Auteur du texte (2)
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Auteur probable (1)
[empty]
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Résultats : 2 texte(s)
1
p. 93-100
A MONSIEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
Début :
On ne peut douter que Sa Majesté n'ait exposé sa / Au lieu de jeûner le Carsme, [...]
Mots clefs :
Bonheur, Monsieur de Breteüil, Carnage, Conquérants, Canons, Louis, Rhin, Boulet
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texteReconnaissance textuelle : A MONSIEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
On ne peut douterque Sa Majeſtén'ait exposé fa Perſon- ne àbien des perils , puis qu'il nes'eft rien fait où l'on n'ait
marqué les alarmes de la France pour cet Auguſte Monar- que.Voyez-le encor,Madame,
das cette Lettre de M.de Ramboüillet àM le Prince deMarfillac Grand-Maître de laGar-
70 LE MERCVRE derobe. Monfieur de Breteüil
l'a leuë au Roy , àqui elle n'a pas déplû , & je croirois vous dérober un plaifir, fi je negli- geois à vousl'envoyer.
A MONSIEUR LE PRINCE
DE MARSILLAC.
EPISTRE.
Vlieu de jeûner le Careſme,
D'estre avec un visage
blême ,
Afaire vos Devotions,
Etvacqueràvos Stations ,
Tout ce temps vous avez fait rage Parmy lefang &le carnage ,
Vousn'avez malgréles hazards,
Songéqu'àforcer des Ramparts;
Kous avezpris trois grades Villes,
DesFlamans lesplusfeurs aziles
GALANT. 71 Mesmevous avezfait périr Ceuxquivenoient lesfecourir,
Puny leur audace infolente ,
DansuneBatailleſanglante ,
Ceque lesplusgrands Conquerans Apeine euffentfait enquatre ans.
Louis, l'amede ces merveilles
Quin' eurentjamais depareilles,
Trouve maintenant à propos
Queles corps prennent du repos ,
Ilabienvoulu leurpermettre
QuelqueSéjour pourſe remettre.
Luy cependantfait mille tours ,
L'ame veille, elle agit toûjours,
Etrepaſſefur toute chose,
Pendant que le corpsserepose.
Maisondit quedanspeu de teps Vous allezvor remettreaux chaps;
Où Diable allez-vousdonc encore?
Eft-ce auNort,est-cevers l'Aurore?
Voulez-vous vous mettrefurl'eau,
Et paſſerla Merfans Vaiſſeau?
LesDauphinsdelaMerBaltique,
7.2 LE MERCVRE
LesBaleines du Pole Arctique ,
(Mafoy vo n'aurezqu'àvouloir)
Viendront vos ordres recevoir,
Etfurle Zalandois rivage,
Vous mettront Canon &Bagage.
Cen'est passigrand chose enfin,
Vous avezbienpasséle Rhin,
Cette barriere fiterrible ,
Dontlepaſſage estsipénible,
QueRomemaiſtreſſe de tout ,
Apeine en vint jadis à bout.
Ayant Loirs àvoſtre teſte ,
Vousn'aurezrienqui vous arrefte,
Ace Héros tout réußit ,
Tout luyfuccede, tout luy rit.
C'estparlàque ceux dot les veuës
Nefontpasassezétenduës ,
Exaltent autantfon bonheur ,
QueSaprudence&Savaleur ,
Maiscequ'ils diſent , bagatelles.
Lors que les Miniſtres fidelles,
Bontavecfoin on afaitchoix,
Sont
GALANT. 73
Sort au deſſus de leurs Emplois ,
Qu'avec justice on diſpenſe ,
Et lapeine &la récompense :
Qu'onSçait toutes chofesprévoir.
Atous les accidenspourvoir,
Et que jamais on ne viole LeDonfacrédeſa parole,
Avec ces talens merveilleux ,
Il est bien aiséd'estre heureux.
Cependatpourtrop entreprëdre,
Vous pourriez plus perdre que prendre :
Il est vray qu'ilfaut quechacun Contribué au bonheur commun.
On doit facrifierſavie A la gloire defa Patrie.
Ainsi, Seigneur,malgré les coups Quele Rhin vit tomberſur Vous,
Tous lesjours une ardeur nouvelle Vousfait expoſer de plus belle .
Mais il est bon de regarder ,
Qu'il nefautpas tout hazarder,
G
74 LE MERCVRE
,
Et que les Teftes couronnées
Doivent au moins estre épargnées.
Comment fouffrez-vous que le Roy (Ien'y penſepointſans effroy)
Soit à toute heure aux mouſquetades ,
Toûjours en bute aux canonades?
Vous,Seigneur, qui matin &foir
Avezle bonheur de le voir ,
Voussçavez, &devez luy dire (Quoy que desDieux sõsåg il tire,
Diilfoitleplus graddesHéros,)
Qiil estpourtatde chair &d'os,
Etqu'il a besoin d'une armure Lamieux trempée laplus dure.
Si PHILIPPE n'eneût pointmis,
Iln'eûtpasſurſes ennemis Dans cette Bataillefameuse Remporté laVictoire heureuse .
Etnousverrions dans la douleur,
Madame qui rit de bon cœur.
L'armure pourtant la meilleure,
N'empêchepas qu'on n'y demeure.
GALANT. 75
LeCanon eft encorplusfort ,
Turenne en afenty l'effort ,
Et Loürsſçait mieuxque persone,
Que tout cede où le bouletdonne.
Ainſi vous deveztout ofer Pour l'empefcher de s'expofer.
Quidoit toûjours eftre leMaistre,
En ce poinct ne doit jamais l'estre.
Leplusfeur estde revenir,
Rienn'adroit devous reten'r
Lors que des Beautez defolées,
D'ennuis loin de vous accablées,
Nelesfiniront que le jour Qu'elles vous verront de retour.
marqué les alarmes de la France pour cet Auguſte Monar- que.Voyez-le encor,Madame,
das cette Lettre de M.de Ramboüillet àM le Prince deMarfillac Grand-Maître de laGar-
70 LE MERCVRE derobe. Monfieur de Breteüil
l'a leuë au Roy , àqui elle n'a pas déplû , & je croirois vous dérober un plaifir, fi je negli- geois à vousl'envoyer.
A MONSIEUR LE PRINCE
DE MARSILLAC.
EPISTRE.
Vlieu de jeûner le Careſme,
D'estre avec un visage
blême ,
Afaire vos Devotions,
Etvacqueràvos Stations ,
Tout ce temps vous avez fait rage Parmy lefang &le carnage ,
Vousn'avez malgréles hazards,
Songéqu'àforcer des Ramparts;
Kous avezpris trois grades Villes,
DesFlamans lesplusfeurs aziles
GALANT. 71 Mesmevous avezfait périr Ceuxquivenoient lesfecourir,
Puny leur audace infolente ,
DansuneBatailleſanglante ,
Ceque lesplusgrands Conquerans Apeine euffentfait enquatre ans.
Louis, l'amede ces merveilles
Quin' eurentjamais depareilles,
Trouve maintenant à propos
Queles corps prennent du repos ,
Ilabienvoulu leurpermettre
QuelqueSéjour pourſe remettre.
Luy cependantfait mille tours ,
L'ame veille, elle agit toûjours,
Etrepaſſefur toute chose,
Pendant que le corpsserepose.
Maisondit quedanspeu de teps Vous allezvor remettreaux chaps;
Où Diable allez-vousdonc encore?
Eft-ce auNort,est-cevers l'Aurore?
Voulez-vous vous mettrefurl'eau,
Et paſſerla Merfans Vaiſſeau?
LesDauphinsdelaMerBaltique,
7.2 LE MERCVRE
LesBaleines du Pole Arctique ,
(Mafoy vo n'aurezqu'àvouloir)
Viendront vos ordres recevoir,
Etfurle Zalandois rivage,
Vous mettront Canon &Bagage.
Cen'est passigrand chose enfin,
Vous avezbienpasséle Rhin,
Cette barriere fiterrible ,
Dontlepaſſage estsipénible,
QueRomemaiſtreſſe de tout ,
Apeine en vint jadis à bout.
Ayant Loirs àvoſtre teſte ,
Vousn'aurezrienqui vous arrefte,
Ace Héros tout réußit ,
Tout luyfuccede, tout luy rit.
C'estparlàque ceux dot les veuës
Nefontpasassezétenduës ,
Exaltent autantfon bonheur ,
QueSaprudence&Savaleur ,
Maiscequ'ils diſent , bagatelles.
Lors que les Miniſtres fidelles,
Bontavecfoin on afaitchoix,
Sont
GALANT. 73
Sort au deſſus de leurs Emplois ,
Qu'avec justice on diſpenſe ,
Et lapeine &la récompense :
Qu'onSçait toutes chofesprévoir.
Atous les accidenspourvoir,
Et que jamais on ne viole LeDonfacrédeſa parole,
Avec ces talens merveilleux ,
Il est bien aiséd'estre heureux.
Cependatpourtrop entreprëdre,
Vous pourriez plus perdre que prendre :
Il est vray qu'ilfaut quechacun Contribué au bonheur commun.
On doit facrifierſavie A la gloire defa Patrie.
Ainsi, Seigneur,malgré les coups Quele Rhin vit tomberſur Vous,
Tous lesjours une ardeur nouvelle Vousfait expoſer de plus belle .
Mais il est bon de regarder ,
Qu'il nefautpas tout hazarder,
G
74 LE MERCVRE
,
Et que les Teftes couronnées
Doivent au moins estre épargnées.
Comment fouffrez-vous que le Roy (Ien'y penſepointſans effroy)
Soit à toute heure aux mouſquetades ,
Toûjours en bute aux canonades?
Vous,Seigneur, qui matin &foir
Avezle bonheur de le voir ,
Voussçavez, &devez luy dire (Quoy que desDieux sõsåg il tire,
Diilfoitleplus graddesHéros,)
Qiil estpourtatde chair &d'os,
Etqu'il a besoin d'une armure Lamieux trempée laplus dure.
Si PHILIPPE n'eneût pointmis,
Iln'eûtpasſurſes ennemis Dans cette Bataillefameuse Remporté laVictoire heureuse .
Etnousverrions dans la douleur,
Madame qui rit de bon cœur.
L'armure pourtant la meilleure,
N'empêchepas qu'on n'y demeure.
GALANT. 75
LeCanon eft encorplusfort ,
Turenne en afenty l'effort ,
Et Loürsſçait mieuxque persone,
Que tout cede où le bouletdonne.
Ainſi vous deveztout ofer Pour l'empefcher de s'expofer.
Quidoit toûjours eftre leMaistre,
En ce poinct ne doit jamais l'estre.
Leplusfeur estde revenir,
Rienn'adroit devous reten'r
Lors que des Beautez defolées,
D'ennuis loin de vous accablées,
Nelesfiniront que le jour Qu'elles vous verront de retour.
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Résumé : A MONSIEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
La lettre et l'épître adressées à Monsieur le Prince de Marsillac, Grand-Maître de la Garde, mettent en lumière les périls auxquels Sa Majesté s'est exposée pour la France. Une lettre de M. de Rambouillet, lue au roi et appréciée par ce dernier, illustre ces dangers. L'épître décrit les exploits militaires du roi Louis, notamment la prise de trois villes flamandes et une victoire dans une bataille sanglante. Malgré sa fatigue, le roi continue de planifier et d'agir, tandis que son corps se repose. Le texte évoque également les futures campagnes militaires du roi, peut-être vers le Nord ou l'Aurore, et ses succès passés, comme le franchissement du Rhin. Il met en garde contre les dangers excessifs et souligne l'importance de protéger le roi. Le texte compare le roi à Philippe, qui dut porter une armure pour survivre à une bataille. Il conclut en insistant sur la nécessité de protéger le roi des dangers constants des combats.
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2
p. 240-244
Galanterie de M. de Rambouillet. [titre d'après la table]
Début :
Vous voulez qu'on mette en quartiers [...]
Mots clefs :
Empoisonneuse, Crimes, Poison
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texteReconnaissance textuelle : Galanterie de M. de Rambouillet. [titre d'après la table]
V
Ous voulez qu'on mette
quartiers L'Empoisonneuse **** Et pourſes Crimes,la Justice Selon vous , manque de Supplice.
Hébien l'on est de vostre avis ,
Etvos Arrestsferont ſuivis.
en
Mais, comme ondit ſouver les génes,
Lescachots,lesfers &leschaiſnes,
Lesgibets,laronë,&lesfeux ,
Ne
GALANT. 8067 Nefontque pour les Malheureux.
Combien de Damespar leMonde Vivent dans unepaixprofonde,
Qui nefont rien journellement ,
Quempoisonner impunément ?
Vousqui vouleztant qu'onpuniffe,
C'eſt vostre ordinaire exercice
Pay de vous reçen de Poison Pour empescher maquerison.
Tous les jours vostre main cruelle M'endonneune doze nouvelle.
Vous estes en communauté,
DeCrimes &d'impunité,
23
}
Avec ces Empoifannenses , 1
Qui ſont d'autant plus dangereuses ,
Qued'abord leur Poison est doux ,
Et se fait defirerde tous
Qu'avec uneforce inconnue Ilgagnel'ouye &la vent Qu'il se glife, &les autressens Alafinn'enfont pas exempts.
Il est d'autant plus redoutable Qu'encorqueſonfeu nous accable ,
Il ne terminepas nosjours ,
Et nous laiſſeſans nulfecours ,
Trainerunevie ennuyeuse,
Pire qu'une mort douloureuse
Tome VI.
N
203.1
P
168 LE MERCURE
L
Maiss'il nedonne point la mort ,
Helas fon rigoureux effort ,
Detantde maux nous environne ,
Qu'onla cherche, ou qu'onse la donne.
Il estfifubril ce Poison ,
Qu'iltroublepar fois la raifon ,
Iusqu'à ne faire aucunes plaintes Desesplusfenfibles atteintes,
Iusqu'àrefuserde querir Destourmonsqu'il nousfait fouffrir.
Chaque Empoisonneuse ledonne Atous,Sais épargnerperſonne :
Au mépris des plusfaintes Loix,
Elles s'attaquent mesmeaux Rois ,
Vnnombre infiny leurpresente Atoute beure'la Coupe ardente.
Elles n'ont point d'égard au rang ,
Ellesn'enont pasmesme anSang;
Telle se rit du Fratricide,
Etpaffe iusqu'au Parricide :
L'onne sçauroit les contenir Etl'on devroit bien les punir.
4
Maisleur conduite eft approuvée ,
Elles vont la tesſte levée.
Celles quicaufent plus de mal,
Etde qui lePoisonfatal Faitles offers tesplus étranges IVST
1
GADANT. 1691
Reçoivent leplus de loñanges;
Et bien loin de les chastier
Defaire unsi maudit Mestter On adore ces criminelles,
A
Ettous les lugesſont pour elles.
Onseroit déja rebuté De trouvertant d'impunitastano ed Pour des Crimes fi panillables N'estoit qu'entre mille Coupables Quelquesfois pour fe confoler On en voit quelqu'u'ne brater.
Ous voulez qu'on mette
quartiers L'Empoisonneuse **** Et pourſes Crimes,la Justice Selon vous , manque de Supplice.
Hébien l'on est de vostre avis ,
Etvos Arrestsferont ſuivis.
en
Mais, comme ondit ſouver les génes,
Lescachots,lesfers &leschaiſnes,
Lesgibets,laronë,&lesfeux ,
Ne
GALANT. 8067 Nefontque pour les Malheureux.
Combien de Damespar leMonde Vivent dans unepaixprofonde,
Qui nefont rien journellement ,
Quempoisonner impunément ?
Vousqui vouleztant qu'onpuniffe,
C'eſt vostre ordinaire exercice
Pay de vous reçen de Poison Pour empescher maquerison.
Tous les jours vostre main cruelle M'endonneune doze nouvelle.
Vous estes en communauté,
DeCrimes &d'impunité,
23
}
Avec ces Empoifannenses , 1
Qui ſont d'autant plus dangereuses ,
Qued'abord leur Poison est doux ,
Et se fait defirerde tous
Qu'avec uneforce inconnue Ilgagnel'ouye &la vent Qu'il se glife, &les autressens Alafinn'enfont pas exempts.
Il est d'autant plus redoutable Qu'encorqueſonfeu nous accable ,
Il ne terminepas nosjours ,
Et nous laiſſeſans nulfecours ,
Trainerunevie ennuyeuse,
Pire qu'une mort douloureuse
Tome VI.
N
203.1
P
168 LE MERCURE
L
Maiss'il nedonne point la mort ,
Helas fon rigoureux effort ,
Detantde maux nous environne ,
Qu'onla cherche, ou qu'onse la donne.
Il estfifubril ce Poison ,
Qu'iltroublepar fois la raifon ,
Iusqu'à ne faire aucunes plaintes Desesplusfenfibles atteintes,
Iusqu'àrefuserde querir Destourmonsqu'il nousfait fouffrir.
Chaque Empoisonneuse ledonne Atous,Sais épargnerperſonne :
Au mépris des plusfaintes Loix,
Elles s'attaquent mesmeaux Rois ,
Vnnombre infiny leurpresente Atoute beure'la Coupe ardente.
Elles n'ont point d'égard au rang ,
Ellesn'enont pasmesme anSang;
Telle se rit du Fratricide,
Etpaffe iusqu'au Parricide :
L'onne sçauroit les contenir Etl'on devroit bien les punir.
4
Maisleur conduite eft approuvée ,
Elles vont la tesſte levée.
Celles quicaufent plus de mal,
Etde qui lePoisonfatal Faitles offers tesplus étranges IVST
1
GADANT. 1691
Reçoivent leplus de loñanges;
Et bien loin de les chastier
Defaire unsi maudit Mestter On adore ces criminelles,
A
Ettous les lugesſont pour elles.
Onseroit déja rebuté De trouvertant d'impunitastano ed Pour des Crimes fi panillables N'estoit qu'entre mille Coupables Quelquesfois pour fe confoler On en voit quelqu'u'ne brater.
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Résumé : Galanterie de M. de Rambouillet. [titre d'après la table]
Le texte aborde la question des empoisonneuses et de leur impunité. L'auteur estime que la justice manque de supplices appropriés pour punir ces criminelles, les châtiments traditionnels étant insuffisants. Il mentionne que de nombreuses femmes vivent paisiblement tout en empoisonnant impunément. L'auteur accuse son interlocuteur de se livrer à cet exercice quotidiennement, lui administrant du poison pour empêcher sa guérison. Le poison des empoisonneuses est décrit comme doux et insidieux, affectant les sens sans que la victime ne s'en rende compte. Il ne donne pas toujours la mort immédiate, laissant les victimes souffrir d'une vie ennuyeuse et douloureuse. Les empoisonneuses n'épargnent personne, même les rois, et leur conduite est souvent approuvée et louée. Les criminelles les plus dangereuses reçoivent les plus grands éloges et sont adorées malgré leurs actes. L'auteur exprime son dégoût face à cette impunité, soulignant que parmi mille coupables, on en voit parfois une être punie pour se consoler.
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1
p. 133-142
A MONSEIGNEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
Début :
Vous voulez bien, Madame, que de Montpellier je vous ramene / Au lieu de jeûner le Carème, [...]
Mots clefs :
Carême, Carnage, Prise de Valenciennes, Louis, Vainqueurs, Gloire
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texteReconnaissance textuelle : A MONSEIGNEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
Vous voulez bien , Madame que deMontpellierje vous ramene à la Cour , & que je vous faſſe encor une fois part de l'Epitre qui fut envoyée par Monfieurr de Ramboüillet àMonfieur le Prince de Marfillac aprés les dernieres Con- queſtes du Roy. Il manquoit beaucoup de Vers à la Copie qui estoit dans ma derniere
Lettre , vous le pourrez faci- lement connoiftre en lifant
94 LE MERCVRE celle-cy , où vous trouverez des agrémens qui n'eſtoient pas dans la premiere..
A MONSEIGNEUR
LE PRINCE
DE MARSILLAC.
A
EPISTRE.
Ulieu de jeûner le Carême,
D'estre avec un visage blême,
Afaire vos Devotions,
Et vacquer à vos Stations ;
Tout ce temps vous avez fait rage Parmyleſang &le carnage;
Vous n'avezmalgré les hazards Songéqu'àforcer des Remparts,
Vous avezpris trois grandes Villes,
Des Flamans les plus ſeurs aziles,
Mesme vous avezfait périr Ceux qui venoient les ſecourir.
GALANT. 95
L
و
Puny leur audace infolente ,
Dans une Bataille ſanglante ,
Ceque les plus grands Conquerans N'auroient jamais fait en quatre ans.
Je ne sçay ce que le Saint Pere Aura jugé de cette affaire ,
Mais jamais chez lesplus pieux -Carême neſe paſſa mieux.
Laprise de Valencienne ,
Eftune action fort Chrêtienne ,
Violer quandonfut dedans,
Sembloit estre du Droitdes Gens.
Leplus moderé, le plusfage,
Brûlealors ,met tout au pillage.
Vos Soldats mieux difciplinez ,
Parla feule gloire menez,
Dansune Placeainſi conquiſe,
Entrent comme dans une Eglife,
DesDémonsquad ils font aux mains,
Et quand ils font Vainqueurs , des Saints.
Loüis,l'ame de ces merveilles,
Qui n'eurent jamais de pareilles ,
Trouve maintenant àpropos Que les Corpsprennent durepos.
Il a bien voulu leur permettre
Quelques Sejours pour se remestre:
:
96 LE MERCVRE
Luy cependantfait mille tours ,
L'ame veille , elle agit toûjours,
Etrepaffe fur toute chofe ,
Pendantque le corps serepose.
Mais on ditque danspeude temps,
Vous allez vous remettre aux champs.
Où Diable allez-vous donc encore ?
Est-ce au Nord?est-ce vers l'Aurore
Voulez-vous vous mettre ſur l'eau,
Etpaffer la Merfans Vaiſſeau ?
Les Dauphins de la Mor Baltique Les Baloines du Pôle Arctique ,
Mafoy , vous n'aurez qu'àvouloir,
Viendrontvos ordres recevoir,
Et fur le Zelandeis rivage
Vous porter Canons &Bagage.
Cen'est pas si grand chose , enfin Vous avez bien pafse le Rhin,
Cette Barriere si terrible ,
Dontle paſſage eft fi penible,
QueRome maîtreſſe de tout ,
Apeine en vint jadis à bout.
Ayant Loüis àvostre teste ,
Vous n'aurez rien quivous arreste
Ases Armes tout réussit ,
Tout luyfuccede,tout luy rit.
D'oùvient que ceuxde qui les venës
GALANT. 97 Nefontpas assez étenduës ,
Exaltent autantfon bonheur,
Quefa prudence. &fa valeur ?
Mais quand on sçait estrefevere,
Sans ceffer toutefois de plaire ,
Lorsqu'onsçait inspirer aux cœurs Lesdefirs qui font les Vainqueurs,
Lemépris des Parques cruelles ,
Etque les Miniſtres fidelles,
Dont avecſoin on a fait choix,
Sont au deſſus de leurs Emplois,
Qu'avec justice on diſpenſe Et la peine &la récompense,
Qu'onfçait toutes choses prévoir,
Atous les accidens pourvoir,
Etque jamais on ne viole Le Don facré de ſaparole,
Avecfes talens merveilleux ,
Il est bien aisé d'eſtre heureux.
Cependantpar trop entreprendre ,
Vouspourriezplus perdre que predre :
Ilestvray qu'ilfaut que chacun Contribue au bonheur commun.
On doit facrifierſa vie
Ala gloire defa Patrie.
Ainsi, Seigneur, malgré les coups Quele Rhinvit tomberſur vous ,
98 LE MERCURE Tous les jours une ardeur nouvelle Vousfait expofer de plus belle.
Mais il est bon de regarder Qu'ilnefautpas tout hazarder ,
Etque les Teftes couronnées ,
Doivent au moins estre épargnées.
Commentfouffrez- vous que le Roy ,
(Je n'y pense pointsans effroy)
Soitàtoute heure aux mousquetades,
-Toujours en butte aux cannonades ,
Vous , Seigneur , quiſoir &matin Le voyeznud comme la main ?
Voz sçavez &devez luy dire ,
Quoyque des Dieux ſon ſangil tire,
Encore qu'ilsoit un Héros,
Qu'il estpourtant de chair &d'os,
Etqu'il abesoin d'une Armure La mieux trempée &laplus dure.
Sifon Frere n'en eûtpoint mis ,
Il n'auroit pas des Ennemis Dans cetteBataille fameuse Eu la Victoire glorieuse ,
Etnousverrions dans la douleur
Madamequi rit de bon cœur.
L'Armure pourtant la meilleure N'empesche pasqu'on n'y demeure,
Le Canon est encore plus fort ,
Turenne
رو .GALANT
7
Turenne afuby son effort ,
Et les Rois dont il est lafoudre , Peuvent en estre mis en poudre :
Ainsi vous deveztout ofer Pour l'empeſcher de s'expoſer ;
Qui doit toûjours estre le Maistre.
Encepoint nedoit jamais l'estre.
Le plusfeur est de revenir,
Rienn'a droit de vous retenir;
Lors que des Beautez defolées Sont par vostre absence accablées D'ennuis &de vives douleurs ,
Et leurs beaux yeux noyez de pleurs,
Rienn'est préferable àces Belles ,
Et laGloire est moins belle qu'elles.
Leur Carême est un peu trop long,
Et leur Jubilé hors deſaiſon.
Pourtant quoy que la Bulle dife,
Et tous les Canons de l'Eglisé ,
Ils nefiniront que le jour Qu'elles vous verront de retour.
Lettre , vous le pourrez faci- lement connoiftre en lifant
94 LE MERCVRE celle-cy , où vous trouverez des agrémens qui n'eſtoient pas dans la premiere..
A MONSEIGNEUR
LE PRINCE
DE MARSILLAC.
A
EPISTRE.
Ulieu de jeûner le Carême,
D'estre avec un visage blême,
Afaire vos Devotions,
Et vacquer à vos Stations ;
Tout ce temps vous avez fait rage Parmyleſang &le carnage;
Vous n'avezmalgré les hazards Songéqu'àforcer des Remparts,
Vous avezpris trois grandes Villes,
Des Flamans les plus ſeurs aziles,
Mesme vous avezfait périr Ceux qui venoient les ſecourir.
GALANT. 95
L
و
Puny leur audace infolente ,
Dans une Bataille ſanglante ,
Ceque les plus grands Conquerans N'auroient jamais fait en quatre ans.
Je ne sçay ce que le Saint Pere Aura jugé de cette affaire ,
Mais jamais chez lesplus pieux -Carême neſe paſſa mieux.
Laprise de Valencienne ,
Eftune action fort Chrêtienne ,
Violer quandonfut dedans,
Sembloit estre du Droitdes Gens.
Leplus moderé, le plusfage,
Brûlealors ,met tout au pillage.
Vos Soldats mieux difciplinez ,
Parla feule gloire menez,
Dansune Placeainſi conquiſe,
Entrent comme dans une Eglife,
DesDémonsquad ils font aux mains,
Et quand ils font Vainqueurs , des Saints.
Loüis,l'ame de ces merveilles,
Qui n'eurent jamais de pareilles ,
Trouve maintenant àpropos Que les Corpsprennent durepos.
Il a bien voulu leur permettre
Quelques Sejours pour se remestre:
:
96 LE MERCVRE
Luy cependantfait mille tours ,
L'ame veille , elle agit toûjours,
Etrepaffe fur toute chofe ,
Pendantque le corps serepose.
Mais on ditque danspeude temps,
Vous allez vous remettre aux champs.
Où Diable allez-vous donc encore ?
Est-ce au Nord?est-ce vers l'Aurore
Voulez-vous vous mettre ſur l'eau,
Etpaffer la Merfans Vaiſſeau ?
Les Dauphins de la Mor Baltique Les Baloines du Pôle Arctique ,
Mafoy , vous n'aurez qu'àvouloir,
Viendrontvos ordres recevoir,
Et fur le Zelandeis rivage
Vous porter Canons &Bagage.
Cen'est pas si grand chose , enfin Vous avez bien pafse le Rhin,
Cette Barriere si terrible ,
Dontle paſſage eft fi penible,
QueRome maîtreſſe de tout ,
Apeine en vint jadis à bout.
Ayant Loüis àvostre teste ,
Vous n'aurez rien quivous arreste
Ases Armes tout réussit ,
Tout luyfuccede,tout luy rit.
D'oùvient que ceuxde qui les venës
GALANT. 97 Nefontpas assez étenduës ,
Exaltent autantfon bonheur,
Quefa prudence. &fa valeur ?
Mais quand on sçait estrefevere,
Sans ceffer toutefois de plaire ,
Lorsqu'onsçait inspirer aux cœurs Lesdefirs qui font les Vainqueurs,
Lemépris des Parques cruelles ,
Etque les Miniſtres fidelles,
Dont avecſoin on a fait choix,
Sont au deſſus de leurs Emplois,
Qu'avec justice on diſpenſe Et la peine &la récompense,
Qu'onfçait toutes choses prévoir,
Atous les accidens pourvoir,
Etque jamais on ne viole Le Don facré de ſaparole,
Avecfes talens merveilleux ,
Il est bien aisé d'eſtre heureux.
Cependantpar trop entreprendre ,
Vouspourriezplus perdre que predre :
Ilestvray qu'ilfaut que chacun Contribue au bonheur commun.
On doit facrifierſa vie
Ala gloire defa Patrie.
Ainsi, Seigneur, malgré les coups Quele Rhinvit tomberſur vous ,
98 LE MERCURE Tous les jours une ardeur nouvelle Vousfait expofer de plus belle.
Mais il est bon de regarder Qu'ilnefautpas tout hazarder ,
Etque les Teftes couronnées ,
Doivent au moins estre épargnées.
Commentfouffrez- vous que le Roy ,
(Je n'y pense pointsans effroy)
Soitàtoute heure aux mousquetades,
-Toujours en butte aux cannonades ,
Vous , Seigneur , quiſoir &matin Le voyeznud comme la main ?
Voz sçavez &devez luy dire ,
Quoyque des Dieux ſon ſangil tire,
Encore qu'ilsoit un Héros,
Qu'il estpourtant de chair &d'os,
Etqu'il abesoin d'une Armure La mieux trempée &laplus dure.
Sifon Frere n'en eûtpoint mis ,
Il n'auroit pas des Ennemis Dans cetteBataille fameuse Eu la Victoire glorieuse ,
Etnousverrions dans la douleur
Madamequi rit de bon cœur.
L'Armure pourtant la meilleure N'empesche pasqu'on n'y demeure,
Le Canon est encore plus fort ,
Turenne
رو .GALANT
7
Turenne afuby son effort ,
Et les Rois dont il est lafoudre , Peuvent en estre mis en poudre :
Ainsi vous deveztout ofer Pour l'empeſcher de s'expoſer ;
Qui doit toûjours estre le Maistre.
Encepoint nedoit jamais l'estre.
Le plusfeur est de revenir,
Rienn'a droit de vous retenir;
Lors que des Beautez defolées Sont par vostre absence accablées D'ennuis &de vives douleurs ,
Et leurs beaux yeux noyez de pleurs,
Rienn'est préferable àces Belles ,
Et laGloire est moins belle qu'elles.
Leur Carême est un peu trop long,
Et leur Jubilé hors deſaiſon.
Pourtant quoy que la Bulle dife,
Et tous les Canons de l'Eglisé ,
Ils nefiniront que le jour Qu'elles vous verront de retour.
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Résumé : A MONSEIGNEUR LE PRINCE DE MARSILLAC. EPISTRE.
Le document est une lettre adressée à Madame de Montpellier, accompagnée d'une épître dédiée au Prince de Marsillac. L'épître célèbre les récentes conquêtes du roi, mettant en avant la prise de trois grandes villes et la victoire contre les Flamands. L'auteur exalte la discipline et la piété des soldats, comparant leurs actions à des actes saints. Il souligne les talents exceptionnels du roi Louis, qui allie prudence et valeur, et dont les actions sont toujours couronnées de succès. Cependant, l'auteur exprime une inquiétude concernant les dangers auxquels le roi s'expose, notamment lors des batailles, et recommande de prendre des précautions pour éviter les risques inutiles. Il conclut en soulignant l'importance de revenir auprès des beautés accablées par l'absence du prince, suggérant que la gloire est moins précieuse que l'amour.
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