LA DEFAITE
ries Hannetons. PÔ E ME
en deux Chants.
DEs Hannetons vaineusje
chante la défaite,
Et du brave Licas lavictoire
complette,
Mufe, raconte-nous quelle
bouillante ardeur
D'unvifrejjentiment es-
Novembre 1713. Nv
chauffesongrandcoeur,
Colmamentdansses projets valeuraffermie
Triompha fierément d'une
troupe ennemie.
Licas vivoit heureux ,0
tranquilleaParis,
Sonreposfusttroublesi-tost
qu'ileustappris
Que d'insèctes aislées un
partiformidable
Causoit dans ses vergers
un ravage effroyable.
Sur le haut d'un charmant
&fertilecosteau
S'ejUveunmagnifique f5
modernechass,eoeu,
Doptïart ingen«%i$>rivald&
Umfwe:9 >.
Par divers ornemens embellit
lastructure.
L'édifice est construit entre
deux verdsbosquets,
Où l'ardeur du Soleil ne
penetre jamais.
Dujardinspacieuxondécouvre
la Seine,
Qui parde longs detours
Jerpentent dans la plaines
Des ruisseaux, des valons,
des prez, & desforests,
Les presens de Bacchus f5 les dons de Cerés, ,
Les champestres beautez
dont la terresepare,
Et mille objets où l'oeil
avecplaisirs'égare.
C'est dans ce beauséjour,
c'est dans ces lieux charmans,
Qtie Licas avec soin re,.'
veille tous lesans
Favori fortuné de Flore
&dePomonne,
Et lesfleurs du Printems
(f le;fruits de l'Automne.
De quel trait de douleur
dans l'absynthetrempé,
Au rapport qu'on luyfist
son coeurfust-ilfrappé.
Deux coursiers attelez,à
son char le plus leste,
Ilpart, il arrive,&voit
quelspectaclefuneste , ;
Ses arbres dépoüillez de
verdure & defleurs,
; Il pouffe des sanglots ac-
Ilcompagnez de pleurs y'r fremit,il frissonne
,
il
fhûU5 ilchancelle
Danssesyeux enflammez
sacolère tftitoceile:
IIdcîcffc centfois un at-
£ J~ CeïftfWtemïm
qt*Aijfyiffotfdëfefpôir> Ils'addresseàPômône
çfluytimwhzgxgi y
;
O vousquipartagezavec
moy cet outrage,
Dtéeessse pvuniosselzadesninsfec,- j
Dont VÙUY voyez içyles
transportsinsolents. iliI
La Diejle aussitost à ses
yeuxfepresente
Et luy dit: mon pouvoir
remplira ton attente,
Nos ennemis communs de
t$nbonheurjaloux,
Se,ptironMï&ceptw (¡]01(( peutmon-ow>:y-- Je desim?îmz•.» ;u:> .;;• leuraudace>
Il faut extermipçr cette
coupable race.
Dés que l'ajlre du jour
dans l'empire desflots,
Aura précipitéfan char if
ses chervaux,
Armetoy de courage, &
cours a la vengeance,
De ces audacieux reprime
l'insolence ; Je conduiray tes coups ,
j'animeray ton coeur,
Et de cegrandcombat tu
sortiras vainqueur.
Fin du premier Chant.
,
SECOND CHANT.
Licas impatient attend
l'heure marquée
Où la troupe parluy doit
sevoir attaquées
Et le temps luy paroist.
couler trop lentement:,
L'astre second des Cieux
qui donne la lumiere,
\A peine eut dans les eaux
terminésa carriere
Quel'empresséLicascourt
&voleaïinjiant,
Ou le dessin l'appelle, où
c
taïgtoire.l'attend,
A l'aspect de ces lieux il
sent croistresa rage:
Surprenons j'ennemysàns
tarderdavantage*,
Frappons ditil,frappons,
ifgnalom noseffort eha^fssjmnt
rw
'f;QWvetIS~y~
&de iïwrtss
Voffenfecptonmefait j,tiF
tementme £wrrw6t<
llejbranle. acestnêup$t
plus d'unesecousse
Des Frenes,des Ormeaux,
ou l'ennemy caché,
Saisi d'effroy, tremblant,
est en euàt*ri retranché.
Des, arbresles plushauts
LaDeese.semontreau
trmjrrsdela:nuey>
AugmehitdeLicasl'héroïquevalèur,
b..
Et de son bras lasséranime
lavigueur -
A ces coups redoublez,tout
cede, toutsuccombe yZ
De momenten momentun
gros d'ennemy tombe>
Ainsi le Laboureur d'unefobujlemain,
De la gerbequ'il batfait
sortirtout legrain.
Pour eux contre la mort il
n'est aucun azyle,
A chaquepasqu'ilfait il
-
enecrasè mille;
Ainsi le Vendangeurpour
avoirplus de vin,
Sous lepesant pressoir é-
,
crase leraisin.
Les coups portentpar tout
des atteintes mortelles,
C'estenvain qu'emploiant
lesecours de leursasiles,
Pour éviter leur perte ils
traversent les airs
Des cadavresépars tous
les champssont couverts
y Les ventsfontmoins tomber
defeuilles en Automne
LaFaucilleabb, at moins
d'épis quand on mois
sonne,
Licas de toutespartsvainqueur
impetueux,
Massacre en un moment
des bataillons nombreux;
Tel un Lion de sang 0*
decarnageavide,
Exerce sa fureur sur un
troupeau timide.
Tel onvit autrefois dans
leschamps Phrygiens
Achille ason courroux immoler
les Troyens.
Par la paix, cettegrande
Qf terriblejournée
Au gré des deux partis
fust enfin terminée.
LesHannetonsvaincus
signerent un traité,
Promirent à Licas ce
vainqueur indompté,
De ne plus ravager de
formaisson domaine.
Mules, qui m'inspirez
laissezmoy prendre )
Mm#,
Préparez,d'autres vers, chantons une autrepaix
, Quele Cieffdrj&r^&fe accorde
à nossebaits
Pitrjfeparsonretourcette
,.,
Paixdesirée ,.
1 K^mner/h^^tgm'fs.
àç&atww es de Rheey
Etfinissant les maux que
nous avonssoufferts;
Enchaisnerpmp jamais
la Discordeaux Enfers.
Fin du fecond & dernier
Chant,