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1
p. 211-212
DE MADRID, le 18 Mars.
Début :
La Cour célébra, le 15 de ce mois, l'anniversaire de l'Infant Don Philippe, [...]
Mots clefs :
Anniversaire, Infant, Forces armées, Soldats, Recrutement et engagement, Flotte, Indes
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texteReconnaissance textuelle : DE MADRID, le 18 Mars.
De MADRID , le 18 Mars.
La Cour célébra , le 15 de ce mois , l'anniverfaire
de l'infant Don Philippe , Duc de Parme ,
qui eft entré dans fa quarante-unième année .
212 MERGURE DE FRANCE.
1
On continue les préparatifs ordonnés par le
Roi , pour rendre la Monarchie Efpagnole encore
plus refpectable que par le paffé . Nos forces de
terre confiftent en plus de cent dix mille hommes.
Nous aurons , ce Printemps , quarante- neuf vaiſ
feaux de ligne , armés & prêts à mettre en mer.
On preffe l'équipement de la flotte deſtinée pour
les Indes. On forme beaucoup de conjectures fur
l'objet de ces préparatifs . Mais dans les circonf
tances préfentes , ils peuvent n'en avoir d'autre
que de fe tenir prêt à tout événement .
La Cour célébra , le 15 de ce mois , l'anniverfaire
de l'infant Don Philippe , Duc de Parme ,
qui eft entré dans fa quarante-unième année .
212 MERGURE DE FRANCE.
1
On continue les préparatifs ordonnés par le
Roi , pour rendre la Monarchie Efpagnole encore
plus refpectable que par le paffé . Nos forces de
terre confiftent en plus de cent dix mille hommes.
Nous aurons , ce Printemps , quarante- neuf vaiſ
feaux de ligne , armés & prêts à mettre en mer.
On preffe l'équipement de la flotte deſtinée pour
les Indes. On forme beaucoup de conjectures fur
l'objet de ces préparatifs . Mais dans les circonf
tances préfentes , ils peuvent n'en avoir d'autre
que de fe tenir prêt à tout événement .
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Résumé : DE MADRID, le 18 Mars.
Le 18 mars à Madrid, la Cour a célébré l'anniversaire du Duc de Parme. Le Roi a ordonné des préparatifs pour renforcer la Monarchie Espagnole. Les forces terrestres comptent plus de cent dix mille hommes. Quarante-neuf vaisseaux de ligne seront armés pour le printemps. La flotte destinée aux Indes est également en cours d'équipement. Ces préparatifs visent à se tenir prêt à toute éventualité.
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2
p. 198
DE PETERSBOURG, le 16 Mars 1760.
Début :
L'armement des Anglois pour la mer Baltique, se confirme de plus en plus ; [...]
Mots clefs :
Armements, Mer baltique, Anglais, Ports, Vaisseaux, Campagne militaire, Maréchal, Forces armées, Diligence
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texteReconnaissance textuelle : DE PETERSBOURG, le 16 Mars 1760.
De PETERSBOURG , le 16 Mars 1760 .
L'ARMEME 'ARMEMENT des Anglois pour la mer Balti
que , fe confirme de plus en plus ; on prend ici
les mcfures les plus férieufes pour s'y oppofer.
On travaille en diligence dans nos ports, à équiper
des vailleaux . Nous aurons inceffament une flotte
allez puillante , pour leur difputer le paffage
du Sund. On dit que te fieur Keith , Miniftre de
Sa Majesté Britannique dans cette Cour , eft fur le
point de fe retirer.
Le plan de la campagne prochaine , eft arrêté.
Le Maréchal Comte de Soltikoff , ſe diſpoſe à
partir dans peu pour l'armée.
Il paroît ici , un état des forces de cet Empire.
Elles montent à 28284133 hommes.
L'ARMEME 'ARMEMENT des Anglois pour la mer Balti
que , fe confirme de plus en plus ; on prend ici
les mcfures les plus férieufes pour s'y oppofer.
On travaille en diligence dans nos ports, à équiper
des vailleaux . Nous aurons inceffament une flotte
allez puillante , pour leur difputer le paffage
du Sund. On dit que te fieur Keith , Miniftre de
Sa Majesté Britannique dans cette Cour , eft fur le
point de fe retirer.
Le plan de la campagne prochaine , eft arrêté.
Le Maréchal Comte de Soltikoff , ſe diſpoſe à
partir dans peu pour l'armée.
Il paroît ici , un état des forces de cet Empire.
Elles montent à 28284133 hommes.
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Résumé : DE PETERSBOURG, le 16 Mars 1760.
Le 16 mars 1760, des informations révèlent l'armement anglais en mer Baltique. La Russie prépare sa flotte pour contrer cette menace. Le ministre britannique Keith quitte la cour. Le maréchal comte de Soltikoff se prépare pour la campagne. L'Empire russe compte 28 284 133 hommes.
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3
p. 202-203
Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres, du 17 Juin.
Début :
Un Officier arrivé aujourd'hui d'Hallifax, Ville de la nouvelle Ecosse, [...]
Mots clefs :
Écosse, Brigadier, Québec, Français, Attaque, Forces armées, Combat, Vaisseaux, Ministère anglais, Général Laudon, Officiers, Prisonniers, Artillerie, Ennemis, Défense
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texteReconnaissance textuelle : Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres, du 17 Juin.
Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour
de Londres , du 17 Juin.
»Un Officier arrivé aujourd'hui d'Hallifax ,
" Ville de la nouvelle Ecofle , en a apporté la
nouvelle que , le 28 du mois d'Avril dernier ,
» le Brigadier Général Murray , avec trois mille
>>hommes de la garnifon de Québec , avoit at-
» taqué près de cette Place l'Armée des Fran-
» çois , que l'on fuppofoit être compoſée de tou-
>> tes les forces qu'ils ont en Canada , & qui étoit
>> en marche pour venir elle - même attaquer
>> cette Ville ; qu'après un combat fort vif &
>> une perte confidérable de ſes troupes , il avoit
» été obligé , par la fupériorité des Ennemis , de
» fe retirer derrière Québec , & d'abandonner
» même aux Troupes Françoifes plufieurs piéces
>> de canon qu'il n'avoit pû emmener. Le Briga-
>> dier Murrai ajoute , qu'il faifoit toutes les dif-
>> pofitions nécellaires pour faire dans cette Place
» la plus vigoureuſe défenſe juſqu'à l'arrivée des
» vailleaux de Sa Majefté Britannique , partisd'Hallifax
fous les ordres du Lord Colville ,
>> pour ſe rendre dans la riviere de S. Laurent.
JUILLET. 1760. 203
Les Lettres particulieres de Londres , d'après
les notions données par le Ministère Britannique
, difent que l'armée du Général Murrai
perdu onze cens hommes tant tués que priſonniers
, tout ſon canon & fon bagage ; & que l'on
croit que la Ville de Québec s'eft rendue au
vainqueur , fon ancien Maître. Depuis cette nouvelle
, les papiers publics ont baiffé confidérablement
en Angleterre.
Nous avons appris le 30 du mois dernier , la
nouvelle que le Général de Laudon avoit attaqué
près de Landshut un Corps de Troupes Pruffiennes
commandé par le Général Fouquet . Ce
Corps qui , de l'aveu de plufieurs Officiers Pruffiens
, étoit de quinze mille hommes , a été totalement
détruit ; & tout ce qui n'a pas été tué ,
a été fait prifonnier. On ne compte pas qu'il fe
foit échappé deux à trois cens hommes. Le Général
Fouquet a été bleffé & fait prifonnier avec
quatre autres Généraux . Toute l'artillerie , dont
on ne fait pas encore la quantité , & tous les bagages
, ont été pris. L'attaque a commencé le 22 ,
à une heure après minuit , & a fini à 8 heures du
matin. L'ennemi s'eft défendu avec beaucoup d'opiniâtreté
, d'une montagne à l'autre , & il a été
fuivi partout avec la plus grande ardeur de la
part des troupes Autrichiennes , qui ont fait des
merveilles. Deux ou trois petits Corps ont pris
l'ennemi par les derrières ; ils ont décidé fa perte,
par la frayeur que ces attaques inattendues lui
ont caufée .
de Londres , du 17 Juin.
»Un Officier arrivé aujourd'hui d'Hallifax ,
" Ville de la nouvelle Ecofle , en a apporté la
nouvelle que , le 28 du mois d'Avril dernier ,
» le Brigadier Général Murray , avec trois mille
>>hommes de la garnifon de Québec , avoit at-
» taqué près de cette Place l'Armée des Fran-
» çois , que l'on fuppofoit être compoſée de tou-
>> tes les forces qu'ils ont en Canada , & qui étoit
>> en marche pour venir elle - même attaquer
>> cette Ville ; qu'après un combat fort vif &
>> une perte confidérable de ſes troupes , il avoit
» été obligé , par la fupériorité des Ennemis , de
» fe retirer derrière Québec , & d'abandonner
» même aux Troupes Françoifes plufieurs piéces
>> de canon qu'il n'avoit pû emmener. Le Briga-
>> dier Murrai ajoute , qu'il faifoit toutes les dif-
>> pofitions nécellaires pour faire dans cette Place
» la plus vigoureuſe défenſe juſqu'à l'arrivée des
» vailleaux de Sa Majefté Britannique , partisd'Hallifax
fous les ordres du Lord Colville ,
>> pour ſe rendre dans la riviere de S. Laurent.
JUILLET. 1760. 203
Les Lettres particulieres de Londres , d'après
les notions données par le Ministère Britannique
, difent que l'armée du Général Murrai
perdu onze cens hommes tant tués que priſonniers
, tout ſon canon & fon bagage ; & que l'on
croit que la Ville de Québec s'eft rendue au
vainqueur , fon ancien Maître. Depuis cette nouvelle
, les papiers publics ont baiffé confidérablement
en Angleterre.
Nous avons appris le 30 du mois dernier , la
nouvelle que le Général de Laudon avoit attaqué
près de Landshut un Corps de Troupes Pruffiennes
commandé par le Général Fouquet . Ce
Corps qui , de l'aveu de plufieurs Officiers Pruffiens
, étoit de quinze mille hommes , a été totalement
détruit ; & tout ce qui n'a pas été tué ,
a été fait prifonnier. On ne compte pas qu'il fe
foit échappé deux à trois cens hommes. Le Général
Fouquet a été bleffé & fait prifonnier avec
quatre autres Généraux . Toute l'artillerie , dont
on ne fait pas encore la quantité , & tous les bagages
, ont été pris. L'attaque a commencé le 22 ,
à une heure après minuit , & a fini à 8 heures du
matin. L'ennemi s'eft défendu avec beaucoup d'opiniâtreté
, d'une montagne à l'autre , & il a été
fuivi partout avec la plus grande ardeur de la
part des troupes Autrichiennes , qui ont fait des
merveilles. Deux ou trois petits Corps ont pris
l'ennemi par les derrières ; ils ont décidé fa perte,
par la frayeur que ces attaques inattendues lui
ont caufée .
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Résumé : Extrait de la Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres, du 17 Juin.
La Gazette Extraordinaire de la Cour de Londres du 17 juin 1760 rapporte qu'un officier arrivé d'Hallifax a annoncé qu'au 28 avril précédent, le Brigadier Général Murray, à la tête de trois mille hommes de la garnison de Québec, a affronté l'armée française près de Québec. Cette armée française, supposée rassembler toutes les forces du Canada, se dirigeait vers Québec pour l'attaquer. Après un combat intense et des pertes significatives, Murray a dû se retirer derrière les murs de Québec, abandonnant plusieurs pièces de canon. Murray a déclaré qu'il préparait une défense vigoureuse jusqu'à l'arrivée des vaisseaux britanniques commandés par le Lord Colville. Des lettres de Londres indiquent que l'armée de Murray a perdu onze cents hommes, tués ou prisonniers, ainsi que tout son canon et son bagage. Il est également rapporté que la ville de Québec s'est rendue aux forces victorieuses, entraînant une baisse notable des valeurs des papiers publics en Angleterre. Par ailleurs, le 30 du mois précédent, le Général de Laudon a attaqué près de Landshut un corps de troupes prussiennes commandé par le Général Fouquet. Ce corps, composé de quinze mille hommes, a été totalement détruit, avec seulement deux à trois cents hommes ayant pu s'échapper. Fouquet et quatre autres généraux ont été blessés et faits prisonniers. Toute l'artillerie et les bagages ont été capturés. L'attaque, commencée à une heure après minuit, s'est terminée à huit heures du matin. Les troupes autrichiennes ont montré une grande ardeur et ont pris l'ennemi par surprise, contribuant à sa défaite.
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4
p. 195-200
Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Début :
Le Maréchal de Broglie, ayant eu l'avis, que le Comte de S. Germain [...]
Mots clefs :
Maréchal de Broglie, Comte, Marche, Ennemis, Équipages, Armée, Lieutenants, Escarmouche, Baron, Marquis, Prince de Condé, Forces armées, Infanterie, Alliés, Régiments, Mouvements des troupes, Attaque, Brigades, Escarmouche, Colonel, Canons, Artillerie, Prince héréditaire
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texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Du Camp de Nider-Enfeprès de Corbach, le 1 1 Juillet.
Le Maréchal de Broglie , ayant eu l'avis , que
le Comte de S. Germain devoit arriver le 9 de ce
mois à Corbach , ne perdit pas un inftant, pour
fe mettre en état d'exécuter la marche qu'il avoit
projetté de faire , pour prévenir les ennemis au
point de Corbach ,& effectuer la jonction avec lui .
Dès le même jour,il renvoya fes gros équipages.
Le 8,à deux heures du matin , l'Armée partit de fon
Camp de Neuftadt , & arriva après une marche
de près de fept lieues à Frankenberg , ſur le haut
Eder. Les corps féparés , aux ordres du Comte de
Rooth & du Marquis de Poyanne , Lieutenans-
Géneraux , s'avancèrent le même jour de Frankenberg
& de Holfdorff jufqu'a Sachfenberg , & le
Baron de Clauſen , Brigadier , qui étoit à Franken .
berg avec un détachement de deux mille quatre
cens hommes , eut ordre de s'avancer , juſqu'à
Radern fur le chemin de Corbach . La réſerve
commandée par le Comte de Luface , fit l'arrieregarde
de l'Ara.ée,en partant du Camp de Neufradt,
& alla camper le même jour à Raunhenberg.
Le Comte de Stainville , Lieutenant - Général ,
ayant fous les ordres le Comte de Lillebonne , le
Prince de Robecq , & le Baron du Blaifel . Maréchaux
de Camp , fut chargé de couvrir la droite.
I ij
796 MERCURE
DE FRANCE:
•
de la marche de l'Armée , & d'en faire l'arriere
garde. Il n'y eut que quelques efcarmouchesentre
les troupes légères.
Le 9 de grand matin , le Baron de Claufen
eut ordre de fe porter , ayec fon détachement , du
côté de Saxenhafen , afin d'avoir des nouvelles
de la marche des ennemis . On apprit , quelque
tems après qu'ils avoient quitté, le 8 , dans l'aprèsmidi
, le Camp de Ziegenhayn , & qu'ils fe dirigeoient
fur l'Eder ; auflitôt les différentes colonnes
de l'Armée , qui , en attendant que l'on eût des
nouvelles de la direction des ennemis , s'étoient
avancées jufques fur cette riviere près de Frankenberg
, eurent ordre de la paffer . Les corps ,
aux ordres du Comte de Rooth & du Marquis de
Poyane , marcherent fur Imminghaufen
, ou
l'Armée devoit aller camper , & la réſerve du
Comte de Luface eut ordre de fe porter à Frankenberg
Le Maréchal de Broglie devança les troupes &
fe pofta , avec le Prince le Condé , fur Corbach
Il reçut en chemin , des nouvelles du Baron de
Claufen ,qui l'affuroit que les ennemis avoient, en
tre Saxenhaufen & Corbach, deux camps dont on
ne pouvoir découvrir la force , à caufe des bois
qui en cachoient une partie. Le Maréchal de Broglie
eut bientôt joint le Baron de Claufen , il re
connut lui -même les Ennemis , & une hauteur
très - avantageule , qu'ils occupoient en force . Le
détachement du Baron de Claufen n'étoit pas
affez confidérable , pour entreprendre de les chal
fer ; & la nuit arriva , avant que l'on pût avoir
les troupes néceffaires pour les attaquer. Le détachement
du Baron de Claufen reſta , près de
Corbach. Le to , de grand matin , le Maréchal
de Broglie fit avancer deux Brigades d'Infanterie,
les Carabiniers & plufieurs Corps de troupes
1
AOUST. 1760 . 197
légères. On vit que les Ennemis étoient plus en
force,que la veille , fur les hauteurs dont ils étoient
maîtres , & qu'ils y amenoient du canon . Il y
eut une efcarmouche très- vive, entre nos Huffards
& les troupes légères des Alliés .
Ce fut dans ce moment , que le Comte de
S. Germain arriva , feulement avec deux Brigades
d'Infanterie de fa réferve , & le Régiment de
troupes légères des Volontaires de Flandre , commandé
par le Chevalier de Jaucourt. Le refte
ainfi que fon artillerie , n'avoit pû le fuivre , à
caule de la difficulté des chemins , & de la lon
gueur des marches forcées qu'il avoit faites.
Le Maréchal de Broglie fit occuper un Bois ,'
vis -à - vis celui où étoient les Ennemis , par les
Volontaires de Flandre . Il les fit foutenir , par les
deux Brigades de la Tour-du- Pin , & de la Couronne.
( Cette derniere formée de ce Régiment &
de celui d'Aumont, aux ordres du Comte de Montbarrey
, Brigadier , & du Duc de Mazarin , Colonel
) que le Comte de Saint Germain avoit
amenées avec lui . Les Brigades de Royal Suédois
& de Caftellas, qui arriverent peu de temps après ,
furent placées derriere le même bois , & on y
amena du canon . Les Volontaires de Flandre ,
furent attaqués vivement. Comme ils étoient foutenus
, par les deux Brigades d'Infanterie , ils réterent
pendant quelque temps ; mais la fupériorité
du nombre , leur fit céder une partie du
Bois aux ennemis .
Les quatre Briga les d'Infanterie, que le Maréchal
de Broglie avoit fait avancer , arrivoient , &
elles étoient fuivies de quatre brigades de Cavalerie
, & de vingt- quatre piéces de canon . A peine
celles de Navarre & du Roi , comman lées par
le Comte de Guerchy , étoient - elles arrivées à la
Juftice de Corbach , que deux colonnes des enne
I iij
198. MERCURE DE FRANCE.
mis déboucherent. Mais le Maréchal de Broglie
ayant reconnu le peu de profondeur de ces colonnes
, le détermina à envoyer ordre à toutes les
troupes de le venir joindre. Il manda en même
temps au Comte de S. Germain , de faire attaquer
le bois ,avec les deux brigades qu'il avoit ; celle de
Caftellas , formée de ce Régiment & de ceux de
Diesbach & d'Eptinguen, aux ordres du fieur Dies
bach, Brigadier, & du Sr d'Eptinguen Colonel ; &
celle de Royal Suédois formée de ce Régiment &
de celui de Royal de Deux- Ponts , & commandée
par le Baron de Claufen , Brigadier , & par le
Comte de Spar , Colonel. Cette derniere fut placée
fur une hauteur qui prenoit à revers l'endroit
du bois par où les ennemis arrivoient, & qui découvroient
la plaine. Le Maréchal de Broglie
plaça fes vingt - quatre piéces de canon , fur le'
haut du bois , pour battre l'artillerie que les ennemis
avoient a la pointe droire , & dont nous
étions incommodés .
Le Comte de S. Germain attaqua le bois, avec
fes trois autres Brigades , qui étoient aux ordres
du Marquis de Voyer , Lieutenant-Général , du
Marquis de Roquepine , & du fieur de la Mor
lière , Maréchaux de Camp , du Marquis de la
Tour - du - Pin & du Comte de Montbarrey
Brigadiers.
Le Comte de Guerchy marcha fur la droite,avec
celles de Navarre & du Roi ; celles d'Auvergne
& d'Orléans furent placées en réſerve , à l'entrée
du bois.
La Brigade de Navarre, formée par ce Régi-'
ment & par celui de la Marche Prince , & commandée
par le Comte de Waldner , Maréchal de
Camp , le Comte du Chatelet , Brigadier , & le
Marquis de Chamborand , Colonel , ſe poſta vers
la batterie des Ennemis ; & celle du Roi , com→
AOUST. 1760. 199
mandée par le fieur de Meyronnet , Brigadier ,
entra dans le bois, entre Navarre & les Brigades
du Comte de S. Germain . Le feu fut alors trèsvif
, & les Ennemis furent entierement chaffés
du bois. La Brigade de Navarre, qui, à la faveur
d'un fond, s'étoit poftée jufqu'à cinquante pas de
la batterie , s'en étant apperçue , l'attaqua avec
beaucoup de vivacité ; elle s'en empara & chaffa
les troupes qui la gardoient . Il y eut dans cet endroit,
un affez grand nombre d'Ennemis , qui fu
rent tués à coups de bayonnette.
Les Ennemis fortirent du bois en très - grand
défordre ; mais ils furent reçus par leur Cavalerie,
qui étoit en bataille derriere ce bois , & qui
empêcha notre Infanterie de les fuivre.
Alors les troupes, qui étoient à leur gauche fur
la hauteur de la Tour , s'ébranlerent , cominę
pour venir attaquer la Brigade de Navarre. Le
Maréchal de Broglie , la fit joindre par celles
d'Auvergne & d'Orléans ; & il fit marcher fur
leur flanc droit, quatre ou cinq cens chevaux de
troupes légères, qui étoient à la Juftice de Cor
bach , aux ordres du Comte de Chabot , Maréchal
de Camp, & du fisur de Vio menil , Colonel,
dix efcadrons aux ordres & il les fit foutenir par
du Prince Camille de Lorraine , Lieutenant- Gé
néral. Ce mouvement détermina les Ennemis à
fe retirer. Nos troupes légères joignirent un Régiment
de Dragons Anglois qn furent tous tués
cu faits prifonniers ; le refte entra dans un bois ,
qui fut tourné par nos troupes légères , fouteues
des Dragons de Beaufremont. Ces troupes
harcelerem , un Corps affez gros d'Infanterie, qui
fe retroit en fort bon ordre , & elles s'emparérent
, fous leur feu , d'une pièce de canon , dans
le moment même qu'elle venoit de tirer fur eux .
Comme une grande partie de l'Armée des en-
1 iv
200 MERCURE
DE FRANCE.
nemis étoit fur la hauteur , if fur impoffible de les
fuivre plus loin , d'autant que notre Armée n'étoit
pas encore arrivée. La tête de cette Armée ne fut
à la hauteur de Corbach , qu'à fix heures du foir.
Le Maréchal de Broglie fait les plus grands éloges
de toutes les troupes , qui ont combattu ; de
leur courage , & de l'ordre qu'elles ont obfervé ,
quoique combattant dans les bois . L'action a du-
Té quatre heures dans toute la force. Elle avoit
kté précédée , par de vives eſcarmouches , & par
un feu de canon prèſque continuel , depuis fept
Keures du matin jufqu'à près de quatre après- mi
di , que l'action a fini .
Notre perte est très- peu confidérable , en égard
au feu prodigieux , que les ennemis ont fait. Elle
ne fe monte pas à plus de fix à fept cens hommes ,
* taés ou bleflés ; le Comtede Waldner , Maréchal
de Camp, & le fieur d'Eptinguen , Colonel, font
tes feuls Officiers fapérieurs qui ayent été bleffés 3
on ignore ce que les ennemis ont
perdu ; mais
nous avons cinq ou fix cens de leurs bleflés , qu'ils
unt laifles fur le champ de bataille , ou que l'on a
trouvés dans les villages voisins.
Nous avons préfentement au Parc , douze pić
res de canon , & quatre obufiers qu'on a pris aux
le Ennemis. Notre artillerie , commandée par
Chevalier Pelletier , Lieutenant Général ,
très-bien fervie , & a fait beaucoup d'effet.
a été
Après l'action , l'Armée a campé furle terrein ,
où elle s'eft paffée ; celle des Ennemis a paffé la
nuit au Bivouac , fur les hauteurs de Saxenhaufen ,
& ce matin, ils y ont établi un Camp , qu'on affure
être celui de leur Armée entiere .
On vient d'apprendre que le Prince héréditaire
de Brunſwick , a été bleffé d'un coup de feu dans
les reins .
Le Maréchal de Broglie , ayant eu l'avis , que
le Comte de S. Germain devoit arriver le 9 de ce
mois à Corbach , ne perdit pas un inftant, pour
fe mettre en état d'exécuter la marche qu'il avoit
projetté de faire , pour prévenir les ennemis au
point de Corbach ,& effectuer la jonction avec lui .
Dès le même jour,il renvoya fes gros équipages.
Le 8,à deux heures du matin , l'Armée partit de fon
Camp de Neuftadt , & arriva après une marche
de près de fept lieues à Frankenberg , ſur le haut
Eder. Les corps féparés , aux ordres du Comte de
Rooth & du Marquis de Poyanne , Lieutenans-
Géneraux , s'avancèrent le même jour de Frankenberg
& de Holfdorff jufqu'a Sachfenberg , & le
Baron de Clauſen , Brigadier , qui étoit à Franken .
berg avec un détachement de deux mille quatre
cens hommes , eut ordre de s'avancer , juſqu'à
Radern fur le chemin de Corbach . La réſerve
commandée par le Comte de Luface , fit l'arrieregarde
de l'Ara.ée,en partant du Camp de Neufradt,
& alla camper le même jour à Raunhenberg.
Le Comte de Stainville , Lieutenant - Général ,
ayant fous les ordres le Comte de Lillebonne , le
Prince de Robecq , & le Baron du Blaifel . Maréchaux
de Camp , fut chargé de couvrir la droite.
I ij
796 MERCURE
DE FRANCE:
•
de la marche de l'Armée , & d'en faire l'arriere
garde. Il n'y eut que quelques efcarmouchesentre
les troupes légères.
Le 9 de grand matin , le Baron de Claufen
eut ordre de fe porter , ayec fon détachement , du
côté de Saxenhafen , afin d'avoir des nouvelles
de la marche des ennemis . On apprit , quelque
tems après qu'ils avoient quitté, le 8 , dans l'aprèsmidi
, le Camp de Ziegenhayn , & qu'ils fe dirigeoient
fur l'Eder ; auflitôt les différentes colonnes
de l'Armée , qui , en attendant que l'on eût des
nouvelles de la direction des ennemis , s'étoient
avancées jufques fur cette riviere près de Frankenberg
, eurent ordre de la paffer . Les corps ,
aux ordres du Comte de Rooth & du Marquis de
Poyane , marcherent fur Imminghaufen
, ou
l'Armée devoit aller camper , & la réſerve du
Comte de Luface eut ordre de fe porter à Frankenberg
Le Maréchal de Broglie devança les troupes &
fe pofta , avec le Prince le Condé , fur Corbach
Il reçut en chemin , des nouvelles du Baron de
Claufen ,qui l'affuroit que les ennemis avoient, en
tre Saxenhaufen & Corbach, deux camps dont on
ne pouvoir découvrir la force , à caufe des bois
qui en cachoient une partie. Le Maréchal de Broglie
eut bientôt joint le Baron de Claufen , il re
connut lui -même les Ennemis , & une hauteur
très - avantageule , qu'ils occupoient en force . Le
détachement du Baron de Claufen n'étoit pas
affez confidérable , pour entreprendre de les chal
fer ; & la nuit arriva , avant que l'on pût avoir
les troupes néceffaires pour les attaquer. Le détachement
du Baron de Claufen reſta , près de
Corbach. Le to , de grand matin , le Maréchal
de Broglie fit avancer deux Brigades d'Infanterie,
les Carabiniers & plufieurs Corps de troupes
1
AOUST. 1760 . 197
légères. On vit que les Ennemis étoient plus en
force,que la veille , fur les hauteurs dont ils étoient
maîtres , & qu'ils y amenoient du canon . Il y
eut une efcarmouche très- vive, entre nos Huffards
& les troupes légères des Alliés .
Ce fut dans ce moment , que le Comte de
S. Germain arriva , feulement avec deux Brigades
d'Infanterie de fa réferve , & le Régiment de
troupes légères des Volontaires de Flandre , commandé
par le Chevalier de Jaucourt. Le refte
ainfi que fon artillerie , n'avoit pû le fuivre , à
caule de la difficulté des chemins , & de la lon
gueur des marches forcées qu'il avoit faites.
Le Maréchal de Broglie fit occuper un Bois ,'
vis -à - vis celui où étoient les Ennemis , par les
Volontaires de Flandre . Il les fit foutenir , par les
deux Brigades de la Tour-du- Pin , & de la Couronne.
( Cette derniere formée de ce Régiment &
de celui d'Aumont, aux ordres du Comte de Montbarrey
, Brigadier , & du Duc de Mazarin , Colonel
) que le Comte de Saint Germain avoit
amenées avec lui . Les Brigades de Royal Suédois
& de Caftellas, qui arriverent peu de temps après ,
furent placées derriere le même bois , & on y
amena du canon . Les Volontaires de Flandre ,
furent attaqués vivement. Comme ils étoient foutenus
, par les deux Brigades d'Infanterie , ils réterent
pendant quelque temps ; mais la fupériorité
du nombre , leur fit céder une partie du
Bois aux ennemis .
Les quatre Briga les d'Infanterie, que le Maréchal
de Broglie avoit fait avancer , arrivoient , &
elles étoient fuivies de quatre brigades de Cavalerie
, & de vingt- quatre piéces de canon . A peine
celles de Navarre & du Roi , comman lées par
le Comte de Guerchy , étoient - elles arrivées à la
Juftice de Corbach , que deux colonnes des enne
I iij
198. MERCURE DE FRANCE.
mis déboucherent. Mais le Maréchal de Broglie
ayant reconnu le peu de profondeur de ces colonnes
, le détermina à envoyer ordre à toutes les
troupes de le venir joindre. Il manda en même
temps au Comte de S. Germain , de faire attaquer
le bois ,avec les deux brigades qu'il avoit ; celle de
Caftellas , formée de ce Régiment & de ceux de
Diesbach & d'Eptinguen, aux ordres du fieur Dies
bach, Brigadier, & du Sr d'Eptinguen Colonel ; &
celle de Royal Suédois formée de ce Régiment &
de celui de Royal de Deux- Ponts , & commandée
par le Baron de Claufen , Brigadier , & par le
Comte de Spar , Colonel. Cette derniere fut placée
fur une hauteur qui prenoit à revers l'endroit
du bois par où les ennemis arrivoient, & qui découvroient
la plaine. Le Maréchal de Broglie
plaça fes vingt - quatre piéces de canon , fur le'
haut du bois , pour battre l'artillerie que les ennemis
avoient a la pointe droire , & dont nous
étions incommodés .
Le Comte de S. Germain attaqua le bois, avec
fes trois autres Brigades , qui étoient aux ordres
du Marquis de Voyer , Lieutenant-Général , du
Marquis de Roquepine , & du fieur de la Mor
lière , Maréchaux de Camp , du Marquis de la
Tour - du - Pin & du Comte de Montbarrey
Brigadiers.
Le Comte de Guerchy marcha fur la droite,avec
celles de Navarre & du Roi ; celles d'Auvergne
& d'Orléans furent placées en réſerve , à l'entrée
du bois.
La Brigade de Navarre, formée par ce Régi-'
ment & par celui de la Marche Prince , & commandée
par le Comte de Waldner , Maréchal de
Camp , le Comte du Chatelet , Brigadier , & le
Marquis de Chamborand , Colonel , ſe poſta vers
la batterie des Ennemis ; & celle du Roi , com→
AOUST. 1760. 199
mandée par le fieur de Meyronnet , Brigadier ,
entra dans le bois, entre Navarre & les Brigades
du Comte de S. Germain . Le feu fut alors trèsvif
, & les Ennemis furent entierement chaffés
du bois. La Brigade de Navarre, qui, à la faveur
d'un fond, s'étoit poftée jufqu'à cinquante pas de
la batterie , s'en étant apperçue , l'attaqua avec
beaucoup de vivacité ; elle s'en empara & chaffa
les troupes qui la gardoient . Il y eut dans cet endroit,
un affez grand nombre d'Ennemis , qui fu
rent tués à coups de bayonnette.
Les Ennemis fortirent du bois en très - grand
défordre ; mais ils furent reçus par leur Cavalerie,
qui étoit en bataille derriere ce bois , & qui
empêcha notre Infanterie de les fuivre.
Alors les troupes, qui étoient à leur gauche fur
la hauteur de la Tour , s'ébranlerent , cominę
pour venir attaquer la Brigade de Navarre. Le
Maréchal de Broglie , la fit joindre par celles
d'Auvergne & d'Orléans ; & il fit marcher fur
leur flanc droit, quatre ou cinq cens chevaux de
troupes légères, qui étoient à la Juftice de Cor
bach , aux ordres du Comte de Chabot , Maréchal
de Camp, & du fisur de Vio menil , Colonel,
dix efcadrons aux ordres & il les fit foutenir par
du Prince Camille de Lorraine , Lieutenant- Gé
néral. Ce mouvement détermina les Ennemis à
fe retirer. Nos troupes légères joignirent un Régiment
de Dragons Anglois qn furent tous tués
cu faits prifonniers ; le refte entra dans un bois ,
qui fut tourné par nos troupes légères , fouteues
des Dragons de Beaufremont. Ces troupes
harcelerem , un Corps affez gros d'Infanterie, qui
fe retroit en fort bon ordre , & elles s'emparérent
, fous leur feu , d'une pièce de canon , dans
le moment même qu'elle venoit de tirer fur eux .
Comme une grande partie de l'Armée des en-
1 iv
200 MERCURE
DE FRANCE.
nemis étoit fur la hauteur , if fur impoffible de les
fuivre plus loin , d'autant que notre Armée n'étoit
pas encore arrivée. La tête de cette Armée ne fut
à la hauteur de Corbach , qu'à fix heures du foir.
Le Maréchal de Broglie fait les plus grands éloges
de toutes les troupes , qui ont combattu ; de
leur courage , & de l'ordre qu'elles ont obfervé ,
quoique combattant dans les bois . L'action a du-
Té quatre heures dans toute la force. Elle avoit
kté précédée , par de vives eſcarmouches , & par
un feu de canon prèſque continuel , depuis fept
Keures du matin jufqu'à près de quatre après- mi
di , que l'action a fini .
Notre perte est très- peu confidérable , en égard
au feu prodigieux , que les ennemis ont fait. Elle
ne fe monte pas à plus de fix à fept cens hommes ,
* taés ou bleflés ; le Comtede Waldner , Maréchal
de Camp, & le fieur d'Eptinguen , Colonel, font
tes feuls Officiers fapérieurs qui ayent été bleffés 3
on ignore ce que les ennemis ont
perdu ; mais
nous avons cinq ou fix cens de leurs bleflés , qu'ils
unt laifles fur le champ de bataille , ou que l'on a
trouvés dans les villages voisins.
Nous avons préfentement au Parc , douze pić
res de canon , & quatre obufiers qu'on a pris aux
le Ennemis. Notre artillerie , commandée par
Chevalier Pelletier , Lieutenant Général ,
très-bien fervie , & a fait beaucoup d'effet.
a été
Après l'action , l'Armée a campé furle terrein ,
où elle s'eft paffée ; celle des Ennemis a paffé la
nuit au Bivouac , fur les hauteurs de Saxenhaufen ,
& ce matin, ils y ont établi un Camp , qu'on affure
être celui de leur Armée entiere .
On vient d'apprendre que le Prince héréditaire
de Brunſwick , a été bleffé d'un coup de feu dans
les reins .
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Résumé : Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Du 1er au 10 juillet, le Maréchal de Broglie mène une série d'opérations militaires en vue de prévenir les ennemis et de rejoindre le Comte de Saint-Germain à Corbach. Le 8 juillet, l'armée quitte Neustadt pour Frankenberg, tandis que divers détachements avancent vers Sachsenberg et Radern. La réserve, sous le Comte de Luface, assure l'arrière-garde. Le 9 juillet, le Baron de Clausen est envoyé à Saxenhaufen pour obtenir des informations sur les mouvements ennemis, qui se dirigent vers l'Eder. Les colonnes françaises traversent la rivière et se dirigent vers Imminghaufen. Le Maréchal de Broglie, accompagné du Prince de Condé, se poste à Corbach et reconnaît les forces ennemies sur une hauteur avantageuse. Le 10 juillet, une escarmouche oppose les hussards français aux troupes légères ennemies. Le Comte de Saint-Germain arrive avec des renforts d'infanterie, mais son artillerie est en retard. Le Maréchal de Broglie organise la défense, plaçant les Volontaires de Flandre dans un bois face aux ennemis, soutenus par les brigades de la Tour-du-Pin et de la Couronne. Les brigades de Royal Suédois et de Castellas arrivent en soutien. Les Volontaires de Flandre sont attaqués et doivent céder une partie du bois, mais des renforts français permettent de lancer une contre-attaque. Les brigades de Navarre et du Roi, commandées par le Comte de Guerchy, avancent et capturent une batterie ennemie. Les ennemis sont chassés du bois et se retirent en désordre. L'action dure quatre heures, marquée par des escarmouches intenses et un feu de canon. Les pertes françaises sont légères, avec six à sept cents hommes tués ou blessés. Les ennemis laissent cinq à six cents blessés sur le champ de bataille, ainsi que douze pièces de canon et quatre obusiers capturés. Après l'action, l'armée française campe sur le terrain conquis, tandis que l'armée ennemie se replie sur les hauteurs de Saxenhaufen. On apprend que le Prince héréditaire de Brunswick a été blessé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 190-194
De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
Début :
Le Feld-Maréchal Prince de Deux-Ponts, ayant résolu d'obliger les Prussiens [...]
Mots clefs :
Armée, Feld-maréchal, Prince de Deux-Ponts, Général, Mouvements des troupes, Prussiens, Corps, Ennemis, Camps militaires, Colonel, Ordre, Attaques, Résistance, Positions, Détachement, Cavalerie, Artillerie, Infanterie, Grenadiers, Prince Henri, Marche, Forces armées, Perte de l'ennemi, Champ de bataille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
De l'Armée de l'Empire , le 21 Août.
Le Feld-Maréchal Prince de Deux -Ponts , ayant
réfolu d'obligerles Pruffiens à quitter les environs
de Drefde , fit avancer , dès le de ce mois , le
Prince de Stolberg avec la réferve à Keffeldorff.
Le Général de Weczey fe porta avec les troupes
Jégéres à Wilfdruff , d'où il étendit les poftes jufqu'à
Weiffdrop & Lamperfdorff. En même temps
le Général de Klééfeld marcha de Freyberg à Auguftulberg
, & il fit occuper par des détachemens
Roffwein & Seligenstadt . Ces difpofitions obligerent
les Pruffiens à fe retirer de la Ville de Noffen .
Il ne fe fit le 10 & le 11 aucun mouvement confidérable
, les poftes que nous avions du côté de
Seligenstadt furent attaqués par un Corps de Huffards
& de Dragons Pruffiens ; mais il fut repous
fé & fuivi jufqu'à Windifchbora ; l'on fit dans cetteoccafion
plufieurs prifonniers. Le pofte de Roffwein
fut attaqué le 11 par des forces fupérieures ,
& nos troupes furent obligées de fe replier. Mais
les Pruffiens , après avoir exigé des contributions
de cette petite ville , l'abandonnerent la nuit fuivante
; & nous y rentrâmes auffitôt . On eut avis
le même jour , que les ennemis raffembloient
au- deffous de leur Camp un grand nombre de
bateaux ; ce qui détermina le Prince de Deux-
Ponts à renforcer par un Corps de Grenadiers
& de Huffards le Colonel de Zetwitz , qui étoit
chargé de garder , avec les Bannaliſtes , la rive
OCTOBRE. 1760 191
droite de l'Elbe . On apprit que le fieur de Graven ,
Colonel dans le Régiment de Baroniai , avoit
marché de Gera à Naumbourg , & qu'à ſon approche
, le Colonel de Salemon s'étoit replie
fur Léipfick , & le Capitaine Kowars ſur Merſe
bourg.
L'Armée eut ordre , le 12 au foir , de fe tenir
prête à marcher. Les Grenadiers & les Carabiniers
, avec l'artillerie de réſerve , fe mirent en
mouvement , à l'entrée de la nuit , fous les ordres
du Lieutenant Général Comte de Guafco.
L'Armée décampa de Plawen , le 13 à la pointe
du jour , & marcha vers Meiffen . Elle établit fon
camp près de Reiodorff, fa droite appuyée à
Conitabel , & fa gauche à Sora . Le corps du
Général de Guafco prit pofte entre Seligenstadt
& Burckerswalde . Le Prince de Deux-Ponts fit
en même temps attaquer les poftes avancés des
ennemis par la réſerve du Général Prince de
Stolberg. Cette attaque eut tout le fuccès qu'on
pouvoit defirer. On délogea les Pruffiens des hauteurs
de Polentz & de Sihenrichen , & on les
pouffa jufqu'aux Fauxbourgs de Meiffen.Le Géné
ral Klééfeld chaffa auffi les ennemis des retran--
chemens qu'ils occupoient du côté d'Auguſtuſberg
, & il les repouffa jufqu'à Katzenhaufen :
pendant qu'on exécutoit ces attaques à la gauche
de l'Elbe , le Colonel de Zetwitz fe pofta fur la
droite à Alten- Clofter au - deffous du camp des
Ennemis , & il brûla les bateaux qu'ils y avoient
raffemblés . Il s'en trouva plufieurs qui venoient
d'arriver de Torgau , & qui étoient chargés de
vivres & de munitions de guerre. On continua ,
le 14 , de pouffer les Pruffiens de pofte en pofte ,
ils furent délogés des hauteurs de Katzenhaufen,
ainfi que des Villages de Miltitz , de Sopen & de
Gregitz , & ils le retirerent dans leur camp re
91 MERCURE DE FRANCE
tranché entre Lotayn & Meyffen, L'Armée occur
pa le pofte de Katzenhaufen , & le quartier général
fut établi à Haynitz. La Ville de Meiffen
fut évacuée , & nous en prîmes poffeffion . On y
trouva un magazin confidérable & beaucoup d'armes
. Un des fauxbourgs avoit été brûlé la veille ,
par ordre du Commandant Pruffien .
L'armée ne fit aucun mouvement le rs & le 16;
le Maréchal Prince de Deux - Ponts alla reconnoître
le Camp Pruffien , & il en trouva la poſition extrêmement
avantageufe. La difficulté de le forcer
lui fit prendre la réfolution d'en déloger l'ennemi
, en lui coupant fes communications ; dans ce
deffein il pouffa le corps de réſerve en avant juſqu'à
Giezenhayn fur le chemin de Lomatfch. Ce
mouvement détermina le Général Hulsen à quitter
fa pofition. L'Armée Pruffienne détendit fon
camp à dix heures du foir . Elle marcha toure
la nuit par Nieder-Miltitz , & par Welfch , &
elle alla camper entre Riefa & Brauffnitz. Auffitôt
qu'on eut avis de fa retraite , les troupes légéres
& quelques détachemens de Cavalerie furent
envoyés à fa pourſuite. On amena plufieurs
prifonniers avec quelques chevaux . Le Colonel
Zetwitz continua , le même jour , de marcher
le long de la rive droite de l'Elbe ; il fe porta de
de Wienbiehla à Zahdel , où il brûla encore fix
bateaux qui venoient de Torgau chargés de vivres
& de fourages pour l'Armée Pruffienne. Il y eur ,
près de Waldheim , une vive efcarmouche entre un
gros détachement Pruffien fous les ordres du Cofonel
de Kleift & un corps de nos Chaffeurs com .
mandé par le Colonel Otto ; ce dernier fut obligé
de fe replier fur Sloha . Il ne fut point pourfuivi
par les Pruffiens.
On fe remit en marche le 17 à midi , & l'on
occupa les hauteurs de Lomatfch. Le Corps des
Grenadiers
OCTOBRE . 1760. 193
Grenadiers fut porté en avant , & le Colonel de
Zetwitz fe pofta a Zeidlitz , d'où il poulla des Détachemens
jufqu'a Zehrhauzen. La réſerve du
Prince de Stolberg , qui avoit cottoyé les Pruffiens
pendant leur marche , prit poſte à Staucha..
Nous fumes informés , le lendemain au matin,
que l'armée Prullienne avoit profité de l'obfcurité
pour continuer fa retraite fur Strehla , & qu'elle
y campoit dans la même pofition que le Prince.
Henri avoit occupée l'année précédente. Sur cette.
nouvelle , l'Armée reçut ordre de poursuivre fa
marche , & elle vint camper à Riefa , où le quartier
général fut établi . On fit le même jour quel
ques prifonniers aux Pruffiens, & l'on reçut un
grand nombre de déſerteurs.
Le Maréchal Prince de Deux Ponts alla reconnoître
, le 19 au matin , avec le Baron de Haddick
, la pofition des Pruffiens. Il remarqua qu'ils
Occupoient une étendue beaucoup plus confidérable
que leurs forces ne leur permettoient. Cette
circonftance le détermina à les attaquer dès le
lendemain.
On le mit en marche , à minuit , du Camp de
Riela fur quatre colonnes ; & l'on fut , avant le
jour , à la portée de l'ennemi. La principale attaque
fut dirigée contre le Corps qui occupoit les
retranchemens de la montagne de Dirrenberg,
& le foin en fut confié au Prince de Stolberg. Ce
Général, à la tête de la réſerve ſoutenue par les
Grenadiers & par les Régimens de Palavicini &
de Saxe-Gotha aux ordres du Général Comte de
Guafco , commença l'attaque au point du jour.
Notre artillerie fut fi bien fervie , que les bateries
des ennemis furent démontées en peu de
temps ; & en moins de demi heure , nous fumes
maîtres de ce pofte important. Les ennemis fe
replierent en défordre fur une hauteur qu'ils
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
avoient derriere eux . Ils firent pendant quelques
hêúres une vigoureuſe réſiſtance ; mais le Géné
ral de Kleefeld , qui étoit chargé d'une des atta
ques , les prit en flanc avec tant de vivacité , qu'il
les obligea d'abandonner ce fecond poſte. Ils le res
tirèrent dans les retranchemens de Strehla , laillant
fur le champ de bataille un grand nombre de
morts & de bleffés . Il étoit à peine huit heures du
matin, lorſque nos troupes remporterent ce fecond
avantage.
Cependant les ennemis occupoient en Force
leur Camp de Strehla. Pour en rendre l'accès plus
difficile , ils mirent le feu à deux villages qu'ils
avoient en avant. Mais lorfqu'ils virent qu'on fe
difpofoit à les attaquer , ils fe retirèrent du côté de
Torgau , à travers les bois & les défilés. Le Maréchal
Prince de Deux- Ponts détacha fur le champ
pour les pourfuivre fes troupes légères , foutenues
par quelques régimens de Cavalerie & de Dragons,
fous les ordres du Lieutenant Général Comte
de Lanthieri. La perte des ennemis n'eſt pas
encore conftatée ; mais on eftime qu'elle monte
à plus de deux mille hommes , & qu'elle eft au
moins double de la nôtre.
Le Feld-Maréchal Prince de Deux -Ponts , ayant
réfolu d'obligerles Pruffiens à quitter les environs
de Drefde , fit avancer , dès le de ce mois , le
Prince de Stolberg avec la réferve à Keffeldorff.
Le Général de Weczey fe porta avec les troupes
Jégéres à Wilfdruff , d'où il étendit les poftes jufqu'à
Weiffdrop & Lamperfdorff. En même temps
le Général de Klééfeld marcha de Freyberg à Auguftulberg
, & il fit occuper par des détachemens
Roffwein & Seligenstadt . Ces difpofitions obligerent
les Pruffiens à fe retirer de la Ville de Noffen .
Il ne fe fit le 10 & le 11 aucun mouvement confidérable
, les poftes que nous avions du côté de
Seligenstadt furent attaqués par un Corps de Huffards
& de Dragons Pruffiens ; mais il fut repous
fé & fuivi jufqu'à Windifchbora ; l'on fit dans cetteoccafion
plufieurs prifonniers. Le pofte de Roffwein
fut attaqué le 11 par des forces fupérieures ,
& nos troupes furent obligées de fe replier. Mais
les Pruffiens , après avoir exigé des contributions
de cette petite ville , l'abandonnerent la nuit fuivante
; & nous y rentrâmes auffitôt . On eut avis
le même jour , que les ennemis raffembloient
au- deffous de leur Camp un grand nombre de
bateaux ; ce qui détermina le Prince de Deux-
Ponts à renforcer par un Corps de Grenadiers
& de Huffards le Colonel de Zetwitz , qui étoit
chargé de garder , avec les Bannaliſtes , la rive
OCTOBRE. 1760 191
droite de l'Elbe . On apprit que le fieur de Graven ,
Colonel dans le Régiment de Baroniai , avoit
marché de Gera à Naumbourg , & qu'à ſon approche
, le Colonel de Salemon s'étoit replie
fur Léipfick , & le Capitaine Kowars ſur Merſe
bourg.
L'Armée eut ordre , le 12 au foir , de fe tenir
prête à marcher. Les Grenadiers & les Carabiniers
, avec l'artillerie de réſerve , fe mirent en
mouvement , à l'entrée de la nuit , fous les ordres
du Lieutenant Général Comte de Guafco.
L'Armée décampa de Plawen , le 13 à la pointe
du jour , & marcha vers Meiffen . Elle établit fon
camp près de Reiodorff, fa droite appuyée à
Conitabel , & fa gauche à Sora . Le corps du
Général de Guafco prit pofte entre Seligenstadt
& Burckerswalde . Le Prince de Deux-Ponts fit
en même temps attaquer les poftes avancés des
ennemis par la réſerve du Général Prince de
Stolberg. Cette attaque eut tout le fuccès qu'on
pouvoit defirer. On délogea les Pruffiens des hauteurs
de Polentz & de Sihenrichen , & on les
pouffa jufqu'aux Fauxbourgs de Meiffen.Le Géné
ral Klééfeld chaffa auffi les ennemis des retran--
chemens qu'ils occupoient du côté d'Auguſtuſberg
, & il les repouffa jufqu'à Katzenhaufen :
pendant qu'on exécutoit ces attaques à la gauche
de l'Elbe , le Colonel de Zetwitz fe pofta fur la
droite à Alten- Clofter au - deffous du camp des
Ennemis , & il brûla les bateaux qu'ils y avoient
raffemblés . Il s'en trouva plufieurs qui venoient
d'arriver de Torgau , & qui étoient chargés de
vivres & de munitions de guerre. On continua ,
le 14 , de pouffer les Pruffiens de pofte en pofte ,
ils furent délogés des hauteurs de Katzenhaufen,
ainfi que des Villages de Miltitz , de Sopen & de
Gregitz , & ils le retirerent dans leur camp re
91 MERCURE DE FRANCE
tranché entre Lotayn & Meyffen, L'Armée occur
pa le pofte de Katzenhaufen , & le quartier général
fut établi à Haynitz. La Ville de Meiffen
fut évacuée , & nous en prîmes poffeffion . On y
trouva un magazin confidérable & beaucoup d'armes
. Un des fauxbourgs avoit été brûlé la veille ,
par ordre du Commandant Pruffien .
L'armée ne fit aucun mouvement le rs & le 16;
le Maréchal Prince de Deux - Ponts alla reconnoître
le Camp Pruffien , & il en trouva la poſition extrêmement
avantageufe. La difficulté de le forcer
lui fit prendre la réfolution d'en déloger l'ennemi
, en lui coupant fes communications ; dans ce
deffein il pouffa le corps de réſerve en avant juſqu'à
Giezenhayn fur le chemin de Lomatfch. Ce
mouvement détermina le Général Hulsen à quitter
fa pofition. L'Armée Pruffienne détendit fon
camp à dix heures du foir . Elle marcha toure
la nuit par Nieder-Miltitz , & par Welfch , &
elle alla camper entre Riefa & Brauffnitz. Auffitôt
qu'on eut avis de fa retraite , les troupes légéres
& quelques détachemens de Cavalerie furent
envoyés à fa pourſuite. On amena plufieurs
prifonniers avec quelques chevaux . Le Colonel
Zetwitz continua , le même jour , de marcher
le long de la rive droite de l'Elbe ; il fe porta de
de Wienbiehla à Zahdel , où il brûla encore fix
bateaux qui venoient de Torgau chargés de vivres
& de fourages pour l'Armée Pruffienne. Il y eur ,
près de Waldheim , une vive efcarmouche entre un
gros détachement Pruffien fous les ordres du Cofonel
de Kleift & un corps de nos Chaffeurs com .
mandé par le Colonel Otto ; ce dernier fut obligé
de fe replier fur Sloha . Il ne fut point pourfuivi
par les Pruffiens.
On fe remit en marche le 17 à midi , & l'on
occupa les hauteurs de Lomatfch. Le Corps des
Grenadiers
OCTOBRE . 1760. 193
Grenadiers fut porté en avant , & le Colonel de
Zetwitz fe pofta a Zeidlitz , d'où il poulla des Détachemens
jufqu'a Zehrhauzen. La réſerve du
Prince de Stolberg , qui avoit cottoyé les Pruffiens
pendant leur marche , prit poſte à Staucha..
Nous fumes informés , le lendemain au matin,
que l'armée Prullienne avoit profité de l'obfcurité
pour continuer fa retraite fur Strehla , & qu'elle
y campoit dans la même pofition que le Prince.
Henri avoit occupée l'année précédente. Sur cette.
nouvelle , l'Armée reçut ordre de poursuivre fa
marche , & elle vint camper à Riefa , où le quartier
général fut établi . On fit le même jour quel
ques prifonniers aux Pruffiens, & l'on reçut un
grand nombre de déſerteurs.
Le Maréchal Prince de Deux Ponts alla reconnoître
, le 19 au matin , avec le Baron de Haddick
, la pofition des Pruffiens. Il remarqua qu'ils
Occupoient une étendue beaucoup plus confidérable
que leurs forces ne leur permettoient. Cette
circonftance le détermina à les attaquer dès le
lendemain.
On le mit en marche , à minuit , du Camp de
Riela fur quatre colonnes ; & l'on fut , avant le
jour , à la portée de l'ennemi. La principale attaque
fut dirigée contre le Corps qui occupoit les
retranchemens de la montagne de Dirrenberg,
& le foin en fut confié au Prince de Stolberg. Ce
Général, à la tête de la réſerve ſoutenue par les
Grenadiers & par les Régimens de Palavicini &
de Saxe-Gotha aux ordres du Général Comte de
Guafco , commença l'attaque au point du jour.
Notre artillerie fut fi bien fervie , que les bateries
des ennemis furent démontées en peu de
temps ; & en moins de demi heure , nous fumes
maîtres de ce pofte important. Les ennemis fe
replierent en défordre fur une hauteur qu'ils
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
avoient derriere eux . Ils firent pendant quelques
hêúres une vigoureuſe réſiſtance ; mais le Géné
ral de Kleefeld , qui étoit chargé d'une des atta
ques , les prit en flanc avec tant de vivacité , qu'il
les obligea d'abandonner ce fecond poſte. Ils le res
tirèrent dans les retranchemens de Strehla , laillant
fur le champ de bataille un grand nombre de
morts & de bleffés . Il étoit à peine huit heures du
matin, lorſque nos troupes remporterent ce fecond
avantage.
Cependant les ennemis occupoient en Force
leur Camp de Strehla. Pour en rendre l'accès plus
difficile , ils mirent le feu à deux villages qu'ils
avoient en avant. Mais lorfqu'ils virent qu'on fe
difpofoit à les attaquer , ils fe retirèrent du côté de
Torgau , à travers les bois & les défilés. Le Maréchal
Prince de Deux- Ponts détacha fur le champ
pour les pourfuivre fes troupes légères , foutenues
par quelques régimens de Cavalerie & de Dragons,
fous les ordres du Lieutenant Général Comte
de Lanthieri. La perte des ennemis n'eſt pas
encore conftatée ; mais on eftime qu'elle monte
à plus de deux mille hommes , & qu'elle eft au
moins double de la nôtre.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
Le 21 août, le Feld-Maréchal Prince de Deux-Ponts initia une offensive contre les Prussiens autour de Dresde. Il déploya le Prince de Stolberg avec la réserve à Keffeldorff et le Général de Weczey avec les troupes légères à Wilfdruff, étendant les postes jusqu'à Weiffdrop et Lamperfdorff. Le Général de Klééfeld, ayant marché de Freyberg à Auguftulberg, occupa Rosswein et Seligenstadt, forçant les Prussiens à se retirer de Nossen. Les 10 et 11 août, les Prussiens tentèrent d'attaquer les postes à Seligenstadt et Rosswein, mais furent repoussés. Le 12 août, l'armée reçut l'ordre de se préparer à marcher. Le 13 août, elle quitta Plawen pour Meissen et établit son camp près de Reiodorff. Les attaques contre les Prussiens furent couronnées de succès, les repoussant jusqu'aux faubourgs de Meissen. Le 14 août, les Prussiens furent délogés de plusieurs positions et se retirèrent dans leur camp retranché entre Lomatz et Meissen. Le 16 août, le Maréchal Prince de Deux-Ponts décida de couper les communications ennemies, forçant les Prussiens à se retirer. Le 17 août, l'armée occupa les hauteurs de Lomatz. Le 18 août, elle poursuivit les Prussiens en retraite jusqu'à Strehla. Le 19 août, le Maréchal reconnut la position ennemie et décida de les attaquer le lendemain. À minuit, l'armée se mit en marche et attaqua les Prussiens, les repoussant de plusieurs positions. Les Prussiens se retirèrent vers Torgau, laissant de lourdes pertes sur le champ de bataille.
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6
p. 185-187
De VIENNE, le 8 Novembre.
Début :
Le Lieutenant Colonel Baron de Rotchitz, Aide de Camp général, arriva le 6 [...]
Mots clefs :
Lieutenant, Colonel, Baron, Majestés impériales, Victoire, Armée autrichienne, Roi de Prusse, Maréchal Daun, Mouvements des troupes, Attaque, Cavalerie, Ennemis, Prisonniers, Blessés et morts, Artillerie, Général, Forces armées, Positions, Retraite, Forteresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 8 Novembre.
De VIENNE , le 8 Novembre.
Le Lieutenant Colonel Baron de de Rotchitz ,
Aide de Camp général , arriva le 6 dans cette
ville précédé d'un grand nombre de poftillons fonnant
du cor. Il apportoit à Leurs Majeftés Impé
riales , la nouvelle d'une victoire remportée le 3
dans les environs de Torgau , par l'Armée Autrichienne
fur celle du Roi de Pruffe. Ses dépêches
contenoient les détails ſuivans.
Le Roi de Pruffe , ayant réuni toutes les forces
dès la fin du mois dernier , marcha le 2 d'Eulenbourg
fur Schilda . Son objet étoit de couper à
L'Armée Autrichienne fa communication avec
Dreſde & Freyberg en fe portant fur fes derrieres;
mais le Maréchal Comte de Daun , s'étant apperçu
de ce deffein , fit faire à fon Armée un mouvement
de converfion par lequel il préfenta le front
à l'Armée Pruffienne ; il porta fa droite à Zima ,
& fa gauche fut appuyée aux hauteurs de Suplitz ,
voifines de Torgau.
Le 3 ,
l'action s'engagea vers midi . L'Armée
Pruffienne déboucha des bois fur plufieurs colonnes
ponr nous attaquer ; elle fut reçue partout avec
tant de vigueur , que plufieurs de ces colonnes furent
repouffées jufques dans le bois. Elle renouvella
fes attaques à diverles repriſes & avec acharnement
juſqu'à huit heures du ſoir qu'elle fit ſa retraite
, abandonnant le champ de bataille à nos
groupes. Notre Cavalerie a beaucoup contribué à
186 MERCURE DE FRANCE.
eet avantage. Elle a enfoncé plufieurs fois l'Infanterie
Ennemie , & elle a fait un très- grand nombre
de prifonniers. Cette action a été fort meurtriére
de part & d'autre. On évaiue la perte des Prufliens
à feize mille hommes environ, tant tués que bleffés,
prifonniers & déferteurs. Le nombre des prifonniers
montoit , au départ du Baron de Rotchitz
à plus de trois mille hommes. De ce nombre font
les Généraux de Finckenftein & de Bulow.
C
"
Notre perte peut monter à près de dix mille
hommes, tant tués que bleffés. Le Général deWalther
, qui commandoit l'Artillerie , eft au nombre
des premiers. Le Maréchal Comte de Daun , ayaut
recu un coup de feu dans la jambe qui le mettoit
hors d'état de fe tenir à cheval , remit le Commandement
au Comte Odonel , Général de Cavalerie
, & il fe fit tranfporter à Torgau . Les autres
Officiers Généraux bleffés font , le Duc d'Aremberg,
& le Comte de Sincere, Généraux d'Infanterie
; le Comte de Buckow , Général de Cavalerie,
le Duc de Bragance , & le Comte de Domballe. Le
Général de Saint- Ignon a été fait prifonnier.
Le Baron de Rotchitz , qui a apporté ces détails ,
ayoit été dépêché à dix heures du foir par le Maréchal
de Dawn . On apprend , par des avis poftérieurs
que les Pruffiens , ayant raflemblé leurs forces ,
font parvenus,fous les ordres duGénéral de Ziéten,
à gagner , pendant la nuit , les hauteurs de Suplitz ,
auxquelles la gauche de notre Armée étoit appayée.
La difficulté de les déloger de ce pofte trèsavantageux
, qui dominoit notre armée , l'a obligée
d'abandonner fa pofition & les environs de
Torgau , le 4 , à la pointe du jour , après avoir
paffé la nuit fur le champ de bataille . Elle n'a pas
Exécuté cette retraite fans être inquiétée par les
Pruffiens. Le gros de l'Armée a paffé l'Elbe & eft
allé camper à Coffdorff , le Corps du Général
DECEMBRE. 1760. 187
Comte de Lafcy continue d'occuper , avec quelques
autres troupes , la rive gauche de ce fleuve ,
en s'étendant jufqu'a Belgern.
Les playes preique continuelles qui font tombées
pendant plufieurs jours en Silésie ont tellement
augmenté l'étendue des marais , dont la fortereffe
de Cofel eft environnée de toute part , que le Baron
de Laudon a été obligé de renoncer au projet
d'affiéger cette place. Ce Général s'eft mis en
marche avec ſon Corps du côté de Cunzendorff ;
le Baron de Goltze eſt arrivé dans les environs de
Breflau avec un détachement de l'Armée Pruffienne
d'environ quinze mille hommes.
On apprend, par les Lettres de Conftantinople ,
que Kérid- Kan , l'un des prétendans au Trône
de Sophis, a été reconnu par la plus grande partie
de la Perfe. Le fils d'Affad- Kan , le dernier de fes
compétiteurs , a été obligé de ſe réfugier , dans
une Province frontiére du Mogolftan. Kérid-Kan
travaille à s'affermir fur le Trône , & la Perfe
commence à fe rétablir des ravages qu'elle a ef
fuyés pendant les troubles qui l'ont agitée.
Le Lieutenant Colonel Baron de de Rotchitz ,
Aide de Camp général , arriva le 6 dans cette
ville précédé d'un grand nombre de poftillons fonnant
du cor. Il apportoit à Leurs Majeftés Impé
riales , la nouvelle d'une victoire remportée le 3
dans les environs de Torgau , par l'Armée Autrichienne
fur celle du Roi de Pruffe. Ses dépêches
contenoient les détails ſuivans.
Le Roi de Pruffe , ayant réuni toutes les forces
dès la fin du mois dernier , marcha le 2 d'Eulenbourg
fur Schilda . Son objet étoit de couper à
L'Armée Autrichienne fa communication avec
Dreſde & Freyberg en fe portant fur fes derrieres;
mais le Maréchal Comte de Daun , s'étant apperçu
de ce deffein , fit faire à fon Armée un mouvement
de converfion par lequel il préfenta le front
à l'Armée Pruffienne ; il porta fa droite à Zima ,
& fa gauche fut appuyée aux hauteurs de Suplitz ,
voifines de Torgau.
Le 3 ,
l'action s'engagea vers midi . L'Armée
Pruffienne déboucha des bois fur plufieurs colonnes
ponr nous attaquer ; elle fut reçue partout avec
tant de vigueur , que plufieurs de ces colonnes furent
repouffées jufques dans le bois. Elle renouvella
fes attaques à diverles repriſes & avec acharnement
juſqu'à huit heures du ſoir qu'elle fit ſa retraite
, abandonnant le champ de bataille à nos
groupes. Notre Cavalerie a beaucoup contribué à
186 MERCURE DE FRANCE.
eet avantage. Elle a enfoncé plufieurs fois l'Infanterie
Ennemie , & elle a fait un très- grand nombre
de prifonniers. Cette action a été fort meurtriére
de part & d'autre. On évaiue la perte des Prufliens
à feize mille hommes environ, tant tués que bleffés,
prifonniers & déferteurs. Le nombre des prifonniers
montoit , au départ du Baron de Rotchitz
à plus de trois mille hommes. De ce nombre font
les Généraux de Finckenftein & de Bulow.
C
"
Notre perte peut monter à près de dix mille
hommes, tant tués que bleffés. Le Général deWalther
, qui commandoit l'Artillerie , eft au nombre
des premiers. Le Maréchal Comte de Daun , ayaut
recu un coup de feu dans la jambe qui le mettoit
hors d'état de fe tenir à cheval , remit le Commandement
au Comte Odonel , Général de Cavalerie
, & il fe fit tranfporter à Torgau . Les autres
Officiers Généraux bleffés font , le Duc d'Aremberg,
& le Comte de Sincere, Généraux d'Infanterie
; le Comte de Buckow , Général de Cavalerie,
le Duc de Bragance , & le Comte de Domballe. Le
Général de Saint- Ignon a été fait prifonnier.
Le Baron de Rotchitz , qui a apporté ces détails ,
ayoit été dépêché à dix heures du foir par le Maréchal
de Dawn . On apprend , par des avis poftérieurs
que les Pruffiens , ayant raflemblé leurs forces ,
font parvenus,fous les ordres duGénéral de Ziéten,
à gagner , pendant la nuit , les hauteurs de Suplitz ,
auxquelles la gauche de notre Armée étoit appayée.
La difficulté de les déloger de ce pofte trèsavantageux
, qui dominoit notre armée , l'a obligée
d'abandonner fa pofition & les environs de
Torgau , le 4 , à la pointe du jour , après avoir
paffé la nuit fur le champ de bataille . Elle n'a pas
Exécuté cette retraite fans être inquiétée par les
Pruffiens. Le gros de l'Armée a paffé l'Elbe & eft
allé camper à Coffdorff , le Corps du Général
DECEMBRE. 1760. 187
Comte de Lafcy continue d'occuper , avec quelques
autres troupes , la rive gauche de ce fleuve ,
en s'étendant jufqu'a Belgern.
Les playes preique continuelles qui font tombées
pendant plufieurs jours en Silésie ont tellement
augmenté l'étendue des marais , dont la fortereffe
de Cofel eft environnée de toute part , que le Baron
de Laudon a été obligé de renoncer au projet
d'affiéger cette place. Ce Général s'eft mis en
marche avec ſon Corps du côté de Cunzendorff ;
le Baron de Goltze eſt arrivé dans les environs de
Breflau avec un détachement de l'Armée Pruffienne
d'environ quinze mille hommes.
On apprend, par les Lettres de Conftantinople ,
que Kérid- Kan , l'un des prétendans au Trône
de Sophis, a été reconnu par la plus grande partie
de la Perfe. Le fils d'Affad- Kan , le dernier de fes
compétiteurs , a été obligé de ſe réfugier , dans
une Province frontiére du Mogolftan. Kérid-Kan
travaille à s'affermir fur le Trône , & la Perfe
commence à fe rétablir des ravages qu'elle a ef
fuyés pendant les troubles qui l'ont agitée.
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Résumé : De VIENNE, le 8 Novembre.
Le 6 novembre, le lieutenant-colonel baron de Rotchitz arriva à Vienne pour annoncer une victoire autrichienne près de Torgau, obtenue le 3 novembre. Le roi de Prusse avait tenté de couper les communications de l'armée autrichienne avec Dresde et Freyberg, mais le maréchal comte de Daun avait anticipé cette manœuvre et positionné ses troupes en conséquence. Lors de la bataille du 3 novembre, l'armée prussienne attaqua mais fut repoussée par les forces autrichiennes. La cavalerie autrichienne joua un rôle déterminant en enfonçant plusieurs fois l'infanterie prussienne et en capturant de nombreux prisonniers, dont les généraux de Finckenstein et de Bulow. Les pertes prussiennes s'élevèrent à seize mille hommes, tandis que les pertes autrichiennes atteignirent près de dix mille hommes. Le maréchal comte de Daun, blessé, transmit le commandement au comte Odonel. Le baron de Rotchitz, envoyé par le maréchal de Daun, fournit ces détails. Par la suite, les Prussiens, sous les ordres du général de Zieten, occupèrent les hauteurs de Suplitz, forçant l'armée autrichienne à se retirer et à traverser l'Elbe pour camper à Cossdorff. Le général comte de Laffcy continua d'occuper la rive gauche de l'Elbe. En Silésie, les pluies continues empêchèrent le baron de Laudon d'assiéger la forteresse de Cosel. Le baron de Goltze arriva près de Breslau avec un détachement prussien. Par ailleurs, à Constantinople, Kérid-Kan fut reconnu comme souverain par la majorité de la Perse, contraignant son rival à se réfugier au Mogolstan.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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