Résultats : 731 texte(s)
Détail
Liste
601
p. 213
AVIS aux Souscripteurs du Dictionnaire universel des Sciences Ecclésiastiques.
Début :
Le Sieur Jombert, Imprimeur-Libraire du Roi, rue Dauphine, à Paris, [...]
Mots clefs :
Imprimeur libraire, Dictionnaire des Sciences Ecclésiastiques, Impression, Souscripteurs, Brochure
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texteReconnaissance textuelle : AVIS aux Souscripteurs du Dictionnaire universel des Sciences Ecclésiastiques.
Avis aux. Souferipteurs du Dictionnaire univerfel
des Sciences Eccléfiaftiques,
Le Sieur Jombert , Imprimeur- Libraire du Roi,
rue Dauphine, à Paris, commencera à délivrer les
deux premiers volumes , en feuilles , du Dictionnaire
des Sciences Eccléfiaftiques , dans les premiers:
jours du mois de Mai . Ceux des Soufcripteurs qui
jugeront à propos de fe procurer ces deux volu
mes brochés pourront les lui demanden , en lui
en payant la brochure : mais il ne fe chargera
point de les faire relier , l'impreffion étant ene
core trop fraiche .
des Sciences Eccléfiaftiques,
Le Sieur Jombert , Imprimeur- Libraire du Roi,
rue Dauphine, à Paris, commencera à délivrer les
deux premiers volumes , en feuilles , du Dictionnaire
des Sciences Eccléfiaftiques , dans les premiers:
jours du mois de Mai . Ceux des Soufcripteurs qui
jugeront à propos de fe procurer ces deux volu
mes brochés pourront les lui demanden , en lui
en payant la brochure : mais il ne fe chargera
point de les faire relier , l'impreffion étant ene
core trop fraiche .
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Résumé : AVIS aux Souscripteurs du Dictionnaire universel des Sciences Ecclésiastiques.
Le Sieur Jombert, Imprimeur-Libraire du Roi, annonce la publication du 'Dictionnaire des Sciences Ecclésiastiques'. Les deux premiers volumes seront disponibles en feuilles dès mai. Les souscripteurs peuvent les acheter brochés en les demandant à Jombert, mais la reliure ne sera pas assurée par lui.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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603
p. 196
De ROME, le 9 Août.
Début :
Le Pape a déclaré qu'il destinoit la Rose-d'Or, qu'il bénit, suivant [...]
Mots clefs :
Pape, Rose d'Or, Coutume, Carême, Infante, Présent
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texteReconnaissance textuelle : De ROME, le 9 Août.
De ROME, le 9 Août.
Le Pape a déclaré qu'il deſtinoit la Roſe-d'Or ,
qu'il bénit , fuivant la coutume , le premier Di
manche de Carême, à l'Infante- Habelle de Parme,
Ila nommé Don-Jean-Baptifte Rezzonico , l'un
de fes neveux , pour porter ce préfent à cette
Princeffe,
Le Pape a déclaré qu'il deſtinoit la Roſe-d'Or ,
qu'il bénit , fuivant la coutume , le premier Di
manche de Carême, à l'Infante- Habelle de Parme,
Ila nommé Don-Jean-Baptifte Rezzonico , l'un
de fes neveux , pour porter ce préfent à cette
Princeffe,
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604
p. 207-208
De PARIS, le 4 Octobre.
Début :
Le 21 du mois dernier, on fit la Dédicace de l'Eglise Paroissiale [...]
Mots clefs :
Église, Dédicace, Évêque, Clergé, Monseigneur le Dauphin, Madame la Dauphine, Archevêque
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texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 4 Octobre.
De PARIS , le 4 Octobre,
Le 21 du mois dernier , on fit la Dédicace de
l'Eglife Paroiffiale de Choifi- le- Roi : cette Eglife
fur dédiée fous l'invocation de Saint Louis , Roi
de France , & de Saint Nicolas , Evêque de Myrre.
Cette Cérémonie fut faite par l'Archevêque de
Paris , affifté des Archevêques d'Aries , de Tours ,
de Befançon , de Touloufe , d'Alby , & des Evêques
de Grenoble , de Chartres , d'Orléans , de
208 MERCURE DE FRANCE.
Meaux , de Metz & d'Autun , en qualité de
Co-Confécrateurs . Les autres Evêques qui fe trouvoient
ici y affiftérent avec les Agens Généraux
du Clergé , fur l'invitation qui leur en avoit été
faite de la part de Sa Majefté. Le Roi , la Reine ,
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine ,
& Mefdames , affifterent à cette Cérémonie.
L'Archevêque de Paris , les Archevêques & Evêques
Co-Confécrateurs , les autres Evêques qui
avoient affifté à la Cérémonie , & les deux Agens
Généraux du Clergé , eurent l'honneur de dîner
avec Sa Majesté .
Le 21 du mois dernier , on fit la Dédicace de
l'Eglife Paroiffiale de Choifi- le- Roi : cette Eglife
fur dédiée fous l'invocation de Saint Louis , Roi
de France , & de Saint Nicolas , Evêque de Myrre.
Cette Cérémonie fut faite par l'Archevêque de
Paris , affifté des Archevêques d'Aries , de Tours ,
de Befançon , de Touloufe , d'Alby , & des Evêques
de Grenoble , de Chartres , d'Orléans , de
208 MERCURE DE FRANCE.
Meaux , de Metz & d'Autun , en qualité de
Co-Confécrateurs . Les autres Evêques qui fe trouvoient
ici y affiftérent avec les Agens Généraux
du Clergé , fur l'invitation qui leur en avoit été
faite de la part de Sa Majefté. Le Roi , la Reine ,
Monfeigneur le Dauphin , Madame la Dauphine ,
& Mefdames , affifterent à cette Cérémonie.
L'Archevêque de Paris , les Archevêques & Evêques
Co-Confécrateurs , les autres Evêques qui
avoient affifté à la Cérémonie , & les deux Agens
Généraux du Clergé , eurent l'honneur de dîner
avec Sa Majesté .
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Résumé : De PARIS, le 4 Octobre.
Le 21 septembre, l'église paroissiale de Choisy-le-Roi a été dédiée sous la protection de Saint Louis et Saint Nicolas. La cérémonie, présidée par l'archevêque de Paris, a réuni plusieurs archevêques et évêques. Le roi, la reine, le dauphin, la dauphine et Mesdames y ont assisté. Un dîner a suivi avec Sa Majesté.
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605
p. 57-59
AUTRE.
Début :
Mon nom seul, dans l'âme du Sage, [...]
Mots clefs :
Fanatisme
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texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
MOND Ó N nom feul , dans l'âme du Sage ,
Imprimé une juſte terreur.
Sous un mafque impofant , exerçant ma fureur ,
Des malheurs les plus grands je retrace l'image :
Enfin je fuis un monftre affreux .
Dans la main de celui qui lance le Tonnerre ,
Sâchez -le , habitans de la terre ,
Il n'eft fléau plus dangereux .
Rien ne peut échapper à ma jalouſe rage;
Cv
58 MERCURE DE FRANCE
Un aveugle tranfport fait mon unique loi ,.
Et fouvent j'entraîne avec moi
La mort, le fang & le carnage.
Que dis-je , il eft peu de climats ,
Où ma déteftable manie ,
N'ait excité le peuple à d'étranges combats
Témoins , & l'Europe & l'Afic.
Du fang , comme de l'amitié ,
J'étouffe le cri reſpectable ;
Quelquefois même fans pitié ,
Pour l'objet le plus cher , je fuis inexorable.
Fuis donc , me dites-vous , Lecteur ,
Monftre garde- toi de paroître:
Tu ne me remplis que d'horreur ,
Et je commence à te connoître.
Hé bien , foit ; achevez. Dans la combinaiſon
Dès neufpieds feulement qui compoſent mon être,
Vous trouverez d'abord ce qu'en une maiſon
On apperçoit bientôt quand on déplaît au Maîtres
Dans l'Inde , un Royaume fameux ;
De plus , une douce monture ;
Un nom commun aux Bienheureux ;
L'espéce humaine en mignature ;
L'arrière- petit-fils du plus fage des Rois 5.
Le mont d'où l'Eternel , dans l'éclat redoutable
De la gloire , aux Hébreux voulut dicter les loix
Un Héréfiarque exécrable ;
Du bien , l'ennemi furieux
Toujours amans, toujours aimes : Surlafoi
W
W
d'une tendre amie Vous n'êtes jamais allar =
W
- més: Parmi vous la plus courte absence
Finitpar le pluspromptretour , Toujours la
vive impatienceVous prete l'aile de l'amour.
Gravepar M Charpentie.
Imprimépar Tournelle
Louré.
8
Que d'une felicite pure Vousjouis
W
-sés dans vos plaisirs, Bergers dont la sim
W
-ple.nature Forme et remplit tous les de=
= sirsjamais lafortune volage Ne corrompt
W
de sidoux transports: L'amour seul obtient
votre hommage, C'est le Dieu de tous vostre
Majeur. W
-sors . Sans trouble vous passes
W
la vi
DECEMBRE. 1760 12
Une Rivière en Franconie ;
Chez les Juifs un nom odieux -
Du Monde une belle parties
Un membre du corps ; un fléau
De l'Egypte jadis , la Ville capitale
Ce qui refte de l'homme , en entrant au tombeau
L'Office dont l'heure fatale
Fait gémir le Chanoine , & l'arrache au repos
De Noé l'un des fils; une étoffe eftimable ;
Et pour finir tous ces propos , "
Chez les gens de bon goût , un être infupporabler
Par M.l'Abbé RIMBER F.
MOND Ó N nom feul , dans l'âme du Sage ,
Imprimé une juſte terreur.
Sous un mafque impofant , exerçant ma fureur ,
Des malheurs les plus grands je retrace l'image :
Enfin je fuis un monftre affreux .
Dans la main de celui qui lance le Tonnerre ,
Sâchez -le , habitans de la terre ,
Il n'eft fléau plus dangereux .
Rien ne peut échapper à ma jalouſe rage;
Cv
58 MERCURE DE FRANCE
Un aveugle tranfport fait mon unique loi ,.
Et fouvent j'entraîne avec moi
La mort, le fang & le carnage.
Que dis-je , il eft peu de climats ,
Où ma déteftable manie ,
N'ait excité le peuple à d'étranges combats
Témoins , & l'Europe & l'Afic.
Du fang , comme de l'amitié ,
J'étouffe le cri reſpectable ;
Quelquefois même fans pitié ,
Pour l'objet le plus cher , je fuis inexorable.
Fuis donc , me dites-vous , Lecteur ,
Monftre garde- toi de paroître:
Tu ne me remplis que d'horreur ,
Et je commence à te connoître.
Hé bien , foit ; achevez. Dans la combinaiſon
Dès neufpieds feulement qui compoſent mon être,
Vous trouverez d'abord ce qu'en une maiſon
On apperçoit bientôt quand on déplaît au Maîtres
Dans l'Inde , un Royaume fameux ;
De plus , une douce monture ;
Un nom commun aux Bienheureux ;
L'espéce humaine en mignature ;
L'arrière- petit-fils du plus fage des Rois 5.
Le mont d'où l'Eternel , dans l'éclat redoutable
De la gloire , aux Hébreux voulut dicter les loix
Un Héréfiarque exécrable ;
Du bien , l'ennemi furieux
Toujours amans, toujours aimes : Surlafoi
W
W
d'une tendre amie Vous n'êtes jamais allar =
W
- més: Parmi vous la plus courte absence
Finitpar le pluspromptretour , Toujours la
vive impatienceVous prete l'aile de l'amour.
Gravepar M Charpentie.
Imprimépar Tournelle
Louré.
8
Que d'une felicite pure Vousjouis
W
-sés dans vos plaisirs, Bergers dont la sim
W
-ple.nature Forme et remplit tous les de=
= sirsjamais lafortune volage Ne corrompt
W
de sidoux transports: L'amour seul obtient
votre hommage, C'est le Dieu de tous vostre
Majeur. W
-sors . Sans trouble vous passes
W
la vi
DECEMBRE. 1760 12
Une Rivière en Franconie ;
Chez les Juifs un nom odieux -
Du Monde une belle parties
Un membre du corps ; un fléau
De l'Egypte jadis , la Ville capitale
Ce qui refte de l'homme , en entrant au tombeau
L'Office dont l'heure fatale
Fait gémir le Chanoine , & l'arrache au repos
De Noé l'un des fils; une étoffe eftimable ;
Et pour finir tous ces propos , "
Chez les gens de bon goût , un être infupporabler
Par M.l'Abbé RIMBER F.
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606
p. 195-197
« Les RR. Péres Bénédictins de l'Abbaye de Saint Laumer, de la Congrégation [...] »
Début :
Les RR. Péres Bénédictins de l'Abbaye de Saint Laumer, de la Congrégation [...]
Mots clefs :
Abbaye, Congrégation, Messe, Soldats morts à la guerre, Service, Sanctuaire, Grand-messe, Diacres, Religieux
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texteReconnaissance textuelle : « Les RR. Péres Bénédictins de l'Abbaye de Saint Laumer, de la Congrégation [...] »
Les RR. Péres Bénédictins de l'Abbaye de Saint
Laumer , de la Congrégation de Saint Maur ,
Ville & Diocèfe de Blois , pour fatisfaire aux Réglemens
de leur dernier Chapitre , ont fait , le
du préfent mois de Novembre , le Service folem
nel pour le repos de l'âme de Meffieurs les Offi
ciers & Soldats, tués dans la guerre actuelle . Ces
Religieux , pour témoigner leur zéle à s'acquitter
I ij
196 MERCURE DE FRANCE
de ce qu'ils peuvent , felon leur état , ont fait
ce Service avec toute la folemnité poffible . Comme
tous les grands & les petits font intéreſſés aux
pertes inféparables d'une action , y ayant des parens
ou amis , ils ont fait inviter par billets imprimés
tous les Habitans de la Ville . Ce Service
a été annoncé le 4 par le fon des cloches , qui
ont fonné à midi , à fept heures du foir , &
le lendemain à fix du matin , pendant une heure
à chaque fois ; le Choeur & le Sanctuaire de leur
Eglife étoient tendus en noir de la hauteur de douze
pieds au milieu s'élevoit un Catafalque haut de
quinze pieds , illuminé de plus de cent cierges.
La Grand'- Meffe a été célébrée par le Prieur de
l'Abbaye , avec les Diacre & Soûdiacre. Elle a
été entonnée par le premier Chantre , avec fon
bâton de dignité , accompagné de les deux Sous-
Chantres , & a été pourfuivie par les Religieux du
Choeur , avec deux Serpents que Meſſieurs de la
Cathédrale de Blois fe font fait un plaifir d'accor--
der à la demande des Religieux. La Profe Dies
ira , &c. a été chantée , à l'alternative avec le
Choeur , par le Sous - Chantre avec fon bâton de
dignité , accompagné de deux autres Religieux
tous trois en chappe de velours noir , A la fin de
la Melle , quatre Religieux Prêtres , y compris le
Prieur , tous revêtus d'aube , étole & chappes de
velours noir , ont fait les quatre Abfoutes qui ,
feules , ont duré près d'une heure.
On peut dire qu'on ne peut pas afſiſter à un
Office qui puille fe faire , de la part de ces Religieux
, avec plus de fageffe , de modeſție & de
gravité de chant ; comme également on doit ajoûter
que la piété , la dévotion & le recueillement
des affiftans , étoient capables d'en infpirer aux
plus indifférens. Tout s'eft paflé avec ordre , décence
& fans trouble. Meffieurs de l'Hôtel- deDECEMBRE
1760. 107
Ville ont eu la politeffe d'accorder aux Religieux
des Soldats de leur garde , pour empêcher la cokue
& maintenir le bon ordre.
Tout ce qu'il y a de grands & petits à Blois y ont
affifté. On y a vu des Chanoines de la Cathédrale ,
des Curés , Vicaires , & beaucoup d'autres Ecclé .
fiaftiques ; comme aufli Chanoines Réguliers , Jacobins
, Cordeliers , Minimes , Capucins. M. le
Premier Président de la Chambre des Comptes ,
& d'autres Membres de cette Cour , s'y font trouvés
; comme auffi des Membres du Préfidial
de la Cour des Aydes & de la Chambre de Ville ;
il y avoit beaucoup de Nobleffe , anciens Officiers ,
quantité de Meffieurs & Dames de diftinction , &
un nombre très-grand de tout état. Nifi enim eos refurecturos fperaret , fuperfluum
Videretur & vanum orare pro mortuiss
Laumer , de la Congrégation de Saint Maur ,
Ville & Diocèfe de Blois , pour fatisfaire aux Réglemens
de leur dernier Chapitre , ont fait , le
du préfent mois de Novembre , le Service folem
nel pour le repos de l'âme de Meffieurs les Offi
ciers & Soldats, tués dans la guerre actuelle . Ces
Religieux , pour témoigner leur zéle à s'acquitter
I ij
196 MERCURE DE FRANCE
de ce qu'ils peuvent , felon leur état , ont fait
ce Service avec toute la folemnité poffible . Comme
tous les grands & les petits font intéreſſés aux
pertes inféparables d'une action , y ayant des parens
ou amis , ils ont fait inviter par billets imprimés
tous les Habitans de la Ville . Ce Service
a été annoncé le 4 par le fon des cloches , qui
ont fonné à midi , à fept heures du foir , &
le lendemain à fix du matin , pendant une heure
à chaque fois ; le Choeur & le Sanctuaire de leur
Eglife étoient tendus en noir de la hauteur de douze
pieds au milieu s'élevoit un Catafalque haut de
quinze pieds , illuminé de plus de cent cierges.
La Grand'- Meffe a été célébrée par le Prieur de
l'Abbaye , avec les Diacre & Soûdiacre. Elle a
été entonnée par le premier Chantre , avec fon
bâton de dignité , accompagné de les deux Sous-
Chantres , & a été pourfuivie par les Religieux du
Choeur , avec deux Serpents que Meſſieurs de la
Cathédrale de Blois fe font fait un plaifir d'accor--
der à la demande des Religieux. La Profe Dies
ira , &c. a été chantée , à l'alternative avec le
Choeur , par le Sous - Chantre avec fon bâton de
dignité , accompagné de deux autres Religieux
tous trois en chappe de velours noir , A la fin de
la Melle , quatre Religieux Prêtres , y compris le
Prieur , tous revêtus d'aube , étole & chappes de
velours noir , ont fait les quatre Abfoutes qui ,
feules , ont duré près d'une heure.
On peut dire qu'on ne peut pas afſiſter à un
Office qui puille fe faire , de la part de ces Religieux
, avec plus de fageffe , de modeſție & de
gravité de chant ; comme également on doit ajoûter
que la piété , la dévotion & le recueillement
des affiftans , étoient capables d'en infpirer aux
plus indifférens. Tout s'eft paflé avec ordre , décence
& fans trouble. Meffieurs de l'Hôtel- deDECEMBRE
1760. 107
Ville ont eu la politeffe d'accorder aux Religieux
des Soldats de leur garde , pour empêcher la cokue
& maintenir le bon ordre.
Tout ce qu'il y a de grands & petits à Blois y ont
affifté. On y a vu des Chanoines de la Cathédrale ,
des Curés , Vicaires , & beaucoup d'autres Ecclé .
fiaftiques ; comme aufli Chanoines Réguliers , Jacobins
, Cordeliers , Minimes , Capucins. M. le
Premier Président de la Chambre des Comptes ,
& d'autres Membres de cette Cour , s'y font trouvés
; comme auffi des Membres du Préfidial
de la Cour des Aydes & de la Chambre de Ville ;
il y avoit beaucoup de Nobleffe , anciens Officiers ,
quantité de Meffieurs & Dames de diftinction , &
un nombre très-grand de tout état. Nifi enim eos refurecturos fperaret , fuperfluum
Videretur & vanum orare pro mortuiss
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Résumé : « Les RR. Péres Bénédictins de l'Abbaye de Saint Laumer, de la Congrégation [...] »
Les Révérends Pères Bénédictins de l'Abbaye de Saint-Laumer, de la Congrégation de Saint-Maur, à Blois, ont célébré un service solennel en novembre pour honorer les officiers et soldats tués lors de la guerre actuelle. Conforme aux règlements de leur dernier chapitre, ce service a été réalisé avec toute la solennité possible. Les religieux ont invité tous les habitants de la ville par des billets imprimés, soulignant l'impact des pertes de la guerre sur chacun. Le service a été annoncé par le son des cloches à des heures précises. L'église était tendue de noir, avec un catafalque illuminé de plus de cent cierges. La grand-messe a été célébrée par le Prieur, assisté du Diacre et du Sous-Diacre, et chantée par les religieux du chœur avec des instruments prêtés par la cathédrale de Blois. La prière Dies irae a été chantée alternativement par le Sous-Chantre et le chœur. Quatre prêtres ont prononcé les absoutes, qui ont duré près d'une heure. L'office a été marqué par la sagesse, la modestie et la gravité du chant des religieux, ainsi que par la piété et la dévotion des assistants. L'ordre et la décence ont été maintenus grâce à la présence de soldats de la garde de l'Hôtel de Ville. De nombreux dignitaires, ecclésiastiques et laïcs, y compris des membres de la noblesse et des officiers, ont assisté à ce service.
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607
p. 49
ENIGME.
Début :
Lecteur, me connois-tu ? dans le siécle où nous sommes, [...]
Mots clefs :
Tonsure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
EN KG M E.
ECTEUR , me confiois- tu ? dans le fiécle où nous
fommes ,
De la tranquillité , je fuis le vrai chemin ;
Je ne m'attache qu'à des hommes ,
Je fuis de genre féminin ;
D'un cercle j'ai la figure ;
Qui me porte ne me voit pass
Je ne fuis point une parure ,
Cependant j'ai beaucoup d'appas ;
Car je puis , avec afurance ,
Me vanter que tous les ans ,
Je nourris dans la feule France ,
Sans grand travail , plus d'un millier de gens.
RETOUT , Etudiant en Droit à Caën.
ECTEUR , me confiois- tu ? dans le fiécle où nous
fommes ,
De la tranquillité , je fuis le vrai chemin ;
Je ne m'attache qu'à des hommes ,
Je fuis de genre féminin ;
D'un cercle j'ai la figure ;
Qui me porte ne me voit pass
Je ne fuis point une parure ,
Cependant j'ai beaucoup d'appas ;
Car je puis , avec afurance ,
Me vanter que tous les ans ,
Je nourris dans la feule France ,
Sans grand travail , plus d'un millier de gens.
RETOUT , Etudiant en Droit à Caën.
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609
p. 60-61
LOGOGRYPHE. A M. CHALUMEAU de S. Domingue, Auteur de celui sur le mot Réponse, qu'il m'a adressé dans le Mercure de Juin dernier.
Début :
Par des bagatelles souvent [...]
Mots clefs :
Relique
610
p. 73-80
DISSERTATION de M. de SAINT-FOIX, au sujet de la Statue Equestre d'un de nos Rois, qui est dans l'Eglise de Nôtre-Dame de Paris.
Début :
M. le Président Heinaut dit qu'en mémoire de la victoire que Philippe [...]
Mots clefs :
Statue équestre, Nécrologe, Église de Notre-Dame de Paris, Cheval, Chroniques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DISSERTATION de M. de SAINT-FOIX, au sujet de la Statue Equestre d'un de nos Rois, qui est dans l'Eglise de Nôtre-Dame de Paris.
NOUVELLES LITTERAIRES.
DISSERTATION de M. de SAINTFOIX
, au fujet de la Statue Equeftre
d'un de nos Rois , qui eft dans
l'Eglife de Notre-Dame de Paris.
M. le Préfident Heinaut dit qu'en
mémoire de la victoire que Philippe
le Bel avoit remportée fur les Flamans
à Mons en Puelle , le 18 Août
1304 , on éleva à Notre- Dame une Statue
équestre de ce Prince , & qu'il fonda
une rente de cent livres à l'Eglife
de Notre- Dame de Paris. Il y a eu ,
ajoute- t-il , des méprifes fur ce monument
que quelques Auteurs , & entr'autres
Nicole Gilles , ont attribué à Philippe
de Valois ; mais pour s'aflurer
de la vérité du fait , il n'y a qu'à lire le
Nécrologe de l'Eglife de Notre-Dame
de Paris , ainfi que la fixiéme Leçon
du Breviaire de Paris , où il eft fait
commémoration de cette victoire au 18
I. Vol.
D
74 MERCURE DE FRANCE.
Août , jour auquel fe donna la bataille
de Mons en Puelle , au lieu que celle
de Caffel, fe donna le
23 Août.
M. Le Préfident Heinaut ne s'eft
pas
fans doute fouvenu qu'un Hiftorien ,
témoin oculaire & qui a écrit l'hiſtoire
de fon temps depuis 1301 jufqu'en
1340 , en parlant de Philippe le Bel &
de la bataille de Mons en Puelle , dit
fimplement que ce Prince , en actions
de grâces de cette victoire , fit des fondations
à Nôtre-Dame , à S. Denis &
dans plufieurs autres Eglifes ; au lieu
que ce même Historien , en parlant
de Philippe de Valois & de la bataille
de Caffel , dit que Philippe de Valois ,
à fon retour en France , alla à S. Denis
& enfuite à Nôtre-Dame de Paris , où
il monta fur le même cheval & fe fit
armer des mêmes armes qu'il avoit
dans le combat , & les préfenta en offrande
à la Sainte Vierge : Rex vere
(Philippus ** Valefius ) in Francia exiftens
, beatum Dionifuum primitus devote
& humiliter vifitavit , & poftea ivit Parifios
, & Ecclefiam Beatæ Mariæ ingreffus
coram imagine eifdem armis
quibus in bello armatus fuerat , fe armari
fecit & fuper equum cui exiftenti
* Continuat. Guill . de Nangis , p. 61.6.
** Continuat. Guill, de Nangis , p . 737•
JANVIER. 1763. 75
in bello infederat , afcenfus , Bear
Mariæ cui fe in hoc belli periculo facturum
dona voverat , Ecclefiæ ejufdem
arma & equum deferens , devotiffime
præfentavit , eidem de tanti evafione periculi
gratias agens.
On prétend que s'il y a dans quelques
manufcrits ivit Parifios , il y a dans
d'autres ivit Carnutum , c'est-à-dire à
Chartres , & que ce fut dans l'Eglife de
Chartres que Philippe de Valois entra à
cheval , & fit l'offrande de fon cheval
& de fes armes , comme Philippe le Bel
avoit fait vingt- quatre ans auparavant
dans l'Eglife Cathédrale de Paris . Mais
eft-il naturel que l'Hiftorien contemporain
de ces deux Princes,ayant rapporté
l'action de Philippe de Valois , n'eût pas
parlé de la même action faite par Philippe
le Bel , fur- tout lorfqu'il fait mention
des fondations que fit Philippe le
Bel en mémoire & reconnoiffance de
la victoire qu'il avoit remportée à Mons
en Puelle ?
Joignons à ce témoignage de l'hiftorien
contemporain , celui d'un manufcrit
qui paroît être de 1360 , cotté H ,
numero 22 , & faifant partie des manufcrits
que le Chapitre de Notre-Dame
a donnés au Roi : il y eft dit que Phi-
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
>
lippe de Valois , après la bataille de Caffel
, l'an 1328 , entra tout arméfurfon
deftrier en l'Eglife de Notre- Dame de
Paris & lui offrit ledit cheval & fes
armes en oblation , la remerciant de la
victoire qu'il avoit obtenue par fon interceffion
; & que la repréfentation dudit
Roi eft affife fur deux piliers devant l'image
de ladite Dame , en la Nef de ladite
Eglife.
On peut encore ajouter à ces autorités
, celle des grandes Chroniques de
France , manufcrit de l'an 1380 : elles
difent que Philippe de Valois monta fur
fon deftrier , & ainfi entra dans l'Eglife
de Notre-Dame de Paris , & très - dévotement
la remercia , & lui préfenta ledit
cheval fur lequel il étoit monté , & toutes
fes armures.
Á l'égard du Nécrologe de l'Eglife A
de Nôtre- Dame de Paris , il y eft fimplement
parlé d'une fondation de cent livres
de rente , faite par Philippe le Bel en
actions de graces de la victoire qu'il
avoit remportée à Mons en Puelle ; &
comme il n'y eft point dit que ce Prince
entra dans l'Eglife de Notre - Dame à
cheval , & qu'il fit l'offrande de fon
cheval & de fes armes à la Vierge
c'eft encore une preuve que ce ne fut
point lui , mais Philippe de Valois qui
JANVIER. 1763. 77
entra de la forte dans cette Eglife , &
qui fit cette offrande. L'apoftille qui eft
à la marge de ce Nécrologe , eft d'un
ftyle & d'une écriture très-moderne , &
par conféquent ne prouve rien.
Je conviens que les nouveaux Breviaires
de Paris portent : Philippus Pulcher
reverfus poftea Lutetiam , in ejufdem
Bafilicæ pronao ftatuamfuam equeftrem
, eamque armatam coram Beatæ
Virginis imagine , in perenne collati beneficii
monumentum , erigi voluit. Mais
dans les anciens Breviaires il n'y a que
ces mots , in Ecclefia Parifienfi , propter
commemorationem victoria Philippi Pulchri
, fit duplum. Non feulement on
n'y trouve pas les trois leçons qu'on a
faites & inférées pour Philippe le Bel
dans les nouveaux Breviaires , mais au
contraire on trouve les deux Leçons
fuivantes :
*
LECTIO QUINTA.
Quod intelligens gloriofa memoriæ
Rex Philippus Valefius , cum opitulante
Deo per merita Beata Virginis
Matris , infignem victoriam de rebellibus
Flandris obtinuiffet , quæ contigit
anno 1328 , acturus Deo & Sanc-
* Breviar. Ecclefia Parifienfis. Festa Augufti ,
anno 1584.
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
tæ Virgini gratias , triumphans & equitans
Ecclefiam Beata Maria Parifiis
ingreffus eft , non vaná oftentatione elatus
, fed Deo , per quem de ancipiti bello
evaferat , profunda humilitate fubjectus.
LECTIO SEXTA.
Itaque & æquum & arma in quibus
vicerat , gloriofiffimae Virgini devovit :
atque ut teftimonium tanti beneficii pofteritati
relinqueret , ftatuit ut infra octavam
affumptionis ejufdem genitricis
Dei , dies ifta duplo celebrior haberetur
, & propter affumptionis Beatæ Mariæ
folemnitatem , & propter tanta victoriæ
nullis abolendam temporibus memoriam.
On demandera fans doute pourquoi
ces changemens dans les nouveaux breviaires
? je répondrai que je n'en fais pas
la raifon ; mais que de mauvais efprits
pourroient s'imaginer qu'attendu la rente
de cent livres fondée par Philippe le
Bel , pour qu'on fit commémoration de
fa victoire , on a jugé que ce Prince méritoit
qu'on fe fouvînt de lui ; au lieu
qu'on a cru qu'on pouvoit enfin oublier
Philippe de Valois , qui n'avoit donné
àl'Eglife que fes armes & fon cheval .
Dans le récit de la bataille de Caffel
on voit que l'attaque des ennemis fut
affez foudaine & imprévue ; mais que
JANVIER. 1763. 79
cependant Philippe de Valois eut le
temps de s'armer à moitié & de monter
à cheval ; au lieu qu'à la bataille de
Mons en Puelle , Philippe le Bel fut
furpris dans fa tente & combattit à pied
jufqu'à ce que plufieurs Seigneurs étant
accourus a fon fecours , il eut le temps
de monter à cheval. Or , s'il avoit voulu
qu'on mit fa ftatue à Notre - Dame , il
n'eft pas douteux qu'il s'y feroit fait repréfenter
à pied , comme au moment
du plus grand danger , & par conféquent
le plus glorieux pour lui. Je fais
cette remarque * en réponſe à ce qu'a dit
Moreau de Mautour qui , pour foutenir fon
opinion , fe déguife à lui- même les faits .
Je crois que tout ce que je viens de
rapporter doit déterminer à changer
l'infcription nouvelle qu'on a mife à
Notre-Dame , & à y mettre : Rex Philippus
Valefius , &c. au lieu de Rex Philippus
Pulcher. D'ailleurs on a eu tort
de critiquer la fin de cette infcription
& de dire qu'il n'eft pas vraisemblable
qu'un Roi foit entré dans une Eglife
à cheval , parce que cela auroit été
trop indécent. Une pareille critique décéle
un homme peu verfé dans l'étude de
notre hiftoire & de nos anciennes moeurs
* Mém, de l'Acad. des Infcript. T. 3. p. 299.
Div
80 MERCURE DE FRANCE.
*
& coutumes ; il y auroit vu qu'au fervice
fait à S. Denis , en 1389, pour Ber
trand Duguefclin , par l'ordre de Charles
VI , les Chevaliers qui menoient le deuil
entrerent dans l'Eglife fur des chevaux
caparaçonnés de noir , & que l'Evêque
qui célébroit la Meffe , defcendit de l'Autel
après l'Evangile ; & que s'étant placé
à la porte du choeur , il reçut l'offrande
des chevaux , en leur mettant la main
fur la tête.
DISSERTATION de M. de SAINTFOIX
, au fujet de la Statue Equeftre
d'un de nos Rois , qui eft dans
l'Eglife de Notre-Dame de Paris.
M. le Préfident Heinaut dit qu'en
mémoire de la victoire que Philippe
le Bel avoit remportée fur les Flamans
à Mons en Puelle , le 18 Août
1304 , on éleva à Notre- Dame une Statue
équestre de ce Prince , & qu'il fonda
une rente de cent livres à l'Eglife
de Notre- Dame de Paris. Il y a eu ,
ajoute- t-il , des méprifes fur ce monument
que quelques Auteurs , & entr'autres
Nicole Gilles , ont attribué à Philippe
de Valois ; mais pour s'aflurer
de la vérité du fait , il n'y a qu'à lire le
Nécrologe de l'Eglife de Notre-Dame
de Paris , ainfi que la fixiéme Leçon
du Breviaire de Paris , où il eft fait
commémoration de cette victoire au 18
I. Vol.
D
74 MERCURE DE FRANCE.
Août , jour auquel fe donna la bataille
de Mons en Puelle , au lieu que celle
de Caffel, fe donna le
23 Août.
M. Le Préfident Heinaut ne s'eft
pas
fans doute fouvenu qu'un Hiftorien ,
témoin oculaire & qui a écrit l'hiſtoire
de fon temps depuis 1301 jufqu'en
1340 , en parlant de Philippe le Bel &
de la bataille de Mons en Puelle , dit
fimplement que ce Prince , en actions
de grâces de cette victoire , fit des fondations
à Nôtre-Dame , à S. Denis &
dans plufieurs autres Eglifes ; au lieu
que ce même Historien , en parlant
de Philippe de Valois & de la bataille
de Caffel , dit que Philippe de Valois ,
à fon retour en France , alla à S. Denis
& enfuite à Nôtre-Dame de Paris , où
il monta fur le même cheval & fe fit
armer des mêmes armes qu'il avoit
dans le combat , & les préfenta en offrande
à la Sainte Vierge : Rex vere
(Philippus ** Valefius ) in Francia exiftens
, beatum Dionifuum primitus devote
& humiliter vifitavit , & poftea ivit Parifios
, & Ecclefiam Beatæ Mariæ ingreffus
coram imagine eifdem armis
quibus in bello armatus fuerat , fe armari
fecit & fuper equum cui exiftenti
* Continuat. Guill . de Nangis , p. 61.6.
** Continuat. Guill, de Nangis , p . 737•
JANVIER. 1763. 75
in bello infederat , afcenfus , Bear
Mariæ cui fe in hoc belli periculo facturum
dona voverat , Ecclefiæ ejufdem
arma & equum deferens , devotiffime
præfentavit , eidem de tanti evafione periculi
gratias agens.
On prétend que s'il y a dans quelques
manufcrits ivit Parifios , il y a dans
d'autres ivit Carnutum , c'est-à-dire à
Chartres , & que ce fut dans l'Eglife de
Chartres que Philippe de Valois entra à
cheval , & fit l'offrande de fon cheval
& de fes armes , comme Philippe le Bel
avoit fait vingt- quatre ans auparavant
dans l'Eglife Cathédrale de Paris . Mais
eft-il naturel que l'Hiftorien contemporain
de ces deux Princes,ayant rapporté
l'action de Philippe de Valois , n'eût pas
parlé de la même action faite par Philippe
le Bel , fur- tout lorfqu'il fait mention
des fondations que fit Philippe le
Bel en mémoire & reconnoiffance de
la victoire qu'il avoit remportée à Mons
en Puelle ?
Joignons à ce témoignage de l'hiftorien
contemporain , celui d'un manufcrit
qui paroît être de 1360 , cotté H ,
numero 22 , & faifant partie des manufcrits
que le Chapitre de Notre-Dame
a donnés au Roi : il y eft dit que Phi-
Dij
76 MERCURE DE FRANCE.
>
lippe de Valois , après la bataille de Caffel
, l'an 1328 , entra tout arméfurfon
deftrier en l'Eglife de Notre- Dame de
Paris & lui offrit ledit cheval & fes
armes en oblation , la remerciant de la
victoire qu'il avoit obtenue par fon interceffion
; & que la repréfentation dudit
Roi eft affife fur deux piliers devant l'image
de ladite Dame , en la Nef de ladite
Eglife.
On peut encore ajouter à ces autorités
, celle des grandes Chroniques de
France , manufcrit de l'an 1380 : elles
difent que Philippe de Valois monta fur
fon deftrier , & ainfi entra dans l'Eglife
de Notre-Dame de Paris , & très - dévotement
la remercia , & lui préfenta ledit
cheval fur lequel il étoit monté , & toutes
fes armures.
Á l'égard du Nécrologe de l'Eglife A
de Nôtre- Dame de Paris , il y eft fimplement
parlé d'une fondation de cent livres
de rente , faite par Philippe le Bel en
actions de graces de la victoire qu'il
avoit remportée à Mons en Puelle ; &
comme il n'y eft point dit que ce Prince
entra dans l'Eglife de Notre - Dame à
cheval , & qu'il fit l'offrande de fon
cheval & de fes armes à la Vierge
c'eft encore une preuve que ce ne fut
point lui , mais Philippe de Valois qui
JANVIER. 1763. 77
entra de la forte dans cette Eglife , &
qui fit cette offrande. L'apoftille qui eft
à la marge de ce Nécrologe , eft d'un
ftyle & d'une écriture très-moderne , &
par conféquent ne prouve rien.
Je conviens que les nouveaux Breviaires
de Paris portent : Philippus Pulcher
reverfus poftea Lutetiam , in ejufdem
Bafilicæ pronao ftatuamfuam equeftrem
, eamque armatam coram Beatæ
Virginis imagine , in perenne collati beneficii
monumentum , erigi voluit. Mais
dans les anciens Breviaires il n'y a que
ces mots , in Ecclefia Parifienfi , propter
commemorationem victoria Philippi Pulchri
, fit duplum. Non feulement on
n'y trouve pas les trois leçons qu'on a
faites & inférées pour Philippe le Bel
dans les nouveaux Breviaires , mais au
contraire on trouve les deux Leçons
fuivantes :
*
LECTIO QUINTA.
Quod intelligens gloriofa memoriæ
Rex Philippus Valefius , cum opitulante
Deo per merita Beata Virginis
Matris , infignem victoriam de rebellibus
Flandris obtinuiffet , quæ contigit
anno 1328 , acturus Deo & Sanc-
* Breviar. Ecclefia Parifienfis. Festa Augufti ,
anno 1584.
D iij
78 MERCURE DE FRANCE.
tæ Virgini gratias , triumphans & equitans
Ecclefiam Beata Maria Parifiis
ingreffus eft , non vaná oftentatione elatus
, fed Deo , per quem de ancipiti bello
evaferat , profunda humilitate fubjectus.
LECTIO SEXTA.
Itaque & æquum & arma in quibus
vicerat , gloriofiffimae Virgini devovit :
atque ut teftimonium tanti beneficii pofteritati
relinqueret , ftatuit ut infra octavam
affumptionis ejufdem genitricis
Dei , dies ifta duplo celebrior haberetur
, & propter affumptionis Beatæ Mariæ
folemnitatem , & propter tanta victoriæ
nullis abolendam temporibus memoriam.
On demandera fans doute pourquoi
ces changemens dans les nouveaux breviaires
? je répondrai que je n'en fais pas
la raifon ; mais que de mauvais efprits
pourroient s'imaginer qu'attendu la rente
de cent livres fondée par Philippe le
Bel , pour qu'on fit commémoration de
fa victoire , on a jugé que ce Prince méritoit
qu'on fe fouvînt de lui ; au lieu
qu'on a cru qu'on pouvoit enfin oublier
Philippe de Valois , qui n'avoit donné
àl'Eglife que fes armes & fon cheval .
Dans le récit de la bataille de Caffel
on voit que l'attaque des ennemis fut
affez foudaine & imprévue ; mais que
JANVIER. 1763. 79
cependant Philippe de Valois eut le
temps de s'armer à moitié & de monter
à cheval ; au lieu qu'à la bataille de
Mons en Puelle , Philippe le Bel fut
furpris dans fa tente & combattit à pied
jufqu'à ce que plufieurs Seigneurs étant
accourus a fon fecours , il eut le temps
de monter à cheval. Or , s'il avoit voulu
qu'on mit fa ftatue à Notre - Dame , il
n'eft pas douteux qu'il s'y feroit fait repréfenter
à pied , comme au moment
du plus grand danger , & par conféquent
le plus glorieux pour lui. Je fais
cette remarque * en réponſe à ce qu'a dit
Moreau de Mautour qui , pour foutenir fon
opinion , fe déguife à lui- même les faits .
Je crois que tout ce que je viens de
rapporter doit déterminer à changer
l'infcription nouvelle qu'on a mife à
Notre-Dame , & à y mettre : Rex Philippus
Valefius , &c. au lieu de Rex Philippus
Pulcher. D'ailleurs on a eu tort
de critiquer la fin de cette infcription
& de dire qu'il n'eft pas vraisemblable
qu'un Roi foit entré dans une Eglife
à cheval , parce que cela auroit été
trop indécent. Une pareille critique décéle
un homme peu verfé dans l'étude de
notre hiftoire & de nos anciennes moeurs
* Mém, de l'Acad. des Infcript. T. 3. p. 299.
Div
80 MERCURE DE FRANCE.
*
& coutumes ; il y auroit vu qu'au fervice
fait à S. Denis , en 1389, pour Ber
trand Duguefclin , par l'ordre de Charles
VI , les Chevaliers qui menoient le deuil
entrerent dans l'Eglife fur des chevaux
caparaçonnés de noir , & que l'Evêque
qui célébroit la Meffe , defcendit de l'Autel
après l'Evangile ; & que s'étant placé
à la porte du choeur , il reçut l'offrande
des chevaux , en leur mettant la main
fur la tête.
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Résumé : DISSERTATION de M. de SAINT-FOIX, au sujet de la Statue Equestre d'un de nos Rois, qui est dans l'Eglise de Nôtre-Dame de Paris.
Le texte aborde la controverse entourant la statue équestre d'un roi français située dans l'église Notre-Dame de Paris. M. le Président Heinaut affirme que cette statue commémore la victoire de Philippe le Bel à Mons-en-Pévèle le 18 août 1304, et qu'il a fondé une rente de cent livres pour cette église. Cependant, Nicole Gilles et d'autres auteurs attribuent cette statue à Philippe de Valois, vainqueur de la bataille de Cassel le 23 août 1328. Pour clarifier cette confusion, plusieurs sources historiques sont mentionnées. Le Nécrologe de l'église Notre-Dame de Paris et le Breviaire de Paris font référence à la victoire de Philippe le Bel. Guillaume de Nangis, un historien contemporain, décrit les actions de grâce de Philippe le Bel après Mons-en-Pévèle et celles de Philippe de Valois après Cassel, où ce dernier offrit son cheval et ses armes à Notre-Dame de Paris. Les Grandes Chroniques de France confirment que Philippe de Valois entra à cheval dans l'église Notre-Dame après la bataille de Cassel et y offrit son cheval et ses armes. Le Nécrologe de Notre-Dame mentionne seulement la fondation de Philippe le Bel sans parler d'une offrande équestre, ce qui renforce l'idée que cette action fut réalisée par Philippe de Valois. Le texte critique les modifications apportées aux nouveaux Breviaires de Paris, qui attribuent la statue à Philippe le Bel, et plaide pour une correction de l'inscription afin de refléter correctement l'hommage rendu à Philippe de Valois. Il conclut en soulignant l'importance de respecter les coutumes historiques et les témoignages contemporains pour éviter les erreurs d'interprétation.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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611
p. 109-111
LA RELIGION VENGÉE, pour l'année 1763, ou Réfutation des Auteurs impies, Ouvrage périodique dédié à Monseigneur LE DAUPHIN.
Début :
Dès que cet Ouvrage parut en 1756 ou 1757, il reçut du Public un accueil [...]
Mots clefs :
Brièveté, Impiété , Religion
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA RELIGION VENGÉE, pour l'année 1763, ou Réfutation des Auteurs impies, Ouvrage périodique dédié à Monseigneur LE DAUPHIN.
LA RELIGION VENGÉE, pour l'année
1763 , ou Réfutation des Auteurs
impies , Ouvrage périodique dédié à
Monfeigneur LE DAUPHIN.
Dès que cet Ouvrage parut en 1756
ou 1757 , il reçut du Public un accueil
favorable. Parmi les Lecteurs bien inITO
MERCURE DE FRANCE.
>
tentionnés quelques -uns voudroient
qu'il fût moins férieux , & que les matieres
y fuffent traitées plus briévement :
mais comment concilier la plaifanterie
avec la gravité des fujets qu'on y traite ?
A l'égard de la brieveté , peut- être feroitil
à craindre qu'elle ne rendit l'ouvrage
fuperficiel , & qu'en n'infiftant pas affez
fur l'examen de chaque Livre , on ne
fit un Livre inutile. Il paroît donc que
les Auteurs de cette religieufe entrepriſe
ont eu envie de donner un corps complet
de réfutation des Ecrivains impies ,
& de le rendre folide & inftru&tif , plutôt
qu'amufant . Si cet Ouvrage n'eft pas
une digue affez puiffante pour arrêter le
débordement de l'impiété, c'eft du moins
une réclamation de la vérité contre le
menfonge , & un acte public qui interrompra
la préfcription de l'érreur.
Dans les dix-huit volumes déja imprimés
, les Auteurs de la Religion vengée
ont réfuté la plupart des écrits irréguliers
qui ont paru depuis Bayle jufqu'aux
Tuvres philofophiques du fameux Lamettrie
. Il refte encore affez de mauvais
Livres pour fournir pendant quelques
années au travail des Auteurs. Il faut
efpérer pourtant que la matiere de leur
critique deviendra plus itérile , & qu'ils
JANVIER. 1763 .
III
cefferont enfin de défendre la Religion ,
parce qu'on fe laffera de l'attaquer. C'eft
chez Chaubert , quai des Auguftins , &.
chez Hériffant , rue Neuve de Notre-
Dame , que fe trouvent ces dix - huit volumes.
On foufcrira déformais pour les
cahiers fuivans chez la veuve Brunet
rue baffe des Urfins , ou grand'Salle du
Palais , & chez le même Chaubert. Il y
aura , comme à l'ordinaire , quinze cahiers
par an , & le prix de la foufcription
eft de o livres pour Paris , & 12 liv . port
franc , pour la Province.
1763 , ou Réfutation des Auteurs
impies , Ouvrage périodique dédié à
Monfeigneur LE DAUPHIN.
Dès que cet Ouvrage parut en 1756
ou 1757 , il reçut du Public un accueil
favorable. Parmi les Lecteurs bien inITO
MERCURE DE FRANCE.
>
tentionnés quelques -uns voudroient
qu'il fût moins férieux , & que les matieres
y fuffent traitées plus briévement :
mais comment concilier la plaifanterie
avec la gravité des fujets qu'on y traite ?
A l'égard de la brieveté , peut- être feroitil
à craindre qu'elle ne rendit l'ouvrage
fuperficiel , & qu'en n'infiftant pas affez
fur l'examen de chaque Livre , on ne
fit un Livre inutile. Il paroît donc que
les Auteurs de cette religieufe entrepriſe
ont eu envie de donner un corps complet
de réfutation des Ecrivains impies ,
& de le rendre folide & inftru&tif , plutôt
qu'amufant . Si cet Ouvrage n'eft pas
une digue affez puiffante pour arrêter le
débordement de l'impiété, c'eft du moins
une réclamation de la vérité contre le
menfonge , & un acte public qui interrompra
la préfcription de l'érreur.
Dans les dix-huit volumes déja imprimés
, les Auteurs de la Religion vengée
ont réfuté la plupart des écrits irréguliers
qui ont paru depuis Bayle jufqu'aux
Tuvres philofophiques du fameux Lamettrie
. Il refte encore affez de mauvais
Livres pour fournir pendant quelques
années au travail des Auteurs. Il faut
efpérer pourtant que la matiere de leur
critique deviendra plus itérile , & qu'ils
JANVIER. 1763 .
III
cefferont enfin de défendre la Religion ,
parce qu'on fe laffera de l'attaquer. C'eft
chez Chaubert , quai des Auguftins , &.
chez Hériffant , rue Neuve de Notre-
Dame , que fe trouvent ces dix - huit volumes.
On foufcrira déformais pour les
cahiers fuivans chez la veuve Brunet
rue baffe des Urfins , ou grand'Salle du
Palais , & chez le même Chaubert. Il y
aura , comme à l'ordinaire , quinze cahiers
par an , & le prix de la foufcription
eft de o livres pour Paris , & 12 liv . port
franc , pour la Province.
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Résumé : LA RELIGION VENGÉE, pour l'année 1763, ou Réfutation des Auteurs impies, Ouvrage périodique dédié à Monseigneur LE DAUPHIN.
L'ouvrage 'LA RELIGION VENGÉE, pour l'année 1763, ou Réfutation des Auteurs impies' est une publication périodique dédiée à Monseigneur le Dauphin, parue en 1756 ou 1757. Elle a reçu un accueil favorable du public, bien que certains lecteurs aient souhaité un ton moins sérieux et des matières traitées plus brièvement. Les auteurs ont choisi de maintenir la gravité nécessaire pour traiter les sujets religieux et ont préféré un ouvrage complet et instructif plutôt qu'amusant, visant à réfuter les écrits impies. Les dix-huit volumes déjà imprimés couvrent les écrits irréguliers de Bayle jusqu'aux œuvres philosophiques de Lamettrie. Les auteurs espèrent que la matière de leur critique deviendra plus rare et que la défense de la religion ne sera plus nécessaire. Les volumes sont disponibles chez Chaubert, quai des Augustins, et chez Hérissant, rue Neuve de Notre-Dame. Les cahiers suivants seront disponibles chez la veuve Brunet, rue basse des Ursins, ou grand'Salle du Palais, et chez Chaubert. Il y aura quinze cahiers par an, au prix de 6 livres pour Paris et 12 livres port franc pour la province.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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612
p. 49-54
ESSAI SUR LES DEUILS.
Début :
MÉNAGE fait dériver ce mot du latin doleo, dolere, qui signifie, s'affliger [...]
Mots clefs :
Habits blancs, Drap noir, Rubans bleus, Lois
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESSAI SUR LES DEUILS.
-ESSAI SUR LES
DEUILS.
MENAGE fait
dériver ce mot du latin
doleo , dolere , qui fignifie ,
s'affliger
s'attrifter , fentir de la douleur , être
touché du malheur de
quelqu'un , & c.
A la Chine on porte le deuil avec des
habits blancs ; il dure trois ans , & fait
II. Vol.
C
50 MERCURE DE FRANCE.
vaquer toutes fortes de Charges & de
Magiftratures.
En Turquie , on le porte en bleu .
Au Pérou , on le portoit de la coubeur
de gris de fouris .
Rabelais le fait porter en verd.
Les Dames Argiennes & Romaines
portoient le deuil en blanc ; & les Romains
le portoient en brun tirant fur
le noir.
Le grand deuil fe porte en France
avec du drap, noir fans ornemens , des
manteaux longs du linge uni , & un
grand crêpe ; les veuves fe portent avec
un bandeau & un grand voile de crêpe
noir.
Le petit deuil fe porte avec la ferge
ou le crépon , & des rubans bleus &
blancs mêlés avec du noir.
Le Roi & les Cardinaux portent le
deuil en violet.
En Caftille , à la mort des Princes ,
on fe vêtoit de ferge blanche pour porter
le deuil ; on le fit pour la derniere
fois en l'année 1498 , à la mort du Prince
Dom Juan , Fils unique du Roi Ferdinand
& d'Isabelle , comme le dit
Herrera.
Mézerai remarque que la Reine
Anne de Bretagne porta le deuil du
JANVIER. 1763 . 51
Roi Charles VIII , en noir , quoique
les autres Reines euffent accoutumé de
porter le deuil en blanc . Ce Prince
mourut au Château d'Amboife fans
laiffer d'enfans , le 7 Avril 1497 , après
avoir regné 14 ans 7 mois & 9 jours ,
âgé de 27 ans 2 mois & 23 jours , felon
le Pere Anfelme , T. 1. p . 124. E.
C'est une ancienne maxime que la
veuve porte le deuil aux dépens de la
fucceffion de fon mari , & les héritiers
du mari font obligés de lui fonrnir le
deuil fur leur portion . En droit on appelle
année de deuil , l'année de viduité
, pendant laquelle une veuve doit
s'abftenir de paffer à un fecond mariage ;
les Loix ont voulu qu'elle rendît ce
refpect aux cendres de fon mari , & que
du moins elle honorât fon tombeau de
fes larmes & de fes regrets pendant la
premiere année de fon veuvage .
Par le Droît Romain , les veuves qui
convoloient à de fecondes nôces dans
l'an du deuil , étoient privées de tous
les avantages qu'elles avoient reçus de
leurs maris , afin de les obliger à conferver
le fouvenir de l'amitié conjugale.
Cela s'obferve encore dans les
Pays de Droit écrit. Ailleurs on fuit
plus communément le Droit Canoni-
Ci
52 MERCURE DE FRANCE.
que , & l'an de viduité n'eſt qu'une Loi
de bienféance ; feulement s'il y a foupçon
de groffeffe , là veuve ne doit
précipiter fon mariage , pour éviter la
confufion du fang.
pas
Les deuils étoient avant la mort du
feu Roi LOUIS XIV , beaucoup plus
longs qu'ils ne font aujourd'hui ; depuis
l'année 1716 , ils ont été confidérablement
abrégés.
» Par Ordonnance du Roi concer-
» nant les deuils , donnée à Paris le 23
" Juin 1716 , Sa Majefté en faveur du
»Commerce & des Marchands , de l'avis
» de M. le Duc d'ORLEANS , Régent
» du Royaume , voulut que les deuils qui
? fe portent à la mort des Têtes couron-
» nées , des Princes & Princeffes du Sang
» & des autres Princes & Princeffes de
» l'Europe , feroient réduits à la moitié
» du temps qu'ils avoient coutume de
» durer ; enforte que les plus grands
» deuils ne dureroient que fix mois
» & tous les autres à proportion ; &
» à l'égard des deuils qui fe portent
و ر
"
dans les familles des Sujets de ſa Ma-
»jefté , de quelque qualité & condition
qu'ils foient , le Roi ordonne qu'ils
» feront réduits à la moitié du temps
qu'ils avoient coutume de durer ; fçaJANVIER.
1763. 53
» voir , ceux que les femmes portent à
» la mort de leurs maris , à une année ;
» ceux qui fe portent à la mort des fem-
» mes , peres , merès , beau -peres & bel
» les- meres , ayeuls & ayeules , & des
autres perfonnes de qui on eft Léga-
» taire univerfel , à fix mois ; ceux des
»freres & foeurs , beaux - freres & belles-
»foeurs de qui on n'eft point héritier ,
» à trois mois , fans que tous les autres
deuils puiffent excéder plus d'un mois,
» ni qu'il foit permis de drapper , fi ce
n'eft pour les maris & femmes , peres
» & meres , beaux- peres & belles-meres,
» ayeuls & ayeules , des perfonnes de
» qui son eft héritier ou Légataire uni
» verfel...
-J
9
à
Et par autre Ordonnance du Roi donnée
auVerfailles le 8 Octobre 1730 ,
Sa Majesté a encore ordonné » que les
» deuils qu'elle a coutume de porter
la mort des Têtes couronnées des
» Princes & Princeffes du Sang & des
" autres Princes & Princeffes de l'Euro¹
» pe., ainfi que ceux qui fe portent dans
» les familles des Sujets de Sa Majesté ,
» feront réduits, à l'avenir à la moitié
» du temps préferit par l'Ordonnance
» du 23 Juin 1716. N'entend néan-
.
C iij
54 MERCURE DE FRANCE .
23
moins Sa Majefté , " comprendre dans
» cette rédu& ion les deuils que les fem-
» mes portent à la mort de leurs maris ,
» & ceux qui fe portent à la mort des
femmes , peres , meres , beaux- peres
» & belles - meres , ayeuls & ayeules , &
» des autres perfonnes de qui on eft hé-
» ritier ou légataire univerfel , lefquels
» demeureront fixés au temps préfcrit
par ladite Ordonnance du 23 Juin
" 1716. Renouvellant Sa Majesté en
» tant que befoin feroit les défenfes faites
par ladite Ordonnance de draper ,
» fi ce n'eft pour les maris & femmes ,
» peres & meres , beaux-peres & bellesmeres
, ayeuls & ayeules , & des per-
" fonnes de qui on eft héritier ou légataire
univerfel , & c and t
葡
On a donné l'année derniere un avis
au Public concernant les deuils , on croit
lui faire plaifir de le renouveller , en
voici la copie qu'on m'a prié , Monfieur,
de vous adreffer , avec cette differtation
pour en faire , s'il vous plait mention
dans votre premier Mercure .
J'ai l'honneur d'être , & c. 、
D. N. Abonné aut Mercure
DEUILS.
MENAGE fait
dériver ce mot du latin
doleo , dolere , qui fignifie ,
s'affliger
s'attrifter , fentir de la douleur , être
touché du malheur de
quelqu'un , & c.
A la Chine on porte le deuil avec des
habits blancs ; il dure trois ans , & fait
II. Vol.
C
50 MERCURE DE FRANCE.
vaquer toutes fortes de Charges & de
Magiftratures.
En Turquie , on le porte en bleu .
Au Pérou , on le portoit de la coubeur
de gris de fouris .
Rabelais le fait porter en verd.
Les Dames Argiennes & Romaines
portoient le deuil en blanc ; & les Romains
le portoient en brun tirant fur
le noir.
Le grand deuil fe porte en France
avec du drap, noir fans ornemens , des
manteaux longs du linge uni , & un
grand crêpe ; les veuves fe portent avec
un bandeau & un grand voile de crêpe
noir.
Le petit deuil fe porte avec la ferge
ou le crépon , & des rubans bleus &
blancs mêlés avec du noir.
Le Roi & les Cardinaux portent le
deuil en violet.
En Caftille , à la mort des Princes ,
on fe vêtoit de ferge blanche pour porter
le deuil ; on le fit pour la derniere
fois en l'année 1498 , à la mort du Prince
Dom Juan , Fils unique du Roi Ferdinand
& d'Isabelle , comme le dit
Herrera.
Mézerai remarque que la Reine
Anne de Bretagne porta le deuil du
JANVIER. 1763 . 51
Roi Charles VIII , en noir , quoique
les autres Reines euffent accoutumé de
porter le deuil en blanc . Ce Prince
mourut au Château d'Amboife fans
laiffer d'enfans , le 7 Avril 1497 , après
avoir regné 14 ans 7 mois & 9 jours ,
âgé de 27 ans 2 mois & 23 jours , felon
le Pere Anfelme , T. 1. p . 124. E.
C'est une ancienne maxime que la
veuve porte le deuil aux dépens de la
fucceffion de fon mari , & les héritiers
du mari font obligés de lui fonrnir le
deuil fur leur portion . En droit on appelle
année de deuil , l'année de viduité
, pendant laquelle une veuve doit
s'abftenir de paffer à un fecond mariage ;
les Loix ont voulu qu'elle rendît ce
refpect aux cendres de fon mari , & que
du moins elle honorât fon tombeau de
fes larmes & de fes regrets pendant la
premiere année de fon veuvage .
Par le Droît Romain , les veuves qui
convoloient à de fecondes nôces dans
l'an du deuil , étoient privées de tous
les avantages qu'elles avoient reçus de
leurs maris , afin de les obliger à conferver
le fouvenir de l'amitié conjugale.
Cela s'obferve encore dans les
Pays de Droit écrit. Ailleurs on fuit
plus communément le Droit Canoni-
Ci
52 MERCURE DE FRANCE.
que , & l'an de viduité n'eſt qu'une Loi
de bienféance ; feulement s'il y a foupçon
de groffeffe , là veuve ne doit
précipiter fon mariage , pour éviter la
confufion du fang.
pas
Les deuils étoient avant la mort du
feu Roi LOUIS XIV , beaucoup plus
longs qu'ils ne font aujourd'hui ; depuis
l'année 1716 , ils ont été confidérablement
abrégés.
» Par Ordonnance du Roi concer-
» nant les deuils , donnée à Paris le 23
" Juin 1716 , Sa Majefté en faveur du
»Commerce & des Marchands , de l'avis
» de M. le Duc d'ORLEANS , Régent
» du Royaume , voulut que les deuils qui
? fe portent à la mort des Têtes couron-
» nées , des Princes & Princeffes du Sang
» & des autres Princes & Princeffes de
» l'Europe , feroient réduits à la moitié
» du temps qu'ils avoient coutume de
» durer ; enforte que les plus grands
» deuils ne dureroient que fix mois
» & tous les autres à proportion ; &
» à l'égard des deuils qui fe portent
و ر
"
dans les familles des Sujets de ſa Ma-
»jefté , de quelque qualité & condition
qu'ils foient , le Roi ordonne qu'ils
» feront réduits à la moitié du temps
qu'ils avoient coutume de durer ; fçaJANVIER.
1763. 53
» voir , ceux que les femmes portent à
» la mort de leurs maris , à une année ;
» ceux qui fe portent à la mort des fem-
» mes , peres , merès , beau -peres & bel
» les- meres , ayeuls & ayeules , & des
autres perfonnes de qui on eft Léga-
» taire univerfel , à fix mois ; ceux des
»freres & foeurs , beaux - freres & belles-
»foeurs de qui on n'eft point héritier ,
» à trois mois , fans que tous les autres
deuils puiffent excéder plus d'un mois,
» ni qu'il foit permis de drapper , fi ce
n'eft pour les maris & femmes , peres
» & meres , beaux- peres & belles-meres,
» ayeuls & ayeules , des perfonnes de
» qui son eft héritier ou Légataire uni
» verfel...
-J
9
à
Et par autre Ordonnance du Roi donnée
auVerfailles le 8 Octobre 1730 ,
Sa Majesté a encore ordonné » que les
» deuils qu'elle a coutume de porter
la mort des Têtes couronnées des
» Princes & Princeffes du Sang & des
" autres Princes & Princeffes de l'Euro¹
» pe., ainfi que ceux qui fe portent dans
» les familles des Sujets de Sa Majesté ,
» feront réduits, à l'avenir à la moitié
» du temps préferit par l'Ordonnance
» du 23 Juin 1716. N'entend néan-
.
C iij
54 MERCURE DE FRANCE .
23
moins Sa Majefté , " comprendre dans
» cette rédu& ion les deuils que les fem-
» mes portent à la mort de leurs maris ,
» & ceux qui fe portent à la mort des
femmes , peres , meres , beaux- peres
» & belles - meres , ayeuls & ayeules , &
» des autres perfonnes de qui on eft hé-
» ritier ou légataire univerfel , lefquels
» demeureront fixés au temps préfcrit
par ladite Ordonnance du 23 Juin
" 1716. Renouvellant Sa Majesté en
» tant que befoin feroit les défenfes faites
par ladite Ordonnance de draper ,
» fi ce n'eft pour les maris & femmes ,
» peres & meres , beaux-peres & bellesmeres
, ayeuls & ayeules , & des per-
" fonnes de qui on eft héritier ou légataire
univerfel , & c and t
葡
On a donné l'année derniere un avis
au Public concernant les deuils , on croit
lui faire plaifir de le renouveller , en
voici la copie qu'on m'a prié , Monfieur,
de vous adreffer , avec cette differtation
pour en faire , s'il vous plait mention
dans votre premier Mercure .
J'ai l'honneur d'être , & c. 、
D. N. Abonné aut Mercure
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Résumé : ESSAI SUR LES DEUILS.
Le texte 'Essai sur les deuils' examine les pratiques de deuil à travers diverses cultures et époques. Le terme 'deuil' provient du latin 'doleo', signifiant s'affliger ou ressentir de la douleur. Les pratiques de deuil diffèrent selon les régions : en Chine, le deuil se porte en habits blancs et dure trois ans, tandis qu'en Turquie, il est porté en bleu. Au Pérou, le deuil était porté en gris de fourrure, et Rabelais mentionne le deuil en vert. Les dames argiennes et romaines portaient le deuil en blanc, et les Romains en brun tirant sur le noir. En France, le grand deuil se porte avec du drap noir sans ornements, des manteaux longs en lin uni, et un grand crêpe. Les veuves portent un bandeau et un voile de crêpe noir. Le petit deuil se porte avec de la serge ou du crépon, et des rubans bleus et blancs mêlés avec du noir. Le roi et les cardinaux portent le deuil en violet. En Castille, à la mort des princes, on se vêtait de serge blanche, comme ce fut le cas en 1498 pour le prince Dom Juan. La reine Anne de Bretagne porta le deuil du roi Charles VIII en noir, contrairement aux autres reines qui portaient le deuil en blanc. La veuve porte le deuil aux dépens de la succession de son mari, et les héritiers doivent lui fournir le deuil. En droit romain, les veuves qui se remariaient durant l'année de deuil perdaient les avantages reçus de leurs maris. Les deuils étaient plus longs avant la mort de Louis XIV, mais furent abrégés par des ordonnances royales en 1716 et 1730, réduisant la durée des deuils pour les têtes couronnées et les sujets du roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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613
p. 63
AUTRE.
Début :
Présent du Nord, je préserve de ses rigueurs. Je contiens ce qui embellit la nature ; une plaine [...]
Mots clefs :
Martre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
PRÉSENT du Nord , je préſerve de les rigueurs.
Je contiens ce qui embellit la nature ; une plaine
-immenfe , un animal dont les Mules Gréques &
Françoiles ont chanté les combats ; ce qui finit
le plus beau des jeux , une eau dormante , la victime
d'un barbouilleur , la maîtreffe d'un Elément,
& ce qu'il eft le plus fâcheux de perdre.
PRÉSENT du Nord , je préſerve de les rigueurs.
Je contiens ce qui embellit la nature ; une plaine
-immenfe , un animal dont les Mules Gréques &
Françoiles ont chanté les combats ; ce qui finit
le plus beau des jeux , une eau dormante , la victime
d'un barbouilleur , la maîtreffe d'un Elément,
& ce qu'il eft le plus fâcheux de perdre.
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614
p. 105-113
SUITE des Observations d'une Société d'Amateurs. QUEL genre de décoration & quelle maniere d'illuminer conviennent dans une Eglise ?
Début :
CETTE question, que nous allons discuter, a été proposée à la Société à [...]
Mots clefs :
Ministres du Sanctuaire, Églises paroissiales, Illuminations, Fêtes profanes, Lustres, Lampadaires, Cierges, Arcade
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des Observations d'une Société d'Amateurs. QUEL genre de décoration & quelle maniere d'illuminer conviennent dans une Eglise ?
ARTS AGRÉABLES.
SUITE des Obfervations d'une Société
d'Amateurs .
QUEL genre de décoration & quelle maniere
d'illuminer conviennent dans une
Eglife ?
CETTE ETTE question , que nous allons
difcuter a été propofée à la Société à
l'occafion de la folemnité de Noël.
,
Depuis plufieurs années , le zéle des
Miniftres du Sanctuaire , fecondé apparemment
par celui des Particuliers
qui adminiftrent les revenus de quelques
Eglifes Paroiffiales , a tellement
étendu la pompe des illuminations intérieures
, qu'elles font devenues , avec
les Orgues , l'objet de l'attention du
Public , dans la nuit de Noël.
Cette nuit , fi folemnelle pour les
Chrétiens , & dont beaucoup de Fidéles
E v
106 MERCURE DE FRANCE.
,
paffent une partie dans les Temples ,
demande en effet une plus grande quantité
de lumières que ce qu'on en allume
pour la feule majeſté du culte.
Une forte de néceffité fe joint à la
convenance de l'éclat en cette occafion.
Il eft affez fimple que lorfqu'on a voulu
tourner cette néceffité en décoration
on fe foit fervi d'abord de quelques
Luftres de criftal. Ces premiers moyens
faciles à trouver ont dû paroître fans
conféquence pour une fplendeur momentanée
; d'autant que les commencemens
font toujours modeftes & fans
prétentions. On n'a peut-être pas fait attention
qu'en les multipliant progreffivement
dans les lieux faints
loignoit d'autant du genre propre à les
décorer. Nous ne prétendons par-là ,
ni cenfurer ni rendre fufpectes les intentions
de ceux qui auroient pu fe
laiffer aller à un excès de zéle , & dont
nous ne refpectons pas moins les motifs
& l'objet. On nous interroge fur
des convenances ; nous fommes obligés,
pour répondre , de confidérer , de chercher
les rapports ; nous déclarons ingénuement
que nous n'en trouvons aucun
, entre l'auftère idée de nos faints
Myftères , entre celle d'une Maifon de
on s'éJANVIER.
1763. 107
prieres , tels que font nos Temples , &
de vaftes Edifices transformés en falles
de fêtés profanes.
Lorfque nous croyons que , fans banir
la magnificence & l'éclat qui doivent
régner dans le Tabernacle du
Très-Haut , tout parlera à nos fens de
fon augufte Majefté ; notre vue , au
contraire diftraite & agitée par le
reflet petillant de tant de lumiéres
dans ces cristaux , emporte naturellement
notre efprit fort loin du feul
objet qui devroit le fixer. On ne devroit
pas être étonné , qu'à cet afpect
, le vulgaire ne tombât dans les
mêmes irrévérences & ne fe portât aux
mêmes excès qu'il fe permet quelquefois
dans les lieux auxquels on rend ſi femblable
celui qui ne doit jamais infpirer
qu'une profonde vénération .
Si l'on veut bien le remarquer , on
s'apperçoit de plus , que par cette quantité
de luftres brillans exhauffés en
plufieurs rangs , dans le milieu d'une
Eglife , le principal Autel eft pour ainfi
dire éteint & refte dans une obfcurité
de comparaifon , qui fait que les Miniftres
célébrans n'y font apperçus que
comme des ombres mobiles . Rien n'eft
donc plus contraire aux principes qui ,
E vi
108 MERCURE DE FRANCE.
en général , préfcrivent de rendre toujours
dominant & dans la plus grande
évidence , l'objet auquel doivent fe rapporter
tous les autres. Dans l'application
de ces principes à notre fujet ; qui ne
fentira pas que cet Autel , qu'on laiffe
ainfi dans les ténébres , eft cependant
le point d'où devroit émaner toute la
clarté répandue dans le refte du vaiffeau
comme d'un foyer dont les autres lumiéres
paruffent n'être que des productions
? Si l'on convient de la jufteffe de
cette idée >
fi le rapport avec l'efprit
de la chofe en eft fenfible , on doit
donc convenir que l'ufage dont nous
venons de parler & la maniere dont
on éclaire aujourd'hui quelques Eglifes ,
font des abus , peut-être à plufieurs
égards , mais principalement contre les
loix du goût raifonné , ce qu'il nous appartient
feulement de confidérer.
Pour réformer cet abus , il faudroit ,
dira-t-on , indiquer d'autres moyens que
ceux que l'on critique , puifqu'il eft
vrai que nous convenons de la néceffité
d'éclairer & de la bienféance à éclairer
pompeufement.
Tant de célébres Artiftes , dont les
talens & le génie font fpécialement dirigés
à l'ordonnance des décorations en
JANVIER. 1763. 109
tout genre , fourniront bien mieux que
nous ces fortes de . moyens. Nous tracerons
feulement & fans aucune prétention
, ce que nous avons entrevû d'abord
de poffibilité pour faire rapporter
l'éxécution à ces mêmes principes.
>
Si , par exemple , au lieu des Luftres
de criſtal enhauffés dans les milieux
en de çà des pilaftres , on plaçoit fous
chacune des arcades , qui féparent la
nef de fes bas-côtés , un très - beau Lampadaire
de quelque riche métal ou de
matiere qui le repréfentât , & que ce
Lampadaire portât plufieurs Godets de
lampes à divers étages , lefquels par la
force ou par le nombre des méches formaffent
des efpéces de Pots-à-feu ; ce
genre de meuble confacré , fi l'on peut
dire , dans tous les temps & dans tous
les Rits , ne feroit- il pas beaucoup plus
analogue dans nos Temples , que les
meubles mondains , dont nous reconnoiffons
l'ufage fi inconféquent? Si l'on
appliquoit fur les pilaftres, des girandoles
, foit de métal , foit de quelque
matiere bronzée ou dorée ; que ces girandoles
, pofées dans une moindre élévation
que ne font les luftres , por
taffent tant de branches que l'on voudroit
, pour éclairer les Fidéles dans
110 MERCURE DE FRANCE.
,
leurs lectures plutôt que les voûtes de
l'Eglife , où la grande lumière étant inutile
, ne peut avoir qu'un vain faſte
pour objet ! penfe -t- on que cette diftribution
formât un effet moins auguſte
aux yeux , & n'eût pas davantage le
prétexte légitime d'une pieufe commo.
dité pour les affiftans ? Rien n'intercepteroit
plus la vue du principal objet ,
qui eft l'Autel ; mais au contraire ces
girandoles ou buiffons de lumières ,
par leur pofition fubordonnée aux pointes
des cierges de l'Autel , y conduiroient
les yeux par degrés inférieurs , &
ne difputeroient point d'effet. On propoferoit
encore de charger ( dans cette
occafion feulement ou de femblables )
le principal Autel des plus hauts & des
plus forts cierges par gradins , entre lefquels
on pourroit en mêler d'inférieurs ,
de telle forte que la maffe de cette lumière
fût prédominante fur toute autre.
Pour étendre davantage cette maffe
on garniroit de lumières dans toutes
leurs hauteurs , les deux pilaftres joignant
& renfermant l'Autel , jufqu'à
l'impofte de l'arcade , fous lequel il fe
trouveroit placé. A la clef de cette même
arcade on chercheroit le moyen d'appliquer
un très -fort groupe de lumières ,
و
JANVIER. 1763 . III
lefquelles on tâcheroit de continuer , en
dégradant jufqu'à l'impofte , qu'elles reviendroient
joindre. Ce que nous venons
de propofer ne pouvant avoir lieu
que dans les Eglifes dont l'architecture
favoriferoit cette difpofition , on trouvera
facilement dans les autres les
moyens d'y adapter d'autres diftribu-.
tions relatives à nos principes.
Il eſt encore à obferver que felon ces
mêmes principes , dans les Eglifes où il
fe trouveroit au- delà du choeur des
Chapelles ou autres lieux en perfpective
, ils doivent être frappés d'une
grande lumière , qui en faffe appercevoir
l'éclat ; mais que cette lumière , ou
plutôt fes cauſes , ne doivent point être
perceptibles du point milieu du vaiffeau
; en forte que ce foit l'éclat répandu
fur ces lieux qui forme le point de
yue , & non les bougies , cierges ou
autres lumières , dont l'effet feuldoit être
fénfible, mais non pas
les corps
corps lumineux.
La raifon de ceci eft naturellement déduit
de l'axiome inconteftable , répété
dans toutes nos obfervations fur les
Eglifes à l'égard de la prédominance
indifpenfable de l'Autel , axiome qui
n'en eft pas moins certain , quoique
chaque jour on s'en écarte de plus en
•
112 MERCURE DE FRANCE .
plus , & en faveur duquel nous ne cefferons
d'exciter le goût du Public , juſqu'à
ce que ceux qui devroient le maintenir
ceffent de le violer. Nous avons
déja fait voir l'abſurdité qu'il y auroit à
ne faire qu'un paffage à la vue de l'Autel
augufte , où fe célebre le plus faint
des Sacrifices (a). Ainfi les lumiéres apparentes
étant en cette occafion ce qui
marque davantage il s'enfuit que le
Maître-Autel , & ce qui l'environne
doivent être le plus chargés de ces lumières
, & qu'on ne doit en voir aucune
par-delà , afin que ce point termine le
fpectacle de la pompe.
que
,
Nous croyons convenable de nous
expliquer fur certaines Eglifes , telles
celles des Couvents & autres con- .
fidérées , comme Chapelles ou oratoires
domeftiques . Leur peu d'étendue , la
nature , pour ainfi dire , de leur conftitution
, & celle de leur deſtination , les
difpenfent fans doute des régles que
nous venons , non pas d'établir , n'en
ayant nul droit , mais feulement de développer
& de rappeller aux efprits conféquens
, à l'égard des Eglifes Cathé-
(a ) Voyez les obfervations des Amateurs dans
les années 1760 & 1761 de l'Obfervateur Litséraire.
I
JANVIER. 1763 . 113
drales ou Paroiffiales , qui feules doivent
être regardées comme Temples
publics.
SUITE des Obfervations d'une Société
d'Amateurs .
QUEL genre de décoration & quelle maniere
d'illuminer conviennent dans une
Eglife ?
CETTE ETTE question , que nous allons
difcuter a été propofée à la Société à
l'occafion de la folemnité de Noël.
,
Depuis plufieurs années , le zéle des
Miniftres du Sanctuaire , fecondé apparemment
par celui des Particuliers
qui adminiftrent les revenus de quelques
Eglifes Paroiffiales , a tellement
étendu la pompe des illuminations intérieures
, qu'elles font devenues , avec
les Orgues , l'objet de l'attention du
Public , dans la nuit de Noël.
Cette nuit , fi folemnelle pour les
Chrétiens , & dont beaucoup de Fidéles
E v
106 MERCURE DE FRANCE.
,
paffent une partie dans les Temples ,
demande en effet une plus grande quantité
de lumières que ce qu'on en allume
pour la feule majeſté du culte.
Une forte de néceffité fe joint à la
convenance de l'éclat en cette occafion.
Il eft affez fimple que lorfqu'on a voulu
tourner cette néceffité en décoration
on fe foit fervi d'abord de quelques
Luftres de criftal. Ces premiers moyens
faciles à trouver ont dû paroître fans
conféquence pour une fplendeur momentanée
; d'autant que les commencemens
font toujours modeftes & fans
prétentions. On n'a peut-être pas fait attention
qu'en les multipliant progreffivement
dans les lieux faints
loignoit d'autant du genre propre à les
décorer. Nous ne prétendons par-là ,
ni cenfurer ni rendre fufpectes les intentions
de ceux qui auroient pu fe
laiffer aller à un excès de zéle , & dont
nous ne refpectons pas moins les motifs
& l'objet. On nous interroge fur
des convenances ; nous fommes obligés,
pour répondre , de confidérer , de chercher
les rapports ; nous déclarons ingénuement
que nous n'en trouvons aucun
, entre l'auftère idée de nos faints
Myftères , entre celle d'une Maifon de
on s'éJANVIER.
1763. 107
prieres , tels que font nos Temples , &
de vaftes Edifices transformés en falles
de fêtés profanes.
Lorfque nous croyons que , fans banir
la magnificence & l'éclat qui doivent
régner dans le Tabernacle du
Très-Haut , tout parlera à nos fens de
fon augufte Majefté ; notre vue , au
contraire diftraite & agitée par le
reflet petillant de tant de lumiéres
dans ces cristaux , emporte naturellement
notre efprit fort loin du feul
objet qui devroit le fixer. On ne devroit
pas être étonné , qu'à cet afpect
, le vulgaire ne tombât dans les
mêmes irrévérences & ne fe portât aux
mêmes excès qu'il fe permet quelquefois
dans les lieux auxquels on rend ſi femblable
celui qui ne doit jamais infpirer
qu'une profonde vénération .
Si l'on veut bien le remarquer , on
s'apperçoit de plus , que par cette quantité
de luftres brillans exhauffés en
plufieurs rangs , dans le milieu d'une
Eglife , le principal Autel eft pour ainfi
dire éteint & refte dans une obfcurité
de comparaifon , qui fait que les Miniftres
célébrans n'y font apperçus que
comme des ombres mobiles . Rien n'eft
donc plus contraire aux principes qui ,
E vi
108 MERCURE DE FRANCE.
en général , préfcrivent de rendre toujours
dominant & dans la plus grande
évidence , l'objet auquel doivent fe rapporter
tous les autres. Dans l'application
de ces principes à notre fujet ; qui ne
fentira pas que cet Autel , qu'on laiffe
ainfi dans les ténébres , eft cependant
le point d'où devroit émaner toute la
clarté répandue dans le refte du vaiffeau
comme d'un foyer dont les autres lumiéres
paruffent n'être que des productions
? Si l'on convient de la jufteffe de
cette idée >
fi le rapport avec l'efprit
de la chofe en eft fenfible , on doit
donc convenir que l'ufage dont nous
venons de parler & la maniere dont
on éclaire aujourd'hui quelques Eglifes ,
font des abus , peut-être à plufieurs
égards , mais principalement contre les
loix du goût raifonné , ce qu'il nous appartient
feulement de confidérer.
Pour réformer cet abus , il faudroit ,
dira-t-on , indiquer d'autres moyens que
ceux que l'on critique , puifqu'il eft
vrai que nous convenons de la néceffité
d'éclairer & de la bienféance à éclairer
pompeufement.
Tant de célébres Artiftes , dont les
talens & le génie font fpécialement dirigés
à l'ordonnance des décorations en
JANVIER. 1763. 109
tout genre , fourniront bien mieux que
nous ces fortes de . moyens. Nous tracerons
feulement & fans aucune prétention
, ce que nous avons entrevû d'abord
de poffibilité pour faire rapporter
l'éxécution à ces mêmes principes.
>
Si , par exemple , au lieu des Luftres
de criſtal enhauffés dans les milieux
en de çà des pilaftres , on plaçoit fous
chacune des arcades , qui féparent la
nef de fes bas-côtés , un très - beau Lampadaire
de quelque riche métal ou de
matiere qui le repréfentât , & que ce
Lampadaire portât plufieurs Godets de
lampes à divers étages , lefquels par la
force ou par le nombre des méches formaffent
des efpéces de Pots-à-feu ; ce
genre de meuble confacré , fi l'on peut
dire , dans tous les temps & dans tous
les Rits , ne feroit- il pas beaucoup plus
analogue dans nos Temples , que les
meubles mondains , dont nous reconnoiffons
l'ufage fi inconféquent? Si l'on
appliquoit fur les pilaftres, des girandoles
, foit de métal , foit de quelque
matiere bronzée ou dorée ; que ces girandoles
, pofées dans une moindre élévation
que ne font les luftres , por
taffent tant de branches que l'on voudroit
, pour éclairer les Fidéles dans
110 MERCURE DE FRANCE.
,
leurs lectures plutôt que les voûtes de
l'Eglife , où la grande lumière étant inutile
, ne peut avoir qu'un vain faſte
pour objet ! penfe -t- on que cette diftribution
formât un effet moins auguſte
aux yeux , & n'eût pas davantage le
prétexte légitime d'une pieufe commo.
dité pour les affiftans ? Rien n'intercepteroit
plus la vue du principal objet ,
qui eft l'Autel ; mais au contraire ces
girandoles ou buiffons de lumières ,
par leur pofition fubordonnée aux pointes
des cierges de l'Autel , y conduiroient
les yeux par degrés inférieurs , &
ne difputeroient point d'effet. On propoferoit
encore de charger ( dans cette
occafion feulement ou de femblables )
le principal Autel des plus hauts & des
plus forts cierges par gradins , entre lefquels
on pourroit en mêler d'inférieurs ,
de telle forte que la maffe de cette lumière
fût prédominante fur toute autre.
Pour étendre davantage cette maffe
on garniroit de lumières dans toutes
leurs hauteurs , les deux pilaftres joignant
& renfermant l'Autel , jufqu'à
l'impofte de l'arcade , fous lequel il fe
trouveroit placé. A la clef de cette même
arcade on chercheroit le moyen d'appliquer
un très -fort groupe de lumières ,
و
JANVIER. 1763 . III
lefquelles on tâcheroit de continuer , en
dégradant jufqu'à l'impofte , qu'elles reviendroient
joindre. Ce que nous venons
de propofer ne pouvant avoir lieu
que dans les Eglifes dont l'architecture
favoriferoit cette difpofition , on trouvera
facilement dans les autres les
moyens d'y adapter d'autres diftribu-.
tions relatives à nos principes.
Il eſt encore à obferver que felon ces
mêmes principes , dans les Eglifes où il
fe trouveroit au- delà du choeur des
Chapelles ou autres lieux en perfpective
, ils doivent être frappés d'une
grande lumière , qui en faffe appercevoir
l'éclat ; mais que cette lumière , ou
plutôt fes cauſes , ne doivent point être
perceptibles du point milieu du vaiffeau
; en forte que ce foit l'éclat répandu
fur ces lieux qui forme le point de
yue , & non les bougies , cierges ou
autres lumières , dont l'effet feuldoit être
fénfible, mais non pas
les corps
corps lumineux.
La raifon de ceci eft naturellement déduit
de l'axiome inconteftable , répété
dans toutes nos obfervations fur les
Eglifes à l'égard de la prédominance
indifpenfable de l'Autel , axiome qui
n'en eft pas moins certain , quoique
chaque jour on s'en écarte de plus en
•
112 MERCURE DE FRANCE .
plus , & en faveur duquel nous ne cefferons
d'exciter le goût du Public , juſqu'à
ce que ceux qui devroient le maintenir
ceffent de le violer. Nous avons
déja fait voir l'abſurdité qu'il y auroit à
ne faire qu'un paffage à la vue de l'Autel
augufte , où fe célebre le plus faint
des Sacrifices (a). Ainfi les lumiéres apparentes
étant en cette occafion ce qui
marque davantage il s'enfuit que le
Maître-Autel , & ce qui l'environne
doivent être le plus chargés de ces lumières
, & qu'on ne doit en voir aucune
par-delà , afin que ce point termine le
fpectacle de la pompe.
que
,
Nous croyons convenable de nous
expliquer fur certaines Eglifes , telles
celles des Couvents & autres con- .
fidérées , comme Chapelles ou oratoires
domeftiques . Leur peu d'étendue , la
nature , pour ainfi dire , de leur conftitution
, & celle de leur deſtination , les
difpenfent fans doute des régles que
nous venons , non pas d'établir , n'en
ayant nul droit , mais feulement de développer
& de rappeller aux efprits conféquens
, à l'égard des Eglifes Cathé-
(a ) Voyez les obfervations des Amateurs dans
les années 1760 & 1761 de l'Obfervateur Litséraire.
I
JANVIER. 1763 . 113
drales ou Paroiffiales , qui feules doivent
être regardées comme Temples
publics.
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Résumé : SUITE des Observations d'une Société d'Amateurs. QUEL genre de décoration & quelle maniere d'illuminer conviennent dans une Eglise ?
Le texte traite de la décoration et de l'illumination appropriées dans une église, en particulier lors de la nuit de Noël. Depuis plusieurs années, les ministres du sanctuaire et les administrateurs des revenus des églises paroissiales ont intensifié les illuminations intérieures, rendant les lustres et les orgues des éléments notables pour le public. La nuit de Noël, étant solennelle pour les chrétiens, nécessite une plus grande quantité de lumières que celles allumées pour la majesté du culte. Cependant, cette nécessité a conduit à une surabondance de lustres en cristal, faciles à obtenir mais inappropriés pour la décoration des lieux saints. Ces lustres, multipliés progressivement, éloignent de l'idée austère des mystères saints et transforment les églises en salles de fêtes profanes. L'éclat des lumières distrait l'esprit et peut entraîner des irrévérences. De plus, la quantité de lustres brillants dans le milieu de l'église éclaire l'autel principal de manière insuffisante, le rendant presque invisible. Cela contredit les principes qui exigent que l'autel soit dominant et évident. Pour réformer cet abus, le texte propose de remplacer les lustres par des lampadaires et des girandoles placés sous les arcades et sur les piliers, afin de diriger la vue vers l'autel. L'autel principal devrait être le point central de la lumière, avec des cierges de différentes hauteurs. Les chapelles et autres lieux en perspective doivent également être éclairés de manière à ce que leur éclat soit visible sans que les sources de lumière soient perceptibles depuis le milieu de la nef. Le texte conclut en rappelant que les petites églises, comme celles des couvents ou des oratoires domestiques, sont dispensées de ces règles, car elles ne sont pas des temples publics.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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615
p. 174-180
De PARIS, le 10 Décembre.
Début :
Le 24 du mois dernier, la principale cloche de l'Eglife Métropolitaine, Primatiale & Patriarchale [...]
Mots clefs :
Église métropolitaine, Évêque de Nevers, Académie française, Académie royale des sciences, Prix d'éloquence latine, Hostilités
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 10 Décembre.
De PARIS , le ro Décembre
Le 24 du mois dernier , la principale cloche
de l'Eglife Métropolitaine , Primatiale & Patriarchale
de Bourges , a été bénite par l'Evêque
de Nevers , & nommée Louife- Adelaide par
Monfeigneur le Duc de Berry, repréfenté par le
Marquis de l'Hôpital , Chevalier des Ordres du
Roi , Grand & Premier Ecuyer de Madame , &c.
& par Madame Adelaïde , repréſentée par la
Dame Charlotte - Marguerite de Menou , époufe
du fieur Dodart , Meftre de Camp de Cavalerie ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint
Louis , & frere du Geur Dodart , Intendant de la
J
JANVIER. 1763. 175
Généralité de Berry. L'un & l'autre ont été conduits
par le Chapitre & la Nobleffe de la Ville &
de la Province à l'Eglife Cathédrale , où la céré
monie s'eft faite avec beaucoup de pompe , aux
acclamations d'un concours unanime de citoyens
de tous états , qui n'ont celle d'exprimer de la
maniere la plus vive , les voeux ardens qu'ils
font pour la confervation & la prospérité de notre
Monarque & de fon augufte Famille. Après la
cérémonie l'Evêque de Nevers , le Marquis de
l'Hôpital & la Dame Dodart , fe font rendus avec
la plus grande partie du Chapitre & toute la
Nobleffe , chez le fiear Dodart, Intendant de la
Province , qui leur a fait fervir un dîner magnifique.
Le 4 de ce mois l'Académie Françoiſe a élu
l'Abbé de Voifenon pour remplir la place vacante
par la mort du fieur Folyor de Crébillon .
Le 6 le Marquis de l'Hôpital , Lieutenant
Général des Armées du Roi , Chevalier de fes
Ordres , de l'Ordre de Saint Lazare & de celul
de Saint Janvier de Naples , premier Ecuyer
de Madame , s'eft rendu au Couvent des Religieux
de l'Obfervance , revêtu des marques
defdits Ordres , & précédé du Héraut & l'Huiffier
des Ordres du Roi , tous deux en habit de céré
monie , pour préfider , au nom de Sa Majesté
au Chapitre de l'Ordre de Saint Michel : il Y
reçu Chevalier de cer Ordre , avec les cérémonies
accoutumées , le fieur Dupré , Commiffaire
ordinaire d'Artillerie. Le Marquis de l'Hôpital
& les Chevaliers fe font rendus enfuite en pro
ceffion à l'Eglife , & y ont affifté au Service qu'on
y célebre tous les ans pour les Rois , les Princes
& les Chevaliers décédés.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
Le fieur Briffon de l'Académie Royale des
Sciences , qui commença , l'année derniere , à
faire des Cours particuliers de Phyfique Expérimentale
, le propoſe d'en recommencer un dans
les premiers jours de Janvier. Ceux qui voudront
affifter à ce cours , doivent le faire infcrire chez
lui , au Collège de Navarre , rue & montagne Ste
Géneviève.
L'Univerfité de cette Ville propofe pour Sujet
du Prix d'Eloquence Latine , fondé par le fieur
Coignard , la queftion fuivante : Quanti populorum
interfit , eadem in omnibus fcholis publicis de
Religione , de Moribus & Litteris doceri.
On a appris , par les nouvelles d'Angleterre ,
que le Bureau des Poftes de Londres a recommencé
, le 6 du préfent mois de Décembre, d'envoyer
fon paquebot à Calais , pour y apporter la
malle d'Angleterre pour la France , & y prendre
en échange celle de France pour l'Angleterre ;
ainfi cette correfpondance réciproque ne fe fera
plus par la voie d'Oftende , ce qui la rendra &
plus prompte & plus régulière qu'elle ne l'a été
pendant la guerre ; en conféquence , les lettres
de France pour l'Angleterre , qui pendant cette
guerre partoient de Paris les Lundi & Vendredi ,
ont recommencé le 8 du même mois d'en partir
, comme ci- devant , les Mercredi & Samedi
de chaque femaine. Les Couriers de Londres partiront
réguliérement tous les Lundi & Jeudi.
Sa Majefté vient de publier fucceffivement
trois Ordonnances , l'une du 20 Novembre, l'autre
du 22 , & la troifiéme du 25 du même
mois .
La premiere concerne les Milices : elle enjoint
aux Régimens de Grenadiers Royaux & Bataillons
de Milice de partir des lieux où ils font ,
1
JANVIER. 1763. 177
pour retourner inceffammenr dans leurs Provinces.
Par la feconde , il eft défendu aux troupes de
Sa Majefté , qui entreront dans le Royaume , ou
qui auront ordre de paffer d'une Province dans
une autre, de fe charger d'aucunes marchandifes
, faux fel , ni faux tabac , fur les peines y contenues.
La troifiéme a pour objet de réformer les Régimens
d'infanterie de Bearn , Hainaut , Breffe ,
la Marche-Province , Brie , Soiffonnois , Ifle de
France , Royal- Lorraine , Royal - Barrois &
Royal- Cantabres.
Cette derniere Ordonnance eft composée de
trente- cinq articles. Il eft dit dans le XXII , le
XXIII & le XXIV , que les Colonels desdits
Régimens réformés jouiront de quinze cens liv.
de penfion fur le Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils
foient remplacés ; de plus , que Sa Majeſté donnera
fes ordres , pour leur faire rembourfer le
prix qu'ils auront payé pour leur Régiment , fuivant
le prix fixé par Sa Majefté ; que tous les autres
Officiers defdits Régimens jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal , favoir , les Lieutenans
Colonels , de douze cens livres ; les Majors ," de
huit cens livres ; les Capitaines de Grenadiers , de
cinq cens livres ; les Capitaines de Fusiliers , qui
auront vingt ans de fervice , de quatre cens liv.
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice ,
de
trois cens livres feulement , ainfi que les Aide-
Majors. Voulant au furplus Sa Majesté que lefdites
penfions ne foyent payées qu'à ceux defdits
Officiers qui fe retireront chez eux & non ailleurs.
•
A l'égard des Lieutenans & Enfeignes qui feront
réformés , Sa Majefté entend qu'ils le re-
Hv
178 MERCURE DE FRANCE .
tirent dans leurs Provinces pour y remplir les
emplois qu'elle leur deftine , le réſervant de leur
faire connoître fes intentions fur cet objet , lorſqu'on
lui aura rendu compte de leurs fervices & de
leurs talens , & c. & c.
Il vient de paroître une Ordonnanc du Roi ,
concernant les termes de la ceffation des hoftilités
en mer : en voici la teneur.
DE PAR LE ROI.
ee SA MAJESTÉ ayant ratifié le 22 du préfent
» mois de Novembre les articles préliminaires de
» la paix , fignés à Fontainebleau le 3 du même
» mois , entre les Miniftres Plénipotentiaires de
> France , d'Elpagne & de la Grande- Bretagne ;
D
par l'um deiquels articles il eft porté qu'il y
> aura ceffation d'hoftilités par mer , fuivant les
» termes & efpaces de temps ci- après expliqués ,
» à compter du jour de la ratification defdits ar-.
» ticles préliminaires , & ftipulé que les Vaif-
» feaux , marchandiſes ou autres effets qui fe-
> ront pris par mer , après lefdits termes & efpa-
» ces de temps , feront réciproquement reftitués ;
» Elle a ordonné & ordonne que les Vailleaux ,
» marchandiſes & effets appartenant à Leurs Majeftés
Britannique & Très - Fidéle , & à leurs Su-
» jets , qui pourront être pris dans la Manche ou
» dans les Mers du Nord , après l'espace de
» douzejours , à compter du 22 du préfent mois
» de Novembre , leur feront reltitués ; que le ter-
>> me fera de fix femaines pour les prifes faites
» depuis la Manche, les mers Britanniques & Fran.
>> çoiſes & les mers du Nord , jufqu'aux Ifles Cana-
>> ries inclufivement , foit dans l'Océan , foit dans
» la Méditerranée; que le terme fera de trois mois
» depuis lefdites Ifles Canaries jufqu'à la Ligne
>>Equinoxiale ou l'Equateur ; enfin de fix mois , à
כ כ
1
JANVIER. 1763. 179
→
*
» compter de la même date du 2.2 du préfent
» mois de Novembre au delà de ladite Ligne
>> Equinoctiale ou l'Equateur , & dans tous les
>> autres endroits du monde fans aucune ex-
>> ception , ni autre diftinction plus particuliere
» de temps & de lieux. Défend Sa Majesté à tous,
» fes Sujets , de quelque qualité & condition qu'ils
» foient , d'exercer aucun acte d'hoftilité par mer,
» contre les Sujets de Leurs Majeftés Britannique
» & Très Fidele , ni de leur caufer aucun préju-
» dice ou dommage , après l'expiration des épo-
» ques ci- deffus mentionnées . MANDE & ordonne
» Sa Majesté à M. le Duc de Penthievre , Amiral
» de France , aux Vice- Amiraux , Lieutenans- Gé◄
» néraux , Intendans , Chefs d'Eſcadre , Com-
» miffaires Généraux & Ordonnateurs de la Ma-
>> rine , & autres Officiers qu'il appartiendra , de
» tenir la main à l'exécution de la préſente Or-
» donnance ; & aux Officiers de l'Amirauté , de
la faire lire , enregistrer , publier & afficher
» par- tout où befoin fera , afin que perfonne n'en
>> prétende caufe d'ignorance. FAIT à Verlailles ,
» le vingt- trois Novembre mil fept cent foixante-
» deux. Signé , LOUIS. Et plus bas , LE DUC DE
» CHOISEUL. >>
L'Ordonnance du Roi eft fuivie du Mande
ment adreffé par le Duc de Penthievre , Amiral de
France, à tous les Officiers de la Marine , pour
l'exécution de ladite Ordonnance.
Le Roi d'Angleterre a fair publier également à
Londres une Proclamation pour la ceffation des
hoftilités fur mer. Comme elle eft conforme à
l'Ordonnance du Roi , il eſt inurile d'en donner ici
I a traduction ,
Le vingt- troifiéme tirage de la Lotterie de
H vj
180 MERCURE DE FRANCE .
l'Hôtel-de-Ville s'eft fait le 25 Décembre en la
maniere accoutumée. Le lot de cinquante mille
livres eſt échu au numero 3029 ; celui de vingt
mille livres au numero 18764 , & les deux de dix
mille livres aux numeros 8383 & 9213 ,
Le 4 du même mois on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire . Les numéros fortis de la
roue de fortune font 71 , 8
, 41 , 64 , 35. Le prochain
tirage ſe fera le s Janvier 1763.
Le 24 du mois dernier , la principale cloche
de l'Eglife Métropolitaine , Primatiale & Patriarchale
de Bourges , a été bénite par l'Evêque
de Nevers , & nommée Louife- Adelaide par
Monfeigneur le Duc de Berry, repréfenté par le
Marquis de l'Hôpital , Chevalier des Ordres du
Roi , Grand & Premier Ecuyer de Madame , &c.
& par Madame Adelaïde , repréſentée par la
Dame Charlotte - Marguerite de Menou , époufe
du fieur Dodart , Meftre de Camp de Cavalerie ,
Chevalier de l'Ordre Royal & Militaire de Saint
Louis , & frere du Geur Dodart , Intendant de la
J
JANVIER. 1763. 175
Généralité de Berry. L'un & l'autre ont été conduits
par le Chapitre & la Nobleffe de la Ville &
de la Province à l'Eglife Cathédrale , où la céré
monie s'eft faite avec beaucoup de pompe , aux
acclamations d'un concours unanime de citoyens
de tous états , qui n'ont celle d'exprimer de la
maniere la plus vive , les voeux ardens qu'ils
font pour la confervation & la prospérité de notre
Monarque & de fon augufte Famille. Après la
cérémonie l'Evêque de Nevers , le Marquis de
l'Hôpital & la Dame Dodart , fe font rendus avec
la plus grande partie du Chapitre & toute la
Nobleffe , chez le fiear Dodart, Intendant de la
Province , qui leur a fait fervir un dîner magnifique.
Le 4 de ce mois l'Académie Françoiſe a élu
l'Abbé de Voifenon pour remplir la place vacante
par la mort du fieur Folyor de Crébillon .
Le 6 le Marquis de l'Hôpital , Lieutenant
Général des Armées du Roi , Chevalier de fes
Ordres , de l'Ordre de Saint Lazare & de celul
de Saint Janvier de Naples , premier Ecuyer
de Madame , s'eft rendu au Couvent des Religieux
de l'Obfervance , revêtu des marques
defdits Ordres , & précédé du Héraut & l'Huiffier
des Ordres du Roi , tous deux en habit de céré
monie , pour préfider , au nom de Sa Majesté
au Chapitre de l'Ordre de Saint Michel : il Y
reçu Chevalier de cer Ordre , avec les cérémonies
accoutumées , le fieur Dupré , Commiffaire
ordinaire d'Artillerie. Le Marquis de l'Hôpital
& les Chevaliers fe font rendus enfuite en pro
ceffion à l'Eglife , & y ont affifté au Service qu'on
y célebre tous les ans pour les Rois , les Princes
& les Chevaliers décédés.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE .
Le fieur Briffon de l'Académie Royale des
Sciences , qui commença , l'année derniere , à
faire des Cours particuliers de Phyfique Expérimentale
, le propoſe d'en recommencer un dans
les premiers jours de Janvier. Ceux qui voudront
affifter à ce cours , doivent le faire infcrire chez
lui , au Collège de Navarre , rue & montagne Ste
Géneviève.
L'Univerfité de cette Ville propofe pour Sujet
du Prix d'Eloquence Latine , fondé par le fieur
Coignard , la queftion fuivante : Quanti populorum
interfit , eadem in omnibus fcholis publicis de
Religione , de Moribus & Litteris doceri.
On a appris , par les nouvelles d'Angleterre ,
que le Bureau des Poftes de Londres a recommencé
, le 6 du préfent mois de Décembre, d'envoyer
fon paquebot à Calais , pour y apporter la
malle d'Angleterre pour la France , & y prendre
en échange celle de France pour l'Angleterre ;
ainfi cette correfpondance réciproque ne fe fera
plus par la voie d'Oftende , ce qui la rendra &
plus prompte & plus régulière qu'elle ne l'a été
pendant la guerre ; en conféquence , les lettres
de France pour l'Angleterre , qui pendant cette
guerre partoient de Paris les Lundi & Vendredi ,
ont recommencé le 8 du même mois d'en partir
, comme ci- devant , les Mercredi & Samedi
de chaque femaine. Les Couriers de Londres partiront
réguliérement tous les Lundi & Jeudi.
Sa Majefté vient de publier fucceffivement
trois Ordonnances , l'une du 20 Novembre, l'autre
du 22 , & la troifiéme du 25 du même
mois .
La premiere concerne les Milices : elle enjoint
aux Régimens de Grenadiers Royaux & Bataillons
de Milice de partir des lieux où ils font ,
1
JANVIER. 1763. 177
pour retourner inceffammenr dans leurs Provinces.
Par la feconde , il eft défendu aux troupes de
Sa Majefté , qui entreront dans le Royaume , ou
qui auront ordre de paffer d'une Province dans
une autre, de fe charger d'aucunes marchandifes
, faux fel , ni faux tabac , fur les peines y contenues.
La troifiéme a pour objet de réformer les Régimens
d'infanterie de Bearn , Hainaut , Breffe ,
la Marche-Province , Brie , Soiffonnois , Ifle de
France , Royal- Lorraine , Royal - Barrois &
Royal- Cantabres.
Cette derniere Ordonnance eft composée de
trente- cinq articles. Il eft dit dans le XXII , le
XXIII & le XXIV , que les Colonels desdits
Régimens réformés jouiront de quinze cens liv.
de penfion fur le Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils
foient remplacés ; de plus , que Sa Majeſté donnera
fes ordres , pour leur faire rembourfer le
prix qu'ils auront payé pour leur Régiment , fuivant
le prix fixé par Sa Majefté ; que tous les autres
Officiers defdits Régimens jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal , favoir , les Lieutenans
Colonels , de douze cens livres ; les Majors ," de
huit cens livres ; les Capitaines de Grenadiers , de
cinq cens livres ; les Capitaines de Fusiliers , qui
auront vingt ans de fervice , de quatre cens liv.
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice ,
de
trois cens livres feulement , ainfi que les Aide-
Majors. Voulant au furplus Sa Majesté que lefdites
penfions ne foyent payées qu'à ceux defdits
Officiers qui fe retireront chez eux & non ailleurs.
•
A l'égard des Lieutenans & Enfeignes qui feront
réformés , Sa Majefté entend qu'ils le re-
Hv
178 MERCURE DE FRANCE .
tirent dans leurs Provinces pour y remplir les
emplois qu'elle leur deftine , le réſervant de leur
faire connoître fes intentions fur cet objet , lorſqu'on
lui aura rendu compte de leurs fervices & de
leurs talens , & c. & c.
Il vient de paroître une Ordonnanc du Roi ,
concernant les termes de la ceffation des hoftilités
en mer : en voici la teneur.
DE PAR LE ROI.
ee SA MAJESTÉ ayant ratifié le 22 du préfent
» mois de Novembre les articles préliminaires de
» la paix , fignés à Fontainebleau le 3 du même
» mois , entre les Miniftres Plénipotentiaires de
> France , d'Elpagne & de la Grande- Bretagne ;
D
par l'um deiquels articles il eft porté qu'il y
> aura ceffation d'hoftilités par mer , fuivant les
» termes & efpaces de temps ci- après expliqués ,
» à compter du jour de la ratification defdits ar-.
» ticles préliminaires , & ftipulé que les Vaif-
» feaux , marchandiſes ou autres effets qui fe-
> ront pris par mer , après lefdits termes & efpa-
» ces de temps , feront réciproquement reftitués ;
» Elle a ordonné & ordonne que les Vailleaux ,
» marchandiſes & effets appartenant à Leurs Majeftés
Britannique & Très - Fidéle , & à leurs Su-
» jets , qui pourront être pris dans la Manche ou
» dans les Mers du Nord , après l'espace de
» douzejours , à compter du 22 du préfent mois
» de Novembre , leur feront reltitués ; que le ter-
>> me fera de fix femaines pour les prifes faites
» depuis la Manche, les mers Britanniques & Fran.
>> çoiſes & les mers du Nord , jufqu'aux Ifles Cana-
>> ries inclufivement , foit dans l'Océan , foit dans
» la Méditerranée; que le terme fera de trois mois
» depuis lefdites Ifles Canaries jufqu'à la Ligne
>>Equinoxiale ou l'Equateur ; enfin de fix mois , à
כ כ
1
JANVIER. 1763. 179
→
*
» compter de la même date du 2.2 du préfent
» mois de Novembre au delà de ladite Ligne
>> Equinoctiale ou l'Equateur , & dans tous les
>> autres endroits du monde fans aucune ex-
>> ception , ni autre diftinction plus particuliere
» de temps & de lieux. Défend Sa Majesté à tous,
» fes Sujets , de quelque qualité & condition qu'ils
» foient , d'exercer aucun acte d'hoftilité par mer,
» contre les Sujets de Leurs Majeftés Britannique
» & Très Fidele , ni de leur caufer aucun préju-
» dice ou dommage , après l'expiration des épo-
» ques ci- deffus mentionnées . MANDE & ordonne
» Sa Majesté à M. le Duc de Penthievre , Amiral
» de France , aux Vice- Amiraux , Lieutenans- Gé◄
» néraux , Intendans , Chefs d'Eſcadre , Com-
» miffaires Généraux & Ordonnateurs de la Ma-
>> rine , & autres Officiers qu'il appartiendra , de
» tenir la main à l'exécution de la préſente Or-
» donnance ; & aux Officiers de l'Amirauté , de
la faire lire , enregistrer , publier & afficher
» par- tout où befoin fera , afin que perfonne n'en
>> prétende caufe d'ignorance. FAIT à Verlailles ,
» le vingt- trois Novembre mil fept cent foixante-
» deux. Signé , LOUIS. Et plus bas , LE DUC DE
» CHOISEUL. >>
L'Ordonnance du Roi eft fuivie du Mande
ment adreffé par le Duc de Penthievre , Amiral de
France, à tous les Officiers de la Marine , pour
l'exécution de ladite Ordonnance.
Le Roi d'Angleterre a fair publier également à
Londres une Proclamation pour la ceffation des
hoftilités fur mer. Comme elle eft conforme à
l'Ordonnance du Roi , il eſt inurile d'en donner ici
I a traduction ,
Le vingt- troifiéme tirage de la Lotterie de
H vj
180 MERCURE DE FRANCE .
l'Hôtel-de-Ville s'eft fait le 25 Décembre en la
maniere accoutumée. Le lot de cinquante mille
livres eſt échu au numero 3029 ; celui de vingt
mille livres au numero 18764 , & les deux de dix
mille livres aux numeros 8383 & 9213 ,
Le 4 du même mois on a tiré la Loterie de l'Ecole
Royale Militaire . Les numéros fortis de la
roue de fortune font 71 , 8
, 41 , 64 , 35. Le prochain
tirage ſe fera le s Janvier 1763.
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Résumé : De PARIS, le 10 Décembre.
Le 24 novembre 1762, la principale cloche de la cathédrale de Bourges a été bénite par l'évêque de Nevers et nommée Louise-Adélaïde par le duc de Berry, représenté par le marquis de l'Hôpital. La cérémonie, marquée par une grande pompe, a réuni un concours unanime de citoyens exprimant leurs vœux pour la conservation et la prospérité du monarque et de sa famille. Après la cérémonie, l'évêque de Nevers, le marquis de l'Hôpital et la dame Dodart se sont rendus chez le sieur Dodart, intendant de la province, pour un dîner magnifique. Le 4 janvier 1763, l'Académie Française a élu l'abbé de Voisenon pour remplacer le sieur Folyor de Crébillon. Le 6 janvier, le marquis de l'Hôpital a présidé au chapitre de l'Ordre de Saint-Michel, où le sieur Dupré a été reçu chevalier. Ensuite, ils ont assisté à un service à l'église pour les rois, princes et chevaliers décédés. Le sieur Brisson, de l'Académie Royale des Sciences, a proposé de recommencer ses cours de physique expérimentale en janvier. L'Université de Paris a annoncé un sujet pour le prix d'éloquence latine. Les services postaux entre Londres et Calais ont repris, rendant la correspondance plus prompte et régulière. Le roi a publié plusieurs ordonnances. La première concerne le retour des régiments de grenadiers et de milice dans leurs provinces. La seconde interdit aux troupes de transporter des marchandises. La troisième réforme plusieurs régiments d'infanterie, accordant des pensions aux officiers réformés. Une autre ordonnance royale concerne la cessation des hostilités en mer, stipulant les termes de restitution des prises maritimes après la ratification des articles préliminaires de paix. Le tirage de la loterie de l'Hôtel-de-Ville a eu lieu le 25 décembre, et celui de la loterie de l'École Royale Militaire le 4 janvier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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616
p. 188-190
De VERSAILLES, le 20 décembre.
Début :
LE 12 de ce mois , le Duc de Praslin prêta serment entre les mains du Roi pour la Lieutenance [...]
Mots clefs :
Diocèse de Verdun, Maladie des yeux, Lieutenance-générale, Contrôleur général des finances
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 20 décembre.
De VERSAILLES , le 20 Décembre.
LSB 12 de ce mois , le Duc de Praflin prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance-
Générale de la Province de Bretagne.
Le Premier Préſident du Parlement de Dombes ,
accompagné des Députés de ce Parlement , fur
préfenté au Roi , à la Reine , & à la Famille
Royale. La Comteffe de Levis cut le même hon
I
JANVIER. 1763. 189
neur , & fut préſentée par la Maréchale de Mirepoix
. Le même jour , Leurs Majeftés , ainfi
que la Famille Royale , fignerent le Contrat
de Mariage du Marquis de Noailles avec la
Demoiſelle de Drofmenil .
que
Le 13 , l'Evêque de Tulles a prêté ferment'
entre les mains de Sa Majefté dans la Chapelle
du Château.
Le fieur de Sulauze , Conful , & chargé des
affaires du Roi à Tunis , ayant demandé la retraite
, Sa Majeſté a nommé à cette Place le
fieur de Saizien , Secrétaire du Duc de Praflin
Miniftre & Secrétaire d'Etat au département des
Affaires étrangeres.
Le 21 le fieur de Mello , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une audience partieuliere
du Roi , dans laquelle il remit fes Lettres
de créance à Sa Majefté . Il fut conduit à cette
audience, ainfi qu'à celles de la Reine , de Monfeigneur
le Dauphin , de Madame la Dauphine ,
de Monfeigneur le Duc de Berry , de Monfei
gneur le Comte de Provence , de Monfeigneur le
Comte d'Artois , de Madame , de Madame Adélaïde
& de Mefdames Victoire , Sophie & Louiſe ,
par le fieur de la Live , Introducteur des Ambaffadeurs.
La Comteffe de Sommyewe a eu l'honneur
d'être préfentée le 19 à Leurs Majeftés & à la
Famille Royale par la Comteffe de Choiſeul-
Beaupré. Le même jour le Chevalier de Beautteville
a été préfenté au Roi , en qualité d'Ambaſſadeur
de Sa Majeſté en Suiffe , par le Duc de
Choiseul.
Le 22 , le Maréchal Prince de Soubife eft arrivé
à la Cour , & a eu l'honneur de faire les révé
rences à Leurs Majeftés & à la Famille Royale.
190 MERCURE DE FRANCE.
Le 28 la Comteſſe de Saint - Simon- Sandricourt
a eu l'honneur d'être préfentée à Leurs Majeftés ,
ainfi qu'à la Famille Royale , par la Comteffe
d'Helmftalt.
Le fieur Bertin , Controlleur Général des Finances
, a prêté ferment entre les mains de Sa
Majefté le 26 pour la Charge de Grand Tréforier.
de l'Ordre du Saint Eſprit.
Le Roi a donné l'Abbaye du Gard , Ordre de
Citeaux , Dioceſe d'Amiens , à l'Abbé de Talleyrand
, Aumonier de Sa Majefté , & Vicaire Général
du Diocéfe de Verdun. Celle du Breuil ,
Ordre de Saint Benoît , Diocéfe d'Evreux , à
l'Abbé de Beguilhan de l'Arbouft , Abbé de Saint
Chignan , Maître de l'Oratoire de Sa Majefté ,
ci-devant Vicaire Général du Diocéfe de Meaux ;
& de celle des Chanoineſſes de Lons - le - Saunier
Ordre de Sainte Claire , Diocéfe de Besançon , à
la Dame de Montigny , Chanoineffe du même
Chapitre.
Le Roi vient de créer une Charge de Médecin
Oculifte , attaché à fa Perfonne , & en a donné
le Brevet au Sieur Demours Médecin de la
Faculté de Paris , qui depuis plus de 30 ans s'eſt
appliqué avec fuccès au traitement des maladies
des yeux qui ne demandent pas l'opération
de la main .
LSB 12 de ce mois , le Duc de Praflin prêta
ferment entre les mains du Roi pour la Lieutenance-
Générale de la Province de Bretagne.
Le Premier Préſident du Parlement de Dombes ,
accompagné des Députés de ce Parlement , fur
préfenté au Roi , à la Reine , & à la Famille
Royale. La Comteffe de Levis cut le même hon
I
JANVIER. 1763. 189
neur , & fut préſentée par la Maréchale de Mirepoix
. Le même jour , Leurs Majeftés , ainfi
que la Famille Royale , fignerent le Contrat
de Mariage du Marquis de Noailles avec la
Demoiſelle de Drofmenil .
que
Le 13 , l'Evêque de Tulles a prêté ferment'
entre les mains de Sa Majefté dans la Chapelle
du Château.
Le fieur de Sulauze , Conful , & chargé des
affaires du Roi à Tunis , ayant demandé la retraite
, Sa Majeſté a nommé à cette Place le
fieur de Saizien , Secrétaire du Duc de Praflin
Miniftre & Secrétaire d'Etat au département des
Affaires étrangeres.
Le 21 le fieur de Mello , Miniftre Plénipotentiaire
du Roi de Portugal , eut une audience partieuliere
du Roi , dans laquelle il remit fes Lettres
de créance à Sa Majefté . Il fut conduit à cette
audience, ainfi qu'à celles de la Reine , de Monfeigneur
le Dauphin , de Madame la Dauphine ,
de Monfeigneur le Duc de Berry , de Monfei
gneur le Comte de Provence , de Monfeigneur le
Comte d'Artois , de Madame , de Madame Adélaïde
& de Mefdames Victoire , Sophie & Louiſe ,
par le fieur de la Live , Introducteur des Ambaffadeurs.
La Comteffe de Sommyewe a eu l'honneur
d'être préfentée le 19 à Leurs Majeftés & à la
Famille Royale par la Comteffe de Choiſeul-
Beaupré. Le même jour le Chevalier de Beautteville
a été préfenté au Roi , en qualité d'Ambaſſadeur
de Sa Majeſté en Suiffe , par le Duc de
Choiseul.
Le 22 , le Maréchal Prince de Soubife eft arrivé
à la Cour , & a eu l'honneur de faire les révé
rences à Leurs Majeftés & à la Famille Royale.
190 MERCURE DE FRANCE.
Le 28 la Comteſſe de Saint - Simon- Sandricourt
a eu l'honneur d'être préfentée à Leurs Majeftés ,
ainfi qu'à la Famille Royale , par la Comteffe
d'Helmftalt.
Le fieur Bertin , Controlleur Général des Finances
, a prêté ferment entre les mains de Sa
Majefté le 26 pour la Charge de Grand Tréforier.
de l'Ordre du Saint Eſprit.
Le Roi a donné l'Abbaye du Gard , Ordre de
Citeaux , Dioceſe d'Amiens , à l'Abbé de Talleyrand
, Aumonier de Sa Majefté , & Vicaire Général
du Diocéfe de Verdun. Celle du Breuil ,
Ordre de Saint Benoît , Diocéfe d'Evreux , à
l'Abbé de Beguilhan de l'Arbouft , Abbé de Saint
Chignan , Maître de l'Oratoire de Sa Majefté ,
ci-devant Vicaire Général du Diocéfe de Meaux ;
& de celle des Chanoineſſes de Lons - le - Saunier
Ordre de Sainte Claire , Diocéfe de Besançon , à
la Dame de Montigny , Chanoineffe du même
Chapitre.
Le Roi vient de créer une Charge de Médecin
Oculifte , attaché à fa Perfonne , & en a donné
le Brevet au Sieur Demours Médecin de la
Faculté de Paris , qui depuis plus de 30 ans s'eſt
appliqué avec fuccès au traitement des maladies
des yeux qui ne demandent pas l'opération
de la main .
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Résumé : De VERSAILLES, le 20 décembre.
Le 20 décembre, le Duc de Praflin prêta serment pour la Lieutenance-Générale de la Province de Bretagne. Le Premier Président du Parlement de Dombes et la Comtesse de Lévis furent présentés au Roi, à la Reine et à la Famille Royale. Le même jour, le contrat de mariage du Marquis de Noailles avec la Demoiselle de Drofsmenil fut signé par Leurs Majestés et la Famille Royale. Le 13 janvier, l'Évêque de Tulle prêta serment au Roi. Le Sieur de Saizien fut nommé pour remplacer le Sieur de Sulauze, Consul et chargé des affaires du Roi à Tunis. Le 21 janvier, le Sieur de Mello, Ministre Plénipotentiaire du Roi de Portugal, remit ses lettres de créance au Roi et à la Famille Royale. La Comtesse de Sommyewe et le Chevalier de Beautteville furent présentés à Leurs Majestés. Le Maréchal Prince de Soubise arriva à la Cour le 22 janvier. La Comtesse de Saint-Simon-Sandricourt fut présentée à Leurs Majestés le 28 janvier. Le Sieur Bertin, Contrôleur Général des Finances, prêta serment pour la Charge de Grand Trésorier de l'Ordre du Saint-Esprit. Le Roi attribua plusieurs abbayes à des abbés et chanoinesses et créa une Charge de Médecin Oculiste, attribuée au Sieur Demours.
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617
p. 190-192
Du 8 Janvier 1763.
Début :
Le premier de ce mois, les Princes & Princesses, ainsi que les Seigneurs & Dames de la [...]
Mots clefs :
Diocèse de Blois, Ambassadeur extraordinaire, Abbé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 8 Janvier 1763.
Du 8 Janvier 1763.
Le premier de ce mois , les Princes & Princelles
, ainfi que les Seigneurs & Dames de la
Cour , ont rendu leurs refpects au Roi à l'occafion
de la nouvelle année. Le Corps de Ville de
Paris a eu le même honneur.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Elprit s'étant affemblés dans le
JANVIER. 1763. 191
Cabinet du Roi vers les onze heures du matin ,
Sa Majeſté a tenu un Chapitre dans lequel Elle
a nommé Chevalier de cet Ordre le Prince de
Lamballe , fils du Duc Penthievre. Après le Chapitre
, le Roi s'eft rendu à la Chapelle précédé
du Duc d'Orléans , du Duc de Chartres , du
Prince de Condé , du Comte de la Marche , du
Duc de l'enthievre & des Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre . Les deux Huifiers
portoient leurs maffes devant Sa Majesté qui
étoit revêtue du Manteau Royal , le Collier de
l'Ordre pardeffus , ainfi que celui de l'Ordre de
la Toifon d'or. L'Evêque Duc de Langres , Prélat
Commandeur a célébré la Grand'Melle à laquelle
la Reine , Madame la Dauphine , Madame
Adélaïde , & Meſdames Victoire Sophie &
Louife ont affifté dans la Tribune. La Comteffe
de Beaumont a fait la quête. Après la Melle
le Roi fut reconduit à fon Appartement en la
>
maniere accoutumée .
Le même jour , le Marquis d'Aubeterre fut
préfenté à Sa Majesté en qualité d'Ambaſſadeur
Extraordinaire à Rome , par le Duc de Praflin.
Le Roi vient d'accorder les grandes entrées à
la Princelle de Talmont.
Le 2 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignerent le contrat de mariage du Marquis
de Bellunce avec la Demoiſelle de Drofmenil
, cadette .
Le Roi vient de faire Duc à brévet le Maréchal
d'Eftrées .
Le Comte de Luſace eſt arrivé ici le 4 .
Le Roi a nommé à l'Evêché de l'Efcar l'Abbé
de Noé , Vicaire Général du Diocéfe de Rouen ;
& à l'Evêché d'Aleth l'Abbé de la Cropte de
Chanterac , Vicaire Général du Diocéle d'Autun.
192 MERCURE DE FRANCE .
Sa Majefté a donné l'Abbaye de Sablonceaux ,
Ordre de S. Auguſtin , Diocéle de Saintes , à l'Abbé
Duglas , Vicaire Général du Diocéſe d'Auch ;
celle de Loc - Dieu , Ordre de Cîteaux , Diocéfe de
Rhodès , à l'Abbé Gaſton , Précepteur du Prince
de Lamballe ; & celle de S. Cyprien- les - Poitiers ,
Ordre de S. Benoît , Diocéfe de Poitiers , à l'Abbé
de Lantillac , Vicaire Général du Diocéfe de
Blois.
Le premier de ce mois , les Princes & Princelles
, ainfi que les Seigneurs & Dames de la
Cour , ont rendu leurs refpects au Roi à l'occafion
de la nouvelle année. Le Corps de Ville de
Paris a eu le même honneur.
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Elprit s'étant affemblés dans le
JANVIER. 1763. 191
Cabinet du Roi vers les onze heures du matin ,
Sa Majeſté a tenu un Chapitre dans lequel Elle
a nommé Chevalier de cet Ordre le Prince de
Lamballe , fils du Duc Penthievre. Après le Chapitre
, le Roi s'eft rendu à la Chapelle précédé
du Duc d'Orléans , du Duc de Chartres , du
Prince de Condé , du Comte de la Marche , du
Duc de l'enthievre & des Chevaliers , Commandeurs
& Officiers de l'Ordre . Les deux Huifiers
portoient leurs maffes devant Sa Majesté qui
étoit revêtue du Manteau Royal , le Collier de
l'Ordre pardeffus , ainfi que celui de l'Ordre de
la Toifon d'or. L'Evêque Duc de Langres , Prélat
Commandeur a célébré la Grand'Melle à laquelle
la Reine , Madame la Dauphine , Madame
Adélaïde , & Meſdames Victoire Sophie &
Louife ont affifté dans la Tribune. La Comteffe
de Beaumont a fait la quête. Après la Melle
le Roi fut reconduit à fon Appartement en la
>
maniere accoutumée .
Le même jour , le Marquis d'Aubeterre fut
préfenté à Sa Majesté en qualité d'Ambaſſadeur
Extraordinaire à Rome , par le Duc de Praflin.
Le Roi vient d'accorder les grandes entrées à
la Princelle de Talmont.
Le 2 , Leurs Majeftés , ainsi que la Famille
Royale , fignerent le contrat de mariage du Marquis
de Bellunce avec la Demoiſelle de Drofmenil
, cadette .
Le Roi vient de faire Duc à brévet le Maréchal
d'Eftrées .
Le Comte de Luſace eſt arrivé ici le 4 .
Le Roi a nommé à l'Evêché de l'Efcar l'Abbé
de Noé , Vicaire Général du Diocéfe de Rouen ;
& à l'Evêché d'Aleth l'Abbé de la Cropte de
Chanterac , Vicaire Général du Diocéle d'Autun.
192 MERCURE DE FRANCE .
Sa Majefté a donné l'Abbaye de Sablonceaux ,
Ordre de S. Auguſtin , Diocéle de Saintes , à l'Abbé
Duglas , Vicaire Général du Diocéſe d'Auch ;
celle de Loc - Dieu , Ordre de Cîteaux , Diocéfe de
Rhodès , à l'Abbé Gaſton , Précepteur du Prince
de Lamballe ; & celle de S. Cyprien- les - Poitiers ,
Ordre de S. Benoît , Diocéfe de Poitiers , à l'Abbé
de Lantillac , Vicaire Général du Diocéfe de
Blois.
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Résumé : Du 8 Janvier 1763.
Le 1er janvier 1763, la cour a rendu hommage au roi pour la nouvelle année, suivie par le Corps de Ville de Paris. Le Prince de Lamballe a été nommé Chevalier de l'Ordre du Saint-Esprit. Le roi a ensuite assisté à la messe célébrée par l'Évêque Duc de Langres, en présence de la reine et des princesses. Le Marquis d'Aubeterre a été présenté comme Ambassadeur Extraordinaire à Rome, et la Princesse de Talmont a reçu les grandes entrées. Le 2 janvier, le contrat de mariage du Marquis de Bellunce avec Mademoiselle de Drosmenil a été signé par la famille royale. Le roi a élevé le Maréchal d'Estrées au rang de duc et a nommé plusieurs évêques et abbés, dont l'Abbé de Noé à l'évêché de l'Évêché et l'Abbé de la Cropte de Chanterac à l'évêché d'Aleth. Le Comte de Lusace est arrivé à la cour le 4 janvier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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618
p. 193-199
Du 10 Janvier 1763.
Début :
Le 30 du mois dernier, les Feuillans de la rue S. Honoré célébrérent dans leur Eglise un Service [...]
Mots clefs :
Feuillants, Loterie de l'école royale militaire, Serment, Régiments, Bataillons, Officiers réformés
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texteReconnaissance textuelle : Du 10 Janvier 1763.
Du 10 Janvier 17636
Le 30 du mois derniet , les Feuillans de la rue
S. Honoré célébrérent dans leur Eglife un Service
folemnel pour les Officiers & Soldats morts
dans les troupes du Roi pendant la dernierecampagne.
Les , on a tiré la Loterie de l'Ecole Royale
Militaire ; les Numéros fortis de la roue de Forsune
font, 69 , 89 , 66 , 82 20. Le prochain
tirage fe fera les Février.
Il paroît une Ordonnance du 10 Décembre
1762 , concernant l'Infanterie Françoife : les difpofitions
qu'elle renferme meritent qu'on entre
dans les détails .
D'après cette Ordonnance , douze Régimens
feront confervés à quatre bataillons : fept Régi
mensferont portés à quatre batallions , au moye
de fept Régimens qui y feront incorporés : ving
deux Régimens feront confervés à deux bataillo
& un à un bataillon : dix-fept Régimens de de
bataillons , & fix d'un bataillon , feront affe
au fervice de la Marine : Sa Majeſté , pour
II. Vol. I
a
194 MERCURE
DE FRANCE
.
la connoiffance & la mémoire des actions des
Régimens de fon Infanterie veut qu'à l'avenir
ils portent tous des noms de Provinces ; les Régimens
qui changeront de noms conferveront le
rang dont ils jouillent actuellement dans l'Infanterie
: les Régimens affectés au fervice de la Marine
conferveront auffi leur rang & leur fervice
dans l'Infanterie & dans les circonstances où
ces Régimens ne feroient utiles ni dans les Colonies
ni dans les Ports , ils feront employés dans
les Armées comme les autres Régimens , qui pareillement
ferviront aux Colonies , lorfque ceux
que S. M. y deftine particuliérement n'y fuffiront
pas. Chacune des Compagnies de Grenadiers fera
foit en temps de paix , foit en temps de guerre ,
commandée par un Capitaine , un Lieutenant &
un Sous Lieutenant , & compofée de deux Sergens
, d'un Fourrier , de quatre Caporaux , quatre
Appointés , ( place créée dans la préfente Ordonnance
pour être fubftituée à celle d'Anfpellade
qui fera fupprimée ) de quarante Grenadiers , &
d'un Tambour : les compagnies de Fufiliers feront
, en tout temps , commandées par un Capi-
' taine , un Lieutenant & un Sous-Lieutenant ,
compolées en temps de paix de quatre Sergens
d'un Fourrier de bruit Caporaux , huit Appointés,
quarante Fufiliers & de deur Tambours . Sa Majefté
le réserve de choisir & de nommer à l'avenir
les Lieutenans - Colonels & les Majors . La charge
de ces derniers qui , dorénavant , auront fur les
Capitaines Fautorité dont ils ont befoin pour rem
plir leurs fonctions , fera dans tous les Régimeas
d'Infanterie un grade fupérieur à celui de Capitaine
, & conduira immédiatement au grade de Lieutenant Colonel ou de Colonel : ilfera établi
une caiffe , où tout l'argent de la folde & de la
&
BOJANVIER. 1763. 195
maſſe , ou de toute autre pattie qui appartiendra
à chaque Régiment , fera enfermé, & l'on crée un
Tréforier qui en aura la régie , fubordonnément
aw Colonel & au Major , fous les ordres du Secrétaire
d'Etat ayant le Département de la Guerre.
Le terme des engagemens fera fixé à l'avenir à
huit années au lieu de fix ; les hautes - paies ne
rengageront point , & les congés feront donnés à
leur expiration . S. M. donnera les ordres pour
faire délivrer dès- a - préfent le congé abfolu aux
quatre plus anciens Soldats de chaque Compagnie
dont les engagemens font expirés , les Soldats
qui auront contracté un fecond engagement , &
qui voudront enfuite fe retirer chez eux & non
ailleurs , y toucheront la moitié de leur folde , &
S. M. leur fera délivrer tous les huit ans un habit
del'uniforme du Régiment dans lequel ils auront
fervi : quant à ceux qui auront contracté on troifiéme
engagement , ils auront le choix ou d'être
reçus à l'Hôtel des Invalides , ou de fe retirer chez
eux avec leur folde entiere , & S M. leur fera déhvter
tous les fix ans un habit de l'uniforme du
Régiment dans lequel ils auront fervi : il y aura
dorénavant une paie de paix & une paie de guerre.
On affigne au Colonel , outre fes appointemens
de Capitaine , 3ooo livres par an , en temps de
paix , & 3600 livres en temps de guerre , au
Lieutenant-Colonel , outre fes appointemens de
Capitaine , 2000 livres en paix , & 3000 livres en
guerre à chaque Major des Régimens de quatre
bataillons , oco liv . en paix , & 4500 livres en
guerre : à chaque Major des Régimens de deux &
d'un bataillon , 2880 livres en paix , & 4000 liv .
en guerre : au Commandant de bataillon qui fera
créé pendant la guerre , 4000 livrés à chaque
Aide-Major , avec commiffion de ' Capitaine ,
:
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
froo liv, en paix , & 2400 liv. en guerre : à chaque
Aide- Major fans commillion de Capitaine
900 livres en paix , & 1800 liv. en guerres à cha
que Sous- Aide-Major , 600 liv. en paix , & Dea
liv. en guerre au Quartier- Maître 1, 554490 livres
en paix , & 80 livres en guerre à chaque Porte-
Drapeau , 450 liv . en paix, & 600 liv. en guerre i
au Tréforier d'un Régiment de quatre bataillons ,
1000 livres en paix , & 3000 livres en guerres;
au Tréforier d'un Régiment de deur & d'un ba¬
raillon , 1200 livres en paix , & 2009 livres en
guerre: au Tambour-Major, as livres en tout
temps à l'Aumônier , soo livres en paix , &
726 livres en guerre , au Chirurgien , foo divres
en paix , & 720 livres en guerre. Dans les com→
pagnies de Grenadiers , à chaque Capitaine , 2008
fivres en paix & 3000 livres en guerre ; au Lieu-*
renant , 900 livres en paix , & 1200 livres en
guerres au Sous Lieutenant , 600 livres en pain
& 900 livres en guerre ; à chaque Sergent , 232:
livres en paix & 228 livres en guerre , au Fourrier
, 189 livres en paix & 186 enguerre
chaque Caporal , 156 livres en paix & 161 en
guerres à chaque Appointé , 138 livres en paix ,
& 144 livres en guerre ; à chaque Grenadier &
Tambour , 110 livres en paix , & 126 livres en
guerre. Dans les compagnies de Fusiliers
Capitaine , 1500 livres en paix , & 2400 livres
en guerre au Lieutenant, 600 livres en paix &
1000 livres en guerre , au Sous Lieutenant , 140
livrés en paix , & 800 livres en guerre ; à chaque
Sergent , 204 livres en paix , & 210 livres en
guerre ; au Fourrier , 162 livres en paix , & 168
en guerre , à chaque Caporal, 138 livres en paix,
& 144 en guerre ; à chaque Appointé , 110 live
en paix & 126 en guerres à chaque Fufilier &
yan
1
JANVIER. 1763. 197
Tambour , 102 livres en paix , & 108 livres en
guerre. Lorsque les Régimens deftinés aux Colonics
auront ordre d'y paffer , en temps de paix ,
ils toucheront la moitié en fus defdits appointe
meris & folde du jour de leur embarquement
jufqu'au jour de tear débarquement à leur retour
en France ; & lorsqu'ils s'embarquerent pour les
Colonies , en temps de guerre , ils toucheront les
appointemens & folde réglés pour le temps de
guerre , & la moitié en fus deldits appointemens
& folde , dujour de leur embarquementjufqu'au
jour de leur débarquement à leur retour en
France: its recevront trois mois d'avance lorfqu'ils
s'embarquerent , indépendamment de la
fubfiftance , fur les Vaiffeaux : Sa Majefté fe
charge à l'avenir des recrues , des armemens
& défend aux Officiers de donner des congés
abfolus : quoique les Capitaines ne foient plus
chargés ni des recrues , ni de l'entretien de leur
troupe , ils feront néanmoins obligés de veiller
au bien-être des Soldats , fous peine de punition:
les Officiers ne pourront s'abfenter qu'en s'engageant
faire deux hommes de recrue au-deffus
de cinq pieds deux pouces : dorénavant tous les
Régimens de l'Infanterie Françoile , à la réſerve
de celui des Gardes- Lorraines , feront habillés
de blanc , avec des marques diftinctives pour
chacun. Il fera fait une revue exacte d'inſpection
& de fubfiftance defdits Régimens. Les Soldats
réformés feront partagés en plufieurs claffes pour
être conduits par étape jufqu'à la premiere Ville
de leur Province , par des Officiers choifis à cet
effer & chargés de leurs congés . Les congés ne
feront délivrés à aucun defdirs Soldats que lorf
qu'ils feront rendus dans l'endroit de leur réli-'
dence. Les Officiers conducteurs auront une gra-
"
I
iij
198 MERCURE DE FRANCE.
tification de cent cinquante livres. Il fera donné à
chacun des Soldats réformés un habit , un chapeau
& trois livres. Il leur eft défendu de s'écarter de
leur route, & il eft enjoint aux Prévôts des Ma “
réchauffées d'y veiller , & d'empêcher toute ef
péce de défordre parmi eux. Leurs armemens
feront remis aux magafins du Roi. Les Colonels
jouiront de quinze cens livres de penfion for le
Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils foient remplacés.
S. M. donnera de plus fes ordres pour leur faire
rembourfer le prix de leurs Régimens , s'ils l'ont
payé , fur le pied qu'elle a fixé. Tous les autres
Officiers réformés jouiront en penfion fur le Tréfor
Royal ; favoir , les Lieutenans Colonels , de
douze cens livres ; les Capitaines de Fufiliers qui
auront vingt ans de fervice de quatre cens livres ;
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice de trois
cens livres feulement ; voulant au furplus S. M.
que lefdites penfions ne foient payées qu'à ceux
defdits Officiers' qui fe retireront chez eux & nom
ailleurs , & qui s'y employeront a la levée du ba
ta llon de recrue qui y fera affemble. A l'égard
des Lieutenans ou Enfeignes qui feront réfor
més , S. M. entend qu'ils fe retirent dans leurs
Provinces pour y remplir les emplois qu'Elle
leur deftine ; le réfervant de leur faire connoître
fes intentions fur cet objet lorſqu'on lui aura rendu
compte de leurs fervices & de leurs talens .
Ceux des Lieutenans ou Enfeignes réformés qui
feront fortis de l'Ecole Militaire, feront remplacés
par préférence à tous nouveaux Sujets ; & en
attendant , ils jouiront chez eux de deux cens liv.
d'appointemens .
Cette Ordonnance eft terminée par un état
arrêté par le Roi de l'uniforme qui a été ré-,
glé pour l'habillement & équipement de chaque
Régiment d'Infanterie Françoile.
JANVIER. 1763 . 199
Tl vient de paroître encore fix autres Ordonnances
du Roi. Par la premiere datée du 20 Novembre
1762 , Sa Majefté licentie les Compagnies
de Guides , de Brunelly & de Metzenius qui
fervoient à fon armée d'Allemagne. Par la feconde
datée du même jour , le Roi réforme la Compagnie
des Chaffeurs de Bon , ci- devant Monet.
La troifiéme , du 26 Novembre , porte amuiſtie
en faveur des Officiers Mariniers & Marelors déferteurs
du Service de S. M. La quatrième , du 1 .
Décembre , porte fuppreffion des quatre onces
dont la ration de pain de inunition avoit été
augmentée pendant la guerre pour toutes les
troupes de S. M. Par la cinquième , du 4 Décembre
, S. M. ayant reconnu que le nombre de
fes Ingénieurs ordinaires , fixé à 300 par les Ordonnances
antérieures , n'étoit pas fuffifant pour.
remplir fon fervice , en fixe pour l'avenir le
nombre à quatre cent qui porteront exclufivement
la dénomination d'Ingénieurs ordinaires du
Roi. La fixiéme du 20 Décembre concerne la
vente de chevaux , de canons & de pelottons ,
& la fuppreffion du fupplément de folde que S. M.
avoit accordé aux Sergens & Soldats Cannoniers
attachés au fervice des piéces de canon à la Suédoife
, établies dans les Régimens d'Infanterie
Françoile & Etrangere .
Le 30 du mois derniet , les Feuillans de la rue
S. Honoré célébrérent dans leur Eglife un Service
folemnel pour les Officiers & Soldats morts
dans les troupes du Roi pendant la dernierecampagne.
Les , on a tiré la Loterie de l'Ecole Royale
Militaire ; les Numéros fortis de la roue de Forsune
font, 69 , 89 , 66 , 82 20. Le prochain
tirage fe fera les Février.
Il paroît une Ordonnance du 10 Décembre
1762 , concernant l'Infanterie Françoife : les difpofitions
qu'elle renferme meritent qu'on entre
dans les détails .
D'après cette Ordonnance , douze Régimens
feront confervés à quatre bataillons : fept Régi
mensferont portés à quatre batallions , au moye
de fept Régimens qui y feront incorporés : ving
deux Régimens feront confervés à deux bataillo
& un à un bataillon : dix-fept Régimens de de
bataillons , & fix d'un bataillon , feront affe
au fervice de la Marine : Sa Majeſté , pour
II. Vol. I
a
194 MERCURE
DE FRANCE
.
la connoiffance & la mémoire des actions des
Régimens de fon Infanterie veut qu'à l'avenir
ils portent tous des noms de Provinces ; les Régimens
qui changeront de noms conferveront le
rang dont ils jouillent actuellement dans l'Infanterie
: les Régimens affectés au fervice de la Marine
conferveront auffi leur rang & leur fervice
dans l'Infanterie & dans les circonstances où
ces Régimens ne feroient utiles ni dans les Colonies
ni dans les Ports , ils feront employés dans
les Armées comme les autres Régimens , qui pareillement
ferviront aux Colonies , lorfque ceux
que S. M. y deftine particuliérement n'y fuffiront
pas. Chacune des Compagnies de Grenadiers fera
foit en temps de paix , foit en temps de guerre ,
commandée par un Capitaine , un Lieutenant &
un Sous Lieutenant , & compofée de deux Sergens
, d'un Fourrier , de quatre Caporaux , quatre
Appointés , ( place créée dans la préfente Ordonnance
pour être fubftituée à celle d'Anfpellade
qui fera fupprimée ) de quarante Grenadiers , &
d'un Tambour : les compagnies de Fufiliers feront
, en tout temps , commandées par un Capi-
' taine , un Lieutenant & un Sous-Lieutenant ,
compolées en temps de paix de quatre Sergens
d'un Fourrier de bruit Caporaux , huit Appointés,
quarante Fufiliers & de deur Tambours . Sa Majefté
le réserve de choisir & de nommer à l'avenir
les Lieutenans - Colonels & les Majors . La charge
de ces derniers qui , dorénavant , auront fur les
Capitaines Fautorité dont ils ont befoin pour rem
plir leurs fonctions , fera dans tous les Régimeas
d'Infanterie un grade fupérieur à celui de Capitaine
, & conduira immédiatement au grade de Lieutenant Colonel ou de Colonel : ilfera établi
une caiffe , où tout l'argent de la folde & de la
&
BOJANVIER. 1763. 195
maſſe , ou de toute autre pattie qui appartiendra
à chaque Régiment , fera enfermé, & l'on crée un
Tréforier qui en aura la régie , fubordonnément
aw Colonel & au Major , fous les ordres du Secrétaire
d'Etat ayant le Département de la Guerre.
Le terme des engagemens fera fixé à l'avenir à
huit années au lieu de fix ; les hautes - paies ne
rengageront point , & les congés feront donnés à
leur expiration . S. M. donnera les ordres pour
faire délivrer dès- a - préfent le congé abfolu aux
quatre plus anciens Soldats de chaque Compagnie
dont les engagemens font expirés , les Soldats
qui auront contracté un fecond engagement , &
qui voudront enfuite fe retirer chez eux & non
ailleurs , y toucheront la moitié de leur folde , &
S. M. leur fera délivrer tous les huit ans un habit
del'uniforme du Régiment dans lequel ils auront
fervi : quant à ceux qui auront contracté on troifiéme
engagement , ils auront le choix ou d'être
reçus à l'Hôtel des Invalides , ou de fe retirer chez
eux avec leur folde entiere , & S M. leur fera déhvter
tous les fix ans un habit de l'uniforme du
Régiment dans lequel ils auront fervi : il y aura
dorénavant une paie de paix & une paie de guerre.
On affigne au Colonel , outre fes appointemens
de Capitaine , 3ooo livres par an , en temps de
paix , & 3600 livres en temps de guerre , au
Lieutenant-Colonel , outre fes appointemens de
Capitaine , 2000 livres en paix , & 3000 livres en
guerre à chaque Major des Régimens de quatre
bataillons , oco liv . en paix , & 4500 livres en
guerre : à chaque Major des Régimens de deux &
d'un bataillon , 2880 livres en paix , & 4000 liv .
en guerre : au Commandant de bataillon qui fera
créé pendant la guerre , 4000 livrés à chaque
Aide-Major , avec commiffion de ' Capitaine ,
:
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
froo liv, en paix , & 2400 liv. en guerre : à chaque
Aide- Major fans commillion de Capitaine
900 livres en paix , & 1800 liv. en guerres à cha
que Sous- Aide-Major , 600 liv. en paix , & Dea
liv. en guerre au Quartier- Maître 1, 554490 livres
en paix , & 80 livres en guerre à chaque Porte-
Drapeau , 450 liv . en paix, & 600 liv. en guerre i
au Tréforier d'un Régiment de quatre bataillons ,
1000 livres en paix , & 3000 livres en guerres;
au Tréforier d'un Régiment de deur & d'un ba¬
raillon , 1200 livres en paix , & 2009 livres en
guerre: au Tambour-Major, as livres en tout
temps à l'Aumônier , soo livres en paix , &
726 livres en guerre , au Chirurgien , foo divres
en paix , & 720 livres en guerre. Dans les com→
pagnies de Grenadiers , à chaque Capitaine , 2008
fivres en paix & 3000 livres en guerre ; au Lieu-*
renant , 900 livres en paix , & 1200 livres en
guerres au Sous Lieutenant , 600 livres en pain
& 900 livres en guerre ; à chaque Sergent , 232:
livres en paix & 228 livres en guerre , au Fourrier
, 189 livres en paix & 186 enguerre
chaque Caporal , 156 livres en paix & 161 en
guerres à chaque Appointé , 138 livres en paix ,
& 144 livres en guerre ; à chaque Grenadier &
Tambour , 110 livres en paix , & 126 livres en
guerre. Dans les compagnies de Fusiliers
Capitaine , 1500 livres en paix , & 2400 livres
en guerre au Lieutenant, 600 livres en paix &
1000 livres en guerre , au Sous Lieutenant , 140
livrés en paix , & 800 livres en guerre ; à chaque
Sergent , 204 livres en paix , & 210 livres en
guerre ; au Fourrier , 162 livres en paix , & 168
en guerre , à chaque Caporal, 138 livres en paix,
& 144 en guerre ; à chaque Appointé , 110 live
en paix & 126 en guerres à chaque Fufilier &
yan
1
JANVIER. 1763. 197
Tambour , 102 livres en paix , & 108 livres en
guerre. Lorsque les Régimens deftinés aux Colonics
auront ordre d'y paffer , en temps de paix ,
ils toucheront la moitié en fus defdits appointe
meris & folde du jour de leur embarquement
jufqu'au jour de tear débarquement à leur retour
en France ; & lorsqu'ils s'embarquerent pour les
Colonies , en temps de guerre , ils toucheront les
appointemens & folde réglés pour le temps de
guerre , & la moitié en fus deldits appointemens
& folde , dujour de leur embarquementjufqu'au
jour de leur débarquement à leur retour en
France: its recevront trois mois d'avance lorfqu'ils
s'embarquerent , indépendamment de la
fubfiftance , fur les Vaiffeaux : Sa Majefté fe
charge à l'avenir des recrues , des armemens
& défend aux Officiers de donner des congés
abfolus : quoique les Capitaines ne foient plus
chargés ni des recrues , ni de l'entretien de leur
troupe , ils feront néanmoins obligés de veiller
au bien-être des Soldats , fous peine de punition:
les Officiers ne pourront s'abfenter qu'en s'engageant
faire deux hommes de recrue au-deffus
de cinq pieds deux pouces : dorénavant tous les
Régimens de l'Infanterie Françoile , à la réſerve
de celui des Gardes- Lorraines , feront habillés
de blanc , avec des marques diftinctives pour
chacun. Il fera fait une revue exacte d'inſpection
& de fubfiftance defdits Régimens. Les Soldats
réformés feront partagés en plufieurs claffes pour
être conduits par étape jufqu'à la premiere Ville
de leur Province , par des Officiers choifis à cet
effer & chargés de leurs congés . Les congés ne
feront délivrés à aucun defdirs Soldats que lorf
qu'ils feront rendus dans l'endroit de leur réli-'
dence. Les Officiers conducteurs auront une gra-
"
I
iij
198 MERCURE DE FRANCE.
tification de cent cinquante livres. Il fera donné à
chacun des Soldats réformés un habit , un chapeau
& trois livres. Il leur eft défendu de s'écarter de
leur route, & il eft enjoint aux Prévôts des Ma “
réchauffées d'y veiller , & d'empêcher toute ef
péce de défordre parmi eux. Leurs armemens
feront remis aux magafins du Roi. Les Colonels
jouiront de quinze cens livres de penfion for le
Tréfor Royal , jufqu'à ce qu'ils foient remplacés.
S. M. donnera de plus fes ordres pour leur faire
rembourfer le prix de leurs Régimens , s'ils l'ont
payé , fur le pied qu'elle a fixé. Tous les autres
Officiers réformés jouiront en penfion fur le Tréfor
Royal ; favoir , les Lieutenans Colonels , de
douze cens livres ; les Capitaines de Fufiliers qui
auront vingt ans de fervice de quatre cens livres ;
ceux qui n'auront pas vingt ans de fervice de trois
cens livres feulement ; voulant au furplus S. M.
que lefdites penfions ne foient payées qu'à ceux
defdits Officiers' qui fe retireront chez eux & nom
ailleurs , & qui s'y employeront a la levée du ba
ta llon de recrue qui y fera affemble. A l'égard
des Lieutenans ou Enfeignes qui feront réfor
més , S. M. entend qu'ils fe retirent dans leurs
Provinces pour y remplir les emplois qu'Elle
leur deftine ; le réfervant de leur faire connoître
fes intentions fur cet objet lorſqu'on lui aura rendu
compte de leurs fervices & de leurs talens .
Ceux des Lieutenans ou Enfeignes réformés qui
feront fortis de l'Ecole Militaire, feront remplacés
par préférence à tous nouveaux Sujets ; & en
attendant , ils jouiront chez eux de deux cens liv.
d'appointemens .
Cette Ordonnance eft terminée par un état
arrêté par le Roi de l'uniforme qui a été ré-,
glé pour l'habillement & équipement de chaque
Régiment d'Infanterie Françoile.
JANVIER. 1763 . 199
Tl vient de paroître encore fix autres Ordonnances
du Roi. Par la premiere datée du 20 Novembre
1762 , Sa Majefté licentie les Compagnies
de Guides , de Brunelly & de Metzenius qui
fervoient à fon armée d'Allemagne. Par la feconde
datée du même jour , le Roi réforme la Compagnie
des Chaffeurs de Bon , ci- devant Monet.
La troifiéme , du 26 Novembre , porte amuiſtie
en faveur des Officiers Mariniers & Marelors déferteurs
du Service de S. M. La quatrième , du 1 .
Décembre , porte fuppreffion des quatre onces
dont la ration de pain de inunition avoit été
augmentée pendant la guerre pour toutes les
troupes de S. M. Par la cinquième , du 4 Décembre
, S. M. ayant reconnu que le nombre de
fes Ingénieurs ordinaires , fixé à 300 par les Ordonnances
antérieures , n'étoit pas fuffifant pour.
remplir fon fervice , en fixe pour l'avenir le
nombre à quatre cent qui porteront exclufivement
la dénomination d'Ingénieurs ordinaires du
Roi. La fixiéme du 20 Décembre concerne la
vente de chevaux , de canons & de pelottons ,
& la fuppreffion du fupplément de folde que S. M.
avoit accordé aux Sergens & Soldats Cannoniers
attachés au fervice des piéces de canon à la Suédoife
, établies dans les Régimens d'Infanterie
Françoile & Etrangere .
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Résumé : Du 10 Janvier 1763.
Le 30 janvier 1763, les Feuillans de la rue Saint-Honoré ont organisé un service solennel en mémoire des officiers et soldats décédés lors de la dernière campagne. Le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire a révélé les numéros 69, 89, 66, 82 et 20, avec le prochain tirage prévu pour février. Une ordonnance du 10 décembre 1762 réorganise l'infanterie française. Douze régiments seront maintenus à quatre bataillons, sept régiments passeront à quatre bataillons par incorporation de sept autres, et vingt-deux régiments seront conservés à deux bataillons, avec un régiment à un bataillon. Dix-sept régiments de deux bataillons et six d'un bataillon seront affectés au service de la Marine. Les régiments porteront désormais des noms de provinces et conserveront leur rang. Les régiments de la Marine conserveront également leur rang et pourront être utilisés dans les armées en cas de besoin. L'ordonnance précise la composition des compagnies de grenadiers et de fusiliers, avec des grades spécifiques et des soldes différenciées en temps de paix et de guerre. Les engagements des soldats sont fixés à huit ans, avec des congés accordés à l'expiration de cette période. Les soldats ayant contracté un second ou troisième engagement bénéficieront de diverses récompenses. Les soldes des officiers et sous-officiers sont détaillées, ainsi que les conditions de service pour les régiments destinés aux colonies. Les recrues, armements et congés sont désormais à la charge du roi. Les régiments de l'infanterie française seront habillés de blanc, avec des marques distinctives. Une revue d'inspection et de subsistance des régiments est prévue. Les soldats réformés seront conduits par étapes jusqu'à leur province d'origine, avec des congés et des habits fournis. Les officiers réformés recevront des pensions en fonction de leur ancienneté et de leur service. Les ordonnances supplémentaires concernent la licenciation de certaines compagnies, l'amnistie pour les déserteurs, la suppression de l'augmentation de la ration de pain, l'augmentation du nombre d'ingénieurs ordinaires, et la suppression du supplément de solde pour les canonniers.
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619
p. 53-56
EPITRE A M. l'Abbé CAMU, à Versailles.
Début :
ABBÉ fait pour la bienséance, [...]
Mots clefs :
Bienséance, Reconnaissance, Intrigue oblique, Ambition, Prélat, Humilité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE A M. l'Abbé CAMU, à Versailles.
EPITRE
A M. l'Abbé CAMU , à Versailles.
ABBE fait pour la bienſéance ,
Et qui fçais fi bien obliger ,
Ciij
54 MERCURE DE FRANCE.
Qu'on te voit prèſque t'affliger
Au feul mot de reconnoillance ;
Je confens de le fupprimer
Ce terme aimable qui t'offenſe
Et que tu me fais réformer ;
Mais quand il faut par complaifance
A tes defirs me conformer ,
Penfe au moins tout ce que je penſe.
Paifibe Habitant de la Cour ,
Qui vois d'un oeil philofophique
La ſcène active & magnifique
Qu'on y contemple chaque jour ,
Et que font mouvoir tour- à- tour
L'ambition , la politique ,
L'avarice , l'intrigue oblique ,
Et fouvent la haine & l'amour.
Charmant & vertueux Stoïque !
Dans ce tumultueux féjour ,
Je le vois bien , ton âme admire
Avec un doux raviffement
Ce Prélat que fi fagement
Louis pour nous voulut élire ,
Et dont tu viens de me décrire
Avec tes naïves couleurs ,
Les talens & ces traits vainqueurs ,
Qui lui gagnent par tout l'Empire
Des efprits ainfi que des coeurs .
De vertus quel rare affemblage !
La grandeur & l'humanité ,
FEVRIER. 1763. 55
La fcience & l'humilité ,
Compofent fa brillante image ,
Où mon oeil reconnoit l'ouvrage
De la fublime piété.
Courtilan , il a le courage:
Et la voix de la vérité ;
Chef & Paſteur , il m'offre un Sage
Aux mains de qui l'autorité
N'a d'autre objet ni d'autre uſage ,
Que de prêter à l'équité
Les fentimens , le vrai langage ,
Et l'accent de la Charité.
A l'enjoûment , à la fineſſe
Que l'efprit verſe en fes difcours ,
Il joint cette chaleur qui preffe ,
Eléve l'âme & l'intéreſſe ;.
On voudroit l'entendre toujours
Ou toujours on voudroit le lire.
Dans les lettres quel agrément !
Quelle grace ! tout y reſpire
L'élégance & le fentiment.
C'eſt par ces glorieuſes marques
Que cher à la Ville , à la Cour
Il a du premier des Monarques
Mérité l'eftime & l'amour.
Telle eft , ami , l'aimable eſquiſſe
Que me préſente ton pinceau ;
Mais le dirai-je ? la juftice
Civ
56 MERCURE DE FRANCE
En examinant ce tableau
Le trouve incomplet , & déclare
Qu'on peut par quelque trait nouveau ,
Rendre plus fidéle & plus beau
Le portrait de cet homme rare.
Tu le penſes ainfi que moi :
Je veux donc, m'uniffant à toi ,
Et rival fecret de ton zèle ,
Si bien contempler ce modèle ,
Qu'un jour par toi-même éxcité ,
A l'infçu du Prélat modefte ,
Sous les yeux de la vérité
Son Chancelier dira le reſte.
> Chancelier de DESAULX , Chanoine de Reims
l'Univerfité, de la Société Royale des Infcriptions
& Belles-Lettres de Nancy.
A M. l'Abbé CAMU , à Versailles.
ABBE fait pour la bienſéance ,
Et qui fçais fi bien obliger ,
Ciij
54 MERCURE DE FRANCE.
Qu'on te voit prèſque t'affliger
Au feul mot de reconnoillance ;
Je confens de le fupprimer
Ce terme aimable qui t'offenſe
Et que tu me fais réformer ;
Mais quand il faut par complaifance
A tes defirs me conformer ,
Penfe au moins tout ce que je penſe.
Paifibe Habitant de la Cour ,
Qui vois d'un oeil philofophique
La ſcène active & magnifique
Qu'on y contemple chaque jour ,
Et que font mouvoir tour- à- tour
L'ambition , la politique ,
L'avarice , l'intrigue oblique ,
Et fouvent la haine & l'amour.
Charmant & vertueux Stoïque !
Dans ce tumultueux féjour ,
Je le vois bien , ton âme admire
Avec un doux raviffement
Ce Prélat que fi fagement
Louis pour nous voulut élire ,
Et dont tu viens de me décrire
Avec tes naïves couleurs ,
Les talens & ces traits vainqueurs ,
Qui lui gagnent par tout l'Empire
Des efprits ainfi que des coeurs .
De vertus quel rare affemblage !
La grandeur & l'humanité ,
FEVRIER. 1763. 55
La fcience & l'humilité ,
Compofent fa brillante image ,
Où mon oeil reconnoit l'ouvrage
De la fublime piété.
Courtilan , il a le courage:
Et la voix de la vérité ;
Chef & Paſteur , il m'offre un Sage
Aux mains de qui l'autorité
N'a d'autre objet ni d'autre uſage ,
Que de prêter à l'équité
Les fentimens , le vrai langage ,
Et l'accent de la Charité.
A l'enjoûment , à la fineſſe
Que l'efprit verſe en fes difcours ,
Il joint cette chaleur qui preffe ,
Eléve l'âme & l'intéreſſe ;.
On voudroit l'entendre toujours
Ou toujours on voudroit le lire.
Dans les lettres quel agrément !
Quelle grace ! tout y reſpire
L'élégance & le fentiment.
C'eſt par ces glorieuſes marques
Que cher à la Ville , à la Cour
Il a du premier des Monarques
Mérité l'eftime & l'amour.
Telle eft , ami , l'aimable eſquiſſe
Que me préſente ton pinceau ;
Mais le dirai-je ? la juftice
Civ
56 MERCURE DE FRANCE
En examinant ce tableau
Le trouve incomplet , & déclare
Qu'on peut par quelque trait nouveau ,
Rendre plus fidéle & plus beau
Le portrait de cet homme rare.
Tu le penſes ainfi que moi :
Je veux donc, m'uniffant à toi ,
Et rival fecret de ton zèle ,
Si bien contempler ce modèle ,
Qu'un jour par toi-même éxcité ,
A l'infçu du Prélat modefte ,
Sous les yeux de la vérité
Son Chancelier dira le reſte.
> Chancelier de DESAULX , Chanoine de Reims
l'Univerfité, de la Société Royale des Infcriptions
& Belles-Lettres de Nancy.
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Résumé : EPITRE A M. l'Abbé CAMU, à Versailles.
L'épître est adressée à l'Abbé Camu à Versailles. L'auteur évite d'utiliser le mot 'reconnaissance' pour ne pas offenser l'Abbé. Il admire la vision philosophique de l'Abbé sur la cour, où se mêlent ambition, politique, avarice, intrigue, haine et amour. L'auteur loue un prélat choisi par Louis, décrit comme ayant des talents et des vertus exceptionnels. Ce prélat allie grandeur, humanité, science et humilité, et se distingue par son courage et sa vérité. En tant que chef et pasteur, il utilise son autorité pour promouvoir l'équité et la charité. Ses discours sont élégants, empreints de sentiment et de chaleur, élevant l'âme. Ses écrits montrent également agrément et grâce, lui valant l'estime et l'amour du roi. L'auteur reconnaît l'admiration du portrait tracé par l'Abbé mais suggère qu'il pourrait être complété par d'autres traits pour en rendre le portrait plus fidèle et beau. Il exprime son désir de contempler ce modèle pour en dire davantage, sous l'œil de la vérité.
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620
p. 59-60
AUTRE.
Début :
Lecteur, il est bon d'avertir, [...]
Mots clefs :
Adam et Ève
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE.
AUTRE.
LECTEUR , il eft bon d'avertir ,
Afin que ton effort redouble ,
Que cette énigme eſt une énigme double ,
C vj
60 MERCURE DE FRANCE.
Faite pour mieux te divertir.
Peut- on imaginer plus plaifante famille ?....
Il s'agit de favoir qui peut être la fille ,
( Le récit n'eſt point fabuleux , } )
Qu'on a vue épouſer ſa mère.
Cette mère étoit mâle , & n'eut jamais de père.
Devine , Lecteur , fi tu peux.
LECTEUR , il eft bon d'avertir ,
Afin que ton effort redouble ,
Que cette énigme eſt une énigme double ,
C vj
60 MERCURE DE FRANCE.
Faite pour mieux te divertir.
Peut- on imaginer plus plaifante famille ?....
Il s'agit de favoir qui peut être la fille ,
( Le récit n'eſt point fabuleux , } )
Qu'on a vue épouſer ſa mère.
Cette mère étoit mâle , & n'eut jamais de père.
Devine , Lecteur , fi tu peux.
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621
p. 94-96
A L'AUTEUR DU MERCURE.
Début :
J'AI lu avec plaisir, Monsieur, dans votre dernier Mercure la Lettre de M. [...]
Mots clefs :
Poèmes, Concours, Confrérie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A L'AUTEUR DU MERCURE.
A L'AUTEUR DU MERCURE .
J'AI lu avec plaifir , Monfieur ? dans ΑΙ
votre dernier Mercure la Lettre de M.
DAIREAUX DE PRÉBOIS fur l'origine
des Palinods ; mais l'intérêt qu'ordinairement
on prend à la gloire des
lieux qu'on habite , m'engage à avertir
l'Auteur , d'une erreur dans laquelle il
FEVRIER. 1763 95
·
eft tombé au fujet de cette ville . Elle
méritoit d'être comptée parmi celles de
Rouen & de Caen, qui ont des Puys de
Palinod, puifqu'elle en a un très-ancien,
fous le nom de très -célebre , illuftre ,
grande & honorable Confrairie des Clercs
Parifiens , fous le titre de la glorieufe
& facrée Vierge Marie. Cette Confrairie
eft même encore aujourd'hui , à bien
• des égards au moins , non tels que font
actuellement les Palinods dégénérés de
Rouen & de Caen , mais tels qu'ils
étoient primitivement.
Les feuls Poëmes admis au concours
font encore , un Chant Royal & une
Ballade à refrains à chaque ftrophe,
& uniquement confacrés à célébrer le
triomphe de la fainte Vierge . Il n'y a
de changés que les prix. C'étoit autrefois
une couronne , un chapeau & un
afficquet ou image , le tout d'argent.
Aujourd'hui il y a bien encore trois
prix , mais qui ne confiftent qu'en trois
couronnes d'argent affez légères , qui fe
donnent le 15 d'Août par le Prince de
la Confrairie , à l'Auteur , ou aux Auteurs
des vers jugés les meilleurs .
4
.
Cette Confrairie n'eft aujourd'hui
compofée que d'Eccléfiaftiques , quoiqu'il
paroiffe qu'anciennement d'autres
96 MERCURE DE FRANCE.
que des Clercs y entroient. On trouve
dans le Recueil des OEuvres de Jean
Loys , Avocat & Poëte , mort ici en
1610 , un éloge funébre d'un Jean de
Bellegambe , Peintre , qui en 1609 étoit
Prince de la Confrairie des Clercs Parifiens
à Douai. On peut encore remarquer
que Jacques Loys , fils de ce
Poëte Wallon , remporta trois années
de fuite le prix Palinodique
; & qu'à ·
raifon de ce triple triomphe , il eut ou
s'arrogea le droit de prendre le titre de
Poëte Laureat.
J'aurois pu faire une plus longue
Lettre , fi j'avois fouillé dans les Archives
de notre Palinod ; mais ce que
je viens d'en dire fuffit pour le faire
connoître , & eft peut - être tout ce qui
mérite d'en être connu .
J'ai l'honneur d'être , & c.
DUMONCHAU , Médecin des hôpitaux
du Roi.
A Douai , ce 30 Décembre 1762 .
J'AI lu avec plaifir , Monfieur ? dans ΑΙ
votre dernier Mercure la Lettre de M.
DAIREAUX DE PRÉBOIS fur l'origine
des Palinods ; mais l'intérêt qu'ordinairement
on prend à la gloire des
lieux qu'on habite , m'engage à avertir
l'Auteur , d'une erreur dans laquelle il
FEVRIER. 1763 95
·
eft tombé au fujet de cette ville . Elle
méritoit d'être comptée parmi celles de
Rouen & de Caen, qui ont des Puys de
Palinod, puifqu'elle en a un très-ancien,
fous le nom de très -célebre , illuftre ,
grande & honorable Confrairie des Clercs
Parifiens , fous le titre de la glorieufe
& facrée Vierge Marie. Cette Confrairie
eft même encore aujourd'hui , à bien
• des égards au moins , non tels que font
actuellement les Palinods dégénérés de
Rouen & de Caen , mais tels qu'ils
étoient primitivement.
Les feuls Poëmes admis au concours
font encore , un Chant Royal & une
Ballade à refrains à chaque ftrophe,
& uniquement confacrés à célébrer le
triomphe de la fainte Vierge . Il n'y a
de changés que les prix. C'étoit autrefois
une couronne , un chapeau & un
afficquet ou image , le tout d'argent.
Aujourd'hui il y a bien encore trois
prix , mais qui ne confiftent qu'en trois
couronnes d'argent affez légères , qui fe
donnent le 15 d'Août par le Prince de
la Confrairie , à l'Auteur , ou aux Auteurs
des vers jugés les meilleurs .
4
.
Cette Confrairie n'eft aujourd'hui
compofée que d'Eccléfiaftiques , quoiqu'il
paroiffe qu'anciennement d'autres
96 MERCURE DE FRANCE.
que des Clercs y entroient. On trouve
dans le Recueil des OEuvres de Jean
Loys , Avocat & Poëte , mort ici en
1610 , un éloge funébre d'un Jean de
Bellegambe , Peintre , qui en 1609 étoit
Prince de la Confrairie des Clercs Parifiens
à Douai. On peut encore remarquer
que Jacques Loys , fils de ce
Poëte Wallon , remporta trois années
de fuite le prix Palinodique
; & qu'à ·
raifon de ce triple triomphe , il eut ou
s'arrogea le droit de prendre le titre de
Poëte Laureat.
J'aurois pu faire une plus longue
Lettre , fi j'avois fouillé dans les Archives
de notre Palinod ; mais ce que
je viens d'en dire fuffit pour le faire
connoître , & eft peut - être tout ce qui
mérite d'en être connu .
J'ai l'honneur d'être , & c.
DUMONCHAU , Médecin des hôpitaux
du Roi.
A Douai , ce 30 Décembre 1762 .
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Résumé : A L'AUTEUR DU MERCURE.
Le 30 décembre 1762, Dumonchau, médecin des hôpitaux du Roi à Douai, écrit au rédacteur du Mercure de France pour corriger une erreur concernant l'origine des Palinods. Il précise que Douai possède un Puy de Palinods très ancien, lié à la Confrérie des Clercs Parisiens sous le patronage de la Vierge Marie. Cette confrérie, toujours active, conserve des traditions plus authentiques que celles de Rouen et de Caen. Les concours de poésie de la confrérie acceptent uniquement des Chants Royaux et des Ballades à refrains dédiés au triomphe de la sainte Vierge. Les prix, autrefois une couronne, un chapeau et une image en argent, sont aujourd'hui trois couronnes d'argent légères, remises le 15 août par le Prince de la Confrérie. Actuellement, la confrérie est composée uniquement d'ecclésiastiques, bien que des laïcs y aient participé par le passé. Des exemples historiques, comme Jean Loys et son fils Jacques Loys, ont remporté des prix palinodiques. L'auteur conclut que ces informations suffisent à connaître l'essentiel de la Confrérie des Palinods de Douai.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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622
p. 189-192
De PARIS , le 24 Janvier 1763.
Début :
Le 22 de ce mois, l'Académie Françoise a tenu une Séance publique pour la réception de l'Abbé [...]
Mots clefs :
Armée, Abbé, Aumônier, Caporal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS , le 24 Janvier 1763.
De PARIS , le 24 Janvier 1763 .
Le 22 de ce mois , l'Académie Françoiſe a tenu
uneSéance publique pour la réception de l'Abbé
de Voifenon. Le Duc de S. Aignan , qui exerçoit
les fonctions de Directeur à la place du Duc
de Nivernois , a répondu au Difcours du nouvel
Académicien . Le fieur Watelet a lu enfuite une
imitation en vers du troifiéme Chant de la Jérufalem
délivrée du Taffe.
Il vient de paroître une Ordonnance du Roi,
en datte du 11 Décembre 1762 , concernant le
Corps des Grenadiers de France : on joint ici le
contenu des principaux Articles qui la compo-
Lent.
Le Régiment des Grenadiers de France fera , à
l'avenir , défigné fous le nom du CORPS DES
GRENADIERS DE FRANCE, Il continuera d'être divifé
en quatre Brigades , de douze compagnies
chacune ; mais le fervice de ces brigades étant
diftingué de celui de tous les Régimens , Sa Majefté
veut qu'à l'avenir , il n'y ait plus de Drapeau
dans ce Corps. Chacune des quarante- huit Compagnies
qui compofent ledit Corps fera portée
au nombre de cinquante-deux Grenadiers , &
commandée ,foit en temps de paix , foit en temps
de guerre , par un Capitaine , un Lieutenant &
un Sous- Lieutenant ; les Grenadiers qui viendront
à manquer ne feront plus fournis par les
feules compagnies des Grenadiers Royaux , on
les tirera des compagnies des Grenadiers de tous
190 MERCURE DE FRANCE .
des Régimens de l'Infanterie Françoife . S. M. veut
que des quatre places de Lieutenans- Colonels , il
en foit fupprimé deux , pour en être confervé feulement
deux ; le premier commandera la premiere
& la feconde brigade , & le ſecond , les
deux fuivantes , en l'abfence du Colonel , ou du
Commandant en fecond. A l'avenir , le rang
de Colonel ne fera point attaché à la charge
de Major , & celui -ci ne commandera le Corps
qu'en l'abſence des Colonel , Colonel - Commandant
, & Lieutenant - Colonel , mais fupérieurement
à tous les Capitaines. Sa Majefté voulant
attacher un Major a deux brigades dudit Corps.
il fera créé un fecond Major qui jouira des mêmes
rangs & prérogratives que le premier. La charge
d'Aide- Major eft fupprimée. Sa Majesté ſe réferve
la nomination des Lieutenans-Colonels &
des Majors du Corps des Grenadiers de France ,
fon intention étant de les choifir à l'avenir parmi
ceux des Capitaines de tous les Régimens
d'Infanterie indiftinctement , Qu'elle jugera devoir
mériter cet avancement ; Elle le réferve
auffi de choisir parmi les Capitaines de ce Corps
ceux qu'elle jugera à propos de faire paffer
à des charges de Lieutenans- Colonels & de Majors
, dans d'autres Régiment de l'infanterie Françoife.
les mêmes confidérations qui ont porté Sa
Majesté à régler aux troupes de fon Infanterie
une paie de Paix & une paie de Guerre
l'ont engagé à accorder le même traitement au
Corps de Grenadiers de France ; & Sa Majeſté
voulant en même tems donner à ce Corps , qui
fera compofé de la plus précieufe partie de les
troupes , des marques de fa fatisfaction Elle
a réglé qu'il feroit , dans tous les temps , donné
un fol de plus de folde à tous les Sergens , Ca-
9
FEVRIER. 1763. -191.
peraux , Fourriers , Appointés , Grenadiers , &
Tambours de ce Corps , qu'à ceux de fon Infanterie
Françoile ; & en conféquence , Elle veut
que des appointemens & folde foient payés audit
Corps fur le pied fuivant , fçavoir , POUR
LES COMPAGNIES à chaque Capitaine , 2000
livres par an , en temps de paix , & 3000 livres
en tems de guerre ; à chaque Lieutenant , 900
livres en paix , & 1200 livres en guerre ; à
chaque Sous- Lieutenant , 600 livres en paix , &
200 livres en guerre à chaque Sergent , 240
livres en paix , & 246 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 198 liv . en paix , & 204 livres en
guerre ; à chaque Caporal , 174 livres en paix
& 180 livres en guerre : à chaque Appointé ,
156 liv . en paix , & 162 livres en guerre ; à chaque
Grenadier & Tambour , 138 liv. en paix , &
144 liv. en guerre . POUR L'ETAT MAJOR ; au Colonel
Propriétaire . 20000 livres par an ,
tout temps ; au Colonel Commandant en fecond
10000 livres en tout temps ; à chaque Colonel
qui fervira audit Corps , pendant le temps
qu'il fera de fervice , feulement , 3600 livres en
paix , & fooo livres en guerre ; à chaque Lieutenant-
Colonel , 5000 livres en paix & 6000 liv.
en guerres à chaque Major , 4000 livres en paix ,
& 5000 livres en guerre ; à chaque Aide- Major ,
1800 liv. en paix, & 2400 liv. en guerre; à chaque
Sous -Aide-Major , 1000 livres en paix , & 15000
livres en guerre ; au Tréforier , 3000 en paix &
4000 en guerre ; au Quartier- Maître , 600 liv.
en paix , & 800 livres en guerre ; à l'Aumônier,
soo livres en paix , & 720 livres en guerre ; au
Chirurgien , oo livres en paix , & 720 livres en
guerre ; au Tambour- Major , 252 livres en tout
temps ; à chacun des douze Inftrumens , 138 liv.
en
192 MERCURE DE FRANCE.
>
en paix , & 144 livres en guerre. La paye de guerre
ne fera donnée audit Corps , que lorsqu'il fervira
en Campagne , à commencer du jour de fon arrivée
à l'armée jufqu'à celui de ſon départ de l'ar-
-mée pour rentrer dans le Royaume. L'uniforme
du Corps des Grenadiers de France confiſtera en
un habit bleu , revers , collet , paremens & doublure
citron , avec des agrémens blancs ſur l'havefte
& culotte blanches , poches ordinaires ,
garnies de trois gros boutons & autant fur le
parement , fept petits au revers , & quatre gros
deffous ; boutons blancs & plats avec une roſe au
milieu. Les Grenadiers feront coeffés de bonnets
de peau d'ours avec une plaque blanche au - devant
marquée des Armes du Roi. Sa Majesté veut
que le Corps des Grenadiers de France foit affujetzi
à toutes les régles preſcrites par fon Ordonnance
du ro Décembre de cette année , concernant l'Infanterie
Françoife.
Le 22 de ce mois , l'Académie Françoiſe a tenu
uneSéance publique pour la réception de l'Abbé
de Voifenon. Le Duc de S. Aignan , qui exerçoit
les fonctions de Directeur à la place du Duc
de Nivernois , a répondu au Difcours du nouvel
Académicien . Le fieur Watelet a lu enfuite une
imitation en vers du troifiéme Chant de la Jérufalem
délivrée du Taffe.
Il vient de paroître une Ordonnance du Roi,
en datte du 11 Décembre 1762 , concernant le
Corps des Grenadiers de France : on joint ici le
contenu des principaux Articles qui la compo-
Lent.
Le Régiment des Grenadiers de France fera , à
l'avenir , défigné fous le nom du CORPS DES
GRENADIERS DE FRANCE, Il continuera d'être divifé
en quatre Brigades , de douze compagnies
chacune ; mais le fervice de ces brigades étant
diftingué de celui de tous les Régimens , Sa Majefté
veut qu'à l'avenir , il n'y ait plus de Drapeau
dans ce Corps. Chacune des quarante- huit Compagnies
qui compofent ledit Corps fera portée
au nombre de cinquante-deux Grenadiers , &
commandée ,foit en temps de paix , foit en temps
de guerre , par un Capitaine , un Lieutenant &
un Sous- Lieutenant ; les Grenadiers qui viendront
à manquer ne feront plus fournis par les
feules compagnies des Grenadiers Royaux , on
les tirera des compagnies des Grenadiers de tous
190 MERCURE DE FRANCE .
des Régimens de l'Infanterie Françoife . S. M. veut
que des quatre places de Lieutenans- Colonels , il
en foit fupprimé deux , pour en être confervé feulement
deux ; le premier commandera la premiere
& la feconde brigade , & le ſecond , les
deux fuivantes , en l'abfence du Colonel , ou du
Commandant en fecond. A l'avenir , le rang
de Colonel ne fera point attaché à la charge
de Major , & celui -ci ne commandera le Corps
qu'en l'abſence des Colonel , Colonel - Commandant
, & Lieutenant - Colonel , mais fupérieurement
à tous les Capitaines. Sa Majefté voulant
attacher un Major a deux brigades dudit Corps.
il fera créé un fecond Major qui jouira des mêmes
rangs & prérogratives que le premier. La charge
d'Aide- Major eft fupprimée. Sa Majesté ſe réferve
la nomination des Lieutenans-Colonels &
des Majors du Corps des Grenadiers de France ,
fon intention étant de les choifir à l'avenir parmi
ceux des Capitaines de tous les Régimens
d'Infanterie indiftinctement , Qu'elle jugera devoir
mériter cet avancement ; Elle le réferve
auffi de choisir parmi les Capitaines de ce Corps
ceux qu'elle jugera à propos de faire paffer
à des charges de Lieutenans- Colonels & de Majors
, dans d'autres Régiment de l'infanterie Françoife.
les mêmes confidérations qui ont porté Sa
Majesté à régler aux troupes de fon Infanterie
une paie de Paix & une paie de Guerre
l'ont engagé à accorder le même traitement au
Corps de Grenadiers de France ; & Sa Majeſté
voulant en même tems donner à ce Corps , qui
fera compofé de la plus précieufe partie de les
troupes , des marques de fa fatisfaction Elle
a réglé qu'il feroit , dans tous les temps , donné
un fol de plus de folde à tous les Sergens , Ca-
9
FEVRIER. 1763. -191.
peraux , Fourriers , Appointés , Grenadiers , &
Tambours de ce Corps , qu'à ceux de fon Infanterie
Françoile ; & en conféquence , Elle veut
que des appointemens & folde foient payés audit
Corps fur le pied fuivant , fçavoir , POUR
LES COMPAGNIES à chaque Capitaine , 2000
livres par an , en temps de paix , & 3000 livres
en tems de guerre ; à chaque Lieutenant , 900
livres en paix , & 1200 livres en guerre ; à
chaque Sous- Lieutenant , 600 livres en paix , &
200 livres en guerre à chaque Sergent , 240
livres en paix , & 246 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 198 liv . en paix , & 204 livres en
guerre ; à chaque Caporal , 174 livres en paix
& 180 livres en guerre : à chaque Appointé ,
156 liv . en paix , & 162 livres en guerre ; à chaque
Grenadier & Tambour , 138 liv. en paix , &
144 liv. en guerre . POUR L'ETAT MAJOR ; au Colonel
Propriétaire . 20000 livres par an ,
tout temps ; au Colonel Commandant en fecond
10000 livres en tout temps ; à chaque Colonel
qui fervira audit Corps , pendant le temps
qu'il fera de fervice , feulement , 3600 livres en
paix , & fooo livres en guerre ; à chaque Lieutenant-
Colonel , 5000 livres en paix & 6000 liv.
en guerres à chaque Major , 4000 livres en paix ,
& 5000 livres en guerre ; à chaque Aide- Major ,
1800 liv. en paix, & 2400 liv. en guerre; à chaque
Sous -Aide-Major , 1000 livres en paix , & 15000
livres en guerre ; au Tréforier , 3000 en paix &
4000 en guerre ; au Quartier- Maître , 600 liv.
en paix , & 800 livres en guerre ; à l'Aumônier,
soo livres en paix , & 720 livres en guerre ; au
Chirurgien , oo livres en paix , & 720 livres en
guerre ; au Tambour- Major , 252 livres en tout
temps ; à chacun des douze Inftrumens , 138 liv.
en
192 MERCURE DE FRANCE.
>
en paix , & 144 livres en guerre. La paye de guerre
ne fera donnée audit Corps , que lorsqu'il fervira
en Campagne , à commencer du jour de fon arrivée
à l'armée jufqu'à celui de ſon départ de l'ar-
-mée pour rentrer dans le Royaume. L'uniforme
du Corps des Grenadiers de France confiſtera en
un habit bleu , revers , collet , paremens & doublure
citron , avec des agrémens blancs ſur l'havefte
& culotte blanches , poches ordinaires ,
garnies de trois gros boutons & autant fur le
parement , fept petits au revers , & quatre gros
deffous ; boutons blancs & plats avec une roſe au
milieu. Les Grenadiers feront coeffés de bonnets
de peau d'ours avec une plaque blanche au - devant
marquée des Armes du Roi. Sa Majesté veut
que le Corps des Grenadiers de France foit affujetzi
à toutes les régles preſcrites par fon Ordonnance
du ro Décembre de cette année , concernant l'Infanterie
Françoife.
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Résumé : De PARIS , le 24 Janvier 1763.
Le 24 janvier 1763, l'Académie Françoise a organisé une séance publique pour accueillir l'Abbé de Voifenon. Le Duc de S. Aignan a répondu au discours du nouvel académicien, et le sieur Watelet a présenté une imitation en vers du troisième chant de la Jérusalem délivrée du Tasse. Par ailleurs, une ordonnance royale du 11 décembre 1762 a réformé le Corps des Grenadiers de France. Ce corps, désormais officiellement nommé ainsi, reste divisé en quatre brigades de douze compagnies chacune. Les drapeaux sont supprimés, et chaque compagnie compte cinquante-deux grenadiers, dirigés par un capitaine, un lieutenant et un sous-lieutenant. Les recrues manquantes seront prises parmi les compagnies des grenadiers de tous les régiments d'infanterie française. L'ordonnance supprime deux des quatre places de lieutenants-colonels, en conservant deux. Le rang de colonel n'est plus attaché à la charge de major, qui commandera le corps en l'absence des colonels. Un second major est créé avec les mêmes rangs et prérogatives que le premier, et la charge d'aide-major est supprimée. Le roi se réserve la nomination des lieutenants-colonels et des majors, qu'il choisira parmi les capitaines de tous les régiments d'infanterie. Le traitement du Corps des Grenadiers de France est réglé avec une solde de paix et une solde de guerre, similaire à celle de l'infanterie française. Une solde supplémentaire est accordée à tous les grades. Les appointements et soldes sont détaillés pour chaque grade, tant en temps de paix qu'en temps de guerre. La paye de guerre sera donnée lors des campagnes militaires. L'uniforme du corps comprend un habit bleu avec des revers, collet, parements et doublure citron, des agréments blancs, et une coiffure de bonnets de peau d'ours avec une plaque blanche marquée des armes du roi. Le corps est soumis à toutes les règles prescrites par l'ordonnance du 10 décembre 1762 concernant l'infanterie française.
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623
p. 41-45
PRÉCIS HISTORIQUE sur la vie DE RAIMOND LULLE,
Début :
L'ABRÉGÉ Chronologique de l'histoire Ecclésiastique, imprimé chez Hérissant [...]
Mots clefs :
Missionnaires, Langues hébraïque, arabique & chaldéenne, Conversion des infidèles, Diable, Religion chrétienne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRÉCIS HISTORIQUE sur la vie DE RAIMOND LULLE,
PRÉCIS HISTORIQUE fur la vie
DE RAIMOND LULLE,
LAABRÉGÉ
Chronologique
de l'hiftoire
Eccléfiaftique
, imprimé
chez
Hériffant
, rue S. Jacques
, fait
mention
, fous l'année
1312 , d'un établiſfement
de Maîtres
en Langues
Hébraïque
, Arabique
& Chaldéenne
dans
les principales
Villes
de l'Europe
, pour
faciliter
la converfion
des Infidéles
. On
42 MERCURE DE FRANCE.
étoit fort touché dans ce tems , du
defir de faire la conquête de la Terre
Sainte , par ce pieux motif. L'Au--
teur de l'excellent Ouvrage que je viens .
de citer , attribue cette établiſſement
au zéle de Raimond Lulle , du tiers
Ordre de S. François , qui le follicitoit
depuis long- temps. On ajoute fur
le compte de ce Sçavant , qu'on en
fcait fi peu l'hiftoire , que les uns en
ont fait un Magicien , les autres un
Hérétique , & les autres un Martyr.
Ces qualités ne font incompatibles
, en même temps , dans le même
fujet , que dans la vraie acception , qui
eft la feule raiſonnable. Un même objet
peut être confideré fous plufieurs
afpects , & l'on juge ordinairement par
la maniere dont on voit , fans s'embarraffer
fi l'on a vu comme il falloit.
Il n'eft point étonnant que Raimond
Lulle ait paffé pour Magicien. Difciple
d'Arnoud de Ville Neuve dans l'Alchymie
, il s'eft fort appliqué à chercher
des fecrets extraordinaires ; il a beaucoup
travaillé & écrit fur le grand
OEuvre ; & l'on affure qu'il a fait de
l'or. Agrippa a été un de fes Sectateurs
dans des temps plus voifins de
nous ; & les lumieres d'un Siécle plus
1
MARS. 1763. 43
éclairé ne l'ont point garanti de l'accufation
de magie. Rien n'empeche que
Raimond Lulle n'ait été regardé comme
Magicien par des gens qui affùrement
ne l'étoient pas. Il est tout fimple que
ceux qui ne portoient pas la mauvaiſe opinion
fur ce laborieuxChymiſte aupoint
de le croire en commerce avec le Diable
, fe foient retranchés charitablement
à le taxer d'Héréfie ;fentiment plus favorable
qui retardoit au moins jufqu'à fa
mort fon affociation avec les Damnés. Je
ne fçais dans quelles fources on a puifé ,
pour jetter des foupçons fi injurieux
fur la mémoire d'un grand homme
qui a fouffert le martyre pour la Religion
Chrétienne ; & pourquoi on a
cru que l'on manquoit de notice fur
fa vie. Il étoit Efpagnol , né de parens
nobles , dans l'Ifle Majorque en
1235. Jeune il s'appliqua beaucoup à l'étude
de la Logique , & acquit le furnom
de Docteur illuminé. Il s'attacha enfuite
à la Chymie , fit beaucoup d'écoliers ,
& publia un grand nombre des Traités
fort connus & eftimés des Adeptes.
On fçait qu'il a vêcu jufqu'à l'âge de
quatre-vingt ans , & qu'il a été martyrifé
en Afrique par les Infideles.
On fixe même le jour de fa mort au
44 MERCURE DE FRANCE.
vingt-neuviéme Juin 1315. Il eft certain
que dès l'âge de 30 ans , les Sciences
mondaines n'eurent plus pour lui
le moindre attrait. Il fe dévoua entiérement
à la converfion des Mahométans
, & il a emploié les quarante-
cinq dernieres années de fa vie à
les prêcher avec autant de zéle que de
fuccès. Ses travaux ont été glorieufement
courronnés par la même palme
que le premier Martyr. Il fut lapidé
par ordre d'un Roi : juffu Regis Bo
gia je ne fçais fi Bogia eft le nom
du Roi , ou de fon Royaume .
Rien ne juftifie qu'il ait été Reli
gieux , comme quelques uns l'ont avancé.
Le Tiers Ordre de S. François
eft une Congrégation , cu plutôt une
Confrairie de piété, dans laquelle on admet
les gens mariés. On dit queRaimond
Lulle étoit de ce nombre . George Mathias
Profeffeur de Médecine en l'Univerfité
de Gottingen , dans un livre
imprimé en 1761 , qui a pour titre ,
Confpectus hiftoriæ medicorum chrono
logicus , prétend que Lulle abandonna
fa femme pour embraffer la regle de
S. François ; & M. Eloy , Auteur du
Dictionnaire Hiftorique de la Médeci
ne , rapporte fous la caution d'Ecri
MARS. 1763. 45
vains Efpagnols , que Lulle fut épris
pour une jeune fille , appellée Elénore ,
qui refufoit opiniatrément de l'écouter.
Un jour qu'il la preffoit & qu'il lui
demandoit la raifon de fes refus , elle
ouvrit fur le champ fon corfet , & lui
montra un fein dévoré par un cancer.
On prétend que Lulle , en amant tendre
& généreux , fut porté par cette occafion
à voyager pour étudier en Chymie
, & trouver fous les grands maîtres
en cet art , des rémedes contre
l'infirmité de fa Maîtreffe . D'autres
difent que frappé du fpectacle qu'on
lui avoit mis fous les yeux , il s'adonna
à la vertu & aux exercices
de la pénitence , & que de là eft venu
fon entier devoûment à la converfion
des Infideles . Il étudia dans cette vue
l'Arabe à l'âge de trente ans ; & Jacques,
Roi d'Arragon , fonda à fa follicitation
, un Séminaire à Majorque pour
l'inftruction des Miffionnaires.
DE RAIMOND LULLE,
LAABRÉGÉ
Chronologique
de l'hiftoire
Eccléfiaftique
, imprimé
chez
Hériffant
, rue S. Jacques
, fait
mention
, fous l'année
1312 , d'un établiſfement
de Maîtres
en Langues
Hébraïque
, Arabique
& Chaldéenne
dans
les principales
Villes
de l'Europe
, pour
faciliter
la converfion
des Infidéles
. On
42 MERCURE DE FRANCE.
étoit fort touché dans ce tems , du
defir de faire la conquête de la Terre
Sainte , par ce pieux motif. L'Au--
teur de l'excellent Ouvrage que je viens .
de citer , attribue cette établiſſement
au zéle de Raimond Lulle , du tiers
Ordre de S. François , qui le follicitoit
depuis long- temps. On ajoute fur
le compte de ce Sçavant , qu'on en
fcait fi peu l'hiftoire , que les uns en
ont fait un Magicien , les autres un
Hérétique , & les autres un Martyr.
Ces qualités ne font incompatibles
, en même temps , dans le même
fujet , que dans la vraie acception , qui
eft la feule raiſonnable. Un même objet
peut être confideré fous plufieurs
afpects , & l'on juge ordinairement par
la maniere dont on voit , fans s'embarraffer
fi l'on a vu comme il falloit.
Il n'eft point étonnant que Raimond
Lulle ait paffé pour Magicien. Difciple
d'Arnoud de Ville Neuve dans l'Alchymie
, il s'eft fort appliqué à chercher
des fecrets extraordinaires ; il a beaucoup
travaillé & écrit fur le grand
OEuvre ; & l'on affure qu'il a fait de
l'or. Agrippa a été un de fes Sectateurs
dans des temps plus voifins de
nous ; & les lumieres d'un Siécle plus
1
MARS. 1763. 43
éclairé ne l'ont point garanti de l'accufation
de magie. Rien n'empeche que
Raimond Lulle n'ait été regardé comme
Magicien par des gens qui affùrement
ne l'étoient pas. Il est tout fimple que
ceux qui ne portoient pas la mauvaiſe opinion
fur ce laborieuxChymiſte aupoint
de le croire en commerce avec le Diable
, fe foient retranchés charitablement
à le taxer d'Héréfie ;fentiment plus favorable
qui retardoit au moins jufqu'à fa
mort fon affociation avec les Damnés. Je
ne fçais dans quelles fources on a puifé ,
pour jetter des foupçons fi injurieux
fur la mémoire d'un grand homme
qui a fouffert le martyre pour la Religion
Chrétienne ; & pourquoi on a
cru que l'on manquoit de notice fur
fa vie. Il étoit Efpagnol , né de parens
nobles , dans l'Ifle Majorque en
1235. Jeune il s'appliqua beaucoup à l'étude
de la Logique , & acquit le furnom
de Docteur illuminé. Il s'attacha enfuite
à la Chymie , fit beaucoup d'écoliers ,
& publia un grand nombre des Traités
fort connus & eftimés des Adeptes.
On fçait qu'il a vêcu jufqu'à l'âge de
quatre-vingt ans , & qu'il a été martyrifé
en Afrique par les Infideles.
On fixe même le jour de fa mort au
44 MERCURE DE FRANCE.
vingt-neuviéme Juin 1315. Il eft certain
que dès l'âge de 30 ans , les Sciences
mondaines n'eurent plus pour lui
le moindre attrait. Il fe dévoua entiérement
à la converfion des Mahométans
, & il a emploié les quarante-
cinq dernieres années de fa vie à
les prêcher avec autant de zéle que de
fuccès. Ses travaux ont été glorieufement
courronnés par la même palme
que le premier Martyr. Il fut lapidé
par ordre d'un Roi : juffu Regis Bo
gia je ne fçais fi Bogia eft le nom
du Roi , ou de fon Royaume .
Rien ne juftifie qu'il ait été Reli
gieux , comme quelques uns l'ont avancé.
Le Tiers Ordre de S. François
eft une Congrégation , cu plutôt une
Confrairie de piété, dans laquelle on admet
les gens mariés. On dit queRaimond
Lulle étoit de ce nombre . George Mathias
Profeffeur de Médecine en l'Univerfité
de Gottingen , dans un livre
imprimé en 1761 , qui a pour titre ,
Confpectus hiftoriæ medicorum chrono
logicus , prétend que Lulle abandonna
fa femme pour embraffer la regle de
S. François ; & M. Eloy , Auteur du
Dictionnaire Hiftorique de la Médeci
ne , rapporte fous la caution d'Ecri
MARS. 1763. 45
vains Efpagnols , que Lulle fut épris
pour une jeune fille , appellée Elénore ,
qui refufoit opiniatrément de l'écouter.
Un jour qu'il la preffoit & qu'il lui
demandoit la raifon de fes refus , elle
ouvrit fur le champ fon corfet , & lui
montra un fein dévoré par un cancer.
On prétend que Lulle , en amant tendre
& généreux , fut porté par cette occafion
à voyager pour étudier en Chymie
, & trouver fous les grands maîtres
en cet art , des rémedes contre
l'infirmité de fa Maîtreffe . D'autres
difent que frappé du fpectacle qu'on
lui avoit mis fous les yeux , il s'adonna
à la vertu & aux exercices
de la pénitence , & que de là eft venu
fon entier devoûment à la converfion
des Infideles . Il étudia dans cette vue
l'Arabe à l'âge de trente ans ; & Jacques,
Roi d'Arragon , fonda à fa follicitation
, un Séminaire à Majorque pour
l'inftruction des Miffionnaires.
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Résumé : PRÉCIS HISTORIQUE sur la vie DE RAIMOND LULLE,
Raimond Lulle, un érudit du XIIIe siècle, est connu pour son engagement missionnaire et ses contributions intellectuelles. En 1312, il initie la création d'un établissement de maîtres en langues hébraïque, arabe et chaldéenne, visant à faciliter la conversion des infidèles. Membre du tiers-ordre de Saint-François, Lulle est perçu différemment selon les interprétations : certains le voient comme un magicien, d'autres comme un hérétique, et d'autres encore comme un martyr. Né en 1235 à Majorque, Raimond Lulle se forme en alchimie sous la tutelle d'Arnoud de Ville Neuve et rédige de nombreux traités sur ce sujet. À partir de l'âge de 30 ans, il se consacre entièrement à la conversion des mahométans. Ses efforts missionnaires se poursuivent jusqu'à sa mort, survenue le 29 juin 1315 en Afrique, où il est lapidé sur ordre d'un roi. Lulle se marie et consacre sa vie à la conversion des infidèles. Il étudie l'arabe et fonde un séminaire à Majorque pour former des missionnaires, avec le soutien du roi Jacques d'Aragon. Ses initiatives visent à préparer des missionnaires capables de dialoguer avec les musulmans dans leur propre langue, facilitant ainsi leur conversion.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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624
p. 118-129
EXTRAIT de la Séance publique de l'Académie des Sciences, Arts & Belles-Lettres de DIJON, tenue dans Grande Salle de l'Hôtel-de-Ville le 17 Août 1762.
Début :
LE Secrétaire perpétuel, après avoir fait quelques réflexions générales sur les [...]
Mots clefs :
Dissertation, Sommeil, Prélat, Philosophie, Secrétaire perpétuel, Graisse du vin, Esprit académique
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de la Séance publique de l'Académie des Sciences, Arts & Belles-Lettres de DIJON, tenue dans Grande Salle de l'Hôtel-de-Ville le 17 Août 1762.
EXTRAIT de la Séance publique de
l'Académie des Sciences , Arts &
Belles-Lettres de DIJON , tenue dans
Grande Salle de l'Hôtel- de - Ville le
17 Août 1762.
LEE Secrétaire perpétuel , après avoir
fait quelques réflexions générales fur les
exercices littéraires & fur les différens
programmes des prix de l'Académie
obferva qu'elle avoit propofé deux fois
une queſtion de la plus grande utilité
, concernant la caufe de la graiſſe
du vin , & les moyens de l'en préferver
ou de le rétablir. Elle s'étoit attachée
, ajouta-t-il , d'autant plus volontiers
à cet objet , que les éclairciffemens
qu'elle defiroit , devoient mettre
la Bourgogne en état de conferver
MARS. 1763. 119
cette liqueur éxquife qui fait le fond
de fes richeffes & de fon commerce.
Mais les Mémoires qui furent envoyés
à l'Académie loriqu'elle interrogea
pour la premiere fois les Obfervateurs
de la Nature fur cette efpéce de dépériffement
du vin , n'ayant pas fuffifamment
rempli fes vues , elle ouvrit un
nouveau concours fur le même fujet ,
dans la jufte confiance que les recherches
, les expériences & les découvertes
répondroient à fon attente. Cependant
une feule Differtation qui lui fut adreffée
au mois de Mars dernier , n'ayant
encore obtenu ni fon approbation ni
fes fuffrages , la médaille qu'elle deftinoit
au meilleur ouvrage . fur la graiffe
des vins , a été réfervée pour l'année
1763 , à l'Auteur qui aura traité avec
le plus de folidité le problême qu'elle
vient de publier , fçavoir : Quels font ,
relativement àla Bourgogne , les avantages
& les défavantages du canal projette
en cette Province , pour la commu
nication des deux mers par la jonction
de la Sône & de la Seine ? Parmi le
grand nombre d'écrits qui ont paru
Tur le projet de ce canal , on a déja
touché, mais trop fuperficiellement, l'u-
'tilité & les inconvéniens qui en réfulte-
1:
120 MERCURE DE FRANCE .
roient. Aujourd'hui , l'Académie , en
fuppofant la poffibilité de cet établiffement
de quelque manière qu'on en détermine
le local , fe borne à l'intérêt ef-
Tentiel de la patrie , & demande précifément
fi l'exécution de cette vafte entrepriſe
, feroit plus avantageufe, qu'onéreuse
à la Bourgogne ?
M. Poncet de la Rivière , ancien Evêque
de Troyes , a lû enfuite une Differtation
fur l'Esprit Académique. Ce
que cet efprit eft en lui-même , & ce
qu'il eft par comparaifon avec les autres
; tel eft le plan de fon ouvrage , tel
eft l'objet de fes réfléxions. Sans s'arrer
ter à la définition que les Philofophes
donnent de l'efprit , il en revient à celle
qui lui femble la plus analogue au difcours
oratoire. Qu'eft-ce donc que l'efprit
, dit- il ? Un feu que la Nature allume
dans nos âmes , plus ou moins vif
felon le degré de chaleur & d'activité
qu'il plaît à l'éternel Auteur de notre
éxiftence de lui donner ; plus ou moins
brillant felon notre attention ou notre
négligence à réfléchir fur lui les lumiè
res qu'ont répandu les Aftres qui , dans
tous les fiécles, éclairérent le Monde littéraire
; plus ou moins borné felon no-
"tre hardieffe ou notre indolence à éloigner
MARS. 1763. 121
quagnér
fes limites ; plus ou moins fécond
felon la culture que l'émulation lui
donne ou que l'oifiveté lui refufe für
de plaire quand il en eft jaloux & digne
d'obtenir l'admiration lorfqu'il fe rend
habile à la faifir & capable de la fixer.
Quoique l'efprit ne foit point afſervi
aux pays ; qu'il anime les neiges & les
frimats de l'Amérique , comme il s'enflamme
au foleil brulant de l'Afrique
& de l'Italie ; cependant àle juger d'après
la diverfité qui fe trouve dans la façon
de penfer des différens peuples , ne diroit-
on pas que dépendant en quelque
forte des climats , il en prend les
lités & les défauts ; & qu'il tire , comme
les fruits , fa couleur & fon goût
du terroir où il fe produit. M. l'Evêque
de Troyes entre ici dans le détail
des différens caractères d'efprit des Nations
, & finit ainfi par celui du Francois.....
En France , amufant par fon
caractère , riche de fon fonds , propre .
aux plus grands éffors , capable encore
de produire les chefs - d'oeuvres qu'il admire
; fi , plus content de pofféder fes
richeffes que jaloux de les étendre , il
ne préféroit le talent délicat qui embellit
, au génie puiffant qui invente : fait
pour plaire , mais trop livré à cet attrait;
F
122 MERCURE DE FRANCE.
ingénieux dans fes penfées , peut-être
trop étudié dans fon langage ; voulant
des apprêts jufques dans la naïveté qui
les bannit ; portant les recherches de l'art
jufques dans les agrémens de la Natu
re ; Philofophe par fantaifie ; & , fi j'ofe
le dire , moins fage , parce qu'il fait entrer
de la mode jufques dans fa fagef
fe. Après avoir fait voir que l'efprit ne
dépend ni du fang ni de la naiffance ;
que , quoique reçu de la Nature , il eſt
le mérite de la perfonne ; l'Auteur donne
une idée de l'esprit académique , en faifant
le portrait des Affemblées où il doitfe
produire. Qu'est- ce donc , dit ce Prélat
qu'une Affemblée Littéraire , &
fous quels traits dois-je vous la repréfenter
? c'eft un corps d'hommes polis
& cultivés , livrés de bonne heure par
attrait , & dans la fuite attachés par goût,
à l'étude des Lettres ; dont les moeurs
font ornées par les Mufes ; dont le caractère
eft fans foibleffe , férieux fans
auftérité , fçavant fans féchereffe , agréable
fans affectation , épuré dans tous les
défauts qui font l'écueil de la fociété
& enrichi de tous les avantages qui en :
font l'agrément. Ce tableau fut fuivi de
l'énumération des talens propres à fou .
tenir la gloire de ces Affemblées . Par
>
•
MARS. 1763. 123
mi les différentes efpèces de fciences qui
font à rejetter , le Prélat s'éléve furtout
contre cette fcience qui n'eft qu'un
amas fonore & faftueux de connoiffances
vaines & stériles fouvent auffi
pernicieufes pour le coeur qu'agréables
à l'efprit ; qui ajoûtant peu au mérite
que l'on veut avoir , ôtent beaucoup de
celui que l'on a ; ne font à l'homme
qu'un honneur médiocre , & font prèf
que toujours une playe dangereufe au
Chrétien . Pardonnez - moi cette réfléxion
, Meffieurs , ajoûte le Prélat , je
me la crois permife , même dans une
Affemblée académique ; & je connois
affez vos coeurs pour ne pas craindre
d'en être défavoué. En confidérant les
différentes fortes d'efprits qui concourent
à former le caractère de l'efprit
académique, M. l'Evêque de Troyes
s'arrête principalement à ces efprits
amis de la fageffe qui vont fur les
tombeaux des Anciens Maîtres du Monde
recueillir les reftes de cette Philofophie
véritable qui épuroit les moeurs
en dirigeant les talens ; & dont les principes
tracés par des génies puiffans ,
mais par des efprits dociles , formoient
des Sujets aux Royaumes & des Citoyens
aux Républiques : Philofophie &
Fij
124 MERCURE DE FRANCE.
vantée...... Mais , oferois - je le dire ?
Philofophie aujourd'hui fi peu connue ,
fi méconnoiffable dans ces fectes altières
& impérieufes , ifolées & répandues ,
graves & fantafques ; en qui une farouche
frivolité qui ne connoit point de
loix , s'arroge le droit fuperbe d'en
donner ; dont le difcours n'eft que
fentence & paradoxe ; les principes qu'indépendance
& irréligion ; les actions
qu'un libertinage de moeurs déguifé ou
rafiné ; où fous le nom de fageffe , une
audacieuſe folie confacre les vertiges les
plus honteux à la raiſon , & peut-être
les plus dangereux pour les Etats ; dont
l'efprit oppofé à celui de la fubordination
, ne fe foumet que par contrainte
& en reclamant pour fa liberté ; où la
Religion méconnue dans ce qu'elle
commande , combattue dans ce qu'elle
enfeigne , ne trouve pas même dans
fes enfans ce refpect dont fes ennemis
ne purent autrefois fe difpenfer de l'honorer.
J'ai dû cette vivacité de réfléxions
, dit le Prélat , & à ma façon de
penfer & au caractère dont j'ai l'honneur
d'être revêtu. Je ne pouvois , Meffieurs ,
rendre un hommage plus glorieux à l'efprit
qui vous anime , qu'en réveillant
publiquement votre dégoût contre un
MARS. 1763. 125
efprit fi étranger à vos jugemens & à
Vos moeurs.
Ce Difcours fut fuivi de la lecture
d'un Mémoire de M. Fournier , contenant
des Obfervations fur les différentes
manières dont périffent ceux qui
font frappés de la foudre , fur les accidens
qu'ils éprouvent , & fur le traitement
qu'on doit employer lorfqu'ils
peuvent être rappellés à la vie.
Les femmes font auffi propres que
les hommes à l'étude des Sciences & à
la culture des Arts : c'est le fujet d'une
differtation de M. l'Abbé Picardet , où
en éffayant de prouver que les talens
& les difpofitions font les mêmes dans
les deux féxes ; il montre la frivolité des
prétextes qu'on employe ordinairement
pour étouffer dans les femmes l'amour
des Sciences , des Arts & des Belles - Lettres.
La délicateffe du tempérament ,
le défaut de goût pour les grandes chofes
& d'aptitude aux Sciences , l'efprit
de détail & les foins oeconomiques ,
font de vains préjugés qu'il expofe
qu'il combat & qu'il détruit. Les Sciences
& les Arts n'ont donc aucunes difficultés
qui doivent ralentir l'émulation
des Dames pour mettre encore dans
un plus grand jour la vérité de cette
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
conclufion , M. l'Abbé Picardet jette
un coup d'oeil fur les Arts où elles réuffiffent
fupérieurement ; comme l'éloquence
, la mufique , la poëfie , la peinture
, l'astronomie , l'hiftoire naturelle ,
la médecine , la philofophie & la morale.
La Séance a été terminée par un Mémoire
de M. Marêt puifné , fur la méri
dienne. Après avoir obfervé la diverfité
des fentimens à ce fujet , l'Auteur annonce
qu'il va fixer les incertitudes qui
en pourroient naître en fifant voir
les avantages que procure ce fommeil,
& les précautions que l'on doit prendre
en s'y livrant. C'eſt l'intérêt de la digeftion
, dit- il , qui engage à blâmer
ou à louer la méridienne. Mais ce pro
blême fera réfolu dès qu'on aura prouvé
que loin de nuire à la digeſtion , cet
ufage lui eft favorable. D'après cet idée
il expofe fuccintement , fuivant les principes
de Boerhaave , le méchanifme de
la digeftion. » C'eft dans une diffolu-
» tion que la chaleur facilite , dans une
»décompofition qui eft le produit du
mêlange du fluide nerveux & d'un
commencement de fermentation pu-
"tride & acide , que confifte le mé-
» chaniſme de la digeſtion : pour déciMARS.
1763. 127
der fi la méridienne eft avantageufe
relativement à cet objet , il faut donc
s'attacher à examiner :
Si elle augmente la chaleur de l'eftomac ;
Si elle facilite l'abord du fluide nerveux dans ce
vifcère ;
Si enfin elle y favorife la fermentation.
Chacune de ces propriétés attribuées
à la méridienne eft examinée & prouvée
dans autant de paragraphes . Les objections
de différens Auteurs tant anciens
que modernes y font rapprochées &
réfolues. Mais malgré les avantages que
peut procurer la méridienne par elle
même , M. Marêt avertit que ce fommeil
éxige des attentions particulières
quand on s'y livre :
Le temps où elle doit commencer
Le terme auquel il faut la finir :
La fituation qu'on doit prendre en dormant :
La température du Lieu qu'on choifit
pour dormir , l'habillement-même
loin d'être indifférens , font de la plus
-grande impportance ; & tous ces détails ,
minucieux en apparence , ceffent de le paroître
dès qu'on les fuit avec l'Auteur.
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE.
la
En effet , dans fa differtation , la phy
fiologie fe réunit à l'anatomie pour prouver
qu'il eft éffentiel » d'attendre que
» Nature nous engage elle-même à dor-
»mir ; de proportionner la durée du
fommeil , à la chaleur du tempérament
, à la qualité & à la quantité des
>> alimenś.
C'eft au peu d'attention que l'on fait
ordinairement à ces détails , que M. Maret
attribue tous les accidens qui ont
déterminé quelques Auteurs à décrier
la méridienne . Cependant il l'interdit
à ceux qui dorment plus des fept heures
que la raifon femble permettre de donner
au fommeil ; ainfi qu'à ceux qui ,
livrés au plaifir ou à l'étude , veillent
une grande partie de la nuit , dorment
le jour , & ne s'éveillent qu'après que
le foleil a parcouru la moitié de fa
carrière ; à moins que leur dîné ne foit
confidérablement retardé. Mais en général
, il croit que dans certaines circonftances
les hommes doivent fans
éxception fe livrer au fommeil après
le diné ; qu'il peuvent tous dormir
» quelquefois au fortir de ce repas , &
» qu'il y en a beaucoup qui ne pour-
» roient s'y refufer fans imprudence.
Chacune de ces propofitions eft juf
{
>
MAR S. 1763. 129
tifiée par des détails ; d'où il réfulte qu'on
doit regarder ceux qui font d'un tempérament
fanguin où bilieux , comme
les feuls auxquels la méridienne convienne
peu . L'Auteur termine fa differtation
en invoquant l'expérience ; non
comme une preuve de l'utilité de la
méridienne qu'il croit avoir fuffiſamment
établie ; mais comme une préfomption
favorable à cette habitude.
Que ceux qui blâment la méridienne ,
ajoûte-t-il , ceffent donc de prétendre
nous forcer à réſiſter à l'impulfion de
la nature ; elle nous invite à dormir
après le dîné la raifon d'ailleurs le
confeille , & l'expérience doit au moins
faire préfumer que c'est un moyen capable
de nous procurer la fanté la plus
defirable , & de nous faire parvenir à
un âge très-avancé.
l'Académie des Sciences , Arts &
Belles-Lettres de DIJON , tenue dans
Grande Salle de l'Hôtel- de - Ville le
17 Août 1762.
LEE Secrétaire perpétuel , après avoir
fait quelques réflexions générales fur les
exercices littéraires & fur les différens
programmes des prix de l'Académie
obferva qu'elle avoit propofé deux fois
une queſtion de la plus grande utilité
, concernant la caufe de la graiſſe
du vin , & les moyens de l'en préferver
ou de le rétablir. Elle s'étoit attachée
, ajouta-t-il , d'autant plus volontiers
à cet objet , que les éclairciffemens
qu'elle defiroit , devoient mettre
la Bourgogne en état de conferver
MARS. 1763. 119
cette liqueur éxquife qui fait le fond
de fes richeffes & de fon commerce.
Mais les Mémoires qui furent envoyés
à l'Académie loriqu'elle interrogea
pour la premiere fois les Obfervateurs
de la Nature fur cette efpéce de dépériffement
du vin , n'ayant pas fuffifamment
rempli fes vues , elle ouvrit un
nouveau concours fur le même fujet ,
dans la jufte confiance que les recherches
, les expériences & les découvertes
répondroient à fon attente. Cependant
une feule Differtation qui lui fut adreffée
au mois de Mars dernier , n'ayant
encore obtenu ni fon approbation ni
fes fuffrages , la médaille qu'elle deftinoit
au meilleur ouvrage . fur la graiffe
des vins , a été réfervée pour l'année
1763 , à l'Auteur qui aura traité avec
le plus de folidité le problême qu'elle
vient de publier , fçavoir : Quels font ,
relativement àla Bourgogne , les avantages
& les défavantages du canal projette
en cette Province , pour la commu
nication des deux mers par la jonction
de la Sône & de la Seine ? Parmi le
grand nombre d'écrits qui ont paru
Tur le projet de ce canal , on a déja
touché, mais trop fuperficiellement, l'u-
'tilité & les inconvéniens qui en réfulte-
1:
120 MERCURE DE FRANCE .
roient. Aujourd'hui , l'Académie , en
fuppofant la poffibilité de cet établiffement
de quelque manière qu'on en détermine
le local , fe borne à l'intérêt ef-
Tentiel de la patrie , & demande précifément
fi l'exécution de cette vafte entrepriſe
, feroit plus avantageufe, qu'onéreuse
à la Bourgogne ?
M. Poncet de la Rivière , ancien Evêque
de Troyes , a lû enfuite une Differtation
fur l'Esprit Académique. Ce
que cet efprit eft en lui-même , & ce
qu'il eft par comparaifon avec les autres
; tel eft le plan de fon ouvrage , tel
eft l'objet de fes réfléxions. Sans s'arrer
ter à la définition que les Philofophes
donnent de l'efprit , il en revient à celle
qui lui femble la plus analogue au difcours
oratoire. Qu'eft-ce donc que l'efprit
, dit- il ? Un feu que la Nature allume
dans nos âmes , plus ou moins vif
felon le degré de chaleur & d'activité
qu'il plaît à l'éternel Auteur de notre
éxiftence de lui donner ; plus ou moins
brillant felon notre attention ou notre
négligence à réfléchir fur lui les lumiè
res qu'ont répandu les Aftres qui , dans
tous les fiécles, éclairérent le Monde littéraire
; plus ou moins borné felon no-
"tre hardieffe ou notre indolence à éloigner
MARS. 1763. 121
quagnér
fes limites ; plus ou moins fécond
felon la culture que l'émulation lui
donne ou que l'oifiveté lui refufe für
de plaire quand il en eft jaloux & digne
d'obtenir l'admiration lorfqu'il fe rend
habile à la faifir & capable de la fixer.
Quoique l'efprit ne foit point afſervi
aux pays ; qu'il anime les neiges & les
frimats de l'Amérique , comme il s'enflamme
au foleil brulant de l'Afrique
& de l'Italie ; cependant àle juger d'après
la diverfité qui fe trouve dans la façon
de penfer des différens peuples , ne diroit-
on pas que dépendant en quelque
forte des climats , il en prend les
lités & les défauts ; & qu'il tire , comme
les fruits , fa couleur & fon goût
du terroir où il fe produit. M. l'Evêque
de Troyes entre ici dans le détail
des différens caractères d'efprit des Nations
, & finit ainfi par celui du Francois.....
En France , amufant par fon
caractère , riche de fon fonds , propre .
aux plus grands éffors , capable encore
de produire les chefs - d'oeuvres qu'il admire
; fi , plus content de pofféder fes
richeffes que jaloux de les étendre , il
ne préféroit le talent délicat qui embellit
, au génie puiffant qui invente : fait
pour plaire , mais trop livré à cet attrait;
F
122 MERCURE DE FRANCE.
ingénieux dans fes penfées , peut-être
trop étudié dans fon langage ; voulant
des apprêts jufques dans la naïveté qui
les bannit ; portant les recherches de l'art
jufques dans les agrémens de la Natu
re ; Philofophe par fantaifie ; & , fi j'ofe
le dire , moins fage , parce qu'il fait entrer
de la mode jufques dans fa fagef
fe. Après avoir fait voir que l'efprit ne
dépend ni du fang ni de la naiffance ;
que , quoique reçu de la Nature , il eſt
le mérite de la perfonne ; l'Auteur donne
une idée de l'esprit académique , en faifant
le portrait des Affemblées où il doitfe
produire. Qu'est- ce donc , dit ce Prélat
qu'une Affemblée Littéraire , &
fous quels traits dois-je vous la repréfenter
? c'eft un corps d'hommes polis
& cultivés , livrés de bonne heure par
attrait , & dans la fuite attachés par goût,
à l'étude des Lettres ; dont les moeurs
font ornées par les Mufes ; dont le caractère
eft fans foibleffe , férieux fans
auftérité , fçavant fans féchereffe , agréable
fans affectation , épuré dans tous les
défauts qui font l'écueil de la fociété
& enrichi de tous les avantages qui en :
font l'agrément. Ce tableau fut fuivi de
l'énumération des talens propres à fou .
tenir la gloire de ces Affemblées . Par
>
•
MARS. 1763. 123
mi les différentes efpèces de fciences qui
font à rejetter , le Prélat s'éléve furtout
contre cette fcience qui n'eft qu'un
amas fonore & faftueux de connoiffances
vaines & stériles fouvent auffi
pernicieufes pour le coeur qu'agréables
à l'efprit ; qui ajoûtant peu au mérite
que l'on veut avoir , ôtent beaucoup de
celui que l'on a ; ne font à l'homme
qu'un honneur médiocre , & font prèf
que toujours une playe dangereufe au
Chrétien . Pardonnez - moi cette réfléxion
, Meffieurs , ajoûte le Prélat , je
me la crois permife , même dans une
Affemblée académique ; & je connois
affez vos coeurs pour ne pas craindre
d'en être défavoué. En confidérant les
différentes fortes d'efprits qui concourent
à former le caractère de l'efprit
académique, M. l'Evêque de Troyes
s'arrête principalement à ces efprits
amis de la fageffe qui vont fur les
tombeaux des Anciens Maîtres du Monde
recueillir les reftes de cette Philofophie
véritable qui épuroit les moeurs
en dirigeant les talens ; & dont les principes
tracés par des génies puiffans ,
mais par des efprits dociles , formoient
des Sujets aux Royaumes & des Citoyens
aux Républiques : Philofophie &
Fij
124 MERCURE DE FRANCE.
vantée...... Mais , oferois - je le dire ?
Philofophie aujourd'hui fi peu connue ,
fi méconnoiffable dans ces fectes altières
& impérieufes , ifolées & répandues ,
graves & fantafques ; en qui une farouche
frivolité qui ne connoit point de
loix , s'arroge le droit fuperbe d'en
donner ; dont le difcours n'eft que
fentence & paradoxe ; les principes qu'indépendance
& irréligion ; les actions
qu'un libertinage de moeurs déguifé ou
rafiné ; où fous le nom de fageffe , une
audacieuſe folie confacre les vertiges les
plus honteux à la raiſon , & peut-être
les plus dangereux pour les Etats ; dont
l'efprit oppofé à celui de la fubordination
, ne fe foumet que par contrainte
& en reclamant pour fa liberté ; où la
Religion méconnue dans ce qu'elle
commande , combattue dans ce qu'elle
enfeigne , ne trouve pas même dans
fes enfans ce refpect dont fes ennemis
ne purent autrefois fe difpenfer de l'honorer.
J'ai dû cette vivacité de réfléxions
, dit le Prélat , & à ma façon de
penfer & au caractère dont j'ai l'honneur
d'être revêtu. Je ne pouvois , Meffieurs ,
rendre un hommage plus glorieux à l'efprit
qui vous anime , qu'en réveillant
publiquement votre dégoût contre un
MARS. 1763. 125
efprit fi étranger à vos jugemens & à
Vos moeurs.
Ce Difcours fut fuivi de la lecture
d'un Mémoire de M. Fournier , contenant
des Obfervations fur les différentes
manières dont périffent ceux qui
font frappés de la foudre , fur les accidens
qu'ils éprouvent , & fur le traitement
qu'on doit employer lorfqu'ils
peuvent être rappellés à la vie.
Les femmes font auffi propres que
les hommes à l'étude des Sciences & à
la culture des Arts : c'est le fujet d'une
differtation de M. l'Abbé Picardet , où
en éffayant de prouver que les talens
& les difpofitions font les mêmes dans
les deux féxes ; il montre la frivolité des
prétextes qu'on employe ordinairement
pour étouffer dans les femmes l'amour
des Sciences , des Arts & des Belles - Lettres.
La délicateffe du tempérament ,
le défaut de goût pour les grandes chofes
& d'aptitude aux Sciences , l'efprit
de détail & les foins oeconomiques ,
font de vains préjugés qu'il expofe
qu'il combat & qu'il détruit. Les Sciences
& les Arts n'ont donc aucunes difficultés
qui doivent ralentir l'émulation
des Dames pour mettre encore dans
un plus grand jour la vérité de cette
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
conclufion , M. l'Abbé Picardet jette
un coup d'oeil fur les Arts où elles réuffiffent
fupérieurement ; comme l'éloquence
, la mufique , la poëfie , la peinture
, l'astronomie , l'hiftoire naturelle ,
la médecine , la philofophie & la morale.
La Séance a été terminée par un Mémoire
de M. Marêt puifné , fur la méri
dienne. Après avoir obfervé la diverfité
des fentimens à ce fujet , l'Auteur annonce
qu'il va fixer les incertitudes qui
en pourroient naître en fifant voir
les avantages que procure ce fommeil,
& les précautions que l'on doit prendre
en s'y livrant. C'eſt l'intérêt de la digeftion
, dit- il , qui engage à blâmer
ou à louer la méridienne. Mais ce pro
blême fera réfolu dès qu'on aura prouvé
que loin de nuire à la digeſtion , cet
ufage lui eft favorable. D'après cet idée
il expofe fuccintement , fuivant les principes
de Boerhaave , le méchanifme de
la digeftion. » C'eft dans une diffolu-
» tion que la chaleur facilite , dans une
»décompofition qui eft le produit du
mêlange du fluide nerveux & d'un
commencement de fermentation pu-
"tride & acide , que confifte le mé-
» chaniſme de la digeſtion : pour déciMARS.
1763. 127
der fi la méridienne eft avantageufe
relativement à cet objet , il faut donc
s'attacher à examiner :
Si elle augmente la chaleur de l'eftomac ;
Si elle facilite l'abord du fluide nerveux dans ce
vifcère ;
Si enfin elle y favorife la fermentation.
Chacune de ces propriétés attribuées
à la méridienne eft examinée & prouvée
dans autant de paragraphes . Les objections
de différens Auteurs tant anciens
que modernes y font rapprochées &
réfolues. Mais malgré les avantages que
peut procurer la méridienne par elle
même , M. Marêt avertit que ce fommeil
éxige des attentions particulières
quand on s'y livre :
Le temps où elle doit commencer
Le terme auquel il faut la finir :
La fituation qu'on doit prendre en dormant :
La température du Lieu qu'on choifit
pour dormir , l'habillement-même
loin d'être indifférens , font de la plus
-grande impportance ; & tous ces détails ,
minucieux en apparence , ceffent de le paroître
dès qu'on les fuit avec l'Auteur.
Fiv
128 MERCURE DE FRANCE.
la
En effet , dans fa differtation , la phy
fiologie fe réunit à l'anatomie pour prouver
qu'il eft éffentiel » d'attendre que
» Nature nous engage elle-même à dor-
»mir ; de proportionner la durée du
fommeil , à la chaleur du tempérament
, à la qualité & à la quantité des
>> alimenś.
C'eft au peu d'attention que l'on fait
ordinairement à ces détails , que M. Maret
attribue tous les accidens qui ont
déterminé quelques Auteurs à décrier
la méridienne . Cependant il l'interdit
à ceux qui dorment plus des fept heures
que la raifon femble permettre de donner
au fommeil ; ainfi qu'à ceux qui ,
livrés au plaifir ou à l'étude , veillent
une grande partie de la nuit , dorment
le jour , & ne s'éveillent qu'après que
le foleil a parcouru la moitié de fa
carrière ; à moins que leur dîné ne foit
confidérablement retardé. Mais en général
, il croit que dans certaines circonftances
les hommes doivent fans
éxception fe livrer au fommeil après
le diné ; qu'il peuvent tous dormir
» quelquefois au fortir de ce repas , &
» qu'il y en a beaucoup qui ne pour-
» roient s'y refufer fans imprudence.
Chacune de ces propofitions eft juf
{
>
MAR S. 1763. 129
tifiée par des détails ; d'où il réfulte qu'on
doit regarder ceux qui font d'un tempérament
fanguin où bilieux , comme
les feuls auxquels la méridienne convienne
peu . L'Auteur termine fa differtation
en invoquant l'expérience ; non
comme une preuve de l'utilité de la
méridienne qu'il croit avoir fuffiſamment
établie ; mais comme une préfomption
favorable à cette habitude.
Que ceux qui blâment la méridienne ,
ajoûte-t-il , ceffent donc de prétendre
nous forcer à réſiſter à l'impulfion de
la nature ; elle nous invite à dormir
après le dîné la raifon d'ailleurs le
confeille , & l'expérience doit au moins
faire préfumer que c'est un moyen capable
de nous procurer la fanté la plus
defirable , & de nous faire parvenir à
un âge très-avancé.
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Résumé : EXTRAIT de la Séance publique de l'Académie des Sciences, Arts & Belles-Lettres de DIJON, tenue dans Grande Salle de l'Hôtel-de-Ville le 17 Août 1762.
Lors de la séance publique de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, tenue le 17 août 1762, le secrétaire perpétuel a mis en avant l'importance des exercices littéraires et des programmes de prix de l'Académie. Deux questions majeures ont été soulevées : la cause de la graisse du vin et les moyens de la prévenir ou de la rétablir. Ces éclaircissements sont cruciaux pour la Bourgogne, dont le commerce repose sur cette liqueur. Cependant, les mémoires envoyés lors du premier concours n'ayant pas été satisfaisants, un nouveau concours a été lancé sur le même sujet. La médaille pour le meilleur ouvrage sur la graisse des vins a été réservée pour 1763. Un nouveau sujet a également été proposé : les avantages et les désavantages du canal projeté en Bourgogne pour la communication des deux mers par la jonction de la Saône et de la Seine. M. Poncet de la Rivière, ancien évêque de Troyes, a lu une dissertation sur l'esprit académique. Il a défini l'esprit comme un feu allumé dans les âmes, dont la vivacité dépend de l'attention, de la culture et de l'émulation. Il a décrit l'esprit académique comme un corps d'hommes polis et cultivés, attachés à l'étude des lettres, avec des mœurs ornées par les Muses et un caractère sérieux sans austérité. La séance a également inclus la lecture d'un mémoire de M. Fournier sur les effets de la foudre et les traitements à appliquer. M. l'Abbé Picardet a présenté une dissertation affirmant que les femmes sont aussi aptes que les hommes à l'étude des sciences et des arts, réfutant les préjugés qui étouffent l'amour des sciences chez les femmes. Enfin, M. Marêt a lu un mémoire sur la méridienne, discutant de ses avantages pour la digestion et des précautions à prendre lors de ce sommeil. Il a conclu que la méridienne est bénéfique dans certaines circonstances et pour certains tempéraments.
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625
p. 124-127
SÉANCE publique de l'Académie de BESANÇON pour la distribution des Prix.
Début :
LE 24 Août 1762, l'Académie de Besançon fit célébrer dans l'Eglise des [...]
Mots clefs :
Académie, Prix, Séance, Ordre, Besançon, Discours, Comte
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texteReconnaissance textuelle : SÉANCE publique de l'Académie de BESANÇON pour la distribution des Prix.
SÉANCE publique de l'Académie de
BESANÇON pour la diftribution
des Prix.
LE 24 Août 1762 , l'Académie de
Befançon fit célébrer dans l'Eglife des
P P. Carmes une Meffe avec un Motet ;
le Panégyrique de S. Louis fut enfuite
AVRIL. 1763. 125
prononcé par M. Pavoy , Docteur en
Théologie , Curé de Pugé en Franche-
Comté. L'après - midi du même jour
l'Académie tint une Séance publique
pour la diftribution des Prix . M. de
Frafne , Avocat Général Honoraire du
Parlement de Franche-Comté , Préfident
de l'Académie , fit un difcours
relatif à l'objet de cette Séance. Il obferva
fur la réferve du Prix d'éloquence
pour l'année prochaine : " Que c'eſt un
» moment de repos qui devient l'affu-
» rance d'une récolte plus abondante
» pour l'avenir ; que d'efprit n'eft pas
» toujours également fertile dans fes
» productions ; qu'expofé à des varia-
» tions qui le rendent fouvent mécon-
» noiffable à lui-même , il reffent ainſi
» que la Nature , les influences du temps
» & des circonftances ; que dans un
" Sujet propofé pour un Difcours ,
" tout dépend de la manière de l'apper-
» cevoir , de l'impreffion plus ou moins
» vive qu'il fait dans l'âme & des idées
» qui en résultent ; que de là naît cet-
» te heureufe facilité à préfenter le
L
chofes fous l'afpect qui leur con-
» vient , à les traiter avec ordre , à leur
» appliquer des principes qui devien-
» nent une fource féconde de confé-
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
» quences , & à répandre à propos fur
» tout l'ouvrage les agrémens du colo-
» ris ; qu'au contraire fi l'efprit foible-
» ment affecté ne faifit pas le véritable
» point de la queſtion à difcuter , il fe
» rétrécit en quelque forte , il tombe
» dans la langueur & de là dans les
» écarts.
M. de Frafne déclara enfuite que le
prix d'érudition avoit été décerné à
Dom Berthod , Bénédictin , Bibliothé
caire de l'Abbaye de S. Vincent de Befançon
, Auteur déja couronné plus d'une
fois par l'Académie ; que l'Acceffit
avoit été déféré en premier ordre à Dom
Coudret, Religieux de la même Abbaye,
& à l'Auteur de la Differtation qui a pour
devife Vivit poft funera Virtus. Le
mérite de ces deux derniers Ouvrages
fit remarquer à M. de Frafne » que
» quand on fuit d'auffi près le vainqueur
, on participe à fa gloire , &
» qu'il femble même que l'on peut
détacher
quelques fleurs de fa couronne
fans en diminuer l'éclat.
M. de Frafne annonça enfin que le
prix des Arts avoit été également adjugé
à M. Perreciot , Etudiant en Médecine
à Befançon & à André Vautheret,
Thuillier , demeurantau Village
AVRIL 1763. 127
"
de Four en Franche-Comté. Cette décifion
occafionna un acte de générosité
dont l'Académie eut la fatisfaction d'être
témoin avec le Public ; M. Perreciot
refufa de profiter du partage dont le
prix étoit fufceptible ; il s'empreffa de
céder à fon concurrent la médaille d'or
qui eft de la valeur de 200 liv . il ne fe
réferva que la gloire de la mériter deux
fois. Un procédé fi digne des Arts &
des Lettres aufquels il confacre fa jeuneffe
, excita l'admiration de toute l'Af
femblée. Dans la même Séance on inftalla
parmi les Affociés étrangers de l'Académie
le R. P. Pacioudi , Théatin
ancien Procureur général de fon Ordre,
Hiftoriographe de l'Ordre de Malthe ,
Bibliothécaire & Antiquaire de S. A. R.
le Duc de Parme , Membre de l'Académie
des Infcriptions & Belles-Lettres
de Paris , de celles de Florence , de Cortone
, de Pefaro , &c . On dérogea en
faveur de ce fçavant Etranger à l'ufage
des Académies de France ; on lui permit
de faire en Latin fon Difcours de réception,
auquel M. de Frafne , en qualité
de Préfident, répondit en François . La
Séance fut terminée par la lecture du
Programme des Sujets propofés pour
les Prix de 1763.
BESANÇON pour la diftribution
des Prix.
LE 24 Août 1762 , l'Académie de
Befançon fit célébrer dans l'Eglife des
P P. Carmes une Meffe avec un Motet ;
le Panégyrique de S. Louis fut enfuite
AVRIL. 1763. 125
prononcé par M. Pavoy , Docteur en
Théologie , Curé de Pugé en Franche-
Comté. L'après - midi du même jour
l'Académie tint une Séance publique
pour la diftribution des Prix . M. de
Frafne , Avocat Général Honoraire du
Parlement de Franche-Comté , Préfident
de l'Académie , fit un difcours
relatif à l'objet de cette Séance. Il obferva
fur la réferve du Prix d'éloquence
pour l'année prochaine : " Que c'eſt un
» moment de repos qui devient l'affu-
» rance d'une récolte plus abondante
» pour l'avenir ; que d'efprit n'eft pas
» toujours également fertile dans fes
» productions ; qu'expofé à des varia-
» tions qui le rendent fouvent mécon-
» noiffable à lui-même , il reffent ainſi
» que la Nature , les influences du temps
» & des circonftances ; que dans un
" Sujet propofé pour un Difcours ,
" tout dépend de la manière de l'apper-
» cevoir , de l'impreffion plus ou moins
» vive qu'il fait dans l'âme & des idées
» qui en résultent ; que de là naît cet-
» te heureufe facilité à préfenter le
L
chofes fous l'afpect qui leur con-
» vient , à les traiter avec ordre , à leur
» appliquer des principes qui devien-
» nent une fource féconde de confé-
Fiij
126 MERCURE DE FRANCE.
» quences , & à répandre à propos fur
» tout l'ouvrage les agrémens du colo-
» ris ; qu'au contraire fi l'efprit foible-
» ment affecté ne faifit pas le véritable
» point de la queſtion à difcuter , il fe
» rétrécit en quelque forte , il tombe
» dans la langueur & de là dans les
» écarts.
M. de Frafne déclara enfuite que le
prix d'érudition avoit été décerné à
Dom Berthod , Bénédictin , Bibliothé
caire de l'Abbaye de S. Vincent de Befançon
, Auteur déja couronné plus d'une
fois par l'Académie ; que l'Acceffit
avoit été déféré en premier ordre à Dom
Coudret, Religieux de la même Abbaye,
& à l'Auteur de la Differtation qui a pour
devife Vivit poft funera Virtus. Le
mérite de ces deux derniers Ouvrages
fit remarquer à M. de Frafne » que
» quand on fuit d'auffi près le vainqueur
, on participe à fa gloire , &
» qu'il femble même que l'on peut
détacher
quelques fleurs de fa couronne
fans en diminuer l'éclat.
M. de Frafne annonça enfin que le
prix des Arts avoit été également adjugé
à M. Perreciot , Etudiant en Médecine
à Befançon & à André Vautheret,
Thuillier , demeurantau Village
AVRIL 1763. 127
"
de Four en Franche-Comté. Cette décifion
occafionna un acte de générosité
dont l'Académie eut la fatisfaction d'être
témoin avec le Public ; M. Perreciot
refufa de profiter du partage dont le
prix étoit fufceptible ; il s'empreffa de
céder à fon concurrent la médaille d'or
qui eft de la valeur de 200 liv . il ne fe
réferva que la gloire de la mériter deux
fois. Un procédé fi digne des Arts &
des Lettres aufquels il confacre fa jeuneffe
, excita l'admiration de toute l'Af
femblée. Dans la même Séance on inftalla
parmi les Affociés étrangers de l'Académie
le R. P. Pacioudi , Théatin
ancien Procureur général de fon Ordre,
Hiftoriographe de l'Ordre de Malthe ,
Bibliothécaire & Antiquaire de S. A. R.
le Duc de Parme , Membre de l'Académie
des Infcriptions & Belles-Lettres
de Paris , de celles de Florence , de Cortone
, de Pefaro , &c . On dérogea en
faveur de ce fçavant Etranger à l'ufage
des Académies de France ; on lui permit
de faire en Latin fon Difcours de réception,
auquel M. de Frafne , en qualité
de Préfident, répondit en François . La
Séance fut terminée par la lecture du
Programme des Sujets propofés pour
les Prix de 1763.
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Résumé : SÉANCE publique de l'Académie de BESANÇON pour la distribution des Prix.
Le 24 août 1762, l'Académie de Besançon organisa une messe suivie d'un panégyrique de Saint Louis à l'église des Pères Carmes. L'après-midi, une séance publique eut lieu pour la distribution des prix. M. de Frafne, Président de l'Académie, prononça un discours soulignant que l'esprit n'est pas toujours également fertile. Le prix d'érudition fut attribué à Dom Berthod, Bénédictin et Bibliothécaire de l'Abbaye de Saint Vincent de Besançon, tandis que l'accessit fut partagé entre Dom Coudret et l'auteur de la dissertation 'Vivit post funera Virtus'. Le prix des Arts fut décerné à M. Perreciot et André Vautheret, ce dernier habitant Four en Franche-Comté. M. Perreciot céda sa médaille d'or à son concurrent, suscitant l'admiration de l'assemblée. La séance se conclut par l'installation du R. P. Pacioudi parmi les associés étrangers de l'Académie, qui fit un discours en latin, auquel M. de Frafne répondit en français. La séance se termina par la lecture des sujets proposés pour les prix de 1763.
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626
p. 128-129
RENTRÉE publique de l'Académie de BESANÇON, du 17 Novemb. 1762.
Début :
M. ATHALIN, Doyen des Professeurs de Médecine en l'Université de Besançon [...]
Mots clefs :
Président, Séance, Académie, Médecine, Parlement, Discours, Récipiendaires
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texteReconnaissance textuelle : RENTRÉE publique de l'Académie de BESANÇON, du 17 Novemb. 1762.
RENTRÉE publique de l'Académie de
BESANÇON , du 17 Novemb. 1762,
M. ATHALIN , Doyen des Profeffeurs
de Médecine en l'Univerfité de
Befançon , & Vice-Préfident de l'Académie
, ouvrit la Séance par des regrets
modeftes d'avoir à fuppléer en
l'abſence de M. de Frafne & à remplacer
fes talens dans une occafion , où
il fe flatoit de n'avoir qu'à les admirer
en filence. Il indiqua enfuite le retour de
la paix comme un double fujet d'allegreffe
& pour les bons Citoyens &
pour les Gens dé Lettres , à qui elle
doit fervir d'époque d'une nouvelle
émulation . Delà il paffa à l'annonce des
ouvrages préparés pour cette Séance ,'
dont la lecture fe fit dans l'ordre fuivant.
M. Binétruy de Grand-Fontaine ,
Secrétaire perpétuel , fit l'éloge hiftorique
de M. de Clevans, Marquis de Bou-"
clans , Confeiller Honoraire du Parlement
de Franche- Comté , & de M.
le Baron de Courbouffon , Préfident à
Mortier du même Parlement. M. Rougnon
, Profeffeur de Médecine en l'Unii
AVRIL. 1763. 129
verfité de Befançon difcuta dans fon
difcours de réception , les influences
du climat & de l'air , furtout par rapport
à la Franche-Comté. M. l'Abbé
Camus , Chanoine de l'illuftre Eglife
Métropolitaine de Befançon , développa
dans fon difcours de reception les
caractéres de la vraie grandeur qui difsingue
celui qui n'ufe de fa fortune &
de fon élevation que pour devenir meilleur.
M. Athalin termina la Séance par
la réponse qu'il fit en qualité de Vice-
Préfident aux Complimens des deux
Récipiendaires.
BESANÇON , du 17 Novemb. 1762,
M. ATHALIN , Doyen des Profeffeurs
de Médecine en l'Univerfité de
Befançon , & Vice-Préfident de l'Académie
, ouvrit la Séance par des regrets
modeftes d'avoir à fuppléer en
l'abſence de M. de Frafne & à remplacer
fes talens dans une occafion , où
il fe flatoit de n'avoir qu'à les admirer
en filence. Il indiqua enfuite le retour de
la paix comme un double fujet d'allegreffe
& pour les bons Citoyens &
pour les Gens dé Lettres , à qui elle
doit fervir d'époque d'une nouvelle
émulation . Delà il paffa à l'annonce des
ouvrages préparés pour cette Séance ,'
dont la lecture fe fit dans l'ordre fuivant.
M. Binétruy de Grand-Fontaine ,
Secrétaire perpétuel , fit l'éloge hiftorique
de M. de Clevans, Marquis de Bou-"
clans , Confeiller Honoraire du Parlement
de Franche- Comté , & de M.
le Baron de Courbouffon , Préfident à
Mortier du même Parlement. M. Rougnon
, Profeffeur de Médecine en l'Unii
AVRIL. 1763. 129
verfité de Befançon difcuta dans fon
difcours de réception , les influences
du climat & de l'air , furtout par rapport
à la Franche-Comté. M. l'Abbé
Camus , Chanoine de l'illuftre Eglife
Métropolitaine de Befançon , développa
dans fon difcours de reception les
caractéres de la vraie grandeur qui difsingue
celui qui n'ufe de fa fortune &
de fon élevation que pour devenir meilleur.
M. Athalin termina la Séance par
la réponse qu'il fit en qualité de Vice-
Préfident aux Complimens des deux
Récipiendaires.
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Résumé : RENTRÉE publique de l'Académie de BESANÇON, du 17 Novemb. 1762.
Lors de la rentrée publique de l'Académie de Besançon du 17 novembre 1762, M. Athalin, Doyen des Professeurs de Médecine et Vice-Président de l'Académie, ouvrit la séance en regrettant l'absence de M. de Frafne. Il souligna la joie apportée par le retour de la paix, marquant une nouvelle ère d'émulation. La séance se poursuivit avec la présentation des ouvrages préparés. M. Binétruy de Grand-Fontaine, Secrétaire perpétuel, rendit hommage à M. de Clevans, Marquis de Bouclans, et au Baron de Courbouffon, Président à Mortier du Parlement de Franche-Comté. M. Rougnon, Professeur de Médecine, discuta des influences du climat et de l'air en Franche-Comté. L'Abbé Camus, Chanoine de l'Église Métropolitaine de Besançon, développa les caractéristiques de la vraie grandeur, qui se manifeste par l'utilisation de la fortune et de l'élévation pour devenir meilleur. M. Athalin conclut la séance en répondant aux compliments des deux récipiendaires.
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627
p. 149
VERS à S. A. S. Mgr le Prince LOUIS DE ROHAN, Coadjuteur de Strasbourg, sur fa convalescence.
Début :
Du trépas Ministre perfide, [...]
Mots clefs :
Prince, Respect, Zèle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : VERS à S. A. S. Mgr le Prince LOUIS DE ROHAN, Coadjuteur de Strasbourg, sur fa convalescence.
VERS à S. A. S. Mgr le Prince
LOUIS DE ROHAN , Coadjuteur
de Strasbourg, fur fa convalefcence .
Du trépas Miniftre perfide ,
Un fouffe empoisonné , par fon progrès rapide ,
Alloit vous enlever au printemps de vos jours ;
Mais , du mortel venin pour arrêter le cours,
Votre Compagne & votre Guide ,
Minerve oppoſe ſon Egide,
Et des Cieux la Santé vient à votre ſecours,
Ah! puiffe auprès de vous fe fixer l'immortelle !
PRINCE , fi l'amitié , le reſpect & le zélé
Pouvoient la fuppléer , vous vivriez toujours.
Par M. l'Abbé DANGERVILLE.
LOUIS DE ROHAN , Coadjuteur
de Strasbourg, fur fa convalefcence .
Du trépas Miniftre perfide ,
Un fouffe empoisonné , par fon progrès rapide ,
Alloit vous enlever au printemps de vos jours ;
Mais , du mortel venin pour arrêter le cours,
Votre Compagne & votre Guide ,
Minerve oppoſe ſon Egide,
Et des Cieux la Santé vient à votre ſecours,
Ah! puiffe auprès de vous fe fixer l'immortelle !
PRINCE , fi l'amitié , le reſpect & le zélé
Pouvoient la fuppléer , vous vivriez toujours.
Par M. l'Abbé DANGERVILLE.
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Résumé : VERS à S. A. S. Mgr le Prince LOUIS DE ROHAN, Coadjuteur de Strasbourg, sur fa convalescence.
Louis de Rohan adresse un poème à un prince convalescent après une tentative d'empoisonnement. Minerve et la santé venue des cieux ont protégé et guéri le prince. Le poète souhaite une santé immortelle pour le prince et affirme que l'amitié, le respect et le zèle pourraient assurer son éternité. Le poème est signé par l'Abbé Dangerville.
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628
p. 202-206
CONCERTS SPIRITUELS.
Début :
DANS la semaine de la Passion il y a eu Concert le Dimanche, le Mardi suivant & le Vendredi [...]
Mots clefs :
Concerts, Chœur, Voix, Plaisir, Composition
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texteReconnaissance textuelle : CONCERTS SPIRITUELS.
CONCERTS SPIRITUELS.
DANS la femaine de la Paffion il y a eu Concert
le Dimanche , le Mardi fuivant & le Vendredi
, Fête de l'Annonciation .
Dans le premier de ces Concerts on a exécuté
Lauda Jerufalem , Moter à grand Choeur de M.
AVRIL 1763.
203
DELALANDE , & le Confitebor de Pergolize . M.
BESCHE y a chanté & M. BALBATRE a éxécuté for
l'orgue plufieurs morceaux qui ont fait beaucoup
de plaifir.
Dans le Concert du Mardi on a éxécuté Inclina
Domine , Motet à grand Choeur de M. BLANCHARD,
Maître de Mufique de la Chapelle du Roi ,
dans lequel M. DUBUT , Ordinaire de la Chapelle
du Roi , a chanté un récit de deſſus . Ce jeune
talent qne l'on peut encore regarder comme
dans l'enfance , relativement à fon âge , ne doit
pas être regardé de même par rapport à l'ufage ,
à la préciſion & aux autres parties de la Mufique
ainsi que de l'art du chant. La voix du jeune M.
DUBUT est très agréable , & fon articulation
très-nette & très- correcte. Il a été fort applaudi
non ſeulement en faveur de fon âge , mais par le
plaifir qu'on a pris à l'entendre ; en le rappellant
celui dont avoit fait jouir longtemps M. RICHER
dans le même âge & dans le même genre de voix.
On reprit le Confitebor de Pergoléze .
-
Le Vendredi , on éxécuta Nifi Dominus , Motet
à grand Choeur de M. BELISSEN , & le Confitemini
de feu M. DE LA LANDE . Qu'il nous
foit permis de remarquer quelle impreffion fait
& fera toujours la fublime compofition de ce
célébre Muficien . Quelle majefté dans le caractère
général de fes chants ! Quelle analogie
avec la divine infpiratation qui régne dans les
Pleaumes ! Quel fentiment dans l'expreffion !
Quelle grandeur & quelle fagetle dans les images
que le génie de cet Auteur ne paroît point
chercher , mais qu'elles femblent venir faifir avec
une variété infinie & du meilleur goût , dans les
différentes parties de fes moters Quelle vérité
dans le coloris général ! Mérite rare dans prèf-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
que tous les ouvrages qui méritent notre adm
ration à d'autres égards..
Mlle HARDI , jeune Sujet , conduite par fon
père en Italie à l'âge de neuf ans , pour y
être
inftruite dans la Mufique ; & formée dans la
connoiffance de la Langue & du goût du chant
de cette Nation a chanté dans ces trois Concerts
différens airs Italiens avec beaucoup de fuccès.
Sa voix eft agréable , timbrée & flexible . Elle
chante cette Mufique purement dans le genre &
avec les feuls agrémens qui lui font propres , &
analogues à l'idiome du Pays. Nouvelle , & peutêtre
enfin utile leçon pour les Cantatrices , qui
n'ont appris en France que la caricature de ce
goûr.
Mlle FEL a chanté avec le fuccès & les applaudiflemens
ordinaires plufieurs Récits dans les
grands Motets , & n'a point chanté de petit Motet
Italien.
MM. GAVINIES , LE MIERE & LE DUC Ont
joué à ces trois Concerts des airs en trio de la
compofition de M. GAVINIÉS .
Dans les Concerts du Mardi & du Vendredi ,
M. DUPORT a joué feul des . Sonates & Concerto
de fa compofition..
·
Par tout ce que nous avons eu occafion de dire
précédemment à l'avantage du talent fi agréa
ble & fi fingulier de M. DUPORT , on doit juger
du plaifir que le Public a eu de l'entendre après.
quelques Concerts d'où il s'étoit abfenté , & des
applaudiffemens qu'il a reçus.
CONCERT du Dimanche des
RAMEAUX .
On a exécuté Confitemini , Motet à grand
choeur de M. l'Abbé GoULET , ancien Maître de
AVRIL. 1763. 20
Mufque de la Cathédrale de Paris. Ce Moter a
été applaudi en plufieurs endroits. Le jeune M.
DUBUT , dont nous venons de parler , a chan
té. Le Concert a fini par Dominus regnavit ,
Motet à grand choeur de feu M. DE LA LANDE ,
dans lequel Mile ARNOULD a chanté avec applaudiffement
le récit Adorate. Dans le même
Motet, Mile ROZET & M. GELIN , ont éxécutè un
Duo qui a été univerfellement applaudi & avec
la plus grande juftice..
MM. DUPORT & KOHUALT ont joué des airs
en Duo fur le Violoncelle & le Luth . C'est ici
précisément une de ces occafions où il n'y a point
d'expreffions pour les éloges mérités & pour rendre
le fentiment de plaifir des Auditeurs. Les airs
qu'ils éxécutoient étoient travaillés avec un goût
& un art infinis , fur des Sujets connus, agréables
& faciles , ce qui a beaucoup ajouté à l'extrême
Latisfaction du Public ; en forte qu'ils ont été pour
ainfi dire contraints par la vivacité des applaudillemens
, de céder à fes defirs & de continuer de
jouer , après le nombre d'airs déterminé pour
ce Concert. Nous ne pouvons nous diſpenſer à
ce fujer de renouveller aux grands talens , l'avis
qu'ils reçoivent en tant d'occafions de la part des
Auditeurs fur le genre de mufique qu'ils exécutent.
Quand voudront- ils enfin fe donner à
eux-mêmes la flatteufe fatisfaction , d'être toujours
agréables en étonnant & fe défendre du
penchant obftiné pour les feules difficultés ?
Mlle HARDI chanta très- bien un bel Air Italien
& avec une voix plus également foutenue que
dans les Concerts précédens.
M. GAVINIES a joué un Concerto de fa compofition
, dans lequel il a été fort applaudi .
Mlle FEL a chanté un petit Motet , dont la
206 MERCURE DE FRANCE.
Mufique n'eft pas entiérement dans le genre Italien
; elle y a reçu tous les applaudiffemens que
méritent la voix & fes talens.
On rendra compte dans le fecond volume de
ce mois des Concerts de la Semaine Sainte & de
celle de Pâques.
DANS la femaine de la Paffion il y a eu Concert
le Dimanche , le Mardi fuivant & le Vendredi
, Fête de l'Annonciation .
Dans le premier de ces Concerts on a exécuté
Lauda Jerufalem , Moter à grand Choeur de M.
AVRIL 1763.
203
DELALANDE , & le Confitebor de Pergolize . M.
BESCHE y a chanté & M. BALBATRE a éxécuté for
l'orgue plufieurs morceaux qui ont fait beaucoup
de plaifir.
Dans le Concert du Mardi on a éxécuté Inclina
Domine , Motet à grand Choeur de M. BLANCHARD,
Maître de Mufique de la Chapelle du Roi ,
dans lequel M. DUBUT , Ordinaire de la Chapelle
du Roi , a chanté un récit de deſſus . Ce jeune
talent qne l'on peut encore regarder comme
dans l'enfance , relativement à fon âge , ne doit
pas être regardé de même par rapport à l'ufage ,
à la préciſion & aux autres parties de la Mufique
ainsi que de l'art du chant. La voix du jeune M.
DUBUT est très agréable , & fon articulation
très-nette & très- correcte. Il a été fort applaudi
non ſeulement en faveur de fon âge , mais par le
plaifir qu'on a pris à l'entendre ; en le rappellant
celui dont avoit fait jouir longtemps M. RICHER
dans le même âge & dans le même genre de voix.
On reprit le Confitebor de Pergoléze .
-
Le Vendredi , on éxécuta Nifi Dominus , Motet
à grand Choeur de M. BELISSEN , & le Confitemini
de feu M. DE LA LANDE . Qu'il nous
foit permis de remarquer quelle impreffion fait
& fera toujours la fublime compofition de ce
célébre Muficien . Quelle majefté dans le caractère
général de fes chants ! Quelle analogie
avec la divine infpiratation qui régne dans les
Pleaumes ! Quel fentiment dans l'expreffion !
Quelle grandeur & quelle fagetle dans les images
que le génie de cet Auteur ne paroît point
chercher , mais qu'elles femblent venir faifir avec
une variété infinie & du meilleur goût , dans les
différentes parties de fes moters Quelle vérité
dans le coloris général ! Mérite rare dans prèf-
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
que tous les ouvrages qui méritent notre adm
ration à d'autres égards..
Mlle HARDI , jeune Sujet , conduite par fon
père en Italie à l'âge de neuf ans , pour y
être
inftruite dans la Mufique ; & formée dans la
connoiffance de la Langue & du goût du chant
de cette Nation a chanté dans ces trois Concerts
différens airs Italiens avec beaucoup de fuccès.
Sa voix eft agréable , timbrée & flexible . Elle
chante cette Mufique purement dans le genre &
avec les feuls agrémens qui lui font propres , &
analogues à l'idiome du Pays. Nouvelle , & peutêtre
enfin utile leçon pour les Cantatrices , qui
n'ont appris en France que la caricature de ce
goûr.
Mlle FEL a chanté avec le fuccès & les applaudiflemens
ordinaires plufieurs Récits dans les
grands Motets , & n'a point chanté de petit Motet
Italien.
MM. GAVINIES , LE MIERE & LE DUC Ont
joué à ces trois Concerts des airs en trio de la
compofition de M. GAVINIÉS .
Dans les Concerts du Mardi & du Vendredi ,
M. DUPORT a joué feul des . Sonates & Concerto
de fa compofition..
·
Par tout ce que nous avons eu occafion de dire
précédemment à l'avantage du talent fi agréa
ble & fi fingulier de M. DUPORT , on doit juger
du plaifir que le Public a eu de l'entendre après.
quelques Concerts d'où il s'étoit abfenté , & des
applaudiffemens qu'il a reçus.
CONCERT du Dimanche des
RAMEAUX .
On a exécuté Confitemini , Motet à grand
choeur de M. l'Abbé GoULET , ancien Maître de
AVRIL. 1763. 20
Mufque de la Cathédrale de Paris. Ce Moter a
été applaudi en plufieurs endroits. Le jeune M.
DUBUT , dont nous venons de parler , a chan
té. Le Concert a fini par Dominus regnavit ,
Motet à grand choeur de feu M. DE LA LANDE ,
dans lequel Mile ARNOULD a chanté avec applaudiffement
le récit Adorate. Dans le même
Motet, Mile ROZET & M. GELIN , ont éxécutè un
Duo qui a été univerfellement applaudi & avec
la plus grande juftice..
MM. DUPORT & KOHUALT ont joué des airs
en Duo fur le Violoncelle & le Luth . C'est ici
précisément une de ces occafions où il n'y a point
d'expreffions pour les éloges mérités & pour rendre
le fentiment de plaifir des Auditeurs. Les airs
qu'ils éxécutoient étoient travaillés avec un goût
& un art infinis , fur des Sujets connus, agréables
& faciles , ce qui a beaucoup ajouté à l'extrême
Latisfaction du Public ; en forte qu'ils ont été pour
ainfi dire contraints par la vivacité des applaudillemens
, de céder à fes defirs & de continuer de
jouer , après le nombre d'airs déterminé pour
ce Concert. Nous ne pouvons nous diſpenſer à
ce fujer de renouveller aux grands talens , l'avis
qu'ils reçoivent en tant d'occafions de la part des
Auditeurs fur le genre de mufique qu'ils exécutent.
Quand voudront- ils enfin fe donner à
eux-mêmes la flatteufe fatisfaction , d'être toujours
agréables en étonnant & fe défendre du
penchant obftiné pour les feules difficultés ?
Mlle HARDI chanta très- bien un bel Air Italien
& avec une voix plus également foutenue que
dans les Concerts précédens.
M. GAVINIES a joué un Concerto de fa compofition
, dans lequel il a été fort applaudi .
Mlle FEL a chanté un petit Motet , dont la
206 MERCURE DE FRANCE.
Mufique n'eft pas entiérement dans le genre Italien
; elle y a reçu tous les applaudiffemens que
méritent la voix & fes talens.
On rendra compte dans le fecond volume de
ce mois des Concerts de la Semaine Sainte & de
celle de Pâques.
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Résumé : CONCERTS SPIRITUELS.
Durant la semaine de la Passion en avril 1763, trois concerts spirituels ont été organisés les dimanches, mardis et vendredis. Le premier concert a présenté 'Lauda Jerusalem' de Delalande et le 'Confitebor' de Pergolèse. M. Besche et M. Balbatre ont interprété plusieurs morceaux à l'orgue, suscitant beaucoup de plaisir. Le mardi, 'Inclina Domine' de M. Blanchard a été exécuté, avec M. Dubut, jeune talent de la Chapelle du Roi, chantant un récit. Sa performance a été acclamée pour sa voix agréable et son articulation nette. Le 'Confitebor' de Pergolèse a été repris. Le vendredi, 'Nisi Dominus' de M. Belissen et le 'Confitemini' de M. de La Lande ont été interprétés. La composition de ce dernier a été saluée pour sa majesté et son analogie avec les Psaumes. Mlle Hardi, formée en Italie, a chanté des airs italiens avec succès, offrant une leçon sur l'authenticité du chant italien. Mlle Fel a également chanté plusieurs récits dans les grands motets. MM. Gaviniès, Le Mière et Le Duc ont joué des airs en trio composés par M. Gaviniès. M. Duport a interprété des sonates et un concerto de sa composition lors des concerts du mardi et du vendredi, recevant des applaudissements pour son talent. Lors du concert du dimanche des Rameaux, 'Confitemini' de l'Abbé Goulet et 'Dominus regnavit' de M. de La Lande ont été exécutés. Mlle Arnould, Mlle Rozet et M. Gelin ont chanté des parties de ce dernier motet, recevant des applaudissements. MM. Duport et Kohualt ont joué des airs en duo sur le violoncelle et le luth, suscitant une grande satisfaction. Mlle Hardi a chanté un air italien avec une voix plus soutenue. M. Gaviniès a joué un concerto de sa composition, et Mlle Fel a chanté un petit motet, recevant des applaudissements pour sa voix et ses talents.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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629
s. p.
EPITRE d'un Curé du N.. à Madame la Marquise de S. R. à Paris.
Début :
DE votre voix l'attrait persuasif [...]
Mots clefs :
Église, Cœur, Gloire, Amour, Voix
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texteReconnaissance textuelle : EPITRE d'un Curé du N.. à Madame la Marquise de S. R. à Paris.
EPITRE d'un Curé du N.. à Madame
la Marquife de S. R. à Paris.
D.E votre voix l'attrait perſuaſif
Sçut m'arracher jadis , fage Marquife ,
D'un lieu de peine * , où les loix de l'Eglife
Depuis un an me retenoient captif.
Avec encor plus de force & d'empire ,
*Le Séminaire.
A iij
6 MERCURE DE FRANCE .
La même voix me réveille & me tire
D'un froid repos dont , loin de l'hélicon
Le défeſpoir de grimper à fa cime ,
Et de cueillir le laurier de la rime ,
Avoit fajfi mon timide Apollon."
Oui , dans la douce & charmante carrière ,
Où , dès l'abord , mes premières chanfons
Avoient eu l'art ou le bonheur de plaire ,
Je fommeillois couché fous la barrière.
Avois-je tort ? Ecoutez mes raiſons .
Un bon Poëte , ainſi que tout grand-homme ,
Tout bien compté , Madame, n'eft en lomme,
Que l'effet feul de quelque paffion ,
Rapide , ardente , & pleine d'action ,
Dont le feu vif faifit , pénétre , enflamme ,
Brule fon coeur des plus hardis tranſports :
Ainfi que l'âme eſt le reffort du corps ,
Les Paffions font le reffort de l'âme.
La gloire , l'or , l'amour , l'ambition ;
Tel eft l'inftinct des actions fublimes ,
Des grands talens , des vertus & des crimes.
Qui n'eft piqué de ce vif aiguillon ,
Foible jouet d'efforts pufillanimes ,
Au champ de Mars n'eft jamais qu'un poltron ,
Au double- mont qu'un Raccolleur de rimes .
Les Paffions font la divinité
Que , fous le nom de Démon , de Génie ,
De Muſe , enfin de Dieux de l'harmonie ,
Chanta jadis la docte antiquité.
M A I. 1763. 7
Or appliquons cette maxime fûre.
D'un pauvre hère , à qui , pour fon malheur ,
L'ordre du Sort confia la pâture
Et le falut du troupeau du Seigneur ;
D'un Preſtolet , vrai Pâtre évangélique ,
Fait pour trotter , fans repos & fans fin ,
Sur tous les pas d'un animal ruſtique ,
A mille écarts par fa malice enclin :
Si quelquefois , las de courir en vain ,
Affis le foir au bord d'une prairie ,
Au lieu d'aller irriter fon chagrin ,
Par quelque trifte & fotte rêverie ,
Sur des pipeaux affemblés de fa main ,
Pour le diftraire , il lui prend fantaiſie
De frédonner quelqu'air vif & badin ,
Quelle fera fa-muſe , ſon génie !
L'ambition ? Mais la fienne eft remplie
Quand les amis , ou fon heureux deftin
.8.30 °
1
Ont pu le mettre à l'abri de la * faim.( a )
1001
La foif de l'or ? Eh ! comment pourroit naître
Če fol defir au coeur étroit d'un être ,
F
Qui quelquefois n'a pas fon faoul de pain ? ( b )
L'amour O ciel , d'une telle foibleffe
201 I
Daigne à jamais fauver fon chafte coeur :
D'un triple acier défends- en la froideur
t
Voyez la fin de la Piéce , où l'on a renvoyé
les Notes pour la commodité de ceux qui ne voú,
dront pas les lire,
A iv .
8 MERCURE DE FRANCE.
Contre les feux d'une oeillade traîtreffe ;
Tour , jufqu'à l'air du Dieu de la tendreffe
Doir pour un Prêtre être un objet d'horreur.
La gloire Hélas ! des Pafteurs de l'Eglife ,
Depuis longtemps le mondain orgireilletix.c
Borne la gloire au foin religieux.
De bien remplir des devoirs qu'il mépriſe.
Etrange état que l'état clérical !
Aux yeur d'un fiècle où la licence regne ,
Un Prêtre eft-il modefte ? on le délaigne :
Dail
C'est un cagot , un Sage machinal il
Eft-il doué d'un efprit vif, aimable ;
Par fois au jeu , dans les cercles , à table ,
Léger ,badin , fémillant , jovial ?
Tout eft perdu : fa gaîté fcandalife
Tout à la fois & le monde , & l'Eglife.
Eft-if néé doux ? C'eſt un bon animal ,
en fr for permettre .
Devant lequel on fçait tout le
Entit zélé , fermé ? C'est un brutal
Un orgueilleux qui voudroit tout foumettre
Aujoug facré du bâton Paftoral.
As Rock the rodette
Enfin , qui fcait , fur cette mer
stileb ich 90
obliqué ,
Guider la nef , d'un cours toujours égal
Entre l'amour & l'eftime publique
Sans donner onc en nul écueil fatal ,
N'eft pas un Sot ; & , dans ce temps critique,
-Malgré les flors , les vents , & les Anglois
Des bords Bretons jufqu'à la Märtinique.,
M.A 1. 1763.
Pourroit paller vingt Régimens François.
Mais rev enons. Du Lyrique rivage
Mainte raiſons m'interdifant l'accès ,
J'avois fait vou, clos dans mon hermitage,
D'en oublier pour toujours le langage,
Et rachetant par un filence fage
Le temps perdu de mes foibles éſſais ,
De confacrer tous mes foins déformais
Aux feuls devoirs où mon état m'engage.
De ce deffein qu'encore affermiffoir
Certain penchant à la fainéantiſe ,
Vice qu'on fçait fi cher aux gens d'Eglife ,
Et que mon coeur idolâtre en fecret ,
Par vos diſcours, éloquente Marquise ,
Vous m'excitez à rompre le projet.
Vos volontés font des loix que j'adore.
Sans oppofer nulle vaine raifon
A des defirs dont le motif m'honore ,
Je céde , & vais , pour quelques jours encore
Porter mes pas dans le facré vallon .
Si pour monter juſqu'aux lieux deſirables ,
Où les neuf Soeurs , loin des vulgaires yeux ,
Ont établi leur ſéjour radieux ,
Et révélé tant de fecrets aimables
Aux Arrquets , aux Rouffeaus , aux Chaulieux ,
J'avois befoin des aîles fecourables
De quelqu'inting plein de nerf & d'ardeur ,
Le fouvenir profond qu'en traits de flamme
Ont imprimé vos bienfaits en mon âme ,
A v
10 MERCURE DE FRANCE . ,
Sera mon guide & mon introducteur.
"
A. D. d. P. le .... 1762 .
la Marquife de S. R. à Paris.
D.E votre voix l'attrait perſuaſif
Sçut m'arracher jadis , fage Marquife ,
D'un lieu de peine * , où les loix de l'Eglife
Depuis un an me retenoient captif.
Avec encor plus de force & d'empire ,
*Le Séminaire.
A iij
6 MERCURE DE FRANCE .
La même voix me réveille & me tire
D'un froid repos dont , loin de l'hélicon
Le défeſpoir de grimper à fa cime ,
Et de cueillir le laurier de la rime ,
Avoit fajfi mon timide Apollon."
Oui , dans la douce & charmante carrière ,
Où , dès l'abord , mes premières chanfons
Avoient eu l'art ou le bonheur de plaire ,
Je fommeillois couché fous la barrière.
Avois-je tort ? Ecoutez mes raiſons .
Un bon Poëte , ainſi que tout grand-homme ,
Tout bien compté , Madame, n'eft en lomme,
Que l'effet feul de quelque paffion ,
Rapide , ardente , & pleine d'action ,
Dont le feu vif faifit , pénétre , enflamme ,
Brule fon coeur des plus hardis tranſports :
Ainfi que l'âme eſt le reffort du corps ,
Les Paffions font le reffort de l'âme.
La gloire , l'or , l'amour , l'ambition ;
Tel eft l'inftinct des actions fublimes ,
Des grands talens , des vertus & des crimes.
Qui n'eft piqué de ce vif aiguillon ,
Foible jouet d'efforts pufillanimes ,
Au champ de Mars n'eft jamais qu'un poltron ,
Au double- mont qu'un Raccolleur de rimes .
Les Paffions font la divinité
Que , fous le nom de Démon , de Génie ,
De Muſe , enfin de Dieux de l'harmonie ,
Chanta jadis la docte antiquité.
M A I. 1763. 7
Or appliquons cette maxime fûre.
D'un pauvre hère , à qui , pour fon malheur ,
L'ordre du Sort confia la pâture
Et le falut du troupeau du Seigneur ;
D'un Preſtolet , vrai Pâtre évangélique ,
Fait pour trotter , fans repos & fans fin ,
Sur tous les pas d'un animal ruſtique ,
A mille écarts par fa malice enclin :
Si quelquefois , las de courir en vain ,
Affis le foir au bord d'une prairie ,
Au lieu d'aller irriter fon chagrin ,
Par quelque trifte & fotte rêverie ,
Sur des pipeaux affemblés de fa main ,
Pour le diftraire , il lui prend fantaiſie
De frédonner quelqu'air vif & badin ,
Quelle fera fa-muſe , ſon génie !
L'ambition ? Mais la fienne eft remplie
Quand les amis , ou fon heureux deftin
.8.30 °
1
Ont pu le mettre à l'abri de la * faim.( a )
1001
La foif de l'or ? Eh ! comment pourroit naître
Če fol defir au coeur étroit d'un être ,
F
Qui quelquefois n'a pas fon faoul de pain ? ( b )
L'amour O ciel , d'une telle foibleffe
201 I
Daigne à jamais fauver fon chafte coeur :
D'un triple acier défends- en la froideur
t
Voyez la fin de la Piéce , où l'on a renvoyé
les Notes pour la commodité de ceux qui ne voú,
dront pas les lire,
A iv .
8 MERCURE DE FRANCE.
Contre les feux d'une oeillade traîtreffe ;
Tour , jufqu'à l'air du Dieu de la tendreffe
Doir pour un Prêtre être un objet d'horreur.
La gloire Hélas ! des Pafteurs de l'Eglife ,
Depuis longtemps le mondain orgireilletix.c
Borne la gloire au foin religieux.
De bien remplir des devoirs qu'il mépriſe.
Etrange état que l'état clérical !
Aux yeur d'un fiècle où la licence regne ,
Un Prêtre eft-il modefte ? on le délaigne :
Dail
C'est un cagot , un Sage machinal il
Eft-il doué d'un efprit vif, aimable ;
Par fois au jeu , dans les cercles , à table ,
Léger ,badin , fémillant , jovial ?
Tout eft perdu : fa gaîté fcandalife
Tout à la fois & le monde , & l'Eglife.
Eft-if néé doux ? C'eſt un bon animal ,
en fr for permettre .
Devant lequel on fçait tout le
Entit zélé , fermé ? C'est un brutal
Un orgueilleux qui voudroit tout foumettre
Aujoug facré du bâton Paftoral.
As Rock the rodette
Enfin , qui fcait , fur cette mer
stileb ich 90
obliqué ,
Guider la nef , d'un cours toujours égal
Entre l'amour & l'eftime publique
Sans donner onc en nul écueil fatal ,
N'eft pas un Sot ; & , dans ce temps critique,
-Malgré les flors , les vents , & les Anglois
Des bords Bretons jufqu'à la Märtinique.,
M.A 1. 1763.
Pourroit paller vingt Régimens François.
Mais rev enons. Du Lyrique rivage
Mainte raiſons m'interdifant l'accès ,
J'avois fait vou, clos dans mon hermitage,
D'en oublier pour toujours le langage,
Et rachetant par un filence fage
Le temps perdu de mes foibles éſſais ,
De confacrer tous mes foins déformais
Aux feuls devoirs où mon état m'engage.
De ce deffein qu'encore affermiffoir
Certain penchant à la fainéantiſe ,
Vice qu'on fçait fi cher aux gens d'Eglife ,
Et que mon coeur idolâtre en fecret ,
Par vos diſcours, éloquente Marquise ,
Vous m'excitez à rompre le projet.
Vos volontés font des loix que j'adore.
Sans oppofer nulle vaine raifon
A des defirs dont le motif m'honore ,
Je céde , & vais , pour quelques jours encore
Porter mes pas dans le facré vallon .
Si pour monter juſqu'aux lieux deſirables ,
Où les neuf Soeurs , loin des vulgaires yeux ,
Ont établi leur ſéjour radieux ,
Et révélé tant de fecrets aimables
Aux Arrquets , aux Rouffeaus , aux Chaulieux ,
J'avois befoin des aîles fecourables
De quelqu'inting plein de nerf & d'ardeur ,
Le fouvenir profond qu'en traits de flamme
Ont imprimé vos bienfaits en mon âme ,
A v
10 MERCURE DE FRANCE . ,
Sera mon guide & mon introducteur.
"
A. D. d. P. le .... 1762 .
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Résumé : EPITRE d'un Curé du N.. à Madame la Marquise de S. R. à Paris.
Dans une épître, un curé adresse un message à la marquise de S. R. à Paris. Il exprime sa gratitude envers la marquise, dont la voix persuasive l'a incité à quitter un lieu de peine, probablement le séminaire, et à sortir d'un état de désespoir littéraire. Le curé justifie son abandon temporaire de la poésie en affirmant que les passions sont essentielles pour créer des œuvres sublimes. Il décrit les passions comme le moteur des actions humaines, qu'elles soient nobles ou criminelles. Le curé se compare à un pasteur évangélique, chargé de la pâture et du salut du troupeau du Seigneur. Il se trouve confronté à des contraintes qui limitent ses aspirations poétiques. Il évoque l'ambition, la soif de l'or et l'amour comme des passions inaccessibles à un prêtre. Il déplore l'état clérical, où la modestie est délaissée et la gaieté devient scandaleuse. Il exprime la difficulté de naviguer entre les attentes du monde et celles de l'Église. Le curé révèle qu'il avait fait vœu d'oublier la poésie, mais les discours de la marquise l'incitent à revenir à cette passion. Il accepte de se rendre de nouveau dans le 'sacré vallon' pour quelques jours, guidé par le souvenir des bienfaits de la marquise.
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630
p. 10-11
NOTES.
Début :
( a ) Quand un Ecclésiastique est assez heureux, après vingt ans de travaux, de miséres, [...]
Mots clefs :
Ecclésiastique, Fortune, Somme, Curé, Curés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOTES.
NO TE S.
་
( a ) Quand un Eccléfiaftique eft affez heureux
, après vingt ans de travaux , de miſéres ,
pour obtenir une petite Cure de quatre à cinq
cens livres , il peut regarder la fortune comme
faite , & , tout en prenant poffeffion de fon Eglife ,
marquer dans le Cimetiere , en qualité de premier
pauvre de la Paroiffe , la place de fa fépul
eft celui de tous les fubalternes
ture. Ce partage
dans les divers états de la vie .
Le Vigneron , dont l'art heureux
Fair mûrir ce fruit délectable ,
Qui mit , dans les temps fabuleux ,
Son inventeur au rang des Dieux ,
S'abreuve d'un cidre impotable..
Le Laboureur infatigable ,
Qui fur de raboteux guerèts
Séme & cueille avec tant de peine
Les dons utiles de Cérès
Ne le paît que d'orge & d'avoine.
Le Soldat , fier enfant de Mars ,
Qu'on vit vingt fois fur des murailles ,
A la tranchée , en des batailles ,
Braver les plus affreux hafards ;
Si , furvivant à fon audace ,
Il ne tombe pas fur la place
Atteint d'un perfide métal ,
!
MAL. 1763.
II
S'en va , lorfque l'âge décline ,
Couvert de gloire & de vermine ,
Pourrir au fond d'un Hôpital.
(b ) De 250 Cures environ , dont eft compofé
le Diocèle de N .... ( je crois qu'il en eft
de même de tous les autres ) ,il y en a pour le
moins un tiers franc , où les Titulaires n'ont que la
portion congrue ,
dont la manfe eft fixée à la
fomme de 300 liv. Sur cette fomme prenez
so liv. pour les décimes , taux auquel on peut les
impofer ; autant pour l'entretien de la Chaumiere
Paftorale , toujours prête à tomber ; le double
pour la nourriture & le falaire d'un domestique ;
car enfin il faut quelqu'un qui fafle bouillir la
marmite du Curé pendant qu'il dit la Meffe ;
refte pour la table , fon ameublement & fon
veftiaire , la fomme de 100 liv . c'eft - à dire , `s fo
ƒ den. par jour . Je ne fais point mention du
cafuel ; un Curé n'a garde d'attendre le plus
léger honoraire d'une troupe de milérables qui
n'ont pas fouvent un mauvais linceul pour les
enfevelir : il eft trop heureux ,
Lorfque , d'un défunt qu'on lui porte
Pour le gîter au monument ,
La veuve , après l'enterrement ,
Ne vient pas , traînant une eſcorte
De marmots qui crévent de faim ,
Affiéger le feuil de fa porte ,
Et reclamer pour eux du pain.
་
( a ) Quand un Eccléfiaftique eft affez heureux
, après vingt ans de travaux , de miſéres ,
pour obtenir une petite Cure de quatre à cinq
cens livres , il peut regarder la fortune comme
faite , & , tout en prenant poffeffion de fon Eglife ,
marquer dans le Cimetiere , en qualité de premier
pauvre de la Paroiffe , la place de fa fépul
eft celui de tous les fubalternes
ture. Ce partage
dans les divers états de la vie .
Le Vigneron , dont l'art heureux
Fair mûrir ce fruit délectable ,
Qui mit , dans les temps fabuleux ,
Son inventeur au rang des Dieux ,
S'abreuve d'un cidre impotable..
Le Laboureur infatigable ,
Qui fur de raboteux guerèts
Séme & cueille avec tant de peine
Les dons utiles de Cérès
Ne le paît que d'orge & d'avoine.
Le Soldat , fier enfant de Mars ,
Qu'on vit vingt fois fur des murailles ,
A la tranchée , en des batailles ,
Braver les plus affreux hafards ;
Si , furvivant à fon audace ,
Il ne tombe pas fur la place
Atteint d'un perfide métal ,
!
MAL. 1763.
II
S'en va , lorfque l'âge décline ,
Couvert de gloire & de vermine ,
Pourrir au fond d'un Hôpital.
(b ) De 250 Cures environ , dont eft compofé
le Diocèle de N .... ( je crois qu'il en eft
de même de tous les autres ) ,il y en a pour le
moins un tiers franc , où les Titulaires n'ont que la
portion congrue ,
dont la manfe eft fixée à la
fomme de 300 liv. Sur cette fomme prenez
so liv. pour les décimes , taux auquel on peut les
impofer ; autant pour l'entretien de la Chaumiere
Paftorale , toujours prête à tomber ; le double
pour la nourriture & le falaire d'un domestique ;
car enfin il faut quelqu'un qui fafle bouillir la
marmite du Curé pendant qu'il dit la Meffe ;
refte pour la table , fon ameublement & fon
veftiaire , la fomme de 100 liv . c'eft - à dire , `s fo
ƒ den. par jour . Je ne fais point mention du
cafuel ; un Curé n'a garde d'attendre le plus
léger honoraire d'une troupe de milérables qui
n'ont pas fouvent un mauvais linceul pour les
enfevelir : il eft trop heureux ,
Lorfque , d'un défunt qu'on lui porte
Pour le gîter au monument ,
La veuve , après l'enterrement ,
Ne vient pas , traînant une eſcorte
De marmots qui crévent de faim ,
Affiéger le feuil de fa porte ,
Et reclamer pour eux du pain.
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Résumé : NOTES.
Au XVIIIe siècle en France, les ecclésiastiques et d'autres professions connaissaient une situation économique difficile. Un ecclésiastique pouvait obtenir une petite cure de quatre à cinq cents livres après vingt ans de travail, le plaçant parmi les plus pauvres de la paroisse. Le texte compare cette situation à celle d'autres métiers : le vigneron buvait un cidre imbuvable, le laboureur se nourrissait d'orge et d'avoine, et le soldat, après avoir bravé les dangers de la guerre, finissait souvent dans un hôpital, couvert de gloire mais aussi de vermine. Dans le diocèse de N..., sur environ 250 cures, un tiers étaient franches, où les titulaires ne recevaient que la portion congrue, fixée à 300 livres par an. Après déduction des décimes, de l'entretien de la chaumière pastorale et du salaire d'un domestique, il restait seulement 100 livres par an pour la table, l'ameublement et le vêtement du curé, soit environ 5 sous par jour. Le curé ne pouvait pas compter sur des honoraires pour les enterrements et devait souvent faire face à des veuves et des enfants affamés réclamant du pain.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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631
p. 179-181
De LIEGE, le 21 Avril 1763.
Début :
Voici la relation de ce qui s'est passé de la part du Commissaire Impérial, [...]
Mots clefs :
Commissaire Impérial, Chapitre, Élection, Comte, Relations, Capitulaires, Prince Clément de Saxe, Pape, Décisions, Église, Bailli, Schisme, Canonicité, Cathédrale
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texteReconnaissance textuelle : De LIEGE, le 21 Avril 1763.
De LIEGE , le 21 Avril 1763 .
Voici la relation de ce qui s'eft paffé de la part
du Commiffaire Impérial , à l'occafion de la
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
double élection faite par le Chapitre pour remplir
le Siege Epifcopal de cette Ville . Le jour
de l'élection ayant été fixé au 20 , le Comte de
Perghen , Commiflaire Impérial , s'eft rendu
hier au Palais avec fon cortége , vers les dix ou
onze heures du matin pour attendre , fuivant
l'ufage , que le Grand Chapitre lui fit notifier
dans les formes requifes le choix qui auroit été
fait. A environ une heure , quatre Capitulaires ,
revêtus de leur habit Eccléfiaftique , font venus
annoncer au Comte de Perghen , qu'une élection
non - Canonique ayant été faite en faveur du
Comte d'Outremont , eux & leur parti avoient
non-feulement protefté folemnellement contre
cet Acte , mais avoient fait auffi une élection Canonique
en faveur du Prince Clément de Saxe :
ils ont ajouté qu'ayant demandé pendant la tenue
du Chapitre qu'on enregistrât leur proteftation
& l'élection qu'ils avoient faite , & n'ayant pu
obtenir ni l'un ni l'autre , ils venoient réclamer ,
au nom de tout leur parti , l'autorité du Commiffaire
Impérial pour foutenir la réſolution
qu'ils avoient cru devoir prendre. Peu de temps
après , le Grand Bailli du Chapitre eft venu , au
nom de ce Corps , notifier au Commiffaire Impérial
que l'éleicton venoit de ſe faire , à la pluralité
des fuffrages , en faveur du Comte d'Outremont.
Comme le Grand Bailli ne faifoit aucune
mention de la proteſtation & de l'élection
faites en faveur du Prince Clément de Saxe ,
les quatre Capitulaires , qui étoient préfens , ont
renouvellé leur proteftation devant le Comte de
Ferghen , & ont foutenu que leur élection étoit
feule Canonique. Ils ont ajouté à cela qu'ils en
appelloient à la décifion du Pape , & ont prié le
Commiffaire Impérial de ne point approuver par
JUILLET. 1763. 181
fa préfence à l'Eglife la prétendue élection du
Comte d'Outremont. Il y a eu là - deſſus des conteftations
très- vives entre le Grand Bailli & les
quatre Capitulaires. Sur ces entrefaites , on a
appris que les deux partis du Chapitre venoient de
proclamer a l'Eglife , l'un le Comre d'Outremont ,
& l'autre le Prince Clément . Ces contrariétés ont
convaincu le Commillaire Impérial qu'il y avoit
un fchifme déclaré : il a témoigné aux quatre Capitulaires
& au Grand Bailli combien il devoit lui
être fenfible de n'avoir pû , malgré les exhortations
réitérées , réunir les efprits & prévenir toute
fciffion. Il a déclaré en même temps à tous que la
décifion fur la canonicité ou non-canonicité de
l'une & de l'autre de ces deux élections appartemant
au Saint Siége , il ne devoit , ni ne pouvoit ,
avant la décision du Juge compétent , reconnoître
pour Prince l'un des deux élus ; que par cette
railon , il s'abſtien froit de ſe rendre à la Cathédrale
pour la collation du Temporel . En conféquence
, le Comte de Perghen , fidéle à l'impartialité
que lui prefcrivoit fa commiffion , a pris
le parti de s'en retourner à fon Hôtel avec le cortége
qui l'avoit accompagné au Chapitre.
Voici la relation de ce qui s'eft paffé de la part
du Commiffaire Impérial , à l'occafion de la
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
double élection faite par le Chapitre pour remplir
le Siege Epifcopal de cette Ville . Le jour
de l'élection ayant été fixé au 20 , le Comte de
Perghen , Commiflaire Impérial , s'eft rendu
hier au Palais avec fon cortége , vers les dix ou
onze heures du matin pour attendre , fuivant
l'ufage , que le Grand Chapitre lui fit notifier
dans les formes requifes le choix qui auroit été
fait. A environ une heure , quatre Capitulaires ,
revêtus de leur habit Eccléfiaftique , font venus
annoncer au Comte de Perghen , qu'une élection
non - Canonique ayant été faite en faveur du
Comte d'Outremont , eux & leur parti avoient
non-feulement protefté folemnellement contre
cet Acte , mais avoient fait auffi une élection Canonique
en faveur du Prince Clément de Saxe :
ils ont ajouté qu'ayant demandé pendant la tenue
du Chapitre qu'on enregistrât leur proteftation
& l'élection qu'ils avoient faite , & n'ayant pu
obtenir ni l'un ni l'autre , ils venoient réclamer ,
au nom de tout leur parti , l'autorité du Commiffaire
Impérial pour foutenir la réſolution
qu'ils avoient cru devoir prendre. Peu de temps
après , le Grand Bailli du Chapitre eft venu , au
nom de ce Corps , notifier au Commiffaire Impérial
que l'éleicton venoit de ſe faire , à la pluralité
des fuffrages , en faveur du Comte d'Outremont.
Comme le Grand Bailli ne faifoit aucune
mention de la proteſtation & de l'élection
faites en faveur du Prince Clément de Saxe ,
les quatre Capitulaires , qui étoient préfens , ont
renouvellé leur proteftation devant le Comte de
Ferghen , & ont foutenu que leur élection étoit
feule Canonique. Ils ont ajouté à cela qu'ils en
appelloient à la décifion du Pape , & ont prié le
Commiffaire Impérial de ne point approuver par
JUILLET. 1763. 181
fa préfence à l'Eglife la prétendue élection du
Comte d'Outremont. Il y a eu là - deſſus des conteftations
très- vives entre le Grand Bailli & les
quatre Capitulaires. Sur ces entrefaites , on a
appris que les deux partis du Chapitre venoient de
proclamer a l'Eglife , l'un le Comre d'Outremont ,
& l'autre le Prince Clément . Ces contrariétés ont
convaincu le Commillaire Impérial qu'il y avoit
un fchifme déclaré : il a témoigné aux quatre Capitulaires
& au Grand Bailli combien il devoit lui
être fenfible de n'avoir pû , malgré les exhortations
réitérées , réunir les efprits & prévenir toute
fciffion. Il a déclaré en même temps à tous que la
décifion fur la canonicité ou non-canonicité de
l'une & de l'autre de ces deux élections appartemant
au Saint Siége , il ne devoit , ni ne pouvoit ,
avant la décision du Juge compétent , reconnoître
pour Prince l'un des deux élus ; que par cette
railon , il s'abſtien froit de ſe rendre à la Cathédrale
pour la collation du Temporel . En conféquence
, le Comte de Perghen , fidéle à l'impartialité
que lui prefcrivoit fa commiffion , a pris
le parti de s'en retourner à fon Hôtel avec le cortége
qui l'avoit accompagné au Chapitre.
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Résumé : De LIEGE, le 21 Avril 1763.
Le 21 avril 1763, à Liège, une double élection a eu lieu pour le siège épiscopal. Le 20 avril, le Comte de Perghen, Commissaire Impérial, attendait la notification du Chapitre. Quatre capitulaires ont annoncé l'élection non canonique du Comte d'Outremont et ont protesté en faveur du Prince Clément de Saxe, demandant l'autorité du Commissaire. Le Grand Bailli a ensuite notifié l'élection du Comte d'Outremont sans mentionner la protestation. Les capitulaires ont renouvelé leur protestation, affirmant la canonicité de leur élection et appelant à la décision du Pape. Des contestations ont éclaté entre le Grand Bailli et les capitulaires. Les deux partis ont proclamé leurs élus respectifs. Le Comte de Perghen a constaté un schisme et décidé de ne pas reconnaître l'un des élus avant la décision du Saint-Siège, restant impartial.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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632
p. 73
AUTRE.
Début :
Noms d'une belle-mère & de sa belle-fille, [...]
Mots clefs :
Sarah et Rachel
634
p. *171-171
De MUNICH, le 14 Septembre 1763.
Début :
Les Bulles du Pape qui confirment l'élection du Chapitre de Freysingen [...]
Mots clefs :
Bulles pontificales, Pape, Élection, Prince Clément de Saxe, Acclamations
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texteReconnaissance textuelle : De MUNICH, le 14 Septembre 1763.
De MUNICH , le 14 Septembre 1763.
Lis Bulles du Pape qui confirment l'élection
LES
du Chapitre de Freylingen font arrivées il y a
cinq jours . Hier , le Prince Clément de Saxe a
pris poffeffion de cet Evêché avec les folemnités
ordinaires , & a été reçu par fes nouveaux Sujets
avec des acclamations univerfelles.
Lis Bulles du Pape qui confirment l'élection
LES
du Chapitre de Freylingen font arrivées il y a
cinq jours . Hier , le Prince Clément de Saxe a
pris poffeffion de cet Evêché avec les folemnités
ordinaires , & a été reçu par fes nouveaux Sujets
avec des acclamations univerfelles.
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635
p. 185
DE ROME, le 26 Octobre 1763.
Début :
Le 16 de ce mois, le Cardinal Valentini fut attaqué d'une fiévre violente [...]
Mots clefs :
Cardinal, Fièvre, Décès, Collège, Nomination, Siège vacant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE ROME, le 26 Octobre 1763.
DE ROME , le 26 Octobre 1763.
Le 16 de ce mois , le Cardinal Valentini fut attaqué
d'une fiévre violente , dont il eſt mort le 18 .
Le Cardinal Banchieri eft mort le 17 à Pitoie fa
Patrie. Ces deux morts font vaquer dans le Sacré
Collège un neuviéme & un dixiéme Chapeaux ,
y compris celui qui eſt réſervé à la nomination da
Roi de Portugal .
Le 16 de ce mois , le Cardinal Valentini fut attaqué
d'une fiévre violente , dont il eſt mort le 18 .
Le Cardinal Banchieri eft mort le 17 à Pitoie fa
Patrie. Ces deux morts font vaquer dans le Sacré
Collège un neuviéme & un dixiéme Chapeaux ,
y compris celui qui eſt réſervé à la nomination da
Roi de Portugal .
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636
p. 150-151
De COMPIEGNE, le 16 Août 1764.
Début :
Hier, Fête de l'Assomption de la Ste Vierge, Leurs Majestés, [...]
Mots clefs :
Assomption de la Sainte Vierge, Fête, Famille royale, Abbaye royale, Vêpres, Procession, Voeux, Grand prieur, Religieux, Sanctuaires, Officiers, Éducation, Monseigneur le Comte d'Artois, Nominations
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texteReconnaissance textuelle : De COMPIEGNE, le 16 Août 1764.
De COMPIEGNE , le 16 Août 1764.
HIER , Fête de l'Affomption de la Ste Vierge ,
Leurs Majeftés , accompagnées de Mgr le Dauphin
, de Madame la Dauphine , de Madame
Adélaïde , & de Meldames Victoire , Sophie &
Louife , fe rendirent à l'Eglife de l'Abbaye Royale
de S. Corneille . Leurs Majeftés y affifterent aux
Vêpres & enfuite à la Proceffion qui fe fait
chaque année le même jour dans tout le Royaume
pour l'accompliffement du vou de Louis XIII .
Dom Devis , Grand- Prieur de l'Abbaye , y officia.
Le Chapitre de S. Clément , le Clergé
des deux Paroifles & tout le Clergé Régulier s'y
NOVEMBRE. 1754. 151
trouverent , ainfi que le Bailliage & le Corps de
Ville , qui eurent leur place dans le Choeur ; le
Chapitre de S. Clément & le Clergé des deux
Paroiffes furent placés dans leSanctuaire . Après
la Proceffion qui fe fit dans l'Eglife , Leurs Majeftés
entendirent le Salut ; Elles furent reçues
& reconduites , avec les Cérémonies ordinaires
par le Grand-Prieur de l'Abbaye accompagné de
Les Religieux.
Le Roi, ayant fait choix des Officiers qui doivent
compofer la Maiſon , & être chargés de l'éducation
de Monfeigneur le Comte d'Artois , a nommé
le Duc de la Vauguyon , Gouverneur de la Perfonne
de ce Prince , premier Gentilhomme de fa
Chambre , Grand- Maître de la Garde- Robe , &
Surintendant de fa Maifon ; l'ancien Evêque de
Limoges , Précepteur ; le Chevalier de la Ferrieres
, le Chevalier de Beaujeu , le Marquis de
Sineti & le Marquis de Fougieres , Sous - Gouverneurs
; l'Abbé de Radonvilliers , l'Abbé de Mofrueges
& l'Abbé Gafton , Sous- Précepteurs ; l'Abbé
d'Argentré , Lecteur ; le Comte de Luppé ,
le Marquis de Montefquiou , le Marquis de
Marbeuf , le Comte d'Angivillé , le Comte de
Montaut , le Vicomte de Boifgelin le Baron de
Lieurrai, & le Marquis de Baglion, Gentilshommes
dela Manche.
HIER , Fête de l'Affomption de la Ste Vierge ,
Leurs Majeftés , accompagnées de Mgr le Dauphin
, de Madame la Dauphine , de Madame
Adélaïde , & de Meldames Victoire , Sophie &
Louife , fe rendirent à l'Eglife de l'Abbaye Royale
de S. Corneille . Leurs Majeftés y affifterent aux
Vêpres & enfuite à la Proceffion qui fe fait
chaque année le même jour dans tout le Royaume
pour l'accompliffement du vou de Louis XIII .
Dom Devis , Grand- Prieur de l'Abbaye , y officia.
Le Chapitre de S. Clément , le Clergé
des deux Paroifles & tout le Clergé Régulier s'y
NOVEMBRE. 1754. 151
trouverent , ainfi que le Bailliage & le Corps de
Ville , qui eurent leur place dans le Choeur ; le
Chapitre de S. Clément & le Clergé des deux
Paroiffes furent placés dans leSanctuaire . Après
la Proceffion qui fe fit dans l'Eglife , Leurs Majeftés
entendirent le Salut ; Elles furent reçues
& reconduites , avec les Cérémonies ordinaires
par le Grand-Prieur de l'Abbaye accompagné de
Les Religieux.
Le Roi, ayant fait choix des Officiers qui doivent
compofer la Maiſon , & être chargés de l'éducation
de Monfeigneur le Comte d'Artois , a nommé
le Duc de la Vauguyon , Gouverneur de la Perfonne
de ce Prince , premier Gentilhomme de fa
Chambre , Grand- Maître de la Garde- Robe , &
Surintendant de fa Maifon ; l'ancien Evêque de
Limoges , Précepteur ; le Chevalier de la Ferrieres
, le Chevalier de Beaujeu , le Marquis de
Sineti & le Marquis de Fougieres , Sous - Gouverneurs
; l'Abbé de Radonvilliers , l'Abbé de Mofrueges
& l'Abbé Gafton , Sous- Précepteurs ; l'Abbé
d'Argentré , Lecteur ; le Comte de Luppé ,
le Marquis de Montefquiou , le Marquis de
Marbeuf , le Comte d'Angivillé , le Comte de
Montaut , le Vicomte de Boifgelin le Baron de
Lieurrai, & le Marquis de Baglion, Gentilshommes
dela Manche.
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Résumé : De COMPIEGNE, le 16 Août 1764.
Le 16 août 1764, à Compiègne, les souverains français, accompagnés du Dauphin, de la Dauphine et des princesses Madame Adélaïde, Victoire, Sophie et Louise, se rendirent à l'église de l'Abbaye Royale de Saint-Corneille. Ils assistèrent aux vêpres et à la procession annuelle en accomplissement du vœu de Louis XIII. Dom Devis, Grand-Prieur de l'Abbaye, officia la cérémonie en présence du Chapitre de Saint-Clément, du clergé des deux paroisses, du clergé régulier, ainsi que du bailliage et du corps de ville. Après la procession, les souverains écoutèrent le salut et furent reçus et reconduits par le Grand-Prieur et les religieux. Par ailleurs, le Roi nomma les officiers chargés de l'éducation du Comte d'Artois. Le Duc de la Vauguyon fut désigné Gouverneur, premier Gentilhomme de la Chambre, Grand-Maître de la Garde-Robe et Surintendant de la Maison. L'ancien Évêque de Limoges devint Précepteur, et les Chevaliers de la Ferrières et de Beaujeu, ainsi que les Marquis de Sineti et de Fougieres, Sous-Gouverneurs. Les Abbés de Radonvilliers, de Mofrueges et Gaston furent nommés Sous-Précepteurs, et l'Abbé d'Argentré, Lecteur. Plusieurs gentilshommes, dont le Comte de Luppé, le Marquis de Montefquiou et le Marquis de Marbeuf, furent désignés Gentilshommes de la Manche.
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637
p. 65-66
LOGOGRYPHE.
Début :
Quoiqu'en divers pays je naisse en même-temps, [...]
Mots clefs :
Carême
638
p. 75
Quatriéme.
Début :
Lecteur, veux-tu me voir ? Je t'offre pour dévise, [...]
Mots clefs :
Mitre
640
p. 67-68
AUTRE. Air : Ne v'la-t-il pas que j'aime.
Début :
Pour peu de gens j'ai des appas ; [...]
Mots clefs :
Carême
641
p. 50
LOGOGRYPHES. Air : Ne v'la-t-il pas que j'aime.
Début :
Deux êtres, l'un dans l'autre entrans, [...]
Mots clefs :
Croix
642
p. 52
ÉPITAPHE-ÉNIGMATIQUE.
Début :
Ecce virum, lector, furto qui furta redemit : [...]
Mots clefs :
Latro poenitens
643
p. 52
Traduction.
Début :
Un vol a fait mon crime, un vol a fait ma gloire. [...]
Mots clefs :
Bon larron
645
p. 67-68
LOGOGRYPHE.
Début :
Ces riches bâtimens, ces superbes palais [...]
Mots clefs :
Cimetière