Résultats : 17070 texte(s)
Détail
Liste
2201
p. 189-192
LISTE DES TROUPES envoyées en Roussillon.
Début :
Je vous donne cette Liste en attendant l'Article des [...]
Mots clefs :
Troupes, Roussillon, Bataillons, Escadrons
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LISTE DES TROUPES envoyées en Roussillon.
LISTE
DES TROUPES
envoyées en Roussillon,
Je vous donne cette
Lifte en attendant
l'Articledes nouvellesd'Espagne
dont j'attends
des Relations.
MrDillon, Lieutenant
General de Dauphiné.
CAVALERIE.
ESCADRONS. ADanujpohuin..5Paràbelle. 3 Pucange. 2, Flèche. 2Germinon. zValgran, zz
DRAGON S.
La Lande.., Chasselas. 3 3
FSomomeiri.x.••. 3>
Total des Escadrons.
28.
INFANTERIE.
BATAILLONS.
Normandie..«.$
La Couronne.I Auvergne. ;2,
LFaMlanardcrhee..&2.
Oleron. Vermandois.1r
Soiflonnois., 1
Tierache. Baujollois.. zForez. zEDgarmigans.i. i2, L
Vivarez: , Perigord.tl Lubautfe., Villeneuve.. r j Yalouzq.., Chanlpigni.. r
1 Léon. Seye.*rj Total des Bataillons.
36.
DES TROUPES
envoyées en Roussillon,
Je vous donne cette
Lifte en attendant
l'Articledes nouvellesd'Espagne
dont j'attends
des Relations.
MrDillon, Lieutenant
General de Dauphiné.
CAVALERIE.
ESCADRONS. ADanujpohuin..5Paràbelle. 3 Pucange. 2, Flèche. 2Germinon. zValgran, zz
DRAGON S.
La Lande.., Chasselas. 3 3
FSomomeiri.x.••. 3>
Total des Escadrons.
28.
INFANTERIE.
BATAILLONS.
Normandie..«.$
La Couronne.I Auvergne. ;2,
LFaMlanardcrhee..&2.
Oleron. Vermandois.1r
Soiflonnois., 1
Tierache. Baujollois.. zForez. zEDgarmigans.i. i2, L
Vivarez: , Perigord.tl Lubautfe., Villeneuve.. r j Yalouzq.., Chanlpigni.. r
1 Léon. Seye.*rj Total des Bataillons.
36.
Fermer
Résumé : LISTE DES TROUPES envoyées en Roussillon.
Mr. Dillon, Lieutenant Général de Dauphiné, a dressé une liste des troupes envoyées en Roussillon. Elle comprend 28 escadrons de cavalerie répartis dans divers lieux et 36 bataillons d'infanterie, incluant des unités comme Normandie et Auvergne. La liste est fournie en attendant des nouvelles d'Espagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2202
p. 193-210
Lettre du P. l'E. J. [titre d'après la table]
Début :
Messieurs de Trevoux doivent mettre dans leur Journal du mois [...]
Mots clefs :
Empire, Capitale, Monuments, Inscription, Peuples, Opinion, Antiquité
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre du P. l'E. J. [titre d'après la table]
Messieurs de Trevoux
doivent mettre
dans leur Journal du
mois prochain une
Dissertation en forme
de Lettre dont je vais
vous donner l'extrait,
sur lafoyque j'ay du
bon choix qu'ils sçavent
faire des Pieces
,
car je n'ay par moymesme
nulleérudition
sur les Monuments ,&
sur les InfcriptiowKantiques.
Cette Lettre cft
du P.fE.J.
-.
J'ay V€U.,Monjteurxles
Monuments etantiquitéde la
capitale desLeuquois, qu'on a
trouvez prés de Leucey dans
le pays des anciens Leucois ou
Leuciens ; & à' ce nom de
Leucey
3
je vous avoue que
j'ay cru avoir trouvé la capi.
tale decepeupleGaulois qu'on
cherche encore AUjourd'huy
Pour rendre mon systême
probable, aprés avoir
avoüé que Toul étoit la premiere
Ville de Leuciens du
temps dePtolemée 3je montrerois
quellen'est devenuë leur
capitale que par laruine d'une
Villeplusancienne qui portoit
leur nom.
N'est-ce pasainsi que nous
prouvons que Treves étoit la
capitale du pays Trevois ?
Met!{j de celuy quon nom-
tnoit Mediomatrices;
Reims, des Rémois, Soisson),
des Sucssonnois ,
Amiens
,
des Ambianois
, Chartres,des Carnutes, Le
Mans
,
des Cenomans, Pa-
- ris,desParisiens,Sens
,
des
Senonois, & Langres, des
Lingonois? Toutes les capitales,
disons-nous, ont pris le
nom de leurs Peuples,excepté
celles de la Province Romaine.
& les Villes voisines (font les
Romains avoientfixéou changé
le nom, comme Aquæ
Sextiæ, Lugdunum, Vesontio
,
Augustodunum.
Puisdonc que noustrouvons
au milieu du Peuple appellé
anciennementLeuci un lieu
nommé Leucey , ne devonsnous
doncpascroire que le Lieu
quiporte le nom du Peuple qui
l'environne
, en estla capitale
?
Le P. l£ refuteenfuite
l'opinion de feu
Mrl'AbbéRiquet.
Ilavoitdonné, dit-il,aux
Leuquois une Capitale qui
n'étoitpas mesmede leur Pays,
car si noussuivons la division
des anciens Dioceses qui a esté faite Sur Ii division
des anciens Peuples del'Empire
,
Gran devoit estre du
Pays de Langres, parce qu'-
elle a esté long-temps du mesme
Diocese.
Gardez-vous bien de croire
ne nmoins, Monsieur, que le
donnedans cette illusion; ou--*
tre que les Capitales n'ont pris
le norll de leurs Peuples que
quand leurs Tyrans leur ont
oste le leurpropre,& en un
temps où elles ne pouvoient
tftre ni connues aux Geographes,
ni mesme aux Geographes
du bas Empire ,
fuis
qu'elles ont gardé leur nom
jtiféJu'à ce temps-là.
L'Auteur soutient
ensuite le caractere
d'un veritable Sçavant,
qui ne refute
point l'opinion des autres
par l'envied'établir
les siennes.
Je n'aime point
,
dit-il
, à changer les bornes que nos
peres ont posées; re puisque
Toul a toûjours esle la Capitale
des Lo ucois, je ne luy disputeray
point ce nom. Je
conviendray que ma regle n'cft
pasgenerale,&que les Mandubiens
,
les Nerviens
,
les
Menapiens, &plusieurs autres
Peuples avoient des Capitales
à qui ils n'ont paslaissé
leur nom; que l'Analogie du
nom est une preuvelegere lorsquellerieftpasappuyéed-
'ail*
leurs; & qu'enfin quand on
auroit trouvé à Lucey mesme
les Monuments d'antiquité
qu'on a trovuez auxenvirons,
je ne prétendrons point me signaler
par une nouvelle OPInion
capable de m'attirer tous
les Antiquairessur les bras.
LeP.l'E.propose
sansopiniastreté une
opinion nouvelle;c'est
ce qui la rend plus
probable. Un Sçavant
qui n'est point aveuglé
par ses préventions.,
voit plus clairqu'un
autre.
Il rassure ensuite un
de ses Amis sur un
doute qu'il a.
Vous craigne^ fort, luy
dit-il
, que les Monuments
qu'on a trouvez cbek vous ne
soientpasantiques,parce qu'il
ne vous paroist pas que certaines
Lettres qu'on voitsur une
petite Urne lachrymale qui
fait une partie de ces Monuments,
soient de la beauté que
font ordinairement les Lettre.s.-
Romaines dans les Inscriptions
antiques Pensez-vous
quil n'y paiffi avoir d'Inscription
antique si elle n'efi bien
écrite?
Je vous avoüeray que j'ay
estémoy-mesme en cette erreur.
Lapremierefois que je vissur
les Medailles d'Albin des A.
qui navoient pasla simplicité
ordinaire aux Lettres Ramai.
nes ,
j'enfussurpris.A la vûe
d'une Inscription sur Bronze
pour la Déesse du Peuple Bi - bractin,laquelleestconservée
dans le Cabinet de Mr Moreau
de Mautour, où je remarquay
de pareilles Lettres.
Je doutay de l'antiquité de i'Jnjcriptwn; mais lorsquej'eus
prisgarde que nous avionsplusieurs
MedaillesConsulaires
dont les Legendes n'estoientpas
si bien écrites que celles des
Medailles du haut Empire
fr compris qu'une Inscription
pourvoitestre antique & malécrite
tout ensemble, & que
souventmesme la difformité de
ces Lettres étoit une marque
dune plusgrande antiquité.
Maislorsque je vis les
Tombeaux des Soldats de lahuitième
Legion qui furent
trouvez àStrasbourgen1663.
e,,,7 dontBebel fait la description
,
je connus qu'une Inscription
pouvoit estre mal écrite
~& avoir estéfaite dans le
haut Empire, c'est-à-dire, au
temps qui nous a laissé les pltiè
telles Inscriptions
, car enfin
voilà lesEpitaphes dont ils*a*
gif.-
On lit sur les trois
premiers Tombeaux.
LEG. VIII. AVG.
Sur le quatriéme
Tombeau.
LEG.VIII. AG.
L'Impression n'a pû
imiter icy les Caracteres
malformez de ces
InscriptionsJe suisfasché
de diminuer en cela
le
-
plaisir des Curieux,
plaisir que j'approuve
,puisque la curiositéantique
est une
espece de joüissancedu
tempspassé. Si quelqu'un
deces Sçavants
a citationsGrecques &C
Latines
,
blasme l'incertitude
qu'on voit
chez les Antiquaires,
je luy répondrais volontiers:
Des Livres Grecsoriginaux
Vous croyez, concevoir les
objcurespensées
Mais souvert elles sont
encorpluseffacées
Que les Inscriptionsqu'on
trouve aux vieux Tombeaux.
L'Auteur prouve enfuite
que ces Inlcrip-^
tiens quoyque mal
écrites, sont neanmoins
du temps de la
plus belle Antiquité.
Premierement , dit - il,
elles Ifr-sontpointdu bas EriJpire,
car il n'yavoit en ce
tempslà que deux Legions
d'August
,
l'une en Thrace
> &l'autre dans [Jllllirie
, encore
partoit-elle le nom de Pre-
~torienne,d''Etrangère,
nomque celle-cyneporte pas.
Elles sont donc du hau-
Empire jCT mesme du comt
mencement del'Empire,carce
riefîoit qu'en ce temps-là qu'il
y avoit une huitième Legion
qui porta le nom d'Auguste.
Nous la voyons en quartier
sur le bord duRhin dans le
Pays des Vangions & des
Tribocces t1
,
pendant l'Empire
de Tibere,& nous Ij voyons
encore sousl'Empire d'Antoninaurapport
de Ptolemée,
aprés que L'histoire n'en parle plus.
Les Soldats de cette Legion
furent donc enterrez à Strasbourg,
bourg, ou sous l'Empire de
Tibere ousous l'Empire d'An-:
tonin. Desçavoir precisement
le temps de leur sepulture
,
je
crois que ce riefl pas une chose
aisée.
LesInscriptions de la Republique
ancienne oudu bas
Empiresontmalécrites parce
qu'au temps de Republique l'écriture
Romainen'avoit pas
encoresa perfection
, &qu'au
temps du bas Empire, elle l'avoit
perduë C'estainsi
que les Medaillesd'Albinfrapées
dans les Gaules ont des
A. Gaulois : que l'Inscription
de la Déeffi de Bibraaé., a
des R. &des T Gaulois, &
que lesEpitaphes de Strasbourg
dont nous venons de parler
,
ont des Lettres toutes Gauloises.
Nevoyons-nouspas encore
aujourd'huy que les Allemands
qui ont retenu quelques-unes
des manieresGauloisesnesçauroientformerune
Lettre Romainesans
en alterer lasimplicité.
Ils nepeuventse resoudre
àfaireunI. qui estlaplussimple
de toutes les Lettres,sans
y ajouster quelque ornement.
Je suis,Monsieur
,
vostre ,
Cm,r.
doivent mettre
dans leur Journal du
mois prochain une
Dissertation en forme
de Lettre dont je vais
vous donner l'extrait,
sur lafoyque j'ay du
bon choix qu'ils sçavent
faire des Pieces
,
car je n'ay par moymesme
nulleérudition
sur les Monuments ,&
sur les InfcriptiowKantiques.
Cette Lettre cft
du P.fE.J.
-.
J'ay V€U.,Monjteurxles
Monuments etantiquitéde la
capitale desLeuquois, qu'on a
trouvez prés de Leucey dans
le pays des anciens Leucois ou
Leuciens ; & à' ce nom de
Leucey
3
je vous avoue que
j'ay cru avoir trouvé la capi.
tale decepeupleGaulois qu'on
cherche encore AUjourd'huy
Pour rendre mon systême
probable, aprés avoir
avoüé que Toul étoit la premiere
Ville de Leuciens du
temps dePtolemée 3je montrerois
quellen'est devenuë leur
capitale que par laruine d'une
Villeplusancienne qui portoit
leur nom.
N'est-ce pasainsi que nous
prouvons que Treves étoit la
capitale du pays Trevois ?
Met!{j de celuy quon nom-
tnoit Mediomatrices;
Reims, des Rémois, Soisson),
des Sucssonnois ,
Amiens
,
des Ambianois
, Chartres,des Carnutes, Le
Mans
,
des Cenomans, Pa-
- ris,desParisiens,Sens
,
des
Senonois, & Langres, des
Lingonois? Toutes les capitales,
disons-nous, ont pris le
nom de leurs Peuples,excepté
celles de la Province Romaine.
& les Villes voisines (font les
Romains avoientfixéou changé
le nom, comme Aquæ
Sextiæ, Lugdunum, Vesontio
,
Augustodunum.
Puisdonc que noustrouvons
au milieu du Peuple appellé
anciennementLeuci un lieu
nommé Leucey , ne devonsnous
doncpascroire que le Lieu
quiporte le nom du Peuple qui
l'environne
, en estla capitale
?
Le P. l£ refuteenfuite
l'opinion de feu
Mrl'AbbéRiquet.
Ilavoitdonné, dit-il,aux
Leuquois une Capitale qui
n'étoitpas mesmede leur Pays,
car si noussuivons la division
des anciens Dioceses qui a esté faite Sur Ii division
des anciens Peuples del'Empire
,
Gran devoit estre du
Pays de Langres, parce qu'-
elle a esté long-temps du mesme
Diocese.
Gardez-vous bien de croire
ne nmoins, Monsieur, que le
donnedans cette illusion; ou--*
tre que les Capitales n'ont pris
le norll de leurs Peuples que
quand leurs Tyrans leur ont
oste le leurpropre,& en un
temps où elles ne pouvoient
tftre ni connues aux Geographes,
ni mesme aux Geographes
du bas Empire ,
fuis
qu'elles ont gardé leur nom
jtiféJu'à ce temps-là.
L'Auteur soutient
ensuite le caractere
d'un veritable Sçavant,
qui ne refute
point l'opinion des autres
par l'envied'établir
les siennes.
Je n'aime point
,
dit-il
, à changer les bornes que nos
peres ont posées; re puisque
Toul a toûjours esle la Capitale
des Lo ucois, je ne luy disputeray
point ce nom. Je
conviendray que ma regle n'cft
pasgenerale,&que les Mandubiens
,
les Nerviens
,
les
Menapiens, &plusieurs autres
Peuples avoient des Capitales
à qui ils n'ont paslaissé
leur nom; que l'Analogie du
nom est une preuvelegere lorsquellerieftpasappuyéed-
'ail*
leurs; & qu'enfin quand on
auroit trouvé à Lucey mesme
les Monuments d'antiquité
qu'on a trovuez auxenvirons,
je ne prétendrons point me signaler
par une nouvelle OPInion
capable de m'attirer tous
les Antiquairessur les bras.
LeP.l'E.propose
sansopiniastreté une
opinion nouvelle;c'est
ce qui la rend plus
probable. Un Sçavant
qui n'est point aveuglé
par ses préventions.,
voit plus clairqu'un
autre.
Il rassure ensuite un
de ses Amis sur un
doute qu'il a.
Vous craigne^ fort, luy
dit-il
, que les Monuments
qu'on a trouvez cbek vous ne
soientpasantiques,parce qu'il
ne vous paroist pas que certaines
Lettres qu'on voitsur une
petite Urne lachrymale qui
fait une partie de ces Monuments,
soient de la beauté que
font ordinairement les Lettre.s.-
Romaines dans les Inscriptions
antiques Pensez-vous
quil n'y paiffi avoir d'Inscription
antique si elle n'efi bien
écrite?
Je vous avoüeray que j'ay
estémoy-mesme en cette erreur.
Lapremierefois que je vissur
les Medailles d'Albin des A.
qui navoient pasla simplicité
ordinaire aux Lettres Ramai.
nes ,
j'enfussurpris.A la vûe
d'une Inscription sur Bronze
pour la Déesse du Peuple Bi - bractin,laquelleestconservée
dans le Cabinet de Mr Moreau
de Mautour, où je remarquay
de pareilles Lettres.
Je doutay de l'antiquité de i'Jnjcriptwn; mais lorsquej'eus
prisgarde que nous avionsplusieurs
MedaillesConsulaires
dont les Legendes n'estoientpas
si bien écrites que celles des
Medailles du haut Empire
fr compris qu'une Inscription
pourvoitestre antique & malécrite
tout ensemble, & que
souventmesme la difformité de
ces Lettres étoit une marque
dune plusgrande antiquité.
Maislorsque je vis les
Tombeaux des Soldats de lahuitième
Legion qui furent
trouvez àStrasbourgen1663.
e,,,7 dontBebel fait la description
,
je connus qu'une Inscription
pouvoit estre mal écrite
~& avoir estéfaite dans le
haut Empire, c'est-à-dire, au
temps qui nous a laissé les pltiè
telles Inscriptions
, car enfin
voilà lesEpitaphes dont ils*a*
gif.-
On lit sur les trois
premiers Tombeaux.
LEG. VIII. AVG.
Sur le quatriéme
Tombeau.
LEG.VIII. AG.
L'Impression n'a pû
imiter icy les Caracteres
malformez de ces
InscriptionsJe suisfasché
de diminuer en cela
le
-
plaisir des Curieux,
plaisir que j'approuve
,puisque la curiositéantique
est une
espece de joüissancedu
tempspassé. Si quelqu'un
deces Sçavants
a citationsGrecques &C
Latines
,
blasme l'incertitude
qu'on voit
chez les Antiquaires,
je luy répondrais volontiers:
Des Livres Grecsoriginaux
Vous croyez, concevoir les
objcurespensées
Mais souvert elles sont
encorpluseffacées
Que les Inscriptionsqu'on
trouve aux vieux Tombeaux.
L'Auteur prouve enfuite
que ces Inlcrip-^
tiens quoyque mal
écrites, sont neanmoins
du temps de la
plus belle Antiquité.
Premierement , dit - il,
elles Ifr-sontpointdu bas EriJpire,
car il n'yavoit en ce
tempslà que deux Legions
d'August
,
l'une en Thrace
> &l'autre dans [Jllllirie
, encore
partoit-elle le nom de Pre-
~torienne,d''Etrangère,
nomque celle-cyneporte pas.
Elles sont donc du hau-
Empire jCT mesme du comt
mencement del'Empire,carce
riefîoit qu'en ce temps-là qu'il
y avoit une huitième Legion
qui porta le nom d'Auguste.
Nous la voyons en quartier
sur le bord duRhin dans le
Pays des Vangions & des
Tribocces t1
,
pendant l'Empire
de Tibere,& nous Ij voyons
encore sousl'Empire d'Antoninaurapport
de Ptolemée,
aprés que L'histoire n'en parle plus.
Les Soldats de cette Legion
furent donc enterrez à Strasbourg,
bourg, ou sous l'Empire de
Tibere ousous l'Empire d'An-:
tonin. Desçavoir precisement
le temps de leur sepulture
,
je
crois que ce riefl pas une chose
aisée.
LesInscriptions de la Republique
ancienne oudu bas
Empiresontmalécrites parce
qu'au temps de Republique l'écriture
Romainen'avoit pas
encoresa perfection
, &qu'au
temps du bas Empire, elle l'avoit
perduë C'estainsi
que les Medaillesd'Albinfrapées
dans les Gaules ont des
A. Gaulois : que l'Inscription
de la Déeffi de Bibraaé., a
des R. &des T Gaulois, &
que lesEpitaphes de Strasbourg
dont nous venons de parler
,
ont des Lettres toutes Gauloises.
Nevoyons-nouspas encore
aujourd'huy que les Allemands
qui ont retenu quelques-unes
des manieresGauloisesnesçauroientformerune
Lettre Romainesans
en alterer lasimplicité.
Ils nepeuventse resoudre
àfaireunI. qui estlaplussimple
de toutes les Lettres,sans
y ajouster quelque ornement.
Je suis,Monsieur
,
vostre ,
Cm,r.
Fermer
Résumé : Lettre du P. l'E. J. [titre d'après la table]
Dans une lettre adressée aux Messieurs de Trevoux, l'auteur, le P. l'E.J., sollicite la publication d'une dissertation dans leur journal. Ne possédant pas d'érudition personnelle sur les monuments et inscriptions antiques, il propose une hypothèse sur la capitale des Leuquois, un peuple gaulois. Selon lui, Leucey, un lieu où des monuments antiques ont été découverts, pourrait être cette capitale. Pour étayer cette théorie, il compare avec d'autres capitales gauloises dont les noms correspondent à ceux de leurs peuples respectifs. L'auteur conteste ensuite l'opinion de l'abbé Riquet, qui situait la capitale des Leuquois en dehors de leur territoire. Il explique que les capitales gauloises portaient souvent le nom de leurs peuples, à l'exception de celles des provinces romaines. Il reconnaît cependant que cette règle n'est pas universelle et que certains peuples avaient des capitales sans lien nominal avec leur nom. L'auteur introduit une opinion nouvelle concernant les inscriptions antiques. Il affirme que ces inscriptions peuvent être mal écrites mais authentiques. Il cite des exemples de médailles et inscriptions anciennes mal orthographiées, comme celles des tombeaux des soldats de la huitième légion trouvés à Strasbourg. Il conclut que ces inscriptions datent du haut Empire romain, une période où l'écriture romaine n'était pas encore parfaitement standardisée.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2203
p. 211-218
Me de Belzunce, benite Abbesse du Ronceray. [titre d'après la table]
Début :
Le 14. Septembre, Me de Belzunce, Abbesse de l'Abbaye [...]
Mots clefs :
Abbesse, Ronceray, Belzunce, Abbaye, Abbaye royale d'Angers, Religieuses, Lauzun, Procession
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Me de Belzunce, benite Abbesse du Ronceray. [titre d'après la table]
Le 14. septembre ,
Me de Belzunce
,
Abbesse
de l'Abbaye Royale d'A ngers,
dite du Ronceray
,
fut
bénite dans sonEgliseCollegiale
de la Trinité, par
Mr l'Evesque de Marseille,
son frere
, & assistée par
deux autres Abbesses, toutes
deux ses Tantes. La Trinité
est immédiatement
dépendante de l'Abbesse•
Dés que le Prélat eut
ptis ses ornements Pontificaux
, il alla chercher la
nouvelleAbbesse dans le
Choeur, d'où il vint en
procession.LesChanoines
en Chapes,les Chapelains
& autres Ecclesiastiques
au nombre de trente, en
Dalmatiques, précedoienc
l'Abbesse qui étoit suivie
de toute sa Communauté,
marchant deux à deux.
Elle avoit à son costé droit,
Me de Lauzun Abbesse de
Saintes, & à son costé gau- che, Me de Lauzun, ancienne
Abbesse de la mesme
Abbaye du Ronceray,
dont elle s'est démise en
faveur de sa Nièce. Dans
cet ordre la Procession sortit
du Choeur
,
traversa
l'Eglise Abbatiale; & se
rendit dans celle de la Trinité
qui la joint, au son
des Cloches des deux Eglises.
Après la Messe,la procession
se rendit dans le
Choeur du Ronceray, où
le Prélat ayant intronisé
l'Abbesse, il entonna le
Te Deum qui fut chanté en
Musique par les Religieuses.
Cette nouvelle Abbesse
est de la Maison deBelzunce
dont on a parlé lorsque
son frere fut nommé Evesque
deMarseille.
L'Abbaye Royale du
Ronceray d'Angers, est si
ancienne que l'on ignore
sa premiere fondation. On
sçait feulement qu'avant
que le Roy de Sicile Duc
d'Anjou l'eutrétablie dans
son premier lustre, & luy
eust fait prendre la Regle
de Saint Benoist
,
c'estoit
une AbbayedeChanoines.
ses, donr les Religieuses
ont gardé quelque chose de
l'habit, & quelques usages
particuliers pour les ceremonies
,
sur tout à leur
Prsession, aprèslaquelle
on fait la Bénédiction des
Vierges comme elle cil:
marquéedanslePontifical
Romain. On croit que les
feules Religieuses du Ronceray
,
& les Chartreuses
ont confervé cet usage.
Les Dames Religieuses
du Ronceray ne sont reçues
qu'après avoir fait les
mesmes preuves que l'on
exige à Malthe pour les
Chevaliers. Il y a huit
Prieurez que l'Abbesse
donne à des Religieuses
qui en sont Titulaires, &
les peuvent resigner.
Cette Abbaye a de grands
droics.L'Abbesse est Dame
d'une grande partie de la
Ville d'Angers, ce quiest
cause qu'elle s'appelloit
Dame d'Angers,jusqu'à ce
qu'uneStatuemiraculeuse
de la Sainte Vierge, trouvée
dans des Ronces, eust
fait donner le nom du
Ronceray à l'Abbaye où
l'on conferve avec beaucoup
de vénération cette
Image dans une Chapelle
très,ancienne qui est fous
terre, d'où il fort une Ronce,
ce,quiestverte en tout
temps.
Il y a eu des Abbesses
du Ronceray des Maisons
de Vantadour
,
deChampagne
, de Rohany&de la
Tremoille. Les dernieres
font Mesdames Simonne
& Ivonne de Maillé Brezé;
Antoinette du Puy,Charlotte
de Grammont qui vie
encore, &qui s'est démise.
Elleest Tante de Me de
Belzunce du codé de pere
& de mere ,
Françoise de
Caumont de Lauzun qui
demeure avec sa Nièce, en
faveur de qui elle s'est demire;
& enfin Anne-Marie-
Loüise de Belzunce qui
vient d'estre benite. Elle a
esté Grande-Prieure de
l'Abbaye de Saintes,Coadjutrice
du Ronceray le 10.
Février 1708. & Abbesse le
19.Mars de l'année suivante.
Elleestsoeur deMr
leMarquis deCastelron,
BrigadierdesArmées
du Roy, Capitaine des
Gendarmes de Monseigneur
le Duc de Bourgogne
, Se commandant actuellement
la Gendarmerie.
Me de Belzunce
,
Abbesse
de l'Abbaye Royale d'A ngers,
dite du Ronceray
,
fut
bénite dans sonEgliseCollegiale
de la Trinité, par
Mr l'Evesque de Marseille,
son frere
, & assistée par
deux autres Abbesses, toutes
deux ses Tantes. La Trinité
est immédiatement
dépendante de l'Abbesse•
Dés que le Prélat eut
ptis ses ornements Pontificaux
, il alla chercher la
nouvelleAbbesse dans le
Choeur, d'où il vint en
procession.LesChanoines
en Chapes,les Chapelains
& autres Ecclesiastiques
au nombre de trente, en
Dalmatiques, précedoienc
l'Abbesse qui étoit suivie
de toute sa Communauté,
marchant deux à deux.
Elle avoit à son costé droit,
Me de Lauzun Abbesse de
Saintes, & à son costé gau- che, Me de Lauzun, ancienne
Abbesse de la mesme
Abbaye du Ronceray,
dont elle s'est démise en
faveur de sa Nièce. Dans
cet ordre la Procession sortit
du Choeur
,
traversa
l'Eglise Abbatiale; & se
rendit dans celle de la Trinité
qui la joint, au son
des Cloches des deux Eglises.
Après la Messe,la procession
se rendit dans le
Choeur du Ronceray, où
le Prélat ayant intronisé
l'Abbesse, il entonna le
Te Deum qui fut chanté en
Musique par les Religieuses.
Cette nouvelle Abbesse
est de la Maison deBelzunce
dont on a parlé lorsque
son frere fut nommé Evesque
deMarseille.
L'Abbaye Royale du
Ronceray d'Angers, est si
ancienne que l'on ignore
sa premiere fondation. On
sçait feulement qu'avant
que le Roy de Sicile Duc
d'Anjou l'eutrétablie dans
son premier lustre, & luy
eust fait prendre la Regle
de Saint Benoist
,
c'estoit
une AbbayedeChanoines.
ses, donr les Religieuses
ont gardé quelque chose de
l'habit, & quelques usages
particuliers pour les ceremonies
,
sur tout à leur
Prsession, aprèslaquelle
on fait la Bénédiction des
Vierges comme elle cil:
marquéedanslePontifical
Romain. On croit que les
feules Religieuses du Ronceray
,
& les Chartreuses
ont confervé cet usage.
Les Dames Religieuses
du Ronceray ne sont reçues
qu'après avoir fait les
mesmes preuves que l'on
exige à Malthe pour les
Chevaliers. Il y a huit
Prieurez que l'Abbesse
donne à des Religieuses
qui en sont Titulaires, &
les peuvent resigner.
Cette Abbaye a de grands
droics.L'Abbesse est Dame
d'une grande partie de la
Ville d'Angers, ce quiest
cause qu'elle s'appelloit
Dame d'Angers,jusqu'à ce
qu'uneStatuemiraculeuse
de la Sainte Vierge, trouvée
dans des Ronces, eust
fait donner le nom du
Ronceray à l'Abbaye où
l'on conferve avec beaucoup
de vénération cette
Image dans une Chapelle
très,ancienne qui est fous
terre, d'où il fort une Ronce,
ce,quiestverte en tout
temps.
Il y a eu des Abbesses
du Ronceray des Maisons
de Vantadour
,
deChampagne
, de Rohany&de la
Tremoille. Les dernieres
font Mesdames Simonne
& Ivonne de Maillé Brezé;
Antoinette du Puy,Charlotte
de Grammont qui vie
encore, &qui s'est démise.
Elleest Tante de Me de
Belzunce du codé de pere
& de mere ,
Françoise de
Caumont de Lauzun qui
demeure avec sa Nièce, en
faveur de qui elle s'est demire;
& enfin Anne-Marie-
Loüise de Belzunce qui
vient d'estre benite. Elle a
esté Grande-Prieure de
l'Abbaye de Saintes,Coadjutrice
du Ronceray le 10.
Février 1708. & Abbesse le
19.Mars de l'année suivante.
Elleestsoeur deMr
leMarquis deCastelron,
BrigadierdesArmées
du Roy, Capitaine des
Gendarmes de Monseigneur
le Duc de Bourgogne
, Se commandant actuellement
la Gendarmerie.
Fermer
Résumé : Me de Belzunce, benite Abbesse du Ronceray. [titre d'après la table]
Le 14 septembre, Me de Belzunce fut bénite Abbesse de l'Abbaye Royale d'Angers, dite du Ronceray, par l'Évêque de Marseille, son frère, assisté de deux autres Abbesses, ses tantes. La cérémonie se déroula dans l'Église Collégiale de la Trinité, avec une procession incluant des Chanoines, des Chapelains et d'autres Ecclésiastiques. Me de Belzunce était accompagnée de Me de Lauzun, Abbesse de Saintes, et de l'ancienne Abbesse du Ronceray, qui s'était démise en sa faveur. Après la messe, l'Évêque intronisa Me de Belzunce et entonna le Te Deum. L'Abbaye Royale du Ronceray, d'origine inconnue, était initialement une Abbaye de Chanoinesses. Elle fut rétablie par le Roi de Sicile Duc d'Anjou. Les Religieuses du Ronceray conservent des usages particuliers et l'Abbesse est Dame d'une grande partie de la Ville d'Angers. L'Abbaye doit son nom à une statue miraculeuse de la Sainte Vierge trouvée dans des ronces. Me de Belzunce, sœur du Marquis de Castelron, fut Grande-Prieure de l'Abbaye de Saintes et Coadjutrice du Ronceray avant sa bénédiction.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2204
p. 219-221
CHANSONS.
Début :
J'avois prévû que quelqu'un me chicaneroit sur l'ancienneté [...]
Mots clefs :
Chansons, Goût
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSONS.
CHANSONS.
J'avois prévû que
quelqu'un me chicaneroit
sur l'ancienneté
de mes Chansons, sans
me sçavoirgré des
Nouvelles que j'y
joins; mais le goust de
quelques particuliers
quine cherchent dans
les Ouvrages que la
nouveauté seule, ne
l'emportera pas sur le
goust du Publie. Il y a
long-temps quon s'attendàvoirun
Recueil
demes Chansons caracterisez
, comme l'Opéra
,le Tabac, les Cloches,
les Siflets,&c.. Je
les donneray toutes en
détail à deux par mois.
Je prie ceux qui les
souhaitteroient toutes
à la fois
,
de prendre
patience : ceux qui
n'en voudroient point
du tout, prendront
patience aussi, car j'en
ay provision pour deux
années.
J'avois prévû que
quelqu'un me chicaneroit
sur l'ancienneté
de mes Chansons, sans
me sçavoirgré des
Nouvelles que j'y
joins; mais le goust de
quelques particuliers
quine cherchent dans
les Ouvrages que la
nouveauté seule, ne
l'emportera pas sur le
goust du Publie. Il y a
long-temps quon s'attendàvoirun
Recueil
demes Chansons caracterisez
, comme l'Opéra
,le Tabac, les Cloches,
les Siflets,&c.. Je
les donneray toutes en
détail à deux par mois.
Je prie ceux qui les
souhaitteroient toutes
à la fois
,
de prendre
patience : ceux qui
n'en voudroient point
du tout, prendront
patience aussi, car j'en
ay provision pour deux
années.
Fermer
Résumé : CHANSONS.
L'auteur anticipe des critiques sur l'ancienneté de ses chansons, mais certains amateurs préfèrent la qualité à la nouveauté. Il prévoit de publier une compilation de ses chansons, couvrant des thèmes variés comme l'Opéra, le Tabac, les Cloches et les Siflets. Il publiera deux chansons par mois pendant deux ans. Il demande aux lecteurs impatients de patienter, assurant avoir suffisamment de matériel pour cette période.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2205
p. 221-230
CHANSON A SIFLER.
Début :
Prés de la jeune Iris, un Marquis scelerat [...]
Mots clefs :
Marquis, Cantate, Siffler
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON A SIFLER.
CHANSON
A SIFLER.
prés de la jeune Iris, un
Marquisscelerat
ylprts mille ferments qui
valloient un Contrat
Avoit tant presse1*^4-
DiintitY.*
5
JQue la Belle a JarJ tour
pressoit lasignature.
Un jour avec empressement
Elle conjuroit cet Amant
De hnfter thymenée
3 Et luy sans s'émouvoir
fifloitnonchalemment
LE MARQUIS, StHe. uuuuuu
Iris d'abordfutallarmée*
Ellefremitpleurant amerement
Mais le Marquis touché
siflaplus tendrement.
Ufifle.
u u u u u
Etmesme par pitiépour
l'aimableaffligée
Sijia l'Echo plaintif de
ses tristes accens.
LE MARQUIS
Sifle 1 Echo du Chant précedent.
u u u u u u
T iiij
IRIS.
Parlez-moy donc, ditelle,
helas!
LE MARQUIS
Sifle l'Echo.
u u u u u u
IRIS.
AïaurteZj'{voHS'abusée?
LE MAR QJJis
Siflel'Echo.
u u u u u u.
IRIS.
J'ay comptésur vosferments.
LE MARQUIS
Sifle l'Echo.
u u u u u u
IRIS.
Il est temps demontrerque
Vous m avez aimée.
LE MARQUIS
Sifle l'Echo.
UUUUUIX
IRIS.
Il 97 temps definir.
LEMARQUIS.
Je veux finir aussï ,
il Sifle,
u u u u u u
IRIS,
Mes Parents sontd'accord,
le Notaire
esticy
,Ternline{,) tout ejî prejl.
LE MARQUIS.
Je suis toutprest aujji;
il Sifle une Boutade,
u u u u u u
IRIS.
Allons donc, toutest prejît
LEMARQUIS.
Je fuis tout prest au/Ji.
il Sifle le mesmeChant,
•4 Iris.
Mafamille assemblée
LEMARQUIS,
Jesuis toutprest
il Sifle.
u uu u u u
¥outprejl;
il Sifîe. UuuuUe
TONIprestl
ilSifle; uuuu uu
Je fuis tout prest a partir
pour l'Armée,
On n a pas pu mettre
dans la Musique la
Basse continue comme
on la mettra dans la
fuite dans toutes les
Chansons que je donneray
, parcequecette
Basse- a relation avec
une Cantate de Flures
que Mr. De la Barre a
faite surcetteChanson.
Cette Cantate de Flutes
se vend chez Mr.
Foucault, ruë S. Honoré
à la Regle d'Or,
vis-à-vis la rue des
Bourdonnois.
A SIFLER.
prés de la jeune Iris, un
Marquisscelerat
ylprts mille ferments qui
valloient un Contrat
Avoit tant presse1*^4-
DiintitY.*
5
JQue la Belle a JarJ tour
pressoit lasignature.
Un jour avec empressement
Elle conjuroit cet Amant
De hnfter thymenée
3 Et luy sans s'émouvoir
fifloitnonchalemment
LE MARQUIS, StHe. uuuuuu
Iris d'abordfutallarmée*
Ellefremitpleurant amerement
Mais le Marquis touché
siflaplus tendrement.
Ufifle.
u u u u u
Etmesme par pitiépour
l'aimableaffligée
Sijia l'Echo plaintif de
ses tristes accens.
LE MARQUIS
Sifle 1 Echo du Chant précedent.
u u u u u u
T iiij
IRIS.
Parlez-moy donc, ditelle,
helas!
LE MARQUIS
Sifle l'Echo.
u u u u u u
IRIS.
AïaurteZj'{voHS'abusée?
LE MAR QJJis
Siflel'Echo.
u u u u u u.
IRIS.
J'ay comptésur vosferments.
LE MARQUIS
Sifle l'Echo.
u u u u u u
IRIS.
Il est temps demontrerque
Vous m avez aimée.
LE MARQUIS
Sifle l'Echo.
UUUUUIX
IRIS.
Il 97 temps definir.
LEMARQUIS.
Je veux finir aussï ,
il Sifle,
u u u u u u
IRIS,
Mes Parents sontd'accord,
le Notaire
esticy
,Ternline{,) tout ejî prejl.
LE MARQUIS.
Je suis toutprest aujji;
il Sifle une Boutade,
u u u u u u
IRIS.
Allons donc, toutest prejît
LEMARQUIS.
Je fuis tout prest au/Ji.
il Sifle le mesmeChant,
•4 Iris.
Mafamille assemblée
LEMARQUIS,
Jesuis toutprest
il Sifle.
u uu u u u
¥outprejl;
il Sifîe. UuuuUe
TONIprestl
ilSifle; uuuu uu
Je fuis tout prest a partir
pour l'Armée,
On n a pas pu mettre
dans la Musique la
Basse continue comme
on la mettra dans la
fuite dans toutes les
Chansons que je donneray
, parcequecette
Basse- a relation avec
une Cantate de Flures
que Mr. De la Barre a
faite surcetteChanson.
Cette Cantate de Flutes
se vend chez Mr.
Foucault, ruë S. Honoré
à la Regle d'Or,
vis-à-vis la rue des
Bourdonnois.
Fermer
Résumé : CHANSON A SIFLER.
Le texte décrit la chanson 'A Siffler', mettant en scène un marquis et une jeune femme nommée Iris. Iris, pressée par un contrat, demande au marquis d'accélérer leur mariage. Initialement en larmes, elle est apaisée par la tendresse du marquis. Iris souhaite prouver l'amour du marquis et définir leur relation. Le marquis, tout en sifflant, accepte de signer le contrat. Iris informe que sa famille est d'accord et que le notaire est prêt. Cependant, le marquis révèle qu'il doit partir pour l'armée. Le texte se conclut par des informations sur la musique et la vente d'une cantate de flûtes liée à cette chanson, disponible chez Monsieur Foucault à Paris.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2206
p. 231-238
PARODIE NOUVELLE. Sur le mesme Air du Marquis scelerat.
Début :
Prés d'un Chasseur de Cour, l'autre jour un Auteur, [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PARODIE NOUVELLE. Sur le mesme Air du Marquis scelerat.
PARODIE
NOVVELL E.
Sur le mesme Air du
Marquis scelerat.
Prés d'un Chaleur de
Cour, l'autre jour
un siuteur3
Auteur en mesme temps
heroïque &flateur
Le flatant , briguoit son
Hraie
-121 pour estre ifate luyli,
soitson Ouvrage.
pendant que fauteur
déclamoit,
Etque luy-mesmeilse
charmoit
Desapropre Eloquence
LeChasseur attentifsifloit
nonchalemment.
LeChasseurnfle.
u u u u u u
L'Auteur
L'Auteurpicqué luy recommence
Le bel endroit avec des
tons nouveaux,
Dont le Cbasseursiflant
imite lesplus beaux.
Ilfisle.
u u u u u u
L'Auteur croit que ses
Vers par leur vive
cadence,
Du SijlèUf déclamant
excite les Echos.
LE CHASSEUR
Siss l'Echodu Chantprécèdent.
u u u u u u
L'AUTEUR.
Voicy un des beaux traits
LECHASSEUR
Sifle l'Echo.
u u u u u u
L'AUTE UR.
Suivesvous la pensée?
LECHASSEUR,
Sifle l'Echo.
u u u. u u u
L'AUTEUR.
Dela Stropheque voicy.
LECHASSEUR
Siflel'Echo. uuuuuuu
L'AUTEUR,
Elleestenmesme temps
poétique f5sènsée.
LECHASSEUR
Sifle l'Echo.
u u u u u u
L'AUTEUR.
Je fuis tousjours aufait.
LECHASSEUR.
Jesuis au faitaussi,,
ilSifle. uu u uuu
L'AUTEUR.
Tous les autres Auteurs
n'exprimentpoint
ainsi.
^eJensce que je dise
LECHASSEUR.
Et moyjesens aussi.
il Sifle une Boutade. uu u uuu
L'AUTEUR,
J'entends lefin.
LECHASSEUR,
Et moyj'entendsaussi,
il Sifle le mesme Chant, uuuuu u
L'AUTEUR.
Ecoutez-nwy degrâce?
LECHASSEUR.
J'entends,j'entends ;
il Sifle.
u u u u u u
J'entends;
il Sifle.
u u u u u u
J'entends;
il Sifle.
uu uuu u
J'entends la voix des
Chiens qui m'appellent
àlaChasse.
NOVVELL E.
Sur le mesme Air du
Marquis scelerat.
Prés d'un Chaleur de
Cour, l'autre jour
un siuteur3
Auteur en mesme temps
heroïque &flateur
Le flatant , briguoit son
Hraie
-121 pour estre ifate luyli,
soitson Ouvrage.
pendant que fauteur
déclamoit,
Etque luy-mesmeilse
charmoit
Desapropre Eloquence
LeChasseur attentifsifloit
nonchalemment.
LeChasseurnfle.
u u u u u u
L'Auteur
L'Auteurpicqué luy recommence
Le bel endroit avec des
tons nouveaux,
Dont le Cbasseursiflant
imite lesplus beaux.
Ilfisle.
u u u u u u
L'Auteur croit que ses
Vers par leur vive
cadence,
Du SijlèUf déclamant
excite les Echos.
LE CHASSEUR
Siss l'Echodu Chantprécèdent.
u u u u u u
L'AUTEUR.
Voicy un des beaux traits
LECHASSEUR
Sifle l'Echo.
u u u u u u
L'AUTE UR.
Suivesvous la pensée?
LECHASSEUR,
Sifle l'Echo.
u u u. u u u
L'AUTEUR.
Dela Stropheque voicy.
LECHASSEUR
Siflel'Echo. uuuuuuu
L'AUTEUR,
Elleestenmesme temps
poétique f5sènsée.
LECHASSEUR
Sifle l'Echo.
u u u u u u
L'AUTEUR.
Je fuis tousjours aufait.
LECHASSEUR.
Jesuis au faitaussi,,
ilSifle. uu u uuu
L'AUTEUR.
Tous les autres Auteurs
n'exprimentpoint
ainsi.
^eJensce que je dise
LECHASSEUR.
Et moyjesens aussi.
il Sifle une Boutade. uu u uuu
L'AUTEUR,
J'entends lefin.
LECHASSEUR,
Et moyj'entendsaussi,
il Sifle le mesme Chant, uuuuu u
L'AUTEUR.
Ecoutez-nwy degrâce?
LECHASSEUR.
J'entends,j'entends ;
il Sifle.
u u u u u u
J'entends;
il Sifle.
u u u u u u
J'entends;
il Sifle.
uu uuu u
J'entends la voix des
Chiens qui m'appellent
àlaChasse.
Fermer
Résumé : PARODIE NOUVELLE. Sur le mesme Air du Marquis scelerat.
Le texte 'Novvel E.' est une parodie se déroulant près d'un lieu de chasse. Un flatteur, également auteur, récite son œuvre à un chasseur dans l'espoir d'obtenir une faveur. L'auteur, convaincu de son éloquence, est ignoré par le chasseur, qui siffle nonchalamment. Malgré les efforts de l'auteur pour capter l'attention du chasseur en déclamant divers passages, ce dernier continue de siffler. L'auteur interprète ce sifflement comme une réponse à ses vers, mais le chasseur siffle simplement l'écho de son propre chant. L'auteur demande au chasseur s'il suit sa pensée, mais celui-ci persiste à siffler. L'auteur vante ensuite la beauté et la sagesse de sa strophe, sans succès. Finalement, le chasseur avoue qu'il est également au fait et siffle une boutade. L'auteur entend la fin de son œuvre, mais le chasseur siffle le même chant, indiquant qu'il entend la voix des chiens qui l'appellent à la chasse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2207
p. 239-246
RECEPTION DE Mr. LE LIEUTENANT CIVIL.
Début :
Le Samedy 4. Octobre, Mr d'Argouges de Rannes fut [...]
Mots clefs :
Lieutenant civil, Godard, Grand-chambre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RECEPTION DE Mr. LE LIEUTENANT CIVIL.
RECEPTION
D E
Mr.LE LIEUTENANT CIVIL.
Le Samedy 4. Octobre,
Mr d'Argouges de Rannes
fut instalé dans la Charge
de Lieutenant Civilpar*Mr
Godard Conseiller de la
Grand'-Chambre.
Mr Godard le conduifit
d'abord au Parc Civil
où présidoit pour lors Mr
Pasquier Lieutenant Particulier
avec plusieurs Confeillers.
Là MrGodard prir
la place du Président, &
mitMr le Lieurenant Civil
à sa droite, ou l'Avocat du
Roy luy fit un Discours.
EnsuiteMr Godard, que
Mr le Lieutenant Civil
avoit prié de bonne foy de
ne luy point composer d'Eloge
, ne luy dit que quelques
mots sans préparation
sur le choix du Roy. Ce
choix
,
dit il
,
d'un Roysi
juste & siéclairé,estun gage
àses puples des lumieres &
de l'équitéduJuge qu'il leur
donné.
Il
Il luy propola ensuite
pour modelle dans saFamillemesme
,
Mrs le Pelletier
,
qui remplirent si
dignernent les premieres
places de l'Etat & qui
joignent, continua-t'il
,
à
tant de vertus, celle qui les
releve toutes;cess cette modeflie
,vertusi rare dans l'élévation
, &surtout avec les qualitez
brillantes quevous poJJedez
; mais cette modestie que je
louë en vous m'imposeJtlence.
Mr Godard prononça enfuite
les mots essentiels au
Cérémonial de l'instalation
; c'est icy
,
dit-il, que
mous rendrezjustice aux Sujets
du Roy.
La mesme modestie
qui fait craindre les
éloges à Mr le Lieutenant
Civil, luy fit prononcer
sa réponse si
bas, que peu de gens
l'entendirent. Comme
j'estois assez prés pour
entendre,je hazarday à
la faveur du sens que
j'ay retenu de faire tort
au tour & aux exprcfsions
qui peuvent m'estre
échapées.
Persuadé quejesquis
3
Mon.
fleur
:J
de l'importance de mes
devoirs
,
je ressens combien il
m'est difficile de les remplir.
L'illustre Magistrat auquel je
succede
,
est un de ceux dont
l'exempleeg toujours ref^efiabley
& toujours redoutable à
ses successeurs. Ce Tribunal
est encore tout plein desgrandes
idées de juflice qui estoient le
principe & la réglé de ses
jugements. Son image estgravée
dans vos coeur, dit-ilaux
Conseillers
, je ne viens
point l'effacer.Heureuxsije
puis la retracer soiblement.
Vous my aiderez ,Mersieurs,
& en entrant icy je
compte sur les lumieres etune
Compagniesiaccoustumée à
connoistre la juflice
, .& à la
rendre.
1
, Lejour qu'on instale un
Lieutenant CIvIl, on plaide
une Cause devant le
Conseiller de la Grand'- Chambre dont le prononce
est un Arrestquoyqu'au
Chastelet
,
parcequ'ilrepresente
là leP-arleillent,
Cette Audiance finie,
le Conseillerc'est-à. dire,
le Parlement, va instaler
le Lieutenant Civil à la
Chambre Civile, & de là
àla Chambre du Conseil,
où sont le Lieutenant Criminel&
le Lieutenant Particulierqui
vont au devant
du Parlement jusqu'à la
porte, & c'etf à la Chambre
du Conseil que le Lieutenant
Civil commence Ces
fondions.
Feu Mr le Camus a esté
Lieutenant Civil prés de
quarante ans. il fut nomme
pour remplir cette placeau
mois de Juillet i6-jia*
D E
Mr.LE LIEUTENANT CIVIL.
Le Samedy 4. Octobre,
Mr d'Argouges de Rannes
fut instalé dans la Charge
de Lieutenant Civilpar*Mr
Godard Conseiller de la
Grand'-Chambre.
Mr Godard le conduifit
d'abord au Parc Civil
où présidoit pour lors Mr
Pasquier Lieutenant Particulier
avec plusieurs Confeillers.
Là MrGodard prir
la place du Président, &
mitMr le Lieurenant Civil
à sa droite, ou l'Avocat du
Roy luy fit un Discours.
EnsuiteMr Godard, que
Mr le Lieutenant Civil
avoit prié de bonne foy de
ne luy point composer d'Eloge
, ne luy dit que quelques
mots sans préparation
sur le choix du Roy. Ce
choix
,
dit il
,
d'un Roysi
juste & siéclairé,estun gage
àses puples des lumieres &
de l'équitéduJuge qu'il leur
donné.
Il
Il luy propola ensuite
pour modelle dans saFamillemesme
,
Mrs le Pelletier
,
qui remplirent si
dignernent les premieres
places de l'Etat & qui
joignent, continua-t'il
,
à
tant de vertus, celle qui les
releve toutes;cess cette modeflie
,vertusi rare dans l'élévation
, &surtout avec les qualitez
brillantes quevous poJJedez
; mais cette modestie que je
louë en vous m'imposeJtlence.
Mr Godard prononça enfuite
les mots essentiels au
Cérémonial de l'instalation
; c'est icy
,
dit-il, que
mous rendrezjustice aux Sujets
du Roy.
La mesme modestie
qui fait craindre les
éloges à Mr le Lieutenant
Civil, luy fit prononcer
sa réponse si
bas, que peu de gens
l'entendirent. Comme
j'estois assez prés pour
entendre,je hazarday à
la faveur du sens que
j'ay retenu de faire tort
au tour & aux exprcfsions
qui peuvent m'estre
échapées.
Persuadé quejesquis
3
Mon.
fleur
:J
de l'importance de mes
devoirs
,
je ressens combien il
m'est difficile de les remplir.
L'illustre Magistrat auquel je
succede
,
est un de ceux dont
l'exempleeg toujours ref^efiabley
& toujours redoutable à
ses successeurs. Ce Tribunal
est encore tout plein desgrandes
idées de juflice qui estoient le
principe & la réglé de ses
jugements. Son image estgravée
dans vos coeur, dit-ilaux
Conseillers
, je ne viens
point l'effacer.Heureuxsije
puis la retracer soiblement.
Vous my aiderez ,Mersieurs,
& en entrant icy je
compte sur les lumieres etune
Compagniesiaccoustumée à
connoistre la juflice
, .& à la
rendre.
1
, Lejour qu'on instale un
Lieutenant CIvIl, on plaide
une Cause devant le
Conseiller de la Grand'- Chambre dont le prononce
est un Arrestquoyqu'au
Chastelet
,
parcequ'ilrepresente
là leP-arleillent,
Cette Audiance finie,
le Conseillerc'est-à. dire,
le Parlement, va instaler
le Lieutenant Civil à la
Chambre Civile, & de là
àla Chambre du Conseil,
où sont le Lieutenant Criminel&
le Lieutenant Particulierqui
vont au devant
du Parlement jusqu'à la
porte, & c'etf à la Chambre
du Conseil que le Lieutenant
Civil commence Ces
fondions.
Feu Mr le Camus a esté
Lieutenant Civil prés de
quarante ans. il fut nomme
pour remplir cette placeau
mois de Juillet i6-jia*
Fermer
Résumé : RECEPTION DE Mr. LE LIEUTENANT CIVIL.
Le 4 octobre, Monsieur d'Argouges de Rannes fut installé dans la charge de Lieutenant Civil par Monsieur Godard, Conseiller de la Grand'-Chambre. La cérémonie débuta au Parc Civil sous la présidence de Monsieur Pasquier, Lieutenant Particulier, en présence de plusieurs conseillers. Monsieur Godard installa Monsieur d'Argouges à sa droite, où l'Avocat du Roy prononça un discours. Monsieur Godard, malgré la demande de ne pas composer d'éloge, parla du choix du Roi, soulignant sa justice et sa clarté, et proposa Monsieur le Pelletier comme modèle de vertu et de modestie. Il rappela ensuite au Lieutenant Civil son devoir de rendre justice aux sujets du Roi. Monsieur d'Argouges, par modestie, exprima la difficulté de remplir ses devoirs et l'exemple laissé par son prédécesseur, soulignant l'importance de maintenir les grandes idées de justice du tribunal et comptant sur le soutien des conseillers. Lors de cette installation, une cause est plaidée devant le Conseiller de la Grand'-Chambre, dont le prononcé est un arrêt rendu au Châtelet. Après cette audience, le Parlement installa le Lieutenant Civil à la Chambre Civile, puis à la Chambre du Conseil, où le Lieutenant Criminel et le Lieutenant Particulier l'attendaient pour commencer ses fonctions. Monsieur Camus avait occupé la charge de Lieutenant Civil pendant près de quarante ans, étant nommé en juillet 1614.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2208
p. 246-250
Mort. [titre d'après la table]
Début :
J'attendois les Memoires suivants pour parler de la mort [...]
Mots clefs :
Laval, Coislin, Séguier
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mort. [titre d'après la table]
J'attendois les Mémoires
suivants pour par lerde
la more de Dame Marie-
Magdelaine Seguier
,
née
le 10.Aoust1618. & âgée:
de 92. ans & 20. jours
elle fut enterrée le 1. Septembre
aux Ursulines du
Fàuxbourg Saint Jacques.
Elle ctoît veuve en fécondés
noces de Mre Guy
de Laval Boisdausin, dit le
Marquis de Laval Lieutenant
General des Armées
du Roy, qui mourut la
nuit du 17. au 18. qétobre
1646.en sa 24e année, d'un
coup de feu qu'il reçut à la
teste devant Dunkerque,
laissant une fille unique,
Magdelainede Laval mariée
le 30. Avril 1662. a
Henry-Louis d'Aloigny
Marquis de Rochefo
Maréchal , de France, Capitaine
des Gardes du
Corps, & Gouverneur de
Lorraineyqui a laisse po-
-)
iferite.
Marie Seguier étoit veuve
en premieres nôces de
Pierre-Cesar du Cambout
Marquis de Coislin
,
Lieutenant
General, & Co!o^
nel General des Suinej ô,,,
Grisons
,
qu'elle avoit épousé
le5.Fevrier 1634 ôc ,
qui mourut le 10. Juiiieci
1641 âgé de ans d'une.
blessure qu'il reçutau Gegei
d'Aire,elle eut dece premier
mariage. "1
Pierre du Cambout (né
en 163g.) Cardinal de
Coislin
,
Evesque d'Orleans
,
Grand Aumosnier,
de France., Commandeur
de l'Ordre du Saint-Espris,
mort à Versailles le 5. Fç->
vrier 1706.
Charles Cefa-- du Canibout
Chevalier de Malthe,
mort le r. Fevrier ¡&<i9.âgé1
de59.ans.
Armand du Cambout ,
Duc de Coislin
,
Pair de
France,Chevalier des Ordres
du Roy, né le i. Septembre
1635. mort le 16,
Septembre 1-01. âgé de
67. ans 15. jours. Il avoit
épou é Magdelaine du
Halgoët morte le 9.Sep.
tembre 1705.laissantentr'-
autres enfants
Pierre du Cambout Duc
de Coislin,Pair de France,
more sans posterité le 6.
May 1710. de Loüise d'Alegre
qu'il avoit épousée le
6. May168morteenSeptcn)
bre1692.
Magdelairre-Armande
du Cambouc, ( dont Mr
l'Evesque de Metzest l'ait»
né-)mariée le 18. Avril
*689: avec Maximi lien-
Pierre- François
-
Nicolas
de Bethune, Ducde Sully,
Pair d., France, dont il n'a
point d'enfans.
suivants pour par lerde
la more de Dame Marie-
Magdelaine Seguier
,
née
le 10.Aoust1618. & âgée:
de 92. ans & 20. jours
elle fut enterrée le 1. Septembre
aux Ursulines du
Fàuxbourg Saint Jacques.
Elle ctoît veuve en fécondés
noces de Mre Guy
de Laval Boisdausin, dit le
Marquis de Laval Lieutenant
General des Armées
du Roy, qui mourut la
nuit du 17. au 18. qétobre
1646.en sa 24e année, d'un
coup de feu qu'il reçut à la
teste devant Dunkerque,
laissant une fille unique,
Magdelainede Laval mariée
le 30. Avril 1662. a
Henry-Louis d'Aloigny
Marquis de Rochefo
Maréchal , de France, Capitaine
des Gardes du
Corps, & Gouverneur de
Lorraineyqui a laisse po-
-)
iferite.
Marie Seguier étoit veuve
en premieres nôces de
Pierre-Cesar du Cambout
Marquis de Coislin
,
Lieutenant
General, & Co!o^
nel General des Suinej ô,,,
Grisons
,
qu'elle avoit épousé
le5.Fevrier 1634 ôc ,
qui mourut le 10. Juiiieci
1641 âgé de ans d'une.
blessure qu'il reçutau Gegei
d'Aire,elle eut dece premier
mariage. "1
Pierre du Cambout (né
en 163g.) Cardinal de
Coislin
,
Evesque d'Orleans
,
Grand Aumosnier,
de France., Commandeur
de l'Ordre du Saint-Espris,
mort à Versailles le 5. Fç->
vrier 1706.
Charles Cefa-- du Canibout
Chevalier de Malthe,
mort le r. Fevrier ¡&<i9.âgé1
de59.ans.
Armand du Cambout ,
Duc de Coislin
,
Pair de
France,Chevalier des Ordres
du Roy, né le i. Septembre
1635. mort le 16,
Septembre 1-01. âgé de
67. ans 15. jours. Il avoit
épou é Magdelaine du
Halgoët morte le 9.Sep.
tembre 1705.laissantentr'-
autres enfants
Pierre du Cambout Duc
de Coislin,Pair de France,
more sans posterité le 6.
May 1710. de Loüise d'Alegre
qu'il avoit épousée le
6. May168morteenSeptcn)
bre1692.
Magdelairre-Armande
du Cambouc, ( dont Mr
l'Evesque de Metzest l'ait»
né-)mariée le 18. Avril
*689: avec Maximi lien-
Pierre- François
-
Nicolas
de Bethune, Ducde Sully,
Pair d., France, dont il n'a
point d'enfans.
Fermer
Résumé : Mort. [titre d'après la table]
Dame Marie-Magdelaine Seguier, née le 10 août 1618, décéda à l'âge de 92 ans et 20 jours. Elle fut enterrée le 1er septembre aux Ursulines du Faubourg Saint-Jacques. En secondes noces, elle épousa Guy de Laval Boisdausin, Marquis de Laval et Lieutenant Général des Armées du Roy, qui mourut le 18 octobre 1646 à 24 ans, laissant une fille unique, Magdelaine de Laval, mariée en 1662 à Henry-Louis d'Aloigny, Marquis de Rochefort. En premières noces, Marie Seguier fut mariée à Pierre-Cesar du Cambout, Marquis de Coislin, décédé en 1641 à 30 ans. Ils eurent plusieurs enfants, dont Pierre du Cambout, Cardinal de Coislin, Évêque d'Orléans, mort en 1706, Charles César du Cambout, Chevalier de Malthe, mort en 1699, et Armand du Cambout, Duc de Coislin, mort en 1701. Armand du Cambout épousa Magdelaine du Halgoët et eut plusieurs enfants, dont Pierre du Cambout, Duc de Coislin, mort sans postérité en 1710, et Magdelaine-Armande du Cambout, mariée en 1689 à Maximilien-Pierre-François de Béthune, Duc de Sully, sans avoir d'enfants.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2209
p. 250-259
Mr l'Evesque de Metz prend seance à l'Académie Françoise. [titre d'après la table]
Début :
Henry Charles du Cambout, Evesque de Metz, Commandeur de l'ordre [...]
Mots clefs :
Évêque de Metz, Académie française, Coislin
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Mr l'Evesque de Metz prend seance à l'Académie Françoise. [titre d'après la table]
Cambout,
Evesque de Metz,
Commandeur de l'ordre
du Saint - Esprit, & premier
Aumosnier de 5a
Majesté,qui vient d'estre
reçu à l'Académie FrançQi*
fe à la place de feu Me
leDucde Coislin son frere.
Il y vint prendre seance
le Jeudy 25. Septembre,&
prononça un Discours , dont aychoisi quelques
endroits, non comme les
plus beaux. Les autres ne le
font pas moins;mais ceuxcy
marquent les obliga-,
tions de l'Académie Françoife
envers MrsdeCoislin
donc ilell: question dans
cet Article. Mr de Merz
commença ainsi Ton Di£
cours.
.A,iefFeurs
, en maccordant
Cette place
, a laqu île je rianroisesépretendre
demememe
y ne craignez-vous point
qu onpuiUe vous accuser d'avAr
trop écouté les grands
motos qui vous parlent en ma
faveurf Mevous reprocherat'on
pas que vous avekvoulu
mefaire un merite de celuy de
mes Amètres 3 & que voué
a''V(':{ conjiderécomme un th..,
voir à leur égardJ ce qui nefioit
qu'un excès etindulgence
pour moy.,,
Grâces avos bontéz j'occupeunepUce
dans cette Assemblée
où residetcfyrit d)Armand
mon grand oncle ; de ce
Cardinal, quifousle plusjujje
des Rotsy médita vojlre irzjlitutions
régla vos Statuts
dirigea , vos Exercices
)
fondât
ce Tribunal où l'Eloquence et
la Poëjie doivent couronner à
jamaisles Sages, les Sçavants, et les Heros. Projet digne
d'untelMinistre
y
moins pour
sa propregloire que pour celle
4efin Roy et desa patrie ;
moins pour leregnesous lequel
il a vescu3 que pour tous les
régnés àvenir
Mr de Metz parla enfuite
du Chancelier Seguier
son Ayeul3 & du
Duc de Coislin son pere.
Monfrere,continua-t'il,
leur a succedé
3
jesuccede a
mon frère. Unesigrande proximité
,
le fowvenirdouloureux
desaperte,mempeschent
defuture l'usage qui mobli*
'geroitalouer mon predeces
feur. Vous le loüez njous-mef
nie
3
Afejjieurs, &son éloge.
-
fcd mieux dansnjoflrebouche
- que danslamienne. w
Cela donna lieu à Mr
l'Abbé de Choisi de rendre
justice à Mrs de Coislin
dans la réponse qu'il fitenfuite
comme Directeur. Il
peignit le caractere des
deux Neveux dans le Cardinal
de Coislin leur oncle
,
dont la dignitééminente,
dit-il
,
n'avoit point changé
la situation naturelle,& dont
la vertu toujours aimable,
toujours pure ,
toujours dans
/'innocence, riavait pû estre
alterée par la contagion du
monde ni par les charmes de la
Cour. Ony remarquera particulierement
le caraÛere des
Coiflins, -hautssansorgueilJ
fjoltssans baJJeffe
,
aujji attentifs
a ce qu'ils denjoientaux
autres qu'a ce qu'ils se de.
voient a eux-mesmes.
Achevons de mar- cCujieierlreJecacraarac&reerree,ddeess
Coiflins par ce zele
pour le Roy qui leur
cft naturel, &quianime
icy le Discours de
Mrde Metz; ç'eftdônç
Mr de Metz qui va
par ler.
Comblé des bienfaitsdu
Roy,
Roy, attachésans ce[je auprès
d'un si grand Maistre
,
j'ay
toujours offert à mongloire les
plus parfaites idées de gloire,
de grandeur, de Religion
,
de
bonté,desagésse
, &depieté;
mais ou mon 'Zcle prendra-t'il
destraits etdes couleurs qui
puissènt le representer.
O vous
Richelieu,
o vous
Seguier, dontjevois les Images
auprès de celle de cegrand
R<y,vous qui avez ouvert
cette Carriere immortelle ou
ses vertus doivent estre à jamais
celebrées3 quand Vostre
Presenceanime icy mon comage
, que ne minjpire%-'V0H$
aussivostregenie ? Seray-je
réduitadesimples voeux et
peut-on enfaire pour luy qui
ne soient en mesmetemps pour
toussessujets, &formezpar
tousses Sujets
Finissons cet Arti-;
cle, par un trait qui
finit le Discours de Mr
l'Abbé deChoisy.
FasseleCiel, dit-il, que
nouspuissions bientostemployer
nos talents àcelebreruneheureusepaix,
que cegrandPrin-
Il noflrePereaussi- bien que
nostre Roy
,
desire avec tant
d'ardeur, nonpour une gloire
mondaine dontil a esté rassasie
tant de fois; mais uniquement
pour nostrebonheur,& pour
la tranquiliteuniverjelle
Evesque de Metz,
Commandeur de l'ordre
du Saint - Esprit, & premier
Aumosnier de 5a
Majesté,qui vient d'estre
reçu à l'Académie FrançQi*
fe à la place de feu Me
leDucde Coislin son frere.
Il y vint prendre seance
le Jeudy 25. Septembre,&
prononça un Discours , dont aychoisi quelques
endroits, non comme les
plus beaux. Les autres ne le
font pas moins;mais ceuxcy
marquent les obliga-,
tions de l'Académie Françoife
envers MrsdeCoislin
donc ilell: question dans
cet Article. Mr de Merz
commença ainsi Ton Di£
cours.
.A,iefFeurs
, en maccordant
Cette place
, a laqu île je rianroisesépretendre
demememe
y ne craignez-vous point
qu onpuiUe vous accuser d'avAr
trop écouté les grands
motos qui vous parlent en ma
faveurf Mevous reprocherat'on
pas que vous avekvoulu
mefaire un merite de celuy de
mes Amètres 3 & que voué
a''V(':{ conjiderécomme un th..,
voir à leur égardJ ce qui nefioit
qu'un excès etindulgence
pour moy.,,
Grâces avos bontéz j'occupeunepUce
dans cette Assemblée
où residetcfyrit d)Armand
mon grand oncle ; de ce
Cardinal, quifousle plusjujje
des Rotsy médita vojlre irzjlitutions
régla vos Statuts
dirigea , vos Exercices
)
fondât
ce Tribunal où l'Eloquence et
la Poëjie doivent couronner à
jamaisles Sages, les Sçavants, et les Heros. Projet digne
d'untelMinistre
y
moins pour
sa propregloire que pour celle
4efin Roy et desa patrie ;
moins pour leregnesous lequel
il a vescu3 que pour tous les
régnés àvenir
Mr de Metz parla enfuite
du Chancelier Seguier
son Ayeul3 & du
Duc de Coislin son pere.
Monfrere,continua-t'il,
leur a succedé
3
jesuccede a
mon frère. Unesigrande proximité
,
le fowvenirdouloureux
desaperte,mempeschent
defuture l'usage qui mobli*
'geroitalouer mon predeces
feur. Vous le loüez njous-mef
nie
3
Afejjieurs, &son éloge.
-
fcd mieux dansnjoflrebouche
- que danslamienne. w
Cela donna lieu à Mr
l'Abbé de Choisi de rendre
justice à Mrs de Coislin
dans la réponse qu'il fitenfuite
comme Directeur. Il
peignit le caractere des
deux Neveux dans le Cardinal
de Coislin leur oncle
,
dont la dignitééminente,
dit-il
,
n'avoit point changé
la situation naturelle,& dont
la vertu toujours aimable,
toujours pure ,
toujours dans
/'innocence, riavait pû estre
alterée par la contagion du
monde ni par les charmes de la
Cour. Ony remarquera particulierement
le caraÛere des
Coiflins, -hautssansorgueilJ
fjoltssans baJJeffe
,
aujji attentifs
a ce qu'ils denjoientaux
autres qu'a ce qu'ils se de.
voient a eux-mesmes.
Achevons de mar- cCujieierlreJecacraarac&reerree,ddeess
Coiflins par ce zele
pour le Roy qui leur
cft naturel, &quianime
icy le Discours de
Mrde Metz; ç'eftdônç
Mr de Metz qui va
par ler.
Comblé des bienfaitsdu
Roy,
Roy, attachésans ce[je auprès
d'un si grand Maistre
,
j'ay
toujours offert à mongloire les
plus parfaites idées de gloire,
de grandeur, de Religion
,
de
bonté,desagésse
, &depieté;
mais ou mon 'Zcle prendra-t'il
destraits etdes couleurs qui
puissènt le representer.
O vous
Richelieu,
o vous
Seguier, dontjevois les Images
auprès de celle de cegrand
R<y,vous qui avez ouvert
cette Carriere immortelle ou
ses vertus doivent estre à jamais
celebrées3 quand Vostre
Presenceanime icy mon comage
, que ne minjpire%-'V0H$
aussivostregenie ? Seray-je
réduitadesimples voeux et
peut-on enfaire pour luy qui
ne soient en mesmetemps pour
toussessujets, &formezpar
tousses Sujets
Finissons cet Arti-;
cle, par un trait qui
finit le Discours de Mr
l'Abbé deChoisy.
FasseleCiel, dit-il, que
nouspuissions bientostemployer
nos talents àcelebreruneheureusepaix,
que cegrandPrin-
Il noflrePereaussi- bien que
nostre Roy
,
desire avec tant
d'ardeur, nonpour une gloire
mondaine dontil a esté rassasie
tant de fois; mais uniquement
pour nostrebonheur,& pour
la tranquiliteuniverjelle
Fermer
Résumé : Mr l'Evesque de Metz prend seance à l'Académie Françoise. [titre d'après la table]
Le texte décrit l'admission de Cambout, évêque de Metz, commandeur de l'ordre du Saint-Esprit et premier aumônier du roi, à l'Académie Française. Il succède à son frère, le duc de Coislin, le jeudi 25 septembre. Dans son discours, Cambout exprime sa gratitude et évoque les obligations de l'Académie envers la famille Coislin. Il mentionne ses ancêtres illustres, notamment le cardinal Armand de Richelieu, fondateur de l'Académie, et le chancelier Seguier, son aïeul. Cambout souligne la proximité et la succession au sein de sa famille, soulignant la difficulté de louer son prédécesseur. L'abbé de Choisy, en réponse, rend hommage aux Coislin, soulignant leur caractère noble et leur dévouement au roi. Cambout conclut en exprimant son désir de célébrer les vertus du roi et en espérant une paix heureuse pour le bonheur universel.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2210
p. 259-271
Nouveau Bouclier. [titre d'après la table]
Début :
A la fin de la seance on pria Mr de la Motte [...]
Mots clefs :
Bouclier, Figures, La Motte, Homère, Académie française, Bouclier d'Achille
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Nouveau Bouclier. [titre d'après la table]
A la findela seance
on pria Mr de la Motte
de faire part à l'Assemblée
de quelqu'un de
ses Ouvrages. Il recita
l'un des Livres de l'Iliade
qu'il a depuis peu
traduite en Vers, si
pourtant on peutappeller
Traduction un
Ouvrage où ila beaiw
coupmis Julien. M
-IIlla'arreenndduupplluussvviiffss
les endroits où bonm
dormitat Homerm
>
&
abrégé les endroits où
Homerene dort point,
mais où les digressions
allongées pourroient
endormir ceux qui ne
se piquenr point d'estre
gavants.
L'Assemblée ne fut
pas toute,si contente
de Monsieur delaMotte
qu'elle le parut,car
quelques-uns murmurerent
tout bas de l'au.
dace d'unModerne qui
ose changer toute l'oe;
conomie d'un Bouclier
dont la description
tient tant de place dans
le chef-d'oeuvre du
PrincedesPoëtes. En
effet ceftunc témérité
Ínoüie; Mr de la Motte
l'a euë pourtant. Il na
paslaisse dans ses descriptionsnouvellesune
feule Figure de la graveure
Grecque.
Voilà donc un Bouclier
moderne tout different
de l'ancien.Faifons
en peu demotsle
paralelle de ces deux
Boucliers, & chacun
en jugera selon qu'il
fera plus ou moins prévenu-
oupour les Ânciens
ou pour les Modernes.
-
Le Poëte ancien fait
graver par un Dieu sur
le Bouclier d'un guerrier
terrible & irrité,
des Dances de Villas
geois& de Villageoises
; des Avocats qui
plaident, &: cent autres
su jets aussi peu
convenables à l'actionpresente
,
ëe au caractere
du Héros.
Le Poëte moderne
asupposé queVulcainforgeant
un Bouclier
ex piés pourAchille&
pour la guerre de
Troyes, dévoiey graver
des su jets ouieussent
rapport à cette
guerre.
Les noces de Thetis
&C de Pelée troublées
par la Discorde qui
tient en main la Pomme
d'Or.
Le
Le JugementdeParis
qui attire la colere
de Junon sur les
Troyens.
L'Enlevement d'Helene
par Pâris qui fut si
fatal à Troye.
Nostre Poëte modernes'estcontenté
de
faire parler les expressions
Lr les attitudes
des Figures gravées
dans le Bouclier d'Achille.
Homere y met des
Figures vrayeraient
parlantes. Il rapporte
leurs conversations en
Dialogue, & cela suppose
qu'on voyoit fortir
dela bouche de chaque
Figuregravée de
longs Rouleaux de papier
où leurs conversations
estoient écrites,
comme on voit dans
nos Tapisseries Gothiques.
Homcre fait plus,
il nous peint jusquau
son des voix & des
Harpes. La graveurs
des Anciensrepresentoit
donc les sons;c'est
dommagequ'un sibeau
secret sesoit perdu.
Une chose m'estonne
encore dans leBoucher
ancien. J'ay calculé à
peu prés combien pouvoient
tenir de place
toutes les Figures dont
Homere compole ses
Groupes. En donnant
à ses Figuresfeulement
un pouce de hauteur,ce
Bouclier devoit avoir
plus de trois toises de
largeur.
Le Bouclier de Mr
de la Mothe est moins
chargé d'ouvràge, &
les Figures n'y changent
point de place ni
d'attitude comme dans
Homere, qui fait du
Bouclier d'Achille un
Tableau changeant
comme ceux qu on
montre à la Foire.
NostrePoëte n'a mis
dans sa description que
ce qui pouvoitvraysemblablement
estre
gravé surun Bouclier,
en supposantmême les
Figures assez grandes,
pour estre veuës par les
Compagnonsd'Achille
; que la reprefentation
(par exemple) de
l'enlevement d'Helene
devoit exciter à la yen*
geance.
De tous les Vers que
Mr de la Motte recita ,
je n ay pu retenir exactement
queles sederniers.
Par cet Ouvrage ainsi VuFcainfait
éclater
Lagrandeur du Heros qui le
devoit porter; De sa gloire prochaine illuy
donne l'augure
Et pressi la vengeance en retrançantl'injure.
C'eut estépeu pour luy de futprendre
lesyeux,
Le beau,s'iln'est utile, est
indigne des D ieux.
on pria Mr de la Motte
de faire part à l'Assemblée
de quelqu'un de
ses Ouvrages. Il recita
l'un des Livres de l'Iliade
qu'il a depuis peu
traduite en Vers, si
pourtant on peutappeller
Traduction un
Ouvrage où ila beaiw
coupmis Julien. M
-IIlla'arreenndduupplluussvviiffss
les endroits où bonm
dormitat Homerm
>
&
abrégé les endroits où
Homerene dort point,
mais où les digressions
allongées pourroient
endormir ceux qui ne
se piquenr point d'estre
gavants.
L'Assemblée ne fut
pas toute,si contente
de Monsieur delaMotte
qu'elle le parut,car
quelques-uns murmurerent
tout bas de l'au.
dace d'unModerne qui
ose changer toute l'oe;
conomie d'un Bouclier
dont la description
tient tant de place dans
le chef-d'oeuvre du
PrincedesPoëtes. En
effet ceftunc témérité
Ínoüie; Mr de la Motte
l'a euë pourtant. Il na
paslaisse dans ses descriptionsnouvellesune
feule Figure de la graveure
Grecque.
Voilà donc un Bouclier
moderne tout different
de l'ancien.Faifons
en peu demotsle
paralelle de ces deux
Boucliers, & chacun
en jugera selon qu'il
fera plus ou moins prévenu-
oupour les Ânciens
ou pour les Modernes.
-
Le Poëte ancien fait
graver par un Dieu sur
le Bouclier d'un guerrier
terrible & irrité,
des Dances de Villas
geois& de Villageoises
; des Avocats qui
plaident, &: cent autres
su jets aussi peu
convenables à l'actionpresente
,
ëe au caractere
du Héros.
Le Poëte moderne
asupposé queVulcainforgeant
un Bouclier
ex piés pourAchille&
pour la guerre de
Troyes, dévoiey graver
des su jets ouieussent
rapport à cette
guerre.
Les noces de Thetis
&C de Pelée troublées
par la Discorde qui
tient en main la Pomme
d'Or.
Le
Le JugementdeParis
qui attire la colere
de Junon sur les
Troyens.
L'Enlevement d'Helene
par Pâris qui fut si
fatal à Troye.
Nostre Poëte modernes'estcontenté
de
faire parler les expressions
Lr les attitudes
des Figures gravées
dans le Bouclier d'Achille.
Homere y met des
Figures vrayeraient
parlantes. Il rapporte
leurs conversations en
Dialogue, & cela suppose
qu'on voyoit fortir
dela bouche de chaque
Figuregravée de
longs Rouleaux de papier
où leurs conversations
estoient écrites,
comme on voit dans
nos Tapisseries Gothiques.
Homcre fait plus,
il nous peint jusquau
son des voix & des
Harpes. La graveurs
des Anciensrepresentoit
donc les sons;c'est
dommagequ'un sibeau
secret sesoit perdu.
Une chose m'estonne
encore dans leBoucher
ancien. J'ay calculé à
peu prés combien pouvoient
tenir de place
toutes les Figures dont
Homere compole ses
Groupes. En donnant
à ses Figuresfeulement
un pouce de hauteur,ce
Bouclier devoit avoir
plus de trois toises de
largeur.
Le Bouclier de Mr
de la Mothe est moins
chargé d'ouvràge, &
les Figures n'y changent
point de place ni
d'attitude comme dans
Homere, qui fait du
Bouclier d'Achille un
Tableau changeant
comme ceux qu on
montre à la Foire.
NostrePoëte n'a mis
dans sa description que
ce qui pouvoitvraysemblablement
estre
gravé surun Bouclier,
en supposantmême les
Figures assez grandes,
pour estre veuës par les
Compagnonsd'Achille
; que la reprefentation
(par exemple) de
l'enlevement d'Helene
devoit exciter à la yen*
geance.
De tous les Vers que
Mr de la Motte recita ,
je n ay pu retenir exactement
queles sederniers.
Par cet Ouvrage ainsi VuFcainfait
éclater
Lagrandeur du Heros qui le
devoit porter; De sa gloire prochaine illuy
donne l'augure
Et pressi la vengeance en retrançantl'injure.
C'eut estépeu pour luy de futprendre
lesyeux,
Le beau,s'iln'est utile, est
indigne des D ieux.
Fermer
Résumé : Nouveau Bouclier. [titre d'après la table]
M. de la Motte a présenté une traduction en vers de l'Iliade à l'Assemblée, mais celle-ci a été critiquée pour les modifications apportées au texte original d'Homère. Il avait supprimé les passages où Homère s'endormait et abrégé les digressions longues, tout en ajoutant des éléments modernes. La description du bouclier d'Achille, un élément central du poème, a particulièrement suscité des murmures. M. de la Motte avait créé un bouclier moderne, supprimant plusieurs figures de la gravure grecque. Le bouclier ancien comportait des scènes incongrues comme des danses de villageois et des avocats plaidant, tandis que le bouclier moderne incluait des scènes pertinentes à la guerre de Troie, telles que les noces de Thétis et Pélée, le jugement de Pâris et l'enlèvement d'Hélène. Homère décrivait des figures parlantes sur le bouclier, avec des dialogues et des sons, alors que M. de la Motte se contentait de décrire les expressions et les attitudes des figures gravées. Le bouclier d'Homère était extrêmement chargé et changeant, tandis que celui de M. de la Motte était plus sobre et réaliste. Les derniers vers récités soulignaient la grandeur du héros et la vengeance à venir.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2211
p. 271-276
Morts, &c. [titre d'après la table]
Début :
Jean-Baptiste Voile, Sieur de la Garde, Conseiller du Roy [...]
Mots clefs :
Maître des requêtes, Premier président
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Morts, &c. [titre d'après la table]
Jean - Baptiste Voile
,
Sieur de la Garde, Conseiller
du Royen ses Conseils,
Maistre des Requetfes*.
ôc Secretaire des Commandements
de S. A. R.
Madame
»
est mort le 5.
Octobre.
René Roland le Vayer,
Seigneur de Boutigny ,
Conseiller au Parlement,
est mort à la campagne. Il
estoit de la mesme Race
dont estoit le célébré La
Motte le Vayer.
Florent deCreil Bourneseau,
fils de feu Mr de
Creil, Maistre des Requelles,
est mort le 24.
Octobre. Mr d'Argouges,
Lieutenant Civil,a epOU4
se sa soeur.
Anne- Françoise- Marc
de la Ferté, veuve d'AlexandreTarteron,
Seigneur
de Monciers, &c. President
au Grand-Conseil, est
morte le
2. 7. du mesme
mois.,
Marre-CamillePalavicini
,
qui avoit épousé le
12.. Janvier 1670. Jean-
Baptiste Rospigliosi3 Duc
de Za(y,.i,-ole
,
Neveu du
Pape Clement IX. mourut
à Rome le 4. Septembre,
Elle laissedeuxFils, dont
l'un aura le Palais de Rospigliosi
, &l'autre le Palatia.
Elle a donné quarante
mille écus pour l'establissement
de six Chapelains
,
en saveur de sixstudiants,
On a déja appris par les
Nouvelles publiques la
mort duCardinal Vincent
Grimani Vice-Roy de Naples
depuis la derniere revolution.
Il mourut le26.
Septembre d'une retention
d'urine,âgé de 58. ans.
Il avoit esté fait Cardinal
le22.JuilletI697.àla nomination
de l'Empereur,
Personne n'ignore qu'il avoit
encouru lesCensures
dont il aesté absous à l'occasson
de sa mort.
Dés qu'un Vice-Roy de
Naples est mort, on fait
une élection pour remplir
la place per interim. On a
éleu le Comte Borromée
de Milan.
On a obmis dans le
Mercure dernier que Mr
Deschiens de laNeuville
Maistre des Requestes, , a
esté nommé Intendant de
Pau, par la mort deMrle
Camus de la Grange, &
Mr du Fenoil, aussi Maistre
des Requestes, a esté
nomme Premier President
de ce Parlement.
Pierre Cardin le Bret,
aussi Maistre des Requestes
, & Intendant de Provence,
a esté nommé Prémier
President du Parlement
d'Aix, par la morf
de Pierre Cardin le Bret,
son pere.
,
Sieur de la Garde, Conseiller
du Royen ses Conseils,
Maistre des Requetfes*.
ôc Secretaire des Commandements
de S. A. R.
Madame
»
est mort le 5.
Octobre.
René Roland le Vayer,
Seigneur de Boutigny ,
Conseiller au Parlement,
est mort à la campagne. Il
estoit de la mesme Race
dont estoit le célébré La
Motte le Vayer.
Florent deCreil Bourneseau,
fils de feu Mr de
Creil, Maistre des Requelles,
est mort le 24.
Octobre. Mr d'Argouges,
Lieutenant Civil,a epOU4
se sa soeur.
Anne- Françoise- Marc
de la Ferté, veuve d'AlexandreTarteron,
Seigneur
de Monciers, &c. President
au Grand-Conseil, est
morte le
2. 7. du mesme
mois.,
Marre-CamillePalavicini
,
qui avoit épousé le
12.. Janvier 1670. Jean-
Baptiste Rospigliosi3 Duc
de Za(y,.i,-ole
,
Neveu du
Pape Clement IX. mourut
à Rome le 4. Septembre,
Elle laissedeuxFils, dont
l'un aura le Palais de Rospigliosi
, &l'autre le Palatia.
Elle a donné quarante
mille écus pour l'establissement
de six Chapelains
,
en saveur de sixstudiants,
On a déja appris par les
Nouvelles publiques la
mort duCardinal Vincent
Grimani Vice-Roy de Naples
depuis la derniere revolution.
Il mourut le26.
Septembre d'une retention
d'urine,âgé de 58. ans.
Il avoit esté fait Cardinal
le22.JuilletI697.àla nomination
de l'Empereur,
Personne n'ignore qu'il avoit
encouru lesCensures
dont il aesté absous à l'occasson
de sa mort.
Dés qu'un Vice-Roy de
Naples est mort, on fait
une élection pour remplir
la place per interim. On a
éleu le Comte Borromée
de Milan.
On a obmis dans le
Mercure dernier que Mr
Deschiens de laNeuville
Maistre des Requestes, , a
esté nommé Intendant de
Pau, par la mort deMrle
Camus de la Grange, &
Mr du Fenoil, aussi Maistre
des Requestes, a esté
nomme Premier President
de ce Parlement.
Pierre Cardin le Bret,
aussi Maistre des Requestes
, & Intendant de Provence,
a esté nommé Prémier
President du Parlement
d'Aix, par la morf
de Pierre Cardin le Bret,
son pere.
Fermer
Résumé : Morts, &c. [titre d'après la table]
Le texte rapporte plusieurs décès et nominations notables. Jean-Baptiste Voile, Sieur de la Garde, Conseiller du Roi et Secrétaire des Commandements de Madame, est décédé le 5 octobre. René Roland le Vayer, Seigneur de Boutigny et Conseiller au Parlement, est mort à la campagne. Florent de Creil Bourneseau, fils de feu Monsieur de Creil, Maître des Requêtes, est décédé le 24 octobre. Monsieur d'Argouges, Lieutenant Civil, a épousé sa sœur. Anne-Françoise-Marc de la Ferté, veuve d'Alexandre Tarteron, Seigneur de Monciers et Président au Grand-Conseil, est morte le 2 juillet. Marie-Camille Palavicini, épouse de Jean-Baptiste Rospigliosi, Duc de Zagarolo et neveu du Pape Clément IX, est décédée à Rome le 4 septembre, laissant deux fils. Le Cardinal Vincent Grimani, Vice-Roy de Naples, est mort le 26 septembre à l'âge de 58 ans. Le Comte Borromée de Milan a été élu pour le remplacer par intérim. Parmi les nominations, Monsieur Deschiens de la Neuville est devenu Intendant de Pau, Monsieur du Fenoil Premier Président du Parlement de Pau, et Pierre Cardin le Bret Premier Président du Parlement d'Aix, succédant à son père.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2212
p. 277-278
BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. LES AGES.
Début :
Nos jeunes Débauchez à vingt ans en ont. trente [...]
Mots clefs :
Âge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. LES AGES.
Comme l'émulation des
Boutsrimez a esté grande,
& que j'en ay reçu beaucoup
, j'ay esté obligé de
les distribuer en plusieur
end roits, & d'en obmettre
plusieurs de bon,ausquels
j'ay prcferé les autres, seulement
parce qu'on avoit
augmenté ou diminué des
Rimes contre les regles.
BOUTS RIMEZ
, DONNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT.
LES AGES.
NOs jeunes Débauchez 4
vingtansenont. trente
Ilssont vieux à trente ans,
caducsà. quarerente
JesuisGarçon,mon âge étant
égal au tien
Toy marié,ton âge est le double
du mien
L'ambitieuxguerrierviellit
avant cinquante
L'Imbecille&le Folsontjeunes
à soixante
L'Esprit vieillit le corps , Pascal usa le sien
Pensant trop, dormant peu, ne
mangeantpresque rien
Qui pense
, mange &dort,
peutpasserles. septante
Un CampagnardoisifpajJèrd, les nonante
Sisans trop raisonner il sçait
reglerson. bien
Ses repas,ses désirs
, & l'ardeur
deson chien.
Boutsrimez a esté grande,
& que j'en ay reçu beaucoup
, j'ay esté obligé de
les distribuer en plusieur
end roits, & d'en obmettre
plusieurs de bon,ausquels
j'ay prcferé les autres, seulement
parce qu'on avoit
augmenté ou diminué des
Rimes contre les regles.
BOUTS RIMEZ
, DONNEZ
DANS LE MERCURE
PRECEDENT.
LES AGES.
NOs jeunes Débauchez 4
vingtansenont. trente
Ilssont vieux à trente ans,
caducsà. quarerente
JesuisGarçon,mon âge étant
égal au tien
Toy marié,ton âge est le double
du mien
L'ambitieuxguerrierviellit
avant cinquante
L'Imbecille&le Folsontjeunes
à soixante
L'Esprit vieillit le corps , Pascal usa le sien
Pensant trop, dormant peu, ne
mangeantpresque rien
Qui pense
, mange &dort,
peutpasserles. septante
Un CampagnardoisifpajJèrd, les nonante
Sisans trop raisonner il sçait
reglerson. bien
Ses repas,ses désirs
, & l'ardeur
deson chien.
Fermer
Résumé : BOUTS RIMEZ DONNEZ DANS LE MERCURE PRECEDENT. LES AGES.
Le texte évoque la distribution de 'bouts-rimez' et les règles de rime. Il discute de l'âge et de la vieillesse, notant que les jeunes sont débauchés à vingt ans, vieux à trente ans et caducs à quarante ans. Il compare divers types de personnes et leurs espérances de vie, citant Pascal comme exemple de quelqu'un dont l'esprit a usé le corps. Un campagnard paisible peut vivre jusqu'à quatre-vingt-dix ans en régulant ses repas et désirs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2213
p. 279-280
SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ PAR MR De N***. Semper homo stultus.
Début :
L'Homme à tout âge est fol, à quinze ans comme à trente [...]
Mots clefs :
Âge
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ PAR MR De N***. Semper homo stultus.
SURLES MESMES
BOUTS RIMEZ
PARMrDe N***.
Semper homo stultus.
L'Homme
a tout âge estsol,
a quinze ans comme a trente
Autrement fol pourtant à
'VIngt ans qu'à quarente
Et mon âge en folie est diffe-
-
rentdu tien
Quoyque ton âgesoit aussifol
quele
, mien.
Semper homo juvenis.
JJhoïime a tout âge estjeune,
à quinze ans a cinquante
Tousjours jeunes désirs
,
il
méditeà. soixante
Pottr unsiecle futur qu'il s'imagine
sien
Des projetsreculez dontil ne
verra rien,
Semper homo vetulus.
L'homme à tout âgeestvieux -,'
àseptansà septante
Tousjours prés de la mort a
neufcomme à nonante
On radoteensuivantlesplaijirJ
le bien
On radoteenun mot quand on
vit comme un chien.
BOUTS RIMEZ
PARMrDe N***.
Semper homo stultus.
L'Homme
a tout âge estsol,
a quinze ans comme a trente
Autrement fol pourtant à
'VIngt ans qu'à quarente
Et mon âge en folie est diffe-
-
rentdu tien
Quoyque ton âgesoit aussifol
quele
, mien.
Semper homo juvenis.
JJhoïime a tout âge estjeune,
à quinze ans a cinquante
Tousjours jeunes désirs
,
il
méditeà. soixante
Pottr unsiecle futur qu'il s'imagine
sien
Des projetsreculez dontil ne
verra rien,
Semper homo vetulus.
L'homme à tout âgeestvieux -,'
àseptansà septante
Tousjours prés de la mort a
neufcomme à nonante
On radoteensuivantlesplaijirJ
le bien
On radoteenun mot quand on
vit comme un chien.
Fermer
Résumé : SUR LES MESMES BOUTS RIMEZ PAR MR De N***. Semper homo stultus.
Le texte 'Sur les mêmes bouts rimez' décrit trois phases de la vie humaine : la folie, la jeunesse et la vieillesse. À tout âge, l'homme est fou, jeune et vieux. À quinze, trente ou quarante ans, la folie varie. À quinze ou cinquante ans, il conserve des désirs jeunes. De sept à quatre-vingt-dix ans, il est proche de la mort et radote, vivant misérablement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2214
p. 281-283
STANCES BOUTS RIMEZ.
Début :
... Tourterelle [...]
Mots clefs :
Stances, Bouts-rimés
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : STANCES BOUTS RIMEZ.
STANCES.
BOUTSRIMEZ.
Tourterelle
Mouton
; Haneton
Hirondelle
Peroquet
Linotte 0 Marmote il Roquet
; ,
Guenuche
: Vaux Chevaux
4 Chevaux Peruche
G; :elinotCehast
- ; Barbotes
.i 1lu1- Rat
•;; Genisse Poulet
: Mulet EcrcYÎflê
Becassine
Pigeon
Esturgeon
Sardine.
J'ay choisi ex prés
des Stances pourBouts
rimez ,
afin que ceux
qui n'ont pas beaucoup
de temps a donner à la
Poësie, puissenten détacher
à leur fantaisie,
deux,trois ou quatre
Stances plus ou moins,
selon la durée de la verve
qui les prendra.
BOUTSRIMEZ.
Tourterelle
Mouton
; Haneton
Hirondelle
Peroquet
Linotte 0 Marmote il Roquet
; ,
Guenuche
: Vaux Chevaux
4 Chevaux Peruche
G; :elinotCehast
- ; Barbotes
.i 1lu1- Rat
•;; Genisse Poulet
: Mulet EcrcYÎflê
Becassine
Pigeon
Esturgeon
Sardine.
J'ay choisi ex prés
des Stances pourBouts
rimez ,
afin que ceux
qui n'ont pas beaucoup
de temps a donner à la
Poësie, puissenten détacher
à leur fantaisie,
deux,trois ou quatre
Stances plus ou moins,
selon la durée de la verve
qui les prendra.
Fermer
Résumé : STANCES BOUTS RIMEZ.
Le texte énumère des animaux et oiseaux comme la tourterelle, le mouton, le hanneton, l'hirondelle, le perroquet, la linotte, la marmotte, le roquet, la genette, les chevaux, la perruche, le geai, le chat, le rat, la génisse, le poulet, le mulet, la bécassine, le pigeon, l'esturgeon et la sardine. Ces noms sont organisés en stances pour des bouts-rimés, permettant aux poètes pressés de choisir quelques stances selon leur inspiration.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2215
p. 284-285
QUESTION BADINE.
Début :
On a demandé pourquoy l'on aimoit mieux la maison [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : QUESTION BADINE.
QUESTION BADINE
On a demandé pourquoyl'onaimoitmieuxla
maison que celle deson
voisin
, c,uo)-qtie l'on trouvastsafemmedeson
qJoÎ--
fin plus aimable que la
sienne.
Comme cette Questionn'a
esté faite que
pour donner lieu à des
jeux d'esprit, il ne la
faut pas prendre à la
lettre commegénérale.
mentvraye ,
caril ya
des Maris qui aiment
mieux leurs Femmes
que celles d'autruy, &Z
qui ne trouvent point
de piremaison que la
leur.
Ces fortes de Questions,
pour donner
lieu au badinage qu'on
y cherche,doivent estre
pluscaptieuses que
solides,ainsi on a eu
raison d'y répondre sur
lemesmeton.
On a demandé pourquoyl'onaimoitmieuxla
maison que celle deson
voisin
, c,uo)-qtie l'on trouvastsafemmedeson
qJoÎ--
fin plus aimable que la
sienne.
Comme cette Questionn'a
esté faite que
pour donner lieu à des
jeux d'esprit, il ne la
faut pas prendre à la
lettre commegénérale.
mentvraye ,
caril ya
des Maris qui aiment
mieux leurs Femmes
que celles d'autruy, &Z
qui ne trouvent point
de piremaison que la
leur.
Ces fortes de Questions,
pour donner
lieu au badinage qu'on
y cherche,doivent estre
pluscaptieuses que
solides,ainsi on a eu
raison d'y répondre sur
lemesmeton.
Fermer
Résumé : QUESTION BADINE.
Le texte discute d'une question ludique sur la préférence pour sa propre maison et femme plutôt que celles du voisin. Il précise que cette question vise à stimuler des jeux d'esprit et ne doit pas être prise littéralement. Certaines personnes préfèrent effectivement leur femme et trouvent leur maison satisfaisante. Ces questions encouragent le badinage et doivent être traitées de manière légère.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2216
p. 286-287
RESPONSES. Par le Philosophe marié.
Début :
Ne seroit-ce point par Amour propre qu'on aime [...]
Mots clefs :
Maison, Femme, Amour propre
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : RESPONSES. Par le Philosophe marié.
RESPONSES,
Par le Philosophe marié.
Ne seroit-ce point
par Amourpropre qu'on aime
mieux sa Maison que
sa Femme. On aordinairement
fait ou choisi sa
Maison. On nous loüe en
loüant la magnificence, la
propreté, le goust de nostre
Maison. Elle est donc
uneoccasion aux autres de
flaternostrevanité ou nostregoust.
Nous l'aimons
pour cela. Ma Femme au
contraire donne souvent
aux autres de me blasmer
ou de me nlépriCer, &
pour cela je ne l'aime
point. Ce mesme Amour
propreest toujours plusflatté
par la femme d'autruy
que par la nostre, car une
femme donne moins de
louanges à son Mary qu'à
celuy de savoisine.
Par le Philosophe marié.
Ne seroit-ce point
par Amourpropre qu'on aime
mieux sa Maison que
sa Femme. On aordinairement
fait ou choisi sa
Maison. On nous loüe en
loüant la magnificence, la
propreté, le goust de nostre
Maison. Elle est donc
uneoccasion aux autres de
flaternostrevanité ou nostregoust.
Nous l'aimons
pour cela. Ma Femme au
contraire donne souvent
aux autres de me blasmer
ou de me nlépriCer, &
pour cela je ne l'aime
point. Ce mesme Amour
propreest toujours plusflatté
par la femme d'autruy
que par la nostre, car une
femme donne moins de
louanges à son Mary qu'à
celuy de savoisine.
Fermer
Résumé : RESPONSES. Par le Philosophe marié.
Le texte 'RESPONSES' compare l'amour pour sa maison et l'amour pour sa femme. L'amour pour la maison est motivé par l'amour-propre, car elle est choisie ou construite par soi-même. La magnificence et la propreté de la maison flattent la vanité du propriétaire. En revanche, la femme peut donner des raisons de blâmer son mari, réduisant ainsi l'affection qu'il lui porte. L'amour-propre est davantage flatté par la femme d'autrui.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2217
p. 287-288
AUTRE. Par le Perroquet de Me la D***
Début :
Si on se lasse de sa femme plustot que de sa Maison [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par le Perroquet de Me la D***
AUTRE.
Par le Perroquet de Mr
/aD***
Sionselassedesasemme
plustost que de sa Maison,
c'est qu'on a épousé sa
femme
3
& qu'on n'a pas
épousé saMaifott.
Par le Perroquet de Mr
/aD***
Sionselassedesasemme
plustost que de sa Maison,
c'est qu'on a épousé sa
femme
3
& qu'on n'a pas
épousé saMaifott.
Fermer
2218
p. 288
AUTRE. Par Mr de Gi***
Début :
Cher voisin j'aime mieux ma Maison que la tienne [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par Mr de Gi***
A UT RE.
ParMr de Gi>f*¥
Cher njoïjîn j'aime mieux
ma Maison que la tienne
jPen connois tout le bon
, pour
celajem'yplaist.
Si lafemme d'autruy me plaist
plus que la mienne
3. Cçjl que je connois moins ce
quelle a de mauvais,
ParMr de Gi>f*¥
Cher njoïjîn j'aime mieux
ma Maison que la tienne
jPen connois tout le bon
, pour
celajem'yplaist.
Si lafemme d'autruy me plaist
plus que la mienne
3. Cçjl que je connois moins ce
quelle a de mauvais,
Fermer
2219
p. 289-291
AUTRE. Par L. C. D. M.
Début :
Tout le monde s'apperçoit bien que c'est par inconstance [...]
Mots clefs :
Femme, Inconstance, Maison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par L. C. D. M.
AUTRE.
ParL.C.D.M,
Tout le monde s'ap.
perçoit bien que c'est par
inconstance qu'on trouvesa
femme moins aimable que celle
du voisin. Mais peu de gens
peut-êtreont fait reflexion
que c'est par inconstance
au ssi qu'on aime mieux si
Maison que celle d'autruy.
Cela est pourtant vray. On
aime une Maison dont on
fsft le maistre, parce qu'on
peut y contenter son inconfiance
en la changeant
de cent façons.On s'y ptaift
à deranger aujourd'huy ce
qu'on y arrangeoithier, ne
fusse qu'en changeant un
siege de place ou un Tableau.
Ne voit-on pas de
ces inconstants qui s'ennuyent
dans leurs Maisons
& dans leurs Jardins dès
qu'ils les ont mis à leur degré
de perfection.
Peut-être que si l'on
pouvoit changer tous les
jours quelque chose à la
beauté ou à l'humeur de sa
femme
, on l'aimeroit
mieux que celle d'un autre
;mais par malheuron
accomode sa Maisoncomme
on veut, & l'on ne
tourne pascomme on voudroit
lateste de faiemme*-
ParL.C.D.M,
Tout le monde s'ap.
perçoit bien que c'est par
inconstance qu'on trouvesa
femme moins aimable que celle
du voisin. Mais peu de gens
peut-êtreont fait reflexion
que c'est par inconstance
au ssi qu'on aime mieux si
Maison que celle d'autruy.
Cela est pourtant vray. On
aime une Maison dont on
fsft le maistre, parce qu'on
peut y contenter son inconfiance
en la changeant
de cent façons.On s'y ptaift
à deranger aujourd'huy ce
qu'on y arrangeoithier, ne
fusse qu'en changeant un
siege de place ou un Tableau.
Ne voit-on pas de
ces inconstants qui s'ennuyent
dans leurs Maisons
& dans leurs Jardins dès
qu'ils les ont mis à leur degré
de perfection.
Peut-être que si l'on
pouvoit changer tous les
jours quelque chose à la
beauté ou à l'humeur de sa
femme
, on l'aimeroit
mieux que celle d'un autre
;mais par malheuron
accomode sa Maisoncomme
on veut, & l'on ne
tourne pascomme on voudroit
lateste de faiemme*-
Fermer
Résumé : AUTRE. Par L. C. D. M.
Le texte examine l'inconstance dans l'appréciation des femmes et des maisons. Les gens trouvent souvent la femme du voisin plus aimable que la leur et préfèrent leur propre maison pour y apporter des changements constants. Une fois la maison parfaite, ils s'ennuient et cherchent de nouvelles modifications. Le texte suggère que modifier quotidiennement l'apparence ou l'humeur de sa femme comme on le fait pour sa maison augmenterait son appréciation. Cependant, contrairement à la maison, la femme ne peut être modifiée selon les désirs de chacun.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2220
p. 291-293
AUTRE. Par Mr le M. de ***
Début :
La femme du Voisin est toûjours mieux arrangée pour nous [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par Mr le M. de ***
AUTRE.
ParMrleM.de***
LA femmedu Voisin
est toujours mieux arrangée
pour nous que pour
luy.C'estpournous qu'elle
se pare, & non pour son
Mary y c'est pour nous
qu'elle est de belle humeur,
quelle arrange son
esprit & son éloquence. La
Maison d'autruy, aucontraire,
n'est jamais a no£
tre goulè si bien rangée que
la, nostre.
Dans la chambre d'autruy je - suismalàmonaise,
Damon place la. Table ou je
voudrois la Chaise ;
Oùje veux avoirchaud
,
il a
voulu de l'air,
Et boucheune Croisée où je
voudrois voir clair.
J'ensuis blessê quelle injuJH* ce:
Mais ce qui fait mon grand
chagrins
Ma femme,ensuivantfort
caprice,
,
Est à peu près pour moy la
MaisonduVoisin.
ParMrleM.de***
LA femmedu Voisin
est toujours mieux arrangée
pour nous que pour
luy.C'estpournous qu'elle
se pare, & non pour son
Mary y c'est pour nous
qu'elle est de belle humeur,
quelle arrange son
esprit & son éloquence. La
Maison d'autruy, aucontraire,
n'est jamais a no£
tre goulè si bien rangée que
la, nostre.
Dans la chambre d'autruy je - suismalàmonaise,
Damon place la. Table ou je
voudrois la Chaise ;
Oùje veux avoirchaud
,
il a
voulu de l'air,
Et boucheune Croisée où je
voudrois voir clair.
J'ensuis blessê quelle injuJH* ce:
Mais ce qui fait mon grand
chagrins
Ma femme,ensuivantfort
caprice,
,
Est à peu près pour moy la
MaisonduVoisin.
Fermer
Résumé : AUTRE. Par Mr le M. de ***
Le texte compare la maison de l'auteur à celle du voisin. La femme du voisin se prépare toujours pour les visiteurs, mais sa maison est moins bien rangée que celle de l'auteur. Ce dernier se sent mal à l'aise chez le voisin, car les conditions ne correspondent pas à ses préférences. Il compare sa femme à la maison du voisin, soulignant qu'elle suit ses caprices, ce qui le dérange.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2221
p. 293
AUTRE. Par le Mary libertin.
Début :
On trouve la liberté en rentrant dans sa Maison. On [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par le Mary libertin.
AUTRE. '•
ParleMarylibertin.
ON
trouve la liberté
esn roentrannt d.ans sa Mai^
lib'ertç,
-',
On perd sa libertrçei^2
retrouvant sa femme,*
ParleMarylibertin.
ON
trouve la liberté
esn roentrannt d.ans sa Mai^
lib'ertç,
-',
On perd sa libertrçei^2
retrouvant sa femme,*
Fermer
2222
p. 294-295
AUTRE. Par Me la Comtesse de ***
Début :
Un maistre de maison fait tout ce qu'il peut pour [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par Me la Comtesse de ***
AUTRE.
Par Me la Comwffi: --
de*** Unmaistre demaison
fait toutce qu'il peut pour
la rendre gaye, gracieuse,
aimable, un mary faittout
ce qu'il faut pour rendre si
femme de mauvaise humeur
; S'il devenoit complaisant
poursa femme de
qu'illaissât dépérir samàison,
lecontraire de fô
question seroit veritable.
Je conviens avec Me
grande part à tous les
torts qu'on donne aux
femmes.
Par Me la Comwffi: --
de*** Unmaistre demaison
fait toutce qu'il peut pour
la rendre gaye, gracieuse,
aimable, un mary faittout
ce qu'il faut pour rendre si
femme de mauvaise humeur
; S'il devenoit complaisant
poursa femme de
qu'illaissât dépérir samàison,
lecontraire de fô
question seroit veritable.
Je conviens avec Me
grande part à tous les
torts qu'on donne aux
femmes.
Fermer
2223
p. 295-296
AUTRE. Par Mr de S. P***
Début :
On ne se contraint point dans sa maison ; cela fait [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRE. Par Mr de S. P***
AUTRE.
ParMrdeS.P***
ON
ne se contraint
point dans sa maison ; cela
fait qu'on l'aime.
On ne se contraint point
avec sa femme
,
cela fait
qu'on ne peut pas l'aimer
long-temps
., car en ne nous
contraignantpoint nous
laissons voir nos défauts
y.
ceux qui les voyent nous
meprisent
,
& nous aiffons
bien-tost: ceux qui
nous meprisent.
Voilà tout ce qu'on
m'a envoyé sur la premiere
question propoee1
. 0On n'a rien r1epoii,
du sur la seconde; mais
on ne pouvoir pas manquer
de faire attention
sur la troisiéme,
ParMrdeS.P***
ON
ne se contraint
point dans sa maison ; cela
fait qu'on l'aime.
On ne se contraint point
avec sa femme
,
cela fait
qu'on ne peut pas l'aimer
long-temps
., car en ne nous
contraignantpoint nous
laissons voir nos défauts
y.
ceux qui les voyent nous
meprisent
,
& nous aiffons
bien-tost: ceux qui
nous meprisent.
Voilà tout ce qu'on
m'a envoyé sur la premiere
question propoee1
. 0On n'a rien r1epoii,
du sur la seconde; mais
on ne pouvoir pas manquer
de faire attention
sur la troisiéme,
Fermer
Résumé : AUTRE. Par Mr de S. P***
Dans un foyer, ne pas se contraindre est apprécié. Cependant, cette absence de contrainte envers sa femme peut révéler ses défauts, entraînant le mépris et la fin de l'affection. Le texte mentionne aussi l'absence de réponse aux deux premières questions, mais la troisième pourrait susciter de l'intérêt.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2224
p. 297-298
QUESTION POETIQUE.
Début :
On a demandé sous quelle figure Diane paroist plus aimable, [...]
Mots clefs :
Diane, Marly
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : QUESTION POETIQUE.
QUESTION
POETIQUE.
1 On a demandésous
quellefigureDianeparost
plusaimable, ou lorsque
Jons un habitd'dmoeforîe
elle chale avec ses Nymphes
dans les bois de
Marly, ou lorsque la
hautau milieu dès étoiles
elle reçoitquelques rayons
du Soleil dont elle prend
plaisir a gratifier les hiimains
?
Une des Nymphes
de cette Diane
,
qui a
reçu d'elle depuis peu
quelque grâce, m'a envoyé
ce Remerciement
en Vers.
POETIQUE.
1 On a demandésous
quellefigureDianeparost
plusaimable, ou lorsque
Jons un habitd'dmoeforîe
elle chale avec ses Nymphes
dans les bois de
Marly, ou lorsque la
hautau milieu dès étoiles
elle reçoitquelques rayons
du Soleil dont elle prend
plaisir a gratifier les hiimains
?
Une des Nymphes
de cette Diane
,
qui a
reçu d'elle depuis peu
quelque grâce, m'a envoyé
ce Remerciement
en Vers.
Fermer
2225
p. 298-300
REMERCIEMENT A DIANE. Par Me D***
Début :
Diane m'a fait une grace, [...]
Mots clefs :
Diane
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : REMERCIEMENT A DIANE. Par Me D***
REMERCIEMENT
A DIANE.
Par Me D ***
D
lane mafait une grâce'$
Dun air si gracieux, que lté
grace ilsurpasse.
Très- humbles graces je Itty
rends *
Toutesses gracesje ressents
Et , toutessesgrâces j'admire.
<krace enJon airmajestueux
Grace à prendre part à nos
0 feux.
Grâce à penser & grace à
dire
Ce qu'avectantde graceon ne
pourroitécrire
Graces brillantes dans ses
yeux
Grâcesqui Dont au coeur des,
Dieux
Grâceasefaire aimer,grâce
àsefaire craindre
,,:.ordces à comparer puifqiioiï
ne les peut peindre,
Des trois Graces
,
soeurs del
Amours
Je compose une Grace & ce
tout luy ressemble.
Par ses graces enfin l'onjteuf
compterfisjours.
Grace au Ciel d'avoir mis tant
degraces ensemble.
A DIANE.
Par Me D ***
D
lane mafait une grâce'$
Dun air si gracieux, que lté
grace ilsurpasse.
Très- humbles graces je Itty
rends *
Toutesses gracesje ressents
Et , toutessesgrâces j'admire.
<krace enJon airmajestueux
Grace à prendre part à nos
0 feux.
Grâce à penser & grace à
dire
Ce qu'avectantde graceon ne
pourroitécrire
Graces brillantes dans ses
yeux
Grâcesqui Dont au coeur des,
Dieux
Grâceasefaire aimer,grâce
àsefaire craindre
,,:.ordces à comparer puifqiioiï
ne les peut peindre,
Des trois Graces
,
soeurs del
Amours
Je compose une Grace & ce
tout luy ressemble.
Par ses graces enfin l'onjteuf
compterfisjours.
Grace au Ciel d'avoir mis tant
degraces ensemble.
Fermer
Résumé : REMERCIEMENT A DIANE. Par Me D***
Le poème de Me D*** célèbre Diane, dont les grâces surpassent toutes les autres. Diane est louée pour sa majesté, sa participation aux festivités, et sa capacité à exprimer des pensées avec grâce. Comparée aux trois Grâces, elle incarne des qualités divines et incomparables. Le poème se termine par une reconnaissance envers le Ciel pour avoir réuni tant de grâces en Diane.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2226
p. 300-303
NOUVELLE QUESTION.
Début :
En quoy sont differentes la jalousie d'un Mary, & [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : NOUVELLE QUESTION.
NOUVELLE
QJJESTION, -,
<,
En quoy sont diffé-
Mrenatreys la jalousiecTu'ii ,&loussed"Uti
d'un Aniant.
je ne donne qu'une
Question ce mois-cy, parce
quon n'aurait pas le
loisir d'y repondre avant
lepremier Mercure que je
donneray au commencement
du mois de Decernbre.
Si quelqu'un a com-.
posé quelque chosesur les
Ouestionsprecedentes
, je
le recevray encore avec
plaisiry carpour donner le
temps de faire de petits
Ouvrages st-sr les Questions,
j en repeteray toujours
quelques-unes du
mois precedentpeur joindre
à celles du mois present,
parexemple, ce que
j'ay déja sur la Quejlwn
suivante, je le joindray
à ce qu onmenvoyera
pourle moissuivant.
QUESTIONMORALE.
On demande si la
belle Galanterie,c'està-
dire celle qui a un
but légitimé, est plus
utile que nuisible aux
loix de la societé civile.
QJJESTION, -,
<,
En quoy sont diffé-
Mrenatreys la jalousiecTu'ii ,&loussed"Uti
d'un Aniant.
je ne donne qu'une
Question ce mois-cy, parce
quon n'aurait pas le
loisir d'y repondre avant
lepremier Mercure que je
donneray au commencement
du mois de Decernbre.
Si quelqu'un a com-.
posé quelque chosesur les
Ouestionsprecedentes
, je
le recevray encore avec
plaisiry carpour donner le
temps de faire de petits
Ouvrages st-sr les Questions,
j en repeteray toujours
quelques-unes du
mois precedentpeur joindre
à celles du mois present,
parexemple, ce que
j'ay déja sur la Quejlwn
suivante, je le joindray
à ce qu onmenvoyera
pourle moissuivant.
QUESTIONMORALE.
On demande si la
belle Galanterie,c'està-
dire celle qui a un
but légitimé, est plus
utile que nuisible aux
loix de la societé civile.
Fermer
Résumé : NOUVELLE QUESTION.
L'auteur d'une publication périodique pose une question morale sur la galanterie. Il explique qu'il n'y aura qu'une seule question ce mois-ci, la prochaine édition étant prévue pour début décembre. Il invite les lecteurs à soumettre des réponses ou des réflexions sur les questions précédentes. La question posée est de savoir si la belle galanterie, ayant un but légitime, est plus utile que nuisible aux lois de la société civile.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2227
p. 303-305
Prestation de Serment. [titre d'après la table]
Début :
Le 15. Septembre Mr le Marquis d'Argence presta serment [...]
Mots clefs :
Toulure, Marquis d'Argence, Serment
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Prestation de Serment. [titre d'après la table]
Le 15. Septembre Mr
leMarquis d'Argence presta
ferment entre les mains
du Roy pour la Ch irge
de Lieutenant de Roy de
Bourgogne au departement
de l'Auxois, Autunois,
& Auxerrois, vacante
par le déceds de Mr de
Creancé son Beau-pere.
,
La Maison d'Argence
est tres ancienne. HuC?gues
Tison d'Argence fit en
itiC. une échange de la
Terre de Dirac, quiest
encore dans cette Famille,
avec une Duchesse de
Guienne,&Contesse d'Angoumois
qui fut dèpuis.
Reine d'Angleterre. Certe
princessedonna la Terre
de Dirac en échange du
Chasteau de Toulure &
ses dépendancesdont les
Comtes d'Angoumois firent
depuis leur lieu de
plaisance. Pasquier dans sa
recherche de la France,
dit que la Riviere qui
prend sa source dans cette
Terre
Terre) & qui porte aussi
le nom de Toulure
,
est
couverte de Signes, pavée
de Truites, bordée d'Ecrevisses
, & lardéed'Anguilles.
leMarquis d'Argence presta
ferment entre les mains
du Roy pour la Ch irge
de Lieutenant de Roy de
Bourgogne au departement
de l'Auxois, Autunois,
& Auxerrois, vacante
par le déceds de Mr de
Creancé son Beau-pere.
,
La Maison d'Argence
est tres ancienne. HuC?gues
Tison d'Argence fit en
itiC. une échange de la
Terre de Dirac, quiest
encore dans cette Famille,
avec une Duchesse de
Guienne,&Contesse d'Angoumois
qui fut dèpuis.
Reine d'Angleterre. Certe
princessedonna la Terre
de Dirac en échange du
Chasteau de Toulure &
ses dépendancesdont les
Comtes d'Angoumois firent
depuis leur lieu de
plaisance. Pasquier dans sa
recherche de la France,
dit que la Riviere qui
prend sa source dans cette
Terre
Terre) & qui porte aussi
le nom de Toulure
,
est
couverte de Signes, pavée
de Truites, bordée d'Ecrevisses
, & lardéed'Anguilles.
Fermer
Résumé : Prestation de Serment. [titre d'après la table]
Le 15 septembre, le Marquis d'Argence a prêté serment pour la charge de Lieutenant du Roi de Bourgogne. Cette fonction était vacante après le décès de Monsieur de Creancé, son beau-père. La Maison d'Argence est ancienne. Au XIIIe siècle, Hugues Tison d'Argence échangea la Terre de Dirac avec une Duchesse de Guienne, future Reine d'Angleterre, contre le Château de Toulure. La rivière Toulure, sur cette terre, est riche en poissons.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2228
p. 305-307
Morts, &c. [titre d'après la table]
Début :
François Watel, cinquiéme General de la Mission de S. Lazare, [...]
Mots clefs :
Phélypeaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Morts, &c. [titre d'après la table]
François Watel, cinquième
General de la MissiondeS.
Lazare,mourut
le 3. Octobre âgé de 63
ans.
Le Pere Nicolas Sarrebource,
Bibliothequaire de
l'Abbaye de Ste. Genevieve
du Mont, mourut le ,.
Octobre âgéde 63. ans.
Mr Phelyppeaux,fils
de Mr Phelyppeaux Conseiller
d'Etat ordinaire, &
Intendant de Paris, a épousé
M11* Voisin deS.
Paulfille de Mr Voisin de
S.Paul, Presidentau Parlement
de Roüen. Le nouvel
Epoux est Neveu <fe
Monsieur le Chancelier.
:
Helene Gilloc , Veuve
dePierre
.,
Ferand, Seigneurce
Janvry Conseiller
au Parlement, mourut
le23.O&abre âgée de
8t. ans. Elle estoit Mere
d'Helene Ferrand qui é~
pauftenICJJ. Loüis.FouIcaulc
) Marquis de S. Germain
Beaupré, Gouverneur
& Lieutenant General
de la Province de la
Marche.
1 MrBontemps,premier
Valet de Chambre du
Roy, eut le 20. Délobre
l'agrement de la Charge
de Capitaine des Chasses
dela Garenne du Louvre,
avec un Brevet de retenue
de vingt mille Ecus.
General de la MissiondeS.
Lazare,mourut
le 3. Octobre âgé de 63
ans.
Le Pere Nicolas Sarrebource,
Bibliothequaire de
l'Abbaye de Ste. Genevieve
du Mont, mourut le ,.
Octobre âgéde 63. ans.
Mr Phelyppeaux,fils
de Mr Phelyppeaux Conseiller
d'Etat ordinaire, &
Intendant de Paris, a épousé
M11* Voisin deS.
Paulfille de Mr Voisin de
S.Paul, Presidentau Parlement
de Roüen. Le nouvel
Epoux est Neveu <fe
Monsieur le Chancelier.
:
Helene Gilloc , Veuve
dePierre
.,
Ferand, Seigneurce
Janvry Conseiller
au Parlement, mourut
le23.O&abre âgée de
8t. ans. Elle estoit Mere
d'Helene Ferrand qui é~
pauftenICJJ. Loüis.FouIcaulc
) Marquis de S. Germain
Beaupré, Gouverneur
& Lieutenant General
de la Province de la
Marche.
1 MrBontemps,premier
Valet de Chambre du
Roy, eut le 20. Délobre
l'agrement de la Charge
de Capitaine des Chasses
dela Garenne du Louvre,
avec un Brevet de retenue
de vingt mille Ecus.
Fermer
Résumé : Morts, &c. [titre d'après la table]
Le texte relate plusieurs décès et événements familiaux. François Watel et le Père Nicolas Sarrebource sont décédés en octobre à 63 ans. Monsieur Phelyppeaux a épousé Mademoiselle Voisin de Saint-Paul. Hélène Gilloc, veuve de Pierre Ferand, est décédée à 81 ans. Monsieur Bontemps a obtenu la charge de Capitaine des Chasses de la Garenne du Louvre.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2229
p. 307-310
Enigmes. [titre d'après la table]
Début :
Je ne manqueray pas dans la suite de donner les [...]
Mots clefs :
Compositeur, Deviner
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Enigmes. [titre d'après la table]
Je ne manqueray pas
dans la suite de donner
les Noms de ceux qui
auront deviné lesenle
mes; mais tout le monde
a deviné celle-cy.
J'en aurois trop à mettre,
& j'ay mesme un
pretexte pour m'en dispenser.
Car quoyque
tout le monde ait deviné
le mot qui est la
Langue, personne n'a
deviné l'Enigme toute
entiere ; j'avois mis
pour ainsi dire, une
Enigme dans l'Enigme.
C'est après ce Vers,
DeCalvin enpublicj'ay
soutenu l'erreur.
que j'ay placé exprés
pour obscurcir les suivants
; car on a pris
le scavant Compositeur
pour un Heresiarque,
& ce n'est qu'un Cuisinier.
Lorsqu'unscavant Compositeur
Dufeu etEnferbravant
larage
çAfaitpour meflater un dangereux ouvrage,
J'en fuisJuge déctfij\
Monsentiment primitif
N'efl pointsujet à dispute.
dans la suite de donner
les Noms de ceux qui
auront deviné lesenle
mes; mais tout le monde
a deviné celle-cy.
J'en aurois trop à mettre,
& j'ay mesme un
pretexte pour m'en dispenser.
Car quoyque
tout le monde ait deviné
le mot qui est la
Langue, personne n'a
deviné l'Enigme toute
entiere ; j'avois mis
pour ainsi dire, une
Enigme dans l'Enigme.
C'est après ce Vers,
DeCalvin enpublicj'ay
soutenu l'erreur.
que j'ay placé exprés
pour obscurcir les suivants
; car on a pris
le scavant Compositeur
pour un Heresiarque,
& ce n'est qu'un Cuisinier.
Lorsqu'unscavant Compositeur
Dufeu etEnferbravant
larage
çAfaitpour meflater un dangereux ouvrage,
J'en fuisJuge déctfij\
Monsentiment primitif
N'efl pointsujet à dispute.
Fermer
Résumé : Enigmes. [titre d'après la table]
Le texte présente une énigme dont la solution partielle est connue, mais dont l'intégralité reste non résolue. L'auteur a intégré une énigme dans une autre pour la complexifier. Il cite le vers 'De Calvin en public j'ay soutenu l'erreur' pour obscurcir les vers suivants. Le 'scavant Compositeur' est mal interprété comme hérétique, alors qu'il est en réalité cuisinier. L'auteur se déclare juge de son propre sentiment primitif.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2230
p. 310-315
ENIGME.
Début :
On peut en plaisantant m'appeller une Ville. [...]
Mots clefs :
Coche
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ENIGME.
ENIG.ME.
ON peut en plaisantant
m'appeller une
Vflie.
Jouons doncsur ce mot>
putfque fIlM de cent
mille,
HomYMs, Femmes, Car»
çons, Filles,Vieillards,
Enfantsy
Pendantle cours d'un an
sefontmes habitants.
Chez, moy bravoure ni
Noblesse,
Vert,ni talents ni riches
fè,
Nedonnent point la primauté.
*
Le plus ancien Bourgeois
la prend d'autorité, -
Hors de mes murs,&par
prudence
Mon Gouverneur tient
saseance,
Et fournis à tousmes
BourgeoiJ,
Atix bestes seulement il
peut donner des loix.
jBeJles quon met dehors
pour estreplusutiles,
Hommesen mouvement,
f5 pourtant immobiles
Changeantde lieusansen
changer,
2slj demandent qu'à deloger.
Et fartant la mat par
Cohortes,
Ils vont dormir hors de
mes portes,
Etviennent lejourplusieursfois
Se mettreà couvert sosis
mes toits.
illaisme dira bientostun
Devineurhabile
L'Enigme à deviner me
paroist tropfacile.
Veicj le mot ,jel'ay trouvé,
Cette 'tlle,c'est un Caffe.
Peut-estre; dans Paris il
enestbienplus d'une,
Onyprend enpublieune
liqueurcommune.
Les Habitantsy sontci-
/ifs,
GrandsDisputeurs &
décisifs
; Mais hors deladispute
ilssonthumains,
affables;
Et s'ilsdebitoient moins.\
defables
, ;
Ils seroientgrandsHistoriens.
C'est un Caffesans doute,
a ce motjereviens,
Et depeur qu'onne le devine
Je , le disfranchement, cettefranchiseestfine
Carquipeutme croire asfezlot
Pour dire en mesme temps
(S)lEnigme &le mot.
ON peut en plaisantant
m'appeller une
Vflie.
Jouons doncsur ce mot>
putfque fIlM de cent
mille,
HomYMs, Femmes, Car»
çons, Filles,Vieillards,
Enfantsy
Pendantle cours d'un an
sefontmes habitants.
Chez, moy bravoure ni
Noblesse,
Vert,ni talents ni riches
fè,
Nedonnent point la primauté.
*
Le plus ancien Bourgeois
la prend d'autorité, -
Hors de mes murs,&par
prudence
Mon Gouverneur tient
saseance,
Et fournis à tousmes
BourgeoiJ,
Atix bestes seulement il
peut donner des loix.
jBeJles quon met dehors
pour estreplusutiles,
Hommesen mouvement,
f5 pourtant immobiles
Changeantde lieusansen
changer,
2slj demandent qu'à deloger.
Et fartant la mat par
Cohortes,
Ils vont dormir hors de
mes portes,
Etviennent lejourplusieursfois
Se mettreà couvert sosis
mes toits.
illaisme dira bientostun
Devineurhabile
L'Enigme à deviner me
paroist tropfacile.
Veicj le mot ,jel'ay trouvé,
Cette 'tlle,c'est un Caffe.
Peut-estre; dans Paris il
enestbienplus d'une,
Onyprend enpublieune
liqueurcommune.
Les Habitantsy sontci-
/ifs,
GrandsDisputeurs &
décisifs
; Mais hors deladispute
ilssonthumains,
affables;
Et s'ilsdebitoient moins.\
defables
, ;
Ils seroientgrandsHistoriens.
C'est un Caffesans doute,
a ce motjereviens,
Et depeur qu'onne le devine
Je , le disfranchement, cettefranchiseestfine
Carquipeutme croire asfezlot
Pour dire en mesme temps
(S)lEnigme &le mot.
Fermer
2231
p. 316
« Je contiens celuy qui porte [...] »
Début :
Je contiens celuy qui porte [...]
Mots clefs :
Soulier d'une femme grosse
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Je contiens celuy qui porte [...] »
Autre Enigme courte
& facile pour ceux
qui n'ont pas le loisir
de lire ni de deviner.
JEcontiens celuj qui
porte
Celle qui contientceluy.
Dont lastructurepeuforte
Porte pourtant des aujourd'huy
Celle qui contient celuy
Qui portera plus loin
qu'aucunMousquet
ne porte,
& facile pour ceux
qui n'ont pas le loisir
de lire ni de deviner.
JEcontiens celuj qui
porte
Celle qui contientceluy.
Dont lastructurepeuforte
Porte pourtant des aujourd'huy
Celle qui contient celuy
Qui portera plus loin
qu'aucunMousquet
ne porte,
Fermer
2232
p. 317-351
Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Début :
Extrait d'une Lettre d'Aranda du 31. Septembre. [...]
Mots clefs :
Madrid, Aranda, Vitoria, Ennemis, Espagne, Tolède, Roi d'Espagne, Armée du roi
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
Extrait d'une Lettre d'Aranda
du 31.Septembre.
DOmJoseph Vallejo
, Colonel deCavalerie
,
qui
avoit estédetachépour inco rmoder
les Ennemis, ayant esté
informé que le General Wet-
ZCI
,
qui commande les Troupes
de VElecteur Palatin marchoit
vers L'Aragon avec un
Colonel. L'Ï une escorte de
deux cens Chevaux
,
marcha
le 30. dans le dessein de les
combattre.Illesjoignità Vaidés
et deux lêltCStcy.) où il
les attaqua si vivementque
malgré la grande resistance
qu'ils firent ils furententièrement
défaits. Plus de cinquante
furent tuez, &soixante
faitsprisonniers avec
un Capitaine C, unautre
Officier &' on prit tous U$
Equipages du General dans
lesquels on trouva plus detrois
mille Pistolesen or, &beau*
coup de Vaisselled'Argent
le toutfut pillé. Ce. General
(fg- le Colonel avec le reste de
leurs Cavaliers,sesauverent
aSizuenca<5oùlesEn.emii It Siguença ou CS.- n ': em¡.~ avaientzoo.Fantaffins$
mais ne s'y croyant pas en
seureté
, par la crainte qu'ils
avoient des habitans
,
demanderent
à capituler. On leur
accorda un passeportqu'ils demanderent
pour quatorze personnes.
Aprés cette action qui
ne cousta que quelques Cavaliers
à Mr de Vallejo
,
il envoya
icy les prisonniers
, &
marcha le lendemain à Guadalara
afin de pouvoir observer
les Ennemis de plus prés.
LEtrois Octobre le
Roy d'ESpsgne,& Monsieur
de Vendosme arriverent
à Tordesillas sur l£
Duero pouraller se mettre
à la teste de l'Armée
qui estoit à Salamanque
& qui devoit estrejointe,
par les Garnisons de Pampelune,
de Jaca en Aragon,
de Fontarabie, de S.
Sebastien & du Passage
ces Garnisons devant estre
relevées Dar d'autres Tioupes
;)
sçavoir celles de Pampelune
& de Jaca; par trois
Regiments tirez de Bayone
,
& celles de S. Sebastien
, de Fonrarabie & du
Passage par de nouvelles
Troupes que les Estats de
Biscaye
,
d'A lava & de
Guipuscoa doivent lever
& entretenir à leurs dé- pens.
DesLettres deMadrid du
4, portent que l'Archiduc
n'y estoit entré que le 28.
Septembre,qu'il estoit precedé
parle Regiment de
Cavalerie de Galvés,&
accompagné de ses Gardes
; qu'il entra par la ruë
d'Alcala &: qu'il continua
sa marche par la Grande
ruë jUÍllutà la Porte de
Guadalaxara, qu'il allai
l'Eglise deNostre-Dame
d'Atocha où il entendit la
Messe ; qu'il alla ensuite,
sansentrer au Palais; à la
Maison de Campagne de
Ivlrle Comte d'Aguilar&
-de-'li'auPirdo où ilestoit
encore le 4. qu'une partie
estoit dans le Voisinage ,
ôtl'autre le long de la Riviere
deXarama ;qu'elle
n'estoit composée que de
14000. hommes de Troupes
reglées &d'environ
Z500. Miquelests ou Bandits
qui faisoient de grands
desordres
,
ayantpilléplusieursVillages
aux,,, environs
du Pardo, & commis
plusieurs Sacrileges dans
les Eglises en emportant
les Vases, Sacrez & en jettant
les hosties consacrées
par terre; que les Curez
quiavoientesté en demander
justice au Comte de
Staremberg avoient ea
pour reponse, qu'il ne pouvoit
empescher ces desordres
faute d'argent dequoy
payer les Troupes ,
que la Ville de Madrid
n'estoit gouvernée que pas
les Alcaldes; que les Generaux
avoient reglé la contribution
à quarente deux
mille Ecus par mois, &
qu'on en avoit fait le premier
payement d'un Magatin
de farine que la Reine
avoitordonnéde jetter
parce q'uelle estoit gastée,
& de laquelle neanmoins
les Ennemis faisoient faire
du pain pour leurs Troupes
;qu'ils tiroienc des contributions
en grains des
autres lieux, ce qui n'empeschoit
pas que le pain ne fustbeaucoup plus cher à
Mad11d qua 1ordmairc.
Voicy ce que porte uneletre
de Madrid. Malgrécette
cherté du pain le peuple ria
pointvouluramasserl'Argent
que l'Archiduc a fait jetter
dans les rucs,CM ce mesme peuple
ordinairement amateur des
Spectaclesserenferma dans le
temps des Illuminations, &
assomma quelques Comediens
qui avoient joüé dans un des
Fauxbourgs un Prologue de
rejoüissance
,& mesme que le
Poëte qui l'avoitcomposé,
avoit aujjt esté trouvé mort le
lendemain dans la rot,
:' LE Roy d'Espagne
arrivaà Salamanque le 5.
avec Monsieur de Vendosme
,
où ils ne demeurerent
qu'un jour parce que l'Arméecontinuoit
de marcher
vers Placentia quoy
que toutes les Troupes
n'eussent pas encore joint.
Elle trouvoit par tout une
grandeabondance de vivres
& de fourages, & il
arrivoit ous les jours des
Recruës & des Corps de
Troupes tirées de divers
endroits.
• tes Regiments de Castille
& de Madrid passerent
le 15.enrevûë devant
sa Majesté Catholique qui
les trouvacomplets &en
tres bon estat. On a distribué
des Officiers François
quiestoient sans employ,
dans les Regiments où il
en manquoit. L'Estramadure
a donné des Chevaux
de remonte pour la Cavalerie,
& il y avoit quarente
pieces de Canon en estat
de marcher.
On a mis la Cavalerie
en quartier de rafraichissement
en attendant la
jonction du r<.fte des
Troupes
,
à l'exception de
neufcens Chevaux qui ont
esté detachez vers Talavera
de la Reyna,pour mieux
observer les mouvements
des Ennemis.Les Dragons,
commandez par Mr le
Comte Mahoni sontallez
a Oropezaen deçade Talavera;
toute l'Infanterie
partit le 17. pour aller camper
à Casa Tejada à huit
lieues de Placentia.
Un détachement de la
Garnison de Pampelune,
joint
joint par un bon nombre
d'habitans armez ayant
pane l'Ebre s'est emparé
de la Ville de Corella où
les Ennemis avoient des
Troupes, entre Calahorra
,
& Tudela
,
& a fait la
Garnison prisonniere.Plusieurs
Maisons de mal intentionnez
ontesté pillées,
entr'autres ce ledu nommé
Ferrer qui a esté aussi
rasée parce queson Fils
estoit à teste dela Garnison.
Copied'uneLettre écrite
deVittoria du 21.
Octobre. JE reçois une lettre de
D. Henriquez deCavaillas
Capitaine au Regiment
de Toledequin'a point
quitté le Roy depuis sa
sortie de Madrid. Il me
marque que depuis l'arrivée
de S. M. C. à Placentia
les Troupes estoient
campées entreCoria &Almara
; que Mrde Vendosllle
estantentré dans cette
derniere Place avec un
gros detachementen avoit
fait rompre le Pont le 14.
& que ceGeneral ayant ensuite
marché le long du
Tage pourreconnoistre la
disposition de l'Armée de
l'Archiduc dans laCastille
, il s'avança jusquà une
lieuë d'Oropesa où il fut
attaqué par 500. Cavaliers
Alemans embusquez qui
le prirent par derriere 6c
crurent pouvoir l'enveloper.
Son detachemenc n'estoit
que de 260. Cavaliers
avec lesquelsil fit une
sivigoureiife deffense qu'il
mit les ennemis en fuite
,
entua ou blessa plus de
ioo. & en prit 41. quiont
eslé amenez hier icy. Il dit
que l'Archiduc ne paroilt
plus avoir le dessein defaire
la jonction des Troupes
de Portugal depuis que
8000. hommes de (es troupesqui
s'estoient avancez
vers Albuquerqueavoienc
retourné sur leurs pas à l'aproche
de l'ArméeEfpagnole.
Mr de Vendosme
alla encore hier reconnoiftre
rAmee Ennemiequi a
remonte le lage. Mr b
Marquis de Bay tient les
Portugais dans le refpetl:.
On amena hier au Camp
ii. Miquelers qui couroient
les Montagnes de
Tolede dont quelqoues-uns
assurent que l'Archiduc
meditoit La retraitte dans
l'Arragon. Nous attendons
lereste de l'Artillerieavec
les munitions Se les provisions
de bouchepour8jours
qui feront prêtes au plus
tard le 18. après quoy nous
marcherons aux Ennemis
qui desolent la Castillepar
leursvexations. On nous
écrit icy de la frontiere de
Navarrecjue les Ennemis
retirent les petites garni-*
fons qui font sur la Frontiere.
d'Arragon dont ils
forment un Corps a Saragosse
avec lequel ilspré-,
tendent assurer le paisage
dCe cettae Proivilncelpear la.
Extrait d'une autre
Lettre de Vittoria.
LE Roy d'Espagne a
devancé huit mille Portugaise
de2,4.heuresy &sejtemparédu
Pontd'Almaraz. On
erojoit quilefloïtimpojjïble de
les prévenir & on a admiré
la diligence quesa M. C. c-
Mr de Vendosme ont fait
ainsi que Mr le Marquis de
Bay qui les a ensuite con•>'
traints de se retirer:LArchiduceffort
embarrassépourfç
retirer noyant que quinze
mille hommes dont trois mille
font malades. Il ravage les
Maisons & Chasteaux des
Grands & brusle beaucoupde
Villages aux environs de
Madrid. On a surpris une
lettre de /'Archidu:hejje 2
Aiadamefd Mere par laquelle
elle luy mande que les affaires
du Roy son Mary*
vont si mal que ii cela continueelle
apprehende que
les Catalans ne prennent
des resolutions violentes.
&Armée J^Jpagnolc efl
presentement de vingt deux
mille hommes effiaifs. Le
Roy cherche à donnerBataille
; maisMonsîeur de Vertdosme
le retient, le suppliant
de temporiser enattendantMr
le Duc de Moailles. La Ville
de Cadiz a vingt quatre Bataillons
y
taillons
y
& a offert au Roy
J'Espagne de luyen envoyer ce
quilluy plairoit. Sa Majeflé
atémoignéqu'il ejioitnecejfau
requ'ils restassentJ & qu'elle
estoit très Jatisfaite dailleurs
.de leur bonne volonté.
A Vittoria le13.
«
Offabre.
L'Armée du Roy
d'Espagne est prefente-
Hienc composée de douze lmille hommes de pied & de sept mille chevaux; &
, cp nombre est effedtify- le
Roy attend encore deux
millechevaux dans peu de
jours, de forte qu'il (ira.
bien plus fort en Cavalerie
que sesEnnemis. l'A rgent
n'a pointmanquéjur.
qu'àpreient,$d'onne/çauroit
pouffer plus loin la ûr
délité que le font tous les
peuples d'Espagne. Le
Royaume de Murcie a pri$
les Armes dans la refoluçion
de se bien deffendre si
les Ennemis viennent 1attaquer,
celuy de Valence
en a fait autant. Il court
un bruit depuis hier midy
que les Ennemis feignant
-d'envoyer un detachemenc
à Tolede se retirent
véritablement ce qui est
fort naturel à croire s'il est
vray que les Portugais se
soient retirezcomme on
le publie. La Province de
Biicaye vient de donner
5000. pistoles à la Reine;
Il vient de tems en tems de
pareils petits lecours icy
aussi bien qu'à tArmée du
Roy d'Espagne.
Quelques traitres avoient
tramé une conspirationà
Tortose; mais elle a ellé
decouverte, & les auteurs
ont été pris &arrestez. Un
autretraître avoit livré aux
Ennemisla Ville de Xerès
de los Cavalleros vers
la Frontière de l'Alentejo,
mais il n'en ont pas profité
j'en estant retirez après
avoir néanmoins fait farter
quelques fortifications
lX. bruslé quelques munitions.
On vient de recevoir
nouvelle que les Ennemis
marchentàS. Pozuelo qui
est sur le chemin de Tolede
; cestaussi celuy d'Aragon
& de Valençe. On ne
sçait point lequel ils prendront,
Latesse de Armée
du Roy decpaone ea à
Talavera de la Reina àn.
lieuës de Madrid On dit
mesme que le Colonel Vallejo
est à Alcala. Nous
sommes icy dans un tresvilain
pays entouré de
montagnes;mais qui est
bon pour la feurecé de la
Reine.
A Vînoriale 3°,Oélobrea
tat-des affaires ¿,Ef.
P (,-;?Ï' n'est pas augi mauvais
que vous l'avek. pu croire.
LesEnnemis font toujours
campez aux environs de Madrid.
L'Archiduc est au Pardo.
Les Villagessontpillez &'
bruslezjusqu'aux Eglises où
les Anglois& les Holandois
font des impietez & des sacrileges
abominables.LesMaisons
de tous lesFrançois&de
tous ceux qui ont suivi la
Couront estépilléesà Madrid,
& la noflre par consequent ,
ejl du nombre. Les François
ont eu ordre de sortir de cette
Ville dans 24. heures sous
peine de la viey &les Dames
qui font restées à Madrid,
ordre d'aller à Tolede ; la plus
part ontdéja obey
, & les autres
se disposent à le faire.
Ellesfont prés de 60. dans le
cas. On nefait quelle peut
estrel'intentiondel'Archiduc,
à moins qu'il ne croye engager
par-là les Marisqui font auprès
du Roy & de la Reine
d'aller trouver leurs femmes.
Ony a ordonné encore à tous
ceux qui ont des Armes
,
de
les porter a la Caza delCampo
; on craint que ce ne foit
dans la vue defaire un pillage
général ensortant de Cette
Capitale. Mrle Marquisde
Manfera, qui ayant prés de
cent ans, n'avoit pas pusuivre
le Roy,quelque bonne en'"
viequ'ilen eust, estant rcflêà
Madrid, le GeneralStanhope
lalla voir pour l'exhorter
d'allerse mettre aux pieds du
Roy Carlos tercero. illuy
répondit qu'il pouvoit le
mettre aux pieds de l'Archiduc
d'Autriche, ter~
dontse servent les Espagnols
pour dire assurer de leurs respects;
qu'ill'honoroitcomme
un grand Prince; qu'il
pouvoit luy dire de sapart,
quil n'avoit qu'un Dieu,
uneLoy & un Roy; que
son Dieu & sa Loy H1y
estoient connus; que pour
son Roy,s'il ignoroit qui
il estoit,il luy apprenoit
quec'estoitPhilippeV. de
Bourbon legitime Roy
d'Espagne, a qui il avait
presté le ferment defidèle
lé
;
qu'il ne vouloit pas que
le peu de joursqu'il avoità
vivre, fussent tachez,
de l'infamie de luy estre
parjure; quec'estoitlà tout
ce qu'il pouvoir dire de sa
part à l'Archiduc. Ilfiâit
son discours, en disant qu'il
estoit las d'estre debout,
& qu'il s'alloit coucher.
De-la le General Stanhope
fut chez Mrle Marquis de
Frezno, qui luy répondit en
substance la mesmechose,ajoustant
que l'Archiduc estoit
maist. e de le traitter comme
prisonnier; mais que
sans son grand âge & ses
infirmitez qui l'avoient
mis hors d'estat de suivre
son Roy, il ne l'auroit pas
trouvé à Madrid.
Monsieur de Vendosme efi
charmé de lafidélité des peuples.
Elle va dela de tout ce
que l'on en peut dire.Je ne vous
enciteray qu'un exemple qui
vousferajuger du reste. Les
Ennemis ayant ordonné dans
un Village près de Madrid
qu'oncriastvivat Carlostercero,
tes habitants crierent
vivat Felippé Quinto. On
les menaça dufeu;ils crierent
encore plus fort; onmit lefeu
à leursMaisonsilss'assemblerent,
& danserent autour
desflames jusqu'à ce que tout
just redu t encendres, disant
que c'estoient leurs illuminations
& leurs feux de jojt
qu'ilssaisoient par avarie?
pour le retour de leur Roy à
Madrid.Ce détail, & les
réponses de Mr de Manfera
& de Mr de Frezno au
General Stanbope ontesté envoyées
à la Reine dans ces
mesmes termes.
Le R<jy esttousjours depuis
le 19. à Casa Tejada
,
soft
Armée en quartier
,
qui se
peutassemblerendeuxjoursa
trois lieues de-là. Mr de Vallejo
est avec un détachement
entreSegovie & Madrid;
Mrde, Bagamonteavec500.
Chevaux, à Torre Lodana
prés l'Escurial ; MrMahoni,
avec lesDragons de l'Armée
à Calçada d'Oropeza
, &
MrLanceroti avecun autre
détachement, à Talavera de
la Reyna. On estinformé par
ces Officiers. Generaux
,
de
toutceque font les Ennemis.,
les paysans ayant un grand
foin de les en instruire, & les
Ennemissontsipeu informe";\.
de ce qui nousregarde
, que
dans des lettres qu'onleura
surprisces derniersjours, leurs
Generaux demandaient s'il
estoitvray que Mr de Vendosme
eust joint Philippe V.
Onprend la plupartde leurs
Courriers, ce qui nous est trèsutilepoursçavoirl'eflat
omils
sont
, & quellessont leurs
intentions: lesilencedes paysans
à leur égard, & le peu
d'avisquonleur donne, ont
fait dire icy 3quele secours
de France qui vientjoindre
Mrde JSloailIcs enCatalogne,
aura joint avant quils sçachent
quilsoit party de Dauphiné'.
Il
y d'autres Lettres
qui portentqueMrdeVendosmeavoitdétache
4000.
Chevaux sur les ailes de
l'Arméedel'Archiduc;
,qu'il avoit plus de seize
,cens prifonners ; que les
Ennemis ayant fait une
descente sur les Costes du
Royaume de Valence, Mr
Gaëtano les avoit repoussez
avec les Troupes de
Murcie, & qu'il y en avoit
eu quatre cens Tele pris ou
de tuez.
du 31.Septembre.
DOmJoseph Vallejo
, Colonel deCavalerie
,
qui
avoit estédetachépour inco rmoder
les Ennemis, ayant esté
informé que le General Wet-
ZCI
,
qui commande les Troupes
de VElecteur Palatin marchoit
vers L'Aragon avec un
Colonel. L'Ï une escorte de
deux cens Chevaux
,
marcha
le 30. dans le dessein de les
combattre.Illesjoignità Vaidés
et deux lêltCStcy.) où il
les attaqua si vivementque
malgré la grande resistance
qu'ils firent ils furententièrement
défaits. Plus de cinquante
furent tuez, &soixante
faitsprisonniers avec
un Capitaine C, unautre
Officier &' on prit tous U$
Equipages du General dans
lesquels on trouva plus detrois
mille Pistolesen or, &beau*
coup de Vaisselled'Argent
le toutfut pillé. Ce. General
(fg- le Colonel avec le reste de
leurs Cavaliers,sesauverent
aSizuenca<5oùlesEn.emii It Siguença ou CS.- n ': em¡.~ avaientzoo.Fantaffins$
mais ne s'y croyant pas en
seureté
, par la crainte qu'ils
avoient des habitans
,
demanderent
à capituler. On leur
accorda un passeportqu'ils demanderent
pour quatorze personnes.
Aprés cette action qui
ne cousta que quelques Cavaliers
à Mr de Vallejo
,
il envoya
icy les prisonniers
, &
marcha le lendemain à Guadalara
afin de pouvoir observer
les Ennemis de plus prés.
LEtrois Octobre le
Roy d'ESpsgne,& Monsieur
de Vendosme arriverent
à Tordesillas sur l£
Duero pouraller se mettre
à la teste de l'Armée
qui estoit à Salamanque
& qui devoit estrejointe,
par les Garnisons de Pampelune,
de Jaca en Aragon,
de Fontarabie, de S.
Sebastien & du Passage
ces Garnisons devant estre
relevées Dar d'autres Tioupes
;)
sçavoir celles de Pampelune
& de Jaca; par trois
Regiments tirez de Bayone
,
& celles de S. Sebastien
, de Fonrarabie & du
Passage par de nouvelles
Troupes que les Estats de
Biscaye
,
d'A lava & de
Guipuscoa doivent lever
& entretenir à leurs dé- pens.
DesLettres deMadrid du
4, portent que l'Archiduc
n'y estoit entré que le 28.
Septembre,qu'il estoit precedé
parle Regiment de
Cavalerie de Galvés,&
accompagné de ses Gardes
; qu'il entra par la ruë
d'Alcala &: qu'il continua
sa marche par la Grande
ruë jUÍllutà la Porte de
Guadalaxara, qu'il allai
l'Eglise deNostre-Dame
d'Atocha où il entendit la
Messe ; qu'il alla ensuite,
sansentrer au Palais; à la
Maison de Campagne de
Ivlrle Comte d'Aguilar&
-de-'li'auPirdo où ilestoit
encore le 4. qu'une partie
estoit dans le Voisinage ,
ôtl'autre le long de la Riviere
deXarama ;qu'elle
n'estoit composée que de
14000. hommes de Troupes
reglées &d'environ
Z500. Miquelests ou Bandits
qui faisoient de grands
desordres
,
ayantpilléplusieursVillages
aux,,, environs
du Pardo, & commis
plusieurs Sacrileges dans
les Eglises en emportant
les Vases, Sacrez & en jettant
les hosties consacrées
par terre; que les Curez
quiavoientesté en demander
justice au Comte de
Staremberg avoient ea
pour reponse, qu'il ne pouvoit
empescher ces desordres
faute d'argent dequoy
payer les Troupes ,
que la Ville de Madrid
n'estoit gouvernée que pas
les Alcaldes; que les Generaux
avoient reglé la contribution
à quarente deux
mille Ecus par mois, &
qu'on en avoit fait le premier
payement d'un Magatin
de farine que la Reine
avoitordonnéde jetter
parce q'uelle estoit gastée,
& de laquelle neanmoins
les Ennemis faisoient faire
du pain pour leurs Troupes
;qu'ils tiroienc des contributions
en grains des
autres lieux, ce qui n'empeschoit
pas que le pain ne fustbeaucoup plus cher à
Mad11d qua 1ordmairc.
Voicy ce que porte uneletre
de Madrid. Malgrécette
cherté du pain le peuple ria
pointvouluramasserl'Argent
que l'Archiduc a fait jetter
dans les rucs,CM ce mesme peuple
ordinairement amateur des
Spectaclesserenferma dans le
temps des Illuminations, &
assomma quelques Comediens
qui avoient joüé dans un des
Fauxbourgs un Prologue de
rejoüissance
,& mesme que le
Poëte qui l'avoitcomposé,
avoit aujjt esté trouvé mort le
lendemain dans la rot,
:' LE Roy d'Espagne
arrivaà Salamanque le 5.
avec Monsieur de Vendosme
,
où ils ne demeurerent
qu'un jour parce que l'Arméecontinuoit
de marcher
vers Placentia quoy
que toutes les Troupes
n'eussent pas encore joint.
Elle trouvoit par tout une
grandeabondance de vivres
& de fourages, & il
arrivoit ous les jours des
Recruës & des Corps de
Troupes tirées de divers
endroits.
• tes Regiments de Castille
& de Madrid passerent
le 15.enrevûë devant
sa Majesté Catholique qui
les trouvacomplets &en
tres bon estat. On a distribué
des Officiers François
quiestoient sans employ,
dans les Regiments où il
en manquoit. L'Estramadure
a donné des Chevaux
de remonte pour la Cavalerie,
& il y avoit quarente
pieces de Canon en estat
de marcher.
On a mis la Cavalerie
en quartier de rafraichissement
en attendant la
jonction du r<.fte des
Troupes
,
à l'exception de
neufcens Chevaux qui ont
esté detachez vers Talavera
de la Reyna,pour mieux
observer les mouvements
des Ennemis.Les Dragons,
commandez par Mr le
Comte Mahoni sontallez
a Oropezaen deçade Talavera;
toute l'Infanterie
partit le 17. pour aller camper
à Casa Tejada à huit
lieues de Placentia.
Un détachement de la
Garnison de Pampelune,
joint
joint par un bon nombre
d'habitans armez ayant
pane l'Ebre s'est emparé
de la Ville de Corella où
les Ennemis avoient des
Troupes, entre Calahorra
,
& Tudela
,
& a fait la
Garnison prisonniere.Plusieurs
Maisons de mal intentionnez
ontesté pillées,
entr'autres ce ledu nommé
Ferrer qui a esté aussi
rasée parce queson Fils
estoit à teste dela Garnison.
Copied'uneLettre écrite
deVittoria du 21.
Octobre. JE reçois une lettre de
D. Henriquez deCavaillas
Capitaine au Regiment
de Toledequin'a point
quitté le Roy depuis sa
sortie de Madrid. Il me
marque que depuis l'arrivée
de S. M. C. à Placentia
les Troupes estoient
campées entreCoria &Almara
; que Mrde Vendosllle
estantentré dans cette
derniere Place avec un
gros detachementen avoit
fait rompre le Pont le 14.
& que ceGeneral ayant ensuite
marché le long du
Tage pourreconnoistre la
disposition de l'Armée de
l'Archiduc dans laCastille
, il s'avança jusquà une
lieuë d'Oropesa où il fut
attaqué par 500. Cavaliers
Alemans embusquez qui
le prirent par derriere 6c
crurent pouvoir l'enveloper.
Son detachemenc n'estoit
que de 260. Cavaliers
avec lesquelsil fit une
sivigoureiife deffense qu'il
mit les ennemis en fuite
,
entua ou blessa plus de
ioo. & en prit 41. quiont
eslé amenez hier icy. Il dit
que l'Archiduc ne paroilt
plus avoir le dessein defaire
la jonction des Troupes
de Portugal depuis que
8000. hommes de (es troupesqui
s'estoient avancez
vers Albuquerqueavoienc
retourné sur leurs pas à l'aproche
de l'ArméeEfpagnole.
Mr de Vendosme
alla encore hier reconnoiftre
rAmee Ennemiequi a
remonte le lage. Mr b
Marquis de Bay tient les
Portugais dans le refpetl:.
On amena hier au Camp
ii. Miquelers qui couroient
les Montagnes de
Tolede dont quelqoues-uns
assurent que l'Archiduc
meditoit La retraitte dans
l'Arragon. Nous attendons
lereste de l'Artillerieavec
les munitions Se les provisions
de bouchepour8jours
qui feront prêtes au plus
tard le 18. après quoy nous
marcherons aux Ennemis
qui desolent la Castillepar
leursvexations. On nous
écrit icy de la frontiere de
Navarrecjue les Ennemis
retirent les petites garni-*
fons qui font sur la Frontiere.
d'Arragon dont ils
forment un Corps a Saragosse
avec lequel ilspré-,
tendent assurer le paisage
dCe cettae Proivilncelpear la.
Extrait d'une autre
Lettre de Vittoria.
LE Roy d'Espagne a
devancé huit mille Portugaise
de2,4.heuresy &sejtemparédu
Pontd'Almaraz. On
erojoit quilefloïtimpojjïble de
les prévenir & on a admiré
la diligence quesa M. C. c-
Mr de Vendosme ont fait
ainsi que Mr le Marquis de
Bay qui les a ensuite con•>'
traints de se retirer:LArchiduceffort
embarrassépourfç
retirer noyant que quinze
mille hommes dont trois mille
font malades. Il ravage les
Maisons & Chasteaux des
Grands & brusle beaucoupde
Villages aux environs de
Madrid. On a surpris une
lettre de /'Archidu:hejje 2
Aiadamefd Mere par laquelle
elle luy mande que les affaires
du Roy son Mary*
vont si mal que ii cela continueelle
apprehende que
les Catalans ne prennent
des resolutions violentes.
&Armée J^Jpagnolc efl
presentement de vingt deux
mille hommes effiaifs. Le
Roy cherche à donnerBataille
; maisMonsîeur de Vertdosme
le retient, le suppliant
de temporiser enattendantMr
le Duc de Moailles. La Ville
de Cadiz a vingt quatre Bataillons
y
taillons
y
& a offert au Roy
J'Espagne de luyen envoyer ce
quilluy plairoit. Sa Majeflé
atémoignéqu'il ejioitnecejfau
requ'ils restassentJ & qu'elle
estoit très Jatisfaite dailleurs
.de leur bonne volonté.
A Vittoria le13.
«
Offabre.
L'Armée du Roy
d'Espagne est prefente-
Hienc composée de douze lmille hommes de pied & de sept mille chevaux; &
, cp nombre est effedtify- le
Roy attend encore deux
millechevaux dans peu de
jours, de forte qu'il (ira.
bien plus fort en Cavalerie
que sesEnnemis. l'A rgent
n'a pointmanquéjur.
qu'àpreient,$d'onne/çauroit
pouffer plus loin la ûr
délité que le font tous les
peuples d'Espagne. Le
Royaume de Murcie a pri$
les Armes dans la refoluçion
de se bien deffendre si
les Ennemis viennent 1attaquer,
celuy de Valence
en a fait autant. Il court
un bruit depuis hier midy
que les Ennemis feignant
-d'envoyer un detachemenc
à Tolede se retirent
véritablement ce qui est
fort naturel à croire s'il est
vray que les Portugais se
soient retirezcomme on
le publie. La Province de
Biicaye vient de donner
5000. pistoles à la Reine;
Il vient de tems en tems de
pareils petits lecours icy
aussi bien qu'à tArmée du
Roy d'Espagne.
Quelques traitres avoient
tramé une conspirationà
Tortose; mais elle a ellé
decouverte, & les auteurs
ont été pris &arrestez. Un
autretraître avoit livré aux
Ennemisla Ville de Xerès
de los Cavalleros vers
la Frontière de l'Alentejo,
mais il n'en ont pas profité
j'en estant retirez après
avoir néanmoins fait farter
quelques fortifications
lX. bruslé quelques munitions.
On vient de recevoir
nouvelle que les Ennemis
marchentàS. Pozuelo qui
est sur le chemin de Tolede
; cestaussi celuy d'Aragon
& de Valençe. On ne
sçait point lequel ils prendront,
Latesse de Armée
du Roy decpaone ea à
Talavera de la Reina àn.
lieuës de Madrid On dit
mesme que le Colonel Vallejo
est à Alcala. Nous
sommes icy dans un tresvilain
pays entouré de
montagnes;mais qui est
bon pour la feurecé de la
Reine.
A Vînoriale 3°,Oélobrea
tat-des affaires ¿,Ef.
P (,-;?Ï' n'est pas augi mauvais
que vous l'avek. pu croire.
LesEnnemis font toujours
campez aux environs de Madrid.
L'Archiduc est au Pardo.
Les Villagessontpillez &'
bruslezjusqu'aux Eglises où
les Anglois& les Holandois
font des impietez & des sacrileges
abominables.LesMaisons
de tous lesFrançois&de
tous ceux qui ont suivi la
Couront estépilléesà Madrid,
& la noflre par consequent ,
ejl du nombre. Les François
ont eu ordre de sortir de cette
Ville dans 24. heures sous
peine de la viey &les Dames
qui font restées à Madrid,
ordre d'aller à Tolede ; la plus
part ontdéja obey
, & les autres
se disposent à le faire.
Ellesfont prés de 60. dans le
cas. On nefait quelle peut
estrel'intentiondel'Archiduc,
à moins qu'il ne croye engager
par-là les Marisqui font auprès
du Roy & de la Reine
d'aller trouver leurs femmes.
Ony a ordonné encore à tous
ceux qui ont des Armes
,
de
les porter a la Caza delCampo
; on craint que ce ne foit
dans la vue defaire un pillage
général ensortant de Cette
Capitale. Mrle Marquisde
Manfera, qui ayant prés de
cent ans, n'avoit pas pusuivre
le Roy,quelque bonne en'"
viequ'ilen eust, estant rcflêà
Madrid, le GeneralStanhope
lalla voir pour l'exhorter
d'allerse mettre aux pieds du
Roy Carlos tercero. illuy
répondit qu'il pouvoit le
mettre aux pieds de l'Archiduc
d'Autriche, ter~
dontse servent les Espagnols
pour dire assurer de leurs respects;
qu'ill'honoroitcomme
un grand Prince; qu'il
pouvoit luy dire de sapart,
quil n'avoit qu'un Dieu,
uneLoy & un Roy; que
son Dieu & sa Loy H1y
estoient connus; que pour
son Roy,s'il ignoroit qui
il estoit,il luy apprenoit
quec'estoitPhilippeV. de
Bourbon legitime Roy
d'Espagne, a qui il avait
presté le ferment defidèle
lé
;
qu'il ne vouloit pas que
le peu de joursqu'il avoità
vivre, fussent tachez,
de l'infamie de luy estre
parjure; quec'estoitlà tout
ce qu'il pouvoir dire de sa
part à l'Archiduc. Ilfiâit
son discours, en disant qu'il
estoit las d'estre debout,
& qu'il s'alloit coucher.
De-la le General Stanhope
fut chez Mrle Marquis de
Frezno, qui luy répondit en
substance la mesmechose,ajoustant
que l'Archiduc estoit
maist. e de le traitter comme
prisonnier; mais que
sans son grand âge & ses
infirmitez qui l'avoient
mis hors d'estat de suivre
son Roy, il ne l'auroit pas
trouvé à Madrid.
Monsieur de Vendosme efi
charmé de lafidélité des peuples.
Elle va dela de tout ce
que l'on en peut dire.Je ne vous
enciteray qu'un exemple qui
vousferajuger du reste. Les
Ennemis ayant ordonné dans
un Village près de Madrid
qu'oncriastvivat Carlostercero,
tes habitants crierent
vivat Felippé Quinto. On
les menaça dufeu;ils crierent
encore plus fort; onmit lefeu
à leursMaisonsilss'assemblerent,
& danserent autour
desflames jusqu'à ce que tout
just redu t encendres, disant
que c'estoient leurs illuminations
& leurs feux de jojt
qu'ilssaisoient par avarie?
pour le retour de leur Roy à
Madrid.Ce détail, & les
réponses de Mr de Manfera
& de Mr de Frezno au
General Stanbope ontesté envoyées
à la Reine dans ces
mesmes termes.
Le R<jy esttousjours depuis
le 19. à Casa Tejada
,
soft
Armée en quartier
,
qui se
peutassemblerendeuxjoursa
trois lieues de-là. Mr de Vallejo
est avec un détachement
entreSegovie & Madrid;
Mrde, Bagamonteavec500.
Chevaux, à Torre Lodana
prés l'Escurial ; MrMahoni,
avec lesDragons de l'Armée
à Calçada d'Oropeza
, &
MrLanceroti avecun autre
détachement, à Talavera de
la Reyna. On estinformé par
ces Officiers. Generaux
,
de
toutceque font les Ennemis.,
les paysans ayant un grand
foin de les en instruire, & les
Ennemissontsipeu informe";\.
de ce qui nousregarde
, que
dans des lettres qu'onleura
surprisces derniersjours, leurs
Generaux demandaient s'il
estoitvray que Mr de Vendosme
eust joint Philippe V.
Onprend la plupartde leurs
Courriers, ce qui nous est trèsutilepoursçavoirl'eflat
omils
sont
, & quellessont leurs
intentions: lesilencedes paysans
à leur égard, & le peu
d'avisquonleur donne, ont
fait dire icy 3quele secours
de France qui vientjoindre
Mrde JSloailIcs enCatalogne,
aura joint avant quils sçachent
quilsoit party de Dauphiné'.
Il
y d'autres Lettres
qui portentqueMrdeVendosmeavoitdétache
4000.
Chevaux sur les ailes de
l'Arméedel'Archiduc;
,qu'il avoit plus de seize
,cens prifonners ; que les
Ennemis ayant fait une
descente sur les Costes du
Royaume de Valence, Mr
Gaëtano les avoit repoussez
avec les Troupes de
Murcie, & qu'il y en avoit
eu quatre cens Tele pris ou
de tuez.
Fermer
Résumé : Suite des Nouvelles d'Espagne. [titre d'après la table]
La lettre d'Aranda du 31 septembre 1706 décrit plusieurs événements militaires et politiques en Espagne. Le colonel Vallejo a attaqué et vaincu les troupes du général Wet-ZCI près de Vaidés et de Lécetcy, tuant plus de cinquante ennemis et en capturant soixante. Les Espagnols ont également pillé des équipements précieux, incluant trois mille pistoles en or et de la vaisselle d'argent. Les généraux ennemis se sont réfugiés à Siguenza. L'archiduc, confronté à la retraite de ses troupes, a ravagé des maisons et villages autour de Madrid. Une lettre interceptée indique que les affaires du roi d'Espagne sont en difficulté, ce qui inquiète les Catalans. L'armée espagnole, forte de quinze mille hommes dont trois mille malades, attend des renforts. Cadix a proposé son aide au roi, mais celui-ci a refusé, se déclarant satisfait de leur bonne volonté. À Vittoria, l'armée du roi d'Espagne compte douze mille hommes de pied et sept mille chevaux, avec deux mille autres chevaux attendus. Les royaumes de Murcie et de Valence se préparent à se défendre. Des conspirations à Tortose et des trahisons à Xerès ont été découvertes et réprimées. Les ennemis se dirigent vers S. Pozuelo, tandis que l'armée du roi est à Talavera de la Reina. Le 30 octobre à Vitoria, les ennemis campent autour de Madrid, pillant et brûlant les villages, y compris les églises. Les Français ont reçu l'ordre de quitter Madrid, et les dames doivent se rendre à Tolède. Les habitants de Madrid restent fidèles à Philippe V. Les marquis de Manfera et de Frezno ont refusé de se rendre à l'archiduc, affirmant leur loyauté envers Philippe V. Le roi est à Casa Tejada, et plusieurs détachements surveillent les mouvements ennemis. Les courriers ennemis sont souvent interceptés, fournissant des informations précieuses sur leurs intentions et mouvements.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2233
p. 352-357
Suite du siege d'Aire.
Début :
Au Camp devant Aire le 1. Novembre. Le Prince Eugene [...]
Mots clefs :
Aire-sur-la-Lys
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Suite du siege d'Aire.
Suite du siege d'Aire.
Au Carrtp devant Aire
leI.Novembre,
LE Prince Eugene &
MylordDuccroyoientque la
Place ne durerait quejusqu'au
I. Novembre
, &seplaignentfort
de l'attaque du P.
D. qui nous faitperdre bien
du monde. Les 4jJicgez nous
ont donné deux fois de l'eau
dans nos Logements, que nous
avons dans le chemincouvert.
La premiere fois nous avons
eu
eu 160. Grenadiersnoyez&e
laseconde 40. Nous
-
avions
cru nous pouvoir passer de la
DemiLune;mais nous trouvons
que nous sommes o!J/ige':{
de la prendre ce qui demande
encore bien du temps.Cette attaque
vasimal que nous allons
continuer celle de la gauche
que nous avions abandonnée.
Nous sommes maistres du
dJrmin couvert depuis deux
jours que nous avons gagne a lasappe; nous n'avons pas une
piece de Canon qui tire , &
les Assiegez au contraire ont
mis 20.piecesen batterie, C,
nous ont en une matinée rasé
nostre Tranchée de la. droite
qui n'estoitquedefascinesparce
cation ne peut leverde terre àcausedeseaux.Noussommes
obligez d'aller tout à decouvert
en cet endroit où ton
nous tué beaucoup de monde.
On nesçait plus quand nous
serons maïstres decette place;
les uns disent le 12. les ausres
le
1 5. 'Voila une rude Carnpa.
gne.
Deux cens Maistres ont
esté hier pour marquer un
Camp de 1200. hommes à
Haubourdin à deux lieues
de Lille. Quatre de vos Parsis
en ayantejle informez
Il Jefont joints ensemble & les
ont ejlé attaquer. Ils en ont tué
soixante
.)
& un Lieutenant
Colonel qui commandoit le detach
ement.
Du Camp devant Aire
le3. Novembre.
LE
31. Octobre à l'ataque
dela droite, nous
donnafmes un assaut à la
Demi- Lune où nous entrasmes,
& d'où nous fufmes
repoussez avec perte de
4. à 500. hommes. Lanuit
du1.au 2.nous l'attaquasmes
de nouveau,& nous
y entrasmes encore; mais
les François ayantfait semblant
des'enfuir, rebrousserent
en mesme temps
chemin
, & tomberent sur
nous avec sept Bataillons,
& nous ont chassé la
Bayonnette au bout du
Fusil,ainsi que la premiere
fois. Vous jugez bien
quetoutcelane se fait pas
sans une grosse perte de
nostre part.
o.
Les sentiments sont prelentement
bien différents
de ceux que l'on tenoit il y
a quelque temps ,
puisque
l'on apprehende que nous
ne soyons obligez de rester
encore tout ce mois devant
cette Place. Il fait un temps
affreux
, & Ton a ordonné
de faire de nouveaux chemins
jusqua Merville,au
travers des Jardins.
Au Carrtp devant Aire
leI.Novembre,
LE Prince Eugene &
MylordDuccroyoientque la
Place ne durerait quejusqu'au
I. Novembre
, &seplaignentfort
de l'attaque du P.
D. qui nous faitperdre bien
du monde. Les 4jJicgez nous
ont donné deux fois de l'eau
dans nos Logements, que nous
avons dans le chemincouvert.
La premiere fois nous avons
eu
eu 160. Grenadiersnoyez&e
laseconde 40. Nous
-
avions
cru nous pouvoir passer de la
DemiLune;mais nous trouvons
que nous sommes o!J/ige':{
de la prendre ce qui demande
encore bien du temps.Cette attaque
vasimal que nous allons
continuer celle de la gauche
que nous avions abandonnée.
Nous sommes maistres du
dJrmin couvert depuis deux
jours que nous avons gagne a lasappe; nous n'avons pas une
piece de Canon qui tire , &
les Assiegez au contraire ont
mis 20.piecesen batterie, C,
nous ont en une matinée rasé
nostre Tranchée de la. droite
qui n'estoitquedefascinesparce
cation ne peut leverde terre àcausedeseaux.Noussommes
obligez d'aller tout à decouvert
en cet endroit où ton
nous tué beaucoup de monde.
On nesçait plus quand nous
serons maïstres decette place;
les uns disent le 12. les ausres
le
1 5. 'Voila une rude Carnpa.
gne.
Deux cens Maistres ont
esté hier pour marquer un
Camp de 1200. hommes à
Haubourdin à deux lieues
de Lille. Quatre de vos Parsis
en ayantejle informez
Il Jefont joints ensemble & les
ont ejlé attaquer. Ils en ont tué
soixante
.)
& un Lieutenant
Colonel qui commandoit le detach
ement.
Du Camp devant Aire
le3. Novembre.
LE
31. Octobre à l'ataque
dela droite, nous
donnafmes un assaut à la
Demi- Lune où nous entrasmes,
& d'où nous fufmes
repoussez avec perte de
4. à 500. hommes. Lanuit
du1.au 2.nous l'attaquasmes
de nouveau,& nous
y entrasmes encore; mais
les François ayantfait semblant
des'enfuir, rebrousserent
en mesme temps
chemin
, & tomberent sur
nous avec sept Bataillons,
& nous ont chassé la
Bayonnette au bout du
Fusil,ainsi que la premiere
fois. Vous jugez bien
quetoutcelane se fait pas
sans une grosse perte de
nostre part.
o.
Les sentiments sont prelentement
bien différents
de ceux que l'on tenoit il y
a quelque temps ,
puisque
l'on apprehende que nous
ne soyons obligez de rester
encore tout ce mois devant
cette Place. Il fait un temps
affreux
, & Ton a ordonné
de faire de nouveaux chemins
jusqua Merville,au
travers des Jardins.
Fermer
Résumé : Suite du siege d'Aire.
En novembre, le siège d'Aire est marqué par des combats intenses. Le 1er novembre, le Prince Eugène et Mylord Ducroy estimaient que la ville tiendrait jusqu'à cette date, déplorant l'attaque prématurée du Prince de D., qui a entraîné de lourdes pertes. Quatre régiments ont fourni de l'eau aux logements, mais 160 grenadiers se sont noyés lors de la première distribution et 40 lors de la seconde. Les assaillants ont tenté de prendre la Demi-Lune, mais cette opération nécessite du temps. Ils contrôlent le chemin couvert depuis deux jours, mais n'ont plus de canons fonctionnels, tandis que les assiégés en ont déployé 20, rasant une tranchée. La date de la prise de la place est incertaine, certains estimant le 12 novembre, d'autres le 15. Le 3 novembre, une attaque de la droite a échoué avec des pertes de 400 à 500 hommes. La nuit du 1er au 2 novembre, une nouvelle attaque a également échoué face à la résistance française. Les conditions météorologiques sont mauvaises, et de nouveaux chemins sont construits jusqu'à Merville.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2234
p. 357-359
AVIS.
Début :
Vous n'aurez point de Supplement, parce que le Mercure [...]
Mots clefs :
Supplément
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AVIS.
AVIS.
Vousn'aurez point
de Supplément, parce
que le Mercure de Novembre
que je donneray
au premier Decembre,
suivra de si prés
celuy-cy qu'il pourra
luy servir de Supplement.
J'y ay rejetté
tout ce que j'avois de
trop pour remplir les
vuides qu'il y auroit
eu dans ce Volume impromptu
que je feray
en dix ou douze jours,
pour pouvoir establir
un jour fixe pour mes
Mercures que je donneray
regulierement le
premier jour de chaque
mois.
Vousn'aurez point
de Supplément, parce
que le Mercure de Novembre
que je donneray
au premier Decembre,
suivra de si prés
celuy-cy qu'il pourra
luy servir de Supplement.
J'y ay rejetté
tout ce que j'avois de
trop pour remplir les
vuides qu'il y auroit
eu dans ce Volume impromptu
que je feray
en dix ou douze jours,
pour pouvoir establir
un jour fixe pour mes
Mercures que je donneray
regulierement le
premier jour de chaque
mois.
Fermer
2235
p. 359-[360]
ERRATA.
Début :
Page 69. ligne 12. deliberé, lisez mis. Page 70. ligne 7. [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ERRATA.
ERRATA,
Page69. ligne 12. délibéré,
lisez mis.
Page 70. ligne 7.estimoit V//ye^obftinoit. ,
Page 200. ligne 3. Lucey , lisez Leucey.
Pagez04.derniere ligne AG.
lisez AUG.
23*.//g«e 8. appellent
, lisezappelle.
2-$7.ligne3 mon gloire
, lisez monEsprit.
Page69. ligne 12. délibéré,
lisez mis.
Page 70. ligne 7.estimoit V//ye^obftinoit. ,
Page 200. ligne 3. Lucey , lisez Leucey.
Pagez04.derniere ligne AG.
lisez AUG.
23*.//g«e 8. appellent
, lisezappelle.
2-$7.ligne3 mon gloire
, lisez monEsprit.
Fermer
2236
s. p.
TABLE.
Début :
Preface, Conte de l'Asne. 3 Extrait d'un Procez qui se poursuit [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : TABLE.
Chapitre où l'Autheur voudroit
sabuiernscrérjiotiuqiru. ed'unIdaijlud67e
dePaulme,
Siege à!Airs. 77
Relation de l'Affaire de vive
S.Eloy. 86
LePrince Charlesde Lorraine
esleu Coadjuteur de Treves. 97
Avis donné à l'Autheur, &f:
100
Chanson Anacreontique. 113
Suite des Nouvelles cCEJfiagne.
116
Suite du jiege d'Aire. 134
Combatde £Amour&du Refsets.
143
BoutsRimez. 145
L'Agioteur dupé. •147
BoutsRimez. 183
Zifie des Troupes qui ont passé
inReuffillon. 189
LettreduP.l'E.J. 194
Me de Belzunce, benite Abbsjje
du Ronceray. 211
Chansons. 219
Reception de Mr le Lieutenant
Civil. 239
Mort. 246
Mr l'Evesque de Metz prend
seance à l'Académie Françoîse.
251
NouveauBouclier. 159
Morts, &c. 271
Bouts Rimez.. 277
,
Nouveaux Bouts Rimez.,, Stances.
181
Questions&Réponses. 284
NouvelleQuestion. 300
Prestation de Serment. 303
Mortsy &c. 305
Bn-zmcs, 307
Suite des Nouvellesd'Espagne.
317
SuiteduJîejed'Aire. 352
Avis. 357
sabuiernscrérjiotiuqiru. ed'unIdaijlud67e
dePaulme,
Siege à!Airs. 77
Relation de l'Affaire de vive
S.Eloy. 86
LePrince Charlesde Lorraine
esleu Coadjuteur de Treves. 97
Avis donné à l'Autheur, &f:
100
Chanson Anacreontique. 113
Suite des Nouvelles cCEJfiagne.
116
Suite du jiege d'Aire. 134
Combatde £Amour&du Refsets.
143
BoutsRimez. 145
L'Agioteur dupé. •147
BoutsRimez. 183
Zifie des Troupes qui ont passé
inReuffillon. 189
LettreduP.l'E.J. 194
Me de Belzunce, benite Abbsjje
du Ronceray. 211
Chansons. 219
Reception de Mr le Lieutenant
Civil. 239
Mort. 246
Mr l'Evesque de Metz prend
seance à l'Académie Françoîse.
251
NouveauBouclier. 159
Morts, &c. 271
Bouts Rimez.. 277
,
Nouveaux Bouts Rimez.,, Stances.
181
Questions&Réponses. 284
NouvelleQuestion. 300
Prestation de Serment. 303
Mortsy &c. 305
Bn-zmcs, 307
Suite des Nouvellesd'Espagne.
317
SuiteduJîejed'Aire. 352
Avis. 357
Fermer
Résumé : TABLE.
Le texte liste des chapitres ou sections d'un ouvrage historique ou littéraire. Il mentionne des événements comme le siège d'Aire, la nomination du Prince Charles de Lorraine et la réception de Monsieur le Lieutenant Civil. Les personnages incluent Monsieur l'Évêque de Metz et Madame de Belzunce. Il évoque aussi des décès, des nouvelles d'Espagne, des œuvres littéraires et des troupes ayant passé en Reuffillon.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2237
s. p.
PRIVILEGE DU ROY.
Début :
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de France & de Navarre : A nos amez [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PRIVILEGE DU ROY.
PRIVILEGEDUROY.
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de
France & de Navarre: A & feaux Conseillers nos amw. les gens tenants nos Cours de Parlements, MaîtresdesRequêtes
ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Conseil,
Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs
Lieutenants Civils, & autres nosJusticiers
& Officiers qu'il appartiendra, S A LUT, Ayant choisi Nôtre tres-cher
,
& bien amé CHARLES DUFRESNY, Sieur de
Riviere, Nôtre Valet de Çl»>inil)reordinaire
; pour continuer de faire le Recueil
de plusieurs nouvelles
,
Relations
,
& Histoires
; & le faire imprimer sous le titre
de Mercure Galant ; il Nous a trés-humblement
fait lupplier de lui vouloir accor- f der nosLettres de Privilege sur ce nécessaires.
ACES CAUSES Nous lui avons permis & permettons
, par ces Prefentes
,
de faire Imprimer
le Livre intitulé LI MIRCHS
GALANT, Contenantplusieurs Nouvel- les, Relations,Histoires, &generalement
toutce qui dépend Judi, Livre, &qu'on
à coutûme d'y mettre depuis trente ans, en telle forme,marge,caractere
,
& autant de fois que bon lui semblera, par tel Imageur
& Libraire qu'il voudra ciigi/ir
& de le faire vendre & débiter par tout
nôtreRoyaume
,
pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jourde
la datte des Presentes
;
Faisons défenses à
toutes fortes de personnes de quelque qua-
Eté & condition qu'elles soient d'en introduire
d'Impressions Etrangeres en aucun lieu
le nôtre obéïssance
,
& àtous Imprimeurs,
Libraires, & Colporteurs
,
& tous autres
de faire Imprimer, vendre, & débiter,&
contrefaire ledit Livre, ni Graver aucunes
Planches servant à l'ornement d'icelui, nimême de le donner à lire pendant ledit
temps sous quelque pretexte que ce soit,
sans la permission expresse
,
& par écrit
dudit Exposant
, ou de ceux qui. auront
droit de lui, à peine de confiscation des
Exemplaires contrefaits; de six mil livres
d'amende contre chacun descontrevenants,
dont un tiers à l'Hôtel Dieu de Paris, un
tiers au Dénonciateur
,
& l'autre tiersaudit
Exposant
,
& de tous dépens dommages&
interests à la charge que ces Presentes seront
enregistrées, tout au long sur le Registre
de la Communauté des Imprimeurs
Libraires de Paris, & ce dans trois mois
du jour & datte d'icelles; que l'impression
dudit Livre sera faite dans nôtre Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
Reglemens delaLibrairie; & qu'avantde
ecxfofcr
en vente, ilen sera mis deuïExçmires
dans notre Bibliotheque publique,
dans celle de nôtreChâteau du Louvre,
un dans celledenôtre trés-cher & féal
[evalier Chancelier de France, le Sieur HiifïEAwx, Comte dePontcharn
» Commandeur de nos Ordres, le tout )cine de nullité desdites Presentes, du
tenu desquelles
, Vous MANDONS, &
oignons de faire joüir & user ledit sieur
volant
, ou ses ayant cause, pleinement
paisiblement sans souffrir qu'il leur foit
sé aucun trouble, ou empêchement.
ulons qu'à la copie des Presentes qui se-
Imprimée au commencement, ou àla
dudit Livre, soit tenue pour bien, &
ment signifiée, & qu'aux Copies colonnées
par l'un de nos amez & fèaur
nseillers & Secrétaires foy foit ajoutée
me à l'original. Commandons au Preer
nôtre Huissier ou Sergent de faire pour
recution des Presentes tous Astes requis,
necessaires sans autres permissions, no- ostant Clameur de Haro, Chartre Nornde
,
& Lettres à contraires: CAR
est nôtre plaisir. D'WN E' àVersailles
trente-uniéme jour d'Août, l'an de o-race
sept cent dix, & de nôtre Regne le soite
huit. Par le Royen son Conseil.Sié,
DEVANOUBS.
Regiftrc sur le Hegrftrt num. 3. de la mmHMutt des Imprimeurs&Libraires
LOUIS par la grace de Dieu, Roy de
France & de Navarre: A & feaux Conseillers nos amw. les gens tenants nos Cours de Parlements, MaîtresdesRequêtes
ordinaires de nôtre Hôtel, Grand Conseil,
Prevôt de Paris, Baillifs, Sénéchaux, leurs
Lieutenants Civils, & autres nosJusticiers
& Officiers qu'il appartiendra, S A LUT, Ayant choisi Nôtre tres-cher
,
& bien amé CHARLES DUFRESNY, Sieur de
Riviere, Nôtre Valet de Çl»>inil)reordinaire
; pour continuer de faire le Recueil
de plusieurs nouvelles
,
Relations
,
& Histoires
; & le faire imprimer sous le titre
de Mercure Galant ; il Nous a trés-humblement
fait lupplier de lui vouloir accor- f der nosLettres de Privilege sur ce nécessaires.
ACES CAUSES Nous lui avons permis & permettons
, par ces Prefentes
,
de faire Imprimer
le Livre intitulé LI MIRCHS
GALANT, Contenantplusieurs Nouvel- les, Relations,Histoires, &generalement
toutce qui dépend Judi, Livre, &qu'on
à coutûme d'y mettre depuis trente ans, en telle forme,marge,caractere
,
& autant de fois que bon lui semblera, par tel Imageur
& Libraire qu'il voudra ciigi/ir
& de le faire vendre & débiter par tout
nôtreRoyaume
,
pendant le temps de trois
années consecutives à compter du jourde
la datte des Presentes
;
Faisons défenses à
toutes fortes de personnes de quelque qua-
Eté & condition qu'elles soient d'en introduire
d'Impressions Etrangeres en aucun lieu
le nôtre obéïssance
,
& àtous Imprimeurs,
Libraires, & Colporteurs
,
& tous autres
de faire Imprimer, vendre, & débiter,&
contrefaire ledit Livre, ni Graver aucunes
Planches servant à l'ornement d'icelui, nimême de le donner à lire pendant ledit
temps sous quelque pretexte que ce soit,
sans la permission expresse
,
& par écrit
dudit Exposant
, ou de ceux qui. auront
droit de lui, à peine de confiscation des
Exemplaires contrefaits; de six mil livres
d'amende contre chacun descontrevenants,
dont un tiers à l'Hôtel Dieu de Paris, un
tiers au Dénonciateur
,
& l'autre tiersaudit
Exposant
,
& de tous dépens dommages&
interests à la charge que ces Presentes seront
enregistrées, tout au long sur le Registre
de la Communauté des Imprimeurs
Libraires de Paris, & ce dans trois mois
du jour & datte d'icelles; que l'impression
dudit Livre sera faite dans nôtre Royaume,
& non ailleurs, & ce conformément aux
Reglemens delaLibrairie; & qu'avantde
ecxfofcr
en vente, ilen sera mis deuïExçmires
dans notre Bibliotheque publique,
dans celle de nôtreChâteau du Louvre,
un dans celledenôtre trés-cher & féal
[evalier Chancelier de France, le Sieur HiifïEAwx, Comte dePontcharn
» Commandeur de nos Ordres, le tout )cine de nullité desdites Presentes, du
tenu desquelles
, Vous MANDONS, &
oignons de faire joüir & user ledit sieur
volant
, ou ses ayant cause, pleinement
paisiblement sans souffrir qu'il leur foit
sé aucun trouble, ou empêchement.
ulons qu'à la copie des Presentes qui se-
Imprimée au commencement, ou àla
dudit Livre, soit tenue pour bien, &
ment signifiée, & qu'aux Copies colonnées
par l'un de nos amez & fèaur
nseillers & Secrétaires foy foit ajoutée
me à l'original. Commandons au Preer
nôtre Huissier ou Sergent de faire pour
recution des Presentes tous Astes requis,
necessaires sans autres permissions, no- ostant Clameur de Haro, Chartre Nornde
,
& Lettres à contraires: CAR
est nôtre plaisir. D'WN E' àVersailles
trente-uniéme jour d'Août, l'an de o-race
sept cent dix, & de nôtre Regne le soite
huit. Par le Royen son Conseil.Sié,
DEVANOUBS.
Regiftrc sur le Hegrftrt num. 3. de la mmHMutt des Imprimeurs&Libraires
Fermer
Résumé : PRIVILEGE DU ROY.
Le document est un privilège royal accordé par Louis, roi de France et de Navarre, à Charles Dufresny, sieur de Rivière. Ce privilège autorise Dufresny à publier et imprimer 'Le Mercure Galant', un livre contenant diverses nouvelles, relations et histoires, ainsi que tout autre contenu habituellement inclus depuis trente ans. Le privilège est valable pour une durée de trois années consécutives à partir de la date du document et permet la vente du livre dans tout le royaume de France. Il interdit l'introduction d'impressions étrangères ou la contrefaçon du livre, sous peine de confiscation des exemplaires contrefaits et d'une amende de six mille livres. L'impression doit respecter les règlements de la librairie et un exemplaire doit être déposé dans plusieurs bibliothèques publiques avant la mise en vente. Le privilège est enregistré sur le registre de la communauté des imprimeurs et libraires de Paris et doit être respecté sous peine de nullité.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2238
p. 3-12
EPITRE aux Anonimes.
Début :
J'ay receu les vostres sur mes premiers Mercures, c'est-à-dire [...]
Mots clefs :
Anonymes, Public, Réponse, Mercure, Article, Portrait, Lettres, Amant
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EPITRE aux Anonimes.
EPITRE
aux Anonimes. J'A Y receu les vostres
sur mes premiers Mercures,
c'est -à-dire plus
de six cents Lettres depuis
trois mois. Quand
j'aurois le loisir de répondre
à routes, la plûpart
sont Anonimes ; à1
qui pourrois-jeadresser
les miennes ? J'adressecelle-
cy à Mercure, qui la
fera tenir à tous ceux:
qui voudront me faire:
l'honneur de la lire, je :
voudrois y pouvoir mettre
des complimentspour
ceux qui m'ont complimenté,
de l'abondance
de coeur pour ceux qui
m'ont parlé sincerement,
de l'affection pour ceux
qui m'afectionnent;j'embrasse
ceux qui membrassent
, j'honore ceux
que je n'ose embrasser ,
& j'ay pour tous ceux
qui m'ont écrit, cetteet
pece de veneration qu'on
doit à ceux qui portent
la parole pour le public;
mais je dois un profond
respect au merite d'une
Anonime d'un haut rang
qui a daigné s'amuser à
répondre
,
incognito , à
LlnC; de mes questions, je
dois ignorer respe.étlie.u-
:
(emênt l'honneur que de
telles attentions font à
mon Mercure, c'estce
qui me déterminé à mettre
dans la suite à la fin
de chaque volume, un
article dereponses que
j'appelleray
, Réponses
aux Anonimes. Jejoüiray par là du priyilege
que donne le masque
dans les bals, où les
particuliers familiarisent
avecles Princes, je masqueray
mes reponfés*
quand elles ne devront,
estre entenduës que de ceux qui.m,'aurontéc1 rit-
Et j'entretiendrayainsi
discretement un cornmerce
de Lettres avec
le public dont je fuis le
tres-humble, tres-obéisfant
serviteur, Mercure.
Pour établir ce commerce
de Lettressi avantageux
pour moy, voicy
la forme que je donneray
à mes réponses; je
mettray à la teste de chaque
petit article les noms
supposez qu'on aura pris
au bas des Lettres Anonimesy
chacun s'y reconnoistra
par là & par l'endroit
de sa Lettre auquel
je répondray.
RFPONSE
à l'Amant Poëte.
-
Je vous envoye( me
dit L'Amant Poëte) un
portrait en vers de laplus
bellepersonne de Paris,
je crois les vers bons ,
triais j'ensuis l'autheur;
je croisqu'une si belle
peintureseraplaisir,mais
jesuis amant, &c. REPONSE.
Les Autheurs mêmes
trouveront vos vers
bons, mais à moins que
d'estre amant on trouvera
le portrait de cette
beauté un peu trop étendu.
Donnez-vous le plaisir
de retravaillerencore
un ouvrage qui vous occupe
si agréablement,&
vôtre portrait plaira comlmne
cceeuuxxddeessggrraannddssPPeeiinn-.
tres à ceux mêmes qui
n'en connoissent point
la ressemblance.
REPONSE
àl'inconnu de Lyon.
L'Inconnu. Si vous
*VOUsferve^ des Memoires que
je vousay envoyc% sur le procésdelapetitefille
à deuxmeres;
ilfaut passerdisceretement l'exemple
de Parer est quem
nupriæ demonftranr.
Réponse. Vous verrezdans
ce Volume-cy vostreavan- ,.
1 ture des deux meres ; mais
¡' j'ay évité la circonsatance de
&c. je perdrois cent bons
t. inlots pour éviter une indiscretion,
&de plus, l'exemple
ne conclut point. Car à
l'égard de l'enfant à deux
peres, la Loy decide Pater (si
) quemnuptioe demonstrant.
mais elle ne dit point que
5 Mater cft quam matrona demonstrat.
Voyez la page202.
Quelquesunesdecesréponses
pourront estreobscures
ou indifferentes à ceux
j|
qui n'en auront pas la clef;
!
mais je les prie de me passer
cet Article en faveur de ceux
qui travaillent pour le public
en m'envoyant des
Mémoires.
La variété des su jets, des
caracteres, des stiles, des arrangemens,
sait quelquefois
l'agrémentd'un Livre, mais
il cil: impossible que ce qui
fait plaisiràl'un,n'ennuye&
ne déplaise à plusieurs autres.
Je seray trop heureux
si chacun peut trouver icy
quelqu'endroit qui le dédommage
de s'estreennuyé
dans tout le reftc du Livre,
aux Anonimes. J'A Y receu les vostres
sur mes premiers Mercures,
c'est -à-dire plus
de six cents Lettres depuis
trois mois. Quand
j'aurois le loisir de répondre
à routes, la plûpart
sont Anonimes ; à1
qui pourrois-jeadresser
les miennes ? J'adressecelle-
cy à Mercure, qui la
fera tenir à tous ceux:
qui voudront me faire:
l'honneur de la lire, je :
voudrois y pouvoir mettre
des complimentspour
ceux qui m'ont complimenté,
de l'abondance
de coeur pour ceux qui
m'ont parlé sincerement,
de l'affection pour ceux
qui m'afectionnent;j'embrasse
ceux qui membrassent
, j'honore ceux
que je n'ose embrasser ,
& j'ay pour tous ceux
qui m'ont écrit, cetteet
pece de veneration qu'on
doit à ceux qui portent
la parole pour le public;
mais je dois un profond
respect au merite d'une
Anonime d'un haut rang
qui a daigné s'amuser à
répondre
,
incognito , à
LlnC; de mes questions, je
dois ignorer respe.étlie.u-
:
(emênt l'honneur que de
telles attentions font à
mon Mercure, c'estce
qui me déterminé à mettre
dans la suite à la fin
de chaque volume, un
article dereponses que
j'appelleray
, Réponses
aux Anonimes. Jejoüiray par là du priyilege
que donne le masque
dans les bals, où les
particuliers familiarisent
avecles Princes, je masqueray
mes reponfés*
quand elles ne devront,
estre entenduës que de ceux qui.m,'aurontéc1 rit-
Et j'entretiendrayainsi
discretement un cornmerce
de Lettres avec
le public dont je fuis le
tres-humble, tres-obéisfant
serviteur, Mercure.
Pour établir ce commerce
de Lettressi avantageux
pour moy, voicy
la forme que je donneray
à mes réponses; je
mettray à la teste de chaque
petit article les noms
supposez qu'on aura pris
au bas des Lettres Anonimesy
chacun s'y reconnoistra
par là & par l'endroit
de sa Lettre auquel
je répondray.
RFPONSE
à l'Amant Poëte.
-
Je vous envoye( me
dit L'Amant Poëte) un
portrait en vers de laplus
bellepersonne de Paris,
je crois les vers bons ,
triais j'ensuis l'autheur;
je croisqu'une si belle
peintureseraplaisir,mais
jesuis amant, &c. REPONSE.
Les Autheurs mêmes
trouveront vos vers
bons, mais à moins que
d'estre amant on trouvera
le portrait de cette
beauté un peu trop étendu.
Donnez-vous le plaisir
de retravaillerencore
un ouvrage qui vous occupe
si agréablement,&
vôtre portrait plaira comlmne
cceeuuxxddeessggrraannddssPPeeiinn-.
tres à ceux mêmes qui
n'en connoissent point
la ressemblance.
REPONSE
àl'inconnu de Lyon.
L'Inconnu. Si vous
*VOUsferve^ des Memoires que
je vousay envoyc% sur le procésdelapetitefille
à deuxmeres;
ilfaut passerdisceretement l'exemple
de Parer est quem
nupriæ demonftranr.
Réponse. Vous verrezdans
ce Volume-cy vostreavan- ,.
1 ture des deux meres ; mais
¡' j'ay évité la circonsatance de
&c. je perdrois cent bons
t. inlots pour éviter une indiscretion,
&de plus, l'exemple
ne conclut point. Car à
l'égard de l'enfant à deux
peres, la Loy decide Pater (si
) quemnuptioe demonstrant.
mais elle ne dit point que
5 Mater cft quam matrona demonstrat.
Voyez la page202.
Quelquesunesdecesréponses
pourront estreobscures
ou indifferentes à ceux
j|
qui n'en auront pas la clef;
!
mais je les prie de me passer
cet Article en faveur de ceux
qui travaillent pour le public
en m'envoyant des
Mémoires.
La variété des su jets, des
caracteres, des stiles, des arrangemens,
sait quelquefois
l'agrémentd'un Livre, mais
il cil: impossible que ce qui
fait plaisiràl'un,n'ennuye&
ne déplaise à plusieurs autres.
Je seray trop heureux
si chacun peut trouver icy
quelqu'endroit qui le dédommage
de s'estreennuyé
dans tout le reftc du Livre,
Fermer
Résumé : EPITRE aux Anonimes.
L'auteur de l'épître a reçu plus de six cents lettres anonymes en trois mois, mais ne peut répondre à toutes. Il décide de publier ses réponses dans un article intitulé 'Réponses aux Anonimes' à la fin de chaque volume, permettant aux correspondants de se reconnaître par des noms supposés et des références à leurs lettres. Il exprime sa gratitude et son respect pour tous les correspondants, y compris une personne de haut rang ayant répondu incognito. Parmi les réponses, l'auteur s'adresse à 'L'Amant Poëte', suggérant de retravailler son portrait en vers pour toucher un public plus large. Il mentionne également 'L'Inconnu de Lyon', qui a envoyé des mémoires sur un procès impliquant une fille ayant deux mères, sans détailler les circonstances pour éviter toute indiscrétion. L'auteur reconnaît que certaines réponses peuvent sembler obscures, mais demande de les excuser au nom de ceux qui travaillent pour le public. Il espère que chacun trouvera dans le livre un passage compensant l'ennui éventuel ressenti.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2239
p. 13-15
ACADEMIE Royale des Sciences.
Début :
Le Mécredy 12. Novembre Messieurs de l'Academie Royale des [...]
Mots clefs :
Académie royale des sciences, Discours, Araignées, Réaumur, Cassini
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ACADEMIE Royale des Sciences.
ACADEMIE
Royale des Sciences.
LeMécredy 12.Novem.
bre Meilleurs de l'Académie
Royale desSciences tinrent
leur Assemblée publique
, ainsi qu'ils ont coutume
de faire tous lesans,
après la Saint Martin.
MrCassini fit l'ouverture
de l'Assembléepar la lecture
d'un Discours sur le
flux & le reflux de la Mer.
Aprés Mr Cassini., Mr
de Reaumur en lut un surla
nouvelle découverte de la
foye des Araignées.
MrMery en lut enfuire
Un sur les Moules des Rivieres
& des Etangs.
Et Mr Homberc finit
l'Assembléepar unDiscours
spur liesqVéguétatioénssMé.tal-
-
Vous allez voiricy l'Extrait
d'un deces Discours,
en attendant les autres que
j'espere vous donner dans
les mois prochains.
Pour mettre le Publicau
fait du Discours de Mr de
Reaumur, il est necessaire
de luy donner une idée de
laDissertationque Mr Bon
a fait sur les Araignées.
Royale des Sciences.
LeMécredy 12.Novem.
bre Meilleurs de l'Académie
Royale desSciences tinrent
leur Assemblée publique
, ainsi qu'ils ont coutume
de faire tous lesans,
après la Saint Martin.
MrCassini fit l'ouverture
de l'Assembléepar la lecture
d'un Discours sur le
flux & le reflux de la Mer.
Aprés Mr Cassini., Mr
de Reaumur en lut un surla
nouvelle découverte de la
foye des Araignées.
MrMery en lut enfuire
Un sur les Moules des Rivieres
& des Etangs.
Et Mr Homberc finit
l'Assembléepar unDiscours
spur liesqVéguétatioénssMé.tal-
-
Vous allez voiricy l'Extrait
d'un deces Discours,
en attendant les autres que
j'espere vous donner dans
les mois prochains.
Pour mettre le Publicau
fait du Discours de Mr de
Reaumur, il est necessaire
de luy donner une idée de
laDissertationque Mr Bon
a fait sur les Araignées.
Fermer
Résumé : ACADEMIE Royale des Sciences.
Le 12 novembre, l'Académie Royale des Sciences tint son assemblée annuelle. Monsieur Cassini parla du flux et reflux marin. Monsieur de Reaumur découvrit la fiole des araignées. Monsieur Mery discuta des moules des rivières et étangs. Monsieur Homberg conclut sur la végétation des métaux. Les discours seront publiés prochainement.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2240
p. 15-27
EXTRAIT de la dissertation sur l'utilité de la soye des Araignées, par Mr Bon, Associé Honoraire de la Societé Royale des Sciences, & Premier President en survivance de la Cour des Comptes de Montpellier.
Début :
On sera surpris d'apprendre que les Araignées font une [...]
Mots clefs :
Vers à soie, Araignées, Bon, Découverte, Soie, Manufactures
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT de la dissertation sur l'utilité de la soye des Araignées, par Mr Bon, Associé Honoraire de la Societé Royale des Sciences, & Premier President en survivance de la Cour des Comptes de Montpellier.
EXTRAIT
de la dissertationsurl'utilitédelasoye
des Araignées,
par Mr Bon,
AssociéHonorairede
la Société Royale des
Sciences , & Premier
President ensurvivance
de la Cour des Comptes
deMontpellier.
On fera surpris d'apprendre
que les Araignées
font une soye aussi belle,
aussi forte, & aussi luArec
que la soyc ordinaire. La
prévention ou l'on est contre
un Insecte aussi commun
que meprisé
,
est cause que
le Publica ignoré jusqu'icy
toute l'utilité qu'on pouvoir
en tirer ; & comment l'auroit-
il feulement soupçonné.
Celle de la foye si
considerable, a demeuré inconnuë
& négligée longtemps
après sa découverte.
Ce fut dans l'Isle de Cos que
Pamphilia,fille dePlatis,trouVa
la première l'invention delamertreenoeuvre;cette
;. découverte fut bientost
connuë chez les Romains.
On leur aporta de la soye
du Pays des Seres, où les vers
qui la font croissent naturellement.
Bienloin de profiter
d'une nouveauté si utile
ils ne purent jamais se persuader
queces vers produisissent
des filsaussi beaux &:
aussi pretieux, &tirerent sur
cela mille conjectures chimériques.
Leur ignorance
jointe à ieurparede, rendit
pend ant plusieurs siecles la
foye d'une rareté & d'une
chereté siextraordinaire,
qu'on la vendoit au poids
de l'or. Vopiscus assure que
l'Empereur Aurelicn refusa
par cette raison à l'Imperatrice
sa femme, un habit
de soye qu'elle lui demandoit
avec beaucoup
d'empressement. Cette rareté
dura fort longtemps,
& nous devons la maniere
d'élever les vers à soye à
desMoines qui en aporterent
des oeufs en Grecc fous le
Regne de rEmpcreurJufUnien.
Nous l'apprenons de
Godefroy dans ses Notes
sur laLoy premièreauCode
Livre quatriéme. Quoe res
venire nonpossunt, &la Loy
Emptori 37.d'Uipien paragraphe
premier au 21. Livre
du Dlgdle, assure que le
prix de la foye estoit égal
àcelui des Perles.
La France n'aprofité que
bien tard de cette découverte
, puisqu'HenryII,
porta aux Noces de sa fille
&desa soeur, les premiers
bas de soye qu'on eut veu
dans le Royaume. C'est à
ses soins & à ceux de ses
Successeurs que nous devons
l'ecabtinement des Manufactures
de Tours & de
Lyon, qui ont rendu les
Etoffes de foye si com- munes.&c
Ensuite Mr Bon fait observerque
lesmoindres découvertes
avoient souvent
donné lieu à des établissements
considerables
, par
exemple, dit-il. -
L'ingenieusefable d'Arachné,
ne fait elle pas bien
voirque cestaux Araignées
àqui l'on doit les premie- rsidées d'ourdir les toiles,
-& de tendre des Filets aux
animauxiaiiiifl'utilitéconftante
que j'assure qu'on en
peut tirer, les fera sans doute
regarder dans la suite
f comme les Vers à foye &
j
les Abeilles, qui sont de
tous les Insectes les plus necessaires
& les plus admirables
dans leurs ouvrages.
Mr Bon fait ensuite plusieursObservations
sur les
différentes efpcces d'Arai-
- gnées,& dit qu'on lesdistingue
par lenombre&par
l'arangement de leurs yeux,
t les unes en ayant [IX, lesautres
huit,les autres dix,
rangez differemment sur le
sommetde la teste;&qu'on
voit ces yeux sans aucun secours;
mais beaucoupmieux
avec celui de la Loupe.
En parlant desMamellons
de ces Insectes,ilfait obferver
une Mechanique fort
singuliere dont lesAraignées
se serventlorsqu'elles veulentpasser
d'un lieu à un aurre.
Elles se pendent perpendiculairement
à un fil; tournant
ensuite la teste du côté
du vent, elles en lancent
plusieurs de leurs-Anus., qui
partent comme destraits,
& si par hazard le vent qui
les allonge les cole contre
quelque corps solide ,ce
quelles sentent par. la resistance
qu'elles trouvent en
les tirant de temps en temps
avee leurs pattes,elles se fervent
decette espece de pont
pour alleràl'endroit où ces
fils se trouvent attachez ;
mais si ces fils ne rencontrent
rien à quoy ils puissent
se prendre, ellescontinuent
toûjours à les cacher jusqu'àce
que leur grande Ion..
gueur ,& la force avec U*
quelle le ventles pousse &
les agite, furmonrant l'équilibrede
leurscorps,elles
se sentent fortement tirer.
Alors rompant le premier
fil qui les tenoit suspendues,
elles se laissent emporter au
gré du vent, & voltigent
sur le dos,les pattesétendues;
c'est de ces - deux; manieres
qu'elles traversent les chemins
,
les rues & les plus
grandes Rivieres, &c.
Il s'étend en suite sur la ,
qualité des soyes & sur la
maniere de les fabriquer; il
conclud
conclud que les Araignées
fournissent beaucoup plus
queles Vers à foye;marque
-toutes les experiences qu'il
afaites,tant pourleurnourriture
, que pour l'oecono-
- - mic du fruit qu'on en pour-
, ra tirer.
- Ilajointàcela l'execution;
il aenvoyé des mitaines
& des basà l'Academie
- Royale des Sciences qui les
vit avec plaisir. Comme elle
cherche d'abord dans les
nouvelles découvertes cc
qui peut contribuer à l'utilité
publique, elle chargea
Mr de Reaumur de taire les
Observations làdessus,non
pas sur la possibilité de l'etablissement
;MrBon J'avoit
démontré d'une maniere
aussi certaine quecurieuse
; mais pour examiner si
les frais des Manufactures
n'emporteroient pas le profit
qu'on en tiretoiten un
mot pour compenser & pefer
en touteschoses si l'on
devoit préferer lesAraignées
aux Vers à soye.
Mr de Reaumur,après avoir
donné à Mr Bon tous
les éloges que les vrais Sçavantssedevroient
toûjours
donner les uns aux autres,
continua le discours donc
je vais vous donner un Extrait.
de la dissertationsurl'utilitédelasoye
des Araignées,
par Mr Bon,
AssociéHonorairede
la Société Royale des
Sciences , & Premier
President ensurvivance
de la Cour des Comptes
deMontpellier.
On fera surpris d'apprendre
que les Araignées
font une soye aussi belle,
aussi forte, & aussi luArec
que la soyc ordinaire. La
prévention ou l'on est contre
un Insecte aussi commun
que meprisé
,
est cause que
le Publica ignoré jusqu'icy
toute l'utilité qu'on pouvoir
en tirer ; & comment l'auroit-
il feulement soupçonné.
Celle de la foye si
considerable, a demeuré inconnuë
& négligée longtemps
après sa découverte.
Ce fut dans l'Isle de Cos que
Pamphilia,fille dePlatis,trouVa
la première l'invention delamertreenoeuvre;cette
;. découverte fut bientost
connuë chez les Romains.
On leur aporta de la soye
du Pays des Seres, où les vers
qui la font croissent naturellement.
Bienloin de profiter
d'une nouveauté si utile
ils ne purent jamais se persuader
queces vers produisissent
des filsaussi beaux &:
aussi pretieux, &tirerent sur
cela mille conjectures chimériques.
Leur ignorance
jointe à ieurparede, rendit
pend ant plusieurs siecles la
foye d'une rareté & d'une
chereté siextraordinaire,
qu'on la vendoit au poids
de l'or. Vopiscus assure que
l'Empereur Aurelicn refusa
par cette raison à l'Imperatrice
sa femme, un habit
de soye qu'elle lui demandoit
avec beaucoup
d'empressement. Cette rareté
dura fort longtemps,
& nous devons la maniere
d'élever les vers à soye à
desMoines qui en aporterent
des oeufs en Grecc fous le
Regne de rEmpcreurJufUnien.
Nous l'apprenons de
Godefroy dans ses Notes
sur laLoy premièreauCode
Livre quatriéme. Quoe res
venire nonpossunt, &la Loy
Emptori 37.d'Uipien paragraphe
premier au 21. Livre
du Dlgdle, assure que le
prix de la foye estoit égal
àcelui des Perles.
La France n'aprofité que
bien tard de cette découverte
, puisqu'HenryII,
porta aux Noces de sa fille
&desa soeur, les premiers
bas de soye qu'on eut veu
dans le Royaume. C'est à
ses soins & à ceux de ses
Successeurs que nous devons
l'ecabtinement des Manufactures
de Tours & de
Lyon, qui ont rendu les
Etoffes de foye si com- munes.&c
Ensuite Mr Bon fait observerque
lesmoindres découvertes
avoient souvent
donné lieu à des établissements
considerables
, par
exemple, dit-il. -
L'ingenieusefable d'Arachné,
ne fait elle pas bien
voirque cestaux Araignées
àqui l'on doit les premie- rsidées d'ourdir les toiles,
-& de tendre des Filets aux
animauxiaiiiifl'utilitéconftante
que j'assure qu'on en
peut tirer, les fera sans doute
regarder dans la suite
f comme les Vers à foye &
j
les Abeilles, qui sont de
tous les Insectes les plus necessaires
& les plus admirables
dans leurs ouvrages.
Mr Bon fait ensuite plusieursObservations
sur les
différentes efpcces d'Arai-
- gnées,& dit qu'on lesdistingue
par lenombre&par
l'arangement de leurs yeux,
t les unes en ayant [IX, lesautres
huit,les autres dix,
rangez differemment sur le
sommetde la teste;&qu'on
voit ces yeux sans aucun secours;
mais beaucoupmieux
avec celui de la Loupe.
En parlant desMamellons
de ces Insectes,ilfait obferver
une Mechanique fort
singuliere dont lesAraignées
se serventlorsqu'elles veulentpasser
d'un lieu à un aurre.
Elles se pendent perpendiculairement
à un fil; tournant
ensuite la teste du côté
du vent, elles en lancent
plusieurs de leurs-Anus., qui
partent comme destraits,
& si par hazard le vent qui
les allonge les cole contre
quelque corps solide ,ce
quelles sentent par. la resistance
qu'elles trouvent en
les tirant de temps en temps
avee leurs pattes,elles se fervent
decette espece de pont
pour alleràl'endroit où ces
fils se trouvent attachez ;
mais si ces fils ne rencontrent
rien à quoy ils puissent
se prendre, ellescontinuent
toûjours à les cacher jusqu'àce
que leur grande Ion..
gueur ,& la force avec U*
quelle le ventles pousse &
les agite, furmonrant l'équilibrede
leurscorps,elles
se sentent fortement tirer.
Alors rompant le premier
fil qui les tenoit suspendues,
elles se laissent emporter au
gré du vent, & voltigent
sur le dos,les pattesétendues;
c'est de ces - deux; manieres
qu'elles traversent les chemins
,
les rues & les plus
grandes Rivieres, &c.
Il s'étend en suite sur la ,
qualité des soyes & sur la
maniere de les fabriquer; il
conclud
conclud que les Araignées
fournissent beaucoup plus
queles Vers à foye;marque
-toutes les experiences qu'il
afaites,tant pourleurnourriture
, que pour l'oecono-
- - mic du fruit qu'on en pour-
, ra tirer.
- Ilajointàcela l'execution;
il aenvoyé des mitaines
& des basà l'Academie
- Royale des Sciences qui les
vit avec plaisir. Comme elle
cherche d'abord dans les
nouvelles découvertes cc
qui peut contribuer à l'utilité
publique, elle chargea
Mr de Reaumur de taire les
Observations làdessus,non
pas sur la possibilité de l'etablissement
;MrBon J'avoit
démontré d'une maniere
aussi certaine quecurieuse
; mais pour examiner si
les frais des Manufactures
n'emporteroient pas le profit
qu'on en tiretoiten un
mot pour compenser & pefer
en touteschoses si l'on
devoit préferer lesAraignées
aux Vers à soye.
Mr de Reaumur,après avoir
donné à Mr Bon tous
les éloges que les vrais Sçavantssedevroient
toûjours
donner les uns aux autres,
continua le discours donc
je vais vous donner un Extrait.
Fermer
Résumé : EXTRAIT de la dissertation sur l'utilité de la soye des Araignées, par Mr Bon, Associé Honoraire de la Societé Royale des Sciences, & Premier President en survivance de la Cour des Comptes de Montpellier.
Le texte de Monsieur Bon, Associé Honoraire de la Société Royale des Sciences et Premier Président en survivance de la Cour des Comptes de Montpellier, examine l'utilité de la soie produite par les araignées. Monsieur Bon note que, malgré ses qualités esthétiques et sa solidité, la soie d'araignée est peu connue en raison des préjugés contre cet insecte. Il compare cette situation à l'ignorance initiale des Romains concernant la production de soie par les vers à soie, qui étaient perçus comme précieux et rares. La découverte de la soie par les Romains est attribuée à Pamphilia, fille de Platis, sur l'île de Cos. Les Romains, bien que conscients de la soie, ne comprenaient pas sa production et la considéraient comme extrêmement rare et chère. Cette rareté persista jusqu'à ce que des moines apportent des œufs de vers à soie en Grèce sous le règne de l'empereur Justinien. En France, l'utilisation de la soie se développa tardivement. Henri II introduisit les premiers bas de soie lors des noces de sa fille et de sa sœur. Les manufactures de Tours et de Lyon, encouragées par Henri II et ses successeurs, rendirent les étoffes de soie courantes. Monsieur Bon souligne que les araignées, comme les vers à soie et les abeilles, sont des insectes admirables et nécessaires. Il décrit les différentes espèces d'araignées et leurs mécanismes de déplacement, utilisant des fils de soie pour se déplacer. Il affirme que les araignées produisent une quantité de soie supérieure à celle des vers à soie et présente des expériences pour prouver cette affirmation. L'Académie Royale des Sciences, intéressée par ces découvertes, chargea Monsieur de Reaumur d'examiner la viabilité économique de l'exploitation de la soie d'araignée. Monsieur de Reaumur, après avoir loué les travaux de Monsieur Bon, poursuivit les observations pour évaluer les coûts et les bénéfices potentiels.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2241
p. 27-87
EXTRAIT du discours de Mr de Reaumur.
Début :
Il convient d'abord avec Mr Bon, que la nourriture [...]
Mots clefs :
Araignées, Soie, Vers à soie, Coques, Fils, Oeufs, Nourriture, Mamelons, Insectes, Espèces, Toiles, Réaumur, Bon
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du discours de Mr de Reaumur.
EXTRAIT
du discours de Mrde
Reaumur.
Il convint d'abord avec
Mr Bon ,que la nourriture
la plus ordinaire des Araignées
,
cest la Mouche
mais il ne remarquer que
quand on pourroit prendre
facilement toutes les Mouches
qu'on voit, il y en auroit
à peine assez dans tout
le Royaume pour nourrir
assez d'Araignées pour faire
une quantité de soyeun peu
çonfidcrable.
Ayant ensuite observé
que les Araignées mangent
également les autres Infectes
qui s'embarassent dans
leurs toiles.
Ilnes'agit plus, dit-il,que
de trouver une cfpece d'Insecte,
dont on pût avoir com
modement autant qu'on
voudroit. Les seuls vers de
terre me parurent avoir cet
avantage;il y ena des quantirez
prodigieuses; les Jardins,
les Champs en sont
remplis:il n'y a personne qui
n'ait remarquéqu'aprés des
nuits pluvieuses, les Allées
des Jardins sont couvertes
de divers petitsmonceaux de
terre de figure ronde, &
tournez en spirales. Ils cachent
autant de trous par
lesquels sont sortis les vers
de terre pendant la nuit. Il
n'est aussi rien de plus facile
qued'avoir de ces insectes,
pourvû qu'on aille les chercher
pendant la nuit avec
une chandelle; observant
seulement d'y aller dans des
temps qui n'ont pas esté
precedez d'une longue sécheresse.
A la verité je n'avois
jamais trouvé de vers
de terre dans les toiles, ni
dans les trous d'Araignées,
mais ces infectes rampant
sur la terre, & ayant assez
de force Se de pesanteur
il cftoit également impoffi-,
ble qu'ils se fussentjettez
dans ces filets & dans ces
trous,& que les Araignées
les y eussent transportez.
Ilme parut qu'il n'y avoic
point de nourriture dont
je dusse me promettre davantage.
Lesuccés ne trompa
pas mon attente. Ayant
donc renfermé dans des
boetes plusieurs grosses A.
raignées de diverses especes.
qui avoient passé l'Hyver
, car il y en a qui vivent
plusieurs années
-,
je leur
donnay des morceaux de
Vers, & les conservay en
vie par ce moyen.
Il ne m'auroit pas fufïi
pour me persuaderquecette
nourriture estoit convenable
aux Araignées, de
les avoir veu vivre pendant
plusieurs mois après la leur
avoir donnée. Une experienque
j'avois faite autrefois
m'auroit laissé un doute tresbien
fondé. J'avois gardé
une Araignée de maison en
vie pendant plus de trois
mois sans lui donner aucune
nourriture. On sçait
d'ailleurs que les petites Araignées
qui éclosent dans
le mois de Septembre vivent
environ huit ou neuf
mois sans manger. Mais
comme j'avoisrenfermé ces
Araignées dans des boetes
que j'avois couvertes de
verre, j'obfervois aisément
si elles s'attachoient à la
nourriture que je leur avois
donnée ,& je les voyois attaquer
les morceaux de vers
qu'onsçait se remuer malgré
leur féparatfon du reste
du corps- , comme on les
voit attaquer les Infectes à
qui il reste encore quelque
force aprèss'estrelaissez.
prendre dans leurs filets. Les
divers mouvements de ces
morceaux de vers excitoienr
ces Infectes de proye. Dailleurs
elles conservoient leur
grosseur & leur vivacité,ce
qui n'arrivoit point à celles
que je laissois sans nourriture.
Enfin ce qui est plus
decisif, plusieurs firent. des
coques, dans lesquelles plusieurs
oeufsestoient renfermez.
Je tentay ensuité diverses
fortes de viandes pour voir
si elles ne seroient pas également
propres à les nourrir,
car quelque commodes que
soient les Vers, la viande
l'auroit esté davantage ?
mais je vis qu'elles ne la recherchoient
point, & que
lorsqu'elleslarencontroient
elles s'apliquoient rarement
dessus, parce que le naturel
feroce des Araignées veut
estre excité pas des animaux
vivans.
J'imaginay cependant une
autre nourriturequi suplée
peut estre à cet avantage par
legoût exquis que les Araignées
y trouvent. Les jeunes
Araignées qui ne font que
d'abandonner leur coques le
preferent à toutes autres.
Je ne l'employai qu'à
cause du raport qu'il me
parut avoir avec la chair
tendre & molle des infectes
que les Araignées succent
; elle consiste dans cette
substance molle quiremplit
les plumes des jeunes oyseaux
avant qu'elles soient
venuës à leur parfait accroissement.
On a remarqué sans doute,
que lorsqu'on arrache
de ces jeunes plumes, elles
font sanglantes par le bout
&que le tuyau cil: mol. Alors
ceux qui se feront de plus
donné la peine de presser ce
tuyau, ou de le dissequer
l'auront trouvéremply
d'une substance rendre, &
garnyd'un grand nombre
de petits Vaisseaux qui taitsent
échaper du fang lorsqu'on
les coupe.Après avoir
arraché de ces. plumes à de
jeunes Pigeons ou à des
vieuxausquelsj'avois osté
quelque temps auparavant
les grosses plumes de la
queuë&des aites, je lesdivisay
en divers petits morceaux
d'une ligne ou d'une
demie ligne de longueur ;
je donnay ces petits morceaux
aux Araignées
,
qui
s'en accomoderent,les jeunes
Araignées sur tout: j'entends celles que j'avois
gardées dans leurs coques,
&qui les avoienc abandonnées
depuis peu, sembloient
les préserer à toute autre
nourriture.J'en voyois quelques
fois cinq ou six assemblées
sur un mêmepetit
morceau de plume que chacune
sucçoit du costé où il
avoit cité coupé.
Jusqu'icy tout semble
aller à merveilles pour les
Araignées;voicy desnourrituressimples,
dont il semblc
qu'il eftojc (cuicmcnt
question. Peut estre en trouvera
t on d'autresaussi commode
, mêmeparmy les
InCc:aes) pendant qu'on se
serviroit de celles là qui ne
sont pas plus difficiles à trouver
que lesfeuilles deMeurier
qu'on donne auxvers,& qui
ont quelque chose de plus
commode.On peut les avoir
sans aucun foin, & dans
tous les Pays,sans craindre
pour elles les plus rudes Hyvers.
Les Rorisseursfourniraient
une grande quantité
de ces jeunes plumes,où
l'on en auroit de resteen
nourrissant des poulets ou
des pigeons
,
ausquels on
les arracheroit detemps en
temps, & qui n'en feroient
pas moins leurs oeufs& leurs
petits,comme je l'ay experimenté
; mais nous allons
voir qu'il y aura beaucoup
à decompter lorsqu'il s'agira
d'éleverassez d'Araignées
pour fournir de foye des
Manufactures.
D'abord que les jeunes ¡
Araignées abandonnent la
foye qui les envelopoit
,
j
elles paroissent parfaitement
dacord,elles travaillent de
concert a une même toile ;
les unes étendent de nouveaux
fils sur ceux que les
autres avoient déja fournis;
mais cette parfaire union
ne dure pas long-temps. Je
distribuay en différentes
boëtes quatre à cinq mille
Araignées, ausquelles j'avois
veu abandonner leurs
coques; j'en mis deux ou
trois cens dans de certaines
boëtes,dans d'autres cent
ou cinquante ou même
moins. Ces boëtes avoient
à peu prés la longueur d'une
carte a joüer, & la largeur
d'une semblable carte ;
c'estoit un assez grand espace
pour de si petits animaux
;mêmej'avoisobfervé
qu'elles s'attachoient au
verre qui couvroit ces boëtes.
Je leur avois fait à chacune
une ouverture à une
ligne de distance de ce verre,
par laquelle je faisois entrer
une carte qui estoit appuyée
sur la largeur de laboete;cette
carte bouchoit assez exactement
l'ouverture pour
empêcher les Araignées de
s'échaper. C'est sur cette
carte que je mettois lanourriture
que j'avois trouvé
leur cilre propre. Je la pofois
ainsi prés de la furfacc
interieure de la boëte ou
du verre ,
afin que les Araignées
fussent plus proches
de cette nourriture,& afin
que celles qui estoient au
fond de la boëte, ou sur
ses costez, pussent venir la
chercher. J'avois eu la précaution
de lui faire faire un
grand nombre de trous. On
pouvoir parce moyen donner
à manger à beaucoup
d'Araignées en peu de
temps. On les voyoit les
premiers jouts chercher cette
nourriture avecempressement,
plusieurss'attachoient
amu meêm,e morceau de plu-
-
Mais leur naturel feroce
se déclara: les plus grosses
& les plus fortes prirent,
goust à manger les
plus petites êc les plus foibles;
chaque fois que je les
regardois,j'en voyois une
petite qui estoit devenue la
proye d'une un peu plus
grosse, & au bout de quelque
temps à peine m'en res-
•
ta en une ou deux dans
chaque boëte.
Je sçavois bien que les
grosses Araignées se battent
quelques fois lorsqu'elles se
rencontrent; maisilyavoit
quelque apparence qu'estant
élevées ensemble,elles pourroient
venir plus sociables,
comme nous voyons que les
Poulets, les Dindons élevez
dans une même Bassecourt
vivent fort bien ensemble
,
quoi qu'ils fassent
la guerre aux nouveaux venus
jusqu'à les tuer. Les
grosses Araignées même, se
mangent beaucoup moins
les unes les autres que les
petites,soit parce qu'elles
ontbienmoins besoin de
nourriture, ou qu'estant
plus pesantes elles aiment
moins à se remuer. C'est
aparemment que cette inclination
qu'elles ont à se mangermutuellement,
est partie
cause de ce qu'il y a si
peu d'Araignées à proportion
de ce qu'il devroit yen
avoir,faisant une quantité
d'oeufs aussi prodigieuse
qu'elles enfont.
Je sçay bien qu'il y a divertes
fortes d'infectes qui
les mangent. Pline parle de.
quelques especes de Frelons
& de Lezards qui s'en nourrissent.
J'ay veu de petits Le.
zards en attraperavec beaucoup
d'adresse; mais malgré
cela je crois que nous en
verrions incomparablement
davantage sielles ne semangeoient
point.
Il ne sembleroit donc rester
d'autre party à prendre
si l'on vouloitélever des Araignées
qu'à les loger fcparement
; on pouroit par
exemple avoir des boëtes
divisées en plusieurs petits
compartimens où l'on formeroit
plusieurs Cellules,&
jel'ay fait comme cela;mais
de donner à manger à chacune
de ses Araignées separement
cela engageroit à des
dépenses peu proportionnéesau
profitqu'on en pourroit
cirer.On pourroit en venir
là si nous n'avions la foye
des Vers d'une maniéré infiniment
plus commode.
-
Je sçay qu'on pouroit
trouver des moyens d'abroger
cette maniéré de leur
donner à manger, & j'en
ay
ay même imaginé quelques
uns où l'on employeroit
beaucoup moins de
temps qu'on en met à donner
la nourriture aux Vers.
La necessité où l'on cfl;
de distribuer les Araignées
dans des Cellules se parées,
jette encore dans un nouvel
embarras qui ne diminuë
pas peu l'avantage qu'ellesont
sur les Vers du costé
de leur fecondité
, car pour
profiter de cet avantage,il
faut pouvoir garder un
grand nombre d'oeufs qui
ayent esté fecondez par 1accouplement
,
& pour cela
il faut mettre necessairement
des Araignées ensemble.
Je sçay bien qu'il est un
temps où il se doit faire chez
ces Infectes une douce fermentation
qui leuroste leur
ferocité naturelle, & qu'QI}
pourroit alors les mettre ensemble
sans aucun risque ;
mais comment connoistre
précisement ce temps qui
doit préceder de peu celui
où elles ont envie de faire
leurs oeufs. Il seroit aisé à
trouver si elles les faifoienc
toutes à peu prés dans le
* -
même temps. Mais il y a
plusieurs mois de difference
entre le temps que les uncs
pondent, de celui où les autres
pondent à leur tour.
La fecondité des Araignées
est prodigieuse, comme
Mr Bon l'a parfaitement
observé;mais après tout les
Vers font feconds de reste
quand on fuppofcroit qu'ils
ne font qu'environ cent
oeufs, desquels à peine quarante
donnent des vers qui
fassent leurs coques, au lieu
que les Araignéesfont 6.
à 700. oeufs, quoy que j'aye
remarqué danstousles Vers
quej'ay élevez de faire une
exactecomparaison de leur
foye avec celle des Araignées,
ayent toûjours donné
au moins 3. à400. oeufs. Il
est aisé de voir qu'on peuc
multiplier le nombre des
Versautantquonle voudra,
cela dépendoit seulement
de la quantité de leurs oeaft,
il n'en faut d'autre preuve
que la quantité de foye qu'ils
fournissent aujourd'huy à
l'Europe, où il n'y avoit
autre fois aucuns Vers. Il
seroit donc aisé avec le
temps d avoir des quantitez
de Versqui surpassassentautant
ce que nous en avons
à present, que ce que nous
en avons, surpasse le petit
nombre d'oeufs qu'on aporta
d'Orient en Europe;mais
c'est qu'il est necessaire de
les loger
,
soigner, nourrir,
ce qui fait qu'on n'en éleve
pas davantage, parce qu'en
augmentant la quantité de
la soye,onendiminuëroitle
prix,& les soins qu'on prend
pour élever les Vers ne seroient
plus payezassez cher.
Il semble jusqu'icy que
les Vers l'emportent beaucoup
sur les Araignées par
la facilité qu'on a à les élever)&
par consequent qu'on
doit peu se promettre de la
nouvelle foye
,
si elle n'a
quelque avantage sur l'ancienne,
soit par sa beauté
ou sa force,ou par la quan- titéqu'on en peut tirer;
c'est ce que nous allons examiner
dans le deuxième article.
Comme toures les especes
d'Araignées ne donnent pas
une foye qu'on puisse mettre
en oeuvre, & que celles
qui fournissent cette soyela
filent feulement pour formerles
coques qui envelopent
leursoeufs, il m'a paru
necessaire de donner une
idée generale des diverses
especes d'Araignées au squelles
on peut ramener toutes
les autres, & de la différente
maniere donc les coques de
ces différentes especes sont
faites, afin de faire connoître
celles dont on peut tirer
de la foye dans le Royaume.&
c. Mr de Reaumur dit que
Mr Bon avoit distinguê les
Araignées en deux ci peces
principales, sçavoir les Araignées
à jambes longues, &
lesAraignées à jambes courtes
, & quecestoit la derniere
qui fournissoitla nouvelle
foye. Il fie un grand détail
de toutes les especes d'Araignées
comprises dans ces
deux pricipales,& expliqua
celles dont on pourroit tirer
de la soye, & celles qui
n'en donnent point. Il expliquaaussi
la maniere donc
chaque espece d'Araignées
faisoient leurs coques, &
dit qu'on pourroit avoir des.
soyesd Araignées plus differentes
par leur couleur na.
turelle, quenel'est celle des
Vers quiest toûjours aurore
ou blanche, au lieu que les
coques d'Araignées en donneroient
de jaune, de blanche
,
de grise
,
d'un fort
beau bleu celeste
,
& d'un
beau brun caffé
; mais que
les Araignées qui donnent
la foye couleur de caffé étoient
rares , & qu'il n'en
avoir rencontré que dans
quelques champs de Genets,
oùil avoit aussi trouvé de.
leurs coques, donc la [oic:
estoit tres forte & iits-belle;
que ces coques estoient faites
d'une maniere differente
de toutes les autres coques
d'Araignées dont il avoit
parlé. &c. Ildit en suite,que les Araignées
faisoient leurs oeufs,
ou la foye qui les enveloppe
dans plusieurs mois de l'année,
non feulement dans les
seuls inoisdaoutl & de Septembre,
qui est le seul temps
que Mr Bon donne pour cela
; mais aussi dans le mois
de May & les suivants; que
les Araignéesfiloient deux
sortes de n:s
,
etonc les uns
servent à ourdir les toilles
qu'elles tendent aux Infectes,&
les autres à euveloper
leursoeufs,&quecesfils
-
ne differoient entr'eux que
par le plus ou le moins de
force ; ce qu'il expliqua de
cettemaniere, - Je suppose qu'on sçair que
les Araignées ont
-
auprès de
leur Anus divers mamellons
quisont autant defilieres dans
lesquelles semoule la liqueur
qui doit devenir de la foyc
lorsqu'elle fc fera
-
féchéc
après en estre sortie. Les
Araignées dont il s'agiticy;
c'est à dire celles dontla foye
est propre aux ouvrages ,
ont six de ces mamellons,
donc quatre sont très sensibles,
mais les deux autres le
font moins, & on ne les
distingue pas aisément sans
le secoursde la Loupe. Ces
deux petits mamellons sont
posez chacun proche de la
baze des deux gros qui sont
les plus prés de l'Anus. Chacun
de ces six mamellons
sensibles sont composez
euxmêmes de divers petits
mamellons ou filieresinsenfibles
; c'est. dequoy on est
aisément persuadé, si cependant
on presse avec deux
des doigts d'une même main
le ventre d'une Araignée
pour obliger la liqueur de
couler de ces mamellons
?
on appliquera le doigt sur
l'un d'eux
,
& qu'on le presse
doucement on en tire plusieursfils
distinctement separez
les uns des autres dés
leur sortie, qui par confequent
avoient parte par différentstrous.
Ces fils sont
trop fins pour qu'on puisse
les compter tous d'une ma,-
niere leure ; rn^ib ce que je
sçai de certain; c'est que j'en
ay pu souvent compter
plus de six à sept. On tire
plus ou moins de ces fils
d'un même mamellon si
l'on applique de doigt plus
fortemenr, ou sur une plus
grande partie de ce mamellon.
Ainsi il est aisé à present
de comprendre comment
les Araignées font des fils
plus ou moins gros quand
il leur plaist, car non seulement
,lorsqu'avant de commencer
à filer, elles appliquent
contre quelques corps
plus ou moins des mamellons
sensibles de leur Anus;
mais selon qu'elles appliquent
plus fortement
, ou
une plus grandepartie de
chacun de ces mamellons
,
elles font des fils composez
d'un plus grand nombre
d'autres fils & par confequents
plus sorts & plus
gros.
Il doit y avoir environ
dix-huit fois plus de fils qui
composent un des fils des
Coques qu'il n'yen a dans
ceux des Toiles, si la quantité
des filsquicompoienc
les uns ôc les autres est proportionnée
à leur force,car
ayant collé un poids de deux
grains à un fil de toile, il l'a
ordinairement soûtenu sans
rompre, & s'est ordinairement
rompu lorsque j'yen
ay attaché un de trois
grains, au lieu que les fils
de coque soûtiennent environ
trente six grains; mais
ils se cafient lorsqu'on les
charge d'un plus grand
poids.
Mais si les fils des coques
des Araignées sont plus
forts que les fils des Toiles,
ils font aussiplus foibles que
ceux des coques de Vers,
quoy que dans une moindre
proportion. La force. des
fils que je devidois de dessus
ces dernieres coques a esté
ordinairement jusqu'a soûtenir
un poids de deux gros
& demi. Ainsi la force d'un
fil de coque d'Araignée est
à celle d'un fil de coque de
Vers environ comme un à
cinq, & c'efi; peut -
estre
encore là un des endroits
par lesquels l'ancienne foye
pourroic avoir quelque avantage
sur la nouvelle.
A la verité chaque fil de
coque d'Araignée est à peu
prés moins gros qu'un
fil de foye dans la même
proportion qu'il est plus
foible ; mais cela ne compense
pas entieremcnt ce
desavantage
, car il est plus
difficile de joindre ensemble
plusieurs brins, car sans
compter que c'est une peine
de plus
,
il est toujours à
craindre que lesfilsnetirent
pas tous également, & par
conséquent que leur assemblage
n'ait pas la somme
des forces que chaque fil au..
roit separement. Cettemultiplicité
de brins qui composent
chaque fil de foye
d'Araignée pour le faireaussi
gros qu'un fil de foye de
Vers, contribue peut -
être
en partie à rendre les ouvtages
faits de cette foye moins
lustrez que ceux de la soye de
Vers,car leur luftreefl: effectivement
moins beau, comme
un sçavant Académicien
le remarqua lorsque les Mitaines
furent apportées à
l'Academie; ce qu'on appelle
lustre dans une étoffe ne
me paroissant proven ir
que de ce qu'elleréfléchit
plus de lumiere colorée d'une
certaine façon qu'une
autre étoffe qui paroist de
même couleur. Plus un brin
de foye aura donc de petits
vuides qu'un autre brin de
soye, moinsilparoîtra lustrè
, car il refléchira moins
de lumiere. Or ces petits vuides
feront évidemment en
plus grand nombre dans un
fil composéluy-même de
plusieurs fils differens & réellement
séparez, que dans
celuy qui estant de même
grosseur n'est point compode
differens brins,les parties
de la liqueur visqueuse
qui le composent estant
sans doute appliquées plus
aisément les unes proche
des autres devant se toucher
en plus d'endroits que divers
filsréellement séparez.
Ainsien supposant quechaque
fil de foye d'Araignéc
n'est pas plus lustré naturel- t lement qu'un fil de foye de'
Vers, il est clair que lors
qu'on aura joint cinq de ces filspourencomposerunautre
de même grosseur que- L fccftlefil deVersnaturelles
ment, que ce fil composé &
l'ouvrage qu'on en formera
paroistront moins lustrez
que le fil de foye de Vers,
& l'ouvrage qui en fera
formé.
Cecy seroit vray , en
suposant, comme je viens
dele dire, que le fil simple
d'Araignée est naturellement
aussi lustré qu'un fil
simple de foye ; mais cette
suposition même seroit
peut-estre trop favorable
à la foye d'Araignée
, car
on peut remarquer que les
fils les plus crespez ont
moins de lustre que ceux
qui le sont moins. Aussi
voyons nous que la lainesr
dont chaque brin est naturellement
pluscrespé qu'un
brin de foye
,
est aussi
moins lustrée, si chaque
brin de soye d'Araignée
est naturellement plus crêpé
qu'un brin de foye de
Vers, il doit donc aussi
avoir moins de lufire,&
c'est ce qui ca tres-aisé à
observer. Il n'est gueres
plus dificile de trouver la
raison pour laquelle ces
fils font plus crespez que
les autres. Lamanieredont
ils sont devidez les uns & les
autresen est apparemment
la cause; car on conçoit
d'abord qu'en devidant
desfils d'une manière lâche
on laisse la liberté au redore
de toutes les petites parties
quilescomposent,d'agir de
toutes leurs forces pour
les plieroules friser en plusieurs
sens differents, au
lieu qu'en devidant ces fils
d'une maniere plus serrée,
comme font les Vers, on
empêche l'action du ressort
de ces petites parties. Lo
redore*
ressort luy même s'use dans
cette situation violente,
ou du moins il s'affaiblit.
On demeurera plus volontiers
d'accord de cecy lors
que l'on fera attention que
les premiers fils de coques
desVers à foye
,
qui sont
eux mêmes entortillez autour
de la coque d'une maniere
lâche sont bien moins
beaux,&moins lustrez, que
ceux qui forment le corps
de la coque, & qui sont
devidez d'une maniere tresserrée.
Quand on s'apperçoit
qu'il n'ya eu que deux des
mamellonsqui ayent four-
-
ny des fils pour en faire un
de toile d'Araignée & que
chacun de ces mamellons
qui fournirent eux mêmes
unfilcomposé de plusieurs
autres en auroient fouiiiy)
un simple
,
les fils de toiles
estant dix huit fois plus
foibles qu'un fil de coque ,t
ce dernier fil que nous avons
dit estre environ cinq foIS2
plus petit qu'un de foye des
Vers, devroic estre composé
de trente six brins au
moins. Peutestrequecette
réflexion pourra servir à
soutenir l'imagination lors
qu'elletâche à comprendre
laprodigieuse divisibilitéde
la matiere,car qu'elle doit
estre la petitesse d'un fil
que les yeux pourtantaperçoivent
& qui n'etf pas plus
gros que la centquatrevingtième
partie d'un fil
de foye simple, lequel fil de
foye simple n'estluymême
que la deux centiéme partie
d'un fil desoye telle qu'on
s'en sert pour coudre
, car
:;, j'ay souvent divisé ces brins
de foye en deux cent fils ou
à peu pres; de sorte quufli
brin de soye d'Araignée de
la grosseur d'un brin de
foye dont on se sert pour
coudre seroit réellement
composé d'environ trente
six milfils, & on pouroic
le diviser actuellement en
mille.
Mais enfin venons au
dernier point essentiel,c'està-
dire voyons quel raport
a la quantité de foye que
chaque Araignée donne
par an , avec celle qu'on
tire des Vers à foye. J'ay
pesé avec grand soin diverses
coques de Vers; j'ay.
trouvé que les plus fortes,
c'est-à-dire, l'ouvraged'une
année d'un Vers, pesoient
quatre grains,& que les
plusfoiblesen pesoient plus
de trois; de forte qu'en prenant
la livre de seize onces
il faut du moins 2304. Vers,
pour avoir une livre de soye.
Lors qu'on porte des habits
de soye,on ne s'avise gueres
de penser que plusieurs mille
Vers ont travaillé toute
leur vie pour en fournir la
matiere.
J'ay pesé avec le même
soin un grand nombre de
coques d'Araignées, & j'ay
toujours trouvé qu'il enfalloit
environ quatre des
plus grosses pour égaler le
poids d'une de Vers
, &
qu'elles pefoient chacune
environ un grain, de sorte
qu'il faudroit quatre des
plus grosses Araignées pour
donner autant de foye
qu'un Vers, s'il n'y avoit
pas plus de déchet sur la
foye des uns que sur celle
des autres, mais le déchet
des coques d'Araignées , les diminuë de plus des deux
tiers,puisquede 13. onces
de soye sale
,
Mr Bon n'en
sa retiré que quarre de foye
mette , ce qui cause ce déchet
dans les coques dÂraignées
,cfl: qu'on les pese
rempliesde toutes lescoques
des oeufs des petites Araignéesavant
qu'elles fussent
écloses,&dediversesordudures
qui Ce trouvent mêlées
parmi la foye. Celles des
Vers n'ont point un pareil
déchet, ou il cil: si petit)
.qu'on peut le compenser
enprenant seulementle déchet
de la foye des Araignecs
aux deux tiers.
Or nous venons de voir
que le poids d'une coque
d'Araignée avant d'estre
nettoyéeefl:au poids d'une
coque de Vers à foye comme
I. està 4.ainsi estant
néttoyée
,
son poids fera au
poids decellecy comme I.
estàiz. Il faudroir donc
déjà11. des plus grosses
Araignées peur donner autant
de foye qu'un Vers.
Mais chaqueVers fait
une coque , parce que les
leurs pour se metamorphoser,
au lieu que les Araignées
ne faisant les leurs que
pour envelopper leurs oeufs,
ils n'y a que les Araignées
femelles qui en fassent d'où il s'ensuit quesi , on
supose que l'on a autant
d'Araignées femelles que
de malles,ce qui doit arriver
à peu pres,24. des
plus grosses Araignées
, ne
donneront pas plus de soye
qu'un seul Vers.
Ilfaudroit donc environ
55296.Araignées des plus
grosses pour avoir une livre
de foye
,
lesquelles Araignées
il auroitesténecessaire
de nourrir separement pen^
dant plusieurs mois
,
d'où
l'on voit combien il est à
craindre que la foye qu'on
en retireroit n'engageast
dans des dépenses peu proportionnées
à sa valeur, puis
qu'elle couteroit24,fois
autant que celle des Vers,
si l'on supposoit mefine
qu'on n'est pas obligé de
mettre les Araignées separement
,
& que chaque
Araignée n'occuperoit pas
plusde place qu'un Vers,
ce quiseroitaussiunesuposition
fausse ,car il faut leur
19 en donner assez à chacune
afin qu'elles puissent faire
leurs toiles. Mais si on
vouloit entrer dans le détail
du calcul des fraisqu'elles
couteroientestant obligé de
les nourrir separement ,&.
de leur donner des espaces
assez grands pour les loger
chacune commodement,
on verra d'une maniere trèsclaire
que la foye des Araignéc,
cousteroit incomparablementplus
quecelle des
Vers.
Qu'on ne croye pas, au
reste, quetout ce que j'ay
dit ne regarde queles Araignées
d'une grosseur commune,
car si on vouloir sça- 1
Voir ce que donnent de foyo
celles qu'on trouve communement
dans les Jardins de
ce Pays, & qui paroissent
tres grosses, on vcrroit qu'il
en faut12. decellecy pour
avoir autant de foye qu'on
en retire d'une des coques
de celles dontj'ay parlé,
& que 28 8. ne donneroient
que le même poids de foye 1
que fournit une seule coque
de Vers,par consequent
qu'à peine 663551. Arai-
-
gnées pourroient faire une
livre de soye.
On aura sans doute regret
de ce qu'il nous reste
si peu d'esperance de prositer
d'une découverte siingenieufe.
Aprés tout ilya
peut-estre encore quelque
ressource. Il pourra se faire
que l'on trouve des Araignées
plus grosses que celles
que nous voyons communement
dans le Royaume.
Il est déja certain
, par le
raport de tous les Voyageurs,
quecelles de l'Amerique
le sont beaucoup plus
que les nostres
,
d'où il
semble aussi qu'elles devroient
donner plus de foye.
Les Vers, qui, quoy qu'originaires
de Pays éloignez,
ont si forr peuplé en Europe,
nous aideroient même à
cfpercr que les Araignées de
l'Amérique, pourroient vivre
dans ceuxcy. Quoy
qu'il en soit, il faut experiïncntcr
; c'est la feule voye
de découvrir des choses
curieuses & utiles. Je ne
negligeray rien de ce qui,
peut avoir raport à la recherche
dont il s'agit icy, dans
1 laquelle si l'on découvre
jamais quelque chose d'utile,
la premiere gloire en fera
due àMr Bon.
du discours de Mrde
Reaumur.
Il convint d'abord avec
Mr Bon ,que la nourriture
la plus ordinaire des Araignées
,
cest la Mouche
mais il ne remarquer que
quand on pourroit prendre
facilement toutes les Mouches
qu'on voit, il y en auroit
à peine assez dans tout
le Royaume pour nourrir
assez d'Araignées pour faire
une quantité de soyeun peu
çonfidcrable.
Ayant ensuite observé
que les Araignées mangent
également les autres Infectes
qui s'embarassent dans
leurs toiles.
Ilnes'agit plus, dit-il,que
de trouver une cfpece d'Insecte,
dont on pût avoir com
modement autant qu'on
voudroit. Les seuls vers de
terre me parurent avoir cet
avantage;il y ena des quantirez
prodigieuses; les Jardins,
les Champs en sont
remplis:il n'y a personne qui
n'ait remarquéqu'aprés des
nuits pluvieuses, les Allées
des Jardins sont couvertes
de divers petitsmonceaux de
terre de figure ronde, &
tournez en spirales. Ils cachent
autant de trous par
lesquels sont sortis les vers
de terre pendant la nuit. Il
n'est aussi rien de plus facile
qued'avoir de ces insectes,
pourvû qu'on aille les chercher
pendant la nuit avec
une chandelle; observant
seulement d'y aller dans des
temps qui n'ont pas esté
precedez d'une longue sécheresse.
A la verité je n'avois
jamais trouvé de vers
de terre dans les toiles, ni
dans les trous d'Araignées,
mais ces infectes rampant
sur la terre, & ayant assez
de force Se de pesanteur
il cftoit également impoffi-,
ble qu'ils se fussentjettez
dans ces filets & dans ces
trous,& que les Araignées
les y eussent transportez.
Ilme parut qu'il n'y avoic
point de nourriture dont
je dusse me promettre davantage.
Lesuccés ne trompa
pas mon attente. Ayant
donc renfermé dans des
boetes plusieurs grosses A.
raignées de diverses especes.
qui avoient passé l'Hyver
, car il y en a qui vivent
plusieurs années
-,
je leur
donnay des morceaux de
Vers, & les conservay en
vie par ce moyen.
Il ne m'auroit pas fufïi
pour me persuaderquecette
nourriture estoit convenable
aux Araignées, de
les avoir veu vivre pendant
plusieurs mois après la leur
avoir donnée. Une experienque
j'avois faite autrefois
m'auroit laissé un doute tresbien
fondé. J'avois gardé
une Araignée de maison en
vie pendant plus de trois
mois sans lui donner aucune
nourriture. On sçait
d'ailleurs que les petites Araignées
qui éclosent dans
le mois de Septembre vivent
environ huit ou neuf
mois sans manger. Mais
comme j'avoisrenfermé ces
Araignées dans des boetes
que j'avois couvertes de
verre, j'obfervois aisément
si elles s'attachoient à la
nourriture que je leur avois
donnée ,& je les voyois attaquer
les morceaux de vers
qu'onsçait se remuer malgré
leur féparatfon du reste
du corps- , comme on les
voit attaquer les Infectes à
qui il reste encore quelque
force aprèss'estrelaissez.
prendre dans leurs filets. Les
divers mouvements de ces
morceaux de vers excitoienr
ces Infectes de proye. Dailleurs
elles conservoient leur
grosseur & leur vivacité,ce
qui n'arrivoit point à celles
que je laissois sans nourriture.
Enfin ce qui est plus
decisif, plusieurs firent. des
coques, dans lesquelles plusieurs
oeufsestoient renfermez.
Je tentay ensuité diverses
fortes de viandes pour voir
si elles ne seroient pas également
propres à les nourrir,
car quelque commodes que
soient les Vers, la viande
l'auroit esté davantage ?
mais je vis qu'elles ne la recherchoient
point, & que
lorsqu'elleslarencontroient
elles s'apliquoient rarement
dessus, parce que le naturel
feroce des Araignées veut
estre excité pas des animaux
vivans.
J'imaginay cependant une
autre nourriturequi suplée
peut estre à cet avantage par
legoût exquis que les Araignées
y trouvent. Les jeunes
Araignées qui ne font que
d'abandonner leur coques le
preferent à toutes autres.
Je ne l'employai qu'à
cause du raport qu'il me
parut avoir avec la chair
tendre & molle des infectes
que les Araignées succent
; elle consiste dans cette
substance molle quiremplit
les plumes des jeunes oyseaux
avant qu'elles soient
venuës à leur parfait accroissement.
On a remarqué sans doute,
que lorsqu'on arrache
de ces jeunes plumes, elles
font sanglantes par le bout
&que le tuyau cil: mol. Alors
ceux qui se feront de plus
donné la peine de presser ce
tuyau, ou de le dissequer
l'auront trouvéremply
d'une substance rendre, &
garnyd'un grand nombre
de petits Vaisseaux qui taitsent
échaper du fang lorsqu'on
les coupe.Après avoir
arraché de ces. plumes à de
jeunes Pigeons ou à des
vieuxausquelsj'avois osté
quelque temps auparavant
les grosses plumes de la
queuë&des aites, je lesdivisay
en divers petits morceaux
d'une ligne ou d'une
demie ligne de longueur ;
je donnay ces petits morceaux
aux Araignées
,
qui
s'en accomoderent,les jeunes
Araignées sur tout: j'entends celles que j'avois
gardées dans leurs coques,
&qui les avoienc abandonnées
depuis peu, sembloient
les préserer à toute autre
nourriture.J'en voyois quelques
fois cinq ou six assemblées
sur un mêmepetit
morceau de plume que chacune
sucçoit du costé où il
avoit cité coupé.
Jusqu'icy tout semble
aller à merveilles pour les
Araignées;voicy desnourrituressimples,
dont il semblc
qu'il eftojc (cuicmcnt
question. Peut estre en trouvera
t on d'autresaussi commode
, mêmeparmy les
InCc:aes) pendant qu'on se
serviroit de celles là qui ne
sont pas plus difficiles à trouver
que lesfeuilles deMeurier
qu'on donne auxvers,& qui
ont quelque chose de plus
commode.On peut les avoir
sans aucun foin, & dans
tous les Pays,sans craindre
pour elles les plus rudes Hyvers.
Les Rorisseursfourniraient
une grande quantité
de ces jeunes plumes,où
l'on en auroit de resteen
nourrissant des poulets ou
des pigeons
,
ausquels on
les arracheroit detemps en
temps, & qui n'en feroient
pas moins leurs oeufs& leurs
petits,comme je l'ay experimenté
; mais nous allons
voir qu'il y aura beaucoup
à decompter lorsqu'il s'agira
d'éleverassez d'Araignées
pour fournir de foye des
Manufactures.
D'abord que les jeunes ¡
Araignées abandonnent la
foye qui les envelopoit
,
j
elles paroissent parfaitement
dacord,elles travaillent de
concert a une même toile ;
les unes étendent de nouveaux
fils sur ceux que les
autres avoient déja fournis;
mais cette parfaire union
ne dure pas long-temps. Je
distribuay en différentes
boëtes quatre à cinq mille
Araignées, ausquelles j'avois
veu abandonner leurs
coques; j'en mis deux ou
trois cens dans de certaines
boëtes,dans d'autres cent
ou cinquante ou même
moins. Ces boëtes avoient
à peu prés la longueur d'une
carte a joüer, & la largeur
d'une semblable carte ;
c'estoit un assez grand espace
pour de si petits animaux
;mêmej'avoisobfervé
qu'elles s'attachoient au
verre qui couvroit ces boëtes.
Je leur avois fait à chacune
une ouverture à une
ligne de distance de ce verre,
par laquelle je faisois entrer
une carte qui estoit appuyée
sur la largeur de laboete;cette
carte bouchoit assez exactement
l'ouverture pour
empêcher les Araignées de
s'échaper. C'est sur cette
carte que je mettois lanourriture
que j'avois trouvé
leur cilre propre. Je la pofois
ainsi prés de la furfacc
interieure de la boëte ou
du verre ,
afin que les Araignées
fussent plus proches
de cette nourriture,& afin
que celles qui estoient au
fond de la boëte, ou sur
ses costez, pussent venir la
chercher. J'avois eu la précaution
de lui faire faire un
grand nombre de trous. On
pouvoir parce moyen donner
à manger à beaucoup
d'Araignées en peu de
temps. On les voyoit les
premiers jouts chercher cette
nourriture avecempressement,
plusieurss'attachoient
amu meêm,e morceau de plu-
-
Mais leur naturel feroce
se déclara: les plus grosses
& les plus fortes prirent,
goust à manger les
plus petites êc les plus foibles;
chaque fois que je les
regardois,j'en voyois une
petite qui estoit devenue la
proye d'une un peu plus
grosse, & au bout de quelque
temps à peine m'en res-
•
ta en une ou deux dans
chaque boëte.
Je sçavois bien que les
grosses Araignées se battent
quelques fois lorsqu'elles se
rencontrent; maisilyavoit
quelque apparence qu'estant
élevées ensemble,elles pourroient
venir plus sociables,
comme nous voyons que les
Poulets, les Dindons élevez
dans une même Bassecourt
vivent fort bien ensemble
,
quoi qu'ils fassent
la guerre aux nouveaux venus
jusqu'à les tuer. Les
grosses Araignées même, se
mangent beaucoup moins
les unes les autres que les
petites,soit parce qu'elles
ontbienmoins besoin de
nourriture, ou qu'estant
plus pesantes elles aiment
moins à se remuer. C'est
aparemment que cette inclination
qu'elles ont à se mangermutuellement,
est partie
cause de ce qu'il y a si
peu d'Araignées à proportion
de ce qu'il devroit yen
avoir,faisant une quantité
d'oeufs aussi prodigieuse
qu'elles enfont.
Je sçay bien qu'il y a divertes
fortes d'infectes qui
les mangent. Pline parle de.
quelques especes de Frelons
& de Lezards qui s'en nourrissent.
J'ay veu de petits Le.
zards en attraperavec beaucoup
d'adresse; mais malgré
cela je crois que nous en
verrions incomparablement
davantage sielles ne semangeoient
point.
Il ne sembleroit donc rester
d'autre party à prendre
si l'on vouloitélever des Araignées
qu'à les loger fcparement
; on pouroit par
exemple avoir des boëtes
divisées en plusieurs petits
compartimens où l'on formeroit
plusieurs Cellules,&
jel'ay fait comme cela;mais
de donner à manger à chacune
de ses Araignées separement
cela engageroit à des
dépenses peu proportionnéesau
profitqu'on en pourroit
cirer.On pourroit en venir
là si nous n'avions la foye
des Vers d'une maniéré infiniment
plus commode.
-
Je sçay qu'on pouroit
trouver des moyens d'abroger
cette maniéré de leur
donner à manger, & j'en
ay
ay même imaginé quelques
uns où l'on employeroit
beaucoup moins de
temps qu'on en met à donner
la nourriture aux Vers.
La necessité où l'on cfl;
de distribuer les Araignées
dans des Cellules se parées,
jette encore dans un nouvel
embarras qui ne diminuë
pas peu l'avantage qu'ellesont
sur les Vers du costé
de leur fecondité
, car pour
profiter de cet avantage,il
faut pouvoir garder un
grand nombre d'oeufs qui
ayent esté fecondez par 1accouplement
,
& pour cela
il faut mettre necessairement
des Araignées ensemble.
Je sçay bien qu'il est un
temps où il se doit faire chez
ces Infectes une douce fermentation
qui leuroste leur
ferocité naturelle, & qu'QI}
pourroit alors les mettre ensemble
sans aucun risque ;
mais comment connoistre
précisement ce temps qui
doit préceder de peu celui
où elles ont envie de faire
leurs oeufs. Il seroit aisé à
trouver si elles les faifoienc
toutes à peu prés dans le
* -
même temps. Mais il y a
plusieurs mois de difference
entre le temps que les uncs
pondent, de celui où les autres
pondent à leur tour.
La fecondité des Araignées
est prodigieuse, comme
Mr Bon l'a parfaitement
observé;mais après tout les
Vers font feconds de reste
quand on fuppofcroit qu'ils
ne font qu'environ cent
oeufs, desquels à peine quarante
donnent des vers qui
fassent leurs coques, au lieu
que les Araignéesfont 6.
à 700. oeufs, quoy que j'aye
remarqué danstousles Vers
quej'ay élevez de faire une
exactecomparaison de leur
foye avec celle des Araignées,
ayent toûjours donné
au moins 3. à400. oeufs. Il
est aisé de voir qu'on peuc
multiplier le nombre des
Versautantquonle voudra,
cela dépendoit seulement
de la quantité de leurs oeaft,
il n'en faut d'autre preuve
que la quantité de foye qu'ils
fournissent aujourd'huy à
l'Europe, où il n'y avoit
autre fois aucuns Vers. Il
seroit donc aisé avec le
temps d avoir des quantitez
de Versqui surpassassentautant
ce que nous en avons
à present, que ce que nous
en avons, surpasse le petit
nombre d'oeufs qu'on aporta
d'Orient en Europe;mais
c'est qu'il est necessaire de
les loger
,
soigner, nourrir,
ce qui fait qu'on n'en éleve
pas davantage, parce qu'en
augmentant la quantité de
la soye,onendiminuëroitle
prix,& les soins qu'on prend
pour élever les Vers ne seroient
plus payezassez cher.
Il semble jusqu'icy que
les Vers l'emportent beaucoup
sur les Araignées par
la facilité qu'on a à les élever)&
par consequent qu'on
doit peu se promettre de la
nouvelle foye
,
si elle n'a
quelque avantage sur l'ancienne,
soit par sa beauté
ou sa force,ou par la quan- titéqu'on en peut tirer;
c'est ce que nous allons examiner
dans le deuxième article.
Comme toures les especes
d'Araignées ne donnent pas
une foye qu'on puisse mettre
en oeuvre, & que celles
qui fournissent cette soyela
filent feulement pour formerles
coques qui envelopent
leursoeufs, il m'a paru
necessaire de donner une
idée generale des diverses
especes d'Araignées au squelles
on peut ramener toutes
les autres, & de la différente
maniere donc les coques de
ces différentes especes sont
faites, afin de faire connoître
celles dont on peut tirer
de la foye dans le Royaume.&
c. Mr de Reaumur dit que
Mr Bon avoit distinguê les
Araignées en deux ci peces
principales, sçavoir les Araignées
à jambes longues, &
lesAraignées à jambes courtes
, & quecestoit la derniere
qui fournissoitla nouvelle
foye. Il fie un grand détail
de toutes les especes d'Araignées
comprises dans ces
deux pricipales,& expliqua
celles dont on pourroit tirer
de la soye, & celles qui
n'en donnent point. Il expliquaaussi
la maniere donc
chaque espece d'Araignées
faisoient leurs coques, &
dit qu'on pourroit avoir des.
soyesd Araignées plus differentes
par leur couleur na.
turelle, quenel'est celle des
Vers quiest toûjours aurore
ou blanche, au lieu que les
coques d'Araignées en donneroient
de jaune, de blanche
,
de grise
,
d'un fort
beau bleu celeste
,
& d'un
beau brun caffé
; mais que
les Araignées qui donnent
la foye couleur de caffé étoient
rares , & qu'il n'en
avoir rencontré que dans
quelques champs de Genets,
oùil avoit aussi trouvé de.
leurs coques, donc la [oic:
estoit tres forte & iits-belle;
que ces coques estoient faites
d'une maniere differente
de toutes les autres coques
d'Araignées dont il avoit
parlé. &c. Ildit en suite,que les Araignées
faisoient leurs oeufs,
ou la foye qui les enveloppe
dans plusieurs mois de l'année,
non feulement dans les
seuls inoisdaoutl & de Septembre,
qui est le seul temps
que Mr Bon donne pour cela
; mais aussi dans le mois
de May & les suivants; que
les Araignéesfiloient deux
sortes de n:s
,
etonc les uns
servent à ourdir les toilles
qu'elles tendent aux Infectes,&
les autres à euveloper
leursoeufs,&quecesfils
-
ne differoient entr'eux que
par le plus ou le moins de
force ; ce qu'il expliqua de
cettemaniere, - Je suppose qu'on sçair que
les Araignées ont
-
auprès de
leur Anus divers mamellons
quisont autant defilieres dans
lesquelles semoule la liqueur
qui doit devenir de la foyc
lorsqu'elle fc fera
-
féchéc
après en estre sortie. Les
Araignées dont il s'agiticy;
c'est à dire celles dontla foye
est propre aux ouvrages ,
ont six de ces mamellons,
donc quatre sont très sensibles,
mais les deux autres le
font moins, & on ne les
distingue pas aisément sans
le secoursde la Loupe. Ces
deux petits mamellons sont
posez chacun proche de la
baze des deux gros qui sont
les plus prés de l'Anus. Chacun
de ces six mamellons
sensibles sont composez
euxmêmes de divers petits
mamellons ou filieresinsenfibles
; c'est. dequoy on est
aisément persuadé, si cependant
on presse avec deux
des doigts d'une même main
le ventre d'une Araignée
pour obliger la liqueur de
couler de ces mamellons
?
on appliquera le doigt sur
l'un d'eux
,
& qu'on le presse
doucement on en tire plusieursfils
distinctement separez
les uns des autres dés
leur sortie, qui par confequent
avoient parte par différentstrous.
Ces fils sont
trop fins pour qu'on puisse
les compter tous d'une ma,-
niere leure ; rn^ib ce que je
sçai de certain; c'est que j'en
ay pu souvent compter
plus de six à sept. On tire
plus ou moins de ces fils
d'un même mamellon si
l'on applique de doigt plus
fortemenr, ou sur une plus
grande partie de ce mamellon.
Ainsi il est aisé à present
de comprendre comment
les Araignées font des fils
plus ou moins gros quand
il leur plaist, car non seulement
,lorsqu'avant de commencer
à filer, elles appliquent
contre quelques corps
plus ou moins des mamellons
sensibles de leur Anus;
mais selon qu'elles appliquent
plus fortement
, ou
une plus grandepartie de
chacun de ces mamellons
,
elles font des fils composez
d'un plus grand nombre
d'autres fils & par confequents
plus sorts & plus
gros.
Il doit y avoir environ
dix-huit fois plus de fils qui
composent un des fils des
Coques qu'il n'yen a dans
ceux des Toiles, si la quantité
des filsquicompoienc
les uns ôc les autres est proportionnée
à leur force,car
ayant collé un poids de deux
grains à un fil de toile, il l'a
ordinairement soûtenu sans
rompre, & s'est ordinairement
rompu lorsque j'yen
ay attaché un de trois
grains, au lieu que les fils
de coque soûtiennent environ
trente six grains; mais
ils se cafient lorsqu'on les
charge d'un plus grand
poids.
Mais si les fils des coques
des Araignées sont plus
forts que les fils des Toiles,
ils font aussiplus foibles que
ceux des coques de Vers,
quoy que dans une moindre
proportion. La force. des
fils que je devidois de dessus
ces dernieres coques a esté
ordinairement jusqu'a soûtenir
un poids de deux gros
& demi. Ainsi la force d'un
fil de coque d'Araignée est
à celle d'un fil de coque de
Vers environ comme un à
cinq, & c'efi; peut -
estre
encore là un des endroits
par lesquels l'ancienne foye
pourroic avoir quelque avantage
sur la nouvelle.
A la verité chaque fil de
coque d'Araignée est à peu
prés moins gros qu'un
fil de foye dans la même
proportion qu'il est plus
foible ; mais cela ne compense
pas entieremcnt ce
desavantage
, car il est plus
difficile de joindre ensemble
plusieurs brins, car sans
compter que c'est une peine
de plus
,
il est toujours à
craindre que lesfilsnetirent
pas tous également, & par
conséquent que leur assemblage
n'ait pas la somme
des forces que chaque fil au..
roit separement. Cettemultiplicité
de brins qui composent
chaque fil de foye
d'Araignée pour le faireaussi
gros qu'un fil de foye de
Vers, contribue peut -
être
en partie à rendre les ouvtages
faits de cette foye moins
lustrez que ceux de la soye de
Vers,car leur luftreefl: effectivement
moins beau, comme
un sçavant Académicien
le remarqua lorsque les Mitaines
furent apportées à
l'Academie; ce qu'on appelle
lustre dans une étoffe ne
me paroissant proven ir
que de ce qu'elleréfléchit
plus de lumiere colorée d'une
certaine façon qu'une
autre étoffe qui paroist de
même couleur. Plus un brin
de foye aura donc de petits
vuides qu'un autre brin de
soye, moinsilparoîtra lustrè
, car il refléchira moins
de lumiere. Or ces petits vuides
feront évidemment en
plus grand nombre dans un
fil composéluy-même de
plusieurs fils differens & réellement
séparez, que dans
celuy qui estant de même
grosseur n'est point compode
differens brins,les parties
de la liqueur visqueuse
qui le composent estant
sans doute appliquées plus
aisément les unes proche
des autres devant se toucher
en plus d'endroits que divers
filsréellement séparez.
Ainsien supposant quechaque
fil de foye d'Araignéc
n'est pas plus lustré naturel- t lement qu'un fil de foye de'
Vers, il est clair que lors
qu'on aura joint cinq de ces filspourencomposerunautre
de même grosseur que- L fccftlefil deVersnaturelles
ment, que ce fil composé &
l'ouvrage qu'on en formera
paroistront moins lustrez
que le fil de foye de Vers,
& l'ouvrage qui en fera
formé.
Cecy seroit vray , en
suposant, comme je viens
dele dire, que le fil simple
d'Araignée est naturellement
aussi lustré qu'un fil
simple de foye ; mais cette
suposition même seroit
peut-estre trop favorable
à la foye d'Araignée
, car
on peut remarquer que les
fils les plus crespez ont
moins de lustre que ceux
qui le sont moins. Aussi
voyons nous que la lainesr
dont chaque brin est naturellement
pluscrespé qu'un
brin de foye
,
est aussi
moins lustrée, si chaque
brin de soye d'Araignée
est naturellement plus crêpé
qu'un brin de foye de
Vers, il doit donc aussi
avoir moins de lufire,&
c'est ce qui ca tres-aisé à
observer. Il n'est gueres
plus dificile de trouver la
raison pour laquelle ces
fils font plus crespez que
les autres. Lamanieredont
ils sont devidez les uns & les
autresen est apparemment
la cause; car on conçoit
d'abord qu'en devidant
desfils d'une manière lâche
on laisse la liberté au redore
de toutes les petites parties
quilescomposent,d'agir de
toutes leurs forces pour
les plieroules friser en plusieurs
sens differents, au
lieu qu'en devidant ces fils
d'une maniere plus serrée,
comme font les Vers, on
empêche l'action du ressort
de ces petites parties. Lo
redore*
ressort luy même s'use dans
cette situation violente,
ou du moins il s'affaiblit.
On demeurera plus volontiers
d'accord de cecy lors
que l'on fera attention que
les premiers fils de coques
desVers à foye
,
qui sont
eux mêmes entortillez autour
de la coque d'une maniere
lâche sont bien moins
beaux,&moins lustrez, que
ceux qui forment le corps
de la coque, & qui sont
devidez d'une maniere tresserrée.
Quand on s'apperçoit
qu'il n'ya eu que deux des
mamellonsqui ayent four-
-
ny des fils pour en faire un
de toile d'Araignée & que
chacun de ces mamellons
qui fournirent eux mêmes
unfilcomposé de plusieurs
autres en auroient fouiiiy)
un simple
,
les fils de toiles
estant dix huit fois plus
foibles qu'un fil de coque ,t
ce dernier fil que nous avons
dit estre environ cinq foIS2
plus petit qu'un de foye des
Vers, devroic estre composé
de trente six brins au
moins. Peutestrequecette
réflexion pourra servir à
soutenir l'imagination lors
qu'elletâche à comprendre
laprodigieuse divisibilitéde
la matiere,car qu'elle doit
estre la petitesse d'un fil
que les yeux pourtantaperçoivent
& qui n'etf pas plus
gros que la centquatrevingtième
partie d'un fil
de foye simple, lequel fil de
foye simple n'estluymême
que la deux centiéme partie
d'un fil desoye telle qu'on
s'en sert pour coudre
, car
:;, j'ay souvent divisé ces brins
de foye en deux cent fils ou
à peu pres; de sorte quufli
brin de soye d'Araignée de
la grosseur d'un brin de
foye dont on se sert pour
coudre seroit réellement
composé d'environ trente
six milfils, & on pouroic
le diviser actuellement en
mille.
Mais enfin venons au
dernier point essentiel,c'està-
dire voyons quel raport
a la quantité de foye que
chaque Araignée donne
par an , avec celle qu'on
tire des Vers à foye. J'ay
pesé avec grand soin diverses
coques de Vers; j'ay.
trouvé que les plus fortes,
c'est-à-dire, l'ouvraged'une
année d'un Vers, pesoient
quatre grains,& que les
plusfoiblesen pesoient plus
de trois; de forte qu'en prenant
la livre de seize onces
il faut du moins 2304. Vers,
pour avoir une livre de soye.
Lors qu'on porte des habits
de soye,on ne s'avise gueres
de penser que plusieurs mille
Vers ont travaillé toute
leur vie pour en fournir la
matiere.
J'ay pesé avec le même
soin un grand nombre de
coques d'Araignées, & j'ay
toujours trouvé qu'il enfalloit
environ quatre des
plus grosses pour égaler le
poids d'une de Vers
, &
qu'elles pefoient chacune
environ un grain, de sorte
qu'il faudroit quatre des
plus grosses Araignées pour
donner autant de foye
qu'un Vers, s'il n'y avoit
pas plus de déchet sur la
foye des uns que sur celle
des autres, mais le déchet
des coques d'Araignées , les diminuë de plus des deux
tiers,puisquede 13. onces
de soye sale
,
Mr Bon n'en
sa retiré que quarre de foye
mette , ce qui cause ce déchet
dans les coques dÂraignées
,cfl: qu'on les pese
rempliesde toutes lescoques
des oeufs des petites Araignéesavant
qu'elles fussent
écloses,&dediversesordudures
qui Ce trouvent mêlées
parmi la foye. Celles des
Vers n'ont point un pareil
déchet, ou il cil: si petit)
.qu'on peut le compenser
enprenant seulementle déchet
de la foye des Araignecs
aux deux tiers.
Or nous venons de voir
que le poids d'une coque
d'Araignée avant d'estre
nettoyéeefl:au poids d'une
coque de Vers à foye comme
I. està 4.ainsi estant
néttoyée
,
son poids fera au
poids decellecy comme I.
estàiz. Il faudroir donc
déjà11. des plus grosses
Araignées peur donner autant
de foye qu'un Vers.
Mais chaqueVers fait
une coque , parce que les
leurs pour se metamorphoser,
au lieu que les Araignées
ne faisant les leurs que
pour envelopper leurs oeufs,
ils n'y a que les Araignées
femelles qui en fassent d'où il s'ensuit quesi , on
supose que l'on a autant
d'Araignées femelles que
de malles,ce qui doit arriver
à peu pres,24. des
plus grosses Araignées
, ne
donneront pas plus de soye
qu'un seul Vers.
Ilfaudroit donc environ
55296.Araignées des plus
grosses pour avoir une livre
de foye
,
lesquelles Araignées
il auroitesténecessaire
de nourrir separement pen^
dant plusieurs mois
,
d'où
l'on voit combien il est à
craindre que la foye qu'on
en retireroit n'engageast
dans des dépenses peu proportionnées
à sa valeur, puis
qu'elle couteroit24,fois
autant que celle des Vers,
si l'on supposoit mefine
qu'on n'est pas obligé de
mettre les Araignées separement
,
& que chaque
Araignée n'occuperoit pas
plusde place qu'un Vers,
ce quiseroitaussiunesuposition
fausse ,car il faut leur
19 en donner assez à chacune
afin qu'elles puissent faire
leurs toiles. Mais si on
vouloit entrer dans le détail
du calcul des fraisqu'elles
couteroientestant obligé de
les nourrir separement ,&.
de leur donner des espaces
assez grands pour les loger
chacune commodement,
on verra d'une maniere trèsclaire
que la foye des Araignéc,
cousteroit incomparablementplus
quecelle des
Vers.
Qu'on ne croye pas, au
reste, quetout ce que j'ay
dit ne regarde queles Araignées
d'une grosseur commune,
car si on vouloir sça- 1
Voir ce que donnent de foyo
celles qu'on trouve communement
dans les Jardins de
ce Pays, & qui paroissent
tres grosses, on vcrroit qu'il
en faut12. decellecy pour
avoir autant de foye qu'on
en retire d'une des coques
de celles dontj'ay parlé,
& que 28 8. ne donneroient
que le même poids de foye 1
que fournit une seule coque
de Vers,par consequent
qu'à peine 663551. Arai-
-
gnées pourroient faire une
livre de soye.
On aura sans doute regret
de ce qu'il nous reste
si peu d'esperance de prositer
d'une découverte siingenieufe.
Aprés tout ilya
peut-estre encore quelque
ressource. Il pourra se faire
que l'on trouve des Araignées
plus grosses que celles
que nous voyons communement
dans le Royaume.
Il est déja certain
, par le
raport de tous les Voyageurs,
quecelles de l'Amerique
le sont beaucoup plus
que les nostres
,
d'où il
semble aussi qu'elles devroient
donner plus de foye.
Les Vers, qui, quoy qu'originaires
de Pays éloignez,
ont si forr peuplé en Europe,
nous aideroient même à
cfpercr que les Araignées de
l'Amérique, pourroient vivre
dans ceuxcy. Quoy
qu'il en soit, il faut experiïncntcr
; c'est la feule voye
de découvrir des choses
curieuses & utiles. Je ne
negligeray rien de ce qui,
peut avoir raport à la recherche
dont il s'agit icy, dans
1 laquelle si l'on découvre
jamais quelque chose d'utile,
la premiere gloire en fera
due àMr Bon.
Fermer
Résumé : EXTRAIT du discours de Mr de Reaumur.
Le discours de Réaumur aborde les défis liés à l'alimentation et à l'élevage des araignées pour la production de soie. Il observe que les mouches, bien que constituant la nourriture ordinaire des araignées, sont insuffisantes en quantité pour nourrir un grand nombre d'araignées. Réaumur propose d'utiliser des vers de terre, abondants et faciles à collecter, comme alternative. Après des expériences réussies, il constate que les araignées se nourrissent bien de morceaux de vers et conservent leur vitalité. Cependant, les araignées, par nature féroces, se mangent mutuellement, compliquant ainsi leur élevage en groupe. Réaumur tente également d'autres types de nourriture, comme des substances molles trouvées dans les plumes des jeunes oiseaux, mais constate que les araignées préfèrent les proies vivantes. Réaumur explore ensuite les défis pratiques de l'élevage des araignées, notamment leur tendance à se dévorer entre elles et la nécessité de les loger séparément, ce qui augmente les coûts. Il compare la fécondité des araignées à celle des vers, soulignant que les vers sont plus faciles à élever en grande quantité. Enfin, il mentionne la nécessité d'examiner les avantages potentiels de la soie d'araignée par rapport à celle des vers, en termes de beauté, de force et de quantité. Mr Bon avait classé les araignées en deux catégories principales : celles à jambes longues et celles à jambes courtes, ces dernières fournissant la nouvelle soie. Réaumur a détaillé les différentes espèces d'araignées, expliquant celles qui produisent de la soie et celles qui n'en produisent pas. Il a également décrit la manière dont chaque espèce d'araignée fabrique ses cocons, mentionnant que les cocons d'araignées peuvent avoir diverses couleurs naturelles, contrairement à la soie des vers qui est toujours aurore ou blanche. Réaumur a observé que les araignées produisent de la soie à différents moments de l'année, pas seulement en août et septembre comme le pensait Mr Bon. Il a également noté que les araignées filent deux types de fils : ceux utilisés pour les toiles et ceux pour envelopper leurs œufs. Ces fils diffèrent par leur force et sont produits par des mamelons situés près de l'anus de l'araignée. Le texte compare la force des fils d'araignées avec ceux des vers à soie. Les fils de cocons d'araignées sont plus forts que ceux des toiles mais plus faibles que ceux des cocons de vers. La structure des fils d'araignées, composée de nombreux brins, rend les tissus moins lustres que ceux fabriqués à partir de la soie des vers. Enfin, Réaumur a pesé les cocons d'araignées et de vers pour comparer la quantité de soie produite. Il a conclu qu'il faudrait environ 55 296 araignées pour produire une livre de soie, ce qui rend la production de soie d'araignée beaucoup plus coûteuse que celle des vers à soie.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2242
p. 87-96
MARIAGES.
Début :
Mr le Marquis de Poyane, a épousé l'une des filles [...]
Mots clefs :
Maréchal, Bassabat, Enclume
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MARIAGES.
MAKIAGES.
Mr le MarquisdePoyane,
a épousé l'une des fillcs
de Mr Martin Fermier general.
Elles sont quatre
soeurs ;
l'aînéeaépouséMr
de Bouville Intendantà
Alençon; la seconde
,
Mr
Chauvelin Intendant à
Tours, la troisiéme,Mr de
Bethune. MrleMarquis de
Poyane,est delaMaison
de Bailens, fils, petit fils,
-
êc arriere petit fils de Chevaliers
du Saint Efprir. Sa
mereestoit fille du Comte
de Pordeac Bassabat.
Il yaeuunBassabat Mousquetaire
du Roy,vers l'année1681.
qui estoit d'une
force prodigieuse & sur
tout du poignet ; voicy
quelques unes des experiences
qu'ilfit de ses forces.
Un jour un malheureux
Breteur & filou
l'ayantinsulté , & luy
disant qu'ils serencontreroientl'épée
à la main Mr deBassabat d'une,
bravoure éprouvée,&ne
voulant pas se commettre
avec un tel maraut,
luy dit d'un grand sens
froid, je feray ravy d'avoir
l'honneur de vous
rencontrer;maisj'espere
que vous m'attaquerez,
car je luis observateur
regulier des ordres du
Roy. L'autre,faisant le
fierabras
, & jurant le
nom de DIeu, luy dit ,
-
oüy je vous attaqueray
avant qu'il soit peu. Vous
me le promettez,luy dit
froidement Mr deBassabat
; luy presentant la
main ,touchez donc là,
l'autre mit la main dans
la sienne, & celuy -cy
la luy serra si fort, qu'il
luy cassa le bras en deux:
l'autre quifaisant des cris
effroyables Mr deBassabat
luy dit froidement;
vous me ferez avertir
quand vous ferez ça
estat de manier l'épée.
Une autrefois Mr de
Bassabar, pour se réjoüir,
entra chezunMaréchal,
comme pour faire ferrer
son cheval, & regardant
unfernouvellement forgé,
luy dit:Il me paroist
que ton fer est bien aigre;
c'est le meilleur fer du
monde,reprit le Maréchal
; luy de Ctng froid,
prit le fer avec les deux
mains & le cassaen deux
comme s'il eut elle de
verre. Ce Maréchal crut
qu'il estoit forcier parce
quedans le moment,illuy
avoit entendu dire tout
bas quelques paroles. Mr
de Bassabat ensuite luy
dit de luy forger un fer
pour son cheval; le Maréchal
obéït en tremblant,
& dans l'un de
ces intervales où ce Marrcécchaal
. aapprreéss aaVvOoIirrfroorrggeé:
son fer sur l'enclume se
retourne pour le porte
au feu avec sa pince, Mr
deBassabat enleva ôcmit
fous son manteau l'enclume-&
le patin, c'est-àdire
ce qu'àpeine quatre
hommesauroient pû
remuer. Le Maréchal
se retourne avec precipitation
pour battre le
fer pendant qui estoit
chaud. Imaginez vous
la surprise ne trouvant
plus son enclume & le
sens froid de Mr de
Bassabat qui la tenant
sousson manteau cachée,
luy disoit qu'undémon
l'estoit venu enlever par
la cheminée qu'il l'avoit
vû vû de ses propresyeux,
ce fut pour le coup que
le Maréchal le crut forcier.
Mr de Bassabat l'instruisit
par pitié des paroles
qu'il faloit prononcer
en mettant la teste
dans la cheminéepour
rappeller le diable & son
enclume. Et remitadroitement
l'enclume à sa
place pendant que le
Maréchal faisoit [0111
évocation.
,1 Claude François Formier,
Seigneur de Montagny Conseiller , au Parlement épousa le30. Octobre,N.,.
- de Bar fille de N. de Bar,
Secretaire du Roy.
Mr le Comte de VaiJIac"
filsde Gourdon deGenoülllac
,
Comte de Vaillac
, a
épouseuneniéce de feu Mr
de Saint Gelais, Maréchal
de Camp tué à Valcourt ;
lamere dela nouvelle épouteJ
estoit laRoche-soucaulr.
Mr le MarquisdePoyane,
a épousé l'une des fillcs
de Mr Martin Fermier general.
Elles sont quatre
soeurs ;
l'aînéeaépouséMr
de Bouville Intendantà
Alençon; la seconde
,
Mr
Chauvelin Intendant à
Tours, la troisiéme,Mr de
Bethune. MrleMarquis de
Poyane,est delaMaison
de Bailens, fils, petit fils,
-
êc arriere petit fils de Chevaliers
du Saint Efprir. Sa
mereestoit fille du Comte
de Pordeac Bassabat.
Il yaeuunBassabat Mousquetaire
du Roy,vers l'année1681.
qui estoit d'une
force prodigieuse & sur
tout du poignet ; voicy
quelques unes des experiences
qu'ilfit de ses forces.
Un jour un malheureux
Breteur & filou
l'ayantinsulté , & luy
disant qu'ils serencontreroientl'épée
à la main Mr deBassabat d'une,
bravoure éprouvée,&ne
voulant pas se commettre
avec un tel maraut,
luy dit d'un grand sens
froid, je feray ravy d'avoir
l'honneur de vous
rencontrer;maisj'espere
que vous m'attaquerez,
car je luis observateur
regulier des ordres du
Roy. L'autre,faisant le
fierabras
, & jurant le
nom de DIeu, luy dit ,
-
oüy je vous attaqueray
avant qu'il soit peu. Vous
me le promettez,luy dit
froidement Mr deBassabat
; luy presentant la
main ,touchez donc là,
l'autre mit la main dans
la sienne, & celuy -cy
la luy serra si fort, qu'il
luy cassa le bras en deux:
l'autre quifaisant des cris
effroyables Mr deBassabat
luy dit froidement;
vous me ferez avertir
quand vous ferez ça
estat de manier l'épée.
Une autrefois Mr de
Bassabar, pour se réjoüir,
entra chezunMaréchal,
comme pour faire ferrer
son cheval, & regardant
unfernouvellement forgé,
luy dit:Il me paroist
que ton fer est bien aigre;
c'est le meilleur fer du
monde,reprit le Maréchal
; luy de Ctng froid,
prit le fer avec les deux
mains & le cassaen deux
comme s'il eut elle de
verre. Ce Maréchal crut
qu'il estoit forcier parce
quedans le moment,illuy
avoit entendu dire tout
bas quelques paroles. Mr
de Bassabat ensuite luy
dit de luy forger un fer
pour son cheval; le Maréchal
obéït en tremblant,
& dans l'un de
ces intervales où ce Marrcécchaal
. aapprreéss aaVvOoIirrfroorrggeé:
son fer sur l'enclume se
retourne pour le porte
au feu avec sa pince, Mr
deBassabat enleva ôcmit
fous son manteau l'enclume-&
le patin, c'est-àdire
ce qu'àpeine quatre
hommesauroient pû
remuer. Le Maréchal
se retourne avec precipitation
pour battre le
fer pendant qui estoit
chaud. Imaginez vous
la surprise ne trouvant
plus son enclume & le
sens froid de Mr de
Bassabat qui la tenant
sousson manteau cachée,
luy disoit qu'undémon
l'estoit venu enlever par
la cheminée qu'il l'avoit
vû vû de ses propresyeux,
ce fut pour le coup que
le Maréchal le crut forcier.
Mr de Bassabat l'instruisit
par pitié des paroles
qu'il faloit prononcer
en mettant la teste
dans la cheminéepour
rappeller le diable & son
enclume. Et remitadroitement
l'enclume à sa
place pendant que le
Maréchal faisoit [0111
évocation.
,1 Claude François Formier,
Seigneur de Montagny Conseiller , au Parlement épousa le30. Octobre,N.,.
- de Bar fille de N. de Bar,
Secretaire du Roy.
Mr le Comte de VaiJIac"
filsde Gourdon deGenoülllac
,
Comte de Vaillac
, a
épouseuneniéce de feu Mr
de Saint Gelais, Maréchal
de Camp tué à Valcourt ;
lamere dela nouvelle épouteJ
estoit laRoche-soucaulr.
Fermer
Résumé : MARIAGES.
Le texte relate plusieurs unions et exploits de membres de la noblesse française. Le Marquis de Poyane, issu de la Maison de Bailens et de la lignée des Chevaliers du Saint-Esprit, a épousé une fille de Martin, Fermier général. Les quatre sœurs de cette dernière ont également épousé des personnalités influentes : l'aînée a épousé Monsieur de Bouville, Intendant à Alençon ; la seconde, Monsieur Chauvelin, Intendant à Tours ; et la troisième, Monsieur de Bethune. La mère du Marquis de Poyane était la fille du Comte de Pordeac Bassabat. Le texte mentionne également Bassabat, un Mousquetaire du Roi connu pour sa force prodigieuse vers 1681. Bassabat a refusé un duel avec un breteur qui l'avait insulté, mais a cassé le bras de son adversaire en lui serrant la main. Il a également impressionné un maréchal-ferrant en cassant un fer forgé à mains nues et en soulevant une enclume et un patin. Deux autres mariages sont mentionnés : Claude François Formier, Seigneur de Montagny et Conseiller au Parlement, a épousé la fille de Monsieur de Bar, Secrétaire du Roi, le 30 octobre. Le Comte de Vaillac, fils de Gourdon de Genouillac, a épousé une nièce de feu Monsieur de Saint Gelais, Maréchal de Camp tué à Valcourt. La mère de l'épouse était de la Roche-Soucaulx.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2243
p. 96-100
MORTS.
Début :
La Princesse Charlotte Felicité de Brunswik Hanover, mourut le 26 [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORTS.
LaPrincesse Charlote Felicité
deBrunswik Hanover,
mourut le 26Septembre;elle
fut mariée le 18. Novembre
J69). avec Renault d'Est
Duc de Modene.Elleestoit
soeur aînée de Guillemine
Amelie deBrunswikHanover,
à présent Imperatrice;
niéce de Madame la Princesse,
& cousine germaine
de Madame.
Elle estoit fille de Madame
dame la Duchesse Doüairiere
d'Hanover, soeur de
Madame la Princesse,& de
Madame la Prince sse de
Salms, qui avoient toutes
trois pour Mere,Madame la
PrincessePalatine.
Jean d'Aligre Commandeur
de Malthe
, mourut
le 13.Octobre âgé de 27.
ans. Ilestoit fils d'Estienne
d'Aligre,Chancelier de
France, dont le pere estoit
aussi Chancelier de France.
iîiorc dune pleuresie.
Il estoit de la même race
quefeu Mr IcCoplte de
Modene qui a écrit t~oi.
re de feu Mr le Duc de Guise
surla Révolution de Naples.
Catherine Alfoncine de
Renty
,
Epouse de Claude
Comte de Choiseul, Maréchal
de France,& Chevalier
des Ordres du Roy, mourut
le 17.Octobre en sa Terre
de la Rouë, âgée de 74.ans.
Marie Françoise de Soülllac,
épouse de Jean George
de Nupces,President à Mortier
au Parlement de Toulouse,
cft morte dans un â,.
ge assez peu avancé. Elle
estoit fille de feu Mr le
Marquis de ChaihHon.Chef
de laBranche de Soüillac du
Bourg, Lieutenant General
des Armées du Roy & dela
Province de Roussillon
, &
Gouverneur de Perpignan,
Elle estoit loeur de François
Louis Jean-Baptiste de Souillac,
Marquis deChastillon,
Colonel d'un Regiment de
Pragons,
Madame de Ravetot cO:
morte à son Chateau de
Bas,auPays de Caux. Elle
avoit épousé Mr de Ravetoc,
d'une des premieres &
plus anciennes Maisons du
Pays de Caux.
- Sa mere estoie soeur de
feu Monsieur leMaréchal de
Grammont. Madame de
Ravetot estoit fille de Mr le
Marquis de Perchuis.
LaPrincesse Charlote Felicité
deBrunswik Hanover,
mourut le 26Septembre;elle
fut mariée le 18. Novembre
J69). avec Renault d'Est
Duc de Modene.Elleestoit
soeur aînée de Guillemine
Amelie deBrunswikHanover,
à présent Imperatrice;
niéce de Madame la Princesse,
& cousine germaine
de Madame.
Elle estoit fille de Madame
dame la Duchesse Doüairiere
d'Hanover, soeur de
Madame la Princesse,& de
Madame la Prince sse de
Salms, qui avoient toutes
trois pour Mere,Madame la
PrincessePalatine.
Jean d'Aligre Commandeur
de Malthe
, mourut
le 13.Octobre âgé de 27.
ans. Ilestoit fils d'Estienne
d'Aligre,Chancelier de
France, dont le pere estoit
aussi Chancelier de France.
iîiorc dune pleuresie.
Il estoit de la même race
quefeu Mr IcCoplte de
Modene qui a écrit t~oi.
re de feu Mr le Duc de Guise
surla Révolution de Naples.
Catherine Alfoncine de
Renty
,
Epouse de Claude
Comte de Choiseul, Maréchal
de France,& Chevalier
des Ordres du Roy, mourut
le 17.Octobre en sa Terre
de la Rouë, âgée de 74.ans.
Marie Françoise de Soülllac,
épouse de Jean George
de Nupces,President à Mortier
au Parlement de Toulouse,
cft morte dans un â,.
ge assez peu avancé. Elle
estoit fille de feu Mr le
Marquis de ChaihHon.Chef
de laBranche de Soüillac du
Bourg, Lieutenant General
des Armées du Roy & dela
Province de Roussillon
, &
Gouverneur de Perpignan,
Elle estoit loeur de François
Louis Jean-Baptiste de Souillac,
Marquis deChastillon,
Colonel d'un Regiment de
Pragons,
Madame de Ravetot cO:
morte à son Chateau de
Bas,auPays de Caux. Elle
avoit épousé Mr de Ravetoc,
d'une des premieres &
plus anciennes Maisons du
Pays de Caux.
- Sa mere estoie soeur de
feu Monsieur leMaréchal de
Grammont. Madame de
Ravetot estoit fille de Mr le
Marquis de Perchuis.
Fermer
Résumé : MORTS.
En septembre et octobre, plusieurs décès notables ont été enregistrés. La Princesse Charlotte Félicité de Brunswick-Hanover, épouse du Duc de Modène et sœur aînée de l'Impératrice Guillemine Amélie de Brunswick-Hanover, est décédée le 26 septembre. Elle était également la nièce de Madame la Princesse et la cousine germaine de Madame. Ses grands-mères étaient Madame la Duchesse Douairière d'Hanover, Madame la Princesse de Salms, et Madame la Princesse Palatine. Jean d'Aligre, Commandeur de Malthe, est décédé le 13 octobre à l'âge de 27 ans des suites d'une pleurésie. Il était le fils d'Estienne d'Aligre, Chancelier de France, et petit-fils d'un autre Chancelier de France. Catherine Alfoncine de Renty, épouse de Claude Comte de Choiseul, Maréchal de France, est décédée le 17 octobre à l'âge de 74 ans dans sa terre de la Rouë. Marie Françoise de Souillac, épouse de Jean George de Nupces, Président à Mortier au Parlement de Toulouse, est décédée à un âge peu avancé. Elle était la fille du Marquis de Chaillhon et la mère de François Louis Jean-Baptiste de Souillac, Marquis de Chastillon et Colonel d'un régiment de Pragons. Madame de Ravetot est décédée dans son château de Bas, au Pays de Caux. Elle avait épousé Monsieur de Ravetot, issu d'une des premières et plus anciennes maisons du Pays de Caux. Sa mère était la sœur de feu Monsieur le Maréchal de Grammont, et Madame de Ravetot était la fille du Marquis de Perchuis.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2244
p. 100-102
BENEFICES.
Début :
Le Roy a donné l'Abbaye de Flaran, à Mr l'Abbé [...]
Mots clefs :
Abbaye, Diocèse, Abbé
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : BENEFICES.
BENEFICES.
Le Roy a donné l'Abbaye
de Flaran,à Mr l'Abbé
de Monchan,
Celle du Palais, à Mr
l'Abbé de la Deveze. Il y a
un Bourg nommé Palais,
sîtué à quatre lieuës de la
Ville de Nantes,& renommé
pour avoir donné la
inelance au fameux Pierre
Abélard, Précepteur &ensuite
Mary de la Belle Heloïse,
niéce de Fulbert)Cha..
noine de Nostre-Dame.
CelledeNifors,del'OrdredeCisteaux,
àMrl'Abbé
Ollé. Cette Abbaye
appellée autrementBénissons
Dieu.cil dans le Diocese de
Comminges,& elle fut sondée
en iil3.
Celle d'Aroüaise.au Pred'Ambrine.
Il y a un Bourg
de ce nom ,
situé entre Bapaume&
Perone.
Celle de Landeve - , ou
Landevenech
, au Pere de
Vau.Elleestdel'Ordre deS.
Benoist, & dans le Diocese,
de Quimpercorentin
Le Roy a donné l'Abbaye
de Flaran,à Mr l'Abbé
de Monchan,
Celle du Palais, à Mr
l'Abbé de la Deveze. Il y a
un Bourg nommé Palais,
sîtué à quatre lieuës de la
Ville de Nantes,& renommé
pour avoir donné la
inelance au fameux Pierre
Abélard, Précepteur &ensuite
Mary de la Belle Heloïse,
niéce de Fulbert)Cha..
noine de Nostre-Dame.
CelledeNifors,del'OrdredeCisteaux,
àMrl'Abbé
Ollé. Cette Abbaye
appellée autrementBénissons
Dieu.cil dans le Diocese de
Comminges,& elle fut sondée
en iil3.
Celle d'Aroüaise.au Pred'Ambrine.
Il y a un Bourg
de ce nom ,
situé entre Bapaume&
Perone.
Celle de Landeve - , ou
Landevenech
, au Pere de
Vau.Elleestdel'Ordre deS.
Benoist, & dans le Diocese,
de Quimpercorentin
Fermer
Résumé : BENEFICES.
Le roi a attribué plusieurs abbayes à divers bénéficiaires. L'abbaye de Flaran a été donnée à l'Abbé de Monchan. Celle du Palais, ayant accueilli Pierre Abélard, a été attribuée à l'Abbé de la Deveze. L'abbaye de Nifors, fondée en 1133, a été attribuée à l'Abbé Ollé. L'abbaye d'Aroüaise a été donnée au Prieur Ambrine. Enfin, l'abbaye de Landevenec a été attribuée au Père de Vau.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2245
p. 103-105
PETITE EGLOGUE sur des Bouts-rimez.
Début :
J'ay prés de cent Brebis, Lise n'en a que trente [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : PETITE EGLOGUE sur des Bouts-rimez.
Je n'ay pas voulu placer
ces Bouts rimez cy dans le
Mercure du mois paflféy
parce qu'il y en avoir déja
trop, & que je placeray
toûjours les Ouvragesdes
autres préferablement aux
miens,
PETITE EGLOGUE
sur des Bouts-rimez.
J'ay prés de cent Brebis,
Lise rien a que trente
Jen'ay que dix Agneaux
&Lise ena quarente
Elletesuit, Amour,son
Troupeau c'estle tien
Je te meprise moy , tu negligele
mien
Cacomptons mes Adoptoncs;
jeinn'enqvois que uante
Amour, voilà testours.
ah!Liseenasoixante
Quoi donc de mes Troup-
eauxveux tugrossirle sien
MesMoutonsamoureux
se vontréduireà rien
Mais reprenonsles miens
elle en a bien septante
Cherchons,comptons. O
Dieux!fen voisplus de 0 nonante Ilnem'en refle plus
, tu
m'ostes tout mon bien
Amour prens doncencor
le Bergeretle Chien.
ces Bouts rimez cy dans le
Mercure du mois paflféy
parce qu'il y en avoir déja
trop, & que je placeray
toûjours les Ouvragesdes
autres préferablement aux
miens,
PETITE EGLOGUE
sur des Bouts-rimez.
J'ay prés de cent Brebis,
Lise rien a que trente
Jen'ay que dix Agneaux
&Lise ena quarente
Elletesuit, Amour,son
Troupeau c'estle tien
Je te meprise moy , tu negligele
mien
Cacomptons mes Adoptoncs;
jeinn'enqvois que uante
Amour, voilà testours.
ah!Liseenasoixante
Quoi donc de mes Troup-
eauxveux tugrossirle sien
MesMoutonsamoureux
se vontréduireà rien
Mais reprenonsles miens
elle en a bien septante
Cherchons,comptons. O
Dieux!fen voisplus de 0 nonante Ilnem'en refle plus
, tu
m'ostes tout mon bien
Amour prens doncencor
le Bergeretle Chien.
Fermer
Résumé : PETITE EGLOGUE sur des Bouts-rimez.
L'auteur refuse de publier ses bouts-rimés dans le Mercure de février, préférant promouvoir d'autres œuvres. Une églogue décrit une conversation entre un berger et Amour. Le berger possède cent brebis, dix agneaux et quarante brebis supplémentaires, tandis que Lise en a soixante. Amour emporte toutes les brebis du berger, qui finit par lui offrir aussi son bergeret et son chien.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2246
p. 105-106
MADRIGAL de feu Mr Lainais.
Début :
Le tendre Appelles au jour de ces jeux si vantez [...]
Mots clefs :
Apelle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : MADRIGAL de feu Mr Lainais.
MADRIGAL
de feuMrLainais.
LetendreAppellesoeujour
de ces jeuxsivaxtez*
Qu'Athenessurses bords
consacroità Neptune,
Fit au sortir de l'Onde
éclatercent beautez,,
Etprenant un trait de
chacune
Ilfit desa Venus le Portrait
Immortel.
Helas! s'ilavoit veula
divine Martel
Il n'en auroit employé
qu'une.
de feuMrLainais.
LetendreAppellesoeujour
de ces jeuxsivaxtez*
Qu'Athenessurses bords
consacroità Neptune,
Fit au sortir de l'Onde
éclatercent beautez,,
Etprenant un trait de
chacune
Ilfit desa Venus le Portrait
Immortel.
Helas! s'ilavoit veula
divine Martel
Il n'en auroit employé
qu'une.
Fermer
2247
p. 107-113
LA JOYE à Madame B....
Début :
Parmi les Dieux que la Fable revere [...]
Mots clefs :
Joie
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LA JOYE à Madame B....
LA J O Y E
à Madame B.
Parmi les Dieux que te-
Fable revere
2/1onp-ortrait nese trou-
V"Pas
LaJoye cJff njïvt& si
legere
Sj£auxpinceauxlesplus
promptséchapentses
appas.
Cependant mon pouvoir
n'estpoint imaginaire
CesDieuxsicelebrezsont
tous aneantis,
Je leur ay survecu. Ce
temps cy m'est contraire
Ilmojîc des amis, ilme
changeilm'altere
> Meshommagessont ralentis,
A toute autre qu'a vous
Climene
Il faudroit décl,inermon
nom,
Maisvous meremetrez,
sanspeine;
Je vous quittesipeu,même
avec la raisons
Vous m'avez mise en
liaison
,
Chezlesfillesjesuisgênée,
Laseinte,l'airconcerté,
M'y tient en captivité
PourlePays à,Hjmenêe>
L'aj-je jamais habité ?
Ce n'est qu'un lieu de
passage,
Hymen lespremiersjours
mefera bon visage
Et , nous en restonslà. Vive
l'heureux veuvage,
Des plaisirs leseul appanage,
usyledela liberté,
Precieux avantage,
Dontles Dieuxsontexclus
par l'Immortalité.
furons nous donc , vewve
aimable>
Une alliancedurable
Aunom des ris, desjeux,
tant dansans,quechantans,
Ceux dujour
, de la nuit,
ceux du bal
,
de la
table.
Car j'en tiens prés de
rvous un cortege in -
nombrable,
Vous en a-vez, pour tous
les temps, Je garderay la porte~&
veilleray sans cesse
9 Pour empêcher l'ennuy
d'entrer,
Sousquelqueforme qu'il
parojffe
, De Prudes du quartier,
cherchantacensurer,
De compteurs de tristes
nouvelles ,
Gens en deuilpour tout
l'Univers,
Ou d'Auteursempressez
de reciter leurs Vers
Ou de ces vieilles Damoiselles
Quitrouventsigrossier le
siecle d'aujourd'huy;
Sous ces masques divers
nous connoiflronsl'en»
nU),
NOUJ leferons bien fuir.
UAmour, l'Amour
lui-même,
J'ilprenoitunairserieux,
Un ton languissant &
blême,
Un ton trop imperieux,
A vostreavis le traiterions
nous mieux?
A propos de joye,il faut
encore en dire un mot.
à Madame B.
Parmi les Dieux que te-
Fable revere
2/1onp-ortrait nese trou-
V"Pas
LaJoye cJff njïvt& si
legere
Sj£auxpinceauxlesplus
promptséchapentses
appas.
Cependant mon pouvoir
n'estpoint imaginaire
CesDieuxsicelebrezsont
tous aneantis,
Je leur ay survecu. Ce
temps cy m'est contraire
Ilmojîc des amis, ilme
changeilm'altere
> Meshommagessont ralentis,
A toute autre qu'a vous
Climene
Il faudroit décl,inermon
nom,
Maisvous meremetrez,
sanspeine;
Je vous quittesipeu,même
avec la raisons
Vous m'avez mise en
liaison
,
Chezlesfillesjesuisgênée,
Laseinte,l'airconcerté,
M'y tient en captivité
PourlePays à,Hjmenêe>
L'aj-je jamais habité ?
Ce n'est qu'un lieu de
passage,
Hymen lespremiersjours
mefera bon visage
Et , nous en restonslà. Vive
l'heureux veuvage,
Des plaisirs leseul appanage,
usyledela liberté,
Precieux avantage,
Dontles Dieuxsontexclus
par l'Immortalité.
furons nous donc , vewve
aimable>
Une alliancedurable
Aunom des ris, desjeux,
tant dansans,quechantans,
Ceux dujour
, de la nuit,
ceux du bal
,
de la
table.
Car j'en tiens prés de
rvous un cortege in -
nombrable,
Vous en a-vez, pour tous
les temps, Je garderay la porte~&
veilleray sans cesse
9 Pour empêcher l'ennuy
d'entrer,
Sousquelqueforme qu'il
parojffe
, De Prudes du quartier,
cherchantacensurer,
De compteurs de tristes
nouvelles ,
Gens en deuilpour tout
l'Univers,
Ou d'Auteursempressez
de reciter leurs Vers
Ou de ces vieilles Damoiselles
Quitrouventsigrossier le
siecle d'aujourd'huy;
Sous ces masques divers
nous connoiflronsl'en»
nU),
NOUJ leferons bien fuir.
UAmour, l'Amour
lui-même,
J'ilprenoitunairserieux,
Un ton languissant &
blême,
Un ton trop imperieux,
A vostreavis le traiterions
nous mieux?
A propos de joye,il faut
encore en dire un mot.
Fermer
Résumé : LA JOYE à Madame B....
La lettre poétique adressée à Madame B. est écrite par une personne incarnant 'La Joie'. La Joie se décrit comme légère et capable de surpasser les dieux, mais affaiblie par le temps. Elle souhaite rester avec Madame B., se sentant mal à l'aise parmi les filles et captive de la sainteté et de l'air concerté. La Joie évoque le pays de l'Hymen comme un lieu de passage et préfère le veuvage pour ses plaisirs et sa liberté. Elle propose à Madame B. une alliance durable basée sur les rires, les jeux et les plaisirs. La Joie promet de veiller sans cesse pour empêcher l'ennui d'entrer, sous quelque forme que ce soit, qu'il s'agisse de prudes du quartier, de porteurs de tristes nouvelles, de gens en deuil, d'auteurs récitant leurs vers, ou de vieilles dames trouvant le siècle grossier. Elle affirme qu'elles reconnaîtront et feront fuir l'ennui sous tous ses masques. Enfin, elle mentionne brièvement l'amour, suggérant qu'il serait traité de la même manière si nécessaire.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2248
p. 113-116
ARTICLE Burlesque.
Début :
Le sçavant Hipocrates a dit, dit-on, car ce n'est [...]
Mots clefs :
Hippocrate, Burlesque, Raison
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ARTICLE Burlesque.
ARTICLE
Burlefque»
Le sçavant Hipocrates
a dit,dit-on,car-ce n'est
que par oüi-dire que je
sçai ce qu'Hipocrates a
dit, suposez donc qu'Hipocrates
ait dit qu'on
doit une fois le mois s'enyvrer
pour la santédu
corps; un sage Philosophe
ne pourroit-il point
dire aussi, que pour la
santé de l'esprit il faut
extravaguer une fois par
mois. Non,l'on ne doit
jamais perdre la raison de
vue; maisonpeutlalaisfer
reposer. Elle a besoin
derepos, & chez les Sa--
ges sur tout; plus l'on cft
fage
,
plus la raison travaille,
plus elle fatigue.
Je crois que rien n'est
meilleur pour procurer
du repos à la raison que
le Burlesque,car elle ne
se mesle point de cette
façon de penser.Tâchons
donc de rire un peu pendant
que la raison repose;
mais rions innocemment
, la se peut. Il y
a des plaisanteries qui ne
blessent point les moeurs
quoi qu'elles blessent le
bon sens. Je voudrois
bien en pouvoir écrire
de celles-là
, car j'en ay
promis un Chapitre tous
les mois; mais contentez
vous d'une chanson
dans ce genre là, car je
n'ay eu que huitjours de
temps pour remplir ma
tâche.
Burlefque»
Le sçavant Hipocrates
a dit,dit-on,car-ce n'est
que par oüi-dire que je
sçai ce qu'Hipocrates a
dit, suposez donc qu'Hipocrates
ait dit qu'on
doit une fois le mois s'enyvrer
pour la santédu
corps; un sage Philosophe
ne pourroit-il point
dire aussi, que pour la
santé de l'esprit il faut
extravaguer une fois par
mois. Non,l'on ne doit
jamais perdre la raison de
vue; maisonpeutlalaisfer
reposer. Elle a besoin
derepos, & chez les Sa--
ges sur tout; plus l'on cft
fage
,
plus la raison travaille,
plus elle fatigue.
Je crois que rien n'est
meilleur pour procurer
du repos à la raison que
le Burlesque,car elle ne
se mesle point de cette
façon de penser.Tâchons
donc de rire un peu pendant
que la raison repose;
mais rions innocemment
, la se peut. Il y
a des plaisanteries qui ne
blessent point les moeurs
quoi qu'elles blessent le
bon sens. Je voudrois
bien en pouvoir écrire
de celles-là
, car j'en ay
promis un Chapitre tous
les mois; mais contentez
vous d'une chanson
dans ce genre là, car je
n'ay eu que huitjours de
temps pour remplir ma
tâche.
Fermer
Résumé : ARTICLE Burlesque.
Le texte aborde la nécessité de repos pour l'esprit, similaire au repos physique recommandé par Hippocrate. L'auteur souligne que, bien que la raison ne doive jamais être perdue, elle a besoin de repos, particulièrement chez les sages. Il propose que le burlesque, une forme de divertissement, puisse offrir ce repos à la raison sans la compromettre. L'auteur souhaite écrire des plaisanteries innocentes qui ne blessent pas les mœurs. Cependant, n'ayant eu que huit jours pour accomplir sa tâche, il se contente de présenter une chanson dans ce style.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2249
p. 117-124
CHANSON Burlesque & Morale.
Début :
Ture lu ture lu ture lure lure [...]
Mots clefs :
Burlesque, Morale, Chanson, Heureux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : CHANSON Burlesque & Morale.
CHANSON
Burlesque & Morale.
BURLESQUE.
Tarelutureluturelure
lure
Voila ma Chanson dans
un RepaJt
Trop d'esprit en mangéantfaittort
à
nature.
Un profond raisonneur
ne digerepas.
MORALE.
Un Scavantparsa ture
lure
Sur des mots regle la raison
-
Mais tout ce qu'on en
peut conclure,
Ture lure, cest ma chanfort.
BURLESQUE.
En tapinois quand les
nuitsfont brunes,
Au JArdin ma femme vasansmoy;
Maissansdoute elley va
pourcüeillirdesprunes2,
Elle-memele dit, ~& moy
je lacroy.
MORALE.
Q!crédulité'desirable,
Ceux qui te blâmentsont
lessots;
Croyons jusquesà l'incroyable,
Qui nous procure durepos.
BURLESQUE.
Faisonstant, tant,tant
detope~&tingtte,
Que Bacchus augmente
monTresor,
Quandj'ay bii,mon oeil
trouble àpeine distingue
Si messols, mes deniers
sont de suivre ou d'or.
MORALE.
Que ce trouble heureux
puisseencore
Mecacher le Monde &'
son train;
Ilfaut qu'unsage Ivrogneignore
Tout le mal quefaisson
prochain.
BURLESQUE.
Au Tric- tracpetit coup
desespere;
Parlesgrands coups nous
nousenfilons,
J'ay le Dé malheureux
toutcoup m'estcontraire;
J'ay le Vinplus heureux,
tous coups mesont bons.
MORALE.
Pournous recréer, ditle
Sage,
Unissons lesJeux & les
Ris,
Les jeux unis avec la
rage
Sont pourtant nos jeux
favoris.
BURLESQUE.
Tictocchocestbon à coup*
de verre,
si. coups de mousquet il
n'estpasfain;
Ce Guerrierestmort brave
, on le meten terre;
Ce Buveurestmortyvre; ilboirademain.
MORALE.
Lucifer, d'afreufr memoire
Dans nos , coeurs grava
de sa main
,
Que les humains mettroient
leur gloire
A détruirelegenre humain.
BURLESQUE.
Plusje bois & plus ma
femme, cric;
Mais fins elle crie ~&
pluslebois:
Trop crier ~& trop boire
abrege la vie:
Faisons tant qu'elle ou
moysoyons aux abois.
MORALE.
peux époux, dit un
grandOracle,
Tout-à-coup deviendront
heureux
Quanddeux épouxpar
unmiracle
pourront devenir veufs
tous deux.
Burlesque & Morale.
BURLESQUE.
Tarelutureluturelure
lure
Voila ma Chanson dans
un RepaJt
Trop d'esprit en mangéantfaittort
à
nature.
Un profond raisonneur
ne digerepas.
MORALE.
Un Scavantparsa ture
lure
Sur des mots regle la raison
-
Mais tout ce qu'on en
peut conclure,
Ture lure, cest ma chanfort.
BURLESQUE.
En tapinois quand les
nuitsfont brunes,
Au JArdin ma femme vasansmoy;
Maissansdoute elley va
pourcüeillirdesprunes2,
Elle-memele dit, ~& moy
je lacroy.
MORALE.
Q!crédulité'desirable,
Ceux qui te blâmentsont
lessots;
Croyons jusquesà l'incroyable,
Qui nous procure durepos.
BURLESQUE.
Faisonstant, tant,tant
detope~&tingtte,
Que Bacchus augmente
monTresor,
Quandj'ay bii,mon oeil
trouble àpeine distingue
Si messols, mes deniers
sont de suivre ou d'or.
MORALE.
Que ce trouble heureux
puisseencore
Mecacher le Monde &'
son train;
Ilfaut qu'unsage Ivrogneignore
Tout le mal quefaisson
prochain.
BURLESQUE.
Au Tric- tracpetit coup
desespere;
Parlesgrands coups nous
nousenfilons,
J'ay le Dé malheureux
toutcoup m'estcontraire;
J'ay le Vinplus heureux,
tous coups mesont bons.
MORALE.
Pournous recréer, ditle
Sage,
Unissons lesJeux & les
Ris,
Les jeux unis avec la
rage
Sont pourtant nos jeux
favoris.
BURLESQUE.
Tictocchocestbon à coup*
de verre,
si. coups de mousquet il
n'estpasfain;
Ce Guerrierestmort brave
, on le meten terre;
Ce Buveurestmortyvre; ilboirademain.
MORALE.
Lucifer, d'afreufr memoire
Dans nos , coeurs grava
de sa main
,
Que les humains mettroient
leur gloire
A détruirelegenre humain.
BURLESQUE.
Plusje bois & plus ma
femme, cric;
Mais fins elle crie ~&
pluslebois:
Trop crier ~& trop boire
abrege la vie:
Faisons tant qu'elle ou
moysoyons aux abois.
MORALE.
peux époux, dit un
grandOracle,
Tout-à-coup deviendront
heureux
Quanddeux épouxpar
unmiracle
pourront devenir veufs
tous deux.
Fermer
Résumé : CHANSON Burlesque & Morale.
Le texte alterne entre des sections 'Burlesque' et 'Morale'. Les passages 'Burlesque' décrivent des scènes de la vie quotidienne avec un ton humoristique, comme une femme cueillant des prunes, des croyances en des événements improbables pour trouver le repos, l'ivresse altérant la vision, et des jeux de hasard tels que le tric-trac. Les sections 'Morale' offrent des réflexions sur ces scènes, soulignant la crédulité désirable, l'ignorance des ivrognes, et l'union des jeux et des rires comme source de récréation. Elles mettent également en garde contre la destruction de l'humanité et évoquent de manière ironique le bonheur des époux devenus veufs. Le texte se conclut par une note humoristique sur les cris de la femme et la consommation excessive d'alcool.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
2250
p. 125-127
AUTRES BOUTS RIMEZ Du Mercure précedent, remplis par Mr d'Aub***
Début :
Je te plaisois Iris à vingt-cinq ans, à trente [...]
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : AUTRES BOUTS RIMEZ Du Mercure précedent, remplis par Mr d'Aub***
AUTRES
BOUTS RIMEZ
Du Mercure précèdelit,
remplispar Mr
d?Aub***
Jeteplaisois Iris À<vingtcinq
ans,à trente
Tu m'as souffert encor
mêmejusqua quarente
Pour'quelques ans de plus
quel caprice estle tien
Tu reprends donc ton
coeur & tu me rends
le mieil:
jetesçaisquarenteans,
je rien ayquecinquante.
Tu devrais bienm'aimer
du moins jujquà
Soixante
L'âge passe, dit-tu, l'on
veutjouirdu sien
Dequoi Ioâtras-tu., ta
beautévient à rien
Faisons mieux> par raison
,
prévenons les
septante
Soyonssimples Amis ; on
peut l'estre à nonante
Une amitiésolide à tout
âge ejiun bien
cOIG?:s avjjiconfiants
re/un Aveugle~&son
chien
BOUTS RIMEZ
Du Mercure précèdelit,
remplispar Mr
d?Aub***
Jeteplaisois Iris À<vingtcinq
ans,à trente
Tu m'as souffert encor
mêmejusqua quarente
Pour'quelques ans de plus
quel caprice estle tien
Tu reprends donc ton
coeur & tu me rends
le mieil:
jetesçaisquarenteans,
je rien ayquecinquante.
Tu devrais bienm'aimer
du moins jujquà
Soixante
L'âge passe, dit-tu, l'on
veutjouirdu sien
Dequoi Ioâtras-tu., ta
beautévient à rien
Faisons mieux> par raison
,
prévenons les
septante
Soyonssimples Amis ; on
peut l'estre à nonante
Une amitiésolide à tout
âge ejiun bien
cOIG?:s avjjiconfiants
re/un Aveugle~&son
chien
Fermer