Résultats : 17070 texte(s)
Détail
Liste
2151
p. 209-212
« Si tous les Poëtes qui ne sentent plus rien cessent [...] »
Début :
Si tous les Poëtes qui ne sentent plus rien cessent [...]
Mots clefs :
Mercure, Amour, Campagne, Ville
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texteReconnaissance textuelle : « Si tous les Poëtes qui ne sentent plus rien cessent [...] »
Si tous les Poëtes qui
ne sentent plus rien cessent
d'écrire, je prie instamment
leurs Philis de
ne les rendre jamais heureux,
car s'ils estoient
contents ilscesseroient
d'estre tendres & sensibles,
& si leur bonheur
ne les réduisoit pas toutà-
fait au silence
:J
il rendroit
au moins leur productions
froides & languissantes
; cela feroit
tort à mon Mercure.
J'ay beau m'écarter à
droite & à gauche par
des Digressions,j'en reviens
toujours à mon
Mercure.
Tout ce premierVolumecyn'est
qu'une espece
de Rondeau dont
la chûte tombe toûjours
sur mon Mercure.
J'avouë que monMercure
me tient au coeur,
& je voudrois que la
Cour, la Ville, la Campagne
,que tout le monde
enfin concourût a
l'enrichir.
Que ne sommes-nous
encore au temps de l'Astrée
, où rAlllour de
Campagne fournissoit
des Eglogues, Se l'Amour
de Ville des Elegies
passionnées.
Je ne sçay si l'Amour
de Cour a jamais produit
des Poësies véritablementtendres
; maisilest
si opposé à la franchise
de l'Amour champêtre,
que ce contraste peut
fournir au moins des Satyres
fines & des Madrigaux.
ne sentent plus rien cessent
d'écrire, je prie instamment
leurs Philis de
ne les rendre jamais heureux,
car s'ils estoient
contents ilscesseroient
d'estre tendres & sensibles,
& si leur bonheur
ne les réduisoit pas toutà-
fait au silence
:J
il rendroit
au moins leur productions
froides & languissantes
; cela feroit
tort à mon Mercure.
J'ay beau m'écarter à
droite & à gauche par
des Digressions,j'en reviens
toujours à mon
Mercure.
Tout ce premierVolumecyn'est
qu'une espece
de Rondeau dont
la chûte tombe toûjours
sur mon Mercure.
J'avouë que monMercure
me tient au coeur,
& je voudrois que la
Cour, la Ville, la Campagne
,que tout le monde
enfin concourût a
l'enrichir.
Que ne sommes-nous
encore au temps de l'Astrée
, où rAlllour de
Campagne fournissoit
des Eglogues, Se l'Amour
de Ville des Elegies
passionnées.
Je ne sçay si l'Amour
de Cour a jamais produit
des Poësies véritablementtendres
; maisilest
si opposé à la franchise
de l'Amour champêtre,
que ce contraste peut
fournir au moins des Satyres
fines & des Madrigaux.
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Résumé : « Si tous les Poëtes qui ne sentent plus rien cessent [...] »
Le texte aborde la sensibilité des poètes et l'impact du bonheur sur leur écriture. L'auteur souhaite que les poètes, s'ils cessent de ressentir des émotions, ne soient jamais rendus heureux, car cela pourrait rendre leurs œuvres froides et languissantes, nuisant ainsi à la qualité de son périodique, le 'Mercure'. Il souligne l'importance et son attachement personnel à ce périodique. L'auteur compare également les différentes sources d'inspiration poétique, regrettant l'absence de poésies tendres inspirées par l'amour de cour, et envisageant plutôt des satires et des madrigaux basés sur le contraste entre l'amour champêtre et l'amour de cour. Il exprime le désir que la cour, la ville et la campagne contribuent à enrichir le 'Mercure'.
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2152
p. 212-214
MADRIGAL. Par Mr F**
Début :
Ce n'est qu'aux Champs qu'Amour est sans feintise, [...]
Mots clefs :
Amour
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MADRIGAL. Par Mr F**
MADRIGAL.
Par MrF**
Ce n'cft qu'aux Champs
qu'Amourest sans
feintisè,
Toujours Enfant il n'y
paraÎt que nuds Mais à la Cour
>
toûjours
ilJe déguisè
Changeant sa voix &
fou airingénu. o Cefont deux Dieuxyl'un
difcret3 retenu,
Fidelle craint de Je faire
conflo)/lre;
L'autre volage & char
mé de paroitre
Aux yeux de tous fait
brillerfonflambeau.
Oui le voudra>fervs ce
dernier Maître:
Je veuxservirl'autrejuf
qu'au tombeau
Ce dernier Maîrre;
c'est-à-dire l'Amour de
Cour est servi plus magnifiquement
que l'au-
(ce, & l'Amour le plus
magnifiqueest à present
le mieux écouté. Les
Dames ont-elles tant de
tort ? Tous les Amours
font trompeurs ( disentelles
) & celuy qui est revêtu
des apparences les
plus riches, est celuy
dont on se repent moins
d'avoir esté la dupe.
Par MrF**
Ce n'cft qu'aux Champs
qu'Amourest sans
feintisè,
Toujours Enfant il n'y
paraÎt que nuds Mais à la Cour
>
toûjours
ilJe déguisè
Changeant sa voix &
fou airingénu. o Cefont deux Dieuxyl'un
difcret3 retenu,
Fidelle craint de Je faire
conflo)/lre;
L'autre volage & char
mé de paroitre
Aux yeux de tous fait
brillerfonflambeau.
Oui le voudra>fervs ce
dernier Maître:
Je veuxservirl'autrejuf
qu'au tombeau
Ce dernier Maîrre;
c'est-à-dire l'Amour de
Cour est servi plus magnifiquement
que l'au-
(ce, & l'Amour le plus
magnifiqueest à present
le mieux écouté. Les
Dames ont-elles tant de
tort ? Tous les Amours
font trompeurs ( disentelles
) & celuy qui est revêtu
des apparences les
plus riches, est celuy
dont on se repent moins
d'avoir esté la dupe.
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Résumé : MADRIGAL. Par Mr F**
Le madrigal oppose l'amour campagnard, sincère et authentique, à l'amour de cour, trompeur et artificiel. L'auteur préfère l'amour fidèle mais reconnaît la prédominance de l'amour de cour, mieux servi et écouté. Les dames jugent tous les amours trompeurs, mais préfèrent ceux qui semblent les plus riches.
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2153
p. [2]15-216
MADRIGAL. Par Mr D. L. F.
Début :
Projet flateur de joüir d'une Belle, [...]
Mots clefs :
Amour
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texteReconnaissance textuelle : MADRIGAL. Par Mr D. L. F.
Mais ne pourroit-on
point donner des Regles
aux Dames pour distinguer
le veritable Amour.
Il y en a beaucoup : en
voicy quelques - unes
dans un Madrigal.
MADRIGAL.
Par Mr D. L. F.
Projetflateur
de jouir
d'une Belley
Soins concerte de luy
faire la cour,
Tendres IcritsJftrment
d'etrefidelle
> Airs empreJfeZ/, vous
n'êtespoint tAmour.
JVlaisJe donnersans ef
poirde retour,
Parfin desordre annoncer
qtxel'onaime,
Refpeët timide avec ar*
deurextrême,
.Perjeverance au comble
du malheur
Dans sa Philis riaimer
que Philismêmex
Voila PAmour; maisil
rieji quenmoncoeur*
point donner des Regles
aux Dames pour distinguer
le veritable Amour.
Il y en a beaucoup : en
voicy quelques - unes
dans un Madrigal.
MADRIGAL.
Par Mr D. L. F.
Projetflateur
de jouir
d'une Belley
Soins concerte de luy
faire la cour,
Tendres IcritsJftrment
d'etrefidelle
> Airs empreJfeZ/, vous
n'êtespoint tAmour.
JVlaisJe donnersans ef
poirde retour,
Parfin desordre annoncer
qtxel'onaime,
Refpeët timide avec ar*
deurextrême,
.Perjeverance au comble
du malheur
Dans sa Philis riaimer
que Philismêmex
Voila PAmour; maisil
rieji quenmoncoeur*
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Résumé : MADRIGAL. Par Mr D. L. F.
Le texte définit les règles pour reconnaître l'amour véritable via un madrigal. L'amour authentique se manifeste par des offrandes désintéressées, une timidité respectueuse, une ardeur extrême et une persévérance dans l'adversité. Il réside dans l'amour pour la personne elle-même, et non pour une autre.
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2154
p. 217-222
Lettre de Frontignan du I. Aoust.
Début :
LE 24. JUILLET au matin, plusieurs vaisseaux ennemis parurent à [...]
Mots clefs :
Duc de Noailles, Duc de Roquelaure, Ennemis, Troupes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre de Frontignan du I. Aoust.
Lettre de Frontignan du
1. Aoust.
LE 24.JUILLET au
matin, plusieursvaisseaux
ennemis parurent à la hauteur
de Montpellier.
A six heures du soir ils
debarquerent à Cette,villageouvert&
sans défense:
ils s'en emparerent.
Mr le Duc de Roquelaure
se rendit à rontignan
avec Mr de Basville,
& rassembla le peu de troupes
dont il pouvoit disposer,
sans dégarnir les Cevennes
ni le Vivarez.
Il ne put avoir que trois
Compagnies de Cavalerie;
il se rendit àMeze sur l'Etang
de Thau où il Clllpeî.
cha toutesles descentes que
les ennemis vouloient y
tenterà la faveur de l'Etang.
Mr le Duc de Noailles
estoit campé au Boulou,
six lieuës au delà de Perpignan.
Mr le Duc de Roquelaure
luy dépefcha unCourier
pourluy demander du
secours ; mais les ennemis
avoient cruce secours impossible.
On fait quelquefois
l'impossible quand on
veut, & qu'on sçait prendre
promptement le bon
party.
Mr le Duc de Noailles
arrange son projet,& prend
la posteenuninstant. Il se
fait suivre de si prés par
900. C-hevaux.,iooo.Grénadiers
& 12. pieces de
canon, dont 4. estoient de
2.4. livres de bales, qu'on
dit dansle pays qu'on avoit
veu une armée & du canon
qui couroient la poste.
Les 900. Chevaux eftoient
commandez par Mr
le Marquis de Caylus, Maréchal
deCamp.
Les 1000. Grenadiers
estoient commandez par
Mr de Planque
p
Brigadier.
Mr de Chastillon
, &
Mrd'Estaires, Maréchaux
de Camp.
Mr d'Offeville, & Mr
de Sandricourc ,Brigadiers.
Mr de Bosselly
,
Mr le
Comte deNoailles,&Mr
le Marquis de Noailles,
Colonels, estoient de ce
détachement.
Mr leDuc deRoquelaure
& Mr le Duc de
Noailles arrivez à Agde en
mesme temps que les troupes,
resolurent d'attaquer
dans le moment à peine
laissa-t'on quatre heures de
repos aux troupes , après
quoy on fut aux ennemis
qu'on obligea de se retirer
au Port de Cette. On les
suivitlelong delaplage
nonobstant le grand feu
des vaisseaux.
Dans le temps qu'ils se
rembarquerent,on apperçut
au haut de la montagne
de Saint Clair six cens
hommes qui furent attaquez
si vivement par nos
Dragons , qu'on en tua
plusieurs;& l'on fit prisonniers
quelques Officiers
& quatre-vingts soldats.
Le reste fut pousséjusqu'à
la mer où plusieurs se
noyerent.
1. Aoust.
LE 24.JUILLET au
matin, plusieursvaisseaux
ennemis parurent à la hauteur
de Montpellier.
A six heures du soir ils
debarquerent à Cette,villageouvert&
sans défense:
ils s'en emparerent.
Mr le Duc de Roquelaure
se rendit à rontignan
avec Mr de Basville,
& rassembla le peu de troupes
dont il pouvoit disposer,
sans dégarnir les Cevennes
ni le Vivarez.
Il ne put avoir que trois
Compagnies de Cavalerie;
il se rendit àMeze sur l'Etang
de Thau où il Clllpeî.
cha toutesles descentes que
les ennemis vouloient y
tenterà la faveur de l'Etang.
Mr le Duc de Noailles
estoit campé au Boulou,
six lieuës au delà de Perpignan.
Mr le Duc de Roquelaure
luy dépefcha unCourier
pourluy demander du
secours ; mais les ennemis
avoient cruce secours impossible.
On fait quelquefois
l'impossible quand on
veut, & qu'on sçait prendre
promptement le bon
party.
Mr le Duc de Noailles
arrange son projet,& prend
la posteenuninstant. Il se
fait suivre de si prés par
900. C-hevaux.,iooo.Grénadiers
& 12. pieces de
canon, dont 4. estoient de
2.4. livres de bales, qu'on
dit dansle pays qu'on avoit
veu une armée & du canon
qui couroient la poste.
Les 900. Chevaux eftoient
commandez par Mr
le Marquis de Caylus, Maréchal
deCamp.
Les 1000. Grenadiers
estoient commandez par
Mr de Planque
p
Brigadier.
Mr de Chastillon
, &
Mrd'Estaires, Maréchaux
de Camp.
Mr d'Offeville, & Mr
de Sandricourc ,Brigadiers.
Mr de Bosselly
,
Mr le
Comte deNoailles,&Mr
le Marquis de Noailles,
Colonels, estoient de ce
détachement.
Mr leDuc deRoquelaure
& Mr le Duc de
Noailles arrivez à Agde en
mesme temps que les troupes,
resolurent d'attaquer
dans le moment à peine
laissa-t'on quatre heures de
repos aux troupes , après
quoy on fut aux ennemis
qu'on obligea de se retirer
au Port de Cette. On les
suivitlelong delaplage
nonobstant le grand feu
des vaisseaux.
Dans le temps qu'ils se
rembarquerent,on apperçut
au haut de la montagne
de Saint Clair six cens
hommes qui furent attaquez
si vivement par nos
Dragons , qu'on en tua
plusieurs;& l'on fit prisonniers
quelques Officiers
& quatre-vingts soldats.
Le reste fut pousséjusqu'à
la mer où plusieurs se
noyerent.
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Résumé : Lettre de Frontignan du I. Aoust.
Le 24 juillet, des vaisseaux ennemis débarquèrent à Cette, un village sans défense près de Montpellier. Le Duc de Roquelaure, accompagné de Mr de Basville, rassembla les troupes disponibles sans affaiblir les défenses des Cévennes et du Vivarais. Il se positionna à Mèze sur l'étang de Thau pour empêcher les descentes ennemies. Pendant ce temps, le Duc de Noailles, campé au Boulou près de Perpignan, reçut une demande de secours. Il organisa rapidement une force composée de 900 chevaux, 1000 grenadiers et 12 pièces de canon, commandée par plusieurs officiers de haut rang. Les deux ducs arrivèrent à Agde avec les troupes et attaquèrent immédiatement les ennemis, les forçant à se retirer au port de Cette. Pendant leur rembarquement, des dragons français attaquèrent et tuèrent plusieurs hommes ennemis sur la montagne de Saint Clair, faisant également des prisonniers.
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2155
p. 223-224
Extrait d'une autre Lettre. [titre d'après la table]
Début :
Le reste des 600. hommes se sauva au Fort qui est [...]
Mots clefs :
Frégate, Fort, Ennemis, Port
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait d'une autre Lettre. [titre d'après la table]
Ce qui fuit eji extrait
,>
dune autre Relation.
Le reste des 600. hommes
se sauva au Fort qui est
au bout du Mole d'où les
ennemis faisoient ungrand
feu. Ils estoient fouftenus
par le canon d'une Fregate
qui estoit dans le port costé
en travers, & de plusieurs
vaisseaux.
L'Artillerie estant arrivée
, on en fit trois batteries
y
& après avoir fait
quelques décharges qui
chasserent la Fregate du
port, les Grenadiers commandez
par Mr d'Auzé,
Capitaine au Regiment
d'Artois, & soustenu par
Mrde Planque,s'avancerent
lelong duMole, &
escaladerent le Fort où ils
firent prisonniers deuxOfficiers&
soixante & dix
soldats.
On fit ensuite avancer à
l'extremité du village une
batterie qui obligea les ennemis
à s'éloigner, & le
30. Juillet ils sirentvoile
vers leLevant.
,>
dune autre Relation.
Le reste des 600. hommes
se sauva au Fort qui est
au bout du Mole d'où les
ennemis faisoient ungrand
feu. Ils estoient fouftenus
par le canon d'une Fregate
qui estoit dans le port costé
en travers, & de plusieurs
vaisseaux.
L'Artillerie estant arrivée
, on en fit trois batteries
y
& après avoir fait
quelques décharges qui
chasserent la Fregate du
port, les Grenadiers commandez
par Mr d'Auzé,
Capitaine au Regiment
d'Artois, & soustenu par
Mrde Planque,s'avancerent
lelong duMole, &
escaladerent le Fort où ils
firent prisonniers deuxOfficiers&
soixante & dix
soldats.
On fit ensuite avancer à
l'extremité du village une
batterie qui obligea les ennemis
à s'éloigner, & le
30. Juillet ils sirentvoile
vers leLevant.
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Résumé : Extrait d'une autre Lettre. [titre d'après la table]
Une bataille opposa 600 hommes retranchés dans un fort à l'extrémité d'un môle, soutenus par une frégate et des vaisseaux. L'artillerie créa trois batteries, chassant la frégate. Les grenadiers, dirigés par Monsieur d'Auzé, capturèrent deux officiers et soixante-dix soldats. Les ennemis se retirèrent et levèrent l'ancre le 30 juillet.
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2156
p. 225-234
AVANTURE DE MR POUJET.
Début :
L'Affaire de Cette a pensé nous couster un Juge [...]
Mots clefs :
Juge, Poujet, Ennemis, Vin, Bière, Officiers, Généraux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVANTURE DE MR POUJET.
AVANTURE
DEVis-rOUss-T.,
L'Affairede Cette
a pensé nous couster un
Juge de l'Amirauté i
voicy l'Avanture.
Mr Poujet, juge de
l'Amirauté fut intimidé
par les ennemis qui
l'obligerent à prester
ferment de fidelitéà la
Reine Anne, & luy
donnerent des Provifions
nouvelles pour
sa Charge.ils le firent
Magistrat Anglois
,
moyennant quoy il fut
pillé tout le premier
par préference
, &c il
resta dans Cette jusqu'au
jour du départ
des ennemis.
En les voyant quitter
prise, il crut pouvoir
abjurer la Magistrature
Angloise.Il
depefcha un Paysan
pour donner avis à nos
Generaux de la retraite
des ennemis. Ce Paysan
fut surpris se glissant
furtivement le
long de la Plage. On
l'arrestecomme un Espion
; on le menace.
Ce pauvre Ruste répond
naïvement:Je ne
suis point un Espion
>
Messieurs,jesuisun Cotfr
rier • maistues à pied,
luy dit on; N'importe,
jesuisle CourierduJuge
de mon Village, puisque
c'est luy qui m'envoye porterdes
avis.
Sur cette déclaration
MylordNorris envoya
prendre Mr Poujet
à Cette, & dés qu'il
fut arrivé on luy déclara
qu'on l'alloitcondamner
comme unAnglois
qui trahit safouveraine.
Helas
, M'ef
sieurs
>
leur réponditjJil
A
, tout effrayé
) vous
ne devez* me condamner
ni com*me Ang/cü ni comme François
3 car
je ne fçâ) plus ce que je
(UIJ.
s, On ne luy tient pas
de longs discours
,
&
sans autre forme de
procés on le déc lare
traistre: on le condamne
: on va le faire pendre.
Pendant qu on le dispose
à prendre son party
de bonne grace ou
a être pendu malgré
luy,deux Officiers que
nous avions faits prisonniers
furent amenez
à nos Generaux,
qui leur faisant une reception
polie & gracieuse
, leur donnerent
d'abord leurtable
pour prison.
Aprés lesy avoir te-
0
nus joyeusement captifs
, on les renvoya sur
leur parole;mais à condition
qu'ils porteroient
au Mylord les
marques de leurcaptivité;
c'est-à-dire force
bouteilles du mesme
vin dont ils avoient
bu.
Ils partent avec cinq
ou six hommes chargez
de bon vin, sans
compter celuy qu'ils
avoient dans la teste
, qui donnoit à leur
marche un air de gayeté
d'un tres-bon augure
pour tous ceux
qu'ils rencontroient.
Cette troupe gaillardearriva
fortà propos
pourégayerun peu
la ceremonie funeste
du pauvreMr Poujet.
Il présentoitdéja lecol
au sacrificateur
, & la
victime alloit estre immoléeen
l'air, tordue
les Officiers parurent
avec leur present bachique.
En l' offrant au
Mylord ils crierent
>
grace , grace. Le Dieu
du vin solicita. Quel
Juge pourroit estre infléxible
à tant de bouteilles.
LesOfficiersy
joignent un recit patetique
de la reception
que nos Generaux, leur
ont faite. Enfin le Mylord
attendry leurrenvoye
Mr Poujet avec
un present de Biere excellente.
;
Ainsipour deux Officiers
& de bon vin
y l'on nous donna en échange,
un Juge ôcde
la Biere. Nous y perdons;
mais c'est la feule
perte que nous ayons
faite en forçant les ennemis
à se rembarquer.
DEVis-rOUss-T.,
L'Affairede Cette
a pensé nous couster un
Juge de l'Amirauté i
voicy l'Avanture.
Mr Poujet, juge de
l'Amirauté fut intimidé
par les ennemis qui
l'obligerent à prester
ferment de fidelitéà la
Reine Anne, & luy
donnerent des Provifions
nouvelles pour
sa Charge.ils le firent
Magistrat Anglois
,
moyennant quoy il fut
pillé tout le premier
par préference
, &c il
resta dans Cette jusqu'au
jour du départ
des ennemis.
En les voyant quitter
prise, il crut pouvoir
abjurer la Magistrature
Angloise.Il
depefcha un Paysan
pour donner avis à nos
Generaux de la retraite
des ennemis. Ce Paysan
fut surpris se glissant
furtivement le
long de la Plage. On
l'arrestecomme un Espion
; on le menace.
Ce pauvre Ruste répond
naïvement:Je ne
suis point un Espion
>
Messieurs,jesuisun Cotfr
rier • maistues à pied,
luy dit on; N'importe,
jesuisle CourierduJuge
de mon Village, puisque
c'est luy qui m'envoye porterdes
avis.
Sur cette déclaration
MylordNorris envoya
prendre Mr Poujet
à Cette, & dés qu'il
fut arrivé on luy déclara
qu'on l'alloitcondamner
comme unAnglois
qui trahit safouveraine.
Helas
, M'ef
sieurs
>
leur réponditjJil
A
, tout effrayé
) vous
ne devez* me condamner
ni com*me Ang/cü ni comme François
3 car
je ne fçâ) plus ce que je
(UIJ.
s, On ne luy tient pas
de longs discours
,
&
sans autre forme de
procés on le déc lare
traistre: on le condamne
: on va le faire pendre.
Pendant qu on le dispose
à prendre son party
de bonne grace ou
a être pendu malgré
luy,deux Officiers que
nous avions faits prisonniers
furent amenez
à nos Generaux,
qui leur faisant une reception
polie & gracieuse
, leur donnerent
d'abord leurtable
pour prison.
Aprés lesy avoir te-
0
nus joyeusement captifs
, on les renvoya sur
leur parole;mais à condition
qu'ils porteroient
au Mylord les
marques de leurcaptivité;
c'est-à-dire force
bouteilles du mesme
vin dont ils avoient
bu.
Ils partent avec cinq
ou six hommes chargez
de bon vin, sans
compter celuy qu'ils
avoient dans la teste
, qui donnoit à leur
marche un air de gayeté
d'un tres-bon augure
pour tous ceux
qu'ils rencontroient.
Cette troupe gaillardearriva
fortà propos
pourégayerun peu
la ceremonie funeste
du pauvreMr Poujet.
Il présentoitdéja lecol
au sacrificateur
, & la
victime alloit estre immoléeen
l'air, tordue
les Officiers parurent
avec leur present bachique.
En l' offrant au
Mylord ils crierent
>
grace , grace. Le Dieu
du vin solicita. Quel
Juge pourroit estre infléxible
à tant de bouteilles.
LesOfficiersy
joignent un recit patetique
de la reception
que nos Generaux, leur
ont faite. Enfin le Mylord
attendry leurrenvoye
Mr Poujet avec
un present de Biere excellente.
;
Ainsipour deux Officiers
& de bon vin
y l'on nous donna en échange,
un Juge ôcde
la Biere. Nous y perdons;
mais c'est la feule
perte que nous ayons
faite en forçant les ennemis
à se rembarquer.
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Résumé : AVANTURE DE MR POUJET.
Le texte raconte l'histoire de Mr Poujet, juge de l'Amirauté à Cette, forcé par les ennemis de prêter serment de fidélité à la Reine Anne et de devenir magistrat anglais. Après le départ des ennemis, Poujet envoie un paysan avertir les généraux français, mais ce dernier est arrêté et accusé d'espionnage. Poujet est alors capturé et condamné pour trahison. Alors qu'il est sur le point d'être pendu, deux officiers français, récemment libérés, arrivent avec des bouteilles de vin en guise de marque de leur captivité. Ils intercedent en faveur de Poujet. Mylord Norris, impressionné par leur geste et par le vin, gracie Poujet et le renvoie avec un présent de bière. Cette négociation permet de sauver Poujet, bien que les Français aient perdu un juge en échange de deux officiers et du vin.
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2157
p. 235-236
« De Paris le 10. Aoust. LE 10. AOUST, Mre Jean [...] »
Début :
De Paris le 10. Aoust. LE 10. AOUST, Mre Jean [...]
Mots clefs :
Bignon, Chapitre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « De Paris le 10. Aoust. LE 10. AOUST, Mre Jean [...] »
De Parule10, Aoufl.
LE10 A OUST, Mre
Jean Paul Bignon, Abbé
deS. Quentin, Conseiller -
d'Estat ordinaire, a fr
possession du Doyenne de
S. Germain l'Auxerrois
5
vacant par lamort de Mr
l'Abbé Chapellier.
Le Mardy ti. Juillet,
le Chapitre s'estantassemblépourélireun
nouveau
Doyen,Mr l'Abbé Bignon
a ete él1ûA .
-
Ila eu toutes les voix,
à son élection comme il a
eu à sa reception celles de
tout Paris qui est venu en
foule applaudir au choix
du Chapitre.
LE10 A OUST, Mre
Jean Paul Bignon, Abbé
deS. Quentin, Conseiller -
d'Estat ordinaire, a fr
possession du Doyenne de
S. Germain l'Auxerrois
5
vacant par lamort de Mr
l'Abbé Chapellier.
Le Mardy ti. Juillet,
le Chapitre s'estantassemblépourélireun
nouveau
Doyen,Mr l'Abbé Bignon
a ete él1ûA .
-
Ila eu toutes les voix,
à son élection comme il a
eu à sa reception celles de
tout Paris qui est venu en
foule applaudir au choix
du Chapitre.
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2158
p. 236-240
« Je n'ay plus rien à vous donner. Mon porte-feüille [...] »
Début :
Je n'ay plus rien à vous donner. Mon porte-feüille [...]
Mots clefs :
Énigme, Savants, Deviner, Rêver, Savoir
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je n'ay plus rien à vous donner. Mon porte-feüille [...] »
Je n'ay plus rien à
vous donner.Mon porte-
feuilleestvuide, &
ma disette est 11 grande
dans ces commencements-
cy ,que je n ay
pas seulement reçu une
Enigme. C'est l'essentiel
pourtant ; c est une V
piece fondamentale.
Depuis trente ans l'E.
nigmeest le sel atique
du MercureGalant, &
le genre Enigmatique
tient lieude sublimeà
bien des gens.
Les vrais sçàvants
aiment à sçavoir : les
demi-scavants aiment
à deviner,& se croyent
plus savants parce
qu'ils devinent., que
les autres ne le font
parce qu'ils sçavent.
Ils n'ont pas tant do
tort qu'on croit. Il y a
tant de sciences,(sans
compter la Medecine, )
où sçavoir& deviner,
c'est à peu prés la mesme
chose!
Revenons à l'Enigme
: comment pourrois-
jem'en passericy ?
J'ay oiii dire à une Provincialle
excessivement
spirituelle,qu'un
Mercure jans brngme
cessoitunÀlmanachsans
pridiffionssunPlaidoyer
Jans citations latines, &
une conversation sans équrvoques.
J'ay cru l'Enigme si
necessaire
, que n'en
ayant point reçu de
Province,j'ay tasché
à en faire une moymesme.
C'est la premiere
de ma vie: elle n'en
fera pas meilleure. Je
ne me sens pas grand
talent pour ces fortes
de productions obscures.
Je n'aime ni à resver
beaucoup ni à faire
trop resver les autres;
voicy mon Enigme tel
qu'elle est.
vous donner.Mon porte-
feuilleestvuide, &
ma disette est 11 grande
dans ces commencements-
cy ,que je n ay
pas seulement reçu une
Enigme. C'est l'essentiel
pourtant ; c est une V
piece fondamentale.
Depuis trente ans l'E.
nigmeest le sel atique
du MercureGalant, &
le genre Enigmatique
tient lieude sublimeà
bien des gens.
Les vrais sçàvants
aiment à sçavoir : les
demi-scavants aiment
à deviner,& se croyent
plus savants parce
qu'ils devinent., que
les autres ne le font
parce qu'ils sçavent.
Ils n'ont pas tant do
tort qu'on croit. Il y a
tant de sciences,(sans
compter la Medecine, )
où sçavoir& deviner,
c'est à peu prés la mesme
chose!
Revenons à l'Enigme
: comment pourrois-
jem'en passericy ?
J'ay oiii dire à une Provincialle
excessivement
spirituelle,qu'un
Mercure jans brngme
cessoitunÀlmanachsans
pridiffionssunPlaidoyer
Jans citations latines, &
une conversation sans équrvoques.
J'ay cru l'Enigme si
necessaire
, que n'en
ayant point reçu de
Province,j'ay tasché
à en faire une moymesme.
C'est la premiere
de ma vie: elle n'en
fera pas meilleure. Je
ne me sens pas grand
talent pour ces fortes
de productions obscures.
Je n'aime ni à resver
beaucoup ni à faire
trop resver les autres;
voicy mon Enigme tel
qu'elle est.
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Résumé : « Je n'ay plus rien à vous donner. Mon porte-feüille [...] »
Le texte évoque la difficulté de l'auteur à fournir une énigme en raison de ses ressources limitées. Les énigmes sont présentées comme un élément essentiel du Mercure Galant depuis trente ans, appréciées par ceux qui aiment deviner. L'auteur distingue les vrais savants, qui aiment savoir, des demi-savants, qui préfèrent deviner et se croient plus savants. Il reconnaît que dans certaines sciences, savoir et deviner sont presque équivalents. Une provinciale spirituelle a décrit le Mercure Galant comme un almanach sans prédictions, un plaidoyer sans citations latines, et une conversation sans équivoques. Ne recevant pas d'énigme de province, l'auteur a tenté d'en créer une lui-même, bien qu'il ne se considère pas doué pour ce type de production. Il présente finalement son énigme sans prétention, avouant ne pas aimer trop rêver ni faire rêver les autres.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2159
p. 241-244
ENIGME.
Début :
Je commande aux humains, & tout homme est mon maistre [...]
Mots clefs :
Langue
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIGME.s
Pointupar lesextremite?y
Et brillantpar lesjommjtt,
Parfois jemets à la torture
La double ou triplecreature,
kuifMpleend'autrestemsme
foujfroit volontiers,
jipres quelle mavoit accourci
de deux tiers;
Par accourci fentens tenir
moins longue place9
Que quna setoisgtfant de
, fàrt mauvaise grace
Sursa table ousurfinfauttuil.
fDiê curieux Colin je borne le
coup àaily
Je tiens Claudineenéquilibre.
Lejourmegênefort, la nuit
-
je fuis plus libre,
Le Dimanche aParis redoublemonemploy
;
Plutôt les autres jours on (y
pajîedemoy. >
D'unferment àpeu pt és fai la
forme & l'allure,
1 Et la souplesse & la tournure.
Le jour je me tiens dans mes
trousy
Et la nuit je les quitte tous.
Pointupar lesextremite?y
Et brillantpar lesjommjtt,
Parfois jemets à la torture
La double ou triplecreature,
kuifMpleend'autrestemsme
foujfroit volontiers,
jipres quelle mavoit accourci
de deux tiers;
Par accourci fentens tenir
moins longue place9
Que quna setoisgtfant de
, fàrt mauvaise grace
Sursa table ousurfinfauttuil.
fDiê curieux Colin je borne le
coup àaily
Je tiens Claudineenéquilibre.
Lejourmegênefort, la nuit
-
je fuis plus libre,
Le Dimanche aParis redoublemonemploy
;
Plutôt les autres jours on (y
pajîedemoy. >
D'unferment àpeu pt és fai la
forme & l'allure,
1 Et la souplesse & la tournure.
Le jour je me tiens dans mes
trousy
Et la nuit je les quitte tous.
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2160
p. 245-246
« Je ne sçay si l'Enigme est bonne ou mauvaise. [...] »
Début :
Je ne sçay si l'Enigme est bonne ou mauvaise. [...]
Mots clefs :
Énigme
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je ne sçay si l'Enigme est bonne ou mauvaise. [...] »
.- nefsay si l'Enigmeest
bonne ou
mauvaise.Quoyqu'il
en soit, inventer au besoin
une mauvaise Enigme
est une faute
plus pardonnable,que
d'inventer de fausses
nouvelles quand on
n'en a plus de veritablesàdebiter.
Plustost
que de tomber dansce
dernier inconvénient
y
je vais finir mon premier
Mercure.
bonne ou
mauvaise.Quoyqu'il
en soit, inventer au besoin
une mauvaise Enigme
est une faute
plus pardonnable,que
d'inventer de fausses
nouvelles quand on
n'en a plus de veritablesàdebiter.
Plustost
que de tomber dansce
dernier inconvénient
y
je vais finir mon premier
Mercure.
Fermer
2161
p. 246-248
Compliment au Public. [titre d'après la table]
Début :
En finissant seroit-il bon de complimenter le public ? Non. [...]
Mots clefs :
Public, Inventer
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Compliment au Public. [titre d'après la table]
.- nefsay si l'Enigmeest
bonne ou
mauvaise.Quoyqu'il
en soit, inventer au besoin
une mauvaise Enigme
est une faute
plus pardonnable,que
d'inventer de fausses
nouvelles quand on
n'en a plus de veritablesàdebiter.
Plustost
que de tomber dansce
dernier inconvénient
y
je vais finir mon premier
Mercure.
Enfinissantseroit-il
bon de complimenter
le public ?Non. S'ilest
mecon.tent,t11qn complimentferamal
reçu,
& supposé que lePublic
fustcontent lecompliment
feroit de trop.
Je prie feulement le
Public de m'envoyer
force bons Mctnoires.J
afin qu'estantbien instruit
par luy je puisse
le bien instruire de ce
quise passe chez luy.
S'il me donne peu de
chose
,
je luy donneray
peu de chose 3 qu'il ne
s'en prenne qu'à luy
seul.
A l'égard de ce que
je puis donner de mon
fond, je feray tantost
liberal, tantost avare, tantost paresseus, tantost
laborieux, tantost
vif, tantost languif-
-
fant. En un mot, je
feray rantost bien, tantost
mal: on n'est pas
toûjours lemesme,&
les Critiquesfsont toûjours
eux-mesmes ;
voilà lemalheur.
bonne ou
mauvaise.Quoyqu'il
en soit, inventer au besoin
une mauvaise Enigme
est une faute
plus pardonnable,que
d'inventer de fausses
nouvelles quand on
n'en a plus de veritablesàdebiter.
Plustost
que de tomber dansce
dernier inconvénient
y
je vais finir mon premier
Mercure.
Enfinissantseroit-il
bon de complimenter
le public ?Non. S'ilest
mecon.tent,t11qn complimentferamal
reçu,
& supposé que lePublic
fustcontent lecompliment
feroit de trop.
Je prie feulement le
Public de m'envoyer
force bons Mctnoires.J
afin qu'estantbien instruit
par luy je puisse
le bien instruire de ce
quise passe chez luy.
S'il me donne peu de
chose
,
je luy donneray
peu de chose 3 qu'il ne
s'en prenne qu'à luy
seul.
A l'égard de ce que
je puis donner de mon
fond, je feray tantost
liberal, tantost avare, tantost paresseus, tantost
laborieux, tantost
vif, tantost languif-
-
fant. En un mot, je
feray rantost bien, tantost
mal: on n'est pas
toûjours lemesme,&
les Critiquesfsont toûjours
eux-mesmes ;
voilà lemalheur.
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Résumé : Compliment au Public. [titre d'après la table]
Le texte traite de la création de contenus, notamment des 'Enigmes' et des nouvelles. L'auteur estime que publier de fausses nouvelles est plus grave que de proposer une mauvaise énigme en l'absence d'informations véridiques. Il annonce la fin de son premier 'Mercure', une publication périodique, et refuse de complimenter le public, qu'il soit mécontent ou satisfait. L'auteur invite le public à lui envoyer des mémoires pour améliorer la qualité de ses informations et, par conséquent, de son contenu. La qualité de ses contributions dépendra donc de la quantité et de la qualité des informations reçues. L'auteur adopte une attitude fluctuante dans ses propres contributions, oscillant entre générosité et avarice, paresse et zèle, vivacité et langueur. Il conclut en soulignant que les critiques sont constantes, ce qu'il perçoit comme un malheur.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2162
p. 248-251
Dedicace du Mercure. [titre d'après la table]
Début :
A propos, avant que de commencer, j'estois en peine [...]
Mots clefs :
Public, Dédier, Dame
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Dedicace du Mercure. [titre d'après la table]
A propos,avant que
de commencer, j'estois
en peine à qui je pourrois
dédiermon Livre.
Je fuis encore dans le
mesme embarras; pensons-
yserieusement.
Dédier des Bagatelles
aux Rois & aux
Princes, il me paroist
que c'est manquer de
respect: le dédier à des
particuliers qui ne
vous en auront nulle
obligation, c'est manquerde
bon sens; ne le
dédier à personne
)
c'est
manquer aux formalitez.
Que faire donc ?
Offriray-je le fruit de
mes veilles à quelque
Dame imaginaire come
Don Quichotte offroit
le fruit de ses Exploits
à sa Dulcinée?
M'adresseray-je à quelque
Dame d'un rare merite,
d'un clfnit distingué,
fj5 quisoitextrêmement
de mesAmies?Non.
Je dédie mon Livre au
Public; le Public a de
l'esprit; le Public a du
mérité, & je souhaite
qu'ilsoitde mes Amis.
de commencer, j'estois
en peine à qui je pourrois
dédiermon Livre.
Je fuis encore dans le
mesme embarras; pensons-
yserieusement.
Dédier des Bagatelles
aux Rois & aux
Princes, il me paroist
que c'est manquer de
respect: le dédier à des
particuliers qui ne
vous en auront nulle
obligation, c'est manquerde
bon sens; ne le
dédier à personne
)
c'est
manquer aux formalitez.
Que faire donc ?
Offriray-je le fruit de
mes veilles à quelque
Dame imaginaire come
Don Quichotte offroit
le fruit de ses Exploits
à sa Dulcinée?
M'adresseray-je à quelque
Dame d'un rare merite,
d'un clfnit distingué,
fj5 quisoitextrêmement
de mesAmies?Non.
Je dédie mon Livre au
Public; le Public a de
l'esprit; le Public a du
mérité, & je souhaite
qu'ilsoitde mes Amis.
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Résumé : Dedicace du Mercure. [titre d'après la table]
L'auteur hésite sur la dédicace de son livre. Il écarte les rois, les princes et les particuliers. Il envisage une dame imaginaire ou une amie, mais choisit finalement de le dédier au public, estimant qu'il a de l'esprit et du mérite.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2163
p. 253-260
ERRATA.
Début :
La premiere faute que j'ay faite, c'est de me [...]
Mots clefs :
Errata, Livre, Mois, Promesse, Fautes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ERRATA.
Avant que de finir
tout-à-fait) je joins
mon Errata au Corps
duLivre. Ceux quien
font trop separez font
rarement lûs
, & j'ay
envie qu'on lise le
mien; je veux tout
mettre à profit.
Quand je n'auray
point de Matière, je
m'estendray sur les Errata,
sur les Avis au
Lecteur,surlaTable;
que sçay-je moy ,
juc.
qu'au Privilege, Se à
l'Approbation du Livre.
Je commenteray
tout, & pour allonger,
je commenteray
mesme jusqu'à mes
Commentaires.
E RRATA.
La premiere faute
que j'ay faite,c'est de
me trop presser de faire
imprimer 3 mais tout
le monde part pour les
vacances. On me pref
se
, on s'impatiente:
on est affamé de Mercures;
on en manque
depuis trois mois; Enfin
en voila un dont on
m'arrache les dernieres
feuilles avant qu'elles
soient corrigées. On ne
me donne pas seulement
le loisir de faire
un Errata regulier pour
y marquer les fautes en
détail) mais j'avertis en
général qu'on trouvera
des mots impropres
dans ma Prose,de mauvassesrimes
dans mes ,Y ers, & desnegligences
de stile qui paroî
r ont infuportables
auxGrammairiens puristes.
Outre les fautes
d'impression j'y reconnois
quantité de fautes,
d'agrément; & si j'ay
manqué a vous plaire
dans tous le cours de
ce volume-cy
)
je vous
en fais excuse par forme
d'Errata,vous promettant
de me corriger
dans le Volume
suivant. Si je manque
à cette promesse, j'en
demanderayexcuseencore
dans l'Errata du
fecond
, avec promesse
de le mieux faire dans
le troisiéme.Ainsid'Errata
en Errata, de prometteen
promesse,&de
mois en iilois,je souhaite
pouvoirvousamuser
pendant quarante ans.
•
J'oubliois une faute
qui sautera aux yeux
de ceux qui critiquent
le nombre des pages
dans un Livre, SC le
nombredeslignes dans
une page. Sans doute
les Caracteres de l'impression
leur paroîtront
d'une grosseur enorme.
Je leur repondray que
plusieurs personnes ont
la vue basse, j'ay fait
attention a leur commodité
; mais encore
plus a la mienne a
moy, car pouvoiraisément
remplir un Livre
avec peu d'ouvrage
c'est une commodité
essentielle a un parefseux;
j'entens les Epiloqueurs.
C'est une
honted'abreger malicieusement
un Livre
par de gros Caracteres,
par des Alinéa, par de
grands titres, par des
pages vuides. Vousoubliez
encore une manière
d'abreger. C'est
que jerendray monLivre
le moins ennuyeux
que je pouray;mais je
souhaitte que le temps
vous ennuye d'icy a la
Toussaints, car vous
n'aurez qu'au mois de
Novembre mon fécond
Mercure,je prens
mes vacances afin de
me mettre en état de
pouvoirensuite fou1*nir
ma Cariere tous les
mois exactement.
FIN.
AParisle i. Septembre
1710.
tout-à-fait) je joins
mon Errata au Corps
duLivre. Ceux quien
font trop separez font
rarement lûs
, & j'ay
envie qu'on lise le
mien; je veux tout
mettre à profit.
Quand je n'auray
point de Matière, je
m'estendray sur les Errata,
sur les Avis au
Lecteur,surlaTable;
que sçay-je moy ,
juc.
qu'au Privilege, Se à
l'Approbation du Livre.
Je commenteray
tout, & pour allonger,
je commenteray
mesme jusqu'à mes
Commentaires.
E RRATA.
La premiere faute
que j'ay faite,c'est de
me trop presser de faire
imprimer 3 mais tout
le monde part pour les
vacances. On me pref
se
, on s'impatiente:
on est affamé de Mercures;
on en manque
depuis trois mois; Enfin
en voila un dont on
m'arrache les dernieres
feuilles avant qu'elles
soient corrigées. On ne
me donne pas seulement
le loisir de faire
un Errata regulier pour
y marquer les fautes en
détail) mais j'avertis en
général qu'on trouvera
des mots impropres
dans ma Prose,de mauvassesrimes
dans mes ,Y ers, & desnegligences
de stile qui paroî
r ont infuportables
auxGrammairiens puristes.
Outre les fautes
d'impression j'y reconnois
quantité de fautes,
d'agrément; & si j'ay
manqué a vous plaire
dans tous le cours de
ce volume-cy
)
je vous
en fais excuse par forme
d'Errata,vous promettant
de me corriger
dans le Volume
suivant. Si je manque
à cette promesse, j'en
demanderayexcuseencore
dans l'Errata du
fecond
, avec promesse
de le mieux faire dans
le troisiéme.Ainsid'Errata
en Errata, de prometteen
promesse,&de
mois en iilois,je souhaite
pouvoirvousamuser
pendant quarante ans.
•
J'oubliois une faute
qui sautera aux yeux
de ceux qui critiquent
le nombre des pages
dans un Livre, SC le
nombredeslignes dans
une page. Sans doute
les Caracteres de l'impression
leur paroîtront
d'une grosseur enorme.
Je leur repondray que
plusieurs personnes ont
la vue basse, j'ay fait
attention a leur commodité
; mais encore
plus a la mienne a
moy, car pouvoiraisément
remplir un Livre
avec peu d'ouvrage
c'est une commodité
essentielle a un parefseux;
j'entens les Epiloqueurs.
C'est une
honted'abreger malicieusement
un Livre
par de gros Caracteres,
par des Alinéa, par de
grands titres, par des
pages vuides. Vousoubliez
encore une manière
d'abreger. C'est
que jerendray monLivre
le moins ennuyeux
que je pouray;mais je
souhaitte que le temps
vous ennuye d'icy a la
Toussaints, car vous
n'aurez qu'au mois de
Novembre mon fécond
Mercure,je prens
mes vacances afin de
me mettre en état de
pouvoirensuite fou1*nir
ma Cariere tous les
mois exactement.
FIN.
AParisle i. Septembre
1710.
Fermer
Résumé : ERRATA.
L'auteur publie un errata pour s'excuser des erreurs et des fautes présentes dans son ouvrage. Il attribue ces erreurs à la hâte de publication, mentionnant des mots impropres, des mauvaises rimes et des négligences de style. Il reconnaît également des fautes d'agrément et promet des améliorations pour les volumes suivants. L'auteur justifie le choix de la taille des caractères pour accommoder les lecteurs ayant une vue basse et faciliter son travail. Il s'engage à rendre son livre moins ennuyeux et annonce des vacances avant la publication du prochain volume en novembre. Le texte est daté du 1er septembre 1710 à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2164
p. 261-262
« J'ay promis ce Supplement, & j'en donneray un [...] »
Début :
J'ay promis ce Supplement, & j'en donneray un [...]
Mots clefs :
Nouvelles, Mercure
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « J'ay promis ce Supplement, & j'en donneray un [...] »
Jay
promis ceSupplement,
& j'en don*
neray un à la fin de chaque
Mercure. L'usage
m en parois commode,
car j'y pourray mettre
generalement toutes
les Nouvelles &
tous les Avis qui me
viendront sur la fin des
Mois. Vous aurez dans
celuy-cy presque toutes
les Nouvelles du
mois d'Aoust que j'abrege
le plus que je
puis, estant surchargé
de Nouvelles à cause
des trois Mois en un ;
comme je l'ay déjà dir.
J'auray encore lesNouvelles
de deux Mois en
un, dans mon premier
Mercure.
promis ceSupplement,
& j'en don*
neray un à la fin de chaque
Mercure. L'usage
m en parois commode,
car j'y pourray mettre
generalement toutes
les Nouvelles &
tous les Avis qui me
viendront sur la fin des
Mois. Vous aurez dans
celuy-cy presque toutes
les Nouvelles du
mois d'Aoust que j'abrege
le plus que je
puis, estant surchargé
de Nouvelles à cause
des trois Mois en un ;
comme je l'ay déjà dir.
J'auray encore lesNouvelles
de deux Mois en
un, dans mon premier
Mercure.
Fermer
2165
p. 263-282
« De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...] »
Début :
De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...]
Mots clefs :
Roi, Duc, Lieutenant, Abbaye, Extraordinaire, Marquis, Audience, Évêque, Échevins, Duc de Lorraine, Famille royale, Parlement, Fête, Princesse, Paris, Versailles, Madrid, Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...] »
DeParule
LE18. ju1N,Mlle de
Rohan, fille de Mr leOuc
de RohanChabot,&c de
Me la Duchesse de Rohan,
a épousé Mr le Prince de
Bergh.
De Versailles le10.Juin.
LE20.JUIN,011areçu
des Lettres de Bayonequi
portoient qu'un Vaisseau
venant de S. Jean deLuz y
avoit amené une Fluste
Hollandoise venant de Surinam,
chargée de Sucre,
d'Indigo
,
de Cacao, &
d'autres Marchandises,estiméescentmille
Ecus. Í:
DeParislezq.Juin. ./*i
LE24. JUIN,Monsieur
le Cardinal de Noailles
a esté reçu Doyen
d'Honneur de laFaculté
de Droit de cette Université.
De Madridlez^.Juin.
- LE 16. de ce moisleRoy
d'Espagne ayant détaché
Mr leComte de Mahony
,
Lieutenant General; Don
Pedro Ronquillo
,
Maréchal
de Camp,& Mr le
Comte de Montemar, Brigadier
,
les deux premiers
ie font emparez de Cervera&
deTorra
3
& le dernier
a enlevé aux Ennemis
un Convoy de grains & de
farine.
DeParis le 3o.Juin.
LE30. JUIN,Mrl'Archevesque
d'Alby
,
sut
reçu à l'Académie Francoise
à la place de feu Mr
l'Evesque de Nismes.
Il est de la Maison de
Nesmond
, & il estoit
Evesque de Montauban
quand il fut nommé à rAr,
chevesché d'Alby. -
De Madrid leiyJuillet,
LE 6.JUILLY-T,Mr10
Baron de Huart,commandant
un Détachement de
l'armée duRoy d'Espagne,
s'est empare de la villede
Naval, poste important
dans le Comté de Ribagorça.
Il a rompu ensuite aux
Ennemis, lePont de Medianos
qui leur servoit de
communication., LA NUIT DU y.AU 8.
JUILLET, Don Juan de
Montenegro a pris par eC
calade laville deMiranda
de Duero sur les Portugais.
C'est une grandeVille qui
a de bonnes Tours
3
& une
Citadelle. Les Habitants
ont offert cent mille pistoles
pour Ce racheter du
pillage. La prise de cette
pbllairce a donné lieu d'estales
contributions dans
une bonne partie du Portugal.
De Parjis le., z6- .Juillet.
LE JUILLET,le
Roy a fait Lieutenant General
de ses Armées,Mr
de Brindelet,Colonel Suisse.
Il s'est distingué au siege
de Doüay.
Josse, Sieur de Brinde.
let, aesté Lieutenant-Colonel
du Regiment Suisse
deStouppe en 1692. Il en
fut fait Colonel en 1701.à
la mort de Mr de Stouppe,
Lieutenant-General; ilfut
fait Brigadieren IJQZ. &
Maréchal de Camp en
1709.
JDee PPaariislee28S..Juil1le! t.
LE 18. JUILLET,
Mrc Jean le Camus, Maistre
des Requestes de l'Hostel,
& Lieutenant Civil,
est mort âgé de 74. ans.
De Versailles le 6. AOtfl.
LE6.AOUST,Mr Alamanno
Salviati
)
Nonce
Extraordinaire du Pape ,
eutson Audiance de Congé-
-
De Londres le 7. Aoujl.
LE 6. AOUST
,
Mr
Creffer nommé pour aller
en qualité d'Envoyéd'Angleterre
à la Cour d'Ha:-
novre, est mort d'Apoplexie.
Il estoit allé à Kensington
pour prendre congé
de la Reine Anne.
- De Paris le 9. Aotifl.
:' «LE 9. AOUST
)
Mr le
Duc d'Harcourt fut reçu
Tair de France. ; au Parlement,
avec les ceremonies
accoustumées.
DeVersailles le ii. Aoust.
LE 12. AOUST,Mrle
Marquis de Lamberti Envoyé
Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine,
a eu sa premicre Audiance
publique du Roy,
& des Princes & Princesses
de la Famille Royale, qu'il
complimenta sur le Mariage
de Monseigneur le
Duc de Berry. Ilestoit accompagnéde
Mr de Barrois,
aussi Envoyé Extraordinaire
de Monsieur le
Duc de Lorraine.
De Versailles ie13.Aomll.
LE13. A ousT ,les
Députez des Estats de Languedoc
ont eu Audiance
du Roy. Ils furent prerentez
parMr.leDuc du Maine
Gouverneur de la Province,
& par Mr le Marquis
delaVrilliere, Secretaire
d'Estat, & conduits
par Mr des Granges, Maistre
des Ceremonies.
Les Députez estoient
Mr l'Evesque de Montauban,
qui porta la parole
; Mr le Vicomte de Polignac
;Mr de Bonnesons,
Lieutenant du Maire de
Lodeve; Mr de Vermale,
Maire de Joyeuse ; Mr
Joubert, Syndic de la Province,&
Mr Pennautier,
Treibner.
De Pans le15.Aoufl.
1:.
;, LE 15.AOUST
,
Feste
de l'Assomption de laVierge,
on a fait la Procession
de rEglifc Metropolitaine.
Les Compagnies Superieures)
Mr le Prevost des
Marchands, les Echevins
& le Corps de Villes'y
trouvèrent.
L'élection de deux nouveaux
Echevins a este faite
le lendemain.
MrBignonaesté continué
Prevost des Marchands.
Mr Hazon, Quartinier
Et Mr Brillon,Avocat
en Parlement, ont esté élûs
Echevins.
DeVersaillesle 17.AOufl
LE 17, AOUST, le Roy
a donné l'Abbaye du Maf-
Garnier à Mr l'Evesque de
Soissons.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye de Montier
S.Jean à Mr l'Abbé de
Maulevrier ,Aumosnier
deSaMajesté.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye deChalivoy
àMr l'Abbé de Goazanvot,
Chapelain de Sa
Majesté.
LE 17. AOUST,se Roy
a donné l'Abbaye de Bertancourt
à Mede Mouchy,
Religieuse de la mesme
Abbaye.
Dans la précédente pro..
motion, le Roy donna
l'Abbaye de S. Éusebe à
Mr l'Abbé Despinouze,
Député de l'Assemblée du
Clergé.
De Verfailles le 18\Aouft<
LE18. AOUST, les
nouveaux Echevins ont
presté ferment entre les
mains du Roy. Le Scrutin
estoit porté par Mr de
Fourqueux,Conseiller au
Parlement. Ils ont salué
ensuite les Princes & les
Princesses de la Famille
Royale, 1
De Verfaillesle 19.4cujl.
,. r
7 LE 19. A 0UST j
Mr
Agostino Cusani
,
Nonce
ordinaire du Pape, a eu
Audiance particuliere du
Roy.
LE 19. AOUST
J
Mr le
Marquis deLamberty,En-.
voyé Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine
a eu son Audiance
de Congé du Roy, & des
Princes ôc Princesses de la
Famille Royale.
LE 19. AOUST
,
Mr le
Comte de Bardy, Envoyé
Extraordinaire du Grand
Duc de Toscane a eu Audtiance
particuliereduRoy. v** De Paris le10. ^oujï.. t" '* w,,'.r"' f f-
LE 20. AouST }Ylr.
Charles Bernardin Gigault,
Marquis de Belsons,
est mort agé de 2 5.
ans. Il étoit Mestre de
CCaamvapledri'eu,n Regiment de
ôc Gouverneur
du Chasteau de Vincennes.
Ce Gouvernement aété
donné a Mr. le Marquis du
Chastelet, à la Charge d'une
Pension de 4000. Livres
pendant 10. ans pour
le fils de Mr. de Bessons.
Le Roy s'efl reservé la nomination
à la Lieutenance
de Roy, qui apartenoit cydevant
au Gouverneur.
LePere de Mr. du Chastelet
a été Grand Marechal
de Loraine.
De Paris le 25. Aoust.
LE 25. AOUST. MEK
sieurs de l'Academie Françoise
ont célébré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
de S. Thomas du Louvre.
La Messea été celebrée
par Mr. l'ancien Evesque
d'Avranches, & le Panégyrique
duSaint a été prononcé
par Mr l'Abbe du
Buisson.
LE z5. AOUST
,
Meslieurs
del'AcademieRoyale
des Sciences
, Se Messieursdel'AcademieRoyale
des Médaillés Se Inscriptions,
ont celebré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
desPrêtres del'Oratoire.
, Le Panegyrique du S.
a été prononcépar le Pefc
Poisson Cordelier.
LE18. ju1N,Mlle de
Rohan, fille de Mr leOuc
de RohanChabot,&c de
Me la Duchesse de Rohan,
a épousé Mr le Prince de
Bergh.
De Versailles le10.Juin.
LE20.JUIN,011areçu
des Lettres de Bayonequi
portoient qu'un Vaisseau
venant de S. Jean deLuz y
avoit amené une Fluste
Hollandoise venant de Surinam,
chargée de Sucre,
d'Indigo
,
de Cacao, &
d'autres Marchandises,estiméescentmille
Ecus. Í:
DeParislezq.Juin. ./*i
LE24. JUIN,Monsieur
le Cardinal de Noailles
a esté reçu Doyen
d'Honneur de laFaculté
de Droit de cette Université.
De Madridlez^.Juin.
- LE 16. de ce moisleRoy
d'Espagne ayant détaché
Mr leComte de Mahony
,
Lieutenant General; Don
Pedro Ronquillo
,
Maréchal
de Camp,& Mr le
Comte de Montemar, Brigadier
,
les deux premiers
ie font emparez de Cervera&
deTorra
3
& le dernier
a enlevé aux Ennemis
un Convoy de grains & de
farine.
DeParis le 3o.Juin.
LE30. JUIN,Mrl'Archevesque
d'Alby
,
sut
reçu à l'Académie Francoise
à la place de feu Mr
l'Evesque de Nismes.
Il est de la Maison de
Nesmond
, & il estoit
Evesque de Montauban
quand il fut nommé à rAr,
chevesché d'Alby. -
De Madrid leiyJuillet,
LE 6.JUILLY-T,Mr10
Baron de Huart,commandant
un Détachement de
l'armée duRoy d'Espagne,
s'est empare de la villede
Naval, poste important
dans le Comté de Ribagorça.
Il a rompu ensuite aux
Ennemis, lePont de Medianos
qui leur servoit de
communication., LA NUIT DU y.AU 8.
JUILLET, Don Juan de
Montenegro a pris par eC
calade laville deMiranda
de Duero sur les Portugais.
C'est une grandeVille qui
a de bonnes Tours
3
& une
Citadelle. Les Habitants
ont offert cent mille pistoles
pour Ce racheter du
pillage. La prise de cette
pbllairce a donné lieu d'estales
contributions dans
une bonne partie du Portugal.
De Parjis le., z6- .Juillet.
LE JUILLET,le
Roy a fait Lieutenant General
de ses Armées,Mr
de Brindelet,Colonel Suisse.
Il s'est distingué au siege
de Doüay.
Josse, Sieur de Brinde.
let, aesté Lieutenant-Colonel
du Regiment Suisse
deStouppe en 1692. Il en
fut fait Colonel en 1701.à
la mort de Mr de Stouppe,
Lieutenant-General; ilfut
fait Brigadieren IJQZ. &
Maréchal de Camp en
1709.
JDee PPaariislee28S..Juil1le! t.
LE 18. JUILLET,
Mrc Jean le Camus, Maistre
des Requestes de l'Hostel,
& Lieutenant Civil,
est mort âgé de 74. ans.
De Versailles le 6. AOtfl.
LE6.AOUST,Mr Alamanno
Salviati
)
Nonce
Extraordinaire du Pape ,
eutson Audiance de Congé-
-
De Londres le 7. Aoujl.
LE 6. AOUST
,
Mr
Creffer nommé pour aller
en qualité d'Envoyéd'Angleterre
à la Cour d'Ha:-
novre, est mort d'Apoplexie.
Il estoit allé à Kensington
pour prendre congé
de la Reine Anne.
- De Paris le 9. Aotifl.
:' «LE 9. AOUST
)
Mr le
Duc d'Harcourt fut reçu
Tair de France. ; au Parlement,
avec les ceremonies
accoustumées.
DeVersailles le ii. Aoust.
LE 12. AOUST,Mrle
Marquis de Lamberti Envoyé
Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine,
a eu sa premicre Audiance
publique du Roy,
& des Princes & Princesses
de la Famille Royale, qu'il
complimenta sur le Mariage
de Monseigneur le
Duc de Berry. Ilestoit accompagnéde
Mr de Barrois,
aussi Envoyé Extraordinaire
de Monsieur le
Duc de Lorraine.
De Versailles ie13.Aomll.
LE13. A ousT ,les
Députez des Estats de Languedoc
ont eu Audiance
du Roy. Ils furent prerentez
parMr.leDuc du Maine
Gouverneur de la Province,
& par Mr le Marquis
delaVrilliere, Secretaire
d'Estat, & conduits
par Mr des Granges, Maistre
des Ceremonies.
Les Députez estoient
Mr l'Evesque de Montauban,
qui porta la parole
; Mr le Vicomte de Polignac
;Mr de Bonnesons,
Lieutenant du Maire de
Lodeve; Mr de Vermale,
Maire de Joyeuse ; Mr
Joubert, Syndic de la Province,&
Mr Pennautier,
Treibner.
De Pans le15.Aoufl.
1:.
;, LE 15.AOUST
,
Feste
de l'Assomption de laVierge,
on a fait la Procession
de rEglifc Metropolitaine.
Les Compagnies Superieures)
Mr le Prevost des
Marchands, les Echevins
& le Corps de Villes'y
trouvèrent.
L'élection de deux nouveaux
Echevins a este faite
le lendemain.
MrBignonaesté continué
Prevost des Marchands.
Mr Hazon, Quartinier
Et Mr Brillon,Avocat
en Parlement, ont esté élûs
Echevins.
DeVersaillesle 17.AOufl
LE 17, AOUST, le Roy
a donné l'Abbaye du Maf-
Garnier à Mr l'Evesque de
Soissons.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye de Montier
S.Jean à Mr l'Abbé de
Maulevrier ,Aumosnier
deSaMajesté.
LE 17. AOUST,le Roy
a donné l'Abbaye deChalivoy
àMr l'Abbé de Goazanvot,
Chapelain de Sa
Majesté.
LE 17. AOUST,se Roy
a donné l'Abbaye de Bertancourt
à Mede Mouchy,
Religieuse de la mesme
Abbaye.
Dans la précédente pro..
motion, le Roy donna
l'Abbaye de S. Éusebe à
Mr l'Abbé Despinouze,
Député de l'Assemblée du
Clergé.
De Verfailles le 18\Aouft<
LE18. AOUST, les
nouveaux Echevins ont
presté ferment entre les
mains du Roy. Le Scrutin
estoit porté par Mr de
Fourqueux,Conseiller au
Parlement. Ils ont salué
ensuite les Princes & les
Princesses de la Famille
Royale, 1
De Verfaillesle 19.4cujl.
,. r
7 LE 19. A 0UST j
Mr
Agostino Cusani
,
Nonce
ordinaire du Pape, a eu
Audiance particuliere du
Roy.
LE 19. AOUST
J
Mr le
Marquis deLamberty,En-.
voyé Extraordinaire de
Monsieur le Duc de Lorraine
a eu son Audiance
de Congé du Roy, & des
Princes ôc Princesses de la
Famille Royale.
LE 19. AOUST
,
Mr le
Comte de Bardy, Envoyé
Extraordinaire du Grand
Duc de Toscane a eu Audtiance
particuliereduRoy. v** De Paris le10. ^oujï.. t" '* w,,'.r"' f f-
LE 20. AouST }Ylr.
Charles Bernardin Gigault,
Marquis de Belsons,
est mort agé de 2 5.
ans. Il étoit Mestre de
CCaamvapledri'eu,n Regiment de
ôc Gouverneur
du Chasteau de Vincennes.
Ce Gouvernement aété
donné a Mr. le Marquis du
Chastelet, à la Charge d'une
Pension de 4000. Livres
pendant 10. ans pour
le fils de Mr. de Bessons.
Le Roy s'efl reservé la nomination
à la Lieutenance
de Roy, qui apartenoit cydevant
au Gouverneur.
LePere de Mr. du Chastelet
a été Grand Marechal
de Loraine.
De Paris le 25. Aoust.
LE 25. AOUST. MEK
sieurs de l'Academie Françoise
ont célébré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
de S. Thomas du Louvre.
La Messea été celebrée
par Mr. l'ancien Evesque
d'Avranches, & le Panégyrique
duSaint a été prononcé
par Mr l'Abbe du
Buisson.
LE z5. AOUST
,
Meslieurs
del'AcademieRoyale
des Sciences
, Se Messieursdel'AcademieRoyale
des Médaillés Se Inscriptions,
ont celebré la Feste
de S. Loüis dans l'Eglise
desPrêtres del'Oratoire.
, Le Panegyrique du S.
a été prononcépar le Pefc
Poisson Cordelier.
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Résumé : « De Paris le 18. Juin. LE 18. JUIN, Mlle de [...] »
Le document relate divers événements survenus entre juin et août. Le 18 juin, Mlle de Rohan a épousé le Prince de Bergh. Le 20 juin, des lettres de Bayonne ont annoncé l'arrivée d'une flûte hollandaise chargée de sucre, d'indigo, de cacao et d'autres marchandises, estimées à cent mille écus. Le 24 juin, le Cardinal de Noailles a été reçu Doyen d'Honneur de la Faculté de Droit de l'Université de Paris. En Espagne, le 16 juin, le roi a envoyé des officiers prendre des villes et des convois. Le 30 juin, l'Archevêque d'Alby a été reçu à l'Académie Française. Le 6 juillet, le Baron de Huart a pris la ville de Naval. La nuit du 7 au 8 juillet, Don Juan de Montenegro a pris la ville de Miranda de Duero. Le 26 juillet, le roi a nommé Monsieur de Brindelet Lieutenant Général de ses Armées. Le 18 juillet, Jean le Camus, Maître des Requestes, est décédé à l'âge de 74 ans. Le 6 août, Alamanno Salviati, Nonce Extraordinaire du Pape, a eu son audience de congé. Le même jour, Creffer, nommé Envoyé en Angleterre, est mort d'apoplexie. Le 9 août, le Duc d'Harcourt a été reçu Pair de France. Le 12 août, le Marquis de Lamberti, Envoyé Extraordinaire du Duc de Lorraine, a eu sa première audience publique. Le 13 août, les députés des États de Languedoc ont été reçus par le roi. Le 15 août, une procession a eu lieu pour la fête de l'Assomption de la Vierge. Le 17 août, le roi a attribué plusieurs abbayes à divers ecclésiastiques. Le 18 août, les nouveaux échevins ont prêté serment. Le 19 août, Agostino Cusani, Nonce ordinaire du Pape, et le Marquis de Lamberti ont eu leurs audiences de congé. Le 20 août, Charles Bernardin Gigault, Marquis de Bessons, est décédé. Le 25 août, les académies française, des sciences et des médailles et inscriptions ont célébré la fête de Saint Louis.
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2166
s. p.
AVIS. A ceux qui envoyeront des Memoires.
Début :
On prie ceux qui envoyeront des Memoires d'observer que [...]
Mots clefs :
Mémoires
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texteReconnaissance textuelle : AVIS. A ceux qui envoyeront des Memoires.
AVIS.
A ceux qui errvoyeront
des Memoires.
On prie ceux qui
envoyeront des Mémoires
d'observer que
les noms propres
soientbien lisibles, 6C
de ne pas oublier d'affranchir
le port des paquets.
Ils les adresserontà
MrDU FRESNY,
au Bureau du Mercure
Galant, ruë Saint
ThomasduLouvre,vis
à-visl'Hôteld'Uzés.
A ceux qui errvoyeront
des Memoires.
On prie ceux qui
envoyeront des Mémoires
d'observer que
les noms propres
soientbien lisibles, 6C
de ne pas oublier d'affranchir
le port des paquets.
Ils les adresserontà
MrDU FRESNY,
au Bureau du Mercure
Galant, ruë Saint
ThomasduLouvre,vis
à-visl'Hôteld'Uzés.
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2167
s. p.
AUTRE AVIS.
Début :
On ne vendra les Mercures reliez en veau que 30. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE AVIS.
AVTRE AVIS.
On ne vendra les
Mercures reliez en
veau que 30. fols, aulieude
38. & ceux qui
feront brochez, que
25. fols.On les donnera
à meilleur compte
que les precedents,parce
qu'ils ne feront pas si
gros,
On ne vendra les
Mercures reliez en
veau que 30. fols, aulieude
38. & ceux qui
feront brochez, que
25. fols.On les donnera
à meilleur compte
que les precedents,parce
qu'ils ne feront pas si
gros,
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2168
s. p.
AVIS. Pour placer les Figures.
Début :
L'air qui commence par Des Climats & qui continuë [...]
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texteReconnaissance textuelle : AVIS. Pour placer les Figures.
AVIS.
Tourplacer les Figures.
L'airqui comence par
Des Climats
lX, qui continue par
froid es malin
doit regarder la page
75.
Celuy qui commence
par Un sot.
& qui continue par
& mojjedis
doit regarder la page
*44»
Tourplacer les Figures.
L'airqui comence par
Des Climats
lX, qui continue par
froid es malin
doit regarder la page
75.
Celuy qui commence
par Un sot.
& qui continue par
& mojjedis
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2169
s. p.
APPROBATION.
Début :
J'ay lû par odre de Monseigneur le Chancellier le Mercure [...]
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texteReconnaissance textuelle : APPROBATION.
APPROBATION.
J 'Ay lû par ordre de Mortseigneur
leChancellier le
MercureGalant des mois
de Juin,Juillet &Aoûtà
Paris ce troisiéme Sep
J 'Ay lû par ordre de Mortseigneur
leChancellier le
MercureGalant des mois
de Juin,Juillet &Aoûtà
Paris ce troisiéme Sep
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2170
s. p.
TABLE.
Début :
Preface. Placet au Roy. Mercure & Apollon. Commencement du Mercure [...]
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texteReconnaissance textuelle : TABLE.
Commencement du MercureGalant.
1
Lettre d'un Provincial. 5
Louanges. 8
Digressionsur les Nouvelles. 13
Nouvelles de Juin. 17
L'honneury Fable. 3r
Nouvelles de JUillet. 37
Genealogier. 38
Mariage de Monseigneur le
Duc de Berry. 50
Lettresd!Apanages 58 Spécifique.71
Emulation. 79
Cornaline antique.81
Transitions. 85
Ode Anacreontique.S6
Monseigneur le Duc de Bourgogne.
91
Repas âtxcufts
)
de souhaits,
&depiomcjfes. 55
Auteurs. 100
Bouts rimt 104
Quefiions. 106
ANtlttrs. 109
Nouvelle experience sur le Vitriol.
116
Autres Nouvelles de Juillet.
III
Autres nouvelles de Juillet.169.
Dates. 181
Cierge. 186
Avis quon donneà t'AUltttr.
196
Reflexion sur cet Avis. 15)S
jLe nouvel Anacrvon )
Ode. ioj
1
Lettre d'un Provincial. 5
Louanges. 8
Digressionsur les Nouvelles. 13
Nouvelles de Juin. 17
L'honneury Fable. 3r
Nouvelles de JUillet. 37
Genealogier. 38
Mariage de Monseigneur le
Duc de Berry. 50
Lettresd!Apanages 58 Spécifique.71
Emulation. 79
Cornaline antique.81
Transitions. 85
Ode Anacreontique.S6
Monseigneur le Duc de Bourgogne.
91
Repas âtxcufts
)
de souhaits,
&depiomcjfes. 55
Auteurs. 100
Bouts rimt 104
Quefiions. 106
ANtlttrs. 109
Nouvelle experience sur le Vitriol.
116
Autres Nouvelles de Juillet.
III
Autres nouvelles de Juillet.169.
Dates. 181
Cierge. 186
Avis quon donneà t'AUltttr.
196
Reflexion sur cet Avis. 15)S
jLe nouvel Anacrvon )
Ode. ioj
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Résumé : TABLE.
Le premier numéro du Mercure Galant comprend une 'Lettre d'un Provincial' et des 'Louanges'. Il inclut des sections sur les nouvelles de juin et juillet, des articles sur 'L'honnête Fable' et le 'Mariage de Monseigneur le Duc de Berry'. D'autres thèmes abordés sont 'Lettre d'Apanages', 'Emulation', et des expériences scientifiques comme la 'Nouvelle expérience sur le Vitriol'. Le sommaire se termine par des sections diverses et des contributions littéraires.
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2171
s. p.
PRIVILEGE DU ROY.
Début :
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre : A nos amez [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIVILEGE DU ROY.
PRIFILEGJi DV ROT.
LOUIS par la grâce de Dieu,Roy de
France & de Navarre: A nos amez
& feaux Conseillers les genstenants nos
Cours de Parlements,Maîtres desRequêtes
ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Conseil,
Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs
Lieutenants Civils, & autres nos Justiciers
& Officiers qu'il appartiendra
, S A L u T.
Ayant choisiNôtre tres-cher
,
& bien amé
CHARLES DU F R.ESNY, Sieur de
Riviere, Nôtre Valet de Chambre ordinaire
; pour continuer de faire le Recueil
de plusieurs nouvelles, Relations, & Histoires
; & le faire imprimer sous le titre
de Mercure Galant; ilNous a très-humblement
fait supplier de lui vouloir accordernosLettres
de Privilège sur ce nécessaires.
ACESeAUSESNous luiavons permis & permettons
, par ces Presentes, de faire Impri
mer-le Livre intitulé LEMERCURE
G A x A NT,Contenantplusieurs Nouvel.
les,Relations,Histoires, &generalemenf
toutce qui dépend dudit Livre, &qu'on
a coutume d'y mettre depuis trente ans,
en telle forme, marge,caractere
,
&. autant
de fois que bon lui semblera
, par tel Immeur
& Libraire qu'il voudra choisir
& -de le faire vendre & débiter par tout,
nôtre Royaume,pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jour de
la datte des Presentes
; Faisons défenses à T
toutes fortes de performesde quelque qualité
& condition qu'elles soienr d'en introduire
diinpreffions Etrangères en aucun lieu
de nôtre obéïssance, & à tous Imprimeurs,
Libraires
, & Colporteurs, & tous autres
de faire Imprimer, vendre, & débiter,&
contrefaire ledit Livre, ni Graver aucunes
Planches servant à l'ornement d'icelui,
ni même de le donner à lire pendant ledit
temps fous quelque pretexte que ce soit,
sans la permission expresse
,
&
-
par écrit
dudit Exposant
, ou de ceux qui auront
droit de lui
,
à peine de confiscation des
Exemplaires contrefaits; de six millivres
d'amende contre chacundes contrevenants,
dont un tiers arHôtelDieu de Paris, un.
tiers au Dénonciateur,& l'autre tiers audit
Exposant
, & de tous dépens dommages&
interrefts à la charge que ces Presentes feront
enregistrées tout au long sur le Re-. ,
gistre de la Communauté des Imprimeurs.
& Librairesde Paris,& cdans trois mois
du jour & datte d'icelles; que l'impression
dudit Livre fera faite dans nôtre Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
Reglemens dela Librairie; & qu'avantde
l'exposer en vente, il en fera mis deux Exemplaires
dans nôtre Bibliothèque publique,
undanscelle de nôtre Châteaudu Louvre,
&un dans celle de nôtre trés-cher & féal
Chevalier Chancelier de France, le Sieur
PHELIPPFAUX, Comte dePontchartrain,
Commandeur de nos Ordres, le tout
à peine de nullité desdites Presentes
,
du
contenu desquelles
,
Vous MANDONS, &
en joignons de faire jouir & user ledit sieur
Exposant
, ou les ayant cause, pleinement
& paisiblement sans souffrir qu'il leur soit
causé aucun trouble, ou empêchement.
Voulons qu'à la copie des Presentes quifera
Imprimée au commencement, ou à la
fin dudit Livre, soit tenuë pour bien, &
duëment signifiée, & qu'aux Copies collationnées
par l'un de nos amez & feaux
Conseillers & Secrétaires foy soit ajoutée
comme à l'original. Commandons au Premier
nôtre Huissier ou Sergent de faire pour
l'execution des Presentes tous Actes requis,
& necessaires sans autres permissions, nonobstant
Clameur de Haro, Chartre Normande
,
& Lettres à ce contraires: CAR
tel est nôtre plaisir.DON NE' à Versailles
le trente-unieme jour d'Août, l'an de grace
mil sept cent dix, & de nôtte Regne le soixante
huit. Parle Royen (on Conseil.Si-
NYIÉ DEVANOLLES. ReRveigfitfrtrél [suurrllee\RReeggf;ftlrree num. 3. tdlet l¡*..
Communauté des Imprimeurs & Libraires
de Paris, page 63. num. 36. conformément
aux Règlements
, & notamment À l'Arrest
du 13. Août 1703. A Paris
, ce 2.Septembre
1710. Signé
, P. Di Livnat,
Syndtc.
LOUIS par la grâce de Dieu,Roy de
France & de Navarre: A nos amez
& feaux Conseillers les genstenants nos
Cours de Parlements,Maîtres desRequêtes
ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Conseil,
Prévôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs
Lieutenants Civils, & autres nos Justiciers
& Officiers qu'il appartiendra
, S A L u T.
Ayant choisiNôtre tres-cher
,
& bien amé
CHARLES DU F R.ESNY, Sieur de
Riviere, Nôtre Valet de Chambre ordinaire
; pour continuer de faire le Recueil
de plusieurs nouvelles, Relations, & Histoires
; & le faire imprimer sous le titre
de Mercure Galant; ilNous a très-humblement
fait supplier de lui vouloir accordernosLettres
de Privilège sur ce nécessaires.
ACESeAUSESNous luiavons permis & permettons
, par ces Presentes, de faire Impri
mer-le Livre intitulé LEMERCURE
G A x A NT,Contenantplusieurs Nouvel.
les,Relations,Histoires, &generalemenf
toutce qui dépend dudit Livre, &qu'on
a coutume d'y mettre depuis trente ans,
en telle forme, marge,caractere
,
&. autant
de fois que bon lui semblera
, par tel Immeur
& Libraire qu'il voudra choisir
& -de le faire vendre & débiter par tout,
nôtre Royaume,pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jour de
la datte des Presentes
; Faisons défenses à T
toutes fortes de performesde quelque qualité
& condition qu'elles soienr d'en introduire
diinpreffions Etrangères en aucun lieu
de nôtre obéïssance, & à tous Imprimeurs,
Libraires
, & Colporteurs, & tous autres
de faire Imprimer, vendre, & débiter,&
contrefaire ledit Livre, ni Graver aucunes
Planches servant à l'ornement d'icelui,
ni même de le donner à lire pendant ledit
temps fous quelque pretexte que ce soit,
sans la permission expresse
,
&
-
par écrit
dudit Exposant
, ou de ceux qui auront
droit de lui
,
à peine de confiscation des
Exemplaires contrefaits; de six millivres
d'amende contre chacundes contrevenants,
dont un tiers arHôtelDieu de Paris, un.
tiers au Dénonciateur,& l'autre tiers audit
Exposant
, & de tous dépens dommages&
interrefts à la charge que ces Presentes feront
enregistrées tout au long sur le Re-. ,
gistre de la Communauté des Imprimeurs.
& Librairesde Paris,& cdans trois mois
du jour & datte d'icelles; que l'impression
dudit Livre fera faite dans nôtre Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
Reglemens dela Librairie; & qu'avantde
l'exposer en vente, il en fera mis deux Exemplaires
dans nôtre Bibliothèque publique,
undanscelle de nôtre Châteaudu Louvre,
&un dans celle de nôtre trés-cher & féal
Chevalier Chancelier de France, le Sieur
PHELIPPFAUX, Comte dePontchartrain,
Commandeur de nos Ordres, le tout
à peine de nullité desdites Presentes
,
du
contenu desquelles
,
Vous MANDONS, &
en joignons de faire jouir & user ledit sieur
Exposant
, ou les ayant cause, pleinement
& paisiblement sans souffrir qu'il leur soit
causé aucun trouble, ou empêchement.
Voulons qu'à la copie des Presentes quifera
Imprimée au commencement, ou à la
fin dudit Livre, soit tenuë pour bien, &
duëment signifiée, & qu'aux Copies collationnées
par l'un de nos amez & feaux
Conseillers & Secrétaires foy soit ajoutée
comme à l'original. Commandons au Premier
nôtre Huissier ou Sergent de faire pour
l'execution des Presentes tous Actes requis,
& necessaires sans autres permissions, nonobstant
Clameur de Haro, Chartre Normande
,
& Lettres à ce contraires: CAR
tel est nôtre plaisir.DON NE' à Versailles
le trente-unieme jour d'Août, l'an de grace
mil sept cent dix, & de nôtte Regne le soixante
huit. Parle Royen (on Conseil.Si-
NYIÉ DEVANOLLES. ReRveigfitfrtrél [suurrllee\RReeggf;ftlrree num. 3. tdlet l¡*..
Communauté des Imprimeurs & Libraires
de Paris, page 63. num. 36. conformément
aux Règlements
, & notamment À l'Arrest
du 13. Août 1703. A Paris
, ce 2.Septembre
1710. Signé
, P. Di Livnat,
Syndtc.
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Résumé : PRIVILEGE DU ROY.
Le document est un privilège royal accordé par Louis, roi de France et de Navarre, à Charles Dufresny, Sieur de Rivière, valet de chambre ordinaire du roi. Ce privilège autorise Dufresny à publier et imprimer 'Le Mercure Galant', un livre contenant diverses nouvelles, relations et histoires, ainsi que tout autre contenu habituellement inclus depuis trente ans. Le privilège permet la vente et la distribution de ce livre dans tout le royaume pendant trois années consécutives à compter de la date du document. Il interdit l'introduction de contrefaçons étrangères et la reproduction non autorisée du livre, sous peine de confiscation et d'amendes. Les exemplaires doivent être imprimés en France et deux copies doivent être déposées dans la bibliothèque publique et une au château du Louvre. Le document stipule également que l'impression doit se conformer aux règlements de la librairie et que les copies imprimées du privilège doivent être considérées comme valides. Le privilège a été signé à Versailles le 31 août 1710.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2172
p. 3-12
Preface, Conte de l'Asne. [titre d'après la table]
Début :
Il n'y a gueres de mot plus équivoque que le [...]
Mots clefs :
Mercure, Premier volume, Public
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Preface, Conte de l'Asne. [titre d'après la table]
MERCURE
GALANT.
L•nI-'jyj
a gueres de mot
plus équivoque que le
mot de Reussir, les Auteurs
l'expliquent d'une
façon ,; le Public d'une
autre. Je ne diray donc
point que mon premier
volume aitreüssi, je Ch-*
ray seulement qu'ilaesté
promptement debité ,
beaucoup lû, bien reçu
ôç bien critiqué.
J'ay reçu avec docilité
plusieursavis sur la forme
qu'on souhaiteroit à
un Journal, & dans ces
differensavis on m'en
donne des idées aussi différentes
que celles du
Dieu Mercure lefont
dans laFable. Il faudroit
que mon Mercure fûtun
Prothée; non pour 'Cchgper
aux prises de la critique
cela ne se peut ;
mais pour prendre entre
les mains de chaque Lecteurune
forme convenable
à l'idée qu'il s'en est
faite.
1-
S'il s'agissoit icy d'un
Poëme dont les regles
autorisées ne peuvent
plus estre arbitraires, on
pouroit me juger, &C je
pourois me deffendre en
citant Aristore; mais
Aristote n'a point donné
de Regles pour le Mercure
Galant, & comme
il n'y a point là dessusde
Reglesgeneralement reçues,
chacun en fait à sa
fantaisie,& chacun croit
que le Mercure doit estre
tfel qûu'il votudr.oit qu'il Sion ne suivoit lesconseils
de personne, on écriroit
fort mal; mais en
suivant les conseils de
tout le monde, onseroit
réduit à n'écrire point du
tout. C'est la Fable de
l'Asne, oùle Meusnier
& son fils suivent les avis
de tous les passans. Le
pere le doit céder au fils;
Je fils doit le céder au pe- f
re ; tous deux dessus
,
c'est le surcharger. Il ne
1
faut point aller à pied
quand on aunAsne, ni
monter dessus de peur de
le fatiguer; le porter
sur ses épaules, c'est
une folie; je concluërois
de là qu'il ne faut 4
point avoir d'Asne,
J'ay consulté le Public
dans mon premier Volume,
&je prositeray dans
le second des avis que.je
me fuis attirez en les demandantsincerement.
Je
profiteray mêmedequelques-
uns où j'ayentrevû
un peu de malignité. Par
exemple, j'abregeray cette
espece de Preface pour
contenter celuy dont la
Lettre anonime contient
sept ou huit pages à peu
prés dans ce stile.
Vousnousfatiguez^fa?
-
vosdigressionsfréquentes;
vous n'y parlez, que de
vostre Livre & de vous, C.
Il s'est trop pressé de
blâmer un stiledePreface
dans un premier Volume
que j'aydéclaré
moy-même, n'estre que
la Preface des autres; il
devoir attendre : je serois
peut estre tombé une seconde
fois dans le même
deffaut, & il auroit eü
le plaisir. de le condamner
avec raison : de peur
d'avoir tort moy, je vais
finir cette digression,&
je ne parleray plus de
mon Livre, ni de moy.,*
que quand j'en auray
bien envie.
On m'adonné un autre
conseil; mais celuylà
est un conseil d'amy;
je le fuivray avec plaisir,
c'est d'imiter autant que
je pouray l'ancien Mercure
; c'est- à - dire l'ancien
tres - ancien
:J
du
temps d'Henry IV. qui
avoit pour titre Mercure
François, l'on y trouvoit
toutes fortes d'A ctes
publics
,
des Arrests,
des Edits,des Plaidoyers;
en un mot les Extraits
des pièces les plus authentiques.
Ce Mercure
qui estoit peu estimé
il y à cent ans , a neanmoins
fourny des memoires
aux meilleurs Hiltoriensdenostre
siécle,
je l'imiteray pour estre
utile aux Historiens qui
écrirontdansles siécles
suivants.
GALANT.
L•nI-'jyj
a gueres de mot
plus équivoque que le
mot de Reussir, les Auteurs
l'expliquent d'une
façon ,; le Public d'une
autre. Je ne diray donc
point que mon premier
volume aitreüssi, je Ch-*
ray seulement qu'ilaesté
promptement debité ,
beaucoup lû, bien reçu
ôç bien critiqué.
J'ay reçu avec docilité
plusieursavis sur la forme
qu'on souhaiteroit à
un Journal, & dans ces
differensavis on m'en
donne des idées aussi différentes
que celles du
Dieu Mercure lefont
dans laFable. Il faudroit
que mon Mercure fûtun
Prothée; non pour 'Cchgper
aux prises de la critique
cela ne se peut ;
mais pour prendre entre
les mains de chaque Lecteurune
forme convenable
à l'idée qu'il s'en est
faite.
1-
S'il s'agissoit icy d'un
Poëme dont les regles
autorisées ne peuvent
plus estre arbitraires, on
pouroit me juger, &C je
pourois me deffendre en
citant Aristore; mais
Aristote n'a point donné
de Regles pour le Mercure
Galant, & comme
il n'y a point là dessusde
Reglesgeneralement reçues,
chacun en fait à sa
fantaisie,& chacun croit
que le Mercure doit estre
tfel qûu'il votudr.oit qu'il Sion ne suivoit lesconseils
de personne, on écriroit
fort mal; mais en
suivant les conseils de
tout le monde, onseroit
réduit à n'écrire point du
tout. C'est la Fable de
l'Asne, oùle Meusnier
& son fils suivent les avis
de tous les passans. Le
pere le doit céder au fils;
Je fils doit le céder au pe- f
re ; tous deux dessus
,
c'est le surcharger. Il ne
1
faut point aller à pied
quand on aunAsne, ni
monter dessus de peur de
le fatiguer; le porter
sur ses épaules, c'est
une folie; je concluërois
de là qu'il ne faut 4
point avoir d'Asne,
J'ay consulté le Public
dans mon premier Volume,
&je prositeray dans
le second des avis que.je
me fuis attirez en les demandantsincerement.
Je
profiteray mêmedequelques-
uns où j'ayentrevû
un peu de malignité. Par
exemple, j'abregeray cette
espece de Preface pour
contenter celuy dont la
Lettre anonime contient
sept ou huit pages à peu
prés dans ce stile.
Vousnousfatiguez^fa?
-
vosdigressionsfréquentes;
vous n'y parlez, que de
vostre Livre & de vous, C.
Il s'est trop pressé de
blâmer un stiledePreface
dans un premier Volume
que j'aydéclaré
moy-même, n'estre que
la Preface des autres; il
devoir attendre : je serois
peut estre tombé une seconde
fois dans le même
deffaut, & il auroit eü
le plaisir. de le condamner
avec raison : de peur
d'avoir tort moy, je vais
finir cette digression,&
je ne parleray plus de
mon Livre, ni de moy.,*
que quand j'en auray
bien envie.
On m'adonné un autre
conseil; mais celuylà
est un conseil d'amy;
je le fuivray avec plaisir,
c'est d'imiter autant que
je pouray l'ancien Mercure
; c'est- à - dire l'ancien
tres - ancien
:J
du
temps d'Henry IV. qui
avoit pour titre Mercure
François, l'on y trouvoit
toutes fortes d'A ctes
publics
,
des Arrests,
des Edits,des Plaidoyers;
en un mot les Extraits
des pièces les plus authentiques.
Ce Mercure
qui estoit peu estimé
il y à cent ans , a neanmoins
fourny des memoires
aux meilleurs Hiltoriensdenostre
siécle,
je l'imiteray pour estre
utile aux Historiens qui
écrirontdansles siécles
suivants.
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Résumé : Preface, Conte de l'Asne. [titre d'après la table]
Le texte 'Mercure Galant' traite de la réception du premier volume d'un journal. L'auteur, sans utiliser le terme 'réussi', souligne que son ouvrage a été rapidement vendu, beaucoup lu et bien accueilli. Il a reçu divers avis sur la forme que devrait prendre un journal, comparables aux transformations du dieu Mercure. L'auteur reconnaît l'absence de règles établies pour un journal comme le Mercure Galant, permettant à chacun de formuler des conseils variés. Il décide de consulter le public et de profiter des avis reçus, même ceux contenant une certaine malignité. L'auteur mentionne une lettre anonyme critiquant le style de la préface, qu'il décide d'abréger pour satisfaire ce lecteur. Il reçoit également un conseil d'ami de s'inspirer de l'ancien Mercure François, publié sous Henri IV, qui contenait des actes publics, des arrêts, des édits et des plaidoyers. Bien que peu estimé à l'époque, ce journal a fourni des mémoires aux historiens. L'auteur envisage d'imiter ce modèle pour être utile aux historiens futurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2173
p. 12-21
EXTRAIT d'un Procés qui se poursuit au Conseil.
Début :
Roman, Gondol, & Lati, tous trois Officiers Mariniers du Département [...]
Mots clefs :
Vaisseau, Armateur, Anglais, Droit, Question, Action, Prisonniers, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'un Procés qui se poursuit au Conseil.
EXTRAIT
D'un Procésquisepoursuit
au Conjeil.
Roman,Gondol, & Lati,
tous trois Officiers Mariniers
du Département de
Toulon, s'embarquerent à
Marseille sur un Vaisseau
Marchand,
En saisant route vers le
Havre de Grace ils furent
attaquez & pris parunVaisseau
de
-
Guerre Anglois qui
lesconduisit à Baston; ils y
resterent ¡' quelque temps
gardez à vue.
Le 20. Décembre 1709,
on les embarqua dans un
autre vaisseau Marchand
qui partoit pour Londres,
ou bien il s'y embarquérent
de leur bon gré, car c'çft
là l'un des points que les
Avocats se disputent. Le fait
dont ils conviennent tous,
c'estqu'il y avoir sur le Vaisseau
dont il s'agit huit Anglois,
sçavoir leCapitaine,
un Capitaine passager, un
Pilote & cinq Matelots.
Nostrois prisonniers
conspirérent la mort des
deuxCapitaines & du Pilote,
chacun deux se
chargea detuersonhomme;
tous trois réunirent, & les
cinq Matelots voyantleurs
Chefs morts, se fourmirent
ànos troisFrançoisqui se
trouverent enfin maistres
du Vaisseau Anglois.
Avant que d'achever
le recit du fait on pouroit
faire une premiere question
curieuse sur l'action
de ces trois François :
Est-elle louable ou blâmable?
S'ils avoient esté prisonniers
sur leur parole,
leur action feroit sans
doute un crime énorme.
S'ils sont prisonniers
forcez & mal-traitez,
l'action change de nature
: celuy qui traite
cruellement un prisonnier
le met en droit de
tenter jusqu'aux voyes
cruelles pour se délivrer;
On leur allegue qu'ils
n'étoientpoint du tout
prisonniersen cette occasion,
s'estant engagez &
embarquezde bonne
volonté,&qu'étant à la
solde & même à la table
du Capitaine
,
leur
cntreprife a esté une trahison.
Ils prétendent que telles
circonstances peuvent
se rencontrer dans
pareille entreprise, quelle
ne seroitpas indigne
d'un Héros. La question
est donc de sçavoir si
l'action est heroïque ou
criminelle.
J'appuye beaucoup sur
cette premierequestion,
car ilme paroist que c'est
le principalfondement
de celle que je vais expliquer
en continuant le
recit du fait.
Ce fut le 10. de Janvier
1710, que ces trois François
se rendirent maîtresduVaisseau.
Ilsfaisoientroutevers
la France lors qu'ils rencontrerent
à la hauteur des Sorlingues
un Armateur de
Roscoff, Armateur François,
qui voyant un Vaisseau
de la Fabrique Angloise,
s'enréjouit comme
d'une capture qu'il pouvoit
faire.
Nos François de leur
costé se réjoüirent à Tafped:
duVaisseauFrançois, dont
ils esperoient du secours,&
se laissant aborder, se declarerenc
François & amis de
l'Armateur. Mais l'Armateur
voulut toujoûrsqu'ils
fussent-ennemis & Anglois
comme leur Vaisseau qu'il
vouloit gagner; en un mot
il s'en empara & jetta à terre
les François qui s'en étoient
emparez sur les Anglois.
La grande question c'est
de sçavoir à qui doit appartenir
ce Vaisseau. On a déja
jugé par provision qu'il
napparcenok a pas un
d'eux, parce que l'Armateur
n'ayant pas droit de conquerir
sur les François, sa
Commissiond'Armateur
est nulle à leur égard,& que
les François n'ayant point
du tout de Commission
n'ont pû le conquerir sur
les Anglois.
C'est pour revenir contre
ce Jugement de l'Amirauté
que les trois François ont
presenté Requeste, au Conseil.
Ils prétendent que le
Vaisseau leur apartienr par
le droit des gens comme le prix
d'une dEiion légitimé & glorieuse.
Ainsi, selon euxmesmes
la question se réduit
à sçavoir s'ils ont tué &
conquis de bonne guerre,
car mauvaise guerre ne peut
jamais établir qu'un mauvais
droit.
D'un Procésquisepoursuit
au Conjeil.
Roman,Gondol, & Lati,
tous trois Officiers Mariniers
du Département de
Toulon, s'embarquerent à
Marseille sur un Vaisseau
Marchand,
En saisant route vers le
Havre de Grace ils furent
attaquez & pris parunVaisseau
de
-
Guerre Anglois qui
lesconduisit à Baston; ils y
resterent ¡' quelque temps
gardez à vue.
Le 20. Décembre 1709,
on les embarqua dans un
autre vaisseau Marchand
qui partoit pour Londres,
ou bien il s'y embarquérent
de leur bon gré, car c'çft
là l'un des points que les
Avocats se disputent. Le fait
dont ils conviennent tous,
c'estqu'il y avoir sur le Vaisseau
dont il s'agit huit Anglois,
sçavoir leCapitaine,
un Capitaine passager, un
Pilote & cinq Matelots.
Nostrois prisonniers
conspirérent la mort des
deuxCapitaines & du Pilote,
chacun deux se
chargea detuersonhomme;
tous trois réunirent, & les
cinq Matelots voyantleurs
Chefs morts, se fourmirent
ànos troisFrançoisqui se
trouverent enfin maistres
du Vaisseau Anglois.
Avant que d'achever
le recit du fait on pouroit
faire une premiere question
curieuse sur l'action
de ces trois François :
Est-elle louable ou blâmable?
S'ils avoient esté prisonniers
sur leur parole,
leur action feroit sans
doute un crime énorme.
S'ils sont prisonniers
forcez & mal-traitez,
l'action change de nature
: celuy qui traite
cruellement un prisonnier
le met en droit de
tenter jusqu'aux voyes
cruelles pour se délivrer;
On leur allegue qu'ils
n'étoientpoint du tout
prisonniersen cette occasion,
s'estant engagez &
embarquezde bonne
volonté,&qu'étant à la
solde & même à la table
du Capitaine
,
leur
cntreprife a esté une trahison.
Ils prétendent que telles
circonstances peuvent
se rencontrer dans
pareille entreprise, quelle
ne seroitpas indigne
d'un Héros. La question
est donc de sçavoir si
l'action est heroïque ou
criminelle.
J'appuye beaucoup sur
cette premierequestion,
car ilme paroist que c'est
le principalfondement
de celle que je vais expliquer
en continuant le
recit du fait.
Ce fut le 10. de Janvier
1710, que ces trois François
se rendirent maîtresduVaisseau.
Ilsfaisoientroutevers
la France lors qu'ils rencontrerent
à la hauteur des Sorlingues
un Armateur de
Roscoff, Armateur François,
qui voyant un Vaisseau
de la Fabrique Angloise,
s'enréjouit comme
d'une capture qu'il pouvoit
faire.
Nos François de leur
costé se réjoüirent à Tafped:
duVaisseauFrançois, dont
ils esperoient du secours,&
se laissant aborder, se declarerenc
François & amis de
l'Armateur. Mais l'Armateur
voulut toujoûrsqu'ils
fussent-ennemis & Anglois
comme leur Vaisseau qu'il
vouloit gagner; en un mot
il s'en empara & jetta à terre
les François qui s'en étoient
emparez sur les Anglois.
La grande question c'est
de sçavoir à qui doit appartenir
ce Vaisseau. On a déja
jugé par provision qu'il
napparcenok a pas un
d'eux, parce que l'Armateur
n'ayant pas droit de conquerir
sur les François, sa
Commissiond'Armateur
est nulle à leur égard,& que
les François n'ayant point
du tout de Commission
n'ont pû le conquerir sur
les Anglois.
C'est pour revenir contre
ce Jugement de l'Amirauté
que les trois François ont
presenté Requeste, au Conseil.
Ils prétendent que le
Vaisseau leur apartienr par
le droit des gens comme le prix
d'une dEiion légitimé & glorieuse.
Ainsi, selon euxmesmes
la question se réduit
à sçavoir s'ils ont tué &
conquis de bonne guerre,
car mauvaise guerre ne peut
jamais établir qu'un mauvais
droit.
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Résumé : EXTRAIT d'un Procés qui se poursuit au Conseil.
Le texte narre l'histoire de trois officiers mariniers français, Roman, Gondol et Lati, originaires de Toulon, qui s'embarquèrent à Marseille sur un vaisseau marchand à destination du Havre de Grâce. Capturés par un vaisseau de guerre anglais, ils furent conduits à Boston puis transférés à Londres le 20 décembre 1709. À bord du nouveau vaisseau, ils conspirèrent pour tuer les capitaines et le pilote anglais, prenant ainsi le contrôle du navire le 10 janvier 1710. Ils rencontrèrent ensuite un armateur français près des Sorlingues, qui, croyant le vaisseau anglais, s'en empara et les jeta à terre. La principale question juridique concerne la propriété du vaisseau. Les Français contestent un jugement de l'Amirauté, affirmant que le vaisseau leur appartient par le droit des gens, en tant que prix d'une action légitime. La controverse porte sur la légitimité de leurs actions et la nature de leur capture.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2174
p. 21-30
NOUVELLES. Lettre de Lerida du 16. Aoust.
Début :
Je ne doute pas, Monsieur, que vous n'ayez vû quelque [...]
Mots clefs :
Ennemis, Armées du roi, Lérida, Bataillons, Comte de Merode, Escadrons, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLES. Lettre de Lerida du 16. Aoust.
NOUVELLES,
Lettre de Lerida du i6<
Aoust. Je
ne doute pas, Monsieur,
que vous n'ayez vû quelque
Relation da combat donnele20
de ce mois entre tArmEe du
Roy & celle de l'Archiduc;
mais je doute que vous en aje^
vû de plus veritable&mieux
circonflanciée que celle que je
me donne l'honneur de ruous
envoyer.
Le 19 l'armée du Rrry
étant campéeprés de Saragoj]e}
& celle des ennemis en dcçade
la Chartreuse,Monsieur le
'Marquis de Baj alla les reconnoître
pendant que Sa Majestéfit
avancer toute l'Armée
qui ptfja la nuit en bataille,
"ltinji que celle des ennnemis.
Lecombatcommença le lendemainmatin
par une canonade
qui dura depuis six heures jusaprèsdemidy
que les troupes
vinrent aux mains.
Les ennemis ayantrenforcé
leur aîle gauche de la plus
grandepartie de leur Cavalerie,
voulurent d'abord prendre en
flanc la droite de l'Arméedu
PKoy
,
qui rfioit commandéepar
MessieursdeAmezaga c-
Mahoni. Mais les Gardes du
Corps &les Dragons leschargerent
avec tant de vigueur.•'
qu'ils en firentungrandcarnage&
pousserent le restejusqu'à
l'Ebre,ouils'ennoyaungrand
nomWfi,
Le reste de la Cavalerie de
la droite aprés avoirachevéde
défaire la premiere ligne des
Ennemis, fut arrestée&mise
en desordre par leur seconde
ligne
,
sans que Monsieur le
Marquis de Bay, qui (yporta
promptement, pust la rallier
à cause qu'elle fut mal soustenuë
par l'Infanterie dont la
pluspart des Soldatsestoient
nouvellement leve%.
:
Ce General envoya en mê..
me temps ordre à Don joseph
de Armendariz&à Don Pedro
Ronquillo qui commandoient
la gauche de la premiere
Ligne de le venirjoindre avec
toute leur Cavalerie,àla reserve
ve de huit Escadrons ; çya
Monsieur le Comte de Merode
&à MonsieurleMarquis
de Lançarotte,qui commandoient
lasecondeLigne,deprendre
les Postes de Messieurs de
Armandariz&Ronquillo.
Dés qu'ils furentarrivez ils
chargerent si vigoureusement
les Ennemisqu'ils les firent
plier; mais le desordrede nostre
seconde Ligne de la droite
estoitsigrand qu'ils ne purent
faire une seconde charge.
Monsieur le Comte de Merode
& Monsieur le Marquis
deLançarottes'avancerent antcc
la seconde Ligne de la gauche
qu'ils commandoient; mais
s'estans aperçusque les Ennemisavoient
détaché de leur
droite trois Bataillons pour
prendreenflancles Gardes IUilonnes
qui estoient à la tesse de
la premiere Ligne de la gauche,
Monsieur le Marquis deLancarotte
marcha à eux avec deux
Escadrons
, & les défit entierement.
Il alla ensuiterejoindre le
reste de la Cavalerie & trois
Bataillons
, & marcha avec
Monsieur le Comte de Merode
pour charger unesecondefois,
mais les Ennemis ayant détaché
dix Escadrons &plusieurs
Bataillonspour les enveloper,
ils furent obligez de se retirer
en couvrant deux Bataillons
des Gardes Walonnes quise
posterent sur les hauteurs de la
Guerba.
La Brigade de Rupelmonde
oerrefta les Ennemis, & ne fit
saretraitequ'a lafin delaBataille
,
apréslaquelleellese retira
sans estre poursuivie, non
plus que le reste de l'Armée,
dont la plus grande partie se
rassemblaàTudela aute Mon-
Jieur le Marquis de Bay4 &
unepartieà Daroca avec Monsieur
le Duc de Pratameno.
Les Ennemisfont demeurez
maistres du ChampdeBataille,
mais cette Victoire leur a coûté
cher; leur Infanterieayant
d'abordestéfort mal-traitéepar
le canon; leuraîlegauche ayant
estédeffaite, '& à laquelle on
apris cinq Etendarts, çj$r ensuite
plusieurs autres Bataillons
ausquels on a enlevéquatre
Drapeaux.
On n'a encore pu sçavoir le
nombre des morts de l'Armée
du R..oy.,parce qu'ilrevienticus
lesjours desgens qu'on awit
cru tt4fZ oufaitsPrisonniers,
On ria perdu d'Officiers de consideration
que Monsieur le Duc
d'Havré, quifut tuéd'un coup
de canonavant que l'aéîionfut
tout àfaitengagée.
Les Habitans de Saragojfc
ont donné des marques de leur
zelc au Roy en fournissant à
son Armée du pain, du vin
j&ode lauviandre pesnda.nt trois, Nostre Garnison a enlevé aux
Ennemis un Convoy de cinquante
Chariots de vivres &
de munitions; &quarantemil
écus en especes qui estoient destinez
pour payer leurs Troupes.
Jesuis, &c.
Lettre de Lerida du i6<
Aoust. Je
ne doute pas, Monsieur,
que vous n'ayez vû quelque
Relation da combat donnele20
de ce mois entre tArmEe du
Roy & celle de l'Archiduc;
mais je doute que vous en aje^
vû de plus veritable&mieux
circonflanciée que celle que je
me donne l'honneur de ruous
envoyer.
Le 19 l'armée du Rrry
étant campéeprés de Saragoj]e}
& celle des ennemis en dcçade
la Chartreuse,Monsieur le
'Marquis de Baj alla les reconnoître
pendant que Sa Majestéfit
avancer toute l'Armée
qui ptfja la nuit en bataille,
"ltinji que celle des ennnemis.
Lecombatcommença le lendemainmatin
par une canonade
qui dura depuis six heures jusaprèsdemidy
que les troupes
vinrent aux mains.
Les ennemis ayantrenforcé
leur aîle gauche de la plus
grandepartie de leur Cavalerie,
voulurent d'abord prendre en
flanc la droite de l'Arméedu
PKoy
,
qui rfioit commandéepar
MessieursdeAmezaga c-
Mahoni. Mais les Gardes du
Corps &les Dragons leschargerent
avec tant de vigueur.•'
qu'ils en firentungrandcarnage&
pousserent le restejusqu'à
l'Ebre,ouils'ennoyaungrand
nomWfi,
Le reste de la Cavalerie de
la droite aprés avoirachevéde
défaire la premiere ligne des
Ennemis, fut arrestée&mise
en desordre par leur seconde
ligne
,
sans que Monsieur le
Marquis de Bay, qui (yporta
promptement, pust la rallier
à cause qu'elle fut mal soustenuë
par l'Infanterie dont la
pluspart des Soldatsestoient
nouvellement leve%.
:
Ce General envoya en mê..
me temps ordre à Don joseph
de Armendariz&à Don Pedro
Ronquillo qui commandoient
la gauche de la premiere
Ligne de le venirjoindre avec
toute leur Cavalerie,àla reserve
ve de huit Escadrons ; çya
Monsieur le Comte de Merode
&à MonsieurleMarquis
de Lançarotte,qui commandoient
lasecondeLigne,deprendre
les Postes de Messieurs de
Armandariz&Ronquillo.
Dés qu'ils furentarrivez ils
chargerent si vigoureusement
les Ennemisqu'ils les firent
plier; mais le desordrede nostre
seconde Ligne de la droite
estoitsigrand qu'ils ne purent
faire une seconde charge.
Monsieur le Comte de Merode
& Monsieur le Marquis
deLançarottes'avancerent antcc
la seconde Ligne de la gauche
qu'ils commandoient; mais
s'estans aperçusque les Ennemisavoient
détaché de leur
droite trois Bataillons pour
prendreenflancles Gardes IUilonnes
qui estoient à la tesse de
la premiere Ligne de la gauche,
Monsieur le Marquis deLancarotte
marcha à eux avec deux
Escadrons
, & les défit entierement.
Il alla ensuiterejoindre le
reste de la Cavalerie & trois
Bataillons
, & marcha avec
Monsieur le Comte de Merode
pour charger unesecondefois,
mais les Ennemis ayant détaché
dix Escadrons &plusieurs
Bataillonspour les enveloper,
ils furent obligez de se retirer
en couvrant deux Bataillons
des Gardes Walonnes quise
posterent sur les hauteurs de la
Guerba.
La Brigade de Rupelmonde
oerrefta les Ennemis, & ne fit
saretraitequ'a lafin delaBataille
,
apréslaquelleellese retira
sans estre poursuivie, non
plus que le reste de l'Armée,
dont la plus grande partie se
rassemblaàTudela aute Mon-
Jieur le Marquis de Bay4 &
unepartieà Daroca avec Monsieur
le Duc de Pratameno.
Les Ennemisfont demeurez
maistres du ChampdeBataille,
mais cette Victoire leur a coûté
cher; leur Infanterieayant
d'abordestéfort mal-traitéepar
le canon; leuraîlegauche ayant
estédeffaite, '& à laquelle on
apris cinq Etendarts, çj$r ensuite
plusieurs autres Bataillons
ausquels on a enlevéquatre
Drapeaux.
On n'a encore pu sçavoir le
nombre des morts de l'Armée
du R..oy.,parce qu'ilrevienticus
lesjours desgens qu'on awit
cru tt4fZ oufaitsPrisonniers,
On ria perdu d'Officiers de consideration
que Monsieur le Duc
d'Havré, quifut tuéd'un coup
de canonavant que l'aéîionfut
tout àfaitengagée.
Les Habitans de Saragojfc
ont donné des marques de leur
zelc au Roy en fournissant à
son Armée du pain, du vin
j&ode lauviandre pesnda.nt trois, Nostre Garnison a enlevé aux
Ennemis un Convoy de cinquante
Chariots de vivres &
de munitions; &quarantemil
écus en especes qui estoient destinez
pour payer leurs Troupes.
Jesuis, &c.
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Résumé : NOUVELLES. Lettre de Lerida du 16. Aoust.
Le 19 août, l'armée du Roi, stationnée près de Saragosse, affronta celle de l'Archiduc, positionnée près de la Chartreuse. Le combat débuta le 20 août par une intense canonade suivie d'engagements directs. Les ennemis renforcèrent leur aile gauche avec une grande partie de leur cavalerie pour attaquer le flanc droit de l'armée du Roi, commandé par les messieurs d'Amezaga et Mahoni. Les Gardes du Corps et les Dragons repoussèrent vigoureusement cette attaque, infligeant de lourdes pertes et repoussant les survivants jusqu'à l'Èbre. La cavalerie de la droite, après avoir défait la première ligne ennemie, fut désorganisée par la seconde ligne adverse. Le Marquis de Bay tenta de rallier la cavalerie, mais sans le soutien suffisant de l'infanterie, composée de soldats nouvellement recrutés. Il ordonna alors à Don Joseph de Armendariz et Don Pedro Ronquillo de se replier avec leur cavalerie. Le Comte de Merode et le Marquis de Lançarotte prirent leurs postes. La cavalerie ennemie, bien que repoussée, profita du désordre pour éviter une seconde charge. Le Marquis de Lançarotte défit trois bataillons ennemis visant les Gardes Wallonnes, mais face à une contre-attaque ennemie avec dix escadrons et plusieurs bataillons, les forces du Roi se retirèrent en couvrant les Gardes Wallonnes. La Brigade de Rupelmonde harcela les ennemis jusqu'à la fin de la bataille. Les forces ennemies restèrent maîtresses du champ de bataille, mais leur victoire fut coûteuse, avec une infanterie sévèrement touchée par le canon et plusieurs drapeaux capturés. L'armée du Roi perdit le Duc d'Havré, tué par un coup de canon. Les habitants de Saragosse soutinrent l'armée du Roi en fournissant des vivres, tandis que la garnison captura un convoi ennemi de cinquante chariots de vivres et munitions, ainsi que quarante mille écus en espèces.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2175
p. 30-31
Siege de Bethune. [titre d'après la table]
Début :
Les Ennemis commencerent à investir Bethune le 15 Juillet, ce [...]
Mots clefs :
Béthune, Siège de Béthune
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Siege de Bethune. [titre d'après la table]
Les Ennemis commencerent
à investirBethune le lj
Juillet, ce qui fut achevé le
18 au foir.
La tranchée fut ouverte la
nuit du 23. au 24., les Bateries
commencerent àtirer
le 30. Le28 Aoust les Allie..
gez battirent la Chamade,
& la capitulation fut reglés
le i«j. en 28. articles conforme
à celle de Douay.
Le 3 1. la Garnison sortit
au nombre de 1500. hommes,
outre 700. ma'ades~Ô6
blcfièz) & futconduiteàS.
Ome
à investirBethune le lj
Juillet, ce qui fut achevé le
18 au foir.
La tranchée fut ouverte la
nuit du 23. au 24., les Bateries
commencerent àtirer
le 30. Le28 Aoust les Allie..
gez battirent la Chamade,
& la capitulation fut reglés
le i«j. en 28. articles conforme
à celle de Douay.
Le 3 1. la Garnison sortit
au nombre de 1500. hommes,
outre 700. ma'ades~Ô6
blcfièz) & futconduiteàS.
Ome
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2176
p. 31-40
Morts, Mariages, &c. [titre d'après la table]
Début :
Mr le Juge, l'un des Fermiers Generaux de sa Majesté, [...]
Mots clefs :
Charles de Besançon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Morts, Mariages, &c. [titre d'après la table]
Mr le Juge, l'un des Fermiers
Généraux de sa Majessé
, mourut le
1 5 Aoust.
Messire Robert Aubery,
Seigneur d'Andilly
,
qui avoit
esté requ Maistre des
Comptes en IG55. mourut
le
2. 3. Aoust. Il estoit hohoraire.
Mre Louis Anne Aubery,
Docteur de SorbonnePrieur
Delcampe, & de S Sauveur
de Lomine
, mourut le lendemain
,
il estoit de lamême
famille que le precedent
Dame Charlotte de Besançon
est morte dans ses
Terres prés de Verneuil,
âgée de 44. ans. Elle estoit
fille de Mre Charles de Besançon
,
Seigneur de Courcelles,
Baron de Bazoche,
Vicomte de Neuf-Chastel
&c. & de Jeanne de Vanboringar,
elle avoit épousé
Mre Gabriel de Laval la Faigne
,
Seigneur de Montigny,
&c. neveu de François
de Laval, mort Evêquc de
Quebec, de la branche aînée
de Lavai Bois-Dauphin,
Il ne rclk plus du nom
de Besançon que Mela Princesse
de Courtenay,fillede
MreBernard Besançon du
Plessis Besançon;Lieutenant
General des Armées du Roy
& Gouverneur d'Aussonne,
& Ambassadeur de S. M. à
Venise. Il estoit frere de Mre
Charles de Besançon, Seigneur
deCourcelles, Lieutenant
& Commissaire General
des Armées du Roy,
Intendant en Touraine & en
Champagne.
De luy sont sorties Dame
ElizabethJacqueline de
Besançon
,
& Dame Anne
Marguerite de Besançon qui
a épousé Mre Gabriel du
Mont, Chevalier Seigneur
& Baron de Blaignac ancien
Officier de la Marine.
Mre René de Brizay,Marquis
de Denouville
,
Sous-
Gouverneur des Enfans de
France, est mort âgée de 73
ans. Il estoit frere de Mr
l'Evesque de Comminges le
dernier mort.
MreJules Adrien, Comte
de Noailles, l'un des fils de
feu Monsieur le Maréchal
Duc de Noailles,est-mort à
Perpignan. Il avoit estédestiné
pour l'Eglise
,
mais sa
Famille voyant en luy toutes
les dispositions qui peuvent
promettre un excellent sujet
pour la Guerre, consentit
qu'il embrassâtla profession
des Armes. Il efl: mort à 20
ans Lieutenant General de
la Province d' Auvergne,&;.
Colonel du Regiment de
Cavalerie de Noailles.
Mre Nicolas de Blanpi.:.:.
gnon, qui estoit Curé, &:
Chefcier de S. Mederic depuis
40 ans,est mort le 2. 7.
Septembre âgé de 68. ans.
Il estoit Doyen de tous les
Curez de Paris, & Docteur
en Théologie de la Maison
de Navarre.
Mr l'Abbé Anselme qui
avoit esté nommé à cette
Cure, a remis sa nomination
au Collateur qui l'a
donné à Monsieur deVivant
Docteur de la Maison & SociccedeSorbonne,
& Chanoine
de Nostre- Dame,auquel
Monsieur le Cardinal
de Noailles a donné son agrément.
Il en prit possession
le 7. Octobre, & il a
donné son Canonicat à
Mr l'Abbé d'Antin.
; Le Chevalier Guillaume
Godolsin, cy-devant Grand
Tresorier d'Angleterre
,
mourut d'apoplexie le 7.
Septembre âgé de prés de
80 ans. Il estoit frere aisné
de Milord Godolsin,& beau
frere de Jean Churchill,
Mylord Duc de Marlborough.
Mrd'Albergothi,Prélat
du S. Siege, &Gouverneur
de Macerata pourSaSainteté,
est mort à sonGouvernement.
Ilestoit frere de Mr
d'Albergothi , Lieutenant
General, Chevalier des Ordres
du Roy.
Mre Pierre François Gorge
d'Antraigues, épousale
22. SeptembreDamoiselle
Louifc Madelaine Therese
de Brichanteau, fille de Mre
LouisFauste de Brichanteau,
Marquis de Nangis, & de
Marie Henriette d'Aloigny
Rochefort.
La nouvelleépouse est
foeurdeMr le Marquis & de
Mr le Chevalier deNangis.
Le nouvel époux sera presentement
appellé Comte de
Melllant,dunom d'uncTerre
qui est dans le Berry, sa
mere estoit de la Maison d'Etampes
Valancey
,
niéce de
feu Mr le Maréchal, Duc
de Luxembourg, &de Me
la Princesse deMeKelbourg;
& sa soeur a épousé Mr le
Marquis de Bethune
,
petit
fils de Mr le Duc deBethune.
Mr deSenneterre,aépousé
Mademoiselle d'Ortans,
niece de Mr de la Poëpe
Vertrieu, Evesque de Poitiers
, & qui estoit Chanoine
& Comte de S. Jean de
Lion. Elle cft aussi proche
parente de Madame la Du-.
chesse d'Angoulesme, belle
fille du Roy Charles IX.
l, Elle estretirée au Convent
des filles de sainte Elifabcth
du Marais.
MrePierre Delpech
,
Avocat
General de la Cour des
Aides, &frere de Mr Delpech,
Conseiller au Parlement,
épousa le 20.Octobre
Elisabeth le Févrede
Caumartinde S. Port, Dame
de Cailly, niece du Commandeur
de Caumartin.
Généraux de sa Majessé
, mourut le
1 5 Aoust.
Messire Robert Aubery,
Seigneur d'Andilly
,
qui avoit
esté requ Maistre des
Comptes en IG55. mourut
le
2. 3. Aoust. Il estoit hohoraire.
Mre Louis Anne Aubery,
Docteur de SorbonnePrieur
Delcampe, & de S Sauveur
de Lomine
, mourut le lendemain
,
il estoit de lamême
famille que le precedent
Dame Charlotte de Besançon
est morte dans ses
Terres prés de Verneuil,
âgée de 44. ans. Elle estoit
fille de Mre Charles de Besançon
,
Seigneur de Courcelles,
Baron de Bazoche,
Vicomte de Neuf-Chastel
&c. & de Jeanne de Vanboringar,
elle avoit épousé
Mre Gabriel de Laval la Faigne
,
Seigneur de Montigny,
&c. neveu de François
de Laval, mort Evêquc de
Quebec, de la branche aînée
de Lavai Bois-Dauphin,
Il ne rclk plus du nom
de Besançon que Mela Princesse
de Courtenay,fillede
MreBernard Besançon du
Plessis Besançon;Lieutenant
General des Armées du Roy
& Gouverneur d'Aussonne,
& Ambassadeur de S. M. à
Venise. Il estoit frere de Mre
Charles de Besançon, Seigneur
deCourcelles, Lieutenant
& Commissaire General
des Armées du Roy,
Intendant en Touraine & en
Champagne.
De luy sont sorties Dame
ElizabethJacqueline de
Besançon
,
& Dame Anne
Marguerite de Besançon qui
a épousé Mre Gabriel du
Mont, Chevalier Seigneur
& Baron de Blaignac ancien
Officier de la Marine.
Mre René de Brizay,Marquis
de Denouville
,
Sous-
Gouverneur des Enfans de
France, est mort âgée de 73
ans. Il estoit frere de Mr
l'Evesque de Comminges le
dernier mort.
MreJules Adrien, Comte
de Noailles, l'un des fils de
feu Monsieur le Maréchal
Duc de Noailles,est-mort à
Perpignan. Il avoit estédestiné
pour l'Eglise
,
mais sa
Famille voyant en luy toutes
les dispositions qui peuvent
promettre un excellent sujet
pour la Guerre, consentit
qu'il embrassâtla profession
des Armes. Il efl: mort à 20
ans Lieutenant General de
la Province d' Auvergne,&;.
Colonel du Regiment de
Cavalerie de Noailles.
Mre Nicolas de Blanpi.:.:.
gnon, qui estoit Curé, &:
Chefcier de S. Mederic depuis
40 ans,est mort le 2. 7.
Septembre âgé de 68. ans.
Il estoit Doyen de tous les
Curez de Paris, & Docteur
en Théologie de la Maison
de Navarre.
Mr l'Abbé Anselme qui
avoit esté nommé à cette
Cure, a remis sa nomination
au Collateur qui l'a
donné à Monsieur deVivant
Docteur de la Maison & SociccedeSorbonne,
& Chanoine
de Nostre- Dame,auquel
Monsieur le Cardinal
de Noailles a donné son agrément.
Il en prit possession
le 7. Octobre, & il a
donné son Canonicat à
Mr l'Abbé d'Antin.
; Le Chevalier Guillaume
Godolsin, cy-devant Grand
Tresorier d'Angleterre
,
mourut d'apoplexie le 7.
Septembre âgé de prés de
80 ans. Il estoit frere aisné
de Milord Godolsin,& beau
frere de Jean Churchill,
Mylord Duc de Marlborough.
Mrd'Albergothi,Prélat
du S. Siege, &Gouverneur
de Macerata pourSaSainteté,
est mort à sonGouvernement.
Ilestoit frere de Mr
d'Albergothi , Lieutenant
General, Chevalier des Ordres
du Roy.
Mre Pierre François Gorge
d'Antraigues, épousale
22. SeptembreDamoiselle
Louifc Madelaine Therese
de Brichanteau, fille de Mre
LouisFauste de Brichanteau,
Marquis de Nangis, & de
Marie Henriette d'Aloigny
Rochefort.
La nouvelleépouse est
foeurdeMr le Marquis & de
Mr le Chevalier deNangis.
Le nouvel époux sera presentement
appellé Comte de
Melllant,dunom d'uncTerre
qui est dans le Berry, sa
mere estoit de la Maison d'Etampes
Valancey
,
niéce de
feu Mr le Maréchal, Duc
de Luxembourg, &de Me
la Princesse deMeKelbourg;
& sa soeur a épousé Mr le
Marquis de Bethune
,
petit
fils de Mr le Duc deBethune.
Mr deSenneterre,aépousé
Mademoiselle d'Ortans,
niece de Mr de la Poëpe
Vertrieu, Evesque de Poitiers
, & qui estoit Chanoine
& Comte de S. Jean de
Lion. Elle cft aussi proche
parente de Madame la Du-.
chesse d'Angoulesme, belle
fille du Roy Charles IX.
l, Elle estretirée au Convent
des filles de sainte Elifabcth
du Marais.
MrePierre Delpech
,
Avocat
General de la Cour des
Aides, &frere de Mr Delpech,
Conseiller au Parlement,
épousa le 20.Octobre
Elisabeth le Févrede
Caumartinde S. Port, Dame
de Cailly, niece du Commandeur
de Caumartin.
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Résumé : Morts, Mariages, &c. [titre d'après la table]
Le texte relate plusieurs décès et mariages de personnalités notables. Le 15 août, un Fermier Général de Sa Majesté est décédé. Le 23 août, Messire Robert Aubery, Seigneur d'Andilly et ancien Maître des Comptes, est mort. Le lendemain, Mre Louis Anne Aubery, Docteur de Sorbonne et Prieur de Delcampe et de Saint-Sauveur de Lomine, est également décédé. Dame Charlotte de Besançon, âgée de 44 ans, est morte près de Verneuil. Elle était fille de Mre Charles de Besançon, Seigneur de Courcelles, et de Jeanne de Vanboringar, et avait épousé Mre Gabriel de Laval la Faigne, Seigneur de Montigny. La Princesse de Courtenay, fille de Mre Bernard Besançon du Plessis Besançon, est la seule survivante du nom de Besançon. Mre René de Brizay, Marquis de Denouville et Sous-Gouverneur des Enfants de France, est mort à 73 ans. Mre Jules Adrien, Comte de Noailles, fils du Maréchal Duc de Noailles, est décédé à 20 ans en tant que Lieutenant Général de la Province d'Auvergne et Colonel du Régiment de Cavalerie de Noailles. Mre Nicolas de Blampignon, Curé et Chefcier de Saint-Médéric depuis 40 ans, est mort à 68 ans. Le Chevalier Guillaume Godolsin, ancien Grand Trésorier d'Angleterre, est décédé d'apoplexie à près de 80 ans. Mrd'Albergothi, Prélat du Saint-Siège et Gouverneur de Macerata, est mort en fonction. Plusieurs mariages sont également mentionnés, notamment celui de Mre Pierre François Gorge d'Antraigues avec Damoiselle Louifc Madelaine Therese de Brichanteau, et celui de Mr de Senneterre avec Mademoiselle d'Ortans. Mre Pierre Delpech, Avocat Général de la Cour des Aides, a épousé Elisabeth le Févrede Caumartinde Saint-Port, Dame de Cailly.
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2177
p. 40-46
Siege de S. Venant. [titre d'après la table]
Début :
Saint Venant fut investi le 5. Septembre, & la tranchée [...]
Mots clefs :
Siège de Saint-Venant, Régiment de Bugey, Tranchée, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Siege de S. Venant. [titre d'après la table]
Saint Venant fut investi le
5.Septembre,& la tranchée
fut ouverte la nuit du 16.
au17. lesinnondations qui
en faisoient la plus grande
forceayant estésaignées, la
Garnisonfutobligée decapituler
le 29. au soir. Elle
sortit le 2. Octobre avec armes
&bagages, deux pieces
de canon, & toutes les autres
marques d'honneur, &
sur conduite à Arras. Cette
Garnison estoit au nombre
de deux mil hommes.
Les Ennemis ont eu à ce
Siege prés de mil hommes
tuez ou blessez.
Nous n'y avons, perdu aucun
Officier de consideration
que Mr le Comte de
Bcrenger du Gua, Colonel
du Regiment de Bugey, qui
fut tué le 24. Septembre. Il
avoit entrepris une sortie où
il ne fut suivi que d'une trentaine
de Grenadiers, la planche
sur laquelle tout son détachement
devoir passer s'étant
rompuë, ilne laissapas
de se jetter dans la tranchée
& de culbuter les Ennemis.
Il faisoitensuite sa retraite
avec toute la conduite & la
valeur possible ; lors qu'il
receu un coup dans la teste
dont il mourut.
Il servoit depuis sa plus
grande jeunesse,& il ne s'étoit
point pasle de Campagne
qu'il ne se fût distingué.
La derniere année il enleva
le poste considerable de la
Tuyle
,
dans la Val-d'Aost.
Il fit la même année cette
belle retraite à Constans,où
il arresta les Ennemis, &se
retiraavec les deux seulsBataillons
de son Regimenr.
Il estoit filsde Mr leComte
du Gua
,
Maréchal de
Camp, quia serviavecdistinction
depuis 1670 &pcn,
dant la derniere Guerre d'Italie
,
où il a esté estropié
d'un bras; & de Damoiselle
N de Symiane, soeur
de Mr le Marquis de Symiane,
Premier Gentilhomme
de la Chambre de S-- A. R.
Monsieur le Duc d'Orléans.
Tout le mondeconnoist
l'illustre Maison de Berenger
en Dauphiné, &la Genealogie
en a esté imprimée exactement
par feu Mr Chorier,
Historien decette Province.
Mr leComte duGuaavoit
trois fils, dont l'aîné est
enterré à Aire, le second à
S. Venant,&le Roy a donné
au troisieme le Regiment
de Bugey.
Mr le Marquis de Listenay,
Maréchal de Camp,
estant mort dans une sortie
faite à Aire le 24. Septembre,
le Roy a donné son Regiment
à son frere; sa Charge
dans la Gendarmerie à sa
fille pour la vendre, & sa
pension de sixmil livres à sa
Veuve.
Mr de Listenay estoitl'aïné
de l'illustre Maison de
Beauffremont
, au Comté
de Bourgogne.
Le Roy a donné à Mr de
Langez, Capitaine de Cavalerie,
un Guidon de Gendarmerie,
avec permission
de vendre sa Compagnie.
5.Septembre,& la tranchée
fut ouverte la nuit du 16.
au17. lesinnondations qui
en faisoient la plus grande
forceayant estésaignées, la
Garnisonfutobligée decapituler
le 29. au soir. Elle
sortit le 2. Octobre avec armes
&bagages, deux pieces
de canon, & toutes les autres
marques d'honneur, &
sur conduite à Arras. Cette
Garnison estoit au nombre
de deux mil hommes.
Les Ennemis ont eu à ce
Siege prés de mil hommes
tuez ou blessez.
Nous n'y avons, perdu aucun
Officier de consideration
que Mr le Comte de
Bcrenger du Gua, Colonel
du Regiment de Bugey, qui
fut tué le 24. Septembre. Il
avoit entrepris une sortie où
il ne fut suivi que d'une trentaine
de Grenadiers, la planche
sur laquelle tout son détachement
devoir passer s'étant
rompuë, ilne laissapas
de se jetter dans la tranchée
& de culbuter les Ennemis.
Il faisoitensuite sa retraite
avec toute la conduite & la
valeur possible ; lors qu'il
receu un coup dans la teste
dont il mourut.
Il servoit depuis sa plus
grande jeunesse,& il ne s'étoit
point pasle de Campagne
qu'il ne se fût distingué.
La derniere année il enleva
le poste considerable de la
Tuyle
,
dans la Val-d'Aost.
Il fit la même année cette
belle retraite à Constans,où
il arresta les Ennemis, &se
retiraavec les deux seulsBataillons
de son Regimenr.
Il estoit filsde Mr leComte
du Gua
,
Maréchal de
Camp, quia serviavecdistinction
depuis 1670 &pcn,
dant la derniere Guerre d'Italie
,
où il a esté estropié
d'un bras; & de Damoiselle
N de Symiane, soeur
de Mr le Marquis de Symiane,
Premier Gentilhomme
de la Chambre de S-- A. R.
Monsieur le Duc d'Orléans.
Tout le mondeconnoist
l'illustre Maison de Berenger
en Dauphiné, &la Genealogie
en a esté imprimée exactement
par feu Mr Chorier,
Historien decette Province.
Mr leComte duGuaavoit
trois fils, dont l'aîné est
enterré à Aire, le second à
S. Venant,&le Roy a donné
au troisieme le Regiment
de Bugey.
Mr le Marquis de Listenay,
Maréchal de Camp,
estant mort dans une sortie
faite à Aire le 24. Septembre,
le Roy a donné son Regiment
à son frere; sa Charge
dans la Gendarmerie à sa
fille pour la vendre, & sa
pension de sixmil livres à sa
Veuve.
Mr de Listenay estoitl'aïné
de l'illustre Maison de
Beauffremont
, au Comté
de Bourgogne.
Le Roy a donné à Mr de
Langez, Capitaine de Cavalerie,
un Guidon de Gendarmerie,
avec permission
de vendre sa Compagnie.
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Résumé : Siege de S. Venant. [titre d'après la table]
Le siège de Saint Venant débuta le 5 septembre 1793. La tranchée fut ouverte la nuit du 16 au 17 septembre. Malgré les inondations, la garnison dut capituler le 29 septembre. Elle sortit le 2 octobre avec armes et bagages, deux pièces de canon et toutes les marques d'honneur, et fut conduite à Arras. La garnison comptait deux mille hommes. Les ennemis subirent près de mille hommes tués ou blessés. Parmi les pertes notables, le Comte de Berenger du Gua, Colonel du Régiment de Bugey, fut tué le 24 septembre lors d'une sortie. Il avait entrepris cette sortie avec une trentaine de grenadiers et fut mortellement blessé en se retirant. Il servait depuis sa jeunesse et s'était distingué dans plusieurs campagnes. Le Marquis de Listenay, Maréchal de Camp, mourut également le 24 septembre lors d'une sortie à Aire. Le Roi attribua son régiment à son frère, sa charge dans la gendarmerie à sa fille pour la vendre, et sa pension de six mille livres à sa veuve. Le Roi accorda également un guidon de gendarmerie à Mr de Langez, Capitaine de Cavalerie, avec permission de vendre sa compagnie.
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2178
p. 47-55
APOLLON ET L'AMOUR. Par Mr ROY. DIALOGUE.
Début :
Si matin au Parnasse, Amour, qu'y viens-tu faire ? [...]
Mots clefs :
Amour, Apollon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : APOLLON ET L'AMOUR. Par Mr ROY. DIALOGUE.
APOLLON
ET
L'AMOUR,
Par M' ROY.
DIALOGUE.
APOLLON.
Si matin au Parnasse, Amour
, qu'y vienstufaire?
L'AMOUR.
J'y vienscuëillirun Boti.-
quet pour Cloris
APOLLON.
UnBouquetpourCloris!
ehj'enfais mon affaire
Va va, retourne vers
Cypris,
Les fleurs entre mes
mains deviennentimmortelles,
Dans les tiennes,Amour,
qu'ont-elles à
durer?
Seuljesçayfaçonner les
Guirlandes nouvelles
Dont les Heros ont droit
de separer,
Efi-ce
Est-ce à d'autres qu'à
moy de couronner les
Bellesl
L'AMOUR.
Ma Mere ne vapoints
parer de vosfleurs,
MJeserseClorriseco.mme ma
APOLLON.
Si Venus connoist mal le
prix de mesfaveurs
Clorisfaitmieux, Cloris àl'Amour meprefere.
L'AMOUR.
EptlCaloirirseme.ddooiittIl"'aarrtt*ddee
APOLLON.
Atoy! Quoy donc, l'air
gracieux,Lesourireplein ddeeffiînneefjffee,1?
Lebaâinageingénieux
5 Art où Cloris ejïfi maitresse.
Tout cela ne vient pas
du plusbrillant dis
Dieux?
Quel autre, s'il vous
plaist, auroit mis dans
fisyeux
Cette prompte vertu de
guerir la tristesse ?
Maistu l'entenschanter,
parle de bonnefoy,
Enadmirant les sons
cette aimablecadence,
Seroit-cepas luyfaire offense
Que de croirequ'elle eût
d'autre Maistre que
moy?
Songe à l'Hiverpassé,
qu'un moment te rapelle
Le Bal avec tousses ap-
PtU,
Cloris dansoit,sa danse
teplut-elle?
Je luy montray les pre- mierspas.
Enfin cejlmoyfeulquelle
aime.
Veux-tu la voir dans un
Festin
Je lU) mets le verre en
main,
Bacchus en convient luymême.
•
L'AMOUR.
C'est donc de messuccés
quetu tefais honneur?
Tu parles de sa voix &
tu m'en dis merveille,
Maisjy donne un charmevainqueur,
Par toy les Chants neflattent
quel'oreille
Et , c'est par moy qu'ils
1-vontaucoeur.
Quefais-tu dansun Bah
tuprepares les Festes,
Moy j'y regne>fy jÙis
Clorissansla quitter,
Je luy sers chaque jour 4"
faire des Conquestes, Et tu n'és bon qu'à les
chanter.
Les repassont grossiers
avec le Dieu des Treilles,
Ilssontserieux avectoy,
Cloris à tespropos sen*
dormiroitsans moy Et renvoyroit bien des
Bouteilles.
APOLLON.
J'en ay trop dit, tu 'VtUX
mepiquerà ton tour,
Faisonsmieux, souffre
unyartage*)
Mêle ton nom au mien,
faisons-luy nostre cour,
Qu'elle reçoivethomma.
ge,
D'Apollon & de
mour.
ET
L'AMOUR,
Par M' ROY.
DIALOGUE.
APOLLON.
Si matin au Parnasse, Amour
, qu'y vienstufaire?
L'AMOUR.
J'y vienscuëillirun Boti.-
quet pour Cloris
APOLLON.
UnBouquetpourCloris!
ehj'enfais mon affaire
Va va, retourne vers
Cypris,
Les fleurs entre mes
mains deviennentimmortelles,
Dans les tiennes,Amour,
qu'ont-elles à
durer?
Seuljesçayfaçonner les
Guirlandes nouvelles
Dont les Heros ont droit
de separer,
Efi-ce
Est-ce à d'autres qu'à
moy de couronner les
Bellesl
L'AMOUR.
Ma Mere ne vapoints
parer de vosfleurs,
MJeserseClorriseco.mme ma
APOLLON.
Si Venus connoist mal le
prix de mesfaveurs
Clorisfaitmieux, Cloris àl'Amour meprefere.
L'AMOUR.
EptlCaloirirseme.ddooiittIl"'aarrtt*ddee
APOLLON.
Atoy! Quoy donc, l'air
gracieux,Lesourireplein ddeeffiînneefjffee,1?
Lebaâinageingénieux
5 Art où Cloris ejïfi maitresse.
Tout cela ne vient pas
du plusbrillant dis
Dieux?
Quel autre, s'il vous
plaist, auroit mis dans
fisyeux
Cette prompte vertu de
guerir la tristesse ?
Maistu l'entenschanter,
parle de bonnefoy,
Enadmirant les sons
cette aimablecadence,
Seroit-cepas luyfaire offense
Que de croirequ'elle eût
d'autre Maistre que
moy?
Songe à l'Hiverpassé,
qu'un moment te rapelle
Le Bal avec tousses ap-
PtU,
Cloris dansoit,sa danse
teplut-elle?
Je luy montray les pre- mierspas.
Enfin cejlmoyfeulquelle
aime.
Veux-tu la voir dans un
Festin
Je lU) mets le verre en
main,
Bacchus en convient luymême.
•
L'AMOUR.
C'est donc de messuccés
quetu tefais honneur?
Tu parles de sa voix &
tu m'en dis merveille,
Maisjy donne un charmevainqueur,
Par toy les Chants neflattent
quel'oreille
Et , c'est par moy qu'ils
1-vontaucoeur.
Quefais-tu dansun Bah
tuprepares les Festes,
Moy j'y regne>fy jÙis
Clorissansla quitter,
Je luy sers chaque jour 4"
faire des Conquestes, Et tu n'és bon qu'à les
chanter.
Les repassont grossiers
avec le Dieu des Treilles,
Ilssontserieux avectoy,
Cloris à tespropos sen*
dormiroitsans moy Et renvoyroit bien des
Bouteilles.
APOLLON.
J'en ay trop dit, tu 'VtUX
mepiquerà ton tour,
Faisonsmieux, souffre
unyartage*)
Mêle ton nom au mien,
faisons-luy nostre cour,
Qu'elle reçoivethomma.
ge,
D'Apollon & de
mour.
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Résumé : APOLLON ET L'AMOUR. Par Mr ROY. DIALOGUE.
Le texte relate un dialogue entre Apollon et l'Amour sur le mont Parnasse. Apollon, étonné de voir l'Amour, apprend que ce dernier cueille des fleurs pour Cloris. Apollon affirme que les fleurs deviennent immortelles entre ses mains et qu'il est le seul à pouvoir créer des guirlandes dignes des héros et à couronner les belles. L'Amour rétorque que sa mère, Vénus, et Cloris préfèrent ses dons. Apollon revendique divers talents de Cloris, tels que sa grâce, son sourire et ses danses, qu'il attribue à son influence. L'Amour conteste ces prétentions, affirmant que ses chants et sa présence sont essentiels pour toucher le cœur de Cloris et rendre les festins agréables. Reconnaissant la pertinence des arguments de l'Amour, Apollon propose de faire ensemble leur cour à Cloris, en mêlant leurs noms et leurs hommages.
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2179
p. 55-56
RÉPONSE de Cloris aux quatre derniers Vers du Bouquet.
Début :
Je reçois d'Apollon le Bouquet & l'hommage, [...]
Mots clefs :
Bouquet, Apollon, Amour
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texteReconnaissance textuelle : RÉPONSE de Cloris aux quatre derniers Vers du Bouquet.
REPONSE
de Cloris aux quatrederniers
Vers du Bouquet,
Je reçoisd'Apollon le
Bouquet & l'hommage,
AIais qu'Amour porte
ailleurslesien;
Un present d'Apollon à
quelques Vers m'engage;
Les voila bien-tostfaits;
ils ne me coûtent rien,
Maisl'Amour voudroit
davantage.
C'ejl unTyran, je le
sias bien.-
de Cloris aux quatrederniers
Vers du Bouquet,
Je reçoisd'Apollon le
Bouquet & l'hommage,
AIais qu'Amour porte
ailleurslesien;
Un present d'Apollon à
quelques Vers m'engage;
Les voila bien-tostfaits;
ils ne me coûtent rien,
Maisl'Amour voudroit
davantage.
C'ejl unTyran, je le
sias bien.-
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2180
p. 57-66
CONSEIL qu'on me donne dans une des Lettre Critiques qui ont couru sur mon Mercure.
Début :
Je conseille à l'Auteur de se défaire au plutost d'un [...]
Mots clefs :
Critiques, Sérieux, Style, Plaire, Plaisanterie, Réjouir
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texteReconnaissance textuelle : CONSEIL qu'on me donne dans une des Lettre Critiques qui ont couru sur mon Mercure.
CONSEIL
Qu'on me donne dans
une des Lettre Critiques
qui ont couru
sur mon Mercure.
Je conseille ÀPAutsurde
se défaire auplutost d'un
certain air de gayeté &
de plaisanterie dont son
stile est injecre,Il a réjouy
d'abord;maisacoupseur
il déplaira dans la suite:
le Publicse lasse bien-tost
deplaisanterie, &c. 4
Cette critique est tressensée
, car on se lassede
tout.Ainsi dés que je m'apercevray
qu'on se lasse
ra de mon stile, j'en changeray
promptement ; &
au lieu que je ne suis sericux
que dans les endroits
où il le faut estre,
je le seray par tout; je
prendray un stilesi serieusement
uniforme qu'il
m'ennuyra moy-même,
& j'en seray bien fâché.
Plût auCiel que je fusse
toujours en humeur de
me réjouïr , car il faut être
réjouy le premier pour
pouvoir réjouïr les autres.
Ouy,je fouhaiterois pouvoir
joindre à mon stile
celuy des Lettres Provinciales,
de Rablais, de Moliere.
En un mot je souhaite
de réjoüir tout le
monde,excepté ceux qui
font malignement chagrins
de voir que lesautres
se réjoüissent..
Lapluspart de ces critiques
atrabilaires ne ju.
gent de lasolidité d'un
ouvragequepar le degrq
de serieux qu'ils y trouvent,
désqu'une maxime
solide est plaisament
travestie
,
ils la méconnoissent,
mais qu'unemaxime
petite ou fausse se
presente pour ainsi dire
en habitserieux,ils la respectent.
Tout serieux
leur paroistgrand; tout
badinage leur paroist petit
: ils n'y sçavent autre
chose.Cen'est point à ces
Messieurs là que je veux
plaire
, un Livretelqu'ils
le veulent ne plairoitqu'a
eux seuls,,&jeveux plaire
à la meilleure partie,
ne pouvant plaire à tout
le monde.
Ces Critiques austeres
veulent être plus fages
que la Nature qui atache
presque toujours un goût
agreable aux nourritures
les plus solides
qu'elles produit pour les
hommes. Je veux nourrir
les esprits le plus agreablementque
jepourray.
Le serieux instruit,
j'en conviens; mais le
badinage peut instruire
réjouir: je le prefere,
& je ne prétens pas
mesme m'abstenirabsolument
de cette espece
de plaisanterie qui ne fait
queréjouïr sans instruire;
n'est-ce donc rien
que de réjouir-
Ceux qui tâchent de
suspendre par leurgayété.
les ennuis &les chagrins
dont l'esprit humain est
accablé
.> ne sont
-
ils pas
plus utiles à la societé
que ces Pleureurs de prosession
qui vous entretiennent
dans latristesse,
en vous representant vos
maux encore plus grands
qu'ils ne sont?
Examinons sérieusement
combien il est utile
de répandre la joye dans
le Public; voyez ce qu'en
'm
adit là- dessus feu Mrde
Pelisson
,
l'un des plus
beaux esprits de nostre
siecle.
Les plus grands Législateurs
en fondant des Républiques,
onteu pour but general que
les Citoyenspussent 'vivre
ensemblevertueusement, paisiblement,
c- agreablement.
Ces trois choses font donc
necessaires
, & tout ce qui
contribuë à la derniere sans
nuire aux deux autres ,
bien
loin de s'écarter de l'utilitépublique,
yvaquelquefoisparle
chemin le plusdroite&leplus
court. Par Qtemple les écrits
d'un célébréJurisconsultesont
utiles, qui le peut nier? Ils
instruisentl'Avocat pour bien
deffendre sa cause ; l'Avocat
bien instruit fait que le Juge
prononce justement; LeJuge en
rendantjustice met lesJCitoyent
en repos. Mais on voit fouirent
que les différentes mains
de tant de diversArtisans détournent
l'Art de son intention
naturelle
, & il en aryvt
comme de ces Machines belles
&bien inventéesenapparence,
qui pour estre composées de frofi
depieces, dontquelqu'unevient
toûjoursàmanquer, s'arrêtent à
toute heure,&renversent quelquefois
ce qu'elles devoientporterAu
contraire ces autres écrits
qu'on traite communement de
Bagatelles, quand ils ne serviroientpas
à reglerlesmoeurs,
ou àéclairer l'esprit, comme ils
le peuvent , comme ils le doivent,
comme ilsfontd'ordinaire
directement ou indirectement;
pour le moinssans avoir besoin
qued'euxmêmes, ils plaisent,
ils divertissent, ilssement&ils
répandentpar tout lajoye, qui
est aprés la vertu leplusgrand
de tous les tiens,
Qu'on me donne dans
une des Lettre Critiques
qui ont couru
sur mon Mercure.
Je conseille ÀPAutsurde
se défaire auplutost d'un
certain air de gayeté &
de plaisanterie dont son
stile est injecre,Il a réjouy
d'abord;maisacoupseur
il déplaira dans la suite:
le Publicse lasse bien-tost
deplaisanterie, &c. 4
Cette critique est tressensée
, car on se lassede
tout.Ainsi dés que je m'apercevray
qu'on se lasse
ra de mon stile, j'en changeray
promptement ; &
au lieu que je ne suis sericux
que dans les endroits
où il le faut estre,
je le seray par tout; je
prendray un stilesi serieusement
uniforme qu'il
m'ennuyra moy-même,
& j'en seray bien fâché.
Plût auCiel que je fusse
toujours en humeur de
me réjouïr , car il faut être
réjouy le premier pour
pouvoir réjouïr les autres.
Ouy,je fouhaiterois pouvoir
joindre à mon stile
celuy des Lettres Provinciales,
de Rablais, de Moliere.
En un mot je souhaite
de réjoüir tout le
monde,excepté ceux qui
font malignement chagrins
de voir que lesautres
se réjoüissent..
Lapluspart de ces critiques
atrabilaires ne ju.
gent de lasolidité d'un
ouvragequepar le degrq
de serieux qu'ils y trouvent,
désqu'une maxime
solide est plaisament
travestie
,
ils la méconnoissent,
mais qu'unemaxime
petite ou fausse se
presente pour ainsi dire
en habitserieux,ils la respectent.
Tout serieux
leur paroistgrand; tout
badinage leur paroist petit
: ils n'y sçavent autre
chose.Cen'est point à ces
Messieurs là que je veux
plaire
, un Livretelqu'ils
le veulent ne plairoitqu'a
eux seuls,,&jeveux plaire
à la meilleure partie,
ne pouvant plaire à tout
le monde.
Ces Critiques austeres
veulent être plus fages
que la Nature qui atache
presque toujours un goût
agreable aux nourritures
les plus solides
qu'elles produit pour les
hommes. Je veux nourrir
les esprits le plus agreablementque
jepourray.
Le serieux instruit,
j'en conviens; mais le
badinage peut instruire
réjouir: je le prefere,
& je ne prétens pas
mesme m'abstenirabsolument
de cette espece
de plaisanterie qui ne fait
queréjouïr sans instruire;
n'est-ce donc rien
que de réjouir-
Ceux qui tâchent de
suspendre par leurgayété.
les ennuis &les chagrins
dont l'esprit humain est
accablé
.> ne sont
-
ils pas
plus utiles à la societé
que ces Pleureurs de prosession
qui vous entretiennent
dans latristesse,
en vous representant vos
maux encore plus grands
qu'ils ne sont?
Examinons sérieusement
combien il est utile
de répandre la joye dans
le Public; voyez ce qu'en
'm
adit là- dessus feu Mrde
Pelisson
,
l'un des plus
beaux esprits de nostre
siecle.
Les plus grands Législateurs
en fondant des Républiques,
onteu pour but general que
les Citoyenspussent 'vivre
ensemblevertueusement, paisiblement,
c- agreablement.
Ces trois choses font donc
necessaires
, & tout ce qui
contribuë à la derniere sans
nuire aux deux autres ,
bien
loin de s'écarter de l'utilitépublique,
yvaquelquefoisparle
chemin le plusdroite&leplus
court. Par Qtemple les écrits
d'un célébréJurisconsultesont
utiles, qui le peut nier? Ils
instruisentl'Avocat pour bien
deffendre sa cause ; l'Avocat
bien instruit fait que le Juge
prononce justement; LeJuge en
rendantjustice met lesJCitoyent
en repos. Mais on voit fouirent
que les différentes mains
de tant de diversArtisans détournent
l'Art de son intention
naturelle
, & il en aryvt
comme de ces Machines belles
&bien inventéesenapparence,
qui pour estre composées de frofi
depieces, dontquelqu'unevient
toûjoursàmanquer, s'arrêtent à
toute heure,&renversent quelquefois
ce qu'elles devoientporterAu
contraire ces autres écrits
qu'on traite communement de
Bagatelles, quand ils ne serviroientpas
à reglerlesmoeurs,
ou àéclairer l'esprit, comme ils
le peuvent , comme ils le doivent,
comme ilsfontd'ordinaire
directement ou indirectement;
pour le moinssans avoir besoin
qued'euxmêmes, ils plaisent,
ils divertissent, ilssement&ils
répandentpar tout lajoye, qui
est aprés la vertu leplusgrand
de tous les tiens,
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Résumé : CONSEIL qu'on me donne dans une des Lettre Critiques qui ont couru sur mon Mercure.
L'auteur réfléchit sur le style d'écriture et la critique littéraire après avoir reçu une critique lui suggérant de renoncer à son ton gai et plaisantin. Il reconnaît la pertinence de cette critique et est prêt à adapter son style s'il observe une lassitude chez ses lecteurs. Il aspire à un style sérieux et uniforme, bien qu'il regrette de ne pas pouvoir toujours se réjouir et réjouir les autres. Il admire les styles des 'Lettres Provinciales', de Rabelais et de Molière, et souhaite réjouir tout le monde sauf ceux qui se réjouissent malicieusement du chagrin des autres. L'auteur critique les lecteurs austères qui jugent la solidité d'un ouvrage par son sérieux et méconnaissent les maximes solides travesties plaisamment. Il souhaite plaire à la 'meilleure partie' du public, pas seulement aux critiques austères. Il compare son désir de nourrir les esprits agréablement à la nature qui attache un goût agréable aux nourritures solides. Il préfère le badinage qui peut instruire et réjouir, estimant que ceux qui suspendent les ennuis par leur gaieté sont plus utiles à la société que ceux qui entretiennent la tristesse. L'auteur cite feu Monsieur de Pelisson pour souligner l'utilité de répandre la joie dans le public. Il rappelle que les grands législateurs visent à ce que les citoyens vivent vertueusement, paisiblement et agréablement. Il compare les écrits sérieux, comme ceux des jurisconsultes, aux écrits plaisants, qui peuvent directement ou indirectement plaire, divertir et répandre la joie, considérée après la vertu comme le plus grand des biens.
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2181
p. 67-72
CHAPITRE où je voudrois bien réjoüir.
Début :
Ce seroit un tresor qu'un Chapitre comique qui suspendroit [...]
Mots clefs :
Comique, Jeux de mots, Chapitre, Bas comique, Quinquina
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHAPITRE où je voudrois bien réjoüir.
CHAPITRE
','
oùje voudrois bien P'
1:' réjoüir.
Ce feroit un tresor qu'-
un.Chapirre comique
qui suspendroit à coup
seur le chagrin, comme
le Quinquina suspend la
fièvre. Je vous composeray
pour le mois prochain
une prisede ce Quinquina
pour les chagrins;mais
afin qu'il puisse faire effet
sur tous les temperamens,
il faut faire entrer dans
cette composition toutes
fortes de drogues. Il y entrera
des boufonneries,
des équivoques; des jeux
de mots ; & peut-être du
bas Comique ; du Burlesque
; des Trivelinades;
des Arlequinades.
Il faut de tout cela quelques-
fois pour épanoüir
la Rate, Se le bon comique
ne fait rire que l'efprit.
Le premier Chapitre
de bas comique que je
vous donneray fera peutestre
extrait des plus ferieux
Auteurs Grecs &
Latins; on m'en a promis
bon nombre de traits
& j'enay déjà quelques.
uns,
Ceux d'entre ces Auteurs
anciens quiontdeliberé
des jeux de mots
dans leurs ouvrages, ne
dédaignoient pas apparemment
d'enrire.
Socrate rioit quelquefoisdes
plaisantes injures
que sa femme vomissoit
contre luy, & j'ay connu
un Socrate moderne, qui
par maniere de recreation
estimoit sa femme
jusqu'à l'irriter, parce
qu'elle avoit la colerecomique,
comme certains
yvrognes ont le coeur
gay.
Aprés avoir fait l'Apalogie
du bas comique, je
devrois vous en donner
icy tout du meilleur ;
mais jen'ay rien à present
dans ce genre-là, si ce
n'est une Lettre de jeux
de mots que je n'eusse jamais
osé placer dans un
Livre aussi grave qu'on
prétend que doit estre le
Mercure Galant; mais
je puis tout mettre dans
ce Chapitre-cy., car il est
privilegié: j'y proteste
contre la Critique.
11) Pour autoriser le stile
de la Lettre qui fuit,citons
icy un jeu deiiiotî,
Grec traduit d'un Au-
,
teur grave. Voicy la tra- j
duction dans ces quatre
Vers.
L'Escamoteur Doc/es"
un jourjetta la vûe
SuruneCouped'orqu'avoitLisimacus,
Aujfl-tojl que Docles
l'eutvue,
Lisimacus ne la vitplus..
','
oùje voudrois bien P'
1:' réjoüir.
Ce feroit un tresor qu'-
un.Chapirre comique
qui suspendroit à coup
seur le chagrin, comme
le Quinquina suspend la
fièvre. Je vous composeray
pour le mois prochain
une prisede ce Quinquina
pour les chagrins;mais
afin qu'il puisse faire effet
sur tous les temperamens,
il faut faire entrer dans
cette composition toutes
fortes de drogues. Il y entrera
des boufonneries,
des équivoques; des jeux
de mots ; & peut-être du
bas Comique ; du Burlesque
; des Trivelinades;
des Arlequinades.
Il faut de tout cela quelques-
fois pour épanoüir
la Rate, Se le bon comique
ne fait rire que l'efprit.
Le premier Chapitre
de bas comique que je
vous donneray fera peutestre
extrait des plus ferieux
Auteurs Grecs &
Latins; on m'en a promis
bon nombre de traits
& j'enay déjà quelques.
uns,
Ceux d'entre ces Auteurs
anciens quiontdeliberé
des jeux de mots
dans leurs ouvrages, ne
dédaignoient pas apparemment
d'enrire.
Socrate rioit quelquefoisdes
plaisantes injures
que sa femme vomissoit
contre luy, & j'ay connu
un Socrate moderne, qui
par maniere de recreation
estimoit sa femme
jusqu'à l'irriter, parce
qu'elle avoit la colerecomique,
comme certains
yvrognes ont le coeur
gay.
Aprés avoir fait l'Apalogie
du bas comique, je
devrois vous en donner
icy tout du meilleur ;
mais jen'ay rien à present
dans ce genre-là, si ce
n'est une Lettre de jeux
de mots que je n'eusse jamais
osé placer dans un
Livre aussi grave qu'on
prétend que doit estre le
Mercure Galant; mais
je puis tout mettre dans
ce Chapitre-cy., car il est
privilegié: j'y proteste
contre la Critique.
11) Pour autoriser le stile
de la Lettre qui fuit,citons
icy un jeu deiiiotî,
Grec traduit d'un Au-
,
teur grave. Voicy la tra- j
duction dans ces quatre
Vers.
L'Escamoteur Doc/es"
un jourjetta la vûe
SuruneCouped'orqu'avoitLisimacus,
Aujfl-tojl que Docles
l'eutvue,
Lisimacus ne la vitplus..
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Résumé : CHAPITRE où je voudrois bien réjoüir.
Le texte traite de la création d'un chapitre comique visant à apaiser le chagrin, similaire à l'effet du quinquina sur la fièvre. L'auteur prévoit d'y inclure diverses formes de comique, telles que des bouffonneries, des équivoques, des jeux de mots, du bas comique, du burlesque, des trivelinades et des arlequinades, afin de toucher tous les tempéraments. Le premier chapitre pourrait puiser des traits humoristiques chez les auteurs grecs et latins, qui utilisaient fréquemment des jeux de mots. Par exemple, Socrate riait des injures de sa femme, et un 'Socrate moderne' trouvait du divertissement à irriter sa femme colérique. L'auteur possède une lettre contenant des jeux de mots qu'il pourrait inclure, bien qu'il n'ait pas d'exemple de bas comique à offrir actuellement. Il cite un jeu de mots grec traduit pour justifier le style de cette lettre.
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2182
p. [73]-76
LETTRE CRITIQUE d'un Maistre de Paulme, sur mon premier Mercure.
Début :
MONSIEUR, Vous avez assez bien peloté en attendant partie ; mais [...]
Mots clefs :
Balle, Jeu de paume, Main
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE CRITIQUE d'un Maistre de Paulme, sur mon premier Mercure.
LETTRE CRITIQUE
d'un MaitredePaulme
sur , monpremierMercure.
MONSIEUR,
Vous avez assez bien peloté
en attendant partie;
mais on dit que vostreJeu
est trop vif, & qu'au lieu
d'atendre la Balle au bond,
vous prenez tout de Volée.
En effet, avec vous la Balle
ne tombe pas à terre. Les
bons Critiques vous promenent
de coin en coin: ne
relevez point leurs coups.: *
remarquez les chasses &
vous les gagnerez en jouant
bien. A l'égard despetits
Joüeurs qui font fâchez de
vous voir la Balle à la main,
forcez au dedans; ils craignent
laBalle:ilsbaisseront
la tesse & perdront quinze.
Il y en a d'autres, qui faute
desçavoirjuger la Balle,
prennent vos coups coupez
entrebond & volée,&leurs
raisonnements se perdent
dans les filets. Défiez-vous
de cctix qui vousferventsur
.J
les deux toits; ils feignent
leur jeu en flattant le coup :
mais ils vous attaqueront
par. bricole, & prendront le
défaut, car vous ne pouvez
pas être par tout. On dit
que quelques enfants de la
Balle prennent l'avantage
sur vous quand il y a faute;
mais attendez qu'ils ayent la
Raquette à la main, ils
mettront dessous, & vous
ferez à deux de Jeu, quoy
qu'ils ayent pris leur Bisque.
Enfin Monsieur, si l'on
vous chicane trop, faites
demander fous. la Gallerie
à, ceux qui ont bien vû le
coup,ils jugeront tous que
vostre Mercure a porté, &
que vous avez gagné une
chasse au premier; mais
tirez droit au second si vous
voulez gagner la partie.
Nous mettrons tous argent
fous corde, & le public
payera les frais.
d'un MaitredePaulme
sur , monpremierMercure.
MONSIEUR,
Vous avez assez bien peloté
en attendant partie;
mais on dit que vostreJeu
est trop vif, & qu'au lieu
d'atendre la Balle au bond,
vous prenez tout de Volée.
En effet, avec vous la Balle
ne tombe pas à terre. Les
bons Critiques vous promenent
de coin en coin: ne
relevez point leurs coups.: *
remarquez les chasses &
vous les gagnerez en jouant
bien. A l'égard despetits
Joüeurs qui font fâchez de
vous voir la Balle à la main,
forcez au dedans; ils craignent
laBalle:ilsbaisseront
la tesse & perdront quinze.
Il y en a d'autres, qui faute
desçavoirjuger la Balle,
prennent vos coups coupez
entrebond & volée,&leurs
raisonnements se perdent
dans les filets. Défiez-vous
de cctix qui vousferventsur
.J
les deux toits; ils feignent
leur jeu en flattant le coup :
mais ils vous attaqueront
par. bricole, & prendront le
défaut, car vous ne pouvez
pas être par tout. On dit
que quelques enfants de la
Balle prennent l'avantage
sur vous quand il y a faute;
mais attendez qu'ils ayent la
Raquette à la main, ils
mettront dessous, & vous
ferez à deux de Jeu, quoy
qu'ils ayent pris leur Bisque.
Enfin Monsieur, si l'on
vous chicane trop, faites
demander fous. la Gallerie
à, ceux qui ont bien vû le
coup,ils jugeront tous que
vostre Mercure a porté, &
que vous avez gagné une
chasse au premier; mais
tirez droit au second si vous
voulez gagner la partie.
Nous mettrons tous argent
fous corde, & le public
payera les frais.
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Résumé : LETTRE CRITIQUE d'un Maistre de Paulme, sur mon premier Mercure.
Dans une lettre critique, un maître de Paulme compare la pratique du jeu de paume à la critique littéraire et offre des conseils stratégiques à un joueur. L'auteur loue le jeu vif et direct du destinataire, qui ne laisse pas la balle tomber à terre. Il recommande de ne pas relever les coups des bons critiques mais de bien observer les chasses pour les gagner. Contre les petits joueurs, il suggère de forcer au dedan pour les intimider. Certains adversaires, incapables de juger correctement la balle, perdent leurs raisonnements dans les filets. L'auteur met en garde contre ceux qui feignent leur jeu en flattant le coup, car ils peuvent attaquer par surprise. Il note également que certains enfants de la balle profitent des fautes pour prendre l'avantage, mais conseille d'attendre qu'ils aient la raquette à la main pour égaliser le jeu. Enfin, si les critiques sont trop sévères, il recommande de demander l'avis de ceux qui ont bien vu le coup, assurant que le public reconnaîtra la justesse du jeu et paiera les frais.
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2183
p. 77-80
SIÈGE D'AIRE.
Début :
Aire fut investi le cinquiéme Septembre, & la tranchée fut [...]
Mots clefs :
Siège d'Aire-sur-la-Lys, Armée
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texteReconnaissance textuelle : SIÈGE D'AIRE.
SIEGE &J1RE:
Aire fut investi le cinquième
Septembre
,
& la
tranchéefut ouverte la nuit
du 12.au 13.
Mr le Maréchal de Villars
fit avancer l'Armée prés
de Hesdin, la gauche à Auchy
sur le Ternois, la droite
à Valiere, le Centre à
Eftruval ayant la Canche
derriere; le24. il partit pour
aller aux eaux, & Mr le Maréchal
d'Harcour arriva le
xj. pour commander 1Armée
en sa place.
Le 19. au matin les Ennemis
commencerent de tirer
avec 33. piécesdecanon.
à l'ataque gauche, &avec
44.à lataque droite.
Lanuit du 20.au21. ils
avancerent jusqu'auFossé de
la Redoute de la Laquete ,
mais ils furent obligez d'abandonner
leur tranchée
,;
parce que les Assiegez ayant
fait une ouverture à laDigue
laremplirent d'eau.
Le lendemain ils travailler
rent à la Baigner pour faire
écouler les eaux.
Le 22. ils avancerent
jusqu'à laRedoute qu'ils emporterent
après avoir perdu
trois cent hommes.
Le lendemain les Affiegez
firent une sortie pour
la reprendre; mais ils furent
repoussez après un rude
combat ; voicy ce qu'en a
mandé un Officier de l'Armée
Ennemie.
Mr d'Audencourt, Cadet,
de Mr le Comte de la Motte
Colonel de Loraine
, ayant de.
mandé 200. Grenadiers pour
reprendre la Redoutéque nous
avions enlevée,ilnousestvenu
ataquer. Ily aeu une
grande tuerie de part. d'au.'
tre;il a eu la cuisse cassée.
Noustravaillons à present
à nous rendre Maistres du
Chaussoir
,
qui est encore un
ouvrage avance , après cjuoy
nous travaillerons à saigner
l'innondation ; nous esperons
estre les Maistres de la Place
à la Toussaints.
Aire fut investi le cinquième
Septembre
,
& la
tranchéefut ouverte la nuit
du 12.au 13.
Mr le Maréchal de Villars
fit avancer l'Armée prés
de Hesdin, la gauche à Auchy
sur le Ternois, la droite
à Valiere, le Centre à
Eftruval ayant la Canche
derriere; le24. il partit pour
aller aux eaux, & Mr le Maréchal
d'Harcour arriva le
xj. pour commander 1Armée
en sa place.
Le 19. au matin les Ennemis
commencerent de tirer
avec 33. piécesdecanon.
à l'ataque gauche, &avec
44.à lataque droite.
Lanuit du 20.au21. ils
avancerent jusqu'auFossé de
la Redoute de la Laquete ,
mais ils furent obligez d'abandonner
leur tranchée
,;
parce que les Assiegez ayant
fait une ouverture à laDigue
laremplirent d'eau.
Le lendemain ils travailler
rent à la Baigner pour faire
écouler les eaux.
Le 22. ils avancerent
jusqu'à laRedoute qu'ils emporterent
après avoir perdu
trois cent hommes.
Le lendemain les Affiegez
firent une sortie pour
la reprendre; mais ils furent
repoussez après un rude
combat ; voicy ce qu'en a
mandé un Officier de l'Armée
Ennemie.
Mr d'Audencourt, Cadet,
de Mr le Comte de la Motte
Colonel de Loraine
, ayant de.
mandé 200. Grenadiers pour
reprendre la Redoutéque nous
avions enlevée,ilnousestvenu
ataquer. Ily aeu une
grande tuerie de part. d'au.'
tre;il a eu la cuisse cassée.
Noustravaillons à present
à nous rendre Maistres du
Chaussoir
,
qui est encore un
ouvrage avance , après cjuoy
nous travaillerons à saigner
l'innondation ; nous esperons
estre les Maistres de la Place
à la Toussaints.
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Résumé : SIÈGE D'AIRE.
Le siège de Hesdin débuta le 5 septembre. Le maréchal de Villars positionna l'armée avec la gauche à Auchy-sur-Ternois, la droite à Valiere et le centre à Étrunval. Une tranchée fut ouverte la nuit du 12 au 13 septembre. Le 24 septembre, Villars partit aux eaux et fut remplacé par le maréchal d'Harcourt le 11 octobre. Le 19 septembre, les ennemis commencèrent à tirer avec 77 pièces de canon. La nuit du 20 au 21 septembre, ils avancèrent jusqu'au fossé de la redoute de La Laquete mais durent abandonner leur tranchée en raison d'une ouverture dans la digue. Le 22 septembre, les ennemis prirent la redoute après avoir perdu trois cents hommes. Le lendemain, les assiégés tentèrent une sortie pour reprendre la redoute mais furent repoussés. Un officier ennemi rapporta une grande tuerie et la blessure du cadet d'Audencourt. Les assiégés travaillaient à prendre le contrôle du Chaussoir et prévoyaient de drainer les inondations, espérant maîtriser la place d'ici la Toussaint.
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2184
p. 80-85
AUTRE LETTRE du même Officier. DU CAMP devant Aire le 25 Septembre
Début :
Le 22. Monsieur le Comte d'Esteing, Lieutenant General Commandant [...]
Mots clefs :
Montvert, Houdetot, Siège d'Aire-sur-la-Lys, Ennemis
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE LETTRE du même Officier. DU CAMP devant Aire le 25 Septembre
AUTRE LETTRE
du même Officier.
DU CAMP
devantAire le 2.5SeptembrÓ
Le 22.Monsieur le Comte
JtEfteing, Lieutenant General
Commandant à S. Omer ,
fit un détachement de goo..
Chevaux commandépar Mrs
de Mortagny (Cf d*Ejlaghol
Brigadiers; MÏS du Palais ,
de S.Sernin &d*Houdetôt
Colonels
,
Neufchastel (7
Montvert Lieutenants-Colonels
; ilspasserentl'Ax
, &
se posterent dans des fonds de
l'autrecosté, au delà des
hauteurs qui sont à une lieue
demie de S. Omer. Ils envoyerent
devant euxtrois cens
Chevaux
, en deux corps , sous les ordres de Mrs d'Houdetot
~& de Montvert
,
du
cofté du Village d'Heuderin.
ghem
, avec ordre de recevoir lefleurHergeuft 30Hous
fards
,
qui avec15Dragons
poussentjusques dans le quartier
du Comte deNassauWeilbourg
à S. yiugujlm
,
où ils
sabrerent. Une Garde de 60.
Cuirassiers y estans accouruë
fut battuë renvesée; mais
tous nos Houssards ejlantallc%.
au secours avec 300. Maîtres
quise trouvoientcommandez
pousserentvos Houssards. Mr
de Montvert
, au lieu de les
attendre de se rejoindre à
Mrd'houdetot,marcha à eux,
fut renversé,& ces trois cents
Chevauxfurentrepoussezvivementjusqu'à
ce que Mr de
Mortantnousayantàsontour
envelopé,il ne s 'ensauva que
ce qui put penetrer au travers
de vos Troupes. On nous en
tua beaucoupy & nous eûmes
68. Cavaliers de pris.
Mr de Mortani aprèss'estre
remis en bataille
, voyantque
toutnostre piquet alloit au Je*
çoursrepassa la petite rivure
&jia ou quelques uns de nos
gens le suivirent, (y tomberent
dans une embuscade de
Grenadiers que l'on avoit pofdtez
deanscle Vqillague deeBla.n-
Les François perdirent Mr
de MontnjertLieutenantColonel
,
deux Lieutenants avec
cÓmmiflion de Capitaine, deux
Autres, trois Cornettes,sept
Maréchaux des Logis,&une
quarantaine deDragons ou Ca-
Valiers.
Nous avons perdu en tout
trois cents hommes.
Lanuit du21.au13,les
Ennemis pousserent une paralelle,
maislesassiegez ayant
fait une sortie à une heure
aprèsminuit ruinerent
une partie de leurs travaux.
Le soir du 2. 3. Mr le
Marquis de Flavacourt avec
quatre cents Grenadiers gu
trois cents Travailleurs ruerent
presque tout ce qui se
trouva dans la tranchée &
ruinerent tous les travaux
des Ennemis,Mr de Flavacoure
y fut blessé.
du même Officier.
DU CAMP
devantAire le 2.5SeptembrÓ
Le 22.Monsieur le Comte
JtEfteing, Lieutenant General
Commandant à S. Omer ,
fit un détachement de goo..
Chevaux commandépar Mrs
de Mortagny (Cf d*Ejlaghol
Brigadiers; MÏS du Palais ,
de S.Sernin &d*Houdetôt
Colonels
,
Neufchastel (7
Montvert Lieutenants-Colonels
; ilspasserentl'Ax
, &
se posterent dans des fonds de
l'autrecosté, au delà des
hauteurs qui sont à une lieue
demie de S. Omer. Ils envoyerent
devant euxtrois cens
Chevaux
, en deux corps , sous les ordres de Mrs d'Houdetot
~& de Montvert
,
du
cofté du Village d'Heuderin.
ghem
, avec ordre de recevoir lefleurHergeuft 30Hous
fards
,
qui avec15Dragons
poussentjusques dans le quartier
du Comte deNassauWeilbourg
à S. yiugujlm
,
où ils
sabrerent. Une Garde de 60.
Cuirassiers y estans accouruë
fut battuë renvesée; mais
tous nos Houssards ejlantallc%.
au secours avec 300. Maîtres
quise trouvoientcommandez
pousserentvos Houssards. Mr
de Montvert
, au lieu de les
attendre de se rejoindre à
Mrd'houdetot,marcha à eux,
fut renversé,& ces trois cents
Chevauxfurentrepoussezvivementjusqu'à
ce que Mr de
Mortantnousayantàsontour
envelopé,il ne s 'ensauva que
ce qui put penetrer au travers
de vos Troupes. On nous en
tua beaucoupy & nous eûmes
68. Cavaliers de pris.
Mr de Mortani aprèss'estre
remis en bataille
, voyantque
toutnostre piquet alloit au Je*
çoursrepassa la petite rivure
&jia ou quelques uns de nos
gens le suivirent, (y tomberent
dans une embuscade de
Grenadiers que l'on avoit pofdtez
deanscle Vqillague deeBla.n-
Les François perdirent Mr
de MontnjertLieutenantColonel
,
deux Lieutenants avec
cÓmmiflion de Capitaine, deux
Autres, trois Cornettes,sept
Maréchaux des Logis,&une
quarantaine deDragons ou Ca-
Valiers.
Nous avons perdu en tout
trois cents hommes.
Lanuit du21.au13,les
Ennemis pousserent une paralelle,
maislesassiegez ayant
fait une sortie à une heure
aprèsminuit ruinerent
une partie de leurs travaux.
Le soir du 2. 3. Mr le
Marquis de Flavacourt avec
quatre cents Grenadiers gu
trois cents Travailleurs ruerent
presque tout ce qui se
trouva dans la tranchée &
ruinerent tous les travaux
des Ennemis,Mr de Flavacoure
y fut blessé.
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Résumé : AUTRE LETTRE du même Officier. DU CAMP devant Aire le 25 Septembre
Le 22 septembre, le lieutenant général Jefteing envoya un détachement de 600 chevaux sous les ordres de plusieurs officiers, dont les brigadiers de Mortagny et d'Eslagholf, pour traverser l'Aa et se positionner près de Saint-Omer. Trois cents chevaux furent envoyés vers Heuderin pour affronter 300 hussards et 15 dragons ennemis. Une garde de 60 cuirassiers fut battue, mais les hussards furent repoussés par 300 maîtres commandés. Montvert, commandant l'un des corps, fut renversé en attaquant l'ennemi. Les troupes ennemies furent repoussées, mais une partie put s'échapper. Les Français perdirent Montvert et plusieurs autres officiers et soldats. Les assiégés tuèrent de nombreux ennemis et en capturèrent 68. La nuit du 21 au 23 septembre, les ennemis tentèrent de construire une parallèle, mais les assiégés firent une sortie pour ruiner leurs travaux. Le 23 septembre, le marquis de Flavacourt, avec des grenadiers et des travailleurs, détruisit presque tous les travaux ennemis dans la tranchée, mais fut blessé. Les pertes françaises s'élèvent à trois cents hommes.
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2185
p. 86-97
RELATION de l'Affaire de Vive Saint-Eloy.
Début :
Le 24. Septembre Mr le Chevalier de Valence, Capitaine de [...]
Mots clefs :
Ennemis, Infanterie, Dragons, Grenadiers, Chevaux, Cavalerie, Valence, Vive-Saint-Éloi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RELATION de l'Affaire de Vive Saint-Eloy.
RELATION
de l'Affaire de Vive
Saint-Eloy.
Le 24. Septembre Mr le
Chevalier de Valence, CapitainedeGalere,
arriva d'Ipres
& rendit compte au
Roy de ce qui fuir. Mrriatendant
ayant donné avis à
Mrde Ravignan, Maréchal
de Camp, que les ennemis
faisoient remonter un gros
Convoy par la Lys, il partitle
18. à dix heures du soir
avec Mrs d'Houk, & de Jarnac
Brigadiers, Mrs de Valence
, de Noailles, de Nogaret,
de Louvigny
,
d'Angennes
,
& de Montesson
Colonels) 19. Compagnies
de Grenadiers, 1500. Fuseliers,
& leRégiment de
Dragons de S. Chaumont.
Il marcha toute la nuit
dans les Bois, prés de Vive
S. Eloy, passa à la veuë de
Menin, & à la demi portée
du canon de Courtray, à
troislieues de Deins en deça
de Gand, & arriva à deux
heures après midi à Oucghem
sur le bord de la Lys.
Trente Houssards qu'il
avoit envoyez à la découverte,
vinrent avertir que
les Ennemis se mettoient en
bataille à Vive S. Eloy sur
le bord de la riviere,&qu'ils
rangeoient leurs Batteaux
derriere eux; il pressa la
marche de ses Troupes, &
ayant pillé le Village, pendant
que l'Infanterie se
mettoit en bataille,ilalla
reconnoitre les Ennemis.
Mr le Comte d'Arhlone,
qui commandoit l'Escorte
du Convoy, avoit
13oo. hommes d'Infanterie
& 600.Chevaux. Il
avoit appuyé sa gauche à un
Mardis impratiquable joignant
la Lys. Son front qui
croit fort étroit, se trouvoit
couvert d'une prairie coupée
par trois fossez, & une
levée de terre; il avoit posté
sa Cavalerie, à sa droite
qui nestoit point retranchée.
Mr de Ravignanprit lemeilleur
party qui estoit de
se poster de maniere qu'en
allongeant sa gauche
,
il y
postast Mr de ,Jarnac
,
Mr
de Louvigny, Mr deMontesson
avec 6oo.Fuseliers,
à costé d'eux , & le Regiment
de Dragons de Saint-
Chaumont,avec 30. Houssarts
qui faisoient face à la
Cavalerie ennemie. Monsieur
d'Houk Brigadier,Mrsde
Valence & de Nogaret
Colonels avec les Grenadiers
,
Mrs d'Angennes &,;
de Noailles Colonels, avec
le surplus desFuseliersoccupoient
la droite jusquau-
Marais.
- Comme on avoitobservé
que la Cavalerie ennemie
pouvoir pénétrerparunchemin
& tomber sur la gauche
de l'Infanterie, on posta à
l'entrée, de ce chemin60.
Fufeliers. Au signal, qui étoit
de battre aux champs,
les Fufeliers de la droite firent
feu sur les ennemis pour
les occuper. En même temps
tous les grenadiers passerent
les trois fossez sans tirer, &
tombèrent sur les ennemis
la bayonnette au bout du
fusil, se mêlercnt & culbuterent
les premiers rangs,
firent un grand carnage,&
poufferent sivivement les ennemis,
qu'ils n'eurent pas Ictemps
de se jetterdans deux
vieilles Redoutes ruinées.
Nos Dragons cependant
chargèrent sià props & si
brusquement la Cavalerie
ennemie, qu'ils la défirent
en tres peu de temps. Les
Houssards qui estoient à la
teste des Dragons fabrerent
avec tant de fureur,qu'elle
fut renversée. Mr de Jarnac
<
fc replia sur la droite, &
•
prit en flanc l'Infanterie ennemie
qui estoit déja presque
tout à faitrenversée par
<
les Grenadiers.
âe Des 1300.hommes d'Infanterie
, tout fut tué ou
noyé à l'exception de C09+
qui furent conduits à Ipres,
& d'une trentaine deblessez
à mort, qu'onlaissa dans
les Villages. On compta que
des 600. Chevaux la moitié
avoit estétuez ou noyez, le
reste s'estant sauvé du costé
de Deins. Le Comte d'Athlone
qui commandoit l'efcorte
, fut fait prisonnier,
avec un Lieutenant Colonel,
un Major &36. autres Officiers.
On prit beaucoup de
Chevaux des Cavaliers ÔC
tous ceux qui remontoient
les Belandres sur lesquelles
les soldats se chargèrent de
Burin; dix furent choisis
pourmettrele feu aux poudres
avec précaution,ils le
firent, & secoucherentensuite
à terre a près s'estre
bouché les oreilles, ce qui
n'empêcha pas que deux ne
furent estoussez. Le bruit
fut si furieux que le Village
de S. Eloy vive fut renverfé
,
& que la terre fut ébranlée
jusques à Valenciennes,
&S. Quentin ou
les vitres en furent cassées;
laLys fut separée en deuxbras
au travers des Terres,
& les Batteaux furent tous
brifez. Il yavoir treize cent
quatre - vingt milliers de
poudre, de l'Artillerie, &
une grande quantité de boulets,
de bombes chargées,
de carcasses
,
de grenades;
de vinaigre & d'eau de vie.
Après cette expédition
,
qui ne coûtaque50. hommes
tuez ou blessez
,
Mr de
Ravignan, marcha lentement
vers Rouffelar où il
arriva le lendemain à midy;
ses Troupes estant fort satiguées
, a cause qu'elles e''
toient cliarcyées&embarassées
deprisonniers. Il y reçût
avis que les ennemisenvoyoient
plusieursdétachemens
pour le couper. En
effet une heure après 600.
Chevaux ennemis parurent
avec quelque Infanterie, &
attaqueront un poste à la
portéedefusil de Rouffelar.
Mr du Bois, Lieutenant Colonel
de S. Chaumont partit
avec 100. Dragons, fou.
tenus de quelques Grenadiers,
commandez par Mr
de Valence. Les ennemis se
retirèrentavec précipitation
Monsieur
Mr Dubois les poursuivit
leur , tua 15.hommes, prit
un Officier avec 10. Chevaux;
ensuite Mr de Ravignan
marcha par le grand
chemin d'Ipres, où il arriva
le 10 au soit.
de l'Affaire de Vive
Saint-Eloy.
Le 24. Septembre Mr le
Chevalier de Valence, CapitainedeGalere,
arriva d'Ipres
& rendit compte au
Roy de ce qui fuir. Mrriatendant
ayant donné avis à
Mrde Ravignan, Maréchal
de Camp, que les ennemis
faisoient remonter un gros
Convoy par la Lys, il partitle
18. à dix heures du soir
avec Mrs d'Houk, & de Jarnac
Brigadiers, Mrs de Valence
, de Noailles, de Nogaret,
de Louvigny
,
d'Angennes
,
& de Montesson
Colonels) 19. Compagnies
de Grenadiers, 1500. Fuseliers,
& leRégiment de
Dragons de S. Chaumont.
Il marcha toute la nuit
dans les Bois, prés de Vive
S. Eloy, passa à la veuë de
Menin, & à la demi portée
du canon de Courtray, à
troislieues de Deins en deça
de Gand, & arriva à deux
heures après midi à Oucghem
sur le bord de la Lys.
Trente Houssards qu'il
avoit envoyez à la découverte,
vinrent avertir que
les Ennemis se mettoient en
bataille à Vive S. Eloy sur
le bord de la riviere,&qu'ils
rangeoient leurs Batteaux
derriere eux; il pressa la
marche de ses Troupes, &
ayant pillé le Village, pendant
que l'Infanterie se
mettoit en bataille,ilalla
reconnoitre les Ennemis.
Mr le Comte d'Arhlone,
qui commandoit l'Escorte
du Convoy, avoit
13oo. hommes d'Infanterie
& 600.Chevaux. Il
avoit appuyé sa gauche à un
Mardis impratiquable joignant
la Lys. Son front qui
croit fort étroit, se trouvoit
couvert d'une prairie coupée
par trois fossez, & une
levée de terre; il avoit posté
sa Cavalerie, à sa droite
qui nestoit point retranchée.
Mr de Ravignanprit lemeilleur
party qui estoit de
se poster de maniere qu'en
allongeant sa gauche
,
il y
postast Mr de ,Jarnac
,
Mr
de Louvigny, Mr deMontesson
avec 6oo.Fuseliers,
à costé d'eux , & le Regiment
de Dragons de Saint-
Chaumont,avec 30. Houssarts
qui faisoient face à la
Cavalerie ennemie. Monsieur
d'Houk Brigadier,Mrsde
Valence & de Nogaret
Colonels avec les Grenadiers
,
Mrs d'Angennes &,;
de Noailles Colonels, avec
le surplus desFuseliersoccupoient
la droite jusquau-
Marais.
- Comme on avoitobservé
que la Cavalerie ennemie
pouvoir pénétrerparunchemin
& tomber sur la gauche
de l'Infanterie, on posta à
l'entrée, de ce chemin60.
Fufeliers. Au signal, qui étoit
de battre aux champs,
les Fufeliers de la droite firent
feu sur les ennemis pour
les occuper. En même temps
tous les grenadiers passerent
les trois fossez sans tirer, &
tombèrent sur les ennemis
la bayonnette au bout du
fusil, se mêlercnt & culbuterent
les premiers rangs,
firent un grand carnage,&
poufferent sivivement les ennemis,
qu'ils n'eurent pas Ictemps
de se jetterdans deux
vieilles Redoutes ruinées.
Nos Dragons cependant
chargèrent sià props & si
brusquement la Cavalerie
ennemie, qu'ils la défirent
en tres peu de temps. Les
Houssards qui estoient à la
teste des Dragons fabrerent
avec tant de fureur,qu'elle
fut renversée. Mr de Jarnac
<
fc replia sur la droite, &
•
prit en flanc l'Infanterie ennemie
qui estoit déja presque
tout à faitrenversée par
<
les Grenadiers.
âe Des 1300.hommes d'Infanterie
, tout fut tué ou
noyé à l'exception de C09+
qui furent conduits à Ipres,
& d'une trentaine deblessez
à mort, qu'onlaissa dans
les Villages. On compta que
des 600. Chevaux la moitié
avoit estétuez ou noyez, le
reste s'estant sauvé du costé
de Deins. Le Comte d'Athlone
qui commandoit l'efcorte
, fut fait prisonnier,
avec un Lieutenant Colonel,
un Major &36. autres Officiers.
On prit beaucoup de
Chevaux des Cavaliers ÔC
tous ceux qui remontoient
les Belandres sur lesquelles
les soldats se chargèrent de
Burin; dix furent choisis
pourmettrele feu aux poudres
avec précaution,ils le
firent, & secoucherentensuite
à terre a près s'estre
bouché les oreilles, ce qui
n'empêcha pas que deux ne
furent estoussez. Le bruit
fut si furieux que le Village
de S. Eloy vive fut renverfé
,
& que la terre fut ébranlée
jusques à Valenciennes,
&S. Quentin ou
les vitres en furent cassées;
laLys fut separée en deuxbras
au travers des Terres,
& les Batteaux furent tous
brifez. Il yavoir treize cent
quatre - vingt milliers de
poudre, de l'Artillerie, &
une grande quantité de boulets,
de bombes chargées,
de carcasses
,
de grenades;
de vinaigre & d'eau de vie.
Après cette expédition
,
qui ne coûtaque50. hommes
tuez ou blessez
,
Mr de
Ravignan, marcha lentement
vers Rouffelar où il
arriva le lendemain à midy;
ses Troupes estant fort satiguées
, a cause qu'elles e''
toient cliarcyées&embarassées
deprisonniers. Il y reçût
avis que les ennemisenvoyoient
plusieursdétachemens
pour le couper. En
effet une heure après 600.
Chevaux ennemis parurent
avec quelque Infanterie, &
attaqueront un poste à la
portéedefusil de Rouffelar.
Mr du Bois, Lieutenant Colonel
de S. Chaumont partit
avec 100. Dragons, fou.
tenus de quelques Grenadiers,
commandez par Mr
de Valence. Les ennemis se
retirèrentavec précipitation
Monsieur
Mr Dubois les poursuivit
leur , tua 15.hommes, prit
un Officier avec 10. Chevaux;
ensuite Mr de Ravignan
marcha par le grand
chemin d'Ipres, où il arriva
le 10 au soit.
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Résumé : RELATION de l'Affaire de Vive Saint-Eloy.
Le 24 septembre, le Chevalier de Valence, Capitaine de Galère, alerta le roi de la remontée d'un convoi ennemi par la Lys. Le 18 septembre, à dix heures du soir, Monsieur de Ravignan, Maréchal de Camp, partit avec plusieurs officiers et troupes, incluant des grenadiers, fusiliers et dragons. Ils marchèrent toute la nuit et arrivèrent à Oucghem, sur le bord de la Lys. Des hussards signalèrent que les ennemis se préparaient à combattre à Vive Saint-Eloy. Monsieur de Ravignan organisa ses troupes pour attaquer, allongeant sa gauche et postant des fusiliers et des dragons pour contrer la cavalerie ennemie. Les grenadiers chargèrent les ennemis, causant un grand carnage, tandis que les dragons et les hussards défirent la cavalerie ennemie. La bataille fut victorieuse, avec 1300 hommes d'infanterie ennemis tués ou noyés, et de nombreux chevaux capturés ou tués. Le Comte d'Athlone, commandant l'escorte ennemie, fut fait prisonnier. Après la bataille, Monsieur de Ravignan marcha vers Rouffelar, où il reçut des renforts et repoussa une attaque ennemie. Il arriva à Ipres le 10 octobre au soir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2186
p. 97-99
Le Prince Charles de Lorraine esleu Coadjuteur de Treves. [titre d'après la table]
Début :
Le 24. Septembre le Chapitre de l'Eglise Metropolitaine de [...]
Mots clefs :
Duc de Lorraine, Charles de Lorraine
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texteReconnaissance textuelle : Le Prince Charles de Lorraine esleu Coadjuteur de Treves. [titre d'après la table]
leChapitre
de l'Eglise Métropolitaine
de Treves
,
élut le
Prince Charles deLorraine,
Evêque d'Osnabruck
, &
d'Olmuts
,
Coadjuteur de
&
l'Evesque & Eleveur de
Monsieur le Duc de Lorraine,
qui la reçue le Vendredy
16.elle luyfut confirmée
par MonficurSchmittbourg
neveu de l'Electeur
de Trêves,quivint la
complimenter de la part de
son oncle. Peu de temps
après S. A. R. envoya ordre
au Chapitre de l'Eglise
primatiale de Nancy pour
le Te Deum; Elle l'avoir fait
chanter d'abord àLuneville
sans a cune Ceremonie.
Mais le soit elle le fit chanter
en musique
,
jetter de
l'argent au Peuple
,
couler
des Fontaines de vin. Il y
eut des illuminattons pendant
trois jours,un feu d'artifice,
un grand repas & un
grand bal. Monsieurle Duc
de Lorraine pour faire honneur
àMrde Schmittbourg
lui donna à CouperchezMr
le Marquis de Lenoncourt
son grand Chambellan
,
avec S. A. R. Madame la
Duchesse de Lorraine. S. A.
R.fit presentàMrdeSchmittbourg
de son Portrait.
enrichi de diamants.
de l'Eglise Métropolitaine
de Treves
,
élut le
Prince Charles deLorraine,
Evêque d'Osnabruck
, &
d'Olmuts
,
Coadjuteur de
&
l'Evesque & Eleveur de
Monsieur le Duc de Lorraine,
qui la reçue le Vendredy
16.elle luyfut confirmée
par MonficurSchmittbourg
neveu de l'Electeur
de Trêves,quivint la
complimenter de la part de
son oncle. Peu de temps
après S. A. R. envoya ordre
au Chapitre de l'Eglise
primatiale de Nancy pour
le Te Deum; Elle l'avoir fait
chanter d'abord àLuneville
sans a cune Ceremonie.
Mais le soit elle le fit chanter
en musique
,
jetter de
l'argent au Peuple
,
couler
des Fontaines de vin. Il y
eut des illuminattons pendant
trois jours,un feu d'artifice,
un grand repas & un
grand bal. Monsieurle Duc
de Lorraine pour faire honneur
àMrde Schmittbourg
lui donna à CouperchezMr
le Marquis de Lenoncourt
son grand Chambellan
,
avec S. A. R. Madame la
Duchesse de Lorraine. S. A.
R.fit presentàMrdeSchmittbourg
de son Portrait.
enrichi de diamants.
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Résumé : Le Prince Charles de Lorraine esleu Coadjuteur de Treves. [titre d'après la table]
Le Chapitre de l'Église Métropolitaine de Trèves élut le Prince Charles de Lorraine, Évêque d'Osnabruck et d'Olmuts, comme coadjuteur et élève de l'Évêque et du Duc de Lorraine. Cette élection fut confirmée le 16 par Monsieur Schmittbourg, neveu de l'Électeur de Trèves, qui vint complimenter le Prince Charles au nom de son oncle. Le Prince Charles ordonna ensuite au Chapitre de l'Église primatiale de Nancy de chanter le Te Deum. Initialement, le Te Deum fut chanté à Lunéville sans cérémonie. Par la suite, il fut chanté en musique, accompagné de diverses festivités : distribution d'argent au peuple, fontaines de vin, illuminations pendant trois jours, un feu d'artifice, un grand repas et un grand bal. Pour honorer Monsieur de Schmittbourg, le Duc de Lorraine lui fit couper le pain par Monsieur le Marquis de Lenoncourt, son grand Chambellan, en présence de Madame la Duchesse de Lorraine. Le Prince Charles offrit à Monsieur de Schmittbourg un portrait enrichi de diamants.
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2187
p. 100-110
Avis donné à l'Autheur, &c. [titre d'après la table]
Début :
On m'a averti sur l'article d'Aglaé dans mon premier [...]
Mots clefs :
Esclaves, Porteur, Valet, Servus
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Avis donné à l'Autheur, &c. [titre d'après la table]
Onm'aaverti sur l'article
d'Aglaé dans monpremier
Mercure, que l'Intendant
de cette Dame Romaine
nes'appelloic pas Bonaventure
; mais Boniface ; on
a eu raison
,
& j'ai tort de
n'avoir pas verifié les Mémoiresoùj'ay
pris aussi les
soixante Intendans que j'ay
donnez àAglaé Loind'être
fâché qu'on me reprenne de
pareilles fautes, j'en serois
exprés si j'estois feur que
chacune m'attirât uneLettre
aussi pleine d'érudition celledeMrl'AbbéH**q*ue
:
Voicy les remarquesqu'il fait
sur les soixante Intendants
d'Aglaé,DamèRomaine.
Les Intendans estoient une
forte d'Esclaves. On les
nommoit jéclores servi; les
Economes des familles, des
mai sons,des biens.
Il y avoit autant d'Esclaves
que d'occupations dans
les maisons des Grands; on
en comptoit jucqu'à cinquante.
Actorservus, l'Intendant
d'une Maison.
Atrienfis servus, Concierge;
c'estoit le plus considerabledes
Esclaves ; ilavoit
tout en garde.
Procuratoservus, qui vacquoit
aux affaires pour les
Procès.
Négociatorservus, qui negocioit
pour son Maistre.
Libripensservus, Treforier.
Dispensator servus, qui
achetoit & payoit.
Capsarius servus,qui donnoit
l'argent à interest
, un
espece d'Agioteur
,
d'Usuner.
Calculatorservus, qui calculoit
& supputoit.
Strvus ab Epijhiisy qui
écrivoit les Lettres.
Librariusservus
,
qui écrivoit
des Livres par notes
abregées, dont on se fervoit
avant l'Imprimerie.
Servus ab Ephemeridé, qui
avertissoit des Calendes, des
Nones & des Ides, des Fêtes
& des autres jours du
mois, sur tout de celui que
les Romains nommoient
dies Ater,ledeuxièmeJanvier,
& de celui duPatricide,le 15.
Mars,mort de Cesar.
Cubiculariusservus, Valet
de Chambre ou Camerier.
Vertipicus Servus,Valet
de Garderobbe.
UnÛorfervus.qnx frotoit
le corps d'huile de (encoure
le parfumoit aux Bains.
Balncator servus
,
Baigneur.
Fornacator servus
3
qui
allumoit le fourneau des
Bains.
MedicusSefvns, Medecin.
Admissionalisservus
,
Introducteur
pour admettre
aux Audiences particulières
ou publiques.
Silentiarinsservus, quifaisoit
faire silence dans la
Chambre ou dans les Salles.
Procope dit qu'ils estoient
établis pour tenir les A(G&
tans dans le respect.
jinte ambulo servus, qui
marchoit devant pour faire
faire place.
Salutigerulus servus , qui
porroit le bon jour.
Nutritifsprvits avoit
soindd'élever les enfans,Precepteur,
InflruâcLr.
Structor servus
,
Mâiftrv
d'Hostel.
Pocillatorservus,Echansom
Cellarius servus, qui gardoit
les vins, d'où le Celerier
est venu.
Proegqjïatarfervtts
,
qui
faisoitl'essay du vin avant
qu'on le presentât à boire.
Obcoenator servus, qui
achetoitles vivres.
Vocator servus
,
qui alloit
convier a mander.
Dioetariusservus, qui avoit
foin d'orner la Salle des Festins.
^rjdlefiaJervtts3 qui ramarrait
les restes destables,
Esclaved'oeconomie.
Poeniculusservus, qui netroyoit
les tables avec uncéponge.
Cursor servus, qui portoit
des nouvellesverbales.
Tabellariusservus , Porteur
de lettres.
Calator servus, uicon.
voquoit les Assemblées.
Nomenclator servus, qui
nommoit ceux qui briguoient
les Charges de la
Republique. Il falloit 2 5.
ans pour estre Quæsteur
,
30. pour estre Tribun,37.
pour estre Edile, 39. pour
cttrcPrxteur~ 43. pour
estreConsul
,
selon Julie*
Lipse.
Villicus fernsus> qui avoit
foin des biens de la Campagne.
Viridariusservus
,
Jardinier.
Topiariusservus,qui tondoit
les Parterres & les Arbusses,
VenatorServus, Chasseur.
Salvariusservus, Garde
de bois.
Pastor Servus, Berger.
Pijlor servus, qui battoit
le bled pour en tirer la farineavant
l'u(1ge des Moulins.
Ostiarius servus Portier.
Servus à pedibiis Valet
de pied, Laquais.
-4quarlusfervus Porteur
d'eau.
Scoparius servus, quibalayoit
lesmaisons.
Lecticariusservus, Porteur
de chaises.
Polinctor servus, qui lavoit
les corps, & les embaumoit
après le deccds.
Designatorservus, Maître
des Ceremonies, & l'OrdonnateurdesPompes
funebres.
Ulpren raporte que
sa fonction estoit considerable.
Il marchoit accompagné
de deux Licteurs;
Horace & Tertulien enfont
mention.
Emissarius/?ro/#jJntrigant
pour lesplaisirs deson Maître.
d'Aglaé dans monpremier
Mercure, que l'Intendant
de cette Dame Romaine
nes'appelloic pas Bonaventure
; mais Boniface ; on
a eu raison
,
& j'ai tort de
n'avoir pas verifié les Mémoiresoùj'ay
pris aussi les
soixante Intendans que j'ay
donnez àAglaé Loind'être
fâché qu'on me reprenne de
pareilles fautes, j'en serois
exprés si j'estois feur que
chacune m'attirât uneLettre
aussi pleine d'érudition celledeMrl'AbbéH**q*ue
:
Voicy les remarquesqu'il fait
sur les soixante Intendants
d'Aglaé,DamèRomaine.
Les Intendans estoient une
forte d'Esclaves. On les
nommoit jéclores servi; les
Economes des familles, des
mai sons,des biens.
Il y avoit autant d'Esclaves
que d'occupations dans
les maisons des Grands; on
en comptoit jucqu'à cinquante.
Actorservus, l'Intendant
d'une Maison.
Atrienfis servus, Concierge;
c'estoit le plus considerabledes
Esclaves ; ilavoit
tout en garde.
Procuratoservus, qui vacquoit
aux affaires pour les
Procès.
Négociatorservus, qui negocioit
pour son Maistre.
Libripensservus, Treforier.
Dispensator servus, qui
achetoit & payoit.
Capsarius servus,qui donnoit
l'argent à interest
, un
espece d'Agioteur
,
d'Usuner.
Calculatorservus, qui calculoit
& supputoit.
Strvus ab Epijhiisy qui
écrivoit les Lettres.
Librariusservus
,
qui écrivoit
des Livres par notes
abregées, dont on se fervoit
avant l'Imprimerie.
Servus ab Ephemeridé, qui
avertissoit des Calendes, des
Nones & des Ides, des Fêtes
& des autres jours du
mois, sur tout de celui que
les Romains nommoient
dies Ater,ledeuxièmeJanvier,
& de celui duPatricide,le 15.
Mars,mort de Cesar.
Cubiculariusservus, Valet
de Chambre ou Camerier.
Vertipicus Servus,Valet
de Garderobbe.
UnÛorfervus.qnx frotoit
le corps d'huile de (encoure
le parfumoit aux Bains.
Balncator servus
,
Baigneur.
Fornacator servus
3
qui
allumoit le fourneau des
Bains.
MedicusSefvns, Medecin.
Admissionalisservus
,
Introducteur
pour admettre
aux Audiences particulières
ou publiques.
Silentiarinsservus, quifaisoit
faire silence dans la
Chambre ou dans les Salles.
Procope dit qu'ils estoient
établis pour tenir les A(G&
tans dans le respect.
jinte ambulo servus, qui
marchoit devant pour faire
faire place.
Salutigerulus servus , qui
porroit le bon jour.
Nutritifsprvits avoit
soindd'élever les enfans,Precepteur,
InflruâcLr.
Structor servus
,
Mâiftrv
d'Hostel.
Pocillatorservus,Echansom
Cellarius servus, qui gardoit
les vins, d'où le Celerier
est venu.
Proegqjïatarfervtts
,
qui
faisoitl'essay du vin avant
qu'on le presentât à boire.
Obcoenator servus, qui
achetoitles vivres.
Vocator servus
,
qui alloit
convier a mander.
Dioetariusservus, qui avoit
foin d'orner la Salle des Festins.
^rjdlefiaJervtts3 qui ramarrait
les restes destables,
Esclaved'oeconomie.
Poeniculusservus, qui netroyoit
les tables avec uncéponge.
Cursor servus, qui portoit
des nouvellesverbales.
Tabellariusservus , Porteur
de lettres.
Calator servus, uicon.
voquoit les Assemblées.
Nomenclator servus, qui
nommoit ceux qui briguoient
les Charges de la
Republique. Il falloit 2 5.
ans pour estre Quæsteur
,
30. pour estre Tribun,37.
pour estre Edile, 39. pour
cttrcPrxteur~ 43. pour
estreConsul
,
selon Julie*
Lipse.
Villicus fernsus> qui avoit
foin des biens de la Campagne.
Viridariusservus
,
Jardinier.
Topiariusservus,qui tondoit
les Parterres & les Arbusses,
VenatorServus, Chasseur.
Salvariusservus, Garde
de bois.
Pastor Servus, Berger.
Pijlor servus, qui battoit
le bled pour en tirer la farineavant
l'u(1ge des Moulins.
Ostiarius servus Portier.
Servus à pedibiis Valet
de pied, Laquais.
-4quarlusfervus Porteur
d'eau.
Scoparius servus, quibalayoit
lesmaisons.
Lecticariusservus, Porteur
de chaises.
Polinctor servus, qui lavoit
les corps, & les embaumoit
après le deccds.
Designatorservus, Maître
des Ceremonies, & l'OrdonnateurdesPompes
funebres.
Ulpren raporte que
sa fonction estoit considerable.
Il marchoit accompagné
de deux Licteurs;
Horace & Tertulien enfont
mention.
Emissarius/?ro/#jJntrigant
pour lesplaisirs deson Maître.
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Résumé : Avis donné à l'Autheur, &c. [titre d'après la table]
Le texte traite d'une correction apportée à un article précédent concernant l'intendant d'une dame romaine. L'erreur initiale identifiait l'intendant sous le nom de Bonaventure, alors qu'il s'agit en réalité de Boniface. L'auteur exprime sa reconnaissance pour une lettre éducative de l'abbé H**q*ue, qui fournit des informations détaillées sur les soixante intendants d'Aglaé, une dame romaine. Ces intendants étaient des esclaves ayant diverses fonctions dans les maisons des grands. Parmi les rôles mentionnés, on trouve l'actor servus, qui est l'intendant de maison, l'atriensis servus, le concierge, le procurator servus, le gestionnaire des procès, et le negotiator servus, le négociateur. D'autres fonctions incluent le libripens servus, le trésorier, le dispensator servus, l'acheteur et payeur, et le capsarius servus, le prêteur d'argent. Le texte énumère également des rôles spécifiques comme le calculator servus, le calculateur, le strvus ab Epistulis, le secrétaire, et le librarius servus, le copiste. Des fonctions plus domestiques sont également mentionnées, telles que le cubicularius servus, le valet de chambre, le balneator servus, le baigneur, et le medicus servus, le médecin. Enfin, le texte liste d'autres esclaves et leurs fonctions, comme le villicus servus, le gérant des biens campagnards, et le pastor servus, le berger.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2188
p. 110-113
« On s'est plaint que mes Nouvelles estoient seiches & avortées [...] »
Début :
On s'est plaint que mes Nouvelles estoient seiches & avortées [...]
Mots clefs :
Nouvelles, Chanson
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « On s'est plaint que mes Nouvelles estoient seiches & avortées [...] »
On s'est plaintquemesNouvelles
estoientseiches &avortédj
quo'n les vouloitétoffées,
nourries &c. J'ay déjà prosité
de cet avis, & dans la
fuite je les nourriray encore
plus de détails &de circonstances;
mais jamais de reflexionsnide
raisonnemens
politiques. Un particulier
qui ne voit que le dehors de
la machine politique sans en
connoistre les ressorts cachez,
ne peut jamais raisonner
solidement.
On s'est plaint aussi de
machanson contre lePays
Normand,dont j'ai dit:
N'en attendez ni bon njinf
ni franchise.
Je fais reparation d'honneuraux
Normands;ils excellent
en prudence & en
force d'esprit,& s'ils pêchent
un peu en sincerité, c'est
un pêché originel qui est
commun à toutes les
Nations. Ainsi dés qu'on
aura planté des vignes en
Normandie, je feray volontiersNormand,
&jeme
dédiray de tout ce que j'ay
dit dans ma Chanson.
Je me dédis aussi paravance
des choses les plus innocentes
que je pouray dire,
& dont quelqu'un se choquera
par malice.
Tout homme qui jetteraune
pierre en l'air dans
les ruës de Paris ne peur
pas jurer qu'elle ne blessera
personne, par exemple tous
les Amantsinconstants doivent
estre choquez de la
Chansonqui suit.
estoientseiches &avortédj
quo'n les vouloitétoffées,
nourries &c. J'ay déjà prosité
de cet avis, & dans la
fuite je les nourriray encore
plus de détails &de circonstances;
mais jamais de reflexionsnide
raisonnemens
politiques. Un particulier
qui ne voit que le dehors de
la machine politique sans en
connoistre les ressorts cachez,
ne peut jamais raisonner
solidement.
On s'est plaint aussi de
machanson contre lePays
Normand,dont j'ai dit:
N'en attendez ni bon njinf
ni franchise.
Je fais reparation d'honneuraux
Normands;ils excellent
en prudence & en
force d'esprit,& s'ils pêchent
un peu en sincerité, c'est
un pêché originel qui est
commun à toutes les
Nations. Ainsi dés qu'on
aura planté des vignes en
Normandie, je feray volontiersNormand,
&jeme
dédiray de tout ce que j'ay
dit dans ma Chanson.
Je me dédis aussi paravance
des choses les plus innocentes
que je pouray dire,
& dont quelqu'un se choquera
par malice.
Tout homme qui jetteraune
pierre en l'air dans
les ruës de Paris ne peur
pas jurer qu'elle ne blessera
personne, par exemple tous
les Amantsinconstants doivent
estre choquez de la
Chansonqui suit.
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Résumé : « On s'est plaint que mes Nouvelles estoient seiches & avortées [...] »
Le texte aborde plusieurs critiques concernant des nouvelles jugées incomplètes. L'auteur promet d'enrichir ces nouvelles de détails et de circonstances sans ajouter de réflexions politiques. Il souligne que seul un expert en politique peut raisonner de manière solide sur ce sujet. Une autre critique porte sur une chanson contre le Pays Normand, où l'auteur avait initialement déclaré que les Normands manquaient de sincérité. Il se rétracte ensuite, affirmant que leur manque de sincérité est un défaut commun à toutes les nations. Il reconnaît leur prudence et leur force d'esprit. L'auteur promet de se dédire à l'avance de toute parole susceptible de choquer quelqu'un par malice. Il utilise une métaphore pour illustrer cette idée : lancer une pierre en l'air dans les rues de Paris sans savoir si elle blessera quelqu'un. Il conclut en mentionnant que tous les amants inconstants seront choqués par la chanson suivante.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2189
p. 113-116
CHANSON Anacreontique sur l'Air, Reveillez vous Belle endormie.
Début :
Philis plus avare que tendre, [...]
Mots clefs :
Moutons, Baiser
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON Anacreontique sur l'Air, Reveillez vous Belle endormie.
GHANSON
Anacreontique
JurïAirt Reveillezvous
1
Belleendormie.
JPhilis plus : avare- quetendre
Negagnant rien a:
refuser,
Un jour exigea de Lifandre
Trente Moutonspourun
baiser.
Le lendemain seconde
affaire,
Pour le Bergerletrocfut
bon,
Il exigea de la Bergere
Trente baisers pour un
Mouton.
Le lendemainPhilis plus
tendre,
Craignantdemoinsplaire
au Berger,
Fut trop heureuse de luy
rendre
Tous les Moutons pour
un baiser. ® Le lendemainPhilis peu
fige
Voulut donner Moutons
» & Chien
, -- Pour un baiser que le
volage
A Lizette donna pour.,
rien.
Anacreontique
JurïAirt Reveillezvous
1
Belleendormie.
JPhilis plus : avare- quetendre
Negagnant rien a:
refuser,
Un jour exigea de Lifandre
Trente Moutonspourun
baiser.
Le lendemain seconde
affaire,
Pour le Bergerletrocfut
bon,
Il exigea de la Bergere
Trente baisers pour un
Mouton.
Le lendemainPhilis plus
tendre,
Craignantdemoinsplaire
au Berger,
Fut trop heureuse de luy
rendre
Tous les Moutons pour
un baiser. ® Le lendemainPhilis peu
fige
Voulut donner Moutons
» & Chien
, -- Pour un baiser que le
volage
A Lizette donna pour.,
rien.
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Résumé : CHANSON Anacreontique sur l'Air, Reveillez vous Belle endormie.
Le poème 'JurïAirt Reveillezvous' relate une histoire en trois jours entre un berger et une bergère, Philis. Le berger demande d'abord trente moutons pour un baiser, puis inverse la demande. Philis accepte de rendre ses moutons pour un baiser. Le dernier jour, Philis propose des moutons et un chien pour un baiser, mais le berger embrasse Lizette sans rien demander.
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2190
p. 116-119
SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
Début :
Le 24. Aoust le Roy d'Espagne arriva à Madrid, [...]
Mots clefs :
Madrid, Espagne, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
SVITE
Des Nouvellesd'Espagne
depuis la Ba-
- taille de Saragosse.
Le 14.Aoustle liloy0
d'Espagne arriva à Madrid,
oùaprés avoir donné les ordres
necessaires pour grossir
son Armée par de nouvelles
Troupes ,&la bien faire
fournir d'argent, de vivres,
d'artillerie,& demunitions,
il jugea à propos de conduire
la Reine & le Prince
des Asturies àValladolid
où les anciens Rois deCastille
faisoient leur sejour ordinaire.
Sa Majesté Catholique
fit declarer à tous ses
Conseils, qu'elle ne prétendoit
contraindre personne
às'y rendre, maiscettedispense
ne servit qu'à redoubler
le zele de tous les Tribunaux,
de tous les Grands,
& des autres personnes les
plus considerables qui fuivirent
leurs Majestez Catholiques
à Valladolid, oàelles
arriverent le 16. Scp.
tembre. L'Armée des Ennemis
estoit alors à Ariza
sur le Xalon en Arragon
,
au delà deCalatayud.
Cette Ville du temps des
Romains, s'appelloitBilbilis ;
c'estoit la Patrie du Poëte
Martial.
Monsieur le Marquis
de Bay estoit campé du
costé d'Aranda de Duero,
sur le grand chemin de Burgos
à Madrid,où les Troupes
qu'il atrendoit devoient
aller le joindre,pendant que
DonJuan Antonio de Amezaga
estoit avec un corps
de Cavalerie aux environs
de Madrid, pourempêcher
les courses des partis EnnemEis.
Des Nouvellesd'Espagne
depuis la Ba-
- taille de Saragosse.
Le 14.Aoustle liloy0
d'Espagne arriva à Madrid,
oùaprés avoir donné les ordres
necessaires pour grossir
son Armée par de nouvelles
Troupes ,&la bien faire
fournir d'argent, de vivres,
d'artillerie,& demunitions,
il jugea à propos de conduire
la Reine & le Prince
des Asturies àValladolid
où les anciens Rois deCastille
faisoient leur sejour ordinaire.
Sa Majesté Catholique
fit declarer à tous ses
Conseils, qu'elle ne prétendoit
contraindre personne
às'y rendre, maiscettedispense
ne servit qu'à redoubler
le zele de tous les Tribunaux,
de tous les Grands,
& des autres personnes les
plus considerables qui fuivirent
leurs Majestez Catholiques
à Valladolid, oàelles
arriverent le 16. Scp.
tembre. L'Armée des Ennemis
estoit alors à Ariza
sur le Xalon en Arragon
,
au delà deCalatayud.
Cette Ville du temps des
Romains, s'appelloitBilbilis ;
c'estoit la Patrie du Poëte
Martial.
Monsieur le Marquis
de Bay estoit campé du
costé d'Aranda de Duero,
sur le grand chemin de Burgos
à Madrid,où les Troupes
qu'il atrendoit devoient
aller le joindre,pendant que
DonJuan Antonio de Amezaga
estoit avec un corps
de Cavalerie aux environs
de Madrid, pourempêcher
les courses des partis EnnemEis.
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Résumé : SUITE des Nouvelles d'Espagne depuis la Bataille de Saragosse.
Le 14 août, le roi d'Espagne arriva à Madrid et ordonna de renforcer son armée avec de nouvelles troupes et de sécuriser le ravitaillement en argent, vivres, artillerie et munitions. Il décida ensuite de se rendre à Valladolid avec la reine et le prince des Asturies, un lieu de séjour traditionnel des anciens rois de Castille. Bien que le roi ait déclaré que personne n'était contraint de les suivre, de nombreux tribunaux, grands et personnes considérables choisirent de les accompagner. Ils arrivèrent à Valladolid le 16 septembre. À cette époque, l'armée ennemie était positionnée à Ariza, sur le Xalon en Aragon, au-delà de Calatayud, une ville connue sous le nom de Bilbilis à l'époque romaine et patrie du poète Martial. Le marquis de Bay était campé près d'Aranda de Duero, sur la route de Burgos à Madrid, où les troupes devaient le rejoindre. Don Juan Antonio de Amezaga, avec un corps de cavalerie, était stationné aux environs de Madrid pour empêcher les incursions des partis ennemis.
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2191
p. 119-122
EXTRAIT d'une Lettre de Lerida, du 18. Septembre.
Début :
Mr le Comte de Louvignies, qui commande icy, ayant esté [...]
Mots clefs :
Prisonniers, Armée, Ennemis, Lérida
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida, du 18. Septembre.
EnnemEis.
XTRAIT
d'une Lettre de Lerida,
duig. Septembre.
Mrle Comte de Louvignies,
qui commande icy
,
ayantesté
avertj que les Ennemis faisoientconduire
à Barcelone cinq
cent Officiers ou Soldats,qu'ils
avoient faits prisonniers à la
bataille el," Sarragosse
,
estant
sorti avec une partie de nostre
Garnison pour tâcher de les delivrer,
a reussidans son dessein.
Ila battu lEforte & ramené
les Prisonniers.
Plusieurs RegimentsFrançoissont
arrivez à S. Jeande
pieddePort
,
où ils attendent
les ordres pour entrer en Navarre.
Les Miquelets s'estoientempare'{
du passage de Canfranc
dans les Pyrenées ; mais ils
en ont bientost eftéchaJjèz,&
le passage estàpresent libreentre
cette Ville,Monçon &saca
qui font les plusfortes Places,
d'Aragon
,
&quifont bien
pourvues de toutes îeschofesnece[
faires
-
cessaires
>
en cas de Siege ; mais
on ne croit pas les Ennemis en
estat d'en entreprendre aucun.
Mr le Duc de Noailles est
arrivé à Valladolid le même
jourque leursMajestez Catholiquesquiy
arriverent avant
hier
, & Mr de Vendôme y
devoit arriver hier.
Les dernieres nouvelles que
nous avons receuës del'armée
des Ennemis , portent que le
Comte de Starremberg avoit
fait cuire une grande quantité
de biscuits
,
&qu'on lui avoit
écrit que sa presence efloit necessaire
en Catalogne,
, parce
qu'on attendoit un 7randcorpsi
de Troupes Françoises dans le.
Roussillon ; nous ne croyonspasi
que ce Genralrisquedese laisser
enfermer avec l'Archiduc
&son Armée, qui estbaucoup
diminuée à cause des grandes
fatiguesqu'elle a essuyées
XTRAIT
d'une Lettre de Lerida,
duig. Septembre.
Mrle Comte de Louvignies,
qui commande icy
,
ayantesté
avertj que les Ennemis faisoientconduire
à Barcelone cinq
cent Officiers ou Soldats,qu'ils
avoient faits prisonniers à la
bataille el," Sarragosse
,
estant
sorti avec une partie de nostre
Garnison pour tâcher de les delivrer,
a reussidans son dessein.
Ila battu lEforte & ramené
les Prisonniers.
Plusieurs RegimentsFrançoissont
arrivez à S. Jeande
pieddePort
,
où ils attendent
les ordres pour entrer en Navarre.
Les Miquelets s'estoientempare'{
du passage de Canfranc
dans les Pyrenées ; mais ils
en ont bientost eftéchaJjèz,&
le passage estàpresent libreentre
cette Ville,Monçon &saca
qui font les plusfortes Places,
d'Aragon
,
&quifont bien
pourvues de toutes îeschofesnece[
faires
-
cessaires
>
en cas de Siege ; mais
on ne croit pas les Ennemis en
estat d'en entreprendre aucun.
Mr le Duc de Noailles est
arrivé à Valladolid le même
jourque leursMajestez Catholiquesquiy
arriverent avant
hier
, & Mr de Vendôme y
devoit arriver hier.
Les dernieres nouvelles que
nous avons receuës del'armée
des Ennemis , portent que le
Comte de Starremberg avoit
fait cuire une grande quantité
de biscuits
,
&qu'on lui avoit
écrit que sa presence efloit necessaire
en Catalogne,
, parce
qu'on attendoit un 7randcorpsi
de Troupes Françoises dans le.
Roussillon ; nous ne croyonspasi
que ce Genralrisquedese laisser
enfermer avec l'Archiduc
&son Armée, qui estbaucoup
diminuée à cause des grandes
fatiguesqu'elle a essuyées
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida, du 18. Septembre.
Le texte décrit des événements militaires en Espagne et dans les Pyrénées. Le Comte de Louvignies a libéré cinq cents officiers ou soldats français prisonniers à Barcelone après la bataille de Saragosse. Plusieurs régiments français sont arrivés à Saint-Jean-de-Pied-de-Port, en attente d'ordres pour entrer en Navarre. Les Miquelets avaient pris le contrôle du passage de Canfranc, mais en ont été chassés, libérant ainsi le passage entre Saint-Jean-de-Pied-de-Port, Monçon et Saca, des places fortes bien approvisionnées en Aragon. Le Duc de Noailles est arrivé à Valladolid le même jour que les Majestés Catholiques, et le Duc de Vendôme devait arriver le lendemain. Les dernières nouvelles de l'armée ennemie indiquent que le Comte de Starhemberg avait préparé une grande quantité de biscuits et reçu l'ordre de se rendre en Catalogne en raison de l'attente d'un grand corps de troupes françaises dans le Roussillon. Cependant, il est peu probable que ce général risque de se laisser enfermer avec l'Archiduc et son armée, affaiblie par les grandes fatigues subies.
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2192
p. 122-128
SUITE des nouvelles d'Espagne.
Début :
Le 18. Septembre les Grands d'Espagne, en continuant leur [...]
Mots clefs :
Espagne, Valladolid, Armée, Prince des Asturies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE des nouvelles d'Espagne.
SUITE
des nouvelles d'Espagne:
Le18. Septembre lesGrands
d'Espagne, en continuant
leur zele pour la justecause
de leur Roy legitime,lui de
manderent permi/Iîond'é«:
:'Crire une Lettre à Sa MajestéTresChrétienne
;cette
Lettre est écrite dans les
termes les plus forts, les plus
touchants &les plus respectueux.
Ils y protestent au
nom de toute laNoblesse&
des Peuples d'Espagne qu'ils
sacrifieront leurs biens &
leur vie pour faire passer
à la posterité un nouvel
exemple de l'amour & dela
fidélité de la Nation Espagnole
pour leur Souverain.
Dés que le Courier fut arrivé
,
S. E. Monsieur le Duc
d'Albe, tout malade qu'il
(fiait partit pour porter
cetteLettre au Roy, & il
renvoya le même Courrier
aux Grands avecune réponse
tcllç qu'ils pouvoient la
souhaitter.
DE VALLADOLID
le 1 3. Septembre.
LeRoy arrivaicyle16avec
la Reine le Prince des
Asturies, les Tribunaux, les
Grands, & routes les personnes
les plus distinguées
de Madrid, excepté Mr le
Duc de Veraguasqu'estoit
à l'extrémité lors du déparc
de leurs Majestez Catholiques.
Mr leDuc de Noailles
y arriva le même jour,& Mr
de Vendôme le lendemain.
Aprésfonarrivéc on tint un
grand Conseil où tous les
Généraux assisterent,&aprés
lequel le Roy dcclara qu'il
semettroit à latestedel'Armée
avec Mr de Vendôme,
& que Mr le Comte d'Aguilar,
Mr le Duc de Popoli-,
Nir le Comte de Las Torres,
&Mrs les Marquis de
Val de Cains, d'A itona
,
& de Thouy
,
serviroient
en qualité de CapitainesGeneraux;
que Mr le Marquis
de Bay retourneroit en Estremadure,
& que la Reine,
le Prince des Asturies, &
tous les Conseils iroient à
Vittoria.
Les Gouverneurs de Lerida,
deMonçon,&de Jaca,
font continuellement des
courses. Celuy de Lerida a
délivré 500. Prisonniers que
les Ennemis conduisoient à
Barcelone:un parti a arrêté
un Courrier de l'Archiduc
qui mandoit à l'Archiduchesse
que son Armée
avoit manque de vivres pendant
plusieurs jours, qu'on
leconduisoit à Madrid malgré
luy
, & contre. l'avis du
Comte de Staremberg
, quc
les Généraux des Alliez n'avoient
pas voulu écouter,
& que les Peuplesestoient si
affectionnez à Philippes V.
qu'il n'y avoir pas lieu d'esperer
de tirer d'autres avantages
de sa victoire que quel.
ques contributions pour
payer les Troupes.
Le19 l'Armée Ennemie
arriva à Alcala
,
d'où l'Archiduc
alla à Madrid avec
un détachement. A ion approche
Mr de Amezaga se- r toit retiré avec son corps de
Cavalerie.
des nouvelles d'Espagne:
Le18. Septembre lesGrands
d'Espagne, en continuant
leur zele pour la justecause
de leur Roy legitime,lui de
manderent permi/Iîond'é«:
:'Crire une Lettre à Sa MajestéTresChrétienne
;cette
Lettre est écrite dans les
termes les plus forts, les plus
touchants &les plus respectueux.
Ils y protestent au
nom de toute laNoblesse&
des Peuples d'Espagne qu'ils
sacrifieront leurs biens &
leur vie pour faire passer
à la posterité un nouvel
exemple de l'amour & dela
fidélité de la Nation Espagnole
pour leur Souverain.
Dés que le Courier fut arrivé
,
S. E. Monsieur le Duc
d'Albe, tout malade qu'il
(fiait partit pour porter
cetteLettre au Roy, & il
renvoya le même Courrier
aux Grands avecune réponse
tcllç qu'ils pouvoient la
souhaitter.
DE VALLADOLID
le 1 3. Septembre.
LeRoy arrivaicyle16avec
la Reine le Prince des
Asturies, les Tribunaux, les
Grands, & routes les personnes
les plus distinguées
de Madrid, excepté Mr le
Duc de Veraguasqu'estoit
à l'extrémité lors du déparc
de leurs Majestez Catholiques.
Mr leDuc de Noailles
y arriva le même jour,& Mr
de Vendôme le lendemain.
Aprésfonarrivéc on tint un
grand Conseil où tous les
Généraux assisterent,&aprés
lequel le Roy dcclara qu'il
semettroit à latestedel'Armée
avec Mr de Vendôme,
& que Mr le Comte d'Aguilar,
Mr le Duc de Popoli-,
Nir le Comte de Las Torres,
&Mrs les Marquis de
Val de Cains, d'A itona
,
& de Thouy
,
serviroient
en qualité de CapitainesGeneraux;
que Mr le Marquis
de Bay retourneroit en Estremadure,
& que la Reine,
le Prince des Asturies, &
tous les Conseils iroient à
Vittoria.
Les Gouverneurs de Lerida,
deMonçon,&de Jaca,
font continuellement des
courses. Celuy de Lerida a
délivré 500. Prisonniers que
les Ennemis conduisoient à
Barcelone:un parti a arrêté
un Courrier de l'Archiduc
qui mandoit à l'Archiduchesse
que son Armée
avoit manque de vivres pendant
plusieurs jours, qu'on
leconduisoit à Madrid malgré
luy
, & contre. l'avis du
Comte de Staremberg
, quc
les Généraux des Alliez n'avoient
pas voulu écouter,
& que les Peuplesestoient si
affectionnez à Philippes V.
qu'il n'y avoir pas lieu d'esperer
de tirer d'autres avantages
de sa victoire que quel.
ques contributions pour
payer les Troupes.
Le19 l'Armée Ennemie
arriva à Alcala
,
d'où l'Archiduc
alla à Madrid avec
un détachement. A ion approche
Mr de Amezaga se- r toit retiré avec son corps de
Cavalerie.
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Résumé : SUITE des nouvelles d'Espagne.
Le 18 septembre, les Grands d'Espagne écrivirent à Louis XIV pour affirmer leur fidélité au roi légitime et leur volonté de sacrifier leurs biens et leur vie pour la cause royale. Le duc d'Albe, malgré sa maladie, porta cette lettre au roi et reçut une réponse satisfaisante. Le 16 septembre, le roi d'Espagne, la reine, le prince des Asturies et diverses personnalités arrivèrent à Valladolid. Un grand conseil fut tenu, où le roi annonça qu'il prendrait la tête de l'armée avec le duc de Vendôme. Plusieurs nobles furent nommés capitaines-généraux, et la reine, le prince des Asturies ainsi que les conseils se dirigèrent vers Vittoria. Les gouverneurs de Lerida, Monçon et Jaca menaient des opérations militaires, libérant des prisonniers et interceptant des courriers ennemis. Le 19 septembre, l'armée ennemie arriva à Alcala et l'archiduc se rendit à Madrid, forçant Mr de Amezaga à se retirer avec son corps de cavalerie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2193
p. 128-134
EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
Début :
Nostre Commandant a esté dans un mouvement continuel depuis la [...]
Mots clefs :
Espagne, Convoi, Prisonniers, Ennemis, Général Stanhope
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
EXTRAIT
d'une Lettre deLerida
du29. Septembre,
Nostre Commandant a esté
dans un mouvement continuel
depuis laBataille de Sarragope.
Il ne s'estpas contentéd'avoir
délivréla plusgrande partie des
Prisonniers que les Ennemisy
avoientfaits
, & qu'ils faisoient
conduire à Barcelone. Il
méditaitdepuis long-tempsun
moyendesurprendre Balaguer,
posse important, que les Ennemis
avoient fortifié, & à la
faveur duquel ilssesont maintenus
si long-temps dans nostre
Voisinage.L'ocasion s'est presensée,
& il en a profité. Sur
l'avis qu'ilavoit receu que les
Ennemis y conduisoient un
Convoy
,
il sortit avec une
partie de nostre Garnison, &se
posta demaniéréque ce Convoy
venant àpasserdanssonembuscade,
l'Escortese trouva envelopée.
Il lafittouteprisonniere,
à la reserve ae quelques joi-
(lats quifurent tue Ensuite Il
fîtmarcher leConvoy
,
à la tête
duquel il mit des Soldats qui
sçavoientparlerAllemand,qui
ayant ditàlaporte qu'ils estoient
de l'Escorte qui amenoit le
Convoy entrerentdans la Ville
sansaucuneresistance. LaGarnison
qui estoit de 800. hommes
, après avoir reconnu la,
surprise,se mit en défense; mais
ellefutcontrainte decederaprés
en avoir eu plus de trois cents
de tuez Ceux qui resstoientfurent
faits prisonniers avec le
Gouverneur. Onstrnfititefàuter
les jortificatîons
, & on a
Amené icy tous les Prisonniers,
douzepiecesdecanon, quatre
mortiers & quantitédevivres
& demunitions.
Le 19.Septembre l'Armée
ennemiearriva à Alcala,d'où.
le General Stanhope s'avan.
ça avec un détachement de
tjoo. Chevaux. Mais l'Archiduc
n'y efloit pas encore
entré le 2.3. LaVille de Tolede
se fortifioit
,
& avoit
pris les armes. Les Ennemis
ayant envoyé deux Regiments
de Cavalerie pour la
sommer de prêter ferment
à l'Archiduc,les Habirans
les obligerent de se retirer.
Le Village de Vallejas,qui
fournissoit une grande partie
du pain qui se consommoit
à Madrid, a esté bruslé par
les ordres du General Stanhope,
parce que lesHabitans
avoientrefusé d'en fournir à
ses Troupes. Mr le Duc de
Veraguas , President du
Conseil desOrdres,qui estoit
àl'extremité lors du départ
du Roy d'Espagne pour
Valladolid, mourut le lendemain,
& Mr le Marquis
de Jamaïca son fils, après
lui avoir rendu les derniers
devoirs, suivit Sa Majesté
Catholique.
Tous les Grands & les
autres personnes les plus
distinguées,ontoffert tous
leurs biens au Roy d'Espagne.
La Reine & le Prince des
Asturies,arriveren le premier
Octobre à Vittoria,
avec un grand nombre de
personnes de distinction.outre
tous les Officiers des Conseils.
L'Armée Espagnole,forte
d'environ 14000. hommes,
estoit campée à Penafiel
sur leDuero. Elle devoit de
là continuer sa marche vers
Valladolidoùle Royd'Espagne
l'attendoitpour se
mettre à la telleavec Mrde
Vendôme,& marcher du
cofté de Salamanque,.
d'une Lettre deLerida
du29. Septembre,
Nostre Commandant a esté
dans un mouvement continuel
depuis laBataille de Sarragope.
Il ne s'estpas contentéd'avoir
délivréla plusgrande partie des
Prisonniers que les Ennemisy
avoientfaits
, & qu'ils faisoient
conduire à Barcelone. Il
méditaitdepuis long-tempsun
moyendesurprendre Balaguer,
posse important, que les Ennemis
avoient fortifié, & à la
faveur duquel ilssesont maintenus
si long-temps dans nostre
Voisinage.L'ocasion s'est presensée,
& il en a profité. Sur
l'avis qu'ilavoit receu que les
Ennemis y conduisoient un
Convoy
,
il sortit avec une
partie de nostre Garnison, &se
posta demaniéréque ce Convoy
venant àpasserdanssonembuscade,
l'Escortese trouva envelopée.
Il lafittouteprisonniere,
à la reserve ae quelques joi-
(lats quifurent tue Ensuite Il
fîtmarcher leConvoy
,
à la tête
duquel il mit des Soldats qui
sçavoientparlerAllemand,qui
ayant ditàlaporte qu'ils estoient
de l'Escorte qui amenoit le
Convoy entrerentdans la Ville
sansaucuneresistance. LaGarnison
qui estoit de 800. hommes
, après avoir reconnu la,
surprise,se mit en défense; mais
ellefutcontrainte decederaprés
en avoir eu plus de trois cents
de tuez Ceux qui resstoientfurent
faits prisonniers avec le
Gouverneur. Onstrnfititefàuter
les jortificatîons
, & on a
Amené icy tous les Prisonniers,
douzepiecesdecanon, quatre
mortiers & quantitédevivres
& demunitions.
Le 19.Septembre l'Armée
ennemiearriva à Alcala,d'où.
le General Stanhope s'avan.
ça avec un détachement de
tjoo. Chevaux. Mais l'Archiduc
n'y efloit pas encore
entré le 2.3. LaVille de Tolede
se fortifioit
,
& avoit
pris les armes. Les Ennemis
ayant envoyé deux Regiments
de Cavalerie pour la
sommer de prêter ferment
à l'Archiduc,les Habirans
les obligerent de se retirer.
Le Village de Vallejas,qui
fournissoit une grande partie
du pain qui se consommoit
à Madrid, a esté bruslé par
les ordres du General Stanhope,
parce que lesHabitans
avoientrefusé d'en fournir à
ses Troupes. Mr le Duc de
Veraguas , President du
Conseil desOrdres,qui estoit
àl'extremité lors du départ
du Roy d'Espagne pour
Valladolid, mourut le lendemain,
& Mr le Marquis
de Jamaïca son fils, après
lui avoir rendu les derniers
devoirs, suivit Sa Majesté
Catholique.
Tous les Grands & les
autres personnes les plus
distinguées,ontoffert tous
leurs biens au Roy d'Espagne.
La Reine & le Prince des
Asturies,arriveren le premier
Octobre à Vittoria,
avec un grand nombre de
personnes de distinction.outre
tous les Officiers des Conseils.
L'Armée Espagnole,forte
d'environ 14000. hommes,
estoit campée à Penafiel
sur leDuero. Elle devoit de
là continuer sa marche vers
Valladolidoùle Royd'Espagne
l'attendoitpour se
mettre à la telleavec Mrde
Vendôme,& marcher du
cofté de Salamanque,.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Lerida du 29. Septembre.
Le 29 septembre, le commandant, après la bataille de Saragosse, libéra des prisonniers ennemis à Barcelone et attaqua Balaguer, une position fortifiée. Il intercepta un convoi ennemi, captura l'escorte et fit entrer des soldats déguisés dans la ville, permettant de prendre une garnison de 800 hommes. Les prisonniers, canons, mortiers et munitions furent amenés à Lérida. Le 19 septembre, l'armée ennemie arriva à Alcalá, mais l'archiduc n'y était pas encore. Tolède repoussa deux régiments de cavalerie ennemis. Vallejas fut incendié sur ordre du général Stanhope après le refus des habitants de ravitailler ses troupes. Le duc de Veragua et son fils, le marquis de Jamaïque, moururent après le départ du roi d'Espagne pour Valladolid. La reine et le prince des Asturies arrivèrent à Vittoria le 1er octobre. L'armée espagnole, forte de 14 000 hommes, campait à Peñafiel, prête à marcher vers Valladolid pour se joindre au roi et à M. de Vendôme afin de progresser vers Salamanque.
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2194
p. 134-143
Suite du Siége d'Aire.
Début :
La nuit du 27. au 28. Septembre les Assiegez brulerent [...]
Mots clefs :
Attaque, Nuit, Ennemis, Place, Siège d'Aire-sur-la-Lys
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite du Siége d'Aire.
Suite du Sièged'Aire.
La nuit du 17. au 28.
Septembre les Assiegez brulèrent
tous les Ponts des
Assiegeants, & la nuit du
28. am9. ils firentune sor- liede00. hommes qui
juinerent une partie des travaux
& renverserent tout
ce qui se presenta devant
eux, & ne se retirerent qu'aprés
que le General Gromkau
y eut conduit deux Régiments
quifurent aussi fort
maltraitez.
Le 3.Octobre les Ennemis
attaquerent la Redoute
qui est sur la Chaussée de
Bethune; mais ils furent repoussezavec
beaucoup de
- perte , & le lendemain ils y
donnerent un nouvel assaut
voiùveilms efunrtent repoussezaussi
qu'au premier. Ils
remporterent enfin le 5.
mais comme elle est ouverte
du costé de la Place ils
perdirent plus de 300 hommes
en s'y logeant,tant par
le Canon, que par la Moufqueterie
des Assiegez, du
nombre desquels estoient
plusieurs Officiers. Le General
Efferenyfut blclfé
,
& le Comte de Dhona eut
la teste emportée par un
boulet.
Le 7. les Ennemis ayant
fait un logement du costé
de l'avant fosTé à l'attaque
gauche) les Afficuez sirent
une sortie & le ruinerent. La
nuit suivante les Assiegeans
travaillentà lerétablir; mais
le lendemain les Assiegez
y jetterent une si grande
quantité de Bombes qu'ils
le ruincrent de nouveau.
La nuit du9. au 10.les
tranchées de l'attaque gauc
he furent inondées,quoy
que les Ennemis eussent fait
des ouverturespour faire écouler
l'eaude l'avant fossé
Le 10. lesEnnemis travaillerent
encore à faire écouler
les eaux, ce qui n'empêcha
pas que la nuit leurs tranchées&
même une Batterie
furent inondées de nouveau,
mais les jours suivants
ayant encore fait écouler
des eaux, ils pousserentleurs
ouvrages jusqu'àl'avant fossé
& jetterent des Ponts pour
attaquer le Glacis de la Contrescarpe.
Le 16. ils y donnerent
l'Assaut, & ils se rendirent
Maistresd'une partie du
chemin couvert après un
combat fort opiniâtre. Mais
le lendemain ils en furent
chassezavec une perte considerable.
Lesjours suivants,
jusqu'au24.ils y donnerent
plusieursassauts inutilement
ayant toûjours esté repoussez
avec beaucoup de perte;
maisenfin aprèsl'avoir encore
attaqué plusieurs fois,
ils en demeurerent les Maîtres
le 27. à l'exception
d'une Place d'Armes.
La nuit du 28. au 29.
lesEnnemis attaquerent cette
d erniere place d' Armesqu'il
leur restoit à prendre, & s'en
emparerent aprés une vigoureuse
resistance.
Les pluyes estant furvs*
nuës ont si fort incommo
dé lesEnnemisàl'attaque de
la Porte d'Arras, que leurs
Troupes avoient de l'eau
jusqu'à l'estomach
, en sorte
qu'ils furent obligez d'abandonner
cette attaque où
il y avoir trois batteries
qu'ils ne purent retirer des
bouës. Ils avoient déja abandonnéuneautreattaque
& il n'y avoit plus que celle
d'entre la Porte de Nostre-
Dame&cellle d'Arras,d'où
l'on battoir la Place.
Le.29. Mr le Comte
d'Esting , qui estoitcampé
derriere la Colm entre Bergues
&S.Orner,alla camper
avec ses Troupes sous
le canon de la Citadelled'Ipres,
où Mr le Comte de
Villars qui doit commander
dans cette Place,étoit ar.
rivé avec trois Régiments.
Les Ennemis avoient un
Camp de 8000. hommes le
long de la Lis pour favoriserunConvoy
de 300. batteaux
chargez de toutes fortes
de munitions de Guerre
& de bouche qui devoit leur
venir de Gand; mais après
enestre sorci& rentrédeux
fois, ils resolurent de lefaire
escorter par quinze mille
hommes,sur ce qu'ils avoient
esté informez que
nous en avions dix mille du
costé d'Ipresqui devoient
l'attaquer.
Le 30.au soirun party
enleva cent Chevaux aux
Ennemis prés de Lille.
Un de leur Régimentsde
Dragons qu'ils envoyoient
en garnison à Mons
àcause dumauvais cRac ouT,
*1! eftoic, fut attaqué prés de
Tournay par le Partisan Jacob
quien tua cinquante
& en fit pluficurs Prisonniers.
La nuit du 17. au 28.
Septembre les Assiegez brulèrent
tous les Ponts des
Assiegeants, & la nuit du
28. am9. ils firentune sor- liede00. hommes qui
juinerent une partie des travaux
& renverserent tout
ce qui se presenta devant
eux, & ne se retirerent qu'aprés
que le General Gromkau
y eut conduit deux Régiments
quifurent aussi fort
maltraitez.
Le 3.Octobre les Ennemis
attaquerent la Redoute
qui est sur la Chaussée de
Bethune; mais ils furent repoussezavec
beaucoup de
- perte , & le lendemain ils y
donnerent un nouvel assaut
voiùveilms efunrtent repoussezaussi
qu'au premier. Ils
remporterent enfin le 5.
mais comme elle est ouverte
du costé de la Place ils
perdirent plus de 300 hommes
en s'y logeant,tant par
le Canon, que par la Moufqueterie
des Assiegez, du
nombre desquels estoient
plusieurs Officiers. Le General
Efferenyfut blclfé
,
& le Comte de Dhona eut
la teste emportée par un
boulet.
Le 7. les Ennemis ayant
fait un logement du costé
de l'avant fosTé à l'attaque
gauche) les Afficuez sirent
une sortie & le ruinerent. La
nuit suivante les Assiegeans
travaillentà lerétablir; mais
le lendemain les Assiegez
y jetterent une si grande
quantité de Bombes qu'ils
le ruincrent de nouveau.
La nuit du9. au 10.les
tranchées de l'attaque gauc
he furent inondées,quoy
que les Ennemis eussent fait
des ouverturespour faire écouler
l'eaude l'avant fossé
Le 10. lesEnnemis travaillerent
encore à faire écouler
les eaux, ce qui n'empêcha
pas que la nuit leurs tranchées&
même une Batterie
furent inondées de nouveau,
mais les jours suivants
ayant encore fait écouler
des eaux, ils pousserentleurs
ouvrages jusqu'àl'avant fossé
& jetterent des Ponts pour
attaquer le Glacis de la Contrescarpe.
Le 16. ils y donnerent
l'Assaut, & ils se rendirent
Maistresd'une partie du
chemin couvert après un
combat fort opiniâtre. Mais
le lendemain ils en furent
chassezavec une perte considerable.
Lesjours suivants,
jusqu'au24.ils y donnerent
plusieursassauts inutilement
ayant toûjours esté repoussez
avec beaucoup de perte;
maisenfin aprèsl'avoir encore
attaqué plusieurs fois,
ils en demeurerent les Maîtres
le 27. à l'exception
d'une Place d'Armes.
La nuit du 28. au 29.
lesEnnemis attaquerent cette
d erniere place d' Armesqu'il
leur restoit à prendre, & s'en
emparerent aprés une vigoureuse
resistance.
Les pluyes estant furvs*
nuës ont si fort incommo
dé lesEnnemisàl'attaque de
la Porte d'Arras, que leurs
Troupes avoient de l'eau
jusqu'à l'estomach
, en sorte
qu'ils furent obligez d'abandonner
cette attaque où
il y avoir trois batteries
qu'ils ne purent retirer des
bouës. Ils avoient déja abandonnéuneautreattaque
& il n'y avoit plus que celle
d'entre la Porte de Nostre-
Dame&cellle d'Arras,d'où
l'on battoir la Place.
Le.29. Mr le Comte
d'Esting , qui estoitcampé
derriere la Colm entre Bergues
&S.Orner,alla camper
avec ses Troupes sous
le canon de la Citadelled'Ipres,
où Mr le Comte de
Villars qui doit commander
dans cette Place,étoit ar.
rivé avec trois Régiments.
Les Ennemis avoient un
Camp de 8000. hommes le
long de la Lis pour favoriserunConvoy
de 300. batteaux
chargez de toutes fortes
de munitions de Guerre
& de bouche qui devoit leur
venir de Gand; mais après
enestre sorci& rentrédeux
fois, ils resolurent de lefaire
escorter par quinze mille
hommes,sur ce qu'ils avoient
esté informez que
nous en avions dix mille du
costé d'Ipresqui devoient
l'attaquer.
Le 30.au soirun party
enleva cent Chevaux aux
Ennemis prés de Lille.
Un de leur Régimentsde
Dragons qu'ils envoyoient
en garnison à Mons
àcause dumauvais cRac ouT,
*1! eftoic, fut attaqué prés de
Tournay par le Partisan Jacob
quien tua cinquante
& en fit pluficurs Prisonniers.
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Résumé : Suite du Siége d'Aire.
Le siège d'Aire-sur-la-Lys se caractérise par plusieurs actions militaires intenses. Du 17 au 28 septembre, les assiégés incendient les ponts des assiégeants et effectuent des sorties nocturnes pour détruire leurs travaux. Le 3 octobre, les ennemis attaquent une redoute mais sont repoussés avec de lourdes pertes. Le 5 octobre, ils prennent la redoute malgré des pertes importantes, incluant plusieurs officiers blessés ou tués. Les nuits suivantes, les assiégeants tentent de rétablir leurs positions mais sont contrés par des bombardements. Le 10 octobre, ils avancent jusqu'à l'avant-fossé et construisent des ponts pour attaquer le glacis. Le 16 octobre, ils prennent une partie du chemin couvert mais sont repoussés le lendemain. Jusqu'au 24 octobre, plusieurs assauts sont repoussés avec de lourdes pertes. Le 27 octobre, les ennemis prennent le chemin couvert, sauf une place d'armes, qu'ils s'emparent la nuit du 28 au 29 octobre après une résistance vigoureuse. Les pluies perturbent les opérations des ennemis, les forçant à abandonner certaines attaques. Le 29 octobre, le comte d'Esting et le comte de Villars se positionnent près de la citadelle d'Ipres avec leurs troupes. Les ennemis préparent un convoi de munitions escorté par 15 000 hommes pour contrer une attaque prévue par 10 000 soldats français. Le 30 octobre, un détachement français capture cent chevaux ennemis près de Lille et un régiment de dragons ennemis est attaqué près de Tournai, subissant des pertes significatives.
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2195
p. 143-144
COMBAT. de l'Amour & du respect à Madame de R*** par Mr L. B.
Début :
L'Amour estoit dans l'Esclavage, [...]
Mots clefs :
Amour, Respect
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texteReconnaissance textuelle : COMBAT. de l'Amour & du respect à Madame de R*** par Mr L. B.
del'Amour & du rcfpeét. àMadame de R*'**
parMrL. B.
L'Amour
estoit dans ÏEfclavage3
Lerespectletenoitsous de
severesLoix* Iln'ozoitdesyeux même
emprunter le langage,
Le respect étoufoitsessou
pirs &savoix,
Las de voir trop longtemps
sa pmjjance
asservie,
Lv'Aomolutrêenf.in sesi re-
Il combat poursaliberté;
Venez lesecourir
, ilyva
de ma vie,
Faites le triompherenfaisan
tmonbonheur,
Vous mettrez le comble
à sagloire;
Vous ejlie'{ l'objet du
Vainqueur,
Soyezleprix desa Victoire,
parMrL. B.
L'Amour
estoit dans ÏEfclavage3
Lerespectletenoitsous de
severesLoix* Iln'ozoitdesyeux même
emprunter le langage,
Le respect étoufoitsessou
pirs &savoix,
Las de voir trop longtemps
sa pmjjance
asservie,
Lv'Aomolutrêenf.in sesi re-
Il combat poursaliberté;
Venez lesecourir
, ilyva
de ma vie,
Faites le triompherenfaisan
tmonbonheur,
Vous mettrez le comble
à sagloire;
Vous ejlie'{ l'objet du
Vainqueur,
Soyezleprix desa Victoire,
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Résumé : COMBAT. de l'Amour & du respect à Madame de R*** par Mr L. B.
Mr L. B. écrit à Madame de R* sur l'amour, initialement esclave et silencieux. Réprimé par le respect, l'amour se révolte pour sa liberté. Il demande à Madame de R* de l'aider, prêt à tout risquer. En triomphant, il assurera son bonheur et sa gloire, la désignant comme prix de sa victoire.
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2196
p. 145-146
BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT REMPLIS PAR MR DUPUIS.
Début :
Ah ma foy j'ay beau jeu, deux Quintes me font .. trente [...]
Mots clefs :
Joueur, Piquet
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT REMPLIS PAR MR DUPUIS.
BOUTS RIMEZ
DONNEZ.
DANS LE MERCURE
PRECEDENT
REMPLIS PAR
MR DUPUIS.
DEUX JOUEURS DE PIQUET.
PREMIER JOUEUR. * 'Ahma
soyj'ay beau jeu
,
deux
Qumtes me font trente
Q.u.¡nd ton point seroit bon je
feray mes quarente
Car j'aygarde à mon Roy)tr4
Maspas garde au tien.
Maisvoyonssiton point est meilleur
que le mien,
SECaND JOUEUR.
j'avois quatre-vingtpoints, &
c'est en cent. cinquante
J'ay sixiéme & le point, jeferayle
soixante.
Tu croyois tonjeu bon, chacun vantele.Sien
Tes Quintes, tu le vois, teserventde
rien
PREMIER JOUEUR.
Je ne le vois que trop, tu feras tes septante
Une Carte deplus, j'auroisfait
le 0 nonante
Mais mon neufécarté me fait
perdre mon bien.
Pour écarter sonpoint ilfaut
estre un grand. chien.
DONNEZ.
DANS LE MERCURE
PRECEDENT
REMPLIS PAR
MR DUPUIS.
DEUX JOUEURS DE PIQUET.
PREMIER JOUEUR. * 'Ahma
soyj'ay beau jeu
,
deux
Qumtes me font trente
Q.u.¡nd ton point seroit bon je
feray mes quarente
Car j'aygarde à mon Roy)tr4
Maspas garde au tien.
Maisvoyonssiton point est meilleur
que le mien,
SECaND JOUEUR.
j'avois quatre-vingtpoints, &
c'est en cent. cinquante
J'ay sixiéme & le point, jeferayle
soixante.
Tu croyois tonjeu bon, chacun vantele.Sien
Tes Quintes, tu le vois, teserventde
rien
PREMIER JOUEUR.
Je ne le vois que trop, tu feras tes septante
Une Carte deplus, j'auroisfait
le 0 nonante
Mais mon neufécarté me fait
perdre mon bien.
Pour écarter sonpoint ilfaut
estre un grand. chien.
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Résumé : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT REMPLIS PAR MR DUPUIS.
Deux joueurs de piquet discutent de leur jeu. Le premier a un bon jeu mais est pénalisé par les quintes de son adversaire, qui lui donnent trente points. Il reconnaît que le point de son adversaire est meilleur. Le second joueur révèle avoir quatre-vingts points initiaux et maintenant cent cinquante, grâce au six et au point. Il moque le premier joueur, lui rappelant que chacun vante son jeu. Le premier admet que ses quintes ne valent rien et que son adversaire fera soixante-dix points.
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2197
p. 147-182
L'AGIOTEUR DUPÉ.
Début :
Je tascheray de donner tous les mois quelque Historiette ou [...]
Mots clefs :
Agioteur, Argent, Carrosse, Picard, Billets
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'AGIOTEUR DUPÉ.
Je tascheray de donner
tous les mois quelque
Historiette ou
Françoise ou Espagnole,
ou mesme quelque
Conte Arabe. On m'a
promis des Mémoires
pour tout cela, outre
lesAvantures du temps
que je prefereray toûjours
aux autres; en
voicy une.
Dans le mois dernier
un Agioteur aesté
trompé par des Filoux,
J'ay voulu m'assurerxactement
descirconstances
en me faisant
raconter le fait par plufleurs
personnes. Il
m'est arrivé ce qui arrive
toûjours en cas pareil.
Unechose se passe
en presence de plulieurs,
& cependant
elleest racontée differemment
par chacun
des spectateurs.
L'AGIOTEUR
DUPE.
Un deces Juifs Parisiens,
non pas de ceux
qui dans la Synagogue
des Halles sçavent faire
d'un vieux Manteau
deux Justaucorps
neufs; mais de ceux
qui achetant, revendant
& rachetant le
mesmepapier plu sieurs
fois en un jour, en gagnent
la valeur en
moins d'un mois. Un
de ces Juifs, dis-je , qu'on nomme depuis
peu Agioteurs, des plus
rafinez, des plus avides
& des plus défiants,
calculoitunjour sur le
midy le gain de sa matinée
en attendant pratique
nouvelle.
Arrive un Picard,
franc Gaulois par la
mine, homme grossier
en apparente,& foy
disant pressé de faire de
l'argent d'un Billet de
Change pour s'en retourner
àAmiens.L'Agioteur
luy dit qu'il a
de l'argent à son service
; mais que depuis
deux jours les Billets
font à trente-cinqpour
cent. Le bon Picard fait
l'étonné
,
luy aflUla':l('\
qu'hier encore mCI"
Franchard n'avoit pris
di luy que-trente poup
cent. Cela ne Ce peut
luy dit l'Agioteur ;
mais quiest donc Mr
Franchard? Si je n'étois
pas si pressé de partir
, continua naïvement
le Picard, je ferois
retourne a luy;
mâisil loge bien loin
d'icy* : ça Monsieur
voyons viste si vous me
voulez faire aussi bon
marché que luy. Je
m'en garderay bien,dit
l'Agioteur; en Jepressantde
luy direquiestoit
cethomme si desinteressé.
Le bon Picard
-- en s'en allant
comme un homme
presse.expose la franchise&
le desinteressement
de Mr Franchard
avec des circonflances
a faire apetit au plus
degoustéAgioteur d'agioter
avec Monsieur
Franchard.Il lâche ensuite
comme par abondance
de coeur & de
verbiage les tenants ,
les aboutissants, la ruë
•
& le logis de Monsieur
Franchatd,disant qu'il
va au plus viste recevoir
son argent, & laisse
nostre Agioteur dans
les reflexions 8c dans
l'im patience de lier
commerce avec un
homme si bon & si
facile. Il prend dans
son Bureaupour quinze
mille francs de papier
, pour aller faire
conoissance avec Monseur
Franchard. Pendant
que nostre Agioteur
va chercher fortune,
il faut vous instruire
qu'clles estoient les
bonnes gens avec qui--
il alloit negocier.
Monsieur Franchard
&le Picardprelsé de
partir estoient chefs de
cinq ou six Filoux dela
haute volée, de ceux
qui par un long apprentissagedans
l'exercicedespetitsvols
acquierentl'habilite&
les moyens d'en faire
de plus grands.
-
Il y avoit autrefois
à Paris un grand nombre
de ces Filoux; mais
à present la Police y
met bon ordre,& ceux
cy ne porteront pas
loin le tour qu'ils ont
fait à nostre Agioteur.
Monsieur Franchard
avoit Joué depuis quelques
mois un grand
Cabinet garni d'Armoires
avec des Clorsons
à barreaux, en y
joignantquelquesTables,
de vieux Cosses
forts, & des Balances,
il en avoit fait
un Bureau en forme. Il
avoir assemblé force
Registresovieux& nouveaux
&force sacs bien
ronds, bien numerotez
& de riche apparence.
Ces Régistres & ces
sacs arrangez dans ces
Armoires formoient
une Bibliothèque de
Financier des mieux
assortie. Avec cetestalage
& le secours de lès
Compagnons qui se
deguisoient tantost en
gens d'affaires,tantost
en porteurs d'argent
pour achalander le B ureau
,
il avoit estably
son credit chez son hoftesse
& dans [on voisinage.,
ce quiluy produisit
de petits gains
courants d'Agiotage
qui payoient leurs dépens
; mais ilsattendoient
du hazardquelques
bonnes qcaGQn-s)
celle cyen fut une>
Commenostre Agioteuresoit
tres défiant,
il demanda le logis
de Monsieur Franchard
a toutes les Boutiques
du voisinage
pour avoir occasion de
s'informer finement
quel homme c'estoit ;
maisplus il s'informa
&plus il fust trompé
,
car
car tous les voisins
estoient prévenus pour
luy. Il arrive au logis
de MonsieurFranchard
dont il reconut l'hotesse;
elle avoit esté autrefois
de ses am ies.Il
avoit grande confiance
en elle, & elle en avoit
tant en son hoste qu'elle
ne pouvoit s'en taire.
Il luy avoitfait mille
plaisirsc'étoitun hoste
charmant. Il n'y avoit
qu'une incommodité
avecluy , c'estqu'estant
logée directement
fous son Bureau elle
avoit la teste rompuë
de la quantité d'argent
qu'on y remuoit à la
pelle. Eneffet,ilavoit
deux ou trois sacs de
bon argent blanc avec
quoy il faisoit le plus
de bruit qu'il pouvoit;
passons laconversation
de l'hosteste & de l'Agioteur.
Elle court le
presenter à son hoste
, qui promet tout à sa
consideration : elle les
laisse parler d'affaire,
& s'en va. Monsieur
Franchard l'amusa par
des discoursvagues sur
le courant de l'Agiotage
,
& l'amufoit à
dessein, car il ne pouvoit
faire son coup
qu'il n'entendit pour
signalun Carossearriver
à grand bruit à sa
porte. Pendant que
Monsieur Franchard
étale en verbiage sa
probité& sa Franchise,
l'Agioteur leconfidere
de la teste aux
pieds;ilest charméde
saphisionomie,C'estoit
un de ces visages
pleins, unis, faits de
façon qu'on croit les
connoistre de vue parce
qu'on, en voit souvent
de semblables; sa
taille étoit courte &
ronde, des épaules, du
ventre,jambes renforcées
,
jarrets bas, bras
courts, &C main large;
main à compter les
écus dix à dix, vray
moule de Caissier ; enfin,
homme devant lequel
vous vous mettriez
a genoux pour
luy faire prendre vostre
argent la veille
d'un déeri.
Voici un Carossequi
arrive;c'estoit le signal:
venons au fait, dit
franchard. Lefaitest,
répond l'Agioteur,que
j'aylà pour quinze
mille francs deBillets,
& sur ce qu'un Marchand
d'Amiens m'a
ditque vous en aviez
pris à trente pour cent.
Qu'estce à dire ?
interrompit l'autre *
avec un air de franchise
brusque
, vous mocquez-
vous ? ils font à
trente cinq, tout ce
que je puis faire en faveur
de mon hostesse,
c'est de perdre un pour
cent.
Ils en estoientlà
qnand un petit Filou
quiestoit venudans le
Carosse vint faire le
personnage d'un jeune
Ecolieren Droit à qui
sa Mere achete un'!-
Charge de Conseiller
en Province. C'estoit
un petit .Blondin ar
voix gresle, graffoyant
un peu & ricanant
beaucoup. Il entre étourdiementsans
se fai,.
te annoncer , &£ d'un
air é1 vaporéIl court cmbrasser
Franchard en
luy criant avec joye
qu'il avoit conclu le
marché de sa Charge.
Il
Il me faudra luy ditil
, vingt mille francs
deBillets de Monnoye.
Je les prendray de vous
sur le pied que vous
voudrez, je vous ay
tantd'obligationsd'ailleurs
: autres embrassades
, mais cenest pas
le tout, il faut dans le
moment quatre sacs de
mille francs à ma mere
pourm'acheterun Carosse.
Monsieur Franchard
ne répond qu'en
tirant quatre sacs d'une
Armoire comme un
homme qui les donnoit
aussi facilement que
l'autre donnoit des embrassades.
Il en ouvre
un ,
& le répand sur sa
table pour le compter:
Vous vous mocquez
Je moy , s écrie le petit
Conseiller, a-t'on jamais
compté aprésMr
Franchard ? Donnezmoy
une plume que je
vous fasse mon Billet.
Vostremere m'en fera
un tantost dit froidement
Franchard, vous
estes trop jeune pour
signer, emportez toujours,
nous souperons
cesoir ensemble.Deux
5 grands Laquais s'avancent,
prennent les sacs,
& le jeune homme s'en
-
vacourant & cabriolant
comme il estoit
entré. P ij
Je ne reconduis point
Ics jeunes étourdis
5
sécrie
Franchard, jen'ay
pas assez de jambes
pour les suivre.Ensuite
se tournant vers l'Agioteur
,
l'occasion effc
heureuse pour vous, luy dit-il, je luy feray
prendre vos Billetsde
Monnoye à trentedeux
pour cent; c'est
trois de gain pour
vous. Je veux bien fairece
plaisir à mon hostesse
aux dépens d'un
jeune fol qui jette l'argent
par les fenestres ;
ça voyons vos Billets.
Pendant que l'Agioteur
les tire de sa poche
en faisant mille remerciements
, Franchard
arrange plusieurs
sacs sur une autretable,
en prend un
qu'il renverse sur le
comptoir. Comptez ,
dit-il, à l'Agioteur,je
vais examiner vos Billets.
L'Agioteur com pte,
& Franchard prend
la liasse. Pendant qu'il
la feüilletoit sans la dc_e
lier, nostre jeune Cf-,
tourdy rentre avec une
Dame venerable qu'il
tenoitsur le poing, 6C
riant de toute sa force,
conte àFranchard comme
une chose fort plaisante
que samere qui
n'avoit pas voulu monter
la premiere fois de
peur de le déranger,venoit
par excez d'exact*
tude luy faire son Billet.
Franchard court au
devant d'elle, se fasche
de cette exactitude offençante
pour luy, jure
qu'il ne recevra le Billet
qu'en luy donnant à
souper. La Dame venerab
le cede de peur de
le fascher
, & regagne
son Carosse, où Franchard
, plus ceremonieux
avec les Dames
qu'avec les jeunes ef-
Tourdis, voulut absolument
la reconduire.
Il la suit, tenant toujours
à la main la liasse
deBillets & l'Agioteur
rcfte iàns se defier
de rien. Il compte toûjours
son sac pour gagner
du temps;maisil
n'osa pas toucher aux
autres quen prsience
de Franchard
, trèsfasché
mesmed'avoir
trouvé deux Ecus de
manque dans le sac,
car l'ayant compté sans
témoins,il prenoit déjà
laresolution de perdre
deuxEcuspar politesse.
-
Il s'assit
,
& attendit
fort tranquilement pen
dantun quart d'heure;
c'est le moins que puissent
durer les Corn-*
phmentsd'une femme
à qui on précèdet~<
gent.
Voyons cepen dant si
nosFiloux munis des
quinzemi lle francs en
Billets sont montez en
Carosse.Non,ils s'ex.
quivent plus finemenr;
ils laissent le Carosse de
louage à la porte, ô£
Franchard feignant
d'accompagner la Dame;
jusques chez un
Notaire voisin, la suit
à pied jusques dans une
rue tournante où un
autre Carosse les attendoit,
& touche Cocher
, voila les quinze
mille francs partis.
Imaginez vous l'impatience
inquiété da
l'Agioteur & de l'hôtessequi
le fut rejoin.
dre au Bureau pour
voir s'il étoit content
de son hoste. Leur con..
fiance étoit si bien establie
que les sou p çons
ne leur vinrent que
pardegrez; mais il fallutenfinen
veniraux
craintes, aux éclaircisfements,
auxalarmes,
l'Agioteur veut emporter
quinze sacs y 1hostessè s'y oppose, il
faut des formalitez. Je
parte fous silence l'arrivée
du Commissaire,
l'ouverture des sacs;
remplis de cailloux 6C
de ronds d'ardoise. Je
ne vous diray point
quelsfurent à cet afpeét
les fremissements
& les mines de l'Agioteur
dupé; vous imaginerez
le dénouement
de tout cela plus plaisamment
que je ne
pourrois vous le décrire.
Le mot d'Agioteur
vient du mot Italien
Adgio Supplément ou
Ajustement.Adjiuflamento,
Ajustement ou
Convention d'interest
entre les Agents de
Change ou Banquiers.
Quel vantaggio chési da
o ricevé per adjoustamenodella
valuta diunamoneta
aquelta d'unaltra.
tous les mois quelque
Historiette ou
Françoise ou Espagnole,
ou mesme quelque
Conte Arabe. On m'a
promis des Mémoires
pour tout cela, outre
lesAvantures du temps
que je prefereray toûjours
aux autres; en
voicy une.
Dans le mois dernier
un Agioteur aesté
trompé par des Filoux,
J'ay voulu m'assurerxactement
descirconstances
en me faisant
raconter le fait par plufleurs
personnes. Il
m'est arrivé ce qui arrive
toûjours en cas pareil.
Unechose se passe
en presence de plulieurs,
& cependant
elleest racontée differemment
par chacun
des spectateurs.
L'AGIOTEUR
DUPE.
Un deces Juifs Parisiens,
non pas de ceux
qui dans la Synagogue
des Halles sçavent faire
d'un vieux Manteau
deux Justaucorps
neufs; mais de ceux
qui achetant, revendant
& rachetant le
mesmepapier plu sieurs
fois en un jour, en gagnent
la valeur en
moins d'un mois. Un
de ces Juifs, dis-je , qu'on nomme depuis
peu Agioteurs, des plus
rafinez, des plus avides
& des plus défiants,
calculoitunjour sur le
midy le gain de sa matinée
en attendant pratique
nouvelle.
Arrive un Picard,
franc Gaulois par la
mine, homme grossier
en apparente,& foy
disant pressé de faire de
l'argent d'un Billet de
Change pour s'en retourner
àAmiens.L'Agioteur
luy dit qu'il a
de l'argent à son service
; mais que depuis
deux jours les Billets
font à trente-cinqpour
cent. Le bon Picard fait
l'étonné
,
luy aflUla':l('\
qu'hier encore mCI"
Franchard n'avoit pris
di luy que-trente poup
cent. Cela ne Ce peut
luy dit l'Agioteur ;
mais quiest donc Mr
Franchard? Si je n'étois
pas si pressé de partir
, continua naïvement
le Picard, je ferois
retourne a luy;
mâisil loge bien loin
d'icy* : ça Monsieur
voyons viste si vous me
voulez faire aussi bon
marché que luy. Je
m'en garderay bien,dit
l'Agioteur; en Jepressantde
luy direquiestoit
cethomme si desinteressé.
Le bon Picard
-- en s'en allant
comme un homme
presse.expose la franchise&
le desinteressement
de Mr Franchard
avec des circonflances
a faire apetit au plus
degoustéAgioteur d'agioter
avec Monsieur
Franchard.Il lâche ensuite
comme par abondance
de coeur & de
verbiage les tenants ,
les aboutissants, la ruë
•
& le logis de Monsieur
Franchatd,disant qu'il
va au plus viste recevoir
son argent, & laisse
nostre Agioteur dans
les reflexions 8c dans
l'im patience de lier
commerce avec un
homme si bon & si
facile. Il prend dans
son Bureaupour quinze
mille francs de papier
, pour aller faire
conoissance avec Monseur
Franchard. Pendant
que nostre Agioteur
va chercher fortune,
il faut vous instruire
qu'clles estoient les
bonnes gens avec qui--
il alloit negocier.
Monsieur Franchard
&le Picardprelsé de
partir estoient chefs de
cinq ou six Filoux dela
haute volée, de ceux
qui par un long apprentissagedans
l'exercicedespetitsvols
acquierentl'habilite&
les moyens d'en faire
de plus grands.
-
Il y avoit autrefois
à Paris un grand nombre
de ces Filoux; mais
à present la Police y
met bon ordre,& ceux
cy ne porteront pas
loin le tour qu'ils ont
fait à nostre Agioteur.
Monsieur Franchard
avoit Joué depuis quelques
mois un grand
Cabinet garni d'Armoires
avec des Clorsons
à barreaux, en y
joignantquelquesTables,
de vieux Cosses
forts, & des Balances,
il en avoit fait
un Bureau en forme. Il
avoir assemblé force
Registresovieux& nouveaux
&force sacs bien
ronds, bien numerotez
& de riche apparence.
Ces Régistres & ces
sacs arrangez dans ces
Armoires formoient
une Bibliothèque de
Financier des mieux
assortie. Avec cetestalage
& le secours de lès
Compagnons qui se
deguisoient tantost en
gens d'affaires,tantost
en porteurs d'argent
pour achalander le B ureau
,
il avoit estably
son credit chez son hoftesse
& dans [on voisinage.,
ce quiluy produisit
de petits gains
courants d'Agiotage
qui payoient leurs dépens
; mais ilsattendoient
du hazardquelques
bonnes qcaGQn-s)
celle cyen fut une>
Commenostre Agioteuresoit
tres défiant,
il demanda le logis
de Monsieur Franchard
a toutes les Boutiques
du voisinage
pour avoir occasion de
s'informer finement
quel homme c'estoit ;
maisplus il s'informa
&plus il fust trompé
,
car
car tous les voisins
estoient prévenus pour
luy. Il arrive au logis
de MonsieurFranchard
dont il reconut l'hotesse;
elle avoit esté autrefois
de ses am ies.Il
avoit grande confiance
en elle, & elle en avoit
tant en son hoste qu'elle
ne pouvoit s'en taire.
Il luy avoitfait mille
plaisirsc'étoitun hoste
charmant. Il n'y avoit
qu'une incommodité
avecluy , c'estqu'estant
logée directement
fous son Bureau elle
avoit la teste rompuë
de la quantité d'argent
qu'on y remuoit à la
pelle. Eneffet,ilavoit
deux ou trois sacs de
bon argent blanc avec
quoy il faisoit le plus
de bruit qu'il pouvoit;
passons laconversation
de l'hosteste & de l'Agioteur.
Elle court le
presenter à son hoste
, qui promet tout à sa
consideration : elle les
laisse parler d'affaire,
& s'en va. Monsieur
Franchard l'amusa par
des discoursvagues sur
le courant de l'Agiotage
,
& l'amufoit à
dessein, car il ne pouvoit
faire son coup
qu'il n'entendit pour
signalun Carossearriver
à grand bruit à sa
porte. Pendant que
Monsieur Franchard
étale en verbiage sa
probité& sa Franchise,
l'Agioteur leconfidere
de la teste aux
pieds;ilest charméde
saphisionomie,C'estoit
un de ces visages
pleins, unis, faits de
façon qu'on croit les
connoistre de vue parce
qu'on, en voit souvent
de semblables; sa
taille étoit courte &
ronde, des épaules, du
ventre,jambes renforcées
,
jarrets bas, bras
courts, &C main large;
main à compter les
écus dix à dix, vray
moule de Caissier ; enfin,
homme devant lequel
vous vous mettriez
a genoux pour
luy faire prendre vostre
argent la veille
d'un déeri.
Voici un Carossequi
arrive;c'estoit le signal:
venons au fait, dit
franchard. Lefaitest,
répond l'Agioteur,que
j'aylà pour quinze
mille francs deBillets,
& sur ce qu'un Marchand
d'Amiens m'a
ditque vous en aviez
pris à trente pour cent.
Qu'estce à dire ?
interrompit l'autre *
avec un air de franchise
brusque
, vous mocquez-
vous ? ils font à
trente cinq, tout ce
que je puis faire en faveur
de mon hostesse,
c'est de perdre un pour
cent.
Ils en estoientlà
qnand un petit Filou
quiestoit venudans le
Carosse vint faire le
personnage d'un jeune
Ecolieren Droit à qui
sa Mere achete un'!-
Charge de Conseiller
en Province. C'estoit
un petit .Blondin ar
voix gresle, graffoyant
un peu & ricanant
beaucoup. Il entre étourdiementsans
se fai,.
te annoncer , &£ d'un
air é1 vaporéIl court cmbrasser
Franchard en
luy criant avec joye
qu'il avoit conclu le
marché de sa Charge.
Il
Il me faudra luy ditil
, vingt mille francs
deBillets de Monnoye.
Je les prendray de vous
sur le pied que vous
voudrez, je vous ay
tantd'obligationsd'ailleurs
: autres embrassades
, mais cenest pas
le tout, il faut dans le
moment quatre sacs de
mille francs à ma mere
pourm'acheterun Carosse.
Monsieur Franchard
ne répond qu'en
tirant quatre sacs d'une
Armoire comme un
homme qui les donnoit
aussi facilement que
l'autre donnoit des embrassades.
Il en ouvre
un ,
& le répand sur sa
table pour le compter:
Vous vous mocquez
Je moy , s écrie le petit
Conseiller, a-t'on jamais
compté aprésMr
Franchard ? Donnezmoy
une plume que je
vous fasse mon Billet.
Vostremere m'en fera
un tantost dit froidement
Franchard, vous
estes trop jeune pour
signer, emportez toujours,
nous souperons
cesoir ensemble.Deux
5 grands Laquais s'avancent,
prennent les sacs,
& le jeune homme s'en
-
vacourant & cabriolant
comme il estoit
entré. P ij
Je ne reconduis point
Ics jeunes étourdis
5
sécrie
Franchard, jen'ay
pas assez de jambes
pour les suivre.Ensuite
se tournant vers l'Agioteur
,
l'occasion effc
heureuse pour vous, luy dit-il, je luy feray
prendre vos Billetsde
Monnoye à trentedeux
pour cent; c'est
trois de gain pour
vous. Je veux bien fairece
plaisir à mon hostesse
aux dépens d'un
jeune fol qui jette l'argent
par les fenestres ;
ça voyons vos Billets.
Pendant que l'Agioteur
les tire de sa poche
en faisant mille remerciements
, Franchard
arrange plusieurs
sacs sur une autretable,
en prend un
qu'il renverse sur le
comptoir. Comptez ,
dit-il, à l'Agioteur,je
vais examiner vos Billets.
L'Agioteur com pte,
& Franchard prend
la liasse. Pendant qu'il
la feüilletoit sans la dc_e
lier, nostre jeune Cf-,
tourdy rentre avec une
Dame venerable qu'il
tenoitsur le poing, 6C
riant de toute sa force,
conte àFranchard comme
une chose fort plaisante
que samere qui
n'avoit pas voulu monter
la premiere fois de
peur de le déranger,venoit
par excez d'exact*
tude luy faire son Billet.
Franchard court au
devant d'elle, se fasche
de cette exactitude offençante
pour luy, jure
qu'il ne recevra le Billet
qu'en luy donnant à
souper. La Dame venerab
le cede de peur de
le fascher
, & regagne
son Carosse, où Franchard
, plus ceremonieux
avec les Dames
qu'avec les jeunes ef-
Tourdis, voulut absolument
la reconduire.
Il la suit, tenant toujours
à la main la liasse
deBillets & l'Agioteur
rcfte iàns se defier
de rien. Il compte toûjours
son sac pour gagner
du temps;maisil
n'osa pas toucher aux
autres quen prsience
de Franchard
, trèsfasché
mesmed'avoir
trouvé deux Ecus de
manque dans le sac,
car l'ayant compté sans
témoins,il prenoit déjà
laresolution de perdre
deuxEcuspar politesse.
-
Il s'assit
,
& attendit
fort tranquilement pen
dantun quart d'heure;
c'est le moins que puissent
durer les Corn-*
phmentsd'une femme
à qui on précèdet~<
gent.
Voyons cepen dant si
nosFiloux munis des
quinzemi lle francs en
Billets sont montez en
Carosse.Non,ils s'ex.
quivent plus finemenr;
ils laissent le Carosse de
louage à la porte, ô£
Franchard feignant
d'accompagner la Dame;
jusques chez un
Notaire voisin, la suit
à pied jusques dans une
rue tournante où un
autre Carosse les attendoit,
& touche Cocher
, voila les quinze
mille francs partis.
Imaginez vous l'impatience
inquiété da
l'Agioteur & de l'hôtessequi
le fut rejoin.
dre au Bureau pour
voir s'il étoit content
de son hoste. Leur con..
fiance étoit si bien establie
que les sou p çons
ne leur vinrent que
pardegrez; mais il fallutenfinen
veniraux
craintes, aux éclaircisfements,
auxalarmes,
l'Agioteur veut emporter
quinze sacs y 1hostessè s'y oppose, il
faut des formalitez. Je
parte fous silence l'arrivée
du Commissaire,
l'ouverture des sacs;
remplis de cailloux 6C
de ronds d'ardoise. Je
ne vous diray point
quelsfurent à cet afpeét
les fremissements
& les mines de l'Agioteur
dupé; vous imaginerez
le dénouement
de tout cela plus plaisamment
que je ne
pourrois vous le décrire.
Le mot d'Agioteur
vient du mot Italien
Adgio Supplément ou
Ajustement.Adjiuflamento,
Ajustement ou
Convention d'interest
entre les Agents de
Change ou Banquiers.
Quel vantaggio chési da
o ricevé per adjoustamenodella
valuta diunamoneta
aquelta d'unaltra.
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Résumé : L'AGIOTEUR DUPÉ.
Le texte narre l'histoire d'un agioteur parisien, spécialisé dans l'achat et la revente de papiers financiers, qui est trompé par des escrocs. L'agioteur, en train de calculer ses gains à midi, est abordé par un Picard souhaitant échanger un billet de change. L'agioteur propose un taux de 35%, mais le Picard affirme avoir obtenu 30% auprès de Monsieur Franchard. Intrigué, l'agioteur décide de rencontrer Franchard. Ce dernier, avec l'aide de complices déguisés, parvient à convaincre l'agioteur de lui confier quinze mille francs en billets. Pendant que Franchard distrait l'agioteur avec des discussions et des mises en scène, ses complices s'échappent avec l'argent. L'agioteur, trompé par les apparences et les témoignages des voisins, ne se méfie pas. Finalement, il découvre que les sacs d'argent contiennent des cailloux et des rondelles d'ardoise. Le terme 'agioteur' est expliqué comme provenant de l'italien 'adgio', signifiant ajustement ou convention d'intérêt entre agents de change.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2198
p. 183-184
BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT REMPLIS PAR MR D. F.*** LE MARY FIDELE.
Début :
Ma femme avoit quinze ans lorsque j'en avois trente [...]
Mots clefs :
Femme, Mari fidèle
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texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT REMPLIS PAR MR D. F.*** LE MARY FIDELE.
BOUTS RIMEZ
DONNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT
REMPLIS PAR.
MR D.F.
LE MARY FIDELE.
MAfemmeavoit quinze
ans lorsque j'enavois trente
Elle ena doncvingt-cinqpuisquejenay
quarente
Tout va bien jusques là, son
gracieuxmain
,
tien
Etson oeilençorvifplaisent
encoreau mien
Mais dans dix ans 3heUs !
quandj'en auray cinquante
Ma femme à trente-cinq m'en
paroidtra.. soixante
Mon âge alors fera moins
convenable au.sien.
VieuxChat
, jeune Souris, un
Ancienditfort bien
L'Epoux seraconstantpour
femme de,"',. septante
SS''iillppeeuutt,nneec,coommmmeenncceerr aà l'aimer
qu'à nonante
Dans cessolides coeurs les,ans
nechangent rien
Il n'estfidélité siure que de
vieux chien.
DONNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT
REMPLIS PAR.
MR D.F.
LE MARY FIDELE.
MAfemmeavoit quinze
ans lorsque j'enavois trente
Elle ena doncvingt-cinqpuisquejenay
quarente
Tout va bien jusques là, son
gracieuxmain
,
tien
Etson oeilençorvifplaisent
encoreau mien
Mais dans dix ans 3heUs !
quandj'en auray cinquante
Ma femme à trente-cinq m'en
paroidtra.. soixante
Mon âge alors fera moins
convenable au.sien.
VieuxChat
, jeune Souris, un
Ancienditfort bien
L'Epoux seraconstantpour
femme de,"',. septante
SS''iillppeeuutt,nneec,coommmmeenncceerr aà l'aimer
qu'à nonante
Dans cessolides coeurs les,ans
nechangent rien
Il n'estfidélité siure que de
vieux chien.
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Résumé : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT REMPLIS PAR MR D. F.*** LE MARY FIDELE.
Un homme de quarante ans, marié à une femme de vingt-cinq ans, exprime sa satisfaction actuelle. Il anticipe des difficultés dans dix ans, craignant que son âge ne soit plus approprié. Il compare leur relation à celle d'un vieux chat et d'une jeune souris. Il conclut que la fidélité reste constante dans les cœurs solides, comme celle d'un vieux chien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2199
p. 185-186
SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ. Par Mr l'Abbé L***.
Début :
Quoyqu'en ait decidé le Concile de .. Trente [...]
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texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ. Par Mr l'Abbé L***.
SUR LES MESMES
BOUTSRIMEZ.
Par MR £Abbé L ** *.
QVoyqu'en ait décidé le
Concile de Trente
Entre les gras Abbez
, j'en
sçayplusde.. quarante
A Benefice double, ayant doubleentre.
tien
iQtii non contens des leurprendroientencor
le mien
Un Disciple de Pierre environ
l'an cinquante
Préditqu'en milsept cens dix
ou trente ou soixante
Maint Apostreferait plus riche
que /f. lien
Qui desonjuperflu ne reformerait
rien
Parlons par Parabole à linflar
des septante
Combien de bons Passeurs
voit-on entre. nonante
Peut estre dix; ceuxlà ne
veulentd'autre bien
Que leurpetitTroupeau, leur
boulette &leur chien
BOUTSRIMEZ.
Par MR £Abbé L ** *.
QVoyqu'en ait décidé le
Concile de Trente
Entre les gras Abbez
, j'en
sçayplusde.. quarante
A Benefice double, ayant doubleentre.
tien
iQtii non contens des leurprendroientencor
le mien
Un Disciple de Pierre environ
l'an cinquante
Préditqu'en milsept cens dix
ou trente ou soixante
Maint Apostreferait plus riche
que /f. lien
Qui desonjuperflu ne reformerait
rien
Parlons par Parabole à linflar
des septante
Combien de bons Passeurs
voit-on entre. nonante
Peut estre dix; ceuxlà ne
veulentd'autre bien
Que leurpetitTroupeau, leur
boulette &leur chien
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Résumé : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ. Par Mr l'Abbé L***.
Le texte évoque la situation des abbés et disciples de Pierre. Malgré le Concile de Trente, plus de quarante abbés avec des doubles revenus en veulent plus. Un disciple avait prédit que certains apôtres seraient plus riches que le Christ. Une parabole compare les abbés à des passeurs, où seuls dix sur cent cherchent le bien de leur communauté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2200
p. 187-188
SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ. Par M. Dam. ***
Début :
Je pardonne l'amour, à vingt ans jusqu'à .. trente [...]
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texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ. Par M. Dam. ***
SUR.LESMESMES
BOUTS RIMEZ-
., ParM.Dam. ***
Damon à son Amy.
JEpardonne l'amour,avingt
ans jusqu'à trente
On peut secrettementaimer
jufqua quarente
Alaïs pour lors d'un amy le
solideentre. tien
Doit faire les plaisirs de ton
coeur & du.. mien
Taschons d'avoiracquis environvers.
cinquante
Des amis des honneurs
, &
des bienspour soixante
Car on ne doit compter pour
lorsquesur le..j ben
Asoixante ans d'autruy je
n'esPere plus rien
Gardes-toy d'avarice
,
asoixantea.
septante
Onpeut estrecberymesmejusqu'à
nonante
Lorsque l'on sçait gayement
fairepartdeson. bien
Manger seul en grondant
.) c'est vivre comme un chien
BOUTS RIMEZ-
., ParM.Dam. ***
Damon à son Amy.
JEpardonne l'amour,avingt
ans jusqu'à trente
On peut secrettementaimer
jufqua quarente
Alaïs pour lors d'un amy le
solideentre. tien
Doit faire les plaisirs de ton
coeur & du.. mien
Taschons d'avoiracquis environvers.
cinquante
Des amis des honneurs
, &
des bienspour soixante
Car on ne doit compter pour
lorsquesur le..j ben
Asoixante ans d'autruy je
n'esPere plus rien
Gardes-toy d'avarice
,
asoixantea.
septante
Onpeut estrecberymesmejusqu'à
nonante
Lorsque l'on sçait gayement
fairepartdeson. bien
Manger seul en grondant
.) c'est vivre comme un chien
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Résumé : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ. Par M. Dam. ***
Le texte 'SUR.LESMESMES' décrit les attitudes appropriées à chaque âge. L'amour est pardonnable jusqu'à trente ans et peut être secrètement aimé jusqu'à quarante ans. À cinquante ans, il est conseillé d'acquérir des amis, des honneurs et des biens. À soixante ans, il faut éviter l'avarice et se suffire à soi-même. Entre soixante et quatre-vingts ans, il est possible de restreindre ses besoins. Manger seul en grondant est comparable à vivre comme un chien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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