Résultats : 17081 texte(s)
Détail
Liste
3301
p. 250-261
ORDRE DE BATAILLE. de l'Armée des Allez, commandée par Mr le Duc d'Ormont, en 1712.
Début :
Generaux. Duc de Wirtemberg. Orkenay, Lumlay. Lieutenants Generaux. Cheuse, Gersdorff, [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Armée des Alliés, Duc d'Ormond, Généraux, Première ligne, Seconde ligne, Lieutenants, Brigadiers
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texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE. de l'Armée des Allez, commandée par Mr le Duc d'Ormont, en 1712.
ORDRE DE BATAILLE.
de l'Armée des Alliez ,
commandée par Mr le
Duc d'Ormont,
en 1712.
Generaux.
Duc de Wirtemberg.
Orkenay ,
Lumlay.
Lieutenants Generaux.
Cheufe , Gersdorff
Schwertzel, Wilke, North,
GALANT. 25t
Wirhers , Row , Stair
Cadogan, Wood.
Generaux Majors.
Schmettau Milkan
Boiffer , Stocken , Prince de
Heffe, Seckendorf, Sabine,
Evans, Primrole , Barner ,
Schmettau ,
Kellum.
Sibourg
Brigadiers.
Preſton , Panton , Napper,
Waleff, Sutton , Durel ,
Ruffel, Moriffon , Corbel,
Bonnard , Romling, Pre-
252 MERCURE
torius , Pleffe , Oeles
wirtemberg, Kaneyl.
PREMIERE LIGNE.
Colonitz Houffards ,Mos
Stairs Dragons ,
Ker Dragons,
Roffe,
Lumley
Cadogan,
Palmes ,
Hatwick ,
Wood;
Waleff Dragons ,
Schmettau Dragons ,
Vandernath ,
40
CALANT. 253
Gardes Britanniques ,
Royal ,
Sabine ,
Neulon ,
Hertford ,
Royal ,
Primroſe ,
Evans ,
Durel ,
Selwin ,
Preſton,
Lée ,
Stern ,
Web ,
Silbourg,
Procok ,
Sutten,
#54 MERCURE
Nort,
Hamilthon,
Whyn,
I
Orrery,
Barner ,
2
Erp. Prince wolfenbutel , 1
Beveren Wolfenbutel ,
Gardes ,
Craons Pirius ,
I
Seckendorff ,
Goltz ,
I
Weiffenfels ,
r
Koningine ,
Schwertzel ,
I
Pleffe ,
Fichnen ,
Bonnard,
I
GALANT. 245
Pretorius ,
Dapremont,
Boiffet ,
Romling,
I
Gardes Danoifes ,
I
I
42
Leib Regiment Saxe Dragons ,
Milkau ,
4
4
Winkel,
4
Ranzau,
2
Cheufe ,
2.
Schmettau , 2
Wirtemberg,
[ 2
Kneyl ,
2
Grabo ,
Leutego ,
256 MERGURE
Leib Regiment Danois , 2
Wirtemberg Goels Dragons ,
33
Bulow ,
Generaux.
Prince Dhanalt Deffaw.
Lieutenants Generaux.
Fehoulembourg , Saint
Laurent , Rantzaw , Natzmar.
GALANT. 257
Generaux Majors.
Bothmar, Pentz , Gatani ,
Troffel , Borck , du Portail ,
Pannewitz,
Brigadiers.
Voutteno , Vauderable ,
Lobert, Reeden , Raders ,
Montagnes Cofovitz
Dubreuil ,
Breitenbach ,
Icahn
,
Septembre 1712. X
158 MERCURE
SECONDE - LIGNE.
2
LeibRegiment Dragons , 4
Prince Alberche Dragons, 4
Dorflng Dragons ,
4
Pannewitz Dragons , 4
Wanderalbe Dragons , 4
Leib Regiment Cavalerie, 3
Croon Prius ,
Prince Frederick ,
Henden ,
Duportail ,
Catte ,
3
3
36
Leib Regiment Infanterie, 2
Prince Alberche ,
GALANT 259
Erp. Prius ,
Alt Dhona,
Varenne ,
Hanalt Zerbet ,
Heydent,
Trofelle ,
Groumlkow ,
Anspach ,
Cavanach,
Ottingen,
Gavain ,
Cofortz
Recke ,
Melleville ,
I
I
I
I
Delver , I
Boldenin , :I
Merneger,
Yij
1260 MERCURE
Diepenbrouck ,
Staatmeiſter ,
Beling ,
Tecklembourg,
·
Dubreuil ,
Rantzau ,
Bothmar Dragons ,
Ghele Dragons ,
Saint Laurent ,
Vorghl,
Schuyter
Grote,
I
I
I
I
28
4
3
2.
2
2
3 Pentz ,
Schoulembourg ,
Leib Regiment
Icahn,
3
42
12
2
GALANT.261
Bulow ,
4
29
Bat. Efc.
Premiere ligne 42-73
Seconde ligne 28 65
Total 70 138
de l'Armée des Alliez ,
commandée par Mr le
Duc d'Ormont,
en 1712.
Generaux.
Duc de Wirtemberg.
Orkenay ,
Lumlay.
Lieutenants Generaux.
Cheufe , Gersdorff
Schwertzel, Wilke, North,
GALANT. 25t
Wirhers , Row , Stair
Cadogan, Wood.
Generaux Majors.
Schmettau Milkan
Boiffer , Stocken , Prince de
Heffe, Seckendorf, Sabine,
Evans, Primrole , Barner ,
Schmettau ,
Kellum.
Sibourg
Brigadiers.
Preſton , Panton , Napper,
Waleff, Sutton , Durel ,
Ruffel, Moriffon , Corbel,
Bonnard , Romling, Pre-
252 MERCURE
torius , Pleffe , Oeles
wirtemberg, Kaneyl.
PREMIERE LIGNE.
Colonitz Houffards ,Mos
Stairs Dragons ,
Ker Dragons,
Roffe,
Lumley
Cadogan,
Palmes ,
Hatwick ,
Wood;
Waleff Dragons ,
Schmettau Dragons ,
Vandernath ,
40
CALANT. 253
Gardes Britanniques ,
Royal ,
Sabine ,
Neulon ,
Hertford ,
Royal ,
Primroſe ,
Evans ,
Durel ,
Selwin ,
Preſton,
Lée ,
Stern ,
Web ,
Silbourg,
Procok ,
Sutten,
#54 MERCURE
Nort,
Hamilthon,
Whyn,
I
Orrery,
Barner ,
2
Erp. Prince wolfenbutel , 1
Beveren Wolfenbutel ,
Gardes ,
Craons Pirius ,
I
Seckendorff ,
Goltz ,
I
Weiffenfels ,
r
Koningine ,
Schwertzel ,
I
Pleffe ,
Fichnen ,
Bonnard,
I
GALANT. 245
Pretorius ,
Dapremont,
Boiffet ,
Romling,
I
Gardes Danoifes ,
I
I
42
Leib Regiment Saxe Dragons ,
Milkau ,
4
4
Winkel,
4
Ranzau,
2
Cheufe ,
2.
Schmettau , 2
Wirtemberg,
[ 2
Kneyl ,
2
Grabo ,
Leutego ,
256 MERGURE
Leib Regiment Danois , 2
Wirtemberg Goels Dragons ,
33
Bulow ,
Generaux.
Prince Dhanalt Deffaw.
Lieutenants Generaux.
Fehoulembourg , Saint
Laurent , Rantzaw , Natzmar.
GALANT. 257
Generaux Majors.
Bothmar, Pentz , Gatani ,
Troffel , Borck , du Portail ,
Pannewitz,
Brigadiers.
Voutteno , Vauderable ,
Lobert, Reeden , Raders ,
Montagnes Cofovitz
Dubreuil ,
Breitenbach ,
Icahn
,
Septembre 1712. X
158 MERCURE
SECONDE - LIGNE.
2
LeibRegiment Dragons , 4
Prince Alberche Dragons, 4
Dorflng Dragons ,
4
Pannewitz Dragons , 4
Wanderalbe Dragons , 4
Leib Regiment Cavalerie, 3
Croon Prius ,
Prince Frederick ,
Henden ,
Duportail ,
Catte ,
3
3
36
Leib Regiment Infanterie, 2
Prince Alberche ,
GALANT 259
Erp. Prius ,
Alt Dhona,
Varenne ,
Hanalt Zerbet ,
Heydent,
Trofelle ,
Groumlkow ,
Anspach ,
Cavanach,
Ottingen,
Gavain ,
Cofortz
Recke ,
Melleville ,
I
I
I
I
Delver , I
Boldenin , :I
Merneger,
Yij
1260 MERCURE
Diepenbrouck ,
Staatmeiſter ,
Beling ,
Tecklembourg,
·
Dubreuil ,
Rantzau ,
Bothmar Dragons ,
Ghele Dragons ,
Saint Laurent ,
Vorghl,
Schuyter
Grote,
I
I
I
I
28
4
3
2.
2
2
3 Pentz ,
Schoulembourg ,
Leib Regiment
Icahn,
3
42
12
2
GALANT.261
Bulow ,
4
29
Bat. Efc.
Premiere ligne 42-73
Seconde ligne 28 65
Total 70 138
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Résumé : ORDRE DE BATAILLE. de l'Armée des Allez, commandée par Mr le Duc d'Ormont, en 1712.
En 1712, l'Armée des Alliés, dirigée par le Duc d'Ormont, est structurée en divers grades et unités militaires. Les généraux incluent le Duc de Wirtemberg, Orkenay et Lumlay. Les lieutenants généraux sont Cheufe, Gersdorff, Schwertzel, Wilke, North, Galant, Wirhers, Row, Stair, Cadogan et Wood. Les généraux majors comprennent Schmettau, Milkan, Boiffer, Stocken, Prince de Heffe, Seckendorf, Sabine, Evans, Primrole, Barner, Kellum et Sibourg. Les brigadiers incluent Preston, Panton, Napper, Waleff, Sutton, Durel, Ruffel, Moriffon, Corbel, Bonnard, Romling, Pretorius, Pleffe, Oeleswirtemberg et Kaneyl. L'ordre de bataille comprend deux lignes. La première ligne inclut des unités de cavalerie et d'infanterie telles que les Colonitz Houffards, les Stairs Dragons, les Ker Dragons, les Gardes Britanniques, et plusieurs régiments de dragons et d'infanterie. La seconde ligne comprend le Leib Regiment Dragons, le Prince Alberche Dragons, le Dorfling Dragons, et d'autres régiments de cavalerie et d'infanterie. Des unités spécifiques comme le Leib Regiment Saxe Dragons, le Leib Regiment Danois, et les Gardes Danoises sont également mentionnées. Les effectifs totaux sont de 70 bataillons et 138 escadrons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3302
p. 261-274
A l'Abbaye dr Crepin le 18. Septembre 1712.
Début :
Mr le Comte de Broglio fut chargé de faire un [...]
Mots clefs :
Abbaye de Crepin, Comte de Broglio, Fourrages, Retraite, Troupes, Cavalerie, Village, Grenadiers, Compagnies, Chevaux
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texteReconnaissance textuelle : A l'Abbaye dr Crepin le 18. Septembre 1712.
Al'Abbaye dr Crepin le
18. Septembre 1712.
Mr le Comte de Broglio
fut chargé de faire un fourage hier du cofté de la
Haine; les ennemis en
kayane cfté avertis par leurs
262 MERCURE
efpions & par l'avis qu'on
avoit donné aux Païfans
de fauver leurs Vaches
devant eſtre fouragez ,
pafferent avant hier au foir
la Haine à S. Guilain avec
douze cent Chariots , deux
cent Houzars & cinq cent
Grenadiers qu'ils laifferent
à la tefte de la Chauffée de
S. Guilain , pour favorifer
leur retraite , ils commencerent à paffer cette riviere
à une heure aprés minuit
à peu prés dans le temps que
nous paffions l'Escaut à
Condé , de forte qu'à la
GALANT 263
pointe du jour toutes leurs
Troupes eftoient entre
Outrage & S. Guilain : nous
arivames auffi dans ce
temps là avec mille Grena
diers & neuf cent chevaux
à la tefte du Village de
Ville , qui eft contigu à
celuy de Pommervil ; Mr
le Comte de Broglio mit lá
la Cavalerie en bataille dans
une petite Plaine à la tefte
de ce Village , barrant de
la Riviere au Bois , elle
eftoit foutenue par les
mille Grenadiers qu'il poſta
en mefme temps dans les
4 MERCURE
ayeda Villages. Le fielt
Charfwars qu'il avoir e
woyé đés la voille aveccent
wheraux & cinquante Hea
ers aperçeur les ennemis
und demi heurer de jour
entre Outrage & S. Gui
dain où ils titoient, en alte
envoya dire à Mr de
Broglio qu'il voyoit sun
affez gros corps de Cavalet
Tie fans pouvoir en dire le
nombre. Un moment aprés
les, ennemis marchérent à
Juy, &l'obligerent à fe retis
rer fur une Troupe avancée
que nous avions entre las
Villages
GALANT. 265
Village d'Outrage & de
Ville.
Mr le Comte deBroglio
s'y porca aulli toft pour
connoiftre la force de ces
Troupes qui déboucherene
au galop rempliſſant te
terrain , à melure qu'elles
eftoient formées ,
nos
Houfars efcarmoucherent
pendant ce temps- là avec
ceux des ennemis , mais
leur Troupe groffillant ,
Mronde Broglio» envoya
avertir dans les Villages
de Pommereüil & de Ville
la Cavalerie de monter
Septembre 1712. Z
*** MERCURE
A
à cheval, & fit retirer les
Houfars & la Cavalerie
qui eſtoient en avant fur
le gros de la Cavalerie qui
eftoient en bataille en pre
miere ligne devant les mille
Grenadiers poftez dans les
hayes à la telte du Village de
Ville , en ayant mis crois
Compagnies à la droite
de la Cavalerie, & trois
Compagnies à la gauche
pour la flanquer. 11
D'abord quelles ennemis
curent formé toutes leurs
Troupes fur quatre lignes,
ls marcherent de front fur
GALANT. 267
noftre Cavalerie qui foren
verfavallat premieres charge
par fa droite fur les trois
Compagnies de Grenadiers
du Flánc droit & fe jedterenr
dans le chemin de Pommie
reüil d'où elle fe retiraà une
Troupe de Carabiniers qui
fe reforma dans le chemin
& quity refta . 51 amp fiv
zioLestennemis ayant ainfi
pouffe noftre Cavalerievoufurent tour de fuite paffer
fur noftre Infantérie máis
Male Comte de Broglio
luy fit faire une déchange
àbouttouchant quien jerta
Zij
268 MERCURE
beaucoup par terres&idet
culbuta , ce qui les obligea
à le jetter par leur gauche il
entra une Troupe ou deux
dans le Village de Ville,
n'ayantpûmettred'Infante
tie par cette droite , parce
que le front cftoit trop
grand, Mr de Broglio ayant
vûquecette Cavaleriefejeg
toit fur fa gauche quichoir
noftre droite pour entrer
dans ce Villageymarcha
d'abord à la tefte des Gre
nadiers dans le grandi che
min , & trouva ces deux
Troupes des ennemis entre
GALANT. 169
Pommercial & Ville. Il fit
faire feu fur cux par cinquante Grenadiers asi que
commandoit le fieur de la
Chaize Capitaine des
Grenadiers de Meuſe , ce
quicles culbutas dans le
moment.fls,anot of
anals ofed retirerent fans
perdre de temps & affcz
precipirament, & depuis co
temps là on n'a plus vû
uh ennemi, quoyque nos
Troupes ayent trefté en
bataille dans le Village plus
de trois heures aprés.
97.dls n'ont pris , de foursZiij
478 MERCURE
gours que ce qui eſtoit entre
la riviere de Pommercüil &
le Village de Ville dans les
Prairies , qui eftoient en pe
tit nombre , & gens qui
avoient paffé les efcortos.
r! Mrr de Suryavoir poſté
fix cens hommes le long du
bois depuis le Village de
Ville jufqu'à Berniffar avec
doux cent chevaux dans la
Trouée qui va dans des
Bruyeres de Blaton; & Mr
de Franla avoit place buit
ccds hommes depuis Bernif
far , longeant la Foreft
de Noftre -Dame de bon
GALANT 277
Secours jufqu'à l'Efcaut
pour couvrir les Ponts qui
cftoient fairs au-deſſus de
Condé avec deux cens
chevaux dans la Plaine entre
L'Efcant & les bois de
Noftre Dame dombon
Secours.51
Tous ceux qui ont fouragé de ce coftézlà, qui
affoient les trois quarts &
demy de fourageurs , onc
raporté du fourage H n'y
arcûr que la Referve qui
étoit as a teſte qui eft
venuë fans fourager inn
roll eſt reſté quelques che
Ziiij
*** MERCURS
vaux de Cavaliers rondus
qu'on a trouvés lo long!
des chemins , parce qu'ils!
eftoient en tres mauvais
état, car pour de pris je
fuis certain qu'il n'y en a pas
cinquante.
Si l'on avoit feparé les
Grenadiers commcorc'cft
l'ufage & qu'ils n'euffent
pas efté tous enſemble à la
tefte , toute l'alle gauche
auroit couru grand rifques
C'eftoit Mr d'Atel Licu
tenant General des ennemis
qui commandoit ce déta
chement. Nous avons cú
GALANT 2**
。
environ lept Coub huir
hommes tuez mais pour
les ennemis foit de la dés
charge de nos Grenadiers
fur leur Cavalerie , foit de
ceux que nous avons trouvé
dans le Village , quandnous
y ſommes rentrez, il y en a
au moins une centaine fur
le quarreaustrop. 53 ayout
Il faut dire à la décharge
della Cavalerie de n'avoir
pas mieux fait qu'outre que
les ennemis eftoient quatre
contresun, c'est que felon
la loüable coûtume › des
Officiers les jours de fourage
174 MERCURE
ils ne donnent que les che
vaux éclopez pour les ef
Cortes, & gardent les bons
pour fourager
18. Septembre 1712.
Mr le Comte de Broglio
fut chargé de faire un fourage hier du cofté de la
Haine; les ennemis en
kayane cfté avertis par leurs
262 MERCURE
efpions & par l'avis qu'on
avoit donné aux Païfans
de fauver leurs Vaches
devant eſtre fouragez ,
pafferent avant hier au foir
la Haine à S. Guilain avec
douze cent Chariots , deux
cent Houzars & cinq cent
Grenadiers qu'ils laifferent
à la tefte de la Chauffée de
S. Guilain , pour favorifer
leur retraite , ils commencerent à paffer cette riviere
à une heure aprés minuit
à peu prés dans le temps que
nous paffions l'Escaut à
Condé , de forte qu'à la
GALANT 263
pointe du jour toutes leurs
Troupes eftoient entre
Outrage & S. Guilain : nous
arivames auffi dans ce
temps là avec mille Grena
diers & neuf cent chevaux
à la tefte du Village de
Ville , qui eft contigu à
celuy de Pommervil ; Mr
le Comte de Broglio mit lá
la Cavalerie en bataille dans
une petite Plaine à la tefte
de ce Village , barrant de
la Riviere au Bois , elle
eftoit foutenue par les
mille Grenadiers qu'il poſta
en mefme temps dans les
4 MERCURE
ayeda Villages. Le fielt
Charfwars qu'il avoir e
woyé đés la voille aveccent
wheraux & cinquante Hea
ers aperçeur les ennemis
und demi heurer de jour
entre Outrage & S. Gui
dain où ils titoient, en alte
envoya dire à Mr de
Broglio qu'il voyoit sun
affez gros corps de Cavalet
Tie fans pouvoir en dire le
nombre. Un moment aprés
les, ennemis marchérent à
Juy, &l'obligerent à fe retis
rer fur une Troupe avancée
que nous avions entre las
Villages
GALANT. 265
Village d'Outrage & de
Ville.
Mr le Comte deBroglio
s'y porca aulli toft pour
connoiftre la force de ces
Troupes qui déboucherene
au galop rempliſſant te
terrain , à melure qu'elles
eftoient formées ,
nos
Houfars efcarmoucherent
pendant ce temps- là avec
ceux des ennemis , mais
leur Troupe groffillant ,
Mronde Broglio» envoya
avertir dans les Villages
de Pommereüil & de Ville
la Cavalerie de monter
Septembre 1712. Z
*** MERCURE
A
à cheval, & fit retirer les
Houfars & la Cavalerie
qui eſtoient en avant fur
le gros de la Cavalerie qui
eftoient en bataille en pre
miere ligne devant les mille
Grenadiers poftez dans les
hayes à la telte du Village de
Ville , en ayant mis crois
Compagnies à la droite
de la Cavalerie, & trois
Compagnies à la gauche
pour la flanquer. 11
D'abord quelles ennemis
curent formé toutes leurs
Troupes fur quatre lignes,
ls marcherent de front fur
GALANT. 267
noftre Cavalerie qui foren
verfavallat premieres charge
par fa droite fur les trois
Compagnies de Grenadiers
du Flánc droit & fe jedterenr
dans le chemin de Pommie
reüil d'où elle fe retiraà une
Troupe de Carabiniers qui
fe reforma dans le chemin
& quity refta . 51 amp fiv
zioLestennemis ayant ainfi
pouffe noftre Cavalerievoufurent tour de fuite paffer
fur noftre Infantérie máis
Male Comte de Broglio
luy fit faire une déchange
àbouttouchant quien jerta
Zij
268 MERCURE
beaucoup par terres&idet
culbuta , ce qui les obligea
à le jetter par leur gauche il
entra une Troupe ou deux
dans le Village de Ville,
n'ayantpûmettred'Infante
tie par cette droite , parce
que le front cftoit trop
grand, Mr de Broglio ayant
vûquecette Cavaleriefejeg
toit fur fa gauche quichoir
noftre droite pour entrer
dans ce Villageymarcha
d'abord à la tefte des Gre
nadiers dans le grandi che
min , & trouva ces deux
Troupes des ennemis entre
GALANT. 169
Pommercial & Ville. Il fit
faire feu fur cux par cinquante Grenadiers asi que
commandoit le fieur de la
Chaize Capitaine des
Grenadiers de Meuſe , ce
quicles culbutas dans le
moment.fls,anot of
anals ofed retirerent fans
perdre de temps & affcz
precipirament, & depuis co
temps là on n'a plus vû
uh ennemi, quoyque nos
Troupes ayent trefté en
bataille dans le Village plus
de trois heures aprés.
97.dls n'ont pris , de foursZiij
478 MERCURE
gours que ce qui eſtoit entre
la riviere de Pommercüil &
le Village de Ville dans les
Prairies , qui eftoient en pe
tit nombre , & gens qui
avoient paffé les efcortos.
r! Mrr de Suryavoir poſté
fix cens hommes le long du
bois depuis le Village de
Ville jufqu'à Berniffar avec
doux cent chevaux dans la
Trouée qui va dans des
Bruyeres de Blaton; & Mr
de Franla avoit place buit
ccds hommes depuis Bernif
far , longeant la Foreft
de Noftre -Dame de bon
GALANT 277
Secours jufqu'à l'Efcaut
pour couvrir les Ponts qui
cftoient fairs au-deſſus de
Condé avec deux cens
chevaux dans la Plaine entre
L'Efcant & les bois de
Noftre Dame dombon
Secours.51
Tous ceux qui ont fouragé de ce coftézlà, qui
affoient les trois quarts &
demy de fourageurs , onc
raporté du fourage H n'y
arcûr que la Referve qui
étoit as a teſte qui eft
venuë fans fourager inn
roll eſt reſté quelques che
Ziiij
*** MERCURS
vaux de Cavaliers rondus
qu'on a trouvés lo long!
des chemins , parce qu'ils!
eftoient en tres mauvais
état, car pour de pris je
fuis certain qu'il n'y en a pas
cinquante.
Si l'on avoit feparé les
Grenadiers commcorc'cft
l'ufage & qu'ils n'euffent
pas efté tous enſemble à la
tefte , toute l'alle gauche
auroit couru grand rifques
C'eftoit Mr d'Atel Licu
tenant General des ennemis
qui commandoit ce déta
chement. Nous avons cú
GALANT 2**
。
environ lept Coub huir
hommes tuez mais pour
les ennemis foit de la dés
charge de nos Grenadiers
fur leur Cavalerie , foit de
ceux que nous avons trouvé
dans le Village , quandnous
y ſommes rentrez, il y en a
au moins une centaine fur
le quarreaustrop. 53 ayout
Il faut dire à la décharge
della Cavalerie de n'avoir
pas mieux fait qu'outre que
les ennemis eftoient quatre
contresun, c'est que felon
la loüable coûtume › des
Officiers les jours de fourage
174 MERCURE
ils ne donnent que les che
vaux éclopez pour les ef
Cortes, & gardent les bons
pour fourager
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Résumé : A l'Abbaye dr Crepin le 18. Septembre 1712.
Le 18 septembre 1712, le comte de Broglio reçut l'ordre de mener une opération de fourrage près de la Haine. Informés par leurs espions et les habitants locaux, les ennemis traversèrent la Haine à Saint-Guilain avec 1 200 chariots, 200 hussards et 500 grenadiers. Ils commencèrent à traverser la rivière à une heure après minuit, simultanément à la traversée de l'Escaut par les troupes françaises à Condé. À l'aube, toutes les troupes ennemies étaient positionnées entre Outrage et Saint-Guilain. Les forces françaises, composées de 1 000 grenadiers et 900 cavaliers, arrivèrent à Ville, un village adjacent à Pommervil. Le comte de Broglio déploya la cavalerie en bataille dans une petite plaine, soutenue par les grenadiers postés dans les villages voisins. Les hussards français repérèrent les ennemis et signalèrent leur présence. Les ennemis avancèrent, forçant les hussards à se retirer. Le comte de Broglio organisa la cavalerie en bataille, avec les grenadiers en soutien. Les ennemis, formant leurs troupes en quatre lignes, chargèrent la cavalerie française, qui se retira vers une troupe de carabiniers. Les ennemis tentèrent ensuite de passer sur l'infanterie française mais furent repoussés par une décharge de grenadiers, commandée par le sieur de La Chaize. Les ennemis se retirèrent précipitamment et ne furent plus vus par la suite. Les troupes françaises restèrent en bataille dans le village pendant plus de trois heures. Les ennemis ne prirent que peu de fourrage, principalement entre la rivière de Pommervil et le village de Ville. Les forces françaises, sous les ordres de Mr de Sury et Mr de Franla, étaient positionnées pour couvrir les ponts et les zones de fourrage. Les pertes françaises s'élevèrent à environ 100 hommes tués, tandis que les ennemis subirent des pertes significatives, estimées à une centaine de morts. La cavalerie française fut critiquée pour avoir utilisé des chevaux éclopés pour les escortes, gardant les meilleurs pour le fourrage.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3303
p. 274-282
Nouvelles d'Allemagne.
Début :
Le 2. Septembre les Deputez de la Diette de Presbourg [...]
Mots clefs :
Allemagne, Grand vizir, Suède, Prince Eugène, Constantinople, Danois, Bender, Armée ottomane
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Allemagne.
Nouvelles i d'Allemagne.
-adon brons ,; pallV slab
Le 2. Septembre les De
putez de la Diette de Pref
bourg eurent audience de
PArchiduc , à quials preſenterent les articles qui y a
voient efté dreffez , le priant
d'y'y vouloir donner fon ap
probation , & de retourner
enfuite à Prefbourg pour!
terminer la Diete , fur quoy
GALANT. 275
ih leur fic efperer qu'il leur
donneroit fatisfactionall
arrive trés fouvent àVienne
des Courriers de Hollande
& du Prince Eugene rous
chant les affaires prefontes
fur lesquelles le Confeil de
libere , principalement fur
les moyens de trouver de
l'argent pour la continua+
tion de laguerre. Le départ
de l'Archiducheffe Marie
Elifabeth pour Barcelone
n'eſt point encore fixé.
Quatre cens Aongrois mé
contens fe font de nouveau
affemblez aux envions du
176 MERGURE
Lac Balacon , onya envoye
deux Regiments de CavaIcrie pour1
pour les diffiper.URE
Le Miniftre de Suede qui
eft àla Cour de Vienne
affure que les affaires ont
extrement changé à Con
ftantinople en faveur du
Roy fon Maiftre
nouvelle eft confirmée par
le Refident de l'Archiduc à
Conftantinople , qui écrit
que les affaires du Roy de
Suede y eftoient en beau)
coup meilleure difpofition
& qu'on luyavoit envoyé de
nouveau trois cens bourſes
cette
GALANI. 377
ou cent cinquante mil écus.
Les lettres de Coppen
hague du fix de Septembre
portent que la Flote Suc
doife eftoit fortie de Carcl
fcroonau nombredevingt
fix Vaiffeaux de Guerre , fix
Fregates , deux Galiotes à
Bombes & deux Brulots ;
qu'elle avoit pris deux Vaif
feaux dontunfervoit d'Hô
piral à la Flore Danoiſe qui
n'eftoit que de dixhuit Vaiffeaux à caufe qu'on en avoit
détachédeux Efcadres ; d'au
tres lettres de Lubek du 8.
portent qu'on y avoit apris
178 MERCURE
paruh Batiment arrivé de
Calmar en Suede à Travemunde , que le 4 il avoit
paffé prés de l'Ifle de Bornholin entre les deux Flotest,
que la Danoife fe retiroir
& que la Suedorfe rangée en
croiffant faifoit force ode
voiles pour la joindreg &
qu'illuy avoit veu prendre
une Galiore qui eftoit des
meurée derriere. Un autre
Bâtiment venant deGottens
S
bourg;a rapportéqu'ilavoit
vu le mefme jour 4. aprés
midy la Flote Danoife à fix
licues de d'Иle ode Moeng
GALANT. 279
fituée au Sud eft de l'Ile de
Zeelande qui estoit pourfuivíc par celle de Suede , de
laquelle douze Vaiffeaux alloient à toutes voiles pour
joindre fix Vaiffeaux qui
n'eftoit pas fi bons voiliers
que le refte de leur Flote &
qu'à quatre heures il avoit
veu une grande fumée &
entendu durant deux heures
un grand bruit de Canon ,
ce qui luy avoit fait croire
que les douze Vaiſſeaux Suedois avoient attaqué les fix
Danois , qu'il en ignoroit le
fuccés. On affure » qu'en
280 MERCURE
mefme temps que la Flote
Suedoiſe cftoit fortie deCa
relferoon , le Comte de
Steinboch avoit fait voile
avec les Bâtiments de tranf
port fur lesquels il y avoir
vingt mil Suedois , & qu'il
eftoit allé debarquer dans le
Duché de Curlande , cependant on en attend plus de
certitude. Suivant les lettres
de Lepold, les nouvelles de
Bender eftoient encore fort
incertaines ,les unes portant
que le Roy de Suede eftoir
fur le point de partir aprés
avoir reçû de nouveaux preA 2
GALANT 281 220
fens du Grand Vifir , outre
caux que leGrand Seigneur
luy avoit envoyé les autres
aurant que ce Prince avoit
envoyé à Conſtantinople le
Palatin de Kiovic pour de
mander une entrevue au
Sultan , lequel y avoit confenti &nommépour cet effet la Ville de Baba prés du
Danube , & que fa Majefté
Suedoife efperoit le con
vaincre de la neceffité qu'il
avoit de rentrer en guerre
avec la Mofcovic.
On apprend par les lettres
de Smyrne & d'autres ElSeptembre 1712. Aa
282 MERCURE
chelles du Levant , qu'on
faifoit à Teffalonique de
grands amas de provifions
& devivres , dontunepartie
éroit deftinée pour Conftan
tinople , l'autre pour l'Armée Othomane qui eftoit
toujours campée dans les
environs d'Andrinople & le
long du Danube fans faire
aucun mouvement , finon
que le Grand Vifir en avoit
fait un detachement pour
aller du côté de Bender.
-adon brons ,; pallV slab
Le 2. Septembre les De
putez de la Diette de Pref
bourg eurent audience de
PArchiduc , à quials preſenterent les articles qui y a
voient efté dreffez , le priant
d'y'y vouloir donner fon ap
probation , & de retourner
enfuite à Prefbourg pour!
terminer la Diete , fur quoy
GALANT. 275
ih leur fic efperer qu'il leur
donneroit fatisfactionall
arrive trés fouvent àVienne
des Courriers de Hollande
& du Prince Eugene rous
chant les affaires prefontes
fur lesquelles le Confeil de
libere , principalement fur
les moyens de trouver de
l'argent pour la continua+
tion de laguerre. Le départ
de l'Archiducheffe Marie
Elifabeth pour Barcelone
n'eſt point encore fixé.
Quatre cens Aongrois mé
contens fe font de nouveau
affemblez aux envions du
176 MERGURE
Lac Balacon , onya envoye
deux Regiments de CavaIcrie pour1
pour les diffiper.URE
Le Miniftre de Suede qui
eft àla Cour de Vienne
affure que les affaires ont
extrement changé à Con
ftantinople en faveur du
Roy fon Maiftre
nouvelle eft confirmée par
le Refident de l'Archiduc à
Conftantinople , qui écrit
que les affaires du Roy de
Suede y eftoient en beau)
coup meilleure difpofition
& qu'on luyavoit envoyé de
nouveau trois cens bourſes
cette
GALANI. 377
ou cent cinquante mil écus.
Les lettres de Coppen
hague du fix de Septembre
portent que la Flote Suc
doife eftoit fortie de Carcl
fcroonau nombredevingt
fix Vaiffeaux de Guerre , fix
Fregates , deux Galiotes à
Bombes & deux Brulots ;
qu'elle avoit pris deux Vaif
feaux dontunfervoit d'Hô
piral à la Flore Danoiſe qui
n'eftoit que de dixhuit Vaiffeaux à caufe qu'on en avoit
détachédeux Efcadres ; d'au
tres lettres de Lubek du 8.
portent qu'on y avoit apris
178 MERCURE
paruh Batiment arrivé de
Calmar en Suede à Travemunde , que le 4 il avoit
paffé prés de l'Ifle de Bornholin entre les deux Flotest,
que la Danoife fe retiroir
& que la Suedorfe rangée en
croiffant faifoit force ode
voiles pour la joindreg &
qu'illuy avoit veu prendre
une Galiore qui eftoit des
meurée derriere. Un autre
Bâtiment venant deGottens
S
bourg;a rapportéqu'ilavoit
vu le mefme jour 4. aprés
midy la Flote Danoife à fix
licues de d'Иle ode Moeng
GALANT. 279
fituée au Sud eft de l'Ile de
Zeelande qui estoit pourfuivíc par celle de Suede , de
laquelle douze Vaiffeaux alloient à toutes voiles pour
joindre fix Vaiffeaux qui
n'eftoit pas fi bons voiliers
que le refte de leur Flote &
qu'à quatre heures il avoit
veu une grande fumée &
entendu durant deux heures
un grand bruit de Canon ,
ce qui luy avoit fait croire
que les douze Vaiſſeaux Suedois avoient attaqué les fix
Danois , qu'il en ignoroit le
fuccés. On affure » qu'en
280 MERCURE
mefme temps que la Flote
Suedoiſe cftoit fortie deCa
relferoon , le Comte de
Steinboch avoit fait voile
avec les Bâtiments de tranf
port fur lesquels il y avoir
vingt mil Suedois , & qu'il
eftoit allé debarquer dans le
Duché de Curlande , cependant on en attend plus de
certitude. Suivant les lettres
de Lepold, les nouvelles de
Bender eftoient encore fort
incertaines ,les unes portant
que le Roy de Suede eftoir
fur le point de partir aprés
avoir reçû de nouveaux preA 2
GALANT 281 220
fens du Grand Vifir , outre
caux que leGrand Seigneur
luy avoit envoyé les autres
aurant que ce Prince avoit
envoyé à Conſtantinople le
Palatin de Kiovic pour de
mander une entrevue au
Sultan , lequel y avoit confenti &nommépour cet effet la Ville de Baba prés du
Danube , & que fa Majefté
Suedoife efperoit le con
vaincre de la neceffité qu'il
avoit de rentrer en guerre
avec la Mofcovic.
On apprend par les lettres
de Smyrne & d'autres ElSeptembre 1712. Aa
282 MERCURE
chelles du Levant , qu'on
faifoit à Teffalonique de
grands amas de provifions
& devivres , dontunepartie
éroit deftinée pour Conftan
tinople , l'autre pour l'Armée Othomane qui eftoit
toujours campée dans les
environs d'Andrinople & le
long du Danube fans faire
aucun mouvement , finon
que le Grand Vifir en avoit
fait un detachement pour
aller du côté de Bender.
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Résumé : Nouvelles d'Allemagne.
Le 2 septembre, les députés de la Diète de Presbourg ont soumis à l'Archiduc des articles nécessitant son approbation pour clôturer la Diète. À Vienne, des correspondances entre des courriers de Hollande et le Prince Eugène abordaient des affaires urgentes, notamment la recherche de fonds pour continuer la guerre. La date du départ de l'Archiduchesse Marie Élisabeth pour Barcelone n'était pas encore déterminée. En Hongrie, quatre cents Hongrois mécontents se sont rassemblés près du lac Balaton, et deux régiments de cavalerie ont été envoyés pour les disperser. Le ministre de Suède à Vienne a rapporté une amélioration des affaires du roi de Suède à Constantinople, information confirmée par le résident de l'Archiduc. La flotte suédoise, composée de vingt-six vaisseaux de guerre, six frégates, deux galiotes à bombes et deux brulots, a capturé deux vaisseaux danois. Des rapports mentionnaient des mouvements navals entre les flottes suédoise et danoise, avec des combats signalés. Le comte de Steinboch aurait débarqué en Curlande avec vingt mille Suédois. À Bender, les nouvelles concernant le roi de Suède étaient incertaines : certaines sources indiquaient sa préparation à partir, tandis que d'autres mentionnaient une demande d'entrevue avec le sultan. À Thessalonique, des provisions étaient amassées pour Constantinople et l'armée ottomane, stationnée près d'Andrinople et le long du Danube.
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3304
p. 282-289
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné la charge du Grand Maistre de [...]
Mots clefs :
Angleterre, Grand maître de l'artillerie, Troupes, Comte d'Oxford, Yachts, Portugal, Vaisseaux marchands
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
La Reine a donné la
GALANT. 283
charge de Grand Maiftre
de l'Artillerie vacante parla
mort du Comte de Rivers
au Comte d'Hamilton qui
fur le 5 : Septembre en remercier la Reinequi n'a pas
Y
encore difpofée du Regiment Royal de Cavalerie
dont le Comte Rivers eftoit
Colonel,
CoLe Comte de Saliſbery a
efté fait Gouverneur ; du
Comté de Hereford à la
place de Milord Cowper,
Le fieur Whiteman , Brigadier a efté fait Commandant des Troupes d'Ecoffe
Aa ij
484 MERCURE
en l'abfence du Duc d'Argile & du General Whitham
Le Comte de Straford a
efté nommé pour eftre le
premier des fepryCommiffaires de l'Amirautó,
Les fix autres font les
Chevalier Lake Bing &
Drak , le fieur Aflabic , le
Chevalier Wishart & vle
fieur Blark.
Le 25. Aouft
le Comte
deSeafild
fut élu un des feize
Pairs d'Ecoffe
pour le Parlement
de la Grande
Bretagne
à la place du Comte
Marhal
mort depuis
peu
GALANT 285
-ALke 48 Aouft le ficut
Charles Eversfield qui³ eft
du party des Anglicans , fut
élu Deputé au Parlement
pour le Comté de Suffer
preſque d'un commun confentement , & on remarque
entre autres que cent cinquante Miniftres Anglicans
avoient donné leur voix en
ſa faveur , au lieu qu'il n'y
en avoit cu que deux pour
fon concurrent qui cftoit du
party contraire.
-Lo25.Aouft un Courier
depêché de France par le
Vicomte de Bullingbrook ,
286 MERCURE
arriva à Londres avec le
traité de fufpenfion d'armes
par mer & par terre avec la
France, durant quatre mois
qu'il avoit conclu à Fontainebleau : le lendemain le
Comte d'Oxford grand
Treforier le porta à Vindfor
à la Reine qui l'a ratifié , & le
30. on publia un proclama
tion pour en faire obferver
exactement toutes les condi
tions. On a envoyé ordre à
tous les Vaiffeaux de guerre
qui croifent, &aux Armareurs de revenir pourêtrede
farmez, ondiminueles équi
GALANT 387
pages des Yachts qui vont en
Portugal & en d'autres ens
droits n'eftant plusneceffaire
qu'ilsfoientfinombreux de
puisquela fufpenfiond'armes
aeftéconclue ; mais ondonne des paffeports de France
auxVaiffeauxMarchands qui
vont negocier dans des pais
éloignez. On one donnera
plus de Vaiffeaux d'efcorte
aux Navires Marchands qui
font laur commerce aux environs des Royaumes d'Angleterre d'Ecoffe & d'Irlande & tous les Armateurs
font rappellez , le Chevalier
288 MERCURE
Lake cft encore aux Dunes
avec quinze Vaiffeaux de
guerre , on affure que cerre
Efcadre fera augmentéejufqu'à trente Vaiffeaux de
guerre & qu'on ymettra des
Troupes de debarquement,
Ona caffé les Regiments de
Whiterand, de Creighton,
de Lucas , de Hotham & de
Cleyton.
Le bruit court que les
quinze ou feize Vaiffeaux
qui font aux Dunes avec
quatre Galiotes à Bombes
&quelques Brulots , doivent
inceffammentfaire voile vers
la
GALANT 2
la Mer Baltique , pour obli
ger les Puiflances du Nord
à s'accommoder ; la Reine
voulant retablir la paix dans
toute l'Europe.
Les lettres de Liſbone du
14. Aouft portent qu'il y
avoit cu une conference fur
la Frontiere entre le Gouverneur de Badajoz & celuy
d'Olivença, & qu'on croyoit
que c'eftoit pour regler une
fufpenfion d'armes entre les
deux Royaumes.
La Reine a donné la
GALANT. 283
charge de Grand Maiftre
de l'Artillerie vacante parla
mort du Comte de Rivers
au Comte d'Hamilton qui
fur le 5 : Septembre en remercier la Reinequi n'a pas
Y
encore difpofée du Regiment Royal de Cavalerie
dont le Comte Rivers eftoit
Colonel,
CoLe Comte de Saliſbery a
efté fait Gouverneur ; du
Comté de Hereford à la
place de Milord Cowper,
Le fieur Whiteman , Brigadier a efté fait Commandant des Troupes d'Ecoffe
Aa ij
484 MERCURE
en l'abfence du Duc d'Argile & du General Whitham
Le Comte de Straford a
efté nommé pour eftre le
premier des fepryCommiffaires de l'Amirautó,
Les fix autres font les
Chevalier Lake Bing &
Drak , le fieur Aflabic , le
Chevalier Wishart & vle
fieur Blark.
Le 25. Aouft
le Comte
deSeafild
fut élu un des feize
Pairs d'Ecoffe
pour le Parlement
de la Grande
Bretagne
à la place du Comte
Marhal
mort depuis
peu
GALANT 285
-ALke 48 Aouft le ficut
Charles Eversfield qui³ eft
du party des Anglicans , fut
élu Deputé au Parlement
pour le Comté de Suffer
preſque d'un commun confentement , & on remarque
entre autres que cent cinquante Miniftres Anglicans
avoient donné leur voix en
ſa faveur , au lieu qu'il n'y
en avoit cu que deux pour
fon concurrent qui cftoit du
party contraire.
-Lo25.Aouft un Courier
depêché de France par le
Vicomte de Bullingbrook ,
286 MERCURE
arriva à Londres avec le
traité de fufpenfion d'armes
par mer & par terre avec la
France, durant quatre mois
qu'il avoit conclu à Fontainebleau : le lendemain le
Comte d'Oxford grand
Treforier le porta à Vindfor
à la Reine qui l'a ratifié , & le
30. on publia un proclama
tion pour en faire obferver
exactement toutes les condi
tions. On a envoyé ordre à
tous les Vaiffeaux de guerre
qui croifent, &aux Armareurs de revenir pourêtrede
farmez, ondiminueles équi
GALANT 387
pages des Yachts qui vont en
Portugal & en d'autres ens
droits n'eftant plusneceffaire
qu'ilsfoientfinombreux de
puisquela fufpenfiond'armes
aeftéconclue ; mais ondonne des paffeports de France
auxVaiffeauxMarchands qui
vont negocier dans des pais
éloignez. On one donnera
plus de Vaiffeaux d'efcorte
aux Navires Marchands qui
font laur commerce aux environs des Royaumes d'Angleterre d'Ecoffe & d'Irlande & tous les Armateurs
font rappellez , le Chevalier
288 MERCURE
Lake cft encore aux Dunes
avec quinze Vaiffeaux de
guerre , on affure que cerre
Efcadre fera augmentéejufqu'à trente Vaiffeaux de
guerre & qu'on ymettra des
Troupes de debarquement,
Ona caffé les Regiments de
Whiterand, de Creighton,
de Lucas , de Hotham & de
Cleyton.
Le bruit court que les
quinze ou feize Vaiffeaux
qui font aux Dunes avec
quatre Galiotes à Bombes
&quelques Brulots , doivent
inceffammentfaire voile vers
la
GALANT 2
la Mer Baltique , pour obli
ger les Puiflances du Nord
à s'accommoder ; la Reine
voulant retablir la paix dans
toute l'Europe.
Les lettres de Liſbone du
14. Aouft portent qu'il y
avoit cu une conference fur
la Frontiere entre le Gouverneur de Badajoz & celuy
d'Olivença, & qu'on croyoit
que c'eftoit pour regler une
fufpenfion d'armes entre les
deux Royaumes.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le texte décrit plusieurs nominations politiques et militaires en Angleterre. La Reine a nommé le Comte d'Hamilton Grand Maître de l'Artillerie, succédant au Comte de Rivers. Le Comte de Salisbury a été désigné Gouverneur du Comté de Hereford, remplaçant Milord Cowper. Le Brigadier Whiteman a été nommé Commandant des Troupes d'Écosse en l'absence du Duc d'Argile et du Général Whitham. Le Comte de Straford a été nommé premier des sept commissaires de l'Amirauté, aux côtés des Chevaliers Lake, Bing, Drak, du sieur Aflabic, du Chevalier Wishart et du sieur Blark. Le 25 août, le Comte de Seafild a été élu Pair d'Écosse pour le Parlement de Grande-Bretagne, remplaçant le Comte Marhal. Le 28 août, Charles Eversfield, partisan des Anglicans, a été élu député au Parlement pour le Comté de Suffolk avec le soutien des ministres Anglicans. Le 25 août, un traité de suspension d'armes avec la France, conclu à Fontainebleau, est arrivé à Londres. La Reine l'a ratifié et une proclamation a été publiée pour en assurer le respect. Des ordres ont été donnés pour rappeler les vaisseaux de guerre et les armateurs, tout en permettant aux vaisseaux marchands de continuer leurs activités avec des passeports. Le Chevalier Lake est resté aux Dunes avec quinze vaisseaux de guerre, prêts à être renforcés. Des rumeurs évoquent une possible expédition vers la Mer Baltique pour forcer les puissances du Nord à négocier. Des lettres de Lisbonne mentionnent une conférence à la frontière entre les gouverneurs de Badajoz et d'Olivença pour régler une suspension d'armes entre les deux royaumes.
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3305
p. 289-295
Nouvelles de Hollande.
Début :
Les Plenipotentiaires des Alliez continuent de tenir entre eux à [...]
Mots clefs :
Hollande, Plénipotentiaires, Tournay, Ministres, Garnison, Prince Eugène
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Hollande.
Nouvelles de Hollande.
Les Plenipotentiaires des
Septembre 1712. Bb
136 MERGURE
Alliez continuent de tenir
entre eux à la Haye & à
Utrecht des conferences generales & particulieres fur
les affaires de la guerre pre
fente fans qu'on fçache
qu'ils Dayent encore pris
2
aucune refolution unanime.
Cependant ils paroiffent
plus difpofez que jamais
à confentir àunefufpenfion
d'Armes. On ne parle
point encore de tenir de
conference generale entre
les Miniftres des deux partis qui font en guerre; on
croir meime qu'elle nd ſc
2
GALANT. 123
tiendrampas encore fistoft
qu'on l'efperoit à cauſe du
different furvenu entre le
fieur Menager & la ficus
de Recheteren, l'un des
Plenipotentiaires des Etats
Generaux au fujet de leurs
domeſtiques dans la conference que les Miniftres des
Allez tinrent les Septem
bre Le Comte de Straford
declara de la part dea
Plenipotentiaires de France
que le Roy Trés Chreftien
demandoit une fatisfaction
publiquenfure cette affaire
avant que d'entrer en aus
B bij
191 MERCURE
cune autre negociation.
L'armée des Alliez quitta
le 3. Septembre le Camp
de Seclin & fur camper la
droire à Pont -à- Treffin ,
& la gauche prés de
Tournay.
Le Major General Keppel
Gouverneur de Bethune :
partit le 2 : Septembre pour
s'y rendre avec fon Regi
mont & celuy de LidenBoom. 22931
On a augmenté de fix
bataillons , la garnifon de
Tournay & on en a détaché dix autres qui campent
ada
GALANT. 293
à Marquette prés de l'Ifle ,
afin d'eftre à portée d'y entreren cas de befoin ; on
cherchoit les moyens de
jetter des vivres dans: Bou
chain & dans le Quefnay
& de retirer la groffe Artil
lerie qui eft dans cette derniere place.
Les Lettres de l'Armée
des Alliez du 12 Septembre
portent que le Prince Eus
gene voyant qu'il ne pous
voit pas empefcher la prifa
de Douay , & voulant s'op
pofer au fiege du Quefnoy,
ou du moins retirer l'Artil
Bb iij
194 MERCURE
}
à
toga
lerie qu'il y avoit laffée
aprés la levée du Siege de
Landrecies , fit pafferilen71
HEſcauta fon armée
Tournay & au-deffus , lė
8.il vintcamper à Leufe &
àCambron
Havre fur l'Haine , & ld
10. il paffa la Troüille &
mitla droiteà Saint Ghilain,
la gauche au deca du bois
oùle donna la bataille de
Malplaquet pil fire certa
marche avec une extreme
diligence cependant il ap,
prit par le Prince de Heffe
Caffel qu'il avoit détaché
#
GALANT 121
avec quarante Escadrons
qu'ilavaitéſtéprévenu par le
Maréchal de Villars qui
s'eftoit posté au deça - du
Quefnoy, ayant l'Hone ay
dovane kiyavoc de bons
retranchens.d
Les Plenipotentiaires des
Septembre 1712. Bb
136 MERGURE
Alliez continuent de tenir
entre eux à la Haye & à
Utrecht des conferences generales & particulieres fur
les affaires de la guerre pre
fente fans qu'on fçache
qu'ils Dayent encore pris
2
aucune refolution unanime.
Cependant ils paroiffent
plus difpofez que jamais
à confentir àunefufpenfion
d'Armes. On ne parle
point encore de tenir de
conference generale entre
les Miniftres des deux partis qui font en guerre; on
croir meime qu'elle nd ſc
2
GALANT. 123
tiendrampas encore fistoft
qu'on l'efperoit à cauſe du
different furvenu entre le
fieur Menager & la ficus
de Recheteren, l'un des
Plenipotentiaires des Etats
Generaux au fujet de leurs
domeſtiques dans la conference que les Miniftres des
Allez tinrent les Septem
bre Le Comte de Straford
declara de la part dea
Plenipotentiaires de France
que le Roy Trés Chreftien
demandoit une fatisfaction
publiquenfure cette affaire
avant que d'entrer en aus
B bij
191 MERCURE
cune autre negociation.
L'armée des Alliez quitta
le 3. Septembre le Camp
de Seclin & fur camper la
droire à Pont -à- Treffin ,
& la gauche prés de
Tournay.
Le Major General Keppel
Gouverneur de Bethune :
partit le 2 : Septembre pour
s'y rendre avec fon Regi
mont & celuy de LidenBoom. 22931
On a augmenté de fix
bataillons , la garnifon de
Tournay & on en a détaché dix autres qui campent
ada
GALANT. 293
à Marquette prés de l'Ifle ,
afin d'eftre à portée d'y entreren cas de befoin ; on
cherchoit les moyens de
jetter des vivres dans: Bou
chain & dans le Quefnay
& de retirer la groffe Artil
lerie qui eft dans cette derniere place.
Les Lettres de l'Armée
des Alliez du 12 Septembre
portent que le Prince Eus
gene voyant qu'il ne pous
voit pas empefcher la prifa
de Douay , & voulant s'op
pofer au fiege du Quefnoy,
ou du moins retirer l'Artil
Bb iij
194 MERCURE
}
à
toga
lerie qu'il y avoit laffée
aprés la levée du Siege de
Landrecies , fit pafferilen71
HEſcauta fon armée
Tournay & au-deffus , lė
8.il vintcamper à Leufe &
àCambron
Havre fur l'Haine , & ld
10. il paffa la Troüille &
mitla droiteà Saint Ghilain,
la gauche au deca du bois
oùle donna la bataille de
Malplaquet pil fire certa
marche avec une extreme
diligence cependant il ap,
prit par le Prince de Heffe
Caffel qu'il avoit détaché
#
GALANT 121
avec quarante Escadrons
qu'ilavaitéſtéprévenu par le
Maréchal de Villars qui
s'eftoit posté au deça - du
Quefnoy, ayant l'Hone ay
dovane kiyavoc de bons
retranchens.d
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Résumé : Nouvelles de Hollande.
En septembre 1712, les plénipotentiaires des puissances alliées se réunissent à La Haye et Utrecht pour discuter de la guerre en cours, mais sans parvenir à une résolution unanime. Ils envisagent cependant une suspension d'armes. Les négociations sont compliquées par un différend entre Menager et le fils de Recheteren, et par la demande du roi Très Chrétien d'une satisfaction publique avant toute négociation. Sur le front militaire, l'armée des Alliés se déplace de Seclin vers Pont-à-Treffin et Tournay le 3 septembre. Le major général Keppel, gouverneur de Béthune, rejoint cette région avec ses régiments. La garnison de Tournay est renforcée de six bataillons, tandis que dix autres bataillons sont positionnés à Marquette. Des efforts sont entrepris pour ravitailler Bouchain et le Quesnoy et pour retirer l'artillerie de cette dernière place. Le prince Eugène, ne pouvant empêcher la prise de Douai, déplace son armée vers Tournay et au-delà. Le 8 septembre, il campe à Leuze et Cambron, puis traverse la Troüille, positionnant ses troupes à Saint-Ghislain et au-delà du bois de Malplaquet. Cependant, il apprend que le maréchal de Villars l'a devancé en se postant près du Quesnoy avec des retranchements solides.
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3306
p. 295-303
Extrait de plusieurs lettres de l'Armée de Flandres.
Début :
L'Armée du Roy est campée depuis la Forest de [...]
Mots clefs :
Armée de Flandres, Prince de Rohan, Canon, Siège, Tranchées, Abbaye de Crepin
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texteReconnaissance textuelle : Extrait de plusieurs lettres de l'Armée de Flandres.
Extrait de plufieurs lettres
s de l'Armée de Flandressoir
5
L'Armée du Roy oftecam !
péodepinis la Foreft de Mor.
valisjuſqu'àvol'Abbayev de
Gripin ayant le petit bras
de l'Honeau devant ung
partie du front du Camp
Bb iiij
136 MERCURE
& on a retranché l'entredeux de la teste du Ruiffeau
à la Foreft/ sob . charlos M
Les ennemis font campez
endeça de Mons, leur droite
àn Caregnonayla gauchb
vers la Sambre,Malplaquer
eft à une licuë devant eux, il
y a quatre jours qu'ils font
dans cette fituation , ily a
peu d'apparence qu'ils veuillentos oppofermà dà reptile
du Quelnoy àlaquelle nous
travaillons ny de retiter
Farcillerie que le Prince Eu
gene yra laifféren levánt 16
fiege de Landreciesh
indu
GALANT 297
La Garniſon du Quefnoy
cut composée de fept Ba
taillons complets fous les
ordres du Major General
Ivoyan
r
Deux, de Sturler nois
furUn des Wood.b
Un de Douglas.
3
15
JAUn d'Ivoy.lish shun th
Up d'Egelin, one smil
-Et un de Wolfenbuttel,
La tranchée fut ouverte
devant cette place la nuit du
#8 . au do , Septembre, par
deux Bataillons des Gardes ,
deux de Picardie , & deux
de Navarre du cofté des
198 MERCURE
portes de Valenciennes &
de Saint Martin malgré un
ventimpetueux & une groffe
pluie qui tomboit. On fir
une paralelle de fix censtoiſes
& on ouvrit en trois endroits des tranchées Uqui
furent pouffées à la gauthe
du cofté de la porte de Valenciennes jufqu'à la paraletleg mais on ne pût achever cette nuit-là les communications des tranchées du
centre de la droite du
cofté de la porte de Saint
Martinical ob rushi
Il y a de ce cofté là une
GALANT. 299
Lunette qui communique
avec l'avant chemin couvert
de laquelle la gauche de la
paralelle n'elt éloignée que
de vingt cinq toiles & de
quatre- vingt dix du chemin
couvert , & du cofté de la
droite de foixante - quinze
toifes..
On travailla, long temps
fans que les Affiegez s'en
aperçuffent , fi colt qu'ils
nous apperçurent ils firent
un trés grand feu de Canon
&de Moufqueteries cependant nous n'y perdimes pas
grand monde , il n'y cut
300 MERCURE
qu'environ trente foldats
tuez ou bleffez.
Lesfieur de Sozay, Inge
nieur cut la tefte emportée
d'un coup de Canon.
La nuit du 19 au 20.
deux bataillons : de ,Piemont
deux de Champagne & deux
de Bourbonnois releverent
la tranchée , les autres Regimens fuivrontefuivant leur
ancienneté juſqu'à la fin du
Siege.
noton perfectionna les tra-
-vaux de la premiere nuit &
on prolongea la gauche de
la patalelle de cinquante
GALANT 30t
toiſes pour y placer des batteries qui verront à revers
une partie des ouvrages du
fort de l'attaque. !
La communication des
tranchées du centre & de la
droite avec la grande para
lelle furent achevées, Les
Affiegez tiroient fur nous:
avec trente pieces de gros
Canon & plufieurs Mortiers , neantmoins il y cur
fort peu de Soldats tucz
ou bleffez.
Les trois nuits fuivantes
nous avons pouffé les travaux jufqu'auprés du cho
J02 MERCURE
min couvert fans beaucoup
de perte. Ils ont cinquante
pieces de Canonen batterie.
Le 23. le fieur de Saint
Hilaire Capitaine aux Gardes eut le bras droit emporté
d'un coup de canon.
Le Prince de Rohan a
reçûmune contufionailla
cuiffe d'un éclat de bombe:
-Les Affiegez firent une
fortic la nuit du 25. au 26.
mais à peine curent ils fini
leur décharge , qui fit pou
d'effet , que les Troupes de
la tranchée les chargerent
aved tant de valeur qu'ilsles
CALANT 503
pourluivirent la Bayonnetre
au bout du fufit jufqu'aux
Paliffade leur ayant tué
beaucoup de monde, up
On acheveles Batteries
qui doivent tirer inceffame
ment , elles font compolées
de foixante pieces de gros
Canon , de vinge Montiers
& de vingt autres à jettes
des pierres
s de l'Armée de Flandressoir
5
L'Armée du Roy oftecam !
péodepinis la Foreft de Mor.
valisjuſqu'àvol'Abbayev de
Gripin ayant le petit bras
de l'Honeau devant ung
partie du front du Camp
Bb iiij
136 MERCURE
& on a retranché l'entredeux de la teste du Ruiffeau
à la Foreft/ sob . charlos M
Les ennemis font campez
endeça de Mons, leur droite
àn Caregnonayla gauchb
vers la Sambre,Malplaquer
eft à une licuë devant eux, il
y a quatre jours qu'ils font
dans cette fituation , ily a
peu d'apparence qu'ils veuillentos oppofermà dà reptile
du Quelnoy àlaquelle nous
travaillons ny de retiter
Farcillerie que le Prince Eu
gene yra laifféren levánt 16
fiege de Landreciesh
indu
GALANT 297
La Garniſon du Quefnoy
cut composée de fept Ba
taillons complets fous les
ordres du Major General
Ivoyan
r
Deux, de Sturler nois
furUn des Wood.b
Un de Douglas.
3
15
JAUn d'Ivoy.lish shun th
Up d'Egelin, one smil
-Et un de Wolfenbuttel,
La tranchée fut ouverte
devant cette place la nuit du
#8 . au do , Septembre, par
deux Bataillons des Gardes ,
deux de Picardie , & deux
de Navarre du cofté des
198 MERCURE
portes de Valenciennes &
de Saint Martin malgré un
ventimpetueux & une groffe
pluie qui tomboit. On fir
une paralelle de fix censtoiſes
& on ouvrit en trois endroits des tranchées Uqui
furent pouffées à la gauthe
du cofté de la porte de Valenciennes jufqu'à la paraletleg mais on ne pût achever cette nuit-là les communications des tranchées du
centre de la droite du
cofté de la porte de Saint
Martinical ob rushi
Il y a de ce cofté là une
GALANT. 299
Lunette qui communique
avec l'avant chemin couvert
de laquelle la gauche de la
paralelle n'elt éloignée que
de vingt cinq toiles & de
quatre- vingt dix du chemin
couvert , & du cofté de la
droite de foixante - quinze
toifes..
On travailla, long temps
fans que les Affiegez s'en
aperçuffent , fi colt qu'ils
nous apperçurent ils firent
un trés grand feu de Canon
&de Moufqueteries cependant nous n'y perdimes pas
grand monde , il n'y cut
300 MERCURE
qu'environ trente foldats
tuez ou bleffez.
Lesfieur de Sozay, Inge
nieur cut la tefte emportée
d'un coup de Canon.
La nuit du 19 au 20.
deux bataillons : de ,Piemont
deux de Champagne & deux
de Bourbonnois releverent
la tranchée , les autres Regimens fuivrontefuivant leur
ancienneté juſqu'à la fin du
Siege.
noton perfectionna les tra-
-vaux de la premiere nuit &
on prolongea la gauche de
la patalelle de cinquante
GALANT 30t
toiſes pour y placer des batteries qui verront à revers
une partie des ouvrages du
fort de l'attaque. !
La communication des
tranchées du centre & de la
droite avec la grande para
lelle furent achevées, Les
Affiegez tiroient fur nous:
avec trente pieces de gros
Canon & plufieurs Mortiers , neantmoins il y cur
fort peu de Soldats tucz
ou bleffez.
Les trois nuits fuivantes
nous avons pouffé les travaux jufqu'auprés du cho
J02 MERCURE
min couvert fans beaucoup
de perte. Ils ont cinquante
pieces de Canonen batterie.
Le 23. le fieur de Saint
Hilaire Capitaine aux Gardes eut le bras droit emporté
d'un coup de canon.
Le Prince de Rohan a
reçûmune contufionailla
cuiffe d'un éclat de bombe:
-Les Affiegez firent une
fortic la nuit du 25. au 26.
mais à peine curent ils fini
leur décharge , qui fit pou
d'effet , que les Troupes de
la tranchée les chargerent
aved tant de valeur qu'ilsles
CALANT 503
pourluivirent la Bayonnetre
au bout du fufit jufqu'aux
Paliffade leur ayant tué
beaucoup de monde, up
On acheveles Batteries
qui doivent tirer inceffame
ment , elles font compolées
de foixante pieces de gros
Canon , de vinge Montiers
& de vingt autres à jettes
des pierres
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Résumé : Extrait de plusieurs lettres de l'Armée de Flandres.
Le texte relate des opérations militaires de l'Armée du Roi en Flandre. Les troupes françaises sont positionnées près de l'abbaye de Gripin et travaillent à la redoute du Quelnoy, défendue par sept bataillons sous le commandement du Major Général Ivoy. Les ennemis sont campés près de Mons, avec leur droite à Caregnon et leur gauche vers la Sambre. Malplaquet se trouve à une lieue devant les ennemis. Le 8 septembre, malgré des conditions météorologiques difficiles, deux bataillons des Gardes, deux de Picardie et deux de Navarre ont ouvert une tranchée devant Valenciennes, créant une parallèle de six cents toises et des tranchées en trois endroits. Les assiégés ont répondu par un feu intense, causant environ trente soldats tués ou blessés, dont l'ingénieur de Sozay. Les nuits suivantes, divers régiments ont perfectionné les travaux et prolongé la parallèle pour placer des batteries. Les assiégés ont tiré avec trente pièces de gros canon et plusieurs mortiers, mais les pertes françaises sont restées faibles. Le 23 septembre, le sieur de Saint Hilaire et le Prince de Rohan ont été blessés. Les assiégés ont tenté une sortie la nuit du 25 au 26 septembre, mais ont été repoussés. Les batteries, composées de soixante pièces de gros canon, vingt mortiers et vingt autres pièces à jets de pierres, ont été achevées pour tirer incessamment.
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3307
p. 303-306
Nouvelles de Catalogne.
Début :
Les Lettres de Catalogne portent que l'Armée du Roy [...]
Mots clefs :
Catalogne, Espagne, Fourrages, Portugal, Suspension d'armes
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Catalogne.
Nouvelles de Catalogne.up
Les Lettres de Catalogne
portent que l'Armée du
Roy occupoit toûjours le
304 MERCURE
même Camp, & continuoit
d'enlever & confommer les
fourages au- delà de la Segre;
que le Comtede Staremberg étoit parti de Barcelonne pour Cervera fort
mal fatisfait du mauvais
état des recrues qu'on luy
aenvoyé d'Italie au nombre
de mille hommes auffi bien
que des chevaux à cauſe
qu'au lieu de douze ou
quinze cent qu'on luy avoit
promis , on n'en avoit
embarqué que huit cent
dont on avoit eſté obligé
de jetter trois cens à la
GALANT. 305
Mer dans la traversée , que
fon armée étoit en tresmauvais état faute de vivres
& de fourages ; qu'il n'avoit
point encore reçû d'Artil
lerie faute d'argent ; que
ceux qui fe font chargez de
la voiturer one vouloient
point fortir de Barcelonnes
qu'ils ne fuffent payez des
fommes qu'on leur à ptomifes.
tb whiteb
Les Lettres d'Eftremadure portent que l'Armée
du Roy devoit eftre affemblée le 20 Septembre du
cofté de Badajoz pour
C c
306 MERCURE
commencer la Campagne
d'Automne; queles Troupes
Angloifes qui fervoient en
Portugal marchoient vers
Lifbone pour s'y embar
quer & retourner en An
gleterre, que le Royde
Portugal avoit envoyéordré
à fes Plenipotentiaires de
convenir d'une Sufpenfion
Armes avec la France à
condition de la conclure
env meſmee temps avec
J'Eſpagne.
Les Lettres de Catalogne
portent que l'Armée du
Roy occupoit toûjours le
304 MERCURE
même Camp, & continuoit
d'enlever & confommer les
fourages au- delà de la Segre;
que le Comtede Staremberg étoit parti de Barcelonne pour Cervera fort
mal fatisfait du mauvais
état des recrues qu'on luy
aenvoyé d'Italie au nombre
de mille hommes auffi bien
que des chevaux à cauſe
qu'au lieu de douze ou
quinze cent qu'on luy avoit
promis , on n'en avoit
embarqué que huit cent
dont on avoit eſté obligé
de jetter trois cens à la
GALANT. 305
Mer dans la traversée , que
fon armée étoit en tresmauvais état faute de vivres
& de fourages ; qu'il n'avoit
point encore reçû d'Artil
lerie faute d'argent ; que
ceux qui fe font chargez de
la voiturer one vouloient
point fortir de Barcelonnes
qu'ils ne fuffent payez des
fommes qu'on leur à ptomifes.
tb whiteb
Les Lettres d'Eftremadure portent que l'Armée
du Roy devoit eftre affemblée le 20 Septembre du
cofté de Badajoz pour
C c
306 MERCURE
commencer la Campagne
d'Automne; queles Troupes
Angloifes qui fervoient en
Portugal marchoient vers
Lifbone pour s'y embar
quer & retourner en An
gleterre, que le Royde
Portugal avoit envoyéordré
à fes Plenipotentiaires de
convenir d'une Sufpenfion
Armes avec la France à
condition de la conclure
env meſmee temps avec
J'Eſpagne.
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Résumé : Nouvelles de Catalogne.
Le texte décrit des nouvelles militaires concernant la Catalogne et l'Estrémadure. En Catalogne, l'armée du roi est stationnée au même endroit et rassemble des fourrages au-delà de la Segre. Le comte de Starhemberg, en route de Barcelone à Cervera, exprime son mécontentement face à l'état des recrues italiennes, soit mille hommes et des chevaux. Sur les douze à quinze cents chevaux promis, seuls huit cents ont été embarqués, dont trois cents ont péri en mer. L'armée manque de vivres et de fourrages et n'a pas encore reçu d'artillerie en raison de problèmes financiers. Les transporteurs refusent de quitter Barcelone tant qu'ils ne sont pas payés. En Estrémadure, l'armée du roi doit se rassembler près de Badajoz le 20 septembre pour la campagne d'automne. Les troupes anglaises au Portugal se dirigent vers Lisbonne pour s'embarquer vers l'Angleterre. Le roi du Portugal a ordonné à ses plénipotentiaires de négocier une suspension des armes avec la France, à condition que celle-ci soit simultanée avec l'Espagne.
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3308
s. p.
TABLE.
Début :
La Blonde brune, femme & maitresse. 3 Vers à Madame [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
TABLE
JABlonde brune femme
dog weg maitreffer to 3
Vers à Madame sen luy
I envoyant aux Etrennes
danepetite Chienne.pk
Mariage.
Nouvelles d'Eſpagne)(~}}} 70
Le Chefne l'Epine, 473
Genealogie der Maison de
eòla Vicuville. 711197
Nouvelles page. sluitto
Copie d'une lettre écrite de
Chamberry le 8. Septembre.
121
TABLE.
I21
Relation à Monfieur le Comte
de Lionne , premier Efcuyer ch
Notte fur le Journal des
on Scavans, par rapport à la
& connoissance des tems pour
all'année. 1711.
Operations
Mariage.alds
132
SC141
+9!0146
Adien d'Iris à fes moutons
fur la mort defon berger ,
Eglogue.
162
Pompe funebre con168
Morts.
atli 169
Anticle des Enigmes.
Parodie de l'Enigme du mois
paßés show do 174
TABLE.
*
Enigmes Assess 1177
Reponse à la question du
Mercure. 7179
A Madame P. aprés une
Fefte où il avoit paru en
habitsde Mercure 189
Mort. 195
L'amour & la haine.197
Enigmes who achouzos
Supplement de la relation de
la defcente de Monfieur du
Clerc à Rio-Faneiro 208
Ordre des Bataille de Armée
sode Flandres , commandée
par Monfieur leMarefchal
de Villars. 217
Ordre de Bataille de l'Armée
TABLE
~ des Alliez , commandée par..
Monfieurle Prince Eugene.
Monfieur le Comte de
Tillys erubah12 38
Ordre de Bataille de l'Armée
des Alliez, commandée par
Mr le Ducd'Ormont, 25á
.I
Relations and pl TH 261
Nouvelles d'Allemagne 244
Nouvelles d'Angleterre. 28.2
Nouvelles de Hollande. 1.89
Extrait deplufieurs lettres) de
l'Armée deFlandres 29
Nouvelles de Gatalagre. 903
JABlonde brune femme
dog weg maitreffer to 3
Vers à Madame sen luy
I envoyant aux Etrennes
danepetite Chienne.pk
Mariage.
Nouvelles d'Eſpagne)(~}}} 70
Le Chefne l'Epine, 473
Genealogie der Maison de
eòla Vicuville. 711197
Nouvelles page. sluitto
Copie d'une lettre écrite de
Chamberry le 8. Septembre.
121
TABLE.
I21
Relation à Monfieur le Comte
de Lionne , premier Efcuyer ch
Notte fur le Journal des
on Scavans, par rapport à la
& connoissance des tems pour
all'année. 1711.
Operations
Mariage.alds
132
SC141
+9!0146
Adien d'Iris à fes moutons
fur la mort defon berger ,
Eglogue.
162
Pompe funebre con168
Morts.
atli 169
Anticle des Enigmes.
Parodie de l'Enigme du mois
paßés show do 174
TABLE.
*
Enigmes Assess 1177
Reponse à la question du
Mercure. 7179
A Madame P. aprés une
Fefte où il avoit paru en
habitsde Mercure 189
Mort. 195
L'amour & la haine.197
Enigmes who achouzos
Supplement de la relation de
la defcente de Monfieur du
Clerc à Rio-Faneiro 208
Ordre des Bataille de Armée
sode Flandres , commandée
par Monfieur leMarefchal
de Villars. 217
Ordre de Bataille de l'Armée
TABLE
~ des Alliez , commandée par..
Monfieurle Prince Eugene.
Monfieur le Comte de
Tillys erubah12 38
Ordre de Bataille de l'Armée
des Alliez, commandée par
Mr le Ducd'Ormont, 25á
.I
Relations and pl TH 261
Nouvelles d'Allemagne 244
Nouvelles d'Angleterre. 28.2
Nouvelles de Hollande. 1.89
Extrait deplufieurs lettres) de
l'Armée deFlandres 29
Nouvelles de Gatalagre. 903
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Résumé : TABLE.
Le document est une table des matières d'une publication datée de 1711, probablement un journal ou une revue. Elle inclut des nouvelles d'Espagne, des généalogies, des lettres, des relations de mariages, et des nouvelles de l'Allemagne, de l'Angleterre, et de la Hollande. La publication contient également des poèmes, des éloges funèbres, des énigmes, et des ordres de bataille des armées commandées par des personnages notables tels que le Maréchal de Villars, le Prince Eugène, et le Duc d'Ormont. Les pages mentionnées vont de 3 à 303, couvrant une large gamme de sujets littéraires, historiques et militaires.
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3309
p. 1-15
CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, à la Descente du Pont Neuf, à l'Image saint Loüis.
Début :
Des RR. PP. Benedictins, de la Congregation de saint Maur. [...]
Mots clefs :
Catalogue, Pierre Ribou
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, à la Descente du Pont Neuf, à l'Image saint Loüis.
figures
&
Mufique
,
Regnard
,
2
vol
.
Poiffon
,
2
vol
.
De Hauteroche ,
2
.
14
liva
s
liv
.
3
liv
2 liv. 10 f
Palaprat
,
2
,
éd
.
augmentée de
plufieurs
Come-
dies
qui
n'ont
pas encore
efté
imprimées
,
&
d'un
Recueil
de
Pieces
en
Vers
,
2
vol
,
41.
10
f
.
Baron
,
De Riviere ,
De
la
Thuillerie
,
Boindin
,
De Champ
-
mêlé
,
De
Montfleury
,
2
vol
.
Bourfault
,
2 vol
.
De
Mademoiſelle
Barbier
,
3
liv
liv
.
10
f
2
liv
2.
liv
.
12 liv
liv
S
liv
S
2 liv. 10 f
liv
.
10
f
Quinaut
,
Theatre
François
›
6
vol
.
Idomenée
,
Aftrée
,
Electre ,
Rhadamifthe
&
Zenobie
Les Tyndarydes
,
Cyrus ,
Saül
,
Polydore
,
-Herode
,
La Mort
d'Ulyffe
Mustapha
,
Agrippa
,
ou
le
faux Tiberinus
Le
Curieux Impertinent
,
Les Agioteurs
,
L'Amour Charlatan
Le Naufrage,
Danaé
,
*
Turcaret
,
Crifpin Rival ,
Le faloux défabufé
Is
liv
.
Tragedies.
Comedies,
14
des
Airs
notez
des
Comedies
Françoifes
,
par
Le
M.
Gillier
,
in
4º
,
Q
Cantates
&
Arietes
de
M.
le
B.
fol
.
Le quatrieme Livre des Motets de
pra
,
Le Mercure
Galant
,
Er
broché
,
7
liv
.
liv
.
10
f
M. Cam-
Sliv
11.10
fa
I
l
.
5.fm
Recueil de Pieces en Vers , adreffées à S. A. S
Monfeigneur le Duc de Vendôme , & plufieurs
Effais de Poëfies diverfes , par Monfieur de
Palaprat , 1. vol. in 12. 1 1. 10 f
Et toutes les autres Pieces de Theatre , tang
anciennes que nouvelles,
Abfalon , Tragedie , tirée de l'Ecriture Sainte
par M. Duché , 1. liv
L'Hiftoire de l'Empire , contenant fon origine,
fon progrés , fes revolutions , la forme de
fon Gouvernement , fa politique , fes allian-
ces ,les negociations , & les nouveaux regle
mens qui ont été faits par les Traitez de
Vveftphalie & autres par le Sicur Hei .
Nouvelle édition , continuée jufques à pre-
fent , & augmentée de plufieurs remarques.
12. 1. fo . f.
Hiftoire Genealogique & Chronologique de la
Maifon Royale de France , des grands Off-
ciers de la Couronne , & de la Maifon du
Roy ; avec les qualitez , l'origine & le pro-
grés de leurs familles : enſemble les Statuts
& le Catalogue des Chevaliers , Comman
deurs , & Officiers de l'Ordre du Saint Ef
vol
.
in 12
.
Le tout dreffé fur les Titres originaux,
'
des Chartres du Hou
85
L
?
ment , de la Chambre des Comptes , & du
Châtelet de Paris , Cartulaires d'Eglifes
Manufcrits , & Memoires qui font dans la
Biblioteque du Roy , & autres Par le Pere
Anfelme , Auguftin Déchauffé Revue , cor-
rigée , & augmentée par l'Auteur , & aprés
fon decés continuée jufques à prefent par
un de fes amis. vol . infol . 171. 36. liv.
La Connoiffance parfaite des Chevaux , conte-
nant la maniere de les gouverner , nourrir
& entretenir en bon corps , & de les confer-
ver en fanté dans les voyages . Avec un dé-
tail general de toutes leurs maladies , des fi-
gnes & des caufes d'où elles proviennent
des moyens de les prévenir , & de les en gue
rir par des remedes experimentez depuis
long- temps , & à la portée de tout le mon-
de. Joint à une nouvelle inftruction fur le
Haras , bien plus étendue que celles qui ont
paru jufques à preſent , afin d'élever de beaux
Poulains pour toutes fortes d'ufages . On
trouve auffi dans ce livre l'art de monter à
cheval , & de dreffer les chevaux de manege ,
tirée des meilleurs Auteurs qui en ont écrit.
Le tout enrichi de figures en taille - douce.
in 8° , 3 1. 10 f.
Le Theatre Lyrique , avec une Preface où l'on
traite du Poëme de l'Opera , & la Réponse à
une Epitre fatyrique contre ce Spectacle. Par
M. Le Br..
Lettre à Monftciens Dieux
qui a donné
I'Antiquité
.
!
2
liv
.
s
an-
ue ce
ix de1. l
&
Mufique
,
Regnard
,
2
vol
.
Poiffon
,
2
vol
.
De Hauteroche ,
2
.
14
liva
s
liv
.
3
liv
2 liv. 10 f
Palaprat
,
2
,
éd
.
augmentée de
plufieurs
Come-
dies
qui
n'ont
pas encore
efté
imprimées
,
&
d'un
Recueil
de
Pieces
en
Vers
,
2
vol
,
41.
10
f
.
Baron
,
De Riviere ,
De
la
Thuillerie
,
Boindin
,
De Champ
-
mêlé
,
De
Montfleury
,
2
vol
.
Bourfault
,
2 vol
.
De
Mademoiſelle
Barbier
,
3
liv
liv
.
10
f
2
liv
2.
liv
.
12 liv
liv
S
liv
S
2 liv. 10 f
liv
.
10
f
Quinaut
,
Theatre
François
›
6
vol
.
Idomenée
,
Aftrée
,
Electre ,
Rhadamifthe
&
Zenobie
Les Tyndarydes
,
Cyrus ,
Saül
,
Polydore
,
-Herode
,
La Mort
d'Ulyffe
Mustapha
,
Agrippa
,
ou
le
faux Tiberinus
Le
Curieux Impertinent
,
Les Agioteurs
,
L'Amour Charlatan
Le Naufrage,
Danaé
,
*
Turcaret
,
Crifpin Rival ,
Le faloux défabufé
Is
liv
.
Tragedies.
Comedies,
14
des
Airs
notez
des
Comedies
Françoifes
,
par
Le
M.
Gillier
,
in
4º
,
Q
Cantates
&
Arietes
de
M.
le
B.
fol
.
Le quatrieme Livre des Motets de
pra
,
Le Mercure
Galant
,
Er
broché
,
7
liv
.
liv
.
10
f
M. Cam-
Sliv
11.10
fa
I
l
.
5.fm
Recueil de Pieces en Vers , adreffées à S. A. S
Monfeigneur le Duc de Vendôme , & plufieurs
Effais de Poëfies diverfes , par Monfieur de
Palaprat , 1. vol. in 12. 1 1. 10 f
Et toutes les autres Pieces de Theatre , tang
anciennes que nouvelles,
Abfalon , Tragedie , tirée de l'Ecriture Sainte
par M. Duché , 1. liv
L'Hiftoire de l'Empire , contenant fon origine,
fon progrés , fes revolutions , la forme de
fon Gouvernement , fa politique , fes allian-
ces ,les negociations , & les nouveaux regle
mens qui ont été faits par les Traitez de
Vveftphalie & autres par le Sicur Hei .
Nouvelle édition , continuée jufques à pre-
fent , & augmentée de plufieurs remarques.
12. 1. fo . f.
Hiftoire Genealogique & Chronologique de la
Maifon Royale de France , des grands Off-
ciers de la Couronne , & de la Maifon du
Roy ; avec les qualitez , l'origine & le pro-
grés de leurs familles : enſemble les Statuts
& le Catalogue des Chevaliers , Comman
deurs , & Officiers de l'Ordre du Saint Ef
vol
.
in 12
.
Le tout dreffé fur les Titres originaux,
'
des Chartres du Hou
85
L
?
ment , de la Chambre des Comptes , & du
Châtelet de Paris , Cartulaires d'Eglifes
Manufcrits , & Memoires qui font dans la
Biblioteque du Roy , & autres Par le Pere
Anfelme , Auguftin Déchauffé Revue , cor-
rigée , & augmentée par l'Auteur , & aprés
fon decés continuée jufques à prefent par
un de fes amis. vol . infol . 171. 36. liv.
La Connoiffance parfaite des Chevaux , conte-
nant la maniere de les gouverner , nourrir
& entretenir en bon corps , & de les confer-
ver en fanté dans les voyages . Avec un dé-
tail general de toutes leurs maladies , des fi-
gnes & des caufes d'où elles proviennent
des moyens de les prévenir , & de les en gue
rir par des remedes experimentez depuis
long- temps , & à la portée de tout le mon-
de. Joint à une nouvelle inftruction fur le
Haras , bien plus étendue que celles qui ont
paru jufques à preſent , afin d'élever de beaux
Poulains pour toutes fortes d'ufages . On
trouve auffi dans ce livre l'art de monter à
cheval , & de dreffer les chevaux de manege ,
tirée des meilleurs Auteurs qui en ont écrit.
Le tout enrichi de figures en taille - douce.
in 8° , 3 1. 10 f.
Le Theatre Lyrique , avec une Preface où l'on
traite du Poëme de l'Opera , & la Réponse à
une Epitre fatyrique contre ce Spectacle. Par
M. Le Br..
Lettre à Monftciens Dieux
qui a donné
I'Antiquité
.
!
2
liv
.
s
an-
ue ce
ix de1. l
Fermer
Résumé : CATALOGUE DES LIVRES NOUVEAUX, Imprimez chez PIERRE RIBOU, à la Descente du Pont Neuf, à l'Image saint Loüis.
Le document énumère diverses œuvres littéraires et historiques ainsi que leurs auteurs et prix. Les pièces de théâtre mentionnées incluent des tragédies et des comédies telles que 'Idomenée', 'Astrée', 'Electre', 'Turcaret' et 'Le Curieux Impertinent'. Les recueils de poèmes comprennent des œuvres de Palaprat et de Mademoiselle Barbier. Parmi les ouvrages historiques, on trouve 'L'Hiftoire de l'Empire' par le Sicur Hei et 'Hiftoire Genealogique & Chronologique de la Maifon Royale de France' par le Père Anselme. Le document cite également des traités techniques, comme 'La Connoiffance parfaite des Chevaux', qui traite de la gestion et de la santé des chevaux. Enfin, il liste des publications périodiques telles que 'Le Mercure Galant' et des recueils de musique, incluant des cantates et des ariettes.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3310
p. 3-32
AVANTURE nouvelle. Le Mariage par dépit.
Début :
Un homme de condition, entre deux âges, homme d'un [...]
Mots clefs :
Mariage, Damis, Lucile, Bague, Amour, Mère, Conversation, Mépris, Rendez-vous, Beauté, Voyage, Dépit, Paris, Aventure, Soupirs, Ami
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE nouvelle. Le Mariage par dépit.
AVANTURE
nouvelle.
Le Mariage par dépit.
UNhomme de condition , entre deux
âges , homme d'un cſOctob. 1712. A ij
4 MERCURE
prit enjoüé , mais un peu
vain , avoit été fi heureux dans fes amours
jufqu'àl'âge de quarante
ans , qu'il s'imaginoit
devoir l'être encore à
foixante. Il étoit garçon,
& difoit quelquefois , en
plaifantant , qu'il fe marieroit quand il auroit
enfin trouvé une cruela
le ; car pour lors , diſoitil , je commencerai à juger par fes mépris que
je ne fuis plus affez jeu-
GALANT 5
ne pour briller dans la
galanterie : & c'eft alors
qu'un homme fait comme moy doit penſer au
mariage.
Cet homme, que nous
appellerons Damis , vir
chez un Preſident , qu'il
alloit folliciter , une jeune & belle perfonne avec
fa mere ; elles follicitoient auffi de leur côté.
Appellons cette jeune
perfonne Lucile.
Damis fut fi frapé de
A iij
6 MERCURE
la beauté de Lucile , qu'il
ne voulut point faire ſa
follicitation ce jour-là ,
pour avoir occafion de
revoir le lendemain cette
beauté , parce qu'il entendit dire à fa mere
qu'elle reviendroit lę
lendemain aporter quelques papiers qu'elle avoit oubliez ce jour- là.
Le lendemain Damiş
Fut affez heureux pour
retrouver Lucile & fa
mere chez le Prefident ,,
GALANT 7
qui revint fort tard du
Palais , enforte qu'il eut
tout le loifir , en l'attendant , de lier converfation avec la mere , que
l'envie de parler de fon
procés rendit fort acceffible. Il fçut qu'elle étoit
Bretonne , & qu'elle
pourfuivoit à Paris une
affaire où il s'agiffoit de
tout fon bien. Il faifit
l'occafion , il offre de la
protection & des amis ,
que la mere eût accepté
Aiiij
8 MERCURE
d'abord : mais Lucile refufoit tout avec une po
liteffe fi froide , que Damis defefpera de pouvoir
jamais s'en faire écouter ;
& comme il n'étoit pas.
d'humeur à foûpirer en
vain , il refolut d'en demeurer là : mais fa refo
lution ne l'empêcha pas
de s'informer plus à fond
qui elles étoient. En fortant il apprit de leur laquais leur nom, leur famille, leur logis, & leurs
و .GALANT
, &
moyens. Quand il fçut
que Lucile avoit à peine
de quoy fubfifter
qu'elle étoit logée tréspetitement , il s'étonna
de l'avoir trouvée ſi fiere :mais il efpera que s'il
pouvoit faire naître l'oc
cafion de lui offrir des
fecours confiderables , il
pourroit enfuite parler
de fon amour.
Il ufa de cent détours
polis & delicats pour
-faire connoître qu'il é--
Do MERCURE
toit liberal, & qu'il avoit
le moyen de l'être : mais
fitôt qu'il touchoit cette
corde, il voyoit redou--
bler les mépris de LuciTe ; & l'on lui eût. Tans
doute défendu la maifon , fila mere , que fon
procés tenoit fort au
cœur , & qui avoit déja
reçû des fervices de Damis , cuſt pu fe refoudre
à perdre un ami qui lui
étoit fi neceffaire.
Les choſes en étoient
GALANT:
là , lors qu'un des amis.
de Damis revint d'un.
voyage qu'il avoit fait
en Bretagne. Cet ami
lui ayant rendu viſite ,
il lui fit une ample confidence du malheureux
fuccés de fon avanture ,
& c'étoit la premiere
qu'il lui euft faite de cette espece ; car depuis dix
ans qu'ils étoient amis.
il l'importunoit fans.
ceffe des détails de fes.
bonnes fortunes. Au tri--
12 MERCURE
fte recit qu'il lui fit de là
maniereméprifantedont
Lucile l'avoit receu , aux
plaintes & aux ſoupirs
dont il accompagna ce
recit , l'ami lui répondit,,
pour toute confolation ::
Le Ciel fout loué ; je te fe--
licite d'avoir enfin rencon
tré la cruelle que tu attendois pour dire fage : fes
mépris l'avertiffent que tu
dt viens moins aimable.
Tu m'as promis de te
marier quandtu ne ferois
いき
GALANT. 13
plus bon qu'à cela , il eſt
temps d'y penfer ; on te
méprife, c'est le fignal de
la retraite , penfes -y feruufement.
A plufieurs plaifanteries pareilles , que Damis écouta avec douleur,
il ne put répondre que
par un foupir. Helas !
dit -il , je n'ai pourtant
encore que quarante ans,
Hé morbleu , reprit brufquement l'ami , un homme àla mode eft vieux à
14 MERCURE
₹
trente. Mais quittons cet
entretien , continua-t-il,
il n'eft pas agreable pour
toy. C'à , mon ami , il
s'agit de me rendre un
ſervice important. Tu
fçais qu'avant mon
voyage mon pere vouloit me marier à uneperfonne qui ne me convient point ; j'apprens à
mon retour que ma famille eft d'accord avec la
fienne : il faut que tu
m'aides à rompre ce mas
GALANT. I
riage ; & pour y parvenir , je fuis convenu avec
elle , qui a auſſi ſes raifons pour le rompre ,
qu'elle feindra d'avoir
de l'inclination pourtoy.
Ses parens font intereffez , ils te croyent trésriche; en un mot il faut
que tu fecondes nôtre
projet , & que tu viennes avec moy chez elle
dés aujourd'hui. Damis
convint de faire tout ce
qu'il faudroit pour fer-
16 MERCURE
vir ſon ami , dont le vrai
deffein étoit de marier
Damis à celle qu'on lui
vouloit donner. Elle avoit tout le merite poffible , & beaucoup d'inclination pour Damis
qu'elle avoit veu plufieurs fois. Laliaifon qui
fe forma entre Damis &
cette aimable perſonne ,
donna infenfiblement à
Damis beaucoup d'eſtime pour elle : mais il é
toit piqué au jeu pour
Luci,
GALANT. 17
Lucile. Unjour que fon
ami lui propofa trés ſerieuſement de penſer au
mariage , il lui répondit
qu'il ne defeſperoit
:
pas
encore de fe faire aimer
de Lucile mais que du
moins s'il ne reüffiffoit
pas auprés d'elle , il étoit
feur que perfonne n'y
reüffiroit. Oc'est trop fe
flater , lui dit fon ami ,
& je veux attaquer ta
vanité jufques dans fes
derniers retranchemens ,
Octobre 1712. B
18 MERCURE
en te faiſant voir que :
Lucilen'a de la fierté que
pour toy ; & la raiſon en
eft toute naturelle , c'eft
que de tous les amans
que je lui connois , tu es
le moins jeune, & qu'en,
fin, moncher ami, ileft
temps que tu te rendes
juſtice , puifque les Dames te la rendent.
que
Damis crut d'abord
fon ami plaifantoit.
Tout ce qu'il lui put dire
de Lucile lui parut in
& privebo
GALANT. 19
croyable ; il la voyoit
tous les jours , elle ne
recevoit perfonne chez
elle , ne fortoit que rarement & avec fa mere , qui l'accompagnoit
prefque toujours dans
fes follicitations. Enfin
il défia fon ami de lui
donner la moindre preuvé de tout ce qu'il lui
avançoit. Par exemple ,
lui difoit-il, je l'ai mife
à toute épreuve fur les
prefens , & il m'a été im
Bij
20 MERCURE
1
poſſible de lui faire ſeulement écouter mes offres. Je fuis ravi , répondit l'ami , d'avoir juftementoccafion de te convaincre fur cet article ;;
car je fuis le confident
d'un cavalier de qui elle
doit recevoir une bague
dés demain. Nous la vîmes enſemble hier, nous
la marchandons , & fitu
yeux venir avec moy
tantôt, je te la ferai voir.
Damis accepta le parti ;
GALANT.. 211
& fon ami , aprés lui
avoir fait examiner la
bague à loifir chez le
Joüailler ; lui dit en fortant, qu'apparemment ib
la verroit dans quelques
jours au doigt de Lucile , & que celui qui lui
en vouloit faire prefent
ne fe tenoit qu'à peu de
choſe.
ศ
Quelle fut la furpriſe
de Damis , dorfque dés
le lendemain il recon--
nut la bague au doigt de
22: MERCURE
Lucile ! Il en pâlit , ik
fut troublé mais il n'ofa
éclater ; car il avoit promis à fon ami une difcretion inviolable furi
les chofes qu'il lui confioit. Ilne put pourtant
s'empêcherde faire compliment à la mere fur la
beauté de la bague de fa
fille.
A quoy la mere ré--
pondit froidement , que
c'étoit uneancienne pier--
se à elle qu'elle avoit fait
GALANT. 232;
remonter. Cemenfonge
ne fit que confirmer les
foupçons de Damis , qui
fortit dans le moment,.,
pour aller témoigner à
fon ami combien il étoit
piqué : mais il n'eut de
lui,, pour toute confolation , que le confeil qu'ib
en avoit déja receu. Ma-.
rie-toy , lui dit- il , marie-toy au plus vîte , &
renonce de bonne grace.
à la vanité de donner de
Famour, puifque tu n'es
24 MERCURE
plus affez jeune même
pour faire accepter tes
prefens. Je ne fuis point
bien convaincu fur la
bague , répondit Damis ,
& il faut qu'il y ait là--
deffous quelque mal en--
tendu ; car , felon tout
ce qu'on m'a dit de Lucile ,& felon tout ce que
j'en ai vû , c'eſt la plus
vertueufe perfonne du
monde , & je l'ai bien
éprouvé par moy- même. Fort bien, repliqua
}
Tami,
GALANT. 23
T'ami , dans ta jeuneffe ,
lorfque quelques femmes avoient de la foibleffe pour toy , tu t'imaginois que toutes étoient foibles ; & tu vas
croire à prefent qu'elles
font toutes des femmes
fortes , parce qu'elles te
refifteront toutes. Cà,
mon ami , que diras- tu
fi dans un certain temps ,
que je prendrai pour
faire connoiffance avec
Lucile, je puis parvenir
Octob. 1712.
C
16 MERCURE
m'en faire aimer : Oh
pour lors , repliqua l'ami , je croirai que je ne
fois plus fait pour être
aimé. Damis donna un
mois detemps àfon ami:
mais en moins de quinze jours ilfut bien receu
dans la maifon, & ſevan
ta même à fon ami d'avoir déja fait quelques
progrés dans le cœur de
Lucile. Mais quel fut
l'étonnement & le dépit
de nôtre amant mépri-
GALANT
27
fe , quand l'autre lui affura ,
quelque temps a
prés , que Lucile lui avoit promis de ſe dérober de fa mere pour l'aller voir chez lui ! Il ne
put le croire d'abord :
mais fon ami l'ayant caché dans fon cabinet le
jour du rendez- vous , il
fut témoin de l'entrevue ; & la converfation
fut fi paffionnée , que
Damis ne fe poffedant
plus fortit brufqueCij
28 MERCURE
ment du cabinet. Lu
cile fe fauva dans la
chambre prochaine. L'ami parut fi irrité de cette
indifcretion , que Damis
lui en demanda pardon,
& comprit , pour la premiere fois defave, qu'i
Le pouvoit faire qu'ung
femme trés - fufceptible
d'amour pour un autre
eût du mépris pour lui.
Son ami profita de fon
dépit ; & pour le determinerà conclure fon
GALANT. 29
mariage, il lui declará
qu'il étoit marié lui- mêThe fecretement depuis
trois mois. Dés le lendemain , le contrát de
Damis étant figné , fon
ami voulut abfolument
lui donner à fouper chez
fuit Comme les nouveaux mariez étoient
prefts à le mettre à table , it leur dit que fa
femme vouloit eftre du
fouper. Quelle fut la furprife de Damis, quand il
C.iij
30 MERCURE
vit fortir d'un cabinet
Lucile avec fa mere ,
qui vinrent le plaiſanter furce qu'il avoit voulu fe faire aimer de la
femmede fon ami. Vous
ne ſcaviez pas , lui ditLucile, qu'en follicitant
nôtre procés vous rendiez fervice à vâtre ami;
en recompenfe il vous a
bien marié, & vous n'euffiez jamais pû vous y
refoudre , s'il ne vous eût
fait comprendre, par les
GALANT. .31
mépris affectez qu'il
m'a ordonné d'avoir
pour vous , qu'il faloit
en éviter de réels , que
vous euffiez peut - eftre
pû vous attirer dans
quelques années , yous
cuffiez arrendu plus long
tempsà vous marier. Tu
n'es plus étonné , lui dit
l'ami , ni du diamant , ni
du rendez-vous que je
donnai ici à mon époufe ? Apprens que le voyage que j'ai fait en Bre
C.iiij
32 MERCURE
tagne a donné occafionà
mon mariage; & quema
femme étant ' arrivée la
premiere à Paris , elle a
profité de cette avantu
re, pour te refoudre à ce
qu'elle fcavoit que je
fouhaitois fi fort , c'eft à.
dire à te voir marié auffi
heureuſement que je le
fuis.
nouvelle.
Le Mariage par dépit.
UNhomme de condition , entre deux
âges , homme d'un cſOctob. 1712. A ij
4 MERCURE
prit enjoüé , mais un peu
vain , avoit été fi heureux dans fes amours
jufqu'àl'âge de quarante
ans , qu'il s'imaginoit
devoir l'être encore à
foixante. Il étoit garçon,
& difoit quelquefois , en
plaifantant , qu'il fe marieroit quand il auroit
enfin trouvé une cruela
le ; car pour lors , diſoitil , je commencerai à juger par fes mépris que
je ne fuis plus affez jeu-
GALANT 5
ne pour briller dans la
galanterie : & c'eft alors
qu'un homme fait comme moy doit penſer au
mariage.
Cet homme, que nous
appellerons Damis , vir
chez un Preſident , qu'il
alloit folliciter , une jeune & belle perfonne avec
fa mere ; elles follicitoient auffi de leur côté.
Appellons cette jeune
perfonne Lucile.
Damis fut fi frapé de
A iij
6 MERCURE
la beauté de Lucile , qu'il
ne voulut point faire ſa
follicitation ce jour-là ,
pour avoir occafion de
revoir le lendemain cette
beauté , parce qu'il entendit dire à fa mere
qu'elle reviendroit lę
lendemain aporter quelques papiers qu'elle avoit oubliez ce jour- là.
Le lendemain Damiş
Fut affez heureux pour
retrouver Lucile & fa
mere chez le Prefident ,,
GALANT 7
qui revint fort tard du
Palais , enforte qu'il eut
tout le loifir , en l'attendant , de lier converfation avec la mere , que
l'envie de parler de fon
procés rendit fort acceffible. Il fçut qu'elle étoit
Bretonne , & qu'elle
pourfuivoit à Paris une
affaire où il s'agiffoit de
tout fon bien. Il faifit
l'occafion , il offre de la
protection & des amis ,
que la mere eût accepté
Aiiij
8 MERCURE
d'abord : mais Lucile refufoit tout avec une po
liteffe fi froide , que Damis defefpera de pouvoir
jamais s'en faire écouter ;
& comme il n'étoit pas.
d'humeur à foûpirer en
vain , il refolut d'en demeurer là : mais fa refo
lution ne l'empêcha pas
de s'informer plus à fond
qui elles étoient. En fortant il apprit de leur laquais leur nom, leur famille, leur logis, & leurs
و .GALANT
, &
moyens. Quand il fçut
que Lucile avoit à peine
de quoy fubfifter
qu'elle étoit logée tréspetitement , il s'étonna
de l'avoir trouvée ſi fiere :mais il efpera que s'il
pouvoit faire naître l'oc
cafion de lui offrir des
fecours confiderables , il
pourroit enfuite parler
de fon amour.
Il ufa de cent détours
polis & delicats pour
-faire connoître qu'il é--
Do MERCURE
toit liberal, & qu'il avoit
le moyen de l'être : mais
fitôt qu'il touchoit cette
corde, il voyoit redou--
bler les mépris de LuciTe ; & l'on lui eût. Tans
doute défendu la maifon , fila mere , que fon
procés tenoit fort au
cœur , & qui avoit déja
reçû des fervices de Damis , cuſt pu fe refoudre
à perdre un ami qui lui
étoit fi neceffaire.
Les choſes en étoient
GALANT:
là , lors qu'un des amis.
de Damis revint d'un.
voyage qu'il avoit fait
en Bretagne. Cet ami
lui ayant rendu viſite ,
il lui fit une ample confidence du malheureux
fuccés de fon avanture ,
& c'étoit la premiere
qu'il lui euft faite de cette espece ; car depuis dix
ans qu'ils étoient amis.
il l'importunoit fans.
ceffe des détails de fes.
bonnes fortunes. Au tri--
12 MERCURE
fte recit qu'il lui fit de là
maniereméprifantedont
Lucile l'avoit receu , aux
plaintes & aux ſoupirs
dont il accompagna ce
recit , l'ami lui répondit,,
pour toute confolation ::
Le Ciel fout loué ; je te fe--
licite d'avoir enfin rencon
tré la cruelle que tu attendois pour dire fage : fes
mépris l'avertiffent que tu
dt viens moins aimable.
Tu m'as promis de te
marier quandtu ne ferois
いき
GALANT. 13
plus bon qu'à cela , il eſt
temps d'y penfer ; on te
méprife, c'est le fignal de
la retraite , penfes -y feruufement.
A plufieurs plaifanteries pareilles , que Damis écouta avec douleur,
il ne put répondre que
par un foupir. Helas !
dit -il , je n'ai pourtant
encore que quarante ans,
Hé morbleu , reprit brufquement l'ami , un homme àla mode eft vieux à
14 MERCURE
₹
trente. Mais quittons cet
entretien , continua-t-il,
il n'eft pas agreable pour
toy. C'à , mon ami , il
s'agit de me rendre un
ſervice important. Tu
fçais qu'avant mon
voyage mon pere vouloit me marier à uneperfonne qui ne me convient point ; j'apprens à
mon retour que ma famille eft d'accord avec la
fienne : il faut que tu
m'aides à rompre ce mas
GALANT. I
riage ; & pour y parvenir , je fuis convenu avec
elle , qui a auſſi ſes raifons pour le rompre ,
qu'elle feindra d'avoir
de l'inclination pourtoy.
Ses parens font intereffez , ils te croyent trésriche; en un mot il faut
que tu fecondes nôtre
projet , & que tu viennes avec moy chez elle
dés aujourd'hui. Damis
convint de faire tout ce
qu'il faudroit pour fer-
16 MERCURE
vir ſon ami , dont le vrai
deffein étoit de marier
Damis à celle qu'on lui
vouloit donner. Elle avoit tout le merite poffible , & beaucoup d'inclination pour Damis
qu'elle avoit veu plufieurs fois. Laliaifon qui
fe forma entre Damis &
cette aimable perſonne ,
donna infenfiblement à
Damis beaucoup d'eſtime pour elle : mais il é
toit piqué au jeu pour
Luci,
GALANT. 17
Lucile. Unjour que fon
ami lui propofa trés ſerieuſement de penſer au
mariage , il lui répondit
qu'il ne defeſperoit
:
pas
encore de fe faire aimer
de Lucile mais que du
moins s'il ne reüffiffoit
pas auprés d'elle , il étoit
feur que perfonne n'y
reüffiroit. Oc'est trop fe
flater , lui dit fon ami ,
& je veux attaquer ta
vanité jufques dans fes
derniers retranchemens ,
Octobre 1712. B
18 MERCURE
en te faiſant voir que :
Lucilen'a de la fierté que
pour toy ; & la raiſon en
eft toute naturelle , c'eft
que de tous les amans
que je lui connois , tu es
le moins jeune, & qu'en,
fin, moncher ami, ileft
temps que tu te rendes
juſtice , puifque les Dames te la rendent.
que
Damis crut d'abord
fon ami plaifantoit.
Tout ce qu'il lui put dire
de Lucile lui parut in
& privebo
GALANT. 19
croyable ; il la voyoit
tous les jours , elle ne
recevoit perfonne chez
elle , ne fortoit que rarement & avec fa mere , qui l'accompagnoit
prefque toujours dans
fes follicitations. Enfin
il défia fon ami de lui
donner la moindre preuvé de tout ce qu'il lui
avançoit. Par exemple ,
lui difoit-il, je l'ai mife
à toute épreuve fur les
prefens , & il m'a été im
Bij
20 MERCURE
1
poſſible de lui faire ſeulement écouter mes offres. Je fuis ravi , répondit l'ami , d'avoir juftementoccafion de te convaincre fur cet article ;;
car je fuis le confident
d'un cavalier de qui elle
doit recevoir une bague
dés demain. Nous la vîmes enſemble hier, nous
la marchandons , & fitu
yeux venir avec moy
tantôt, je te la ferai voir.
Damis accepta le parti ;
GALANT.. 211
& fon ami , aprés lui
avoir fait examiner la
bague à loifir chez le
Joüailler ; lui dit en fortant, qu'apparemment ib
la verroit dans quelques
jours au doigt de Lucile , & que celui qui lui
en vouloit faire prefent
ne fe tenoit qu'à peu de
choſe.
ศ
Quelle fut la furpriſe
de Damis , dorfque dés
le lendemain il recon--
nut la bague au doigt de
22: MERCURE
Lucile ! Il en pâlit , ik
fut troublé mais il n'ofa
éclater ; car il avoit promis à fon ami une difcretion inviolable furi
les chofes qu'il lui confioit. Ilne put pourtant
s'empêcherde faire compliment à la mere fur la
beauté de la bague de fa
fille.
A quoy la mere ré--
pondit froidement , que
c'étoit uneancienne pier--
se à elle qu'elle avoit fait
GALANT. 232;
remonter. Cemenfonge
ne fit que confirmer les
foupçons de Damis , qui
fortit dans le moment,.,
pour aller témoigner à
fon ami combien il étoit
piqué : mais il n'eut de
lui,, pour toute confolation , que le confeil qu'ib
en avoit déja receu. Ma-.
rie-toy , lui dit- il , marie-toy au plus vîte , &
renonce de bonne grace.
à la vanité de donner de
Famour, puifque tu n'es
24 MERCURE
plus affez jeune même
pour faire accepter tes
prefens. Je ne fuis point
bien convaincu fur la
bague , répondit Damis ,
& il faut qu'il y ait là--
deffous quelque mal en--
tendu ; car , felon tout
ce qu'on m'a dit de Lucile ,& felon tout ce que
j'en ai vû , c'eſt la plus
vertueufe perfonne du
monde , & je l'ai bien
éprouvé par moy- même. Fort bien, repliqua
}
Tami,
GALANT. 23
T'ami , dans ta jeuneffe ,
lorfque quelques femmes avoient de la foibleffe pour toy , tu t'imaginois que toutes étoient foibles ; & tu vas
croire à prefent qu'elles
font toutes des femmes
fortes , parce qu'elles te
refifteront toutes. Cà,
mon ami , que diras- tu
fi dans un certain temps ,
que je prendrai pour
faire connoiffance avec
Lucile, je puis parvenir
Octob. 1712.
C
16 MERCURE
m'en faire aimer : Oh
pour lors , repliqua l'ami , je croirai que je ne
fois plus fait pour être
aimé. Damis donna un
mois detemps àfon ami:
mais en moins de quinze jours ilfut bien receu
dans la maifon, & ſevan
ta même à fon ami d'avoir déja fait quelques
progrés dans le cœur de
Lucile. Mais quel fut
l'étonnement & le dépit
de nôtre amant mépri-
GALANT
27
fe , quand l'autre lui affura ,
quelque temps a
prés , que Lucile lui avoit promis de ſe dérober de fa mere pour l'aller voir chez lui ! Il ne
put le croire d'abord :
mais fon ami l'ayant caché dans fon cabinet le
jour du rendez- vous , il
fut témoin de l'entrevue ; & la converfation
fut fi paffionnée , que
Damis ne fe poffedant
plus fortit brufqueCij
28 MERCURE
ment du cabinet. Lu
cile fe fauva dans la
chambre prochaine. L'ami parut fi irrité de cette
indifcretion , que Damis
lui en demanda pardon,
& comprit , pour la premiere fois defave, qu'i
Le pouvoit faire qu'ung
femme trés - fufceptible
d'amour pour un autre
eût du mépris pour lui.
Son ami profita de fon
dépit ; & pour le determinerà conclure fon
GALANT. 29
mariage, il lui declará
qu'il étoit marié lui- mêThe fecretement depuis
trois mois. Dés le lendemain , le contrát de
Damis étant figné , fon
ami voulut abfolument
lui donner à fouper chez
fuit Comme les nouveaux mariez étoient
prefts à le mettre à table , it leur dit que fa
femme vouloit eftre du
fouper. Quelle fut la furprife de Damis, quand il
C.iij
30 MERCURE
vit fortir d'un cabinet
Lucile avec fa mere ,
qui vinrent le plaiſanter furce qu'il avoit voulu fe faire aimer de la
femmede fon ami. Vous
ne ſcaviez pas , lui ditLucile, qu'en follicitant
nôtre procés vous rendiez fervice à vâtre ami;
en recompenfe il vous a
bien marié, & vous n'euffiez jamais pû vous y
refoudre , s'il ne vous eût
fait comprendre, par les
GALANT. .31
mépris affectez qu'il
m'a ordonné d'avoir
pour vous , qu'il faloit
en éviter de réels , que
vous euffiez peut - eftre
pû vous attirer dans
quelques années , yous
cuffiez arrendu plus long
tempsà vous marier. Tu
n'es plus étonné , lui dit
l'ami , ni du diamant , ni
du rendez-vous que je
donnai ici à mon époufe ? Apprens que le voyage que j'ai fait en Bre
C.iiij
32 MERCURE
tagne a donné occafionà
mon mariage; & quema
femme étant ' arrivée la
premiere à Paris , elle a
profité de cette avantu
re, pour te refoudre à ce
qu'elle fcavoit que je
fouhaitois fi fort , c'eft à.
dire à te voir marié auffi
heureuſement que je le
fuis.
Fermer
Résumé : AVANTURE nouvelle. Le Mariage par dépit.
Le texte raconte l'histoire de Damis, un homme d'une quarantaine d'années, vaniteux et jouisseur, qui souhaite se marier avec une femme capable de le mépriser. Il rencontre Lucile, une jeune femme belle et fière, lors d'une sollicitation chez un président. Damis est immédiatement séduit par Lucile mais se heurte à son mépris. Malgré ses efforts pour l'aider dans ses démarches judiciaires, Lucile reste froide et distante. Damis apprend qu'elle vit dans des conditions modestes, ce qui le surprend mais lui donne espoir de la séduire par des offres généreuses. Un ami de Damis, de retour de Bretagne, lui conseille de se marier après avoir entendu les mésaventures de Damis avec Lucile. Cet ami organise une rencontre avec une jeune femme qui accepte de feindre de l'incliner pour Damis afin de rompre un mariage arrangé. Damis, bien que toujours attiré par Lucile, commence à apprécier cette nouvelle femme. Son ami lui révèle que Lucile n'a de la fierté que pour lui et qu'elle est susceptible d'accepter les avances d'un autre homme. Damis, incrédule, défie son ami de prouver ses dires. L'ami lui montre une bague destinée à Lucile, que Damis reconnaît le lendemain au doigt de Lucile. La mère de Lucile explique que la bague est une ancienne pièce remontée. Damis est troublé mais garde le secret. Son ami lui conseille de se marier rapidement. Damis, toujours sceptique, donne un mois à son ami pour tenter sa chance avec Lucile. L'ami réussit rapidement à gagner les faveurs de Lucile, ce qui plonge Damis dans le désespoir. Finalement, Damis assiste à une rencontre secrète entre Lucile et son ami, confirmant ses soupçons. L'ami révèle alors qu'il est secrètement marié à Lucile depuis trois mois. Le lendemain, Damis signe son contrat de mariage avec la jeune femme que son ami lui avait présentée. Lors du dîner de noces, Damis découvre que Lucile et sa mère sont présentes, révélant que tout avait été orchestré pour le pousser à se marier.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3311
p. 33-56
DIVERTISSEMENT donné depuis peu à une noce d'un Officier general. Les paroles sont de M. P... & mises en musique par M. de la E.....
Début :
SCENE 1. BELONNE, suivie des Guerrier, & L'HYMEN accompagné [...]
Mots clefs :
Spectacles et divertissements, Noces, Musique, Belonne, Hymen, Amour, Fureur, Plaisir, Douceur, Destin, Didascalie, Soleil, Heures, Ballet, Étourdis, Choeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DIVERTISSEMENT donné depuis peu à une noce d'un Officier general. Les paroles sont de M. P... & mises en musique par M. de la E.....
DIVERTISSEMENT
donné depuis peu à une node
d'un Officier general.
Les paroles font de M. P...
mifes en mufique par M.
de la E.......
SCENE L
BELONNE , fuivie des:
Guerriers & L'HYMEN
acccompagné des Amours:
O
BELONNE..
Ui rend l'Hymenfi
teméraire ?
H vient mêler aux cris de
341 MERCURE
guerre & de fureur
De fes chants amoureux:
l'importune langueur.
Ne craint-il point de me
déplaire ?
L'HYMEN.
Sima douceur déplaît à Belonne en colere ,
Ses fureurs ne plaifent gueress
Aux paifibles Amours, I
Quiviennent pour toujours
Diffipertes horreurs par des
chants d'allegreffe.
BELONNE.
Nefçais- tu pas que la fierté
D'une impitoyable Déeſſe
GALANT. 35%
S'irrite par la tendreffe ?
Je fens déja mon cœur de
colere agité :
Mais je fais grace à ta temerité
En faveur de ta foibleffe.
L'HYMEN.
L'Hymen & les Amours
Sont plus forts qu'on ne
penſe ;
Uneheureufe alliance.
Vient d'unir pour toûjours
L'Hymen & les Amours.
Er la Difcorde a bien peu
de puiffance
Lorfque l'on voit d'intelli
gence
MERCURE
L'Hymen & les Amours:
L'HYMEN aux Amours.
Invoquonsle Deftin, lui feul
par fa prefence
Peut de Belonne arrêter la
puiffance.
BELONNE.
Guerriers,par vos fieres cla
meurs:
Venez au Deftin même inſpirer mes fureurs.
CHOEURS des Guerriers »
accompagnez de trompettes.
Deftin , foyez inexorable ,
Que la guerre dure à jamais.
GALANT. 37
CHOEURS des Amours
accompagnez de Autes
douces..
Deltin , ſoyez- nous favorable ,
LHymenvous demande la
paix.
SCENE 11.
LE DESTIN.
JE fais le malheur extrême
De'a plûpart des h'ima'ns :
Mais leurbonheur fupr ne
Eft auffi dans mes mains.
38 MERCURE
Pour les punir je defole la
terre
Par Belonne & par ſon tonnerre ;
Et quand je veux leur donner d'heureux jours ,
J'éteins le flambeau de la
guerre
Par le flambeau des Amours.
Al'arrêt du Deftin que Belonne obeiffe ,
Et qu'Hymen à jamais de
ces lieux la banniſſe.
BELONNE.
Si tout languit dans un pròfond repos,
1
GALANT. 3.9
Que deviendra la valeur
des Heros?
LE DESTIN avec un accompagnement.
La valeur des Heros triomphera du vice ,
La force des Guerriers fervira deformais
Afaire trembler l'injuſtice ,
La force des Guerriers fervira deformais
A maintenir la juftice &
la paix.
LE DESTIN feul.
Fuis donc , va porter la
guerre
Et les horreurs du trépas
40 MERCURE
En quelque coin de la terre
Que le Soleil n'éclaire pas.
Belonne les Guerriers
prennent lafuite, & le Deftin ordonne aux peuples d'invoquer le Soleil, & de de
mander l'abondance lebon.
heur que la guerre avoit in
terrompus.
SCENE IH
LE DESTIN,
APrés avoir chaffé Belonne ,
Peuples , le Deftin vous orསྙབག བརྡ ལྟ D'a-
GALANT. 41
D'avoir recours au Dieuqui
doircombler nos vœux;
C'eſt le Soleil , dont la prèfence
Peut feule conferver dans
ces climats heureux
L'ordre, le calme & l'abon2 dance i
CeDieuquiparfa prudense
Sçait moderer la courfe en
parcourant les airs ;
• CeDieu quipar luiſeulfçait
regler fa puiffance,
Merite feul auffi de regler
2715 Funivers. e
* Le Deftin rentre dans-la
Grotte profonde d'où il étoit Octobre 17125 D
42 MERCURE
forti, & on voit paroître les
Soleil accompagné des Heures.
SCENE IV.
LE SOLEIL & LES
HEURES.
TAnt que le demon de
la guerre
Par fes fureurs a defolé la
terre ,
Le Deſtin a permis que le
demon des airs ,
Le cruel Aquilonfit regner
les hyvers
GALANT.
Dans l'excés de fa rage
Ila voulu confondre les faifons ,
Renverfer les moiffons.
Enfin j'ai diffipé l'orage ,
Jeramene en ces lieux,pour
combler vos defirs
Et l'abondance & les plaifirs.
Une NYMPHE.
Sans l'abondance
Tous les plaiſirs font languiffans,
2.1
On languiroit dans l'abondance
Sans les plaifirs & les jeux
innocens.
Dij
44 MERCURE.
Une autre NYMPHE
Le Soleil qui donne
Une riche autonne
Donne auffi de doux printemps ;.
La même ardeur qui rend
nos moiffons abondantes ,
Parent nos champs.
De mille fleurs naiffantes
Qui charment les fens.
LE SOLEIL parlant
aux Heures.
Vous qui fuivez les loix que
j'ai ſçû vous preſcrire ,
Vous , Heures , dont les pas.
égaux
GALANT.
Marquent mesglorieux tra
vaux ,
Faites qu'on admire
Jufques dans vos jeux
Cet ordre merveilleux
Que ma juſteſſe inſpire.
DIVERTISSEMENT
des Heures..
Les douze Heures forment
une entrée de Baller , fur plufieurs airs dont la méfure &
les chauts imitent au naturel
toutes les differentes manieres
dont les Horloges & les Pendules fonuent les Heures.
464 MERGURE
Toute la Scene ſuivante~
marque la jufteffe des heures ,
&l'égalité du cours du So--
leil.
SCENE V..
Une des HEURES
QUel bruit nouveau ſe
fait entendre ?
Ce font Une autre HEURE..
les Plaifirs turbu
lens
,
Qui malgré nous viennent
ici fe rendre
Leurs chants impetueux
GALANT 47
leurs tranfports violens
Vont troubler nos jeux innocens.
Entrée de Plaifirs turbulens.
L'ETOURDI
Nous cherchions en ces
lieux une Fête éclatante.
Mais rien n'y flate nôtre attente.
Quelle tranquilité le cal
bat me regne icis , wing
Eft- ce done ainfi 260231
Qu'un divertiffement s'aps prête ?
Le defardre, le bruit , le
trouble & le fracas
Nefont-ils pasbenq-294
48 MERCURE
Les charmes d'une Fête?
L'ordre pour nous n'apomt
d'appas.
Quittez , Heures , quittez
l'importune jufteffe ,
Et n'exprimez que la vîteffe :
Du temps , dont vous marquez les pas.
Une des Heures tranquilles.
chante ce qui fuit , accompa
gnée d'une fymphonie douce.
Les pas des Heures char
TODA antes nuo
I
mantes
Ne font jamais affez lents.
Unpetit Chœur d'Heures.
reprend.
Les pas des Heures charmantes Ne
GALANT. 49
Nefont jamais affez lents.
L'ETOURDI.
Les Heures font toûjours
trop lentes
Pour les plaiſirs impatiens.
Courons , agitons- nous , le
repos nous ennuye.
LES ETOURDIS.
Courons , agitons-nous , le
repos nous ennuye ,
Brufquons le temps, paffons
la vie.
Une des HEURES tranquilles.
Vous cherchez à paffer la
vie ,
Octobre 1712.
E
SP%.
MERCURE
Et nous cherchons à la goûtter
La courfe du temps vous
ennuye
Vous voulez la precipiter,
Que ne pouvons nous l'ar
rêter ?
Vous cherchez à paffer la
vie ,
Et nous cherchons à la goû
ter..
L'ETOURDI.
Le temps qui fuit , & que
je fuis,
Tout rapide qu'il eft, m'ennuye & minquieter,
Toûjours je le regrette ,
GALANT.
ST
Jamais je n'en joüis.
Une des HEURES tranquilles.
Sans regret. du paffé , la
tranquille innocence
Joüit d'unjour quicontente
fes vœux,
Elle attend fans impatience
Des jours encore plus heu
reux.
L'ETOURDI.
Suivons le temps &ſa vìteffe extrême ,
Il faut courir auffi vîte que
lui ,
s'é¿ ·
S'agiter , s'étourdir , &s'é
viter foy- même
Eij
MERCURE
Pour éviter l'ennui.
L'ETOURDI.
Tout eft chagrin dans la
30་ ིན་ vie.
Une des HEURES tran...
quilles.
Tout eft plaifir dans la vie.
? L'ETOURDI.
1:20
Tout eſt chagrin dans la
vie :
Mais ce qui t tient lieu de
plaifirs ,
C'eft de voler de defirs en
defirs.
Hors l'inconftance tout en
nuye.
GALANT. 53
DUO.
L'ETOURDI.
Tout eft chagrin dans la
.niv
vie.
L'HEURE tranquille.
Tout eft plaifir dans la vie.
L'HEURE tranquille ſeule.
Quand on fçait avec peu
contenter fon envie ,
Lorique des tranquiles plaifirs
L'innocence nous defennuye,
Tout eft plaifir dans la vie.
L'ETOURDI.
Tout eft chagrin.
E iij
$4
MERCURE
L'HEURE
Tout eft plaifir.
TOUS DEUX enfemble.
Tout eft chagrin dans la
vie.
Tout eft plaifir dans la vie,
DIVERTISSEMENT
des Plaiſirs innocens
& des Heures.
Unpetit Chœur formé par
les Heures reprend les paroles.
dis Duo.
Tout eft plaifir.....
GALANT. 55
UnPlaifir innocent chante
ce qui fuit.
Tout eft plaifir dans la vie ,
Qui fçait dans un heureux
féjour
Profiter d'un beau jour ,
Jamais ne s'ennuye.
Le chant des oifeaux ,
Le murmure des eaux
Une fleur fraîchement . .
cueillie ,
Touteft plaifir dans la vie.
On finit par un Chaur
d'Ecos , qui repetent en differentes manieres les paroles
fuivantes.
Tout eft plaifir dans la vie ;
E
iiij
56 MERCURE
Quand on s'eft fait un fort
au-deffus de l'envie ;
Quand on fçait mêler à
propos
Aux travaux glorieux les
charmes du repos ,
Tout eft plaifir dans la vie.
CHOEUR.
Faifons redire auxEchos :
Tout eft plaifir dans la vie
donné depuis peu à une node
d'un Officier general.
Les paroles font de M. P...
mifes en mufique par M.
de la E.......
SCENE L
BELONNE , fuivie des:
Guerriers & L'HYMEN
acccompagné des Amours:
O
BELONNE..
Ui rend l'Hymenfi
teméraire ?
H vient mêler aux cris de
341 MERCURE
guerre & de fureur
De fes chants amoureux:
l'importune langueur.
Ne craint-il point de me
déplaire ?
L'HYMEN.
Sima douceur déplaît à Belonne en colere ,
Ses fureurs ne plaifent gueress
Aux paifibles Amours, I
Quiviennent pour toujours
Diffipertes horreurs par des
chants d'allegreffe.
BELONNE.
Nefçais- tu pas que la fierté
D'une impitoyable Déeſſe
GALANT. 35%
S'irrite par la tendreffe ?
Je fens déja mon cœur de
colere agité :
Mais je fais grace à ta temerité
En faveur de ta foibleffe.
L'HYMEN.
L'Hymen & les Amours
Sont plus forts qu'on ne
penſe ;
Uneheureufe alliance.
Vient d'unir pour toûjours
L'Hymen & les Amours.
Er la Difcorde a bien peu
de puiffance
Lorfque l'on voit d'intelli
gence
MERCURE
L'Hymen & les Amours:
L'HYMEN aux Amours.
Invoquonsle Deftin, lui feul
par fa prefence
Peut de Belonne arrêter la
puiffance.
BELONNE.
Guerriers,par vos fieres cla
meurs:
Venez au Deftin même inſpirer mes fureurs.
CHOEURS des Guerriers »
accompagnez de trompettes.
Deftin , foyez inexorable ,
Que la guerre dure à jamais.
GALANT. 37
CHOEURS des Amours
accompagnez de Autes
douces..
Deltin , ſoyez- nous favorable ,
LHymenvous demande la
paix.
SCENE 11.
LE DESTIN.
JE fais le malheur extrême
De'a plûpart des h'ima'ns :
Mais leurbonheur fupr ne
Eft auffi dans mes mains.
38 MERCURE
Pour les punir je defole la
terre
Par Belonne & par ſon tonnerre ;
Et quand je veux leur donner d'heureux jours ,
J'éteins le flambeau de la
guerre
Par le flambeau des Amours.
Al'arrêt du Deftin que Belonne obeiffe ,
Et qu'Hymen à jamais de
ces lieux la banniſſe.
BELONNE.
Si tout languit dans un pròfond repos,
1
GALANT. 3.9
Que deviendra la valeur
des Heros?
LE DESTIN avec un accompagnement.
La valeur des Heros triomphera du vice ,
La force des Guerriers fervira deformais
Afaire trembler l'injuſtice ,
La force des Guerriers fervira deformais
A maintenir la juftice &
la paix.
LE DESTIN feul.
Fuis donc , va porter la
guerre
Et les horreurs du trépas
40 MERCURE
En quelque coin de la terre
Que le Soleil n'éclaire pas.
Belonne les Guerriers
prennent lafuite, & le Deftin ordonne aux peuples d'invoquer le Soleil, & de de
mander l'abondance lebon.
heur que la guerre avoit in
terrompus.
SCENE IH
LE DESTIN,
APrés avoir chaffé Belonne ,
Peuples , le Deftin vous orསྙབག བརྡ ལྟ D'a-
GALANT. 41
D'avoir recours au Dieuqui
doircombler nos vœux;
C'eſt le Soleil , dont la prèfence
Peut feule conferver dans
ces climats heureux
L'ordre, le calme & l'abon2 dance i
CeDieuquiparfa prudense
Sçait moderer la courfe en
parcourant les airs ;
• CeDieu quipar luiſeulfçait
regler fa puiffance,
Merite feul auffi de regler
2715 Funivers. e
* Le Deftin rentre dans-la
Grotte profonde d'où il étoit Octobre 17125 D
42 MERCURE
forti, & on voit paroître les
Soleil accompagné des Heures.
SCENE IV.
LE SOLEIL & LES
HEURES.
TAnt que le demon de
la guerre
Par fes fureurs a defolé la
terre ,
Le Deſtin a permis que le
demon des airs ,
Le cruel Aquilonfit regner
les hyvers
GALANT.
Dans l'excés de fa rage
Ila voulu confondre les faifons ,
Renverfer les moiffons.
Enfin j'ai diffipé l'orage ,
Jeramene en ces lieux,pour
combler vos defirs
Et l'abondance & les plaifirs.
Une NYMPHE.
Sans l'abondance
Tous les plaiſirs font languiffans,
2.1
On languiroit dans l'abondance
Sans les plaifirs & les jeux
innocens.
Dij
44 MERCURE.
Une autre NYMPHE
Le Soleil qui donne
Une riche autonne
Donne auffi de doux printemps ;.
La même ardeur qui rend
nos moiffons abondantes ,
Parent nos champs.
De mille fleurs naiffantes
Qui charment les fens.
LE SOLEIL parlant
aux Heures.
Vous qui fuivez les loix que
j'ai ſçû vous preſcrire ,
Vous , Heures , dont les pas.
égaux
GALANT.
Marquent mesglorieux tra
vaux ,
Faites qu'on admire
Jufques dans vos jeux
Cet ordre merveilleux
Que ma juſteſſe inſpire.
DIVERTISSEMENT
des Heures..
Les douze Heures forment
une entrée de Baller , fur plufieurs airs dont la méfure &
les chauts imitent au naturel
toutes les differentes manieres
dont les Horloges & les Pendules fonuent les Heures.
464 MERGURE
Toute la Scene ſuivante~
marque la jufteffe des heures ,
&l'égalité du cours du So--
leil.
SCENE V..
Une des HEURES
QUel bruit nouveau ſe
fait entendre ?
Ce font Une autre HEURE..
les Plaifirs turbu
lens
,
Qui malgré nous viennent
ici fe rendre
Leurs chants impetueux
GALANT 47
leurs tranfports violens
Vont troubler nos jeux innocens.
Entrée de Plaifirs turbulens.
L'ETOURDI
Nous cherchions en ces
lieux une Fête éclatante.
Mais rien n'y flate nôtre attente.
Quelle tranquilité le cal
bat me regne icis , wing
Eft- ce done ainfi 260231
Qu'un divertiffement s'aps prête ?
Le defardre, le bruit , le
trouble & le fracas
Nefont-ils pasbenq-294
48 MERCURE
Les charmes d'une Fête?
L'ordre pour nous n'apomt
d'appas.
Quittez , Heures , quittez
l'importune jufteffe ,
Et n'exprimez que la vîteffe :
Du temps , dont vous marquez les pas.
Une des Heures tranquilles.
chante ce qui fuit , accompa
gnée d'une fymphonie douce.
Les pas des Heures char
TODA antes nuo
I
mantes
Ne font jamais affez lents.
Unpetit Chœur d'Heures.
reprend.
Les pas des Heures charmantes Ne
GALANT. 49
Nefont jamais affez lents.
L'ETOURDI.
Les Heures font toûjours
trop lentes
Pour les plaiſirs impatiens.
Courons , agitons- nous , le
repos nous ennuye.
LES ETOURDIS.
Courons , agitons-nous , le
repos nous ennuye ,
Brufquons le temps, paffons
la vie.
Une des HEURES tranquilles.
Vous cherchez à paffer la
vie ,
Octobre 1712.
E
SP%.
MERCURE
Et nous cherchons à la goûtter
La courfe du temps vous
ennuye
Vous voulez la precipiter,
Que ne pouvons nous l'ar
rêter ?
Vous cherchez à paffer la
vie ,
Et nous cherchons à la goû
ter..
L'ETOURDI.
Le temps qui fuit , & que
je fuis,
Tout rapide qu'il eft, m'ennuye & minquieter,
Toûjours je le regrette ,
GALANT.
ST
Jamais je n'en joüis.
Une des HEURES tranquilles.
Sans regret. du paffé , la
tranquille innocence
Joüit d'unjour quicontente
fes vœux,
Elle attend fans impatience
Des jours encore plus heu
reux.
L'ETOURDI.
Suivons le temps &ſa vìteffe extrême ,
Il faut courir auffi vîte que
lui ,
s'é¿ ·
S'agiter , s'étourdir , &s'é
viter foy- même
Eij
MERCURE
Pour éviter l'ennui.
L'ETOURDI.
Tout eft chagrin dans la
30་ ིན་ vie.
Une des HEURES tran...
quilles.
Tout eft plaifir dans la vie.
? L'ETOURDI.
1:20
Tout eſt chagrin dans la
vie :
Mais ce qui t tient lieu de
plaifirs ,
C'eft de voler de defirs en
defirs.
Hors l'inconftance tout en
nuye.
GALANT. 53
DUO.
L'ETOURDI.
Tout eft chagrin dans la
.niv
vie.
L'HEURE tranquille.
Tout eft plaifir dans la vie.
L'HEURE tranquille ſeule.
Quand on fçait avec peu
contenter fon envie ,
Lorique des tranquiles plaifirs
L'innocence nous defennuye,
Tout eft plaifir dans la vie.
L'ETOURDI.
Tout eft chagrin.
E iij
$4
MERCURE
L'HEURE
Tout eft plaifir.
TOUS DEUX enfemble.
Tout eft chagrin dans la
vie.
Tout eft plaifir dans la vie,
DIVERTISSEMENT
des Plaiſirs innocens
& des Heures.
Unpetit Chœur formé par
les Heures reprend les paroles.
dis Duo.
Tout eft plaifir.....
GALANT. 55
UnPlaifir innocent chante
ce qui fuit.
Tout eft plaifir dans la vie ,
Qui fçait dans un heureux
féjour
Profiter d'un beau jour ,
Jamais ne s'ennuye.
Le chant des oifeaux ,
Le murmure des eaux
Une fleur fraîchement . .
cueillie ,
Touteft plaifir dans la vie.
On finit par un Chaur
d'Ecos , qui repetent en differentes manieres les paroles
fuivantes.
Tout eft plaifir dans la vie ;
E
iiij
56 MERCURE
Quand on s'eft fait un fort
au-deffus de l'envie ;
Quand on fçait mêler à
propos
Aux travaux glorieux les
charmes du repos ,
Tout eft plaifir dans la vie.
CHOEUR.
Faifons redire auxEchos :
Tout eft plaifir dans la vie
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Résumé : DIVERTISSEMENT donné depuis peu à une noce d'un Officier general. Les paroles sont de M. P... & mises en musique par M. de la E.....
Un divertissement récent a été organisé en l'honneur d'un officier général. La scène s'ouvre sur Belonne, déesse de la guerre, accompagnée de guerriers, et l'Hymen, dieu du mariage, entouré des Amours. Belonne s'interroge sur l'audace de l'Hymen à mêler les chants amoureux aux cris de guerre. L'Hymen répond que les Amours et lui sont plus puissants que les fureurs de Belonne. Le Destin intervient alors, expliquant qu'il peut à la fois causer le malheur et le bonheur des hommes. Il ordonne à Belonne de porter la guerre ailleurs et aux peuples d'invoquer le Soleil pour l'abondance et le bonheur. Le Soleil apparaît ensuite, accompagné des Heures, et explique qu'il a dissipé les fureurs de la guerre pour apporter l'abondance et les plaisirs. Une nymphe souligne que l'abondance sans plaisirs est languissante. Le Soleil et les Heures célèbrent l'ordre et la justice, illustrés par une danse des Heures. Des plaisirs turbulents perturbent ensuite la scène, cherchant une fête plus animée. Les Heures tranquilles chantent la beauté de leur rythme régulier, tandis que les étourdis expriment leur ennui face au repos et leur désir de précipiter le temps. Les Heures et les étourdis débattent sur la nature de la vie, les uns trouvant tout chagrin, les autres tout plaisir. Le divertissement se conclut par un chœur affirmant que la vie est pleine de plaisirs pour ceux qui savent en profiter.
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3312
p. 57-64
Extrait de plusieurs lettres du Camp devant le Quesnoy.
Début :
Le 29. Septembre M. le Maréchal de Villars fit attaquer [...]
Mots clefs :
Le Quesnoy, Maréchal de Villars, Camp, Attaque, Blessés, Malades
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texteReconnaissance textuelle : Extrait de plusieurs lettres du Camp devant le Quesnoy.
Extrait de plufieurs lettres du
camp devant le Quesnoy.
Le 29. Septembre M. le
Maréchal de Villars fit attaquer les deux lunettes ,
& les deux chemins couverts depuis la droite juf
qu'à la gauche ; il ſe ſervir
des troupes de la tranchée
commandées par le Marquis de Coigny Lieutenant general , par le Sieur
de Marnay Maréchal de
Camp, & par le sieur de
Boufflers de Remiencourt
7
38 MERCURE
!
Brigadier , & par celles qui
devoient être relevées, commandées par Milord Gal.
moy Lieutenant general ,
par le Sieur de Savines Maréchal de Camp , par le
Marquis de Maillebois Brigadier. Le Marquis de Coigny & le Sieur de Savine étoient à la droite avec huit
compagnies de grenadiers ;
le Marquis de Maillebois &
le Sieur deBoufflers étoient
à la gauche avec fix compagnies de grenadiers , & Mi
ford Galmoy & le Sieur de
Marnay au centre avec ſept
GALANT. 59
compagnies ils étoient
foûtenus par les piquets des
bataillons. Le Maréchal de
Villars avoit fon pofte en
tre la gauche & le centre ,
ayant avec lui les Sieurs de
Valory & de Valiere , plufieurs Ingenieurs & Officiers generaux , & plufieurs
perfonnes dediſtinction qui
étoient venues en qualitéde
volontaires. On tira une
bombe du centre , qui fervit de fignal. On fit joüer
fur le champ deux fourneaux , qui firent des merveilles , & enleverent plu-
60 MERCURE
fieurs ennemis , onentra de
tous côtez dans les ouvrages
& dans les deux chemins
couverts , tuant ou faifant
prifonnier tout ce qui s'y
rencontra d'ennemis , qui
firent peu de refiftance. Les
ennemis plierent d'abord à
la droite , & ne parurent
fur le rempart qu'aprés que
le logement fut achevé , ils
firent plus de refiftance à la
gauche , où étoit le Marquis de Maillebois , qui s'y
conduifit avec toute la valeur & la prudence poffible.
Onnefçauroit trop louer la
GALANT. 61
valeur des Officiers generaux , celle du Sieur Con.
tade Major general , & de
tous ceux qui fe font trouvez àl'action , dans laquelle
nous n'avons eu qu'un Capitaine de grenadiers de
Greder tué , & un de Piémont bleffé , dix ou douze
Subalternes tuez ou bleffez,
& un petit nombre de foldats. M.le Maréchal de Villars ne fe retira point que
les logemens ne fuffent
en fûreté ; il eut une manche de fa chemife emportée
d'un éclat de bombe. Sitôt
662 MERCURE
1
que les dehors du Quesnoy
furent pris , le Maréchal de
Villars fit dreffer des batteries fur le chemin couvert
pour battre en breche le
corps de la place , qui tirerent le 3. d'octobre avec
tant de fuccés , que le lendemain, à deux heures aprés
midi , peu s'en faloit que la
breche ne fût pratiquable ,
& que le pont fur le foffé ne
fût achevé. Les affiegez ,
qui ne pouvoient pas foûtenir un affaut à caufe du
grand nombre de troupes
qu'ils avoient perduës , bat-
GALANT. 63
tirent la chamade , & envoyerent des deputez pour
demander une capitulation
honorable. Le Maréchalde
Villars leur fit réponſe qu'il
le vouloit à difcretion , &
qu'on lui rendît, réponſei
dans une heure ; ce qui fut
exccuté. Il accorda enfuite
aux foldats leurs habits , &
aux Officiers leurs épées &
leurs équipages , & donna
congé à plufieurs Officiers
fur. leur parole pourl'eſpace
de fix mois , afin d'aller vaquer à leurs affaires.
Le même jour les batail-
64 MERCURE
lons des Gardes Françoiſes,
qui étoient de tranchée ,
prirentpoffeffion d'une porte. Le 5. la garniſon fortit
au nombre de quinze cens
hommes en état de porter
les armes , & environ cinq
cent bleffez ou malades.
camp devant le Quesnoy.
Le 29. Septembre M. le
Maréchal de Villars fit attaquer les deux lunettes ,
& les deux chemins couverts depuis la droite juf
qu'à la gauche ; il ſe ſervir
des troupes de la tranchée
commandées par le Marquis de Coigny Lieutenant general , par le Sieur
de Marnay Maréchal de
Camp, & par le sieur de
Boufflers de Remiencourt
7
38 MERCURE
!
Brigadier , & par celles qui
devoient être relevées, commandées par Milord Gal.
moy Lieutenant general ,
par le Sieur de Savines Maréchal de Camp , par le
Marquis de Maillebois Brigadier. Le Marquis de Coigny & le Sieur de Savine étoient à la droite avec huit
compagnies de grenadiers ;
le Marquis de Maillebois &
le Sieur deBoufflers étoient
à la gauche avec fix compagnies de grenadiers , & Mi
ford Galmoy & le Sieur de
Marnay au centre avec ſept
GALANT. 59
compagnies ils étoient
foûtenus par les piquets des
bataillons. Le Maréchal de
Villars avoit fon pofte en
tre la gauche & le centre ,
ayant avec lui les Sieurs de
Valory & de Valiere , plufieurs Ingenieurs & Officiers generaux , & plufieurs
perfonnes dediſtinction qui
étoient venues en qualitéde
volontaires. On tira une
bombe du centre , qui fervit de fignal. On fit joüer
fur le champ deux fourneaux , qui firent des merveilles , & enleverent plu-
60 MERCURE
fieurs ennemis , onentra de
tous côtez dans les ouvrages
& dans les deux chemins
couverts , tuant ou faifant
prifonnier tout ce qui s'y
rencontra d'ennemis , qui
firent peu de refiftance. Les
ennemis plierent d'abord à
la droite , & ne parurent
fur le rempart qu'aprés que
le logement fut achevé , ils
firent plus de refiftance à la
gauche , où étoit le Marquis de Maillebois , qui s'y
conduifit avec toute la valeur & la prudence poffible.
Onnefçauroit trop louer la
GALANT. 61
valeur des Officiers generaux , celle du Sieur Con.
tade Major general , & de
tous ceux qui fe font trouvez àl'action , dans laquelle
nous n'avons eu qu'un Capitaine de grenadiers de
Greder tué , & un de Piémont bleffé , dix ou douze
Subalternes tuez ou bleffez,
& un petit nombre de foldats. M.le Maréchal de Villars ne fe retira point que
les logemens ne fuffent
en fûreté ; il eut une manche de fa chemife emportée
d'un éclat de bombe. Sitôt
662 MERCURE
1
que les dehors du Quesnoy
furent pris , le Maréchal de
Villars fit dreffer des batteries fur le chemin couvert
pour battre en breche le
corps de la place , qui tirerent le 3. d'octobre avec
tant de fuccés , que le lendemain, à deux heures aprés
midi , peu s'en faloit que la
breche ne fût pratiquable ,
& que le pont fur le foffé ne
fût achevé. Les affiegez ,
qui ne pouvoient pas foûtenir un affaut à caufe du
grand nombre de troupes
qu'ils avoient perduës , bat-
GALANT. 63
tirent la chamade , & envoyerent des deputez pour
demander une capitulation
honorable. Le Maréchalde
Villars leur fit réponſe qu'il
le vouloit à difcretion , &
qu'on lui rendît, réponſei
dans une heure ; ce qui fut
exccuté. Il accorda enfuite
aux foldats leurs habits , &
aux Officiers leurs épées &
leurs équipages , & donna
congé à plufieurs Officiers
fur. leur parole pourl'eſpace
de fix mois , afin d'aller vaquer à leurs affaires.
Le même jour les batail-
64 MERCURE
lons des Gardes Françoiſes,
qui étoient de tranchée ,
prirentpoffeffion d'une porte. Le 5. la garniſon fortit
au nombre de quinze cens
hommes en état de porter
les armes , & environ cinq
cent bleffez ou malades.
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Résumé : Extrait de plusieurs lettres du Camp devant le Quesnoy.
Le 29 septembre, le Maréchal de Villars ordonna une attaque sur les ouvrages et chemins couverts autour du Quesnoy. Les troupes, dirigées par des officiers tels que le Marquis de Coigny, le Sieur de Marnay et le Sieur de Boufflers, étaient réparties en huit compagnies de grenadiers à droite, six à gauche et sept au centre. L'attaque débuta par le tir d'une bombe depuis le centre, causant des pertes significatives parmi les ennemis. Les troupes françaises pénétrèrent dans les ouvrages, tuant ou capturant les défenseurs. La résistance fut plus forte à gauche, où le Marquis de Maillebois se distingua. Les pertes françaises furent légères, avec un capitaine de grenadiers tué et quelques subalternes blessés. Le Maréchal de Villars, légèrement blessé, resta sur le terrain jusqu'à la sécurisation des logements. Le 3 octobre, les assiégés demandèrent une capitulation honorable, acceptée par Villars. Le 5 octobre, la garnison, composée de 1500 hommes valides et environ 500 blessés ou malades, quitta la place.
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3313
p. 64-70
Lettre de M. le Marquis de Brosse, écrite à... au sujet de la prise du Quesnoy.
Début :
Le Quesnoy s'est rendu trois heures aprés qu'il [...]
Mots clefs :
Préseau, Marquis de Brosses, Le Quesnoy, Prisonniers de guerre, Artillerie, Maréchal de Villars
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texteReconnaissance textuelle : Lettre de M. le Marquis de Brosse, écrite à... au sujet de la prise du Quesnoy.
Du camp de Prefau le 6.
Octobre.
Lettre de M. le Marquis de
Broffe , écrite à... au ſujet
de la prise du Quesnoy.
Le Quefnoy s'eft rendu
trois heures aprés qu'il a
batzu
8
GALANT. 65
battu la chamade. M. le
Maréchal de Villars , quife
trouva à la tranchée , parla
auxôtages avec une prefence d'efprit que peu degens
ont comme lui. Il fe dif
pofoit à faire donner l'affaut dans le moment qu'ils
fe rendirent. La breche n'étoit pas encore tout à fait
pratiquable , & le pont fur
le foffé alloit être achevé.
Nosgrenadiers, qui étoient
au nombre de trente - fix
compagnies , devoientfaire
Fattaque , foûtenuës par
douze bataillons , ceux de
Octobre 17.120 F
66 MERCURE
2
tranchée du jour precedent
n'ayant point été relevez.
Dans les grenadiers il y en
avoit dix de fupplément ,
qu'on avoit fait venir , du
nombre defquels étoient
ceux demon regiment. On.
les fit mettre tous fur le revers de la tranchée , dans,
la difpofition oùils devoient
faire l'attaque. Les ôtages.
demanderent à M. le Maréchal les honneurs de la
guerre , qui ne leur répondit jamais que , Prifonniers
dans de guerre, &une porte
une heure. Ils répondirent
GALANT 67
que la place n'étoit rien
moins qu'en cet état, &que
la façon dont ils s'étoient
défendus , jointe à 154. pieces d'artillerie , meritoit
qu'on les traitât differem.
ment de Douay. M. le Ma
réchal leur répondit , fans
hefiter, que cette même ar
tillerie étoit ce qui l'avoit
determiné à faire ce fiege ,
fans quoyil auroit fait celui
de Mons ; & illeur en lâcha
de cette nature beaucoup
d'autres trés à propos , &
avec une prefence d'efprit
merveilleufe...
Fij
68 MERCURE
On a trouvé dans la place
cent feize groffes pieces de
canon , beaucoup d'autres
moyennes & petites , quarante mortiers , cinq, cent
milliers de poudre , de
grands amas de boulets ,
de bombes , de grenades
grandes & petites , d'outils,
& de toutes fortes de próvifions , qu'on eftime en
tout plus de trois millions.
On a tranſporté une partie
de l'artillerie gagnée fur les.
ennemis devant Bouchain ,
pour en faire le fiege ; l'autre partie doit être conduite:
GALANT. öğ
.1
à Valenciennes. On a fait
venir deux mille bombes
d'Arras, pourfervir au ſiege
de Bouchain. Comme les
fafcines font fort rares aux
environs de cette place ,
M. le Maréchal de Villars
en a fait voiturer par les
caiffons & par tous les chariots : il a eu foin , pourfou
lager les troupes , de tirer
quarante bataillons des places voifines , qui n'ont point
fervi aux fieges de Douay
& du Quefnoy , pour faire
celui de Bouchain , auquel
M. le Marquis d'Alegre
70 MERCURE
commande , & en a envoyé
d'autres pour les remplacer. On affure que la gar
nifon n'eft compofée que
d'environ mille hommes
en quatre bataillons. L'ar
mée pendant le fiége de
meurera en ce camp , où
elle ne manquera pas de
fourrages , ayant été pour
vûe durant la campagne:
de toutes fortes de provi
frons.
Octobre.
Lettre de M. le Marquis de
Broffe , écrite à... au ſujet
de la prise du Quesnoy.
Le Quefnoy s'eft rendu
trois heures aprés qu'il a
batzu
8
GALANT. 65
battu la chamade. M. le
Maréchal de Villars , quife
trouva à la tranchée , parla
auxôtages avec une prefence d'efprit que peu degens
ont comme lui. Il fe dif
pofoit à faire donner l'affaut dans le moment qu'ils
fe rendirent. La breche n'étoit pas encore tout à fait
pratiquable , & le pont fur
le foffé alloit être achevé.
Nosgrenadiers, qui étoient
au nombre de trente - fix
compagnies , devoientfaire
Fattaque , foûtenuës par
douze bataillons , ceux de
Octobre 17.120 F
66 MERCURE
2
tranchée du jour precedent
n'ayant point été relevez.
Dans les grenadiers il y en
avoit dix de fupplément ,
qu'on avoit fait venir , du
nombre defquels étoient
ceux demon regiment. On.
les fit mettre tous fur le revers de la tranchée , dans,
la difpofition oùils devoient
faire l'attaque. Les ôtages.
demanderent à M. le Maréchal les honneurs de la
guerre , qui ne leur répondit jamais que , Prifonniers
dans de guerre, &une porte
une heure. Ils répondirent
GALANT 67
que la place n'étoit rien
moins qu'en cet état, &que
la façon dont ils s'étoient
défendus , jointe à 154. pieces d'artillerie , meritoit
qu'on les traitât differem.
ment de Douay. M. le Ma
réchal leur répondit , fans
hefiter, que cette même ar
tillerie étoit ce qui l'avoit
determiné à faire ce fiege ,
fans quoyil auroit fait celui
de Mons ; & illeur en lâcha
de cette nature beaucoup
d'autres trés à propos , &
avec une prefence d'efprit
merveilleufe...
Fij
68 MERCURE
On a trouvé dans la place
cent feize groffes pieces de
canon , beaucoup d'autres
moyennes & petites , quarante mortiers , cinq, cent
milliers de poudre , de
grands amas de boulets ,
de bombes , de grenades
grandes & petites , d'outils,
& de toutes fortes de próvifions , qu'on eftime en
tout plus de trois millions.
On a tranſporté une partie
de l'artillerie gagnée fur les.
ennemis devant Bouchain ,
pour en faire le fiege ; l'autre partie doit être conduite:
GALANT. öğ
.1
à Valenciennes. On a fait
venir deux mille bombes
d'Arras, pourfervir au ſiege
de Bouchain. Comme les
fafcines font fort rares aux
environs de cette place ,
M. le Maréchal de Villars
en a fait voiturer par les
caiffons & par tous les chariots : il a eu foin , pourfou
lager les troupes , de tirer
quarante bataillons des places voifines , qui n'ont point
fervi aux fieges de Douay
& du Quefnoy , pour faire
celui de Bouchain , auquel
M. le Marquis d'Alegre
70 MERCURE
commande , & en a envoyé
d'autres pour les remplacer. On affure que la gar
nifon n'eft compofée que
d'environ mille hommes
en quatre bataillons. L'ar
mée pendant le fiége de
meurera en ce camp , où
elle ne manquera pas de
fourrages , ayant été pour
vûe durant la campagne:
de toutes fortes de provi
frons.
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Résumé : Lettre de M. le Marquis de Brosse, écrite à... au sujet de la prise du Quesnoy.
Le 6 octobre, le Marquis de Broffe rapporte depuis le camp de Prefau la prise du Quesnoy. La ville s'est rendue trois heures après avoir battu la chamade. Le Maréchal de Villars, présent sur place, a négocié avec les otages, refusant les honneurs de la guerre mais accordant une heure pour la reddition. La place forte contenait cent douze grosses pièces de canon, de nombreuses pièces moyennes et petites, quarante mortiers, cinq cent mille livres de poudre, ainsi que des munitions et provisions évaluées à plus de trois millions. Une partie de l'artillerie capturée a été transportée devant Bouchain pour son siège, tandis que l'autre partie doit être conduite à Valenciennes. Deux mille bombes ont été apportées d'Arras pour le siège de Bouchain. En raison de la rareté des fascines autour de Bouchain, le Maréchal de Villars a fait transporter des fascines par des caissons et des chariots. Il a également mobilisé quarante bataillons des places voisines, sous le commandement du Marquis d'Alegre, pour renforcer les troupes. La garnison de Bouchain est composée d'environ mille hommes en quatre bataillons. L'armée restera en camp pendant le siège, assurant un approvisionnement suffisant en fourrages et provisions.
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3314
p. 7[1]-72
MORT.
Début :
Dame Marie de Bailleul, soeur de Monsieur le President de [...]
Mots clefs :
Marie de Bailleul, Maison de Bailleul
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT.
>
Dame Marie de Bailleul , fœur de Monfieur le
Prefident de Bailleul
Douairiere de Franquetot ,
âgé de foixante & un an,
mourut le vingt- deux Août
dans fa maifon de Paris ,
avec une pieté exemplaire.
Elle étoit née le neuf Juillet mil fix cent cinquante
&un. Elle a fondé des prieres & unChapelain à Soiffy
fous Etioles , pour le redes ames du Surinten.
pos
72 MERCURE
dant de Bailleul & de fom
époufe , & de ceux de la
Maifon de Bailleul. Elle eſt
univerfellement regrettée.
Dame Marie de Paris
veuve de Meffire Claude
Forget , Capitaine general
de laFauconnerie du Cabi
net du Roy, mourut le 18.
Octobre.
>
Dame Marie de Bailleul , fœur de Monfieur le
Prefident de Bailleul
Douairiere de Franquetot ,
âgé de foixante & un an,
mourut le vingt- deux Août
dans fa maifon de Paris ,
avec une pieté exemplaire.
Elle étoit née le neuf Juillet mil fix cent cinquante
&un. Elle a fondé des prieres & unChapelain à Soiffy
fous Etioles , pour le redes ames du Surinten.
pos
72 MERCURE
dant de Bailleul & de fom
époufe , & de ceux de la
Maifon de Bailleul. Elle eſt
univerfellement regrettée.
Dame Marie de Paris
veuve de Meffire Claude
Forget , Capitaine general
de laFauconnerie du Cabi
net du Roy, mourut le 18.
Octobre.
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Résumé : MORT.
Le texte annonce le décès de deux dames. Marie de Bailleul, sœur du Président de Bailleul, est décédée à Paris le 22 août à 61 ans. Elle a fondé des prières et un chapelain à Soiffy. Marie de Paris, veuve de Claude Forget, est décédée le 18 octobre. Les deux femmes sont regrettées.
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3315
p. 73-76
REMPLACEMENT fait par le Roy dans la Marine, à Rambouillet le 6. Octobre 1712.
Début :
Lieutenant General. Mr le Commandeur de Belle-Fontaine. Chefs d'Escadre. [...]
Mots clefs :
Remplacement, Marine, Rambouillet
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REMPLACEMENT fait par le Roy dans la Marine, à Rambouillet le 6. Octobre 1712.
EMPLACEMENT
par le Roy dans la
Marine , à Rambouillet
le 6. Octobre 1712.
Lieutenant General.
Mr le Commandeur de
Belle Fontaine
Chefs d'Efcadre.
Mr le Marquis de
Rouvroy.
Octobre.
1712 G
74 MERCURE
Mr le Marquis de Sainte
Maure
Mr le Chevalier de
Chafteau-Morant.
Mrle Comte d'Hautefort.
Penfionsfur l'Ordre de
S. Louis.
Mr Du Guay Trouin
“ooo livres.
Mr de Rochalarc l'aîné
Soo livres.
Penfionsfur la Marine de
1500 livres.
Mr de Ferville-
GALANT 75
Mr de Motheux.
Mr de Combes , Commiffaire General d'Artillerie.
Mr le Comte de la
Luzenne.
Mrle Comtede Bethune.
De 1000 livres.
Mr de Saint Clair.
Mr le Commandeur de
Beaujeu.
Mr Colbert de Turgis.
Mr Hercule de la Roche.
Mrle Marquis de Blenac.
Mr Defcartes.
Mr Truler
Gij
MERCURE
Capitaines de Vaiffeaux,
mis à la haute paye.
jon.
Mr le Chevalier de SauMr Beauffier
Mr-Lauthier.
Mr Languiller.
Mr de Cogolin.
Mr de Corbon Saint
Leger.
Mr Moiffet.
par le Roy dans la
Marine , à Rambouillet
le 6. Octobre 1712.
Lieutenant General.
Mr le Commandeur de
Belle Fontaine
Chefs d'Efcadre.
Mr le Marquis de
Rouvroy.
Octobre.
1712 G
74 MERCURE
Mr le Marquis de Sainte
Maure
Mr le Chevalier de
Chafteau-Morant.
Mrle Comte d'Hautefort.
Penfionsfur l'Ordre de
S. Louis.
Mr Du Guay Trouin
“ooo livres.
Mr de Rochalarc l'aîné
Soo livres.
Penfionsfur la Marine de
1500 livres.
Mr de Ferville-
GALANT 75
Mr de Motheux.
Mr de Combes , Commiffaire General d'Artillerie.
Mr le Comte de la
Luzenne.
Mrle Comtede Bethune.
De 1000 livres.
Mr de Saint Clair.
Mr le Commandeur de
Beaujeu.
Mr Colbert de Turgis.
Mr Hercule de la Roche.
Mrle Marquis de Blenac.
Mr Defcartes.
Mr Truler
Gij
MERCURE
Capitaines de Vaiffeaux,
mis à la haute paye.
jon.
Mr le Chevalier de SauMr Beauffier
Mr-Lauthier.
Mr Languiller.
Mr de Cogolin.
Mr de Corbon Saint
Leger.
Mr Moiffet.
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Résumé : REMPLACEMENT fait par le Roy dans la Marine, à Rambouillet le 6. Octobre 1712.
Le 6 octobre 1712, un ordre royal nomme Mr de Belle Fontaine Lieutenant Général et Mr de Rouvroy Chef d'Escadre. Des pensions de l'Ordre de Saint-Louis sont attribuées à Du Guay Trouin (300 livres) et Rochalarc l'aîné (500 livres). Plusieurs individus reçoivent des pensions de 1000 ou 1500 livres. Des capitaines de vaisseaux sont mis à la haute paye, incluant le Chevalier de Sault et Beauffier.
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3316
p. 76-79
A Londres ce 15. Septembre 1712.
Début :
Quatres Vaisseaux Marchands, venant des Isles de Nevis & S. Christophe, [...]
Mots clefs :
Londres, Vaisseaux marchands, Saint-Christophe-et-Nevis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Londres ce 15. Septembre 1712.
Londres ce 15. Septembre
17.12.
Quatres Vaiffeaux Mars
GALANT 17
chands , venant des Iles de
Nevis & S. Chriſtophe ,
dont ils eftoient partis le 19.
Juillet dernier , V. S. avec
beaucoup de précipitation ,
n'ayant pas cu le temps
prendreleur entiere Cargaifon, fur l'avis que le fieur
Coffart avec fon Eſcadre
avoit débarqué dans l'Ile de
Monferrat environ 3500.
hommes dontils ' cftoit rendu Maiſtre, excepté du Fort
Dodan , qui eft fur une
Montagne fort eſcarpée ,
& où la plupart des habitans s'estoient retirez ; que
de
Giij
78 MERCURE
l'ennemi avoit brûlé tous
les Vaiffeaux qu'il avoit
trouvé dans la Baye de
Carrs excepté le Specdurel
dont le Capitaine ayant
coupé le cable cut le temps
de fe retirer à Nevis , c'eft
par fon canal , que les
fufdits Vaiffeaux Marchands ont eû cet avis.
Ils ajoûtent queles François
ont efté en poffeffion de
cette Iſle pendant dix jours ,
& que lors de leur départ
le fieur Coffart faifoit mine
de vouloir attaquer les
autres Illes , Antilles , Saron ,
GALANT. 79
Antegoa , Nevis & Saint
Chriſtophe, donr les habitans avoient déja mis à couvert leurs meilleurs effets ,
& fe mettoient en état de
deffenſe .
17.12.
Quatres Vaiffeaux Mars
GALANT 17
chands , venant des Iles de
Nevis & S. Chriſtophe ,
dont ils eftoient partis le 19.
Juillet dernier , V. S. avec
beaucoup de précipitation ,
n'ayant pas cu le temps
prendreleur entiere Cargaifon, fur l'avis que le fieur
Coffart avec fon Eſcadre
avoit débarqué dans l'Ile de
Monferrat environ 3500.
hommes dontils ' cftoit rendu Maiſtre, excepté du Fort
Dodan , qui eft fur une
Montagne fort eſcarpée ,
& où la plupart des habitans s'estoient retirez ; que
de
Giij
78 MERCURE
l'ennemi avoit brûlé tous
les Vaiffeaux qu'il avoit
trouvé dans la Baye de
Carrs excepté le Specdurel
dont le Capitaine ayant
coupé le cable cut le temps
de fe retirer à Nevis , c'eft
par fon canal , que les
fufdits Vaiffeaux Marchands ont eû cet avis.
Ils ajoûtent queles François
ont efté en poffeffion de
cette Iſle pendant dix jours ,
& que lors de leur départ
le fieur Coffart faifoit mine
de vouloir attaquer les
autres Illes , Antilles , Saron ,
GALANT. 79
Antegoa , Nevis & Saint
Chriſtophe, donr les habitans avoient déja mis à couvert leurs meilleurs effets ,
& fe mettoient en état de
deffenſe .
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Résumé : A Londres ce 15. Septembre 1712.
Le 15 septembre 1712, quatre vaisseaux marchands, dont le Galant, sont arrivés à Londres depuis les îles de Nevis et Saint-Christophe. Ils avaient quitté ces îles le 19 juillet précédent, en toute hâte, sans pouvoir compléter leur cargaison. Ils ont rapporté que le sieur Coffart, avec son escadre, avait débarqué environ 3 500 hommes à Monferrat, sauf au Fort Dodan, où la plupart des habitants s'étaient réfugiés. Les Français ont brûlé tous les vaisseaux trouvés dans la baie de Carrs, sauf le Speedwell, dont le capitaine a pu s'échapper vers Nevis. Les vaisseaux ont également signalé que les Français avaient occupé l'île pendant dix jours et que le sieur Coffart envisageait d'attaquer d'autres îles des Antilles, notamment Saron, Antigua, Nevis et Saint-Christophe. Les habitants de ces îles avaient déjà mis à l'abri leurs biens les plus précieux et se préparaient à se défendre.
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3317
p. 79-85
A Roses le 11. Septembre 1712,
Début :
MONSEIGNEUR, J'ai l'honneur de vous informer que les [...]
Mots clefs :
Roses, Barrière de Castiglion, Troupes, Artillerie, Général Wetzel
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A Roses le 11. Septembre 1712,
A Rofes le 11. Septembre 1712 .
MONSEIGNEUR ,
J'ai l'honneur de vous
informer que les Generaux
Wetzel & Humada font
venus cette nuit à minuit
avec deux mille hommes
de Troupes choifies ou
Giiij
80 MERCURE
Grenadiers , pour furprendre cette Place par le moyen
de deux petards qu'ils prétendoient accrocher à chacune de nos deux portes,
Ces deux mille hommes ,
ont efté partagez également
àportée de cette Place pour
venir chacun aux portes.
Ceux qui eftoient deftinez
pour la porte de la Mer ,
n'ont trouvé qu'un petit
pofte à la barriere de Caftiglion où un Sergent de
Labadie a cfté tué & cinq
foldats de onze qu'ils
cftoient ; en mefme temps
GALANT. 81
que les ennemis rompoient
cette barriere à coups de
hache , ils debarquoient
avec un bateau de l'Efcalle
les deux petards, des écheles,
quantité de crochets atta
chez à de longues perches ;
& tout a efté pofté jufques
dans le Redant qui couvre
la porte. La diligence que
les Troupes des deux Nations ont faite , leur valeur
& l'exemple de Dom Franco , Lieutenant de Roy pour
S. M. C. & de Meffieurs
les Colonels & de tous les
Officiers , ont forcé les en
82 MERCURE
nemis à fe retirer avec perte
d'environ deux cens hommes tant tuez fur la place
que bleffez. Nous avons
pris leurs petards de fonte
bien conditionnez , & tout
l'attirail qu'ils avoient apportépour cette expedition,
que j'ay crû devoir faire
mettre dans les Magafins de
l'Artillerie. Nous avons
perdu feulement huit à dix
foldats du Regiment de
Labadie ; un Capitaine du
Regiment de Charleroy à
efté bleffé au bras. Enfin ,
Monfeigneur, je crois tous
GALANT. 83
les grands deffeins que les
ennemis avoient formé fur
cette place échouez & finis.
J'ofe efperer que cette nouvelle fera tres- agreables
au Roy & à Voftre Grandeur à laquelle je puis certifier qu'il n'y a pas un Of
ficier de cette place qui
n'ait fait fon devoir. Le
fieur de Preftefillier Ingenicur , quoyque
malade
d'une
groffe
fievre
, nous
a efté
d'un
tres
- grand
fecours
, &
quand
meſme
les
petards
cuffent
efté
accrochez
& fait
leur
effet
84 MERCURE
nous prenions par les avis
des mefures à chicaner
long temps , pluſtoſt refolus de perir tous enfemble que de voir prendre
cette Place. Je ne fçaurois ,
Monfeigneur , vous dire
trop de bien de tous less
Officiers & fur tout de Mr
de Labadie Colonel. On
nous affure que le General
Wetzel qui eft bleſſe , eſt
fort piqué , & dans la refolution de prendre fa revanche. S'il y revient , il
faut efperer que nous ferons encore mieux ; j'ai
GALANT. 85
l'honneur d'eftre avec un
profond respect.
MONSEIGNEUR,
Voftre tres - humble &
tres-obeiffant ferviteur
DU REVEST.
MONSEIGNEUR ,
J'ai l'honneur de vous
informer que les Generaux
Wetzel & Humada font
venus cette nuit à minuit
avec deux mille hommes
de Troupes choifies ou
Giiij
80 MERCURE
Grenadiers , pour furprendre cette Place par le moyen
de deux petards qu'ils prétendoient accrocher à chacune de nos deux portes,
Ces deux mille hommes ,
ont efté partagez également
àportée de cette Place pour
venir chacun aux portes.
Ceux qui eftoient deftinez
pour la porte de la Mer ,
n'ont trouvé qu'un petit
pofte à la barriere de Caftiglion où un Sergent de
Labadie a cfté tué & cinq
foldats de onze qu'ils
cftoient ; en mefme temps
GALANT. 81
que les ennemis rompoient
cette barriere à coups de
hache , ils debarquoient
avec un bateau de l'Efcalle
les deux petards, des écheles,
quantité de crochets atta
chez à de longues perches ;
& tout a efté pofté jufques
dans le Redant qui couvre
la porte. La diligence que
les Troupes des deux Nations ont faite , leur valeur
& l'exemple de Dom Franco , Lieutenant de Roy pour
S. M. C. & de Meffieurs
les Colonels & de tous les
Officiers , ont forcé les en
82 MERCURE
nemis à fe retirer avec perte
d'environ deux cens hommes tant tuez fur la place
que bleffez. Nous avons
pris leurs petards de fonte
bien conditionnez , & tout
l'attirail qu'ils avoient apportépour cette expedition,
que j'ay crû devoir faire
mettre dans les Magafins de
l'Artillerie. Nous avons
perdu feulement huit à dix
foldats du Regiment de
Labadie ; un Capitaine du
Regiment de Charleroy à
efté bleffé au bras. Enfin ,
Monfeigneur, je crois tous
GALANT. 83
les grands deffeins que les
ennemis avoient formé fur
cette place échouez & finis.
J'ofe efperer que cette nouvelle fera tres- agreables
au Roy & à Voftre Grandeur à laquelle je puis certifier qu'il n'y a pas un Of
ficier de cette place qui
n'ait fait fon devoir. Le
fieur de Preftefillier Ingenicur , quoyque
malade
d'une
groffe
fievre
, nous
a efté
d'un
tres
- grand
fecours
, &
quand
meſme
les
petards
cuffent
efté
accrochez
& fait
leur
effet
84 MERCURE
nous prenions par les avis
des mefures à chicaner
long temps , pluſtoſt refolus de perir tous enfemble que de voir prendre
cette Place. Je ne fçaurois ,
Monfeigneur , vous dire
trop de bien de tous less
Officiers & fur tout de Mr
de Labadie Colonel. On
nous affure que le General
Wetzel qui eft bleſſe , eſt
fort piqué , & dans la refolution de prendre fa revanche. S'il y revient , il
faut efperer que nous ferons encore mieux ; j'ai
GALANT. 85
l'honneur d'eftre avec un
profond respect.
MONSEIGNEUR,
Voftre tres - humble &
tres-obeiffant ferviteur
DU REVEST.
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Résumé : A Roses le 11. Septembre 1712,
Le 11 septembre 1712, à Rofes, une tentative d'attaque a été menée par les généraux Wetzel et Humada avec deux mille hommes, incluant des grenadiers, visant à surprendre la place forte. Les assaillants prévoyaient d'utiliser deux pétards pour détruire les portes de la forteresse. Les troupes ennemies se sont divisées pour attaquer simultanément les deux portes. À la porte de la Mer, un sergent et cinq soldats ont été tués. Les ennemis ont débarqué des équipements, dont des échelles et des crochets, près de la porte. La résistance des troupes des deux nations, encouragée par des officiers comme Dom Francisco, a repoussé les assaillants, causant environ deux cents pertes parmi eux. Les défenseurs ont capturé les pétards et l'équipement ennemi. Les pertes des défenseurs se limitent à huit à dix soldats du régiment de Labadie et à un capitaine blessé. Le rédacteur exprime sa confiance en la capacité des défenseurs à repousser toute future attaque et loue le courage de tous les officiers, notamment le colonel de Labadie. Le général Wetzel, blessé, est déterminé à prendre sa revanche.
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3318
p. 85-89
Relation de l'Audiance de Mr d'Agatopolis, au Sophi de Perse.
Début :
Le 19. Janvier tous les Religieux & les François vinrent [...]
Mots clefs :
Grand Sophi, Agatopolis, Grand vizir, Fête du Grand Corban
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texteReconnaissance textuelle : Relation de l'Audiance de Mr d'Agatopolis, au Sophi de Perse.
Relation de l'Audiance de Mr
d'Agatopolis , au Sophi de
Perfe.
C
Le 19. Janvier tous les
Religieux & les François
vinrent à cheval chez Mr
86 MERCURE
d'Agatopolis , qu'on avoit
logé dans une magnifique
maifon d'un ancien Attemadoulet , ou grand Vifir;
le Sophi luy envoya trois
beaux chevaux richement
enharnachez ; Mr d'Agatopolis monta le premier ; le
Pere Pierre d'Iſſoudun Capucin , qui portoit la Lettre
du Roy dans un fac de drap
d'or, & une Requeſte ou
plainte fur toutes les entreprifes faites contre la Religion dans un autre , montoit le fecond; & un Gentilhomme montoit le troi-
GALANT. 87
fiéme ; un Cavalier précedoit portant l'Etendard où
eftoient les Armes du Roy ,
enfuite cinq chevaux de
main & la maiſon de Mr
d'Agatopolis, aprésquelques
difficultez Mr d'Agatoplis
obtint que tous ceux de fa
fuite affifteroient à l'Audience ; il fut placé fur un fiége
à la Françoife , vis - à - vis
du Sophi , ayant les deux
perfonnes cy - deffus nommées affifes à fes costez , le
Capucin à la droite &
l'autre à la gauche. Le
Sophi fit beaucoup de de-
88 MERCURE
mandes touchant la perfonne du Roy ; enfuite on fut au
repas ; & on plaça Mr d'Agatopolis vis à vis du Sophi,
dans le mefme ordre cydeffus , ayant le Capucin à ſa
droite , & l'autre à fa gauche; il y avoit un Ambaffa
deur des Tartares ; la Cour
eftoit fuperbe , car c'eftoit
la fefte du Grand Corban ,
le facrifice du Chameau ,
on fervit à Mr d'Agatopolis
quantité de confitures , &
enfuite plufieurs grands
plats d'or remplis de viandes
à la maniere du Pays ; le
GALANT: 89
Patriarche des Armeniens
qui avoit tant perfecuté les
Catholiques avoit obtenu
à force d'argent qu'il affif
teroit au repas , mais s'étant
prefenté on le fit retirer , le
Sophi a fair prier Mr d'Agatopolis à un autre repas
dans huit jours
d'Agatopolis , au Sophi de
Perfe.
C
Le 19. Janvier tous les
Religieux & les François
vinrent à cheval chez Mr
86 MERCURE
d'Agatopolis , qu'on avoit
logé dans une magnifique
maifon d'un ancien Attemadoulet , ou grand Vifir;
le Sophi luy envoya trois
beaux chevaux richement
enharnachez ; Mr d'Agatopolis monta le premier ; le
Pere Pierre d'Iſſoudun Capucin , qui portoit la Lettre
du Roy dans un fac de drap
d'or, & une Requeſte ou
plainte fur toutes les entreprifes faites contre la Religion dans un autre , montoit le fecond; & un Gentilhomme montoit le troi-
GALANT. 87
fiéme ; un Cavalier précedoit portant l'Etendard où
eftoient les Armes du Roy ,
enfuite cinq chevaux de
main & la maiſon de Mr
d'Agatopolis, aprésquelques
difficultez Mr d'Agatoplis
obtint que tous ceux de fa
fuite affifteroient à l'Audience ; il fut placé fur un fiége
à la Françoife , vis - à - vis
du Sophi , ayant les deux
perfonnes cy - deffus nommées affifes à fes costez , le
Capucin à la droite &
l'autre à la gauche. Le
Sophi fit beaucoup de de-
88 MERCURE
mandes touchant la perfonne du Roy ; enfuite on fut au
repas ; & on plaça Mr d'Agatopolis vis à vis du Sophi,
dans le mefme ordre cydeffus , ayant le Capucin à ſa
droite , & l'autre à fa gauche; il y avoit un Ambaffa
deur des Tartares ; la Cour
eftoit fuperbe , car c'eftoit
la fefte du Grand Corban ,
le facrifice du Chameau ,
on fervit à Mr d'Agatopolis
quantité de confitures , &
enfuite plufieurs grands
plats d'or remplis de viandes
à la maniere du Pays ; le
GALANT: 89
Patriarche des Armeniens
qui avoit tant perfecuté les
Catholiques avoit obtenu
à force d'argent qu'il affif
teroit au repas , mais s'étant
prefenté on le fit retirer , le
Sophi a fair prier Mr d'Agatopolis à un autre repas
dans huit jours
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Résumé : Relation de l'Audiance de Mr d'Agatopolis, au Sophi de Perse.
Le 19 janvier, des religieux et des Français se rendirent chez Monsieur d'Agatopolis, logé dans une maison somptueuse. Le Sophi lui offrit trois chevaux richement harnachés. Monsieur d'Agatopolis, suivi du Père Pierre d'Issoudun portant des lettres et requêtes, se dirigea vers l'audience. Après des difficultés, il obtint que ses suivants assistent à l'audience. Il fut placé face au Sophi, avec le capucin à sa droite et un gentilhomme à sa gauche. Le Sophi posa de nombreuses questions sur le roi de France. Ils passèrent ensuite au repas, où Monsieur d'Agatopolis fut de nouveau placé face au Sophi. Un ambassadeur des Tartares était présent. La cour était somptueuse, car c'était la fête du Grand Corban. On servit à Monsieur d'Agatopolis diverses confitures et des plats d'or remplis de viandes. Le Patriarche des Arméniens, qui avait persécuté les catholiques, fut retiré à son arrivée. Le Sophi invita Monsieur d'Agatopolis à un autre repas dans huit jours.
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3319
p. 89-99
ORDRE DE BATAILLE de l'Armée du Rhin 1712.
Début :
Mr le Maréchal Du d'Harcourt. Mr le Maréchal de [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Armée du Rhin, Lieutenants généraux, Première ligne, Seconde ligne, Cavalerie, Infanterie, Dragons
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texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée du Rhin 1712.
ORDRE DE BATAILLE
de l'Armée du Rhin 1712.
Mr le Maréchal Duc
d'Harcourt.
Mr le Maréchalde Bezons
Oftobre $
1712 712..
H
90 MERCURE
Lieutenants Generaux.
Mr de Sezanne.
Mr.le Comte DubourgMaréchal de Camp.
Mr le Chevalier d'Hautefort.
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS.
Mr Berville , Brigadier.
Colonel General , 3 Efc.
Rouvroy,
GALANT: 91
CAVALERIE.
Mrs Dupuy & Dubourg ;
Brigadiers.
Royal ,
Roye ,
3
MN
2
Dupuy ,
Renncpont ,
15
INFANTERIE.
Lieutenants Generauxa
Mr de Pery.
M de Surville.
Hij
92 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Raffetot.
Mr Joul.
Mr Treceßon , Brigadier.
Leville ,
2 Bat.
Menoc ,
Beaujollois ,
2
G
MrMonbaftier, Brigadier.
Orleans ,
Berry
Bric
allivm2 ob)
2
GALANT. 93
Mr Guitau , Brigadier.
Roüergue ,
Pery ,
Turbilly,
Mt Du Vivier, Brigadier.
Auxerois ,
Chartres ,
Tallart,
C
21
2
I
27OSA
CAVALERI E.
Lieutenant Generals gal
Mrde Cheyladet.
94 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Quadt.
Mr de Rozen. !
MrFontaines , Brigadier.
Saint Germain ,
Fontaines ,
Montrevel,
Cuiraffiers ,
DRAGONS.
9
MrBoudeville , Brigadier.
Belocifle ,
3
Meftre de CampGeneral , 3
15
GALANT. 9 *
Bataillons ,
Escadrons ,
38.
64
SECONDE LIGNE.
Lieutenants General.
Mr de Levy.
Marechal de Camp
Mr de Belleport.
DRAGONS.
Lautrec,
Languedoc,
3Efc.
96 MERCURE
CAVALERIE.
Dauphin ,
Biron ,
Gramont ,
Saint Poüanges ,
IS.
-9
Lieutenants Generaux.
Mr de Monffereau.
Mr de la Chatre,
Maréchaux de Camp.
Mr de Maupeon.
Mr de Chamillart.
2
Infanterie
GALANT. 97
INFANTERIE.
Dauphin ,
Sourches ,
Tavannes ,
Condé,
Xaintonge ,
Orleannois ,
Royal Baviere ,
Toulouſe ,
3 Bat.
2
2
1
S
I
2
Saillants ,
Royal Artillerie ,
I
17..
Octobre 1712.
I
98 MERCURE
Lieutenant General.
MrlePrince de Talmont.
Maréchal de Camp.
Mr de Mimeurs.
CAVALERIE.
2 Efc.
44
Bouzols ,
Clefmont ,
2
Vaudemont ,
2
6
Bamotte,
Eftagnol,
Aubuffon ,
I
Houffards ,
6
Zed
2
CALANT. "
A Strasbourg , Biffy,
A Huningue , Duluc ,
Plus , deux Bacaillons de
Brie , aux Abbatis.
Deux d'Orleannois , à
T'Ifle de Neubourg.
Anguien un Bataillon ,
à Haguenau , Bruſenheim
& Saverne.
Deux Bataillons Daulnay,
à Strasbourg.
Total d'Infanterie , 42
Bataillons.
de l'Armée du Rhin 1712.
Mr le Maréchal Duc
d'Harcourt.
Mr le Maréchalde Bezons
Oftobre $
1712 712..
H
90 MERCURE
Lieutenants Generaux.
Mr de Sezanne.
Mr.le Comte DubourgMaréchal de Camp.
Mr le Chevalier d'Hautefort.
PREMIERE LIGNE.
DRAGONS.
Mr Berville , Brigadier.
Colonel General , 3 Efc.
Rouvroy,
GALANT: 91
CAVALERIE.
Mrs Dupuy & Dubourg ;
Brigadiers.
Royal ,
Roye ,
3
MN
2
Dupuy ,
Renncpont ,
15
INFANTERIE.
Lieutenants Generauxa
Mr de Pery.
M de Surville.
Hij
92 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Raffetot.
Mr Joul.
Mr Treceßon , Brigadier.
Leville ,
2 Bat.
Menoc ,
Beaujollois ,
2
G
MrMonbaftier, Brigadier.
Orleans ,
Berry
Bric
allivm2 ob)
2
GALANT. 93
Mr Guitau , Brigadier.
Roüergue ,
Pery ,
Turbilly,
Mt Du Vivier, Brigadier.
Auxerois ,
Chartres ,
Tallart,
C
21
2
I
27OSA
CAVALERI E.
Lieutenant Generals gal
Mrde Cheyladet.
94 MERCURE
Maréchaux de Camp.
Mr de Quadt.
Mr de Rozen. !
MrFontaines , Brigadier.
Saint Germain ,
Fontaines ,
Montrevel,
Cuiraffiers ,
DRAGONS.
9
MrBoudeville , Brigadier.
Belocifle ,
3
Meftre de CampGeneral , 3
15
GALANT. 9 *
Bataillons ,
Escadrons ,
38.
64
SECONDE LIGNE.
Lieutenants General.
Mr de Levy.
Marechal de Camp
Mr de Belleport.
DRAGONS.
Lautrec,
Languedoc,
3Efc.
96 MERCURE
CAVALERIE.
Dauphin ,
Biron ,
Gramont ,
Saint Poüanges ,
IS.
-9
Lieutenants Generaux.
Mr de Monffereau.
Mr de la Chatre,
Maréchaux de Camp.
Mr de Maupeon.
Mr de Chamillart.
2
Infanterie
GALANT. 97
INFANTERIE.
Dauphin ,
Sourches ,
Tavannes ,
Condé,
Xaintonge ,
Orleannois ,
Royal Baviere ,
Toulouſe ,
3 Bat.
2
2
1
S
I
2
Saillants ,
Royal Artillerie ,
I
17..
Octobre 1712.
I
98 MERCURE
Lieutenant General.
MrlePrince de Talmont.
Maréchal de Camp.
Mr de Mimeurs.
CAVALERIE.
2 Efc.
44
Bouzols ,
Clefmont ,
2
Vaudemont ,
2
6
Bamotte,
Eftagnol,
Aubuffon ,
I
Houffards ,
6
Zed
2
CALANT. "
A Strasbourg , Biffy,
A Huningue , Duluc ,
Plus , deux Bacaillons de
Brie , aux Abbatis.
Deux d'Orleannois , à
T'Ifle de Neubourg.
Anguien un Bataillon ,
à Haguenau , Bruſenheim
& Saverne.
Deux Bataillons Daulnay,
à Strasbourg.
Total d'Infanterie , 42
Bataillons.
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Résumé : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée du Rhin 1712.
En octobre 1712, l'Armée du Rhin, dirigée par les Maréchaux Duc d'Harcourt et de Bezons, est organisée en deux lignes. La première ligne comprend les dragons de Mr Berville, les cavaleries de Mrs Dupuy et Dubourg, et l'infanterie des lieutenants généraux Mr de Pery et Mr de Surville, soutenus par plusieurs maréchaux de camp et brigadiers. Les régiments notables incluent Rouvroy, Royal, et Roye. La seconde ligne inclut les dragons de Mr de Levy et Mr de Belleport, la cavalerie de Mr de Montsereau et Mr de la Chatre, et l'infanterie sous les ordres de plusieurs lieutenants généraux et maréchaux de camp, avec des régiments tels que Dauphin, Sourches, et Tavannes. Les troupes sont déployées à Strasbourg, Huningue, l'île de Neubourg, Haguenau, Brusenheim, Saverne, et d'autres localités. L'infanterie totale compte 42 bataillons.
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3320
p. 100-108
ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de l'Empire, commandée par Monsieur le Duc de Wirtemberg.
Début :
Mr le Marquis de Vaubonne, General de Cavalerie. S. A. le [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Duc de Wirtemberg, Armée de l'Empire, Première ligne, Seconde ligne, Cavalerie, Infanterie
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texteReconnaissance textuelle : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de l'Empire, commandée par Monsieur le Duc de Wirtemberg.
ORDRE DE BATAILLE
de l'Armée de l'Empire ,
commandée par Monfieurle
Duc de Wirtemberg.
Mr le Marquis de
Vaubonne , General de
Cavalerie.
S. A. le Prince Alexandre
F. M.
Mr.le Baron de Neubourg, General F. M.
Mrle Comte de la Tour,
General d'Artillerie.
Mr de Bitra , Lieutenant
General.
GALANT. 101
Mr le Baron d'Arvan ,
Lieutenant General.
Mr le Baron Bennebourg, Lieutenant General.
M. Leb de Reifchac ,
Lieutenant General.
Mr le Comte Zolleren ,
Lieutenant General.
Mr Fager , Lieutenant
General.
PREMIERE LIGNE.
CAVALERIE.
Haube, Brigadier.
Efc.
Schennebom Dragons , 6
Iiij
102 MERCURE
Gardes de Wirtemberg,
Neubourg,
Rhlefeldt ,
6
6.
19
INFANTERIE.
Weitenheim, Brigadier.
Grana Wurtburg, 1 Bat.
Gutenftein , I
Devend ,
I
Leye,
5
Prince de Bauren , Brigadier.
Hartfal,
Els
Erffa ,
S
1
I
GALANT. 103
Helmfteff, Brigadier
Zolleren, a
Benebourg,
2
3.
S
Seiboth ,
Brigadier.
Roth,
Reifchouh,
Bewend,
Brigadier.
Plifchau ,
Darnan ,
Franck Grana,
2
24
2
I
Liiij
194 MERCURE
CAVALERIE. -
Hacberg, Brigadier.
Naffaw ,
Darmstatt ,
4
Hanover 6
Bibrå :
17
SECONDE LIGNE.
Mr le Baron d'Enfberq,
Lieutenant General.
GALANT. 105
Mr le Baron de Roth ,
Lieutenant General. -
CAVALERIE.
Pfuhl, Brigadier.
4
d'Etingen Dragons, 4 Eſc.
Fugger,
Erb. Prince Wirt.
I
12.
4
4
Bretlach,
Brigadier.
Nagel,
Holſtein ,
4
2
106 MERGURE
INFANTERIE,
Taxheim, Brigadier.
Helmftett, 13 Bat.
Taxheim , 2
S
Schelling, Brigadier.
Hrem 2 ,
Darmftat ,
Simiere ,
A
I
GALANT 107
ARTILLERIE.
Mrs Berzety, Vauchan, I
Brigadiers.
Durlach ,
Baden,
Enfberg,
6
2
2
2
CAVALERIE.
Feminger, Brigadier.
Mekembourg , 2 Efca..
Bernefau ,
2
4
108 MERCURE
Nagel, Brigadier
Beraifth ,
Saxen Gotha,
Feminger,
Efterhazy,
Balbozehay ,
8
Total , Efcadrons ,
و
4
Houff
4
76.
Total "
, Bataillons , 39.
de l'Armée de l'Empire ,
commandée par Monfieurle
Duc de Wirtemberg.
Mr le Marquis de
Vaubonne , General de
Cavalerie.
S. A. le Prince Alexandre
F. M.
Mr.le Baron de Neubourg, General F. M.
Mrle Comte de la Tour,
General d'Artillerie.
Mr de Bitra , Lieutenant
General.
GALANT. 101
Mr le Baron d'Arvan ,
Lieutenant General.
Mr le Baron Bennebourg, Lieutenant General.
M. Leb de Reifchac ,
Lieutenant General.
Mr le Comte Zolleren ,
Lieutenant General.
Mr Fager , Lieutenant
General.
PREMIERE LIGNE.
CAVALERIE.
Haube, Brigadier.
Efc.
Schennebom Dragons , 6
Iiij
102 MERCURE
Gardes de Wirtemberg,
Neubourg,
Rhlefeldt ,
6
6.
19
INFANTERIE.
Weitenheim, Brigadier.
Grana Wurtburg, 1 Bat.
Gutenftein , I
Devend ,
I
Leye,
5
Prince de Bauren , Brigadier.
Hartfal,
Els
Erffa ,
S
1
I
GALANT. 103
Helmfteff, Brigadier
Zolleren, a
Benebourg,
2
3.
S
Seiboth ,
Brigadier.
Roth,
Reifchouh,
Bewend,
Brigadier.
Plifchau ,
Darnan ,
Franck Grana,
2
24
2
I
Liiij
194 MERCURE
CAVALERIE. -
Hacberg, Brigadier.
Naffaw ,
Darmstatt ,
4
Hanover 6
Bibrå :
17
SECONDE LIGNE.
Mr le Baron d'Enfberq,
Lieutenant General.
GALANT. 105
Mr le Baron de Roth ,
Lieutenant General. -
CAVALERIE.
Pfuhl, Brigadier.
4
d'Etingen Dragons, 4 Eſc.
Fugger,
Erb. Prince Wirt.
I
12.
4
4
Bretlach,
Brigadier.
Nagel,
Holſtein ,
4
2
106 MERGURE
INFANTERIE,
Taxheim, Brigadier.
Helmftett, 13 Bat.
Taxheim , 2
S
Schelling, Brigadier.
Hrem 2 ,
Darmftat ,
Simiere ,
A
I
GALANT 107
ARTILLERIE.
Mrs Berzety, Vauchan, I
Brigadiers.
Durlach ,
Baden,
Enfberg,
6
2
2
2
CAVALERIE.
Feminger, Brigadier.
Mekembourg , 2 Efca..
Bernefau ,
2
4
108 MERCURE
Nagel, Brigadier
Beraifth ,
Saxen Gotha,
Feminger,
Efterhazy,
Balbozehay ,
8
Total , Efcadrons ,
و
4
Houff
4
76.
Total "
, Bataillons , 39.
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Résumé : ORDRE DE BATAILLE de l'Armée de l'Empire, commandée par Monsieur le Duc de Wirtemberg.
Le document décrit l'ordre de bataille de l'Armée de l'Empire, dirigée par le Duc de Wirtemberg. Les principaux officiers incluent le Marquis de Vaubonne, Général de Cavalerie, le Prince Alexandre, le Baron de Neubourg, Général de la Force Militaire, le Comte de la Tour, Général d'Artillerie, et plusieurs Lieutenants Généraux tels que le Baron d'Arvan, le Baron Bennebourg, le Baron de Reifschac, le Comte Zolleren et M. Fager. L'armée est structurée en plusieurs lignes et unités. La première ligne comprend des unités de cavalerie et d'infanterie. La cavalerie est dirigée par des brigadiers comme Haube et Hacberg, avec des régiments tels que les Dragons de Schenebom et les Gardes de Wirtemberg. L'infanterie est dirigée par des brigadiers comme Weitenheim et le Prince de Bauren, avec des bataillons comme le Grana Wurtburg et le Devend. La seconde ligne inclut également des unités de cavalerie et d'infanterie, dirigées par des brigadiers comme Pfuhl et Taxheim. L'artillerie est dirigée par des brigadiers comme Berzety et Vauchan, avec des unités comme celles de Durlach et de Baden. L'armée compte 76 escadrons de cavalerie et 39 bataillons d'infanterie.
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3321
p. 109-115
Le Pere, rival de son Fils.
Début :
Philis mes beaux jours sont passez, [...]
Mots clefs :
Père et fils, Rival, Philis, Âge, Amants, Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Le Pere, rival de son Fils.
e Pere, rival de fon
Fils.
PH
Hilis mes beaux
jours fent paffez ,
Et mon Fils n'est qu'à
fon aurore ,
Pour vous il eſt trop
jeune encore
Et je ne le fuis pas
affez.
10 MERCURE
7
Une maligne deftinée,
Sauve nos jours de vôtre
Loy,
Vous naquites trop tard
pour moi ,
Pour lui vous cftes trop
toft née,
Ni moi ni ce jeune
écolier ,
Ne fçaurions comment
nous y prendre ,
A peine il commence
d'apprendre ,
Et je commence d'oublier.
GALANT. II
t
Que vostre deftin &
le noftre
Seroient charmants &
merveilleux ,
Si ce qui manque à l'un
des deux
Pouvoit fe retrancher à
l'autre
Si de mon âge joint
au fien
On faifoit un égal partage
Et qu'on ajoûta à fon âge
Ce que l'on ofteroit du
mien.
112 MERCURE
Par là vous pourriez
voir éclore
Pour vous deux Amans
à la fois ;
Je deviendrois ce que
j'étois ,
Et luy ce qu'il n'eft pas
encore.
Mais pourquoy for
mer ce defir ,
Si noftre âge approchoit
du. voftre
Nous ferions rivaux l'un
de l'autre ,
Et vous auriez peine à
choifir.
1
1
GALANT. 113
Que mon Fils donc
feul y pretende ,
Que pour jouir de vos
apas.
L'Amour en lui double le
pas ,
Et que voftre beauté
l'attende.
Quefera-t-il en attendant ,
Voftre cœur avant qu'il
s'engage,
Octobre 1712. K
114 MERGURE
Voudra-t-il fe mettre
en otage,
Entre les mains d'un
confident.
Mais Dieux quelle affuranceprendre .
Sur un jeune coeur en
depoft,
Telqui l'auroit mourroit
pluftoft
Que de fe refoudre à le
rendre,
GALANT 115
Voftre cœur , s'il veut
prendre avis
Surun fi delicat miftere ,
Pourroit effayer fur le
Pere
Comment il aimera le
Fils.
Fils.
PH
Hilis mes beaux
jours fent paffez ,
Et mon Fils n'est qu'à
fon aurore ,
Pour vous il eſt trop
jeune encore
Et je ne le fuis pas
affez.
10 MERCURE
7
Une maligne deftinée,
Sauve nos jours de vôtre
Loy,
Vous naquites trop tard
pour moi ,
Pour lui vous cftes trop
toft née,
Ni moi ni ce jeune
écolier ,
Ne fçaurions comment
nous y prendre ,
A peine il commence
d'apprendre ,
Et je commence d'oublier.
GALANT. II
t
Que vostre deftin &
le noftre
Seroient charmants &
merveilleux ,
Si ce qui manque à l'un
des deux
Pouvoit fe retrancher à
l'autre
Si de mon âge joint
au fien
On faifoit un égal partage
Et qu'on ajoûta à fon âge
Ce que l'on ofteroit du
mien.
112 MERCURE
Par là vous pourriez
voir éclore
Pour vous deux Amans
à la fois ;
Je deviendrois ce que
j'étois ,
Et luy ce qu'il n'eft pas
encore.
Mais pourquoy for
mer ce defir ,
Si noftre âge approchoit
du. voftre
Nous ferions rivaux l'un
de l'autre ,
Et vous auriez peine à
choifir.
1
1
GALANT. 113
Que mon Fils donc
feul y pretende ,
Que pour jouir de vos
apas.
L'Amour en lui double le
pas ,
Et que voftre beauté
l'attende.
Quefera-t-il en attendant ,
Voftre cœur avant qu'il
s'engage,
Octobre 1712. K
114 MERGURE
Voudra-t-il fe mettre
en otage,
Entre les mains d'un
confident.
Mais Dieux quelle affuranceprendre .
Sur un jeune coeur en
depoft,
Telqui l'auroit mourroit
pluftoft
Que de fe refoudre à le
rendre,
GALANT 115
Voftre cœur , s'il veut
prendre avis
Surun fi delicat miftere ,
Pourroit effayer fur le
Pere
Comment il aimera le
Fils.
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Résumé : Le Pere, rival de son Fils.
Le texte relate un dialogue entre PH et Galant sur les complications liées à l'âge et aux sentiments amoureux. PH exprime son inquiétude face à l'âge avancé et à l'inexpérience de son fils dans les relations amoureuses. Il craint que ni lui ni son fils ne sachent comment gérer cette situation, car le fils commence à apprendre tandis que PH commence à oublier. Galant imagine une situation idéale où les âges des deux hommes seraient équilibrés pour éviter les rivalités, mais reconnaît l'impossibilité de cette situation. PH suggère que seul son fils devrait poursuivre la relation amoureuse, car l'amour accélère ses pas en lui. Galant s'interroge sur les intentions du fils et exprime des doutes sur la sagesse de mettre un jeune cœur en dépôt. Il propose finalement que le cœur de PH observe comment PH aime son fils pour en tirer des leçons.
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3322
p. 115-121
FABLE addressée à Mercure.
Début :
Les bons Rois sont des Dieux les vivantes images, [...]
Mots clefs :
Fable, Mercure, Lion, Journal espagnol, Couronne d'Espagne, Guerre franco-espagnole
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : FABLE addressée à Mercure.
FABLE
addreffée à Mercure.
Les bons Rois font des Dieux
les vivantes images ,
•Kij
116 MERCURE
Et puifquefur la terre ilsfont
Jes Lieutenans,
Etats , Villes , Sujets en rendant leurs hommages.
Comme aux Divinitez leur
doivent des prefens.
Sur ce fujet , Seigneur
Mercure ,
Si vous voulez par avanture
Inftruire la Pofterité;
J'ay reduit dans ces vers , dont
vousprendrez lecture ,
Un Journal Espagnol plein
defincerité.
Quand par l'ordre du Ciel
Philippe dans l'Efpagne
GALANT. 117
Reçeut les honneurs fouverains ,
Un Lion qu'en tous lieuxfon
grand cœur accompagne ,
Lion apprivoife , Lion des
plus humains ,
Autrefois amené des deferts
Affriquains ,
Député de Léon en quitta la
Campagne
Pour offrir au Monarque une
Couronne d'or,
Que l'on porta dans le
Trefor,
D'Afie originaire, &d'antique
famille
Vint un fage Elephant, Spectacle tout nouveau,
18 MERCURE
Qui pour l'hommage de
Caftille
Sur fon dos élevé préſentoit
un Chaft au.
Ainfi pouffé de vive & noble
jaloufic
Unfier chevald'Andaloufie
Apportoit un riche harnois
Qui fervit , comme on croit , à
Xerxes autrefois.
}
Pour une pareille Ambaffade
Sortit des &Forefts de
Grenade
Un Cerf, dont chaque cor de
grenades orné
Eit voir pompeufement, Panis
malcouronnés alana
GALANT. 119
Du fidel Pays des Nobles
Afturies
En vain l'homme croyoit a
river des premiers.
( Pouvoit-il devancer de fi
legers Courriers?)
Pour orner du Palais les
longues Galleries
Par tout il voit mefl : r les lys
& les lauriers.
Il présente une toile , où la
Gloire découvre
Des Augufte Bourbons mille
& mille neveux ,
Que dans Madrid er dans
le Louvre
Adoreront un jour tant de
peuples heureux
120 MERCURE
Reünis par lafoy d'une illuſtre
alliance
Qui fera triompher & l'Ef
pagne & la France.
Le Monarque content de leur
foumiffion ,
Et des prefens offerts pour leur
reconnoiẞance ,
Leur promit fa protection ;
Sa liberté marqua fa bienveillance.
De la Catalogne à l'inftant
A tortueux replis arrive un
long Serpent,
Qui tient entre fes dents une
rofe incarnate,
Teinte
+
GALANT. 126
Teinte du beau fang de
Venus
D'une Courfine & delicate
Alors d'un vain plaifir les
yeuxfont pre-venus
Mais ,fuis loin, dit le Roys
c'eft en vainqu'on meflate:
Tu caches ton venin qui peut
faire mourir..
De charbons enflamez on deKoit te couvrir.
Retourne à Barcelonne, &
rentré en ta mafure.
Là tous font tes pareils , amis
2003 de l'imposture,
Gens plus méchants que tog
qui te ferontperir.
Octobre 1712.
addreffée à Mercure.
Les bons Rois font des Dieux
les vivantes images ,
•Kij
116 MERCURE
Et puifquefur la terre ilsfont
Jes Lieutenans,
Etats , Villes , Sujets en rendant leurs hommages.
Comme aux Divinitez leur
doivent des prefens.
Sur ce fujet , Seigneur
Mercure ,
Si vous voulez par avanture
Inftruire la Pofterité;
J'ay reduit dans ces vers , dont
vousprendrez lecture ,
Un Journal Espagnol plein
defincerité.
Quand par l'ordre du Ciel
Philippe dans l'Efpagne
GALANT. 117
Reçeut les honneurs fouverains ,
Un Lion qu'en tous lieuxfon
grand cœur accompagne ,
Lion apprivoife , Lion des
plus humains ,
Autrefois amené des deferts
Affriquains ,
Député de Léon en quitta la
Campagne
Pour offrir au Monarque une
Couronne d'or,
Que l'on porta dans le
Trefor,
D'Afie originaire, &d'antique
famille
Vint un fage Elephant, Spectacle tout nouveau,
18 MERCURE
Qui pour l'hommage de
Caftille
Sur fon dos élevé préſentoit
un Chaft au.
Ainfi pouffé de vive & noble
jaloufic
Unfier chevald'Andaloufie
Apportoit un riche harnois
Qui fervit , comme on croit , à
Xerxes autrefois.
}
Pour une pareille Ambaffade
Sortit des &Forefts de
Grenade
Un Cerf, dont chaque cor de
grenades orné
Eit voir pompeufement, Panis
malcouronnés alana
GALANT. 119
Du fidel Pays des Nobles
Afturies
En vain l'homme croyoit a
river des premiers.
( Pouvoit-il devancer de fi
legers Courriers?)
Pour orner du Palais les
longues Galleries
Par tout il voit mefl : r les lys
& les lauriers.
Il présente une toile , où la
Gloire découvre
Des Augufte Bourbons mille
& mille neveux ,
Que dans Madrid er dans
le Louvre
Adoreront un jour tant de
peuples heureux
120 MERCURE
Reünis par lafoy d'une illuſtre
alliance
Qui fera triompher & l'Ef
pagne & la France.
Le Monarque content de leur
foumiffion ,
Et des prefens offerts pour leur
reconnoiẞance ,
Leur promit fa protection ;
Sa liberté marqua fa bienveillance.
De la Catalogne à l'inftant
A tortueux replis arrive un
long Serpent,
Qui tient entre fes dents une
rofe incarnate,
Teinte
+
GALANT. 126
Teinte du beau fang de
Venus
D'une Courfine & delicate
Alors d'un vain plaifir les
yeuxfont pre-venus
Mais ,fuis loin, dit le Roys
c'eft en vainqu'on meflate:
Tu caches ton venin qui peut
faire mourir..
De charbons enflamez on deKoit te couvrir.
Retourne à Barcelonne, &
rentré en ta mafure.
Là tous font tes pareils , amis
2003 de l'imposture,
Gens plus méchants que tog
qui te ferontperir.
Octobre 1712.
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Résumé : FABLE addressée à Mercure.
Le texte, adressé à Mercure, célèbre les bons rois qui deviennent des dieux vivants et reçoivent des hommages. Il relate l'accession au trône de Philippe en Espagne, où divers animaux symboliques offrent des présents. Un lion, représentant Léon, apporte une couronne d'or. Un éléphant d'Asie, pour la Castille, présente un chast. Un cheval d'Andalousie offre un riche harnois ayant appartenu à Xerxès. Un cerf des Asturies, orné de grenades, apporte des présents pompeux. Un homme du Pays Basque offre une toile montrant la gloire des Bourbons, qui seront adorés en Espagne et en France grâce à une alliance illustre. Le roi, satisfait de ces hommages, promet sa protection et sa bienveillance. Un serpent de Catalogne, tenant une rose incarnate, est repoussé par le roi, qui le renvoie à Barcelone, le comparant à des imposteurs. Le texte se conclut en octobre 1712.
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3323
p. 122-128
Fragment d'une Lettre sur l'ancienneté de l'usage de boire à la santé les uns des autres.
Début :
Chez les anciens Hebreux le pere de famille, ou [...]
Mots clefs :
Boire à la santé, Verres à boire, Moeurs et coutumes, Paroles, Vin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Fragment d'une Lettre sur l'ancienneté de l'usage de boire à la santé les uns des autres.
Fragmentd'une Lettrefur l'ancienneté de l'ufage de boire à
la fanté les uns des autres.
Chez les anciens Hebreux
le pere de femille , ou une
autre perfonne honorable
de la table , levere à la
main difoit la priere Benedictusfit Dominus , c. puis
beuvoit & donnoit enfuite
le meſme vere à boire à
la ronde.
Les anciens Princes Grecs
faifoient la mefme ceremonie de boire & de preſenter
GALANT. 123
eufuite leur verre à qui il
leur plaifoit , ce qu'ils appelloient Propinien aux jours
folelmnels qu'ils nom,
moient Filolium. Ils invo
quoient d'abord les Dieux ,
puis verfoient un peu de vin
& beuvoient à chaque nom
de Dieu qu'ils proferoient ;
enfuite ils nommoient leurs
amis & beuvoient auffi à
chaque 'nom .
Les Romains imitoient
O
cette coûtume & l'appelloient Greco-more bibere. x .
Ils beuvoient en nombre
impair ou à l'honneur des
Lij
114 MERCURE
neuf Mufes ou à celuy des
rrois Graces. 2º. I's beuvoient autant de verres de
vín qu'ils avoient de doigts
à la main , ou qu'il y avoit
dě lettres au nom de leur
Maitreffe.
3. Voici les paroles &
la formule dont ils s'attaquoient. Bene vos, bené vos ;
bene te heneme , bene noftrum
precor ut benefit , ou bene vos
Vivere precor.mola 61
4Hs beuvoient à la fanté
des, abfents , & d'abort de
PEmpereur asiamed di
abƑ• Le Maire du feſtin 23D.
>
7
GALANT. 129
fait par le fort ordonnoit
cc que chacun devoit boire,
& l'on faifoit mille impre
cations contre ceux qui
refufoient de boire.
16. Ils commençoient par
de petits verres &faniffoient
par de grands.
Selon hom.... on donnoit à chacun fon pannier ,
fa table & fon verre , on
donnoit toûjours le verre
plain , & il devoit toûjours
l'eftre pour eftre dans la
bonne grace ; Cependant
chez la plupart des Anciens
on demandoit à boire
Liij
126 MERCURE
comme chez les François.
On beuvoit à la ronde
& l'on commençoit par la
droite. Le vafe où l'on
beuvoit ainfi à la ronde ,
s'apelloit Patera quod pateret
latius ; on l'appelloit auffi
Filotefiam , comme étant le
fimbole de l'amitié. 10
On appelloit certain autre
vere Ondos , parce qu'il
n'eftoit permis ny de le prefenter ny de le recevoir fans
chanter. Lorfque quelqu'un
beuvoit les autres chan1º.
roient pour l'animer , &
l'on crioit vivas , vivas ;
GALANT 127
quand il avoit bû tout tout
d'un trait & fans refpirer,
ils le congratuloient comme
d'unechofe qu'ils eftimoient
fort & qu'ils croioient
mefine fort faine , parce
que de cette maniere le vin
paffant plus vites enivre
moins.
Celuy qui ne refoudoit
point l'égnime proposée
ou manquoit aux yeux ,
étoit condamné à boire ,
tout cela fe paffoit pendant
le deffert ou mefme aprés.
12°. On terminoit le repas
par un grand coup de vin
oliLiiij
118 MERCURE
pur qu'ils appelloient
Poculum
la fanté les uns des autres.
Chez les anciens Hebreux
le pere de femille , ou une
autre perfonne honorable
de la table , levere à la
main difoit la priere Benedictusfit Dominus , c. puis
beuvoit & donnoit enfuite
le meſme vere à boire à
la ronde.
Les anciens Princes Grecs
faifoient la mefme ceremonie de boire & de preſenter
GALANT. 123
eufuite leur verre à qui il
leur plaifoit , ce qu'ils appelloient Propinien aux jours
folelmnels qu'ils nom,
moient Filolium. Ils invo
quoient d'abord les Dieux ,
puis verfoient un peu de vin
& beuvoient à chaque nom
de Dieu qu'ils proferoient ;
enfuite ils nommoient leurs
amis & beuvoient auffi à
chaque 'nom .
Les Romains imitoient
O
cette coûtume & l'appelloient Greco-more bibere. x .
Ils beuvoient en nombre
impair ou à l'honneur des
Lij
114 MERCURE
neuf Mufes ou à celuy des
rrois Graces. 2º. I's beuvoient autant de verres de
vín qu'ils avoient de doigts
à la main , ou qu'il y avoit
dě lettres au nom de leur
Maitreffe.
3. Voici les paroles &
la formule dont ils s'attaquoient. Bene vos, bené vos ;
bene te heneme , bene noftrum
precor ut benefit , ou bene vos
Vivere precor.mola 61
4Hs beuvoient à la fanté
des, abfents , & d'abort de
PEmpereur asiamed di
abƑ• Le Maire du feſtin 23D.
>
7
GALANT. 129
fait par le fort ordonnoit
cc que chacun devoit boire,
& l'on faifoit mille impre
cations contre ceux qui
refufoient de boire.
16. Ils commençoient par
de petits verres &faniffoient
par de grands.
Selon hom.... on donnoit à chacun fon pannier ,
fa table & fon verre , on
donnoit toûjours le verre
plain , & il devoit toûjours
l'eftre pour eftre dans la
bonne grace ; Cependant
chez la plupart des Anciens
on demandoit à boire
Liij
126 MERCURE
comme chez les François.
On beuvoit à la ronde
& l'on commençoit par la
droite. Le vafe où l'on
beuvoit ainfi à la ronde ,
s'apelloit Patera quod pateret
latius ; on l'appelloit auffi
Filotefiam , comme étant le
fimbole de l'amitié. 10
On appelloit certain autre
vere Ondos , parce qu'il
n'eftoit permis ny de le prefenter ny de le recevoir fans
chanter. Lorfque quelqu'un
beuvoit les autres chan1º.
roient pour l'animer , &
l'on crioit vivas , vivas ;
GALANT 127
quand il avoit bû tout tout
d'un trait & fans refpirer,
ils le congratuloient comme
d'unechofe qu'ils eftimoient
fort & qu'ils croioient
mefine fort faine , parce
que de cette maniere le vin
paffant plus vites enivre
moins.
Celuy qui ne refoudoit
point l'égnime proposée
ou manquoit aux yeux ,
étoit condamné à boire ,
tout cela fe paffoit pendant
le deffert ou mefme aprés.
12°. On terminoit le repas
par un grand coup de vin
oliLiiij
118 MERCURE
pur qu'ils appelloient
Poculum
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Résumé : Fragment d'une Lettre sur l'ancienneté de l'usage de boire à la santé les uns des autres.
Le texte décrit les anciennes coutumes de boire à la santé des autres chez différents peuples. Chez les anciens Hébreux, le père de famille ou une personne honorable levait son verre, prononçait une prière, buvait, puis passait le verre aux autres autour de la table. Les princes grecs pratiquaient une cérémonie similaire, appelée Propinien ou Filolium, où ils invoquaient les dieux et buvaient à la santé de leurs amis. Ils commençaient par verser un peu de vin et buvaient à chaque nom de dieu ou d'ami mentionné. Les Romains adoptaient cette coutume, qu'ils nommaient Greco-more bibere. Ils buvaient en nombre impair, souvent en l'honneur des neuf Muses ou des trois Grâces, et autant de verres qu'ils avaient de doigts ou de lettres dans le nom de leur maîtresse. Ils utilisaient des formules spécifiques comme 'Bene vos, bene vos' et buvaient à la santé des absents, notamment de l'empereur. Les Romains commençaient par de petits verres et finissaient par de grands. Le maître du festin ordonnait ce que chacun devait boire, et des imprécations étaient lancées contre ceux qui refusaient. Le vase utilisé pour boire à la ronde s'appelait Patera ou Filotefiam, symbole de l'amitié. Un autre type de verre, l'Ondos, nécessitait de chanter pour être présenté ou reçu. Les convives chantaient pour encourager celui qui buvait, criant 'vivas, vivas' s'il buvait d'un trait sans respirer. Celui qui refusait une proposition de boire ou manquait aux yeux était condamné à boire davantage. Le repas se terminait par un grand coup de vin pur appelé Poculum.
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3324
p. 128-130
PEUR DE CUPIDON. Fable Anacréontique par Mr F****.
Début :
La jeune Iris qui par son enjoüment [...]
Mots clefs :
Iris, Cupidon, Vénus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PEUR DE CUPIDON. Fable Anacréontique par Mr F****.
PEUR DE CUPIDON.
Fable Anacreontique
par Mr F**
L
A jeune Iris qui par
fon enjoüment
Et fes attraits brouille
mainte cervelle
Par fois s'amufe à parler
Allemand :
Un jour je vis Amour en
fentinelle 266
Tâchant d'oüir ce que difoir
la belle ,
GALANT. 019
Tous ces mots durs l'ef
fraioient grandement
Si que peureux n'ofant
approcher d'elle
Le petit Dieu fe cachoit
doucement
Comme un moineau fe
couvrant de fon aile.
Lors je luy crie, Amour, je
le voy bien ,
Tel Idiome eft pour toy
trop fauvages:
Jamais Venus n'en fit fon
entretien ,
Iris auffi n'en fait pas grand
ufage
Sinon quand veut fâcher
fon petit chien.
130 MERCURE
A ce difcours , Cupidon
moins timide
Se raffurant vole de mon
cofté ;
Ecoute encore dis - je à
l'enfant perfide , >>
Ceffe de craindre une jeune
- beauté ,. :
J'écoute en vain & c'eft
langue étrangere ,
Me répond- il , quel eft donc
ce miftere ?
Sans mon bandeau j'éclaircirois cecy ,
Jen'entens rien à ce langage
cy ,
Le fon de voix eft pourtant
de Cithere
Fable Anacreontique
par Mr F**
L
A jeune Iris qui par
fon enjoüment
Et fes attraits brouille
mainte cervelle
Par fois s'amufe à parler
Allemand :
Un jour je vis Amour en
fentinelle 266
Tâchant d'oüir ce que difoir
la belle ,
GALANT. 019
Tous ces mots durs l'ef
fraioient grandement
Si que peureux n'ofant
approcher d'elle
Le petit Dieu fe cachoit
doucement
Comme un moineau fe
couvrant de fon aile.
Lors je luy crie, Amour, je
le voy bien ,
Tel Idiome eft pour toy
trop fauvages:
Jamais Venus n'en fit fon
entretien ,
Iris auffi n'en fait pas grand
ufage
Sinon quand veut fâcher
fon petit chien.
130 MERCURE
A ce difcours , Cupidon
moins timide
Se raffurant vole de mon
cofté ;
Ecoute encore dis - je à
l'enfant perfide , >>
Ceffe de craindre une jeune
- beauté ,. :
J'écoute en vain & c'eft
langue étrangere ,
Me répond- il , quel eft donc
ce miftere ?
Sans mon bandeau j'éclaircirois cecy ,
Jen'entens rien à ce langage
cy ,
Le fon de voix eft pourtant
de Cithere
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Résumé : PEUR DE CUPIDON. Fable Anacréontique par Mr F****.
La fable 'Peur de Cupidon' relate l'observation d'un narrateur qui voit Cupidon, effrayé par la jeune Iris parlant allemand. Cupidon, caché comme un moineau, est intimidé par les mots durs de cette langue. Le narrateur explique à Cupidon que cette langue est trop rude pour lui et que ni Vénus ni Iris ne l'utilisent, sauf pour fâcher leur chien. Rassuré, Cupidon s'approche et écoute le narrateur. Cependant, il avoue ne pas comprendre cette langue étrangère et demande des éclaircissements. Le narrateur souligne que, sans son bandeau, Cupidon comprendrait mieux, mais il ne saisit rien de ce langage, bien que la voix soit celle de Cythère, l'île de Vénus.
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3325
p. 131-134
MORT.
Début :
Messire Eustache Titus, Marquis de Saint Simon, mourut le premier [...]
Mots clefs :
Marquis de Saint Simon, Régiment des gardes
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texteReconnaissance textuelle : MORT.
MORT.
>
Meffire Euftache Titus
Marquis de Saint Simon
mourut le premier Septembre en fa maifon dans fa
fa 58 année , il étoit Capi-,
taine aux Gardes Françoifes
& Brigadier des Armées du
Roy , en l'année 1673. il
fut fait Lieutenant dans le
Regiment de Picardie ,
commandé par Mr le
Comte de la March. L'an.,
née fuivante, il entra dans ,
le Regiment aux Gardes
132 MERCURE
if
Françoifes & en 1689. il
fut fait Aide Major dans le
mefme Regiment , trois ans
aprés il monta à la Compa.
gnie. En 1704. pendant la
Campagne d'Hochefter
commanda dans Wolfach
qui étoit un poſte de confiance & des plus expoſez,
il fe conduifit dans cette
place avec tant de fageffe
& de prudence qu'il merita
l'eftime & l'approbation de
Mr le Maréchal de Villeroy
& de tous les Officiers Generaux de l'armée. A la fin
de la Campagne il fut fait
GALANT. 135
Brigadier des Armées du
Roy. Pendant le quartier
d'Hyver , l'Infanterie de
Tournay & des autres Garnifons voisines.
Le Marquis de Saint Simon étoit l'aîné de cette
Illuftre & ancienne Maiſon
妒
de Saint Simon qui tire fon
origine des Comtes de Vermandois. On peut voir le
Pere Anfelme fur cette
Maifon dans fon Hiftoire
Genealogique des grands
Officiers dela Couronne au
Chapitre des grands Louve.
tiers de France. Le Marquis
134 MERCURE
de Saint Simon laiſſe neuf
enfans. Le Roy en confi.
deration de fes grands fervices vient de donner au Marquis de Saint Simon fon fils
âgé de 19. ans , une Lieutenance dans le Regiment
de fes Gardes Françoifes.
>
Meffire Euftache Titus
Marquis de Saint Simon
mourut le premier Septembre en fa maifon dans fa
fa 58 année , il étoit Capi-,
taine aux Gardes Françoifes
& Brigadier des Armées du
Roy , en l'année 1673. il
fut fait Lieutenant dans le
Regiment de Picardie ,
commandé par Mr le
Comte de la March. L'an.,
née fuivante, il entra dans ,
le Regiment aux Gardes
132 MERCURE
if
Françoifes & en 1689. il
fut fait Aide Major dans le
mefme Regiment , trois ans
aprés il monta à la Compa.
gnie. En 1704. pendant la
Campagne d'Hochefter
commanda dans Wolfach
qui étoit un poſte de confiance & des plus expoſez,
il fe conduifit dans cette
place avec tant de fageffe
& de prudence qu'il merita
l'eftime & l'approbation de
Mr le Maréchal de Villeroy
& de tous les Officiers Generaux de l'armée. A la fin
de la Campagne il fut fait
GALANT. 135
Brigadier des Armées du
Roy. Pendant le quartier
d'Hyver , l'Infanterie de
Tournay & des autres Garnifons voisines.
Le Marquis de Saint Simon étoit l'aîné de cette
Illuftre & ancienne Maiſon
妒
de Saint Simon qui tire fon
origine des Comtes de Vermandois. On peut voir le
Pere Anfelme fur cette
Maifon dans fon Hiftoire
Genealogique des grands
Officiers dela Couronne au
Chapitre des grands Louve.
tiers de France. Le Marquis
134 MERCURE
de Saint Simon laiſſe neuf
enfans. Le Roy en confi.
deration de fes grands fervices vient de donner au Marquis de Saint Simon fon fils
âgé de 19. ans , une Lieutenance dans le Regiment
de fes Gardes Françoifes.
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Résumé : MORT.
Le texte relate la vie et la carrière militaire du Marquis de Saint Simon, Eustache Titus, décédé le 1er septembre à l'âge de 58 ans. Il occupa les postes de capitaine aux Gardes Françaises et de brigadier des armées du roi. Sa carrière militaire inclut des rôles dans le régiment de Picardie sous le commandement du Comte de la March, ainsi qu'aux Gardes Françaises, où il fut nommé aide-major en 1689 et monta en grade jusqu'à devenir capitaine de compagnie. En 1704, pendant la campagne d'Hochester, il commanda à Wolfach, un poste stratégique, et fut récompensé pour sa sagesse et sa prudence par le Maréchal de Villeroy et d'autres officiers généraux. À la fin de cette campagne, il fut promu brigadier des armées du roi. Le Marquis de Saint Simon était l'aîné d'une illustre famille descendant des Comtes de Vermandois. Il laissa neuf enfants. En reconnaissance de ses services, le roi accorda à son fils de 19 ans une lieutenance dans le régiment des Gardes Françaises.
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3326
p. 135-138
ENIGME. par l'Arch... Turpin.
Début :
Deux Bataillons de filles non vêtuës [...]
Mots clefs :
Dents
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texteReconnaissance textuelle : ENIGME. par l'Arch... Turpin.
ENIGM E.
par l'Arch... Turpin.
DEux Bataillons de
filles non vêtues
L'un contre l'autre efcriment à couvert ;
Et tel eft le combat de ces
Guerrieres nuës ·
Qu'il leur nuit moins
qu'il ne leurfert.
136 MERGURE
Chacun de ces deux
corps en fon rang
Se tient fermes
Même en fe combattant
itfe prête fecours,
Etfous le toit qui les
enferme
L'un n'attaque jamais ,
l'autre attaque toùjours 1
On ne voit aux deux
Camps ni laches ni
fuyardes;
Nulle nefe trouve en
defaut;
GALANTL 137
Et c'est presque toujours
aux quatre arriereGardes
Quefe livre le grand
affaut.
Cetteguerre enunjour
plus d'une fois s'allume
Un moment la voit
naître , un quartd'heure l'éteint:
Mais quay que par la
bouche elles jettent
l'écume
Octobre 1712. M
138 MERCURE
La chaleur du combat
n'altere point leur
teint.
Elles n'en ont jamais
plus de rouge au
vifage,
Mais ellesfont parfois
•Sujetes à la rage
par l'Arch... Turpin.
DEux Bataillons de
filles non vêtues
L'un contre l'autre efcriment à couvert ;
Et tel eft le combat de ces
Guerrieres nuës ·
Qu'il leur nuit moins
qu'il ne leurfert.
136 MERGURE
Chacun de ces deux
corps en fon rang
Se tient fermes
Même en fe combattant
itfe prête fecours,
Etfous le toit qui les
enferme
L'un n'attaque jamais ,
l'autre attaque toùjours 1
On ne voit aux deux
Camps ni laches ni
fuyardes;
Nulle nefe trouve en
defaut;
GALANTL 137
Et c'est presque toujours
aux quatre arriereGardes
Quefe livre le grand
affaut.
Cetteguerre enunjour
plus d'une fois s'allume
Un moment la voit
naître , un quartd'heure l'éteint:
Mais quay que par la
bouche elles jettent
l'écume
Octobre 1712. M
138 MERCURE
La chaleur du combat
n'altere point leur
teint.
Elles n'en ont jamais
plus de rouge au
vifage,
Mais ellesfont parfois
•Sujetes à la rage
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3327
p. 139-141
DONS DU ROY.
Début :
Le Roy a donné le Gouverment de la Province à [...]
Mots clefs :
Dons, Charge, Maréchal de Villars, Comte de Broglio
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texteReconnaissance textuelle : DONS DU ROY.
DONS DU ROY.
Le Roy a donné lo
Gouvernement de la Province à Mr le Maréchal de
Villars , qui doit douner
Soooo écus à Madame la
Ducheffe de Vendome , fur
le Gouvernemeut de cette
Province.
La Charge General des
Galeres à Mr le Maréchal
de Teffé , à condition de
payer à Madamela Ducheſſe
de Vandome quatre cent
cinquante quatre mille livres
Mij
140 MERCURE
de retenuë fur cette
Charge que le Roy luy a
donné fans qu'il l'ait
demandé , pour le dedommager de plus de quatrevingt mille livres de rente
qu'il a perdu à la mort de
Monfeigneur le Dauphin &
de Madame la Dauphine.
Le Gouvernement des
Evefchez qu'avoit Mr le
Maréchal de Villars à Mr
de Sailllant qui commandoit
à Namur
Celuy de Namur à Mr
de Geofreville.
Celuy de Charlemont
GALANT. 141
à Mr le Marquis de
Vieux-pont.
Celuy de Nifmes à Mr
de Vierue.
Celuy de Gravelines au
Comte de Broglio , Gendre
de Mr Voifin avec une penfion de onze mille livres
que le Roy a ajoûté au
Gouvernement qui en vaut
quatorze mille. Celuy du
Quefnoy à Mr de Valory.
Le Roy a donné lo
Gouvernement de la Province à Mr le Maréchal de
Villars , qui doit douner
Soooo écus à Madame la
Ducheffe de Vendome , fur
le Gouvernemeut de cette
Province.
La Charge General des
Galeres à Mr le Maréchal
de Teffé , à condition de
payer à Madamela Ducheſſe
de Vandome quatre cent
cinquante quatre mille livres
Mij
140 MERCURE
de retenuë fur cette
Charge que le Roy luy a
donné fans qu'il l'ait
demandé , pour le dedommager de plus de quatrevingt mille livres de rente
qu'il a perdu à la mort de
Monfeigneur le Dauphin &
de Madame la Dauphine.
Le Gouvernement des
Evefchez qu'avoit Mr le
Maréchal de Villars à Mr
de Sailllant qui commandoit
à Namur
Celuy de Namur à Mr
de Geofreville.
Celuy de Charlemont
GALANT. 141
à Mr le Marquis de
Vieux-pont.
Celuy de Nifmes à Mr
de Vierue.
Celuy de Gravelines au
Comte de Broglio , Gendre
de Mr Voifin avec une penfion de onze mille livres
que le Roy a ajoûté au
Gouvernement qui en vaut
quatorze mille. Celuy du
Quefnoy à Mr de Valory.
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Résumé : DONS DU ROY.
Le texte évoque plusieurs dons et nominations royales. Le maréchal de Villars reçoit le gouvernement de la province, avec l'obligation de verser 500 écus à Madame la Duchesse de Vendôme. Le maréchal de Tessé est nommé à la charge générale des galères, devant payer 454 000 livres à la même Duchesse. Cette nomination vise à compenser des pertes de revenus dues au décès du Dauphin et de la Dauphine. D'autres gouvernements sont attribués : celui des Évêchés à Monsieur de Saillant, celui de Namur à Monsieur de Geoffreville, celui de Charlemont au Marquis de Vieux-Pont, celui de Nîmes à Monsieur de Vieu, celui de Gravelines au Comte de Broglie, avec une pension supplémentaire de 11 000 livres, et celui du Quesnoy à Monsieur de Valory.
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3328
p. 141-144
Au Camp d'Haspres le 18. Octobre.
Début :
Mr le Maréchal de Villars fit attaquer la nuit du [...]
Mots clefs :
Haspres, Maréchal de Villars, Régiment
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texteReconnaissance textuelle : Au Camp d'Haspres le 18. Octobre.
Au Camp d'Hafpres le
18. Octobre.
Mr le Maréchal de Vib
Jars fir attaquer la nuit du
142 MERCURE
17 l'ouvrage 54. & les
ennemis abandonnerent celuy qui eft marqué 57. la
journée fut employée à pla
cer nos batteries qui voyent
le pied du Baftillon.
Le matin le Maréchal
de Villars ayant eu quelques
avis que les ennemis avoient
fait marcher un gros Corps
de Cavalerie entre Tournay
& Saint Amant à deffein
d'attaquer un fourage que
noftre aile gauche faifoit ,
il y alla en diligence , les
'ennemis ne fongerent pas
à l'attaque hier à fept heures
GALANT. 143
Mr le Maréchal fit attaquer
le chemin couvert de la
droite & de la gauche , en
plein jour & la lunette 51.
fut emportée dans le moment , tout ce qu'il y avoit
d'ennemis dans les dehors
ont efté tuez ou pris avec
un Lieutenant, on coupa les
Sauciffons qui alloient à
plufieurs mines , deux fauterent fans que nous fimes
aucune perte, l'on en a de.
couvert treize des chemins
couvert defquelles on a ofté
la poudre, nous avons eu
cent cinquante foldats tucz
144 MERCURE
ou bleffez , & les trois Com
pagnies de Grenadiers du
Regiment de Cambrefis , de
Hefly bleffé, & fept ou huit
Subalternes , les bleffures
des trois Capitaines ne font
pas dangereuſes , Mr d'Alcgre & prefque tous les Offi
ciers Generaux du Siege
étoient aupres de Mr le
Maréchal , Mrs d'Albergotty , de Silly & de Nangis
étoient venus de la grande
armée
18. Octobre.
Mr le Maréchal de Vib
Jars fir attaquer la nuit du
142 MERCURE
17 l'ouvrage 54. & les
ennemis abandonnerent celuy qui eft marqué 57. la
journée fut employée à pla
cer nos batteries qui voyent
le pied du Baftillon.
Le matin le Maréchal
de Villars ayant eu quelques
avis que les ennemis avoient
fait marcher un gros Corps
de Cavalerie entre Tournay
& Saint Amant à deffein
d'attaquer un fourage que
noftre aile gauche faifoit ,
il y alla en diligence , les
'ennemis ne fongerent pas
à l'attaque hier à fept heures
GALANT. 143
Mr le Maréchal fit attaquer
le chemin couvert de la
droite & de la gauche , en
plein jour & la lunette 51.
fut emportée dans le moment , tout ce qu'il y avoit
d'ennemis dans les dehors
ont efté tuez ou pris avec
un Lieutenant, on coupa les
Sauciffons qui alloient à
plufieurs mines , deux fauterent fans que nous fimes
aucune perte, l'on en a de.
couvert treize des chemins
couvert defquelles on a ofté
la poudre, nous avons eu
cent cinquante foldats tucz
144 MERCURE
ou bleffez , & les trois Com
pagnies de Grenadiers du
Regiment de Cambrefis , de
Hefly bleffé, & fept ou huit
Subalternes , les bleffures
des trois Capitaines ne font
pas dangereuſes , Mr d'Alcgre & prefque tous les Offi
ciers Generaux du Siege
étoient aupres de Mr le
Maréchal , Mrs d'Albergotty , de Silly & de Nangis
étoient venus de la grande
armée
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Résumé : Au Camp d'Haspres le 18. Octobre.
Le 18 octobre, au Camp d'Hafpres, le Maréchal de Villars ordonna une attaque nocturne sur l'ouvrage 54, forçant les ennemis à abandonner l'ouvrage 57. La journée suivante fut dédiée à la mise en place des batteries au pied du bastion. Le Maréchal reçut des informations sur un mouvement de cavalerie ennemie entre Tournay et Saint Amant, visant à attaquer un fourrage effectué par l'aile gauche. Il se rendit sur place, mais les ennemis ne passèrent pas à l'attaque. Ensuite, il ordonna l'attaque du chemin couvert de la droite et de la gauche, ainsi que de la lunette 51, qui fut prise immédiatement. Tous les ennemis présents furent tués ou capturés, incluant un lieutenant. Les saucissons menant à plusieurs mines furent coupés, et deux mines explosèrent sans causer de pertes. Treize chemins couverts furent découverts et leur poudre saisie. Les pertes françaises s'élevèrent à cent cinquante soldats tués ou blessés, ainsi que les trois compagnies de grenadiers du régiment de Cambrefis, dont plusieurs furent blessés, et sept ou huit subalternes. Les blessures des trois capitaines ne sont pas graves. Monsieur d'Alègre et presque tous les officiers généraux du siège étaient présents auprès du Maréchal. Les messieurs d'Albergotti, de Silly et de Nangis étaient venus de la grande armée.
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3329
p. 145-206
PARAPHRASE ou Explication du Tableau de la Vie humaine de Cebés Tébain de Grece disciple de Socrate, & Philosophe moral. Où l'on a suivi le sens de l'Autheur le plus exactement qu'il a esté possible, sans s'éloigner de l'esprit general de tous les peuples.
Début :
Cebés nous represente d'abord la vie humaine sous la [...]
Mots clefs :
Paraphrase, Cébès, Tableau de la vie humaine, Philosophes, Hommes, Vertus, Maux, Sciences, Chemin, Femmes, Monde, Savoir, Génie, Fortune, Courtisanes, Vices, Malheur, Moeurs et coutumes, Félicité, Leçons, Santé, Esprit, Conception, Volonté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARAPHRASE ou Explication du Tableau de la Vie humaine de Cebés Tébain de Grece disciple de Socrate, & Philosophe moral. Où l'on a suivi le sens de l'Autheur le plus exactement qu'il a esté possible, sans s'éloigner de l'esprit general de tous les peuples.
PARAPHRASE
on Explication du Tableau
de la Vie humaine de Cebés
Tébain de Grece , difciple
de Socrate ,
moral.
Philofophe
Où l'on a fuivi lefens de l'Autheur le plus exactement
qu'il a efté poffible , fans
s'éloigner de l'efprit general
de tous les peuples.
CEbés nous reprefente
d'abord la vie humainefous
la figure d'un grand parc
qui renferme plufieurs reduits , avec des perfonnes
1712. Octobre. N
146 MERCURE
de toutes efpeces , tant à
l'entrée qu'au dedans de
chacun. Mais avant que de
propofer fon embléme , de
l'intelligence duquel il prétend que dépend noftre
bonheur ou noftre malheur ;il prend foin de nous
avertir , que noftre ignorance eft une espece de
Sphinx à noftre égard , par
la connoiffance obfcure &
ambiguë qu'elle nous propoſe du bien & du mal, ou
de ce qui peut eftre regardé comme de foy - mefme
indifferent. Car cette con-
GALANT. 147
noiffance devient pour
nous une énigme , laquelle
faute de pouvoir eftre penetrée, nous rend malheureux le reste de nos jours.
Au lieu que fi nous nous
appliquons à en découvrir
le fecret , nous pouvons efperer une vie exempte de
tous maux & veritable
ment heureuſe.
Noftre Philofophe nous
fait voir enſuite une grande multitude d'hommes &
de femmes à la porte de de
parc , qui fe preſentent
pour y entrer , & qui nous
Nij
148 MERCURE
marquent les enfans avant
qu'ils fortent du ventre de
leur mere pour venir au
monde. Au milieu de cet- :
te multitude on voit le Genie ou l'Intelligence , à qui
l'Autheur de la nature a
commis ( felon Cebés ) le
foin de noftre naiſſance ,
fous la figure d'un fagevieillard , qui enfeigne aux
uns & aux autres la maniere dont ils doivent fe
comporter lorfqu'ils feront
entrez dans la vie , & le
chemin qu'ils doivent teir pour y eftre heureux,
3
GALANT. 149
Mais à peine ces nouveaux
nez ont-ils paffé la porte
du parc , qu'ils oublient en
peu de temps les bonnes
leçons qu'ils ont receuës de
leur Genie ; car la convoitife qu'ils rencontrent
l'entrée de ce lieu , dont
elle eft comme la Reine , &
où elle préfide comme
dans fon throfne , les feduit bien - toft en leur faifant avaler dans une coupe qu'elle leur prefente ,
l'erreur & Pignorance. Les
nouveaux nez munis de ces
deux paffeports , s'avancent
N iij
150 MERCURE
**
dans le parc comme des
hommes enchantez les uns
plus les autres moins , à
proportion qu'ils en ont
beu. Mais ils ne vont pas
fort loin , que voicy une
troupe de femmes agreables de toutes fortes de figures qui les environnent ,
& les embraffent avec empreffement ; & ce font les
opinions , les defirs , & les
delices , par lesquelles ils
fe laiffent tous entraifner.
Les unes les emmennent
dans le chemin de la felicité , les autres dans celuy
GALANT. II
du malheur & de la perdition après les avoir feduites. Car les unes & les autres leur promettent à la
verité une vie heureuſe &
tranquille ; mais parce qu'
ils ont avalé le poiſon de
l'ignorance & de l'erreur ,
ceux qui ont efté feduits
paffent leur vie à errer ça
& là comme des perfonnes yvres , fans pouvoir jamais trouver le chemin qui
devroit les conduire au vrai
bonheur.
Cebés nous fait voir enfuite au milieu du Parcune
N iiij
152 MERCURE
eſpece de Divinité ſous la
figure d'une femme , que
l'aveuglement des hommes
a dépeinte fans yeux , &
comme fourde , & mefme
capricieuſe , parce qu'elle
enrichit les uns des biens
de ce monde , & qu'elle
ofte aux autres ceux mefme qu'elle leur avoit donnez & cela felon fa volonté, & fuivant des decrets
impenetrables. Ils l'ont
nommée la Fortune , & ont
figuré l'inconftance de fes
faveurs par une boule fur
laquelle ils la font mar-
GALANT. 153
cher à caufe des difgraces
qu'éprouvent tous les jours
ceux qui mettent leur efperance dans les biens de la
vie. Il nous reprefente donc
cette fortune comme environnée d'une grande multitude de ces hommes enyvrez du poiſon de la convoitife, qu'il nomme les ambitieux. Tous luy preſentent leurs requeſtes , mais
elle écoute les uns & rejette les autres , ce qui rend
leurs vifages tous differens ;
les uns paroiffants tres -joyeux , & les autres fort
154 MERCURE
triftes . Les premiers ſont
ceux dont les demandes
ont efté receuës favorablement , & ceux-cy la nomment bonne fortune. Les
derniers au contraire levent leurs mains vers elle
tout éplorez , parce qu'elle leur a mefme ofté ce
qu'elle leur avoit autrefois
accordé , pour le donner à
d'autres , & à caufe de cela
ils l'appellent mauvaiſe fortune. Ornoftre Philoſophe
nous fait remarquer que
ces biens qui attriſtent fi
fort les uns & réjoüiſſent
1
GALANT. ISS
4
tant les autres , font les richeffes , les honneurs , la
qualité , les defcendants ,
les commandements , les
Couronnes , & generalement tous les biens temporels ou du corps , qu'il
prétend n'eftre pas de veritables biens ; parce qu'ils
ne nous rendent en rien
plus parfaits , comme il effaye de le démontrer fur
la fin de fon emblême.
༣.
De là il nous conduit à
un premier reduit , & nous
fait voir plufieurs femmes
à la porte , parées comme
156 MERCURE,
des courtisannes , l'une fe
nomme l'intemperance ,
l'autre la luxure , une autre
l'avarice , une autre l'ambition , &c. Elles font toutes
là comme en ſentinelle ,
pour remarquer ceux à qui
la Fortune a efté favorable ,
& qu'elle a enrichis de fes
dons. Dès qu'elles en apperçoivent quelqu'un , elles
courent à luy , elles le careffent & l'embraffent , &
font tant par leurs flatteries , qu'elles l'engagent à
entrer dans leur azile, en lui
promettant une vie tran-
GALANT. 157
quille , exempte de tout ennuy , & remplie de delices.
Ceux qui font affez inconfiderez pour fe laiffer aller
No
aux promeffes de ces Sirenes , gouftent à la verité
les plaifirs de la vie pendant
un temps , ou du moins
croyent les goufter ; mais
quand par la fuite du temps
ils réfléchiffent ferieufe-'
ment fur cette maniere de
vivre , ils s'apperçoivent
qu'ils ont efté feduits ; que
ce qu'ils ont creu de folides plaiſirs , n'en avoient
tout au plus que l'apparen-
158 MERCURE
ce ; & qu'en un mot ils en
font la dupe , par la honte
qu'ils leur ont attirée , & les
malheurs où ils les ont précipitez. Car aprés avoir
confommé avec ces Courtiſannes tous les biens qu'ils
avoient receuës de la Fortune , ils fe trouvent malheureuſement reduits à devenir leurs efclaves , & à
commettre toutes les baf
feffes, & tous les crimes auf
quels ces cruelles maiftreffes les engagent. Ainfi ils
deviennent des affronteurs,
des facrileges, des parjures,
GALANT. 159
des traiftres , des larrons
& tout ce qu'on peut imaginer de plus mauvais,
A
#
>
Enfin cette vie mifera
ble n'a qu'un temps , mefme fouvent fort court
après lequel ( dit Cébés ) la
vengeance du Ciel éclate
fur eux ; alors il les livre à
la punition , que ce Philofophe nous reprefente fous
la figure d'une femme couverte de haillons , & fort
défigurée , tenant un foüet
en la main. Elle paroift
dans ce premier reduit à la
porte d'une efpece de ca-
>
160 MERCURE
chot , ou lieu ténebreux ,
dont l'afpect fait horreur ,
ayant pour compagnes la,
trifteffe , & l'angoiffe. I '
nous dépeint la premiere
la tefte panchée jufques fur
fes genoux , & la derniere
s'arrachant les cheveux.
Elle a encore pour, voiſins
les pleurs & le defefpoir
qui font des perfonnages
difformes , extenuez , tous
nuds , & horribles à voir.
C'eft entre les mains de
ces derniers qu'ils font li
vrez en dernier reffort ,
après avoir effuyé toute la
fureur
GALANT. 161
fureur des premieres . Alors
ils fe voyent accablez de
tourments & de maux , &
reduits à paffer le refte de
leurs jours dans ce cachot
affreux de la maniere la
plus miferable ; c'eſt pour
cela qu'il nomme cette pri
fon le fejour du malheur
Dans ce funefte eftat no
ftre Philofophe ne leur laiffe qu'une feule reſſource
fçavoir qu'enfin le Ciel ait
pitié d'eux , & leur envoye
le repentir pour les retirer
du gouffre de malheur où
ils fontplongez. Or le preOctobre. 1712. O
162 MERCURE
mier effet que cet heureux
repentir produit en eux , eft
de chaffer ces mauvaiſes
préventions dont ils s'eftoient laiffez préoccuper
dans leur jeuneffe , & de
leur fuggerer de plus juftes
opinions , & des defirs plus
raifonnables. Alors ils fe
trouvent avoir de l'eftime
& de l'inclination pour les
ſciences ; heureux s'ils font
affez aviſez pour choiſir la
veritable , je veux dire celle
qui enfeigne aux hommes
à regler leurs mœurs , &
qu'on appelle pour cette
GALANT. 163
raifon la Morale ! car cette
morale les purifie infailliblement de toutes leurs ha
bitudes vicieuſes , & les met
en eftat de paffer le reſte
de leur vie dans le repos &
dans la felicité , à l'abry de
tous leurs maux paffez.
Mais s'ils font au contraire affez imprudens pour
fe laiffer efbloüir par l'éclat
de la vaine ſcience , & de
la fauffe reputation , noſtre
Philofophe nous fait voir
un fecond reduit , à l'entrée.
duquel paroift une femme
fort parée , & tres- enga
O ij
164 MERCURE
geante, que les petits efprits
& le commun des hommes
nomment la ſcience , quoyque ce ne foit que la vaine
fcience. Car la plupart de
ceux qui dès l'entrée de la
vie ont fuivi la bonne route , ou ceux que le repentir
a retirez de la maifon du
malheur , defirant s'occuper le refte de leur vie aux
ſciences , donnent ordinai.
rement dans cette fauffe
ſcience. Auffi cet afile eftil rempli de Poëtes , d'Orateurs , de Dialecticiens ,
de Muficiens , d'Arithme
GALANT. 165
ticiens,de Géometres, d'Af
trologues, d'Epicuriens , de
Peripateticiens , de Critiques , & de quantité de
gens de cette nature , par-.
mi lefquels on voit encore
de ces Courtifannes du premier reduit , comme l'incontinence , l'intemperance , & leurs autres compagnes. Car ces fortes de
Sçavants en font auffi fouvént les esclaves , quoyque
plus rarement, parce qu'ils
ont plus de foin de s'occuper que les autres . Les préventions ou fauffes opi-
166 MERCURE
nions s'y meſlent auſſi , à
caufe dupoifon que la convoitife leur a fait avaler en
entrant dans la vie , qui les
empefche de connoiſtre
leur ignorance, pour ne pas
dire leur erreur. Et il n'y a
point pour eux , ſelon noftre Philofophe , d'autre
moyen de s'arracher des
pieges de ces mauvaiſes
amies , que de renoncer
pour jamais à la vaine ſcience ; car avec fon feul fe-.
cours ils ne doivent pas efperer de s'affranchir jamais
de leur joug , ny d'éviter les
GALANT. 167
malheurs de la vie.
Mais s'ils font affez heureux de rentrer dans le chemin de la verité , elle leur
fera ( dit - il ) goufter d'un
breuvage qui les purgera de
tous leurs vices , & de toutes leurs erreurs , & qui enfin les mettra dans un eſtat
de fecurité. C'eftpour cela
que noftre Philofophe nous
fait enviſager dans fon tableau un troifiéme reduit
plus élevé que les précedents , mais defert , & habité d'un tres-petit nombre
d'hommes ; la porte en eft
168 MERCURE
*
eftroite , & le chemin pour
y arriver fort ferré , & peu
frequenté ; il paroiſt de
plus difficile & efcarpé.
C'eft le chemin de la veritable ſcience , duquel l'af
pect a quelque chofe de
rude & d'effrayant. Il nous
reprefente à l'entrée de ce
lieu deux femmes d'une
fantéparfaite, pleines d'embonpoint & de vigueur
affifes fur une roche élevée ,
& escarpée de tous coſtez ,
qui tendent la main aux
paffants d'un air affable , &
avec un viſage plein de ſerenité :
f
GALANT. 169
renité ; l'une d'elle fe nomme la conftance , & l'autre
la continence. Ce font deux
fœurs toutes aimables , qui
invitent les paſſants à s'approcher d'elles , à s'armer
de courage , & à ne ſe laiffer
pas vaincre par une laſche
timidité , leur promettant
de les faire entrer dans un
chemin de delices , aprés
qu'ils auront furmonté
quelques legeres difficultez , qui feront bien toft
diffipées . Et pour leur en
faciliter le moyen , elles
veulent bien defcendre
Octobre.
1712. Р
170 MERCURE
quelques marches de ce
précipice où elles font , afin
de leur donner la main , &
de les attirer au deffus.
Là elles les font reſpirer
en leur donnant pour compagnes la force & l'efperance , & leur promettant
de les faire bien- toft arri-:
ver à la veritable ſcience.
Et pour les encourager davantage , elles leur font enviſager combien le chemin
en eft agréable , aisé , &
exempt de tous dangers.
Ce chemin conduit à un
quatriéme & dernier re-
GALANT. 171
*
duit renfermé dans le précedent; c'eft un fejour char-
'mantfemblable à une grande prairie , & fort éclairée
des rayons du Soleil ; on le
nomme le fejour des hom
mes heureux , parce que
toutes les vertus y habitent ,
& que c'est la demeure de
la felicité. Il paroiſt à l'entrée une Dame fort gra
cieuſe avec un viſage égal ,
& dans un âge peu avancé;
fon habit eft fimple &fans
ornemens eftrangers ; elle
eft affife fur une pierre ferme & d'une large affiette ;
Pij
172 MERCURE
c'efl la veritableſcience qui
eft accompagnée de ces
deux filles , dont une s'ap-:
pelle la verité , & l'autre la
perfuafion. Son fiege tefmoigne affez qu'il eft feur
de le fier à elle , & que fes
biens font conftants. Mais
qui font ces biens ( dit Cebés ) ce font la confiance ,
la privation d'ennuis , la
conviction que rien ne peut
deformais leur nuire. Or
cette honnefte mere eft à
l'entrée de cet afile pour
guerir les hoftes qui luy arrivent , enleur faifant pren-
GALANT. 173
-dreune potion cordiale qui
les purifie de toutes les imperfections qu'ils avoient
contractées en paſſant par
les premiers reduits , telles
que l'ignorance , l'erreur ,
la prévention , l'arrogance,
l'incontinence , la colere ,
l'avarice , & les autres vices : après quoy elle les
fait entrer dans le fejour
des vertus.
Or noftre Philofophe
nous reprefente ces vertus
fous la forme de Damesfages & belles , fans aucun
fard ny ajuftemens , en un
P iij
174 MERCURE
motfort differentes des premieres ; on les nomme la
pieté , la juftice , l'integrité , la temperance , la modeftie , la liberalité , la clemence , &c. Après donc
que les vertus ont admis
ces nouveaux hoftes dans
leur focieté , elles n'en demeurent pas là ; mais Cebés nous fait enviſager une
eſpece de donjon en forme
de citadelle au milieu de
ce dernier reduit , & fur
l'endroit le plus eflevé ; c'eſt
le palais de la felicité , la
mere de toutes les vertus ;
GALANT. 175
c'eft dans ce fejour heureux qu'elles les introduifent pour les prefenter à
leur mere. Au refte il dépeint cette mere comme
une Reine affife fur un
throfne à l'entrée de fon
palais , qui eftant parfaitement belle , & dans un âge
de confiſtance , eſt ornée
d'une manière honnefte ;
& fans fafte , ayant la tefte
ceinte d'une couronne de
fleurs , avecun air plein de
majefté. Cette Dame &
fes filles les vertus couronnent ceux qui s'élevent juf
P
iiij
176 MERCURE
ques à elles , comme des
Héros qui ont remporté de
grandes victoires fur diffe .
rens monftres qui leur faifoient la guerre ; & elles
leur adjouftent de nouvelles forces pour domptér
des ennemis , qui auparavant les reduifoient en fervitude , & les dévoroient
aprés leur avoir fait fouffrir
plufieurs divers tourments.
Ces monftres font l'ignorance & l'erreur , la douleur , & la trifteffe , l'avarice , l'intemperance , & en
general tous les vices. Ce
GALANT. 177
font là les ennemis aufquels
ils commandent dorefnavant; bien loin de leur obeir
&de leur eftre foumis comme autrefois. Mais ce n'eft
pas tout cette couronne
que nos Héros ont receuë ,
outre la force qu'elle leur
donne , les rend encore
bienheureux, & les affran
chit de tous les maux de la
vie , en leur apprenant à ne
plus mettre leur felicité
dans les biens paffagers ,
mais uniquement dans la
poffeffion de la vertu , &
dans la joye de la bonne
confcience.
178 MERCURE
Apres que ces hommes
vertueux ont efté ainfi couronnez , Cebés les fait revenir accompagnez de toutes les vertus dans les lieux
par où ils ont paffé autrefois. Là ces fages guides
leur font voir tous ceux qui
menent une vie miſerable,
errants çà là , tousjours
prefts à faire nauffrage , &
tousjours esclaves de leurs
ennemis , les uns de l'incontinence , d'autres de la
fuperbe , les autres de l'avarice , ou du defir de la
vaine gloire , d'autres enfin
GALANT. 179
"
par d'autres vices fans
pouvoir jamais d'eux- meſmes s'affranchir de leur fervitude , ny parvenir au ſejour des vertus , & au palais de la felicité.. La caufe de ce malheur , ( dit noſtre Philofophe ) vient de
ce qu'ils ont oublié le chemin que leur Génie tuter
laire leur avoit enfeigné, &
les préceptes qu'il leur avoit
donnez avant qu'ils entraf
fent dans le monde. C'eſt
alors que ces nouveaux éleves prennent une veritable connoiffance du bien
180 MERCURE
& du mal ; au lieu de l'ignorance & de l'erreur où
ils avoient vefcu pendant
leur aveuglement , qui leur
faifoit eftimer un bien ce
qui veritablement eftoit un
mal , & prendre pour un
mal ce qui eftoit un bien ,
& les engageoit par là dans
une vie déreglée & perverfe , & cette connoiffance
regle leurs mœurs , & les
fait profiter des folies des
autres. Aprés quoy , dit
Cebés , ils peuvent aller
fans crainte où ils veulent ,
parce qu'ils font par tout
GALANT. 181
,
à l'abri de leurs ennemis ,
& qu'en quelque lieu qu'ils
aillent ils font affeurez d'y
vivre dans la droiture de
cœur & dans l'amour de
la vertu , exempts de tout
peril & de toutes fortes de
maux. De plus chacun fe
fait un plaifir, de les recevoir, comme un malade en
reffent lorfque fon medecin
le vient voir. Outre qu'ils
n'ont plus à craindre ces
beftes fauvages qui leur faifoient auparavantuneguerre fi cruelle ; puifque ny
la douleur , ny les chagrins,
182 MERCURE
ny l'incontinence , ny l'avarice, ny la pauvreté n'ont
plus aucun pouvoir fur leur
efprit pour luy faire perdre
l'amour de la verité.
Cebés nous fait remarquer enfuite une autre ef
pece d'hommes qui defcendent auffi de l'afile des vertus fans aucunes couronnes , mais au contraire avec
des vifages de defefperez ,
des cheveux arrachez , &
quifont enchaifnez par des
femmes. Ce font ou ceux
qui eftant arrivez à la veritable ſcience , en ont efté
GALANT. 18 ;
mal receus , comme en eftant indignes ; ou ceux qui
ont manqué de courage
lorfqu'ils ontvoulu s'eflever
fur la roche , où la conf
tance les invitoit de monter , & qui ayant lafché le
pied honteufement , demeurent vagabonds , fans
fçavoir où ils doivent aller.
Les uns & les autres de-.
viennent la proye des chagrins , des angoiffes , dul
deſeſpoir, de la honte & de
l'ignorance ; & pour furcroift de malheur ils retournent au parc de la lu-
184 MERCURE
xure & de l'intemperance ,
oùces infenfez maudiffent
le refte de leurs jours la
veritable ſcience , & les ve
ritables fçavants, regardant
ces derniers comme des
malheureux, qui ne fçavent
pas goufter les plaifirs , &
joüir de la vie comme eux ,
bien loin de fentir euxmefmes l'eftat déplorable
où ils fe font plongez, Car
la brutalité dont ils font
aveuglez , fait qu'ils mettent leur fouverain bien
dans la gourmandiſe , dans
le luxe & dans l'incontiEnfin nence.
GALANT. 185
Enfin noftre Philofophe
entre dans un plus grand
détail fur ce qu'il prétend
que le Génie de chaque
homme luy infinuë avant
fa naiffance. Premieremenp
il leur donne avis ( dit-il
de s'armer de courage , &
de conftance, comme ayant
plufieurs combats à fouftenir dans le monde lorfqu'ils
y
feront entrez : feconde-l
ment il les exhorte à né
point mettre leur efperance dans les biens temporels & paffagers , que la
fortune donne & ofte à fon
Octobre. 1712,
C
i
186 MERCURE
gré , & parconfequent de
ne s'abandonner point à la
joye , quand elle nous les
envoye , ou à la trifteffe
quand elle les retire , parce
qu'elle en ufe comme d'un
bien qui eft à elle , & non
pasà nous. C'eſt pourquoy
il nous avertit de ne reffembler pas ces mauvais Banquiers qui ayant receu.
Fargent d'autruy , le regardent comme leur appartenant, & en ont la meſme
joye que s'il eftoid à eux en
propre , & qui quand on
le repete s'en trouvent auſſi
GALANT. 187
offenfez, & en conçoivent
autant de chagrin que fi
on le leur raviffoit mais
de recevoir au contraire
avec reconnoiffance les
biens temporels qu'il luy
plaiſt de nous départir , &
de nous en fervir pour ar
river en hafte à la fource
feconde & certaine de tous
les biens, qui eft la veritable
fcience , c'est-à - dire , la
fcience qui peut nous rendre heureux. Ainfi nous
devons ( dit il ) éviter d'abord foigneusement les
courtiſannes done on apar-
-
Q ij
188 MERCURE
lé , fçavoir l'intemperance,
la luxure , & les autres vi-
& prendre garde de ces
nous laiffer enchanter de
leurs attraits. ។
A l'égard de la vaine
ſcience nous pouvons luy
donner , felon luy , quelques années de notre vie ,
& prendre quelques -unes
de fes leçons pour nous aider à paffer outre , car nous
devons nous hafter d'arriver à la veritable ſcience ,
& à la pratique des vertus
le pluftoft que nous pourrons , & regarder tout le
GALANT. 189
temps que nous employons
à autre chofe , comme autant de rabbatu fur la durée de noftre felicité.
Tous les emblefmes eftant finis , Cebés examine
quelles font les leçons qu'-
on peut tirer de la vaine
fcience, & conclud que ce
font les Lettres & les autres
difciplines , que Platon dit
eftre le frein des fougues
de la jeuneffe. Il prétend
au refte que ces leçons ne
font point abfolument neceffaires pour acquerir la
morale , & qu'on doit les
190 MERCURE
regarderſeulement comme
des moyens pour y arriver
plus communément, mais
qui ne nousfervent de rien
pour augmenteren nous la
vertu: &la raiſon qu'il en ap
porte, c'eſt qu'on peut eftre
vertueux fans elles , comme
l'experience journaliere le
confi me. On ne doit pas
cependant, felon luy,les re
garder commeinutiles . Car
(dit il ) quoy qu'on puiſſe
abſolument entendre une
langue estrangere avec le
fecours feul d'un Interpre
te , on ne laiſſe pas de trou-
GALANT. 191
ver quelque foulagement
& quelque ſatisfaction lors
qu'on peut encore y joindre fa propre connoiffan
ce. Il en eft de mefme de
la vaine fcience qu'on ne
doit regarder que comme
un fecours pour arriver plus
aisément à la veritable.
De là noſtre Philoſophe
tire cette fafcheufe confequence contre les faux fçavants , qui prétendent s'attribuer quelque préference
fur les autres hommes , fçavoir qu'ils n'ont là aucun avantage pour devenir
par
192 MERCURE
plus parfaits qu'eux ; puifqu'il eft conftant qu'ils ne
jugent pas plus fainement
du bien & du mal que le
refte des hommes , & qu'ils
font fujets aux meſmes vices; car qui empefche ( ditil ) d'eftre lettré , de poffe
der toutes les fciences vaines , & d'eftre cependant
toujours un yvrogne , un
intemperant , un avaricieux , un calomniateur, un
traiftre , & en un mot un
infensé, puifque ces fortes
de fciences ne s'occupent
point à la connoiffance des
vertus ,
GALANT. 193
7
vertus & des vices La cau
fe de ce malheur , dit noftre Philofophe , vient de
ce que ces fortes de fça
vants ont la vanité de croi
re fçavoir ce qu'effectivement ils ignorent : c'eft ce
qui les rend indociles &
pareffeux à fe faire inftruire de la veritable ſcience,
D'un autre cofté ils font
fujets comme le reſte des
hommes à fe laiffer emporter par leurs fauffes préventions qui les rendent
opiniaftres & intraitables.
De forte qu'ils ne ſçauOctobre 1712.
R
194 MERCURE
roient fe flatter d'avoir aucun avantage ſur eux ,
moins que le Ciel ne leur
à
envoye quelque rayon de
lumiere qui leur faffe connoiftre la vanité de leur
fcience , & les porte à rechercher la verité.
Enfin Cebés prouve la
propofition qu'il a avancée au commencement de
fon difcours , fçavoir que
les dons de lafortune, com+
me la vie , la fanté , les richeffes , la nobleſſe , les
honneurs , les victoires , &
les autres biens temporels
GALANT. 195
ne font pas de veritables
biens ; ny par confequent
les maux qui leur font oppofez, commeles maladies,
la mort mefme , &c. ne
font pas deveritables maux;
maisil prétend aucontraire
que toutes ces chofes d'elles-mefmesfont indifferentes pour noftre perfection.
La vie , dit - il , eft un bien
à celuy qui vit bien , & c'eſt
fans doute unmal à l'égard
de celuy qui fe comporte
mal, par les maux aufquels
elle l'expofe toft ou tard.
D'un autre cofté la vie eft
R ij
196 MERCURE
commune aux meſchants
comme aux bons , aux malheureux commeà ceux qui
font heureux , d'où il conclud que la vie en elle meſme eft une chofe indifferente. De mefme que de
couper un bras à un hom-
-me qui fe porte bien , eft
pour luy un mal ; & c'eſt
rau contraire un bien à celuy
qui a la gangrenne , d'où il
fuit que l'amputation d'un
bras eft une chofe qui n'eft
abfolument parlant , ou en
foy, nybonne n'y mauvaiſe.
Il rafonne de melme des
GALANT. 197
richeffes , de la fanté, & des
autres biens du corps : car
ilferoit, dit il , tres- louvent
à defirer pour celuy qui a
fait un mauvais coup , qu'il
euft efté malade pendant le
temps qu'il l'a fait ; c'eft
pourquoy la fanté eft en
ce cas un vray mal pour
luy , quoyque ce foit d'ailleurs un bien pour les honneftes gens. A l'égard des
richeffes on voit fouvent.
que ceux qui les poffedent
ne font pas les plus heureux ny les plus honneftes.
gens ; d'où il faut conclure
Riij.
198 MERCURE
&
qu'elles ne fervent de rien
pour noftre felicité
qu'ainfi par elles mefmes
elles ne font pas un bien
pluftoft qu'un mal , puifqu'il feroit à fouhaitter pour
ceux qui n'en fçavent pas
ufer , qu'ils en fuffent privez à caufe des miferes qu'-
elles leur attirent.
Noftre Philofophe conclud en difant qu'on peut
appeller les biens temporels, des biens pourceux qui
fçavent s'en bien fervir , &
des maux à l'égard de ceux
qui en font un mauvais ufa-
GALANT. 199
ge , & finit en remarquant
que ce qui nous trouble &
nous agite en cette vie c'eft
le faux jugement que nous
portons fur les biens & fur
les maux temporels , fur lequelfauxjugement nous reglons enfuite toute la conduite de noftre vie pour le
bien ou pour le mal; & cela
parce que nous ne travaillons pas affez à connoiſtre
l'un & l'aure.
On connoift affez au
refte par cet exposé que les
mefmes inclinations & les
mefmes vices qui dominent
R iiij
200 MERCURE
aujourd'huy , regnoient dès
ces premiers temps , & que
la Providence a toujours eu
foin de faire naiftre des
hommes , qui au milieu de
la corruption de leur fiecle
rendiſſent teſmoignage à
la vertu & aux veritez morales , afin qu'elles n'en
fuffent pas entierement étouffées , & afin que les
hommes dépravez n'euffent pas à fe plaindre d'avoir manqué d'inftructions,
& mefme d'exemples pour
les mettre en pratique , &
d'avertiffements pour con-
GALANT. 201
noiftre les fuites fafcheufes
des paffions & des vices ,
& pour en concevoir de
l'horreur. Mais ce que nous
devions , ce mefemble , admirer icy le plus , ce font
ces repentirs & ces rayons
de lumiere que Cebés reconnoift eftre envoyez du
Ciel pour retirer les hommes de l'esclavage de leurs
paffions , & les faire rentrer dans le fein des vertus. Certes fila chofe eftoit
telle dans ces temps du pai
ganisme , plus de trois cens
ans avant la venue du Mef-
202 MERCURE
fie , comme il femble qu'on
n'en puiffe douter , par le
recit de cet autheur , je ne
crois pas qu'on puiſſe douter auffi que le Ciel n'exerçaft fes mifericordes fur
ces peuples corrompus , de
mefme que fur le peuple
Juif: car effectivement que
peut il y avoir qu'une lumiere divine qui faffe connoiftre à l'efprit de l'homme la vanité des voluptez ,
& qui luy faffe diftinguer
la vaine ſcience de la veri
table , & les vicès des vertus ? L
GALANT. 203
A l'égard du Génie que
Cebés a creu préfider à noftre conception , & nous
inftruire dès le ventre de
noftre mere de nos devoirs
pour la vie à laquelle nous
fommes deftinez , on ne
fçauroit , ce me femble ,
penfer que ce foit autre
que la lumiere de la
raifon où l'ame raiſonnable que Dieu met dans le
corps dés qu'elle peut y
exercer fes fonctions , la
quelle lumiere feroit fuffifante pour nous faire éviter
tous les écueils des paffions
chofe
204 MERCURE
& des vices , fans les fauffes
préventions aufquelles nous
nous abandonnons pendant la jeuneffe , au lieu de
confulter la lumiere de noftre raison. Quand à la fortune qui, felon luy , difpenfe les biens temporels & les
maux à fon gré , on voit
affez qu'on ne peut entendre par là , que la Provi
dence qui a créé toutes chofes , à qui par confequent
toutes chofes appartiennent en propre , & qui ef
tant la maiftrelle du fort
des hommes , en peut difC
GALANT. 203
poſer felon fa volonté. De
plus lorsqu'il nous dit que
la douleur , les chagrins , la
pauvreté , &c. n'ont plus
d'empire fur l'homme devenu vertueux , il nous fait
connoiftre combien eftoit
grande la fecurité , la confiance , la conſtance , & là
tranquillité de l'efprit de
l'honnefte homme , & que
les hommes vertueux de ce
temps là participoient dès
ce monde aux recompenfes des veritablesChrêtiens,
parce qu'ils pratiquoientles
-mefmes bonnes œuvres.
206 MERCURE
Car quoyqu'ils ne conneuffent pas Dieu auffi clairement , & qu'ils ne le creuffent peut-eftre pas auffi prefent à toutes leurs démarches que nous , ils ne laiffoient pas d'envisager la
vertucomme la loy de l'Autheur de la nature , gravée
dans le cœur des hommes,
& d'eftre perfuadez que
ceux- là offenfoient Dieu
qui trahiſſoient la vertu
ainfi ils pratiquoient la ver.
tu dans la veuë de plaire à
Dieu , d'où naiflóit dès ce
monde la joye & la ferenité de leur conſcience.
on Explication du Tableau
de la Vie humaine de Cebés
Tébain de Grece , difciple
de Socrate ,
moral.
Philofophe
Où l'on a fuivi lefens de l'Autheur le plus exactement
qu'il a efté poffible , fans
s'éloigner de l'efprit general
de tous les peuples.
CEbés nous reprefente
d'abord la vie humainefous
la figure d'un grand parc
qui renferme plufieurs reduits , avec des perfonnes
1712. Octobre. N
146 MERCURE
de toutes efpeces , tant à
l'entrée qu'au dedans de
chacun. Mais avant que de
propofer fon embléme , de
l'intelligence duquel il prétend que dépend noftre
bonheur ou noftre malheur ;il prend foin de nous
avertir , que noftre ignorance eft une espece de
Sphinx à noftre égard , par
la connoiffance obfcure &
ambiguë qu'elle nous propoſe du bien & du mal, ou
de ce qui peut eftre regardé comme de foy - mefme
indifferent. Car cette con-
GALANT. 147
noiffance devient pour
nous une énigme , laquelle
faute de pouvoir eftre penetrée, nous rend malheureux le reste de nos jours.
Au lieu que fi nous nous
appliquons à en découvrir
le fecret , nous pouvons efperer une vie exempte de
tous maux & veritable
ment heureuſe.
Noftre Philofophe nous
fait voir enſuite une grande multitude d'hommes &
de femmes à la porte de de
parc , qui fe preſentent
pour y entrer , & qui nous
Nij
148 MERCURE
marquent les enfans avant
qu'ils fortent du ventre de
leur mere pour venir au
monde. Au milieu de cet- :
te multitude on voit le Genie ou l'Intelligence , à qui
l'Autheur de la nature a
commis ( felon Cebés ) le
foin de noftre naiſſance ,
fous la figure d'un fagevieillard , qui enfeigne aux
uns & aux autres la maniere dont ils doivent fe
comporter lorfqu'ils feront
entrez dans la vie , & le
chemin qu'ils doivent teir pour y eftre heureux,
3
GALANT. 149
Mais à peine ces nouveaux
nez ont-ils paffé la porte
du parc , qu'ils oublient en
peu de temps les bonnes
leçons qu'ils ont receuës de
leur Genie ; car la convoitife qu'ils rencontrent
l'entrée de ce lieu , dont
elle eft comme la Reine , &
où elle préfide comme
dans fon throfne , les feduit bien - toft en leur faifant avaler dans une coupe qu'elle leur prefente ,
l'erreur & Pignorance. Les
nouveaux nez munis de ces
deux paffeports , s'avancent
N iij
150 MERCURE
**
dans le parc comme des
hommes enchantez les uns
plus les autres moins , à
proportion qu'ils en ont
beu. Mais ils ne vont pas
fort loin , que voicy une
troupe de femmes agreables de toutes fortes de figures qui les environnent ,
& les embraffent avec empreffement ; & ce font les
opinions , les defirs , & les
delices , par lesquelles ils
fe laiffent tous entraifner.
Les unes les emmennent
dans le chemin de la felicité , les autres dans celuy
GALANT. II
du malheur & de la perdition après les avoir feduites. Car les unes & les autres leur promettent à la
verité une vie heureuſe &
tranquille ; mais parce qu'
ils ont avalé le poiſon de
l'ignorance & de l'erreur ,
ceux qui ont efté feduits
paffent leur vie à errer ça
& là comme des perfonnes yvres , fans pouvoir jamais trouver le chemin qui
devroit les conduire au vrai
bonheur.
Cebés nous fait voir enfuite au milieu du Parcune
N iiij
152 MERCURE
eſpece de Divinité ſous la
figure d'une femme , que
l'aveuglement des hommes
a dépeinte fans yeux , &
comme fourde , & mefme
capricieuſe , parce qu'elle
enrichit les uns des biens
de ce monde , & qu'elle
ofte aux autres ceux mefme qu'elle leur avoit donnez & cela felon fa volonté, & fuivant des decrets
impenetrables. Ils l'ont
nommée la Fortune , & ont
figuré l'inconftance de fes
faveurs par une boule fur
laquelle ils la font mar-
GALANT. 153
cher à caufe des difgraces
qu'éprouvent tous les jours
ceux qui mettent leur efperance dans les biens de la
vie. Il nous reprefente donc
cette fortune comme environnée d'une grande multitude de ces hommes enyvrez du poiſon de la convoitife, qu'il nomme les ambitieux. Tous luy preſentent leurs requeſtes , mais
elle écoute les uns & rejette les autres , ce qui rend
leurs vifages tous differens ;
les uns paroiffants tres -joyeux , & les autres fort
154 MERCURE
triftes . Les premiers ſont
ceux dont les demandes
ont efté receuës favorablement , & ceux-cy la nomment bonne fortune. Les
derniers au contraire levent leurs mains vers elle
tout éplorez , parce qu'elle leur a mefme ofté ce
qu'elle leur avoit autrefois
accordé , pour le donner à
d'autres , & à caufe de cela
ils l'appellent mauvaiſe fortune. Ornoftre Philoſophe
nous fait remarquer que
ces biens qui attriſtent fi
fort les uns & réjoüiſſent
1
GALANT. ISS
4
tant les autres , font les richeffes , les honneurs , la
qualité , les defcendants ,
les commandements , les
Couronnes , & generalement tous les biens temporels ou du corps , qu'il
prétend n'eftre pas de veritables biens ; parce qu'ils
ne nous rendent en rien
plus parfaits , comme il effaye de le démontrer fur
la fin de fon emblême.
༣.
De là il nous conduit à
un premier reduit , & nous
fait voir plufieurs femmes
à la porte , parées comme
156 MERCURE,
des courtisannes , l'une fe
nomme l'intemperance ,
l'autre la luxure , une autre
l'avarice , une autre l'ambition , &c. Elles font toutes
là comme en ſentinelle ,
pour remarquer ceux à qui
la Fortune a efté favorable ,
& qu'elle a enrichis de fes
dons. Dès qu'elles en apperçoivent quelqu'un , elles
courent à luy , elles le careffent & l'embraffent , &
font tant par leurs flatteries , qu'elles l'engagent à
entrer dans leur azile, en lui
promettant une vie tran-
GALANT. 157
quille , exempte de tout ennuy , & remplie de delices.
Ceux qui font affez inconfiderez pour fe laiffer aller
No
aux promeffes de ces Sirenes , gouftent à la verité
les plaifirs de la vie pendant
un temps , ou du moins
croyent les goufter ; mais
quand par la fuite du temps
ils réfléchiffent ferieufe-'
ment fur cette maniere de
vivre , ils s'apperçoivent
qu'ils ont efté feduits ; que
ce qu'ils ont creu de folides plaiſirs , n'en avoient
tout au plus que l'apparen-
158 MERCURE
ce ; & qu'en un mot ils en
font la dupe , par la honte
qu'ils leur ont attirée , & les
malheurs où ils les ont précipitez. Car aprés avoir
confommé avec ces Courtiſannes tous les biens qu'ils
avoient receuës de la Fortune , ils fe trouvent malheureuſement reduits à devenir leurs efclaves , & à
commettre toutes les baf
feffes, & tous les crimes auf
quels ces cruelles maiftreffes les engagent. Ainfi ils
deviennent des affronteurs,
des facrileges, des parjures,
GALANT. 159
des traiftres , des larrons
& tout ce qu'on peut imaginer de plus mauvais,
A
#
>
Enfin cette vie mifera
ble n'a qu'un temps , mefme fouvent fort court
après lequel ( dit Cébés ) la
vengeance du Ciel éclate
fur eux ; alors il les livre à
la punition , que ce Philofophe nous reprefente fous
la figure d'une femme couverte de haillons , & fort
défigurée , tenant un foüet
en la main. Elle paroift
dans ce premier reduit à la
porte d'une efpece de ca-
>
160 MERCURE
chot , ou lieu ténebreux ,
dont l'afpect fait horreur ,
ayant pour compagnes la,
trifteffe , & l'angoiffe. I '
nous dépeint la premiere
la tefte panchée jufques fur
fes genoux , & la derniere
s'arrachant les cheveux.
Elle a encore pour, voiſins
les pleurs & le defefpoir
qui font des perfonnages
difformes , extenuez , tous
nuds , & horribles à voir.
C'eft entre les mains de
ces derniers qu'ils font li
vrez en dernier reffort ,
après avoir effuyé toute la
fureur
GALANT. 161
fureur des premieres . Alors
ils fe voyent accablez de
tourments & de maux , &
reduits à paffer le refte de
leurs jours dans ce cachot
affreux de la maniere la
plus miferable ; c'eſt pour
cela qu'il nomme cette pri
fon le fejour du malheur
Dans ce funefte eftat no
ftre Philofophe ne leur laiffe qu'une feule reſſource
fçavoir qu'enfin le Ciel ait
pitié d'eux , & leur envoye
le repentir pour les retirer
du gouffre de malheur où
ils fontplongez. Or le preOctobre. 1712. O
162 MERCURE
mier effet que cet heureux
repentir produit en eux , eft
de chaffer ces mauvaiſes
préventions dont ils s'eftoient laiffez préoccuper
dans leur jeuneffe , & de
leur fuggerer de plus juftes
opinions , & des defirs plus
raifonnables. Alors ils fe
trouvent avoir de l'eftime
& de l'inclination pour les
ſciences ; heureux s'ils font
affez aviſez pour choiſir la
veritable , je veux dire celle
qui enfeigne aux hommes
à regler leurs mœurs , &
qu'on appelle pour cette
GALANT. 163
raifon la Morale ! car cette
morale les purifie infailliblement de toutes leurs ha
bitudes vicieuſes , & les met
en eftat de paffer le reſte
de leur vie dans le repos &
dans la felicité , à l'abry de
tous leurs maux paffez.
Mais s'ils font au contraire affez imprudens pour
fe laiffer efbloüir par l'éclat
de la vaine ſcience , & de
la fauffe reputation , noſtre
Philofophe nous fait voir
un fecond reduit , à l'entrée.
duquel paroift une femme
fort parée , & tres- enga
O ij
164 MERCURE
geante, que les petits efprits
& le commun des hommes
nomment la ſcience , quoyque ce ne foit que la vaine
fcience. Car la plupart de
ceux qui dès l'entrée de la
vie ont fuivi la bonne route , ou ceux que le repentir
a retirez de la maifon du
malheur , defirant s'occuper le refte de leur vie aux
ſciences , donnent ordinai.
rement dans cette fauffe
ſcience. Auffi cet afile eftil rempli de Poëtes , d'Orateurs , de Dialecticiens ,
de Muficiens , d'Arithme
GALANT. 165
ticiens,de Géometres, d'Af
trologues, d'Epicuriens , de
Peripateticiens , de Critiques , & de quantité de
gens de cette nature , par-.
mi lefquels on voit encore
de ces Courtifannes du premier reduit , comme l'incontinence , l'intemperance , & leurs autres compagnes. Car ces fortes de
Sçavants en font auffi fouvént les esclaves , quoyque
plus rarement, parce qu'ils
ont plus de foin de s'occuper que les autres . Les préventions ou fauffes opi-
166 MERCURE
nions s'y meſlent auſſi , à
caufe dupoifon que la convoitife leur a fait avaler en
entrant dans la vie , qui les
empefche de connoiſtre
leur ignorance, pour ne pas
dire leur erreur. Et il n'y a
point pour eux , ſelon noftre Philofophe , d'autre
moyen de s'arracher des
pieges de ces mauvaiſes
amies , que de renoncer
pour jamais à la vaine ſcience ; car avec fon feul fe-.
cours ils ne doivent pas efperer de s'affranchir jamais
de leur joug , ny d'éviter les
GALANT. 167
malheurs de la vie.
Mais s'ils font affez heureux de rentrer dans le chemin de la verité , elle leur
fera ( dit - il ) goufter d'un
breuvage qui les purgera de
tous leurs vices , & de toutes leurs erreurs , & qui enfin les mettra dans un eſtat
de fecurité. C'eftpour cela
que noftre Philofophe nous
fait enviſager dans fon tableau un troifiéme reduit
plus élevé que les précedents , mais defert , & habité d'un tres-petit nombre
d'hommes ; la porte en eft
168 MERCURE
*
eftroite , & le chemin pour
y arriver fort ferré , & peu
frequenté ; il paroiſt de
plus difficile & efcarpé.
C'eft le chemin de la veritable ſcience , duquel l'af
pect a quelque chofe de
rude & d'effrayant. Il nous
reprefente à l'entrée de ce
lieu deux femmes d'une
fantéparfaite, pleines d'embonpoint & de vigueur
affifes fur une roche élevée ,
& escarpée de tous coſtez ,
qui tendent la main aux
paffants d'un air affable , &
avec un viſage plein de ſerenité :
f
GALANT. 169
renité ; l'une d'elle fe nomme la conftance , & l'autre
la continence. Ce font deux
fœurs toutes aimables , qui
invitent les paſſants à s'approcher d'elles , à s'armer
de courage , & à ne ſe laiffer
pas vaincre par une laſche
timidité , leur promettant
de les faire entrer dans un
chemin de delices , aprés
qu'ils auront furmonté
quelques legeres difficultez , qui feront bien toft
diffipées . Et pour leur en
faciliter le moyen , elles
veulent bien defcendre
Octobre.
1712. Р
170 MERCURE
quelques marches de ce
précipice où elles font , afin
de leur donner la main , &
de les attirer au deffus.
Là elles les font reſpirer
en leur donnant pour compagnes la force & l'efperance , & leur promettant
de les faire bien- toft arri-:
ver à la veritable ſcience.
Et pour les encourager davantage , elles leur font enviſager combien le chemin
en eft agréable , aisé , &
exempt de tous dangers.
Ce chemin conduit à un
quatriéme & dernier re-
GALANT. 171
*
duit renfermé dans le précedent; c'eft un fejour char-
'mantfemblable à une grande prairie , & fort éclairée
des rayons du Soleil ; on le
nomme le fejour des hom
mes heureux , parce que
toutes les vertus y habitent ,
& que c'est la demeure de
la felicité. Il paroiſt à l'entrée une Dame fort gra
cieuſe avec un viſage égal ,
& dans un âge peu avancé;
fon habit eft fimple &fans
ornemens eftrangers ; elle
eft affife fur une pierre ferme & d'une large affiette ;
Pij
172 MERCURE
c'efl la veritableſcience qui
eft accompagnée de ces
deux filles , dont une s'ap-:
pelle la verité , & l'autre la
perfuafion. Son fiege tefmoigne affez qu'il eft feur
de le fier à elle , & que fes
biens font conftants. Mais
qui font ces biens ( dit Cebés ) ce font la confiance ,
la privation d'ennuis , la
conviction que rien ne peut
deformais leur nuire. Or
cette honnefte mere eft à
l'entrée de cet afile pour
guerir les hoftes qui luy arrivent , enleur faifant pren-
GALANT. 173
-dreune potion cordiale qui
les purifie de toutes les imperfections qu'ils avoient
contractées en paſſant par
les premiers reduits , telles
que l'ignorance , l'erreur ,
la prévention , l'arrogance,
l'incontinence , la colere ,
l'avarice , & les autres vices : après quoy elle les
fait entrer dans le fejour
des vertus.
Or noftre Philofophe
nous reprefente ces vertus
fous la forme de Damesfages & belles , fans aucun
fard ny ajuftemens , en un
P iij
174 MERCURE
motfort differentes des premieres ; on les nomme la
pieté , la juftice , l'integrité , la temperance , la modeftie , la liberalité , la clemence , &c. Après donc
que les vertus ont admis
ces nouveaux hoftes dans
leur focieté , elles n'en demeurent pas là ; mais Cebés nous fait enviſager une
eſpece de donjon en forme
de citadelle au milieu de
ce dernier reduit , & fur
l'endroit le plus eflevé ; c'eſt
le palais de la felicité , la
mere de toutes les vertus ;
GALANT. 175
c'eft dans ce fejour heureux qu'elles les introduifent pour les prefenter à
leur mere. Au refte il dépeint cette mere comme
une Reine affife fur un
throfne à l'entrée de fon
palais , qui eftant parfaitement belle , & dans un âge
de confiſtance , eſt ornée
d'une manière honnefte ;
& fans fafte , ayant la tefte
ceinte d'une couronne de
fleurs , avecun air plein de
majefté. Cette Dame &
fes filles les vertus couronnent ceux qui s'élevent juf
P
iiij
176 MERCURE
ques à elles , comme des
Héros qui ont remporté de
grandes victoires fur diffe .
rens monftres qui leur faifoient la guerre ; & elles
leur adjouftent de nouvelles forces pour domptér
des ennemis , qui auparavant les reduifoient en fervitude , & les dévoroient
aprés leur avoir fait fouffrir
plufieurs divers tourments.
Ces monftres font l'ignorance & l'erreur , la douleur , & la trifteffe , l'avarice , l'intemperance , & en
general tous les vices. Ce
GALANT. 177
font là les ennemis aufquels
ils commandent dorefnavant; bien loin de leur obeir
&de leur eftre foumis comme autrefois. Mais ce n'eft
pas tout cette couronne
que nos Héros ont receuë ,
outre la force qu'elle leur
donne , les rend encore
bienheureux, & les affran
chit de tous les maux de la
vie , en leur apprenant à ne
plus mettre leur felicité
dans les biens paffagers ,
mais uniquement dans la
poffeffion de la vertu , &
dans la joye de la bonne
confcience.
178 MERCURE
Apres que ces hommes
vertueux ont efté ainfi couronnez , Cebés les fait revenir accompagnez de toutes les vertus dans les lieux
par où ils ont paffé autrefois. Là ces fages guides
leur font voir tous ceux qui
menent une vie miſerable,
errants çà là , tousjours
prefts à faire nauffrage , &
tousjours esclaves de leurs
ennemis , les uns de l'incontinence , d'autres de la
fuperbe , les autres de l'avarice , ou du defir de la
vaine gloire , d'autres enfin
GALANT. 179
"
par d'autres vices fans
pouvoir jamais d'eux- meſmes s'affranchir de leur fervitude , ny parvenir au ſejour des vertus , & au palais de la felicité.. La caufe de ce malheur , ( dit noſtre Philofophe ) vient de
ce qu'ils ont oublié le chemin que leur Génie tuter
laire leur avoit enfeigné, &
les préceptes qu'il leur avoit
donnez avant qu'ils entraf
fent dans le monde. C'eſt
alors que ces nouveaux éleves prennent une veritable connoiffance du bien
180 MERCURE
& du mal ; au lieu de l'ignorance & de l'erreur où
ils avoient vefcu pendant
leur aveuglement , qui leur
faifoit eftimer un bien ce
qui veritablement eftoit un
mal , & prendre pour un
mal ce qui eftoit un bien ,
& les engageoit par là dans
une vie déreglée & perverfe , & cette connoiffance
regle leurs mœurs , & les
fait profiter des folies des
autres. Aprés quoy , dit
Cebés , ils peuvent aller
fans crainte où ils veulent ,
parce qu'ils font par tout
GALANT. 181
,
à l'abri de leurs ennemis ,
& qu'en quelque lieu qu'ils
aillent ils font affeurez d'y
vivre dans la droiture de
cœur & dans l'amour de
la vertu , exempts de tout
peril & de toutes fortes de
maux. De plus chacun fe
fait un plaifir, de les recevoir, comme un malade en
reffent lorfque fon medecin
le vient voir. Outre qu'ils
n'ont plus à craindre ces
beftes fauvages qui leur faifoient auparavantuneguerre fi cruelle ; puifque ny
la douleur , ny les chagrins,
182 MERCURE
ny l'incontinence , ny l'avarice, ny la pauvreté n'ont
plus aucun pouvoir fur leur
efprit pour luy faire perdre
l'amour de la verité.
Cebés nous fait remarquer enfuite une autre ef
pece d'hommes qui defcendent auffi de l'afile des vertus fans aucunes couronnes , mais au contraire avec
des vifages de defefperez ,
des cheveux arrachez , &
quifont enchaifnez par des
femmes. Ce font ou ceux
qui eftant arrivez à la veritable ſcience , en ont efté
GALANT. 18 ;
mal receus , comme en eftant indignes ; ou ceux qui
ont manqué de courage
lorfqu'ils ontvoulu s'eflever
fur la roche , où la conf
tance les invitoit de monter , & qui ayant lafché le
pied honteufement , demeurent vagabonds , fans
fçavoir où ils doivent aller.
Les uns & les autres de-.
viennent la proye des chagrins , des angoiffes , dul
deſeſpoir, de la honte & de
l'ignorance ; & pour furcroift de malheur ils retournent au parc de la lu-
184 MERCURE
xure & de l'intemperance ,
oùces infenfez maudiffent
le refte de leurs jours la
veritable ſcience , & les ve
ritables fçavants, regardant
ces derniers comme des
malheureux, qui ne fçavent
pas goufter les plaifirs , &
joüir de la vie comme eux ,
bien loin de fentir euxmefmes l'eftat déplorable
où ils fe font plongez, Car
la brutalité dont ils font
aveuglez , fait qu'ils mettent leur fouverain bien
dans la gourmandiſe , dans
le luxe & dans l'incontiEnfin nence.
GALANT. 185
Enfin noftre Philofophe
entre dans un plus grand
détail fur ce qu'il prétend
que le Génie de chaque
homme luy infinuë avant
fa naiffance. Premieremenp
il leur donne avis ( dit-il
de s'armer de courage , &
de conftance, comme ayant
plufieurs combats à fouftenir dans le monde lorfqu'ils
y
feront entrez : feconde-l
ment il les exhorte à né
point mettre leur efperance dans les biens temporels & paffagers , que la
fortune donne & ofte à fon
Octobre. 1712,
C
i
186 MERCURE
gré , & parconfequent de
ne s'abandonner point à la
joye , quand elle nous les
envoye , ou à la trifteffe
quand elle les retire , parce
qu'elle en ufe comme d'un
bien qui eft à elle , & non
pasà nous. C'eſt pourquoy
il nous avertit de ne reffembler pas ces mauvais Banquiers qui ayant receu.
Fargent d'autruy , le regardent comme leur appartenant, & en ont la meſme
joye que s'il eftoid à eux en
propre , & qui quand on
le repete s'en trouvent auſſi
GALANT. 187
offenfez, & en conçoivent
autant de chagrin que fi
on le leur raviffoit mais
de recevoir au contraire
avec reconnoiffance les
biens temporels qu'il luy
plaiſt de nous départir , &
de nous en fervir pour ar
river en hafte à la fource
feconde & certaine de tous
les biens, qui eft la veritable
fcience , c'est-à - dire , la
fcience qui peut nous rendre heureux. Ainfi nous
devons ( dit il ) éviter d'abord foigneusement les
courtiſannes done on apar-
-
Q ij
188 MERCURE
lé , fçavoir l'intemperance,
la luxure , & les autres vi-
& prendre garde de ces
nous laiffer enchanter de
leurs attraits. ។
A l'égard de la vaine
ſcience nous pouvons luy
donner , felon luy , quelques années de notre vie ,
& prendre quelques -unes
de fes leçons pour nous aider à paffer outre , car nous
devons nous hafter d'arriver à la veritable ſcience ,
& à la pratique des vertus
le pluftoft que nous pourrons , & regarder tout le
GALANT. 189
temps que nous employons
à autre chofe , comme autant de rabbatu fur la durée de noftre felicité.
Tous les emblefmes eftant finis , Cebés examine
quelles font les leçons qu'-
on peut tirer de la vaine
fcience, & conclud que ce
font les Lettres & les autres
difciplines , que Platon dit
eftre le frein des fougues
de la jeuneffe. Il prétend
au refte que ces leçons ne
font point abfolument neceffaires pour acquerir la
morale , & qu'on doit les
190 MERCURE
regarderſeulement comme
des moyens pour y arriver
plus communément, mais
qui ne nousfervent de rien
pour augmenteren nous la
vertu: &la raiſon qu'il en ap
porte, c'eſt qu'on peut eftre
vertueux fans elles , comme
l'experience journaliere le
confi me. On ne doit pas
cependant, felon luy,les re
garder commeinutiles . Car
(dit il ) quoy qu'on puiſſe
abſolument entendre une
langue estrangere avec le
fecours feul d'un Interpre
te , on ne laiſſe pas de trou-
GALANT. 191
ver quelque foulagement
& quelque ſatisfaction lors
qu'on peut encore y joindre fa propre connoiffan
ce. Il en eft de mefme de
la vaine fcience qu'on ne
doit regarder que comme
un fecours pour arriver plus
aisément à la veritable.
De là noſtre Philoſophe
tire cette fafcheufe confequence contre les faux fçavants , qui prétendent s'attribuer quelque préference
fur les autres hommes , fçavoir qu'ils n'ont là aucun avantage pour devenir
par
192 MERCURE
plus parfaits qu'eux ; puifqu'il eft conftant qu'ils ne
jugent pas plus fainement
du bien & du mal que le
refte des hommes , & qu'ils
font fujets aux meſmes vices; car qui empefche ( ditil ) d'eftre lettré , de poffe
der toutes les fciences vaines , & d'eftre cependant
toujours un yvrogne , un
intemperant , un avaricieux , un calomniateur, un
traiftre , & en un mot un
infensé, puifque ces fortes
de fciences ne s'occupent
point à la connoiffance des
vertus ,
GALANT. 193
7
vertus & des vices La cau
fe de ce malheur , dit noftre Philofophe , vient de
ce que ces fortes de fça
vants ont la vanité de croi
re fçavoir ce qu'effectivement ils ignorent : c'eft ce
qui les rend indociles &
pareffeux à fe faire inftruire de la veritable ſcience,
D'un autre cofté ils font
fujets comme le reſte des
hommes à fe laiffer emporter par leurs fauffes préventions qui les rendent
opiniaftres & intraitables.
De forte qu'ils ne ſçauOctobre 1712.
R
194 MERCURE
roient fe flatter d'avoir aucun avantage ſur eux ,
moins que le Ciel ne leur
à
envoye quelque rayon de
lumiere qui leur faffe connoiftre la vanité de leur
fcience , & les porte à rechercher la verité.
Enfin Cebés prouve la
propofition qu'il a avancée au commencement de
fon difcours , fçavoir que
les dons de lafortune, com+
me la vie , la fanté , les richeffes , la nobleſſe , les
honneurs , les victoires , &
les autres biens temporels
GALANT. 195
ne font pas de veritables
biens ; ny par confequent
les maux qui leur font oppofez, commeles maladies,
la mort mefme , &c. ne
font pas deveritables maux;
maisil prétend aucontraire
que toutes ces chofes d'elles-mefmesfont indifferentes pour noftre perfection.
La vie , dit - il , eft un bien
à celuy qui vit bien , & c'eſt
fans doute unmal à l'égard
de celuy qui fe comporte
mal, par les maux aufquels
elle l'expofe toft ou tard.
D'un autre cofté la vie eft
R ij
196 MERCURE
commune aux meſchants
comme aux bons , aux malheureux commeà ceux qui
font heureux , d'où il conclud que la vie en elle meſme eft une chofe indifferente. De mefme que de
couper un bras à un hom-
-me qui fe porte bien , eft
pour luy un mal ; & c'eſt
rau contraire un bien à celuy
qui a la gangrenne , d'où il
fuit que l'amputation d'un
bras eft une chofe qui n'eft
abfolument parlant , ou en
foy, nybonne n'y mauvaiſe.
Il rafonne de melme des
GALANT. 197
richeffes , de la fanté, & des
autres biens du corps : car
ilferoit, dit il , tres- louvent
à defirer pour celuy qui a
fait un mauvais coup , qu'il
euft efté malade pendant le
temps qu'il l'a fait ; c'eft
pourquoy la fanté eft en
ce cas un vray mal pour
luy , quoyque ce foit d'ailleurs un bien pour les honneftes gens. A l'égard des
richeffes on voit fouvent.
que ceux qui les poffedent
ne font pas les plus heureux ny les plus honneftes.
gens ; d'où il faut conclure
Riij.
198 MERCURE
&
qu'elles ne fervent de rien
pour noftre felicité
qu'ainfi par elles mefmes
elles ne font pas un bien
pluftoft qu'un mal , puifqu'il feroit à fouhaitter pour
ceux qui n'en fçavent pas
ufer , qu'ils en fuffent privez à caufe des miferes qu'-
elles leur attirent.
Noftre Philofophe conclud en difant qu'on peut
appeller les biens temporels, des biens pourceux qui
fçavent s'en bien fervir , &
des maux à l'égard de ceux
qui en font un mauvais ufa-
GALANT. 199
ge , & finit en remarquant
que ce qui nous trouble &
nous agite en cette vie c'eft
le faux jugement que nous
portons fur les biens & fur
les maux temporels , fur lequelfauxjugement nous reglons enfuite toute la conduite de noftre vie pour le
bien ou pour le mal; & cela
parce que nous ne travaillons pas affez à connoiſtre
l'un & l'aure.
On connoift affez au
refte par cet exposé que les
mefmes inclinations & les
mefmes vices qui dominent
R iiij
200 MERCURE
aujourd'huy , regnoient dès
ces premiers temps , & que
la Providence a toujours eu
foin de faire naiftre des
hommes , qui au milieu de
la corruption de leur fiecle
rendiſſent teſmoignage à
la vertu & aux veritez morales , afin qu'elles n'en
fuffent pas entierement étouffées , & afin que les
hommes dépravez n'euffent pas à fe plaindre d'avoir manqué d'inftructions,
& mefme d'exemples pour
les mettre en pratique , &
d'avertiffements pour con-
GALANT. 201
noiftre les fuites fafcheufes
des paffions & des vices ,
& pour en concevoir de
l'horreur. Mais ce que nous
devions , ce mefemble , admirer icy le plus , ce font
ces repentirs & ces rayons
de lumiere que Cebés reconnoift eftre envoyez du
Ciel pour retirer les hommes de l'esclavage de leurs
paffions , & les faire rentrer dans le fein des vertus. Certes fila chofe eftoit
telle dans ces temps du pai
ganisme , plus de trois cens
ans avant la venue du Mef-
202 MERCURE
fie , comme il femble qu'on
n'en puiffe douter , par le
recit de cet autheur , je ne
crois pas qu'on puiſſe douter auffi que le Ciel n'exerçaft fes mifericordes fur
ces peuples corrompus , de
mefme que fur le peuple
Juif: car effectivement que
peut il y avoir qu'une lumiere divine qui faffe connoiftre à l'efprit de l'homme la vanité des voluptez ,
& qui luy faffe diftinguer
la vaine ſcience de la veri
table , & les vicès des vertus ? L
GALANT. 203
A l'égard du Génie que
Cebés a creu préfider à noftre conception , & nous
inftruire dès le ventre de
noftre mere de nos devoirs
pour la vie à laquelle nous
fommes deftinez , on ne
fçauroit , ce me femble ,
penfer que ce foit autre
que la lumiere de la
raifon où l'ame raiſonnable que Dieu met dans le
corps dés qu'elle peut y
exercer fes fonctions , la
quelle lumiere feroit fuffifante pour nous faire éviter
tous les écueils des paffions
chofe
204 MERCURE
& des vices , fans les fauffes
préventions aufquelles nous
nous abandonnons pendant la jeuneffe , au lieu de
confulter la lumiere de noftre raison. Quand à la fortune qui, felon luy , difpenfe les biens temporels & les
maux à fon gré , on voit
affez qu'on ne peut entendre par là , que la Provi
dence qui a créé toutes chofes , à qui par confequent
toutes chofes appartiennent en propre , & qui ef
tant la maiftrelle du fort
des hommes , en peut difC
GALANT. 203
poſer felon fa volonté. De
plus lorsqu'il nous dit que
la douleur , les chagrins , la
pauvreté , &c. n'ont plus
d'empire fur l'homme devenu vertueux , il nous fait
connoiftre combien eftoit
grande la fecurité , la confiance , la conſtance , & là
tranquillité de l'efprit de
l'honnefte homme , & que
les hommes vertueux de ce
temps là participoient dès
ce monde aux recompenfes des veritablesChrêtiens,
parce qu'ils pratiquoientles
-mefmes bonnes œuvres.
206 MERCURE
Car quoyqu'ils ne conneuffent pas Dieu auffi clairement , & qu'ils ne le creuffent peut-eftre pas auffi prefent à toutes leurs démarches que nous , ils ne laiffoient pas d'envisager la
vertucomme la loy de l'Autheur de la nature , gravée
dans le cœur des hommes,
& d'eftre perfuadez que
ceux- là offenfoient Dieu
qui trahiſſoient la vertu
ainfi ils pratiquoient la ver.
tu dans la veuë de plaire à
Dieu , d'où naiflóit dès ce
monde la joye & la ferenité de leur conſcience.
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Résumé : PARAPHRASE ou Explication du Tableau de la Vie humaine de Cebés Tébain de Grece disciple de Socrate, & Philosophe moral. Où l'on a suivi le sens de l'Autheur le plus exactement qu'il a esté possible, sans s'éloigner de l'esprit general de tous les peuples.
Le texte présente une allégorie philosophique de la vie humaine, comparée à un grand parc avec divers réduits symbolisant les étapes et expériences de la vie. Cebés, disciple de Socrate, utilise cette métaphore pour illustrer les défis et les choix que les individus doivent affronter. Au début de la vie, les individus sont guidés par une intelligence qui leur enseigne comment être heureux, mais ils oublient rapidement ces leçons à cause de la convoitise et de l'ignorance, personnifiées par une reine séductrice. Dans ce parc, la Fortune, une divinité aveugle et capricieuse, distribue des biens temporels. Les ambitieux la supplient, mais elle favorise certains et rejette d'autres, créant ainsi des joies et des tristesses. Ces biens temporels ne sont pas considérés comme de vrais biens, car ils ne rendent pas les hommes plus parfaits. Le parc comporte plusieurs réduits. Le premier est gardé par des femmes représentant des vices comme l'intempérance et l'avarice, qui séduisent ceux que la Fortune a favorisés. Ces individus goûtent des plaisirs éphémères avant de tomber dans le malheur et la misère. Leur seule ressource est le repentir, qui les conduit vers des opinions plus justes et un intérêt pour les sciences, notamment la morale. Un second réduit est habité par ceux qui se laissent séduire par la fausse science, représentée par des poètes, orateurs, et autres savants. Ces individus sont souvent esclaves de leurs vices et de leurs erreurs. Un troisième réduit, plus élevé et difficile d'accès, mène à la véritable science. À son entrée, deux femmes, la Constance et la Continence, aident les passants à surmonter les difficultés. Ce chemin conduit à un quatrième réduit, le séjour des hommes heureux, où habitent toutes les vertus et la véritable science, accompagnée de la Vérité et de la Persuasion. Le texte décrit également une allégorie où les âmes, appelées 'Cébés', traversent divers états pour atteindre la vertu et la félicité. À l'entrée de ce chemin, une 'honnête mère' purifie les âmes des imperfections comme l'ignorance, l'erreur, et l'arrogance, les préparant ainsi à entrer dans le séjour des vertus. Ces vertus sont représentées par des dames sages et belles, telles que la piété, la justice, l'intégrité, et la tempérance. Après avoir été admises dans cette société, les âmes sont conduites vers un donjon en forme de citadelle, le palais de la félicité, où règne une Reine assise sur un trône. Cette Reine et ses filles, les vertus, couronnent les âmes vertueuses, leur donnant force et bonheur, et les libérant des maux de la vie. Ces âmes, désormais héroïques, dominent les monstres symbolisant les vices et vivent dans la droiture et l'amour de la vertu. Le texte distingue également ceux qui, ayant atteint la véritable science, sont mal reçus ou manquent de courage, devenant ainsi des esclaves des chagrins et des vices. Ces derniers maudissent la véritable science et les savants, préférant les plaisirs matériels. Le philosophe Cebés enseigne que les biens temporels, comme la vie, la santé, et les richesses, ne sont ni véritables biens ni véritables maux en eux-mêmes. Ils dépendent de l'usage que l'on en fait. Il exhorte à ne pas se réjouir ou se lamenter excessivement face à ces biens, mais à les utiliser pour atteindre la véritable science et la vertu.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3330
p. 207-211
CAPRICE amoureux fait inpromtu par Mr ... dans le moment où commença la derniere tempeste qui fit tant de ravages dans le mois de Decembre dernier.
Début :
Vents mutinez qui nous faites la guerre, [...]
Mots clefs :
Vents, Tempête, Chaos, Nature, Soleil
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texteReconnaissance textuelle : CAPRICE amoureux fait inpromtu par Mr ... dans le moment où commença la derniere tempeste qui fit tant de ravages dans le mois de Decembre dernier.
CAPRICE
amoureuxfait inpromptu par Mr... dans le
moment où commença
La dernieretempeftequi
fit tant de ravages
dans le mois de Decembre dernier.
Vents mutinez qui nous
faires la guerre ,
Et dont les tranſports fu
· rieux
Effrayent la nature, & font
paflir les Cieux j
Redoublez vos efforts , &
208 MERCURE
replongez la Terre
Dans le premier cahos dont
l'ont tirée les Dieux.
N'offrez à mes regards que
des objets funeftes :
Montagnes à mes yeux
abilmez dans les mers ;
Precipitez -vous Corps celeftes :
Soleil , embrafez l'Univers ,
De ces vaines fureurs je
n'ay plus rienà craindre,
Je perds l'objet de mon
amour :
Defefpoir, à qui feul je me
livre en ce jour ,
Eclatez , c'est trop vous
contraindre ,
GALANT. 209
contraindre ,
Tout tremble , tout perit ,
Dieux , quels mugiffements !
Je ne fuis pas feul miſerable ,
Tout partage mon trifte
fort ;
Dans l'eftat où je fuis quel
fpectacle agreable !
Qu'il m'eft doux de mourir ,
mais quoy l'affreuſe mort
Loin de moy fuit , inexora
ble ,
Et me refufe fon fecours.
Ah, fans pouvoir mourir ,
à tout moment j'expire !
Octobre. 1712. S
210 MERCURE
Ne reſpectes tu donc mes
jours
Que pour prolonger mon
martyre,
C'est trop , c'eſt trop languir , precipices affreux
Ouvrez-vous , recevez un
amant malheureux.
Mortels infortunez ! jevous
fuis.... qui m'arreſte ?
Mais quel calme desja vient
regner dans les airs :
Où font donc ces horreurs
qu'excitoit la tempefte ?
Quevois je , le Soleil éclai
re l'Univers ,
Les vents ont fufpendu
GALANT. 211
leur
rage ,
Et ferme fur fes fondements
La Terre ne craint plus
l'orage
Qui confondoit les Elements ;
La nature eftonnée a diffi.
pé fon trouble
Et reprend la tranquillité?
Et ma feule douleur redouble op
Quand tout ceffe d'eftre
agité.
amoureuxfait inpromptu par Mr... dans le
moment où commença
La dernieretempeftequi
fit tant de ravages
dans le mois de Decembre dernier.
Vents mutinez qui nous
faires la guerre ,
Et dont les tranſports fu
· rieux
Effrayent la nature, & font
paflir les Cieux j
Redoublez vos efforts , &
208 MERCURE
replongez la Terre
Dans le premier cahos dont
l'ont tirée les Dieux.
N'offrez à mes regards que
des objets funeftes :
Montagnes à mes yeux
abilmez dans les mers ;
Precipitez -vous Corps celeftes :
Soleil , embrafez l'Univers ,
De ces vaines fureurs je
n'ay plus rienà craindre,
Je perds l'objet de mon
amour :
Defefpoir, à qui feul je me
livre en ce jour ,
Eclatez , c'est trop vous
contraindre ,
GALANT. 209
contraindre ,
Tout tremble , tout perit ,
Dieux , quels mugiffements !
Je ne fuis pas feul miſerable ,
Tout partage mon trifte
fort ;
Dans l'eftat où je fuis quel
fpectacle agreable !
Qu'il m'eft doux de mourir ,
mais quoy l'affreuſe mort
Loin de moy fuit , inexora
ble ,
Et me refufe fon fecours.
Ah, fans pouvoir mourir ,
à tout moment j'expire !
Octobre. 1712. S
210 MERCURE
Ne reſpectes tu donc mes
jours
Que pour prolonger mon
martyre,
C'est trop , c'eſt trop languir , precipices affreux
Ouvrez-vous , recevez un
amant malheureux.
Mortels infortunez ! jevous
fuis.... qui m'arreſte ?
Mais quel calme desja vient
regner dans les airs :
Où font donc ces horreurs
qu'excitoit la tempefte ?
Quevois je , le Soleil éclai
re l'Univers ,
Les vents ont fufpendu
GALANT. 211
leur
rage ,
Et ferme fur fes fondements
La Terre ne craint plus
l'orage
Qui confondoit les Elements ;
La nature eftonnée a diffi.
pé fon trouble
Et reprend la tranquillité?
Et ma feule douleur redouble op
Quand tout ceffe d'eftre
agité.
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Résumé : CAPRICE amoureux fait inpromtu par Mr ... dans le moment où commença la derniere tempeste qui fit tant de ravages dans le mois de Decembre dernier.
Le poème 'Caprice', publié dans le Mercure en octobre 1712, relate un amour malheureux durant une tempête dévastatrice survenue en décembre précédent. Le narrateur, désespéré par la perte de son amour, invoque les vents et les éléments naturels pour intensifier le chaos. Il souhaite voir des objets funestes et des montagnes s'abîmer dans les mers, et que le Soleil embrase l'univers. Malgré son désir de mourir, la mort lui échappe, augmentant son tourment. La tempête finit par se calmer, mais sa douleur redouble face au retour du calme. Le narrateur exprime son impossibilité de trouver la paix, même dans la mort.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3331
p. 212-242
HISTOIRE de Zaczer & de Bouladabas.
Début :
Zaczer fils de Sam Prince Persan, ayant fait une partie [...]
Mots clefs :
Zaczer, Bouladabas, Chasse, Kaboul, Prince, Amants, Princesse, Perse, Fête galante, Orient, Mariage
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texteReconnaissance textuelle : HISTOIRE de Zaczer & de Bouladabas.
HISTOIRE
de Zaczer & de
Bouladabas.
ZAczer fils de Sam
Prince Perſan , ayant fait If
une partie de chaffe , c'eſtà- dire un petit voyage de
quelques femaines , pour
chaffer dans le Kalleſtan,
qui eft la Province de Kabul aux Indes , qui confine avec la Perfe du cofé du Nord. Mecherab
Gouverneur de cette Pro-
GALANT 213
vince alla au devant du
fils de Sam pour luy faire honneur , & fut tellement charmé des belles
& grandes qualitez de ce
jeunePrince , que retournant dans fa famille il ne
pouvoit ceffer d'en parler , & fur ce recit une
de fes filles nommée Bouladabas en devint amou-,
reufe ; elle envoya quel-
-unes de fes filles
ſous prétexte de cueillir
des fleurs autour d'une
ques
214 MERCURE
fontaine où elle fceut que
Zaczer alloit fe rafraif
chir pendantla chaffe.
Zaczer ayant apperceu
ces filles , ne manqua pas
de les aborder , de s'informer qui elles eftoient.
Elles prirent occaſion de
luy dire tant de bien de
leur jeune maiſtreſſe ,
qu'il conceut dès ce jourlà beaucoup d'eftime
pour elle , & fut impatient de retourner le lendemain pour voir files
GALANT. 215
cueilleufes de fleurs ne
reviendroient point à la
fontaine : elles ne manquerent pas d'y revenir ,
& Zaczel paffa avec elles
tout le temps de la chaſſe,
& devint amoureux de
Bouladabas fur l'idée que
ces filles luy en donnerent , comme elle eftoit
devenue amoureufe de
luy fur les recits que fon
pere en faifoit tous les
jours.
Il faut remarquer que
216 MERCURE
Zaczer avoit une de ces
phifionomies qui ne plaifent pas d'abord , mais
qui fe font aimer dans la
fuite par l'efprit & par les
fentiments qui les animent; cependant les filles
de Bouladabas luy en
avoient fait un Adonis ;
& d'un autre coſté en
faifant à Zaczer le por
trait de leur maiftreffe ,
chacune d'elles y adjouſ
toit tousjours quelque
trait de beauté pour éncherir
GALANT. 217
3
cherir fur fa compagne ,
& cela formoit dans l'imagination de Zaczer
une beauté , finon plus
grande au moins toute
differente de celle de Bouladabas. Ces deux Amants furent quelque
temps fans pouvoir trouyer les moyens de ſe voir,
& ne pouvant appuyer
leur amour que fur l'idée
qu'ils s'eſtoient formée
l'un del'autre, ils auroient
juré que ce qu'ils aiOctobre. 1712. T
218 MERCURE
moient reffembloit parfaitement à l'image où
leur amour les avoit accouſtumeż. ‹ Un jour
Bouladabas ayant trouvé moyen de fe dérober
aux foins de ceux qui la
gardoient , vintà la fontaine , & y arriva quelques heures avant Zaczer. Pendant que fes filles l'entretenoient àa l'ordinaire des charmes de
celuy qu'elle alloit voir ,
elle fut long - temps ré-
GALANT. 219
veuſe , & rompit enfuite
le filence pour leur dire
qu'elle craignoit deux
chofes dans cette entre
veuë : la premiere de ne
pas paroistre auxyeux de
Zaczer digne du portrait
qu'elles luy avoient fait
d'elle; & la feconde, de ne
pas trouver Zaczer fi aimable qu'elle fe l'eftoit
imaginé : Etfi l'un de ces
deux malheurs m'arrive,
leur difoit- eller, que deviendray- je après toutes
Tij
220 MERCURE
ces avances que nous nous
fommes faites indifcretement fans nous efire veus.
Une de fes filles luy dit
qu'en effet il eftoit fouvent dangereux de prévenir trop avantageufement, & que c'eſtoit mefmeunepolitique des fem- .
mes jaloufes de profner
exceffivement les beautez qu'onannonçoit dans
le monde , afin qu'on les
trouvaſt moins belles : je
ne crains point cela pour
GALANT. 221
vous , Madame , continua - elle , moy je le
crains , interrompt Bouladabas , mais , Madame , reprit la fille qui eftoit vive &
ingenieuſe ,
faites une chofe , je nefuis
point encore venue à la
fontaine avec mes compagnes, ainfi Zaczer ne m'a
point encore veuë , je fuis
"brune comme vous , &je
puis reffembler àpeu près
en laid auportrait qu'on
luy a fait , je vais me
Tiij
222 MERCURE
parerde vospierreries , &
faire icy vofire perfonnage , cela produira plufleurs bons effets. Premierement ma vene détruira
dans fon imagination ce
phantofme de beauté qu'il
s'est fait ,
craignez la comparaifon ,
ce ne fera plus qu'à moy
dont vous
qu'il vous comparera
quand vous vous ferez
connoiftre à luy dans la
fuite , commejefuis infiniment moins belle que
. GALANT. 223
vous , &que l'idée qu'il
s'eft faite , cette premiere
furprife le difpofera à une
feconde tres- avantageuſe
pour vous.
Une autre raifon encore que cette fille réprefenta à Bouladabas , fut
que cette fuppofition lụy
donneroit lieu d'exaininer incognito & à loifir , fi
Zaczer eftoit digne de
l'idée qu'elle avoit de luy
Bouladabas accepta le
parti pour une troifiéme
Tiiij
224 MERCURE
raifon encore : j'éprouveraypar là , dit- elle , s'il
m'auroit aimée naturellement fans la prévention.
>
qu'on luy a donnée pour
moy , ma delicateſſe fe-·
roit bien plus touchée de cet
amour & s'il venoit à
t'aimerparhazardje n'en
ferois point jaloufe , cela
me prouveroit que nous
n'eftions pas deftinez l'un
pour l'autre. A peine
cette converfation fut- elle
finié , qu'on entendit de
GALANT. 225
loin le bruit de la chaffe ,
la fauffe Bouladabas eut
à peine le temps de ſe parer , que Zaczer parut
feul , percer le bois avec
impatience pour venir
joindre les filles. Elles
coururent toutes au devant de luy , & la fauſſe
Bouladabas reſta ſur un
fiege de verdure & de
fleurs , accompagnée de
la veritable , qu'on annonça à Zaczer comme
une parente de Boulada-
226 MERCURE
bas dont elle s'eftoit fait
accompagner. La fauffe
Bouladabas fe leva à l'arrivée de Zaczer , qui tout
plein de fa beauté divine
&imaginaire , accouroit
avec ardeur ; mais cette
ardeur fut bien rallentie
quand il vit une perfonne
qui n'eftoit en effet que
mediocrement belle , &
qui luy parut encore fort
au deffous de ce qu'elle
eftoit ; il refta immobile
&prefque muet, l'amour
GALANT. 227
de Bouladabas fut encore
plus refroidi que le fien ,
car Zaczer , comme nous
avons dit. ,
n'avoit pas
pour luy le premier abord ; toutes les graces
qui euffent pûanimer fon
vilage eftoient effacées
par la froideur & la furprife dont il avoit eſté
frappé : en un mot Bouladabas , bien loin de le
trouver aimable , ne fongea qu'à abbreger l'entreveue, & fit fouvenir la
228 MERCURE
fauſſe Bouladabas qu'il
falloit retourner au plus
viſte , de peur qu'on ne
s'apperceuſt au Palais de
fon Pere qu'elle en eſtoit
fortie ; on parla de ſe ſeparer , & Zaczer ne s'en
plaignit que par politeſſe.
Dansce moment les filles
de Bouladabas connurent
le tort qu'ils avoient eu
de prévenir ces Amants
trop
P'un
avantageuſement
pour l'autre ; car felon toutes les apparences
GALANT. 229
fi Zaczer avoit veu Bouladabas naturellement
d'abord en Princeſſe, leur
amour ſe fuſt peut - eſtre
efteint tout-à- fait , au
lieu que comme vous allez voir , la froideur de
cette premiere entreveuë
ne fervit qu'à rallumer
plus vivement un fond
d'amour qu'ils avoient
réellement pour le merite
l'un de l'autre.
Dans le temps que les
compliments de ſepara-
230 MERCURE
tion fe faifoient , Zaczer
qui avoit eu preſque tousjours les yeux baiffez ,
les jetta fur Bouladabas ;
& fon imagination n'eſtant plus occupée d'aucune fauffe image , la
beautéde Bouladabas s'en
empara , le premier coup
d'oeil le frappa fi vive
ment, que fa phifionomie
en fut ranimée , & Bou
ladabas qui s'apperçut
qu'elle plaifoit , commença à le trouver moins
GALANT 231 4
1
choquant , elle cuft bien
voulu refter encore , mais
Zaczer partit bruſquement,"& Bouladabas s'en
retourna avec fes filles.
La raiſon qui fit partir
Zaczer fi brufquement ,
fut une raifon de delicateffe & de conftance.
orientale , il craignit que
celle qu'il ne croyoit qu'
une parente de Bouladabas , ne luy pluſt trop ,
& ne s'eftant pas encore
apperceu qu'il l'aimoit
232 MERCURE
désja , il vouloit conferver l'amour qui luy ref
toit pour le merite de
Bouladabas , dont il ne
pouvoit douter , parce
qu'il eftoit conneu dans
toute la Perfe , & ce
>
jeune Prince qui s'eſtoit
dévoué hautement à cette Princeffe , avant que
de l'avoir veuë , voulant
fouftenir par honneur
le party qu'il avoit prit
revint le lendemain à
la fontaine , où la Princeffe
GALANT. 233
ceffe devoit revenir , il
s'imaginoit craindre d'y
retrouver fa parente
mais dans le fond du
cœur il n'y venoit que
pour elle , & il eut une
joye fecrette , lorſque
Bouladabas fous le nom
de parente parut fans
la Princeffe , qui l'avoit
chargée luy difoit- elle de:
venir luy témoigner la
douleur qu'elle avoit de
n'avoir pu s'y trouver
ce jour- là , Zaczer luy
Octobre. 1712 Y
234 MERCURE
répondit d'un air tres
content , qu'il en eftoit
fafché , & elle luy dit
que Bouladabas l'avoit
chargée de venir luy
parler d'elle le plus
long- temps qu'elle pourroit cette converfation
fut longue , & Zaczer
ne la pouvoit finir ; elle
roula toutefur la conftance , & Bouladabas le
mettoit exprés fur ce fujet , pour connoître s'il
en eftoit capable. Zac-
GALANT. 235
zer eut, tant de pouvoir,
fur luy- mefme dans cette
entreveuë , que jamais il
ne luy eſchapa aucun
mot qui luy marquaft fon
amour , au contraire , il
juroit qu'il feroit toufjours fidelle à Bouladabas , mais en jurant fidelité à celle qu'il croyoit ne
pas voir, il foupiroit pour
celle qu'il voyoit : quel
plaifir pour Bouladabas
de fe voir ainfi doublement aimée. Celjeu
L3
V ij
236 MERCURE
continua quelques jours ,
& la Princeffe ne paroiffant point , Bouladabas
pouffa l'épreuve de la conftance de Zaczer jufqu'à
luy declarer qu'elle l'aimoit ; & qu'eftant auffi
grande Princeffe que fa
parente, &beaucoup plus
riche , il auroit dû penſer
à l'époufer. Que ne ſouffrit point Zaczer dans cet
te épreuve , il alloit peut-
}
eftre fuccomber : mais
Bouladabas craignant de
"
GALANT. 237
pour tousle voir infidelle, le prévint
par un dépit & un adieu
qu'elle luy dit
jours ; & fans luy donner
le temps de luy répondre,
elle luy dit ſeulement que
Bouladabas viendroit elle- mefme le lendemain
pour le recompenfer defa
conſtance.
Zaczerrefta au mefme
endroit où on l'avoit laiffé , fans avoir la force ni
de parler ni de ſe ſouſtenir , & fe laiffa tomber
238 MERCURE
fur un gazon où il feroit
refté long-temps , fi fes
gens ne fuſſent venus le
joindre : il fe trouva mal
& on l'emporta chez luy,
où il paſſa la nuit dans un
eftat fi violent qu'il prit
le party de ne fe jamais
marier , ne voulant pas
3
donner à Bouladabas un
coeur fi rempli d'amour
pour une autre , ni épou¬
fer cette autre en manquant de fidelité à Boula
dabas min 51 38
GALANT. 239
Le lendemain , Zaczer.
feur de trouver Boulada--
bas au rendez- vous , y retourna à deffein de luy
avoüer de bonne foy les
raifon's qu'il avoit de ne
jamais voir ni elle ni fa
parente. Quel fpectacles
pourluy ! lorfque le lendomain la Princeffe parut
de loin magnifiquement
parée, avec plufieurs Maures qui la portoient ſur un
Palanquin de fleurs , entourée d'un grand nom
240 MERCURE
bre de filles tenant des
guirlandes , & de quantité de petits enfants repreſentants les Amours ;
en un mot avec tout l'appareil d'uneFeſte galante,
qui a pourbutle mariage.
Plufieurs Cavaliers parez
comme pour un Tournoy fe détacherent de la
Troupe; &le pere deBouladabas à leur tefte vint
offrir fa fille à Zaczer , qui
eftoit preſt à la refuſer &
àfuir. Lorfquevoyant de
plus
GALANT. 241
plus près la Princeffe qui
s'avançoit , il vit à ſa place celle dont il eftoit fi
amoureux. Quelle fut fa
furpriſe je croy qu'une
peinture de tout ce quife
paſſa en ce moment , ne
feroit qu'affoiblir celle
que chacun s'en peut faire. Bouladabas dit à Zaccer quefon pere avoit eſté
touché de fa conſtance ,
& avoit voulu venir la
couronner luy - meſme ,
les noces fe celebrerent
Octobre.
1712. X
242 MERCURE
peu après , & au bout
de neuf mois fortit de ce
mariage le fameux Roftam furnommé Oaſtam
le plus vaillant guerrier
que les Perfans ayent jamais eu , & qui fert encore aujourd'huy de modelle à tous les grands
hommes de l'Orient
de Zaczer & de
Bouladabas.
ZAczer fils de Sam
Prince Perſan , ayant fait If
une partie de chaffe , c'eſtà- dire un petit voyage de
quelques femaines , pour
chaffer dans le Kalleſtan,
qui eft la Province de Kabul aux Indes , qui confine avec la Perfe du cofé du Nord. Mecherab
Gouverneur de cette Pro-
GALANT 213
vince alla au devant du
fils de Sam pour luy faire honneur , & fut tellement charmé des belles
& grandes qualitez de ce
jeunePrince , que retournant dans fa famille il ne
pouvoit ceffer d'en parler , & fur ce recit une
de fes filles nommée Bouladabas en devint amou-,
reufe ; elle envoya quel-
-unes de fes filles
ſous prétexte de cueillir
des fleurs autour d'une
ques
214 MERCURE
fontaine où elle fceut que
Zaczer alloit fe rafraif
chir pendantla chaffe.
Zaczer ayant apperceu
ces filles , ne manqua pas
de les aborder , de s'informer qui elles eftoient.
Elles prirent occaſion de
luy dire tant de bien de
leur jeune maiſtreſſe ,
qu'il conceut dès ce jourlà beaucoup d'eftime
pour elle , & fut impatient de retourner le lendemain pour voir files
GALANT. 215
cueilleufes de fleurs ne
reviendroient point à la
fontaine : elles ne manquerent pas d'y revenir ,
& Zaczel paffa avec elles
tout le temps de la chaſſe,
& devint amoureux de
Bouladabas fur l'idée que
ces filles luy en donnerent , comme elle eftoit
devenue amoureufe de
luy fur les recits que fon
pere en faifoit tous les
jours.
Il faut remarquer que
216 MERCURE
Zaczer avoit une de ces
phifionomies qui ne plaifent pas d'abord , mais
qui fe font aimer dans la
fuite par l'efprit & par les
fentiments qui les animent; cependant les filles
de Bouladabas luy en
avoient fait un Adonis ;
& d'un autre coſté en
faifant à Zaczer le por
trait de leur maiftreffe ,
chacune d'elles y adjouſ
toit tousjours quelque
trait de beauté pour éncherir
GALANT. 217
3
cherir fur fa compagne ,
& cela formoit dans l'imagination de Zaczer
une beauté , finon plus
grande au moins toute
differente de celle de Bouladabas. Ces deux Amants furent quelque
temps fans pouvoir trouyer les moyens de ſe voir,
& ne pouvant appuyer
leur amour que fur l'idée
qu'ils s'eſtoient formée
l'un del'autre, ils auroient
juré que ce qu'ils aiOctobre. 1712. T
218 MERCURE
moient reffembloit parfaitement à l'image où
leur amour les avoit accouſtumeż. ‹ Un jour
Bouladabas ayant trouvé moyen de fe dérober
aux foins de ceux qui la
gardoient , vintà la fontaine , & y arriva quelques heures avant Zaczer. Pendant que fes filles l'entretenoient àa l'ordinaire des charmes de
celuy qu'elle alloit voir ,
elle fut long - temps ré-
GALANT. 219
veuſe , & rompit enfuite
le filence pour leur dire
qu'elle craignoit deux
chofes dans cette entre
veuë : la premiere de ne
pas paroistre auxyeux de
Zaczer digne du portrait
qu'elles luy avoient fait
d'elle; & la feconde, de ne
pas trouver Zaczer fi aimable qu'elle fe l'eftoit
imaginé : Etfi l'un de ces
deux malheurs m'arrive,
leur difoit- eller, que deviendray- je après toutes
Tij
220 MERCURE
ces avances que nous nous
fommes faites indifcretement fans nous efire veus.
Une de fes filles luy dit
qu'en effet il eftoit fouvent dangereux de prévenir trop avantageufement, & que c'eſtoit mefmeunepolitique des fem- .
mes jaloufes de profner
exceffivement les beautez qu'onannonçoit dans
le monde , afin qu'on les
trouvaſt moins belles : je
ne crains point cela pour
GALANT. 221
vous , Madame , continua - elle , moy je le
crains , interrompt Bouladabas , mais , Madame , reprit la fille qui eftoit vive &
ingenieuſe ,
faites une chofe , je nefuis
point encore venue à la
fontaine avec mes compagnes, ainfi Zaczer ne m'a
point encore veuë , je fuis
"brune comme vous , &je
puis reffembler àpeu près
en laid auportrait qu'on
luy a fait , je vais me
Tiij
222 MERCURE
parerde vospierreries , &
faire icy vofire perfonnage , cela produira plufleurs bons effets. Premierement ma vene détruira
dans fon imagination ce
phantofme de beauté qu'il
s'est fait ,
craignez la comparaifon ,
ce ne fera plus qu'à moy
dont vous
qu'il vous comparera
quand vous vous ferez
connoiftre à luy dans la
fuite , commejefuis infiniment moins belle que
. GALANT. 223
vous , &que l'idée qu'il
s'eft faite , cette premiere
furprife le difpofera à une
feconde tres- avantageuſe
pour vous.
Une autre raifon encore que cette fille réprefenta à Bouladabas , fut
que cette fuppofition lụy
donneroit lieu d'exaininer incognito & à loifir , fi
Zaczer eftoit digne de
l'idée qu'elle avoit de luy
Bouladabas accepta le
parti pour une troifiéme
Tiiij
224 MERCURE
raifon encore : j'éprouveraypar là , dit- elle , s'il
m'auroit aimée naturellement fans la prévention.
>
qu'on luy a donnée pour
moy , ma delicateſſe fe-·
roit bien plus touchée de cet
amour & s'il venoit à
t'aimerparhazardje n'en
ferois point jaloufe , cela
me prouveroit que nous
n'eftions pas deftinez l'un
pour l'autre. A peine
cette converfation fut- elle
finié , qu'on entendit de
GALANT. 225
loin le bruit de la chaffe ,
la fauffe Bouladabas eut
à peine le temps de ſe parer , que Zaczer parut
feul , percer le bois avec
impatience pour venir
joindre les filles. Elles
coururent toutes au devant de luy , & la fauſſe
Bouladabas reſta ſur un
fiege de verdure & de
fleurs , accompagnée de
la veritable , qu'on annonça à Zaczer comme
une parente de Boulada-
226 MERCURE
bas dont elle s'eftoit fait
accompagner. La fauffe
Bouladabas fe leva à l'arrivée de Zaczer , qui tout
plein de fa beauté divine
&imaginaire , accouroit
avec ardeur ; mais cette
ardeur fut bien rallentie
quand il vit une perfonne
qui n'eftoit en effet que
mediocrement belle , &
qui luy parut encore fort
au deffous de ce qu'elle
eftoit ; il refta immobile
&prefque muet, l'amour
GALANT. 227
de Bouladabas fut encore
plus refroidi que le fien ,
car Zaczer , comme nous
avons dit. ,
n'avoit pas
pour luy le premier abord ; toutes les graces
qui euffent pûanimer fon
vilage eftoient effacées
par la froideur & la furprife dont il avoit eſté
frappé : en un mot Bouladabas , bien loin de le
trouver aimable , ne fongea qu'à abbreger l'entreveue, & fit fouvenir la
228 MERCURE
fauſſe Bouladabas qu'il
falloit retourner au plus
viſte , de peur qu'on ne
s'apperceuſt au Palais de
fon Pere qu'elle en eſtoit
fortie ; on parla de ſe ſeparer , & Zaczer ne s'en
plaignit que par politeſſe.
Dansce moment les filles
de Bouladabas connurent
le tort qu'ils avoient eu
de prévenir ces Amants
trop
P'un
avantageuſement
pour l'autre ; car felon toutes les apparences
GALANT. 229
fi Zaczer avoit veu Bouladabas naturellement
d'abord en Princeſſe, leur
amour ſe fuſt peut - eſtre
efteint tout-à- fait , au
lieu que comme vous allez voir , la froideur de
cette premiere entreveuë
ne fervit qu'à rallumer
plus vivement un fond
d'amour qu'ils avoient
réellement pour le merite
l'un de l'autre.
Dans le temps que les
compliments de ſepara-
230 MERCURE
tion fe faifoient , Zaczer
qui avoit eu preſque tousjours les yeux baiffez ,
les jetta fur Bouladabas ;
& fon imagination n'eſtant plus occupée d'aucune fauffe image , la
beautéde Bouladabas s'en
empara , le premier coup
d'oeil le frappa fi vive
ment, que fa phifionomie
en fut ranimée , & Bou
ladabas qui s'apperçut
qu'elle plaifoit , commença à le trouver moins
GALANT 231 4
1
choquant , elle cuft bien
voulu refter encore , mais
Zaczer partit bruſquement,"& Bouladabas s'en
retourna avec fes filles.
La raiſon qui fit partir
Zaczer fi brufquement ,
fut une raifon de delicateffe & de conftance.
orientale , il craignit que
celle qu'il ne croyoit qu'
une parente de Bouladabas , ne luy pluſt trop ,
& ne s'eftant pas encore
apperceu qu'il l'aimoit
232 MERCURE
désja , il vouloit conferver l'amour qui luy ref
toit pour le merite de
Bouladabas , dont il ne
pouvoit douter , parce
qu'il eftoit conneu dans
toute la Perfe , & ce
>
jeune Prince qui s'eſtoit
dévoué hautement à cette Princeffe , avant que
de l'avoir veuë , voulant
fouftenir par honneur
le party qu'il avoit prit
revint le lendemain à
la fontaine , où la Princeffe
GALANT. 233
ceffe devoit revenir , il
s'imaginoit craindre d'y
retrouver fa parente
mais dans le fond du
cœur il n'y venoit que
pour elle , & il eut une
joye fecrette , lorſque
Bouladabas fous le nom
de parente parut fans
la Princeffe , qui l'avoit
chargée luy difoit- elle de:
venir luy témoigner la
douleur qu'elle avoit de
n'avoir pu s'y trouver
ce jour- là , Zaczer luy
Octobre. 1712 Y
234 MERCURE
répondit d'un air tres
content , qu'il en eftoit
fafché , & elle luy dit
que Bouladabas l'avoit
chargée de venir luy
parler d'elle le plus
long- temps qu'elle pourroit cette converfation
fut longue , & Zaczer
ne la pouvoit finir ; elle
roula toutefur la conftance , & Bouladabas le
mettoit exprés fur ce fujet , pour connoître s'il
en eftoit capable. Zac-
GALANT. 235
zer eut, tant de pouvoir,
fur luy- mefme dans cette
entreveuë , que jamais il
ne luy eſchapa aucun
mot qui luy marquaft fon
amour , au contraire , il
juroit qu'il feroit toufjours fidelle à Bouladabas , mais en jurant fidelité à celle qu'il croyoit ne
pas voir, il foupiroit pour
celle qu'il voyoit : quel
plaifir pour Bouladabas
de fe voir ainfi doublement aimée. Celjeu
L3
V ij
236 MERCURE
continua quelques jours ,
& la Princeffe ne paroiffant point , Bouladabas
pouffa l'épreuve de la conftance de Zaczer jufqu'à
luy declarer qu'elle l'aimoit ; & qu'eftant auffi
grande Princeffe que fa
parente, &beaucoup plus
riche , il auroit dû penſer
à l'époufer. Que ne ſouffrit point Zaczer dans cet
te épreuve , il alloit peut-
}
eftre fuccomber : mais
Bouladabas craignant de
"
GALANT. 237
pour tousle voir infidelle, le prévint
par un dépit & un adieu
qu'elle luy dit
jours ; & fans luy donner
le temps de luy répondre,
elle luy dit ſeulement que
Bouladabas viendroit elle- mefme le lendemain
pour le recompenfer defa
conſtance.
Zaczerrefta au mefme
endroit où on l'avoit laiffé , fans avoir la force ni
de parler ni de ſe ſouſtenir , & fe laiffa tomber
238 MERCURE
fur un gazon où il feroit
refté long-temps , fi fes
gens ne fuſſent venus le
joindre : il fe trouva mal
& on l'emporta chez luy,
où il paſſa la nuit dans un
eftat fi violent qu'il prit
le party de ne fe jamais
marier , ne voulant pas
3
donner à Bouladabas un
coeur fi rempli d'amour
pour une autre , ni épou¬
fer cette autre en manquant de fidelité à Boula
dabas min 51 38
GALANT. 239
Le lendemain , Zaczer.
feur de trouver Boulada--
bas au rendez- vous , y retourna à deffein de luy
avoüer de bonne foy les
raifon's qu'il avoit de ne
jamais voir ni elle ni fa
parente. Quel fpectacles
pourluy ! lorfque le lendomain la Princeffe parut
de loin magnifiquement
parée, avec plufieurs Maures qui la portoient ſur un
Palanquin de fleurs , entourée d'un grand nom
240 MERCURE
bre de filles tenant des
guirlandes , & de quantité de petits enfants repreſentants les Amours ;
en un mot avec tout l'appareil d'uneFeſte galante,
qui a pourbutle mariage.
Plufieurs Cavaliers parez
comme pour un Tournoy fe détacherent de la
Troupe; &le pere deBouladabas à leur tefte vint
offrir fa fille à Zaczer , qui
eftoit preſt à la refuſer &
àfuir. Lorfquevoyant de
plus
GALANT. 241
plus près la Princeffe qui
s'avançoit , il vit à ſa place celle dont il eftoit fi
amoureux. Quelle fut fa
furpriſe je croy qu'une
peinture de tout ce quife
paſſa en ce moment , ne
feroit qu'affoiblir celle
que chacun s'en peut faire. Bouladabas dit à Zaccer quefon pere avoit eſté
touché de fa conſtance ,
& avoit voulu venir la
couronner luy - meſme ,
les noces fe celebrerent
Octobre.
1712. X
242 MERCURE
peu après , & au bout
de neuf mois fortit de ce
mariage le fameux Roftam furnommé Oaſtam
le plus vaillant guerrier
que les Perfans ayent jamais eu , & qui fert encore aujourd'huy de modelle à tous les grands
hommes de l'Orient
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Résumé : HISTOIRE de Zaczer & de Bouladabas.
L'histoire narre les amours entre Zaccher, fils du prince persan Sam, et Bouladabas, fille du gouverneur Mecherab du Kallestan. Zaccher, de retour d'une chasse, est captivé par les qualités de Bouladabas, dont il entend parler par son gouverneur. Les servantes de Bouladabas, envoyées cueillir des fleurs, rencontrent Zaccher et lui vantent les mérites de leur maîtresse, éveillant ainsi son intérêt. Les deux amants, sans se connaître, développent une passion basée sur des descriptions idéalisées. Bouladabas, craignant de ne pas correspondre à l'image que Zaccher s'est faite d'elle, envoie une de ses servantes se faire passer pour elle lors de leur première rencontre. Cette ruse échoue, car Zaccher est déçu par la fausse Bouladabas. Cependant, lors d'une seconde rencontre, Zaccher découvre la véritable Bouladabas et en tombe amoureux. Bouladabas, de son côté, apprécie Zaccher après avoir observé sa constance. Leur amour est mis à l'épreuve par des séparations et des malentendus. Malgré ces obstacles, ils finissent par se marier. Leur union donne naissance à Rostam, un célèbre guerrier persan.
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3332
p. 243-245
PARODIE de l'Enigme, dont le mot est les Dez. Par Madame de L....
Début :
Pour entendre une Enigme il faut la mettre au net, [...]
Mots clefs :
Dés, Joueurs, Trictrac
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE de l'Enigme, dont le mot est les Dez. Par Madame de L....
PARODIE
de l'Enigme , dont le
mot eft les Dez.
Par Madame de L....
Pour entendre une Enigme ilfaut la mettre
au net ,
*
Deux dez en fortant du
cornet ,
Allument une viveguerre
Entre lesdames d'unTric
trac ,
Qui comme nous fouvent
X ij
244 MERCURE
font ab hoc & ab hac
Un bruit moinsfupportable encor que le tonnerre,
Allant , venant , tombant
dans un double parterre
Dont elles font tout l'ornement.
Les Joueurs , qui des dez
dependent ,
De leur bifarrerie attendent
Souvent leur fubfiftance,
ou leur deftruction.
Bigearres dans noftre action
GALANT. 245
Nous eftonnons fouvent
nosguides ,
Ils nous nomment traiftres,
perfides ,
Etparfois nous les conduifons
Bienprès des petites Maifons.
de l'Enigme , dont le
mot eft les Dez.
Par Madame de L....
Pour entendre une Enigme ilfaut la mettre
au net ,
*
Deux dez en fortant du
cornet ,
Allument une viveguerre
Entre lesdames d'unTric
trac ,
Qui comme nous fouvent
X ij
244 MERCURE
font ab hoc & ab hac
Un bruit moinsfupportable encor que le tonnerre,
Allant , venant , tombant
dans un double parterre
Dont elles font tout l'ornement.
Les Joueurs , qui des dez
dependent ,
De leur bifarrerie attendent
Souvent leur fubfiftance,
ou leur deftruction.
Bigearres dans noftre action
GALANT. 245
Nous eftonnons fouvent
nosguides ,
Ils nous nomment traiftres,
perfides ,
Etparfois nous les conduifons
Bienprès des petites Maifons.
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Résumé : PARODIE de l'Enigme, dont le mot est les Dez. Par Madame de L....
Le texte parodie une énigme dont le mot est 'dez'. Il décrit deux dés provoquant une dispute entre des dames jouant au trictrac. Ces dames, bruyantes, se déplacent dans un double parterre. Les joueurs dépendent des dés pour leur subsistance ou leur perte. Dans des actions galantes, les individus surprennent leurs guides, parfois nommés traîtres et perfides, et conduits près des petites maisons.
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3333
p. 245-247
ENVOY par Jerico le Brutal, sur l'Enigme dont le mot est Le jour de l'An.
Début :
Vostre premier Enigme est faite il y a trente ans. [...]
Mots clefs :
Jour de l'an, Réponse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENVOY par Jerico le Brutal, sur l'Enigme dont le mot est Le jour de l'An.
ENV Or
par Jerico le Brutal , fur
l'Enigmedontle mot eft
Le jour de l'An.
Votre premier EnigX iij .
246 MERCURE
me eft faite il y a trente
ans.
Refponſe , je n'enfçavois
rien.
Elle eft non feulement
mauvaiſe mais deteftable,
Refponfe , je le fçavois
bien.
Il ne faut pas mettre
ainfi les mauvaiſes chofes
qu'on vous envoye.
Refponfe , je le croyrois
bien.
Cela fait tort à l'au-
GALANT.. 247.
theur d'un Mercure qui.
doit garantir pour bon
tout ce qu'il y admet.
Refponfe , je n'en croyois
rien.
Pour celle-cy on peut
la garantir paffable au
ftile près.
par Jerico le Brutal , fur
l'Enigmedontle mot eft
Le jour de l'An.
Votre premier EnigX iij .
246 MERCURE
me eft faite il y a trente
ans.
Refponſe , je n'enfçavois
rien.
Elle eft non feulement
mauvaiſe mais deteftable,
Refponfe , je le fçavois
bien.
Il ne faut pas mettre
ainfi les mauvaiſes chofes
qu'on vous envoye.
Refponfe , je le croyrois
bien.
Cela fait tort à l'au-
GALANT.. 247.
theur d'un Mercure qui.
doit garantir pour bon
tout ce qu'il y admet.
Refponfe , je n'en croyois
rien.
Pour celle-cy on peut
la garantir paffable au
ftile près.
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Résumé : ENVOY par Jerico le Brutal, sur l'Enigme dont le mot est Le jour de l'An.
Jerico le Brutal critique une énigme publiée dans le journal 'Mercure' il y a trente ans, la qualifiant de mauvaise et détestable. Il déplore la publication d'œuvres médiocres, nuisant à la réputation du journal. Cependant, il reconnaît que l'énigme peut être passable avec indulgence.
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3334
p. 247-249
ENIGME.
Début :
En robe de Satin quelque peu déchirée, [...]
Mots clefs :
Oignon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGM E.
EN robe de Satin quelque peu déchirée ,
En bottes , àcheval , jay
doncfait mon entrée
X iiij
248 MERCURE
Dans Paris où l'on m'attendoit :
Sur Que m'en arrive-til ,
moy le pauvre a droit ,
Le ricke m'admet à fa
table ;
Pour luy quand on m'achette eftant infupportable ,
Je luy plais feulement
quandje fuis derobés
Mais avant qu'il me
voye, helasfouvent
tombe
Dans les barbares mains
GALANT. 249
d'unegent tres-brutale,
Demes doucesprifons voulant me delivrer,
Tel me coupe la tefte , ou
mebrufle,ou m'empale,
Qui ne fçauroit parfois
s'empefcher d'enpleurer.
EN robe de Satin quelque peu déchirée ,
En bottes , àcheval , jay
doncfait mon entrée
X iiij
248 MERCURE
Dans Paris où l'on m'attendoit :
Sur Que m'en arrive-til ,
moy le pauvre a droit ,
Le ricke m'admet à fa
table ;
Pour luy quand on m'achette eftant infupportable ,
Je luy plais feulement
quandje fuis derobés
Mais avant qu'il me
voye, helasfouvent
tombe
Dans les barbares mains
GALANT. 249
d'unegent tres-brutale,
Demes doucesprifons voulant me delivrer,
Tel me coupe la tefte , ou
mebrufle,ou m'empale,
Qui ne fçauroit parfois
s'empefcher d'enpleurer.
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3335
p. 249
MARIAGE.
Début :
Monsieur Feydeau de Brou Maistre des Requestes, épousa le 18 [...]
Mots clefs :
Feydeau de Brou, Bourdonnaye
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGE.
MARIAGE.
Monfieur Feydeau de
Brou Maiſtre des Requeftes , époufa le 28 Septembre , Mademoiſelle de la
Bourdonnaye,fille du Maiftre des Requeſtes qui vient
d'eftre nommé Confeiller
d'Eftat
Monfieur Feydeau de
Brou Maiſtre des Requeftes , époufa le 28 Septembre , Mademoiſelle de la
Bourdonnaye,fille du Maiftre des Requeſtes qui vient
d'eftre nommé Confeiller
d'Eftat
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3336
p. 250-253
MORTS.
Début :
Messire Jean Baptiste de Machault, Chevalier seigneur d'Arnouville, & [...]
Mots clefs :
Machault, Le Ragois de Bretonvilliers, Comte de Longaunay, de Ribeyre, de Vassé, Baudouyn
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Meffire Jean Baptifte de
Machault , Chevalier fei- >
d'Arnouville , & au- gneur
tres lieux, Confeiller au Par
lement , & Doyen des Requeftes du Palais , mourut
le 26. Septembre 1712. laiffant un fils unique Maiſtre
des Requeftes.
Dame Françoiſe le Ragois de Bretonvilliers , veu
ve de Meffire Anne Hervart , Chevalierſeigneur de
Bois -le-Vicomte , Mitry,
&c. Maistre des Requeſtes,
GALANT. 251
mourut fans pofterité le
釁
30. Septembre 1712. âgée
de quarante-cinq ans. Elle
eftoit foeur de Mr de Bretonvilliers,feigneur defaine
Dié, dont je vous appris la
mort le mois dernier..
Meffire Antoine Comtede Longaunay mourut le
premier Octobre enfa qua
fante neuvième année.
Meffire Antoine de Ribeyre , Chevalier feigneur
d'Homme, Confeiller d'Efi
tat ordinaire , mourut lev..
Octobre , âgé de quatrevingt & un an..!
252 MERCURE
Dame Perpetue Françoi
fe de Vaffé , Prieure perpe
tuelle du Monaftere & Hof
pital de faint Gervais à Pa-›
ris , y mourut le 10. Octobre,âgée de foixante & quatorze ans , aprés en avoir
paffé cinquante neuf dans
la Religion , ayant efté Coadjutrice treize ans , & gouverné ce Monaftere prés
de dix huit ans.
Meffire Jean Baudouyn
Préfident en la Cour des
Aydes , mourut le 16. Octobre.
Dame Iſabelle de Har-
GALANT. 253
ville de Palloiſeau , veuve
de François de Montmorency Foffeufe , premier Baron Chreftien , Chefde cette illuftre Maiſon , mourut
le 21. Octobre âgée de quatre vingt trois ans.
Meffire Jean Baptifte de
Machault , Chevalier fei- >
d'Arnouville , & au- gneur
tres lieux, Confeiller au Par
lement , & Doyen des Requeftes du Palais , mourut
le 26. Septembre 1712. laiffant un fils unique Maiſtre
des Requeftes.
Dame Françoiſe le Ragois de Bretonvilliers , veu
ve de Meffire Anne Hervart , Chevalierſeigneur de
Bois -le-Vicomte , Mitry,
&c. Maistre des Requeſtes,
GALANT. 251
mourut fans pofterité le
釁
30. Septembre 1712. âgée
de quarante-cinq ans. Elle
eftoit foeur de Mr de Bretonvilliers,feigneur defaine
Dié, dont je vous appris la
mort le mois dernier..
Meffire Antoine Comtede Longaunay mourut le
premier Octobre enfa qua
fante neuvième année.
Meffire Antoine de Ribeyre , Chevalier feigneur
d'Homme, Confeiller d'Efi
tat ordinaire , mourut lev..
Octobre , âgé de quatrevingt & un an..!
252 MERCURE
Dame Perpetue Françoi
fe de Vaffé , Prieure perpe
tuelle du Monaftere & Hof
pital de faint Gervais à Pa-›
ris , y mourut le 10. Octobre,âgée de foixante & quatorze ans , aprés en avoir
paffé cinquante neuf dans
la Religion , ayant efté Coadjutrice treize ans , & gouverné ce Monaftere prés
de dix huit ans.
Meffire Jean Baudouyn
Préfident en la Cour des
Aydes , mourut le 16. Octobre.
Dame Iſabelle de Har-
GALANT. 253
ville de Palloiſeau , veuve
de François de Montmorency Foffeufe , premier Baron Chreftien , Chefde cette illuftre Maiſon , mourut
le 21. Octobre âgée de quatre vingt trois ans.
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Résumé : MORTS.
En 1712, plusieurs personnalités notables sont décédées. Jean Baptiste de Machault, Chevalier d'Arnouville, Conseiller au Parlement et Doyen des Requêtes, est mort le 26 septembre, laissant un fils unique Maître des Requêtes. Françoise le Ragois de Bretonvilliers, veuve d'Anne Hertvart et sœur de Monsieur de Bretonvilliers, est décédée sans postérité le 30 septembre à l'âge de quarante-cinq ans. Antoine Comte de Longaunay est mort le 1er octobre à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. Antoine de Ribeyre, Chevalier seigneur d'Homme et Conseiller d'État ordinaire, est décédé le 10 octobre à l'âge de quatre-vingt-un ans. La même journée, Perpetue Françoise de Vassé, Prieure perpétuelle du Monastère et Hôpital de Saint Gervais à Paris, est morte à l'âge de soixante-quatorze ans après cinquante-neuf ans de vie religieuse. Jean Baudouyn, Président à la Cour des Aydes, est décédé le 16 octobre. Isabelle de Harville de Palloiseau, veuve de François de Montmorency Fosseuse, premier Baron Chrétien, est morte le 21 octobre à l'âge de quarante-trois ans.
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3337
p. 253-254
PROMOTION de Conseillers d'Estat.
Début :
Monsieur Bechameil, Marquis de Nointel, Conseiller d'Estat semestre:, a [...]
Mots clefs :
Promotion de Conseillers d'État
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PROMOTION de Conseillers d'Estat.
PROMOTION
de Confeillers d'Eftat.
Monfieur Bechameil ,
Marquis de Nointel , Confeiller d'Eftat femeftre , a
efté nommé Confeiller
d'Eftat ordinaire , &
Mr. de la Bourdonnaye
Maiftre des Requeftes &
234 MERCURE
Intendant d'Orleans , qui
avoit épousé la fille de Mr
de Ribeyre , a efté nommé
Confeiller d'Eftat de femeftre.
de Confeillers d'Eftat.
Monfieur Bechameil ,
Marquis de Nointel , Confeiller d'Eftat femeftre , a
efté nommé Confeiller
d'Eftat ordinaire , &
Mr. de la Bourdonnaye
Maiftre des Requeftes &
234 MERCURE
Intendant d'Orleans , qui
avoit épousé la fille de Mr
de Ribeyre , a efté nommé
Confeiller d'Eftat de femeftre.
Fermer
3338
p. 254-260
NOUVELLES d'Espagne.
Début :
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont [...]
Mots clefs :
Espagne, Régiment d'infanterie, Madrid, Estrémadure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Espagne.
NOUVELLES
d'Espagne.
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedre de Vargas Maldonado de Grenade: la Clefde Gentilhom
me de fa Chambre à Dom
Carlos Uffel de Guimbarda , Chevalier de l'Ordre
de faint Jacques , & l'un des
GALANT. 255
vinge quatre Regidors de
Cordoue , en recompenfe
de fes fervices.
1
On attend à Madrid Milord Lexington Ambaffadeur d'Angleterre. Le Roy
a chargé le Duc de Popoli ,
l'un des quatre Capitaines
des Gardes du Corps , du
foin de le recevoir , & de le
faire traiter & défrayer aux
defpens de Sa Majeſté. On
luy prépare le Palais du
Marquis de Manfera. Le
Royaenvoyéordre auMar.
quis de Monteleon d'aller
en Angleterre, & au Com-
256 MERCURE
te de Bergeik de retourner
à Madrid.
On efcrit d'Eftremadure
du 20. Septembre que le
Marquis de Bay ayant appris que les Portugais envoyoient un convoy à Elvas , fit partir un détachement de cavalerie qui en
enleva une partie &fit quelques pritonniers , entre Ef
tremos & la Fuente de los
Zapateros.
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis
de Bay, après avoir fait un
detachement de quatre
mille
GALANT. 257
•
mille chevaux jufqu'à la
Fuente de los Zapateros ,
s'eftoit mis en marche avec
l'armée , paffa la Caya &la
Cayola , & fut camper le
22. Septembre aux environs
d'Elvas , ce qui fit croire
aux Portugais qu'il avoit
deſſein d'aſſieger cette place , il fut mefme la reconnoistre avec quelques Officiers &Ingenieurs. Les Portugais travaillerent à reparer les fortifications , & y
firent entrer deux bataillons qu'ils tirerent de la
garnifon deCampo Mayor.
Octobre. 1712. Y
258 MERCURE
Le 28. le Marquis de Bay
fit avancer l'armée vers cette derniere place , qui fut
inveftie ayant la nuit. Les
Portugais dans le deffein de
faire diverfion , allerent attaquer Carvajalez dans le
Royaume de Leon , la garnifon fe défendit avec tant
de vigueur qu'elle les repouffa , & leur tua plus de
quatre cents hommes. On
mande d'Estremadure du
7. Octobre que le fiege de
Campo Mayor continuë
avec vigueur , que les Portugais affembloient leurs
GALANT. 259
troupes aux environs d'Ef
tremos ; mais ne pouvant
pas former une armée affez
forte pour faire lever le
fiege , brufloient les fourrages de leur propre pays
afin d'incommoder les af
fiegeans , qui neanmoins
en recevoient une quantité luffifante d'ailleurs. Les
lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy
eftoit allée camper au delà de la Segre , & que le
General Staremberg avoit
abandonné Cervera. Le
26. Septembre la Flote defY ij
260 MERCURE
tinée pour la nouvelle Ef
pagne , qui avoit relaſché
trois fois a Cadiz , à cauſe
des Vaiffeaux Anglois &
Algeriens qui croifoient
de ce coſté là , mit à la
voile avec un vent favorable. Le Comte d'Atalaya
a receu ordre de Liſbonne
de retourner en Portugal
avec les troupes Portugaifes qui restent en Catalogne , & les Anglois ont
receu ordre de la Reine
de la grande Bretagne de
s'embarque
d'Espagne.
Le Roy a donné le Regiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedre de Vargas Maldonado de Grenade: la Clefde Gentilhom
me de fa Chambre à Dom
Carlos Uffel de Guimbarda , Chevalier de l'Ordre
de faint Jacques , & l'un des
GALANT. 255
vinge quatre Regidors de
Cordoue , en recompenfe
de fes fervices.
1
On attend à Madrid Milord Lexington Ambaffadeur d'Angleterre. Le Roy
a chargé le Duc de Popoli ,
l'un des quatre Capitaines
des Gardes du Corps , du
foin de le recevoir , & de le
faire traiter & défrayer aux
defpens de Sa Majeſté. On
luy prépare le Palais du
Marquis de Manfera. Le
Royaenvoyéordre auMar.
quis de Monteleon d'aller
en Angleterre, & au Com-
256 MERCURE
te de Bergeik de retourner
à Madrid.
On efcrit d'Eftremadure
du 20. Septembre que le
Marquis de Bay ayant appris que les Portugais envoyoient un convoy à Elvas , fit partir un détachement de cavalerie qui en
enleva une partie &fit quelques pritonniers , entre Ef
tremos & la Fuente de los
Zapateros.
Les Lettres d'Eftremadure portent que le Marquis
de Bay, après avoir fait un
detachement de quatre
mille
GALANT. 257
•
mille chevaux jufqu'à la
Fuente de los Zapateros ,
s'eftoit mis en marche avec
l'armée , paffa la Caya &la
Cayola , & fut camper le
22. Septembre aux environs
d'Elvas , ce qui fit croire
aux Portugais qu'il avoit
deſſein d'aſſieger cette place , il fut mefme la reconnoistre avec quelques Officiers &Ingenieurs. Les Portugais travaillerent à reparer les fortifications , & y
firent entrer deux bataillons qu'ils tirerent de la
garnifon deCampo Mayor.
Octobre. 1712. Y
258 MERCURE
Le 28. le Marquis de Bay
fit avancer l'armée vers cette derniere place , qui fut
inveftie ayant la nuit. Les
Portugais dans le deffein de
faire diverfion , allerent attaquer Carvajalez dans le
Royaume de Leon , la garnifon fe défendit avec tant
de vigueur qu'elle les repouffa , & leur tua plus de
quatre cents hommes. On
mande d'Estremadure du
7. Octobre que le fiege de
Campo Mayor continuë
avec vigueur , que les Portugais affembloient leurs
GALANT. 259
troupes aux environs d'Ef
tremos ; mais ne pouvant
pas former une armée affez
forte pour faire lever le
fiege , brufloient les fourrages de leur propre pays
afin d'incommoder les af
fiegeans , qui neanmoins
en recevoient une quantité luffifante d'ailleurs. Les
lettres de Catalogne portent que l'armée du Roy
eftoit allée camper au delà de la Segre , & que le
General Staremberg avoit
abandonné Cervera. Le
26. Septembre la Flote defY ij
260 MERCURE
tinée pour la nouvelle Ef
pagne , qui avoit relaſché
trois fois a Cadiz , à cauſe
des Vaiffeaux Anglois &
Algeriens qui croifoient
de ce coſté là , mit à la
voile avec un vent favorable. Le Comte d'Atalaya
a receu ordre de Liſbonne
de retourner en Portugal
avec les troupes Portugaifes qui restent en Catalogne , & les Anglois ont
receu ordre de la Reine
de la grande Bretagne de
s'embarque
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Résumé : NOUVELLES d'Espagne.
Le roi d'Espagne a attribué le Régiment d'Infanterie de Piémont à Dom Pedro de Vargas Maldonado de Grenade et la Clef de Gentilhomme de sa Chambre à Dom Carlos Uffel de Guimbarde, Chevalier de l'Ordre de Saint-Jacques. Il a également récompensé vingt-quatre Regidors de Cordoue. À Madrid, l'arrivée de Milord Lexington, ambassadeur d'Angleterre, est attendue. Le Duc de Popoli est chargé de le recevoir et de le loger aux frais de la couronne. Le Marquis de Monteleon doit se rendre en Angleterre et le Comte de Bergeik retourner à Madrid. En Estrémadure, le Marquis de Bay a intercepté un convoi portugais à Elvas, capturant des troupes et faisant des prisonniers. Il a ensuite avancé vers Campo Mayor, où il a lancé une attaque le 28 octobre, tandis que les Portugais tentaient une diversion à Carvajales. En Catalogne, l'armée royale a traversé la Segre et le Général Staremberg a abandonné Cervera. La flotte pour la Nouvelle-Espagne a quitté Cadix le 26 septembre après plusieurs tentatives avortées. Le Comte d'Atalaya doit retourner au Portugal avec les troupes portugaises restées en Catalogne, et les Anglais doivent s'embarquer sur ordre de la Reine de Grande-Bretagne.
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3339
p. 261-263
NOUVELLES d'Allemagne.
Début :
On ne parle plus à la Cour de Vienne du [...]
Mots clefs :
Cour de Vienne, Allemagne, Général Zumzungen
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES d'Allemagne.
NOUVELLES
d'
Allemagne.
On ne parle plus à la
Cour de Vienne du départ de l'Archiducheffe
Marie Elizabeth 3 , ny du
temps
auquel
l'Archiducheffe
doit
partir
de Barcelonne
. L'Archiduc
a efté
indifposé pendant quelques jours , mais ſa fanté
paroiſt eſtre bien reſtablie.
Le General Zumzungen & le Comte Beryer
envoyés d'Italie par
Comte de Thaun arri >
le
262 MERCURE
verent le premier Octobre
à Vienne pour rendre
compte de ce qui s'eſt paffé en ce pays- là , & affifter au reglement des quartiers d'hyver. Un Officier
Suedois a apporté de Bender à l'Archiduc des Lettres du Roy fon Maistre ,
par lesquelles il le remercie des offres qu'il lui a
faites de lui donner paffage pour retourner dans fes
Eftats , mais il ajoute qu'il
ne peut les accepter dans
la conjoncture préfente ;
il luy mande qu'il ne peut
GALANT. 263.
le reconnoistre pour Roy
d'Espagne , parce qu'il a
reconnu en cette qualité
le Roy Philippe V: & qu'il
s'étonne de la lenteur avec
laquelle on procede entre
les Princes , qui au mépris
du traité de Weftphalie
envahiffent fes Eftats dans
l'Empire.
2
On écrit de Bender qu'il
y avoit apparence que fa
Majefté Suedoife y pafferoit l'hyver , efperant que
les Turcs déclareront de
nouveau la guerre aux
Mofcovites.
d'
Allemagne.
On ne parle plus à la
Cour de Vienne du départ de l'Archiducheffe
Marie Elizabeth 3 , ny du
temps
auquel
l'Archiducheffe
doit
partir
de Barcelonne
. L'Archiduc
a efté
indifposé pendant quelques jours , mais ſa fanté
paroiſt eſtre bien reſtablie.
Le General Zumzungen & le Comte Beryer
envoyés d'Italie par
Comte de Thaun arri >
le
262 MERCURE
verent le premier Octobre
à Vienne pour rendre
compte de ce qui s'eſt paffé en ce pays- là , & affifter au reglement des quartiers d'hyver. Un Officier
Suedois a apporté de Bender à l'Archiduc des Lettres du Roy fon Maistre ,
par lesquelles il le remercie des offres qu'il lui a
faites de lui donner paffage pour retourner dans fes
Eftats , mais il ajoute qu'il
ne peut les accepter dans
la conjoncture préfente ;
il luy mande qu'il ne peut
GALANT. 263.
le reconnoistre pour Roy
d'Espagne , parce qu'il a
reconnu en cette qualité
le Roy Philippe V: & qu'il
s'étonne de la lenteur avec
laquelle on procede entre
les Princes , qui au mépris
du traité de Weftphalie
envahiffent fes Eftats dans
l'Empire.
2
On écrit de Bender qu'il
y avoit apparence que fa
Majefté Suedoife y pafferoit l'hyver , efperant que
les Turcs déclareront de
nouveau la guerre aux
Mofcovites.
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Résumé : NOUVELLES d'Allemagne.
Le texte traite des nouvelles d'Allemagne et de la Cour de Vienne. Les discussions sur le départ de l'Archiduchesse Marie Elizabeth de Barcelone sont suspendues. L'Archiduc a été indisposé mais sa santé s'est rétablie. Le Général Zumzungen et le Comte Beryer, envoyés par le Comte de Thaun, sont arrivés à Vienne le 1er octobre pour discuter des événements en Italie et des quartiers d'hiver. Un officier suédois a transmis à l'Archiduc des lettres du roi de Suède, le remerciant pour ses offres de passage mais les refusant en raison de la situation actuelle. Le roi de Suède exprime son étonnement face à la lenteur des procédures entre les princes, qui envahissent ses États dans l'Empire en méprisant le traité de Westphalie. Des informations de Bender indiquent que le roi de Suède pourrait passer l'hiver en ces lieux, espérant une déclaration de guerre des Turcs contre les Moscovites.
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3340
p. 264
SUPLEMENT à l'article des Morts.
Début :
Dame Marie Bruneau, veuve de Messire Estienne Guerin Conseiller au Parlement [...]
Mots clefs :
Supplément
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUPLEMENT à l'article des Morts.
SUPLEMENT
à l'article des Morts.
Dame Marie Bruneau ,
veuve de Meffire Eftienne
Guerin Confeiller au Parlement , mourut le 22 .
Octobre , agée de 90. ans ,
aprés 61. ans de viduité.
Elle avoit eu pour fille
unique Dame Marie Guerin , Epouſe de Meffire Michelle Pelletier , Confeiller
d'Eftat ordinaire & au
Confeil Royal ' , morte en
Septembre 1691 .
à l'article des Morts.
Dame Marie Bruneau ,
veuve de Meffire Eftienne
Guerin Confeiller au Parlement , mourut le 22 .
Octobre , agée de 90. ans ,
aprés 61. ans de viduité.
Elle avoit eu pour fille
unique Dame Marie Guerin , Epouſe de Meffire Michelle Pelletier , Confeiller
d'Eftat ordinaire & au
Confeil Royal ' , morte en
Septembre 1691 .
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3341
p. 265-270
ETAT DES TROUPES Allemandes qui font Campagne avec celles de M. le Duc de Savoye en Juillet 1712.
Début :
INFANTERIE Imperiale. Regimens. Hommes. 1 Herbeitein. 1140. 2 Thaun. 1140. [...]
Mots clefs :
État des troupes, Troupes allemandes, Duc de Savoie, Infanterie, Heiduques, Cavalerie, Troupes de saxe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ETAT DES TROUPES Allemandes qui font Campagne avec celles de M. le Duc de Savoye en Juillet 1712.
ETAT DES TROUPES
Allemandes qui font
Campagne avec celles
de M. le Duc de Savoye
en Juillet 1712.
INFANTERIE
Imperiale.
Regimens.
Hommes
I Herbeitein. 1140.
2 Thaun.
1140.
3 Bareith. 1140.
Octobre 1712.
Z
VACALANT. 166
Regimens.
4.Virtemberg.
Hommes,
1140,
5 Maxftaremberg. 1140.
7 Konigleek.
6 Gripan.
&
Regal.
10. Barach.
Zumicmghen.
1140.
1140.
1140.
I140.
1140.
IT Vachtendonck , cy- devant Volfenbutel. 1140,
HEIDUQUE S..
12. Guilay.
Canonniers &Bombardiers.
Total.
400.
300.
13240.
GALANT. 267
CAVALERIE.
Imperiale.
Regimens.
Hommes
Viſconty.
660.
Martiny.
900,
Duhautoy. 900
HOUSSARD S.
Erbergheny.
200.
Total- 2660.
INFANTERIE
de l'Electeur de Brandebourg.
Zij
168 MERCURE
Regimens.
Hommes.
1 Orange. 1050.
2 Prince Philippe 1050,
3
5 Prince Danhalt. 1050.
4 Prince Chriſtian Louis.
1050.
5 Holſtein. 600.
6 Valdebourg.
600.
7 Onau.
600.
Total. 6000.
TROUPES DE SAXE
Gotha,
Prince George. 400.
Prince Frederic. 400.
GALANT 269
DRAGONS.
Regimens.
Hommes
Prince de Saxe. 300.
Greffenderff. 300.
Total. 1400
RECAPITULATION,
Infanterie Imperiale. 13240
Cavalerie Imperiale. 2660
Infanterie de l'Electeur de
Brandebourg.
6000.
Infanterie de Saxe Gotha.
800.
Z iij
270 MERCURE
Regimens.
Hommes.
Dragons de Saxe Gotha.
Total.
600%
23300.
Allemandes qui font
Campagne avec celles
de M. le Duc de Savoye
en Juillet 1712.
INFANTERIE
Imperiale.
Regimens.
Hommes
I Herbeitein. 1140.
2 Thaun.
1140.
3 Bareith. 1140.
Octobre 1712.
Z
VACALANT. 166
Regimens.
4.Virtemberg.
Hommes,
1140,
5 Maxftaremberg. 1140.
7 Konigleek.
6 Gripan.
&
Regal.
10. Barach.
Zumicmghen.
1140.
1140.
1140.
I140.
1140.
IT Vachtendonck , cy- devant Volfenbutel. 1140,
HEIDUQUE S..
12. Guilay.
Canonniers &Bombardiers.
Total.
400.
300.
13240.
GALANT. 267
CAVALERIE.
Imperiale.
Regimens.
Hommes
Viſconty.
660.
Martiny.
900,
Duhautoy. 900
HOUSSARD S.
Erbergheny.
200.
Total- 2660.
INFANTERIE
de l'Electeur de Brandebourg.
Zij
168 MERCURE
Regimens.
Hommes.
1 Orange. 1050.
2 Prince Philippe 1050,
3
5 Prince Danhalt. 1050.
4 Prince Chriſtian Louis.
1050.
5 Holſtein. 600.
6 Valdebourg.
600.
7 Onau.
600.
Total. 6000.
TROUPES DE SAXE
Gotha,
Prince George. 400.
Prince Frederic. 400.
GALANT 269
DRAGONS.
Regimens.
Hommes
Prince de Saxe. 300.
Greffenderff. 300.
Total. 1400
RECAPITULATION,
Infanterie Imperiale. 13240
Cavalerie Imperiale. 2660
Infanterie de l'Electeur de
Brandebourg.
6000.
Infanterie de Saxe Gotha.
800.
Z iij
270 MERCURE
Regimens.
Hommes.
Dragons de Saxe Gotha.
Total.
600%
23300.
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Résumé : ETAT DES TROUPES Allemandes qui font Campagne avec celles de M. le Duc de Savoye en Juillet 1712.
En juillet 1712, les troupes allemandes engagées dans la campagne avec le Duc de Savoie comprenaient divers régiments d'infanterie et de cavalerie. L'infanterie impériale se composait de treize régiments totalisant 13 240 hommes, incluant des régiments tels que Herbeitein, Thaun, Bareith, Virtemberg, Maxftaremberg, Gripan, Barach, Zumicmghen, et Vachtendonck, ainsi que des unités de canonniers et bombardiers. La cavalerie impériale comptait quatre régiments totalisant 2 660 hommes, parmi lesquels Visconty, Martiny, Duhautoy, et Erbergheny. L'infanterie de l'Électeur de Brandebourg comprenait sept régiments totalisant 6 000 hommes, comme Orange, Prince Philippe, Prince Danhalt, Prince Christian Louis, Holstein, Valdebourg, et Onau. Les troupes de Saxe-Gotha incluaient deux régiments d'infanterie totalisant 800 hommes, commandés par le Prince George et le Prince Frédéric, ainsi que deux régiments de dragons totalisant 600 hommes, commandés par le Prince de Saxe et Greffenderff. Au total, les effectifs s'élevaient à 23 300 hommes.
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3342
p. 270-[2]74
ETAT DES TROUPES de M. le Duc de Savoye, en entrant en campagne en Juillet 1712.
Début :
Reg. Bat. Hom. Gardes. I. 1320. Reg. Bat. Hom. Savoye [...]
Mots clefs :
État des troupes, Duc de Savoie, Cavalerie, Dragons
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texteReconnaissance textuelle : ETAT DES TROUPES de M. le Duc de Savoye, en entrant en campagne en Juillet 1712.
ETAT DES TROUPES
de M. le Duc de Savoye,
en entrant en campagne
en Juillet 1712 .
-Reg.
Bat. Hom.
I
Gardes,
I 1320.
GALANT. 278
Reg. Bat.
Savoye.c 3
Hom
4 1620.
Montferat. 2 13208
Piemont. 1320.
Fufilliers. 2 13201
Saluffes. 2 1320.
Nice.
1 660.
Schiullembourg. 1. 900.
Maffey. IA
Chamonet cy- devant.
Cortance. I 660.
Sevantes cy- devant.
La Trinité I 660
Déportes.
2 1200.
Arpretz Suiffe. 3.1.1800!
Rhebinder. I 5oo.
Z
iiij
272 MERCURE
S. A. R. a encore un
Bataillon d'Artillerie de 4.
Compagnies de 100. hommes chacune , de Canonniers , Bombardiers , Mineurs , Charpentiers.
400
Total. Bat. 25. 15660.
RECAPITULATION
Regimens.
Hommes
Infanteric & Artillerie15660'
Cavaleric.
Dragons.
1400,
1800.
18860.
GALANT. 273
CAVALERIE.
Les Regimens de Cavalerie & de Dragons font
de 10. Compagnies & de
60. Maiftres chacune.
Reg. Comp. Hom.
Gardes du corps. 2 200.
Birague
autrefois.
Pertauge.
10 600.
Cavailla.
10 600.
Total. 1 22. 1400%
374 MERCURE
DRAGONS.
Dragons d'Altene.
ou Rouges. 10
Dragons verds
600,
ou Genevois. 10 6000
Dragons jaunes.
ou Piemont. 10 600.
Total. 30 1800.
de M. le Duc de Savoye,
en entrant en campagne
en Juillet 1712 .
-Reg.
Bat. Hom.
I
Gardes,
I 1320.
GALANT. 278
Reg. Bat.
Savoye.c 3
Hom
4 1620.
Montferat. 2 13208
Piemont. 1320.
Fufilliers. 2 13201
Saluffes. 2 1320.
Nice.
1 660.
Schiullembourg. 1. 900.
Maffey. IA
Chamonet cy- devant.
Cortance. I 660.
Sevantes cy- devant.
La Trinité I 660
Déportes.
2 1200.
Arpretz Suiffe. 3.1.1800!
Rhebinder. I 5oo.
Z
iiij
272 MERCURE
S. A. R. a encore un
Bataillon d'Artillerie de 4.
Compagnies de 100. hommes chacune , de Canonniers , Bombardiers , Mineurs , Charpentiers.
400
Total. Bat. 25. 15660.
RECAPITULATION
Regimens.
Hommes
Infanteric & Artillerie15660'
Cavaleric.
Dragons.
1400,
1800.
18860.
GALANT. 273
CAVALERIE.
Les Regimens de Cavalerie & de Dragons font
de 10. Compagnies & de
60. Maiftres chacune.
Reg. Comp. Hom.
Gardes du corps. 2 200.
Birague
autrefois.
Pertauge.
10 600.
Cavailla.
10 600.
Total. 1 22. 1400%
374 MERCURE
DRAGONS.
Dragons d'Altene.
ou Rouges. 10
Dragons verds
600,
ou Genevois. 10 6000
Dragons jaunes.
ou Piemont. 10 600.
Total. 30 1800.
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Résumé : ETAT DES TROUPES de M. le Duc de Savoye, en entrant en campagne en Juillet 1712.
En juillet 1712, les troupes du Duc de Savoie en campagne se composent de 25 bataillons d'infanterie et d'artillerie, totalisant 15 660 hommes. Les régiments d'infanterie incluent les Gardes, les Galants, les Savoyards, les Montferrats, les Piémontais, les Fusiliers, les Saluces, les Niçois, les Schullenburg, les Maffey, les Chamonets, les Cortance, les Sevantes, la Trinité, les Déportes, les Arprets, les Suisses et les Rhebinder. L'artillerie est organisée en un bataillon de quatre compagnies de 100 hommes chacune, incluant des canonniers, bombardiers, mineurs et charpentiers. La cavalerie et les dragons comptent 18 860 hommes, répartis en 10 compagnies et 60 maîtres chacune. Les régiments de cavalerie sont les Gardes du corps, les Birague, les Pertauge et les Cavalla, totalisant 1 400 hommes. Les dragons sont divisés en Dragons d'Altene ou Rouges, Dragons verts ou Genevois, et Dragons jaunes ou Piémontais, totalisant 1 800 hommes.
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3343
p. [2]74-284
Nouvelles d'Angleterre.
Début :
La Reine a donné un Regiment au General Santhope qui [...]
Mots clefs :
Angleterre, Régiment, Passeports, France, Tamise, Cameroniens, Vaisseaux marchands
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles d'Angleterre.
Nouvelles d'Angleterre.
La Reine adonné unRegiment au General Stanhope
qui a prêté les fermens.
Le Comte de Lexincton
GALANT 275
partit le 24. Septembre de
Londres pour aller s'embarquer à Porfmouth , fur un
Vaiffeau de guerre qui le
doit tranſporter à la Corogne , d'où il fe rendra à
Madrid.
On prepare à3 Londres
l'Hôtel de Leiceſter pour le
Duc d'Aumont , qu'on y
attend dans peu.
Il eſt arrivé de France un
grand nombre de paffeports
pour les Vaiffeaux Mat
chands , & on en a envoyé
un pareil nombre en France.
Les Vaiffeaux François vien
276 MERCURE
nent librement dans les
ports d'Angleterre.
Les lettres de Jerſey por
tent que les habitans de cette
Ifle recommençoient à negocier avec ceux de Saint
Malo. Il y a fur la Tamife
un fort grand nombre de
Navires chargez de blé pour
aller negocier en France , il
y en a trente prêtes à faire
voile vers Bordeanx pour y
acheter des vins & des eaux
de vie.
Les lettres d'Edimbourg
la fufpenfion aflurent que
d'armes par mer & par terre
GALANT. 277
pour quatre mois avec la
France & l'Espagne , avoit
été publiée en Ecoffe , que
les Cameroniens qui s'étoient aſſemblez en grand
nombre dans les champs
fous pretexte de prier Dieu
à leur maniere fanatique ,
s'étoient difperfez , fitôt
qu'ils eurent appris qu'on
venoit à eux dans le deffein
de les attaquer.
On mande de Porfmouth
que le Comte de Lexincton
avoit fait voile le 26. Septembre avec un vent favo
rable , comme il continue
278 MERCURE
# longtemps , on ne doute
point qu'il ne foit arrivé
prefentement en Eſpagne.
Le Comte de Portmore
qui commandoit les troupes Angloifes en Portugal,
eft arrivé à Londres avec
plufieurs Officiers , Les Chevaliers Lake & Willaker y
font auffi revenus des Dunes
ils ont laiffé le Commandement de leurs Efcadres au
Chevalier Wagger, on croit
que ces Vaiffeaux feront
defarmez dans peu ; plufieurs Officiers des troupes
de terre ont obtenu la per-
GALANT. 279
miffion de fe demettre de
deurs charges qui ont été
remplies par des perfonnes
affectionnées
nement prefent.
au GouverOn a appris par quatre
Vaiffeaux Marchands venans des Ifles de S. Chrif
tophle , que le fieur Caffare
avec fon Efcadre avoit debarqué trois mille hommes
dans l'ifle de Montferat ,
s'en étoit emparé , à la réferve d'un Fort fitué fur le
haut d'une montagne efcarpée. qu'il avoit brulé tous
les Vaiffeaux qu'il y avoit
1
280 MERGURE
tronvé , & qu'il avoit demeuré plufieurs jours dans
I'lle , qu'il paroiffoit avoir
deffein d'attaquer les Ifles
de Nieves , de S. Chrofto
phle & d'Antigoa Ổn avoit
envoyé plufieurs Corvettes
au devant de la Flote du
Brefil , qui font revenues
du Cap faint Vincent parce
que plufieurs Armatenrs
François & dix ou douze
Vaiffeaux Algeriens croifoient fur les côtes du Royaume d'Algarve.
On mande de Lisbone
que toutes les lettres de Gi
GALANT. 281
braltar portent que les
Troupes Hollandoiſes qui
y eftoient en garniſon , étoient embarquées , & qu'-
elles n'attendoient qu'un
vent favorable pour retourner en Hollande ; La Reine
de la grande Brergane a
fait fçavoir au Roy de Portugalla fufpenfion d'armes.
qu'elle avoit conclue avec
la France & l'Espagne ; ce
Prince luy a repondu que
comme il ne s'étoit engagé
dans cette guerre qu'à fa
confideration il luy remet
toit fes interefts entre les
A a
282 MERCURE
mains & qu'il confentoit a
la fufpenfion d'armes.
Milord Godolfin , cy devant grand Treforier d'Angleterte qui avoit efté nommé en 1678. par le Roy
Charles II. l'un des Seigneurs de la Treforerie ,
principal Secretaire d'Etat
en 1684. & enfuite premier
Commiſſaire de la Treforeric , fut créé Baron d'Angleterre la mêmeannée fous
le titre de Baron de Godolfin Rialton fous le Regne
du Roy Jacques II. il fut
Chambellan de la Reine &
GALANT 283
refta l'un des Commiffaires
de la Treforerie lorfque
le Prince d'Orange debarqua en 1688. il fut l'un des
Commlffaires pour aller
traiter avec ce Prince
lors qu'il fut clevé fur la
Trône , ce Seigneur fut
&
continué dans la place de
Commiffaire de la Treforerie & fait Confeiller du
Confeil privé , aprés avoir
efté quatre fois un des Seigneurs Jufticiers d'Angle
terre fous le Regne du Roy
Guillaume & de la Reine
Anne , il fut fait grand
a
284 MERCURE
Chancelier d'Angleterre ,
puis Chevalier de la Jartiere
en 1704. il fut l'un des
Commiffaires nommez en
1706. pour traiter de l'union entre l'Angleterre &
Ecoffe , & la mefme année
fut crée Vicomte de Rialton
& Comte de Godolfin ; il
mourut de la pierre le 26.
Septembre 1712. dans la
maifon du Duc de Marlebouroug à S. Albans , agé
d'environ 67. ans. Milord
Rialton fon fils , Gendre de
Milord Marlebouroug luy
fuccede dans fest titres &
dans fes biens.
La Reine adonné unRegiment au General Stanhope
qui a prêté les fermens.
Le Comte de Lexincton
GALANT 275
partit le 24. Septembre de
Londres pour aller s'embarquer à Porfmouth , fur un
Vaiffeau de guerre qui le
doit tranſporter à la Corogne , d'où il fe rendra à
Madrid.
On prepare à3 Londres
l'Hôtel de Leiceſter pour le
Duc d'Aumont , qu'on y
attend dans peu.
Il eſt arrivé de France un
grand nombre de paffeports
pour les Vaiffeaux Mat
chands , & on en a envoyé
un pareil nombre en France.
Les Vaiffeaux François vien
276 MERCURE
nent librement dans les
ports d'Angleterre.
Les lettres de Jerſey por
tent que les habitans de cette
Ifle recommençoient à negocier avec ceux de Saint
Malo. Il y a fur la Tamife
un fort grand nombre de
Navires chargez de blé pour
aller negocier en France , il
y en a trente prêtes à faire
voile vers Bordeanx pour y
acheter des vins & des eaux
de vie.
Les lettres d'Edimbourg
la fufpenfion aflurent que
d'armes par mer & par terre
GALANT. 277
pour quatre mois avec la
France & l'Espagne , avoit
été publiée en Ecoffe , que
les Cameroniens qui s'étoient aſſemblez en grand
nombre dans les champs
fous pretexte de prier Dieu
à leur maniere fanatique ,
s'étoient difperfez , fitôt
qu'ils eurent appris qu'on
venoit à eux dans le deffein
de les attaquer.
On mande de Porfmouth
que le Comte de Lexincton
avoit fait voile le 26. Septembre avec un vent favo
rable , comme il continue
278 MERCURE
# longtemps , on ne doute
point qu'il ne foit arrivé
prefentement en Eſpagne.
Le Comte de Portmore
qui commandoit les troupes Angloifes en Portugal,
eft arrivé à Londres avec
plufieurs Officiers , Les Chevaliers Lake & Willaker y
font auffi revenus des Dunes
ils ont laiffé le Commandement de leurs Efcadres au
Chevalier Wagger, on croit
que ces Vaiffeaux feront
defarmez dans peu ; plufieurs Officiers des troupes
de terre ont obtenu la per-
GALANT. 279
miffion de fe demettre de
deurs charges qui ont été
remplies par des perfonnes
affectionnées
nement prefent.
au GouverOn a appris par quatre
Vaiffeaux Marchands venans des Ifles de S. Chrif
tophle , que le fieur Caffare
avec fon Efcadre avoit debarqué trois mille hommes
dans l'ifle de Montferat ,
s'en étoit emparé , à la réferve d'un Fort fitué fur le
haut d'une montagne efcarpée. qu'il avoit brulé tous
les Vaiffeaux qu'il y avoit
1
280 MERGURE
tronvé , & qu'il avoit demeuré plufieurs jours dans
I'lle , qu'il paroiffoit avoir
deffein d'attaquer les Ifles
de Nieves , de S. Chrofto
phle & d'Antigoa Ổn avoit
envoyé plufieurs Corvettes
au devant de la Flote du
Brefil , qui font revenues
du Cap faint Vincent parce
que plufieurs Armatenrs
François & dix ou douze
Vaiffeaux Algeriens croifoient fur les côtes du Royaume d'Algarve.
On mande de Lisbone
que toutes les lettres de Gi
GALANT. 281
braltar portent que les
Troupes Hollandoiſes qui
y eftoient en garniſon , étoient embarquées , & qu'-
elles n'attendoient qu'un
vent favorable pour retourner en Hollande ; La Reine
de la grande Brergane a
fait fçavoir au Roy de Portugalla fufpenfion d'armes.
qu'elle avoit conclue avec
la France & l'Espagne ; ce
Prince luy a repondu que
comme il ne s'étoit engagé
dans cette guerre qu'à fa
confideration il luy remet
toit fes interefts entre les
A a
282 MERCURE
mains & qu'il confentoit a
la fufpenfion d'armes.
Milord Godolfin , cy devant grand Treforier d'Angleterte qui avoit efté nommé en 1678. par le Roy
Charles II. l'un des Seigneurs de la Treforerie ,
principal Secretaire d'Etat
en 1684. & enfuite premier
Commiſſaire de la Treforeric , fut créé Baron d'Angleterre la mêmeannée fous
le titre de Baron de Godolfin Rialton fous le Regne
du Roy Jacques II. il fut
Chambellan de la Reine &
GALANT 283
refta l'un des Commiffaires
de la Treforerie lorfque
le Prince d'Orange debarqua en 1688. il fut l'un des
Commlffaires pour aller
traiter avec ce Prince
lors qu'il fut clevé fur la
Trône , ce Seigneur fut
&
continué dans la place de
Commiffaire de la Treforerie & fait Confeiller du
Confeil privé , aprés avoir
efté quatre fois un des Seigneurs Jufticiers d'Angle
terre fous le Regne du Roy
Guillaume & de la Reine
Anne , il fut fait grand
a
284 MERCURE
Chancelier d'Angleterre ,
puis Chevalier de la Jartiere
en 1704. il fut l'un des
Commiffaires nommez en
1706. pour traiter de l'union entre l'Angleterre &
Ecoffe , & la mefme année
fut crée Vicomte de Rialton
& Comte de Godolfin ; il
mourut de la pierre le 26.
Septembre 1712. dans la
maifon du Duc de Marlebouroug à S. Albans , agé
d'environ 67. ans. Milord
Rialton fon fils , Gendre de
Milord Marlebouroug luy
fuccede dans fest titres &
dans fes biens.
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Résumé : Nouvelles d'Angleterre.
Le document décrit plusieurs événements politiques et militaires en Angleterre et en Europe. La Reine a accordé un régiment au Général Stanhope, qui a prêté serment. Le Comte de Lexington a quitté Londres le 24 septembre pour se rendre à Portsmouth, d'où il a embarqué pour Madrid via La Corogne. À Londres, l'Hôtel de Leicester est préparé pour l'arrivée du Duc d'Aumont. Un grand nombre de passeports pour les vaisseaux marchands ont été échangés entre la France et l'Angleterre, permettant aux vaisseaux français de naviguer librement dans les ports anglais. Les habitants de Jersey ont repris leurs négociations avec ceux de Saint-Malo. De nombreux navires chargés de blé sont prêts à partir pour Bordeaux afin d'y acheter du vin et des eaux-de-vie. En Écosse, la suspension des armes avec la France et l'Espagne a été publiée, et les Cameroniens se sont dispersés après avoir appris qu'ils seraient attaqués. Le Comte de Lexington a quitté Portsmouth le 26 septembre pour l'Espagne. Le Comte de Portmore, commandant des troupes anglaises au Portugal, est revenu à Londres avec plusieurs officiers. Des nouvelles des îles de Saint-Christophe indiquent que le sieur Caffare a débarqué trois mille hommes à Montserrat et a brûlé plusieurs vaisseaux. À Lisbonne, les troupes hollandaises à Gibraltar sont prêtes à retourner en Hollande, et le roi du Portugal a accepté la suspension des armes. Le document mentionne également la carrière et la mort de Milord Godolfin, ancien grand trésorier d'Angleterre, survenue le 26 septembre 1712.
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3344
p. 285-288
Nouvelles de Paris.
Début :
Le 23. Octobre on chanta le Te Deum dans l'Eglise [...]
Mots clefs :
Paris, Te Deum, Carrosse, Église
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Paris.
Nouvelles de Paris.
Le 2 3. Octobre on chanta
le Te Deum dans l'Eglife
Metropolitaine en action
de graces de la prife du
Quefnoy. Le Cardinal de
Noailles , Archevefque de
Paris officia , & les Prelats
qui eftoient à Paris s'y trou
verent , le Chancelier de
France y affifta , de mefme
que les Cours fuperieures
qui y avoient efté invitées
par le fieur des Granges
Maistre des ceremonies le
>
286 MERGURE
27 on fit la mefme ceremonie en action de graces de
la prife de Bouchain.
*
Le fieur Cornelio Bentivoglio , Archeveſque de
Carthage, Nonce ordinaire
du Pape , fit fon entrée pu
blique en cette Ville Di,
manche 23 Octobre.
Le Comte d'Harcourt &
le Chevalier de Sainctor ,
Introducteur des Ambaffadeurs allerent le prendre
dans le Caroffe du Roy au
Monaftere de Picpus , la
marche fe fit en cet ordre.
Le Caroffe de l'Introducteur.
GALANT 287
Celuy du Comte d'HarCourt.
La Livrée du Nonce à
pied , fon Ecuyer & fes
Pages à Cheval.
Le Caroffe du Roy.
Celuy de Monfeigneur
le Duc de Berry.
Celuy de Madame la
Ducheffe de Berry.
Celuy de Madame..
Celuy de Monfieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la
Ducheffe d'Orleans.
Ceux de la Princeffe de
Condé, de la Ducheffe de
288 MERCURE
Bourbon , de la Princeffe
Douairiere de Conty , de la
Princeffe de Conty & du
Prince de Conty.
Ceux de Monfieur le
Duc du Maine , de Madame
la Ducheffe du Maine , de
Madame la Ducheffe de
Vendofme , de Monfieur le
Comte de Touloufe , &
celuy du Marquis de Torcy,
Miniftre & Secretaire d'Etat;
enfuite ceux du Nonce.
Le 25. il fut conduit à
Verfailles par Mr. Sainctor,
oùl'on fit à fon arrivée les
ceremonies accoutumées,
Le 2 3. Octobre on chanta
le Te Deum dans l'Eglife
Metropolitaine en action
de graces de la prife du
Quefnoy. Le Cardinal de
Noailles , Archevefque de
Paris officia , & les Prelats
qui eftoient à Paris s'y trou
verent , le Chancelier de
France y affifta , de mefme
que les Cours fuperieures
qui y avoient efté invitées
par le fieur des Granges
Maistre des ceremonies le
>
286 MERGURE
27 on fit la mefme ceremonie en action de graces de
la prife de Bouchain.
*
Le fieur Cornelio Bentivoglio , Archeveſque de
Carthage, Nonce ordinaire
du Pape , fit fon entrée pu
blique en cette Ville Di,
manche 23 Octobre.
Le Comte d'Harcourt &
le Chevalier de Sainctor ,
Introducteur des Ambaffadeurs allerent le prendre
dans le Caroffe du Roy au
Monaftere de Picpus , la
marche fe fit en cet ordre.
Le Caroffe de l'Introducteur.
GALANT 287
Celuy du Comte d'HarCourt.
La Livrée du Nonce à
pied , fon Ecuyer & fes
Pages à Cheval.
Le Caroffe du Roy.
Celuy de Monfeigneur
le Duc de Berry.
Celuy de Madame la
Ducheffe de Berry.
Celuy de Madame..
Celuy de Monfieur le
Duc d'Orleans.
Celuy de Madame la
Ducheffe d'Orleans.
Ceux de la Princeffe de
Condé, de la Ducheffe de
288 MERCURE
Bourbon , de la Princeffe
Douairiere de Conty , de la
Princeffe de Conty & du
Prince de Conty.
Ceux de Monfieur le
Duc du Maine , de Madame
la Ducheffe du Maine , de
Madame la Ducheffe de
Vendofme , de Monfieur le
Comte de Touloufe , &
celuy du Marquis de Torcy,
Miniftre & Secretaire d'Etat;
enfuite ceux du Nonce.
Le 25. il fut conduit à
Verfailles par Mr. Sainctor,
oùl'on fit à fon arrivée les
ceremonies accoutumées,
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Résumé : Nouvelles de Paris.
En octobre, plusieurs événements marquants eurent lieu à Paris. Le 23 octobre, un Te Deum fut célébré à la cathédrale métropolitaine pour commémorer la prise de la ville de Quesnoy. Le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, présida la cérémonie en présence de prélats, du chancelier de France et des cours supérieures. Le 27 octobre, une cérémonie similaire fut organisée pour la prise de Bouchain. Le 23 octobre, l'archevêque de Carthage, Cornelio Bentivoglio, nonce ordinaire du Pape, fit son entrée publique à Paris. Il fut accueilli par le comte d'Harcourt et le chevalier de Sainctor, qui l'accompagnèrent depuis le monastère de Picpus. La procession inclut les carrosses des dignitaires et des membres de la famille royale, ainsi que la suite du nonce. Le 25 octobre, le nonce fut conduit à Versailles par Monsieur Sainctor, où les cérémonies habituelles furent observées à son arrivée.
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3345
p. 289-293
Nouvelles de Hollande.
Début :
Le 26. Septembre le Comte d'Albemarle arriva à la [...]
Mots clefs :
Hollande, Comte d'Albemarle, Plénipotentiaires, Négociations, Armée des Alliés
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Hollande.
Nouvelles de Hollande.
Le 26. Septembre le
Comte d'Albemarle arriva
à la Haye de Tournay. Il y
eut le même jour une Conference à Utrecht entre les
Miniftres des Alliez. M.
l'Evêque de Briſtol traita ce
jour-là magnifiquement les
Plenipotentiaires deFrance,
le Comte de Tarouca Plenipotentiaire de Portugal ,
& les Plenipotentiaires de
Savoye. Le 29. le Maréchal
de Huxelles a auffi donné
Bb Octobre
1712.
190 MERCURE
un repas trés- magnifique
aux Plenipotentiaires d'Angleterre , de Portugal & de
Savoye.
I
Le premier Octobre le
Comte Maffei Plenipoten
tiaire du Duc de Savoye ar
riva de Londres à la Haye,
& le lendemain il fe rendit
à Utrecht, où le Sieur Har
ley Envoyé de la Reine de
la Grande Bretagne arri5.
ya le
nover. Les. negociations
fonttoûjours au même état,
On ne parle point encore
d'une Conference genede la Cour d'Ha.
GALANT. 291
rale entre les Plenipoten
tiaires des deux partis : On
efpere pourtant qu'on en
conviendra bientôt. Le ro.
de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez eurent entr'eux une Conference ; le
même jour les Plenipotentiaires de France confererent avec ceux d'Angleterre. L'armée des Alliez eft
toûjours campée au- deçà de
la Trouille où elle fouffre
beaucoup faute de fourrage , qu'elle eft obligée d'aller chercher aux environs
de Bruxelles , enforte qu'il
Bbij
292 MERCURE
faudra lui faire voiturer du
fourrage fec jufqu'à ce que
l'armée Françoiſe decampe.
LePrince Eugene a été contraint de faire des détachemens de temps en temps
pour renforcer les garniſons
des places les plus expolées.
Le 4 Octobreles Regimens
de Cavalerie & de Dragons
de Tilly , de Dopf, d'Er
bach , & de Honderbecn
arriverent à Bruxelles , ils
doivent continuer leur
route vers Mastricht. Le
mille hommes arrive,
rent à Hall prés de Bruxel5.
GALANT. 293
les pour renforcer les garnifons des places du Brabant. Le Comte de Tilly
qui commande les troupes
de cet Etat eft tombé malade , il devoit partir pour
aller auxbains d'Aix la Chapelle ; fa maladie eft tellement augmentée, qu'il n'eſt
point en état de partir. Le.
Prince Hereditaire de Hef
fe Caffel conimande en fa
place les troupes de l'Etat
Le 26. Septembre le
Comte d'Albemarle arriva
à la Haye de Tournay. Il y
eut le même jour une Conference à Utrecht entre les
Miniftres des Alliez. M.
l'Evêque de Briſtol traita ce
jour-là magnifiquement les
Plenipotentiaires deFrance,
le Comte de Tarouca Plenipotentiaire de Portugal ,
& les Plenipotentiaires de
Savoye. Le 29. le Maréchal
de Huxelles a auffi donné
Bb Octobre
1712.
190 MERCURE
un repas trés- magnifique
aux Plenipotentiaires d'Angleterre , de Portugal & de
Savoye.
I
Le premier Octobre le
Comte Maffei Plenipoten
tiaire du Duc de Savoye ar
riva de Londres à la Haye,
& le lendemain il fe rendit
à Utrecht, où le Sieur Har
ley Envoyé de la Reine de
la Grande Bretagne arri5.
ya le
nover. Les. negociations
fonttoûjours au même état,
On ne parle point encore
d'une Conference genede la Cour d'Ha.
GALANT. 291
rale entre les Plenipoten
tiaires des deux partis : On
efpere pourtant qu'on en
conviendra bientôt. Le ro.
de ce mois les Plenipotentiaires des Alliez eurent entr'eux une Conference ; le
même jour les Plenipotentiaires de France confererent avec ceux d'Angleterre. L'armée des Alliez eft
toûjours campée au- deçà de
la Trouille où elle fouffre
beaucoup faute de fourrage , qu'elle eft obligée d'aller chercher aux environs
de Bruxelles , enforte qu'il
Bbij
292 MERCURE
faudra lui faire voiturer du
fourrage fec jufqu'à ce que
l'armée Françoiſe decampe.
LePrince Eugene a été contraint de faire des détachemens de temps en temps
pour renforcer les garniſons
des places les plus expolées.
Le 4 Octobreles Regimens
de Cavalerie & de Dragons
de Tilly , de Dopf, d'Er
bach , & de Honderbecn
arriverent à Bruxelles , ils
doivent continuer leur
route vers Mastricht. Le
mille hommes arrive,
rent à Hall prés de Bruxel5.
GALANT. 293
les pour renforcer les garnifons des places du Brabant. Le Comte de Tilly
qui commande les troupes
de cet Etat eft tombé malade , il devoit partir pour
aller auxbains d'Aix la Chapelle ; fa maladie eft tellement augmentée, qu'il n'eſt
point en état de partir. Le.
Prince Hereditaire de Hef
fe Caffel conimande en fa
place les troupes de l'Etat
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Résumé : Nouvelles de Hollande.
En septembre et octobre 1712, des événements diplomatiques et militaires ont marqué la Hollande. Le 26 septembre, le Comte d'Albemarle est arrivé à La Haye, et une conférence entre les ministres des Alliés a eu lieu à Utrecht. L'Évêque de Bristol a reçu les plénipotentiaires de France, du Portugal et de Savoie. Le 29 septembre, le Maréchal de Huxelles a offert un repas aux plénipotentiaires d'Angleterre, du Portugal et de Savoie. Le 1er octobre, le Comte Maffei et le Sieur Harley sont arrivés à La Haye. Les négociations restaient en suspens, sans conférence générale entre les plénipotentiaires. Le 20 octobre, les plénipotentiaires des Alliés et de France ont tenu des conférences. Sur le front militaire, l'armée des Alliés, campée au-delà de la Trouille, manquait de fourrage, obligeant le Prince Eugène à renforcer les garnisons. Le 4 octobre, des régiments de cavalerie et de dragons sont arrivés à Bruxelles. Le Comte de Tilly, malade, a été remplacé par le Prince Héritier de Hesse-Cassel.
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3346
p. 294-297
Disposition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Début :
Infanterie. En Queras, aux ordres de M. le Chevalier de [...]
Mots clefs :
Armée du Dauphiné, Disposition des troupes, Infanterie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Disposition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Difpofition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Infanterie.
En Queras , aux ordres de
M. le Chevalier de Miro
menil , 2. bataillons.
Montaifon, 2. bataillons.
A Chanla du Col , la
Bour ,
2. bataillons.
A Rouillé , Sommery
dragons , 3.efcadrons.
ASezannes , Seve , 1. bat.
Sur le Mont Geneve, Bellafaire , 1. bataillon
GALANT... 295
Au col de l'Echelle , Vivarés ,
1. bataillon.
En Barcelonette , aux ordres de M. le Guerchois , la
Chennelaye , 2. bataillons.
Olleron ,
2.bataillons.
A Colmar, aux ordres de
M. d'Asfeld , Caftellas Suiffes , 3.
bataillons.
Caylus dragons , 3. efcad.
S. Martin d'Arc , aux ordres de M. de Maulevrier ,
Vermandois ,. 2. bat.
Thierache , 2. bat.
gon's ,
Afaint Jean , Foix dra3. eſcadrons.
A la tête de la TarenBb iiij.
296 MERCURE
taife , aux ordres de M. de
Prades ,
Damas,
La Lande dragons , 3 efcad.
Brie ,
2. bac
3. efcad
.
A Conflans
, aux ordres
.
de M. de Mauroy
, du
Troncq,
3. efcad.
Heudicourt , 2. efcad.
Mallau , 2. efcad.
Germinon, 2. efcad.
Marcillac , 2. eſcad.
ANice,
d'Egrigny, 2.bat.
A
Villefranche ,
-Payfac, 1. bat.
AMonaco , Royal Rouf
fillon ,
1. bat
A
Briançon , Royal Ar-
GALANT 297
tillerie ,
1 bataillon.
Bataillons 27.
Eſcadrons 26
Infanterie.
En Queras , aux ordres de
M. le Chevalier de Miro
menil , 2. bataillons.
Montaifon, 2. bataillons.
A Chanla du Col , la
Bour ,
2. bataillons.
A Rouillé , Sommery
dragons , 3.efcadrons.
ASezannes , Seve , 1. bat.
Sur le Mont Geneve, Bellafaire , 1. bataillon
GALANT... 295
Au col de l'Echelle , Vivarés ,
1. bataillon.
En Barcelonette , aux ordres de M. le Guerchois , la
Chennelaye , 2. bataillons.
Olleron ,
2.bataillons.
A Colmar, aux ordres de
M. d'Asfeld , Caftellas Suiffes , 3.
bataillons.
Caylus dragons , 3. efcad.
S. Martin d'Arc , aux ordres de M. de Maulevrier ,
Vermandois ,. 2. bat.
Thierache , 2. bat.
gon's ,
Afaint Jean , Foix dra3. eſcadrons.
A la tête de la TarenBb iiij.
296 MERCURE
taife , aux ordres de M. de
Prades ,
Damas,
La Lande dragons , 3 efcad.
Brie ,
2. bac
3. efcad
.
A Conflans
, aux ordres
.
de M. de Mauroy
, du
Troncq,
3. efcad.
Heudicourt , 2. efcad.
Mallau , 2. efcad.
Germinon, 2. efcad.
Marcillac , 2. eſcad.
ANice,
d'Egrigny, 2.bat.
A
Villefranche ,
-Payfac, 1. bat.
AMonaco , Royal Rouf
fillon ,
1. bat
A
Briançon , Royal Ar-
GALANT 297
tillerie ,
1 bataillon.
Bataillons 27.
Eſcadrons 26
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Résumé : Disposition des troupes de l'armée de Dauphiné.
Le document décrit la répartition des troupes de l'armée de Dauphiné, incluant l'infanterie et la cavalerie, dans diverses localités sous le commandement de différents officiers. En Queras, Montaifon et Chanla du Col, on trouve respectivement 2 bataillons sous les ordres du Chevalier de Miro menil, du Chevalier de Montaifon et de la Bour. À Rouillé, les dragons de Sommery comptent 3 escadrons. À Sezannes, le bataillon de Seve est présent. Sur le Mont Geneve, le bataillon de Bellafaire est stationné. Au col de l'Echelle, le bataillon de Vivarés est positionné. En Barcelonette, les bataillons de Chennelaye et Olleron sont sous les ordres de M. le Guerchois. À Colmar, les Castellas Suisses comptent 3 bataillons et les dragons de Caylus 3 escadrons sous les ordres de M. d'Asfeld. À Saint Martin d'Arc, les bataillons de Vermandois et Thierache ainsi que les dragons de Foix avec 3 escadrons sont sous les ordres de M. de Maulevrier. À la tête de la Tarentaise, les dragons de Damas et de La Lande comptent 3 escadrons chacun et le bataillon de Brie est présent sous les ordres de M. de Prades. À Conflans, plusieurs escadrons de dragons sont stationnés sous les ordres de M. de Mauroy. À Nice et Villefranche, le bataillon de Payfac est présent. À Monaco, le bataillon de Royal Roussillon est stationné. Enfin, à Briançon, le bataillon de Royal Artillerie est stationné. En tout, il y a 27 bataillons et 26 escadrons.
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3347
p. 297-300
Ordre de bataille des troupes campées au Saulx Doux.
Début :
Droite. Mignons, 1. bataillon. Anjou, 2. bat. Bassigny, 2. bat. [...]
Mots clefs :
Ordre de bataille, Troupes, Saulx Doux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Ordre de bataille des troupes campées au Saulx Doux.
Ordre de bataille des troupes
campées au Saulx Donx..
Droite.
Mignons,
1.I bataillon.
Anjou ,
Baffigny ,
Blaifois,
2. bat.
2. bat.
2. bat,
Beauvoifis , 2. bat.
Angonnois ,
1. bati
L'Ile de France , 2. bat.
Boillieux ,
1. bat.
1.3. bataillons..
298 MERCURE
Flandres ,
Gauche.
Soiffonnois ,
La Marine,
Ponthieu ,
2.bataillons
2. bat..
3. bat
.
2. bat.
Sanzey ,
2. bat..
Dillon ,
1.bat
.
Boucke ,
1.bat..
Beuvick ,
2. bat.
Provence , 2.bat.
Perigord ,
1. bat..
Forêt , 2. bat..
Gâtinois 2. bat.
22. bataillons..
GALANT. 299
Referve.
Briouze ,
1. bat.
Rouffille , 1. bat.
2. bataillons..
Dragons.
Dauphin ,
Droite ,
Gauche,
Referve,
3. efcadrons.
Totaux.
Infanterie.
37.
De l'autre part ,
1-3 bat.
22 bat.
2. bat.
bataillons
.
27. bat.
64. bataillons
.
3.00 MERCURE
Cavalerie & Dragons.
Dé l'autre part , - 26. efcad.
Referve , 3. efcad.
29. cfcadrons.
campées au Saulx Donx..
Droite.
Mignons,
1.I bataillon.
Anjou ,
Baffigny ,
Blaifois,
2. bat.
2. bat.
2. bat,
Beauvoifis , 2. bat.
Angonnois ,
1. bati
L'Ile de France , 2. bat.
Boillieux ,
1. bat.
1.3. bataillons..
298 MERCURE
Flandres ,
Gauche.
Soiffonnois ,
La Marine,
Ponthieu ,
2.bataillons
2. bat..
3. bat
.
2. bat.
Sanzey ,
2. bat..
Dillon ,
1.bat
.
Boucke ,
1.bat..
Beuvick ,
2. bat.
Provence , 2.bat.
Perigord ,
1. bat..
Forêt , 2. bat..
Gâtinois 2. bat.
22. bataillons..
GALANT. 299
Referve.
Briouze ,
1. bat.
Rouffille , 1. bat.
2. bataillons..
Dragons.
Dauphin ,
Droite ,
Gauche,
Referve,
3. efcadrons.
Totaux.
Infanterie.
37.
De l'autre part ,
1-3 bat.
22 bat.
2. bat.
bataillons
.
27. bat.
64. bataillons
.
3.00 MERCURE
Cavalerie & Dragons.
Dé l'autre part , - 26. efcad.
Referve , 3. efcad.
29. cfcadrons.
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Résumé : Ordre de bataille des troupes campées au Saulx Doux.
Le document décrit l'ordre de bataille des troupes au Saulx Donx, divisé en trois sections : Droite, Gauche et Réserve. La section Droite compte 13 bataillons et 3 escadrons. La section Gauche inclut 12 bataillons et 26 escadrons. La Réserve comprend 2 bataillons et 3 escadrons. Au total, l'infanterie compte 64 bataillons et la cavalerie 29 escadrons.
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3348
p. 300-303
« Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...] »
Début :
Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...]
Mots clefs :
Utrecht, Plénipotentiaires, Comte de Strafford
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texteReconnaissance textuelle : « Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...] »
Les lettres d'Utrecht du
15. portent que les Plenipotentiaires des Provinces
Unies alltrent chez l'Evêque de Briftol , où étoit le
Comte de Strafford , & qu'-
aprés avoir conferé enfemble , les deux Plenipotentiaires d'Angleterre confererent avec les Plenipoten
GALANT. 301
tiaires de France ; que le
Comte de Strafford fut le
16. à la Haye , où il eut une
conference avec le Penfionnaire Heinfius & les
Deputez des Etats Generaux, & avec le Comte de
Zinzendorf. Il eft parti pour
LondresfurunYacht arrivé
à la Brille. On parle fort
d'augmenter la garnifonda
fort de la Kenoque entre:
Ypres & Nicuport , que les
ennemis ont furpris , & d'y
faire entrer des munitions
& des vivres avec le Lieutenant Colonel Carpenter
302 MERCURE
ce qui a mis en mouvement
durant pluſieurs jours les
garnifons de Lille, de Varneton , de Menin , & de
Courtray. Les bagages des
Officiers generaux de l'armée des alliez étoient en
marche, quelques troupes
commençoient à défiler , &
l'armée devoit marcher le
22. vers Soignies , pour s'y
feparer & entrer en quartier d'hyver.
Les Anglois , qui étoient
campez à Drongen prés de
Gand , font feparez ; ſeize
bataillons &cinq regimens
GALANT 303
de cavalerie font entrez
dans Gand , & le reſte dans
Bruges
15. portent que les Plenipotentiaires des Provinces
Unies alltrent chez l'Evêque de Briftol , où étoit le
Comte de Strafford , & qu'-
aprés avoir conferé enfemble , les deux Plenipotentiaires d'Angleterre confererent avec les Plenipoten
GALANT. 301
tiaires de France ; que le
Comte de Strafford fut le
16. à la Haye , où il eut une
conference avec le Penfionnaire Heinfius & les
Deputez des Etats Generaux, & avec le Comte de
Zinzendorf. Il eft parti pour
LondresfurunYacht arrivé
à la Brille. On parle fort
d'augmenter la garnifonda
fort de la Kenoque entre:
Ypres & Nicuport , que les
ennemis ont furpris , & d'y
faire entrer des munitions
& des vivres avec le Lieutenant Colonel Carpenter
302 MERCURE
ce qui a mis en mouvement
durant pluſieurs jours les
garnifons de Lille, de Varneton , de Menin , & de
Courtray. Les bagages des
Officiers generaux de l'armée des alliez étoient en
marche, quelques troupes
commençoient à défiler , &
l'armée devoit marcher le
22. vers Soignies , pour s'y
feparer & entrer en quartier d'hyver.
Les Anglois , qui étoient
campez à Drongen prés de
Gand , font feparez ; ſeize
bataillons &cinq regimens
GALANT 303
de cavalerie font entrez
dans Gand , & le reſte dans
Bruges
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Résumé : « Les lettres d'Utrecht du 15. portent que les Plenipotentiaires [...] »
En 1650, des événements diplomatiques et militaires marquants se déroulent. Le 15, les plénipotentiaires des Provinces-Unies rencontrent l'évêque de Bristol, où se trouve le comte de Strafford, puis confèrent avec les plénipotentiaires de France. Le 16, le comte de Strafford se rend à La Haye pour des conférences avec le pensionnaire Heinsius, les députés des États Généraux et le comte de Zinzendorf, avant de retourner à Londres. Sur le front militaire, des renforts sont envoyés pour renforcer la garnison entre Ypres et Nieuport, récemment surprise par les ennemis. Cette opération implique les garnisons de Lille, Varneton, Menin et Courtray. L'armée alliée, dirigée par le lieutenant-colonel Carpenter, se prépare à marcher vers Soignies pour y entrer en quartier d'hiver le 22. Parallèlement, les troupes anglaises, précédemment campées à Drongen près de Gand, se séparent : seize bataillons et cinq régiments de cavalerie entrent dans Gand, tandis que le reste se dirige vers Bruges.
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3349
p. 303-[305]
Nouvelles de Flandres. Du camp devant Bouchain ce 19. Octobre.
Début :
Le 18. fut employé à s'etendre le long du [...]
Mots clefs :
Bouchain, Flandres, Brèche
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texteReconnaissance textuelle : Nouvelles de Flandres. Du camp devant Bouchain ce 19. Octobre.
Nouvelles de Flandres.
Du
camp
devant Bouchain ce
19. Octobre
.
a
Le 18. fut employé à s'el
tendre le long du chemin
couvert, à perfectionner la
breche, & à combler le foffé , lequel à la gauche n'a
voit que deux pieds & demi
d'eau. Le 19. à onze heures
du matin , les affiegez bartirent la chamade , & en-
304 MERCURE
voyerent des ôtages pour
capituler. M. le Maréchal
leur declara qu'il pretendoit qu'ils fe rendiſſent à
difcretion , & qu'ils livraffent une porte le même
jour ; ce qu'ils accepterent.
La garnifon fortit le lendemain au nombre de cinq
cens hommes en état de
combattre.
La ville de Bouchain ,
dont les ennemis avoient
augmenté les fortifications
de plufieurs nouveaux ouvrages , a été prife en dix
jours de tranchée ouverte.
On
GALANT.
On a trouvé dans cette pla
ce dix- neuf pieces de canón
de bronze , & douze de fer,
avec plufieurs mortiers,
Du
camp
devant Bouchain ce
19. Octobre
.
a
Le 18. fut employé à s'el
tendre le long du chemin
couvert, à perfectionner la
breche, & à combler le foffé , lequel à la gauche n'a
voit que deux pieds & demi
d'eau. Le 19. à onze heures
du matin , les affiegez bartirent la chamade , & en-
304 MERCURE
voyerent des ôtages pour
capituler. M. le Maréchal
leur declara qu'il pretendoit qu'ils fe rendiſſent à
difcretion , & qu'ils livraffent une porte le même
jour ; ce qu'ils accepterent.
La garnifon fortit le lendemain au nombre de cinq
cens hommes en état de
combattre.
La ville de Bouchain ,
dont les ennemis avoient
augmenté les fortifications
de plufieurs nouveaux ouvrages , a été prife en dix
jours de tranchée ouverte.
On
GALANT.
On a trouvé dans cette pla
ce dix- neuf pieces de canón
de bronze , & douze de fer,
avec plufieurs mortiers,
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Résumé : Nouvelles de Flandres. Du camp devant Bouchain ce 19. Octobre.
Le 18 octobre, les troupes françaises ont progressé vers Bouchain et comblé le fossé. Le 19 octobre, les assiégés ont capitulé et livré une porte. La garnison, composée de cinq cents hommes, a quitté la ville le lendemain. Bouchain, renforcée par les ennemis, a été prise en dix jours. On y a trouvé trente et un canons et plusieurs mortiers.
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3350
p. [305]-306
Au camp d'Haspres ce 19. Octobre 1712. Copie d'une Lettre de M. N. au Comte de Lyonne, premier Ecuyer.
Début :
Le General Grovvestin, Gouverneur de Bouchain, a arboré le drapeau [...]
Mots clefs :
Bouchain, Maréchal de Villars
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Au camp d'Haspres ce 19. Octobre 1712. Copie d'une Lettre de M. N. au Comte de Lyonne, premier Ecuyer.
Au camp d'Hafpres ce 19.
Octobre 1712.
$
Copie d'une Lettre de M.N.
au Comte de Lyonne,
premier Ecuyer, alta
O LI & TO
Le General Grovveftin ,
Gouverneur de Bouchain ,
a arboré le drapeau blanc
à onze heures du matin ,
aprés dix jours de tranchée.
Cc Octobre
1712.
306 MERCURE.
M: le Maréchal de Villars,
na voulu le recevoir qu'à
diſcretion , ni lui promettre
aucunegrace qu'aprés avoir
livré les portes; après quoy
ila bien voulu ne point fairedépouiller les foldars , &
accorder les équipages aux
Officiers. Il les fait conduire à Rheims : ainfi ce
même General qui a fait
peur à la Champagne , y
feraconduit prifonnier avec
fa garniſon
Octobre 1712.
$
Copie d'une Lettre de M.N.
au Comte de Lyonne,
premier Ecuyer, alta
O LI & TO
Le General Grovveftin ,
Gouverneur de Bouchain ,
a arboré le drapeau blanc
à onze heures du matin ,
aprés dix jours de tranchée.
Cc Octobre
1712.
306 MERCURE.
M: le Maréchal de Villars,
na voulu le recevoir qu'à
diſcretion , ni lui promettre
aucunegrace qu'aprés avoir
livré les portes; après quoy
ila bien voulu ne point fairedépouiller les foldars , &
accorder les équipages aux
Officiers. Il les fait conduire à Rheims : ainfi ce
même General qui a fait
peur à la Champagne , y
feraconduit prifonnier avec
fa garniſon
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Résumé : Au camp d'Haspres ce 19. Octobre 1712. Copie d'une Lettre de M. N. au Comte de Lyonne, premier Ecuyer.
Le 19 octobre 1712, le général Grovestin, gouverneur de Bouchain, hissa le drapeau blanc après dix jours de siège. Le maréchal de Villars exigea la livraison des portes de la ville avant toute négociation. Les soldats purent conserver leurs effets personnels et les officiers leurs équipages. Grovestin et sa garnison furent conduits à Reims.
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