Résultats : 807 texte(s)
Détail
Liste
351
p. 2479
DANNEMARCK.
Début :
Le Comte de Seckendorff eut au commencement du mois dernier une Audiance particuliere [...]
Mots clefs :
Danemark, Traité, Hambourg
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texteReconnaissance textuelle : DANNEMARCK.
DANNEMARCK.
E Comte de Seckendorff eut au commence.
ment du mois dernier une Audience particuliere du Roy , dans laquelle il lui remit , de la
part de l'Empereur , la Ratification du Traité
conclu à Copenhague depuis quelques mois
entre les Ministres de S. M. Imp. ceux du Roy ,
et ceux de la Czarine.On assure que par ce Traité , l'Empereur s'est engagé à la garantie du Du-.
ché de Sleswick , à condition d'un équivalent
qui sera donné par le Roy au Duc de Holstein ;
qu'il a été stipulé que tous les Sujets de l'Empefeur jouiront d'une liberté entière de Commerce dans toutes les Villes Maritimes de la domination de S. M, Dan. et qu'on travaillera inces-`
samment à terminer les differends qui ont interrompu le Commerce de la Ville d'Hambourg avec le Dannemarck.
E Comte de Seckendorff eut au commence.
ment du mois dernier une Audience particuliere du Roy , dans laquelle il lui remit , de la
part de l'Empereur , la Ratification du Traité
conclu à Copenhague depuis quelques mois
entre les Ministres de S. M. Imp. ceux du Roy ,
et ceux de la Czarine.On assure que par ce Traité , l'Empereur s'est engagé à la garantie du Du-.
ché de Sleswick , à condition d'un équivalent
qui sera donné par le Roy au Duc de Holstein ;
qu'il a été stipulé que tous les Sujets de l'Empefeur jouiront d'une liberté entière de Commerce dans toutes les Villes Maritimes de la domination de S. M, Dan. et qu'on travaillera inces-`
samment à terminer les differends qui ont interrompu le Commerce de la Ville d'Hambourg avec le Dannemarck.
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Résumé : DANNEMARCK.
Le comte de Seckendorff a rencontré le roi pour lui remettre la ratification d'un traité de Copenhague. Ce traité implique les ministres de l'Empereur, du roi et de la Czarine. L'Empereur garantit le duché de Schleswig si le roi compense le duc de Holstein. Le traité accorde la liberté de commerce aux sujets de l'Empereur dans les villes maritimes danoises et prévoit de résoudre les différends commerciaux entre Hambourg et le Danemark.
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352
p. 2479-2480
ALLEMAGNE,
Début :
On apprend de Vienne que le 17 Octobre on y mit au Carcan, dans la grande Place [...]
Mots clefs :
Allemagne, Carcan, Suisse, Traité
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE,
ALLEM A G N E.
N apprend de Vienne que le
17 Octobre
on y mit au Carcan , dans la grande Place
du Marché aux Poissons , 45 Mandians et autres gens sans aveu , qui ont été bannis des Païs héréditaires dê la Maison d'Autriche.
Le Comte de Reichenstein , l'un des Ministres de l'Empereur auprés du Corps Helvétique ,
Hij ន
2480 MERCURE DE FRANCE
se prépare à retourner en Suisse , avec de nouelles Instructions. On croit qu'il aura ordre de
se joindre au Comte de Wolckenstein , autre
Ministre de S. M. Imp. en Suisse , pour presser
le renouvellement du Capitulat de Milan ; convention qui subsiste depuis près de 12 ans , entre
l'Empereur et les Grisons. Elle a pour objet , le
Commerce entre ces Ligues et les Peuples du Milanez; le passage des Troupes de S. M. Imp.sans
payer de contributions ; la Traite des Bestiaux et
fele passage des Marchandises étrangeres. Ce
Traité sera signé à Milan , où on a préparé des
appartemens, pour les Députez des Ligues Grise
N apprend de Vienne que le
17 Octobre
on y mit au Carcan , dans la grande Place
du Marché aux Poissons , 45 Mandians et autres gens sans aveu , qui ont été bannis des Païs héréditaires dê la Maison d'Autriche.
Le Comte de Reichenstein , l'un des Ministres de l'Empereur auprés du Corps Helvétique ,
Hij ន
2480 MERCURE DE FRANCE
se prépare à retourner en Suisse , avec de nouelles Instructions. On croit qu'il aura ordre de
se joindre au Comte de Wolckenstein , autre
Ministre de S. M. Imp. en Suisse , pour presser
le renouvellement du Capitulat de Milan ; convention qui subsiste depuis près de 12 ans , entre
l'Empereur et les Grisons. Elle a pour objet , le
Commerce entre ces Ligues et les Peuples du Milanez; le passage des Troupes de S. M. Imp.sans
payer de contributions ; la Traite des Bestiaux et
fele passage des Marchandises étrangeres. Ce
Traité sera signé à Milan , où on a préparé des
appartemens, pour les Députez des Ligues Grise
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Résumé : ALLEMAGNE,
Le 17 octobre à Vienne, 45 Mandians et individus sans aveu furent mis au carcan. Le Comte de Reichenstein se prépare à retourner en Suisse pour renouveler le Capitulat de Milan, traité régissant le commerce entre les Ligues grisonnes et les Milanais, le passage des troupes impériales et la traite des bestiaux. La signature doit avoir lieu à Milan.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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353
p. 2480-2485
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire secret que le Pape tint le 1 Octobre, le Cardinal Otthoboni proposa [...]
Mots clefs :
Italie, Cardinal Ottoboni, Congrégation, Jurisconsule, Te Deum, Don Carlos, Infant
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
Ans le Consistoire secret que le Pape tint
le 1 Octobre , le Cardinal Otthoboni proEvêché de Lodeve pour l'Abbé de Souil lac; il préconisa ensuite l'Evêque de Lomber
pour l'Abbaye de S. Pierre de Lézat , Diocèse de
Rieux.
On,assure qu'il a été résolu que les 4 Cardinaux que le Pape a nommez pour être de la Cóngrégation de Non nullis , assisteront aux nou veaux Interrogatoires que le Cardinal Coscia
doit subir pour l'éclaircissement de quelques faits qu'il n'a pas niez ; qu'on lui donnera le terme de
2 mois pour travailler à ses deffenfes ; qu'il lui
sera permis de choisir un Jurisconsulte étranger
pour plaider sa cause devant la Congrégation ; mais que ce Jurisconsulte sera as- isté d'un Audireur-Romain ; que M. Fiorelli , Secretaire de la Congrégation , sera tenu de fournir au Card. Coscia toutes les Pieces du Procès , dont il aura
besoin pour sa deffense , .en prenant les précau tions
NOVEMBRE. 1732. 248€
2
tions necessaires pour empêcher qu'elles ne soient
soustraites ; et qu'il ira de la part du Pape renou- veller à ce Cardinal la deffense de sortir de Rome
sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce puisse être , à peine d'être privé de son Titre
de Cardinal , de tous ses Benefices et Revenus
Ecclesiastiques et de confiscation de tous ses autres biens , qui , en cas de fuite , seront dévolus
à la Chambre Apostolique. Cependant le 6 Oc tobre , on leva la Garde du Cardinal de Coscia
et il eut la permission de recevoir des visites et
de reprendre un certain nombre de ses anciens
Domestiques. Il a depuis obtenu du Pape la permission de sortir de temps en temps du Convent où il fait sa résidence , et il alla le 28 Octobre
se promener du côté de sainte Croix en Jeru- salem.
-
On apprend- de Florence , que le 4 Octobre l'Infant Don Carlos alla visiter le Grand Duc
et l'Electrice Palatine Douairiere ; il partit le 6 .
pour se rendre à Parme , accompagné du Comte
de Sant-Estevan. S. A. R. coucha le 7. à Bo
logne , d'où il partit le 8. pour continuer sa route. Elle a choisi pour Gentilshommes de sa
Chambre le Comte de San- Severin , Milanois
et le Comte Bologini de Plaisance , et pour son
Majordome de Semaine; le Comte Tarafoni de
Parme.
Ce Prince arriva à Parme le 9. Octobre vers
les 3. heures après midi. Il se rendit d'abord à
P'Eglise du Dôme où on chanta le Te Deum, en
actions de graces de son heureuse arrivée ; après
quoi S.A. R. fut conduite au Palais par un nombreux Cortege de Noblesse et aux acclamations,
réiterées du peuple, qui fit le soir des Feux de joye et des Illuminations dans toutes les Rues de la
le.
Spe
Hviij D'aut
2482 MERCURE DE FRANCE
D'autres Lettres portent, que la veille de son départ de Florence il avoit été visité par le Grand
Duc ,qui lui avoit [envoyé le matin un tres- beau
Tableau,peint par Marc Tuscher de Nuremberg,
représentant la Cérémonie de l'hommage des
Etats du Grand Duché de Toscane , que S.A.R.
a reçu cette année au nom du Grand Duc , le
24 juin dernier , Fête de S. Jean- Baptiste.
L'Infant Don Carlos étant arrivé le 6 Octobre à la Scarperie , y fut salué par une decharge générale de l'Artillerie du Fort de S. Martin.
Le soir il arriva à Firenzuola , d'où il congédia
les Carabiniers et autres Troupes que le Grand
Duc avoit fait partir avec lui pour l'escorter
jusqu'à la Frontiere de ses Etats.
Le 7 , ce Prince dîna dans le Convent des
Cordeliers de Lojano , et le soir il alla coucher
dans celui des Religieux Olivetains de S. Michel
in Bosco , hors des Portes de la Ville de Bologne,
où il fut complimenté par le Comte Marc-Antoine Ranuzzi , de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Doüairiere Palatine.
Le 8 , S. A. R. étant entrée dans le Duché de
Modéne,trouva sur la Frontiere le Marquis Rangoni , qui la complimenta au nom du Duc de
Modéne , lequel lui avoit enyoyé trois Carosses
à six Chevaux , dont l'Infant Don Carlos le remercia. Aussi- tôt qu'il fut à la vûë de Modéne il
fut salué de cent coups de Canon, tant de la Ville que de la Forteresse. Le chemin qui conduit à
cette Ville , avoit été arrosé par ordre du Duc de
Modéne , afin d'abbatrre la poussiere.
Le Duc de Modéne vint audevant de ce Prince,
étant accompagné d'une nombreuse suite de Seigneurs de sa Cour , pour l'engager à entrer dans
la Ville et à faire quelque séjour dans son Palais.
Ils
NOVEMBRE. 1732. 2493
Ils se donnerent réciproquement de grandes marques de tendresse ; mais l'Infant Don Carlos:
n'ayant pas accepté l'offre du Duc de Modéne ,
ils se séparerent , et S. A. R. continua sa route
par les dehors de la Ville.
Etant arrivée à la Rubiera , elle envoya un des
Gentilhommes de sa Chambre complimenter le Duc de Modéne de sa part.
L'Infant Don Carlos se rendit l'après midi à
Pantaro , Maison de plaisance de la Comtesse
Borri , où il trouva un tres-grand nombre de Gentilhommes des Duchez de Parme et de Plaisance , qui étoient venus pour lui rendre leurs
respects. La Duchesse Dorothée, Duchesse Douairiere de Parme et Ayeule maternelle de S. A. R. y
arriva peu de temps après pour le complimenter..
L'Infant Don Carlos alla la recevoir à la portè de
sa Chambre et demeura avec elle pendant une
heure. Cette Princesse lui presenta les Dames de
sa suite , qui eurent l'honneur de baiser la main de S. A. R.
Le , l'Infant alla dîner au Convent de
la Certosa , à un mille de Parme ; après le
diné , ayant pris un habit magnifique, il mon ta à Cheval pour faire son Entrée publique dans
cette Ville, à la porte de laquelle on avoit dressé
un Autel , où il fut reçu par le Chapitre de l'Eglise Cathédrale de S.Michel, le plus ancien Cha
noine lui ayant presenté l'Eau-benite et un Crucifix à baiser. S. A R.se plaça ensuite dans un Fau
teuil , sous un Dais magnifique , du côté de l'E
vangile où le Gouverneur lui presenta les Clefs
de la Ville , que ce Prince lui rendit. Après les Prières ordinaires , l'Infant Don Carlos remonta
à Cheval et entra dans la Ville au bruit des Salves réiterées de l'Artillerie , du son de toutes les
2 Hiiij Clos
2484 MERCURE DE FRANCE
Cloches et des acclamations de joïe du Peuple.
La marche se fit dans l'ordre suivant :
Une Compagnie d'Infanterie Irlandoise , deux
Compagnies des Cuirassiers de Parme et de Plaisance , et deux Compagnies de Carabiniers préacedoient 54 Gentilhommes des deux Duchez, habillez magnifiquement , et montez sur des Chevaux richement harnachez ; ils étoient suivis des
Majord'hommes de semaine de S. A. R. et des
Gentilhommes de sa Chambre aussi à Cheval ,
des Ordres Mandians , des grandes Confrairies ,
- du Clergé Séculier des Paroisses , et de celui de
'Eglise Cathédrale.
L'Infant Don Carlos marchoit ensuite , monté
sur un tres- beau Cheval d'Espagne et sous un
Dais d'Etoffe d'argent , dont les douze Cordons
étoient tenus par douze Députez , représentant les Etats des deux Duchez.
S. A. R. étoit suivie du Comte de Sant Estevan,Grand Maître de sa Maison, du Prince Corsi
ni , son Grand-Ecuyer , de Don Lélio Caraffe ,
Capitaine de ses Gardes du Corps , et de trois autres des principaux Officiers de sa Garde , et la
marche étoit fermée par un détachement d'Infanterie de 400 hommes , qui étoient habillez de
neuf, ainsi que toutes les autres Troupes qui s'é- toient mises en haye et sous les Armes , dans
toutes les rues de son passage.
S.A. R. fut reçue dans le Parvis de l'Eglise
Cathedrale par les principaux Magistrats , et à la
porte de l'Eglise par l'Abbé de Castromonte ,
Grand-Chapelain, qui lui présenta l'Eau -benite ,
et le conduisit dans le Choeur, où le Te Deumfut
chanté à plusieurs Choeurs de Musique. Après le
Te Deum , l'Infant monta en Carosse avec le
Comte de Sant- Estevan, et le Pr. Corsini. H
trouva
NOVEMBRE. 1732. 2485
trouva au Palais la Duchesse Doüairiere Dorothée , qui le conduisit dans l'appartement qu'on
lui avoit préparé , et une heure après il donna audience au Chevalier Antinori, qui vint le com
plimenter de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Douairiere Palatine,
On écrit de Génes que le grand Conseil n'a voit encore rien déterminé touchant la liberté
des quatre Chefs des Mécontens de l'Isle de Corse; que Don Louis Giafferi , l'un de ces Chefsétoit dangereusement malade ; que le P. Certa
zini , Capucin , autrefois Prédicateur des Mécon
tens, et qui avoit été conduit à Génes il y a 3 ou
4 mois, avoit été remis entre les mains de ses Supérieurs qui l'avoient condamné au painet à l'eau
pour le reste de ses jours , et l'avoient renfermé
dans la Prison de leur Convent.
On apprend en dernier lieu que les 4 Chefs avoient été transferez à Savonne ; qu'on les y
traitoit avec beaucoup de douceur et d'humanité;
qu'ils avoient été visitez par le Gouverneur de cette Ville , qui leur avoit dit , de la part du
Grand- Conseil , qu'ils avoient la liberté de s'y promener . et qu'on avoit renvoyé chez eux les
Otages des Mécontens retenus jusqu'à present à />
la Bastia.
On mande de Naples , que le 24 Septembre
plusieurs-Dames de distinction , commencerent
à faire une quête chez tous les habitans de cette
Ville , pour rassembler 3000 Ducats , qu'on doit employer à faire en argent une Statuë de Ste Iré- ne , Vierge , que le peuple a choisie pour être
la Patrone particuliere de cette Ville , contre les offers du Tonnerre »
Ans le Consistoire secret que le Pape tint
le 1 Octobre , le Cardinal Otthoboni proEvêché de Lodeve pour l'Abbé de Souil lac; il préconisa ensuite l'Evêque de Lomber
pour l'Abbaye de S. Pierre de Lézat , Diocèse de
Rieux.
On,assure qu'il a été résolu que les 4 Cardinaux que le Pape a nommez pour être de la Cóngrégation de Non nullis , assisteront aux nou veaux Interrogatoires que le Cardinal Coscia
doit subir pour l'éclaircissement de quelques faits qu'il n'a pas niez ; qu'on lui donnera le terme de
2 mois pour travailler à ses deffenfes ; qu'il lui
sera permis de choisir un Jurisconsulte étranger
pour plaider sa cause devant la Congrégation ; mais que ce Jurisconsulte sera as- isté d'un Audireur-Romain ; que M. Fiorelli , Secretaire de la Congrégation , sera tenu de fournir au Card. Coscia toutes les Pieces du Procès , dont il aura
besoin pour sa deffense , .en prenant les précau tions
NOVEMBRE. 1732. 248€
2
tions necessaires pour empêcher qu'elles ne soient
soustraites ; et qu'il ira de la part du Pape renou- veller à ce Cardinal la deffense de sortir de Rome
sous quelque prétexte et par quelque moyen que ce puisse être , à peine d'être privé de son Titre
de Cardinal , de tous ses Benefices et Revenus
Ecclesiastiques et de confiscation de tous ses autres biens , qui , en cas de fuite , seront dévolus
à la Chambre Apostolique. Cependant le 6 Oc tobre , on leva la Garde du Cardinal de Coscia
et il eut la permission de recevoir des visites et
de reprendre un certain nombre de ses anciens
Domestiques. Il a depuis obtenu du Pape la permission de sortir de temps en temps du Convent où il fait sa résidence , et il alla le 28 Octobre
se promener du côté de sainte Croix en Jeru- salem.
-
On apprend- de Florence , que le 4 Octobre l'Infant Don Carlos alla visiter le Grand Duc
et l'Electrice Palatine Douairiere ; il partit le 6 .
pour se rendre à Parme , accompagné du Comte
de Sant-Estevan. S. A. R. coucha le 7. à Bo
logne , d'où il partit le 8. pour continuer sa route. Elle a choisi pour Gentilshommes de sa
Chambre le Comte de San- Severin , Milanois
et le Comte Bologini de Plaisance , et pour son
Majordome de Semaine; le Comte Tarafoni de
Parme.
Ce Prince arriva à Parme le 9. Octobre vers
les 3. heures après midi. Il se rendit d'abord à
P'Eglise du Dôme où on chanta le Te Deum, en
actions de graces de son heureuse arrivée ; après
quoi S.A. R. fut conduite au Palais par un nombreux Cortege de Noblesse et aux acclamations,
réiterées du peuple, qui fit le soir des Feux de joye et des Illuminations dans toutes les Rues de la
le.
Spe
Hviij D'aut
2482 MERCURE DE FRANCE
D'autres Lettres portent, que la veille de son départ de Florence il avoit été visité par le Grand
Duc ,qui lui avoit [envoyé le matin un tres- beau
Tableau,peint par Marc Tuscher de Nuremberg,
représentant la Cérémonie de l'hommage des
Etats du Grand Duché de Toscane , que S.A.R.
a reçu cette année au nom du Grand Duc , le
24 juin dernier , Fête de S. Jean- Baptiste.
L'Infant Don Carlos étant arrivé le 6 Octobre à la Scarperie , y fut salué par une decharge générale de l'Artillerie du Fort de S. Martin.
Le soir il arriva à Firenzuola , d'où il congédia
les Carabiniers et autres Troupes que le Grand
Duc avoit fait partir avec lui pour l'escorter
jusqu'à la Frontiere de ses Etats.
Le 7 , ce Prince dîna dans le Convent des
Cordeliers de Lojano , et le soir il alla coucher
dans celui des Religieux Olivetains de S. Michel
in Bosco , hors des Portes de la Ville de Bologne,
où il fut complimenté par le Comte Marc-Antoine Ranuzzi , de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Doüairiere Palatine.
Le 8 , S. A. R. étant entrée dans le Duché de
Modéne,trouva sur la Frontiere le Marquis Rangoni , qui la complimenta au nom du Duc de
Modéne , lequel lui avoit enyoyé trois Carosses
à six Chevaux , dont l'Infant Don Carlos le remercia. Aussi- tôt qu'il fut à la vûë de Modéne il
fut salué de cent coups de Canon, tant de la Ville que de la Forteresse. Le chemin qui conduit à
cette Ville , avoit été arrosé par ordre du Duc de
Modéne , afin d'abbatrre la poussiere.
Le Duc de Modéne vint audevant de ce Prince,
étant accompagné d'une nombreuse suite de Seigneurs de sa Cour , pour l'engager à entrer dans
la Ville et à faire quelque séjour dans son Palais.
Ils
NOVEMBRE. 1732. 2493
Ils se donnerent réciproquement de grandes marques de tendresse ; mais l'Infant Don Carlos:
n'ayant pas accepté l'offre du Duc de Modéne ,
ils se séparerent , et S. A. R. continua sa route
par les dehors de la Ville.
Etant arrivée à la Rubiera , elle envoya un des
Gentilhommes de sa Chambre complimenter le Duc de Modéne de sa part.
L'Infant Don Carlos se rendit l'après midi à
Pantaro , Maison de plaisance de la Comtesse
Borri , où il trouva un tres-grand nombre de Gentilhommes des Duchez de Parme et de Plaisance , qui étoient venus pour lui rendre leurs
respects. La Duchesse Dorothée, Duchesse Douairiere de Parme et Ayeule maternelle de S. A. R. y
arriva peu de temps après pour le complimenter..
L'Infant Don Carlos alla la recevoir à la portè de
sa Chambre et demeura avec elle pendant une
heure. Cette Princesse lui presenta les Dames de
sa suite , qui eurent l'honneur de baiser la main de S. A. R.
Le , l'Infant alla dîner au Convent de
la Certosa , à un mille de Parme ; après le
diné , ayant pris un habit magnifique, il mon ta à Cheval pour faire son Entrée publique dans
cette Ville, à la porte de laquelle on avoit dressé
un Autel , où il fut reçu par le Chapitre de l'Eglise Cathédrale de S.Michel, le plus ancien Cha
noine lui ayant presenté l'Eau-benite et un Crucifix à baiser. S. A R.se plaça ensuite dans un Fau
teuil , sous un Dais magnifique , du côté de l'E
vangile où le Gouverneur lui presenta les Clefs
de la Ville , que ce Prince lui rendit. Après les Prières ordinaires , l'Infant Don Carlos remonta
à Cheval et entra dans la Ville au bruit des Salves réiterées de l'Artillerie , du son de toutes les
2 Hiiij Clos
2484 MERCURE DE FRANCE
Cloches et des acclamations de joïe du Peuple.
La marche se fit dans l'ordre suivant :
Une Compagnie d'Infanterie Irlandoise , deux
Compagnies des Cuirassiers de Parme et de Plaisance , et deux Compagnies de Carabiniers préacedoient 54 Gentilhommes des deux Duchez, habillez magnifiquement , et montez sur des Chevaux richement harnachez ; ils étoient suivis des
Majord'hommes de semaine de S. A. R. et des
Gentilhommes de sa Chambre aussi à Cheval ,
des Ordres Mandians , des grandes Confrairies ,
- du Clergé Séculier des Paroisses , et de celui de
'Eglise Cathédrale.
L'Infant Don Carlos marchoit ensuite , monté
sur un tres- beau Cheval d'Espagne et sous un
Dais d'Etoffe d'argent , dont les douze Cordons
étoient tenus par douze Députez , représentant les Etats des deux Duchez.
S. A. R. étoit suivie du Comte de Sant Estevan,Grand Maître de sa Maison, du Prince Corsi
ni , son Grand-Ecuyer , de Don Lélio Caraffe ,
Capitaine de ses Gardes du Corps , et de trois autres des principaux Officiers de sa Garde , et la
marche étoit fermée par un détachement d'Infanterie de 400 hommes , qui étoient habillez de
neuf, ainsi que toutes les autres Troupes qui s'é- toient mises en haye et sous les Armes , dans
toutes les rues de son passage.
S.A. R. fut reçue dans le Parvis de l'Eglise
Cathedrale par les principaux Magistrats , et à la
porte de l'Eglise par l'Abbé de Castromonte ,
Grand-Chapelain, qui lui présenta l'Eau -benite ,
et le conduisit dans le Choeur, où le Te Deumfut
chanté à plusieurs Choeurs de Musique. Après le
Te Deum , l'Infant monta en Carosse avec le
Comte de Sant- Estevan, et le Pr. Corsini. H
trouva
NOVEMBRE. 1732. 2485
trouva au Palais la Duchesse Doüairiere Dorothée , qui le conduisit dans l'appartement qu'on
lui avoit préparé , et une heure après il donna audience au Chevalier Antinori, qui vint le com
plimenter de la part du Grand Duc , et de l'Electrice Douairiere Palatine,
On écrit de Génes que le grand Conseil n'a voit encore rien déterminé touchant la liberté
des quatre Chefs des Mécontens de l'Isle de Corse; que Don Louis Giafferi , l'un de ces Chefsétoit dangereusement malade ; que le P. Certa
zini , Capucin , autrefois Prédicateur des Mécon
tens, et qui avoit été conduit à Génes il y a 3 ou
4 mois, avoit été remis entre les mains de ses Supérieurs qui l'avoient condamné au painet à l'eau
pour le reste de ses jours , et l'avoient renfermé
dans la Prison de leur Convent.
On apprend en dernier lieu que les 4 Chefs avoient été transferez à Savonne ; qu'on les y
traitoit avec beaucoup de douceur et d'humanité;
qu'ils avoient été visitez par le Gouverneur de cette Ville , qui leur avoit dit , de la part du
Grand- Conseil , qu'ils avoient la liberté de s'y promener . et qu'on avoit renvoyé chez eux les
Otages des Mécontens retenus jusqu'à present à />
la Bastia.
On mande de Naples , que le 24 Septembre
plusieurs-Dames de distinction , commencerent
à faire une quête chez tous les habitans de cette
Ville , pour rassembler 3000 Ducats , qu'on doit employer à faire en argent une Statuë de Ste Iré- ne , Vierge , que le peuple a choisie pour être
la Patrone particuliere de cette Ville , contre les offers du Tonnerre »
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Résumé : ITALIE.
En octobre 1732, le pape organisa un Consistoire secret où le cardinal Otthoboni nomma l'abbé de Souilac à l'évêché de Lodève et l'évêque de Lombez à l'abbaye de Saint-Pierre de Lézat, diocèse de Rieux. Quatre cardinaux furent désignés pour assister aux interrogatoires du cardinal Coscia afin d'éclaircir certains faits. Coscia disposa de deux mois pour préparer sa défense, avec l'aide d'un jurisconsulte étranger et d'un auditeur romain. Le secrétaire de la Congrégation, M. Fiorelli, devait fournir toutes les pièces du procès nécessaires à la défense de Coscia. Le 6 octobre, la garde du cardinal Coscia fut levée, lui permettant de recevoir des visites et de sortir occasionnellement du couvent où il résidait. À Florence, l'infant Don Carlos visita le grand-duc et l'électrice palatine douairière le 4 octobre, avant de partir pour Parme le 6 octobre, accompagné du comte de Sant-Estevan. Il fut accueilli par divers dignitaires et nobles lors de son passage à Bologne et Modène. Le 9 octobre, il arriva à Parme, où il fut reçu par une procession solennelle et des festivités publiques. Il fut accueilli par la duchesse Dorothée, duchesse douairière de Parme, et reçut les hommages des nobles des duchés de Parme et Plaisance. En Corse, le grand Conseil de Gênes n'avait pas encore décidé du sort des quatre chefs des mécontents de l'île. Don Louis Giafferi était gravement malade, et le père Certa zini, capucin, avait été condamné au pain et à l'eau pour le reste de ses jours. Les chefs furent transférés à Savone, où ils furent traités avec humanité, et les otages des mécontents furent renvoyés chez eux. À Naples, le 24 septembre, plusieurs dames de distinction commencèrent une quête pour rassembler 3000 ducats afin de faire une statue en argent de Sainte Irène, choisie par le peuple.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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354
p. 2486-2488
ESPAGNE.
Début :
On a appris d'Oran, que les deux Convois qu'on y avoit envoyez de Cadix et d'Alicante [...]
Mots clefs :
Espagne, Oran, Dey d'Alger, Divan, Marquis de Santa Cruz
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
Na appris d'Oran , que les deux Convois
qu'on y avoit envoyez de Cadix et d'Alicante , y étoient arrivez ; que quelques Troupes
de Maures descendus des Montagnes , continuoient d'inquieter la Garnison qui est occupée
à de nouvelles fortifications qu'on y construitt;
que le Marquis de Santa-Cruz avoit envoyé contre eux quelques détachemens qui les avoient
obligez à prendre la fuite; et qu'il ne paroissoit pas qu'on eût rien à craindre de leur part ,
tant que les Algeriens seroient hors d'état de
mettre une Flotte en Mer ; que le Dey d'Alger
étoit mort le 3. de Septembre , âgé d'environ 88 .
ans , et que le Cnafnagi ou Trésorier de la Régence, son beau-frere , avoit été élu en sa place.
Les dernieres Lettres d'Oran , portent que les
Maures avoient commencé le Siege de cette Place
avec deux Armées , l'une commandée par Bigotillo , qui en étoit cy-devant Gouverneur , et
l'autre par le fils du feu Dey d'Alger ; que le Marquis de Santa- Cruz ayant détaché roo.
hommes de sa Garnison pour escorter un Convoi qu'il vouloit faire entrer dans le Fort de
fainte Croix , les Maures avoient attaqué l'es- Corte ; que l'action avoit été très- vive d'abord ,
mais que les Espagnols ayant mis la bayonette
aubout du fusil, les Maures avoient pris la fuite
après avoir perdu près de 1200. hommes , et que le Convoi étoit entré dans le Fort , dont on avoit
réparé la breche qui y avoit êté faite quelques
jours auparavant ; que depuis cette action ;
Maures s'étoient emparez d'un poste important
qui ôtoit la communication entre la Ville ee le
>
les
{Fort
NOVEMBRE. 1732. 2487
Fort , que ce poste n'étant pas éloigné de la Mer,
quelques Vaisseaux de guerre Espagnols arrivez d'Alicante , avoient cañonné les Ennemis et les
avoient obligez de l'abandonner ; que l'Artillerie
des Maures étoit mal servie , qu'ils manquoient
de munitions de guerre,et qu'on avoit appris par
un Deserteur qu'il s'étoit tenu à Alger un Divan,
dans lequel le nouveau Dey avoit demandé des
secours pour continuer le Siege d'Oran , mais que
Jes autres Chefs de la Régence avoient réprésenté
que c'étoit une entreprise témeraire , et qu'il étoit
impossible de reprendre cette Place tant que la
Régence n'auroit pas de Flotte pour empêcher
l'arrivée des secours. Ces Lettres ajoûtent que le
Marquis de Santa Cruz étoit résolu d'attaquer les
Maures dans leurs tranchées, et de les obliger à lever le Siege , aussi - tôt qu'il auroit reçu le renfort de Troupes qu'il attendoit de Barcelone et d'Alicante.
$ On a reçû avis que le 17. Octobre , le Gouverneur de Ceuta a fait une sortie composée de
12. Bataillons de 14. Compagnies de Grenadiers
et de toute la Cavalerie de la Garnison ; que ces Troupes ayant attaqué les Maures dans leurs
tranchées , les avoient obligez de prendre la fuite
après un combat de six heures , qu'ils avoient abandonné leurs munitions de leur Ar- guerre ,
tillerie et toutes leurs provisions ; qu'on avoit
encloüé leurs Canons, brulé leurs Baraques, comblé leurs tranchées et abandonné leur Camp au
pillage des Soldats Espaglols.
Le Marquis de Santa Cruz ayant écrit en Cour
depuis , qu'il avoit paru dans le Canal d'Oran ,
neuf Vaisseaux de guerre Algeriens , un de 70.
pieces de Canon , quatre de so. et les autres de
30. à 40. le Roi a envoyé des Ordres aux ComHvj mandans
2498 MERCURE DE FRANCE
mandans des Vaisseaux de guerre la Galice
l'Andalousie , le Conquerant et le Lion , de join- dre trois autres Vaisseaux de guerre Maltois qui
sont sortis depuis peu d'Alicante , et d'aller en
semble attaquer les Vaisseaux Algeriens.
Na appris d'Oran , que les deux Convois
qu'on y avoit envoyez de Cadix et d'Alicante , y étoient arrivez ; que quelques Troupes
de Maures descendus des Montagnes , continuoient d'inquieter la Garnison qui est occupée
à de nouvelles fortifications qu'on y construitt;
que le Marquis de Santa-Cruz avoit envoyé contre eux quelques détachemens qui les avoient
obligez à prendre la fuite; et qu'il ne paroissoit pas qu'on eût rien à craindre de leur part ,
tant que les Algeriens seroient hors d'état de
mettre une Flotte en Mer ; que le Dey d'Alger
étoit mort le 3. de Septembre , âgé d'environ 88 .
ans , et que le Cnafnagi ou Trésorier de la Régence, son beau-frere , avoit été élu en sa place.
Les dernieres Lettres d'Oran , portent que les
Maures avoient commencé le Siege de cette Place
avec deux Armées , l'une commandée par Bigotillo , qui en étoit cy-devant Gouverneur , et
l'autre par le fils du feu Dey d'Alger ; que le Marquis de Santa- Cruz ayant détaché roo.
hommes de sa Garnison pour escorter un Convoi qu'il vouloit faire entrer dans le Fort de
fainte Croix , les Maures avoient attaqué l'es- Corte ; que l'action avoit été très- vive d'abord ,
mais que les Espagnols ayant mis la bayonette
aubout du fusil, les Maures avoient pris la fuite
après avoir perdu près de 1200. hommes , et que le Convoi étoit entré dans le Fort , dont on avoit
réparé la breche qui y avoit êté faite quelques
jours auparavant ; que depuis cette action ;
Maures s'étoient emparez d'un poste important
qui ôtoit la communication entre la Ville ee le
>
les
{Fort
NOVEMBRE. 1732. 2487
Fort , que ce poste n'étant pas éloigné de la Mer,
quelques Vaisseaux de guerre Espagnols arrivez d'Alicante , avoient cañonné les Ennemis et les
avoient obligez de l'abandonner ; que l'Artillerie
des Maures étoit mal servie , qu'ils manquoient
de munitions de guerre,et qu'on avoit appris par
un Deserteur qu'il s'étoit tenu à Alger un Divan,
dans lequel le nouveau Dey avoit demandé des
secours pour continuer le Siege d'Oran , mais que
Jes autres Chefs de la Régence avoient réprésenté
que c'étoit une entreprise témeraire , et qu'il étoit
impossible de reprendre cette Place tant que la
Régence n'auroit pas de Flotte pour empêcher
l'arrivée des secours. Ces Lettres ajoûtent que le
Marquis de Santa Cruz étoit résolu d'attaquer les
Maures dans leurs tranchées, et de les obliger à lever le Siege , aussi - tôt qu'il auroit reçu le renfort de Troupes qu'il attendoit de Barcelone et d'Alicante.
$ On a reçû avis que le 17. Octobre , le Gouverneur de Ceuta a fait une sortie composée de
12. Bataillons de 14. Compagnies de Grenadiers
et de toute la Cavalerie de la Garnison ; que ces Troupes ayant attaqué les Maures dans leurs
tranchées , les avoient obligez de prendre la fuite
après un combat de six heures , qu'ils avoient abandonné leurs munitions de leur Ar- guerre ,
tillerie et toutes leurs provisions ; qu'on avoit
encloüé leurs Canons, brulé leurs Baraques, comblé leurs tranchées et abandonné leur Camp au
pillage des Soldats Espaglols.
Le Marquis de Santa Cruz ayant écrit en Cour
depuis , qu'il avoit paru dans le Canal d'Oran ,
neuf Vaisseaux de guerre Algeriens , un de 70.
pieces de Canon , quatre de so. et les autres de
30. à 40. le Roi a envoyé des Ordres aux ComHvj mandans
2498 MERCURE DE FRANCE
mandans des Vaisseaux de guerre la Galice
l'Andalousie , le Conquerant et le Lion , de join- dre trois autres Vaisseaux de guerre Maltois qui
sont sortis depuis peu d'Alicante , et d'aller en
semble attaquer les Vaisseaux Algeriens.
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Résumé : ESPAGNE.
En Espagne, des convois de Cadix et Alicante ont atteint Oran, où la garnison construit de nouvelles fortifications. Les troupes mauresques, descendues des montagnes, inquiètent la garnison. Le Marquis de Santa-Cruz a repoussé les Maures, dont la menace est limitée par l'absence de flotte algérienne. Le Dey d'Alger est décédé, et son beau-frère, le Cnafnagi, a été élu à sa place. Les Maures ont commencé le siège d'Oran avec deux armées commandées par Bigotillo et le fils du défunt Dey. Le Marquis de Santa-Cruz a envoyé 100 hommes pour escorter un convoi vers le Fort de Sainte-Croix, repoussant les assaillants qui ont perdu près de 1200 hommes. Les Maures ont coupé la communication entre la ville et le fort, mais des vaisseaux espagnols les ont forcés à abandonner le poste. Les Maures manquent de munitions et d'artillerie efficace. Le Marquis de Santa-Cruz prévoit d'attaquer les Maures dès l'arrivée de renforts. À Ceuta, le gouverneur a repoussé les Maures après un combat de six heures. Neuf vaisseaux algériens ont été repérés dans le canal d'Oran. Le roi a ordonné aux commandants des vaisseaux de guerre de Galice, Andalousie, Conquerant et Lion de se joindre à trois vaisseaux maltais pour attaquer les vaisseaux algériens.
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355
p. 2488-2489
PORTUGAL.
Début :
On a appris de Campo-Major, sur la Frontiere d'Espagne, que la nuit du 15. au 16, [...]
Mots clefs :
Portugal, Campo-Major, Orage, Lisbonne, Dey, Oran
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGA L..
Na appris de Campo- Major , fur la Fron
tiere d'Espagne , que la nuit du 15. au 16,
Septembre, on y avoit essuyé un Orage terrible , et
que le tonnerre étant tombé sur la grande Tour du Château de cette Ville , il avoit mis le feu au
Magazin des Poudres , dans lequel il y en avort
près de 120. milliers , outre une grande quantité de Bombes et de Grenades toutes chargées ; que
Peffet de la poudre avoit été si violent , que tout
Te Château et les quatre Tours inferieures avoient
sauté en l'air , et que plus des trois quarts de la
Ville avoient été entierement détruits ; qu'il n'en
seroit pas resté une seule maison sur pied , si le
feu s'étoit communiqué à une autre Tour peu
éloignée , dans laquelle il y avoit encore so. barils de poudre , qu'outre les maisons renversées ,
celles qui restent avoient été fort endommagées
par la chute des pierres du Château , qui en ont brisé les couvertures et la charpente ; que l'Hôpital des Freres de la Charité avoit été entierement ruiné ; qu'un des Religieux avoit été écrasé,
que dans le Convent de l'Ordre de S. François ,
trois Religieux avoient été tuez , et tous les autres blessez que le Portail de la principale Eglife
avoit été abbatu , l'Hôpital de la Misericorde totalement détruit ; que le 19. on avoit retiré de dessous les ruines 3 ou 400. blessez , et plus de
200, corps morts. Le Roi y a envoyé un grand
;
>
nombre
NOVEMBRE. 1732. 2489
nombre de Chirurgiens de Lisbonne , pour panser les blessez , ausquels S. M. a envoyé tous les
autres secours necessaires dans leurs besoins et
S. M. a donné des ordres pour travailler au plu
tôt aux réparations des Fortifications de cette -
Place.
¿
Le Patron d'une Barque arrivée depuis peu
de Tripoli à Livourne , a rapporté que le G. S.
avoit fait present au Dey de cette Régence d'un
Vaisseau de so. Canons , chargé de munitions
de guerre ; que le Dey avoit envoyé du côté d'O,
ran un corps de Troupes commandé par son fils,
avec quelques pieces de Canon ; qu'on croyoit
que ces Troupes joindroient celles de la Régence
d'Alger , pour inquiéter la Garnison Espagnole d'Oran.
G
Na appris de Campo- Major , fur la Fron
tiere d'Espagne , que la nuit du 15. au 16,
Septembre, on y avoit essuyé un Orage terrible , et
que le tonnerre étant tombé sur la grande Tour du Château de cette Ville , il avoit mis le feu au
Magazin des Poudres , dans lequel il y en avort
près de 120. milliers , outre une grande quantité de Bombes et de Grenades toutes chargées ; que
Peffet de la poudre avoit été si violent , que tout
Te Château et les quatre Tours inferieures avoient
sauté en l'air , et que plus des trois quarts de la
Ville avoient été entierement détruits ; qu'il n'en
seroit pas resté une seule maison sur pied , si le
feu s'étoit communiqué à une autre Tour peu
éloignée , dans laquelle il y avoit encore so. barils de poudre , qu'outre les maisons renversées ,
celles qui restent avoient été fort endommagées
par la chute des pierres du Château , qui en ont brisé les couvertures et la charpente ; que l'Hôpital des Freres de la Charité avoit été entierement ruiné ; qu'un des Religieux avoit été écrasé,
que dans le Convent de l'Ordre de S. François ,
trois Religieux avoient été tuez , et tous les autres blessez que le Portail de la principale Eglife
avoit été abbatu , l'Hôpital de la Misericorde totalement détruit ; que le 19. on avoit retiré de dessous les ruines 3 ou 400. blessez , et plus de
200, corps morts. Le Roi y a envoyé un grand
;
>
nombre
NOVEMBRE. 1732. 2489
nombre de Chirurgiens de Lisbonne , pour panser les blessez , ausquels S. M. a envoyé tous les
autres secours necessaires dans leurs besoins et
S. M. a donné des ordres pour travailler au plu
tôt aux réparations des Fortifications de cette -
Place.
¿
Le Patron d'une Barque arrivée depuis peu
de Tripoli à Livourne , a rapporté que le G. S.
avoit fait present au Dey de cette Régence d'un
Vaisseau de so. Canons , chargé de munitions
de guerre ; que le Dey avoit envoyé du côté d'O,
ran un corps de Troupes commandé par son fils,
avec quelques pieces de Canon ; qu'on croyoit
que ces Troupes joindroient celles de la Régence
d'Alger , pour inquiéter la Garnison Espagnole d'Oran.
G
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Résumé : PORTUGAL.
Le 15 au 16 septembre, un violent orage a frappé Campo-Mayor, à la frontière d'Espagne. La foudre a touché la grande tour du château, provoquant un incendie dans le magasin à poudre, qui contenait environ 120 000 livres de poudre, ainsi que des bombes et grenades chargées. L'explosion a détruit le château et ses quatre tours inférieures, ravageant plus des trois quarts de la ville. Quelques maisons ont été épargnées grâce à l'absence de communication du feu à une autre tour contenant encore 50 barils de poudre. L'hôpital des Frères de la Charité a été entièrement détruit, causant la mort d'un religieux et blessant les autres. Dans le couvent de l'Ordre de Saint-François, trois religieux ont été tués et les autres blessés. Le portail de la principale église et l'hôpital de la Miséricorde ont également été détruits. Le 19 septembre, environ 300 à 400 blessés et plus de 200 morts ont été retirés des ruines. Le roi a envoyé des chirurgiens de Lisbonne pour soigner les blessés et a ordonné des réparations urgentes des fortifications. Par ailleurs, le Dey de Tripoli a reçu un vaisseau de 50 canons chargé de munitions de guerre du Grand Seigneur, et a envoyé des troupes vers Oran pour menacer la garnison espagnole.
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356
p. 2489-2490
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le Comte de Montijo, Ambassadeur Extraordinaire du Roi d'Espange, arriva à Londres [...]
Mots clefs :
Grande-Bretagne, Londres, Comte de Montijo, Malborough, Lettres patentes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE..
E Comte de Montijo , Ambassadeur ExtraotIdinaire du Roi d'Espagne,arriva àLondres
Is le d'Octobre avec la Comtesse son Epouse , er
le 16 il eut à Whitehall une longue conférence avec le Duc de Newcastle , Secretaire d'Etat
qui l'accompagna jusqu'à Kensington , où il eur.
sa premiere Audience particuliere du Roi , étant
conduit par le Chevalier Clement Cotterel , Maî tre des Cérémonies ; ensuite il eut Audience de
la Reine , et le lendemain du Prince de Galles
du Duc de Cumberland et des Princes.
"
La Duchesse Douairiere de Malborough a demeuré quelque-tems à S. Albans , où elle a établi une Maison de Retraite pour un nombre
d'Officiers qui ont servi pendant la derniere
Guerre sous le feu Duc son Epoux , et qui n'ont:
pas assez de revenu pour subsister sans son se cours
2490 MERCURE DE FRANCE
cours : on dit qu'elle doit affecter à cette Maison
un revenu fixe de 4 à 500 liv. sterl.
Le Roi a accordé aux Commissaires de l'Amirauté , des Lettres Patentes qui leur permettent d'établir une Corporation en faveur des pauvres veuves d'Officiers de Marine : elle sera
composée des Commissaires de l'Antirauté , des
Commissaires de la Marine, de ceux de l'Avitaillement de la Flotte et d'un certain nombre d'an - `
ciens Capitaines et Lieutenans de Vaisseaux.
Pour la réussite d'un établissement si charitable
le Roi a accordé une somme de 10000. liv. ster.
sur les revenus de la Couronne , et les Commissaires de l'Amirauté , de la Marine et de l'Avitaillement ont souscrit pour des sommes considerables. Par le Réglement dont ils sont convenus
et qui doit être rendu public , la veuve d'un Officier qui aura commandé une Escadre , aura so 1.
sterl. par an ; celle d'un Capitaine de Vaisseau
40 liv. sterl. celle d'un Lieutenant , 30 liv. ster.
et celles des autres Officiers inferieurs , 20 liv.
sterl. chacune. Mais comme il faut des fonds
considerables pour payer un si grand nombre
de pensions , il a été résolu que, tous les Officiers actuellement employez dans la Marine , re- mettront à la Caisse de la Corporation 3. sols
par liv. ster. de leur paye , et que les veuves de
ceux qui auront refusé de faire cette remise ne
pourront jouir de la pension.
E Comte de Montijo , Ambassadeur ExtraotIdinaire du Roi d'Espagne,arriva àLondres
Is le d'Octobre avec la Comtesse son Epouse , er
le 16 il eut à Whitehall une longue conférence avec le Duc de Newcastle , Secretaire d'Etat
qui l'accompagna jusqu'à Kensington , où il eur.
sa premiere Audience particuliere du Roi , étant
conduit par le Chevalier Clement Cotterel , Maî tre des Cérémonies ; ensuite il eut Audience de
la Reine , et le lendemain du Prince de Galles
du Duc de Cumberland et des Princes.
"
La Duchesse Douairiere de Malborough a demeuré quelque-tems à S. Albans , où elle a établi une Maison de Retraite pour un nombre
d'Officiers qui ont servi pendant la derniere
Guerre sous le feu Duc son Epoux , et qui n'ont:
pas assez de revenu pour subsister sans son se cours
2490 MERCURE DE FRANCE
cours : on dit qu'elle doit affecter à cette Maison
un revenu fixe de 4 à 500 liv. sterl.
Le Roi a accordé aux Commissaires de l'Amirauté , des Lettres Patentes qui leur permettent d'établir une Corporation en faveur des pauvres veuves d'Officiers de Marine : elle sera
composée des Commissaires de l'Antirauté , des
Commissaires de la Marine, de ceux de l'Avitaillement de la Flotte et d'un certain nombre d'an - `
ciens Capitaines et Lieutenans de Vaisseaux.
Pour la réussite d'un établissement si charitable
le Roi a accordé une somme de 10000. liv. ster.
sur les revenus de la Couronne , et les Commissaires de l'Amirauté , de la Marine et de l'Avitaillement ont souscrit pour des sommes considerables. Par le Réglement dont ils sont convenus
et qui doit être rendu public , la veuve d'un Officier qui aura commandé une Escadre , aura so 1.
sterl. par an ; celle d'un Capitaine de Vaisseau
40 liv. sterl. celle d'un Lieutenant , 30 liv. ster.
et celles des autres Officiers inferieurs , 20 liv.
sterl. chacune. Mais comme il faut des fonds
considerables pour payer un si grand nombre
de pensions , il a été résolu que, tous les Officiers actuellement employez dans la Marine , re- mettront à la Caisse de la Corporation 3. sols
par liv. ster. de leur paye , et que les veuves de
ceux qui auront refusé de faire cette remise ne
pourront jouir de la pension.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le comte de Montijo, ambassadeur extraordinaire du roi d'Espagne, arriva à Londres le 10 octobre avec la comtesse son épouse. Le 16 octobre, il rencontra le duc de Newcastle, secrétaire d'État, et eut une audience privée avec le roi, accompagnée par le chevalier Clement Cotterel. Il rencontra également la reine, le prince de Galles, le duc de Cumberland et les princes. La duchesse douairière de Marlborough séjourna à Saint Albans, où elle fonda une maison de retraite pour les officiers ayant servi sous son époux et manquant de revenus. Elle alloua un revenu fixe de 4 à 500 livres sterling pour cette maison. Le roi accorda aux commissaires de l'Amirauté des lettres patentes pour créer une corporation en faveur des veuves d'officiers de marine. Cette corporation, composée de divers commissaires et anciens officiers, reçut une somme de 10 000 livres sterling de la Couronne et des souscriptions des commissaires. Les veuves recevront des pensions annuelles de 10 à 80 livres sterling selon le grade de leur mari. Les officiers en service contribueront à hauteur de 3 sols par livre sterling de leur paie pour financer ces pensions.
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357
p. 2491-2492
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Début :
Le Roi Victor Amedée II. Pere du Roi de Sardaigne, mourut le 31 Octobre dernier à [...]
Mots clefs :
Roi Victor Amedée II, Sardaigne, Duc de Savoie, Petite vérole, Vienne, Jeunes personnes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
E Roi Victor Amedée II. Pere du Roi de
Sardaigne ,mourut le 31 Octobredernier
Montcalier. Ce Prince étoit né le 14 Mai 1666.
Il étoit fils de Charles- Emanuel , Duc de Savoye ,
mort le 12 Juin 1675. et de Marie-Jeanne- Baptiste de Savoye , fille ainée du Duc de Nemours,
sa seconde femme , laquelle mourut le 15 Mars
1724. agée de 80 ans. Il avoit épousé le 10.
Avril 1684. Anne-Marie d'Orleans , fille puisnée
de Philippe , Fils de France , Frere unique du feu
Roi Louis XIV. laquelle mourut le 26 Août 1728. âgée de 59 ans presque accomplis ; il
avoit eu de ce Mariage un Prince né le 8 Novembre 1697. mort une heure après ; VictorAmedée-Joseph- Philippe , né le 6. Mai 1699.
.mort le 22 Mars 1715. Charles - Emanuel- Victor , à présent Roi de Sardaigne , né le 27 Avril
1701. Emanuel Philibert , Duc de Chablais , né
le premier Décembre 1705. mort le 19 du même
mois , Marie- Adelaïde, née le 6 Décembre 1685.
mariée le Décembre 1697. à Louis , Duc de
Bourgogne , puis Dauphin de Viennois , Pere
du Roi Très- Chrétien , laquelle mourut le 12.
Février 1712. et Marie- Louise- Gabrielle , née le
17 Septembre 1688. mariée le 11 Septembre 1701.
au Roi d'Espagne , et morte le 14. Février
1714
Le Roi Victor avoit été couronné Roi de Sicileà Palerme le 24 Décembre 1713. en vertu de
la cession que le Roi d'Espagne Philippe V. lui
2492 MERCURE DE FRANCE
en avoit faite par le Traité d'Utrecht ; mais par
le Traité de la Quadruple Alliance qui fut signe à Londres au mois d'Août 1718. il étoit convenu d'échanger avec l'Empereur le Royaume de
Sicile contre celui de Sardaigne dont il prit alors
le Titre. Après un Regne de 55 ans , pendant lequel il s'est acquis la réputation d'un des plus
grands Princes de son tems, il fit en plein Con
seil le 3 Septembre 1730. une abdication genera
le de tous ses Etats en faveur du Prince de Piémont son Fils , qu'il fit reconnoître pour son Successeur.
Charles-Emanuel-Victor , Roi de Sardaigne ;
depuis cette abdication , a épousé en premieres
Nôces le 13 Mars 1722. Anne- Christine- Louisey
fille de Theodore , Comte Palatin de Sultzbach
qui mourut le 12 Mars 1723. étant accouchée
cinqjours auparavant de Victor- Amedée- Theo
dore , Duc d'Aoste , mort le 11 Août 1725. Il a
épousé en secondes Nôces le 2 Juillet 1724. Poli
xene Christine Jeanne , fille d'Ernest- Léopold
Landgrave de Hesse- Rheinfels- Rottembourg , at
d'Eleonore-Marie- Anne de Louvenstein , dont
il a eu Victor- Amedée - Marie , né à Turin le 26
Juin 1726 à présent Duc de Savoye et Prince
de Piémont Joseph Charles- Emanuel , Duc
d'Aoste , né le 17 Mai 1731. et deux Princesses ,
l'une née le 28 Fevrier 1728. l'autre le 19 Mars
1730.
>
On apprend d'Allemagne que la petite verole
qui régne à Vienne depuis environ trois mois
a attaqué presque toutes les jeunes personnes de
la Ville , dont plusieurs sont mortes dans les
cinq ou six premiers jours de leur maladie : le
jeune Marquis de Rofrano , Prince de Capece ,
Napolitain , a été de ce nombre.
E Roi Victor Amedée II. Pere du Roi de
Sardaigne ,mourut le 31 Octobredernier
Montcalier. Ce Prince étoit né le 14 Mai 1666.
Il étoit fils de Charles- Emanuel , Duc de Savoye ,
mort le 12 Juin 1675. et de Marie-Jeanne- Baptiste de Savoye , fille ainée du Duc de Nemours,
sa seconde femme , laquelle mourut le 15 Mars
1724. agée de 80 ans. Il avoit épousé le 10.
Avril 1684. Anne-Marie d'Orleans , fille puisnée
de Philippe , Fils de France , Frere unique du feu
Roi Louis XIV. laquelle mourut le 26 Août 1728. âgée de 59 ans presque accomplis ; il
avoit eu de ce Mariage un Prince né le 8 Novembre 1697. mort une heure après ; VictorAmedée-Joseph- Philippe , né le 6. Mai 1699.
.mort le 22 Mars 1715. Charles - Emanuel- Victor , à présent Roi de Sardaigne , né le 27 Avril
1701. Emanuel Philibert , Duc de Chablais , né
le premier Décembre 1705. mort le 19 du même
mois , Marie- Adelaïde, née le 6 Décembre 1685.
mariée le Décembre 1697. à Louis , Duc de
Bourgogne , puis Dauphin de Viennois , Pere
du Roi Très- Chrétien , laquelle mourut le 12.
Février 1712. et Marie- Louise- Gabrielle , née le
17 Septembre 1688. mariée le 11 Septembre 1701.
au Roi d'Espagne , et morte le 14. Février
1714
Le Roi Victor avoit été couronné Roi de Sicileà Palerme le 24 Décembre 1713. en vertu de
la cession que le Roi d'Espagne Philippe V. lui
2492 MERCURE DE FRANCE
en avoit faite par le Traité d'Utrecht ; mais par
le Traité de la Quadruple Alliance qui fut signe à Londres au mois d'Août 1718. il étoit convenu d'échanger avec l'Empereur le Royaume de
Sicile contre celui de Sardaigne dont il prit alors
le Titre. Après un Regne de 55 ans , pendant lequel il s'est acquis la réputation d'un des plus
grands Princes de son tems, il fit en plein Con
seil le 3 Septembre 1730. une abdication genera
le de tous ses Etats en faveur du Prince de Piémont son Fils , qu'il fit reconnoître pour son Successeur.
Charles-Emanuel-Victor , Roi de Sardaigne ;
depuis cette abdication , a épousé en premieres
Nôces le 13 Mars 1722. Anne- Christine- Louisey
fille de Theodore , Comte Palatin de Sultzbach
qui mourut le 12 Mars 1723. étant accouchée
cinqjours auparavant de Victor- Amedée- Theo
dore , Duc d'Aoste , mort le 11 Août 1725. Il a
épousé en secondes Nôces le 2 Juillet 1724. Poli
xene Christine Jeanne , fille d'Ernest- Léopold
Landgrave de Hesse- Rheinfels- Rottembourg , at
d'Eleonore-Marie- Anne de Louvenstein , dont
il a eu Victor- Amedée - Marie , né à Turin le 26
Juin 1726 à présent Duc de Savoye et Prince
de Piémont Joseph Charles- Emanuel , Duc
d'Aoste , né le 17 Mai 1731. et deux Princesses ,
l'une née le 28 Fevrier 1728. l'autre le 19 Mars
1730.
>
On apprend d'Allemagne que la petite verole
qui régne à Vienne depuis environ trois mois
a attaqué presque toutes les jeunes personnes de
la Ville , dont plusieurs sont mortes dans les
cinq ou six premiers jours de leur maladie : le
jeune Marquis de Rofrano , Prince de Capece ,
Napolitain , a été de ce nombre.
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Résumé : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Victor-Amédée II, roi de Sardaigne, est décédé le 31 octobre. Né le 14 mai 1666, il était le fils de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, et de Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie. Il épousa Anne-Marie d'Orléans le 10 avril 1684. Leur union donna naissance à plusieurs enfants, dont Charles-Emmanuel-Victor, roi de Sardaigne, et Marie-Adélaïde, mariée à Louis, duc de Bourgogne. Victor-Amédée II fut couronné roi de Sicile à Palerme le 24 décembre 1713, avant d'échanger ce royaume contre celui de Sardaigne en 1718. Après un règne de 55 ans, il abdiqua en faveur de son fils le 3 septembre 1730. Charles-Emmanuel-Victor se maria deux fois : d'abord avec Anne-Christine-Louise, puis avec Polixène Christine Jeanne, avec qui il eut plusieurs enfants, dont Victor-Amédée-Marie, duc de Savoie, et Joseph Charles-Emmanuel, duc d'Aoste. Le texte mentionne également une épidémie de petite vérole à Vienne, ayant causé la mort de plusieurs jeunes personnes, dont le jeune Marquis de Rofrano, Prince de Capece, Napolitain.
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358
p. 2688
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Début :
On a appris de Perse que les Troupes du Roi qui ont travaillé aux Fortifications [...]
Mots clefs :
Perse, Turquie, Fortifications, Armée
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET DE PERSE.
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Na appris de Perse que les Troupes du Roi qui ont travaillé aux Fortifications
d'une petite Place sur la Mer Caspienne , à six
lieues de Backi, en étoient parties pour joindre la
grande Armée qui est à présent de 180000. hommes. Elle occupe un Poste avantageux entre
Bagdat et l'Armée des Turcs , de sorte que cette .
Place ne pourra que difficilement être secouruë.
On assûre que les vivres qu'on y avoit fait entrer
en dernier lieu étoient consommez , et que les Persans se flattoient de s'en rendre maîtres avant
la fin de l'année , ne croyant pas que le Seraskier qui commande les Troupes du Grand- Seigneur osat hazarder une Bataille , parce que la plus grande partie de son Armée est composée
de Soldats levez par force.
On a appris depuis que le Serasquier qui commande l'Armée du G. S. avoit reçû des pleins
Pouvoirs pour signer une suspension d'Armes
pour six mois , pour négocier et conclureun nouveau Traité de Paix avec le Roi de Perse.
I, Vol AL
Na appris de Perse que les Troupes du Roi qui ont travaillé aux Fortifications
d'une petite Place sur la Mer Caspienne , à six
lieues de Backi, en étoient parties pour joindre la
grande Armée qui est à présent de 180000. hommes. Elle occupe un Poste avantageux entre
Bagdat et l'Armée des Turcs , de sorte que cette .
Place ne pourra que difficilement être secouruë.
On assûre que les vivres qu'on y avoit fait entrer
en dernier lieu étoient consommez , et que les Persans se flattoient de s'en rendre maîtres avant
la fin de l'année , ne croyant pas que le Seraskier qui commande les Troupes du Grand- Seigneur osat hazarder une Bataille , parce que la plus grande partie de son Armée est composée
de Soldats levez par force.
On a appris depuis que le Serasquier qui commande l'Armée du G. S. avoit reçû des pleins
Pouvoirs pour signer une suspension d'Armes
pour six mois , pour négocier et conclureun nouveau Traité de Paix avec le Roi de Perse.
I, Vol AL
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Résumé : DE TURQUIE ET DE PERSE.
Le texte décrit des événements militaires entre la Turquie et la Perse. Une armée perse de 180 000 hommes occupe une position stratégique entre Bagdad et les forces turques. La place forte turque manque de vivres. Le Seraskier turc a reçu des pleins pouvoirs pour négocier une suspension d'armes de six mois et un nouveau traité de paix avec le roi de Perse.
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359
p. 2689-2690
ALLEMAGNE.
Début :
On apprend de Vienne que la maladie contagieuse fait beaucoup de progrès dans la [...]
Mots clefs :
Allemagne, Maladie contagieuse, Conseil aulique, Impératrice, Empereur
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
N apprend de Vienne , que la maladie con
ragieuse fait beaucoup de progrès dans la
Croatie , malgré les précautions qu'on a prises
pour l'empêcher de s'étendre , et on a été obligé d'interdire toute communication avec cette Province. "
Le Décret du Conseil Aulique , publié dans
le Duché de Mekelbourg , donne l'administration provisionelle de ce Duché au Duc Chrétien
Louis , jusqu'à ce que le Duc Charles Léopold
se soit soumis aux précedens Décrets de ce Conseil. Il accorde 25000. écus par an à ce Prince
Administrateur , sans compter les revenus de son
Appanage , et 40000. écus au Duc Charles Léopold , outre les revenus des Bailliages et Douanes de Domitz et Schwerin.
On vient d'apprendre que les Commissaires
subdeleguez de la Commission Imperiaie ont
fait supprimer les Exemplaires de la protestation
que le Duc Charles Léopold de Meckelbourg
avoit fait publier contre la nouvelle forme de
Régence réglée par le dernier Décret du Conseil Aulique , et qu'ils ont envoyé en même- tems des Lettres circulaires à toute la Noblesse
pour lui communiquer la nouvelle Ordonnance
qu'on doit publier au commencement de l'année
prochaine par rapport à la levée des contributions dans le pays , où on attend incessamment
un Ministre Plénipotentiaire de l'Empereur pour
installer le Duc Chrétien - Louis en qualité d'Administrateur du Duché. On croit que ce sera
le Comte de Seckendorf qui sera chargé de
-cette commission.
I. Vol. Hij L'Im
2690 MERCURE DE FRANCE
L'Imperatrice a été incommodée pendant quel
ques jours d'une fluxion catharale , espece de
rhume , qui est devenu une maladie épidemique
ou à Vienne , à 708. lieues à la ronde , et presque dans toute l'Allemagne.
雾
Il est sorti encore depuis peu 800 Lutheriens
qui vont à Ratisbonne , et un pareil nombre aus- quels la République d'Hollande donne retraite :
600 habitans du Bailliage qu'on croyoit Catholiques se sont déclarez Lutheriens , et demandent
la permission de quitter le pays.
Des Subsides que l'Empereur a demandé à ses
Etats héréditaires pour l'année prochaine , le
Royaume de Boheme en doit fournir trois millions 200. mille Florins , la Moravie un million
66065. flor. le Duché de Silesie deux millions
153333. flor. la Haute Autriche 450000. flor.
la Basse Autriche un million 100oco. flor. la
Stirie , 390000. le Tirol , 120000. la Hongrie ,
2 millions soooo. flor. la Transilvanie, 760000.
le Bannat de Temeswar 330000. l'Esclavonic
100000. la Servic , 127000. la Croatie , 24000.
et les Terres particulieres de l'Empereur en Ita
lie , 200, mille.
N apprend de Vienne , que la maladie con
ragieuse fait beaucoup de progrès dans la
Croatie , malgré les précautions qu'on a prises
pour l'empêcher de s'étendre , et on a été obligé d'interdire toute communication avec cette Province. "
Le Décret du Conseil Aulique , publié dans
le Duché de Mekelbourg , donne l'administration provisionelle de ce Duché au Duc Chrétien
Louis , jusqu'à ce que le Duc Charles Léopold
se soit soumis aux précedens Décrets de ce Conseil. Il accorde 25000. écus par an à ce Prince
Administrateur , sans compter les revenus de son
Appanage , et 40000. écus au Duc Charles Léopold , outre les revenus des Bailliages et Douanes de Domitz et Schwerin.
On vient d'apprendre que les Commissaires
subdeleguez de la Commission Imperiaie ont
fait supprimer les Exemplaires de la protestation
que le Duc Charles Léopold de Meckelbourg
avoit fait publier contre la nouvelle forme de
Régence réglée par le dernier Décret du Conseil Aulique , et qu'ils ont envoyé en même- tems des Lettres circulaires à toute la Noblesse
pour lui communiquer la nouvelle Ordonnance
qu'on doit publier au commencement de l'année
prochaine par rapport à la levée des contributions dans le pays , où on attend incessamment
un Ministre Plénipotentiaire de l'Empereur pour
installer le Duc Chrétien - Louis en qualité d'Administrateur du Duché. On croit que ce sera
le Comte de Seckendorf qui sera chargé de
-cette commission.
I. Vol. Hij L'Im
2690 MERCURE DE FRANCE
L'Imperatrice a été incommodée pendant quel
ques jours d'une fluxion catharale , espece de
rhume , qui est devenu une maladie épidemique
ou à Vienne , à 708. lieues à la ronde , et presque dans toute l'Allemagne.
雾
Il est sorti encore depuis peu 800 Lutheriens
qui vont à Ratisbonne , et un pareil nombre aus- quels la République d'Hollande donne retraite :
600 habitans du Bailliage qu'on croyoit Catholiques se sont déclarez Lutheriens , et demandent
la permission de quitter le pays.
Des Subsides que l'Empereur a demandé à ses
Etats héréditaires pour l'année prochaine , le
Royaume de Boheme en doit fournir trois millions 200. mille Florins , la Moravie un million
66065. flor. le Duché de Silesie deux millions
153333. flor. la Haute Autriche 450000. flor.
la Basse Autriche un million 100oco. flor. la
Stirie , 390000. le Tirol , 120000. la Hongrie ,
2 millions soooo. flor. la Transilvanie, 760000.
le Bannat de Temeswar 330000. l'Esclavonic
100000. la Servic , 127000. la Croatie , 24000.
et les Terres particulieres de l'Empereur en Ita
lie , 200, mille.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En Allemagne et dans les territoires sous influence autrichienne, plusieurs événements marquants se sont produits. En Croatie, une épidémie contagieuse progresse malgré les mesures prises, conduisant à l'interdiction des communications avec cette province. Dans le Duché de Meckelbourg, un décret du Conseil Aulique confie l'administration provisoire au Duc Chrétien Louis jusqu'à la soumission du Duc Charles Léopold. Le Duc Chrétien Louis recevra 25 000 écus par an, tandis que le Duc Charles Léopold percevra 40 000 écus supplémentaires. Les commissaires subdélégués de la Commission Impériale ont supprimé les exemplaires de la protestation du Duc Charles Léopold contre la nouvelle forme de régence et ont envoyé des lettres circulaires à la noblesse concernant la levée des contributions. Un ministre plénipotentiaire de l'Empereur, probablement le Comte de Seckendorf, est attendu pour installer le Duc Chrétien Louis. L'Impératrice a été indisposée par une fluxion catharale, une maladie épidémique à Vienne et dans une grande partie de l'Allemagne. Par ailleurs, 800 Lutheriens se sont réfugiés à Ratisbonne et en Hollande, et 600 habitants du Bailliage, initialement considérés comme catholiques, se sont déclarés Lutheriens et demandent la permission de quitter le pays. L'Empereur a demandé des subsides à ses États héréditaires pour l'année prochaine, avec des contributions variées selon les régions, allant de 20 000 à trois millions de florins.
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360
p. 2690-2692
ITALIE.
Début :
L'Abbé Federa a été nommé par le Pape pour aller fonder dans la Calabre un College en [...]
Mots clefs :
Italie, Infant, Don Carlos, Turin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
'Abbé Federa a été nommé par le Pape pout L'aller fonder dans la Calabre un College en
faveur des jeunes Grecs Catholiques : on y reeevra aussi les jeunes Ecclésiastiques Schismatiques qui voudront s'y faire instruire.
Le Prince Caraccioli , Napolitain , ancien Of
ficier General dans les Troupes du Roi d'Espa-.
gne , et qui est âgé de 114. ans , est venu à
Rome passer quelques jours chez le Cardinal
2
I. Vol, Cien
DE CEMBRE. 1732. 2691
Cienfuegos , dont il a pris congé pour retourner chez les Hermites de Spolette , où il s'est retiré.
L'Infant D. Carlos est revenu de Plaisance à
Parme , et l'on assûre qu'il retournera à Florence au Printems prochain.
On mande de cette derniere Ville que le
Comte Caimo , Envoyé extraordinaire de l'Empereur , avoit reçu de Vienne un Décret de S.
M. I. que ce Ministre avoit fait remettre au Senat de Florence par une personne inconnuë
mais que les Senateurs n'avoient pas voulu ouvrir le paquet , et qu'ils l'avoient envoyé cacheté
aux Secretaires d'Etat du Grand Duc. On a appris depuis que ce paquet avoit été ouvert par les
Ministres du Grand Duc, qui ont eu en cette occasion quelques conferences avec le Ministre de S. M. I.
On mande de Pontemole , petite Ville du Duché de Toscane , sur les Confins du Duché de
Parme er de l'Etat de Genes , que le débordement des Rivieres y avoit causé de très- grands
dommages ; qu'elles en avoient emporté le Pont et les maisons voisines démoli l'Eglise de
S. Sebastien , l'Hôpital de S. Antoine et une
partie du Couvent qui est hors de cette Ville , et
fait périr plus de soo personnes.
>
>
A la recommandation du Roi d'Espagne , la
République de Genes a rendu la liberté à M. Camille Doria , qui avoit été envoyé dans la
Forteresse de Savone , pour donner satisfaction
à S. M. C. d'une insulte faite au Consul Espa,
gnol de la Bastia.
On mande de Turin , qu'on croyoit que la
Comtesse de Spigno , veuve du feu Roi Victor- Amedée se retireroit volontairement dans un
Couvent en Piedmont.
I. Vol
'Abbé Federa a été nommé par le Pape pout L'aller fonder dans la Calabre un College en
faveur des jeunes Grecs Catholiques : on y reeevra aussi les jeunes Ecclésiastiques Schismatiques qui voudront s'y faire instruire.
Le Prince Caraccioli , Napolitain , ancien Of
ficier General dans les Troupes du Roi d'Espa-.
gne , et qui est âgé de 114. ans , est venu à
Rome passer quelques jours chez le Cardinal
2
I. Vol, Cien
DE CEMBRE. 1732. 2691
Cienfuegos , dont il a pris congé pour retourner chez les Hermites de Spolette , où il s'est retiré.
L'Infant D. Carlos est revenu de Plaisance à
Parme , et l'on assûre qu'il retournera à Florence au Printems prochain.
On mande de cette derniere Ville que le
Comte Caimo , Envoyé extraordinaire de l'Empereur , avoit reçu de Vienne un Décret de S.
M. I. que ce Ministre avoit fait remettre au Senat de Florence par une personne inconnuë
mais que les Senateurs n'avoient pas voulu ouvrir le paquet , et qu'ils l'avoient envoyé cacheté
aux Secretaires d'Etat du Grand Duc. On a appris depuis que ce paquet avoit été ouvert par les
Ministres du Grand Duc, qui ont eu en cette occasion quelques conferences avec le Ministre de S. M. I.
On mande de Pontemole , petite Ville du Duché de Toscane , sur les Confins du Duché de
Parme er de l'Etat de Genes , que le débordement des Rivieres y avoit causé de très- grands
dommages ; qu'elles en avoient emporté le Pont et les maisons voisines démoli l'Eglise de
S. Sebastien , l'Hôpital de S. Antoine et une
partie du Couvent qui est hors de cette Ville , et
fait périr plus de soo personnes.
>
>
A la recommandation du Roi d'Espagne , la
République de Genes a rendu la liberté à M. Camille Doria , qui avoit été envoyé dans la
Forteresse de Savone , pour donner satisfaction
à S. M. C. d'une insulte faite au Consul Espa,
gnol de la Bastia.
On mande de Turin , qu'on croyoit que la
Comtesse de Spigno , veuve du feu Roi Victor- Amedée se retireroit volontairement dans un
Couvent en Piedmont.
I. Vol
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Résumé : ITALIE.
En Italie, l'abbé Federa a été désigné par le Pape pour créer un collège en Calabre destiné aux jeunes Grecs catholiques et aux jeunes ecclésiastiques schismatiques. Le prince Caraccioli, ancien officier général des troupes du roi d'Espagne, âgé de 114 ans, a séjourné à Rome avant de retourner chez les ermites de Spolette. L'infant Don Carlos est revenu de Plaisance à Parme et devrait retourner à Florence au printemps. À Florence, le comte Caimo, envoyé extraordinaire de l'empereur, a reçu un décret impérial que le Sénat a refusé d'ouvrir et a transmis aux secrétaires d'État du Grand Duc. Ce paquet a été ouvert par les ministres du Grand Duc, entraînant des conférences avec le ministre impérial. En Toscane, des inondations à Pontemole ont causé des dommages considérables, détruisant un pont, des maisons, une église, un hôpital et une partie d'un couvent, et faisant plus de 500 victimes. À la demande du roi d'Espagne, la République de Gênes a libéré Camille Doria, emprisonné à Savone pour une insulte au consul espagnol de Bastia. À Turin, il est rapporté que la comtesse de Spigno, veuve du roi Victor-Amédée, pourrait se retirer dans un couvent en Piémont.
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361
p. 2692-2696
ESPAGNE.
Début :
Le 7. Novembre, on fit partir de Barcelone un Convoy de 25 Bâtimens de transport, [...]
Mots clefs :
Espagne, Convoi, Lettres, Oran, Ceuta, Marquis de Santa Cruz
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
E7. Novembre , on fit partir de Barcelone
un Convoy de 25 Bâtimens de transport ,
escortés par le Vaisseau de Guerre le S. François , sur lesquels on avoit embarqué quatre Bataillons et 800. Grenadiers des Régimens des
Gardes Espagnols et Walones.
Le 10. ce Convoy passa à la hauteur d'Alicante , où il fut joint par les Vaisseaux de Guer- re de Malte , dont on a déja parlé , et par quatre
Vaisseaux de Guerre du Roi , qui n'ayant
pú doubler le Cap Palos , à cause des vents contraires , étoient entrés dans le Port d'Alicante.
Ces quatre Vaisseaux ont à bord un Bataillon du
Régiment d'Arragon , et 9. Compagnies du Régiment d'Ultonia , Infanterie ; on a appris depuis que ce Convoy est arrivé à Oran , dont la
Garnison , au moyen de ce renfort , est compo
sée présentement de 20 Bataillons et de 2 Compagnies de Grenadiers , dont celles des Régimens
des Gardes Espagnoles et Walonnes sont de cent hommes chacune.
Des Lettres écrites depuis portent que le
Gouverneur du Château de Sainte Croix s'étant
apperçu que les Maures travailloient dans un
Valon au pied de ce Château , avoit fait la nuit du 11 au 12 de Novembre une sortie de deux
Compagnies de Grenadiers et de quelques Tra
vailleurs qui les attaquerent et en tuerent un
grand nombre ; qu'on avoit reconnu alors
qu'ils avoient ouvert deux Mines au pied de ce
Fort , mais qu'il leur étoit impossible d'en tirer
aucun avantage , parce qu'il y avoit de ce côté-là
un Rocher d'une dureté impénétrable ; que les
1.Vol.
Maures
DECEMBRE. 1732. 2693
Maures qui avoient pris d'abord la fuite , étoient
revenus en plus grand nombre , et qu'ils avoient
attaqué les Grenadiers dans leur Retraite ; mais
que le feu du Fort les avoit obligez de se retirer
après avoir perdu plus de 400 hommes ; que les
Espagnols n'avoient eu que cinq Soldats de tuez dans cette sortie.
Ces Lettres ajoûtent que quelques déserteurs
Maures avoient rapporté que le nommé Lazarin ,
homme riche et puissant dans le pays , dont les
Terres étoient situées aux environs de Mostagan , à 14 lieues d'Oran , s'étoit retiré avec tous
ses effets et bestiaux , pour ne pas être exposé
aux cruautez de Bigotillo , l'un des Generaux
des Maures , et qu'en faveur des Chrétiens , il
avoit levé des Soldats Maures avec lesquels il
avoit enlevé une partie des Troupeaux de Bigotillo , et les avoit emmené dans des Terres éloignées , où il s'étoit retranché pour se deffendre
et conserver sa prise.
D'autres nouvelles reçues d'Oran portent , que
le 21 Novembre au matin , le Gouverneur de
Cette Ville avoit fait une sortie de 10000. hom
mes , qu'il avoit attaqué en même tems les
Turcs et les Maures dans leurs Tranchées ; qu'il
les avoit obligez de prendre la fuite après quelque résistance ; qu'il les avoit poursuivis plus
d'une fieue , et que la Garnison étoit rentrée dans la Place.
On a appris par des Lettres anterieures , qu'u
ne Compagnie de Grenadiers du Régiment de Cantabria , qui étoit dans un poste avancé , l'avoit abandonné sans qu'on sçut ce qui l'y avoit
obligé ; que quelques jours après , cette Compa
gnie se trouvant dans le même poste les ennemis étoient venus l'insulter , que le Lieutenant I. Vol. Hiiij s'é-
2894 MERCURE DE FRANCE
s'étoit avancé à la tête de 20 Grenadiers , la
bayonnette au bout du fusil , malgré les ordres
du Capitaine , qui le trai.oit de téméraire ; que
ce Lieutenant lui ayant répondu qu'il vouloit
faire voir que ce n'avoit point été par faute de
courage qu'on avoit fait la retraite des jours précédens , le Capitaine avoit marché avec toute
la Compagnie que Don François d'Araona Commandant du Château de Sainte Croix , et
du second Bataillon du même Régiment , avoit
joint cette Compagnie , qu'ils avoient attaqué
les Maures avec tant de valeur , qu'après leur
avoir tué plus de 200. hommes , ils les avoient Contraints de rentrer dans leurs tranchées.
Les dernieres Lettres reçûës portent , que dans
la sortie que le Marquis de Santa Cruz fit faire
le 21 de Novembre , il avoit fait attaquertous les
Postes occupez par les Turcs et les Maures , et
que s'étant apperçu qu'un Détachement des
Troupes Espagnoles avoit été coupé par un
Corps de Cavalerie Maure , et qu'il étoit en
danger d'être taillé en piéces , il étoit sorti de la Place à la tête d'un autre détachement pour le
secourir , qu'il avoit obligé ce Corps de Cavalerie à prendre la fuite ; qu'en même- tems les autres Troupes Espagnoles avoient chassé les
Maures de tous leurs quartiers ; que le Marquis
de Santa-Crux , Capitaine General´et Gouverneur d'Oran , le Marquis de Valdecanas , Brigadier des Armées du Roi , et le Colonel Don Joseph Pinel , ayant eu le malheur d'être tuez dans
ces differentes attaques , et que d'ailleurs ces
Troupes étant extrêmement fatiguées , elles
étoient rentrées dans la Place vers les cinq heures après midi : que le 23 , l'Officier qui commandoit dans Oran ,à la place du Marquis de
I. Vol Santa
DECEMBRE. 1722. 2695
1
Santa- Cruz , avoit fait une seconde sortie genezale , et qu'ayant attaqué en même- tems tous
les quartiers des Maures , il les en avoit chassés;
qu'on comptoit qu'ils avoient perdu plus de
Ioooo. hommes dans ces deux actions ; que les
Maures ayant passé les Montagues , n'avoient
pas reparu depuis le23.et que les détachemens de
Cavalerie qu'on avoit envoyés à la découverte
n'en avoient pû apprendre aucunes nouvelles.
Ces derniers avis ajoûtent , que du côté des
Espagnols il y avoit environ 600. hommes de
tuez , et près de 1500 blessez ; que les Troupes
Espagnoles qui sont encore à Oran montoient à
13000. hommes , et qu'une partie étoit actuellément campée hors de la Place dans le Camp
que les Turcs et les Maures occupoient , qu'elles
en avoient brûlé les barraques et détruit les
Fortins qu'ils avoient construits et élevez autour de ce Camp , et que quelques recherches
qu'on eut faites , on n'avoit encore pû trouver
le corps du Marquis de Santa- Cruz.
On mande de Seville , que le Marquis de
Villadarias , Lieutenant General des Armées du
Roi , que S. M. vient de nommer pour commander en Chef à Oran , à la place du Marquis de Santa- Cruz , doit s'y rendre incessam
ment.
On écrit de Ceuta que le 14 du mois dernier il étoit venu du côté de Tetuan un Corps de Troupes de 4000. hommes d'Infanterie , et de
4000. de Cavalerie , que le même jour le Gouverneur de Ceuta avoit fait une sortie qui avoit
mis toutes ces nouvelles Troupes en fuite ; les
mêmes Lettres portent que les Noirs de Miquenez s'étoient soulevez , et qu'ils avoient proclamé Roi un frere du Roi régnant , lequel s'étoi mis à leur tête,
I. Vole Hv D'au
2696 MERCURE DE FRANCE
D'autres Lettres portent que l'Armée du Roi
de Maroc se tenoit encore à plus d'une lieuë de
Ceuta sans oser rien entreprendre ; que le Gou- verneur voulant connoître sûrement l'état de cette Armée , avoit fait embarquer le 15 de Novembre so hommes qui avoient mis pied à terre
le 20 dans une plage où ils s'étoient cachez
derriere un Rocher ; que le 21 au matin huit
Maures armez s'étant approchez de ce Rocher
les Espagnols en avoient tué trois et fait deux
autres prisonniers que le bruit de la Mousquete- rie avoit attiré les Maures de ce côté là , mais
que les Espagnols avoient eu le tems de se rembarquer avec leurs prisonniers , desquels on avoit
appris qu'il n'y avoit dans le Camp des Maures
que 4000. hommes d'Infanterie et 1500. de
Cavalerie.
E7. Novembre , on fit partir de Barcelone
un Convoy de 25 Bâtimens de transport ,
escortés par le Vaisseau de Guerre le S. François , sur lesquels on avoit embarqué quatre Bataillons et 800. Grenadiers des Régimens des
Gardes Espagnols et Walones.
Le 10. ce Convoy passa à la hauteur d'Alicante , où il fut joint par les Vaisseaux de Guer- re de Malte , dont on a déja parlé , et par quatre
Vaisseaux de Guerre du Roi , qui n'ayant
pú doubler le Cap Palos , à cause des vents contraires , étoient entrés dans le Port d'Alicante.
Ces quatre Vaisseaux ont à bord un Bataillon du
Régiment d'Arragon , et 9. Compagnies du Régiment d'Ultonia , Infanterie ; on a appris depuis que ce Convoy est arrivé à Oran , dont la
Garnison , au moyen de ce renfort , est compo
sée présentement de 20 Bataillons et de 2 Compagnies de Grenadiers , dont celles des Régimens
des Gardes Espagnoles et Walonnes sont de cent hommes chacune.
Des Lettres écrites depuis portent que le
Gouverneur du Château de Sainte Croix s'étant
apperçu que les Maures travailloient dans un
Valon au pied de ce Château , avoit fait la nuit du 11 au 12 de Novembre une sortie de deux
Compagnies de Grenadiers et de quelques Tra
vailleurs qui les attaquerent et en tuerent un
grand nombre ; qu'on avoit reconnu alors
qu'ils avoient ouvert deux Mines au pied de ce
Fort , mais qu'il leur étoit impossible d'en tirer
aucun avantage , parce qu'il y avoit de ce côté-là
un Rocher d'une dureté impénétrable ; que les
1.Vol.
Maures
DECEMBRE. 1732. 2693
Maures qui avoient pris d'abord la fuite , étoient
revenus en plus grand nombre , et qu'ils avoient
attaqué les Grenadiers dans leur Retraite ; mais
que le feu du Fort les avoit obligez de se retirer
après avoir perdu plus de 400 hommes ; que les
Espagnols n'avoient eu que cinq Soldats de tuez dans cette sortie.
Ces Lettres ajoûtent que quelques déserteurs
Maures avoient rapporté que le nommé Lazarin ,
homme riche et puissant dans le pays , dont les
Terres étoient situées aux environs de Mostagan , à 14 lieues d'Oran , s'étoit retiré avec tous
ses effets et bestiaux , pour ne pas être exposé
aux cruautez de Bigotillo , l'un des Generaux
des Maures , et qu'en faveur des Chrétiens , il
avoit levé des Soldats Maures avec lesquels il
avoit enlevé une partie des Troupeaux de Bigotillo , et les avoit emmené dans des Terres éloignées , où il s'étoit retranché pour se deffendre
et conserver sa prise.
D'autres nouvelles reçues d'Oran portent , que
le 21 Novembre au matin , le Gouverneur de
Cette Ville avoit fait une sortie de 10000. hom
mes , qu'il avoit attaqué en même tems les
Turcs et les Maures dans leurs Tranchées ; qu'il
les avoit obligez de prendre la fuite après quelque résistance ; qu'il les avoit poursuivis plus
d'une fieue , et que la Garnison étoit rentrée dans la Place.
On a appris par des Lettres anterieures , qu'u
ne Compagnie de Grenadiers du Régiment de Cantabria , qui étoit dans un poste avancé , l'avoit abandonné sans qu'on sçut ce qui l'y avoit
obligé ; que quelques jours après , cette Compa
gnie se trouvant dans le même poste les ennemis étoient venus l'insulter , que le Lieutenant I. Vol. Hiiij s'é-
2894 MERCURE DE FRANCE
s'étoit avancé à la tête de 20 Grenadiers , la
bayonnette au bout du fusil , malgré les ordres
du Capitaine , qui le trai.oit de téméraire ; que
ce Lieutenant lui ayant répondu qu'il vouloit
faire voir que ce n'avoit point été par faute de
courage qu'on avoit fait la retraite des jours précédens , le Capitaine avoit marché avec toute
la Compagnie que Don François d'Araona Commandant du Château de Sainte Croix , et
du second Bataillon du même Régiment , avoit
joint cette Compagnie , qu'ils avoient attaqué
les Maures avec tant de valeur , qu'après leur
avoir tué plus de 200. hommes , ils les avoient Contraints de rentrer dans leurs tranchées.
Les dernieres Lettres reçûës portent , que dans
la sortie que le Marquis de Santa Cruz fit faire
le 21 de Novembre , il avoit fait attaquertous les
Postes occupez par les Turcs et les Maures , et
que s'étant apperçu qu'un Détachement des
Troupes Espagnoles avoit été coupé par un
Corps de Cavalerie Maure , et qu'il étoit en
danger d'être taillé en piéces , il étoit sorti de la Place à la tête d'un autre détachement pour le
secourir , qu'il avoit obligé ce Corps de Cavalerie à prendre la fuite ; qu'en même- tems les autres Troupes Espagnoles avoient chassé les
Maures de tous leurs quartiers ; que le Marquis
de Santa-Crux , Capitaine General´et Gouverneur d'Oran , le Marquis de Valdecanas , Brigadier des Armées du Roi , et le Colonel Don Joseph Pinel , ayant eu le malheur d'être tuez dans
ces differentes attaques , et que d'ailleurs ces
Troupes étant extrêmement fatiguées , elles
étoient rentrées dans la Place vers les cinq heures après midi : que le 23 , l'Officier qui commandoit dans Oran ,à la place du Marquis de
I. Vol Santa
DECEMBRE. 1722. 2695
1
Santa- Cruz , avoit fait une seconde sortie genezale , et qu'ayant attaqué en même- tems tous
les quartiers des Maures , il les en avoit chassés;
qu'on comptoit qu'ils avoient perdu plus de
Ioooo. hommes dans ces deux actions ; que les
Maures ayant passé les Montagues , n'avoient
pas reparu depuis le23.et que les détachemens de
Cavalerie qu'on avoit envoyés à la découverte
n'en avoient pû apprendre aucunes nouvelles.
Ces derniers avis ajoûtent , que du côté des
Espagnols il y avoit environ 600. hommes de
tuez , et près de 1500 blessez ; que les Troupes
Espagnoles qui sont encore à Oran montoient à
13000. hommes , et qu'une partie étoit actuellément campée hors de la Place dans le Camp
que les Turcs et les Maures occupoient , qu'elles
en avoient brûlé les barraques et détruit les
Fortins qu'ils avoient construits et élevez autour de ce Camp , et que quelques recherches
qu'on eut faites , on n'avoit encore pû trouver
le corps du Marquis de Santa- Cruz.
On mande de Seville , que le Marquis de
Villadarias , Lieutenant General des Armées du
Roi , que S. M. vient de nommer pour commander en Chef à Oran , à la place du Marquis de Santa- Cruz , doit s'y rendre incessam
ment.
On écrit de Ceuta que le 14 du mois dernier il étoit venu du côté de Tetuan un Corps de Troupes de 4000. hommes d'Infanterie , et de
4000. de Cavalerie , que le même jour le Gouverneur de Ceuta avoit fait une sortie qui avoit
mis toutes ces nouvelles Troupes en fuite ; les
mêmes Lettres portent que les Noirs de Miquenez s'étoient soulevez , et qu'ils avoient proclamé Roi un frere du Roi régnant , lequel s'étoi mis à leur tête,
I. Vole Hv D'au
2696 MERCURE DE FRANCE
D'autres Lettres portent que l'Armée du Roi
de Maroc se tenoit encore à plus d'une lieuë de
Ceuta sans oser rien entreprendre ; que le Gou- verneur voulant connoître sûrement l'état de cette Armée , avoit fait embarquer le 15 de Novembre so hommes qui avoient mis pied à terre
le 20 dans une plage où ils s'étoient cachez
derriere un Rocher ; que le 21 au matin huit
Maures armez s'étant approchez de ce Rocher
les Espagnols en avoient tué trois et fait deux
autres prisonniers que le bruit de la Mousquete- rie avoit attiré les Maures de ce côté là , mais
que les Espagnols avoient eu le tems de se rembarquer avec leurs prisonniers , desquels on avoit
appris qu'il n'y avoit dans le Camp des Maures
que 4000. hommes d'Infanterie et 1500. de
Cavalerie.
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Résumé : ESPAGNE.
En novembre 1732, un convoi de 25 bâtiments de transport, escorté par le vaisseau de guerre le Saint-François, quitta Barcelone avec quatre bataillons et 800 grenadiers des régiments des Gardes Espagnols et Wallons. Le 10 novembre, près d'Alicante, le convoi fut rejoint par des vaisseaux de Malte et quatre vaisseaux royaux transportant un bataillon du régiment d'Aragon et neuf compagnies du régiment d'Ultonia. Le convoi arriva à Oran, renforçant la garnison qui compta alors 20 bataillons et 2 compagnies de grenadiers. Le 11 novembre, le gouverneur du château de Sainte-Croix attaqua des Maures dans un vallon. Les Maures, bien que repoussés, avaient tenté de miner le fort sans succès. Lors de leur retraite, les grenadiers espagnols subirent des pertes, avec cinq soldats tués. Des déserteurs maures rapportèrent que Lazarin, un homme influent, s'était retiré pour échapper aux cruautés de Bigotillo, un général maure, et levait des soldats pour attaquer les troupeaux de ce dernier. Le 21 novembre, le gouverneur d'Oran mena une sortie avec 10 000 hommes contre les Turcs et les Maures dans leurs tranchées. Après une résistance, les ennemis furent repoussés et poursuivis sur plus d'une lieue. Lors de cette sortie, le marquis de Santa Cruz, capitaine général et gouverneur d'Oran, ainsi que le marquis de Valdecanas et le colonel Don Joseph Pinel furent tués. Les troupes espagnoles, fatiguées, rentrèrent dans la place. Le 23 novembre, une seconde sortie chassa les Maures de leurs quartiers, qui se retirèrent dans les montagnes après avoir perdu plus de 1 000 hommes. Du côté espagnol, environ 600 hommes furent tués et près de 1 500 blessés. Les troupes espagnoles à Oran totalisaient 13 000 hommes, une partie campant hors de la place. Le marquis de Villadarias fut nommé pour remplacer le marquis de Santa Cruz. À Ceuta, une sortie contre 4 000 hommes d'infanterie et 4 000 de cavalerie maures mit ces troupes en fuite. Les Noirs de Miknez se soulevèrent et proclamèrent un frère du roi régnant comme leur roi. L'armée du roi de Maroc, bien que présente, n'osa pas entreprendre d'action. Des espions espagnols confirmèrent la présence de 4 000 hommes d'infanterie et 1 500 de cavalerie dans le camp maure.
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362
p. 2696
HOLLANDE, PAÏS-BAS.
Début :
On fait des prieres publiques dans les principales Villes de la Hollande, à l'occasion [...]
Mots clefs :
Hollande, Pays-Bas, Vaisseaux, Digues
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texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE, PAÏS-BAS.
HOLLANDE , PAÏS-BAS.
dans
2
Na fait des prieres publiques dans les prin
cipales Villes de la Hollande , à l'occasion
de la nouvelle espece de Vers qui y ont été apportez par des Vaisseaux revenus des Indes. Ces
Insectes s'étant prodigieusement multipliez , ont
attaqué les Digues du côté de la Zelande , de la
Frise et de la Nort- Hollande. Ils en rongent les
Pilotis , et les perçant d'une infinité de trous ils les rendent inutiles , de sorte que
ces se verroient en danger d'être submergées sans
les réparations qu'on est obligé de faire tous les
jours à ces Digues. On n'a trouvé jusqu'à présent aucun moyen de détruire ces Insectes , qui
vivent également dans la Mer et hors de l'eau.
dans
2
Na fait des prieres publiques dans les prin
cipales Villes de la Hollande , à l'occasion
de la nouvelle espece de Vers qui y ont été apportez par des Vaisseaux revenus des Indes. Ces
Insectes s'étant prodigieusement multipliez , ont
attaqué les Digues du côté de la Zelande , de la
Frise et de la Nort- Hollande. Ils en rongent les
Pilotis , et les perçant d'une infinité de trous ils les rendent inutiles , de sorte que
ces se verroient en danger d'être submergées sans
les réparations qu'on est obligé de faire tous les
jours à ces Digues. On n'a trouvé jusqu'à présent aucun moyen de détruire ces Insectes , qui
vivent également dans la Mer et hors de l'eau.
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Résumé : HOLLANDE, PAÏS-BAS.
Une nouvelle espèce de vers, introduite par des vaisseaux des Indes, menace les Pays-Bas en attaquant les digues en Zélande, Frise et Hollande-Septentrionale. Ces insectes, capables de vivre dans et hors de l'eau, dégradent les pilotis, risquant la submersion des régions. Les autorités réparent quotidiennement les digues et organisent des prières publiques pour remédier à cette situation.
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363
p. 2997-2998
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Début :
On a appris que l'Armée du Roi de Perse et celle du Grand Seigneur, n'étoient [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Armée, Divan, Sérasker
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texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET DE PERSE.
DE TURQUIE ET DE PERSE.
ONa appris que l'Armée du Roi de Perse et celle du Grand Seigneur , n'étoient éloignées l'une de l'autre que d'une demie journée
de chemin, et qu'on ne doutoit plus qu'il n'y eut
bien-tôt un Combat general , si les propositions
faites par le Roi de Perse n'étoient pas acceptées
par le G. S. auquel le Seraskier qui commande
I'Armée Ottomanne , a dépêché un Courrier ; et
l'on assûre que l'Armée Persane est plus nombreuse que celle des Turcs. On apprend aussi
qu'on a tenu au Serrail un Divan , dans lequel il a été résolu de conclure un nouveau Traité de
Paix avec la Perse , afin d'être en état de donner
du secours aux Régences de Barbarie , en cas
qu'elles soyent attaquées par quelque Prince
Chrétien,
30
On mande en dernier lieu de Constantinople ,>
que la maladie contagieuse dont il y est mort à 40000. personnes depuis le commencement de Juin dernier , est entierement cessée , et que de
tous les Ministres Etrangers , il n'y a eu que
P'Ambassadeur du Roi d'Angleterre qui ait cu
quelques domestiques attaquez de cette ma- ladie.
Les Députez de la Régence d'Alger qui étoient venus demander du secours au G. S. à l'occasion
de la prise d'Oran par l'Armée Espagnole , sont
II Vol. partis
2898 MERCURE DE FRANCE
partis pour retourner chez eux avec esperance
d'être secourus aussi- tôt qu'un nouveau Traité
de Paix aura terminé la Guerre entre les Turcs
et les Persans.
Dgianum Coggia , dont on avoit publié faussement la mort , est attendu à Constantinople pour être rétabli dans les fonctions de CapitanPacha.
- Il y a près de deux mois qu'on joüit dans cette
Ville d'une parfaite tranquillité , ce qui fait
croire que les Jannissaires n'ont plus intention de se soûlever.
EXTRAIT d
ONa appris que l'Armée du Roi de Perse et celle du Grand Seigneur , n'étoient éloignées l'une de l'autre que d'une demie journée
de chemin, et qu'on ne doutoit plus qu'il n'y eut
bien-tôt un Combat general , si les propositions
faites par le Roi de Perse n'étoient pas acceptées
par le G. S. auquel le Seraskier qui commande
I'Armée Ottomanne , a dépêché un Courrier ; et
l'on assûre que l'Armée Persane est plus nombreuse que celle des Turcs. On apprend aussi
qu'on a tenu au Serrail un Divan , dans lequel il a été résolu de conclure un nouveau Traité de
Paix avec la Perse , afin d'être en état de donner
du secours aux Régences de Barbarie , en cas
qu'elles soyent attaquées par quelque Prince
Chrétien,
30
On mande en dernier lieu de Constantinople ,>
que la maladie contagieuse dont il y est mort à 40000. personnes depuis le commencement de Juin dernier , est entierement cessée , et que de
tous les Ministres Etrangers , il n'y a eu que
P'Ambassadeur du Roi d'Angleterre qui ait cu
quelques domestiques attaquez de cette ma- ladie.
Les Députez de la Régence d'Alger qui étoient venus demander du secours au G. S. à l'occasion
de la prise d'Oran par l'Armée Espagnole , sont
II Vol. partis
2898 MERCURE DE FRANCE
partis pour retourner chez eux avec esperance
d'être secourus aussi- tôt qu'un nouveau Traité
de Paix aura terminé la Guerre entre les Turcs
et les Persans.
Dgianum Coggia , dont on avoit publié faussement la mort , est attendu à Constantinople pour être rétabli dans les fonctions de CapitanPacha.
- Il y a près de deux mois qu'on joüit dans cette
Ville d'une parfaite tranquillité , ce qui fait
croire que les Jannissaires n'ont plus intention de se soûlever.
EXTRAIT d
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Résumé : DE TURQUIE ET DE PERSE.
Le texte évoque les tensions politiques et militaires entre la Turquie et la Perse. Les armées des deux pays sont proches d'un affrontement, sauf si les propositions de paix du roi de Perse sont acceptées. L'armée perse est plus nombreuse que celle des Turcs. Un conseil au Sérail a décidé de conclure un nouveau traité de paix avec la Perse pour secourir les régences de Barbarie en cas d'attaque chrétienne. À Constantinople, une épidémie ayant causé 40 000 morts depuis juin a cessé, affectant seulement quelques domestiques de l'ambassadeur d'Angleterre. Les députés de la régence d'Alger, après la prise d'Oran par les Espagnols, espèrent un secours après la conclusion du traité de paix. Dgianum Coggia, dont la mort avait été faussement annoncée, est attendu à Constantinople pour reprendre ses fonctions de Capitain-Pacha. La ville connaît une tranquillité depuis deux mois, indiquant que les Janissaires n'ont plus l'intention de se révolter.
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364
p. 2898-2900
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople, au commencement du mois dernier.
Début :
Après avoir été fort long-tems dans l'incertitude sur les affiares de Perse et sur les bruits [...]
Mots clefs :
Thamas, Constantinople, Royaume, Guerre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople, au commencement du mois dernier.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople , an commencement du mois
dernier.
Près avoir été fort long-tems dans l'incertis
Arudesurlesaffaires de Perseet sur les bruits
confus et incertains qui couroient ici d'une nouvelle révolution arrivée dans ce Royaume , voici
enfin les dernieres nouvelles que l'on en a euës
par la voye de Bagdad , et qui ont été envoyées
à la Porte par Achmet- Pacha , Gouverneur de la
même Ville.
Lors du Traité de Paix qui fût fait entre le
Grand- Seigneur , et Chah- Thamas , ce dernier
Prince en donna connoissance à Thamas-KoulyKan , son premier Ministre , qui dans ce tems- là
étoit à la tête de ses Armées contre les Aghuans,
On dit qu'alors Thamas- Kouly Kan , soit parce
qu'il étoit bien aise de se préparer un prétexte
pour parvenir au projet qu'il méditoit , feignit
d'approuver ce Traité ; mais dans la suite , s'étant rapproché d'Ispaham à la tête de son ArII. Vol. méc ,
DECEMBRE. 1732. 2899 LYON
DE
née , il blâma publiquement Chah- Thamas , en 1893
l'accusant d'avoir fait une paix honteuse , et dit
ouvertement qu'il ne consentiroit jamais qu'E
rivan Tiflis , le reste de la Georgie , et les autres Places qui avoient été cédées aux Turcs , demeurassent entre leurs mains ; ces plaintes de la
part du premier Ministre , produisirent d'abord
entre le Souverain et lui quelque division , mais
les ménagemens que Schah Thamas étoit obligé
de garder avec un Sujet puissant et maître des
Troupes , le firent consentir à une réconciliation,
sous prétexte de laquelle Thamas Kouly- Kan
fut appellé à la Cour. Il s'y rendit avec plusieurs Officiers de son Armée ; mais la premiere
démarche qu'il fit en y arrivant , soutenu par les
Partisans qu'il avoit en grand nombre auprès de
Schah Thamas , fut de se saisir de la personne
de ce Prince. On ne sçait pas bien encore s'il l'a fait mourir , ou s'il s'est contenté de le faire
enfermer dans une prison , mais on assûre qu'il
a fait reconnoître pour Roi un jeune Enfant , fils
de Schah Thamas , et qu'il s'est fait nommer
lui- même Regent du Royaume , et Generalissime des Armées de Perse ; on ajoûte que c'est un
homme extrêmement belliqueux , d'un caractere
fort violent , qui paroît être dans le dessein d'enlever aux Turcs géneralement toutes les Conquêtes qu'ils ont faites sur les Persans, et qu'Achmet Pacha a écrit à la Porte , que le G. S. n'avoit point d'autre parti à prendre que de se préparer à cette Guerre , et se mettre lui- mêmeàla
tête de ses Troupes pour aller combattre en personne un si puissant ennemi.
Ces nouvelles ont donné lieu à un Conseil ;
auquel ont assisté tous les Ministres et les princi
paux Officiers de la Porte , et dans lequel il a été
II. Vol.
H dé
290 MERCURE DE FRANCE
déliberé que le G. S. écriroit des Lettres à tous
les Gouverneurs des Provinces de Perse , pour les
exciter à prendre les armes pour vanger leur Souverain légitime contre les entreprises de ce nouvel usurpateur , avec promesse de la part de
S, H. de les soutenir de toutes les forces de son
Empire dans une Guerre si juste.
dernier.
Près avoir été fort long-tems dans l'incertis
Arudesurlesaffaires de Perseet sur les bruits
confus et incertains qui couroient ici d'une nouvelle révolution arrivée dans ce Royaume , voici
enfin les dernieres nouvelles que l'on en a euës
par la voye de Bagdad , et qui ont été envoyées
à la Porte par Achmet- Pacha , Gouverneur de la
même Ville.
Lors du Traité de Paix qui fût fait entre le
Grand- Seigneur , et Chah- Thamas , ce dernier
Prince en donna connoissance à Thamas-KoulyKan , son premier Ministre , qui dans ce tems- là
étoit à la tête de ses Armées contre les Aghuans,
On dit qu'alors Thamas- Kouly Kan , soit parce
qu'il étoit bien aise de se préparer un prétexte
pour parvenir au projet qu'il méditoit , feignit
d'approuver ce Traité ; mais dans la suite , s'étant rapproché d'Ispaham à la tête de son ArII. Vol. méc ,
DECEMBRE. 1732. 2899 LYON
DE
née , il blâma publiquement Chah- Thamas , en 1893
l'accusant d'avoir fait une paix honteuse , et dit
ouvertement qu'il ne consentiroit jamais qu'E
rivan Tiflis , le reste de la Georgie , et les autres Places qui avoient été cédées aux Turcs , demeurassent entre leurs mains ; ces plaintes de la
part du premier Ministre , produisirent d'abord
entre le Souverain et lui quelque division , mais
les ménagemens que Schah Thamas étoit obligé
de garder avec un Sujet puissant et maître des
Troupes , le firent consentir à une réconciliation,
sous prétexte de laquelle Thamas Kouly- Kan
fut appellé à la Cour. Il s'y rendit avec plusieurs Officiers de son Armée ; mais la premiere
démarche qu'il fit en y arrivant , soutenu par les
Partisans qu'il avoit en grand nombre auprès de
Schah Thamas , fut de se saisir de la personne
de ce Prince. On ne sçait pas bien encore s'il l'a fait mourir , ou s'il s'est contenté de le faire
enfermer dans une prison , mais on assûre qu'il
a fait reconnoître pour Roi un jeune Enfant , fils
de Schah Thamas , et qu'il s'est fait nommer
lui- même Regent du Royaume , et Generalissime des Armées de Perse ; on ajoûte que c'est un
homme extrêmement belliqueux , d'un caractere
fort violent , qui paroît être dans le dessein d'enlever aux Turcs géneralement toutes les Conquêtes qu'ils ont faites sur les Persans, et qu'Achmet Pacha a écrit à la Porte , que le G. S. n'avoit point d'autre parti à prendre que de se préparer à cette Guerre , et se mettre lui- mêmeàla
tête de ses Troupes pour aller combattre en personne un si puissant ennemi.
Ces nouvelles ont donné lieu à un Conseil ;
auquel ont assisté tous les Ministres et les princi
paux Officiers de la Porte , et dans lequel il a été
II. Vol.
H dé
290 MERCURE DE FRANCE
déliberé que le G. S. écriroit des Lettres à tous
les Gouverneurs des Provinces de Perse , pour les
exciter à prendre les armes pour vanger leur Souverain légitime contre les entreprises de ce nouvel usurpateur , avec promesse de la part de
S, H. de les soutenir de toutes les forces de son
Empire dans une Guerre si juste.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople, au commencement du mois dernier.
La lettre de Constantinople décrit une révolution en Perse. Après une période d'incertitude, Achmet Pacha, Gouverneur de Bagdad, a confirmé ces événements. Lors du traité de paix entre le Grand Seigneur et Chah Thamas, ce dernier en informa Thamas-Kouly-Kan, son premier ministre. Thamas-Kouly-Kan feignit d'approuver le traité mais le critiqua ensuite, accusant Chah Thamas d'avoir fait une paix honteuse. Une réconciliation temporaire eut lieu, mais Thamas-Kouly-Kan emprisonna Chah Thamas à son arrivée à la cour. Il est incertain si Chah Thamas a été tué ou emprisonné. Thamas-Kouly-Kan a fait reconnaître un jeune fils de Chah Thamas comme roi et s'est proclamé régent et généralissime des armées de Perse. Connu pour son caractère belliqueux, il semble vouloir reconquérir les territoires perdus face aux Turcs. Achmet Pacha a informé la Porte de la nécessité de se préparer à la guerre. Un conseil à la Porte a décidé d'écrire aux gouverneurs des provinces persanes pour les inciter à se révolter contre l'usurpateur, avec le soutien de l'Empire ottoman.
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365
p. 2900
RUSSIE.
Début :
Malgré les représentations du Roi et de la République de Pologne, la Czarine a envoyé [...]
Mots clefs :
Tsarine, Smolensko
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
Malgréles représentations du Roi et de la République de Pologne , la Czarine a envoyé ordre aux Commandans de ses Troupes dans le Territoire de Smolensko , d'en faire partir incessamment pour le Duché de Curlande un
Régiment d'Infanterie et un de Cavalerie , qui y
resteront jusqu'à la mort du Duc Ferdinand de
Curlande
Malgréles représentations du Roi et de la République de Pologne , la Czarine a envoyé ordre aux Commandans de ses Troupes dans le Territoire de Smolensko , d'en faire partir incessamment pour le Duché de Curlande un
Régiment d'Infanterie et un de Cavalerie , qui y
resteront jusqu'à la mort du Duc Ferdinand de
Curlande
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366
p. 2900-2901
POLOGNE.
Début :
Les Traitez entre l'Empereur et la République de Pologne ayant été renouvellés depuis le [...]
Mots clefs :
Pologne, Fièvre épidémique, Province
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
Es Traitez entre l'Empereur et la République LdePologne ayant de renouvel
départ du Roi , conformément aux Constitutions de la Diette generale de 1726. S. M. a envoyé des ordres au Major General de la Couronne qui est actuellement à Constantinople ,
d'en donner part au Grand-Seigneur , et de représenter à S. H. que le renouvellement de ces Traitez ne devoit lui causer aucune inquiétude
parce que ce n'étoit plus une alliance offensive
et qu'on en avoit retranché l'article du Traité
de 1677. qui concernoit la levée des Troupes.
Il régne à Léopold et dans toute la Pologne
une fiévre épidémique , accompagnée des mêmes
symptômes que la fiévre qui préceda la derniere
II. Vol.
ma-
DECEMBRE. 1732 1901
maladie contagieuse de cette Province , ce qui a
déterminé le Régimentaire de la Couronne à y
envoyer plusieurs Compagnies d'Infanterie et de
Cavalerie pour garder les passages , et empêcher
que personne ne sorte de la Province sans Certi ficats de santé
Es Traitez entre l'Empereur et la République LdePologne ayant de renouvel
départ du Roi , conformément aux Constitutions de la Diette generale de 1726. S. M. a envoyé des ordres au Major General de la Couronne qui est actuellement à Constantinople ,
d'en donner part au Grand-Seigneur , et de représenter à S. H. que le renouvellement de ces Traitez ne devoit lui causer aucune inquiétude
parce que ce n'étoit plus une alliance offensive
et qu'on en avoit retranché l'article du Traité
de 1677. qui concernoit la levée des Troupes.
Il régne à Léopold et dans toute la Pologne
une fiévre épidémique , accompagnée des mêmes
symptômes que la fiévre qui préceda la derniere
II. Vol.
ma-
DECEMBRE. 1732 1901
maladie contagieuse de cette Province , ce qui a
déterminé le Régimentaire de la Couronne à y
envoyer plusieurs Compagnies d'Infanterie et de
Cavalerie pour garder les passages , et empêcher
que personne ne sorte de la Province sans Certi ficats de santé
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Résumé : POLOGNE.
En décembre 1732, un traité entre l'Empereur et la Pologne a été renouvelé. L'Empereur a rassuré le Grand-Seigneur qu'il ne s'agissait plus d'une alliance offensive. Une fièvre épidémique sévissait en Pologne, conduisant à des mesures sanitaires strictes.
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367
p. 2901
ALLEMAGNE.
Début :
Le 8. de ce mois, Fête de la Conception de la Vierge, l'Empereur, accompagné du [...]
Mots clefs :
Fête de la Conception, Université, Mandiants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
E 8. de ce mois , Fête de la Conception de
la Vierge , l'Empereur , accompagné du
Nonce du Pape et des Chevaliers de la Toison
d'Or , se rendit à l'Eglise Métropolitaine , et y
assista au Service Divin , celebré pontificalement
par le Cardinal- Archevêque de Vienne. Pendant
la Messe , le Recteur magnifique de l'Université
er les quatre Doyens des quatre Facultez , prêterent Serment entre les mains de l'Evêque d'Antigonie , Chancelier de cette Université , de défendre et de soûtenir l'Immaculée Conception de
la Sainte Vierge.
Pour prévenir l'entrée des mandians et autres
gens sans aveu dans la Ville deVienne, on a publié
un nouveau Réglement qui défend aux Maîtres
des différens Métiers de recevoir chez eux aucuns Compagnons qui ne soient munis de Cerrificats de leur travail et de leur séjour chez des
Maîtres des autres Villes d'Allemagne.
Le nombre des Sujets de l'Evêque de Saltzbourg
qui se déclarent Protestans , augmente de jour en jour, et il y en a déja plus de 1500. du District
de Berchtolzgaden qui demandent à sortir du
pays et à se retirer dans le Duché de LawemBourg , où ils seront nourris et entretenus pendant 18 mois aux dépens du Roi d'Angleter
E 8. de ce mois , Fête de la Conception de
la Vierge , l'Empereur , accompagné du
Nonce du Pape et des Chevaliers de la Toison
d'Or , se rendit à l'Eglise Métropolitaine , et y
assista au Service Divin , celebré pontificalement
par le Cardinal- Archevêque de Vienne. Pendant
la Messe , le Recteur magnifique de l'Université
er les quatre Doyens des quatre Facultez , prêterent Serment entre les mains de l'Evêque d'Antigonie , Chancelier de cette Université , de défendre et de soûtenir l'Immaculée Conception de
la Sainte Vierge.
Pour prévenir l'entrée des mandians et autres
gens sans aveu dans la Ville deVienne, on a publié
un nouveau Réglement qui défend aux Maîtres
des différens Métiers de recevoir chez eux aucuns Compagnons qui ne soient munis de Cerrificats de leur travail et de leur séjour chez des
Maîtres des autres Villes d'Allemagne.
Le nombre des Sujets de l'Evêque de Saltzbourg
qui se déclarent Protestans , augmente de jour en jour, et il y en a déja plus de 1500. du District
de Berchtolzgaden qui demandent à sortir du
pays et à se retirer dans le Duché de LawemBourg , où ils seront nourris et entretenus pendant 18 mois aux dépens du Roi d'Angleter
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le 8 décembre, l'Empereur, accompagné du Nonce du Pape et des Chevaliers de la Toison d'Or, assista à un service divin à l'Église Métropolitaine de Vienne. Le Cardinal-Archevêque de Vienne officia la messe, durant laquelle le Recteur de l'Université et les quatre Doyens des facultés prêtèrent serment à l'évêque d'Antigonie, Chancelier de l'Université, pour défendre l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge. Un nouveau règlement fut publié pour empêcher l'entrée des mandians et autres individus sans aveu à Vienne. Ce règlement interdit aux maîtres des métiers de recevoir des compagnons sans certificats attestant de leur travail et de leur séjour dans d'autres villes d'Allemagne. Par ailleurs, le nombre de sujets protestants de l'évêque de Salzbourg augmenta, dépassant 1 500 personnes dans le district de Berchtolzgaden. Ces individus souhaitaient quitter le pays pour se retirer dans le Duché de Lawembourg, où ils seraient nourris et entretenus pendant 18 mois aux frais du Roi d'Angleterre.
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368
p. 2902-2903
ITALIE.
Début :
On écrit de Rome que le 14 Decembre on publia au Palais du Quirinal, que le Pape [...]
Mots clefs :
Italie, Sainte Luce, Tremblement de terre, Cathédrale, Vagues
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
TALIE.
On N écrit de Rome que le 14 Decembre,
publia au Palais du Quirinal , que le l'ape
avoit nommé le Cardinal de Motta , son Légat
à Latere , auprès du Roy de Portugal , afin de
terminer entierement les différends de S.M.Port.
avec le S. Siége,
Le 13.la Fête de sainte Luce fut célébrée avec
les cérémonies accoutumées , dans l'Eglise , de
$. Jean de Latran , en mémoire de la conversion
du Roy de France Henry IV. de glorieuse mémoire. La Messe fut célébrée par M. Fouquet ,
Evêque d'Eleutheropolis ; le Cardinal Ottoboni,
le Cardinal Belluga , le Duc de S. Aignan , Ambassadeur Extraordinaire du Roy T. Ch. la Du- chesse son Epouse et ses Fils y aassisterent , ainsi
qu'un grand nombre de Prélats. Après la Messe Ambassadeur donna dans son Palais un Repas
magnifique de 8 couverts , auquel se trouverent le Card. Ottoboni , les deux Princes Corsini , le
Pr. Vaini , le Duc Lanti, et plusieurs autres personnes de distinction.
On a appris de Naples que le Tremblement de
terre du 29 de Nov. dern. a causé beaucoup plus
de dommage qu'on ne le croïoit d'abord ; lee
secousses ayant duré près de 15 minutes , sans
interruption , ce qui est sans exemple. Aux deux
premieres Minutes , plusieurs Murailles furent
renversées , entr'autres , celle de l'Hôpital Royal,
quoique épaisse de plusieurs pieds. Les Eglises ,
les Monasteres et la plupart des Edifices publics
sont très- endommagez , ainsi que les Maisons
particulieres qui sont à demi découvertes et dans
II. Vol. les-
DECEMBRE. 1732. 2903
lesquelles on n'entre qu'avec crainte. L'Eglise
Cathédrale s'est ouverte en quatre endroits; celles
des Carmes , et des Religieux du Mont- Oliver
sont presque entierement ruinées ; le Pont de
Pierre , sur la Riviere de Carola est détruit jus➡.
qu'aux fondemens , ainsi que le Château du Marquis de Carise, sous lequel ce Marquis,son Epouse , ses enfans et tous ses domestiques sont demcurez ensevelis. Le Duc de Colli- Cervino qui y
étoit avec la Duchesse son épouse , en a été rétiré presque mourant ; ses deux filles y ont péri.
Ave linc , Capouë , la Vallée de Benevent sont
encore plus endommagées.
On mande de Gallipoli , dans la Terre d'Otrante , que le 1 de Dec. on s'y étoit apperçu d'un tremblement de terre sous la Mer , dont
les Vagues étoient soulevées avec une violence
terrible , quoiqu'il n'y eut point de vent ; un
gros Vaisseau Anglois , nommé la Catherine ,
fit naufrage dans le Port ; ainsi qu'une Tartane de Sorento.
On N écrit de Rome que le 14 Decembre,
publia au Palais du Quirinal , que le l'ape
avoit nommé le Cardinal de Motta , son Légat
à Latere , auprès du Roy de Portugal , afin de
terminer entierement les différends de S.M.Port.
avec le S. Siége,
Le 13.la Fête de sainte Luce fut célébrée avec
les cérémonies accoutumées , dans l'Eglise , de
$. Jean de Latran , en mémoire de la conversion
du Roy de France Henry IV. de glorieuse mémoire. La Messe fut célébrée par M. Fouquet ,
Evêque d'Eleutheropolis ; le Cardinal Ottoboni,
le Cardinal Belluga , le Duc de S. Aignan , Ambassadeur Extraordinaire du Roy T. Ch. la Du- chesse son Epouse et ses Fils y aassisterent , ainsi
qu'un grand nombre de Prélats. Après la Messe Ambassadeur donna dans son Palais un Repas
magnifique de 8 couverts , auquel se trouverent le Card. Ottoboni , les deux Princes Corsini , le
Pr. Vaini , le Duc Lanti, et plusieurs autres personnes de distinction.
On a appris de Naples que le Tremblement de
terre du 29 de Nov. dern. a causé beaucoup plus
de dommage qu'on ne le croïoit d'abord ; lee
secousses ayant duré près de 15 minutes , sans
interruption , ce qui est sans exemple. Aux deux
premieres Minutes , plusieurs Murailles furent
renversées , entr'autres , celle de l'Hôpital Royal,
quoique épaisse de plusieurs pieds. Les Eglises ,
les Monasteres et la plupart des Edifices publics
sont très- endommagez , ainsi que les Maisons
particulieres qui sont à demi découvertes et dans
II. Vol. les-
DECEMBRE. 1732. 2903
lesquelles on n'entre qu'avec crainte. L'Eglise
Cathédrale s'est ouverte en quatre endroits; celles
des Carmes , et des Religieux du Mont- Oliver
sont presque entierement ruinées ; le Pont de
Pierre , sur la Riviere de Carola est détruit jus➡.
qu'aux fondemens , ainsi que le Château du Marquis de Carise, sous lequel ce Marquis,son Epouse , ses enfans et tous ses domestiques sont demcurez ensevelis. Le Duc de Colli- Cervino qui y
étoit avec la Duchesse son épouse , en a été rétiré presque mourant ; ses deux filles y ont péri.
Ave linc , Capouë , la Vallée de Benevent sont
encore plus endommagées.
On mande de Gallipoli , dans la Terre d'Otrante , que le 1 de Dec. on s'y étoit apperçu d'un tremblement de terre sous la Mer , dont
les Vagues étoient soulevées avec une violence
terrible , quoiqu'il n'y eut point de vent ; un
gros Vaisseau Anglois , nommé la Catherine ,
fit naufrage dans le Port ; ainsi qu'une Tartane de Sorento.
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Résumé : ITALIE.
Le 14 décembre, le pape a nommé le Cardinal de Motta comme légat auprès du roi de Portugal pour résoudre des différends entre le roi de Portugal et le Saint-Siège. Le 13 décembre, la fête de sainte Luce a été célébrée à l'église Saint-Jean de Latran en mémoire de la conversion du roi de France Henri IV. La messe a été célébrée par M. Fouquet, évêque d'Éleuthéropolis, en présence de plusieurs dignitaires, dont le cardinal Ottoboni, le cardinal Belluga, et le duc de Saint-Aignan, ambassadeur extraordinaire du roi de France. Après la messe, un repas somptueux a été offert par l'ambassadeur à son palais, avec la participation de personnalités distinguées. À Naples, le tremblement de terre du 29 novembre a causé des dommages plus importants que prévu, avec des secousses durées près de 15 minutes. Plusieurs murs, dont celui de l'hôpital royal, ont été renversés. Les églises, monastères, édifices publics et nombreuses maisons particulières sont gravement endommagés. L'église cathédrale s'est ouverte en quatre endroits, celles des Carmes et des religieux du Mont-Olivet sont presque entièrement ruinées. Le pont de Pierre sur la rivière Carola et le château du marquis de Carise sont détruits, entraînant la mort du marquis, de sa famille et de ses domestiques. Le duc de Colli-Cervino et la duchesse son épouse ont été retrouvés presque mourants, tandis que leurs deux filles ont péri. Les villes d'Ave linc, Capoue et la vallée de Benevent sont également très endommagées. À Gallipoli, dans la Terre d'Otrante, un tremblement de terre sous la mer a été observé le 1er décembre, soulevant les vagues avec violence. Un vaisseau anglais, la Catherine, et une tartane de Sorente ont fait naufrage dans le port.
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369
p. 2903-2905
ESPAGNE.
Début :
On a appris d'Oran, depuis les dernieres nouvelles que nous en avons publiées, que [...]
Mots clefs :
Espagne, Oran, Cavalerie, Ceuta, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
Na appris d'Oran , depuis les dernieres
nouvelles que nous en avons publiées , que les Maures , dans l'action du 21 de Novembre ,
étoient au nombre de 32000 hommes , y compris leur Cavalerie , qui pouvoit monter à 7500
hommes. Les Troupes Espagnoles ' continuent de travailler à combler les tranchées des Maures ,
principalement sur la Mazera ; élevation qui domine le Château de Ste Croix , auquel les Maures avoient fait quelques bréches , qu'on rétablit,
afin de mettre ce Fort à couvert de toute insulte.
On a appris par des Espions qui s'étoient intro1
II. Vol.
Hij duies
2904 MERCURE DE FRANCE
duits dans Oran , et qu'on y a arrêtez, que l'Armée des Maures étoit campée derriere une Mon- tagne , â deux lieues de cette Ville . Que dans
l'attaque du 21. Bigotillo et deux de ses parens
avoient été blessez ; que le fils du feu Dey d'Alger,
l'un des deux Generaux des Maures , se préparoit à retourner à Alger avec ses Troupes , et
qu'il ne laisseroit à Bigotillo , que 45 Escoüades
de Turcs , qui font environ 8 a 900 hommes.
Les Lettres d'Oran , du 13 Decembre , portent
que les Maures s'étoient encore éloignez d'une
lieue du Camp qu'ils occupoient , depuis la levée
du Siége de cette Place , et que tous leurs mouvemens faisoient croire qu'ils avoient dessein de
se retirer entierement ; que le 7 du même mois
on avoit transporté de la Maison de Don Philippe Ramirez d'Arellans , Maréchal de Camp , l'Image miraculeuse de N. D, de Penna de Francia,
Patrone d'Oran , à l'Eglise Paroissialle de cette
Ville ;que cette Image avoit été portée pendant
la ceremonie par Don Jean-Ans. Perés d'Aréillano , que le Roy et l'Archevêque de Tolede ont
nommé Vicaire General de la même Ville ; que
le Commandant de la Place , les Marêchaux de
Camp , les Colonels et les autres Officiers de la
Garnison , avoient assisté à la Procession , et le
lendemain à la Grande Messe , qui avoit été cé◄
lébrée dans la même Eglise. Cette Image avoit été conservée dans la Maison de ce Vicaire Ge
neral , depuis la prise d'Oran , par les Maures ,
en 1707.
Le Marquis de Villadarias a été nommé par
le Roy , pour succeder au Marquis de Santa- Cruz , en qualité de Gouverneur d'Oran ; et il
doit s'embarquer incessamment à Alicante , pour
se rendre à son Gouvernement. Ș. M. a aussi
II. Vol. nommé
DECEMBRE. 1732 2905
nommé Lieutenant General de ses Armées , le
Duc de Liria , cy-devant son Ambassadeur Extraordinaire auprès de la Czarine , et qui est aetuellement à Vienne.
Elle a accordé à la Marquise de Santa-Cruz qui est revenuë d'Oran à Cadix avec toute sa famille , une pension de mille Doublons ; une Com
manderie de 400 Doublons de revenu à son fils
aîné ; une Compagnie de Cavalerie à son second
fils , et une d'Infanterie à son troisiéme.
Par les Lettres d'Oran , du 16. de ce mois , on
apprend que la Garnison continuoit de travailler
aux Fortifications de cette Ville et des Châteaux ,
sans être inquiétée par les Maures , qui sont rou→
jours dans leur même Camp.
Celles de Ceuta du 19. portent que 6co. Cavaliers de l'Armée du Roy de Maroc , étoient
revenus près du Serrail , qui est voisin du Camp
qu'occupoit cy-devant le Détachement de la Cavalerie et de l'Infanterie de ce Prince ; qu'ils tiroient depuis huit jours sans discontinuer contre
la nouvelle Palissade qu'on a plantée près de leur
Camp , et qui est déja fort avancée , mais qu'on
n'avoit pu découvrir encore quel pouvoit être leur dessein.
duOn a appris par les dernieres Lettres de Ceuta
30. Novembre, que les Troupes du Roy de Marocs'étoient retirées aussi des environs de cettePlace,et que les differens partis de Dragons envoyez à
la découverte par le Gouverneur de la Ville ,
étoient rentrez sans en avoir appris aucune nou- velle ; mais que la Garnison se tenoit toujours
sur ses gardes , crainte de surprise.
Na appris d'Oran , depuis les dernieres
nouvelles que nous en avons publiées , que les Maures , dans l'action du 21 de Novembre ,
étoient au nombre de 32000 hommes , y compris leur Cavalerie , qui pouvoit monter à 7500
hommes. Les Troupes Espagnoles ' continuent de travailler à combler les tranchées des Maures ,
principalement sur la Mazera ; élevation qui domine le Château de Ste Croix , auquel les Maures avoient fait quelques bréches , qu'on rétablit,
afin de mettre ce Fort à couvert de toute insulte.
On a appris par des Espions qui s'étoient intro1
II. Vol.
Hij duies
2904 MERCURE DE FRANCE
duits dans Oran , et qu'on y a arrêtez, que l'Armée des Maures étoit campée derriere une Mon- tagne , â deux lieues de cette Ville . Que dans
l'attaque du 21. Bigotillo et deux de ses parens
avoient été blessez ; que le fils du feu Dey d'Alger,
l'un des deux Generaux des Maures , se préparoit à retourner à Alger avec ses Troupes , et
qu'il ne laisseroit à Bigotillo , que 45 Escoüades
de Turcs , qui font environ 8 a 900 hommes.
Les Lettres d'Oran , du 13 Decembre , portent
que les Maures s'étoient encore éloignez d'une
lieue du Camp qu'ils occupoient , depuis la levée
du Siége de cette Place , et que tous leurs mouvemens faisoient croire qu'ils avoient dessein de
se retirer entierement ; que le 7 du même mois
on avoit transporté de la Maison de Don Philippe Ramirez d'Arellans , Maréchal de Camp , l'Image miraculeuse de N. D, de Penna de Francia,
Patrone d'Oran , à l'Eglise Paroissialle de cette
Ville ;que cette Image avoit été portée pendant
la ceremonie par Don Jean-Ans. Perés d'Aréillano , que le Roy et l'Archevêque de Tolede ont
nommé Vicaire General de la même Ville ; que
le Commandant de la Place , les Marêchaux de
Camp , les Colonels et les autres Officiers de la
Garnison , avoient assisté à la Procession , et le
lendemain à la Grande Messe , qui avoit été cé◄
lébrée dans la même Eglise. Cette Image avoit été conservée dans la Maison de ce Vicaire Ge
neral , depuis la prise d'Oran , par les Maures ,
en 1707.
Le Marquis de Villadarias a été nommé par
le Roy , pour succeder au Marquis de Santa- Cruz , en qualité de Gouverneur d'Oran ; et il
doit s'embarquer incessamment à Alicante , pour
se rendre à son Gouvernement. Ș. M. a aussi
II. Vol. nommé
DECEMBRE. 1732 2905
nommé Lieutenant General de ses Armées , le
Duc de Liria , cy-devant son Ambassadeur Extraordinaire auprès de la Czarine , et qui est aetuellement à Vienne.
Elle a accordé à la Marquise de Santa-Cruz qui est revenuë d'Oran à Cadix avec toute sa famille , une pension de mille Doublons ; une Com
manderie de 400 Doublons de revenu à son fils
aîné ; une Compagnie de Cavalerie à son second
fils , et une d'Infanterie à son troisiéme.
Par les Lettres d'Oran , du 16. de ce mois , on
apprend que la Garnison continuoit de travailler
aux Fortifications de cette Ville et des Châteaux ,
sans être inquiétée par les Maures , qui sont rou→
jours dans leur même Camp.
Celles de Ceuta du 19. portent que 6co. Cavaliers de l'Armée du Roy de Maroc , étoient
revenus près du Serrail , qui est voisin du Camp
qu'occupoit cy-devant le Détachement de la Cavalerie et de l'Infanterie de ce Prince ; qu'ils tiroient depuis huit jours sans discontinuer contre
la nouvelle Palissade qu'on a plantée près de leur
Camp , et qui est déja fort avancée , mais qu'on
n'avoit pu découvrir encore quel pouvoit être leur dessein.
duOn a appris par les dernieres Lettres de Ceuta
30. Novembre, que les Troupes du Roy de Marocs'étoient retirées aussi des environs de cettePlace,et que les differens partis de Dragons envoyez à
la découverte par le Gouverneur de la Ville ,
étoient rentrez sans en avoir appris aucune nou- velle ; mais que la Garnison se tenoit toujours
sur ses gardes , crainte de surprise.
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Résumé : ESPAGNE.
En 1732, des événements militaires et politiques impliquaient l'Espagne et les Maures. Le 21 novembre, environ 32 000 Maures, dont 7 500 cavaliers, affrontaient les troupes espagnoles qui comblaient leurs tranchées, notamment sur la Mazera, près du Château de Sainte-Croix endommagé. Des espions signalèrent que l'armée maure était campée derrière une montagne à deux lieues d'Oran. Lors de cette attaque, Bigotillo et deux de ses parents furent blessés. Le fils du défunt Dey d'Alger, général maure, se préparait à retourner à Alger avec ses troupes, laissant Bigotillo environ 800 à 900 Turcs. Le 13 décembre, les Maures se retirèrent d'une lieue de leur camp. À Oran, l'image miraculeuse de Notre-Dame de Penna de Francia fut transportée à l'église paroissiale. Le Marquis de Villadarias succéda au Marquis de Santa-Cruz comme gouverneur d'Oran, et le Duc de Liria fut nommé Lieutenant Général des armées. La Marquise de Santa-Cruz reçut une pension et des commandements pour ses fils. Le 16 décembre, la garnison d'Oran continuait les fortifications sans être inquiétée. À Ceuta, 600 cavaliers marocains tiraient contre une nouvelle palissade, mais leurs intentions restaient inconnues. Les troupes marocaines s'étaient retirées des environs de Ceuta, mais la garnison restait en alerte.
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370
p. 2906
GRANDE BRETAGNE.
Début :
La Duchesse Doüairiere de Marlbourough, va faire bâtir dans la Ville de S. Albans, une [...]
Mots clefs :
Maison de charité, Londres, Grande-Bretagne
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
A Duchesse Doüairiere de Marlbourough , va
faire bâtir dans la Ville de S. Albans , une
Maison de Charité , où elle retirera 40. pauvres
Familles , qui y seront pourvues de tout ce qui
sera necessaire pour leur nourriture et pour leur entretien ; les veuves et les enfans des pauvres
Officiers qui ont servi sous le feu Duc de Marlbourough , seront préferéz à tous autres.
Le 18. de ce mois , on débarqua à la Tour de
Londres, 31 Cerfs , que le Roy à fait venir de ses
Bois d'Hanover , pour les mettre dans les Pares de Richmond et de Windsor.
A Duchesse Doüairiere de Marlbourough , va
faire bâtir dans la Ville de S. Albans , une
Maison de Charité , où elle retirera 40. pauvres
Familles , qui y seront pourvues de tout ce qui
sera necessaire pour leur nourriture et pour leur entretien ; les veuves et les enfans des pauvres
Officiers qui ont servi sous le feu Duc de Marlbourough , seront préferéz à tous autres.
Le 18. de ce mois , on débarqua à la Tour de
Londres, 31 Cerfs , que le Roy à fait venir de ses
Bois d'Hanover , pour les mettre dans les Pares de Richmond et de Windsor.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
La duchesse douairière de Marlborough prévoit une maison de charité à Saint Albans pour 40 familles pauvres, priorité aux veuves et enfants d'officiers du duc de Marlborough. Le 18 du mois, 31 cerfs d'Hanover ont été amenés à la Tour de Londres par le roi pour les parcs de Richmond et Windsor.
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371
p. 2906-2907
MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Début :
Il semble que dans ces derniers temps, Dieu ait bien voulu par sa toute-puissance, reculer [...]
Mots clefs :
Dieu, Portugal, 123 ans, Cas singulier
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
MORTS, NAISSANCE S
des Pays Etrangers.
11, stiebleque dansces derniers temps,Dies ait bien voulu par sa toute - puissance , reculer les bornes ordinaires de la vie des hommes. Les
articles qu'on va lire justifieront cette Réflexion.
On apprend de Portugal , que la nommée
Brieres Rodrigues , veuve de Dominique Dias ,
mourut au commencement de ce mois , dans la
Ville de Palmelas , àgée de 123. ans.
Le nommé François Cordeiro , du Bourg de
Montes , prés de la même Ville , y est mort âgé de 104. ans. et la nommée Antoinette Correa,
âgée de 115,
Don Philippe Rocabert , Lieutenant dans le
II. Val. Ré
DECEMBRE. - 1732. 2907
Régiment des Cuirassiers de Cordoue , moutut le 8. Décembre , âgé de 114. ans.
On a reçu avis de Dublin , que M. Leland ,
Gentilhomme Anglois , étoit mort depuis peu
Lignasken , âge de 140. ans , sans avoir jamais
ressenti la plus legere indisposition.
On écrit d'Anvers , que la femme d'un Fermier près de cette Ville , étoit accouchée depuis
peu de son quinziéme fils , sans avoir eu de filles.
On assure que l'Empereur fera tenir sur les Fonts le nouveau né , en son nom , àcause de ce
cas singulier.
Suivant les Extraits tirez des Registres Bap
tistaires et Mortuaires , depuis le 25. Décembre
1731. jusqu'au 25. Décembre 1732. dont le
rapport en a été fait par les Clercs des diverses
Paroisses de Londres et de Westminster , on a
baptisé 9144 garçons et 8644 filles . faisant ensemble 17788. et il est mort 11655. hommes ou
garçons , et 11703. femmes ou filles , faisant ensemble 23358. par conséquent 1904. personnes
moins que l'année précedente ; on remarque que
parmi ceux qui sont morts , il y en a 950 audessous de deux ans ; 1517. entre deux et cinq
ans ; 716. entre f. et 10 ; 611. entre 10. et 20 ;
1627. entre 20. et 30 , 2175. entre 30. et 40;
2121. entre 40. et 50 ; 1741. entre fo. et 60 ;
1581. entre 60 et 70 ; 974. entre 70 et 80
660 entre 80. et 90 ; 121. entre 90. et 100 ; cr
9. entre 100. et 10s
des Pays Etrangers.
11, stiebleque dansces derniers temps,Dies ait bien voulu par sa toute - puissance , reculer les bornes ordinaires de la vie des hommes. Les
articles qu'on va lire justifieront cette Réflexion.
On apprend de Portugal , que la nommée
Brieres Rodrigues , veuve de Dominique Dias ,
mourut au commencement de ce mois , dans la
Ville de Palmelas , àgée de 123. ans.
Le nommé François Cordeiro , du Bourg de
Montes , prés de la même Ville , y est mort âgé de 104. ans. et la nommée Antoinette Correa,
âgée de 115,
Don Philippe Rocabert , Lieutenant dans le
II. Val. Ré
DECEMBRE. - 1732. 2907
Régiment des Cuirassiers de Cordoue , moutut le 8. Décembre , âgé de 114. ans.
On a reçu avis de Dublin , que M. Leland ,
Gentilhomme Anglois , étoit mort depuis peu
Lignasken , âge de 140. ans , sans avoir jamais
ressenti la plus legere indisposition.
On écrit d'Anvers , que la femme d'un Fermier près de cette Ville , étoit accouchée depuis
peu de son quinziéme fils , sans avoir eu de filles.
On assure que l'Empereur fera tenir sur les Fonts le nouveau né , en son nom , àcause de ce
cas singulier.
Suivant les Extraits tirez des Registres Bap
tistaires et Mortuaires , depuis le 25. Décembre
1731. jusqu'au 25. Décembre 1732. dont le
rapport en a été fait par les Clercs des diverses
Paroisses de Londres et de Westminster , on a
baptisé 9144 garçons et 8644 filles . faisant ensemble 17788. et il est mort 11655. hommes ou
garçons , et 11703. femmes ou filles , faisant ensemble 23358. par conséquent 1904. personnes
moins que l'année précedente ; on remarque que
parmi ceux qui sont morts , il y en a 950 audessous de deux ans ; 1517. entre deux et cinq
ans ; 716. entre f. et 10 ; 611. entre 10. et 20 ;
1627. entre 20. et 30 , 2175. entre 30. et 40;
2121. entre 40. et 50 ; 1741. entre fo. et 60 ;
1581. entre 60 et 70 ; 974. entre 70 et 80
660 entre 80. et 90 ; 121. entre 90. et 100 ; cr
9. entre 100. et 10s
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Résumé : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Le document traite de cas exceptionnels de longévité et de natalité dans divers pays. Au Portugal, plusieurs personnes ont atteint des âges avancés : Brieres Rodrigues est décédée à 123 ans, François Cordeiro à 104 ans, Antoinette Correa à 115 ans, et Don Philippe Rocabert à 114 ans. À Dublin, M. Leland est décédé à 140 ans sans avoir jamais été malade. En Belgique, une fermière a donné naissance à son quinzième fils, attirant l'attention de l'Empereur. Le document présente également des statistiques sur les naissances et les décès à Londres et Westminster entre le 25 décembre 1731 et le 25 décembre 1732. Durant cette période, 17788 naissances ont été enregistrées (9144 garçons et 8644 filles). Parallèlement, 23358 décès ont été enregistrés (11655 hommes ou garçons et 11703 femmes ou filles), marquant une diminution de 1904 personnes par rapport à l'année précédente. Les décès sont répartis selon les tranches d'âge, avec une proportion notable de jeunes enfants : 950 décès en dessous de deux ans et 1517 entre deux et cinq ans.
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372
p. 149-150
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Début :
Les Lettres de Constantinople, portent que le Grand-Seigneur avoit fait remettre 3000. [...]
Mots clefs :
Constantinople, Pacha , Perse
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texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET DE PERSE.
D_B T 1711041115 121‘ ne Pense, r
. l
Es Lettres de Constantinople, portent que le
LGrand- Seigneur avoiffait remettre gooo.
Bourses au Pacha de Bagdad qui commande son
Armée en Perse , et qu’on se préparait à faire
partir incessamment tous les secours dont ce Ge
neral peut avoir besoin pour sïopposcr aÏux de;
seins ambitieux de Thamas Kouli-Kart.
Par dïautres Lettres particulieres de la même
,Ville , on pprend que la Maladie contagieuse
rfétoit p; encore entrerement eesséc , malgré le _
froid dela saison ; qu’il y avoir eu âjanocoviclr,
petite Ville Maritime du Canal de la Met Noire,
_|m Incendie qui avoir çonsumé r5_o. Maisons ,
et que toute la Vlllt auroir été réduite en cendres,
si le Grand-vizir ne s’y fût pas rendu avec de;
OEroupes pour la secourir. ' i ‘
On apprend par les dernieres Lettres de Perse;
que Tiiamaslliouli-Kan, dontéPautoriË auâ
rnentoit tous es "ours avoir crit au an e
Gcorgie de lui fotirnir aiu plutôt soeo. homme‘.
de Cavalerie; que ce premier Ministre ne v<l>u_-,-,_
‘ ‘ ' ‘ .035
l
uo- MERCURE DE FRANCE
loir entendre parler d'aucun accommodations
avec la Porte , et qu’il avoir rejette’ avec beau
coup de hauteur des propositions que le Pacha
de Bagdarl lui avoir fait faire pour parvenir ai un
nouveau Traité de Paix entre les deux Puissances.
. l
Es Lettres de Constantinople, portent que le
LGrand- Seigneur avoiffait remettre gooo.
Bourses au Pacha de Bagdad qui commande son
Armée en Perse , et qu’on se préparait à faire
partir incessamment tous les secours dont ce Ge
neral peut avoir besoin pour sïopposcr aÏux de;
seins ambitieux de Thamas Kouli-Kart.
Par dïautres Lettres particulieres de la même
,Ville , on pprend que la Maladie contagieuse
rfétoit p; encore entrerement eesséc , malgré le _
froid dela saison ; qu’il y avoir eu âjanocoviclr,
petite Ville Maritime du Canal de la Met Noire,
_|m Incendie qui avoir çonsumé r5_o. Maisons ,
et que toute la Vlllt auroir été réduite en cendres,
si le Grand-vizir ne s’y fût pas rendu avec de;
OEroupes pour la secourir. ' i ‘
On apprend par les dernieres Lettres de Perse;
que Tiiamaslliouli-Kan, dontéPautoriË auâ
rnentoit tous es "ours avoir crit au an e
Gcorgie de lui fotirnir aiu plutôt soeo. homme‘.
de Cavalerie; que ce premier Ministre ne v<l>u_-,-,_
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l
uo- MERCURE DE FRANCE
loir entendre parler d'aucun accommodations
avec la Porte , et qu’il avoir rejette’ avec beau
coup de hauteur des propositions que le Pacha
de Bagdarl lui avoir fait faire pour parvenir ai un
nouveau Traité de Paix entre les deux Puissances.
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Résumé : DE TURQUIE ET DE PERSE.
Le Grand Seigneur a décidé d'accorder des bourses au Pacha de Bagdad pour renforcer sa résistance contre Thamas Kouli-Kan en Perse. Malgré le froid, une maladie contagieuse persiste. Un incendie a détruit 150 maisons à Janovic, une ville maritime du canal de la mer Noire, et le Grand-vizir a envoyé des troupes pour secourir la population. En Perse, Thamas Kouli-Kan a exigé des renforts de cavalerie de la Géorgie. Le premier ministre persan a refusé toute négociation avec la Porte et rejeté les propositions de paix du Pacha de Bagdad.
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373
p. 150
RUSSIE.
Début :
On a reçu avis d'Astracan et de Derbent, qu'il y étoit arrivé plusieurs jeunes Seigneurs [...]
Mots clefs :
Tartares, Géorgiens
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texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
Russrr.
N a reçu avis düflsrracän et de Derbents,‘
(Dquïl y éroit arrivé plusieurs jeunes Seigneur:
Tartares et Georgiens , qui viennent demander à
la Czarine de Pemploi dans ses Troupes.‘ Ils ont
ramené avec eux un très-grand nombre de Do
mestiques et de Chevaux , et ils doivent partit
incessamment pour Moscou.
N a reçu avis düflsrracän et de Derbents,‘
(Dquïl y éroit arrivé plusieurs jeunes Seigneur:
Tartares et Georgiens , qui viennent demander à
la Czarine de Pemploi dans ses Troupes.‘ Ils ont
ramené avec eux un très-grand nombre de Do
mestiques et de Chevaux , et ils doivent partit
incessamment pour Moscou.
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374
p. 150-151
DANNEMARCK.
Début :
La République de Hollande paroît vouloir s'opposer à l'augmentation du Commerce de [...]
Mots clefs :
Danemark, Hollande, Commerce
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texteReconnaissance textuelle : DANNEMARCK.
Dasntnruancx.
A République de Hollande paroi‘: vouloir
Lfopposcr â Faugmcntarion du Commerce de
Cette Nation dans_lcs Inde: Orientales, et M.
Greys, Ministre du ‘Roy à la. Haye, a écrit i
s. M. Dan. que les Directeurs de la Compagnie,
des Indes Orientales cPHollande se poposoient
«Pemployer toutes sortes de moyens pour obli
ger les Danois inter-esse: dans le Commerce de
Traiiquebar et de la Chine , a‘ d'équiper pour les
1nde: , que le même nombre de Vaisseaux qu’ils
y envoyoient avaîit le nouveau Privilege que le
goy leur a accordé depuis environ deux ans. La
Lettre de M. Greys ayant été lûë dans le Conseil
du Roy , le Secrcraire d’Erat a remis depuis â.
M.Coynan, Envoyé des Erars Generaux, une Dé.
‘datation de S.M. Dan. portant en substance que
par- le Traité de Commerce qu’elle avoir renou
(ellé avec la République cFHollande, on n-i'av_olr
« 3.199
a JANVIER. :733.» r51
(ien stipule qui pût borner la Navigation et le
Çommerce de ses sujets , et qu'elle émit résoluë
de les protegcr,
A République de Hollande paroi‘: vouloir
Lfopposcr â Faugmcntarion du Commerce de
Cette Nation dans_lcs Inde: Orientales, et M.
Greys, Ministre du ‘Roy à la. Haye, a écrit i
s. M. Dan. que les Directeurs de la Compagnie,
des Indes Orientales cPHollande se poposoient
«Pemployer toutes sortes de moyens pour obli
ger les Danois inter-esse: dans le Commerce de
Traiiquebar et de la Chine , a‘ d'équiper pour les
1nde: , que le même nombre de Vaisseaux qu’ils
y envoyoient avaîit le nouveau Privilege que le
goy leur a accordé depuis environ deux ans. La
Lettre de M. Greys ayant été lûë dans le Conseil
du Roy , le Secrcraire d’Erat a remis depuis â.
M.Coynan, Envoyé des Erars Generaux, une Dé.
‘datation de S.M. Dan. portant en substance que
par- le Traité de Commerce qu’elle avoir renou
(ellé avec la République cFHollande, on n-i'av_olr
« 3.199
a JANVIER. :733.» r51
(ien stipule qui pût borner la Navigation et le
Çommerce de ses sujets , et qu'elle émit résoluë
de les protegcr,
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Résumé : DANNEMARCK.
Le texte relate une situation diplomatique entre la République de Hollande et le Danemark. Le ministre danois Greys à La Haye a informé le roi du Danemark que la Compagnie des Indes Orientales des Pays-Bas cherchait à empêcher les Danois de s'impliquer dans le commerce de Tranquebar et de la Chine. La Compagnie hollandaise tentait de forcer les Danois à équiper le même nombre de vaisseaux pour les Indes, conformément à un nouveau privilège accordé par le roi de Hollande. Après la lecture de la lettre de M. Greys dans le Conseil du Roi, le secrétaire d'État a remis une déclaration au représentant danois, M. Coynan. Cette déclaration stipulait que le traité de commerce entre le Danemark et la République de Hollande n'imposait aucune restriction à la navigation et au commerce des sujets danois. Le Danemark a donc exprimé sa résolution de protéger les intérêts de ses sujets.
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375
p. 151
ALLEMAGNE.
Début :
On écrit de Schwerin, que le Duc Charles Leopold de Meckelbourg y avoit fait publier [...]
Mots clefs :
Schwerin
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
Arranncuz.
N écrit de Seiiwcrin, que le Duc Charles
mLeopold de Meckelbourg y avoir fait pu
blier un nouveau Manifeste , par lequel il exhor
xe les diflerens Ordres de son Duché âlui de?
meurer fidelea , et de ne point reconnaître pour
Administrateur le _Duc Chrétien Loiiis son frette
on ajoute que ce Prince étoit parti quelques ours
gprèa pour Dantzic et qu’on croyoit qu il se
(endroit dans peu à Petersbourg , pour deman
der des secours â la Czarine , sa belle-soeur.
Les Lettres de Neustad, portent que les Com
missaires Subdeleguez de la Commission Impe
tiale y étaient arrivez pour régler avec le Due
chrétien Louis , tout ce qui est nécessaire polir
son administration.
N écrit de Seiiwcrin, que le Duc Charles
mLeopold de Meckelbourg y avoir fait pu
blier un nouveau Manifeste , par lequel il exhor
xe les diflerens Ordres de son Duché âlui de?
meurer fidelea , et de ne point reconnaître pour
Administrateur le _Duc Chrétien Loiiis son frette
on ajoute que ce Prince étoit parti quelques ours
gprèa pour Dantzic et qu’on croyoit qu il se
(endroit dans peu à Petersbourg , pour deman
der des secours â la Czarine , sa belle-soeur.
Les Lettres de Neustad, portent que les Com
missaires Subdeleguez de la Commission Impe
tiale y étaient arrivez pour régler avec le Due
chrétien Louis , tout ce qui est nécessaire polir
son administration.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le Duc Charles Léopold de Mecklembourg appelle à la fidélité envers lui, rejetant son frère Chrétien Louis comme administrateur. Chrétien Louis a quitté le duché pour Dantzic, puis Petersbourg, afin de solliciter l'aide de la Czarine. Des commissaires de la Commission Impériale sont arrivés pour régler l'administration avec Chrétien Louis.
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376
p. 151-153
ITALIE.
Début :
Le 6. de ce mois, les Expeditionnaires Apostoliques présenterent au Pape, suivant l'usage [...]
Mots clefs :
Peuple, Messe, Sainte Marie, Tremblement de terre, Église, Rome
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
I ‘r A i. t 1:.
b
E s. de ce mois , les ExpeditionuairesApoe-a‘
‘ toliques présenterent au Pape , suivant l'au...‘
g: , cent Ecus d’or dans un Calice , et ‘ils com
plimenterenr S‘. S. par un Discours Latin que
M, Franç. César Moraldi prononça. ;
Les Entrepreneurs des Théarres , sur lesquels
on ne représente à Rorne que des Comédies , ont
obtenu la permisson de les rouvrir, â condition
de faire détruire les Loges, pour éviter tout su
jet de contestation surles distinctions entre les
Ambassadeurs et Ministres Etran ers._
On écrit de Naples que le n. Ëu mois dernier
' . ' 98
(:5: MERCURE DE FRANCÈ
on celcbra , selon la coutume , le Fête annuelle
instituée pour remercier Dieu de ce que cane
.1’ ille fut délivrée en 1s 3 x. de Pembrasemenr
‘tient elle étoit ménacée par les matieres enflam
méts que le Mont Vcsuve vomissoit alors. On
exposa dans l'Église Métropolitaine le Chef et le
Sang de S. Janvier, Protecteur de ce Royaume,
mais le Peuple qui y étoit accouru en fouie ,
n’ayant pas vu le Miracle ordinaire de la lique.
faction du Sang,fut extrêmement consterné. Le
CardinalArçhevêque et le Viccroi , touchez de
‘son desespoir‘, ordonnerent à quelques Prédica
teurs zclez de monter en chaire dans plusieurs
Eglises et de consoler le Peuple. Le P. Nobili ,
‘Capticin, qui étoit de ce nombre , ayant obtenu
desDéputcz du Trésor "la permission de prêcher
‘dans la Cha elle sa ion conserve les Reliques de
VS. Janvier, r mettre le Peuple à genoux et lui
pyant demande’ un signe de sa contrition , on en
tendit un cri generalqui dans Pinstant fut suivi
du Miracle dont tout le Peuple fut témoin. ‘
ces Lettres ajoûtent qu’on prend des mesures
et qu’on commencez‘: fiavaiiler pour réparer les
dommages caustz par le Tremblement de Terre
du 2. 9. Novembreces dommages sont beaucoup
plus considerables qu’on ne le cro oit, puisqtfil
y a des réparations pressantes â aire dans tous
les Edifices publics , comme au Palais de Viceroy,
,9‘. celui du Tribunal Royal, a‘ Fñglise Métropo
litaine , dont Paîie gauche de la Croisée est feu;
duë en trois endroits , à FEgiise de sainte Marie
lie la Paix , à celle de George , de sainte Marie .
Majeure _.-il. celles des Dames Franciscaines , des
Religieux des Pieuses Ecoles , du S. lcsprit , des
S S. Apôtres , et à dix on douze autres dont les
Ïondcmens ont été ébranlcz, Plusieurs autres
Jillss
J A NVIE R. I723? ‘r5;
filles de ce Royaume ont aussi ressenti les elferi
terribles de ce Tremblement de Terre , et les plus
maltraitées sont celle d’Ariano, qui est presque;
totalement détruite 5 Montefusco, Flumari , To-j
rclla , S. Mange , Mercogliano , Arpaja, san
Barbaro , Monttlla, ‘Guardia-Lombarda , Saut.
Angelo- Lombardo , Tuflb , S. Nazareth , Dcn-,
tecanne, la Grotte Miranda , Gefualdo , Leoue .
Calabrito et plusieurs autres.
Les dernieres Lettres reçûës au sujet de ce fu-j
nestc évenement, confirment que la Ville du.
riano est entierement détruite , n’y ayant plus
(Pfiglise sur pied‘, ensorte qu’on celebre la Messe
dans des Grottes. Près de zoo. Habitans de cette
Ville ont été ensevelis sou_s les ruines , le reste
s’étant sauve’ dans les campagnes où ils pcnserent
périr de froid le lendemain, a cause de la nege qui
tomba en abondance. Le Bourg de Pierra de Fusi
a eu le même sort, et plus de cent Habitans ont
perdu la vie. L’Eglise de celui d’Apico s’en onça,
pendant que PArchi-Prêtre celebroi’: la Messe. et:
tout le Peuple qui s’y étoit réfugie , eut le mal:
beur d’être écrasé.
b
E s. de ce mois , les ExpeditionuairesApoe-a‘
‘ toliques présenterent au Pape , suivant l'au...‘
g: , cent Ecus d’or dans un Calice , et ‘ils com
plimenterenr S‘. S. par un Discours Latin que
M, Franç. César Moraldi prononça. ;
Les Entrepreneurs des Théarres , sur lesquels
on ne représente à Rorne que des Comédies , ont
obtenu la permisson de les rouvrir, â condition
de faire détruire les Loges, pour éviter tout su
jet de contestation surles distinctions entre les
Ambassadeurs et Ministres Etran ers._
On écrit de Naples que le n. Ëu mois dernier
' . ' 98
(:5: MERCURE DE FRANCÈ
on celcbra , selon la coutume , le Fête annuelle
instituée pour remercier Dieu de ce que cane
.1’ ille fut délivrée en 1s 3 x. de Pembrasemenr
‘tient elle étoit ménacée par les matieres enflam
méts que le Mont Vcsuve vomissoit alors. On
exposa dans l'Église Métropolitaine le Chef et le
Sang de S. Janvier, Protecteur de ce Royaume,
mais le Peuple qui y étoit accouru en fouie ,
n’ayant pas vu le Miracle ordinaire de la lique.
faction du Sang,fut extrêmement consterné. Le
CardinalArçhevêque et le Viccroi , touchez de
‘son desespoir‘, ordonnerent à quelques Prédica
teurs zclez de monter en chaire dans plusieurs
Eglises et de consoler le Peuple. Le P. Nobili ,
‘Capticin, qui étoit de ce nombre , ayant obtenu
desDéputcz du Trésor "la permission de prêcher
‘dans la Cha elle sa ion conserve les Reliques de
VS. Janvier, r mettre le Peuple à genoux et lui
pyant demande’ un signe de sa contrition , on en
tendit un cri generalqui dans Pinstant fut suivi
du Miracle dont tout le Peuple fut témoin. ‘
ces Lettres ajoûtent qu’on prend des mesures
et qu’on commencez‘: fiavaiiler pour réparer les
dommages caustz par le Tremblement de Terre
du 2. 9. Novembreces dommages sont beaucoup
plus considerables qu’on ne le cro oit, puisqtfil
y a des réparations pressantes â aire dans tous
les Edifices publics , comme au Palais de Viceroy,
,9‘. celui du Tribunal Royal, a‘ Fñglise Métropo
litaine , dont Paîie gauche de la Croisée est feu;
duë en trois endroits , à FEgiise de sainte Marie
lie la Paix , à celle de George , de sainte Marie .
Majeure _.-il. celles des Dames Franciscaines , des
Religieux des Pieuses Ecoles , du S. lcsprit , des
S S. Apôtres , et à dix on douze autres dont les
Ïondcmens ont été ébranlcz, Plusieurs autres
Jillss
J A NVIE R. I723? ‘r5;
filles de ce Royaume ont aussi ressenti les elferi
terribles de ce Tremblement de Terre , et les plus
maltraitées sont celle d’Ariano, qui est presque;
totalement détruite 5 Montefusco, Flumari , To-j
rclla , S. Mange , Mercogliano , Arpaja, san
Barbaro , Monttlla, ‘Guardia-Lombarda , Saut.
Angelo- Lombardo , Tuflb , S. Nazareth , Dcn-,
tecanne, la Grotte Miranda , Gefualdo , Leoue .
Calabrito et plusieurs autres.
Les dernieres Lettres reçûës au sujet de ce fu-j
nestc évenement, confirment que la Ville du.
riano est entierement détruite , n’y ayant plus
(Pfiglise sur pied‘, ensorte qu’on celebre la Messe
dans des Grottes. Près de zoo. Habitans de cette
Ville ont été ensevelis sou_s les ruines , le reste
s’étant sauve’ dans les campagnes où ils pcnserent
périr de froid le lendemain, a cause de la nege qui
tomba en abondance. Le Bourg de Pierra de Fusi
a eu le même sort, et plus de cent Habitans ont
perdu la vie. L’Eglise de celui d’Apico s’en onça,
pendant que PArchi-Prêtre celebroi’: la Messe. et:
tout le Peuple qui s’y étoit réfugie , eut le mal:
beur d’être écrasé.
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Résumé : ITALIE.
En ce mois, les expéditionnaires apostoliques ont offert 100 écus d’or au Pape et ont prononcé un discours en latin. À Rome, les théâtres ont rouvert après avoir détruit les loges pour éviter les contestations sur les distinctions entre ambassadeurs et ministres étrangers. À Naples, la fête annuelle pour la délivrance de la ville en 1631 a eu lieu, mais le miracle de la liquéfaction du sang de Saint Janvier n’a pas eu lieu, consternant le peuple. Le cardinal archevêque et le vice-roi ont ordonné des prédications pour consoler la population. Le Père Nobili a obtenu la permission de prêcher et le miracle s’est produit après ses prières. Des mesures sont prises pour réparer les dommages causés par le tremblement de terre du 29 novembre, affectant divers édifices publics et plusieurs villes et villages, dont Ariano, Montefusco, Flumeri, et Pierra de Fusi. La ville d’Ariano est entièrement détruite avec près de 200 victimes, et l’église d’Apico s’est effondrée pendant la messe, tuant de nombreux fidèles.
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377
p. 153-154
ESPAGNE.
Début :
On apprend par les dernieres Nouvelles reçûës d'Oran, que l'Armée des Maures étoit [...]
Mots clefs :
Oran, Galiotes, Canon, Escadre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
‘N apprend par les dtrnieres Nouvelles tel
çtîës d’Oran , que 'l’Arme'e des Maures étoit
toujours campée â trois lieuës de la Place, et
qu’elle faisoit des mouvemens continuels qui
paroissoient n’avoir pour objet que d’assurer la.
subsistance de leurs Troupes. Les mêmes Lettres»
marquent que la Garnisdn d’Oran avoit achevé
de rétablir les Fortifications de la Ville et des
Châteaux , et qu’on y avoit ajouté plusieurs
Ouvrages avancez qui étaient necessairlîls potä
Ü .
154; MERCURE ‘DTËFRÀNCE
h communication des Forts, et pour la plu!
grande sûreté de la Place , encas que les Man-i
12's prissent le parti de Passiéger une seconde.
is. ' '
‘ L’Escadre que les îlgeriens avoient équipée
ur aller au secours ’Orarii , et qui est la lu:
änsidemble que cette Régence ait jamais räite
en Mer , étoit commandée par Hasen-Acachi ,
et composée de n: Vaisseaux de Guerre , quatre
saîques , et 7 Galiotes. La Capitaine qui est un
fVaisseau neuf, étoit montée de 76 piéces du
Canon ., et les autres depuis t8. jusqurà.“ Pie.
ces , faisant en tout , y compris les sarqucs et,
l'es Galiotes, in. piéces de Canon , et ayant-â:
bord 295c. Turcs , 187e. Renegats , et 39a lis
claves Chrétiens , en tout 62.30 hommes; ccpcn
dan; quelque formidable que Fur cette Escadre .
elle n’a pas osé attendre celle des Espagnol: ,
quoiqifinferieurede beaucoup ; mais yéçan; en
suite éloignée de la Côte , elle a enlevé un grand
riombre de Bâtimens de diverses Nations, sous
prétexlte qu’ils aväiänt à bord des provisions
pour aGarnison rail.
‘N apprend par les dtrnieres Nouvelles tel
çtîës d’Oran , que 'l’Arme'e des Maures étoit
toujours campée â trois lieuës de la Place, et
qu’elle faisoit des mouvemens continuels qui
paroissoient n’avoir pour objet que d’assurer la.
subsistance de leurs Troupes. Les mêmes Lettres»
marquent que la Garnisdn d’Oran avoit achevé
de rétablir les Fortifications de la Ville et des
Châteaux , et qu’on y avoit ajouté plusieurs
Ouvrages avancez qui étaient necessairlîls potä
Ü .
154; MERCURE ‘DTËFRÀNCE
h communication des Forts, et pour la plu!
grande sûreté de la Place , encas que les Man-i
12's prissent le parti de Passiéger une seconde.
is. ' '
‘ L’Escadre que les îlgeriens avoient équipée
ur aller au secours ’Orarii , et qui est la lu:
änsidemble que cette Régence ait jamais räite
en Mer , étoit commandée par Hasen-Acachi ,
et composée de n: Vaisseaux de Guerre , quatre
saîques , et 7 Galiotes. La Capitaine qui est un
fVaisseau neuf, étoit montée de 76 piéces du
Canon ., et les autres depuis t8. jusqurà.“ Pie.
ces , faisant en tout , y compris les sarqucs et,
l'es Galiotes, in. piéces de Canon , et ayant-â:
bord 295c. Turcs , 187e. Renegats , et 39a lis
claves Chrétiens , en tout 62.30 hommes; ccpcn
dan; quelque formidable que Fur cette Escadre .
elle n’a pas osé attendre celle des Espagnol: ,
quoiqifinferieurede beaucoup ; mais yéçan; en
suite éloignée de la Côte , elle a enlevé un grand
riombre de Bâtimens de diverses Nations, sous
prétexlte qu’ils aväiänt à bord des provisions
pour aGarnison rail.
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Résumé : ESPAGNE.
En Espagne, les dernières nouvelles d'Oran rapportent que l'armée des Maures est toujours présente à trois lieues de la ville, effectuant des mouvements pour assurer la subsistance de ses troupes. La garnison d'Oran a achevé de restaurer les fortifications de la ville et des châteaux, ajoutant des ouvrages avancés pour renforcer la défense et la communication entre les forts. L'escadre algérienne, destinée à secourir Oran, est la plus importante jamais assemblée par la régence d'Alger. Elle est commandée par Hasen-Acachi et composée de neuf vaisseaux de guerre, quatre saïques et sept galiotes, totalisant 314 pièces de canon et 623 hommes à bord, incluant des Turcs, des renégats et des esclaves chrétiens. Malgré sa puissance, l'escadre algérienne n'a pas affronté l'escadre espagnole, inférieure en nombre, et s'est éloignée après avoir capturé plusieurs bâtiments sous prétexte qu'ils transportaient des provisions pour la garnison d'Oran.
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378
p. 154-156
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 27 de ce mois, vers les deux heures après midi, le Roi se rendit à la Chambre des [...]
Mots clefs :
Roi, Chambre des communes, Bien public, Subsides, Bonheur, Affaires publiques
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
' -E a7 de ce mois ,' vers les deux heures après
midi, le Roi se rendit â. la Chambre des
Pairs avec les cerémonies aecoûtumées ; et S. M.
ayant mandé les Communes, fit le Discours sui
vant, , . .
Mylorals et Mëssieurs , je ressens une grande sa-J
s-Ïtisfaetion de ce ue la situation présente des
sa alÏairesJant au-de ans qu’au dehors du Royau.
., me , ne me donne diantre’ raison de vous as
assembler aujourrPhui quefexpédition des afä
n faires
JANVIER.‘ 1733. i”.
le faires publiques et l'envie de trouver une.ocä
a casion de recevoir vos avis sur les affaires qui
o: pourront se présenter , et qui demanderont
a Pattention et la considération du Parle
p ment.
Messieurs de I4 Chambre des Communesÿ Ie
adonnerai ordre de préparer et de remettre de
n vaut vous l’Etat de la dépense pour le service
n de Pannée courante: je ne doute point que
avons ne leviez eflîcacement les subsides que
h vous jugerez nécessaires pour Phonneur , l1
u sûreté et la défense du Royaume avec le même
a empressement que j’ai toujours éprouvé en
p vous , et: je ne puis m’empêcher de vous re
o» commander comme une considération digne
u de la Chambre des Communes de la Grande
» Bretagne , de prendre dans vos délibérations ,
æ soit en levant les subsides annuels, soit en dis
uttibuant les revenus publics , les mesures que
n vous croirez les plus capables de contribuer au.
s; soulagement présent et futur de ceux que voue
u représentez. '
‘Mylam’: et Messieurs. Vous devez être con-é
avaincus combien il est à souhaiter que vous
o; travailliez avec le plus de diligence qu’il sera
n possible aux affaires publiques , et que rien ne
a: donnera plus de poids et de crédit à vos déli
.21 bérations , que le soin avec lequel vous éviterez
se des animositez et des emportemens déraison
nnables , et l'attention que vous aurez de vous
a: occuper constamment du veritable interêt de
a: votre Patrie, sansvvous. laisser détourner de
uCCt objet par aucun prétexte , quelque spéeieu;
- s3 qu’il partit. Qre cela soit donc votre premier’
a) et_ prmcipalsoin , et le peuple sera sensible aux
wavanzages qu'il recevra de la sagesse et de læ‘
_ _ . H l} l) fCÎo
‘_
,
152M ERCURE m: FRANCE.‘
s, fermeté qui vous feront préfèrer son soulage:
a. ment et le bien public a toutes autres coustdég‘
v: rations. .
ce Discours fut prononcéau nom du Roi par
le Lord Raymond , chef de Justice de la Cou:
du Banc du Roi’, â cause de Pindisposition du
Grand-Chancelier. Après que le Roi se fut reti
xé , les Seigneurs résolurent de présenter une
Adresse à S. M, pour la remercier de sa Haran
gue , pour ICCODBOÎIÏC la bonté que le Roi avoir
cuë de témoigner tant d’envie de recevoir leurs
avis sur les matieres qui demanderoient Parten
tion du Parlement, et pour assûrar S. M. que la
Chambre expediera les affaires publiques le plus
promptement qu’il se pourra , ce travaillera avec
autant de sagesse quede zele sur tout ce qui in
teressera le bonheur du peuple et le bien public.
La Chambre des Communes résoluraussi de préc
semer une Adresse à S. M. pour la remercier de
sa Haranguc , pour témoigner leur satisfaction
de la situation présente des affaires , tant au-de...
dans qtÿau dehors du Royaume, et pour Passûv‘
ree du zele avec lequel elle entreroit dans toutes
les vuës de S. M. et se couformeroit à ce qu'elle
lui avoit recommandé. a
- Le les Seigneurs allerent présenterleurAdt-csè
se au Rol qui leur répondit ;
ytYLozeDs,
u je‘ vous remercie de cette respectueuse et 5-‘
en dele Adresse. Comme le bonheur de mon peu
vple et Febien public ont toujours été mon pring’
‘ucipal objet, le zcle que vous me témoignez d'y
’° contribuer , ne peut nfêrre que très-agréable ,
>°et il vous asslîre de plus en Plus ma faveur et
“m; ‘protection,
' -E a7 de ce mois ,' vers les deux heures après
midi, le Roi se rendit â. la Chambre des
Pairs avec les cerémonies aecoûtumées ; et S. M.
ayant mandé les Communes, fit le Discours sui
vant, , . .
Mylorals et Mëssieurs , je ressens une grande sa-J
s-Ïtisfaetion de ce ue la situation présente des
sa alÏairesJant au-de ans qu’au dehors du Royau.
., me , ne me donne diantre’ raison de vous as
assembler aujourrPhui quefexpédition des afä
n faires
JANVIER.‘ 1733. i”.
le faires publiques et l'envie de trouver une.ocä
a casion de recevoir vos avis sur les affaires qui
o: pourront se présenter , et qui demanderont
a Pattention et la considération du Parle
p ment.
Messieurs de I4 Chambre des Communesÿ Ie
adonnerai ordre de préparer et de remettre de
n vaut vous l’Etat de la dépense pour le service
n de Pannée courante: je ne doute point que
avons ne leviez eflîcacement les subsides que
h vous jugerez nécessaires pour Phonneur , l1
u sûreté et la défense du Royaume avec le même
a empressement que j’ai toujours éprouvé en
p vous , et: je ne puis m’empêcher de vous re
o» commander comme une considération digne
u de la Chambre des Communes de la Grande
» Bretagne , de prendre dans vos délibérations ,
æ soit en levant les subsides annuels, soit en dis
uttibuant les revenus publics , les mesures que
n vous croirez les plus capables de contribuer au.
s; soulagement présent et futur de ceux que voue
u représentez. '
‘Mylam’: et Messieurs. Vous devez être con-é
avaincus combien il est à souhaiter que vous
o; travailliez avec le plus de diligence qu’il sera
n possible aux affaires publiques , et que rien ne
a: donnera plus de poids et de crédit à vos déli
.21 bérations , que le soin avec lequel vous éviterez
se des animositez et des emportemens déraison
nnables , et l'attention que vous aurez de vous
a: occuper constamment du veritable interêt de
a: votre Patrie, sansvvous. laisser détourner de
uCCt objet par aucun prétexte , quelque spéeieu;
- s3 qu’il partit. Qre cela soit donc votre premier’
a) et_ prmcipalsoin , et le peuple sera sensible aux
wavanzages qu'il recevra de la sagesse et de læ‘
_ _ . H l} l) fCÎo
‘_
,
152M ERCURE m: FRANCE.‘
s, fermeté qui vous feront préfèrer son soulage:
a. ment et le bien public a toutes autres coustdég‘
v: rations. .
ce Discours fut prononcéau nom du Roi par
le Lord Raymond , chef de Justice de la Cou:
du Banc du Roi’, â cause de Pindisposition du
Grand-Chancelier. Après que le Roi se fut reti
xé , les Seigneurs résolurent de présenter une
Adresse à S. M, pour la remercier de sa Haran
gue , pour ICCODBOÎIÏC la bonté que le Roi avoir
cuë de témoigner tant d’envie de recevoir leurs
avis sur les matieres qui demanderoient Parten
tion du Parlement, et pour assûrar S. M. que la
Chambre expediera les affaires publiques le plus
promptement qu’il se pourra , ce travaillera avec
autant de sagesse quede zele sur tout ce qui in
teressera le bonheur du peuple et le bien public.
La Chambre des Communes résoluraussi de préc
semer une Adresse à S. M. pour la remercier de
sa Haranguc , pour témoigner leur satisfaction
de la situation présente des affaires , tant au-de...
dans qtÿau dehors du Royaume, et pour Passûv‘
ree du zele avec lequel elle entreroit dans toutes
les vuës de S. M. et se couformeroit à ce qu'elle
lui avoit recommandé. a
- Le les Seigneurs allerent présenterleurAdt-csè
se au Rol qui leur répondit ;
ytYLozeDs,
u je‘ vous remercie de cette respectueuse et 5-‘
en dele Adresse. Comme le bonheur de mon peu
vple et Febien public ont toujours été mon pring’
‘ucipal objet, le zcle que vous me témoignez d'y
’° contribuer , ne peut nfêrre que très-agréable ,
>°et il vous asslîre de plus en Plus ma faveur et
“m; ‘protection,
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 7 janvier 1733, le roi de Grande-Bretagne s'adressa à la Chambre des Pairs et convoqua les Communes. Il exprima sa satisfaction quant à la situation intérieure et extérieure du royaume et sollicita les avis du Parlement sur les affaires futures. Le roi demanda à la Chambre des Communes de préparer un état des dépenses pour l'année en cours et d'obtenir les subsides nécessaires pour l'honneur, la sûreté et la défense du royaume, tout en soulageant le peuple. Il encouragea les députés à travailler avec diligence et à éviter les animosités, en se concentrant sur l'intérêt de la patrie. Le discours fut prononcé par le Lord Raymond en raison de l'indisposition du Grand-Chancelier. Après le discours, les Seigneurs et la Chambre des Communes résolurent de présenter des adresses au roi pour le remercier et assurer de leur zèle à expédier les affaires publiques promptement et avec sagesse. Le roi répondit en remerciant les Seigneurs et en exprimant son agrément face à leur zèle pour le bonheur du peuple et le bien public.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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379
p. 157-158
MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Début :
Le Cardinal Corneille Bentivoglio d'Aragon, mourut le 31 Décembre dans la 65 année [...]
Mots clefs :
Cornelio Bentivoglio d'Aragona, Cardinal
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
de: Pays Étrangers. *
E Cardinal Corneille Bentivoglio dmragon ;
mourut le 3x Décembre dans la 6; année
de_ son âge i étant né à Ferrare le r7 Mai 1568.
A son r_e our do sa Nouciaturc de France, il avoit
été fait ‘èardinal le 19 Novembre 1719. parle
Pape Clément XI. qui lui donna le titre de S. Je
Iômcxles Esclavons . et qui le fit Legat de la Ro
magne au mois_de Mars 1720- Il avoit été ‘con
firme’ dans cet emploi par Innocent XlIl. dans
le" premier Consistoire qu’il tint le 1.8 Mai r72. I.
et il avoit demeuré clans . cette Lvégation jusquïm
. mois de juillet 1172.6. que le Roi d’Espagne le_
chargea. glu soin de ses affaires auprès du S. Siea’
pe. Le corps de ce Cardinal ayant été embaumé
ut porté le premier de ce mois dans PEglise des
Religieuses de Sainte Cecile, au-delâ du Tibre ,
où il fut inhumé le a avec beaucoup de pompe
et de cerérnonie , les Cardinaux ayant assisté 3
ses obseques au nombre de 2.6. . A
La ‘Princesse Douaitiere de Nassau Usingemde
la famille des Comtes de LoWcnfttin-Wcrtheim,
mourut â Francfort le g de ce mais dans la 7x.
année de son âge. . - ’
Il est mort â Vienne enâutriclie , tant dans la
Ville que dans les Faubourgspendant le cop
rant de l’année demicte 788;. personnes ,_ 55a
voir 1.617. hommes , 1357. femmes, zrzo en
fans mâles ait-dessous de dix ans, ct 2.568‘ filles.
H ii Il
“J
xçs MERCURE ms FRANCE
Il est ne’: pendant le même tems 474;. ma
fans.
E Cardinal Corneille Bentivoglio dmragon ;
mourut le 3x Décembre dans la 6; année
de_ son âge i étant né à Ferrare le r7 Mai 1568.
A son r_e our do sa Nouciaturc de France, il avoit
été fait ‘èardinal le 19 Novembre 1719. parle
Pape Clément XI. qui lui donna le titre de S. Je
Iômcxles Esclavons . et qui le fit Legat de la Ro
magne au mois_de Mars 1720- Il avoit été ‘con
firme’ dans cet emploi par Innocent XlIl. dans
le" premier Consistoire qu’il tint le 1.8 Mai r72. I.
et il avoit demeuré clans . cette Lvégation jusquïm
. mois de juillet 1172.6. que le Roi d’Espagne le_
chargea. glu soin de ses affaires auprès du S. Siea’
pe. Le corps de ce Cardinal ayant été embaumé
ut porté le premier de ce mois dans PEglise des
Religieuses de Sainte Cecile, au-delâ du Tibre ,
où il fut inhumé le a avec beaucoup de pompe
et de cerérnonie , les Cardinaux ayant assisté 3
ses obseques au nombre de 2.6. . A
La ‘Princesse Douaitiere de Nassau Usingemde
la famille des Comtes de LoWcnfttin-Wcrtheim,
mourut â Francfort le g de ce mais dans la 7x.
année de son âge. . - ’
Il est mort â Vienne enâutriclie , tant dans la
Ville que dans les Faubourgspendant le cop
rant de l’année demicte 788;. personnes ,_ 55a
voir 1.617. hommes , 1357. femmes, zrzo en
fans mâles ait-dessous de dix ans, ct 2.568‘ filles.
H ii Il
“J
xçs MERCURE ms FRANCE
Il est ne’: pendant le même tems 474;. ma
fans.
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Résumé : MORTS, NAISSANCES des Pays Etrangers.
Le texte relate le décès du cardinal Corneille Bentivoglio, né à Ferrare le 17 mai 1568 et décédé le 30 décembre à l'âge de 66 ans. Nommé cardinal par le pape Clément XI le 19 novembre 1719, il avait reçu le titre de Saint Jérôme des Illyriens et avait été désigné légat en Romagne en mars 1720. Innocent XIII avait confirmé cette légation le 18 mai 1721, et Bentivoglio avait occupé ce poste jusqu'en juillet 1726, date à laquelle il avait été chargé des affaires du roi d'Espagne auprès du Saint-Siège. Son corps, embaumé, a été transféré le 1er janvier dans l'église des Religieuses de Sainte-Cécile, où il a été inhumé avec pompe et cérémonie en présence de 26 cardinaux. Par ailleurs, la princesse douairière de Nassau-Usingen, de la famille des comtes de Löwenstein-Wertheim, est décédée à Francfort le 9 janvier à l'âge de 71 ans. Le texte mentionne également les décès survenus à Vienne en Autriche durant la première moitié de l'année 1788, totalisant 5 507 personnes, dont 1 617 hommes, 1 357 femmes, 2 270 garçons de moins de dix ans et 2 568 filles. Pendant cette même période, 474 garçons sont nés.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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380
p. 366-375
LETTRE écrite de Constantinople le 10. Novembre 1732. au sujet de la derniere Révolution de Perse.
Début :
Après avoir été fort long-temps ici dans l'incertitude sur les affaires de Perse, on a reçu enfin [...]
Mots clefs :
Perse, Constantinople, Thamas Kouli-Kan, Roi, Prince, Armée, Ispahan, Chah, Troupes, Général, Officiers, Ministre, Cour, Couronne, Empire, Ambition, Révolution
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Constantinople le 10. Novembre 1732. au sujet de la derniere Révolution de Perse.
LETTRE écrite de Constantinople le
10. Novembre 1732. au sujet de la der
niere Révolution de Perse.
Près avoir été fort long - temps ici dans l'in-
Acertitude sur les affaires de Perse, on a reçû enfin
à la Porte des nouvelles d'Achmet - Pacha,Gouwerneur
de Bagdat ; et voici la traduction d'une
Lettre que ce Pacha a envoyée au G. S, et qui
lui avoit été écrite d'Ispaham le 26. Septembre
dernier par Abdilbaki Kan de Kirmanchah , qui
se trouvoit alors à la Cour de Perse
Les nouvelles que j'ai écrites à Votre Excellence,
très -Honoré et très- Magnifique Seigneur , vous
surprendront moins qu'un autre, parce que l'arrogance
et l'ambition sans bornes de Thamas Kouli-
Kan vous sont connues depuis long- temps ; voici
ce que j'ai à vous apprendre d'interessant qui
regarde la situation présente de cet Empire.
Thamas Kouli- Kan , après avoir subjugué la
Province de Yerak , s'étoit livré à des idées ambitieuses
, qui lui avoient fait concevoir le dessein
de s'emparer de la Couronne de Perse ; et
comme il lui falloit un prétexte pour s'approcher
d'Ispaham , il publia qu'il vouloit faire la
guerre à l'Empire Ottoman , et sans attendre
d'ordres formels de Schah - Thamas , il parut disposer
son Armée à se mettre en marche.
Le Roy de Perse , à qui la conduite de son
Premier Ministre étoit devenuë suspecte , comme
V ,
FEVRIER . 1733. 367
V. E. en a été déja informée , et qui avoit connoissance
de ses projets ambitieux , lui écrivit
de ne pas s'avancer avec l'Armée et d'attendre
ses ordres dans le Khorassan . Thamas Kouli- Kan,
qui avoit ses vûes , obéit et se contenta de supplier
le Roy par des Lettres très - soumises , en
apparence , de lui envoyer ceux de ses Officiers
ou Ministres en qui il auroit le plus de confiance
, pour qu'il pût conferer avec eux sur les interêts
de l'Etat, et leur communiquer ses desseins et
ses vûës.
>
Thamas- Schah ne se refusa pas à cette proposition
, il nomma plusieurs Députez qu'il choisit
parmi les Seigneurs les plus qualifiez de sa Cour,
et qui lui étoient le plus affidez. Ceux - cy se rendirent
à l'Armée de Kouli - Kan et ce General
pour les engager à ajoûter plus de foi à ses paroles,
destina pour le Lieu de la Conference , l'enceinte
du Tombeau de l'Iman * Riza , Personnage
tenu pour Saint et extrêmement réveré parmi
les Persans. Il commença la Conférence par donner
aux Députez des assurances de la sincerité de
de ses sentimens , qu'il accompagna des sermens
les plus terribles , leur disant qu'il n'avoit rien
tant coeur que d'en donner des preuves à son
Souverain ; que les soupçons du Roy , dont il
avoit lieu de s'appercevoir , le mettoient au désespoir
, qu'il les prioit de les effacer de l'esprit
de ce Prince , et enfin qu'il n'avoit point d'autre
vûë , en voulant conduire P'Armée dans la Province
d'Ispaham , que de la faire passer vers les
Il faut lire Ali - Ridha , le VIII. des 12 .
fameux Imans , ou Chefs de la Religion Musulmane
, descendans d'Ali et reconnus tels par les
Persans , &c.
Hij Fron368
MERCURE DE FRANCE
6
Frontieres de Turquie pour vanger l'Empire de
toutes les cruautez que les Turcs avoient exercées
dans les differentes Provinces de Perse .
Les Députez se laisserent tromper à ces apparences
de sincerité et de bonne foi , et Thamas
Kouli- Kan les renvoya en les chargeant d'une
Lettre pour le Roy , par laquelle il marquoit à
ce Prince qu'il ne se regardoit que comme le der
nier de ses Esclaves , qu'il n'avoit d'autre ambition
que celle de travailler pour son service et
pour sa gloire , que cependant lorsqu'il se seroit
approché d'Ispaham avcc l'Armée , il ne feroit
aucune démarche sans son ordre.
Le Roy ayant reçû cette Lettre , bien loin d'a
joûter foi aux protestations de son General , sortit
d'Ispaham avec ses femmes et tous ses Effets
les plus précieux , et alla camper à cinq journées
delà dans un lieu appellé Serchemé , dans l'ancienne
Bactriane , à dessein de ramasser autant
de Troupes qu'il lui seroit possible, et d'en for-
- mer un Corps d'Armée capable , en cas de besoin
, de résister aux forces de Kouli - Kan , résolu
à tout évenement , et dans le cas d'une
grande extrémité , de se réfugier dans les Etats
du G. S.
Cependant ce Prince , qui au péril de sa vie ,
vouloit maintenir le dernier Traité conclu avec
la Porte , écrivit à son Géneral les raisons les
plus fortes pour le détourner de faire la guerre
aux Turcs au préjudice de ce Traité , ajoutant
que s'il aimoit tant la gloire et la prosperité de
la Perse , il pouvoit signaler sa valeur en portant
la guerre dans le Pays des Tartares Usbecs , dans
celui des Aghuans et jusques dans les Indes , qui
lui offroient des Pays assez vastes pour contenter
son ambition ; qu'en un mot il lui deffendoit
trèss
FEVRIER. 1733. 369
très - expressément et sous peine de desobeïssance
, de faire avancer son armée dans la Province
d'Ispaham .
Sur des ordres si précis , Kouli- Kan prit le
parti de feindre , dit qu'il étoit disposé d'obéir ,
et il en écrivit en ces termes au Roy son Maître ,
ajoutant seulement qu'il étoit d'avis d'envoyer un
Ambassadeur à la Porte pour demander la restitution
des Provinces dont le G. S. avoit conservé
la possession par le dernier Traité , et qu'en attendant
le retour de l'Ambassadeur , il resteroit
campé avec l'Armée à Serahanende. Mais dans
le même- temps qu'il paroissoit si soumis , il
écrivit à tous les amis qu'il avoit à la Cour , οὐ
son crédit et son autorité lui en avoient fait
un grand nombre , de mettre tout en usage pour
effacer les soupçons du Roy , et de l'engager ,
force de prieres , à quitter son Camp et à rentrer
dans sa Capitale.
Les Partisans de Kouli- Kan s'employerent ave
tant de zele et parlerent si efficacement en faveur
de sa prétendue fidelité , qu'ils dissiperent en
partie les soupçons de Schah- Thamas , mettant
en oeuvre toute sorte d'artifice pour le rassurer,
ensorte que ce malheureux Prince se laissant enfin
entierement persuader , quitta son Camp et
rentra dans Ispaham .
A peine le General en eut reçu l'avis , qu'il
quitta Serahanende et sa premiere démarche fut
d'envoyer ses Officiers les plus affidez avec de petits
corps de Troupes occuper les postes les plus
importans des environs d'Ispaham ; desorte qu'en
peu de temps il se vit maître de tous les passages
par où le Roy auroit pû sortir de cette Ville
qu'il tint , pour ainsi dire , bloquée , prenant en
même-temps des précautions pour que l'on ob-
H iij
servât
?
370 MERCURE DE FRANCE
servât tous les mouvemens de ce Prince , er pour
qu'il ne lui fût pas possible de prendre la fuite.
Après avoir ainsi disposé les choses il écrivit
à ses amis qui étoient auprès de Schah- Thamas ,
d'engager ce Prince à l'inviter de se rendre auprès
de sa Personne. Le Roy s'apperçut trop
tard de la facilité avec laquelle il avoit ajoûté foi
aux paroles de son General ; mais se voyant environné
de ses Ennemis , sans secours et hors
d'état de rien entreprendre , il fut contraint de
suivre les mouvemens qu'on lui inspiroit et de
concourir lui- même à sa perte .
Il écrivit de sa propre main à Thamas Kouli-
Kan , pour l'inviter à venir recevoir des marques
de sa satisfaction et de sa bienveillance . Ce perfide
Ministre n'eut pas plutôt reçû la Lettre du
Roy qu'il s'avança vers Ispaham , suivi de son
Armée , Schah - Thamas en étant averti , donna
des ordres pour qu'on lui fit une Entrée magni- '
fique , il vouloit aller lui-même à sa rencontre
pour l'honorer davantage ; mais le General craignant
que dans une cérémonie qui alloit donner
lieu à un si grand concours de Peuple , on n'attentât
à sa vie , refusa , sous les apparences d'une
feinte modestie , les honneurs qu'on lui offroit ,
et fit dire au Roy qu'il se rendroit dans son
Quartier suivi de peu de monde.
Il arriva le cinq de la Lune de Rebiulakhir à
une Maison Royale qui n'est éloignée d'Ispaham
que d'une lieue. Il fit camper son Armée aux environs
, et après y avoir séjourné deux jours , il
fit demander au Roy une Audiance , en exigeant
dé ce Prince qu'il seroit seul dans la Sale où il le
recevroit , ce qui lui ayant été accordé , il entra
dans Ispaham avec quelques Troupes et les principaux
Officiers de son Armée. Il fut introduit devant
FEVRIER: 1733. 371
vant le Roy, et au lieu de se présenter dans l'état
respectueux qui convient à un Sujet , il s'assit en
la présence du Roy, sans en avoir obtenu la permission
; mais quoique par cette démarche il eûg
laissé appercevoir son orgueil , il ne laissa pas
d'employer encore la feinte.
Il s'approcha du Trône où Schah- Thamas étoit
assis , et dit à ce Prince qu'il étoit son premier
Ministre , et qu'en cette qualité le soin des affai
res de l'Etat et de la Famille Royale le regardoit,
que S. M. devoit être persuadée de sa fidelité par
les services importans qu'il lui avoit rendus , mais
que si elle avoit encore quelques soupçons sur sa
fidelité , il la supplioit par tout ce qu'il y a de
plus saint et de plus sacré , de concevoir des idées
plus favorables , et d'être persuadée qu'elle n'avoit
point d'Esclave qui exposât plus volontiers
sa vie que lui pour son service.
Le Roy réduit à la triste necessité de ménager
ce Traitre , répondit qu'il étoit persuadé de sa fidelité
, que c'étoit à lui , comme Premier Ministre
, de remédier aux désordres de l'Etat , et que
c'étoit dans ce dessein qu'il le faisoit dépositaire
de toute son autorité.
Après un assez long entretien avec le Roy,
Kouli-Kan sortit de la Sale d'Audiance environné
de tous les Courtisans ; et commençant de
faire usage de l'autorité qui venoit de lui être
confirmée , il fit arrêter deux des principaux Officiers
de la Couronne qui étoient les plus affectionnez
au Roy ; ils fuient par son ordre dépouillez
de tous leurs biens , releguez dans le Korassan
et leurs maisons abandonnées au pillage .
Ensuite , sous prétexte que Schah -Thamas vouloit
voir passer ses Troupes en revûë , il envoya
des ordres à son Aimée pour se rendre à Ispa
Hiiij
ham
372 MERCURE DE FRANCE
ham ; et feignant toujours qu'il agissoit par les
ordres du Roy , ce perfide Ministre réforma
tous les Officiers qu'il connoissoit attachez à leur
Souverain , et enrichit de leurs dépouilles ses
Creatures et les Soldats dont il avoit gagné l'affection
par ses liberalitez .
•
Les choses ainsi disposées , il proposa au Roy
de venir dans son Quartier , où il vouloit , disoitil
, le régaler splendidement , et cela pour faire
connoître au Peuple que S. M. lui avoit rendu
toute sa confiance , ce qui produiroit , disoit- il
un grand avantage pour son service. Schah- Thamas
se voyant en quelque maniere forcé de se
prêter aux insinuations de son Ministre , se rendit
le 9. de la Lune de Rebiuleuvel au Camp ,
éloigné , comme je l'ai dit , d'une lieüe de la
Ville , il y fut reçû avec tout l'honneur et tout
le respect qui lui étoit dû , Kouli - Kan l'engagea
d'y passer la nuit.
Mais le lendemain , ce Rebelle ayant fait assembler
les principaux Officiers de son Armée ,
de concert avec les Courtisans qu'il avoit engagés
dans son parti , il leur représenta le Roy comme
un Prince imbécile et absolument incapable
de gouverner l'Etat , il ne veut point , ajoûta - t'il ,
donner son consentement pour faire la guerre aux
Turcs ; c'est un Prince sans courage , il faut le
détrôner et établir en sa place Mirza - Abbas son
fils, il est,à la verité, encore au berceau , et n'a que
40. jours , mais je gouvernerai le Royaume en
qualité de Régent , toute la Terre s'appercevra
bien- tôt de ce changement.
Ce discours fut applaudi par les Partisans du
General, et les plus fideles serviteurs du Roy furent
contraints de dissimuler ; on se saisit en
même-temps de la personne du Prince , qui fut
d'abord
FEVRIER. 1733 373
d'abord mis en prison, et deux jours après il fut
conduit dans le Korassan , avec une escorte qui
eut ordre de passer par les Deserts et d'éviter
avec soin les lieux habitez , crainte que le Roy
ne fût enlevé par les Peuples. On n'a laissé à ce
malheureux Prince que deux Eunuques et quelques
Esclaves.
Le 17. du même mois , Kouli Kan se rendit à
Ispaham avec une pompe et une magnificence
Royale , et étant descendu au Palais des Rois , il
fir publier la déposition de Schah- Thamas et
l'avenement à la Couronne de Mirza - Abbas. En
même-temps ce Prince dans son berceau fut placé
sur un Trône où tous les Grands vinrent lui
rendre hommage ; cet Evenement fut annoncé
dans toutes les Mosquées , et l'on frappa de la
Monnoye au coin du nouveau Souverain.
Après cette cérémonie , le Rebelle Kouli - Kan ,
vêtu d'une Robbe Royale , portant une Couronne
sur sa tête , et placé sur le Trône , reçut
en qualité de Régent du Royaume , les compli- ,
mens de tous les Officiers de la Cour , il entra
ensuite dans la Harem de Thamas- Schah , y viola
la Soeur du Roy , fille de Schah- Hussein
Princesse d'une extrême beauté , et dont là vertu
étoit généralement révérée de toute la Perse , il
se saisit aussi du Trésor Royal et generalement
de tout ce qui appartenoit à la Couronne.
>
Je vous dirai , très- Honoré Seigneur , que cette
action est détestée de tous les Peuples , qui jusqu'alors
avoient consideré ce General comme le
Restaurateur de la Patrie , et le Ministre le plus
zelé que le Roy pût trouver. Cette opinion a dégeneré
en haine publique ; mais il ne se trouve
personne qui ait assez de résolution pour faire
paroître ses sentimens. La timidité des Peuples
Hv donne
174 MERCURE DE FRANCE
donne le temps à ce Rebelle de grossir son parti,
de se faire des créatures et d'écraser tous ceux
qui pourroient lui donner de l'ombrage . Les
cruautez , les rapines , les vexations sont inoüies ,
les Grands - Seigneurs passent tout d'un coup de
l'Etat le plus opulent à une extrême indigence ,
les Musulmans sont immolez dans les Mosquées ,
enfin je ne finirois point ma Lettre si j'entrois
dans le détail des abominations , des excès et de
tous les crimes qui se commettent ; toutes les richesses
qui sont abandonnées au pillage des Rebelles
, sont partagées entre les Troupes venues
du Korassan, dont Kouli - Kan se ménage l'affection
, et dont je vous envoye l'Etat détaillé avec
ma Lettre.
Ces Troupes lui sont si affectionnées qu'elles
répandroient tout leur sang pour son service , et
indépendemment de cette Arinée , qui est d'environ
25000 hommes , Cavalerie et Infanterie
il peut avec beaucoup de facilité mettre sur pied
encore 25000. hommes de Troupes d'élite .
Au reste , comme il est persuadé que Artille
rie Persanne n'est pas à comparer à celle des
Turcs , il a résolu d'attaquer le Turquestan par
trois differens endroits , afin d'occuper les Habitans
du Pays de façon qu'ils ne puissent donner
aucun secours au Séraskier , ne voulant risquer
aucun Evenement qui puisse dépendre de
Peffort de l'Artillerie Et si V. Ex , se renferme
avec ses Troupes dans Bagdat , Kouli- Kan se propose
de bloquer cette Place avec une partie de
son Armée , et d'employer l'autre partie à ravager
la campagne pour affamer la Place . L'orgueil
de ce Rebelle est si outré et son ambition si démesurée
, qu'il regarde tout le reste du Monde
Comine sa proye et sa conquête . Voilà , Seigneur,
la
FEVRIER. 1733- 375
la véritable situation des affaires de Perse. Au
reste , l'ordre et le commandement dépendent de
celui qui peut tout.
Ces nouvelles ayant été reçûës à la Porte , elles
ont donné lieu à un Conseil , auquel ont assisté
tous les Ministres et les Principaux de la Cour.
y a été déliberé que le G. S. écriroit des Let-
Il
tses à tous les Gouverneurs des Provinces de Perse
, pour les exciter à prendre les Armes , pour
vanger leur légitime Souverain , contre les entreprises
de ce nouvel Usurpateur ; avec promesse ,
de la part de Sa Hautesse , de les soûtenir de
toutes les forces de son Empire , dans une Guerre
si juste.
10. Novembre 1732. au sujet de la der
niere Révolution de Perse.
Près avoir été fort long - temps ici dans l'in-
Acertitude sur les affaires de Perse, on a reçû enfin
à la Porte des nouvelles d'Achmet - Pacha,Gouwerneur
de Bagdat ; et voici la traduction d'une
Lettre que ce Pacha a envoyée au G. S, et qui
lui avoit été écrite d'Ispaham le 26. Septembre
dernier par Abdilbaki Kan de Kirmanchah , qui
se trouvoit alors à la Cour de Perse
Les nouvelles que j'ai écrites à Votre Excellence,
très -Honoré et très- Magnifique Seigneur , vous
surprendront moins qu'un autre, parce que l'arrogance
et l'ambition sans bornes de Thamas Kouli-
Kan vous sont connues depuis long- temps ; voici
ce que j'ai à vous apprendre d'interessant qui
regarde la situation présente de cet Empire.
Thamas Kouli- Kan , après avoir subjugué la
Province de Yerak , s'étoit livré à des idées ambitieuses
, qui lui avoient fait concevoir le dessein
de s'emparer de la Couronne de Perse ; et
comme il lui falloit un prétexte pour s'approcher
d'Ispaham , il publia qu'il vouloit faire la
guerre à l'Empire Ottoman , et sans attendre
d'ordres formels de Schah - Thamas , il parut disposer
son Armée à se mettre en marche.
Le Roy de Perse , à qui la conduite de son
Premier Ministre étoit devenuë suspecte , comme
V ,
FEVRIER . 1733. 367
V. E. en a été déja informée , et qui avoit connoissance
de ses projets ambitieux , lui écrivit
de ne pas s'avancer avec l'Armée et d'attendre
ses ordres dans le Khorassan . Thamas Kouli- Kan,
qui avoit ses vûes , obéit et se contenta de supplier
le Roy par des Lettres très - soumises , en
apparence , de lui envoyer ceux de ses Officiers
ou Ministres en qui il auroit le plus de confiance
, pour qu'il pût conferer avec eux sur les interêts
de l'Etat, et leur communiquer ses desseins et
ses vûës.
>
Thamas- Schah ne se refusa pas à cette proposition
, il nomma plusieurs Députez qu'il choisit
parmi les Seigneurs les plus qualifiez de sa Cour,
et qui lui étoient le plus affidez. Ceux - cy se rendirent
à l'Armée de Kouli - Kan et ce General
pour les engager à ajoûter plus de foi à ses paroles,
destina pour le Lieu de la Conference , l'enceinte
du Tombeau de l'Iman * Riza , Personnage
tenu pour Saint et extrêmement réveré parmi
les Persans. Il commença la Conférence par donner
aux Députez des assurances de la sincerité de
de ses sentimens , qu'il accompagna des sermens
les plus terribles , leur disant qu'il n'avoit rien
tant coeur que d'en donner des preuves à son
Souverain ; que les soupçons du Roy , dont il
avoit lieu de s'appercevoir , le mettoient au désespoir
, qu'il les prioit de les effacer de l'esprit
de ce Prince , et enfin qu'il n'avoit point d'autre
vûë , en voulant conduire P'Armée dans la Province
d'Ispaham , que de la faire passer vers les
Il faut lire Ali - Ridha , le VIII. des 12 .
fameux Imans , ou Chefs de la Religion Musulmane
, descendans d'Ali et reconnus tels par les
Persans , &c.
Hij Fron368
MERCURE DE FRANCE
6
Frontieres de Turquie pour vanger l'Empire de
toutes les cruautez que les Turcs avoient exercées
dans les differentes Provinces de Perse .
Les Députez se laisserent tromper à ces apparences
de sincerité et de bonne foi , et Thamas
Kouli- Kan les renvoya en les chargeant d'une
Lettre pour le Roy , par laquelle il marquoit à
ce Prince qu'il ne se regardoit que comme le der
nier de ses Esclaves , qu'il n'avoit d'autre ambition
que celle de travailler pour son service et
pour sa gloire , que cependant lorsqu'il se seroit
approché d'Ispaham avcc l'Armée , il ne feroit
aucune démarche sans son ordre.
Le Roy ayant reçû cette Lettre , bien loin d'a
joûter foi aux protestations de son General , sortit
d'Ispaham avec ses femmes et tous ses Effets
les plus précieux , et alla camper à cinq journées
delà dans un lieu appellé Serchemé , dans l'ancienne
Bactriane , à dessein de ramasser autant
de Troupes qu'il lui seroit possible, et d'en for-
- mer un Corps d'Armée capable , en cas de besoin
, de résister aux forces de Kouli - Kan , résolu
à tout évenement , et dans le cas d'une
grande extrémité , de se réfugier dans les Etats
du G. S.
Cependant ce Prince , qui au péril de sa vie ,
vouloit maintenir le dernier Traité conclu avec
la Porte , écrivit à son Géneral les raisons les
plus fortes pour le détourner de faire la guerre
aux Turcs au préjudice de ce Traité , ajoutant
que s'il aimoit tant la gloire et la prosperité de
la Perse , il pouvoit signaler sa valeur en portant
la guerre dans le Pays des Tartares Usbecs , dans
celui des Aghuans et jusques dans les Indes , qui
lui offroient des Pays assez vastes pour contenter
son ambition ; qu'en un mot il lui deffendoit
trèss
FEVRIER. 1733. 369
très - expressément et sous peine de desobeïssance
, de faire avancer son armée dans la Province
d'Ispaham .
Sur des ordres si précis , Kouli- Kan prit le
parti de feindre , dit qu'il étoit disposé d'obéir ,
et il en écrivit en ces termes au Roy son Maître ,
ajoutant seulement qu'il étoit d'avis d'envoyer un
Ambassadeur à la Porte pour demander la restitution
des Provinces dont le G. S. avoit conservé
la possession par le dernier Traité , et qu'en attendant
le retour de l'Ambassadeur , il resteroit
campé avec l'Armée à Serahanende. Mais dans
le même- temps qu'il paroissoit si soumis , il
écrivit à tous les amis qu'il avoit à la Cour , οὐ
son crédit et son autorité lui en avoient fait
un grand nombre , de mettre tout en usage pour
effacer les soupçons du Roy , et de l'engager ,
force de prieres , à quitter son Camp et à rentrer
dans sa Capitale.
Les Partisans de Kouli- Kan s'employerent ave
tant de zele et parlerent si efficacement en faveur
de sa prétendue fidelité , qu'ils dissiperent en
partie les soupçons de Schah- Thamas , mettant
en oeuvre toute sorte d'artifice pour le rassurer,
ensorte que ce malheureux Prince se laissant enfin
entierement persuader , quitta son Camp et
rentra dans Ispaham .
A peine le General en eut reçu l'avis , qu'il
quitta Serahanende et sa premiere démarche fut
d'envoyer ses Officiers les plus affidez avec de petits
corps de Troupes occuper les postes les plus
importans des environs d'Ispaham ; desorte qu'en
peu de temps il se vit maître de tous les passages
par où le Roy auroit pû sortir de cette Ville
qu'il tint , pour ainsi dire , bloquée , prenant en
même-temps des précautions pour que l'on ob-
H iij
servât
?
370 MERCURE DE FRANCE
servât tous les mouvemens de ce Prince , er pour
qu'il ne lui fût pas possible de prendre la fuite.
Après avoir ainsi disposé les choses il écrivit
à ses amis qui étoient auprès de Schah- Thamas ,
d'engager ce Prince à l'inviter de se rendre auprès
de sa Personne. Le Roy s'apperçut trop
tard de la facilité avec laquelle il avoit ajoûté foi
aux paroles de son General ; mais se voyant environné
de ses Ennemis , sans secours et hors
d'état de rien entreprendre , il fut contraint de
suivre les mouvemens qu'on lui inspiroit et de
concourir lui- même à sa perte .
Il écrivit de sa propre main à Thamas Kouli-
Kan , pour l'inviter à venir recevoir des marques
de sa satisfaction et de sa bienveillance . Ce perfide
Ministre n'eut pas plutôt reçû la Lettre du
Roy qu'il s'avança vers Ispaham , suivi de son
Armée , Schah - Thamas en étant averti , donna
des ordres pour qu'on lui fit une Entrée magni- '
fique , il vouloit aller lui-même à sa rencontre
pour l'honorer davantage ; mais le General craignant
que dans une cérémonie qui alloit donner
lieu à un si grand concours de Peuple , on n'attentât
à sa vie , refusa , sous les apparences d'une
feinte modestie , les honneurs qu'on lui offroit ,
et fit dire au Roy qu'il se rendroit dans son
Quartier suivi de peu de monde.
Il arriva le cinq de la Lune de Rebiulakhir à
une Maison Royale qui n'est éloignée d'Ispaham
que d'une lieue. Il fit camper son Armée aux environs
, et après y avoir séjourné deux jours , il
fit demander au Roy une Audiance , en exigeant
dé ce Prince qu'il seroit seul dans la Sale où il le
recevroit , ce qui lui ayant été accordé , il entra
dans Ispaham avec quelques Troupes et les principaux
Officiers de son Armée. Il fut introduit devant
FEVRIER: 1733. 371
vant le Roy, et au lieu de se présenter dans l'état
respectueux qui convient à un Sujet , il s'assit en
la présence du Roy, sans en avoir obtenu la permission
; mais quoique par cette démarche il eûg
laissé appercevoir son orgueil , il ne laissa pas
d'employer encore la feinte.
Il s'approcha du Trône où Schah- Thamas étoit
assis , et dit à ce Prince qu'il étoit son premier
Ministre , et qu'en cette qualité le soin des affai
res de l'Etat et de la Famille Royale le regardoit,
que S. M. devoit être persuadée de sa fidelité par
les services importans qu'il lui avoit rendus , mais
que si elle avoit encore quelques soupçons sur sa
fidelité , il la supplioit par tout ce qu'il y a de
plus saint et de plus sacré , de concevoir des idées
plus favorables , et d'être persuadée qu'elle n'avoit
point d'Esclave qui exposât plus volontiers
sa vie que lui pour son service.
Le Roy réduit à la triste necessité de ménager
ce Traitre , répondit qu'il étoit persuadé de sa fidelité
, que c'étoit à lui , comme Premier Ministre
, de remédier aux désordres de l'Etat , et que
c'étoit dans ce dessein qu'il le faisoit dépositaire
de toute son autorité.
Après un assez long entretien avec le Roy,
Kouli-Kan sortit de la Sale d'Audiance environné
de tous les Courtisans ; et commençant de
faire usage de l'autorité qui venoit de lui être
confirmée , il fit arrêter deux des principaux Officiers
de la Couronne qui étoient les plus affectionnez
au Roy ; ils fuient par son ordre dépouillez
de tous leurs biens , releguez dans le Korassan
et leurs maisons abandonnées au pillage .
Ensuite , sous prétexte que Schah -Thamas vouloit
voir passer ses Troupes en revûë , il envoya
des ordres à son Aimée pour se rendre à Ispa
Hiiij
ham
372 MERCURE DE FRANCE
ham ; et feignant toujours qu'il agissoit par les
ordres du Roy , ce perfide Ministre réforma
tous les Officiers qu'il connoissoit attachez à leur
Souverain , et enrichit de leurs dépouilles ses
Creatures et les Soldats dont il avoit gagné l'affection
par ses liberalitez .
•
Les choses ainsi disposées , il proposa au Roy
de venir dans son Quartier , où il vouloit , disoitil
, le régaler splendidement , et cela pour faire
connoître au Peuple que S. M. lui avoit rendu
toute sa confiance , ce qui produiroit , disoit- il
un grand avantage pour son service. Schah- Thamas
se voyant en quelque maniere forcé de se
prêter aux insinuations de son Ministre , se rendit
le 9. de la Lune de Rebiuleuvel au Camp ,
éloigné , comme je l'ai dit , d'une lieüe de la
Ville , il y fut reçû avec tout l'honneur et tout
le respect qui lui étoit dû , Kouli - Kan l'engagea
d'y passer la nuit.
Mais le lendemain , ce Rebelle ayant fait assembler
les principaux Officiers de son Armée ,
de concert avec les Courtisans qu'il avoit engagés
dans son parti , il leur représenta le Roy comme
un Prince imbécile et absolument incapable
de gouverner l'Etat , il ne veut point , ajoûta - t'il ,
donner son consentement pour faire la guerre aux
Turcs ; c'est un Prince sans courage , il faut le
détrôner et établir en sa place Mirza - Abbas son
fils, il est,à la verité, encore au berceau , et n'a que
40. jours , mais je gouvernerai le Royaume en
qualité de Régent , toute la Terre s'appercevra
bien- tôt de ce changement.
Ce discours fut applaudi par les Partisans du
General, et les plus fideles serviteurs du Roy furent
contraints de dissimuler ; on se saisit en
même-temps de la personne du Prince , qui fut
d'abord
FEVRIER. 1733 373
d'abord mis en prison, et deux jours après il fut
conduit dans le Korassan , avec une escorte qui
eut ordre de passer par les Deserts et d'éviter
avec soin les lieux habitez , crainte que le Roy
ne fût enlevé par les Peuples. On n'a laissé à ce
malheureux Prince que deux Eunuques et quelques
Esclaves.
Le 17. du même mois , Kouli Kan se rendit à
Ispaham avec une pompe et une magnificence
Royale , et étant descendu au Palais des Rois , il
fir publier la déposition de Schah- Thamas et
l'avenement à la Couronne de Mirza - Abbas. En
même-temps ce Prince dans son berceau fut placé
sur un Trône où tous les Grands vinrent lui
rendre hommage ; cet Evenement fut annoncé
dans toutes les Mosquées , et l'on frappa de la
Monnoye au coin du nouveau Souverain.
Après cette cérémonie , le Rebelle Kouli - Kan ,
vêtu d'une Robbe Royale , portant une Couronne
sur sa tête , et placé sur le Trône , reçut
en qualité de Régent du Royaume , les compli- ,
mens de tous les Officiers de la Cour , il entra
ensuite dans la Harem de Thamas- Schah , y viola
la Soeur du Roy , fille de Schah- Hussein
Princesse d'une extrême beauté , et dont là vertu
étoit généralement révérée de toute la Perse , il
se saisit aussi du Trésor Royal et generalement
de tout ce qui appartenoit à la Couronne.
>
Je vous dirai , très- Honoré Seigneur , que cette
action est détestée de tous les Peuples , qui jusqu'alors
avoient consideré ce General comme le
Restaurateur de la Patrie , et le Ministre le plus
zelé que le Roy pût trouver. Cette opinion a dégeneré
en haine publique ; mais il ne se trouve
personne qui ait assez de résolution pour faire
paroître ses sentimens. La timidité des Peuples
Hv donne
174 MERCURE DE FRANCE
donne le temps à ce Rebelle de grossir son parti,
de se faire des créatures et d'écraser tous ceux
qui pourroient lui donner de l'ombrage . Les
cruautez , les rapines , les vexations sont inoüies ,
les Grands - Seigneurs passent tout d'un coup de
l'Etat le plus opulent à une extrême indigence ,
les Musulmans sont immolez dans les Mosquées ,
enfin je ne finirois point ma Lettre si j'entrois
dans le détail des abominations , des excès et de
tous les crimes qui se commettent ; toutes les richesses
qui sont abandonnées au pillage des Rebelles
, sont partagées entre les Troupes venues
du Korassan, dont Kouli - Kan se ménage l'affection
, et dont je vous envoye l'Etat détaillé avec
ma Lettre.
Ces Troupes lui sont si affectionnées qu'elles
répandroient tout leur sang pour son service , et
indépendemment de cette Arinée , qui est d'environ
25000 hommes , Cavalerie et Infanterie
il peut avec beaucoup de facilité mettre sur pied
encore 25000. hommes de Troupes d'élite .
Au reste , comme il est persuadé que Artille
rie Persanne n'est pas à comparer à celle des
Turcs , il a résolu d'attaquer le Turquestan par
trois differens endroits , afin d'occuper les Habitans
du Pays de façon qu'ils ne puissent donner
aucun secours au Séraskier , ne voulant risquer
aucun Evenement qui puisse dépendre de
Peffort de l'Artillerie Et si V. Ex , se renferme
avec ses Troupes dans Bagdat , Kouli- Kan se propose
de bloquer cette Place avec une partie de
son Armée , et d'employer l'autre partie à ravager
la campagne pour affamer la Place . L'orgueil
de ce Rebelle est si outré et son ambition si démesurée
, qu'il regarde tout le reste du Monde
Comine sa proye et sa conquête . Voilà , Seigneur,
la
FEVRIER. 1733- 375
la véritable situation des affaires de Perse. Au
reste , l'ordre et le commandement dépendent de
celui qui peut tout.
Ces nouvelles ayant été reçûës à la Porte , elles
ont donné lieu à un Conseil , auquel ont assisté
tous les Ministres et les Principaux de la Cour.
y a été déliberé que le G. S. écriroit des Let-
Il
tses à tous les Gouverneurs des Provinces de Perse
, pour les exciter à prendre les Armes , pour
vanger leur légitime Souverain , contre les entreprises
de ce nouvel Usurpateur ; avec promesse ,
de la part de Sa Hautesse , de les soûtenir de
toutes les forces de son Empire , dans une Guerre
si juste.
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Résumé : LETTRE écrite de Constantinople le 10. Novembre 1732. au sujet de la derniere Révolution de Perse.
En novembre 1732, des informations provenant de Perse atteignent Constantinople, révélant les ambitions de Thamas Kouli-Kan, gouverneur de Bagdad. Kouli-Kan, après avoir soumis la province de Yerak, aspire à la couronne perse et justifie son avancée vers Ispahan par une prétendue guerre contre l'Empire Ottoman. Le roi de Perse, Thamas Schah, méfiant, ordonne à son ministre de rester au Khorassan. Kouli-Kan, feignant la soumission, demande des députés pour discuter des intérêts de l'État. Le roi envoie des représentants, trompés par les assurances de Kouli-Kan, qui les renvoie avec une lettre affirmant sa loyauté. Cependant, le roi, toujours méfiant, quitte Ispahan pour rassembler des troupes. Kouli-Kan, tout en feignant l'obéissance, consolide son pouvoir et bloque Ispahan. Il invite ensuite le roi à une audience où il se comporte de manière insolente. Forcé par les circonstances, le roi confirme son autorité. Kouli-Kan arrête des officiers loyaux, réforme l'armée en enrichissant ses partisans, et organise une fête où il destitue le roi, le fait emprisonner et l'exile au Khorassan. Il proclame Mirza Abbas, fils du roi, comme nouveau souverain et se proclame régent. Kouli-Kan s'empare du trésor royal et viole la sœur du roi, une action détestée par le peuple perse. En 1733, Kouli-Kan, perçu comme un restaurateur de la Patrie et un ministre zélé, a suscité une haine publique sans que personne ose s'opposer à lui. Profitant de la timidité du peuple, il a renforcé son pouvoir, commis des atrocités et pillé les richesses du pays. Ses troupes, principalement venues du Khorassan, lui sont loyales et nombreuses, totalisant environ 50 000 hommes. Kouli-Kan prévoit d'attaquer le Turquestan par trois points différents pour empêcher les habitants de secourir le Séraskier, évitant ainsi de dépendre de l'artillerie. Il envisage également de bloquer Bagdad et de ravager la campagne pour affamer la ville. Son ambition démesurée le pousse à considérer le monde entier comme sa proie. À la suite de ces nouvelles, un conseil à la Porte ottomane a décidé d'écrire aux gouverneurs des provinces persanes pour les inciter à prendre les armes contre Kouli-Kan, promettant le soutien de l'Empire ottoman.
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381
p. 375-378
POLOGNE.
Début :
Le 16 Février, jour de l'arrivée du Roy à Warsovie, o[n] publia au Palais que sa santé [...]
Mots clefs :
Roi, Maréchal de la Diète, Chambre des nonces, Château, Assemblée, Saxe, Santé
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
E 16 Février , jour de l'arrivée du Roy à
Warsovie , ou publia au Palais que sa santé
étoit bonne , et que S. M. avoit résolu de passer
quelques jours sans paroître en public pour
se reposer de la fatigue de son voiage ; cependant
le Roy étoit très-incommodé ; il souffroit au
pied des douleurs tres -vives , et il avoit une fiévre
lente, accompagnée de beaucoup de foiblesses
et d'un tres-grand dégout. Le lendemain et les
jours suivans, le Roy reçut les respects des Senateurs
et des Seigneurs de la Cour , et quoiqu'il
fut toujours aussi indisposé , il voulut le 25 ,
veille de l'ouverture de la Diette generale , se
rendre du Palais au Château , pour assister le
lendemain à la Messe du S. Esprit , à la Prédica
tion › et aux autres cérémonies qui précedent .
l'Assemblée. Les Médecins s'y opposerent avec
tant d'instance , que S. M. s'étant rendue à leur
représentation , envoya chercher le Référendai-
HvJ re
376 MERCURE DE FRANCE.
(
re de la Couronne , et le chargea de faire sçavoir
de sa part aux Sénateurs , qu'elle ne se trouveroit
point à la grande Messe et à la Prédica
tion; que les Nonces pouvoient s'assembler comme
à l'ordinaire, pour proceder à l'Election d'un
Maréchal de la Diette , et que lorsqu'elle seroit
faite , S. M. ne differeroit point de se rendre au
Château , pour y recevoir leurs hommages.
Le 26 , jour de l'ouverture de l'Assemblée , les
Sénateurs et la plus grande partie de la Noblesse,
se rendirent au Palais , pour y apprendre des
nouvelles de la santé du Roy ; et S. M. en ayant
été avertie , Elle, fit entrer dans sa Chambre le
Grand et le Petit Maréchal de la Couronne , et
M. Osarowski , Député du Palatinat de Zator ;
lequel en cette qualité étoit Directeur de la
Chambre des Nonces , parce que la Diete particuliere
de Cracovie n'en a point nommé pour
assister à la Diette. Le Roy après les avoir exhortez
à se conduire toujours avec zéle pour
le bien public , les assura qu'elle n'écouteroit
point les ménagemens qu'on lui ordonnoit pour
sa santé , lorsqu'il s'agiroit de seconder leurs
bonnes intentions , et qu'elle se rendroit au Châ
teau , dès que les Nonces pourroient venir au
Trône.
Au sortir du Palais , les Nonces allerent au
Château , et ensuite à l'Eglise Cathédrale , où ils
assisterent à la grande Messe , et à la Prédication
. Après cette cérémonie, les Nonces s'assemblerent
dans leur Chambre , et M. Osarowski ,
Directeur , ayant pris le Bâton , fit un Discours
à l'Assemblée , pour faire connoître de quel interêt
il étoit pour la Répuplique de faire regner
dans cette Diette plus d'union que dans
les précedentes , et de ne s'occuper que du bien
public
FEVRIER. 1733- 377
public. On voulut ce jour-là proceder à l'Election
du Maréchal de la Diette , mais elle ne put
être faite dans cette séance ; et ce fut le lendemain
que M. Osarowski fut élu .
Le même-jour , le Vice -Chancelier et le Petit
Maréchal de la Couronne , allerent apprendre
au Roy l'Election du Maréchal de la Diette , qui
le soir eut l'honneur de voir S. M.
Le 28 au matin , les Députez de la Chambre
des Nonces , nommez pour rendre compte au
Roy de cette Election , eurent audience de S. M.
qui les reçut dans sa Chambre. Le Vice - Chancelier
répondit à leur Harangue , au nom du
Roy , que S. M. feroit sçavoir au Maréchal de
la Diette , quand elle seroit en état de se rendre
au Château , et qu'Elle désiroit que l'Assemblée
continuat de délibérer sur les affaires publiques.
Depuis ce jour- là , le Roy se trouva plus mal ;
ses forces diminuerent. Le 30 , à midy , i , il sentit
des douleurs tres - violentes dans le bas ventre , et
on s'apperçut en même temps d'un dépôt qui se
formoit à la Cuisse. Le Roy ayant connu le
danger où il étoit, fit venir l'Abbé de S.Germain ,
François , Prédicateur de la Cour , il se confessa
, et il se prépara ensuite à communier le
lendemain ; mais vers le milieu de la nuit, le mal
ayant augmenté , il reçut le S. Viatique et l'Extrême-
Onction , il mourut le 1. de ce mois à 4
heures du matin , âgé de 62 ans , 8 mois et 19
jours , étant né le 12 May 1670 .
Frederic Auguste , Roy de Pologne , Grand
Duc de Lithuanie , Electeur de Saxe , naquit le
12 May de l'année 1670. il étoit fils de Jean-
George III . Electeur de Saxe , de la Branche
Albertine , mort le 12 Septembre 1691. et d'Anne
Sophie , fille de Frederic III. Roy de Dannemarck
378 MERCURE DE FRANCE
marck. Il succeda à PElectorat de Saxe , au mois
d'Avril, 1694 après la mort de Jean- George IV.
son frere aîné , qui mourut sans enfans . Il fut
élu Roy de Pologne le 17 Juin 1697 , et couronné
le 1 Septembre suivant. Il avoit épousé le
1o de Janvier 1693 , Christine Everhardine de
Brandebourg Bareith , qui mourut le 5 Septembre
1727 , âgée de 56 ans , et ne laissa qu'un fils,
qui est Frédéric - Auguste , Prince Royal de
Pologne , et Electoral de Saxe , à present Electeur,
né le d'Octobre 1596. 7 et marié en 1719. avec
Marie- Josephine d'Autriche , fille aînée du feu
Empereur Joseph.
E 16 Février , jour de l'arrivée du Roy à
Warsovie , ou publia au Palais que sa santé
étoit bonne , et que S. M. avoit résolu de passer
quelques jours sans paroître en public pour
se reposer de la fatigue de son voiage ; cependant
le Roy étoit très-incommodé ; il souffroit au
pied des douleurs tres -vives , et il avoit une fiévre
lente, accompagnée de beaucoup de foiblesses
et d'un tres-grand dégout. Le lendemain et les
jours suivans, le Roy reçut les respects des Senateurs
et des Seigneurs de la Cour , et quoiqu'il
fut toujours aussi indisposé , il voulut le 25 ,
veille de l'ouverture de la Diette generale , se
rendre du Palais au Château , pour assister le
lendemain à la Messe du S. Esprit , à la Prédica
tion › et aux autres cérémonies qui précedent .
l'Assemblée. Les Médecins s'y opposerent avec
tant d'instance , que S. M. s'étant rendue à leur
représentation , envoya chercher le Référendai-
HvJ re
376 MERCURE DE FRANCE.
(
re de la Couronne , et le chargea de faire sçavoir
de sa part aux Sénateurs , qu'elle ne se trouveroit
point à la grande Messe et à la Prédica
tion; que les Nonces pouvoient s'assembler comme
à l'ordinaire, pour proceder à l'Election d'un
Maréchal de la Diette , et que lorsqu'elle seroit
faite , S. M. ne differeroit point de se rendre au
Château , pour y recevoir leurs hommages.
Le 26 , jour de l'ouverture de l'Assemblée , les
Sénateurs et la plus grande partie de la Noblesse,
se rendirent au Palais , pour y apprendre des
nouvelles de la santé du Roy ; et S. M. en ayant
été avertie , Elle, fit entrer dans sa Chambre le
Grand et le Petit Maréchal de la Couronne , et
M. Osarowski , Député du Palatinat de Zator ;
lequel en cette qualité étoit Directeur de la
Chambre des Nonces , parce que la Diete particuliere
de Cracovie n'en a point nommé pour
assister à la Diette. Le Roy après les avoir exhortez
à se conduire toujours avec zéle pour
le bien public , les assura qu'elle n'écouteroit
point les ménagemens qu'on lui ordonnoit pour
sa santé , lorsqu'il s'agiroit de seconder leurs
bonnes intentions , et qu'elle se rendroit au Châ
teau , dès que les Nonces pourroient venir au
Trône.
Au sortir du Palais , les Nonces allerent au
Château , et ensuite à l'Eglise Cathédrale , où ils
assisterent à la grande Messe , et à la Prédication
. Après cette cérémonie, les Nonces s'assemblerent
dans leur Chambre , et M. Osarowski ,
Directeur , ayant pris le Bâton , fit un Discours
à l'Assemblée , pour faire connoître de quel interêt
il étoit pour la Répuplique de faire regner
dans cette Diette plus d'union que dans
les précedentes , et de ne s'occuper que du bien
public
FEVRIER. 1733- 377
public. On voulut ce jour-là proceder à l'Election
du Maréchal de la Diette , mais elle ne put
être faite dans cette séance ; et ce fut le lendemain
que M. Osarowski fut élu .
Le même-jour , le Vice -Chancelier et le Petit
Maréchal de la Couronne , allerent apprendre
au Roy l'Election du Maréchal de la Diette , qui
le soir eut l'honneur de voir S. M.
Le 28 au matin , les Députez de la Chambre
des Nonces , nommez pour rendre compte au
Roy de cette Election , eurent audience de S. M.
qui les reçut dans sa Chambre. Le Vice - Chancelier
répondit à leur Harangue , au nom du
Roy , que S. M. feroit sçavoir au Maréchal de
la Diette , quand elle seroit en état de se rendre
au Château , et qu'Elle désiroit que l'Assemblée
continuat de délibérer sur les affaires publiques.
Depuis ce jour- là , le Roy se trouva plus mal ;
ses forces diminuerent. Le 30 , à midy , i , il sentit
des douleurs tres - violentes dans le bas ventre , et
on s'apperçut en même temps d'un dépôt qui se
formoit à la Cuisse. Le Roy ayant connu le
danger où il étoit, fit venir l'Abbé de S.Germain ,
François , Prédicateur de la Cour , il se confessa
, et il se prépara ensuite à communier le
lendemain ; mais vers le milieu de la nuit, le mal
ayant augmenté , il reçut le S. Viatique et l'Extrême-
Onction , il mourut le 1. de ce mois à 4
heures du matin , âgé de 62 ans , 8 mois et 19
jours , étant né le 12 May 1670 .
Frederic Auguste , Roy de Pologne , Grand
Duc de Lithuanie , Electeur de Saxe , naquit le
12 May de l'année 1670. il étoit fils de Jean-
George III . Electeur de Saxe , de la Branche
Albertine , mort le 12 Septembre 1691. et d'Anne
Sophie , fille de Frederic III. Roy de Dannemarck
378 MERCURE DE FRANCE
marck. Il succeda à PElectorat de Saxe , au mois
d'Avril, 1694 après la mort de Jean- George IV.
son frere aîné , qui mourut sans enfans . Il fut
élu Roy de Pologne le 17 Juin 1697 , et couronné
le 1 Septembre suivant. Il avoit épousé le
1o de Janvier 1693 , Christine Everhardine de
Brandebourg Bareith , qui mourut le 5 Septembre
1727 , âgée de 56 ans , et ne laissa qu'un fils,
qui est Frédéric - Auguste , Prince Royal de
Pologne , et Electoral de Saxe , à present Electeur,
né le d'Octobre 1596. 7 et marié en 1719. avec
Marie- Josephine d'Autriche , fille aînée du feu
Empereur Joseph.
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Résumé : POLOGNE.
Le 16 février, le roi de Pologne arriva à Varsovie et annonça que sa santé était bonne, bien qu'il souffrît en réalité de douleurs intenses au pied, d'une fièvre lente et de grandes faiblesses. Malgré son indisposition, il reçut les respects des sénateurs et des seigneurs de la cour les jours suivants. Le 25 février, les médecins l'empêchèrent d'assister aux cérémonies précédant l'ouverture de la Diète générale. Le 26 février, jour de l'ouverture de l'Assemblée, les sénateurs et la noblesse se rendirent au palais pour prendre des nouvelles de sa santé. Le roi les assura qu'il se rendrait au château dès que possible. La même journée, les nonces se réunirent pour élire le maréchal de la Diète, élection qui eut lieu le lendemain. L'état de santé du roi s'aggrava, et il se confessa et se prépara à communier. Il reçut le viatique et l'extrême-onction et mourut le 1er mars à 4 heures du matin, à l'âge de 62 ans, 8 mois et 19 jours. Frédéric Auguste, roi de Pologne, grand-duc de Lituanie et électeur de Saxe, était né le 12 mai 1670. Il succéda à l'électorat de Saxe en avril 1694 et fut élu roi de Pologne le 17 juin 1697. Il avait épousé Christine Everhardine de Brandebourg-Bareith, avec qui il eut un fils, Frédéric-Auguste, prince royal de Pologne et électeur de Saxe.
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382
p. 378-379
ALLEMAGNE.
Début :
La nouvelle de la mort du Roy de Pologne étant arrivée à Dresde, on fit comme on avoit [...]
Mots clefs :
Serment, Prince, Tribunaux, Pologne
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLE MAGNE.
Léntverlivé àDresden me on
A nouvelle de la mort du Roy de Pologne
fait à Warsovie après la mort de ce Prince on
ferma d'abord les Portes de la Ville , les Colléges
, les Tribunaux cesserent leurs fonctions , et
les habitans témoignerent par leurs regrets, combien
ils étoient pénétrez de la grande perte qu'ils
faisoient.
Le lendemain , 5 de ce mois , le Régiment de
Rutowski , fit hommage au nouvel Electeur
Frederic - Auguste , et prêta serment de fidelité
entre les mains du Prince Jean - Adolphe de Saxe-
Weissenfels. On ouvrit ensuite les Portes de la
Ville , et les Tribunaux reprirent leurs fonc¬
tions.
Le 6 , le Regiment de Solkowski , prêta pa
reillement hommage et serment entre les mains
du même Prince ; tous les autres Regimens doivent
en faire autant , et le General de Baudis a
reçu ordre d'aller recevoir le Serment de la Cava➡i
leric
FEVRIER . 1733. 379
lerie. Le nouvel Elecreur à reçu les complimens
de condoleance des principaux Officiers militai
res , de tous les Tribunaux et Coinmunautés du
Pays , S. A. R. les a fait assurer chacun en particulier
de sa protection , et Elle a confirmé dans
leurs Charges les principaux Officiers de sa Cour.
Les Rescripts et Ordonnances sont à present .
pour Préambule : Son Altesse Royale de Pologne
et de Lithuanie, Electeur de Saxe , & c , et ils sont
scellez des Armes de Pologne et de Lithuanie .
Léntverlivé àDresden me on
A nouvelle de la mort du Roy de Pologne
fait à Warsovie après la mort de ce Prince on
ferma d'abord les Portes de la Ville , les Colléges
, les Tribunaux cesserent leurs fonctions , et
les habitans témoignerent par leurs regrets, combien
ils étoient pénétrez de la grande perte qu'ils
faisoient.
Le lendemain , 5 de ce mois , le Régiment de
Rutowski , fit hommage au nouvel Electeur
Frederic - Auguste , et prêta serment de fidelité
entre les mains du Prince Jean - Adolphe de Saxe-
Weissenfels. On ouvrit ensuite les Portes de la
Ville , et les Tribunaux reprirent leurs fonc¬
tions.
Le 6 , le Regiment de Solkowski , prêta pa
reillement hommage et serment entre les mains
du même Prince ; tous les autres Regimens doivent
en faire autant , et le General de Baudis a
reçu ordre d'aller recevoir le Serment de la Cava➡i
leric
FEVRIER . 1733. 379
lerie. Le nouvel Elecreur à reçu les complimens
de condoleance des principaux Officiers militai
res , de tous les Tribunaux et Coinmunautés du
Pays , S. A. R. les a fait assurer chacun en particulier
de sa protection , et Elle a confirmé dans
leurs Charges les principaux Officiers de sa Cour.
Les Rescripts et Ordonnances sont à present .
pour Préambule : Son Altesse Royale de Pologne
et de Lithuanie, Electeur de Saxe , & c , et ils sont
scellez des Armes de Pologne et de Lithuanie .
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Résumé : ALLEMAGNE.
Après l'annonce de la mort du roi de Pologne à Varsovie, Dresde ferma ses portes et suspendit les activités des collèges et tribunaux. Les habitants manifestèrent leur deuil. Le 5 février 1733, le régiment de Rutowski prêta serment de fidélité au nouvel électeur de Saxe, Frédéric-Auguste, en présence du prince Jean-Adolphe de Saxe-Weissenfels. Les portes de la ville furent rouvertes et les tribunaux reprirent leurs fonctions. Le 6 février, le régiment de Solkowski fit de même. Tous les régiments devaient suivre cet exemple, et le général de Baudis reçut l'ordre de recevoir le serment de la cavalerie. Le nouvel électeur reçut les condoléances des principaux officiers militaires, tribunaux et communautés du pays. Il confirma les principaux officiers de sa cour dans leurs charges. Les documents officiels portaient désormais le titre de Son Altesse Royale de Pologne et de Lithuanie, Electeur de Saxe, et étaient scellés des armes de Pologne et de Lithuanie.
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383
p. 379-380
ITALIE.
Début :
On écrit de Naples que le Mont Vésuve a jetté depuis peu beaucoup de Flammes ; et [...]
Mots clefs :
Tremblement, Volcan, Vésuve, Éruption, Fumée
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
N écrit de Naples que le Mont Vésuve a
jetté depuis peu beaucoup de Flammes , er
comme on a observé que lorsque ce Volcan paroît
embrasé , on éprouve rarement des tremblemens
de terre on se flate d'être délivré de ce
Fléau , au moins pour quelque temps.
La Ville de la Cava , située dans la Principau
té de Salerne, a été fort endommagée du dernier
tremblement , et l'Evêque a couru risque d'être
enseveli sous les ruines de son Palais , qui a été
entierement détruit , ainsi que l'Eglise du Dôme ,
celle des Religieux Mineurs de l'Observance , et
leur Convent.
Par les Lettres de la fin du mois dernier , on
apprend qu'on avoit ressenti à Naples , et presque
dans tout le reste du Royaume , de nouvelles
secousses de tremblement de terre; la Ville de
Benevent en a essuyé pendant plusieurs heures de
tres-violentes ; la plupart des Eglises et des autres
Edifices qui avoient résité au dernier tremblement
ont été fort endommagez par celui- cy
et tous les habitans , et l'Archevêque même , ont
été obligez de sortir de la Ville , par la crainte
d'être
380 MERCURE DE FRANCE
d'être accablez sous la ruine des Maisons.
On apprend de Messine , que vers le mêmetemps,
le Mont Ethna avoit jetté un nombre prodigieux
de grosses Pierres , qui ont causé de
grands dommages dans les environs , et dont
quelques-unes ont été portées jusqu'à Catane ;
que cette éruption avoit été précédée d'un brouil-
Lard épais ; qu'ensuite on avoit entendu un bruit
affreux , qui avoit fait croire que le Volcan alloit
être englouti ; que quelques minutes après ,
il en étoit sorti une fumée noire , qui avoit obscurci
tout l'horison ; qu'à cette fumée avoit succédé
l'éruption dont on vient de parler ; et que
depuis , le Volcan avoit jetté toutes les nuits
et quelquefois pendant le jour, une grande quantité
de Aammes.
N écrit de Naples que le Mont Vésuve a
jetté depuis peu beaucoup de Flammes , er
comme on a observé que lorsque ce Volcan paroît
embrasé , on éprouve rarement des tremblemens
de terre on se flate d'être délivré de ce
Fléau , au moins pour quelque temps.
La Ville de la Cava , située dans la Principau
té de Salerne, a été fort endommagée du dernier
tremblement , et l'Evêque a couru risque d'être
enseveli sous les ruines de son Palais , qui a été
entierement détruit , ainsi que l'Eglise du Dôme ,
celle des Religieux Mineurs de l'Observance , et
leur Convent.
Par les Lettres de la fin du mois dernier , on
apprend qu'on avoit ressenti à Naples , et presque
dans tout le reste du Royaume , de nouvelles
secousses de tremblement de terre; la Ville de
Benevent en a essuyé pendant plusieurs heures de
tres-violentes ; la plupart des Eglises et des autres
Edifices qui avoient résité au dernier tremblement
ont été fort endommagez par celui- cy
et tous les habitans , et l'Archevêque même , ont
été obligez de sortir de la Ville , par la crainte
d'être
380 MERCURE DE FRANCE
d'être accablez sous la ruine des Maisons.
On apprend de Messine , que vers le mêmetemps,
le Mont Ethna avoit jetté un nombre prodigieux
de grosses Pierres , qui ont causé de
grands dommages dans les environs , et dont
quelques-unes ont été portées jusqu'à Catane ;
que cette éruption avoit été précédée d'un brouil-
Lard épais ; qu'ensuite on avoit entendu un bruit
affreux , qui avoit fait croire que le Volcan alloit
être englouti ; que quelques minutes après ,
il en étoit sorti une fumée noire , qui avoit obscurci
tout l'horison ; qu'à cette fumée avoit succédé
l'éruption dont on vient de parler ; et que
depuis , le Volcan avoit jetté toutes les nuits
et quelquefois pendant le jour, une grande quantité
de Aammes.
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Résumé : ITALIE.
En Italie, le Mont Vésuve a récemment montré une activité accrue avec l'émission de nombreuses flammes. Contrairement aux attentes, les tremblements de terre sont rares durant ces éruptions, offrant un répit temporaire. La ville de La Cava, dans la principauté de Salerne, a subi des dommages importants lors du dernier séisme, détruisant notamment le palais de l'évêque, la cathédrale et le couvent des Religieux Mineurs de l'Observance. Des secousses ont également été ressenties à Naples et dans tout le royaume, causant des dégâts significatifs à Benevent, où les habitants et l'archevêque ont dû évacuer par crainte des ruines. Parallèlement, le Mont Etna, à Messine, a projeté un grand nombre de pierres, endommageant les environs et jusqu'à Catane. Cette éruption a été précédée d'un brouillard épais, d'un bruit affreux et d'une fumée noire obscurcissant l'horizon. Depuis, le volcan émet régulièrement des flammes.
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384
p. 380-381
ESPAGNE.
Début :
Le Roy a été malade à Séville d'une fluxion, accompagnée de fiévre ; et il a été saigné [...]
Mots clefs :
Maures, Noirs
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
LE Roy a été malade à Séville d'une fuxion accompagnée de fiévre ; et il a été saigné
deux fois ; mais cette indisposition n'a point eur
de suite , et l'on a appris que S. M. étoit entierement
rétablie.
On écrit de Barcelone , ques Vaisseaux de
Guerre , chargez de Troupes et de Munitions
sur lesquels il s'est embarqué un grand nombre
de Volontaires , ont mis à la Voile pour se rendre
à Oran , d'où on a appris qu'une partie de
l'Armée des Ennemis étoit toujours campée à
2
lieuës de la Place , et qu'elle n'avoit point encore
paru dans le dessein de former aucune nouvelle
entreprise sur la Ville.
On apprend de Ceuta , que les Maures s'en
étoient rapprochez, mais qu'ils n'osoient se trop
avancer à cause du grand feu de l'Artillerie de la
Place ; qu'ils avoient voulu tracer le Plan d'une
nou
FEVRIER. 1733. 381
Houvelle attaque , et que la Garnison avoit détruit
tous leurs Travaux .
On a appris depuis que le, nombre des Tentes
du Camp que les Maures ont formé devant cette
Place , est considérablement diminué ; ce qui
donne lieu de croire que le détachement de Cavalerie
, composé de 1500 Noirs , qui s'y étoit
rendu depuis quelque temps avec un pareil nombre
d'Infanterie , s'est retiré. On attribue cette
Retraite aux troubles qui continuent dans le
Royaume de Maroc , et on assure que les Noirs
sont fort mécontens de la conduite du Roy
regnant.
LE Roy a été malade à Séville d'une fuxion accompagnée de fiévre ; et il a été saigné
deux fois ; mais cette indisposition n'a point eur
de suite , et l'on a appris que S. M. étoit entierement
rétablie.
On écrit de Barcelone , ques Vaisseaux de
Guerre , chargez de Troupes et de Munitions
sur lesquels il s'est embarqué un grand nombre
de Volontaires , ont mis à la Voile pour se rendre
à Oran , d'où on a appris qu'une partie de
l'Armée des Ennemis étoit toujours campée à
2
lieuës de la Place , et qu'elle n'avoit point encore
paru dans le dessein de former aucune nouvelle
entreprise sur la Ville.
On apprend de Ceuta , que les Maures s'en
étoient rapprochez, mais qu'ils n'osoient se trop
avancer à cause du grand feu de l'Artillerie de la
Place ; qu'ils avoient voulu tracer le Plan d'une
nou
FEVRIER. 1733. 381
Houvelle attaque , et que la Garnison avoit détruit
tous leurs Travaux .
On a appris depuis que le, nombre des Tentes
du Camp que les Maures ont formé devant cette
Place , est considérablement diminué ; ce qui
donne lieu de croire que le détachement de Cavalerie
, composé de 1500 Noirs , qui s'y étoit
rendu depuis quelque temps avec un pareil nombre
d'Infanterie , s'est retiré. On attribue cette
Retraite aux troubles qui continuent dans le
Royaume de Maroc , et on assure que les Noirs
sont fort mécontens de la conduite du Roy
regnant.
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Résumé : ESPAGNE.
En février 1733, le roi d'Espagne a été malade à Séville d'une fluxion accompagnée de fièvre, mais il s'est entièrement rétabli après deux saignées. À Barcelone, des vaisseaux de guerre chargés de troupes, de munitions et de nombreux volontaires ont pris la mer pour Oran. À Oran, une partie de l'armée ennemie était toujours présente à deux lieues de la ville, sans montrer de nouvelles intentions d'attaque. À Ceuta, les Maures s'étaient rapprochés mais n'osaient avancer en raison du feu de l'artillerie. Ils avaient tenté de préparer une nouvelle attaque, mais la garnison avait détruit leurs travaux. Par la suite, le nombre de tentes du camp maure devant Ceuta a diminué, suggérant le retrait d'un détachement de cavalerie et d'infanterie composé de 1500 Noirs et d'un nombre équivalent d'infanterie. Ce retrait est attribué aux troubles dans le royaume du Maroc et à l'insatisfaction des Noirs envers le roi régnant.
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385
p. 381-382
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne qu'il étoit entré dans le Port de cette Ville, depuis le 30 du [...]
Mots clefs :
Guerre, Infanterie, Anglais, Hollandais, Lisbonne
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texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAI .
N mande de Lisbonne qu'il étoit entré
dans le Port de cette ville , depuis le 30 du
mois de Decembre 1731. jusqu'au 27 du même
mois de l'année derniere , 855 Vaisseaux Marchands
, dont its sont Portugais , et 740 song
Etrangers ; sçavoir , 59 François , 534 Anglois ,
109 Hollandois , 21 Suédois , 8 Espagnols ,
Hambourgeois , 2 de Trieste , a Maltois , 1 Génois
et un de Dantzick ; sans compter 9 Vais
seaux de Guerre , et zo Paquebots Anglois , et
7 Vaisseaux de Guerre Hollandois.
Le Roy ne voulant recevoir à l'avenir , dans
ses Troupes que des Officiers qui ayent toutes
les connoissances nécessaires à leur profession
a établi à Lisbonne , à Yana , à Elvas et à Almeyda
, quatre Académies , dans lesquelles les
jeunes gens qui seront destinez à porter les Armes
, pourront s'instruire de tout ce qui peut
regarder l'Art Militaire. Les places d'Enseignes
seront remplies par ceux qui se distingueront
dans ces Académics , et aucun Officier ne pourra
être
282 MERCURE DE FRANCE
ètre admis dans aucun Poste , jusqu'à celui de
Colonel , qu'il n'ait été examiné auparavant par
l'Ingénieur Général du Royaume , en presence
des Ministres du Conseil de Guerre et de la Junte
des trois Etats . S. M. a aussi résolu de former
dans chaque Régiment d'Infanterie une Compagnie
d'Ingénieurs , qui auront seuls droit de
prétendre aux Places de Capitaines de ces Compagnies,
et qui pourront parvenir à celle de Sergent
Major d'Infanterie.
N mande de Lisbonne qu'il étoit entré
dans le Port de cette ville , depuis le 30 du
mois de Decembre 1731. jusqu'au 27 du même
mois de l'année derniere , 855 Vaisseaux Marchands
, dont its sont Portugais , et 740 song
Etrangers ; sçavoir , 59 François , 534 Anglois ,
109 Hollandois , 21 Suédois , 8 Espagnols ,
Hambourgeois , 2 de Trieste , a Maltois , 1 Génois
et un de Dantzick ; sans compter 9 Vais
seaux de Guerre , et zo Paquebots Anglois , et
7 Vaisseaux de Guerre Hollandois.
Le Roy ne voulant recevoir à l'avenir , dans
ses Troupes que des Officiers qui ayent toutes
les connoissances nécessaires à leur profession
a établi à Lisbonne , à Yana , à Elvas et à Almeyda
, quatre Académies , dans lesquelles les
jeunes gens qui seront destinez à porter les Armes
, pourront s'instruire de tout ce qui peut
regarder l'Art Militaire. Les places d'Enseignes
seront remplies par ceux qui se distingueront
dans ces Académics , et aucun Officier ne pourra
être
282 MERCURE DE FRANCE
ètre admis dans aucun Poste , jusqu'à celui de
Colonel , qu'il n'ait été examiné auparavant par
l'Ingénieur Général du Royaume , en presence
des Ministres du Conseil de Guerre et de la Junte
des trois Etats . S. M. a aussi résolu de former
dans chaque Régiment d'Infanterie une Compagnie
d'Ingénieurs , qui auront seuls droit de
prétendre aux Places de Capitaines de ces Compagnies,
et qui pourront parvenir à celle de Sergent
Major d'Infanterie.
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Résumé : PORTUGAL.
Le document décrit les activités portuaires et les réformes militaires au Portugal entre le 30 décembre 1731 et le 27 décembre 1732. Pendant cette période, 855 vaisseaux marchands ont accosté au port de Lisbonne, dont 740 étaient étrangers. Parmi ces vaisseaux étrangers, on comptait 59 français, 534 anglais, 109 hollandais, 21 suédois, 8 espagnols, 2 de Trieste, 4 maltais, 1 génois et 1 de Dantzick. De plus, 9 vaisseaux de guerre et 20 paquebots anglais, ainsi que 7 vaisseaux de guerre hollandais, ont été enregistrés. Sur le plan militaire, le roi du Portugal a instauré quatre académies à Lisbonne, Yana, Elvas et Almeyda pour former les jeunes à une carrière militaire. Les places d'enseignes seront attribuées aux meilleurs élèves de ces académies. Aucun officier ne pourra accéder à un poste supérieur à celui de colonel sans être examiné par l'ingénieur général du royaume, en présence des ministres du Conseil de Guerre et de la Junte des trois États. Le roi a également décidé de créer une compagnie d'ingénieurs dans chaque régiment d'infanterie, ces ingénieurs pouvant accéder aux postes de capitaines et de sergent major d'infanterie.
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386
p. 382-383
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 29 du mois dernier, la Chambre des Communes alla présenter son adresse au Roy, qui [...]
Mots clefs :
Dépense, Chambre des communes, Subside, Livres sterling
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
E 29 du mois dernier , la Chambre des Com
nunes alla présenter son adresse au Roy , qui
y répondit en ces termes :
MESSIEURS ,
Je vous remercie des respectueuses assurances.
que vous me donnez de votre zéle et de votre affection
pour moi. La résolution où vous êtes de
prendre dans vos délibérations les mesures qui
contribueront le plus au bonheur et au veritable
interêt de tous mes Sujets , m'est tres-agréable , et
je ne doute point que de si bonnes intentions ne
vous procurent la bonne opinion et l'estime de mon
Peuple.
Le rapport de cette réponse ayant été fait à la
Chambre , elle résolut d'accorder un subside au
Roy , et de supplier S. M. de lui faire remettre
les Etats de la dépense de l'année courante .
Le 9 de ce mois , la Chambre des Communes
en grand Comité , résolut d'accorder 8000 hommes
au Roy , pour le service de la Flote , pendant
le courant de cette année , et de lui fournir
un subside de 416000 livres Sterlin , pour
cette dépense .
Le
FEVRIER. 1733. 383
•
et
Le 13 , la même Chambre accorda à S. M.
17709 hommes pour les Gardes et. Garnisons
dans le Royaume , et dans les Isles de Jersey et
de Guernesey , y compris les 1815 Invalides ,
es 55 hommes , qui forment les six Companies
indépendantes , employez contre les Montagnards
d'Ecosse . Elle accorda en même-temps,
pour l'entretien de ces Troupes , un subside de
653216 liv. Sterlin , un autre subside de 77816
liv . Sterlin , pour la dépense de l'Artillerie , et une
somme de 1375 liv. Sterlin , pour quelqu'autre
dépense extraordinaire , ausquelles le Parlement
n'avoit pas pourvû dans la derniere Session .
Le 12 , vers les heures du matin , le feu prit ,
dans le Faubourg de Southwark , à un Magazin
de Goudron , qui fut entierement consumé par
les flammes ; quatorze Maisons voisines furent
réduites en cendres , et plusieurs autres fort en
dommagées.
E 29 du mois dernier , la Chambre des Com
nunes alla présenter son adresse au Roy , qui
y répondit en ces termes :
MESSIEURS ,
Je vous remercie des respectueuses assurances.
que vous me donnez de votre zéle et de votre affection
pour moi. La résolution où vous êtes de
prendre dans vos délibérations les mesures qui
contribueront le plus au bonheur et au veritable
interêt de tous mes Sujets , m'est tres-agréable , et
je ne doute point que de si bonnes intentions ne
vous procurent la bonne opinion et l'estime de mon
Peuple.
Le rapport de cette réponse ayant été fait à la
Chambre , elle résolut d'accorder un subside au
Roy , et de supplier S. M. de lui faire remettre
les Etats de la dépense de l'année courante .
Le 9 de ce mois , la Chambre des Communes
en grand Comité , résolut d'accorder 8000 hommes
au Roy , pour le service de la Flote , pendant
le courant de cette année , et de lui fournir
un subside de 416000 livres Sterlin , pour
cette dépense .
Le
FEVRIER. 1733. 383
•
et
Le 13 , la même Chambre accorda à S. M.
17709 hommes pour les Gardes et. Garnisons
dans le Royaume , et dans les Isles de Jersey et
de Guernesey , y compris les 1815 Invalides ,
es 55 hommes , qui forment les six Companies
indépendantes , employez contre les Montagnards
d'Ecosse . Elle accorda en même-temps,
pour l'entretien de ces Troupes , un subside de
653216 liv. Sterlin , un autre subside de 77816
liv . Sterlin , pour la dépense de l'Artillerie , et une
somme de 1375 liv. Sterlin , pour quelqu'autre
dépense extraordinaire , ausquelles le Parlement
n'avoit pas pourvû dans la derniere Session .
Le 12 , vers les heures du matin , le feu prit ,
dans le Faubourg de Southwark , à un Magazin
de Goudron , qui fut entierement consumé par
les flammes ; quatorze Maisons voisines furent
réduites en cendres , et plusieurs autres fort en
dommagées.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 29 du mois précédent, la Chambre des Communes de Grande-Bretagne a adressé une pétition au roi, qui a exprimé sa gratitude pour leur zèle et leur affection. Le roi a salué leur résolution de prendre des mesures pour le bonheur et l'intérêt de ses sujets. En réponse, la Chambre des Communes a décidé d'accorder un subside au roi et de demander les états de la dépense de l'année courante. Le 9 février 1733, elle a résolu d'accorder 8 000 hommes pour le service de la flotte et un subside de 416 000 livres sterling. Le 13 février, elle a alloué 17 709 hommes pour les gardes et garnisons dans le royaume et les îles de Jersey et de Guernesey, incluant 1 815 invalides et 55 hommes contre les montagnards d'Écosse. Un subside de 653 216 livres sterling a été alloué pour l'entretien de ces troupes, 77 816 livres sterling pour l'artillerie, et 1 375 livres sterling pour d'autres dépenses extraordinaires. Le 12 février, un incendie a détruit un magasin de goudron dans le faubourg de Southwark, consumant quatorze maisons voisines et endommageant plusieurs autres.
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387
p. 579-580
TURQUIE ET PERSE.
Début :
On a appris que les Troupes Persanes n'avoient encore remporté aucun avantage sur [...]
Mots clefs :
Turcs, Perse, Thamas Kouli-Kan, Bagdad, Chah, Provinces
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texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
TURQUIE ET PERSE.
Na appris que les Troupes Persanes_n'avoient
encore remporté aucun avantage sur
celle des Turcs depuis la déposition de Schah-Thamas
, mais que les deux Armées étoient en présence
auprès de Bagdad , que celle de Perse se
fortifioit de plus en plus par l'arrivée des Milices
de diverses Provinces , ou Thamas- Kouli- Kan
avoit fait prendre les armes à tous les Habitans
qui étoient en âge de les porter , et que ce Premier
Ministre témoignoit toujours ne vouloir
entendre parler d'aucun accommodement avec la
Porte Ottomane , à moins que les Turcs ne consentissent
de rendre auxPersans les Pays que Schah
Thamas avoit été forcé d'abandonner par le dernier
Traité , que l'autorité de Kouli- Kan augmentoit
de jour en jour , qu'il affectoit de paroître
occupé du soin de rétablir l'ordre dans
l'administration des Finances , er de faire observer
aux Troupes une exacte discipline ; qu'il s'efforçoit
aussi de faire croire que s'il returoit des
Hij mains
380 MERCURE DE FRANCE
mains des Turcs les Provinces dont ils se sont emparez
, il penseroit à faire rentrer sous la dominas
tion des Persans , celles qui ont été conquises pak
les Moscovites.
D'autres Lettres de Constantinople portent ;
que le Divan avoit envoyé de nouveaux secours
d'hoinmes et d'argent au Pacha de Bagdad, et que
la Porte étoit résoluë de défendre jusqu'à la der
niere extremité toutes les conquêtes faites sur la
Perse avant la derniere Révolution.
D'autres avis portent , que l'Armée Persanë
n'avoit point livré bataille à celle des Turcs ; que
les Kans d'Ormus et de Bender Abássi , étoient
convenus d'unir leurs forces contre Thamas
Kouli-Kan , et que la Perse étoit menacée d'une
nouvelle Révolution.
Na appris que les Troupes Persanes_n'avoient
encore remporté aucun avantage sur
celle des Turcs depuis la déposition de Schah-Thamas
, mais que les deux Armées étoient en présence
auprès de Bagdad , que celle de Perse se
fortifioit de plus en plus par l'arrivée des Milices
de diverses Provinces , ou Thamas- Kouli- Kan
avoit fait prendre les armes à tous les Habitans
qui étoient en âge de les porter , et que ce Premier
Ministre témoignoit toujours ne vouloir
entendre parler d'aucun accommodement avec la
Porte Ottomane , à moins que les Turcs ne consentissent
de rendre auxPersans les Pays que Schah
Thamas avoit été forcé d'abandonner par le dernier
Traité , que l'autorité de Kouli- Kan augmentoit
de jour en jour , qu'il affectoit de paroître
occupé du soin de rétablir l'ordre dans
l'administration des Finances , er de faire observer
aux Troupes une exacte discipline ; qu'il s'efforçoit
aussi de faire croire que s'il returoit des
Hij mains
380 MERCURE DE FRANCE
mains des Turcs les Provinces dont ils se sont emparez
, il penseroit à faire rentrer sous la dominas
tion des Persans , celles qui ont été conquises pak
les Moscovites.
D'autres Lettres de Constantinople portent ;
que le Divan avoit envoyé de nouveaux secours
d'hoinmes et d'argent au Pacha de Bagdad, et que
la Porte étoit résoluë de défendre jusqu'à la der
niere extremité toutes les conquêtes faites sur la
Perse avant la derniere Révolution.
D'autres avis portent , que l'Armée Persanë
n'avoit point livré bataille à celle des Turcs ; que
les Kans d'Ormus et de Bender Abássi , étoient
convenus d'unir leurs forces contre Thamas
Kouli-Kan , et que la Perse étoit menacée d'une
nouvelle Révolution.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
Le texte décrit les tensions entre la Turquie et la Perse. Les troupes persanes, dirigées par Thamas-Kouli-Kan, n'ont pas encore pris l'avantage sur les Turcs depuis la déposition de Schah-Thamas. Les deux armées se font face près de Bagdad, les forces persanes étant renforcées par des milices de diverses provinces. Thamas-Kouli-Kan refuse tout compromis avec la Porte Ottomane et exige la restitution des territoires perdus par Schah-Thamas. Il s'efforce également de rétablir l'ordre financier et de maintenir la discipline militaire, tout en promettant de reconquérir les provinces prises par les Moscovites. Les Turcs, de leur côté, ont envoyé des renforts au Pacha de Bagdad et sont déterminés à défendre leurs conquêtes. Par ailleurs, les kans d'Ormus et de Bender Abássi envisagent de s'allier contre Thamas-Kouli-Kan, menaçant la Perse d'une nouvelle révolution.
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388
p. 580-583
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople le 24. Janvier 1733. sur les affaires de Perse, &c.
Début :
Les Nouvelles qu'on a reçûës ici de Perse, il y a 15. jours, portent que Thamas Kouli-Kan [...]
Mots clefs :
Thamas Kouli-Kan, Constantinople, Prince, Pacha , Siège, Troupes
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople le 24. Janvier 1733. sur les affaires de Perse, &c.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Cons
tantinople le 24. Janvier 1733. sur les
affaires de Perse , &c.
L
Es Nouvelles qu'on a reçûës ici de Perse , il y
a 15.jours, portent que Thamas Kouli-Kan
étant subitement arrivé à Kirmancha , avec une
Armée de 60. mille hommes , avoit fait couper,
la tête à Abdi- Baki , Pacha de cette Place , qu'il
sçavoit être attaché aux intérêts du G. S. et qui
n'avoit été conservé dans ce poste que par un
Article du dernier Traité de Paix , à la sollicitation
d'Achmet- Pacha de Babilonne , son Protecteur.
On ajoute que Kouli- Kan , après avoir mis
dans cette Place un Gouverneur sur la fidelité
Juquel il pût compter , s'étoit avancé à grandes
journées vers Bagdad , dont on appréhendoit
qu'il ne voulût former le Siege , et dont il ravageoir
MARS: 1733. 581
"
geoit toutes les Campagnes voisines , aussi bien
que celles de Mossoul et du Diarbekir , ou ik
avoit envoyé de gros Détachemens .
La Porte a parû d'autant plus sensible à ces
nouvelles , que peu de temps avant qu'elles arri
vassent , le G. V. avoit reçu des Lettres d'Achmes
Pacha , par lesquelles celui- cy lui marquoit que
și Thamas -Kouli -Kan approchoit de Bagdad”, il
seroit obligé de s'y renfermer , ne pouvant en
aucune façon tenir la Campagne devant l'Armée
Persane , et n'ayant précisément que ce qu'il lui
falloit de Troupes pour soutenir le Siege.
Ces nouvelles , qui ont causé ici beaucoup d'al
tération dans les esprits , ont donné lieu à la
tenue d'un grand Conseil , composé de tous les
Ministres de la Porte et de beaucoup des plus
distinguez parmi les Gens de Loy.
Il y fut résolu d'envoyer incessamment trois
ou quatre mille Bourses aux Pachas qui com
mandent differens Corps de Troupes Ottomanes
en Perse , et des ordres plus pressans pour faire
marcher du côté de Bagdad , non seulement
tout ce qui se trouvoit de Gens de guerre en Asie,
mais encore une bonne partie de ceux qui étoient
en Europe.
·
Le Khan des Tartares a pareillement reçû des
ordres pour aller penetrer avec le plus de dili
gence qu'il lui seroit possible jusques dans le
eceur de la Perse , à la tête de 30. mille hommes
tandis que le Khan qui commande les Lesguis
Peuple du Degestan , doit y entrer d'un autre
côté avec tout ce qu'il pourra rassembler de for
ces ; moyennant tout cela les Turcs esperent faire
une assez puissante diversion , pour obliger
Chaque Bourse est de s00. Piastres.
H iij Kouli
82 MERCURE DE FRANCE
Kouli -Kan d'abandonner le projet d'assieger
Bagdad , et de courir à la deffense des propres
Etats de Perse , dont il a la Régence.
2. Malgré tous ces mouvemens , qui semblent
n'annoncer que la continuacion d'une guerre opiniâtre
, bien des gens prétendent qu'il y a des
propositions de Paix sur le tapis , et que la Czarine
pourroit bien en être la Médiatrice. ~
On n'entend plus parler de l'infortuné Schah-
Thamas ; on présume seulement qu'il est toujours
en vie et renfermé dans quelque Forteresse
au fond du Corassan. On ne dit rien non plus du
jeune Priuce son fils , que Thamas Kouli -Kan
avoit fait proclamer Roy de Perse.
Le Sultan déposé Achmet III . a perdu depuis
quelques mois quatre de ses Enfans ; deux Princes
et deux princesses ; la plus jeune de ces der
nieres étoit encore fille et mourut cet Eté au
vieux Serrail , les uns disent de la petite verole ,
les autres de la peste . L'autre Sultane étoit femme
d'Ali-Pacha , cy devant Nichandgi , sous le
Regne précedent . On l'appelloit la Sçavante et la
Sainte ; elle étoit si prévenue en faveur de sa Rcligion
, qu'elle avoit coûtume de dire qu'une
bonne Musulmane ne pouvoit parler avec des
Chrétiens ni même les regarder , sans commertre
un grand peché. Elle est morte de langueur
après une longue maladie.
Des deux Princes qui sont aussi morts, mais
dont le Public ignore la cause , l'un étoit Sultan
Suleiman âgé d'environ 25 ans , et l'Aîné de
tous les Enfans mâles d'Achmet. Il fut inhumé
le 12. Décembre dernier à la Mosquée dite la
Validé , ou de la Reine Mere, avec toute la pompe
due à sa naissance. L'autre Prince , qui étoit
le cinquième , et avoit 12, ou 13. ans , mourut
le
MARS. 1733- 583
le 27. du même mois et fut porté le lendemain
à la même Mosquée.
Du 16. Janvier.
P. V. D.
Il vient d'arriver deux Courriers de Perse ;.
qui ont apporté pour nouvelle que le Pacha de
Ghendgé avoit défait un Corps de trois mille
Persans , et que Thamas - Kouli -Kan , s'étoit retiré
des environs de Bagdad.
tantinople le 24. Janvier 1733. sur les
affaires de Perse , &c.
L
Es Nouvelles qu'on a reçûës ici de Perse , il y
a 15.jours, portent que Thamas Kouli-Kan
étant subitement arrivé à Kirmancha , avec une
Armée de 60. mille hommes , avoit fait couper,
la tête à Abdi- Baki , Pacha de cette Place , qu'il
sçavoit être attaché aux intérêts du G. S. et qui
n'avoit été conservé dans ce poste que par un
Article du dernier Traité de Paix , à la sollicitation
d'Achmet- Pacha de Babilonne , son Protecteur.
On ajoute que Kouli- Kan , après avoir mis
dans cette Place un Gouverneur sur la fidelité
Juquel il pût compter , s'étoit avancé à grandes
journées vers Bagdad , dont on appréhendoit
qu'il ne voulût former le Siege , et dont il ravageoir
MARS: 1733. 581
"
geoit toutes les Campagnes voisines , aussi bien
que celles de Mossoul et du Diarbekir , ou ik
avoit envoyé de gros Détachemens .
La Porte a parû d'autant plus sensible à ces
nouvelles , que peu de temps avant qu'elles arri
vassent , le G. V. avoit reçu des Lettres d'Achmes
Pacha , par lesquelles celui- cy lui marquoit que
și Thamas -Kouli -Kan approchoit de Bagdad”, il
seroit obligé de s'y renfermer , ne pouvant en
aucune façon tenir la Campagne devant l'Armée
Persane , et n'ayant précisément que ce qu'il lui
falloit de Troupes pour soutenir le Siege.
Ces nouvelles , qui ont causé ici beaucoup d'al
tération dans les esprits , ont donné lieu à la
tenue d'un grand Conseil , composé de tous les
Ministres de la Porte et de beaucoup des plus
distinguez parmi les Gens de Loy.
Il y fut résolu d'envoyer incessamment trois
ou quatre mille Bourses aux Pachas qui com
mandent differens Corps de Troupes Ottomanes
en Perse , et des ordres plus pressans pour faire
marcher du côté de Bagdad , non seulement
tout ce qui se trouvoit de Gens de guerre en Asie,
mais encore une bonne partie de ceux qui étoient
en Europe.
·
Le Khan des Tartares a pareillement reçû des
ordres pour aller penetrer avec le plus de dili
gence qu'il lui seroit possible jusques dans le
eceur de la Perse , à la tête de 30. mille hommes
tandis que le Khan qui commande les Lesguis
Peuple du Degestan , doit y entrer d'un autre
côté avec tout ce qu'il pourra rassembler de for
ces ; moyennant tout cela les Turcs esperent faire
une assez puissante diversion , pour obliger
Chaque Bourse est de s00. Piastres.
H iij Kouli
82 MERCURE DE FRANCE
Kouli -Kan d'abandonner le projet d'assieger
Bagdad , et de courir à la deffense des propres
Etats de Perse , dont il a la Régence.
2. Malgré tous ces mouvemens , qui semblent
n'annoncer que la continuacion d'une guerre opiniâtre
, bien des gens prétendent qu'il y a des
propositions de Paix sur le tapis , et que la Czarine
pourroit bien en être la Médiatrice. ~
On n'entend plus parler de l'infortuné Schah-
Thamas ; on présume seulement qu'il est toujours
en vie et renfermé dans quelque Forteresse
au fond du Corassan. On ne dit rien non plus du
jeune Priuce son fils , que Thamas Kouli -Kan
avoit fait proclamer Roy de Perse.
Le Sultan déposé Achmet III . a perdu depuis
quelques mois quatre de ses Enfans ; deux Princes
et deux princesses ; la plus jeune de ces der
nieres étoit encore fille et mourut cet Eté au
vieux Serrail , les uns disent de la petite verole ,
les autres de la peste . L'autre Sultane étoit femme
d'Ali-Pacha , cy devant Nichandgi , sous le
Regne précedent . On l'appelloit la Sçavante et la
Sainte ; elle étoit si prévenue en faveur de sa Rcligion
, qu'elle avoit coûtume de dire qu'une
bonne Musulmane ne pouvoit parler avec des
Chrétiens ni même les regarder , sans commertre
un grand peché. Elle est morte de langueur
après une longue maladie.
Des deux Princes qui sont aussi morts, mais
dont le Public ignore la cause , l'un étoit Sultan
Suleiman âgé d'environ 25 ans , et l'Aîné de
tous les Enfans mâles d'Achmet. Il fut inhumé
le 12. Décembre dernier à la Mosquée dite la
Validé , ou de la Reine Mere, avec toute la pompe
due à sa naissance. L'autre Prince , qui étoit
le cinquième , et avoit 12, ou 13. ans , mourut
le
MARS. 1733- 583
le 27. du même mois et fut porté le lendemain
à la même Mosquée.
Du 16. Janvier.
P. V. D.
Il vient d'arriver deux Courriers de Perse ;.
qui ont apporté pour nouvelle que le Pacha de
Ghendgé avoit défait un Corps de trois mille
Persans , et que Thamas - Kouli -Kan , s'étoit retiré
des environs de Bagdad.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Constantinople le 24. Janvier 1733. sur les affaires de Perse, &c.
En janvier 1733, Thamas Kouli-Kan, à la tête d'une armée de 60 000 hommes, a exécuté Abdi-Baki, Pacha de Kirmancha, et nommé un nouveau gouverneur. Il a ensuite avancé vers Bagdad, ravageant les campagnes voisines et envoyant des détachements à Mossoul et Diarbekir. La Porte ottomane, informée par Achmet-Pacha de Babilonne, a réagi en convoquant un grand conseil. Il a été décidé d'envoyer des subsides aux Pachas commandants des troupes ottomanes en Perse et d'ordonner le déplacement de troupes vers Bagdad, tant en Asie qu'en Europe. Les Tartares et les Lesguis devaient également pénétrer en Perse pour créer une diversion et obliger Kouli-Kan à abandonner son projet de siège de Bagdad. Malgré ces préparatifs militaires, des rumeurs évoquaient des propositions de paix, avec la Czarine comme possible médiatrice. L'ancien Shah Thamas était présumé toujours en vie, mais son fils, proclamé roi de Perse par Kouli-Kan, n'était plus mentionné. Par ailleurs, le sultan déposé Achmet III avait perdu quatre de ses enfants au cours des derniers mois, dont deux princes et deux princesses. Les causes de leurs décès variaient, allant de la variole à la peste.
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389
p. 583
RUSSIE.
Début :
On mande de Petersbourg, que le Prince Antoine-Ulric de Beveren y étoit arrivé le [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
N mande de Petersbourg , que le Prince
Antoine -Ulric de Beveren y étoit arrivé le
11 Fevrier , et qu'il y avoit été reçu avec de
grands honneurs. On ne doute plus que la Prinesse
de Meckelbourg ne lui soit destinée.
N mande de Petersbourg , que le Prince
Antoine -Ulric de Beveren y étoit arrivé le
11 Fevrier , et qu'il y avoit été reçu avec de
grands honneurs. On ne doute plus que la Prinesse
de Meckelbourg ne lui soit destinée.
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390
p. 583-585
POLOGNE.
Début :
On écrit de Warsovie, que le Corps du Roy ayant été transporté le jour de sa [...]
Mots clefs :
Mort du roi, Varsovie, Cracovie, Gniezno
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
N écrit de Warsovie , que le Corps du
Roy ayant été transporté le jour de sa
mort , du Palais du Fauxbourg de Cracovie , au
Château de cette Ville . Il fut embaumé et mis
sur un Lit de parade avec toutes les marques de
sa dignité. Il y demeurera exposé jusqu'à ce qu'il
soit transporté à Cracovie.
Le jour de la mort du Roy, M. Potocski , Archevêque
de Gnesne , Primat du Royaume , prit
possession du Gouvernement qui lui appartient
durant l'Interregne , en qualité d'Archevêque de
Gnesne. Il a assemblé les Sénateurs pour leur
faire part de la mort du Roy , et il a donné ses
Ordres pour tout ce qui regarde les affaires publiques.
On a appris ces particularitez sur la maladie
Hiiij ct
584 MERCURE DE FRANCE
et la mort du Roy. Le 12 Janvier , étant parti
de Crossen , et sortant le soir de son Carrosse
il se blessa à son pied malade, à l'endroit où étoit
l'ancienne playe , qui se rouvrit , en sorte que le
sang en sortit en abondance ; on pansa d'abord
la playe , mais le Roy passa une tres-mauvaise
uit. S. M. ne laissa pas pour cela de continuer
son voïage , et Elle arriva le 21 à Warsovie fort
indisposée. Le lendemain et le jour suivant , le
Roy paroissoit mieux , mais le 28 et le 29. il se
trouva plus mal , et ne put donner Audience aux
Députez des Nonces. La fiévre ayant redoublé
et la Gangrene s'étant mise à la playe , le Roy
Congédia ses confidens , après leur avoir parlé
en particulier ; et voyant que son heure approehoit,
résolut d'abandonner toutes autres affaires
pour ne s'occuper que de celles de l'Eternité .
L'Abbé de S. Germain , Confesseur du Roy, qui
demeura assidûment auprès de S. M. lui ayant
demandé si elle n'avoit rien à lui dire ; le Roy
Jui répondit que pendant sa vie il avoit souvent
offensé Dieu , que la foiblesse où il se trouvoit ,
me lui permettoit pas d'entrer dans le détail de
ses pechez , mais que comme il s'en repentoit
sincerement , il esperoit que le Tout - Puissant
les lui pardonneroit. L'Abbé de S. Germain lui
donna l'Absolution . Le Roy un peu avant sa:
mort , mit une de ses mains sur ses yeux , et
mourut dans cette situation.
Le Roy n'ayant point fait, comme on l'avoit,
eru , un Testament , pour demander d'être inhu-.
mé à Freyberg , dans le Tombeau des Electeurs
de Saxe ; son Corps sera inhumé à Cracovie , selon
la coutume , lorsqu'on fera la ceremonie du
Couronnement du Roy qui sera élu .
Les avis qu'on a eus de la résolution prise par
L'Ent
MARS. 1733. 385
PEmpereur , d'assembler des Troupes dans la
Silesie , a causé quelques allarmes , et elles ont
été augmentées par les Discours que quelques
Ministres étrangers ont tenus , par rapport a
l'Election d'un Roy de Pologne ; mais la fermeté
avec laquelle le Primat s'est expliqué avec ces
Ministres, fait esperer qu'aucune Puissance n'en
treprendra de donner atteinte à la liberté des
suffrages.
On écrit de Dantzick , que selon les derniers
avis reçus de Mittau , le Duc Ferdinand de Curlande
étoit à l'extrêmité ; que la Czarine avoit
envoyé de nouvelles Troupes dans les Etats de
ce Prince , et qu'on ne doutoit plus qu'elle ne fut
dans la résolution de procurer ce Duché au Prince
Antoine Ulric de Beveren.
N écrit de Warsovie , que le Corps du
Roy ayant été transporté le jour de sa
mort , du Palais du Fauxbourg de Cracovie , au
Château de cette Ville . Il fut embaumé et mis
sur un Lit de parade avec toutes les marques de
sa dignité. Il y demeurera exposé jusqu'à ce qu'il
soit transporté à Cracovie.
Le jour de la mort du Roy, M. Potocski , Archevêque
de Gnesne , Primat du Royaume , prit
possession du Gouvernement qui lui appartient
durant l'Interregne , en qualité d'Archevêque de
Gnesne. Il a assemblé les Sénateurs pour leur
faire part de la mort du Roy , et il a donné ses
Ordres pour tout ce qui regarde les affaires publiques.
On a appris ces particularitez sur la maladie
Hiiij ct
584 MERCURE DE FRANCE
et la mort du Roy. Le 12 Janvier , étant parti
de Crossen , et sortant le soir de son Carrosse
il se blessa à son pied malade, à l'endroit où étoit
l'ancienne playe , qui se rouvrit , en sorte que le
sang en sortit en abondance ; on pansa d'abord
la playe , mais le Roy passa une tres-mauvaise
uit. S. M. ne laissa pas pour cela de continuer
son voïage , et Elle arriva le 21 à Warsovie fort
indisposée. Le lendemain et le jour suivant , le
Roy paroissoit mieux , mais le 28 et le 29. il se
trouva plus mal , et ne put donner Audience aux
Députez des Nonces. La fiévre ayant redoublé
et la Gangrene s'étant mise à la playe , le Roy
Congédia ses confidens , après leur avoir parlé
en particulier ; et voyant que son heure approehoit,
résolut d'abandonner toutes autres affaires
pour ne s'occuper que de celles de l'Eternité .
L'Abbé de S. Germain , Confesseur du Roy, qui
demeura assidûment auprès de S. M. lui ayant
demandé si elle n'avoit rien à lui dire ; le Roy
Jui répondit que pendant sa vie il avoit souvent
offensé Dieu , que la foiblesse où il se trouvoit ,
me lui permettoit pas d'entrer dans le détail de
ses pechez , mais que comme il s'en repentoit
sincerement , il esperoit que le Tout - Puissant
les lui pardonneroit. L'Abbé de S. Germain lui
donna l'Absolution . Le Roy un peu avant sa:
mort , mit une de ses mains sur ses yeux , et
mourut dans cette situation.
Le Roy n'ayant point fait, comme on l'avoit,
eru , un Testament , pour demander d'être inhu-.
mé à Freyberg , dans le Tombeau des Electeurs
de Saxe ; son Corps sera inhumé à Cracovie , selon
la coutume , lorsqu'on fera la ceremonie du
Couronnement du Roy qui sera élu .
Les avis qu'on a eus de la résolution prise par
L'Ent
MARS. 1733. 385
PEmpereur , d'assembler des Troupes dans la
Silesie , a causé quelques allarmes , et elles ont
été augmentées par les Discours que quelques
Ministres étrangers ont tenus , par rapport a
l'Election d'un Roy de Pologne ; mais la fermeté
avec laquelle le Primat s'est expliqué avec ces
Ministres, fait esperer qu'aucune Puissance n'en
treprendra de donner atteinte à la liberté des
suffrages.
On écrit de Dantzick , que selon les derniers
avis reçus de Mittau , le Duc Ferdinand de Curlande
étoit à l'extrêmité ; que la Czarine avoit
envoyé de nouvelles Troupes dans les Etats de
ce Prince , et qu'on ne doutoit plus qu'elle ne fut
dans la résolution de procurer ce Duché au Prince
Antoine Ulric de Beveren.
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Résumé : POLOGNE.
Le roi de Pologne est décédé à Varsovie à la suite d'une infection ayant conduit à une gangrène après une blessure au pied. Son état s'est aggravé les 28 et 29 janvier, et il a congédié ses conseillers pour se préparer à la mort. Il a reçu l'absolution de l'abbé de Saint-Germain. N'ayant pas laissé de testament spécifiant son lieu de sépulture, son corps sera inhumé à Cracovie lors du couronnement du nouveau roi. Entre-temps, le corps a été transporté au château de Cracovie, embaumé et exposé sur un lit de parade. M. Potocski, archevêque de Gnesne et primat du royaume, a pris possession du gouvernement durant l'interrègne et a informé les sénateurs de la mort du roi. Des tensions ont surgi en raison de l'assemblage de troupes en Silésie par l'empereur et des discours de ministres étrangers concernant l'élection du nouveau roi. La fermeté du primat a rassuré quant à la liberté des suffrages. Par ailleurs, le duc Ferdinand de Courlande est gravement malade, et la czarine a envoyé des troupes dans ses États, indiquant son intention de donner le duché au prince Antoine Ulric de Beveren.
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391
p. 585
DANNEMARCK.
Début :
Par un Edit du Roy, la Milice qui avoit été abolie, est presentement rétablie. Il est porté [...]
Mots clefs :
Milice
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DANNEMARCK.
DANNEMARCK.
Ar un Edit du Roy , la Milice qui avoit été
PAabolie , est presentement rétablie. Il est porté
par cet Edit que chaque Milicien , âgé depuis
16 ans jusqu'à 30 servira huit ans ; et que ceux
qui auront passé 30 ans , ne serviront que six
ans ; après lequel temps on leur donnera lens
congé.
Ar un Edit du Roy , la Milice qui avoit été
PAabolie , est presentement rétablie. Il est porté
par cet Edit que chaque Milicien , âgé depuis
16 ans jusqu'à 30 servira huit ans ; et que ceux
qui auront passé 30 ans , ne serviront que six
ans ; après lequel temps on leur donnera lens
congé.
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392
p. 585-586
ALLEMAGNE.
Début :
On apprend de Vienne que le 2 de ce mois, on celebra dans l'Eglise Aulique des Augustins [...]
Mots clefs :
Empereur, Vienne, Duché de Mecklembourg
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
N apprend de Vienne que le 2 de ce mois ,
on celebra dans l'Eglise Aulique des Augustins
Déchaussez , un Service solemnel pour le
repos de l'ame du Roy de Pologne : L'Empereur
et l'Imperatrice , les Archiduchesses , les Ministres
étrangers , les Seigneurs et Dames de la
Cour y assisterent en longs habits de deüil .
Toute l'Eglise étoit tenduë de noir jusqu'à la
Hr voûte; *
586 MERCURE DE FRANCE
voûte;et on avoit élevé dans le milieu du Chaur
un magnifique Catafalque , chargé d'Ecussons et
de divers ornemens funebres , et environné de
Statues, qui representoient les Vertus.Ce Catafalque
avoit été exécuté sur les desseins de M. Jos.
Galli Bibiena , premier Architecte de S. M.Imp.
et les Inscriptions étoient de M. Jean-Charles de
Neven. Le Pr. Maurice Adolphe , Charles de Saxe-
Zeitz , Archevêque in partibus , et Evêque de
Konigsgrats. , officia Pontificalement à la Messe,
et il fit les Encensemens et les. Absoutes
On mande de Vienne que le Camp que les
Troupes commandées pour aller en Silesie doivent
occuper , est marqué entre Oppelen et le
Fort de Brieg, que quo que quelques Regimens
soient déja partis pour ce Camp , on ne croir
pas qu'il soit entierement formé avant la fin
d'Avril.
Selon les avis reçûs de Schiverin , les Troupes
que l'Empereur a envoyées pour mettre le Duc
Chrétien Louis en possession de l'administration
du Duché de Meckelbourg , n'attendent ,
pour entrer dans la Ville , que l'arrivée du nouveau
Decret de l'Empereur , par lequel il est enjoint
aux habitans de reconnoître ce Prince pour
Administrateur du Duché. Mais on apprend en
dernier lieu de Vienne que le bruit y couroit que
S. M. Imp . par égard pour les Instances que la
Czarine a faites en faveur du Duc Charies Léopol
; elle ne signera point le Decret pour faire
reconnoître le Duc Chrétien- Louis en qualité
d'Administrateur du Duché de Meckelbourg.
N apprend de Vienne que le 2 de ce mois ,
on celebra dans l'Eglise Aulique des Augustins
Déchaussez , un Service solemnel pour le
repos de l'ame du Roy de Pologne : L'Empereur
et l'Imperatrice , les Archiduchesses , les Ministres
étrangers , les Seigneurs et Dames de la
Cour y assisterent en longs habits de deüil .
Toute l'Eglise étoit tenduë de noir jusqu'à la
Hr voûte; *
586 MERCURE DE FRANCE
voûte;et on avoit élevé dans le milieu du Chaur
un magnifique Catafalque , chargé d'Ecussons et
de divers ornemens funebres , et environné de
Statues, qui representoient les Vertus.Ce Catafalque
avoit été exécuté sur les desseins de M. Jos.
Galli Bibiena , premier Architecte de S. M.Imp.
et les Inscriptions étoient de M. Jean-Charles de
Neven. Le Pr. Maurice Adolphe , Charles de Saxe-
Zeitz , Archevêque in partibus , et Evêque de
Konigsgrats. , officia Pontificalement à la Messe,
et il fit les Encensemens et les. Absoutes
On mande de Vienne que le Camp que les
Troupes commandées pour aller en Silesie doivent
occuper , est marqué entre Oppelen et le
Fort de Brieg, que quo que quelques Regimens
soient déja partis pour ce Camp , on ne croir
pas qu'il soit entierement formé avant la fin
d'Avril.
Selon les avis reçûs de Schiverin , les Troupes
que l'Empereur a envoyées pour mettre le Duc
Chrétien Louis en possession de l'administration
du Duché de Meckelbourg , n'attendent ,
pour entrer dans la Ville , que l'arrivée du nouveau
Decret de l'Empereur , par lequel il est enjoint
aux habitans de reconnoître ce Prince pour
Administrateur du Duché. Mais on apprend en
dernier lieu de Vienne que le bruit y couroit que
S. M. Imp . par égard pour les Instances que la
Czarine a faites en faveur du Duc Charies Léopol
; elle ne signera point le Decret pour faire
reconnoître le Duc Chrétien- Louis en qualité
d'Administrateur du Duché de Meckelbourg.
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Résumé : ALLEMAGNE.
Le texte décrit des événements en Allemagne et à Vienne. À Vienne, le 2 du mois, un service solennel a été organisé dans l'Église des Augustins Déchaussés pour le repos de l'âme du roi de Pologne. L'empereur, l'impératrice, les archiduchesses, les ministres étrangers et les membres de la cour y ont assisté en habits de deuil. L'église était tendue de noir et un catafalque magnifique, conçu par M. Jos. Galli Bibiena et orné d'inscriptions de M. Jean-Charles de Neven, avait été érigé. L'archevêque Maurice Adolphe, Charles de Saxe-Zeitz, a officié lors de la messe. Par ailleurs, les troupes destinées à la Silésie doivent occuper un camp entre Oppeln et le fort de Brieg, mais ce camp ne sera probablement pas entièrement formé avant la fin avril. À Schwerin, les troupes envoyées par l'empereur attendent un décret impérial pour permettre au duc Chrétien Louis de prendre possession de l'administration du duché de Mecklembourg. Cependant, des rumeurs à Vienne suggèrent que l'empereur pourrait ne pas signer ce décret en raison des instances de la tsarine en faveur du duc Charles Léopold.
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393
p. 587-590
ITALIE.
Début :
Le Pape a fait publier un nouveau Decret pour reprimer le luxe dans l'Etat Ecclesiastique, [...]
Mots clefs :
Luxe, Église, Rome, Pape, Cardinaux, Vatican, Naples, Religieux, Corps, Sainte-Marie sur la Minerve, Obsèques, Benoît XIII
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
E Pape a fait publier un nouveau Decret
pour reprimer le luxe dans l'Etat Ecclesiastique
, et pour deffendre à toutes personnes.
de porter dans les Païs de sont obéissance de
For ou de l'argent sur leurs habits.
Sa Sainteté a envoyé ordre à M. Cavalieri ,
son Nonce à la Cour de Portugal , de confirmer
par une nouvelle signature , les Immunitez accordées
à la Couronne et à la Nation Portugais
se , par Benoît XIII .
;
Le 21 Fevrier , veille du jour qu'on avoit choi
si pour transporter le Corps du feu Pape Benoît
XIII. de l'Eglise de S. Pierre du Vatican ,
dans celle de Sainte Marie sur la Minerves les
Cardinaux , au nombre de 18. tinrent Chapelle
Pontificale dans la Chapelle Pauline du Palaisdu
Quirinal , et ils assisterent à un Service solemnel
, pour le repos.de l'ame du Pape deffunt
le Cardinal Altieri de S. Mathieu celebra la Messe.
Le soir, on fit dans l'Eglise de S. Pierre du
Vatican l'ouverture du Cercueil de ce Pape , et
la reconnoissance de son Corps , en presence des.
Cardinaux Otthoboni , Petra , Lercari , Altieri
de S. Marhieu , Fini , Caraffe, Olivieri , Borghese
, Albani et del Giudice , et le Card. Albani
de S, Clement , Archiprêtre de cette Eglise , remit
le Corps au P. Jean - Benoît Zuanelli , Dominicain
, Maître du sacré Palais , et chargé par
le General de son Ordre , et par les Religieux de
Sainte Marie sur la Minerve , de le recevoir en
leur nom . Ensuite on porta processionnellement
le Cercueil dans la Nef de l'Eglise , au milieu
de laquelle on avoit élevé un magnifique Cata
Hvj falque
588 MERCURE DE FRANCE
falque , où on l'exposa. Il y fut gardé jusqu'au
moment du transport par les Religieux Dominicains
, qui réïtererent des Prieres pendant toute
la nuit.
Le 22 , les Chanoines de l'Eglise de S. Pierre
du Vatican firent un Service solemnel , qui fut
chanté à plusieurs Choeurs de Musique , auquel
M. Cervini , Archevêque titulaire de Nicomedie
officia Pontificalement. Après la Messe , M.Assemani
, Camerier d'honneur du Pape , prononça
en Latin l'Oraison Funebre , après quoi le
Prelat officiant , assistê des Evêques titulaires de
Gerapolis , de Cirene , de Costanza et de Marciana
, fit les Encensemens et les Absoutes. Le
même jour , après midi , tout le Clergé Secuhier
et Regulier s'étant rendu à l'Eglise de Saint
Pierre , on transporta le Corps dans celle de
Sainte Marie sur la Minerve , et la marche se fit
dans l'ordre suivant :
Les Domestiques de presque tous les Cardimaux
qui sont à Rome ; les Enfans du College
de S. Michel , et de celui de Salviati ; les Orphelins
, les Religieux de differens Ordres , les
Clercs reguliers ; le Clergé de chaque Paroisse ,
et les Chanoines de tous les Chapitres de la Ville.
400 Religieux Franciscains , marchant quatre à
quatre , et les Dominicains marchant 6 à 6,précedoient
le Brancard sur lequel étoit le Corps. Ils .
portoient tous des Flambeaux , ainsi que te reste
du Clergé et les autres personnes qui composoient
le Cortege. Les Hallebardiers de la Garde marchoient
autour du Brancard ; les deux Maîtres des
Ceremonies , les Evêques , les Clercs de Chambre
, et la Chambre secrete , venoient ensuite .
la marche étoit fermée par 40 Valets de pied du
Pape , et par les Equipages du Majordome de
S. S.
Le
MARS. 1733 589
Le Corps arriva vers les 7 -heures du soir à l'Eglise
de Sainte Marie sur la Minerve , qui étoit
toute tenduë de noir , et magnifiquement décorée.
Il y fut reçu par les Cardinaux Otthoboni
, Borghese et J. Bapt. Altieri , et on le plaça
au milieu de la Nef, sur une Estrade , au dessus
de laquelle étoit un riche Baldaquin , où il demeura
exposé pendant toute la nuit et le jour
suivant.
Le lendemain , il y eut Chapelle Pontificale
dans cette Eglise. 26 Cardinaux assisterent a
Service , qui fut chanté solemnellement ; après
la -Messe , qui fut celebrée par le Cardinal Altieri
de S. Mathieu , M. Philippe Piersanti , Chanoine
de S. Pierre du Vatican , et Maître des
Ceremonies du Pape , prononça l'Oraison Funebre
avec beaucoup d'éloquence , et les Absoutes
furent faites par les Cardinaux Petra
Fini , Caraffe et Lercari . Pendant le reste de la
journée l'Eglise fut ouverte , et il y eut un grand
concours de peuple ; le soir , les Religieux en
ayant fermé les Portes , se rendirent processionlement
dans la Nef, et après avoir récité les
Prieres accoutumées, ils porterent le Corps dans
une Chapelle , où il demeurera jusqu'à ce que le
Mausolée qu'on lui destine , soit achevé.
"
On vient d'apprendre que dans le Consistoire ;
tenu le 2 de ce mois , le Pape avoit nominé Cardinal
, M. Dominique Riviera , Protonotaire
Apostolique , et Secretaire de la Congrégation
de la Consulte. S. S. a donné la Charge de Secretaire
de la Congrégation de la Consulte ,
M. Bardi.
Par une Liste , publiée à Naples , des Dommages
, causez dans la Calabre , par le tremblement
de Terre , du 29 Novembre dernier , il pa-
πολύ .
F90
MERCURE DE FRANCE
Foît qu'il a péri en divers endroits 1940 petsonnes
, sans compter 1455 blessez , que les Villes
et Bourgs d'Ariano , Fiumari , Vallata , Lioni
, et S. Angelo , avoient été entierement renversez.
Les Bourgs de Mirabella et Carisi , réduits
en un Monceau de Pierres; y ayant eu dans
ces deux endroits 970 morts , parmi lesquels on
compte le Seigneur de Carisi , avec son épouse ,
et toute sa famille ; que la Ville Archiepiscopale
de Conza étoit dans un état pitoyable, la Cathedrale
ayant été entierement détruite, et que parmi
les autres Villes et Bourgs qui ont le plus
souffert , on compte Monte- Fiscoli , Capitale de
la Province , Bonito , Pietra de Fuci , Manical
ciati Frevico , S. Martin di Servinara , Monte
Rocheto , & c.
Le 15. Janvier on promena , selon la coûtume,
dans les rues de Naples , le Char de Triomphe
des Boulangers , sur lequel étoit représentée l'Aurore
conduite par les Crépuscules : ce Char qur
avoit été executé sur les desseins de M. Domique
Vaccard , celebre Architecte , fut conduit
par
la rue de Tolede à la Place du Palais , où il
tut abandonné au Peuple en presence du Viceroy.
Les Rhumes et Fluxions avec fiévre , ont regné
dans toute l'Italie et ont emporté bien du monde
, sur tout les personnes âgées ; on écrit de
Florence , qu'il y a encore en cette Ville bien
des gens attaquez de cette maladie ; de Rome et
de Naples , que les Rhumes y sont aussi communs
que dans le reste de l'Europe , et de Venise
que les plaisirs du Carnaval y ont été moins vis
Cette année , à cause des mêmes maladies.
E Pape a fait publier un nouveau Decret
pour reprimer le luxe dans l'Etat Ecclesiastique
, et pour deffendre à toutes personnes.
de porter dans les Païs de sont obéissance de
For ou de l'argent sur leurs habits.
Sa Sainteté a envoyé ordre à M. Cavalieri ,
son Nonce à la Cour de Portugal , de confirmer
par une nouvelle signature , les Immunitez accordées
à la Couronne et à la Nation Portugais
se , par Benoît XIII .
;
Le 21 Fevrier , veille du jour qu'on avoit choi
si pour transporter le Corps du feu Pape Benoît
XIII. de l'Eglise de S. Pierre du Vatican ,
dans celle de Sainte Marie sur la Minerves les
Cardinaux , au nombre de 18. tinrent Chapelle
Pontificale dans la Chapelle Pauline du Palaisdu
Quirinal , et ils assisterent à un Service solemnel
, pour le repos.de l'ame du Pape deffunt
le Cardinal Altieri de S. Mathieu celebra la Messe.
Le soir, on fit dans l'Eglise de S. Pierre du
Vatican l'ouverture du Cercueil de ce Pape , et
la reconnoissance de son Corps , en presence des.
Cardinaux Otthoboni , Petra , Lercari , Altieri
de S. Marhieu , Fini , Caraffe, Olivieri , Borghese
, Albani et del Giudice , et le Card. Albani
de S, Clement , Archiprêtre de cette Eglise , remit
le Corps au P. Jean - Benoît Zuanelli , Dominicain
, Maître du sacré Palais , et chargé par
le General de son Ordre , et par les Religieux de
Sainte Marie sur la Minerve , de le recevoir en
leur nom . Ensuite on porta processionnellement
le Cercueil dans la Nef de l'Eglise , au milieu
de laquelle on avoit élevé un magnifique Cata
Hvj falque
588 MERCURE DE FRANCE
falque , où on l'exposa. Il y fut gardé jusqu'au
moment du transport par les Religieux Dominicains
, qui réïtererent des Prieres pendant toute
la nuit.
Le 22 , les Chanoines de l'Eglise de S. Pierre
du Vatican firent un Service solemnel , qui fut
chanté à plusieurs Choeurs de Musique , auquel
M. Cervini , Archevêque titulaire de Nicomedie
officia Pontificalement. Après la Messe , M.Assemani
, Camerier d'honneur du Pape , prononça
en Latin l'Oraison Funebre , après quoi le
Prelat officiant , assistê des Evêques titulaires de
Gerapolis , de Cirene , de Costanza et de Marciana
, fit les Encensemens et les Absoutes. Le
même jour , après midi , tout le Clergé Secuhier
et Regulier s'étant rendu à l'Eglise de Saint
Pierre , on transporta le Corps dans celle de
Sainte Marie sur la Minerve , et la marche se fit
dans l'ordre suivant :
Les Domestiques de presque tous les Cardimaux
qui sont à Rome ; les Enfans du College
de S. Michel , et de celui de Salviati ; les Orphelins
, les Religieux de differens Ordres , les
Clercs reguliers ; le Clergé de chaque Paroisse ,
et les Chanoines de tous les Chapitres de la Ville.
400 Religieux Franciscains , marchant quatre à
quatre , et les Dominicains marchant 6 à 6,précedoient
le Brancard sur lequel étoit le Corps. Ils .
portoient tous des Flambeaux , ainsi que te reste
du Clergé et les autres personnes qui composoient
le Cortege. Les Hallebardiers de la Garde marchoient
autour du Brancard ; les deux Maîtres des
Ceremonies , les Evêques , les Clercs de Chambre
, et la Chambre secrete , venoient ensuite .
la marche étoit fermée par 40 Valets de pied du
Pape , et par les Equipages du Majordome de
S. S.
Le
MARS. 1733 589
Le Corps arriva vers les 7 -heures du soir à l'Eglise
de Sainte Marie sur la Minerve , qui étoit
toute tenduë de noir , et magnifiquement décorée.
Il y fut reçu par les Cardinaux Otthoboni
, Borghese et J. Bapt. Altieri , et on le plaça
au milieu de la Nef, sur une Estrade , au dessus
de laquelle étoit un riche Baldaquin , où il demeura
exposé pendant toute la nuit et le jour
suivant.
Le lendemain , il y eut Chapelle Pontificale
dans cette Eglise. 26 Cardinaux assisterent a
Service , qui fut chanté solemnellement ; après
la -Messe , qui fut celebrée par le Cardinal Altieri
de S. Mathieu , M. Philippe Piersanti , Chanoine
de S. Pierre du Vatican , et Maître des
Ceremonies du Pape , prononça l'Oraison Funebre
avec beaucoup d'éloquence , et les Absoutes
furent faites par les Cardinaux Petra
Fini , Caraffe et Lercari . Pendant le reste de la
journée l'Eglise fut ouverte , et il y eut un grand
concours de peuple ; le soir , les Religieux en
ayant fermé les Portes , se rendirent processionlement
dans la Nef, et après avoir récité les
Prieres accoutumées, ils porterent le Corps dans
une Chapelle , où il demeurera jusqu'à ce que le
Mausolée qu'on lui destine , soit achevé.
"
On vient d'apprendre que dans le Consistoire ;
tenu le 2 de ce mois , le Pape avoit nominé Cardinal
, M. Dominique Riviera , Protonotaire
Apostolique , et Secretaire de la Congrégation
de la Consulte. S. S. a donné la Charge de Secretaire
de la Congrégation de la Consulte ,
M. Bardi.
Par une Liste , publiée à Naples , des Dommages
, causez dans la Calabre , par le tremblement
de Terre , du 29 Novembre dernier , il pa-
πολύ .
F90
MERCURE DE FRANCE
Foît qu'il a péri en divers endroits 1940 petsonnes
, sans compter 1455 blessez , que les Villes
et Bourgs d'Ariano , Fiumari , Vallata , Lioni
, et S. Angelo , avoient été entierement renversez.
Les Bourgs de Mirabella et Carisi , réduits
en un Monceau de Pierres; y ayant eu dans
ces deux endroits 970 morts , parmi lesquels on
compte le Seigneur de Carisi , avec son épouse ,
et toute sa famille ; que la Ville Archiepiscopale
de Conza étoit dans un état pitoyable, la Cathedrale
ayant été entierement détruite, et que parmi
les autres Villes et Bourgs qui ont le plus
souffert , on compte Monte- Fiscoli , Capitale de
la Province , Bonito , Pietra de Fuci , Manical
ciati Frevico , S. Martin di Servinara , Monte
Rocheto , & c.
Le 15. Janvier on promena , selon la coûtume,
dans les rues de Naples , le Char de Triomphe
des Boulangers , sur lequel étoit représentée l'Aurore
conduite par les Crépuscules : ce Char qur
avoit été executé sur les desseins de M. Domique
Vaccard , celebre Architecte , fut conduit
par
la rue de Tolede à la Place du Palais , où il
tut abandonné au Peuple en presence du Viceroy.
Les Rhumes et Fluxions avec fiévre , ont regné
dans toute l'Italie et ont emporté bien du monde
, sur tout les personnes âgées ; on écrit de
Florence , qu'il y a encore en cette Ville bien
des gens attaquez de cette maladie ; de Rome et
de Naples , que les Rhumes y sont aussi communs
que dans le reste de l'Europe , et de Venise
que les plaisirs du Carnaval y ont été moins vis
Cette année , à cause des mêmes maladies.
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Résumé : ITALIE.
En février 1733, le Pape publia un décret visant à réprimer le luxe dans l'État ecclésiastique et à interdire le port de fourrure ou d'argent sur les habits dans les pays sous son obéissance. Il confirma également les immunités accordées à la Couronne et à la Nation portugaise par Benoît XIII. Le 21 février, les cardinaux célébrèrent une chapelle pontificale et un service solennel pour le repos de l'âme du Pape Benoît XIII. Le soir, le cercueil du Pape fut ouvert et son corps reconnu en présence de plusieurs cardinaux. Le corps fut ensuite transporté processionnellement à l'église Sainte-Marie-sur-la-Minerve, où il fut exposé jusqu'au lendemain. Le 22 février, un service solennel fut chanté à plusieurs chœurs de musique, suivi de l'oraison funèbre prononcée par M. Assemani. Le corps fut ensuite transporté à l'église Sainte-Marie-sur-la-Minerve dans une procession ordonnée, incluant divers clercs, religieux et domestiques des cardinaux. Le corps resta exposé jusqu'au lendemain, date à laquelle une chapelle pontificale fut tenue avec la participation de 26 cardinaux. Le soir, les religieux portèrent le corps dans une chapelle où il demeura jusqu'à l'achèvement de son mausolée. Le Pape nomma M. Dominique Riviera cardinal et secrétaire de la Congrégation de la Consulte, et M. Bardi à la charge de secrétaire de cette même congrégation. En Calabre, un tremblement de terre le 29 novembre précédent causa la mort de 1940 personnes et en blessa 1455, détruisant plusieurs villes et bourgs. À Naples, le char de triomphe des boulangers fut promené dans les rues le 15 janvier. Des épidémies de rhumes et de fluxions avec fièvre sévirent en Italie, affectant particulièrement les personnes âgées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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394
p. 591-594
ESPAGNE.
Début :
Les Lettres d'Oran du 6. Fevrier, portent que le matin du même jour, quelques Travailleurs [...]
Mots clefs :
Oran, Ennemis, Espagnols, Cavalerie, Maures, Vaisseau, Infanterie, Escadre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE..
Es Lettres d'Oran du 6. Fevrier , portent que
leurs étant sortis de cette Place pour reconnoître
des Palmiers qu'on avoit abbattus la veille , cinq
d'entre eux qui s'avancerent plus que les autres ,
tomberent dans une embuscade des Ennemis qui
les auroient enveloppez , s'ils ne se fussent retirez
précipitamment. Ils avertirent les Piquets qui
soutenoient les Travailleurs du Fort de S. Philippe
, de se tenir sur leurs gardes , et aussi -tôt les
Piquets marcherent en bon ordre aux Ennemis ,
dont le nombre pouvoit monter à 1500. Il y eut
grand feu de part et d'autre , mais les Ennemis.
curent à soutenir , non seulement celui des Pi→✩
quets , mais encore celui de l'Artillerie des Forts
de S. Philippe et de S. André Les Grenadiers
eurent ordre d'aller au secours des Piquets , et on
fit monter la Cavalerie à cheval pour soutenir
les Grenadiers, Ceux- ci étant arrivez les premiers
au poste des Ennemis , se rangerent.en bataille ,
dans le dessein de couper les Ennemis , qui s'en
étant apperçus , se retirerent. La Cavalerie Espagnole
, pour engager un combat entre les Trou
pes d'Infanterie , feignit deux fois de prendre la
fuite , afin d'attirer les Ennemis , mais ce fut inutilement.
Les Maures ont perdu ffo . hommes ,
et du côté des Espagnols il y a eu un Enseigne et
deux Soldats tuez et 17. blessez.
On a appris depuis le détail qu'on va lire au
sujet de cette Action: Quatre Compagnies de Grenadiers
commandez pour couvrir des Travailleurs
qui coupoient du bois au bas de la Montagne de
da la Mazetta , étant sorties de la Place au point dujour
192 MERCURE DE FRANCE
jour , apperçurent un nombre considerable d'Ennemis
qui se voyant découverts , firent feu et les ›
obligerent de se retirer jusqu'à ce qu'elles eussent
été jointes par cinq autres Compagnies de
Grenadiers qu'on envoya du Fort S. Philippe à s
leur secours ; soutenuës de ce renfort , elles retournerent
à l'Ennemi , et l'action s'engagea vi→
vement de part et d'autre. Le Commandant de la
Place , averti que ces gens étoient aux mains avec
les Maures , sortit avec 300. chevaux et huit
Compagnies d'Infanterie , et se mit en bataille
plaçant sa Cavalerie au centre , et son Infanterie
sur les aîles. Aussi-tôt les Maures firent avancer
un Corps de Cavalerie pour attaquer la Cavalerië
Espagnole , qui recula afin que les Ennemis , la
poursuivant , fussent pris en flanc des deux côtez
par l'Infanterie. Cette feinte réussit ; les Ennemis
s'étant trop avancez , les deux ailes se replierent
, et les ayant mis entre deux feux , leur tue
rent beaucoup de monde ; le reste ne s'étant sauvé
qu'avec peine , alla se rallier près d'un Corps
d'Infanterie et de Cavalerie , qui étoit posté à
quelque distance dans la Plaine des Salines.
Cependant le Bey Bigotillo s'étoit avancé avec
dix Drapeaux , et s'étoit mis en bataille vis- à - vis
le front des Travailleurs ; le Commandant Espagnol
et le Gouverneur du Fort de Sainte Croix
l'ayant apperçu , firent chacun un détachement
pour le couper , l'un du côté de la Montagne
l'autre par le Barranco , ou Vallon creux ; mais
Bigotillo ayant vû ce mouvement , se retira a■
plus vite,et alla rejoindre le gros des Ennemis qui
prirent la fuite. Les Espagnols poursuivirent les
Fuyards pendant un assez long espace , et après .
s avoir chassez jusques hors de la vûë d'Oran ,
rentrerent dans la Place avec une grande quantité
MARS. 1733. 195
tité de chevaux pris sur les Ennemis. Cette action
a durédepuis le point du jour jusqu'à quatre heures
du soir , et les Maures ont perdu près de 600.
hommes , au lieu que les Espagnols n'ont cu
qu'un Lieutenant de Dragons et deux Soldats
de tuez.
On a reçu avis de Barcelone , que l'Escadre que
le Roy avoit dans la Méditerranée
, étoit rentrée
dans ce Port , selon les mêmes Lettres , cette Escadre
étant sur les Côtes de Barbarie
, découvrit
près du Golfe d'Arseo , à la hauteur de Mostagan
, un Vaisseau
de 46. pieces de Canon , qui
servoit cy-devant de Capitane
à l'Escadre
d'Alger
; Don Blaise de Lezo, qui commandoit
l'Escadre
du Roy , fit force de voiles pour donner
la chasse à ce Vaisseau
; mais comme le Vaisai –
seau ennemi avoit deux lieües d'avance
, la nuit
survint
avant qu'on pût le joindre , et le Capi
taine en profita pour débarquer
300. Turcs et
quelques
vivres qu'il transportoit
d'Alger
au
Camp des Maures. Le lendemain
au point du
jour , on apperçut
ce Vaisseau
derriere un Cap
et vers les neuf heures et demie on commença
le canoner. Il essuya pendant
près de deux heures
les bordées de tous les Vaisseaux
de l'Escadre
Espagnole
, sans être beaucoup
endommagé
. Cependant
le Capitaine
Algerien
voyant que le feu
de l'Artillerie
des Espagnols
ne discontinuoit
point et perdant l'espoir de conserver
son Vaisseau
, songea à sauver l'Equipage
qu'il fit débarquer.
Don Blaise de Lezo , après avoir canoné
pendant
cinq heures le Vaisseau
Algerien
, détacha
les Gardes de la Marine et 200. bommes
pour le couler à fond , ce qui fut executé malgré
le grand feu des Algeriens
rangez en bataille sous
une batterie que les Maures avoient sur le Rivage.
Les
394 MERCURE DE FRANCE
Les Espagnols qui ont enlevé les cordages , le
Canon et tout ce que les Eunemis avoient laissé
dans le Vaisseau , n'ont eu dans ce combat, que
7. hommes tuez et 33. blessez .
On apprend par des Lettres d'Allemagne , que
plusieurs Officiers Espagnols qui sont au service
de PElecteur Palatin , ont obtenu la permission
de venir en Espagne pour faire la prochaine
Campagne d'Afrique en qualité de Volontaires.
Es Lettres d'Oran du 6. Fevrier , portent que
leurs étant sortis de cette Place pour reconnoître
des Palmiers qu'on avoit abbattus la veille , cinq
d'entre eux qui s'avancerent plus que les autres ,
tomberent dans une embuscade des Ennemis qui
les auroient enveloppez , s'ils ne se fussent retirez
précipitamment. Ils avertirent les Piquets qui
soutenoient les Travailleurs du Fort de S. Philippe
, de se tenir sur leurs gardes , et aussi -tôt les
Piquets marcherent en bon ordre aux Ennemis ,
dont le nombre pouvoit monter à 1500. Il y eut
grand feu de part et d'autre , mais les Ennemis.
curent à soutenir , non seulement celui des Pi→✩
quets , mais encore celui de l'Artillerie des Forts
de S. Philippe et de S. André Les Grenadiers
eurent ordre d'aller au secours des Piquets , et on
fit monter la Cavalerie à cheval pour soutenir
les Grenadiers, Ceux- ci étant arrivez les premiers
au poste des Ennemis , se rangerent.en bataille ,
dans le dessein de couper les Ennemis , qui s'en
étant apperçus , se retirerent. La Cavalerie Espagnole
, pour engager un combat entre les Trou
pes d'Infanterie , feignit deux fois de prendre la
fuite , afin d'attirer les Ennemis , mais ce fut inutilement.
Les Maures ont perdu ffo . hommes ,
et du côté des Espagnols il y a eu un Enseigne et
deux Soldats tuez et 17. blessez.
On a appris depuis le détail qu'on va lire au
sujet de cette Action: Quatre Compagnies de Grenadiers
commandez pour couvrir des Travailleurs
qui coupoient du bois au bas de la Montagne de
da la Mazetta , étant sorties de la Place au point dujour
192 MERCURE DE FRANCE
jour , apperçurent un nombre considerable d'Ennemis
qui se voyant découverts , firent feu et les ›
obligerent de se retirer jusqu'à ce qu'elles eussent
été jointes par cinq autres Compagnies de
Grenadiers qu'on envoya du Fort S. Philippe à s
leur secours ; soutenuës de ce renfort , elles retournerent
à l'Ennemi , et l'action s'engagea vi→
vement de part et d'autre. Le Commandant de la
Place , averti que ces gens étoient aux mains avec
les Maures , sortit avec 300. chevaux et huit
Compagnies d'Infanterie , et se mit en bataille
plaçant sa Cavalerie au centre , et son Infanterie
sur les aîles. Aussi-tôt les Maures firent avancer
un Corps de Cavalerie pour attaquer la Cavalerië
Espagnole , qui recula afin que les Ennemis , la
poursuivant , fussent pris en flanc des deux côtez
par l'Infanterie. Cette feinte réussit ; les Ennemis
s'étant trop avancez , les deux ailes se replierent
, et les ayant mis entre deux feux , leur tue
rent beaucoup de monde ; le reste ne s'étant sauvé
qu'avec peine , alla se rallier près d'un Corps
d'Infanterie et de Cavalerie , qui étoit posté à
quelque distance dans la Plaine des Salines.
Cependant le Bey Bigotillo s'étoit avancé avec
dix Drapeaux , et s'étoit mis en bataille vis- à - vis
le front des Travailleurs ; le Commandant Espagnol
et le Gouverneur du Fort de Sainte Croix
l'ayant apperçu , firent chacun un détachement
pour le couper , l'un du côté de la Montagne
l'autre par le Barranco , ou Vallon creux ; mais
Bigotillo ayant vû ce mouvement , se retira a■
plus vite,et alla rejoindre le gros des Ennemis qui
prirent la fuite. Les Espagnols poursuivirent les
Fuyards pendant un assez long espace , et après .
s avoir chassez jusques hors de la vûë d'Oran ,
rentrerent dans la Place avec une grande quantité
MARS. 1733. 195
tité de chevaux pris sur les Ennemis. Cette action
a durédepuis le point du jour jusqu'à quatre heures
du soir , et les Maures ont perdu près de 600.
hommes , au lieu que les Espagnols n'ont cu
qu'un Lieutenant de Dragons et deux Soldats
de tuez.
On a reçu avis de Barcelone , que l'Escadre que
le Roy avoit dans la Méditerranée
, étoit rentrée
dans ce Port , selon les mêmes Lettres , cette Escadre
étant sur les Côtes de Barbarie
, découvrit
près du Golfe d'Arseo , à la hauteur de Mostagan
, un Vaisseau
de 46. pieces de Canon , qui
servoit cy-devant de Capitane
à l'Escadre
d'Alger
; Don Blaise de Lezo, qui commandoit
l'Escadre
du Roy , fit force de voiles pour donner
la chasse à ce Vaisseau
; mais comme le Vaisai –
seau ennemi avoit deux lieües d'avance
, la nuit
survint
avant qu'on pût le joindre , et le Capi
taine en profita pour débarquer
300. Turcs et
quelques
vivres qu'il transportoit
d'Alger
au
Camp des Maures. Le lendemain
au point du
jour , on apperçut
ce Vaisseau
derriere un Cap
et vers les neuf heures et demie on commença
le canoner. Il essuya pendant
près de deux heures
les bordées de tous les Vaisseaux
de l'Escadre
Espagnole
, sans être beaucoup
endommagé
. Cependant
le Capitaine
Algerien
voyant que le feu
de l'Artillerie
des Espagnols
ne discontinuoit
point et perdant l'espoir de conserver
son Vaisseau
, songea à sauver l'Equipage
qu'il fit débarquer.
Don Blaise de Lezo , après avoir canoné
pendant
cinq heures le Vaisseau
Algerien
, détacha
les Gardes de la Marine et 200. bommes
pour le couler à fond , ce qui fut executé malgré
le grand feu des Algeriens
rangez en bataille sous
une batterie que les Maures avoient sur le Rivage.
Les
394 MERCURE DE FRANCE
Les Espagnols qui ont enlevé les cordages , le
Canon et tout ce que les Eunemis avoient laissé
dans le Vaisseau , n'ont eu dans ce combat, que
7. hommes tuez et 33. blessez .
On apprend par des Lettres d'Allemagne , que
plusieurs Officiers Espagnols qui sont au service
de PElecteur Palatin , ont obtenu la permission
de venir en Espagne pour faire la prochaine
Campagne d'Afrique en qualité de Volontaires.
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Résumé : ESPAGNE.
Le 6 février, à Oran, cinq soldats espagnols tombèrent dans une embuscade après avoir remarqué des palmiers abattus. Ils alertèrent les piquets protégeant les travailleurs du Fort de Saint-Philippe, qui affrontèrent environ 1500 ennemis. Un combat intense s'ensuivit, impliquant l'artillerie des forts de Saint-Philippe et de Saint-André. Les grenadiers et la cavalerie espagnole intervinrent, forçant les ennemis à se retirer. Les Maures perdirent 100 hommes, tandis que les Espagnols déplorèrent la mort d'un enseigne et de deux soldats, ainsi que 17 blessés. Par la suite, quatre compagnies de grenadiers, protégeant des travailleurs coupant du bois, furent attaquées par les ennemis. Renforcées par cinq autres compagnies, elles contre-attaquèrent. Le commandant de la place, avec 300 cavaliers et huit compagnies d'infanterie, engagea les Maures en bataille. La cavalerie espagnole feignit la fuite pour attirer les ennemis dans un piège, tuant beaucoup d'entre eux. Le Bey Bigotillo, avec dix drapeaux, tenta une attaque mais se retira face aux détachements espagnols. Les Espagnols poursuivirent les fuyards jusqu'à les chasser hors de vue d'Oran, rentrant avec une grande quantité de chevaux ennemis. Cette action dura de l'aube à 16 heures, avec près de 600 Maures tués contre un lieutenant de dragons et deux soldats espagnols. À Barcelone, l'escadre royale espagnole, revenue de la Méditerranée, découvrit un vaisseau algérien près du golfe d'Arseo. Malgré une poursuite, la nuit permit au vaisseau ennemi de débarquer 300 Turcs et des vivres. Le lendemain, l'escadre espagnole canonna le vaisseau pendant cinq heures, le coulant finalement à fond malgré la résistance algérienne. Les Espagnols récupérèrent les cordages et le canon, subissant 7 morts et 33 blessés.
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395
p. 594
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 20. Février, la Chambre des Communes en grand Comité, résolut d'accorder au [...]
Mots clefs :
Chambre des communes, Gardes, Garnisons, Négociants en diamants
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
E 20. Février , la Chambre des Communes
en grand Comité , résolut d'accorder au
Roy la somme de 164835. livres sterlin pour
Pentretien des Gardes et Garnisons dans les Plantations
, à Minorque , à Gibraltar , à Annapolis
Royale , et a Plaisance pendant l'année 1733 .
25128. liv. sterl. pour les Pensionnaires externes
de Chelsea ; 10000. livres sterl. pour l'Hôpital
de Greenwich , et 7256. pour quelques dépenses
extraordinaires ausquelles le Parlement n'avoit
pas encore pourvû.
Dans l'Assemblée que les Commissaires de
PAmirauté tinrent le 26. du mois dernier , il a
été reglé qu'on équiperoit 13. Vaisseaux Gardes-
Côtes , et que le Contre- Amiral Stewart en auroit
le commandement.
La Chambre des Communes , sur une Requête
des Négocians en Diamans , a résolu en grand
Comité , qu'à l'avenir les Diamans et les autres
Pierres précieuses ne payeroient aucun droit d'entrée
ni de sortie dans tous les Ports de la domimarion
de la Grande- Bretagne.
E 20. Février , la Chambre des Communes
en grand Comité , résolut d'accorder au
Roy la somme de 164835. livres sterlin pour
Pentretien des Gardes et Garnisons dans les Plantations
, à Minorque , à Gibraltar , à Annapolis
Royale , et a Plaisance pendant l'année 1733 .
25128. liv. sterl. pour les Pensionnaires externes
de Chelsea ; 10000. livres sterl. pour l'Hôpital
de Greenwich , et 7256. pour quelques dépenses
extraordinaires ausquelles le Parlement n'avoit
pas encore pourvû.
Dans l'Assemblée que les Commissaires de
PAmirauté tinrent le 26. du mois dernier , il a
été reglé qu'on équiperoit 13. Vaisseaux Gardes-
Côtes , et que le Contre- Amiral Stewart en auroit
le commandement.
La Chambre des Communes , sur une Requête
des Négocians en Diamans , a résolu en grand
Comité , qu'à l'avenir les Diamans et les autres
Pierres précieuses ne payeroient aucun droit d'entrée
ni de sortie dans tous les Ports de la domimarion
de la Grande- Bretagne.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 20 février, la Chambre des Communes a alloué 164 835 livres sterling pour les gardes et garnisons dans les colonies et divers postes. Elle a également attribué 25 128 livres sterling aux pensionnaires de Chelsea, 10 000 livres sterling à l'Hôpital de Greenwich et 7 256 livres sterling pour des dépenses extraordinaires. Les Commissaires de l'Amirauté ont décidé d'équiper 13 vaisseaux gardes-côtes. Les diamants et pierres précieuses sont exemptés de droits dans les ports britanniques.
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396
p. 595-596
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Début :
Le 24. Février, le Cardinal Alamanno Salviati, mourut à Rome, âgé de près de 65. ans, [...]
Mots clefs :
Cardinal, Église, Pape, Cardinaux, Carrosse
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texteReconnaissance textuelle : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
MORTS DES PAYS ETRANGERS.
Liati,
E 24. Février , le Cardinal Alamanno Salmourut
à Rome , âgé de près de 65 .
ans , étant né à Florence le 20. d'Avril 1668 , II
avoit été fait Cardinal le 8. Février 1730. par
le Pape Benoît XIII qui lui donna le Titre de
Sainte Marie d'Ara- Coeli , et le fit Préfet de la
Signature de Justice. Le 25. le Corps de ce Cardinal
fut porté à l'Eglise de Sainte Marie d'Ara
Coli, dans un Carosse , accompagné de plusieurs
autres où étoient ses Gentilshommes ; le lendemain
, 21. Cardinaux assisterent à ses Obseques
qui furent celebrées avec beaucoup de solemnité.
Le 5. Mars après midi , Muley Achmet , petitfils
du feu Roy de Maroc , et neveu du Roy regnant
, fut baptisé par le Cardinal Guadagni ,
dans l'Eglise de S. Pierre du Vatican , où le Čardinat
Belluga , qui a pris soin de l'instruction de
ce Prince depuis qu'il est à Rome , le conduisit
dans son Carosse ; il eut pour Parrein le Prince
Don Barthelemi Corsini , frere du Cardinal de ce
nom , et neveu du Pape. Il fut nommé Laurent-
Barthelemi-Trajan-Louis. Le Cardinal Annibal
Albani de S. Clement , lui administra le Sacrement
de Confirmation , et l'exhorta par un Discours
très-touchant , à demeurer fidele anx obligations
qu'il contractoit en embrassant la Reli
gion Catholique, Le Chevalier de S. George assista
à cette Ceremonie , qui se fit en presence de
17. Cardinaux et de la plus grande partie de la
principale
1
596 MERCURE DE FRANCE
principale Noblesse , après quoy le Prince nouvellement
baptisé fut conduit par le Cardinal
Belluga , à l'Audience de S. S. qui le reçut avec
beaucoup de marques de tendresse , et l'assura
d'une protection particuliere .
Liati,
E 24. Février , le Cardinal Alamanno Salmourut
à Rome , âgé de près de 65 .
ans , étant né à Florence le 20. d'Avril 1668 , II
avoit été fait Cardinal le 8. Février 1730. par
le Pape Benoît XIII qui lui donna le Titre de
Sainte Marie d'Ara- Coeli , et le fit Préfet de la
Signature de Justice. Le 25. le Corps de ce Cardinal
fut porté à l'Eglise de Sainte Marie d'Ara
Coli, dans un Carosse , accompagné de plusieurs
autres où étoient ses Gentilshommes ; le lendemain
, 21. Cardinaux assisterent à ses Obseques
qui furent celebrées avec beaucoup de solemnité.
Le 5. Mars après midi , Muley Achmet , petitfils
du feu Roy de Maroc , et neveu du Roy regnant
, fut baptisé par le Cardinal Guadagni ,
dans l'Eglise de S. Pierre du Vatican , où le Čardinat
Belluga , qui a pris soin de l'instruction de
ce Prince depuis qu'il est à Rome , le conduisit
dans son Carosse ; il eut pour Parrein le Prince
Don Barthelemi Corsini , frere du Cardinal de ce
nom , et neveu du Pape. Il fut nommé Laurent-
Barthelemi-Trajan-Louis. Le Cardinal Annibal
Albani de S. Clement , lui administra le Sacrement
de Confirmation , et l'exhorta par un Discours
très-touchant , à demeurer fidele anx obligations
qu'il contractoit en embrassant la Reli
gion Catholique, Le Chevalier de S. George assista
à cette Ceremonie , qui se fit en presence de
17. Cardinaux et de la plus grande partie de la
principale
1
596 MERCURE DE FRANCE
principale Noblesse , après quoy le Prince nouvellement
baptisé fut conduit par le Cardinal
Belluga , à l'Audience de S. S. qui le reçut avec
beaucoup de marques de tendresse , et l'assura
d'une protection particuliere .
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Résumé : MORTS DES PAYS ETRANGERS.
En février et mars, deux événements marquants ont eu lieu à Rome. Le 24 février, le cardinal Alamanno Salviati est décédé à Rome à l'âge de près de 65 ans. Né à Florence le 20 avril 1668, il avait été créé cardinal le 8 février 1730 par le pape Benoît XIII, qui lui avait attribué le titre de Sainte-Marie d'Ara-Coeli et la fonction de préfet de la Signature de Justice. Ses obsèques, auxquelles ont assisté 21 cardinaux, ont été célébrées avec solennité le 25 février à l'église Sainte-Marie d'Ara-Coeli. Le 5 mars, Muley Achmet, petit-fils du défunt roi du Maroc et neveu du roi régnant, a été baptisé par le cardinal Guadagni dans l'église Saint-Pierre du Vatican. Le cardinal Belluga, responsable de son instruction, l'a conduit à la cérémonie. Le prince a été nommé Laurent-Barthélemy-Trajan-Louis et a eu pour parrain le prince Don Barthélemi Corsini. Le cardinal Annibal Albani lui a administré le sacrement de confirmation. La cérémonie, à laquelle ont assisté 17 cardinaux et une grande partie de la noblesse, s'est déroulée en présence du chevalier de Saint-Georges. Après le baptême, le cardinal Belluga a conduit le prince à l'audience du pape, qui l'a reçu avec tendresse et lui a assuré une protection particulière.
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397
p. 811
TURQUIE ET PERSE.
Début :
On a eu avis d'Ispaham, que Thamas-Kouli Kan avoit fait mourir plusieurs Seigneurs [...]
Mots clefs :
Persans, Armée, Thamas Kouli-Kan
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texteReconnaissance textuelle : TURQUIE ET PERSE.
TURQUIE ET PERSE.
Na cu avis d'Ispaham , que Thamas-
Kouli -Kan avoit fait mourir plusieurs Seigneurs
Persans qui avoient formé une conspiration
pour se saisir de sa personne et de celle du
jeune Roy , et pour remettre Schah- Thamas sur
le Trône; que ce Ministre tenoit l'Armée des
Turcs bloquée dans Babylone, et que le Pacha de
cette Place attendoit des secours
considérables de
Constantinople. Que Topal Osman-Pacha avoit
été choisi par le G. S. pour
commander en Chef
l'Armée contre les Persans.
Na cu avis d'Ispaham , que Thamas-
Kouli -Kan avoit fait mourir plusieurs Seigneurs
Persans qui avoient formé une conspiration
pour se saisir de sa personne et de celle du
jeune Roy , et pour remettre Schah- Thamas sur
le Trône; que ce Ministre tenoit l'Armée des
Turcs bloquée dans Babylone, et que le Pacha de
cette Place attendoit des secours
considérables de
Constantinople. Que Topal Osman-Pacha avoit
été choisi par le G. S. pour
commander en Chef
l'Armée contre les Persans.
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Résumé : TURQUIE ET PERSE.
Le texte relate une conspiration persane contre Thamas-Kouli-Kan et le jeune roi, visant à rétablir Schah-Thamas. Ispaham mentionne que l'armée turque est bloquée à Babylone, attendant des renforts de Constantinople. Topal Osman-Pacha est nommé par le Grand Sultan pour diriger l'armée contre les Persans.
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398
p. 811-812
POLOGNE.
Début :
On n'espere point que le Prince de Vienoviski puisse engager les Gentils-hommes du Palatinat [...]
Mots clefs :
Diètes particulières, Oświęcim, Palatinat de Cracovie, Diète générale
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
N n'espere point que le Prince de Vienoviski
puisse engager les Gentils- hommes du Palatinat
de Cracovie et des
Principautés de Sator
et
d'Oswieczin , qui ont signé et fait une con-
I fédé
812 MERCURE DE FRANCE
fédération le 23 Février à y renoncer; mais sa
présence a du moins empêché que leur nombre
n'augmentât , et à moins qu'il n'arrive quelque
changement , leur parti sera le plus foible dans
les Diettes particulieres de leurs Palatinats.
Le 3. de ce mois il arriva à Warsovie un Député
des Gentilhommes du Palatinat de Cracovie
et des Principautez de Sator et d'Oswieczin qui
ont signé la Confédération . Le Primat lui a refusé
l'Audience qu'il lui a demandée , ne voulant
écouter aucune proposition des Confédérés ,
qu'ils n'eussent formellement renoncé à leur
Confédération , qui étoit également contraire
aux loix et aux interêts du Royaume.
•
On a recommandé aux Nonces , qui ont été
élus dans les Diettes particulieres , de faire leurs
efforts dans la prochaine Diette générale , pour
qu'on exclut de la Couronne tous les Etrangers
, et particulierement ceux dont les biens ne
sont pas en Pologne , et pour qu'on déclarat
rebelles ceux qui oseroient former des factions
pour élire un Roy , et assembler des Troupes
sans y être autorisez par la République.
On continue d'assurer que la Républiqre mettra
une Armée sur pied , si les Puissances voisines
se déterminent à entreprendre de donner atteinte
à la liberté des suffrages dans la prochaine
Election.
N n'espere point que le Prince de Vienoviski
puisse engager les Gentils- hommes du Palatinat
de Cracovie et des
Principautés de Sator
et
d'Oswieczin , qui ont signé et fait une con-
I fédé
812 MERCURE DE FRANCE
fédération le 23 Février à y renoncer; mais sa
présence a du moins empêché que leur nombre
n'augmentât , et à moins qu'il n'arrive quelque
changement , leur parti sera le plus foible dans
les Diettes particulieres de leurs Palatinats.
Le 3. de ce mois il arriva à Warsovie un Député
des Gentilhommes du Palatinat de Cracovie
et des Principautez de Sator et d'Oswieczin qui
ont signé la Confédération . Le Primat lui a refusé
l'Audience qu'il lui a demandée , ne voulant
écouter aucune proposition des Confédérés ,
qu'ils n'eussent formellement renoncé à leur
Confédération , qui étoit également contraire
aux loix et aux interêts du Royaume.
•
On a recommandé aux Nonces , qui ont été
élus dans les Diettes particulieres , de faire leurs
efforts dans la prochaine Diette générale , pour
qu'on exclut de la Couronne tous les Etrangers
, et particulierement ceux dont les biens ne
sont pas en Pologne , et pour qu'on déclarat
rebelles ceux qui oseroient former des factions
pour élire un Roy , et assembler des Troupes
sans y être autorisez par la République.
On continue d'assurer que la Républiqre mettra
une Armée sur pied , si les Puissances voisines
se déterminent à entreprendre de donner atteinte
à la liberté des suffrages dans la prochaine
Election.
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, le Prince de Vienoviski n'a pas réussi à dissuader les gentilshommes du Palatinat de Cracovie et des Principautés de Sator et d'Oswieczin de renoncer à la confédération qu'ils avaient signée le 23 février. Sa présence a toutefois limité l'adhésion à cette confédération, la rendant minoritaire dans les diètes particulières. Le 3 mars, un député des gentilshommes confédérés est arrivé à Varsovie, mais le Primat a refusé de le recevoir, exigeant un renoncement formel à la confédération, jugée contraire aux lois et aux intérêts du royaume. Les nonces élus dans les diètes particulières doivent proposer, lors de la prochaine diète générale, l'exclusion des étrangers de la Couronne, surtout ceux sans biens en Pologne, et déclarer rebelles ceux formant des factions pour élire un roi ou assemblant des troupes sans autorisation. La République prévoit de lever une armée si les puissances voisines tentent d'influencer la liberté des suffrages lors de la prochaine élection.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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399
p. 812-813
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Malte le 15 Mars.
Début :
Le Conseil de l'Ordre ayant reçû avis que six Vaisseaux d'Alger étoient mouillés aux Fogeri, [...]
Mots clefs :
Escadre, Malte, Algériens, Religion, Vaisseaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Malte le 15 Mars.
EXTRAIT d'une Lettre écrite de Malte
le 15 Mars.
E Conseil de l'Ordre ayant reçû avis que six
geri , dans le Golfe de Smirne pour y engager
des hommes , et que le G. S. avoit donné
<
1
deux
AVRIL. 1733. 813
deux Sultanes et un autre Vaisseau chargé de
poudre et d'autres munitions de Guerre avec lesquels
ils doivent repasser , a ordonné que les
quatre Vaisseaux que la Religion fait équiper ,
dont on doit augmenter l'armement de 400 .
hommes et de 32 Chevaliers , fussent prêts à
mettre incessamment à la voile pour aller à la
rencontre des Algériens du côté de Ponant , dans
les Croisières . Don André de Reggio , Chef
d'Escadre du Roi d'Espagne , qui a été envoyé
à Malte par S. M. Cat . avec deux Vaisseaux
dont l'un est de 60 Canons , et l'autre de so
pour joindre l'Escadre de la Religion , en attendant
que l'Espagne fournisse des forces plus considérables
, doit aller avec cette Escadre combattre
celle des Algériens
le 15 Mars.
E Conseil de l'Ordre ayant reçû avis que six
geri , dans le Golfe de Smirne pour y engager
des hommes , et que le G. S. avoit donné
<
1
deux
AVRIL. 1733. 813
deux Sultanes et un autre Vaisseau chargé de
poudre et d'autres munitions de Guerre avec lesquels
ils doivent repasser , a ordonné que les
quatre Vaisseaux que la Religion fait équiper ,
dont on doit augmenter l'armement de 400 .
hommes et de 32 Chevaliers , fussent prêts à
mettre incessamment à la voile pour aller à la
rencontre des Algériens du côté de Ponant , dans
les Croisières . Don André de Reggio , Chef
d'Escadre du Roi d'Espagne , qui a été envoyé
à Malte par S. M. Cat . avec deux Vaisseaux
dont l'un est de 60 Canons , et l'autre de so
pour joindre l'Escadre de la Religion , en attendant
que l'Espagne fournisse des forces plus considérables
, doit aller avec cette Escadre combattre
celle des Algériens
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre écrite de Malte le 15 Mars.
Le 15 mars, le Conseil de l'Ordre de Malte a appris la présence de six galiotes algériennes dans le Golfe de Smirne. En réponse, quatre vaisseaux de l'Ordre, renforcés de 400 hommes et 32 chevaliers, ont été préparés pour les intercepter. De plus, Don André de Reggio, Chef d'Escadre du Roi d'Espagne, a été envoyé à Malte avec deux vaisseaux pour renforcer l'escadre et combattre la flotte algérienne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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400
p. 813
ESPAGNE.
Début :
Selon plusieurs avis reçus, Don Blaise de Lezo est arrivé avec l'Escadre qu'il commande [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
>
>
Elon plusieurs avis reçus , Don Blaise de Lezo
est arrivé avec l'Escadre qu'il commande
dans le Canal de Malte , où il doit être joint incessamment
par les Vaisseaux de Guerre Espagnols
qui sont dans le Port de la Specia , et par
les quatre Vaisseaux de Guerre de Malte , poun
fermer le passage aux Vaisseaux Turcs qui sont
destinés à transporter les Troupes que le G. S.
envoye en Afrique , afin de mettre les Maures en
état de recommencer le Siege d'Oran.
>
>
Elon plusieurs avis reçus , Don Blaise de Lezo
est arrivé avec l'Escadre qu'il commande
dans le Canal de Malte , où il doit être joint incessamment
par les Vaisseaux de Guerre Espagnols
qui sont dans le Port de la Specia , et par
les quatre Vaisseaux de Guerre de Malte , poun
fermer le passage aux Vaisseaux Turcs qui sont
destinés à transporter les Troupes que le G. S.
envoye en Afrique , afin de mettre les Maures en
état de recommencer le Siege d'Oran.
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