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1
p. 10-11
V. A MADAME LA MARQUISE D***
Début :
Tout est Poëte à Dijon depuis vostre omnibus, [...]
Mots clefs :
Poète, Minerve, Rimer, Parnasse
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texteReconnaissance textuelle : V. A MADAME LA MARQUISE D***
V.
A MADAME
LA MARQUISE D ***
T
Out eft Poëte à Dijon depuis:
vostre omnibus,
En vain Minervé en gronde , & la
raiſonfe fâche ,
Chacun veut à rimer travaillerfans
relâche ,
Pour ajoûter au bout de quatre Vers
tribus..
SS
Moy - mefme je n'ay pû demeurer
affez lâche,
Marquife, vous voyant donner dans
le Phocbus,
Pourne m'enpas mêler , mais la Rime
quibus,
du Mercure Galant. 17
Eft bien dure àpaffer à qui Moutarde
mâche .
SS
Peut - on s'accommoder du tropfunefte
Item ,
Et de fon Compagnon le dévot tu
autem ,
Qui du Parnaffe entier devroient attirer
l'irc ?
SS
Que diable au bout d'un Vers fran
çois veut dire amo ?
J'aime , & veux estre aimé , fi vous
le voulez lire ,
Le ne l'écriray point latino calamo ..
A MADAME
LA MARQUISE D ***
T
Out eft Poëte à Dijon depuis:
vostre omnibus,
En vain Minervé en gronde , & la
raiſonfe fâche ,
Chacun veut à rimer travaillerfans
relâche ,
Pour ajoûter au bout de quatre Vers
tribus..
SS
Moy - mefme je n'ay pû demeurer
affez lâche,
Marquife, vous voyant donner dans
le Phocbus,
Pourne m'enpas mêler , mais la Rime
quibus,
du Mercure Galant. 17
Eft bien dure àpaffer à qui Moutarde
mâche .
SS
Peut - on s'accommoder du tropfunefte
Item ,
Et de fon Compagnon le dévot tu
autem ,
Qui du Parnaffe entier devroient attirer
l'irc ?
SS
Que diable au bout d'un Vers fran
çois veut dire amo ?
J'aime , & veux estre aimé , fi vous
le voulez lire ,
Le ne l'écriray point latino calamo ..
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Résumé : V. A MADAME LA MARQUISE D***
L'auteur d'une lettre poétique à Madame la Marquise d'*** décrit la mode de la poésie à Dijon. Il reconnaît l'influence de la Marquise et du Mercure Galant. Il critique l'usage excessif de termes latins et religieux dans les vers français, préférant exprimer ses sentiments en français.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 68-74
LES ARBRES CHOISIS PAR LES DEUX. FABLE.
Début :
Parmy les Fables nouvelles que le Sieur Blageart debite, & / Tout ce qui reluit n'est pas or, [...]
Mots clefs :
Arbres, Prudence, Fruits, Fleurs, Automne, Cieux, Univers, Plantes, Enfants, Minerve
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texteReconnaissance textuelle : LES ARBRES CHOISIS PAR LES DEUX. FABLE.
Parmy les Fables nouvel
les que le Sieur Blageart debite
, & qui ſont ſi eſtimées
du Public , il y en a une qui
porte pour titre , Les Arbres
choifis par les Dieux. M' de la
Barre de Tours a mis en Vers
cette même Fable. Je vous
GALANT. 69
l'envoye.Vous ferez ſans doute
bien aiſe de voir comment
deux Autheurs , qui ont tous
deux beaucoup de talent à
bien conter , auront traité la
meſme matiere.
Szsssess S2552 SSS
LES ARBRES
CHOISIS PAR LES DIEUX.
FABLE.
Tout ce qui veluit n'estpas or, 2
C'est une verité dont on tombe d'accord.
Si vous voulez avec prudences
70 MERCURE
Fugerd'un objettel qu'il eſt's
Regardez s'il est bon ,Sans trop voir
s'il vous plaiſt,
Etne voustrompez pas àlasimple apparence.
Confiderez levray , ne pensez point
au beau,
Au plaisant préferez l'utile,
Lesfruits aux fleurs, lefecond au
Sterile,
LeSolide au brillant , l'Automne au
Renouveau.
Sima Morale eft veritable,
Fen croy le sens commun , j'en croy
mesme.la Fable..
52
Un jour Jupin &tous les autres
Dicux,
Dans la grande SaledesCicux,
Tinrent le divin Conſiſtoire...
Ony traita milleſujets divers
GALANT. 71
Qui concernoient la Police & la
gloire
De ce vaste Univers .
Quand on parlades Arbres& des
Plantes,
Et de leurs Ames vegetantes,
Onfit , dans ce Conseil d'Etat,
De creux raisonnemens , car fur chas
quemiftere
Comme l'on peutjuger , les Dieux en
Sçaventfaire,
Mais creux ou non , voicy le réful.
tat.
Sçavoir, que chacun d'eux fist un
choix volontaire
De l' Arbre qui pourroit luy plaire,
Pour ensuitele proteger,
Etle garderde tout danger,
Comme dufeu du Ciel , des Vents,
des Orages,
Des Eaux, des longs Hyvers , & des
autresravages
72 MERCURE
Le Chesne fur ce pied futchoisi par
Fupin,
Cibelle aprés luy prit le Pin,
Apollon le Dieu de la Live
Pour certaines raisons , s'appliqua le
Laurier,
Hercule le haut Peuplier,
Dame Cypris quifait que d'amouron
Soupire
Prit avec ſon Enfant les Myrthes
amoureuх:
Enfin , àqui pis pis , &non àqui
mieux mieux
Chacun choisit àboulle- veuë.
Minerve dont au Ciel laſageſſe eft
connue,
S'écria d'un air furieux
Non , je ne puis fouffrir une telle
béveuë
Voſtre Conſeil a la berluë,
Et voſtre choixeſt indigne des
Dieux. Pren
F
GALANT. 73
Prendre des Plantes inutiles,
Arbres ſans rapport, infertiles,
Etpropres à jetter au feu .
Pins & Lauriers, Peupliers,Myr.
thes , Cheſnes,
Ne font - ce pas des Plantes
vaines?
Pourquoy donc les choiſir ? Arreſtez-
vous un peu
Ma fille, dit fupin, ſçachez noſtre
penſée.
Noſtre protection ſembloit intéreffée
En la donnant aux Arbres portant
fruits ;
Nous ne voulons rien davantage
Que l'écorce & que le feüilla.
ge;
Il eſt des Dieux puiſſans de proteger
gratis.
Avril 1685. G
24. MERCURE
C'eſt pouffer un peu loin voſtre
délicateſſe,
Dit Minerve , je fais confifter ma
fagefle
A faire un choix qu'approuve la
raifon:
J'ay choiſi l'Olivier,j'en trouve le
fruitbon ,
Le feüillage m'en plaift ..... Que
Minerve eſt aimable !
Interrompit Jupin en l'embras-
Sant
Ouy , ma fille , c'eſt peu que d'aimer
le plaiſant
Joignons pour eſtre heureux l'utile
à l'agréable.
les que le Sieur Blageart debite
, & qui ſont ſi eſtimées
du Public , il y en a une qui
porte pour titre , Les Arbres
choifis par les Dieux. M' de la
Barre de Tours a mis en Vers
cette même Fable. Je vous
GALANT. 69
l'envoye.Vous ferez ſans doute
bien aiſe de voir comment
deux Autheurs , qui ont tous
deux beaucoup de talent à
bien conter , auront traité la
meſme matiere.
Szsssess S2552 SSS
LES ARBRES
CHOISIS PAR LES DIEUX.
FABLE.
Tout ce qui veluit n'estpas or, 2
C'est une verité dont on tombe d'accord.
Si vous voulez avec prudences
70 MERCURE
Fugerd'un objettel qu'il eſt's
Regardez s'il est bon ,Sans trop voir
s'il vous plaiſt,
Etne voustrompez pas àlasimple apparence.
Confiderez levray , ne pensez point
au beau,
Au plaisant préferez l'utile,
Lesfruits aux fleurs, lefecond au
Sterile,
LeSolide au brillant , l'Automne au
Renouveau.
Sima Morale eft veritable,
Fen croy le sens commun , j'en croy
mesme.la Fable..
52
Un jour Jupin &tous les autres
Dicux,
Dans la grande SaledesCicux,
Tinrent le divin Conſiſtoire...
Ony traita milleſujets divers
GALANT. 71
Qui concernoient la Police & la
gloire
De ce vaste Univers .
Quand on parlades Arbres& des
Plantes,
Et de leurs Ames vegetantes,
Onfit , dans ce Conseil d'Etat,
De creux raisonnemens , car fur chas
quemiftere
Comme l'on peutjuger , les Dieux en
Sçaventfaire,
Mais creux ou non , voicy le réful.
tat.
Sçavoir, que chacun d'eux fist un
choix volontaire
De l' Arbre qui pourroit luy plaire,
Pour ensuitele proteger,
Etle garderde tout danger,
Comme dufeu du Ciel , des Vents,
des Orages,
Des Eaux, des longs Hyvers , & des
autresravages
72 MERCURE
Le Chesne fur ce pied futchoisi par
Fupin,
Cibelle aprés luy prit le Pin,
Apollon le Dieu de la Live
Pour certaines raisons , s'appliqua le
Laurier,
Hercule le haut Peuplier,
Dame Cypris quifait que d'amouron
Soupire
Prit avec ſon Enfant les Myrthes
amoureuх:
Enfin , àqui pis pis , &non àqui
mieux mieux
Chacun choisit àboulle- veuë.
Minerve dont au Ciel laſageſſe eft
connue,
S'écria d'un air furieux
Non , je ne puis fouffrir une telle
béveuë
Voſtre Conſeil a la berluë,
Et voſtre choixeſt indigne des
Dieux. Pren
F
GALANT. 73
Prendre des Plantes inutiles,
Arbres ſans rapport, infertiles,
Etpropres à jetter au feu .
Pins & Lauriers, Peupliers,Myr.
thes , Cheſnes,
Ne font - ce pas des Plantes
vaines?
Pourquoy donc les choiſir ? Arreſtez-
vous un peu
Ma fille, dit fupin, ſçachez noſtre
penſée.
Noſtre protection ſembloit intéreffée
En la donnant aux Arbres portant
fruits ;
Nous ne voulons rien davantage
Que l'écorce & que le feüilla.
ge;
Il eſt des Dieux puiſſans de proteger
gratis.
Avril 1685. G
24. MERCURE
C'eſt pouffer un peu loin voſtre
délicateſſe,
Dit Minerve , je fais confifter ma
fagefle
A faire un choix qu'approuve la
raifon:
J'ay choiſi l'Olivier,j'en trouve le
fruitbon ,
Le feüillage m'en plaift ..... Que
Minerve eſt aimable !
Interrompit Jupin en l'embras-
Sant
Ouy , ma fille , c'eſt peu que d'aimer
le plaiſant
Joignons pour eſtre heureux l'utile
à l'agréable.
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Résumé : LES ARBRES CHOISIS PAR LES DEUX. FABLE.
Le texte présente la fable 'Les Arbres choisis par les Dieux' et sa mise en vers par M. de la Barre de Tours. Cette fable illustre la sagesse de choisir avec prudence et discernement, en privilégiant l'utile au plaisant. Elle relate une assemblée des dieux où chacun choisit un arbre à protéger. Jupiter opte pour le chêne, Cybèle pour le pin, Apollon pour le laurier, Hercule pour le peuplier, et Vénus pour les myrtes. Minerve, déçue par ces choix, critique les dieux pour avoir sélectionné des arbres inutiles. Jupiter explique que leur protection vise à préserver l'écorce et le feuillage, sans chercher de fruits. Minerve, insistant sur la raison, choisit l'olivier pour son fruit et son feuillage agréable. Jupiter approuve ce choix, soulignant l'importance de joindre l'utile à l'agréable.
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3
p. 3-61
Extrait ou Argument de l'Iliade en forme de Table.
Début :
Cet Extrait esté fait avec tant d'exactitude, d'ordre [...]
Mots clefs :
Grecs, Achille, Jupiter, Junon, Chefs, Armée, Ulysse, Vaisseau, Paroles, Colère, Minerve, Troyens, Dieux, Prières, Songe, Menace , Iliade, Homère, Roi, Hérauts, Thétis, Ville, Paris
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Extrait ou Argument de l'Iliade en forme de Table.
Extrait ou Argument
de l'Iliade en forme
deTable.
Et Extrait a esté
fait avec tantd'exactitude,
d'ordre
,
& de jugement,
qu'il peutsuffire pour
donner une idée generale
del'Iliade d'Homere à
ceux qui ne l'ont jamais
leuë, il peut estreutile
en mesme temps à ceux
qui possedent parfaitement
leur Homere,puisque
c'est un tableau en
racourci,ouplustost une
efquice dont le trait peut
quelquefois
,
reveiller
leurs idées, & leur aider
à jouir plus facilement
de ces peintures poëtiques
qui occupent, &
qui flattent si agréablement
leur imagination;
ceux qui craignent de
perdre de veuë la charmante
Iliade
, me doivent
sçavoir bon gré de
leur donner enmignature
le portrait de leur maistresse,
c'est leur prouver
assez que je ne blat:
me point leur attachement.
J'auray peut-estre dans
la fuite la mesme attention
pour ceux qui iont
amoureux de Rabelais,
cela dépendra du loisir
de mes amis, c'etf à la
complaisance de l'un
d'eux que j'ay obligation
de cet Extrait, qui
a deu estre aussi ennuyeux
à faire
, que je
le crois utile au Public.
Leschiffres qui ifont a
la fin de chaque article,
marquent laplace f.5 l'efitendue
des matieres. Par
exemple I. 5. c'est-à-dire
que l'invocation pour
chanter la colere d'Achille
commence au I.
vers cffinit au 5.
ARGUMENT
du premier Livre.
Le Poëte invoque la
Muse pour chanter les effets
pernicieux de la colere
d'Achille. Vers I. 5.
Sujet de la colere d'Achille.
vers 6. 11. ehryCes Pre stre d'Apol-
- lon vient au camp des
Grecs chargé de presens
pour racheter sa filleChryseis
qui estoit esclave d'Agamemnon.
vers II. 1).
,
Sa harangue aux Grecs
àce sujet. vers16.20.
ConsentementdesGrecs.
Refus d'A gamemnon. Il
menace Chryfes. Ce
vieiliardintimide se retire.
Sa priere à Apollon.
Exaucée sur le champ.
Apollon. pendant neuf
jours frappe toute l'armée
des Grecs de traits empoisonnez&
y répand la
peste. vers 21. 52.
Achille convoque une
assemblée. Il dit à Agamemnon
qu'il faut consulter
quelque Devin pour
sçavoir le sujet de la cruelle
colered'Apollon, vers
53.66.
Calchas fils de Thestor
se leve & se met en devoir
de l'expliquer. Il n'ose le
faire à moins qu'Achille
ne luy promette de le proteger
contre ceux à qui sa
déclaration pourroit de- plaire. vers 67. SI.
Achillele luy promet.
Le Devin parle. Dit qu'il
faut renvoyer Chryseis.
sansrançon,avec uneHecatombe
pour calmer Apollon.
vers83.99.
Agamemnon se fasche
contre le Devin. Tesmoigne
la repugnance qu'il a
de renvoyer Chryseis,
Declare qu'il la prefere
mesmeà la Reine Clytemnestre
sa femme
,
& pourquoy.
Prend neanmoins
la refoî ution de la renvoyer
pour le salut de son
peuple. Demande qu'on
le dedommage, vers 100.
J19.
Achille prend la parole.
Agamemnon luy respond
avec hauteur, & dit
qu'il pourroit bien luy enlever
à luy-mesme sa ca ptive
Briseis. vers 120 146
Achille s'emporte & éclatte
en injures contre
Agamemnon. vers 147.
lyo.
Agamemnon respond
avec aigreur & reitere les
menaces qu'il a faites à
Achille de luy enlever Brifeis.
vers liJ. 186.
0 Achille entre enfureur.
Delibere s'il tuëra Agamemnon.
Son épée est à
*i
demitirée. Mais Minerve
descenduë par l'ordre
de Junon, s'arreste derriere
Achille, le retient
par les Cheveux, & ne se
rend visiblequ'à luy. A>
chille se retourne. La reconnoist.
Luy demande
avec colere ce qu'elle
vient faire là. Pallasluy
respond qu'elle vient le
calmer. a Luy permet le
reproche,& luyconseille
de ne point passerauxvoyes
de fait. Achille enfonce
son épée dans le
fourreau. Minerve s'en
retourne. vers 187. m,
Achille continuë de
s'emporrer contre Agamemnon
& luy die des
injures atroces. Il jure
par; son Sceptre que jamais
les Grecs n'auront de
luy aucun secours. vers
222.24'.245.
Agamemnon qui ne
peut plus tenir contre les
invectives d'Achille, est
prest à se porter à quelque
violente extremité.
Mais le vieux Nestor se
leve, ôcse fait entendre
a ces deux Chefs irritez.
Il leur parle avec l'authorité
& le caractere que
luy donnent son grand âge
& sa longue experience.
vers246.283.
Agamemnon respond à
Nestorqu'Achille est un
homme qui veut toutemporter
par hauteur, mais
qu'il n'est pas d'humeur à
luy ceder. Achillereplique.
Apres quoy ces deux
Chefs se levent & rompent
l'assemblée. Achille
se retire dans son quartier
avec Patrocle. Agamemnon
fait mettre en mer un
de ses navires après l'avoir
pourveu de victimes pour
l'Hecatombe.Ilmene luymesme
Chryseis au Vaisseau
& l'y fait monter.
Ulysse est choisi pour la
conduites Le ,Vaisseau
part.vers 284. 311.
L'armée d'Agamemnon
se purifie. Hecatombes
offertes à Apollon sur
le rivage mesme. vers 312. 316. Agamemnon ordonne
à Talthybius & à Euribate
ses deux Herauts, d'aller
à la tente d'Achille
prendre Briseis & l'amener.
Que si Achille la
refuse il ira la prendre luymesme
bien accompagnée
vers 317.314.
Les deux Herauts arrivent
à la tente d'Achille,
& notent luy addresser la
parole. Achille qui voit
leur peine les prévient ôc
leur dit, qu'ils sont innocens
de l'affront qu'on luy
fair. Qu'il ne se plaint
que d'Agamemnon qui
envoye chercher Briseis.
En mesme temps il dit à
Patroclede laluy amener,
&
& de la remettre entre les
mains des Hérauts.Achille
reitere en leur presence
la menace qu'il a
faite à Agamemnon, de
ne jamais secourir les
Grecs. Patrocle amene
Briseis. Elle s'en va avec
les deux Herauts. vers 326.
347.
Achille va au bord de
la mer, & versant des
larmes, addresse sa plaince
à Thetis. La Déesse
fort des eaux , & luy demande
le sujet de son affliction.
Achilleluy: ep
dit la cause. La prie de
venger l'affrontqu'il a receu.
Devoir Jupiter. De
l'engager ( pour punir Agamemnon
de luyfaire
reconnoistre sa¡fatJce) :
à
secourir les Troyens,&
leur donner l'avantage sur
lesGrecs, ; ; Ilfaitressouvenir
Thetis en cet endroit
d'un service important
qu'elle rendit autrefois
à Jupiter; au,moyen
de quoy il ne -luy doit rien
refuser. Theris promet
à Achille qu'elle fera ce
qu'il luydemande, & qu'-
À*A **-
auss-tôt que Jupiter, qui
estalléàunfestin dont les
Ethiopiens l'ont prié, sera
retourné itu Ciel
,
elle ira
le voir & luy parler. Thetis
disparoift, &elle laisse
son fils tres affligé de la
perte de Briseis.vers347.
429.
Ulysse qui conduisoit
l'Hecatombe pour Apollon,
arrive dans le port de
Chrysa.Description dela
manoeuvre d'un Vaisseau
arrivé au port. Ulysse
parle à Chryfes
, & luy
presente sa fille,vers429.
Sacrifice. Priere de
Chryses à Apollon. Exaucée
dans le moment.
Festin.Libations. vers
446.470.
Les Grecs se retirent,
& paisens la nuit sur leur
Vaisseau. Le lendemain
ils retournent au Camp,
aydez d'un vent favorable
qu'Apollon leur en.
voye. lis se distribuent
dans leurs tentes,vers471.
483-
Achille se tient tousjours;
dans son quartier. Ne va
point aux assemblées.S'abandonne
entierement à
son chagrin. vers 484.491.
Le douzième jour Jupiter
estant revenu d'Ethiopie
,Thetis va le trouver
à récart au plus haut
sommet de l'Olympe.
Priere de Thetis à Jupiter.
Ju piter ne respond rien.
Thetis le presse. Jupiter
luy promet ce qu'elle demande
,
& confirme sa
promesse par un signe de
teste, donc tout l'Olympe
estébranlé, vers491.529.
•
Thetis s'en va. Ju piter
retourne dans son Palais.
Les Dieux vont au devant
deluy. Ilseplacesurson
Throne. Junon qui n'ignore
pas son dessein, parce
qu'elle l'a veu avec
Thetis,luy reproche d'un
son aigre le mystere qu'il
luy en fait. Jupiter ILy
respond d'abord avec moderation.
Junon continuë
de luy parler avec
hauteur. Jupiter la menace.
Elle se tait Vulcain
prend la parole, &
represente à sa mere qu'il
saur ménager Jupiter. Il
presente une coupe à Junon.
Il raconte la plaisante
histoire de Cacheute.
Il verteà boireaux Dieux.
Son empressement à les
servir, fait rire toute Tafsemblée
( parce qu'il boite.
) Après un repas trèsjoyeux
chaque Dieu va se
coucher dans son Appartement.
Junon couche
auprès de Jupiter.
ARG V MENT
dusecond Livre*
Jupiter pour executer
la promesse qu'il a faite
à Thetis de relever la
gloire d'Achille, & de
rendre les Troyensvictorieux
,
appuiele Songe,
luy commande d'aller
trouver Agjmernnon
,
&
de direàce Prince,qu'il
,
fasTearmer;ùj^le.Grecs,
qu'il mette toute son armée
en barri'le. Qu'il
luy fasse entendre que le
jour
jour est veuu qu'il va se
rendre maistredela Ville
deTroye. Le Songe part.
prend la forrne deNestor.
Se place sur la teste d'Agamemnon.
Luy redit les
paroles de Jupiter, & se
retire. vers 1 35.
Agamemnon se leve.
S'habille. Donne ordre
du grand matin à ses Herauts
de faire assembler
tous les Grecs. Pendant
ce temps-là il tient conseil
avec les principaux
Chefs dans le Vaisseau de
Nestor. Leur dit les parôles
du Songe. Leur fait
part du dessein qu'il a de
fonder le courage des
Grecs. Je vais,dit-il, leur
ordonner de s'enfuirsur leurs
Vaisseaux VÙUS) de vostre
cpfté vom les retiendrez par
de douces paroles. Nestor
represente qu'il faut adjousterfoy
au Songe d'Agamemnon
, parce qu'il
ne faut pas dourer que Jupiter
ne l'ait envoyé. Die
qu'il faut executer le projet
du Roy. vers 35.84.
Les Troupes arrivent.
L'armée comparée à des
Legions d'abeilles, vers 86.
5)6*
NeufHerauts font faire
silence dans l'armée. Le
Roy se leve tenant en
main son Sceptre. Histoire
de Sceptre d'Agamemnon.
vers96.109.
Agamemnon parle aux
Grecs. Il leur represente
que depuis neuf années
leur armée se consume à
attendre vainement l'effet
des promesses de Jupiter,
qui ne s'accomplissent
point. Qu'il faut prendre
le party de s'en retourner.
(Ce discoursestplein d'artifice
& ne rend qu'à persuader
aux Grecs tout le
contraire de ce qu'on leur
propose ) mais les paroles
du Roy sont prises à la Jet,
tre par la multitude qui
ive penetre pas son dessein.
Emotion de l'armée comparée
à celle des flots, &
des moissons agitées par le
vent. Les Soldats courent
à leurs Vaisseaux pour
les mettre en estat. vers
100. IJ4.
1,
Dans ce moment le retour
des Grecs estoit conclu,
si Junon ne se fust
addressée à Minerve. Elle
luyparle Luy dit d'aller
dans le Camp des Grecs,
de parcourir i leur armée,
de lesretenir, & de les
empescherdemettre leurs
Vaisseauxenmer. Minerve
obéit. Elle trouve
Ulysse qui ne donnoitaucunsordres
pour les Vaisseaux.
L'encourage à retenir
les Grecs par de douces
paroles. vers hj. 18re
Ulysse parcourt l'armée
avec diligence. Rencontre
sur son chemin Ar<smemnon
dont il prend le
Sceptre. Ce qu'il dit aux
Rois qu'il rencontre. De
quelle maniere il parleaux
Soldats seditieux quand il
en trouve. vers 182. 206.
Les discours d'Ulysse
font un puissant effet sur
toute l'armée. LesSoldats
sortent de leurs Vaisseaux
pour une seconde assemblée.
Leur bruit comparé
au mugissement des flots
irritez, LesGreess'asseient
dans un profond silence.
Le seul Thersite fait un
bruit horrible. Portrait
hideux de Thersite. Sa
taille. Son caractere d'esprit.
Il parle insolemment
d'Agamemnon en sa presence.
Veut justifier le
ressentiment d'Achille.
Est d'avis que les Grecs
retournent dans leur patrie.
Ulysseluyrespond.
Le traire ignominieusement.
Le frappe du Sce-,
ptre d'Agamemnon. Les
épaules de Thersite en
font marquez. Therfite
pleure & se tait. Les
Grecstout affligez qu'ils
sont, ne peuvent s'em pescherd'en
rire. Ce qu'ils
se disent les uns aux autres
à ce sujet. vers207.277
Ulysse s'avance au milieu
de l'assemblée. Minerve
est auprèsde luy
fous la forme d'un Heraut
& fait faire silence
:J.
afin
que l'onentende les conseilsd'Ulysse.
Ulysseparle
à Agamemnon. Luy rcpresente
que les Grecs
veulent le couvrir de confusion
par le dessein qu'ils
ont de retournerchez eux.
Luy rappelle la prophetie
de Calchas au sujet d'un
prodige qui préfageoit la
prise de Troye après neuf
ans,figurez par le nombre
de huit passereaux & de
leur mere devorez par un
dragon. Conclut que les
Grecs doivent demeurer
jusqu'à ce que laVille de
Priamsoitsaccagée. everi
278.332-
LesGrecsapplaudissent
par de grands cris aux discours
d'Ulysse. Nestorse
leve. Dit qu'il n'y a point
de temps à perd re. Est
d'avis que l'armée soit
rangée par Nations
>
afin
que l'on reconnoiffe ceux
qui auront combattu avec
courage, & ceux quin'auront
pas fait leur devoir.
vers 353.368.
Agamemnon approuve
& louë le discours de Nestor.
Convient du mauvais
effet de sa querelle avec
Achille. Advouëqu'il s'est
emporte le premier. Dit
que la perte des Troyens
est asseurée s'il est jamais
d'accord avec Achille.
Commandeauxtroupe,
de prendre de la nourritu.
re pour se disposer au combat.
Leur annonce une
grande & sanglante journée.
Menace de more tous
ceux qui demeureront
dans leurs Vaisseaux loin
du combat. Les Grecs font
descrisde joye. Leretentissement
de l'air comparé
à celuy des flots irritez.
vers 369. 399
2 Les Soldats fc levent.
Se dispersent dans leurs
tentes. Prennent leur repas.
Chacun fait des sacrifices
au Dieu qu'il adore
pour se le rendre favorable,.
Agamemnon immole
un taureau. Menelas
son frere se trouve à
ce sacrifice. Priere d'Agamemnon
àJupiter. Jupiter
reçoit son Sacrifice
sans avoir dessein d'exaucer
ses voeux. Description
du Sacrifice, ( comme au
premier Livre. ) Nestor
dit qu'il faut profiter da
temps. Ranger l'armée
en bataille,&donner enfuite
le signal du combat.
D
evers 400. 440.
Les Grecs s'assemblent,
& prennent leur rang.
Minerve est au milieu.
d'eux qui les remplie d'ardeur
& d'impatience. L'éclat
des armes compare à
celuy du feu qui ravage
une vasse forest. Bataillons
& Escadrons comparez
à des troupes nombreuses
d'oiseaux. Nombre
des Soldats comparé
à celuy des fleurs, des
feuilles, Se des mouches
qui s'assemblent autour
d'une bergerie à l'heure
qu'on remplie les vaisseaux
de lait. Les Chefs
rangent leurs Troupes &
les reconnoissent avec
autant de facilité que les
Pasteurs reconnoiffenc
leurs troupeaux de Chevres
qui se sont meslées
dans les pasturages. Agamemnon
brille ce jour-là
d'une majesté éclatante.
Ressemble à Jupiter ,
à
Mars ,ôc à Neptune. Est
comparé ensuite à un fier
taureau. vers 441. 483.
Denombrement des
Troupes Grecques & de
leurs Vaisseaux. Précedé
d'une invocation aux Muses,
vers 484. 680.
Denombrement particulier
des TroupesThessaliennes
,
qui sont celles
d'Achille. Précedé d'une
autre invocationà la Muse.
'Vers 681. 760.
Quatrième invocation
à la Muse. Pour sçavoir
qui estoit le plus vaillant
des Princes qui suivirent
Agamemnon. Et quels
estoient les meilleurs chevaux.
Eumelus Roy de
Phéres pouvoit se vanter
d'avoir les deux meilleures
cavalles de l'armée. Ajax
estoit le plus vaillant de
tous les Princes après Achille,
& les chevaux d'Achille
estoient meilleurs
que ceuxd'Eumelus.Mais
Achille ne sortoit point de
ses Vaisseaux à cause de
son ressentiment.SesTroupes
se divertissoient sur le
rivage, & les Chefs des
Troupes Thessaliennes se
promenoient dans le
Camp fort tristes de ce
que leur General ne les
menoit point au combat.
vers 761. 779.
L'armée des Grecs s'avance
en ordre de bataille.
L'éclat de leurs armes
mes comparé à celuy d'une
plaine embrasée. > La
terre qui retentit fous leurs
pieds, fait le mesme bruit
-.
que le tonnerre qui gron-
:
de. iV*r ?• vers 780. 78r.
: -." Iris la messagere des
Dieux, prend la forme de
• Polices ( un des fils de
Í" i Priam) qui estoit en fen-
1 tinelle hors des portes de -
1 la Ville, pour observe
quand les Grecs s'avanr
ceroient. Elle averti
Priam que les Grecsviennent
l'attaquer. Luv conseille
de ranger ses Trou-
.,
pesfous leurs Chefs par
Nations & par lignées.
vers786.806.
On court aux armes.
Dansun moment toute la
Cavalerie & l'infanterie
fort de la Ville & s'affenlble
fous une colline à quelque
distance des portes.
Noms des Chefs Troyens.
Etat de leurs Troupes.
*wn807.877»
ARGUMENT
du troisiéme Livre,
Les Troyens s'avancent
avec un bruit confus, 8c
des cris perçans. Comparez
à des oiseaux & des
grues. Les Grecs marchenten
silence. Lapout
fiere que les deux armées
font lever en marchant,
Comparée au brouillard.
Lesarméesfonten prefence.
Pâris s'avance à la
teste des Troyens. Comment
il est armé. Menelas
de son coite s'avance a
>
grands pas. Il estcomparé
àun Lion arrame qui
est tombé sur un Cerf.
Pâris le voyant s'enfuit.
Paris comparé à un Voyageur
qui apperçoit un Serpent
dans le fond d'une
forest.<- versI. 37.
Hedtop reproche à Paris
sa lâcheté.ver38.s57.
1
Paris respond modefl
temenc à Hedor, donr il
compare lecourage au
fer d'une hache qui nese
rebrousse jamais. Il reprend
courage. Est resolu
de se battre avec Menelas
en combat singulier. A
cesconditions: qu'Helene
& toutes les richesses
appartiendront au vainqueur;
que les Troyens,
apre'savoit fait alliance
avec les Grecs, demeureront
paisibles dans leur
Ville, & que les Grecs s'en
- retourneront. He&or
plein de joye de la resolution
de Paris
,
s'avance
à la celle des deux armées
pour en informer les TroyensSe
les Grecs. Ceuxcy
qui ignorent son deCsein,
font pleuvoir sur luy
une gresse de traits. Aga-,
memnon leur dit d'arrester.
Qu'Hector a quel.,.
que chose à leur dire. Les
Grecs cessent de tirer.
Hector parle & repete ce
que Pâris luy a dit. Menelas
respond. Declare
qu'il consent à ce que Pâris
propose, ravi de pouvoir
terminer seul une
longue guerre qui n'aesté
entreprise que pour luy.
Veut que ce son Priam
luy
-
mesme qui jure l'a}.
liance que les Grecs doivent
faire avec les Troyens.
Et pourquoy. Que
pour scéeller cet accord
il soit immolé trois agneaux
;deux de la part des
Troyens, & un de la part
des Grecs. vers 58. 110.
Cette proposition est
receuë avec joye des deux
armées. Les Grecs & les
Troyens mettent bas leurs
armes,& ran gent leurs
chevaux par file.Hedor
envoye deux Herauts à
Troye pourfaire venir
Priam
*
& pour apporter
deux agneaux. Agamennon
donne ordre à Talthybius
d'aller aux Vaisseaux
des Grecs, & den
apporter un troisiéme.
Iris prend la forme de
Laodiceune des filles de
Priam, & va avertir Helene
de rout ce quise paue.
Elle trouve Helene occupee
à un ouvrage de hrolot
derie. Elle representoit
sur un voile les combats
que les Grecs & les Troyens
livroient pour elle;
Iris luy dit de venir voir
des choses surprenantes.
Que Paris ôc Menelas
vont
vont combattre seuls
,
&
qu'elle doit estre le prix
du vainqueur. La Oéeffe
inspire dans ce moment
à Helene un très-grand
defirde retourner àLacedemone
avec son premier
mari. vers III. 140.
Helene se met en chemin
avecdeux de ses femmes.
Elles arrivent aux
portes de Scées
,
où elles
trouvent plusieurs vieillards
assis sur le haut d'une
tour, qui deliberoiententr'eux
sur les moyens de
faire cesser les malheurs
de Troye. Ces vieillards
comparez à des cigales.
Ils sont frappez d'admiration
en voyant Helene.
Ce qu'ils se disentàce sujet.
Priam qui estoit parmi
eux l'appelle. L'a fait
asseoir auprès de luy
,
&
voyant tous les Chefs de
l'armée Grecque, luy en
montre un d'abord,& luy
demande qui il est. Helene
respondque c'est Agamemnon.
Il luy en fait
voir un autre & le compare
à un belier dans tia
grand troupeau de brebis
qui le reconnoissent pour
leur Roy. Helene dit que
c'est le prudent Ulysse.
Antenor,un des vieillards,
prend la parole, & dit à
Helene qu'il se fouvienc
d'Ulysse & de Menelas ,
lorsqu'ils vinrent en qualité
d'Ambassadeurs envoyez
par les Grecs pour
la redemander. Et prend
de là occasion de dire de
quellemaniéréils parloient.
l'un & l'autre dans
lesassemblées, & quelle,
éstoit leur contenance.
Priamvoit un autre Guerrier,
& demande à Helene
qui il est. Elle dit que
c'est Ajax. Elle montre
IdomenéeàAgamemnon.
Dit qu'erereconnoift cous
les Chefs. Ettsorprised'e
ne pointvoir parmieux ses
deux freres Castor& Pollux.
Croit qu'ilsn'ont pas
daigné prendre les armes
pour elle, Elle ignore en
effet qu'ils font tous deux
morts à Lacedemone.vers
I42.Z44. ; ,-
:;
Cependant les Hérauts
traversent laVille portant
les Vi^inics3avçcvq Qutre
d'excellent vin. Ideus
estant arrivé prés dePriam
le pressede partir, luy disincque
les Généraux
Grecs &Troyens Jepriene
de venir dans la plaine, (où son fils Paris doit
combattre avec Menelas)
pour y jurer la paix entre
les deux partis. Le Vieillard
tout tremblant monte
sur son char avec Antenor.
Ils arrivent & s'avancent
entre les deux armées.
Premiere ceremonie
pour le sacrifice. Priere
d'Agamemnon. Il renouvelle
& répété les conditions
du Traité,qui sont:
que si Menelas tué. Pâris,
(ces termes sontremarquables)
il emmenera Helene
avec toutes ses richesses
; au contraire Helene
demeurera à Pâris s'il tuë
Menelas.Victimes égorgées.
Priere à Jupiter dans
les deuxarmées ( non éxaucée.)
vers 145. 302.
Les libations achevées,
Priam prend congé des
deuxarmées,disantqu'il
n'a pas la force de voir
combattre son fils avec
Menelas. Il remonte sur
son Char , em porteavec
-
luyles deuxagneaux,vers
303-1313 ?-• 'v
-t)I Hector & Ulysse mesurent
le champ de bataille.
Ils,mettent lesfores dans
uncalque & les meslent
pour les tirer,& pourvoir
lequel de Menelas ou de
Pâris doit le premier lancer
le javelot. Prièreaddressée
auxDieux par les Grecs
ôc les Troyens. Hector
mesle les forts. Celuy de
Paris fort le premier, paris.
& Menelas s'arment.
De quelle maniéré Pâris
est armé. Ils se mesurent
l'un l'autre. Paris le premier
lance un javelor. il
atteint le bouclier de Menelas
sans le percer. Me-"
nelas leve son dard.Addresse
sa priere à Jupiter.^
Lance son javelot qui va
percer le bouclier de Paris
aauussni i bien que la cuirasse,^ libienquelaculrafiè
& déchiré la tunique pres
du flanc sans blesser Paris.
Menelas tire son épée &
en décharge un grand
coup sur le casque de son
ennemy. L'épée serompe.
& luytombe de la main.
Menelas s'en prend à Jupirer
, & luy addresse la
paroleaveccolere. Se jette
sur Pâris, le prend par
le casque & le tire du costé
des Grecs. La courroye se
casse, & le casque luy demeure
dans la main. Ille
jette loin de luy du costé
des Grecs. Il veut encore
se lancer sur Pârispourluy.
oster la vie. Mais Venus
couvre Paris d'un nuage.
Le dérobe aux yeux & à
la fureur de Menelas. Le
porte dans une Chambre
du Palais de Priam toute
parfumée. Elle l'y laisse-
Elle prend la forme d'une
vieille femme qu'Helene
avoit auprés d'elle à Lacedemone
,& qu'elle aimoic
tendrement. Ellevatrouver
cette Princesse. La
prie de venirvoir Paris
qui l'attend dans le Palais,
plein d'amour & d'impatience.
Helenereconnoift
Venus malgré son deguisement.
Luy fait des reproches
de ce qu'elle veut
la tromper. La renvoye
à Paris avec mépris. Luy
declare qu'elle n'ira point
le trouver, que cette démarche
la deshonoreroic.
Venus la menace de l'abandonner
si elle ne luy
obéit. Heiene intimidée
se couvre de son voile pour
n'estre point veuë, & Ce
laisse conduire par la
Déesse. vers314.410.
.( Estant arrivées au Palais
de Paris, Venus prend
un siege pour Helene
,
ôc
le met visà-vis de Pâris.
Helene s'y place, &sans
le regarder luy fait de sanglanes
reproches de son
peu de courage. Paris respond
qu'un autre jour les
Dieux le proregeront;
comme ils ont proregé
cette fois-cy Menelas qui
doit sa victoire au secours
de Minerve. Il excite Helene
à ne plus songer qti
aux plaisirs. Illuydeclare
qu'il ne l'a jamais aimée
avec tant de passïon qu'au
moment qu'il luy parle.
Il k leve & passe dans une
autre chambre. Helene
le fuir. vers 421.447.
Pendant ce temps-là
Menelascherche partout
son ennemy qui luy estoit
échappe, & qui, pour son
bonheur,n'avoit esté veu
par aucun des Grecs ni des
Troyens: car les Troyens
eux-mesmes le haïssoient
& lauroienc livréààMenelas.
Enfin Agaraemnon
haùssant la voixdemande
aux Troyens leprix de la
victoire de Menelas, suivane
les conditions du traité.
Tous les Grecapplau.
disset àsademande
de l'Iliade en forme
deTable.
Et Extrait a esté
fait avec tantd'exactitude,
d'ordre
,
& de jugement,
qu'il peutsuffire pour
donner une idée generale
del'Iliade d'Homere à
ceux qui ne l'ont jamais
leuë, il peut estreutile
en mesme temps à ceux
qui possedent parfaitement
leur Homere,puisque
c'est un tableau en
racourci,ouplustost une
efquice dont le trait peut
quelquefois
,
reveiller
leurs idées, & leur aider
à jouir plus facilement
de ces peintures poëtiques
qui occupent, &
qui flattent si agréablement
leur imagination;
ceux qui craignent de
perdre de veuë la charmante
Iliade
, me doivent
sçavoir bon gré de
leur donner enmignature
le portrait de leur maistresse,
c'est leur prouver
assez que je ne blat:
me point leur attachement.
J'auray peut-estre dans
la fuite la mesme attention
pour ceux qui iont
amoureux de Rabelais,
cela dépendra du loisir
de mes amis, c'etf à la
complaisance de l'un
d'eux que j'ay obligation
de cet Extrait, qui
a deu estre aussi ennuyeux
à faire
, que je
le crois utile au Public.
Leschiffres qui ifont a
la fin de chaque article,
marquent laplace f.5 l'efitendue
des matieres. Par
exemple I. 5. c'est-à-dire
que l'invocation pour
chanter la colere d'Achille
commence au I.
vers cffinit au 5.
ARGUMENT
du premier Livre.
Le Poëte invoque la
Muse pour chanter les effets
pernicieux de la colere
d'Achille. Vers I. 5.
Sujet de la colere d'Achille.
vers 6. 11. ehryCes Pre stre d'Apol-
- lon vient au camp des
Grecs chargé de presens
pour racheter sa filleChryseis
qui estoit esclave d'Agamemnon.
vers II. 1).
,
Sa harangue aux Grecs
àce sujet. vers16.20.
ConsentementdesGrecs.
Refus d'A gamemnon. Il
menace Chryfes. Ce
vieiliardintimide se retire.
Sa priere à Apollon.
Exaucée sur le champ.
Apollon. pendant neuf
jours frappe toute l'armée
des Grecs de traits empoisonnez&
y répand la
peste. vers 21. 52.
Achille convoque une
assemblée. Il dit à Agamemnon
qu'il faut consulter
quelque Devin pour
sçavoir le sujet de la cruelle
colered'Apollon, vers
53.66.
Calchas fils de Thestor
se leve & se met en devoir
de l'expliquer. Il n'ose le
faire à moins qu'Achille
ne luy promette de le proteger
contre ceux à qui sa
déclaration pourroit de- plaire. vers 67. SI.
Achillele luy promet.
Le Devin parle. Dit qu'il
faut renvoyer Chryseis.
sansrançon,avec uneHecatombe
pour calmer Apollon.
vers83.99.
Agamemnon se fasche
contre le Devin. Tesmoigne
la repugnance qu'il a
de renvoyer Chryseis,
Declare qu'il la prefere
mesmeà la Reine Clytemnestre
sa femme
,
& pourquoy.
Prend neanmoins
la refoî ution de la renvoyer
pour le salut de son
peuple. Demande qu'on
le dedommage, vers 100.
J19.
Achille prend la parole.
Agamemnon luy respond
avec hauteur, & dit
qu'il pourroit bien luy enlever
à luy-mesme sa ca ptive
Briseis. vers 120 146
Achille s'emporte & éclatte
en injures contre
Agamemnon. vers 147.
lyo.
Agamemnon respond
avec aigreur & reitere les
menaces qu'il a faites à
Achille de luy enlever Brifeis.
vers liJ. 186.
0 Achille entre enfureur.
Delibere s'il tuëra Agamemnon.
Son épée est à
*i
demitirée. Mais Minerve
descenduë par l'ordre
de Junon, s'arreste derriere
Achille, le retient
par les Cheveux, & ne se
rend visiblequ'à luy. A>
chille se retourne. La reconnoist.
Luy demande
avec colere ce qu'elle
vient faire là. Pallasluy
respond qu'elle vient le
calmer. a Luy permet le
reproche,& luyconseille
de ne point passerauxvoyes
de fait. Achille enfonce
son épée dans le
fourreau. Minerve s'en
retourne. vers 187. m,
Achille continuë de
s'emporrer contre Agamemnon
& luy die des
injures atroces. Il jure
par; son Sceptre que jamais
les Grecs n'auront de
luy aucun secours. vers
222.24'.245.
Agamemnon qui ne
peut plus tenir contre les
invectives d'Achille, est
prest à se porter à quelque
violente extremité.
Mais le vieux Nestor se
leve, ôcse fait entendre
a ces deux Chefs irritez.
Il leur parle avec l'authorité
& le caractere que
luy donnent son grand âge
& sa longue experience.
vers246.283.
Agamemnon respond à
Nestorqu'Achille est un
homme qui veut toutemporter
par hauteur, mais
qu'il n'est pas d'humeur à
luy ceder. Achillereplique.
Apres quoy ces deux
Chefs se levent & rompent
l'assemblée. Achille
se retire dans son quartier
avec Patrocle. Agamemnon
fait mettre en mer un
de ses navires après l'avoir
pourveu de victimes pour
l'Hecatombe.Ilmene luymesme
Chryseis au Vaisseau
& l'y fait monter.
Ulysse est choisi pour la
conduites Le ,Vaisseau
part.vers 284. 311.
L'armée d'Agamemnon
se purifie. Hecatombes
offertes à Apollon sur
le rivage mesme. vers 312. 316. Agamemnon ordonne
à Talthybius & à Euribate
ses deux Herauts, d'aller
à la tente d'Achille
prendre Briseis & l'amener.
Que si Achille la
refuse il ira la prendre luymesme
bien accompagnée
vers 317.314.
Les deux Herauts arrivent
à la tente d'Achille,
& notent luy addresser la
parole. Achille qui voit
leur peine les prévient ôc
leur dit, qu'ils sont innocens
de l'affront qu'on luy
fair. Qu'il ne se plaint
que d'Agamemnon qui
envoye chercher Briseis.
En mesme temps il dit à
Patroclede laluy amener,
&
& de la remettre entre les
mains des Hérauts.Achille
reitere en leur presence
la menace qu'il a
faite à Agamemnon, de
ne jamais secourir les
Grecs. Patrocle amene
Briseis. Elle s'en va avec
les deux Herauts. vers 326.
347.
Achille va au bord de
la mer, & versant des
larmes, addresse sa plaince
à Thetis. La Déesse
fort des eaux , & luy demande
le sujet de son affliction.
Achilleluy: ep
dit la cause. La prie de
venger l'affrontqu'il a receu.
Devoir Jupiter. De
l'engager ( pour punir Agamemnon
de luyfaire
reconnoistre sa¡fatJce) :
à
secourir les Troyens,&
leur donner l'avantage sur
lesGrecs, ; ; Ilfaitressouvenir
Thetis en cet endroit
d'un service important
qu'elle rendit autrefois
à Jupiter; au,moyen
de quoy il ne -luy doit rien
refuser. Theris promet
à Achille qu'elle fera ce
qu'il luydemande, & qu'-
À*A **-
auss-tôt que Jupiter, qui
estalléàunfestin dont les
Ethiopiens l'ont prié, sera
retourné itu Ciel
,
elle ira
le voir & luy parler. Thetis
disparoift, &elle laisse
son fils tres affligé de la
perte de Briseis.vers347.
429.
Ulysse qui conduisoit
l'Hecatombe pour Apollon,
arrive dans le port de
Chrysa.Description dela
manoeuvre d'un Vaisseau
arrivé au port. Ulysse
parle à Chryfes
, & luy
presente sa fille,vers429.
Sacrifice. Priere de
Chryses à Apollon. Exaucée
dans le moment.
Festin.Libations. vers
446.470.
Les Grecs se retirent,
& paisens la nuit sur leur
Vaisseau. Le lendemain
ils retournent au Camp,
aydez d'un vent favorable
qu'Apollon leur en.
voye. lis se distribuent
dans leurs tentes,vers471.
483-
Achille se tient tousjours;
dans son quartier. Ne va
point aux assemblées.S'abandonne
entierement à
son chagrin. vers 484.491.
Le douzième jour Jupiter
estant revenu d'Ethiopie
,Thetis va le trouver
à récart au plus haut
sommet de l'Olympe.
Priere de Thetis à Jupiter.
Ju piter ne respond rien.
Thetis le presse. Jupiter
luy promet ce qu'elle demande
,
& confirme sa
promesse par un signe de
teste, donc tout l'Olympe
estébranlé, vers491.529.
•
Thetis s'en va. Ju piter
retourne dans son Palais.
Les Dieux vont au devant
deluy. Ilseplacesurson
Throne. Junon qui n'ignore
pas son dessein, parce
qu'elle l'a veu avec
Thetis,luy reproche d'un
son aigre le mystere qu'il
luy en fait. Jupiter ILy
respond d'abord avec moderation.
Junon continuë
de luy parler avec
hauteur. Jupiter la menace.
Elle se tait Vulcain
prend la parole, &
represente à sa mere qu'il
saur ménager Jupiter. Il
presente une coupe à Junon.
Il raconte la plaisante
histoire de Cacheute.
Il verteà boireaux Dieux.
Son empressement à les
servir, fait rire toute Tafsemblée
( parce qu'il boite.
) Après un repas trèsjoyeux
chaque Dieu va se
coucher dans son Appartement.
Junon couche
auprès de Jupiter.
ARG V MENT
dusecond Livre*
Jupiter pour executer
la promesse qu'il a faite
à Thetis de relever la
gloire d'Achille, & de
rendre les Troyensvictorieux
,
appuiele Songe,
luy commande d'aller
trouver Agjmernnon
,
&
de direàce Prince,qu'il
,
fasTearmer;ùj^le.Grecs,
qu'il mette toute son armée
en barri'le. Qu'il
luy fasse entendre que le
jour
jour est veuu qu'il va se
rendre maistredela Ville
deTroye. Le Songe part.
prend la forrne deNestor.
Se place sur la teste d'Agamemnon.
Luy redit les
paroles de Jupiter, & se
retire. vers 1 35.
Agamemnon se leve.
S'habille. Donne ordre
du grand matin à ses Herauts
de faire assembler
tous les Grecs. Pendant
ce temps-là il tient conseil
avec les principaux
Chefs dans le Vaisseau de
Nestor. Leur dit les parôles
du Songe. Leur fait
part du dessein qu'il a de
fonder le courage des
Grecs. Je vais,dit-il, leur
ordonner de s'enfuirsur leurs
Vaisseaux VÙUS) de vostre
cpfté vom les retiendrez par
de douces paroles. Nestor
represente qu'il faut adjousterfoy
au Songe d'Agamemnon
, parce qu'il
ne faut pas dourer que Jupiter
ne l'ait envoyé. Die
qu'il faut executer le projet
du Roy. vers 35.84.
Les Troupes arrivent.
L'armée comparée à des
Legions d'abeilles, vers 86.
5)6*
NeufHerauts font faire
silence dans l'armée. Le
Roy se leve tenant en
main son Sceptre. Histoire
de Sceptre d'Agamemnon.
vers96.109.
Agamemnon parle aux
Grecs. Il leur represente
que depuis neuf années
leur armée se consume à
attendre vainement l'effet
des promesses de Jupiter,
qui ne s'accomplissent
point. Qu'il faut prendre
le party de s'en retourner.
(Ce discoursestplein d'artifice
& ne rend qu'à persuader
aux Grecs tout le
contraire de ce qu'on leur
propose ) mais les paroles
du Roy sont prises à la Jet,
tre par la multitude qui
ive penetre pas son dessein.
Emotion de l'armée comparée
à celle des flots, &
des moissons agitées par le
vent. Les Soldats courent
à leurs Vaisseaux pour
les mettre en estat. vers
100. IJ4.
1,
Dans ce moment le retour
des Grecs estoit conclu,
si Junon ne se fust
addressée à Minerve. Elle
luyparle Luy dit d'aller
dans le Camp des Grecs,
de parcourir i leur armée,
de lesretenir, & de les
empescherdemettre leurs
Vaisseauxenmer. Minerve
obéit. Elle trouve
Ulysse qui ne donnoitaucunsordres
pour les Vaisseaux.
L'encourage à retenir
les Grecs par de douces
paroles. vers hj. 18re
Ulysse parcourt l'armée
avec diligence. Rencontre
sur son chemin Ar<smemnon
dont il prend le
Sceptre. Ce qu'il dit aux
Rois qu'il rencontre. De
quelle maniere il parleaux
Soldats seditieux quand il
en trouve. vers 182. 206.
Les discours d'Ulysse
font un puissant effet sur
toute l'armée. LesSoldats
sortent de leurs Vaisseaux
pour une seconde assemblée.
Leur bruit comparé
au mugissement des flots
irritez, LesGreess'asseient
dans un profond silence.
Le seul Thersite fait un
bruit horrible. Portrait
hideux de Thersite. Sa
taille. Son caractere d'esprit.
Il parle insolemment
d'Agamemnon en sa presence.
Veut justifier le
ressentiment d'Achille.
Est d'avis que les Grecs
retournent dans leur patrie.
Ulysseluyrespond.
Le traire ignominieusement.
Le frappe du Sce-,
ptre d'Agamemnon. Les
épaules de Thersite en
font marquez. Therfite
pleure & se tait. Les
Grecstout affligez qu'ils
sont, ne peuvent s'em pescherd'en
rire. Ce qu'ils
se disent les uns aux autres
à ce sujet. vers207.277
Ulysse s'avance au milieu
de l'assemblée. Minerve
est auprèsde luy
fous la forme d'un Heraut
& fait faire silence
:J.
afin
que l'onentende les conseilsd'Ulysse.
Ulysseparle
à Agamemnon. Luy rcpresente
que les Grecs
veulent le couvrir de confusion
par le dessein qu'ils
ont de retournerchez eux.
Luy rappelle la prophetie
de Calchas au sujet d'un
prodige qui préfageoit la
prise de Troye après neuf
ans,figurez par le nombre
de huit passereaux & de
leur mere devorez par un
dragon. Conclut que les
Grecs doivent demeurer
jusqu'à ce que laVille de
Priamsoitsaccagée. everi
278.332-
LesGrecsapplaudissent
par de grands cris aux discours
d'Ulysse. Nestorse
leve. Dit qu'il n'y a point
de temps à perd re. Est
d'avis que l'armée soit
rangée par Nations
>
afin
que l'on reconnoiffe ceux
qui auront combattu avec
courage, & ceux quin'auront
pas fait leur devoir.
vers 353.368.
Agamemnon approuve
& louë le discours de Nestor.
Convient du mauvais
effet de sa querelle avec
Achille. Advouëqu'il s'est
emporte le premier. Dit
que la perte des Troyens
est asseurée s'il est jamais
d'accord avec Achille.
Commandeauxtroupe,
de prendre de la nourritu.
re pour se disposer au combat.
Leur annonce une
grande & sanglante journée.
Menace de more tous
ceux qui demeureront
dans leurs Vaisseaux loin
du combat. Les Grecs font
descrisde joye. Leretentissement
de l'air comparé
à celuy des flots irritez.
vers 369. 399
2 Les Soldats fc levent.
Se dispersent dans leurs
tentes. Prennent leur repas.
Chacun fait des sacrifices
au Dieu qu'il adore
pour se le rendre favorable,.
Agamemnon immole
un taureau. Menelas
son frere se trouve à
ce sacrifice. Priere d'Agamemnon
àJupiter. Jupiter
reçoit son Sacrifice
sans avoir dessein d'exaucer
ses voeux. Description
du Sacrifice, ( comme au
premier Livre. ) Nestor
dit qu'il faut profiter da
temps. Ranger l'armée
en bataille,&donner enfuite
le signal du combat.
D
evers 400. 440.
Les Grecs s'assemblent,
& prennent leur rang.
Minerve est au milieu.
d'eux qui les remplie d'ardeur
& d'impatience. L'éclat
des armes compare à
celuy du feu qui ravage
une vasse forest. Bataillons
& Escadrons comparez
à des troupes nombreuses
d'oiseaux. Nombre
des Soldats comparé
à celuy des fleurs, des
feuilles, Se des mouches
qui s'assemblent autour
d'une bergerie à l'heure
qu'on remplie les vaisseaux
de lait. Les Chefs
rangent leurs Troupes &
les reconnoissent avec
autant de facilité que les
Pasteurs reconnoiffenc
leurs troupeaux de Chevres
qui se sont meslées
dans les pasturages. Agamemnon
brille ce jour-là
d'une majesté éclatante.
Ressemble à Jupiter ,
à
Mars ,ôc à Neptune. Est
comparé ensuite à un fier
taureau. vers 441. 483.
Denombrement des
Troupes Grecques & de
leurs Vaisseaux. Précedé
d'une invocation aux Muses,
vers 484. 680.
Denombrement particulier
des TroupesThessaliennes
,
qui sont celles
d'Achille. Précedé d'une
autre invocationà la Muse.
'Vers 681. 760.
Quatrième invocation
à la Muse. Pour sçavoir
qui estoit le plus vaillant
des Princes qui suivirent
Agamemnon. Et quels
estoient les meilleurs chevaux.
Eumelus Roy de
Phéres pouvoit se vanter
d'avoir les deux meilleures
cavalles de l'armée. Ajax
estoit le plus vaillant de
tous les Princes après Achille,
& les chevaux d'Achille
estoient meilleurs
que ceuxd'Eumelus.Mais
Achille ne sortoit point de
ses Vaisseaux à cause de
son ressentiment.SesTroupes
se divertissoient sur le
rivage, & les Chefs des
Troupes Thessaliennes se
promenoient dans le
Camp fort tristes de ce
que leur General ne les
menoit point au combat.
vers 761. 779.
L'armée des Grecs s'avance
en ordre de bataille.
L'éclat de leurs armes
mes comparé à celuy d'une
plaine embrasée. > La
terre qui retentit fous leurs
pieds, fait le mesme bruit
-.
que le tonnerre qui gron-
:
de. iV*r ?• vers 780. 78r.
: -." Iris la messagere des
Dieux, prend la forme de
• Polices ( un des fils de
Í" i Priam) qui estoit en fen-
1 tinelle hors des portes de -
1 la Ville, pour observe
quand les Grecs s'avanr
ceroient. Elle averti
Priam que les Grecsviennent
l'attaquer. Luv conseille
de ranger ses Trou-
.,
pesfous leurs Chefs par
Nations & par lignées.
vers786.806.
On court aux armes.
Dansun moment toute la
Cavalerie & l'infanterie
fort de la Ville & s'affenlble
fous une colline à quelque
distance des portes.
Noms des Chefs Troyens.
Etat de leurs Troupes.
*wn807.877»
ARGUMENT
du troisiéme Livre,
Les Troyens s'avancent
avec un bruit confus, 8c
des cris perçans. Comparez
à des oiseaux & des
grues. Les Grecs marchenten
silence. Lapout
fiere que les deux armées
font lever en marchant,
Comparée au brouillard.
Lesarméesfonten prefence.
Pâris s'avance à la
teste des Troyens. Comment
il est armé. Menelas
de son coite s'avance a
>
grands pas. Il estcomparé
àun Lion arrame qui
est tombé sur un Cerf.
Pâris le voyant s'enfuit.
Paris comparé à un Voyageur
qui apperçoit un Serpent
dans le fond d'une
forest.<- versI. 37.
Hedtop reproche à Paris
sa lâcheté.ver38.s57.
1
Paris respond modefl
temenc à Hedor, donr il
compare lecourage au
fer d'une hache qui nese
rebrousse jamais. Il reprend
courage. Est resolu
de se battre avec Menelas
en combat singulier. A
cesconditions: qu'Helene
& toutes les richesses
appartiendront au vainqueur;
que les Troyens,
apre'savoit fait alliance
avec les Grecs, demeureront
paisibles dans leur
Ville, & que les Grecs s'en
- retourneront. He&or
plein de joye de la resolution
de Paris
,
s'avance
à la celle des deux armées
pour en informer les TroyensSe
les Grecs. Ceuxcy
qui ignorent son deCsein,
font pleuvoir sur luy
une gresse de traits. Aga-,
memnon leur dit d'arrester.
Qu'Hector a quel.,.
que chose à leur dire. Les
Grecs cessent de tirer.
Hector parle & repete ce
que Pâris luy a dit. Menelas
respond. Declare
qu'il consent à ce que Pâris
propose, ravi de pouvoir
terminer seul une
longue guerre qui n'aesté
entreprise que pour luy.
Veut que ce son Priam
luy
-
mesme qui jure l'a}.
liance que les Grecs doivent
faire avec les Troyens.
Et pourquoy. Que
pour scéeller cet accord
il soit immolé trois agneaux
;deux de la part des
Troyens, & un de la part
des Grecs. vers 58. 110.
Cette proposition est
receuë avec joye des deux
armées. Les Grecs & les
Troyens mettent bas leurs
armes,& ran gent leurs
chevaux par file.Hedor
envoye deux Herauts à
Troye pourfaire venir
Priam
*
& pour apporter
deux agneaux. Agamennon
donne ordre à Talthybius
d'aller aux Vaisseaux
des Grecs, & den
apporter un troisiéme.
Iris prend la forme de
Laodiceune des filles de
Priam, & va avertir Helene
de rout ce quise paue.
Elle trouve Helene occupee
à un ouvrage de hrolot
derie. Elle representoit
sur un voile les combats
que les Grecs & les Troyens
livroient pour elle;
Iris luy dit de venir voir
des choses surprenantes.
Que Paris ôc Menelas
vont
vont combattre seuls
,
&
qu'elle doit estre le prix
du vainqueur. La Oéeffe
inspire dans ce moment
à Helene un très-grand
defirde retourner àLacedemone
avec son premier
mari. vers III. 140.
Helene se met en chemin
avecdeux de ses femmes.
Elles arrivent aux
portes de Scées
,
où elles
trouvent plusieurs vieillards
assis sur le haut d'une
tour, qui deliberoiententr'eux
sur les moyens de
faire cesser les malheurs
de Troye. Ces vieillards
comparez à des cigales.
Ils sont frappez d'admiration
en voyant Helene.
Ce qu'ils se disentàce sujet.
Priam qui estoit parmi
eux l'appelle. L'a fait
asseoir auprès de luy
,
&
voyant tous les Chefs de
l'armée Grecque, luy en
montre un d'abord,& luy
demande qui il est. Helene
respondque c'est Agamemnon.
Il luy en fait
voir un autre & le compare
à un belier dans tia
grand troupeau de brebis
qui le reconnoissent pour
leur Roy. Helene dit que
c'est le prudent Ulysse.
Antenor,un des vieillards,
prend la parole, & dit à
Helene qu'il se fouvienc
d'Ulysse & de Menelas ,
lorsqu'ils vinrent en qualité
d'Ambassadeurs envoyez
par les Grecs pour
la redemander. Et prend
de là occasion de dire de
quellemaniéréils parloient.
l'un & l'autre dans
lesassemblées, & quelle,
éstoit leur contenance.
Priamvoit un autre Guerrier,
& demande à Helene
qui il est. Elle dit que
c'est Ajax. Elle montre
IdomenéeàAgamemnon.
Dit qu'erereconnoift cous
les Chefs. Ettsorprised'e
ne pointvoir parmieux ses
deux freres Castor& Pollux.
Croit qu'ilsn'ont pas
daigné prendre les armes
pour elle, Elle ignore en
effet qu'ils font tous deux
morts à Lacedemone.vers
I42.Z44. ; ,-
:;
Cependant les Hérauts
traversent laVille portant
les Vi^inics3avçcvq Qutre
d'excellent vin. Ideus
estant arrivé prés dePriam
le pressede partir, luy disincque
les Généraux
Grecs &Troyens Jepriene
de venir dans la plaine, (où son fils Paris doit
combattre avec Menelas)
pour y jurer la paix entre
les deux partis. Le Vieillard
tout tremblant monte
sur son char avec Antenor.
Ils arrivent & s'avancent
entre les deux armées.
Premiere ceremonie
pour le sacrifice. Priere
d'Agamemnon. Il renouvelle
& répété les conditions
du Traité,qui sont:
que si Menelas tué. Pâris,
(ces termes sontremarquables)
il emmenera Helene
avec toutes ses richesses
; au contraire Helene
demeurera à Pâris s'il tuë
Menelas.Victimes égorgées.
Priere à Jupiter dans
les deuxarmées ( non éxaucée.)
vers 145. 302.
Les libations achevées,
Priam prend congé des
deuxarmées,disantqu'il
n'a pas la force de voir
combattre son fils avec
Menelas. Il remonte sur
son Char , em porteavec
-
luyles deuxagneaux,vers
303-1313 ?-• 'v
-t)I Hector & Ulysse mesurent
le champ de bataille.
Ils,mettent lesfores dans
uncalque & les meslent
pour les tirer,& pourvoir
lequel de Menelas ou de
Pâris doit le premier lancer
le javelot. Prièreaddressée
auxDieux par les Grecs
ôc les Troyens. Hector
mesle les forts. Celuy de
Paris fort le premier, paris.
& Menelas s'arment.
De quelle maniéré Pâris
est armé. Ils se mesurent
l'un l'autre. Paris le premier
lance un javelor. il
atteint le bouclier de Menelas
sans le percer. Me-"
nelas leve son dard.Addresse
sa priere à Jupiter.^
Lance son javelot qui va
percer le bouclier de Paris
aauussni i bien que la cuirasse,^ libienquelaculrafiè
& déchiré la tunique pres
du flanc sans blesser Paris.
Menelas tire son épée &
en décharge un grand
coup sur le casque de son
ennemy. L'épée serompe.
& luytombe de la main.
Menelas s'en prend à Jupirer
, & luy addresse la
paroleaveccolere. Se jette
sur Pâris, le prend par
le casque & le tire du costé
des Grecs. La courroye se
casse, & le casque luy demeure
dans la main. Ille
jette loin de luy du costé
des Grecs. Il veut encore
se lancer sur Pârispourluy.
oster la vie. Mais Venus
couvre Paris d'un nuage.
Le dérobe aux yeux & à
la fureur de Menelas. Le
porte dans une Chambre
du Palais de Priam toute
parfumée. Elle l'y laisse-
Elle prend la forme d'une
vieille femme qu'Helene
avoit auprés d'elle à Lacedemone
,& qu'elle aimoic
tendrement. Ellevatrouver
cette Princesse. La
prie de venirvoir Paris
qui l'attend dans le Palais,
plein d'amour & d'impatience.
Helenereconnoift
Venus malgré son deguisement.
Luy fait des reproches
de ce qu'elle veut
la tromper. La renvoye
à Paris avec mépris. Luy
declare qu'elle n'ira point
le trouver, que cette démarche
la deshonoreroic.
Venus la menace de l'abandonner
si elle ne luy
obéit. Heiene intimidée
se couvre de son voile pour
n'estre point veuë, & Ce
laisse conduire par la
Déesse. vers314.410.
.( Estant arrivées au Palais
de Paris, Venus prend
un siege pour Helene
,
ôc
le met visà-vis de Pâris.
Helene s'y place, &sans
le regarder luy fait de sanglanes
reproches de son
peu de courage. Paris respond
qu'un autre jour les
Dieux le proregeront;
comme ils ont proregé
cette fois-cy Menelas qui
doit sa victoire au secours
de Minerve. Il excite Helene
à ne plus songer qti
aux plaisirs. Illuydeclare
qu'il ne l'a jamais aimée
avec tant de passïon qu'au
moment qu'il luy parle.
Il k leve & passe dans une
autre chambre. Helene
le fuir. vers 421.447.
Pendant ce temps-là
Menelascherche partout
son ennemy qui luy estoit
échappe, & qui, pour son
bonheur,n'avoit esté veu
par aucun des Grecs ni des
Troyens: car les Troyens
eux-mesmes le haïssoient
& lauroienc livréààMenelas.
Enfin Agaraemnon
haùssant la voixdemande
aux Troyens leprix de la
victoire de Menelas, suivane
les conditions du traité.
Tous les Grecapplau.
disset àsademande
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Résumé : Extrait ou Argument de l'Iliade en forme de Table.
Le texte présente un extrait de l'Iliade d'Homère sous forme de tableau, destiné à offrir une vue d'ensemble de l'œuvre. Cet extrait vise à aider les lecteurs, qu'ils découvrent l'Iliade ou la connaissent déjà, en servant de rappel et d'aide à la compréhension des peintures poétiques de l'œuvre. L'auteur envisage également de créer des extraits similaires pour d'autres œuvres littéraires, comme celles de Rabelais, en fonction de son temps libre et de la complaisance de ses amis. L'argument du premier livre de l'Iliade commence par l'invocation de la Muse pour chanter la colère d'Achille. Le prêtre d'Apollon, Chryses, vient au camp des Grecs pour racheter sa fille Chryseis, esclave d'Agamemnon. Après le refus d'Agamemnon, Apollon frappe l'armée grecque de peste. Achille convoque une assemblée et le devin Calchas révèle qu'il faut renvoyer Chryseis pour apaiser Apollon. Agamemnon, furieux, accepte à contrecœur et demande une compensation, proposant de prendre Briseis, la captive d'Achille. Achille, en colère, menace de ne plus secourir les Grecs. Minerve intervient pour calmer Achille, qui jure de ne plus aider les Grecs. Nestor tente de réconcilier les deux chefs, mais en vain. Agamemnon envoie des hérauts prendre Briseis, et Achille se plaint à sa mère, Thetis, qui promet d'intercéder auprès de Jupiter. L'argument du second livre décrit comment Jupiter, après avoir promis à Thetis de soutenir Achille, envoie un songe à Agamemnon pour l'inciter à attaquer Troie. Agamemnon rassemble l'armée et tente de la persuader de combattre, mais les soldats, découragés, veulent partir. Junon demande à Minerve d'intervenir pour retenir les Grecs. Ulysse parcourt l'armée pour encourager les soldats. Agamemnon, reconnaissant son erreur, commande aux troupes de se préparer au combat. Les Grecs se rassemblent, et Minerve les remplit d'ardeur. L'armée se prépare au combat, et les chefs rangent leurs troupes. Le texte se termine par une invocation aux Muses pour connaître les détails des troupes et des chevaux des Grecs. Le texte décrit ensuite les événements de la guerre de Troie, centrés sur les préparatifs et le combat singulier entre Ménélas et Pâris. Les Grecs, bien armés et disciplinés, avancent en ordre de bataille, tandis que les Troyens, conduits par Hector, se préparent également. Iris, messagère des dieux, avertit Priam de l'avancée des Grecs. Hector organise les troupes troyennes par nations et lignées. Les deux armées se font face, les Grecs en silence et les Troyens avec des cris perçants. Pâris, à la tête des Troyens, est comparé à un voyageur effrayé par un serpent. Hector reproche à Pâris sa lâcheté, mais Pâris décide de se battre contre Ménélas en combat singulier. Les conditions du duel sont établies : le vainqueur obtiendra Hélène et les richesses, et les deux peuples feront la paix. Hector informe les deux armées, et les Grecs cessent de tirer. Priam est informé du duel et se rend sur le champ de bataille avec Anténor. Les hérauts apportent les victimes pour le sacrifice. Agamemnon renouvelle les conditions du traité. Après les prières et les libations, Hector et Ulysse mesurent le champ de bataille. Pâris lance le premier javelot, atteignant le bouclier de Ménélas sans le percer. Ménélas, après une prière à Jupiter, lance son javelot qui blesse légèrement Pâris. Dans la lutte qui suit, l'épée de Ménélas se brise. Vénus intervient pour protéger Pâris, le couvrant d'un nuage et le conduisant dans le palais de Priam.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
4
p. 28-84
SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
Début :
ARGUMENT du quatrième Livre. AVERTISSEMENT. On a mis dans la suite [...]
Mots clefs :
Troyens, Minerve, Grecs, Combat, Courage, Roi, Jupiter, Iliade, Bataille, Armes, Guerre, Dieu, Général, Junon, Javelot, Pandare, Diomède, Ménélas, Corps, Ordres, Char, Nestor, Chefs, Apollon, Fils, Armée, Agamemnon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
SUITE DE L'ABREGE
de tjÜadc.
ARGUMENT
du quatrième Livre.
AVERTISSEMENT.
On A mis dans la suite de
cet Extrait des cedilles ainsi
marquées",,Ellessignifient
dans les endroits où elles se
trouvent,que. le Poëtey fait
parler ses Heros.
LES Dieux estanc à Table
tiennent conseil sur les
affaires de Troyes, vers
I. 4.
Jupiter raille Junon &
Minerve, de ce que de
grandes Déesses. comme
elles se tiennent à l'écart
t
loin des combats, pendant
que Venus qui n'aime que
les jeux& les plaisirs - accompagne
son favori dans
tous les penIs. Il met en
délibération s'il faut rallumer
la guerre entre les
Troyens & les Grecs, ou
les reconcilier par l'exe-
-
cution du traité qu'ils ont
_aIt,,, 'Vers. 5.
19.
Cette proposicion cause
un violent dépit aux deux
Déesses qui préparoient les
plus grands malheurs aux
Troyens. Minerve dissimule
par prudence. Junon
éclatte, & a déclaré, quelque
resolution que l'on
prenne, qu'elle ne consentira
point à la paix.,,
vers 1o. 2. 9.
Jupiter a reproché à
Junon la cruauté avec laquelle
elle poursuit les
Troyens. Ilseplaintdela
violence qu'e lleluy fait en
le forçant de luy abandonner
une Ville qu'il a honorée
sur toutes les autres.
Il l'avertit qu'en revanche,
si jamais dans sa fureur
il veut détruire quelque
Ville qu'elle ait prise
fous sa protection
,
c'est
inutilement qu'elle voudra
s'y opposer.„ vers 30.49.
Junon luy dit qu'il
peut,quandilvoudra,dit
poser d'Argos, de Mycenes
)
& de Sparte; mais
qu'il n'est pas juste qu'elle
perde le fruit de toutes ses
peines. Que tout puissant
qu'il est, il doit avoir pour
elle des égards & de la
complaisance,puisqu'elle
est sa femme & sa soeur.
Enfin elle luy demande
-
qu'il ordonne à Minerve
de descendre dans l'armée
des Troyens pour les exciter
à enfraindre le fraite.
& à insulter les Grecs.,,
vers 50. 67.
Jupiter donne cet ordre
à Minerve.„La Déesse
descend, & dansla course
rapide elle paroist fous la
forme d'une exhalaison
qui s'allume dans l'air, &
qui se partage en mille
feux. Cesigne qui est veu
dans les deuxarmées est
interprété comme un préfage
ou de la fin ou de la
continuation de la - guerre.
35 vers 68. 85.
Minerve prend la réf.
semblance de Laodocus.
fils d'Antenor. Vatrouver
Pandarus fils de Lycaon.
Luy propose « de tirer une
fleche à Menelas. L'encourage
par la gloire qu'il
aura d'avoir abbattu un si
grand guerrier, & par la
recom pense qu'il doit attendre
de Paris. Elle luy
conseille de s'addreffer auparavant
à Apollon Lycien
pour le prier de diriger
le trait.» vers 86. 103.
L'intense Pandarus se
laisse persuader. Peinture
naïve de l'action de Pandarus,
& desmesuresqu'il
prend pour frapper juste
à son but. (Son arc estoit
fait des cornes d'unechevre
sauvage qu'il avoit tuée
à l'affust; chaque corne
avoit seize paumes, c'està-
dire cinq pieds & quatre
pouces.) Il promet une
Hecatombe à Apollon. Il
tire. Le trait part avec impetuosité,
perce le baudrier
,la cuirasse & la lame
de Menelas; entre dans la
chair sans penetrer bien
avant,(car Minerve avoit
pris foin d'affoiblir le coup,
semblable à une mere qui
voyant dormir son enfant,
détourne une mouche opiniastre
qui voudroit le piquer.)
Le fang qui coule
le longdesjambes de Menejas,
compare à la pourpre
dont une femme de
Meonie a peint l'yvoire le
plus blanc, pour en faire
les boffetes d'un mords qui
fait l'admiration & le desir
des plus braves Cavaliers,
filais qui est destiné pour
un Roy. "vers 104. 119.
Agamemnon est effraié
aussi bien que Menelas.
Menelas reprend courage.
Agamemnon éclate contre
la perfidie des Troyens.
Dit que Jupiter ne la laisfera
pas impunie. Prédit
la ruine deTroye. Il s'attendrit,
& ne peut cacher
à son frere la crainte qu'il
a de le perdre - vers 120.
182.
Menelas lera ssure&le
prie de ne point allarmer
les Grecs. n Agamemnon
luy dit « qu'il faut appeller
un Medecin.» Donne ordre
à Talthybius de faire
venir Machaon fils d'Esculape.
Le Herault obeït.
Trouve Machaon & « luy
parle.» Machaon vient.
Visite la playe, & succe
le sang,& y met un appareil
que le Centaure Chiron
avoit autrefois enseigné
à Esculape. vers 183.
ii9*
Cependant les Troyens
s'avancent en bataille. Les
Grecs reprennent leurs armes
, & ne respirent plus
que lecombat. Agamemnon
laissesonchar à Eurymedon
, avec ordre de ne
le pas tenir trop éloigné.
Il parcourt à pied toute
l'armée. « Anime par ses
discours ceux qu'il trouve
disposez à bien faire».
« Réprimandé les autres,»'
les compare à des faons de
biche Arrive prés de la
Gend'armerie Cretoise, la
trouve en bon estat, Idomenée
à la teste, Merion
à la queue.» IllouëIdomenée,
le fait ressouvenir
que dans toutes les occasions;
à la guerre, dans les
festins, il l'atousjours traité
avec distinction". Idomenée
respond « qu'illuy
fera tousjours fidelle».
Agamemnoncontinue son
chemin. Il trouve les deux
Ajax deja armez au milieu
de leurs bataillons; ( ces
bataillons comparez à des
troupeaux assemblez fous
leur pasteur, qui leur cherche
un asile contre l'orage
qu'il prévoit. ) Agamemnon
louë ces deux chefs,
& leur dit qu'il n'a pas besoin
de les exhorter». Il
passe au quartier du vieux
Nestor. Le trouve qui range
ses trou pes en bataille,
& qui encourage leurs
chefs. Noms de ces chefs.
De quelle manière Nestor
disposoit sa cavalerie &son.
infanterie.« Quels conseils
il donnoit à ses cavaliers
». «Sage vieillard,
dit Agamemnon transporté
de joye, plust aux Dieux
que vos forces respondissent
à vostre grand courage
ge, &c.» Nestor respond
» qu'il n'est plus au temps
où il tua de sa main le vaillant
Ereuthalion; mais que
tout vieux qu'il est on le
verra à la teste de ses ECcadrons,
LXquïl serautile
au moins par ses ordres &
par ses conseils
, que cest
là le partage des vieillards
». Agamemnonavance.
Trouve Peteus fils de
Menefthée & Ulysse qui
ne faisoient aucun mouvement
, parce que le bruit
de ce qui estoit arrivé dans
les deux armées n'estoit pas
encore venu jusqu'à eux-
« Il leur fait de sanglants
reproches de leur inaction
». «Ulyflc respond
avec fierte». Le Roy qui
le voitirrité, change de
ton, &«luy parle obligeamment
». Il poursuit
son chemin.VoitDiomede
sur son char avec Sthelenus
fils de Capancé. Diomedene
donnoit aucun
ordre pour le combat. Agamemnon
cc
luy reproche
d'avoir degeneré dela
vertu de son pere Tydée,
luy rappelle une occasion
d'éclat, ou Tydée signala
son courage contre les
Thebains». Diomede par
respect pour le Roy ne respond
rien.Sthelenus prend
la parole & dit(( qu'ils ne
meritent ny l'unny l'autre
ie reproche qu'on leur fait,
se piquent tous deux avec
raison d'estre plus braves
encore que leur pere».
Diomede represente à
Sthelcnus que le Roy qui a
le principal interest à tout
ce qui se passe, est en droit
de leur parler comme il
fait.„ Diomede en mef-
1
me temps faute de dessus
son char. - "veys 421. 419.
On voit marcher au
combat les nonbreufes
Phalanges des Grecs, semblables
à des flots amoncelez
par les vents. Elles
suivent leurschefs dans un
profond filen-ce, pour entendre
leurs ordres. Ilsemble
3
dit le Poëre, que cette
multitude innombrable de peuples
n'ait point de njoïx. Les
Troyens au contraire,
comme des brebis qui bêlent
dans un grand patu-
Tage, sont un bruit confus
qui resulte du mélange de
leurs voix & de la diversité
des langues de toure sorte
de peuples qui forment
leurarmée, vers411.438.
Les Troyens sont animez
par le Dieu Mars, &
les Grecs par la Déesse Minerve.
Ces deux Divinitez
font suivies de la Terreur,
de la Fuite & de l'insatiable
Discorde, Image poëtique
de la Discorde. Son
progrez. Ses effets. vers
43""45.
Les deux armées se joignent
J
& en viennent aux
mains. Description de leur
choc. Le bruit des guerriers
comparé à celuy que
font d'impetueux torrens
grossis par les pluyes. vers
446, 456.
Antiloque le premier tuë
Echepolus,un des plus braves
Troyens. Elephenor
General des Abantes, voulant
le dépouiller de ses
armes,est rué par Agenor.
Il se fait en cet endroit
une cruelle boucherie des
Grecs & des Troyens qui
se jettent les uns sur les autres
comme des loups affaniez.
Simoïsius (ainsi nom.
me parce que Ía mere accoucha
de luy sur les rives
du Simoïs) est tué à la fleur
de son âge par Ajax fils
de Telamon. Il tombe sur
la poussiere comme un jeune
peuplier abbattu par le
fer d'une coignée. Antiphus
un des filsdePriam,
veut venger la mort deSimoïsius.
illance son javelot
contre Ajax; mais il
rencontre au lieu de luy
Leucus compagnond'Ulysse.
Leucus tombe sur le
corps de Simoïssus qu'il entraisnoit.
Ulysseaffligéde
cette perte, s'approche des
Troyens d'un air terrible.
Regarde autour de luy
pour chercher sa victime.
Il lance son dard. Les
Troyens effrayez se retirent
en desordre. Le javelot
va frapper Democoon
fils naturel de Priam, &
lerenverse mort. Les Troyens
reculent. Hectorluymesmeestépouventé.
Les
Grecs enflez de ces avanta
ges vont chercher les
corps morts jusqu'au milieu
de la meslée pour les
entraisner.
entraisner. Apollon irrité
de leur audace se fait entendre
aux Troyens du
hautde la forteressed'Ilion,
les exhorte & les encourage
; leur represente sur
tout qu'Achille ne combat
point„. Minerve de son
colté anime les Grecs. Pi-,
roüs General des Thraces
tuë Diorés chefdes Epéens
aprés l'avoir blessé d'un
coup de pierre. Thoas General
des Etoliens lance
son javelot contre Piroiis,
& l'acheve de son épée. Ils
vont le dépoüiller de fe$
armes, mais il en est empesché
par les Thraces qui
tombent sur luy à coups
de piques,& l'obligent de
seretirer. vers 457. 539.
-
Homere parle des ex-
FJqics de cette journée
comme d'un grand sujet
d'admiration pour un homme
que Minerve auroic
conduit par la main, & à
qui elle auroit fait parcourir
sans danger tous les endroits
de la bataille. Il auroit
veu les Troyens&les
Grecs estendus les uns prés
des autres à la mesme place
où ils avoient combat-
EU. vers544.
AKGVMENT
du cinquièmeLivre.
La jour de cette action
Minerve augmente le courage
deDiomede. Deson
calque & de son bouclier
forcoitcontinuellementun
fçjXrfemblable à celuy de
Veftoitle qui paroistà lafin
àçl'Eflre'.LaDéessè pousse
ÇÇignprr-ier au milieu dela ~n~~ j, vers 1. 8.
o.
~~q~Phesep tous deux
fils de Darés Sacrificateur
deVulcain,poussent leur
char contreDiomede qui
estoit à pied. Phegée le
premier lance ion dard
contre luy sans le blesser.
Diomede le perce de son
javelot
, ôc l'estend mort
surla place. Idée n'ayant
pas le courage de sauver
le corps de son frere, prend
la suite. Vulcain le couvre
d'un nuage & le dérobe
aux poursuites de Diomede
j pour épargner àDarés
le chagrin de perdre Ces
deui filsenun jour. Diomede
fait emmener leurs
chevaux. Les Troyens
commencent à plier. Minerve
pour augmenter leur
desordre,ditàMars«qu'il
faut laisser combattre les
Troyens & les Grecs, &
ne plus resister aux ordres
de Ju piter.„ Elle le retire
du combat, & le fait repofer
sur les rives du Scamandre.
Les Grecs enfoncent
lesTroyens. * a/fw9.37,
Odius chef des Alizoniens
est tué par Agamenvnon.
Phestus par Idomenée.
Scamandrius par Me.
nelas. (Ce Scamandrius
estoit fort entendu dans
tout ce qui concerne la
charte, & avoit esté instruit
par Minerve.) Phereclus
est tué par Merion.
( Phereclus fils d'un habile
charpentier, avoir bâti les
vaisseaux que Pâris mena
en Grece.) Pedée fils naturel
d'Antenor
,
est tué
par Megés. Eurypile blesse
Hypsenor.(Hypsenorestoit
filsde Dolophionqui
estoit Sacrificateur du Scamandre.)
rUers Î7- 83-
Idomenéesemblable à
un fleuve, qui dans ion débordement
emporte tout
ce qui s'oppose à son passage,
renverse les barait.
lons des Troyens;rien ne
luy resiste. vers 85. 94.
Pandarus, pour arrester
son audace, luy tire une
flèche qui luy traverse l'épaule
droite, & croyant
l'avoir blessé mortellement
il s'en glorifie,,, Sthele*-
jius, ( à la prière deDiomede
) luy oste cette fléche.
Diomede prie Pallas
<c de luy prester son secours
pour se venger de
Pandarus
5
& le punir de
son orguëll.,,Pallas l'exauce.
Luy redonne toutes
ses forces & route sa
legereté.Elle luy dit,
qu'il peut aller hardiment
contre les Troyens;qu'elle
a dissipé le nuage qui
l'auroit empesché de discerner
les Dieux d'avec les
hommes
:
qu'il se garde
bien de combattre contre
les Immortels, si ce n'est
contre Venus sur qui elle
luy permet de tirer.„
vers 95. 132.
Minerve se retire. Diomede
qui se sent trois fois
plus fort qu'à l'ordinaire,
se jette au milieu des ennemis.
Est comparé à un
lion qu'un berger ablesse,
& qui devenu plus furieux;
se lance sur les brebis effrayées
qui se tapissent les
unes fous les autres pendant
que le berger se cache.
Diomedetuë d'abord
Astynoüs & Hypenor.
Ensuite Abas & Poluïde,
tous deux fils du vieux Eurydamas
qui estoit Interprete
des songes. Il marcheversThoon
&Xanthe
enfans de Phenops,prive
ce pere malheureux de ses
deux filsàla fois, &luy
laisse la douleur de voir que
sa successiondoitpassèrà
des collateraux esloignez.
Diomede., comme un lion
qui se jette surun troupeau
de boeufs, tombe encore surEchemon & Chromius
enfans de Priam, les préçipite
de leur char ,les dépoüille
de leurs armes, &
prend leurs chevaux.vers
133. 16s.
Enée qui voit tous ces
ravages, cherche Pandarus
a travers les picqucs &
les javelots. Ille joint de
l'exhorte à se servir encore
deson arc& de ses
traitscontre un homme
qui cause tant de defor-
-.
dres
, ( si ce n'est que ce
guerrier dangereux soit
quelqu'un des Immortels
irrité contre lesi Grecs) ,,.
Pandarus respond qu4»I
croit reconnoistreDiomede
à sa raille & à ses armes*
Que si ce guerrier n'est pas
un Dieu,aumoinsDiomede
ne peut faire tant de
prodiges sans le secours
d'une Divinité toute puisfante.
Se repent d'avoir
laissé chez luy, contre l'avis
de son pere, onze chars
inutiles par la crainte que
ses chevaux ne souffrissent
trop dans une ville affiegée.
Se plaintd'avoir desjablessé
deux des plusvaillans
hommes, sans autre
effet que de les avoir rendus
plus furieux. Jure que
s'il revoit sa patrie, il commencera
par bruler cet
arc & ces fléches qui l'ont
si mal servi.,, Enée luy
dit cC de monter sur son
char qui est tiré par cTcxcellens
chevaux, & luy
laisse le choix ou de tenir
les resnes, ou de combattre
contre Diomede. 9%
Pandarustc conseille à Enée
de conduire luy -
mesme
ses chevaux qui connoissent
savoix & sa main;
que pourluy il recevra
Diomede avec sa lance.
Ils montent tous deux sur
le char,& vont à toute
bride contre Diomede
(quiestà pied.) Sthelenus
qtuiitles voit venir, en aver- Diomede,&" luy conseille
de les éviter.,, Diomede
'c respond qu'il n'est
pas capable de fuir, & que
ces deuxennemis si redoutables
ne retournerons
point àTroye ;luy recommande
seulement dem*
mener les chevaux d'Eiree
aussitost qu'il fera vaincu; les chevaux d'Enée ef.,
toient de la race de ceux
dont Jupiter fit presentà
Tros. ),., 0tvers16(3.zyj,
Pandarus & Enée sont
en presence. de Diomede;
Pandarus-ile, premierdità
Diomede qu'iln'a peule
vaincre avec sa fléche,
mais qu'il fera peutestre
plus heureux avec son javelot.„
En mesme temps
il lance son dard qui perce
le bouclier jusqu'à la cuirasse.
Pandarus~s'écrie~
glorieux decesuccez. Diomede
luy dit qu'il a manqué
son coup. Le frappe
de son javelot que Minerve
conduisoit
, & qui traverse
depuis l'oeil jusqu'à
la gorge. Pandarus tombe
de son char. Enée se met
en devoir de deffendre: le
corps de sonamy. Diomede
prend une grosse pierre,
telle que deux hommes à
- peinel'auroient peu lever.
Il l'a jette contre Enée, &
luy brife la cuisse. Enée
tombe sur ces genoux &
s'affoiblit. Venus le prend
entre ses bras, le couvre
de sa robe, & l'emporte.
Sthelenus, qui se souvient
des ordres de Diomede 9
prend les chevaux d'Enée
les emmeine, les remetà
son amy Deïphilus, & va
rejoindre Diomede. Diomede
,qui a reconnu Venus
,
la poursuit avec un
-
dard
dard,&la blesse à la main.
Le fang immortel coule de
sa playe. Le fang desDieux
different de celuy des hommes,
& pourquoy.Venus
laisse tomber Enée,Apollon
le releve, le couvre
d'un nuage & l'emporte,
Diomede parle en termes
picquans à Venus qui se
retire tres-affligée. Iris l'a
soustient. Elles trouvent
Mars. Venus le conjure
de luyprester ses chevaux
pour s'en retourner dans
l'Olympe.„Mars luy donna
son char. Iris le conduit.
Elles arrivent en un
moment. Iris dérelle les
chevaux, & en prend soin-
Venus se laisse tomber sur
les genoux de Dioné sa
mere. Dipné luy demande
cc qui luy a fait cette
blesseure.,, Venus respond
ic que Diomede a eu cette
audace, & que ce nretl: plus
icy une guerre des Grecs
contre les Troyens,mais
desGrecscontre les Dieux.
Dioné la console
,
luy dit
que ce n'est pas la - première
fois que les Dieux
ont esté insu Irez. par leshommes.
( Exemples, de
Mars, de Junon, &de Pluton;)
Que Diomede doit
craindre de porter quelque
jour la peine de sa temerité.„
Dionéessuye le
fang qui coule de la blesseure
de sa fille. Venus est
guene en un moment. 'Vers
275- 417.
Junon & Minerve entretiennent
Jupiter de ce qui
vient d'arriver à Venus.
Ce Plaisanterie de Minerve
a ce sujer. Jupiter foufritsappelle
Venus & u. luy recommande
de ne plus s' exposer.
4, Diomede par trois fois
se jette sur Enée.) quoy
gqnapollon l'ait pris fous
sa protection. A la quatriéme
fois ce Dieu irrité
cc luy parle d'un ton
menaçant." Diomede se
retire. Apollon porte Enée
dans son Temple sur la Citadelle
de Pergame. Latone&
Diane ont foin ellesmesmes
de le panser. ven
432. 44^
Apollon voyant que le
combat s'echauffe autour
d'un phantofme qu'il avoit
formé ressemblant à Enéc
pour tromper les Grecs,
demande à Mars, «
s'il n'y
a pas moyen d'arrester ce
Diomede qui porte sa fureur
jusqu'a poursuivre les
Dieux,,,. Ensuiteilseretire
sur la Citadelle. Mars
prend la reffernblance d'Acamas
General des Thraces.
Va de rang en rang..
«Se fait entendreaux Tro..
yens & les anime.» Sarpedon
picque le courage de
Hector par le reproche
qu'il luy fait de son inaction
, & de la lascheté de
ses freres qui tremblent
,
comme des chiens timides
en presencedun lion.»
Hector, sans repliquer
faute de son char, un jave.
lot à la main, exhorte les
Troupes. LesTroyens se
rallient. LesEscadrons des
Grecs viennent fondre sur
eux. La poussiere qu'ils élevent,&
dontilssont tout
blanchis, comparée a celle
qui couvre ces monceaux
de paille que des vanneurs
ont separée d'avec le grain.
Le combat recommence.
Enée, qu'Apollon a retiré
du Temple où il l'avoit
mis, reparoist à la reste de
ses.troupes avec toute sa
vigueur. Les soldatstransl
portezdejoyefontsurpris
en meme tem ps de le revoir
siicst ; mais l'ardeur
du combatne leur permet
pas de l'interrogersur une
si prompte guerison. ira
449.518.
: Les Grecs animez, par
lpes dIeuxlAja.x, parUlysse, attendent
les Troyens de pied ferme
,SemblablesÀ desnuages:
aÍfemblez:, qui n'attendent
que le reveil des
vents endormis pourestre
mis en mouvement. vers
Jr9. J17-
Agamemnon donne (es
ordres « Exhorte ses soldats
» Ensuite il lance son
javelot & tueDeïcoon le
pluscher compagnon d'Enée.
Enée de son costé tue
Crethon & Orsiloqueensans
de Dioclés, qui avoir
pour ayeul le' fjeuve Alphée.
Crethon & Crbiloque
com parez à deux jeunes
lions, qui aprèsavoir
laisse par tout des marques
de
de leur furie , succombent
enfin fous l'effort des pasteurs.
Ces deux jeunes
guerriers tombent fous les
coups d'Enée comme les
plus hauts sapins abbattus
par les vents. Menelas,
pour les venger, s'avance
au milieu des combattansf
pouffé par le Dieu Mars,
qui ne cherche qu'à le faire
perir de la main d'Enée.
Antiloque voyant le peril
où Menelas s'expose, court
se joindre à luy. Enée qui
voit ces deux guerriers
unis, seretire. Ilsenlevent
les corps de Crethon &
d'Orsiloque;ensuite ils retournent
dans lameslée.
Menelas tue Pylemenés
qui commandoit les Paphiagoniens.
Antiloque
blesse Mydon d'un coup
de pierre, l'acheve de Ton
épée, & emmene ses chevaux.
vers528.589
Hector ayant apperceu
Menelas & Antiloque
inarche à , eux avec impetuosiré.
Les Troyens le
suivent. Mars & Bellone
sontà leur reste.Mars accompagne
par tout Hector.
Diomede voyant ce
Dieu terrible) est saisi de
frayeur. Son estonnement
comparé à celuy d'un voyageur
qui, après avoir
traversé de vastes campagnes,
voit tout d'un coup
un grand fleuve, & retourne
sur ses pas. Diomede
se retire en disant aux
Grecs,M qu'il faut ceder
auxDieux.» WJ590.606.
LesTroyensondent sur
les Grecs. Hector tue de
sa main Menofthés & Anchiale.
Ajax fils de Telamon
s'avance pour les
Ranger, & tue Amphiusde ioix
javelot. Il accourt ensuite pour
le dépouillerj mais les Troyens
font pleuvoir sur luy une gresle
de traits, & l'obligent de se- retirer. Vers 607. 616*
Sarpedon filsde Jupiter, &
General des Lyciens, & Tle-*
poleme fils d'Hercule se ren..,
contrent.« Ils se parlent quelque
temps au sujet du parjurede
Laoimedon que Tlepoleme
reproche à Sarpedon:» Ces
deux guerriers après« s'estre
menacez fierement» lancent
leurs dards lun contre l'autre.
Les traits partent ensemble,
Sarpedonest blesséà la clÜiTe
Le dard y demeure attaché.
Tlepoleme tombe sans vie.
On emporte Sarpedon. Les
Grecs enlevent le corps de
Tlepoleme. Ulysse
, pour le
venger, tourne les armes contre
les Lyciens & en tuë un
grand nombre. Noms des Lyciens
tuez par Ulvsse. Hector
s'avance contre luy pour arrester
ses desordres.. Srrpedon
voyant Hector le prie de ne le
pas laisser en proye à ses ennemis.
» Hector passe rapidement
pour aller charger les
Grecs. Les amis de Sarpedon
le mettent fous un grand chefne.
Pelagon luy tire le javelot
de sa playe. Sarpedon s'évanouit.
Borée le rafraifchit
de son [ouille) & le ranime.
Les Grecs qui ne peuvent fouflenir
le choc du Dieu Mars
& d'Hector, se battent en re..
traite sans prendre la suite,
Noms de plusieurs braves Capitaines
tuez a cette attaque..
vers 628. 710.
Junon voyant ce qui sepasse,
dit à Minerve" qu'ilest temps
d'arrester les ravages de Mars,
& de secourir les Grecs. » Junon
prepare elle
-
mesme ses
chevaux. La Déesse Hebé luy
appresteun char superbe. Description
de ce char. Minerve
quitte ses habits pour s'armer.
Quelles font ses armes. Son
Egide. Son casque. Sa pique.
Les deux Déesses montées sur
leur char éclatant, vont à toute
bride au palais de Jupiter.
Les portes de l'Olympe,qui
font gardées par les Heures,
s'ouvrent d'elles-mesmes avec
un grand bruit. Junon parle à
Jupiter & luy demande" s'il
veut permettre de reprimer les
fureurs de Mars , & de blesser
cet insensé qui ne reconnoist
d'autre droit que la force
,,, Jupiter luy dit" de donner ce
soin à Minerve qui est accoustuméeà
le vaincre." vers 711. 766..
Junon accompagnée de Minerve
pousse ses chevaux qui
courent avec impetuositéentre
le Ciel & la terre. ( Les
chevaux des Dieux franchissent
d'un seul fault autant d'espace
qu'un homme assis sur un
cap eslevé au bord de la mer
en peutdécouvrir sur cette va- se étendue.) Les Déesses arrivent
prés de Troye. Junon
dételle les chevaux. Les environne
d'un nuage. Le Simoïs
fait naistre l'ambrosie sur ses
rives pour leur pature. Les
Déesses marchent ensemble
comme deux colombes&vont
secourir les Grecs, vers 767.
779.
Elles trouvent Diomede entouré
des plus braves guerriers
semblables aux plus frers lions,
& aux sangliers les plus terribles.
Junon s'arreste. Prend
la ressemblance de Stentor dont la , voix d'airain estoit plus
forte que celle de cinquante
hommes ensemble. Elle parle
aux Grecs, &Il les anime.,,
Minerve de son costé s'approche
de Diomedequi s'estoit retiré
un peu à l'écart pour rafraifchir
la playe que Pandarus
luy avoit faite. Elle luy
reproche de s'affoiblir quand
il faut agir, 5c de ne ressembler
gueres à son pere Tydée qu'-
elle protegeoit auAi bien que
luy
, & dont elle ne pouvoit
retenir le courage Elle luy rappelle
l'aventure de Tydée avec
les Dépendants de Cadmus.
Diomede respond
(c
qu'il ne
manque ny de force ny de resolution
,
mais qu'il se souvient
des deffenses qu'elle luy a faites
de combattre contre les
Dieux : Que Mars est maintenant
à la teste des Troyens. » Minerve luy dit de ne point
craindre Mars, 8c de le frapper
hardiment s'il vient à sa
rencontre; qu'audi bien celt
un perfide qui prend le party
des Troyens contre la promes-.
se qu'illuy avoit faite & à Junon
, de favoriser les Grecs.»
Elle fait descendre Sthelenus
& monte à sa place auprès de
Diomede sur son char. Elle
prend le casque de Pluton pour
n'estre point veuë. Pouffe les
chevaux contre Mars. Mars,,
qui vient de tuer Persphas ,
voyant Diomede
3
s'avance, &
luy veut porter un coup de sa
pique. Minervedétourne le
coup, conduit celle de Diornede
contre Mars, & la kiy fait
entrer bien avant dans les costes.
Mars la retire, & jette
un cry semblable à celuy d'une
armée de neuf ou dix mille
hommes. LesTroyens & les
Grecs en font épouvantez.
Mars retourne dans l'Olympe.
Diomede le voir s'élever comme
un nuage obscur. vers 780. 867** - Mars montrant à Jupiter le
fang qui coule de sa playe, luy
dit « qu'il a engendré une fille
pernicieusè qui se croit tout
permis, parce qu'il ne la corrige
pas pendant qu'il traite
avec severité les autres Dieux.
Que c'est Minervequi a inspiré
à Diomede l'audace debiesfer
Venus & luy ensuite.» Jupiter
rejette sa plainte, & luy
dit qu'ilest luy - mesme un
inconstant & un furieux qui
n'aime que les querelles,& que
s'il n'estoit pas son fils il y a
long-temps qu'ill'auroit precipité
dans les abylmesavec les
Titans,» Jupiter cependant
donne ordre à"'Pæon"de le guérir.
Pæonobéît& le guerit sur
le champ avec un baume exquis
qui fait sur la playe le mesme
effet & aussi promptement
que la presure sur le lait. Hebé
après avoir preparé un bain
pour Mars, luy donne des habits
magnifiques. Mars se place
auprès de Jupiter. Junon &
Minerve ne sont pas longtemps
sans remonter au Ciel.
de tjÜadc.
ARGUMENT
du quatrième Livre.
AVERTISSEMENT.
On A mis dans la suite de
cet Extrait des cedilles ainsi
marquées",,Ellessignifient
dans les endroits où elles se
trouvent,que. le Poëtey fait
parler ses Heros.
LES Dieux estanc à Table
tiennent conseil sur les
affaires de Troyes, vers
I. 4.
Jupiter raille Junon &
Minerve, de ce que de
grandes Déesses. comme
elles se tiennent à l'écart
t
loin des combats, pendant
que Venus qui n'aime que
les jeux& les plaisirs - accompagne
son favori dans
tous les penIs. Il met en
délibération s'il faut rallumer
la guerre entre les
Troyens & les Grecs, ou
les reconcilier par l'exe-
-
cution du traité qu'ils ont
_aIt,,, 'Vers. 5.
19.
Cette proposicion cause
un violent dépit aux deux
Déesses qui préparoient les
plus grands malheurs aux
Troyens. Minerve dissimule
par prudence. Junon
éclatte, & a déclaré, quelque
resolution que l'on
prenne, qu'elle ne consentira
point à la paix.,,
vers 1o. 2. 9.
Jupiter a reproché à
Junon la cruauté avec laquelle
elle poursuit les
Troyens. Ilseplaintdela
violence qu'e lleluy fait en
le forçant de luy abandonner
une Ville qu'il a honorée
sur toutes les autres.
Il l'avertit qu'en revanche,
si jamais dans sa fureur
il veut détruire quelque
Ville qu'elle ait prise
fous sa protection
,
c'est
inutilement qu'elle voudra
s'y opposer.„ vers 30.49.
Junon luy dit qu'il
peut,quandilvoudra,dit
poser d'Argos, de Mycenes
)
& de Sparte; mais
qu'il n'est pas juste qu'elle
perde le fruit de toutes ses
peines. Que tout puissant
qu'il est, il doit avoir pour
elle des égards & de la
complaisance,puisqu'elle
est sa femme & sa soeur.
Enfin elle luy demande
-
qu'il ordonne à Minerve
de descendre dans l'armée
des Troyens pour les exciter
à enfraindre le fraite.
& à insulter les Grecs.,,
vers 50. 67.
Jupiter donne cet ordre
à Minerve.„La Déesse
descend, & dansla course
rapide elle paroist fous la
forme d'une exhalaison
qui s'allume dans l'air, &
qui se partage en mille
feux. Cesigne qui est veu
dans les deuxarmées est
interprété comme un préfage
ou de la fin ou de la
continuation de la - guerre.
35 vers 68. 85.
Minerve prend la réf.
semblance de Laodocus.
fils d'Antenor. Vatrouver
Pandarus fils de Lycaon.
Luy propose « de tirer une
fleche à Menelas. L'encourage
par la gloire qu'il
aura d'avoir abbattu un si
grand guerrier, & par la
recom pense qu'il doit attendre
de Paris. Elle luy
conseille de s'addreffer auparavant
à Apollon Lycien
pour le prier de diriger
le trait.» vers 86. 103.
L'intense Pandarus se
laisse persuader. Peinture
naïve de l'action de Pandarus,
& desmesuresqu'il
prend pour frapper juste
à son but. (Son arc estoit
fait des cornes d'unechevre
sauvage qu'il avoit tuée
à l'affust; chaque corne
avoit seize paumes, c'està-
dire cinq pieds & quatre
pouces.) Il promet une
Hecatombe à Apollon. Il
tire. Le trait part avec impetuosité,
perce le baudrier
,la cuirasse & la lame
de Menelas; entre dans la
chair sans penetrer bien
avant,(car Minerve avoit
pris foin d'affoiblir le coup,
semblable à une mere qui
voyant dormir son enfant,
détourne une mouche opiniastre
qui voudroit le piquer.)
Le fang qui coule
le longdesjambes de Menejas,
compare à la pourpre
dont une femme de
Meonie a peint l'yvoire le
plus blanc, pour en faire
les boffetes d'un mords qui
fait l'admiration & le desir
des plus braves Cavaliers,
filais qui est destiné pour
un Roy. "vers 104. 119.
Agamemnon est effraié
aussi bien que Menelas.
Menelas reprend courage.
Agamemnon éclate contre
la perfidie des Troyens.
Dit que Jupiter ne la laisfera
pas impunie. Prédit
la ruine deTroye. Il s'attendrit,
& ne peut cacher
à son frere la crainte qu'il
a de le perdre - vers 120.
182.
Menelas lera ssure&le
prie de ne point allarmer
les Grecs. n Agamemnon
luy dit « qu'il faut appeller
un Medecin.» Donne ordre
à Talthybius de faire
venir Machaon fils d'Esculape.
Le Herault obeït.
Trouve Machaon & « luy
parle.» Machaon vient.
Visite la playe, & succe
le sang,& y met un appareil
que le Centaure Chiron
avoit autrefois enseigné
à Esculape. vers 183.
ii9*
Cependant les Troyens
s'avancent en bataille. Les
Grecs reprennent leurs armes
, & ne respirent plus
que lecombat. Agamemnon
laissesonchar à Eurymedon
, avec ordre de ne
le pas tenir trop éloigné.
Il parcourt à pied toute
l'armée. « Anime par ses
discours ceux qu'il trouve
disposez à bien faire».
« Réprimandé les autres,»'
les compare à des faons de
biche Arrive prés de la
Gend'armerie Cretoise, la
trouve en bon estat, Idomenée
à la teste, Merion
à la queue.» IllouëIdomenée,
le fait ressouvenir
que dans toutes les occasions;
à la guerre, dans les
festins, il l'atousjours traité
avec distinction". Idomenée
respond « qu'illuy
fera tousjours fidelle».
Agamemnoncontinue son
chemin. Il trouve les deux
Ajax deja armez au milieu
de leurs bataillons; ( ces
bataillons comparez à des
troupeaux assemblez fous
leur pasteur, qui leur cherche
un asile contre l'orage
qu'il prévoit. ) Agamemnon
louë ces deux chefs,
& leur dit qu'il n'a pas besoin
de les exhorter». Il
passe au quartier du vieux
Nestor. Le trouve qui range
ses trou pes en bataille,
& qui encourage leurs
chefs. Noms de ces chefs.
De quelle manière Nestor
disposoit sa cavalerie &son.
infanterie.« Quels conseils
il donnoit à ses cavaliers
». «Sage vieillard,
dit Agamemnon transporté
de joye, plust aux Dieux
que vos forces respondissent
à vostre grand courage
ge, &c.» Nestor respond
» qu'il n'est plus au temps
où il tua de sa main le vaillant
Ereuthalion; mais que
tout vieux qu'il est on le
verra à la teste de ses ECcadrons,
LXquïl serautile
au moins par ses ordres &
par ses conseils
, que cest
là le partage des vieillards
». Agamemnonavance.
Trouve Peteus fils de
Menefthée & Ulysse qui
ne faisoient aucun mouvement
, parce que le bruit
de ce qui estoit arrivé dans
les deux armées n'estoit pas
encore venu jusqu'à eux-
« Il leur fait de sanglants
reproches de leur inaction
». «Ulyflc respond
avec fierte». Le Roy qui
le voitirrité, change de
ton, &«luy parle obligeamment
». Il poursuit
son chemin.VoitDiomede
sur son char avec Sthelenus
fils de Capancé. Diomedene
donnoit aucun
ordre pour le combat. Agamemnon
cc
luy reproche
d'avoir degeneré dela
vertu de son pere Tydée,
luy rappelle une occasion
d'éclat, ou Tydée signala
son courage contre les
Thebains». Diomede par
respect pour le Roy ne respond
rien.Sthelenus prend
la parole & dit(( qu'ils ne
meritent ny l'unny l'autre
ie reproche qu'on leur fait,
se piquent tous deux avec
raison d'estre plus braves
encore que leur pere».
Diomede represente à
Sthelcnus que le Roy qui a
le principal interest à tout
ce qui se passe, est en droit
de leur parler comme il
fait.„ Diomede en mef-
1
me temps faute de dessus
son char. - "veys 421. 419.
On voit marcher au
combat les nonbreufes
Phalanges des Grecs, semblables
à des flots amoncelez
par les vents. Elles
suivent leurschefs dans un
profond filen-ce, pour entendre
leurs ordres. Ilsemble
3
dit le Poëre, que cette
multitude innombrable de peuples
n'ait point de njoïx. Les
Troyens au contraire,
comme des brebis qui bêlent
dans un grand patu-
Tage, sont un bruit confus
qui resulte du mélange de
leurs voix & de la diversité
des langues de toure sorte
de peuples qui forment
leurarmée, vers411.438.
Les Troyens sont animez
par le Dieu Mars, &
les Grecs par la Déesse Minerve.
Ces deux Divinitez
font suivies de la Terreur,
de la Fuite & de l'insatiable
Discorde, Image poëtique
de la Discorde. Son
progrez. Ses effets. vers
43""45.
Les deux armées se joignent
J
& en viennent aux
mains. Description de leur
choc. Le bruit des guerriers
comparé à celuy que
font d'impetueux torrens
grossis par les pluyes. vers
446, 456.
Antiloque le premier tuë
Echepolus,un des plus braves
Troyens. Elephenor
General des Abantes, voulant
le dépouiller de ses
armes,est rué par Agenor.
Il se fait en cet endroit
une cruelle boucherie des
Grecs & des Troyens qui
se jettent les uns sur les autres
comme des loups affaniez.
Simoïsius (ainsi nom.
me parce que Ía mere accoucha
de luy sur les rives
du Simoïs) est tué à la fleur
de son âge par Ajax fils
de Telamon. Il tombe sur
la poussiere comme un jeune
peuplier abbattu par le
fer d'une coignée. Antiphus
un des filsdePriam,
veut venger la mort deSimoïsius.
illance son javelot
contre Ajax; mais il
rencontre au lieu de luy
Leucus compagnond'Ulysse.
Leucus tombe sur le
corps de Simoïssus qu'il entraisnoit.
Ulysseaffligéde
cette perte, s'approche des
Troyens d'un air terrible.
Regarde autour de luy
pour chercher sa victime.
Il lance son dard. Les
Troyens effrayez se retirent
en desordre. Le javelot
va frapper Democoon
fils naturel de Priam, &
lerenverse mort. Les Troyens
reculent. Hectorluymesmeestépouventé.
Les
Grecs enflez de ces avanta
ges vont chercher les
corps morts jusqu'au milieu
de la meslée pour les
entraisner.
entraisner. Apollon irrité
de leur audace se fait entendre
aux Troyens du
hautde la forteressed'Ilion,
les exhorte & les encourage
; leur represente sur
tout qu'Achille ne combat
point„. Minerve de son
colté anime les Grecs. Pi-,
roüs General des Thraces
tuë Diorés chefdes Epéens
aprés l'avoir blessé d'un
coup de pierre. Thoas General
des Etoliens lance
son javelot contre Piroiis,
& l'acheve de son épée. Ils
vont le dépoüiller de fe$
armes, mais il en est empesché
par les Thraces qui
tombent sur luy à coups
de piques,& l'obligent de
seretirer. vers 457. 539.
-
Homere parle des ex-
FJqics de cette journée
comme d'un grand sujet
d'admiration pour un homme
que Minerve auroic
conduit par la main, & à
qui elle auroit fait parcourir
sans danger tous les endroits
de la bataille. Il auroit
veu les Troyens&les
Grecs estendus les uns prés
des autres à la mesme place
où ils avoient combat-
EU. vers544.
AKGVMENT
du cinquièmeLivre.
La jour de cette action
Minerve augmente le courage
deDiomede. Deson
calque & de son bouclier
forcoitcontinuellementun
fçjXrfemblable à celuy de
Veftoitle qui paroistà lafin
àçl'Eflre'.LaDéessè pousse
ÇÇignprr-ier au milieu dela ~n~~ j, vers 1. 8.
o.
~~q~Phesep tous deux
fils de Darés Sacrificateur
deVulcain,poussent leur
char contreDiomede qui
estoit à pied. Phegée le
premier lance ion dard
contre luy sans le blesser.
Diomede le perce de son
javelot
, ôc l'estend mort
surla place. Idée n'ayant
pas le courage de sauver
le corps de son frere, prend
la suite. Vulcain le couvre
d'un nuage & le dérobe
aux poursuites de Diomede
j pour épargner àDarés
le chagrin de perdre Ces
deui filsenun jour. Diomede
fait emmener leurs
chevaux. Les Troyens
commencent à plier. Minerve
pour augmenter leur
desordre,ditàMars«qu'il
faut laisser combattre les
Troyens & les Grecs, &
ne plus resister aux ordres
de Ju piter.„ Elle le retire
du combat, & le fait repofer
sur les rives du Scamandre.
Les Grecs enfoncent
lesTroyens. * a/fw9.37,
Odius chef des Alizoniens
est tué par Agamenvnon.
Phestus par Idomenée.
Scamandrius par Me.
nelas. (Ce Scamandrius
estoit fort entendu dans
tout ce qui concerne la
charte, & avoit esté instruit
par Minerve.) Phereclus
est tué par Merion.
( Phereclus fils d'un habile
charpentier, avoir bâti les
vaisseaux que Pâris mena
en Grece.) Pedée fils naturel
d'Antenor
,
est tué
par Megés. Eurypile blesse
Hypsenor.(Hypsenorestoit
filsde Dolophionqui
estoit Sacrificateur du Scamandre.)
rUers Î7- 83-
Idomenéesemblable à
un fleuve, qui dans ion débordement
emporte tout
ce qui s'oppose à son passage,
renverse les barait.
lons des Troyens;rien ne
luy resiste. vers 85. 94.
Pandarus, pour arrester
son audace, luy tire une
flèche qui luy traverse l'épaule
droite, & croyant
l'avoir blessé mortellement
il s'en glorifie,,, Sthele*-
jius, ( à la prière deDiomede
) luy oste cette fléche.
Diomede prie Pallas
<c de luy prester son secours
pour se venger de
Pandarus
5
& le punir de
son orguëll.,,Pallas l'exauce.
Luy redonne toutes
ses forces & route sa
legereté.Elle luy dit,
qu'il peut aller hardiment
contre les Troyens;qu'elle
a dissipé le nuage qui
l'auroit empesché de discerner
les Dieux d'avec les
hommes
:
qu'il se garde
bien de combattre contre
les Immortels, si ce n'est
contre Venus sur qui elle
luy permet de tirer.„
vers 95. 132.
Minerve se retire. Diomede
qui se sent trois fois
plus fort qu'à l'ordinaire,
se jette au milieu des ennemis.
Est comparé à un
lion qu'un berger ablesse,
& qui devenu plus furieux;
se lance sur les brebis effrayées
qui se tapissent les
unes fous les autres pendant
que le berger se cache.
Diomedetuë d'abord
Astynoüs & Hypenor.
Ensuite Abas & Poluïde,
tous deux fils du vieux Eurydamas
qui estoit Interprete
des songes. Il marcheversThoon
&Xanthe
enfans de Phenops,prive
ce pere malheureux de ses
deux filsàla fois, &luy
laisse la douleur de voir que
sa successiondoitpassèrà
des collateraux esloignez.
Diomede., comme un lion
qui se jette surun troupeau
de boeufs, tombe encore surEchemon & Chromius
enfans de Priam, les préçipite
de leur char ,les dépoüille
de leurs armes, &
prend leurs chevaux.vers
133. 16s.
Enée qui voit tous ces
ravages, cherche Pandarus
a travers les picqucs &
les javelots. Ille joint de
l'exhorte à se servir encore
deson arc& de ses
traitscontre un homme
qui cause tant de defor-
-.
dres
, ( si ce n'est que ce
guerrier dangereux soit
quelqu'un des Immortels
irrité contre lesi Grecs) ,,.
Pandarus respond qu4»I
croit reconnoistreDiomede
à sa raille & à ses armes*
Que si ce guerrier n'est pas
un Dieu,aumoinsDiomede
ne peut faire tant de
prodiges sans le secours
d'une Divinité toute puisfante.
Se repent d'avoir
laissé chez luy, contre l'avis
de son pere, onze chars
inutiles par la crainte que
ses chevaux ne souffrissent
trop dans une ville affiegée.
Se plaintd'avoir desjablessé
deux des plusvaillans
hommes, sans autre
effet que de les avoir rendus
plus furieux. Jure que
s'il revoit sa patrie, il commencera
par bruler cet
arc & ces fléches qui l'ont
si mal servi.,, Enée luy
dit cC de monter sur son
char qui est tiré par cTcxcellens
chevaux, & luy
laisse le choix ou de tenir
les resnes, ou de combattre
contre Diomede. 9%
Pandarustc conseille à Enée
de conduire luy -
mesme
ses chevaux qui connoissent
savoix & sa main;
que pourluy il recevra
Diomede avec sa lance.
Ils montent tous deux sur
le char,& vont à toute
bride contre Diomede
(quiestà pied.) Sthelenus
qtuiitles voit venir, en aver- Diomede,&" luy conseille
de les éviter.,, Diomede
'c respond qu'il n'est
pas capable de fuir, & que
ces deuxennemis si redoutables
ne retournerons
point àTroye ;luy recommande
seulement dem*
mener les chevaux d'Eiree
aussitost qu'il fera vaincu; les chevaux d'Enée ef.,
toient de la race de ceux
dont Jupiter fit presentà
Tros. ),., 0tvers16(3.zyj,
Pandarus & Enée sont
en presence. de Diomede;
Pandarus-ile, premierdità
Diomede qu'iln'a peule
vaincre avec sa fléche,
mais qu'il fera peutestre
plus heureux avec son javelot.„
En mesme temps
il lance son dard qui perce
le bouclier jusqu'à la cuirasse.
Pandarus~s'écrie~
glorieux decesuccez. Diomede
luy dit qu'il a manqué
son coup. Le frappe
de son javelot que Minerve
conduisoit
, & qui traverse
depuis l'oeil jusqu'à
la gorge. Pandarus tombe
de son char. Enée se met
en devoir de deffendre: le
corps de sonamy. Diomede
prend une grosse pierre,
telle que deux hommes à
- peinel'auroient peu lever.
Il l'a jette contre Enée, &
luy brife la cuisse. Enée
tombe sur ces genoux &
s'affoiblit. Venus le prend
entre ses bras, le couvre
de sa robe, & l'emporte.
Sthelenus, qui se souvient
des ordres de Diomede 9
prend les chevaux d'Enée
les emmeine, les remetà
son amy Deïphilus, & va
rejoindre Diomede. Diomede
,qui a reconnu Venus
,
la poursuit avec un
-
dard
dard,&la blesse à la main.
Le fang immortel coule de
sa playe. Le fang desDieux
different de celuy des hommes,
& pourquoy.Venus
laisse tomber Enée,Apollon
le releve, le couvre
d'un nuage & l'emporte,
Diomede parle en termes
picquans à Venus qui se
retire tres-affligée. Iris l'a
soustient. Elles trouvent
Mars. Venus le conjure
de luyprester ses chevaux
pour s'en retourner dans
l'Olympe.„Mars luy donna
son char. Iris le conduit.
Elles arrivent en un
moment. Iris dérelle les
chevaux, & en prend soin-
Venus se laisse tomber sur
les genoux de Dioné sa
mere. Dipné luy demande
cc qui luy a fait cette
blesseure.,, Venus respond
ic que Diomede a eu cette
audace, & que ce nretl: plus
icy une guerre des Grecs
contre les Troyens,mais
desGrecscontre les Dieux.
Dioné la console
,
luy dit
que ce n'est pas la - première
fois que les Dieux
ont esté insu Irez. par leshommes.
( Exemples, de
Mars, de Junon, &de Pluton;)
Que Diomede doit
craindre de porter quelque
jour la peine de sa temerité.„
Dionéessuye le
fang qui coule de la blesseure
de sa fille. Venus est
guene en un moment. 'Vers
275- 417.
Junon & Minerve entretiennent
Jupiter de ce qui
vient d'arriver à Venus.
Ce Plaisanterie de Minerve
a ce sujer. Jupiter foufritsappelle
Venus & u. luy recommande
de ne plus s' exposer.
4, Diomede par trois fois
se jette sur Enée.) quoy
gqnapollon l'ait pris fous
sa protection. A la quatriéme
fois ce Dieu irrité
cc luy parle d'un ton
menaçant." Diomede se
retire. Apollon porte Enée
dans son Temple sur la Citadelle
de Pergame. Latone&
Diane ont foin ellesmesmes
de le panser. ven
432. 44^
Apollon voyant que le
combat s'echauffe autour
d'un phantofme qu'il avoit
formé ressemblant à Enéc
pour tromper les Grecs,
demande à Mars, «
s'il n'y
a pas moyen d'arrester ce
Diomede qui porte sa fureur
jusqu'a poursuivre les
Dieux,,,. Ensuiteilseretire
sur la Citadelle. Mars
prend la reffernblance d'Acamas
General des Thraces.
Va de rang en rang..
«Se fait entendreaux Tro..
yens & les anime.» Sarpedon
picque le courage de
Hector par le reproche
qu'il luy fait de son inaction
, & de la lascheté de
ses freres qui tremblent
,
comme des chiens timides
en presencedun lion.»
Hector, sans repliquer
faute de son char, un jave.
lot à la main, exhorte les
Troupes. LesTroyens se
rallient. LesEscadrons des
Grecs viennent fondre sur
eux. La poussiere qu'ils élevent,&
dontilssont tout
blanchis, comparée a celle
qui couvre ces monceaux
de paille que des vanneurs
ont separée d'avec le grain.
Le combat recommence.
Enée, qu'Apollon a retiré
du Temple où il l'avoit
mis, reparoist à la reste de
ses.troupes avec toute sa
vigueur. Les soldatstransl
portezdejoyefontsurpris
en meme tem ps de le revoir
siicst ; mais l'ardeur
du combatne leur permet
pas de l'interrogersur une
si prompte guerison. ira
449.518.
: Les Grecs animez, par
lpes dIeuxlAja.x, parUlysse, attendent
les Troyens de pied ferme
,SemblablesÀ desnuages:
aÍfemblez:, qui n'attendent
que le reveil des
vents endormis pourestre
mis en mouvement. vers
Jr9. J17-
Agamemnon donne (es
ordres « Exhorte ses soldats
» Ensuite il lance son
javelot & tueDeïcoon le
pluscher compagnon d'Enée.
Enée de son costé tue
Crethon & Orsiloqueensans
de Dioclés, qui avoir
pour ayeul le' fjeuve Alphée.
Crethon & Crbiloque
com parez à deux jeunes
lions, qui aprèsavoir
laisse par tout des marques
de
de leur furie , succombent
enfin fous l'effort des pasteurs.
Ces deux jeunes
guerriers tombent fous les
coups d'Enée comme les
plus hauts sapins abbattus
par les vents. Menelas,
pour les venger, s'avance
au milieu des combattansf
pouffé par le Dieu Mars,
qui ne cherche qu'à le faire
perir de la main d'Enée.
Antiloque voyant le peril
où Menelas s'expose, court
se joindre à luy. Enée qui
voit ces deux guerriers
unis, seretire. Ilsenlevent
les corps de Crethon &
d'Orsiloque;ensuite ils retournent
dans lameslée.
Menelas tue Pylemenés
qui commandoit les Paphiagoniens.
Antiloque
blesse Mydon d'un coup
de pierre, l'acheve de Ton
épée, & emmene ses chevaux.
vers528.589
Hector ayant apperceu
Menelas & Antiloque
inarche à , eux avec impetuosiré.
Les Troyens le
suivent. Mars & Bellone
sontà leur reste.Mars accompagne
par tout Hector.
Diomede voyant ce
Dieu terrible) est saisi de
frayeur. Son estonnement
comparé à celuy d'un voyageur
qui, après avoir
traversé de vastes campagnes,
voit tout d'un coup
un grand fleuve, & retourne
sur ses pas. Diomede
se retire en disant aux
Grecs,M qu'il faut ceder
auxDieux.» WJ590.606.
LesTroyensondent sur
les Grecs. Hector tue de
sa main Menofthés & Anchiale.
Ajax fils de Telamon
s'avance pour les
Ranger, & tue Amphiusde ioix
javelot. Il accourt ensuite pour
le dépouillerj mais les Troyens
font pleuvoir sur luy une gresle
de traits, & l'obligent de se- retirer. Vers 607. 616*
Sarpedon filsde Jupiter, &
General des Lyciens, & Tle-*
poleme fils d'Hercule se ren..,
contrent.« Ils se parlent quelque
temps au sujet du parjurede
Laoimedon que Tlepoleme
reproche à Sarpedon:» Ces
deux guerriers après« s'estre
menacez fierement» lancent
leurs dards lun contre l'autre.
Les traits partent ensemble,
Sarpedonest blesséà la clÜiTe
Le dard y demeure attaché.
Tlepoleme tombe sans vie.
On emporte Sarpedon. Les
Grecs enlevent le corps de
Tlepoleme. Ulysse
, pour le
venger, tourne les armes contre
les Lyciens & en tuë un
grand nombre. Noms des Lyciens
tuez par Ulvsse. Hector
s'avance contre luy pour arrester
ses desordres.. Srrpedon
voyant Hector le prie de ne le
pas laisser en proye à ses ennemis.
» Hector passe rapidement
pour aller charger les
Grecs. Les amis de Sarpedon
le mettent fous un grand chefne.
Pelagon luy tire le javelot
de sa playe. Sarpedon s'évanouit.
Borée le rafraifchit
de son [ouille) & le ranime.
Les Grecs qui ne peuvent fouflenir
le choc du Dieu Mars
& d'Hector, se battent en re..
traite sans prendre la suite,
Noms de plusieurs braves Capitaines
tuez a cette attaque..
vers 628. 710.
Junon voyant ce qui sepasse,
dit à Minerve" qu'ilest temps
d'arrester les ravages de Mars,
& de secourir les Grecs. » Junon
prepare elle
-
mesme ses
chevaux. La Déesse Hebé luy
appresteun char superbe. Description
de ce char. Minerve
quitte ses habits pour s'armer.
Quelles font ses armes. Son
Egide. Son casque. Sa pique.
Les deux Déesses montées sur
leur char éclatant, vont à toute
bride au palais de Jupiter.
Les portes de l'Olympe,qui
font gardées par les Heures,
s'ouvrent d'elles-mesmes avec
un grand bruit. Junon parle à
Jupiter & luy demande" s'il
veut permettre de reprimer les
fureurs de Mars , & de blesser
cet insensé qui ne reconnoist
d'autre droit que la force
,,, Jupiter luy dit" de donner ce
soin à Minerve qui est accoustuméeà
le vaincre." vers 711. 766..
Junon accompagnée de Minerve
pousse ses chevaux qui
courent avec impetuositéentre
le Ciel & la terre. ( Les
chevaux des Dieux franchissent
d'un seul fault autant d'espace
qu'un homme assis sur un
cap eslevé au bord de la mer
en peutdécouvrir sur cette va- se étendue.) Les Déesses arrivent
prés de Troye. Junon
dételle les chevaux. Les environne
d'un nuage. Le Simoïs
fait naistre l'ambrosie sur ses
rives pour leur pature. Les
Déesses marchent ensemble
comme deux colombes&vont
secourir les Grecs, vers 767.
779.
Elles trouvent Diomede entouré
des plus braves guerriers
semblables aux plus frers lions,
& aux sangliers les plus terribles.
Junon s'arreste. Prend
la ressemblance de Stentor dont la , voix d'airain estoit plus
forte que celle de cinquante
hommes ensemble. Elle parle
aux Grecs, &Il les anime.,,
Minerve de son costé s'approche
de Diomedequi s'estoit retiré
un peu à l'écart pour rafraifchir
la playe que Pandarus
luy avoit faite. Elle luy
reproche de s'affoiblir quand
il faut agir, 5c de ne ressembler
gueres à son pere Tydée qu'-
elle protegeoit auAi bien que
luy
, & dont elle ne pouvoit
retenir le courage Elle luy rappelle
l'aventure de Tydée avec
les Dépendants de Cadmus.
Diomede respond
(c
qu'il ne
manque ny de force ny de resolution
,
mais qu'il se souvient
des deffenses qu'elle luy a faites
de combattre contre les
Dieux : Que Mars est maintenant
à la teste des Troyens. » Minerve luy dit de ne point
craindre Mars, 8c de le frapper
hardiment s'il vient à sa
rencontre; qu'audi bien celt
un perfide qui prend le party
des Troyens contre la promes-.
se qu'illuy avoit faite & à Junon
, de favoriser les Grecs.»
Elle fait descendre Sthelenus
& monte à sa place auprès de
Diomede sur son char. Elle
prend le casque de Pluton pour
n'estre point veuë. Pouffe les
chevaux contre Mars. Mars,,
qui vient de tuer Persphas ,
voyant Diomede
3
s'avance, &
luy veut porter un coup de sa
pique. Minervedétourne le
coup, conduit celle de Diornede
contre Mars, & la kiy fait
entrer bien avant dans les costes.
Mars la retire, & jette
un cry semblable à celuy d'une
armée de neuf ou dix mille
hommes. LesTroyens & les
Grecs en font épouvantez.
Mars retourne dans l'Olympe.
Diomede le voir s'élever comme
un nuage obscur. vers 780. 867** - Mars montrant à Jupiter le
fang qui coule de sa playe, luy
dit « qu'il a engendré une fille
pernicieusè qui se croit tout
permis, parce qu'il ne la corrige
pas pendant qu'il traite
avec severité les autres Dieux.
Que c'est Minervequi a inspiré
à Diomede l'audace debiesfer
Venus & luy ensuite.» Jupiter
rejette sa plainte, & luy
dit qu'ilest luy - mesme un
inconstant & un furieux qui
n'aime que les querelles,& que
s'il n'estoit pas son fils il y a
long-temps qu'ill'auroit precipité
dans les abylmesavec les
Titans,» Jupiter cependant
donne ordre à"'Pæon"de le guérir.
Pæonobéît& le guerit sur
le champ avec un baume exquis
qui fait sur la playe le mesme
effet & aussi promptement
que la presure sur le lait. Hebé
après avoir preparé un bain
pour Mars, luy donne des habits
magnifiques. Mars se place
auprès de Jupiter. Junon &
Minerve ne sont pas longtemps
sans remonter au Ciel.
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Résumé : SUITE DE L'ABREGÉ de l'Iliade.
Le quatrième livre de l'Iliade relate un conseil des dieux concernant la guerre de Troie. Jupiter critique Junon et Minerve pour leur absence des combats, contrairement à Vénus qui soutient son favori. Junon refuse la paix et demande à Minerve d'inciter les Troyens à rompre le traité. Minerve, déguisée en Laodocus, persuade Pandarus de tirer une flèche sur Ménélas, le blessant légèrement. Agamemnon, alarmé, appelle un médecin pour soigner Ménélas. Les Troyens avancent en bataille, et les Grecs se préparent au combat. Agamemnon encourage les soldats et réprimande les lâches. Les deux armées se rejoignent, et le combat commence, marqué par des scènes de violence et de mort. Mars soutient les Troyens, tandis que Minerve aide les Grecs. Diomède, encouragé par Minerve, se distingue par sa bravoure et tue plusieurs Troyens. Pandarus blesse Diomède, mais Minerve le guérit et l'encourage à continuer. La journée se termine par des combats acharnés, avec des pertes des deux côtés. Diomède, comparé à un lion, attaque et vainc Échémon et Chromius, fils de Priam, s'emparant de leurs armes et chevaux. Enée, voyant les ravages causés par Diomède, cherche Pandarus pour l'exhorter à utiliser son arc contre ce guerrier. Pandarus reconnaît Diomède et regrette de ne pas avoir pris plus de chars. Il jure de brûler son arc s'il revient à Troie. Enée propose à Pandarus de monter sur son char pour affronter Diomède. Pandarus conseille à Enée de conduire ses propres chevaux et se prépare à affronter Diomède avec sa lance. Diomède, malgré les conseils de Sthelenus de se retirer, décide de rester et de combattre. Pandarus lance un dard contre Diomède, qui riposte en le blessant mortellement. Enée tente de défendre le corps de Pandarus, mais Diomède le frappe à la cuisse avec une pierre, le blessant gravement. Vénus, la mère d'Enée, vient à son secours et le transporte, blessée à la main par Diomède. Apollon prend ensuite Enée sous sa protection. Diomède, encouragé par Minerve, continue de combattre avec fureur. Les dieux interviennent de manière plus directe : Junon et Minerve décident d'arrêter les ravages de Mars et de secourir les Grecs. Minerve, déguisée, incite Diomède à affronter Mars, qu'elle blesse ensuite. Mars, blessé, retourne dans l'Olympe où Jupiter le guérit. La scène se termine par la préparation des dieux pour continuer à influencer le cours de la bataille.
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5
p. 86-87
Remerciment d'une bourse, faite & donnée par une même main à l'auteur, pour s'être acquitté d'une commission. A FLORISE. Madrigal.
Début :
Je suis par ce present trop payé de ma course ; [...]
Mots clefs :
Bourse, Financier, Caisse, Minerve, Vénus, Plutus
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texteReconnaissance textuelle : Remerciment d'une bourse, faite & donnée par une même main à l'auteur, pour s'être acquitté d'une commission. A FLORISE. Madrigal.
Remerciment d'une bourse,
faite & donnée par une
même main àl'auteur, pour
s'être acquittéd'une cornmission.
A FLORISE.
Madrigal.
J E fuis parce present trop
payé de ma course;
L'ouvrage est de Minerve,
6c le don de Venus.
Est-il un Financier du midi
jusqu'à l'ourse,
Dont la caisse, les gains,
les rentes vaillent
plus?
Ah!sans puiser comme eux
dans la brillante
source
D'où coulent les tresors du
tout-puissant Plutus,
Je crois être, avec cette
bourse,
Cent fois plus riche que
Cresus.
faite & donnée par une
même main àl'auteur, pour
s'être acquittéd'une cornmission.
A FLORISE.
Madrigal.
J E fuis parce present trop
payé de ma course;
L'ouvrage est de Minerve,
6c le don de Venus.
Est-il un Financier du midi
jusqu'à l'ourse,
Dont la caisse, les gains,
les rentes vaillent
plus?
Ah!sans puiser comme eux
dans la brillante
source
D'où coulent les tresors du
tout-puissant Plutus,
Je crois être, avec cette
bourse,
Cent fois plus riche que
Cresus.
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Résumé : Remerciment d'une bourse, faite & donnée par une même main à l'auteur, pour s'être acquitté d'une commission. A FLORISE. Madrigal.
L'auteur remercie Florise pour une bourse reçue, fruit de l'effort intellectuel et de la générosité. Il compare sa richesse actuelle à celle de Crésus, affirmant être cent fois plus riche grâce à cette bourse, valorisée non par des trésors matériels mais par sa valeur intrinsèque.
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6
p. 145-154
SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
Début :
Quelle ardeur ! quel saint delire ! [...]
Mots clefs :
Ardeur , Guerre, Héros, Victoire, Minerve, Jupiter, Triomphe, Louis, Conquêtes, Paix
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texteReconnaissance textuelle : SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
SUR LES GLORIEUX
succez des Armes du
Roy dans la derniere
campagne de Flandres.
ODE
Qui a remporté le Prix proposépar
l'académie
Françoise. QUelle ardeur: quel
saint delire!
Tu m'inspire Dieu des
vers,
Les divins sons de ta lyre
Me transportent dans les
airs,
Pour te suivre je m'engage,
Plus temeraire qu'icare,
Je monte au plus haut des
Cieux;
Mortel, par quel privilege
Puis-je estre sans sacrilege
Admis au conseil desDieux.
Quel interest les assemble
Prés du Throsne de leurs
Rois;
Que vois-je ? l'Olympe
tremble
, Par tout y regne l'effroy,
Les maux qu'une affreuse
guerre
Eternise sur la terre,
Troublent jufquaux immortels
:
On diroit à les entendre
Qu'on veut les faire descendre
Des Cieux, ou de leurs
Autels.
Mais quelle auguste Déesse
S'avance avec majesté ?
Qu'elle inspire de sagesse!
Que mon coeur est agité!
Avec transport je l'ob- serve.
Ah je reconnois Minerve
Tout s'émeut à s,on aspect;
Quel est son pouvoir suprême
Le grand Jupiter lui-même
La regarde avec respect.
Dieu tout- puissant, luidit-
elle,
Pouvez vous voir sans horreur,
; Que la discorde cruelle
Exerce tant de fureur,
La paix par elle exilée,
Ne peur être rappellée
Que par les foins d'un Heros,
Que vôtre bras le seconde,
Qu'il vainque
,
& de tout
le monde
Vous affeurez le re pos.
Une Reine magnanime
Imite un Roy genereux,
Un mesme esprit les anime
A rendre le monde heureux.
Dans leurs conseils je préside,
La Paix où ma voix les
guide,
Estleur objet le plus doux.
Mais pour calmer tant d'allarmes,
L'un doit signaler ses armes,
L'autre suspendre ses
coups.
Tandis que sage,équitable
ANNE pese tous les droits
De la foudre redoutable,
Armez le plus grand des
Rois,
Rendez- luy toute sa gloire:
Ordonnez à la Victoire
De suivre ses étendarts.
N'éprouvez plus sa constance,
Affranchissez sa prudence
Du caprice des hazards.
Sur LOU I s, surce grand
homme,
Vivante image des Dieux,
Sans que Jupiter le nomme
Jupiter jette les yeux,
Jusqu'au Ciel sa gloire
brille,
De son immortelle fille
Il approuve le dessein,
Déja a Victoire vole,
Et sur les ailes d'Eole
S'achemine vers Denain.
C'est de là que le Batave
D'un prompt succez assure
Le fier Germain qui nous
brave,
Prête un secours préparé.
Landrecy : mais quelprésage!
Minerve s'ouvre un paf-
CageJ
Mes yeux en sontébloüis,
Je la vois decette foudre
Qui mit les Titansen poudre,
Armer le bras de LOUI s.
Que de troupes fugitives!
Combien de portes forcées
; L'Écaut voit border ses
rives
De cadavres entassez.
Quelle fuite de conquêtes!
Que de lauriers pour nos
testes !
Doüay
,
Bouchain tout se
rend,
Le Quesnoy livre ses portes
A nos rapides cohortes,
Rien n'arrête ce torrent.
Mais quelle douce harmonie
S'éleve au milieu des airs?
La guerre est-elle finie?
La discordeest-elle aux
fers?
Ah! la France est triomphante
:
Projets, que la - rage enfante,
~Disparoissez pour jamais.
Fruit heureux de la Victoire!
Lou I S ne mettra sa gloire
Qu'à faire regner la paix.
succez des Armes du
Roy dans la derniere
campagne de Flandres.
ODE
Qui a remporté le Prix proposépar
l'académie
Françoise. QUelle ardeur: quel
saint delire!
Tu m'inspire Dieu des
vers,
Les divins sons de ta lyre
Me transportent dans les
airs,
Pour te suivre je m'engage,
Plus temeraire qu'icare,
Je monte au plus haut des
Cieux;
Mortel, par quel privilege
Puis-je estre sans sacrilege
Admis au conseil desDieux.
Quel interest les assemble
Prés du Throsne de leurs
Rois;
Que vois-je ? l'Olympe
tremble
, Par tout y regne l'effroy,
Les maux qu'une affreuse
guerre
Eternise sur la terre,
Troublent jufquaux immortels
:
On diroit à les entendre
Qu'on veut les faire descendre
Des Cieux, ou de leurs
Autels.
Mais quelle auguste Déesse
S'avance avec majesté ?
Qu'elle inspire de sagesse!
Que mon coeur est agité!
Avec transport je l'ob- serve.
Ah je reconnois Minerve
Tout s'émeut à s,on aspect;
Quel est son pouvoir suprême
Le grand Jupiter lui-même
La regarde avec respect.
Dieu tout- puissant, luidit-
elle,
Pouvez vous voir sans horreur,
; Que la discorde cruelle
Exerce tant de fureur,
La paix par elle exilée,
Ne peur être rappellée
Que par les foins d'un Heros,
Que vôtre bras le seconde,
Qu'il vainque
,
& de tout
le monde
Vous affeurez le re pos.
Une Reine magnanime
Imite un Roy genereux,
Un mesme esprit les anime
A rendre le monde heureux.
Dans leurs conseils je préside,
La Paix où ma voix les
guide,
Estleur objet le plus doux.
Mais pour calmer tant d'allarmes,
L'un doit signaler ses armes,
L'autre suspendre ses
coups.
Tandis que sage,équitable
ANNE pese tous les droits
De la foudre redoutable,
Armez le plus grand des
Rois,
Rendez- luy toute sa gloire:
Ordonnez à la Victoire
De suivre ses étendarts.
N'éprouvez plus sa constance,
Affranchissez sa prudence
Du caprice des hazards.
Sur LOU I s, surce grand
homme,
Vivante image des Dieux,
Sans que Jupiter le nomme
Jupiter jette les yeux,
Jusqu'au Ciel sa gloire
brille,
De son immortelle fille
Il approuve le dessein,
Déja a Victoire vole,
Et sur les ailes d'Eole
S'achemine vers Denain.
C'est de là que le Batave
D'un prompt succez assure
Le fier Germain qui nous
brave,
Prête un secours préparé.
Landrecy : mais quelprésage!
Minerve s'ouvre un paf-
CageJ
Mes yeux en sontébloüis,
Je la vois decette foudre
Qui mit les Titansen poudre,
Armer le bras de LOUI s.
Que de troupes fugitives!
Combien de portes forcées
; L'Écaut voit border ses
rives
De cadavres entassez.
Quelle fuite de conquêtes!
Que de lauriers pour nos
testes !
Doüay
,
Bouchain tout se
rend,
Le Quesnoy livre ses portes
A nos rapides cohortes,
Rien n'arrête ce torrent.
Mais quelle douce harmonie
S'éleve au milieu des airs?
La guerre est-elle finie?
La discordeest-elle aux
fers?
Ah! la France est triomphante
:
Projets, que la - rage enfante,
~Disparoissez pour jamais.
Fruit heureux de la Victoire!
Lou I S ne mettra sa gloire
Qu'à faire regner la paix.
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Résumé : SUR LES GLORIEUX succez des Armes du Roy dans la derniere campagne de Flandres. ODE Qui a remporté le Prix proposé par l'Académie Françoise.
Le texte célèbre les succès militaires du roi Louis XV lors de la dernière campagne en Flandres. Inspirée par une divinité, la vision décrit les dieux de l'Olympe troublés par les maux de la guerre sur Terre. Minerve, déesse de la sagesse, demande à Jupiter d'intervenir pour rétablir la paix grâce à un héros soutenu par le bras divin. La reine Anne et le roi Louis XV, animés par un même esprit généreux, cherchent à rendre le monde heureux. Minerve conseille d'armer Louis XV et de lui accorder la victoire pour calmer les alarmes. La victoire vole vers Denain, assurant un succès rapide contre les ennemis. La déesse arme le bras de Louis XV, menant à une série de victoires, dont la prise de Landrecy, Douai, Bouchain et Le Quesnoy. La guerre semble terminée, et la France triomphante aspire à la paix.
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7
p. 925-929
LES DESORDRES DE L'AMOUR DANS L'ISLE DE LA SAGESSE. IDILLE HEROIQUE. Qui a remporté cette année le Prix destiné à ce genre de Poësie par l'Académie des Jeux Floraux à Toulouze. Cette Idille est de l'Abbé Ponci de Neuville, qui a déja remporté trois Prix du Poëme dans la même Académie.
Début :
Minerve avoit jadis rassemblé des Mortels, [...]
Mots clefs :
Amour, Dieux, Minerve, Mortels
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texteReconnaissance textuelle : LES DESORDRES DE L'AMOUR DANS L'ISLE DE LA SAGESSE. IDILLE HEROIQUE. Qui a remporté cette année le Prix destiné à ce genre de Poësie par l'Académie des Jeux Floraux à Toulouze. Cette Idille est de l'Abbé Ponci de Neuville, qui a déja remporté trois Prix du Poëme dans la même Académie.
LES
DE
の
DESORDRES
L'AMOUR
DANS L'ISLE DE LA SAGESSE
IDILLE HEROIQUE.
Qui a remporté cette année le Prix destiné à
ce genre de Poefie par l'Académie des
Jeux Floraux à Toulouze . Cette Idille eft
de l'Abbé Ponci de Neuville , qui a déja
remporté trois Prix du Poëme dans la même
Académie..
M
Inerve avoit jadis raffemblé des Mortels ,
Qui fuyant de Venus le culté & les Autels,
Ne fuivoient que les loix de l'auftere fageffe ;
Des coupables plaifirs, ils ignoroient l'yvreffe ;
L'aveugle ambition , l'ardente ſoif de l'or
Soumis à la vertu , leur unique tréfor ,
Et que
Sur des bords écartés que des monts environnent
les Peupliers couronnent
de toutes parts
Où Thetis oppofoit aux Nochers hazardeux
De fes humides bras les replis tortueux ,
Ces fages habitans couloient des jours tranquilles; -
L'Amour , le traître Amour vint percer leurs ?
aziles ;
Dv
En
926 MERCURE DE FRANCE
En quels lieux l'impofteur ne penetre -t'il pas ?
Minerve doit quitter ces fortunés climats ;
On la rapelle aux Cieux , & l'Amour en profite
Pour tramer le projet que fon dépit médite ;
Il a foin d'écarter le curieux foupçon ;
Il conjure en fecret avec la trahiſon .
De la pitié fenfible il emprunte les larmes ;
L'artifice lui prête & fa voix & ſes armes.
La Déeffe tranquille ignore ces apprêts ;
Le deftin immuable en fes profonds decrets
Sçait éclairer les Dieux fur les deffeins des hommes
;
Mais entr'eux , il permet qu'ils foient ce que nous
fommes ,
Qu'ils ne puiffent avoir que des fignes douteux
Des projets differens que font les autres Dieux.
D'un devoir importun il faut que je m'acquite;
A regret , dit Minerve , aujoud'hui je vous quitte..
Cette Ifle vous a mis à l'abri des dangers ;
Gardez-vous d'y fouffrir des mortels étrangers.
Mon retour doit bientôt calmer votre triſteſſe ,
Puiffai-je vous revoir tels qu'ici je vous laiffe.
Ainfi parle Minerve , & foudain mille cris
Accompagnent fon char au celefte lambris ;
Mais helas ! fon abſence à l'Iſle fut fatale ,
On n'eut plus pour fon culte une ferveur égale;
La molle oifiveté dans fes honteux liens .
S'efforça d'arrêter ces actifs Citoyens ;;
Le fuccès la fuivit ; l'Amour d'intelligence
Saifit
MAY. 1730. 927
Saifit l'heureux moment d'exercer fa vengeance ;
Neptune en fa faveur a foulevé les mers.
Une profonde nuit que percent les éclairs
Couvre l'onde en fureur ; le tonerre & l'orage
Des vaiffeaux périffans acheve le naufrage ;
La curieuſe Eglé du haut d'un mont voiſin
Promenoit fur la mer fes regards fans deffein ;
L'ennui furprit fon coeur ; la longue folitude
Des Nymphes de quinze ans nourrit l'inquietude;
L'Amour frappe fes yeux fous les traits d'un enfant
Qu'un refte de vigueur contre la mort défend ;
Il n'avoit ni carquois , ni fes feux , ni ſes aîles ,
Mais il pouvoit encor charmer les plus rebelles.
Eglé qui fans douleur ne peut le voir périr ,
Infidelle à Pallas , ofe le fecourir ,
Lui jette un bois fragile où le traître s'attache ;
Il eft au port ; la Nimphe en fa Grotte le cache
Elle n'épargne rien pour lui fauver le jour ,
Et ne fçauroit penſer qu'elle fauve l'Amour.
Bientôt elle le montre à fes jeunes compagnes ;
Le féjour de leur Bois , l'afpect de leurs montagnes
Commence à devenir des objets odieux ,
Et pour le feul Amour ces Nymphes ont des yeux
Ce.Dieu va triompher ;Zephir , fans qu'on le voye,
Lui donnne fon flambeau dont il s'arme avec
joye.
L'Arc eft prêt, le Carquois refonne plein de dards;
D vj Dans
928 MERCURE DE FRANCE
Dans les Airs épurés brillent fes Etendarts..
Eglé veut fuir ; l'Amour la retient dans fes chaînes
,
Et montant fur fon char dont il faifit les rênes
Avec un fier fouris il lance pour adieux
Des traits empoifonnés & de finiftres feux.
Toute l'Ile en reffent les mortelles atteintes ;
Les foupçons , les fureurs, les dégouts & les crain¬
tes
Du coeur des Citoyens chaffent l'aimable Paix
Les plaifirs innocens n'ont plus pour eux d'attraits
;
Ils refpirent le crime , ils l'adorent , l'encenfent.
Minerve eft oubliée ; ou du moins s'ils y penfent,
C'eft pour charger fon nom de titres odieux.
On brife fes Autels ; on outrage les Dieux ;
Les amis font Rivaux ; l'Ile de fang eft . teinte ,
Les Vertus à Minerve ont adreffé leur plainte
Elle revient mais Ciel ! on méconnoît fes loix.
Voilà de Cupidon les illuftres exploits.›
Malheureux habitans ! ouvrez les yeux , dit-elle,
Qu'eft devenu pour moi votre amour votre zele??
Vous ne m'écoutez pas ! évitez mon couroux ; ,
Le Dieu qui vous féduit me vengera de vous,
Vos coeurs regretteront ces rives fortunées ;
Par le funefte Amour aujourd'hui profanées ,,
Elles ne m'offrent plus que d'indignes objets.
Ces lieux en me perdant vont perdre leurs attraits;
›
J'ai
M1AY. 1730. 929
J'ai fçu les élever ; je fçaurai les détruire.
Par là , puiffent du moins tous les mortels s'inftruire.
En vain pour fuir l'Amour on cherche les deferts::
La feule vigilance ofe braver fes fers ..
DE
の
DESORDRES
L'AMOUR
DANS L'ISLE DE LA SAGESSE
IDILLE HEROIQUE.
Qui a remporté cette année le Prix destiné à
ce genre de Poefie par l'Académie des
Jeux Floraux à Toulouze . Cette Idille eft
de l'Abbé Ponci de Neuville , qui a déja
remporté trois Prix du Poëme dans la même
Académie..
M
Inerve avoit jadis raffemblé des Mortels ,
Qui fuyant de Venus le culté & les Autels,
Ne fuivoient que les loix de l'auftere fageffe ;
Des coupables plaifirs, ils ignoroient l'yvreffe ;
L'aveugle ambition , l'ardente ſoif de l'or
Soumis à la vertu , leur unique tréfor ,
Et que
Sur des bords écartés que des monts environnent
les Peupliers couronnent
de toutes parts
Où Thetis oppofoit aux Nochers hazardeux
De fes humides bras les replis tortueux ,
Ces fages habitans couloient des jours tranquilles; -
L'Amour , le traître Amour vint percer leurs ?
aziles ;
Dv
En
926 MERCURE DE FRANCE
En quels lieux l'impofteur ne penetre -t'il pas ?
Minerve doit quitter ces fortunés climats ;
On la rapelle aux Cieux , & l'Amour en profite
Pour tramer le projet que fon dépit médite ;
Il a foin d'écarter le curieux foupçon ;
Il conjure en fecret avec la trahiſon .
De la pitié fenfible il emprunte les larmes ;
L'artifice lui prête & fa voix & ſes armes.
La Déeffe tranquille ignore ces apprêts ;
Le deftin immuable en fes profonds decrets
Sçait éclairer les Dieux fur les deffeins des hommes
;
Mais entr'eux , il permet qu'ils foient ce que nous
fommes ,
Qu'ils ne puiffent avoir que des fignes douteux
Des projets differens que font les autres Dieux.
D'un devoir importun il faut que je m'acquite;
A regret , dit Minerve , aujoud'hui je vous quitte..
Cette Ifle vous a mis à l'abri des dangers ;
Gardez-vous d'y fouffrir des mortels étrangers.
Mon retour doit bientôt calmer votre triſteſſe ,
Puiffai-je vous revoir tels qu'ici je vous laiffe.
Ainfi parle Minerve , & foudain mille cris
Accompagnent fon char au celefte lambris ;
Mais helas ! fon abſence à l'Iſle fut fatale ,
On n'eut plus pour fon culte une ferveur égale;
La molle oifiveté dans fes honteux liens .
S'efforça d'arrêter ces actifs Citoyens ;;
Le fuccès la fuivit ; l'Amour d'intelligence
Saifit
MAY. 1730. 927
Saifit l'heureux moment d'exercer fa vengeance ;
Neptune en fa faveur a foulevé les mers.
Une profonde nuit que percent les éclairs
Couvre l'onde en fureur ; le tonerre & l'orage
Des vaiffeaux périffans acheve le naufrage ;
La curieuſe Eglé du haut d'un mont voiſin
Promenoit fur la mer fes regards fans deffein ;
L'ennui furprit fon coeur ; la longue folitude
Des Nymphes de quinze ans nourrit l'inquietude;
L'Amour frappe fes yeux fous les traits d'un enfant
Qu'un refte de vigueur contre la mort défend ;
Il n'avoit ni carquois , ni fes feux , ni ſes aîles ,
Mais il pouvoit encor charmer les plus rebelles.
Eglé qui fans douleur ne peut le voir périr ,
Infidelle à Pallas , ofe le fecourir ,
Lui jette un bois fragile où le traître s'attache ;
Il eft au port ; la Nimphe en fa Grotte le cache
Elle n'épargne rien pour lui fauver le jour ,
Et ne fçauroit penſer qu'elle fauve l'Amour.
Bientôt elle le montre à fes jeunes compagnes ;
Le féjour de leur Bois , l'afpect de leurs montagnes
Commence à devenir des objets odieux ,
Et pour le feul Amour ces Nymphes ont des yeux
Ce.Dieu va triompher ;Zephir , fans qu'on le voye,
Lui donnne fon flambeau dont il s'arme avec
joye.
L'Arc eft prêt, le Carquois refonne plein de dards;
D vj Dans
928 MERCURE DE FRANCE
Dans les Airs épurés brillent fes Etendarts..
Eglé veut fuir ; l'Amour la retient dans fes chaînes
,
Et montant fur fon char dont il faifit les rênes
Avec un fier fouris il lance pour adieux
Des traits empoifonnés & de finiftres feux.
Toute l'Ile en reffent les mortelles atteintes ;
Les foupçons , les fureurs, les dégouts & les crain¬
tes
Du coeur des Citoyens chaffent l'aimable Paix
Les plaifirs innocens n'ont plus pour eux d'attraits
;
Ils refpirent le crime , ils l'adorent , l'encenfent.
Minerve eft oubliée ; ou du moins s'ils y penfent,
C'eft pour charger fon nom de titres odieux.
On brife fes Autels ; on outrage les Dieux ;
Les amis font Rivaux ; l'Ile de fang eft . teinte ,
Les Vertus à Minerve ont adreffé leur plainte
Elle revient mais Ciel ! on méconnoît fes loix.
Voilà de Cupidon les illuftres exploits.›
Malheureux habitans ! ouvrez les yeux , dit-elle,
Qu'eft devenu pour moi votre amour votre zele??
Vous ne m'écoutez pas ! évitez mon couroux ; ,
Le Dieu qui vous féduit me vengera de vous,
Vos coeurs regretteront ces rives fortunées ;
Par le funefte Amour aujourd'hui profanées ,,
Elles ne m'offrent plus que d'indignes objets.
Ces lieux en me perdant vont perdre leurs attraits;
›
J'ai
M1AY. 1730. 929
J'ai fçu les élever ; je fçaurai les détruire.
Par là , puiffent du moins tous les mortels s'inftruire.
En vain pour fuir l'Amour on cherche les deferts::
La feule vigilance ofe braver fes fers ..
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Résumé : LES DESORDRES DE L'AMOUR DANS L'ISLE DE LA SAGESSE. IDILLE HEROIQUE. Qui a remporté cette année le Prix destiné à ce genre de Poësie par l'Académie des Jeux Floraux à Toulouze. Cette Idille est de l'Abbé Ponci de Neuville, qui a déja remporté trois Prix du Poëme dans la même Académie.
Le texte présente 'L'Amour dans l'Isle de la Sagesse', une œuvre de l'Abbé Ponci de Neuville, qui a remporté le Prix de l'Académie des Jeux Floraux à Toulouse. L'auteur avait déjà été lauréat à trois reprises dans cette même académie. L'histoire se déroule sur une île où les habitants, protégés par Minerve, vivaient dans la sagesse et la vertu, à l'abri des plaisirs coupables et de l'ambition. Lorsque Minerve quitte l'île, l'Amour en profite pour semer la discorde. Il utilise la pitié et la trahison pour tromper les habitants. La déesse Eglé, en voyant un enfant en danger, le sauve sans se rendre compte qu'il s'agit de l'Amour déguisé. L'Amour récupère ses armes et ses pouvoirs, et commence à répandre la discorde parmi les habitants. Les vertus sont oubliées, et les habitants se tournent vers le crime et la rivalité. À son retour, Minerve constate avec tristesse que l'île a été corrompue. Elle menace les habitants de les détruire et de les laisser regretter leur perte de sagesse. Elle souligne que la seule manière de résister à l'Amour est la vigilance constante.
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7
8
p. [2627]-2634
La réunion des Amours, [titre d'après la table]
Début :
Les Comédiens François ont donné au commencement de ce mois, la [...]
Mots clefs :
Cupidon, Amour, Vertu, Minerve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : La réunion des Amours, [titre d'après la table]
SPECTACLE S.
L
Es Comédiens François ont donné
au commencement de ce mois , la
Réunion des Amours , Comédie Heroïque,
en un Acte en Prose , qui est fort bien
représentée et fort applaudie. Elle est
bien écrite et avec beaucoup d'esprits
ornée de traits fins et délicats . Nous allons
tâcher de mettre le Lecteur en état
d'en juger.
Personnages.
le sieur Granval.
L'Amour
la Dille Gossin.
Cupidon ,
la Dille d'Angeville.
Apollon ,
Mercure
Plutus .
Minerve ;
La Verité .
La Vertu ,
le sieur Armand.
le sieur Duchemin.
la Dil Baron.
la De La Motte.
La Dile Labat.
Le sujet de cette Comédie est purement
allegorique ; on voit bien que l'Auteur ne
Gij l'a
2628 MERCURE DE FRANCE
pas
l'avoit d'abord traité comme on l'a
vû représenter , et qu'il ne fait que mettre
en hypothese ce qui en faisoit l'action
principale. Deux sortes d'Amours , dont
Fun s'appelle le Dieu de la tendresse ,
et l'autre Cupidon , ouvrent la Scene ; ils
se reprochent réciproquement leurs deffauts
; le Dieu de la tendresse traite son
Rival de libertin , et Cupidon le traite
de benest. Le premier expose le sujet pas
çes mots :
Allez , petit libertin que vous êtes , votre
audace ne m'offense point , et votre Empire
touche peut-être à sa fin. Jupiter au
jourd'huy fait assembler tous les Dieux ; il
veut que chacun d'eux fasse un don an Fils
d'un grand Roy qu'il aime ; je suis invité à
Assemblée ; Tremblez des suites que peut
avoir cette avanture.
Cupidon un peu étonné d'une Convo
cation generale , à laquelle il n'est pas
invité , veut s'éclaircir de cet oubli avec
Mercure qu'il voit venir. Mercure lui
apprend qu'il avoit une deffense expresse
de le mettre dans la Liste , et que cette.
deffense venoit de Minerve ; Plutus et
Apollon entrent dans cette Scene , mais
ils n'y sont pas absolument nécessaires
pour l'intelligence du Sujet , ainsi nous
pouvons nous dispenser de les faire
parler
Minerve
NOVEMBRE 1731 . 2629
Minerve vient entendre le Plaidoyer
des deux Amours ; elle ne juge pas à propos
de prononcer entre eux ; elle veut
qu'ils plaident encore devant la Vertu
Personnage Episodique , auquel on a
trouvé Minerve auroit bien pû supque
pléer.
-même
La Vertu vient entendre le Demandeur
et le Deffendeur ; ils lui font tous deux
une déclaration d'amour ; mais celle de
Cupidon est si vive , que la vertu même
est contrainte de s'en garantir par la fuite.
Minerve vient enfin leur prononcer
l'Arrêt irrevocable du Conseil des Dieux ;
voici comme elle s'explique Cupidon
la Vertu décidoit contre vous , et moy -
j'allois être de son sentiment , si Jupiter
n'eûtjugé à propos de vous réunir , en vous
corrigeant , pour former le coeur du Prince,
avec vôtre Confrere , il est vray , l'Ame est
trop tendres mais avec vous elle est trop libertine
; il fait souvent des coeurs ridicules ,
mais vous n'en faites que de méprisables ;
il égare l'esprit , mais vous ruinez les moeurs ;
il n'a que des défauts , mais vous avez des
vices. Unissez- vous tous deux ; rendez- le
plus vif et plus passionné , et qu'il vous rende
plus tendre et plus raisonnable , et vens
serez sans reproche. Au reste , ce n'est pas
un Conseil que je vous donne , c'est un ordre
de Jupiter que je vous annonce.
G iij
"
La
2630 MERCURE DE FRANCE
2
La Piece finit par cette courte réponse
de Cupidon , c'est - à -dire de , l'Amour libertin's
Allons, mon Camarade , je le veux
bien ; embrassons- nous ; je vous apprendray
àn'être plus si sot , et vous m'apprendrez à
être plus sage.
❤
On doit juger par ce petit Extrait
qu'on auroit fait un très joli Dialogue
ou un Prologue de cette Piece simplifice ,
et sans y parler du grand Prince , qui en
est l'objer. Le Public nous sçaura gré
d'inserer ici quelques fragments de cette
aimable Allegorie : Nous les reduirons
aux Plaidoyers et aux Déclarations d'Amour,
Devant Minerve , l'Amour s'exprime
ainsi.
Qui êtes- vous , pour oser me disputer quel-
•que chose ? vous qui n'avez pour attribist
que le vice , digne heritage d'une origine
aussi impure que la vôtre ? Divinité scanda-
Jense , dont le culte est un crime à qui la
seule corruption des hommes a dressé des
Autels ? Vous à qui les devoirs les plus sa-
Brez servent de victimes ? Vous qu'on ne
peut bonorer sans immolér la Vertu ? Funeste
Auteur des plus hanteuses flêtrissures , qui ,
・pour récompense à ceux qui vous suivent
ne leur laissez que le déshonneur , repentir
, et la misere en partage ? osez - vous
vons comparer à moy ? An Dien de la plits
noble
le
NOVEMBRE 1731 2639
moble , de la plus estimable , de la plus tendre
des passions , et , j'ose dive , de la plus
feconde en Héros ?
Cupidon.
Bon , des Héros ! nous voilà bien riches ;
est-ce que vous croyez que la Terre ne se
passeroit pas bien de ces Messieurs là ?
Alle ; ils sont plus curieux à voir que
nécessaires ; leur gloire a trop d'attirail ; si
Fon rabbatoit tous les frais qu'il en coûte
pourles avoir on verroit qu'on les achette
plus qu'ils ne valent. On est bien dupe de
les admirer , puisqu'on en paye lafaçon. Il
faui que les hommes vivent un peu plus uniment
les uns avec les autres , pour être en
repos vos Héros sortent du niveau et ne
font que du tintamarre : Poursuivons & e...
2
L'Amour.
J
Qu'est-ce que c'étoit autrefoisque l'Amour 3
Je l'appellois tout à l'heure une passion ; c'étoit
une veriu , Déesse ; c'étoit du moins l'origine
de toutes les vertus , &c. De mon temps
La Pudeur étoit la plus aimable des graces.
Cupidon-
Eh bien , il ne faut pas faire tant de bruit,
c'est encore de même ; je n'en connois point de
si piquante , moi , que la pudeur;je l'adore
O iiij et
2632 MERCURE DE FRANCE
La
et mes sujets aussi . Ils la trouvent si charmante
qu'ils la poursniventpar tout où ils la tronvent.
Je m'appelle l'Amour ; mon mêtier n'est
pas d'avoir soin d'elle , il y a le respect ,
sagesse , l'honneur qui sont commis à sa garde
, voilà ses Officiers ; c'est à eux à la deffendre
du danger qu'elle court , et ce dangèr
' est moi , &c.
Voici comme parle l'Amour à la Vertu .
Je vous dirai, Madame , que mon respect
a réduit mes sentimens à se taire . Ils n'ont osé
se produire que dans mes timides regards ;
mais il n'estplus temps defeindre,ni de vous
dérober votre victime , je sçais tout ce que je
risque à vous déclarer ma flamme , vos rigueurs
vont punir món audace , vous allez
accabler un temeraire ; mais , Madame , aw
milieu du courroux qui va vous saisir , souvenez
- vous du moins que ma témerité n'a
jamais passéjusqu'à l'esperance , et que ma
respectueuse ardeur..
Cupidon.
Encore du respect ! voilà mes vapeurs qui
me reprennent , &c... Non , Déesse adorable
, ne m'exposez point à vous dire que je
vous aime. Vous regardez ceci comme une
feinte
NOVEMBRE. 1737. 2633
feinte , mais vous êtes trop aimable , et mon
• coeur pourroit s'y méprendre. Je vous dis la
verité ; ce n'est pas d'aujourd'hui que vous
me touche ; je me connois aux charmes , ni
sur la terre , ni dans les cieux,je ne vois rien
qui ne le cede aux vôtres. Combien de fois
n'ai-je pas êté tenté de me jetter à vos genoux
? Quelles délices pour moi que d'aimer
la vertu , sije pouvois être aimé d'elle . Eh!
pourquoi ne m'aimeriez- vous pas ? Que veut
dire ce penchant qui me porte à vous , s'il
n'annonce que vous y serez sensible ? Je sens
que tout mon coeur vous est dû , n'avez- vous
pas quelque repugnance à me refuser le vôtre?
Aimable vertu , me fuirez - vous toujours ,
regardez-moi , vous ne me connoissez pas :
c'est l'amour à vos genoux qui vous parle
essayez de le voir , il est soumis , il ne veut
que vous flechir je vous aime je vous le dis ,
vous m'entendez ; mais vos yeux ne me rassurent
pas , un regard acheveroit mon bonheur.
Un regard ? Ah ! quel plaisir ! vous
me l'accordez,chere main que j'idolatre , recevez
mes transports . Voici leplus heureux ins
tant qui me soit échu en partage.
J: 1
Cette vivacité de stile , secondée de la
légéreté et de la grace que la Die Dangeville
a naturellement à s'énoncer, a charmé
également la Cour et la Ville ; et nous
Gv
2634 MERCURE DE FRANCE
ne doutons point que nos Lecteurs ne
conviennent que la reunion des Amours ,
est un ouvrage à faire beaucoup d'honneur
à son ingénieux Auteur. Au reste les Dlles
Dangeville et Gossin , qui sont deux jeunes
et aimables personnes, remplies d'heureux
talens pour la déclamation , satisfont
également l'esprit et les regards avides
des Spectateurs , charmez de leurs agrémens
personnels , sous cet heureux et
riant déguisement.
Là- dessus une Muse , délicatement ba
dine , s'est exercée en cette maniere.
L
Es Comédiens François ont donné
au commencement de ce mois , la
Réunion des Amours , Comédie Heroïque,
en un Acte en Prose , qui est fort bien
représentée et fort applaudie. Elle est
bien écrite et avec beaucoup d'esprits
ornée de traits fins et délicats . Nous allons
tâcher de mettre le Lecteur en état
d'en juger.
Personnages.
le sieur Granval.
L'Amour
la Dille Gossin.
Cupidon ,
la Dille d'Angeville.
Apollon ,
Mercure
Plutus .
Minerve ;
La Verité .
La Vertu ,
le sieur Armand.
le sieur Duchemin.
la Dil Baron.
la De La Motte.
La Dile Labat.
Le sujet de cette Comédie est purement
allegorique ; on voit bien que l'Auteur ne
Gij l'a
2628 MERCURE DE FRANCE
pas
l'avoit d'abord traité comme on l'a
vû représenter , et qu'il ne fait que mettre
en hypothese ce qui en faisoit l'action
principale. Deux sortes d'Amours , dont
Fun s'appelle le Dieu de la tendresse ,
et l'autre Cupidon , ouvrent la Scene ; ils
se reprochent réciproquement leurs deffauts
; le Dieu de la tendresse traite son
Rival de libertin , et Cupidon le traite
de benest. Le premier expose le sujet pas
çes mots :
Allez , petit libertin que vous êtes , votre
audace ne m'offense point , et votre Empire
touche peut-être à sa fin. Jupiter au
jourd'huy fait assembler tous les Dieux ; il
veut que chacun d'eux fasse un don an Fils
d'un grand Roy qu'il aime ; je suis invité à
Assemblée ; Tremblez des suites que peut
avoir cette avanture.
Cupidon un peu étonné d'une Convo
cation generale , à laquelle il n'est pas
invité , veut s'éclaircir de cet oubli avec
Mercure qu'il voit venir. Mercure lui
apprend qu'il avoit une deffense expresse
de le mettre dans la Liste , et que cette.
deffense venoit de Minerve ; Plutus et
Apollon entrent dans cette Scene , mais
ils n'y sont pas absolument nécessaires
pour l'intelligence du Sujet , ainsi nous
pouvons nous dispenser de les faire
parler
Minerve
NOVEMBRE 1731 . 2629
Minerve vient entendre le Plaidoyer
des deux Amours ; elle ne juge pas à propos
de prononcer entre eux ; elle veut
qu'ils plaident encore devant la Vertu
Personnage Episodique , auquel on a
trouvé Minerve auroit bien pû supque
pléer.
-même
La Vertu vient entendre le Demandeur
et le Deffendeur ; ils lui font tous deux
une déclaration d'amour ; mais celle de
Cupidon est si vive , que la vertu même
est contrainte de s'en garantir par la fuite.
Minerve vient enfin leur prononcer
l'Arrêt irrevocable du Conseil des Dieux ;
voici comme elle s'explique Cupidon
la Vertu décidoit contre vous , et moy -
j'allois être de son sentiment , si Jupiter
n'eûtjugé à propos de vous réunir , en vous
corrigeant , pour former le coeur du Prince,
avec vôtre Confrere , il est vray , l'Ame est
trop tendres mais avec vous elle est trop libertine
; il fait souvent des coeurs ridicules ,
mais vous n'en faites que de méprisables ;
il égare l'esprit , mais vous ruinez les moeurs ;
il n'a que des défauts , mais vous avez des
vices. Unissez- vous tous deux ; rendez- le
plus vif et plus passionné , et qu'il vous rende
plus tendre et plus raisonnable , et vens
serez sans reproche. Au reste , ce n'est pas
un Conseil que je vous donne , c'est un ordre
de Jupiter que je vous annonce.
G iij
"
La
2630 MERCURE DE FRANCE
2
La Piece finit par cette courte réponse
de Cupidon , c'est - à -dire de , l'Amour libertin's
Allons, mon Camarade , je le veux
bien ; embrassons- nous ; je vous apprendray
àn'être plus si sot , et vous m'apprendrez à
être plus sage.
❤
On doit juger par ce petit Extrait
qu'on auroit fait un très joli Dialogue
ou un Prologue de cette Piece simplifice ,
et sans y parler du grand Prince , qui en
est l'objer. Le Public nous sçaura gré
d'inserer ici quelques fragments de cette
aimable Allegorie : Nous les reduirons
aux Plaidoyers et aux Déclarations d'Amour,
Devant Minerve , l'Amour s'exprime
ainsi.
Qui êtes- vous , pour oser me disputer quel-
•que chose ? vous qui n'avez pour attribist
que le vice , digne heritage d'une origine
aussi impure que la vôtre ? Divinité scanda-
Jense , dont le culte est un crime à qui la
seule corruption des hommes a dressé des
Autels ? Vous à qui les devoirs les plus sa-
Brez servent de victimes ? Vous qu'on ne
peut bonorer sans immolér la Vertu ? Funeste
Auteur des plus hanteuses flêtrissures , qui ,
・pour récompense à ceux qui vous suivent
ne leur laissez que le déshonneur , repentir
, et la misere en partage ? osez - vous
vons comparer à moy ? An Dien de la plits
noble
le
NOVEMBRE 1731 2639
moble , de la plus estimable , de la plus tendre
des passions , et , j'ose dive , de la plus
feconde en Héros ?
Cupidon.
Bon , des Héros ! nous voilà bien riches ;
est-ce que vous croyez que la Terre ne se
passeroit pas bien de ces Messieurs là ?
Alle ; ils sont plus curieux à voir que
nécessaires ; leur gloire a trop d'attirail ; si
Fon rabbatoit tous les frais qu'il en coûte
pourles avoir on verroit qu'on les achette
plus qu'ils ne valent. On est bien dupe de
les admirer , puisqu'on en paye lafaçon. Il
faui que les hommes vivent un peu plus uniment
les uns avec les autres , pour être en
repos vos Héros sortent du niveau et ne
font que du tintamarre : Poursuivons & e...
2
L'Amour.
J
Qu'est-ce que c'étoit autrefoisque l'Amour 3
Je l'appellois tout à l'heure une passion ; c'étoit
une veriu , Déesse ; c'étoit du moins l'origine
de toutes les vertus , &c. De mon temps
La Pudeur étoit la plus aimable des graces.
Cupidon-
Eh bien , il ne faut pas faire tant de bruit,
c'est encore de même ; je n'en connois point de
si piquante , moi , que la pudeur;je l'adore
O iiij et
2632 MERCURE DE FRANCE
La
et mes sujets aussi . Ils la trouvent si charmante
qu'ils la poursniventpar tout où ils la tronvent.
Je m'appelle l'Amour ; mon mêtier n'est
pas d'avoir soin d'elle , il y a le respect ,
sagesse , l'honneur qui sont commis à sa garde
, voilà ses Officiers ; c'est à eux à la deffendre
du danger qu'elle court , et ce dangèr
' est moi , &c.
Voici comme parle l'Amour à la Vertu .
Je vous dirai, Madame , que mon respect
a réduit mes sentimens à se taire . Ils n'ont osé
se produire que dans mes timides regards ;
mais il n'estplus temps defeindre,ni de vous
dérober votre victime , je sçais tout ce que je
risque à vous déclarer ma flamme , vos rigueurs
vont punir món audace , vous allez
accabler un temeraire ; mais , Madame , aw
milieu du courroux qui va vous saisir , souvenez
- vous du moins que ma témerité n'a
jamais passéjusqu'à l'esperance , et que ma
respectueuse ardeur..
Cupidon.
Encore du respect ! voilà mes vapeurs qui
me reprennent , &c... Non , Déesse adorable
, ne m'exposez point à vous dire que je
vous aime. Vous regardez ceci comme une
feinte
NOVEMBRE. 1737. 2633
feinte , mais vous êtes trop aimable , et mon
• coeur pourroit s'y méprendre. Je vous dis la
verité ; ce n'est pas d'aujourd'hui que vous
me touche ; je me connois aux charmes , ni
sur la terre , ni dans les cieux,je ne vois rien
qui ne le cede aux vôtres. Combien de fois
n'ai-je pas êté tenté de me jetter à vos genoux
? Quelles délices pour moi que d'aimer
la vertu , sije pouvois être aimé d'elle . Eh!
pourquoi ne m'aimeriez- vous pas ? Que veut
dire ce penchant qui me porte à vous , s'il
n'annonce que vous y serez sensible ? Je sens
que tout mon coeur vous est dû , n'avez- vous
pas quelque repugnance à me refuser le vôtre?
Aimable vertu , me fuirez - vous toujours ,
regardez-moi , vous ne me connoissez pas :
c'est l'amour à vos genoux qui vous parle
essayez de le voir , il est soumis , il ne veut
que vous flechir je vous aime je vous le dis ,
vous m'entendez ; mais vos yeux ne me rassurent
pas , un regard acheveroit mon bonheur.
Un regard ? Ah ! quel plaisir ! vous
me l'accordez,chere main que j'idolatre , recevez
mes transports . Voici leplus heureux ins
tant qui me soit échu en partage.
J: 1
Cette vivacité de stile , secondée de la
légéreté et de la grace que la Die Dangeville
a naturellement à s'énoncer, a charmé
également la Cour et la Ville ; et nous
Gv
2634 MERCURE DE FRANCE
ne doutons point que nos Lecteurs ne
conviennent que la reunion des Amours ,
est un ouvrage à faire beaucoup d'honneur
à son ingénieux Auteur. Au reste les Dlles
Dangeville et Gossin , qui sont deux jeunes
et aimables personnes, remplies d'heureux
talens pour la déclamation , satisfont
également l'esprit et les regards avides
des Spectateurs , charmez de leurs agrémens
personnels , sous cet heureux et
riant déguisement.
Là- dessus une Muse , délicatement ba
dine , s'est exercée en cette maniere.
Fermer
Résumé : La réunion des Amours, [titre d'après la table]
La pièce 'La Réunion des Amours' a été représentée par les Comédiens Français au début du mois de novembre 1731. Cette comédie héroïque en un acte en prose a été bien accueillie pour son écriture spirituelle et ses traits fins et délicats. L'intrigue est allégorique et met en scène deux types d'Amours : le Dieu de la tendresse et Cupidon. Ces personnages se reprochent mutuellement leurs défauts, le premier traitant Cupidon de libertin et Cupidon le traitant de benêt. Le sujet principal est une assemblée des dieux convoquée par Jupiter, où chaque dieu doit faire un don au fils d'un grand roi. Cupidon, étonné de ne pas être invité, apprend de Mercure que Minerve s'y oppose. Minerve, après avoir entendu les plaidoyers des deux Amours, décide de les renvoyer devant la Vertu. Cupidon, par sa déclaration d'amour, contraint la Vertu à fuir. Minerve prononce finalement l'arrêt de Jupiter, ordonnant aux deux Amours de se réunir pour former un cœur équilibré, ni trop tendre ni trop libertin. La pièce se termine par l'acceptation de Cupidon de cette union. Les acteurs, notamment les demoiselles Dangeville et Gossin, ont été salués pour leur talent et leur grâce, charmant à la fois la cour et la ville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
9
p. 453-457
EPITHALAME, A M. le Comte de Marigny-Pribrac, sur le Mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, sa petite-fille, et petite-niéce de M. le Cardinal de Bissy, avec M. le Comte de la Magdelaine Ragny.
Début :
Un jour, las d'écouter les plaintes et les voeux, [...]
Mots clefs :
Amour, Hymen, Minerve, Bragny, Déesse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITHALAME, A M. le Comte de Marigny-Pribrac, sur le Mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, sa petite-fille, et petite-niéce de M. le Cardinal de Bissy, avec M. le Comte de la Magdelaine Ragny.
EPITH ALAME,
AM.le Comte de Marigny-Pibrac , ( a )
sur le Mariage de Mademoiselle de
Tyard - Bragny , sa petite-fille , et petiteniéce de M. le Cardinal de Bissy , avec
M.le Comte de la Magdelaine Ragny.
N jour , las d'écouter les plaintes et les vœux ,
Des Epoux asservis sous un joug rigoureux ,
Jupiter au Dieu d'Hymenée
Reprocha vivement leur triste destinée.
Oui , c'est vous , lui dit-il , qui causez leurs mal- heurs ,
Lorsque sans consulter leurs panchans-, leurs humeurs ,
Vous osez à Plutus en faire un Sacrifice :
Moi - même tous les jours , grace à votre ca⇒
price ,
J'éprouve des chagrins que j'ai peine à bannir , `
( a ) M. de Pibrac , Chancelier de Marguerite
de Valois , Reine de Navarre , Président et Conseiller au Conseil du Roy , connu par ses diverses Ambassades et par ses fameux Quatrains , est le BisAyeul do M, le Comte de Marigny-Pibrac.
De
454 MERCURE DE FRANCE
Et ma foudre cent fois auroit dû vous punir ;
De m'avoir choisi pour Epouse >
Junon, ma propre sœur , querelleuse et jalouse.
L'Hymen tremble à ces mots altiers ;
L'Amour par un souris, en témoigne sa joye ,
Aux dépens de l'Hymen , l'Amour rit volon
tiers.
Eh-bien ! vous le il faut voyez ,
l'on que pourvoye ,
Dit le Dieu de Cythere , aux maux que vous causez ,
Mon Frere , tant d'Epoux que vous tyrannisez
D'un regret éternel ne seroient point la proye,
Si nous n'étions pas divisez.
Pour rendre heureux les cœurs , je vous ouvre
une voye ,
C'est de souffrir, qu'à l'avenir .
Je vous livre tous ceux que vous devrez unir.
Aux conseils de l'Amour, qui cherche à le
séduire
L'Hymen étoit prêt à souscrire ,
Quand Minerve élevant sa voix ,
´Arrêtez , lui dit-elle , est- ce ainsi qu'on oublie
Que croire l'Amour seul , c'est croire la Folie ?
Des Sujets que sans aucun choix ,
L'Hymen par Cupidon , voit ranger sous ses loix&
L'aveugle
MARS. 1732. 455
L'aveugle passion est à peine assouvie ,
Que tout leur feu s'éteint , que le dégoût s'en,
suit:
L'Epouse à son réveil funeste ,
Voit que le tendre Amant s'enfuit ,
Et que l'Epoux fâcheux lui reste.
De vos Fêtes, Hymen , ce n'est pas qu'à mon tour ,
Je prétende bannir le Dieu de la tendresse ,
Non ; mais n'invitez pas l'Amour sans la Sa
gesse,
Ni la Sagesse sans l'Amour,
Jupiter applaudit à la sage Déesse ,
Minerve , Hymen , Amour , que votre haine cesse ,
Et tous trois à mes yeux courez vous embrasser ;
Je veux , dit- il , je veux que dès cette journée ,
Pallas marque à l'Amour les Cœurs qu'il faut
blesser
Pour les assujettir aux loix de l'Hymenée.
J'ai déja fait un choix , reprend soudain Pallas ;
Et l'Amour et PHymen n'ont qu'à suivre mes
pas
De la voûte étoilée , on voit ces Dieux des- cendre :
D'un yol léger ils vont se rendre
Chez
455 MERCURE DE FRANCE
Chez Ragny , qui croissant à l'ombre des Lau- riers ,
Cueillis par ses Ayeux guerriers ,
S'exerçoit sans relâche Gloire ,
→ aux Vertus que la
Grave éternellement au Temple de Mémoire.
Pallas d'un air plein de douceur ,
Lui tient , en l'abordant , ce langage flateur.
Mortel , chéri des Dieux , reconnoissez Minerve.
Je viens vous annoncer que le Ciel vous réserve
Pour faire bientôt le bonheur
D'une sage Beauté qui doit faire le vôtre ;
Les liens dont l'Hymen vous joindra l'un et
l'autre ,
Suivront l'offre de votre cœur.
Courez , allez trouver cette aimable Mortelle ,
Elle est digne de vous , comme vous digne delle.
C'est la jeune Bragny , qui paroît ignorer
Tous les attraits divers qui la font adorer.
Je ne vous vante point son ancienne noblesse ,
Ce mérite étranger charme peu le Sagesse ;
Mais pour être assûré des vertus de Bragny,
Apprenez qu'elle sort du sang de Marigny.
Ragný párt à ces mots. Minerve sur ses tračės
Conduit l'Amour , l'Hymen , les Plaisirs et les
Graces ;
Il
MARS. 1732. 457
1 joint Bragny, lui parle , elle ose l'écouter ;
Son extrême délicatesse ,
Ne lui défend pas d'accepter
L'hommage d'un Mortel , guidé par la Sagesse.
De cet heureux instant , l'Amour sçait profiter ,
il prend son arc , il tire , et tous deux i les blesse
De traits qui dans leurs cœurs ouverts à la tendresse ,
Font naître des transports, jusqu'alors inconnus;
Et PHymen secondant l'ardeur qui les entraîne ,
Compose pour eux une chaîne
De la Ceinture de Vénus.
Ovous, qui recevez en ce jour agréable,
De leur douce union un pur contentement
Trop heureux , Marigny , ne doutez nullement
Que leur félicité ne soit invariable ,
Puisque par la vertu d'un Hymen si charmant
Leur amour sera sage , et leur sagesse aimable.
Par M. CocQUARD, Avocat au
Parlement de Dijon.
AM.le Comte de Marigny-Pibrac , ( a )
sur le Mariage de Mademoiselle de
Tyard - Bragny , sa petite-fille , et petiteniéce de M. le Cardinal de Bissy , avec
M.le Comte de la Magdelaine Ragny.
N jour , las d'écouter les plaintes et les vœux ,
Des Epoux asservis sous un joug rigoureux ,
Jupiter au Dieu d'Hymenée
Reprocha vivement leur triste destinée.
Oui , c'est vous , lui dit-il , qui causez leurs mal- heurs ,
Lorsque sans consulter leurs panchans-, leurs humeurs ,
Vous osez à Plutus en faire un Sacrifice :
Moi - même tous les jours , grace à votre ca⇒
price ,
J'éprouve des chagrins que j'ai peine à bannir , `
( a ) M. de Pibrac , Chancelier de Marguerite
de Valois , Reine de Navarre , Président et Conseiller au Conseil du Roy , connu par ses diverses Ambassades et par ses fameux Quatrains , est le BisAyeul do M, le Comte de Marigny-Pibrac.
De
454 MERCURE DE FRANCE
Et ma foudre cent fois auroit dû vous punir ;
De m'avoir choisi pour Epouse >
Junon, ma propre sœur , querelleuse et jalouse.
L'Hymen tremble à ces mots altiers ;
L'Amour par un souris, en témoigne sa joye ,
Aux dépens de l'Hymen , l'Amour rit volon
tiers.
Eh-bien ! vous le il faut voyez ,
l'on que pourvoye ,
Dit le Dieu de Cythere , aux maux que vous causez ,
Mon Frere , tant d'Epoux que vous tyrannisez
D'un regret éternel ne seroient point la proye,
Si nous n'étions pas divisez.
Pour rendre heureux les cœurs , je vous ouvre
une voye ,
C'est de souffrir, qu'à l'avenir .
Je vous livre tous ceux que vous devrez unir.
Aux conseils de l'Amour, qui cherche à le
séduire
L'Hymen étoit prêt à souscrire ,
Quand Minerve élevant sa voix ,
´Arrêtez , lui dit-elle , est- ce ainsi qu'on oublie
Que croire l'Amour seul , c'est croire la Folie ?
Des Sujets que sans aucun choix ,
L'Hymen par Cupidon , voit ranger sous ses loix&
L'aveugle
MARS. 1732. 455
L'aveugle passion est à peine assouvie ,
Que tout leur feu s'éteint , que le dégoût s'en,
suit:
L'Epouse à son réveil funeste ,
Voit que le tendre Amant s'enfuit ,
Et que l'Epoux fâcheux lui reste.
De vos Fêtes, Hymen , ce n'est pas qu'à mon tour ,
Je prétende bannir le Dieu de la tendresse ,
Non ; mais n'invitez pas l'Amour sans la Sa
gesse,
Ni la Sagesse sans l'Amour,
Jupiter applaudit à la sage Déesse ,
Minerve , Hymen , Amour , que votre haine cesse ,
Et tous trois à mes yeux courez vous embrasser ;
Je veux , dit- il , je veux que dès cette journée ,
Pallas marque à l'Amour les Cœurs qu'il faut
blesser
Pour les assujettir aux loix de l'Hymenée.
J'ai déja fait un choix , reprend soudain Pallas ;
Et l'Amour et PHymen n'ont qu'à suivre mes
pas
De la voûte étoilée , on voit ces Dieux des- cendre :
D'un yol léger ils vont se rendre
Chez
455 MERCURE DE FRANCE
Chez Ragny , qui croissant à l'ombre des Lau- riers ,
Cueillis par ses Ayeux guerriers ,
S'exerçoit sans relâche Gloire ,
→ aux Vertus que la
Grave éternellement au Temple de Mémoire.
Pallas d'un air plein de douceur ,
Lui tient , en l'abordant , ce langage flateur.
Mortel , chéri des Dieux , reconnoissez Minerve.
Je viens vous annoncer que le Ciel vous réserve
Pour faire bientôt le bonheur
D'une sage Beauté qui doit faire le vôtre ;
Les liens dont l'Hymen vous joindra l'un et
l'autre ,
Suivront l'offre de votre cœur.
Courez , allez trouver cette aimable Mortelle ,
Elle est digne de vous , comme vous digne delle.
C'est la jeune Bragny , qui paroît ignorer
Tous les attraits divers qui la font adorer.
Je ne vous vante point son ancienne noblesse ,
Ce mérite étranger charme peu le Sagesse ;
Mais pour être assûré des vertus de Bragny,
Apprenez qu'elle sort du sang de Marigny.
Ragný párt à ces mots. Minerve sur ses tračės
Conduit l'Amour , l'Hymen , les Plaisirs et les
Graces ;
Il
MARS. 1732. 457
1 joint Bragny, lui parle , elle ose l'écouter ;
Son extrême délicatesse ,
Ne lui défend pas d'accepter
L'hommage d'un Mortel , guidé par la Sagesse.
De cet heureux instant , l'Amour sçait profiter ,
il prend son arc , il tire , et tous deux i les blesse
De traits qui dans leurs cœurs ouverts à la tendresse ,
Font naître des transports, jusqu'alors inconnus;
Et PHymen secondant l'ardeur qui les entraîne ,
Compose pour eux une chaîne
De la Ceinture de Vénus.
Ovous, qui recevez en ce jour agréable,
De leur douce union un pur contentement
Trop heureux , Marigny , ne doutez nullement
Que leur félicité ne soit invariable ,
Puisque par la vertu d'un Hymen si charmant
Leur amour sera sage , et leur sagesse aimable.
Par M. CocQUARD, Avocat au
Parlement de Dijon.
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Résumé : EPITHALAME, A M. le Comte de Marigny-Pribrac, sur le Mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, sa petite-fille, et petite-niéce de M. le Cardinal de Bissy, avec M. le Comte de la Magdelaine Ragny.
Le poème épithalame célèbre le mariage de Mademoiselle de Tyard-Bragny, petite-fille et nièce du Cardinal de Bissy, avec le Comte de la Magdelaine Ragny. Il commence par une plainte de Jupiter à Hyménée, qui reproche à ce dernier de sacrifier les sentiments des époux au profit de la richesse. L'Amour et Minerve interviennent alors. L'Amour suggère de laisser les époux choisir leurs partenaires, tandis que Minerve met en garde contre les dangers de suivre uniquement la passion. Jupiter décide que l'Amour et Hyménée doivent suivre les conseils de la sagesse incarnée par Minerve. Minerve descend sur Terre et annonce au Comte de Ragny qu'il est destiné à épouser une jeune femme sage et vertueuse, Mademoiselle de Tyard-Bragny. Elle vante les mérites de Bragny, soulignant son origine noble et ses vertus. Minerve conduit ensuite l'Amour et Hyménée auprès de Bragny, qui accepte les hommages de Ragny. L'Amour les blesse de ses flèches, et Hyménée les unit par une chaîne symbolisant leur amour et leur sagesse. Le poème se termine par une bénédiction pour les époux, assurant que leur union sera heureuse et durable grâce à la combinaison de l'amour et de la sagesse.
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10
p. 475-477
APOTHÉOSE ANTICIPÉE, Pour Mlle de Malcrais de la Vigne.
Début :
L'Autre jour, au Conseil des Dieux [...]
Mots clefs :
Amour, Malcrais, Cieux, Minerve, Apollon, Apothéose
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texteReconnaissance textuelle : APOTHÉOSE ANTICIPÉE, Pour Mlle de Malcrais de la Vigne.
APOTHE'OSE ANTICIPE'E ,'
Pour Mlle de Malcrais de la Vigne.
L'Autre jour , au Conseil des Dieux
Appollon présenta requête ,
Pour demander que MALCRAIS , sa conquête ,
Eut son rang marqué dans les Cieux ;
Amour étoit un peu mêlé dans cette affaire ,
Et par le Dieu du jour en secret prévenu :
Amour
476 MERCURE DE FRANCE
Amour , par tout le bien venu ,
Engagea , pour le satisfaire ,
Les plus grandes Divinitez ,
D'être à son dessein favorables ;
Apollon fit valoir les rares qualitez ,
Et les talens inestimables ,
De Malcrais , l'objet de ses voeux ,
Le son enchanteur de sa Lyre ,
Qui dans son tendre coeur a porté mille feux à
Digne enfin du celeste Empire ;
Minerve dit , au même instant ,
Je lui fis don de la sagesse ,
Lorsqu'elle étoit encore Enfant ,
De Paphos , l'aimable Déesse ,
Dit , l'avoir doüée amplement ,
Et de beautez et d'agrément.
Pou'r enlever enfin tous les suffrages ,
Anacréon vint lire ses Ouvrages ,
Qu'on lui fit trois fois répérer ,
Aussi- tôt le grand Jupiter
Remarquant le plaisir extrême ,
Qu'avoit goûté toute sa Cour ,
Et qu'il avoit senti lui - même ,
Fir , par la bouche de l'Amour ,
Annoncer à l'instant sa volonté suprêmea
Dans les Cieux , l'aimable Malcrais ',
Près d'Apollon et de Minerve ,
A
MARS 1734 . '477.
A son rang marqué désormais ,
Quant au surplus le sort se le reserve,
Par M. SERVIN , Auteur de l'Ode à
M. le Maréchal de Villars , qui est
à la tête du Mercure de Juin 1733 .
Pour Mlle de Malcrais de la Vigne.
L'Autre jour , au Conseil des Dieux
Appollon présenta requête ,
Pour demander que MALCRAIS , sa conquête ,
Eut son rang marqué dans les Cieux ;
Amour étoit un peu mêlé dans cette affaire ,
Et par le Dieu du jour en secret prévenu :
Amour
476 MERCURE DE FRANCE
Amour , par tout le bien venu ,
Engagea , pour le satisfaire ,
Les plus grandes Divinitez ,
D'être à son dessein favorables ;
Apollon fit valoir les rares qualitez ,
Et les talens inestimables ,
De Malcrais , l'objet de ses voeux ,
Le son enchanteur de sa Lyre ,
Qui dans son tendre coeur a porté mille feux à
Digne enfin du celeste Empire ;
Minerve dit , au même instant ,
Je lui fis don de la sagesse ,
Lorsqu'elle étoit encore Enfant ,
De Paphos , l'aimable Déesse ,
Dit , l'avoir doüée amplement ,
Et de beautez et d'agrément.
Pou'r enlever enfin tous les suffrages ,
Anacréon vint lire ses Ouvrages ,
Qu'on lui fit trois fois répérer ,
Aussi- tôt le grand Jupiter
Remarquant le plaisir extrême ,
Qu'avoit goûté toute sa Cour ,
Et qu'il avoit senti lui - même ,
Fir , par la bouche de l'Amour ,
Annoncer à l'instant sa volonté suprêmea
Dans les Cieux , l'aimable Malcrais ',
Près d'Apollon et de Minerve ,
A
MARS 1734 . '477.
A son rang marqué désormais ,
Quant au surplus le sort se le reserve,
Par M. SERVIN , Auteur de l'Ode à
M. le Maréchal de Villars , qui est
à la tête du Mercure de Juin 1733 .
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Résumé : APOTHÉOSE ANTICIPÉE, Pour Mlle de Malcrais de la Vigne.
Le texte décrit une scène mythologique où Apollon demande aux dieux l'élévation de Mlle de Malcrais de la Vigne au rang des dieux. Apollon, soutenu par Amour, met en avant les qualités exceptionnelles de Malcrais, notamment son talent pour la musique et sa sagesse. Minerve et Vénus confirment respectivement les dons de sagesse et de beauté qu'elles lui ont accordés. Anacréon lit les œuvres de Malcrais, suscitant l'admiration de toute la cour divine. Impressionné, Jupiter décide de l'élever au rang des dieux, près d'Apollon et de Minerve. Le texte se conclut par une mention de l'auteur, M. Servin, et de son œuvre précédente.
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11
p. 187
PEINTURE. A M. le Comte de Caylus, sur un tableau représentant Minerve, qu'il a fait peindre à la cire & au feu, après avoir découvert un secret perdu de cet ancien genre de peinture, appellée Encaustique.
Début :
AFFULGET vultus, redivivae nuncius artis, [...]
Mots clefs :
Minerve, Peinture à l'encaustique
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texteReconnaissance textuelle : PEINTURE. A M. le Comte de Caylus, sur un tableau représentant Minerve, qu'il a fait peindre à la cire & au feu, après avoir découvert un secret perdu de cet ancien genre de peinture, appellée Encaustique.
PEINTURE.
A M. le Comte de Caylus , fur un tableau
repréſentant Minerve , qu'il afait peindre
à la cire aufeu , après avoir découvert
le fecret perdu de cet ancien genre de peinture
, appellée Encaustique.
AFFULGET vultus , rediviva nuncius artis ,
Dignum Pauliacæ dexteritatis opus.
Fallor , & eft hominum præftantior arte tabella ,
Admovitque fuas fors fibi diva manus.
Sin tu fpirantes ceras fic reddis ab igne ,
Furta Promethei te renovaffe probas.
A M. le Comte de Caylus , fur un tableau
repréſentant Minerve , qu'il afait peindre
à la cire aufeu , après avoir découvert
le fecret perdu de cet ancien genre de peinture
, appellée Encaustique.
AFFULGET vultus , rediviva nuncius artis ,
Dignum Pauliacæ dexteritatis opus.
Fallor , & eft hominum præftantior arte tabella ,
Admovitque fuas fors fibi diva manus.
Sin tu fpirantes ceras fic reddis ab igne ,
Furta Promethei te renovaffe probas.
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12
p. 11
VERS envoyés à Madame la Marquise de P **, avec l'Ode sur la Paix.
Début :
Il fut une Déesse aimable Qui permit aux Beaux-Arts de lui faire la cour. [...]
Mots clefs :
Fable, Minerve, Beaux-arts
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texteReconnaissance textuelle : VERS envoyés à Madame la Marquise de P **, avec l'Ode sur la Paix.
VERS envoyés à Madame la Marquife
de P ** , avec l'Ode fur la Paix.
Il fut une Déeffe aimable L
Qui permit aux Beaux- Arts de lui faire la cour.
C'étoit Minerve , à ce que dit la Fable ;
***
de P ** , avec l'Ode fur la Paix.
Il fut une Déeffe aimable L
Qui permit aux Beaux- Arts de lui faire la cour.
C'étoit Minerve , à ce que dit la Fable ;
***
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13
p. 38-39
PORTRAIT ALLEGORIQUE A Mademoiselle A * * *.
Début :
SÇAVANTE Minerve, [...]
Mots clefs :
Minerve, Verve, Amour, Volupté
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTRAIT ALLEGORIQUE A Mademoiselle A * * *.
PORTRAIT ALLEGORIQUE
*
A Mademoiſelle A * * *
SÇAVANTE Minerve,
Pour peindre Clio ,
Inſpire à ma verve
Les vers de Sapho !
Puiffant Amour ! guide
Mon foible pinceau :
Que ne fuis - je Ovide
Pour faire un tableau !
La fimple Nature ,
Les ris & les jeux
Ornent la figure;
D'un air gracieur ,
La Volupté pure
Brille dans fes yeux.
Vénus & les Graces ,
Marchent fur ſes traces ;
Son port eft divin :
Rivale de Flore ,
La rofe colore
L'éclat de fon tein.
Sa bouche vermeille
Nous peint le corail ;
Sa gorge naifante
AVRIL. 1763. 39
D'albâtre éclatante
Efface l'émail.
Son tendre fourire
Pénetre le coeur ;
Lorſqu'elle foupire
On fent la fraîcheur
Qu'exhale Zéphire.
Ses doigts raviffans
Forment fur la lyre
Mille accords touchants
Qui jettent les fens
Dans un doux delire.
Le Docte Apollon
Defcend du vallon ,
Pour prêter l'oreille
A l'amoureux fon
De fa voix pareille
Aux chants d'Amphion.
Par M. P. L. M *** de Montpellier.
*
A Mademoiſelle A * * *
SÇAVANTE Minerve,
Pour peindre Clio ,
Inſpire à ma verve
Les vers de Sapho !
Puiffant Amour ! guide
Mon foible pinceau :
Que ne fuis - je Ovide
Pour faire un tableau !
La fimple Nature ,
Les ris & les jeux
Ornent la figure;
D'un air gracieur ,
La Volupté pure
Brille dans fes yeux.
Vénus & les Graces ,
Marchent fur ſes traces ;
Son port eft divin :
Rivale de Flore ,
La rofe colore
L'éclat de fon tein.
Sa bouche vermeille
Nous peint le corail ;
Sa gorge naifante
AVRIL. 1763. 39
D'albâtre éclatante
Efface l'émail.
Son tendre fourire
Pénetre le coeur ;
Lorſqu'elle foupire
On fent la fraîcheur
Qu'exhale Zéphire.
Ses doigts raviffans
Forment fur la lyre
Mille accords touchants
Qui jettent les fens
Dans un doux delire.
Le Docte Apollon
Defcend du vallon ,
Pour prêter l'oreille
A l'amoureux fon
De fa voix pareille
Aux chants d'Amphion.
Par M. P. L. M *** de Montpellier.
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Résumé : PORTRAIT ALLEGORIQUE A Mademoiselle A * * *.
Le poème 'Portrait allégorique' dédié à Mademoiselle A*** décrit une jeune femme comparée à diverses figures mythologiques. Inspirée par Minerve et Sapho, elle est naturelle, gracieuse et pure. Vénus et les Grâces la suivent, et elle est comparée à Flore. Sa beauté est soulignée par sa bouche en corail et sa gorge en albâtre. Elle joue de la lyre, attirant Apollon par ses chants. L'auteur, M. P. L. M *** de Montpellier, date le poème d'avril 1763.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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15
p. 100
LOGOGRYPHE.
Début :
Plus noble que les Rois, j'en impose aux mortels [...]
Mots clefs :
Minerve