe
contente pas de les guider par des principes
mis à leur porté , il entre encore
dans tous les détails de pratique fur les
Pendules & les Montres ; enforte qu'avec
un peu de réflexion une perfonne
qui n'auroit même aucune teinture de
l'Art , pourroit parvenir à exécuter des
Pendules & des Montres qui marcheroient
avec jufteffe .
L'Ouvrage entier eft divifé en deux
Parties , qui forment chacune un Volume.
La première Partie comprend
trente-fix Chapitres , qui traitent principalement
des defcriptions des Machines
ordinaires d'Horlogerie , comme Pendules
à fecondes , fonnerie d'un an
an ,
Horloges à répétition , à équation , & c.
Des Montres ; Montres à réveil , à répétition
, à équation , à quatre parties ,
& plufieurs inftrumens & outils les plus
éffentiels , & c ; de tous les détails de
main-d'oeuvre d'une Répétition en Pendule.
Dix-neuf Planches jointes au premier
Volume , font relatives à l'objet
de cette Partie .
La feconde Partie eft divifée en qua-
F
122 MERCURE DE FRANCE.
rante-fept Chapitres , qui traitent particuliérement
des principes & de la théorie
de l'art , de la meſure du temps ;
grand nombre d'expériences & de machines
faites pour vérifier ces principes ;
la conftruction qu'il faut donner aux
machines qui mefurent le temps , tant
dans les Horloges aftronomiques , que
dans les Montres & les Horloges Marines
, &c. Dix- neuf Planches gravées
en taille-douce , font relatives aux matières
traitées dans ce Volume. Nous
allons parcourir la totalité de cet Ouvrage
, pour donner une notice de ce
qu'il contient.
PREMIERE PARTIE . Le Chapitre L
traite de la divifion du temps , qui eft
mefuré par les révolutions du foleil': on
fait voir que le foleil varie , & l'on explique
les caufes de ces écarts : Chap. II.
Pour parvenir à faire concevoir parfairement
les divers effets de cette partie
d'une Horloge qui mefure le temps ,
l'Auteur fuppofe que n'ayant aucune
notion des machines qui mefurent le
temps , on veut en compofer une. Pour
cet effet il paffe des idées les plus fimples
& par gradation , au point de former la
machine ; & l'on acquiert par cette mé-
-thode des idées générales , nettes &
FEVRIER. 1763. 123
justes de chaque partie des Horloges ;
Au Chap. III , Defcription d'une Pendule
à fecondes , à fonnerie : Chap. IV
& V , fur les fonneries . Defcription
d'une fonnerie d'un an. Chap . VI &
VII , Notion générale des répétitions ,
avec la defcription de ce méchaniſme.
Pour parvenir à donner des notions nettes
des Montres , l'Auteur fuppofe que
l'on ne connoît point le méchaniſme de
ces ingénieuſes machines , & que l'on
veut en compofer une ; il fait voir par
gradation comment on pourroit y parvenir
c'est l'objet du Chap . VIII. Le
IX eft la defcription d'une Montre ordinaire
Chap . X , Defcription d'une
Montre à répétition : Chap . XI , Defcription
d'une Montre à réveil : Chap.
XII , de l'Équation ; fes effets. Les
Chap . XIII , XIV , XV , XVI , XVII
& XVIII , contiennent des defcriptions
de différentes fortes d'Equation pour les
Pendules & pour les Montres : Montres
d'un mois fans monter à répétition , fecondes
, équation , & c. Chap. XIX , on
entre dans les détails d'exécution de ces
machines : Chap. XX , de l'uſage des
Tables d'équation jointes à ce Livre .
Les Chap . XXI , XXII , XXIII & XXIV
font des defcriptions d'échappemens
Fij
124 MERCURE DE FRANCE.
pour les Pendules ou pour les Montres :
Chap. XXV , de la machine à fendre
les roues Chap . XXVI , de l'outil à
tailler les fufées. Les Chap. XXVII ,
XXVIII & XXIX font des defcriptions
des outils les plus éffentiels qui fervent à
la pratique de l'Art. Chap . XXX , Defcription
d'une Montre à trois parties.
Chap . XXXI , de quelques foins de
conftruction & d'exécution des Montres.
Chap. XXXII & XXXIII , Examen
des caufes d'arrêts & de variations
des Montres & des Pendules. Chap.
XXXIV , fur les nouvelles productions
d'Horlogerie. Chap. XXXV, des Baromêtres
& Thermomêtres à aiguille. Enfin
on termine cette première Partie
par tous les détails de main-d'oeuvre pour
l'entière exécution d'une Pendule à répétition
: celaforme le Chapitre XXXVI,
qui eft de 260 pages.
II. PARTIE
,
POUR parvenir à établir une théorie
fur les machines qui mefurent le temps ,
objet de la feconde Partie l'Auteurcommence
dans le premier Chapitre par
démontrer les loix de l'équilibre dans le
fimple levier. Ce principe établi il
l'employe à faire entendre comment les
,
FEVRIER. 1763. 125
roues , qui ne font que des compofés de
leviers , agiffent les unes fur les autres :
c'eft le but du Chapitre II . Dans le III ,
on donne des règles générales pour mefurer
la force tranfmife par le moteur à
la dernière roue d'un rouage. On examine
dans le Chap. IV les effets des
mauvais engrénages. Au Chap . V , on
démontre les courbés que doivent avoir
les dents des roues & pignons. Les Chapitres
VI , VII & VIII , traitent du
calcul des rouages , foit pour trouver les
nombres des dents des roues & pignons,
quand on compofe un Pendule ; ou ,
cette machine ou Pendule étant faite ,
pour favoir les révolutions que les roues
font , & pour trouver le nombre de
dents de rochets relativement à la longueur
d'un Pendule donné. Les Chapitres
IX & X traitent des loix du Pendule
fimple & de fes propriétés. On recherche
dans le Chapitre XI la meilleure
manière de fufpendre un Pendule ; &
dans le XII , comment doit être la lentille
pour éprouver une moindre réfiftance
de l'air. Chap. XIII , Expériences
fur les réfiftances de l'air . Chap. XIV &
XV , calcul de la force requife pour entretenir
en mouvement un Pendule :
ce qui conduit à la meilleure manière
F iij
126 MERCURE DE FRANCE.
de régulateur . L'Auteur traite dans les
Chapitres XVI & XXVII des Pendules
qui font mus par l'action inégale des
refforts ; des effets des échappemens ; &
de la machine qu'il a conftruite pour
faire des expériences fur cette matière ,
& c. Il traite dans le Chap. XVIII , de
la dilatation & contraction des métaux
par le chaud & le froid . Chap. XIX , du
Pyrometre qu'il a compofé pour mefurer
les effets des métaux ; & Chap . XX ,
il donne le précis des expériences qu'il
a faites là -deffus. Chap . XXI , des écarts
que la différence de la température caufe
aux Horloges à pendule. L'Auteur
traite dans les Chap . XXII & XXIII
de la conftruction de plufieurs verges
compofées pour compenfer les effets du
chaud & du froid. Chap . XXIV , Defcription
d'une Horloge aftronomique ,
à fecondes concentriques , allant un an :
Sonnerie de fecondes pour faciliter les
obfervations pour les Aftronomes.
Après avoir traité des parties les plus
éffentielles des Horloges à pendule ,
l'Auteur a entrepris de parcourir tour
ce qui peut contribuer à la jufteffe des
Horloges portatives , & à établir une
théorie fur les Montres . Pour cet effet ,
il examine dans le Chapitre XXV , le
FEVRIER . 1763. 127
Balancier fimple ; & Chap. XXVI , les
propriétés du Spiral. Chap . XXVII ,
les conditions du meilleur régulateur de
Montre. Il démontre dans le Chapitre
XXVIII , tout ce qui eft relatif au Balancier
, poids , grandeurs , vîteffes ,
&c. Chap. XXIX , l'Auteur traite des
frottemens , de leurs effets , des huiles ,
& c. Il donne dans le Chap. XXX deux
propofitions qui fervent de baſe à la
théorie qu'il établit pour les compenfations
du chaud & du froid fur les Montres.
Le Chap. XXXI contient plufieurs
expériences qui confirment cette théorie.
Chap. XXXII , des effets des échappemens
dans les Montres , leurs propriétés
, &c. Il donne dans le Chapitre
XXXIII des principes fur la force de
mouvement des Balanciers , & on en
fait l'application dans le Chap . XXXIV ,
pour trouver les pefanteurs des Balanciers
, forces de refforts , étendue de
vibration , & c. Chap. XXXV , l'Auteur
y établit quelques principes fur les Ref
forts on trouve dans le Chap. XXXVI
la deſcription d'une Montre à fecondes
concentriques de fa façon ; & Chapitre
XXXVII , la defcription d'une Montre à
huit jours à fecondes , régulateur à deux
balanciers.
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE .
L'Horloge aftronomique décrite dans
le Chap. XXIV n'ayant pas autant approché
de la perfection que l'Auteur le
defiroit , il a travaillé à une nouvelle
Horloge , dans la conftruction de laquelle
il a raffemblé tout ce que l'étude
& l'expérience ont pu lui apprendre ;
auffi a -t- elle parfaitement réuffi . Cette
Horloge a fait l'objet des Chapitres
XXXVIII & XXXIX.
Après avoir travaillé avec fuccès à
la perfection des Horloges aftronomiques
& des Montres , l'Auteur a formé
le projet de conftruire une Horloge marine
pour fervir aux longitudes : c'eſt
l'objet de quatre Chapitres. Pour parvenir
au but qu'il fe propofe ; il donne
dans le Chapitre XL une notion des longitudes
& de leur utilité en mer ; de
l'ufage de l'Horlogerie pour parvenir à
leur découverte . Le Chap. XLI traite
des principes qu'il a fuivis pour la compofition
d'une Horloge marine , laquelle
ell décrite Chap. XLII ; & d'après l'exétion
qu'il en a faite , il donne dans le
Chapitre XLIII les détails de maind'oeuvre
, & les expériences faites avec
cette machine. Il propofe dans le Chapitre
XLIV la conftruction d'une Horloge
marine plus fimple & moins coû
FEVRIER . 1763. 129
-
•
teufe que celle qu'il a exécutée . Il donne
auffi le plan de cette machine. Ce Chapitre
eft terminé par la defcription d'une
troifiéme Horloge , qu'il croit préférable
aux précédentes : il ne l'a pas exécutée
, mais il en donne le plan.
Le Chap. XLV contient quelques
additions & expériences relatives à la
perfection des Horloges aftronomiques .
Le Chapitre XLVI contient des additions
à plufieurs parties des Montres ; fur
les frottemens , compenfations du chaud
& du froid , & c : on y trouvera la defcription
de plufieurs inftrumens éffentiels
à la perfection des Montres , & entr'autres
une machine à fendre & à tailler
les roues de cylindre & roues de rencontres
enarbrées ; de l'exécution de l'échappement
à cylindre , &c . Enfin , pour
terminer cet Ouvrage , l'Auteur traite
dans le Chap. XLVII de la conftruction
& de l'exécution d'une bonne Montre
& il fait concourir tout ce qui peut la
porter à la plus grande perfection , &
entre dans tous les détails de fa conftruction
& dans les plus éffentiels de
fon exécution.
ÉSSAI fur l'Horlogerie ; Par M. FERDIN
AND BERTHOUD , Horloger
à Paris. *
-
L'ART de l'Horlogerie fi long-temps
ignoré a acquis de nos jours un trèsgrand
degré de perfection du côté de la
main-d'oeuvre ; mais on n'avoit pas encore
tenté de réduire cette Science en
principes. Les Auteurs qui en ont écrit
jufqu'à préfent , fe font contentés de
décrire les piéces d'Horlogerie les plus
en ufage , & de traiter chacun à ſa maniere
de quelques foins de pratique . Delà
eft venue la variété que l'on s'eft
permife dans la fabrication des Pendules
& des Montres. Ce n'eft cependant
* Cet Auteur eft déjà connu par les Articles
Horlogerie qu'il a faits pour l'Encyclopédie ;
par différens Ouvrages de fon invention , préfentés
à l'Académie Royale des Sciences ; par le Livre
de l'Art de conduire & de régler les Pendules &
les Montres &c.
On trouvera auffi chez les mêmes Libraires le Livre
de l'Art de conduire & de régler les Pendules
& les Montres.
120 MERCURE DE FRANCE.
que d'après des principes bien établis
que l'on peut parvenir au point de conftruire
& d'éxécuter ces Machines , pour
les mettre en état de mefurer le temps
avec la plus grande précifion.
C'est pour répondre au défir des Amateurs
de cet Art, & au befoin des fabricateurs
d'Horlogerie que l'Auteur de cet
Ouvrage s'eft déterminé à faire part au
Public de tout ce qu'il eft parvenu à
découvrir fur cette fcience par un travail
conftant & defintéreffé qui l'occupe
depuis plus de dix ans & par
l'étude particulière qu'il a faite des principes
de méchanique , & furtout par un
grand nombre d'expériences tendantes
vérifier ces principes .
,
Cet Ouvrage eft donc le fruit d'une
étude longue & pénible , & l'Auteur
n'y fait myſtère d'aucune des chofes qu'il
a apprifes ; il y expofe les principes fur
Lefquels il eft parvenu à compofer non
feulement des Horloges à pendule , qui
ne varient ni par le chaud ni par le froid ;
des Horloges marines pour fervir aux
longitudes , & c ; mais encore à établir
une théorie fur les Montres , vérifiée
par l'expérience , & au moyen de laquelle
il conftruit auffi des Montres
qui ne varient point par les différentes
températures ;
FEVRIER. 1763. 12.1
températures ; chofe à laquelle on n'avoit
ofé penfer jufqu'à préfent .
Le but de l'Auteur étant d'inftruire
les Artiſtes & les Amateurs , il ne fe
contente pas de les guider par des principes
mis à leur porté , il entre encore
dans tous les détails de pratique fur les
Pendules & les Montres ; enforte qu'avec
un peu de réflexion une perfonne
qui n'auroit même aucune teinture de
l'Art , pourroit parvenir à exécuter des
Pendules & des Montres qui marcheroient
avec jufteffe .
L'Ouvrage entier eft divifé en deux
Parties , qui forment chacune un Volume.
La première Partie comprend
trente-fix Chapitres , qui traitent principalement
des defcriptions des Machines
ordinaires d'Horlogerie , comme Pendules
à fecondes , fonnerie d'un an
an ,
Horloges à répétition , à équation , & c.
Des Montres ; Montres à réveil , à répétition
, à équation , à quatre parties ,
& plufieurs inftrumens & outils les plus
éffentiels , & c ; de tous les détails de
main-d'oeuvre d'une Répétition en Pendule.
Dix-neuf Planches jointes au premier
Volume , font relatives à l'objet
de cette Partie .
La feconde Partie eft divifée en qua-
F
122 MERCURE DE FRANCE.
rante-fept Chapitres , qui traitent particuliérement
des principes & de la théorie
de l'art , de la meſure du temps ;
grand nombre d'expériences & de machines
faites pour vérifier ces principes ;
la conftruction qu'il faut donner aux
machines qui mefurent le temps , tant
dans les Horloges aftronomiques , que
dans les Montres & les Horloges Marines
, &c. Dix- neuf Planches gravées
en taille-douce , font relatives aux matières
traitées dans ce Volume. Nous
allons parcourir la totalité de cet Ouvrage
, pour donner une notice de ce
qu'il contient.
PREMIERE PARTIE . Le Chapitre L
traite de la divifion du temps , qui eft
mefuré par les révolutions du foleil': on
fait voir que le foleil varie , & l'on explique
les caufes de ces écarts : Chap. II.
Pour parvenir à faire concevoir parfairement
les divers effets de cette partie
d'une Horloge qui mefure le temps ,
l'Auteur fuppofe que n'ayant aucune
notion des machines qui mefurent le
temps , on veut en compofer une. Pour
cet effet il paffe des idées les plus fimples
& par gradation , au point de former la
machine ; & l'on acquiert par cette mé-
-thode des idées générales , nettes &
FEVRIER. 1763. 123
justes de chaque partie des Horloges ;
Au Chap. III , Defcription d'une Pendule
à fecondes , à fonnerie : Chap. IV
& V , fur les fonneries . Defcription
d'une fonnerie d'un an. Chap . VI &
VII , Notion générale des répétitions ,
avec la defcription de ce méchaniſme.
Pour parvenir à donner des notions nettes
des Montres , l'Auteur fuppofe que
l'on ne connoît point le méchaniſme de
ces ingénieuſes machines , & que l'on
veut en compofer une ; il fait voir par
gradation comment on pourroit y parvenir
c'est l'objet du Chap . VIII. Le
IX eft la defcription d'une Montre ordinaire
Chap . X , Defcription d'une
Montre à répétition : Chap . XI , Defcription
d'une Montre à réveil : Chap.
XII , de l'Équation ; fes effets. Les
Chap . XIII , XIV , XV , XVI , XVII
& XVIII , contiennent des defcriptions
de différentes fortes d'Equation pour les
Pendules & pour les Montres : Montres
d'un mois fans monter à répétition , fecondes
, équation , & c. Chap. XIX , on
entre dans les détails d'exécution de ces
machines : Chap. XX , de l'uſage des
Tables d'équation jointes à ce Livre .
Les Chap . XXI , XXII , XXIII & XXIV
font des defcriptions d'échappemens
Fij
124 MERCURE DE FRANCE.
pour les Pendules ou pour les Montres :
Chap. XXV , de la machine à fendre
les roues Chap . XXVI , de l'outil à
tailler les fufées. Les Chap. XXVII ,
XXVIII & XXIX font des defcriptions
des outils les plus éffentiels qui fervent à
la pratique de l'Art. Chap . XXX , Defcription
d'une Montre à trois parties.
Chap . XXXI , de quelques foins de
conftruction & d'exécution des Montres.
Chap. XXXII & XXXIII , Examen
des caufes d'arrêts & de variations
des Montres & des Pendules. Chap.
XXXIV , fur les nouvelles productions
d'Horlogerie. Chap. XXXV, des Baromêtres
& Thermomêtres à aiguille. Enfin
on termine cette première Partie
par tous les détails de main-d'oeuvre pour
l'entière exécution d'une Pendule à répétition
: celaforme le Chapitre XXXVI,
qui eft de 260 pages.
II. PARTIE
,
POUR parvenir à établir une théorie
fur les machines qui mefurent le temps ,
objet de la feconde Partie l'Auteurcommence
dans le premier Chapitre par
démontrer les loix de l'équilibre dans le
fimple levier. Ce principe établi il
l'employe à faire entendre comment les
,
FEVRIER. 1763. 125
roues , qui ne font que des compofés de
leviers , agiffent les unes fur les autres :
c'eft le but du Chapitre II . Dans le III ,
on donne des règles générales pour mefurer
la force tranfmife par le moteur à
la dernière roue d'un rouage. On examine
dans le Chap. IV les effets des
mauvais engrénages. Au Chap . V , on
démontre les courbés que doivent avoir
les dents des roues & pignons. Les Chapitres
VI , VII & VIII , traitent du
calcul des rouages , foit pour trouver les
nombres des dents des roues & pignons,
quand on compofe un Pendule ; ou ,
cette machine ou Pendule étant faite ,
pour favoir les révolutions que les roues
font , & pour trouver le nombre de
dents de rochets relativement à la longueur
d'un Pendule donné. Les Chapitres
IX & X traitent des loix du Pendule
fimple & de fes propriétés. On recherche
dans le Chapitre XI la meilleure
manière de fufpendre un Pendule ; &
dans le XII , comment doit être la lentille
pour éprouver une moindre réfiftance
de l'air. Chap. XIII , Expériences
fur les réfiftances de l'air . Chap. XIV &
XV , calcul de la force requife pour entretenir
en mouvement un Pendule :
ce qui conduit à la meilleure manière
F iij
126 MERCURE DE FRANCE.
de régulateur . L'Auteur traite dans les
Chapitres XVI & XXVII des Pendules
qui font mus par l'action inégale des
refforts ; des effets des échappemens ; &
de la machine qu'il a conftruite pour
faire des expériences fur cette matière ,
& c. Il traite dans le Chap. XVIII , de
la dilatation & contraction des métaux
par le chaud & le froid . Chap. XIX , du
Pyrometre qu'il a compofé pour mefurer
les effets des métaux ; & Chap . XX ,
il donne le précis des expériences qu'il
a faites là -deffus. Chap . XXI , des écarts
que la différence de la température caufe
aux Horloges à pendule. L'Auteur
traite dans les Chap . XXII & XXIII
de la conftruction de plufieurs verges
compofées pour compenfer les effets du
chaud & du froid. Chap . XXIV , Defcription
d'une Horloge aftronomique ,
à fecondes concentriques , allant un an :
Sonnerie de fecondes pour faciliter les
obfervations pour les Aftronomes.
Après avoir traité des parties les plus
éffentielles des Horloges à pendule ,
l'Auteur a entrepris de parcourir tour
ce qui peut contribuer à la jufteffe des
Horloges portatives , & à établir une
théorie fur les Montres . Pour cet effet ,
il examine dans le Chapitre XXV , le
FEVRIER . 1763. 127
Balancier fimple ; & Chap. XXVI , les
propriétés du Spiral. Chap . XXVII ,
les conditions du meilleur régulateur de
Montre. Il démontre dans le Chapitre
XXVIII , tout ce qui eft relatif au Balancier
, poids , grandeurs , vîteffes ,
&c. Chap. XXIX , l'Auteur traite des
frottemens , de leurs effets , des huiles ,
& c. Il donne dans le Chap. XXX deux
propofitions qui fervent de baſe à la
théorie qu'il établit pour les compenfations
du chaud & du froid fur les Montres.
Le Chap. XXXI contient plufieurs
expériences qui confirment cette théorie.
Chap. XXXII , des effets des échappemens
dans les Montres , leurs propriétés
, &c. Il donne dans le Chapitre
XXXIII des principes fur la force de
mouvement des Balanciers , & on en
fait l'application dans le Chap . XXXIV ,
pour trouver les pefanteurs des Balanciers
, forces de refforts , étendue de
vibration , & c. Chap. XXXV , l'Auteur
y établit quelques principes fur les Ref
forts on trouve dans le Chap. XXXVI
la deſcription d'une Montre à fecondes
concentriques de fa façon ; & Chapitre
XXXVII , la defcription d'une Montre à
huit jours à fecondes , régulateur à deux
balanciers.
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE .
L'Horloge aftronomique décrite dans
le Chap. XXIV n'ayant pas autant approché
de la perfection que l'Auteur le
defiroit , il a travaillé à une nouvelle
Horloge , dans la conftruction de laquelle
il a raffemblé tout ce que l'étude
& l'expérience ont pu lui apprendre ;
auffi a -t- elle parfaitement réuffi . Cette
Horloge a fait l'objet des Chapitres
XXXVIII & XXXIX.
Après avoir travaillé avec fuccès à
la perfection des Horloges aftronomiques
& des Montres , l'Auteur a formé
le projet de conftruire une Horloge marine
pour fervir aux longitudes : c'eſt
l'objet de quatre Chapitres. Pour parvenir
au but qu'il fe propofe ; il donne
dans le Chapitre XL une notion des longitudes
& de leur utilité en mer ; de
l'ufage de l'Horlogerie pour parvenir à
leur découverte . Le Chap. XLI traite
des principes qu'il a fuivis pour la compofition
d'une Horloge marine , laquelle
ell décrite Chap. XLII ; & d'après l'exétion
qu'il en a faite , il donne dans le
Chapitre XLIII les détails de maind'oeuvre
, & les expériences faites avec
cette machine. Il propofe dans le Chapitre
XLIV la conftruction d'une Horloge
marine plus fimple & moins coû
FEVRIER . 1763. 129
-
•
teufe que celle qu'il a exécutée . Il donne
auffi le plan de cette machine. Ce Chapitre
eft terminé par la defcription d'une
troifiéme Horloge , qu'il croit préférable
aux précédentes : il ne l'a pas exécutée
, mais il en donne le plan.
Le Chap. XLV contient quelques
additions & expériences relatives à la
perfection des Horloges aftronomiques .
Le Chapitre XLVI contient des additions
à plufieurs parties des Montres ; fur
les frottemens , compenfations du chaud
& du froid , & c : on y trouvera la defcription
de plufieurs inftrumens éffentiels
à la perfection des Montres , & entr'autres
une machine à fendre & à tailler
les roues de cylindre & roues de rencontres
enarbrées ; de l'exécution de l'échappement
à cylindre , &c . Enfin , pour
terminer cet Ouvrage , l'Auteur traite
dans le Chap. XLVII de la conftruction
& de l'exécution d'une bonne Montre
& il fait concourir tout ce qui peut la
porter à la plus grande perfection , &
entre dans tous les détails de fa conftruction
& dans les plus éffentiels de
fon exécution.
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Résumé : HORLOGERIE. ÉSSAI sur l'Horlogerie ; Par M. FERDINAND BERTHOUD, Horloger à Paris.*
Le texte présente un ouvrage sur l'horlogerie rédigé par Ferdinand Berthoud, horloger à Paris. Berthoud observe que, bien que l'art de l'horlogerie ait progressé en termes de main-d'œuvre, il manquait de principes scientifiques formalisés. Les auteurs précédents se limitaient à décrire les pièces et les pratiques courantes, entraînant une grande diversité dans la fabrication des pendules et des montres. Berthoud a donc entrepris de structurer cette science en principes établis, après plus de dix ans de travail et d'expériences. Son ouvrage vise à instruire les artisans et les amateurs en exposant les principes mécaniques et les détails pratiques nécessaires à la construction de machines précises. Il aborde la fabrication de pendules et de montres résistantes aux variations de température, ainsi que des horloges marines pour la détermination des longitudes. L'ouvrage est divisé en deux parties. La première partie, composée de trente-six chapitres, décrit les machines ordinaires d'horlogerie, les montres et les outils essentiels. La seconde partie, en quarante-sept chapitres, traite des principes théoriques, des expériences et des constructions de machines précises, y compris les horloges astronomiques et marines. Berthoud inclut également des planches illustratives et des détails techniques pour chaque type de machine.
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8
p. 199-200
« Le 31 du mois dernier, la Marquis de Louvois fut présentée à Leurs [...] »
Début :
Le 31 du mois dernier, la Marquis de Louvois fut présentée à Leurs [...]
Mots clefs :
Marquise , Cardinal, Famille royale, Duc, Ambassadeur, Machine, Invention , Ouvrage, Horloger, Montres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 31 du mois dernier, la Marquis de Louvois fut présentée à Leurs [...] »
L E 31 du mois dernier , la Marquiſe de Louvois
fut préſentée à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale par la Marquiſe de Montmirel.
Le Cardinal de Bernis eſt arrivé ici le 9 de ce
mois & a eu l'honneur de faire , le même jour ,
ſa révérence à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale : il eſt reparti le lendemain pour retourner
à la même Campagne où il étoit.
Le Duc de Barwick , Grand d'Eſpagne , fut
préſenté le 10 au Roi par l'Ambaſſadeur de Naples.
Le 2 , le ſieur de Coteneuve a eu l'honneur de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
,
préſenter au Roi une machine de ſon invention,
au moyen de laquelle la même perſonne peut
écrire trois copies à la fois du même ouvrage.
L'Auteur lui donne le nomde Polygraphe , ou Copiste
habile. Il y a quelques mois qu'on annonça
dans les papiers publics une machine de ce genre
préſentée à l'Impératrice Reine & inventée :
par le Comte de Neuperg. Le ſieur de Coteneuve
avoit achevé la ſienne & l'avoit miſe en uſage
devant le Marquis de Marigny le 21 Octobre dernier.
Il la préſenta à l'Académie Royale des
Sciences le 23 Novembre ſuivant. Les Commiſ
faires nommés pour l'examiner en ont fait un
rapport avantageux , & ont jugé cette machine
très- ingénieuſe & digne de l'approbation de l'Asadémie.
Parmi ſes différens avantages , elle a
celui d'être facile à tranſporter.
Le fieur Coupſon fils , Horloger à Paris , a eu
l'honneur de préſenter au Roi , le 10 de ce mois ,
une montre nouvelle de ſon invention. Elle est
compoſée de cinq roues comme les montres ordinaires
; mais l'Auteur a ſubſtitué au barillet , au
grand reffort , à la chaîne & à la fuſée , un ſimple
reffort qui opère le même effet que ces différentes
piéces , ſans en avoir les inconvéniens. On la met
en mouvement ſans clef pour vingt-quatre heures
, en preſſant feulement ſur un pouſſoir ſemblable
à celui d'une montre à répétition.
fut préſentée à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale par la Marquiſe de Montmirel.
Le Cardinal de Bernis eſt arrivé ici le 9 de ce
mois & a eu l'honneur de faire , le même jour ,
ſa révérence à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale : il eſt reparti le lendemain pour retourner
à la même Campagne où il étoit.
Le Duc de Barwick , Grand d'Eſpagne , fut
préſenté le 10 au Roi par l'Ambaſſadeur de Naples.
Le 2 , le ſieur de Coteneuve a eu l'honneur de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
,
préſenter au Roi une machine de ſon invention,
au moyen de laquelle la même perſonne peut
écrire trois copies à la fois du même ouvrage.
L'Auteur lui donne le nomde Polygraphe , ou Copiste
habile. Il y a quelques mois qu'on annonça
dans les papiers publics une machine de ce genre
préſentée à l'Impératrice Reine & inventée :
par le Comte de Neuperg. Le ſieur de Coteneuve
avoit achevé la ſienne & l'avoit miſe en uſage
devant le Marquis de Marigny le 21 Octobre dernier.
Il la préſenta à l'Académie Royale des
Sciences le 23 Novembre ſuivant. Les Commiſ
faires nommés pour l'examiner en ont fait un
rapport avantageux , & ont jugé cette machine
très- ingénieuſe & digne de l'approbation de l'Asadémie.
Parmi ſes différens avantages , elle a
celui d'être facile à tranſporter.
Le fieur Coupſon fils , Horloger à Paris , a eu
l'honneur de préſenter au Roi , le 10 de ce mois ,
une montre nouvelle de ſon invention. Elle est
compoſée de cinq roues comme les montres ordinaires
; mais l'Auteur a ſubſtitué au barillet , au
grand reffort , à la chaîne & à la fuſée , un ſimple
reffort qui opère le même effet que ces différentes
piéces , ſans en avoir les inconvéniens. On la met
en mouvement ſans clef pour vingt-quatre heures
, en preſſant feulement ſur un pouſſoir ſemblable
à celui d'une montre à répétition.
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Résumé : « Le 31 du mois dernier, la Marquis de Louvois fut présentée à Leurs [...] »
Le 31 du mois dernier, la Marquise de Louvois fut présentée à Leurs Majestés et à la Famille Royale par la Marquise de Montmirel. Le Cardinal de Bernis arriva le 9 du mois, rendit hommage à Leurs Majestés et à la Famille Royale, puis repartit le lendemain pour sa campagne. Le Duc de Barwick, Grand d'Espagne, fut présenté au Roi le 10 par l'Ambassadeur de Naples. Le 2, le sieur de Coteneuve présenta au Roi une machine appelée Polygraphe, capable d'écrire trois copies simultanément. Cette invention avait déjà été approuvée par le Marquis de Marigny et l'Académie Royale des Sciences. Le 10 du mois, le sieur Coupson fils, horloger à Paris, présenta au Roi une montre innovante fonctionnant avec un simple ressort, sans clef, pour une durée de vingt-quatre heures.
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