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1
p. 187-189
LETTRE DE MONSIEUR le Duc de S. Aignan, à Son Altesse Royale.
Début :
Toute la France a pris part à cette Victoire; & / Monseigneur, Je n'oserois quasi mesler ma voix au bruit des [...]
Mots clefs :
Louanges, Altesse royale, Valeur, Triomphe
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texteReconnaissance textuelle : LETTRE DE MONSIEUR le Duc de S. Aignan, à Son Altesse Royale.
Toute la France a pris part
àcette Victoire; &le jour même que Monfieur le Duc de S.Aignan l'aprit ,il en témoi- gnaſa joye à SonAlteſſeRoya- le par unelettre que voicy.
GALANT. 13.5
1
LETTRE DE MONSIEVR
le Duc de S.Aignan , à Son AlteſſeRoyale.
M°
ONSEIGNEVR,
Ien'oferois quasi mester mavoix au bruit des applaudiffemens & des loüanges qui vous font deues,&quevous recevezde
toutes parts. Mais , MONSEI- GNEVR,monprofond respectpour
VOSTRE ALTESSE ROYALE,
1
fijosey adjoûter ce mot, mon estime tres parfaite , me font prendre cette liberté. Voila
MONSEIGNEVR , deglorieuses fuites des premieres marques de cette valeur naiſſante dont j'avois esté témoin ily avingtansau
6
fiegedeMontmedy.le ne doutepas que dans une action fi glorieuse
136 LE MERCURE
-
vous nefoyez plus Satisfait d'a- voirvaincu pourle Roy, que d'avoir vaincu par vous même.
Triomphez , MONSEIGNEVR,
de reſte des ennemisdont vousvenez defurmonterunfi grand nom- bre; &foyez,s'il vous plaiſt,bien persuadé que personne ne s'inte- reffe plus que reſuis en voſtre con- Servation , nynepeut eftre avec
plus de respect que moy ,
MONSEIGNEUR,
DeVostreAlteffe Royale,
Letres humble, tres-obeïffant &tres- ſoûmisServiteur,
LEDUCDES.AIGNAN
DeParis le 13, d'Avril 1677
àcette Victoire; &le jour même que Monfieur le Duc de S.Aignan l'aprit ,il en témoi- gnaſa joye à SonAlteſſeRoya- le par unelettre que voicy.
GALANT. 13.5
1
LETTRE DE MONSIEVR
le Duc de S.Aignan , à Son AlteſſeRoyale.
M°
ONSEIGNEVR,
Ien'oferois quasi mester mavoix au bruit des applaudiffemens & des loüanges qui vous font deues,&quevous recevezde
toutes parts. Mais , MONSEI- GNEVR,monprofond respectpour
VOSTRE ALTESSE ROYALE,
1
fijosey adjoûter ce mot, mon estime tres parfaite , me font prendre cette liberté. Voila
MONSEIGNEVR , deglorieuses fuites des premieres marques de cette valeur naiſſante dont j'avois esté témoin ily avingtansau
6
fiegedeMontmedy.le ne doutepas que dans une action fi glorieuse
136 LE MERCURE
-
vous nefoyez plus Satisfait d'a- voirvaincu pourle Roy, que d'avoir vaincu par vous même.
Triomphez , MONSEIGNEVR,
de reſte des ennemisdont vousvenez defurmonterunfi grand nom- bre; &foyez,s'il vous plaiſt,bien persuadé que personne ne s'inte- reffe plus que reſuis en voſtre con- Servation , nynepeut eftre avec
plus de respect que moy ,
MONSEIGNEUR,
DeVostreAlteffe Royale,
Letres humble, tres-obeïffant &tres- ſoûmisServiteur,
LEDUCDES.AIGNAN
DeParis le 13, d'Avril 1677
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Résumé : LETTRE DE MONSIEUR le Duc de S. Aignan, à Son Altesse Royale.
Le Duc de Saint-Aignan adresse une lettre à Son Altesse Royale le 13 avril 1677, exprimant sa joie et son admiration pour une récente victoire. Il souligne que toute la France a contribué à cette victoire et rappelle avoir observé la valeur naissante de Son Altesse Royale lors du siège de Montmédy, vingt ans plus tôt. Le Duc espère que Son Altesse Royale sera satisfait d'avoir combattu pour le roi et par lui-même. Il encourage Son Altesse Royale à triompher des ennemis restants et assure de son intérêt pour la conservation de Son Altesse Royale. La lettre se conclut par des marques de respect et de soumission.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 218-226
AUX POETES QUI ONT REMPORTÉ LE DERNIER PRIX DE VERS DE L'ACADEMIE FRANCOISE.
Début :
Lors que l'Académie Françoise proposa pour sujet du dernier / Nourrissons des Neufs-Soeurs, tout couverts de la gloire [...]
Mots clefs :
Académie française, Concours, Vers, Sujet, Louanges, Religion catholique, Roi, Victoire, Poète, Louis, Hérésie, Salut, Fortune, Erreur, Croix, Triomphe, Discorde, Moeurs, Ciel, Christ, Ange, Héros, Enfer
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texteReconnaissance textuelle : AUX POETES QUI ONT REMPORTÉ LE DERNIER PRIX DE VERS DE L'ACADEMIE FRANCOISE.
Lors que l'Académie Françoife pro
pofa pour fujet du dernier Prix de
Vers , les grandes Chofes que le Roy
faites enfaveur de la Religion Catholique
, le Berger du village de
Mont-Fallon y travailla , & n'eut pas
le temps de mettre la derniere main
fes Vers ,parce que des affaires importantes
attirérent tousfesfoins ailleurs .
Neanmoins comme il fe fait un plaifir
de donner des louanges à fon Prince,
dés qu'il a eu un peu plus de loifir,
il a mis la Piéce en l'état où je vous
l'envoye.
1
du
Mercure Galant.
-219
5252525252525252
AUX
POETES
QUI ONT
REMPORTE' LE
DERNIER
PRIX DE
VERS
DE
L'ACADEMIE
FRANCOISE.
Nour
3.
Ourriffons des Neuf- Soeurs , tout
couverts de la gloire
Qu'à jamais vous aquiert voftre illuftre
Victoire,
Permettez que ma voix fe mefle à ces
Concerts
Dont parvous
aujourd'huy
retentiſſent
les airs.
LOUIS, plein du beau feu qu'une Foy
vive inspire,
Terraffe
l'Heréfie en
cefameux Empire.
En effet, de ce Roy les Foudres élancez
Font voiren
plufieurs Lieux des
Temples
renverfezi
Tij
220 Extraordinaire
Et ces Foudres tournant vers tous les He
rétiques,
Caufent, pour leurfalut, leurs difgraces
publiques.
Lors
que
LOUIS les livre au Deftin
malheureux,
Il les chériroit moins , s'ilfaifoit moins
contre eux.
Cefavorable Autheur de leur douleur
commune,
Qui ne leur permet point d'encenfer la
Fortune,
D'ailleurs leur tend les bras, au moment
qu'il leur nuit.
Parfon ordre on confére, on difpute, on
inftruit:
Et ceux de qui les yeux s'ouvrent à la
lumiere,
Reçoivent fesfaveurs en plus d'une maniere.
Il leur donne des Biens , & leur bonheur
eft tel,
Qu'ils ont outre ces Biens part au Bien
Eternel.
du Mercure Galant.
221
Sur les Bords de la Seine ainfi LOUIS
s'applique
A diffiper l'Erreur , à domter l'Herétique.
Maisde peur que cette Hydre & ce Monftre
odieux,
2
Que l'Erreur quelque jour ne renaiſſe en
ces Lieux,
Son zéle écarte encor ces nouvelles Cabales
Dont les Livres adroits font de charmans.
Dédalles,
Qui pour mieux décevoir ont par tout des
douceurs,
Et qui cachent toûjours du venin fous des
fleurs.
Enfin de ce grand Roy la main toutepuif-
Sante
Fait que dans nos Climats la Croix eft
triomphante,
Et qu'il n'eft plus permis aux naiſſantes
Erreurs
D'habiter parmy nous , d'y forger nos
malheurs.
Comme fi l'Acheron cuft déchaîné fur
terre
Tüj
222 Extraordinaire
Ses Fillespour porter le Flambeau de la
Guerre,
Les Sectes des Errans femoient jadis
L'effroy,
La France en pâliſſoit ; mais, grace à
noftre Roy,
On ne craint plus les maux qu'ont endurê
nos Peres.
Verra-t-on la Difcorde , aux cheveux de
Vipéres,
S'unir al Heréfie, en emprunter la voix?
Tout eft calme, & l'on met l'Heréfie aux
abois.
LOUIS , comme un Soleil, dont l'aimable
influence
Procure un calme faint à la Nefde la
France ,
Diffipe de l'Erreur la nuit & les Bronil-
Lards,
Et répand la lumiere où tombent fes regards.
Nous , quifommes témoins de ces hautes
merveilles,
N'avons rien de plus doux pourcharmer
nos greilles.
du Mercure Galant.
223
Mais dans nos entretiens tairons - nous que
LOUIS,
Depuis le temps heureux qu'il gouverne
les Lys,
Redreffe en nous les moeurs , non moins que
la Doctrine?
Comme Fils de l'Eglife, avec elle ilfulmine
Par defeveres Loix contre le Libertin,
Le Brigand, le fureur, l' Athée, & l'AFfaffin.
Le Roy parle ; à l'inftant des coeurs chargez
de crimes
Deviennent pour le Ciel d'innocentes Vi
Etimes.
'La voix de ce Monarque arrefte tous les
coups
Qu'un Dieu vangeur peut- eftre aurois
lancez fur nous.
Sanspeine on obeit à LOUIS , à l'E
glife;
La Vertu dans ce Roy fur le Trône eft'
affife .
Mortels, qui loin de nous habitez l'Univers
224
Extraordinaire
Et quilonez ce Prince en langages divers,
Sans rien dire de trop, qui de vous ne peut
dire:
Ce Royne borne point fon zéle en fen
Empire,
Sous des Cieux Etrangers il n'en montre
pas moins?
Peuples, bien mieux que nous vous en eftes
témoins.
Parfon ordre en tout temps de l'un à l'autre
Pole,
Mille Atlétes facrez , armez de leur·
parole,
Vont combatrepour CHRIST, & domter
les Enfers .
La hauteur des Rochers, ny la vague des
Mers,
Nefont point un obstacle à l'ardeur de
leur zéle.
Donnerla vie à l'ame, éclairerl'Infidelle
Et le fouftraire au joug de l'Ange ténébreux,
C'est par tout ce quifert de matiere à leurs
feuxs
du Mercure Galant. 225
Ainfi donc dans la France, & hors defon
enceinte,
LOUISfait triompher la Croix, cette
Arche fainte.
Tout rit à ce Héros , lors que plufieurs
Mortels
N'ont d'Encens que pour Dieu, que pour
Dien des Autels.
Fadis un de nos Roys, au péril defa tefte,
De la Sainte Contrée entreprit la Conquefte.
Une nombreuſe Armée en ce lieu leſuivit
Le Nil en la voyant fe troubla dansfon
Lit.
Le Sultanfut vaincu : mais ce Roy plein
de gloire
Ne pût que peu de tempsfurvivre à fa
Victoire.
On vit fe relever le Sultan abatu ;
Sans prendre des Chrétiens les moeurs ng
la vertu.
Li eftoit refervé par la Bonté divine,
AuxBarbaresPaïs , où noftre Roy domine
Defubirfaintement le joug du Roy, dess
Roys
226
Extraordinaire
10
D'arborerfur leurs Bords l'Etendart de
la Croix,
Et d'y voir qu'un Héros que tout craint
fur la terre,
Mefme contre l'Enferfait faire encor la
guerre.
pofa pour fujet du dernier Prix de
Vers , les grandes Chofes que le Roy
faites enfaveur de la Religion Catholique
, le Berger du village de
Mont-Fallon y travailla , & n'eut pas
le temps de mettre la derniere main
fes Vers ,parce que des affaires importantes
attirérent tousfesfoins ailleurs .
Neanmoins comme il fe fait un plaifir
de donner des louanges à fon Prince,
dés qu'il a eu un peu plus de loifir,
il a mis la Piéce en l'état où je vous
l'envoye.
1
du
Mercure Galant.
-219
5252525252525252
AUX
POETES
QUI ONT
REMPORTE' LE
DERNIER
PRIX DE
VERS
DE
L'ACADEMIE
FRANCOISE.
Nour
3.
Ourriffons des Neuf- Soeurs , tout
couverts de la gloire
Qu'à jamais vous aquiert voftre illuftre
Victoire,
Permettez que ma voix fe mefle à ces
Concerts
Dont parvous
aujourd'huy
retentiſſent
les airs.
LOUIS, plein du beau feu qu'une Foy
vive inspire,
Terraffe
l'Heréfie en
cefameux Empire.
En effet, de ce Roy les Foudres élancez
Font voiren
plufieurs Lieux des
Temples
renverfezi
Tij
220 Extraordinaire
Et ces Foudres tournant vers tous les He
rétiques,
Caufent, pour leurfalut, leurs difgraces
publiques.
Lors
que
LOUIS les livre au Deftin
malheureux,
Il les chériroit moins , s'ilfaifoit moins
contre eux.
Cefavorable Autheur de leur douleur
commune,
Qui ne leur permet point d'encenfer la
Fortune,
D'ailleurs leur tend les bras, au moment
qu'il leur nuit.
Parfon ordre on confére, on difpute, on
inftruit:
Et ceux de qui les yeux s'ouvrent à la
lumiere,
Reçoivent fesfaveurs en plus d'une maniere.
Il leur donne des Biens , & leur bonheur
eft tel,
Qu'ils ont outre ces Biens part au Bien
Eternel.
du Mercure Galant.
221
Sur les Bords de la Seine ainfi LOUIS
s'applique
A diffiper l'Erreur , à domter l'Herétique.
Maisde peur que cette Hydre & ce Monftre
odieux,
2
Que l'Erreur quelque jour ne renaiſſe en
ces Lieux,
Son zéle écarte encor ces nouvelles Cabales
Dont les Livres adroits font de charmans.
Dédalles,
Qui pour mieux décevoir ont par tout des
douceurs,
Et qui cachent toûjours du venin fous des
fleurs.
Enfin de ce grand Roy la main toutepuif-
Sante
Fait que dans nos Climats la Croix eft
triomphante,
Et qu'il n'eft plus permis aux naiſſantes
Erreurs
D'habiter parmy nous , d'y forger nos
malheurs.
Comme fi l'Acheron cuft déchaîné fur
terre
Tüj
222 Extraordinaire
Ses Fillespour porter le Flambeau de la
Guerre,
Les Sectes des Errans femoient jadis
L'effroy,
La France en pâliſſoit ; mais, grace à
noftre Roy,
On ne craint plus les maux qu'ont endurê
nos Peres.
Verra-t-on la Difcorde , aux cheveux de
Vipéres,
S'unir al Heréfie, en emprunter la voix?
Tout eft calme, & l'on met l'Heréfie aux
abois.
LOUIS , comme un Soleil, dont l'aimable
influence
Procure un calme faint à la Nefde la
France ,
Diffipe de l'Erreur la nuit & les Bronil-
Lards,
Et répand la lumiere où tombent fes regards.
Nous , quifommes témoins de ces hautes
merveilles,
N'avons rien de plus doux pourcharmer
nos greilles.
du Mercure Galant.
223
Mais dans nos entretiens tairons - nous que
LOUIS,
Depuis le temps heureux qu'il gouverne
les Lys,
Redreffe en nous les moeurs , non moins que
la Doctrine?
Comme Fils de l'Eglife, avec elle ilfulmine
Par defeveres Loix contre le Libertin,
Le Brigand, le fureur, l' Athée, & l'AFfaffin.
Le Roy parle ; à l'inftant des coeurs chargez
de crimes
Deviennent pour le Ciel d'innocentes Vi
Etimes.
'La voix de ce Monarque arrefte tous les
coups
Qu'un Dieu vangeur peut- eftre aurois
lancez fur nous.
Sanspeine on obeit à LOUIS , à l'E
glife;
La Vertu dans ce Roy fur le Trône eft'
affife .
Mortels, qui loin de nous habitez l'Univers
224
Extraordinaire
Et quilonez ce Prince en langages divers,
Sans rien dire de trop, qui de vous ne peut
dire:
Ce Royne borne point fon zéle en fen
Empire,
Sous des Cieux Etrangers il n'en montre
pas moins?
Peuples, bien mieux que nous vous en eftes
témoins.
Parfon ordre en tout temps de l'un à l'autre
Pole,
Mille Atlétes facrez , armez de leur·
parole,
Vont combatrepour CHRIST, & domter
les Enfers .
La hauteur des Rochers, ny la vague des
Mers,
Nefont point un obstacle à l'ardeur de
leur zéle.
Donnerla vie à l'ame, éclairerl'Infidelle
Et le fouftraire au joug de l'Ange ténébreux,
C'est par tout ce quifert de matiere à leurs
feuxs
du Mercure Galant. 225
Ainfi donc dans la France, & hors defon
enceinte,
LOUISfait triompher la Croix, cette
Arche fainte.
Tout rit à ce Héros , lors que plufieurs
Mortels
N'ont d'Encens que pour Dieu, que pour
Dien des Autels.
Fadis un de nos Roys, au péril defa tefte,
De la Sainte Contrée entreprit la Conquefte.
Une nombreuſe Armée en ce lieu leſuivit
Le Nil en la voyant fe troubla dansfon
Lit.
Le Sultanfut vaincu : mais ce Roy plein
de gloire
Ne pût que peu de tempsfurvivre à fa
Victoire.
On vit fe relever le Sultan abatu ;
Sans prendre des Chrétiens les moeurs ng
la vertu.
Li eftoit refervé par la Bonté divine,
AuxBarbaresPaïs , où noftre Roy domine
Defubirfaintement le joug du Roy, dess
Roys
226
Extraordinaire
10
D'arborerfur leurs Bords l'Etendart de
la Croix,
Et d'y voir qu'un Héros que tout craint
fur la terre,
Mefme contre l'Enferfait faire encor la
guerre.
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Résumé : AUX POETES QUI ONT REMPORTÉ LE DERNIER PRIX DE VERS DE L'ACADEMIE FRANCOISE.
Un berger du village de Mont-Fallon a participé au concours de poésie organisé par l'Académie Française sur les grandes actions du roi en faveur de la religion catholique. Bien qu'il n'ait pas pu terminer son œuvre à temps en raison de diverses occupations, il a finalement envoyé sa pièce. Le poème célèbre le roi Louis pour ses actions contre l'hérésie et l'erreur. Il décrit comment le roi a fait renverser plusieurs temples hérétiques et a causé la disgrâce publique des hérétiques. Le roi est présenté comme un protecteur de la foi catholique, distribuant des biens et des faveurs à ceux qui se convertissent. Il lutte également contre les livres hérétiques et les nouvelles cabales, assurant la victoire de la Croix en France. Le roi est comparé à un soleil qui dissipe l'erreur et les brouillards, apportant la lumière et le calme. Il redresse les mœurs et la doctrine, combattant le libertinage, la briganderie, la fureur, l'athéisme et l'assassinat. Son zèle s'étend au-delà de son empire, inspirant des missionnaires à travers le monde pour combattre pour le Christ. Le texte mentionne également un roi précédent qui avait entrepris la conquête de la Sainte Contrée, mais qui n'avait pu en profiter longtemps. Il contraste cette victoire éphémère avec le règne durable de Louis, qui impose le joug du roi des rois et fait triompher la Croix même dans les pays barbares.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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3
p. 149-162
LE TRIOMPHE DE VÉNUS.
Début :
Vous vous souvenez de la Dispute qui s'est élevée / Sur le bord de l'Arar, ma Muse solitaire, [...]
Mots clefs :
Statue, Vénus, Muse, Amour, Sommeil, Triomphe, Courtisans, Glorieux, Grâces, Jeux, Coeur, Grandeur, Lumière, Charme, Héros, Heureux, Louis le Grand
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texteReconnaissance textuelle : LE TRIOMPHE DE VÉNUS.
Vous vous ſouvenez de la
Diſpute qui s'eſt élevée entre
les Sçavans touchant la Statuë
de la Viile d'Arles , pour
fçavoir fi elle repreſentoit
Venus , ou Diane. La décifion
de Sa Majesté qui s'eft
déclarée pour la premiere,
ayant terminé ce differend,
M' Magnin de l'Academie
Royale d'Arles , a fait làdeſſus
le galantOuvrage que
je vous envoye.bon
Nij
150 MERCURE
?
:
52555255-52552 555
LE TRIOMPHE
DE VENUS .
Urte bord de l'Arar ,ma Mase
Jolitaire
Cher espoirde mes derniers jours
M'offroitde quelques vers leSterite
Lecours,
Et révoit à ſon ordinaire,
Quandles Feux,les Ris,lesAmours
Vinvent troubler en foule, avecque I
leursTambours رد مرا
Leurs chants, leur Haut-bois , lour
Musette,
Lefilence dema Retraite.
52
ол
LeDieu qui fait aimer , l'air gay , le
teintvermeil,
GALANT. 151
M'aborde, s'avanceà leurteste,
Etme dit,fors de cesommeil,
Qui,filoin des plaisirs , &t'endort,
&i'arreste.
Venus triomphe enfin,je t'invite à la
feſte;
Ala Cour de LOVIS, on enfait l'appareil,
Ettout en estjusqu'au Soleil.
Se
Dianeabeaufaire lafiere,
Ellen'a plusde Courtisans,
Etfesplus zelez Partiſans
Ontabandonnéla carriere.
S2
SurunSujetfi glorieux
Nous avons raisonné , mais foibles
quenoussommes,
Dis-je alors , n'est- cepas au plusparfaitdes
Hommes
Adireſon avissur l'interèt desDieux?
N iiij
152 MERCURE
LOVIS aprononcé, c'est à tuy de ré-
Soudre,
Il estdans un degréfihaut chez les
Humains,
Que quandmesme ces Dieux luy préteraient
lafoudre,
Apeine croiroit on qu'elle custchangé
demains.
Se
Aprésque ce Heros a vuidé la querolle
Ilnefautplus disputer,
Venus le doitemporter,
Les Muſes deformais vivront bien
avec elle..
Prés de LOVIS le Grand, eltesfont
enfaveur,
P
Les Graces pour Venus ont un zele
fidelte
Enſemble de ce vainqueur
Chantantlagloire immortelle
GALANT 153
Ellesfe feront honneur
Den'avoirqu'un mesme coeur.
Se :
Les Gracesme répondirent,
Ilnetiendrapoint ànous
Les Feux,les Ris repartirent,
Quepeut- on fairefansvous,
Fillesde Venus difcrettes ?
Tout ce que gouſtent de doux
Lesamours les plusparfaites ,
N'est-cepasvousquile faites?
Que peut onfairefans vous,
Filles de Venus difcrettes?
52
Entrez dans'le Palais du plusgrand
Roy du monde,
Admirezſaſageſſe , & tranquile&
profonde,
Entrez , Mere des Amours ,
Vous triomphez , & Diane
Qui vous traitoit de Propbanes
:
154 MERCURE
N'eutjamais de fibeauxjours.
८८
Aces cris d'allegreffe
LesMuſes à leurtour
Vinrent fendre la preſſe,
Etpourfaire leur cour
Meſlons nosvoix , dirent- elles,
Ala gloire du Heros,
Dont les grandeurs immortelles,
Nous donnent en cejour unsi noble
repos.
Se
Leparty plut d'abord , lesGraces l'ac
cepterent,
Etfan's perdre de temps en recitsfuflus,
Voicy comme elles chanterent
LeTriomphe de Venus.
LES GRACES.
Venus a l'airtouchant,&d'elleonpeut
apprendre
1
GALANT. 155
Amefler aux Lauriers les Myrthes
amoureux .
Venus ne gaste rien audeſtin des
heureux,
En eft.on moins Heros , pouravoir le
coeur tendre?
LES MUSES .
Quand on donnedes loix aux plus
grands des Humains,
Toûjours vainqueur, &toûjours
équitable,
Etque demille Souverains
On tient lefort entre ses mains,
Pour avoir l'amefiere, en est- on moins
aimable?
LES GRACES.
Dans un degréde gloire , ou rien ne
peutatteindre,
Ilfautsçavoirdécendre , il fautſca-
いいvoir charmer
Il est beau dese faire craindre
156 MERCURE
Ilestdoux dese faire aimer.
LES MUSES ...
Si Venus maintenant d'une Pomme
eftornée,
Del'air dont elle la tient
Onvoitqu'ellesefouvient
DuHeros qui l'a donnéc.
LES GRACES.
Celle qu'elle recent de ce Bergervolage
Qui causa d'Ilion lefuneste ravage
Eftoit- elle de ceprix?
LOUIS a le rare avantage
De ne pouvoir estresurpris;
Iljointpar unheureux , &charmant
affemblage
Alafiertéd' Hector les charmes de
Paris. 6
LES MUSES .
Son régnefiplein de merveilles
Est la gloire de l'Univers .
i
GALANT. 157
LES GRACES .
Il est l'entretien de vosveilles
Il estle charme de vos Vers.
LES MUSES .
:
Certesfafaveurfouveraine
Nous tient lieu detout aujourd'huy.
LES GRACES.
Il estAuguste , il est Macene,
Vous n'avez affaire qu'à luy.
LES MUSES .
Qui peut nous troubler ? de la
guerre
On a fermé les Esendars
LES GRACES .
Flore peut reduire en parterre
Tout le terrain du Champ de Mars.
LES MUSES .
Plusde Canons , plus de Carcaffes,
Ne troublent l'accord de nos voix.
MULES GRACES.
Ilfautlaiſſer rive les Graces,
158 MERCURE
LOVIS les remet dans leurs
droits.
LES MUSES .
Dianen'estpoint abaiffée ;
Que cede- t'elle icy dufien?
LES GRACES .
Elle estla premiereplacée,
Venusne luy dérobe rien.
LES MUSES .
Sous le Heros quiles aſſemble
Qu'elles aurontdejours heureux!
LES GRACES.
Puißent-elles toûjours enſemble
L'accompagner dans tous fes
vaux.
... LES MUSES.
Puiffent elles d'intelligence
De charmerdans ses petits Fils.
LES GRACES!
Puiffent- elles toûjours en France
Faire la culture des •
GALANT 159
LES MUSES .
Venez ,heureuſes Destinées
Venez ſeconderſes defirs.
LES GRACES .
Neveillez queſurſes années,
Neménagezqueses plaisirs.
LES MUSES .
Fieres Beautez , Venus vous preffe
Devous enflamer en ce jour.
LES GRACES.
Que toutse rendeà latendreſſe;
Quefaire d'un coeurfans amour?
LES MUSES .
-Sans amourseroit- il poſſible
D'avoir des plaiſirs accomplis?
LES GRACES.
QuAmarilisfoitinſenſible,
C'est tant pis pour Amarilis.
LES MUSES.
Venus triomphe, tout le monde
Doit estresoumis àses loix.
160 MERCURE
LES GRACES .
Elle enflame laterre & l'onde,
Peut - on avoir de plus grands
droits?
Se
Merucilledufiecle ou nnoouussfommes
Dit l'Amour , fi Venus voit rétablir
Ses droits,
N'est- ce pas par la voix
Du plus parfait des Hommes,
plus grand des Rois? Etdu
は
Son triomphe estfiny , Sa gloire estaccomplie
Sa place estoit marquée , &le fera
toujours,
Pouvoit elle eftre mieux remplie
rlaMeredes Que parla
Se
Amours?
Allez à vostre tour, allez prendre vos
GALANT. 161
!
Dans ce Palais auguſte , il ne vous
manque rien
Etpourfinirvoſtre entretien
Apprenez à tous ceux qui plaignoients
vos disgraces,
Que les Muses, &les Graces
Nefurentjamaissibien.
SS
Rag છે
Allez par toute laterre
Aſſemblervos Favoris,
Lebruit affreux de la guerre
Netroublera plus vos cris..
Signalons noftre allegreffe
Regnons dansce Siecle heureux,
C'estl'amourqui nous en preſſe,
Direntles Ris,&les feux.
Allonsfaire éclaterfur laTerre&fur
l'onde,
Allons , & ne tardóns plus,
Au nom du Maistre du monde
162 MERCURE
Le triomphe de venus.
S&
Acesmots ils difparurem wiel
Sur leurs pas les Zephirs de la Plaine
coarurent
A
Etreftantfeulje dis en soupirant,
Tropheureux qui vous peutfuivre
Dans cet airfi triomphant;
Mais plus beureux qui peutvivre
Auprés de LOUIS le Grand!
Diſpute qui s'eſt élevée entre
les Sçavans touchant la Statuë
de la Viile d'Arles , pour
fçavoir fi elle repreſentoit
Venus , ou Diane. La décifion
de Sa Majesté qui s'eft
déclarée pour la premiere,
ayant terminé ce differend,
M' Magnin de l'Academie
Royale d'Arles , a fait làdeſſus
le galantOuvrage que
je vous envoye.bon
Nij
150 MERCURE
?
:
52555255-52552 555
LE TRIOMPHE
DE VENUS .
Urte bord de l'Arar ,ma Mase
Jolitaire
Cher espoirde mes derniers jours
M'offroitde quelques vers leSterite
Lecours,
Et révoit à ſon ordinaire,
Quandles Feux,les Ris,lesAmours
Vinvent troubler en foule, avecque I
leursTambours رد مرا
Leurs chants, leur Haut-bois , lour
Musette,
Lefilence dema Retraite.
52
ол
LeDieu qui fait aimer , l'air gay , le
teintvermeil,
GALANT. 151
M'aborde, s'avanceà leurteste,
Etme dit,fors de cesommeil,
Qui,filoin des plaisirs , &t'endort,
&i'arreste.
Venus triomphe enfin,je t'invite à la
feſte;
Ala Cour de LOVIS, on enfait l'appareil,
Ettout en estjusqu'au Soleil.
Se
Dianeabeaufaire lafiere,
Ellen'a plusde Courtisans,
Etfesplus zelez Partiſans
Ontabandonnéla carriere.
S2
SurunSujetfi glorieux
Nous avons raisonné , mais foibles
quenoussommes,
Dis-je alors , n'est- cepas au plusparfaitdes
Hommes
Adireſon avissur l'interèt desDieux?
N iiij
152 MERCURE
LOVIS aprononcé, c'est à tuy de ré-
Soudre,
Il estdans un degréfihaut chez les
Humains,
Que quandmesme ces Dieux luy préteraient
lafoudre,
Apeine croiroit on qu'elle custchangé
demains.
Se
Aprésque ce Heros a vuidé la querolle
Ilnefautplus disputer,
Venus le doitemporter,
Les Muſes deformais vivront bien
avec elle..
Prés de LOVIS le Grand, eltesfont
enfaveur,
P
Les Graces pour Venus ont un zele
fidelte
Enſemble de ce vainqueur
Chantantlagloire immortelle
GALANT 153
Ellesfe feront honneur
Den'avoirqu'un mesme coeur.
Se :
Les Gracesme répondirent,
Ilnetiendrapoint ànous
Les Feux,les Ris repartirent,
Quepeut- on fairefansvous,
Fillesde Venus difcrettes ?
Tout ce que gouſtent de doux
Lesamours les plusparfaites ,
N'est-cepasvousquile faites?
Que peut onfairefans vous,
Filles de Venus difcrettes?
52
Entrez dans'le Palais du plusgrand
Roy du monde,
Admirezſaſageſſe , & tranquile&
profonde,
Entrez , Mere des Amours ,
Vous triomphez , & Diane
Qui vous traitoit de Propbanes
:
154 MERCURE
N'eutjamais de fibeauxjours.
८८
Aces cris d'allegreffe
LesMuſes à leurtour
Vinrent fendre la preſſe,
Etpourfaire leur cour
Meſlons nosvoix , dirent- elles,
Ala gloire du Heros,
Dont les grandeurs immortelles,
Nous donnent en cejour unsi noble
repos.
Se
Leparty plut d'abord , lesGraces l'ac
cepterent,
Etfan's perdre de temps en recitsfuflus,
Voicy comme elles chanterent
LeTriomphe de Venus.
LES GRACES.
Venus a l'airtouchant,&d'elleonpeut
apprendre
1
GALANT. 155
Amefler aux Lauriers les Myrthes
amoureux .
Venus ne gaste rien audeſtin des
heureux,
En eft.on moins Heros , pouravoir le
coeur tendre?
LES MUSES .
Quand on donnedes loix aux plus
grands des Humains,
Toûjours vainqueur, &toûjours
équitable,
Etque demille Souverains
On tient lefort entre ses mains,
Pour avoir l'amefiere, en est- on moins
aimable?
LES GRACES.
Dans un degréde gloire , ou rien ne
peutatteindre,
Ilfautsçavoirdécendre , il fautſca-
いいvoir charmer
Il est beau dese faire craindre
156 MERCURE
Ilestdoux dese faire aimer.
LES MUSES ...
Si Venus maintenant d'une Pomme
eftornée,
Del'air dont elle la tient
Onvoitqu'ellesefouvient
DuHeros qui l'a donnéc.
LES GRACES.
Celle qu'elle recent de ce Bergervolage
Qui causa d'Ilion lefuneste ravage
Eftoit- elle de ceprix?
LOUIS a le rare avantage
De ne pouvoir estresurpris;
Iljointpar unheureux , &charmant
affemblage
Alafiertéd' Hector les charmes de
Paris. 6
LES MUSES .
Son régnefiplein de merveilles
Est la gloire de l'Univers .
i
GALANT. 157
LES GRACES .
Il est l'entretien de vosveilles
Il estle charme de vos Vers.
LES MUSES .
:
Certesfafaveurfouveraine
Nous tient lieu detout aujourd'huy.
LES GRACES.
Il estAuguste , il est Macene,
Vous n'avez affaire qu'à luy.
LES MUSES .
Qui peut nous troubler ? de la
guerre
On a fermé les Esendars
LES GRACES .
Flore peut reduire en parterre
Tout le terrain du Champ de Mars.
LES MUSES .
Plusde Canons , plus de Carcaffes,
Ne troublent l'accord de nos voix.
MULES GRACES.
Ilfautlaiſſer rive les Graces,
158 MERCURE
LOVIS les remet dans leurs
droits.
LES MUSES .
Dianen'estpoint abaiffée ;
Que cede- t'elle icy dufien?
LES GRACES .
Elle estla premiereplacée,
Venusne luy dérobe rien.
LES MUSES .
Sous le Heros quiles aſſemble
Qu'elles aurontdejours heureux!
LES GRACES.
Puißent-elles toûjours enſemble
L'accompagner dans tous fes
vaux.
... LES MUSES.
Puiffent elles d'intelligence
De charmerdans ses petits Fils.
LES GRACES!
Puiffent- elles toûjours en France
Faire la culture des •
GALANT 159
LES MUSES .
Venez ,heureuſes Destinées
Venez ſeconderſes defirs.
LES GRACES .
Neveillez queſurſes années,
Neménagezqueses plaisirs.
LES MUSES .
Fieres Beautez , Venus vous preffe
Devous enflamer en ce jour.
LES GRACES.
Que toutse rendeà latendreſſe;
Quefaire d'un coeurfans amour?
LES MUSES .
-Sans amourseroit- il poſſible
D'avoir des plaiſirs accomplis?
LES GRACES.
QuAmarilisfoitinſenſible,
C'est tant pis pour Amarilis.
LES MUSES.
Venus triomphe, tout le monde
Doit estresoumis àses loix.
160 MERCURE
LES GRACES .
Elle enflame laterre & l'onde,
Peut - on avoir de plus grands
droits?
Se
Merucilledufiecle ou nnoouussfommes
Dit l'Amour , fi Venus voit rétablir
Ses droits,
N'est- ce pas par la voix
Du plus parfait des Hommes,
plus grand des Rois? Etdu
は
Son triomphe estfiny , Sa gloire estaccomplie
Sa place estoit marquée , &le fera
toujours,
Pouvoit elle eftre mieux remplie
rlaMeredes Que parla
Se
Amours?
Allez à vostre tour, allez prendre vos
GALANT. 161
!
Dans ce Palais auguſte , il ne vous
manque rien
Etpourfinirvoſtre entretien
Apprenez à tous ceux qui plaignoients
vos disgraces,
Que les Muses, &les Graces
Nefurentjamaissibien.
SS
Rag છે
Allez par toute laterre
Aſſemblervos Favoris,
Lebruit affreux de la guerre
Netroublera plus vos cris..
Signalons noftre allegreffe
Regnons dansce Siecle heureux,
C'estl'amourqui nous en preſſe,
Direntles Ris,&les feux.
Allonsfaire éclaterfur laTerre&fur
l'onde,
Allons , & ne tardóns plus,
Au nom du Maistre du monde
162 MERCURE
Le triomphe de venus.
S&
Acesmots ils difparurem wiel
Sur leurs pas les Zephirs de la Plaine
coarurent
A
Etreftantfeulje dis en soupirant,
Tropheureux qui vous peutfuivre
Dans cet airfi triomphant;
Mais plus beureux qui peutvivre
Auprés de LOUIS le Grand!
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4
p. 87-95
BOUQUET à Mademoiselle de B ...
Début :
Parmi tous les honneurs qu'on s'empresse à vous rendre [...]
Mots clefs :
Honneur, Triomphe, Plaisir, Jaloux, Bouquet, Flore, Assortiment, Déguisement, Flamme, Martyre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUQUET à Mademoiselle de B ...
Il 0 V Q^V' E
à Adademoiselle de B
PArmi
tous leshonneurs
qu'on s'empresse à vous
rendre
Dans un jour de triomphé
& de plaisir pour vous,
Je ne viens point medes
, ma voix aux voeux de
tous
Ce procedé peut vous fafcj
prendre,
Et m'attirer vostre courroux:
Mais un Dieu pour me le
deffendre,
Exprès du Ciel vient
-
de
descendre:
Ce Dieu de ses droits cft:
jaloux,
Et je dois obeïr quoy qu'il
faille entreprendre.
Pour vous faire un Bouquet
je demandois des
fleurs
A la jeune & brillante
Flore,
Aussiton elle en sit éclore,
J'en vis dans Ces jardins de
toutes les couleurs.
J'approche,leurclar & me
charme & m'attache, jen
J'en admire l'assortiment,
Quel fpe&acle à mes yeux
s'offre dans ce moment
Sous les traits du zephire
amour me les arrache.
Je le reconnus aisément
Malgré tout son déguisement,
L'ayant veu dans vos yeux
où souvent il se cache.
a~.
Téméraire mortel, me
y dit il, en courroux,
Vous osez faire un bouquet
a Julie?
Dites quelle
-
est vostre ',: folie?
,Vousprétendez gouster
mes plaisïrs les plus doux,
Et vous cherchez mon ennemie?
Vostre ennemie, ô Ciel
amour? que dites-vous?
Luy dis je avec une surprise
extrême
Julie a trop d'appas pour
déplaire à l'amour,
etest par elle que chaque
jour
On reconnoist vostre pouvoir
supréme,
Ses yeux vifs & perçans
portent dans tous les
coeurs,
Et vos flammes & vos ar-
,
deurs,
eteOE par elle plustost que
par vous que son aime,
Et dans ce barbare sejour
Elle a sceu vous faire une
cour,
Vous me voulez tromper
vousmesme,
Julie a trop dappaspour
déplaire à l'amour.
A lavoir,on setrouble,on
1
s'enflame à l'entendre,
Ses yeux charment les
coeurs, son cfprit les
retient
Sa grâce les enchante §c
quand sa voix survient,
Un coeur luy-mesme a peineà
se comprendre, si
Mille doux mouvemens l'agitenttouràtour,i
C)cfi par elle plutost que
par vous que l'on aime,
Vous me voulez tromper
vous-mesme
Julie a trop d'appas pour
-
déplaire à l'amour.
Julie a mille appas pour
4 engager, pour plaire,
Je le sçais, dit l'amour, &
je ne puis m'en taire, :.
Je dois plus à l'éclac de
ddee*c—etsebsrbirlillalnantstsaatttrtraaititss-.";-1
Qu'à la force de tous les
traits
Dont autrefois m'arma la
-
Déesse ma mere y
Mais il ne faut pas au
surplus
Que Julie en fasse un
abus;
Quand pour ses appas on
soupire
Tendres regards, discoursflateurs
Beaux compliments, Cm~
ris trompeurs,
Sont les salaires du martyre
Qu'elle faitendurer aux
1 cecurs
Ce n'est là proprement
qu'amusermon empire,
Il faut, il faut de soUdes
faveurs,
C'est a ce but que tout
amant aspire.
Je scais bien charmante
Julie
Que je vous dois un bouquccencejour;
< -
Mais je n'aurai pas la folie
Demépriser les ordres de
L'amour;
Aussi pourquoi tousjours
voulezvous vous desfendre,
Vous charmez tous les
coeurs, on ne peut vous
charmer,
Ah c'est assez nous enflamer,
A vostre tour il faut vous
rendre,
Je vous promets des fleurs
si vous voulez aimer.
à Adademoiselle de B
PArmi
tous leshonneurs
qu'on s'empresse à vous
rendre
Dans un jour de triomphé
& de plaisir pour vous,
Je ne viens point medes
, ma voix aux voeux de
tous
Ce procedé peut vous fafcj
prendre,
Et m'attirer vostre courroux:
Mais un Dieu pour me le
deffendre,
Exprès du Ciel vient
-
de
descendre:
Ce Dieu de ses droits cft:
jaloux,
Et je dois obeïr quoy qu'il
faille entreprendre.
Pour vous faire un Bouquet
je demandois des
fleurs
A la jeune & brillante
Flore,
Aussiton elle en sit éclore,
J'en vis dans Ces jardins de
toutes les couleurs.
J'approche,leurclar & me
charme & m'attache, jen
J'en admire l'assortiment,
Quel fpe&acle à mes yeux
s'offre dans ce moment
Sous les traits du zephire
amour me les arrache.
Je le reconnus aisément
Malgré tout son déguisement,
L'ayant veu dans vos yeux
où souvent il se cache.
a~.
Téméraire mortel, me
y dit il, en courroux,
Vous osez faire un bouquet
a Julie?
Dites quelle
-
est vostre ',: folie?
,Vousprétendez gouster
mes plaisïrs les plus doux,
Et vous cherchez mon ennemie?
Vostre ennemie, ô Ciel
amour? que dites-vous?
Luy dis je avec une surprise
extrême
Julie a trop d'appas pour
déplaire à l'amour,
etest par elle que chaque
jour
On reconnoist vostre pouvoir
supréme,
Ses yeux vifs & perçans
portent dans tous les
coeurs,
Et vos flammes & vos ar-
,
deurs,
eteOE par elle plustost que
par vous que son aime,
Et dans ce barbare sejour
Elle a sceu vous faire une
cour,
Vous me voulez tromper
vousmesme,
Julie a trop dappaspour
déplaire à l'amour.
A lavoir,on setrouble,on
1
s'enflame à l'entendre,
Ses yeux charment les
coeurs, son cfprit les
retient
Sa grâce les enchante §c
quand sa voix survient,
Un coeur luy-mesme a peineà
se comprendre, si
Mille doux mouvemens l'agitenttouràtour,i
C)cfi par elle plutost que
par vous que l'on aime,
Vous me voulez tromper
vous-mesme
Julie a trop d'appas pour
-
déplaire à l'amour.
Julie a mille appas pour
4 engager, pour plaire,
Je le sçais, dit l'amour, &
je ne puis m'en taire, :.
Je dois plus à l'éclac de
ddee*c—etsebsrbirlillalnantstsaatttrtraaititss-.";-1
Qu'à la force de tous les
traits
Dont autrefois m'arma la
-
Déesse ma mere y
Mais il ne faut pas au
surplus
Que Julie en fasse un
abus;
Quand pour ses appas on
soupire
Tendres regards, discoursflateurs
Beaux compliments, Cm~
ris trompeurs,
Sont les salaires du martyre
Qu'elle faitendurer aux
1 cecurs
Ce n'est là proprement
qu'amusermon empire,
Il faut, il faut de soUdes
faveurs,
C'est a ce but que tout
amant aspire.
Je scais bien charmante
Julie
Que je vous dois un bouquccencejour;
< -
Mais je n'aurai pas la folie
Demépriser les ordres de
L'amour;
Aussi pourquoi tousjours
voulezvous vous desfendre,
Vous charmez tous les
coeurs, on ne peut vous
charmer,
Ah c'est assez nous enflamer,
A vostre tour il faut vous
rendre,
Je vous promets des fleurs
si vous voulez aimer.
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Résumé : BOUQUET à Mademoiselle de B ...
L'auteur d'une lettre poétique adresse ses mots à Mademoiselle de B., expliquant son impossibilité de se joindre aux hommages lors d'un jour de triomphe et de plaisir. Il est retenu par un dieu, probablement l'Amour, qui descend du ciel pour l'en empêcher. L'auteur souhaite offrir un bouquet de fleurs à Mademoiselle de B., mais l'Amour, déguisé en Zéphyr, lui arrache les fleurs en l'accusant de vouloir les offrir à Julie, une autre femme. L'auteur défend Julie, mettant en avant ses nombreux charmes et son pouvoir sur les cœurs. L'Amour reconnaît les attraits de Julie mais avertit que ses charmes ne doivent pas être abusés. Il exige des faveurs en retour des souffrances infligées aux cœurs. L'auteur accepte les ordres de l'Amour et promet des fleurs à Mademoiselle de B. si elle accepte de l'aimer.
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5
p. 226-233
HARANGUE faite au Roy, & prononcée par Monseigneur le Cardinal DE POLIGNAC, député de l'Académie Françoise, au sujet de la Paix, le 17. Juin 1713.
Début :
L'Académie Françoise ne parut jamais avec tant de joye aux pieds [...]
Mots clefs :
Harangue, Académie française, Vertus, Muses, Arts, Triomphe, Gloire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HARANGUE faite au Roy, & prononcée par Monseigneur le Cardinal DE POLIGNAC, député de l'Académie Françoise, au sujet de la Paix, le 17. Juin 1713.
HARANGVE
faite au Roy, £7* prononcée
par Monseigneur le Cardinal
DE POLIGNAC,
députédel'AcadémieFran- ,çoiseyausujet de la PAix,
le 17. Juin J7'3.'
L'Académie Françoise
ne parut jamais avec tant
de joye aux pieds de Vostre
Majesté qu'elle fait en
ce jour, conduite par son
zele ordinaire, & l'interest
singulier qu'elle prend à la
Paix. Les Mufes dans tous
les temps ont aimé le repos
& la tranquillité. Si quelquefois
elles chantent les
combats pour celebrer la
vertu des Héros, bien-tost
aprés elles deplorent le tumulte
des armes qui fait
languir les beaux arts. Mais
quand la Paix revient sur
la terre avec tout l'éclat &
tous les avantages de la Vitraire)
c'est alors qu'elles
font au comble de leurs desirs.
Qui l'auroit cru,SIRE?
qu'après neuf ans de malheurs
où jusqu'à la Nature
tout sembloit avoir conjuré
vostre perte,vous deufsiez
en sortir plus glorieux,
& restablir dans vos Estats
le calme qu'on leur avoit
si long temps refusé,conferver
vos plus belles couquelles
,
affermir des Couronnes
sur la teste de vos
Enfants en donner mesme
à vos Alliez: effet prodigieux
de courage & d'une
prudence dont l'Antiquité
ne nous avoir point laisse
d'exemple ; il nous l'avait
bien promis le Dieu de justice
& de misericorde qu'il
abbaisseroit le superbe,&
qu'il éleveroit l'humble de
coeur Nous l'avons veu
tout d'un coup faire succeder
le jour le plus brillant
à la nuit la plus tenebreuse,
changer les coeurs qu'il
tenoit en sa main, les soumettre
par degrez aux loix
de la raison, rejetter ceux
qui vouloient la guerre,&
confondre leurs vains projets
pendant queVostre
Majesté tousjours attenti-
,
ve mais inébranlable, sourenoit
avec fermeté les
épreuves dela Providence,
& ne reflechissoit sur les
maux que pour les reparer,
plus seconde en ressources
que la fortune en disgraces
, prest à s'exposer aux
plus grands perils plustost
que de s'abandonner à de
foibles conseils, & ne cherchant
le retour de Ces anciennes
prosperitez que
pour haster le soulagement
de ses peu ples.
Qu'il me soit permis de
reveler aujourd'huy les miracles
de vostre sagesse &
de vostre magnanimité t
dont j'ay eu le bonheur
d'estre témoin, & de voir
insensîblement croistre &
iâ
meurir les fruits précieux.
Eh ne faut
- il pas qu'un si
fameux événement foit
transmis par nous à la posterirél
Supérieur aux forces
de l'éloquence, aux ornemens
de la Poësie
, au
moins il passera dans la
simplicité de l'histoire jusqu'à
vosDescendants pour
leurservir de modele, &
pour leur apprendre l'usage
qu'on doit faire des adversitez
& des succez car - c'estainsi que vous avez
consommé ce grand ouvrage,
les Princes de l'Europe
desabusez par vostre
consiance, ramenez par
vostre bonne soy,desarmez
par vostre moderation,
cessent enfinde vous
combattre.Ils ne l'auroient
jamais entrepris sila grandeur
de vostre puissance
leur avoit laisse connoistre
& gouster toutes vos vertus;
quelques-uns ont encore
peine à.fc rendre,
mais on les verra bientost
revenir de leurs enchantements
, &tous ceux qui
n'ont admiré jusques icy
V. M. qu'avec crainte l'admireront
mireront désormais com
me nous avec amour.
faite au Roy, £7* prononcée
par Monseigneur le Cardinal
DE POLIGNAC,
députédel'AcadémieFran- ,çoiseyausujet de la PAix,
le 17. Juin J7'3.'
L'Académie Françoise
ne parut jamais avec tant
de joye aux pieds de Vostre
Majesté qu'elle fait en
ce jour, conduite par son
zele ordinaire, & l'interest
singulier qu'elle prend à la
Paix. Les Mufes dans tous
les temps ont aimé le repos
& la tranquillité. Si quelquefois
elles chantent les
combats pour celebrer la
vertu des Héros, bien-tost
aprés elles deplorent le tumulte
des armes qui fait
languir les beaux arts. Mais
quand la Paix revient sur
la terre avec tout l'éclat &
tous les avantages de la Vitraire)
c'est alors qu'elles
font au comble de leurs desirs.
Qui l'auroit cru,SIRE?
qu'après neuf ans de malheurs
où jusqu'à la Nature
tout sembloit avoir conjuré
vostre perte,vous deufsiez
en sortir plus glorieux,
& restablir dans vos Estats
le calme qu'on leur avoit
si long temps refusé,conferver
vos plus belles couquelles
,
affermir des Couronnes
sur la teste de vos
Enfants en donner mesme
à vos Alliez: effet prodigieux
de courage & d'une
prudence dont l'Antiquité
ne nous avoir point laisse
d'exemple ; il nous l'avait
bien promis le Dieu de justice
& de misericorde qu'il
abbaisseroit le superbe,&
qu'il éleveroit l'humble de
coeur Nous l'avons veu
tout d'un coup faire succeder
le jour le plus brillant
à la nuit la plus tenebreuse,
changer les coeurs qu'il
tenoit en sa main, les soumettre
par degrez aux loix
de la raison, rejetter ceux
qui vouloient la guerre,&
confondre leurs vains projets
pendant queVostre
Majesté tousjours attenti-
,
ve mais inébranlable, sourenoit
avec fermeté les
épreuves dela Providence,
& ne reflechissoit sur les
maux que pour les reparer,
plus seconde en ressources
que la fortune en disgraces
, prest à s'exposer aux
plus grands perils plustost
que de s'abandonner à de
foibles conseils, & ne cherchant
le retour de Ces anciennes
prosperitez que
pour haster le soulagement
de ses peu ples.
Qu'il me soit permis de
reveler aujourd'huy les miracles
de vostre sagesse &
de vostre magnanimité t
dont j'ay eu le bonheur
d'estre témoin, & de voir
insensîblement croistre &
iâ
meurir les fruits précieux.
Eh ne faut
- il pas qu'un si
fameux événement foit
transmis par nous à la posterirél
Supérieur aux forces
de l'éloquence, aux ornemens
de la Poësie
, au
moins il passera dans la
simplicité de l'histoire jusqu'à
vosDescendants pour
leurservir de modele, &
pour leur apprendre l'usage
qu'on doit faire des adversitez
& des succez car - c'estainsi que vous avez
consommé ce grand ouvrage,
les Princes de l'Europe
desabusez par vostre
consiance, ramenez par
vostre bonne soy,desarmez
par vostre moderation,
cessent enfinde vous
combattre.Ils ne l'auroient
jamais entrepris sila grandeur
de vostre puissance
leur avoit laisse connoistre
& gouster toutes vos vertus;
quelques-uns ont encore
peine à.fc rendre,
mais on les verra bientost
revenir de leurs enchantements
, &tous ceux qui
n'ont admiré jusques icy
V. M. qu'avec crainte l'admireront
mireront désormais com
me nous avec amour.
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Résumé : HARANGUE faite au Roy, & prononcée par Monseigneur le Cardinal DE POLIGNAC, député de l'Académie Françoise, au sujet de la Paix, le 17. Juin 1713.
Le 17 juin 1737, le Cardinal de Polignac prononça un discours à l'Académie Française en présence du roi pour célébrer la paix. L'Académie exprima sa joie et son intérêt pour cette paix, soulignant que les Muses, symboles des arts, préfèrent la tranquillité aux tumultes de la guerre. Après neuf années de conflits, le roi avait réussi à rétablir la paix, à conserver ses conquêtes et à affermir les couronnes de ses enfants et alliés. Ce succès fut attribué à son courage et à sa prudence, surpassant les exemples de l'Antiquité. Le discours mit en lumière la sagesse et la magnanimité du roi, qui avait su surmonter les épreuves et les conseils faibles, cherchant toujours à réparer les maux. Les princes d'Europe, désabusés, cessèrent de le combattre grâce à sa bonne foi et à sa modération. Le discours se conclut par l'espoir que cet événement serve de modèle aux descendants pour apprendre à tirer parti des adversités et des succès.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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6
p. 145-154
SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
Début :
Quelle ardeur ! quel saint delire ! [...]
Mots clefs :
Ardeur , Guerre, Héros, Victoire, Minerve, Jupiter, Triomphe, Louis, Conquêtes, Paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
SUR LES GLORIEUX
succez des Armes du
Roy dans la derniere
campagne de Flandres.
ODE
Qui a remporté le Prix proposépar
l'académie
Françoise. QUelle ardeur: quel
saint delire!
Tu m'inspire Dieu des
vers,
Les divins sons de ta lyre
Me transportent dans les
airs,
Pour te suivre je m'engage,
Plus temeraire qu'icare,
Je monte au plus haut des
Cieux;
Mortel, par quel privilege
Puis-je estre sans sacrilege
Admis au conseil desDieux.
Quel interest les assemble
Prés du Throsne de leurs
Rois;
Que vois-je ? l'Olympe
tremble
, Par tout y regne l'effroy,
Les maux qu'une affreuse
guerre
Eternise sur la terre,
Troublent jufquaux immortels
:
On diroit à les entendre
Qu'on veut les faire descendre
Des Cieux, ou de leurs
Autels.
Mais quelle auguste Déesse
S'avance avec majesté ?
Qu'elle inspire de sagesse!
Que mon coeur est agité!
Avec transport je l'ob- serve.
Ah je reconnois Minerve
Tout s'émeut à s,on aspect;
Quel est son pouvoir suprême
Le grand Jupiter lui-même
La regarde avec respect.
Dieu tout- puissant, luidit-
elle,
Pouvez vous voir sans horreur,
; Que la discorde cruelle
Exerce tant de fureur,
La paix par elle exilée,
Ne peur être rappellée
Que par les foins d'un Heros,
Que vôtre bras le seconde,
Qu'il vainque
,
& de tout
le monde
Vous affeurez le re pos.
Une Reine magnanime
Imite un Roy genereux,
Un mesme esprit les anime
A rendre le monde heureux.
Dans leurs conseils je préside,
La Paix où ma voix les
guide,
Estleur objet le plus doux.
Mais pour calmer tant d'allarmes,
L'un doit signaler ses armes,
L'autre suspendre ses
coups.
Tandis que sage,équitable
ANNE pese tous les droits
De la foudre redoutable,
Armez le plus grand des
Rois,
Rendez- luy toute sa gloire:
Ordonnez à la Victoire
De suivre ses étendarts.
N'éprouvez plus sa constance,
Affranchissez sa prudence
Du caprice des hazards.
Sur LOU I s, surce grand
homme,
Vivante image des Dieux,
Sans que Jupiter le nomme
Jupiter jette les yeux,
Jusqu'au Ciel sa gloire
brille,
De son immortelle fille
Il approuve le dessein,
Déja a Victoire vole,
Et sur les ailes d'Eole
S'achemine vers Denain.
C'est de là que le Batave
D'un prompt succez assure
Le fier Germain qui nous
brave,
Prête un secours préparé.
Landrecy : mais quelprésage!
Minerve s'ouvre un paf-
CageJ
Mes yeux en sontébloüis,
Je la vois decette foudre
Qui mit les Titansen poudre,
Armer le bras de LOUI s.
Que de troupes fugitives!
Combien de portes forcées
; L'Écaut voit border ses
rives
De cadavres entassez.
Quelle fuite de conquêtes!
Que de lauriers pour nos
testes !
Doüay
,
Bouchain tout se
rend,
Le Quesnoy livre ses portes
A nos rapides cohortes,
Rien n'arrête ce torrent.
Mais quelle douce harmonie
S'éleve au milieu des airs?
La guerre est-elle finie?
La discordeest-elle aux
fers?
Ah! la France est triomphante
:
Projets, que la - rage enfante,
~Disparoissez pour jamais.
Fruit heureux de la Victoire!
Lou I S ne mettra sa gloire
Qu'à faire regner la paix.
succez des Armes du
Roy dans la derniere
campagne de Flandres.
ODE
Qui a remporté le Prix proposépar
l'académie
Françoise. QUelle ardeur: quel
saint delire!
Tu m'inspire Dieu des
vers,
Les divins sons de ta lyre
Me transportent dans les
airs,
Pour te suivre je m'engage,
Plus temeraire qu'icare,
Je monte au plus haut des
Cieux;
Mortel, par quel privilege
Puis-je estre sans sacrilege
Admis au conseil desDieux.
Quel interest les assemble
Prés du Throsne de leurs
Rois;
Que vois-je ? l'Olympe
tremble
, Par tout y regne l'effroy,
Les maux qu'une affreuse
guerre
Eternise sur la terre,
Troublent jufquaux immortels
:
On diroit à les entendre
Qu'on veut les faire descendre
Des Cieux, ou de leurs
Autels.
Mais quelle auguste Déesse
S'avance avec majesté ?
Qu'elle inspire de sagesse!
Que mon coeur est agité!
Avec transport je l'ob- serve.
Ah je reconnois Minerve
Tout s'émeut à s,on aspect;
Quel est son pouvoir suprême
Le grand Jupiter lui-même
La regarde avec respect.
Dieu tout- puissant, luidit-
elle,
Pouvez vous voir sans horreur,
; Que la discorde cruelle
Exerce tant de fureur,
La paix par elle exilée,
Ne peur être rappellée
Que par les foins d'un Heros,
Que vôtre bras le seconde,
Qu'il vainque
,
& de tout
le monde
Vous affeurez le re pos.
Une Reine magnanime
Imite un Roy genereux,
Un mesme esprit les anime
A rendre le monde heureux.
Dans leurs conseils je préside,
La Paix où ma voix les
guide,
Estleur objet le plus doux.
Mais pour calmer tant d'allarmes,
L'un doit signaler ses armes,
L'autre suspendre ses
coups.
Tandis que sage,équitable
ANNE pese tous les droits
De la foudre redoutable,
Armez le plus grand des
Rois,
Rendez- luy toute sa gloire:
Ordonnez à la Victoire
De suivre ses étendarts.
N'éprouvez plus sa constance,
Affranchissez sa prudence
Du caprice des hazards.
Sur LOU I s, surce grand
homme,
Vivante image des Dieux,
Sans que Jupiter le nomme
Jupiter jette les yeux,
Jusqu'au Ciel sa gloire
brille,
De son immortelle fille
Il approuve le dessein,
Déja a Victoire vole,
Et sur les ailes d'Eole
S'achemine vers Denain.
C'est de là que le Batave
D'un prompt succez assure
Le fier Germain qui nous
brave,
Prête un secours préparé.
Landrecy : mais quelprésage!
Minerve s'ouvre un paf-
CageJ
Mes yeux en sontébloüis,
Je la vois decette foudre
Qui mit les Titansen poudre,
Armer le bras de LOUI s.
Que de troupes fugitives!
Combien de portes forcées
; L'Écaut voit border ses
rives
De cadavres entassez.
Quelle fuite de conquêtes!
Que de lauriers pour nos
testes !
Doüay
,
Bouchain tout se
rend,
Le Quesnoy livre ses portes
A nos rapides cohortes,
Rien n'arrête ce torrent.
Mais quelle douce harmonie
S'éleve au milieu des airs?
La guerre est-elle finie?
La discordeest-elle aux
fers?
Ah! la France est triomphante
:
Projets, que la - rage enfante,
~Disparoissez pour jamais.
Fruit heureux de la Victoire!
Lou I S ne mettra sa gloire
Qu'à faire regner la paix.
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Résumé : SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
Le texte célèbre les succès militaires du roi Louis XV lors de la dernière campagne en Flandres. Inspirée par une divinité, la vision décrit les dieux de l'Olympe troublés par les maux de la guerre sur Terre. Minerve, déesse de la sagesse, demande à Jupiter d'intervenir pour rétablir la paix grâce à un héros soutenu par le bras divin. La reine Anne et le roi Louis XV, animés par un même esprit généreux, cherchent à rendre le monde heureux. Minerve conseille d'armer Louis XV et de lui accorder la victoire pour calmer les alarmes. La victoire vole vers Denain, assurant un succès rapide contre les ennemis. La déesse arme le bras de Louis XV, menant à une série de victoires, dont la prise de Landrecy, Douai, Bouchain et Le Quesnoy. La guerre semble terminée, et la France triomphante aspire à la paix.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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7
p. 145-160
LA DEFAITE des Hannetons. POEME en deux Chants.
Début :
Des Hannetons vaincus je chante la défaite, [...]
Mots clefs :
Hannetons, Défaite, Victoire, Combat, Chant, Verger, Insectes, Triomphe, Discorde, Licas
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texteReconnaissance textuelle : LA DEFAITE des Hannetons. POEME en deux Chants.
LA DEFAITE
ries Hannetons. PÔ E ME
en deux Chants.
DEs Hannetons vaineusje
chante la défaite,
Et du brave Licas lavictoire
complette,
Mufe, raconte-nous quelle
bouillante ardeur
D'unvifrejjentiment es-
Novembre 1713. Nv
chauffesongrandcoeur,
Colmamentdansses projets valeuraffermie
Triompha fierément d'une
troupe ennemie.
Licas vivoit heureux ,0
tranquilleaParis,
Sonreposfusttroublesi-tost
qu'ileustappris
Que d'insèctes aislées un
partiformidable
Causoit dans ses vergers
un ravage effroyable.
Sur le haut d'un charmant
&fertilecosteau
S'ejUveunmagnifique f5
modernechass,eoeu,
Doptïart ingen«%i$>rivald&
Umfwe:9 >.
Par divers ornemens embellit
lastructure.
L'édifice est construit entre
deux verdsbosquets,
Où l'ardeur du Soleil ne
penetre jamais.
Dujardinspacieuxondécouvre
la Seine,
Qui parde longs detours
Jerpentent dans la plaines
Des ruisseaux, des valons,
des prez, & desforests,
Les presens de Bacchus f5 les dons de Cerés, ,
Les champestres beautez
dont la terresepare,
Et mille objets où l'oeil
avecplaisirs'égare.
C'est dans ce beauséjour,
c'est dans ces lieux charmans,
Qtie Licas avec soin re,.'
veille tous lesans
Favori fortuné de Flore
&dePomonne,
Et lesfleurs du Printems
(f le;fruits de l'Automne.
De quel trait de douleur
dans l'absynthetrempé,
Au rapport qu'on luyfist
son coeurfust-ilfrappé.
Deux coursiers attelez,à
son char le plus leste,
Ilpart, il arrive,&voit
quelspectaclefuneste , ;
Ses arbres dépoüillez de
verdure & defleurs,
; Il pouffe des sanglots ac-
Ilcompagnez de pleurs y'r fremit,il frissonne
,
il
fhûU5 ilchancelle
Danssesyeux enflammez
sacolère tftitoceile:
IIdcîcffc centfois un at-
£ J~ CeïftfWtemïm
qt*Aijfyiffotfdëfefpôir> Ils'addresseàPômône
çfluytimwhzgxgi y
;
O vousquipartagezavec
moy cet outrage,
Dtéeessse pvuniosselzadesninsfec,- j
Dont VÙUY voyez içyles
transportsinsolents. iliI
La Diejle aussitost à ses
yeuxfepresente
Et luy dit: mon pouvoir
remplira ton attente,
Nos ennemis communs de
t$nbonheurjaloux,
Se,ptironMï&ceptw (¡]01(( peutmon-ow>:y-- Je desim?îmz•.» ;u:> .;;• leuraudace>
Il faut extermipçr cette
coupable race.
Dés que l'ajlre du jour
dans l'empire desflots,
Aura précipitéfan char if
ses chervaux,
Armetoy de courage, &
cours a la vengeance,
De ces audacieux reprime
l'insolence ; Je conduiray tes coups ,
j'animeray ton coeur,
Et de cegrandcombat tu
sortiras vainqueur.
Fin du premier Chant.
,
SECOND CHANT.
Licas impatient attend
l'heure marquée
Où la troupe parluy doit
sevoir attaquées
Et le temps luy paroist.
couler trop lentement:,
L'astre second des Cieux
qui donne la lumiere,
\A peine eut dans les eaux
terminésa carriere
Quel'empresséLicascourt
&voleaïinjiant,
Ou le dessin l'appelle, où
c
taïgtoire.l'attend,
A l'aspect de ces lieux il
sent croistresa rage:
Surprenons j'ennemysàns
tarderdavantage*,
Frappons ditil,frappons,
ifgnalom noseffort eha^fssjmnt
rw
'f;QWvetIS~y~
&de iïwrtss
Voffenfecptonmefait j,tiF
tementme £wrrw6t<
llejbranle. acestnêup$t
plus d'unesecousse
Des Frenes,des Ormeaux,
ou l'ennemy caché,
Saisi d'effroy, tremblant,
est en euàt*ri retranché.
Des, arbresles plushauts
LaDeese.semontreau
trmjrrsdela:nuey>
AugmehitdeLicasl'héroïquevalèur,
b..
Et de son bras lasséranime
lavigueur -
A ces coups redoublez,tout
cede, toutsuccombe yZ
De momenten momentun
gros d'ennemy tombe>
Ainsi le Laboureur d'unefobujlemain,
De la gerbequ'il batfait
sortirtout legrain.
Pour eux contre la mort il
n'est aucun azyle,
A chaquepasqu'ilfait il
-
enecrasè mille;
Ainsi le Vendangeurpour
avoirplus de vin,
Sous lepesant pressoir é-
,
crase leraisin.
Les coups portentpar tout
des atteintes mortelles,
C'estenvain qu'emploiant
lesecours de leursasiles,
Pour éviter leur perte ils
traversent les airs
Des cadavresépars tous
les champssont couverts
y Les ventsfontmoins tomber
defeuilles en Automne
LaFaucilleabb, at moins
d'épis quand on mois
sonne,
Licas de toutespartsvainqueur
impetueux,
Massacre en un moment
des bataillons nombreux;
Tel un Lion de sang 0*
decarnageavide,
Exerce sa fureur sur un
troupeau timide.
Tel onvit autrefois dans
leschamps Phrygiens
Achille ason courroux immoler
les Troyens.
Par la paix, cettegrande
Qf terriblejournée
Au gré des deux partis
fust enfin terminée.
LesHannetonsvaincus
signerent un traité,
Promirent à Licas ce
vainqueur indompté,
De ne plus ravager de
formaisson domaine.
Mules, qui m'inspirez
laissezmoy prendre )
Mm#,
Préparez,d'autres vers, chantons une autrepaix
, Quele Cieffdrj&r^&fe accorde
à nossebaits
Pitrjfeparsonretourcette
,.,
Paixdesirée ,.
1 K^mner/h^^tgm'fs.
àç&atww es de Rheey
Etfinissant les maux que
nous avonssoufferts;
Enchaisnerpmp jamais
la Discordeaux Enfers.
Fin du fecond & dernier
Chant,
ries Hannetons. PÔ E ME
en deux Chants.
DEs Hannetons vaineusje
chante la défaite,
Et du brave Licas lavictoire
complette,
Mufe, raconte-nous quelle
bouillante ardeur
D'unvifrejjentiment es-
Novembre 1713. Nv
chauffesongrandcoeur,
Colmamentdansses projets valeuraffermie
Triompha fierément d'une
troupe ennemie.
Licas vivoit heureux ,0
tranquilleaParis,
Sonreposfusttroublesi-tost
qu'ileustappris
Que d'insèctes aislées un
partiformidable
Causoit dans ses vergers
un ravage effroyable.
Sur le haut d'un charmant
&fertilecosteau
S'ejUveunmagnifique f5
modernechass,eoeu,
Doptïart ingen«%i$>rivald&
Umfwe:9 >.
Par divers ornemens embellit
lastructure.
L'édifice est construit entre
deux verdsbosquets,
Où l'ardeur du Soleil ne
penetre jamais.
Dujardinspacieuxondécouvre
la Seine,
Qui parde longs detours
Jerpentent dans la plaines
Des ruisseaux, des valons,
des prez, & desforests,
Les presens de Bacchus f5 les dons de Cerés, ,
Les champestres beautez
dont la terresepare,
Et mille objets où l'oeil
avecplaisirs'égare.
C'est dans ce beauséjour,
c'est dans ces lieux charmans,
Qtie Licas avec soin re,.'
veille tous lesans
Favori fortuné de Flore
&dePomonne,
Et lesfleurs du Printems
(f le;fruits de l'Automne.
De quel trait de douleur
dans l'absynthetrempé,
Au rapport qu'on luyfist
son coeurfust-ilfrappé.
Deux coursiers attelez,à
son char le plus leste,
Ilpart, il arrive,&voit
quelspectaclefuneste , ;
Ses arbres dépoüillez de
verdure & defleurs,
; Il pouffe des sanglots ac-
Ilcompagnez de pleurs y'r fremit,il frissonne
,
il
fhûU5 ilchancelle
Danssesyeux enflammez
sacolère tftitoceile:
IIdcîcffc centfois un at-
£ J~ CeïftfWtemïm
qt*Aijfyiffotfdëfefpôir> Ils'addresseàPômône
çfluytimwhzgxgi y
;
O vousquipartagezavec
moy cet outrage,
Dtéeessse pvuniosselzadesninsfec,- j
Dont VÙUY voyez içyles
transportsinsolents. iliI
La Diejle aussitost à ses
yeuxfepresente
Et luy dit: mon pouvoir
remplira ton attente,
Nos ennemis communs de
t$nbonheurjaloux,
Se,ptironMï&ceptw (¡]01(( peutmon-ow>:y-- Je desim?îmz•.» ;u:> .;;• leuraudace>
Il faut extermipçr cette
coupable race.
Dés que l'ajlre du jour
dans l'empire desflots,
Aura précipitéfan char if
ses chervaux,
Armetoy de courage, &
cours a la vengeance,
De ces audacieux reprime
l'insolence ; Je conduiray tes coups ,
j'animeray ton coeur,
Et de cegrandcombat tu
sortiras vainqueur.
Fin du premier Chant.
,
SECOND CHANT.
Licas impatient attend
l'heure marquée
Où la troupe parluy doit
sevoir attaquées
Et le temps luy paroist.
couler trop lentement:,
L'astre second des Cieux
qui donne la lumiere,
\A peine eut dans les eaux
terminésa carriere
Quel'empresséLicascourt
&voleaïinjiant,
Ou le dessin l'appelle, où
c
taïgtoire.l'attend,
A l'aspect de ces lieux il
sent croistresa rage:
Surprenons j'ennemysàns
tarderdavantage*,
Frappons ditil,frappons,
ifgnalom noseffort eha^fssjmnt
rw
'f;QWvetIS~y~
&de iïwrtss
Voffenfecptonmefait j,tiF
tementme £wrrw6t<
llejbranle. acestnêup$t
plus d'unesecousse
Des Frenes,des Ormeaux,
ou l'ennemy caché,
Saisi d'effroy, tremblant,
est en euàt*ri retranché.
Des, arbresles plushauts
LaDeese.semontreau
trmjrrsdela:nuey>
AugmehitdeLicasl'héroïquevalèur,
b..
Et de son bras lasséranime
lavigueur -
A ces coups redoublez,tout
cede, toutsuccombe yZ
De momenten momentun
gros d'ennemy tombe>
Ainsi le Laboureur d'unefobujlemain,
De la gerbequ'il batfait
sortirtout legrain.
Pour eux contre la mort il
n'est aucun azyle,
A chaquepasqu'ilfait il
-
enecrasè mille;
Ainsi le Vendangeurpour
avoirplus de vin,
Sous lepesant pressoir é-
,
crase leraisin.
Les coups portentpar tout
des atteintes mortelles,
C'estenvain qu'emploiant
lesecours de leursasiles,
Pour éviter leur perte ils
traversent les airs
Des cadavresépars tous
les champssont couverts
y Les ventsfontmoins tomber
defeuilles en Automne
LaFaucilleabb, at moins
d'épis quand on mois
sonne,
Licas de toutespartsvainqueur
impetueux,
Massacre en un moment
des bataillons nombreux;
Tel un Lion de sang 0*
decarnageavide,
Exerce sa fureur sur un
troupeau timide.
Tel onvit autrefois dans
leschamps Phrygiens
Achille ason courroux immoler
les Troyens.
Par la paix, cettegrande
Qf terriblejournée
Au gré des deux partis
fust enfin terminée.
LesHannetonsvaincus
signerent un traité,
Promirent à Licas ce
vainqueur indompté,
De ne plus ravager de
formaisson domaine.
Mules, qui m'inspirez
laissezmoy prendre )
Mm#,
Préparez,d'autres vers, chantons une autrepaix
, Quele Cieffdrj&r^&fe accorde
à nossebaits
Pitrjfeparsonretourcette
,.,
Paixdesirée ,.
1 K^mner/h^^tgm'fs.
àç&atww es de Rheey
Etfinissant les maux que
nous avonssoufferts;
Enchaisnerpmp jamais
la Discordeaux Enfers.
Fin du fecond & dernier
Chant,
Fermer
Résumé : LA DEFAITE des Hannetons. POEME en deux Chants.
En novembre 1713, Licas, résidant paisiblement à Paris, apprend que ses vergers sont ravagés par des hannetons. Il se rend sur place et constate l'étendue des dégâts. Fou de rage, il invoque Pomone, la déesse des vergers, qui lui assure son soutien pour exterminer les hannetons. Licas attend avec impatience le moment de l'attaque et, dès l'aube, il se lance à l'assaut des insectes. Pomone l'accompagne et renforce sa détermination. Licas combat les hannetons avec une fureur comparable à celle d'Achille contre les Troyens. Après une journée de lutte acharnée, les hannetons, vaincus, signent un traité promettant de ne plus ravager les domaines de Licas. Le texte se conclut par un appel à la paix et à la fin des souffrances.
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8
p. 173-185
Trait d'Histoire Arabe.
Début :
Moutalaya, natif de Hayatamar, petite Ville proche de Medine, s'établit [...]
Mots clefs :
Calife, Amour, Moutalaya, Triomphe, Poète, Couronne, Poétique, Désirs, Avarice, Guérir, Philosophie, Arabe, Hattebé, Cruches
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Trait d'Histoire Arabe.
TraitctHiftoir: Arabe.
MOutalaya, natif de
Hayatamar., petite Ville
proche de Medine, s'établit
à Bagdad, où il se fit
vendeur de Craches, &
ensuite s'acquit beaucoup
de réputation par sa Poësie,
& sur tout par sa Filosofie.
On disoit de luy
qu'il cadençoit toutes les
avions comme les Vers,
& à cause de sa grande
moderation on l'appella
d'un mot Arabe qui signifioit
le Peseur de Desirs
Malgré cela il se rendit celebre
par son amour pour
Hattebé, maistresse du
Calife Almondi, ayant
obtenu du Calife permission
de faire un presènt
à Hattebé le jour d'une
Feste. Il prefenca à
Hattebéen presence
du Prince une haute
Piramide de carton, au
bas de laquelle estoit representé
le Calife avec sa
Maistresse, &du bas de la
Piramide en haut tournoie
en spirale une bande de
roseaux portez par de petits
Amours serpentant dé
bas en haut, où estoient
écrits des Vers, qui marquoienr
qne le Vendeur
de Cruches portoit ses de-
-
sirs -jut'qu-aux plaisirs de -
son Maistre
, & les Amours
tenoient des balances
rompuës fous leurs
pieds, marque que luy,
qu'on appelloit le Pesèur
de desirs , n'avait point
pesé ccluy qui le portoità
un si haut point. D'abord
le present fut pris pour
une idée poëtique, mais
Moutalaya tomba en langueur
& pensa mourir de
son amour : en forte que
le Calife en ayant pitié,
luy promit de luy faire
present de Hattebé. Sa parole
donnée, Hattebé se
jetta en pleurs aux pieds
du Calife pour nestre
point livrée à un homme
si laid,car Moutalaya l'é.
toit beaucoup. Le Calife
ne voulant pas retirer sa
parole, envoya chercher
le Poëteamoureux, & luy
dit: 0 toy qui pese tes
desirs, regarde Hattebé
d'un côté de la balance,
& de l'autre ce grand vase
d'argent, &,- choisis. Oh,
luy répondit le Poëte
,
ton vase pese moins pour
moy qu'une plume de l'asle
de l'Amour qui m'a
blessé. En même temps le
Calife ordonna qu'on jettât
à poignée de l'or dans
le vase, & dit au Poëte.
Avertis- moy quand le
poids sera égal à celuy de
ton amour. Moutalaya
qui comprit par la profusion
du Calife qu'il avoit
peine àluy donner Hattebé3
luy cria:Arreste
,
le
poids est trébuchant.
Alors le Calife qui avoit
beaucoup desprit luy
dit: Ajoûte- donc ducôté
d'Hattebé, qu'elle ne peut
se résoudre à t'aimer, ou
plutôt qu'elle te haïra si
tu l'exige de moy )
& par
cette circonstance
3 prens
le vase sans balancer.
Moutalaya rêva un lno.
ment, & dit au Calise:
Donne-moy trois mois de
temps pour peser ces deux
presens; & pour faire encore
division
y
donne-moy
encore un autre objet à
desirer
,
qui est celuy de
la Couronne Poëtique &
le Triomphe qui s'accorde
au premier Poète de dix
ans en dix ans.
Le Calife luy donna encore
ce choix & les trois
mois qu'illuy demandoit
pour le déterminer. Ces
trois mois écoulez, il dit
au Calife, qu'il avoit demandé
ce temps pour voir
si son amour ou la haine
de Hattebédiminuëroient.
Hattebé qui estoit
presente luy cria devant
le Calife, avec une faillie
sans reflelhir: Eh! croistu
que trois moisd'âge &
de langueur t'ayent embelli.
Non certes, répondit
le Poëte, mais ce que tu
me dis a diminué ta beauté
à mes yeux; ainsi je
n'ay plus à déliberer que
sur l'argent&la gloire; &
pour me déterminer
,
je
demande six mois.
Les six mois de délay
luy furent accordez, aprés
quoy il dit au Calife
qu'il avoit demandé un
délay double de l'autre,
parce qu'il falloit bien
plus de temps au Sage
pour se guerir de l'avarice
que de l'amour;mais
qu'efin il le quittoit de ses
richesses& les refusa.
Acceptez donc le triomphe
&la couronne Poëtique
, luy repliqua le CSlife.
Pour sçavoir si je l'accepteray
ou non , jetedemande
un an de delay.
En effet,lePoëteFilososefut
une année sans vouloir
accepter le Triomphe
& l'an écoulé, il vint &
dit au Calife que le Sage
se guerissoit en peu de
temps de l'amour comme
il avoit fait en trois mois,
qu'illuy avoit fallu le double
pour se guerir de l'avarice
, mais que la vanité,
& sur tout des Auteurs
, augmentant avec
l'âge plutôt que de diminuër,
c'estoit merveilles
qu'il n'eut demandé qu'un
an pour s'en guerir, mais
qu'il en estoit tellement
gueri qu'il refusoit la Couronne
& le Triomphe de
Poëte, parce qu'il en connoissoit
un au-dessus de
luy. Mais,continua-t-il,
quand on a renoncé aux
premiers honneurs de la
Poësie & qu'on se croit
inferieur à quelqu'un, il
ne faut plus faire de Vers ;
ainÍÏ je me retranche àma
Filosofie.
Le Calife luy répondit:
Vous aurez donc la Couronne
& le Triomphe
comme Filosofe, & je
vous tiens à present pour
leplus grand de tous ceux
qquueeJj'aayy)ajatmllaaislSccoonnnnuuss,,
& le Calife lecontraignit
à recevoir des honneurs
qu'il refusoit obstinement.
MOutalaya, natif de
Hayatamar., petite Ville
proche de Medine, s'établit
à Bagdad, où il se fit
vendeur de Craches, &
ensuite s'acquit beaucoup
de réputation par sa Poësie,
& sur tout par sa Filosofie.
On disoit de luy
qu'il cadençoit toutes les
avions comme les Vers,
& à cause de sa grande
moderation on l'appella
d'un mot Arabe qui signifioit
le Peseur de Desirs
Malgré cela il se rendit celebre
par son amour pour
Hattebé, maistresse du
Calife Almondi, ayant
obtenu du Calife permission
de faire un presènt
à Hattebé le jour d'une
Feste. Il prefenca à
Hattebéen presence
du Prince une haute
Piramide de carton, au
bas de laquelle estoit representé
le Calife avec sa
Maistresse, &du bas de la
Piramide en haut tournoie
en spirale une bande de
roseaux portez par de petits
Amours serpentant dé
bas en haut, où estoient
écrits des Vers, qui marquoienr
qne le Vendeur
de Cruches portoit ses de-
-
sirs -jut'qu-aux plaisirs de -
son Maistre
, & les Amours
tenoient des balances
rompuës fous leurs
pieds, marque que luy,
qu'on appelloit le Pesèur
de desirs , n'avait point
pesé ccluy qui le portoità
un si haut point. D'abord
le present fut pris pour
une idée poëtique, mais
Moutalaya tomba en langueur
& pensa mourir de
son amour : en forte que
le Calife en ayant pitié,
luy promit de luy faire
present de Hattebé. Sa parole
donnée, Hattebé se
jetta en pleurs aux pieds
du Calife pour nestre
point livrée à un homme
si laid,car Moutalaya l'é.
toit beaucoup. Le Calife
ne voulant pas retirer sa
parole, envoya chercher
le Poëteamoureux, & luy
dit: 0 toy qui pese tes
desirs, regarde Hattebé
d'un côté de la balance,
& de l'autre ce grand vase
d'argent, &,- choisis. Oh,
luy répondit le Poëte
,
ton vase pese moins pour
moy qu'une plume de l'asle
de l'Amour qui m'a
blessé. En même temps le
Calife ordonna qu'on jettât
à poignée de l'or dans
le vase, & dit au Poëte.
Avertis- moy quand le
poids sera égal à celuy de
ton amour. Moutalaya
qui comprit par la profusion
du Calife qu'il avoit
peine àluy donner Hattebé3
luy cria:Arreste
,
le
poids est trébuchant.
Alors le Calife qui avoit
beaucoup desprit luy
dit: Ajoûte- donc ducôté
d'Hattebé, qu'elle ne peut
se résoudre à t'aimer, ou
plutôt qu'elle te haïra si
tu l'exige de moy )
& par
cette circonstance
3 prens
le vase sans balancer.
Moutalaya rêva un lno.
ment, & dit au Calise:
Donne-moy trois mois de
temps pour peser ces deux
presens; & pour faire encore
division
y
donne-moy
encore un autre objet à
desirer
,
qui est celuy de
la Couronne Poëtique &
le Triomphe qui s'accorde
au premier Poète de dix
ans en dix ans.
Le Calife luy donna encore
ce choix & les trois
mois qu'illuy demandoit
pour le déterminer. Ces
trois mois écoulez, il dit
au Calife, qu'il avoit demandé
ce temps pour voir
si son amour ou la haine
de Hattebédiminuëroient.
Hattebé qui estoit
presente luy cria devant
le Calife, avec une faillie
sans reflelhir: Eh! croistu
que trois moisd'âge &
de langueur t'ayent embelli.
Non certes, répondit
le Poëte, mais ce que tu
me dis a diminué ta beauté
à mes yeux; ainsi je
n'ay plus à déliberer que
sur l'argent&la gloire; &
pour me déterminer
,
je
demande six mois.
Les six mois de délay
luy furent accordez, aprés
quoy il dit au Calife
qu'il avoit demandé un
délay double de l'autre,
parce qu'il falloit bien
plus de temps au Sage
pour se guerir de l'avarice
que de l'amour;mais
qu'efin il le quittoit de ses
richesses& les refusa.
Acceptez donc le triomphe
&la couronne Poëtique
, luy repliqua le CSlife.
Pour sçavoir si je l'accepteray
ou non , jetedemande
un an de delay.
En effet,lePoëteFilososefut
une année sans vouloir
accepter le Triomphe
& l'an écoulé, il vint &
dit au Calife que le Sage
se guerissoit en peu de
temps de l'amour comme
il avoit fait en trois mois,
qu'illuy avoit fallu le double
pour se guerir de l'avarice
, mais que la vanité,
& sur tout des Auteurs
, augmentant avec
l'âge plutôt que de diminuër,
c'estoit merveilles
qu'il n'eut demandé qu'un
an pour s'en guerir, mais
qu'il en estoit tellement
gueri qu'il refusoit la Couronne
& le Triomphe de
Poëte, parce qu'il en connoissoit
un au-dessus de
luy. Mais,continua-t-il,
quand on a renoncé aux
premiers honneurs de la
Poësie & qu'on se croit
inferieur à quelqu'un, il
ne faut plus faire de Vers ;
ainÍÏ je me retranche àma
Filosofie.
Le Calife luy répondit:
Vous aurez donc la Couronne
& le Triomphe
comme Filosofe, & je
vous tiens à present pour
leplus grand de tous ceux
qquueeJj'aayy)ajatmllaaislSccoonnnnuuss,,
& le Calife lecontraignit
à recevoir des honneurs
qu'il refusoit obstinement.
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Résumé : Trait d'Histoire Arabe.
Moutalaya, originaire de Hayatamar près de Médine, s'installa à Bagdad où il débuta comme vendeur de cruches. Il se distingua rapidement par sa poésie et sa philosophie, ce qui lui valut le surnom de 'Peseur de Désirs' en raison de sa modération. Il tomba amoureux de Hattebé, la maîtresse du calife Almondi, et obtint la permission de lui offrir un présent lors d'une fête. Il lui présenta une pyramide de carton symbolisant ses désirs et son amour pour elle. Le calife, impressionné par la poésie de Moutalaya, lui proposa de choisir entre Hattebé et un grand vase d'argent rempli d'or. Moutalaya refusa l'or, préférant l'amour. Le calife lui accorda alors trois mois pour réfléchir. Après ce délai, Moutalaya demanda six mois supplémentaires pour se guérir de l'avarice. Finalement, il refusa à la fois l'or et la couronne poétique, affirmant connaître un poète supérieur à lui. Le calife lui offrit alors la couronne et le triomphe en tant que philosophe, honneurs que Moutalaya accepta finalement.
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9
p. 1650-1653
LES CHARMES DU SOMMEIL, CANTATE.
Début :
Cessez, aimables jeux, cessez, charmants plaisirs, [...]
Mots clefs :
Aimable, Bonheur, Sommeil, Repos, Triomphe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES CHARMES DU SOMMEIL, CANTATE.
LES CHARMES DU SOMMEIL ,
CANTAT E.
Essez, aimables jeux , cessez ,charmants plaisirs
,
De vouloir dissiper l'ennui qui me dévore :
Vos soins flatteurs irritent mes soupirs,
Le sort m'a separé de l'objet que j'adore ,
Vos appas ne sçauroient exciter mes desirs :
C'est bien assés que je respire encore.
1
Toi qui sçais , par un songe aimable ,
Du sort adoucir la rigueur >
Et par une erreur agréable ,
Donner l'image du bonheur ,
Sommeil , fais à mon triste coeur
Goûter ce repos désirable.
1
Pour réparer les maux affreux
Dont toujours m'accable l'absence ;
Fais-moi jouir de la présence
De l'Objet de mes tendres voeux :
Viens m'assurer que sa constance
Egale celle de mes feux !
Toi
JUILLET.
1731. 1651
Toi qui sçais , par un songe aimable &c.
Tu m'entens ? tes Pavots se glissent dans mes
veines !
Eh quoy ? j'oublie en cet instant mes
peines !
Quel bonheur imprevu vient calmer mes tourmens
?
Où suis- je ? à mes regards Delphire se présente
Qu'elle a d'attraits , de graces , d'agré
ments ? 靠
Venus sortant des Eaux n'étoit pas si brillante
A tant de charmes ravissants
Si jusqu'ici mon coeur avoit été rebelle
Ah ! qu'il lui seroit doux , en cet heureux moment
,
De voler au devant d'une chaîne si belle
Sur ses pas , les fleurs et les fruits
S'empressent , à l'envi , d'éclore
De même qu'à l'aspect de Flore ,
Ou de Pomone , ils sont produits .
Les graces , les ris , la jeunesse ,
Qui la prennent pour leur Déesse ;
Par leurs danses , et par leurs jeux ,
Célebrent son retour heureux ,
Sur ces pas , les fleurs et les fruits &c .
Bij Elle
1652 MERCURE DE FRANCE
Elle approche , Bergers, du son de vos Musettes,
Ne faites plus retentir ces retraittes ;
Rossignols , cessez vôtre chant ;
Ruisseaux , murmurés doucement ;
Zephirs , n'agitez plus les fleurs de ces prairies !
Que tout respecte mon sommeil :
Qu'on ne m'enleve point , par un triste reveil ,'
Les douceurs infinies ,
Que me procure un précieux moment.
Helas ! mon aimable Sylvandre
Me dit-elle , sur moi , jettant un regard tendre ;
souffres pas seul un rigoureux tourment :
Depuis que le Destin barbare
Tu ne
Si cruellement nous sépare
Mes yeux n'ont pas cessé de répandre des pleurs
Loin d'apprendre tes maux avec indifference ,
Ton prompt retour et ta présence
Pourront seuls finir mes douleurs.
Triomphe, ta gloire est extrême:
Sommeil , que tes plaisirs sont doux?
L'amour doit en être jaloux ,
Il n'est pas plus charmant lui-même ;
Si tes biens durent peu d'instants,
S'ils ne sont qu'un flatteur mensonge;
Ceux d'amour passent comme un songe,
Et ne durent pas plus longtems.
TriomJUILLET.
1853
1731 .
Triomphe , ta gloire est extrême,
Lors même que ses injustices
Nous accablent de maux affreux ;
Malgré lui , malgré ses caprices ,
Tu peux encore nous rendre heureux,
Triomphe, ta gloire est extrême &c,
Par M. de Morand : mise en Musique
par M. la Combe Desroziers , Maître de
Musique de l'Académie d'Arles .
CANTAT E.
Essez, aimables jeux , cessez ,charmants plaisirs
,
De vouloir dissiper l'ennui qui me dévore :
Vos soins flatteurs irritent mes soupirs,
Le sort m'a separé de l'objet que j'adore ,
Vos appas ne sçauroient exciter mes desirs :
C'est bien assés que je respire encore.
1
Toi qui sçais , par un songe aimable ,
Du sort adoucir la rigueur >
Et par une erreur agréable ,
Donner l'image du bonheur ,
Sommeil , fais à mon triste coeur
Goûter ce repos désirable.
1
Pour réparer les maux affreux
Dont toujours m'accable l'absence ;
Fais-moi jouir de la présence
De l'Objet de mes tendres voeux :
Viens m'assurer que sa constance
Egale celle de mes feux !
Toi
JUILLET.
1731. 1651
Toi qui sçais , par un songe aimable &c.
Tu m'entens ? tes Pavots se glissent dans mes
veines !
Eh quoy ? j'oublie en cet instant mes
peines !
Quel bonheur imprevu vient calmer mes tourmens
?
Où suis- je ? à mes regards Delphire se présente
Qu'elle a d'attraits , de graces , d'agré
ments ? 靠
Venus sortant des Eaux n'étoit pas si brillante
A tant de charmes ravissants
Si jusqu'ici mon coeur avoit été rebelle
Ah ! qu'il lui seroit doux , en cet heureux moment
,
De voler au devant d'une chaîne si belle
Sur ses pas , les fleurs et les fruits
S'empressent , à l'envi , d'éclore
De même qu'à l'aspect de Flore ,
Ou de Pomone , ils sont produits .
Les graces , les ris , la jeunesse ,
Qui la prennent pour leur Déesse ;
Par leurs danses , et par leurs jeux ,
Célebrent son retour heureux ,
Sur ces pas , les fleurs et les fruits &c .
Bij Elle
1652 MERCURE DE FRANCE
Elle approche , Bergers, du son de vos Musettes,
Ne faites plus retentir ces retraittes ;
Rossignols , cessez vôtre chant ;
Ruisseaux , murmurés doucement ;
Zephirs , n'agitez plus les fleurs de ces prairies !
Que tout respecte mon sommeil :
Qu'on ne m'enleve point , par un triste reveil ,'
Les douceurs infinies ,
Que me procure un précieux moment.
Helas ! mon aimable Sylvandre
Me dit-elle , sur moi , jettant un regard tendre ;
souffres pas seul un rigoureux tourment :
Depuis que le Destin barbare
Tu ne
Si cruellement nous sépare
Mes yeux n'ont pas cessé de répandre des pleurs
Loin d'apprendre tes maux avec indifference ,
Ton prompt retour et ta présence
Pourront seuls finir mes douleurs.
Triomphe, ta gloire est extrême:
Sommeil , que tes plaisirs sont doux?
L'amour doit en être jaloux ,
Il n'est pas plus charmant lui-même ;
Si tes biens durent peu d'instants,
S'ils ne sont qu'un flatteur mensonge;
Ceux d'amour passent comme un songe,
Et ne durent pas plus longtems.
TriomJUILLET.
1853
1731 .
Triomphe , ta gloire est extrême,
Lors même que ses injustices
Nous accablent de maux affreux ;
Malgré lui , malgré ses caprices ,
Tu peux encore nous rendre heureux,
Triomphe, ta gloire est extrême &c,
Par M. de Morand : mise en Musique
par M. la Combe Desroziers , Maître de
Musique de l'Académie d'Arles .
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Résumé : LES CHARMES DU SOMMEIL, CANTATE.
Le texte 'Les Charmes du Sommeil' est une œuvre poétique exprimant le désir de l'auteur de trouver du repos et du réconfort dans le sommeil. L'auteur rejette les plaisirs et les jeux, car il est séparé de l'être aimé. Il invoque le sommeil pour adoucir sa souffrance et lui offrir un songe agréable où il pourrait jouir de la présence de Delphire, l'être aimé. Dans ce songe, Delphire apparaît resplendissante de charmes et de grâce. L'auteur imagine un monde où les fleurs et les fruits s'épanouissent à son approche, célébrant son retour. Delphire exprime son tourment et son désir de revoir l'auteur, affirmant que seul son retour pourra finir ses douleurs. Le texte oppose les plaisirs éphémères du sommeil à ceux de l'amour, soulignant que les biens du sommeil, bien que doux, ne durent qu'un instant. Cependant, le sommeil est présenté comme une source de triomphe et de bonheur, capable de rendre heureux malgré les injustices et les caprices de l'amour. L'œuvre est mise en musique par M. la Combe Desroziers, Maître de Musique de l'Académie d'Arles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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10
p. 2770-2773
TRIOMPHE DE PLUTUS. ODE.
Début :
C'est vainement que sur la terre, [...]
Mots clefs :
Plutus, Triomphe, Jupiter, Brillante folie, Adulateurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TRIOMPHE DE PLUTUS. ODE.
TRIOMPHE DE PLUTUS
O DE.
C'Est vainement que sur la terre
Jupiter , pour être adoré ,.
Tu fais entendre le Tonnerre
Tu n'en es pas plus réveré .
En vain tes rédoutables Freres
Arment contre des témeraires ,
Et les flots , et les sombres bords
L'homme brave votre puissance ,
Et n'implore que l'assistance
Du Dieu qui préside aux trésors.
Que Mars , pour tout remplir d'allarmes] .
Marche environné de Soldats.
Rien n'est plus foible que ses armes ,
Si Plutus ne les soutient pas.
Minerve , autrefois honorée ,
Est maintenant presqu'ignorée.
DECEMBRE 1731. 2778
Er voir ses Temples renversés.
Rome naissante , tes grands Hommes
Ne seroient au siécle où nous sommes
Que de celebres- insensés .
Qu'on dise que , pour la Patrie ,
Leur amour toujours indompté ,
Leur faisait immoler leur vie ,
Leurs enfans et leur liberté.
Antiques Héros d'Italie ,
Comme une brillante folie ,
Nous regardons vos plus hauts faits :
L'interêt de la République
N'est plus qu'un être chimerique ,
Qui n'excite point nós souhaits,
A ce Récit , fameuses ombres ,
De qui Plutus fut abhorré ,
Repassez les Rivages sombres ,
Pour voir comme il est adoré .
'Accourés , mais pour des prestiges
Ne prenés pas les grands prodiges
Qu'il fait éclatér à nos yeux.
Voyés comment , par sa puissance ,
Des gens sans vertu , sans naissance ,'
Sont devenus des demi-Dieux.
1. Vol
D iiij
ans
1
2772 MERCURE DE FRANCE
Dans les honneurs , dans les délices.
D'Adulateurs environnés ,
Ils triomphent sous ses auspices ;
Ils n'ont que des jours fortunés.
L'industrie en secrets féconde ,
Des fleuves fait remonter Ponde
Sur les monts qu'ils ont enrichiss
Toujours Bacchus , Flore et Pomone
Chez eux du Printemps , de l'Automne
Offrent les dons les plus exquis.
En leur faveur , Dieu des richesses ;
Que ne fais-tu pas en ce temps ?
Sans mérite , par tes largesses ,
Ils s'élevent aux plus hauts rangs .
* Si Themis contre eux prend les armes ;
Dès qu'ils sentent quelques allarmes ,
Tu sçais les mettre en sûreté.
Que peut leur faire sa vangeance ?
Quand tu veux , on voit sa balance
Prête à pancher de ton côté.
Qu'aux Mortels , le Dieu de Cyther
Ne vante plus ses traits vainqueurs ;
Plutus habile en l'art de plaire ,
Mieux que lui triomphe des coeurs
a. Vol.
Pow
DECEMBRE 1731. 2773.
Pour les allier , la Noblesse ,
L'Esprit , la beauté , la sagesse
Ne déterminent plus le choix :
Il est seul l'Arbitre suprême .
Et jusqu'auprès du Diadême ,
L'Hymen est soumis à ses loiz.
Vainement la stoïque Ecole
Condamne ses adorateurs ;
Chez nous sa morale frivole
Ne trouve plus de Sénateurs.
Quelle erreur de penser qu'Astrée ,
De chez les humains retirée ,
Puisse encore les rendre heureux ?
Ce Dieu qui la fit disparoître ,
Est le seul par qui l'on voit naître
Des siécles dignes de leurs voeux.
Par M. de Monfort l'Amaury.
O DE.
C'Est vainement que sur la terre
Jupiter , pour être adoré ,.
Tu fais entendre le Tonnerre
Tu n'en es pas plus réveré .
En vain tes rédoutables Freres
Arment contre des témeraires ,
Et les flots , et les sombres bords
L'homme brave votre puissance ,
Et n'implore que l'assistance
Du Dieu qui préside aux trésors.
Que Mars , pour tout remplir d'allarmes] .
Marche environné de Soldats.
Rien n'est plus foible que ses armes ,
Si Plutus ne les soutient pas.
Minerve , autrefois honorée ,
Est maintenant presqu'ignorée.
DECEMBRE 1731. 2778
Er voir ses Temples renversés.
Rome naissante , tes grands Hommes
Ne seroient au siécle où nous sommes
Que de celebres- insensés .
Qu'on dise que , pour la Patrie ,
Leur amour toujours indompté ,
Leur faisait immoler leur vie ,
Leurs enfans et leur liberté.
Antiques Héros d'Italie ,
Comme une brillante folie ,
Nous regardons vos plus hauts faits :
L'interêt de la République
N'est plus qu'un être chimerique ,
Qui n'excite point nós souhaits,
A ce Récit , fameuses ombres ,
De qui Plutus fut abhorré ,
Repassez les Rivages sombres ,
Pour voir comme il est adoré .
'Accourés , mais pour des prestiges
Ne prenés pas les grands prodiges
Qu'il fait éclatér à nos yeux.
Voyés comment , par sa puissance ,
Des gens sans vertu , sans naissance ,'
Sont devenus des demi-Dieux.
1. Vol
D iiij
ans
1
2772 MERCURE DE FRANCE
Dans les honneurs , dans les délices.
D'Adulateurs environnés ,
Ils triomphent sous ses auspices ;
Ils n'ont que des jours fortunés.
L'industrie en secrets féconde ,
Des fleuves fait remonter Ponde
Sur les monts qu'ils ont enrichiss
Toujours Bacchus , Flore et Pomone
Chez eux du Printemps , de l'Automne
Offrent les dons les plus exquis.
En leur faveur , Dieu des richesses ;
Que ne fais-tu pas en ce temps ?
Sans mérite , par tes largesses ,
Ils s'élevent aux plus hauts rangs .
* Si Themis contre eux prend les armes ;
Dès qu'ils sentent quelques allarmes ,
Tu sçais les mettre en sûreté.
Que peut leur faire sa vangeance ?
Quand tu veux , on voit sa balance
Prête à pancher de ton côté.
Qu'aux Mortels , le Dieu de Cyther
Ne vante plus ses traits vainqueurs ;
Plutus habile en l'art de plaire ,
Mieux que lui triomphe des coeurs
a. Vol.
Pow
DECEMBRE 1731. 2773.
Pour les allier , la Noblesse ,
L'Esprit , la beauté , la sagesse
Ne déterminent plus le choix :
Il est seul l'Arbitre suprême .
Et jusqu'auprès du Diadême ,
L'Hymen est soumis à ses loiz.
Vainement la stoïque Ecole
Condamne ses adorateurs ;
Chez nous sa morale frivole
Ne trouve plus de Sénateurs.
Quelle erreur de penser qu'Astrée ,
De chez les humains retirée ,
Puisse encore les rendre heureux ?
Ce Dieu qui la fit disparoître ,
Est le seul par qui l'on voit naître
Des siécles dignes de leurs voeux.
Par M. de Monfort l'Amaury.
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Résumé : TRIOMPHE DE PLUTUS. ODE.
Le texte 'Triumphes de Plutus' souligne la domination du dieu Plutus, associé à la richesse, sur les autres divinités et les valeurs traditionnelles. Jupiter, Mars et Minerve apparaissent impuissants face à la puissance de Plutus, qui soutient les armes et assure la prospérité. Les anciens héros de Rome et d'Italie sont perçus comme des insensés dans le contexte actuel, où l'amour pour la patrie est devenu illusoire. Plutus permet à des individus sans vertu ni naissance d'accéder à des positions élevées et de jouir de jours fortunés. L'industrie et les dieux des récoltes (Bacchus, Flore, Pomone) offrent leurs dons à ceux que Plutus favorise. Même la justice (Themis) et l'amour (le dieu de Cyther) sont subordonnés à Plutus, qui détermine les alliances et les mariages, y compris ceux proches du pouvoir royal. La morale stoïque est rejetée, et Plutus est vu comme le seul capable de créer des époques dignes des aspirations humaines. Le texte est signé par M. de Monfort l'Amaury et date de décembre 1731.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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11
p. 8080-3089
Panegyrique de S. Louis, de l'Abbé Lezeau. [titre d'après la table]
Début :
M. l'Abbé LEZEAU, Clerc de la Chapelle et Oratoire du Roy, présenté par [...]
Mots clefs :
Panégyrique, Caractère du chrétien, Éloge, Triomphe, Devoirs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Panegyrique de S. Louis, de l'Abbé Lezeau. [titre d'après la table]
M. l'Abbé LEZEAU , Clerc de la Cha
pelle et Oratoire du Roy , présenté pat
LI. Vol. S.E.
DECEMBRE . 1731. 3081
9. E. M. le Cardinal de Fleury,a eu l'honneur
de présenter à S. M. le Panégyrique de
S. Louis , qu'il prononça au mois d'Aoust
dernier , en présence de Messieurs de l'Académie
Françoise.
L'impression de cet Ouvrage en a fait
connoître le mérite : Il a pour Texte ces
paroles d'Isaye , chap . 32. Ecce in justitia
regnabit Rex. Voici que je vous annonce
un Roy qui regnera dans la justice. Ces mêmes
paroles qui annoncerent le regne de
Jesus- Christ , servent heureusement à caractériser
le regne de Saint Louis , qui
chercha toujours à suivre les exemples du
Souverain de tous les Rois . La division du
Discours est tres-naturelle. Ce S. Roy puisa
dans la Souveraine Justice les excellens
principes dont il fit un si noble usage ; elle
lui representa , et ce qu'il devoit à son Dieu,
et ce qu'il devoit à ses Peuples. Comme homme,
il accomplit tous les devoirs du Chrétien ;
› comme Roy , il remplit toutes les fonctions du
Monarque ; montrant par l'assemblage de ce
double ordre de verius , comment un Roy
peut - être Chrétien, comment l'Evangile peut
s'allier avec le Trône, combien même on peut
être plus Héros , en devenant plus saint¸ et
combien la Croix peut relever le Sceptre.
M. Lézéau prouve parfaitement la premiere
Partie de ce Discours , par les plus
H émi- II. Vol.
3082 MERCURE DE FRANCE
éminentes vertus qui sont le caractere du
chrétien : Une pureté exacte et sans tache ,
une humilité sans feinte , une modération la
plus étendue à tous égards , une attention
continuelle à tout ce qui est dû à Dieu , et
un zele ardent pour tout ce qui interresse la
Religion.
Tous ces Points sont traitez d'une maniere
noble et interessante. Il nous suffira
d'en rapporter quelques traits , pour
faire connoître le style de l'Auteur .
Pour faire un juste Eloge du triomphe
de S. Louis , sur les plaisirs et la volupté
; c'est ainsi qu'il commence par en
montrer les périls :
Presque tous les hommes entraînez par
cette passion funeste , qui est le vice dominant
de la nature , regardent l'innocence des
weurs , et la pureté , comme le partage des
Anges; mais contens d'admirer l'excellence
de ces sublimes Esprits , ils ne font aucun
effort pour s'en approcher ; bien plus : Pour
se livrer sans remords à leurs égaremens , ils
cherchent à s'appuyer sur l'exemple de tant
de fameux Héros , qui ne se sont pas affranchis
de pareilles foiblesses. En effet , les plus
belles Vies n'ont que trop souffert de ce mal
heureux penchant : Le monde le pardonne
Pusage l'autorise, les flatteries des Historiens
Fexcusent , les fictions des Poëtes le consa-
II. Vol. erent
DECEMBRE . 1731. 3083
Grent ; et s'ils sont forcez de le regarder comme
un mal, ils le représentent comme un mal
nécessaire. Eh ! comment s'en deffendre dans
un séjour , où se rassemble tout ce qui peut en
rendre la contagion plus inévitable ? Pour
s'en garantir, que n'en a- t-il pas coûté à
tant de Saints ? Apeine se sont-ils crûs en
seureté dans l'horreur des Solitudes. L'Austerité
des jeûnes , l'abdication des richesses ,
La fuite des objets , la ferveur des Prieres
leur sembloit encore de trop foibles secours.
Loin de ces salutaires préservatifs , que prosente
la Cour , n'est-elle pas comme le centre
fatal, où se réjoignent à l'envi les plus redoutables
tentations ? Passer ses jours dans la
molesse et l'oisiveté , rencherir sur les commo
ditez de la vie , et sur la délicatesse des fes-
Tins,rechercher les divers secours des parures ,
raffiner sur tout ce qui peut exciter de coupables
flammes. N'est-ce pas l'occupation ordinaire
, et ne va -t- on pas jusqu'à s'en faire
une étude , et presqu'un mérite ? De toutes
parts on voit accourir ce que chaque Pais a
vu naître de plus charmant ; ce que la politesse
ajoûte de plus séducteur , ce que l'esprit
fournit de plus dangereux . Chacun apporte
sa passion particuliere , et cherche à exciter
celle des autres. Comment échaper à un feu
naturellement si prêt à s'enflammer , et si propre
à se répandre ? C'est , Messieurs , le pre-
II. Vol. Hij mier
3084 MERCURE
DE FRANCE
mier triomphe de Louis . Dans l'âge où avec
plus de qualitez pour plaire , les moindres
appas ne plaisent que plus aisements avec des
traits où la Majesté ne sert qu'à relever les
agrémens , il paroît insensible à ce qui enchanteroit
le reste des mortels . Des beautez
en foule se presentent à ses yeux , en vain
s'apperçoit-il qu'il n'a qu'à desirer, en vain
s'efforce - t-on de prévenirjusqu'aux desirs,en
vain cherche- t-on le chemin de son coeur, il
le consacre à Dieu seul dont il a reçu , et
n'y reserve de part que pour celle à qui ce
même Dieu l'a uni par un sacré lien , et pour
les précieux fruits d'une si sainte union.
La seconde Partie montre quels sont les
devoirs indispensables des Rois de la
Terre. Comme ils sont les images de Dieu,
leur perfection est de suivre les desseins de
Dieu lui-même sur les hommes . Orleur durée
étantpartagée entre le temps et l'éternicé , et
le dessein de Dieu ne pouvant
être que de les
preparer par l'innocence et la tranquillité de
la vie presente au comble du bonheur et de la
sainteté de l'autre vie . C'est à ces deux objets
que se réunissent les obligations d'un
Roy envers ses peuples.
Le premier desir de S. Louis étoit de rendre
ses peuples aussi heureux qu'on le peut
tre en cette vie. Il avoit été de bonne heare
rempli des grands principes de l'équité ,
11. Vol 'pourri
DECEMBRE. 308 ?
1731
nourri dans les tendres sentimens de l'hu
manité , et accoutumé aux veritables Maimes
du Christianisme .C'est ce que M.Lezeau
a pris soin d'orner de faits connus
dans la vie du Saint Roy , dont il a fait
des images vives et touchantes .
En parlant des Loix que S. Louis prit
soin d'établir , pour bannir de ses Etats
le vice , et y faire regner la vertu , M. Lezeau
a fait une peinture du Duel , qui
mérite d'être ici rapportée.
,
و
و
Un quatrieme abus n'éprouva pas moins
son attention : c'est cette manie , ou plutôt
cette fureur aussi particuliere à la Nation
Françoise , que la valeur lui est naturelle
le Duel : coutume plus que barbare , qui ,
sous l'imposteur titre de point d'honneur ,
fait gloire de violer toutes les regles de la raison
et du Christianisme. Eût-onjamais imaginé
que l'honneur ce puissant mobile des
plus belles actions auroit jamais , pour
venger ses droits , porié sa fiere tyrannie ,
jusqu'à commander le crime ? Que cet honneur
, en effet , soit plus cher
la vie
es que pour sauver l'un , on expose l'autre ,
se peut être un noble sentiment : mais que
dans l'incertitude du sort d'un Combat , on
s'y précipite avec la certitude d'y perdre son
ame et celle de l'Ennemi , que devient le
Christianisme et de si folles maximes ne`
II. Vol.
>
que
Hiij com3086
MERCURE DE FRANCE
commencent- elles pas par immoler la Religion
à un Phantom e? Mais en commençant ainsi
par abjurerjusqu'au nom de Chrétien , que
devient l'honneur lui - même ? Car enfin ;
qu'une injure mérite punition , c'est l'équité
mais se rendre soi- même le Ministre de cette
punition , s'approprier la fonction du Bourreau
, quelle infame idée ! Qu'un scelera .
soit condamné , qui voudroit l'exécuter? Eh!
que faites- vous cependant , aveugles Esclaves
d'une inconcevable phrénesie ? La Loi
prononce , il est vray : mais vous commencez¸
par vous établirFuges en votre propre cause.
Vous traitez d'intolerable insulte , ce qui
peut n'être au fond qu'une legere inadver
tance. Ce n'est pas assez ; le châtiment que
mériteroit le coupable , c'est de vos mains que
vous voulez qu'il le reçoive. S'il s'agissoit
d'une offense faile à autruy , souffririez- vous,
qu'on vous chargeât de la punir ? Quoy ,
parce que vous êtes l'offensé , il vous siera
d'étre l'Exécuteur ? Quelle fanatique gloire !·
Encore une fois , eût on pensé que chez des
hommes raisonnables on put jamais voir une
extravagance si outrée eût- on pensé que ce
seroit en France , ce Pays si justement rénommé
par l'esprit , la politesse , la douceur de ses
Habitans ? C'étoit cependant la féroce prévention
du siecle de S. Louis , et Dieu veuille
que ce ne soit plus la honte du nôtre. Le pre-
II. Vel. mier
DECEMBRE. 1731. 3087
mier serment du Sacre de notre Ray, nous en
flatte , l'heureuse esperance du plus long Regne
pourra nous en assurer ; ce peut être un des
triomphes qui lui étoit reservé. Quoiqu'il en
puisse arriver , c'étoit le voeu le plus ardent
du plus saint de ses yeux ; et si le succès
ne remplit pas entierement ses désirs , ce ne
fut pas faute d'y consacrer toute son autorité
et toute sa vigilance.
Les entreprises de S. Louis dans la
Terre Sainte , ses Combats , ses Victoires,
sa défaite et sa mort , tout y est traité
d'une maniere qui frappe et qui attendrit.
Mr. Lezeau termine son Discours , en
s'adressant à Messieurs de l'Académie
Françoise , et nous croyons que le Lecteur
nous sçaura gré de rapporter en entier
cette Peroraison..
Au souvenir d'une si héroïque et si sainte
, mort, le moyen , Messieurs de ne se pas
rappeller celle de votre dernier Protecteur ??
Vous sçavez quelles furent alors ses Leçons
à nôtre jeune Monarque : Eb ! me pardon--
neriez- vous de les oublier , pendant que nous
en recueillons de si heureux fruits ? Refuserois-
je un tribut que vous attendez de ceux
qu'en pareil jour vous admettez à votre sa-
Temnité ? Quoi de plus favorable , que de
retrouver de nos jours les exemples dont vous
mave chargé de retracer le souvenir ? La:
H. Vol . Hiiij don
3088 MERCURE DE FRANCE
>
douceur , la sagesse , la Religion , l'amour
des Sujets , tant et tant d'autres vertus , dont
chaque année ne peut qu'augmenter la perfection
et la gloire , puisque chaque jour les
voit croître avec un Ministre aussi religieux
que prudent , plus affectionné à son Maître
que le plus tendre Pere ne le seroit à son plus
ber fils , et dans le même temps plus qu'insensible
à ses interêts personnels ; livré aux
immenses fatigues du Gouvernement , sans
en vouloir ni l'éclat , ni les richesses ; aussi
simple en tout ce qui l'environne , que supé-
·rieur en ce qu'il projette ; tel , en un mot, que
les siécles passez n'ont encore montré rien de
pareil.
,
,
,
Mais en étendant ces Eloges , ne devroisje
pas craindre d'ennuyeuses redites , après
que vous avez , sans doute , en tant de traits
de notre Saint reconnu ceux du
regne present
? Et d'ailleurs me sieroit- il de tenter
ce qui n'appartient qu'à vous seuls Messieurs
? N'ai-je pas déja trop présumé de
moi , en me hazardant devant vous ? Que
ne vois-je pas se rassembler icy? les dignitez,
la naissance , les exploits , l'importanoe des
services , l'excellence des Ouvrages , les prodiges
de l'esprit. Ce que la Religion , la
Guerre la Magistrature , les Sciences one
de plus rare
se réunit sous les liens communs
du genie et des talens. Ces titres
و
II. Vol.
,
rap
prochant
DECEMBRE 1731. 3089
prochant tout , du brillant de chacun en son
genre , se forme un amas de lumieres , qui
éclairera jusqu'à la posterité la plus réculée .
dont vous recevrez , Messieurs , de plus jus
tes louanges que l'Antiquité n'en a reçu de
ses idolâtres Partisans. Puissent des noms
si sûrs de l'immortalité devant les hommes
n'en mériter pas moins devant Dieu. C'est
tout ce qui me reste à vous souhaitter &c.
>
Ce Panegyrique a été imprimé à Paris ,
chez la Veuve Knapen , rue de la Hu
chette.
pelle et Oratoire du Roy , présenté pat
LI. Vol. S.E.
DECEMBRE . 1731. 3081
9. E. M. le Cardinal de Fleury,a eu l'honneur
de présenter à S. M. le Panégyrique de
S. Louis , qu'il prononça au mois d'Aoust
dernier , en présence de Messieurs de l'Académie
Françoise.
L'impression de cet Ouvrage en a fait
connoître le mérite : Il a pour Texte ces
paroles d'Isaye , chap . 32. Ecce in justitia
regnabit Rex. Voici que je vous annonce
un Roy qui regnera dans la justice. Ces mêmes
paroles qui annoncerent le regne de
Jesus- Christ , servent heureusement à caractériser
le regne de Saint Louis , qui
chercha toujours à suivre les exemples du
Souverain de tous les Rois . La division du
Discours est tres-naturelle. Ce S. Roy puisa
dans la Souveraine Justice les excellens
principes dont il fit un si noble usage ; elle
lui representa , et ce qu'il devoit à son Dieu,
et ce qu'il devoit à ses Peuples. Comme homme,
il accomplit tous les devoirs du Chrétien ;
› comme Roy , il remplit toutes les fonctions du
Monarque ; montrant par l'assemblage de ce
double ordre de verius , comment un Roy
peut - être Chrétien, comment l'Evangile peut
s'allier avec le Trône, combien même on peut
être plus Héros , en devenant plus saint¸ et
combien la Croix peut relever le Sceptre.
M. Lézéau prouve parfaitement la premiere
Partie de ce Discours , par les plus
H émi- II. Vol.
3082 MERCURE DE FRANCE
éminentes vertus qui sont le caractere du
chrétien : Une pureté exacte et sans tache ,
une humilité sans feinte , une modération la
plus étendue à tous égards , une attention
continuelle à tout ce qui est dû à Dieu , et
un zele ardent pour tout ce qui interresse la
Religion.
Tous ces Points sont traitez d'une maniere
noble et interessante. Il nous suffira
d'en rapporter quelques traits , pour
faire connoître le style de l'Auteur .
Pour faire un juste Eloge du triomphe
de S. Louis , sur les plaisirs et la volupté
; c'est ainsi qu'il commence par en
montrer les périls :
Presque tous les hommes entraînez par
cette passion funeste , qui est le vice dominant
de la nature , regardent l'innocence des
weurs , et la pureté , comme le partage des
Anges; mais contens d'admirer l'excellence
de ces sublimes Esprits , ils ne font aucun
effort pour s'en approcher ; bien plus : Pour
se livrer sans remords à leurs égaremens , ils
cherchent à s'appuyer sur l'exemple de tant
de fameux Héros , qui ne se sont pas affranchis
de pareilles foiblesses. En effet , les plus
belles Vies n'ont que trop souffert de ce mal
heureux penchant : Le monde le pardonne
Pusage l'autorise, les flatteries des Historiens
Fexcusent , les fictions des Poëtes le consa-
II. Vol. erent
DECEMBRE . 1731. 3083
Grent ; et s'ils sont forcez de le regarder comme
un mal, ils le représentent comme un mal
nécessaire. Eh ! comment s'en deffendre dans
un séjour , où se rassemble tout ce qui peut en
rendre la contagion plus inévitable ? Pour
s'en garantir, que n'en a- t-il pas coûté à
tant de Saints ? Apeine se sont-ils crûs en
seureté dans l'horreur des Solitudes. L'Austerité
des jeûnes , l'abdication des richesses ,
La fuite des objets , la ferveur des Prieres
leur sembloit encore de trop foibles secours.
Loin de ces salutaires préservatifs , que prosente
la Cour , n'est-elle pas comme le centre
fatal, où se réjoignent à l'envi les plus redoutables
tentations ? Passer ses jours dans la
molesse et l'oisiveté , rencherir sur les commo
ditez de la vie , et sur la délicatesse des fes-
Tins,rechercher les divers secours des parures ,
raffiner sur tout ce qui peut exciter de coupables
flammes. N'est-ce pas l'occupation ordinaire
, et ne va -t- on pas jusqu'à s'en faire
une étude , et presqu'un mérite ? De toutes
parts on voit accourir ce que chaque Pais a
vu naître de plus charmant ; ce que la politesse
ajoûte de plus séducteur , ce que l'esprit
fournit de plus dangereux . Chacun apporte
sa passion particuliere , et cherche à exciter
celle des autres. Comment échaper à un feu
naturellement si prêt à s'enflammer , et si propre
à se répandre ? C'est , Messieurs , le pre-
II. Vol. Hij mier
3084 MERCURE
DE FRANCE
mier triomphe de Louis . Dans l'âge où avec
plus de qualitez pour plaire , les moindres
appas ne plaisent que plus aisements avec des
traits où la Majesté ne sert qu'à relever les
agrémens , il paroît insensible à ce qui enchanteroit
le reste des mortels . Des beautez
en foule se presentent à ses yeux , en vain
s'apperçoit-il qu'il n'a qu'à desirer, en vain
s'efforce - t-on de prévenirjusqu'aux desirs,en
vain cherche- t-on le chemin de son coeur, il
le consacre à Dieu seul dont il a reçu , et
n'y reserve de part que pour celle à qui ce
même Dieu l'a uni par un sacré lien , et pour
les précieux fruits d'une si sainte union.
La seconde Partie montre quels sont les
devoirs indispensables des Rois de la
Terre. Comme ils sont les images de Dieu,
leur perfection est de suivre les desseins de
Dieu lui-même sur les hommes . Orleur durée
étantpartagée entre le temps et l'éternicé , et
le dessein de Dieu ne pouvant
être que de les
preparer par l'innocence et la tranquillité de
la vie presente au comble du bonheur et de la
sainteté de l'autre vie . C'est à ces deux objets
que se réunissent les obligations d'un
Roy envers ses peuples.
Le premier desir de S. Louis étoit de rendre
ses peuples aussi heureux qu'on le peut
tre en cette vie. Il avoit été de bonne heare
rempli des grands principes de l'équité ,
11. Vol 'pourri
DECEMBRE. 308 ?
1731
nourri dans les tendres sentimens de l'hu
manité , et accoutumé aux veritables Maimes
du Christianisme .C'est ce que M.Lezeau
a pris soin d'orner de faits connus
dans la vie du Saint Roy , dont il a fait
des images vives et touchantes .
En parlant des Loix que S. Louis prit
soin d'établir , pour bannir de ses Etats
le vice , et y faire regner la vertu , M. Lezeau
a fait une peinture du Duel , qui
mérite d'être ici rapportée.
,
و
و
Un quatrieme abus n'éprouva pas moins
son attention : c'est cette manie , ou plutôt
cette fureur aussi particuliere à la Nation
Françoise , que la valeur lui est naturelle
le Duel : coutume plus que barbare , qui ,
sous l'imposteur titre de point d'honneur ,
fait gloire de violer toutes les regles de la raison
et du Christianisme. Eût-onjamais imaginé
que l'honneur ce puissant mobile des
plus belles actions auroit jamais , pour
venger ses droits , porié sa fiere tyrannie ,
jusqu'à commander le crime ? Que cet honneur
, en effet , soit plus cher
la vie
es que pour sauver l'un , on expose l'autre ,
se peut être un noble sentiment : mais que
dans l'incertitude du sort d'un Combat , on
s'y précipite avec la certitude d'y perdre son
ame et celle de l'Ennemi , que devient le
Christianisme et de si folles maximes ne`
II. Vol.
>
que
Hiij com3086
MERCURE DE FRANCE
commencent- elles pas par immoler la Religion
à un Phantom e? Mais en commençant ainsi
par abjurerjusqu'au nom de Chrétien , que
devient l'honneur lui - même ? Car enfin ;
qu'une injure mérite punition , c'est l'équité
mais se rendre soi- même le Ministre de cette
punition , s'approprier la fonction du Bourreau
, quelle infame idée ! Qu'un scelera .
soit condamné , qui voudroit l'exécuter? Eh!
que faites- vous cependant , aveugles Esclaves
d'une inconcevable phrénesie ? La Loi
prononce , il est vray : mais vous commencez¸
par vous établirFuges en votre propre cause.
Vous traitez d'intolerable insulte , ce qui
peut n'être au fond qu'une legere inadver
tance. Ce n'est pas assez ; le châtiment que
mériteroit le coupable , c'est de vos mains que
vous voulez qu'il le reçoive. S'il s'agissoit
d'une offense faile à autruy , souffririez- vous,
qu'on vous chargeât de la punir ? Quoy ,
parce que vous êtes l'offensé , il vous siera
d'étre l'Exécuteur ? Quelle fanatique gloire !·
Encore une fois , eût on pensé que chez des
hommes raisonnables on put jamais voir une
extravagance si outrée eût- on pensé que ce
seroit en France , ce Pays si justement rénommé
par l'esprit , la politesse , la douceur de ses
Habitans ? C'étoit cependant la féroce prévention
du siecle de S. Louis , et Dieu veuille
que ce ne soit plus la honte du nôtre. Le pre-
II. Vel. mier
DECEMBRE. 1731. 3087
mier serment du Sacre de notre Ray, nous en
flatte , l'heureuse esperance du plus long Regne
pourra nous en assurer ; ce peut être un des
triomphes qui lui étoit reservé. Quoiqu'il en
puisse arriver , c'étoit le voeu le plus ardent
du plus saint de ses yeux ; et si le succès
ne remplit pas entierement ses désirs , ce ne
fut pas faute d'y consacrer toute son autorité
et toute sa vigilance.
Les entreprises de S. Louis dans la
Terre Sainte , ses Combats , ses Victoires,
sa défaite et sa mort , tout y est traité
d'une maniere qui frappe et qui attendrit.
Mr. Lezeau termine son Discours , en
s'adressant à Messieurs de l'Académie
Françoise , et nous croyons que le Lecteur
nous sçaura gré de rapporter en entier
cette Peroraison..
Au souvenir d'une si héroïque et si sainte
, mort, le moyen , Messieurs de ne se pas
rappeller celle de votre dernier Protecteur ??
Vous sçavez quelles furent alors ses Leçons
à nôtre jeune Monarque : Eb ! me pardon--
neriez- vous de les oublier , pendant que nous
en recueillons de si heureux fruits ? Refuserois-
je un tribut que vous attendez de ceux
qu'en pareil jour vous admettez à votre sa-
Temnité ? Quoi de plus favorable , que de
retrouver de nos jours les exemples dont vous
mave chargé de retracer le souvenir ? La:
H. Vol . Hiiij don
3088 MERCURE DE FRANCE
>
douceur , la sagesse , la Religion , l'amour
des Sujets , tant et tant d'autres vertus , dont
chaque année ne peut qu'augmenter la perfection
et la gloire , puisque chaque jour les
voit croître avec un Ministre aussi religieux
que prudent , plus affectionné à son Maître
que le plus tendre Pere ne le seroit à son plus
ber fils , et dans le même temps plus qu'insensible
à ses interêts personnels ; livré aux
immenses fatigues du Gouvernement , sans
en vouloir ni l'éclat , ni les richesses ; aussi
simple en tout ce qui l'environne , que supé-
·rieur en ce qu'il projette ; tel , en un mot, que
les siécles passez n'ont encore montré rien de
pareil.
,
,
,
Mais en étendant ces Eloges , ne devroisje
pas craindre d'ennuyeuses redites , après
que vous avez , sans doute , en tant de traits
de notre Saint reconnu ceux du
regne present
? Et d'ailleurs me sieroit- il de tenter
ce qui n'appartient qu'à vous seuls Messieurs
? N'ai-je pas déja trop présumé de
moi , en me hazardant devant vous ? Que
ne vois-je pas se rassembler icy? les dignitez,
la naissance , les exploits , l'importanoe des
services , l'excellence des Ouvrages , les prodiges
de l'esprit. Ce que la Religion , la
Guerre la Magistrature , les Sciences one
de plus rare
se réunit sous les liens communs
du genie et des talens. Ces titres
و
II. Vol.
,
rap
prochant
DECEMBRE 1731. 3089
prochant tout , du brillant de chacun en son
genre , se forme un amas de lumieres , qui
éclairera jusqu'à la posterité la plus réculée .
dont vous recevrez , Messieurs , de plus jus
tes louanges que l'Antiquité n'en a reçu de
ses idolâtres Partisans. Puissent des noms
si sûrs de l'immortalité devant les hommes
n'en mériter pas moins devant Dieu. C'est
tout ce qui me reste à vous souhaitter &c.
>
Ce Panegyrique a été imprimé à Paris ,
chez la Veuve Knapen , rue de la Hu
chette.
Fermer
Résumé : Panegyrique de S. Louis, de l'Abbé Lezeau. [titre d'après la table]
En décembre 1731, l'abbé Lézéau, clerc de la Chapelle et Oratoire du Roi, a présenté un panégyrique de Saint Louis à l'Académie Française. Ce discours avait été prononcé en août précédent par le Cardinal de Fleury et s'appuyait sur le texte d'Isaïe 'Ecce in justitia regnabit Rex' pour souligner la justice du règne de Saint Louis, comparé à celui de Jésus-Christ. Le discours se divise en deux parties. La première partie met en avant les vertus chrétiennes de Saint Louis, telles que la pureté, l'humilité, la modération et le zèle religieux. La seconde partie traite des devoirs royaux, en insistant sur la manière dont Saint Louis a cherché à rendre ses sujets heureux et vertueux, en établissant des lois pour bannir le vice et promouvoir la vertu. L'abbé Lézéau critique sévèrement le duel, le qualifiant de coutume barbare contraire à la raison et au christianisme. Il conclut son discours en rappelant aux membres de l'Académie les leçons de leur dernier protecteur et en louant les vertus du règne actuel, comparées à celles de Saint Louis. Le panégyrique a été imprimé à Paris chez la Veuve Knapen.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
12
p. 75
A MADEMOISELLE DU MALCRAIS DE LA VIGNE, Sur son Ode en Prose.
Début :
Quelques difficultez, Malcrais, que l'Art t'oppose, [...]
Mots clefs :
Triomphe, Talents, Prose, Vers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : A MADEMOISELLE DU MALCRAIS DE LA VIGNE, Sur son Ode en Prose.
A MADEMOISELLE
DU MALCRAIS DE LA VIGNE ,
Sur son Ode en Prose.
Uelques difficultez , Malcrais , que l'Art
t'oppose ,
Tu sçais en triompher par tes talens divers ;
Tu sçais être sublime , et mesurée en Prose ,
Ou libre , et naturelle en Vers.
DU MALCRAIS DE LA VIGNE ,
Sur son Ode en Prose.
Uelques difficultez , Malcrais , que l'Art
t'oppose ,
Tu sçais en triompher par tes talens divers ;
Tu sçais être sublime , et mesurée en Prose ,
Ou libre , et naturelle en Vers.
Fermer
13
p. 1259-1264
L'INDISCRETION. ODE.
Début :
Toi, qu'adore un peuple idolâtre, [...]
Mots clefs :
Indiscrétion, Amour, Temple, Triomphe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : L'INDISCRETION. ODE.
L'INDISCRETION.
T
ODE.
OY qu'adore un peuple idolky
tre ,
Dans le Temple qu'habite Isis ,
Loin , Dieu ( a ) muet ; je vais combatre ,
Les Sacrileges de Memphis.
Jamais cette rive féconde ,
(a) Harpocrate , Dieu du Silence,
II. Vol Quc A ij
1250 MERCURE DE FRANCE
Que le Nil moüille de son Onde,
Ne t'auroit prodigué l'encens ;
Si l'Egypte ainsi que la Flandre , ( a)
Eût eut l'avantage d'entendre ,
La douceur libre de mes chants.
M
Digne de nos tendres hommages,
La charmante Indiscretion ,
Sçait de nos cœurs , dans tous les âges
Bannir la froide passion ;
Du seul vrai fidelle Interprete ,
Les sons qu'enfante sa Trompette ,
Mettent le prix à nos travaux ;
Sa hardiesse à nous apprendre ,
Les plaisirs que l'amour fait prendre
En forme des plaisirs nouveaux.
粥
Quel est à l'ombre de ce hestre ,
Cet homme inquiet et réveur ?
C'est , je ne puis le méconnoître
Un Amant qui tait son bonheur.
De la même main qui le blesse
L'amour couronne sa tendresse ,
A
(a )L'Auteur composa cette Ode à Lille en
Flandre.
II.Vol.
Qu'a
JUIN. 17320 1261
Qu'a-t-il encore à désirer !
Son silence fait son martyrė ;
Malheureux , s'il n'ose le dire ,
Je le condamne à soupirer
Ecoutons l'Amant de Julie ,
Chanter son triomphe secret ,
Il craint que s'il ne le public ,
Son bonheur ne soit pas parfait.
Auguste en vain parmi le gette ,
Relegue sa Muse indiscrete.
Ovide n'est point abbatu ,
Ses douleurs , ses larmes sont feintes à
Et je lis à travers ses plaintes ,
Qu'il ne voudroit point s'être tu
潞
Quoi! parmi la foule importune ;
De mille Rivaux obstinez ,
Sans leur annoncer ma fortune ;
Je verrai mes vœux courronnez !
Témoin de l'espoir qui les flate ,
Ma stupidité délicate
Rougira de les détromper !
Et leurs cœurs qu'enivre la gloire ;
Loin de celebrer ma victoire ,
S'efforceront de l'usurper !
II.Vol. A iij Non,
1262 MERCURE DE FRANCE
Non. Dans le dépit que leur causent
Mes vers , garants de leur affront ,'
Je veux que leurs larmes arrosent
Le Myste , dont je ceints mon front.
Un Char que`décore leur honte ,
Mieux que les faveurs d'Amatonte.
Illustrent nos tendres combats ;
Pâris n'eût dans les bras d'Héléne ,..
Goûté qu'une joïe incertaine ,
Sans la douleur de Ménélas.
Loin que de ma bruïante Lire ,
S'allarme une jeune beauté ,
Aux Chansons que l'amour m'inspire
Souvent elle doit sa fierté.
Telle que l'on eût ignorée ,
Fut par mille voix célébrée.
Dès qu'elle eût adouci mes fers ;
Catulle , ta plume hardie ,
Des charmes , du nom de Lesbie
Instruisit Rome , et l'Univers.
Sombre nourrisson de l'Ibere ,
Ne me vante plus tes plaisirs ;
Me rends-je esclave du mystere ?
Je le deviens de mes soupirs.
II. Vol. Jeune
JUIN. 1732 1263
Jeune , du respect qui l'opprime ,
Comme toy , je fus la victime.
L'amour en affranchit mon cœur
Quand la vérité la dénouë ,
Ma langue ne craint point la roue ,"
Où Junon lie un Imposteur. ( a)
Mais qu'entens-je ? l'Etna résone ;
Quel dessein allume ces feux ?
Sous le Marteau qui le façone,
L'Airain disparoît à mes yeux.
Sage fruit de la politique !
Dans ces Vers que ta main fabrique.
Mars et Venus vont se jetter ,
Vulcain , publier ta disgrace ,
N'est-ce pas au Dieu de la Thrace ,
Ravir l'honneur de s'en vanter ?
C'est d'une vanité si chere ,
Que l'amour emprunté ses traits ;
A quoi me serviroit de plaire ,
Si l'on ignoroit que je plais ?
Le secret aigrit ma constance ;
Sous le joug honteux du silence.
Veut-on asservir mes transports ?
( a ) Ixion.
II. Volá A iiij ' rai ,
1264 MERCURE DE FRANCE
J'irai , nouveau Chantre d'Ismare ,
Faire encore aux eaux du Ténare ,
Entendre d'amoureux accords.
De Sens , par M.DE BROGLIO ,
Provençal.
T
ODE.
OY qu'adore un peuple idolky
tre ,
Dans le Temple qu'habite Isis ,
Loin , Dieu ( a ) muet ; je vais combatre ,
Les Sacrileges de Memphis.
Jamais cette rive féconde ,
(a) Harpocrate , Dieu du Silence,
II. Vol Quc A ij
1250 MERCURE DE FRANCE
Que le Nil moüille de son Onde,
Ne t'auroit prodigué l'encens ;
Si l'Egypte ainsi que la Flandre , ( a)
Eût eut l'avantage d'entendre ,
La douceur libre de mes chants.
M
Digne de nos tendres hommages,
La charmante Indiscretion ,
Sçait de nos cœurs , dans tous les âges
Bannir la froide passion ;
Du seul vrai fidelle Interprete ,
Les sons qu'enfante sa Trompette ,
Mettent le prix à nos travaux ;
Sa hardiesse à nous apprendre ,
Les plaisirs que l'amour fait prendre
En forme des plaisirs nouveaux.
粥
Quel est à l'ombre de ce hestre ,
Cet homme inquiet et réveur ?
C'est , je ne puis le méconnoître
Un Amant qui tait son bonheur.
De la même main qui le blesse
L'amour couronne sa tendresse ,
A
(a )L'Auteur composa cette Ode à Lille en
Flandre.
II.Vol.
Qu'a
JUIN. 17320 1261
Qu'a-t-il encore à désirer !
Son silence fait son martyrė ;
Malheureux , s'il n'ose le dire ,
Je le condamne à soupirer
Ecoutons l'Amant de Julie ,
Chanter son triomphe secret ,
Il craint que s'il ne le public ,
Son bonheur ne soit pas parfait.
Auguste en vain parmi le gette ,
Relegue sa Muse indiscrete.
Ovide n'est point abbatu ,
Ses douleurs , ses larmes sont feintes à
Et je lis à travers ses plaintes ,
Qu'il ne voudroit point s'être tu
潞
Quoi! parmi la foule importune ;
De mille Rivaux obstinez ,
Sans leur annoncer ma fortune ;
Je verrai mes vœux courronnez !
Témoin de l'espoir qui les flate ,
Ma stupidité délicate
Rougira de les détromper !
Et leurs cœurs qu'enivre la gloire ;
Loin de celebrer ma victoire ,
S'efforceront de l'usurper !
II.Vol. A iij Non,
1262 MERCURE DE FRANCE
Non. Dans le dépit que leur causent
Mes vers , garants de leur affront ,'
Je veux que leurs larmes arrosent
Le Myste , dont je ceints mon front.
Un Char que`décore leur honte ,
Mieux que les faveurs d'Amatonte.
Illustrent nos tendres combats ;
Pâris n'eût dans les bras d'Héléne ,..
Goûté qu'une joïe incertaine ,
Sans la douleur de Ménélas.
Loin que de ma bruïante Lire ,
S'allarme une jeune beauté ,
Aux Chansons que l'amour m'inspire
Souvent elle doit sa fierté.
Telle que l'on eût ignorée ,
Fut par mille voix célébrée.
Dès qu'elle eût adouci mes fers ;
Catulle , ta plume hardie ,
Des charmes , du nom de Lesbie
Instruisit Rome , et l'Univers.
Sombre nourrisson de l'Ibere ,
Ne me vante plus tes plaisirs ;
Me rends-je esclave du mystere ?
Je le deviens de mes soupirs.
II. Vol. Jeune
JUIN. 1732 1263
Jeune , du respect qui l'opprime ,
Comme toy , je fus la victime.
L'amour en affranchit mon cœur
Quand la vérité la dénouë ,
Ma langue ne craint point la roue ,"
Où Junon lie un Imposteur. ( a)
Mais qu'entens-je ? l'Etna résone ;
Quel dessein allume ces feux ?
Sous le Marteau qui le façone,
L'Airain disparoît à mes yeux.
Sage fruit de la politique !
Dans ces Vers que ta main fabrique.
Mars et Venus vont se jetter ,
Vulcain , publier ta disgrace ,
N'est-ce pas au Dieu de la Thrace ,
Ravir l'honneur de s'en vanter ?
C'est d'une vanité si chere ,
Que l'amour emprunté ses traits ;
A quoi me serviroit de plaire ,
Si l'on ignoroit que je plais ?
Le secret aigrit ma constance ;
Sous le joug honteux du silence.
Veut-on asservir mes transports ?
( a ) Ixion.
II. Volá A iiij ' rai ,
1264 MERCURE DE FRANCE
J'irai , nouveau Chantre d'Ismare ,
Faire encore aux eaux du Ténare ,
Entendre d'amoureux accords.
De Sens , par M.DE BROGLIO ,
Provençal.
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Résumé : L'INDISCRETION. ODE.
En juin 1732, à Lille en Flandre, un auteur compose une ode intitulée 'L'INDISCRETION'. Cette œuvre célèbre l'indiscrétion comme une qualité charmante qui écarte les passions froides et dévoile les plaisirs de l'amour. L'auteur se compare à Ovide et exprime son désir de ne pas cacher ses succès amoureux. Il souhaite que ses rivaux soient informés de sa fortune et de sa victoire, même si cela doit les attrister. L'ode évoque des figures mythologiques telles que Pâris, Hélène et Ménélas, ainsi que des poètes comme Catulle. L'auteur refuse de taire ses amours, se comparant à Ixion. Il conclut en déclarant qu'il ira chanter ses amours aux eaux du Ténare, se présentant comme un nouveau chantre d'Ismare.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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14
p. 1482-1489
DIVERTISSEMENT. Executé chez Madame *** au sujet de l'Asyle qu'elle a donné à une Assemblée de Musique qu'on avoit voulu détruire.
Début :
PERSONNAGES. MINERVE, Déesse de la Sagesse et des Beaux-Arts. [...]
Mots clefs :
Asile, Assemblée de musique, Triomphe, Heureux, Personnages
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texteReconnaissance textuelle : DIVERTISSEMENT. Executé chez Madame *** au sujet de l'Asyle qu'elle a donné à une Assemblée de Musique qu'on avoit voulu détruire.
DIVERTISSEMENT.
Executé chez Madame *** au sujet de
l'Asyle qu'elle a donné à une Assemblée
de Musique qu'on avoit voulu détruire.
PERSONNAGES.
Minerve , Déesse de la Sagesse et des
Beaux- Arts.
Apollon ,
Terpsicore, Muse qui préside à la Lyre.
Euterpe , Muse qui préside à la Flute.
Eleves de Terpsicore et d'Euterpe.
La Scene est au Parnasse.
Q
Apollon.
Uel silence regne en ces lieux !
Et quel spectacle, ô Ciel, se presente à mes yeux !
Terpsicore désespérée ,
Pousse de longs soupirs, garants de ses douleurs;
Et comme Elle , Euterpe éplorée ,
Me présage quelques malheurs.
Quel est le sujet de vos pleurs ?
Parlez , que sans détour votre bouche plaintive ,
Daigne à ma foy le confier !
Terpsicore , d'où vient que votre Lyre oisive
Est
JUILLET.
1483 1732
Est suspendue à ce Laurier?
Et qu'Euterpe au pied de ce Hêtre ,
Languissant avec vous dans un triste repos,
Du son de sa Flute champêtre
Craint de réveiller nos Echos ? -
Terpsicore.
Non , n'attendez pas que j'expose
Avos yeux le plus noir forfait ;
Le tourment qu'une injure cause,
Redouble au récit qu'on en fait,
Apollon.
Ah! plutôt loin de vous contraindre,
Avos chagrins donnez un libre cours:
La douleur , à se plaindre ,
"
Se soulage toujours.
Terpsicore.
Non , n'attendez pas que j'expos
A vos yeux le plus noir forfait
Le tourment qu'une injure cause
Redouble au récit qu'on en fait.
Apollon.
Eh bien si vous voulez dissimuler l'offense
Qui de vos déplaisirs aigrit la violence ,
Nommez-moi seulement , qui vous ose outfa→
gerEt
1484 MERCURE DE FRANCE
Et mes traits vont vous en venger.
Euterpe.
Ah ! l'espoir de cette vengeance
Suffit pour m'engager à rompre le silence.
Avec des Amphions naissans ,
Par l'ordre de Pallas qui toujours nous seconde
Dans les Climats que l'Ouche arrose de son ondé ,
Tranquilles , nous formions des Accords ravis→
sans ;
Lorsque l'affreuse Envie , ardente à nous détruire ,
Est venueinfecter de ses cruels poisons ,
Le lieu qui résonnoit de nos tendres Chansons
De ma sœur éperduë elle a soüillé la Lyre ,
Et dispersé nos Nourrissons.
८
Apollon.
Muses , croyez- en mon Oracle ,
Vous vaincrez ses efforts jaloux ;
Les Ris renaîtront parmi Vous ;
Plus on a souffert d'un obstacle ,
Et plus le triomphe en est doux.
"Sur les flots , quand l'orage gronde ,
Le pâle Nocher craint la mort ;
Mais si quelque heureux coup du Sort
Le
JUILLET. 1732. 1485
Le dérobe aux fureurs de l'Onde,
Plus joyeux il arrive au Port.
Muses, croyez-en mon Oracle,
Vous vaincrez ses efforts jaloux ;
Les Ris renaîtront parmi Vous;
Plus on a souffert d'un obstacle ,
Et plus le triomphe en est doux.
Mais quelle Déïté suprême ,
En ces lieux tout-à- coup éblouit mes regards
Euterpe.
O Ciel ! c'est Minerve elle-même ,
Qui vient de rassembler nos Nourrissons épars.
SCENE I I.
Minerve , Apollon , Terpsicore , Euterpe .
Eleves de Terpsicore et d'Euterpe.
Euterpe.
Venez , secourable Déesse ,
Venez par vos conseils vainqueurs
Rétablir l'allégresse
Dans le fond de nos cœurs.
Terpsicore. •
Les malheureux en votre absence
S'abandonnent au désespoir ;
1
B Mais
148 MERCURE DE FRANCE
Mais ils recouvrent l'esperance ,
Si-tôt qu'ils peuvent vous revoir.
Euterpe et Terpsicore.
Venez , secourable Déesse ,
Venez par vos conseils vainqueurs ,
Rétablir l'allégresse ,
Dans le fond de nos cœurs.
Minerve.
Devos tristes regrets étouffez le murmure ;
Muses , j'ai sçu , j'ai plaint , j'ai vengé votre injure. "
Pour remplir les projets que vous aviez for- mez ,
TAMYRHE ( a ) qui vous aime autant que vous l'aimez ,
TAMYRHE , à mes conseils docile ,
A tous vos Nourrissons par ma voix ranimez
Dans un superbe lieu promet un sûr Azyle.
Decet heureux succès dont vos cœurs sont chaimez ,
J'ai vû pâlir l'Envie , elle se désespere ,
Et dans son Antre obscur, plein d'Insectes rampans ,
Ce Monstre écumant de colere ,
Est allé loin de vous , dévorer ses Serpens.
( a) L'on désigne sous ce nom , Madame ⋆ ⋆
qui a donnéAsyle à l'Assemblée de Musique , persécutée par les Envieux.
Terpsi-
JUILLET. 1732 1487
Terpsicore et Euterpe.
Triomphe ! Victoire !
De Minerve en ce jour
Celebrons la gloire
Et chantons tour à tour
Triomphe ! Victoire !
Apollon et les Eleves de Terpsicore
et d'Euterpe.
Triomphe ! Victoire !
De Minerve en ce jour ,
Celebrous la gloire ,
Et chantons tour à tour ,
Triomphe ! Victoire !
Minerve.
Pouvois-je moins faire pour vous
Que d'embrasser votre deffense ?
De tous les Arts divers qui sont sous ma puissance ,
Le Vêtre de tout temps m'a paru le plus doux.*
Heureux qui de l'Harmonie
Entend les sons mélodieux !
Ils font dans les Cieux
Le plaisir des Dieux ,
Et par tux des Humains la peine est adoucie.
Heureux qui de l'Harmonie
Bij Entend
1488 MERCURE DE FRANCE
Entend les sons mélodieux !
Les charmes invincibles
D'une agréable Voix
Ont dompté la fureur des Ours les plus terri
bles ,
Et sçû rendre sensibles
Les Rochers et les Bois.
Sur l'infernale Rive ,
Le Dieu même des Morts ?
Aprêté quelquefois une oreille attentive
A de tendres Accords.
Apollon , Terpsicore , Euterpe ;
et leurs Eleves.
Heureux qui de l'Harmonie
Intend les sons mélodieux !
Ils font dans les Cieux
Le plaisir des Dieux ,
Et par eux ,des Humains , la peine est adoucie.
Heureux qui de l'Harmonic
Entend les sons mélodieux !
Minerve.
Ovous qui d'un sort tranquille
Joüirez désormais , en dépit des Jaloux ,
Dans le glorieux azyle,
Que
JUILLET: 1732 . 1489
Que TAMYRHE à mes yeux vient d'accorder pous vous ,
Aux yeux de cette Mortelle ,
Par les Airs les plus touchans
Signalez tous votre zéle ;
Elle est digne de vos Chants ,
Que vos Chants soient dignes
d'Elle.
Terpsicore , Euterpe et leurs Eleves.
Aux yeux de cette Mortelle ,
Par les Airs les plus touchans,
Signalons tous notre zele ;
Elle est digne de nos Chants ,
Que nos Chants soient dignes d'Elle.
Les paroles sont de M. COCQUARD , Avocat au
Parlement de Dijon , et la Musique de M. l'Abbé FAUBERT
Executé chez Madame *** au sujet de
l'Asyle qu'elle a donné à une Assemblée
de Musique qu'on avoit voulu détruire.
PERSONNAGES.
Minerve , Déesse de la Sagesse et des
Beaux- Arts.
Apollon ,
Terpsicore, Muse qui préside à la Lyre.
Euterpe , Muse qui préside à la Flute.
Eleves de Terpsicore et d'Euterpe.
La Scene est au Parnasse.
Q
Apollon.
Uel silence regne en ces lieux !
Et quel spectacle, ô Ciel, se presente à mes yeux !
Terpsicore désespérée ,
Pousse de longs soupirs, garants de ses douleurs;
Et comme Elle , Euterpe éplorée ,
Me présage quelques malheurs.
Quel est le sujet de vos pleurs ?
Parlez , que sans détour votre bouche plaintive ,
Daigne à ma foy le confier !
Terpsicore , d'où vient que votre Lyre oisive
Est
JUILLET.
1483 1732
Est suspendue à ce Laurier?
Et qu'Euterpe au pied de ce Hêtre ,
Languissant avec vous dans un triste repos,
Du son de sa Flute champêtre
Craint de réveiller nos Echos ? -
Terpsicore.
Non , n'attendez pas que j'expose
Avos yeux le plus noir forfait ;
Le tourment qu'une injure cause,
Redouble au récit qu'on en fait,
Apollon.
Ah! plutôt loin de vous contraindre,
Avos chagrins donnez un libre cours:
La douleur , à se plaindre ,
"
Se soulage toujours.
Terpsicore.
Non , n'attendez pas que j'expos
A vos yeux le plus noir forfait
Le tourment qu'une injure cause
Redouble au récit qu'on en fait.
Apollon.
Eh bien si vous voulez dissimuler l'offense
Qui de vos déplaisirs aigrit la violence ,
Nommez-moi seulement , qui vous ose outfa→
gerEt
1484 MERCURE DE FRANCE
Et mes traits vont vous en venger.
Euterpe.
Ah ! l'espoir de cette vengeance
Suffit pour m'engager à rompre le silence.
Avec des Amphions naissans ,
Par l'ordre de Pallas qui toujours nous seconde
Dans les Climats que l'Ouche arrose de son ondé ,
Tranquilles , nous formions des Accords ravis→
sans ;
Lorsque l'affreuse Envie , ardente à nous détruire ,
Est venueinfecter de ses cruels poisons ,
Le lieu qui résonnoit de nos tendres Chansons
De ma sœur éperduë elle a soüillé la Lyre ,
Et dispersé nos Nourrissons.
८
Apollon.
Muses , croyez- en mon Oracle ,
Vous vaincrez ses efforts jaloux ;
Les Ris renaîtront parmi Vous ;
Plus on a souffert d'un obstacle ,
Et plus le triomphe en est doux.
"Sur les flots , quand l'orage gronde ,
Le pâle Nocher craint la mort ;
Mais si quelque heureux coup du Sort
Le
JUILLET. 1732. 1485
Le dérobe aux fureurs de l'Onde,
Plus joyeux il arrive au Port.
Muses, croyez-en mon Oracle,
Vous vaincrez ses efforts jaloux ;
Les Ris renaîtront parmi Vous;
Plus on a souffert d'un obstacle ,
Et plus le triomphe en est doux.
Mais quelle Déïté suprême ,
En ces lieux tout-à- coup éblouit mes regards
Euterpe.
O Ciel ! c'est Minerve elle-même ,
Qui vient de rassembler nos Nourrissons épars.
SCENE I I.
Minerve , Apollon , Terpsicore , Euterpe .
Eleves de Terpsicore et d'Euterpe.
Euterpe.
Venez , secourable Déesse ,
Venez par vos conseils vainqueurs
Rétablir l'allégresse
Dans le fond de nos cœurs.
Terpsicore. •
Les malheureux en votre absence
S'abandonnent au désespoir ;
1
B Mais
148 MERCURE DE FRANCE
Mais ils recouvrent l'esperance ,
Si-tôt qu'ils peuvent vous revoir.
Euterpe et Terpsicore.
Venez , secourable Déesse ,
Venez par vos conseils vainqueurs ,
Rétablir l'allégresse ,
Dans le fond de nos cœurs.
Minerve.
Devos tristes regrets étouffez le murmure ;
Muses , j'ai sçu , j'ai plaint , j'ai vengé votre injure. "
Pour remplir les projets que vous aviez for- mez ,
TAMYRHE ( a ) qui vous aime autant que vous l'aimez ,
TAMYRHE , à mes conseils docile ,
A tous vos Nourrissons par ma voix ranimez
Dans un superbe lieu promet un sûr Azyle.
Decet heureux succès dont vos cœurs sont chaimez ,
J'ai vû pâlir l'Envie , elle se désespere ,
Et dans son Antre obscur, plein d'Insectes rampans ,
Ce Monstre écumant de colere ,
Est allé loin de vous , dévorer ses Serpens.
( a) L'on désigne sous ce nom , Madame ⋆ ⋆
qui a donnéAsyle à l'Assemblée de Musique , persécutée par les Envieux.
Terpsi-
JUILLET. 1732 1487
Terpsicore et Euterpe.
Triomphe ! Victoire !
De Minerve en ce jour
Celebrons la gloire
Et chantons tour à tour
Triomphe ! Victoire !
Apollon et les Eleves de Terpsicore
et d'Euterpe.
Triomphe ! Victoire !
De Minerve en ce jour ,
Celebrous la gloire ,
Et chantons tour à tour ,
Triomphe ! Victoire !
Minerve.
Pouvois-je moins faire pour vous
Que d'embrasser votre deffense ?
De tous les Arts divers qui sont sous ma puissance ,
Le Vêtre de tout temps m'a paru le plus doux.*
Heureux qui de l'Harmonie
Entend les sons mélodieux !
Ils font dans les Cieux
Le plaisir des Dieux ,
Et par tux des Humains la peine est adoucie.
Heureux qui de l'Harmonie
Bij Entend
1488 MERCURE DE FRANCE
Entend les sons mélodieux !
Les charmes invincibles
D'une agréable Voix
Ont dompté la fureur des Ours les plus terri
bles ,
Et sçû rendre sensibles
Les Rochers et les Bois.
Sur l'infernale Rive ,
Le Dieu même des Morts ?
Aprêté quelquefois une oreille attentive
A de tendres Accords.
Apollon , Terpsicore , Euterpe ;
et leurs Eleves.
Heureux qui de l'Harmonie
Intend les sons mélodieux !
Ils font dans les Cieux
Le plaisir des Dieux ,
Et par eux ,des Humains , la peine est adoucie.
Heureux qui de l'Harmonic
Entend les sons mélodieux !
Minerve.
Ovous qui d'un sort tranquille
Joüirez désormais , en dépit des Jaloux ,
Dans le glorieux azyle,
Que
JUILLET: 1732 . 1489
Que TAMYRHE à mes yeux vient d'accorder pous vous ,
Aux yeux de cette Mortelle ,
Par les Airs les plus touchans
Signalez tous votre zéle ;
Elle est digne de vos Chants ,
Que vos Chants soient dignes
d'Elle.
Terpsicore , Euterpe et leurs Eleves.
Aux yeux de cette Mortelle ,
Par les Airs les plus touchans,
Signalons tous notre zele ;
Elle est digne de nos Chants ,
Que nos Chants soient dignes d'Elle.
Les paroles sont de M. COCQUARD , Avocat au
Parlement de Dijon , et la Musique de M. l'Abbé FAUBERT
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Résumé : DIVERTISSEMENT. Executé chez Madame *** au sujet de l'Asyle qu'elle a donné à une Assemblée de Musique qu'on avoit voulu détruire.
Le texte relate un divertissement organisé chez Madame *** en hommage à l'asile qu'elle a offert à une assemblée de musique menacée de destruction. La scène se déroule au Parnasse et implique plusieurs personnages divins : Minerve, Apollon, Terpsicore et Euterpe, ainsi que leurs élèves. Apollon, intrigué par l'atmosphère triste, interroge Terpsicore et Euterpe sur la cause de leur désespoir. Terpsicore refuse d'abord de parler, mais Euterpe révèle que l'Envie a perturbé leurs activités musicales en infectant leur lieu de rassemblement et en dispersant leurs élèves. Apollon les rassure en leur promettant que leurs efforts seront couronnés de succès. Minerve apparaît ensuite, annonçant qu'elle a vengé l'injure subie par les Muses. Elle révèle que Tamyrè, une protectrice des Muses, a offert un asile sûr à leurs élèves dans un superbe lieu. Minerve célèbre la victoire sur l'Envie et exalte les bienfaits de l'harmonie, capable d'apaiser même les créatures les plus féroces. Elle encourage les Muses et leurs élèves à honorer Madame *** par des chants dignes de sa protection. Les paroles du divertissement sont de M. Cocquard et la musique de l'Abbé Faubert.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 344-354
Omphale, Extrait, [titre d'après la table]
Début :
La Tragédie d'Omphale parut dans sa nouveauté au mois de Novembre [...]
Mots clefs :
Omphale, Alcide, Iphis, Amour, Argine, Fête, Coeur, Rival, Jeux, Triomphe
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texteReconnaissance textuelle : Omphale, Extrait, [titre d'après la table]
A Tragédie d'Omphale parut dans sa
nouveauté au mois de Novembre
1701. et eut un fort grand succès ; on la
reprit 20. ans après avec assez de réussite.
Elle vient d'être remise au Théatre plus
brillante et mieux accueillie que jamais.
Le Poëme est de feu M. de la Mothe et
la Musique de M. Destouches , Sur- Intendant
de la Musique du Roy ; voici un
court Extrait de l'Ouvrage :
Le Théatre représente au Prologue un
lieu destiné pour celebrer la gloire de
l'Amour ; les Jeux , les Plaisirs et les Graces
composent sa Cour et les Habitans
de la Terre et des Cieux , à titre de Sujets
, relevent son triomphe. Une Grace
fait l'exposition par ces Vers :
Vous qui suivez l'Amour , Graces , Plaisirs er
Jeux ,
Celebrez avez moi sa puissance et ses charmes s
Chantez ses traits , chantez ses feux ;
Et que vos chants pour lui soient de nouvelles
armes.
Une seconde Grace fait encore l'office
de
FEVRIER
. 1733. · 345
de Coriphée. Les autres Graces forment
le Balet , conjointement avec les Plaisirs
et les Jeux. Junon descend des Cieux ,
elle expose le sujet qui l'oblige à venir
implorer le secours de l'Amour , par cest
Vers :
Dieu puissant, venge moi d'un Mortel qui m'ou
trage ;
Son coeur, dès le berceau, tiriomphe de ma rage,
Må honte et mon dépit croissent par ses travaux;
Blesse Alcide ; il est temps de vaincre ce Héros :
Mais choisit ces traits redoutables ,
Dont tu sçus troubler mon repos ;
Je te pardonne tous mes maux ,
S'il en peut souffrir de semblables.
L'Amour consent à satisfaire Junon ;
il ordonne à la Jalousie qui paroît au
fond du Théatre enchainée dans son Antre
avec la Rage et le Désespoir , de sortir
de leurs fers et d'aller exécuter les
ordres de Junon . Leur obéissance prépare
le sujet de la Tragédie d'Omphale ,
où l'Auteur suppose que la victoire qu'Alcide
va remporter sur l'Amour jaloux ,
est un des plus difficiles travaux que la
Déesse irritée ait imposez à cet odieux
fils d'une Rivale.
Le Théatre représente au premier Ac-,
G iij
د
te
346 MERCURE DE FRANCE
te , des Arcs de triomphe élevez à la
gloire d'Alcide , devant le Temple de
Jupiter son pere. Iphis fait connoître
l'amour secret dont il brûle pour Omphale
, Reine de Lydie. Son Monologue
commence ainsi :
Calme heureux , innocente paix ,
C'est en vain que je vous appelle ;
Calme heureux , innocente paix,
Non , ce n'est plus pour moi que vos plaisirs
sont faits , & c.
,
Un bruit de Trompettes qui se fait
entendre , donne occasion à ce Prince
ami d'Alcide , d'annoncer la Fête qu'Omphale
doit faire celebrer en l'honneur de
ce Héros , qui vient de la rétablir sur
son Trône par la défaite des Rebelles
dont elle avoit été opprimée , et par celle
d'un Monstre horrible.
Alcide vient et ordonne qu'on aille
rassembler les Rebelles domptez , pour
leur faire éprouver la clémence de leur
légitime Souveraine ; on a trouvé que
l'Auteur s'est un peu trop pressé d'annoncer
la Fête du second Acte , dès le
commencement du premier.
Alcide fait connoître à Iphis qu'il aime
Omphale . Iphis est frappé d'une nouvelle
, qui lui donne un Rival si redoutable
FEVRIER . 1733 : 347
table dans un ami si tendrement aimé
il n'oublie rien pour combattre un amour
qui lui est si fatal ; il représente sur tout
à Alcide , qu'il a tout à craindre de la
jalouse Argine , c'est le nom que M. de
la Mothe donne à Manto , fille du celebre
Tiresie ,pour s'accommoder à la dou
ceur que la Poësie Lyrique exige même
dans les noms. Omphale , suivie de ses
Peuples , vient celebrer le triomphe d'Alcide;
elle y invite ses Lydiens par ces Vers:
Chantez le digne fils du plus puissant des Dieux;
Chantez , portez vos voix et son nom jusqu'aux
Cieux , & c.
Alcide interrompt la Fête par ces Vers
adressez à Omphale.
Cessez ces vains honneurs que vous me faites
rendre ;
Je n'entends point ces Chants , je ne voi point
ces Jeux ;
Mes soupirs , malgré moi , vous font assez en
tendre
Qu'un autre prix est l'objet de mes voeux.
Omphale qui fuit un éclaircissement ,
ordonne qu'on vienne avec elle consacrer
les Armes des mutins à Jupiter.
Au second Acte , Omphale , au milieu
de deux Confidentes , comme dans
Giiij Armide ,
348 MERCURE DE FRANCE
Armide , est félicitée sur la victoire que
ses yeux ont remportée sur le coeur du
grand Alcide. Elle reçoit leurs complimens
avec indifference , et leur fait entendre
qu'Iphis est son vainqueur ; ce
Prince vient ; elle veut sonder son coeur .
Iphis annonce à Omphale de la part
d'Alcide , la Fête préparée pour elle ;
Omphale lui dit que c'est en vain que
ce Héros soupire , et qu'il s'est laissé prévenir
par un autre : Iphis ne peut apprendre
sans jalousie que le coeur d'Omphale
est le partage d'un autre ; il parle
en faveur de son ami , n'osant parler pour
lui - même. Cette Scene est très fine de la
part d'Omphale ; mais Iphis paroît un
Amant peu intelligent , on trouve même
qu'il prend le change gratuitement ,
et qu'il se retire désesperé , sans qu'Omphale
ait rien dit d'assez équivoque pour
lui faire entendre qu'elle est offensée de
la déclaration de son amour. Iphis se
retire sans donner le temps à la Reine
de le détromper.
Alcide vient celebrer la Fête qu'il a
fait annoncer par Iphis ; Omphale ordonne
qu'on ôte les chaînes aux Mutins
domptez , puisque le Vainqueur veut bien
leur faire grace ; cette Fête est presque
toute chantée par Alcide , qui se donne
&
aux
FEVRIER . 1733. 349
aux Sujets d'Omphale pour modele de
l'ardeur dont ils doivent brûler pour une.
si aimable Souveraine ; en voici quelques
Vers :
Chantez mille fois ,
L'amour qui m'enchaîne ;
Celebrez mon choix ;
Chantez mille fois ;
Chantez votre Reine ;
Benissez ses loix.
Imitez l'ardeur si fidele ,
Qui brûle mon coeur ;
Imitez l'ardeur et le zele ,
De votre Vainqueur.
Argine vient troubler la Fête ; elle est
portée par un Dragon aîlé ; l'horreur qui
l'annonce fait fuir tout le monde hors
Alcide , à qui elle reproche la préference
qu'il donne à Omphale ; cette Scene est
des plus vives ; et parfaitement executée
par le sieur Chassé et par la Dlle Entier .
Ces deux excellens Sujets partagent également
la gloire du succès de cet Opera.
Cette grande Actrice finit le second Acte
par un morceau de fureur où son action
et sa voix sont également applaudies.
Elle termine cet Acte par la résolution
qu'elle forme de penetrer si Omphale
G v aime
350 MERCURE DE FRANCE
aime Alcide ; c'est ce dernier crime qui
doit la déterminer à perdre une heureuse
Rivale ; on a crû que le crime d'être aimé
auroit dû suffire à sa vengeance , et que
c'étoit le seul à punir.
Omphale se reproche , au troisiéme
Acte , de n'avoir pas déclaré son amour
à Iphis ; Argine vient et se cache pour
sçavoir ce qu'Omphale dit , ou plutôr ce
qu'elle pense , puisque faire un Monologue
et penser sont la même chose,théatralement
parlant Argine se persuade
qu'Omphale aime Alcide ; ce qui l'y
détermine c'est ce Vers :
Un spectacle fatal m'a contrainte au silence,
Argine le fait voir par l'application
qu'elle en fait ; voici comment elle s'exprime
:
Non je n'en doute plus , c'est Alcide qu'elle aime 3
Elle me l'apprend elle - même :
Au moment que mon Art a fait cesser leurs
jeux ,
Elle alloit déclarer ses-feux.
Il s'en faut bien qu'elle soit digne fille
de Tiresie , si son Art n'est pas plus sûr
que ses conjectures ; elle ne balance plus à
se vanger de sa Rivale , et sçachant que
ses Peuples viennent celebrer le jour de
sa
FEVRIER. 1733. 3521
sa naissance , elle en veut faire le jour .
de sa mort ; elle ordonne aux Démons
de l'enchanter quand il en sera temps.
On vient celebrer la Fête en question ;
Omphale se place sur un Trône de fleurs
qu'on lui a dressé . Après la Fête , Omphale
congédie ses Peuples sous prétexte
qu'elle a besoin d'un peu de solitude.
le coeur
"
Argine vient ; elle ordonne aux Esprits
Infernaux d'enchanter sa Rivale ;
ils sortent des Enfers , et secoüent leurs
Torches sur Omphale ; Argine , un poignard
à la main , s'avance pour lui percer
comme on le voit encore dans
Armide. Heureusement pour la victime le
hazard conduit Alcide assez à temps pour
suspendre le coup mortel ; ce qui est
suivi d'une Scene , où nos deux premiers
Acteurs renouvellent les applaudissemens
qu'on leur a si justement prodiguez dans
l'Acte précedent. Les Démons , par l'ordre
d'Argine , enlevent Omphale , sans
qu'Alcide puisse la secourir.
Dans l'Entr'Acte du quatrième Acte
Omphale a fait connoître à Argine qu'Al
cide n'est pas l'objet de son amour , et
c'est cet aveu qui l'a empêchée de périr ;
elle n'a pourtant point nommé Iphis
de peur de le livrer à la colere d'un Ri
val aussi redoutable qu'Alcide ; Iphis ,
dans
G vj
352 MERCURE DE FRANCE
dans un Monologue , fait éclater son désespoir
, mais il ne le porte pas jusqu'à
se donner la mort ; voici la raison qu'il
en donne :
Faut-il que ma douleur me soit encor si chere ,
Que je n'ose en mourant en terminer le cours ?
Cette pensée qu'on a trouvée susceptible
de plaisanterie parodique , amene
pourtant une très jolie maxime ; la voici :
Que nos jours sont dignes d'envie ,
Quand l'Amour répond à nos voeux !
L'amour même le moins heureux ,
Nous attache encore à la vie.
Alcide vient annoncer à Iphis qu'il a
un Rival secrettement aimé ; Iphis s'offre
à le venger , ne sçachant pas qu'il s'agit
de lui - même. Argine vient ; Alcide lui
proteste qu'Omphale est désormais l'objet
de sa haine; il la prie de découvrir
son Rival par le secours des Enfers. Après
quelques reproches mêlez de tendresse et
d'emportemens , Argine consent à satisfaire
Alcide. Elle appelle les Magiciens ,
Ministres de son Art ; ils viennent par
le chemin des Airs : le charme étant fait,
l'Ombre de Tiresie , sans être apperçûë
des Spectateurs , se présenté aux yeux de
Sa
FEVRIER. 1733. 353
sa fille , il lui ouvre le Livre du Destin ;
instruite du sort d'Alcide , elle lui dit :
Tremble , frémi ; va dès ce jour ,
Voir ton Rival heureux au Temple de l'Amour.
Argine expire de douleur , et Alcide
se livre à la vengeance.
Le Théatre représente au cinquiéme
Acte le Temple de l'Amour . Omphale
vient offrir un Sacrifice à ce Maître des
coeurs ; elle croit que ce Dieu l'exauce
puisqu'il lui amene Iphis . Ce Prince lui
demande pardon de la peine que sa présence
lui peut causer , il lui promet de ne
l'en plus importuner ; Omphale le rassure
et lui déclare son amour ; cette Scene
est très - tendre de part et d'autre ; Alcide
vient dans le dessein d'immoler son
heureux Rival . Surpris de voir Iphis ,
il croit qu'il est venu pour venger
l'outrage qu'on fait à son ami ; il l'invite
à recevoir le premier prix de son
zele dans ses embrassemens. Iphis , pressé
par ses remords veut se tuer ; Omphale
lui retient le bras ; Alcide ne doute
plus qu'Iphis ne soit ce Rival qu'elle lui
préfere après quelques combats , il
triomphe de son amour , et consent au
bonheur de son ami . Autrefois Argine
finissoit la Piece ; peut- être a-t'on suppri
mé
354 MERCURE DE FRANCE
donner une
mé son retour pour ne pas
troisiéme imitation d'Armide dans un
même Opera.
nouveauté au mois de Novembre
1701. et eut un fort grand succès ; on la
reprit 20. ans après avec assez de réussite.
Elle vient d'être remise au Théatre plus
brillante et mieux accueillie que jamais.
Le Poëme est de feu M. de la Mothe et
la Musique de M. Destouches , Sur- Intendant
de la Musique du Roy ; voici un
court Extrait de l'Ouvrage :
Le Théatre représente au Prologue un
lieu destiné pour celebrer la gloire de
l'Amour ; les Jeux , les Plaisirs et les Graces
composent sa Cour et les Habitans
de la Terre et des Cieux , à titre de Sujets
, relevent son triomphe. Une Grace
fait l'exposition par ces Vers :
Vous qui suivez l'Amour , Graces , Plaisirs er
Jeux ,
Celebrez avez moi sa puissance et ses charmes s
Chantez ses traits , chantez ses feux ;
Et que vos chants pour lui soient de nouvelles
armes.
Une seconde Grace fait encore l'office
de
FEVRIER
. 1733. · 345
de Coriphée. Les autres Graces forment
le Balet , conjointement avec les Plaisirs
et les Jeux. Junon descend des Cieux ,
elle expose le sujet qui l'oblige à venir
implorer le secours de l'Amour , par cest
Vers :
Dieu puissant, venge moi d'un Mortel qui m'ou
trage ;
Son coeur, dès le berceau, tiriomphe de ma rage,
Må honte et mon dépit croissent par ses travaux;
Blesse Alcide ; il est temps de vaincre ce Héros :
Mais choisit ces traits redoutables ,
Dont tu sçus troubler mon repos ;
Je te pardonne tous mes maux ,
S'il en peut souffrir de semblables.
L'Amour consent à satisfaire Junon ;
il ordonne à la Jalousie qui paroît au
fond du Théatre enchainée dans son Antre
avec la Rage et le Désespoir , de sortir
de leurs fers et d'aller exécuter les
ordres de Junon . Leur obéissance prépare
le sujet de la Tragédie d'Omphale ,
où l'Auteur suppose que la victoire qu'Alcide
va remporter sur l'Amour jaloux ,
est un des plus difficiles travaux que la
Déesse irritée ait imposez à cet odieux
fils d'une Rivale.
Le Théatre représente au premier Ac-,
G iij
د
te
346 MERCURE DE FRANCE
te , des Arcs de triomphe élevez à la
gloire d'Alcide , devant le Temple de
Jupiter son pere. Iphis fait connoître
l'amour secret dont il brûle pour Omphale
, Reine de Lydie. Son Monologue
commence ainsi :
Calme heureux , innocente paix ,
C'est en vain que je vous appelle ;
Calme heureux , innocente paix,
Non , ce n'est plus pour moi que vos plaisirs
sont faits , & c.
,
Un bruit de Trompettes qui se fait
entendre , donne occasion à ce Prince
ami d'Alcide , d'annoncer la Fête qu'Omphale
doit faire celebrer en l'honneur de
ce Héros , qui vient de la rétablir sur
son Trône par la défaite des Rebelles
dont elle avoit été opprimée , et par celle
d'un Monstre horrible.
Alcide vient et ordonne qu'on aille
rassembler les Rebelles domptez , pour
leur faire éprouver la clémence de leur
légitime Souveraine ; on a trouvé que
l'Auteur s'est un peu trop pressé d'annoncer
la Fête du second Acte , dès le
commencement du premier.
Alcide fait connoître à Iphis qu'il aime
Omphale . Iphis est frappé d'une nouvelle
, qui lui donne un Rival si redoutable
FEVRIER . 1733 : 347
table dans un ami si tendrement aimé
il n'oublie rien pour combattre un amour
qui lui est si fatal ; il représente sur tout
à Alcide , qu'il a tout à craindre de la
jalouse Argine , c'est le nom que M. de
la Mothe donne à Manto , fille du celebre
Tiresie ,pour s'accommoder à la dou
ceur que la Poësie Lyrique exige même
dans les noms. Omphale , suivie de ses
Peuples , vient celebrer le triomphe d'Alcide;
elle y invite ses Lydiens par ces Vers:
Chantez le digne fils du plus puissant des Dieux;
Chantez , portez vos voix et son nom jusqu'aux
Cieux , & c.
Alcide interrompt la Fête par ces Vers
adressez à Omphale.
Cessez ces vains honneurs que vous me faites
rendre ;
Je n'entends point ces Chants , je ne voi point
ces Jeux ;
Mes soupirs , malgré moi , vous font assez en
tendre
Qu'un autre prix est l'objet de mes voeux.
Omphale qui fuit un éclaircissement ,
ordonne qu'on vienne avec elle consacrer
les Armes des mutins à Jupiter.
Au second Acte , Omphale , au milieu
de deux Confidentes , comme dans
Giiij Armide ,
348 MERCURE DE FRANCE
Armide , est félicitée sur la victoire que
ses yeux ont remportée sur le coeur du
grand Alcide. Elle reçoit leurs complimens
avec indifference , et leur fait entendre
qu'Iphis est son vainqueur ; ce
Prince vient ; elle veut sonder son coeur .
Iphis annonce à Omphale de la part
d'Alcide , la Fête préparée pour elle ;
Omphale lui dit que c'est en vain que
ce Héros soupire , et qu'il s'est laissé prévenir
par un autre : Iphis ne peut apprendre
sans jalousie que le coeur d'Omphale
est le partage d'un autre ; il parle
en faveur de son ami , n'osant parler pour
lui - même. Cette Scene est très fine de la
part d'Omphale ; mais Iphis paroît un
Amant peu intelligent , on trouve même
qu'il prend le change gratuitement ,
et qu'il se retire désesperé , sans qu'Omphale
ait rien dit d'assez équivoque pour
lui faire entendre qu'elle est offensée de
la déclaration de son amour. Iphis se
retire sans donner le temps à la Reine
de le détromper.
Alcide vient celebrer la Fête qu'il a
fait annoncer par Iphis ; Omphale ordonne
qu'on ôte les chaînes aux Mutins
domptez , puisque le Vainqueur veut bien
leur faire grace ; cette Fête est presque
toute chantée par Alcide , qui se donne
&
aux
FEVRIER . 1733. 349
aux Sujets d'Omphale pour modele de
l'ardeur dont ils doivent brûler pour une.
si aimable Souveraine ; en voici quelques
Vers :
Chantez mille fois ,
L'amour qui m'enchaîne ;
Celebrez mon choix ;
Chantez mille fois ;
Chantez votre Reine ;
Benissez ses loix.
Imitez l'ardeur si fidele ,
Qui brûle mon coeur ;
Imitez l'ardeur et le zele ,
De votre Vainqueur.
Argine vient troubler la Fête ; elle est
portée par un Dragon aîlé ; l'horreur qui
l'annonce fait fuir tout le monde hors
Alcide , à qui elle reproche la préference
qu'il donne à Omphale ; cette Scene est
des plus vives ; et parfaitement executée
par le sieur Chassé et par la Dlle Entier .
Ces deux excellens Sujets partagent également
la gloire du succès de cet Opera.
Cette grande Actrice finit le second Acte
par un morceau de fureur où son action
et sa voix sont également applaudies.
Elle termine cet Acte par la résolution
qu'elle forme de penetrer si Omphale
G v aime
350 MERCURE DE FRANCE
aime Alcide ; c'est ce dernier crime qui
doit la déterminer à perdre une heureuse
Rivale ; on a crû que le crime d'être aimé
auroit dû suffire à sa vengeance , et que
c'étoit le seul à punir.
Omphale se reproche , au troisiéme
Acte , de n'avoir pas déclaré son amour
à Iphis ; Argine vient et se cache pour
sçavoir ce qu'Omphale dit , ou plutôr ce
qu'elle pense , puisque faire un Monologue
et penser sont la même chose,théatralement
parlant Argine se persuade
qu'Omphale aime Alcide ; ce qui l'y
détermine c'est ce Vers :
Un spectacle fatal m'a contrainte au silence,
Argine le fait voir par l'application
qu'elle en fait ; voici comment elle s'exprime
:
Non je n'en doute plus , c'est Alcide qu'elle aime 3
Elle me l'apprend elle - même :
Au moment que mon Art a fait cesser leurs
jeux ,
Elle alloit déclarer ses-feux.
Il s'en faut bien qu'elle soit digne fille
de Tiresie , si son Art n'est pas plus sûr
que ses conjectures ; elle ne balance plus à
se vanger de sa Rivale , et sçachant que
ses Peuples viennent celebrer le jour de
sa
FEVRIER. 1733. 3521
sa naissance , elle en veut faire le jour .
de sa mort ; elle ordonne aux Démons
de l'enchanter quand il en sera temps.
On vient celebrer la Fête en question ;
Omphale se place sur un Trône de fleurs
qu'on lui a dressé . Après la Fête , Omphale
congédie ses Peuples sous prétexte
qu'elle a besoin d'un peu de solitude.
le coeur
"
Argine vient ; elle ordonne aux Esprits
Infernaux d'enchanter sa Rivale ;
ils sortent des Enfers , et secoüent leurs
Torches sur Omphale ; Argine , un poignard
à la main , s'avance pour lui percer
comme on le voit encore dans
Armide. Heureusement pour la victime le
hazard conduit Alcide assez à temps pour
suspendre le coup mortel ; ce qui est
suivi d'une Scene , où nos deux premiers
Acteurs renouvellent les applaudissemens
qu'on leur a si justement prodiguez dans
l'Acte précedent. Les Démons , par l'ordre
d'Argine , enlevent Omphale , sans
qu'Alcide puisse la secourir.
Dans l'Entr'Acte du quatrième Acte
Omphale a fait connoître à Argine qu'Al
cide n'est pas l'objet de son amour , et
c'est cet aveu qui l'a empêchée de périr ;
elle n'a pourtant point nommé Iphis
de peur de le livrer à la colere d'un Ri
val aussi redoutable qu'Alcide ; Iphis ,
dans
G vj
352 MERCURE DE FRANCE
dans un Monologue , fait éclater son désespoir
, mais il ne le porte pas jusqu'à
se donner la mort ; voici la raison qu'il
en donne :
Faut-il que ma douleur me soit encor si chere ,
Que je n'ose en mourant en terminer le cours ?
Cette pensée qu'on a trouvée susceptible
de plaisanterie parodique , amene
pourtant une très jolie maxime ; la voici :
Que nos jours sont dignes d'envie ,
Quand l'Amour répond à nos voeux !
L'amour même le moins heureux ,
Nous attache encore à la vie.
Alcide vient annoncer à Iphis qu'il a
un Rival secrettement aimé ; Iphis s'offre
à le venger , ne sçachant pas qu'il s'agit
de lui - même. Argine vient ; Alcide lui
proteste qu'Omphale est désormais l'objet
de sa haine; il la prie de découvrir
son Rival par le secours des Enfers. Après
quelques reproches mêlez de tendresse et
d'emportemens , Argine consent à satisfaire
Alcide. Elle appelle les Magiciens ,
Ministres de son Art ; ils viennent par
le chemin des Airs : le charme étant fait,
l'Ombre de Tiresie , sans être apperçûë
des Spectateurs , se présenté aux yeux de
Sa
FEVRIER. 1733. 353
sa fille , il lui ouvre le Livre du Destin ;
instruite du sort d'Alcide , elle lui dit :
Tremble , frémi ; va dès ce jour ,
Voir ton Rival heureux au Temple de l'Amour.
Argine expire de douleur , et Alcide
se livre à la vengeance.
Le Théatre représente au cinquiéme
Acte le Temple de l'Amour . Omphale
vient offrir un Sacrifice à ce Maître des
coeurs ; elle croit que ce Dieu l'exauce
puisqu'il lui amene Iphis . Ce Prince lui
demande pardon de la peine que sa présence
lui peut causer , il lui promet de ne
l'en plus importuner ; Omphale le rassure
et lui déclare son amour ; cette Scene
est très - tendre de part et d'autre ; Alcide
vient dans le dessein d'immoler son
heureux Rival . Surpris de voir Iphis ,
il croit qu'il est venu pour venger
l'outrage qu'on fait à son ami ; il l'invite
à recevoir le premier prix de son
zele dans ses embrassemens. Iphis , pressé
par ses remords veut se tuer ; Omphale
lui retient le bras ; Alcide ne doute
plus qu'Iphis ne soit ce Rival qu'elle lui
préfere après quelques combats , il
triomphe de son amour , et consent au
bonheur de son ami . Autrefois Argine
finissoit la Piece ; peut- être a-t'on suppri
mé
354 MERCURE DE FRANCE
donner une
mé son retour pour ne pas
troisiéme imitation d'Armide dans un
même Opera.
Fermer
Résumé : Omphale, Extrait, [titre d'après la table]
La tragédie 'Omphale' a été présentée pour la première fois en novembre 1701 et a connu un grand succès. Elle a été reprise 20 ans plus tard avec une réussite notable et a été récemment remise au théâtre avec un accueil encore plus favorable. Le poème est de feu M. de la Mothe et la musique de M. Destouches, surintendant de la musique du roi. L'œuvre commence par un prologue où le théâtre représente un lieu célébrant la gloire de l'Amour. Les Grâces, les Plaisirs et les Jeux composent sa cour, et les habitants de la Terre et des Cieux en sont les sujets. Une Grâce expose le sujet par des vers, et une autre fait office de coriphée. Junon descend des Cieux et implore l'Amour de la venger d'Alcide, qu'elle considère comme un outrage. L'Amour accepte et ordonne à la Jalousie, accompagnée de la Rage et du Désespoir, de se rendre sur Terre pour exécuter les ordres de Junon. Au premier acte, le théâtre montre des arcs de triomphe élevés à la gloire d'Alcide devant le temple de Jupiter. Iphis, ami d'Alcide, révèle son amour secret pour Omphale, reine de Lydie. Alcide annonce une fête en l'honneur d'Omphale, qu'il a rétablie sur son trône après avoir vaincu des rebelles et un monstre. Alcide avoue à Iphis son amour pour Omphale, ce qui plonge Iphis dans le désespoir. Omphale célèbre le triomphe d'Alcide, mais Alcide interrompt la fête pour déclarer son amour à Omphale. Au deuxième acte, Omphale est félicitée pour sa victoire sur le cœur d'Alcide, mais elle révèle qu'Iphis est son véritable vainqueur. Iphis, jaloux, se retire désespéré. Alcide célèbre une fête en l'honneur d'Omphale, mais Argine, fille de Tirésias, vient troubler la fête en reprochant à Alcide sa préférence pour Omphale. Argine décide de se venger en tuant Omphale. Au troisième acte, Omphale se reproche de n'avoir pas déclaré son amour à Iphis. Argine, cachée, interprète mal les paroles d'Omphale et décide de la tuer lors de la fête célébrant la naissance d'Omphale. Alcide intervient juste à temps pour sauver Omphale, mais les Démons enlèvent Omphale sur ordre d'Argine. Dans l'entracte du quatrième acte, Omphale révèle à Argine qu'Alcide n'est pas l'objet de son amour, ce qui la sauve. Iphis exprime son désespoir mais ne se donne pas la mort. Alcide annonce à Iphis qu'il a un rival secret. Argine, après quelques reproches, consent à aider Alcide à découvrir son rival grâce à l'art des Enfers. L'ombre de Tirésias révèle à Argine le sort d'Alcide, ce qui la conduit à expirer de douleur. Au cinquième acte, Omphale offre un sacrifice à l'Amour et rencontre Iphis, qui lui déclare son amour. Alcide, voulant venger son ami, est surpris de voir Iphis et finit par triompher de son amour pour Omphale, permettant ainsi le bonheur de son ami.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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16
p. 2585-2586
LE TRIOMPHE DE L'AMOUR, A CLORIS.
Début :
Un jour l'Enfant aîlé qu'on adore à Cythere, [...]
Mots clefs :
Amour, Cloris, Triomphe, Beauté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LE TRIOMPHE DE L'AMOUR, A CLORIS.
LE TRIOMPHE DE L'AMOUR ;
A CLORIS.
UN jour l'Enfant allé qu'on adore à Cythere
Pour qui les Dieux et les Mortels
Elevent dans leurs coeurs des Temples, des Autels,
Fut disgracié par sa Mere ;
Plein de dépit et de colere ,
1. Vol.
D'un
2586 MERCURE DE FRANCE
D'un vol leger l'Amour vint à Paris ,
Suivi des Jeux , des
graces et
des Ris :
Il inspira par tout l'Art d'aimer et de plaire.
Faisons naître , dit-il , dans ce charmant séjour,
Pour le Triomphe de l'Amour ,
Une Beauté frappante , une Venus nouvelle ,
Dont les attraits me vengent des mépris
De la trop altiere Cypris ;
Par un petit batement d'aîle ,
Il vous donna le jour , belle Cloris.
Les Immortels du haut de l'Empirée ,
Admirerent en vous une autre Cytheréc.
Plein de ravissement en cet aimable jour
Chaque Dieu fut d'intelligence
A faire éclater sa puissance ,
Pour rendre plus parfait l'ouvrage de l'Amour?
Jupiter vous fit don d'une ame genereuse ;
Junon vous décora d'une noble fierté ;
Le Dieu des Vers vous fit la faveur précieuse ;
De parler et d'écrire avec solidité ;
Le Destin vous rendit heureuse,
Enfin , Cloris , en vous , talens , félicité ,
Tout égale votre beauté .
Par M. L'Affichards
A CLORIS.
UN jour l'Enfant allé qu'on adore à Cythere
Pour qui les Dieux et les Mortels
Elevent dans leurs coeurs des Temples, des Autels,
Fut disgracié par sa Mere ;
Plein de dépit et de colere ,
1. Vol.
D'un
2586 MERCURE DE FRANCE
D'un vol leger l'Amour vint à Paris ,
Suivi des Jeux , des
graces et
des Ris :
Il inspira par tout l'Art d'aimer et de plaire.
Faisons naître , dit-il , dans ce charmant séjour,
Pour le Triomphe de l'Amour ,
Une Beauté frappante , une Venus nouvelle ,
Dont les attraits me vengent des mépris
De la trop altiere Cypris ;
Par un petit batement d'aîle ,
Il vous donna le jour , belle Cloris.
Les Immortels du haut de l'Empirée ,
Admirerent en vous une autre Cytheréc.
Plein de ravissement en cet aimable jour
Chaque Dieu fut d'intelligence
A faire éclater sa puissance ,
Pour rendre plus parfait l'ouvrage de l'Amour?
Jupiter vous fit don d'une ame genereuse ;
Junon vous décora d'une noble fierté ;
Le Dieu des Vers vous fit la faveur précieuse ;
De parler et d'écrire avec solidité ;
Le Destin vous rendit heureuse,
Enfin , Cloris , en vous , talens , félicité ,
Tout égale votre beauté .
Par M. L'Affichards
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Résumé : LE TRIOMPHE DE L'AMOUR, A CLORIS.
Le poème 'Le Triomphe de l'Amour' relate la quête de l'Amour, rejeté par sa mère, qui se rend à Paris pour enseigner l'art d'aimer et de plaire. Pour se venger des dédains de la déesse Cypris, il crée Cloris, une nouvelle beauté, grâce à un battement d'aile. Les Immortels admirent les attraits de Cloris. Chaque dieu contribue à la perfectionner : Jupiter lui offre une âme généreuse, Junon une noble fierté, et le dieu des Vers, le don de parler et d'écrire avec solidité. Le Destin lui accorde enfin le bonheur, faisant de Cloris une personne dont les talents et la félicité égalent sa beauté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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17
p. 168-171
ALLEMAGNE.
Début :
Le Comte de Bouquois, Maréchal de Bohême, & le Comte de Nostitz, Président du Tribunal [...]
Mots clefs :
Berlin, Dresde, Vienne, Soldats, Comte, Triomphe, Chevaux, Roi, Opéra
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGN E.
DE VIENNE , le 18 Janvier.
. Le Comte de Bouquois , Maréchal de Bohême
& le Comte de Noſtitz , Préſident du Tribunal
des Appellations dans le même royaume , ont
été mandés de Prague par l'impératrice Reine.
Cette Princeffe a fait diftribuer deux mille cordes
de bois aux pauvres , pour les aider à ſupporter la
rigueur de l'hyver , qui eit telle qu'on a trouvé
deux fentinelles morts de froid à leurs poftes .
Le 26 du même mois , le Baron de Sievers eut
fes audiences de congé de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine . Il fut conduit le lendemain à
celles des Archiducs & des Archiducheffes. Leurs
Majeftés Impériales lui ont fait préfent de leurs
portraits enrichis de diamans , & d'une bague de
très-grand prix. Le même jour , le Comte de
Keyferling , Ambaffadeur de la Cour de Ruffie ,
donna- la fête qu'il avoit fait préparer pour célébrer
la naiffance du Prince Paul Petrowitz.
DE DRESDE , le 23 Janvier.
Une infinité d'étrangers fe font rendus ici pour
prendre part aux divertiffemens du Carnaval . Quelqu'accoutumé
qu'on foit à y voir les opéra repréfentés
avec la plus grande magnificence , celui
qu'on joue actuellement a caufé une furprife générale.
Dans le Triomphe d'Ezio , le héros de
la piéce , il paroît cinq cens perfonnes , & plus
de
MARS. 1755 169
de cent cinquante chevaux , fans les dromadaires ,
& divers animaux inconnus dans ces climats.
Le fieur Durand , nouveau Miniftre de Sa Majefté
Très-Chrétienne auprès du Roi & de la République
de Pologne , arriva de Paris le 30 Janvier.
Les Février , il fut préſenté à leurs Majeftés
par le Comte de Broglie , Ambaſſadeur de
France.
Pour donner une idée de la magnificence avec
laquelle l'opéra d'Aëtius ( en Italien Ezio ) eft repréfenté
, nous tracerons ici le tableau du triomphe
du héros de la piéce. Une avant-garde de foldats
Romains , armés à la légere , & précédés d'un
Porte-enfeigne . Plufieurs trompettes & fonneurs
de cor couronnés de lauriers ; troupe de piquiers ;
prifonniers faits fur les Huns ; Cavaliers Romains ,
ayant trois Officiers à leur tête ; les principaux
Huns qui ont été pris ; foldats Romains ; huit mulets
& huit dromadaires chargés de butin , & conduits
chacun par un efclave : quatre chariots fur lefquels
font les machines de guerre enlevées à l'ennemi
; deux foldats marchent à côté de chaque
chariot ; divers portes- enfeignes , à la tête defquels
eft un tribun. Les dépouilles les plus précieuſes
des vaincus , portées fur des brancards ou
à la main , par des foldats ; fix autres foldats tenant
des trophées ; le Dieu de la Marne , que
quatre Romains portent fur leurs épaules , & qui
eft appuyé fur une urne renverfée. L'Ichnographie
, ou le plan géométral de la ville de Châlonsfur-
Marne , près de laquelle Aëtius a remporté
la victoire ; un étendard fur lequel on lit : Deviczori
Hunnorum , gentis barbara triumphus decretus
;cohorte prétorienne , chevaux de main d'Aëtius
, conduits chacun par deux palfreniers. Cheyaliers
Romains avec de grands boucliers , & avec
H
170 MERCURE DE FRANCE.
des panaches fur leurs cafques ; cinq enfeignes , fur
chacune defquelles eft peint le bufte de l'Empereur
Valentinien ; l'aigle Romaine ; huit Licteurs, leurs
faifceaux à la main ; Sénateurs Romains , marchant
trois à trois , & portant des branches de
laurier ; trois thurificateurs , trompettes , & autres
inftrumens militaires. Aetius dans un char
de triomphe , traîné par quatre chevaux de front ,
que conduit le génie tutelaire de Rome ; trois
thurificateurs ; les parens & amis du triomphateur;
troupe de cavalerie ; les efclaves d'Aëtius,
& des perfonnes de fa fuite . La marche eft fermée
par un détachement de fantaffins diverſement
armés.
DE BERLIN , le 28 Janvier.
On célébra le 24 l'anniverfaire de la naiffance
du Roi , qui eft entré dans la quarante-quatrième
année de fon âge. Sa Majesté reçut à cette occafion
les complimens des Miniftres étrangers , &
elle dîna enfuite chez la Reine Douairiere avec
toute la Famille royale.
On a reçu avis que le Cardinal Querini avoit
légué la quatrième partie de fes biens pour achever
la conftruction & les embelliffemens de la
nouvelle Eglife Catholique de cette ville. Hier
* on célébra dans l'ancienne Chapelle des habitans
-de cette communion , un ſervice folemnel pour
repos de l'ame de ce vertueux & fçavant Cardinal.
Fle
L'Académie royale des Sciences & Belles-Lettres
a élu , en qualité d'Affociés étrangers , Don
Joffe-Joachim Suares de Barros , célébre Aftronome
de Lisbonne ; le Docteur Mary , Médecin ,
de la Société royale de Londres ; le fieur de BerMARS.
1755. 171
ghen , Profeffeur en Médecine dans l'Univerfité de
Francfort fur l'Oder ; & le fieur André Mayer
Profeffeur de Mathématiques & de Phyfique , dans
celle de Grypfwalde en Pomeranie. Le fieur Eller ,
premier Médecin du Roi , lut le 23 à cette Académie
une differtation , dans laquelle il entreprend
de prouver que l'ufage des vales de cuivre
n'eft pas auffi nuifible à la fanté que beaucoup
de gens fe le perfuadent.
DE VIENNE , le 18 Janvier.
. Le Comte de Bouquois , Maréchal de Bohême
& le Comte de Noſtitz , Préſident du Tribunal
des Appellations dans le même royaume , ont
été mandés de Prague par l'impératrice Reine.
Cette Princeffe a fait diftribuer deux mille cordes
de bois aux pauvres , pour les aider à ſupporter la
rigueur de l'hyver , qui eit telle qu'on a trouvé
deux fentinelles morts de froid à leurs poftes .
Le 26 du même mois , le Baron de Sievers eut
fes audiences de congé de l'Empereur & de l'Impératrice
Reine . Il fut conduit le lendemain à
celles des Archiducs & des Archiducheffes. Leurs
Majeftés Impériales lui ont fait préfent de leurs
portraits enrichis de diamans , & d'une bague de
très-grand prix. Le même jour , le Comte de
Keyferling , Ambaffadeur de la Cour de Ruffie ,
donna- la fête qu'il avoit fait préparer pour célébrer
la naiffance du Prince Paul Petrowitz.
DE DRESDE , le 23 Janvier.
Une infinité d'étrangers fe font rendus ici pour
prendre part aux divertiffemens du Carnaval . Quelqu'accoutumé
qu'on foit à y voir les opéra repréfentés
avec la plus grande magnificence , celui
qu'on joue actuellement a caufé une furprife générale.
Dans le Triomphe d'Ezio , le héros de
la piéce , il paroît cinq cens perfonnes , & plus
de
MARS. 1755 169
de cent cinquante chevaux , fans les dromadaires ,
& divers animaux inconnus dans ces climats.
Le fieur Durand , nouveau Miniftre de Sa Majefté
Très-Chrétienne auprès du Roi & de la République
de Pologne , arriva de Paris le 30 Janvier.
Les Février , il fut préſenté à leurs Majeftés
par le Comte de Broglie , Ambaſſadeur de
France.
Pour donner une idée de la magnificence avec
laquelle l'opéra d'Aëtius ( en Italien Ezio ) eft repréfenté
, nous tracerons ici le tableau du triomphe
du héros de la piéce. Une avant-garde de foldats
Romains , armés à la légere , & précédés d'un
Porte-enfeigne . Plufieurs trompettes & fonneurs
de cor couronnés de lauriers ; troupe de piquiers ;
prifonniers faits fur les Huns ; Cavaliers Romains ,
ayant trois Officiers à leur tête ; les principaux
Huns qui ont été pris ; foldats Romains ; huit mulets
& huit dromadaires chargés de butin , & conduits
chacun par un efclave : quatre chariots fur lefquels
font les machines de guerre enlevées à l'ennemi
; deux foldats marchent à côté de chaque
chariot ; divers portes- enfeignes , à la tête defquels
eft un tribun. Les dépouilles les plus précieuſes
des vaincus , portées fur des brancards ou
à la main , par des foldats ; fix autres foldats tenant
des trophées ; le Dieu de la Marne , que
quatre Romains portent fur leurs épaules , & qui
eft appuyé fur une urne renverfée. L'Ichnographie
, ou le plan géométral de la ville de Châlonsfur-
Marne , près de laquelle Aëtius a remporté
la victoire ; un étendard fur lequel on lit : Deviczori
Hunnorum , gentis barbara triumphus decretus
;cohorte prétorienne , chevaux de main d'Aëtius
, conduits chacun par deux palfreniers. Cheyaliers
Romains avec de grands boucliers , & avec
H
170 MERCURE DE FRANCE.
des panaches fur leurs cafques ; cinq enfeignes , fur
chacune defquelles eft peint le bufte de l'Empereur
Valentinien ; l'aigle Romaine ; huit Licteurs, leurs
faifceaux à la main ; Sénateurs Romains , marchant
trois à trois , & portant des branches de
laurier ; trois thurificateurs , trompettes , & autres
inftrumens militaires. Aetius dans un char
de triomphe , traîné par quatre chevaux de front ,
que conduit le génie tutelaire de Rome ; trois
thurificateurs ; les parens & amis du triomphateur;
troupe de cavalerie ; les efclaves d'Aëtius,
& des perfonnes de fa fuite . La marche eft fermée
par un détachement de fantaffins diverſement
armés.
DE BERLIN , le 28 Janvier.
On célébra le 24 l'anniverfaire de la naiffance
du Roi , qui eft entré dans la quarante-quatrième
année de fon âge. Sa Majesté reçut à cette occafion
les complimens des Miniftres étrangers , &
elle dîna enfuite chez la Reine Douairiere avec
toute la Famille royale.
On a reçu avis que le Cardinal Querini avoit
légué la quatrième partie de fes biens pour achever
la conftruction & les embelliffemens de la
nouvelle Eglife Catholique de cette ville. Hier
* on célébra dans l'ancienne Chapelle des habitans
-de cette communion , un ſervice folemnel pour
repos de l'ame de ce vertueux & fçavant Cardinal.
Fle
L'Académie royale des Sciences & Belles-Lettres
a élu , en qualité d'Affociés étrangers , Don
Joffe-Joachim Suares de Barros , célébre Aftronome
de Lisbonne ; le Docteur Mary , Médecin ,
de la Société royale de Londres ; le fieur de BerMARS.
1755. 171
ghen , Profeffeur en Médecine dans l'Univerfité de
Francfort fur l'Oder ; & le fieur André Mayer
Profeffeur de Mathématiques & de Phyfique , dans
celle de Grypfwalde en Pomeranie. Le fieur Eller ,
premier Médecin du Roi , lut le 23 à cette Académie
une differtation , dans laquelle il entreprend
de prouver que l'ufage des vales de cuivre
n'eft pas auffi nuifible à la fanté que beaucoup
de gens fe le perfuadent.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En janvier 1755, plusieurs événements marquants se sont produits en Europe. À Vienne, l'impératrice Reine a convoqué le Comte de Bouquois et le Comte de Nostitz de Prague pour des affaires importantes. Elle a également distribué deux mille cordes de bois aux pauvres afin de les aider à survivre à un hiver rigoureux, durant lequel deux sentinelles ont péri de froid. Le Baron de Sievers a reçu des audiences de congé de l'Empereur et de l'Impératrice Reine, ainsi que des Archiducs et Archiducheffes, et a été récompensé par des portraits enrichis de diamants et une bague de grande valeur. Le Comte de Keyferling, Ambassadeur de Russie, a organisé une fête pour célébrer la naissance du Prince Paul Petrowitz. À Dresde, de nombreux étrangers ont afflué pour participer aux festivités du Carnaval. L'opéra 'Le Triomphe d'Ezio' a suscité une grande admiration par sa magnificence, avec cinq cents personnes, plus de cent cinquante chevaux sur scène, ainsi que divers animaux exotiques. Le sieur Durand, nouveau ministre de France auprès du Roi et de la République de Pologne, est arrivé de Paris et a été présenté aux Majestés par le Comte de Broglie. À Berlin, l'anniversaire du Roi a été célébré le 24 janvier. Le Cardinal Querini a légué une partie de ses biens pour la construction et les embellissements de la nouvelle église catholique de la ville. Un service solennel a été organisé en sa mémoire. L'Académie royale des Sciences et Belles-Lettres a élu plusieurs associés étrangers, dont Don José-Joachim Suares de Barros, astronome de Lisbonne, et le Docteur Mary, médecin de la Société royale de Londres. Le sieur Eller, premier médecin du Roi, a présenté une dissertation sur l'usage des vaisselles de cuivre et leur impact sur la santé.
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