Résultats : 5 texte(s)
Détail
Liste
1
p. 4-5
SONNET.
Début :
Parce que l'Espagnol est une Langue fiere, [...]
Mots clefs :
Espagnol, Langue, Ecolière
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texteReconnaissance textuelle : SONNET.
SONNET.
Arce que l'Espagnol est PArceLanguefiere ,
une
Ievous le dois apprendre ?Et bicn Soit , commençons ;
Mais ce que je demande à ma belle Ecoliere ,
C'est de neſeſervirjamais de mes
Leçons.
Déja ſi fierement voſtre ameindifferente
Oppoſe àmonamourqu'ilnefaut
point aimer ,
QuemesmeenEspagnol,yfuſſiez- Sçavante ,
A 2
4
LE MERCVRE
Vous auriez de la peine àvous
mieux exprimer.
Croyez-moy, le François vautbien
qu'on le préfere
Ala rude fierté d'une Langue
Etrangere.
De ce qu'il ade libre empruntons leSecours.
Mais quedefon costé l'Espagnol Se confole;
Car ne pouvons-nous pas mesler dans nos amours ,
Et liberté Françoise, &constance Espagnole?
Arce que l'Espagnol est PArceLanguefiere ,
une
Ievous le dois apprendre ?Et bicn Soit , commençons ;
Mais ce que je demande à ma belle Ecoliere ,
C'est de neſeſervirjamais de mes
Leçons.
Déja ſi fierement voſtre ameindifferente
Oppoſe àmonamourqu'ilnefaut
point aimer ,
QuemesmeenEspagnol,yfuſſiez- Sçavante ,
A 2
4
LE MERCVRE
Vous auriez de la peine àvous
mieux exprimer.
Croyez-moy, le François vautbien
qu'on le préfere
Ala rude fierté d'une Langue
Etrangere.
De ce qu'il ade libre empruntons leSecours.
Mais quedefon costé l'Espagnol Se confole;
Car ne pouvons-nous pas mesler dans nos amours ,
Et liberté Françoise, &constance Espagnole?
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Résumé : SONNET.
Le locuteur préfère la langue française à l'espagnol. Il souhaite enseigner l'espagnol à sa bien-aimée, mais préfère qu'elle utilise le français. Il valorise la liberté du français et la constance de l'espagnol, suggérant de les mélanger dans leurs amours.
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2
p. 7-10
LES FLECHES D'AMOUR.
Début :
Si pourtant Mr de Fontenelle en est crû, il y / L'Amour n'avoit jadis que des Fléches d'Acier [...]
Mots clefs :
Amour, Flèches, Acier, Or
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texteReconnaissance textuelle : LES FLECHES D'AMOUR.
Si pourtant M' de Fonte- nelle eneſt crû , il y a une voye auſſi promptequ'infaillible pour réüffir en amour. Voyez s'il a
penſé iuſte quand il s'en eſt ex- pliqué par ces Vers.
Aij
4
LE MERCVRE
LES FLEC HES
D'AMOUR.
L
Amour n'avoit jadis que des Fléches d' Acier ,
Cen'estoit pasfaire grande dépense ,
Mais celafuffifoit pour un Siecle groffier ,
Ou tous les cœursse rendoientfansdefence.
Le temps changea ; plus de fimplicité,
Les traits d'Acier devinrent inutiles
Etl' Amour ent àfaire àdes Gensplus
habiless
Qui de les repousfer prenoient la li- berté.
S'ils bleffoient , la bleſſure estoit bientoft querie ,
Perſonne ne s'en trouvoitmal.
Quel remede ? Il falut changerde baterie ,
GALAN T.. 5
Il les fit d'un autre Metal ,
Cefut d'Or, à l' Amour la victoire estoit
Seure.
Quels Ennemis , Grands Dieux , n'auroit-il pas défaits ?
Auſſi,quoyqu ilparust d'abordse mettre en frais ,
Ilregagnaſesfrais avec ufure.
Achaque Fleche qui voloit Une foule de Cœurs couroit au devant,
d'elle.
Quoyque laplaye en fuſt mortelle ,
N'estoit pas bleſſe qui vouloit.
L'Amour ne lançoit plus ſes Fleches
quepargrace ,
Heureuxles Cœurs ſur qui tomboient
des traitsfi doux ,
Souvent de les percer sa mainſe trou- voit laſſe ,
Lors qu'ils ne l'estoientpas de recevoir
fescoups.
Chacun d'eux eust reçeu vingt Fleches
au lieud'une ,
Chacun eust volontiers épuisé le Carquois;
Se faire bleſſfer plusieurs fois ,
C'estoit affez pour fairefafortune.
A iij
6 LE MERCVRE
Cettemoden'apoint changés LesFleckes d'orfont toûjours en usage ,
Etpour peu qu'on s'enferve ,il n'est
CœursiSauvage,
Quiſous les Loixd'Amournefoit bien- toftrangé.
penſé iuſte quand il s'en eſt ex- pliqué par ces Vers.
Aij
4
LE MERCVRE
LES FLEC HES
D'AMOUR.
L
Amour n'avoit jadis que des Fléches d' Acier ,
Cen'estoit pasfaire grande dépense ,
Mais celafuffifoit pour un Siecle groffier ,
Ou tous les cœursse rendoientfansdefence.
Le temps changea ; plus de fimplicité,
Les traits d'Acier devinrent inutiles
Etl' Amour ent àfaire àdes Gensplus
habiless
Qui de les repousfer prenoient la li- berté.
S'ils bleffoient , la bleſſure estoit bientoft querie ,
Perſonne ne s'en trouvoitmal.
Quel remede ? Il falut changerde baterie ,
GALAN T.. 5
Il les fit d'un autre Metal ,
Cefut d'Or, à l' Amour la victoire estoit
Seure.
Quels Ennemis , Grands Dieux , n'auroit-il pas défaits ?
Auſſi,quoyqu ilparust d'abordse mettre en frais ,
Ilregagnaſesfrais avec ufure.
Achaque Fleche qui voloit Une foule de Cœurs couroit au devant,
d'elle.
Quoyque laplaye en fuſt mortelle ,
N'estoit pas bleſſe qui vouloit.
L'Amour ne lançoit plus ſes Fleches
quepargrace ,
Heureuxles Cœurs ſur qui tomboient
des traitsfi doux ,
Souvent de les percer sa mainſe trou- voit laſſe ,
Lors qu'ils ne l'estoientpas de recevoir
fescoups.
Chacun d'eux eust reçeu vingt Fleches
au lieud'une ,
Chacun eust volontiers épuisé le Carquois;
Se faire bleſſfer plusieurs fois ,
C'estoit affez pour fairefafortune.
A iij
6 LE MERCVRE
Cettemoden'apoint changés LesFleckes d'orfont toûjours en usage ,
Etpour peu qu'on s'enferve ,il n'est
CœursiSauvage,
Quiſous les Loixd'Amournefoit bien- toftrangé.
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Résumé : LES FLECHES D'AMOUR.
Le texte décrit l'évolution des flèches de l'Amour à travers les âges. Initialement, les flèches d'acier suffisaient à conquérir les cœurs, car les gens se rendaient sans défense. Cependant, les cœurs sont devenus plus résistants, rendant les flèches d'acier inefficaces. L'Amour a alors adopté des flèches d'or, plus précieuses et efficaces. Ces nouvelles flèches attiraient les cœurs, qui se précipitaient pour les recevoir, même si elles étaient mortelles. L'Amour lançait désormais ses flèches avec grâce, et les cœurs, heureux de les recevoir, en voulaient toujours plus. Cette stratégie reste en usage, capable de soumettre même les cœurs les plus sauvages.
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3
p. 5-15
LE RUISSEAU AMANT, A LA PRAIRIE.
Début :
Quant à vos Amies qui trouvent mauvais que dans les / J'ay fait pour vous trouver un assez long voyage, [...]
Mots clefs :
Ruisseau, Prairie, Torrents, Source, Trésors
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texteReconnaissance textuelle : LE RUISSEAU AMANT, A LA PRAIRIE.
uant à
A
GALANT. 5
vos Amies qui trouvent mau- vais que dans les Fléches de l'A-- mour on ait pretendu que l'Or euſt une vertu infaillible pour adoucir la fierté desBelles , voicy une declaration en forme qui leur fera connoiſtre qu'on ne ſe fert pas toûjours des meſmes moyens pour réüſſir. Elle est d'un Amantqui pour gagner les bonnes graces de ſa Maîtreſſe,
ne trouve que de l'eau à luy of- frir. Comme l'offre eſt fort extraordinaire , le genre d'Amant l'eſt de meſme. C'est un Ruiffeau qui est devenu amoureux d'une Prairie. Unpeud'audian- ce, je vous conjure. Tout froid qu'il eſt ( car les Ruiſſeaux le font naturellement ) il debite ſes raiſons d'aſſez bonne gracepour meriter que vous l'écoutiez. Si quelqu'un dans voſtre Province
A iij
6 LE MERCVRE
(
-eſt embarraffé de l'Allégorie ,
-dites-luyqu'elle ne luy doit fai- re aucune peine , & que par ces Torrens qui font du fracas &dont les eaux ſe tariffent in- continent , il eſt aiſé d'enten- dre ces Amans qui fontd'abord de fi ardentes proteftations , &
qui ne ſçavent ce quec'eſtque d'aimer avec conſtance.
નોરલ
LE RVISSEAU
ΑΜΑΝΤ ,
A LA PRAIRIE.
J'Aylongfaitvoyage pour,vous trouver un affez.
Mon aimable Prairie , enfin je viens àvous ,
Recevezun Ruiffean dont lefort leplus doux
GALANT.
Serade voirſes eaux couler pourvostre usage.
C'est dans ceſeul espoir quesans aucun
repos, :
,
Depuis quej'ayquitéma Source ,
L'ay toûjours jusqu'icy continué ma course,
Toûjours roulé mespetits flots.
D'un coursprécipitéj'ay paſſé des Prai- ries
Où tout autre Ruiſſeau s'amuse avec
plaifir ;
Jen'ay point serpenté dansles Routes fleuries ,
Ien'enavois pas le loiſir.
Tel que vous me voyez , sçachez, ne vous déplaiſe,
(Car il est bon desefaire valoir )
Queplus d'une Prairie auroit esté bienaife De me donner paſſage,&de me rece- voir.
A iij
8 LE MERCVRE
Mais ce n'estoit pas là mon compte,
P'en fuſſe un peuplus tard arrivé dans
ceLien,
Etpar unefuite affez prompte ,
Gazoüillantfierement ,je leur diſoisadien.. :
Ilfautvousdire tout,lafeinte est inutile
I'en trouvois la plupart dignes de mes -refus;
Les unes entre nous,ſont d'accésfifacile,,
Que tous Ruisseaux y font les bien:
ورية
venus.
Ellesveulent toûjours en avoirun grand nombre ,
Etmay dans le grand nombre aussi - tost
je me pers ;
D'autresfont dans des lieux un peu trop
découverts ,
Et moy j'aime à couler à l'ombre.
L'estois bien inspiré de megarder pour
vons ;
GALANT.
:
9
Vous eſtes bien monfait ,jeſuis affez le voſtre ;
Mais aussi ,moy reçen ,n'en recevez
こ
point d'autre ,
Car jesuis un Ruiſſean jaloux.
Acela pres, qui n'estpas un grand vice,
l'ay d'affez bonnes qualitez
Ne craignez pas que jamais je tariffe,
Iepuis défier les Etez.
Ieſcay que certaines Prairies D'un Ruiffeau comme moy ne s'accom modent pas ; Ad Illeur faut ces Torrens quifont tant de fracas,
Mais fort ſouvent on voit leurs eaux
taries.
Mon cours entout temps est égal ,
Ieſuis tranquille &doux,nefais point
de ravage ;
Deplus ,je viens vousfaire hommage D'une eau pure comme cristal....
Il est telle Prairie,&peut-eſtre affez belle دو
A V
10 LE MERCVRE
د
Aqui leplus petit Ruiffean ,
Suivantſapente naturelle N'iroit jamais porterdeux goutes d'eau,
Amoins que détournépar un chemin
nouveau ,
Elle n'en amenaſt quelqu'un juſque chez
elle.
Mais pour vous ,sans vous mettre en frais ,
Sans vousfervir d'un pareil artifice ,
Vous voyez des Ruiſſeaux qui viennent
tout exprés Vous faire ofre de leur ſervice ,
Et le toutpourvos intéreſts.
Apreſent ,je l'avonë , on vous trouve agreable ,
Vous donnezduplaisir auxyeux;
Mais avecun Ruiſſeau ,rien n'est plus véritable ,
Que vous en vaudrez beaucoup mieux.
Decent Fleur, qui naiſtront vous vous
verrez ornée,
Ievous enrichiray deces nouveauxTré- fors,
GALANT. II
Et voustenant environnée ,
Avec mes eauxje munirayvos bords.
Reposez-vous sur moyduſoin de lesdé.
fendre;
Aquoyplus fortement puis-je m'inte.
reffer ?
Déja meſme en deux Bras iem'apreste àmefendre,
Pour tâcher de vous embraffer.
Mes ondes lentement de toutesparts errantes
Nepourrontde ce Lieu se résoudre à
partir;
Etquand i'aurayformé cent Routes di- férentes ,
Ie meperdray chez vous,plutoſt que d'enfortir.
Iesens, iesens mes eauxqui boüillonnentde ioye ,
Deles tantreteniràlafin ieſuis las ,
Ellesvontse répandre , & se faire une
voye,
Iln'estplus tempsàvous den'y conſentirpas.
4
Avj
A
GALANT. 5
vos Amies qui trouvent mau- vais que dans les Fléches de l'A-- mour on ait pretendu que l'Or euſt une vertu infaillible pour adoucir la fierté desBelles , voicy une declaration en forme qui leur fera connoiſtre qu'on ne ſe fert pas toûjours des meſmes moyens pour réüſſir. Elle est d'un Amantqui pour gagner les bonnes graces de ſa Maîtreſſe,
ne trouve que de l'eau à luy of- frir. Comme l'offre eſt fort extraordinaire , le genre d'Amant l'eſt de meſme. C'est un Ruiffeau qui est devenu amoureux d'une Prairie. Unpeud'audian- ce, je vous conjure. Tout froid qu'il eſt ( car les Ruiſſeaux le font naturellement ) il debite ſes raiſons d'aſſez bonne gracepour meriter que vous l'écoutiez. Si quelqu'un dans voſtre Province
A iij
6 LE MERCVRE
(
-eſt embarraffé de l'Allégorie ,
-dites-luyqu'elle ne luy doit fai- re aucune peine , & que par ces Torrens qui font du fracas &dont les eaux ſe tariffent in- continent , il eſt aiſé d'enten- dre ces Amans qui fontd'abord de fi ardentes proteftations , &
qui ne ſçavent ce quec'eſtque d'aimer avec conſtance.
નોરલ
LE RVISSEAU
ΑΜΑΝΤ ,
A LA PRAIRIE.
J'Aylongfaitvoyage pour,vous trouver un affez.
Mon aimable Prairie , enfin je viens àvous ,
Recevezun Ruiffean dont lefort leplus doux
GALANT.
Serade voirſes eaux couler pourvostre usage.
C'est dans ceſeul espoir quesans aucun
repos, :
,
Depuis quej'ayquitéma Source ,
L'ay toûjours jusqu'icy continué ma course,
Toûjours roulé mespetits flots.
D'un coursprécipitéj'ay paſſé des Prai- ries
Où tout autre Ruiſſeau s'amuse avec
plaifir ;
Jen'ay point serpenté dansles Routes fleuries ,
Ien'enavois pas le loiſir.
Tel que vous me voyez , sçachez, ne vous déplaiſe,
(Car il est bon desefaire valoir )
Queplus d'une Prairie auroit esté bienaife De me donner paſſage,&de me rece- voir.
A iij
8 LE MERCVRE
Mais ce n'estoit pas là mon compte,
P'en fuſſe un peuplus tard arrivé dans
ceLien,
Etpar unefuite affez prompte ,
Gazoüillantfierement ,je leur diſoisadien.. :
Ilfautvousdire tout,lafeinte est inutile
I'en trouvois la plupart dignes de mes -refus;
Les unes entre nous,ſont d'accésfifacile,,
Que tous Ruisseaux y font les bien:
ورية
venus.
Ellesveulent toûjours en avoirun grand nombre ,
Etmay dans le grand nombre aussi - tost
je me pers ;
D'autresfont dans des lieux un peu trop
découverts ,
Et moy j'aime à couler à l'ombre.
L'estois bien inspiré de megarder pour
vons ;
GALANT.
:
9
Vous eſtes bien monfait ,jeſuis affez le voſtre ;
Mais aussi ,moy reçen ,n'en recevez
こ
point d'autre ,
Car jesuis un Ruiſſean jaloux.
Acela pres, qui n'estpas un grand vice,
l'ay d'affez bonnes qualitez
Ne craignez pas que jamais je tariffe,
Iepuis défier les Etez.
Ieſcay que certaines Prairies D'un Ruiffeau comme moy ne s'accom modent pas ; Ad Illeur faut ces Torrens quifont tant de fracas,
Mais fort ſouvent on voit leurs eaux
taries.
Mon cours entout temps est égal ,
Ieſuis tranquille &doux,nefais point
de ravage ;
Deplus ,je viens vousfaire hommage D'une eau pure comme cristal....
Il est telle Prairie,&peut-eſtre affez belle دو
A V
10 LE MERCVRE
د
Aqui leplus petit Ruiffean ,
Suivantſapente naturelle N'iroit jamais porterdeux goutes d'eau,
Amoins que détournépar un chemin
nouveau ,
Elle n'en amenaſt quelqu'un juſque chez
elle.
Mais pour vous ,sans vous mettre en frais ,
Sans vousfervir d'un pareil artifice ,
Vous voyez des Ruiſſeaux qui viennent
tout exprés Vous faire ofre de leur ſervice ,
Et le toutpourvos intéreſts.
Apreſent ,je l'avonë , on vous trouve agreable ,
Vous donnezduplaisir auxyeux;
Mais avecun Ruiſſeau ,rien n'est plus véritable ,
Que vous en vaudrez beaucoup mieux.
Decent Fleur, qui naiſtront vous vous
verrez ornée,
Ievous enrichiray deces nouveauxTré- fors,
GALANT. II
Et voustenant environnée ,
Avec mes eauxje munirayvos bords.
Reposez-vous sur moyduſoin de lesdé.
fendre;
Aquoyplus fortement puis-je m'inte.
reffer ?
Déja meſme en deux Bras iem'apreste àmefendre,
Pour tâcher de vous embraffer.
Mes ondes lentement de toutesparts errantes
Nepourrontde ce Lieu se résoudre à
partir;
Etquand i'aurayformé cent Routes di- férentes ,
Ie meperdray chez vous,plutoſt que d'enfortir.
Iesens, iesens mes eauxqui boüillonnentde ioye ,
Deles tantreteniràlafin ieſuis las ,
Ellesvontse répandre , & se faire une
voye,
Iln'estplus tempsàvous den'y conſentirpas.
4
Avj
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Résumé : LE RUISSEAU AMANT, A LA PRAIRIE.
Le texte est une lettre poétique dans laquelle un ruisseau s'adresse à une prairie qu'il aime. Le ruisseau se décrit comme un amant déterminé à atteindre la prairie, soulignant sa constance et sa persévérance. Il mentionne avoir refusé d'autres prairies, soit parce qu'elles étaient trop faciles d'accès, soit parce qu'elles étaient trop exposées. Le ruisseau se distingue par ses qualités : il est constant, doux et ne tarit jamais, contrairement aux torrents qui, bien que bruyants, finissent souvent par se tarir. Il promet à la prairie de l'enrichir et de l'ornementer avec ses eaux pures, et de protéger ses bords. Le ruisseau exprime son désir de se répandre et de se perdre dans la prairie, manifestant ainsi sa passion et sa dévotion.
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4
p. 40-48
Sur le Delire melancolique.
Début :
Monsieur Vieussens le fils a expliqué le délire mélancolique par [...]
Mots clefs :
Mélancolie, Délire, Centre ovale, Esprit, Esprits
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Sur le Delire melancolique.
SurleDelire mélancolique.
riMonfieur VieufTcnsle
fils
fils a expliqué le délire
mélancolique par une
supposït ion nouvelle
assez curieuse.Ilétablit
le siege des fonctions de
l'esprit dans le centre ovale,&
non pas dans la
glande pineale, comme
l'a imaginé Mr Descartes.
Je ne sçaurois. mieux
faire que de trauscrire
icy les proprestermes de
Mrde Fontenelle,l'Hypothesede
Mr Vieussens
ne sçauroit-estre expliquéed'unemaniéré
plus
nette & plus abrégée.
„ Selon les découvertes &
„ le sistéme de Mr Vieussens
3,
le pere qui a pousse fort
,,
loin les recherches anato-
„ miques
,
le centre ovale
„ est un tiilù de petits Vais-
„ feaux très deilez.qui com-
„ muniquent tous les uns
„ avecles autres par une „infinité d'autres petits
y>
Vaisseaux encore infini- *
_„menc plus dcHez) que
,, produisenttous lespoints
de leur surface extérieure,
C'cll dans les premiers de .(C
ces petits Vaisseaux que le cc
fang arteriel se subtilise»
au point de deveniresprit“
animal
, & il coule dans »
les séconds fous la forme cc
l'esprit. Au dedans dece cr
nombre prodigieux decc
tuyaux presqueabsolu- »
ment imperceptibles, se <c
sont tous les mouvemens“
aufqucls répondent des»
idées, & les impressions«
queces mouvemens y lais- «
sent, font les traces cjuicc
l'apellent lesidéesque l'on «
a déjà eues. fÇ
Il ne faut pas oublier
„ que le centre ovale se
trouveplacé à l'origine
„ des nerfs; ce qui favorise
„ beaucoup la fonction
yy
qu'on lui donne icy.
„ Si cette méchanique est
3J une foisadmise,il estaisé
„ d'imaginer que la fanté
"de l'esprit ( en ce qu'elle a de mareriel) dépend de
„ la regularité,del'égalité.
J,
de la liberté du cours des
„ cfprits dans ces petits ca..
”naux. S'ilyenalaplupart
,,
d'affaissez,comme pen-
1)
dant le sommeil, les es.
pries qui coulentdans V*
ceux quirelient fortuitement
ouverts revei1illcnt."
au hasard des idées, en-cc
tre lesquelles il n'yale le'
plus souvent aucune liai- c,
son, & que l'ame ne laisse cc
pas d'assembler faute d'en Ct
avoir en même temps<e
d'autres qui lui en fassent
voir l'incompatibilité. Si ce
au contraire tous les pe- cc
tits tuyaux sont ouverts,
& que les esprits s'y por- cC
tenten trop grande abon- Cf
dance & avec une" trop ”
grande rapidité, il fc re:
#)
veille à la fois une foui*
J)
d'idées très-vives, que
„ l'ame n'a pas le temps de
J'
distinguer nyde compa-
9y
rer,&c'estlà la frenesie.
”S'il ya feulement dans
J)
quelques petits tuyaux “uneobstruction telle que
„ lesespritscessent d'ycou-
„ 1er, les idées qui yétoientf
”attachées sont absolu-
„ment perduës pour l'ame,
y, &ellen'en peut plusfaire
„aucune usage dans ses
,, operations,de forte qu'eU
vle portera un jugemen t
„iafenfé toutes les fois
que ces idées lui auront cc
esté necessaires pouren se
former un raisonnable.”
Hors de là tous ses jugc-.cc
mens feront fains. CVftl*
là le delire melancolique. t€
MrVieussens a fait voir”
combien sa supposition Cr'
saccorde avec tout ce qui”
s'observe dans cette ma- <e
ladie. Puisquellevient”
d'une obstruction ; elle cr
ca produite par un fang <f
trop épais & trop lent, ”
aussi n'd- t on point de t€
fiévre. Ceux qui habitent c,
les Pays chauds, &dont cC
„ le sang èst dépouillée de
- „ ses parties lesplus subti-
„ les par unetrop grande
» transpiration ; ceux qui
9)
usentd'alimenstropgros-
,,
siers ; ceux qui ontesté
>Y
frapez de quelque grande
„ crainte, &c. doivent eftrc
plus sujetsaudelire me- „,lancoliqueNousn'entre-
,y rons point dans unplus
„grand dénombrement»,
„iliroit peut-estre trop
loin ; il n'y a guerrede
>y
teste si saine, où il n'y ait
quelque petit tuyau du
„,centre Ovale bien bou-
„ché.
riMonfieur VieufTcnsle
fils
fils a expliqué le délire
mélancolique par une
supposït ion nouvelle
assez curieuse.Ilétablit
le siege des fonctions de
l'esprit dans le centre ovale,&
non pas dans la
glande pineale, comme
l'a imaginé Mr Descartes.
Je ne sçaurois. mieux
faire que de trauscrire
icy les proprestermes de
Mrde Fontenelle,l'Hypothesede
Mr Vieussens
ne sçauroit-estre expliquéed'unemaniéré
plus
nette & plus abrégée.
„ Selon les découvertes &
„ le sistéme de Mr Vieussens
3,
le pere qui a pousse fort
,,
loin les recherches anato-
„ miques
,
le centre ovale
„ est un tiilù de petits Vais-
„ feaux très deilez.qui com-
„ muniquent tous les uns
„ avecles autres par une „infinité d'autres petits
y>
Vaisseaux encore infini- *
_„menc plus dcHez) que
,, produisenttous lespoints
de leur surface extérieure,
C'cll dans les premiers de .(C
ces petits Vaisseaux que le cc
fang arteriel se subtilise»
au point de deveniresprit“
animal
, & il coule dans »
les séconds fous la forme cc
l'esprit. Au dedans dece cr
nombre prodigieux decc
tuyaux presqueabsolu- »
ment imperceptibles, se <c
sont tous les mouvemens“
aufqucls répondent des»
idées, & les impressions«
queces mouvemens y lais- «
sent, font les traces cjuicc
l'apellent lesidéesque l'on «
a déjà eues. fÇ
Il ne faut pas oublier
„ que le centre ovale se
trouveplacé à l'origine
„ des nerfs; ce qui favorise
„ beaucoup la fonction
yy
qu'on lui donne icy.
„ Si cette méchanique est
3J une foisadmise,il estaisé
„ d'imaginer que la fanté
"de l'esprit ( en ce qu'elle a de mareriel) dépend de
„ la regularité,del'égalité.
J,
de la liberté du cours des
„ cfprits dans ces petits ca..
”naux. S'ilyenalaplupart
,,
d'affaissez,comme pen-
1)
dant le sommeil, les es.
pries qui coulentdans V*
ceux quirelient fortuitement
ouverts revei1illcnt."
au hasard des idées, en-cc
tre lesquelles il n'yale le'
plus souvent aucune liai- c,
son, & que l'ame ne laisse cc
pas d'assembler faute d'en Ct
avoir en même temps<e
d'autres qui lui en fassent
voir l'incompatibilité. Si ce
au contraire tous les pe- cc
tits tuyaux sont ouverts,
& que les esprits s'y por- cC
tenten trop grande abon- Cf
dance & avec une" trop ”
grande rapidité, il fc re:
#)
veille à la fois une foui*
J)
d'idées très-vives, que
„ l'ame n'a pas le temps de
J'
distinguer nyde compa-
9y
rer,&c'estlà la frenesie.
”S'il ya feulement dans
J)
quelques petits tuyaux “uneobstruction telle que
„ lesespritscessent d'ycou-
„ 1er, les idées qui yétoientf
”attachées sont absolu-
„ment perduës pour l'ame,
y, &ellen'en peut plusfaire
„aucune usage dans ses
,, operations,de forte qu'eU
vle portera un jugemen t
„iafenfé toutes les fois
que ces idées lui auront cc
esté necessaires pouren se
former un raisonnable.”
Hors de là tous ses jugc-.cc
mens feront fains. CVftl*
là le delire melancolique. t€
MrVieussens a fait voir”
combien sa supposition Cr'
saccorde avec tout ce qui”
s'observe dans cette ma- <e
ladie. Puisquellevient”
d'une obstruction ; elle cr
ca produite par un fang <f
trop épais & trop lent, ”
aussi n'd- t on point de t€
fiévre. Ceux qui habitent c,
les Pays chauds, &dont cC
„ le sang èst dépouillée de
- „ ses parties lesplus subti-
„ les par unetrop grande
» transpiration ; ceux qui
9)
usentd'alimenstropgros-
,,
siers ; ceux qui ontesté
>Y
frapez de quelque grande
„ crainte, &c. doivent eftrc
plus sujetsaudelire me- „,lancoliqueNousn'entre-
,y rons point dans unplus
„grand dénombrement»,
„iliroit peut-estre trop
loin ; il n'y a guerrede
>y
teste si saine, où il n'y ait
quelque petit tuyau du
„,centre Ovale bien bou-
„ché.
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Résumé : Sur le Delire melancolique.
Le texte aborde le délire mélancolique et la théorie de Raymond Vieussens, un anatomiste. Contrairement à René Descartes, qui situait les fonctions de l'esprit dans la glande pinéale, Vieussens les localise dans le centre ovale du cerveau. Ce centre est composé de petits vaisseaux délicats interconnectés par des vaisseaux encore plus minuscules. Le sang artériel se transforme en esprit animal dans ces vaisseaux et circule sous cette forme. Les émotions intenses, telles que la peur, peuvent obstruer ces vaisseaux, augmentant ainsi la susceptibilité au délire mélancolique. Le texte précise que presque toutes les personnes présentent au moins un petit vaisseau du centre ovale obstrué.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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5
p. 49-57
ELOGE de Mr de Tschirnhaus, de l'Academie Royale des Sciences. Par Mr de Fontenelle.
Début :
Mr de Tschirnhaus étant mort le 11 Octobre 1708. Mr [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Ehrenfried Walther von Tschirnhaus, Éloge
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texteReconnaissance textuelle : ELOGE de Mr de Tschirnhaus, de l'Academie Royale des Sciences. Par Mr de Fontenelle.
ELOGE de Mr de
Tschirnhaus, de ¡J,A.
1demie Royale des
Sciences,
ParMrde Fontcnelle.
Mr deTschirnhausétant
mort le xi Octobre 1708;
Mr de Fontenelle fit son
éloge à l'Academie des
Sciences.
:
,
Mr de Fontenelle après
avoir parlé de l'illustre extra&
ionde M, de Tfchirnhaus
; de son inclinationdominante
pour les Lettres
& pour la Géométrie des
sa plus grande jeunesse; du
fruit de ses voyages; de soncaractere
d'esprit vif, hardi,
original; des découvertes
qu'il a faites dans les
Mathématiques, qui luiont
acquis une si grande réputation
parmi les Sçavans;
de son Traité de Medecina
mentis & corporis: lui donne
du costé des sentimens &
des moeurs les louanges qu'il
mérité. Voici entr'autres
çhçfcs ce qùef dit Mrde
Fontenelle sur k dcfintç*.
reornentphiiofophtqucde
Mr de Tfehirnhaus.
.(;' Cette passion ardenreCe
pourl'étude doie natu- €f
relieraient:doftiier l'idée -
d'unhomme éxtrètncmcntf
evide de gloire;carenfin ic
il riy a point de grands
travaux sans âtgrands"
motifs^ lesSçàvans font <p
dès ambitieux )de cabinet. u
Cependant Mr de Tfchjr. «C'
nhausne l'était point; il cf
n'aspirait point partou-fC
tessesveilles à cette im- Cç
mortalité qui nous tou-1{
„
che, tant & nous appartient
si peu ; iladit à ses „amisque dés l'âge de 24 ans il croyoit s'être af-
»franchi de l'amour des
;,.
plaisirs, des richesses, &
même de la gloire. Il y a
des hommes qui ont droit de rendre témoignage
,,
d'eux mêmes. Il aimoic
,, donc les Sçiences de cet
"amour pur & desinteressé
„ qui fait tant d'honneur, »&àl'objetquil'inspire,&
„ au coeur qui le ressent;
„ la maniere dont il s'exl'
prime en quelques endroits
( de son Livre) sur u
le ravissement que cause
la joüissance de la vericé <c
est si vive & si animée, cc
qu'il auraitété inexcufa- cc
bledese proposeruneau-"
tre récompense.
On voit par là à quel
point Mr de Tschirnhaus
estoit Philosophe;
on en jugera demême
par la fin deson eloge.
Ilavaitdonne une par-"
tieconsiderablede son pa-<c
trimoineàson plaisir,c'eGcC
à dire auxLettres. Il pro- [i
"pole dans ion ouvrage le
„ plan d'une Société de gens
„ de condition,& amateurs „des Sciences, qui fourniyi
raiént à des ~sçavans plus
appliqués tout cequi
,, leur seraitnecessaire &
,,
pourleurs sciences & pour
„ eux;& l'on sent bien avec
„ quel plaisir il auroit porté
ses charges de cette Com-
,, munauté. Il les porroit dé- là sans l'avoirformée. Il
cherchoit des gens qui eussent
des talens, soit pour
„ lesSciencesutiles,soit pour
ks Arts; illestirait des tenebres
où ils habitent or- <c
dinairement, & était en c(
même-temps leur compagnon,
leur Directeur, &(<
leur Bienfacteur. Il s'est as- t€
sez souvent chargé du foincC
& de la dépense de fàirecC
imprimer les Livres d'au- cC
truy, dont il esperoit deCI
l'utilité pour le Public, en- (<
tr'autres le Cours de Chy- ct
mie de Mr Lemery, qu'il
avoit fait traduire en Alle- cc
mand, & cela sans se faire <c
rendre, ou sans se rendre
à lui même dans les Pre- cC
faces l'honneur qui luy/î
,,- était dû, & qu'un autre"
3>
n'auroit pas negligé. Dans
des occasions plus impoiv?
tantes, si cependantelles
ne le font pas toutes égament
pour la vanité, H
;, n'était pas moins éloigné
„deloflentatibil. Il faisoit
,,du bien à Ces ennemis avec chaleur, & sans qu'ilslé?'
~fçûssent,ce qu'à peine le
Christianisme ose exiger.
* Il n'était point Philosophe
par des conoiflances*
,,rares & homme vulgaire
?) par ses passions & par ses
faiblesses.La vraye Philosophie
avait penetré Conte
coeur, & y avait établi cette
delicieuse tranquillité,
qui est le plus grand & le c,
moins recherché de tous
les biens.
Tschirnhaus, de ¡J,A.
1demie Royale des
Sciences,
ParMrde Fontcnelle.
Mr deTschirnhausétant
mort le xi Octobre 1708;
Mr de Fontenelle fit son
éloge à l'Academie des
Sciences.
:
,
Mr de Fontenelle après
avoir parlé de l'illustre extra&
ionde M, de Tfchirnhaus
; de son inclinationdominante
pour les Lettres
& pour la Géométrie des
sa plus grande jeunesse; du
fruit de ses voyages; de soncaractere
d'esprit vif, hardi,
original; des découvertes
qu'il a faites dans les
Mathématiques, qui luiont
acquis une si grande réputation
parmi les Sçavans;
de son Traité de Medecina
mentis & corporis: lui donne
du costé des sentimens &
des moeurs les louanges qu'il
mérité. Voici entr'autres
çhçfcs ce qùef dit Mrde
Fontenelle sur k dcfintç*.
reornentphiiofophtqucde
Mr de Tfehirnhaus.
.(;' Cette passion ardenreCe
pourl'étude doie natu- €f
relieraient:doftiier l'idée -
d'unhomme éxtrètncmcntf
evide de gloire;carenfin ic
il riy a point de grands
travaux sans âtgrands"
motifs^ lesSçàvans font <p
dès ambitieux )de cabinet. u
Cependant Mr de Tfchjr. «C'
nhausne l'était point; il cf
n'aspirait point partou-fC
tessesveilles à cette im- Cç
mortalité qui nous tou-1{
„
che, tant & nous appartient
si peu ; iladit à ses „amisque dés l'âge de 24 ans il croyoit s'être af-
»franchi de l'amour des
;,.
plaisirs, des richesses, &
même de la gloire. Il y a
des hommes qui ont droit de rendre témoignage
,,
d'eux mêmes. Il aimoic
,, donc les Sçiences de cet
"amour pur & desinteressé
„ qui fait tant d'honneur, »&àl'objetquil'inspire,&
„ au coeur qui le ressent;
„ la maniere dont il s'exl'
prime en quelques endroits
( de son Livre) sur u
le ravissement que cause
la joüissance de la vericé <c
est si vive & si animée, cc
qu'il auraitété inexcufa- cc
bledese proposeruneau-"
tre récompense.
On voit par là à quel
point Mr de Tschirnhaus
estoit Philosophe;
on en jugera demême
par la fin deson eloge.
Ilavaitdonne une par-"
tieconsiderablede son pa-<c
trimoineàson plaisir,c'eGcC
à dire auxLettres. Il pro- [i
"pole dans ion ouvrage le
„ plan d'une Société de gens
„ de condition,& amateurs „des Sciences, qui fourniyi
raiént à des ~sçavans plus
appliqués tout cequi
,, leur seraitnecessaire &
,,
pourleurs sciences & pour
„ eux;& l'on sent bien avec
„ quel plaisir il auroit porté
ses charges de cette Com-
,, munauté. Il les porroit dé- là sans l'avoirformée. Il
cherchoit des gens qui eussent
des talens, soit pour
„ lesSciencesutiles,soit pour
ks Arts; illestirait des tenebres
où ils habitent or- <c
dinairement, & était en c(
même-temps leur compagnon,
leur Directeur, &(<
leur Bienfacteur. Il s'est as- t€
sez souvent chargé du foincC
& de la dépense de fàirecC
imprimer les Livres d'au- cC
truy, dont il esperoit deCI
l'utilité pour le Public, en- (<
tr'autres le Cours de Chy- ct
mie de Mr Lemery, qu'il
avoit fait traduire en Alle- cc
mand, & cela sans se faire <c
rendre, ou sans se rendre
à lui même dans les Pre- cC
faces l'honneur qui luy/î
,,- était dû, & qu'un autre"
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n'auroit pas negligé. Dans
des occasions plus impoiv?
tantes, si cependantelles
ne le font pas toutes égament
pour la vanité, H
;, n'était pas moins éloigné
„deloflentatibil. Il faisoit
,,du bien à Ces ennemis avec chaleur, & sans qu'ilslé?'
~fçûssent,ce qu'à peine le
Christianisme ose exiger.
* Il n'était point Philosophe
par des conoiflances*
,,rares & homme vulgaire
?) par ses passions & par ses
faiblesses.La vraye Philosophie
avait penetré Conte
coeur, & y avait établi cette
delicieuse tranquillité,
qui est le plus grand & le c,
moins recherché de tous
les biens.
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Résumé : ELOGE de Mr de Tschirnhaus, de l'Academie Royale des Sciences. Par Mr de Fontenelle.
Lors d'une séance à l'Académie des Sciences, Mr de Fontenelle a rendu hommage à Mr de Tschirnhaus, décédé le 11 octobre 1708. Il a souligné l'inclination précoce de Tschirnhaus pour les lettres et la géométrie, ainsi que les fruits de ses voyages. Tschirnhaus était reconnu pour son esprit vif, hardi et original, et pour ses découvertes en mathématiques, qui lui ont valu une grande réputation parmi les savants. Fontenelle a également mentionné le traité de médecine de Tschirnhaus, intitulé 'Medicina mentis & corporis'. Il a loué les sentiments et les mœurs de Tschirnhaus, le décrivant comme un homme passionné par l'étude, motivé par la gloire et les grands motifs. Tschirnhaus n'était pas guidé par la vanité et faisait du bien à ses ennemis avec chaleur et discrétion. Il n'était ni un philosophe par des connaissances rares ni un homme vulgaire par ses passions et ses faiblesses. La véritable philosophie avait pénétré son cœur, y établissant une tranquillité délicieuse, considérée comme le plus grand et le moins recherché des biens.
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