Résultats : 807 texte(s)
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301
p. 1232-1233
GRANDE BRETAGNE.
Mots clefs :
Grande-Bretagne, Chambre des communes
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
A Compagnie de la Mer du Sud a reçû de- Seville la Scedule du Roy d'Espagne pour le
départ du Vaisseau qu'elle envoye tous les ans à
la Mer du Sud , et ce sera le Prince Guillaume ,
dont le nom est changé en celui de Royale Caroline , qui fera cette année le voyage ; on commencera incessamment à le charger , et il aura
pour Leste 80. Tonneaux de fer.
Le Comte d'Albemarle doit partir incessam- ment pour Gibraltar , où l'on envoyera dans peu
quelques Régimens de l'établissement d'Irlande
pour renforcer la Garnison de cette Place et de
celle de Port Mahon.
La Chambre des Communes ayant entendu le
rapport des affaires de la charitable corporation
et reconnu que plusieurs Commissaires , Assis- I. Vol tans
JUIN. 1732. 1233
tans ou Agens de cette Compagnie, avoient malversé, a passé un Bill , par lequel il est deffendu au Chevalier Rob. Sutton , au Chevalier Baronet
Archibard Grant , à M. Denis Bond et à plusieurs autres, de sortir du Royaume pendant l'espace d'un an , ou jusqu'à la fin de la prochaine
Session du Parlement , leur ordonnant de four--
nir un Etat de leurs Biens et de leurs Effets , avec
deffenses d'en rien aliéner sans permission. Ce
Bill ayant été porté à la Chambre des Pairs , on
en a fait les deux premieres lectures.
Le Chevalier Sutton a obtenu depuis de la
Chambre des Pairs , la permission de faire en-,
rendre ses Avocats pour sa justification , avant
que cette Chambre fit la derniere lecture du Bill ,
qui lui deffend de sortir du Royaume pendant un
an. It a communiqué aussi à la même Chambre
des Lettres de Rome, par lesquelles il a appris
qu'on y avoit arrêté et conduit au Château Saint
Ange , M. Jean Tompson , cy- devant Caissier
de la charitable Corporation , et qui s'étoit sauvé
d'Angleterre avec une grande quantité d'Effets ap
partenans à cette Compagnie.
La Chambre des Communes ayant lû depuis
la Traduction qu'elle a fait faire d'une Lettre da.
sieur Belloni , Banquier de Rome , contenant des
propositions faites par le même Jean Tompson ,
prisonnier à Rome, a déclaré que c'étoit un Libelle insolent et audacieux , tendant à en imposer au Parlement et à la Nation ; et comme tel 2
elle l'a condamné à être brulé p
A Compagnie de la Mer du Sud a reçû de- Seville la Scedule du Roy d'Espagne pour le
départ du Vaisseau qu'elle envoye tous les ans à
la Mer du Sud , et ce sera le Prince Guillaume ,
dont le nom est changé en celui de Royale Caroline , qui fera cette année le voyage ; on commencera incessamment à le charger , et il aura
pour Leste 80. Tonneaux de fer.
Le Comte d'Albemarle doit partir incessam- ment pour Gibraltar , où l'on envoyera dans peu
quelques Régimens de l'établissement d'Irlande
pour renforcer la Garnison de cette Place et de
celle de Port Mahon.
La Chambre des Communes ayant entendu le
rapport des affaires de la charitable corporation
et reconnu que plusieurs Commissaires , Assis- I. Vol tans
JUIN. 1732. 1233
tans ou Agens de cette Compagnie, avoient malversé, a passé un Bill , par lequel il est deffendu au Chevalier Rob. Sutton , au Chevalier Baronet
Archibard Grant , à M. Denis Bond et à plusieurs autres, de sortir du Royaume pendant l'espace d'un an , ou jusqu'à la fin de la prochaine
Session du Parlement , leur ordonnant de four--
nir un Etat de leurs Biens et de leurs Effets , avec
deffenses d'en rien aliéner sans permission. Ce
Bill ayant été porté à la Chambre des Pairs , on
en a fait les deux premieres lectures.
Le Chevalier Sutton a obtenu depuis de la
Chambre des Pairs , la permission de faire en-,
rendre ses Avocats pour sa justification , avant
que cette Chambre fit la derniere lecture du Bill ,
qui lui deffend de sortir du Royaume pendant un
an. It a communiqué aussi à la même Chambre
des Lettres de Rome, par lesquelles il a appris
qu'on y avoit arrêté et conduit au Château Saint
Ange , M. Jean Tompson , cy- devant Caissier
de la charitable Corporation , et qui s'étoit sauvé
d'Angleterre avec une grande quantité d'Effets ap
partenans à cette Compagnie.
La Chambre des Communes ayant lû depuis
la Traduction qu'elle a fait faire d'une Lettre da.
sieur Belloni , Banquier de Rome , contenant des
propositions faites par le même Jean Tompson ,
prisonnier à Rome, a déclaré que c'étoit un Libelle insolent et audacieux , tendant à en imposer au Parlement et à la Nation ; et comme tel 2
elle l'a condamné à être brulé p
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En juin 1732, la Compagnie de la Mer du Sud a reçu le calendrier du roi d'Espagne pour le départ annuel du vaisseau vers la Mer du Sud. Le vaisseau, nommé Prince Guillaume et rebaptisé Royale Caroline, transportera 80 tonneaux de fer. Le Comte d'Albemarle doit partir pour Gibraltar afin de renforcer les garnisons de Gibraltar et de Port Mahon avec des régiments d'Irlande. La Chambre des Communes a découvert des malversations impliquant plusieurs commissaires et agents de la charitable corporation. Un bill a été adopté, interdisant à des individus comme le Chevalier Robert Sutton, le Chevalier Archibald Grant et M. Denis Bond de quitter le Royaume pendant un an ou jusqu'à la fin de la prochaine session parlementaire. Ils doivent fournir un état de leurs biens et ne peuvent les aliéner sans permission. Ce bill a été lu deux fois à la Chambre des Pairs. Le Chevalier Sutton a obtenu la permission de présenter ses avocats pour sa justification avant la dernière lecture du bill. Il a également communiqué des lettres de Rome indiquant l'arrestation de M. Jean Tompson, ancien caissier de la charitable corporation, qui s'était enfui d'Angleterre avec des biens de la compagnie. La Chambre des Communes a condamné une lettre de M. Belloni, banquier de Rome, comme un libelle visant à tromper le Parlement et la Nation, et a ordonné sa destruction.
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302
p. 1422-1423
TURQUIE, ET PERSE, &c.
Début :
On mande de Constantinople que le Grand-Seigneur avoit fait [...]
Mots clefs :
Constantinople, Traité de paix
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texteReconnaissance textuelle : TURQUIE, ET PERSE, &c.
TURQUIE , ET PERSE , &c.
Nmande de Constantinople que le GrandSeigneur avoit fait changer la Garde et les
Officiers qui étoient dans le vieux Serrail auprès
du Sultan son Oncle , déposé l'année derniere
que Sa Hautesse avoit reçû d'Ispaham la ratifi- cation du Traité de Paix conclu avec le Roi de
Perse , et qu'elle avoit envoyé au Gouverneur de
Tauris un ordre particulier signé de sa main de remettre cette Place aux Perfans.
Les Lettres de Barbarie portent qu'on étoit à
II. Vol.
Alger
JUIN. 17320 1423
Alger dans une grande consternation au sujet de l'armement qui s'est fait en Espagne ; que les
Algériens avoient envoyé leurs femmes , leurs
enfans et leurs meilleurs effets dans les Montagnes , et que la Régence avoit député à Cons-.
tantinople pour demander du secours au GrandSeigneur.
Nmande de Constantinople que le GrandSeigneur avoit fait changer la Garde et les
Officiers qui étoient dans le vieux Serrail auprès
du Sultan son Oncle , déposé l'année derniere
que Sa Hautesse avoit reçû d'Ispaham la ratifi- cation du Traité de Paix conclu avec le Roi de
Perse , et qu'elle avoit envoyé au Gouverneur de
Tauris un ordre particulier signé de sa main de remettre cette Place aux Perfans.
Les Lettres de Barbarie portent qu'on étoit à
II. Vol.
Alger
JUIN. 17320 1423
Alger dans une grande consternation au sujet de l'armement qui s'est fait en Espagne ; que les
Algériens avoient envoyé leurs femmes , leurs
enfans et leurs meilleurs effets dans les Montagnes , et que la Régence avoit député à Cons-.
tantinople pour demander du secours au GrandSeigneur.
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Résumé : TURQUIE, ET PERSE, &c.
À Constantinople, le Grand-Seigneur a remplacé la garde du sultan et ratifié un traité de paix avec la Perse, ordonnant la remise de Tauris aux Persans. En Algérie, l'armement espagnol provoque la consternation. Les Algériens ont évacué leurs familles et biens, et la Régence d'Alger a demandé de l'aide à Constantinople.
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303
p. 1423
RUSSIE.
Début :
Le Chef de l'Ambassade de la Chine qui fait [...]
Mots clefs :
Académie des sciences
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texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E Chef de l'Ambassade de la Chine qui faitLa Petersbourg une dépense beaucoup plus considérable que les 300 Rubles que la Czarine
lui fait donner par ſemaine , a soin de faire écrire la description de tout ce qu'il y voit de plus
curieux , et S. M. Cz. lui a fait présent d'un Plan des Fortifications de cette Ville. Il a assisté
à deux Assemblées de l'Académie des Sciences ,
dont on lui a fait voir le Cabinet des Machines
er des Curiositez naturelles , et le grand Globe
Terrestre qu'on a fait venir de Hollande.
E Chef de l'Ambassade de la Chine qui faitLa Petersbourg une dépense beaucoup plus considérable que les 300 Rubles que la Czarine
lui fait donner par ſemaine , a soin de faire écrire la description de tout ce qu'il y voit de plus
curieux , et S. M. Cz. lui a fait présent d'un Plan des Fortifications de cette Ville. Il a assisté
à deux Assemblées de l'Académie des Sciences ,
dont on lui a fait voir le Cabinet des Machines
er des Curiositez naturelles , et le grand Globe
Terrestre qu'on a fait venir de Hollande.
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Résumé : RUSSIE.
En Russie, l'ambassadeur de Chine à Saint-Pétersbourg dépasse les 300 roubles hebdomadaires alloués par la tsarine. Il décrit les éléments remarquables observés et reçoit un plan des fortifications de la ville. Il assiste à deux réunions de l'Académie des Sciences, où il voit le cabinet des machines, des curiosités naturelles et un globe terrestre des Pays-Bas.
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304
p. 1423-1424
DE POLOGNE.
Début :
Ce ne sont point les Catholiques de Bichow qui se [...]
Mots clefs :
Pologne, Comte de Sapicha
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texteReconnaissance textuelle : DE POLOGNE.
DE POLOGNE.
E ne sont point les Catholiques de Bichow
Cqui se sont emparez par force de l'Eglise
des Grecs de cette Ville , comme le bruit s'en
étoit répandu d'abord : les Grecs au contraire ,
sont les premiers auteurs du tumulte dont nous
avons parlé , et on a pris contre eux des mesures
pour les punir de cette violence .
Le Comte de Sapicha , fils unique du Palatin
de Poldachie , qui étoit venu passer quelques
jours à Warsovie, où il étoit logé dans le Palais de la Comtesse de Wiloposka , se tua au commencement de ce mois d'un coup de pistolet ,
sans qu'on ait pû découvrir le sujet de son désespoir.
Le bruit qui s'étoit répandu de la grossesse de
I.Vola la
7424 MERCURE DE FRANCE
laPrincesse épouse du Duc Ferdinand deCurlan.·
de , étoit sans fondement
E ne sont point les Catholiques de Bichow
Cqui se sont emparez par force de l'Eglise
des Grecs de cette Ville , comme le bruit s'en
étoit répandu d'abord : les Grecs au contraire ,
sont les premiers auteurs du tumulte dont nous
avons parlé , et on a pris contre eux des mesures
pour les punir de cette violence .
Le Comte de Sapicha , fils unique du Palatin
de Poldachie , qui étoit venu passer quelques
jours à Warsovie, où il étoit logé dans le Palais de la Comtesse de Wiloposka , se tua au commencement de ce mois d'un coup de pistolet ,
sans qu'on ait pû découvrir le sujet de son désespoir.
Le bruit qui s'étoit répandu de la grossesse de
I.Vola la
7424 MERCURE DE FRANCE
laPrincesse épouse du Duc Ferdinand deCurlan.·
de , étoit sans fondement
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Résumé : DE POLOGNE.
En Pologne, les Grecs ont provoqué un tumulte à Bichow et des mesures punitives ont été prises. Le Comte de Sapicha s'est suicidé à Varsovie, au Palais de la Comtesse de Wiloposka. Les rumeurs sur la grossesse de la Princesse, épouse du Duc Ferdinand de Curlan, sont infondées.
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305
p. 1424
SUEDE.
Début :
On assûre que le Roi a résolu dans un Conseil [...]
Mots clefs :
Suède, Traité de Commerce
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texteReconnaissance textuelle : SUEDE.
SUEDE.
N assûre que le Roi a résolu dans un Conseil extraordinaire tenu depuis peu , d'augmenter la Flote jusqu'à 42 Vaisseaux de ligne ,
et 22 Frégates.
On assure aussi que le Comte de Seckendorf,
Ministre de l'Empereur qu'on attend à Stoc
Kolme , est chargé de faire des propositions d'un
nouveau Traité de commerce , ou plutôt d'une
focieté de commerce , entre la Compagnie des
Indes Orientales de ce pays , et la Compagnie
Impériale de Trieste et que le Ministre des Etats Généraux a reçû des instructions particu
dieres pour prévenir l'éxécution de ce projet.
On publie qu'il a été conclu une Ligue offen- sive et deffensive entre le Roi de Suede et le Roi
de Pologne pour la défense mutuelle de leurs
Etats d'Allemagne
N assûre que le Roi a résolu dans un Conseil extraordinaire tenu depuis peu , d'augmenter la Flote jusqu'à 42 Vaisseaux de ligne ,
et 22 Frégates.
On assure aussi que le Comte de Seckendorf,
Ministre de l'Empereur qu'on attend à Stoc
Kolme , est chargé de faire des propositions d'un
nouveau Traité de commerce , ou plutôt d'une
focieté de commerce , entre la Compagnie des
Indes Orientales de ce pays , et la Compagnie
Impériale de Trieste et que le Ministre des Etats Généraux a reçû des instructions particu
dieres pour prévenir l'éxécution de ce projet.
On publie qu'il a été conclu une Ligue offen- sive et deffensive entre le Roi de Suede et le Roi
de Pologne pour la défense mutuelle de leurs
Etats d'Allemagne
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Résumé : SUEDE.
Le roi suédois prévoit d'augmenter sa flotte à 42 vaisseaux de ligne et 22 frégates. Le comte de Seckendorf doit proposer un traité de commerce entre la Compagnie des Indes Orientales suédoise et la Compagnie Impériale de Trieste. Le ministre des États Généraux doit empêcher ce projet. Une alliance offensive et défensive a été conclue entre les rois de Suède et de Pologne.
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306
p. 1424-1426
ALLEMAGNE.
Début :
Le Duc de Lorraine partit le 3 de ce mois [...]
Mots clefs :
Allemagne, Roi, Duc de Lorraine
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texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
E Duc de Lorraine partit le 3 de ce mois de Neustadt pour aller à
Neustadt pour aller à Presbourg prendre
possession de la Viceroyauté d'Hongrie.Ce Prince ydoit demeurer quinze jours , et ensuite il
visitera les principales Places de ce Royaume :
le bruit court qu'il ira l'Automne prochain en
Italie , et qu'il passera une partie de l'Hyver
Milan , et l'autre à Naples.
Ce Prince arriva le 6 Juin à Petersboug , et
trouva à son passage sur le premier Pont de la Ville 200. Cuirassiers en haye et sous les armes;
au second Pont un pareil nombre de Soldats , et
dans la Ville toute la Bourgeoisie aussi sous les
II. Val. armes.
JUIN. 17320 1425
armes. S. A. R. fur saluée par une décharge gé- nérale. de toute l'Artillerie des Fortifications de
cette Ville , dont il visita la Place , après quoi il
se rendit à l'Appartement qui lui avoir été préparé au Château. Il doit faire incessamment son
Entrée publique en qualité de Viceroi du Royauet aprês avoir pris séance dans l'Assemblée
des Etats en cette qualité , il ira avec le Feldt ,
Maréchal Comte de Palfi , visiter les principales Places du Royaume.
me ;
On a appris depuis que le Duc de Lorraine a
fait son Entrée publique à Presbourg , et qu'il a
pris séance dans l'Assemblée des Etats du Royau- me de Hongrie en qualité de Viceroy.
On a reçu avis que l'Empereur étoit arrivé le
14. Juin aux Bains de Carelsbadt , qu'il y avoit
dîné trois jours de suite avec le Duc et la Duchesse de Wolfembutel, Pere et Mere de l'Impé-.
ratrice , qui en étoient partis le 17. pour retourner dans leurs Etats ,
et que le mêmee jour l'Em➡
pereur avoit commencé de prendre les eaux.
On écrit de Berlin que le Comte de Seckendorff , Ministre Plénipotentiaire de l'Empereur .
qui est revenu de Copenhague , eut le 9. de Juin
une Audience particuliere du Roi , et le bruit se
répandit que par le Traité qu'il a conclu avec le
Roi de Dannemarc , S. M. Danoise s'est obligée
de garantir la Pragmatique- Sanction de l'Empe- reur , par rapport à la succession future des Etats
héréditaires de la Maison d'Autriche.
Les Lettres de Vienne portent qu'on y pu
blioit que par le dernier Traité conclu à Copenhague entre l'Empereur , le Roi de Dannemarc
et la Czarine , on avoit non- seulement stipulé
la garantie de la Pragmatique- Sanction, mais encore la garantie du Duché de Sleswick , dont le
II. Vol. H Roi
1426 MERCURE DE FRANCE
C
Roi de Dannemarc est en possession ; et que
pour dédommager le Duc d'Holstein , la Czarine et S. M. Dan. s'obligeoient de lui donner un
équivalent ; mais qu'au cas que ce Prince refusat
d'accepter l'équivalent qui lui seroit offert , ces deux Puissances seroient libres alors de leurs engagemens.
Čes Lettres ajoûtent que le Confeil Impérial ,
dit d'Espagne , a enregistré les Lettres Patentes de
1'Empereur; par lesquelles le Comte de Visconti ,
Grand- Maître de la Maison de l'Archiduchesse,
Gouvernante des Pays-Bas , est nommé Viceroy
de Naples ; on croit que le Comte d'Harrach fils du Viceroi de Naples , ira remplir saplace
à Bruxelles.
On a appris de Mayence que le Chapitre
de l'Eglise Métropolitaine s'y étant assemblé
de 9. de Juin , le Baron Philippe- Charles d'Els avoit été élu Archevêque , Electeur de Mayence,
à la pluralité des voix. Il étoit Chanoine er
Grand- Chantre de cette Eglise , Chanoine et
Coévêque de celle de Tréves , Prévôt de l'Eglise Collegiale de S Pierre de Monstadt , Conseil- ler intime du feu Electeur de Mayence , et Président de son Conseil.
On a appris aussi que le Comte GeorgesFrançois de Schomborn Bucheim , Archevêque ,
Electeur de Tréves, avoit été élu Prévôt du Cha
pitre d'Elvangen en Franconie , titre d'un trèsgrand revenu , et qui vaquoit aussi par la mort du feu Electeur de Mayence.
L'élection du Grand- Maître de l'Ordre Teusonique est fixée au premier de Juillet prochain ,
et on ne doute point qu'elle ne se fasse en faveur de l'Electeur de Cologne , ou du Pr. Theodore
de Baviere , son frere
E Duc de Lorraine partit le 3 de ce mois de Neustadt pour aller à
Neustadt pour aller à Presbourg prendre
possession de la Viceroyauté d'Hongrie.Ce Prince ydoit demeurer quinze jours , et ensuite il
visitera les principales Places de ce Royaume :
le bruit court qu'il ira l'Automne prochain en
Italie , et qu'il passera une partie de l'Hyver
Milan , et l'autre à Naples.
Ce Prince arriva le 6 Juin à Petersboug , et
trouva à son passage sur le premier Pont de la Ville 200. Cuirassiers en haye et sous les armes;
au second Pont un pareil nombre de Soldats , et
dans la Ville toute la Bourgeoisie aussi sous les
II. Val. armes.
JUIN. 17320 1425
armes. S. A. R. fur saluée par une décharge gé- nérale. de toute l'Artillerie des Fortifications de
cette Ville , dont il visita la Place , après quoi il
se rendit à l'Appartement qui lui avoir été préparé au Château. Il doit faire incessamment son
Entrée publique en qualité de Viceroi du Royauet aprês avoir pris séance dans l'Assemblée
des Etats en cette qualité , il ira avec le Feldt ,
Maréchal Comte de Palfi , visiter les principales Places du Royaume.
me ;
On a appris depuis que le Duc de Lorraine a
fait son Entrée publique à Presbourg , et qu'il a
pris séance dans l'Assemblée des Etats du Royau- me de Hongrie en qualité de Viceroy.
On a reçu avis que l'Empereur étoit arrivé le
14. Juin aux Bains de Carelsbadt , qu'il y avoit
dîné trois jours de suite avec le Duc et la Duchesse de Wolfembutel, Pere et Mere de l'Impé-.
ratrice , qui en étoient partis le 17. pour retourner dans leurs Etats ,
et que le mêmee jour l'Em➡
pereur avoit commencé de prendre les eaux.
On écrit de Berlin que le Comte de Seckendorff , Ministre Plénipotentiaire de l'Empereur .
qui est revenu de Copenhague , eut le 9. de Juin
une Audience particuliere du Roi , et le bruit se
répandit que par le Traité qu'il a conclu avec le
Roi de Dannemarc , S. M. Danoise s'est obligée
de garantir la Pragmatique- Sanction de l'Empe- reur , par rapport à la succession future des Etats
héréditaires de la Maison d'Autriche.
Les Lettres de Vienne portent qu'on y pu
blioit que par le dernier Traité conclu à Copenhague entre l'Empereur , le Roi de Dannemarc
et la Czarine , on avoit non- seulement stipulé
la garantie de la Pragmatique- Sanction, mais encore la garantie du Duché de Sleswick , dont le
II. Vol. H Roi
1426 MERCURE DE FRANCE
C
Roi de Dannemarc est en possession ; et que
pour dédommager le Duc d'Holstein , la Czarine et S. M. Dan. s'obligeoient de lui donner un
équivalent ; mais qu'au cas que ce Prince refusat
d'accepter l'équivalent qui lui seroit offert , ces deux Puissances seroient libres alors de leurs engagemens.
Čes Lettres ajoûtent que le Confeil Impérial ,
dit d'Espagne , a enregistré les Lettres Patentes de
1'Empereur; par lesquelles le Comte de Visconti ,
Grand- Maître de la Maison de l'Archiduchesse,
Gouvernante des Pays-Bas , est nommé Viceroy
de Naples ; on croit que le Comte d'Harrach fils du Viceroi de Naples , ira remplir saplace
à Bruxelles.
On a appris de Mayence que le Chapitre
de l'Eglise Métropolitaine s'y étant assemblé
de 9. de Juin , le Baron Philippe- Charles d'Els avoit été élu Archevêque , Electeur de Mayence,
à la pluralité des voix. Il étoit Chanoine er
Grand- Chantre de cette Eglise , Chanoine et
Coévêque de celle de Tréves , Prévôt de l'Eglise Collegiale de S Pierre de Monstadt , Conseil- ler intime du feu Electeur de Mayence , et Président de son Conseil.
On a appris aussi que le Comte GeorgesFrançois de Schomborn Bucheim , Archevêque ,
Electeur de Tréves, avoit été élu Prévôt du Cha
pitre d'Elvangen en Franconie , titre d'un trèsgrand revenu , et qui vaquoit aussi par la mort du feu Electeur de Mayence.
L'élection du Grand- Maître de l'Ordre Teusonique est fixée au premier de Juillet prochain ,
et on ne doute point qu'elle ne se fasse en faveur de l'Electeur de Cologne , ou du Pr. Theodore
de Baviere , son frere
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Résumé : ALLEMAGNE.
En juin 1732, le Duc de Lorraine se rendit à Presbourg pour prendre possession de la viceroyauté d'Hongrie. Il y séjourna quinze jours avant de visiter les principales places du royaume. Le 6 juin, il arriva à Petersbourg, où il fut accueilli par 200 cuirassiers et la bourgeoisie armée. Il fit son entrée publique à Presbourg en tant que viceroy et prit séance dans l'Assemblée des États du royaume de Hongrie. L'Empereur arriva aux Bains de Carelsbadt le 14 juin et dîna avec le Duc et la Duchesse de Wolfenbüttel. Le Comte de Seckendorff, ministre plénipotentiaire de l'Empereur, eut une audience avec le Roi de Danemark le 9 juin. Un traité garantissait la Pragmatique Sanction de l'Empereur concernant la succession des États héréditaires de la Maison d'Autriche. Des lettres de Vienne mentionnèrent un traité entre l'Empereur, le Roi de Danemark et la Czarine garantissant le Duché de Schleswig. Le Conseil Impérial d'Espagne enregistra les lettres patentes nommant le Comte de Visconti viceroy de Naples et le Comte d'Harrach comme son remplaçant à Bruxelles. À Mayence, le Baron Philippe-Charles d'Elz fut élu Archevêque et Électeur. L'élection du Grand-Maître de l'Ordre Teutsonique était prévue pour le 1er juillet, avec des favoris tels que l'Électeur de Cologne ou le Prince Théodore de Bavière.
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307
p. 1427-1428
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire secret du 9. de ce mois, le [...]
Mots clefs :
Italie, Escadre
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texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
IT A LI E.
Ans le Consistoire secret du Die 9. de ce mois
le Cardinal Ottoboni proposa l'Evêché de
Mâcon pour l'Abbé de Valras , ci- devant Agent
General du Clergé de France , et l'Abbaye de
$. Vincent de Lâon pour l'Evêque d'Arras. Il
préconisa ensuite l'Abbé de la Valette pour l'E- vêché d'Autun ; l'Abbé de Vauréal , ci devant
Maître de l'Oratoire du Roi T. Ch. pour l'Evêché de Rennes , l'Abbé de Brissac pour l'Abbaye
de S. Urbain, Diocèse de Châlons ; et l'Abbé de
la Briffe, pour celle d'Obasine , Diocèse de Limoges.
Ön mande de Parme qu'on y meubloit au Palais un Appartement pour la Duchesse Douairiere Henriette , du consentement de la Cour
d'Espagne.
Les Lettres de Livourne portent que l'Escadre
du Roi de France , commandée par le Chevalier
de Vattan , étoit entrée le 12 de Juin dans le
Port , et que le Comte de Charny avoit régalé
magnifiquement le Commandant et les autres Officiers de cette Escadre.
On écrit de Venise , que le Chevalier Charles
Ruzzini , avoit été élu Doge de cette République
et qu'il avoit eu le Chevalier Louis Pisani pour Concurrent.
On apprend de Genes , que le 6. de ce mois ,
l'Escadre des Vaisseaux du Roy T. Chr. mouilla
à deux lieues de ce Port , elle y reçut le salut de
la Ville , et le Bailly de Vattan , qui commande
cette Escadre , fut complimenté par M. Thomas
Centurione, que le Sénat lui avoit député. Après
cette députation et quelques Conferences entre
II. Vel. Hij M.
1428 MERCURE DE FRANGE
C
M. de Campredon , Envoyé de France et le Se
cretaire d'Etat de la République , le Sénat rendit
une Ordonnance qui a depuis été imprimée et
affichée , par laquelle il est deffendu de faire au- cune visite sur les Bâtimens portant Pavillon
François. On remit en même-temps à l'Envoyé
de France la somme à laquelle avoient été évaInez le prix du Navire François brûlé à Giralate,
sur la Côte de Corse , et celui de son chargement.
L'Officier Genois qui a eu part à cette action ,
reçut ordre de se rendre prisonnier dans la For teresse de Savone, et les Patrons des Pinques qui
font commise , ont été enfermez dans la Tour de Genes
Ans le Consistoire secret du Die 9. de ce mois
le Cardinal Ottoboni proposa l'Evêché de
Mâcon pour l'Abbé de Valras , ci- devant Agent
General du Clergé de France , et l'Abbaye de
$. Vincent de Lâon pour l'Evêque d'Arras. Il
préconisa ensuite l'Abbé de la Valette pour l'E- vêché d'Autun ; l'Abbé de Vauréal , ci devant
Maître de l'Oratoire du Roi T. Ch. pour l'Evêché de Rennes , l'Abbé de Brissac pour l'Abbaye
de S. Urbain, Diocèse de Châlons ; et l'Abbé de
la Briffe, pour celle d'Obasine , Diocèse de Limoges.
Ön mande de Parme qu'on y meubloit au Palais un Appartement pour la Duchesse Douairiere Henriette , du consentement de la Cour
d'Espagne.
Les Lettres de Livourne portent que l'Escadre
du Roi de France , commandée par le Chevalier
de Vattan , étoit entrée le 12 de Juin dans le
Port , et que le Comte de Charny avoit régalé
magnifiquement le Commandant et les autres Officiers de cette Escadre.
On écrit de Venise , que le Chevalier Charles
Ruzzini , avoit été élu Doge de cette République
et qu'il avoit eu le Chevalier Louis Pisani pour Concurrent.
On apprend de Genes , que le 6. de ce mois ,
l'Escadre des Vaisseaux du Roy T. Chr. mouilla
à deux lieues de ce Port , elle y reçut le salut de
la Ville , et le Bailly de Vattan , qui commande
cette Escadre , fut complimenté par M. Thomas
Centurione, que le Sénat lui avoit député. Après
cette députation et quelques Conferences entre
II. Vel. Hij M.
1428 MERCURE DE FRANGE
C
M. de Campredon , Envoyé de France et le Se
cretaire d'Etat de la République , le Sénat rendit
une Ordonnance qui a depuis été imprimée et
affichée , par laquelle il est deffendu de faire au- cune visite sur les Bâtimens portant Pavillon
François. On remit en même-temps à l'Envoyé
de France la somme à laquelle avoient été évaInez le prix du Navire François brûlé à Giralate,
sur la Côte de Corse , et celui de son chargement.
L'Officier Genois qui a eu part à cette action ,
reçut ordre de se rendre prisonnier dans la For teresse de Savone, et les Patrons des Pinques qui
font commise , ont été enfermez dans la Tour de Genes
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Résumé : ITALIE.
Le 9 du mois en cours, le Cardinal Ottoboni a proposé plusieurs nominations ecclésiastiques : l'Abbé de Valras pour l'Évêché de Mâcon, l'Abbaye de Saint-Vincent de Laon pour l'Évêque d'Arras, l'Abbé de la Valette pour l'Évêché d'Autun, l'Abbé de Vauréal pour l'Évêché de Rennes, l'Abbé de Brissac pour l'Abbaye de Saint-Urbain à Châlons, et l'Abbé de la Briffe pour l'Abbaye d'Obazine à Limoges. À Parme, un appartement est préparé pour la Duchesse Douairière Henriette avec l'accord de la Cour d'Espagne. À Livourne, l'escadre française commandée par le Chevalier de Vattan est arrivée le 12 juin, et le Comte de Charny a offert un banquet aux officiers. À Venise, le Chevalier Charles Ruzzini a été élu Doge, avec le Chevalier Louis Pisani comme concurrent. À Gênes, l'escadre du Roi a mouillé à deux lieues du port le 6 du mois, recevant le salut de la ville. Le Sénat de Gênes a interdit les visites sur les bâtiments français et a remboursé la valeur d'un navire français brûlé près de la Corse, ordonnant également l'emprisonnement des responsables.
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308
p. 1428-1429
D'ESPAGNE.
Début :
Le Roy ayant résolu de reprendre la Ville d'Oran [...]
Mots clefs :
Espagne, Expédition, Oran
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texteReconnaissance textuelle : D'ESPAGNE.
D'ESPAGNE.
E Roy ayant résolu de reprendre la Ville d'Oran sur les Maures d'Afrique , et ayant à
cet effet assemblé une Armée considerable à Ali
çante , et fait tous les autres préparatifs nécessai res , S. M. a envoyé ses ordres dans toutes les
Villes de son Royaume pour faire des Prieres
publiques et demander à Dieu les graces et les
benedictions necessaires pour le succès de cette entreprise.
La Flotte pour cette Expedition est sur son départ , à ce que portent les dernieres Lettres de Se
ville , d'où l'on mande qu'on a embarqué , outre
les provisions ordinaires , une grande quantité de
Selles , et tout ce qui est necèssaire pour monter
la Cavallerie ; de plus 2000. Pelles et autres
Outils propres à remuer la terre ; 18, Fours de
Campagne 60000. Facines d'environ 20. pieds
de long, 81000. Sacqs de Laine; 102200. Gabions;
plus de 80000 Pors à feu , Saucissons , &c.
12scoo. livres de Poudre à Canon ; 21, millions 11 Fol
JUIN. 1732. 1429
de Rations pour les hommes et pour les chevaux,
24000 muids d'eau et de vin , &c. 80000. Aro
bes de Paille , chaque Arobe pesant 25. livres .
Le Capitaine d'un Bâtiment arrivé à Marseille
le 24. du mois dernier , dit avoir vu une partic
de la Flotte Espagnole, faisant route vers les Cô tes de Barbarie.
de ce Les Lettres d'Espagne portent que cette Flotte
est partie d'Alicante la nuit du 12. au 13 mois , nombreuse de 7. à 860. Voiles , en comptant tous les Bâtimens de transport.
E Roy ayant résolu de reprendre la Ville d'Oran sur les Maures d'Afrique , et ayant à
cet effet assemblé une Armée considerable à Ali
çante , et fait tous les autres préparatifs nécessai res , S. M. a envoyé ses ordres dans toutes les
Villes de son Royaume pour faire des Prieres
publiques et demander à Dieu les graces et les
benedictions necessaires pour le succès de cette entreprise.
La Flotte pour cette Expedition est sur son départ , à ce que portent les dernieres Lettres de Se
ville , d'où l'on mande qu'on a embarqué , outre
les provisions ordinaires , une grande quantité de
Selles , et tout ce qui est necèssaire pour monter
la Cavallerie ; de plus 2000. Pelles et autres
Outils propres à remuer la terre ; 18, Fours de
Campagne 60000. Facines d'environ 20. pieds
de long, 81000. Sacqs de Laine; 102200. Gabions;
plus de 80000 Pors à feu , Saucissons , &c.
12scoo. livres de Poudre à Canon ; 21, millions 11 Fol
JUIN. 1732. 1429
de Rations pour les hommes et pour les chevaux,
24000 muids d'eau et de vin , &c. 80000. Aro
bes de Paille , chaque Arobe pesant 25. livres .
Le Capitaine d'un Bâtiment arrivé à Marseille
le 24. du mois dernier , dit avoir vu une partic
de la Flotte Espagnole, faisant route vers les Cô tes de Barbarie.
de ce Les Lettres d'Espagne portent que cette Flotte
est partie d'Alicante la nuit du 12. au 13 mois , nombreuse de 7. à 860. Voiles , en comptant tous les Bâtimens de transport.
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Résumé : D'ESPAGNE.
Le roi d'Espagne a entrepris de reconquérir la ville d'Oran, alors aux mains des Maures d'Afrique. Pour ce faire, il a rassemblé une armée imposante à Alicante et préparé les équipements nécessaires. Des prières publiques ont été ordonnées dans tout le royaume pour obtenir la bénédiction divine. La flotte, prête à partir, a embarqué diverses provisions, y compris des selles pour la cavalerie, 2000 pelles et autres outils, 18 fours de campagne, 60 000 fascines, 81 000 sacs de laine, 102 200 gabions, plus de 80 000 porcs à feu, 12 500 livres de poudre à canon, 21 millions 11 fol de rations pour les hommes et les chevaux, 24 000 muids d'eau et de vin, et 80 000 arobes de paille. Un capitaine à Marseille a confirmé avoir vu une partie de la flotte espagnole se diriger vers les côtes de Barbarie. Selon les lettres d'Espagne, cette flotte est partie d'Alicante la nuit du 12 au 13 juin, composée de 70 à 80 voiles, incluant tous les bâtiments de transport.
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309
p. 1429-1430
PORTUGAL.
Début :
On a publié à Lisbonne un Edit du Roy, portant [...]
Mots clefs :
Portugal, Brésil
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texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
Na publié à Lisbonne un Edit du Roy
portant en substance , que S. M. ayant été
informée que le transport qu'on fait du Bresil danš
ce Royaume, de quantité de filles , sous prétexte
d'embrasser l'état Monastique , est une des principaLes raisons pour laquelle ce Pays n'est pas si peuplé
qu'il le pourroit être , et ayant appris que plusieurs de ces filles qu'on pourroit marier dans le Bresil
sont conduites dans ce Royaume malgré elles, et for cées à entrer contre leur inclination dans des Con
vents , où elles menent une triste vie ; S. M. ajugé
qu'il étoit necessaire pour le service de Dieu , pour
le sien et pour l'avantage du Bresil , de deffendre
qu'on ne transporte dans ce Royaume aucunefille ou
femme qu'après que S. M, en étant requise , y aura
donné son sonsentement , et que l'Archevêque et les Evêques duBresil,les auront duement examinées dans
leurs Districs respectifs , pour sçavoir si c'est de leur propre mouvement qu'elles embrassent l'étatEcclesias-"
tique , et si elles n'y sont pas forcées ; que le Roy sur
le rapport desdits Archevêque et Evêques , en dispo
sera ainsi qu'il le trouvera convcnable ; qu'en atII. Vol. Hiij tendant
1430 MERCURE DE FRANCE
tendant on ne pourra envoyer au Bresil aucunee per- mission pour le transport des femmes ou filles ; et
que les Capitaines ou Maitres des Navires , qui en
prendront sur leurs bords pour les conduire en
Royaume , sans une permission expresse de S. M.
payeront une amende de 2000 Cruzades pour cha
cune de ces femmes ou filles qu'en trouvera à bord deleurs Vaisseaux ,
GRANDE
Na publié à Lisbonne un Edit du Roy
portant en substance , que S. M. ayant été
informée que le transport qu'on fait du Bresil danš
ce Royaume, de quantité de filles , sous prétexte
d'embrasser l'état Monastique , est une des principaLes raisons pour laquelle ce Pays n'est pas si peuplé
qu'il le pourroit être , et ayant appris que plusieurs de ces filles qu'on pourroit marier dans le Bresil
sont conduites dans ce Royaume malgré elles, et for cées à entrer contre leur inclination dans des Con
vents , où elles menent une triste vie ; S. M. ajugé
qu'il étoit necessaire pour le service de Dieu , pour
le sien et pour l'avantage du Bresil , de deffendre
qu'on ne transporte dans ce Royaume aucunefille ou
femme qu'après que S. M, en étant requise , y aura
donné son sonsentement , et que l'Archevêque et les Evêques duBresil,les auront duement examinées dans
leurs Districs respectifs , pour sçavoir si c'est de leur propre mouvement qu'elles embrassent l'étatEcclesias-"
tique , et si elles n'y sont pas forcées ; que le Roy sur
le rapport desdits Archevêque et Evêques , en dispo
sera ainsi qu'il le trouvera convcnable ; qu'en atII. Vol. Hiij tendant
1430 MERCURE DE FRANCE
tendant on ne pourra envoyer au Bresil aucunee per- mission pour le transport des femmes ou filles ; et
que les Capitaines ou Maitres des Navires , qui en
prendront sur leurs bords pour les conduire en
Royaume , sans une permission expresse de S. M.
payeront une amende de 2000 Cruzades pour cha
cune de ces femmes ou filles qu'en trouvera à bord deleurs Vaisseaux ,
GRANDE
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Résumé : PORTUGAL.
En 1730, un édit royal fut publié à Lisbonne, révélant que le roi du Portugal avait été informé que le transport de femmes du Brésil vers le Royaume, sous prétexte de vie monastique, était une des principales raisons pour lesquelles le Brésil n'était pas aussi peuplé qu'il pourrait l'être. Le roi avait également appris que plusieurs de ces femmes étaient forcées contre leur gré à entrer dans des couvents, y menant une vie triste. Pour remédier à cette situation, le roi décida qu'il était nécessaire, pour le service de Dieu, pour son propre intérêt et pour l'avantage du Brésil, de défendre le transport de femmes ou de filles sans le consentement royal et l'examen préalable par l'archevêque et les évêques du Brésil. Ces autorités devaient vérifier si les femmes embrassaient l'état ecclésiastique de leur propre mouvement. Le roi disposerait ensuite des cas selon son bon vouloir. L'édit stipulait également qu'aucune permission pour le transport des femmes ou filles vers le Brésil ne serait accordée sans l'approbation royale. Les capitaines ou maîtres des navires transportant des femmes sans autorisation expresse seraient passibles d'une amende de 2000 cruzades par femme trouvée à bord.
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310
p. 1420-1432
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 28. du mois dernier, le Vicomte de Mecklewaith et [...]
Mots clefs :
Grande-Bretagne, Chambre des communes, Chambre des pairs
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
се
E 28. du mois dernier , le Vicomte de Mec- Lklewaith etAs Crowie, Avocat,se battirent.
>
en duel au haut du Parc S. James ; le Vicomte
ayant été desarmé avant qu'il y eut eu aucune
blessure de part et d'autre , leurs seconds les séparerent on dit que leur querelle procede de
quelques paroles lâchées par le Lord Mekletwaith
contre M.Crowle, lorsque celui-ci plaidoit sur la fin de l'année derniere une cause dans laquelle le
premier étoit interessé.
Le 12. de ce mois , le Roi se rendit à la Cham
bre des Pairs , et S. M. ayant mandé les Communes , fit aux Chambres le Discours suivant.
MILORDS ET MESSIEURS,
Comme vous avez expedié les affaires publiques
autant qu'il vous a étépossible , et quela saison est
déja fort avancée, Je crois vous faire plaisir de vous
procurer le moyen de vous retirer dans vos Provinces
enfaisant finir cette séance du Parlement. Il m'est
inutile de vous répresenter l'état et la situation heu- reuse des affaires publiques , tant au dehors qu'au
dedans du Royaume ; vous devez tous être sensibles
a ce qui aété negocié pour vous assurer lajoüissance
d'une Paix generale. Le consentement que les Etats.
II. Vol. Generaux
JUIN. 1732. 1437 Generaux ont donné au dernier Traité de Vienne,
a perfectionné l'établissement de la tranquillité publique , et paroît assurer l'execution fidelle des Traitez et Alliances faits entre les differens Princes et
Puissances de l'Europe , et comme il n'y a plus de
jalousie mal fondée et de vies d'ambition , le bonbeur et la tranquillité de ce Royaume en seront plus
assurez.
MESSIEURS DE LA CHAMBRE DES COMMUNES.
Je vous remercie de ce que vous avez pourvû à
ce qui est necessaire pour la deffense et pour la sen- reté de ce Royaume , etpour le service de l'année
courante. Je suis très-satisfait de ce que vous avez
cherché les moyens de lever les subsides necessaires
d'une maniere qui fût moins à charge à mon peuple;
et comme cela doit être agreable aux Provinces ,
vous serez engagez à suivre les mêmes vûës à l'avenir et à prendre les mêmes mesures.
MILORDS IT MESSIEURS ,
Comme je ne puis me dispenser de visiter cette
année mes Etats d'Allemagne , j'ai résolu de laisser la Reine Regente de ce Royaume pendant mon
absence, et je ne doute point que vous ne fassiez vos
`efforts pour lui rendre le Gouvernement aussi aisé,
que je suis persuadé qu'elle s'appliquera à mériter
vos devoirs et vos égards par une juste et prudente administration. Je vous recommande à tous dans vos
differens états , de vous étudier à procuer la conservation de la Paix et de la tranquillité dans ce
Royaume
Après ce Discours , le Lord- Chancelier , par
ordre du Roy, prorogea le Parlement jusqu'au
7. du mois d'Août prochain,
EL Vol.
Le • Hij
7432 MERCURE DE FRANCE
Le 14. le Roy , après avoir reçû sur son départ les Complimens des Seigneurs de sa Cour ,
se rendit en Chaise à Whitehall ; et ayant traversé la Riviere à Lambeth , S. M. monta dans
une Caleche , et fut escortée jusqu'à Greenwich ,
par un Détachement des Gardes du. Corps. Le Roy s'y embarqua en arrivant , sur le Yacht la
Caroline , où il dîna. Vers les cinq heures le
Yacht leva l'Ancre ; et comme il n'y avoit point
de vent , il se fit remorquer par des Bateaux jusqu'à Woolwich , où le vent se trouva contraire ,
ce qui fut cause que le Roy ne put aller cette
nuit- là que jusqu'à Long- Reach.
On a appris depuis de Scherneff , que le Roy
y avoit été retenu par les vents contraires jusqu'au 19. au matin , que son Escadre avoit mis
a la Voile pour la Hollande. On a appris depuis
que S. M. y avoit débarqué le 21 à 8. heures
du matin , que le 22 à minuit , elle étoit arrivée.
à Utrecht , d'où elle partit le 23. à 9. heures du
matin pour, Hanover ; elle arriva le lendemain
à trois heures après midi en bonne santé au Châ
teau d'Herrenhausen , où elle reçut les Complimens de la principale Noblesse.
Les dernieres Lettres de Londres , portent que
la Reine avoit dépêché un Courier à Hanover à
l'issue d'un Conseil extraordinaire qui fut tenu
le 28. de Juin , et le bruit court qu'il a été résolu dans ce Conseil , d'équiper une Escadre de 25.
Vaisseaux de ligne , sans comprendre les VaisseauxGarde- Côtes, et ceux qui ont escorté le Roy
dans son passage en Hollande.
се
E 28. du mois dernier , le Vicomte de Mec- Lklewaith etAs Crowie, Avocat,se battirent.
>
en duel au haut du Parc S. James ; le Vicomte
ayant été desarmé avant qu'il y eut eu aucune
blessure de part et d'autre , leurs seconds les séparerent on dit que leur querelle procede de
quelques paroles lâchées par le Lord Mekletwaith
contre M.Crowle, lorsque celui-ci plaidoit sur la fin de l'année derniere une cause dans laquelle le
premier étoit interessé.
Le 12. de ce mois , le Roi se rendit à la Cham
bre des Pairs , et S. M. ayant mandé les Communes , fit aux Chambres le Discours suivant.
MILORDS ET MESSIEURS,
Comme vous avez expedié les affaires publiques
autant qu'il vous a étépossible , et quela saison est
déja fort avancée, Je crois vous faire plaisir de vous
procurer le moyen de vous retirer dans vos Provinces
enfaisant finir cette séance du Parlement. Il m'est
inutile de vous répresenter l'état et la situation heu- reuse des affaires publiques , tant au dehors qu'au
dedans du Royaume ; vous devez tous être sensibles
a ce qui aété negocié pour vous assurer lajoüissance
d'une Paix generale. Le consentement que les Etats.
II. Vol. Generaux
JUIN. 1732. 1437 Generaux ont donné au dernier Traité de Vienne,
a perfectionné l'établissement de la tranquillité publique , et paroît assurer l'execution fidelle des Traitez et Alliances faits entre les differens Princes et
Puissances de l'Europe , et comme il n'y a plus de
jalousie mal fondée et de vies d'ambition , le bonbeur et la tranquillité de ce Royaume en seront plus
assurez.
MESSIEURS DE LA CHAMBRE DES COMMUNES.
Je vous remercie de ce que vous avez pourvû à
ce qui est necessaire pour la deffense et pour la sen- reté de ce Royaume , etpour le service de l'année
courante. Je suis très-satisfait de ce que vous avez
cherché les moyens de lever les subsides necessaires
d'une maniere qui fût moins à charge à mon peuple;
et comme cela doit être agreable aux Provinces ,
vous serez engagez à suivre les mêmes vûës à l'avenir et à prendre les mêmes mesures.
MILORDS IT MESSIEURS ,
Comme je ne puis me dispenser de visiter cette
année mes Etats d'Allemagne , j'ai résolu de laisser la Reine Regente de ce Royaume pendant mon
absence, et je ne doute point que vous ne fassiez vos
`efforts pour lui rendre le Gouvernement aussi aisé,
que je suis persuadé qu'elle s'appliquera à mériter
vos devoirs et vos égards par une juste et prudente administration. Je vous recommande à tous dans vos
differens états , de vous étudier à procuer la conservation de la Paix et de la tranquillité dans ce
Royaume
Après ce Discours , le Lord- Chancelier , par
ordre du Roy, prorogea le Parlement jusqu'au
7. du mois d'Août prochain,
EL Vol.
Le • Hij
7432 MERCURE DE FRANCE
Le 14. le Roy , après avoir reçû sur son départ les Complimens des Seigneurs de sa Cour ,
se rendit en Chaise à Whitehall ; et ayant traversé la Riviere à Lambeth , S. M. monta dans
une Caleche , et fut escortée jusqu'à Greenwich ,
par un Détachement des Gardes du. Corps. Le Roy s'y embarqua en arrivant , sur le Yacht la
Caroline , où il dîna. Vers les cinq heures le
Yacht leva l'Ancre ; et comme il n'y avoit point
de vent , il se fit remorquer par des Bateaux jusqu'à Woolwich , où le vent se trouva contraire ,
ce qui fut cause que le Roy ne put aller cette
nuit- là que jusqu'à Long- Reach.
On a appris depuis de Scherneff , que le Roy
y avoit été retenu par les vents contraires jusqu'au 19. au matin , que son Escadre avoit mis
a la Voile pour la Hollande. On a appris depuis
que S. M. y avoit débarqué le 21 à 8. heures
du matin , que le 22 à minuit , elle étoit arrivée.
à Utrecht , d'où elle partit le 23. à 9. heures du
matin pour, Hanover ; elle arriva le lendemain
à trois heures après midi en bonne santé au Châ
teau d'Herrenhausen , où elle reçut les Complimens de la principale Noblesse.
Les dernieres Lettres de Londres , portent que
la Reine avoit dépêché un Courier à Hanover à
l'issue d'un Conseil extraordinaire qui fut tenu
le 28. de Juin , et le bruit court qu'il a été résolu dans ce Conseil , d'équiper une Escadre de 25.
Vaisseaux de ligne , sans comprendre les VaisseauxGarde- Côtes, et ceux qui ont escorté le Roy
dans son passage en Hollande.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 28 du mois précédent, le Vicomte de Mekletwaith et M. Crowie, Avocat, se battirent en duel au haut du Parc S. James. Le duel fut interrompu avant toute blessure, les seconds séparant les duelistes. La querelle provenait de paroles prononcées par Lord Mekletwaith contre M. Crowie lors d'un procès. Le 12 du mois en cours, le Roi se rendit à la Chambre des Pairs et convoqua les Communes. Il annonça la fin de la session parlementaire, soulignant la situation favorable des affaires publiques et la paix générale assurée par le Traité de Vienne. Le Roi exprima sa satisfaction quant aux mesures prises pour la défense du Royaume et la levée des subsides nécessaires. Il annonça également son départ pour visiter ses États d'Allemagne, laissant la Reine régente pendant son absence. Après ce discours, le Lord-Chancelier prorogea le Parlement jusqu'au 7 août. Le 14, le Roi quitta Londres pour Greenwich, où il s'embarqua sur le yacht la Caroline. En raison des vents contraires, il fut retardé à Scherneff jusqu'au 19, date à laquelle il mit voile pour la Hollande. Il débarqua le 21 à Utrecht, arriva à Hanover le 23, et fut accueilli au Château d'Herrenhausen. Des lettres de Londres mentionnent qu'un conseil extraordinaire fut tenu le 28 juin, durant lequel il fut décidé d'équiper une escadre de 25 vaisseaux de ligne.
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311
p. 1620-1621
DE TURQUIE.
Début :
On écrit de Constantinople, du 3. Avril, que l'Affaire [...]
Mots clefs :
Constantinople, Affaire des Anglais, Traité de paix, Vienne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE.
NOUVELLES ETRANGERES
DE TURQUIE.
N écrit de Constantinople , du. 3. Avril
que l'Affaire des Anglois , dont on parle
cy-devant , avoit été heureusement accommo- dée par l'entremise du Kislar-Aga , ou Chef des
Eunuques noirs , qui a aussi la Sur- Intendance
des Mosquées Royales. D'abord après l'accom,
modement , le Grand- Seigneur envoya dire à
M. l'Ambassadeur qu'il pardonnoit la faute da
Capitaine qui avoit fait tirer le Canon du Vaisseau Anglois à heure induë , quoiqu'il méritât
d'être séverement puni pour une pareille contra
vention aux usages , &c. et que Sa Hautesse con- tinuoit de le reconnoître comme Ambassadeur
et Ministre du Roy de la Grande- Bretagne à la
Porte Othomane. En même-temps les ordres fu- rent donnez pour faire élargir les sieurs Hanguer et Gesnit , Négocians Anglois , qui avoient
étearrêtez dès le lendemain des coups de Canon. La
prudence et la douceur naturelle du G. Vizir Osman Pacha , qui étoit alors en place , a été fort
louée , en empêchant d'abord que cette affaire ne
fût poussée suivant le reffentiment de S. H. et en gagnant du temps pout l'accommoder.
On apprend en dernier lieu d'Allemagne , par
un Courrier arrivé de Constantinople à Vienne
le 8, de ce mois , que le Roy de Perse , à la persuasion d'un des principaux Seigneurs de sa Courqui a beaucoup contribué à le remettre sur le
Trône , avoit pris la résolution de ne point observer
JUILLET. 173.2. 1621
erver le dernier Traité de Paix conclu avec le
r. Seigneur ; qu'une partie de son Armée avoit
ttaqué avec avantage le reste de l'Armée de Sa
Hautesse et l'avoit défaite , et que les Persans
narchoient vers les Provinces qui avoienr été
bandonnées au G. S. par ce Traité ; que cette
ouvelle avoit causé une grande consternation
lans Constantinoble , et qu'on avoit tenu à ce
sujet un Divan general
DE TURQUIE.
N écrit de Constantinople , du. 3. Avril
que l'Affaire des Anglois , dont on parle
cy-devant , avoit été heureusement accommo- dée par l'entremise du Kislar-Aga , ou Chef des
Eunuques noirs , qui a aussi la Sur- Intendance
des Mosquées Royales. D'abord après l'accom,
modement , le Grand- Seigneur envoya dire à
M. l'Ambassadeur qu'il pardonnoit la faute da
Capitaine qui avoit fait tirer le Canon du Vaisseau Anglois à heure induë , quoiqu'il méritât
d'être séverement puni pour une pareille contra
vention aux usages , &c. et que Sa Hautesse con- tinuoit de le reconnoître comme Ambassadeur
et Ministre du Roy de la Grande- Bretagne à la
Porte Othomane. En même-temps les ordres fu- rent donnez pour faire élargir les sieurs Hanguer et Gesnit , Négocians Anglois , qui avoient
étearrêtez dès le lendemain des coups de Canon. La
prudence et la douceur naturelle du G. Vizir Osman Pacha , qui étoit alors en place , a été fort
louée , en empêchant d'abord que cette affaire ne
fût poussée suivant le reffentiment de S. H. et en gagnant du temps pout l'accommoder.
On apprend en dernier lieu d'Allemagne , par
un Courrier arrivé de Constantinople à Vienne
le 8, de ce mois , que le Roy de Perse , à la persuasion d'un des principaux Seigneurs de sa Courqui a beaucoup contribué à le remettre sur le
Trône , avoit pris la résolution de ne point observer
JUILLET. 173.2. 1621
erver le dernier Traité de Paix conclu avec le
r. Seigneur ; qu'une partie de son Armée avoit
ttaqué avec avantage le reste de l'Armée de Sa
Hautesse et l'avoit défaite , et que les Persans
narchoient vers les Provinces qui avoienr été
bandonnées au G. S. par ce Traité ; que cette
ouvelle avoit causé une grande consternation
lans Constantinoble , et qu'on avoit tenu à ce
sujet un Divan general
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Résumé : DE TURQUIE.
En Turquie, une affaire diplomatique impliquant des Britanniques a été résolue grâce à l'intervention du Kislar-Aga, chef des eunuques noirs et surintendant des mosquées royales. Le sultan a pardonné au capitaine britannique d'avoir tiré un canon à une heure inappropriée et a confirmé la reconnaissance de l'ambassadeur britannique. Les négociants anglais arrêtés après l'incident, M. Hanguer et M. Gesnit, ont été libérés. La prudence et la douceur du Grand Vizir Osman Pacha ont été saluées pour leur rôle dans la résolution pacifique de l'affaire. En Perse, le roi a décidé de ne pas respecter le dernier traité de paix conclu avec le sultan ottoman, influencé par un seigneur de sa cour. Une partie de l'armée perse a attaqué et vaincu les forces ottomanes, marchant vers les provinces cédées par le traité. Cette nouvelle a provoqué une grande consternation à Constantinople, où un divan général a été convoqué pour discuter de la situation.
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312
p. 1621-1627
LETTRE écrite de Constantinople, le 8. Juin 1732.
Début :
Quoique vous soyez déjà, sans doute, informé, Monsieur, de la [...]
Mots clefs :
Grand vizir, Chef des Eunuques noirs, Kaïkman, Sultan, Canon, Constantinople, Topal Osman Pacha
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Constantinople, le 8. Juin 1732.
LETTRE écrite de Constantinople ,
le 8. Juin 1732.
Qué,Monsieur , de la déposition duGrandUoique vous soyez déja , sans doute , infor-
•
Vizir Topal Osman Pacha , arrivée le 12 Mars
lernier , je ne laisse pas de vous la rappeller ici ,
our vous mander quelques particularitez sur ce
ujet, que vous ignorez peut- être, et qui méritent
Votre curiosité.
Le Kislar- Aga ou Chef des Eunuques noirs, qui
ossede toûjours toute la confiance du G.S.lui dit,
nlui redemandant le SceauImperial de la part de
, H. qu'il ne devoit par regarder ce qui lui arivoit comme une disgrace ; que le Sultan l'ainoit toûjours et étoit très-satisfait de ses services,
t qu'en lui ôtant la Charge de Premier Ministre,
avoit eu moins en vûë de l'en dépouiller , que de
soulager du fardeau qui l'accompagnoit, et qui ar rapport à son âge , à ses infirmitez et aux connctures où se trouvoit l'Empire , étoit devenué
un poids à l'acabler. Qu'il n'avoit non-seulement
rien à craindre ni pour lui ni pour les siens , mais
que l'intention du G.S. étoit que le Bey , son cher
fils unique, qui est Capigi Bachi , restat à la Cour
pour lui faire du bien , et que lui-même KislarAga
1622 MERCURE DE FRANCE
Aga, l'assuroit qu'il en prendroit autant de soin que s'il étoit son propre enfant.
Topal-Osman , qui reçût cette nouvelle avec
ne fermeté admirable , répondit , après l'avoir
remercié de ses sentimens , que sa conscience
ne fui reprochant rien , et que connoissant l'équité du G. S. qu'il avoit servi avec zele , il étoit
en repos sur ses jours , et que d'ailleurs n'ayant
jamais craint de les perdre dans tant de périls
qu'il avoit courus à la guerre pendant toute sa
vie, il étoit trop vieux à present pour s'en- inquieter.
Il fut ensuite conduit à Calcedoine pour y attendre sa destination , et dans le même temps,
c'est-à- dire entre zo. et 11 heures du matin
Ali-Pacha Defterdar , nommé Kaïmakan , pour
exercer les fonctions du Viziriat pendant l'interim , alla tenir le Divan en sa place.
D
Apeine Topal-Osman fut- il arrivé à Calcedoi.
ne , que ses Amis et ses Domestiques s'y rendirent et se présenterent devant lui , la plupart les
yeux baignez de larmes. Pourquoi pleurez- vous
leur dit- il avec un air de satisfaction peint sur le
visage , de me voir délivré d'un Emploi , que
comme vous le sçavez bien , je n'étois venu remplir qu'avec répugnance ? Il s'entretint ensuite
avec eux le plus tranquillement du monde , entrant même dans de grands détails sur des affaires particulieres , et pour mieux marquer la sincerité de la joye que lui causoit son changement
de fortune ; il fit égorger une douzaine de Moutons en action de grace , comme c'est la coûtume chez les Mahométans , de faire de ces sortes de
Sacrifices , pour remercier Dieu des bons évenemens qui leur arrivent , ou pour lui demander un heureux succès dans leurs entreprises.
JUILLET
. 173.2. 1523
H fut nommé le même jour Pacha de Trébizonde , et partit le lendemain de Calcédoine pour
Smit
, autrefois Nicomédie
, où il demeura jusqu'après le Beiram ou la Pâque des Turcs. Le Tchaoux- Bachi , qui étoit son neveu , fut aussi
déposé et devint son Kiaya ou Lieutenant
, par
ordre de la Porte
, qui en cette derniere qualité le
chargea d'assembler les Equipages et toute la
Maison de son Oncle
à Calcedoine
, et de l'aller
joindre ensuite
à Nicomédie
.
L'amour que Topal Osman conservoit toujours pour le bien public , ne lui permettant pas
de le négliger et de rester oisif pendant environ
15. jours qu'il demeura dans cette Ville
, il s'appliqua à remedier aux desordres qui s'y commertoient dans la Police , et ayant appris qu'entr'autres abus nouvellement introdus , il y avoit des
gens qui achetoient tous les œufs du Pays
, dont ils faisoient des réserves et qu'ils n'en envoyoient
qu'en petite quantité
à la fois
à Constantinople
,
où par ce moyen ils étoient devenus fort chers . Il
fit pendre ces Monopoleurs
, et saisir tous leurs
œufs
, qui furent portez par son ordre
à cette
Capitale où ils devinrent
à très
- grand marché
.
Il partit de Smit les premiers jours d'Avril
,
avec une Maison magnifique
, composée de plus
de 600. Domestiques
, car le G. S. lui ayant laissé
generalement tous ses biens
, il est
, malgré ses
liberalitez continuelles
, un dés plus riches Particuliers de l'Empire ; et plus de 6000. personnes
le conduisirent bien loin hors de la Ville
.
Je ne puis
, Monsieur
, me dispenser de vous
rapporter ici un trait de Topal
- Osman
, qui suffiroit seul pour vous donner une juste idée de la
grandeur de son ame
. Quelques jours avant celui auquel on le déposa , qui fut le 15. de la Lu-ne
L
1624 MERCURE DE FRANCE
de Ramasan ou du Jeûne , il avoit déja fait préparer tous les Présens que les Grands Visirs sont en
usage de faire au Serrail à la fin de ce Carême des
Mahometans , et il se trouvoit parmi ceux qu'il
vouloit donner au G. S. un Harnois de Cheval ,
garni de Pierreries , qui lui coûtoit seul près de
170. mille livres. Quoique ces, Présens n'eussent
point été consignez et qu'il les eût encore entre
ses mains au moment de sa déposition , il ne
laissa pas moins ses ordres en partant de Calcedoine , pour qu'ils fussent distribuez à la tête du
Beiram , à ceux à qui il les avoit destinez , comme s'il eût encore été en place. Il est vrai que le
Sultan , de son côté , pour lui marquer qu'il n'avoit point perdu les bonnes graces de S. H. lui envoya aussi à Nicomédie les mêmes Présens
qu'elle fait toujours dans ces Fêtes au G. Visir.
A l'égard du nouveau G. V. Ali- Pacha , outre
ce nom , on lui donne encore par un usage fort ordinaire chez les Turcs , celui de Ekim-Oglou,
c'est- à- dire , fils de Medecin. Son pere , à ce
qu'on assure , étoit Venitien et s'appelloit Cornero ; il fut fait Esclave en Candie , étant encore
jeune, mais professant déja la Medecine, et desesperant de pouvoir jamais recouvrer sa liberté , il
embrassa le Mahometisme , et se maria avec une
Turque. La réputation qu'il acquit dans son Art
ayant été portée jusqu'au Serrail , il y fut appellé et devint Ekim- Bachi , ou Premier Medecin du
dernier Sultan déposé , au service duquel il est
mort dans un âge fort avancé. Entre plusieurs
enfans qu'il avoit eus de sa femme , il introduisit
deux de ses fils auprès de ce Sultan , par la faveur
du Kislar Aga , qui avoit été autrefois son Esclave ; l'aîné en qualité de Gerrah-Bachi , ou
Premier Chirurgien , qui remplit encore le même
Poste
JUILLET. 1732. 1625
poste auprès du G. S. regnant ; le second qui fut
d'abord fait Capigi- Bachi ; et qui après avoir essuyé bien des revers sous le Regne precedent ,
parvint il y a quelques années au Generalat de Arme Othomane .sur les Frontieres , et vient
d'être élevé à l'éminente Charge de Grand Visir.
C'est un homme d'environ 45. ans, d'assez bonne
mine, qui passe pour aimer la magnificence, et qui
est liberal jusqu'à la prodigalité. Il arriva à Scu- tary de Perse , le 10. May au matin , où tous les
Grands de l'Empire l'attendoient sous des Tentes
dans la campagne. 11 s'y trouva un concours de plus de 6000. femmes ou filles , attirées par la
Curiosité que leur donna le renom qu'a ce Visir
d'être aussi galant que feu Ibrahim Pacha , et en
nême-temps pour se dédommager un peu de la
retraite rigoureuse que son Prédecesseur Topal- Osman faisoit observer au beau Sexe. Après avoir fîné là , il remonta à cheval et traversa Scutary
avec un magnifique et nombreux cortege , jusqu'à la Marine , jettant de temps en temps des
poignées de Sequins au Peuple.
Il se mit ensuite dans le Caïc ou la Gondole à
Tendelet des G. Visirs ; le Vaisseau Contre- Amiral bien pavoisé , et qu'on avoit fait avancer à
son occasion près de la Tour de Leandre , le salua de 15. coups de Canon à son passage , et cette
Tour de cinq ; il vint débarquer au Kiosc ou Pavillon du Serrail qui est au bord de la Mer , ou
la Maison du G. S. étoir rangée en haye pour le
recevoir ; il eut sur le champ audience de S. H.
avec laquelle il demeura plus de deux heures ; le
G. S. après lui avoir confié le Sceau Imperial et
= l'avoir fait revêtir des autres marques de dignité
attachées à sa Charge , le fit conduire par ses prog
pres Officiers au Palais des G. V. où il se rendit,
marchans
1626 MERCURE DE FRANCE
où
marchant à la droite du Mufti , et répandant
toujours à pleines mains les Sequins sur sa route.
Le même jour Ismaël- Pacha , Janissaire- Aga ,
fut fait Pacha à trois Queues en plein Divan ,
le G. V. lui fit donner une Pelisse de Samour ,
couverte d'un drap d'or du Pays. Le Kiaya ou
Lieutenant de Topal Osman , qui étoit resté en
fonction jusqu'alors , fut déposé , et celui d'AliPacha prit sa place.
Ce Premier Ministre fit rouvrir tous les Caffez publics , qui depuis la grande Révolution de 1730. avoient presque toûjours été fermez , et sur
les plaintes qu'on lui porta des fraudes qui s'étoient renouvellées dans le débit des Vivres et des
Denrées depuis la déposition de Topal- Osman ,
quoique dans l'interim le Kaimakan eût fait pendre plusieurs prévaricateurs en ce genre , il alla
faire une tournée dans Constantinople chez les
Bouchers et les Boulangers ; il fixa le prix de la
viande, qui se vendoit fort cher , et dont on manquoit même souvent , fit augmenter le poids du
pain , envoya aux Galeres ceux des Boulangers
qu'il trouva en contravention , et donna dix Sequins à chacun de ceux qui étoient en regle , ce
qui lui attira de grandes louanges.
Le 22. du même mois de May , ayant mandé
le Defterdar ou Trésorier Ali- Pacha , cy-devant
Kaimakan, il le fit revêtir d'une Pelisse de Samour, en lui disant que le G. S. l'avoit nommé
Pacha de Cutaya , (' en Asie , près de Brousse ,
qui est une espece d'exil ) et qu'il se préparât à
partir dans deux jours. L'ancien Reis Effendi du
temps d'Achmet III. qui étoit devenu TefterEmini, ou Garde des Rôles de la Milice , sous le
G. S d'apresent , et que ce Ministre avoit aussi
mandé, reçut le Caftan ou Robe d'honneur ,-
avec
JUILLET. 1732. 1627
avec la Charge de Defterdar , et ceda la sienne de
Tefter- Emini à SerdensiEffendi , qui avoit été Se- cretaire de la Porte aux Conferences de Passarowitz. Le Tchaoux- Bachi et le Bostandgi- Bachi ,
furent pareillement déposez : le poste du premier fut donné à l'ancien General de la Cavalerie, resté
depuis quelque temps sans emploi, et celui du second , a l'Asseki- Aga, qui fut relevé dans le sien
par l'Oda-Bachi. Voilà, Monsieur , en quoi consistent jusqu'à present les principaux changemens survenus à la Porte , depuis l'arrivée du nouveau
G. Visir. Je suis , &c.
L
E -25
P. V. D.
le 8. Juin 1732.
Qué,Monsieur , de la déposition duGrandUoique vous soyez déja , sans doute , infor-
•
Vizir Topal Osman Pacha , arrivée le 12 Mars
lernier , je ne laisse pas de vous la rappeller ici ,
our vous mander quelques particularitez sur ce
ujet, que vous ignorez peut- être, et qui méritent
Votre curiosité.
Le Kislar- Aga ou Chef des Eunuques noirs, qui
ossede toûjours toute la confiance du G.S.lui dit,
nlui redemandant le SceauImperial de la part de
, H. qu'il ne devoit par regarder ce qui lui arivoit comme une disgrace ; que le Sultan l'ainoit toûjours et étoit très-satisfait de ses services,
t qu'en lui ôtant la Charge de Premier Ministre,
avoit eu moins en vûë de l'en dépouiller , que de
soulager du fardeau qui l'accompagnoit, et qui ar rapport à son âge , à ses infirmitez et aux connctures où se trouvoit l'Empire , étoit devenué
un poids à l'acabler. Qu'il n'avoit non-seulement
rien à craindre ni pour lui ni pour les siens , mais
que l'intention du G.S. étoit que le Bey , son cher
fils unique, qui est Capigi Bachi , restat à la Cour
pour lui faire du bien , et que lui-même KislarAga
1622 MERCURE DE FRANCE
Aga, l'assuroit qu'il en prendroit autant de soin que s'il étoit son propre enfant.
Topal-Osman , qui reçût cette nouvelle avec
ne fermeté admirable , répondit , après l'avoir
remercié de ses sentimens , que sa conscience
ne fui reprochant rien , et que connoissant l'équité du G. S. qu'il avoit servi avec zele , il étoit
en repos sur ses jours , et que d'ailleurs n'ayant
jamais craint de les perdre dans tant de périls
qu'il avoit courus à la guerre pendant toute sa
vie, il étoit trop vieux à present pour s'en- inquieter.
Il fut ensuite conduit à Calcedoine pour y attendre sa destination , et dans le même temps,
c'est-à- dire entre zo. et 11 heures du matin
Ali-Pacha Defterdar , nommé Kaïmakan , pour
exercer les fonctions du Viziriat pendant l'interim , alla tenir le Divan en sa place.
D
Apeine Topal-Osman fut- il arrivé à Calcedoi.
ne , que ses Amis et ses Domestiques s'y rendirent et se présenterent devant lui , la plupart les
yeux baignez de larmes. Pourquoi pleurez- vous
leur dit- il avec un air de satisfaction peint sur le
visage , de me voir délivré d'un Emploi , que
comme vous le sçavez bien , je n'étois venu remplir qu'avec répugnance ? Il s'entretint ensuite
avec eux le plus tranquillement du monde , entrant même dans de grands détails sur des affaires particulieres , et pour mieux marquer la sincerité de la joye que lui causoit son changement
de fortune ; il fit égorger une douzaine de Moutons en action de grace , comme c'est la coûtume chez les Mahométans , de faire de ces sortes de
Sacrifices , pour remercier Dieu des bons évenemens qui leur arrivent , ou pour lui demander un heureux succès dans leurs entreprises.
JUILLET
. 173.2. 1523
H fut nommé le même jour Pacha de Trébizonde , et partit le lendemain de Calcédoine pour
Smit
, autrefois Nicomédie
, où il demeura jusqu'après le Beiram ou la Pâque des Turcs. Le Tchaoux- Bachi , qui étoit son neveu , fut aussi
déposé et devint son Kiaya ou Lieutenant
, par
ordre de la Porte
, qui en cette derniere qualité le
chargea d'assembler les Equipages et toute la
Maison de son Oncle
à Calcedoine
, et de l'aller
joindre ensuite
à Nicomédie
.
L'amour que Topal Osman conservoit toujours pour le bien public , ne lui permettant pas
de le négliger et de rester oisif pendant environ
15. jours qu'il demeura dans cette Ville
, il s'appliqua à remedier aux desordres qui s'y commertoient dans la Police , et ayant appris qu'entr'autres abus nouvellement introdus , il y avoit des
gens qui achetoient tous les œufs du Pays
, dont ils faisoient des réserves et qu'ils n'en envoyoient
qu'en petite quantité
à la fois
à Constantinople
,
où par ce moyen ils étoient devenus fort chers . Il
fit pendre ces Monopoleurs
, et saisir tous leurs
œufs
, qui furent portez par son ordre
à cette
Capitale où ils devinrent
à très
- grand marché
.
Il partit de Smit les premiers jours d'Avril
,
avec une Maison magnifique
, composée de plus
de 600. Domestiques
, car le G. S. lui ayant laissé
generalement tous ses biens
, il est
, malgré ses
liberalitez continuelles
, un dés plus riches Particuliers de l'Empire ; et plus de 6000. personnes
le conduisirent bien loin hors de la Ville
.
Je ne puis
, Monsieur
, me dispenser de vous
rapporter ici un trait de Topal
- Osman
, qui suffiroit seul pour vous donner une juste idée de la
grandeur de son ame
. Quelques jours avant celui auquel on le déposa , qui fut le 15. de la Lu-ne
L
1624 MERCURE DE FRANCE
de Ramasan ou du Jeûne , il avoit déja fait préparer tous les Présens que les Grands Visirs sont en
usage de faire au Serrail à la fin de ce Carême des
Mahometans , et il se trouvoit parmi ceux qu'il
vouloit donner au G. S. un Harnois de Cheval ,
garni de Pierreries , qui lui coûtoit seul près de
170. mille livres. Quoique ces, Présens n'eussent
point été consignez et qu'il les eût encore entre
ses mains au moment de sa déposition , il ne
laissa pas moins ses ordres en partant de Calcedoine , pour qu'ils fussent distribuez à la tête du
Beiram , à ceux à qui il les avoit destinez , comme s'il eût encore été en place. Il est vrai que le
Sultan , de son côté , pour lui marquer qu'il n'avoit point perdu les bonnes graces de S. H. lui envoya aussi à Nicomédie les mêmes Présens
qu'elle fait toujours dans ces Fêtes au G. Visir.
A l'égard du nouveau G. V. Ali- Pacha , outre
ce nom , on lui donne encore par un usage fort ordinaire chez les Turcs , celui de Ekim-Oglou,
c'est- à- dire , fils de Medecin. Son pere , à ce
qu'on assure , étoit Venitien et s'appelloit Cornero ; il fut fait Esclave en Candie , étant encore
jeune, mais professant déja la Medecine, et desesperant de pouvoir jamais recouvrer sa liberté , il
embrassa le Mahometisme , et se maria avec une
Turque. La réputation qu'il acquit dans son Art
ayant été portée jusqu'au Serrail , il y fut appellé et devint Ekim- Bachi , ou Premier Medecin du
dernier Sultan déposé , au service duquel il est
mort dans un âge fort avancé. Entre plusieurs
enfans qu'il avoit eus de sa femme , il introduisit
deux de ses fils auprès de ce Sultan , par la faveur
du Kislar Aga , qui avoit été autrefois son Esclave ; l'aîné en qualité de Gerrah-Bachi , ou
Premier Chirurgien , qui remplit encore le même
Poste
JUILLET. 1732. 1625
poste auprès du G. S. regnant ; le second qui fut
d'abord fait Capigi- Bachi ; et qui après avoir essuyé bien des revers sous le Regne precedent ,
parvint il y a quelques années au Generalat de Arme Othomane .sur les Frontieres , et vient
d'être élevé à l'éminente Charge de Grand Visir.
C'est un homme d'environ 45. ans, d'assez bonne
mine, qui passe pour aimer la magnificence, et qui
est liberal jusqu'à la prodigalité. Il arriva à Scu- tary de Perse , le 10. May au matin , où tous les
Grands de l'Empire l'attendoient sous des Tentes
dans la campagne. 11 s'y trouva un concours de plus de 6000. femmes ou filles , attirées par la
Curiosité que leur donna le renom qu'a ce Visir
d'être aussi galant que feu Ibrahim Pacha , et en
nême-temps pour se dédommager un peu de la
retraite rigoureuse que son Prédecesseur Topal- Osman faisoit observer au beau Sexe. Après avoir fîné là , il remonta à cheval et traversa Scutary
avec un magnifique et nombreux cortege , jusqu'à la Marine , jettant de temps en temps des
poignées de Sequins au Peuple.
Il se mit ensuite dans le Caïc ou la Gondole à
Tendelet des G. Visirs ; le Vaisseau Contre- Amiral bien pavoisé , et qu'on avoit fait avancer à
son occasion près de la Tour de Leandre , le salua de 15. coups de Canon à son passage , et cette
Tour de cinq ; il vint débarquer au Kiosc ou Pavillon du Serrail qui est au bord de la Mer , ou
la Maison du G. S. étoir rangée en haye pour le
recevoir ; il eut sur le champ audience de S. H.
avec laquelle il demeura plus de deux heures ; le
G. S. après lui avoir confié le Sceau Imperial et
= l'avoir fait revêtir des autres marques de dignité
attachées à sa Charge , le fit conduire par ses prog
pres Officiers au Palais des G. V. où il se rendit,
marchans
1626 MERCURE DE FRANCE
où
marchant à la droite du Mufti , et répandant
toujours à pleines mains les Sequins sur sa route.
Le même jour Ismaël- Pacha , Janissaire- Aga ,
fut fait Pacha à trois Queues en plein Divan ,
le G. V. lui fit donner une Pelisse de Samour ,
couverte d'un drap d'or du Pays. Le Kiaya ou
Lieutenant de Topal Osman , qui étoit resté en
fonction jusqu'alors , fut déposé , et celui d'AliPacha prit sa place.
Ce Premier Ministre fit rouvrir tous les Caffez publics , qui depuis la grande Révolution de 1730. avoient presque toûjours été fermez , et sur
les plaintes qu'on lui porta des fraudes qui s'étoient renouvellées dans le débit des Vivres et des
Denrées depuis la déposition de Topal- Osman ,
quoique dans l'interim le Kaimakan eût fait pendre plusieurs prévaricateurs en ce genre , il alla
faire une tournée dans Constantinople chez les
Bouchers et les Boulangers ; il fixa le prix de la
viande, qui se vendoit fort cher , et dont on manquoit même souvent , fit augmenter le poids du
pain , envoya aux Galeres ceux des Boulangers
qu'il trouva en contravention , et donna dix Sequins à chacun de ceux qui étoient en regle , ce
qui lui attira de grandes louanges.
Le 22. du même mois de May , ayant mandé
le Defterdar ou Trésorier Ali- Pacha , cy-devant
Kaimakan, il le fit revêtir d'une Pelisse de Samour, en lui disant que le G. S. l'avoit nommé
Pacha de Cutaya , (' en Asie , près de Brousse ,
qui est une espece d'exil ) et qu'il se préparât à
partir dans deux jours. L'ancien Reis Effendi du
temps d'Achmet III. qui étoit devenu TefterEmini, ou Garde des Rôles de la Milice , sous le
G. S d'apresent , et que ce Ministre avoit aussi
mandé, reçut le Caftan ou Robe d'honneur ,-
avec
JUILLET. 1732. 1627
avec la Charge de Defterdar , et ceda la sienne de
Tefter- Emini à SerdensiEffendi , qui avoit été Se- cretaire de la Porte aux Conferences de Passarowitz. Le Tchaoux- Bachi et le Bostandgi- Bachi ,
furent pareillement déposez : le poste du premier fut donné à l'ancien General de la Cavalerie, resté
depuis quelque temps sans emploi, et celui du second , a l'Asseki- Aga, qui fut relevé dans le sien
par l'Oda-Bachi. Voilà, Monsieur , en quoi consistent jusqu'à present les principaux changemens survenus à la Porte , depuis l'arrivée du nouveau
G. Visir. Je suis , &c.
L
E -25
P. V. D.
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Résumé : LETTRE écrite de Constantinople, le 8. Juin 1732.
Le 8 juin 1732, une lettre rapporta la déposition de Topal Osman Pacha, Grand Vizir de l'Empire ottoman, survenue le 12 mars 1732. Le Kislar Aga, chef des eunuques noirs, rassura Topal Osman en expliquant que cette déposition visait à soulager le vizir de ses responsabilités en raison de son âge et de ses infirmités. Topal Osman accepta cette décision avec sérénité, affirmant n'avoir rien à se reprocher et avoir toujours servi avec zèle. Après sa déposition, Topal Osman fut conduit à Calcédoine, où il reçut la visite de ses amis et domestiques. Il exprima sa satisfaction de se voir délivré d'un emploi qu'il remplissait avec répugnance. Il organisa un sacrifice pour remercier Dieu et partit ensuite pour Trébizonde, où il fut nommé pacha. Pendant son séjour à Nicomédie, il s'occupa de remédier aux désordres dans la police locale, notamment en faisant pendre des monopoleurs d'œufs. Ali Pacha, également connu sous le nom d'Ekim-Oglou, fut nommé Kaïmakan pour exercer les fonctions du vizirat pendant l'interim. Il rouvrit les cafés publics et s'occupa des fraudes dans le débit des vivres et des denrées. Ali Pacha arriva à Scutari de Perse le 10 mai, accueilli par les grands de l'Empire et une foule curieuse. Il fut reçu par le sultan, qui lui confia le sceau impérial et les marques de sa dignité. Ismaël Pacha fut nommé pacha à trois queues en plein Divan, et plusieurs autres nominations et démissions eurent lieu parmi les hauts fonctionnaires. Ali Pacha fit également une tournée à Constantinople pour réguler les prix des vivres et punir les contrevenants.
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313
p. 1627-1628
ALLEMAGNE.
Début :
Le 25. du mois dernier, on exposa au Pilory à Vienne [...]
Mots clefs :
Allemagne, Pilori, Majorité des enfants
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
du mois dernier , on exposa au Pilory
Là Vienne 25. Mandians et Vagabonds qui
furent bannis ensuite de la Ville , sous peine d'être punis de mort s'ils y rentrent , sous quelque
prétexte que ce soit.
On apprend dɔ Duffeldorp , que l'Electeur de
Cologne avoit été élû Grand- Maître de l'Ordre
Teutonique.
On mande d'Hambourg , que les Magistrats
de cette Ville avoient fait un changement aux
Loix touchant la Majorité des Enfans , et qu'en
conséquence les garçons qui étoient majeurs à
18. ans , ne le seront plus qu'à 22. et les filies
qui l'étoient à 14. ne le seront qu'à 18. accomplis.
On écrit de Berlin , qu'il y étoit déja arrivé à
la fin du mois dernier dans la Pruffe Royale ,
près de 7000. Fugitifs de l'Evêché de Saltzbourg,
et on en attend encore 3. ou 4000. qui sont attirez dans ce Pays par les conditions avantageuses que le Roy leur a faites.
On
1628 MERCURE DE FRANCE
On a appris de Mergentheim , que l'Electeur
de Cologne, avoit été élûGrand- Maître de l'Ordre
Teutonique , et qu'il y étoit attendu le 16. de ce
mois pour prendre possession de cette nouvelle
Dignité
du mois dernier , on exposa au Pilory
Là Vienne 25. Mandians et Vagabonds qui
furent bannis ensuite de la Ville , sous peine d'être punis de mort s'ils y rentrent , sous quelque
prétexte que ce soit.
On apprend dɔ Duffeldorp , que l'Electeur de
Cologne avoit été élû Grand- Maître de l'Ordre
Teutonique.
On mande d'Hambourg , que les Magistrats
de cette Ville avoient fait un changement aux
Loix touchant la Majorité des Enfans , et qu'en
conséquence les garçons qui étoient majeurs à
18. ans , ne le seront plus qu'à 22. et les filies
qui l'étoient à 14. ne le seront qu'à 18. accomplis.
On écrit de Berlin , qu'il y étoit déja arrivé à
la fin du mois dernier dans la Pruffe Royale ,
près de 7000. Fugitifs de l'Evêché de Saltzbourg,
et on en attend encore 3. ou 4000. qui sont attirez dans ce Pays par les conditions avantageuses que le Roy leur a faites.
On
1628 MERCURE DE FRANCE
On a appris de Mergentheim , que l'Electeur
de Cologne, avoit été élûGrand- Maître de l'Ordre
Teutonique , et qu'il y étoit attendu le 16. de ce
mois pour prendre possession de cette nouvelle
Dignité
Fermer
Résumé : ALLEMAGNE.
En Allemagne, des mesures sévères ont été prises contre les mendiants et vagabonds à Vienne, où 25 individus ont été exposés au pilori puis bannis sous peine de mort en cas de retour. À Duffeldorp et Mergentheim, il a été rapporté que l'Électeur de Cologne avait été élu Grand-Maître de l'Ordre Teutonique, avec une prise de possession prévue le 16 du mois. À Hambourg, les lois sur la majorité des enfants ont été modifiées : les garçons atteindront la majorité à 22 ans au lieu de 18, et les filles à 18 ans au lieu de 14. À Berlin, environ 7 000 fugitifs de l'Évêché de Salzbourg sont arrivés en Prusse Royale, attirés par les conditions avantageuses offertes par le roi, avec l'attente de 3 000 à 4 000 autres.
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314
p. 1628
ITALIE.
Début :
Il a été décidé dans la derniere Congrégation de Non [...]
Mots clefs :
Cardinal Coscia, Criminels, Galères
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALI E.
L a été décidé dans la derniere Congrégation
de Non Nullis , que le Cardinal Coscia seroit
interrogé en presence des Cardinaux Barberin ,
Imperiali et Laurent Altieri , qui sont Chefs d'Ordres , et qu'ils se transporteront à ce sujet
au Convent de sainte Praxede , où ce Cardinal
est obligé de demeurer jusqu'à - ce que ses affaires
soient terminées.
Le Roy de Sardaigne fait faire à ses frais dans
T'Eglise des Dominicains de sainte Marie sur la Minerve , un superbe Mausolée pour le corps du
feu Pape Benoît XIII . qui, doit y être tranporté incessamment.
Le 3. Juillet on fit partir de Rome pour
Civitavechia , une Chaîne de 34. Criminels condamnez aux Galeres , parmi lesquels il y a un
Prêtre Maltois , qui celebroit 5. ou 6. Messes
par jour.
Le s de ce mois au matin , le Cardinal Coscia
fut interrogé pendant cinq heures , dans le Convent de S. Praxede , en presence des Cardinaux
Barberin , Zondodari , Imperiali , Laurent Altieri
et Origini , après la Séance , on laissa auprès de
lui une Garde d'un Officier et de 12. Soldats qui ont ordre de ne le laisser parler à qui que ce
soit , jusqu'à- ce qu'il ait subi le second et le troi- siéme Interrogatoire.
L a été décidé dans la derniere Congrégation
de Non Nullis , que le Cardinal Coscia seroit
interrogé en presence des Cardinaux Barberin ,
Imperiali et Laurent Altieri , qui sont Chefs d'Ordres , et qu'ils se transporteront à ce sujet
au Convent de sainte Praxede , où ce Cardinal
est obligé de demeurer jusqu'à - ce que ses affaires
soient terminées.
Le Roy de Sardaigne fait faire à ses frais dans
T'Eglise des Dominicains de sainte Marie sur la Minerve , un superbe Mausolée pour le corps du
feu Pape Benoît XIII . qui, doit y être tranporté incessamment.
Le 3. Juillet on fit partir de Rome pour
Civitavechia , une Chaîne de 34. Criminels condamnez aux Galeres , parmi lesquels il y a un
Prêtre Maltois , qui celebroit 5. ou 6. Messes
par jour.
Le s de ce mois au matin , le Cardinal Coscia
fut interrogé pendant cinq heures , dans le Convent de S. Praxede , en presence des Cardinaux
Barberin , Zondodari , Imperiali , Laurent Altieri
et Origini , après la Séance , on laissa auprès de
lui une Garde d'un Officier et de 12. Soldats qui ont ordre de ne le laisser parler à qui que ce
soit , jusqu'à- ce qu'il ait subi le second et le troi- siéme Interrogatoire.
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Résumé : ITALIE.
Le texte relate plusieurs événements impliquant la Curie romaine et des figures ecclésiastiques. Lors de la dernière Congrégation de Non Nullis, il a été décidé d'interroger le Cardinal Coscia en présence des Cardinaux Barberin, Imperiali et Laurent Altieri au Convent de Sainte Praxède, où il doit résider jusqu'à la fin des procédures. Le Roi de Sardaigne finance la construction d'un mausolée pour le Pape Benoît XIII dans l'église des Dominicains de Sainte Marie sur la Minerve, où son corps doit être transféré prochainement. Le 3 juillet, 34 criminels condamnés aux galères, dont un prêtre maltais célébrant plusieurs messes par jour, ont été envoyés de Rome à Civitavecchia. Le 8 juillet, le Cardinal Coscia a été interrogé pendant cinq heures en présence des Cardinaux Barberin, Zondodari, Imperiali, Laurent Altieri et Origini. Après cette séance, une garde composée d'un officier et de douze soldats a été placée auprès de lui pour l'empêcher de communiquer avec quiconque jusqu'à ses prochains interrogatoires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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315
p. 1629-1635
ESPAGNE. TRADUCTION d'un Decret de S. M. Catholique.
Début :
Mon intention étant de ne laisser séparé du sein de [...]
Mots clefs :
Espagne, Traduction d'un décret, Toute-Puissance, Roi d'Espagne, Tribunaux, Alicante, Flotte, Armée, Oran
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE. TRADUCTION d'un Decret de S. M. Catholique.
ESPAGNE.
TRADUCTION d'un Decret
de S. M. Catholique.
Mo
2
On intention étant de ne laisser séparé dis
sein de l'Eglise et de notre Religion Catho
lique , aucun des Domaines que la Divine Provi
dence remit à mes soins , quand elle me plaça sur le Trône de cette Monarchie , et qui par la superiorité
et la multitude de mes ennemis , m'ont été vioLemment et frauduleusement enlevez. J'ai médité
de tout temps la maniere dont je pourrois les réunirs .
mais comme la diversité des Evenemens m'a
empêchéjusqu'à present de parvenir à ce but tant
souhaité, je n'ai pu employer, selon ma volonté , les forces que la-Toute-Puissance m'a confiées; et quoique je ne sois pas aujourd'hui entierement libre d'autres soins , j'ai résolu de ne point differer à recouvrer l'importante Place d'Oran, qui a été autrefois l'objet de la pieté et de la valeur de la Nation
Espagnole ; et ayant principalement consideré
cette Place étant au pouvoir des Barbares Affri- que
cains, la porte est fermée à la Propagation de notre sacrée Religion , et qu'elle leur sert de moyen pour
mettre en esclavage les Habitans des Côtes immé--
·diates del'Espagne et d'ailleurs ayant dejustes raisons de craindre que les Barbares unefois instruits a
faire la guerre par Mer et par Terre , ne se préva- lent de cette Place et de son Port , pour causer des
fatalitez et des dommages aux Provinces voisines
de ce Royaume , si unefois elles étoient moins pourvûës de Troupes qu'elles ne le sont aujourd'hui.
Pour parveniravec l'assistance du Tout-Puissant ,
àun but si important , j'ai ordonné de faire assem-
:
H blox
1630 MERCURE DE FRANCE
>
dans
bler auprès d'Alicante un Corps de 30. mille hommes, s'il en est besoin , tant d'Infanterie que de
Cavalerie , pourvûs de tous les Vivres , Artillerie ,
Munitions et Outils convenables pour quelque entreprise considerable , sous les ordres du Capitaine General le Comte de Montemar et d'autres Officiers Generaux et particuliers que j'ai nommez
dont l'experience et la valeur me font esperer un
succès glorieux ; embarquez par mes ordres ,
un nombre suffisant de Navires ,
par les Escadres des Vaisseaux , des Galeres et
des Galiotes que j'ai fait armer, ils partent pour
le recouvrement d'Oran ; et comme toutes les pré- cautions humaines ne peuvent rien sans le secours de la Toute-Puissance , j'ordonne que ce Decret de
mon Conseil soit communiqué aux Archevêques ,
Evêques , Chapitres Ecclesiastiques , Villes et Bourgs
de mes Royaumes , comme on l'a pratiqué dans
d'autres occasions , afin d'obtenir , par des Prieres ,
et escortez
que le Tout-Puissant benisse et protege mes Armes
et mes vives ardeurs pour une Expedition si importante . Donné à Seville , le 6. Juin 1732. Signé,
MOY LE ROY. Et au bas est écrit , A
'Archevêque , Gouverneur du Conseil de Castille.
Le 25. Juin , les Tribunaux , le Corps de Ville
de Madrid , le Clergé Séculier et les Religieux
des Ordres Mandians , se rendirent à l'Eglise de
la Paroisse de sainte Marie de Almuneda , où en
vertu du Decret du Roy , adressé au Président
du Conseil de Castille , on commença des Prieres publiques pour demander à Dieu ses graces
et ses benedictions pour le succès de l'entreprise
de S. M. Cath. sur la Ville d'Oran en Afrique. L'ouverture de la Neuvaine se par une Procession generale qui sortit de cette Eglise, et se renfit
dit
JUILLET. 1732 : 1631
dit à celle de Sainte Croix. Le lendemain la mê
me Procession alla de la Paroisse de S. Jacques
à la Chapelle de N. Dame d'Atocha , et le 27. à
l'Eglise des Capucins de S. Antoine.
Le même jour , le Cardinal d'Astorga , Archevêque de Tolede , fit aussi l'ouverture des
Prieres publiques dans son Eglise Métropolitaine , dont relevoit autrefois la Ville d'Oran depuis la conquête qui en fut faite en 1509. par le
Cardinal Ximenes de Cisneros.
On a appris d'Alicante , que la Fotte du Roy
avoit mis à la voile le 15. du mois dernier , et
qu'on l'avoit perduë de vûë le 16.
Les Officiers Generaux qui commandent
dans l'Armée du Roy , embarquez sur cette
Flote , sont , le Comte de Montemar , qui en est
Capitaine General ; le Comte de Bureta ; Don
Philippe Dupuy ; le Comte de Zueveghen ; le
Marquis de Rerves ; le Vicomte del Puerto ,
Don Jerôme de Solis , le Marquis de Grassia
Real , le Comte de Roy- de - Ville , le Baron de
Sandrasqui, le Marquis de Montreal , Don Louis
d'Acosta , Don Gonçales de Carvagal´, le Marquis de Pozoblanco , Don François de Valanza ,
Don Jean Gonçales , Don Antoine Alvarés de
Bonorques , le Marquis de Santa- Cruz , et Don
Louis Dormay , Lieutenans Generaux ; Don Jo- seph Ybanez , Don André de Benincasa , Don
Barthelemy Ladron , Don Jean- Bapt. de Gages,
Don Renaud Mac- Donel , Don Jean Ely , le
Comte de Cecil , Don Nicolas Sangro , Don
Michel Cavanillas , Don Gregoire Gualoy Pueyo,
Don Dominique Sangro , Don Lelio Caraffe ,
Don François Ocampo , Don Joseph de Vicaria,
Don Isidore Germa , le Marquis de la Mina , le
Comte de Mariani , Don Luc Ferdinand PatinHij ho
1632 MERCURE DE FRANCE
Don
ho et Don André d'Afffito , Maréchaux de
Camp ; Don Sebastien d'Eselava , Don Manuel
de Sada-y- Antillon , Don Philippe Ramirez ,
Don Jean -François d'Horcasitas , Don Greg
Filtz Gerald , le Duc de S. Blas , Don Diegue
Fonce , Don Sauveur Joseph de Roldan , Jacques de Sylva , le Marquis de Baldacannas.et
Don Charles Vander Cruzen , Brigadiers.
Par la Liste publiée à Séville , des Régimens
employez à cette expedition , ces Troupes consistent en 32. Bataillons , faisant.21.23000 . hommes , 12. Escadrons , faisant 1676. hommes , er
12. Escadros de . Dragons , montant à 1709. hommes , ensemble 26377. hommes. L'Artillerie
consiste en 110. Pieces de Canon , dont. 60. porlivres de balle , 20. 16. livres , 16. 12.
livres , et 14. 4. livres , et 60 Mortiers , sçavoir , 20. de 18 et 40. de 12. pouces de circonference ;
Il y a cent Bombardiers , 25. Mineurs et 40. Ingenieurs. Outre les Escadrons marquez cy- dessus,
4. Régimens de. Cavalerie de 3 Escadrons chacun , ainsi que quelques Bataillons , ont ordre de
se tenir prêts à être transportez en Afrique , en
cas de besoin.
tent 240
" On a appris depuis de, Séville , que la Flote
partie d'Alicante , étoit composée de 12. Vaisseaux de ligne , 2 Frégates , 2. Galiotes à Bom
bes , sept Galeres , dix -huit Galiotes à Rames , 12. Barques longues armées , et plus de :
joo. Bâtimens de transport ; que cette Flate
avoit été retenue pendant 7. jours au Cap de Palos , par les vents contraires , qu'elle n'en étoit
partie que
le 24. et que le 25. elle étoit devant
Oran que les vents, contraires avoient fait retar
der le débarquement jusqu'au 28 au soir ; que
le 29. à la pointe du jour , les Troupes débarquées
JUILLET. 17325 1633
quées avoient commencé à s'étendre du côté de
la Plage des Aiguades , qui est à une lieuë au
Couchant du Château d'Almarza , ou Mazarquibir ; qu'elles s'y étoient mises en Bataille sur
einq lignes ; que pendant que ces lignes se for
moient , les Maures avoient paru au nombre de
10. à 12000 hommes divisez en plusieurs troupes , pour être moins exposez au grand feu de
PArtillerie des Vaisseaux et des Galeres ; qu'on
avoit remarqué que le premier coup de Canon
tiré par la Galere le S. Joseph , avoit emporté l'Etendart de la plus nombreuse Troupe des Mau
res , ce qui les avoit fait reculer ; que toutes les
Troupes du Roy , tant Infanterie que Cavalerie ;
avoient débarqué malgré les escarmouches continuelles des Ennemis , et qu'il n'y avoit eu qu'un
petit nombre de Soldats blessez ; que les Maureg
ayant reconnu que tout le débarquement étoit
fait , leur Commandant avoit envoyé un Déta
chement de Cavalerie pour enlever beaucoup de
Soldats qui étoient restez à une Fontaine un peur
éloignée du Camp des Espagnols ; que le Comte de Montemar averti de cette marche avoit envoyé contre eux un détachement de 16. Compa gnies de Grenadiers , commandé par Don Luc
Ferdinand Patinho , et de 400. Cavaliers, sous les
ordres du Marquis de la Mina , pour favoriser la
retraite de ces Soldats écartez, mais qu'une partie
du Régiment du Prince , qui par hazard avois
débarqué du même côté de la Fontaine , avoit eté
suffisant pour repousser les Maures , et pour
obliger à se retirer sur le haut de la Montagne.
Les Lettres reçûës en dernier lieu de Seville portent , que le 5. le 6. et le 7. de ce mois , Don
Diegue Yopuli , le Comte de Valhermoso , et le
Marquis de la Mina , y avoient été dépêchez par
H iij
les
le
1624 MERCURE DE FRANCE
le Comte de Montemar , pour apporter au Roy
la nouvelle et le détail du Combat qui s'étoit
donné le 30. du mois dernier aux environs de
Mazarquibir , entre l'Armée de S M. Cat. et celle des Maures. Ces Lettres ajoûtent que les Maures avoient été défaits et mis en fuite , et que le
premier de ce mois l'Armée du Roy avoit prisle Château de Mazarquibir , la Ville et les Forts
d'Oran ; qu'on y avoit trouvé 138. pieces de
Canon, parmi lesquelles il y en avoit 87. de
bronze , 7. Mortiers , une grande quantité de Fusils. , de Sabres et d'autres Armes , et beaucoup
de Munitions de guerre et de Provisions , que la
fuite précipitée des Maures ne leur a pas permis d'emporter.
Pour rendre graces à Dieu d'un succès si heureux , le Roy a écrit dans les principales Villes
de son Royaume , pour y faire chanter le Te
Deum , et en consequence des ordres de S. M.
on a fait à Sevi le une Procession generale du
Clergé Séculier et Régulier , à laquelle l'Archevêque et le Corps de Ville ont assisté, et on a exposé à la veneration publique le Corps du Roy S. Ferdinand.
Les. on chanta le Te Deum, et on fit une se
conde Procession , qui alla faire sa Station à la
Chapelle où l'on conserve le Corps de ce S. Roy.
Le 6. on recommença une Neuvaine dans l'Église de N. Dame de l'Antiga , où il y a une
Image miraculeuse de la sainte Vierge , devant
Jaque le S. Ferdinand alloit souvent faire ses
prieres.
Le 9. il y eut à Madrid des Réjouissances publiques , des Feux d'Artifices et des Illuminations
qui ont duré trois nuits consécutives , à l'occasion de la nouvelle du débarquement , et on les
:
JUILLET. 1732. 1635
a recommencées depuis pour la Prise d'Oran
et de Mazarquibir.
On apprend d'Alger , que la Regence avoit fait
de grands préparatifs pour sa deffense , en cas
que la Ville fût attaquée ; que le vieux et le nouveau Mole , étoient garnis de Troupes et d'Artillerie , que le Dey avoit renforcé de 9000.
hommes la Garnison d'Oran , où il avoit fait
entrer quelques Ingenieurs étrangers , pour la
deffense des Ouvrages ; qu'il y avoit actuellement à Alger 14000. hommes de Troupes re- glées , sans compter les Milices de la Ville , et
que la Régence pouvoit mettre en campagne un
Corps de 15000. hommes de Cavalerie,
TRADUCTION d'un Decret
de S. M. Catholique.
Mo
2
On intention étant de ne laisser séparé dis
sein de l'Eglise et de notre Religion Catho
lique , aucun des Domaines que la Divine Provi
dence remit à mes soins , quand elle me plaça sur le Trône de cette Monarchie , et qui par la superiorité
et la multitude de mes ennemis , m'ont été vioLemment et frauduleusement enlevez. J'ai médité
de tout temps la maniere dont je pourrois les réunirs .
mais comme la diversité des Evenemens m'a
empêchéjusqu'à present de parvenir à ce but tant
souhaité, je n'ai pu employer, selon ma volonté , les forces que la-Toute-Puissance m'a confiées; et quoique je ne sois pas aujourd'hui entierement libre d'autres soins , j'ai résolu de ne point differer à recouvrer l'importante Place d'Oran, qui a été autrefois l'objet de la pieté et de la valeur de la Nation
Espagnole ; et ayant principalement consideré
cette Place étant au pouvoir des Barbares Affri- que
cains, la porte est fermée à la Propagation de notre sacrée Religion , et qu'elle leur sert de moyen pour
mettre en esclavage les Habitans des Côtes immé--
·diates del'Espagne et d'ailleurs ayant dejustes raisons de craindre que les Barbares unefois instruits a
faire la guerre par Mer et par Terre , ne se préva- lent de cette Place et de son Port , pour causer des
fatalitez et des dommages aux Provinces voisines
de ce Royaume , si unefois elles étoient moins pourvûës de Troupes qu'elles ne le sont aujourd'hui.
Pour parveniravec l'assistance du Tout-Puissant ,
àun but si important , j'ai ordonné de faire assem-
:
H blox
1630 MERCURE DE FRANCE
>
dans
bler auprès d'Alicante un Corps de 30. mille hommes, s'il en est besoin , tant d'Infanterie que de
Cavalerie , pourvûs de tous les Vivres , Artillerie ,
Munitions et Outils convenables pour quelque entreprise considerable , sous les ordres du Capitaine General le Comte de Montemar et d'autres Officiers Generaux et particuliers que j'ai nommez
dont l'experience et la valeur me font esperer un
succès glorieux ; embarquez par mes ordres ,
un nombre suffisant de Navires ,
par les Escadres des Vaisseaux , des Galeres et
des Galiotes que j'ai fait armer, ils partent pour
le recouvrement d'Oran ; et comme toutes les pré- cautions humaines ne peuvent rien sans le secours de la Toute-Puissance , j'ordonne que ce Decret de
mon Conseil soit communiqué aux Archevêques ,
Evêques , Chapitres Ecclesiastiques , Villes et Bourgs
de mes Royaumes , comme on l'a pratiqué dans
d'autres occasions , afin d'obtenir , par des Prieres ,
et escortez
que le Tout-Puissant benisse et protege mes Armes
et mes vives ardeurs pour une Expedition si importante . Donné à Seville , le 6. Juin 1732. Signé,
MOY LE ROY. Et au bas est écrit , A
'Archevêque , Gouverneur du Conseil de Castille.
Le 25. Juin , les Tribunaux , le Corps de Ville
de Madrid , le Clergé Séculier et les Religieux
des Ordres Mandians , se rendirent à l'Eglise de
la Paroisse de sainte Marie de Almuneda , où en
vertu du Decret du Roy , adressé au Président
du Conseil de Castille , on commença des Prieres publiques pour demander à Dieu ses graces
et ses benedictions pour le succès de l'entreprise
de S. M. Cath. sur la Ville d'Oran en Afrique. L'ouverture de la Neuvaine se par une Procession generale qui sortit de cette Eglise, et se renfit
dit
JUILLET. 1732 : 1631
dit à celle de Sainte Croix. Le lendemain la mê
me Procession alla de la Paroisse de S. Jacques
à la Chapelle de N. Dame d'Atocha , et le 27. à
l'Eglise des Capucins de S. Antoine.
Le même jour , le Cardinal d'Astorga , Archevêque de Tolede , fit aussi l'ouverture des
Prieres publiques dans son Eglise Métropolitaine , dont relevoit autrefois la Ville d'Oran depuis la conquête qui en fut faite en 1509. par le
Cardinal Ximenes de Cisneros.
On a appris d'Alicante , que la Fotte du Roy
avoit mis à la voile le 15. du mois dernier , et
qu'on l'avoit perduë de vûë le 16.
Les Officiers Generaux qui commandent
dans l'Armée du Roy , embarquez sur cette
Flote , sont , le Comte de Montemar , qui en est
Capitaine General ; le Comte de Bureta ; Don
Philippe Dupuy ; le Comte de Zueveghen ; le
Marquis de Rerves ; le Vicomte del Puerto ,
Don Jerôme de Solis , le Marquis de Grassia
Real , le Comte de Roy- de - Ville , le Baron de
Sandrasqui, le Marquis de Montreal , Don Louis
d'Acosta , Don Gonçales de Carvagal´, le Marquis de Pozoblanco , Don François de Valanza ,
Don Jean Gonçales , Don Antoine Alvarés de
Bonorques , le Marquis de Santa- Cruz , et Don
Louis Dormay , Lieutenans Generaux ; Don Jo- seph Ybanez , Don André de Benincasa , Don
Barthelemy Ladron , Don Jean- Bapt. de Gages,
Don Renaud Mac- Donel , Don Jean Ely , le
Comte de Cecil , Don Nicolas Sangro , Don
Michel Cavanillas , Don Gregoire Gualoy Pueyo,
Don Dominique Sangro , Don Lelio Caraffe ,
Don François Ocampo , Don Joseph de Vicaria,
Don Isidore Germa , le Marquis de la Mina , le
Comte de Mariani , Don Luc Ferdinand PatinHij ho
1632 MERCURE DE FRANCE
Don
ho et Don André d'Afffito , Maréchaux de
Camp ; Don Sebastien d'Eselava , Don Manuel
de Sada-y- Antillon , Don Philippe Ramirez ,
Don Jean -François d'Horcasitas , Don Greg
Filtz Gerald , le Duc de S. Blas , Don Diegue
Fonce , Don Sauveur Joseph de Roldan , Jacques de Sylva , le Marquis de Baldacannas.et
Don Charles Vander Cruzen , Brigadiers.
Par la Liste publiée à Séville , des Régimens
employez à cette expedition , ces Troupes consistent en 32. Bataillons , faisant.21.23000 . hommes , 12. Escadrons , faisant 1676. hommes , er
12. Escadros de . Dragons , montant à 1709. hommes , ensemble 26377. hommes. L'Artillerie
consiste en 110. Pieces de Canon , dont. 60. porlivres de balle , 20. 16. livres , 16. 12.
livres , et 14. 4. livres , et 60 Mortiers , sçavoir , 20. de 18 et 40. de 12. pouces de circonference ;
Il y a cent Bombardiers , 25. Mineurs et 40. Ingenieurs. Outre les Escadrons marquez cy- dessus,
4. Régimens de. Cavalerie de 3 Escadrons chacun , ainsi que quelques Bataillons , ont ordre de
se tenir prêts à être transportez en Afrique , en
cas de besoin.
tent 240
" On a appris depuis de, Séville , que la Flote
partie d'Alicante , étoit composée de 12. Vaisseaux de ligne , 2 Frégates , 2. Galiotes à Bom
bes , sept Galeres , dix -huit Galiotes à Rames , 12. Barques longues armées , et plus de :
joo. Bâtimens de transport ; que cette Flate
avoit été retenue pendant 7. jours au Cap de Palos , par les vents contraires , qu'elle n'en étoit
partie que
le 24. et que le 25. elle étoit devant
Oran que les vents, contraires avoient fait retar
der le débarquement jusqu'au 28 au soir ; que
le 29. à la pointe du jour , les Troupes débarquées
JUILLET. 17325 1633
quées avoient commencé à s'étendre du côté de
la Plage des Aiguades , qui est à une lieuë au
Couchant du Château d'Almarza , ou Mazarquibir ; qu'elles s'y étoient mises en Bataille sur
einq lignes ; que pendant que ces lignes se for
moient , les Maures avoient paru au nombre de
10. à 12000 hommes divisez en plusieurs troupes , pour être moins exposez au grand feu de
PArtillerie des Vaisseaux et des Galeres ; qu'on
avoit remarqué que le premier coup de Canon
tiré par la Galere le S. Joseph , avoit emporté l'Etendart de la plus nombreuse Troupe des Mau
res , ce qui les avoit fait reculer ; que toutes les
Troupes du Roy , tant Infanterie que Cavalerie ;
avoient débarqué malgré les escarmouches continuelles des Ennemis , et qu'il n'y avoit eu qu'un
petit nombre de Soldats blessez ; que les Maureg
ayant reconnu que tout le débarquement étoit
fait , leur Commandant avoit envoyé un Déta
chement de Cavalerie pour enlever beaucoup de
Soldats qui étoient restez à une Fontaine un peur
éloignée du Camp des Espagnols ; que le Comte de Montemar averti de cette marche avoit envoyé contre eux un détachement de 16. Compa gnies de Grenadiers , commandé par Don Luc
Ferdinand Patinho , et de 400. Cavaliers, sous les
ordres du Marquis de la Mina , pour favoriser la
retraite de ces Soldats écartez, mais qu'une partie
du Régiment du Prince , qui par hazard avois
débarqué du même côté de la Fontaine , avoit eté
suffisant pour repousser les Maures , et pour
obliger à se retirer sur le haut de la Montagne.
Les Lettres reçûës en dernier lieu de Seville portent , que le 5. le 6. et le 7. de ce mois , Don
Diegue Yopuli , le Comte de Valhermoso , et le
Marquis de la Mina , y avoient été dépêchez par
H iij
les
le
1624 MERCURE DE FRANCE
le Comte de Montemar , pour apporter au Roy
la nouvelle et le détail du Combat qui s'étoit
donné le 30. du mois dernier aux environs de
Mazarquibir , entre l'Armée de S M. Cat. et celle des Maures. Ces Lettres ajoûtent que les Maures avoient été défaits et mis en fuite , et que le
premier de ce mois l'Armée du Roy avoit prisle Château de Mazarquibir , la Ville et les Forts
d'Oran ; qu'on y avoit trouvé 138. pieces de
Canon, parmi lesquelles il y en avoit 87. de
bronze , 7. Mortiers , une grande quantité de Fusils. , de Sabres et d'autres Armes , et beaucoup
de Munitions de guerre et de Provisions , que la
fuite précipitée des Maures ne leur a pas permis d'emporter.
Pour rendre graces à Dieu d'un succès si heureux , le Roy a écrit dans les principales Villes
de son Royaume , pour y faire chanter le Te
Deum , et en consequence des ordres de S. M.
on a fait à Sevi le une Procession generale du
Clergé Séculier et Régulier , à laquelle l'Archevêque et le Corps de Ville ont assisté, et on a exposé à la veneration publique le Corps du Roy S. Ferdinand.
Les. on chanta le Te Deum, et on fit une se
conde Procession , qui alla faire sa Station à la
Chapelle où l'on conserve le Corps de ce S. Roy.
Le 6. on recommença une Neuvaine dans l'Église de N. Dame de l'Antiga , où il y a une
Image miraculeuse de la sainte Vierge , devant
Jaque le S. Ferdinand alloit souvent faire ses
prieres.
Le 9. il y eut à Madrid des Réjouissances publiques , des Feux d'Artifices et des Illuminations
qui ont duré trois nuits consécutives , à l'occasion de la nouvelle du débarquement , et on les
:
JUILLET. 1732. 1635
a recommencées depuis pour la Prise d'Oran
et de Mazarquibir.
On apprend d'Alger , que la Regence avoit fait
de grands préparatifs pour sa deffense , en cas
que la Ville fût attaquée ; que le vieux et le nouveau Mole , étoient garnis de Troupes et d'Artillerie , que le Dey avoit renforcé de 9000.
hommes la Garnison d'Oran , où il avoit fait
entrer quelques Ingenieurs étrangers , pour la
deffense des Ouvrages ; qu'il y avoit actuellement à Alger 14000. hommes de Troupes re- glées , sans compter les Milices de la Ville , et
que la Régence pouvoit mettre en campagne un
Corps de 15000. hommes de Cavalerie,
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Résumé : ESPAGNE. TRADUCTION d'un Decret de S. M. Catholique.
Le 6 juin 1732, le roi d'Espagne promulgue un décret visant à récupérer la ville d'Oran, alors sous contrôle des Barbaresques. Le roi exprime son intention de réunir les domaines séparés de l'Église et de la religion catholique, enlevés par la force et la fraude. La possession d'Oran par les Barbaresques empêche la propagation de la religion catholique et menace les côtes espagnoles. Pour cette raison, il ordonne l'assemblage d'une armée de 30 000 hommes près d'Alicante, sous le commandement du Comte de Montemar, et la préparation d'une flotte composée de vaisseaux, galères et galiotes. Le décret appelle également à des prières publiques pour obtenir la bénédiction divine. Le 25 juin 1732, des prières publiques sont organisées à Madrid et dans d'autres villes pour le succès de l'expédition. La flotte, partie le 15 juin, atteint Oran le 25 juin. Malgré des vents contraires et des escarmouches avec les Maures, les troupes espagnoles débarquent et commencent à s'étendre. Le 30 juin, un combat a lieu près de Mazarquivir, où les Maures sont défaits. Le 1er juillet, l'armée espagnole prend le château de Mazarquivir, la ville et les forts d'Oran, y trouvant une grande quantité d'armes et de munitions. Pour célébrer cette victoire, le roi ordonne des actions de grâce, notamment des processions et des Te Deum dans les principales villes du royaume. Des réjouissances publiques sont organisées à Madrid. Alger, de son côté, avait préparé des défenses, mais celles-ci n'ont pas suffi à empêcher la prise d'Oran.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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316
p. 1635-1636
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le Roy d'Espagne a fait proposer à la Compagne [...]
Mots clefs :
Compagnie de la Mer du Sud, Grande-Bretagne, Marchandises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
Lpagne de la Mer da Sul , d'annuler la con- E Roy d'Espagne a fait proposer à la Comvention , suivant laquelle elle envoye tous les ans
'un Vaisseau à la Mer du Sud , ce qui fait tort à
tous les Négocians de l'Europe , et en particulier
à la Nation Angloise , et de lui donner en échange un équivalent de deux pour cent sur toutes Ies Marchandises du retour des Gallions et de la
Flotille , et qui pour cette année seroit un peu
plus fort , en considération de ce que cette Compagnie a déja acheté les Marchandises qu'elle de- voit envoyer au mois d'Août à la Mer du Sud.
On ne sçait pas encore si ces propositions seront
acceptées , mais la plupart des Négocians les
trouvent très-favorables , parce que cette Compagnie leur fait un très - grand tort.
Le Chevalier Rob. Sutton , qui a été exclus de la Chambre des Communes à l'occasion des affaires de la Charitable Corporation , a signé de- vant
Hiiij
3636 MERCURE DE FRANCE
vant les Barons de l'Echiquier sa soumission de
ne point sortir du Royaume jusqu'à la fin de la
prochaine Séance du Parlement.
Lpagne de la Mer da Sul , d'annuler la con- E Roy d'Espagne a fait proposer à la Comvention , suivant laquelle elle envoye tous les ans
'un Vaisseau à la Mer du Sud , ce qui fait tort à
tous les Négocians de l'Europe , et en particulier
à la Nation Angloise , et de lui donner en échange un équivalent de deux pour cent sur toutes Ies Marchandises du retour des Gallions et de la
Flotille , et qui pour cette année seroit un peu
plus fort , en considération de ce que cette Compagnie a déja acheté les Marchandises qu'elle de- voit envoyer au mois d'Août à la Mer du Sud.
On ne sçait pas encore si ces propositions seront
acceptées , mais la plupart des Négocians les
trouvent très-favorables , parce que cette Compagnie leur fait un très - grand tort.
Le Chevalier Rob. Sutton , qui a été exclus de la Chambre des Communes à l'occasion des affaires de la Charitable Corporation , a signé de- vant
Hiiij
3636 MERCURE DE FRANCE
vant les Barons de l'Echiquier sa soumission de
ne point sortir du Royaume jusqu'à la fin de la
prochaine Séance du Parlement.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le texte aborde deux sujets principaux concernant la Grande-Bretagne. Premièrement, il mentionne une proposition du roi d'Espagne à la Convention nationale française. Cette proposition consiste à envoyer annuellement un vaisseau dans la Mer du Sud, ce qui nuit aux négociants européens, notamment aux Britanniques. En échange, la Compagnie devrait recevoir un équivalent de deux pour cent sur toutes les marchandises ramenées par les galions et la flotille. Pour l'année en cours, ce pourcentage serait légèrement plus élevé en raison des achats déjà effectués par la Compagnie pour l'expédition d'août vers la Mer du Sud. L'acceptation de ces propositions est encore incertaine, mais la majorité des négociants les trouvent favorables car la Compagnie leur cause un préjudice significatif. Deuxièmement, le texte évoque le cas du Chevalier Robert Sutton. Exclu de la Chambre des Communes à la suite des affaires de la Charitable Corporation, il a signé devant les Barons de l'Echiquier sa soumission de ne pas quitter le Royaume jusqu'à la fin de la prochaine séance du Parlement.
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317
p. 1636
MORTS, NAISSANCES, et Mariage des Pays Etrangers.
Début :
Le Duc Theodore, Prince Souverain de Sultzbach, de la Maison [...]
Mots clefs :
Duc Théodore, Duchesse de Brunswick, General Comte de Stampa
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES, et Mariage des Pays Etrangers.
MORTS,
XXXXX
NAISSANCES,
et Mariage des Pays Etrangers.
E Duc Theodore , Prince Souverain de Sultz- bach, de la Maison Palatine,mourut le 11.
de ce mois à Dinckelspiel , dans la 74e année de
son âge , étant né le 14. Février 1659. Ce Prince
qui avoit épousé le 9. Juin 1692. Marie- Elonore
Amelie de Hesse- Reinfels- Rotembourg , morte
le 19. Janvier 1720. laisse pour heritier de ses
Etats , le Prince Joseph- Charles- Emanuel de Sultzbach , né le 17 Mars 1693. lequel avoit
épousé en 1717. Sophie- Auguste , fille de Charles Philippe Electeur Palatin , qui mourut en
couches le 30. Janvier 1728. duquel Mariage il
reste un Prince né le 15 Juin 1724.
Le 8. Juin , la Duchesse de Brunswick Beve- ren , sœur de l'Imperatrice et Epouse du Duc
Ferdinand Albert de Brunswick , accoucha d'un Prince.
On a appris de Milan, que le General Comte de
Stampa avoit conclu le Mariage du jeune Prince
Eugene de Savoye , avec la Princesse fille unique et heritiere du feu Duc de Massa de Carrara , et
que la celebration de ce Mariage devoit se faire incessamment.
XXXXX
NAISSANCES,
et Mariage des Pays Etrangers.
E Duc Theodore , Prince Souverain de Sultz- bach, de la Maison Palatine,mourut le 11.
de ce mois à Dinckelspiel , dans la 74e année de
son âge , étant né le 14. Février 1659. Ce Prince
qui avoit épousé le 9. Juin 1692. Marie- Elonore
Amelie de Hesse- Reinfels- Rotembourg , morte
le 19. Janvier 1720. laisse pour heritier de ses
Etats , le Prince Joseph- Charles- Emanuel de Sultzbach , né le 17 Mars 1693. lequel avoit
épousé en 1717. Sophie- Auguste , fille de Charles Philippe Electeur Palatin , qui mourut en
couches le 30. Janvier 1728. duquel Mariage il
reste un Prince né le 15 Juin 1724.
Le 8. Juin , la Duchesse de Brunswick Beve- ren , sœur de l'Imperatrice et Epouse du Duc
Ferdinand Albert de Brunswick , accoucha d'un Prince.
On a appris de Milan, que le General Comte de
Stampa avoit conclu le Mariage du jeune Prince
Eugene de Savoye , avec la Princesse fille unique et heritiere du feu Duc de Massa de Carrara , et
que la celebration de ce Mariage devoit se faire incessamment.
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318
p. 1637-1643
LETTRE écrite par M. D. L. R. à M. le Marquis de B. au sujet de l'Armement du Roy d'Espagne, et de la Ville d'Oran.
Début :
L'Interêt que vous prenez, Monsieur, au succès des Armes [...]
Mots clefs :
Armement du roi d'Espagne, Conquête d'Oran, Flotte, Chrétienté Maritime, Afrique, Marine, Médaille, Barberousse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite par M. D. L. R. à M. le Marquis de B. au sujet de l'Armement du Roy d'Espagne, et de la Ville d'Oran.
MORTS,
XXXXX
NAISSANCES,
et Mariage des Pays Etrangers.
E Duc Theodore , Prince Souverain de Sultz- bach, de la Maison Palatine,mourut le 11.
de ce mois à Dinckelspiel , dans la 74e année de
son âge , étant né le 14. Février 1659. Ce Prince
qui avoit épousé le 9. Juin 1692. Marie- Elonore
Amelie de Hesse- Reinfels- Rotembourg , morte
le 19. Janvier 1720. laisse pour heritier de ses
Etats , le Prince Joseph- Charles- Emanuel de Sultzbach , né le 17 Mars 1693. lequel avoit
épousé en 1717. Sophie- Auguste , fille de Charles Philippe Electeur Palatin , qui mourut en
couches le 30. Janvier 1728. duquel Mariage il
reste un Prince né le 15 Juin 1724.
Le 8. Juin , la Duchesse de Brunswick Beve- ren , sœur de l'Imperatrice et Epouse du Duc
Ferdinand Albert de Brunswick , accoucha d'un Prince.
On a appris de Milan, que le General Comte de
Stampa avoit conclu le Mariage du jeune Prince
Eugene de Savoye , avec la Princesse fille unique et heritiere du feu Duc de Massa de Carrara , et
que la celebration de ce Mariage devoit se faire incessamment.
XXXXX
NAISSANCES,
et Mariage des Pays Etrangers.
E Duc Theodore , Prince Souverain de Sultz- bach, de la Maison Palatine,mourut le 11.
de ce mois à Dinckelspiel , dans la 74e année de
son âge , étant né le 14. Février 1659. Ce Prince
qui avoit épousé le 9. Juin 1692. Marie- Elonore
Amelie de Hesse- Reinfels- Rotembourg , morte
le 19. Janvier 1720. laisse pour heritier de ses
Etats , le Prince Joseph- Charles- Emanuel de Sultzbach , né le 17 Mars 1693. lequel avoit
épousé en 1717. Sophie- Auguste , fille de Charles Philippe Electeur Palatin , qui mourut en
couches le 30. Janvier 1728. duquel Mariage il
reste un Prince né le 15 Juin 1724.
Le 8. Juin , la Duchesse de Brunswick Beve- ren , sœur de l'Imperatrice et Epouse du Duc
Ferdinand Albert de Brunswick , accoucha d'un Prince.
On a appris de Milan, que le General Comte de
Stampa avoit conclu le Mariage du jeune Prince
Eugene de Savoye , avec la Princesse fille unique et heritiere du feu Duc de Massa de Carrara , et
que la celebration de ce Mariage devoit se faire incessamment.
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Résumé : LETTRE écrite par M. D. L. R. à M. le Marquis de B. au sujet de l'Armement du Roy d'Espagne, et de la Ville d'Oran.
Le texte évoque plusieurs événements familiaux et décès au sein de la noblesse européenne. Le duc Théodore, prince souverain de Sulzbach, est décédé le 11 du mois à Dinckelspiel à l'âge de 74 ans. Né le 14 février 1659, il avait épousé Marie-Éléonore Amélie de Hesse-Reinfel-Rotembourg le 9 juin 1692, décédée le 19 janvier 1720. Leur héritier, le prince Joseph-Charles-Emanuel de Sulzbach, né le 17 mars 1693, avait épousé en 1717 Sophie-Auguste, fille de Charles Philippe Électeur Palatin, décédée en couches le 30 janvier 1728. De cette union est né un prince le 15 juin 1724. Le 8 juin, la duchesse de Brunswick-Bevern, sœur de l'impératrice et épouse du duc Ferdinand Albert de Brunswick, a accouché d'un prince. À Milan, le général comte de Stampa a arrangé le mariage du jeune prince Eugène de Savoie avec la princesse héritière du défunt duc de Massa de Carrara, dont la célébration devait avoir lieu prochainement.
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319
p. 1846-1849
DE TURQUIE ET PERSE.
Début :
Les Lettres de Constantinoples, de la fin du mois de Juin; portent qu'il avoit été résolu [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Divan, Constantinople, Topal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET PERSE.
DE TURQUIE ET PERSE.
Es Lettres de Constantinople , de la fin du
mois de Juin , portent qu'il avoit été résolu
dans le dernier Divan , de renvoyer en Perse un
Corps considérable de Janissaires et de Spahis ,
pour s'opposer au progrès de l'Armée du Roy
de Perse , qui a déja attaqué plusieurs Places ,
cedées à Sa Hautesse par le dernier Traité ;
faire équiper sur la Mer Noire 200 Navires pour transporter des Munitions de Guerre et des Provisions à Trébisonde , et de dresser un Rôle de
de
tous
A OUST. 17320 1847
tous les habitans de Constantinople, et des au
ores principales Villes de l'Empire Ottoman, qui
sont en état de porter les Armes , pour s'en servir en cas de besoin.
Ces Lettres ajoutent que le G. Viz. avoit fait
disgracier le Caïmacan, qui faisoit aussi les fonctions de Tefterdar, et que le G.S.lui avoit donné,
en Pexilant , le Gouvernement de Kintaïa , l'une
des plus considérables Places de l'Asie ; que la
Charge de Tefterdar avoit été donnée à Mehemet Effendi, qui a été Grand- Trésorier de l'Empire , sous le Regne du Sultan Achmet ; que,
Marabout , Capitan Pacha , ou grand Amiral
avoit été déposé le 11 Juin, et qu'on avoit nommé Bekir Pacha , pour exercer cette Charge
en sa place ; que le 12 , le nouveau Capitan Pacha avoit épousé la sœur du G S. qui étoit veuve du Vizir Numan Pacha Kuperli , et que le
Capitan, Pacha disgracié , avoit été fait Pacha
de Nicomédie.
On a appris en dernier lieu de Constantinople ,
que le 6. Juillet on avoit arboré la Queue de
Cheval à la porte du Serrail, et déclaré publiquement la guerre au Roy de Perse , qu'il étoit parti par la Mer Noire plus de 80000. hommes de
Troupes d'Europe ; qu'on en rassembloit encore
de tous côtez dans l'Asie , et que dans deux mois
au plus tard le G. S. auroit en Perse une Armée
de plus de 300. mille hommes
On apprend par les Lettres d'Ispahan , reçûës par la voye de Smirne , que la nouvelle de la Paix conclue avec les Turcs, n'avoit pas été bien
reçue des, Peuples ; qu'il y avoit eu à Ispahan , à
- Tauris et dans d'autres Villes plusieurs émotions
populaires à cette occasion ; que le Roy de Perse:
avoit tâché d'abord d'appaiser ses Peuples , en Hij leur
1848 MERCURE DE FRANCE
3.
leur faisant voir que le Traité étoit plus avantageux à la Nation qu'ils ne le croyoient , qu'il
avoit été contraint de prendre le parti de cette
Paix , pour sauver le reste de son Royaume , et
que les Villes qu'il avoit cedées au G. S. n'étoient
-pas d'aussi graude conséquence qu'on se l'imaginoit ; enfin qu'il exhortoit ses Peuples à ne point rompre une Paix , signée et ratifiée solemnellement , conformément à la Loy.
Ces remontrances n'ayant rien opéré sur l'esprit des Mécontens , le premier General des Persans fut contraint de déchirer en presence du
Muphti , tous les Traitez et Ecrits particuliers ,
qui avoient quelque relation à cette Paix , com- me contraires aux Constitutions fondamentales
du Royaume, et de déclarer la Guerre aux Turcs.
Quelques jours après , le Roy de Perse ayant
rassemblé ses Troupes , en forma deux Armées ,
avec l'une desquelles il se proposa de passer en
Géorgie, pour en faire la conquête ; pendant que
l'autre s'empareroit des Provinces d'Erivan et de Babilone.
Un Courier dêpêché par le Gouverneur de
Bagdad , et qui arriva le 16 Juin à Constantinople, a confirmé cette nouvelle, en apprenant aussi celle de la prise d'Erivan par les Persans.
Le 18 Juillet, le G. S. fit publier que tous ceux
de ses Sujets , qui sont en état de porter les Armes , eussent à se présenter aux Commissaires
qu'il avoit nommés , sous peine de la vie. Par
cet ordre , Sa Hautesse compte de rassembler en peu de temps une Armée de 20000 hommes , et
d'être en état de l'envoyer en Perse , à la fin du mois de Juillet.
En attendant , les vieilles Troupes qui sont en
quartiers , dans les Provinces voisines de Perse
ant ordre de joindre le Séraskier , qui comman-dc
>
AOUST. 1732 1849
•
de dans ce Païs -là , et elles seront remplacées par
des Milices. Sa Hautesse a fait dépêcher depuis ,
plusieurs Courriers , dans differentes Cours de
I'Europe , pour avertir les Princes Chrétiens , ses
voisins , de ne point prendre d'ombrage des
grands Armemens qu'elle fait faire dans toute P'étendue de son Empire ; parce qu'ils n'ont pour
objet , que de vanger la Porte de la perfidie des Persans.
On a appris depuis ces Lettres , que le G. S.
avoit nommé Topal , Osman-Bacha , cy- devant
G. V. et qui depuis sa déposition avoit été envoyé à Trébisonde , pour commander son Ar- mêe en Perse.
Es Lettres de Constantinople , de la fin du
mois de Juin , portent qu'il avoit été résolu
dans le dernier Divan , de renvoyer en Perse un
Corps considérable de Janissaires et de Spahis ,
pour s'opposer au progrès de l'Armée du Roy
de Perse , qui a déja attaqué plusieurs Places ,
cedées à Sa Hautesse par le dernier Traité ;
faire équiper sur la Mer Noire 200 Navires pour transporter des Munitions de Guerre et des Provisions à Trébisonde , et de dresser un Rôle de
de
tous
A OUST. 17320 1847
tous les habitans de Constantinople, et des au
ores principales Villes de l'Empire Ottoman, qui
sont en état de porter les Armes , pour s'en servir en cas de besoin.
Ces Lettres ajoutent que le G. Viz. avoit fait
disgracier le Caïmacan, qui faisoit aussi les fonctions de Tefterdar, et que le G.S.lui avoit donné,
en Pexilant , le Gouvernement de Kintaïa , l'une
des plus considérables Places de l'Asie ; que la
Charge de Tefterdar avoit été donnée à Mehemet Effendi, qui a été Grand- Trésorier de l'Empire , sous le Regne du Sultan Achmet ; que,
Marabout , Capitan Pacha , ou grand Amiral
avoit été déposé le 11 Juin, et qu'on avoit nommé Bekir Pacha , pour exercer cette Charge
en sa place ; que le 12 , le nouveau Capitan Pacha avoit épousé la sœur du G S. qui étoit veuve du Vizir Numan Pacha Kuperli , et que le
Capitan, Pacha disgracié , avoit été fait Pacha
de Nicomédie.
On a appris en dernier lieu de Constantinople ,
que le 6. Juillet on avoit arboré la Queue de
Cheval à la porte du Serrail, et déclaré publiquement la guerre au Roy de Perse , qu'il étoit parti par la Mer Noire plus de 80000. hommes de
Troupes d'Europe ; qu'on en rassembloit encore
de tous côtez dans l'Asie , et que dans deux mois
au plus tard le G. S. auroit en Perse une Armée
de plus de 300. mille hommes
On apprend par les Lettres d'Ispahan , reçûës par la voye de Smirne , que la nouvelle de la Paix conclue avec les Turcs, n'avoit pas été bien
reçue des, Peuples ; qu'il y avoit eu à Ispahan , à
- Tauris et dans d'autres Villes plusieurs émotions
populaires à cette occasion ; que le Roy de Perse:
avoit tâché d'abord d'appaiser ses Peuples , en Hij leur
1848 MERCURE DE FRANCE
3.
leur faisant voir que le Traité étoit plus avantageux à la Nation qu'ils ne le croyoient , qu'il
avoit été contraint de prendre le parti de cette
Paix , pour sauver le reste de son Royaume , et
que les Villes qu'il avoit cedées au G. S. n'étoient
-pas d'aussi graude conséquence qu'on se l'imaginoit ; enfin qu'il exhortoit ses Peuples à ne point rompre une Paix , signée et ratifiée solemnellement , conformément à la Loy.
Ces remontrances n'ayant rien opéré sur l'esprit des Mécontens , le premier General des Persans fut contraint de déchirer en presence du
Muphti , tous les Traitez et Ecrits particuliers ,
qui avoient quelque relation à cette Paix , com- me contraires aux Constitutions fondamentales
du Royaume, et de déclarer la Guerre aux Turcs.
Quelques jours après , le Roy de Perse ayant
rassemblé ses Troupes , en forma deux Armées ,
avec l'une desquelles il se proposa de passer en
Géorgie, pour en faire la conquête ; pendant que
l'autre s'empareroit des Provinces d'Erivan et de Babilone.
Un Courier dêpêché par le Gouverneur de
Bagdad , et qui arriva le 16 Juin à Constantinople, a confirmé cette nouvelle, en apprenant aussi celle de la prise d'Erivan par les Persans.
Le 18 Juillet, le G. S. fit publier que tous ceux
de ses Sujets , qui sont en état de porter les Armes , eussent à se présenter aux Commissaires
qu'il avoit nommés , sous peine de la vie. Par
cet ordre , Sa Hautesse compte de rassembler en peu de temps une Armée de 20000 hommes , et
d'être en état de l'envoyer en Perse , à la fin du mois de Juillet.
En attendant , les vieilles Troupes qui sont en
quartiers , dans les Provinces voisines de Perse
ant ordre de joindre le Séraskier , qui comman-dc
>
AOUST. 1732 1849
•
de dans ce Païs -là , et elles seront remplacées par
des Milices. Sa Hautesse a fait dépêcher depuis ,
plusieurs Courriers , dans differentes Cours de
I'Europe , pour avertir les Princes Chrétiens , ses
voisins , de ne point prendre d'ombrage des
grands Armemens qu'elle fait faire dans toute P'étendue de son Empire ; parce qu'ils n'ont pour
objet , que de vanger la Porte de la perfidie des Persans.
On a appris depuis ces Lettres , que le G. S.
avoit nommé Topal , Osman-Bacha , cy- devant
G. V. et qui depuis sa déposition avoit été envoyé à Trébisonde , pour commander son Ar- mêe en Perse.
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Résumé : DE TURQUIE ET PERSE.
En juin 1732, l'Empire Ottoman a pris des mesures pour renforcer ses troupes en Perse afin de contrer les attaques perses sur des places cédées par le dernier traité. Les préparatifs incluaient l'équipement de 200 navires sur la Mer Noire pour transporter des munitions et des provisions à Trébisonde, ainsi que la mobilisation des habitants capables de porter les armes. Le Grand Vizir a démis le Caïmacan, également Tefterdar, et l'a exilé à Kintaïa. Mehmet Effendi a été nommé nouveau Tefterdar, et Bekir Pacha a remplacé le Capitain Pacha déposé le 11 juin. Le 6 juillet, la guerre contre le roi de Perse a été déclarée publiquement, avec plus de 80 000 hommes de troupes européennes partis par la Mer Noire et des rassemblements continus en Asie. À Ispahan, la nouvelle de la paix avec les Turcs a suscité des émotions populaires. Le roi de Perse a tenté d'apaiser ses sujets en expliquant les avantages du traité, mais les mécontents ont forcé le général perse à déclarer la guerre aux Turcs. Les Perses ont formé deux armées, l'une pour la Géorgie et l'autre pour les provinces d'Erivan et de Babilone. La prise d'Erivan par les Perses a été confirmée par un courrier de Bagdad. Le sultan ottoman a ordonné à tous ses sujets capables de porter les armes de se présenter aux commissaires sous peine de la vie, visant à rassembler 20 000 hommes pour la fin juillet. Des courriers ont été envoyés en Europe pour rassurer les princes chrétiens sur les intentions ottomanes, qui visent à venger la perfidie perse. Topal Osman-Bacha a été nommé pour commander l'armée ottomane en Perse.
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320
p. 1849-1850
RUSSIE.
Début :
Le 27 Juin, le feu prit à Cronsloot, dans un des quartiers qui joint le Port; et en moins [...]
Mots clefs :
Russie, Tsarine, Incendie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E 27 Juin , le feu prit à Cronsloot , dans un
des quartiers qui joint le Port ; et en moins
de deux heures il y eut près de 200 Maisons consommées par les flammes , qui endommagerent aussi quelques Vaisseaux , qu'on n'avoit pas eu le temps d'éloigner de l'incendie..
La Czarine a rendu une Ordonnance , suivant
laquelle tous ceux qui se proposent de bâtir des
Maisons , dans les principales rues de Petersbourg , sont obligez de prendre l'alignement et
de faire exécuter le plan que leur donnera l'Architecte , chargé de la décoration extérieure des
Maisons de cette Ville. Cependant pour engager
les habitans à y faire bâtir, S. M. Cz. a accordé તે
des Exemptions et des Privileges , dont jouiront.
pendant dix ans tous les Proprietaires des nou- velles Maisons.
On apprend par les Lettres du Gouverneur de
Derbent , qui depuis la Paix conclue avec le
Roy de Perse , les Doüanes de Derbent et de Hy Terki
1850 MERCURE DE FRANCE
Terki , étoient si considérablement augmentées
par l'arrivée continuelle des Marchandises de
Perse , que le produit suffiroit pour payer dans la suite les Garnisons de toutes les Places fortes de
la Mer Caspienne. On est cependant dans quel- que inquiétude sur l'exécution de ce Traité , de
la part du Roy de Perse , depuis qu'on a appris
qu'il n'avoit pas observé celui qu'il avoit fait
avec le G. S. car les Lettres d'Ispahan portent
que ce Prince s'étoit mis en marche avec une
Armée de 70000 hommes , et qu'il avoit déja
repris deux Places, cédées à Sa Hautesse par ce Traité.
Les Ambassadeurs de la Chine partirent de
Petersbourg le 26. Juillet , escortez par un Détachement de Cavalerie jusqu'aux Frontieres. La
Czarine a envoyé des ordres à tous les Gouver◄
neurs de Province de les faire défrayer sur leur
route.Plusieurs Négocians Moscovites ont profité
de cette occasion pour aller à Nanokin , où ils
esperent établir une correspondance de Commer
ce qui sera avantageux à ce Païs.
E 27 Juin , le feu prit à Cronsloot , dans un
des quartiers qui joint le Port ; et en moins
de deux heures il y eut près de 200 Maisons consommées par les flammes , qui endommagerent aussi quelques Vaisseaux , qu'on n'avoit pas eu le temps d'éloigner de l'incendie..
La Czarine a rendu une Ordonnance , suivant
laquelle tous ceux qui se proposent de bâtir des
Maisons , dans les principales rues de Petersbourg , sont obligez de prendre l'alignement et
de faire exécuter le plan que leur donnera l'Architecte , chargé de la décoration extérieure des
Maisons de cette Ville. Cependant pour engager
les habitans à y faire bâtir, S. M. Cz. a accordé તે
des Exemptions et des Privileges , dont jouiront.
pendant dix ans tous les Proprietaires des nou- velles Maisons.
On apprend par les Lettres du Gouverneur de
Derbent , qui depuis la Paix conclue avec le
Roy de Perse , les Doüanes de Derbent et de Hy Terki
1850 MERCURE DE FRANCE
Terki , étoient si considérablement augmentées
par l'arrivée continuelle des Marchandises de
Perse , que le produit suffiroit pour payer dans la suite les Garnisons de toutes les Places fortes de
la Mer Caspienne. On est cependant dans quel- que inquiétude sur l'exécution de ce Traité , de
la part du Roy de Perse , depuis qu'on a appris
qu'il n'avoit pas observé celui qu'il avoit fait
avec le G. S. car les Lettres d'Ispahan portent
que ce Prince s'étoit mis en marche avec une
Armée de 70000 hommes , et qu'il avoit déja
repris deux Places, cédées à Sa Hautesse par ce Traité.
Les Ambassadeurs de la Chine partirent de
Petersbourg le 26. Juillet , escortez par un Détachement de Cavalerie jusqu'aux Frontieres. La
Czarine a envoyé des ordres à tous les Gouver◄
neurs de Province de les faire défrayer sur leur
route.Plusieurs Négocians Moscovites ont profité
de cette occasion pour aller à Nanokin , où ils
esperent établir une correspondance de Commer
ce qui sera avantageux à ce Païs.
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Résumé : RUSSIE.
Le 27 juin, un incendie à Cronsloot, près du port de Saint-Pétersbourg, a détruit environ 200 maisons et endommagé plusieurs vaisseaux en moins de deux heures. La czarine a alors émis une ordonnance imposant un plan d'alignement pour les constructions dans les principales rues de la ville, tout en accordant des exemptions et des privilèges aux propriétaires de nouvelles maisons pour une durée de dix ans. Par ailleurs, le gouverneur de Derbent a signalé une augmentation des marchandises persanes dans les douanes de Derbent et de Bakou depuis la paix avec le roi de Perse, permettant de financer les garnisons des places fortes de la mer Caspienne. Cependant, des préoccupations subsistent concernant le respect du traité, car le roi de Perse a repris deux places avec une armée de 70 000 hommes. Les ambassadeurs chinois ont quitté Saint-Pétersbourg le 26 juillet, escortés par un détachement de cavalerie jusqu'aux frontières, et les gouverneurs de province ont reçu l'ordre de les défrayer durant leur trajet. Plusieurs négociants moscovites ont profité de cette occasion pour se rendre à Nanokin afin d'établir des relations commerciales.
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321
p. 1850-1856
POLOGNE.
Début :
Le 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décamper à l'armée qui occupe le Camp de Villanova [...]
Mots clefs :
Camp de Villanova, Pologne, Klingenberg, Infanterie, Palatin de Mazovie, Canon, Camp, Bataillons, Ligne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLOGNE.
E 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décam
à
nova , près de Warsovie. On batit la Generale
et les Uhlans Tartares, la nouvelle Grande- Garde
et les Quartiers-Maîtres et Fourriers des Régimens respectifs , se rendirent sur le chemin du
nouveau Camp , et attendirent près de l'Hôpital
de Czerniakow , le Quartier - Maître General.
L'Armée ayant plié ses Tentes , se rangea en
bataille à la tête du Camp ' , et se mit ensuite en
marche sur cinq Colonnes ; 2 de Cavalerie et 3
d'Infanterie. La Colonne de la droite , comman- dée
A OUST 1732. 1851
dée par le Major General Klingenberg , étoit
composée de 8 Escadrons de Gotha et de Nassau , celle de la gauche , commandée par le Major General Mir ,
de 4 Escadrons du Régiment
de Mir, et de 4 Escadrons , détachez de differens '
Regimens de la Couronne.
La Colonne d'Infanterie de la droite , commandée par le Pr. Czartoriski , Palatin de Russie, consistoit en un Bataillon de Grenadiers , er
en deux des Gardes de la Couronne ; celle de la
gauche , commandée par le Major General Campenhausen , étoit composée d'un Bataillon de
Grenadiers,da 3e des Gardes de la Couronne, et
des Gardes de Lithuanie et celle du Centre
commandée par le Major General Flemming ,
du Bataillon de Flemming , et de ceux de Denhof et de Frise..
;
Les Colonnes de la droite défilerent par la
gauche , et celles de la gauche par la droite. Les
Bagages de chaque Colonne marchoient à la
queue , selon l'ordre des Corps qui la formoient,.
et la vieille grande Garde faisoit l'Arriere- Garde de tout.
"
Le Palatin de Mazovie , Regimentaire , marchoit à la tête de la Colonne du Centre , il étoit
suivi du Lieutenant General Comte de Denhof,
et on portoit devant lui le Bonzouk , ( c'est une
marque d'honneur , faite en forme de queue de Cheval attachée au bout d'une espece de Pique.) Il a été placé dans le nouveau Camp , entre
·les Drapeaux du centre ; mais comme le Roy en
´a aussi un devant son Pavillon , on le portera:
devant S.M. lorsqu'elle ira au Camp ; et alors on
baissera le Bonzoux du Regimentaire. Les trois
Colonnes d'Infanterie furent obligées de se rejoindre à quelque distance du vieux Camp pour
passer une Digue; mais après l'avoir passée ,.
Havj elless
1852 MERCURE DE FRANCE
!
elles se remirent dans leur premier ordre de Bataille , et s'arrêterent au lieu marqué, pour attendre les signaux.
le
Le Roy ayant fait donner le premier signal ,
par un coup de Canon , tiré de son Pavillon ,
Quartier- Maître - General alla reconnoître le
Camp, passa la nouvelle grande- Garde ; et ayant
distribué le terrain aux Quartiers-Maîtres des
Regimens , les Fouriers tracerent le Camp.
Pendant ce temps- là les Uhlans firent plusieurs
courses à la tête du Camp, imitant des Détachemens ennemis qui se rencontrent. Au second signal , les Colonnes se mirent en mouvement,
L'Artillerie composée de 38. Canons , et de 4
Mortiers , marcha à la queue de la Colonne du
centre , et elle étoit fermée par une Compagnie
franche de Dragons , qui lui est attachée.
L'Armée étant arrivée au terrain tracé , se mit
en Bataille à la tête du nouveau Camp , dans le
même ordre où elle avoit été rangée avant de
partir de l'autre , et au 3e signal elle entra dans le Camp; les Equipages y entrerent aussi par la
queue. L'Artillerie forma son Parc derriere le Bataillon du Centre. Dès que l'Armée fut entrée, la Cour passa à l'autre face du Pavillon, et vit faire l'Exercice aux grands Mousquetaires ,
et immédiatement après on vit toutes les Tentes
tendues , &c.
Le 2 Aoust on fit la Revûë generale de l'Armée après ; sitôt eut battu la Generale , l'Assemblée et le Bouteselle , chaque Corps se rangea à
la tête de son Camp; et après que l'ordre de marcher eut été donné , toute l'Armée s'avança vers
la Place d'armes , à 150 pas , devant le front du
Camp. Chaque Bataillon avoit 2 Pieces de Campagne avec un Chariot de Munitions, qui étoient
rangez
A O UST. 1732. 1853
噶
rangez en ordre de Bataille , dans les intervales
de l'Infanterie.
Les 38 Pieces de grosse Artillerie "sortirent en
même-temps de leur Parc , avec leurs Canoniers
et Fuzeliers , et se rangerent en 2 Colonnes, cent
pas derriere le Bataillon du centre de l'Armée ;
leurs Timbales étoient posées à leur droite , sur
un Char , traîné par 4 Chevaux de front , la
Compagnie de Dragons attachée à l'Artillerie ,
étant rangée à la gauche.
Les grands Mousquetaires étoient venus de
leur Camp du quartier du Roy, joindre la droite
de l'armée , et les 2 Compagnies des Comtes de Rutouski et Prominitz se rangerent à la droite ;
et à la gauche des Tentes destinées pour la Cour.
Quand tout fut en ordre , le Regimentaire le
fit sçavoir au Roy , qui précédé de son Bon- ZOUK se rendit à la droite de l'Armée; elle y fut
reçue par le Régimentaire , qui ayant pris la droite du Roy , pour lui laisser la vûë de la Ligne , le conduisit le long du front de la queue de l'Armée , pour passer devant l'Artillerie.
Quand S. M. tourna à la queue de la Ligne, le
dernier rang de la Cavalerie et les 2 derniers de
I'Infanterie firent face. Le Roy ayant regagné la
droite de l'Armée , le Régimentaire conduisit S.
M. aux Tentes qui lui étoient préparées , et re- tourna à l'Armée ordonner les feux de salut.
Ils commencerent par les Pieces de Campagne,
qui tirerent dans les intervalles où elles étoient rangées , l'une après l'autre , de la droite à la
gauche, ensuite la grosse Artillerie de la gauche
à la droite , et enfin le feu coulant de toute l'Armée de la droite à la gauche. Tout ce feu se répeta deux autres fois ; la premiere , de la gauche à la droite ; et la seconde de la droite à la
gauche,
;
Ensuite
1854 MERCURE DE FRANCE
Ensuire au signal donné avec le Canon , toute
la Ligne fit la conversion à droite , par Brigades.
et demi division , excepté la Compagnie des.
grands Mousquetaires , qui marcha en avant , et
qui par une conversion à gauche se trouva sur la
Ligne , où l'Armée devoit passer devant le Roy.
Le Régimentaire , précédé de son Bonzouk, marcha à la tête de toute l'Armée; le General Comte
de Denhofà la tête de l'Infanterie , et les Majors
Generaux à la tête de leurs Brigades. Les deux
Pieces de Campagne , et le Chariot de Munitions
marchoient à la tête de chaque Bataillon; la grosse Artillerie suivit la Ligne , et toute la marche
fut fermée par la Compagnie de Dragons , atta-
´chée à l'Artillerie. L'Armée s'étant remise en
marche sur son premier Terrain , rentra dans le
Camp.. Le 3 , le Roy celebra la Fête de l'Ordre de
l'Aigle blanc , les Chevaliers qui se trouverent à
portée , eurent l'honneur de dîner avec S. M. quifit ce jour-là 4 nouveaux Chevaliers.
Le 4 , P'Infanterie fit l'Exercice sur la Place
d'Arines ; les Grenadiers détachez» de l'Armée , -
qui composoient deux Bataillons , se joignirent.
leurs Corps , et formerent deux Pelotons sur
chaque aîle de leurs Bataillons. Le General ayant
averti par un signal de 2 coups de Canon que l'Infanterie étoit en Bataille , le Roy par un autre coup de Canon , lui donna le signal de se
mettre en marche , ce qu'elle fit sur 3 Colonnes dans l'ordre suivant.
Les 2 Bataillons des Gardes de la Couronne
et celui de Flemming , formoient la Colonne de
la droite. Le 3e Bataillon des Gardes de la Couronne, celui de Denhof, et les Gardes de Lithua
nie formoient la Colonne de la gauche , et le
Bataillon de Frise , renforcé de la Compagnie
détachée
AOUST. 1732. 1855
.
détachée du Régiment de Campenhausen, for→
moit celle du centre.
3
Les Colonnes s'avancerent en même · temps.
par demi division vers le Pavillon , et la Colon ne du centre s'étant arrêtée à une distance marquée , celles de la droite et de la gauche continuerent leur marche ; et étant arrivées à 40 pas
de la Batterie du Pavillon , la tête de celle de la
droite fit la conversion à droite et celle de la gauche la fit à gauche , pour former des Flancs.
Le premier Bataillon des Gardes de la Couronne formoit le flanc de la droite , et celui des
Gardes de Lithuanie celui de la gauche. La Colonne du centre , dont la tête étoit en ligne avec
la queue des 2 autres Colonnes, forma en même..
temps une Phalange.
Par un second signal , les demi Divisions for❤
merent à droite et à gauche des Bataillons , et la
Colonne du Centre rompit en même- temps sa.
Phalange, en faisant joindre aux deux demi-Divisions de la tête celles qui formoient les flancs de
la Phalange.
Par un troisiéme signal , la queue des Colonnes de la droitê et de la gauche , vint se joindre aux Aîles du Bataillon du centre.
Après ce mouvement , les Bataillons étant en
parade , presenterent les Armes , et les Officiers
saluerent de pied ferme , après quoi on donna
Pavertissement pour le maniement des Armes quis se fit au son du Tambour, et fut suivi de 3 feux..
Le fut le feu coulant de la droite à la gauche ;
ensuite le feu de Chaîne par demi Bataillon , et
enfin une décharge generale de toute l'Infante- rie.
I
Par un quatriéme signal , tous les Bataillons.
défilerent à droite et à gauche par demi - Division , et celui du centre se partagea en deux
pour
1856 MERCURE DE FRANCE
pour suivre la queue des trois Bataillons de la
droite , et des trois de la gauche, qui se mirent en
marche sur 2 Colonnes , pour passer devant le
Roy. La droite et la gauche des flancs formant
les têtes des Colonnes qui s'avancerent en mêmetemps , étant vis à-vis le Pavillon , les Officiers
saluerent , et par une autre conversion , à droite
et à gauche , les Colonnes retournerent par la
centre , et se remirent en marche sur une seule
Ligne.
Par un cinquiéme signal , l'Infanterie sur une Ligne fit feu par demi Division sur la Place , et
en avançant , et par un sixiéme signal , elle fit
demi tour à droite pour se retirer au Camp , et
continua à faire feu pendant la retraite.
E 31 Juillet, le Roi fit donner l'ordre de décam
à
nova , près de Warsovie. On batit la Generale
et les Uhlans Tartares, la nouvelle Grande- Garde
et les Quartiers-Maîtres et Fourriers des Régimens respectifs , se rendirent sur le chemin du
nouveau Camp , et attendirent près de l'Hôpital
de Czerniakow , le Quartier - Maître General.
L'Armée ayant plié ses Tentes , se rangea en
bataille à la tête du Camp ' , et se mit ensuite en
marche sur cinq Colonnes ; 2 de Cavalerie et 3
d'Infanterie. La Colonne de la droite , comman- dée
A OUST 1732. 1851
dée par le Major General Klingenberg , étoit
composée de 8 Escadrons de Gotha et de Nassau , celle de la gauche , commandée par le Major General Mir ,
de 4 Escadrons du Régiment
de Mir, et de 4 Escadrons , détachez de differens '
Regimens de la Couronne.
La Colonne d'Infanterie de la droite , commandée par le Pr. Czartoriski , Palatin de Russie, consistoit en un Bataillon de Grenadiers , er
en deux des Gardes de la Couronne ; celle de la
gauche , commandée par le Major General Campenhausen , étoit composée d'un Bataillon de
Grenadiers,da 3e des Gardes de la Couronne, et
des Gardes de Lithuanie et celle du Centre
commandée par le Major General Flemming ,
du Bataillon de Flemming , et de ceux de Denhof et de Frise..
;
Les Colonnes de la droite défilerent par la
gauche , et celles de la gauche par la droite. Les
Bagages de chaque Colonne marchoient à la
queue , selon l'ordre des Corps qui la formoient,.
et la vieille grande Garde faisoit l'Arriere- Garde de tout.
"
Le Palatin de Mazovie , Regimentaire , marchoit à la tête de la Colonne du Centre , il étoit
suivi du Lieutenant General Comte de Denhof,
et on portoit devant lui le Bonzouk , ( c'est une
marque d'honneur , faite en forme de queue de Cheval attachée au bout d'une espece de Pique.) Il a été placé dans le nouveau Camp , entre
·les Drapeaux du centre ; mais comme le Roy en
´a aussi un devant son Pavillon , on le portera:
devant S.M. lorsqu'elle ira au Camp ; et alors on
baissera le Bonzoux du Regimentaire. Les trois
Colonnes d'Infanterie furent obligées de se rejoindre à quelque distance du vieux Camp pour
passer une Digue; mais après l'avoir passée ,.
Havj elless
1852 MERCURE DE FRANCE
!
elles se remirent dans leur premier ordre de Bataille , et s'arrêterent au lieu marqué, pour attendre les signaux.
le
Le Roy ayant fait donner le premier signal ,
par un coup de Canon , tiré de son Pavillon ,
Quartier- Maître - General alla reconnoître le
Camp, passa la nouvelle grande- Garde ; et ayant
distribué le terrain aux Quartiers-Maîtres des
Regimens , les Fouriers tracerent le Camp.
Pendant ce temps- là les Uhlans firent plusieurs
courses à la tête du Camp, imitant des Détachemens ennemis qui se rencontrent. Au second signal , les Colonnes se mirent en mouvement,
L'Artillerie composée de 38. Canons , et de 4
Mortiers , marcha à la queue de la Colonne du
centre , et elle étoit fermée par une Compagnie
franche de Dragons , qui lui est attachée.
L'Armée étant arrivée au terrain tracé , se mit
en Bataille à la tête du nouveau Camp , dans le
même ordre où elle avoit été rangée avant de
partir de l'autre , et au 3e signal elle entra dans le Camp; les Equipages y entrerent aussi par la
queue. L'Artillerie forma son Parc derriere le Bataillon du Centre. Dès que l'Armée fut entrée, la Cour passa à l'autre face du Pavillon, et vit faire l'Exercice aux grands Mousquetaires ,
et immédiatement après on vit toutes les Tentes
tendues , &c.
Le 2 Aoust on fit la Revûë generale de l'Armée après ; sitôt eut battu la Generale , l'Assemblée et le Bouteselle , chaque Corps se rangea à
la tête de son Camp; et après que l'ordre de marcher eut été donné , toute l'Armée s'avança vers
la Place d'armes , à 150 pas , devant le front du
Camp. Chaque Bataillon avoit 2 Pieces de Campagne avec un Chariot de Munitions, qui étoient
rangez
A O UST. 1732. 1853
噶
rangez en ordre de Bataille , dans les intervales
de l'Infanterie.
Les 38 Pieces de grosse Artillerie "sortirent en
même-temps de leur Parc , avec leurs Canoniers
et Fuzeliers , et se rangerent en 2 Colonnes, cent
pas derriere le Bataillon du centre de l'Armée ;
leurs Timbales étoient posées à leur droite , sur
un Char , traîné par 4 Chevaux de front , la
Compagnie de Dragons attachée à l'Artillerie ,
étant rangée à la gauche.
Les grands Mousquetaires étoient venus de
leur Camp du quartier du Roy, joindre la droite
de l'armée , et les 2 Compagnies des Comtes de Rutouski et Prominitz se rangerent à la droite ;
et à la gauche des Tentes destinées pour la Cour.
Quand tout fut en ordre , le Regimentaire le
fit sçavoir au Roy , qui précédé de son Bon- ZOUK se rendit à la droite de l'Armée; elle y fut
reçue par le Régimentaire , qui ayant pris la droite du Roy , pour lui laisser la vûë de la Ligne , le conduisit le long du front de la queue de l'Armée , pour passer devant l'Artillerie.
Quand S. M. tourna à la queue de la Ligne, le
dernier rang de la Cavalerie et les 2 derniers de
I'Infanterie firent face. Le Roy ayant regagné la
droite de l'Armée , le Régimentaire conduisit S.
M. aux Tentes qui lui étoient préparées , et re- tourna à l'Armée ordonner les feux de salut.
Ils commencerent par les Pieces de Campagne,
qui tirerent dans les intervalles où elles étoient rangées , l'une après l'autre , de la droite à la
gauche, ensuite la grosse Artillerie de la gauche
à la droite , et enfin le feu coulant de toute l'Armée de la droite à la gauche. Tout ce feu se répeta deux autres fois ; la premiere , de la gauche à la droite ; et la seconde de la droite à la
gauche,
;
Ensuite
1854 MERCURE DE FRANCE
Ensuire au signal donné avec le Canon , toute
la Ligne fit la conversion à droite , par Brigades.
et demi division , excepté la Compagnie des.
grands Mousquetaires , qui marcha en avant , et
qui par une conversion à gauche se trouva sur la
Ligne , où l'Armée devoit passer devant le Roy.
Le Régimentaire , précédé de son Bonzouk, marcha à la tête de toute l'Armée; le General Comte
de Denhofà la tête de l'Infanterie , et les Majors
Generaux à la tête de leurs Brigades. Les deux
Pieces de Campagne , et le Chariot de Munitions
marchoient à la tête de chaque Bataillon; la grosse Artillerie suivit la Ligne , et toute la marche
fut fermée par la Compagnie de Dragons , atta-
´chée à l'Artillerie. L'Armée s'étant remise en
marche sur son premier Terrain , rentra dans le
Camp.. Le 3 , le Roy celebra la Fête de l'Ordre de
l'Aigle blanc , les Chevaliers qui se trouverent à
portée , eurent l'honneur de dîner avec S. M. quifit ce jour-là 4 nouveaux Chevaliers.
Le 4 , P'Infanterie fit l'Exercice sur la Place
d'Arines ; les Grenadiers détachez» de l'Armée , -
qui composoient deux Bataillons , se joignirent.
leurs Corps , et formerent deux Pelotons sur
chaque aîle de leurs Bataillons. Le General ayant
averti par un signal de 2 coups de Canon que l'Infanterie étoit en Bataille , le Roy par un autre coup de Canon , lui donna le signal de se
mettre en marche , ce qu'elle fit sur 3 Colonnes dans l'ordre suivant.
Les 2 Bataillons des Gardes de la Couronne
et celui de Flemming , formoient la Colonne de
la droite. Le 3e Bataillon des Gardes de la Couronne, celui de Denhof, et les Gardes de Lithua
nie formoient la Colonne de la gauche , et le
Bataillon de Frise , renforcé de la Compagnie
détachée
AOUST. 1732. 1855
.
détachée du Régiment de Campenhausen, for→
moit celle du centre.
3
Les Colonnes s'avancerent en même · temps.
par demi division vers le Pavillon , et la Colon ne du centre s'étant arrêtée à une distance marquée , celles de la droite et de la gauche continuerent leur marche ; et étant arrivées à 40 pas
de la Batterie du Pavillon , la tête de celle de la
droite fit la conversion à droite et celle de la gauche la fit à gauche , pour former des Flancs.
Le premier Bataillon des Gardes de la Couronne formoit le flanc de la droite , et celui des
Gardes de Lithuanie celui de la gauche. La Colonne du centre , dont la tête étoit en ligne avec
la queue des 2 autres Colonnes, forma en même..
temps une Phalange.
Par un second signal , les demi Divisions for❤
merent à droite et à gauche des Bataillons , et la
Colonne du Centre rompit en même- temps sa.
Phalange, en faisant joindre aux deux demi-Divisions de la tête celles qui formoient les flancs de
la Phalange.
Par un troisiéme signal , la queue des Colonnes de la droitê et de la gauche , vint se joindre aux Aîles du Bataillon du centre.
Après ce mouvement , les Bataillons étant en
parade , presenterent les Armes , et les Officiers
saluerent de pied ferme , après quoi on donna
Pavertissement pour le maniement des Armes quis se fit au son du Tambour, et fut suivi de 3 feux..
Le fut le feu coulant de la droite à la gauche ;
ensuite le feu de Chaîne par demi Bataillon , et
enfin une décharge generale de toute l'Infante- rie.
I
Par un quatriéme signal , tous les Bataillons.
défilerent à droite et à gauche par demi - Division , et celui du centre se partagea en deux
pour
1856 MERCURE DE FRANCE
pour suivre la queue des trois Bataillons de la
droite , et des trois de la gauche, qui se mirent en
marche sur 2 Colonnes , pour passer devant le
Roy. La droite et la gauche des flancs formant
les têtes des Colonnes qui s'avancerent en mêmetemps , étant vis à-vis le Pavillon , les Officiers
saluerent , et par une autre conversion , à droite
et à gauche , les Colonnes retournerent par la
centre , et se remirent en marche sur une seule
Ligne.
Par un cinquiéme signal , l'Infanterie sur une Ligne fit feu par demi Division sur la Place , et
en avançant , et par un sixiéme signal , elle fit
demi tour à droite pour se retirer au Camp , et
continua à faire feu pendant la retraite.
Fermer
Résumé : POLOGNE.
Le 31 juillet, le roi ordonna à l'armée de quitter Nova, près de Varsovie. Les troupes se disposèrent en cinq colonnes : deux de cavalerie et trois d'infanterie. La colonne de droite, dirigée par le Major General Klingenberg, comprenait 8 escadrons de Gotha et de Nassau. La colonne de gauche, sous le commandement du Major General Mir, incluait 4 escadrons du Régiment de Mir et 4 escadrons de divers régiments de la Couronne. Les colonnes d'infanterie étaient commandées par le Prince Czartoriski, le Major General Campenhausen et le Major General Flemming. Les colonnes de droite avancèrent par la gauche et celles de gauche par la droite. Les bagages suivaient à l'arrière de chaque colonne, et la vieille grande garde formait l'arrière-garde. Le Palatin de Mazovie, régimentaire, menait la colonne du centre, suivi du Lieutenant General Comte de Denhof portant le Bonzouk, une marque d'honneur. Après avoir traversé une digue, les colonnes se remirent en ordre de bataille et attendirent les signaux. Le roi donna le premier signal par un coup de canon, et le Quartier-Maître Général reconnut le camp. L'artillerie, composée de 38 canons et 4 mortiers, suivit la colonne du centre, fermée par une compagnie de dragons. L'armée se mit en bataille à la tête du nouveau camp et y entra au troisième signal. Le 2 août, une revue générale de l'armée fut organisée. Les troupes se rangèrent à la tête de leur camp et avancèrent vers la place d'armes. Les pièces de campagne et l'artillerie se disposèrent en ordre de bataille. Le roi, précédé de son Bonzouk, passa en revue l'armée et regagna sa tente. Des feux de salut furent tirés par les pièces de campagne et l'artillerie, suivis d'un feu coulant de toute l'armée. L'armée effectua ensuite une conversion à droite et passa devant le roi. Le 3 août, le roi célébra la fête de l'Ordre de l'Aigle blanc. Le 4 août, l'infanterie fit l'exercice sur la place d'armes, effectuant divers mouvements et tirs en présence du roi.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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322
p. 1856-1861
ALLEMAGNE.
Début :
On a appris de Prague, que le 30. du mois dernier, le Roy de Prusse (qui y étoit attendu) [...]
Mots clefs :
Allemagne, Bohême, Comte de Schlick, Roi de Prusse, Prague, Vienne, Ordonnance de l'empereur contre le luxe
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Na appris de Prague , que le 30. du mois
Odernier ,le Roy dePrusse (qui y étoit attendu ) arriva à Torowits , premiere Ville de
Boheme , er y dîna , servi par les Officiers de
l'Empereur. La Chambre qu'on avoit préparée
pour S.M.étoit meublée des mêmes Meubles dont
S. M. Imp. se sert dans ses voyages ; sçavoir
de Velours cramoisi , garni de Galons et de Franges d'or ; le dîné fut servi de la même maniere
qu'on sert l'Empereur. Le Roy de Prusse fit partit aussi-tôt le General de Grumbkow , pour aller donner part à L. M. Imp. à Clumitz , de son arrivée en Boheme. Le General eut Audience de
L. M. Imp. à 8. heures du soir , et les remercia
au nom de S. M. Prussienne , de toutes les attentions qu'on avoit eues pendant son voyage ;
L. M. Imp. lui ayant témoigné la satisfaction
qu'elles avaient d'apprendre que le Roy étoit si
près
" AOUST. 1732 1857
1
Près d'elles , il repartit d'abord pour aller retrouver le Roy à Bistho , où S. M. coucha cette nuit-là.
Le 31. Le Comte de Schlick y arriva de grand
matin et complimenta le Roy de Prusse au nom
de l'Empereur et de l'Imperatrice , sur son heureuse arrivée, en lui témoignant que L.M. Imp.
étoient fort impatientes d'embrasser S. M. Le
Koy partit là-dessus pour Klodrop , Maison de
Plaisance de l'Empereur , où sont ses Haras ;
S. M. y fut reçûë à la descente de sa chaise , par
le Prince Eugene de Savoye ; elle ne put assez
exprimer la joye qu'elle avoit de revoir un si
grand Capitaine. L. M. Imp. y arriverent immédiatement après. L'Empereur embrassa le Roy,
avec beaucoup de tendresse. Les deux Monar
ques se donnerent les plus grandes marques d'u
ne veritable amitié. Après les premiers compli
mens , on se rendit à une espece de Tribune
qu'on y avoit fait construire.Le Roy mena l'Imperatrice , qui avoit l'Empereur à sa droite ,
L. M. Imp. et Royales y resterent près de deux heures pour voir passer les Chevaux des Haras ,
après quoi le Roy se retira dans son Apartement
jusqu'au temps du dîner que S. M. vint prendre
'Imperatrice et la conduisit à table , où cette
Princesse se mit au milieu , ayant l'Empereur à
sa droite et le Roy de Prusse à sa gauche. L'Empereur but le premier à la santé du Roy de Prusse,
en faisant des vœux pour la continuation et la
longue durée de l'amitié sincere qui regnoit entre eux. Les expressions dont S. M. Imp. se servit à cette occasion , étoient des plus énergiques.
Le Roy de Prusse s'étant fait donner à boire ,
y répondit dans des termes qui marquoient com
bien il étoit sensible aux vœux de S. M. Imp. er combic
1858 MERCURE DE FRANCE
combien les souhaits qu'il faisoit pour la prospe
rité de sa Personne et de tout ce qui la regardoit, étoient sinceres. On fut deux heures à table.
Après le repas , le Roy s'entretint plus d'une demie-heare avec l'Empereur , et se rendit ensuite'
dans son Appartement , où S. M. Imp. alla le
trouver quelque temps après. Ces deux Monarques y furent seuls pendant une bonne demie
heure. L'Empereur s'étant retiré , le Roy se rendit chez l'Imperatrice et la mena dans un endroit
où l'on avoit construit diverses Loges , ornées de
verdure , et où L. M. virent passer les Poulains
des Haras de l'Empereur.
Vers les 5. heures du soir , le Roy prit congé
de L. M. Imp. et dit à l'Empereur qu'il esperoit
que S. M. Imp. ne trouveroit pas mauvais qu'il
s'arrêtat quelques jours, incognito , à Prague . L'Em
pereur, en l'embrassant , l'assura que plus il s'ar
rêteroit dans ses Etats , plus cela lui seroit agréa
ble. Le Roy de Prusse partit immédiatement
après et alla coucher à Nieubourg. L'Empereur et l'Imperatrice retournerent à Clumitz.
Le premier de ce mois , le Roy de Prusse arriva à Prague , et alla descendre à l'Hôtel du
Comte de Nostitz ; il se rendit ensuite à celui du
Comte de Thum, où le Prince Eugene de Savoye
le traita magnifiquement à dîner. Pendant que le
Roy étoit à table , il fut complimenté sur son
heureuse arrivée par un Chambellan de L. M. I. qu'elles avoient envoyé pour cet effet de Clumitz,
Après le repas , le Roy alla se promener par la Ville , et le soir il se rendit à l'Assemblée chez
le Comte de Czernin. S.M. y joüa avec la Princesse de Furstemberg , la Comtesse de Czernin et
le Prince Eugene de Savoye. On alla ensuite sou
per chez le Comte de Wurby ; il y avoit plu sieurs
AOUST. 1732. 1859
sieurs Tables de quaranse Converts chacune ,
servies avec profusion et route la délicatesse pos sible.
Le 2. le Roy vit la Maison des Invalides qu'on
bâtit, et qui en doit contenir 4000. S M. fut dîner chez le Comte de Sinzendorff , Grand..
Chancelier de la Cour , et le soir elle alla à l'Assemblée chez le Grand- Prieur , Comte de Dictrichstein. L. M. Imp. revinrent le même soir à
Prague.
par
Le 3. le Roy envoya complimenter L.M.Imp.
le General de Borck. S. M. alla ensuite, inco
gnito, à l'Eglise de la Cour , où le Prince de Saxezeitz , Evêque de Konigsgratz, officia pontifica
lement. Pendant le Service Divin , l'Archevêque
de Prague reçût le Pallium avec les ceremonies.
ordinaires , et le tout s'executa avec beaucoup
d'ordre et de magnificence. Le Roy vit les Re
liques et la Langue de S. Népomucene , et alla ensuite dîner chez le Comte de Czernin. L'aprèsmidi S. M. fut voir le Château de Prague ; l'Empereur y survint , et ces deux Princes s'entretinrent encore seuls pendant une demie heure. Le
Roy se rendit ensuite chez l'Imperatrice , et s'y
arrêta une heure pour faire ses adieux. Le soir
S. M. alla à l'Assemblée chez le Comte de Wurby, et soupa chez la Princesse de Furstenberg.
Le 4.le Roy alla au Parc , et y tua quelques
Dains ; aprês avoir dîné chez le Grand- Prieur
Comte de Dietrichstein, il retourna à son Hôtel
L'Empereur y vint vers les cinq heures du soir .
ils s'enfermerent ensemble pendant trois quarte
d'heure. Après cette entrevûë, L. M. prirent .
congé l'un de l'autre d'une maniere qui mar
quoit véritablement combien ces Princes étoient
ravis de se connoître personnellement , et combien ils étoient touchez de se séparer..
860 MERCURE DE FRANCE
Le Roy se rendit ensuite chez le Prince Eugene
de Savoye , après quoi S M. alla à l'Assemblée
chez le Comte de Sinzendorff , Grand- Chancelier de la Cour , dont le Jardin étoit illuminé ,
et soupa chez le Comte Gundez d'Althan , dans
la grande Sale du Château.
Le Roy partit le s . à 8. heures du matin , au
bruit du Canon. Il vit en passant l'endroit où la
bataille de la Montagne Blanche s'est donnée
autrefois ; et après avoir dîné à la Terre du
Comte de Martinitz , il alla coucher à Petershoff.
Le 6. le Roy arriva à Carelsbadt , et le 7. à
Bareith. Ce voyage a fait un plaisir infini au
Roy de Prusse , et l'Empereur en a marqué une satisfaction extraordinaire , tant en public qu'en
particulier. S. M. I. a fait de magnifiques présens
à toute la Suite du Roy de Prusse ; elle a donné entr'autres aux Generaux de Grumbkow et de
Borck , à chacun son Portrait enrichi de brillans,
estimé 6000. écus , et de fort belles Bagues de
brillans , &c. aux Generaux de Schulembourg ,
de Bodenbrock , au Colonel Derschau , &c. Le
Roy de Prusse , en se retirant le 4. au soir dans
son Appartement , trouva une Tabagie d'or que
l'Empereur y avoit fait mettre ; il donna foo.
écus au Porteur, S M. a fait avant son départ
de Prague , de ført beaux présens à diverses personnes , et on s'est beaucoup loué de la género- sité de ce Prince.
On a publié à Vienne le 13. de ce mois , une Ordonnance de l'Empereur contre le Luxe , par
laquelle il est deffendu à tous les Sujets de S. M. I. de s'habiller d'autres étoffes que de celles de laines , qui sont fabriquées dans ses Pays hereditaires. S. M. I. veut que les femmes , même du pre mier
AOUST. 1732. 1861
nier rang , ne soient habillées que d'étoffes de
ye unie , sans or ni argent ; il n'est permis qu'à lles , qui par leur rang , doivent paroître à la
Cour , de porter des Pierreries ; la quantité de
a Vaisselle d'argent est réduite aussi par la mêafe Ordonnance , dont l'execution , qui est fixée
premier Janvier prochain , est commise aux
Officiers de la Régence de la Basse- Autriche.
Le Conseil Aulique a fait publier un Edit de
'Empereur , par lequel il est deffendu aux Prines Protestans de l'Empire , d'user de représailles
l'occasion de l'exil des Protestans du Diocèse
e Saltzbourg , et il leur est ordonné d'attendre
résolution de ce Conseil sur cette affaire.
Na appris de Prague , que le 30. du mois
Odernier ,le Roy dePrusse (qui y étoit attendu ) arriva à Torowits , premiere Ville de
Boheme , er y dîna , servi par les Officiers de
l'Empereur. La Chambre qu'on avoit préparée
pour S.M.étoit meublée des mêmes Meubles dont
S. M. Imp. se sert dans ses voyages ; sçavoir
de Velours cramoisi , garni de Galons et de Franges d'or ; le dîné fut servi de la même maniere
qu'on sert l'Empereur. Le Roy de Prusse fit partit aussi-tôt le General de Grumbkow , pour aller donner part à L. M. Imp. à Clumitz , de son arrivée en Boheme. Le General eut Audience de
L. M. Imp. à 8. heures du soir , et les remercia
au nom de S. M. Prussienne , de toutes les attentions qu'on avoit eues pendant son voyage ;
L. M. Imp. lui ayant témoigné la satisfaction
qu'elles avaient d'apprendre que le Roy étoit si
près
" AOUST. 1732 1857
1
Près d'elles , il repartit d'abord pour aller retrouver le Roy à Bistho , où S. M. coucha cette nuit-là.
Le 31. Le Comte de Schlick y arriva de grand
matin et complimenta le Roy de Prusse au nom
de l'Empereur et de l'Imperatrice , sur son heureuse arrivée, en lui témoignant que L.M. Imp.
étoient fort impatientes d'embrasser S. M. Le
Koy partit là-dessus pour Klodrop , Maison de
Plaisance de l'Empereur , où sont ses Haras ;
S. M. y fut reçûë à la descente de sa chaise , par
le Prince Eugene de Savoye ; elle ne put assez
exprimer la joye qu'elle avoit de revoir un si
grand Capitaine. L. M. Imp. y arriverent immédiatement après. L'Empereur embrassa le Roy,
avec beaucoup de tendresse. Les deux Monar
ques se donnerent les plus grandes marques d'u
ne veritable amitié. Après les premiers compli
mens , on se rendit à une espece de Tribune
qu'on y avoit fait construire.Le Roy mena l'Imperatrice , qui avoit l'Empereur à sa droite ,
L. M. Imp. et Royales y resterent près de deux heures pour voir passer les Chevaux des Haras ,
après quoi le Roy se retira dans son Apartement
jusqu'au temps du dîner que S. M. vint prendre
'Imperatrice et la conduisit à table , où cette
Princesse se mit au milieu , ayant l'Empereur à
sa droite et le Roy de Prusse à sa gauche. L'Empereur but le premier à la santé du Roy de Prusse,
en faisant des vœux pour la continuation et la
longue durée de l'amitié sincere qui regnoit entre eux. Les expressions dont S. M. Imp. se servit à cette occasion , étoient des plus énergiques.
Le Roy de Prusse s'étant fait donner à boire ,
y répondit dans des termes qui marquoient com
bien il étoit sensible aux vœux de S. M. Imp. er combic
1858 MERCURE DE FRANCE
combien les souhaits qu'il faisoit pour la prospe
rité de sa Personne et de tout ce qui la regardoit, étoient sinceres. On fut deux heures à table.
Après le repas , le Roy s'entretint plus d'une demie-heare avec l'Empereur , et se rendit ensuite'
dans son Appartement , où S. M. Imp. alla le
trouver quelque temps après. Ces deux Monarques y furent seuls pendant une bonne demie
heure. L'Empereur s'étant retiré , le Roy se rendit chez l'Imperatrice et la mena dans un endroit
où l'on avoit construit diverses Loges , ornées de
verdure , et où L. M. virent passer les Poulains
des Haras de l'Empereur.
Vers les 5. heures du soir , le Roy prit congé
de L. M. Imp. et dit à l'Empereur qu'il esperoit
que S. M. Imp. ne trouveroit pas mauvais qu'il
s'arrêtat quelques jours, incognito , à Prague . L'Em
pereur, en l'embrassant , l'assura que plus il s'ar
rêteroit dans ses Etats , plus cela lui seroit agréa
ble. Le Roy de Prusse partit immédiatement
après et alla coucher à Nieubourg. L'Empereur et l'Imperatrice retournerent à Clumitz.
Le premier de ce mois , le Roy de Prusse arriva à Prague , et alla descendre à l'Hôtel du
Comte de Nostitz ; il se rendit ensuite à celui du
Comte de Thum, où le Prince Eugene de Savoye
le traita magnifiquement à dîner. Pendant que le
Roy étoit à table , il fut complimenté sur son
heureuse arrivée par un Chambellan de L. M. I. qu'elles avoient envoyé pour cet effet de Clumitz,
Après le repas , le Roy alla se promener par la Ville , et le soir il se rendit à l'Assemblée chez
le Comte de Czernin. S.M. y joüa avec la Princesse de Furstemberg , la Comtesse de Czernin et
le Prince Eugene de Savoye. On alla ensuite sou
per chez le Comte de Wurby ; il y avoit plu sieurs
AOUST. 1732. 1859
sieurs Tables de quaranse Converts chacune ,
servies avec profusion et route la délicatesse pos sible.
Le 2. le Roy vit la Maison des Invalides qu'on
bâtit, et qui en doit contenir 4000. S M. fut dîner chez le Comte de Sinzendorff , Grand..
Chancelier de la Cour , et le soir elle alla à l'Assemblée chez le Grand- Prieur , Comte de Dictrichstein. L. M. Imp. revinrent le même soir à
Prague.
par
Le 3. le Roy envoya complimenter L.M.Imp.
le General de Borck. S. M. alla ensuite, inco
gnito, à l'Eglise de la Cour , où le Prince de Saxezeitz , Evêque de Konigsgratz, officia pontifica
lement. Pendant le Service Divin , l'Archevêque
de Prague reçût le Pallium avec les ceremonies.
ordinaires , et le tout s'executa avec beaucoup
d'ordre et de magnificence. Le Roy vit les Re
liques et la Langue de S. Népomucene , et alla ensuite dîner chez le Comte de Czernin. L'aprèsmidi S. M. fut voir le Château de Prague ; l'Empereur y survint , et ces deux Princes s'entretinrent encore seuls pendant une demie heure. Le
Roy se rendit ensuite chez l'Imperatrice , et s'y
arrêta une heure pour faire ses adieux. Le soir
S. M. alla à l'Assemblée chez le Comte de Wurby, et soupa chez la Princesse de Furstenberg.
Le 4.le Roy alla au Parc , et y tua quelques
Dains ; aprês avoir dîné chez le Grand- Prieur
Comte de Dietrichstein, il retourna à son Hôtel
L'Empereur y vint vers les cinq heures du soir .
ils s'enfermerent ensemble pendant trois quarte
d'heure. Après cette entrevûë, L. M. prirent .
congé l'un de l'autre d'une maniere qui mar
quoit véritablement combien ces Princes étoient
ravis de se connoître personnellement , et combien ils étoient touchez de se séparer..
860 MERCURE DE FRANCE
Le Roy se rendit ensuite chez le Prince Eugene
de Savoye , après quoi S M. alla à l'Assemblée
chez le Comte de Sinzendorff , Grand- Chancelier de la Cour , dont le Jardin étoit illuminé ,
et soupa chez le Comte Gundez d'Althan , dans
la grande Sale du Château.
Le Roy partit le s . à 8. heures du matin , au
bruit du Canon. Il vit en passant l'endroit où la
bataille de la Montagne Blanche s'est donnée
autrefois ; et après avoir dîné à la Terre du
Comte de Martinitz , il alla coucher à Petershoff.
Le 6. le Roy arriva à Carelsbadt , et le 7. à
Bareith. Ce voyage a fait un plaisir infini au
Roy de Prusse , et l'Empereur en a marqué une satisfaction extraordinaire , tant en public qu'en
particulier. S. M. I. a fait de magnifiques présens
à toute la Suite du Roy de Prusse ; elle a donné entr'autres aux Generaux de Grumbkow et de
Borck , à chacun son Portrait enrichi de brillans,
estimé 6000. écus , et de fort belles Bagues de
brillans , &c. aux Generaux de Schulembourg ,
de Bodenbrock , au Colonel Derschau , &c. Le
Roy de Prusse , en se retirant le 4. au soir dans
son Appartement , trouva une Tabagie d'or que
l'Empereur y avoit fait mettre ; il donna foo.
écus au Porteur, S M. a fait avant son départ
de Prague , de ført beaux présens à diverses personnes , et on s'est beaucoup loué de la género- sité de ce Prince.
On a publié à Vienne le 13. de ce mois , une Ordonnance de l'Empereur contre le Luxe , par
laquelle il est deffendu à tous les Sujets de S. M. I. de s'habiller d'autres étoffes que de celles de laines , qui sont fabriquées dans ses Pays hereditaires. S. M. I. veut que les femmes , même du pre mier
AOUST. 1732. 1861
nier rang , ne soient habillées que d'étoffes de
ye unie , sans or ni argent ; il n'est permis qu'à lles , qui par leur rang , doivent paroître à la
Cour , de porter des Pierreries ; la quantité de
a Vaisselle d'argent est réduite aussi par la mêafe Ordonnance , dont l'execution , qui est fixée
premier Janvier prochain , est commise aux
Officiers de la Régence de la Basse- Autriche.
Le Conseil Aulique a fait publier un Edit de
'Empereur , par lequel il est deffendu aux Prines Protestans de l'Empire , d'user de représailles
l'occasion de l'exil des Protestans du Diocèse
e Saltzbourg , et il leur est ordonné d'attendre
résolution de ce Conseil sur cette affaire.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En août 1732, le roi de Prusse arriva à Torowits, en Bohême, où il fut accueilli par les officiers de l'empereur. Sa chambre était meublée avec les mêmes meubles utilisés par l'empereur lors de ses voyages, et son dîner fut servi de manière similaire. Le général de Grumbkow fut envoyé pour informer l'empereur de l'arrivée du roi de Prusse, qui fut ensuite reçu par le prince Eugène de Savoie à Klodrop. L'empereur et l'impératrice exprimèrent leur joie de revoir le roi, et les trois monarques passèrent la journée ensemble, visitant les haras impériaux et partageant un dîner où ils échangèrent des vœux d'amitié. Le roi de Prusse se rendit ensuite à Prague, où il fut accueilli par divers nobles et participa à plusieurs événements sociaux. Il visita également des sites historiques et reçut des cadeaux de l'empereur. Avant son départ, le roi et l'empereur eurent une dernière entrevue privée. Le roi quitta Prague le 5 août, après avoir reçu des présents de l'empereur et en ayant offert à divers personnages. Par ailleurs, l'empereur publia une ordonnance contre le luxe et un édit concernant les princes protestants de l'Empire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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323
p. 1861-1863
ITALIE.
Début :
Il est arrivé à Rome de Lisbone, un Jesuite nommé le P. Gomez, qui sera chargé, à ce [...]
Mots clefs :
Italie, Père Gomez, Cardinal Ottoboni, Loterie de l'État, Corsaire
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
FL est arrivé à Rome de Lisbone , un Jesuite
nommé le P. Gomez , qui sera chargé , à ce
tr'on assure , des affaires du Roy de Portugal , à
a place du P.d'Evora, Franciscain ; un autre Jeuite qui l'a accompagné , est destiné à remplir
ane place de Sous- Pénitencier de l'Eglise de saint
Pierre , où le Confessional en Langue Portugaise
aquoit depuis quelque temps.
Dans le Consistoire du 21. Juillet , le Cardiaal Ottoboni proposa l'Evêché de Rennes pour
l'Abbé de Vaureal ; l'Abbaye de S. Urbain de
Châlons , pour l'Abbé de Brissac et celle d'Obaine , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé de la Briffe.
Le 24. du même mois , on tira la Loterie de
Etat sur laquelle la Chambre Apostolique retirera pour ce mois- là un profit de plus de 120000 écus , qui sera distribué en aumônes comme les
mois précedens. Les Prêtres de la Doctrine Chré- tienne
1862 MERCURE DE FRANCE
tienne d'Avignon en ont obtenu 1500. écu
pour augmenter les Bâtimens de leur Maison.
Lenouvel Electeur de Mayence fait solliciter
ane diminution de 1500. ducats d'or, qu'il doit
payer à la Chambre Apostolique , outre les frais
de ses Bulles , et les cent pistoles qu'il est obligé
de donner à tous les Cardinaux qui étoient Rome dans le temps de son Election.
Le bruit court à Rome, que le Pape a accordé une Bulle d'absolution en faveur des Protestans
de l'Electorat de Saxe , qui voudront embrasser
la Religion Catholique , et que par cette Bulle
ils seront confirmez dans la possession des biens
dont ils jouissent , qui auroient pû appartenir
aux Ecclesiastiques avant la réformation.
On a publié à Florence une nouvelle Ordon
nance qui rappelle les anciennes, par lesquelles il
est deffenda aux Sujets du Grand- Duc , de s'in❤
teresser aux Loteries étrangeres , tant de Gennes
de Naples que de Rome , à peine de punition
corporelle.
On écrit de Gennes , que le Prince Louis de
Wirtemberg a eu de fréquentes Conferences avec
les Principaux du Conseil , ensuite des Dépêches
qu'il a reçûës de Vienne, et le bruit s'est répande
depuis que le sentiment de l'Empereur , sous la
garantie duquel les Rebelles deCorse ont quitté les armes , étoit qu'on executât incessamment le
Traité que le Prince de Wirtemberg a fait avec
eux , et qu'on les mit en jouissance de tout ce
qui leur a été accordé par ce Traité.
On apprend de Naples , que le 2. Juillet , le
Comte d'Arrache se rendit en cortege à la Sale
du Conseil Collateral , où il déclara que l'Empe
reur avoit nommé le Comte Jules Visconti
Grand · Maître de la Maison de l'Archiduchesse,
Goa-
AOUST. 1732. 1863
Gouvernante des Pays-Bas , pour lui succeder
dans la Viceroyauté du Royaume de Naples.
On apprend de Venise , que le 31. Juillet , les
Rivieres du Rio, Ano et l'Arnestino, ayant étéenflées prodigieusement par les pluyes, sortirent de
leurs lits avec un rapidité incroyable ; et qu'ayant
rompu les Digues des Chaussées des environs du
Bourg de Gallerate, elles inonderent les Prairies ,
entrainant les plus gros arbres , qui étant poussez avec impétuosité dans le seul endroit où le
Torrent pouvoit s'écouler , s'y amasserent e12
si grand nombre , qu'ayant fermé ce débouché ,
l'eau commença à remonter insensiblement , puis
à entrer dans le Bourg , où elle s'éleva dans des
endroits jusqu'à 9. brasses de hauteur La plupart
des maisons furent entraînées par l'impétuosité
du courant de l'eau , un grand nombre des habitans furent submergez , er ceux qui se sauvercnt
à la nage , auroient été réduits à mourir de misere , ayant perdu toutes leurs provisions , sans
de secours que leur ont donné les Religieuses de
ce Bourg , qui ont leur Monastere sur une hauteur. On ne croit pas que ce Boung puisse se rétablir ni remettre sur pied son Commerce qui
étoit assez considerable. Le Torrent d'Oronna, a
causé aussi beaucoup de dommage à Lagnano et
Castellanza. On a appris depuis de Plaisance qu'à
la suite d'un orage qui avoit duré 41 ou ƒ. heures , l'eau étoit entrée dans la Ville et avoit renversé dix maisons.
On a appris par des Lettres de Corfou , que le fameux Corsaire Ali Codgea , étoit mort en
revenant
FL est arrivé à Rome de Lisbone , un Jesuite
nommé le P. Gomez , qui sera chargé , à ce
tr'on assure , des affaires du Roy de Portugal , à
a place du P.d'Evora, Franciscain ; un autre Jeuite qui l'a accompagné , est destiné à remplir
ane place de Sous- Pénitencier de l'Eglise de saint
Pierre , où le Confessional en Langue Portugaise
aquoit depuis quelque temps.
Dans le Consistoire du 21. Juillet , le Cardiaal Ottoboni proposa l'Evêché de Rennes pour
l'Abbé de Vaureal ; l'Abbaye de S. Urbain de
Châlons , pour l'Abbé de Brissac et celle d'Obaine , Diocèse de Limoges , pour l'Abbé de la Briffe.
Le 24. du même mois , on tira la Loterie de
Etat sur laquelle la Chambre Apostolique retirera pour ce mois- là un profit de plus de 120000 écus , qui sera distribué en aumônes comme les
mois précedens. Les Prêtres de la Doctrine Chré- tienne
1862 MERCURE DE FRANCE
tienne d'Avignon en ont obtenu 1500. écu
pour augmenter les Bâtimens de leur Maison.
Lenouvel Electeur de Mayence fait solliciter
ane diminution de 1500. ducats d'or, qu'il doit
payer à la Chambre Apostolique , outre les frais
de ses Bulles , et les cent pistoles qu'il est obligé
de donner à tous les Cardinaux qui étoient Rome dans le temps de son Election.
Le bruit court à Rome, que le Pape a accordé une Bulle d'absolution en faveur des Protestans
de l'Electorat de Saxe , qui voudront embrasser
la Religion Catholique , et que par cette Bulle
ils seront confirmez dans la possession des biens
dont ils jouissent , qui auroient pû appartenir
aux Ecclesiastiques avant la réformation.
On a publié à Florence une nouvelle Ordon
nance qui rappelle les anciennes, par lesquelles il
est deffenda aux Sujets du Grand- Duc , de s'in❤
teresser aux Loteries étrangeres , tant de Gennes
de Naples que de Rome , à peine de punition
corporelle.
On écrit de Gennes , que le Prince Louis de
Wirtemberg a eu de fréquentes Conferences avec
les Principaux du Conseil , ensuite des Dépêches
qu'il a reçûës de Vienne, et le bruit s'est répande
depuis que le sentiment de l'Empereur , sous la
garantie duquel les Rebelles deCorse ont quitté les armes , étoit qu'on executât incessamment le
Traité que le Prince de Wirtemberg a fait avec
eux , et qu'on les mit en jouissance de tout ce
qui leur a été accordé par ce Traité.
On apprend de Naples , que le 2. Juillet , le
Comte d'Arrache se rendit en cortege à la Sale
du Conseil Collateral , où il déclara que l'Empe
reur avoit nommé le Comte Jules Visconti
Grand · Maître de la Maison de l'Archiduchesse,
Goa-
AOUST. 1732. 1863
Gouvernante des Pays-Bas , pour lui succeder
dans la Viceroyauté du Royaume de Naples.
On apprend de Venise , que le 31. Juillet , les
Rivieres du Rio, Ano et l'Arnestino, ayant étéenflées prodigieusement par les pluyes, sortirent de
leurs lits avec un rapidité incroyable ; et qu'ayant
rompu les Digues des Chaussées des environs du
Bourg de Gallerate, elles inonderent les Prairies ,
entrainant les plus gros arbres , qui étant poussez avec impétuosité dans le seul endroit où le
Torrent pouvoit s'écouler , s'y amasserent e12
si grand nombre , qu'ayant fermé ce débouché ,
l'eau commença à remonter insensiblement , puis
à entrer dans le Bourg , où elle s'éleva dans des
endroits jusqu'à 9. brasses de hauteur La plupart
des maisons furent entraînées par l'impétuosité
du courant de l'eau , un grand nombre des habitans furent submergez , er ceux qui se sauvercnt
à la nage , auroient été réduits à mourir de misere , ayant perdu toutes leurs provisions , sans
de secours que leur ont donné les Religieuses de
ce Bourg , qui ont leur Monastere sur une hauteur. On ne croit pas que ce Boung puisse se rétablir ni remettre sur pied son Commerce qui
étoit assez considerable. Le Torrent d'Oronna, a
causé aussi beaucoup de dommage à Lagnano et
Castellanza. On a appris depuis de Plaisance qu'à
la suite d'un orage qui avoit duré 41 ou ƒ. heures , l'eau étoit entrée dans la Ville et avoit renversé dix maisons.
On a appris par des Lettres de Corfou , que le fameux Corsaire Ali Codgea , étoit mort en
revenant
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Résumé : ITALIE.
En 1732, plusieurs événements politiques et religieux ont marqué l'Italie et ses régions voisines. À Rome, le jésuite Père Gomez, arrivé de Lisbonne, a remplacé le Père d'Evora dans les affaires du roi de Portugal. Un autre jésuite a été nommé sous-pénitencier de l'Église de Saint-Pierre, où un confessional en langue portugaise avait récemment été utilisé. Lors du consistoire du 21 juillet, le cardinal Ottoboni a proposé diverses nominations épiscopales et abbatiales. La loterie d'État a rapporté plus de 120 000 écus, dont 1 500 ont été attribués aux Prêtres de la Doctrine Chrétienne d'Avignon pour leurs bâtiments. L'électeur de Mayence a demandé une réduction de ses paiements à la Chambre Apostolique. Le pape a accordé une bulle d'absolution aux protestants de Saxe souhaitant se convertir au catholicisme. À Florence, une ordonnance a interdit aux sujets du Grand-Duc de participer aux loteries étrangères. À Gênes, le prince Louis de Wurtemberg a eu des conférences avec le conseil après des dépêches de Vienne, concernant l'exécution du traité avec les rebelles corses. À Naples, le comte d'Arrache a annoncé la nomination du comte Jules Visconti comme grand maître de la maison de l'archiduchesse. À Venise, des inondations ont causé des dégâts importants dans plusieurs bourgs, notamment Gallerate, Lagnano et Castellanza. Enfin, des lettres de Corfou ont mentionné la mort du célèbre corsaire Ali Codgea.
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324
p. 1864-1866
ESPAGNE.
Début :
On apprend de Madrid, que tous les COnseils, les Paroisses et les Communautez Religieuses [...]
Mots clefs :
Espagne, Te Deum, Mascarade, Conquête d'Oran, Détachement
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNI.
Napprend de Madrid, que tous les Conseils,
les Paroisses et les Communautez Religieuses de certe Ville , ont fait chanter le Te Deum
en action de graces de la Prise d'Oran et de Mazarquibir. Le 15. Juillet il y eut une nombreuse
Mascarade qui se rendit à la petite Place du Palais , et qui traversant une partie de la Ville ,
revint à la Place de l'Hôtel de Ville. L'après midy
on représenta la Comédie dans la grande Sale de
cet Hôtel , et le soir on tira dans la Place un trèsbeau Feu d'artifice , par lequel les Réjouissances
publiques ont été terminées.
On a appris par le Patron d'une Barque arrivée des Côtes de Barbarie , que le Comte de Montemar , General de l'Armée du Roy d'Espagne ,
qui a fait la conquête d'Oran , ayant envoyé un Détachement considerable pour attaquer les Maures dans quelques Montagnes peu éloignées de la
Ville , où ils s'étoient retirez , ce Détachement
avoit été surpris dans un défilé , où les Maures
s'étoient mis en embuscade ; que le Duc de Saint
Blas avoit été tué dans cette rencontre , et que
malgré ce petit avantage remporté par les Maures , le General Espagnol se préparoit à les faire attaquer de nouveau.
Des Lettres d'Oran , portent que les Peuples
de 15. à 20. lieuës des environs de cette Place
étoient venus se soumettre au Roy et demander
sa protection.
Ôn écrit de Madrid , qu'on y avoit appris
'Afrique qu'un Détachement de mille Grenadiers , placez dans une Embuscade , où il y avoit seize pieces de Canon , chargées à cartouche
1
1
AOUST. 17༣2. 1865
touche , avoit tué près de 800. Maures , qu'un
Cautre Détachement de Cavalerie Espagnole avoit
attiré des Montagnes dans un défilé ; que le Comte de Cecil, qui commandoit ce Détachement ,
les avoit poursuivis jusqu'à une Colline où il
avoit trouvé un Convoi de mille Chameaux ,
chargez de froment et d'orge,
>
D'autres Lettres arrivées depuis , portent
qu'il est venu au Camp un Pacha d'une Province voisine d'Orau , accompagné de son fils ,
pour offrir au Comte de Montemar de mettre
35000. Maures en campagne au service de S.M.C.
à condition qu'on assureroit le Gouvernement de
cette Province à son fils , et qu'on établiroit avec
lui un Commerce de Bestiaux et de denrées , offrant de laisser son fils en ôtage pour sureté de
sa parole , et de fournir d'avance.200. mille mesures de froment. Le bruit court que cè Pacha
doit arriver à Madrid incessamment avec une
suite de 30. Maurės. 1
On inande de Ceuta , qu'on y avoit arrêté un
homme qui se disoit Domestique du Duc de
Riperda, et qu'on a sçû depuis être un Ingenieur
qu'il avoit chargé de lever le plan des Fortifica- tions de cette Place. On a appris aussi par ce Pri
sonnier , que le Duc de Riperda s'étoit fait Mahometan , et qu'il étoit actuellement au service
du Roy de Maroc. Cette déclaration ayant été confirmée par d'autres Lettres , que le Roy a
donné ordre au Conseil de Castille , de rayer le
nom de ce Renegat dans tous les Registres où il avoit été inscrit dans le temps de sa faveur en
Espagne.
On vient de recevoir des Lettres du Comte de
Montemar , par lesquelles on apprend que ce
General avoit fait un détachement de souo. hom- 13 I mes
1866 MERCURE DE FRANCE
mes d'Infanterie et de 2000. Chevaux , qui de- ,
voient être commandez par le Marquis de VillaDarias , pour aller faire le Siege de la petite Ville
de Mazangran , située à l'Embouchure de la Ri
viere de Chilef, à 15. lieues d'Oran , où il avoit
envoyé en même temps deux Vaisseaux de guerre
et 7. Galeres , qui devoient l'attaquer par Mer.
Napprend de Madrid, que tous les Conseils,
les Paroisses et les Communautez Religieuses de certe Ville , ont fait chanter le Te Deum
en action de graces de la Prise d'Oran et de Mazarquibir. Le 15. Juillet il y eut une nombreuse
Mascarade qui se rendit à la petite Place du Palais , et qui traversant une partie de la Ville ,
revint à la Place de l'Hôtel de Ville. L'après midy
on représenta la Comédie dans la grande Sale de
cet Hôtel , et le soir on tira dans la Place un trèsbeau Feu d'artifice , par lequel les Réjouissances
publiques ont été terminées.
On a appris par le Patron d'une Barque arrivée des Côtes de Barbarie , que le Comte de Montemar , General de l'Armée du Roy d'Espagne ,
qui a fait la conquête d'Oran , ayant envoyé un Détachement considerable pour attaquer les Maures dans quelques Montagnes peu éloignées de la
Ville , où ils s'étoient retirez , ce Détachement
avoit été surpris dans un défilé , où les Maures
s'étoient mis en embuscade ; que le Duc de Saint
Blas avoit été tué dans cette rencontre , et que
malgré ce petit avantage remporté par les Maures , le General Espagnol se préparoit à les faire attaquer de nouveau.
Des Lettres d'Oran , portent que les Peuples
de 15. à 20. lieuës des environs de cette Place
étoient venus se soumettre au Roy et demander
sa protection.
Ôn écrit de Madrid , qu'on y avoit appris
'Afrique qu'un Détachement de mille Grenadiers , placez dans une Embuscade , où il y avoit seize pieces de Canon , chargées à cartouche
1
1
AOUST. 17༣2. 1865
touche , avoit tué près de 800. Maures , qu'un
Cautre Détachement de Cavalerie Espagnole avoit
attiré des Montagnes dans un défilé ; que le Comte de Cecil, qui commandoit ce Détachement ,
les avoit poursuivis jusqu'à une Colline où il
avoit trouvé un Convoi de mille Chameaux ,
chargez de froment et d'orge,
>
D'autres Lettres arrivées depuis , portent
qu'il est venu au Camp un Pacha d'une Province voisine d'Orau , accompagné de son fils ,
pour offrir au Comte de Montemar de mettre
35000. Maures en campagne au service de S.M.C.
à condition qu'on assureroit le Gouvernement de
cette Province à son fils , et qu'on établiroit avec
lui un Commerce de Bestiaux et de denrées , offrant de laisser son fils en ôtage pour sureté de
sa parole , et de fournir d'avance.200. mille mesures de froment. Le bruit court que cè Pacha
doit arriver à Madrid incessamment avec une
suite de 30. Maurės. 1
On inande de Ceuta , qu'on y avoit arrêté un
homme qui se disoit Domestique du Duc de
Riperda, et qu'on a sçû depuis être un Ingenieur
qu'il avoit chargé de lever le plan des Fortifica- tions de cette Place. On a appris aussi par ce Pri
sonnier , que le Duc de Riperda s'étoit fait Mahometan , et qu'il étoit actuellement au service
du Roy de Maroc. Cette déclaration ayant été confirmée par d'autres Lettres , que le Roy a
donné ordre au Conseil de Castille , de rayer le
nom de ce Renegat dans tous les Registres où il avoit été inscrit dans le temps de sa faveur en
Espagne.
On vient de recevoir des Lettres du Comte de
Montemar , par lesquelles on apprend que ce
General avoit fait un détachement de souo. hom- 13 I mes
1866 MERCURE DE FRANCE
mes d'Infanterie et de 2000. Chevaux , qui de- ,
voient être commandez par le Marquis de VillaDarias , pour aller faire le Siege de la petite Ville
de Mazangran , située à l'Embouchure de la Ri
viere de Chilef, à 15. lieues d'Oran , où il avoit
envoyé en même temps deux Vaisseaux de guerre
et 7. Galeres , qui devoient l'attaquer par Mer.
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Résumé : ESPAGNE.
Le texte décrit la prise d'Oran et de Mazarquivir par les Espagnols. À Madrid, des Te Deum et des réjouissances publiques ont célébré ces victoires. Le Comte de Montemar a envoyé un détachement attaquer des Maures, mais une embuscade a causé la mort du Duc de Saint Blas. Malgré cette défaite, les Espagnols se préparaient à une nouvelle attaque. Des populations locales se sont soumises au roi d'Espagne. Un détachement de grenadiers a tué près de 800 Maures, et la cavalerie espagnole a capturé un convoi de chameaux. Un pacha voisin a proposé de mettre 35 000 Maures au service du roi d'Espagne en échange de privilèges. À Ceuta, un ingénieur a été arrêté pour trahison. Le Duc de Riperda, devenu mahométan, a été rayé des registres espagnols. Le Comte de Montemar a envoyé un détachement commandé par le Marquis de Villadarias pour assiéger Mazangran, avec le soutien naval de deux vaisseaux et sept galères.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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325
p. 1866
PORTUGAL.
Début :
On mande de Lisbonne, que le Roy Prétendant avoit le droit de lever des dixmes sur [...]
Mots clefs :
Dîmes, Portugal
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PORTUGAL.
PORTUGAL.
Nmande de Lisbonne , que le Roy Préten
dant avoit le droit de lever des dixmes sur
les Evêchez et autres Benefices du Brezil, les Ec
clesiastiques de ces Provinces avoient eu recours
au Pape , et que S. S. étant disposée à les proteger , on craignoit que cela ne fit naître de nouyeaux differens avec la Cour de Rome.
Nmande de Lisbonne , que le Roy Préten
dant avoit le droit de lever des dixmes sur
les Evêchez et autres Benefices du Brezil, les Ec
clesiastiques de ces Provinces avoient eu recours
au Pape , et que S. S. étant disposée à les proteger , on craignoit que cela ne fit naître de nouyeaux differens avec la Cour de Rome.
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326
p. 1866
GRANDE BRETAGNE
Début :
On écrit de Londre, que le 8. de ce mois, trois Vaisseaux de la Compagnie de la Mer [...]
Mots clefs :
Londres, Compagnie de la Mer du Sud, Baleines
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE
GRANDE BRETAGNE E
N écrit de Londres , que le 8. de ce mois
Otrois Vaisseaux de la Compagnie de la Mer
du Sud entrerent dans le Port de Deptfort , venant du Groenland avec huit Baleines. Ils ont
laissé onze autres Vaisseaux de la Compagnie ,
qui avoient déja pris treize Baleines et qui de voient aller dans le Détroit de S. Dávid, desorte
qu'on espere que cette Pêche aura cette année un
meilleur succès que les années précédentes.
N écrit de Londres , que le 8. de ce mois
Otrois Vaisseaux de la Compagnie de la Mer
du Sud entrerent dans le Port de Deptfort , venant du Groenland avec huit Baleines. Ils ont
laissé onze autres Vaisseaux de la Compagnie ,
qui avoient déja pris treize Baleines et qui de voient aller dans le Détroit de S. Dávid, desorte
qu'on espere que cette Pêche aura cette année un
meilleur succès que les années précédentes.
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327
p. 1866-1874
SECONDE LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. le Marquis de B. au sujet de la Priste d'Oran, &c.
Début :
La premiere nouvelle, Monsieur, de la conquête d'Oran, est venuë ici par un Courier [...]
Mots clefs :
Conquête d'Oran, Roi d'Espagne, Flotte, Bâtiments, Ennemis, Armée, Marquis de Santa Cruz
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SECONDE LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. le Marquis de B. au sujet de la Priste d'Oran, &c.
SECONDE LETTRE de M. D. L. R.
écrite à M. le Marquis de B. au sujet de
la Prise d'Oran , &c.
L
A premiere nouvelle , Monsieur , de la conquête d'Oran , est venue ici par un Courier
Extraordinaire dépêché de Séville le 10. de co
3
mois
A OUST. 1732. 1867
mois au Marquis de Castellar, Ambassadeur d'Es
pagne , lequel arriva à Paris le 20. Ce Ministrer
en fit part au Roy le lendemain , et présenta
S. M. une Lettre du Roy d'Espagne sur ce sujet.
Quelques jours après il donna un grand repas
aux Ministres Etrangers, aux Grands d'Espagne,
et aux Chevaliers de la Toison d'Or. Il y eut le
soir des Illuminations et une Fête entiere dans
son Hôtel ; on peut dire que toute la Ville y a
pris une grande part ; mais venons au détail que
vous avez droit d'attendre de moy sur cet Evene- ment.
Le premier soin du Roy d'Espagne , avant
que sa Flote se mit en Mer , a été de recomman der à Dieu le succès d'une entreprise si impor
tante , et d'ordonner des Prieres publiques dans
tous ses Etats. S. M. rendit pour cela un Decret
solemnel que je vais transcrire ici dans la Langue de l'Original , sçachant d'ailleurs que les
principales Langues de l'Europe vous sont fami lieres.
;
Siendo mi Real animo non, dejar separado del
gremio de laYglezia , y de nuestra Catholica Religion parte alguna de los Dominios que la Divina
Providega intrego a mi cuidado , quando me co- loco en el trono de esta Monarquia , y que la superioridad , y multiplicidad de mis enemigos arranco despues de mi obediencia violenta y fraudalen
tamente , he miditado en todos tiempos reunirlas
pero como la diversidad de las experimentadas contingincias ha embarazado hasta a hora el logro de
mis deseos , no hepodido ante aplicar a este importante'fin las considerables fuerzas que la Divina
omnipotencia hafiado in mi arbitrio ; y al presente
a unque no enteramente libre de ostros evidados
he resuelto no dilatar el de recobrar la importante
I ij Plaza
1668 MERCURE DE FRANCE
Plaza de Oran , que ha sido ostras vezer objecto
ร
valor , y de la piedad Christiana de la Nacion
spannola, considerandomuy principalmente que estando esta Plaza en poder de los Barbaros Africa- nos es una Purta Cerrada a la estencion de nuestra
Sagrada Religion , y abierta à la esclavidad de
los Habitadores de las immediatas Costas de Espanna , non sin fundato rezelo de que instruida esta Nacion de la guerra de Mar y tierra le facilite
la situacion de esta Paza y Puerto formidables , y
`fatales Ventay as sobre las vezings Provincias de
estos Ceynos , si tal Vez sehallazen entregadas al
descuido , o menos prorcidas de las fuerzas militares, conque presentemente, con la assistencia del
todo proderoso quedan superabundamente resguardadas , para et logro de tan importantefin he mandadojuntar en Alicante un exercito de hasta 30 M.
Infantes, y Cavallos ( si fuere menester ) provedido
de todos los viveros , Artilleria , municiones , y persechos correspondientes aquelquera ardua empressa
baxo las ordines del Capitan general Conde de Monsemar, y de mas Officiales Generales, y particulares , que he nombrado , y de Cuyas experiencias ,
y valor meprometo qualquera exito favorable , y
glorioso para que embarcados en el considerable numero de embarcaciones preventidas y escortadas de
las Esquadras de Navios , Galeras , y Galeotas
que a estefin he madato aprestar , passen immediamente a la recuperacion de mencionada Plaza de
Oran. Yporque todas las prevenciones humanas no
pueden sin los auxilios de la divina omnipotencia
assegurar el logro de empressa alguna , mando que
por la Camara se comunique luego esta determinacion a los Arzobispos , Obispos , y Cabildos Echlesiasticos , y atodas las Cuidades , y Villas de e
mes Reynos , segun se ha hecho en Otras occasiones,
*
+ estospara
A CUST. 1732 1869
para que se emplene en las Publicas , fervorosas Ro
gativas altodo Poderoso , afin que proteja mis reales
armas, y mes vivos deseos in tan importante expedicion. Expedido in Sevilla à 6 de Junio de 1732 .
Executese assi al Arzobispo Governador de Consejo
de Castilla. Yo EL REY.
Cet Acte de la pieté du Roy fut reçu avec un
applaudissement universel , principalement par
le Clergé. Un même zele parut aussi- tôt enflammer tous les cœurs , et par toute la Monarchie
d'Espagne on fit des vœux et on repeta ces grandes et édifiantes paroles qui furent autrefois prononcées avec tant de succès par le fameux Cardinal qui fit la premiere conquête d'Oran , * elles
méritent d'être transmises à la Posterité. Seigneur , ayez pitié de votre Peuple , et n'abandonnez
point votre héritage à des Barbares qui vous meconnoissent. Assistez-nous , puisque nous ne mettons
notre confiance qu'en vous et que nous n'adorons
que vous. Quoique nous n'ayons , mon Dieu , d'autre pensée ni d'autre dessein que d'étendre votre
sainte Foy et defaire honorer votre S. Nom ; nous
ne pouvons rien , toutefois , si vous ne nous prétez
la force de votre bras tout-puissant. Qu'est- ce que
peut la fragilité humaine sans votre secours La
puissance , l'Empire , la vertu , n'appartiennent qu'à
vous. Faites connoître à ceux qui vous haissent que
vous nous protegez , et ils seront confondus. Envoyez
le secours d'enhaut ; brisez la force de vos Ennemis et dissipez-les , afin qu'ils scachent qu'il n'y a que
vous qui êtes notre Dieu , qui combattez pour nous.
Cependant la Flotte équipée en la Baye d'Alicant , étant prête , et les derniers ordres de la Cour étant arrivez , elle mit à la voile le 15. de
Frias de Bello Oran. Art. XIV.
I iij. Juin
1870. MERCURE DE FRANCE
Juin , composée de plus de 5oo. Bâtimens de
transport de douze Vaisseaux de ligne , deux
Frégates , deux Galiotes à Bombes , sept Galeres ,
dix-huit Galiotes à Rames , et douze Barques
longes armées. Elle trouva bien- tôt des vents
contraires qui l'obligerent de rester pendant sept
jours à l'abri du Cap de Palos , d'où elle partit le 24. favorisée d'un bon vent qui la fit entrer dans le Canal , ensorte que le 25. elle se trouva
à la vue de la Côte d'Oran ; cependant les vents
contraires et la rapidité des courans ,
mirent pas de mouiller dans la Baye de cette
Ville avant le 28. Ce moüillage se fit sans perdre
aucun Bâtiment. Le 29. au point du jour on
commença de faire la descente en la Plage dite
des Aiguadas , à une lieuë à l'Ouest du Château
Almarza ou Marzalquibir , par le moyen de
Joo. Chaloupes formant une ligne , soutenuë de
tout le feu des Vaisseaux et des Galeres.
ne lui perLes Ennemis , qui s'étoient avancez au nombre
de dix ou douze mille Turcs ou Maures , divisez
en plusieurs troupes , voulurent s'opposer au dé- barquement; mais l'Artillerie des Vaisseaux et
des Galeres ayant redoublé son feu , et le principal Etendart des Ennemis ayant été abatu par Je premier coup de Canon que tira la Galere
S. Joseph , ils reculerent jusqu'à une certaine
* Ces Etendars sont ordinairement faits de quelque riche Etoffe dont le fond est verd et qui a servi a orner le Tombeau de Mahomet. Il y a au milieu
La Profession de Foy ordinaire ALLAH , ALLAH ,
c. en caracteres Arabes , brodez d'or ou d'argent
quelquefois de Perles. Rien n'est plus capable de
consterner les Infideles , que l'enlevement "d'un tel
Etendart.
distance.
A OUST. 1732. 1871
distance. Dans le même temps les Troupes du
Roy sauterent à terre. Toute l'Infanterie acheva
de débarquer le même jour avec une partie de la
Cavalerie, le tout dans un très bon ordre , mal
gré les continuelles escarmouches des Maures ,
ensorte qu'il n'y eut que quelques Soldats de blessez dans l'Armée du Roy.
Dès que les Ennemis eurent vů que la descente.
étoit faite , ils tenterent avec, un Corps de leur
Cavalerie , de tomber sur une troupe de Soldats
Espagnols, qui s'étoient écartez pour se rafrai
chir à une Fontaine assez éloignée de l'Armée ,
mais ce mouvement ayant été apperçu du General , il détacha 16. Compagnies de Grenadiers';
commandées par Don Lucas Fernando Patino ,
Maréchal de Camp , et 400. Chevaliers sous les
ordres du Marquis de las- Minas , aussi Maréchal de Camp , pour leur couper la retraite et pour s'emparer d'un poste avantageux qui étoit à la droite de l'Armée. Chrétienne. Le hazard
voulut que le Régiment du Prince étant débarqué du côté de la même Fontaine , une partie de
ce Régiment chargea les Maures , ce qui empêcha de les couper ; mas on se saisit toûjours du
poste en question , avantage qui les força tous à
gagner le haut de la Montagne et qui donna la facilité de pourvoir l'Armée d'eau pour deux
jours , afin de se mettre aussi -tôt en marche pour scontinuer ses progrès.
Le 30. Juin on se hâta de construire un Fort
sur la Plage, au pied de la Montagne del Sancto,
pour assurer la communication , la subsistance
de Armée et le reste du Débarquement ; mais le
Détachement qui couvroir les Travailleurs , s'étant peu à peu engagé avec les Maures , qui le
chargeoient avec beaucoup de violence , fut obliI´ iiij gé
1872 MERCURE DE FRANCE
gé de faire un mouvement vers la Ligne et les
Postes qui pouvoient le secourir ; ce qui ne suffisant pas , le General fit avancer quelques Compagnies de Grenadiers; mais la multitude et le feu
des Barbares augmentant toûjours , le General accourut lui- même , et fut enfin obligé de mettre toute l'Armée en mouvement.
Le Comte de Montemar marcha d'abord en
six colomnes pour se saisir des Montagnes d'où
les ennemis étoient descendus , ce qui fut heureusement executé , après un combat très- opiniâtré ; ensorte que les Troupes du Roy s'établirent principalement sur la Montagne del Sanco,
qui commande la Forteresse de Marzarquibir , ce
qui coupa aux Maures toute communication
et leur ota tout espoir. }
En effet le lendemain premier Juillet , l'Armée
s'étant mise en marche pour aller chercher les
ennemis , on apprit que les Infideles avoient abandonné la Place et les Forts d'Oran , et qu'ayant
le Bey ou Commandant à leur tête , ils avoient
pris le parti de se retirer , ou plutôt de s'enfuir à
la faveur de la nuit. Le Bey étoit au milieu de
sa Garde , suivi de 200. chevaux chargez de ses
effets les plus précieux ; ensorte que l'Arméa
Chrétienne trouva la Place deserte , quantité de
meubles dans la maison du Bey , les Magazins.
remplis de munitions de toute espece , et un Camp
formé par des Baraques entre Oran et le Fort de
Marzalquibir.. - i
On a sçu que le jour du combat- l'Armée des
Maures étoit de 220co. Africains , et de 2000.
Turcs , dont une partie étoit de la Garnison de
Marzalquibir , qui ne purent entrer dans la Forteresse , les Troupes Chrétiennes s'étant emparées
très à propos de la Montagne del Sancto. Cetre,
action
AOUST. 17521 1873
action a été sanglante et il y est péri un grand
nombre d'infideles , àતે en juger par la quantité de
riches dépouilles , d'argent monnoyé, d'Armes
et de Harnois garnis d'orfévrerie , &c qui furent ...le partage des Soldats.
On a trouvé dans les Forteresses 138 pieces
de Canon , dont-87. sont de fonte , Sept Mortiers
et une grande quantité de munitions de guerre et
de bouche. Il y avoit dans le Mole d'Oran , une
grande Galiote et cinq Brigantins pour la course , qui furent pareillement abandonnez par les Maures.
Dans l'Armée du Roy il n'y a eu que 30 hom- mes de tuez et cent de blessez. Deux Officiersseulement sont du nombre des morts et six du
nombre des blessez.
Le 2 Juillet, le Gouverneur Turc de la Forteresse
de Marzarquibir, ayant été sommé de se rendré.il
sortit avec sa Garnison de 150. Tures , mais un
grand nombre d'Africains qui étoient dans la
Place , prirent le parti de se jetter dans la Mer
et d'aller à la nage rejoindre leur Armée.
Voilà , Monsieur , le précis de ce que j'ai lu
dans plusieurs Lettres originales écrites du Campdevant Oran le 30. Juin, et de Séville le 6. et le 8.
de Juillet. Le succès , comme vous voyez , a été
dès plus heureux. On donne de justes éloges au
Comte de Montemar, General, aux Officiers Generaux et aux autres Officiers qui ont servi sous
ses ordres , et à la valeur des Troupes , sur tout
aux Grenadiers , qur, malgré la résistance , le
grand feu des Ennemis et la situation des lieux
escarpez et difficiles , les ont enfin entierement:
défaits et mis en déroute.
J'aurai soin de vous instruire des suites de ces
heureux évenement. Je suis, &c.
AParis , ce 4. Août 17320
فل
Dy
1874 MERCURE DE FRANCE
J'apprends , en fermant ma Lettre , que le Roy
d'Espagne a nommé Gouverneur d'Oran le Marquis de Santa Cruz , qui l'étoit de Ceuta, et qui
a servi dans cette Expedition en sa qualité de
Maréchal de Camp. C'est le même que vous avez
connu ici et qui étoit Ambassadeur Plénipotentiaire du Roi d'Espagne au Congrès de Cambray,
écrite à M. le Marquis de B. au sujet de
la Prise d'Oran , &c.
L
A premiere nouvelle , Monsieur , de la conquête d'Oran , est venue ici par un Courier
Extraordinaire dépêché de Séville le 10. de co
3
mois
A OUST. 1732. 1867
mois au Marquis de Castellar, Ambassadeur d'Es
pagne , lequel arriva à Paris le 20. Ce Ministrer
en fit part au Roy le lendemain , et présenta
S. M. une Lettre du Roy d'Espagne sur ce sujet.
Quelques jours après il donna un grand repas
aux Ministres Etrangers, aux Grands d'Espagne,
et aux Chevaliers de la Toison d'Or. Il y eut le
soir des Illuminations et une Fête entiere dans
son Hôtel ; on peut dire que toute la Ville y a
pris une grande part ; mais venons au détail que
vous avez droit d'attendre de moy sur cet Evene- ment.
Le premier soin du Roy d'Espagne , avant
que sa Flote se mit en Mer , a été de recomman der à Dieu le succès d'une entreprise si impor
tante , et d'ordonner des Prieres publiques dans
tous ses Etats. S. M. rendit pour cela un Decret
solemnel que je vais transcrire ici dans la Langue de l'Original , sçachant d'ailleurs que les
principales Langues de l'Europe vous sont fami lieres.
;
Siendo mi Real animo non, dejar separado del
gremio de laYglezia , y de nuestra Catholica Religion parte alguna de los Dominios que la Divina
Providega intrego a mi cuidado , quando me co- loco en el trono de esta Monarquia , y que la superioridad , y multiplicidad de mis enemigos arranco despues de mi obediencia violenta y fraudalen
tamente , he miditado en todos tiempos reunirlas
pero como la diversidad de las experimentadas contingincias ha embarazado hasta a hora el logro de
mis deseos , no hepodido ante aplicar a este importante'fin las considerables fuerzas que la Divina
omnipotencia hafiado in mi arbitrio ; y al presente
a unque no enteramente libre de ostros evidados
he resuelto no dilatar el de recobrar la importante
I ij Plaza
1668 MERCURE DE FRANCE
Plaza de Oran , que ha sido ostras vezer objecto
ร
valor , y de la piedad Christiana de la Nacion
spannola, considerandomuy principalmente que estando esta Plaza en poder de los Barbaros Africa- nos es una Purta Cerrada a la estencion de nuestra
Sagrada Religion , y abierta à la esclavidad de
los Habitadores de las immediatas Costas de Espanna , non sin fundato rezelo de que instruida esta Nacion de la guerra de Mar y tierra le facilite
la situacion de esta Paza y Puerto formidables , y
`fatales Ventay as sobre las vezings Provincias de
estos Ceynos , si tal Vez sehallazen entregadas al
descuido , o menos prorcidas de las fuerzas militares, conque presentemente, con la assistencia del
todo proderoso quedan superabundamente resguardadas , para et logro de tan importantefin he mandadojuntar en Alicante un exercito de hasta 30 M.
Infantes, y Cavallos ( si fuere menester ) provedido
de todos los viveros , Artilleria , municiones , y persechos correspondientes aquelquera ardua empressa
baxo las ordines del Capitan general Conde de Monsemar, y de mas Officiales Generales, y particulares , que he nombrado , y de Cuyas experiencias ,
y valor meprometo qualquera exito favorable , y
glorioso para que embarcados en el considerable numero de embarcaciones preventidas y escortadas de
las Esquadras de Navios , Galeras , y Galeotas
que a estefin he madato aprestar , passen immediamente a la recuperacion de mencionada Plaza de
Oran. Yporque todas las prevenciones humanas no
pueden sin los auxilios de la divina omnipotencia
assegurar el logro de empressa alguna , mando que
por la Camara se comunique luego esta determinacion a los Arzobispos , Obispos , y Cabildos Echlesiasticos , y atodas las Cuidades , y Villas de e
mes Reynos , segun se ha hecho en Otras occasiones,
*
+ estospara
A CUST. 1732 1869
para que se emplene en las Publicas , fervorosas Ro
gativas altodo Poderoso , afin que proteja mis reales
armas, y mes vivos deseos in tan importante expedicion. Expedido in Sevilla à 6 de Junio de 1732 .
Executese assi al Arzobispo Governador de Consejo
de Castilla. Yo EL REY.
Cet Acte de la pieté du Roy fut reçu avec un
applaudissement universel , principalement par
le Clergé. Un même zele parut aussi- tôt enflammer tous les cœurs , et par toute la Monarchie
d'Espagne on fit des vœux et on repeta ces grandes et édifiantes paroles qui furent autrefois prononcées avec tant de succès par le fameux Cardinal qui fit la premiere conquête d'Oran , * elles
méritent d'être transmises à la Posterité. Seigneur , ayez pitié de votre Peuple , et n'abandonnez
point votre héritage à des Barbares qui vous meconnoissent. Assistez-nous , puisque nous ne mettons
notre confiance qu'en vous et que nous n'adorons
que vous. Quoique nous n'ayons , mon Dieu , d'autre pensée ni d'autre dessein que d'étendre votre
sainte Foy et defaire honorer votre S. Nom ; nous
ne pouvons rien , toutefois , si vous ne nous prétez
la force de votre bras tout-puissant. Qu'est- ce que
peut la fragilité humaine sans votre secours La
puissance , l'Empire , la vertu , n'appartiennent qu'à
vous. Faites connoître à ceux qui vous haissent que
vous nous protegez , et ils seront confondus. Envoyez
le secours d'enhaut ; brisez la force de vos Ennemis et dissipez-les , afin qu'ils scachent qu'il n'y a que
vous qui êtes notre Dieu , qui combattez pour nous.
Cependant la Flotte équipée en la Baye d'Alicant , étant prête , et les derniers ordres de la Cour étant arrivez , elle mit à la voile le 15. de
Frias de Bello Oran. Art. XIV.
I iij. Juin
1870. MERCURE DE FRANCE
Juin , composée de plus de 5oo. Bâtimens de
transport de douze Vaisseaux de ligne , deux
Frégates , deux Galiotes à Bombes , sept Galeres ,
dix-huit Galiotes à Rames , et douze Barques
longes armées. Elle trouva bien- tôt des vents
contraires qui l'obligerent de rester pendant sept
jours à l'abri du Cap de Palos , d'où elle partit le 24. favorisée d'un bon vent qui la fit entrer dans le Canal , ensorte que le 25. elle se trouva
à la vue de la Côte d'Oran ; cependant les vents
contraires et la rapidité des courans ,
mirent pas de mouiller dans la Baye de cette
Ville avant le 28. Ce moüillage se fit sans perdre
aucun Bâtiment. Le 29. au point du jour on
commença de faire la descente en la Plage dite
des Aiguadas , à une lieuë à l'Ouest du Château
Almarza ou Marzalquibir , par le moyen de
Joo. Chaloupes formant une ligne , soutenuë de
tout le feu des Vaisseaux et des Galeres.
ne lui perLes Ennemis , qui s'étoient avancez au nombre
de dix ou douze mille Turcs ou Maures , divisez
en plusieurs troupes , voulurent s'opposer au dé- barquement; mais l'Artillerie des Vaisseaux et
des Galeres ayant redoublé son feu , et le principal Etendart des Ennemis ayant été abatu par Je premier coup de Canon que tira la Galere
S. Joseph , ils reculerent jusqu'à une certaine
* Ces Etendars sont ordinairement faits de quelque riche Etoffe dont le fond est verd et qui a servi a orner le Tombeau de Mahomet. Il y a au milieu
La Profession de Foy ordinaire ALLAH , ALLAH ,
c. en caracteres Arabes , brodez d'or ou d'argent
quelquefois de Perles. Rien n'est plus capable de
consterner les Infideles , que l'enlevement "d'un tel
Etendart.
distance.
A OUST. 1732. 1871
distance. Dans le même temps les Troupes du
Roy sauterent à terre. Toute l'Infanterie acheva
de débarquer le même jour avec une partie de la
Cavalerie, le tout dans un très bon ordre , mal
gré les continuelles escarmouches des Maures ,
ensorte qu'il n'y eut que quelques Soldats de blessez dans l'Armée du Roy.
Dès que les Ennemis eurent vů que la descente.
étoit faite , ils tenterent avec, un Corps de leur
Cavalerie , de tomber sur une troupe de Soldats
Espagnols, qui s'étoient écartez pour se rafrai
chir à une Fontaine assez éloignée de l'Armée ,
mais ce mouvement ayant été apperçu du General , il détacha 16. Compagnies de Grenadiers';
commandées par Don Lucas Fernando Patino ,
Maréchal de Camp , et 400. Chevaliers sous les
ordres du Marquis de las- Minas , aussi Maréchal de Camp , pour leur couper la retraite et pour s'emparer d'un poste avantageux qui étoit à la droite de l'Armée. Chrétienne. Le hazard
voulut que le Régiment du Prince étant débarqué du côté de la même Fontaine , une partie de
ce Régiment chargea les Maures , ce qui empêcha de les couper ; mas on se saisit toûjours du
poste en question , avantage qui les força tous à
gagner le haut de la Montagne et qui donna la facilité de pourvoir l'Armée d'eau pour deux
jours , afin de se mettre aussi -tôt en marche pour scontinuer ses progrès.
Le 30. Juin on se hâta de construire un Fort
sur la Plage, au pied de la Montagne del Sancto,
pour assurer la communication , la subsistance
de Armée et le reste du Débarquement ; mais le
Détachement qui couvroir les Travailleurs , s'étant peu à peu engagé avec les Maures , qui le
chargeoient avec beaucoup de violence , fut obliI´ iiij gé
1872 MERCURE DE FRANCE
gé de faire un mouvement vers la Ligne et les
Postes qui pouvoient le secourir ; ce qui ne suffisant pas , le General fit avancer quelques Compagnies de Grenadiers; mais la multitude et le feu
des Barbares augmentant toûjours , le General accourut lui- même , et fut enfin obligé de mettre toute l'Armée en mouvement.
Le Comte de Montemar marcha d'abord en
six colomnes pour se saisir des Montagnes d'où
les ennemis étoient descendus , ce qui fut heureusement executé , après un combat très- opiniâtré ; ensorte que les Troupes du Roy s'établirent principalement sur la Montagne del Sanco,
qui commande la Forteresse de Marzarquibir , ce
qui coupa aux Maures toute communication
et leur ota tout espoir. }
En effet le lendemain premier Juillet , l'Armée
s'étant mise en marche pour aller chercher les
ennemis , on apprit que les Infideles avoient abandonné la Place et les Forts d'Oran , et qu'ayant
le Bey ou Commandant à leur tête , ils avoient
pris le parti de se retirer , ou plutôt de s'enfuir à
la faveur de la nuit. Le Bey étoit au milieu de
sa Garde , suivi de 200. chevaux chargez de ses
effets les plus précieux ; ensorte que l'Arméa
Chrétienne trouva la Place deserte , quantité de
meubles dans la maison du Bey , les Magazins.
remplis de munitions de toute espece , et un Camp
formé par des Baraques entre Oran et le Fort de
Marzalquibir.. - i
On a sçu que le jour du combat- l'Armée des
Maures étoit de 220co. Africains , et de 2000.
Turcs , dont une partie étoit de la Garnison de
Marzalquibir , qui ne purent entrer dans la Forteresse , les Troupes Chrétiennes s'étant emparées
très à propos de la Montagne del Sancto. Cetre,
action
AOUST. 17521 1873
action a été sanglante et il y est péri un grand
nombre d'infideles , àતે en juger par la quantité de
riches dépouilles , d'argent monnoyé, d'Armes
et de Harnois garnis d'orfévrerie , &c qui furent ...le partage des Soldats.
On a trouvé dans les Forteresses 138 pieces
de Canon , dont-87. sont de fonte , Sept Mortiers
et une grande quantité de munitions de guerre et
de bouche. Il y avoit dans le Mole d'Oran , une
grande Galiote et cinq Brigantins pour la course , qui furent pareillement abandonnez par les Maures.
Dans l'Armée du Roy il n'y a eu que 30 hom- mes de tuez et cent de blessez. Deux Officiersseulement sont du nombre des morts et six du
nombre des blessez.
Le 2 Juillet, le Gouverneur Turc de la Forteresse
de Marzarquibir, ayant été sommé de se rendré.il
sortit avec sa Garnison de 150. Tures , mais un
grand nombre d'Africains qui étoient dans la
Place , prirent le parti de se jetter dans la Mer
et d'aller à la nage rejoindre leur Armée.
Voilà , Monsieur , le précis de ce que j'ai lu
dans plusieurs Lettres originales écrites du Campdevant Oran le 30. Juin, et de Séville le 6. et le 8.
de Juillet. Le succès , comme vous voyez , a été
dès plus heureux. On donne de justes éloges au
Comte de Montemar, General, aux Officiers Generaux et aux autres Officiers qui ont servi sous
ses ordres , et à la valeur des Troupes , sur tout
aux Grenadiers , qur, malgré la résistance , le
grand feu des Ennemis et la situation des lieux
escarpez et difficiles , les ont enfin entierement:
défaits et mis en déroute.
J'aurai soin de vous instruire des suites de ces
heureux évenement. Je suis, &c.
AParis , ce 4. Août 17320
فل
Dy
1874 MERCURE DE FRANCE
J'apprends , en fermant ma Lettre , que le Roy
d'Espagne a nommé Gouverneur d'Oran le Marquis de Santa Cruz , qui l'étoit de Ceuta, et qui
a servi dans cette Expedition en sa qualité de
Maréchal de Camp. C'est le même que vous avez
connu ici et qui étoit Ambassadeur Plénipotentiaire du Roi d'Espagne au Congrès de Cambray,
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Résumé : SECONDE LETTRE de M. D. L. R. écrite à M. le Marquis de B. au sujet de la Priste d'Oran, &c.
En 1732, la prise d'Oran par les Espagnols fut annoncée par un courrier extraordinaire de Séville à Paris le 20 juin. Avant l'expédition, le roi d'Espagne ordonna des prières publiques dans tous ses États pour assurer le succès de l'entreprise. Une flotte composée de plus de 500 bâtiments quitta Alicante le 15 juin et arriva devant Oran le 28 juin. Le débarquement des troupes espagnoles eut lieu le 29 juin, malgré la résistance des ennemis, qui furent repoussés par l'artillerie des vaisseaux. Les Espagnols construisirent un fort sur la plage pour sécuriser la communication et la subsistance de l'armée. Le 30 juin, les troupes espagnoles prirent les montagnes stratégiques, forçant les Maures à se retirer. Le 1er juillet, l'armée chrétienne trouva la place d'Oran désertée par les ennemis, qui avaient fui pendant la nuit. Les Espagnols découvrirent des munitions et des richesses abandonnées. La bataille fit 30 morts et 100 blessés dans les rangs espagnols. Le 2 juillet, la forteresse de Marzarquivir se rendit. Le roi d'Espagne nomma le Marquis de Santa Cruz gouverneur d'Oran. Le texte mentionne également une personne connue en tant qu'Ambassadeur Plénipotentiaire du Roi d'Espagne au Congrès de Cambray, sans fournir de détails supplémentaires sur cette personne.
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328
p. 2036-2037
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Début :
On a appris que toutes les Provinces de la Perse avoient envoyé des Députés à Ispahan [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Roi de Perse, Ispahan, Mer Caspienne
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texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET DE PERSE.
NOUVELLES ETRANGERES
DE TURQUIE ET DE PERSE.
O
Na appris que toutes les Provinces de la
Perse avoient envoyé des Députés à Ispa- han pour feliciter le Roi de Perse sur la résolution qu'il a prise de ne point éxécuter le dernier
Traité conclu avec le Grand Seigneur , et pour
l'assurer qu'elles lui fourniront tous les secours
nécessaires pour reprendre les Villes que la situa tion de ses affaires l'avoit obligé de ceder ; que
chaque Province lui avoit envoyé un état des
Troupes qu'elle pouvoit lui fournir , avec offre
de les payer et entretenir pendant deux ans ; que le Roi de Perse avoit actuellement une Armée de
soooo, hommes en Georgie ; une autre de
60000. hommes qui s'étoit emparée des passages
par lesquelles les Turcs sont entrés dans le Pays
pendant la guerre précédente ; et une troisiéme
avec laquelle le Roi de Perse faisoit le Siege d'Erivan. Cette Place n'est point prise comme le
bruit en a couru , mais on ne doute pas qu'elle
ne le soit bien- tôt , les vivres et les munitions de
guerre y manquant.
Les Lettres reçues depuis portent , que les
Troupes Persanes qui avoient leurs quartiers le
long de la Mer Caspienne , en étoient parties
pour se rendre en Armenie , que le Roi de Perse
avoit déja repris plusieurs petites Places de la
Georgie
SEPTEM BR E. 1732. 2037
Georgie qui avoient été cedées au 6. S. par le dernier Traité qu'une autre armée étoit en
marche vers Tauris , que la Ville de Bagdat
étoit bloquée , et qu'on attendoit un renfort de Isoon. hommes pour ouvrir la tranchée.
Les dernieres Lettres de Constantinople portent , que la maladie contagieuse continuoit de
faire de grands ravages , tant dans la Ville que
dans les environs ; qu'on recevoit très-souvent
de mauvaises nouvelles de Perse ; que le peuple
paroissoit toujours disposé à se soulever ; que le
Divan étoit divisé et ne prenoit aucune résolution
pour prévenir les maux dont l'Empire Ottoman
est menacé , que le Gr. Viz. ayant eu quelque
differend avec l'Aga des Janissaires , avoit obtenu
du G. S. sa déposition , dont les Troupes paroissoient mécontentes ; qu'on avoit eu des preuves
que le feu avoit été mis par des mal-intentionnés
aux maisons qui furent brûlées il y a quelque
tems près de l'Arsenal , et que le G. V. avoit fait
arrêter huit de ces Incendiaires , qui avec plusieurs autres séditieux avoient formé le dessein
de mettre le feu à dix ou douze endroits de la
Ville.
LET
DE TURQUIE ET DE PERSE.
O
Na appris que toutes les Provinces de la
Perse avoient envoyé des Députés à Ispa- han pour feliciter le Roi de Perse sur la résolution qu'il a prise de ne point éxécuter le dernier
Traité conclu avec le Grand Seigneur , et pour
l'assurer qu'elles lui fourniront tous les secours
nécessaires pour reprendre les Villes que la situa tion de ses affaires l'avoit obligé de ceder ; que
chaque Province lui avoit envoyé un état des
Troupes qu'elle pouvoit lui fournir , avec offre
de les payer et entretenir pendant deux ans ; que le Roi de Perse avoit actuellement une Armée de
soooo, hommes en Georgie ; une autre de
60000. hommes qui s'étoit emparée des passages
par lesquelles les Turcs sont entrés dans le Pays
pendant la guerre précédente ; et une troisiéme
avec laquelle le Roi de Perse faisoit le Siege d'Erivan. Cette Place n'est point prise comme le
bruit en a couru , mais on ne doute pas qu'elle
ne le soit bien- tôt , les vivres et les munitions de
guerre y manquant.
Les Lettres reçues depuis portent , que les
Troupes Persanes qui avoient leurs quartiers le
long de la Mer Caspienne , en étoient parties
pour se rendre en Armenie , que le Roi de Perse
avoit déja repris plusieurs petites Places de la
Georgie
SEPTEM BR E. 1732. 2037
Georgie qui avoient été cedées au 6. S. par le dernier Traité qu'une autre armée étoit en
marche vers Tauris , que la Ville de Bagdat
étoit bloquée , et qu'on attendoit un renfort de Isoon. hommes pour ouvrir la tranchée.
Les dernieres Lettres de Constantinople portent , que la maladie contagieuse continuoit de
faire de grands ravages , tant dans la Ville que
dans les environs ; qu'on recevoit très-souvent
de mauvaises nouvelles de Perse ; que le peuple
paroissoit toujours disposé à se soulever ; que le
Divan étoit divisé et ne prenoit aucune résolution
pour prévenir les maux dont l'Empire Ottoman
est menacé , que le Gr. Viz. ayant eu quelque
differend avec l'Aga des Janissaires , avoit obtenu
du G. S. sa déposition , dont les Troupes paroissoient mécontentes ; qu'on avoit eu des preuves
que le feu avoit été mis par des mal-intentionnés
aux maisons qui furent brûlées il y a quelque
tems près de l'Arsenal , et que le G. V. avoit fait
arrêter huit de ces Incendiaires , qui avec plusieurs autres séditieux avoient formé le dessein
de mettre le feu à dix ou douze endroits de la
Ville.
LET
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Résumé : DE TURQUIE ET DE PERSE.
En Turquie et en Perse, des délégués des provinces persanes se sont rendus à Ispahan pour féliciter le roi de Perse de sa décision de ne pas exécuter le dernier traité avec le sultan ottoman. Ils ont proposé de fournir des troupes et des ressources pour reprendre les villes cédées. Le roi de Perse dispose de trois armées : une de 50 000 hommes en Géorgie, une autre de 60 000 hommes contrôlant les passages utilisés par les Turcs, et une troisième assiégeant Erivan. Les troupes persanes avancent en Arménie et reprennent des places en Géorgie. Une autre armée marche vers Tauris, et Bagdad est bloquée en attendant des renforts. À Constantinople, une maladie contagieuse continue de faire des ravages, et le peuple est prêt à se soulever. Le Divan est divisé et ne prend aucune mesure pour prévenir les menaces pesant sur l'Empire ottoman. Le grand vizir a déposé l'Aga des Janissaires après un différend, mécontentant ainsi les troupes. Des incendiaires ont été arrêtés après avoir mis le feu à plusieurs maisons près de l'arsenal.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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329
p. 2037-2045
LETTRE écrite de Constantinople le 12. Juillet 1732. Suite des affaires de Perse et de Turquie.
Début :
Précisément le même jour, Monsieur, c'est-à-dire, le huit du mois passé, que je vous [...]
Mots clefs :
Pacha , Constantinople, Perse, Turquie, Lettre, Sérasker
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE écrite de Constantinople le 12. Juillet 1732. Suite des affaires de Perse et de Turquie.
LETTRE écrite de Constantinople le 12 .
Juillet 1732. Suite des affaires
de Perse et de Turquie.
Récisément le même jour , Monsieur , c'estPadise,etle du mois passé ,que je vous envoyai la Relation desConferences tenues àAmadan , au mois de Janvier dernier , entre les Plénipotentiaires de Perse et de Turquie , et dont le GV Résul-
2038 MERCURE DE FRANCE
Résultat servit de base au Traité de Paix qu'ils
signerent quelque- tems après , un Chokadar
d'Achmet , Pacha de Babilonne , arriva ici en
douze jours seulement , diligence extrême , qui
répondoit à l'importance des dépêches dont son
Maître l'avoit chargé , et par lesquelles ce Pacha
informoit la Porte , que Thamas Kouli- Khan
Eatemad- Doulet , ou premier Ministre du Roi
de Perse , après avoir remporté plusieurs victoires sur les Efghans ou Aghuans , qu'il avoit rencognez dans leurs Montagnes du Candahar, étoit
revenu en triomphe à Ispaham , qu'enflé de ses heureux succès , et se prévalant de ce qu'il a mis
en quelque façon Chah- Thamas sur le Trône de
ses Ancêtres , il avoit déclaré avec hauteur on arrivant , qu'il ne vouloit absolument point ratifier Traité honteux qu'on venoit de faire avec
les Turcs sans sa participation , prétendant qu'il
étoit en état d'en obtenir un plus honorable et
plus avantageux à la Perse , et qu'en conséquence ce Ministre lui avoit écrit , à lui Achmet , une
Lettre conçue à peu près en ces termes :
Vous qui êtes Pacha de Babilonné , nous vous
faisons sçavoir en premier lieu , que nous voulons
et prétendons être les maîtres d'aller en pleine liberté
et toutes les fois qu'il nous plaira , visiter les Tom- beaux de ⋆ l'Imam- Ali , de Gherbelai-Mahaladé,
de Mousa et d'Hussein. Secondement , que pour
faire nos pélerinages à ces faints Lieux avec la déAli , Gendre de Mahomet , Gherbelaï , fils de la fille de ce dernier ; Mousa et Hussein , fils
d'Ali , ont chacun leur Sépulture aux environs
de Babilonne , et tous ces Tombeaux font l'objet
de la plus profonde véneration des Persans.
cence
SEPTEMBRE. 1732. 2039
il tence , et les dispositions que notre Loi demande ,
faut auparavant que tous les Persans , qui ont été
pris dans la derniere guerre soient délivrez de leur
esclavage , et que comme le sang de nos autres freres, qui y ont peri fume encore , et crie vangeance
à leur Souverain , il faut aussi qu'il y en ait autant
de répandu des Sujets du G. S. que ceux-ci en ont
fait couler des Sujets du Roi de Perse. Nous sommes
bien-aises de vous faire part de nos sentimens , afin
que vous ne puissiez pas nous accuser de vous avoir
surpris,et que vous vous teniez sur vos gardes, Quant
à nous,nous nous préparons à aller bien- tôt à la tête de uotre Armée goûter la douceur de l'air que l'on respire dans les belles plaines de Bagdat , etfaire repaser nos Troupes fatiguées à l'ombre de ses murs.
A cette extraordinaire Lettre du premier Ministre de Perse , Achmet-Pacha en avoit joint
une autre de Baki- Pacha , Gouverneur de Kirman-cha , par laquelle ce dernier se plaignoit que contre la foi du Traité on avoit voulu le dépoüiller de son Gouvernement. Il faut sçavoir
pour entendre ceci , que depuis longues années ce Gouvernement est dans la famille de BakiPacha , et qu'à la sollicitation d'Achmet- Pacha
son Protecteur , on étoit convenu par un article
du dernier Traité de Paix , qu'il resteroit en place , quoiqu'il fut Turc et Sujet du G. S. et quoi
que Kirmancha rentrât sous la domination Per- mais que l'Edatemad- Donlet s'étant recrié
avec quelque raison contre cet article , dont l'exécution pourroit être pernicieuse à la Perse , et
ne voulant point garder de mesures avec les´
Turcs , avoit déposé de son autorité ce Gouver- neur , et lui avoit fait ordonner de remettre le
Commandement à un Persan qu'il envoyoit pour G vi
sane ,
le
2040 MERCURE DE FRANCE
le relever. Baki- Pacha écrivoit donc tout cela au
Seraskier- Achmet , et ajoûtoit , que non- seule- ment il avoit refusé l'entrée de la Ville au Successeur qu'on lui avoit envoyé , mais qu'il en
avoit fait fermer les portes , et qu'il étoit résolu
de s'y deffendre jusqu'à la derniere extrémité
avant que de ceder son poste à personne , que
d'ailleurs il pouvoit l'assurer qu'il y avoit plus
de 20000. hommes dans le Kirman , qui lui
étoient entierement dévoüez , et qu'il attendoit
ses ordres pour sçavoir de quelle maniere il devoit se comporter ; surquoi Acmet- Pacha lui *
avoit répondu , qu'il ne pouvoit lui en donner
aucun qu'il n'en eut reçû lui-même de la Porte
où il alloit mander tout ce qui se passoit.
La Porte aussi surprise qu'indignée des faux
prétextes et de l'air de fierté que prenoit ThamasKouli- Khan pour rompre une paix recente , que
les Persans avoient demandée , pour ainsi - dire à
genoux , et cela dans le tems qu'elle venoit de licencier une partie de ses Troupes , et de retirer
l'autre des Frontieres , la Porte , dis-je , se trouva comme elle se trouve encore dans un grand
embarras Cependant le Grand-Visir ayant convoqué pendant plusieurs jours des Assemblées
générales au Serrail pour décider sur le partî
qu'il y avoit à prendre dans une conjoncture si
délicate , et celui de la guerre ayant parû d'une
nécessité inévitable , l'opinion génerale fut de la
recommencer avec plus de . vigueur que jamais
et de ne la finir que pour la destruction des Persans , de la part desquels il ne falloit plus écouter aucune proposition.
On expédia en même- tems des Courriers à Topal- Osman , Pacha de Trebisonde , ci-devant Grand
>
SEPTEMBRE. 1732. 2041
Grand Vizir , et a d'autres Pachas pour leur
porter des ordres d'assembler à la hâte le plus
de Troupes qu'ils pourroient , et de passer en
toute diligence en Géorgie , afin de mettre à
couvert , s'il étoit possible , Ghendge , Tiflis
Erivan , &c. des entreprises du premier Minis- tre Persan ; et le G. S. donna le Commandement
de la nouvelle Armée à ce même Topal - Osman ,
comme le plus capable de faire tête à l'en- nemi.
En effet , tout le monde convient que le Sultan
ne pouvoit en cette occasion honorer personne
de sa confiance qui en fut plus digne que TopalOsman : outre que ce Pacha est d'une bravoure
et d'une expérience éprouvée par un grand nombre de campagnes et de belles actions , il doit
être animé de la plus terrible vangeance contre
les violateurs de la derniere paix , proprement
son ouvrage , et pour la conclusion de laquelle
on peut dire , qu'il s'étoit comme sacrifié luimême ; sans compter que , s'il y a jour à la renoüer , il sera encore plus propre que personne
à profiter des moyens que les circonstances pour- ront lui en offrir.
-La Porte appréhendant d'un autre côté , que
Thamas Kouli Khan ne tombe sur Bagdad avec
son Armée , que l'on dit être de 60000. hommes , et qu'il ne sempare de cette importante
Place , quoiqu'Achmet- Pacha ait mandé en s'y
renfermant , qu'il étoit en état de tenir trois
mois , des ordres ont été expédiez par tout l'Empire , pour envoyer à ce Gouverneur des secours
d'hommes et de munitions ; et afin de vaincre la
répugnance que les Soldats témoignent de retourner en Perse , on leur a augmenté à tous.
leur paye de quelques aspres.
Од
2042 MERCURE DE FRANCE
On ne peut pas encore sçavoir de quel succès
aura été suivi ce renouvellement de guerre ,
soit
pour les Turcs , soit pour les Persans ; mais un
bruit se répandit ici le même jour qu'on y
apprit la rupture de la paix , sçavoir que ChahThamas n'y avoit aucune part , ce bruit vient
de se confirmer par les dernieres dépêches
d'Achmet- Pacha , qu'un Tartare a remises à la Porte le 4. de ce mois.
Ce Seraskier en envoyant une Lettre que le
Roi de Perse lui avoit adressée pour le G. S.
mande que ce Prince lui en avoit aussi écrit une
par laquelle il l'assuroit qu'il étoit dans la ferme
intention d'éxécuter de sa part tous les articles
du Traité conclu depuis peu ; qu'il désavoüoit
en tout son premier Ministre , et que le regar- dant comme un Sajet qui s'étoit soustrait à l'obéissance de son Roi , il alloit non- seulement le
poursuivre , mais que dans l'incertitude , si le
sort favoriseroit ses armes , il prioit le G. S. de
se joindre à lui , pour employer leurs forces de
concert à réduire ce rebelle , et à faire rentrer
dans leur devoir les Troupes qu'il commande ;
ajoutant que l'histoire fournissoit assez d'éxemples que des Pachas avoient désolé l'Empire Ottoman par des révoltes contre leurs Empereurs que l'Eatemad- Doulet les imitoit aujourd'hui
mais qu'il esperoit que Sa Hautesse ayant égard à la malheureuse situation des affaires de Perse
maintiendroit dans son entier le dernier Traité
de Paix qu'ils avoient conclu ensemble par leurs
Plénipotentia.res respectifs , et duquel il protes- toit de nouveauqu'il ne vouloit s'écarter en rien.
Malgré ces belles assûrances , et quoique d'autres avis portent , qu'effectivement Thamas-
>
Koali
SEPTEMBRE. 1732 2043 Kouli-Khan enorgueilli d'avoir subjugué le Candahar , fait mourir Acheraf , et extermine jusqu'au dernier de la race de ce fameux usurpateur,
abusoit du crédit qu'il s'étoit acquis en Perse , et
donnoit lieu de soupçonner par son humeur al- tiere et ambitieuse , qu'il songeoit à usurper la
Couronne de son Maître ; inalgré tout cela , dis-je , la bonne-foi des Persans est si fort
décriée , que bien des gens pensent ici , que c'est
un nouvel artifice , et que ce Prince d'intelligence avec son premier Ministre et avec quelques
Puissances voisines , ne cherche qu'à amuser les
Turcs , au moins à ralentir l'activite des mouvemens qu'ils se donnent , afin d'avoir le tems de
reprendre sur eux les pays qu'il leur a cedez par
la derniere paix , avant qu'ils ayent assemblé des forces suffisantes pour s'y opposer , ou pour se
préparer des voyes de raccommodement avec la
Porte , supposé qu'il échoue dans ses desseins
en rejettant sur l'Eatemaddoullet toute l'iniquité
de l'infraction du Traité. Je passe sous silence
beaucoup d'autres raisonnemens qui se font ici
sur les causes de cette infraction , en attendanţ
que le tems nous en ait dévoilé le mistere.
Bekir- Pacha , qui étoit Gouverneur de Cutaya,
ayant été nommé Capitan - Pacha , arriva ici
le 13 du mois passé , et fut instalé dans cette dignité avec les cérémonies ordinaires , Marabou ·
son Prédécesseur fut renvoyé chez lui. Le lendemain , ce nouveau Général de la Mer , épousa une
Sultane , sœur du G. S. régnant , et veuve du
G. V. Numan. Pacha , de la Famille des Cuperlis.
Les nouveaux mariez furent un peu troublez la
premiere nuit de leurs nôces par un incendie qui
arriva au Fauxbourg de Cassum-Pacha , et qui étant
2041 MERCURE DE FRANCE
étant dans le voisinage de l'Arcenal , obligea le
Pacha-Bekir , à quitter la couche nuptiale pour
aller donner du secours ; mais sa présence , ni
celle du G. V. ni même le G. S. qui vint jus
qu'au bord de la Mer , ne pûrent empêcher que
le feu ne consummât en peu de tems une centaine de maisons ou de boutiques , dont la plupart
étoient à peine rebâties depuis l'embrasement qui
détruisit une partie de ce Fauxbourg l'année
passée.
La nuit du 19 au 16. il y eut encore un autre
incendie aux environs : le feu prit dans l'Arcenal
même , chez le Tersana-Emini , ou Intendant
de la Marine ; son vaste Palais fut réduit en cendres avec tous ses meubles ; les Archives ; les
Registres , et les autres papiers de la Marine
dont on ne pût rien sauver du tout encore ce fut un grand bonheur que l'air se trouva calme: pour peu qu'il eut fait de vent , il auroit été
presqu'impossible de garantir des flammes tour
P'Arsenal , et les Vaisseaux du G. S. qui sont auprès.
Quoique Marabou , Capitan-Pacha déposé ,
soit généralement reconnu pour un bon homme,
ces deux incendies arrivez coup sur coup , firent
soupçonner que pour se vanger de sa déposition ,
il étoit complice des incendiaires ; car on trouva,
dit on , des matieres combustibles en plusieurs
endroits , mais on n'a pû découvrir aucun incendiaire. Quoiqu'il en soit , la Porte l'avoit éxilé
à Lemnos , et il y fut embarqué pour cet effer
sur une Galere ; cependant ses amis ayant intercedé fortement pour lui , et prouvé son innocence, on le renvoya dans sa maison pour la seconde fois , au bout de huit ou dix jours.
La
SEPTEMBRE. 1732. 2045
La peste , qui a fait beaucoup de ravages en
Sirie cette année- ci , s'est manifestée à Constantinople depuis le commencement de ce mois ,
d'où elle s'est répanduë à Galata , à Pera , et dans
les autres Fauxbourgs , et s'il en faut juger par
la Saison où elle commence , il est à craindre
qu'elle ne fasse de terribles progrès. Je suis , &c.
L
P. V. D.
Juillet 1732. Suite des affaires
de Perse et de Turquie.
Récisément le même jour , Monsieur , c'estPadise,etle du mois passé ,que je vous envoyai la Relation desConferences tenues àAmadan , au mois de Janvier dernier , entre les Plénipotentiaires de Perse et de Turquie , et dont le GV Résul-
2038 MERCURE DE FRANCE
Résultat servit de base au Traité de Paix qu'ils
signerent quelque- tems après , un Chokadar
d'Achmet , Pacha de Babilonne , arriva ici en
douze jours seulement , diligence extrême , qui
répondoit à l'importance des dépêches dont son
Maître l'avoit chargé , et par lesquelles ce Pacha
informoit la Porte , que Thamas Kouli- Khan
Eatemad- Doulet , ou premier Ministre du Roi
de Perse , après avoir remporté plusieurs victoires sur les Efghans ou Aghuans , qu'il avoit rencognez dans leurs Montagnes du Candahar, étoit
revenu en triomphe à Ispaham , qu'enflé de ses heureux succès , et se prévalant de ce qu'il a mis
en quelque façon Chah- Thamas sur le Trône de
ses Ancêtres , il avoit déclaré avec hauteur on arrivant , qu'il ne vouloit absolument point ratifier Traité honteux qu'on venoit de faire avec
les Turcs sans sa participation , prétendant qu'il
étoit en état d'en obtenir un plus honorable et
plus avantageux à la Perse , et qu'en conséquence ce Ministre lui avoit écrit , à lui Achmet , une
Lettre conçue à peu près en ces termes :
Vous qui êtes Pacha de Babilonné , nous vous
faisons sçavoir en premier lieu , que nous voulons
et prétendons être les maîtres d'aller en pleine liberté
et toutes les fois qu'il nous plaira , visiter les Tom- beaux de ⋆ l'Imam- Ali , de Gherbelai-Mahaladé,
de Mousa et d'Hussein. Secondement , que pour
faire nos pélerinages à ces faints Lieux avec la déAli , Gendre de Mahomet , Gherbelaï , fils de la fille de ce dernier ; Mousa et Hussein , fils
d'Ali , ont chacun leur Sépulture aux environs
de Babilonne , et tous ces Tombeaux font l'objet
de la plus profonde véneration des Persans.
cence
SEPTEMBRE. 1732. 2039
il tence , et les dispositions que notre Loi demande ,
faut auparavant que tous les Persans , qui ont été
pris dans la derniere guerre soient délivrez de leur
esclavage , et que comme le sang de nos autres freres, qui y ont peri fume encore , et crie vangeance
à leur Souverain , il faut aussi qu'il y en ait autant
de répandu des Sujets du G. S. que ceux-ci en ont
fait couler des Sujets du Roi de Perse. Nous sommes
bien-aises de vous faire part de nos sentimens , afin
que vous ne puissiez pas nous accuser de vous avoir
surpris,et que vous vous teniez sur vos gardes, Quant
à nous,nous nous préparons à aller bien- tôt à la tête de uotre Armée goûter la douceur de l'air que l'on respire dans les belles plaines de Bagdat , etfaire repaser nos Troupes fatiguées à l'ombre de ses murs.
A cette extraordinaire Lettre du premier Ministre de Perse , Achmet-Pacha en avoit joint
une autre de Baki- Pacha , Gouverneur de Kirman-cha , par laquelle ce dernier se plaignoit que contre la foi du Traité on avoit voulu le dépoüiller de son Gouvernement. Il faut sçavoir
pour entendre ceci , que depuis longues années ce Gouvernement est dans la famille de BakiPacha , et qu'à la sollicitation d'Achmet- Pacha
son Protecteur , on étoit convenu par un article
du dernier Traité de Paix , qu'il resteroit en place , quoiqu'il fut Turc et Sujet du G. S. et quoi
que Kirmancha rentrât sous la domination Per- mais que l'Edatemad- Donlet s'étant recrié
avec quelque raison contre cet article , dont l'exécution pourroit être pernicieuse à la Perse , et
ne voulant point garder de mesures avec les´
Turcs , avoit déposé de son autorité ce Gouver- neur , et lui avoit fait ordonner de remettre le
Commandement à un Persan qu'il envoyoit pour G vi
sane ,
le
2040 MERCURE DE FRANCE
le relever. Baki- Pacha écrivoit donc tout cela au
Seraskier- Achmet , et ajoûtoit , que non- seule- ment il avoit refusé l'entrée de la Ville au Successeur qu'on lui avoit envoyé , mais qu'il en
avoit fait fermer les portes , et qu'il étoit résolu
de s'y deffendre jusqu'à la derniere extrémité
avant que de ceder son poste à personne , que
d'ailleurs il pouvoit l'assurer qu'il y avoit plus
de 20000. hommes dans le Kirman , qui lui
étoient entierement dévoüez , et qu'il attendoit
ses ordres pour sçavoir de quelle maniere il devoit se comporter ; surquoi Acmet- Pacha lui *
avoit répondu , qu'il ne pouvoit lui en donner
aucun qu'il n'en eut reçû lui-même de la Porte
où il alloit mander tout ce qui se passoit.
La Porte aussi surprise qu'indignée des faux
prétextes et de l'air de fierté que prenoit ThamasKouli- Khan pour rompre une paix recente , que
les Persans avoient demandée , pour ainsi - dire à
genoux , et cela dans le tems qu'elle venoit de licencier une partie de ses Troupes , et de retirer
l'autre des Frontieres , la Porte , dis-je , se trouva comme elle se trouve encore dans un grand
embarras Cependant le Grand-Visir ayant convoqué pendant plusieurs jours des Assemblées
générales au Serrail pour décider sur le partî
qu'il y avoit à prendre dans une conjoncture si
délicate , et celui de la guerre ayant parû d'une
nécessité inévitable , l'opinion génerale fut de la
recommencer avec plus de . vigueur que jamais
et de ne la finir que pour la destruction des Persans , de la part desquels il ne falloit plus écouter aucune proposition.
On expédia en même- tems des Courriers à Topal- Osman , Pacha de Trebisonde , ci-devant Grand
>
SEPTEMBRE. 1732. 2041
Grand Vizir , et a d'autres Pachas pour leur
porter des ordres d'assembler à la hâte le plus
de Troupes qu'ils pourroient , et de passer en
toute diligence en Géorgie , afin de mettre à
couvert , s'il étoit possible , Ghendge , Tiflis
Erivan , &c. des entreprises du premier Minis- tre Persan ; et le G. S. donna le Commandement
de la nouvelle Armée à ce même Topal - Osman ,
comme le plus capable de faire tête à l'en- nemi.
En effet , tout le monde convient que le Sultan
ne pouvoit en cette occasion honorer personne
de sa confiance qui en fut plus digne que TopalOsman : outre que ce Pacha est d'une bravoure
et d'une expérience éprouvée par un grand nombre de campagnes et de belles actions , il doit
être animé de la plus terrible vangeance contre
les violateurs de la derniere paix , proprement
son ouvrage , et pour la conclusion de laquelle
on peut dire , qu'il s'étoit comme sacrifié luimême ; sans compter que , s'il y a jour à la renoüer , il sera encore plus propre que personne
à profiter des moyens que les circonstances pour- ront lui en offrir.
-La Porte appréhendant d'un autre côté , que
Thamas Kouli Khan ne tombe sur Bagdad avec
son Armée , que l'on dit être de 60000. hommes , et qu'il ne sempare de cette importante
Place , quoiqu'Achmet- Pacha ait mandé en s'y
renfermant , qu'il étoit en état de tenir trois
mois , des ordres ont été expédiez par tout l'Empire , pour envoyer à ce Gouverneur des secours
d'hommes et de munitions ; et afin de vaincre la
répugnance que les Soldats témoignent de retourner en Perse , on leur a augmenté à tous.
leur paye de quelques aspres.
Од
2042 MERCURE DE FRANCE
On ne peut pas encore sçavoir de quel succès
aura été suivi ce renouvellement de guerre ,
soit
pour les Turcs , soit pour les Persans ; mais un
bruit se répandit ici le même jour qu'on y
apprit la rupture de la paix , sçavoir que ChahThamas n'y avoit aucune part , ce bruit vient
de se confirmer par les dernieres dépêches
d'Achmet- Pacha , qu'un Tartare a remises à la Porte le 4. de ce mois.
Ce Seraskier en envoyant une Lettre que le
Roi de Perse lui avoit adressée pour le G. S.
mande que ce Prince lui en avoit aussi écrit une
par laquelle il l'assuroit qu'il étoit dans la ferme
intention d'éxécuter de sa part tous les articles
du Traité conclu depuis peu ; qu'il désavoüoit
en tout son premier Ministre , et que le regar- dant comme un Sajet qui s'étoit soustrait à l'obéissance de son Roi , il alloit non- seulement le
poursuivre , mais que dans l'incertitude , si le
sort favoriseroit ses armes , il prioit le G. S. de
se joindre à lui , pour employer leurs forces de
concert à réduire ce rebelle , et à faire rentrer
dans leur devoir les Troupes qu'il commande ;
ajoutant que l'histoire fournissoit assez d'éxemples que des Pachas avoient désolé l'Empire Ottoman par des révoltes contre leurs Empereurs que l'Eatemad- Doulet les imitoit aujourd'hui
mais qu'il esperoit que Sa Hautesse ayant égard à la malheureuse situation des affaires de Perse
maintiendroit dans son entier le dernier Traité
de Paix qu'ils avoient conclu ensemble par leurs
Plénipotentia.res respectifs , et duquel il protes- toit de nouveauqu'il ne vouloit s'écarter en rien.
Malgré ces belles assûrances , et quoique d'autres avis portent , qu'effectivement Thamas-
>
Koali
SEPTEMBRE. 1732 2043 Kouli-Khan enorgueilli d'avoir subjugué le Candahar , fait mourir Acheraf , et extermine jusqu'au dernier de la race de ce fameux usurpateur,
abusoit du crédit qu'il s'étoit acquis en Perse , et
donnoit lieu de soupçonner par son humeur al- tiere et ambitieuse , qu'il songeoit à usurper la
Couronne de son Maître ; inalgré tout cela , dis-je , la bonne-foi des Persans est si fort
décriée , que bien des gens pensent ici , que c'est
un nouvel artifice , et que ce Prince d'intelligence avec son premier Ministre et avec quelques
Puissances voisines , ne cherche qu'à amuser les
Turcs , au moins à ralentir l'activite des mouvemens qu'ils se donnent , afin d'avoir le tems de
reprendre sur eux les pays qu'il leur a cedez par
la derniere paix , avant qu'ils ayent assemblé des forces suffisantes pour s'y opposer , ou pour se
préparer des voyes de raccommodement avec la
Porte , supposé qu'il échoue dans ses desseins
en rejettant sur l'Eatemaddoullet toute l'iniquité
de l'infraction du Traité. Je passe sous silence
beaucoup d'autres raisonnemens qui se font ici
sur les causes de cette infraction , en attendanţ
que le tems nous en ait dévoilé le mistere.
Bekir- Pacha , qui étoit Gouverneur de Cutaya,
ayant été nommé Capitan - Pacha , arriva ici
le 13 du mois passé , et fut instalé dans cette dignité avec les cérémonies ordinaires , Marabou ·
son Prédécesseur fut renvoyé chez lui. Le lendemain , ce nouveau Général de la Mer , épousa une
Sultane , sœur du G. S. régnant , et veuve du
G. V. Numan. Pacha , de la Famille des Cuperlis.
Les nouveaux mariez furent un peu troublez la
premiere nuit de leurs nôces par un incendie qui
arriva au Fauxbourg de Cassum-Pacha , et qui étant
2041 MERCURE DE FRANCE
étant dans le voisinage de l'Arcenal , obligea le
Pacha-Bekir , à quitter la couche nuptiale pour
aller donner du secours ; mais sa présence , ni
celle du G. V. ni même le G. S. qui vint jus
qu'au bord de la Mer , ne pûrent empêcher que
le feu ne consummât en peu de tems une centaine de maisons ou de boutiques , dont la plupart
étoient à peine rebâties depuis l'embrasement qui
détruisit une partie de ce Fauxbourg l'année
passée.
La nuit du 19 au 16. il y eut encore un autre
incendie aux environs : le feu prit dans l'Arcenal
même , chez le Tersana-Emini , ou Intendant
de la Marine ; son vaste Palais fut réduit en cendres avec tous ses meubles ; les Archives ; les
Registres , et les autres papiers de la Marine
dont on ne pût rien sauver du tout encore ce fut un grand bonheur que l'air se trouva calme: pour peu qu'il eut fait de vent , il auroit été
presqu'impossible de garantir des flammes tour
P'Arsenal , et les Vaisseaux du G. S. qui sont auprès.
Quoique Marabou , Capitan-Pacha déposé ,
soit généralement reconnu pour un bon homme,
ces deux incendies arrivez coup sur coup , firent
soupçonner que pour se vanger de sa déposition ,
il étoit complice des incendiaires ; car on trouva,
dit on , des matieres combustibles en plusieurs
endroits , mais on n'a pû découvrir aucun incendiaire. Quoiqu'il en soit , la Porte l'avoit éxilé
à Lemnos , et il y fut embarqué pour cet effer
sur une Galere ; cependant ses amis ayant intercedé fortement pour lui , et prouvé son innocence, on le renvoya dans sa maison pour la seconde fois , au bout de huit ou dix jours.
La
SEPTEMBRE. 1732. 2045
La peste , qui a fait beaucoup de ravages en
Sirie cette année- ci , s'est manifestée à Constantinople depuis le commencement de ce mois ,
d'où elle s'est répanduë à Galata , à Pera , et dans
les autres Fauxbourgs , et s'il en faut juger par
la Saison où elle commence , il est à craindre
qu'elle ne fasse de terribles progrès. Je suis , &c.
L
P. V. D.
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Résumé : LETTRE écrite de Constantinople le 12. Juillet 1732. Suite des affaires de Perse et de Turquie.
En juillet 1732, des tensions émergent entre la Perse et la Turquie. Le 12 juillet, un messager informe la Porte ottomane que Thamas Kouli Khan, premier ministre du roi de Perse, refuse de ratifier le traité de paix récemment signé avec les Turcs après avoir vaincu les Efghans. Il exige la liberté de visite des tombeaux sacrés des imams Ali, Gherbelai, Mousa et Hussein, la libération des Persans capturés, et des représailles pour les pertes subies. Parallèlement, Baki Pacha, gouverneur de Kirmancha, se plaint d'avoir été déposé malgré les accords de paix. La Porte ottomane, surprise et indignée, décide de reprendre les hostilités. Topal Osman est nommé commandant de la nouvelle armée pour défendre les territoires menacés. Des renforts sont envoyés à Bagdad pour contrer une éventuelle attaque perse. Cependant, des rumeurs circulent que le roi de Perse désavoue son ministre et souhaite maintenir le traité de paix, bien que la bonne foi des Persans soit mise en doute. Par ailleurs, Bekir Pacha est nommé Capitan Pacha et épouse une sultane. Deux incendies surviennent à Constantinople, mais les responsables ne sont pas identifiés. La peste, qui a ravagé la Syrie, apparaît à Constantinople et menace de se propager.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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330
p. 2045-2054
POLOGNE. / Du Camp de Villa-Nova. Suite du Journal.
Début :
Le bruit est commun à Warsovie, que les Maisons de Saxe et de Baviere avoient signé [...]
Mots clefs :
Pologne, Camp de Villanova, Mousquetaires, Armée, Compagnies
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texteReconnaissance textuelle : POLOGNE. / Du Camp de Villa-Nova. Suite du Journal.
POLOGNE.
E bruit est commun à Warsovie , que les
Maisons de Saxe et de Baviere avoient signé
depuis peu un nouveau Traité d'amitié pour la sûreté de leurs interêts communs.
Du Camp de Villa - Nova.
Suite du Journal.
'Armée n'ayant fait aucun mouvement le s
L'Armée, fain ufu 1 pairel'exercice
à la Cavalerie. Les grands Mousquetaires étant
venus se ranger au front du Centre de l'Armée
et la Cavalerie des 2 aîles s'étant mise en Bataille par Compagnie , à la tête de son Camp , alla
se joindre aux grands Mousquetaires par une
contre-marche , à droite et à gauche. Le Regiment de Nassau , qui formoit la gauche de Paîle
droite , prit la gauche de toute la Cavalerie , et
fut remplacé par 4 Escadrons détachez.
Tout étant en ordre, le Regimentaire en donna
le signal par 2 coups de Canon; sur quoi le Roy
en fit tirer un, qui donna le signal pour l'exercice de la Cavalerie , rangée par Compagnies.
Celles qui étoient impaires , ayant marché 100
pas en avant , la Cavalerie parut sur 2 lignes , et ! les
2016 MERCURE DE FRANCE
les Compagnies paires ayant passé dans les in
tervalles de la premiere Ligne , formerent la leur
110 pas devant celle- ci. Chaque Ligne ayant fait
3 fois ce mouvement , la 2 Ligne remplit au
3e mouvement ; les intervalles de la premiere , et
les Compagnies paires ayant fait demi- tour à
droite , sur le même terrain , formerent la premiere ligne en retournant vers le Camp.
Les Compagnies impaires firent le même demitour à droite , passant dans les intervalles de la
premiere Ligne ; en sorte que les deux Lignes
s'entrepasserent , comme elles avoient fait , en
venant vers le Pavillon , et à chaque fois qu'elfes s'arrêterent , elles firent demi - tour à droite
sur la Place, pour faire face au Pavillon du Roy, "
qui est scitué sur une Butte , dite des Lapins ; il
est occupé par S. M. depuis que ce Camp est formé.
Les Compagnies impaires de la 2e Ligne , ne passerent en retournant que 2 fois dans les Intervalles , afia de rester derricre les Compagnies
paires , qui alors formoient la premiere Ligne
laquelle ayant fait demi- tour à droite , rentra
dans le Pavillon ; et par ce dernier mouvement ,
la Cavalerie se retrouva sur une Ligne , comme
elle avoit été au commencement.
Les 8 Escadrons de la droite ayant ensuite fait
un mouvement à droite par Compagnies , & les
8 Escadrons de la gauche en ayant fait un autre
à gauche , ils marcherent quelques pas ; après
quoi la droite fit la conversion à gauche , et la
gauche à droite, pour venir en 2 colones vers le
Pavillon. Les grands Mousquetaires resterent à
leur place , et y furent dans l'inaction jusqu'au mouvement du centre. Les 2 Colones étant arrivées à une certaine distance , par une conversion
SEPTEMBRE. 1732. 2047
sion à droite et à gauche , formerent deux Lignes
qui se faisoient face et avoient le Flanc au Pavillon. Les Compagnies impaires de chaque Ligne ayant marché 80 pas en avant , chaque Ligne se partagea en 2 Lignes.
Les Trompettes ayant sonné la Charge , les 2
premieres Lignes marcheient l'une contre l'autres
elles s'entrepasserent dans les Intervalles , firent
demi tour à droite, se rechargerent une seconde
fois , et passerent dans les Intervalles des secondes I ignes, qui étoient déja en mouvement pour
se charger , et qui firent la même manœuvre
que ces premieres. Cette manoeuvre fut répétée
une seconde fois par l'une et l'autre Ligne. Les
secondes rentrerent ensuite dans les premieres ,
et par une conversion de chaque Ligne sur le
centre , elle se joignirent aux grands Mousque
taires , qui avoient marché en même temps en
avant ; en sorte que toute la Cavalerie se retrouva sur une même Ligne,faisant face au Pavillon.
·
Toute la Cavalerie , excepté les Mousquetaires qui resterent en place , ayant ensuite fait la
conversion à gauche par 4 Escadrons , où huit
Compagnies,forma 4 Lignes , qui marcherent en
avant , ayant le Pavillon à droite , qu'elles pas- serent, et ayant fait une conversion à droite elles
marcherent encore en avant jusqu'à une certaine
distance , où ces 4 Lignes ayant fait une autre
conversion à droite par Compagnies , formefent
4 Colones qui marcherent en avant , ayant le
Pavillon à gauche , et par une conversion par
Compagnie, formerent de nouveau 4 Lignes vis- à- vis du Pavillon. Les grands Mousquetaires
s'étoient avancez avant la marche des Colones
à une distance marquée pour se trouver au centre
des 4 Colones et des 4 Lignes.
Leg
2048 MERCURE DE FRANCE
Les 4 Lignes par un mouvement formerent un
Quarré, au Centre duquel étoient les Mousquetaires , et par une conversion à droite et à gau- che par Compagnie, les Troupes qui formoient le
Quarré se remirent en ordre pour le rompre , ce
qui se fit par une marche des Mousquetaires dans
Fenceinte. Ils furent suivis par le Regiment de Gog
tha, qui le fut du reste de la Cavalerie , et par plu
sieurs Marches en Coloñes faites dans l'enceinte ;
ils donnerent le temps au Quarté de se développer
et en sortirent pour passer devant le Pavillon.
Les Officiers saluerent le Roy et reconduisirent
leurs Troupes au Camp.
Le 8 , jour destiné pour l'exercice des Grenadiers , les deux Compagnies de Rutowki et ide
Promnitz, qui pendant tout l'exercice demeurerent unies , furent jointes à droite et à gauche
par les 8 Compagnies des deux Bataillons des
Grenadiers , et chaque Corps détacha ses Char
pentiers qui se rangerent à trois de hauteur , et formerent 4 Pelotons , 20 pas devant les Compagnies de Rutowki et de Promnitz.Les 10 Com,
pagnies de Grenadiers se rangerent sur 2 Lignes;
4 de ces Compagnies ; sçavoir , 3 des Cardes de
la Couronne , et une de celles de Lithuanie , s'ésant jointes à la droite et à la gauche de celles
de Rutowki et de Promnitz , firent la premiere
Ligne' ; et les 4 autres ; sçavoir , celles de Flemming, de Lublin , de Campenhausen et de Denhoff , formerent la seconde. Ce Corps étoit com mandé par le Major General le Prince de Czartoriski.
Au premier signal ordinaire , pour avertir le
Roy que tout étoit rangé , S. M. donna le sien
pour former la Phalange sur la droite. Les Charpentiers qui faisoient la pointe de la Phalange ,
ayant
SEPTEMBRE. 1732. 2049
Ayant marché en avant , les Compagnies de Rutowki et de Promnitz formerent la premiere
Ligne de la Phalange,celles de Lublin et de Campenhausen la seconde ; celles du second et du
troisiéme Bataillon des Gardes de la Couronne
la troisiéme , celles de Denhoff et de Flemining
la 4 , et celle du premier Bataillon des Gardes
de la Couronne avec celle des Gardes de Lithuanie la cinquième. La Phalange ainsi formée , elle
marcha dans cet ordre , vers le Pavillon , jusqu'à
une certaine distance,
Par un second signal , la Phalange se forma en
triangle par un demi-quart de conversion à gau- che et à droite des Corps qui la composoient, et
les Charpentiers passerent en même- temps à la
droite et à la gauche des Compagnies de Rutowki et de Promnitz qui marcherent en avant pour
prendre leur terrain. On fit ensuite le feu coulant
qui commença par l'Angle de la droite , et fut
répété par l'Angle de la gauche.
Par le troisiéme signal , les Troupes se remirent en Phalange , et chaque ligne fit une Salve
P'une après l'autre.
Au quatriéme signal , la Phalange se rompit
pour former 2 Lignes , ce qui s'exécuta ainsi.Les
4 Compagnies des Gardes marcherent en avant ,
et vinrent s'alligner avec celles de Rutowki et de
Promnitz , ce qui forma la premiere Ligne. Les
4 autres Compagnies marcherent aussi en avant
pour s'alligner avec les Charpentiers, ce qui forma la seconde Ligne ; et par une contre- imarche
à droite et à gauche , vers le Centre , les Compa
gnies qui formoient cette seconde Ligne, se trou- verent vis à- vis les Intervalles de la premiere, qui
cominença ensuite son feu par demi Compa
gnies , dont 2 rangs tirerent à la fois , ce qui se
Tépeta trois fois.
En
2050 MERCURE DE FRANCE
En même-temps que la premiere Ligne commençoit son feu , la seconde avança pas pas , et
ayant passé dans les Intervalles de la premiere
elle fit , 30 pas en avant , le même feu qu'avoit
fait la premiere Ligne ; celle- cy ayant repassé dans les Intervalles de la seconde Ligne , 30 pas
en avant , elle se prépara pour jetter les Grenanades , ce qui se fit par pelotons. Pendant cette
manœuvre , la seconde Ligue passa dans les Intervalles de la premiere , 20 pas en avant , et
jetta les Grenades de la même maniere.
Par le cinquiéme signal , les deux lignes formerent trois Brigades ; ce qui s'executa ainsi. La
Compagnie de la droite de la premiere Ligne
vint remplir l'Intervalle des deux Compagnies
de la droite de la seconde , ce qui forma la Brigade de la droite, La Compagnie de la droite de
la seconde ligne fit la même chose à l'égard de
la premiere , et forma ainsi la Brigade de la gauche ; ces 2 Brigades marcherent 40 pas en avant.
Les 2 autres Compagnies de la seconde ligne ,
joignirent la droite et la gauche de celles de Rutowki et de Promnitz , ce qui forma la Brigade
du Centre , qui passa dans l'Intervalle des deux
autres , 30 pas en avant , et les trois Brigades
s'étant mises sur une même ligne , toutes les
Compagnies jetterent en même-temps leurs Grenades , les Charpentiers s'étant placez à la droite
et à la gauche de ligne,
Au sixiéme signal , la ligne forma un zig-zag
à dix faces , avec un Drapeau sur chaque Angle.
Les Grenadiers ainsi rangez , firent le feu de
Haye , qui fut suivi d'une décharge generale ;
enfin les dix Compagnies s'étant remises sur une ligne par une conversion à droite par pelotons ,
se mirent en marche pour passer devant le Pavillon , et retourner au Camp.
LS
I
C
10
SEPTEMBRE. 1732. 2051
Le 9 , il n'y eut point de mouvement dans
l'Armée , et le 10 , jour destiné à l'exercice des
Piquiers,l'Infanterie ayant formé 9 Bataillons de
256 chacun , avec un Drapeau , un Officier de
P'Etat Major, 2 Capitaines , 6 Subalternes , 16
bas Officiers et 8 Tambours , chaque Bataillon se
rangea à la tête du Camp , en 8 pelotons , à 4 de
hauteur , de 32 hommes chacun. Les 2 Pelotons
du centre étoient de Piquiers. Ensuite chaque
Bataillon forma un Quarré plein , à 16 de hauteur et 16 de front , de sorte que les 64 Piquiers
formoient un Quarré dans le centre de celui du
Bataillon ,
par le
Les neuf Bataillons s'étant joints , se range,
rent à trois de hauteur et 8 de front ; ce qui forma un Quarré plein de 48 hommes de hauteur
et de 48 de front , chaque Bataillon ayant ses Piquiers au centre , et chaque file et chaque rang
étant à 3 pas de distance . Outre les Officiers
commandez à chaque Bataillon, il y avoit 4 Majors et 4 Ajudans. Les Majors se placerent aux
Angles du Quarré , qui étoit commandé
Major Ceneral Campenhausen.
Au signal donné du Quartier du Roy,le Quar
ré marcha dans cet ordre vers le Pavillon , jusqu'à une certaine distance , où le General Com- mandant ordonna les feux autour dn Quarré ,
qui se firent par les quatre premiers rangs , dont
le quatrième , qui s'étoit doublé dans le premier,
commença le feu ; s'étant retiré, il fut remplacé
par le troisiéme Rang; ensuite par le second , et puis par le premier ; ce qui se répeta trois fois
Après ce feu , le General fit occuper les 2 premiers Rangs autour du Quarré par les Piquiers
des coins et des faces des 8 Bataillons ; ce qui se
fir par une contre- marche de ceux- cy, et par unede
2052 MERCURE DE FRANCE
de ceux qui occuperent ces deux Rangs , et qui vinrent se ranger à la place des Piquiers. Le rèste de ces Piquiers , par une autre contre- marche
qui se fit en même-temps , formerent 2 Rangs
autour du Bataillon du Centre , celui cy gardant
ses Piquiers ne fit aucun mouvement.
Les Piquiers ainsi rangez , le General ordonna
le feu qui se fit par les 12 premiers Kangs , dont
doublerent dans les Rangs des Piquiers du tour
du Quarré , qui pendant les Salves , baisserent
tous leurs Piques , excepté ceux qui étoient dans
le centre ; ce feu se repeta 3 fois , et après le feu
des Rangs , on commanda la Salve generale de
tout le Quarré; ensuite on fit remettre les Piquiers
leur premiere place par les mêmes contie
marches qui la leur avoient fait quitter.
Par un second signal du Pavillon , le Quarré
se rompit en cette maniere ; Les 4 Bataillons des
coins ayant fait une contre- marche à droite et à
gauche , marcherent sur la ligne de la face qui
regardoit le Pavillon , et celle qui lui étoit op÷
posée , jusqu'à ce que leurs dernieres files fussent
3 pas hors du Quarre.
Au troisiéme signal , les deux Bataillons qui
étoient à droite et à gauche de celui du Centre ,
sortirent du Quarré par une contre - marche à
droite et à gauche , et marcherent jusqu'à ce que
leurs dernieers Files fussent 3 pas au delà des premieres Files des Bataillons des coins ; les 3 autres
Bataillons resterent en place , et après chaque
mouvement , les Bataillons faisoient face au Pavillon.
Au quatriéme signal , les 2 Bataillons des coins
qui faisoient face au Pavillon , ayant fait une
contre marche à droite et à gauche , marcherent
de nouveau sur la même ligne, jusqu'à ce que leurs
SEPTEMBRE. 1732. 2053
leurs dernieres Files fussent 3 pas au delà des 2
Bataillons , qui avoienr fait le dernier mouve ment.
Au cinquiéme signal , les 2 autres Bataillons
des Coins ayant marché en avant , jusqu'à ce
qu'ils fussent sur la ligne, qui faisoit face au Pa- villon , et le Batalllon du Centre , avec celui qui
étoit derriere , étant venu par une contre- marche se placer derriere les Intervalles de la droite
et de la gauche du Bataillon du Centre de la premiere ligne , en formerent une seconde avec les
deux autres Bataillons qui étoient demeurez cn
place.
Par un sixième signal , les 9 Bataillons se préparerent à se mettre à 8 de hauteur , ce qui se fit
ainsi : Les 4 Bataillons des aîles de la premiere
ligne , et les 4 qui formoient la seconde , gagne- rent , par une contre- marche à droite et à gauche,le terrain necessaire pour faire un plus grand
front , observant de garder toujours leurs trois
pas de distance ; après quoi , tous les Pelotons de
chaque Bataillon qui avoient doublé , se rangerent sur les Angles de leur Bataillon , et ceux de derriere ayant marché pour se joindre au Corps
dePiquiers, ils se trouverent à 8 de hauteur, ayant
ensuite doublé leurs rangs en avant , ils se trouverent à quatre de hauteur , les Officiers étant
à leurs places ordinaires. Au septiéme signal, les
4 Bataillons de la seconde ligne , ayant rempli
les Intervalles de la premiere , paiurent sur une
ligne, et le General ayant fait mettre les Piquiers
dans le quatrième rang , on commença les feux
qui finirent par une décharge geaerale ; les Piquiers présenterent leurs Piques pendant le feu.
Ces derniers étant ensuite rentrés dans le Centre,
toute la ligne fit la conversion à droite par PeloH tons
"
2054 MERCURE DE FRANCE
tons pour venir passer devant le Pavillon du
Roy, et s'enretourna au Camp , par la ligne da Centre.
E bruit est commun à Warsovie , que les
Maisons de Saxe et de Baviere avoient signé
depuis peu un nouveau Traité d'amitié pour la sûreté de leurs interêts communs.
Du Camp de Villa - Nova.
Suite du Journal.
'Armée n'ayant fait aucun mouvement le s
L'Armée, fain ufu 1 pairel'exercice
à la Cavalerie. Les grands Mousquetaires étant
venus se ranger au front du Centre de l'Armée
et la Cavalerie des 2 aîles s'étant mise en Bataille par Compagnie , à la tête de son Camp , alla
se joindre aux grands Mousquetaires par une
contre-marche , à droite et à gauche. Le Regiment de Nassau , qui formoit la gauche de Paîle
droite , prit la gauche de toute la Cavalerie , et
fut remplacé par 4 Escadrons détachez.
Tout étant en ordre, le Regimentaire en donna
le signal par 2 coups de Canon; sur quoi le Roy
en fit tirer un, qui donna le signal pour l'exercice de la Cavalerie , rangée par Compagnies.
Celles qui étoient impaires , ayant marché 100
pas en avant , la Cavalerie parut sur 2 lignes , et ! les
2016 MERCURE DE FRANCE
les Compagnies paires ayant passé dans les in
tervalles de la premiere Ligne , formerent la leur
110 pas devant celle- ci. Chaque Ligne ayant fait
3 fois ce mouvement , la 2 Ligne remplit au
3e mouvement ; les intervalles de la premiere , et
les Compagnies paires ayant fait demi- tour à
droite , sur le même terrain , formerent la premiere ligne en retournant vers le Camp.
Les Compagnies impaires firent le même demitour à droite , passant dans les intervalles de la
premiere Ligne ; en sorte que les deux Lignes
s'entrepasserent , comme elles avoient fait , en
venant vers le Pavillon , et à chaque fois qu'elfes s'arrêterent , elles firent demi - tour à droite
sur la Place, pour faire face au Pavillon du Roy, "
qui est scitué sur une Butte , dite des Lapins ; il
est occupé par S. M. depuis que ce Camp est formé.
Les Compagnies impaires de la 2e Ligne , ne passerent en retournant que 2 fois dans les Intervalles , afia de rester derricre les Compagnies
paires , qui alors formoient la premiere Ligne
laquelle ayant fait demi- tour à droite , rentra
dans le Pavillon ; et par ce dernier mouvement ,
la Cavalerie se retrouva sur une Ligne , comme
elle avoit été au commencement.
Les 8 Escadrons de la droite ayant ensuite fait
un mouvement à droite par Compagnies , & les
8 Escadrons de la gauche en ayant fait un autre
à gauche , ils marcherent quelques pas ; après
quoi la droite fit la conversion à gauche , et la
gauche à droite, pour venir en 2 colones vers le
Pavillon. Les grands Mousquetaires resterent à
leur place , et y furent dans l'inaction jusqu'au mouvement du centre. Les 2 Colones étant arrivées à une certaine distance , par une conversion
SEPTEMBRE. 1732. 2047
sion à droite et à gauche , formerent deux Lignes
qui se faisoient face et avoient le Flanc au Pavillon. Les Compagnies impaires de chaque Ligne ayant marché 80 pas en avant , chaque Ligne se partagea en 2 Lignes.
Les Trompettes ayant sonné la Charge , les 2
premieres Lignes marcheient l'une contre l'autres
elles s'entrepasserent dans les Intervalles , firent
demi tour à droite, se rechargerent une seconde
fois , et passerent dans les Intervalles des secondes I ignes, qui étoient déja en mouvement pour
se charger , et qui firent la même manœuvre
que ces premieres. Cette manoeuvre fut répétée
une seconde fois par l'une et l'autre Ligne. Les
secondes rentrerent ensuite dans les premieres ,
et par une conversion de chaque Ligne sur le
centre , elle se joignirent aux grands Mousque
taires , qui avoient marché en même temps en
avant ; en sorte que toute la Cavalerie se retrouva sur une même Ligne,faisant face au Pavillon.
·
Toute la Cavalerie , excepté les Mousquetaires qui resterent en place , ayant ensuite fait la
conversion à gauche par 4 Escadrons , où huit
Compagnies,forma 4 Lignes , qui marcherent en
avant , ayant le Pavillon à droite , qu'elles pas- serent, et ayant fait une conversion à droite elles
marcherent encore en avant jusqu'à une certaine
distance , où ces 4 Lignes ayant fait une autre
conversion à droite par Compagnies , formefent
4 Colones qui marcherent en avant , ayant le
Pavillon à gauche , et par une conversion par
Compagnie, formerent de nouveau 4 Lignes vis- à- vis du Pavillon. Les grands Mousquetaires
s'étoient avancez avant la marche des Colones
à une distance marquée pour se trouver au centre
des 4 Colones et des 4 Lignes.
Leg
2048 MERCURE DE FRANCE
Les 4 Lignes par un mouvement formerent un
Quarré, au Centre duquel étoient les Mousquetaires , et par une conversion à droite et à gau- che par Compagnie, les Troupes qui formoient le
Quarré se remirent en ordre pour le rompre , ce
qui se fit par une marche des Mousquetaires dans
Fenceinte. Ils furent suivis par le Regiment de Gog
tha, qui le fut du reste de la Cavalerie , et par plu
sieurs Marches en Coloñes faites dans l'enceinte ;
ils donnerent le temps au Quarté de se développer
et en sortirent pour passer devant le Pavillon.
Les Officiers saluerent le Roy et reconduisirent
leurs Troupes au Camp.
Le 8 , jour destiné pour l'exercice des Grenadiers , les deux Compagnies de Rutowki et ide
Promnitz, qui pendant tout l'exercice demeurerent unies , furent jointes à droite et à gauche
par les 8 Compagnies des deux Bataillons des
Grenadiers , et chaque Corps détacha ses Char
pentiers qui se rangerent à trois de hauteur , et formerent 4 Pelotons , 20 pas devant les Compagnies de Rutowki et de Promnitz.Les 10 Com,
pagnies de Grenadiers se rangerent sur 2 Lignes;
4 de ces Compagnies ; sçavoir , 3 des Cardes de
la Couronne , et une de celles de Lithuanie , s'ésant jointes à la droite et à la gauche de celles
de Rutowki et de Promnitz , firent la premiere
Ligne' ; et les 4 autres ; sçavoir , celles de Flemming, de Lublin , de Campenhausen et de Denhoff , formerent la seconde. Ce Corps étoit com mandé par le Major General le Prince de Czartoriski.
Au premier signal ordinaire , pour avertir le
Roy que tout étoit rangé , S. M. donna le sien
pour former la Phalange sur la droite. Les Charpentiers qui faisoient la pointe de la Phalange ,
ayant
SEPTEMBRE. 1732. 2049
Ayant marché en avant , les Compagnies de Rutowki et de Promnitz formerent la premiere
Ligne de la Phalange,celles de Lublin et de Campenhausen la seconde ; celles du second et du
troisiéme Bataillon des Gardes de la Couronne
la troisiéme , celles de Denhoff et de Flemining
la 4 , et celle du premier Bataillon des Gardes
de la Couronne avec celle des Gardes de Lithuanie la cinquième. La Phalange ainsi formée , elle
marcha dans cet ordre , vers le Pavillon , jusqu'à
une certaine distance,
Par un second signal , la Phalange se forma en
triangle par un demi-quart de conversion à gau- che et à droite des Corps qui la composoient, et
les Charpentiers passerent en même- temps à la
droite et à la gauche des Compagnies de Rutowki et de Promnitz qui marcherent en avant pour
prendre leur terrain. On fit ensuite le feu coulant
qui commença par l'Angle de la droite , et fut
répété par l'Angle de la gauche.
Par le troisiéme signal , les Troupes se remirent en Phalange , et chaque ligne fit une Salve
P'une après l'autre.
Au quatriéme signal , la Phalange se rompit
pour former 2 Lignes , ce qui s'exécuta ainsi.Les
4 Compagnies des Gardes marcherent en avant ,
et vinrent s'alligner avec celles de Rutowki et de
Promnitz , ce qui forma la premiere Ligne. Les
4 autres Compagnies marcherent aussi en avant
pour s'alligner avec les Charpentiers, ce qui forma la seconde Ligne ; et par une contre- imarche
à droite et à gauche , vers le Centre , les Compa
gnies qui formoient cette seconde Ligne, se trou- verent vis à- vis les Intervalles de la premiere, qui
cominença ensuite son feu par demi Compa
gnies , dont 2 rangs tirerent à la fois , ce qui se
Tépeta trois fois.
En
2050 MERCURE DE FRANCE
En même-temps que la premiere Ligne commençoit son feu , la seconde avança pas pas , et
ayant passé dans les Intervalles de la premiere
elle fit , 30 pas en avant , le même feu qu'avoit
fait la premiere Ligne ; celle- cy ayant repassé dans les Intervalles de la seconde Ligne , 30 pas
en avant , elle se prépara pour jetter les Grenanades , ce qui se fit par pelotons. Pendant cette
manœuvre , la seconde Ligue passa dans les Intervalles de la premiere , 20 pas en avant , et
jetta les Grenades de la même maniere.
Par le cinquiéme signal , les deux lignes formerent trois Brigades ; ce qui s'executa ainsi. La
Compagnie de la droite de la premiere Ligne
vint remplir l'Intervalle des deux Compagnies
de la droite de la seconde , ce qui forma la Brigade de la droite, La Compagnie de la droite de
la seconde ligne fit la même chose à l'égard de
la premiere , et forma ainsi la Brigade de la gauche ; ces 2 Brigades marcherent 40 pas en avant.
Les 2 autres Compagnies de la seconde ligne ,
joignirent la droite et la gauche de celles de Rutowki et de Promnitz , ce qui forma la Brigade
du Centre , qui passa dans l'Intervalle des deux
autres , 30 pas en avant , et les trois Brigades
s'étant mises sur une même ligne , toutes les
Compagnies jetterent en même-temps leurs Grenades , les Charpentiers s'étant placez à la droite
et à la gauche de ligne,
Au sixiéme signal , la ligne forma un zig-zag
à dix faces , avec un Drapeau sur chaque Angle.
Les Grenadiers ainsi rangez , firent le feu de
Haye , qui fut suivi d'une décharge generale ;
enfin les dix Compagnies s'étant remises sur une ligne par une conversion à droite par pelotons ,
se mirent en marche pour passer devant le Pavillon , et retourner au Camp.
LS
I
C
10
SEPTEMBRE. 1732. 2051
Le 9 , il n'y eut point de mouvement dans
l'Armée , et le 10 , jour destiné à l'exercice des
Piquiers,l'Infanterie ayant formé 9 Bataillons de
256 chacun , avec un Drapeau , un Officier de
P'Etat Major, 2 Capitaines , 6 Subalternes , 16
bas Officiers et 8 Tambours , chaque Bataillon se
rangea à la tête du Camp , en 8 pelotons , à 4 de
hauteur , de 32 hommes chacun. Les 2 Pelotons
du centre étoient de Piquiers. Ensuite chaque
Bataillon forma un Quarré plein , à 16 de hauteur et 16 de front , de sorte que les 64 Piquiers
formoient un Quarré dans le centre de celui du
Bataillon ,
par le
Les neuf Bataillons s'étant joints , se range,
rent à trois de hauteur et 8 de front ; ce qui forma un Quarré plein de 48 hommes de hauteur
et de 48 de front , chaque Bataillon ayant ses Piquiers au centre , et chaque file et chaque rang
étant à 3 pas de distance . Outre les Officiers
commandez à chaque Bataillon, il y avoit 4 Majors et 4 Ajudans. Les Majors se placerent aux
Angles du Quarré , qui étoit commandé
Major Ceneral Campenhausen.
Au signal donné du Quartier du Roy,le Quar
ré marcha dans cet ordre vers le Pavillon , jusqu'à une certaine distance , où le General Com- mandant ordonna les feux autour dn Quarré ,
qui se firent par les quatre premiers rangs , dont
le quatrième , qui s'étoit doublé dans le premier,
commença le feu ; s'étant retiré, il fut remplacé
par le troisiéme Rang; ensuite par le second , et puis par le premier ; ce qui se répeta trois fois
Après ce feu , le General fit occuper les 2 premiers Rangs autour du Quarré par les Piquiers
des coins et des faces des 8 Bataillons ; ce qui se
fir par une contre- marche de ceux- cy, et par unede
2052 MERCURE DE FRANCE
de ceux qui occuperent ces deux Rangs , et qui vinrent se ranger à la place des Piquiers. Le rèste de ces Piquiers , par une autre contre- marche
qui se fit en même-temps , formerent 2 Rangs
autour du Bataillon du Centre , celui cy gardant
ses Piquiers ne fit aucun mouvement.
Les Piquiers ainsi rangez , le General ordonna
le feu qui se fit par les 12 premiers Kangs , dont
doublerent dans les Rangs des Piquiers du tour
du Quarré , qui pendant les Salves , baisserent
tous leurs Piques , excepté ceux qui étoient dans
le centre ; ce feu se repeta 3 fois , et après le feu
des Rangs , on commanda la Salve generale de
tout le Quarré; ensuite on fit remettre les Piquiers
leur premiere place par les mêmes contie
marches qui la leur avoient fait quitter.
Par un second signal du Pavillon , le Quarré
se rompit en cette maniere ; Les 4 Bataillons des
coins ayant fait une contre- marche à droite et à
gauche , marcherent sur la ligne de la face qui
regardoit le Pavillon , et celle qui lui étoit op÷
posée , jusqu'à ce que leurs dernieres files fussent
3 pas hors du Quarre.
Au troisiéme signal , les deux Bataillons qui
étoient à droite et à gauche de celui du Centre ,
sortirent du Quarré par une contre - marche à
droite et à gauche , et marcherent jusqu'à ce que
leurs dernieers Files fussent 3 pas au delà des premieres Files des Bataillons des coins ; les 3 autres
Bataillons resterent en place , et après chaque
mouvement , les Bataillons faisoient face au Pavillon.
Au quatriéme signal , les 2 Bataillons des coins
qui faisoient face au Pavillon , ayant fait une
contre marche à droite et à gauche , marcherent
de nouveau sur la même ligne, jusqu'à ce que leurs
SEPTEMBRE. 1732. 2053
leurs dernieres Files fussent 3 pas au delà des 2
Bataillons , qui avoienr fait le dernier mouve ment.
Au cinquiéme signal , les 2 autres Bataillons
des Coins ayant marché en avant , jusqu'à ce
qu'ils fussent sur la ligne, qui faisoit face au Pa- villon , et le Batalllon du Centre , avec celui qui
étoit derriere , étant venu par une contre- marche se placer derriere les Intervalles de la droite
et de la gauche du Bataillon du Centre de la premiere ligne , en formerent une seconde avec les
deux autres Bataillons qui étoient demeurez cn
place.
Par un sixième signal , les 9 Bataillons se préparerent à se mettre à 8 de hauteur , ce qui se fit
ainsi : Les 4 Bataillons des aîles de la premiere
ligne , et les 4 qui formoient la seconde , gagne- rent , par une contre- marche à droite et à gauche,le terrain necessaire pour faire un plus grand
front , observant de garder toujours leurs trois
pas de distance ; après quoi , tous les Pelotons de
chaque Bataillon qui avoient doublé , se rangerent sur les Angles de leur Bataillon , et ceux de derriere ayant marché pour se joindre au Corps
dePiquiers, ils se trouverent à 8 de hauteur, ayant
ensuite doublé leurs rangs en avant , ils se trouverent à quatre de hauteur , les Officiers étant
à leurs places ordinaires. Au septiéme signal, les
4 Bataillons de la seconde ligne , ayant rempli
les Intervalles de la premiere , paiurent sur une
ligne, et le General ayant fait mettre les Piquiers
dans le quatrième rang , on commença les feux
qui finirent par une décharge geaerale ; les Piquiers présenterent leurs Piques pendant le feu.
Ces derniers étant ensuite rentrés dans le Centre,
toute la ligne fit la conversion à droite par PeloH tons
"
2054 MERCURE DE FRANCE
tons pour venir passer devant le Pavillon du
Roy, et s'enretourna au Camp , par la ligne da Centre.
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Résumé : POLOGNE. / Du Camp de Villa-Nova. Suite du Journal.
En septembre 1732, des événements militaires significatifs se déroulent en Pologne, notamment à Varsovie, où circulent des rumeurs concernant un nouveau traité d'amitié entre les Maisons de Saxe et de Bavière. L'armée, stationnée au camp de Villa Nova, effectue divers exercices militaires sous la supervision du roi. Les manœuvres impliquent plusieurs unités, dont la cavalerie dirigée par les grands Mousquetaires. La cavalerie exécute des formations en lignes et en colonnes, des charges simulées et des conversions. Les grenadiers, sous le commandement du Prince de Czartoryski, pratiquent des formations en phalange et en triangle, ainsi que des tirs de salve et des lancers de grenades. Les piquiers, organisés en bataillons, forment des carrés et exécutent des feux autour du carré. Les exercices sont minutieusement supervisés par le roi depuis un pavillon situé sur une butte. Les mouvements sont précis et coordonnés, avec des signaux donnés par le roi pour indiquer les changements de formation. Les manœuvres impliquent neuf bataillons. Initialement, deux bataillons avancent jusqu'à une ligne face au pavillon, tandis que deux autres effectuent une contre-marche pour se placer derrière les intervalles des bataillons de la première ligne, formant ainsi une seconde ligne. À un sixième signal, les neuf bataillons se préparent à former une ligne de huit de hauteur. Les bataillons des ailes de la première ligne et ceux de la seconde ligne gagnent du terrain par une contre-marche pour élargir le front tout en conservant une distance de trois pas. Les pelotons doublent ensuite leurs rangs, se rangeant sur les angles de leur bataillon, et se joignent aux piquiers pour atteindre une hauteur de huit. Après avoir doublé leurs rangs en avant, ils se trouvent à quatre de hauteur, avec les officiers à leurs places. Au septième signal, les quatre bataillons de la seconde ligne comblent les intervalles de la première ligne et se mettent en ligne. Les piquiers, placés dans le quatrième rang, présentent leurs piques pendant les feux, qui se terminent par une décharge générale. Les piquiers rentrent ensuite au centre, et toute la ligne effectue une conversion à droite par pelotons pour passer devant le pavillon du roi et retourne au camp par la ligne du centre.
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331
p. 2054-2055
ALLEMAGNE.
Début :
On a appris de Ratisbonne, qu'on y avoit communiqué à la Dictature, une Lettre du [...]
Mots clefs :
Allemagne, Tempête, Forteresse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
Naappris de Ratisbonne , qu'on y avoit la Dictature,qu'e Lettredit communiqué à la Dictature , une Lettre du
Commandant de Kehl,par laquelle il donne avis,
que si on ne lui envoye incessamment une certaine somme pour achepter les Matériaux necessaires , et faire travailler aux Fortifications de la
Place , il ne falloit pas esperer de sauver cette
Forteresse , qui étoit sur le point d'être emportée par les eaux ; et qu'en attendant, il avoit résolu d'en sortir avec la Garnison , l'Artillerie, les
Vivres et les Munitions , pour se retirer à Offenbourg , et de ne laisser à Kehl qu'un Capitaine ,
avec cent Soldats , qu'on pourra toujours retirer
avec des Bâteaux.
Ces Lettres ajoutent que les Ministres des Prin
ces Protestans de l'Empire avoient reçu des au- mônes considérables de plusieurs endroits , pour
Jes Fugitifs du Diocèse de Saltzbourg , et qu'ils
en avoient fait remettre 3000 Florins à Meinmingen , 2000 à Ausbourg , 1000 à Ottingen ,
1000 à Norlingue, et 1500 à Kauf-Heure , pour leur être distribuez en passant.
On assure que les Etats d'Hongrie ont résolu d'accorder au Duc de Lorraine un don gratuit
de oo mille Florins par an , outre les sommes
fixées pour l'entretien de ce Prince , en qualité
de Viceroy de ce Royaume.
N
S
On mande de Milan, qu'en vertu d'un Brefdu
Pape, le Cardinal , Archevêque de cette Ville
avoit fait pnblier un Mandement qui ordonne à
fous les Prêtres de son Diocèse de réciter pen- danc
SEPTEMBRE. 1732 2055
ན
dant une année la Collecte pour obtenir du Ciel
un héritier mâle à la Maison d'Autriche. Cette
Collecte se rêcite actuellement dans toutes les
Eglises du Royaume de Naples et dans la plupart de celles de la Haute et de la Basse- Autriche.
Le 25 Aoust , on essuya à Hambourg une
Tempête terrible qui causa beaucoup de domma
ge , tant dans la Ville , qu'à la Campagne. Plusieurs Navires qui étoient à l'Ancre dans l'Elbe ,
firent naufrage , et entre autres un sur lequel il y
avoit 28 personnes qui furent toutes noyées.
Les dernieres Lettres du Duché de Meckelbourg
portent que les Commissaires subdélégués de la
Commission Impériale étoient dans la disposition de faire le Siége de Domitz , pour obliger
le Duc Charles Léopold , à se soumettre aux Decrets du Conseil Aulique , et qu'on n'attendoit
que le consentement du Roy de Prusse , pour
Commencer ce Siége
Naappris de Ratisbonne , qu'on y avoit la Dictature,qu'e Lettredit communiqué à la Dictature , une Lettre du
Commandant de Kehl,par laquelle il donne avis,
que si on ne lui envoye incessamment une certaine somme pour achepter les Matériaux necessaires , et faire travailler aux Fortifications de la
Place , il ne falloit pas esperer de sauver cette
Forteresse , qui étoit sur le point d'être emportée par les eaux ; et qu'en attendant, il avoit résolu d'en sortir avec la Garnison , l'Artillerie, les
Vivres et les Munitions , pour se retirer à Offenbourg , et de ne laisser à Kehl qu'un Capitaine ,
avec cent Soldats , qu'on pourra toujours retirer
avec des Bâteaux.
Ces Lettres ajoutent que les Ministres des Prin
ces Protestans de l'Empire avoient reçu des au- mônes considérables de plusieurs endroits , pour
Jes Fugitifs du Diocèse de Saltzbourg , et qu'ils
en avoient fait remettre 3000 Florins à Meinmingen , 2000 à Ausbourg , 1000 à Ottingen ,
1000 à Norlingue, et 1500 à Kauf-Heure , pour leur être distribuez en passant.
On assure que les Etats d'Hongrie ont résolu d'accorder au Duc de Lorraine un don gratuit
de oo mille Florins par an , outre les sommes
fixées pour l'entretien de ce Prince , en qualité
de Viceroy de ce Royaume.
N
S
On mande de Milan, qu'en vertu d'un Brefdu
Pape, le Cardinal , Archevêque de cette Ville
avoit fait pnblier un Mandement qui ordonne à
fous les Prêtres de son Diocèse de réciter pen- danc
SEPTEMBRE. 1732 2055
ན
dant une année la Collecte pour obtenir du Ciel
un héritier mâle à la Maison d'Autriche. Cette
Collecte se rêcite actuellement dans toutes les
Eglises du Royaume de Naples et dans la plupart de celles de la Haute et de la Basse- Autriche.
Le 25 Aoust , on essuya à Hambourg une
Tempête terrible qui causa beaucoup de domma
ge , tant dans la Ville , qu'à la Campagne. Plusieurs Navires qui étoient à l'Ancre dans l'Elbe ,
firent naufrage , et entre autres un sur lequel il y
avoit 28 personnes qui furent toutes noyées.
Les dernieres Lettres du Duché de Meckelbourg
portent que les Commissaires subdélégués de la
Commission Impériale étoient dans la disposition de faire le Siége de Domitz , pour obliger
le Duc Charles Léopold , à se soumettre aux Decrets du Conseil Aulique , et qu'on n'attendoit
que le consentement du Roy de Prusse , pour
Commencer ce Siége
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Résumé : ALLEMAGNE.
En Allemagne, le commandant de Kehl alerte la dictature sur la nécessité d'envoyer des fonds pour renforcer les fortifications de Kehl, menacées par les eaux. Il prévoit de se retirer à Offenburg avec la garnison, l'artillerie, les vivres et les munitions, laissant un capitaine et cent soldats à Kehl. Les ministres des princes protestants de l'Empire ont reçu des aumônes pour les fugitifs du diocèse de Salzbourg, distribuées dans plusieurs villes. Les États d'Hongrie accordent au duc de Lorraine un don annuel de 60 000 florins, en plus des sommes pour son entretien en tant que vice-roi. À Milan, le cardinal-archevêque ordonne aux prêtres de réciter une collecte pour un héritier mâle à la maison d'Autriche, déjà en cours dans les églises du royaume de Naples et de l'Autriche. Le 25 août, une tempête à Hambourg a causé des dommages importants, entraînant le naufrage de plusieurs navires et la noyade de 28 personnes. Dans le duché de Mecklembourg, les commissaires de la Commission impériale se préparent à assiéger Domitz pour forcer le duc Charles Léopold à se soumettre aux décrets du Conseil Aulique, en attendant le consentement du roi de Prusse.
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332
p. 2055-2057
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire secret que le Pape tint au Quirinal, le 12 du mois dernier, le Cardinal [...]
Mots clefs :
Italie, Cardinal, Pape
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
Ans le Consistoire secret que le Pape tint
au Quirinal , le r2 du mois dernier, le Cardinal Otthoboni proposa l'Evêché d'Autun, pour l'Abbé de la Valette.
Le 13 du même mois , on tira le Canon du
Chateau S. Ange , par ordre du Pape , on sonna toutes les Cloches de la Ville , et le soir il y cut
des Feux et des Illuminations dans toutes les rues.
à l'occasion de la prise d'Oran , par l'Armée du
Roy d'Espagne.
Le15, Fête de l'Assomption , le Pape accompagné dans son Carosse des Cardinaux Banchieti , Secretaire d'Etat , et Corsini , neveu de S. S.
se rendit en Cortege à l'Eglise de fainte Marie Hij Ma
2056 MERCURE DE FRANCE
Majeure , où il tint Chapelle Pontificale, à laquel
le lesCardinaux fe trouverent au nombre de 29.La
Messe y fut célébrée par le Cardinal Pie de la Mirandole , Archiprêtre de cette Eglise. Après la
Messe on chania le Te Deum à plusieurs Choeurs
de Musique , pour rendre graces à Dieu de la
prise d'Oran sur les Infideles , et on fit une seconde décharge générale de l'Artillerie du Châ
teau S. Ange,
t
Le bruit court à Rome que pour dédommager
le Roy d'Espagne des grandes dépenses qu'il a
été obligé de faire pour l'Expedition d'Oran , le
Pape a promis de proroger pour 3 ans la levée
des Décimes Ecclesiastiques dans toute l'étenduë des Etats de S. M. Cat.
Le Cardinal Camerlingue a fait arrêter l'Anti
quaire Ficarone , auquel on croit qu'il veut faire
faire le Procès , pour avoir vendu plusieurs Mé- dailles et Statues antiques , sans le consentement
de ce Cardinal.
Le 24 Aoust , le Cardinal Coscia fut interrogé
pour la quatorziéme fois , et l'après midi , le
Prieur du Couvent de Sainte Praxede , où il est
logé , ayant demandé à lui parler , l'Officier qui
commande la Garde qu'on a mise auprès de ce
Cardinal , refusa de le laisser entrer dans son appartement. Cette Eminence subit le 26 un quinziéme interrogatoire , et un seizième et dix- sep
tiéme le 28 et 31 du mois dernier,
On a appris que le Roy de Sardaigne a fait
saisir les revenus de l'Abbaye de Ste Agathe en
Savoye , qui possedes Fiefs , qu'on a cru jusqu'à
present relever du S. Siege , et que ce Prince pré- tend relever de son Domaine.
On mande de la Marche d'Ancone, que les Villes d'Imola , de Forly et de Faenza , avoient été fore
SEPTEMBRE. 1732. 2057
fort incommodées pár trois secousses violentes
d'un tremblement de terre qu'on y ressentit la
nuit du 9 au 1 Aoust.
On apprend des côtes d'Italie que quelques Capitaines de Bâtimens Genois ayant appris en
Mer que sur une grosse Barque qui venoit de Smirme , il étoit mort 13 personnes en deux
jours ; le Magistrat de la Santé en a fait donner avis à tous les Gouverneurs des Places Maritimes
de la République , avec ordre de faire canoner
ce Bâtiment s'il se présentoit pour entrer dans leurs Ports.
On écrit de Gênes qu'il s'y est tenu trois
Conseils à l'occasion du Traité fait avec les Rebelles de l'ifle de Corse sous la garantie de l'Empereur ; et comme ce Traité paroît trop onéreux
à la République , on a dépêché un Courier à
Lintz pour proposer quelques changemens à
S. M. Imp. Le Général Wachtendonc a reçû ordre de rester à Gênes jusqu'à ce que cette affaire
soit entierement terminée , et qu'on ait rendu la
liberté aux quatre Chefs des Rebelles.
Ans le Consistoire secret que le Pape tint
au Quirinal , le r2 du mois dernier, le Cardinal Otthoboni proposa l'Evêché d'Autun, pour l'Abbé de la Valette.
Le 13 du même mois , on tira le Canon du
Chateau S. Ange , par ordre du Pape , on sonna toutes les Cloches de la Ville , et le soir il y cut
des Feux et des Illuminations dans toutes les rues.
à l'occasion de la prise d'Oran , par l'Armée du
Roy d'Espagne.
Le15, Fête de l'Assomption , le Pape accompagné dans son Carosse des Cardinaux Banchieti , Secretaire d'Etat , et Corsini , neveu de S. S.
se rendit en Cortege à l'Eglise de fainte Marie Hij Ma
2056 MERCURE DE FRANCE
Majeure , où il tint Chapelle Pontificale, à laquel
le lesCardinaux fe trouverent au nombre de 29.La
Messe y fut célébrée par le Cardinal Pie de la Mirandole , Archiprêtre de cette Eglise. Après la
Messe on chania le Te Deum à plusieurs Choeurs
de Musique , pour rendre graces à Dieu de la
prise d'Oran sur les Infideles , et on fit une seconde décharge générale de l'Artillerie du Châ
teau S. Ange,
t
Le bruit court à Rome que pour dédommager
le Roy d'Espagne des grandes dépenses qu'il a
été obligé de faire pour l'Expedition d'Oran , le
Pape a promis de proroger pour 3 ans la levée
des Décimes Ecclesiastiques dans toute l'étenduë des Etats de S. M. Cat.
Le Cardinal Camerlingue a fait arrêter l'Anti
quaire Ficarone , auquel on croit qu'il veut faire
faire le Procès , pour avoir vendu plusieurs Mé- dailles et Statues antiques , sans le consentement
de ce Cardinal.
Le 24 Aoust , le Cardinal Coscia fut interrogé
pour la quatorziéme fois , et l'après midi , le
Prieur du Couvent de Sainte Praxede , où il est
logé , ayant demandé à lui parler , l'Officier qui
commande la Garde qu'on a mise auprès de ce
Cardinal , refusa de le laisser entrer dans son appartement. Cette Eminence subit le 26 un quinziéme interrogatoire , et un seizième et dix- sep
tiéme le 28 et 31 du mois dernier,
On a appris que le Roy de Sardaigne a fait
saisir les revenus de l'Abbaye de Ste Agathe en
Savoye , qui possedes Fiefs , qu'on a cru jusqu'à
present relever du S. Siege , et que ce Prince pré- tend relever de son Domaine.
On mande de la Marche d'Ancone, que les Villes d'Imola , de Forly et de Faenza , avoient été fore
SEPTEMBRE. 1732. 2057
fort incommodées pár trois secousses violentes
d'un tremblement de terre qu'on y ressentit la
nuit du 9 au 1 Aoust.
On apprend des côtes d'Italie que quelques Capitaines de Bâtimens Genois ayant appris en
Mer que sur une grosse Barque qui venoit de Smirme , il étoit mort 13 personnes en deux
jours ; le Magistrat de la Santé en a fait donner avis à tous les Gouverneurs des Places Maritimes
de la République , avec ordre de faire canoner
ce Bâtiment s'il se présentoit pour entrer dans leurs Ports.
On écrit de Gênes qu'il s'y est tenu trois
Conseils à l'occasion du Traité fait avec les Rebelles de l'ifle de Corse sous la garantie de l'Empereur ; et comme ce Traité paroît trop onéreux
à la République , on a dépêché un Courier à
Lintz pour proposer quelques changemens à
S. M. Imp. Le Général Wachtendonc a reçû ordre de rester à Gênes jusqu'à ce que cette affaire
soit entierement terminée , et qu'on ait rendu la
liberté aux quatre Chefs des Rebelles.
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Résumé : ITALIE.
En Italie, le cardinal Otthoboni a proposé l'Évêché d'Autun à l'Abbé de la Valette lors d'un Consistoire secret au Quirinal le 2 du mois dernier. Le 13 du même mois, Rome a célébré la prise d'Oran par l'armée espagnole avec des tirs de canon, des sonneries de cloches et des illuminations. Le 15, à la fête de l'Assomption, le Pape a assisté à une chapelle pontificale à Sainte-Marie Majeure, où le cardinal Pie de la Mirandole a célébré la messe, suivie du chant du Te Deum et d'une décharge d'artillerie. Des rumeurs indiquent que le Pape pourrait proroger pour trois ans la levée des décimes ecclésiastiques pour compenser le roi d'Espagne. Le cardinal Camerlingue a arrêté l'antiquaire Ficarone pour vente illégale de médailles et statues antiques. Le cardinal Coscia a été interrogé à plusieurs reprises en août. Le roi de Sardaigne a saisi les revenus de l'abbaye de Sainte-Agathe en Savoie, invoquant la souveraineté sur les fiefs. Des tremblements de terre ont frappé Imola, Forlì et Faenza en août. Des mesures sanitaires ont été prises après des décès à bord d'une barque venant de Smyrne. À Gênes, des conseils ont discuté d'un traité avec les rebelles corses, jugé trop coûteux, et un courrier a été envoyé à l'empereur pour proposer des modifications.
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333
p. 2057-2060
ESPAGNE.
Début :
Des Lettres d'Oran du 19 Août portent que le onziéme du même mois, les Maures au [...]
Mots clefs :
Espagne, Oran, Marquis de Santa Cruz
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
DEs Lettres d'Oran du 19 Août portent que le onzième du même mois , les Maures au
nombre de seize mille , s'étoient présentez devant le Fort S. Philippe , l'un de ceux qui défendent et soutiennent la Ville : qu'ils y étoient venus avec tant d'impetuosité , qu'ils avoient fait
la descente du Fossé avant que le Commandant
de la Place pût mettre en deffense les cinquante
Espagnols qui sont dans ce Fort ; mais dès
qu'ils furent apperçus on chargea toute l'Artille Hij rie
2058 MERCURE DE FRANCE rie à cartouche : elle fut servie si à propos que
4500. Maures resterent étendus dans le Fossé..
Le reste qui fut extrêmement maltraité fut obligé de se retirer avec beaucoup de précipita
fion.
Les mêmes Lettres portent que le 18 du même mois le Marquis de Santa- Cruz , Gouverneur
et Capitaine Général de la Côte de Barbarie
étoit sorti de cette Place avec 500. Grenadiers
et 300. Dragons. Il étoit accompagné du Comte Mariani , Maréchal de Camp , et de Don
Philippe Ramirez , Brigadier. Ils poursuivirent
et mirent en fuïte un corps de Cavallerie Mauses de deux mille Chevaux , qui s'étoient approchez d'Oran. Les Espagnols n'ont perdu en tout.
que trois Chevaux , et quelques Soldats blessez.
M. Keene , Ministre Plénipotentiaire du Roi
d'Angleterre , ayant representé au Roi d'Espagne -
que la Garnison de Gibraltar ne pouvoit qu'avec de grandes difficultez tirer des provisions des
côtes voisines de cette Place , S. M. a donné or- dre aux Gouverneurs et Commandans des côtes.
de l'Andalousie et des Royaumes de Grenade et
de Murcie , de faire livrer à cette Garnison tous
les vivres et provisions dont elle pourra avoir
besoin , à condition qu'elle ne pourra les faire
transporter qu'avec des Passeports des Gouverneurs, et que ces provisions ne lui seront livrées
que dans les Ports oùil y a des Bureaux de Doüa- Re établis.
Les Lettres de Seville portent , que confor
mément aux intentions du Roi , le Comte de
Montemar avoit donné ordre au Marquis de
Villadarias qui étoit allé avec 7000. hommesfai
re le Siege de la petite Ville de Mazagran , de re- venir
SEPTEMBRE. 1732. 2099
venir au Camp avec ses Troupes , et que depuis
ce Général faisoit tous les préparatifs nécessaires ™
pour faire rembarquer toutes les Troupes du Roi,
à l'exception de 7 à 8000. hommes qui doivent
rester en Garnison à Orán et à Marzaquibir
pour la deffense de ces deux Places , dont le Roi
a donné le Gouvernement au Marquis de SantaCruz , ci-devant Plénipotentiaire d'Espagne auCongrès de Soissons.
S. M. a fait Chevalier de l'Ordre de la Toison
d'Or , Don Joseph Patinho , son Ministre de la »
Marine , et le Comte de Montemar , Lieutenant
- Général de ses Armées.
On a reçû avis que le Comte de Montemar
étoit retourné à Alicante avec la Flotte d'Espa
gne , et qu'on avoit congedié tous les Bâtimens
de transport . On a appris depuis que ce Général
qui a commandé en chef l'Armée en Afrique ,
arriva à Seville le 18 du mois dernier , et qu'il
eut une Audience très- favorable du Roi et de la
Reine , et lui marquerent leur satisfaction sur
l'heureuse expédition d'Oran.
>
On augmente par ordre du Roi les Régimens d'Infanterie , de Cavalerie et de Dragons de
cinq hommes par Compagnie , et le bruit courtqu'on fera au Printems prochain un nouvel armement plus considérable que le dernier ; mais
on ne dit pas encore à quelle expédition il est destiné.
Le nommé Jacob , Ingénieur , et fils naturel
du Duc de Riperda , qu'on avoit arrêté il y a
quelque tems à Ceuta où il étoit allé pour lever
le plan de cette Place , et pour séduire quelques
Officiers de la Garnison , a eu la question à Seville , et on assure qu'il a déclaré des choses trèsimportantes.
Hiiij Less
vi
2060 MERCURE DE FRANCE
Les Lettres de Miquenez portent que le Roi
Muley- Abdallah avoit fait couper la tête à plu
sieurs Chefs de l'Armée des Noirs , qui depuis
les Victoires remportées sur les Arabes et autres
Sujets rebelles à ce Prince , étoient devenus si
insolens , qu'ils vouloient imposer des loix au
Roi même , et qu'ils refusoient d'obéïr à ses ordres ; que les Deputez de Sainte Croix avoient obtenu de ce Prince une diminution considerable des impositions exorbitantes qu'on faisoit
payer à cette Ville depuis la Guerre civile , et
qu'au commencement du mois de Juillet dernier , le Roi de Maroc avoit donné ordre au
Gouverneur de Tetuan d'assembler des Troupes
qu'on croyoit destinées à faire le Siege de Ceuta ;
qu'on publioit que ce Prince se mettroit à leur
tête , et que le Duc de Riperda auroit la direc
tion du Siege.
DEs Lettres d'Oran du 19 Août portent que le onzième du même mois , les Maures au
nombre de seize mille , s'étoient présentez devant le Fort S. Philippe , l'un de ceux qui défendent et soutiennent la Ville : qu'ils y étoient venus avec tant d'impetuosité , qu'ils avoient fait
la descente du Fossé avant que le Commandant
de la Place pût mettre en deffense les cinquante
Espagnols qui sont dans ce Fort ; mais dès
qu'ils furent apperçus on chargea toute l'Artille Hij rie
2058 MERCURE DE FRANCE rie à cartouche : elle fut servie si à propos que
4500. Maures resterent étendus dans le Fossé..
Le reste qui fut extrêmement maltraité fut obligé de se retirer avec beaucoup de précipita
fion.
Les mêmes Lettres portent que le 18 du même mois le Marquis de Santa- Cruz , Gouverneur
et Capitaine Général de la Côte de Barbarie
étoit sorti de cette Place avec 500. Grenadiers
et 300. Dragons. Il étoit accompagné du Comte Mariani , Maréchal de Camp , et de Don
Philippe Ramirez , Brigadier. Ils poursuivirent
et mirent en fuïte un corps de Cavallerie Mauses de deux mille Chevaux , qui s'étoient approchez d'Oran. Les Espagnols n'ont perdu en tout.
que trois Chevaux , et quelques Soldats blessez.
M. Keene , Ministre Plénipotentiaire du Roi
d'Angleterre , ayant representé au Roi d'Espagne -
que la Garnison de Gibraltar ne pouvoit qu'avec de grandes difficultez tirer des provisions des
côtes voisines de cette Place , S. M. a donné or- dre aux Gouverneurs et Commandans des côtes.
de l'Andalousie et des Royaumes de Grenade et
de Murcie , de faire livrer à cette Garnison tous
les vivres et provisions dont elle pourra avoir
besoin , à condition qu'elle ne pourra les faire
transporter qu'avec des Passeports des Gouverneurs, et que ces provisions ne lui seront livrées
que dans les Ports oùil y a des Bureaux de Doüa- Re établis.
Les Lettres de Seville portent , que confor
mément aux intentions du Roi , le Comte de
Montemar avoit donné ordre au Marquis de
Villadarias qui étoit allé avec 7000. hommesfai
re le Siege de la petite Ville de Mazagran , de re- venir
SEPTEMBRE. 1732. 2099
venir au Camp avec ses Troupes , et que depuis
ce Général faisoit tous les préparatifs nécessaires ™
pour faire rembarquer toutes les Troupes du Roi,
à l'exception de 7 à 8000. hommes qui doivent
rester en Garnison à Orán et à Marzaquibir
pour la deffense de ces deux Places , dont le Roi
a donné le Gouvernement au Marquis de SantaCruz , ci-devant Plénipotentiaire d'Espagne auCongrès de Soissons.
S. M. a fait Chevalier de l'Ordre de la Toison
d'Or , Don Joseph Patinho , son Ministre de la »
Marine , et le Comte de Montemar , Lieutenant
- Général de ses Armées.
On a reçû avis que le Comte de Montemar
étoit retourné à Alicante avec la Flotte d'Espa
gne , et qu'on avoit congedié tous les Bâtimens
de transport . On a appris depuis que ce Général
qui a commandé en chef l'Armée en Afrique ,
arriva à Seville le 18 du mois dernier , et qu'il
eut une Audience très- favorable du Roi et de la
Reine , et lui marquerent leur satisfaction sur
l'heureuse expédition d'Oran.
>
On augmente par ordre du Roi les Régimens d'Infanterie , de Cavalerie et de Dragons de
cinq hommes par Compagnie , et le bruit courtqu'on fera au Printems prochain un nouvel armement plus considérable que le dernier ; mais
on ne dit pas encore à quelle expédition il est destiné.
Le nommé Jacob , Ingénieur , et fils naturel
du Duc de Riperda , qu'on avoit arrêté il y a
quelque tems à Ceuta où il étoit allé pour lever
le plan de cette Place , et pour séduire quelques
Officiers de la Garnison , a eu la question à Seville , et on assure qu'il a déclaré des choses trèsimportantes.
Hiiij Less
vi
2060 MERCURE DE FRANCE
Les Lettres de Miquenez portent que le Roi
Muley- Abdallah avoit fait couper la tête à plu
sieurs Chefs de l'Armée des Noirs , qui depuis
les Victoires remportées sur les Arabes et autres
Sujets rebelles à ce Prince , étoient devenus si
insolens , qu'ils vouloient imposer des loix au
Roi même , et qu'ils refusoient d'obéïr à ses ordres ; que les Deputez de Sainte Croix avoient obtenu de ce Prince une diminution considerable des impositions exorbitantes qu'on faisoit
payer à cette Ville depuis la Guerre civile , et
qu'au commencement du mois de Juillet dernier , le Roi de Maroc avoit donné ordre au
Gouverneur de Tetuan d'assembler des Troupes
qu'on croyoit destinées à faire le Siege de Ceuta ;
qu'on publioit que ce Prince se mettroit à leur
tête , et que le Duc de Riperda auroit la direc
tion du Siege.
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Résumé : ESPAGNE.
En août 1732, seize mille Maures lancèrent une attaque contre le Fort Saint-Philippe à Oran, mais furent repoussés par l'artillerie espagnole, subissant 4500 pertes. Le Marquis de Santa-Cruz, Gouverneur de la Côte de Barbarie, repoussa également un corps de cavalerie maure près d'Oran. Parallèlement, M. Keene, Ministre Plénipotentiaire du Roi d'Angleterre, sollicita l'aide du Roi d'Espagne pour ravitailler la garnison de Gibraltar, ce que le Roi accepta sous certaines conditions. Le Comte de Montemar, qui assiégeait Mazagran, fut rappelé pour organiser le rembarquement des troupes espagnoles, à l'exception de celles restant à Oran et Marzaquivir sous le commandement du Marquis de Santa-Cruz. Le Roi d'Espagne décerna l'Ordre de la Toison d'Or à Don Joseph Patinho et au Comte de Montemar. Ce dernier retourna à Alicante et obtint une audience favorable du Roi et de la Reine. Des rumeurs évoquaient un nouvel armement prévu pour le printemps. Jacob, ingénieur et fils naturel du Duc de Riperda, fut interrogé à Séville après son arrestation à Ceuta. Au Maroc, le Roi Muley-Abdallah exécuta des chefs rebelles et négocia une réduction des impôts pour Sainte-Croix. Des troupes furent rassemblées à Tetuan en vue d'un possible siège de Ceuta, dirigé par le Duc de Riperda.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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334
p. 2253
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Début :
On a appris que les Troupes du Roi de Perse avoient taillé en piéces un détachement [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Constantinople, Chameaux
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texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET DE PERSE.
NOUVELLES ETRANGERES
DE TURQUIE ET DE PERSE.
O
Na appris que les Troupes du Roi de
Perse avoient taillé en piéces un détache--
ment de 4000. Turcs , servant d'escorte à un
Convoy de coo Chameaux qui portoient des .
vivres et des munitions de Guerre à Bagdat.
On apprend par les nouvelles de Constantinople qu'on voyoit dans cette Capitale une grande
disposition à une nouvelle révolte , que le peuple
étoit dans une grande consternation par rapport aux mouvemens séditieux des Janissaires ; que le
Grand Seigneur pour sa propre sûreté faisoit as- ·
sembler aux portes de la Ville une Armée de 30.
mille hommes , dans laquelle il n'y auroit aucun -
Janissaire.
Les dernieres Lettres confirment les premiers
avis , et ajoutent que le G. S. et le G. Viz. pour
prévenir l'effet du mécontentement général des Janissaires et de leurs menaces , avoient fait ,
étrangler en une nuit plus de 60. de ces sédi tieux.
DE TURQUIE ET DE PERSE.
O
Na appris que les Troupes du Roi de
Perse avoient taillé en piéces un détache--
ment de 4000. Turcs , servant d'escorte à un
Convoy de coo Chameaux qui portoient des .
vivres et des munitions de Guerre à Bagdat.
On apprend par les nouvelles de Constantinople qu'on voyoit dans cette Capitale une grande
disposition à une nouvelle révolte , que le peuple
étoit dans une grande consternation par rapport aux mouvemens séditieux des Janissaires ; que le
Grand Seigneur pour sa propre sûreté faisoit as- ·
sembler aux portes de la Ville une Armée de 30.
mille hommes , dans laquelle il n'y auroit aucun -
Janissaire.
Les dernieres Lettres confirment les premiers
avis , et ajoutent que le G. S. et le G. Viz. pour
prévenir l'effet du mécontentement général des Janissaires et de leurs menaces , avoient fait ,
étrangler en une nuit plus de 60. de ces sédi tieux.
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Résumé : DE TURQUIE ET DE PERSE.
En Perse, les troupes du roi ont vaincu 4 000 Turcs escortant 600 chameaux vers Bagdad. À Constantinople, une révolte menace, menée par les Janissaires. Le Grand Seigneur a rassemblé 30 000 hommes, excluant les Janissaires, et a fait exécuter plus de 60 d'entre eux pour prévenir les troubles.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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335
p. 2254-2258
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du mois de Juin 1732.
Début :
Voici ce que des gens qui passent pour bien instruits assûrent quant à la cause principale [...]
Mots clefs :
Roi de Perse, Sultan, Ali Pacha, Sérasker, Armée, Traité, Grand vizir, Topal Osman Pacha
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du mois de Juin 1732.
EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople
du mois de Juin 1732.
Oici ce que des
Vinstruits assûlent quant à la causeprincipale
gens qui passent pour bien
de la déposition du G. Viz. Topal Osman Pa- cha , mettant à les
mauvais
offices le part
que
Kislar
-Aga
a pú lui
rendre
d'ailleurs
auprès
du
Sultan.
Topal- Osman , disent-ils , ne fut pas plutôt
appellé au Visiriat , qu'après avoir appaisé les
plaintes du peuple , et s'être acquis son affection
par le bon ordre qu'il rétablit dans la police , il
tourna tous ses soins et toute son application
trouver les moyens de terminer bientôt la
Guerre de Perse ; mais comme la distance des
lieux ne lui permettoit pas de pouvoir pro- fiter par lui-même des conjonctures favora
bles qui pourroient se présenter , s'il prenoit en
vie à Chah- Thamas , Roi de Perse , de demander la paix , il s'unit avec le Mufti Pasmadgiszade , pour insinuer de concert au G. S. qu'outre que cette Guerre étant tout- à- fait ruineuse à
PEmpire Sa Hautesse ne seroit jamais bien affermie sur le Trône qu'elle n'y mit fin .
Surquoi le Sultan leur ayant demandé quels
expédiens ils avoient à lui proposer pour y par venir. Le G. V. s'excusa d'abord de lui en indiquer aucun , dans la crainte , disoit- il , qu'il au
roit de se tromper , parce qu'ayant toujours ser- vi en Europe , il ne connoissoit point du tout la
Perse ; qu'il sçavoit seulement que les prédécesseurs de Sa Hautesse n'avoient jamais pû se conserver que très-peu des conquêtes qu'ils y avoient faites
OCTOBRE. 1732. 2255
faites , et qu'ayant reconnu par leur propre expérience , que ces contrées étoient le Cimetiere
des Turcs , ils avoient donné leur malediction
au pays et à ceux de leurs successeurs qui y por teroient la Guerre.
Après que Topal-Osman eut ainsi préparé l'esprit du G. S. le Mufti prenant la parole , dit
qu'Achmet , Pacha de Babilone , avoit toujours
montré beaucoup de capacité et d'attachement
l'Empire , et qu'ayant été élevé sous les yeux
d'Osman- Pacha , son pere , dont le zele s'étoit
pareillement signalé pendant 32 ans qu'il avoit
été Beglierbey de cette grande Province , il n'y
avoit personne qui connut mieux qu'Achmet , et
la Perse , et l'état où s'y trouvoient les affaires :
qu'ainsi il lui paroissoit ( ce qu'appuya le G. V.)
que S. H. n'avoit pas de meilleur parti à prendre
que celui de remettre entierement les interêts de
la Porte entre ses mains , en l'autorisant par des
pleins pouvoirs à traiter avec Schah Thamas ;
comme il le jugeroit le plus convenable , sans
s'amuser à contester sur le plus ou le moins de
pays à garder de ceux qu'on avoit conquis sur
Schah Thamas.
Le G. S. ayant goûté cet avis , fit expédier des
Plein-pouvoirs , effectivement si amples , que
S. H. s'y engageoit sans restriction à approuver
tout ce qu'Achmet régleroit. Il est à remarquer
qu'alors Tauris n'étoit pas encore pris , et que
Fayant été peu de tems après que ce Pacha eut
reçû ses Plein-pouvoirs , il se hâta de conclure
la paix avec les Persans , avant que la nouvelle
de cette derniere conquête eut pû arriver jusqu'à
la Porte , ou du moins qu'il eut pu en recevoir
de nouveaux ordres , dans la crainte qu'éblouie
par ce surcroît de victoires , elle n'en voulut tires
2256 MERCURE DE FRANCE
titer avantage , et n'étendit ses prétentions d'une
maniere à faire échouer le Traité qu'il médi
toit , et qu'il vouloit consommer promptement,
soit qu'il fut persuadé que l'Empire y trouveroit
son compte , soit qu'il eut des ordres secrets du
G. V. definir sans délai la Guerre à quelque prix
que ce fut.
,
Mais Ali Pacha , Seraskier de l'autre Armée
Turque , qui sur les informations que lui avoit
demandées Achmet, comme s'il n'eut voulu rien
conclure sans le consulter , et sans agir de concert
avec lui , avoit détaillé à son Collegue l'extrêmi
té où il venoit de réduire Schah Thamas par la
prise de Tauris , &c. apprenant tout d'un coupe
qu'au mépris de ses avis , ce Pacha avoit fait la
paix , en fut piqué au dernier point, Mortifié de
ce qu'on ne l'avoit pas employé dans cette négo¬
ciation , où il lui paroissoit si naturel qu'il fut
appellé; jaloux de ce qu'Achmet en recueilloit.
tout l'honneur , et ne pouvant se résoudre à
joiiir si peu des derniers succès de ses armes il.
écrivit à la Porte à l'occasion de ce Traité , que
lui et tous les Officiers de son Armée se confor→
meroient avec soumission aux volontez du G. S.….
mais qu'ils ne répondoient pas de trouver la mê
me obéissance dans les Soldats , qui bien loin
delà , commençoient déja à murmurer hautement sur la connoissance qu'ils avoient d'un
Traité , par lequel on restituoit Tauris et tous
les pays en- deçà de l'Araxe , dont ils ne s'é- toient rendus maîtres qu'au prix de leur sang
et qu'avec des travaux infinis ; que d'ailleurs on
ne pouvoit comprendre parmi ces Troupes pourquoi on avoit fait une paix si désavantageuse et
si peu honorable à l'Empire , dans le tems que
Schah Thamas étoit aux abois , et qu'il ne fai lois
OCTOBR E. 1732. 2257
Loit plus qu'une campagne pour envahir le reste de ses Etats.
Ce que mandoit Ali-Pacha étant venu à la connoissance du G. S. à l'insçû du G.V.les nouvelles.
dePerse arrivées le 2 Avril,portant d'ailleurs que la
Garnison et les habitans Turcs de Tauris s'étoient
révoltés, quand on avoit voulu évacuer cette place,,
S. H. craignit d'un côté d'indisposer les gens de
guerre contre Elle , et que leur rébellion ne devint contagieuse à tous ses Sujets , si elle paroissoit approuverla restitution de Tauris , et de l'au
tre elle appréhenda , comme on le lui representa.
fortement , de se deshonorer dans le monde , si
elle refusoit de ratifier ce qu'Achmet-Pacha n'avoit fait qu'en conséquence de l'autorité illimitée..
dont elle l'avoit revêtu.
Ces deux points si difficiles à concilier , furent
la matiere épineuse qui fut tant débattue dans ces.
Assemblées générales , convoquées au Serrail , et
dont les nouvelles publiques ont beaucoup parlé.. Tellement que le G. Sne trouva enfin d'autre.
moyen pour se tirer d'un pas si délicat , que de
déclarer en plein Conseil qu'on l'avoit séduit , en
le sollicitant d'envoyer des pouvoirs sans bornes à
Achmet , lesquels il n'auroit jamais signés , s'il
avoit pû prévoir que ce Pacha en eut fait un si mauvais usage ; mais que ce mal étoit sans re- mede , et que ne pouvant se rétracter sans blesser
Phonneur de la Majesté Imperiale , il étoit forcé
de confirmer ce que ses Plénipotentiaires avoient .
arrêté aux Conférences d'Hamadan.
Après bien des contestations , le plus grand nombre des avis s'étant enfin réüni à celui du
G. S. S. H. fit deux choses qui lui réussirent également. Premierement pour se disculper dans l'es
prit des Troupes et des Gens de Loi , qui n'étoient
2258 MERCURE DE FRANCE
J
J
toient pas moins opposés que la Soldatesque à
la ratification du Traité d'Achmet , elle déposa
d'abord le Mufti , et quelque tems après , Topal
Osman , comme une preuve qu'elle rejettoit sur
ces deux Ministres , la faute toute entiere que sa déference à leurs avis lui avoit fait commettre
et voulant donner par cette disgrace qui fut pourtant plus apparente que réelle , une espece de satisfaction aux mécontens de la paix ; en second
lieu , craignant que si le Seraskier Ali Pacha
restoit en Perse , il ne fomentat lui-même sous
main la disposition que les Soldats avoient à se
soulever , pour éluder l'éxécution du Traité fait
par Achmet , elle l'attira à Constantinople en le nommant G. V. et en lui ordonnant d'évacuer
Tauris , avant que de venir prendre les renes de
l'Empire , de sorte que cette évacuation se fit
sans autre obstacle ni inconvenient que celui de
la mutinerie de quelques séditieux , à sept ouhuit
des principaux , desquels Ali-Pacha ayant fait
couper la tête , le reste intimidé rentra dans le devoir.
du mois de Juin 1732.
Oici ce que des
Vinstruits assûlent quant à la causeprincipale
gens qui passent pour bien
de la déposition du G. Viz. Topal Osman Pa- cha , mettant à les
mauvais
offices le part
que
Kislar
-Aga
a pú lui
rendre
d'ailleurs
auprès
du
Sultan.
Topal- Osman , disent-ils , ne fut pas plutôt
appellé au Visiriat , qu'après avoir appaisé les
plaintes du peuple , et s'être acquis son affection
par le bon ordre qu'il rétablit dans la police , il
tourna tous ses soins et toute son application
trouver les moyens de terminer bientôt la
Guerre de Perse ; mais comme la distance des
lieux ne lui permettoit pas de pouvoir pro- fiter par lui-même des conjonctures favora
bles qui pourroient se présenter , s'il prenoit en
vie à Chah- Thamas , Roi de Perse , de demander la paix , il s'unit avec le Mufti Pasmadgiszade , pour insinuer de concert au G. S. qu'outre que cette Guerre étant tout- à- fait ruineuse à
PEmpire Sa Hautesse ne seroit jamais bien affermie sur le Trône qu'elle n'y mit fin .
Surquoi le Sultan leur ayant demandé quels
expédiens ils avoient à lui proposer pour y par venir. Le G. V. s'excusa d'abord de lui en indiquer aucun , dans la crainte , disoit- il , qu'il au
roit de se tromper , parce qu'ayant toujours ser- vi en Europe , il ne connoissoit point du tout la
Perse ; qu'il sçavoit seulement que les prédécesseurs de Sa Hautesse n'avoient jamais pû se conserver que très-peu des conquêtes qu'ils y avoient faites
OCTOBRE. 1732. 2255
faites , et qu'ayant reconnu par leur propre expérience , que ces contrées étoient le Cimetiere
des Turcs , ils avoient donné leur malediction
au pays et à ceux de leurs successeurs qui y por teroient la Guerre.
Après que Topal-Osman eut ainsi préparé l'esprit du G. S. le Mufti prenant la parole , dit
qu'Achmet , Pacha de Babilone , avoit toujours
montré beaucoup de capacité et d'attachement
l'Empire , et qu'ayant été élevé sous les yeux
d'Osman- Pacha , son pere , dont le zele s'étoit
pareillement signalé pendant 32 ans qu'il avoit
été Beglierbey de cette grande Province , il n'y
avoit personne qui connut mieux qu'Achmet , et
la Perse , et l'état où s'y trouvoient les affaires :
qu'ainsi il lui paroissoit ( ce qu'appuya le G. V.)
que S. H. n'avoit pas de meilleur parti à prendre
que celui de remettre entierement les interêts de
la Porte entre ses mains , en l'autorisant par des
pleins pouvoirs à traiter avec Schah Thamas ;
comme il le jugeroit le plus convenable , sans
s'amuser à contester sur le plus ou le moins de
pays à garder de ceux qu'on avoit conquis sur
Schah Thamas.
Le G. S. ayant goûté cet avis , fit expédier des
Plein-pouvoirs , effectivement si amples , que
S. H. s'y engageoit sans restriction à approuver
tout ce qu'Achmet régleroit. Il est à remarquer
qu'alors Tauris n'étoit pas encore pris , et que
Fayant été peu de tems après que ce Pacha eut
reçû ses Plein-pouvoirs , il se hâta de conclure
la paix avec les Persans , avant que la nouvelle
de cette derniere conquête eut pû arriver jusqu'à
la Porte , ou du moins qu'il eut pu en recevoir
de nouveaux ordres , dans la crainte qu'éblouie
par ce surcroît de victoires , elle n'en voulut tires
2256 MERCURE DE FRANCE
titer avantage , et n'étendit ses prétentions d'une
maniere à faire échouer le Traité qu'il médi
toit , et qu'il vouloit consommer promptement,
soit qu'il fut persuadé que l'Empire y trouveroit
son compte , soit qu'il eut des ordres secrets du
G. V. definir sans délai la Guerre à quelque prix
que ce fut.
,
Mais Ali Pacha , Seraskier de l'autre Armée
Turque , qui sur les informations que lui avoit
demandées Achmet, comme s'il n'eut voulu rien
conclure sans le consulter , et sans agir de concert
avec lui , avoit détaillé à son Collegue l'extrêmi
té où il venoit de réduire Schah Thamas par la
prise de Tauris , &c. apprenant tout d'un coupe
qu'au mépris de ses avis , ce Pacha avoit fait la
paix , en fut piqué au dernier point, Mortifié de
ce qu'on ne l'avoit pas employé dans cette négo¬
ciation , où il lui paroissoit si naturel qu'il fut
appellé; jaloux de ce qu'Achmet en recueilloit.
tout l'honneur , et ne pouvant se résoudre à
joiiir si peu des derniers succès de ses armes il.
écrivit à la Porte à l'occasion de ce Traité , que
lui et tous les Officiers de son Armée se confor→
meroient avec soumission aux volontez du G. S.….
mais qu'ils ne répondoient pas de trouver la mê
me obéissance dans les Soldats , qui bien loin
delà , commençoient déja à murmurer hautement sur la connoissance qu'ils avoient d'un
Traité , par lequel on restituoit Tauris et tous
les pays en- deçà de l'Araxe , dont ils ne s'é- toient rendus maîtres qu'au prix de leur sang
et qu'avec des travaux infinis ; que d'ailleurs on
ne pouvoit comprendre parmi ces Troupes pourquoi on avoit fait une paix si désavantageuse et
si peu honorable à l'Empire , dans le tems que
Schah Thamas étoit aux abois , et qu'il ne fai lois
OCTOBR E. 1732. 2257
Loit plus qu'une campagne pour envahir le reste de ses Etats.
Ce que mandoit Ali-Pacha étant venu à la connoissance du G. S. à l'insçû du G.V.les nouvelles.
dePerse arrivées le 2 Avril,portant d'ailleurs que la
Garnison et les habitans Turcs de Tauris s'étoient
révoltés, quand on avoit voulu évacuer cette place,,
S. H. craignit d'un côté d'indisposer les gens de
guerre contre Elle , et que leur rébellion ne devint contagieuse à tous ses Sujets , si elle paroissoit approuverla restitution de Tauris , et de l'au
tre elle appréhenda , comme on le lui representa.
fortement , de se deshonorer dans le monde , si
elle refusoit de ratifier ce qu'Achmet-Pacha n'avoit fait qu'en conséquence de l'autorité illimitée..
dont elle l'avoit revêtu.
Ces deux points si difficiles à concilier , furent
la matiere épineuse qui fut tant débattue dans ces.
Assemblées générales , convoquées au Serrail , et
dont les nouvelles publiques ont beaucoup parlé.. Tellement que le G. Sne trouva enfin d'autre.
moyen pour se tirer d'un pas si délicat , que de
déclarer en plein Conseil qu'on l'avoit séduit , en
le sollicitant d'envoyer des pouvoirs sans bornes à
Achmet , lesquels il n'auroit jamais signés , s'il
avoit pû prévoir que ce Pacha en eut fait un si mauvais usage ; mais que ce mal étoit sans re- mede , et que ne pouvant se rétracter sans blesser
Phonneur de la Majesté Imperiale , il étoit forcé
de confirmer ce que ses Plénipotentiaires avoient .
arrêté aux Conférences d'Hamadan.
Après bien des contestations , le plus grand nombre des avis s'étant enfin réüni à celui du
G. S. S. H. fit deux choses qui lui réussirent également. Premierement pour se disculper dans l'es
prit des Troupes et des Gens de Loi , qui n'étoient
2258 MERCURE DE FRANCE
J
J
toient pas moins opposés que la Soldatesque à
la ratification du Traité d'Achmet , elle déposa
d'abord le Mufti , et quelque tems après , Topal
Osman , comme une preuve qu'elle rejettoit sur
ces deux Ministres , la faute toute entiere que sa déference à leurs avis lui avoit fait commettre
et voulant donner par cette disgrace qui fut pourtant plus apparente que réelle , une espece de satisfaction aux mécontens de la paix ; en second
lieu , craignant que si le Seraskier Ali Pacha
restoit en Perse , il ne fomentat lui-même sous
main la disposition que les Soldats avoient à se
soulever , pour éluder l'éxécution du Traité fait
par Achmet , elle l'attira à Constantinople en le nommant G. V. et en lui ordonnant d'évacuer
Tauris , avant que de venir prendre les renes de
l'Empire , de sorte que cette évacuation se fit
sans autre obstacle ni inconvenient que celui de
la mutinerie de quelques séditieux , à sept ouhuit
des principaux , desquels Ali-Pacha ayant fait
couper la tête , le reste intimidé rentra dans le devoir.
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Résumé : EXTRAIT d'une Lettre de Constantinople du mois de Juin 1732.
En juin 1732, la déposition du Grand Vizir Topal Osman Pacha est attribuée à l'influence du Kislar Aga auprès du Sultan. Topal Osman avait récemment apaisé les plaintes du peuple et rétabli l'ordre, puis s'était concentré sur la fin de la guerre de Perse. Il s'était allié avec le Mufti Pasmadgiszade pour convaincre le Sultan de mettre fin à cette guerre coûteuse. Conscient de son manque de connaissance de la Perse, Topal Osman suggéra de confier les négociations à Achmet Pacha de Babilone, reconnu pour ses compétences et sa loyauté envers l'Empire. Le Sultan accorda à Achmet les pleins pouvoirs pour négocier avec le Shah Thamas. Achmet parvint à conclure rapidement la paix avec les Persans, avant même que la nouvelle de la prise de Tauris n'arrive à Constantinople. Il craignait que de nouvelles victoires n'entravent les négociations. Cependant, Ali Pacha, Seraskier de l'autre armée turque, s'opposa à cette paix, la jugeant désavantageuse et peu honorable. Il exprima ses réserves au Sultan, qui redoutait une rébellion des troupes et une déshonoration internationale. Après des débats, le Sultan décida de confirmer le traité, blâmant Topal Osman et le Mufti pour leur conseil. Il les déposa pour apaiser les mécontents et rappela Ali Pacha à Constantinople afin d'éviter toute mutinerie. Ali Pacha évacua Tauris sans rencontrer de résistance majeure, réprimant quelques séditieux pour rétablir l'ordre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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336
p. 2258-2259
RUSSIE.
Début :
Le Canal de Ladoga, auquel on a fait cette année des réparations considérables, est présentement [...]
Mots clefs :
Russie, Canal de Ladoga, Réparations
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E Canal de Ladoga , auquel on a fait cette
année des réparations considérables , est présentement dans sa perfection ; ila 104, verstes
de long , 70. pieds de large , et ro. à 12. pieds
de profondeur. La Czarine qui l'a visité deux
fois cette année , a donné des ordres pour yfaire
placer deux piramides ; l'une dans l'endroit où ceCanal entre dans le Lac qui lui donne son nom
et l'autre près de Schlusselbourg , où il se décharge dans la Riviere de Neva.
E Canal de Ladoga , auquel on a fait cette
année des réparations considérables , est présentement dans sa perfection ; ila 104, verstes
de long , 70. pieds de large , et ro. à 12. pieds
de profondeur. La Czarine qui l'a visité deux
fois cette année , a donné des ordres pour yfaire
placer deux piramides ; l'une dans l'endroit où ceCanal entre dans le Lac qui lui donne son nom
et l'autre près de Schlusselbourg , où il se décharge dans la Riviere de Neva.
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337
p. 2259-2267
POLOGNE. SUITE du Journal du Camp de Villa-Nova.
Début :
Le 11 Août, tous les mouvemens militaires du Camp furent suspendus; ce spectacle [...]
Mots clefs :
Pologne, Camp de Villanova, Compagnies, Klingenberg, Signal, Armée, Cavalerie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE. SUITE du Journal du Camp de Villa-Nova.
POLOGNE.
SUITE du Journal du Camp de
Villa-Nova.
E r Août , tous les mouvemens militaires
Ldu Camp furent suspendus. ; ce spectacle
pompeux et guerrier recommença le lendemain
par l'éxercice des Lanciers. Ils s'assemblerent au
nombre de neuf Compagnies, ou demi Escadrons
à la tête de leur Camp , et vinrent ensuite se
ranger à deux de hauteur devant le centre de
' Infanterie. Le Major Général Klingenberg.
commandoit cette Troupe , qui étoit en cuirasse
avec des Casques à aîles , et armée de Lances
garnies de flammes ; les Casques des Officiers
étoient ornés de plumes.
Au premier signal , les neufCompagnies se mi- rent en mouvement , et marcherent vers le Fa
villon sur trois colonnes. Les trois Compagnies
du centre formerent la colonne du centre , et les
trois Compagnies de chaque aîle , celles de la
droite et de la gauche : chaque Compagnie mar- choit par neuf, les Timbales et Trompettes étant
à la tête de la colonne du centre, i
Les colonnes étant arrivées à une certaine dis
tance , les Compagnies marcherent par trois jusqu'à une place marquée , où au deuxième signal ,
Les Compagnies de chaque colonne ayant fait la
conversion à gauche par Brigades , les colonnes
formerent trois lignes à deux de hauteur , qui
marcherent en même tems enavant.
Au troisiéme signal , les trois lignes firent demi tour à droite , et au quatrième signal , la
Compa
2260 MERCURE DE FRANCE
•
Compagnie du centre de chaque ligne ayant
marché so pas en avant , les trois lignes se mirent en mouvement dans cet ordre , et marche.
rent jusqu'à ce que celle du centre se trouvarsur
la ligne du Pavillon qu'elles avoient à gauche où elles firent alte.*
Au cinquiéme signal, chaque Compagnie ayant
fait un quart de conversion à gauche , elles se
retrouverent sur trois lignes , faisant face au Pavillon ; et au sixième signal , elles se remirent comme elles étoient , par une conversion
àdroite.
Au septiéme signal, les Compagnies se mirent
sur deux lignes : la seconde , ayant fait un demi
tour à droite , elles marcherent en avant jusqu'ài
une certaine distance , se tournant le dos ; ayant ensuite fait demi tour à droite , elles se trouve
rent vis-à-vis l'une de l'autre pour la charge.
Au huitiéme signal , les deux lignes marche→
rent l'une contre-l'autre, les Lances baissées, s'entrepasserent dans les intervalles , firent defnit
tour à droite , se chargerent de nouveau , et s'é-*
tant remises sur leur premier terrain , elles se
chargerent encore une fois.
;
- Au neuviéme signal , les deux lignes marche rent l'une contre l'autre la deuxième ayant
rempli les intervalles de la premiere , elles s'ar rêterent et se mirent en état de faire la conversion sur le centre ; ce qui s'éxécuta au dixiéme³
signal ; et au onziéme signal , la droite ayant fait le demi tour sur la Place , les neuf Compagnies parurent sur une ligne , faisant face au Pa→→ villon. ซี เ
Au douziéme signal , les cinq Compagnies
ayant marché so pas en avant , les Lanciers se
trouverent- sur-deux lignes. Et au treiziéme si→→
gnal ,
OCTOBRE. 1732. 2261
gnal , la premiere ligne marcha au grand trot vers le Pavillon , comme pour charger , baissa
les lances , et ayant fait demi tour à droite , passa dans les intervalles de la seconde , qui avançoit
pour faire la même manœuvre : chaque ligne la
fit deux fois , après quoi la seconde étant ren
ée dans la premiere , les Officiers de toute la
ne saluerent en même-tems le Roi , et on
Daissa les Etendarts et les Lances. Les Lanciers
ayant mis ensuite leurs Lances dans les PorteLances , et tiré l'épée , ils passerent devant le
Pavillon , et par une marche en échelle elles re
tournerent au Camp.
Le sur-lendemain , 14 Août , toute l'Armée
fit divers mouvemens , et après qu'elle eut été
en bataille quelques tems,à la tête du Camp , sur
une seule ligne , P'Infanterie par une contremarche à gauche et à droite vers le centre , se
joignit sans laisser d'intervalle entre les bataillons ; la Cavalerie par les mêmes contre- marches se joignit aux aîles de l'Infanterie : celle- ci partagea ensuite ses bataillons en deux ; le Colonel et les deux Majors se mettant avec deux drapeaux à la tête du premier demi- bataillon , et
le Lieutenant, Colonel et les deux Aides- Majors
avec deux Drapeaux à la tête du deuxième. Les
Compagnies deRutowski et de Promnitz formoient un demi bataillon derriere celui du
Centre.
La Cavalerie se partagea aussi par Compa
gnies ou demi-Escadrons. Toutes les premieres
Compagnies de chaque Escadron , et chaque
premier demi bataillon , avec les deux du centre,
ayant marché cent pas en avant , l'Armée se
forma sur deux lignes , le demi- bataillon de
Lutowski , ayant marché en avant pour occuPS
2262 MERCURE DE FRANCE
per le terrain que les deux du centre venoient de
quitter.
L'Armée étant en bataille , et le signal donné du Pavillon , elle se mit en marche sur treize
colonnes ; sçavoir , 8. de Cavalerie , et 5. d'Infanterie , qui s'avancerent vers le Pavillon jusqu'à une certaine distance. Chaque colonne de
Cavalerie étoit composée de deux Compagnies de
la premiere ligne , et de deux de la seconde.
Chaque colonne d'Infanterie de quatre demi
bataillons de la premiere ligne , et de deux de la
seconde , excepté la colonne du centre , qui n'avoit que les deux demi-bataillons de Frise et celui
de Rutowski et de Promnitz : le Régimentai- re et le Comte de Denhoff marchoient à la tête
de cette derniere , et les autres Généraux étoient
distribués aux autres colonnes.
Au deuxième signal , l'Armée se remit sur
deux lignes , les têtes des colonnes restant , et
les suites par des contre- marches à droite et à
gauche , venant se remettre dans l'ordre où elles
étoient avant que de partir de la tête du
Camp.
Au troisiéme signal , le feu coulant commença à la droite de la premiere ligne , et finit à la droite de la seconde ; et au quatriéme signal , les
deux lignes formerent le premier ordre de bataille mêlé , ce qui s'éxécuta de la maniere suivante: les quatre Compagnies de la droite et de
la gauche de la Cavalerie de l'une et de l'autre
ligne , resterent en place , aussi bien que les
quatre demi-bataillons du centre de la premiere
ligne , et les trois du centre de la seconde , mais
les quatre Compagnies de Cavalerie qui joigroient la droite et la gauche de l'Infanterie de Pune et de l'autre ligne , ayant marché 20 pas
-
en
OCTOBRE. 1732. 2263
en avant , firent une contre-marche à droite et á
gauche pour se former à la tête des trois bataillons de la droite et de la gauche de l'une et de
l'autre ligne. Ceux- ci firent en même tems leur contre-marche pour occnper le terrain que la Cavalerie qui les joignoit , venoit de quitter , et
toute l'Infanterie aussi -bien que les aîles de Ca
valerie de l'une et de l'autre ligne , ayant aussi
marché 20 pas en avant , toute l'Armée se trou
va en ordre de bataille mêlé d'Infanterie et de
Cavalerie.
L'Armée étant ainsi rangée , on ordonna le
signal pour le feu , qui se fit ainsi : la premiere,
Compagnie qui fermoit l'aîle droite de la premiere ligne , et celle qui fermoit l'aîle gauche , tirerent en même-tems : le feu continua ainsi par
une troupe de la droite et une de la gauche de la
premiere ligne en venant vers le centre , et suivit
par le centre de la seconde ligne en s'étendant vers les aîles..
Le feu étant fini , on donna le cinquiéme signal pour faire le second ordre de bataille mêlé
qui s'éxécuta ainsi : les quatre Brigades d'Infan
terie de la droite et de la gauche de l'une et de
Pautre ligne , et les deux bataillons de la droite
et de la gauche de chaque Brigade , par une contre-marche changerent de place avec les deux
Compagnies de Cavalerie , qui les joignoient , de
sorte que l'Armée se trouva aux aîles de deux
Compagnies de Cavalerie , avec un demi- Bataillon , et un Corps d'Infanterie au centre de chaque ligne.
Au sixième signal , le feu de chaine commença par les demi-Escadrons de la droite de la pre- miere ligne , et étant venu à la droite de la se
conde ligne, il recommença par demi batail- Lons
1
1
' ,
54 MERCURE DE FRANCE
ons de la droite de la premiere jusqu'à la droite
de la seconde.
Au septième signal , l'Arméese remit dans son
ordre de bataille non-mêlé , par les mêmes con- tre- marches , dont chaque Troupe s'étoit servie
pour se mettre en ordre mêlé ; ensuite l'Infanterie de la premiere ligne fit feu sur la Place par divisions , et ayant fait demi-tour à droite , se
retira par les intervalles de la seconde , et se forma derriere ; les deux lignes- firent successivement
cette manœuvre jusqu'au Camp , en continuant
leur feu , et la Cavalerie de chaque ligne se retira en même-tems que l'Infanterie.
Le 16. Août on fit l'attaque d'un retranchement qui s'étendoit depuis la hauteur de la gauche du Pavillon du Roi , jusqu'à cent pas vers la tête du Camp. Les quatre Compagnies de Gre- nadiers Rutowski , Promnitz , Denhoff et Flemming , bordoient le retranchement dans les intervalles de cinq Batteries de quatre piéces de Canon chacune , outre lesquelles on en avoit
placé huit plus petites sur les aîles du Retranchement.
Au premier signal , la Cavalerie de la droite ,
rangée par Compagnies , et commandée par le
Major-Général Klingnberg , se mit en marche
sur deux colonnes pour venir soutenir le Retran- chement , et se forma derriere l'Infanterie sur
deux lignes ; la premiere , composée des quatre Escadrons de Nassau, étoit à cent pas du Retranchement ; et la deuxième , composée des quatre Escadrons de Grenadiers de Gotha , étoit à 80.
pas derriere la premiere , dès qu'elles furent rangées , le Major- Général fit mettre pied à terre
aux Grenadiers de Gotha , qui vinrent renforcerLe
OCTOBRE. 1732. 2265
JeRetranchement où le Lieutenant- ColonelFranckenberg commandoit.
Pendant cette manœuvre , les huit Escadrons
de la gauche vinrent se former sur deux lignes ,
à l'extrêmité de la gauche de la Place d'Armes ,
qui étoit la face opposée à celle du Retranchement , et resterent dans l'inaction jusqu'à l'attaque du Quarré.
Pendant que la Cavalerie se rangeoit ainsi ,
toute l'Infanterie , partagée comme le jour des
divers mouvemens de l'Armée ,
marcha par divisions sur sept colonnes , formant une Phalange qui pouvoit faire face de tous côtez , figurée
en lozange ; et lorsqu'elle fut arrivée à une certaine distance , elle fit alte.
Au deuxième signal toutes les divisions ayant fait la Conversion à droite, la phalange parut sur
sept lignes , faisant face au Retranchement :
deux Compagnies de Grenadiers rangées en trois divisions faisoient la pointe de l'attaque.
Au troisiéme signal , la Phalange marcha vers
le Retranchement ; et quand elle fut à deux cent
pas , les Batteries qui le défendoient , commencerent à tirer , et furent servies avec tant de
promptitude , que chaque piéce tiroit au moins
cinq coups par minute , de sorte que le feu se
soutint pendant toute l'attaque avec la même vivacité. La Phalange étant arrivée à cinquante pas
du Retranchement , l'Infanterie qui attaquoit et
-celle qui défendoit , commencerent leur fen
chaque ligne de la Phalange faisant le sien en
-même-tems demi- divisions ; et dès qu'une
ligne avoit tiré , toutes les divisions qui la com
posoient se coupoient par le milieu pour se retirer par les intervalles de toute la Phalange , et se
reformerent sur le terrain qu'elles avoient occupé H avant
par
266 MERCURE DE FRANCE
avant l'attaque , ce qui fut répeté une seconde
fois la Phalange étant ensuite- retournée à son
premier terrain , on distribua 96 Piques à cha- demi-Bataillon , et pendant ce tems là les
Grenadiers de Gotha remonterent à cheval.
que
Au quatriéme signal , la Phalange se rompit
et forma un grand quarré autour d'un petit , le
premier rang de chaque quarré étant garni de
Piques ; la Cavalerie qui étoit derriere le Retranchement , en sortit par les deux extrêmitez
et vint se former sur deux lignes devant le Retranchement , au moyen de quoi le Quarré se trouva entre la Cavalerie de la droite et de la
gauche , rangée sur deux lignes,
9
Au cinquième signal , la premiere ligne de la
Cavalerie de la gauche , chargea le Quarré par
la face et les angles qui étoient de leur côté , et
se retira par les intervalles de la deuxième ligne
ayant été repoussée par le feu du Quarré , les
Grenades et les Piques que les Piquiers tenoient
présentées. La deuxième ligne fit la même manoeuvre; ce qui fut pareillement éxécuté par la
Cavalerie de la droite , et répeté plusieurs fois
par l'un et par l'autre chaque Troupe de Cavalerie faisoit deux charges ; après quoi le Quarré fut attaqué par la Cavalerie des aîles tout
la fois.
Au sixième signál , l'Infanterie se mit en marche pour rentrer dans le Camp , en conservant
toujours son Quarré. Elle fut attaquée pendant
sa retraite par la Cavalerie ; le feu , pour repousser ces attaques , se faisoit par rangs. L'Armée ,
en faisant cette manceuvre , arriva à la tête du
Camp , où chaque Corps se forma sur la Place
d'Armes , et rentra.
Le 17 , le Roi donna dans son Pavillon un magnifique
OCTOBRE. 1732. 2267
gnifique Souper , suivi d'un Bal , à tout ce qu'il
y avoit de Seigneurs et de Dames.
Le 18. jour destiné pour la séparation de l'Armée , les Trouples plierent leurs Tentes , et s'étant mises en bataille à la tête du Camp , le Roi
fit tirer la grande Batterie qui étoit au bas du Pavillon de S. M. pour leur donner le signal de
leur séparation. L'Artillerie de campagne y répondit , et l'on fit ensuite le feu coulant , ce qui fut éxécuté une seconde fois ; et à la troisiéme
fois , la grande Batterie fit une salve de ses 18.
piéces l'Armée y répondit par une salve générale avec toute son Artillerie ; après quoi toute
l'Armée se mit en marche sur cinq colonnes
chaque aîle de Cavalerie en formoit une. Les
Grenadiers détachez qui formoient deux Batail
lons , étoient rentrez dans leurs Régimens. Les
colonnes d'Infanterie de la droite et de la gauche étoient composées de trois Bataillons chacune ; celle du centre avoit le Régiment de Frise
à la tête , qui étoit suivi de l'Artillerie de campagne , et elle étoit fermée par les deux Compagnies de Grenadiers de Lublin et de Compenhau- son. L'Armée se rendit dans cet ordre au nouveau Camp qu'elle devoit occuper sur la hauteur , à la droite et à la gauche du Pavillon ,
le 20 Août , le Roi ayant quitté son Pavillon
pour retourner à Warsovie , les Régimens du
Camp se mirent en marche pour retourner dans
leurs anciens Quartiers. On a appris depuis que
ces Troupes sont arrivées à leurs Garnisons, fort satisfaites des liberalitez du Roi de Pologne , qui
a fait de forts beaux présens aux Officiers , et
donné à chaque Soldat deux mois de solde audeà de leur paye ordinaire.
SUITE du Journal du Camp de
Villa-Nova.
E r Août , tous les mouvemens militaires
Ldu Camp furent suspendus. ; ce spectacle
pompeux et guerrier recommença le lendemain
par l'éxercice des Lanciers. Ils s'assemblerent au
nombre de neuf Compagnies, ou demi Escadrons
à la tête de leur Camp , et vinrent ensuite se
ranger à deux de hauteur devant le centre de
' Infanterie. Le Major Général Klingenberg.
commandoit cette Troupe , qui étoit en cuirasse
avec des Casques à aîles , et armée de Lances
garnies de flammes ; les Casques des Officiers
étoient ornés de plumes.
Au premier signal , les neufCompagnies se mi- rent en mouvement , et marcherent vers le Fa
villon sur trois colonnes. Les trois Compagnies
du centre formerent la colonne du centre , et les
trois Compagnies de chaque aîle , celles de la
droite et de la gauche : chaque Compagnie mar- choit par neuf, les Timbales et Trompettes étant
à la tête de la colonne du centre, i
Les colonnes étant arrivées à une certaine dis
tance , les Compagnies marcherent par trois jusqu'à une place marquée , où au deuxième signal ,
Les Compagnies de chaque colonne ayant fait la
conversion à gauche par Brigades , les colonnes
formerent trois lignes à deux de hauteur , qui
marcherent en même tems enavant.
Au troisiéme signal , les trois lignes firent demi tour à droite , et au quatrième signal , la
Compa
2260 MERCURE DE FRANCE
•
Compagnie du centre de chaque ligne ayant
marché so pas en avant , les trois lignes se mirent en mouvement dans cet ordre , et marche.
rent jusqu'à ce que celle du centre se trouvarsur
la ligne du Pavillon qu'elles avoient à gauche où elles firent alte.*
Au cinquiéme signal, chaque Compagnie ayant
fait un quart de conversion à gauche , elles se
retrouverent sur trois lignes , faisant face au Pavillon ; et au sixième signal , elles se remirent comme elles étoient , par une conversion
àdroite.
Au septiéme signal, les Compagnies se mirent
sur deux lignes : la seconde , ayant fait un demi
tour à droite , elles marcherent en avant jusqu'ài
une certaine distance , se tournant le dos ; ayant ensuite fait demi tour à droite , elles se trouve
rent vis-à-vis l'une de l'autre pour la charge.
Au huitiéme signal , les deux lignes marche→
rent l'une contre-l'autre, les Lances baissées, s'entrepasserent dans les intervalles , firent defnit
tour à droite , se chargerent de nouveau , et s'é-*
tant remises sur leur premier terrain , elles se
chargerent encore une fois.
;
- Au neuviéme signal , les deux lignes marche rent l'une contre l'autre la deuxième ayant
rempli les intervalles de la premiere , elles s'ar rêterent et se mirent en état de faire la conversion sur le centre ; ce qui s'éxécuta au dixiéme³
signal ; et au onziéme signal , la droite ayant fait le demi tour sur la Place , les neuf Compagnies parurent sur une ligne , faisant face au Pa→→ villon. ซี เ
Au douziéme signal , les cinq Compagnies
ayant marché so pas en avant , les Lanciers se
trouverent- sur-deux lignes. Et au treiziéme si→→
gnal ,
OCTOBRE. 1732. 2261
gnal , la premiere ligne marcha au grand trot vers le Pavillon , comme pour charger , baissa
les lances , et ayant fait demi tour à droite , passa dans les intervalles de la seconde , qui avançoit
pour faire la même manœuvre : chaque ligne la
fit deux fois , après quoi la seconde étant ren
ée dans la premiere , les Officiers de toute la
ne saluerent en même-tems le Roi , et on
Daissa les Etendarts et les Lances. Les Lanciers
ayant mis ensuite leurs Lances dans les PorteLances , et tiré l'épée , ils passerent devant le
Pavillon , et par une marche en échelle elles re
tournerent au Camp.
Le sur-lendemain , 14 Août , toute l'Armée
fit divers mouvemens , et après qu'elle eut été
en bataille quelques tems,à la tête du Camp , sur
une seule ligne , P'Infanterie par une contremarche à gauche et à droite vers le centre , se
joignit sans laisser d'intervalle entre les bataillons ; la Cavalerie par les mêmes contre- marches se joignit aux aîles de l'Infanterie : celle- ci partagea ensuite ses bataillons en deux ; le Colonel et les deux Majors se mettant avec deux drapeaux à la tête du premier demi- bataillon , et
le Lieutenant, Colonel et les deux Aides- Majors
avec deux Drapeaux à la tête du deuxième. Les
Compagnies deRutowski et de Promnitz formoient un demi bataillon derriere celui du
Centre.
La Cavalerie se partagea aussi par Compa
gnies ou demi-Escadrons. Toutes les premieres
Compagnies de chaque Escadron , et chaque
premier demi bataillon , avec les deux du centre,
ayant marché cent pas en avant , l'Armée se
forma sur deux lignes , le demi- bataillon de
Lutowski , ayant marché en avant pour occuPS
2262 MERCURE DE FRANCE
per le terrain que les deux du centre venoient de
quitter.
L'Armée étant en bataille , et le signal donné du Pavillon , elle se mit en marche sur treize
colonnes ; sçavoir , 8. de Cavalerie , et 5. d'Infanterie , qui s'avancerent vers le Pavillon jusqu'à une certaine distance. Chaque colonne de
Cavalerie étoit composée de deux Compagnies de
la premiere ligne , et de deux de la seconde.
Chaque colonne d'Infanterie de quatre demi
bataillons de la premiere ligne , et de deux de la
seconde , excepté la colonne du centre , qui n'avoit que les deux demi-bataillons de Frise et celui
de Rutowski et de Promnitz : le Régimentai- re et le Comte de Denhoff marchoient à la tête
de cette derniere , et les autres Généraux étoient
distribués aux autres colonnes.
Au deuxième signal , l'Armée se remit sur
deux lignes , les têtes des colonnes restant , et
les suites par des contre- marches à droite et à
gauche , venant se remettre dans l'ordre où elles
étoient avant que de partir de la tête du
Camp.
Au troisiéme signal , le feu coulant commença à la droite de la premiere ligne , et finit à la droite de la seconde ; et au quatriéme signal , les
deux lignes formerent le premier ordre de bataille mêlé , ce qui s'éxécuta de la maniere suivante: les quatre Compagnies de la droite et de
la gauche de la Cavalerie de l'une et de l'autre
ligne , resterent en place , aussi bien que les
quatre demi-bataillons du centre de la premiere
ligne , et les trois du centre de la seconde , mais
les quatre Compagnies de Cavalerie qui joigroient la droite et la gauche de l'Infanterie de Pune et de l'autre ligne , ayant marché 20 pas
-
en
OCTOBRE. 1732. 2263
en avant , firent une contre-marche à droite et á
gauche pour se former à la tête des trois bataillons de la droite et de la gauche de l'une et de
l'autre ligne. Ceux- ci firent en même tems leur contre-marche pour occnper le terrain que la Cavalerie qui les joignoit , venoit de quitter , et
toute l'Infanterie aussi -bien que les aîles de Ca
valerie de l'une et de l'autre ligne , ayant aussi
marché 20 pas en avant , toute l'Armée se trou
va en ordre de bataille mêlé d'Infanterie et de
Cavalerie.
L'Armée étant ainsi rangée , on ordonna le
signal pour le feu , qui se fit ainsi : la premiere,
Compagnie qui fermoit l'aîle droite de la premiere ligne , et celle qui fermoit l'aîle gauche , tirerent en même-tems : le feu continua ainsi par
une troupe de la droite et une de la gauche de la
premiere ligne en venant vers le centre , et suivit
par le centre de la seconde ligne en s'étendant vers les aîles..
Le feu étant fini , on donna le cinquiéme signal pour faire le second ordre de bataille mêlé
qui s'éxécuta ainsi : les quatre Brigades d'Infan
terie de la droite et de la gauche de l'une et de
Pautre ligne , et les deux bataillons de la droite
et de la gauche de chaque Brigade , par une contre-marche changerent de place avec les deux
Compagnies de Cavalerie , qui les joignoient , de
sorte que l'Armée se trouva aux aîles de deux
Compagnies de Cavalerie , avec un demi- Bataillon , et un Corps d'Infanterie au centre de chaque ligne.
Au sixième signal , le feu de chaine commença par les demi-Escadrons de la droite de la pre- miere ligne , et étant venu à la droite de la se
conde ligne, il recommença par demi batail- Lons
1
1
' ,
54 MERCURE DE FRANCE
ons de la droite de la premiere jusqu'à la droite
de la seconde.
Au septième signal , l'Arméese remit dans son
ordre de bataille non-mêlé , par les mêmes con- tre- marches , dont chaque Troupe s'étoit servie
pour se mettre en ordre mêlé ; ensuite l'Infanterie de la premiere ligne fit feu sur la Place par divisions , et ayant fait demi-tour à droite , se
retira par les intervalles de la seconde , et se forma derriere ; les deux lignes- firent successivement
cette manœuvre jusqu'au Camp , en continuant
leur feu , et la Cavalerie de chaque ligne se retira en même-tems que l'Infanterie.
Le 16. Août on fit l'attaque d'un retranchement qui s'étendoit depuis la hauteur de la gauche du Pavillon du Roi , jusqu'à cent pas vers la tête du Camp. Les quatre Compagnies de Gre- nadiers Rutowski , Promnitz , Denhoff et Flemming , bordoient le retranchement dans les intervalles de cinq Batteries de quatre piéces de Canon chacune , outre lesquelles on en avoit
placé huit plus petites sur les aîles du Retranchement.
Au premier signal , la Cavalerie de la droite ,
rangée par Compagnies , et commandée par le
Major-Général Klingnberg , se mit en marche
sur deux colonnes pour venir soutenir le Retran- chement , et se forma derriere l'Infanterie sur
deux lignes ; la premiere , composée des quatre Escadrons de Nassau, étoit à cent pas du Retranchement ; et la deuxième , composée des quatre Escadrons de Grenadiers de Gotha , étoit à 80.
pas derriere la premiere , dès qu'elles furent rangées , le Major- Général fit mettre pied à terre
aux Grenadiers de Gotha , qui vinrent renforcerLe
OCTOBRE. 1732. 2265
JeRetranchement où le Lieutenant- ColonelFranckenberg commandoit.
Pendant cette manœuvre , les huit Escadrons
de la gauche vinrent se former sur deux lignes ,
à l'extrêmité de la gauche de la Place d'Armes ,
qui étoit la face opposée à celle du Retranchement , et resterent dans l'inaction jusqu'à l'attaque du Quarré.
Pendant que la Cavalerie se rangeoit ainsi ,
toute l'Infanterie , partagée comme le jour des
divers mouvemens de l'Armée ,
marcha par divisions sur sept colonnes , formant une Phalange qui pouvoit faire face de tous côtez , figurée
en lozange ; et lorsqu'elle fut arrivée à une certaine distance , elle fit alte.
Au deuxième signal toutes les divisions ayant fait la Conversion à droite, la phalange parut sur
sept lignes , faisant face au Retranchement :
deux Compagnies de Grenadiers rangées en trois divisions faisoient la pointe de l'attaque.
Au troisiéme signal , la Phalange marcha vers
le Retranchement ; et quand elle fut à deux cent
pas , les Batteries qui le défendoient , commencerent à tirer , et furent servies avec tant de
promptitude , que chaque piéce tiroit au moins
cinq coups par minute , de sorte que le feu se
soutint pendant toute l'attaque avec la même vivacité. La Phalange étant arrivée à cinquante pas
du Retranchement , l'Infanterie qui attaquoit et
-celle qui défendoit , commencerent leur fen
chaque ligne de la Phalange faisant le sien en
-même-tems demi- divisions ; et dès qu'une
ligne avoit tiré , toutes les divisions qui la com
posoient se coupoient par le milieu pour se retirer par les intervalles de toute la Phalange , et se
reformerent sur le terrain qu'elles avoient occupé H avant
par
266 MERCURE DE FRANCE
avant l'attaque , ce qui fut répeté une seconde
fois la Phalange étant ensuite- retournée à son
premier terrain , on distribua 96 Piques à cha- demi-Bataillon , et pendant ce tems là les
Grenadiers de Gotha remonterent à cheval.
que
Au quatriéme signal , la Phalange se rompit
et forma un grand quarré autour d'un petit , le
premier rang de chaque quarré étant garni de
Piques ; la Cavalerie qui étoit derriere le Retranchement , en sortit par les deux extrêmitez
et vint se former sur deux lignes devant le Retranchement , au moyen de quoi le Quarré se trouva entre la Cavalerie de la droite et de la
gauche , rangée sur deux lignes,
9
Au cinquième signal , la premiere ligne de la
Cavalerie de la gauche , chargea le Quarré par
la face et les angles qui étoient de leur côté , et
se retira par les intervalles de la deuxième ligne
ayant été repoussée par le feu du Quarré , les
Grenades et les Piques que les Piquiers tenoient
présentées. La deuxième ligne fit la même manoeuvre; ce qui fut pareillement éxécuté par la
Cavalerie de la droite , et répeté plusieurs fois
par l'un et par l'autre chaque Troupe de Cavalerie faisoit deux charges ; après quoi le Quarré fut attaqué par la Cavalerie des aîles tout
la fois.
Au sixième signál , l'Infanterie se mit en marche pour rentrer dans le Camp , en conservant
toujours son Quarré. Elle fut attaquée pendant
sa retraite par la Cavalerie ; le feu , pour repousser ces attaques , se faisoit par rangs. L'Armée ,
en faisant cette manceuvre , arriva à la tête du
Camp , où chaque Corps se forma sur la Place
d'Armes , et rentra.
Le 17 , le Roi donna dans son Pavillon un magnifique
OCTOBRE. 1732. 2267
gnifique Souper , suivi d'un Bal , à tout ce qu'il
y avoit de Seigneurs et de Dames.
Le 18. jour destiné pour la séparation de l'Armée , les Trouples plierent leurs Tentes , et s'étant mises en bataille à la tête du Camp , le Roi
fit tirer la grande Batterie qui étoit au bas du Pavillon de S. M. pour leur donner le signal de
leur séparation. L'Artillerie de campagne y répondit , et l'on fit ensuite le feu coulant , ce qui fut éxécuté une seconde fois ; et à la troisiéme
fois , la grande Batterie fit une salve de ses 18.
piéces l'Armée y répondit par une salve générale avec toute son Artillerie ; après quoi toute
l'Armée se mit en marche sur cinq colonnes
chaque aîle de Cavalerie en formoit une. Les
Grenadiers détachez qui formoient deux Batail
lons , étoient rentrez dans leurs Régimens. Les
colonnes d'Infanterie de la droite et de la gauche étoient composées de trois Bataillons chacune ; celle du centre avoit le Régiment de Frise
à la tête , qui étoit suivi de l'Artillerie de campagne , et elle étoit fermée par les deux Compagnies de Grenadiers de Lublin et de Compenhau- son. L'Armée se rendit dans cet ordre au nouveau Camp qu'elle devoit occuper sur la hauteur , à la droite et à la gauche du Pavillon ,
le 20 Août , le Roi ayant quitté son Pavillon
pour retourner à Warsovie , les Régimens du
Camp se mirent en marche pour retourner dans
leurs anciens Quartiers. On a appris depuis que
ces Troupes sont arrivées à leurs Garnisons, fort satisfaites des liberalitez du Roi de Pologne , qui
a fait de forts beaux présens aux Officiers , et
donné à chaque Soldat deux mois de solde audeà de leur paye ordinaire.
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Résumé : POLOGNE. SUITE du Journal du Camp de Villa-Nova.
En août 1732, au camp de Villa-Nova en Pologne, plusieurs mouvements militaires significatifs ont été observés. Le 1er août, les exercices des lanciers furent suspendus puis repris le lendemain. Neuf compagnies de lanciers, sous le commandement du Major Général Klingenberg, exécutèrent diverses manœuvres, incluant des marches en colonnes et en lignes, des conversions et des charges simulées. Les lanciers étaient équipés de cuirasses, de casques à ailes et de lances garnies de flammes. Le 14 août, toute l'armée effectua divers mouvements. L'infanterie et la cavalerie se rejoignirent pour former deux lignes, et l'armée se mit en marche sur treize colonnes. Des exercices de tir furent réalisés, suivis de manœuvres de bataille mêlée entre l'infanterie et la cavalerie. Le 16 août, une attaque simulée d'un retranchement fut organisée. La cavalerie et l'infanterie exécutèrent des manœuvres coordonnées, incluant des charges de cavalerie et des tirs d'artillerie. L'infanterie forma une phalange en lozange pour l'attaque et se transforma ensuite en carrés pour repousser les charges de cavalerie. Le 17 août, le roi offrit un somptueux souper suivi d'un bal dans son pavillon, auquel assistèrent de nombreux seigneurs et dames. Par la suite, le texte décrit la séparation d'une armée et son départ du camp. Le jour de la séparation, les troupes plient leurs tentes et se mettent en bataille. Le roi donna le signal de départ en faisant tirer la grande batterie, suivie par l'artillerie de campagne et un feu coulant. Après trois salves, l'armée se mit en marche en cinq colonnes, chaque aile de cavalerie formant une colonne. Les grenadiers détachés rejoignirent leurs régiments. Les colonnes d'infanterie de droite et de gauche étaient composées de trois bataillons chacune, tandis que la colonne du centre était menée par le régiment de Frise, suivi par l'artillerie de campagne et fermé par les compagnies de grenadiers de Lublin et de Compenhagen. L'armée se dirigea vers un nouveau camp. Le 20 août, après le départ du roi pour Varsovie, les régiments retournèrent à leurs anciens quartiers. Les troupes étaient satisfaites des libéralités du roi de Pologne, qui avait offert de beaux présents aux officiers et deux mois de solde supplémentaires à chaque soldat.
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338
p. 2267-2268
Entré du Marquis de Monti, Ambassadeur de France à Warsovie, [titre d'après la table]
Début :
Le Marquis de Monti, Ambassadeur de France, fit le 19 Septembre son Entrée publique à Warsovie [...]
Mots clefs :
Marquis de Monti, Ambassadeur de France, Varsovie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Entré du Marquis de Monti, Ambassadeur de France à Warsovie, [titre d'après la table]
Le Marquis de Minti, Ambassadeur de France,
Hij -fit
168 MERCURE DE FRANCE
fit le 19 Septembre son Entrée publique à War- sovie , ayant été reçu hors des Portes de la Ville,
par le Prince de Lubowirski, Palatin de Cracovie,
qui l'accompagna. La Marche de cette Entrée se
fit dans l'ordre suivant. Un détachement du Régiment du General Méer , Cavalerie , avec ses
Timbales et Trompettes , précédoient plusieurs
Ecuyers et Palefreniers conduisant les Chevaux
de main des Sénateurs. Ils étoient suivis de 600
Cavaliers Polonois , de 84 Carosses à , 6 Chevaux,
que les Grands Officiers de la Couronne et du
Duché de Lithuanie avoient envoyé pour lui
faire cortege , et du Carosse du Roy, dans lequel
étoient le Marquis de Monti et le Palatin de Cracovie assis vis - à-vis de lui. Ce Carosse étoit précédé des Pages de l'Ambassadeur, de ses Ecuyers,
de sa Livrée et de ses Carosses. Un second déta
chement du Régiment de Méer fermoit la marche. On avoit mis en Haye,et sous les Armes dans
toutes les rues de son passage , trois Regimens de
Dragons, le Regiment d'Infanterie du Grand Maréchal , et celui des Gardes de la Couronne.
Le 21 , le Marquis de Monti cut sa premiere
Audience publique du Roy, le 22, il donna un re- pas de plus de 155 couverts, aux Sénateurs et aux
autres Seigneurs Polonois qui sont à Varsovie
après le tepas il y eut un Bal , qui dura jusqu'à heures du matin.
Toutes les Séances de
Hij -fit
168 MERCURE DE FRANCE
fit le 19 Septembre son Entrée publique à War- sovie , ayant été reçu hors des Portes de la Ville,
par le Prince de Lubowirski, Palatin de Cracovie,
qui l'accompagna. La Marche de cette Entrée se
fit dans l'ordre suivant. Un détachement du Régiment du General Méer , Cavalerie , avec ses
Timbales et Trompettes , précédoient plusieurs
Ecuyers et Palefreniers conduisant les Chevaux
de main des Sénateurs. Ils étoient suivis de 600
Cavaliers Polonois , de 84 Carosses à , 6 Chevaux,
que les Grands Officiers de la Couronne et du
Duché de Lithuanie avoient envoyé pour lui
faire cortege , et du Carosse du Roy, dans lequel
étoient le Marquis de Monti et le Palatin de Cracovie assis vis - à-vis de lui. Ce Carosse étoit précédé des Pages de l'Ambassadeur, de ses Ecuyers,
de sa Livrée et de ses Carosses. Un second déta
chement du Régiment de Méer fermoit la marche. On avoit mis en Haye,et sous les Armes dans
toutes les rues de son passage , trois Regimens de
Dragons, le Regiment d'Infanterie du Grand Maréchal , et celui des Gardes de la Couronne.
Le 21 , le Marquis de Monti cut sa premiere
Audience publique du Roy, le 22, il donna un re- pas de plus de 155 couverts, aux Sénateurs et aux
autres Seigneurs Polonois qui sont à Varsovie
après le tepas il y eut un Bal , qui dura jusqu'à heures du matin.
Toutes les Séances de
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Résumé : Entré du Marquis de Monti, Ambassadeur de France à Warsovie, [titre d'après la table]
Le Marquis de Minti, Ambassadeur de France, fit son entrée publique à Varsovie le 19 septembre. Il fut accueilli par le Prince de Lubowirski, Palatin de Cracovie, qui l'accompagna. La procession inclut un détachement du Régiment du Général Méer, des écuyers, des palefreniers, 600 cavaliers polonais, 84 carrosses à six chevaux envoyés par les grands officiers de la Couronne et du Duché de Lithuanie, ainsi que le carrosse du roi avec le Marquis de Monti et le Palatin de Cracovie. Trois régiments de dragons et deux régiments d'infanterie assurèrent la sécurité. Le 21 septembre, le Marquis de Monti eut sa première audience publique avec le roi. Le 22 septembre, il organisa un repas pour plus de 155 convives, incluant des sénateurs et autres seigneurs polonais, suivi d'un bal jusqu'à quatre heures du matin.
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339
p. 2268-2270
Diete Generale de Pologne, &c. [titre d'après la table]
Début :
Toutes les Séances de la Diéte Générale se sont passées en contestations, quoiqu'il y ait beaucoup [...]
Mots clefs :
Diète générale, Protestation, Lituanie, Négociations, Pologne
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texteReconnaissance textuelle : Diete Generale de Pologne, &c. [titre d'après la table]
Toutes les Séances de la Diéte Générale se sont
passées en contestations, quoiqu'il y ait beaucoup
de Nonces disposez à entrer dans les vûes du Roy
pour le bien du Royaume. Quelques uns prétendent que les Ordres de l'Etat se trouvant assemblez , le Roy peut disposer des Charges vacantes
de la Couronne, d'autres soutiennent le contraire
et proposent une Diette à Cheyal ou une Confédération.
Le
OCTOBRE. 1732. 2269
Le 27, il y eut un Nonce qui se leva et qui
protesta, sans donner aucune raison de sa pro- festation.
L'Acte de Protestation remis par les Nonces du
Duché de Lithuanie , porte en substance que ce
qui les a déterminez à protester contre la Diette
suivant leurs instructions ; n'est pas un dessein
formé de s'opposer aux intentions de S. M. mais
parce que dans la Diette convoquée extraordinairement pour 15 jours , il se trouve compris dans
cette quinzaine trois jours qui appartiennent
auterme ordinaire de la Diette Generale , qui se
lon l'alternative établie par les Constitutionrs de
P'Etat , doit se tenir à Grodno. Ils prétendent
d'ailleurs qu'il n'y a aucune necessité d'assembler
une Diette extraordinaire puisque le Royaume
est sans Guerre , et que l'on ne doit se servir de
ce remede que dans les cas de danger évident ;
non contents de protester contre la tenue de la
Diette , ils ont protesté aussi d'avance contre
tout ce que pourroit décider le Conseil d'Etat ow
des Sénateurs , sur des affaires qui demandent let
consentement unanime des Députez des deux Ná- tions.
Le 30 , il y eut plusieurs Négociations entre
les Sénateurs et les Nonces , au sujet de la nomination aux Charges vacantes de la Couronne
mais le nombre des opposans s'étant augmenté
jusqu'à 1zo.le Regent de la Couronne fit en leur
nom une protestation contre cette Nomination
et l'on ne doute pas que les Nonces ne se séparent le z de ce mois , qui est le dernier des quinze jours , sans que cette affaire soit terminée.
Les Commissaires du Roy et de la République ,
nommez pour conférer avec les Ministres Etrangers, ont fait remettre au Ministre du Roy de
Hiij Prusse,
2270 MERCURE DE FRANCE
Prusse, comme Marquis de Brandebourg , un
Mémoire, contenant les articles suivans : Qu'on
continuera les Négociations commencées l'année
derniere , au sujet du Titre de Roy que la République n'a pas encore accordé au Roy de Prusse;
que les Commissaires rendront à ce Ministre
Plénipotentiaire les mêmes honneurs qu'ils ontrendu à ses Prédecesseurs , et qu'ils lui donneront le Titre d'Excellence ; qu'on observera de
même à l'égard du Résident de Brandebourg
zout t ce qui a été observé avec ses Prédecesseurs ,
passées en contestations, quoiqu'il y ait beaucoup
de Nonces disposez à entrer dans les vûes du Roy
pour le bien du Royaume. Quelques uns prétendent que les Ordres de l'Etat se trouvant assemblez , le Roy peut disposer des Charges vacantes
de la Couronne, d'autres soutiennent le contraire
et proposent une Diette à Cheyal ou une Confédération.
Le
OCTOBRE. 1732. 2269
Le 27, il y eut un Nonce qui se leva et qui
protesta, sans donner aucune raison de sa pro- festation.
L'Acte de Protestation remis par les Nonces du
Duché de Lithuanie , porte en substance que ce
qui les a déterminez à protester contre la Diette
suivant leurs instructions ; n'est pas un dessein
formé de s'opposer aux intentions de S. M. mais
parce que dans la Diette convoquée extraordinairement pour 15 jours , il se trouve compris dans
cette quinzaine trois jours qui appartiennent
auterme ordinaire de la Diette Generale , qui se
lon l'alternative établie par les Constitutionrs de
P'Etat , doit se tenir à Grodno. Ils prétendent
d'ailleurs qu'il n'y a aucune necessité d'assembler
une Diette extraordinaire puisque le Royaume
est sans Guerre , et que l'on ne doit se servir de
ce remede que dans les cas de danger évident ;
non contents de protester contre la tenue de la
Diette , ils ont protesté aussi d'avance contre
tout ce que pourroit décider le Conseil d'Etat ow
des Sénateurs , sur des affaires qui demandent let
consentement unanime des Députez des deux Ná- tions.
Le 30 , il y eut plusieurs Négociations entre
les Sénateurs et les Nonces , au sujet de la nomination aux Charges vacantes de la Couronne
mais le nombre des opposans s'étant augmenté
jusqu'à 1zo.le Regent de la Couronne fit en leur
nom une protestation contre cette Nomination
et l'on ne doute pas que les Nonces ne se séparent le z de ce mois , qui est le dernier des quinze jours , sans que cette affaire soit terminée.
Les Commissaires du Roy et de la République ,
nommez pour conférer avec les Ministres Etrangers, ont fait remettre au Ministre du Roy de
Hiij Prusse,
2270 MERCURE DE FRANCE
Prusse, comme Marquis de Brandebourg , un
Mémoire, contenant les articles suivans : Qu'on
continuera les Négociations commencées l'année
derniere , au sujet du Titre de Roy que la République n'a pas encore accordé au Roy de Prusse;
que les Commissaires rendront à ce Ministre
Plénipotentiaire les mêmes honneurs qu'ils ontrendu à ses Prédecesseurs , et qu'ils lui donneront le Titre d'Excellence ; qu'on observera de
même à l'égard du Résident de Brandebourg
zout t ce qui a été observé avec ses Prédecesseurs ,
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Résumé : Diete Generale de Pologne, &c. [titre d'après la table]
En octobre 1732, les séances de la Diète Générale furent marquées par des contestations malgré le soutien de nombreux nonces au roi. Les débats portaient sur la gestion des charges vacantes de la Couronne. Le 27 octobre, un nonce protesta sans raison explicite, et les nonces de Lituanie remirent un acte de protestation contre l'inclusion de trois jours de la Diète ordinaire dans la période de la Diète extraordinaire. Ils s'opposaient également à toute décision du Conseil d'État sans consentement unanime des députés des deux nations. Le 30 octobre, des négociations sur la nomination aux charges vacantes échouèrent en raison de l'augmentation des opposants. Par ailleurs, les commissaires du roi et de la République remirent un mémoire au ministre du roi de Prusse, stipulant la continuation des négociations sur le titre de roi et le maintien des honneurs accordés aux prédécesseurs du ministre et du résident de Brandebourg.
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340
p. 2270-2272
ALLEMAGNE.
Début :
Le bruit court à Vienne que l'Empereur a refusé d'entendre les nouvelles Représentations [...]
Mots clefs :
Allemagne, Commission impériale, Boeufs, Pluie, Marchandises
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ALLEMAGNE.
ALLEMAGNE.
E bruit court à Vienne que l'Empereur a re
fusé d'entendre les nouvelles Représentations
que le Marquis Palavicini , Envoïé de la Répu blique de Génes , vouloit lui faire de la part de
cette République , et que S. M. Imp. lui a fait
dire qu'elle ne lui accorderoit d'Audience que
quand il viendroit pour lui apprendre que la République avoit satisfait à toutes les conditions
du Traité conclu entre Elle et les Peuples de
' Isle de Corse ´et qu'elle auroit fait mettre
OCTOBRE. 1722. 227
un liberté les quatre Chefs de cette Nation.
Leurs Majestez Impériales arriverent à Vienne
en parfaite santé de leur voyage de Lieutz , &c.
le 7 de ce mois.
On apprend de Demitz que le Duc Charles
Léopold avoit fait remettre aux Commissaires
Subdelegués de la CommissionImpériale une protestation de nullité contre tous les Réglemens que
l'Empereur pourroit faire publier par rapport aux affaires du Duché de Meckelbourg. On a vû de→
puis un Décret de S. M. I. qui porte en substan
ce que le Duc Chrétien-Louis de Meckelbourg Schwerin son frere , sera confirmé et établi Administrateur du Duché ; qu'on lui donnera pour
Adjoints quatre Conseillers qui seront nommés
par le Roi d'Angleterre comme Electeur d'Hanover , par le Roi de Prusse comme Electeur de
Brandebourg , par le Roi de Suede comme Duc
de Pomeranic , et par le Duc de Brunswick Wol
fembutel ; tous les quatre en qualité de Directeurs du Cercle de la Basse Saxe ; qu'on mettra
dans Domitz une Garnison de Troupes de ce
Cercle ; qu'on réglera les revenus annuels des
deux Princes de Meckelbourg , et que la Nobles
se du Duché sera rétablie dans la jouissance de
ses anciens Privileges et prérogatives.
Les Etats de Hongrie ont fait présent au Duc
de Lorraine , avant son départ de Presbourg pour
Bude , &c. de cent Bœufs , de mille Moutons
de cent mesures de vin de Tockoy , et d'une
grande quantité d'autres vins de Hongrie.
·
On mande de Francfort que le 29 Septembre on avoit essuyé à Wertheim un orage terrible
qu'il y étoit tombé une pluye si abondante qu'en moins de deux heures la Riviere de Tauber étoit sortie de son lit , et qu'elle avoit empor Hij té
2272 MERCURE DE FRANCE
té le Pont de Bateaux de cette Ville , l'Hôpital
P'Eglise voisine et toutes les maisons du Faubourg ; que les eaux de cette Riviere qui tom→
bent dans le Mein,l'avoient aussi enflée si considerablement , qu'il s'étoit répandu dans les Magazins bas de Francfort , où il avoit endommagé
une grande quantité de Marchandises , et , et qu'une des Arches du Pont avoit été emportée.
E bruit court à Vienne que l'Empereur a re
fusé d'entendre les nouvelles Représentations
que le Marquis Palavicini , Envoïé de la Répu blique de Génes , vouloit lui faire de la part de
cette République , et que S. M. Imp. lui a fait
dire qu'elle ne lui accorderoit d'Audience que
quand il viendroit pour lui apprendre que la République avoit satisfait à toutes les conditions
du Traité conclu entre Elle et les Peuples de
' Isle de Corse ´et qu'elle auroit fait mettre
OCTOBRE. 1722. 227
un liberté les quatre Chefs de cette Nation.
Leurs Majestez Impériales arriverent à Vienne
en parfaite santé de leur voyage de Lieutz , &c.
le 7 de ce mois.
On apprend de Demitz que le Duc Charles
Léopold avoit fait remettre aux Commissaires
Subdelegués de la CommissionImpériale une protestation de nullité contre tous les Réglemens que
l'Empereur pourroit faire publier par rapport aux affaires du Duché de Meckelbourg. On a vû de→
puis un Décret de S. M. I. qui porte en substan
ce que le Duc Chrétien-Louis de Meckelbourg Schwerin son frere , sera confirmé et établi Administrateur du Duché ; qu'on lui donnera pour
Adjoints quatre Conseillers qui seront nommés
par le Roi d'Angleterre comme Electeur d'Hanover , par le Roi de Prusse comme Electeur de
Brandebourg , par le Roi de Suede comme Duc
de Pomeranic , et par le Duc de Brunswick Wol
fembutel ; tous les quatre en qualité de Directeurs du Cercle de la Basse Saxe ; qu'on mettra
dans Domitz une Garnison de Troupes de ce
Cercle ; qu'on réglera les revenus annuels des
deux Princes de Meckelbourg , et que la Nobles
se du Duché sera rétablie dans la jouissance de
ses anciens Privileges et prérogatives.
Les Etats de Hongrie ont fait présent au Duc
de Lorraine , avant son départ de Presbourg pour
Bude , &c. de cent Bœufs , de mille Moutons
de cent mesures de vin de Tockoy , et d'une
grande quantité d'autres vins de Hongrie.
·
On mande de Francfort que le 29 Septembre on avoit essuyé à Wertheim un orage terrible
qu'il y étoit tombé une pluye si abondante qu'en moins de deux heures la Riviere de Tauber étoit sortie de son lit , et qu'elle avoit empor Hij té
2272 MERCURE DE FRANCE
té le Pont de Bateaux de cette Ville , l'Hôpital
P'Eglise voisine et toutes les maisons du Faubourg ; que les eaux de cette Riviere qui tom→
bent dans le Mein,l'avoient aussi enflée si considerablement , qu'il s'étoit répandu dans les Magazins bas de Francfort , où il avoit endommagé
une grande quantité de Marchandises , et , et qu'une des Arches du Pont avoit été emportée.
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Résumé : ALLEMAGNE.
En octobre 1722, à Vienne, l'empereur a refusé de recevoir le Marquis Palavicini, envoyé de la République de Gênes, jusqu'à ce que Gênes respecte les conditions du traité avec les habitants de l'île de Corse et libère quatre chefs corses. Les souverains impériaux sont arrivés à Vienne le 7 octobre après un voyage depuis Lieutz. À Demitz, le Duc Charles Léopold a protesté contre les règlements impériaux concernant le Duché de Mecklembourg. Un décret impérial a nommé le Duc Chrétien-Louis de Mecklembourg-Schwerin administrateur du duché, assisté par quatre conseillers désignés par les rois d'Angleterre, de Prusse, de Suède et le Duc de Brunswick-Wolfenbüttel. Une garnison du Cercle de Basse-Saxe a été installée à Demitz, et la noblesse du duché a récupéré ses privilèges. Les États de Hongrie ont fourni des provisions et des vins au Duc de Lorraine avant son départ de Presbourg. À Francfort, un orage a causé des inondations, endommageant des biens et détruisant une arche du pont.
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341
p. 2272-2274
ITALIE.
Début :
Dans le Consistoire que le Pape tint le 3. Septembre, le Cardinal Ottoboni préconisa [...]
Mots clefs :
Cardinal Ottoboni, Congrégation, Chanoines réguliers, Traité, Criminels
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ITALIE.
ITALIE.
Ans le Consistoire que le Pape tint le 3.
Septembre , le Cardinal Ottoboni préconisa
F'Abbé de Souillac pour l'Evêché de Lodeve , et
l'Abbé le Mercier pour l'Abbaye de S. Jacques
de Provins ; et à la fin du Consistoire , S. S. accorda le Pallium pour l'Archevêque Titulaire de
Naxivan en Amérique , pour l'Archevêque de
Mayence , et pour le nouvel Evêque d'Autun.
La Congrégation de Non Nullis a donné quinze jours au Cardinal Coscia pour rédiger le Mémoire qu'il veut publier pour sa défense : l'Avocat
Toppi ayant refusé d'y travailler avec lui , il a
été obligé de faire venir deux Jurisconsultes Napolitains.
>
On a appris que le Roi de Portugal avoit donné ordre au Gouverneur de la premiere Villefrontiere de son Royaume , par laquelle M. Ca- valieri nouveau Nonce du Pape , passera , de
déclarer à ce Prélat que l'entrée du pays lui étoit
interdite , à moins qu'il ne voulut à son arrivée
à Lisbonne rendre la premiere visite à l'Archevêque et au Patriarche de cette Ville.. 1
Sur les differends de la Cour de Rome avec la
Cour de Turin , on apprend que le Roi de Sardaigne a fait publier une Déclaration par laquelle
OCTOBRE. 1732. 2273 * ! p6 il est ordonné à tous ses Sujets , qui à l'occasion
de ces différends , ont quitté leur pays pour se
retirer dans l'Etat Ecclésiastique , de revenir dans
deux mois , à peine de punition corporelle , et de
confiscation de leurs biens.
Les Chanoines Réguliers de l'Eglise de Sainte
Marie dans le Montferrat , ayant fait démolir
quelques anciens Bâtimens de leur maison , ont
trouvé dans une chambre, dont la porté étoit mus rée deux cercueils de plomb , où étoient les
Corps des Papes Alexandre VI. et Sixte II. dont.
on ignoroit le lieu de la sépulture..
On mande en dernier lieu de Rome , que le
premier de ce mois , le Pape avoit tenu un Con
sistoire , dans lequel il avoit fait Cardinaux
M. Aquaviva , Majordome de S. S. et M. Mosca ,
Clerc de la Chambre , et Chanoine de l'Eglise de S. Pierre.
La réponse de l'Empereur à la République de Genes , au sujet du retardement de l'éxécution du
dernier Traité fait avec les habitans de l'Isle de
Corse , porte en substance que S. M. I. éxige
que la République fasse partir incessamment
pour Milan les quatre Chefs des mécontens
qu'elle retient prisonniers qu'elle renvoye dans
leurs familles les otages que les mécontens ont
remis à la Bastia pour sûreté de leur parole , et
qu'elle fasse jouir les peuples de l'Isle de toutes
fes conditions stipulées par le Traité qui a été
fait sous la garantie de l'Empereur.
On a appris en dernier lieu que le Gouverneur
de Milan a reçu ordre d'envoyer un détaches ment de Cavalerie au-devant desisquatre Chefs des
mécontens de l'Isle de Corse que la République
de Genes doit mettre en liberté 3 .16 1
On écrit.de Naples que le Président de Cosen Hv Za
2274 MERCURE DE FRANCE
za , dans la Calabre ulterieure , avoit été tué par un Gentilhomme dans la Salle de son Tribunal ;
que ce Gentilhomme s'étant sauvé , s'étoit mis
depuis à la tête de 6 ou 700. hommes qui commtttoient de grands désordres dans la Province que le Comte d'Harrach et le Général Caraffe
avoient envoyé un Détachement de Cavalerie
après cette troupe de Brigands , mais que jusqu'à
présént on n'avoit pû les attaquer avec su- reté.
Le Comte d'Harrach a fait arrêter et conduire.
au Château de S. Elme le Duc de Minutillo, qu'on
accuse d'avoir fait assassiner, à prix d'argent, un
Gentilhomme qui fut tué il y a près d'un an sur
le Fief d'Orta. Les assassins qui s'étoient refugiés
dans l'Eglise Cathedrale d'Aversa , en ont été
enlevés par ordre du Viceroy , qui a prétendu que
les Eglises ne devoient point servir d'azile pour de tels criminels.
Ans le Consistoire que le Pape tint le 3.
Septembre , le Cardinal Ottoboni préconisa
F'Abbé de Souillac pour l'Evêché de Lodeve , et
l'Abbé le Mercier pour l'Abbaye de S. Jacques
de Provins ; et à la fin du Consistoire , S. S. accorda le Pallium pour l'Archevêque Titulaire de
Naxivan en Amérique , pour l'Archevêque de
Mayence , et pour le nouvel Evêque d'Autun.
La Congrégation de Non Nullis a donné quinze jours au Cardinal Coscia pour rédiger le Mémoire qu'il veut publier pour sa défense : l'Avocat
Toppi ayant refusé d'y travailler avec lui , il a
été obligé de faire venir deux Jurisconsultes Napolitains.
>
On a appris que le Roi de Portugal avoit donné ordre au Gouverneur de la premiere Villefrontiere de son Royaume , par laquelle M. Ca- valieri nouveau Nonce du Pape , passera , de
déclarer à ce Prélat que l'entrée du pays lui étoit
interdite , à moins qu'il ne voulut à son arrivée
à Lisbonne rendre la premiere visite à l'Archevêque et au Patriarche de cette Ville.. 1
Sur les differends de la Cour de Rome avec la
Cour de Turin , on apprend que le Roi de Sardaigne a fait publier une Déclaration par laquelle
OCTOBRE. 1732. 2273 * ! p6 il est ordonné à tous ses Sujets , qui à l'occasion
de ces différends , ont quitté leur pays pour se
retirer dans l'Etat Ecclésiastique , de revenir dans
deux mois , à peine de punition corporelle , et de
confiscation de leurs biens.
Les Chanoines Réguliers de l'Eglise de Sainte
Marie dans le Montferrat , ayant fait démolir
quelques anciens Bâtimens de leur maison , ont
trouvé dans une chambre, dont la porté étoit mus rée deux cercueils de plomb , où étoient les
Corps des Papes Alexandre VI. et Sixte II. dont.
on ignoroit le lieu de la sépulture..
On mande en dernier lieu de Rome , que le
premier de ce mois , le Pape avoit tenu un Con
sistoire , dans lequel il avoit fait Cardinaux
M. Aquaviva , Majordome de S. S. et M. Mosca ,
Clerc de la Chambre , et Chanoine de l'Eglise de S. Pierre.
La réponse de l'Empereur à la République de Genes , au sujet du retardement de l'éxécution du
dernier Traité fait avec les habitans de l'Isle de
Corse , porte en substance que S. M. I. éxige
que la République fasse partir incessamment
pour Milan les quatre Chefs des mécontens
qu'elle retient prisonniers qu'elle renvoye dans
leurs familles les otages que les mécontens ont
remis à la Bastia pour sûreté de leur parole , et
qu'elle fasse jouir les peuples de l'Isle de toutes
fes conditions stipulées par le Traité qui a été
fait sous la garantie de l'Empereur.
On a appris en dernier lieu que le Gouverneur
de Milan a reçu ordre d'envoyer un détaches ment de Cavalerie au-devant desisquatre Chefs des
mécontens de l'Isle de Corse que la République
de Genes doit mettre en liberté 3 .16 1
On écrit.de Naples que le Président de Cosen Hv Za
2274 MERCURE DE FRANCE
za , dans la Calabre ulterieure , avoit été tué par un Gentilhomme dans la Salle de son Tribunal ;
que ce Gentilhomme s'étant sauvé , s'étoit mis
depuis à la tête de 6 ou 700. hommes qui commtttoient de grands désordres dans la Province que le Comte d'Harrach et le Général Caraffe
avoient envoyé un Détachement de Cavalerie
après cette troupe de Brigands , mais que jusqu'à
présént on n'avoit pû les attaquer avec su- reté.
Le Comte d'Harrach a fait arrêter et conduire.
au Château de S. Elme le Duc de Minutillo, qu'on
accuse d'avoir fait assassiner, à prix d'argent, un
Gentilhomme qui fut tué il y a près d'un an sur
le Fief d'Orta. Les assassins qui s'étoient refugiés
dans l'Eglise Cathedrale d'Aversa , en ont été
enlevés par ordre du Viceroy , qui a prétendu que
les Eglises ne devoient point servir d'azile pour de tels criminels.
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Résumé : ITALIE.
En septembre 1732, le Pape tint un consistoire où le Cardinal Ottoboni proposa l'Abbé de Souillac pour l'Évêché de Lodève et l'Abbé le Mercier pour l'Abbaye de Saint-Jacques de Provins. Le Pape accorda également le pallium à plusieurs prélats, dont l'Archevêque titulaire de Naxivan en Amérique, l'Archevêque de Mayence et le nouvel Évêque d'Autun. La Congrégation de Non Nullis accorda quinze jours au Cardinal Coscia pour rédiger un mémoire de défense après le refus de l'avocat Toppi. Le Roi de Portugal interdit l'entrée de son pays au nouveau Nonce du Pape, M. Cavalieri, sauf s'il rendait visite à l'Archevêque et au Patriarche de Lisbonne. En octobre, le Roi de Sardaigne ordonna à ses sujets réfugiés dans l'État Ecclésiastique de revenir sous peine de punition corporelle et de confiscation de biens. À Sainte-Marie dans le Montferrat, des Chanoines Réguliers découvrirent les cercueils des Papes Alexandre VI et Sixte II. À Rome, le Pape créa cardinaux M. Aquaviva et M. Mosca. L'Empereur répondit à la République de Gênes concernant le retard dans l'exécution du traité avec les habitants de Corse, exigeant la libération des chefs mécontents. À Naples, le Président de Cosenza fut tué par un gentilhomme, qui se réfugia ensuite à la tête d'une troupe de brigands. Le Duc de Minutillo fut arrêté pour complicité dans un assassinat, et les assassins réfugiés dans une cathédrale furent enlevés sur ordre du Viceroy.
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342
p. 2274-2276
ESPAGNE.
Début :
Le Roi a donné des ordres pour faire lever deux nouveaux Régimens et les Recruës nécessaires [...]
Mots clefs :
Espagne, Tempête, Provisions, Vaisseaux, Siège de Ceuta, Hôpital
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texteReconnaissance textuelle : ESPAGNE.
ESPAGNE.
E Roi a donné des ordres pour faire lever
deux nouveaux Régimens et les Recruës né
cessaires pour ceux qui ont servi cette année sux la Côte d'Afrique.
On écrit de Madrid que la nuit du sau 6 Septembre il y eut une tempête terrible du côté
de l'Escurial ; le Tonnere étant tombé sur ce
magnifique Couvent , mit le feu à la charpente
de la couverture du côté du Nord. Comme on
ne s'en apperçut que deux heures après , l'embra
sement étoit déja si considérable , que tous les
secours qu'on apporta pour éteindre le feu , furent inutiles ; il se communiqua au centre de ce
Monastere , du côté du Palais du Roi ; il détruisic
1
la
་
•
OCTOBRE. 1732. 2275
la Tour , embrasa l'Appartement du Patriarche et
le quartier des Chapelains , avec tant de violence qu'on ne pouvoit en approcher pour l'éteindre. Les Religieux se mirent en priere pour implorer le secours divin , et ils y porterent ensui te le S. Sacrement en procession : aussi-tôt que
le Prieur eut donné la bénédiction , on s'apperçût que les flammes faisoient moins de progrès ;
et leur violence s'étant ralentie , on acheva de
les éteindre : cependant le dommage que cet incendie a causé , est très-considérable , et on se- ra obligé de rebâtir à neuf tout ce que le feu a
attaqué , parce que toutes les pierres sont cal cinées.
Les Gouverneurs de Cadix , de Cartagene
d'Alicante et de Barcelone , ont ordre de rassembler des provisions dans les Magazins de ces
Villes , et le bruit court qu'on doit y armer
dans peu une Escadre de vingt-quatre vaisseaux
de Guerre.
Les derniers Vaisseaux richement chargez , arrivez en dernier lieu des Indes à Cadix , ont ap
porté pour le Roi une Perle d'une très-grande beauté , estimée 7500. Piastres.
Des Lettres de Tetouan portent , que le Roi
de Maroc paroissoit avoir abandonné son projet
de faire le Siége de Ceuta ; que ses Troupes qui
s'étoient approchées de cette Place , s'étoient retirées depuis un mois dans les Montagnes , et
qu'on ne doutoit pas que ce Prince ne fit ressentir au Duc de Riperda les effets de son indignation à l'occasion de cette entreprise dont il lui
avoit promis la réussite , en lui faisant accroire
qu'il avoit des intelligences dans la Ville .
Le 29 Septembre , l'Evêque de Laren fit la
sérémonie de la Dédicace de la nouvelle Eglise
Hvj de
2275 MENUURE DE ΓΙΑΝVUE
de l'Hôpital que les Prêtres de la Congrégation
de S. Pierre , natifs de Madrid , ont fait bâtir.
pour nourrir , habiller et inhumer les pauvres
Prêtres , tant Espagnols qu'Etrangers , qui auront
besoin du secours de cet Hôpital
E Roi a donné des ordres pour faire lever
deux nouveaux Régimens et les Recruës né
cessaires pour ceux qui ont servi cette année sux la Côte d'Afrique.
On écrit de Madrid que la nuit du sau 6 Septembre il y eut une tempête terrible du côté
de l'Escurial ; le Tonnere étant tombé sur ce
magnifique Couvent , mit le feu à la charpente
de la couverture du côté du Nord. Comme on
ne s'en apperçut que deux heures après , l'embra
sement étoit déja si considérable , que tous les
secours qu'on apporta pour éteindre le feu , furent inutiles ; il se communiqua au centre de ce
Monastere , du côté du Palais du Roi ; il détruisic
1
la
་
•
OCTOBRE. 1732. 2275
la Tour , embrasa l'Appartement du Patriarche et
le quartier des Chapelains , avec tant de violence qu'on ne pouvoit en approcher pour l'éteindre. Les Religieux se mirent en priere pour implorer le secours divin , et ils y porterent ensui te le S. Sacrement en procession : aussi-tôt que
le Prieur eut donné la bénédiction , on s'apperçût que les flammes faisoient moins de progrès ;
et leur violence s'étant ralentie , on acheva de
les éteindre : cependant le dommage que cet incendie a causé , est très-considérable , et on se- ra obligé de rebâtir à neuf tout ce que le feu a
attaqué , parce que toutes les pierres sont cal cinées.
Les Gouverneurs de Cadix , de Cartagene
d'Alicante et de Barcelone , ont ordre de rassembler des provisions dans les Magazins de ces
Villes , et le bruit court qu'on doit y armer
dans peu une Escadre de vingt-quatre vaisseaux
de Guerre.
Les derniers Vaisseaux richement chargez , arrivez en dernier lieu des Indes à Cadix , ont ap
porté pour le Roi une Perle d'une très-grande beauté , estimée 7500. Piastres.
Des Lettres de Tetouan portent , que le Roi
de Maroc paroissoit avoir abandonné son projet
de faire le Siége de Ceuta ; que ses Troupes qui
s'étoient approchées de cette Place , s'étoient retirées depuis un mois dans les Montagnes , et
qu'on ne doutoit pas que ce Prince ne fit ressentir au Duc de Riperda les effets de son indignation à l'occasion de cette entreprise dont il lui
avoit promis la réussite , en lui faisant accroire
qu'il avoit des intelligences dans la Ville .
Le 29 Septembre , l'Evêque de Laren fit la
sérémonie de la Dédicace de la nouvelle Eglise
Hvj de
2275 MENUURE DE ΓΙΑΝVUE
de l'Hôpital que les Prêtres de la Congrégation
de S. Pierre , natifs de Madrid , ont fait bâtir.
pour nourrir , habiller et inhumer les pauvres
Prêtres , tant Espagnols qu'Etrangers , qui auront
besoin du secours de cet Hôpital
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Résumé : ESPAGNE.
En Espagne, le roi a ordonné la levée de deux nouveaux régiments et le recrutement de soldats ayant servi sur la côte d'Afrique. Le 6 septembre, une tempête à l'Escurial a provoqué un incendie majeur au couvent, détruisant la tour, l'appartement du patriarche et le quartier des chapelains. Les flammes ont été maîtrisées après une procession avec le Saint-Sacrement, mais les dégâts nécessitent une reconstruction complète. Les gouverneurs de Cadix, Carthagène, Alicante et Barcelone ont reçu l'ordre de rassembler des provisions, et une escadre de vingt-quatre vaisseaux de guerre doit être armée prochainement. Des vaisseaux des Indes ont apporté au roi une perle estimée à 7500 piastres. Des lettres de Tétouan indiquent que le roi du Maroc a abandonné son projet de siège de Ceuta, et ses troupes se sont retirées dans les montagnes. Le duc de Riperda pourrait subir la colère du roi du Maroc pour cette entreprise. Le 29 septembre, l'évêque de Laren a dédié une nouvelle église de l'hôpital construit par les Prêtres de la Congrégation de Saint-Pierre à Madrid, destiné à nourrir, habiller et inhumer les pauvres prêtres, espagnols et étrangers.
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343
p. 2276
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On apprend de Londres que les Directeurs de la Compagnie d'Afrique avoient reçû [...]
Mots clefs :
Grande-Bretagne, Londres, Animaux, Dettes de la nation
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
ON apprend de Londres que les Directeurs de la Compagnie d'Afrique avoient reçû
plusieurs animaux du pays , entr'autres un jeune
Lion , un Loup des Deserts , une Autruche de sept pieds et demi de haut et deux Oiseaux
Royaux , ou couronnez.
›
Il paroit par le dernier Etat des dettes de la
Nation qu'on a rendu public , qu'elles montoient
le 31 Décembre dernier à 48 millions , 985..
mille 438 liv. sterling.
Le Roi d'Angleterre étant arrivé d'Hanover à
Helleroetsluys en Hollande le 27Septembre, y
fut retenu par les vents contraires jusqu'au 5 de
ce mois que S. M. s'embarqua et partit avec un vent favorable. Elle aborda heureusement le 7.
en Angleterre , et arrivé vers les cinq heures du soir à Kinsington.
HOLLAN
ON apprend de Londres que les Directeurs de la Compagnie d'Afrique avoient reçû
plusieurs animaux du pays , entr'autres un jeune
Lion , un Loup des Deserts , une Autruche de sept pieds et demi de haut et deux Oiseaux
Royaux , ou couronnez.
›
Il paroit par le dernier Etat des dettes de la
Nation qu'on a rendu public , qu'elles montoient
le 31 Décembre dernier à 48 millions , 985..
mille 438 liv. sterling.
Le Roi d'Angleterre étant arrivé d'Hanover à
Helleroetsluys en Hollande le 27Septembre, y
fut retenu par les vents contraires jusqu'au 5 de
ce mois que S. M. s'embarqua et partit avec un vent favorable. Elle aborda heureusement le 7.
en Angleterre , et arrivé vers les cinq heures du soir à Kinsington.
HOLLAN
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
À Londres, la Compagnie d'Afrique a reçu des animaux exotiques, dont un lion, un loup, une autruche et deux oiseaux royaux. La dette nationale britannique était de 48 millions 985 mille 438 livres sterling au 31 décembre précédent. En Hollande, le roi d'Angleterre est arrivé le 27 septembre et a accosté en Angleterre le 7 octobre.
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344
p. 2276-2277
HOLLANDE, PAÏS-BAS.
Début :
Les Troupes Hollandoises, et à la solde des Etats Généraux qui sont campées dans la [...]
Mots clefs :
Pays-Bas, Hollande, Bataille générale
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texteReconnaissance textuelle : HOLLANDE, PAÏS-BAS.
HOLLANDE, PAÏS-BAS.
Es Troupes Hollandoises , et à la solde des
Généraux campées la
Plaine d'Oosterhent , s'occuperent le 6 et le 9.
Septembre à applanir les hauteurs , combler les
ornieres de la bruyere , &c. quelques jours après
la Cavallerie et l'Infanterie passerent en revûe
devant le Comte de Hompsech , Général en chef,
et le 25. les Troupes se rendirent sur quatre co lom-
OCTOBRE. 173. 227777
fomnes au Camp nouvellement tracé entre les
cinq Chesnes et Raye , et s'y mirent en ordre de
bataille. Elles s'avancerent au premier signal les
unes contre les autres , et firent tous les mouvemens convenables à une bataille générale.. L'Infanterie fit un feu continuel , tant dans ses attaques que dans ses retraites. La Cavalerie ne tira
point , &c. Ces Troupes se sont séparées le premier dde ce mois pour retourner dans leurs Gar- nisons.
Es Troupes Hollandoises , et à la solde des
Généraux campées la
Plaine d'Oosterhent , s'occuperent le 6 et le 9.
Septembre à applanir les hauteurs , combler les
ornieres de la bruyere , &c. quelques jours après
la Cavallerie et l'Infanterie passerent en revûe
devant le Comte de Hompsech , Général en chef,
et le 25. les Troupes se rendirent sur quatre co lom-
OCTOBRE. 173. 227777
fomnes au Camp nouvellement tracé entre les
cinq Chesnes et Raye , et s'y mirent en ordre de
bataille. Elles s'avancerent au premier signal les
unes contre les autres , et firent tous les mouvemens convenables à une bataille générale.. L'Infanterie fit un feu continuel , tant dans ses attaques que dans ses retraites. La Cavalerie ne tira
point , &c. Ces Troupes se sont séparées le premier dde ce mois pour retourner dans leurs Gar- nisons.
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Résumé : HOLLANDE, PAÏS-BAS.
En septembre 1733, les troupes hollandaises ont préparé le terrain à Oosterhent. Le 25 octobre, elles se sont déplacées entre les cinq Chênes et Raye pour simuler une bataille. L'infanterie a effectué des mouvements d'attaque et de retraite, tandis que la cavalerie n'a pas tiré. Les troupes se sont séparées le 1er novembre pour retourner dans leurs garnisons.
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345
p. 2277-2278
MORTS, NAISSANCES et Mariages des Pays Etrangers.
Début :
La Duchesse Jeanne-Madeleine-Louise d'Holstem Sleswich, de la branche de Wissembourg, [...]
Mots clefs :
Pays étrangers, Neustadt, Hongrie, Bruxelles, Gênes
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texteReconnaissance textuelle : MORTS, NAISSANCES et Mariages des Pays Etrangers.
MORTS , NAISSANCES
et Mariages des Pays Etrangers.
L
A Duchesse Jeanne-Madeleine-Louise d'Holstem Sleswich, de la branche de Wissembourg,.
mourut à Neustadt le 3. Aout , âgée de 65. ans.
Le Cardinal Essurick Czaki de Keresztzek ,.
Archeveque de Colocza en Hongrie , Eveque du
Grand Varadin et Conseiller ordinaire au Conseil
d'Etat de l'Empereur , mourut le 28. d, Aout dans
une de ses Terres , dans la 60. année de son âge ,,
étant né le 10. Octobre 1672. Il avoit été nommé Cardinal dans la promotion que le Pape Cle--
ment XI. fit le 12 Juillet 1717. mais ayant été reservé in petto , il ne fut declaré que le 1. Octobre suivant. Il avoit reçu le Chapeau dans le Consistoire du 21 du même mois, il avoit été nommé:
pour être de laCongregation des Evêques et Réguliers de celle de Propaganda Fide , et de celles de l'indice et des Indulgences.
L'Abbé Vidania , Chapelain Honoraire du
Royaume de Naples , y mourut au commence- ment
2278 MERCURE DE FRANCE
ment du mois dernier , âgé de 110. ans.
On apprend de Bruxelles que la Comtesse
d'Harrach , Epouse du nouveau Grand- Maître de
la Maison de l'Archiduchesse , descendant le
Rhin pour se rendre à Cologne , y accoucha le 2
de ce mois de deux enfans mâles qui se portent
très-bien , ainsi que leur mere qu'on a transportée à Cologne , où elle demeurera jusqu'au 20.
du mois prochain.
La femme d'un Bourgeois de Glocester , nom
mé Jean Sedwel de Shealinh , accoucha le 4 Oc
tobre de trois garçons qui furent baptisez le même jour , et nommez Abraham Isaac et
Jacob.
>
Cinq jours auparavant , l'Epouse du Chevalier
Guillaume Harvey de Sudbury , accoucha de
trois filles qui furent nommées l'Amour , la Paix et l'Unité.
On apprend de Rothembourg que la jeune
Princesse de Hesse-Rheinfelds qui doit épouser
le Prince Louis de Carignan , se préparoit à
partir pour se rendre à la Cour du Roi de Sardaigne, où la cérémonie de ce Mariage doit se faire incessamment.
Et on mande de Genes que le Prince Eugene
de Soissons , Neveu du Prince Eugene de Savoye,
y étoit arrivé de Turin , qu'il devoit s'embarquer à la Spezzia sur les Galeres du Roi de Sardaigne , pour se rendre à Massa auprès de la
jeune Duchesse de ce nom , qu'il doit ép
et Mariages des Pays Etrangers.
L
A Duchesse Jeanne-Madeleine-Louise d'Holstem Sleswich, de la branche de Wissembourg,.
mourut à Neustadt le 3. Aout , âgée de 65. ans.
Le Cardinal Essurick Czaki de Keresztzek ,.
Archeveque de Colocza en Hongrie , Eveque du
Grand Varadin et Conseiller ordinaire au Conseil
d'Etat de l'Empereur , mourut le 28. d, Aout dans
une de ses Terres , dans la 60. année de son âge ,,
étant né le 10. Octobre 1672. Il avoit été nommé Cardinal dans la promotion que le Pape Cle--
ment XI. fit le 12 Juillet 1717. mais ayant été reservé in petto , il ne fut declaré que le 1. Octobre suivant. Il avoit reçu le Chapeau dans le Consistoire du 21 du même mois, il avoit été nommé:
pour être de laCongregation des Evêques et Réguliers de celle de Propaganda Fide , et de celles de l'indice et des Indulgences.
L'Abbé Vidania , Chapelain Honoraire du
Royaume de Naples , y mourut au commence- ment
2278 MERCURE DE FRANCE
ment du mois dernier , âgé de 110. ans.
On apprend de Bruxelles que la Comtesse
d'Harrach , Epouse du nouveau Grand- Maître de
la Maison de l'Archiduchesse , descendant le
Rhin pour se rendre à Cologne , y accoucha le 2
de ce mois de deux enfans mâles qui se portent
très-bien , ainsi que leur mere qu'on a transportée à Cologne , où elle demeurera jusqu'au 20.
du mois prochain.
La femme d'un Bourgeois de Glocester , nom
mé Jean Sedwel de Shealinh , accoucha le 4 Oc
tobre de trois garçons qui furent baptisez le même jour , et nommez Abraham Isaac et
Jacob.
>
Cinq jours auparavant , l'Epouse du Chevalier
Guillaume Harvey de Sudbury , accoucha de
trois filles qui furent nommées l'Amour , la Paix et l'Unité.
On apprend de Rothembourg que la jeune
Princesse de Hesse-Rheinfelds qui doit épouser
le Prince Louis de Carignan , se préparoit à
partir pour se rendre à la Cour du Roi de Sardaigne, où la cérémonie de ce Mariage doit se faire incessamment.
Et on mande de Genes que le Prince Eugene
de Soissons , Neveu du Prince Eugene de Savoye,
y étoit arrivé de Turin , qu'il devoit s'embarquer à la Spezzia sur les Galeres du Roi de Sardaigne , pour se rendre à Massa auprès de la
jeune Duchesse de ce nom , qu'il doit ép
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Résumé : MORTS, NAISSANCES et Mariages des Pays Etrangers.
Le texte relate divers événements concernant des naissances, décès et mariages dans des pays étrangers. La Duchesse Jeanne-Madeleine-Louise d'Holstein-Sleswich est décédée à Neustadt le 3 août à l'âge de 65 ans. Le Cardinal Essurick Czaki de Keresztzek, Archevêque de Colocza en Hongrie, Évêque du Grand Varadin et Conseiller ordinaire au Conseil d'État de l'Empereur, est mort le 28 août à l'âge de 60 ans. Né le 10 octobre 1672, il avait été nommé Cardinal par le Pape Clément XI le 12 juillet 1717 et déclaré le 1er octobre suivant. Il avait également été nommé membre de plusieurs congrégations pontificales. L'Abbé Vidania, Chapelain Honoraire du Royaume de Naples, est décédé au début du mois précédent à l'âge de 110 ans. La Comtesse d'Harrach, épouse du nouveau Grand-Maître de la Maison de l'Archiduchesse, a accouché de deux garçons le 2 octobre en descendant le Rhin vers Cologne. La femme d'un bourgeois de Glocester, Jean Sedwel de Shealinh, a donné naissance à trois garçons le 4 octobre, baptisés Abraham, Isaac et Jacob. Cinq jours plus tôt, l'épouse du Chevalier Guillaume Harvey de Sudbury a accouché de trois filles, nommées l'Amour, la Paix et l'Unité. La Princesse de Hesse-Rheinfelds, destinée à épouser le Prince Louis de Carignan, se préparait à partir pour la Cour du Roi de Sardaigne. Le Prince Eugène de Soissons, neveu du Prince Eugène de Savoie, est arrivé à Gênes en provenance de Turin pour se rendre à Massa auprès de la jeune Duchesse de Massa, qu'il doit épouser.
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346
p. 2471
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Début :
On a appris que le General de l'Armée de Scah-Thamas, qui alloit au-devant du secours [...]
Mots clefs :
Turquie, Perse, Bagdad, Siège d'Erivan
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE TURQUIE ET DE PERSE.
DE TURQUIE ET DE PERSE.
Na appris que le General de l'Armée de
Scah Thamas , qui alloit au- devant du secours que le Grand- Seigneur devoit envoyer à
Bagdad , pour l'attaquer , avoit rencontréà trois
journées de cette Ville Achmet Pacha , campé avantageusement sur une hauteur avec un corps
de Troupes de IS à 16000. hommes ; qu'il n'avoit pas osé le forcer dans ses retranchemens
ni avancer plus loin , parce que les défilez qu'il
étoit obligé de passer , étoient occupez par les
Turcs , et qu'il avoit pris le parti de retourner
sur ses pas , et de se retirer en Géorgie , d'où
l'on croit qu'il s'étoit déterminé depuis à aller
rejoindre le reste de l'Armée du Roi de Perse qui
fait le Siége d'Erivan.
On mande de Constantinople qu'il y est mort
de la peste près de 60000. Turcs , et plus de
4000. Esclaves Chrétiens qu'on a obligez de né
toyer les maisons infectées
Na appris que le General de l'Armée de
Scah Thamas , qui alloit au- devant du secours que le Grand- Seigneur devoit envoyer à
Bagdad , pour l'attaquer , avoit rencontréà trois
journées de cette Ville Achmet Pacha , campé avantageusement sur une hauteur avec un corps
de Troupes de IS à 16000. hommes ; qu'il n'avoit pas osé le forcer dans ses retranchemens
ni avancer plus loin , parce que les défilez qu'il
étoit obligé de passer , étoient occupez par les
Turcs , et qu'il avoit pris le parti de retourner
sur ses pas , et de se retirer en Géorgie , d'où
l'on croit qu'il s'étoit déterminé depuis à aller
rejoindre le reste de l'Armée du Roi de Perse qui
fait le Siége d'Erivan.
On mande de Constantinople qu'il y est mort
de la peste près de 60000. Turcs , et plus de
4000. Esclaves Chrétiens qu'on a obligez de né
toyer les maisons infectées
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Résumé : DE TURQUIE ET DE PERSE.
Le général Scah Thamas, envoyé par le roi de Perse, n'a pas attaqué Bagdad en raison des défenses turques. Il s'est retiré en Géorgie puis a rejoint l'armée perse à Erivan. À Constantinople, une épidémie de peste a tué près de 60 000 Turcs et plus de 4 000 esclaves chrétiens.
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347
p. 2472-2477
PRISE de la Sultane Neuve, Vaisseau de Guerre Turc, commandé par le Contre-Amiral Ali-Bey. Extrait d'une Lettre écrite de Malte le 5 Octobre 1732. par M. le Commandeur DE CHAMBRAY de l'Auberge de France, Lieutenantn Général de la Religion, et Commandant des Vaisseaux.
Début :
Mr le Grand-Maître m'ayant ordonné d'aller croiser dans le Mers du Levant [...]
Mots clefs :
Prise de la Sultane Neuve, Mers du Levant, Vaisseaux, S. George, Contre-amiral, Ali-Bey, Canon
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texteReconnaissance textuelle : PRISE de la Sultane Neuve, Vaisseau de Guerre Turc, commandé par le Contre-Amiral Ali-Bey. Extrait d'une Lettre écrite de Malte le 5 Octobre 1732. par M. le Commandeur DE CHAMBRAY de l'Auberge de France, Lieutenantn Général de la Religion, et Commandant des Vaisseaux.
PRISE de la Sultáne Neuve , Vaissean
de Guerre Turc , commandé par le Contre- Amiral Ali-Bey. Extrait d'une Lettre écrite de Malte le 5 Octobre 1732.
par M. le Commandeur DE CHAMBRAY
de l'Auberge de France , Lieutenant Général de la Religion , et Commandant
des Vaisseaux.
M
R le Grand Maître m'ayant ordonné d'aller croiser dans les Mers du Levant
avec deux Vaisseaux de la Religion. Le S. Antoi
ne et le S. George, je partis de Malte le 23 Juillet
faisant route vers l'Isle de Chypre , d'où nous
étions informez que deux Vaisseaux de Tunis
étoient depuis long- tems dans ces Mers
qu'ils avoient fait plusieurs prises sur les Sujets de l'Empereur et de la République de Venise.
et
Je me trouvai le 3 Août à la hauteur de cette
Isle , assez près de terre. J'appris dans ce parage
que huit Sultanes , ou Vaisseaux de Guerre
étoient sortis depuis peu du Port de Constantinople. La Capitane , selon les mêmes avis.
Suivie de cinq autres Vaisseaux , devoit servir de convoi aux Bâtimens Marchands d'Alexandrie , et croiser contre les Armateurs Maltois. La
Réale de 70 piéces de Canon avec un équipage
proportionné, et une autre Sultane , devoient assûrer la navigation de ceux de Damiette , qui
n'attendoient que l'accroissement du Nil pour
partir.
Je fis route pour rencontrer la Réale , ayant
avec moi deux Tartanes Maltoises , armées en
cour-
NOVEMBRE. 1732. 2473
course , qui m'avoient joint à Chypre. Le 15
Août me trouvant près de Damiette , je donnai
ordre au S. George , mon second Vaisseau
commandé par le Chevalier Thomasi, d'attaquer quand il en seroit tems , la Sultane , me réservant de combattre la Réale , nominée aussi le
Contre-Amiral.
Le lendemain à la pointe dujour je ne vis qu'un
gros Vaisseau , qui à notre approche mit à la
voile. Peu de tems après il arbora ses Pavillons,
portant celui de Contre-Amiral , et tira un coup
de Canon. Je le suivis pendant cinq heures à une
portée et demie de Canon , lui donnant ainsi le
tems de prendre le large , pour éviter les bas
fonds qui sont sur cette Côte , et pour l'empêcher de prendre le moüillage
à
Dans cet intervale , j'ordonnai, aux deux petits Armateurs de donner sur les Bâtimens Marchands , ce qui fut si bien éxecuté , que malgré le Canon de la Forteresse de Damiette , ils en
pillerent et brûlerent une bonne partic.
Enfin , sur les onze heures du matin , quatre lienës seulement de Damiette , me trouvant à
fis commencer le portée du Contre- Amiral , je Combat , et dans deux heures de tems je le dé
mâtai de son grand Mât et du Perroquet de fougue. On s'apperçut aussi que ceux de l'avant
et de l'artimon chanceloient beaucoup. Cependant mon Vaisseau ayant beaucoup souffert d'un
si gros travail , je fis place au S. George pour reprendre mes manoeuvres , et pour assûrer ma Mâture , me trouvant dans le fonds du Levant
sans sçavoir où pouvoir me raccommoder en cas
d'accident .
Le S. George executa parfaitement bien mes
ordres , continuant un Combat des plus opiniâ- tres
2474 MERCURE DE FRANCE
tres. Je revins cependant à la charge , et j'abattis la Mizaine du Contre- Amiral : on vint bien- tôt
à l'abordage , qui fut rude et sanglant , en sorte
qu'en peu de tems on vit plutot un massacre
qu'un combat. L'intrépidité ou plutôt le désespoir du Contre-Amiral , a quelque chose de remarquable. On ne voyoit plus qu'un homme
qui résistoit encore , après avoir abandonné les
Gaillards et le Pont , s'étant retranché à la
premiere baterie avec un opiniâtre et téméraire
entêtement. Je lui criai moi-même que j'allois
le couler bas s'il continuoit dans son obstination.
Il répondit qu'un Contre- Amiral du G. S. ne
se rendoit jamais qu'à la derniere extrémité.
Alors j'envoyai ordre aux Officiers qui comman- doient les Batteries de faire tirer à couler à fond.
De la derniere bordée que je lui donnai après le
Soleil couché , il eut son timon coupé en deux .à quatre pieds de l'eau , et son Arcasse fracassée.
Je fis cesser le combat pour attendre le jour , ce
Vaisseau étant tout- à-fait hors d'état de nous
échaper.
En effet , le 17 au matin il mit Pavillon blanc,
et tira un coup de Canon ; je l'envoyai aussi-tôt
amariner , et je le fis mouiller sur la pointe des
bas fonds. On me rapporta que ce Bâtiment
étoit absolument hors d'état de naviger , faisant
de l'eau de tous côtez : je me déterminai donc
à embarquer sur mon bord toute son Artillerie
de Bronze , la Poudre , et quelques manœuvres
de rechange , abandonnant le reste à mon Equipage.
Le Combat a été si rude , et il y a péri tant de
monde , que nous n'avons fait que 117 Esclaves
en état de servir. 49 Chrétiens ont recouvré la
liberté.
Le
NOVEMBRE. 1732. 2473
Le Contre - Amiral Ali- Bey , Commandant de
>ce Vaisseau , est un homme d'environ soixante
ans , recommandable à la Porte par sa valeur
ayant rendu 16 différens Combats contre les Venitiens le dernier est celui de Passaux , portant le même Pavillon du Contre- Amiral. Il doit être
content, au reste, du bon traitement que nous lui
avons fait.
:
Dans cette action , le Chevalier du Lau de la
Coste , François , a été tué , ainsi que huit des
principaux bas Officiers , et je n'ai eu que hommes de blessez.
douze
Le 19. au soir , je mis à la voile , après avoir
envoyé brûler le Vaisseau ennemi ; et je fis route
vers la Caramanie où je devois faire de l'eau .
En doublant le Cap S. André de l'Isle de Chypres nous apperçûmes l'autre Sultane , conserve
du Contre-Amirai , laquelle venoit de Syrie pour
joindre le Convoy de Damiette. Je lui donnai
chasse pendant 16 heures , ce qui l'obligea de
gagner enfin le fonds duGolfe d'Antioche: mesPi
lotes, ne connoissant pas assez ceGolte, me conseillerent de cesser notre poursuite. Je m'apperçus
en même-tems que nos Vaisseaux n'étoient plus
guéres en état de croiser , et qu'il étoit tems d'al
ler décharger à Malte notre Artillerie , et nous
radouber.
Le 27. nous fîmes de l'eau au Port Orland ,
avec les précautions nécessaires en Pays ennemi
et je mis à la voile le lendemain.
Le 4 Septembre me trouvant à 36 lieuës au
Sud des Sept-Cavy, je découvris trois gros Vaisseaux , qui mirent en panne à trois lieuës au
vent à nous , portant Pavillon Turc : une heure
après ils manoeuvrerent pendant une demie heure
pour arriver sur nous. Je les attendis en bon or-
2476 MERCURE DE FRANCE
ordre , ayant à mon arriere le S. George , mais
à notre contenance ils forcerenr de voile , et firent route pour Alexandrie.
Je les chassai inutilement jusqu'au Soleil
couché que je les perdis de vue. Alors je fis tenir la bordée au Sud- Ouest. Le Contre-Amiral
Ali- Bey m'assûra que c'étoit la Capitane de 80.
Canons , suivie de deux autres Sultanes plus
grosses que nos Vaisseaux , qui devoient , selon mes avis , aller à Alexandrie,
Le lendemain je ne vis plus aucun Bâtiment
ce qui me détermina à profiter du premier tems
favorable pour nous retirer à Malte. Le 2 Octobre je me trouvai au Parage du Cap Passaro
en Sicile , où j'écrivis le détail de notre course ;
et enfin le 4. nous mouillâmes heureusement à
Malte.
...Depuis cette Lettre écrite , on a appris que
le Grand- Seigneur avoit fait sortir de ses Ports 12 Vaisseaux de Guerre , avec ordre de chercher dans les Mers du Levant , les deux Vaisseaux
Maltois qui ont pris devant Damiette la Sultanè Neuve,
M. de Chambrai qui a écrit la Lettre , dont
ou vient de voir l'Extrait , est Commandeur de
Vircour , et se signale depuis long- temps , avec
autant de prudence que de valeur , pour les interêts de son Ordre , qui sont ceux de la Religion et du Bien public. C'esr le même qui en l'année 1723. rendit un fameux combat , lequel
fat terminé par la prise de la Patrone ou Vaisseau Amiral de la Regence de Tripoli , dont le
détail fut alors rendu public. 11 est Frere du
Marquis de Chambrai, et de Dame N.de Chambrai ,Abbesse d'Alménéches , Diocèse de Séez .
Sh. La Maison de Chambrai a toujours été distia-
NOVEMBRE. 1732. 2477
tinguée parmi la haute Noblesse de la Province de Normandie. Elle est du Diocèse d'Evreux , et
tire son origine d'Amaury , Seigneur de Chambrai , qui en l'année 1099. accompagna le Duc
Robert à la Conquête de la Terre- Sainte. Cette distinction est fondée sur les Alliances illustres
et sur les Postes éminens , dont plusieurs Seigneurs de Chambrai ont été honorez , tant dans
P'Eglise, qu'auprès de la Personne de nos Rois er dans leurs Armées. Il y a eu aussi plusieurs Gou-'
verneurs et Baillifs d'Evreux , des Abbez et Ab- besses de diverses Abbayes de la Province, &c.
de Guerre Turc , commandé par le Contre- Amiral Ali-Bey. Extrait d'une Lettre écrite de Malte le 5 Octobre 1732.
par M. le Commandeur DE CHAMBRAY
de l'Auberge de France , Lieutenant Général de la Religion , et Commandant
des Vaisseaux.
M
R le Grand Maître m'ayant ordonné d'aller croiser dans les Mers du Levant
avec deux Vaisseaux de la Religion. Le S. Antoi
ne et le S. George, je partis de Malte le 23 Juillet
faisant route vers l'Isle de Chypre , d'où nous
étions informez que deux Vaisseaux de Tunis
étoient depuis long- tems dans ces Mers
qu'ils avoient fait plusieurs prises sur les Sujets de l'Empereur et de la République de Venise.
et
Je me trouvai le 3 Août à la hauteur de cette
Isle , assez près de terre. J'appris dans ce parage
que huit Sultanes , ou Vaisseaux de Guerre
étoient sortis depuis peu du Port de Constantinople. La Capitane , selon les mêmes avis.
Suivie de cinq autres Vaisseaux , devoit servir de convoi aux Bâtimens Marchands d'Alexandrie , et croiser contre les Armateurs Maltois. La
Réale de 70 piéces de Canon avec un équipage
proportionné, et une autre Sultane , devoient assûrer la navigation de ceux de Damiette , qui
n'attendoient que l'accroissement du Nil pour
partir.
Je fis route pour rencontrer la Réale , ayant
avec moi deux Tartanes Maltoises , armées en
cour-
NOVEMBRE. 1732. 2473
course , qui m'avoient joint à Chypre. Le 15
Août me trouvant près de Damiette , je donnai
ordre au S. George , mon second Vaisseau
commandé par le Chevalier Thomasi, d'attaquer quand il en seroit tems , la Sultane , me réservant de combattre la Réale , nominée aussi le
Contre-Amiral.
Le lendemain à la pointe dujour je ne vis qu'un
gros Vaisseau , qui à notre approche mit à la
voile. Peu de tems après il arbora ses Pavillons,
portant celui de Contre-Amiral , et tira un coup
de Canon. Je le suivis pendant cinq heures à une
portée et demie de Canon , lui donnant ainsi le
tems de prendre le large , pour éviter les bas
fonds qui sont sur cette Côte , et pour l'empêcher de prendre le moüillage
à
Dans cet intervale , j'ordonnai, aux deux petits Armateurs de donner sur les Bâtimens Marchands , ce qui fut si bien éxecuté , que malgré le Canon de la Forteresse de Damiette , ils en
pillerent et brûlerent une bonne partic.
Enfin , sur les onze heures du matin , quatre lienës seulement de Damiette , me trouvant à
fis commencer le portée du Contre- Amiral , je Combat , et dans deux heures de tems je le dé
mâtai de son grand Mât et du Perroquet de fougue. On s'apperçut aussi que ceux de l'avant
et de l'artimon chanceloient beaucoup. Cependant mon Vaisseau ayant beaucoup souffert d'un
si gros travail , je fis place au S. George pour reprendre mes manoeuvres , et pour assûrer ma Mâture , me trouvant dans le fonds du Levant
sans sçavoir où pouvoir me raccommoder en cas
d'accident .
Le S. George executa parfaitement bien mes
ordres , continuant un Combat des plus opiniâ- tres
2474 MERCURE DE FRANCE
tres. Je revins cependant à la charge , et j'abattis la Mizaine du Contre- Amiral : on vint bien- tôt
à l'abordage , qui fut rude et sanglant , en sorte
qu'en peu de tems on vit plutot un massacre
qu'un combat. L'intrépidité ou plutôt le désespoir du Contre-Amiral , a quelque chose de remarquable. On ne voyoit plus qu'un homme
qui résistoit encore , après avoir abandonné les
Gaillards et le Pont , s'étant retranché à la
premiere baterie avec un opiniâtre et téméraire
entêtement. Je lui criai moi-même que j'allois
le couler bas s'il continuoit dans son obstination.
Il répondit qu'un Contre- Amiral du G. S. ne
se rendoit jamais qu'à la derniere extrémité.
Alors j'envoyai ordre aux Officiers qui comman- doient les Batteries de faire tirer à couler à fond.
De la derniere bordée que je lui donnai après le
Soleil couché , il eut son timon coupé en deux .à quatre pieds de l'eau , et son Arcasse fracassée.
Je fis cesser le combat pour attendre le jour , ce
Vaisseau étant tout- à-fait hors d'état de nous
échaper.
En effet , le 17 au matin il mit Pavillon blanc,
et tira un coup de Canon ; je l'envoyai aussi-tôt
amariner , et je le fis mouiller sur la pointe des
bas fonds. On me rapporta que ce Bâtiment
étoit absolument hors d'état de naviger , faisant
de l'eau de tous côtez : je me déterminai donc
à embarquer sur mon bord toute son Artillerie
de Bronze , la Poudre , et quelques manœuvres
de rechange , abandonnant le reste à mon Equipage.
Le Combat a été si rude , et il y a péri tant de
monde , que nous n'avons fait que 117 Esclaves
en état de servir. 49 Chrétiens ont recouvré la
liberté.
Le
NOVEMBRE. 1732. 2473
Le Contre - Amiral Ali- Bey , Commandant de
>ce Vaisseau , est un homme d'environ soixante
ans , recommandable à la Porte par sa valeur
ayant rendu 16 différens Combats contre les Venitiens le dernier est celui de Passaux , portant le même Pavillon du Contre- Amiral. Il doit être
content, au reste, du bon traitement que nous lui
avons fait.
:
Dans cette action , le Chevalier du Lau de la
Coste , François , a été tué , ainsi que huit des
principaux bas Officiers , et je n'ai eu que hommes de blessez.
douze
Le 19. au soir , je mis à la voile , après avoir
envoyé brûler le Vaisseau ennemi ; et je fis route
vers la Caramanie où je devois faire de l'eau .
En doublant le Cap S. André de l'Isle de Chypres nous apperçûmes l'autre Sultane , conserve
du Contre-Amirai , laquelle venoit de Syrie pour
joindre le Convoy de Damiette. Je lui donnai
chasse pendant 16 heures , ce qui l'obligea de
gagner enfin le fonds duGolfe d'Antioche: mesPi
lotes, ne connoissant pas assez ceGolte, me conseillerent de cesser notre poursuite. Je m'apperçus
en même-tems que nos Vaisseaux n'étoient plus
guéres en état de croiser , et qu'il étoit tems d'al
ler décharger à Malte notre Artillerie , et nous
radouber.
Le 27. nous fîmes de l'eau au Port Orland ,
avec les précautions nécessaires en Pays ennemi
et je mis à la voile le lendemain.
Le 4 Septembre me trouvant à 36 lieuës au
Sud des Sept-Cavy, je découvris trois gros Vaisseaux , qui mirent en panne à trois lieuës au
vent à nous , portant Pavillon Turc : une heure
après ils manoeuvrerent pendant une demie heure
pour arriver sur nous. Je les attendis en bon or-
2476 MERCURE DE FRANCE
ordre , ayant à mon arriere le S. George , mais
à notre contenance ils forcerenr de voile , et firent route pour Alexandrie.
Je les chassai inutilement jusqu'au Soleil
couché que je les perdis de vue. Alors je fis tenir la bordée au Sud- Ouest. Le Contre-Amiral
Ali- Bey m'assûra que c'étoit la Capitane de 80.
Canons , suivie de deux autres Sultanes plus
grosses que nos Vaisseaux , qui devoient , selon mes avis , aller à Alexandrie,
Le lendemain je ne vis plus aucun Bâtiment
ce qui me détermina à profiter du premier tems
favorable pour nous retirer à Malte. Le 2 Octobre je me trouvai au Parage du Cap Passaro
en Sicile , où j'écrivis le détail de notre course ;
et enfin le 4. nous mouillâmes heureusement à
Malte.
...Depuis cette Lettre écrite , on a appris que
le Grand- Seigneur avoit fait sortir de ses Ports 12 Vaisseaux de Guerre , avec ordre de chercher dans les Mers du Levant , les deux Vaisseaux
Maltois qui ont pris devant Damiette la Sultanè Neuve,
M. de Chambrai qui a écrit la Lettre , dont
ou vient de voir l'Extrait , est Commandeur de
Vircour , et se signale depuis long- temps , avec
autant de prudence que de valeur , pour les interêts de son Ordre , qui sont ceux de la Religion et du Bien public. C'esr le même qui en l'année 1723. rendit un fameux combat , lequel
fat terminé par la prise de la Patrone ou Vaisseau Amiral de la Regence de Tripoli , dont le
détail fut alors rendu public. 11 est Frere du
Marquis de Chambrai, et de Dame N.de Chambrai ,Abbesse d'Alménéches , Diocèse de Séez .
Sh. La Maison de Chambrai a toujours été distia-
NOVEMBRE. 1732. 2477
tinguée parmi la haute Noblesse de la Province de Normandie. Elle est du Diocèse d'Evreux , et
tire son origine d'Amaury , Seigneur de Chambrai , qui en l'année 1099. accompagna le Duc
Robert à la Conquête de la Terre- Sainte. Cette distinction est fondée sur les Alliances illustres
et sur les Postes éminens , dont plusieurs Seigneurs de Chambrai ont été honorez , tant dans
P'Eglise, qu'auprès de la Personne de nos Rois er dans leurs Armées. Il y a eu aussi plusieurs Gou-'
verneurs et Baillifs d'Evreux , des Abbez et Ab- besses de diverses Abbayes de la Province, &c.
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Résumé : PRISE de la Sultane Neuve, Vaisseau de Guerre Turc, commandé par le Contre-Amiral Ali-Bey. Extrait d'une Lettre écrite de Malte le 5 Octobre 1732. par M. le Commandeur DE CHAMBRAY de l'Auberge de France, Lieutenantn Général de la Religion, et Commandant des Vaisseaux.
Le 23 juillet 1732, M. le Commandeur de Chambray, Lieutenant Général de la Religion et Commandant des vaisseaux, quitta Malte avec deux navires, le Saint Antoine et le Saint George, pour patrouiller dans les mers du Levant. Informé de la présence de vaisseaux tunisiens et turcs, il se dirigea vers Chypre, puis vers Damiette. Le 3 août, il apprit que huit vaisseaux turcs, dont la Réale de 70 pièces de canon, devaient escorter des bâtiments marchands et croiser contre les armateurs maltais. Le 15 août, près de Damiette, Chambray ordonna au Saint George d'attaquer une sultane turque, tandis qu'il se réservait de combattre la Réale. Le lendemain, il engagea un combat contre le vaisseau amiral turc, commandé par le Contre-Amiral Ali-Bey. Après cinq heures de poursuite, Chambray attaqua le vaisseau, qui fut démâté et endommagé. Le combat fut rude et sanglant, mais Ali-Bey résista farouchement avant de se rendre. Le 17 août, le vaisseau turc, gravement endommagé, hissa pavillon blanc. Chambray s'empara de l'artillerie et de la poudre, abandonnant le reste à son équipage. Le combat fit 117 esclaves et libéra 49 chrétiens. Chambray mit ensuite à la voile vers la Caramanie, où il fit de l'eau. En doublant le Cap Saint-André de Chypre, il aperçut une autre sultane turque, qu'il poursuivit pendant 16 heures avant de cesser la chasse. Le 4 septembre, il découvrit trois gros vaisseaux turcs, qui prirent la fuite. Chambray rentra à Malte le 4 octobre. Après cette expédition, il fut rapporté que le Grand Seigneur avait envoyé 12 vaisseaux de guerre pour chercher les vaisseaux maltais ayant pris la sultane devant Damiette. M. de Chambray est connu pour ses actions distinguées, notamment la prise d'un vaisseau amiral de Tripoli en 1723. Sa famille est renommée dans la haute noblesse normande.
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347
348
p. 2477
RUSSIE.
Début :
Le 18 Septembre, M. de Westphalen, Envoyé Extraordinaire du Roy de Dannemarck, [...]
Mots clefs :
Russie, Impératrice, Tsarine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RUSSIE.
RUSSIE.
E 18 Septembre, M. de Westphalen , Envoyé Extraordinaire duRoy de Dannemarck,
eat Audience publique de la Czarine , dans laquelle il lui déclara au nom du Roy son Maître ,
que S M. Dan. la reconnoissoit en qualité d'Imperatrice. S. M. Cz. étoit assise sur son Trône ,
sous un Dais magnifique , ayant à ses côtez les
principaux Ministres de sa Cour , les Generaux et autres Personnes de distinction des deux sexes.
E 18 Septembre, M. de Westphalen , Envoyé Extraordinaire duRoy de Dannemarck,
eat Audience publique de la Czarine , dans laquelle il lui déclara au nom du Roy son Maître ,
que S M. Dan. la reconnoissoit en qualité d'Imperatrice. S. M. Cz. étoit assise sur son Trône ,
sous un Dais magnifique , ayant à ses côtez les
principaux Ministres de sa Cour , les Generaux et autres Personnes de distinction des deux sexes.
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349
p. 2477-2478
POLOGNE.
Début :
On apprend de Warsovie que la Diette Génerale se separa le 2 du mois dernier, sans [...]
Mots clefs :
Pologne, Diète générale, Varsovie, Suède, Tsarine
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : POLOGNE.
POLO N E.
N apprend de Warsovie que la Diette Génerale se separa le 2 du mois dernier , sans
prendre aucune résolution , et dès le même jour
la plupart des Nonces partirent pour retourner dans leurs Terres.
Le même jour , le Roy fit remettre aux Sénateurs un Mémoire , au sujet de la nomination
aux Charges vacantes de Grand-General et dè Grand-Chancelier de la Couronne , afin de sçaH voir
2478 MERCURE DE FRANCE
voir s'il peut en disposer malgré les protestations de quelques Nonces.
Le 3 , les Sénateurs donnerent leurs avis par
écrit , et S. M. ayant vû qu'ils étoient partagez ,
Elle a résolu d'assembler un Conseil de Sénateurs avant son départ pour Dresde. On assure
que le Roy convoquera une nouvelle Diette extraordinaire pour le mois de Février prochain.
L'Envoyé extraordinaire de la Czarine se prépare à retourner à Petersbourg sans avoir pú réussir dans ses Négociations ; parce que les
Commissaires du Roy et de la République de
Pologne ont demandé que S. M. Cz. n'insistat
plus sur le payement des sommes qu'elle pré- tend lui être dûës par cette Couronne ; qu'elle cessat de s'interesser aux affaires du Duché de
' Curlande , et qu'elle retirat les Troupes Mosce .
vites qu'elle entretient depuis plusieurs années dans ce Duché.
On publia à Warsovie , après le départ du
Roy , une Déclaration de S. M. pour le rétablis
sement de la bonne intelligence entre la Pologne
et la Suede. Cette Déclaration à laquelle le Roy a
donné la même force que pourroient avoir des
Actes solemnels de Paix et d'Alliance, sera échangée contre une pareille Déclaration du Roy de
Suede , et des Etats , et après l'échange , tout
commerce sera rétabli entre les deux Royaumes.
Le Roy de Pologne partit le 15 du mois der- nier de Warsovie et arriva à Dresde le du
même mois , et S. M. doit revenir en Pologne
à la fin du mois de Janvier
N apprend de Warsovie que la Diette Génerale se separa le 2 du mois dernier , sans
prendre aucune résolution , et dès le même jour
la plupart des Nonces partirent pour retourner dans leurs Terres.
Le même jour , le Roy fit remettre aux Sénateurs un Mémoire , au sujet de la nomination
aux Charges vacantes de Grand-General et dè Grand-Chancelier de la Couronne , afin de sçaH voir
2478 MERCURE DE FRANCE
voir s'il peut en disposer malgré les protestations de quelques Nonces.
Le 3 , les Sénateurs donnerent leurs avis par
écrit , et S. M. ayant vû qu'ils étoient partagez ,
Elle a résolu d'assembler un Conseil de Sénateurs avant son départ pour Dresde. On assure
que le Roy convoquera une nouvelle Diette extraordinaire pour le mois de Février prochain.
L'Envoyé extraordinaire de la Czarine se prépare à retourner à Petersbourg sans avoir pú réussir dans ses Négociations ; parce que les
Commissaires du Roy et de la République de
Pologne ont demandé que S. M. Cz. n'insistat
plus sur le payement des sommes qu'elle pré- tend lui être dûës par cette Couronne ; qu'elle cessat de s'interesser aux affaires du Duché de
' Curlande , et qu'elle retirat les Troupes Mosce .
vites qu'elle entretient depuis plusieurs années dans ce Duché.
On publia à Warsovie , après le départ du
Roy , une Déclaration de S. M. pour le rétablis
sement de la bonne intelligence entre la Pologne
et la Suede. Cette Déclaration à laquelle le Roy a
donné la même force que pourroient avoir des
Actes solemnels de Paix et d'Alliance, sera échangée contre une pareille Déclaration du Roy de
Suede , et des Etats , et après l'échange , tout
commerce sera rétabli entre les deux Royaumes.
Le Roy de Pologne partit le 15 du mois der- nier de Warsovie et arriva à Dresde le du
même mois , et S. M. doit revenir en Pologne
à la fin du mois de Janvier
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Résumé : POLOGNE.
En Pologne, la Diète générale s'est dissoute le 2 du mois précédent sans décision. Le roi a proposé des nominations pour les postes de Grand-Général et de Grand-Chancelier, malgré les oppositions. Le 3, les sénateurs ont donné leurs avis par écrit, et le roi a convoqué un conseil avant son départ pour Dresde. Une nouvelle Diète extraordinaire est prévue pour février. L'envoyé de la czarine retourne à Petersbourg sans succès dans ses négociations. Les commissaires polonais ont demandé à la czarine de cesser d'insister sur des paiements et de retirer les troupes moscovites du Duché de Courlande. Après le départ du roi, une déclaration royale a été publiée pour rétablir la bonne intelligence avec la Suède, équivalente à des actes de paix et d'alliance. Le commerce entre les deux royaumes sera rétabli après l'échange de déclarations similaires. Le roi de Pologne est parti de Varsovie le 15 du mois précédent et est arrivé à Dresde le 21, prévoyant un retour en Pologne fin janvier.
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350
p. 2478-2479
SUEDE.
Début :
Le Roy a donné ses Ordres au Prince Guillaume de Hesse-Cassel son Frere, pour [...]
Mots clefs :
Suède, Guillaume de Hesse-Cassel, Traité d'alliance, Pologne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUEDE.
SUE DE.
E Roy a donné ses Ordres au Prince Guil
laume de Hesse- Cassel son Frere , pour augmenter les Troupes du Landgraviat , confor
mement
NOVEMBRE. 1732. 2479
hement aux conditions particulieres du nouveau Traité d'Alliance que le Roy de Suede ,
comme Landgrave de Hesse , a conclu avec le
Roy de Pologne , pour la deffense mutuelle de
leurs Etats d'Allemagne
E Roy a donné ses Ordres au Prince Guil
laume de Hesse- Cassel son Frere , pour augmenter les Troupes du Landgraviat , confor
mement
NOVEMBRE. 1732. 2479
hement aux conditions particulieres du nouveau Traité d'Alliance que le Roy de Suede ,
comme Landgrave de Hesse , a conclu avec le
Roy de Pologne , pour la deffense mutuelle de
leurs Etats d'Allemagne
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