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1
p. 12-13
SUR L'HERESIE aux abois.
Début :
Le Héros qui remplit l'Univers de terreur, [...]
Mots clefs :
Héros, Univers, Hérésie, Huguenots, Impiété , Chrétiens
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texteReconnaissance textuelle : SUR L'HERESIE aux abois.
SUR L'HERESIE
aux abois.
L
E Héros qui remplit l'Univers
de terreur ,
A rendu l'Heréfic , & rampante, &
foumife;
Ses Armes, que le Ciel en tous lieux
authorife ,
Ont de l'impieté reprimé la fureur.
Parmy les Huguenots, ceux que Dieu
favorife
Regardent aujourd'huy leur Schifme
avec horreur ;
Et déteffant tout haut leur miférable
erreur ;
s'empreffent pour rentrer au giron
de l'Eglife.
GALANT . 13
Ce Triomphe déja fait trembler les
Enfers.
Ah! pour tout ces Chrétiens dout
vous brifez les fers.
Grand Roy , que de Lauriers , que de
Palmes font preftes !
La Pieté qui met la Victoire en vos
mains,
Va ravir au Démon fes funeftes
conquestes ,
Et rendre de nouveau le falut aux
Humains.
aux abois.
L
E Héros qui remplit l'Univers
de terreur ,
A rendu l'Heréfic , & rampante, &
foumife;
Ses Armes, que le Ciel en tous lieux
authorife ,
Ont de l'impieté reprimé la fureur.
Parmy les Huguenots, ceux que Dieu
favorife
Regardent aujourd'huy leur Schifme
avec horreur ;
Et déteffant tout haut leur miférable
erreur ;
s'empreffent pour rentrer au giron
de l'Eglife.
GALANT . 13
Ce Triomphe déja fait trembler les
Enfers.
Ah! pour tout ces Chrétiens dout
vous brifez les fers.
Grand Roy , que de Lauriers , que de
Palmes font preftes !
La Pieté qui met la Victoire en vos
mains,
Va ravir au Démon fes funeftes
conquestes ,
Et rendre de nouveau le falut aux
Humains.
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Résumé : SUR L'HERESIE aux abois.
Le texte relate la victoire des forces religieuses légitimes contre l'hérésie. Un héros, autorisé par le Ciel, a réprimé l'impieté. Les Huguenots favorables à Dieu rejettent désormais leur schisme. Le roi, par sa piété, obtient la victoire et libère les chrétiens. Sa piété est la source de son triomphe.
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2
p. 67-69
LA FRANCE.
Début :
Un Anonime a fait parler la France à la Fortune, sur ce que le / Aveugle Déesse, dis-moy, [...]
Mots clefs :
France, Fortune, Déesse, Roi, Prince, Univers, Clémence, Sagesse, Ennemis
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texteReconnaissance textuelle : LA FRANCE.
Un Anonime a fait parler la
Fránce à la Fortune ,fur ce que le
Roy a eu fix -vingt Billets blancs
à la Loterie de Monfeigneur le
Dauphin. Voicy la Demande &
a Réponſe.
LA FRANCE.
Aveugle Déeffe,dis -moy ,
68
MERCURE
T
D'où vient qu'à noftre Auguste Roy
Six- vingt Billets tous blancs fout
échús en partage?
LA FORTUN É .
France , c'est pour montrer combien
ton Prince eft fage.
Lors qu'il pourroit foumettre à fes
Loix l'Univers
Que la Terre luy céde , & qu'il commande
aux Mers,
Sa clémence retient l'ardeur de fon
courage.
Ce qu'il m'a donné je luy rends ;
Et comme moy les Conquérans ,
Les Princes , les Etats , & tous les
Grands du Monde
Connoiffant de Louis la fageffe profonde
,
Pour terminer leurs diférens,
Le prennent pour Arbitre , & luy
donnent des Blancs ;
GALANT. 69.
Et fi fes Ennemis demandent leur
revanche ,
Il leur donne la Carte blanche.´
Fránce à la Fortune ,fur ce que le
Roy a eu fix -vingt Billets blancs
à la Loterie de Monfeigneur le
Dauphin. Voicy la Demande &
a Réponſe.
LA FRANCE.
Aveugle Déeffe,dis -moy ,
68
MERCURE
T
D'où vient qu'à noftre Auguste Roy
Six- vingt Billets tous blancs fout
échús en partage?
LA FORTUN É .
France , c'est pour montrer combien
ton Prince eft fage.
Lors qu'il pourroit foumettre à fes
Loix l'Univers
Que la Terre luy céde , & qu'il commande
aux Mers,
Sa clémence retient l'ardeur de fon
courage.
Ce qu'il m'a donné je luy rends ;
Et comme moy les Conquérans ,
Les Princes , les Etats , & tous les
Grands du Monde
Connoiffant de Louis la fageffe profonde
,
Pour terminer leurs diférens,
Le prennent pour Arbitre , & luy
donnent des Blancs ;
GALANT. 69.
Et fi fes Ennemis demandent leur
revanche ,
Il leur donne la Carte blanche.´
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3
p. 20-22
Devises, [titre d'après la table]
Début :
Mr Magnin, toûjours zélé à faire connoistre l'admiration qu'il / Par ses mouvemens divers, [...]
Mots clefs :
Devises, Majesté, Univers, Espérance, Hommage, Louis le Grand, Image, Soleil, Siam, Éléphants
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texteReconnaissance textuelle : Devises, [titre d'après la table]
M Magnin , toûjours zélé
à faire connoittre l'admiraGALANT
21
tion qu'il a pour les grandes.
Actions de Sa Majefté , a fair
deux nouvelles Deviles , que
je vous envoye. L'une a le
Soleil pour corps , & ces móts
pour amé, Spes rerum & decus.
Hs font expliquez par ce Ma
drigal.
P
Årfos mouvemens divers,
Parfon beureuſe influence,
N'eft- il pas de l'Univers
L'ornement & l'espérance?
La grandeur de LOVIS, & l'état de
la
France,
Expliqueront par tout ma Devife
mes Vers.
L'autre Devife cft fur l'Am
22 MERCURE
baffade du Roy de Siam , &
fur la deférence que tous les
Potentats du Monde ont pour
le Roy . Ce font plufieurs
Eléfans qui fléchiffent les genoux
devant le Soleil , avee
ces mots. Et Magnos hæc fata:
manent.
E
St il rien de grand icy bas
Qui ne doive te rendre hom4-
mage?
Grand LOVIS , qui ne connoistpass
Que c'est là ta parfaite Image?
Est - ilrien de grand icy- bas
Qui nedoive të rendre hommage?
à faire connoittre l'admiraGALANT
21
tion qu'il a pour les grandes.
Actions de Sa Majefté , a fair
deux nouvelles Deviles , que
je vous envoye. L'une a le
Soleil pour corps , & ces móts
pour amé, Spes rerum & decus.
Hs font expliquez par ce Ma
drigal.
P
Årfos mouvemens divers,
Parfon beureuſe influence,
N'eft- il pas de l'Univers
L'ornement & l'espérance?
La grandeur de LOVIS, & l'état de
la
France,
Expliqueront par tout ma Devife
mes Vers.
L'autre Devife cft fur l'Am
22 MERCURE
baffade du Roy de Siam , &
fur la deférence que tous les
Potentats du Monde ont pour
le Roy . Ce font plufieurs
Eléfans qui fléchiffent les genoux
devant le Soleil , avee
ces mots. Et Magnos hæc fata:
manent.
E
St il rien de grand icy bas
Qui ne doive te rendre hom4-
mage?
Grand LOVIS , qui ne connoistpass
Que c'est là ta parfaite Image?
Est - ilrien de grand icy- bas
Qui nedoive të rendre hommage?
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Résumé : Devises, [titre d'après la table]
M. Magnin a créé deux devises pour honorer le roi Louis. La première, illustrée par un soleil, porte les mots 'Spes rerum & decus' et vante la grandeur du roi et de la France. La seconde, représentée par des éléphants fléchissant les genoux, célèbre la soumission du roi de Siam et le respect des potentats du monde envers le roi de France, avec les mots 'Et Magnos hæc fata: manent'.
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4
p. 22-24
« Voicy un Sonnet fort heureusement remply, sur les / Estre en tout & par tout NON IMPAR omnibus, [...] »
Début :
Voicy un Sonnet fort heureusement remply, sur les / Estre en tout & par tout NON IMPAR omnibus, [...]
Mots clefs :
Bouts-rimés, Latin, Art de parler, Hercule, Ennemi, Univers, Peuple, Gouverner, Valeur
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texteReconnaissance textuelle : « Voicy un Sonnet fort heureusement remply, sur les / Estre en tout & par tout NON IMPAR omnibus, [...] »
Voicy un Sonnet fort heureufement
remply , fur les
GALANT. 23
Bouts- rimez Latins qui ont
cours: Comme il eft fait pour
le Roy , il ne fçauroit manquer
de vous plaire . M ' Blanchard
, Curé de Fiffé aux En--
virons de Dijon , en eft l'Autheur.
E
"Stre en tout par tout NON
... IMPARC omnibus,
Sçavoir l'Art de parler, fans rien dire
qui fâche,
Pourfa gloire& l'Etat travaillerfans .
relâche ,
Plus qu ' Hercule jadis , faire tefte
tribus. "
$2
Contraindre l'Ennemy de ramper
comme un lâche ,
24 MERCURE
Effre dans l'Univers ce qu'au Ciel eft
Phoebus,
Faire parfon espritplusqueparfon
quibus ,
Qu'au milieu des Lauriersfon Peuplebaive
& mâche.
༡ .
Quoy que ten,ohrs vainqueur ,faire
la Paix , item
La donner, la régler, d'eft- là lé tu.
autem
Regner gouvernerful
, & commander
fans irez.
S
N'ouir de fes Sujets que
vivat &
qu'amo,
Faire par fa valeur plus qu'on ne
Scauroit lire,
C'est plus que Peliffon n'en dira ca--
lamo.
remply , fur les
GALANT. 23
Bouts- rimez Latins qui ont
cours: Comme il eft fait pour
le Roy , il ne fçauroit manquer
de vous plaire . M ' Blanchard
, Curé de Fiffé aux En--
virons de Dijon , en eft l'Autheur.
E
"Stre en tout par tout NON
... IMPARC omnibus,
Sçavoir l'Art de parler, fans rien dire
qui fâche,
Pourfa gloire& l'Etat travaillerfans .
relâche ,
Plus qu ' Hercule jadis , faire tefte
tribus. "
$2
Contraindre l'Ennemy de ramper
comme un lâche ,
24 MERCURE
Effre dans l'Univers ce qu'au Ciel eft
Phoebus,
Faire parfon espritplusqueparfon
quibus ,
Qu'au milieu des Lauriersfon Peuplebaive
& mâche.
༡ .
Quoy que ten,ohrs vainqueur ,faire
la Paix , item
La donner, la régler, d'eft- là lé tu.
autem
Regner gouvernerful
, & commander
fans irez.
S
N'ouir de fes Sujets que
vivat &
qu'amo,
Faire par fa valeur plus qu'on ne
Scauroit lire,
C'est plus que Peliffon n'en dira ca--
lamo.
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Résumé : « Voicy un Sonnet fort heureusement remply, sur les / Estre en tout & par tout NON IMPAR omnibus, [...] »
Le sonnet 'Voicy un Sonnet fort heureufement' de M. Blanchard, curé de Fiffé, utilise des bouts-rimés latins. Il loue un souverain maître de l'art de parler sans offenser, travaillant pour la gloire et l'État. Le poème évoque la soumission de l'ennemi, l'inspiration de la paix et un règne sage. Le souverain est décrit comme un vainqueur pacifique, gouvernant avec amour et sagesse, sa valeur dépassant les mots.
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5
p. 22-48
LETTRE.
Début :
Un Particulier ayant fait divers Ouvrages sur les dernieres Actions / Je me souviens, Monsieur, que vous avez voulu me persuader [...]
Mots clefs :
Approbation, Louis, Univers, Sentiments, Roi, Combats, Grandeur, Lois, Héros, Fortune, Monarque, Sage, Ennemis, Ambassadeur, Mérite, Guerre, Éloge, Honneur, Campagne militaire, Espagne, Vainqueur, Prudence, Courage, États, Audace, Sentiments, Conquérant, Trêve, Souverain, Armes, Peuple, Bonheur, Devise, Éclat
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE.
Un Particulier ayant fait
divers Ouvrages ſur les dernieres
Actions de cet auguſte
Monarque , les a ramaffez
comme en un Recueil dans
cetteLettre qu'il m'aadreſſée.
5555 5552 55255522
LETTRE.
TE me souviens , Monfieur.
que vous avez voulu me perfuader
que j'avois merité quel
GALANT. 23
que approbation des bons Connoiffeurs
, lors que je dis ily a
quelques années.
On faitmal ce qu'on fait , onne
fait qu'une affaire,
Mais LOUIS partagé dans cent
emplois divers,
ةو
Sedonnant tout à tout , fait voir
al'Univers,
Et qu'il fait ce qu'il faut, &qu'il
ſçait bien le faire.
Vous avez mesme prétendu
que j'avois expliqué les fentimens
de tout ce qu'il y a d'hon .
nestesGens au monde en difant,
Que tous les noms des Grands
cedent au nom duRoy,
24 MERCURE
Les Cefars, les Cyrus, les Hectors,
les Achilles,
Ont eu moins de merite &donné
moins d'effroy,
Par cent Combats rendus, par
cent priſes de Villes .
Je vous ferois bien obligé , fi
vous vouliezfairesçavoir aupublic,
que je défie toute la Terrede
me difputer la verité de ceque je
vais dire.
SONNET
SVR LA GRANDEVR DV ROY.
L
OUIS eſt grand en tout ; il
regle les Finances,
Ilreforme les Loix, il fait fleurir
esArts , :
Mille
GALANT. 25
Mille Vaiſſeaux flottans,mille orguilleux
Rampars
Partagent tous les jours ſes ſoins,
& les dépenſes ;
Dans le particulier,dans les réjoüifſſances
Il eſt autant Heros , que dans le
champ deMars,
Findans leGabinet , ferme dans
leshazars,
Il fait plier ſous ſoy les plushautes
Puiſſances;
S2
Sa fortune répond par tout à
ſa valeur,
Par tout ſes grands exploits répondent
à fon coeur,
Ainſi que l'ont fait voir cent conqueſtes
de marque ;
Mars1685. C
1
26 MERCURE
52
Enfinnos Ennemis connoiffent
commemoy,
Que ſi tout 1 Univers ne vouloit
qu'unMonarque
Tout l'Univers devroit n'avoir
que luy pour Roy.
:
Je ſens bien que ce que je dis
là n'est rien de bon , mais il me
ſemble que c'est l'explication fincere
des pensées , qui doivent venir
naturellement à tous les Sages
qui ſont ſans paffion , & qui ont
du bon goust.
Ne croyez donc pas , Monſieur
, que ce soit une pure conje-
Eture ouseulement un effet de l'at(
GALANT: 27
tache desſentimens que j'ay pour
jeRoy qui m'afait dire :
Enfin nos Ennemis connoiffent
al commemoys, &c.
Vous en jugerez par une pefire
avanture que je vais vous
racontertelle qu'elle m'est arrivée
Je me rrauvay fur la route de
M'Ambassadeur d'Espagne
lors qu'ilse retiroit de France à
-pas comptez tant il marquoit
d'envie de n'en point fortir. Férois
chez une Perſonne de qualité
de merite , àl'heure qu'il luy
envoyaun de ses Gentilshommes
poursçavoir si elle se trouveroit
Cij
28 MERCURE
enétat de recevoirfa viſite. Com
me je vis par laréponse, queM
'Ambassadeur alloit venir , je
voulus luy faire place , mais la
Perſonne chez qui j'estois me
déclara , qu'elle vouloit abfo
lument que j'eusse part à cette
conversation , qui dura bien prés
de quatre heures. Vousne pouvezpas
douter, Monfieur, qu'on
neparlastd'Affaires d'Etat avec
un Ambassadeur,&que fa retraite
, & laGuerre qui nous menaçoitalors,
nefourniffent à l'en
tretien. Il nous dit cent chofes,qui
nous firent affezcomprendre qu'il
asust pas en de peine d'avoüer
1
GALANT. 29
nettement que le Roy estoit le plus
grand & le plus puiſſant Prince
du monde,s'il eustpu oublier qu'il
avoit un Maistre , &fe défaire
des préjugez Espagnols.
On doit neanmoins cette juſtice
à M l'Ambassadeur , que
fonbon sens &sa raiſon ne furentpoint
obscurcis par ces enteſtemens,
qui ſontſi ordinaires à ceux
deſa Nation. Il fu l'Eloge de la
France,des François, du Roy,
d'un air fort élevé, &qui marquoit
beaucoup de fincerité dans
ce qu'il diſoir ; mais dans les
loüanges qu'il donna àsa Ma
jesté , iln'oublia ny ce qu'il estoit
C iij
30 MERCURE
ny ce qu'il devoit à fon Prince.
Pretendant faire une galanterie
aux Dames , il dit qu'il vouloit
leur faire voir quelque chose de
fort beau.Il tira enfuite une riche
qui renfermoit Boëte, , diſoit-il,
lePortraitddee fa A
Ja MMaaiîttrreeffffee,qu'il
emporioit de France , & c'estoit
celuy du Roy , dont ſa Majesté
l'avoit honoré, & dont ilsefaifoit
en effet ungrandbonneur. La
Perſonne chez qui nous estions,
qui est fortfpirituelle,luy dit qu'il
devoit bien conferver ce gage,
qu'il fe feroit bien- toft en luy
une metamorphose furprenante,
parce qu'il estoit à croire que le
GALANT. 31
Portrait deSa Majesté ſe changeroit
en celuy de fon Maistre.
Aces paroles Ml'Ambassadeur
parut Espagnol , comme ſon devoir
l'y obligeoit. L'entretien
roula enfuite fur différentes matieres,
&fut longue & curieufe.
Je vous avovë , Monfieur,
que pendant tous les évenemens
de la derniere Campagne ,je me
ſuis toûjours ſouvenu des entretiens
de cét Ambaſſadeur. Ilnous
dit pofuivement qu'il y auroitdu
fang répandu; qu'il feroit difficile
d'arreſter les deſſeins du Roys
que ſes Ennemis ne pouvoient
C iiij
32 MERCURE
rien efperer que de l'inconstance
de la fortune ; & que l'Empire
&l'Espagne ne cherchoient qu'à
mettre leur bonneur à couvert,
en ne cedant pas sans avoir combattu.
Voila la Prophétie accomplie,&
nous en voyans la
té dans la diſpoſition des chofes
qui ſeſont paſſées la derniere année.
SONNET
Sur l'état des Affaires aprés la derniere
Campagne de France.
A
Lger encor fumat des Foudres
de la Guerre,
Vient ſe jetter aux pieds de fon
noble Vainqueur;
GALANT. 33
Et Gennes la ſuperbe eſt tremblante
de peur
Sous les éclats vengeurs de fon
bruyant tonnerre :
52
Luxembourg voit tomber ſes
hauts Ramparts par terre ,
Capd- e-Quiers attaqué ſe trouve
ſans vigueur;
La Hollande en Partis ralentit
fon ardeur
N'ayant pû ſoûlever les Peuples
d'Angleterre;
Se
Le Danemark amyreçoit nos
Etendars,
L'Empire ſe ménage & craint
tous les hazars,
L'Eſpagne plaint fes Forts qu'on
pille ou qu'on enleve;
34 MERCURE
52
Liége & Tréves foûmis ſçavent
faire leur Cour,
L'Europe attend la Paix en rece
vant laTréve,
Tout cedeau Grand LOUIS par
force ou par amour.
Je vois dans cette peinture tour
ce que l'Ambassadeur d'Espagne
craignoit , & tout ce que sa politique
luy faisoit prévoiravecchagrin.
Avoüez aprés cela , Monſieur,
que lafortune de LOUIS
le Grand doit eſtre bien conſtante
pour faire avec tant de bonheur
des choses fi admirables , puis que
tant de Heros , & tant de ſages
Monarques n'ont pu s'empescher
GALANT. 35
d'en eſtre abandonnez. Mais
avoüez aussi à mesme temps que
La prudence of le courage du Roy
font extraordinaires , puis qu'il
ſemble avoir réduit la Fortune
ſous les règles ,&s'estrefait une
methode de réüfſſiren tout.
Nepeut- on pas compter entre
fes bonnes fortunes la fecondité
de la Maiſon Royale ? Ce Fils
unique que le Ciel luy avoit laif-
Sé comme son premier don , plus
Il est grand , plus il nous faifoit
craindre. Vous voulûtes bien,
Monfieur, que mes pensées fufſent
celles de tous les honneſtes
Gensà la naiſſance de Monfei36
MERCURE
gneur le Duc de Bourgongne. Fo
voudrois à cette heure que vous
les engageaffiez à dire fur ta
naiſſance de Monseigneur leDuc
d'Anjou.
;
R
AURΟΥ.
SONNET.
Ecevez un Héros qui naiſt
de voſtre Race,
Grand LOUIS, deſormais le Ciel
veut tous les ans
Enrichir vos Etats de ſemblables
Préfens ,
Qui pourront mériter de remplir
voſtre place.
Se
Nous verrons de nos jours l'Allemagne
& la Thrace
GALANT 37
Ployer ſous les efforts du Pere&
des Enfans
Par tout dignes de Vous , & par
tour triomphans,
Detous nos Ennemis ils dompte.
-ront l'audace.
Se
t
Formez-les ſeulement dans l'Art
qui fait les Roys ,
Ils en apprendront plus par vos
nares Exploits, 29)
Qu'en lifant ce qu'ont fait lesFameux
de l'Histoire ;
22
'Et comme ils vous verront toujours
au- deffus d'eux ,
Chacun d'eux tâchera d'ateindre
àvoſtre gloire;
Mais nul n'y parviendra parmy
tous vos Neveux.
38 MERCURE
Ces ſentimens quifurentconceus
dans la joye qu'avoit toute
la France en celte rencontre
د. Se
produisent fort tard , mais ils ſeront
toûjours deſaiſon , ſi vous
voulez que ce foient des marques
éternelles de mon respect envers ce
Prince. Fay auſſi laissé paſſer le
temps où ces Bouts rimez estoient
àla mode. Cependant ce qu'ils
m'ont fait dire ne vieillira jamais
dans la memoire des Hommes,
puis que LOUIS le Grand aura
toûjours des admirateurs , qui
tomberont d'accord avecmoy de la
verité de mespensées.
GALANT. 39
CI
1.71.
I jamais Conquérant marcha
droit à la Glovre,
Sijamais Souverain mérita d'être
Roy,
- Si jamais Politique aux autres fit
la loy,
Sur tous les Concurrens LOUIS
ala victoire.
Se
Ses Faits feront paſſer pour Fable
fon Histoire, at
Apeine croira- t- on qu'ils foient
dignes defoy;
Les Siècles àvenir en ferontdans
L'effrey, pens
Et tout retentira du bruit de ſa
Mémoire,
52
رد
Lorsqu'on voudra former unHé.
ros achevé,
1
40 MERCURE
On en prendra les traits ſur ſon air
élevé,
Sur ſes Combats divers , ſur ſon
coeur intrépide.
Autrefois on l'eût mis au rang des
Immortels;
Et comme ſes hauts Faits effacent
ceux d'Alcide,
Alcideà fon Vainqueur euſt cedé
ſes Autels.
Vous trouverezpeut-estre quel
que conformité entre ce Sonnet,
un autre que vous avez publié.
Elle auroit efté plus grande
fi je ne l'avoisjamais veu. Je ne
fçay si l'autre a esté fait plûtoft
que le mien , mais je fuisſeur
3
GALANT. 41
que le mien n'a point esté fait fur
celuy-là. Ces Bouts rimeznauront
pas perdu tout- à-fait lagrace
de la nouveauté. Vous avez
dit il n'y a pas long-temps , qu'ils
estoient àla mode ,&lesujet n'en
est pas trop vieux.
SUR LA TREVE
que le Roy a faite.
Ο
N diſoit autrefois, Non licet
omnibus,
J'ofe le dire encore, & qui voudra
nolis'enfaches an và 120. "
LOUIS, de qui l'eſprit travaille
fans relâche,
Vient de faire luy feul quodnon
licet tribus .
Avril 1685, D
42 MERCURE
52
Nul d'entr'eux ne sçauroit parer
aux coups qu'il lache,
Parmy les Souverains il paroiſt un
Phoebus;
Il commande la Tréve , & vous
ſçavez quibus;
Tout ce qu'elle a de durpar avace
illeur mache.
Ils l'avalent enfin avec tous ſes
Item
Dans un profondreſpect ils chantent
Tuautem ,
Ravis de prévenir les effets de ſon
ire.
S&
Sidans le temps préſent ilsn'ont
pû dire amo,.
D
GALANT. 43
Peut- eftre qu'au futur ils auront
peine à lire
Ce qu'il leur fit figner currente
calamo.
Il n'y a point de Rimes ſi bi--
zarres &fi Burlesques, quon-nc
puiſſe remplir de quelque chose de
grandſur leſujet du Roy. Ilme:
femble donc qu'on pourroit bien
donner à celles- là encore un autre
tour presque fur la mesme ma
tiere..
SVR L'ENREGISTREMENT,,
&la Publication de la Tréve.
L
OUIS. le Conquérant fair
ſçavoir omnibus,
4
Qu'il annonce une Tréve, & qui
plaiſt,& qui fache;
C
Dij
44 MERCURE
Jamais de fes deſſeins en rien il ne
relâche,
Le coup qui le deſarme a fait la
loytribus.
52
Que s'il fuit les Combats , il ne
fuit point en Lache,
Dans le Meſtier de Mars il n'eſt
point E- Phoebus;
Ila du coeur,desGens,desArmes,
du quibus,
Et quand il faut donner, point la
Cire il ne mache.
52
Cependant il s'arreſte , il ſe modére,
item,
Sçachant bien comme il faut venir
au Tu autem,
Pour le bonheur public il com
mande àfon ire,
GALANT. 45
Se
Conjuguons- luy par coeur dans
tous les temps amo;
Et nos Neveux diront , lifant ce
qu'on va lire,
Que ce qu'il fit du Fer, il l'a fait
calamo.
Enfin , Monsieur, ily a treslong-
tempsquej'ayfait uneDevi
fepour le Roy ,furun deffein qui
aesté ſuſpendu. Si elle avoir esté
publiée dés ce temps-là, elle pourroit
paſſer à preſentpour une efpece
de Prophetie. Cesera pour
le moins une expreſſion allegorique
de ce que nous voyons. Le
corps de la Deviſe , c'eſtun Soleil
46 MERCURE
dansſon Zodiaque;l' Ame, cefont
ces paroles , Curro , fed tacito
motu. Si je ne craignois de choquer
les Maistres de l'Art, j'a
joûterois des Aſtronomes de toutes
lesNations , qui obferventle Søleil
avectoutes les fortes d'Inſtru--
mens dont on uſe pourcela. Ils ne
répondroient pas malà l'applica
tion que tous les Politiques de la
Terre donnent à penétrer la conduite
du Roy. Voicy l'explication :
de ma Deviſe.
'Univers attentif regarde ma
carriere,
Les eſprits appliquez à mefurer
moncours ,
! GALANT. 47
Obſervent avec ſoin mes tours&
mes détours :
Mais nul oeil ne peut voir ma rou.
te toute entiere ;.
८८
Mon éclat plus aux fiers fait
baiffer la paupiere ;
Mes differens afpects font les
nuits & les jour,
Tout languiroit fans moy , tour
attend mon fecours,
t
Etje porte par tout mes biens&
ma lumiere.
SS
Mille divers emplois partagent
mes momens,
Je ſuis toûjours reglé dans tous
mes mouvemens ,
On connoiſt mon pouvoir fur la
Terre & fur l'Onde.aranov
48 MERCURE
1
Jeme haſte; je cours; rien n'arreſtemes
pas,
J'acheveray bien-toſt le tour en
tier du Monde,
Ma démarche eſt cachée & l'on
ſçait où je vas .
Ilya affezlong-temps, Monfieur
, que je vous entretiens pour
me haſter de vous dire que je suis
vostre tres ,&c.
F. F. D. C. R. G.
divers Ouvrages ſur les dernieres
Actions de cet auguſte
Monarque , les a ramaffez
comme en un Recueil dans
cetteLettre qu'il m'aadreſſée.
5555 5552 55255522
LETTRE.
TE me souviens , Monfieur.
que vous avez voulu me perfuader
que j'avois merité quel
GALANT. 23
que approbation des bons Connoiffeurs
, lors que je dis ily a
quelques années.
On faitmal ce qu'on fait , onne
fait qu'une affaire,
Mais LOUIS partagé dans cent
emplois divers,
ةو
Sedonnant tout à tout , fait voir
al'Univers,
Et qu'il fait ce qu'il faut, &qu'il
ſçait bien le faire.
Vous avez mesme prétendu
que j'avois expliqué les fentimens
de tout ce qu'il y a d'hon .
nestesGens au monde en difant,
Que tous les noms des Grands
cedent au nom duRoy,
24 MERCURE
Les Cefars, les Cyrus, les Hectors,
les Achilles,
Ont eu moins de merite &donné
moins d'effroy,
Par cent Combats rendus, par
cent priſes de Villes .
Je vous ferois bien obligé , fi
vous vouliezfairesçavoir aupublic,
que je défie toute la Terrede
me difputer la verité de ceque je
vais dire.
SONNET
SVR LA GRANDEVR DV ROY.
L
OUIS eſt grand en tout ; il
regle les Finances,
Ilreforme les Loix, il fait fleurir
esArts , :
Mille
GALANT. 25
Mille Vaiſſeaux flottans,mille orguilleux
Rampars
Partagent tous les jours ſes ſoins,
& les dépenſes ;
Dans le particulier,dans les réjoüifſſances
Il eſt autant Heros , que dans le
champ deMars,
Findans leGabinet , ferme dans
leshazars,
Il fait plier ſous ſoy les plushautes
Puiſſances;
S2
Sa fortune répond par tout à
ſa valeur,
Par tout ſes grands exploits répondent
à fon coeur,
Ainſi que l'ont fait voir cent conqueſtes
de marque ;
Mars1685. C
1
26 MERCURE
52
Enfinnos Ennemis connoiffent
commemoy,
Que ſi tout 1 Univers ne vouloit
qu'unMonarque
Tout l'Univers devroit n'avoir
que luy pour Roy.
:
Je ſens bien que ce que je dis
là n'est rien de bon , mais il me
ſemble que c'est l'explication fincere
des pensées , qui doivent venir
naturellement à tous les Sages
qui ſont ſans paffion , & qui ont
du bon goust.
Ne croyez donc pas , Monſieur
, que ce soit une pure conje-
Eture ouseulement un effet de l'at(
GALANT: 27
tache desſentimens que j'ay pour
jeRoy qui m'afait dire :
Enfin nos Ennemis connoiffent
al commemoys, &c.
Vous en jugerez par une pefire
avanture que je vais vous
racontertelle qu'elle m'est arrivée
Je me rrauvay fur la route de
M'Ambassadeur d'Espagne
lors qu'ilse retiroit de France à
-pas comptez tant il marquoit
d'envie de n'en point fortir. Férois
chez une Perſonne de qualité
de merite , àl'heure qu'il luy
envoyaun de ses Gentilshommes
poursçavoir si elle se trouveroit
Cij
28 MERCURE
enétat de recevoirfa viſite. Com
me je vis par laréponse, queM
'Ambassadeur alloit venir , je
voulus luy faire place , mais la
Perſonne chez qui j'estois me
déclara , qu'elle vouloit abfo
lument que j'eusse part à cette
conversation , qui dura bien prés
de quatre heures. Vousne pouvezpas
douter, Monfieur, qu'on
neparlastd'Affaires d'Etat avec
un Ambassadeur,&que fa retraite
, & laGuerre qui nous menaçoitalors,
nefourniffent à l'en
tretien. Il nous dit cent chofes,qui
nous firent affezcomprendre qu'il
asust pas en de peine d'avoüer
1
GALANT. 29
nettement que le Roy estoit le plus
grand & le plus puiſſant Prince
du monde,s'il eustpu oublier qu'il
avoit un Maistre , &fe défaire
des préjugez Espagnols.
On doit neanmoins cette juſtice
à M l'Ambassadeur , que
fonbon sens &sa raiſon ne furentpoint
obscurcis par ces enteſtemens,
qui ſontſi ordinaires à ceux
deſa Nation. Il fu l'Eloge de la
France,des François, du Roy,
d'un air fort élevé, &qui marquoit
beaucoup de fincerité dans
ce qu'il diſoir ; mais dans les
loüanges qu'il donna àsa Ma
jesté , iln'oublia ny ce qu'il estoit
C iij
30 MERCURE
ny ce qu'il devoit à fon Prince.
Pretendant faire une galanterie
aux Dames , il dit qu'il vouloit
leur faire voir quelque chose de
fort beau.Il tira enfuite une riche
qui renfermoit Boëte, , diſoit-il,
lePortraitddee fa A
Ja MMaaiîttrreeffffee,qu'il
emporioit de France , & c'estoit
celuy du Roy , dont ſa Majesté
l'avoit honoré, & dont ilsefaifoit
en effet ungrandbonneur. La
Perſonne chez qui nous estions,
qui est fortfpirituelle,luy dit qu'il
devoit bien conferver ce gage,
qu'il fe feroit bien- toft en luy
une metamorphose furprenante,
parce qu'il estoit à croire que le
GALANT. 31
Portrait deSa Majesté ſe changeroit
en celuy de fon Maistre.
Aces paroles Ml'Ambassadeur
parut Espagnol , comme ſon devoir
l'y obligeoit. L'entretien
roula enfuite fur différentes matieres,
&fut longue & curieufe.
Je vous avovë , Monfieur,
que pendant tous les évenemens
de la derniere Campagne ,je me
ſuis toûjours ſouvenu des entretiens
de cét Ambaſſadeur. Ilnous
dit pofuivement qu'il y auroitdu
fang répandu; qu'il feroit difficile
d'arreſter les deſſeins du Roys
que ſes Ennemis ne pouvoient
C iiij
32 MERCURE
rien efperer que de l'inconstance
de la fortune ; & que l'Empire
&l'Espagne ne cherchoient qu'à
mettre leur bonneur à couvert,
en ne cedant pas sans avoir combattu.
Voila la Prophétie accomplie,&
nous en voyans la
té dans la diſpoſition des chofes
qui ſeſont paſſées la derniere année.
SONNET
Sur l'état des Affaires aprés la derniere
Campagne de France.
A
Lger encor fumat des Foudres
de la Guerre,
Vient ſe jetter aux pieds de fon
noble Vainqueur;
GALANT. 33
Et Gennes la ſuperbe eſt tremblante
de peur
Sous les éclats vengeurs de fon
bruyant tonnerre :
52
Luxembourg voit tomber ſes
hauts Ramparts par terre ,
Capd- e-Quiers attaqué ſe trouve
ſans vigueur;
La Hollande en Partis ralentit
fon ardeur
N'ayant pû ſoûlever les Peuples
d'Angleterre;
Se
Le Danemark amyreçoit nos
Etendars,
L'Empire ſe ménage & craint
tous les hazars,
L'Eſpagne plaint fes Forts qu'on
pille ou qu'on enleve;
34 MERCURE
52
Liége & Tréves foûmis ſçavent
faire leur Cour,
L'Europe attend la Paix en rece
vant laTréve,
Tout cedeau Grand LOUIS par
force ou par amour.
Je vois dans cette peinture tour
ce que l'Ambassadeur d'Espagne
craignoit , & tout ce que sa politique
luy faisoit prévoiravecchagrin.
Avoüez aprés cela , Monſieur,
que lafortune de LOUIS
le Grand doit eſtre bien conſtante
pour faire avec tant de bonheur
des choses fi admirables , puis que
tant de Heros , & tant de ſages
Monarques n'ont pu s'empescher
GALANT. 35
d'en eſtre abandonnez. Mais
avoüez aussi à mesme temps que
La prudence of le courage du Roy
font extraordinaires , puis qu'il
ſemble avoir réduit la Fortune
ſous les règles ,&s'estrefait une
methode de réüfſſiren tout.
Nepeut- on pas compter entre
fes bonnes fortunes la fecondité
de la Maiſon Royale ? Ce Fils
unique que le Ciel luy avoit laif-
Sé comme son premier don , plus
Il est grand , plus il nous faifoit
craindre. Vous voulûtes bien,
Monfieur, que mes pensées fufſent
celles de tous les honneſtes
Gensà la naiſſance de Monfei36
MERCURE
gneur le Duc de Bourgongne. Fo
voudrois à cette heure que vous
les engageaffiez à dire fur ta
naiſſance de Monseigneur leDuc
d'Anjou.
;
R
AURΟΥ.
SONNET.
Ecevez un Héros qui naiſt
de voſtre Race,
Grand LOUIS, deſormais le Ciel
veut tous les ans
Enrichir vos Etats de ſemblables
Préfens ,
Qui pourront mériter de remplir
voſtre place.
Se
Nous verrons de nos jours l'Allemagne
& la Thrace
GALANT 37
Ployer ſous les efforts du Pere&
des Enfans
Par tout dignes de Vous , & par
tour triomphans,
Detous nos Ennemis ils dompte.
-ront l'audace.
Se
t
Formez-les ſeulement dans l'Art
qui fait les Roys ,
Ils en apprendront plus par vos
nares Exploits, 29)
Qu'en lifant ce qu'ont fait lesFameux
de l'Histoire ;
22
'Et comme ils vous verront toujours
au- deffus d'eux ,
Chacun d'eux tâchera d'ateindre
àvoſtre gloire;
Mais nul n'y parviendra parmy
tous vos Neveux.
38 MERCURE
Ces ſentimens quifurentconceus
dans la joye qu'avoit toute
la France en celte rencontre
د. Se
produisent fort tard , mais ils ſeront
toûjours deſaiſon , ſi vous
voulez que ce foient des marques
éternelles de mon respect envers ce
Prince. Fay auſſi laissé paſſer le
temps où ces Bouts rimez estoient
àla mode. Cependant ce qu'ils
m'ont fait dire ne vieillira jamais
dans la memoire des Hommes,
puis que LOUIS le Grand aura
toûjours des admirateurs , qui
tomberont d'accord avecmoy de la
verité de mespensées.
GALANT. 39
CI
1.71.
I jamais Conquérant marcha
droit à la Glovre,
Sijamais Souverain mérita d'être
Roy,
- Si jamais Politique aux autres fit
la loy,
Sur tous les Concurrens LOUIS
ala victoire.
Se
Ses Faits feront paſſer pour Fable
fon Histoire, at
Apeine croira- t- on qu'ils foient
dignes defoy;
Les Siècles àvenir en ferontdans
L'effrey, pens
Et tout retentira du bruit de ſa
Mémoire,
52
رد
Lorsqu'on voudra former unHé.
ros achevé,
1
40 MERCURE
On en prendra les traits ſur ſon air
élevé,
Sur ſes Combats divers , ſur ſon
coeur intrépide.
Autrefois on l'eût mis au rang des
Immortels;
Et comme ſes hauts Faits effacent
ceux d'Alcide,
Alcideà fon Vainqueur euſt cedé
ſes Autels.
Vous trouverezpeut-estre quel
que conformité entre ce Sonnet,
un autre que vous avez publié.
Elle auroit efté plus grande
fi je ne l'avoisjamais veu. Je ne
fçay si l'autre a esté fait plûtoft
que le mien , mais je fuisſeur
3
GALANT. 41
que le mien n'a point esté fait fur
celuy-là. Ces Bouts rimeznauront
pas perdu tout- à-fait lagrace
de la nouveauté. Vous avez
dit il n'y a pas long-temps , qu'ils
estoient àla mode ,&lesujet n'en
est pas trop vieux.
SUR LA TREVE
que le Roy a faite.
Ο
N diſoit autrefois, Non licet
omnibus,
J'ofe le dire encore, & qui voudra
nolis'enfaches an và 120. "
LOUIS, de qui l'eſprit travaille
fans relâche,
Vient de faire luy feul quodnon
licet tribus .
Avril 1685, D
42 MERCURE
52
Nul d'entr'eux ne sçauroit parer
aux coups qu'il lache,
Parmy les Souverains il paroiſt un
Phoebus;
Il commande la Tréve , & vous
ſçavez quibus;
Tout ce qu'elle a de durpar avace
illeur mache.
Ils l'avalent enfin avec tous ſes
Item
Dans un profondreſpect ils chantent
Tuautem ,
Ravis de prévenir les effets de ſon
ire.
S&
Sidans le temps préſent ilsn'ont
pû dire amo,.
D
GALANT. 43
Peut- eftre qu'au futur ils auront
peine à lire
Ce qu'il leur fit figner currente
calamo.
Il n'y a point de Rimes ſi bi--
zarres &fi Burlesques, quon-nc
puiſſe remplir de quelque chose de
grandſur leſujet du Roy. Ilme:
femble donc qu'on pourroit bien
donner à celles- là encore un autre
tour presque fur la mesme ma
tiere..
SVR L'ENREGISTREMENT,,
&la Publication de la Tréve.
L
OUIS. le Conquérant fair
ſçavoir omnibus,
4
Qu'il annonce une Tréve, & qui
plaiſt,& qui fache;
C
Dij
44 MERCURE
Jamais de fes deſſeins en rien il ne
relâche,
Le coup qui le deſarme a fait la
loytribus.
52
Que s'il fuit les Combats , il ne
fuit point en Lache,
Dans le Meſtier de Mars il n'eſt
point E- Phoebus;
Ila du coeur,desGens,desArmes,
du quibus,
Et quand il faut donner, point la
Cire il ne mache.
52
Cependant il s'arreſte , il ſe modére,
item,
Sçachant bien comme il faut venir
au Tu autem,
Pour le bonheur public il com
mande àfon ire,
GALANT. 45
Se
Conjuguons- luy par coeur dans
tous les temps amo;
Et nos Neveux diront , lifant ce
qu'on va lire,
Que ce qu'il fit du Fer, il l'a fait
calamo.
Enfin , Monsieur, ily a treslong-
tempsquej'ayfait uneDevi
fepour le Roy ,furun deffein qui
aesté ſuſpendu. Si elle avoir esté
publiée dés ce temps-là, elle pourroit
paſſer à preſentpour une efpece
de Prophetie. Cesera pour
le moins une expreſſion allegorique
de ce que nous voyons. Le
corps de la Deviſe , c'eſtun Soleil
46 MERCURE
dansſon Zodiaque;l' Ame, cefont
ces paroles , Curro , fed tacito
motu. Si je ne craignois de choquer
les Maistres de l'Art, j'a
joûterois des Aſtronomes de toutes
lesNations , qui obferventle Søleil
avectoutes les fortes d'Inſtru--
mens dont on uſe pourcela. Ils ne
répondroient pas malà l'applica
tion que tous les Politiques de la
Terre donnent à penétrer la conduite
du Roy. Voicy l'explication :
de ma Deviſe.
'Univers attentif regarde ma
carriere,
Les eſprits appliquez à mefurer
moncours ,
! GALANT. 47
Obſervent avec ſoin mes tours&
mes détours :
Mais nul oeil ne peut voir ma rou.
te toute entiere ;.
८८
Mon éclat plus aux fiers fait
baiffer la paupiere ;
Mes differens afpects font les
nuits & les jour,
Tout languiroit fans moy , tour
attend mon fecours,
t
Etje porte par tout mes biens&
ma lumiere.
SS
Mille divers emplois partagent
mes momens,
Je ſuis toûjours reglé dans tous
mes mouvemens ,
On connoiſt mon pouvoir fur la
Terre & fur l'Onde.aranov
48 MERCURE
1
Jeme haſte; je cours; rien n'arreſtemes
pas,
J'acheveray bien-toſt le tour en
tier du Monde,
Ma démarche eſt cachée & l'on
ſçait où je vas .
Ilya affezlong-temps, Monfieur
, que je vous entretiens pour
me haſter de vous dire que je suis
vostre tres ,&c.
F. F. D. C. R. G.
Fermer
6
p. 68-74
LES ARBRES CHOISIS PAR LES DEUX. FABLE.
Début :
Parmy les Fables nouvelles que le Sieur Blageart debite, & / Tout ce qui reluit n'est pas or, [...]
Mots clefs :
Arbres, Prudence, Fruits, Fleurs, Automne, Cieux, Univers, Plantes, Enfants, Minerve
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LES ARBRES CHOISIS PAR LES DEUX. FABLE.
Parmy les Fables nouvel
les que le Sieur Blageart debite
, & qui ſont ſi eſtimées
du Public , il y en a une qui
porte pour titre , Les Arbres
choifis par les Dieux. M' de la
Barre de Tours a mis en Vers
cette même Fable. Je vous
GALANT. 69
l'envoye.Vous ferez ſans doute
bien aiſe de voir comment
deux Autheurs , qui ont tous
deux beaucoup de talent à
bien conter , auront traité la
meſme matiere.
Szsssess S2552 SSS
LES ARBRES
CHOISIS PAR LES DIEUX.
FABLE.
Tout ce qui veluit n'estpas or, 2
C'est une verité dont on tombe d'accord.
Si vous voulez avec prudences
70 MERCURE
Fugerd'un objettel qu'il eſt's
Regardez s'il est bon ,Sans trop voir
s'il vous plaiſt,
Etne voustrompez pas àlasimple apparence.
Confiderez levray , ne pensez point
au beau,
Au plaisant préferez l'utile,
Lesfruits aux fleurs, lefecond au
Sterile,
LeSolide au brillant , l'Automne au
Renouveau.
Sima Morale eft veritable,
Fen croy le sens commun , j'en croy
mesme.la Fable..
52
Un jour Jupin &tous les autres
Dicux,
Dans la grande SaledesCicux,
Tinrent le divin Conſiſtoire...
Ony traita milleſujets divers
GALANT. 71
Qui concernoient la Police & la
gloire
De ce vaste Univers .
Quand on parlades Arbres& des
Plantes,
Et de leurs Ames vegetantes,
Onfit , dans ce Conseil d'Etat,
De creux raisonnemens , car fur chas
quemiftere
Comme l'on peutjuger , les Dieux en
Sçaventfaire,
Mais creux ou non , voicy le réful.
tat.
Sçavoir, que chacun d'eux fist un
choix volontaire
De l' Arbre qui pourroit luy plaire,
Pour ensuitele proteger,
Etle garderde tout danger,
Comme dufeu du Ciel , des Vents,
des Orages,
Des Eaux, des longs Hyvers , & des
autresravages
72 MERCURE
Le Chesne fur ce pied futchoisi par
Fupin,
Cibelle aprés luy prit le Pin,
Apollon le Dieu de la Live
Pour certaines raisons , s'appliqua le
Laurier,
Hercule le haut Peuplier,
Dame Cypris quifait que d'amouron
Soupire
Prit avec ſon Enfant les Myrthes
amoureuх:
Enfin , àqui pis pis , &non àqui
mieux mieux
Chacun choisit àboulle- veuë.
Minerve dont au Ciel laſageſſe eft
connue,
S'écria d'un air furieux
Non , je ne puis fouffrir une telle
béveuë
Voſtre Conſeil a la berluë,
Et voſtre choixeſt indigne des
Dieux. Pren
F
GALANT. 73
Prendre des Plantes inutiles,
Arbres ſans rapport, infertiles,
Etpropres à jetter au feu .
Pins & Lauriers, Peupliers,Myr.
thes , Cheſnes,
Ne font - ce pas des Plantes
vaines?
Pourquoy donc les choiſir ? Arreſtez-
vous un peu
Ma fille, dit fupin, ſçachez noſtre
penſée.
Noſtre protection ſembloit intéreffée
En la donnant aux Arbres portant
fruits ;
Nous ne voulons rien davantage
Que l'écorce & que le feüilla.
ge;
Il eſt des Dieux puiſſans de proteger
gratis.
Avril 1685. G
24. MERCURE
C'eſt pouffer un peu loin voſtre
délicateſſe,
Dit Minerve , je fais confifter ma
fagefle
A faire un choix qu'approuve la
raifon:
J'ay choiſi l'Olivier,j'en trouve le
fruitbon ,
Le feüillage m'en plaift ..... Que
Minerve eſt aimable !
Interrompit Jupin en l'embras-
Sant
Ouy , ma fille , c'eſt peu que d'aimer
le plaiſant
Joignons pour eſtre heureux l'utile
à l'agréable.
les que le Sieur Blageart debite
, & qui ſont ſi eſtimées
du Public , il y en a une qui
porte pour titre , Les Arbres
choifis par les Dieux. M' de la
Barre de Tours a mis en Vers
cette même Fable. Je vous
GALANT. 69
l'envoye.Vous ferez ſans doute
bien aiſe de voir comment
deux Autheurs , qui ont tous
deux beaucoup de talent à
bien conter , auront traité la
meſme matiere.
Szsssess S2552 SSS
LES ARBRES
CHOISIS PAR LES DIEUX.
FABLE.
Tout ce qui veluit n'estpas or, 2
C'est une verité dont on tombe d'accord.
Si vous voulez avec prudences
70 MERCURE
Fugerd'un objettel qu'il eſt's
Regardez s'il est bon ,Sans trop voir
s'il vous plaiſt,
Etne voustrompez pas àlasimple apparence.
Confiderez levray , ne pensez point
au beau,
Au plaisant préferez l'utile,
Lesfruits aux fleurs, lefecond au
Sterile,
LeSolide au brillant , l'Automne au
Renouveau.
Sima Morale eft veritable,
Fen croy le sens commun , j'en croy
mesme.la Fable..
52
Un jour Jupin &tous les autres
Dicux,
Dans la grande SaledesCicux,
Tinrent le divin Conſiſtoire...
Ony traita milleſujets divers
GALANT. 71
Qui concernoient la Police & la
gloire
De ce vaste Univers .
Quand on parlades Arbres& des
Plantes,
Et de leurs Ames vegetantes,
Onfit , dans ce Conseil d'Etat,
De creux raisonnemens , car fur chas
quemiftere
Comme l'on peutjuger , les Dieux en
Sçaventfaire,
Mais creux ou non , voicy le réful.
tat.
Sçavoir, que chacun d'eux fist un
choix volontaire
De l' Arbre qui pourroit luy plaire,
Pour ensuitele proteger,
Etle garderde tout danger,
Comme dufeu du Ciel , des Vents,
des Orages,
Des Eaux, des longs Hyvers , & des
autresravages
72 MERCURE
Le Chesne fur ce pied futchoisi par
Fupin,
Cibelle aprés luy prit le Pin,
Apollon le Dieu de la Live
Pour certaines raisons , s'appliqua le
Laurier,
Hercule le haut Peuplier,
Dame Cypris quifait que d'amouron
Soupire
Prit avec ſon Enfant les Myrthes
amoureuх:
Enfin , àqui pis pis , &non àqui
mieux mieux
Chacun choisit àboulle- veuë.
Minerve dont au Ciel laſageſſe eft
connue,
S'écria d'un air furieux
Non , je ne puis fouffrir une telle
béveuë
Voſtre Conſeil a la berluë,
Et voſtre choixeſt indigne des
Dieux. Pren
F
GALANT. 73
Prendre des Plantes inutiles,
Arbres ſans rapport, infertiles,
Etpropres à jetter au feu .
Pins & Lauriers, Peupliers,Myr.
thes , Cheſnes,
Ne font - ce pas des Plantes
vaines?
Pourquoy donc les choiſir ? Arreſtez-
vous un peu
Ma fille, dit fupin, ſçachez noſtre
penſée.
Noſtre protection ſembloit intéreffée
En la donnant aux Arbres portant
fruits ;
Nous ne voulons rien davantage
Que l'écorce & que le feüilla.
ge;
Il eſt des Dieux puiſſans de proteger
gratis.
Avril 1685. G
24. MERCURE
C'eſt pouffer un peu loin voſtre
délicateſſe,
Dit Minerve , je fais confifter ma
fagefle
A faire un choix qu'approuve la
raifon:
J'ay choiſi l'Olivier,j'en trouve le
fruitbon ,
Le feüillage m'en plaift ..... Que
Minerve eſt aimable !
Interrompit Jupin en l'embras-
Sant
Ouy , ma fille , c'eſt peu que d'aimer
le plaiſant
Joignons pour eſtre heureux l'utile
à l'agréable.
Fermer
7
p. 39-46
ODE TIRÉE DU PSEAUME 47. Magnus Dominus & laudabilis nimis.
Début :
La gloire du Seigneur, sa grandeur immortelle, [...]
Mots clefs :
Seigneur, Dieu, Terre, Univers
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : ODE TIRÉE DU PSEAUME 47. Magnus Dominus & laudabilis nimis.
ODE
TIRE'E DU PSEAUME 47.
Magnrs Dominus & Uu~
dabilis nimis. LA gloire du Seigneur,
sa grandeur
immortelle,
De l'Univers entier doit
occuper le zele:
Mais sur tous les humains
consacrez à ses loix,
Le peuple de Sion doit signaler
sa voix.
Sion montagne auguste&
sainte,
Formidable aux audadeux,
) '~-* = .-Sionfe'jourdelicieux',~-~ 1
Cest toyc'est ton heureuse
enceinte
: Qui renferme le Dieu de
la terre & des Cieux.
O murs!OSéjour*pleinde Montsacrénostreunique espoir,
Où Dieu faitregner la victoire
Manifeste, son pouvoir.
Cent Rois liguez pour
nous livrer la guerre
Estoient venus sur nous
fonfondre
de toutes parts,
Ils ont vu nos sacrez remparts.
Leur aspect foudroyant,
telqu'unaffreuxtonnerre,
-
Les a precipitez au centre
de la terre;
Le Seigneur dans leur
camp a jetté la terreur,
Il parle& nous voyons
leurs travaux mis en pou- ,dre, Leurs chefs aveuglez par
- l'erreur,
Leurs soldats consternez
d'horreur,
Leurs vaisseaux iubmerdgçzyr)
ôcebr;ûierparlafou-3 Monumens éternels de sa
justefureur, :
Rien ne {çauroi^troubler
* les loixinviolables
Qui fondent le bonheur
de la sainte cité,
Seigneur toy-même en a& jeJtteétte
Les fondemens inébranl, ables
:
Aux pieds de tes Autels
humblement consternez
Nos voeuxparta clemetu
ce ont esté couronnez,,,,
Des lieux cheris où le
,
jour prend naissance,
Jusqu'aux climats oùfttút
sa splendeur,
Tout l'univers revere ta
puissance,
Tous les mortels adorent
ta grandeur.
Publions les bienfaits, célebrons
la justice.
DuSouverain del'univers.
Que le bruit de nos chants
vole au-delà des mers,
Qu'avec nous la terre s'unisse,
Que nos voix penetrent
lesairs;
Elevons jusqu'à luy nos
choeurs &nos concerts,
Vousfilles de Sion, florissante
jeunesse,
Joignez-vous ànoschants
sacrez;
Formez des pas & des fons
d'allegresse
Autour de ces murs reverezr
Venez offrir des voeux
pleins de tendresse
Au Seigneur que vous
adorez:
Peuples dequil'appuysur
sa bonté sefonde,
Allez dans tous les coins
du monde
Asonnom glorieux élever
desAutels.
Les siecles avenir béniront
vostre zele,
Et de ses bienfaits immortels
L'éternel comblera vostre
race fidelle..
Marquonsluy nostre amourpar
des voeux éclatans,
C'est nostre Dieu,c'est nostre
pere,
C'est le Roy que Sion revere;
De son regne éternel les
glorieux instans
Dureront au-delà des siecles
& des temps.
TIRE'E DU PSEAUME 47.
Magnrs Dominus & Uu~
dabilis nimis. LA gloire du Seigneur,
sa grandeur
immortelle,
De l'Univers entier doit
occuper le zele:
Mais sur tous les humains
consacrez à ses loix,
Le peuple de Sion doit signaler
sa voix.
Sion montagne auguste&
sainte,
Formidable aux audadeux,
) '~-* = .-Sionfe'jourdelicieux',~-~ 1
Cest toyc'est ton heureuse
enceinte
: Qui renferme le Dieu de
la terre & des Cieux.
O murs!OSéjour*pleinde Montsacrénostreunique espoir,
Où Dieu faitregner la victoire
Manifeste, son pouvoir.
Cent Rois liguez pour
nous livrer la guerre
Estoient venus sur nous
fonfondre
de toutes parts,
Ils ont vu nos sacrez remparts.
Leur aspect foudroyant,
telqu'unaffreuxtonnerre,
-
Les a precipitez au centre
de la terre;
Le Seigneur dans leur
camp a jetté la terreur,
Il parle& nous voyons
leurs travaux mis en pou- ,dre, Leurs chefs aveuglez par
- l'erreur,
Leurs soldats consternez
d'horreur,
Leurs vaisseaux iubmerdgçzyr)
ôcebr;ûierparlafou-3 Monumens éternels de sa
justefureur, :
Rien ne {çauroi^troubler
* les loixinviolables
Qui fondent le bonheur
de la sainte cité,
Seigneur toy-même en a& jeJtteétte
Les fondemens inébranl, ables
:
Aux pieds de tes Autels
humblement consternez
Nos voeuxparta clemetu
ce ont esté couronnez,,,,
Des lieux cheris où le
,
jour prend naissance,
Jusqu'aux climats oùfttút
sa splendeur,
Tout l'univers revere ta
puissance,
Tous les mortels adorent
ta grandeur.
Publions les bienfaits, célebrons
la justice.
DuSouverain del'univers.
Que le bruit de nos chants
vole au-delà des mers,
Qu'avec nous la terre s'unisse,
Que nos voix penetrent
lesairs;
Elevons jusqu'à luy nos
choeurs &nos concerts,
Vousfilles de Sion, florissante
jeunesse,
Joignez-vous ànoschants
sacrez;
Formez des pas & des fons
d'allegresse
Autour de ces murs reverezr
Venez offrir des voeux
pleins de tendresse
Au Seigneur que vous
adorez:
Peuples dequil'appuysur
sa bonté sefonde,
Allez dans tous les coins
du monde
Asonnom glorieux élever
desAutels.
Les siecles avenir béniront
vostre zele,
Et de ses bienfaits immortels
L'éternel comblera vostre
race fidelle..
Marquonsluy nostre amourpar
des voeux éclatans,
C'est nostre Dieu,c'est nostre
pere,
C'est le Roy que Sion revere;
De son regne éternel les
glorieux instans
Dureront au-delà des siecles
& des temps.
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Résumé : ODE TIRÉE DU PSEAUME 47. Magnus Dominus & laudabilis nimis.
Le poème 'ODE' du Psaume 47 célèbre la gloire et la grandeur immortelle du Seigneur, reconnue par l'Univers entier. Le peuple de Sion est loué pour son zèle et sa consécration aux lois divines. Sion, montagne sainte et auguste, est le refuge divin offrant protection et victoire. Lors d'une bataille, cent rois s'allient contre Sion mais sont vaincus par la terreur divine. Leurs efforts sont réduits à néant, et leurs chefs sont aveuglés par l'erreur. Les murs de Sion, inébranlables, symbolisent l'espoir et la protection divine. Le Seigneur est loué pour sa puissance et sa justice. Le poème appelle à célébrer et à publier les bienfaits divins, invitant tous les peuples à adorer et à révérer le Seigneur. Les filles de Sion et la jeunesse sont encouragées à joindre leurs voix aux chants sacrés, et les peuples sont invités à élever des autels au nom glorieux du Seigneur. Le poème se conclut par une expression d'amour et de dévotion envers Dieu, le Père et le Roi de Sion, dont le règne éternel durera au-delà des siècles. Les générations futures béniront le zèle des fidèles et seront comblées par les bienfaits immortels de l'Éternel.
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8
p. [1206]-1207
ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume, Dixit Dominus.
Début :
Quand mon Roi s'éleva lui-même, [...]
Mots clefs :
Ode sacrée, Psaume, Roi, Être suprême, Vengeance, Univers, Étoile, Prêtre, Arbitre, Tyrannie
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texteReconnaissance textuelle : ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume, Dixit Dominus.
ODE SACRE'E ,
Tirée du Pseaume , Dixit Dominus.
Uand mon Roi s'éleva lui- même ,
Jusqu'à la Celeste Cité ,
Mon fils , lui dit l'Etre suprême ,
Viens te placer à mon côté ,
Jouis ici de ma puissance ,
En attendant
que ma vengeance ,
I. Veh
A ij . Mette
1206 MERCURE DE FRANCE
Mette à tes pieds tes ennemis :
De Sion au bout de la Terre ,
Ton bras ira porter
la guerre ;
Et l'Univers sera soumis.
L'Eclat d'une telle victoire ,
Fera voir alors aux Humains ,
Quel est ton Empire et ta gloire ,
'Au milieu des splendeurs des Saints ;
Je t'engendray de ma substance ,
Avant que ma Toute- Puissance ,
Eût fait l'Etoille du matin.
Avec moi tu régis le Monde ,
Et les Cieux et la Terre et l'Onde ,
Sont les Ouvrages de ta main.
Toi seul es le souverain Prêtre ,
Par Melchisedech figuré ;
Tu ne cesseras point de l'être ,
Comme le Très-haut l'a juré.
'A ta droite dans sa colere ,
Il brisa l'orgueil témeraire ,
Des Rois soulevez contre toy :
Et s'armant un jour de la Foudre ,
Il doit juger et mettre en poudre ,
Ceux qui mépriseront ta Loy.
I. Vol. Soumis
JUIN.
1731. 1207
Soumis aux ordres de son Pere .
Il viendra chez les Nations ,
Boire à longs traits de l'Onde amére
Du torrent des afflictions :
C'est en sacrifiant sa vie ,`
Qu'il détruira la tyrannie ,
Du noir Monarque des Enfers ,
Et c'est à ce prix qu'il doit être ,
L'Arbitre et le souverain maître ,
Des Puissances de l'Univers.
Tirée du Pseaume , Dixit Dominus.
Uand mon Roi s'éleva lui- même ,
Jusqu'à la Celeste Cité ,
Mon fils , lui dit l'Etre suprême ,
Viens te placer à mon côté ,
Jouis ici de ma puissance ,
En attendant
que ma vengeance ,
I. Veh
A ij . Mette
1206 MERCURE DE FRANCE
Mette à tes pieds tes ennemis :
De Sion au bout de la Terre ,
Ton bras ira porter
la guerre ;
Et l'Univers sera soumis.
L'Eclat d'une telle victoire ,
Fera voir alors aux Humains ,
Quel est ton Empire et ta gloire ,
'Au milieu des splendeurs des Saints ;
Je t'engendray de ma substance ,
Avant que ma Toute- Puissance ,
Eût fait l'Etoille du matin.
Avec moi tu régis le Monde ,
Et les Cieux et la Terre et l'Onde ,
Sont les Ouvrages de ta main.
Toi seul es le souverain Prêtre ,
Par Melchisedech figuré ;
Tu ne cesseras point de l'être ,
Comme le Très-haut l'a juré.
'A ta droite dans sa colere ,
Il brisa l'orgueil témeraire ,
Des Rois soulevez contre toy :
Et s'armant un jour de la Foudre ,
Il doit juger et mettre en poudre ,
Ceux qui mépriseront ta Loy.
I. Vol. Soumis
JUIN.
1731. 1207
Soumis aux ordres de son Pere .
Il viendra chez les Nations ,
Boire à longs traits de l'Onde amére
Du torrent des afflictions :
C'est en sacrifiant sa vie ,`
Qu'il détruira la tyrannie ,
Du noir Monarque des Enfers ,
Et c'est à ce prix qu'il doit être ,
L'Arbitre et le souverain maître ,
Des Puissances de l'Univers.
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Résumé : ODE SACRÉE, Tirée du Pseaume, Dixit Dominus.
Le poème 'Ode Sacrée' du Psaume 'Dixit Dominus' relate l'ascension d'un roi, fils de l'Etre suprême, vers la Cité Céleste. Ce roi est destiné à recevoir la puissance divine pour soumettre ses ennemis et régner sur l'univers. L'Etre suprême promet de briser l'orgueil des rois rebelles et de juger ceux qui méprisent sa loi. Le roi, obéissant à son Père, viendra parmi les nations pour endurer les afflictions. En sacrifiant sa vie, il détruira la tyrannie du 'noir Monarque des Enfers' et deviendra l'arbitre et le souverain maître des Puissances de l'Univers. Le poème souligne la souveraineté et la mission divine du roi, ainsi que son rôle de souverain prêtre et de juge.
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9
p. 2573-2577
CANTATE. SUR LA NAISSANCE DE JESUS-CHRIST.
Début :
La Fille du grand Roi que Bethléem vit naître, [...]
Mots clefs :
Naissance de Jésus-Christ, Puissance, Enfant, Univers, Adorer
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texteReconnaissance textuelle : CANTATE. SUR LA NAISSANCE DE JESUS-CHRIST.
CANTAT E.
SUR LA NAISSANCE
DE JESUS- CHRIST.
LA Fille du grand Roi que Betlhéem vit naître
La fille de David , Pere de tant de Rois ,
Dans sa propre Patrie en vain se fait connoître ,
P
I. Vol. Citij L'in
2574 MERCURE DE FRANCE
L'ingrate Betlhéem se rend sourde à sa voix.
Tandis que l'Etranger chez l'Etranger tranquile ,
Ygoûte les douceurs d'un paisible repos ,
La Mere de celui qui vient finir nos maux ,
Erre loin de ses murs , pour chercher un azile ;
Un voile tenebreux lui cache l'Univers.
Lejour depuis long-tems se reposoit dans l'Onde,
A ses pas égarez une Grote profonde ,
Où regnent les sombres Hyvers ,
Parmi de vils Troupeaux offre un triste réfuge :
C'est-là qu'un Dieu Sauveur oubliant qu'il est
Juge ,
Oubliant nos forfaits , et son juste courroux ,
Vient de naître et commence à
s'immoler pour
•
nous.
Air.
Volez, Zéphirs , que votre haleine ,
Dans cet Antre profond ramene ,
La douce chaleur du Printemps.
Pere du jour , avant le temps ,
Recommencez votre carriere ,
Chassez les ombres de la nuit ;
L'Univers étonné languit ,
Dans l'attente de la lumiere :
Chassez les ombres de la nuit.
Quels prodiges divers ! la terre est agitée ,
Elle tremble et frémit d'allegresse et d'effroi :
1. Vol.
La
DECEMBRE. 1732. 2575
La Mer, comme autrefois, craintive, épouvantée,
Suspend ses flots bruyans , pour adorer son Roi ,
Dans un Enfant plein de foiblesse.
Le jour , le plus beau jour à paroître s'empresse :
Dévoilez , cher Enfant , l'éternelle beauté ;
Trop long- temps votre Mere a souffert de vos larmes :
Montrez-vous , soulagez ses mortelles allarmes.
Vous , qui de cet Enfant craignez la Majesté ,
Et qui vous nourissez dans le Ciel de ses charmes,
Heureux Esprits , chantez , découvrez- nous l'amour
Qui l'anime pour nous en cet affreux séjour.
Ecoutons ; le Ciel s'ouvre , un Chœur d'Anges
s'apprête
Acelebrer dans les airs une Fête.
Air.
Le Verbe s'est fait chair pour sauver les Mortels;
Dans ses abaissemens éternisons sa gloire :
Il triomphe des cœurs, pour prix de sa victoire,
Il se verra sans cesse élever des Autels ;
Toujours de sa bonté durera la memoire.
Heureux Mortels , recevez les bienfaits ,
Qu'il vient répandre sur la Terre ;
Déja sa main écarte le Tonnerre ;
Il pleure vos forfaits ,
Il vous offre la paix ,
Et replonge aux Enfers l'impitoyable guerre.
I. Vol CY .Heu-
2576 MERCURE DE FRANCE
Heureux Mortels, recevez les bienfaits
Qu'il vient répandre sur la Terre.
On mêle à ces Concerts de rust ques accens ;
De vigilans Bergers accourus vers l'Etable ,
Y portent des cœurs innocens ,
Et forment au Sauveur la Cour la plus aimable ;'
Tandis que pleins d'amour ils pleurent ses dou- leurs ,
L'un d'eux forme ces sons , qu'interrompent
ses pleurs.
Air.
Foible Enfant, Puissance suprême ,
Je vous adore et je vous aime.
Vous soulagez tous nos besoins ,
Tout m'annonce vos tendres soins ,
Et vous vous oubliez vous- même
Vous êtes plus pauvre que nous ,
Et tout l'Univers est à vous
Foible Enfant, Puissance suprême
Je vous adore et je vous aime.
Votre main soutient l'Univers.
Elle transporte les Montagnes ;
Elle fait naître en nos Campagnes ,
Et nourrit mille fruits divers.
Votre voix ramene l'Aurore ,
Qui nous éclaire chaque jour ,
1. Vol. Et
DECEMBRE. 1732. 2577
Et les fleurs qu'elle fait éclore ,
Sont les présens de votre amour.
Foible Enfant , Puissance suprême ,
Je vous adore et je vous aime
SUR LA NAISSANCE
DE JESUS- CHRIST.
LA Fille du grand Roi que Betlhéem vit naître
La fille de David , Pere de tant de Rois ,
Dans sa propre Patrie en vain se fait connoître ,
P
I. Vol. Citij L'in
2574 MERCURE DE FRANCE
L'ingrate Betlhéem se rend sourde à sa voix.
Tandis que l'Etranger chez l'Etranger tranquile ,
Ygoûte les douceurs d'un paisible repos ,
La Mere de celui qui vient finir nos maux ,
Erre loin de ses murs , pour chercher un azile ;
Un voile tenebreux lui cache l'Univers.
Lejour depuis long-tems se reposoit dans l'Onde,
A ses pas égarez une Grote profonde ,
Où regnent les sombres Hyvers ,
Parmi de vils Troupeaux offre un triste réfuge :
C'est-là qu'un Dieu Sauveur oubliant qu'il est
Juge ,
Oubliant nos forfaits , et son juste courroux ,
Vient de naître et commence à
s'immoler pour
•
nous.
Air.
Volez, Zéphirs , que votre haleine ,
Dans cet Antre profond ramene ,
La douce chaleur du Printemps.
Pere du jour , avant le temps ,
Recommencez votre carriere ,
Chassez les ombres de la nuit ;
L'Univers étonné languit ,
Dans l'attente de la lumiere :
Chassez les ombres de la nuit.
Quels prodiges divers ! la terre est agitée ,
Elle tremble et frémit d'allegresse et d'effroi :
1. Vol.
La
DECEMBRE. 1732. 2575
La Mer, comme autrefois, craintive, épouvantée,
Suspend ses flots bruyans , pour adorer son Roi ,
Dans un Enfant plein de foiblesse.
Le jour , le plus beau jour à paroître s'empresse :
Dévoilez , cher Enfant , l'éternelle beauté ;
Trop long- temps votre Mere a souffert de vos larmes :
Montrez-vous , soulagez ses mortelles allarmes.
Vous , qui de cet Enfant craignez la Majesté ,
Et qui vous nourissez dans le Ciel de ses charmes,
Heureux Esprits , chantez , découvrez- nous l'amour
Qui l'anime pour nous en cet affreux séjour.
Ecoutons ; le Ciel s'ouvre , un Chœur d'Anges
s'apprête
Acelebrer dans les airs une Fête.
Air.
Le Verbe s'est fait chair pour sauver les Mortels;
Dans ses abaissemens éternisons sa gloire :
Il triomphe des cœurs, pour prix de sa victoire,
Il se verra sans cesse élever des Autels ;
Toujours de sa bonté durera la memoire.
Heureux Mortels , recevez les bienfaits ,
Qu'il vient répandre sur la Terre ;
Déja sa main écarte le Tonnerre ;
Il pleure vos forfaits ,
Il vous offre la paix ,
Et replonge aux Enfers l'impitoyable guerre.
I. Vol CY .Heu-
2576 MERCURE DE FRANCE
Heureux Mortels, recevez les bienfaits
Qu'il vient répandre sur la Terre.
On mêle à ces Concerts de rust ques accens ;
De vigilans Bergers accourus vers l'Etable ,
Y portent des cœurs innocens ,
Et forment au Sauveur la Cour la plus aimable ;'
Tandis que pleins d'amour ils pleurent ses dou- leurs ,
L'un d'eux forme ces sons , qu'interrompent
ses pleurs.
Air.
Foible Enfant, Puissance suprême ,
Je vous adore et je vous aime.
Vous soulagez tous nos besoins ,
Tout m'annonce vos tendres soins ,
Et vous vous oubliez vous- même
Vous êtes plus pauvre que nous ,
Et tout l'Univers est à vous
Foible Enfant, Puissance suprême
Je vous adore et je vous aime.
Votre main soutient l'Univers.
Elle transporte les Montagnes ;
Elle fait naître en nos Campagnes ,
Et nourrit mille fruits divers.
Votre voix ramene l'Aurore ,
Qui nous éclaire chaque jour ,
1. Vol. Et
DECEMBRE. 1732. 2577
Et les fleurs qu'elle fait éclore ,
Sont les présens de votre amour.
Foible Enfant , Puissance suprême ,
Je vous adore et je vous aime
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Résumé : CANTATE. SUR LA NAISSANCE DE JESUS-CHRIST.
Le poème relate la naissance de Jésus-Christ à Bethléem, la ville natale du roi David. Marie, sa mère, cherche un refuge et trouve abri dans une grotte sombre. Jésus, un Dieu Sauveur, naît en oubliant ses pouvoirs pour se sacrifier pour l'humanité. La terre tremble de joie et la mer suspend ses flots pour adorer le nouveau roi. Le jour le plus beau se hâte d'apparaître, et les anges célèbrent cet événement dans les airs. Le Verbe s'est fait chair pour sauver les mortels, et sa bonté durera éternellement. Les bergers, pleins d'amour, accourent vers l'étable pour adorer le Sauveur. Un berger exprime son admiration et son amour pour cet enfant puissant et humble, reconnaissant que sa main soutient l'univers et qu'il est l'auteur de toutes les bénédictions.
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10
p. 2764-2767
LES Changemens divers dans la Nature, sur la Naissance du Messie. CANTIQUE pour la Fête des Rois, sur l'Air: Au bord d'une Onde fugitive.
Début :
Helas ! quelle clarté nouvelle ? [...]
Mots clefs :
Naissance du Messie, Fête des rois, Univers, Fils, Puissance
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texteReconnaissance textuelle : LES Changemens divers dans la Nature, sur la Naissance du Messie. CANTIQUE pour la Fête des Rois, sur l'Air: Au bord d'une Onde fugitive.
LES Changemens divers dans la Nature,
sur la Naissance du Messie.
CANTIQUE pour la Fête des Rois ,
sur l'Air Au bord d'une Ondefugitive.
HElas ! quelle clarté nouvelle ?
Quel Astre brille dans les Cieux ?
Jamais la nuit ne fut si belle ;
Les Zéphirs regnent en ces lieux.
Flore revient ! Ah quels présages !
Tout rit , tout plaît dans nos Forêts ;
Les Oiseaux ; par leurs doux ramages ,
Font gouter des plaisirs parfaits.
Déja l'impatiente Aurore ,
Dore nos Champs et nos Côteaux ;
II. Vol. No
DECEMBRE. 1732. 276.5
Nos Prez reverdissent encore ,
Et les fleurs naissent près des eaux.
Un Dieu fait sentir sa présence
Tout enchante dans ces Deserts ;
Les vents redoutent sa puissance ,
Tout a changé dans l'Univers.
;
Quel bruit de Clairons , de Trompettes
Se mêle aux doux sons des Hautbois?
Qui regne ici dans ces retraites ,
Les Bergers sont parmi les Rois.
O ciel que vois- je ? quelle Etoile
Conduit les Mages dans ce lieu ?
La nuît se cache avec son voile ,
Pour laisser voir un Homme-Dieu.'
Mes yeux découvrent Pinvisible ,
L'Etre premier s'aneantit ;
Je comprends l'incompréhensible ;
Le Verbe Dieu s'assujettit.
Egal à son Pere en puissance ,
Il est de toute Eternité ,
Son Verbe , son Fils , sa substance ,
Sans alterer son unité.
II. Vol.
Une B vj
2766 MERCURE DE FRANCE
Une fille, vierge féconde ,
Augmente sa virginité ,
En enfantant l'Auteur du Monde ,
Sans blesser son integrité.
Du Ciel , de la Terre et de l'Onde ,
Je vois ici le Souverain ;
Grand Dieu ! que fais -je qui réponde ,
Au feu de votre amour divin ?
Sauveur , pour nous fermer l'abîme
Vous avez pris un Corps mortel ;
Si votre cœur sert de victime ,
C'est pour rendre l'homme immortel.
Contre l'orgueil ce Sauveur prêche;'
Mondain, range- toi sous ses Loix ,
Viens pour l'adorer dans sa Crêche
Comme font ces trois puissants Rois.
Ils offrent l'Or à sa Puissance ;
La Myrhe à son humanité ;
Et pour son origine immense ,
L'Encens à sa Divinité.
Venez, Monarques de la Terre,
Princes contrits , ne craignez pas ;
II. Vol.
DECEMBRE. 1732 2767
Il est desarmé du Tonnerre,
Hâtez- vous , il vous tend les bras.
Laisse , Mondaine , ta Toilette ,
Dieu connoît les passevolants ;
Porte- lui ton ame bien nette
C'est-là son Or et son Encens.
sur la Naissance du Messie.
CANTIQUE pour la Fête des Rois ,
sur l'Air Au bord d'une Ondefugitive.
HElas ! quelle clarté nouvelle ?
Quel Astre brille dans les Cieux ?
Jamais la nuit ne fut si belle ;
Les Zéphirs regnent en ces lieux.
Flore revient ! Ah quels présages !
Tout rit , tout plaît dans nos Forêts ;
Les Oiseaux ; par leurs doux ramages ,
Font gouter des plaisirs parfaits.
Déja l'impatiente Aurore ,
Dore nos Champs et nos Côteaux ;
II. Vol. No
DECEMBRE. 1732. 276.5
Nos Prez reverdissent encore ,
Et les fleurs naissent près des eaux.
Un Dieu fait sentir sa présence
Tout enchante dans ces Deserts ;
Les vents redoutent sa puissance ,
Tout a changé dans l'Univers.
;
Quel bruit de Clairons , de Trompettes
Se mêle aux doux sons des Hautbois?
Qui regne ici dans ces retraites ,
Les Bergers sont parmi les Rois.
O ciel que vois- je ? quelle Etoile
Conduit les Mages dans ce lieu ?
La nuît se cache avec son voile ,
Pour laisser voir un Homme-Dieu.'
Mes yeux découvrent Pinvisible ,
L'Etre premier s'aneantit ;
Je comprends l'incompréhensible ;
Le Verbe Dieu s'assujettit.
Egal à son Pere en puissance ,
Il est de toute Eternité ,
Son Verbe , son Fils , sa substance ,
Sans alterer son unité.
II. Vol.
Une B vj
2766 MERCURE DE FRANCE
Une fille, vierge féconde ,
Augmente sa virginité ,
En enfantant l'Auteur du Monde ,
Sans blesser son integrité.
Du Ciel , de la Terre et de l'Onde ,
Je vois ici le Souverain ;
Grand Dieu ! que fais -je qui réponde ,
Au feu de votre amour divin ?
Sauveur , pour nous fermer l'abîme
Vous avez pris un Corps mortel ;
Si votre cœur sert de victime ,
C'est pour rendre l'homme immortel.
Contre l'orgueil ce Sauveur prêche;'
Mondain, range- toi sous ses Loix ,
Viens pour l'adorer dans sa Crêche
Comme font ces trois puissants Rois.
Ils offrent l'Or à sa Puissance ;
La Myrhe à son humanité ;
Et pour son origine immense ,
L'Encens à sa Divinité.
Venez, Monarques de la Terre,
Princes contrits , ne craignez pas ;
II. Vol.
DECEMBRE. 1732 2767
Il est desarmé du Tonnerre,
Hâtez- vous , il vous tend les bras.
Laisse , Mondaine , ta Toilette ,
Dieu connoît les passevolants ;
Porte- lui ton ame bien nette
C'est-là son Or et son Encens.
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Résumé : LES Changemens divers dans la Nature, sur la Naissance du Messie. CANTIQUE pour la Fête des Rois, sur l'Air: Au bord d'une Onde fugitive.
Le texte est un cantique célébrant la naissance du Messie lors de la fête des Rois. Il décrit une nouvelle clarté et un astre brillant dans les cieux, annonçant des présages favorables. La nature se transforme avec le retour de Flore et le chant des oiseaux. L'Aurore illumine les champs, et un Dieu manifeste sa présence, changeant l'univers. Les bergers se trouvent parmi les rois, et une étoile guide les Mages vers un Homme-Dieu. Le texte exalte le mystère de l'Incarnation, où le Verbe de Dieu s'incarne sans altérer son unité. Une vierge féconde donne naissance à l'Auteur du Monde sans perdre sa virginité. Le Sauveur prend un corps mortel pour rendre l'homme immortel et prêche contre l'orgueil. Les Mages offrent de l'or à sa puissance, de la myrrhe à son humanité, et de l'encens à sa divinité. Le texte invite les monarques et les princes à adorer le Sauveur, désarmé du tonnerre, et à lui offrir leur âme pure.
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11
p. 2353-2360
ODE Sur l'Ouvrage des six jours.
Début :
Que vois-je ? quel pompeux Spectacle [...]
Mots clefs :
Lumière, Auteur, Univers, Dieu, Plaines, Ouvrage, Astre, Oiseaux, Terre, Puissance
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texteReconnaissance textuelle : ODE Sur l'Ouvrage des six jours.
ODE
Sur l'Ouvrage des six jours .
Ue vois-je ? quel pompeux Spectacle
Enchante mes regards surpris ?
Qui produit ce nouveau Miracle ,
Qui vient de charmer mes esprits ?
D'une masse informe et grossiere
Sort un Océan de lumiere ,
Qui doit éclairer l'Univers,
Le néant enfante la Terre ,
* Que la lumiere soit faite: et elle futfaite.Geni
Chap . premier.
B Et
2354 MERCURE DE FRANCE
Et tout ce que son sein enserre ?
Se soutient au milieu des Airs,
2
De quelle admirable structure ,
Paroît ce Pavillon ( 4) voûté ?
Il enveloppe la Nature ,
Dans sa sublime immensité.
Des Eaux séparant la matiere
Il lui sert de forte barriere
Contre leurs rapides efforts ;
Tel l'écueil en Mer orageuse
Arrête la vague orgueilleuse ,
Qui viendroit inonder nos bords,
Quelle brillante broderie , (")
Par son azur resplendissant ,
De cette liquide Prairie , (c)
Décore le pourpris naissant ?
Dans la nuit la plus effroyable ,
J'apperçois un nombre innombrable
D'Astres féconds et radieux ,
Dont les influences fertiles ,
(a ) Le Firmament.
(b ) Les Etoiles .
(c ) Le Firmament,
TomNOVEMBRE.
1733. 2358.
Tombant sur les terres stériles ,
Font germer des dons précieux .
1
Dès
que le sommet des Montagnes ,
Des feux de l'Aurore est doré ,
Je vois luire dans les Campagnes
Un Globe de flamme entouré. (a)
Ce superbe et grand Luminaire ,
Prétant sa chaleur salutaire ,
Annonce le jour aux Mortels.
Et dans sa carriere féconde ,
Décrit le vaste tour du Monde ,
Par ses mouvemens éternels.
Mais la nuit de ses voiles sombres ;
A peine couvre l'Univers ,
Qu'un Astre (6) dissipant les ombres .
Va prendre l'Empire des Airs.
Toujours fixe en son inconstance ,
Il doit ses rayons , sa puissance ,
Aux feux d'un Astre (c) plus brillant ;
Et sa lumiere bienfaisante ,
Guidant ma démarche tremblanté ,
Assure mon corps chancelant.
(a ) Le Soleil.
( b ) La Lune .
(c ) La Lune emprimio salumiere du Soleil,
Bij J'ad2356
MERCURE DE FRANCE
J'admire ces Plaines (a) profondes ,
Qui dans leurs immenses Bassins ,
Roulent de mugissantes Ondes ,
Jusques au bord de leur confins ;
Leur orgueil se brise au Rivage ;
Elles ne portent point leur rage ,
Au-delà des termes reglez ;
De cet humide et large espace ,
Les vens agitent la surface
Par des sifflements redoublez .
諾
Mais quelle Nation barbare ;
Habitera cet Element ?
A qui donner cette Eau bizarre
Et ce Monde si véhément ?
Un Peuple (6 ) muet et sauvage ;
Qui ne vit que de brigandage ,
Remplira ces affreux climats.
Dans ce grand et profond abyme ;
Du fort le foible est la victime ,
Après de funestes combats. (c)
Qu'à son gré ces Races féroces
S'abandonnent à leur fureur ;
( a ) La Mer ,
( b ) Les Poissons.
(c) Leurs guerres
Loin
NOVEMBRE . 1733 2357
Loin d'ici ces Monstres atroces ;
Evitons ce lieu plein d'horreur.
Entrons dans ces Plaines (a ) fleuries
Parcourons ces vertes Prairies ,
Qui tiennent nos yeux enchantez.
Cueillons ces Fruits que nous présente ;
Leur fécondité complaisante ,
Et jouissons de leurs bontez.
M
Je découvre d'autres merveilles
Et j'entens .... mais quel bruit ? quels sons &
Les Oiseaux frappent mes oreilles
Par leurs admirables Chansons.
Quelle charmante Symphonie ;
Quelle douce et tendre harmonie ,
Sort de ce foible et petit Corps ? (6)
A cette charmante Musique ,
Qui surpasse le son lyrique ,
Mille voix joignent leurs accords.
潞
Lorsque , ramenant la froidure
Tous les Aquilons frémissans , `
Vont dépouiller de leur verdure ;
Nos Bois tristes et languissans ;
Ceux-cy ( c) s'assemblant sua la Rive }
(a ) La Terrejonchée de fleurs.
(b ) Le Rossignol.
(c) Les Oiseaux de passage.
Bij D'une
1
2338 MERCURE DE FRANCE
D'une aîle prompte et fugitive ,
Vont sur des bords plus gracieux ;
Telle on voit la fleche empennée,
Sans être en chemin détournée ,
Traverser la Plaine des Cieux.
Enfin je poursuis et j'avance ,
Jusques dans le sein des Forêts
J'y vois une rustique engeance,
Que je perce d'un de mes traits.
Sa peau me sert de couverture ,
Je prens sa chair pour nourriture ,
Bien-tôt se présente un Ruisseau ;
11 tombe du haut des Montagnes ,
Et serpentanr dans les Campagnes
M'invite à boire de son cau.
Grand Dieu , que tes Oeuvres sont hellesà
Vous qui jouissez du bonheur
Des félicitez immortelles ,
Louez à jamais le Seigneur ;
Ce Seigneur , qui d'une parole
A créé l'un et l'autre Pole ,
Et le vaste Empire des Mers.
Par une éternelle priere ,
Louez l'Auteur de la Lumiere ,
Loüez l'Auteur de l'Univers.
Mais
NOVEMBR E. 1733 2355
Mais qui de toutes ces richesses ,
Doit être le dispensateur ?
Qui sera comblé des largesses
D'un si prodigue Bienfaicteur
De ces biens quel sera le Maître
C'est Adam , je le vois paroître ,
Il naît (a) de la terre formé.
Vers le Ciel il leve la tête.
Pour le distinguer de la bête ,
Dieu l'a de son souffle animé,
a
Pour partager le cours durable ,
De ses jours calmes et sereins ,
S'offre une Compagne ( 6) agréable ;
Qui doit seconder ses desseins:
Dieu rend communes leurs années,
En unissant leurs destinées ,
Par de mutuelles amours ;
Ah ! dans ce beau lieu ( c) de Plaisance ,
Une vive reconnoissance ,
Dans leurs coeurs doit vivre toujours
諾
Dans cette source de délices ,
Heureux Couple , vivez en paix.
>
T
(a ) Création de l'homme.
(b ) La femme.
(C) Le Paradis Terrestre.
Biiij
Offrez
1366 MERCURE DE FRANCE
Offrez vos coeurs en sacrifices ,
A l'Auteur de tant de bienfaits.
Respectez ses Loix adorables ,
Ne portez point des mains coupables,
Sur les Fruits d'un Arbre fatal .
Fuyez la voix enchanteresse ,
Qui surprenant votre foiblesse ,
yous feroit commertre le mal.
M
L'Eternel , après ces Miracles ,
Que d'un seul mot il a produits ,
Approuve en ses divins Oracles ,
Des Ouvrages si bien construits.
Il contemple leur excellence ,
Laissant reposer sa puissance ,
Pour benir ces Etres parfaits.
Et voulant que l'Homme et les Anges,
A l'envy chantent ses loüanges ,
Consacre ce jour à jamais .
Aubry de Trungy
Sur l'Ouvrage des six jours .
Ue vois-je ? quel pompeux Spectacle
Enchante mes regards surpris ?
Qui produit ce nouveau Miracle ,
Qui vient de charmer mes esprits ?
D'une masse informe et grossiere
Sort un Océan de lumiere ,
Qui doit éclairer l'Univers,
Le néant enfante la Terre ,
* Que la lumiere soit faite: et elle futfaite.Geni
Chap . premier.
B Et
2354 MERCURE DE FRANCE
Et tout ce que son sein enserre ?
Se soutient au milieu des Airs,
2
De quelle admirable structure ,
Paroît ce Pavillon ( 4) voûté ?
Il enveloppe la Nature ,
Dans sa sublime immensité.
Des Eaux séparant la matiere
Il lui sert de forte barriere
Contre leurs rapides efforts ;
Tel l'écueil en Mer orageuse
Arrête la vague orgueilleuse ,
Qui viendroit inonder nos bords,
Quelle brillante broderie , (")
Par son azur resplendissant ,
De cette liquide Prairie , (c)
Décore le pourpris naissant ?
Dans la nuit la plus effroyable ,
J'apperçois un nombre innombrable
D'Astres féconds et radieux ,
Dont les influences fertiles ,
(a ) Le Firmament.
(b ) Les Etoiles .
(c ) Le Firmament,
TomNOVEMBRE.
1733. 2358.
Tombant sur les terres stériles ,
Font germer des dons précieux .
1
Dès
que le sommet des Montagnes ,
Des feux de l'Aurore est doré ,
Je vois luire dans les Campagnes
Un Globe de flamme entouré. (a)
Ce superbe et grand Luminaire ,
Prétant sa chaleur salutaire ,
Annonce le jour aux Mortels.
Et dans sa carriere féconde ,
Décrit le vaste tour du Monde ,
Par ses mouvemens éternels.
Mais la nuit de ses voiles sombres ;
A peine couvre l'Univers ,
Qu'un Astre (6) dissipant les ombres .
Va prendre l'Empire des Airs.
Toujours fixe en son inconstance ,
Il doit ses rayons , sa puissance ,
Aux feux d'un Astre (c) plus brillant ;
Et sa lumiere bienfaisante ,
Guidant ma démarche tremblanté ,
Assure mon corps chancelant.
(a ) Le Soleil.
( b ) La Lune .
(c ) La Lune emprimio salumiere du Soleil,
Bij J'ad2356
MERCURE DE FRANCE
J'admire ces Plaines (a) profondes ,
Qui dans leurs immenses Bassins ,
Roulent de mugissantes Ondes ,
Jusques au bord de leur confins ;
Leur orgueil se brise au Rivage ;
Elles ne portent point leur rage ,
Au-delà des termes reglez ;
De cet humide et large espace ,
Les vens agitent la surface
Par des sifflements redoublez .
諾
Mais quelle Nation barbare ;
Habitera cet Element ?
A qui donner cette Eau bizarre
Et ce Monde si véhément ?
Un Peuple (6 ) muet et sauvage ;
Qui ne vit que de brigandage ,
Remplira ces affreux climats.
Dans ce grand et profond abyme ;
Du fort le foible est la victime ,
Après de funestes combats. (c)
Qu'à son gré ces Races féroces
S'abandonnent à leur fureur ;
( a ) La Mer ,
( b ) Les Poissons.
(c) Leurs guerres
Loin
NOVEMBRE . 1733 2357
Loin d'ici ces Monstres atroces ;
Evitons ce lieu plein d'horreur.
Entrons dans ces Plaines (a ) fleuries
Parcourons ces vertes Prairies ,
Qui tiennent nos yeux enchantez.
Cueillons ces Fruits que nous présente ;
Leur fécondité complaisante ,
Et jouissons de leurs bontez.
M
Je découvre d'autres merveilles
Et j'entens .... mais quel bruit ? quels sons &
Les Oiseaux frappent mes oreilles
Par leurs admirables Chansons.
Quelle charmante Symphonie ;
Quelle douce et tendre harmonie ,
Sort de ce foible et petit Corps ? (6)
A cette charmante Musique ,
Qui surpasse le son lyrique ,
Mille voix joignent leurs accords.
潞
Lorsque , ramenant la froidure
Tous les Aquilons frémissans , `
Vont dépouiller de leur verdure ;
Nos Bois tristes et languissans ;
Ceux-cy ( c) s'assemblant sua la Rive }
(a ) La Terrejonchée de fleurs.
(b ) Le Rossignol.
(c) Les Oiseaux de passage.
Bij D'une
1
2338 MERCURE DE FRANCE
D'une aîle prompte et fugitive ,
Vont sur des bords plus gracieux ;
Telle on voit la fleche empennée,
Sans être en chemin détournée ,
Traverser la Plaine des Cieux.
Enfin je poursuis et j'avance ,
Jusques dans le sein des Forêts
J'y vois une rustique engeance,
Que je perce d'un de mes traits.
Sa peau me sert de couverture ,
Je prens sa chair pour nourriture ,
Bien-tôt se présente un Ruisseau ;
11 tombe du haut des Montagnes ,
Et serpentanr dans les Campagnes
M'invite à boire de son cau.
Grand Dieu , que tes Oeuvres sont hellesà
Vous qui jouissez du bonheur
Des félicitez immortelles ,
Louez à jamais le Seigneur ;
Ce Seigneur , qui d'une parole
A créé l'un et l'autre Pole ,
Et le vaste Empire des Mers.
Par une éternelle priere ,
Louez l'Auteur de la Lumiere ,
Loüez l'Auteur de l'Univers.
Mais
NOVEMBR E. 1733 2355
Mais qui de toutes ces richesses ,
Doit être le dispensateur ?
Qui sera comblé des largesses
D'un si prodigue Bienfaicteur
De ces biens quel sera le Maître
C'est Adam , je le vois paroître ,
Il naît (a) de la terre formé.
Vers le Ciel il leve la tête.
Pour le distinguer de la bête ,
Dieu l'a de son souffle animé,
a
Pour partager le cours durable ,
De ses jours calmes et sereins ,
S'offre une Compagne ( 6) agréable ;
Qui doit seconder ses desseins:
Dieu rend communes leurs années,
En unissant leurs destinées ,
Par de mutuelles amours ;
Ah ! dans ce beau lieu ( c) de Plaisance ,
Une vive reconnoissance ,
Dans leurs coeurs doit vivre toujours
諾
Dans cette source de délices ,
Heureux Couple , vivez en paix.
>
T
(a ) Création de l'homme.
(b ) La femme.
(C) Le Paradis Terrestre.
Biiij
Offrez
1366 MERCURE DE FRANCE
Offrez vos coeurs en sacrifices ,
A l'Auteur de tant de bienfaits.
Respectez ses Loix adorables ,
Ne portez point des mains coupables,
Sur les Fruits d'un Arbre fatal .
Fuyez la voix enchanteresse ,
Qui surprenant votre foiblesse ,
yous feroit commertre le mal.
M
L'Eternel , après ces Miracles ,
Que d'un seul mot il a produits ,
Approuve en ses divins Oracles ,
Des Ouvrages si bien construits.
Il contemple leur excellence ,
Laissant reposer sa puissance ,
Pour benir ces Etres parfaits.
Et voulant que l'Homme et les Anges,
A l'envy chantent ses loüanges ,
Consacre ce jour à jamais .
Aubry de Trungy
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Résumé : ODE Sur l'Ouvrage des six jours.
Le poème 'ODE' relate la création du monde en six jours, selon la Genèse. Le premier jour, la lumière est créée, distinguant le jour de la nuit. Le deuxième jour, les cieux sont formés, séparant les eaux supérieures des eaux inférieures. Le troisième jour, les terres émergent et se couvrent de végétation. Le quatrième jour, le Soleil, la Lune et les étoiles sont placés dans le ciel pour réguler le temps. Le cinquième jour, les poissons et les oiseaux sont créés. Le sixième jour, les animaux terrestres et l'homme apparaissent. Adam, le premier homme, est façonné à partir de la terre et animé par le souffle divin. Ève, sa compagne, lui est donnée pour partager sa vie. Le poème se conclut par une exhortation à louer Dieu pour ses œuvres et à respecter ses lois, en évitant la tentation du mal. Dieu contemple ses créations avec satisfaction et consacre ce jour de création à jamais.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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12
p. 451-460
LETTRE de M... à Madame de ... au sujet d'une Idylle sur la Naissance de Jesus Christ, divisée en trois Entrées, mise en Musique par M. Bouvart, et chantée par les Dlles élevées dans la Communauté de l'Enfant Jesus, le 14. Février 1734. dédiée à M. le Curé de S. Sulpice, imprimée à Paris, chez Thibout, 1734. Broch. in 4. de 16 pages.
Début :
Je sçai, Madame, que vous vous interessez pour tout ce qui regarde la [...]
Mots clefs :
Idylle, Naissance de Jésus-Christ, M. Bouvart, Communauté de l'Enfant Jésus, Anges, Bergers, Dieu, Naissance, Gloire, Choeur d'anges, Démons, Univers, Jésus, Enfant, Vers, Adorer, Musique
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : LETTRE de M... à Madame de ... au sujet d'une Idylle sur la Naissance de Jesus Christ, divisée en trois Entrées, mise en Musique par M. Bouvart, et chantée par les Dlles élevées dans la Communauté de l'Enfant Jesus, le 14. Février 1734. dédiée à M. le Curé de S. Sulpice, imprimée à Paris, chez Thibout, 1734. Broch. in 4. de 16 pages.
LETTRE de M... à Madame de ...
au sujet d'une Idylle sur la Naissance
de Jesus Christ , divisée en trois Entrées,
mise en Musique par M. Bouvart , et
chantée par les Dlles élevées dans la
Communauté de l'Enfant Jesus , le 14 .
Février 1734. dédiée à M. le Curé de
S. Sulpice , imprimée à Paris chez
Thibout , 1734. Broch. in 4. de 16 pages.
J
>
E sçai , Madame , que vous vous in
teressez pour tout ce qui regarde la
Pieté et la Religion ; j'ai crû que vous
ne seriez pas fâchée que je vous fisse
part d'une Idylle sur la Naissance de
N. S. Jesus - Christ , mise en Musique , et
que les Dlles élevées dans la Maison de
l'Enfant Jesus ont chantée ces jours passez
avec tout l'applaudissement possible ;
Vous voyez que M. le Curé de S. Sulpice,
en procurant à ces Dlles une éducation
qui lui fait tant d'honneur , ne se sert.
que de moyens dignes de sa pieté et propres
à former leur coeur et leur esprit
à la vertu et au culte de Dieu . Voici
une idée de ce petit Poëme , dont il n'a
été tiré que peu d'Exemplaires.
L'Idylle
452 MERCURE DE FRANCE
L'Idylle a trois Parties ou Entrées.
La premiere a pour objet l'Empire du
Démon dans le Monde et sur les hommes
jusqu'à la Naissance du Sauveur
qu'un Ange annonce au Démon avec
la destruction, de son Empire. La seconde
, représente les Bergers tout occuppez
à rendre leurs hommages au Sauveur
, dont un Choeur d'Anges vient de
leur apprendre la Naissance. Et la troisiéme
représente l'Adoration des Rois
Mages .
Satan ouvre la premiere Entrée , en
invitant les Démons à se réjouir de la
victoire qu'ils ont remportée sur l'hom
me , et à détruire cet Ouvrage de Dieu
qui est la cause de tous leurs maux. Il
s'exprime en ces termes.
O vous , de mes fureurs Ministres redoutables ,
Vous qui fites trembler les Cieux ,
Vous , des Mortels ennemis implacables ,
Démons , faites briller votre zele à mes yeux.
Les Démons s'unissent à lui pour chanter
leur victoire sur l'homme qu'ils ont
soumis au peché et à la mort. Satan poursuit
en déclarant que c'est pour avoir
refusé d'adorer un Mortel que toute leur
gloire a été changée en une nuit éternelle
; il continue :
Périsse
MARS 1734. 453
Périsse la Race execrable
Qui fut la source de nos maux ;
Ne nous lassons jamais de troubler son repos;
Plus que nous , rendons- la coupable.
Le Choeur des Démons répete les mêmes
Vers. Les Démons font ensuite une
énumeration des maux et des punitions
qu'ils ont attirés sur l'homme ,jusqu'à
faire repentir Dieu de l'avoir créé ; Sa- ,
tan leur ordonne ensuite de se répandre
par tout l'Univers et d'accroître encore
leur Empire et les maux du Genre humain
: en voici les paroles.
Volez de toutes parts , sortez de vos abîmes ;
Dispersez-vous dans les airs ,
Et remplissez l'Univers
De malheurs , de trouble et de crimes.
Les Démons répondent par les mêmes
Vers : Volons de toutes parts , & c, et ils
s'y disposent en effet lorsqu'un Ange ,
précede d'une Symphonie de triomphe ,
les arrête et leur annonce la Naissance
du Sauveur qui doit détruire leur Empire
, rétablir la paix dans l'Univers et
se faire adorer des Nations . Sitan se retire
en prononçant ce blasphême.
Non, non , il veut en vain détruire ma puissance;
454 MERCURE DE FRANCE
En vain il veut sauver les Humains de nos coups;
Eux -mêmes, plus ingrats, plus perfides que nous,
Signaleront bien - tôt leur desobéissance ;
Et seront les premiers à braver son courroux.
Après quoi Satan et ses Démons se
retirent , tandis que l'Ange de Paix conjure
le Liberateur des hommes , qui ne
descend que pour les sauver , de détourner
de dessus eux les malheurs dont ils
sont menacez , et de ne frapper de ses
coups que les têtes superbes de leurs jaloux
ennemis.
Un Choeur d'Anges termine cette Entrée
par ces Vers .
Le Sauveur vient de naître.
Que les Enfers , que la Terre et les Cieux ,
Que tout s'empresse à reconnoître
Cet Enfant glorieux.
La deuxième Entrée est composée de
quatre Bergers , de deux Bergeres , d'un
Choeur de Bergers et d'un Choeur d'Anges.
Les Bergers commencent et se déclarent
mutuellement la surprise où ils
sont de voir la Nature toute changée ;
la nuit éclairée , les agrémens du Printemps
et de l'Automne réunis dans la
saison de Hyver . Les quatre Bergers
s'écrient ensemble :
Comme
MARS. 1734. 455
Comme vous , chers amis , je ne sçaurois comprendre
Le prodige nouveau qui vient frapper nos yeux.
Ces effets surprenans doivent nous faire attendre
Le plus rare bienfait des Cieux.
Ils entendent en effet une Symphonie ,
suivie bien- tôt d'un Choeur d'Anges qui
rendent gloire à Dieu et qui annoncent
la Paix à la Terre , en publiant l'auguste
Naissance du Fils du Très - Haut . La Crêche
paroît en même - temps , et les Bergers
s'entredeniandent quel est cet admirable
Enfant qu'ils apperçoivent couché
dans la Crêche . Ils apprennent d'un
Ange que c'est le Fils de Dieu , le Messie
tant desiré , qui vient porter lui- même
la peine de mort que méritent les hommes.
Il les exhorte ensuite à venir lui
rendre leurs respects.
Bergers , empressez-vous , hâtez - vous d'adores
Celui qui vient vous retirer
D'un triste esclavage.
Sous ces rustiques toîts abbaissant son pouvoir,
C'est de vous qu'il veut recevoir
Le premier hommage.
Le Choeur des Anges et celui des Bergers
répetent :
Ac456
MERCURE DE FRANCE
Accourons , * accourons, hâtons- nous d'adorer
Celui qui vient nous retirer , &c .
Les Bergers et les Bergeres expriment
ensuite leur joye et leurs voeux , et ne
veulent plus chanter que ce Liberateur ,
qui fera desormais l'objet de leursChants,
&c . et ils lui offriront des Sacrifices proportionnez
à leur pouvoir . Cette Entrée
finit par ces Vers d'un Choeur d'Anges
et des Bergers .
'Animons - nous de nouvelles ardeurs
Ne cessons point de chanter la victoire
•
Du Dieu dont la bonté vient finir nos malheurs
;
Que par tout l'Univers on celebre sa gloire ,
Qu'il triomphe de tous les coeurs .
Les trois Mages marquent leur étonnement
, en ouvrant la troisiéme Entrée , de
ne plus voir l'Astre qui les avoit conduits
et qui leur avoit fait esperer de pouvoir
adorer le vrai Dieu devenu Enfant , ils
ajoûtent tous trois :
Mais ici rien ne se présente
Qui puise découvrir sa demeure brillante ;
Les Anges disent , accourez , bátez- vous.& c .
Les Anges disent , animez- vous .
Ni
MARS. 1734. 457
Ni Temple , ni Palais ne s'offrent à nos yeux ;
La pauvreté regne en tous lieux.
Un Ange leur découvre ce Mystere
par ces Vers.
Le Maître tout-puissant de la Terre et de l'Onde,
Par son humilité profonde ,
Vient confondre à jamais les Mortels orgueilleux,
Et dans l'état le plus vil à leurs yeux ,
Il est plus grand que tous les Rois duMonde,
La Crêche reparoît , et les Mages témoignent
qu'ils croyent aux paroles de
l'Ange et au Mystere qu'il leur annonce.
L'Ange leur adresse ensuite ces paroles .
Que ce Dieu si charmant de ses divine's flâmes ,
Embraze désormais vos ames ;
Qu'il regne sur vos coeurs ; qu'à l'envi les Mortels
De toutes parts lui dressent des Autels .
Les Choeurs des Anges et des Rois répetent
la même chose. Chacun des Rois
fait son présent et explique les rapports
qu'il a avec les Mysteres de l'Homme-
Dieu. Après quoi un Ange chante cette
Cantatille pour exhorter les Rois à publier
la gloire de leur Liberateur.
Que tout reconnoisse la gloire
C Du
458
MERCURE
DE
FRANCE
Du seul Maître de l'Univers
Il a remporté la victoire
Sur le Monde et sur les Enfers.
Descendez de vos Trônes ,
Kois , abbaissez vos Sceptres à ses piedss
Si devant lui vous vous humiliez
Il affermira vos Couronnes .
Que tout reconnoisse , &c .
Un autre Ange ajoûte :
Rois fortunez , dont Jesus a fait choix .
Four venir les premiers adorer sa Puissance ;
Avec nous unissez vos voix .
Allez dans l'Univers annoncer la Naissance ,
Et la gloire du Roy des Rois.
Le Choeur des Anges et des Rois finie
lá Piece en répetant ces derniers Vers :
-
Allons dans l'Univers annoncer là Naissance
Et la gloire du Roy des Rois..
Voilà , Madame une idée de cette
Idylle , dont l'Auteur est M. Morand
d'Arles , dont on a vû plusieurs Pieces
dans differens Mercures ; vous connoissez
, sans doute , M. Bouvard , qui a mis
ces Vers en Musique ; il est très - connu
* Les Anges disent , allez , &c.
par
MARS 1734.
459
par beaucoup d'Ouvrages ; l'Opera de
Meduse , de sa composition , eut un
grand succès dans sa nouveauté en 1702.
Il doit , dit- on , être repris l'Automne
prochain. Cet Auteur a cessé depuis
long-temps de travailler pour le Théatre,
et il s'est livré à des occupations plus
Religieuses. Il a fait voir dans cette Idylle
que la Musique n'est jamais plus susceptible
de force et de grandeur que
lorsqu'elle est employée à accompagner
les louanges du Seigneur ; et l'on a admiré
avec justice , que n'ayant que de jeunes
filles à faire chanter , et par consequent
que des voix presque égales , il ait pû
faire des Chours aussi beaux et aussi
travaillez que ceux dont cet Ouvrage est
rempli .
Je n'ai pas besoin , Madame , de vous
parler de l'illustre Pasteur auquel cette
Idylle est dédiée , et de vous informer
du mérite d'un homme universellement
estimé et respecté. Vous sçavez qu'entre
les beaux Etablissemens auxquels sa charité
est occupée tous les jours , celui de
l'Enfant Jesus , où trente Demoiselles de
condition sont élevées de- même qu'à
S. Cyr , tient, sans doute, le second rang,
pour ne rien dire de plus. Permettezmoi
de transcrire ici ce qu'en dit l'Epitre
Cij
Dé
460 MERCURE DE FRANCE
Dédicatoire qui est à la tête de ce petit
Ouvrage. La Maison de l'Enfant Jesus
» attire déja les voeux d'un nombre in-
>> fini de Familles , à qui la fortune n'a
» laissé pour tout bien que le souvenir
» de leur gloire passée. C'est-là , sur tout,
>> que l'on découvre toute l'étenduë de
»ce vaste Génie, qui vous faisant embras-
» ser les plus grandes choses , ne vous
» laisse pas pourtant dédaigner d'entrer
» dans les plus petites . C'est de-là que
» de jeunes Dlles , élevées suivant leur
» naissance , apprennent à préferer les
abbaissemens et l'humilité de la Reli
» gion , au vain éclat et aux fausses gran-
» deurs du Monde , et à n'employer les
» talens dont le Ciel a pû les orner , qu'à
» la gloire du souverain Maître. C'est- là
» que la Poësie et la Musique sanctifiées ,
paroissent dans le même esprit de ceux
» qui ne les ont inventez que pour mieux
celebrer la Grandeur du Très- Haut. Je
suis , Madame , avec respect , &c.
A Paris le 24. Février 1734.
au sujet d'une Idylle sur la Naissance
de Jesus Christ , divisée en trois Entrées,
mise en Musique par M. Bouvart , et
chantée par les Dlles élevées dans la
Communauté de l'Enfant Jesus , le 14 .
Février 1734. dédiée à M. le Curé de
S. Sulpice , imprimée à Paris chez
Thibout , 1734. Broch. in 4. de 16 pages.
J
>
E sçai , Madame , que vous vous in
teressez pour tout ce qui regarde la
Pieté et la Religion ; j'ai crû que vous
ne seriez pas fâchée que je vous fisse
part d'une Idylle sur la Naissance de
N. S. Jesus - Christ , mise en Musique , et
que les Dlles élevées dans la Maison de
l'Enfant Jesus ont chantée ces jours passez
avec tout l'applaudissement possible ;
Vous voyez que M. le Curé de S. Sulpice,
en procurant à ces Dlles une éducation
qui lui fait tant d'honneur , ne se sert.
que de moyens dignes de sa pieté et propres
à former leur coeur et leur esprit
à la vertu et au culte de Dieu . Voici
une idée de ce petit Poëme , dont il n'a
été tiré que peu d'Exemplaires.
L'Idylle
452 MERCURE DE FRANCE
L'Idylle a trois Parties ou Entrées.
La premiere a pour objet l'Empire du
Démon dans le Monde et sur les hommes
jusqu'à la Naissance du Sauveur
qu'un Ange annonce au Démon avec
la destruction, de son Empire. La seconde
, représente les Bergers tout occuppez
à rendre leurs hommages au Sauveur
, dont un Choeur d'Anges vient de
leur apprendre la Naissance. Et la troisiéme
représente l'Adoration des Rois
Mages .
Satan ouvre la premiere Entrée , en
invitant les Démons à se réjouir de la
victoire qu'ils ont remportée sur l'hom
me , et à détruire cet Ouvrage de Dieu
qui est la cause de tous leurs maux. Il
s'exprime en ces termes.
O vous , de mes fureurs Ministres redoutables ,
Vous qui fites trembler les Cieux ,
Vous , des Mortels ennemis implacables ,
Démons , faites briller votre zele à mes yeux.
Les Démons s'unissent à lui pour chanter
leur victoire sur l'homme qu'ils ont
soumis au peché et à la mort. Satan poursuit
en déclarant que c'est pour avoir
refusé d'adorer un Mortel que toute leur
gloire a été changée en une nuit éternelle
; il continue :
Périsse
MARS 1734. 453
Périsse la Race execrable
Qui fut la source de nos maux ;
Ne nous lassons jamais de troubler son repos;
Plus que nous , rendons- la coupable.
Le Choeur des Démons répete les mêmes
Vers. Les Démons font ensuite une
énumeration des maux et des punitions
qu'ils ont attirés sur l'homme ,jusqu'à
faire repentir Dieu de l'avoir créé ; Sa- ,
tan leur ordonne ensuite de se répandre
par tout l'Univers et d'accroître encore
leur Empire et les maux du Genre humain
: en voici les paroles.
Volez de toutes parts , sortez de vos abîmes ;
Dispersez-vous dans les airs ,
Et remplissez l'Univers
De malheurs , de trouble et de crimes.
Les Démons répondent par les mêmes
Vers : Volons de toutes parts , & c, et ils
s'y disposent en effet lorsqu'un Ange ,
précede d'une Symphonie de triomphe ,
les arrête et leur annonce la Naissance
du Sauveur qui doit détruire leur Empire
, rétablir la paix dans l'Univers et
se faire adorer des Nations . Sitan se retire
en prononçant ce blasphême.
Non, non , il veut en vain détruire ma puissance;
454 MERCURE DE FRANCE
En vain il veut sauver les Humains de nos coups;
Eux -mêmes, plus ingrats, plus perfides que nous,
Signaleront bien - tôt leur desobéissance ;
Et seront les premiers à braver son courroux.
Après quoi Satan et ses Démons se
retirent , tandis que l'Ange de Paix conjure
le Liberateur des hommes , qui ne
descend que pour les sauver , de détourner
de dessus eux les malheurs dont ils
sont menacez , et de ne frapper de ses
coups que les têtes superbes de leurs jaloux
ennemis.
Un Choeur d'Anges termine cette Entrée
par ces Vers .
Le Sauveur vient de naître.
Que les Enfers , que la Terre et les Cieux ,
Que tout s'empresse à reconnoître
Cet Enfant glorieux.
La deuxième Entrée est composée de
quatre Bergers , de deux Bergeres , d'un
Choeur de Bergers et d'un Choeur d'Anges.
Les Bergers commencent et se déclarent
mutuellement la surprise où ils
sont de voir la Nature toute changée ;
la nuit éclairée , les agrémens du Printemps
et de l'Automne réunis dans la
saison de Hyver . Les quatre Bergers
s'écrient ensemble :
Comme
MARS. 1734. 455
Comme vous , chers amis , je ne sçaurois comprendre
Le prodige nouveau qui vient frapper nos yeux.
Ces effets surprenans doivent nous faire attendre
Le plus rare bienfait des Cieux.
Ils entendent en effet une Symphonie ,
suivie bien- tôt d'un Choeur d'Anges qui
rendent gloire à Dieu et qui annoncent
la Paix à la Terre , en publiant l'auguste
Naissance du Fils du Très - Haut . La Crêche
paroît en même - temps , et les Bergers
s'entredeniandent quel est cet admirable
Enfant qu'ils apperçoivent couché
dans la Crêche . Ils apprennent d'un
Ange que c'est le Fils de Dieu , le Messie
tant desiré , qui vient porter lui- même
la peine de mort que méritent les hommes.
Il les exhorte ensuite à venir lui
rendre leurs respects.
Bergers , empressez-vous , hâtez - vous d'adores
Celui qui vient vous retirer
D'un triste esclavage.
Sous ces rustiques toîts abbaissant son pouvoir,
C'est de vous qu'il veut recevoir
Le premier hommage.
Le Choeur des Anges et celui des Bergers
répetent :
Ac456
MERCURE DE FRANCE
Accourons , * accourons, hâtons- nous d'adorer
Celui qui vient nous retirer , &c .
Les Bergers et les Bergeres expriment
ensuite leur joye et leurs voeux , et ne
veulent plus chanter que ce Liberateur ,
qui fera desormais l'objet de leursChants,
&c . et ils lui offriront des Sacrifices proportionnez
à leur pouvoir . Cette Entrée
finit par ces Vers d'un Choeur d'Anges
et des Bergers .
'Animons - nous de nouvelles ardeurs
Ne cessons point de chanter la victoire
•
Du Dieu dont la bonté vient finir nos malheurs
;
Que par tout l'Univers on celebre sa gloire ,
Qu'il triomphe de tous les coeurs .
Les trois Mages marquent leur étonnement
, en ouvrant la troisiéme Entrée , de
ne plus voir l'Astre qui les avoit conduits
et qui leur avoit fait esperer de pouvoir
adorer le vrai Dieu devenu Enfant , ils
ajoûtent tous trois :
Mais ici rien ne se présente
Qui puise découvrir sa demeure brillante ;
Les Anges disent , accourez , bátez- vous.& c .
Les Anges disent , animez- vous .
Ni
MARS. 1734. 457
Ni Temple , ni Palais ne s'offrent à nos yeux ;
La pauvreté regne en tous lieux.
Un Ange leur découvre ce Mystere
par ces Vers.
Le Maître tout-puissant de la Terre et de l'Onde,
Par son humilité profonde ,
Vient confondre à jamais les Mortels orgueilleux,
Et dans l'état le plus vil à leurs yeux ,
Il est plus grand que tous les Rois duMonde,
La Crêche reparoît , et les Mages témoignent
qu'ils croyent aux paroles de
l'Ange et au Mystere qu'il leur annonce.
L'Ange leur adresse ensuite ces paroles .
Que ce Dieu si charmant de ses divine's flâmes ,
Embraze désormais vos ames ;
Qu'il regne sur vos coeurs ; qu'à l'envi les Mortels
De toutes parts lui dressent des Autels .
Les Choeurs des Anges et des Rois répetent
la même chose. Chacun des Rois
fait son présent et explique les rapports
qu'il a avec les Mysteres de l'Homme-
Dieu. Après quoi un Ange chante cette
Cantatille pour exhorter les Rois à publier
la gloire de leur Liberateur.
Que tout reconnoisse la gloire
C Du
458
MERCURE
DE
FRANCE
Du seul Maître de l'Univers
Il a remporté la victoire
Sur le Monde et sur les Enfers.
Descendez de vos Trônes ,
Kois , abbaissez vos Sceptres à ses piedss
Si devant lui vous vous humiliez
Il affermira vos Couronnes .
Que tout reconnoisse , &c .
Un autre Ange ajoûte :
Rois fortunez , dont Jesus a fait choix .
Four venir les premiers adorer sa Puissance ;
Avec nous unissez vos voix .
Allez dans l'Univers annoncer la Naissance ,
Et la gloire du Roy des Rois.
Le Choeur des Anges et des Rois finie
lá Piece en répetant ces derniers Vers :
-
Allons dans l'Univers annoncer là Naissance
Et la gloire du Roy des Rois..
Voilà , Madame une idée de cette
Idylle , dont l'Auteur est M. Morand
d'Arles , dont on a vû plusieurs Pieces
dans differens Mercures ; vous connoissez
, sans doute , M. Bouvard , qui a mis
ces Vers en Musique ; il est très - connu
* Les Anges disent , allez , &c.
par
MARS 1734.
459
par beaucoup d'Ouvrages ; l'Opera de
Meduse , de sa composition , eut un
grand succès dans sa nouveauté en 1702.
Il doit , dit- on , être repris l'Automne
prochain. Cet Auteur a cessé depuis
long-temps de travailler pour le Théatre,
et il s'est livré à des occupations plus
Religieuses. Il a fait voir dans cette Idylle
que la Musique n'est jamais plus susceptible
de force et de grandeur que
lorsqu'elle est employée à accompagner
les louanges du Seigneur ; et l'on a admiré
avec justice , que n'ayant que de jeunes
filles à faire chanter , et par consequent
que des voix presque égales , il ait pû
faire des Chours aussi beaux et aussi
travaillez que ceux dont cet Ouvrage est
rempli .
Je n'ai pas besoin , Madame , de vous
parler de l'illustre Pasteur auquel cette
Idylle est dédiée , et de vous informer
du mérite d'un homme universellement
estimé et respecté. Vous sçavez qu'entre
les beaux Etablissemens auxquels sa charité
est occupée tous les jours , celui de
l'Enfant Jesus , où trente Demoiselles de
condition sont élevées de- même qu'à
S. Cyr , tient, sans doute, le second rang,
pour ne rien dire de plus. Permettezmoi
de transcrire ici ce qu'en dit l'Epitre
Cij
Dé
460 MERCURE DE FRANCE
Dédicatoire qui est à la tête de ce petit
Ouvrage. La Maison de l'Enfant Jesus
» attire déja les voeux d'un nombre in-
>> fini de Familles , à qui la fortune n'a
» laissé pour tout bien que le souvenir
» de leur gloire passée. C'est-là , sur tout,
>> que l'on découvre toute l'étenduë de
»ce vaste Génie, qui vous faisant embras-
» ser les plus grandes choses , ne vous
» laisse pas pourtant dédaigner d'entrer
» dans les plus petites . C'est de-là que
» de jeunes Dlles , élevées suivant leur
» naissance , apprennent à préferer les
abbaissemens et l'humilité de la Reli
» gion , au vain éclat et aux fausses gran-
» deurs du Monde , et à n'employer les
» talens dont le Ciel a pû les orner , qu'à
» la gloire du souverain Maître. C'est- là
» que la Poësie et la Musique sanctifiées ,
paroissent dans le même esprit de ceux
» qui ne les ont inventez que pour mieux
celebrer la Grandeur du Très- Haut. Je
suis , Madame , avec respect , &c.
A Paris le 24. Février 1734.
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Résumé : LETTRE de M... à Madame de ... au sujet d'une Idylle sur la Naissance de Jesus Christ, divisée en trois Entrées, mise en Musique par M. Bouvart, et chantée par les Dlles élevées dans la Communauté de l'Enfant Jesus, le 14. Février 1734. dédiée à M. le Curé de S. Sulpice, imprimée à Paris, chez Thibout, 1734. Broch. in 4. de 16 pages.
La lettre de M... à Madame de... décrit une idylle sur la Naissance de Jésus-Christ, composée en trois parties et mise en musique par M. Bouvart. Cette idylle a été interprétée par les demoiselles de la Communauté de l'Enfant Jésus le 14 février 1734 et dédiée à M. le Curé de Saint-Sulpice. L'œuvre a été imprimée à Paris chez Thibout en 1734 sous forme de brochure in-4 de 16 pages. L'idylle se structure en trois sections. La première partie relate la domination du Démon sur les hommes jusqu'à la venue du Sauveur, annoncée par un ange. La seconde partie met en scène les bergers rendant hommage au Sauveur, dont la naissance est proclamée par un chœur d'anges. La troisième partie illustre l'adoration des Rois Mages. L'auteur de l'idylle est M. Morand d'Arles, et la musique a été composée par M. Bouvart, célèbre pour son opéra 'Méduse'. L'œuvre souligne la puissance de la musique lorsqu'elle est utilisée pour louer le Seigneur. La lettre met également en lumière le mérite de M. le Curé de Saint-Sulpice et l'éducation pieuse des demoiselles de la Maison de l'Enfant Jésus.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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LETTRE de M... à Madame de ... au sujet d'une Idylle sur la Naissance de Jesus Christ, divisée en trois Entrées, mise en Musique par M. Bouvart, et chantée par les Dlles élevées dans la Communauté de l'Enfant Jesus, le 14. Février 1734. dédiée à M. le Curé de S. Sulpice, imprimée à Paris, chez Thibout, 1734. Broch. in 4. de 16 pages.
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CHARADE. A Mademoiselle N......
Début :
Sois, adorable objet, avec moi mon premier ! [...]
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