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101
p. 192
Du Quartier général de l'Armée de Silésie à Schwartz-walde, le 28 Juin.
Début :
L'Armée se reposa dans son Camp le 24 de ce mois. [...]
Mots clefs :
Armée, Camps militaires, Baron de Laudon, Général, Magasin, Ennemis, Perte, Officiers, Blessés et morts
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texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de l'Armée de Silésie à Schwartz-walde, le 28 Juin.
Du Quartier général de l'Armée de Siléfie à
Schwartz-walde , le 28 Juin.
. L'Armée fe repofa dans fon Camp le 24 de
ce mois. Le Baron de Laudon détacha enfuite les
troupes aux ordres du Général de Navendorff ,
pour le porter à Freybonrg , Ce Général y arriva
le même jour , & il tira depuis Boyenberg julqu'à
Munckeftin un cordon , au moyen duquel la
Comnfunication de l'Armée avec le Corps du Baron
de Beck eſt établie. Le Général de Navendorff
pouffa des patrouilles de divers côtés , les
unes le porterent jufqu'à Goldberg & Probeftein
& les autres s'avancerent juſqu'à Neumarck &
jufqu'aux environs de Breslau .
Le Baron de Beck s'elt emparé d'un gros Magazin
, que les Ennemis avoient à Lowenberg.
Le Baron de Jahnus campe préfentement à quelques
milles de Schweidnitz . On allure que le Géméral
de la Motte Fouquet eft mort à Schatzlar
de fes bleffures.
Notre perte , dans l'action du 23 , confifte en
fept cens foixante-fept hommes tués. On compte
dans ce nombre dix- huit Officiers. Le nombre
des bleffés monte à deux mille quatre-vingt-ſept ,
parmi lesquels font quatre-vingt- un Othiciers. Les
Généraux de Potz Daski , de Ñavendorff & d'Elrichſauſen
, font du nombre des derniers ; mais
leurs bleffures font légeres .
Schwartz-walde , le 28 Juin.
. L'Armée fe repofa dans fon Camp le 24 de
ce mois. Le Baron de Laudon détacha enfuite les
troupes aux ordres du Général de Navendorff ,
pour le porter à Freybonrg , Ce Général y arriva
le même jour , & il tira depuis Boyenberg julqu'à
Munckeftin un cordon , au moyen duquel la
Comnfunication de l'Armée avec le Corps du Baron
de Beck eſt établie. Le Général de Navendorff
pouffa des patrouilles de divers côtés , les
unes le porterent jufqu'à Goldberg & Probeftein
& les autres s'avancerent juſqu'à Neumarck &
jufqu'aux environs de Breslau .
Le Baron de Beck s'elt emparé d'un gros Magazin
, que les Ennemis avoient à Lowenberg.
Le Baron de Jahnus campe préfentement à quelques
milles de Schweidnitz . On allure que le Géméral
de la Motte Fouquet eft mort à Schatzlar
de fes bleffures.
Notre perte , dans l'action du 23 , confifte en
fept cens foixante-fept hommes tués. On compte
dans ce nombre dix- huit Officiers. Le nombre
des bleffés monte à deux mille quatre-vingt-ſept ,
parmi lesquels font quatre-vingt- un Othiciers. Les
Généraux de Potz Daski , de Ñavendorff & d'Elrichſauſen
, font du nombre des derniers ; mais
leurs bleffures font légeres .
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Résumé : Du Quartier général de l'Armée de Silésie à Schwartz-walde, le 28 Juin.
Le 24 juin, l'armée de Siléfie est en repos dans son camp. Le Baron de Laudon envoie les troupes du Général de Navendorff à Freybonrg, où ce dernier établit une communication avec le corps du Baron de Beck via un cordon de Boyenberg à Munckeftin. Les patrouilles du Général de Navendorff explorent diverses directions, atteignant Goldberg, Probeftein, Neumarck et les environs de Breslau. Le Baron de Beck capture un important magasin ennemi à Lowenberg. Le Baron de Jahnus est stationné près de Schweidnitz. Il est rapporté que le Général de la Motte Fouquet est décédé à Schatzlar des suites de ses blessures. Lors de l'action du 23 juin, les pertes s'élèvent à 767 hommes tués, dont 18 officiers, et 2087 blessés, parmi lesquels 81 officiers. Les Généraux de Potz Daski, de Navendorff et d'Elrichsausen sont blessés, mais leurs blessures sont légères.
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102
p. 192-193
Du Quartier général de l'Armée de l'Empire, à Dresde, le 1 Juillet.
Début :
Le Maréchal Prince de deux Ponts a renforcé par quelques détachemens d'Infanterie [...]
Mots clefs :
Prince de Deux-Ponts, Infanterie, Armée, Détachement des troupes, Général
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texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de l'Armée de l'Empire, à Dresde, le 1 Juillet.
Du Quartier général de l'Armée de l'Empire , à
Drefde , le Juillet.
Le Maréchal Prince de deux Ponts a renforcé
par
AOUST. 1760. 193
par quelques détachemens d'Infanterie Alle
mande , les poftes avancés de l'Armée qui font à
Freyberg , à Wilsdruff & à Keffeldorf. Le Géné.
ral de Lucfinsky eſt toujours à Romſchild ; il
mande qu'il a envoyé des renforts , au détachement
qui eft pofté à Frawen - Prifnitz. Le Général
Salomon s'eft replié fur Merfebourg . On a fait
occuper Naumbourg , Altenbourg , Poenig &
Rachlitz.
Drefde , le Juillet.
Le Maréchal Prince de deux Ponts a renforcé
par
AOUST. 1760. 193
par quelques détachemens d'Infanterie Alle
mande , les poftes avancés de l'Armée qui font à
Freyberg , à Wilsdruff & à Keffeldorf. Le Géné.
ral de Lucfinsky eſt toujours à Romſchild ; il
mande qu'il a envoyé des renforts , au détachement
qui eft pofté à Frawen - Prifnitz. Le Général
Salomon s'eft replié fur Merfebourg . On a fait
occuper Naumbourg , Altenbourg , Poenig &
Rachlitz.
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Résumé : Du Quartier général de l'Armée de l'Empire, à Dresde, le 1 Juillet.
En juillet 1760, l'Armée de l'Empire a renforcé ses postes avancés à Freyberg, Wilsdruff et Keffeldorf avec des troupes allemandes. Des renforts ont été envoyés à Frauen-Prisfnitz depuis Romschild. Le Général Salomon s'est replié sur Merfebourg. Les villes de Naumbourg, Altenbourg, Poenig et Rachlitz ont été occupées.
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103
p. 203-205
Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Début :
Le Roi de Prusse, après avoir fait plusieurs marches & tentatives inutiles pour rentrer [...]
Mots clefs :
Roi de Prusse, Marche, Maréchal Daun, Canons, Bombes, Garnison, Général, Troupes, Prince, Escadron, Bataillons, Baron, Ennemis, Succès, Attaque, Camps militaires
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texteReconnaissance textuelle : Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Extrait du Journal de l'armée aux ordres du
Maréchal de Daun , le 28 Juillet.
Le Roi de Pruffe , après avoir fait plufieurs
marches & tentatives inutiles pour rentrer dans
la Siléfe, & ayant toujours eu en tête le Maréchal
Daun , retourna en Saxe , & s'étant préfenté
, le 13 de ce mois , devant Drefde , il tenta de
l'emporter d'emblée. Mais il fut vigoureuſement
repoutlé à plufieurs fois , ce qui lui fit prendre la
rétolation d'en faire le fiége dans les formes . L
17 au foir , quatre batteries de canon commencerent
à tirer avec beaucoup de vivacité. Il fir
aufli jetter une grande quantité de bombes fur la
vieille Ville. Plufieurs quartiers furent bientôt enflammés
; mais le fecours de la Garniſon & des
habitans , empêcha que le ravage ne devînt confi
dérable.
La certitude d'être inceffamment ſecouru par
le Maréchal de Daun , foutint la Garnifon . Le
Genéral Maquire fit le 16 une fortie du côté de
la Ville neuve . Il prit en flanc les troupes qui
bloquoient Drefde de ce côté ; & il les obligea
de plier après une affez grande perte . Le Générai
de Ried les attaqua en même temps , & les
obligea d'abandonner le poste de Weitenhirfch.
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE .
;
On apprit que le Maréchal de Daun n'étoit plus
qu'a deux marches de la Ville ; il arriva , en
effet , le 18 après midi , & il établit ſon camp à
Schonfeld. I alia , le 19 de grand matin , reconnoître
la pofition du corps Pruſſien qui aſſiégeoit
la Villeneuve , fous les ordres du Prince de,
Holstein . Sa réfolution fut auflitôt prife , de l'obliger
a paller l'Elbe, En conféquence , le Maréchal
de Daun envoya au Général de Ried un renfort
de plufieurs Basaillons & Escadrons , avec
ordre d'attaquer ce corps . Le Baron de Riederé
cuta cette commiffion avec autant d'intelligence
que de valeur . Il attaqua les Pruffiens de front
& en flanc , pendant qu'un gros corps de Croates
, forti de Drefde , les chargeoit d'un autre
côté. Les ennemis abandonnerent leurs retranchemens
& repafferent l'Elbe fur les ponts qu'ils
avoient à Ubigau & à Kaditz. On leur fit quatre
cens trente-fix prifonniers. Notre perte nefur que
de quatre-vingt- quatre hommes.
Le 20 , quelques Efclavons perent l'Elbe à la
nage ; ils s'emparerent de cinc, ' bateaux chargés
de grains qu'ils amenerent de notre côté. Les
Pruffiens en brûlerent eux- mêmes le lendemain.
quatre autres qu'on n'avoit pu leur enlever. Le
Roi de Pruffe fit brûler les Fauxbourgs de Wihdruff
& de Pyrna. Le 2 , il commença à faire
battre en brêche le cinquiéme bastion . Le Maréchal
Daun fit entrer dans la Ville feize Bataillons
de troupes fraîches; & il changea la poſition de
fon arniée . La droite fut placée le long de l'Elbe ,
depuis le jardin de Neumann jufqu'a Radebéal.
Le Prince de Loweſtein occupa , avec la réterve,
le pofte de Bordorf , & le Baron de Ried eut
ordre de pouler des partis du côté de Meilen
jufqu'à Torgau.
On fit , la nuit du 21 , au 22 , la fortiequia
!
SEPTEMBRE. 1760. 205
décidé la levée du fiége de Drefde. Neuf Ba
taillons , dix Compagnies de Genadiers , & cinq
Efcadrons le portereat vers le Fauxbourg de
Pyrna , fous les ordres du Lieutenant Général
Angers. En même tems , cinq Bataillons , autánt
de Compagnies de Grenadiers , & trois Elcadrons
pénét érent dans le Fa xbourg de Wilsdruff. Le
fuccès fut égal & complet des deux côtés . Toutes
les batteries de l'ennemi farent ruinées ; fes
canons furent encloués & les affurs brifés . On ne
put emmener cette artillerie , à caufe des décombres
qui embaraffoient les chemins . Notre perte
eft d'environ cinq cens hommes , tant tués que
bleffés . Celle des Pruffiens , eft incomparablement
plus confidérables. Nous leur avons fait
trois cens trente- fix prifonniers.
Le fuccès de cette attaque obligea le Roi de
Pruffe à fe mettre lui- même fur la défenfive. Il
reira , le 13 , de la ligne qui faifoit face à l'armée
de l'Empire , toute la cavalerie & plufieurs
Régimens d'infant " ie , pour en renforcer celle
qui étoit devant Dde. Le Maréchal de Daun
fit entrer le même jour , dans cette Ville , un détachement
de huit cens hommes pour foulager
la Garnifon , & pour l'aider à éteindre entierement
le feu. Quatre cens Pionniers y furent auffi
envoyés pour réparer es fortifications.
Il ne fe palla rien de remarquable le 25. Les
Pruffens travaillerent à élever des retranchemens
fur les flancs de leur camp. On fit de la Ville
un feu continuel fur eux , & ils ne tirerent pas
un feul coup de canon .
Le Maréchal de Daun alla à Dreſde le 26 ; il
fit le tour des remparts , avec le Comte de Maquire
, à qui il témoigna fa fatisfaction . On ache
va , le même jour , de ruiner dans les Fauxbourgs
de Wils ruff & de Pyrna tout ce qui ref
toit des travaux des ennemis.
Maréchal de Daun , le 28 Juillet.
Le Roi de Pruffe , après avoir fait plufieurs
marches & tentatives inutiles pour rentrer dans
la Siléfe, & ayant toujours eu en tête le Maréchal
Daun , retourna en Saxe , & s'étant préfenté
, le 13 de ce mois , devant Drefde , il tenta de
l'emporter d'emblée. Mais il fut vigoureuſement
repoutlé à plufieurs fois , ce qui lui fit prendre la
rétolation d'en faire le fiége dans les formes . L
17 au foir , quatre batteries de canon commencerent
à tirer avec beaucoup de vivacité. Il fir
aufli jetter une grande quantité de bombes fur la
vieille Ville. Plufieurs quartiers furent bientôt enflammés
; mais le fecours de la Garniſon & des
habitans , empêcha que le ravage ne devînt confi
dérable.
La certitude d'être inceffamment ſecouru par
le Maréchal de Daun , foutint la Garnifon . Le
Genéral Maquire fit le 16 une fortie du côté de
la Ville neuve . Il prit en flanc les troupes qui
bloquoient Drefde de ce côté ; & il les obligea
de plier après une affez grande perte . Le Générai
de Ried les attaqua en même temps , & les
obligea d'abandonner le poste de Weitenhirfch.
1 vj
204 MERCURE DE FRANCE .
;
On apprit que le Maréchal de Daun n'étoit plus
qu'a deux marches de la Ville ; il arriva , en
effet , le 18 après midi , & il établit ſon camp à
Schonfeld. I alia , le 19 de grand matin , reconnoître
la pofition du corps Pruſſien qui aſſiégeoit
la Villeneuve , fous les ordres du Prince de,
Holstein . Sa réfolution fut auflitôt prife , de l'obliger
a paller l'Elbe, En conféquence , le Maréchal
de Daun envoya au Général de Ried un renfort
de plufieurs Basaillons & Escadrons , avec
ordre d'attaquer ce corps . Le Baron de Riederé
cuta cette commiffion avec autant d'intelligence
que de valeur . Il attaqua les Pruffiens de front
& en flanc , pendant qu'un gros corps de Croates
, forti de Drefde , les chargeoit d'un autre
côté. Les ennemis abandonnerent leurs retranchemens
& repafferent l'Elbe fur les ponts qu'ils
avoient à Ubigau & à Kaditz. On leur fit quatre
cens trente-fix prifonniers. Notre perte nefur que
de quatre-vingt- quatre hommes.
Le 20 , quelques Efclavons perent l'Elbe à la
nage ; ils s'emparerent de cinc, ' bateaux chargés
de grains qu'ils amenerent de notre côté. Les
Pruffiens en brûlerent eux- mêmes le lendemain.
quatre autres qu'on n'avoit pu leur enlever. Le
Roi de Pruffe fit brûler les Fauxbourgs de Wihdruff
& de Pyrna. Le 2 , il commença à faire
battre en brêche le cinquiéme bastion . Le Maréchal
Daun fit entrer dans la Ville feize Bataillons
de troupes fraîches; & il changea la poſition de
fon arniée . La droite fut placée le long de l'Elbe ,
depuis le jardin de Neumann jufqu'a Radebéal.
Le Prince de Loweſtein occupa , avec la réterve,
le pofte de Bordorf , & le Baron de Ried eut
ordre de pouler des partis du côté de Meilen
jufqu'à Torgau.
On fit , la nuit du 21 , au 22 , la fortiequia
!
SEPTEMBRE. 1760. 205
décidé la levée du fiége de Drefde. Neuf Ba
taillons , dix Compagnies de Genadiers , & cinq
Efcadrons le portereat vers le Fauxbourg de
Pyrna , fous les ordres du Lieutenant Général
Angers. En même tems , cinq Bataillons , autánt
de Compagnies de Grenadiers , & trois Elcadrons
pénét érent dans le Fa xbourg de Wilsdruff. Le
fuccès fut égal & complet des deux côtés . Toutes
les batteries de l'ennemi farent ruinées ; fes
canons furent encloués & les affurs brifés . On ne
put emmener cette artillerie , à caufe des décombres
qui embaraffoient les chemins . Notre perte
eft d'environ cinq cens hommes , tant tués que
bleffés . Celle des Pruffiens , eft incomparablement
plus confidérables. Nous leur avons fait
trois cens trente- fix prifonniers.
Le fuccès de cette attaque obligea le Roi de
Pruffe à fe mettre lui- même fur la défenfive. Il
reira , le 13 , de la ligne qui faifoit face à l'armée
de l'Empire , toute la cavalerie & plufieurs
Régimens d'infant " ie , pour en renforcer celle
qui étoit devant Dde. Le Maréchal de Daun
fit entrer le même jour , dans cette Ville , un détachement
de huit cens hommes pour foulager
la Garnifon , & pour l'aider à éteindre entierement
le feu. Quatre cens Pionniers y furent auffi
envoyés pour réparer es fortifications.
Il ne fe palla rien de remarquable le 25. Les
Pruffens travaillerent à élever des retranchemens
fur les flancs de leur camp. On fit de la Ville
un feu continuel fur eux , & ils ne tirerent pas
un feul coup de canon .
Le Maréchal de Daun alla à Dreſde le 26 ; il
fit le tour des remparts , avec le Comte de Maquire
, à qui il témoigna fa fatisfaction . On ache
va , le même jour , de ruiner dans les Fauxbourgs
de Wils ruff & de Pyrna tout ce qui ref
toit des travaux des ennemis.
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Résumé : Extrait du Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 28 Juillet.
Le 28 juillet, le Journal de l'armée aux ordres du Maréchal de Daun rapporte que le Roi de Prusse, après plusieurs tentatives infructueuses pour pénétrer en Silésie, se dirigea vers la Saxe et tenta de prendre Dresde le 13 juillet. Repoussé, il décida de mettre la ville en siège. Le 17 juillet, les batteries prussiennes bombardèrent Dresde, causant des incendies rapidement maîtrisés par la garnison et les habitants. La garnison, certaine d'être secourue par le Maréchal de Daun, résista efficacement. Le 16 juillet, le Général Maguire effectua une sortie et repoussa les troupes prussiennes, tandis que le Général de Ried les força à abandonner le poste de Weitenhirsch. Le Maréchal de Daun arriva près de Dresde le 18 juillet et attaqua les forces prussiennes le 19, les forçant à retraverser l'Elbe. Les Prussiens subirent de lourdes pertes et laissèrent 436 prisonniers. Le 20 juillet, des escadrons prussiens brûlèrent des bateaux de ravitaillement. Le Roi de Prusse incendia les faubourgs de Wilsdruff et de Pyrna et commença à bombarder les fortifications de Dresde. Le Maréchal de Daun renforça la ville avec des troupes fraîches et modifia la position de son armée. La nuit du 21 au 22 juillet, une sortie décisive permit de lever le siège de Dresde. Les forces françaises détruisirent les batteries ennemies et firent 336 prisonniers. Le Roi de Prusse dut se mettre en défense et renforça ses troupes devant Dresde. Le Maréchal de Daun visita Dresde le 26 juillet, exprimant sa satisfaction, et les travaux de destruction des fortifications ennemies furent achevés.
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104
p. 206
De [R]ATISBONNE, le premier Août.
Début :
Les Troupes du Duc de Wirtemberg sont en marche pour se rendre [...]
Mots clefs :
Duc, Troupes, Bataillons, Compagnie, Escadrons, Général, Marche, Corps, Armée
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texteReconnaissance textuelle : De [R]ATISBONNE, le premier Août.
De KATISBONNE , le premier Août.
Les Troupes du Duc de Wirtemberg font en
marche pour fe rendre en Saxe . Elles confiftent
én douze Bataillons , vingt Compagnies de Grenadiers
, quinze Elcadrons , & un corps de trois
cens Chafleurs , faifant en tout douze mille hom
mes . Elles feront rendues , le 13 de ce mois, à
Smalkalde. Le Général de Luzinsky , qui s'étoit
mis en marche de Romschild pour le réu
nir à l'armée de l'Empire , a eu ordre de rétrograder.
Le Corps qu'il commande formera l'avant-
garde de cette nouvelle armée, qui eſt commandé
par le Duc de Wirtemberg lui -même.
Les Troupes du Duc de Wirtemberg font en
marche pour fe rendre en Saxe . Elles confiftent
én douze Bataillons , vingt Compagnies de Grenadiers
, quinze Elcadrons , & un corps de trois
cens Chafleurs , faifant en tout douze mille hom
mes . Elles feront rendues , le 13 de ce mois, à
Smalkalde. Le Général de Luzinsky , qui s'étoit
mis en marche de Romschild pour le réu
nir à l'armée de l'Empire , a eu ordre de rétrograder.
Le Corps qu'il commande formera l'avant-
garde de cette nouvelle armée, qui eſt commandé
par le Duc de Wirtemberg lui -même.
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Résumé : De [R]ATISBONNE, le premier Août.
Le 1er août, les troupes du Duc de Wurtemberg, composées de douze bataillons, vingt compagnies de grenadiers, quinze escadrons et trois cents chasseurs, soit douze mille hommes, se dirigent vers la Saxe pour arriver à Smalkalde le 13 août. Le général de Luzinsky, revenu de Romschild, commande l'avant-garde de cette armée dirigée par le Duc de Wurtemberg.
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105
p. 187-190
De VIENNE, le 7 Septembre.
Début :
On apprend de Constantinople, que les Hospodans de Valachie & de Moldavie [...]
Mots clefs :
Investiture, Principautés, Rébellion, Tremblement de terre, Maréchal Daun, Baron de Laudon, Armée, Ordres, Régiment, Cavalerie, Attaque, Combat, Artillerie, Colonel, Troupes, Ennemis, Prisonniers, Blessés et morts, Lieutenant, Prince Henri, Mouvements des troupes, Général, Fête, Mariage
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texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 7 Septembre.
De VIENNE , le 7 Septembre.
On apprend de Conftantinople, que les Hofpodas
de Valachie & de Moldavie ont reçu de la
Porte l'inveftiture de ces Principautés. Le Bacha
d'Iconium , ayant reçu l'ordre de venir rendre
compte de fa conduite au Grand- Seigneur , s'eft
révoltés il est à la tête de vingt mille hommes,
& il met à contribution les Pays voifins de fon
Gouvernement . On a délibéré dans un Divan
extraordinaire fur les moyens d'étouffer une
rebellion qui peut avoir de dangereufes fuites .
On a reffenti le 13 , vers les fept heures du
foir , une fecouffe de tremblement de terre ; mais
elle a été fort légére , & n'a caufé aucun dommage.
La Cour a reçu du Maréchal Comte de Daun
les détails fuivans de l'action paffée entre le
Corps du Baron de Laudon & l'Armée Pruffienne,
Ce Général , fe conformant aux ordres du
Comte de Daun , s'étoit mis en mouvement le
14 au foir , & il avoit paffé le Katzbach près de
Forthmuhle. L'avant-garde compofće de huis
188 MERCURE DE FRANCE.
'bataillons & de deux regimens de Cavalerie, étoit
commandée par le Général Baron de Wolfersdorff.
On marcha une partie de la nuit en fe dirigeant
vers les hauteurs de Banthen , où l'on devoit
le former pour attaquer le flane gauche de
l'Armée Pruffienne. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon , qui formoient la tête de la
marche, rencontrerent en y arrivant , le régiment
des Huffards de Ziethen , qui fe retira avec
précipitation. Le Baron de Laudon fit alors hâter
la marche du refte de fon Corps pour s'affurer de
ces hauteurs , mais on s'apperçut , à la pointe du
jour , qu'elles étoient occupées par beaucoup d'Infanterie
& de Cavalerie Pruffienne. Il n'étoit plus
poffible d'éviter un combat ; ainfi l'ordre fut auffitôt
donné pour attaquer , & on le fit avec tant
de fuccès , que l'Ennemi fut obligé d'abandonner
ce poſte avec toute fon artillerie. Le Baron de
Laudon faifoit fes difpofitions pour profiter de cet
avantage , lorfque l'Armée Pruffienne , qui s'étoit
formée derriere le bois d'Humelen , marcha
pour l'attaquer. Le combat recommença avec la
plus grande vivacité , & devint général ; mais le
Baron de Laudon s'étant apperçu vers les fix
heures du matin qu'il avoit à foutenir l'effort de
toute l'Armée Pruſſienne , ordonna la retraite qui
fe fit fans précipitation , & avec la contenance la
plus ferme. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon protégerent cette retraite en occupant
des hauteurs de Binowitz . Le Colonel de Rouvroi
y conduit l'artillerie , & il s'en fervit avec tant
d'habileté que les Corps Pruffiens , qui avoient été
détachés à notre pourſuite , furent contraints de
fe retirer .
Toutes les troupes fe font comportées dans
cette action avec la plus grande valeur, & la perte
de l'Ennemi ne peut être que fort confidérable.
OCTOBRE . 1760? 189
Les patrouilles envoyées le lendemain fur le
champ de bataille ont rapporté qu'il y avoir eu
deux Régimens Pruffiens prèfqu'entierement détruits.
Nous avons fait quantité de prifonniers
parmi lesquels font un Colonel , un Major , plufieurs
Capitaines & autres Officiers de moindre
grade.
Suivant l'état dreffé après cette affaire , nous
avons eu quatorze cens vingt & un hommes de
tués , & deux mille trois cens foixante & dix de
bleffés. Le nombre des manquans étoit de deux
mille cent quarante ; mais un grand nombre
de ces derniers rejoignent fucceffivement leurs
Corps.
Les Lieutenans- Généraux de Drafkowitz & de
Campitelli ont été bleffés ainsi que les Généraux-
Majors de Giannini,de Calemberg, de Gourcy & de
Rebbach. Le Baron de Biela & le Comte de Gondrecour,
Généraux- Majors, ont été faits prifonniers.
L'Armée du Prince Henri a fait un mouvement
depuis peu , pour fe réunir à celle du Ro
de Pruffe. Un corps de Troupes détaché de la
premiere , fous le commandement du Général
de Goltze , a paffé l'Oder à Koben . Son arrieregarde
a été attaquée par le Général de Tottleben ,
& elle a été fort maltraitée . On attend les détails
de cette petite action . Les Rufles font actuellement
dans les environs d'Herrenftadt, & leurs troupes
légéres s'étendent du côté de Wintzig & de Wohlau.
Le Général- Major de Gribauval fe rendit, le
23 du mois dernier , devant Schweidnitz , pour
diriger les opérations du fiége de cette Place.
L'Artillerie néceffaire partit le 21 , des environs
d'Olmutz. On a conduit ici depuis quelquesjours ,
fous fûre garde , un homme qui travailloit à exci
ter quelques mouvemens dans la Hongrie..
い
190 MERCURE DE FRANCE
On hâre les préparatifs des fêtes qui doivent
être exécutées à l'occafion du mariage de l'Archiduc.
Le Feld- Maréchal Prince de Lichtenſten ,
Grand- Maître de l'Artillerie , doit être à Parme
depuis le premier de ce mois. La plus grande partie
de la Maifon de la future Archiduchelle eſt en
chemin pour s'y rendre.
On apprend de Conftantinople, que les Hofpodas
de Valachie & de Moldavie ont reçu de la
Porte l'inveftiture de ces Principautés. Le Bacha
d'Iconium , ayant reçu l'ordre de venir rendre
compte de fa conduite au Grand- Seigneur , s'eft
révoltés il est à la tête de vingt mille hommes,
& il met à contribution les Pays voifins de fon
Gouvernement . On a délibéré dans un Divan
extraordinaire fur les moyens d'étouffer une
rebellion qui peut avoir de dangereufes fuites .
On a reffenti le 13 , vers les fept heures du
foir , une fecouffe de tremblement de terre ; mais
elle a été fort légére , & n'a caufé aucun dommage.
La Cour a reçu du Maréchal Comte de Daun
les détails fuivans de l'action paffée entre le
Corps du Baron de Laudon & l'Armée Pruffienne,
Ce Général , fe conformant aux ordres du
Comte de Daun , s'étoit mis en mouvement le
14 au foir , & il avoit paffé le Katzbach près de
Forthmuhle. L'avant-garde compofće de huis
188 MERCURE DE FRANCE.
'bataillons & de deux regimens de Cavalerie, étoit
commandée par le Général Baron de Wolfersdorff.
On marcha une partie de la nuit en fe dirigeant
vers les hauteurs de Banthen , où l'on devoit
le former pour attaquer le flane gauche de
l'Armée Pruffienne. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon , qui formoient la tête de la
marche, rencontrerent en y arrivant , le régiment
des Huffards de Ziethen , qui fe retira avec
précipitation. Le Baron de Laudon fit alors hâter
la marche du refte de fon Corps pour s'affurer de
ces hauteurs , mais on s'apperçut , à la pointe du
jour , qu'elles étoient occupées par beaucoup d'Infanterie
& de Cavalerie Pruffienne. Il n'étoit plus
poffible d'éviter un combat ; ainfi l'ordre fut auffitôt
donné pour attaquer , & on le fit avec tant
de fuccès , que l'Ennemi fut obligé d'abandonner
ce poſte avec toute fon artillerie. Le Baron de
Laudon faifoit fes difpofitions pour profiter de cet
avantage , lorfque l'Armée Pruffienne , qui s'étoit
formée derriere le bois d'Humelen , marcha
pour l'attaquer. Le combat recommença avec la
plus grande vivacité , & devint général ; mais le
Baron de Laudon s'étant apperçu vers les fix
heures du matin qu'il avoit à foutenir l'effort de
toute l'Armée Pruſſienne , ordonna la retraite qui
fe fit fans précipitation , & avec la contenance la
plus ferme. Les deux bataillons des Grenadiers
de Laudon protégerent cette retraite en occupant
des hauteurs de Binowitz . Le Colonel de Rouvroi
y conduit l'artillerie , & il s'en fervit avec tant
d'habileté que les Corps Pruffiens , qui avoient été
détachés à notre pourſuite , furent contraints de
fe retirer .
Toutes les troupes fe font comportées dans
cette action avec la plus grande valeur, & la perte
de l'Ennemi ne peut être que fort confidérable.
OCTOBRE . 1760? 189
Les patrouilles envoyées le lendemain fur le
champ de bataille ont rapporté qu'il y avoir eu
deux Régimens Pruffiens prèfqu'entierement détruits.
Nous avons fait quantité de prifonniers
parmi lesquels font un Colonel , un Major , plufieurs
Capitaines & autres Officiers de moindre
grade.
Suivant l'état dreffé après cette affaire , nous
avons eu quatorze cens vingt & un hommes de
tués , & deux mille trois cens foixante & dix de
bleffés. Le nombre des manquans étoit de deux
mille cent quarante ; mais un grand nombre
de ces derniers rejoignent fucceffivement leurs
Corps.
Les Lieutenans- Généraux de Drafkowitz & de
Campitelli ont été bleffés ainsi que les Généraux-
Majors de Giannini,de Calemberg, de Gourcy & de
Rebbach. Le Baron de Biela & le Comte de Gondrecour,
Généraux- Majors, ont été faits prifonniers.
L'Armée du Prince Henri a fait un mouvement
depuis peu , pour fe réunir à celle du Ro
de Pruffe. Un corps de Troupes détaché de la
premiere , fous le commandement du Général
de Goltze , a paffé l'Oder à Koben . Son arrieregarde
a été attaquée par le Général de Tottleben ,
& elle a été fort maltraitée . On attend les détails
de cette petite action . Les Rufles font actuellement
dans les environs d'Herrenftadt, & leurs troupes
légéres s'étendent du côté de Wintzig & de Wohlau.
Le Général- Major de Gribauval fe rendit, le
23 du mois dernier , devant Schweidnitz , pour
diriger les opérations du fiége de cette Place.
L'Artillerie néceffaire partit le 21 , des environs
d'Olmutz. On a conduit ici depuis quelquesjours ,
fous fûre garde , un homme qui travailloit à exci
ter quelques mouvemens dans la Hongrie..
い
190 MERCURE DE FRANCE
On hâre les préparatifs des fêtes qui doivent
être exécutées à l'occafion du mariage de l'Archiduc.
Le Feld- Maréchal Prince de Lichtenſten ,
Grand- Maître de l'Artillerie , doit être à Parme
depuis le premier de ce mois. La plus grande partie
de la Maifon de la future Archiduchelle eſt en
chemin pour s'y rendre.
Fermer
Résumé : De VIENNE, le 7 Septembre.
Le 7 septembre, des nouvelles de Constantinople indiquent que les hospodars de Valachie et de Moldavie ont reçu l'investiture de la Porte pour leurs principautés. Le bacha d'Iconium, ayant reçu l'ordre de se rendre à Constantinople pour justifier sa conduite, s'est révolté et rassemble vingt mille hommes, mettant à contribution les pays voisins. Un divan extraordinaire a délibéré sur les moyens de réprimer cette rébellion. À Vienne, une secousse de tremblement de terre a été ressentie le 13 septembre sans causer de dommages. La Cour a reçu des détails du maréchal comte de Daun concernant une action entre le corps du baron de Laudon et l'armée prussienne. Le 14 septembre, le baron de Laudon, suivant les ordres du comte de Daun, a traversé le Katzbach près de Fortmuhle avec une avant-garde composée de huit bataillons et de deux régiments de cavalerie, commandée par le général baron de Wolfersdorff. L'armée a marché vers les hauteurs de Banthen pour attaquer le flanc gauche de l'armée prussienne. Les grenadiers de Laudon ont rencontré et repoussé le régiment des hussards de Ziethen. Le combat a commencé à l'aube et s'est intensifié, forçant les Prussiens à abandonner leur position avec leur artillerie. Le baron de Laudon a préparé une contre-attaque, mais l'armée prussienne, formée derrière le bois d'Humelen, a lancé une offensive. Le combat est devenu général, et Laudon a ordonné la retraite, protégée par les grenadiers et l'artillerie dirigée par le colonel de Rouvroi. Les pertes ennemies sont considérables, avec deux régiments prussiens presque entièrement détruits et de nombreux prisonniers, dont un colonel et plusieurs officiers. Les troupes autrichiennes ont subi des pertes de 1 421 tués, 2 360 blessés et 2 140 manquants, dont beaucoup ont rejoint leurs unités. Plusieurs généraux ont été blessés ou capturés. L'armée du prince Henri de Prusse a effectué un mouvement pour se réunir à celle du roi de Prusse. Un corps de troupes prussiennes, commandé par le général de Goltze, a traversé l'Oder à Koben et a été attaqué par le général de Tottleben. Les Russes sont actuellement près d'Herrenstadt, et leurs troupes légères se déplacent vers Wintzig et Wohlau. Le général-major de Gribauval dirige le siège de Schweidnitz, avec l'artillerie partie d'Olmutz. Un individu suspect a été arrêté pour avoir tenté de provoquer des troubles en Hongrie. À Vienne, les préparatifs pour les fêtes du mariage de l'archiduc sont en cours. Le feld-maréchal prince de Lichtenstein, grand-maître de l'artillerie, est attendu à Parme, et la maison de la future archiduchesse est en route pour s'y rendre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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106
p. 190-194
De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
Début :
Le Feld-Maréchal Prince de Deux-Ponts, ayant résolu d'obliger les Prussiens [...]
Mots clefs :
Armée, Feld-maréchal, Prince de Deux-Ponts, Général, Mouvements des troupes, Prussiens, Corps, Ennemis, Camps militaires, Colonel, Ordre, Attaques, Résistance, Positions, Détachement, Cavalerie, Artillerie, Infanterie, Grenadiers, Prince Henri, Marche, Forces armées, Perte de l'ennemi, Champ de bataille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
De l'Armée de l'Empire , le 21 Août.
Le Feld-Maréchal Prince de Deux -Ponts , ayant
réfolu d'obligerles Pruffiens à quitter les environs
de Drefde , fit avancer , dès le de ce mois , le
Prince de Stolberg avec la réferve à Keffeldorff.
Le Général de Weczey fe porta avec les troupes
Jégéres à Wilfdruff , d'où il étendit les poftes jufqu'à
Weiffdrop & Lamperfdorff. En même temps
le Général de Klééfeld marcha de Freyberg à Auguftulberg
, & il fit occuper par des détachemens
Roffwein & Seligenstadt . Ces difpofitions obligerent
les Pruffiens à fe retirer de la Ville de Noffen .
Il ne fe fit le 10 & le 11 aucun mouvement confidérable
, les poftes que nous avions du côté de
Seligenstadt furent attaqués par un Corps de Huffards
& de Dragons Pruffiens ; mais il fut repous
fé & fuivi jufqu'à Windifchbora ; l'on fit dans cetteoccafion
plufieurs prifonniers. Le pofte de Roffwein
fut attaqué le 11 par des forces fupérieures ,
& nos troupes furent obligées de fe replier. Mais
les Pruffiens , après avoir exigé des contributions
de cette petite ville , l'abandonnerent la nuit fuivante
; & nous y rentrâmes auffitôt . On eut avis
le même jour , que les ennemis raffembloient
au- deffous de leur Camp un grand nombre de
bateaux ; ce qui détermina le Prince de Deux-
Ponts à renforcer par un Corps de Grenadiers
& de Huffards le Colonel de Zetwitz , qui étoit
chargé de garder , avec les Bannaliſtes , la rive
OCTOBRE. 1760 191
droite de l'Elbe . On apprit que le fieur de Graven ,
Colonel dans le Régiment de Baroniai , avoit
marché de Gera à Naumbourg , & qu'à ſon approche
, le Colonel de Salemon s'étoit replie
fur Léipfick , & le Capitaine Kowars ſur Merſe
bourg.
L'Armée eut ordre , le 12 au foir , de fe tenir
prête à marcher. Les Grenadiers & les Carabiniers
, avec l'artillerie de réſerve , fe mirent en
mouvement , à l'entrée de la nuit , fous les ordres
du Lieutenant Général Comte de Guafco.
L'Armée décampa de Plawen , le 13 à la pointe
du jour , & marcha vers Meiffen . Elle établit fon
camp près de Reiodorff, fa droite appuyée à
Conitabel , & fa gauche à Sora . Le corps du
Général de Guafco prit pofte entre Seligenstadt
& Burckerswalde . Le Prince de Deux-Ponts fit
en même temps attaquer les poftes avancés des
ennemis par la réſerve du Général Prince de
Stolberg. Cette attaque eut tout le fuccès qu'on
pouvoit defirer. On délogea les Pruffiens des hauteurs
de Polentz & de Sihenrichen , & on les
pouffa jufqu'aux Fauxbourgs de Meiffen.Le Géné
ral Klééfeld chaffa auffi les ennemis des retran--
chemens qu'ils occupoient du côté d'Auguſtuſberg
, & il les repouffa jufqu'à Katzenhaufen :
pendant qu'on exécutoit ces attaques à la gauche
de l'Elbe , le Colonel de Zetwitz fe pofta fur la
droite à Alten- Clofter au - deffous du camp des
Ennemis , & il brûla les bateaux qu'ils y avoient
raffemblés . Il s'en trouva plufieurs qui venoient
d'arriver de Torgau , & qui étoient chargés de
vivres & de munitions de guerre. On continua ,
le 14 , de pouffer les Pruffiens de pofte en pofte ,
ils furent délogés des hauteurs de Katzenhaufen,
ainfi que des Villages de Miltitz , de Sopen & de
Gregitz , & ils le retirerent dans leur camp re
91 MERCURE DE FRANCE
tranché entre Lotayn & Meyffen, L'Armée occur
pa le pofte de Katzenhaufen , & le quartier général
fut établi à Haynitz. La Ville de Meiffen
fut évacuée , & nous en prîmes poffeffion . On y
trouva un magazin confidérable & beaucoup d'armes
. Un des fauxbourgs avoit été brûlé la veille ,
par ordre du Commandant Pruffien .
L'armée ne fit aucun mouvement le rs & le 16;
le Maréchal Prince de Deux - Ponts alla reconnoître
le Camp Pruffien , & il en trouva la poſition extrêmement
avantageufe. La difficulté de le forcer
lui fit prendre la réfolution d'en déloger l'ennemi
, en lui coupant fes communications ; dans ce
deffein il pouffa le corps de réſerve en avant juſqu'à
Giezenhayn fur le chemin de Lomatfch. Ce
mouvement détermina le Général Hulsen à quitter
fa pofition. L'Armée Pruffienne détendit fon
camp à dix heures du foir . Elle marcha toure
la nuit par Nieder-Miltitz , & par Welfch , &
elle alla camper entre Riefa & Brauffnitz. Auffitôt
qu'on eut avis de fa retraite , les troupes légéres
& quelques détachemens de Cavalerie furent
envoyés à fa pourſuite. On amena plufieurs
prifonniers avec quelques chevaux . Le Colonel
Zetwitz continua , le même jour , de marcher
le long de la rive droite de l'Elbe ; il fe porta de
de Wienbiehla à Zahdel , où il brûla encore fix
bateaux qui venoient de Torgau chargés de vivres
& de fourages pour l'Armée Pruffienne. Il y eur ,
près de Waldheim , une vive efcarmouche entre un
gros détachement Pruffien fous les ordres du Cofonel
de Kleift & un corps de nos Chaffeurs com .
mandé par le Colonel Otto ; ce dernier fut obligé
de fe replier fur Sloha . Il ne fut point pourfuivi
par les Pruffiens.
On fe remit en marche le 17 à midi , & l'on
occupa les hauteurs de Lomatfch. Le Corps des
Grenadiers
OCTOBRE . 1760. 193
Grenadiers fut porté en avant , & le Colonel de
Zetwitz fe pofta a Zeidlitz , d'où il poulla des Détachemens
jufqu'a Zehrhauzen. La réſerve du
Prince de Stolberg , qui avoit cottoyé les Pruffiens
pendant leur marche , prit poſte à Staucha..
Nous fumes informés , le lendemain au matin,
que l'armée Prullienne avoit profité de l'obfcurité
pour continuer fa retraite fur Strehla , & qu'elle
y campoit dans la même pofition que le Prince.
Henri avoit occupée l'année précédente. Sur cette.
nouvelle , l'Armée reçut ordre de poursuivre fa
marche , & elle vint camper à Riefa , où le quartier
général fut établi . On fit le même jour quel
ques prifonniers aux Pruffiens, & l'on reçut un
grand nombre de déſerteurs.
Le Maréchal Prince de Deux Ponts alla reconnoître
, le 19 au matin , avec le Baron de Haddick
, la pofition des Pruffiens. Il remarqua qu'ils
Occupoient une étendue beaucoup plus confidérable
que leurs forces ne leur permettoient. Cette
circonftance le détermina à les attaquer dès le
lendemain.
On le mit en marche , à minuit , du Camp de
Riela fur quatre colonnes ; & l'on fut , avant le
jour , à la portée de l'ennemi. La principale attaque
fut dirigée contre le Corps qui occupoit les
retranchemens de la montagne de Dirrenberg,
& le foin en fut confié au Prince de Stolberg. Ce
Général, à la tête de la réſerve ſoutenue par les
Grenadiers & par les Régimens de Palavicini &
de Saxe-Gotha aux ordres du Général Comte de
Guafco , commença l'attaque au point du jour.
Notre artillerie fut fi bien fervie , que les bateries
des ennemis furent démontées en peu de
temps ; & en moins de demi heure , nous fumes
maîtres de ce pofte important. Les ennemis fe
replierent en défordre fur une hauteur qu'ils
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
avoient derriere eux . Ils firent pendant quelques
hêúres une vigoureuſe réſiſtance ; mais le Géné
ral de Kleefeld , qui étoit chargé d'une des atta
ques , les prit en flanc avec tant de vivacité , qu'il
les obligea d'abandonner ce fecond poſte. Ils le res
tirèrent dans les retranchemens de Strehla , laillant
fur le champ de bataille un grand nombre de
morts & de bleffés . Il étoit à peine huit heures du
matin, lorſque nos troupes remporterent ce fecond
avantage.
Cependant les ennemis occupoient en Force
leur Camp de Strehla. Pour en rendre l'accès plus
difficile , ils mirent le feu à deux villages qu'ils
avoient en avant. Mais lorfqu'ils virent qu'on fe
difpofoit à les attaquer , ils fe retirèrent du côté de
Torgau , à travers les bois & les défilés. Le Maréchal
Prince de Deux- Ponts détacha fur le champ
pour les pourfuivre fes troupes légères , foutenues
par quelques régimens de Cavalerie & de Dragons,
fous les ordres du Lieutenant Général Comte
de Lanthieri. La perte des ennemis n'eſt pas
encore conftatée ; mais on eftime qu'elle monte
à plus de deux mille hommes , & qu'elle eft au
moins double de la nôtre.
Le Feld-Maréchal Prince de Deux -Ponts , ayant
réfolu d'obligerles Pruffiens à quitter les environs
de Drefde , fit avancer , dès le de ce mois , le
Prince de Stolberg avec la réferve à Keffeldorff.
Le Général de Weczey fe porta avec les troupes
Jégéres à Wilfdruff , d'où il étendit les poftes jufqu'à
Weiffdrop & Lamperfdorff. En même temps
le Général de Klééfeld marcha de Freyberg à Auguftulberg
, & il fit occuper par des détachemens
Roffwein & Seligenstadt . Ces difpofitions obligerent
les Pruffiens à fe retirer de la Ville de Noffen .
Il ne fe fit le 10 & le 11 aucun mouvement confidérable
, les poftes que nous avions du côté de
Seligenstadt furent attaqués par un Corps de Huffards
& de Dragons Pruffiens ; mais il fut repous
fé & fuivi jufqu'à Windifchbora ; l'on fit dans cetteoccafion
plufieurs prifonniers. Le pofte de Roffwein
fut attaqué le 11 par des forces fupérieures ,
& nos troupes furent obligées de fe replier. Mais
les Pruffiens , après avoir exigé des contributions
de cette petite ville , l'abandonnerent la nuit fuivante
; & nous y rentrâmes auffitôt . On eut avis
le même jour , que les ennemis raffembloient
au- deffous de leur Camp un grand nombre de
bateaux ; ce qui détermina le Prince de Deux-
Ponts à renforcer par un Corps de Grenadiers
& de Huffards le Colonel de Zetwitz , qui étoit
chargé de garder , avec les Bannaliſtes , la rive
OCTOBRE. 1760 191
droite de l'Elbe . On apprit que le fieur de Graven ,
Colonel dans le Régiment de Baroniai , avoit
marché de Gera à Naumbourg , & qu'à ſon approche
, le Colonel de Salemon s'étoit replie
fur Léipfick , & le Capitaine Kowars ſur Merſe
bourg.
L'Armée eut ordre , le 12 au foir , de fe tenir
prête à marcher. Les Grenadiers & les Carabiniers
, avec l'artillerie de réſerve , fe mirent en
mouvement , à l'entrée de la nuit , fous les ordres
du Lieutenant Général Comte de Guafco.
L'Armée décampa de Plawen , le 13 à la pointe
du jour , & marcha vers Meiffen . Elle établit fon
camp près de Reiodorff, fa droite appuyée à
Conitabel , & fa gauche à Sora . Le corps du
Général de Guafco prit pofte entre Seligenstadt
& Burckerswalde . Le Prince de Deux-Ponts fit
en même temps attaquer les poftes avancés des
ennemis par la réſerve du Général Prince de
Stolberg. Cette attaque eut tout le fuccès qu'on
pouvoit defirer. On délogea les Pruffiens des hauteurs
de Polentz & de Sihenrichen , & on les
pouffa jufqu'aux Fauxbourgs de Meiffen.Le Géné
ral Klééfeld chaffa auffi les ennemis des retran--
chemens qu'ils occupoient du côté d'Auguſtuſberg
, & il les repouffa jufqu'à Katzenhaufen :
pendant qu'on exécutoit ces attaques à la gauche
de l'Elbe , le Colonel de Zetwitz fe pofta fur la
droite à Alten- Clofter au - deffous du camp des
Ennemis , & il brûla les bateaux qu'ils y avoient
raffemblés . Il s'en trouva plufieurs qui venoient
d'arriver de Torgau , & qui étoient chargés de
vivres & de munitions de guerre. On continua ,
le 14 , de pouffer les Pruffiens de pofte en pofte ,
ils furent délogés des hauteurs de Katzenhaufen,
ainfi que des Villages de Miltitz , de Sopen & de
Gregitz , & ils le retirerent dans leur camp re
91 MERCURE DE FRANCE
tranché entre Lotayn & Meyffen, L'Armée occur
pa le pofte de Katzenhaufen , & le quartier général
fut établi à Haynitz. La Ville de Meiffen
fut évacuée , & nous en prîmes poffeffion . On y
trouva un magazin confidérable & beaucoup d'armes
. Un des fauxbourgs avoit été brûlé la veille ,
par ordre du Commandant Pruffien .
L'armée ne fit aucun mouvement le rs & le 16;
le Maréchal Prince de Deux - Ponts alla reconnoître
le Camp Pruffien , & il en trouva la poſition extrêmement
avantageufe. La difficulté de le forcer
lui fit prendre la réfolution d'en déloger l'ennemi
, en lui coupant fes communications ; dans ce
deffein il pouffa le corps de réſerve en avant juſqu'à
Giezenhayn fur le chemin de Lomatfch. Ce
mouvement détermina le Général Hulsen à quitter
fa pofition. L'Armée Pruffienne détendit fon
camp à dix heures du foir . Elle marcha toure
la nuit par Nieder-Miltitz , & par Welfch , &
elle alla camper entre Riefa & Brauffnitz. Auffitôt
qu'on eut avis de fa retraite , les troupes légéres
& quelques détachemens de Cavalerie furent
envoyés à fa pourſuite. On amena plufieurs
prifonniers avec quelques chevaux . Le Colonel
Zetwitz continua , le même jour , de marcher
le long de la rive droite de l'Elbe ; il fe porta de
de Wienbiehla à Zahdel , où il brûla encore fix
bateaux qui venoient de Torgau chargés de vivres
& de fourages pour l'Armée Pruffienne. Il y eur ,
près de Waldheim , une vive efcarmouche entre un
gros détachement Pruffien fous les ordres du Cofonel
de Kleift & un corps de nos Chaffeurs com .
mandé par le Colonel Otto ; ce dernier fut obligé
de fe replier fur Sloha . Il ne fut point pourfuivi
par les Pruffiens.
On fe remit en marche le 17 à midi , & l'on
occupa les hauteurs de Lomatfch. Le Corps des
Grenadiers
OCTOBRE . 1760. 193
Grenadiers fut porté en avant , & le Colonel de
Zetwitz fe pofta a Zeidlitz , d'où il poulla des Détachemens
jufqu'a Zehrhauzen. La réſerve du
Prince de Stolberg , qui avoit cottoyé les Pruffiens
pendant leur marche , prit poſte à Staucha..
Nous fumes informés , le lendemain au matin,
que l'armée Prullienne avoit profité de l'obfcurité
pour continuer fa retraite fur Strehla , & qu'elle
y campoit dans la même pofition que le Prince.
Henri avoit occupée l'année précédente. Sur cette.
nouvelle , l'Armée reçut ordre de poursuivre fa
marche , & elle vint camper à Riefa , où le quartier
général fut établi . On fit le même jour quel
ques prifonniers aux Pruffiens, & l'on reçut un
grand nombre de déſerteurs.
Le Maréchal Prince de Deux Ponts alla reconnoître
, le 19 au matin , avec le Baron de Haddick
, la pofition des Pruffiens. Il remarqua qu'ils
Occupoient une étendue beaucoup plus confidérable
que leurs forces ne leur permettoient. Cette
circonftance le détermina à les attaquer dès le
lendemain.
On le mit en marche , à minuit , du Camp de
Riela fur quatre colonnes ; & l'on fut , avant le
jour , à la portée de l'ennemi. La principale attaque
fut dirigée contre le Corps qui occupoit les
retranchemens de la montagne de Dirrenberg,
& le foin en fut confié au Prince de Stolberg. Ce
Général, à la tête de la réſerve ſoutenue par les
Grenadiers & par les Régimens de Palavicini &
de Saxe-Gotha aux ordres du Général Comte de
Guafco , commença l'attaque au point du jour.
Notre artillerie fut fi bien fervie , que les bateries
des ennemis furent démontées en peu de
temps ; & en moins de demi heure , nous fumes
maîtres de ce pofte important. Les ennemis fe
replierent en défordre fur une hauteur qu'ils
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
avoient derriere eux . Ils firent pendant quelques
hêúres une vigoureuſe réſiſtance ; mais le Géné
ral de Kleefeld , qui étoit chargé d'une des atta
ques , les prit en flanc avec tant de vivacité , qu'il
les obligea d'abandonner ce fecond poſte. Ils le res
tirèrent dans les retranchemens de Strehla , laillant
fur le champ de bataille un grand nombre de
morts & de bleffés . Il étoit à peine huit heures du
matin, lorſque nos troupes remporterent ce fecond
avantage.
Cependant les ennemis occupoient en Force
leur Camp de Strehla. Pour en rendre l'accès plus
difficile , ils mirent le feu à deux villages qu'ils
avoient en avant. Mais lorfqu'ils virent qu'on fe
difpofoit à les attaquer , ils fe retirèrent du côté de
Torgau , à travers les bois & les défilés. Le Maréchal
Prince de Deux- Ponts détacha fur le champ
pour les pourfuivre fes troupes légères , foutenues
par quelques régimens de Cavalerie & de Dragons,
fous les ordres du Lieutenant Général Comte
de Lanthieri. La perte des ennemis n'eſt pas
encore conftatée ; mais on eftime qu'elle monte
à plus de deux mille hommes , & qu'elle eft au
moins double de la nôtre.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
Le 21 août, le Feld-Maréchal Prince de Deux-Ponts initia une offensive contre les Prussiens autour de Dresde. Il déploya le Prince de Stolberg avec la réserve à Keffeldorff et le Général de Weczey avec les troupes légères à Wilfdruff, étendant les postes jusqu'à Weiffdrop et Lamperfdorff. Le Général de Klééfeld, ayant marché de Freyberg à Auguftulberg, occupa Rosswein et Seligenstadt, forçant les Prussiens à se retirer de Nossen. Les 10 et 11 août, les Prussiens tentèrent d'attaquer les postes à Seligenstadt et Rosswein, mais furent repoussés. Le 12 août, l'armée reçut l'ordre de se préparer à marcher. Le 13 août, elle quitta Plawen pour Meissen et établit son camp près de Reiodorff. Les attaques contre les Prussiens furent couronnées de succès, les repoussant jusqu'aux faubourgs de Meissen. Le 14 août, les Prussiens furent délogés de plusieurs positions et se retirèrent dans leur camp retranché entre Lomatz et Meissen. Le 16 août, le Maréchal Prince de Deux-Ponts décida de couper les communications ennemies, forçant les Prussiens à se retirer. Le 17 août, l'armée occupa les hauteurs de Lomatz. Le 18 août, elle poursuivit les Prussiens en retraite jusqu'à Strehla. Le 19 août, le Maréchal reconnut la position ennemie et décida de les attaquer le lendemain. À minuit, l'armée se mit en marche et attaqua les Prussiens, les repoussant de plusieurs positions. Les Prussiens se retirèrent vers Torgau, laissant de lourdes pertes sur le champ de bataille.
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107
p. 203-204
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 7 septembre.
Début :
Le Roi de Prusse ayant voulu occuper le poste de Nieder-Arnsdorff, & se trouvant prévenu [...]
Mots clefs :
Roi de Prusse, Postes militaires, Général, Détachements, Artillerie, Attaque, Baron, Bataillons, Secours, Maréchal Daun
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 7 septembre.
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun ,
le 7 Septembre.
Le Roi de Pruffe ayant voulu occuper le pofte
de Nieder-Arnsdorff , & fe trouvant prévenu par
le Général Beck , détacha trois Régimens , avec
quelques pieces d'Artillerie , pour en déloger nos
troupes. Ils attaquèrent ce pofte avec beaucoup
de vivacité ; mais le Baron de Beck eut le tems
de faire foutenir les Volontaires de Siléfie , qui
Foccupoient , par deux Bataillons de Waradins,
& le Comte de Daun détacha , de fon côté , dans '
le méme deffein , trois Bataillons de Grenadiers.
Au moyen de ce fecours , les Pruffiens furent re
pouffés ; & après une attaque de trois heures, ils
fe retirèrent avec une perte confidérable . On ne
peut pas l'évaluer à moins de fept à huir cens
Bommes.› ant tués que bleffés. La nôtre eft de
I vi
204 MERCURE DE FRANCE.
trois cens hommes. Depuis , le Roi de Pruffe ayant
voulu gagner Landshut , le Maréchal de Daun
fit une marche qui arrêta ce Prince , & le Comte
de Lafcy a pris pofte à Landshut & fur les hauteurs
voifines. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable .
le 7 Septembre.
Le Roi de Pruffe ayant voulu occuper le pofte
de Nieder-Arnsdorff , & fe trouvant prévenu par
le Général Beck , détacha trois Régimens , avec
quelques pieces d'Artillerie , pour en déloger nos
troupes. Ils attaquèrent ce pofte avec beaucoup
de vivacité ; mais le Baron de Beck eut le tems
de faire foutenir les Volontaires de Siléfie , qui
Foccupoient , par deux Bataillons de Waradins,
& le Comte de Daun détacha , de fon côté , dans '
le méme deffein , trois Bataillons de Grenadiers.
Au moyen de ce fecours , les Pruffiens furent re
pouffés ; & après une attaque de trois heures, ils
fe retirèrent avec une perte confidérable . On ne
peut pas l'évaluer à moins de fept à huir cens
Bommes.› ant tués que bleffés. La nôtre eft de
I vi
204 MERCURE DE FRANCE.
trois cens hommes. Depuis , le Roi de Pruffe ayant
voulu gagner Landshut , le Maréchal de Daun
fit une marche qui arrêta ce Prince , & le Comte
de Lafcy a pris pofte à Landshut & fur les hauteurs
voifines. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable .
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Résumé : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 7 septembre.
Le 7 septembre, le roi de Prusse tenta d'occuper le poste de Nieder-Arnsdorff, mais fut devancé par le général Beck. Les Prussiens attaquèrent avec trois régiments et quelques pièces d'artillerie pour déloger les troupes françaises. Le baron de Beck mobilisa les Volontaires de Silésie, soutenus par deux bataillons de Waradins. Le comte de Daun renforça la défense en envoyant trois bataillons de grenadiers. Après trois heures de combat, les Prussiens furent repoussés, subissant entre sept cents et huit cents pertes. Les forces françaises perdirent environ trois cents hommes. Par la suite, le roi de Prusse chercha à atteindre Landshut, mais le maréchal de Daun intervint pour l'arrêter. Le comte de La Fcy prit position à Landshut et sur les hauteurs voisines. Aucune action notable n'a été signalée depuis.
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108
p. 188-190
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
Début :
Le Maréchal de Daun, par ses bonnes dispositions, a obligé le Roi [...]
Mots clefs :
Maréchal Daun, Roi de Prusse, Corps, Général, Cavalerie, Infanterie, Bataillons, Ennemis, Détachement, Attaque
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
De l'Armée aux ordres du Maréchal de
Daun , le 30 Septembre.
Le Maréchal de Daun , par les bonnes difpofi
NOVEMBRE. 1760. 189
>
tions, a obligé le Roi de Pruffe de renoncer au
projet qu'n avoit formé de pénétrer du côté de
Glatz & de Landshut . Il s'eft donné , à cette occafion
, plufieurs petits combats pour déloger les
Pruffiens de leurs poftes: Il n'y a eu que nos corps
avancés qui aient agi . Le Général d'ajafas
qui fuivoit les ennemis dans la plaine , avec les
Carabiniers & les Grenadiers à cheval , s'étant ap
perçu que l'Infanterie Pruffienne étoit fort éloignée
de la Cavalerie , & que la célérité de fa
marche y avoit caufé quelque défordre , réſolut
de l'attaquer. Il le fit avec tant de vivacité , qu'il
enfonça d'abord trois Bataillons ennemis de la
premiere ligne , prit douze piéces de canon , &
fit soo prifonniers . La feconde ligne commençoit
à plier lorsque les Pruffiens reçurent du renfort
; ils fe rallieren & firent fur notre Cavalerie
⚫un feu très- vif de leur Artillerie. Le Général d'Ajaffas
fut alors obligé de fe retirer & d'abandonner
une partie de fes prifonniers ; il n'en emmena
qu'environ 130 , parmi lesquels étoit un Officier
de l'Etat - Major Sa perte fur d'une centaine
d'hommes tués ou bleffés . Celle des ennemis fut
beaucoup plus conſidérable au rapport des déferteurs
qui ſe rendirent le même jour à notre armée
au nombre de plus de 60.
Pendant que nos Corps détachés harceloient
l'ennemi , notre armée arriva , & campa , fa droi
te appuyée à Seittendorff , & la gauche à Kunzendorff.
Le Général de Lafcy occupa en même
tems Langen-Wattersdorff , & pouffa les troupes
légères aux ordres du Général Brentano jufqu'à
Dannhauſen . Le Général Baron de Laudon fuivit ,
pendant tous ces mouvemens l'arriere - garde
Pruffienne , & établit ſon Camp fur les hauteurs
de Reifendorff & de Waldenbourg. Le Roi de
Prufle fit camper fon armée fur les hauteurs de
190 MERCURE DE FRANCE
Hohen- Gersdorff , fa gauche s'étendant juſqu'à
Blaven- Rantzen. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable.
Daun , le 30 Septembre.
Le Maréchal de Daun , par les bonnes difpofi
NOVEMBRE. 1760. 189
>
tions, a obligé le Roi de Pruffe de renoncer au
projet qu'n avoit formé de pénétrer du côté de
Glatz & de Landshut . Il s'eft donné , à cette occafion
, plufieurs petits combats pour déloger les
Pruffiens de leurs poftes: Il n'y a eu que nos corps
avancés qui aient agi . Le Général d'ajafas
qui fuivoit les ennemis dans la plaine , avec les
Carabiniers & les Grenadiers à cheval , s'étant ap
perçu que l'Infanterie Pruffienne étoit fort éloignée
de la Cavalerie , & que la célérité de fa
marche y avoit caufé quelque défordre , réſolut
de l'attaquer. Il le fit avec tant de vivacité , qu'il
enfonça d'abord trois Bataillons ennemis de la
premiere ligne , prit douze piéces de canon , &
fit soo prifonniers . La feconde ligne commençoit
à plier lorsque les Pruffiens reçurent du renfort
; ils fe rallieren & firent fur notre Cavalerie
⚫un feu très- vif de leur Artillerie. Le Général d'Ajaffas
fut alors obligé de fe retirer & d'abandonner
une partie de fes prifonniers ; il n'en emmena
qu'environ 130 , parmi lesquels étoit un Officier
de l'Etat - Major Sa perte fur d'une centaine
d'hommes tués ou bleffés . Celle des ennemis fut
beaucoup plus conſidérable au rapport des déferteurs
qui ſe rendirent le même jour à notre armée
au nombre de plus de 60.
Pendant que nos Corps détachés harceloient
l'ennemi , notre armée arriva , & campa , fa droi
te appuyée à Seittendorff , & la gauche à Kunzendorff.
Le Général de Lafcy occupa en même
tems Langen-Wattersdorff , & pouffa les troupes
légères aux ordres du Général Brentano jufqu'à
Dannhauſen . Le Général Baron de Laudon fuivit ,
pendant tous ces mouvemens l'arriere - garde
Pruffienne , & établit ſon Camp fur les hauteurs
de Reifendorff & de Waldenbourg. Le Roi de
Prufle fit camper fon armée fur les hauteurs de
190 MERCURE DE FRANCE
Hohen- Gersdorff , fa gauche s'étendant juſqu'à
Blaven- Rantzen. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable.
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Résumé : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
Le 30 septembre 1760, le Maréchal de Daun a empêché le Roi de Prusse d'avancer vers Glatz et Landshut. Plusieurs affrontements ont opposé les troupes françaises et prussiennes, notamment les corps avancés. Le Général d'Ajaffas, à la tête des Carabiniers et des Grenadiers à cheval, a attaqué l'infanterie prussienne, profitant de son désordre. Cette offensive a permis de repousser trois bataillons ennemis, de capturer douze canons et environ 130 prisonniers, dont un officier de l'état-major. Cependant, l'arrivée de renforts prussiens a contraint le Général d'Ajaffas à se retirer, abandonnant une partie des prisonniers. Les pertes françaises s'élèvent à une centaine d'hommes tués ou blessés, tandis que les désertions prussiennes ont atteint plus de 60 hommes. Pendant ces événements, l'armée principale française a campé avec sa droite à Seittendorff et sa gauche à Kunzendorff. Le Général de Laffy a occupé Langen-Wattersdorff et envoyé des troupes légères jusqu'à Dannhausen sous les ordres du Général Brentano. Le Général Baron de Laudon a suivi l'arrière-garde prussienne et établi son camp sur les hauteurs de Reifendorff et de Waldenbourg. Le Roi de Prusse a campé son armée sur les hauteurs de Hohen-Gersdorff, sa gauche s'étendant jusqu'à Blaven-Rantzen. Aucune action notable n'a suivi ces mouvements.
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109
p. 190-191
De l'Armée de l'Empire, le 28 Septembre.
Début :
La Conférence du Feld Maréchal Prince de Deux-Ponts avec le Duc [...]
Mots clefs :
Conférence, Feld-maréchal, Prince, Duc, Armée prussienne, Ennemis, Mouvements des troupes, Général, Combat, Retraite, Artillerie, Colonel, Blessés et morts, Prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 28 Septembre.
De l'Armée de l'Empire , le 28 Septembre .
La Conférence du Feld Maréchal Prince de
Deux- Ponts avec le Duc de Wirtemberg avoit eu
pour objet de déloger le Corps Pruffien aux ordres
du Général Hullen , du Camp avantageux qu'il
occupoit: En conféquence , les Corps avancés de
l'arméefe mirent en mouvement le 13.On occupa
Malitſchen , Elfnig , Wogellang & Weidenhayn.
En même tems , le Corps d'armée du Duc de
Wirtemberg marcha de Bitterfeld à Pretfch , & le
Général Luczinsky prit pofte à Domitſch au- deffous
de Torgau , où on lui envoya un train de
pontons.
L'armée quitta , le 24 à la pointe du jour, fon
Camp de Strehla. On délogea les ennemis deSuptitz
, de Zina & de Wollau . On campa enfuite
fur les hauteurs de Suptitz . Le Colonel de Zetwitz
délogea , de fon côté, les Pruffiens de Lockwitz
& Behrewitz , &il s'établit entre l'Elbe & le grand
étang.
un Le Général Lucfinsky fit conftruire , le 25 ,
pont fur l'Elbe à Domitſch ; il y paffa ce Fleuve
pendant la nuit , avec toute la cavalerie & quelques
bataillons , & il fe pofta fur la rive droite.
Le 26 à midi , l'armée ſe forma en bataille & s'approcha
du Camp Pruffien . Pendant qu'elle faifoit
ce mouvement , le Corps du Général Lucfinsky
longeoit l'Elbe , & faifoit replier les poftes ennemisqu'il
pourfuivit jufqu'au pontde Torgau . Alors
le Général Hulfen , craignant d'être attaqué de
tous côtés , prit le parti de la retraite & rentra
dans la Ville avec précipitation. On atteignit fon
NOVEMBRE.
1760.
arriere- garde , & le
combat fut
pendant
quelque
191
tems des plus vifs .
L'ennemi
craignant
d'être coupé
, fe retira en
défordre vers la Ville , & fe rallia
fous le feu des
remparts.
Le
Général
Hulfen
faifoit ,
pendant ce tems
paffer l'Elbe à fon armée fur le pont de la Ville &
fur un de
pontons. Le
Prince de Deux - Ponts.
s'en étant
apperçu , fit
amener de la
groffe artillerie
pour les
ruiner,
pendant
qu'on
tâchoit de pénétrer
dans la Ville.
Toutes ces
difpofitions
furent
exécutées avec
beaucoup de
concert & de
jufteffe.
On
pénétra ,
malgré le feu des
ennemis ,
jufqu'au
pont
volant dont on
s'empara , &
l'artillerie fur
fervie avec tant
d'habileté
qu'on mit le feu à l'extrémité
du pont de la Ville. Par là tout
moyen
retraite fut ôté au refte des
troupes
ennemies quide
n'avoient pu paffer
l'Elbe. Le
Prince de
Deux-
Ponts
envoya
fommer le
Colonel de
Normann
leur
Commandant , de fe
rendre ; ce qu'il fi,
après
quelques
difficultés. La
Capitulation fut fignée
le 27 à trois heures du
matin , &
auffitôt
l'armée fut miſe en
poffeffion des deux
portes de
la Ville. Les
troupes
Pruffiennes
fortirent à midi
&
mirent bas les armes . Le
nombre des
priſonniers
faits en cette
occafion eft de deux
mille cinq
cens
vingt-fept ,
parmi
lesquels ſe
trouvent un
Colonel , fix
Majors & douze
Capitaines .
Notre
perte eft très-legére , &
n'excéde pas cent hommes
, tant tués que bleffés .
L'armée
Pruſſienne
profita de la nuit pour fe retirer du côté de Wirtemberg
, le long de l'Elbe.
La Conférence du Feld Maréchal Prince de
Deux- Ponts avec le Duc de Wirtemberg avoit eu
pour objet de déloger le Corps Pruffien aux ordres
du Général Hullen , du Camp avantageux qu'il
occupoit: En conféquence , les Corps avancés de
l'arméefe mirent en mouvement le 13.On occupa
Malitſchen , Elfnig , Wogellang & Weidenhayn.
En même tems , le Corps d'armée du Duc de
Wirtemberg marcha de Bitterfeld à Pretfch , & le
Général Luczinsky prit pofte à Domitſch au- deffous
de Torgau , où on lui envoya un train de
pontons.
L'armée quitta , le 24 à la pointe du jour, fon
Camp de Strehla. On délogea les ennemis deSuptitz
, de Zina & de Wollau . On campa enfuite
fur les hauteurs de Suptitz . Le Colonel de Zetwitz
délogea , de fon côté, les Pruffiens de Lockwitz
& Behrewitz , &il s'établit entre l'Elbe & le grand
étang.
un Le Général Lucfinsky fit conftruire , le 25 ,
pont fur l'Elbe à Domitſch ; il y paffa ce Fleuve
pendant la nuit , avec toute la cavalerie & quelques
bataillons , & il fe pofta fur la rive droite.
Le 26 à midi , l'armée ſe forma en bataille & s'approcha
du Camp Pruffien . Pendant qu'elle faifoit
ce mouvement , le Corps du Général Lucfinsky
longeoit l'Elbe , & faifoit replier les poftes ennemisqu'il
pourfuivit jufqu'au pontde Torgau . Alors
le Général Hulfen , craignant d'être attaqué de
tous côtés , prit le parti de la retraite & rentra
dans la Ville avec précipitation. On atteignit fon
NOVEMBRE.
1760.
arriere- garde , & le
combat fut
pendant
quelque
191
tems des plus vifs .
L'ennemi
craignant
d'être coupé
, fe retira en
défordre vers la Ville , & fe rallia
fous le feu des
remparts.
Le
Général
Hulfen
faifoit ,
pendant ce tems
paffer l'Elbe à fon armée fur le pont de la Ville &
fur un de
pontons. Le
Prince de Deux - Ponts.
s'en étant
apperçu , fit
amener de la
groffe artillerie
pour les
ruiner,
pendant
qu'on
tâchoit de pénétrer
dans la Ville.
Toutes ces
difpofitions
furent
exécutées avec
beaucoup de
concert & de
jufteffe.
On
pénétra ,
malgré le feu des
ennemis ,
jufqu'au
pont
volant dont on
s'empara , &
l'artillerie fur
fervie avec tant
d'habileté
qu'on mit le feu à l'extrémité
du pont de la Ville. Par là tout
moyen
retraite fut ôté au refte des
troupes
ennemies quide
n'avoient pu paffer
l'Elbe. Le
Prince de
Deux-
Ponts
envoya
fommer le
Colonel de
Normann
leur
Commandant , de fe
rendre ; ce qu'il fi,
après
quelques
difficultés. La
Capitulation fut fignée
le 27 à trois heures du
matin , &
auffitôt
l'armée fut miſe en
poffeffion des deux
portes de
la Ville. Les
troupes
Pruffiennes
fortirent à midi
&
mirent bas les armes . Le
nombre des
priſonniers
faits en cette
occafion eft de deux
mille cinq
cens
vingt-fept ,
parmi
lesquels ſe
trouvent un
Colonel , fix
Majors & douze
Capitaines .
Notre
perte eft très-legére , &
n'excéde pas cent hommes
, tant tués que bleffés .
L'armée
Pruſſienne
profita de la nuit pour fe retirer du côté de Wirtemberg
, le long de l'Elbe.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 28 Septembre.
Le 28 septembre, une conférence entre le Feld Maréchal Prince de Deux-Ponts et le Duc de Wirtemberg visait à déloger le Corps Prussien du Général Hullen de sa position. Les mouvements militaires commencèrent le 13 septembre, avec l'occupation de plusieurs localités. Le Corps d'armée du Duc de Wirtemberg marcha de Bitterfeld à Pretfch, tandis que le Général Luczinsky se posta à Domitsch près de Torgau. Le 24 septembre, l'armée quitta Strehla à l'aube, délogeant les ennemis de Suptitz, Zina et Wollau, et campa sur les hauteurs de Suptitz. Le Colonel de Zetwitz délogea les Prussiens de Lockwitz et Behrewitz, et le Général Luczinsky construisit un pont sur l'Elbe à Domitsch. Le 26 septembre, l'armée se forma en bataille et s'approcha du camp prussien, repoussant les postes ennemis jusqu'au pont de Torgau. Le Général Hullen se retira dans la ville, mais un combat vif eut lieu, forçant l'ennemi à se retirer en désordre. Le Prince de Deux-Ponts fit amener de la grosse artillerie pour ruiner les ponts et pénétra dans la ville. La capitulation fut signée le 27 septembre à trois heures du matin, et les troupes prussiennes se rendirent à midi. Le nombre de prisonniers prussiens s'éleva à deux mille cinq cent vingt-sept, incluant un colonel, six majors et douze capitaines. Les pertes françaises furent légères, n'excédant pas cent hommes tués ou blessés.
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110
p. 193-197
De PARIS, le 25 Octobre.
Début :
Sa Majesté, par son Edit portant établissement de l'Ecole Royale [...]
Mots clefs :
Édit, École royale militaire, Admission, Enfants, Comte, Majestés impériales, Célébration, Mariage, Général, Prisonniers, Magasins, Prince de Deux-Ponts, Place, Attaque, Garnison, Marquis, Prince héréditaire, Blessés et morts, Combat, Infanterie, Troupes, Ennemis, Officiers, Pertes, Loterie de l'école royale militaire, Tirage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 25 Octobre.
De PARIS , le 25 Octobre
€ Sa Majellé , par fon Edit portant établiſſement
de l'Ecole Royale Militaire , avoit ordonné que ,
dans l'admiffion des Enfans qui feroient préſentés
pour entrer dans cette Ecole , on donnât la préférence
à ceux dont les Peres feroient encore actuéllement
au Service , fe réſervant néanmoins de
s'expliquer dans la fuite fur les cas où l'on pour
roit s'écarter de cette régle , ainfi que fur quelques
autres difpofitions du même Edit . Elle vient d'ordonner
par une nouvelle Déclaration , que les Enfans
des Peres que leurs bleffures , ou des infirmi
tés & des accidens naturels auront mis hors d'état
de lui continuer leurs fervices , foient reçus concurremment
avec ceux dont les Peres font encore
dans les Armées. Sa Majesté entend auffi que les
Enfans des Peres qui ont obtenu la permiffion de
fe retirer , après trente années de fervice , jouiffent
du même privilége.
Le Comte de Colloredo , Chambellan de l'Em--
pereur & de l'Impératrice , Reine de Hongrie &
de Bohême , que Leurs Majeftés Impériales ont
envoyé pour annoncer au Roi la célébration du
Mariage de l'Infante Ifabelle avec l'Archi fuc Jofeph
, arriva en cette Ville le 18 de ce mois ; il
alla le lendemain à Fontainebleau , & il s'ac
quitta de fa commiflion auprès du Roi. Il fut
préfenté à Sa Majesté par le Comte de Starhem-
I
194 MERCURE DE FRANCE.
berg , Amballadeur de Leurs Majeftés Impéria
les. Le Comte de Colloredo fut préfenté le mê-.
me jour à Monfeigneur le Dauphin , à Madame
la Dauphine, & à Madame Adélaïde, à Meſdames
Victoire , Sophie & Louife. Il fe rendit le 20 à
Verfailles , où il fut préfenté à la Reine , à Monfeigneur
le Duc de Bourgogne , Monſeigneur le
Duc de Berry, Monfeigneur le Comte de Provence
, Monfeigneur le Comte d'Artois , & à
Madame.
Nous apprenons encore que le Général Comte
de Lafcy eft entré , le 9 de ce mois , dans Berlin ,
en même temps que les Ruffes. La Garniſon de
cette Ville , compofée de trois mille hommes , a
été faite prifonniere de guerre. Les Commandans
des troupes Autrichiennes & Ruffes ont fait
obferver la plus grande difcipline . Il n'eſt entré
dans Berlin & dans Poftdam que quelques bataillons
de Grenadiers néceffaires pour garder
ces deux Places . Les Officiers des deux Nations
n'y font entrés qu'avec des permiffions par écrit
de leurs Généraux , de forte qu'il ne s'y eft pas
commis le moindre défordre , & les boutiques
des Marchands n'ont pas été fermées. Mais on a
ruiné les Fabriques de toute efpéce qui ont rapport
à la guerre. On a abandonné aux Soldats
tous les magafins remplis d'effets deſtinés à l'entretien
& à l'habillement des troupes Pruffiennes.
On a trouvé dans Berlin & dans Potſdam une
grande quantité d'armes dont on a détruit les
Manufactures , ainfi que les Fonderies d'artille
rie.
Les Ruffes ont exigé quinze cens mille écus de
contributions.
Le Prince de Deux- Ponts ayant appris que le
Roi de Pruffe avoit détaché feize mille hommes
de fon armée pour fecourir Wittemberg , prit la
NOVEMBRE. 1760. 195
réfolution de brufquer le fiége qu'il faifoit de cette
Place , en l'attaquant en même temps de plufieurs
côtés ; ce qui fut exécuté le 13. Le Commandant
de Wittemberg , qui n'avoit porté fon attention
que fur la partie la plus foible de la Place , fe
trouvant preflé de toutes parts , prit le parti de
faire battre la chamade , & de capituler le 14 au
matin ; il s'est rendu prifonnier de guerre avec
fa Garniſon , aux mêmes conditions qui avoient
été accordées à la ville de Torgau . Cette Garnifon
étoit de trois Bataillons & de quatre cens
Soldats convalefcens. On a trouvé dans la Ville
trente piéces de canon , dont douze de vingt- quatre
livres , huit mortiers , & une grande quantité
de munitions. Toutes les fortifications ont été
rafées.
On a reçu le 20 de ce mois un Courier dépêché
le 16 au foir par le Marquis de Caftries ,
Lieutenant Général , pour apporter la nouvelle
d'un Combat qui s'eſt donné le même jour près
de Rhinberg , entre les troupes du Roi , qui étoient
à les ordres , & celles qui étoient commandées
par le Prince Héréditaire de Brunfwik. L'action
a commencé une heure avant le jour , & après
un feu très- long & très- vif , le Prince Héréditaire
a été forcé de ſe retirer avec une perte trèsconfidérable
, laiffant en notre pouvoir le plus
grand nombre de fes Bleffés .
On a appris par un autre Courier dépêché le
18 , que le Prince Héréditaire de Brunfwik arepaffé
le Rhin fur les deux Ponts qu'il avoit établis
au-deffous de Wefel , & qu'il a entierement levé
le fiége de cette Place . On affure qu'il avoit pris
le chemin de Halleren fur la Lippe. Son arrieregarde
a été attaquée vivement en deçà du Rhin ,
& elle a été forcée de paffer ce fleuve en déſor-
I ij
196 MERCURE DE FRANCE
1
dre , après avoir perdu beaucoup de monde , &
fans avoir pû replier fes ponts , dont nous fommes
reflés maîtres . Dès le is , le Marquis de Caftries
avoit fait attaquer le pofte de Rhinberg ,
qu'on avoit emporté l'épée la main . Il avoit
fait entrer en même temps dans Wefel , le fieur
de Boisclaireau , Brigadier , avec fix cens hommes
d'élite. Le 18 , il y a fait entrer huit Batail-
Ions.
Le corps aux ordres du Prince Héréditaire de
vant Wefel étoit d'environ vingt- cinq mille hommes
; mais il paroît n'avoir eu au Combat que
quinze mille hommes d'Infanterie , & trois à
quatre mille chevaux . La difficulté du terein n'à
permis au Marquis de Caftries de faire combattre
que les quatre brigades d'Infanterie, de Normanmandie
, d'Auvergne , de la Tour- Dupin & d'Alface.
Ces troupes ont combattu avec la plus grande
valeur & avec la plus grande fermeré , ainfi que
la troupe
du fieur Fifcher , qui a foutenu les premiers
éfforts des ennemis à l'Abbaye de Clofter-
Camp. On n'a pas encore de détail de tout ce qui
s'eft paffé pendant l'action , ni l'état des Officiers
qui ont été tués ou bleffés ; on fçait feulement
que le Marquis de Segur , Lieutenant Général , a
été bleffé légèrement & qu'il a été fait priſonnier.
Les Marquis de Perufe & de la Tour-Dupin & le
Baron de Vangen , Brigadiers , ont auffi été bleffés
, & ce dernier a étéfait prifonnier. La Gendarmerie
, qui étoit à l'action , n'a perdu d'Officiers'
que le fieur de Greneville qui a été tué. Le Marquis
de Caftries fait les plus grands éloges des
Troupes & des Officiers Généraux & particuliers
qui ont combattu.
Nous donnerons ci- après la perte que nous avons
faire à cette journée.
NOVEMBRE. 1760. 197
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Mili
taire s'eft fait , en la maniere accoutuinée , dans
'Hôtel-de- Ville de Paris , le de ce mois. Les
Numeros qui font fortis de la roue de fortune font
57, 32 , 26 , 84 , 38. Le prochain tirage fe fera
le 6 du mois de Novembre.
€ Sa Majellé , par fon Edit portant établiſſement
de l'Ecole Royale Militaire , avoit ordonné que ,
dans l'admiffion des Enfans qui feroient préſentés
pour entrer dans cette Ecole , on donnât la préférence
à ceux dont les Peres feroient encore actuéllement
au Service , fe réſervant néanmoins de
s'expliquer dans la fuite fur les cas où l'on pour
roit s'écarter de cette régle , ainfi que fur quelques
autres difpofitions du même Edit . Elle vient d'ordonner
par une nouvelle Déclaration , que les Enfans
des Peres que leurs bleffures , ou des infirmi
tés & des accidens naturels auront mis hors d'état
de lui continuer leurs fervices , foient reçus concurremment
avec ceux dont les Peres font encore
dans les Armées. Sa Majesté entend auffi que les
Enfans des Peres qui ont obtenu la permiffion de
fe retirer , après trente années de fervice , jouiffent
du même privilége.
Le Comte de Colloredo , Chambellan de l'Em--
pereur & de l'Impératrice , Reine de Hongrie &
de Bohême , que Leurs Majeftés Impériales ont
envoyé pour annoncer au Roi la célébration du
Mariage de l'Infante Ifabelle avec l'Archi fuc Jofeph
, arriva en cette Ville le 18 de ce mois ; il
alla le lendemain à Fontainebleau , & il s'ac
quitta de fa commiflion auprès du Roi. Il fut
préfenté à Sa Majesté par le Comte de Starhem-
I
194 MERCURE DE FRANCE.
berg , Amballadeur de Leurs Majeftés Impéria
les. Le Comte de Colloredo fut préfenté le mê-.
me jour à Monfeigneur le Dauphin , à Madame
la Dauphine, & à Madame Adélaïde, à Meſdames
Victoire , Sophie & Louife. Il fe rendit le 20 à
Verfailles , où il fut préfenté à la Reine , à Monfeigneur
le Duc de Bourgogne , Monſeigneur le
Duc de Berry, Monfeigneur le Comte de Provence
, Monfeigneur le Comte d'Artois , & à
Madame.
Nous apprenons encore que le Général Comte
de Lafcy eft entré , le 9 de ce mois , dans Berlin ,
en même temps que les Ruffes. La Garniſon de
cette Ville , compofée de trois mille hommes , a
été faite prifonniere de guerre. Les Commandans
des troupes Autrichiennes & Ruffes ont fait
obferver la plus grande difcipline . Il n'eſt entré
dans Berlin & dans Poftdam que quelques bataillons
de Grenadiers néceffaires pour garder
ces deux Places . Les Officiers des deux Nations
n'y font entrés qu'avec des permiffions par écrit
de leurs Généraux , de forte qu'il ne s'y eft pas
commis le moindre défordre , & les boutiques
des Marchands n'ont pas été fermées. Mais on a
ruiné les Fabriques de toute efpéce qui ont rapport
à la guerre. On a abandonné aux Soldats
tous les magafins remplis d'effets deſtinés à l'entretien
& à l'habillement des troupes Pruffiennes.
On a trouvé dans Berlin & dans Potſdam une
grande quantité d'armes dont on a détruit les
Manufactures , ainfi que les Fonderies d'artille
rie.
Les Ruffes ont exigé quinze cens mille écus de
contributions.
Le Prince de Deux- Ponts ayant appris que le
Roi de Pruffe avoit détaché feize mille hommes
de fon armée pour fecourir Wittemberg , prit la
NOVEMBRE. 1760. 195
réfolution de brufquer le fiége qu'il faifoit de cette
Place , en l'attaquant en même temps de plufieurs
côtés ; ce qui fut exécuté le 13. Le Commandant
de Wittemberg , qui n'avoit porté fon attention
que fur la partie la plus foible de la Place , fe
trouvant preflé de toutes parts , prit le parti de
faire battre la chamade , & de capituler le 14 au
matin ; il s'est rendu prifonnier de guerre avec
fa Garniſon , aux mêmes conditions qui avoient
été accordées à la ville de Torgau . Cette Garnifon
étoit de trois Bataillons & de quatre cens
Soldats convalefcens. On a trouvé dans la Ville
trente piéces de canon , dont douze de vingt- quatre
livres , huit mortiers , & une grande quantité
de munitions. Toutes les fortifications ont été
rafées.
On a reçu le 20 de ce mois un Courier dépêché
le 16 au foir par le Marquis de Caftries ,
Lieutenant Général , pour apporter la nouvelle
d'un Combat qui s'eſt donné le même jour près
de Rhinberg , entre les troupes du Roi , qui étoient
à les ordres , & celles qui étoient commandées
par le Prince Héréditaire de Brunfwik. L'action
a commencé une heure avant le jour , & après
un feu très- long & très- vif , le Prince Héréditaire
a été forcé de ſe retirer avec une perte trèsconfidérable
, laiffant en notre pouvoir le plus
grand nombre de fes Bleffés .
On a appris par un autre Courier dépêché le
18 , que le Prince Héréditaire de Brunfwik arepaffé
le Rhin fur les deux Ponts qu'il avoit établis
au-deffous de Wefel , & qu'il a entierement levé
le fiége de cette Place . On affure qu'il avoit pris
le chemin de Halleren fur la Lippe. Son arrieregarde
a été attaquée vivement en deçà du Rhin ,
& elle a été forcée de paffer ce fleuve en déſor-
I ij
196 MERCURE DE FRANCE
1
dre , après avoir perdu beaucoup de monde , &
fans avoir pû replier fes ponts , dont nous fommes
reflés maîtres . Dès le is , le Marquis de Caftries
avoit fait attaquer le pofte de Rhinberg ,
qu'on avoit emporté l'épée la main . Il avoit
fait entrer en même temps dans Wefel , le fieur
de Boisclaireau , Brigadier , avec fix cens hommes
d'élite. Le 18 , il y a fait entrer huit Batail-
Ions.
Le corps aux ordres du Prince Héréditaire de
vant Wefel étoit d'environ vingt- cinq mille hommes
; mais il paroît n'avoir eu au Combat que
quinze mille hommes d'Infanterie , & trois à
quatre mille chevaux . La difficulté du terein n'à
permis au Marquis de Caftries de faire combattre
que les quatre brigades d'Infanterie, de Normanmandie
, d'Auvergne , de la Tour- Dupin & d'Alface.
Ces troupes ont combattu avec la plus grande
valeur & avec la plus grande fermeré , ainfi que
la troupe
du fieur Fifcher , qui a foutenu les premiers
éfforts des ennemis à l'Abbaye de Clofter-
Camp. On n'a pas encore de détail de tout ce qui
s'eft paffé pendant l'action , ni l'état des Officiers
qui ont été tués ou bleffés ; on fçait feulement
que le Marquis de Segur , Lieutenant Général , a
été bleffé légèrement & qu'il a été fait priſonnier.
Les Marquis de Perufe & de la Tour-Dupin & le
Baron de Vangen , Brigadiers , ont auffi été bleffés
, & ce dernier a étéfait prifonnier. La Gendarmerie
, qui étoit à l'action , n'a perdu d'Officiers'
que le fieur de Greneville qui a été tué. Le Marquis
de Caftries fait les plus grands éloges des
Troupes & des Officiers Généraux & particuliers
qui ont combattu.
Nous donnerons ci- après la perte que nous avons
faire à cette journée.
NOVEMBRE. 1760. 197
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Mili
taire s'eft fait , en la maniere accoutuinée , dans
'Hôtel-de- Ville de Paris , le de ce mois. Les
Numeros qui font fortis de la roue de fortune font
57, 32 , 26 , 84 , 38. Le prochain tirage fe fera
le 6 du mois de Novembre.
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Résumé : De PARIS, le 25 Octobre.
En octobre 1760, plusieurs événements militaires et administratifs ont marqué la scène politique et militaire. Le roi a décrété que les enfants des pères blessés, malades ou ayant obtenu la permission de se retirer après trente années de service soient admis à l'École Royale Militaire, aux mêmes conditions que ceux dont les pères sont encore en service. Le comte de Colloredo, représentant de l'empereur et de l'impératrice, est arrivé à Paris pour annoncer le mariage de l'infante Isabelle avec l'archiduc Joseph. Il a été reçu par le roi et plusieurs membres de la famille royale. Sur le front militaire, le général comte de Laffy, accompagné des Russes, a pris Berlin et fait prisonnier la garnison de la ville. Les troupes autrichiennes et russes ont montré une discipline exemplaire. Par ailleurs, le prince de Deux-Ponts a conquis Wittemberg après un assaut. Le marquis de Castries a remporté une victoire près de Rhinberg contre le prince héréditaire de Brunswick, forçant ce dernier à lever le siège de Wesel. À Paris, le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire a eu lieu, révélant les numéros gagnants : 57, 32, 26, 84 et 38. Ces événements illustrent une période intense d'activités diplomatiques et militaires, marquée par des décisions royales, des alliances matrimoniales et des succès militaires significatifs.
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111
p. 197
De CASSEL, le premier Octobre.
Début :
Après l'expédition du Comte de Lusace contre le Corps commandé [...]
Mots clefs :
Comte, Expédition, Général, Armée, Infanterie, Régiments, Cavalerie, Duc, Attaque, Prisonniers, Pertes
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texteReconnaissance textuelle : De CASSEL, le premier Octobre.
De CASSEL, le premier Octobre.
Après l'expédition du Comte de Luface contre
le Corps commandé par le Général Vangenheim ,
les troupes qui y avoient été employées revinrent
partie au Camp de Friedland , partie à l'Arniée .
On a fait cantonner quelques brigades d'Infanterie
, ainfi que la Gendarmerie & quelques Régimens
de Cavalerie Le Général Vangenheim campe
préfentement à Uflar , & l'on ne voit plus en
deça de la forêt de Solingen que des troupes légè
res des ennemis , qui ont de fréquentes elcar nouches
avec les nôtres , & qui cherchent ſouvent à
inquiéter nos fourages . Les Chaffeurs de Luckner
attaquérent , le 24 du mois dernier , un de nos
Détachemens près de Neftau , Village fitué fur la
Leyne , à quelque diftance de Gottingen. Cent
Dragons & quelque Infanterie , qui formoient ce
Détachement , furent obligés de céder au nombre.
Les Dragons ont été prèſque tous faits prilonniers.
Le Comte de Chabot & le Duc de Fronsac fu
rent détachés, le 27 , pour enlever le poste que les
ennemis occupoient à Vella , près de Varbourg.
Ceux-ci fe retirerent à l'approche de nos troupes
mais ils furent attaqués par le Duc de Fronfac avec
tant de vivacité & fi a propos , qu'ils perdirent
trente hommes , qui furent faits prifonniers avec
autant de chevaux.
Après l'expédition du Comte de Luface contre
le Corps commandé par le Général Vangenheim ,
les troupes qui y avoient été employées revinrent
partie au Camp de Friedland , partie à l'Arniée .
On a fait cantonner quelques brigades d'Infanterie
, ainfi que la Gendarmerie & quelques Régimens
de Cavalerie Le Général Vangenheim campe
préfentement à Uflar , & l'on ne voit plus en
deça de la forêt de Solingen que des troupes légè
res des ennemis , qui ont de fréquentes elcar nouches
avec les nôtres , & qui cherchent ſouvent à
inquiéter nos fourages . Les Chaffeurs de Luckner
attaquérent , le 24 du mois dernier , un de nos
Détachemens près de Neftau , Village fitué fur la
Leyne , à quelque diftance de Gottingen. Cent
Dragons & quelque Infanterie , qui formoient ce
Détachement , furent obligés de céder au nombre.
Les Dragons ont été prèſque tous faits prilonniers.
Le Comte de Chabot & le Duc de Fronsac fu
rent détachés, le 27 , pour enlever le poste que les
ennemis occupoient à Vella , près de Varbourg.
Ceux-ci fe retirerent à l'approche de nos troupes
mais ils furent attaqués par le Duc de Fronfac avec
tant de vivacité & fi a propos , qu'ils perdirent
trente hommes , qui furent faits prifonniers avec
autant de chevaux.
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Résumé : De CASSEL, le premier Octobre.
Le 1er octobre, après l'expédition du Comte de Luface contre les troupes du Général Vangenheim, les forces se répartirent entre le camp de Friedland et l'armée principale. Certaines brigades d'infanterie, la gendarmerie et quelques régiments de cavalerie furent cantonnés. Le Général Vangenheim est actuellement stationné à Uflar. De l'autre côté de la forêt de Solingen, des troupes légères ennemies mènent des escarmouches fréquentes avec les forces alliées, perturbant leurs approvisionnements. Le 24 septembre, les Chasseurs de Luckner attaquèrent un détachement près de Neftau, un village situé sur la Leyne, à proximité de Göttingen. Cent dragons et une partie de l'infanterie furent vaincus, et les dragons furent presque tous capturés. Le 27 septembre, le Comte de Chabot et le Duc de Fronsac furent envoyés pour enlever un poste ennemi à Vella, près de Varbourg. Les ennemis se retirèrent à l'approche des troupes alliées, mais furent attaqués avec succès par le Duc de Fronsac, entraînant la capture de trente hommes et autant de chevaux.
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112
p. 185-187
De VIENNE, le 8 Novembre.
Début :
Le Lieutenant Colonel Baron de Rotchitz, Aide de Camp général, arriva le 6 [...]
Mots clefs :
Lieutenant, Colonel, Baron, Majestés impériales, Victoire, Armée autrichienne, Roi de Prusse, Maréchal Daun, Mouvements des troupes, Attaque, Cavalerie, Ennemis, Prisonniers, Blessés et morts, Artillerie, Général, Forces armées, Positions, Retraite, Forteresse
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texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 8 Novembre.
De VIENNE , le 8 Novembre.
Le Lieutenant Colonel Baron de de Rotchitz ,
Aide de Camp général , arriva le 6 dans cette
ville précédé d'un grand nombre de poftillons fonnant
du cor. Il apportoit à Leurs Majeftés Impé
riales , la nouvelle d'une victoire remportée le 3
dans les environs de Torgau , par l'Armée Autrichienne
fur celle du Roi de Pruffe. Ses dépêches
contenoient les détails ſuivans.
Le Roi de Pruffe , ayant réuni toutes les forces
dès la fin du mois dernier , marcha le 2 d'Eulenbourg
fur Schilda . Son objet étoit de couper à
L'Armée Autrichienne fa communication avec
Dreſde & Freyberg en fe portant fur fes derrieres;
mais le Maréchal Comte de Daun , s'étant apperçu
de ce deffein , fit faire à fon Armée un mouvement
de converfion par lequel il préfenta le front
à l'Armée Pruffienne ; il porta fa droite à Zima ,
& fa gauche fut appuyée aux hauteurs de Suplitz ,
voifines de Torgau.
Le 3 ,
l'action s'engagea vers midi . L'Armée
Pruffienne déboucha des bois fur plufieurs colonnes
ponr nous attaquer ; elle fut reçue partout avec
tant de vigueur , que plufieurs de ces colonnes furent
repouffées jufques dans le bois. Elle renouvella
fes attaques à diverles repriſes & avec acharnement
juſqu'à huit heures du ſoir qu'elle fit ſa retraite
, abandonnant le champ de bataille à nos
groupes. Notre Cavalerie a beaucoup contribué à
186 MERCURE DE FRANCE.
eet avantage. Elle a enfoncé plufieurs fois l'Infanterie
Ennemie , & elle a fait un très- grand nombre
de prifonniers. Cette action a été fort meurtriére
de part & d'autre. On évaiue la perte des Prufliens
à feize mille hommes environ, tant tués que bleffés,
prifonniers & déferteurs. Le nombre des prifonniers
montoit , au départ du Baron de Rotchitz
à plus de trois mille hommes. De ce nombre font
les Généraux de Finckenftein & de Bulow.
C
"
Notre perte peut monter à près de dix mille
hommes, tant tués que bleffés. Le Général deWalther
, qui commandoit l'Artillerie , eft au nombre
des premiers. Le Maréchal Comte de Daun , ayaut
recu un coup de feu dans la jambe qui le mettoit
hors d'état de fe tenir à cheval , remit le Commandement
au Comte Odonel , Général de Cavalerie
, & il fe fit tranfporter à Torgau . Les autres
Officiers Généraux bleffés font , le Duc d'Aremberg,
& le Comte de Sincere, Généraux d'Infanterie
; le Comte de Buckow , Général de Cavalerie,
le Duc de Bragance , & le Comte de Domballe. Le
Général de Saint- Ignon a été fait prifonnier.
Le Baron de Rotchitz , qui a apporté ces détails ,
ayoit été dépêché à dix heures du foir par le Maréchal
de Dawn . On apprend , par des avis poftérieurs
que les Pruffiens , ayant raflemblé leurs forces ,
font parvenus,fous les ordres duGénéral de Ziéten,
à gagner , pendant la nuit , les hauteurs de Suplitz ,
auxquelles la gauche de notre Armée étoit appayée.
La difficulté de les déloger de ce pofte trèsavantageux
, qui dominoit notre armée , l'a obligée
d'abandonner fa pofition & les environs de
Torgau , le 4 , à la pointe du jour , après avoir
paffé la nuit fur le champ de bataille . Elle n'a pas
Exécuté cette retraite fans être inquiétée par les
Pruffiens. Le gros de l'Armée a paffé l'Elbe & eft
allé camper à Coffdorff , le Corps du Général
DECEMBRE. 1760. 187
Comte de Lafcy continue d'occuper , avec quelques
autres troupes , la rive gauche de ce fleuve ,
en s'étendant jufqu'a Belgern.
Les playes preique continuelles qui font tombées
pendant plufieurs jours en Silésie ont tellement
augmenté l'étendue des marais , dont la fortereffe
de Cofel eft environnée de toute part , que le Baron
de Laudon a été obligé de renoncer au projet
d'affiéger cette place. Ce Général s'eft mis en
marche avec ſon Corps du côté de Cunzendorff ;
le Baron de Goltze eſt arrivé dans les environs de
Breflau avec un détachement de l'Armée Pruffienne
d'environ quinze mille hommes.
On apprend, par les Lettres de Conftantinople ,
que Kérid- Kan , l'un des prétendans au Trône
de Sophis, a été reconnu par la plus grande partie
de la Perfe. Le fils d'Affad- Kan , le dernier de fes
compétiteurs , a été obligé de ſe réfugier , dans
une Province frontiére du Mogolftan. Kérid-Kan
travaille à s'affermir fur le Trône , & la Perfe
commence à fe rétablir des ravages qu'elle a ef
fuyés pendant les troubles qui l'ont agitée.
Le Lieutenant Colonel Baron de de Rotchitz ,
Aide de Camp général , arriva le 6 dans cette
ville précédé d'un grand nombre de poftillons fonnant
du cor. Il apportoit à Leurs Majeftés Impé
riales , la nouvelle d'une victoire remportée le 3
dans les environs de Torgau , par l'Armée Autrichienne
fur celle du Roi de Pruffe. Ses dépêches
contenoient les détails ſuivans.
Le Roi de Pruffe , ayant réuni toutes les forces
dès la fin du mois dernier , marcha le 2 d'Eulenbourg
fur Schilda . Son objet étoit de couper à
L'Armée Autrichienne fa communication avec
Dreſde & Freyberg en fe portant fur fes derrieres;
mais le Maréchal Comte de Daun , s'étant apperçu
de ce deffein , fit faire à fon Armée un mouvement
de converfion par lequel il préfenta le front
à l'Armée Pruffienne ; il porta fa droite à Zima ,
& fa gauche fut appuyée aux hauteurs de Suplitz ,
voifines de Torgau.
Le 3 ,
l'action s'engagea vers midi . L'Armée
Pruffienne déboucha des bois fur plufieurs colonnes
ponr nous attaquer ; elle fut reçue partout avec
tant de vigueur , que plufieurs de ces colonnes furent
repouffées jufques dans le bois. Elle renouvella
fes attaques à diverles repriſes & avec acharnement
juſqu'à huit heures du ſoir qu'elle fit ſa retraite
, abandonnant le champ de bataille à nos
groupes. Notre Cavalerie a beaucoup contribué à
186 MERCURE DE FRANCE.
eet avantage. Elle a enfoncé plufieurs fois l'Infanterie
Ennemie , & elle a fait un très- grand nombre
de prifonniers. Cette action a été fort meurtriére
de part & d'autre. On évaiue la perte des Prufliens
à feize mille hommes environ, tant tués que bleffés,
prifonniers & déferteurs. Le nombre des prifonniers
montoit , au départ du Baron de Rotchitz
à plus de trois mille hommes. De ce nombre font
les Généraux de Finckenftein & de Bulow.
C
"
Notre perte peut monter à près de dix mille
hommes, tant tués que bleffés. Le Général deWalther
, qui commandoit l'Artillerie , eft au nombre
des premiers. Le Maréchal Comte de Daun , ayaut
recu un coup de feu dans la jambe qui le mettoit
hors d'état de fe tenir à cheval , remit le Commandement
au Comte Odonel , Général de Cavalerie
, & il fe fit tranfporter à Torgau . Les autres
Officiers Généraux bleffés font , le Duc d'Aremberg,
& le Comte de Sincere, Généraux d'Infanterie
; le Comte de Buckow , Général de Cavalerie,
le Duc de Bragance , & le Comte de Domballe. Le
Général de Saint- Ignon a été fait prifonnier.
Le Baron de Rotchitz , qui a apporté ces détails ,
ayoit été dépêché à dix heures du foir par le Maréchal
de Dawn . On apprend , par des avis poftérieurs
que les Pruffiens , ayant raflemblé leurs forces ,
font parvenus,fous les ordres duGénéral de Ziéten,
à gagner , pendant la nuit , les hauteurs de Suplitz ,
auxquelles la gauche de notre Armée étoit appayée.
La difficulté de les déloger de ce pofte trèsavantageux
, qui dominoit notre armée , l'a obligée
d'abandonner fa pofition & les environs de
Torgau , le 4 , à la pointe du jour , après avoir
paffé la nuit fur le champ de bataille . Elle n'a pas
Exécuté cette retraite fans être inquiétée par les
Pruffiens. Le gros de l'Armée a paffé l'Elbe & eft
allé camper à Coffdorff , le Corps du Général
DECEMBRE. 1760. 187
Comte de Lafcy continue d'occuper , avec quelques
autres troupes , la rive gauche de ce fleuve ,
en s'étendant jufqu'a Belgern.
Les playes preique continuelles qui font tombées
pendant plufieurs jours en Silésie ont tellement
augmenté l'étendue des marais , dont la fortereffe
de Cofel eft environnée de toute part , que le Baron
de Laudon a été obligé de renoncer au projet
d'affiéger cette place. Ce Général s'eft mis en
marche avec ſon Corps du côté de Cunzendorff ;
le Baron de Goltze eſt arrivé dans les environs de
Breflau avec un détachement de l'Armée Pruffienne
d'environ quinze mille hommes.
On apprend, par les Lettres de Conftantinople ,
que Kérid- Kan , l'un des prétendans au Trône
de Sophis, a été reconnu par la plus grande partie
de la Perfe. Le fils d'Affad- Kan , le dernier de fes
compétiteurs , a été obligé de ſe réfugier , dans
une Province frontiére du Mogolftan. Kérid-Kan
travaille à s'affermir fur le Trône , & la Perfe
commence à fe rétablir des ravages qu'elle a ef
fuyés pendant les troubles qui l'ont agitée.
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Résumé : De VIENNE, le 8 Novembre.
Le 6 novembre, le lieutenant-colonel baron de Rotchitz arriva à Vienne pour annoncer une victoire autrichienne près de Torgau, obtenue le 3 novembre. Le roi de Prusse avait tenté de couper les communications de l'armée autrichienne avec Dresde et Freyberg, mais le maréchal comte de Daun avait anticipé cette manœuvre et positionné ses troupes en conséquence. Lors de la bataille du 3 novembre, l'armée prussienne attaqua mais fut repoussée par les forces autrichiennes. La cavalerie autrichienne joua un rôle déterminant en enfonçant plusieurs fois l'infanterie prussienne et en capturant de nombreux prisonniers, dont les généraux de Finckenstein et de Bulow. Les pertes prussiennes s'élevèrent à seize mille hommes, tandis que les pertes autrichiennes atteignirent près de dix mille hommes. Le maréchal comte de Daun, blessé, transmit le commandement au comte Odonel. Le baron de Rotchitz, envoyé par le maréchal de Daun, fournit ces détails. Par la suite, les Prussiens, sous les ordres du général de Zieten, occupèrent les hauteurs de Suplitz, forçant l'armée autrichienne à se retirer et à traverser l'Elbe pour camper à Cossdorff. Le général comte de Laffcy continua d'occuper la rive gauche de l'Elbe. En Silésie, les pluies continues empêchèrent le baron de Laudon d'assiéger la forteresse de Cosel. Le baron de Goltze arriva près de Breslau avec un détachement prussien. Par ailleurs, à Constantinople, Kérid-Kan fut reconnu comme souverain par la majorité de la Perse, contraignant son rival à se réfugier au Mogolstan.
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113
p. 187
De HAMBOURG, le 2 Novembre.
Début :
La rigueur de la saison a obligé les troupes Suédoises de prendre [...]
Mots clefs :
Troupes suédoises, Quartiers, Baron, Divisions, Général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De HAMBOURG, le 2 Novembre.
De HAMBOURG , le 2 Novembre..
La rigueur de la faifon a obligé les troupes Sat
doifes de prendre des quartiers de Cantonnement.
Elles évacuerent Anclàm le 27 du mois dernier
& elles marcherent fur Grifpwalde où le Baron de
Lantingshaufen a établi fon quartier général. Une
partie de ces troupes forme un cordon le long de
la Péene , de la Trebbel & de la Rechnitz.
La principale divifion de l'Armée Ruffe campe
préfentement dans les environs de Sranſtadt & de
Liffa. La divifion qui eft aux ordres du Général
Comte de Czernichef, eft auprès de Landsberg
fur la Wartha.
La rigueur de la faifon a obligé les troupes Sat
doifes de prendre des quartiers de Cantonnement.
Elles évacuerent Anclàm le 27 du mois dernier
& elles marcherent fur Grifpwalde où le Baron de
Lantingshaufen a établi fon quartier général. Une
partie de ces troupes forme un cordon le long de
la Péene , de la Trebbel & de la Rechnitz.
La principale divifion de l'Armée Ruffe campe
préfentement dans les environs de Sranſtadt & de
Liffa. La divifion qui eft aux ordres du Général
Comte de Czernichef, eft auprès de Landsberg
fur la Wartha.
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Résumé : De HAMBOURG, le 2 Novembre.
Le 2 novembre, les troupes saxonnes se sont cantonnées à cause de l'hiver rigoureux. Elles ont quitté Anklam le 27 octobre pour Grifswalde, où le baron de Lantingshaufen a établi son quartier général. Certaines troupes surveillent les rivières Péene, Trebbel et Rechnitz. Les principales forces russes sont près de Sranstadt et de Liffa, tandis que la division du général comte de Czernichef est à Landsberg sur la Wartha.
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114
p. 188-189
De RATISBONNE, le 6 Novembre.
Début :
Les dernieres nouvelles de la Saxe portent que l'Armée de l'Empire, [...]
Mots clefs :
Saxe, Armée de l'Empire, Marche, Duc, Troupes, Fuite , Guerre, Général, Otages, Artillerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De RATISBONNE, le 6 Novembre.
De RATISBONNE , le 6 Novembre.
Les dernieres nouvelles de la Saxe portent que
l'Armée de l'Empire , après avoir évacué Léipfick,
s'eft portée à Lucka , le 31 du mois dernier : elle a
continué fa marche la nuit fuivante , & elle eſt arrivée
le lendemain dans les environs de Zéitz. Le
Corps de troupes du Duc de Wirtemberg s'eft replié
de Lindenau , fur Weiffenfels & Naumbourg.
Le Roi de Pruffe a fait publier dans Léipfick une
Ordonnance par laquelle il énjoint à tous les habians
de cette Ville qui s'en font retirés à cauſe de la
Guerre , d'y retourner fans délai , fous peine d'encourir
fon indignation , & d'être rigoureuſement
punis. Cette ordonnance menace les Parens de
ceux qui font abfens, de les en rendre reſponſables.
Cette Ville eft dans les allarmes , & fes habitans
s'attendent à éprouver bientôt de nouvelles ri
gueurs , fi le Roi de Pruffe fe maintient dans cette
partie de la Saxe.
On vient de transférér ici un grand nombre
d'otages Prùffiens qu'on s'eft fait donner pour la
fûreté des contributions impofées par le Duché de
Magdebourg par l'Armée de l'Empire & par le
Corps du Duc de Wirtemberg. On a conduit dans
cette Ville plufieurs Officiers Pruffiens pris dans
les actions de Torgau & de Wirtemberg. La gar
nifon de cette derniere Ville , commandée par
Général Salomon , s'étoit rendue prifoniére avec
lui. Elle confiftoit en près de trois mille hommes.
le
Les nouvelles de Drefde ont appris que les Généraux
de Lafcy & de Totteleben , ayant rempli
leur objet , & étant informés que le Roi de Pruffe
marchoit au fecours de fa Capitale , l'abandonnèrent
le 13 de ce mois . Les Ruffes prirent la route
de Fuftenwald pour rejoindre leur armée qui campoit
à Rippen , près de Francfort fur l'Oder . Le
DECEMBRE. 1760.
Corps du Général de Lafcy ſe rerira par Jutterbock
du côté de Wittemberg, où il joignit l'Armée
de l'Empire.
La Ville de Berlin n'ayant pas pu trouver les
quinze cens mille Rixdales qu'on lui a demandées ,
on s'eft contenté de cinq cens mille qui ont été
payées comptant. On a reçu pour le furplus , des
Lettres de change payables en deux termes , &
en s'eft fait donner les ôtages néceffaires pour la
fûreté de ces payemens .
On écrit de Hambourg que la Ville de Philip
ftadt , dans la Province de Warmie , a été prèfqu'entierement
réduite en cendres la nuit du 25
au 26 de Septembre.
Les Pruffiens avoient évacué la Ville de Léipfick
, où ils font rentrés , la nuit du 4 au d'Octobre
, après avoir encloué l'artillerie qu'ils ne
pouvoient pas emmener.
Les dernieres nouvelles de la Saxe portent que
l'Armée de l'Empire , après avoir évacué Léipfick,
s'eft portée à Lucka , le 31 du mois dernier : elle a
continué fa marche la nuit fuivante , & elle eſt arrivée
le lendemain dans les environs de Zéitz. Le
Corps de troupes du Duc de Wirtemberg s'eft replié
de Lindenau , fur Weiffenfels & Naumbourg.
Le Roi de Pruffe a fait publier dans Léipfick une
Ordonnance par laquelle il énjoint à tous les habians
de cette Ville qui s'en font retirés à cauſe de la
Guerre , d'y retourner fans délai , fous peine d'encourir
fon indignation , & d'être rigoureuſement
punis. Cette ordonnance menace les Parens de
ceux qui font abfens, de les en rendre reſponſables.
Cette Ville eft dans les allarmes , & fes habitans
s'attendent à éprouver bientôt de nouvelles ri
gueurs , fi le Roi de Pruffe fe maintient dans cette
partie de la Saxe.
On vient de transférér ici un grand nombre
d'otages Prùffiens qu'on s'eft fait donner pour la
fûreté des contributions impofées par le Duché de
Magdebourg par l'Armée de l'Empire & par le
Corps du Duc de Wirtemberg. On a conduit dans
cette Ville plufieurs Officiers Pruffiens pris dans
les actions de Torgau & de Wirtemberg. La gar
nifon de cette derniere Ville , commandée par
Général Salomon , s'étoit rendue prifoniére avec
lui. Elle confiftoit en près de trois mille hommes.
le
Les nouvelles de Drefde ont appris que les Généraux
de Lafcy & de Totteleben , ayant rempli
leur objet , & étant informés que le Roi de Pruffe
marchoit au fecours de fa Capitale , l'abandonnèrent
le 13 de ce mois . Les Ruffes prirent la route
de Fuftenwald pour rejoindre leur armée qui campoit
à Rippen , près de Francfort fur l'Oder . Le
DECEMBRE. 1760.
Corps du Général de Lafcy ſe rerira par Jutterbock
du côté de Wittemberg, où il joignit l'Armée
de l'Empire.
La Ville de Berlin n'ayant pas pu trouver les
quinze cens mille Rixdales qu'on lui a demandées ,
on s'eft contenté de cinq cens mille qui ont été
payées comptant. On a reçu pour le furplus , des
Lettres de change payables en deux termes , &
en s'eft fait donner les ôtages néceffaires pour la
fûreté de ces payemens .
On écrit de Hambourg que la Ville de Philip
ftadt , dans la Province de Warmie , a été prèfqu'entierement
réduite en cendres la nuit du 25
au 26 de Septembre.
Les Pruffiens avoient évacué la Ville de Léipfick
, où ils font rentrés , la nuit du 4 au d'Octobre
, après avoir encloué l'artillerie qu'ils ne
pouvoient pas emmener.
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Résumé : De RATISBONNE, le 6 Novembre.
Le 6 novembre, des nouvelles de Saxe indiquent que l'armée de l'Empire, après avoir quitté Leipzig, s'est déplacée à Lucka le 31 octobre, puis a continué vers Zeitz. Le corps de troupes du Duc de Wurtemberg s'est replié vers Weißenfels et Naumbourg. À Leipzig, le Roi de Prusse a ordonné le retour des habitants ayant fui, sous peine de punitions sévères. Les habitants craignent des rigueurs supplémentaires si le Roi reste. Des otages prussiens ont été transférés à Ratisbonne pour garantir les contributions du Duché de Magdebourg. Plusieurs officiers prussiens capturés à Torgau et Wurtemberg y ont également été conduits. La garnison de Wurtemberg, commandée par le Général Salomon, s'est rendue avec près de trois mille hommes. À Dresde, les Généraux de La Motte et de Tottleben ont quitté la ville le 13 novembre pour rejoindre l'armée de l'Empire près de Wittenberg. Berlin n'ayant pu réunir 150 000 rixdales, 500 000 rixdales ont été payés comptant, et des lettres de change ont été acceptées pour le surplus, avec des otages comme garantie. À Hambourg, il est rapporté que Philipstadt, en Prusse-Orientale, a été presque entièrement détruite par un incendie la nuit du 25 au 26 septembre. Les Prussiens avaient quitté Leipzig la nuit du 4 au 5 octobre après avoir rendu leur artillerie inutilisable.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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115
p. 182-188
« Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
Début :
Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...]
Mots clefs :
Duc, Traité, Général, Cour, Ministre, Règlement, Moscou, Vienne, Camp de l'armée autrichienne, Silésie, Dresde, Erlangen, Franconie, Hambourg, Ratisbonne, Madrid, Málaga, Civitavecchia, Bastia, Turin, Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
NOUVELLES POLITIQUES.
Janvier 1763. II. Vol.
De Moscou , le 30 Novembre 1762.
Ls 23 de ce mois , Sa Majeſté Impériale a reçu
les marques de l'Ordre de l'Aigle noir , des mains
du Baron de Goltz , Miniftre du Roi de Pruffe. LE23:
On adécouvert une confpiration qui s'étoit tramée
contre l'Impératrice . Les Chefs du complot
étoient les trois freres Gourieff , Officiers des Gardes
Ifmael , & les deux Hroufchef, dont l'un étoit
Officier , & l'autre Maréchal des Logis du Régiment
d'Engermanie. Les coupables , fur le rapport
des Juges , ont été condamnés par le Sénat
à être écartelés. Mais fa Majefté Impériale a commué
leur fupplice rigoureux , en un genre de
punition , qui n'avoit pas encore été employé en
Ruffie. Les coupables ont été conduits dans une
place publique le 8 de ce mois ; là ils ont été dégradés
de nobleffe ; le Bourreau les a fouffletés ,
leur a brifé leurs épées par deffus leurs têtes ;
après quoi , ils ont été transférés en Sibérie .
De VIENNE , le 25 Décembre.
&
L'Empereur & l'impératrice font dans la
plus grande affliction de la mort de l'Archidu
JANVIER. 1763. 183
cheffe Jeanne ; cette jeune Princeffe , après avoir
lutté pendant vingt - quatre jours contre une maladie
cruelle , a enfin fuccombé Jeudi dernier
entre quatre & cinq heures après midi. C'étoit
la cinquième des Archiduchelles filles de leurs
Majeltés Impériales & Royales. Elle fe nommoit
Jeanne- Gabrielle- Jofeph - Antoine , & étoit née le
4 Février 1750. Son corps a été inhumé fans cérémonie
, parce qu'ily a eu dans les derniers jours
de fa maladie , qui étoit une fiévre milliaire , une
érruption pourpreufe. La Cour prendra le deuil
pour trois mois.
Du Camp de l'Armée Autrichienne en Siléfie
le 26 Novembre 1762 .
Le Général de Bethlem , qui a pris fon Quartier
Général à Jagerndorff , occupe vingt- fix Villages
de la Haute- Siléfie Pruffienne. L'amniſtie
dont il eft convenu avec le Général Werner depuis
le 1 de ce mois , n'a point de terme fixe :
mais on nepourra le rompre , de l'un ou de l'autre
côté , qu'en s'avertiffant trois jours auparavant.
La même convention a eu lieu entre le Maréchal
de Daun & le Prince de Bevern.
Le Général Beck a pris fon quartier d'hyver à
Wartha , & le Baron de Loudon a établi le fien à
Scharfeneck. Le Général O- Donel remplace le
Maréchal de Dun pendant Phyver.
De DRESDE , le Décembre ,
La fufpenfion d'armes entre les armées Autrichienne
& Pruffienne n'a été réglée qu'après de
grands débats de part & d'autre. On eft convenu
de fixer une ligne de féparation entre les quartiers
refpectifs des deux Armées. La Ligne commence
à Marckliffa , paffe à Lobau , Bautzen , Ca-,7
184 MERCURE DE FRANCE .
mentz , Konigsbruck , vient finir à Groffenhayn,
& fuit le Canal qui communique de la Schvartz-
Elfter à l'Elbe . Les Autrichiens confervent de leur
côté le terrein qui eft entre le cours de la riviére
& celui du ruiffeau de Klein- Triebfche , en gagnant
la forêt de Tharand qui leur refte. Leur
ligne fuit la Wilde-Weifferitz jufqu'à ſa ſource
& de-là continue au pied des montagnes juſqu'à
Olmitz & Adorff , afin de couvrir la Bohème . Le
Général Haddick a détaché de fon Armée huit
Bataillons & quatre Régimens de Cavalerie ,
pour les joindre à l'Armée de l'Empire .
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Erlang en Franconie
, le 7 Décembre.
On apprend de Bareuth que l'Armée de l'Empire
s'avance en force , pour obliger les Pruffiens
à fe retirer du Cercle. L'avant- garde , après avoir
repoufflé le Corps du Comte de Schulembourg ,
qui étoit à Creuffen , eſt arrivée à Saint Jean près
de Bareuth . Un Régiment de Cuiraffiers Autrichiens
& un Régiment de Dragons fe font portés à
Virbens & Neuftadt fur le Kulm , aux ordres du
Général Pellegrini. Le Prince de Stolberg doit
être de fa perfonne à Weiden , & le Général k léefel
doit avancer par le Haut Palatinat . On allure
que ces difpofitions ont déja fait retirer les Pruffiens
des environs de Bareuth On préfume que le
Général Kleift ne tiendra point à Bamberg , &
qu'il s'empreffera de rentrer en Saxe , pour ne
pas expofer aux hazards de la guerre le butin
confidérable qu'il a enlevé dans la Franconie.
On mande de Leipfick que le Roi de Pruffe s'eft
tranſporté à Gotha ; que la ville de Nuremberg a
été fermée il y a quelques jours, & que le Général
Kleift y eft entré avec un détachement pour y lever
des contributions.
JANVIER . 1763. 185
De la FRANCONIE , le 4 Décembre .
Le Corps du Général Kleift s'eft replié jufqu'à
Schleuffingen , où il a été renforcé par celui de
Trimbach , compofé de mille hommes. Le Général
Comte de Neuwied occupe les environs de
Plauen. L'Armée de l'Empire a établi fon quartier
général à Lauff , à quelques lieues de Nuremberg
, & l'on a diftribué des troupes dans les
villages circonvoisins. Cette Armée vient d'être
renforcée par fix Régimens Autrichiens , un Corps
de Huffards & un de Croates. Il eſt resté fix mille.
hommes dans le pays de Bareuth , afin de couvrir
les endroits les plus exposés.
De HAMBOURG , le 20 Décembre.
Suivant les nouvelles de Warfovie , le Comte
de Keyferling , Envoyé extraordinaire de Ruffie
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eft arrivé dans cette Capitale à la fin de Novembre.
On prétend qu'il eft chargé de traiter l'affaire
de la Courlande , & de concilier , s'il eft poffible
, les intérêts du Duc de Biren avec ceux du
Prince Charles ; mais on ne fait rien de précis fur
les véritables intentions de la Cour de Ruffie >
quoiqu'elles paroiffent très-favorables au Duc
Erneft- Jean.
Le fieur Simolin , Miniftre de Ruffie auprès du
Duc de Biren , a reçu de Mofcou des dépêches ,
par lesquelles on lui marque que la difcuffion qui
s'étoit élevée entre fa Cour & celle de Dannemarck
, au ſujet du Holſtein , étoit entiérement
terminée.
De RATISBONNE , le 20 Décembre.
Le Cercle de Baviere a formé une délibération
186 MERCURE DE FRANCE.
dont l'objet eft de prier l'Empereur de vouloir bien
permettre que l'on détachât de l'Armée de l'Empire
le contingent de ce Cerccle pour couvrir les
Etats qui le compofent . Le Cercle de Suabe , affemblé
à Ulm , a formé , à ce qu'on prétend , la
même délibération .
On mande de Berlin que le Comte de Finckenſtein
, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département
des Affaires étrangeres, eft parti de cette
Ville le 13 de grand matin pour le rendre à Leipfick
, où Sa Majefté Pruffienne l'a mandé . Cette
nouvelle donne quelques efperances pour la paix
en Allemagne .
De MADRID , le 7 Décembre.
Avant- hier il eft arrivé de Paris un Courier
qui a apporté les ratifications des articles préliminaires
de Paix conclus entre cette Cour & celle de
France , d'une part ; & l'Angleterre & le Portugal
, de l'autre , & fignés le 3 Novembre dernier.
Sa Majefté a fait expédier auffi tot les ordres néceffaires
pour la ceffation des hoftilités.
De MALAGA , le 16 Novembre.
Le fieur Perrier de Salvert , Lieutenant de la
Frégate Françoife l'Oiseau , commandée par le
Chevalier de Modene , eft arrivée dans ce Port
avec cent quatre - vingt hommes de l'équipage,
On a fu de lui les détails fuivans concernant la
prife de ce bâtiment.
Le 23 Octobre dernier le Chevalier de Modène
découvrit , à la hauteur du Cap de Palos , un
Navire Anglois , auquel il donna la chaffe ; mais
ayant reconnu que c'étoit un vaifleau de guerre
fupérieur en force , il abandonna fa pourſuite &
prit chaffe à ſon tour . Vers les cinq heures du
JANVIER . 1763. 187
foir le vaiffeau ennemi l'atteignit , & le força de
fe rendre après un combat très - vif , qui dura
trois heures. La Frégate reçut trente coups de
canon à fleur d'eau ; quarante- huit hommes
furent mis hors de combat , & il y en eut treize
de tués , du nombre defquels font les fieurs de
Gineftous , de Mauperthuis & de Sainte - Croix .
Le Chevalier de Modene a eu le bras droit emporté
d'un coup de mitraille ; le fieur Perrier de
Salvert une forte contufion au bras , & le fieur de
Chalus une légére bleffure à la main . L'ennemia
eu vingt hommes tués ou bleflés . Le bâtiment Anglois
eft la Brune , Frégate de trente- quatre piéces
de canon & de deux cens foixante hommes
d'équipage. Elle a conduit fa priſe à Gibraltar ,
où eft refté le Chevalier de Modene , dont la
bleffure ne laiffe pas craindre pour ſa vie .
De CIVITA-VECCHIA , le 16 Décembre.
Les démêlés de la Cour de Rome avec la République
de Gênes fubfiftent toujours dans le
même état. La République a demandé la médiation
du Roi des deux Siciles , & l'Abbé Cazali
eft actuellement à Naples pour négocier
cette affaire.
On a déja commencé à deffécher les Marais
Pontins , & les premiers travaux ont été fort heureux
; mais il eft à craindre que cette belle &
grande entreprife ne fott funefte aux habitans des
campagnes voisines , & peut-être de Rome même.
Le remuement de ces terres marécageules pourroit
bien dans les chaleurs dé l'été infecter l'air ,
& répandre des maladies dans les environs.
De la BASTIE , le 22 Novembre.
1
Il n'eſt pas vrai , comme on l'avoit appris d'un
188 MERCURE DE FRANCE.
Navire arrivé ici dernierement , que nos trou?
pes le foient emparées de Rogliani. Paſcal Paoli ,
eft encore à Cafinca.
Le Vifiteur Apoftolique eſt toujours dans l'Etat
de Gênes , quoiqu'on ait répandu le bruit qu'il :
en étoit parti pour retourner en Italie.
De TURIN , le 2p Décembre.
La Princeffe Polixene de Savoye , fille du
Prince de Carignan , eft morte le zo , d'une maladie
de langueur , qui étoit la fuite d'une fiévre
inflammatoire avec oppreffion de poitrine . Elle
n'étoit agée que de feize ans ; la Cour prendra
le deuil demain à cette occafion , & le portera
quinze jours.
De LONDRES , le 16 Décembre.
Le Duc de Nivernois a eu aujoud'hui fa
premiere audience du Duc d'Yorck , Frere du
Roi. Ce Miniftre a toujours de fréquentes conférences
avec les Miniftres du Roi , au füjer
du Traité définitif, auquel les difpofitions de la
Nation ne paroillent apporter aucune difficulté.
Janvier 1763. II. Vol.
De Moscou , le 30 Novembre 1762.
Ls 23 de ce mois , Sa Majeſté Impériale a reçu
les marques de l'Ordre de l'Aigle noir , des mains
du Baron de Goltz , Miniftre du Roi de Pruffe. LE23:
On adécouvert une confpiration qui s'étoit tramée
contre l'Impératrice . Les Chefs du complot
étoient les trois freres Gourieff , Officiers des Gardes
Ifmael , & les deux Hroufchef, dont l'un étoit
Officier , & l'autre Maréchal des Logis du Régiment
d'Engermanie. Les coupables , fur le rapport
des Juges , ont été condamnés par le Sénat
à être écartelés. Mais fa Majefté Impériale a commué
leur fupplice rigoureux , en un genre de
punition , qui n'avoit pas encore été employé en
Ruffie. Les coupables ont été conduits dans une
place publique le 8 de ce mois ; là ils ont été dégradés
de nobleffe ; le Bourreau les a fouffletés ,
leur a brifé leurs épées par deffus leurs têtes ;
après quoi , ils ont été transférés en Sibérie .
De VIENNE , le 25 Décembre.
&
L'Empereur & l'impératrice font dans la
plus grande affliction de la mort de l'Archidu
JANVIER. 1763. 183
cheffe Jeanne ; cette jeune Princeffe , après avoir
lutté pendant vingt - quatre jours contre une maladie
cruelle , a enfin fuccombé Jeudi dernier
entre quatre & cinq heures après midi. C'étoit
la cinquième des Archiduchelles filles de leurs
Majeltés Impériales & Royales. Elle fe nommoit
Jeanne- Gabrielle- Jofeph - Antoine , & étoit née le
4 Février 1750. Son corps a été inhumé fans cérémonie
, parce qu'ily a eu dans les derniers jours
de fa maladie , qui étoit une fiévre milliaire , une
érruption pourpreufe. La Cour prendra le deuil
pour trois mois.
Du Camp de l'Armée Autrichienne en Siléfie
le 26 Novembre 1762 .
Le Général de Bethlem , qui a pris fon Quartier
Général à Jagerndorff , occupe vingt- fix Villages
de la Haute- Siléfie Pruffienne. L'amniſtie
dont il eft convenu avec le Général Werner depuis
le 1 de ce mois , n'a point de terme fixe :
mais on nepourra le rompre , de l'un ou de l'autre
côté , qu'en s'avertiffant trois jours auparavant.
La même convention a eu lieu entre le Maréchal
de Daun & le Prince de Bevern.
Le Général Beck a pris fon quartier d'hyver à
Wartha , & le Baron de Loudon a établi le fien à
Scharfeneck. Le Général O- Donel remplace le
Maréchal de Dun pendant Phyver.
De DRESDE , le Décembre ,
La fufpenfion d'armes entre les armées Autrichienne
& Pruffienne n'a été réglée qu'après de
grands débats de part & d'autre. On eft convenu
de fixer une ligne de féparation entre les quartiers
refpectifs des deux Armées. La Ligne commence
à Marckliffa , paffe à Lobau , Bautzen , Ca-,7
184 MERCURE DE FRANCE .
mentz , Konigsbruck , vient finir à Groffenhayn,
& fuit le Canal qui communique de la Schvartz-
Elfter à l'Elbe . Les Autrichiens confervent de leur
côté le terrein qui eft entre le cours de la riviére
& celui du ruiffeau de Klein- Triebfche , en gagnant
la forêt de Tharand qui leur refte. Leur
ligne fuit la Wilde-Weifferitz jufqu'à ſa ſource
& de-là continue au pied des montagnes juſqu'à
Olmitz & Adorff , afin de couvrir la Bohème . Le
Général Haddick a détaché de fon Armée huit
Bataillons & quatre Régimens de Cavalerie ,
pour les joindre à l'Armée de l'Empire .
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Erlang en Franconie
, le 7 Décembre.
On apprend de Bareuth que l'Armée de l'Empire
s'avance en force , pour obliger les Pruffiens
à fe retirer du Cercle. L'avant- garde , après avoir
repoufflé le Corps du Comte de Schulembourg ,
qui étoit à Creuffen , eſt arrivée à Saint Jean près
de Bareuth . Un Régiment de Cuiraffiers Autrichiens
& un Régiment de Dragons fe font portés à
Virbens & Neuftadt fur le Kulm , aux ordres du
Général Pellegrini. Le Prince de Stolberg doit
être de fa perfonne à Weiden , & le Général k léefel
doit avancer par le Haut Palatinat . On allure
que ces difpofitions ont déja fait retirer les Pruffiens
des environs de Bareuth On préfume que le
Général Kleift ne tiendra point à Bamberg , &
qu'il s'empreffera de rentrer en Saxe , pour ne
pas expofer aux hazards de la guerre le butin
confidérable qu'il a enlevé dans la Franconie.
On mande de Leipfick que le Roi de Pruffe s'eft
tranſporté à Gotha ; que la ville de Nuremberg a
été fermée il y a quelques jours, & que le Général
Kleift y eft entré avec un détachement pour y lever
des contributions.
JANVIER . 1763. 185
De la FRANCONIE , le 4 Décembre .
Le Corps du Général Kleift s'eft replié jufqu'à
Schleuffingen , où il a été renforcé par celui de
Trimbach , compofé de mille hommes. Le Général
Comte de Neuwied occupe les environs de
Plauen. L'Armée de l'Empire a établi fon quartier
général à Lauff , à quelques lieues de Nuremberg
, & l'on a diftribué des troupes dans les
villages circonvoisins. Cette Armée vient d'être
renforcée par fix Régimens Autrichiens , un Corps
de Huffards & un de Croates. Il eſt resté fix mille.
hommes dans le pays de Bareuth , afin de couvrir
les endroits les plus exposés.
De HAMBOURG , le 20 Décembre.
Suivant les nouvelles de Warfovie , le Comte
de Keyferling , Envoyé extraordinaire de Ruffie
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eft arrivé dans cette Capitale à la fin de Novembre.
On prétend qu'il eft chargé de traiter l'affaire
de la Courlande , & de concilier , s'il eft poffible
, les intérêts du Duc de Biren avec ceux du
Prince Charles ; mais on ne fait rien de précis fur
les véritables intentions de la Cour de Ruffie >
quoiqu'elles paroiffent très-favorables au Duc
Erneft- Jean.
Le fieur Simolin , Miniftre de Ruffie auprès du
Duc de Biren , a reçu de Mofcou des dépêches ,
par lesquelles on lui marque que la difcuffion qui
s'étoit élevée entre fa Cour & celle de Dannemarck
, au ſujet du Holſtein , étoit entiérement
terminée.
De RATISBONNE , le 20 Décembre.
Le Cercle de Baviere a formé une délibération
186 MERCURE DE FRANCE.
dont l'objet eft de prier l'Empereur de vouloir bien
permettre que l'on détachât de l'Armée de l'Empire
le contingent de ce Cerccle pour couvrir les
Etats qui le compofent . Le Cercle de Suabe , affemblé
à Ulm , a formé , à ce qu'on prétend , la
même délibération .
On mande de Berlin que le Comte de Finckenſtein
, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département
des Affaires étrangeres, eft parti de cette
Ville le 13 de grand matin pour le rendre à Leipfick
, où Sa Majefté Pruffienne l'a mandé . Cette
nouvelle donne quelques efperances pour la paix
en Allemagne .
De MADRID , le 7 Décembre.
Avant- hier il eft arrivé de Paris un Courier
qui a apporté les ratifications des articles préliminaires
de Paix conclus entre cette Cour & celle de
France , d'une part ; & l'Angleterre & le Portugal
, de l'autre , & fignés le 3 Novembre dernier.
Sa Majefté a fait expédier auffi tot les ordres néceffaires
pour la ceffation des hoftilités.
De MALAGA , le 16 Novembre.
Le fieur Perrier de Salvert , Lieutenant de la
Frégate Françoife l'Oiseau , commandée par le
Chevalier de Modene , eft arrivée dans ce Port
avec cent quatre - vingt hommes de l'équipage,
On a fu de lui les détails fuivans concernant la
prife de ce bâtiment.
Le 23 Octobre dernier le Chevalier de Modène
découvrit , à la hauteur du Cap de Palos , un
Navire Anglois , auquel il donna la chaffe ; mais
ayant reconnu que c'étoit un vaifleau de guerre
fupérieur en force , il abandonna fa pourſuite &
prit chaffe à ſon tour . Vers les cinq heures du
JANVIER . 1763. 187
foir le vaiffeau ennemi l'atteignit , & le força de
fe rendre après un combat très - vif , qui dura
trois heures. La Frégate reçut trente coups de
canon à fleur d'eau ; quarante- huit hommes
furent mis hors de combat , & il y en eut treize
de tués , du nombre defquels font les fieurs de
Gineftous , de Mauperthuis & de Sainte - Croix .
Le Chevalier de Modene a eu le bras droit emporté
d'un coup de mitraille ; le fieur Perrier de
Salvert une forte contufion au bras , & le fieur de
Chalus une légére bleffure à la main . L'ennemia
eu vingt hommes tués ou bleflés . Le bâtiment Anglois
eft la Brune , Frégate de trente- quatre piéces
de canon & de deux cens foixante hommes
d'équipage. Elle a conduit fa priſe à Gibraltar ,
où eft refté le Chevalier de Modene , dont la
bleffure ne laiffe pas craindre pour ſa vie .
De CIVITA-VECCHIA , le 16 Décembre.
Les démêlés de la Cour de Rome avec la République
de Gênes fubfiftent toujours dans le
même état. La République a demandé la médiation
du Roi des deux Siciles , & l'Abbé Cazali
eft actuellement à Naples pour négocier
cette affaire.
On a déja commencé à deffécher les Marais
Pontins , & les premiers travaux ont été fort heureux
; mais il eft à craindre que cette belle &
grande entreprife ne fott funefte aux habitans des
campagnes voisines , & peut-être de Rome même.
Le remuement de ces terres marécageules pourroit
bien dans les chaleurs dé l'été infecter l'air ,
& répandre des maladies dans les environs.
De la BASTIE , le 22 Novembre.
1
Il n'eſt pas vrai , comme on l'avoit appris d'un
188 MERCURE DE FRANCE.
Navire arrivé ici dernierement , que nos trou?
pes le foient emparées de Rogliani. Paſcal Paoli ,
eft encore à Cafinca.
Le Vifiteur Apoftolique eſt toujours dans l'Etat
de Gênes , quoiqu'on ait répandu le bruit qu'il :
en étoit parti pour retourner en Italie.
De TURIN , le 2p Décembre.
La Princeffe Polixene de Savoye , fille du
Prince de Carignan , eft morte le zo , d'une maladie
de langueur , qui étoit la fuite d'une fiévre
inflammatoire avec oppreffion de poitrine . Elle
n'étoit agée que de feize ans ; la Cour prendra
le deuil demain à cette occafion , & le portera
quinze jours.
De LONDRES , le 16 Décembre.
Le Duc de Nivernois a eu aujoud'hui fa
premiere audience du Duc d'Yorck , Frere du
Roi. Ce Miniftre a toujours de fréquentes conférences
avec les Miniftres du Roi , au füjer
du Traité définitif, auquel les difpofitions de la
Nation ne paroillent apporter aucune difficulté.
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Résumé : « Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
En janvier 1763, plusieurs événements politiques et militaires significatifs ont été rapportés. À Moscou, le 23 novembre 1762, l'Impératrice de Russie a reçu l'Ordre de l'Aigle noir des mains du Baron de Goltz. Une conspiration contre l'Impératrice, impliquant les frères Gourieff et les frères Hroufchef, a été découverte. Les conspirateurs ont été condamnés par le Sénat à être écartelés, mais l'Impératrice a commué leur peine en dégradation et exil en Sibérie. À Vienne, l'Empereur et l'Impératrice étaient en deuil suite à la mort de l'Archiduchesse Jeanne, décédée après une maladie de vingt-quatre jours. Son corps a été inhumé sans cérémonie en raison d'une éruption pourpreuse. Sur le front militaire, en Silésie, le Général de Bethlem occupait plusieurs villages et une amnistie avait été conclue avec le Général Werner. Les Autrichiens et les Prussiens ont convenu d'une ligne de séparation pour leurs quartiers respectifs. En Franconie, l'Armée de l'Empire avançait pour repousser les Prussiens, et des troupes ont été déployées pour couvrir les régions exposées. À Dresde, la suspension d'armes entre les armées autrichienne et prussienne a été réglée après de longs débats. Les Autrichiens ont conservé des territoires stratégiques pour couvrir la Bohème. En Pologne, le Comte de Keyferling est arrivé à Varsovie pour traiter de l'affaire de la Courlande. À Madrid, les ratifications des articles préliminaires de paix entre la France, l'Angleterre, et le Portugal ont été signées, mettant fin aux hostilités. En Méditerranée, la frégate française l'Oiseau a été capturée par un navire anglais après un combat intense. Le Chevalier de Modène a été blessé et conduit à Gibraltar. À Civita-Vecchia, les travaux de drainage des Marais Pontins ont commencé, mais des inquiétudes subsistent quant aux risques sanitaires. À Turin, la Princesse Polixène de Savoie est décédée à l'âge de seize ans, et la Cour a observé un deuil de quinze jours. À Londres, le Duc de Nivernois a eu sa première audience avec le Duc d'Yorck, et des conférences fréquentes ont lieu en vue de finaliser un traité définitif.
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116
p. 183
DE NUREMBERG, le 3 Février 1763.
Début :
On vient d'apprendre que l'Electeur Palatin a envoyé ordre au Général d'Effern, qui [...]
Mots clefs :
Électeur, Général, Ordre, Armée impériale, Altesse, Troupes palatines, Déplacement des troupes, Duché
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE NUREMBERG, le 3 Février 1763.
DE NUREMBERG , le 3 Février 1763 .
On vient d'apprendre que l'Electeur Palatin
envoyé ordre au Général d'Effern , qui commande
fon contingent , de quitter l'Armée de l'Empire
& de fe rendre dans les Etats de fon Alteffe
Electorale ; & qu'en conféquence les troupes Pa
latines fe font mifes en marche , & ont paffé la
riviére du Tauber le premier de ce mois , pour
fe porter dans le Duché de Neubourg.
On vient d'apprendre que l'Electeur Palatin
envoyé ordre au Général d'Effern , qui commande
fon contingent , de quitter l'Armée de l'Empire
& de fe rendre dans les Etats de fon Alteffe
Electorale ; & qu'en conféquence les troupes Pa
latines fe font mifes en marche , & ont paffé la
riviére du Tauber le premier de ce mois , pour
fe porter dans le Duché de Neubourg.
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117
p. 194-198
Du 23 Février.
Début :
Le Conseil du Sénat, qui étoit indiqué pour le 28, est différé [...]
Mots clefs :
Sénat, Délibération, Courlande, Noblesse, Roi de Prusse, Déclarations, Reconnaissance, Général, Gouverneur, Prince Charles, Duché, Roi de Pologne, Rescrit, Traduction, Conseillers, État, Fiefs, Révolution, Cour de Russie, Impératrice, Droits, Protection, Mémoires, Respect, Signature de paix
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 23 Février.
Du 23, Février
Le Confeil du Sénat , qui étoit indiqué pour
le 28 , eft différé de huit jours. Les points de
délibération ne font pas encore publiés ; mais
les nouvelles de Courlande font toujours de plusen
plus fâcheufes . Chaque jour eft marqué par
la défection de quelques-uns des principaux Membres
de la Noblefle & de la Régence même ,
lefquels paffent fucceffivement dans le parti du
Dac de Biren. Le feur Benoît , Réſident de Sa
Majeſté Pruffienne , a fait hier une déclaration
formelle au Primat , au Chancelier de la Couronne
, & aux autres Miniftres & Sénateurs ,
portant que le Roi fon Maître , en conféquence
des engagemens qu'il avoit contractés avec la
Ruffie , & en vertu de la reconnoillance qu'il
avoit déja faite autrefois d'Erneft- Jean de Biren
pour Duc de Courlande , n'en reconnoiffoit ni
n'en reconnoîtroit jamais d'autre , le fieur Benoît
a ajouté que Sa Majefté Pruffienne fçachant que ,
fuivant les Loix , un Prince Catholique ne pouvoit
pofféder ce Duché , Elle ne permettroit jamais
qu'il fût occupé par d'autres que par un Prince Proteftant.
On apprend de Mitrau que le 12 Février ,le Général
Comte de Brawn , Gouverneur de Livonie ,
eft venu trouver le Prince Charles de la part de
Impératrice de Ruffie , & lui a déclaré que le
Duc Erneft-Jean de Biren étant rentré de bon
droit en poffeffion de fes Dachés , il n'avoit pas.
MA I. 1763. 195
de meilleur parti à prendre que de fortir de la
Ville & du Pays , pour ne pas altérer par un plus
long féjour l'amitié qui fubfifte entre S. M. I. &
le Roi de Pologne. Le Prince Charles a demandé
au Comte de Brawn de lui donner par écrit ce
qu'il venoit de lui dire , & , fur le refus du Général
Rule , le Prince lui a répondu que , malgré
tout le refpect qu'il devoit aux intentions de l'Impératrice
, il ne pouvoit en qualité de Prince Feudataire
& Fils du Roi de Pologne , fuivre d'autres
ordres que ceux qui lui viendroient de cette part.
Le Roi de Pologne a adreffé à la Régence & à
la Nobleffe de Courlande un refcrit en latin ,
pour tâcher de déterminer cette Nobleffe à s'oppofer
à tout ce qui pourroit le faire de contraire
aux droits du Roi , de la République de Pologne ,
& du Prince Charles , au moins jufqu'à ce que
le Sénat ait pris une réfolution fur ce fujet . Voici
la traduction de ce refcrit.
f
" AUGUSTE III , & c , & c.
33
Aux Nobles Confeillers Suprêmes & autres ,
Baillifs & Capitaines , & à tout l'Ordre
Equeftre des Duchés de Courlande & de
Semigalle, nos amés & féaux , que Nous
affurons de notre faveur Royale,
53
גנ
» NOBLES AMÉS ET FÉAUX .
• Le refcrit que Nous vous avons adreſſé
le 13 du mois de Juillet dernier , vous a déja
fait connoître quels étoient nos fentimens
l'égard des infinuations qui vous ont été
faites au mois de Juin précédent par le Con-
» feiller d'Etat de Ruffie Simolin , relativesment
aux Duchés de Courlande & de Semiaɔ
ל כ
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
alors
د د
» galle , quoique ces Etats ne dépendent en
aucune maniere de la Cour & de l'Empire
» de Ruffie. Nous vous avons fait entendre
que Vous , nos amés & feaux , ne de-.
viez poiut prêter l'oreille à ces infinuations
du Confeiller d'Etat Simolin , ni à aucune
autre inftance ou prétention étrangère , puif-
» que , s'il y avoit quelque demande à former
→ concernant l'état d'un Fief tel que ces Duchés
, ces demandes ne devroient pas être
» adreffées à vous qui nous êtes attachés par
» le ferment de fidélité le plus folemnel , mais
» à Nous-mêmes & à la République.
"
59
ဘ
30
ɔɔ
00
» La révolution qui s'est faite dans le
Gouvernement de Ruffie Nous avoit fait
efpérer que cette Cour , n'ayant plus les
mêmes vues fur la Courlande , ne pourfuio
vroit pas ce qu'elle avoit entrepris ci -de-
» vant. Mais l'Impératrice régnante a faifi un
nouveau prétexte & a pris en main la cauſe
o d'Erneft- Jean Biren , quoique fa protection
foit deftituée de fondement , comme Nous
l'avons montré dans l'expofition que Nous
>> avons donnée pour foutenir nos droits ,
ceux de la République , & ceux de votre Séréniffime
Duc , expofition qui eft trèsfimple
, & qui a été rendue affez publiqué .
,, Cependant , puifque , fans avoir égard à
nos repréſentations ni à nos droits ,& à ceux
de la République , & fans faire même aucune
réponſe à nos Mémoires & à ceux des Miniftres
de la République , la Cour de Ruffie ,
fe confiant uniquement en fes propres forces ,
employe la voix des armes pour attaquer
cette Province , au au mépris des Traités
exiftans entre cette Cour & la République
""
29/
""
"
""
>>
"
W
M.A. I. 1763. 197
כ כ
-
& contre toutes les loix du bon voisinagage;
puifqu'elle met de fa propre autorité le féqueftre
fur tous les revenus des Duchés ;
& qu'enfin , en s'efforçant de chaffer de fa
Réfidence Ducale votre légitime Duc , le
Séréniffime Prince notre très cher fils ,
3 elle veut vous contraindre à violer votre
ferment , & prétend non feulement le dépouiller
des Etats dont il eft en poffeffion ,
mais encore vous priver vous-mêmes de
votre liberté : connoiffant quel eſt votre at
" tachement & votre refpect pour Nous , pour
» la République , & pour votre Séréniffime
Duc , Nous avons cru devoir vous enjoindre
, & nous vous enjoignons , de notre
autorité Royale & en vertu de notre Domaine
direct & Suprême fur ces Duchés ,
de vous bien garder , fous quelque prétexte
que ce foit , de vous écarter des obligations
que vous impofe la foi que vous avez
jurée à Nous , à la République , & à votre
» Séréniffime Duc , mais de vous tenir fermement
& conftamment attachés à votre
devoir , & de vous abftenir de toute affemblée
irrégulière , en attendant nos ordres &
nos réfolutions ultérieures. ,
Dans des conjonctures fi critiques & fi
pey attendues , Nous avons cru devoir convoquer
le Sénat , afin d'y expofer ce qui
fe palle dans ces Duchés contre les droits
»que
Nous &
s & la République y avons , comme
fur notre Fief. Ainfi , après avoir pris l'avis
des illuftres Sénateurs de notre Royaume
» & de notre Grand Duché de Lithuanie .
Nous vous manderons une derniere réfolution
conforme au réſultat de ce Confeil
201
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
du Sénat . Cependant nous envoyons , déja
dans ces Duchés quelques Sénateurs char-
5 gés d'y veiller à nos droits , à ceux de la
République & de votre Séréniffime Duc ,
& Nous vous exhortons gracieuſement à vous
conformer à leurs avis.
59
» Donné ce 18 Janvier 1763.
Le 20 de ce mois , on a reçu ici la nouvelle de la
fignature de la Paix de Hubertzbourg entre Leurs
Majellés Polonoiſe & Pruffienne.
Le Confeil du Sénat , qui étoit indiqué pour
le 28 , eft différé de huit jours. Les points de
délibération ne font pas encore publiés ; mais
les nouvelles de Courlande font toujours de plusen
plus fâcheufes . Chaque jour eft marqué par
la défection de quelques-uns des principaux Membres
de la Noblefle & de la Régence même ,
lefquels paffent fucceffivement dans le parti du
Dac de Biren. Le feur Benoît , Réſident de Sa
Majeſté Pruffienne , a fait hier une déclaration
formelle au Primat , au Chancelier de la Couronne
, & aux autres Miniftres & Sénateurs ,
portant que le Roi fon Maître , en conféquence
des engagemens qu'il avoit contractés avec la
Ruffie , & en vertu de la reconnoillance qu'il
avoit déja faite autrefois d'Erneft- Jean de Biren
pour Duc de Courlande , n'en reconnoiffoit ni
n'en reconnoîtroit jamais d'autre , le fieur Benoît
a ajouté que Sa Majefté Pruffienne fçachant que ,
fuivant les Loix , un Prince Catholique ne pouvoit
pofféder ce Duché , Elle ne permettroit jamais
qu'il fût occupé par d'autres que par un Prince Proteftant.
On apprend de Mitrau que le 12 Février ,le Général
Comte de Brawn , Gouverneur de Livonie ,
eft venu trouver le Prince Charles de la part de
Impératrice de Ruffie , & lui a déclaré que le
Duc Erneft-Jean de Biren étant rentré de bon
droit en poffeffion de fes Dachés , il n'avoit pas.
MA I. 1763. 195
de meilleur parti à prendre que de fortir de la
Ville & du Pays , pour ne pas altérer par un plus
long féjour l'amitié qui fubfifte entre S. M. I. &
le Roi de Pologne. Le Prince Charles a demandé
au Comte de Brawn de lui donner par écrit ce
qu'il venoit de lui dire , & , fur le refus du Général
Rule , le Prince lui a répondu que , malgré
tout le refpect qu'il devoit aux intentions de l'Impératrice
, il ne pouvoit en qualité de Prince Feudataire
& Fils du Roi de Pologne , fuivre d'autres
ordres que ceux qui lui viendroient de cette part.
Le Roi de Pologne a adreffé à la Régence & à
la Nobleffe de Courlande un refcrit en latin ,
pour tâcher de déterminer cette Nobleffe à s'oppofer
à tout ce qui pourroit le faire de contraire
aux droits du Roi , de la République de Pologne ,
& du Prince Charles , au moins jufqu'à ce que
le Sénat ait pris une réfolution fur ce fujet . Voici
la traduction de ce refcrit.
f
" AUGUSTE III , & c , & c.
33
Aux Nobles Confeillers Suprêmes & autres ,
Baillifs & Capitaines , & à tout l'Ordre
Equeftre des Duchés de Courlande & de
Semigalle, nos amés & féaux , que Nous
affurons de notre faveur Royale,
53
גנ
» NOBLES AMÉS ET FÉAUX .
• Le refcrit que Nous vous avons adreſſé
le 13 du mois de Juillet dernier , vous a déja
fait connoître quels étoient nos fentimens
l'égard des infinuations qui vous ont été
faites au mois de Juin précédent par le Con-
» feiller d'Etat de Ruffie Simolin , relativesment
aux Duchés de Courlande & de Semiaɔ
ל כ
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196 MERCURE DE FRANCE.
alors
د د
» galle , quoique ces Etats ne dépendent en
aucune maniere de la Cour & de l'Empire
» de Ruffie. Nous vous avons fait entendre
que Vous , nos amés & feaux , ne de-.
viez poiut prêter l'oreille à ces infinuations
du Confeiller d'Etat Simolin , ni à aucune
autre inftance ou prétention étrangère , puif-
» que , s'il y avoit quelque demande à former
→ concernant l'état d'un Fief tel que ces Duchés
, ces demandes ne devroient pas être
» adreffées à vous qui nous êtes attachés par
» le ferment de fidélité le plus folemnel , mais
» à Nous-mêmes & à la République.
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» La révolution qui s'est faite dans le
Gouvernement de Ruffie Nous avoit fait
efpérer que cette Cour , n'ayant plus les
mêmes vues fur la Courlande , ne pourfuio
vroit pas ce qu'elle avoit entrepris ci -de-
» vant. Mais l'Impératrice régnante a faifi un
nouveau prétexte & a pris en main la cauſe
o d'Erneft- Jean Biren , quoique fa protection
foit deftituée de fondement , comme Nous
l'avons montré dans l'expofition que Nous
>> avons donnée pour foutenir nos droits ,
ceux de la République , & ceux de votre Séréniffime
Duc , expofition qui eft trèsfimple
, & qui a été rendue affez publiqué .
,, Cependant , puifque , fans avoir égard à
nos repréſentations ni à nos droits ,& à ceux
de la République , & fans faire même aucune
réponſe à nos Mémoires & à ceux des Miniftres
de la République , la Cour de Ruffie ,
fe confiant uniquement en fes propres forces ,
employe la voix des armes pour attaquer
cette Province , au au mépris des Traités
exiftans entre cette Cour & la République
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& contre toutes les loix du bon voisinagage;
puifqu'elle met de fa propre autorité le féqueftre
fur tous les revenus des Duchés ;
& qu'enfin , en s'efforçant de chaffer de fa
Réfidence Ducale votre légitime Duc , le
Séréniffime Prince notre très cher fils ,
3 elle veut vous contraindre à violer votre
ferment , & prétend non feulement le dépouiller
des Etats dont il eft en poffeffion ,
mais encore vous priver vous-mêmes de
votre liberté : connoiffant quel eſt votre at
" tachement & votre refpect pour Nous , pour
» la République , & pour votre Séréniffime
Duc , Nous avons cru devoir vous enjoindre
, & nous vous enjoignons , de notre
autorité Royale & en vertu de notre Domaine
direct & Suprême fur ces Duchés ,
de vous bien garder , fous quelque prétexte
que ce foit , de vous écarter des obligations
que vous impofe la foi que vous avez
jurée à Nous , à la République , & à votre
» Séréniffime Duc , mais de vous tenir fermement
& conftamment attachés à votre
devoir , & de vous abftenir de toute affemblée
irrégulière , en attendant nos ordres &
nos réfolutions ultérieures. ,
Dans des conjonctures fi critiques & fi
pey attendues , Nous avons cru devoir convoquer
le Sénat , afin d'y expofer ce qui
fe palle dans ces Duchés contre les droits
»que
Nous &
s & la République y avons , comme
fur notre Fief. Ainfi , après avoir pris l'avis
des illuftres Sénateurs de notre Royaume
» & de notre Grand Duché de Lithuanie .
Nous vous manderons une derniere réfolution
conforme au réſultat de ce Confeil
201
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198 MERCURE DE FRANCE.
du Sénat . Cependant nous envoyons , déja
dans ces Duchés quelques Sénateurs char-
5 gés d'y veiller à nos droits , à ceux de la
République & de votre Séréniffime Duc ,
& Nous vous exhortons gracieuſement à vous
conformer à leurs avis.
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» Donné ce 18 Janvier 1763.
Le 20 de ce mois , on a reçu ici la nouvelle de la
fignature de la Paix de Hubertzbourg entre Leurs
Majellés Polonoiſe & Pruffienne.
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Résumé : Du 23 Février.
Le 23 février, le Conseil du Sénat, initialement prévu pour le 28, a été reporté de huit jours. Les points de délibération n'ont pas encore été publiés, mais les nouvelles de Courlande sont de plus en plus alarmantes. Chaque jour voit la défection de membres influents de la noblesse et de la régence, qui rejoignent le parti du Duc de Biren. Le sieur Benoît, Résident de Sa Majesté Prussienne, a déclaré au Primat, au Chancelier de la Couronne et aux autres ministres et sénateurs que le Roi de Prusse reconnaît uniquement Ernest-Jean de Biren comme Duc de Courlande, en vertu des engagements pris avec la Russie et des lois interdisant à un Prince Catholique de posséder ce Duché. Le 12 février, le Général Comte de Brawn, Gouverneur de Livonie, a informé le Prince Charles, au nom de l'Impératrice de Russie, que Biren avait repris possession de ses Duchés et que le Prince devait quitter la ville pour préserver l'amitié entre la Russie et le Roi de Pologne. Le Prince Charles a refusé de suivre ces ordres, affirmant qu'il ne pouvait obéir qu'aux instructions du Roi de Pologne. Le Roi de Pologne a adressé un écrit à la régence et à la noblesse de Courlande, les exhortant à s'opposer à toute action contraire aux droits du Roi, de la République de Pologne et du Prince Charles, jusqu'à ce que le Sénat prenne une décision. Le Roi rappelle que les Duchés de Courlande et de Semigalle ne dépendent pas de la Cour de Russie et que toute demande concernant ces États doit être adressée à lui-même et à la République. Il condamne l'intervention militaire de la Russie, qui viole les traités existants et les lois du bon voisinage, et ordonne à la noblesse de rester fidèle à leurs serments. Le Roi a également convoqué le Sénat pour discuter de la situation et a envoyé des sénateurs en Courlande pour veiller aux droits du Duc légitime. Le 20 février, la signature de la Paix de Hubertzbourg entre la Pologne et la Prusse a été annoncée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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118
p. 198-200
De NUREMBERG le 1 Mars 1763.
Début :
Le 27 Janvier dernier, Antoine-Ulric, Duc Régent de Saxe-Meinungen, est mort [...]
Mots clefs :
Duc de Meinungen, Décès, Empereur Charles VI, Prince, Décret, Testament, Assemblée, Général, Infanterie, Cavalerie, Chevalier, Électeurs, Mariage, Princesse, Successeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De NUREMBERG le 1 Mars 1763.
De NUREMBERG le Mars 1763.
Le 27 Janvier dernier , Antoine-Ulric , Duc
Régent de Saxe- Meinungen , eft mort à Francfort
, dans la foixante-dix- feptiéme année de fon
âge , étant né le 22 Octobre 1687. Il avoit été
marié deux fois , la première en 1713 avec Philippine
Elifabeth Cefarin Schurmann , morte au
mois d'Août 1744 , & la feconde le 26 Septembre
1750 avec Charlotte- Amélie de Helle - Philipfthat,
actuellement vivante . "
".
L'Empereur Charles VI avoit élevé en 1,727
la dignité de Princes , la première femme du Duc
de Meinungen & les enfans ; mais les Ducs de
Saxe de la branche Erneftine
, ayant conftamment
protefté contre cette élévation , obtinrent
en 1744 un Décret du Confeil Aulique de l'Empire
, portant que le Diplome de 1727 ne rendroit
pas lefdits enfans habiles à fuccéder au Duché
de Meinungen , & ce Décret a été confirmé
en 1747 par la Diete de l'Empire , à laquelle le
Duc de Saxe-Meinungen avoit eu recours.
Il s'élève aujourd'hui une nouvelle conteftation
à l'occafion de la mort ce Prince il avoit nommé
par fon teftament la Ducheffe , fa veuve , tutrice
MA I. 1763. Icg
de fes enfans & Régente du Pays. Les Ducs de
Saxe , de la branche Erneftine , qui prétendent ,
· en qualité d'Agnats , participer à cette adminif
eration en vertu des Pactes de Famille de leur
Maiſon , fe font oppofés à l'exécution du teſtament
du Duc de Meinungen , & ont nommé une
commiffion pour l'adminiftration du Pays. En
même-temps , ils y ont envoyé des Troupes pour
foutenir à main armée leur droit d'Agnation . La
Régence de Meinungen s'eft adreffée à l'Affemblée
du Cercle de Franconie pour demander ſon aſſiftance
, & celle- ci a écrit aux Ducs de Saxe pour
des engager à le défifter des voies de fait , & à
laifler le cours libre à la Justice .
>
Le Margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach
, Lieutenant-Feld- Maréchal de l'Empire ,
Lieutenant Général de Cavalerie du Roi de Pruffe ,
Général- Feld - Maréchal du Cercle de Franconie ,
Colonel de trois Régimens d'Infanterie & de Cavalerie
, Chevalier des Ordres de l'Eléphant
de l'Aigle blanc , de l'Aigle noire , & de l'Union
parfaite , & Grand Maître de l'Ordre de l'Aigle
rouge , eft mort le 26 Février à Bareith , où il
faifoit la réfidence ordinaire , dans la cinquantedeuxième
année de fon âge . Il étoit fils du Margrave
George Frédéric- Charles , & petit - fils de
Chrétien- Henri , dont l'Ayeul étoit Chrétien , auteur
de la branche de Culmbach , & le bifayeul
Jean - George , Electeur de Brandebourg , tige
commune de tous les Margraves de Brandebourg ,
actuellement vivans .
Le feu Margrave avoit épousé en 1731 , une
Princeffe de Pruffe , Fille du Roi Frédéric- Guillaume
, & Soeur aînée du Roi régnant , & en
1759 une Princeffe de Brunſwick , Fille du Duc
-Charles de Brunswick Wolfembutel . Comme il
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
e laiffe qu'une Princeffe née de foh premier
mariage , & mariée au Duc régnant de Wur
temberg , le Prince Frédéric- Chrétien , réfidam
à Wansbeck près de Hambourg , devient fon fuc
ceffeur.
Le 27 Janvier dernier , Antoine-Ulric , Duc
Régent de Saxe- Meinungen , eft mort à Francfort
, dans la foixante-dix- feptiéme année de fon
âge , étant né le 22 Octobre 1687. Il avoit été
marié deux fois , la première en 1713 avec Philippine
Elifabeth Cefarin Schurmann , morte au
mois d'Août 1744 , & la feconde le 26 Septembre
1750 avec Charlotte- Amélie de Helle - Philipfthat,
actuellement vivante . "
".
L'Empereur Charles VI avoit élevé en 1,727
la dignité de Princes , la première femme du Duc
de Meinungen & les enfans ; mais les Ducs de
Saxe de la branche Erneftine
, ayant conftamment
protefté contre cette élévation , obtinrent
en 1744 un Décret du Confeil Aulique de l'Empire
, portant que le Diplome de 1727 ne rendroit
pas lefdits enfans habiles à fuccéder au Duché
de Meinungen , & ce Décret a été confirmé
en 1747 par la Diete de l'Empire , à laquelle le
Duc de Saxe-Meinungen avoit eu recours.
Il s'élève aujourd'hui une nouvelle conteftation
à l'occafion de la mort ce Prince il avoit nommé
par fon teftament la Ducheffe , fa veuve , tutrice
MA I. 1763. Icg
de fes enfans & Régente du Pays. Les Ducs de
Saxe , de la branche Erneftine , qui prétendent ,
· en qualité d'Agnats , participer à cette adminif
eration en vertu des Pactes de Famille de leur
Maiſon , fe font oppofés à l'exécution du teſtament
du Duc de Meinungen , & ont nommé une
commiffion pour l'adminiftration du Pays. En
même-temps , ils y ont envoyé des Troupes pour
foutenir à main armée leur droit d'Agnation . La
Régence de Meinungen s'eft adreffée à l'Affemblée
du Cercle de Franconie pour demander ſon aſſiftance
, & celle- ci a écrit aux Ducs de Saxe pour
des engager à le défifter des voies de fait , & à
laifler le cours libre à la Justice .
>
Le Margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach
, Lieutenant-Feld- Maréchal de l'Empire ,
Lieutenant Général de Cavalerie du Roi de Pruffe ,
Général- Feld - Maréchal du Cercle de Franconie ,
Colonel de trois Régimens d'Infanterie & de Cavalerie
, Chevalier des Ordres de l'Eléphant
de l'Aigle blanc , de l'Aigle noire , & de l'Union
parfaite , & Grand Maître de l'Ordre de l'Aigle
rouge , eft mort le 26 Février à Bareith , où il
faifoit la réfidence ordinaire , dans la cinquantedeuxième
année de fon âge . Il étoit fils du Margrave
George Frédéric- Charles , & petit - fils de
Chrétien- Henri , dont l'Ayeul étoit Chrétien , auteur
de la branche de Culmbach , & le bifayeul
Jean - George , Electeur de Brandebourg , tige
commune de tous les Margraves de Brandebourg ,
actuellement vivans .
Le feu Margrave avoit épousé en 1731 , une
Princeffe de Pruffe , Fille du Roi Frédéric- Guillaume
, & Soeur aînée du Roi régnant , & en
1759 une Princeffe de Brunſwick , Fille du Duc
-Charles de Brunswick Wolfembutel . Comme il
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
e laiffe qu'une Princeffe née de foh premier
mariage , & mariée au Duc régnant de Wur
temberg , le Prince Frédéric- Chrétien , réfidam
à Wansbeck près de Hambourg , devient fon fuc
ceffeur.
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Résumé : De NUREMBERG le 1 Mars 1763.
Le 27 janvier 1763, Antoine-Ulric, Duc Régent de Saxe-Meiningen, est décédé à Francfort à l'âge de 75 ans. Il avait été marié deux fois : en 1713 avec Philippine Élisabeth Charin Schurmann, décédée en 1744, et en 1750 avec Charlotte-Amélie de Hesse-Philippsthal. En 1727, l'Empereur Charles VI avait élevé la première épouse du Duc et leurs enfants au rang de Princes. Cependant, les Ducs de Saxe de la branche Ernestine avaient contesté cette élévation, obtenant en 1744 un décret du Conseil Aulique de l'Empire, confirmé en 1747 par la Diète de l'Empire, stipulant que les enfants n'étaient pas habilités à succéder au Duché de Saxe-Meiningen. À la mort du Duc, une nouvelle contestation a surgi concernant la tutelle de leurs enfants et la Régence du Pays. Les Ducs de Saxe de la branche Ernestine ont nommé une commission pour l'administration du Pays et envoyé des troupes. La Régence de Saxe-Meiningen a sollicité l'assistance de l'Assemblée du Cercle de Franconie. Par ailleurs, le Margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach est décédé le 26 février 1763 à Bareith à l'âge de 52 ans. Il laisse une fille issue de son premier mariage et son successeur est le Prince Frédéric-Chrétien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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119
p. 206-211
DE PARIS, le 18 Mars 1763.
Début :
Le Comte de Monteynard, Enseigne de la seconde Compagnie des Mousquetaires, ayant [...]
Mots clefs :
Comte, Compagnie des Mousquetaires, Statue du roi, Place, Piédestal, Ordonnances du roi, Compagnies, Réduction, Grenadiers, Officiers réformés, Régiment, Infanterie, Dragons, Colonel, Général, Soldes, Paix, Guerre, Soldats, Pensions militaires, Congé, Archevêque, Duc
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 18 Mars 1763.
DE PARIS. , le 18 Mars 1763.
Le Comte de Monteynard , Enſeigne de la
feconde Compagnie des Moufquetaires , ayant
obtenu du Roi la permifion de fe démettre de
cet emploi , Sa Majesté a diſpoſé de la cornette
vacante en faveur du Marquis du Hallay , Capitaine
au Régiment Royal- Etranger , Cavalerie.
Le 17 du mois dernier , fur les huit heures
du matin , le Statue du Roi , que Sa Majesté
a permis à la Ville de Paris de lui ériger , &
qui a été fondue fur le modéle du feu Sieur
Bouchardon , a commencé d'être conduite de
l'Attelier vers la place où elle doit être poſée ;
on avoit eu la précaution de la renfermer dans
une cage de charpente roulante ; par le moyen
< de Vindas & de mains d'hommes , on lui a fait
parcourir , dans l'espace de trois jours , le chemin
qu'elle avoit à tenir depuis la fortie de
l'Attelier , hors de la barrière du Fauxbourg
du Roule , jufqu'à la Place de Louis XV , en
lui faifant fuivre toute la rue dudit Fauxbourgi
& le 23 elle a été établie fur fon piedeſtal , aux
acclamations d'un grand concours de peuple.
Le fervice s'eft fait en préfence du Duc de Chevreuſe
, Gouverneur de Paris , du Prévôt des
Marchands & du Bureau de la Ville , avec tout
le fuccès que l'on pouvoit attendre des ſoins & de
l'intelligence des différentes perfonnes qui y
cétoient proposées , & en particulier du fieur
3
16
·M A 1. 1763. 207
2
'Herbette , Maître Charpentier à S. Denis , Entrepreneur
des Ponts & Chauffées & des Bâtimens
du Roi , Auteur des machines. En paffant devant
la porte de la maiſon où eft décédé le fieur Bouchardon
, on a fait une décharge de Canons &
de Boetes , pour honorer la mémoire d'un Ar
tifte fi excellent , qui par cet ouvrage immortel ,
s'eft afferé une gloire que la Nation partage
avec lui.
Il paroît quatre Ordonnances du Roi.
Par la première , en date du 21 Décembre dernier
,"Sa Majesté réduit à trente Compagnies les
quarante qui compofent actuellement le Régiment
des Carabiniers de Monfeigneur le Comte
de Provence. Les difpofitions qui concernent la
nouvelle compofition & la difcipline de ces Corps
font conformes à celles qui ont été établies par
P'Ordonnance de la Cavalerie.
Dans la feconde, du 20 Janvier 1763 , S. M.
réforme le Corps des Grenadiers- Royaux revenus
de la Martinique.
La troifiéme du 31 - da même mois , concerne
le traitement des Officiers réformés des Régimens
de Foix , de Boulonnois , de Quercy & d'Angoumois
, qui étoit de fervice à S. Domingue.
Par la quatrième , du même jour , S. M. réforme
les fx piquets d'Infanterie employés à S.
Domingue.
11 paroît encore quatres autres Ordonnances
du Roi datées du 21 Décembre dernier.
Par la première , concernant le Régiment
Royal- Italien , le Roi fupprime le Régiment d'In-
#fanterie Royal- Corfe dont les neuf Compagnies
feront incorporées dans le Régiment Royal d'Infanterie
Italienne , lequel , au n: oyen de cette inccorporation
, fera compofée de deux Bataillons."
208 MERCURE DE FRANCE.
Par la feconde , concernant les Régimens d'In
fanterie Allemande , Sa Majefté conferve fur pied
ceux d'Altace , d'Anhalt , la Marck , Royal- Bavière
, Royal - Suédois , Naffau , Royal - Deux- Ponts &
celui de Bouillon . Le Régiment d'Alface ne formera
plus que trois Bataillons ; chacun de ceux d'Anhalt
, la Marck , Royal- Bavière , Royal - Suédois ,
Naffau & Royal - Deux-Ponts ne feront compofés
que de deux , & celui de Bouillon d'un feulement
Le Bataillons excédens feront réformés & incorporés
dans ceux que Sa Majefté a jugé à propos
de conferver fur pied . Quant à ce qui concerne
la compofition des Bataillons & Compagnies ,
la création des nouvelles places , le choix & les
fonctions des Officiers , la paye de paix & de guerre
, le traitement des Officiers réformés , &c.
Les difpofitions de ces deux Ordonnances font
conformes à celles qui feront fuivies à l'égard de
l'Infanterie Françoife . Ces deux nouvelles Ordonnances
ont cela de particulier que S. M. accorde
un fol par jour avec une ration de pain aux
femmes des étrangers mariés qui voudront fervir
dans les fufdits Régimens ; mais ce traitement
n'aura lieu que tant qu'elles refteront au quartier
d'affemblée , & que leurs maris feront attachés
aux Régimens.
Par la troifiéme , Sa Majefté conferve fur
pied dix -fept Régimens de Dragons , fçavoir ,
Colonel - Général ; Meftrede Camp - Géné
ral , Royal , du Roi , de la Reine , Dauphin ,
Orléans , Bauffremont , Choifeul , d'Autichamp ,
Chabot , Coigny , Nicolaï , Chapt , Chabril
lant , Languedoc & Schomberg . Chacun de ces
Régimens fera compofé en tout temps de huit
compagnies celui de Schomberg confervera
les huit qui le compoſent ; & les feize de
MA I. 1763 . 208
shacun des autres Régimens feront doublées
pour n'en former également que huit. Chaque
compagnie fera compofée , en temps de paix
de quatre Maréchaux-des- Logis , un Fourrier ,
huit Brigadiers , huit Appointés , vingt-quatra
Dragons & un Tambour , formant quarante- fix
hommes , dont trente feront montés , & feize
refteront à pied. La paye de paix & de guerre.
eft fixée de la maniere fuivante,
COMPAGNIE S A chaque Capitaine ;
1800 livres en paix , & 3600 livres en guerre ;
à chaque Capitaine - Lieutenant des Compagnies ,
Colonel- Général & Meftre- de - Camp- Général , &
à chaque Lieutenant des autres Compagnies
800 livres en paix , & 1000 livres en guerres
au Sous- Lieutenant de la Compagnie du Colonel-
Général des Dragons , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; au Cornette de ladite
Compagnie , 540 livres en paix , & 800 livres
en guerre ; au Sous- Lieutenant des autres Compagnies
, 500 livres en paix , & 800 livres en .
guerre à chaque Maréchal- des- Logis , 216
livres en paix , & 252 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 189 livres en paix , &-225 livres
en guerre ; à chaque Brigadier , 135 livres enpaix
, & 171 livres en guerre ; à chaque Appointé
, 126 livres en paix , & 162 livres en
guerre ; à chaque Dragon ou Tambour , 117
livres en paix , & 153 livres , en guerre. ETATMAJOR.
Au Meftre- de- Camp , y compris fes .
appointemens de Capitaine , 6000 livres en
paix , & 6600 livres en guerre; au Lieutenant-Colonel
, y compris fes appointemens de Capitai
ne , 3600 livres en paix , & 5400 livres en ½
guerre à chacun des Meftre- de- Camp en fe- ..
cond des Régimens du Meftre- de Camp Gé
210 MERCURE DE FRANCE.
néral , d'Orléans & de Schomberg , 2500 livres
en paix , & 3000 livres en guerre ; au Major ,
3000 livres en paix , & 4500 livres en guerre ;
à chaque Aide - Major , avec commiſſion de Capitaine
, 1800 livres en paix , & 3000 livres
en guerre à chaque Aide- Major , fans commillion
de Capitaine , 1500 livres en paix , &
2000 livres en guerre ; à chaque Sous - Aide-
Major , 1000 livres en paix , & 1200 livres en
guerre; au Quartier- Maître , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; à chaque Porte - Guidon
, 480 livres en paix , & 540 livres en guerre
; au Tréforier , 2000 livres en paix , & 3.000
livres en guerre à l'Aumônier & au Chirurgien
, à chacun 720 livres en temps de guerre
feulement.
Les Capitaines réformés jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal de soo livres ; les Lieutenans
, qui auront fervi dix ans , de 250 livres
; & les Cornettes , qui auront été Maréchaux-
des- Logis , de 150 livres. Quant aux Offi
ciers incorporés & réformés , à la fuite des Régimens
, ils fe retireront chez eux , & y toucheront
les appointemens qui leur ont été précédemment
accordés ; Sa Majesté ne voulant
plus entretenir d'Officiers incorporés ou réformés
à la fuite des Régimens de Dragons. Cette
* Ordonnance eft terminée par un état de l'uniforme
réglé par le Roi pour les Régimens cidefus.
Par la derniere , Sa Majesté conferve fur pied
les trois Régimens de Houflards de, Berchiny , de
Chamborant & de Royal - Naffau , dont chacun
fera composé de douze compagnies , formant
trois escadrons en temps de paix , & fix en
temps de guerre..Chaque compagnie fera comM
A I. 1763.
2.11
pofée de vingt- neuf hommes , dont dix monstés
, & dix -neuf à pied . Les Tymbales & Eten-.
dards de ces trois Régimens , ainfi que le Prevôt
qui eft dans le Régiment Royal - Nallau ,
feront fupprimés. Sa Majefté regle auffi pour
les Régimens confervés une paye de paix & une
paye de guerre , ainfi que l'uniforme de leur
habillement. L'Ordonnance de la Cavalerie fert
de regle aux deux nouvelles Ordonnances pour
ce qui concerne le choix , le rang & les fonctions
des Officiers , la fuppreffion de certaines
places , la création de nouvelles , l'adminiftration
de la caifle , le terme des engagemens &
la délivrance actuelle des congés , &c.
Le Comte de Taflo , jeune Seigneur Polonois ,
qui étoit en France depuis dix - huit mois , en est
reparti le deux de ce mois, pour retourner en Pologne
, après avoit eu l'honneur de prendre congé
de la Reine , qui luia marqué beaucoup de bonté.
Charles-Antoine de la Roche- Aymon Grand
Aumônier de France , ci-devant Archevêque de
Narbonne , aujourd'hui Archevêque de Rheims ,
& en cette qualité premier Pair Eccléfiaftique du
Royaume ; & le Duc de Sully , Prince d'Enrichemont
, ont été reçus le 14 de ce mois au Parlement,
& y ont pris féance en qualité de Pairs de
France. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Conti , & le
Comte de la Marche , ont aſſiſté à leur récep-
Ation .
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Le Comte de Monteynard , Enſeigne de la
feconde Compagnie des Moufquetaires , ayant
obtenu du Roi la permifion de fe démettre de
cet emploi , Sa Majesté a diſpoſé de la cornette
vacante en faveur du Marquis du Hallay , Capitaine
au Régiment Royal- Etranger , Cavalerie.
Le 17 du mois dernier , fur les huit heures
du matin , le Statue du Roi , que Sa Majesté
a permis à la Ville de Paris de lui ériger , &
qui a été fondue fur le modéle du feu Sieur
Bouchardon , a commencé d'être conduite de
l'Attelier vers la place où elle doit être poſée ;
on avoit eu la précaution de la renfermer dans
une cage de charpente roulante ; par le moyen
< de Vindas & de mains d'hommes , on lui a fait
parcourir , dans l'espace de trois jours , le chemin
qu'elle avoit à tenir depuis la fortie de
l'Attelier , hors de la barrière du Fauxbourg
du Roule , jufqu'à la Place de Louis XV , en
lui faifant fuivre toute la rue dudit Fauxbourgi
& le 23 elle a été établie fur fon piedeſtal , aux
acclamations d'un grand concours de peuple.
Le fervice s'eft fait en préfence du Duc de Chevreuſe
, Gouverneur de Paris , du Prévôt des
Marchands & du Bureau de la Ville , avec tout
le fuccès que l'on pouvoit attendre des ſoins & de
l'intelligence des différentes perfonnes qui y
cétoient proposées , & en particulier du fieur
3
16
·M A 1. 1763. 207
2
'Herbette , Maître Charpentier à S. Denis , Entrepreneur
des Ponts & Chauffées & des Bâtimens
du Roi , Auteur des machines. En paffant devant
la porte de la maiſon où eft décédé le fieur Bouchardon
, on a fait une décharge de Canons &
de Boetes , pour honorer la mémoire d'un Ar
tifte fi excellent , qui par cet ouvrage immortel ,
s'eft afferé une gloire que la Nation partage
avec lui.
Il paroît quatre Ordonnances du Roi.
Par la première , en date du 21 Décembre dernier
,"Sa Majesté réduit à trente Compagnies les
quarante qui compofent actuellement le Régiment
des Carabiniers de Monfeigneur le Comte
de Provence. Les difpofitions qui concernent la
nouvelle compofition & la difcipline de ces Corps
font conformes à celles qui ont été établies par
P'Ordonnance de la Cavalerie.
Dans la feconde, du 20 Janvier 1763 , S. M.
réforme le Corps des Grenadiers- Royaux revenus
de la Martinique.
La troifiéme du 31 - da même mois , concerne
le traitement des Officiers réformés des Régimens
de Foix , de Boulonnois , de Quercy & d'Angoumois
, qui étoit de fervice à S. Domingue.
Par la quatrième , du même jour , S. M. réforme
les fx piquets d'Infanterie employés à S.
Domingue.
11 paroît encore quatres autres Ordonnances
du Roi datées du 21 Décembre dernier.
Par la première , concernant le Régiment
Royal- Italien , le Roi fupprime le Régiment d'In-
#fanterie Royal- Corfe dont les neuf Compagnies
feront incorporées dans le Régiment Royal d'Infanterie
Italienne , lequel , au n: oyen de cette inccorporation
, fera compofée de deux Bataillons."
208 MERCURE DE FRANCE.
Par la feconde , concernant les Régimens d'In
fanterie Allemande , Sa Majefté conferve fur pied
ceux d'Altace , d'Anhalt , la Marck , Royal- Bavière
, Royal - Suédois , Naffau , Royal - Deux- Ponts &
celui de Bouillon . Le Régiment d'Alface ne formera
plus que trois Bataillons ; chacun de ceux d'Anhalt
, la Marck , Royal- Bavière , Royal - Suédois ,
Naffau & Royal - Deux-Ponts ne feront compofés
que de deux , & celui de Bouillon d'un feulement
Le Bataillons excédens feront réformés & incorporés
dans ceux que Sa Majefté a jugé à propos
de conferver fur pied . Quant à ce qui concerne
la compofition des Bataillons & Compagnies ,
la création des nouvelles places , le choix & les
fonctions des Officiers , la paye de paix & de guerre
, le traitement des Officiers réformés , &c.
Les difpofitions de ces deux Ordonnances font
conformes à celles qui feront fuivies à l'égard de
l'Infanterie Françoife . Ces deux nouvelles Ordonnances
ont cela de particulier que S. M. accorde
un fol par jour avec une ration de pain aux
femmes des étrangers mariés qui voudront fervir
dans les fufdits Régimens ; mais ce traitement
n'aura lieu que tant qu'elles refteront au quartier
d'affemblée , & que leurs maris feront attachés
aux Régimens.
Par la troifiéme , Sa Majefté conferve fur
pied dix -fept Régimens de Dragons , fçavoir ,
Colonel - Général ; Meftrede Camp - Géné
ral , Royal , du Roi , de la Reine , Dauphin ,
Orléans , Bauffremont , Choifeul , d'Autichamp ,
Chabot , Coigny , Nicolaï , Chapt , Chabril
lant , Languedoc & Schomberg . Chacun de ces
Régimens fera compofé en tout temps de huit
compagnies celui de Schomberg confervera
les huit qui le compoſent ; & les feize de
MA I. 1763 . 208
shacun des autres Régimens feront doublées
pour n'en former également que huit. Chaque
compagnie fera compofée , en temps de paix
de quatre Maréchaux-des- Logis , un Fourrier ,
huit Brigadiers , huit Appointés , vingt-quatra
Dragons & un Tambour , formant quarante- fix
hommes , dont trente feront montés , & feize
refteront à pied. La paye de paix & de guerre.
eft fixée de la maniere fuivante,
COMPAGNIE S A chaque Capitaine ;
1800 livres en paix , & 3600 livres en guerre ;
à chaque Capitaine - Lieutenant des Compagnies ,
Colonel- Général & Meftre- de - Camp- Général , &
à chaque Lieutenant des autres Compagnies
800 livres en paix , & 1000 livres en guerres
au Sous- Lieutenant de la Compagnie du Colonel-
Général des Dragons , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; au Cornette de ladite
Compagnie , 540 livres en paix , & 800 livres
en guerre ; au Sous- Lieutenant des autres Compagnies
, 500 livres en paix , & 800 livres en .
guerre à chaque Maréchal- des- Logis , 216
livres en paix , & 252 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 189 livres en paix , &-225 livres
en guerre ; à chaque Brigadier , 135 livres enpaix
, & 171 livres en guerre ; à chaque Appointé
, 126 livres en paix , & 162 livres en
guerre ; à chaque Dragon ou Tambour , 117
livres en paix , & 153 livres , en guerre. ETATMAJOR.
Au Meftre- de- Camp , y compris fes .
appointemens de Capitaine , 6000 livres en
paix , & 6600 livres en guerre; au Lieutenant-Colonel
, y compris fes appointemens de Capitai
ne , 3600 livres en paix , & 5400 livres en ½
guerre à chacun des Meftre- de- Camp en fe- ..
cond des Régimens du Meftre- de Camp Gé
210 MERCURE DE FRANCE.
néral , d'Orléans & de Schomberg , 2500 livres
en paix , & 3000 livres en guerre ; au Major ,
3000 livres en paix , & 4500 livres en guerre ;
à chaque Aide - Major , avec commiſſion de Capitaine
, 1800 livres en paix , & 3000 livres
en guerre à chaque Aide- Major , fans commillion
de Capitaine , 1500 livres en paix , &
2000 livres en guerre ; à chaque Sous - Aide-
Major , 1000 livres en paix , & 1200 livres en
guerre; au Quartier- Maître , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; à chaque Porte - Guidon
, 480 livres en paix , & 540 livres en guerre
; au Tréforier , 2000 livres en paix , & 3.000
livres en guerre à l'Aumônier & au Chirurgien
, à chacun 720 livres en temps de guerre
feulement.
Les Capitaines réformés jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal de soo livres ; les Lieutenans
, qui auront fervi dix ans , de 250 livres
; & les Cornettes , qui auront été Maréchaux-
des- Logis , de 150 livres. Quant aux Offi
ciers incorporés & réformés , à la fuite des Régimens
, ils fe retireront chez eux , & y toucheront
les appointemens qui leur ont été précédemment
accordés ; Sa Majesté ne voulant
plus entretenir d'Officiers incorporés ou réformés
à la fuite des Régimens de Dragons. Cette
* Ordonnance eft terminée par un état de l'uniforme
réglé par le Roi pour les Régimens cidefus.
Par la derniere , Sa Majesté conferve fur pied
les trois Régimens de Houflards de, Berchiny , de
Chamborant & de Royal - Naffau , dont chacun
fera composé de douze compagnies , formant
trois escadrons en temps de paix , & fix en
temps de guerre..Chaque compagnie fera comM
A I. 1763.
2.11
pofée de vingt- neuf hommes , dont dix monstés
, & dix -neuf à pied . Les Tymbales & Eten-.
dards de ces trois Régimens , ainfi que le Prevôt
qui eft dans le Régiment Royal - Nallau ,
feront fupprimés. Sa Majefté regle auffi pour
les Régimens confervés une paye de paix & une
paye de guerre , ainfi que l'uniforme de leur
habillement. L'Ordonnance de la Cavalerie fert
de regle aux deux nouvelles Ordonnances pour
ce qui concerne le choix , le rang & les fonctions
des Officiers , la fuppreffion de certaines
places , la création de nouvelles , l'adminiftration
de la caifle , le terme des engagemens &
la délivrance actuelle des congés , &c.
Le Comte de Taflo , jeune Seigneur Polonois ,
qui étoit en France depuis dix - huit mois , en est
reparti le deux de ce mois, pour retourner en Pologne
, après avoit eu l'honneur de prendre congé
de la Reine , qui luia marqué beaucoup de bonté.
Charles-Antoine de la Roche- Aymon Grand
Aumônier de France , ci-devant Archevêque de
Narbonne , aujourd'hui Archevêque de Rheims ,
& en cette qualité premier Pair Eccléfiaftique du
Royaume ; & le Duc de Sully , Prince d'Enrichemont
, ont été reçus le 14 de ce mois au Parlement,
& y ont pris féance en qualité de Pairs de
France. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Conti , & le
Comte de la Marche , ont aſſiſté à leur récep-
Ation .
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : DE PARIS, le 18 Mars 1763.
Le 18 mars 1763, le Comte de Monteynard, Enseigne des Mousquetaires, a obtenu la permission du Roi de démissionner. Le Marquis du Hallay, Capitaine au Régiment Royal-Étranger de Cavalerie, a été nommé pour le remplacer. Le 17 mars, la statue du Roi, fondue d'après le modèle du défunt Bouchardon, a été transportée de l'atelier à la Place de Louis XV. Installée sur son piédestal le 23 mars, elle a été acclamée par une grande foule en présence du Duc de Chevreuse et d'autres dignitaires. Le Maître Charpentier Herbette a supervisé les machines utilisées pour le transport. Quatre ordonnances royales ont été publiées. La première, datée du 21 décembre 1762, réduit le Régiment des Carabiniers de Monseigneur le Comte de Provence à trente compagnies. La deuxième, du 20 janvier 1763, réforme le Corps des Grenadiers-Royaux revenus de la Martinique. La troisième, du 31 janvier, concerne le traitement des officiers réformés des régiments de Foix, de Boulonnois, de Quercy et d'Angoumois, en service à Saint-Domingue. La quatrième réforme les six piquets d'infanterie employés à Saint-Domingue. Quatre autres ordonnances, datées du 21 décembre 1762, ont également été publiées. La première supprime le Régiment d'Infanterie Royal-Corse et incorpore ses compagnies dans le Régiment Royal d'Infanterie Italienne. La deuxième conserve plusieurs régiments d'infanterie allemande et réforme les bataillons excédentaires. La troisième conserve dix-sept régiments de Dragons et réforme leur composition et leur paye. La quatrième conserve trois régiments de Houzards et réforme leur composition et leur paye. Le Comte de Tarslo, un jeune seigneur polonais, a quitté la France le 2 mars pour retourner en Pologne après avoir pris congé de la Reine. Charles-Antoine de la Roche-Aymon, Grand Aumônier de France et Archevêque de Reims, et le Duc de Sully ont été reçus au Parlement le 14 mars et y ont pris séance en qualité de Pairs de France. Le Duc d'Orléans, le Duc de Chartres, le Prince de Condé, le Prince de Conti et le Comte de la Marche ont assisté à leur réception.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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120
p. 192
Du 23 Mai 1763.
Début :
Nous apprenons que le Général Matra, après les deux affaires du 12 [...]
Mots clefs :
Général, Pertes, Soldats, Blessés et morts, Troupes, Place
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 23 Mai 1763.
Du 23 Mai 1763.
Nous apprenons que le Général Matra , aprés.
les deux affaires du i où nous perdîmes environ
deux cens hommes , tant morts que bleffés & déferteurs
, ne pouvant fubfifter à Aleria faute de
vivres , s'eft retiré vers la Baſtie . On a déja envoyé
de cette Ville des Batimens pour embarquer les
Troupes de ce Général ; une grande partie eft
arrivée dans cette place , & le refte y eft attendu
d'un moment à l'autre .
Nous apprenons que le Général Matra , aprés.
les deux affaires du i où nous perdîmes environ
deux cens hommes , tant morts que bleffés & déferteurs
, ne pouvant fubfifter à Aleria faute de
vivres , s'eft retiré vers la Baſtie . On a déja envoyé
de cette Ville des Batimens pour embarquer les
Troupes de ce Général ; une grande partie eft
arrivée dans cette place , & le refte y eft attendu
d'un moment à l'autre .
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121
p. 186
De GENES, le 13 Juin 1763.
Début :
Suivant les nouvelles arrivées en dernier lieu de l'Isle de Corse, les Rebelles ont [...]
Mots clefs :
Corse, Rebelles, Troupes, Général, Officiers, Commandement, Chef, Mise à mort
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De GENES, le 13 Juin 1763.
De GENES , le 13 Juin 1763 .
2
Suivant les nouvelles arrivées én dernier lieu
de l'ine de Corfe , les Rebelles ont , à ce qu'on
affure , perdu dans l'action d'Aleria quarante
hommes , & les troupes de la République trentedeux
Corfes & trois foldats. Le Général Matra
vient de faire bloquer & attaquer le Fort de
Furiani. Deux Piéves , qui étoient ci - devant du
parti rebelle , ont envoyé à ce Général une députation
par laquelle elles lui offrent leurs fecours
toutes les fois qu'il en aura befoin pour
foutenir les poftes qu'il occupe . Jean- Carlo ' ,
l'un des principatix Officiers de Paoli , mécontent
du peu d'obéillance & de difcipline qu'il
trouvoit dans le Corps de Troupes dont il avoit
le Commandement , & des contradictions coftinuelles
qu'il éprouvoit dans toutes fes opérations
de la part du Chef des Rebelles , s'eſt déterminé
à quitter leur parti . Le Prêtre Confalvi
& un autre de la Province de Balagna , qui
avoient été faits prifonniers à Aleria ont été
mis à mort par l'ordre de Paoli
2
Suivant les nouvelles arrivées én dernier lieu
de l'ine de Corfe , les Rebelles ont , à ce qu'on
affure , perdu dans l'action d'Aleria quarante
hommes , & les troupes de la République trentedeux
Corfes & trois foldats. Le Général Matra
vient de faire bloquer & attaquer le Fort de
Furiani. Deux Piéves , qui étoient ci - devant du
parti rebelle , ont envoyé à ce Général une députation
par laquelle elles lui offrent leurs fecours
toutes les fois qu'il en aura befoin pour
foutenir les poftes qu'il occupe . Jean- Carlo ' ,
l'un des principatix Officiers de Paoli , mécontent
du peu d'obéillance & de difcipline qu'il
trouvoit dans le Corps de Troupes dont il avoit
le Commandement , & des contradictions coftinuelles
qu'il éprouvoit dans toutes fes opérations
de la part du Chef des Rebelles , s'eſt déterminé
à quitter leur parti . Le Prêtre Confalvi
& un autre de la Province de Balagna , qui
avoient été faits prifonniers à Aleria ont été
mis à mort par l'ordre de Paoli
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Résumé : De GENES, le 13 Juin 1763.
Le 13 juin 1763, à Gênes, des rapports indiquent que les rebelles ont subi des pertes de quarante hommes lors de l'action d'Aleria, tandis que les troupes de la République ont perdu trente-deux Corfes et trois soldats. Le Général Matra a récemment bloqué et attaqué le Fort de Furiani. Deux Pièves, précédemment alliées des rebelles, ont envoyé une députation au Général Matra pour offrir leur soutien et maintenir les postes qu'il occupe. Jean-Carlo, un des principaux officiers de Paoli, a quitté le parti rebelle en raison du manque de discipline et des contradictions continues dans ses opérations. De plus, le Prêtre Confalvi et un autre habitant de la Province de Balagna, faits prisonniers à Aleria, ont été exécutés sur ordre de Paoli.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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122
p. 201-203
De GENES, le 1 Août 1763.
Début :
On a reçu les détails suivant d'une affaire qui s'est passée le 18 [...]
Mots clefs :
Rebelles, Général, Assaut, Troupes, Furiani, Artillerie, Ennemi, Officiers, Soldats, Blessés et morts
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De GENES, le 1 Août 1763.
De GENES , le 1 Août 1763.
ON
Na reçu les délails fuivant d'un affaire qui
selt pafféele 18 Juillet à Furiani entre nos trous
pes & les Rebelles . Le Général Matra , ayant pris
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
la réfolution de donner l'affaut le 18 aux retranchemens
des Rebelles, fit faire avant le jour toutes
les difpofitions néceflaires pour cette attaque.
Nos troupes marcherent de grand matin vers
Furiani ; mais comme elles étoient entierement à
découvert , le Rebelles ne tarderent pas à s'appercevoir
de leur marche , & à faire jouer leur
artillerie & leur moufqueterie. Nos troupes ,
quoique fort incommodées par le feu de l'ennemi
, s'avancerent néanmoins avec tant de célérité,
qu'en peu de minutes , elles arrivérent fous les
retranchemens, où le feu des Rebelles devint pour
le moment fans effet. Alors ceux - ci firent rouler
une quantité immenfe de pierres qu'ils avoient
préparées pour ce deffein , ce qui répandit la confufion
parmi les Affaillans , & en mit un grand
nombre hors de combat . malgré le feu des Rebelles
qui avoit recommencé & une grêle continuelle
de pierres , nos gens firent pendant plus
d'une heure des efforts furprenans de conftance
& de valeur plufieurs d'entr'eux voyant qu'ils
ne pouvoient eſcalader le retranchement à cauſe
de la trop grande hauteur , s'approchérent de la
barriére dans le deffein de s'en emparer & de
chaffer l'ennemi , mais comme ils ne pouvoient
marcher fans être apperçus cette tentative ,
malgré la bravoure avec laquelle ils l'exécuterent,
ne put avoir de fuccès : il fallut céder au défavantage
de la poſition , & le Général fut contraint
d'ordonner, la retraite qui fe fit en très-bon
ordre. L'action avoit duré environ trois heures :
nous y avons eu cinq Officiers & foixante & un
foldats tués , dix- neuf Officiers & quatre - vingtdouze
foldats bleflés . Vers le foir , les Rebelles
firent propofer une fufpenfion d'hoftilités pour
donner la fépulture aux morts , & le GénéralOCTOBRE
. 1763. 203
Matray confentit après avoir pris les précautions
ordinaires. On a été informé depuis que , le 23,
il avoit abandonné le fiége de Furiani , & s'étoit
retiré à la Baftie avec toutes les Troupes & fon
artillerie.
ON
Na reçu les délails fuivant d'un affaire qui
selt pafféele 18 Juillet à Furiani entre nos trous
pes & les Rebelles . Le Général Matra , ayant pris
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
la réfolution de donner l'affaut le 18 aux retranchemens
des Rebelles, fit faire avant le jour toutes
les difpofitions néceflaires pour cette attaque.
Nos troupes marcherent de grand matin vers
Furiani ; mais comme elles étoient entierement à
découvert , le Rebelles ne tarderent pas à s'appercevoir
de leur marche , & à faire jouer leur
artillerie & leur moufqueterie. Nos troupes ,
quoique fort incommodées par le feu de l'ennemi
, s'avancerent néanmoins avec tant de célérité,
qu'en peu de minutes , elles arrivérent fous les
retranchemens, où le feu des Rebelles devint pour
le moment fans effet. Alors ceux - ci firent rouler
une quantité immenfe de pierres qu'ils avoient
préparées pour ce deffein , ce qui répandit la confufion
parmi les Affaillans , & en mit un grand
nombre hors de combat . malgré le feu des Rebelles
qui avoit recommencé & une grêle continuelle
de pierres , nos gens firent pendant plus
d'une heure des efforts furprenans de conftance
& de valeur plufieurs d'entr'eux voyant qu'ils
ne pouvoient eſcalader le retranchement à cauſe
de la trop grande hauteur , s'approchérent de la
barriére dans le deffein de s'en emparer & de
chaffer l'ennemi , mais comme ils ne pouvoient
marcher fans être apperçus cette tentative ,
malgré la bravoure avec laquelle ils l'exécuterent,
ne put avoir de fuccès : il fallut céder au défavantage
de la poſition , & le Général fut contraint
d'ordonner, la retraite qui fe fit en très-bon
ordre. L'action avoit duré environ trois heures :
nous y avons eu cinq Officiers & foixante & un
foldats tués , dix- neuf Officiers & quatre - vingtdouze
foldats bleflés . Vers le foir , les Rebelles
firent propofer une fufpenfion d'hoftilités pour
donner la fépulture aux morts , & le GénéralOCTOBRE
. 1763. 203
Matray confentit après avoir pris les précautions
ordinaires. On a été informé depuis que , le 23,
il avoit abandonné le fiége de Furiani , & s'étoit
retiré à la Baftie avec toutes les Troupes & fon
artillerie.
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Résumé : De GENES, le 1 Août 1763.
Le 18 juillet 1763, les troupes françaises dirigées par le Général Matra ont attaqué les retranchements des rebelles à Furiani. Malgré une préparation avant l'aube, les rebelles ont rapidement riposté avec leur artillerie et leur mousqueterie. Les Français ont atteint les retranchements mais ont été stoppés par des pierres lancées par les rebelles, causant confusion et pertes. Après trois heures de combat, le Général Matra a ordonné la retraite. L'affrontement a causé la mort de cinq officiers et soixante-et-un soldats, et blessé dix-neuf officiers et quatre-vingt-douze soldats. Les rebelles ont ensuite proposé une suspension des hostilités pour enterrer les morts, à laquelle le Général Matra a consenti. Le 23 juillet, les rebelles ont quitté Furiani pour se retirer à la Bastie avec leurs troupes et leur artillerie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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123
p. 175-176
Du 26.
Début :
Suivant les dernières nouvelles de Corse, nos troupes se disposent à abandonner [...]
Mots clefs :
Corse, Troupes, Positions, Assemblée générale, Soumission, Général, Arrêt, Gouvernement, Chevalier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 26.
Du 26.
Suivant les dernières nouvelles de Corfe , nos
troupes fe difpofent à abandonner le Maccinaggio
, parce que l'importance de cette pofition
n'eft pas proportionnée aux dépenfes qu'on eft
obligé de faire pour la conferver ; le Gouvernement
le bornera , dit- on , à fortifier & à faire
garder la Cofcio , pofte qui n'eft pas éloigné du
Maccinaggio. On ajoute que Paoli a convoqué
une affemblée générale de la Nation , pour dé
libérer fur les mesures qu'il conviendra de pren-
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
dre au cas que l'on envoye des troupes étrangères
pour foumettre l'Ifle à la République.
Le Général des Religieux Services a refufé
conftamment de rappeller de Corſe le Viſiteur
qu'il a envoyés en conféquence , l'Arrêt de prof
cription qui a été lancé contre ces Pères a été
mis à exécution . Le 19 , ils évacuerent les trois
maifons qu'ils occupoient dans les Etats de la
République, & le Gouvernement a placé les Carmes
Déchauffés dans celle de Gênes , les Récol-
Lets dans celle de Savone , & les Auguſtins Réformés
dans celle de Camogli.
Le Chevalier du Muy , après avoir féjourné
fept jours dans cette Ville , en eſt parti le 23
pour retourner en France.
Suivant les dernières nouvelles de Corfe , nos
troupes fe difpofent à abandonner le Maccinaggio
, parce que l'importance de cette pofition
n'eft pas proportionnée aux dépenfes qu'on eft
obligé de faire pour la conferver ; le Gouvernement
le bornera , dit- on , à fortifier & à faire
garder la Cofcio , pofte qui n'eft pas éloigné du
Maccinaggio. On ajoute que Paoli a convoqué
une affemblée générale de la Nation , pour dé
libérer fur les mesures qu'il conviendra de pren-
H iv
176 MERCURE DE FRANCE.
dre au cas que l'on envoye des troupes étrangères
pour foumettre l'Ifle à la République.
Le Général des Religieux Services a refufé
conftamment de rappeller de Corſe le Viſiteur
qu'il a envoyés en conféquence , l'Arrêt de prof
cription qui a été lancé contre ces Pères a été
mis à exécution . Le 19 , ils évacuerent les trois
maifons qu'ils occupoient dans les Etats de la
République, & le Gouvernement a placé les Carmes
Déchauffés dans celle de Gênes , les Récol-
Lets dans celle de Savone , & les Auguſtins Réformés
dans celle de Camogli.
Le Chevalier du Muy , après avoir féjourné
fept jours dans cette Ville , en eſt parti le 23
pour retourner en France.
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Résumé : Du 26.
Le 26, les troupes françaises se préparent à quitter le Maccinaggio, jugé peu stratégique. Le gouvernement envisage de fortifier la Coscia, près du Maccinaggio. Paoli convoque une assemblée générale pour discuter des mesures à prendre en cas d'intervention étrangère pour soumettre la Corse à la République. Le Général des Religieux Services refuse de rappeler le Visiteur envoyé en Corse. Le 19, les Pères ont évacué leurs maisons dans les États de la République. Le gouvernement reloge les Carmes Déchaussés à Gênes, les Récollets à Savone et les Augustins Réformés à Camogli. Le Chevalier du Muy quitte la ville le 23 après un séjour de sept jours pour retourner en France.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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124
p. 184
Du 7 Octobre 1763.
Début :
La nouvelle des hostilités que les Chinois commettent sur nos frontieres, [...]
Mots clefs :
Chinois, Hostilités, Général, Frontières, Troupes, Marche des soldats
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du 7 Octobre 1763.
Du 7 Octobre 1763.
La nouvelle des hoftilités que les Chinois commettent
fur nos frontieres , fe confirme de jour en
jour : on affure que le Général Springer eſt défigné
pour commander les Troupes qu'on fait marcher
contre eux.
La nouvelle des hoftilités que les Chinois commettent
fur nos frontieres , fe confirme de jour en
jour : on affure que le Général Springer eſt défigné
pour commander les Troupes qu'on fait marcher
contre eux.
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125
p. 181-186
De VERSAILLES, le 9 Juin 1764.
Début :
Le Roi vient de donner au Prince de Tingri la place de Capitaine [...]
Mots clefs :
Comte, Général, Majesté, Famille royale, Gouvernement, Marquis, Audience, Famille royale, Province, Serment, Honneur, Aumônier, Cérémonies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 9 Juin 1764.
De VERSAILLES , le 9 Juin 1764 .
Le Roi vient de donner au Prince de Tingri la
place de Capitaine de les Gardes , vacante par la
mort du Maréchal Duc de Luxembourg. Sa Majefté
a diſpoſé en même temps du Gouvernement
de Normandie en faveur du Duc d'Harcourt ,
qui en étoit Lieutenant-Général. Le Gouvernement
de Sedan , vacant par la nomination du
Duc d'Harcourt au Gouvernement de la Province
de Normandie , a été donné au Duc de Laval ,
Lieutenant-Général des Armées du Roi , qui a
remis à Sa Majefté le Gouvernement de Mont-
Dauphin, dont elle a diſpoſé en faveur du Comte
de la Suze , Grand Maréchal des Logis de fa
Cour.
Sa Majeſté a donné le Gouvernement de Port-
Louis , vacant par la mort du Comte de Rothelin' ,
au Chevalier du Châtelet , Lieutenant-Général de
fes Armées , & celui de Saint- Malo , vacant par
la mort du Maréchal de Maubourg , au Comte
de Montazet , Lieutenant-Général de les Armées,
qui a remis à Sa Majesté le Gouvernement du
Fort de Scarpe dont il étoit pourvu , & que
Majeſté donné au Chevalier de Saint- Point ,
Maréchal de fes Camps & Armées , & Lieutenant
de fes Gardes-du - Corps dans la Compagnie de
Beauvau .
Sa
L'Inſpection de Cavalerie dont étoit pourvu le
182 MERCURE DE FRANCE.
"
Comte de Montazet a été fupprimée par le Roi,
qui a donné l'Inspection qu'éxerçoit le Marquis
du Mefnil au Comte de Choifeul-la-Baume , &
celle d'Infanterie , qu'avoit le Marquis de Bréhant
, au Comte de Montbarey.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché d'Alby en
faveur du Cardinal de Bernis ; & de l'Evêché de
Siſteron en faveur de l'Abbé de Saint-Tropès.
Elle a donné l'Abbaye de Corneville , Ordre de
S. Auguftin , Diocèfe de Rouen , à l'Abbé d'Allemans-
Dulau , ancien Curé de la Paroifle de S.
Sulpice à Paris.
Le Roi vient de difpofer de la place de Dame
d'Atours de Madame , qu'avoit la Comteffe de
Civerac , en faveur de la Comteffe de Narbonne ,
Dame pour accompagner Madame.
Le fieur Tiepolo , Ambaffadeur de la République
de Venife , fut conduit ici le 22 du mois dernier
, dans les caroffes de Leurs Majeftés , & eur
une Audience publique de Congé du Roi , qui le
fit enfuite Chevalier. Il fut conduit à cette Audience
, ainfi qu'à celles de la Reine & de la Famille
Royale , par le fieur Dufort , Introducteur
des Ambaffadeurs.
Le 27 , le Prince de Tingry prêta ferment entre
les mains du Roi , en qualité de Capitaine des
Gardes de Sa Majesté.
Le fieur Langlois , Confeiller au Parlement de
Paris , ayant été pourvu d'une Charge d'Intendant
des Finances , fut préfenté au Roi en cette
qualité le même jour par le fieur de l'Averdy.
La Dame de l'Averdy , époufe du Contrôleur
Général des Finances , & la Comteffe de Langeron
, furent préfentées le même jour à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale , la premiere par la
Comteffe de Noailles , & la feconde par la Marquile
de Langeron.
JUILLET. 1764. 183
Le même jour la Marquife de Tourzel & la
Marquife de Gantès furent préſentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale , la première ,
par la Marquife de Sourches , la feconde , par la
Vicomteffe de Caftellane .
Les Députés des Etats d'Artois eurent auffi ce
même jour une Audience du Roi : ils furent préfentés
à Sa Majesté par le Duc de Chaulnes ,
Gouverneur de la Province , & par le Duc de
Choifeul , Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le
département de la Guerre & de la Marine , 82
conduit à cette Audience par le Marquis de
Dreux , Grand-Maître des Cérémonies , & par le
Heur Desgranges , Maître des Cérémonies. La
députation étoit compofée , pour le Clergé , de
l'Evêque de Saint-Omer , qui porta la parole ;
du Comte de Marle , pour la Nobleffe , & du
fieur de Canchy , pour le Tiers- Etat..
la
Leurs Majeftés & la Famille Royale fignerent
3 de ce mois le Contrat de mariage du fieur
de Boullongne , Maître des Requêtes , & de Demoiſelle
Langlois , fille du fieur Langlois , Intendant
des Finances. Le même jour la Comteffe
de Mory & la Comteffe de Sabran furent
préſentées à Leurs Majeftés & à la Famille Royale
par la Comteffe de la Marche , l'une en qualité
de Dame d'Honneur de cette Princeffe , l'autre en
qualité de fa Dame de compagnie. La Marquife
de la Roche- du - Maine fut auffi préſentée à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale par la Ducheffe
de Sully.
Le Roi s'étant fait rendre compte de tout ce
qui s'eft paffé dans l'affaire du Canada , & en
particulier par rapport aux Officiers & Employés
qui ont été déchargés des accufations intentées
contre eux , & voulant leur donner des marques
184 MERCURE DE FRANCE.
2
de fa fatisfaction , a accordé au Marquis de Vau-.
dreuil , ancien Gouverneur- Lieutenant -Général
de la Nouvelle-France , 6 , 000 livrés de penfion
annuelle , indépendamment de celle dont il jouiffoit
précédemment. Sa Majesté a pareillement
accordé d'autres penfions , fuivant le grade & la
qualité des perfonnes , au Chevalier le Mercier ,
ci-devant Commandant de l'Artillerie ; au fieur
de Boishebert , Capitaine , ci -devant Commandant
à l'Acadie ; au fieur de Meloïfe , Capitaine ,
Aide-Major de Quebec ; aux fieurs de Villers ,
Contrôleur ; Barbel , Ecrivain ; & Fayolle , Ecrivain
& Garde-Magafin .
Le 19 du mois dernier , les PP. Récollets de
la Province de France ont tenu ici un Chapitre
auquel a préfidé , en qualité de Commiſſaire- Général
, le Pere Pie Allard , Ex- Provincial de la
Province de Lyon . Ce même Père a préſenté le
21 au Roi les nouveaux Supérieurs qui ont été
nommés dans ce Chapitre.
Le 20 ,
:
le fieur de l'Etang a eu l'honneur de
préfenter à Sa Majefté un Ouvrage de fa compofition
, intitulé Manuel d'Agriculture pour le
Laboureur, pour le Propriétaire & pour le Gou
vernement , contenant les vrais & feuls moyens de
faire profpérer l'Agriculture tant en France que
dans tous les autres Etats où l'on cultive.
Le fieur Duhamel , de l'Académie Royale des
Sciences , & Infpecteur de la Marine , a eu l'honneur
de préfenter , le ; de ce mois , au Roi deux
livres de fa compofition , intitulés : Exploitation
du bois , ou Moyen de tirer un parti avantageux
des taillis , demi-futayes & hautes-futayes , &
d'en faire une jufte eſtimation , avec une defcription
des Arts qui fe pratiquent dans les forêts ,
faifant les deux dernières parties du Traité com
pler des Bois & Forêts.
JUILLET. 1764. 184
Les PP. Capucins ont eu l'honneur de préfenter
le à Monfeigneur le Dauphin les XIII , XIV.
& XV Volumes des Principes difcutés , qui font
les derniers de cet Ouvrage , ainfi que la Juſtification
de leur Verfion Françoiſe des Pleaumes.
Du 13.
Les Chevaliers Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Efprit s'étant affemblés le 10
de ce mois , vers les onze heures du matin ,
dans le Cabinet du Roi , Sa Majesté fortit de fon
appartement pour aller à la Chapelle. Elle étoit
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc d'Orléans , du Duc de Chartres , du Prince
de Condé , du Comte de Clermont , du Prince de
Conty , du Comte de la Marche , du Comte d'Eu ,
du Duc de Penthievre & du Prince de Lamballe ,
& des Chevaliers , Commandeurs & Officiers dé
l'Ordre. Sa Majefté , devant qui les deux Huiffiers
de la Chambre portoient leurs maffes , étoit en
manteau , ayant le Collier de l'Ordre pardeffus ,
ainfi que celui de la Toifon d'Or. L'Evêque de
Langres , Commandeur de l'Ordre , Officia , &
après la Meffe qui fut chantée par la Muſique
du Roi , Sa Majefté monta fur fon Trône pour
recevoir Chevalier de l'Ordre le Comte du Châtalet
- Lomont , ci- devant Ambafladeur du Roi
à la Cour de Vienne & l'un des Menins de Monfeigneur
le Dauphin ; après quoi Sa Majesté
fut reconduite à fon appartement en la manière
accoutumée .
Le Roi vient de difpofer en faveur du Maréchal
de Clermont-Tonnerre de la Lieutenance- Générale
& du Commandement du Dauphiné vacans
par la mort du Marquis du Mefnil .
Sa Majefté a nommé à l'Evêché d'Avranches
186 MERCURE DE FRANCE,
l'Abbé de Durfort ſon Aumônier. Elle a donné en
même temps l'Abbaye de Lieu Dieu , Ordre de
Citeaux , Diocèle d'Amiens , à l'Abbé de Béon ,
Aumônier de Madame cele de Selincourt , Ordre
de Piémontré , même Diocèle à l'Abbé Tafcher
, Vicaire Général du Diocèle de Mâcon , &
Chanoine de l'Eglife Noble & Cathédrale de
Coire , & l'Abbaye Réguliere de Prieres , Ordre
de Cireaux , Diocèle de Vannes , à Dom de Baule
, Religieux du même Ordre , & Prieur de l'Abbaye
de Royaumont. L'Abbe de Soulanges ayant
donné la démiffion de la place d'Aumônier de
Madame , Sa Majefté a nommé à cette place
l'Abbé de Saint- Marceau , Vicaire Général de
Meaux.
Le Vicomte de Choifeul , Menin de Monfeigneur
le Dauphin , eft revenu de la Cour de Vienne
& a fait le 10 la révérence au Roi à qui il a
été présenté par le Duc de Praflin fon père , qui
a aufli préfenté , ces jours derniers , à Sa Majefté
le fieur de la Houze , ci - devant chargé des
affaires du Roi à la Cour de Naples & auprès du
Saint Siége.
La Comteffe de Narbonne prêta ferment le
11 entre les mains du Roi en qualité de Dame
d'Atours de Madame. Le même jour , la Princeffe
de Mafferan prit congé de Leurs Majeftés ,
ainsi que la de Famille Royale , à qui elle fur préfentée
par la Princeffe de Rohan . Elle va joindre
à Londres le Prince de Mafferan fon époux , Ambaffadeur
de Sa Majefté Catholique à la Cour
d'Angleterre.
Le Roi vient de donner au Prince de Tingri la
place de Capitaine de les Gardes , vacante par la
mort du Maréchal Duc de Luxembourg. Sa Majefté
a diſpoſé en même temps du Gouvernement
de Normandie en faveur du Duc d'Harcourt ,
qui en étoit Lieutenant-Général. Le Gouvernement
de Sedan , vacant par la nomination du
Duc d'Harcourt au Gouvernement de la Province
de Normandie , a été donné au Duc de Laval ,
Lieutenant-Général des Armées du Roi , qui a
remis à Sa Majefté le Gouvernement de Mont-
Dauphin, dont elle a diſpoſé en faveur du Comte
de la Suze , Grand Maréchal des Logis de fa
Cour.
Sa Majeſté a donné le Gouvernement de Port-
Louis , vacant par la mort du Comte de Rothelin' ,
au Chevalier du Châtelet , Lieutenant-Général de
fes Armées , & celui de Saint- Malo , vacant par
la mort du Maréchal de Maubourg , au Comte
de Montazet , Lieutenant-Général de les Armées,
qui a remis à Sa Majesté le Gouvernement du
Fort de Scarpe dont il étoit pourvu , & que
Majeſté donné au Chevalier de Saint- Point ,
Maréchal de fes Camps & Armées , & Lieutenant
de fes Gardes-du - Corps dans la Compagnie de
Beauvau .
Sa
L'Inſpection de Cavalerie dont étoit pourvu le
182 MERCURE DE FRANCE.
"
Comte de Montazet a été fupprimée par le Roi,
qui a donné l'Inspection qu'éxerçoit le Marquis
du Mefnil au Comte de Choifeul-la-Baume , &
celle d'Infanterie , qu'avoit le Marquis de Bréhant
, au Comte de Montbarey.
Sa Majefté a difpofé de l'Archevêché d'Alby en
faveur du Cardinal de Bernis ; & de l'Evêché de
Siſteron en faveur de l'Abbé de Saint-Tropès.
Elle a donné l'Abbaye de Corneville , Ordre de
S. Auguftin , Diocèfe de Rouen , à l'Abbé d'Allemans-
Dulau , ancien Curé de la Paroifle de S.
Sulpice à Paris.
Le Roi vient de difpofer de la place de Dame
d'Atours de Madame , qu'avoit la Comteffe de
Civerac , en faveur de la Comteffe de Narbonne ,
Dame pour accompagner Madame.
Le fieur Tiepolo , Ambaffadeur de la République
de Venife , fut conduit ici le 22 du mois dernier
, dans les caroffes de Leurs Majeftés , & eur
une Audience publique de Congé du Roi , qui le
fit enfuite Chevalier. Il fut conduit à cette Audience
, ainfi qu'à celles de la Reine & de la Famille
Royale , par le fieur Dufort , Introducteur
des Ambaffadeurs.
Le 27 , le Prince de Tingry prêta ferment entre
les mains du Roi , en qualité de Capitaine des
Gardes de Sa Majesté.
Le fieur Langlois , Confeiller au Parlement de
Paris , ayant été pourvu d'une Charge d'Intendant
des Finances , fut préfenté au Roi en cette
qualité le même jour par le fieur de l'Averdy.
La Dame de l'Averdy , époufe du Contrôleur
Général des Finances , & la Comteffe de Langeron
, furent préfentées le même jour à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale , la premiere par la
Comteffe de Noailles , & la feconde par la Marquile
de Langeron.
JUILLET. 1764. 183
Le même jour la Marquife de Tourzel & la
Marquife de Gantès furent préſentées à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale , la première ,
par la Marquife de Sourches , la feconde , par la
Vicomteffe de Caftellane .
Les Députés des Etats d'Artois eurent auffi ce
même jour une Audience du Roi : ils furent préfentés
à Sa Majesté par le Duc de Chaulnes ,
Gouverneur de la Province , & par le Duc de
Choifeul , Miniftre & Secrétaire d'Etat ayant le
département de la Guerre & de la Marine , 82
conduit à cette Audience par le Marquis de
Dreux , Grand-Maître des Cérémonies , & par le
Heur Desgranges , Maître des Cérémonies. La
députation étoit compofée , pour le Clergé , de
l'Evêque de Saint-Omer , qui porta la parole ;
du Comte de Marle , pour la Nobleffe , & du
fieur de Canchy , pour le Tiers- Etat..
la
Leurs Majeftés & la Famille Royale fignerent
3 de ce mois le Contrat de mariage du fieur
de Boullongne , Maître des Requêtes , & de Demoiſelle
Langlois , fille du fieur Langlois , Intendant
des Finances. Le même jour la Comteffe
de Mory & la Comteffe de Sabran furent
préſentées à Leurs Majeftés & à la Famille Royale
par la Comteffe de la Marche , l'une en qualité
de Dame d'Honneur de cette Princeffe , l'autre en
qualité de fa Dame de compagnie. La Marquife
de la Roche- du - Maine fut auffi préſentée à Leurs
Majeftés & à la Famille Royale par la Ducheffe
de Sully.
Le Roi s'étant fait rendre compte de tout ce
qui s'eft paffé dans l'affaire du Canada , & en
particulier par rapport aux Officiers & Employés
qui ont été déchargés des accufations intentées
contre eux , & voulant leur donner des marques
184 MERCURE DE FRANCE.
2
de fa fatisfaction , a accordé au Marquis de Vau-.
dreuil , ancien Gouverneur- Lieutenant -Général
de la Nouvelle-France , 6 , 000 livrés de penfion
annuelle , indépendamment de celle dont il jouiffoit
précédemment. Sa Majesté a pareillement
accordé d'autres penfions , fuivant le grade & la
qualité des perfonnes , au Chevalier le Mercier ,
ci-devant Commandant de l'Artillerie ; au fieur
de Boishebert , Capitaine , ci -devant Commandant
à l'Acadie ; au fieur de Meloïfe , Capitaine ,
Aide-Major de Quebec ; aux fieurs de Villers ,
Contrôleur ; Barbel , Ecrivain ; & Fayolle , Ecrivain
& Garde-Magafin .
Le 19 du mois dernier , les PP. Récollets de
la Province de France ont tenu ici un Chapitre
auquel a préfidé , en qualité de Commiſſaire- Général
, le Pere Pie Allard , Ex- Provincial de la
Province de Lyon . Ce même Père a préſenté le
21 au Roi les nouveaux Supérieurs qui ont été
nommés dans ce Chapitre.
Le 20 ,
:
le fieur de l'Etang a eu l'honneur de
préfenter à Sa Majefté un Ouvrage de fa compofition
, intitulé Manuel d'Agriculture pour le
Laboureur, pour le Propriétaire & pour le Gou
vernement , contenant les vrais & feuls moyens de
faire profpérer l'Agriculture tant en France que
dans tous les autres Etats où l'on cultive.
Le fieur Duhamel , de l'Académie Royale des
Sciences , & Infpecteur de la Marine , a eu l'honneur
de préfenter , le ; de ce mois , au Roi deux
livres de fa compofition , intitulés : Exploitation
du bois , ou Moyen de tirer un parti avantageux
des taillis , demi-futayes & hautes-futayes , &
d'en faire une jufte eſtimation , avec une defcription
des Arts qui fe pratiquent dans les forêts ,
faifant les deux dernières parties du Traité com
pler des Bois & Forêts.
JUILLET. 1764. 184
Les PP. Capucins ont eu l'honneur de préfenter
le à Monfeigneur le Dauphin les XIII , XIV.
& XV Volumes des Principes difcutés , qui font
les derniers de cet Ouvrage , ainfi que la Juſtification
de leur Verfion Françoiſe des Pleaumes.
Du 13.
Les Chevaliers Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint Efprit s'étant affemblés le 10
de ce mois , vers les onze heures du matin ,
dans le Cabinet du Roi , Sa Majesté fortit de fon
appartement pour aller à la Chapelle. Elle étoit
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc d'Orléans , du Duc de Chartres , du Prince
de Condé , du Comte de Clermont , du Prince de
Conty , du Comte de la Marche , du Comte d'Eu ,
du Duc de Penthievre & du Prince de Lamballe ,
& des Chevaliers , Commandeurs & Officiers dé
l'Ordre. Sa Majefté , devant qui les deux Huiffiers
de la Chambre portoient leurs maffes , étoit en
manteau , ayant le Collier de l'Ordre pardeffus ,
ainfi que celui de la Toifon d'Or. L'Evêque de
Langres , Commandeur de l'Ordre , Officia , &
après la Meffe qui fut chantée par la Muſique
du Roi , Sa Majefté monta fur fon Trône pour
recevoir Chevalier de l'Ordre le Comte du Châtalet
- Lomont , ci- devant Ambafladeur du Roi
à la Cour de Vienne & l'un des Menins de Monfeigneur
le Dauphin ; après quoi Sa Majesté
fut reconduite à fon appartement en la manière
accoutumée .
Le Roi vient de difpofer en faveur du Maréchal
de Clermont-Tonnerre de la Lieutenance- Générale
& du Commandement du Dauphiné vacans
par la mort du Marquis du Mefnil .
Sa Majefté a nommé à l'Evêché d'Avranches
186 MERCURE DE FRANCE,
l'Abbé de Durfort ſon Aumônier. Elle a donné en
même temps l'Abbaye de Lieu Dieu , Ordre de
Citeaux , Diocèle d'Amiens , à l'Abbé de Béon ,
Aumônier de Madame cele de Selincourt , Ordre
de Piémontré , même Diocèle à l'Abbé Tafcher
, Vicaire Général du Diocèle de Mâcon , &
Chanoine de l'Eglife Noble & Cathédrale de
Coire , & l'Abbaye Réguliere de Prieres , Ordre
de Cireaux , Diocèle de Vannes , à Dom de Baule
, Religieux du même Ordre , & Prieur de l'Abbaye
de Royaumont. L'Abbe de Soulanges ayant
donné la démiffion de la place d'Aumônier de
Madame , Sa Majefté a nommé à cette place
l'Abbé de Saint- Marceau , Vicaire Général de
Meaux.
Le Vicomte de Choifeul , Menin de Monfeigneur
le Dauphin , eft revenu de la Cour de Vienne
& a fait le 10 la révérence au Roi à qui il a
été présenté par le Duc de Praflin fon père , qui
a aufli préfenté , ces jours derniers , à Sa Majefté
le fieur de la Houze , ci - devant chargé des
affaires du Roi à la Cour de Naples & auprès du
Saint Siége.
La Comteffe de Narbonne prêta ferment le
11 entre les mains du Roi en qualité de Dame
d'Atours de Madame. Le même jour , la Princeffe
de Mafferan prit congé de Leurs Majeftés ,
ainsi que la de Famille Royale , à qui elle fur préfentée
par la Princeffe de Rohan . Elle va joindre
à Londres le Prince de Mafferan fon époux , Ambaffadeur
de Sa Majefté Catholique à la Cour
d'Angleterre.
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Résumé : De VERSAILLES, le 9 Juin 1764.
Le 9 juin 1764, plusieurs nominations et attributions de postes ont été effectuées par le Roi. Le Prince de Tingri a été nommé Capitaine des Gardes, succédant au Maréchal Duc de Luxembourg. Le Duc d'Harcourt a reçu le Gouvernement de Normandie, le Duc de Laval celui de Sedan, le Comte de la Suze celui de Mont-Dauphin, le Chevalier du Châtelet celui de Port-Louis, et le Comte de Montazet celui de Saint-Malo. L'Inspection de Cavalerie, précédemment tenue par le Marquis du Mésnil, a été supprimée et remplacée par le Comte de Choiseul-la-Baume, tandis que l'Inspection d'Infanterie, tenue par le Marquis de Bréhant, a été confiée au Comte de Montbarrey. Le Roi a également nommé le Cardinal de Bernis à l'Archevêché d'Alby et l'Abbé de Saint-Tropès à l'Évêché de Sisteron. L'Abbaye de Corneville a été attribuée à l'Abbé d'Allemans-Dulau. La Comtesse de Narbonne a été nommée Dame d'Atours de Madame, succédant à la Comtesse de Civerac. L'Ambassadeur de la République de Venise, le sieur Tiepolo, a reçu une audience publique de congé du Roi, qui l'a fait Chevalier. Le Prince de Tingri a prêté serment en tant que Capitaine des Gardes du Roi, et le sieur Langlois, Conseiller au Parlement de Paris, a été présenté au Roi en tant qu'Intendant des Finances. Plusieurs présentations à Leurs Majestés et à la Famille Royale ont eu lieu, notamment celles de la Dame de l'Averdy, de la Comtesse de Langeron, de la Marquise de Tourzel, de la Marquise de Gantès, de la Comtesse de Mory, de la Comtesse de Sabran et de la Marquise de la Roche-du-Maine. Le Roi a accordé des pensions à plusieurs officiers et employés ayant servi au Canada, dont le Marquis de Vaudreuil, le Chevalier Le Mercier, et le sieur de Boishebert. Les Pères Récollets ont tenu un Chapitre à Versailles, présidé par le Père Pie Allard. Le sieur de l'Etang a présenté au Roi un ouvrage sur l'agriculture, et le sieur Duhamel a présenté deux livres sur l'exploitation des bois. Les Chevaliers de l'Ordre du Saint-Esprit se sont assemblés en présence du Roi, qui a reçu le Comte du Châtelet-Lomont comme nouveau Chevalier. Le Maréchal de Clermont-Tonnerre a été nommé Lieutenant-Général et Commandant du Dauphiné. Plusieurs nominations ont été faites pour des postes ecclésiastiques, notamment l'Abbé de Durfort à l'Évêché d'Avranches et l'Abbé de Soulanges comme Aumônier de Madame. Le Vicomte de Choiseul est revenu de la Cour de Vienne et a été présenté au Roi. La Comtesse de Narbonne a prêté serment en tant que Dame d'Atours de Madame, et la Princesse de Masseran a pris congé pour rejoindre son époux à Londres.
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p. 191
De FLORENCE, le 15 Juin 1764.
Début :
Les Religieux de l'Ordre des Minimes de Saint François de [...]
Mots clefs :
Religieux, Ordre, Chapitre, Général, Père
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texteReconnaissance textuelle : De FLORENCE, le 15 Juin 1764.
De FLORENCE , le 15 Juin 1764 .
Les Religieux de l'Ordre des Minimes de Saint
François de Paule ont tenu ici leur Chapitre le
jour de la Pentecôte , & ont élu pour leur Général
le Père Marini de Parme. Le Père de Vaux
François , à qui il ſuccéde, eſt parti avant- hier
pour retourner en Champagne ſa patrie.
Les Religieux de l'Ordre des Minimes de Saint
François de Paule ont tenu ici leur Chapitre le
jour de la Pentecôte , & ont élu pour leur Général
le Père Marini de Parme. Le Père de Vaux
François , à qui il ſuccéde, eſt parti avant- hier
pour retourner en Champagne ſa patrie.
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