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51
p. 194
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Quelques vaisseaux de guerre ont ordre de se tenir prêts à faire voile de Spithead le 20 du mois [...]
Mots clefs :
Londres, Roi d'Angleterre, Vaisseaux
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , lele 17 Octobre.
Quelques vaiffeaux de guerre ont ordre de fe
tenir prêts à faire voile de Spithead le 20 du mois
prochain , pour eſcorter en Afie les navires de
la Compagnie des Indes Orientales.
Le bruit court que le Roi a deffein d'inſtituer en
Irlande un Ordre de chevalerie , qui portera le
nom de Saint Patrice. Cet Ordre , à ce qu'on prétend
, fera compofé de trente & un Chevaliers.
Ils porteront une étoile en broderie d'or fur leurs
habits , & leur cordon fera orangé . L'Evêque de
Kildare, Doyen de l'Eglife de Chriſt , fera Grand
Aumônier de cet Ordre dans lequel on ne pourra
être admis fi l'on n'eſt Pair , ou du moins fi l'on
n'a été membre du Parlement d'Irlande .
On a reçu de Stebbing , dans le Comté d'Effex ;
la nouvelle de la mort du fieur Jacques Powel . Sa
groffeur monstrueufe l'avoit rendu célébre ; il
avoit environ ſeize pieds d'Angleterre de circon
férence , & il peloit fix cens cinquante livres.
Ona inoculé la petite vérole aux Princes Henri ,
Guillaume & Frederic ; & cette opération a en
tout le fuccès qu'on en attendoit,
DE LONDRES , lele 17 Octobre.
Quelques vaiffeaux de guerre ont ordre de fe
tenir prêts à faire voile de Spithead le 20 du mois
prochain , pour eſcorter en Afie les navires de
la Compagnie des Indes Orientales.
Le bruit court que le Roi a deffein d'inſtituer en
Irlande un Ordre de chevalerie , qui portera le
nom de Saint Patrice. Cet Ordre , à ce qu'on prétend
, fera compofé de trente & un Chevaliers.
Ils porteront une étoile en broderie d'or fur leurs
habits , & leur cordon fera orangé . L'Evêque de
Kildare, Doyen de l'Eglife de Chriſt , fera Grand
Aumônier de cet Ordre dans lequel on ne pourra
être admis fi l'on n'eſt Pair , ou du moins fi l'on
n'a été membre du Parlement d'Irlande .
On a reçu de Stebbing , dans le Comté d'Effex ;
la nouvelle de la mort du fieur Jacques Powel . Sa
groffeur monstrueufe l'avoit rendu célébre ; il
avoit environ ſeize pieds d'Angleterre de circon
férence , & il peloit fix cens cinquante livres.
Ona inoculé la petite vérole aux Princes Henri ,
Guillaume & Frederic ; & cette opération a en
tout le fuccès qu'on en attendoit,
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 17 octobre à Londres, plusieurs vaisseaux de guerre ont été préparés pour escorter des navires de la Compagnie des Indes Orientales en Afrique. Des rumeurs indiquent que le roi envisage de créer en Irlande un Ordre de chevalerie nommé Saint Patrice, composé de trente-et-un chevaliers portant une étoile en broderie d'or et un cordon orangé. L'évêque de Kildare serait nommé Grand Aumônier, et l'admission serait réservée aux pairs ou anciens membres du Parlement d'Irlande. La mort de Jacques Powel, connu pour sa taille imposante, a été annoncée. Powel mesurait environ seize pieds de circonférence et pesait six cent cinquante livres. Par ailleurs, les princes Henri, Guillaume et Frédéric ont été inoculés contre la petite vérole avec succès.
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52
p. 204-205
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Tous les vaisseaux de la Compagnie des Indes Orientales sont partis des Dunes pour leurs destinations [...]
Mots clefs :
Londres, Compagnie des Indes orientales, Roi
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE-BRETAGNE.
DE LONDRES , le 26 Décembre.
Tous les vaiffeaux de la Compagnie des Indes
Orientales font partis des Dunes pourleurs deftinations
refpectives.
Il arriva le même jour un Courier, par lequel
on a appris la mort du Comte d'Albemarle , Ambaffadeur
Extraordinaire & Plénipotentiaire du
Roi à la Cour de France . Le Lord Bury fon fils
FEVRIER. 1755. 208
aîné , qui eft Colonel d'un Régiment d'Infanterie,
Gentilhomine de la Chambre du Duc de Cumberland
, & Membre du Parlement pour Chichefter
, partit le même jour pour Paris.
Le Duc de Mirepoix , Ambaſſadeur Extraordinaire
du Roi Très - Chrétien , revint le 8 Janvier
de Paris , & le 9 ce Seigneur a eu une conférence
avec le Chevalier Robinfon.
• Le 15 Janvier ,le Sr Duvelaer , Commiffaire de
la Compagnie Françoife des Indes , partit pour
aller paffer quelque tems à Paris. La Compagnie
des Indes orientales a pris à fon fervice le vaiffeau
le Pelham.
DE LONDRES , le 26 Décembre.
Tous les vaiffeaux de la Compagnie des Indes
Orientales font partis des Dunes pourleurs deftinations
refpectives.
Il arriva le même jour un Courier, par lequel
on a appris la mort du Comte d'Albemarle , Ambaffadeur
Extraordinaire & Plénipotentiaire du
Roi à la Cour de France . Le Lord Bury fon fils
FEVRIER. 1755. 208
aîné , qui eft Colonel d'un Régiment d'Infanterie,
Gentilhomine de la Chambre du Duc de Cumberland
, & Membre du Parlement pour Chichefter
, partit le même jour pour Paris.
Le Duc de Mirepoix , Ambaſſadeur Extraordinaire
du Roi Très - Chrétien , revint le 8 Janvier
de Paris , & le 9 ce Seigneur a eu une conférence
avec le Chevalier Robinfon.
• Le 15 Janvier ,le Sr Duvelaer , Commiffaire de
la Compagnie Françoife des Indes , partit pour
aller paffer quelque tems à Paris. La Compagnie
des Indes orientales a pris à fon fervice le vaiffeau
le Pelham.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 26 décembre, les vaisseaux de la Compagnie des Indes Orientales ont quitté les Dunes. Le Comte d'Albemarle, ambassadeur du Roi en France, est décédé. Lord Bury, son fils, est parti pour Paris. En janvier 1755, le Duc de Mirepoix est revenu de Paris et a rencontré le Chevalier Robinson. M. Duvelaer, commissaire de la Compagnie Française des Indes, est parti pour Paris. La Compagnie des Indes Orientales a engagé le vaisseau le Pelham.
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53
p. 189-190
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Sur un Message envoyé par le Roi le 25 à la [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre des communes, Chambre des pairs, Marines de guerre
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 27 Mars.
>
Sur un Meffage envoyé par le Roi le 25 à la
Chambre des Pairs & à la Chambre des Communes
, cette Chambre s'étant affemblée le lendemain
en Committé pour délibérer ſur le ſubſide
accorda la fomme d'un million de livres fterlings
au Roi , afin que Sa Majefté puiffe faire dans fa
marine & dans fes troupes l'augmentation néceſfaire
, & prendre toutes les mefures convenables
pour la fureté de fes états . La Chambre affigna en
même tems un fonds de fix mille livres sterlings
pour continuer le grand chemin entre les villes
de Carlisle & de Newcaſtle.
L'augmentation des troupes de terre fera de
cinq mille hommes. On augmentera de vingt
mille le nombre des matelots , & l'on engagera
dix mille nouveaux foldats de marine. L'équipage
d'un vaiffeau de guerre revenu de la Virginie
rapporté que le Chef d'Efcadre Keppel y étoi
a
190 MERCURE DE FRANCE.
arrivé avec les vaiffeaux le Centurion & le Norwich ,
& que ces deux bâtimens avoient été confidérablement
endommagés par une tempête.
La Chambre des Communes a réfolu que la
fomme d'un million de livres ſterlings feroit levée
par le moyen d'une lotterie , dont chaque billet
fera d'une guinée.
Les Régimens d'Infanterie de Bentinck , de
Bertie , d'York , de Jordan , de Folliot , de Humes
, d'Anftruther & de London , qui font fur
l'établiffement d'Irlande , ont ordre de paffer en
Angleterre. Ils feront augmentés de trente & un
hommes par Compagnie. Tous les vaiffeaux nouvellement
mis en commiffion , fe rendent fucceffivement
à Spithead , & il eſt défendu aux Officiers
qui les montent , de quitter leurs bords. On
a reçu avis que les troupes parties d'Irlande pour
la Virginie étoient arrivées à cette Colonie .
DE LONDRES , le 27 Mars.
>
Sur un Meffage envoyé par le Roi le 25 à la
Chambre des Pairs & à la Chambre des Communes
, cette Chambre s'étant affemblée le lendemain
en Committé pour délibérer ſur le ſubſide
accorda la fomme d'un million de livres fterlings
au Roi , afin que Sa Majefté puiffe faire dans fa
marine & dans fes troupes l'augmentation néceſfaire
, & prendre toutes les mefures convenables
pour la fureté de fes états . La Chambre affigna en
même tems un fonds de fix mille livres sterlings
pour continuer le grand chemin entre les villes
de Carlisle & de Newcaſtle.
L'augmentation des troupes de terre fera de
cinq mille hommes. On augmentera de vingt
mille le nombre des matelots , & l'on engagera
dix mille nouveaux foldats de marine. L'équipage
d'un vaiffeau de guerre revenu de la Virginie
rapporté que le Chef d'Efcadre Keppel y étoi
a
190 MERCURE DE FRANCE.
arrivé avec les vaiffeaux le Centurion & le Norwich ,
& que ces deux bâtimens avoient été confidérablement
endommagés par une tempête.
La Chambre des Communes a réfolu que la
fomme d'un million de livres ſterlings feroit levée
par le moyen d'une lotterie , dont chaque billet
fera d'une guinée.
Les Régimens d'Infanterie de Bentinck , de
Bertie , d'York , de Jordan , de Folliot , de Humes
, d'Anftruther & de London , qui font fur
l'établiffement d'Irlande , ont ordre de paffer en
Angleterre. Ils feront augmentés de trente & un
hommes par Compagnie. Tous les vaiffeaux nouvellement
mis en commiffion , fe rendent fucceffivement
à Spithead , & il eſt défendu aux Officiers
qui les montent , de quitter leurs bords. On
a reçu avis que les troupes parties d'Irlande pour
la Virginie étoient arrivées à cette Colonie .
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 27 mars, la Chambre des Communes et la Chambre des Pairs ont approuvé un message royal du 25 mars. Elles ont alloué un million de livres sterlings pour renforcer la marine et les troupes, ainsi qu'un fonds de six mille livres sterlings pour construire une route entre Carlisle et Newcastle. L'armée terrestre sera augmentée de cinq mille hommes, la marine de vingt mille matelots et dix mille soldats de marine. Un vaisseau de guerre revenu de Virginie a rapporté que le Chef d'Escadre Keppel était arrivé avec les vaisseaux Centurion et Norwich, endommagés par une tempête. La Chambre des Communes a décidé de lever le million de livres sterlings par une lotterie, chaque billet valant une guinée. Plusieurs régiments d'infanterie stationnés en Irlande, dont ceux de Bentinck, Bertie, York, Jordan, Folliot, Humes, Anstruther et London, doivent se rendre en Angleterre et seront augmentés de trente et un hommes par compagnie. Tous les nouveaux vaisseaux mis en commission doivent se rendre à Spithead, et il est interdit aux officiers de quitter leurs navires. Des nouvelles confirment l'arrivée des troupes parties d'Irlande pour la Virginie.
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54
p. 223-224
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Le 25 du moi dernier, le Roi se rendit à la Chambre [...]
Mots clefs :
Londres, Roi, Chambre des pairs, Chambre des communes, Livre sterling, Commissaires de l'Amirauté, Marine, Loterie
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE- BRETAGNE.
DE LONDRES , le premier Mai.
Le 25 du mois dernier , le Roi fe rendit à la
Chambre des Pairs avec les cérémonies accoutu
mées ; & Sa Majeſté ayant mandé la Chambre des
Communes,approuva le Bill pour lever un million
fterling par le moyen d'une lotterie ; le Bill qui
ordonne de tirer quatorze cens vingt mille livres
fterlings du fonds d'amortiffement , & d'appliquer
cette fomme au fervice de l'année courante ; le
Bill dont l'objet eft de mieux pourvoir la flotte
royale de Matelots ; & plufieurs autres Bills , tant
publics que particuliers. Le Roi fit enfuite , la clôture
de la feffion du Parlement par un diſcours fort
étendu. K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
Les moyens accordés par le Parlement pour le
fervice de l'année 1755 , montent à quatre mil
lions cent trente- fept mille neuf cens foixantedeux
livres fterlings neuf fchelings fix pennings,
Les fubfides demandés ne montent qu'à quatre
millions cinquante- un mille fept cens foixante-dixe
neuf livres onze fchelings fix pennings & demis
par conféquent l'octroi excéde la demande de la
Tomme de quatre - vingt - fix mille cent quatrer
vingt deux livres dix-fept fchelings onze pennings
& demi. La dette nationale fait actuellement
un objet d'environ foixante- douze millions
Sterlings.
Les Commiffaires de l'Amirauté ont ordonne
que les Officiers des cinquante Compagnies de
Marine levées depuis peu , fe rendiffent incef
famment dans les départemens qui leur font aff
gnés . On continuera de payer jufqu'au 27 de ce
mois inclufivement , les gratifications promifes
aux Matelots qui s'engagent volontairement fur la
flotte du Roi. FORE
Il y aura dans la nouvelle lotterie deux lots de
dix mille livres fterlings chacun , quatre de cinq
mille , fix de deux mille , trente de mille , quarante
de cinq cens , cent quatre-vingt - dix - huit de
cents quatre mille vingt de cinquante. Les deux
premiers numeros qui feront tirés , auront chacun
une prime de cinq cens livres sterlings , & les deur
derniers une de mille.
DE LONDRES , le premier Mai.
Le 25 du mois dernier , le Roi fe rendit à la
Chambre des Pairs avec les cérémonies accoutu
mées ; & Sa Majeſté ayant mandé la Chambre des
Communes,approuva le Bill pour lever un million
fterling par le moyen d'une lotterie ; le Bill qui
ordonne de tirer quatorze cens vingt mille livres
fterlings du fonds d'amortiffement , & d'appliquer
cette fomme au fervice de l'année courante ; le
Bill dont l'objet eft de mieux pourvoir la flotte
royale de Matelots ; & plufieurs autres Bills , tant
publics que particuliers. Le Roi fit enfuite , la clôture
de la feffion du Parlement par un diſcours fort
étendu. K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
Les moyens accordés par le Parlement pour le
fervice de l'année 1755 , montent à quatre mil
lions cent trente- fept mille neuf cens foixantedeux
livres fterlings neuf fchelings fix pennings,
Les fubfides demandés ne montent qu'à quatre
millions cinquante- un mille fept cens foixante-dixe
neuf livres onze fchelings fix pennings & demis
par conféquent l'octroi excéde la demande de la
Tomme de quatre - vingt - fix mille cent quatrer
vingt deux livres dix-fept fchelings onze pennings
& demi. La dette nationale fait actuellement
un objet d'environ foixante- douze millions
Sterlings.
Les Commiffaires de l'Amirauté ont ordonne
que les Officiers des cinquante Compagnies de
Marine levées depuis peu , fe rendiffent incef
famment dans les départemens qui leur font aff
gnés . On continuera de payer jufqu'au 27 de ce
mois inclufivement , les gratifications promifes
aux Matelots qui s'engagent volontairement fur la
flotte du Roi. FORE
Il y aura dans la nouvelle lotterie deux lots de
dix mille livres fterlings chacun , quatre de cinq
mille , fix de deux mille , trente de mille , quarante
de cinq cens , cent quatre-vingt - dix - huit de
cents quatre mille vingt de cinquante. Les deux
premiers numeros qui feront tirés , auront chacun
une prime de cinq cens livres sterlings , & les deur
derniers une de mille.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 25 avril, le roi de Grande-Bretagne a convoqué la Chambre des Pairs et la Chambre des Communes pour approuver plusieurs bills. Parmi ceux-ci figuraient un bill pour lever un million de livres sterling via une lotterie, un autre pour tirer 142 000 livres sterling du fonds d'amortissement, et un bill pour améliorer l'approvisionnement en matelots de la flotte royale. Le roi a ensuite clôturé la session parlementaire par un discours. Les fonds accordés par le Parlement pour l'année 1755 s'élèvent à 4 137 962 livres sterling, 9 shillings et 6 pence, avec un excédent de 86 193 livres sterling, 17 shillings et 11,5 pence. La dette nationale est estimée à environ 62 millions de livres sterling. Les commissaires de l'Amirauté ont ordonné aux officiers des cinquante compagnies de marine récemment levées de se rendre dans leurs départements respectifs. Les gratifications pour les matelots s'engageant volontairement seront payées jusqu'au 27 mai. La lotterie comprend divers lots, dont deux de 10 000 livres sterling et 4 020 de 50 livres sterling. Les deux premiers numéros tirés recevront chacun une prime de 500 livres sterling, et les deux derniers une prime de 1 000 livres sterling.
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55
p. 209-210
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
L'Amiral Holborne fit voile de Portsmouth le 10 de ce mois avec [...]
Mots clefs :
Londres, Amiral, Compagnie des Indes orientales, Vaisseaux, Ports
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 15 Mai.
L'Amiral Holborne fit voile de Portſmouth le
10 de ce mois avec fix vaiffeaux de guerre. Il eſt
allé à Plymouth en prendre quatre autres , & il
doit enfuite fe remettre en mer pour aller joindre
l'efcadre de l'Amiral Boscawen. Le 8 , on enleva
de force fur la Tamife près de mille Matelots .
On en a enlevé auffi ces jours derniers un grand
nombre dans tous les ports le long de la côte
particulierement à Portfmouth , à Cowes &
Southampton. La Compagnie des Indes orientales
attend fept vaiffeaux de la Chine , un de Sainte-
Heleine , cinq de la Baye , & trois de Bombay.
Elle en a reçu trois de Bengale richement chargés
, par lefquels on a été informé que l'Eſcadre
partie l'année derniere fous les ordres de l'Amiral
Watson , étoit arrivé à Madras.
On a publié en Irlande une proclamation contre
les perfonnes qui s'enrôlent au ſervice des
Puiffances étrangeres.
Le vaiffeau le Montford , appartenant à la Compagnie
des Indes orientales , eft arrivé de Bengale ,
richement chargé. Il a fait en neuf ſemaines &
110 MERCURE DÈ FRANCE.
deux jours le trajet depuis Sainte-Heleine , où il
laiffé huit autres vaiffeaux qui fe difpofoient à
remettre bientôt à la voile pour le fuivre en Europe.
Selon les nouvelles apportées par ce bâtiment
, M. Godeheu , Gouverneur de Pondichery,
avoit conclu le 11 Octobre une trève de trois
mois avec le Gouverneur de Madras. Les mêmes
avis ajoutent qu'il y a eu dans le mois de Décembre
un violent ouragan à Bengale. Dans cette
tempête , onze Navires Hollandois ont été forcés
à terre , & il en a péri deux. Quelques bâtimens
Anglois ont été auffi très- conſidérablement endommagés
.
DE LONDRES , le 15 Mai.
L'Amiral Holborne fit voile de Portſmouth le
10 de ce mois avec fix vaiffeaux de guerre. Il eſt
allé à Plymouth en prendre quatre autres , & il
doit enfuite fe remettre en mer pour aller joindre
l'efcadre de l'Amiral Boscawen. Le 8 , on enleva
de force fur la Tamife près de mille Matelots .
On en a enlevé auffi ces jours derniers un grand
nombre dans tous les ports le long de la côte
particulierement à Portfmouth , à Cowes &
Southampton. La Compagnie des Indes orientales
attend fept vaiffeaux de la Chine , un de Sainte-
Heleine , cinq de la Baye , & trois de Bombay.
Elle en a reçu trois de Bengale richement chargés
, par lefquels on a été informé que l'Eſcadre
partie l'année derniere fous les ordres de l'Amiral
Watson , étoit arrivé à Madras.
On a publié en Irlande une proclamation contre
les perfonnes qui s'enrôlent au ſervice des
Puiffances étrangeres.
Le vaiffeau le Montford , appartenant à la Compagnie
des Indes orientales , eft arrivé de Bengale ,
richement chargé. Il a fait en neuf ſemaines &
110 MERCURE DÈ FRANCE.
deux jours le trajet depuis Sainte-Heleine , où il
laiffé huit autres vaiffeaux qui fe difpofoient à
remettre bientôt à la voile pour le fuivre en Europe.
Selon les nouvelles apportées par ce bâtiment
, M. Godeheu , Gouverneur de Pondichery,
avoit conclu le 11 Octobre une trève de trois
mois avec le Gouverneur de Madras. Les mêmes
avis ajoutent qu'il y a eu dans le mois de Décembre
un violent ouragan à Bengale. Dans cette
tempête , onze Navires Hollandois ont été forcés
à terre , & il en a péri deux. Quelques bâtimens
Anglois ont été auffi très- conſidérablement endommagés
.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 10 mai, l'Amiral Holborne a quitté Portsmouth avec six vaisseaux de guerre, en ajoutant quatre à Plymouth, pour rejoindre l'escadre de l'Amiral Boscawen. Le 8 mai, près de mille matelots ont été enrôlés de force sur la Tamise et dans divers ports côtiers comme Portsmouth, Cowes et Southampton. La Compagnie des Indes orientales attend plusieurs vaisseaux de la Chine, de Sainte-Hélène, de la Baie et de Bombay, et a déjà reçu trois vaisseaux de Bengale chargés de marchandises. Ces vaisseaux ont rapporté que l'escadre de l'Amiral Watson est arrivée à Madras. En Irlande, une proclamation a été publiée contre les enrôlements au service de puissances étrangères. Le vaisseau Montford, de la Compagnie des Indes orientales, est arrivé de Bengale après neuf semaines et deux jours de trajet depuis Sainte-Hélène. Huit autres vaisseaux se préparaient à le suivre en Europe. Selon le Montford, M. Godeheu, Gouverneur de Pondichéry, a conclu une trève de trois mois avec le Gouverneur de Madras le 11 octobre. En décembre, un ouragan a endommagé onze navires hollandais et deux navires anglais au Bengale.
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56
p. 204-206
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Tous les Officiers des vaisseaux de guerre qui sont à Chatham [...]
Mots clefs :
Londres, Vaisseaux de guerre, Compagnie des Indes orientales, Garnisons, Armes
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE- BRETAGNE
DE LONDRES , le 12 Juin.
Tous les Officiers des vaiffeaux de guerre qui
font à Chatham & dans la riviere de Medway
ont ordre de fe rendre fur leurs bords . Il eft arrivé
à Portsmouth quatre vaiffeaux de la Compagnie
des Indes Orientales , par lefquels on a appris
qu'il y avoit cu un grand incendie à Canton , &
JUILLET. 1755. 205
que cet accident avoit caufé aux Anglois une perte
confidérable. On a reçu avis par quelques navires
revenus de Smirne , que l'Ile de Metelin avoit
beaucoup fouffert d'un tremblement de terre ; que
plus de deux mille fept cens maifons avoient été
renverfées, & que plufieurs Infulaires avoient péri
fous les ruines de leurs habitations . Le bruit fè répand
que les Saletins ont déclaré la guerre à la
Grande-Bretagne , & qu'ils ont enlevé deux bâtimens
Anglois.
1
Une fregate arrivée le 30 du mois dernier à
Cork en Irlande , a rapporté que le 18 elle avoit
rencontré l'efcadre de l'Amiral Boscawen. Deux
vaiffeaux de guerre partiront dans peu pour la
nouvelle Ecoffe. Le 6 , un bâtiment chargé de
munitions & de plufieurs foldats de recrues , fit
voile pour cette colonie. Les équipages des vaiffeaux
que les Commiffaires de l'Amirauté ons ordonné
d'armer à Spithead , font prefque complets.
On les exerce régulierement à la manoeuvre. Toutes
les nouvelles troupes de marine fe rendent
fucceffivement à Portsmouth & à Plymouth. Les
navires be Prince Edouard & le Grantham , appartenans
à la Compagnie des Indes Orientales ,
font entrés ces jours- ci dans la Tamile. Le premier
vient de Bombay ; le fecond de Bencolen.
La Compagnie attend plufieurs autres bâtimens.
On a appris par le vaiffeau l'Ilchefter, venant de la
Chine , que le 29 du mois d'Octobre dernier il y
avoit eu à Wampoa un grand incendie , dans lequel
quatre magafins , dont deux appartenoient
aux Anglois , & les deux autres aux Suédois , avoient
été réduits en cendres . Selon les nouvelles d'Amérique
, la colonie de Philadelphie ayant fourni
un fubfide de quinze mille livres ſterlings , on a
diftribué les deux tiers de cette fomme dans les au
206 MERCURE DE FRANCE.
tres colonies Angloifes, pour fubvenir à une partie
des dépenfes qu'exige la levée des troupes.
On parle de former un camp dans Hyde Parc.
Le bruit court qu'on en formera auffi un de quatre
mille huit cens hommes en Irlande.
Avant-hier , fur une lettre anonyme qu'on trouva
dans la rue du Marché au foin , & qui portoit
qu'il y avoit des armes & de la poudre cachées
dans la maifon de l'Opera , les Directeurs de ce
fpectacle furent conduits en prifon . Bientôt on a
reconnu que cette accufation étoit une calomnie
inventée par quelqu'un de leurs ennemis. Moyennant
l'acte que le Parlement , dans fa derniere
Seffion , a donné en faveur des débiteurs infolvables
, plus de douze cens perfonnes en cette ſeule
ville , recouvreront leur liberté. Le nombre de
celles qui , dans le refte de la Grande- Bretagne ,
profiteront de cet acte , monte au moins à cinq
mille.
DE LONDRES , le 12 Juin.
Tous les Officiers des vaiffeaux de guerre qui
font à Chatham & dans la riviere de Medway
ont ordre de fe rendre fur leurs bords . Il eft arrivé
à Portsmouth quatre vaiffeaux de la Compagnie
des Indes Orientales , par lefquels on a appris
qu'il y avoit cu un grand incendie à Canton , &
JUILLET. 1755. 205
que cet accident avoit caufé aux Anglois une perte
confidérable. On a reçu avis par quelques navires
revenus de Smirne , que l'Ile de Metelin avoit
beaucoup fouffert d'un tremblement de terre ; que
plus de deux mille fept cens maifons avoient été
renverfées, & que plufieurs Infulaires avoient péri
fous les ruines de leurs habitations . Le bruit fè répand
que les Saletins ont déclaré la guerre à la
Grande-Bretagne , & qu'ils ont enlevé deux bâtimens
Anglois.
1
Une fregate arrivée le 30 du mois dernier à
Cork en Irlande , a rapporté que le 18 elle avoit
rencontré l'efcadre de l'Amiral Boscawen. Deux
vaiffeaux de guerre partiront dans peu pour la
nouvelle Ecoffe. Le 6 , un bâtiment chargé de
munitions & de plufieurs foldats de recrues , fit
voile pour cette colonie. Les équipages des vaiffeaux
que les Commiffaires de l'Amirauté ons ordonné
d'armer à Spithead , font prefque complets.
On les exerce régulierement à la manoeuvre. Toutes
les nouvelles troupes de marine fe rendent
fucceffivement à Portsmouth & à Plymouth. Les
navires be Prince Edouard & le Grantham , appartenans
à la Compagnie des Indes Orientales ,
font entrés ces jours- ci dans la Tamile. Le premier
vient de Bombay ; le fecond de Bencolen.
La Compagnie attend plufieurs autres bâtimens.
On a appris par le vaiffeau l'Ilchefter, venant de la
Chine , que le 29 du mois d'Octobre dernier il y
avoit eu à Wampoa un grand incendie , dans lequel
quatre magafins , dont deux appartenoient
aux Anglois , & les deux autres aux Suédois , avoient
été réduits en cendres . Selon les nouvelles d'Amérique
, la colonie de Philadelphie ayant fourni
un fubfide de quinze mille livres ſterlings , on a
diftribué les deux tiers de cette fomme dans les au
206 MERCURE DE FRANCE.
tres colonies Angloifes, pour fubvenir à une partie
des dépenfes qu'exige la levée des troupes.
On parle de former un camp dans Hyde Parc.
Le bruit court qu'on en formera auffi un de quatre
mille huit cens hommes en Irlande.
Avant-hier , fur une lettre anonyme qu'on trouva
dans la rue du Marché au foin , & qui portoit
qu'il y avoit des armes & de la poudre cachées
dans la maifon de l'Opera , les Directeurs de ce
fpectacle furent conduits en prifon . Bientôt on a
reconnu que cette accufation étoit une calomnie
inventée par quelqu'un de leurs ennemis. Moyennant
l'acte que le Parlement , dans fa derniere
Seffion , a donné en faveur des débiteurs infolvables
, plus de douze cens perfonnes en cette ſeule
ville , recouvreront leur liberté. Le nombre de
celles qui , dans le refte de la Grande- Bretagne ,
profiteront de cet acte , monte au moins à cinq
mille.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En juin et juillet 1755, plusieurs événements marquants ont eu lieu en Grande-Bretagne et dans ses colonies. À Chatham et dans la rivière de Medway, les officiers des vaisseaux de guerre ont reçu l'ordre de se rendre à bord. À Portsmouth, quatre vaisseaux de la Compagnie des Indes Orientales ont rapporté un incendie à Canton, causant des pertes considérables. Des navires revenus de Smirne ont signalé un tremblement de terre à l'île de Metelin, détruisant plus de 2 700 maisons et causant plusieurs morts. Des rumeurs évoquent une déclaration de guerre des Saletins à la Grande-Bretagne, avec l'enlèvement de deux bâtiments anglais. Une frégate a rencontré l'escadre de l'Amiral Boscawen au large de Cork en Irlande. Deux vaisseaux de guerre doivent partir pour la Nouvelle-Écosse, et un bâtiment chargé de munitions et de soldats a pris la mer pour cette colonie. Les équipages des vaisseaux armés à Spithead sont en exercice régulier, et les nouvelles troupes de marine se rendent à Portsmouth et Plymouth. Les navires Prince Edouard et Grantham, appartenant à la Compagnie des Indes Orientales, sont entrés dans la Tamise, venant respectivement de Bombay et de Bencolen. Un incendie à Wampoa a détruit quatre magasins, dont deux appartenant à des Anglais et deux à des Suédois. En Amérique, la colonie de Philadelphie a fourni un subside de quinze mille livres sterlings, dont deux tiers ont été distribués aux autres colonies anglaises pour la levée des troupes. Des rumeurs parlent de la formation de camps à Hyde Park et en Irlande. À Londres, des directeurs de l'Opéra ont été arrêtés à la suite d'une lettre anonyme, mais l'accusation s'est révélée être une calomnie. Grâce à un acte du Parlement, plus de 1 200 personnes à Londres et environ 5 000 dans le reste de la Grande-Bretagne recouvreront leur liberté.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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57
p. 163-178
EXTRAIT du rapport de M. Hosty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, pendant son séjour à Londres, au sujet de l'Inoculation.
Début :
Ma profession de Médecin, ma qualité de sujet de la Grande Bretagne, [...]
Mots clefs :
Inoculation, Médecin, Faculté de médecine de Paris, Angleterre, Londres, Hôpital, Enfant, Maladie, Petite vérole
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du rapport de M. Hosty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, pendant son séjour à Londres, au sujet de l'Inoculation.
MEDECINE.
EXTRAIT du rapport de M. Hofty ,
Docteur- Régent de la Faculté de Médeci
ne de Paris , pendant ſon féjour à Londres,
au fujet de l'Inoculation .
Mite de fujet de la Grande Bretagne ,
A profeffion de Médecin , ma qualité
& la connoiffance que j'ai de la langue ,
m'ont procuré l'avantage d'être appellé de164
MERCURE DE FRANCE.
puis la paix par la plupart de més compatriotes
, qui voyagent à Paris , & qui y
font tombés malades , & de m'entretenir
avec eux fur ce qui pouvoit être relatif à
la pratique de la Médecine en Angleterre ;
mais pour me mettre encore plus au fait
j'ai formé le deffein de me tranfporter à
Londres , afin d'y juger par moi- même des
variations arrivées depuis quelques années
en ce pays dans l'art de guérir.
Les fuccès conftans qu'a depuis trente
ans à Londres l'Inoculation de la petite
vérole , & les avantages que la France
pourroit retirer en l'introduifant chez elle ,
m'ont fur-tout déterminé à entreprendre
ce voyage .
J'arrivai à Londres le 12 Mars 1755 .
Mon premier foin fut d'aller voir MM .
Cox Willmod , Médecin du Roi , Hoadly ,
Garnier , Ranby , Mideleton , Hawkins ,
Gataker , Truifdal , Adair , Taylor , Heberdin
, Médecin de la Cour , Shaw , Kirk
Patrick , auteur de l'analyse de l'Inoculation
, le Docteur Maty , auteur du Journal
britannique , M. Pringle , connu par fon
excellent ouvrage fur les maladies des armées
, qui eft en commerce de lettres avec
M. Senac , les Docteurs Clephane , Jarnagagne,
Connel, MM . Bell, Pingfton , Brumfield,
Wal , Chirurgien de l'Hôpital de l'Inocu-
1
A O UST. 1755 : 165
lation , Tompkins , Chirurgien des Enfans
trouvés , M. Morton qui en eft le Médecin.
Je cite tous ces Meffieurs comme autant
de garans de la vérité de ce rapport.
Ce font les praticiens les plus employés à
Londres , & les plus connus en France.
Il n'eft pas poffible de marquer plus de
zéle pour le bien du genre humain qu'ils
en ont fait éclater à mes yeux , ni plus
d'envie de répandre dans toute l'Europe
une pratique qu'ils jugent fi falutaire.
Les facilités qu'ils m'ont procurées pour
l'exécution de mon projet en font des
preuves autentiques .
L'Evêque de Worceſter , fi recommandable
par fa charité envers les pauvres , ce
Prélat qu'on peut regarder comme le fondateur
de l'Hôpital de l'Inoculation dont
il eft actuellemeut Préfident , & qui fans
contrédit eft l'homme d'Angleterre le plus
éclairé fur tous les faits qui concernent
l'Inoculation , s'eft fait un mérite de m'inftruire
de tout ce qui y avoit rapport :
d'ailleurs , la protection dont m'a honoré
M. le Duc de Mirepoix à la recommendation
de M. Rouillé , Miniftre des affaires
étrangeres , & la connoiffance que j'avois
déja faite à Paris de plufieurs Seigneurs
anglois , ne m'ont laiffé rien à defirer fur
ce qui faifoit le principal objet de mon
voyage.
166 MERCURE DE FRANCE.
Pendant le tems que j'ai été à Londres
j'ai fuivi tant aux Hôpitaux qu'en ville
deux cens cinquante-deux perfonnes ino
culées , de différens âges & de conditions
différentes , qui m'ont fourni les obſerva
tions fuivantes . *
Le fujet qu'on veut inoculer étant préparé
, on lui fait une incifion très - légere à
un ou aux deux bras , fuivant l'idée de l'Inoculateur
; on y infére un fil impreigné de
la matiere variolique bien choifie , on
daiffe ce fil dans l'incifion l'efpace de
trente-fix heures , on l'ôte enfuite. Quelques-
uns appliquent fur la plaie une emplâtre
, mais d'autres n'y mettent rien du
tout ; elle paroît ordinairement guérie au
bout de quarante heures ; mais le troifiéme
ou quatrième jour elle s'enflamme de
nouveau , les bords en deviennent rouges,
J'en ai vû inoculer depuis l'âge de trois jufqu'à
vingt-huit , & même jufqu'à trente- fix ans.
&
Il me paroît démontré que les adultes qu'on
voit inoculer à préfent , font les enfans d'autant
de gens autrefois ennemis de cette pratique , qui
ne le font rendus qu'à l'évidence du fuccès ,
qui forment aujourd'hui des preuves éclatantes
du progrès & de la bonté de cette méthode. J'ofe
dire que dans peu d'années il ne ſe trouvera perfonne
en Angleterre , à l'âge de quinze ans , qui
n'ait eu la petite vérole naturellement , ou par
infertion.
A O UST . 1755. 167
fignes prefque certains que l'infertion a
bien pris. Le cinq ou fix on apperçoit une
ligne blanche dans le milieu , l'urine eft
de couleur de citron , indications plus fu
res que les précédentes. Le feptiéme ou le
huitième , le malade qui jufqu'alors n'a
point apperçu de changement dans fon
état , commence à fentir une douleur plus
ou moins vive , à une aiffelle , & quelquefois
aux deux . C'eſt pour l'ordinaire le
premier fymptome , enfuite un malaiſe ,
une fievre plus ou moins forte , un mal
de tête , de reins , des naufées fuivies de
vomiffemens . Le neuvième ou le dixiéme
il paroît une fueur très - abondante , ac
compagnée d'une éruption milliaire par
tout le corps. Ces deux fymptomes prééédent
communément de vingt- quatre heures
, plus ou moins , l'éruption de la petite
verole , & difparoiffent avec les autres , a
mefare que
fe fait cette éruption , qui
arrive pour l'ordinaire vers le dixiéme
jour de l'infertion ; dès qu'elle eft parfaite
le malade ne fouffre plus , il eft cenfé hors
de danger , puifqu'autant que l'expérience
me l'a fait voir , l'on n'a rien à craindre
de la fievre de fuppuration , qui eft fi dangereufe
, & fouvent fi funefte dans cette
maladie , lorfqu'on l'a naturellement . Les
inoculés paffent prefque toujours ce roms
}
16S MERCURE DE FRANCE.
fans fievre & fans accident , ce que les
Médecins regardent comme une preuve
convaincante des avantages de l'inoculation
; la fuppuration finit vers le feizième,
& la deffication vers le vingtiéme . On
purge plufieurs fois le malade , on lui donne
alors des alimens plus folides. Pendant
le cours de la maladie on ne permet que
des végétaux , ou des chofes légeres en
ufage dans le
des
que
pays , telles
des afperges , &c, mais ni viande ni poiffon.
navets
Les ulceres de l'incifion fe dilatent &
fuppurent confidérablement vers l'état de
la maladie ; cette fuppuration continue
quelquefois après le traitement , ce qui
provient principalement de la profondeur
de l'incifion , & n'arrive que très- rarement
depuis qu'on ne fait plus qu'une incifion
très-fuperficielle , ou pour mieux dire une
égratignure ; les fymptomes font quelquefois
fi légers , & le nombre des boutons fi
petit , qu'à la diete près , le malade vit à
fon ordinaire , s'occupe & s'amufe fuivant
fon âge , & n'eft pas obligé de garder
le lit. L'Envoyé de Dannemarck en Angleterre
qui s'eft fait inoculer avec la permiffion
de fa Cour & du confentement de
fa famille , à qui cette maladie a été fouvent
fatale , n'a prefque rien changé à fa
maniere
AOUST. 1755: 169
maniere de vivre accoutumée ; c'eft de
tui-même que j'ai eu le détail journalier
de fon traitement .
Le fils de l'Ambaffadeur de Sardaigne
s'eft foumis avec le même fuccès à cette
pratique.
Je paffe aux effets de cette méthode .
Les deux cens cinquante -deux perſonnes
que j'ai vûes inoculées , ont toutes
été guéries fans aucunes fuites fâcheufes ,
elles m'ont paru fe fortifier après le traitement,
& pas une d'elles n'a été marquée;
mais ce qui m'a bien furpris , c'eft que
ceux - mêmes qui avoient beaucoup de
boutons & fort gros , ne paroiffoient pref
que pas rouges après la deffication , comme
ils le font dans la petite vérole naturelle.
L'avantage de conferver la beauté
n'a pas peu contribué à accréditer cette
méthode , auffi eft-il rare de voir à Londres
quelqu'un au- deffous de vingt ans
défiguré par la petite vérole , à moins que
ce ne foit parmi le bas peuple qui n'a pas
le moyen de fe faire inoculer , où qui conferve
encore les anciens préjugés .
OBSERVATIONS PARTICULIERES.
19. Des deux cens cinquante - deux perfonnes
dont j'ai fuivi l'inoculation , deux
H
170 MERCURE DE FRANCE.
feulement m'ont paru en danger. L'un
étoit le fils du Major Jennings , homme de
condition , fort riche , âgé de trois ans ,
inoculé avec fa foeur , âgée de quatre ans ,
& fa gouvernante âgée de vingt trois. Cet
enfant a eu fix accès de convulfions dans
l'efpace de dix- huit heures , immédiatement
avant l'éruption , ce qui a donné de
vives allarmes à fes parens , mais non aux
Médecins ni aux Chirurgiens ; il a évacué
par le moyen de deux remedes , l'éruption
s'eft bien faite , & auffi- tôt tous les acci
dens ont difparu . Au refte cet enfant eft
fujet à ces accès convulfifs , il en avoit eus
antérieurement dans deux autres maladies.
2°. Il m'a paru que les enfans délicats
& les filles avoient les fymptomes moins
violens , plufieurs praticiens n'ont fait aucunes
obfervations là-deffus .
3°. Les Anglois pour fauver leurs enfans
du danger de cette maladie , m'ont
paru anticiper fur l'âge convénable en les
faifant inoculer à la mammelle & au - def
fous de quatre ans . J'ai obfervé conftamment
que l'âge depuis quatre ans jufqu'à
quinze , étoit le plus propre , & que les
perfonnes au -deffus de quinze fouffroient
moins les enfans au-deffous de quatre que
ans. Cette remarque eft conforme à celles
des gens de l'art.
;
AOUST. 1755. 171
” . J'ai vû des adultes des deux fexes ,
même forts , replets & très- robuftes guérir
fans accident , & d'une façon furprenante,
5°. Quoiqu'on choififfe pour l'inoculation
le tems qui fuit immédiatement les
régles , elles furviennent cependant prefque
toujours dans le cours de la maladie
ont plus ou moins de durée , & finiffent
fans aucun accident.
6°. J'ai vû plufieurs perfonnes n'avoir
que très-peu de boutons , quelquefois feulement
autour de l'incifion , comme la
fille du Comte de Fitz Williams . Un adulte
en eut une douzaine ; le premier lui
vint au gros doigt du pied , remarque curieufe
, & qui prouve inconteftablement
que le virus a circulé par toute la maffe du
fang , quoiqu'il n'y eut que peu de boutons.
Quelquefois la feule fuppuration des
ulceres tient lieu de tout.
7°. Les fymptomes & l'éruption paroiffent
quelquefois fort tard . La fille de Mylord
Dalkitk à qui ils n'ont paru que le
quatorziéme jour après l'infertion , & un
enfant trouvé , dont je parlerai plus bas ,
auquel ils n'ont paru que le vingt-fix en
font des exemples.
8°. Cinq perfonnes n'ont pu prendre la
petite vérole , quoiqu'on eut réitéré l'infertion
; l'un étoit en ville , & les quatre
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
autres aux Hôpitaux ; & quoiqu'ils fuffent
tous cinq expofés pendant le traitement
des autres à l'infection , ils ne la contracterent
pas.
Les deux Hôpitaux dans lefquels fe pra
tique cette méthode , font celui de la petite
verole , ainfi nommé , parce que l'on
n'y traite que cette feule maladie , foit naturelle
, foit artificielle , & celui des Enfans
trouvés. J'ai apporté tout ce qui regarde
l'établiffement & les réglemens de ces Hôpitaux
, auffi - bien que l'hiftoire de l'inoculation
, depuis le jour de leur établiſſement
jufqu'à celui de mon départ , qui m'ont été
remis par ordre du Commité : en voici
le détail . *
Depuis le 26 Septembre 1746 , jour de
l'ouverture de l'Hôpital de l'Inoculation ,
jufqu'au 14 Mai 1755 , il y a eu fix cens
quatre inoculés , y compris quatre- vingtdix-
fept de cette année. Les cinq premieres
années de fon établiſſement cette méthode
Y étant encore dans fon enfance , & l'hôpital
n'étant pas encore en état de fournir
toutes les commodités aux malades , de cent
trente une perfonnes , il en eft mort deux ;
l'une attaquée de vers , l'autre foupçonnée
d'avoir cette maladie naturellement dans
le tems de fon inoculation * . Les quatre
* L'Hôpital pour l'Inoculation eft encore bieg
A O UST. 1755 . 173
dernieres années , de quatre cens foixantetreize
, un feul eft mort ; & fuivant les regiftres
de ce même hôpital , de neuf perfonnes
qui ont la petite vérole naturelle ,
il en meurt deux .
Depuis 1741 , on a inoculé aux Enfans
trouvés deux cens quarante-fept , dont un
feul eft mort , ce que l'on croit , par un
accident étranger à l'inoculation.
à
Total des inoculés dans les deux Hôpitaux
,
Morts ,
851.
4.
La premiere fois que je vifitai l'Hôpital
de l'Inoculation , je fus témoin d'un contrafte
bien frappant. Il y avoit fur le même
quarré deux falles ; l'une deftinée à la
petite vérole naturelle , l'autre à la petite
vérole , qui s'y donne par infertion. Dans
la premiere de ces falles je vis des malades
qui excitoient non feulement la compaffion
, mais la terreur , hideux , gémiffans
, prêts à rendre l'ame ; on les auroit
cru frappés de la maladie la plus cruelle
& la plus dégoûtante. Dans l'autre falle
pauvre , ce qui oblige de mettre les inoculés avec
ceux qui font attaqués de la petite vérole naturelle
ce qui ne peut manquer d'infecter l'air , &
de rendre en cet endroit la pratique de l'inoculation
plus fujette à des accidens qu'ailleurs,
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
on n'entendoit ni cris de douleur , ni voix
mourante ; on ne voyoit ni fouffrance ni
accidens , ni même aucun malaiſe : au contraire
les malades étoient gais , & jouoient
entr'eux. Il y avoit vingt-fix filles inocu-
1ées , depuis l'âge de dix ans jufqu'à vingtquatre
, qui n'étoient point alitées , qui
couroient les unes après les autres , & fe
divertiffoient comme on a coutume de le
faire à cet âge , lorfqu'on fe porte bien .
J'eus occafion de faire aux Enfans trou
vés une obfervation très intéreffante fur le
nommé Claringdon , âgé de cinq ans , qui
fe trouva pris de la rougeole , fans que
T'on s'en fût apperçu , dans le tems qu'il fut
inoculé. Le lendemain les fymptomes de
la rougeole fe manifefterent avec affez de
violence pour faire craindre pour fa vie ,
les taches parurent au tems ordinaire ; la
maladie prenant fon cours fe termina heureufement.
Le vingt- fixième jour de l'inoculation
la petite vérole parut en affez
grande quantité , & eut fon cours fans
aucun accident remarquable . Le malade
guérit des deux maladies , ce qui prouve le
peu de danger de cette pratique , & que
l'humeur de la petite vérole eft différente
des autres humeurs , & ne fe mêle point
avec elles.
AOUST. 1755 175
FAITS ET INFORMATIONS.
1º. Je n'ai pu trouver dans tout Londres
un feul Medecin , Chirurgien ou
Apoticaire qui s'oppofât à l'inoculation ,
ils en font au contraire tellement partifans
qu'ils font tous inoculer leurs propres
enfans. Ils regardent cette pratique
comme la plus grande découverte que
l'on ait fait en médecine depuis Hyppocrate
.
J'ai vu inoculer avec fuccès les deux
filles du Docteur Ruffel , l'une âgée de 2 9
ans , l'autre de 23 .
20. M. Ranby , premier chirurgien du
Roy d'Angleterre m'a affuré avoir inoculé
plus de 1600 perfonnes fans qu'il en foit
mort une feule. M. Bell , éleve de M. Morand
, 90 , avec le même fuccès. Enfin
M. Hadow , médecin à Warvick & ami du
docteur Pringle , inocule depuis 18 ans
avec un fuccès furprenant (a) .
( a ) Le Docteur Pringle connu de M. Senac , a
écrit au docteur Hadow pendant mon féjour à
Londres , pour le prier de répondre à quelques
queftions que j'avois faites par écrit . J'ai reçu la
réponse aux trois premieres avec une lettre du
Docteur Pringle , depuis mon arrivée à Paris . J'ajoute
ici la traduction des deux lettres . Ces Mefhieurs
me promettent de répondre aux douze autres
questions.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE.
3°. Il ne fe trouve pas un feul exemple
qu'une perfonne qui ait eu la petite vérole
bien caractérisée par l'inoculation , l'ait eu
une feconde fois , cela eft fondé fur plu
fieurs expériences réïtérées & bien avérées.
Pour décider que le malade eft à l'abri de
cette infection , ils ne demandent qu'une
preuve non équivoque que le virus a opéré
fur la maffe du fang : quelques boutons fur
le corps , ou la fuppuration des incifions
fans éruption leur fuffifent.
4°. Il ne fe trouve pas d'exemple d'aucune
autre humeur fcorbutique , &c. qui
ait été introduite par l'inoculation , cela
eft même confirmé par quelques expériences
, hardies à la vérité ; auffi l'on ne s'inquiette
plus à cet égard d'ailleurs il eſt
facile par le choix du fujet qui fournit la
matiere d'en éviter le rifque (a).
5. Il ne fe trouve point un médecin à
Londres , autant que je l'ai pû apprendre ,
qui croye que l'on ait la petite vérole plufieurs
fois (b).
(a ) L'exemple de la complication de la rougeole
& de la petite vérole dans l'enfant trouvé
dont je viens de parler , me paroît ne laiffer aucun
doute là -deffus.
(b ) Le docteur Maty , qui avoit eu la petite.
vérole naturelle , voulant fe convaincre de ce fait,
s'eft inoculé lui-même fans pouvoir . ſe la donnen
AOUST. 1755. 177
6. Les Catholiques s'y foumettent ainſi
que les Proteftans , Mylord Dillon a fait
inoculer fon fils & fa fille aînée ; Madame
Chelldon , fa parente , craignant beaucoup
cette maladie , s'eft fait inoculer ce printemps
à l'âge de trente- fix ans , & mere de
douze enfans aufquels elle a ainfi donné
l'exemple du courage.
La fille du Duc de Beaufort , âgée de 15
ans, m'a fourni un fecond exemple de réfolution
, elle s'eft fait inoculer le 25 Avril
dernier de fon propre mouvement . On la
regarde comme la beauté de l'Angleterre ;
tout le monde s'intéreffoit à cet évenement ,
& le fuccès a répondu aux voeux que le
public formoit pour elle. J'ai retardé mon
retour de quinze jours pour affifter à fon
traitement.
Je pourrois citer plufieurs autres obfervations
curieufes & intéreffantes touchant
cette pratique que je tiens de perſonnes
très- dignes de foi , mais voyant que ce
rapport paffe les bornes convenables , &
n'ayant d'autres but que de rapporter fimplement
ce que j'ai vâ , & nullement de
décider la queſtion , je finirai en affurant
que les libéralités des perfonnes prévenues
autrefois contre cette pratique par religion
Ce détail ſe trouve dans fon Journal Britannique
des mois de Novembre & Décembre 1754
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
ou par quelque autre motif, font aujour
d'hui le principal revenu de l'hôpital de
l'inoculation , & que les regiftres font
remplis d'exemples curieux & touchans de
peres & meres qui ayant été maltraités par
la petite vérole naturelle ont eu recours
malgré leurs préjugés à l'inoculation fouvent
pour fe conferver l'unique enfant qui
leur reftoit.
EXTRAIT du rapport de M. Hofty ,
Docteur- Régent de la Faculté de Médeci
ne de Paris , pendant ſon féjour à Londres,
au fujet de l'Inoculation .
Mite de fujet de la Grande Bretagne ,
A profeffion de Médecin , ma qualité
& la connoiffance que j'ai de la langue ,
m'ont procuré l'avantage d'être appellé de164
MERCURE DE FRANCE.
puis la paix par la plupart de més compatriotes
, qui voyagent à Paris , & qui y
font tombés malades , & de m'entretenir
avec eux fur ce qui pouvoit être relatif à
la pratique de la Médecine en Angleterre ;
mais pour me mettre encore plus au fait
j'ai formé le deffein de me tranfporter à
Londres , afin d'y juger par moi- même des
variations arrivées depuis quelques années
en ce pays dans l'art de guérir.
Les fuccès conftans qu'a depuis trente
ans à Londres l'Inoculation de la petite
vérole , & les avantages que la France
pourroit retirer en l'introduifant chez elle ,
m'ont fur-tout déterminé à entreprendre
ce voyage .
J'arrivai à Londres le 12 Mars 1755 .
Mon premier foin fut d'aller voir MM .
Cox Willmod , Médecin du Roi , Hoadly ,
Garnier , Ranby , Mideleton , Hawkins ,
Gataker , Truifdal , Adair , Taylor , Heberdin
, Médecin de la Cour , Shaw , Kirk
Patrick , auteur de l'analyse de l'Inoculation
, le Docteur Maty , auteur du Journal
britannique , M. Pringle , connu par fon
excellent ouvrage fur les maladies des armées
, qui eft en commerce de lettres avec
M. Senac , les Docteurs Clephane , Jarnagagne,
Connel, MM . Bell, Pingfton , Brumfield,
Wal , Chirurgien de l'Hôpital de l'Inocu-
1
A O UST. 1755 : 165
lation , Tompkins , Chirurgien des Enfans
trouvés , M. Morton qui en eft le Médecin.
Je cite tous ces Meffieurs comme autant
de garans de la vérité de ce rapport.
Ce font les praticiens les plus employés à
Londres , & les plus connus en France.
Il n'eft pas poffible de marquer plus de
zéle pour le bien du genre humain qu'ils
en ont fait éclater à mes yeux , ni plus
d'envie de répandre dans toute l'Europe
une pratique qu'ils jugent fi falutaire.
Les facilités qu'ils m'ont procurées pour
l'exécution de mon projet en font des
preuves autentiques .
L'Evêque de Worceſter , fi recommandable
par fa charité envers les pauvres , ce
Prélat qu'on peut regarder comme le fondateur
de l'Hôpital de l'Inoculation dont
il eft actuellemeut Préfident , & qui fans
contrédit eft l'homme d'Angleterre le plus
éclairé fur tous les faits qui concernent
l'Inoculation , s'eft fait un mérite de m'inftruire
de tout ce qui y avoit rapport :
d'ailleurs , la protection dont m'a honoré
M. le Duc de Mirepoix à la recommendation
de M. Rouillé , Miniftre des affaires
étrangeres , & la connoiffance que j'avois
déja faite à Paris de plufieurs Seigneurs
anglois , ne m'ont laiffé rien à defirer fur
ce qui faifoit le principal objet de mon
voyage.
166 MERCURE DE FRANCE.
Pendant le tems que j'ai été à Londres
j'ai fuivi tant aux Hôpitaux qu'en ville
deux cens cinquante-deux perfonnes ino
culées , de différens âges & de conditions
différentes , qui m'ont fourni les obſerva
tions fuivantes . *
Le fujet qu'on veut inoculer étant préparé
, on lui fait une incifion très - légere à
un ou aux deux bras , fuivant l'idée de l'Inoculateur
; on y infére un fil impreigné de
la matiere variolique bien choifie , on
daiffe ce fil dans l'incifion l'efpace de
trente-fix heures , on l'ôte enfuite. Quelques-
uns appliquent fur la plaie une emplâtre
, mais d'autres n'y mettent rien du
tout ; elle paroît ordinairement guérie au
bout de quarante heures ; mais le troifiéme
ou quatrième jour elle s'enflamme de
nouveau , les bords en deviennent rouges,
J'en ai vû inoculer depuis l'âge de trois jufqu'à
vingt-huit , & même jufqu'à trente- fix ans.
&
Il me paroît démontré que les adultes qu'on
voit inoculer à préfent , font les enfans d'autant
de gens autrefois ennemis de cette pratique , qui
ne le font rendus qu'à l'évidence du fuccès ,
qui forment aujourd'hui des preuves éclatantes
du progrès & de la bonté de cette méthode. J'ofe
dire que dans peu d'années il ne ſe trouvera perfonne
en Angleterre , à l'âge de quinze ans , qui
n'ait eu la petite vérole naturellement , ou par
infertion.
A O UST . 1755. 167
fignes prefque certains que l'infertion a
bien pris. Le cinq ou fix on apperçoit une
ligne blanche dans le milieu , l'urine eft
de couleur de citron , indications plus fu
res que les précédentes. Le feptiéme ou le
huitième , le malade qui jufqu'alors n'a
point apperçu de changement dans fon
état , commence à fentir une douleur plus
ou moins vive , à une aiffelle , & quelquefois
aux deux . C'eſt pour l'ordinaire le
premier fymptome , enfuite un malaiſe ,
une fievre plus ou moins forte , un mal
de tête , de reins , des naufées fuivies de
vomiffemens . Le neuvième ou le dixiéme
il paroît une fueur très - abondante , ac
compagnée d'une éruption milliaire par
tout le corps. Ces deux fymptomes prééédent
communément de vingt- quatre heures
, plus ou moins , l'éruption de la petite
verole , & difparoiffent avec les autres , a
mefare que
fe fait cette éruption , qui
arrive pour l'ordinaire vers le dixiéme
jour de l'infertion ; dès qu'elle eft parfaite
le malade ne fouffre plus , il eft cenfé hors
de danger , puifqu'autant que l'expérience
me l'a fait voir , l'on n'a rien à craindre
de la fievre de fuppuration , qui eft fi dangereufe
, & fouvent fi funefte dans cette
maladie , lorfqu'on l'a naturellement . Les
inoculés paffent prefque toujours ce roms
}
16S MERCURE DE FRANCE.
fans fievre & fans accident , ce que les
Médecins regardent comme une preuve
convaincante des avantages de l'inoculation
; la fuppuration finit vers le feizième,
& la deffication vers le vingtiéme . On
purge plufieurs fois le malade , on lui donne
alors des alimens plus folides. Pendant
le cours de la maladie on ne permet que
des végétaux , ou des chofes légeres en
ufage dans le
des
que
pays , telles
des afperges , &c, mais ni viande ni poiffon.
navets
Les ulceres de l'incifion fe dilatent &
fuppurent confidérablement vers l'état de
la maladie ; cette fuppuration continue
quelquefois après le traitement , ce qui
provient principalement de la profondeur
de l'incifion , & n'arrive que très- rarement
depuis qu'on ne fait plus qu'une incifion
très-fuperficielle , ou pour mieux dire une
égratignure ; les fymptomes font quelquefois
fi légers , & le nombre des boutons fi
petit , qu'à la diete près , le malade vit à
fon ordinaire , s'occupe & s'amufe fuivant
fon âge , & n'eft pas obligé de garder
le lit. L'Envoyé de Dannemarck en Angleterre
qui s'eft fait inoculer avec la permiffion
de fa Cour & du confentement de
fa famille , à qui cette maladie a été fouvent
fatale , n'a prefque rien changé à fa
maniere
AOUST. 1755: 169
maniere de vivre accoutumée ; c'eft de
tui-même que j'ai eu le détail journalier
de fon traitement .
Le fils de l'Ambaffadeur de Sardaigne
s'eft foumis avec le même fuccès à cette
pratique.
Je paffe aux effets de cette méthode .
Les deux cens cinquante -deux perſonnes
que j'ai vûes inoculées , ont toutes
été guéries fans aucunes fuites fâcheufes ,
elles m'ont paru fe fortifier après le traitement,
& pas une d'elles n'a été marquée;
mais ce qui m'a bien furpris , c'eft que
ceux - mêmes qui avoient beaucoup de
boutons & fort gros , ne paroiffoient pref
que pas rouges après la deffication , comme
ils le font dans la petite vérole naturelle.
L'avantage de conferver la beauté
n'a pas peu contribué à accréditer cette
méthode , auffi eft-il rare de voir à Londres
quelqu'un au- deffous de vingt ans
défiguré par la petite vérole , à moins que
ce ne foit parmi le bas peuple qui n'a pas
le moyen de fe faire inoculer , où qui conferve
encore les anciens préjugés .
OBSERVATIONS PARTICULIERES.
19. Des deux cens cinquante - deux perfonnes
dont j'ai fuivi l'inoculation , deux
H
170 MERCURE DE FRANCE.
feulement m'ont paru en danger. L'un
étoit le fils du Major Jennings , homme de
condition , fort riche , âgé de trois ans ,
inoculé avec fa foeur , âgée de quatre ans ,
& fa gouvernante âgée de vingt trois. Cet
enfant a eu fix accès de convulfions dans
l'efpace de dix- huit heures , immédiatement
avant l'éruption , ce qui a donné de
vives allarmes à fes parens , mais non aux
Médecins ni aux Chirurgiens ; il a évacué
par le moyen de deux remedes , l'éruption
s'eft bien faite , & auffi- tôt tous les acci
dens ont difparu . Au refte cet enfant eft
fujet à ces accès convulfifs , il en avoit eus
antérieurement dans deux autres maladies.
2°. Il m'a paru que les enfans délicats
& les filles avoient les fymptomes moins
violens , plufieurs praticiens n'ont fait aucunes
obfervations là-deffus .
3°. Les Anglois pour fauver leurs enfans
du danger de cette maladie , m'ont
paru anticiper fur l'âge convénable en les
faifant inoculer à la mammelle & au - def
fous de quatre ans . J'ai obfervé conftamment
que l'âge depuis quatre ans jufqu'à
quinze , étoit le plus propre , & que les
perfonnes au -deffus de quinze fouffroient
moins les enfans au-deffous de quatre que
ans. Cette remarque eft conforme à celles
des gens de l'art.
;
AOUST. 1755. 171
” . J'ai vû des adultes des deux fexes ,
même forts , replets & très- robuftes guérir
fans accident , & d'une façon furprenante,
5°. Quoiqu'on choififfe pour l'inoculation
le tems qui fuit immédiatement les
régles , elles furviennent cependant prefque
toujours dans le cours de la maladie
ont plus ou moins de durée , & finiffent
fans aucun accident.
6°. J'ai vû plufieurs perfonnes n'avoir
que très-peu de boutons , quelquefois feulement
autour de l'incifion , comme la
fille du Comte de Fitz Williams . Un adulte
en eut une douzaine ; le premier lui
vint au gros doigt du pied , remarque curieufe
, & qui prouve inconteftablement
que le virus a circulé par toute la maffe du
fang , quoiqu'il n'y eut que peu de boutons.
Quelquefois la feule fuppuration des
ulceres tient lieu de tout.
7°. Les fymptomes & l'éruption paroiffent
quelquefois fort tard . La fille de Mylord
Dalkitk à qui ils n'ont paru que le
quatorziéme jour après l'infertion , & un
enfant trouvé , dont je parlerai plus bas ,
auquel ils n'ont paru que le vingt-fix en
font des exemples.
8°. Cinq perfonnes n'ont pu prendre la
petite vérole , quoiqu'on eut réitéré l'infertion
; l'un étoit en ville , & les quatre
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
autres aux Hôpitaux ; & quoiqu'ils fuffent
tous cinq expofés pendant le traitement
des autres à l'infection , ils ne la contracterent
pas.
Les deux Hôpitaux dans lefquels fe pra
tique cette méthode , font celui de la petite
verole , ainfi nommé , parce que l'on
n'y traite que cette feule maladie , foit naturelle
, foit artificielle , & celui des Enfans
trouvés. J'ai apporté tout ce qui regarde
l'établiffement & les réglemens de ces Hôpitaux
, auffi - bien que l'hiftoire de l'inoculation
, depuis le jour de leur établiſſement
jufqu'à celui de mon départ , qui m'ont été
remis par ordre du Commité : en voici
le détail . *
Depuis le 26 Septembre 1746 , jour de
l'ouverture de l'Hôpital de l'Inoculation ,
jufqu'au 14 Mai 1755 , il y a eu fix cens
quatre inoculés , y compris quatre- vingtdix-
fept de cette année. Les cinq premieres
années de fon établiſſement cette méthode
Y étant encore dans fon enfance , & l'hôpital
n'étant pas encore en état de fournir
toutes les commodités aux malades , de cent
trente une perfonnes , il en eft mort deux ;
l'une attaquée de vers , l'autre foupçonnée
d'avoir cette maladie naturellement dans
le tems de fon inoculation * . Les quatre
* L'Hôpital pour l'Inoculation eft encore bieg
A O UST. 1755 . 173
dernieres années , de quatre cens foixantetreize
, un feul eft mort ; & fuivant les regiftres
de ce même hôpital , de neuf perfonnes
qui ont la petite vérole naturelle ,
il en meurt deux .
Depuis 1741 , on a inoculé aux Enfans
trouvés deux cens quarante-fept , dont un
feul eft mort , ce que l'on croit , par un
accident étranger à l'inoculation.
à
Total des inoculés dans les deux Hôpitaux
,
Morts ,
851.
4.
La premiere fois que je vifitai l'Hôpital
de l'Inoculation , je fus témoin d'un contrafte
bien frappant. Il y avoit fur le même
quarré deux falles ; l'une deftinée à la
petite vérole naturelle , l'autre à la petite
vérole , qui s'y donne par infertion. Dans
la premiere de ces falles je vis des malades
qui excitoient non feulement la compaffion
, mais la terreur , hideux , gémiffans
, prêts à rendre l'ame ; on les auroit
cru frappés de la maladie la plus cruelle
& la plus dégoûtante. Dans l'autre falle
pauvre , ce qui oblige de mettre les inoculés avec
ceux qui font attaqués de la petite vérole naturelle
ce qui ne peut manquer d'infecter l'air , &
de rendre en cet endroit la pratique de l'inoculation
plus fujette à des accidens qu'ailleurs,
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
on n'entendoit ni cris de douleur , ni voix
mourante ; on ne voyoit ni fouffrance ni
accidens , ni même aucun malaiſe : au contraire
les malades étoient gais , & jouoient
entr'eux. Il y avoit vingt-fix filles inocu-
1ées , depuis l'âge de dix ans jufqu'à vingtquatre
, qui n'étoient point alitées , qui
couroient les unes après les autres , & fe
divertiffoient comme on a coutume de le
faire à cet âge , lorfqu'on fe porte bien .
J'eus occafion de faire aux Enfans trou
vés une obfervation très intéreffante fur le
nommé Claringdon , âgé de cinq ans , qui
fe trouva pris de la rougeole , fans que
T'on s'en fût apperçu , dans le tems qu'il fut
inoculé. Le lendemain les fymptomes de
la rougeole fe manifefterent avec affez de
violence pour faire craindre pour fa vie ,
les taches parurent au tems ordinaire ; la
maladie prenant fon cours fe termina heureufement.
Le vingt- fixième jour de l'inoculation
la petite vérole parut en affez
grande quantité , & eut fon cours fans
aucun accident remarquable . Le malade
guérit des deux maladies , ce qui prouve le
peu de danger de cette pratique , & que
l'humeur de la petite vérole eft différente
des autres humeurs , & ne fe mêle point
avec elles.
AOUST. 1755 175
FAITS ET INFORMATIONS.
1º. Je n'ai pu trouver dans tout Londres
un feul Medecin , Chirurgien ou
Apoticaire qui s'oppofât à l'inoculation ,
ils en font au contraire tellement partifans
qu'ils font tous inoculer leurs propres
enfans. Ils regardent cette pratique
comme la plus grande découverte que
l'on ait fait en médecine depuis Hyppocrate
.
J'ai vu inoculer avec fuccès les deux
filles du Docteur Ruffel , l'une âgée de 2 9
ans , l'autre de 23 .
20. M. Ranby , premier chirurgien du
Roy d'Angleterre m'a affuré avoir inoculé
plus de 1600 perfonnes fans qu'il en foit
mort une feule. M. Bell , éleve de M. Morand
, 90 , avec le même fuccès. Enfin
M. Hadow , médecin à Warvick & ami du
docteur Pringle , inocule depuis 18 ans
avec un fuccès furprenant (a) .
( a ) Le Docteur Pringle connu de M. Senac , a
écrit au docteur Hadow pendant mon féjour à
Londres , pour le prier de répondre à quelques
queftions que j'avois faites par écrit . J'ai reçu la
réponse aux trois premieres avec une lettre du
Docteur Pringle , depuis mon arrivée à Paris . J'ajoute
ici la traduction des deux lettres . Ces Mefhieurs
me promettent de répondre aux douze autres
questions.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE.
3°. Il ne fe trouve pas un feul exemple
qu'une perfonne qui ait eu la petite vérole
bien caractérisée par l'inoculation , l'ait eu
une feconde fois , cela eft fondé fur plu
fieurs expériences réïtérées & bien avérées.
Pour décider que le malade eft à l'abri de
cette infection , ils ne demandent qu'une
preuve non équivoque que le virus a opéré
fur la maffe du fang : quelques boutons fur
le corps , ou la fuppuration des incifions
fans éruption leur fuffifent.
4°. Il ne fe trouve pas d'exemple d'aucune
autre humeur fcorbutique , &c. qui
ait été introduite par l'inoculation , cela
eft même confirmé par quelques expériences
, hardies à la vérité ; auffi l'on ne s'inquiette
plus à cet égard d'ailleurs il eſt
facile par le choix du fujet qui fournit la
matiere d'en éviter le rifque (a).
5. Il ne fe trouve point un médecin à
Londres , autant que je l'ai pû apprendre ,
qui croye que l'on ait la petite vérole plufieurs
fois (b).
(a ) L'exemple de la complication de la rougeole
& de la petite vérole dans l'enfant trouvé
dont je viens de parler , me paroît ne laiffer aucun
doute là -deffus.
(b ) Le docteur Maty , qui avoit eu la petite.
vérole naturelle , voulant fe convaincre de ce fait,
s'eft inoculé lui-même fans pouvoir . ſe la donnen
AOUST. 1755. 177
6. Les Catholiques s'y foumettent ainſi
que les Proteftans , Mylord Dillon a fait
inoculer fon fils & fa fille aînée ; Madame
Chelldon , fa parente , craignant beaucoup
cette maladie , s'eft fait inoculer ce printemps
à l'âge de trente- fix ans , & mere de
douze enfans aufquels elle a ainfi donné
l'exemple du courage.
La fille du Duc de Beaufort , âgée de 15
ans, m'a fourni un fecond exemple de réfolution
, elle s'eft fait inoculer le 25 Avril
dernier de fon propre mouvement . On la
regarde comme la beauté de l'Angleterre ;
tout le monde s'intéreffoit à cet évenement ,
& le fuccès a répondu aux voeux que le
public formoit pour elle. J'ai retardé mon
retour de quinze jours pour affifter à fon
traitement.
Je pourrois citer plufieurs autres obfervations
curieufes & intéreffantes touchant
cette pratique que je tiens de perſonnes
très- dignes de foi , mais voyant que ce
rapport paffe les bornes convenables , &
n'ayant d'autres but que de rapporter fimplement
ce que j'ai vâ , & nullement de
décider la queſtion , je finirai en affurant
que les libéralités des perfonnes prévenues
autrefois contre cette pratique par religion
Ce détail ſe trouve dans fon Journal Britannique
des mois de Novembre & Décembre 1754
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
ou par quelque autre motif, font aujour
d'hui le principal revenu de l'hôpital de
l'inoculation , & que les regiftres font
remplis d'exemples curieux & touchans de
peres & meres qui ayant été maltraités par
la petite vérole naturelle ont eu recours
malgré leurs préjugés à l'inoculation fouvent
pour fe conferver l'unique enfant qui
leur reftoit.
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Résumé : EXTRAIT du rapport de M. Hosty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, pendant son séjour à Londres, au sujet de l'Inoculation.
Le Dr. Hofty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, a effectué un séjour à Londres pour étudier l'inoculation de la petite vérole, une pratique médicale couronnée de succès depuis trente ans. Grâce à ses compétences linguistiques et médicales, Hofty a été consulté par de nombreux compatriotes malades à Paris, ce qui l'a incité à se rendre à Londres pour observer les méthodes locales. À Londres, Hofty a rencontré des médecins et chirurgiens éminents, tels que Cox Willmoth, Médecin du Roi, et l'Évêque de Worcester, fondateur de l'Hôpital de l'Inoculation. Il a suivi 252 personnes inoculées, de différents âges et conditions, et a observé les procédures et les symptômes de la maladie. L'inoculation consiste à faire une incision légère sur le bras, y introduire un fil imprégné de matière variolique, et laisser la plaie se guérir. Les symptômes apparaissent généralement entre le troisième et le dixième jour, avec une éruption de boutons qui se résorbe vers le vingtième jour. Hofty a noté que les adultes inoculés étaient souvent des enfants de parents autrefois opposés à cette pratique, mais convaincus par son succès. Il a également observé que les symptômes étaient moins violents chez les enfants délicats et les filles. Les Anglais pratiquent l'inoculation dès l'âge de quatre ans, jugé le plus propice. Les hôpitaux londoniens pratiquant l'inoculation sont l'Hôpital de la petite vérole et celui des Enfants trouvés. Depuis l'ouverture de l'Hôpital de l'Inoculation en 1746, sur 851 inoculés, seulement quatre sont morts, contre deux sur neuf pour la petite vérole naturelle. Hofty a constaté un contraste frappant entre les malades atteints naturellement et ceux inoculés, ces derniers ne montrant presque aucun malaise ou souffrance. En août 1755, un observateur a noté une expérience intéressante concernant un enfant nommé Claringdon, âgé de cinq ans, qui contracta la rougeole peu après avoir été inoculé contre la variole. La rougeole se manifesta violemment le lendemain, mais l'enfant guérit sans complications. Vingt-cinq jours après l'inoculation, la variole apparut en grande quantité et se déroula sans incidents, prouvant ainsi que l'inoculation est peu dangereuse et que l'humeur de la variole ne se mélange pas avec d'autres maladies. À Londres, aucun médecin, chirurgien ou apothicaire ne s'opposait à l'inoculation, la considérant comme une grande découverte médicale. Plusieurs chirurgiens et médecins ont inoculé des centaines de personnes avec succès. Il n'existe aucun cas documenté de réinfection par la variole après une inoculation réussie. Les expériences montrent également que d'autres humeurs morbides, comme le scorbut, ne sont pas introduites par l'inoculation. Les catholiques et les protestants, y compris des nobles comme Mylord Dillon et la fille du Duc de Beaufort, se soumettent à l'inoculation. Les libéralités des personnes autrefois prévenues contre cette pratique contribuent désormais au revenu de l'hôpital de l'inoculation. Les registres de l'hôpital contiennent de nombreux exemples de parents ayant recours à l'inoculation pour protéger leurs enfants.
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58
p. 248-250
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Les vaisseaux l'Essex, le Triton, l'Onslow, la Princesse Auguste & le Norfolk, [...]
Mots clefs :
Londres, Compagnie des Indes orientales, Trêve, Traité, Amiral, Gouverneur, Ducs, Vaisseaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE- BRETAGNE.
DE LONDRES , le 10 Juillet
Les vaiffeaux l'Effex , le Triton , l'Onflow , la
Princeffe Augufte & le Norfolk , appartenans à la
Compagnie des Indes orientales , font arrivés dans
la Tamife. Les quatre premiers de ces bâtimens
reviennent de la Chine. Le Norfolk vient de Madraff
. M. Saunderfon , Gouverneur de Madraff ,
eft revenu à bord de ce dernier vaiffeau , & a ing
C
A O UST. 1755: 249
formé les Directeurs de la Compagnie , qu'une
feconde treve de trois mois avoit été conclue entre
les François & les Anglois dans l'Inde. Il a en
même tems apporté un projet d'accommodement
que M. Godeheu , Gouverneur de Pondichery ,
concerté avec lui.
Selon ce traité , les troupes de ladite Compa
gnie , ni celles de la comapgnie Angloife , ne ſe
mêleront point de différends qui pourront furvenir
entre les naturels du pays. Suppofé que ces
derniers forment quelque entreprife contre les
établiſſemens de l'une ou l'autre compagnie , les
troupes refpectives fe joindront pour défendre
Pétabliffement attaqué. On fe fournira de part
& d'autre les provifions dont on aura befoin ; &
au défaut d'argent comptant, on prendra des marchandifes
en échange.
L'Amirauté mit encore le 25 en commiffion
dix vaiffeaux de guerre. Douze de ceux qui font
armés à Portsmouth , n'attendent que les derniers
ordres pour mettre à la voile .
Le camp que l'on s'étoit propofé de former en
Irlande , n'aura pas lieu cette année .
Le Duc de Cumberland , accompagné du Lord
Anfon , du Lord Duncannon , de l'Amiral Towns.
hend , & de M. Cléveland , Secrétaire de l'Amirauté
, partit le premier pour aller faire à Spithéad
la revue de la flotte . Le 2 , le Duc de Mire
poix , Ambaffadeur de France , ayant reçu
da Paris
un courier extraordinaire , fe rendit aufli - tôt
chez le Chevalier Robinfon , Secrétaire d'Etat
avec qui il eut une longue conférence .
On n'a point encore de nouvelles de l'arrivée
de l'Efcadre de l'Amiral Bofcawen fur la côte de
l'Amérique feptentrionale. On apprend de Gibraltar
que les Saletins ont rendu le navire An-
TheV
250 MERCURE DE FRANCE.
glois , dont un de leurs Corfaires s'étoit emparé
dernierement la hauteur d'Arzila . A l'arrivée
de ce bâtiment , le Gouverneur de Gibraltar a
donné ordre de remettre en liberté plufieurs
Maures qu'il avoit fait arrêter.
On travaille avec diligence à préparer pour la
mer quinze bâtimens , que le Gouvernement a
frétés depuis peu. Le vaiffeau le Stafford , appartenant
à la Compagnie des Indes orientales , eft
de retour de la Chine . Les navires qui ont été
employés cette année à la pêche de la baleine ,
rentrent fucceffivement dans leurs ports refpectifs.
Les Officiers des troupes fur l'établiſſement
de la Grande- Bretagne ont ordre de ne pas s'abfenter
de leurs corps.
DE LONDRES , le 10 Juillet
Les vaiffeaux l'Effex , le Triton , l'Onflow , la
Princeffe Augufte & le Norfolk , appartenans à la
Compagnie des Indes orientales , font arrivés dans
la Tamife. Les quatre premiers de ces bâtimens
reviennent de la Chine. Le Norfolk vient de Madraff
. M. Saunderfon , Gouverneur de Madraff ,
eft revenu à bord de ce dernier vaiffeau , & a ing
C
A O UST. 1755: 249
formé les Directeurs de la Compagnie , qu'une
feconde treve de trois mois avoit été conclue entre
les François & les Anglois dans l'Inde. Il a en
même tems apporté un projet d'accommodement
que M. Godeheu , Gouverneur de Pondichery ,
concerté avec lui.
Selon ce traité , les troupes de ladite Compa
gnie , ni celles de la comapgnie Angloife , ne ſe
mêleront point de différends qui pourront furvenir
entre les naturels du pays. Suppofé que ces
derniers forment quelque entreprife contre les
établiſſemens de l'une ou l'autre compagnie , les
troupes refpectives fe joindront pour défendre
Pétabliffement attaqué. On fe fournira de part
& d'autre les provifions dont on aura befoin ; &
au défaut d'argent comptant, on prendra des marchandifes
en échange.
L'Amirauté mit encore le 25 en commiffion
dix vaiffeaux de guerre. Douze de ceux qui font
armés à Portsmouth , n'attendent que les derniers
ordres pour mettre à la voile .
Le camp que l'on s'étoit propofé de former en
Irlande , n'aura pas lieu cette année .
Le Duc de Cumberland , accompagné du Lord
Anfon , du Lord Duncannon , de l'Amiral Towns.
hend , & de M. Cléveland , Secrétaire de l'Amirauté
, partit le premier pour aller faire à Spithéad
la revue de la flotte . Le 2 , le Duc de Mire
poix , Ambaffadeur de France , ayant reçu
da Paris
un courier extraordinaire , fe rendit aufli - tôt
chez le Chevalier Robinfon , Secrétaire d'Etat
avec qui il eut une longue conférence .
On n'a point encore de nouvelles de l'arrivée
de l'Efcadre de l'Amiral Bofcawen fur la côte de
l'Amérique feptentrionale. On apprend de Gibraltar
que les Saletins ont rendu le navire An-
TheV
250 MERCURE DE FRANCE.
glois , dont un de leurs Corfaires s'étoit emparé
dernierement la hauteur d'Arzila . A l'arrivée
de ce bâtiment , le Gouverneur de Gibraltar a
donné ordre de remettre en liberté plufieurs
Maures qu'il avoit fait arrêter.
On travaille avec diligence à préparer pour la
mer quinze bâtimens , que le Gouvernement a
frétés depuis peu. Le vaiffeau le Stafford , appartenant
à la Compagnie des Indes orientales , eft
de retour de la Chine . Les navires qui ont été
employés cette année à la pêche de la baleine ,
rentrent fucceffivement dans leurs ports refpectifs.
Les Officiers des troupes fur l'établiſſement
de la Grande- Bretagne ont ordre de ne pas s'abfenter
de leurs corps.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 10 juillet, plusieurs vaisseaux de la Compagnie des Indes orientales sont arrivés à Londres, dont l'Effex, le Triton, l'Onflow, le Princeffe Augufte et le Norfolk. Le Norfolk provenait de Madras et transportait M. Saunderfon, Gouverneur de Madras, qui a informé les Directeurs de la Compagnie d'une seconde trêve de trois mois entre les Français et les Anglais en Inde. Il a également apporté un projet d'accord élaboré par M. Godeheu, Gouverneur de Pondichéry, stipulant que les troupes des deux compagnies ne s'immisceront pas dans les différends locaux mais se joindront pour défendre les établissements attaqués. Les provisions nécessaires seront fournies et des marchandises pourront être échangées en l'absence d'argent comptant. L'Amirauté a mis en commission dix vaisseaux de guerre supplémentaires et douze autres à Portsmouth attendent les ordres pour partir. Le Duc de Cumberland a inspecté la flotte à Spithead. Le Duc de Mirepoix, Ambassadeur de France, a eu une longue conférence avec le Chevalier Robinfon, Secrétaire d'État, après avoir reçu un courrier extraordinaire de Paris. Les Saletins ont rendu un navire anglais capturé près d'Arzila. Le Gouverneur de Gibraltar a ordonné la libération de plusieurs Maures arrêtés. Quinze bâtiments frétés par le Gouvernement sont en cours de préparation. Le vaisseau Stafford de la Compagnie des Indes orientales est de retour de Chine. Les navires de pêche à la baleine rentrent progressivement dans leurs ports respectifs. Les officiers des troupes britanniques ont reçu l'ordre de ne pas s'absenter de leurs corps.
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59
p. 226-227
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Le vaisseau le Cheval Marin arrivé de la Virginie le [...]
Mots clefs :
Londres, Major général Braddock, Colonel Dunbar, Français, Anglais, Bataille, Ohio, Wills's Creek, Conseils de régence
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 11 Septembre.
Le vaiffeau le Cheval Marin arrivé de la Virginie
le 23 d'Août , a apporté la nouvelle d'un
combat qui s'eft donné le 9 Juillet entre les François
& les Anglois , près de l'Ohio , & dans lequel
les premiers ont remporté l'avantage. La relation
que la Gazette de la Cour a publiée de cette action
contient les particularités fuivantes. Le Major général
Braddock , à la tête de deux mille hommes ,
s'eft porté à Wills's - Creek. Y ayant laiffé fes bagages
& fes provifions fous la garde d'un détachement
de huit cens hommes , commandé par le
Colonel Dunbar ; il s'eft avancé vers le fort du
Quefne avec douze cens hommes & dix pieces de
canon ; & le 8 Juillet i campa à dix milles de ce
fort . Le 9 , tandis qu'il s'en approchoit à travers
les bois , il fut attaqué par un corps de François
& d'Indiens . La vivacité de leur feu jetta le defordre
parmi les Anglois qui , malgré tous les efforts
que le Général & les Officiers firent pour les ral
lier , prirent la fuite. M. Braddock , après avoir
fait tout ce qu'on pouvoit attendre de fon courage
, & après avoir eu cinq chevaux tués fous lui,
fut obligé de fe retirer précipitamment à Wills'sOCTOBRE
1755. 217
Creek avec les débris de fes troupes . Quatre
jours après il y eft mort de deux bleffures qu'il
avoit reçues , l'une au bras , l'autre dans la poitrine.
Les Anglois ont perdu dans cette action vingt-
- cinq Officiers , & en ont eu trente-huit bleffés.
Entre les derniers font M. Jean de Saint Clair ,
Quartier-Maître général , MM . Robert Orme &
Roger Morris , Adjudans généraux de M. Braddock
; les Lieutenans Colonels Gage & Burton .
On compte entre les premiers le Colonel Halket
& le fils de M. Shirley , Gouverneur de la Virginie.
Le nombre des foldats tués monte à deux
cens hommes , & celui des bleifés au double .
Il s'eft tenu à l'occafion de cet événement plufieurs
Confeils de Régence. On affure que les
François ont marché à Wills's - reek pour attaquer
le détachement du Colonel Dunbar. Il y a
apparence que le Général Oglethorpe aura le
commandement en chef des troupes du Roi dans
P'Amérique feptentrionale , à la place du feu Major
Général Braddock.
On écrit de la nouvelle Ecoffe , que l'Amiral
Bofcawen étoit encore le 15 du mois de Juillet
dans le port d'Halifax avec douze vaiffeaux de
guerre. Selon les mêmes lettres , l'Amiral Holbourne
croifoit avec cinq vaiffeaux à la hauteur
de Louisbourg. Les nouvelles d'Irlande portent
qu'on a mis un embargo fur tous les bâtimens qai
fe trouvent dans le port de Cork.
DE LONDRES , le 11 Septembre.
Le vaiffeau le Cheval Marin arrivé de la Virginie
le 23 d'Août , a apporté la nouvelle d'un
combat qui s'eft donné le 9 Juillet entre les François
& les Anglois , près de l'Ohio , & dans lequel
les premiers ont remporté l'avantage. La relation
que la Gazette de la Cour a publiée de cette action
contient les particularités fuivantes. Le Major général
Braddock , à la tête de deux mille hommes ,
s'eft porté à Wills's - Creek. Y ayant laiffé fes bagages
& fes provifions fous la garde d'un détachement
de huit cens hommes , commandé par le
Colonel Dunbar ; il s'eft avancé vers le fort du
Quefne avec douze cens hommes & dix pieces de
canon ; & le 8 Juillet i campa à dix milles de ce
fort . Le 9 , tandis qu'il s'en approchoit à travers
les bois , il fut attaqué par un corps de François
& d'Indiens . La vivacité de leur feu jetta le defordre
parmi les Anglois qui , malgré tous les efforts
que le Général & les Officiers firent pour les ral
lier , prirent la fuite. M. Braddock , après avoir
fait tout ce qu'on pouvoit attendre de fon courage
, & après avoir eu cinq chevaux tués fous lui,
fut obligé de fe retirer précipitamment à Wills'sOCTOBRE
1755. 217
Creek avec les débris de fes troupes . Quatre
jours après il y eft mort de deux bleffures qu'il
avoit reçues , l'une au bras , l'autre dans la poitrine.
Les Anglois ont perdu dans cette action vingt-
- cinq Officiers , & en ont eu trente-huit bleffés.
Entre les derniers font M. Jean de Saint Clair ,
Quartier-Maître général , MM . Robert Orme &
Roger Morris , Adjudans généraux de M. Braddock
; les Lieutenans Colonels Gage & Burton .
On compte entre les premiers le Colonel Halket
& le fils de M. Shirley , Gouverneur de la Virginie.
Le nombre des foldats tués monte à deux
cens hommes , & celui des bleifés au double .
Il s'eft tenu à l'occafion de cet événement plufieurs
Confeils de Régence. On affure que les
François ont marché à Wills's - reek pour attaquer
le détachement du Colonel Dunbar. Il y a
apparence que le Général Oglethorpe aura le
commandement en chef des troupes du Roi dans
P'Amérique feptentrionale , à la place du feu Major
Général Braddock.
On écrit de la nouvelle Ecoffe , que l'Amiral
Bofcawen étoit encore le 15 du mois de Juillet
dans le port d'Halifax avec douze vaiffeaux de
guerre. Selon les mêmes lettres , l'Amiral Holbourne
croifoit avec cinq vaiffeaux à la hauteur
de Louisbourg. Les nouvelles d'Irlande portent
qu'on a mis un embargo fur tous les bâtimens qai
fe trouvent dans le port de Cork.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 11 septembre, le vaisseau le Cheval Marin a rapporté un combat entre les Français et les Anglais près de l'Ohio le 9 juillet, où les Français ont remporté la victoire. Le Major général Braddock, à la tête de deux mille hommes, s'est dirigé vers Wills's Creek, laissant ses bagages sous la garde du Colonel Dunbar. Braddock a ensuite avancé vers le fort Duquesne avec douze cents hommes et dix pièces de canon. Le 9 juillet, il a été attaqué par des Français et des Indiens. La vivacité de leur feu a semé le désordre parmi les Anglais, qui ont pris la fuite malgré les efforts de Braddock. Braddock est mort quatre jours plus tard de ses blessures à Wills's Creek. Les Anglais ont perdu vingt-cinq officiers et en ont eu trente-huit blessés, dont Jean de Saint Clair et Robert Orme. Le nombre de soldats tués s'élève à deux cents, et celui des blessés au double. Plusieurs conseils de régence ont été tenus. L'Amiral Boscawen était à Halifax avec douze vaisseaux de guerre le 15 juillet, et l'Amiral Holbourne croisait près de Louisbourg. En Irlande, un embargo a été mis sur tous les bâtiments du port de Cork.
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60
p. 225
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Il n'y aura rien de décidé avant l'ouverture du Parlement sur [...]
Mots clefs :
Londres, Parlement, Destitutions, Régiments, Prince héréditaire du Maroc, Menace
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 9 Octobre.
Il n'y aura rien de décidé avant l'ouverture du
Parlement fur le parti que le Gouvernement pren
dra par rapport à fes différends avec la France.
Le Chevalier Robinfon s'étant démis de la
charge de Secrétaire d'Etat , le Roi en à difpofé
en faveur du fieur Fox , Secrétaire de la guerre.
Ces jours - ci , le Comte de Colloredo & le Knés
Galliczin , Envoyés extraordinaires des Cours de
Vienne & de Petersbourg , ont eu quelques conférences
avec les Miniftres de Sa Majesté.
Tous les Officiers des Régimens qui font en
Angleterre , ont ordre de rejoindre au plutôt leurs
Corps. Les penfionnaires externes de l'hôpital de
Chelſea en état de fervir , feront envoyés en garnifon
dans les places le long des côtes . On y fera
marcher auffi quelques nouvelles troupes. Le
Gouvernement fe propofe d'augmenter de deux
Compagnies plufieurs des Régimens d'Infanterie ,
& d'ajouter quinze hommes à chaque Escadron
des Régimens de Dragons.
Selon des avis reçus d'Afrique , le Prince héré
ditaire de Maroc marchoit à la tête de quarante
mille hommes pour réduire fous fon obéiffance les
villes de Salé , de Tétuan & de Tanger. Ce Prince
paroît être dans le deffein de chaffer les Anglois
de tout le pays où il commande .Il a fait expirer fous
la baftonnide un Gentilhomme de cette nation ,
nommé Montenai . Dès que le chef d'Efcadre Edgecumbe
en a été informé , il a envoyé un vaiffeau
de guerre à Tétuan , pour en retirer le fieur
Pettigrew qui y réfide en qualité de Conful de la
Grande- Bretagne.
DE LONDRES , le 9 Octobre.
Il n'y aura rien de décidé avant l'ouverture du
Parlement fur le parti que le Gouvernement pren
dra par rapport à fes différends avec la France.
Le Chevalier Robinfon s'étant démis de la
charge de Secrétaire d'Etat , le Roi en à difpofé
en faveur du fieur Fox , Secrétaire de la guerre.
Ces jours - ci , le Comte de Colloredo & le Knés
Galliczin , Envoyés extraordinaires des Cours de
Vienne & de Petersbourg , ont eu quelques conférences
avec les Miniftres de Sa Majesté.
Tous les Officiers des Régimens qui font en
Angleterre , ont ordre de rejoindre au plutôt leurs
Corps. Les penfionnaires externes de l'hôpital de
Chelſea en état de fervir , feront envoyés en garnifon
dans les places le long des côtes . On y fera
marcher auffi quelques nouvelles troupes. Le
Gouvernement fe propofe d'augmenter de deux
Compagnies plufieurs des Régimens d'Infanterie ,
& d'ajouter quinze hommes à chaque Escadron
des Régimens de Dragons.
Selon des avis reçus d'Afrique , le Prince héré
ditaire de Maroc marchoit à la tête de quarante
mille hommes pour réduire fous fon obéiffance les
villes de Salé , de Tétuan & de Tanger. Ce Prince
paroît être dans le deffein de chaffer les Anglois
de tout le pays où il commande .Il a fait expirer fous
la baftonnide un Gentilhomme de cette nation ,
nommé Montenai . Dès que le chef d'Efcadre Edgecumbe
en a été informé , il a envoyé un vaiffeau
de guerre à Tétuan , pour en retirer le fieur
Pettigrew qui y réfide en qualité de Conful de la
Grande- Bretagne.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 9 octobre à Londres, aucune décision n'est prise concernant les différends avec la France avant l'ouverture du Parlement. Le chevalier Robinfon démissionne de son poste de Secrétaire d'État, remplacé par le sieur Fox, Secrétaire de la guerre. Le comte de Colloredo et le prince Galliczin, envoyés des cours de Vienne et de Petersbourg, ont des conférences avec les ministres britanniques. Les officiers des régiments en Angleterre reçoivent l'ordre de rejoindre leurs corps. Les pensionnaires externes de l'hôpital de Chelsea en état de servir seront envoyés en garnison le long des côtes, accompagnés de nouvelles troupes. Le gouvernement prévoit d'augmenter plusieurs régiments d'infanterie de deux compagnies et d'ajouter quinze hommes à chaque escadron des régiments de dragons. Au Maroc, le prince héritier marche à la tête de quarante mille hommes pour soumettre les villes de Salé, Tétuan et Tanger, cherchant à chasser les Anglais du pays. Il a fait exécuter un gentilhomme anglais nommé Montenai. Informé, le chef d'escadre Edgecumbe envoie un vaisseau de guerre à Tétuan pour retirer le sieur Pettigrew, consul de Grande-Bretagne.
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61
p. 245-248
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Aujourd'hui, le Roi s'est rendu à la Chambre des Pairs [...]
Mots clefs :
Londres, Parlement, Sa Majesté, Discours, Colonies américaines, Adresse au roi, Régiments
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE
.
DE LONDRES , le 13 Novembre.
Aujourd'hui , le Roi s'eft rendu à la Chambre
des Pairs avec les cérémonies accoutumées ; & Sa
Majefté ayant mandé la Chambre des Communes ,
a fait l'ouverture du Parlement par le Difcours
fuivant.
Mylords & Meffieurs , La fituation critique où
font actuellement les affaires , & la volonté dans
laquelle je fuis conflamment de m'appuyer des avis
de l'affiftance de mon Parlement dans toutes les
occafions importantes , m'ont fait fouhaiter de vous
raffembler le plutôt qu'il feroit poffible. Depuis vo
tre derniere Seffion , j'ai pris les mesures qui pouvoient
le plus contribuer à protéger nos poffeffions en
Amérique , & à nous faire recouvrer ce qui en a été
enlevé ou par empietement ou par invasion , au mépris
de la paix , & contre la foi des Traités les plus
folemnels. Pour remplir ces objets , on a apporté
autant de diligence que d'attention , à mettre en
état les forces maritimes de ces Royaumes , & à les
employer : quelques troupes de terres ont été envoyées
dans l'Amérique Septentrionale , & l'on afourni aux
différentes Colonies tous les encouragemens propres
les animer tant à leur propre défense , qu'a la défenfe
des droits de la Grande Bretagne . Avec unfincere
defir de garantir mon Peuple des malheurs de la
guerre, & deprévenir , au milieu des troubles préfens
, tout ce qui pourroit en allumer une générale en
Europe , j'ai été toujours prêt à accepter des voies
raisonnables honorables d'accommodement ; mais
jufqu'ici la France n'en a proposé aucune. Auffij'ai
borné mes vues, à empêcher cette Puillance de faire
de nouvelles ufurpations , ou de foutenir celles qu'sty
Lij
246 MERCURE DE FRANCE.
le a déja faites ; à faire pleinement connoître le droit
que nous avons de demander une fatisfaction pour
des hoftilités commifes dans le tems d'une profonde
paix, à faire échouer les deffeins qui , felon ce
que diverfes apparences & plufieurs préparatifs donnent
lieu de croire , ont été formés contre mes Royaumes
& mes Domaines. l'ai ſuivi en cela le fiflême
que je vous ai communiqué précédemment , & vous
m'avez donné les plus fortes afurances , que vous
m'aideriez efficacement à le faire réuffer . Quelle
Puiffance pourroit nous reprocher des démarches fi
néceffaires à notre fureté? Mon Frere le Roi d'Elpagne
ne regarde point d'un oeil indifférent l'orage qui
s'est élevé; & prenant un vif intérêt au commun
bonheur de l'Europe , il défire ardemment le mainzien
de la tranquillitégénérale . Il m'a fait aſſurer,
qu'il perfifteroit dans les mêmes fentimens pacifiques.
Occupé de ces grandes fins , je ne doute pas que mon
Parlement ne me feconde avec vigueur & avec zele ,
& que , dans une conjoncture où il s'agit fi particulierement
de l'intérêt de la Nation , les promeffes que
vous m'avezfaites dans votre derniere Sffion n'ayent
leur plein effet. En conféquence , j'ai confidérablement
multiplié mes armemens fur mer; j'ai fait auſſi
une augmentation dans mes forces de terre , de la
maniere la moins onéreuse qu'il a été poffible ; j'ai
conclu en même tems deux Traités , l'un avec l'Impératrice
de Ruffie , l'autre avec le Landgrave de
Hele -Caffel , lefquels vous feront communiqués.
Meffieurs de la Chambre des Communes , J'ai ordonné
qu'on vous remit les états pour le fervice de
P'année prochaine & les comptes des dépenses extraordinaires
, qui ont été faites cette année , ſuivant le
pouvoir que j'ai reçu du Parlement . Je vois avecgrand
chagrin , que le befoin de l'Etat exige de forts
fubfides. Je vous de mande feulement lesfecours fans
DECEMBRE. 1755. 247
lefquels je ne pourrois foutenir les entreprises commencées
, conformément à vos intentions , pour la
fureté de mes Royaumes , pour les autres objets
dont je vous ai déja parlé. Quelques sommes que
vous mefournifficz , vous devez compter qu'elles feront
employées avec la plus exacte économie , & uniquement
aux usages pour lefquels vous les deſtinerez .
Mylords & Meffieurs , Je me repose sur votre affec
tion & fur votre fidélité , dont je fais depuis fi longtems
l'expérience. It ne s'eft jamais préfenté de circonftances
dans lesquelles mon honneur & les inté
rêts dela Grande- Bretagneayent requisplus que dans
celle- ci , que vous délibéraffiez avec zele , unanimité
promptitude. Après que le Roi s'eft rétiré ,
les deux Chambres ont réfolu de préfenter chacune
une Adreffe à Sa Majefté. Les Seigneurs préfenteront
demain la leur. La Chambre des Communes
doit préfenter la fenne après demain . On
affure que fi la guerre fe déclare , le fubfide pour
l'année 1756 fera de huit millions fterlings . Le
bruit court auffi , que le Parlement paffera un
Bill , pour établir la Milice dans toutes les Provinces
de la Grande-Bretagne. Le feur Henriques
a préfenté aujourd'hui à tous les Membres des
deux Chambres fon projet , pour lever trois millions
fterlings chaque année par une Loterie.
Sa Majesté a déclaré que fuppofé qu'on fût dans
la néceffité d'affembler une armée , le Duc de
Cumberland la commanderoit en chef , & qu'il
auroit fous fes ordres le Chevalier Ligonier , Général
de Cavalerie ; le fieur Hawley , le Lord Tirawley
, le fieur Campbell . le Duc de Marlboroug
& le Chevalier Mordaunt , Lieutenans- Généraux
, le fieur Stuart , les Comtes de Loudon &
& de Panmure , le Lord Georges Sackeville & le
Comte d'Ancram , Majors Généraux. Le Gouver
248 MERCURE DE FRANCE.
nement le propofe de faire encore une nouvelle
augmentation de vingt hommes par Compagnies
dans chaque Régiment d'Infanterie fur l'établiffement
de la GrandeBretagne . Il y aura une pareille
augmentation dans le Régiment de Cavalerie
des Gardes Bleues.
Le 19 , l'Amiral Weft fit voile de Plymouth avec
une efcadre. Il eft à préfent décidé que l'Amiral.
Boscawen hivernera avec la fienne en Amérique.
On a fait partir deux vaiffeaux , l'un pour le Ĥavre-
de -Grace , Pautre pour Saint-Malo . Ces Bâtimens
ont à bord un grand nombre de paflagers
& de négocians , qui fe font trouvés à bord des
prifes faites fur les François.
.
DE LONDRES , le 13 Novembre.
Aujourd'hui , le Roi s'eft rendu à la Chambre
des Pairs avec les cérémonies accoutumées ; & Sa
Majefté ayant mandé la Chambre des Communes ,
a fait l'ouverture du Parlement par le Difcours
fuivant.
Mylords & Meffieurs , La fituation critique où
font actuellement les affaires , & la volonté dans
laquelle je fuis conflamment de m'appuyer des avis
de l'affiftance de mon Parlement dans toutes les
occafions importantes , m'ont fait fouhaiter de vous
raffembler le plutôt qu'il feroit poffible. Depuis vo
tre derniere Seffion , j'ai pris les mesures qui pouvoient
le plus contribuer à protéger nos poffeffions en
Amérique , & à nous faire recouvrer ce qui en a été
enlevé ou par empietement ou par invasion , au mépris
de la paix , & contre la foi des Traités les plus
folemnels. Pour remplir ces objets , on a apporté
autant de diligence que d'attention , à mettre en
état les forces maritimes de ces Royaumes , & à les
employer : quelques troupes de terres ont été envoyées
dans l'Amérique Septentrionale , & l'on afourni aux
différentes Colonies tous les encouragemens propres
les animer tant à leur propre défense , qu'a la défenfe
des droits de la Grande Bretagne . Avec unfincere
defir de garantir mon Peuple des malheurs de la
guerre, & deprévenir , au milieu des troubles préfens
, tout ce qui pourroit en allumer une générale en
Europe , j'ai été toujours prêt à accepter des voies
raisonnables honorables d'accommodement ; mais
jufqu'ici la France n'en a proposé aucune. Auffij'ai
borné mes vues, à empêcher cette Puillance de faire
de nouvelles ufurpations , ou de foutenir celles qu'sty
Lij
246 MERCURE DE FRANCE.
le a déja faites ; à faire pleinement connoître le droit
que nous avons de demander une fatisfaction pour
des hoftilités commifes dans le tems d'une profonde
paix, à faire échouer les deffeins qui , felon ce
que diverfes apparences & plufieurs préparatifs donnent
lieu de croire , ont été formés contre mes Royaumes
& mes Domaines. l'ai ſuivi en cela le fiflême
que je vous ai communiqué précédemment , & vous
m'avez donné les plus fortes afurances , que vous
m'aideriez efficacement à le faire réuffer . Quelle
Puiffance pourroit nous reprocher des démarches fi
néceffaires à notre fureté? Mon Frere le Roi d'Elpagne
ne regarde point d'un oeil indifférent l'orage qui
s'est élevé; & prenant un vif intérêt au commun
bonheur de l'Europe , il défire ardemment le mainzien
de la tranquillitégénérale . Il m'a fait aſſurer,
qu'il perfifteroit dans les mêmes fentimens pacifiques.
Occupé de ces grandes fins , je ne doute pas que mon
Parlement ne me feconde avec vigueur & avec zele ,
& que , dans une conjoncture où il s'agit fi particulierement
de l'intérêt de la Nation , les promeffes que
vous m'avezfaites dans votre derniere Sffion n'ayent
leur plein effet. En conféquence , j'ai confidérablement
multiplié mes armemens fur mer; j'ai fait auſſi
une augmentation dans mes forces de terre , de la
maniere la moins onéreuse qu'il a été poffible ; j'ai
conclu en même tems deux Traités , l'un avec l'Impératrice
de Ruffie , l'autre avec le Landgrave de
Hele -Caffel , lefquels vous feront communiqués.
Meffieurs de la Chambre des Communes , J'ai ordonné
qu'on vous remit les états pour le fervice de
P'année prochaine & les comptes des dépenses extraordinaires
, qui ont été faites cette année , ſuivant le
pouvoir que j'ai reçu du Parlement . Je vois avecgrand
chagrin , que le befoin de l'Etat exige de forts
fubfides. Je vous de mande feulement lesfecours fans
DECEMBRE. 1755. 247
lefquels je ne pourrois foutenir les entreprises commencées
, conformément à vos intentions , pour la
fureté de mes Royaumes , pour les autres objets
dont je vous ai déja parlé. Quelques sommes que
vous mefournifficz , vous devez compter qu'elles feront
employées avec la plus exacte économie , & uniquement
aux usages pour lefquels vous les deſtinerez .
Mylords & Meffieurs , Je me repose sur votre affec
tion & fur votre fidélité , dont je fais depuis fi longtems
l'expérience. It ne s'eft jamais préfenté de circonftances
dans lesquelles mon honneur & les inté
rêts dela Grande- Bretagneayent requisplus que dans
celle- ci , que vous délibéraffiez avec zele , unanimité
promptitude. Après que le Roi s'eft rétiré ,
les deux Chambres ont réfolu de préfenter chacune
une Adreffe à Sa Majefté. Les Seigneurs préfenteront
demain la leur. La Chambre des Communes
doit préfenter la fenne après demain . On
affure que fi la guerre fe déclare , le fubfide pour
l'année 1756 fera de huit millions fterlings . Le
bruit court auffi , que le Parlement paffera un
Bill , pour établir la Milice dans toutes les Provinces
de la Grande-Bretagne. Le feur Henriques
a préfenté aujourd'hui à tous les Membres des
deux Chambres fon projet , pour lever trois millions
fterlings chaque année par une Loterie.
Sa Majesté a déclaré que fuppofé qu'on fût dans
la néceffité d'affembler une armée , le Duc de
Cumberland la commanderoit en chef , & qu'il
auroit fous fes ordres le Chevalier Ligonier , Général
de Cavalerie ; le fieur Hawley , le Lord Tirawley
, le fieur Campbell . le Duc de Marlboroug
& le Chevalier Mordaunt , Lieutenans- Généraux
, le fieur Stuart , les Comtes de Loudon &
& de Panmure , le Lord Georges Sackeville & le
Comte d'Ancram , Majors Généraux. Le Gouver
248 MERCURE DE FRANCE.
nement le propofe de faire encore une nouvelle
augmentation de vingt hommes par Compagnies
dans chaque Régiment d'Infanterie fur l'établiffement
de la GrandeBretagne . Il y aura une pareille
augmentation dans le Régiment de Cavalerie
des Gardes Bleues.
Le 19 , l'Amiral Weft fit voile de Plymouth avec
une efcadre. Il eft à préfent décidé que l'Amiral.
Boscawen hivernera avec la fienne en Amérique.
On a fait partir deux vaiffeaux , l'un pour le Ĥavre-
de -Grace , Pautre pour Saint-Malo . Ces Bâtimens
ont à bord un grand nombre de paflagers
& de négocians , qui fe font trouvés à bord des
prifes faites fur les François.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 13 novembre, le roi de Grande-Bretagne a ouvert le Parlement en présence des Chambres des Pairs et des Communes. Il a mis en lumière la situation critique des affaires et la nécessité de protéger les possessions en Amérique, menacées par des empiètements ou des invasions. Pour ce faire, des mesures ont été prises pour renforcer les forces maritimes et terrestres, et des encouragements ont été fournis aux colonies pour leur défense. Le roi a exprimé son désir d'éviter la guerre tout en se préparant à des accommodements honorables, mais la France n'a proposé aucune voie raisonnable. Il a également mentionné les efforts pour empêcher de nouvelles usurpations françaises et pour garantir les droits de la Grande-Bretagne. Le roi d'Espagne a assuré son soutien pacifique. Le Parlement a été informé de l'augmentation des armements et des forces terrestres, ainsi que de la conclusion de traités avec l'Impératrice de Russie et le Landgrave de Hesse-Cassel. Le roi a demandé des subsides pour soutenir les entreprises en cours et a assuré une gestion économique des fonds. Les Chambres ont résolu de présenter des adresses au roi, et des préparatifs militaires ont été annoncés, incluant la nomination de hauts gradés pour une éventuelle armée. Des augmentations de troupes dans les régiments d'infanterie et de cavalerie ont également été proposées. L'Amiral Boscawen hivernera en Amérique, et deux vaisseaux ont été envoyés vers la France avec des prisonniers.
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62
p. 228-234
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Le Chevalier d'Abreu, Ministre d'Espagne, & Don Louis d'Acunha, Ministre [...]
Mots clefs :
Londres, Général, Colonel, Amérique, Indiens d'Amérique, Combats, Johnson, Vaisseaux, Français, Amiraux, Chambre des communes
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
DE LONDRES
, le 25 Novembre
.
Le Chevalier
d'Abreu
, Miniftre
d'Eſpagne
, &
Don Louis d'Acunha
, Miniftre
de Portugal
, ont
eu le mois paffé de fréquentes
conférences
avec
les Miniftres
du Roi. On affure qu'elles
ont roulé
fur la médiation
offerte par leurs Majeftés
Catholique
& très-fidele , pour accommoder
les différends
furvenus
entre cette Cour & celle de Fran- ce. Le bruit eft général
auffi que la commiffion de Don Mello de Caftro eft relative
à cet objet.
L'Amiral
Byng fit voile de ce port le 14 Octobre
avechuit vaiffeaux
de guerre. Il doit prendre
à Plymouth
quatre
autres vaiffeaux
& quelques
frégates
, & continuer
enfuite
fa route vers la Méditer- ranée. Les dernieres
nouvelles
de l'Amérique
portent
que le Général
Shirley
a commencé
l'âttaque
du Fort de la Couronne
, & que le Gouverneur
de la Virginie
fait lever avec toute la diligence
poffible
un Régiment
de douze cens hom- mes , dont le Colonel
Washington
aura le comDECEMBRE.
1755. 229
"
mandement . Selon les mêmes lettres , les Sauvages
font des courfes continuelles dans cette colonie ,
ainfi que dans la Pensilvanie & dans le Maryland ,
& ils y ont caufé beaucoup de ravages.
Une partie des cargaifons des bâtimens dont
les Anglois fe font emparés , dépériffant à bord ;
les propriétaires ont demandé la permiffion de
s'en défaire , offrant d'en remettre la valeur , fi les
circonstances l'exigent. En conféquence on a
commencé à vendre plufieurs des denrées & des
marchandiſes qui étoient fur ces bâtimens .
Voici les principales particularités que le Gouvernement
a jugé à propos de rendre publiques
au fujet de l'avantage remporté en Amérique par
Johnfon. Quelques Indiens , que ce Major Général
avoit envoyés à la découverte , lui vinrent
annoncer le 7 du mois de Septembre , qu'un détachement
de troupes Françoifes marchoit vers
un pofte avancé , où étoient deux cens cinquante
hommes du Régiment de New Hampshire , &
cinq Compagnies du Régiment de la Nouvelle
Yorck. Auffi-tôt le Sr Johnſon envoya ordre au
Colonel Blanchard , qui commandoit dans ce
pofte , de fe replier avec les troupes. On fut informé
la nuit fuivante , que les François étoient
arrivés à quatre milles en-deçà du pofte du Colonel
Blanchard . Le lendemain matin , on tint
Confeil de guerre. Il fut réfolu de détacher mille
hommes , fous le commandement du Colonel
Williams , pour aller à leur rencontre. Une heure
& demie après le départ de ce détachement ,
auquel fe joignirent deux cens Indiens , on entendit
tirer avec beaucoup de vivacité. On ne
douta point qu'il n'y eût une action d'engagée ,
& l'on jugea qu'elle fe paffoit à trois milles du
camp , où le feur Johnſon étoit rétranché près
230 MERCURE DE FRANCE.
du Lac Ceorges. Les feux des combattans s'ap
prochant peu à peu , il fut aifé de conjecturer
que les troupes du Colonel Williams étoient en
déroute. Le Lieutenant Colonel Colie fut détaché
en conféquence avec trois cens hommes pour favorifer
leur retraite . Entre dix & onze heures elles
revinrent en fort grand céfordre . A onze heures
& demie les François parurent. Ils n'étoient
qu'au nombre de dix - fept cens hommes , fçavoir
deux cens Grenadiers , huit cens Canadiens , &
fept cens Indiens . Ayant fait une courte halte à
cent cinquante toiles des retranchemens du Major
Général Johnſon , ils s'avancerent la bayonette
au bout du fufil , dirigeant leur principale attaque
vers le centre du camp . D'abord ils firent feu par
pelotons. Leurs décharges ne produifirent pas
beaucoup d'effet , parce que les Anglois étoient
Couverts d'un parapet . Ceux- ci commencerent à
faire jouer leur artillerie , & pour lors le combat
devint général . L'attaque des François fur des
plus vives. Ne pouvant entamer le centre du
camp , ils tournerent leurs efforts du côté de la
droite. Après avoir combattu jufqu'à quatre heures
après- midi avec une intrépidité peu commune
, ils furent enfin repouffes. Les Anglois les
voyant ébranlés , fortirent du retranchement , les
pourfuivirent , & firent trente prifonniers , parmi
fefquels eft le fieur de Dieskau , Général des trou
pes arrivées depuis peu de France en Canada. Il eſt
bleffé dangereufement d'un coup de feu à la jambe
, & de deux autres coup dans les deux hanches.
Son Major Général , & le fieur de Saint Pierre qui
commandoit les Indiens , ont été tués . On ne fçait
point au juſte à quoi monte la perte de part &
d'autre. Les uns prétendent que les François ont
perda mille hommes. Selon d'autres ils n'en ont
DECEMBRE.
1755. 231
perdu que fix cens. Du côté des Anglois , le Májor
General Johnſon a reçu un coup de feu dans
la cuifle , & l'on n'a pu retirer la balle de la plaie .
Le Colonel Williams , le Major Ashley , les Capitaines
Ingerzal , Putter , Ferral , Stodder , Mac-
Ginnes & Steven , ont perdu la vie dans le combat
du matin. A la défenſe du camp les Anglois
ont eu cent trente hommes tués , & foixante
bleffés. Le Colonel Titcomb eft du nombre des
premiers.
Les Seigneurs préfenterent le 14 de ce mois.
au Roi l'adreſſe fuivante. « Nous , les fideles Su-
»jets de Votre Majefté , les Loras Spirituels &
Temporels aflemblés en Parlement , deman
» dons la permiffion de la remercier de fa gra
>> cieuſe harangue émanée du trône . L'attention
» paternelle de Votre Majefté pour le bonheur
» de fes peuples , laquelle s'eft fait connoître dans
» toutes les occafions , fe manifefte d'une façon
» bien fenfible , dans cette conjoncture critique ,
» par l'ardent défir que Votre Majesté a montré
» de garantir la Grande Bretagne des calamités
de la guerre , & par la ferme réſolution où eft
» Votre Majesté de n'accepter que des propofi-
» tions raisonnables & honorables d'accommode-
» ment. Quand nous confidérons de quelle im-
>> portance la confervation des poffeffions de la
» Grande- Bretagne en Amérique eft au commer
» ce & à la prospérité de ces Royaumes , nous ne
>> pouvons voir avec indifférence tant d'ufurpa
» tions faites par la France dans le tems d'une pro-
» fonde paix, & contre la foi des traités les plus
>> folemnels. Rien ne peut furpaffer notre étonne
» ment d'une telle conduite , fi ce n'eft la recon-
>> noiffance que nous infpirent les foins pris par
» Votre Majesté pour protéger nos colonies con
232 MERCURE DE FRANCE .
>> tre les invaſions & contre les infultes , & pour
>> recouvrer les pays qui en ont été enlevés fi in-
» juftement. Si quelque Puiffance a pu fe trom-
» per jufqu'au point d'imaginer que Votre Ma-
»jefté & votre Parlement demeuraffent dans l'in-
» action à la vue de tant d'hoftilités que nous ne
> nous fommes point attirées , il y a long- tems
» qu'elle doit être revenue de fon erreur. Nous
reconnoiffons avec bien de la gratitude la fa-
» geffe & la bonté de Votre Majesté , dans la di-
» ligence qu'elle a apportée à multiplier fes ar-
>> memens maritimes , à augmenter les forces de
» terre , de maniere à procurer la fureté de fes
» peuples , fans leur impofer un fardeau trop
» onéreux , & à encourager les braves & fideles
fujets d'Amérique à faire en cette occaſion im-
» portante , tout ce que demandent d'eux leur
» devoir , leur bien- être & leur commun danger.
» Votre Majefté a fuffifamment prouvé qu'elle
» n'eft guidée par aucun motif d'ambition , ni par
>> aucun deffein d'exciter de nouveaux troubles .
» Sa prudence & fa magnanimité éclatent pleine-
>> ment par la difpofition où elle est de prévenir
» tout ce qui pourroit allumer en Europe une
» guerre générale , & de fe borner à pourſuivre
>> les fins falutaires & néceffaires qu'il lui a plu
» de nous expoſer. C'eft avec grand plaifir que
»>nous apprenons la déclaration pacifique de Sa
n Majefté Catholique. Une telle déclaration s'ac-
» corde parfaitement avec la bonne intelligence
>> qui fubfifte entre les deux Couronnes , & avec
» l'intérêt de toute l'Europe . Nous trahirions ce
» que nous devons à Votre Majefté & à notre Pa-
>> trie , fi nous ne promettions avec autant de fin-
» cérité que de zele , de féconder efficacement
» Votre Majesté dans une cauſe juſte & naționale,
DECEMBRE . 1755. 233
» Rien ne
manquera de notre part pour effectuer
» les affurances
que votre Parlement
vous a don-
» nées dans fa derniere feffion . Nous nous re-
» gardons comme obligés par les loix du devoir ,
» de l'honneur
& de la reconnoiffance
, à concou-
>> rir à toutes les mefures fages & indifpenfables
,
» que Votre Majefté a prifes pour la défenſe des
» droits de fa Couronne
, à faire échouer les ten-
» tatives qui pourroient
être faites par la France
» en haine de ces mefures , & à mettre Votre Ma-
» jefté en état de repouffer les entrepriſes
qui fe-
>> ront formées , non feulement
contre les Royau-
» mes , mais même contre fes autres Etats indé-
» pendans de la Couronne de la Grande-Bretagne,
» fuppofé qu'ils foient attaqués
à raifon de la
>> part que Votre Majefté a priſe à l'intérêt effen-
» tiel de cette Couronne . Animés de ces grandes
» & importantes
confidérations
, qu'il nous foit
» permis d'affurer Votre Majefté de notre fidélité
» & de notre attachement
pour fa perfonne
fa-
» crée , & de lui protefter que nous enviſageons
» le maintien de fon Gouvernement
& de la fucceffion
proteftante dans votre Royale Maifon ,
» comme le feul appui de notre Religion & de
» nos Libertés. Notre conduite inébranlable détrompera
quiconque fe feroit vainement flatté
» que des appareils menaçans puffent nous em-
» pêcher d'agir conféquemment à ces principes
» & elle prouvera que , quoique nous foyons bien
» éloignés de penfer à faire injure ou tort à quel-
» qu'un de nos voifins , nous fommes prêts à
» facrifier nos vies & nos fortunes pour la dé-
» fenſe de Votre Majefté , ainsi que pour la con-
» fervation des poffeffions , du commerce & des
» droits de la Grande-Bretagne. » Le Roi répondit
aux Seigneurs , Milords , je vous fais mes fin-
>
234 MERCURE DE FRANCE.
ceres remerciemens des marques d'affection & de
fidélité dont votre Adreffe eft remplie. Je vois avec
la plus grande fatisfaction le zele que vous montrez
pour ma perfonne & pour mon Gouvernement, auſſibien
que pour les véritables intérêts de votre patrie,
que je ne perdrai jamais de vue. Les affurances
que vous me donnez , de défendre méme mes
Etats indépendans de la Couronne de la Grande
Bretagne , font une forte preuve de votre attachement
pour moi, & de l'intérêt que vous prenez à
mon honneur. Rien ne me détournera de poursuivre
les mesures qui peuvent contribuer efficacement à
maintenir les poffeffions & les droits de la Nation ,
à nous procurer un accommodement folide
honorable.
L'adreffe qui fut préfentée le 15 par la Chambre
des Communes , eft conçue à peu - près dans
les mêmes termes que l'Adreffe de la Chambre-
Haute.
Les Amiraux Bofcawen , Moftyn & Holbourne
, font revenus d'Amérique avec leurs Efcadres
, lefquelles doivent être radoubées , afin de
fe remettre en mer , lorfque les circonftances
l'exigeront. Le vaiffeau de guerre François l'Efpérance
, a été conduit à Plymouth. Il a été pris
par l'efcadre de l'Amiral Weft , après avoir foutenu
un combat de quatre heures contre le vaiffeau
l'Orford , qu'il a fort maltraité , & un fecond
combat contre l'Amiral Weft lui- même . Comme
ce vaiffeau étoit fort vieux & criblé de coups ,
on y a mis le feu après en avoir retiré les agrets.
, le 25 Novembre
.
Le Chevalier
d'Abreu
, Miniftre
d'Eſpagne
, &
Don Louis d'Acunha
, Miniftre
de Portugal
, ont
eu le mois paffé de fréquentes
conférences
avec
les Miniftres
du Roi. On affure qu'elles
ont roulé
fur la médiation
offerte par leurs Majeftés
Catholique
& très-fidele , pour accommoder
les différends
furvenus
entre cette Cour & celle de Fran- ce. Le bruit eft général
auffi que la commiffion de Don Mello de Caftro eft relative
à cet objet.
L'Amiral
Byng fit voile de ce port le 14 Octobre
avechuit vaiffeaux
de guerre. Il doit prendre
à Plymouth
quatre
autres vaiffeaux
& quelques
frégates
, & continuer
enfuite
fa route vers la Méditer- ranée. Les dernieres
nouvelles
de l'Amérique
portent
que le Général
Shirley
a commencé
l'âttaque
du Fort de la Couronne
, & que le Gouverneur
de la Virginie
fait lever avec toute la diligence
poffible
un Régiment
de douze cens hom- mes , dont le Colonel
Washington
aura le comDECEMBRE.
1755. 229
"
mandement . Selon les mêmes lettres , les Sauvages
font des courfes continuelles dans cette colonie ,
ainfi que dans la Pensilvanie & dans le Maryland ,
& ils y ont caufé beaucoup de ravages.
Une partie des cargaifons des bâtimens dont
les Anglois fe font emparés , dépériffant à bord ;
les propriétaires ont demandé la permiffion de
s'en défaire , offrant d'en remettre la valeur , fi les
circonstances l'exigent. En conféquence on a
commencé à vendre plufieurs des denrées & des
marchandiſes qui étoient fur ces bâtimens .
Voici les principales particularités que le Gouvernement
a jugé à propos de rendre publiques
au fujet de l'avantage remporté en Amérique par
Johnfon. Quelques Indiens , que ce Major Général
avoit envoyés à la découverte , lui vinrent
annoncer le 7 du mois de Septembre , qu'un détachement
de troupes Françoifes marchoit vers
un pofte avancé , où étoient deux cens cinquante
hommes du Régiment de New Hampshire , &
cinq Compagnies du Régiment de la Nouvelle
Yorck. Auffi-tôt le Sr Johnſon envoya ordre au
Colonel Blanchard , qui commandoit dans ce
pofte , de fe replier avec les troupes. On fut informé
la nuit fuivante , que les François étoient
arrivés à quatre milles en-deçà du pofte du Colonel
Blanchard . Le lendemain matin , on tint
Confeil de guerre. Il fut réfolu de détacher mille
hommes , fous le commandement du Colonel
Williams , pour aller à leur rencontre. Une heure
& demie après le départ de ce détachement ,
auquel fe joignirent deux cens Indiens , on entendit
tirer avec beaucoup de vivacité. On ne
douta point qu'il n'y eût une action d'engagée ,
& l'on jugea qu'elle fe paffoit à trois milles du
camp , où le feur Johnſon étoit rétranché près
230 MERCURE DE FRANCE.
du Lac Ceorges. Les feux des combattans s'ap
prochant peu à peu , il fut aifé de conjecturer
que les troupes du Colonel Williams étoient en
déroute. Le Lieutenant Colonel Colie fut détaché
en conféquence avec trois cens hommes pour favorifer
leur retraite . Entre dix & onze heures elles
revinrent en fort grand céfordre . A onze heures
& demie les François parurent. Ils n'étoient
qu'au nombre de dix - fept cens hommes , fçavoir
deux cens Grenadiers , huit cens Canadiens , &
fept cens Indiens . Ayant fait une courte halte à
cent cinquante toiles des retranchemens du Major
Général Johnſon , ils s'avancerent la bayonette
au bout du fufil , dirigeant leur principale attaque
vers le centre du camp . D'abord ils firent feu par
pelotons. Leurs décharges ne produifirent pas
beaucoup d'effet , parce que les Anglois étoient
Couverts d'un parapet . Ceux- ci commencerent à
faire jouer leur artillerie , & pour lors le combat
devint général . L'attaque des François fur des
plus vives. Ne pouvant entamer le centre du
camp , ils tournerent leurs efforts du côté de la
droite. Après avoir combattu jufqu'à quatre heures
après- midi avec une intrépidité peu commune
, ils furent enfin repouffes. Les Anglois les
voyant ébranlés , fortirent du retranchement , les
pourfuivirent , & firent trente prifonniers , parmi
fefquels eft le fieur de Dieskau , Général des trou
pes arrivées depuis peu de France en Canada. Il eſt
bleffé dangereufement d'un coup de feu à la jambe
, & de deux autres coup dans les deux hanches.
Son Major Général , & le fieur de Saint Pierre qui
commandoit les Indiens , ont été tués . On ne fçait
point au juſte à quoi monte la perte de part &
d'autre. Les uns prétendent que les François ont
perda mille hommes. Selon d'autres ils n'en ont
DECEMBRE.
1755. 231
perdu que fix cens. Du côté des Anglois , le Májor
General Johnſon a reçu un coup de feu dans
la cuifle , & l'on n'a pu retirer la balle de la plaie .
Le Colonel Williams , le Major Ashley , les Capitaines
Ingerzal , Putter , Ferral , Stodder , Mac-
Ginnes & Steven , ont perdu la vie dans le combat
du matin. A la défenſe du camp les Anglois
ont eu cent trente hommes tués , & foixante
bleffés. Le Colonel Titcomb eft du nombre des
premiers.
Les Seigneurs préfenterent le 14 de ce mois.
au Roi l'adreſſe fuivante. « Nous , les fideles Su-
»jets de Votre Majefté , les Loras Spirituels &
Temporels aflemblés en Parlement , deman
» dons la permiffion de la remercier de fa gra
>> cieuſe harangue émanée du trône . L'attention
» paternelle de Votre Majefté pour le bonheur
» de fes peuples , laquelle s'eft fait connoître dans
» toutes les occafions , fe manifefte d'une façon
» bien fenfible , dans cette conjoncture critique ,
» par l'ardent défir que Votre Majesté a montré
» de garantir la Grande Bretagne des calamités
de la guerre , & par la ferme réſolution où eft
» Votre Majesté de n'accepter que des propofi-
» tions raisonnables & honorables d'accommode-
» ment. Quand nous confidérons de quelle im-
>> portance la confervation des poffeffions de la
» Grande- Bretagne en Amérique eft au commer
» ce & à la prospérité de ces Royaumes , nous ne
>> pouvons voir avec indifférence tant d'ufurpa
» tions faites par la France dans le tems d'une pro-
» fonde paix, & contre la foi des traités les plus
>> folemnels. Rien ne peut furpaffer notre étonne
» ment d'une telle conduite , fi ce n'eft la recon-
>> noiffance que nous infpirent les foins pris par
» Votre Majesté pour protéger nos colonies con
232 MERCURE DE FRANCE .
>> tre les invaſions & contre les infultes , & pour
>> recouvrer les pays qui en ont été enlevés fi in-
» juftement. Si quelque Puiffance a pu fe trom-
» per jufqu'au point d'imaginer que Votre Ma-
»jefté & votre Parlement demeuraffent dans l'in-
» action à la vue de tant d'hoftilités que nous ne
> nous fommes point attirées , il y a long- tems
» qu'elle doit être revenue de fon erreur. Nous
reconnoiffons avec bien de la gratitude la fa-
» geffe & la bonté de Votre Majesté , dans la di-
» ligence qu'elle a apportée à multiplier fes ar-
>> memens maritimes , à augmenter les forces de
» terre , de maniere à procurer la fureté de fes
» peuples , fans leur impofer un fardeau trop
» onéreux , & à encourager les braves & fideles
fujets d'Amérique à faire en cette occaſion im-
» portante , tout ce que demandent d'eux leur
» devoir , leur bien- être & leur commun danger.
» Votre Majefté a fuffifamment prouvé qu'elle
» n'eft guidée par aucun motif d'ambition , ni par
>> aucun deffein d'exciter de nouveaux troubles .
» Sa prudence & fa magnanimité éclatent pleine-
>> ment par la difpofition où elle est de prévenir
» tout ce qui pourroit allumer en Europe une
» guerre générale , & de fe borner à pourſuivre
>> les fins falutaires & néceffaires qu'il lui a plu
» de nous expoſer. C'eft avec grand plaifir que
»>nous apprenons la déclaration pacifique de Sa
n Majefté Catholique. Une telle déclaration s'ac-
» corde parfaitement avec la bonne intelligence
>> qui fubfifte entre les deux Couronnes , & avec
» l'intérêt de toute l'Europe . Nous trahirions ce
» que nous devons à Votre Majefté & à notre Pa-
>> trie , fi nous ne promettions avec autant de fin-
» cérité que de zele , de féconder efficacement
» Votre Majesté dans une cauſe juſte & naționale,
DECEMBRE . 1755. 233
» Rien ne
manquera de notre part pour effectuer
» les affurances
que votre Parlement
vous a don-
» nées dans fa derniere feffion . Nous nous re-
» gardons comme obligés par les loix du devoir ,
» de l'honneur
& de la reconnoiffance
, à concou-
>> rir à toutes les mefures fages & indifpenfables
,
» que Votre Majefté a prifes pour la défenſe des
» droits de fa Couronne
, à faire échouer les ten-
» tatives qui pourroient
être faites par la France
» en haine de ces mefures , & à mettre Votre Ma-
» jefté en état de repouffer les entrepriſes
qui fe-
>> ront formées , non feulement
contre les Royau-
» mes , mais même contre fes autres Etats indé-
» pendans de la Couronne de la Grande-Bretagne,
» fuppofé qu'ils foient attaqués
à raifon de la
>> part que Votre Majefté a priſe à l'intérêt effen-
» tiel de cette Couronne . Animés de ces grandes
» & importantes
confidérations
, qu'il nous foit
» permis d'affurer Votre Majefté de notre fidélité
» & de notre attachement
pour fa perfonne
fa-
» crée , & de lui protefter que nous enviſageons
» le maintien de fon Gouvernement
& de la fucceffion
proteftante dans votre Royale Maifon ,
» comme le feul appui de notre Religion & de
» nos Libertés. Notre conduite inébranlable détrompera
quiconque fe feroit vainement flatté
» que des appareils menaçans puffent nous em-
» pêcher d'agir conféquemment à ces principes
» & elle prouvera que , quoique nous foyons bien
» éloignés de penfer à faire injure ou tort à quel-
» qu'un de nos voifins , nous fommes prêts à
» facrifier nos vies & nos fortunes pour la dé-
» fenſe de Votre Majefté , ainsi que pour la con-
» fervation des poffeffions , du commerce & des
» droits de la Grande-Bretagne. » Le Roi répondit
aux Seigneurs , Milords , je vous fais mes fin-
>
234 MERCURE DE FRANCE.
ceres remerciemens des marques d'affection & de
fidélité dont votre Adreffe eft remplie. Je vois avec
la plus grande fatisfaction le zele que vous montrez
pour ma perfonne & pour mon Gouvernement, auſſibien
que pour les véritables intérêts de votre patrie,
que je ne perdrai jamais de vue. Les affurances
que vous me donnez , de défendre méme mes
Etats indépendans de la Couronne de la Grande
Bretagne , font une forte preuve de votre attachement
pour moi, & de l'intérêt que vous prenez à
mon honneur. Rien ne me détournera de poursuivre
les mesures qui peuvent contribuer efficacement à
maintenir les poffeffions & les droits de la Nation ,
à nous procurer un accommodement folide
honorable.
L'adreffe qui fut préfentée le 15 par la Chambre
des Communes , eft conçue à peu - près dans
les mêmes termes que l'Adreffe de la Chambre-
Haute.
Les Amiraux Bofcawen , Moftyn & Holbourne
, font revenus d'Amérique avec leurs Efcadres
, lefquelles doivent être radoubées , afin de
fe remettre en mer , lorfque les circonftances
l'exigeront. Le vaiffeau de guerre François l'Efpérance
, a été conduit à Plymouth. Il a été pris
par l'efcadre de l'Amiral Weft , après avoir foutenu
un combat de quatre heures contre le vaiffeau
l'Orford , qu'il a fort maltraité , & un fecond
combat contre l'Amiral Weft lui- même . Comme
ce vaiffeau étoit fort vieux & criblé de coups ,
on y a mis le feu après en avoir retiré les agrets.
Fermer
Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 25 novembre, le Chevalier d'Abreu, ministre d'Espagne, et Don Louis d'Acunha, ministre du Portugal, ont tenu des conférences fréquentes avec les ministres du Roi de Grande-Bretagne. Ces discussions portaient sur la médiation proposée par les monarques catholique et fidèle pour résoudre les différends entre la Grande-Bretagne et la France. Il est également mentionné que la commission de Don Mello de Castro est liée à cet objet. En mer, l'Amiral Byng a quitté Londres le 14 octobre avec plusieurs vaisseaux de guerre, devant rejoindre d'autres navires à Plymouth avant de se diriger vers la Méditerranée. En Amérique, le Général Shirley a attaqué le Fort de la Couronne, tandis que le Gouverneur de la Virginie a levé un régiment de douze cents hommes sous le commandement du Colonel Washington. Les Sauvages menaient des raids continus dans les colonies de Virginie, Pennsylvanie et Maryland, causant de nombreux ravages. Certaines cargaisons des bâtiments capturés par les Anglais se détérioraient, et les propriétaires ont demandé la permission de s'en débarrasser, offrant de rembourser leur valeur si nécessaire. Plusieurs denrées et marchandises ont ainsi été mises en vente. Le Gouvernement britannique a rendu publiques les particularités de l'avantage remporté par le Major Général Johnson en Amérique. Des Indiens envoyés en reconnaissance ont informé Johnson de l'approche de troupes françaises. Johnson a ordonné au Colonel Blanchard de se replier. Un conseil de guerre a ensuite décidé d'envoyer mille hommes sous le commandement du Colonel Williams pour intercepter les Français. Une bataille a suivi, au cours de laquelle les Français, au nombre de sept cent soixante-dix hommes, ont été repoussés. Les Britanniques ont fait trente prisonniers, dont le Baron de Dieskau, blessé. Les pertes britanniques incluaient plusieurs officiers et cent trente hommes tués, ainsi que soixante blessés. Les Seigneurs ont présenté au Roi une adresse remerciant Sa Majesté pour sa harangue et exprimant leur soutien aux mesures prises pour garantir la Grande-Bretagne contre les calamités de la guerre. Ils ont souligné l'importance de conserver les possessions britanniques en Amérique et ont promis leur fidélité et leur attachement au Roi et à son Gouvernement. Le Roi a répondu en exprimant sa satisfaction et en réaffirmant son engagement à défendre les droits et les possessions de la Nation. La Chambre des Communes a présenté une adresse similaire le 15 décembre. Les Amiraux Boscawen, Moffyn et Holbourne sont revenus d'Amérique avec leurs escadres, qui doivent être radoubées. Le vaisseau français L'Espérance, pris après un combat contre l'escadre de l'Amiral West, a été incendié en raison de ses dommages.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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63
p. 179-182
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Les Communes délibérerent le 21 Novembre en grand Comité sur le [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre des communes, Ministres étrangers, Landgrave de Hesle-Cassel, Vaisseaux, Octroi de fonds
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE- BRETAGNE.
DE LONDRES , le 11 Decembre.
Les Communes délibérerent le 21 Novembre
en grand Comité fur le fubfide , & elles accorderent
au Roi cinquante mille Matelots , en
y comprenant cinq mille cent trente- huit foldats
de marine. Le 26 , cette Chambre régla qu'on
leveroit quatre fchelings par livre fterling fur les
revenus des terres dans toute l'étendue de la Grande-
Bretagne , & que les droits fur la Dréche ſeroient
continués pendant l'année prochaine. Les
traités conclus avec l'Impératrice de Ruffie &
avec le Landgrave de Heffe Caffel furent remis â
la Chambre des Seigneurs par le Comte de Holderneff
, & à celle des Communes par M. Fox .
L'une & l'autre Chambre ont renvoyé à la quinzaine
l'examen de ces traités , & elles ont ordonné
que tous les membres feroient fommés d'y
affifter.
Plufieurs des Miniftres Ettangers furent le 25
Novembre en conférence avec les Miniftres du
Roi. La Compagnie des Indes Orientales tint le
26 une affemblée générale. Il y fut décidé que le
Dividende fur fon fonds capital , à compter du
commencement du mois de Janvier 1756 , feroit
réduit de huit à fix pour cent. Dans une affemblée
que le Corps de la Bourgeoisie de cette ville
tint le 25 Novembre , on propofa de fupplier le
Parlement d'établir en Angleterre une milice générale.
Mais la négative l'emporta à la pluralité
de quatre-vingt-fix voix contre foixante - fix . La
Milice particuliere des provinces méridionales
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
fe leve avec toute la diligence poffible . Le Duc de
Marlbouroug partira dans peu pour aller prendre
le commandement des troupes dans la province
de Kent . Suivant l'arrangement propofé
par le Général Ligonier , chaque Bataillon aura
déformais deux pieces de campagne. Quelques
Bataillons des Gardes à pied & une Compagnie
des Gardes du Corps ont reçu ordre de fe tenir
prêts à marcher. Le Duc de Bedfort a fait offre au
Roi d'entretenir à fes dépens pendant une année
un Corps de dix mille hommes . Des Commiffaires
font chargés d'aller vifiter les fortifications
de toutes les places d'Irlande , & de faire réparer
celies qui en auront befoin .
Quelques vaiffeaux & plufieurs chaloupes croifent
le long de la côte du Comté de Suffex , afin
de s'opposer aux defcentes qu'on pourroit tenter
dans ce te province.
En divers endroits de la Grande- Bretagne on
a obſervé dans les eaux la même agitation qui
s'eft fait remarquer en Hollande , en Allemagne
& en Italie , & qui a caufé de fi terribles ravages
à Cadix & dans le Portugal.
On propofa le 2 de ce mois à la Chambre d'encourager
les Matelots par quelques récompenfes.
extraordinaires , & de requérir que le Roi décla
rât légitimes les prifes faites fur les Francois. Ces
deux propofitions exciterent de longs débats , &
furent enfin rejettées.
On a embarqué ces jours - ci vingt - cinq mille
livres fterlings , & une grande quantité de toutes
fortes de provifions pour le Portugal . En faveur
de ce Royaume défolé on a levé l'embargo qui
avoit été mis dans tous les ports d'Irlande fur les
beftiaux & fur les grains.
Le s,le Comte de Holderneffremit à la Chambre
JANVIER. 1756. 181
les copies qu'elle avoit demandées de plufieurs an
ciens Traités. Elle réfolut de fupplier le Roi de
lai faire communiquer les Mémoires refpectifs
de ce Miniſtere & de celui de France au fujet des
différends qui regardent l'Amérique . Le Roi fe
rendit à la Chambre le ro , & S. M. ayant mandé les
Communes, donna fon confentement au Bill de la
Dréche. Lorsque le Roi fe fut retiré, les Seigneurs
prirent en confidération les deux Traités faits avec
' Impératrice de Ruffie & avec le Landgrave de
Heffe-Caffel. L'un & l'autre furent approuvés à
la pluralité de quatre-vingt - cinq voix contre douze.
Lei , le 6 & le 8 , la Chambre des Communes
examina en Committé le Bill de la taxe fur les ter
res. Il fut ordonné de porter un Bill pour recruter
plus promptement les troupes. La Chambre
a accordé neuf cens trente mille fix cens trois
livres sterlings pour l'entretien des troupes employées
dans la Grande- Bretagne ; deux cens huit
mille cinq cens trente- quatre pour les troupes
d'Amérique , ainfi que pour les garnifons de Ġibraltar
& de Port-Mahon ; cent cinquante- deux
mille quatre cens trente- cinq pour l'artillerie de
terre, cent quarante -fix mille pour les dépenses extraordinaires
que ce département a exigées, & auxquelles
le Parlement n'avoit pas pourvu ; cent
mille pour fecourir les malheureux qui ont été
rainés par la cataſtrophe de Liſbonne.
Le vaiffeau de guerre la Hamptoncourt , de
foixante-dix canons , a fait voile de Portsmouth
pour Lisbonne, chargé de provifions , & de cinquante
mille livres fterlings. Plufieurs autres vaiffeaux
partirone fucceffivement avec de femblables
fecours pour la même deſtination . Le Capitaine
& l'équipage d'un navire , appartenant à MM.
de Godwill & Cotterel ont déclaré que le & No182
MERCURE DE FRANCE.
vembre ils avoient effuyé en pleine mer , à plus
de foixante lieues des côtes du Portugal , une fecouffe
auffi violente que celle du plus fort tremblement
de terre.
DE LONDRES , le 11 Decembre.
Les Communes délibérerent le 21 Novembre
en grand Comité fur le fubfide , & elles accorderent
au Roi cinquante mille Matelots , en
y comprenant cinq mille cent trente- huit foldats
de marine. Le 26 , cette Chambre régla qu'on
leveroit quatre fchelings par livre fterling fur les
revenus des terres dans toute l'étendue de la Grande-
Bretagne , & que les droits fur la Dréche ſeroient
continués pendant l'année prochaine. Les
traités conclus avec l'Impératrice de Ruffie &
avec le Landgrave de Heffe Caffel furent remis â
la Chambre des Seigneurs par le Comte de Holderneff
, & à celle des Communes par M. Fox .
L'une & l'autre Chambre ont renvoyé à la quinzaine
l'examen de ces traités , & elles ont ordonné
que tous les membres feroient fommés d'y
affifter.
Plufieurs des Miniftres Ettangers furent le 25
Novembre en conférence avec les Miniftres du
Roi. La Compagnie des Indes Orientales tint le
26 une affemblée générale. Il y fut décidé que le
Dividende fur fon fonds capital , à compter du
commencement du mois de Janvier 1756 , feroit
réduit de huit à fix pour cent. Dans une affemblée
que le Corps de la Bourgeoisie de cette ville
tint le 25 Novembre , on propofa de fupplier le
Parlement d'établir en Angleterre une milice générale.
Mais la négative l'emporta à la pluralité
de quatre-vingt-fix voix contre foixante - fix . La
Milice particuliere des provinces méridionales
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
fe leve avec toute la diligence poffible . Le Duc de
Marlbouroug partira dans peu pour aller prendre
le commandement des troupes dans la province
de Kent . Suivant l'arrangement propofé
par le Général Ligonier , chaque Bataillon aura
déformais deux pieces de campagne. Quelques
Bataillons des Gardes à pied & une Compagnie
des Gardes du Corps ont reçu ordre de fe tenir
prêts à marcher. Le Duc de Bedfort a fait offre au
Roi d'entretenir à fes dépens pendant une année
un Corps de dix mille hommes . Des Commiffaires
font chargés d'aller vifiter les fortifications
de toutes les places d'Irlande , & de faire réparer
celies qui en auront befoin .
Quelques vaiffeaux & plufieurs chaloupes croifent
le long de la côte du Comté de Suffex , afin
de s'opposer aux defcentes qu'on pourroit tenter
dans ce te province.
En divers endroits de la Grande- Bretagne on
a obſervé dans les eaux la même agitation qui
s'eft fait remarquer en Hollande , en Allemagne
& en Italie , & qui a caufé de fi terribles ravages
à Cadix & dans le Portugal.
On propofa le 2 de ce mois à la Chambre d'encourager
les Matelots par quelques récompenfes.
extraordinaires , & de requérir que le Roi décla
rât légitimes les prifes faites fur les Francois. Ces
deux propofitions exciterent de longs débats , &
furent enfin rejettées.
On a embarqué ces jours - ci vingt - cinq mille
livres fterlings , & une grande quantité de toutes
fortes de provifions pour le Portugal . En faveur
de ce Royaume défolé on a levé l'embargo qui
avoit été mis dans tous les ports d'Irlande fur les
beftiaux & fur les grains.
Le s,le Comte de Holderneffremit à la Chambre
JANVIER. 1756. 181
les copies qu'elle avoit demandées de plufieurs an
ciens Traités. Elle réfolut de fupplier le Roi de
lai faire communiquer les Mémoires refpectifs
de ce Miniſtere & de celui de France au fujet des
différends qui regardent l'Amérique . Le Roi fe
rendit à la Chambre le ro , & S. M. ayant mandé les
Communes, donna fon confentement au Bill de la
Dréche. Lorsque le Roi fe fut retiré, les Seigneurs
prirent en confidération les deux Traités faits avec
' Impératrice de Ruffie & avec le Landgrave de
Heffe-Caffel. L'un & l'autre furent approuvés à
la pluralité de quatre-vingt - cinq voix contre douze.
Lei , le 6 & le 8 , la Chambre des Communes
examina en Committé le Bill de la taxe fur les ter
res. Il fut ordonné de porter un Bill pour recruter
plus promptement les troupes. La Chambre
a accordé neuf cens trente mille fix cens trois
livres sterlings pour l'entretien des troupes employées
dans la Grande- Bretagne ; deux cens huit
mille cinq cens trente- quatre pour les troupes
d'Amérique , ainfi que pour les garnifons de Ġibraltar
& de Port-Mahon ; cent cinquante- deux
mille quatre cens trente- cinq pour l'artillerie de
terre, cent quarante -fix mille pour les dépenses extraordinaires
que ce département a exigées, & auxquelles
le Parlement n'avoit pas pourvu ; cent
mille pour fecourir les malheureux qui ont été
rainés par la cataſtrophe de Liſbonne.
Le vaiffeau de guerre la Hamptoncourt , de
foixante-dix canons , a fait voile de Portsmouth
pour Lisbonne, chargé de provifions , & de cinquante
mille livres fterlings. Plufieurs autres vaiffeaux
partirone fucceffivement avec de femblables
fecours pour la même deſtination . Le Capitaine
& l'équipage d'un navire , appartenant à MM.
de Godwill & Cotterel ont déclaré que le & No182
MERCURE DE FRANCE.
vembre ils avoient effuyé en pleine mer , à plus
de foixante lieues des côtes du Portugal , une fecouffe
auffi violente que celle du plus fort tremblement
de terre.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 21 novembre, les Communes britanniques ont accordé au roi cinquante mille matelots, incluant cinq mille cent trente-huit soldats de marine. Le 26 novembre, elles ont décidé d'imposer une taxe de quatre schellings par livre sterling sur les revenus des terres et de maintenir les droits sur la drêche pour l'année suivante. Les traités avec l'impératrice de Russie et le landgrave de Hesse-Cassel ont été soumis aux Chambres des Lords et des Communes, qui ont reporté leur examen à la quinzaine. Plusieurs ministres étrangers ont rencontré les ministres du roi le 25 novembre. La Compagnie des Indes Orientales a réduit son dividende de huit à six pour cent à partir de janvier 1756. La proposition d'établir une milice générale en Angleterre a été rejetée par la bourgeoisie de Londres. La milice des provinces méridionales est en cours de levée, et le duc de Marlborough doit prendre le commandement des troupes dans le Kent. Le duc de Bedford a proposé d'entretenir un corps de dix mille hommes à ses frais. Des commissaires inspectent les fortifications en Irlande. Des navires patrouillent la côte du Suffolk pour prévenir des descentes ennemies. Des agitations sous-marines similaires à celles observées en Hollande, Allemagne et Italie ont été notées en Grande-Bretagne. La Chambre des Communes a rejeté des propositions de récompenses pour les matelots et de légitimation des prises sur les Français. Des provisions et des fonds ont été envoyés au Portugal, et l'embargo sur les bestiaux et les grains en Irlande a été levé. Le comte de Holderness a remis des copies d'anciens traités à la Chambre, qui a demandé au roi de communiquer les mémoires respectifs concernant les différends en Amérique. Le roi a approuvé le Bill de la drêche. Les Chambres ont examiné et approuvé les traités avec la Russie et la Hesse-Cassel. Des fonds ont été alloués pour l'entretien des troupes en Grande-Bretagne, en Amérique, et pour les garnisons de Gibraltar et de Port-Mahon, ainsi que pour l'artillerie et les dépenses extraordinaires. Des secours ont été envoyés à Lisbonne après le tremblement de terre. Plusieurs navires ont signalé une secousse violente en mer.
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64
p. 223-224
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Les Seigneurs passerent le 16 Decembre le Bill de la taxe sur les terres. [...]
Mots clefs :
Londres, Taxes sur les terres, Vaisseaux marchands, Comte de Marchmont, Sa Majesté, Charges gouvernementales
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE- BRETAGNE.
DE LONDRES , le 22 Decembre.
Les Seigneurs pafferent le 16 Decembre le Bil
de la taxe fur les terres . Le 12 de ce mois , la
Chambre des Communes accorda au Roi cent
mille livres fterlings, pour mettre Sa Majesté en
état de remplir les engagemens avec l'Impératrice
de Ruffie ; & cinquante- quatre mille cent quarante
pour fatisfaire au traité conclu avec le Landgrave
de Heffe- Caffel.
Il a été ordonné d'augmenter de dix hommes
chaque Efcadron des Régimens de Dragons fur
l'établiſſement de la Grande Bretagne. Les trois
-Régimens des Gardes à pied on ordre de prépa
rer leurs bagages. On affure que le Gouverner
ment fera pafler au Printems prochain un corps
de troupes Angloifes dans les Pays-Bas. 4
Le Comte d'Egmont s'étant excufé d'accepter
la charge de Tréforier Général des troupes , le
Roi l'a partagée entre le Comte de Darlington &
M. Hay.
Tous les vaiffeaux marchands qui étoient prêts
à faire voile de Spithead pour Lifbonne , lors
qu'on été informé de la ruine de cette ville
feront déchargés inceffamment.
On affure que le Comte Marchmont doit fe
rendre à Berlin en qualité d'Envoyé Extraordi
K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
naire & Plénipotentiaire de Sa Majefté auprès du
Roi de Pruffe. Le Roi a nommé le Duc de Marlboroug
, Grand Maître de l'Artillerie ; le Comte
de Gower , Garde du Sceau Privé ; le Comte de
Sandwich , Garde des Forêts d'Angleterre ; le
Comte de Hilfbouroug , Tréforier de la Maifon
de Sa Majesté. Le Roi a difpofé du Gouvernement
de la nouvelle Ecofle , vacant par la démiffion
du Colonel Hopfon , en faveur de M. Lawrence
, Lieutenant - Gouverneur de cette Province.
DE LONDRES , le 22 Decembre.
Les Seigneurs pafferent le 16 Decembre le Bil
de la taxe fur les terres . Le 12 de ce mois , la
Chambre des Communes accorda au Roi cent
mille livres fterlings, pour mettre Sa Majesté en
état de remplir les engagemens avec l'Impératrice
de Ruffie ; & cinquante- quatre mille cent quarante
pour fatisfaire au traité conclu avec le Landgrave
de Heffe- Caffel.
Il a été ordonné d'augmenter de dix hommes
chaque Efcadron des Régimens de Dragons fur
l'établiſſement de la Grande Bretagne. Les trois
-Régimens des Gardes à pied on ordre de prépa
rer leurs bagages. On affure que le Gouverner
ment fera pafler au Printems prochain un corps
de troupes Angloifes dans les Pays-Bas. 4
Le Comte d'Egmont s'étant excufé d'accepter
la charge de Tréforier Général des troupes , le
Roi l'a partagée entre le Comte de Darlington &
M. Hay.
Tous les vaiffeaux marchands qui étoient prêts
à faire voile de Spithead pour Lifbonne , lors
qu'on été informé de la ruine de cette ville
feront déchargés inceffamment.
On affure que le Comte Marchmont doit fe
rendre à Berlin en qualité d'Envoyé Extraordi
K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
naire & Plénipotentiaire de Sa Majefté auprès du
Roi de Pruffe. Le Roi a nommé le Duc de Marlboroug
, Grand Maître de l'Artillerie ; le Comte
de Gower , Garde du Sceau Privé ; le Comte de
Sandwich , Garde des Forêts d'Angleterre ; le
Comte de Hilfbouroug , Tréforier de la Maifon
de Sa Majesté. Le Roi a difpofé du Gouvernement
de la nouvelle Ecofle , vacant par la démiffion
du Colonel Hopfon , en faveur de M. Lawrence
, Lieutenant - Gouverneur de cette Province.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 16 décembre, les Seigneurs ont approuvé la taxe sur les terres. Le 12 décembre, la Chambre des Communes a alloué 100 000 livres sterling au Roi pour les engagements avec l'Impératrice de Russie et 54 140 livres pour le traité avec le Landgrave de Hesse-Cassel. Une augmentation de dix hommes par escadron a été ordonnée pour les régiments de dragons en Grande-Bretagne. Les trois régiments des Gardes à pied doivent préparer leurs bagages pour une mission prévue dans les Pays-Bas au printemps. Le Comte d'Egmont ayant refusé le poste de Trésorier Général des troupes, celui-ci a été partagé entre le Comte de Darlington et M. Hay. Les vaisseaux marchands destinés à Lisbonne seront déchargés en raison de la ruine de cette ville. Le Comte Marchmont est nommé Envoyé Extraordinaire et Plénipotentiaire auprès du Roi de Prusse. Le Roi a nommé plusieurs personnalités à des postes importants : le Duc de Marlborough comme Grand Maître de l'Artillerie, le Comte de Gower comme Garde du Sceau Privé, le Comte de Sandwich comme Garde des Forêts d'Angleterre, et le Comte de Hillsborough comme Trésorier de la Maison du Roi. M. Lawrence a été désigné pour gouverner la nouvelle Écosse, poste laissé vacant par la démission du Colonel Hopson.
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65
p. 217-219
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On a reçu avis qu'il y avoit eu à la Barbade, [...]
Mots clefs :
Londres, Comté de Hereford, Tremblement de terre, Dégâts, Colonies américaines, Soulèvement des amérindiens, Troubles
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 15 Janvier.
On a reçu avis qu'il y avoit eu à la Barbade ;
à Antigoa , & dans la plupart des autres Illes fous
le Vent , une agitation dans les eaux , ſemblable
à celle qu'on a remarqué , en divers endroits de
l'Europe.
On écrit du village de Glonfow , près de la
Wye dans le Comté de Hereford , qu'on y a été
fort allarmé le 18 du mois dernier par une violente
fecouffe de tremblement de terre , accompagnée
d'un bruit fouterrein affreux , Environ à
cinq cens pas de ce village , un terrein de près
K
218 MERCURE DE FRANCE.
de deux arpens s'eft abîmé. Selon les lettres de la
nouvelle Angleterre , cette province n'a pas été
exemte du fléau qui a caufé tant de ravage en
Europe & en Afrique. Le 18 Novembre , la ville
de Bofton a fouffert plufieurs fecouffes , & il y eft
tombé un grand nombre de cheminées & de toits
de maifons . Pendant ce tremblement , les eaux
partout font montées fubitement de vingt pieds.
Le 6 Janvier , on expédia fept couriers
pour différentes Cours. Il s'eft tenu ces jours- ci
plufieurs Confeils . Le Gouvernement a reçu de la
Virginie , & de la nouvelle Ecoffe des dépêches
qui ont été tenues fecretes , ce qui fait juger
qu'elles ne font pas favorables. Quelques lettres
écrites de ces Colonies à digers particuliers , af
furent que les Sauvages y ont fait de grands ravages.
On a été inftruit par les mêmes avis , que
le 18 du mois de Novembre il y avoit eu de fortes
fecouffes de tremblement de terre à Philadelphie
& à la nouvelle York , ainsi qu'en d'autres
endroits de la côte de l'Amérique Septentrionale,
mais qu'elles n'avoient caufé aucun dommage
notable . Ces lettres confirment que les opérations
militaires des Généraux Johnſon & Shirley
font abfolument fufpendues. Depuis quelques
jours on a commencé la vente des marchandifes
fujettes à dépériffement , qui font à bord des
vaiffeaux pris fur les François. Elle fe fait en préfence
des principales perfonnes des équipages
de chaque bâtiment. On fait prendre aux Capitaines
un duplicata de la note des marchandifes ,
& du prix qu'elles font vendues . I eft décidé
que chaque Régiment de Dragons aura défor
mais un Efcadron de Huffards. Chaque Compagnie
des trois Régimens des Gardes à pied doit
être portée de foixante- dix hommes à quatrevingt-
dix.
FEVRIE R. 1756. 219
Les derniers avis qu'on a reçus de nos Colonies
ne font pas plus favorables que les précédens.
On parle de faire paffer quelques troupes
à la Virginie , & l'on affure que le Roi a envoyé
ordre de lever plufieurs nouveaux Régimens
dans l'Amérique Septentrionale.
DE LONDRES , le 15 Janvier.
On a reçu avis qu'il y avoit eu à la Barbade ;
à Antigoa , & dans la plupart des autres Illes fous
le Vent , une agitation dans les eaux , ſemblable
à celle qu'on a remarqué , en divers endroits de
l'Europe.
On écrit du village de Glonfow , près de la
Wye dans le Comté de Hereford , qu'on y a été
fort allarmé le 18 du mois dernier par une violente
fecouffe de tremblement de terre , accompagnée
d'un bruit fouterrein affreux , Environ à
cinq cens pas de ce village , un terrein de près
K
218 MERCURE DE FRANCE.
de deux arpens s'eft abîmé. Selon les lettres de la
nouvelle Angleterre , cette province n'a pas été
exemte du fléau qui a caufé tant de ravage en
Europe & en Afrique. Le 18 Novembre , la ville
de Bofton a fouffert plufieurs fecouffes , & il y eft
tombé un grand nombre de cheminées & de toits
de maifons . Pendant ce tremblement , les eaux
partout font montées fubitement de vingt pieds.
Le 6 Janvier , on expédia fept couriers
pour différentes Cours. Il s'eft tenu ces jours- ci
plufieurs Confeils . Le Gouvernement a reçu de la
Virginie , & de la nouvelle Ecoffe des dépêches
qui ont été tenues fecretes , ce qui fait juger
qu'elles ne font pas favorables. Quelques lettres
écrites de ces Colonies à digers particuliers , af
furent que les Sauvages y ont fait de grands ravages.
On a été inftruit par les mêmes avis , que
le 18 du mois de Novembre il y avoit eu de fortes
fecouffes de tremblement de terre à Philadelphie
& à la nouvelle York , ainsi qu'en d'autres
endroits de la côte de l'Amérique Septentrionale,
mais qu'elles n'avoient caufé aucun dommage
notable . Ces lettres confirment que les opérations
militaires des Généraux Johnſon & Shirley
font abfolument fufpendues. Depuis quelques
jours on a commencé la vente des marchandifes
fujettes à dépériffement , qui font à bord des
vaiffeaux pris fur les François. Elle fe fait en préfence
des principales perfonnes des équipages
de chaque bâtiment. On fait prendre aux Capitaines
un duplicata de la note des marchandifes ,
& du prix qu'elles font vendues . I eft décidé
que chaque Régiment de Dragons aura défor
mais un Efcadron de Huffards. Chaque Compagnie
des trois Régimens des Gardes à pied doit
être portée de foixante- dix hommes à quatrevingt-
dix.
FEVRIE R. 1756. 219
Les derniers avis qu'on a reçus de nos Colonies
ne font pas plus favorables que les précédens.
On parle de faire paffer quelques troupes
à la Virginie , & l'on affure que le Roi a envoyé
ordre de lever plufieurs nouveaux Régimens
dans l'Amérique Septentrionale.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En janvier 1756, des phénomènes naturels et des troubles ont été observés en Grande-Bretagne et dans ses colonies. Des agitations dans les eaux ont été notées à la Barbade, Antigua et d'autres îles des Caraïbes, ainsi qu'en Europe. Le 18 décembre, un violent tremblement de terre a frappé Glonfow, près de la Wye, causant l'effondrement d'un terrain. En Nouvelle-Angleterre, Boston a subi plusieurs secousses le 18 novembre, entraînant la chute de cheminées et de toits, ainsi qu'une montée subite des eaux. Des dépêches secrètes de Virginie et de Nouvelle-Écosse signalent des raids de Sauvages causant des ravages. Des tremblements de terre ont également été signalés à Philadelphie, New York et d'autres lieux de la côte américaine, sans dommages notables. Les opérations militaires des généraux Johnson et Shirley sont suspendues. La vente des marchandises saisies sur des vaisseaux français a commencé, avec des procédures spécifiques pour les capitaines. Chaque régiment de dragons recevra un escadron de hussards, et les compagnies des trois régiments des Gardes à pied passeront de soixante-dix à quatre-vingt-dix hommes. Les dernières nouvelles des colonies restent défavorables, avec des plans de déploiement de troupes en Virginie et de levée de nouveaux régiments en Amérique du Nord.
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66
p. 230-232
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On fait monter à plusieurs millions sterlings les pertes que les sujets [...]
Mots clefs :
Londres, Traite avec la Prusse, Amiral, Navires, Amérique, Colonies
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE- BRETAGNE.
DE LONDRES , le 9 Février.
On fait monter à plufieurs millions fterlings
les pertes que les fujets du Roi ont effuyées par
le défaftre de Lisbonne. Toutes les lettres d'Amérique
ne parlent que des ravages caufés par les
Sauvages dans quelques unes des Colonies Angloifes.
Si l'on en croit les bruits publics , il a été ftipulé
par le Traité qui vient d'être conclu entre
cette Cour & celle de Berlin , que la Grande-
Bretagne payeroit au Roi de Pruffe vingt mille
livres fterlings pour indemnité des prifes illégitimes
faites fur les Prufliens par les Anglois pendant
la derniere guerre , & qu'en conféquence
Sa Majesté Pruffienne acquitteroit le refte des
dettes hypothéquées fur la Silésie.
On parle de former un camp dans la plaine de
Finchley. Le bruit court que le Corps de troupes
Heffoifes à la folde de la Grande- Bretagne , doit
être transporté inceffamment en Angleterre. Le
Gouvernement paroît être dans le deffein de
lever encore fix nouveaux Régimens. Les Amiraur
Ofborne , Moftyn & Townshend , firent voile
de Spithéad le 31 du mois dernier avec quinze
vaiffeaux de ligne & quatre frégates . Ils feront
joints à Plymouth par une Efcadre de fix vaiffeaux
& de huit frégates, que commande l'Amiral Weft.
Ces Amiraux prendront fous leur convoi une flotte
de deux cens navires marchands , qu'ils eſcorteront
jufqu'à une certaine hauteur . L'Amiral Holbourne
n'attend que fes derniers ordres pour
partir de Portſmouth avec fon Efcadre. Il a arboré
fon pavillon à bord du vaiffeau le Prince Geor
ges , de quatre -vingt - dix canons. Sur la nouvelle
MARS. 1756. 231
que
le Roi Très- Chrétien a fait arrêter tous les
bâtimens Anglois qui fe font trouvés dans fes
ports , la Cour a envoyé ordre dans les différens
perts de la Grande- Bretagne aux navires chargés
pour la France , de fufpendre leur départ.
Il paroît qu'on ne fera paffer d'abord en Angleterre
qu'une partie des troupes Heffoifes qui
ont été prifes à la folde de la Grande - Bretagne.
Le Gouvernement eft dans la réfolution d'augmenter
l'Infanterie en Irlande , jufqu'à douze
mille hommes . On y a envoyé ordre au Régiment
du Lord Jean Murray , à celui du Général
Orway , & à un Bataillon de Royal Ecoffois de fe
tenir prêts à s'embarquer pour la nouvelle Angleterre
. Les lettres qu'on reçoit de cette colonie ,
marquent que trois Officiers font partis de Philadelphie
pour faire conftruire dix Forts depuis la
riviere de Delawar jufqu'à Wills- Creek , ce qui
comprend une étendue de deux cens cinquante
milles. Ces avis ajoutent que les Gouverneurs
des différens établiffemens de l'Amérique Septentrionale
fe font raffemblés à la nouvelle Yorck ,
afin de concerter enfemble les opérations de la
campagne prochaine. Si l'on en croit les mêmes
avis , les fix Nations Iroquoifes fe font rangées
du côté des François. Hier l'Amiral Boscawen
partit pour Postmouth , où il va prendre le commandement
d'une Eſcadre. Celle qui eft fous les
ordres des Amiraux Oſborne , Mostyn & Townshend
, arriva le 3 à Plymouth , & y fut jointe lemême
jour par celle de l'Amiral Weft. Elles mirent
enfuite à la voile avec un vent favorable
pour leurs deftinations . Sa Majefté a nommé le
Comte d'Albemarle , Major Général .
Deux Juifs , dont l'un ſe nomme Wolf Iſaac
Liebman , & l'autre Jacob de Nadan Lévi Son232
MERCURE DE FRANCE.
fino , ont fait ici deux banqueroutes très - conf
dérables. La difette d'argent commence à être
telle ,que fideux navires chargés de piaftres qu'on
attend de Cadix n'arrivent pas bientôt , la confternatiod
fera générale.
DE LONDRES , le 9 Février.
On fait monter à plufieurs millions fterlings
les pertes que les fujets du Roi ont effuyées par
le défaftre de Lisbonne. Toutes les lettres d'Amérique
ne parlent que des ravages caufés par les
Sauvages dans quelques unes des Colonies Angloifes.
Si l'on en croit les bruits publics , il a été ftipulé
par le Traité qui vient d'être conclu entre
cette Cour & celle de Berlin , que la Grande-
Bretagne payeroit au Roi de Pruffe vingt mille
livres fterlings pour indemnité des prifes illégitimes
faites fur les Prufliens par les Anglois pendant
la derniere guerre , & qu'en conféquence
Sa Majesté Pruffienne acquitteroit le refte des
dettes hypothéquées fur la Silésie.
On parle de former un camp dans la plaine de
Finchley. Le bruit court que le Corps de troupes
Heffoifes à la folde de la Grande- Bretagne , doit
être transporté inceffamment en Angleterre. Le
Gouvernement paroît être dans le deffein de
lever encore fix nouveaux Régimens. Les Amiraur
Ofborne , Moftyn & Townshend , firent voile
de Spithéad le 31 du mois dernier avec quinze
vaiffeaux de ligne & quatre frégates . Ils feront
joints à Plymouth par une Efcadre de fix vaiffeaux
& de huit frégates, que commande l'Amiral Weft.
Ces Amiraux prendront fous leur convoi une flotte
de deux cens navires marchands , qu'ils eſcorteront
jufqu'à une certaine hauteur . L'Amiral Holbourne
n'attend que fes derniers ordres pour
partir de Portſmouth avec fon Efcadre. Il a arboré
fon pavillon à bord du vaiffeau le Prince Geor
ges , de quatre -vingt - dix canons. Sur la nouvelle
MARS. 1756. 231
que
le Roi Très- Chrétien a fait arrêter tous les
bâtimens Anglois qui fe font trouvés dans fes
ports , la Cour a envoyé ordre dans les différens
perts de la Grande- Bretagne aux navires chargés
pour la France , de fufpendre leur départ.
Il paroît qu'on ne fera paffer d'abord en Angleterre
qu'une partie des troupes Heffoifes qui
ont été prifes à la folde de la Grande - Bretagne.
Le Gouvernement eft dans la réfolution d'augmenter
l'Infanterie en Irlande , jufqu'à douze
mille hommes . On y a envoyé ordre au Régiment
du Lord Jean Murray , à celui du Général
Orway , & à un Bataillon de Royal Ecoffois de fe
tenir prêts à s'embarquer pour la nouvelle Angleterre
. Les lettres qu'on reçoit de cette colonie ,
marquent que trois Officiers font partis de Philadelphie
pour faire conftruire dix Forts depuis la
riviere de Delawar jufqu'à Wills- Creek , ce qui
comprend une étendue de deux cens cinquante
milles. Ces avis ajoutent que les Gouverneurs
des différens établiffemens de l'Amérique Septentrionale
fe font raffemblés à la nouvelle Yorck ,
afin de concerter enfemble les opérations de la
campagne prochaine. Si l'on en croit les mêmes
avis , les fix Nations Iroquoifes fe font rangées
du côté des François. Hier l'Amiral Boscawen
partit pour Postmouth , où il va prendre le commandement
d'une Eſcadre. Celle qui eft fous les
ordres des Amiraux Oſborne , Mostyn & Townshend
, arriva le 3 à Plymouth , & y fut jointe lemême
jour par celle de l'Amiral Weft. Elles mirent
enfuite à la voile avec un vent favorable
pour leurs deftinations . Sa Majefté a nommé le
Comte d'Albemarle , Major Général .
Deux Juifs , dont l'un ſe nomme Wolf Iſaac
Liebman , & l'autre Jacob de Nadan Lévi Son232
MERCURE DE FRANCE.
fino , ont fait ici deux banqueroutes très - conf
dérables. La difette d'argent commence à être
telle ,que fideux navires chargés de piaftres qu'on
attend de Cadix n'arrivent pas bientôt , la confternatiod
fera générale.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En février 1756, la Grande-Bretagne fait face à divers événements politiques et militaires. Les pertes britanniques dues au séisme de Lisbonne sont évaluées à plusieurs millions de sterlings. Les colonies américaines signalent des attaques de tribus indigènes. Un traité entre la Grande-Bretagne et la Prusse prévoit que la Grande-Bretagne paiera 20 000 livres sterlings pour des prises illégitimes, tandis que la Prusse remboursera des dettes hypothéquées sur la Silésie. Des préparatifs militaires sont en cours, incluant la formation d'un camp à Finchley et le transport de troupes hessoises en Angleterre. Plusieurs amiraux, tels Osborne, Mostyn, Townshend et West, préparent leurs escadres pour escorter une flotte de navires marchands. Le gouvernement britannique a ordonné l'arrêt des départs des navires à destination de la France après l'arrestation de bâtiments britanniques par le roi de France. Des troupes doivent être augmentées en Irlande et des régiments se préparent à partir pour la Nouvelle-Angleterre. Les gouverneurs des colonies américaines se réunissent à New York pour planifier la campagne prochaine, tandis que les nations iroquoises s'allient aux Français. L'amiral Boscawen prend le commandement d'une escadre à Portsmouth et le comte d'Albemarle est nommé major général. Deux banqueroutes importantes ont lieu à Londres, aggravant la pénurie d'argent.
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67
p. 198-200
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
La Cour a envoyé ordre à Portsmouth d'y préparer pour la [...]
Mots clefs :
Londres, Sa Majesté, Chambre des communes, Comte de Holderness, Amérique septentrionale, Régiment, Mobilisation, Français
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 25 Mars.
La Cour a envoyé ordre à Portſmouth d'y préparer
pour la Méditerranée une Eſcadre de dix
Vaiffeaux de guerre , dont les Amiraux Byng &
Weft auront le commandement . Les Commiffaires
de l'Amirauté ont fait arrêter à Sandwich l'équipage
d'une Chaloupe , qui a été détenue quelques
jours à Dunkerque , d'où elle a été relâchée .
Le 23 le Comte de Holderneff remit à la Chambre
, de la part du Roi , un Meffage , dont voici la
teneur. « Sa Majefté a reçu de différens endroits
» plufieurs avis réitérés , que la Cour de France
» a formé le projet de faire une invafion dans la
» Grande- Bretagne . Les grands préparatifs auf
» quels on travaille dans les Ports,de France , voiAVRIL.
1756.
199
» fins de mes Royaumes , & le langage que tien-
» nent les Miniftres François dans quelques Cours
étrangeres , ne laiffent prefque point lieu de
» douter de la réalité d'un tel deffein ; c'eft pour-
» quoi Sa Majesté a jugé qu'il étoit néceffaire de
>> vous faire part d'une nouvelle de fi haute im-
» portance pour le falut & le bonheur de la Na-
>> tion , & de vous informer qu'en conféquence
» des avis & des affurances de fon Parlement
» Elle a augmenté fes forces de terre & de mer ,
>> & pris les mesures convenables pour mettre fes
» Royaumes en état de défenſe contre une entrefon
prife conçue en haine des précautions dont Elle
» à ufé pour maintenir les droits & les poffeffions
» de la Couronne dans l'Amérique Septentrio-
» nale . Dans la vue de fe fortifier d'un nouveau
» fecours , Sa Majefté a requis que le Landgrave
» de Heffe-Caffel envoyât les troupes que par
» dernier Traité il eft obligé de fournir ; & les
» ordres font déja donnés pour leur tranſport. Sa
» Majesté fe repòfant fur la Protection Divine ,
>> ainfi que fur le zele & l'affection de ſes Sujets ,
» dont Elle a fait fi fouvent l'expérience , eft dé-
» terminée à ne négliger aucun moyen de fe dé-
>> fendre , & d'employer toutes les forces que Dieu
>> a mifes en fes mains , pour repouffer les efforts
>> hardis de fes ennemis. Elle ne doute point que
>> vous ne concouriez à un objet fi effentiel à
>> l'honneur de cette Couronne , au maintien de
» la Religion Proteftante , & à la confervation
» des libertés de ces Royaumes » . Le fieur Fox
porta à la Chambre des Communes un femblable
Meffage. Les deux Chambres ont préſenté chacune
une Adreffe à Sa Majefté pour l'affurer
qu'elles la feconderoient de tout leur pouvoir.
On affure que la Chambre des Communes , afin
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
de mettre le Roi en état de pourvoir plus efficacement
à la fureté de fa Perfonne & de fon Gouvernement
, autorifera Sa Majefté à emprunter jufqu'à
la concurrence d'un million fterling..
Tous les Officiers des troupes qui font en garnifon
à Gibraltar & dans l'Ile Minorque , partent
fucceffivement pour rejoindre leurs Corps . Le
Lord Bertie eft allé à Portfimouth , où il s'embarquera
pour Gibraltar avec fon Régiment . L'Amiral
Byng , à qui le Roi a donné le commandement
de l'Efcadre deftinée pour la Méditerranée ,
fe difpofe à mettre à la voile . On doit former
deux camps en Irlande , & l'on a ordonné d'y mettre
toutes les Milices fur pied.
DE LONDRES , le 25 Mars.
La Cour a envoyé ordre à Portſmouth d'y préparer
pour la Méditerranée une Eſcadre de dix
Vaiffeaux de guerre , dont les Amiraux Byng &
Weft auront le commandement . Les Commiffaires
de l'Amirauté ont fait arrêter à Sandwich l'équipage
d'une Chaloupe , qui a été détenue quelques
jours à Dunkerque , d'où elle a été relâchée .
Le 23 le Comte de Holderneff remit à la Chambre
, de la part du Roi , un Meffage , dont voici la
teneur. « Sa Majefté a reçu de différens endroits
» plufieurs avis réitérés , que la Cour de France
» a formé le projet de faire une invafion dans la
» Grande- Bretagne . Les grands préparatifs auf
» quels on travaille dans les Ports,de France , voiAVRIL.
1756.
199
» fins de mes Royaumes , & le langage que tien-
» nent les Miniftres François dans quelques Cours
étrangeres , ne laiffent prefque point lieu de
» douter de la réalité d'un tel deffein ; c'eft pour-
» quoi Sa Majesté a jugé qu'il étoit néceffaire de
>> vous faire part d'une nouvelle de fi haute im-
» portance pour le falut & le bonheur de la Na-
>> tion , & de vous informer qu'en conféquence
» des avis & des affurances de fon Parlement
» Elle a augmenté fes forces de terre & de mer ,
>> & pris les mesures convenables pour mettre fes
» Royaumes en état de défenſe contre une entrefon
prife conçue en haine des précautions dont Elle
» à ufé pour maintenir les droits & les poffeffions
» de la Couronne dans l'Amérique Septentrio-
» nale . Dans la vue de fe fortifier d'un nouveau
» fecours , Sa Majefté a requis que le Landgrave
» de Heffe-Caffel envoyât les troupes que par
» dernier Traité il eft obligé de fournir ; & les
» ordres font déja donnés pour leur tranſport. Sa
» Majesté fe repòfant fur la Protection Divine ,
>> ainfi que fur le zele & l'affection de ſes Sujets ,
» dont Elle a fait fi fouvent l'expérience , eft dé-
» terminée à ne négliger aucun moyen de fe dé-
>> fendre , & d'employer toutes les forces que Dieu
>> a mifes en fes mains , pour repouffer les efforts
>> hardis de fes ennemis. Elle ne doute point que
>> vous ne concouriez à un objet fi effentiel à
>> l'honneur de cette Couronne , au maintien de
» la Religion Proteftante , & à la confervation
» des libertés de ces Royaumes » . Le fieur Fox
porta à la Chambre des Communes un femblable
Meffage. Les deux Chambres ont préſenté chacune
une Adreffe à Sa Majefté pour l'affurer
qu'elles la feconderoient de tout leur pouvoir.
On affure que la Chambre des Communes , afin
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
de mettre le Roi en état de pourvoir plus efficacement
à la fureté de fa Perfonne & de fon Gouvernement
, autorifera Sa Majefté à emprunter jufqu'à
la concurrence d'un million fterling..
Tous les Officiers des troupes qui font en garnifon
à Gibraltar & dans l'Ile Minorque , partent
fucceffivement pour rejoindre leurs Corps . Le
Lord Bertie eft allé à Portfimouth , où il s'embarquera
pour Gibraltar avec fon Régiment . L'Amiral
Byng , à qui le Roi a donné le commandement
de l'Efcadre deftinée pour la Méditerranée ,
fe difpofe à mettre à la voile . On doit former
deux camps en Irlande , & l'on a ordonné d'y mettre
toutes les Milices fur pied.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 25 mars 1756, la Cour britannique a ordonné la préparation d'une escadre de dix vaisseaux de guerre à Portsmouth, destinée à la Méditerranée, sous le commandement des amiraux Byng et West. Le 23 mars, le Comte de Holderness a informé la Chambre des préparatifs français pour une invasion de la Grande-Bretagne. En réponse, le Roi a augmenté les forces terrestres et navales et a pris des mesures de défense, incluant la requête d'envoi de troupes du Landgrave de Hesse-Cassel. Les Chambres ont assuré leur soutien au Roi et ont autorisé un emprunt d'un million de sterling pour la sécurité du Royaume. Les officiers des troupes à Gibraltar et Minorque ont rejoint leurs corps, et l'Amiral Byng se préparait à partir pour la Méditerranée. Deux camps devaient être formés en Irlande, et les milices y étaient mobilisées.
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68
p. 248-249
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Le 6, le Lord Marie, les Aldermans & les Scheriffs, [...]
Mots clefs :
Londres, Adresse au roi, Allégeance au roi, Lord Marie, Shérifs, Aldermans, Thomas Pownall, Gouverneur de la Nouvelle Angleterre, Régiments, Amérique
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 15 Avril.
Le 6, le Lord Marie , les Aldermans & les Scheriffs
, préfenterent au Roi une Adreſſe , par laquelle
ils affurerent Sa Majefté , qu'ils facrifieroient
leurs biens & leurs vies pour la défenſe de
fa Perfonne & de fon Gouvernement. Le Roi répondit
: Je vous remercie des marques que vous
me donnez de votre zele & de votre affection , &
je me repose fermement ſur vos promeffes. La Ville
de Londres peut toujours compter fur ma bienveil
MA I. 1756. 249
Lance fur ma protection. Le Corps des Négocians
de cette Capitale , & le Scheriff du Duché
d'Yorck , ont préfenté auffi des Adreffes à Sa Majeſté.
Le fieur Thomas Pownall vient d'être nommé
Gouverneur de la Nouvelle Angleterre , à la place
du fieur Shirley. Une partie des troupes deftinées
pour l'Acadie eft déja embarquée à Plymouth. On
fe propofe d'envoyer une fomme confidérable en
Amérique. Les , les Amiraux Byng & Weft firent
voile de Spitéad avec dix Vaiffeaux de guerre
pour la Méditerranée. Le Chef d'Efcadre Keppel
les fuivit le même jour avec 4 Vaiffeaux . Le Gouvernement
a donné ordre de couler à fond tous les
Bâtimens de Pêcheur , qui ont été pris fur les
François Le nombre des troupes Hanovériennes
qui doivent paffer dans la Grande - Bretagne , fera
de neuf mille hommes d'Infanterie , neuf cens de
Cavalerie , & trois cens du Corps d'Artillerie Gn
a tiré de l'Arcenal de la Tour quarante pieces decanon
, pour les tranſporter à Portſmouth . Sui
vant les nouvelles de Saffron - Walden , le 18 du
mois dernier à dix heures du matin , on y entendit
tout à coup un bruit extraordinaire . Peu après,
il tomba une grande quantité de grêle , dont la
plupart des grains avoient jufqu'à trois pouces &
demi de circonférence .
La Cour a ordonné de reftituer le Vaiſſeau
François , dont le Vaiffeau de guerre l'Expérience
s'eft emparé à peu de diſtance de Cadix,
DE LONDRES , le 15 Avril.
Le 6, le Lord Marie , les Aldermans & les Scheriffs
, préfenterent au Roi une Adreſſe , par laquelle
ils affurerent Sa Majefté , qu'ils facrifieroient
leurs biens & leurs vies pour la défenſe de
fa Perfonne & de fon Gouvernement. Le Roi répondit
: Je vous remercie des marques que vous
me donnez de votre zele & de votre affection , &
je me repose fermement ſur vos promeffes. La Ville
de Londres peut toujours compter fur ma bienveil
MA I. 1756. 249
Lance fur ma protection. Le Corps des Négocians
de cette Capitale , & le Scheriff du Duché
d'Yorck , ont préfenté auffi des Adreffes à Sa Majeſté.
Le fieur Thomas Pownall vient d'être nommé
Gouverneur de la Nouvelle Angleterre , à la place
du fieur Shirley. Une partie des troupes deftinées
pour l'Acadie eft déja embarquée à Plymouth. On
fe propofe d'envoyer une fomme confidérable en
Amérique. Les , les Amiraux Byng & Weft firent
voile de Spitéad avec dix Vaiffeaux de guerre
pour la Méditerranée. Le Chef d'Efcadre Keppel
les fuivit le même jour avec 4 Vaiffeaux . Le Gouvernement
a donné ordre de couler à fond tous les
Bâtimens de Pêcheur , qui ont été pris fur les
François Le nombre des troupes Hanovériennes
qui doivent paffer dans la Grande - Bretagne , fera
de neuf mille hommes d'Infanterie , neuf cens de
Cavalerie , & trois cens du Corps d'Artillerie Gn
a tiré de l'Arcenal de la Tour quarante pieces decanon
, pour les tranſporter à Portſmouth . Sui
vant les nouvelles de Saffron - Walden , le 18 du
mois dernier à dix heures du matin , on y entendit
tout à coup un bruit extraordinaire . Peu après,
il tomba une grande quantité de grêle , dont la
plupart des grains avoient jufqu'à trois pouces &
demi de circonférence .
La Cour a ordonné de reftituer le Vaiſſeau
François , dont le Vaiffeau de guerre l'Expérience
s'eft emparé à peu de diſtance de Cadix,
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 6 avril, les autorités de Londres, incluant le Lord Maire, les Aldermen et les Sheriffs, ont exprimé leur dévouement à défendre le roi et son gouvernement, même au prix de leurs biens et de leurs vies. Le roi a remercié et affirmé sa confiance en leur soutien. Les négociants de Londres et le Sheriff du Duché d'York ont également présenté des adresses similaires. Thomas Pownall a été nommé gouverneur de la Nouvelle Angleterre, succédant à Shirley. Des troupes pour l'Acadie ont été embarquées à Plymouth, et des renforts pour l'Amérique sont prévus. Les amiraux Byng et West, ainsi que le chef d'escadre Keppel, ont pris la mer vers la Méditerranée avec des vaisseaux de guerre. Le gouvernement a ordonné de couler les bateaux de pêche français capturés et a préparé des troupes hanovriennes pour la Grande-Bretagne, incluant de l'infanterie, de la cavalerie et de l'artillerie. Des canons ont été transférés de la Tour de Londres à Portsmouth. À Saffron-Walden, un phénomène météorologique inhabituel avec une chute de grêle de grande taille a été observé. La Cour a ordonné la restitution d'un vaisseau français capturé par le navire de guerre l'Expérience près de Cadix.
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69
p. 211-212
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On a reçu la confirmation que l'Escadre Françoise, commandée par M. Perrier de Salvert, [...]
Mots clefs :
Londres, Vaisseaux, Amiral Holbourne, Amérique, Siège du Fort de la Couronne, Tensions, Camps, Français, Fortifications
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE - BRETAGNE.
DE LONDRES , le 22 Avril.
On a reçu la confirmation
que l'Efcadre
Françoife
, commandée
par M. Perrier de Salvert ,
s'étoit emparée de trois Navires Anglois , dont un
a été conduit à Cadix , & les deux autres à Morlaix .
Le Vaiffeau de guerre le Newcastle
, de l'Eſcadre
de l'Amiral Hawke , a enlevé à la hauteur du Cap
Ortugal deux Bâtimens François : l'un de quatorze
canons & de cinquante
- fept hommes d'équipage
,
alloit au Cap Breton ; l'autre , chargé de vin ,
de
farine & de balles de moufquet , étoit deftiné pour
le Canada. L'Amiral
Holbourne
fit voile le is de
Plymouth
pour l'Amérique
avec quelques
Vaiffeaux
de guerre , & avec plufieurs
Bâtimens
de
tranfport
fur lefquels on a fait embarquer
le Régi
ment d'Otway
& celui des Montagnards
Ecoffois.
On équipe à Spithéad
une nouvelle
Efcadre de
huit Vaiffeaux
, dont l'Amiral Bofcawen
aura le
commandement
. Selon les lettres de la Virginie
on doit commencer
dans les premiers
jours du
mois prochain
le fiege du Fort de la Couronne
.
Les mêmes dépêches
affurent qu'on augmente
avec toute la diligence
poffible les fortifications
des principales
Villes des Colonies , & que l'on y
conftruit
divers Forts . On écrit d'Irlande
qu'on y
fait les difpofitions
néceffaires
pour les trois
camps que le Gouvernement
fe propofe d'y
former cette année. Le Lord Barrington
, Secretaire
de la Guerre , a annoncé
publiquement
, par
212 MERCURE DE FRANCE.
ordre du Roi , que la plupart des Régimens étant
complets , Sa Majefté juge à propos de fufpendre
l'exécution du Bill , qui ordonne de lever des foldats
par force.
>
Sa Majefté a fait fçavoir à M. le Chevalier de
Bouville commandant le Vaiffeau de guerre
François l'Espérance , & aux autres Officiers François
, prifonniers à Leycefter , qu'ils pouvoient
porter l'épée & fe promener hors de la Ville ,
pourvu qu'ils y rentraffent les foirs.
Tout le bois de fapin qui a été apporté en dernier
lieu de Norwege , a été acheté & embarqué
pour le Portugal . Les troupes n'attendent pour
camper que l'écoulement des eaux , qui en divers
endroits ont inondé une grande étendue de pays.
Le camp que l'on fe propofe de former dans les
environs de Cantorbery , fera composé de vingtcinq
mille hommes. On prépare des quartiers:
dans le Comte de Hampshire pour les troupes
Hanoveriennes & Heffoifes , qui débarqueront
dans un Port de cette Province.
Un Navire Anglois ayant échoué près de Calais ,
les François fe font emparés de fa cargaifon , &
ont fait l'équipage prifonnier. On équipe à Portf
mouth & à Plymouth deux Efcadres , dont le
public ignore la deſtination .
"
On affure que l'Amiral Byng est arrivé le 26
du mois dernier à Gibraltar. L'Efcadre de cet
Amiral fera renforcée de quatre Vaiffeaux , qui
doivent faire inceffamment voile de Spithéad.
DE LONDRES , le 22 Avril.
On a reçu la confirmation
que l'Efcadre
Françoife
, commandée
par M. Perrier de Salvert ,
s'étoit emparée de trois Navires Anglois , dont un
a été conduit à Cadix , & les deux autres à Morlaix .
Le Vaiffeau de guerre le Newcastle
, de l'Eſcadre
de l'Amiral Hawke , a enlevé à la hauteur du Cap
Ortugal deux Bâtimens François : l'un de quatorze
canons & de cinquante
- fept hommes d'équipage
,
alloit au Cap Breton ; l'autre , chargé de vin ,
de
farine & de balles de moufquet , étoit deftiné pour
le Canada. L'Amiral
Holbourne
fit voile le is de
Plymouth
pour l'Amérique
avec quelques
Vaiffeaux
de guerre , & avec plufieurs
Bâtimens
de
tranfport
fur lefquels on a fait embarquer
le Régi
ment d'Otway
& celui des Montagnards
Ecoffois.
On équipe à Spithéad
une nouvelle
Efcadre de
huit Vaiffeaux
, dont l'Amiral Bofcawen
aura le
commandement
. Selon les lettres de la Virginie
on doit commencer
dans les premiers
jours du
mois prochain
le fiege du Fort de la Couronne
.
Les mêmes dépêches
affurent qu'on augmente
avec toute la diligence
poffible les fortifications
des principales
Villes des Colonies , & que l'on y
conftruit
divers Forts . On écrit d'Irlande
qu'on y
fait les difpofitions
néceffaires
pour les trois
camps que le Gouvernement
fe propofe d'y
former cette année. Le Lord Barrington
, Secretaire
de la Guerre , a annoncé
publiquement
, par
212 MERCURE DE FRANCE.
ordre du Roi , que la plupart des Régimens étant
complets , Sa Majefté juge à propos de fufpendre
l'exécution du Bill , qui ordonne de lever des foldats
par force.
>
Sa Majefté a fait fçavoir à M. le Chevalier de
Bouville commandant le Vaiffeau de guerre
François l'Espérance , & aux autres Officiers François
, prifonniers à Leycefter , qu'ils pouvoient
porter l'épée & fe promener hors de la Ville ,
pourvu qu'ils y rentraffent les foirs.
Tout le bois de fapin qui a été apporté en dernier
lieu de Norwege , a été acheté & embarqué
pour le Portugal . Les troupes n'attendent pour
camper que l'écoulement des eaux , qui en divers
endroits ont inondé une grande étendue de pays.
Le camp que l'on fe propofe de former dans les
environs de Cantorbery , fera composé de vingtcinq
mille hommes. On prépare des quartiers:
dans le Comte de Hampshire pour les troupes
Hanoveriennes & Heffoifes , qui débarqueront
dans un Port de cette Province.
Un Navire Anglois ayant échoué près de Calais ,
les François fe font emparés de fa cargaifon , &
ont fait l'équipage prifonnier. On équipe à Portf
mouth & à Plymouth deux Efcadres , dont le
public ignore la deſtination .
"
On affure que l'Amiral Byng est arrivé le 26
du mois dernier à Gibraltar. L'Efcadre de cet
Amiral fera renforcée de quatre Vaiffeaux , qui
doivent faire inceffamment voile de Spithéad.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 22 avril, des nouvelles rapportent que la frégate française commandée par M. Perrier de Salvert a capturé trois navires anglais. Le vaisseau britannique Newcastle, de l'escadre de l'amiral Hawke, a intercepté deux bâtiments français près du Cap Vertugal. L'amiral Holbourne a quitté Plymouth pour l'Amérique avec plusieurs vaisseaux et régiments. Une escadre de huit vaisseaux, commandée par l'amiral Boscawen, est en cours d'équipement à Spithead. En Virginie, le siège du Fort de la Couronne doit commencer début mai, tandis que les colonies renforcent leurs fortifications. En Irlande, trois camps doivent être formés. Le recrutement forcé des soldats est suspendu. Le roi a permis aux officiers français prisonniers à Leicester de porter l'épée. Tout le bois de sapin importé de Norvège a été acheté pour le Portugal. Les troupes attendent la baisse des eaux pour camper, notamment un camp de vingt-cinq mille hommes près de Cantorbery. Des quartiers sont préparés pour les troupes hanovriennes et hessoises. Un navire anglais échoué près de Calais a été capturé par les Français. Deux escadres sont en cours d'équipement à Portsmouth et Plymouth. L'amiral Byng est arrivé à Gibraltar et son escadre doit être renforcée.
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70
p. 202-204
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Le Roi se rendit le 27 à la Chambre des Pairs avec les cérémonies accoutumées, [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre des pairs, Chambre des communes, Sa Majesté, Discours, Guerre contre la France
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE-BRE•TAGNE.
DE LONDRES , le 31 Mai.
Le Roi fe rendit le 27 à la Chambre des Pairs
avec les cérémonies accoutumées , & Sa Majefté
ayant mandé la Chambre des Communes , fit la
clôture des Séances du Parlement par le Difcours
fuivant. MYLORDS ET MESSTEURS , il est juste qu'après
avoir donné une application fi longue &fi conf
tante aux affaires publiques , vous preniez quelque
relâche . It eft jufte auſſi que je vousfaſſe més remerciemens
finceres de l'ardeur efficace , avec laquelle
vous m'avez aidé à foutenir la caufe dans laquelle
je me trouve engagé pour la Nation . Les infultes
2
les hoftilités commifes depuis quelque temps par
les François contre mes Etats & contre mes Sujets
viennent d'être fuivies d'une invafion dans l'Ifle
Minorque , quoique cette poffeffion me foit garantie
par toutes les Puillances de l'Europe , en particulier
par le Roi des François. Ainfi , pour défendre
l'honneur de ma Couronne les droits de mes
Sujets , j'ai été dans la néceffité de déclarer formel-
Tement la guerre à la France. Je me repose sur la
JUILLET. 1756. 203
Protection Divine & fur la vigoureuſe affiftance de
mes fideles Sujets dans une cauſeſi jußte. MESSIEURS
DE LA CHAMBRE DES COMMUNES , je vous remercie
de la promptitude avec laquelle vous m'avez accordé
des fecours fi confidérables. Vous pouvez être af
furés , qu'ils feront employés aux fins falutaires
pour lesquelles vous les avez donnés . MYLORDS ET
MESSIEURS , rien ne m'a plus fatisfait que la confiance
, que vous avez en moi. C'est la marque la
plus agréable , que je puiſſe recevoir de votre reconnoiffance.
Auffi vous devez être perfuadés , queje
n'en ferai ufage que pour votre avantage. Le maintien
de votre Religion , de vos Libertés de votre
Indépendance , eft fera toujours mon principal
objet. Je compte que de votre côté , vous ne vous
manquerez pas à vous-mêmes. Le Roi , en terminant
les Séances du Parlement , s'eft contenté d'ajourner
cette Affemblée ; & le Parlement eft cen
fé n'être point prorogé , mais fufpendre feulement
fes délibérations.
En conféquence de la Déclaration de guerre ,
publiée le 18 , le Roi a ordonné d'expédier des
Lettres de Marque aux Armateurs , pour les autorifer
à faire la courfe. Sa Majefté fe réſervera la
moitié de toutes les prifes qui fe feront , foit en
Navires Marchands , foit en Bâtimens Corſaires ;
& les fommes , qui proviendront de cette réferve
, feront employées à donner des gratifications
aux équipages qui s'empareront de quelques
Vaiffeaux de guerre des ennemis. La Fregate la
Lime rentra le 23 dans ce Port , extrêmement
maltraitée. Elle a recu quatre- vingts coups de canon
dans la voile de fon grand perroquet , cinquante-
quatre dans fa grande voile , & plufieurs à
fleur d'eau .
Depuis qu'on a publié la Déclaration de guerre,
-Lvj
204 MERCURE DE FRANCE.
il s'eft préfenté à la Banque un fi grand nombre
de perfonnes , pour retirer leurs fonds , que , ne
pouvant faire face à toutes les demandes , elle a
été obligée un de ces jours derniers , de fufpendre
pendant huit heures les payemens .
DE LONDRES , le 31 Mai.
Le Roi fe rendit le 27 à la Chambre des Pairs
avec les cérémonies accoutumées , & Sa Majefté
ayant mandé la Chambre des Communes , fit la
clôture des Séances du Parlement par le Difcours
fuivant. MYLORDS ET MESSTEURS , il est juste qu'après
avoir donné une application fi longue &fi conf
tante aux affaires publiques , vous preniez quelque
relâche . It eft jufte auſſi que je vousfaſſe més remerciemens
finceres de l'ardeur efficace , avec laquelle
vous m'avez aidé à foutenir la caufe dans laquelle
je me trouve engagé pour la Nation . Les infultes
2
les hoftilités commifes depuis quelque temps par
les François contre mes Etats & contre mes Sujets
viennent d'être fuivies d'une invafion dans l'Ifle
Minorque , quoique cette poffeffion me foit garantie
par toutes les Puillances de l'Europe , en particulier
par le Roi des François. Ainfi , pour défendre
l'honneur de ma Couronne les droits de mes
Sujets , j'ai été dans la néceffité de déclarer formel-
Tement la guerre à la France. Je me repose sur la
JUILLET. 1756. 203
Protection Divine & fur la vigoureuſe affiftance de
mes fideles Sujets dans une cauſeſi jußte. MESSIEURS
DE LA CHAMBRE DES COMMUNES , je vous remercie
de la promptitude avec laquelle vous m'avez accordé
des fecours fi confidérables. Vous pouvez être af
furés , qu'ils feront employés aux fins falutaires
pour lesquelles vous les avez donnés . MYLORDS ET
MESSIEURS , rien ne m'a plus fatisfait que la confiance
, que vous avez en moi. C'est la marque la
plus agréable , que je puiſſe recevoir de votre reconnoiffance.
Auffi vous devez être perfuadés , queje
n'en ferai ufage que pour votre avantage. Le maintien
de votre Religion , de vos Libertés de votre
Indépendance , eft fera toujours mon principal
objet. Je compte que de votre côté , vous ne vous
manquerez pas à vous-mêmes. Le Roi , en terminant
les Séances du Parlement , s'eft contenté d'ajourner
cette Affemblée ; & le Parlement eft cen
fé n'être point prorogé , mais fufpendre feulement
fes délibérations.
En conféquence de la Déclaration de guerre ,
publiée le 18 , le Roi a ordonné d'expédier des
Lettres de Marque aux Armateurs , pour les autorifer
à faire la courfe. Sa Majefté fe réſervera la
moitié de toutes les prifes qui fe feront , foit en
Navires Marchands , foit en Bâtimens Corſaires ;
& les fommes , qui proviendront de cette réferve
, feront employées à donner des gratifications
aux équipages qui s'empareront de quelques
Vaiffeaux de guerre des ennemis. La Fregate la
Lime rentra le 23 dans ce Port , extrêmement
maltraitée. Elle a recu quatre- vingts coups de canon
dans la voile de fon grand perroquet , cinquante-
quatre dans fa grande voile , & plufieurs à
fleur d'eau .
Depuis qu'on a publié la Déclaration de guerre,
-Lvj
204 MERCURE DE FRANCE.
il s'eft préfenté à la Banque un fi grand nombre
de perfonnes , pour retirer leurs fonds , que , ne
pouvant faire face à toutes les demandes , elle a
été obligée un de ces jours derniers , de fufpendre
pendant huit heures les payemens .
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
Le 27 mai, le roi de Grande-Bretagne a clôturé les séances du Parlement en exprimant sa gratitude aux parlementaires pour leur engagement face aux hostilités françaises, notamment l'invasion de Minorque. En réponse, il a déclaré la guerre à la France pour défendre l'honneur de sa couronne et les droits de ses sujets. Le roi a remercié les Communes pour les secours accordés et assuré qu'ils seraient utilisés à bon escient. Il a souligné son engagement à maintenir la religion, les libertés et l'indépendance de la nation. Le Parlement a été ajourné sans prorogation. Suite à la déclaration de guerre, le roi a ordonné l'expédition de lettres de marque aux armateurs pour autoriser la course. La Banque a suspendu les paiements pendant huit heures en raison d'un afflux massif de retraits. La frégate La Lime est rentrée au port gravement endommagée.
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71
p. 222-223
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Les subsides, accordés par le Parlement pour le service de cette année, [...]
Mots clefs :
Londres, Subsides, Frégates, Combat, Vaisseaux français, Défense des îles, Escadre, Amiral Hawke, Amiral Sawnders
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 28 Juin.
Les fubfides , accordés par le Parlement pour
Ε
JUILLET. 1756. 223
le fervice de cette année , montent à la fomme
de fept millions deux cent vingt -neuf mille cent
dix fept livres sterlings . On a reçu avis de Falmouth
, que le Vaiffeau le Colchester y avoit
relâché , extrêmement maltraité du combat qu'il
a foutenu conjointement avec la Frégate la Lime ,
près de Rochefort , contre deux Frégates Francoifes.
On a coulé à fond quinze ou feize des
prifes Françoifes , dont la cargaison confiftant en
poiffon s'étoit corrompue . Le Lord Anfon a
propofé d'armer quarante ou cinquante Bâtimens
de Pêcheurs , & de les faire croifer dans la Manche.
Il prétend que cet armement ne coûtera que
quarante - trois mille livres fterlings par an , &
qu'il fuffira pour la défenſe des côtes de la Grande-
Bretagne. Ces Bâtimens , qui avec leur charge
entiere ne tirent que fept pieds d'eau , font en
*état de porter dix-huit canons , trente matelots &
cinquante foldats .
Dans un des Confeils tenus à Kenfington , il a
été pris divers arrangemens pour la défenfe dés
ifles de Jerfey & de Garneley. En conféquence ,
l'Amirauté a donné ordre d'équiper une Eſcadre ,
que commandera le Chef d'Efcadre Howe , &
qui fera compofée d'un Vaiffeau de foixante
canon , d'un de cinquante , de deux de vingt ,
& de deux Chaloupes de guerre. Le Régiment
de Bochland s'eft embarqué pour ces Ifles , ou
P'on fe propofe d'envoyer quelques autres troupes.
Le 16 de ce mois , les Amiraux Hawke &
Sawnders partirent de Portſmouth , à bord du
Vaiffeau de guerre l'Antelope , pour aller joindre
P'Efcadre de l'Amiral Byng à Gibraltar
DE LONDRES , le 28 Juin.
Les fubfides , accordés par le Parlement pour
Ε
JUILLET. 1756. 223
le fervice de cette année , montent à la fomme
de fept millions deux cent vingt -neuf mille cent
dix fept livres sterlings . On a reçu avis de Falmouth
, que le Vaiffeau le Colchester y avoit
relâché , extrêmement maltraité du combat qu'il
a foutenu conjointement avec la Frégate la Lime ,
près de Rochefort , contre deux Frégates Francoifes.
On a coulé à fond quinze ou feize des
prifes Françoifes , dont la cargaison confiftant en
poiffon s'étoit corrompue . Le Lord Anfon a
propofé d'armer quarante ou cinquante Bâtimens
de Pêcheurs , & de les faire croifer dans la Manche.
Il prétend que cet armement ne coûtera que
quarante - trois mille livres fterlings par an , &
qu'il fuffira pour la défenſe des côtes de la Grande-
Bretagne. Ces Bâtimens , qui avec leur charge
entiere ne tirent que fept pieds d'eau , font en
*état de porter dix-huit canons , trente matelots &
cinquante foldats .
Dans un des Confeils tenus à Kenfington , il a
été pris divers arrangemens pour la défenfe dés
ifles de Jerfey & de Garneley. En conféquence ,
l'Amirauté a donné ordre d'équiper une Eſcadre ,
que commandera le Chef d'Efcadre Howe , &
qui fera compofée d'un Vaiffeau de foixante
canon , d'un de cinquante , de deux de vingt ,
& de deux Chaloupes de guerre. Le Régiment
de Bochland s'eft embarqué pour ces Ifles , ou
P'on fe propofe d'envoyer quelques autres troupes.
Le 16 de ce mois , les Amiraux Hawke &
Sawnders partirent de Portſmouth , à bord du
Vaiffeau de guerre l'Antelope , pour aller joindre
P'Efcadre de l'Amiral Byng à Gibraltar
Fermer
Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En juin 1756, la Grande-Bretagne a alloué sept millions deux cent vingt-neuf mille cent dix-sept livres sterling pour des dépenses militaires. Le navire Colchester a été endommagé lors d'un combat près de Rochefort contre des frégates françaises, entraînant la perte de quinze ou seize prises françaises. Le Lord Anson a proposé d'armer des bateaux de pêche pour défendre les côtes de la Manche, estimant le coût à quarante-trois mille livres sterling par an. Ces bateaux, équipés de dix-huit canons, trente matelots et cinquante soldats, navigueraient dans la Manche. Des mesures ont été prises pour protéger les îles de Jersey et de Guernesey, incluant l'envoi d'une escadre commandée par le chef d'escadre Howe et l'embarquement du régiment de Bochland. Les amiraux Hawke et Saunders ont quitté Portsmouth à bord du navire l'Antelope pour rejoindre l'escadre de l'amiral Byng à Gibraltar.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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72
p. 198-202
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
Selon les lettres de Gibraltar, l'Amiral Byng y est arrivé le 21 du mois dernier, [...]
Mots clefs :
Londres, Amiral Byng, Gibraltar, Combats sur mer, Vaisseaux français, Conseil de guerre, Difficultés, Mécontentement du peuple
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 12 Juillet.
Selon les lettres de Gibraltar , l'Amiral Byng
y est arrivé le 21 du mois dernier , & fe difpofoit
à en repartir pour l'Ile Minorque. L'Amiral
ADUST. 1756. 199
Hawke eften route fur la Frégate l'Antelope ,
de cinquante canons , pour prendre le commandement
de l'Efcadre à la place de l'Amiral Byng.
Al auta fous fes ordres les Contre-Amiraux Weft
& Saunders. On a appris que le Chef d'Eſcadre
Howe étoit arrivé à l'Ifle de Garneſey avec ſon
Efcadre , & avec les Bâtimens de tranfport fur
lefquels le Régiment de Bockland s'eft embarqué.
Plufieurs Navires ayant à bord deux Régimens
deftinés à renforcer la Garnifon de Gibraltar ,
font partis de Plymouth le 25 du mois dernier ,
fous l'escorte de quelques Vaiffeaux de guerre.
Quatre Vaiffeaux de l'Efcadre de l'Amiral Boſcawen
, qui ont été endommagés dans leurs mâts
& dans leurs agrets , font rentrés dans ce dernier
Port , afin de s'y radouber. Ils feront remplacés
par cinq Vaiffeaux , qui feront voile aux
ordres de l'Amiral Moſtyn.
Les Commiffaires de l'Amirauté ont fait publier
la Lettre , par laquelle l'Amiral Byng leur a
rendu compte du combat naval du 20 Mai , &
dont voici le contenu : « Ayant appareillé le 8 ,
» de Gibraltar j'arrivai le 19 à la hauteur de Port-
Mahon. Le Vaiffeau le Phoenix m'avoit joint
deux jours auparavant. Le vent étoit calme , &
j'eus d'abord connoiffance de la Flotte Françoife.
Il étoit cinq heures du foir avant que j'euffe
pu former ma ligne , & eftimer la manoeuvre
» de l'ennemi , dont je ne pus apprécier la force.
Les François s'approcherent de nous en ligne
» formée ; mais fur les fept heures ils revirerent ,
» ce qui me fit juger qu'ils avoient intention de
> gagner le vent fur moi dans la nuit. Comme il
étoit tard , je revirai auffi pour conferver le
-> vent de terre. Le temps s'étant enfuite brouillé ,
nous fumes forcés de nous éloigner à près de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
» cinq lieues de la côte. Vers les onze heures nous
» avançâmes de nouveau ; mais nous ne découvrî-
» mes rien de l'ennemi , à l'exception de deux
» Tartanes , qui étoient à peu de diftance de no-
» tre arriere-garde. J'ordonnai au Vaiffeau la
» Princeffe Louise de courir fur l'une , & je fis au
» Contre-Amiral un fignal de détacher quelques
» Bâtimens , pour donner la chaffe à l'autre . Les
Vaiffeaux la Princeſſe Louiſe , la Défiance & le
Capitaine , s'éloignerent beaucoup de nous , &
la Défiance s'empara d'une de ces Tartanes , à
» bord de laquelle étoient deux des treize Piquets ,
» que le Maréchal Duc de Richelieu avoit envoyés
la veille au Marquis de la Galiffoniere. Le
» Phénix s'offrit à fervir de brulot . Le lendemain
» 20 , nous découvrîmes du haut des mâts la Flotte
Françoife. Je fis revenir les Vaiffeaux que j'avois
» détachés. Quand ils furent à moi , je virai l'en-
» nemi , & je formai ma ligne. Je remarquai que
>> les François faifoient tous leurs efforts pour
» gagner le vent. Ils le gagnerent effectivements
» mais le vent ayant changé prefqu'auffi tôt , ils
» perdirent cet avantage. Ils avoient douze Vaiffeaux
de ligne & quatre Frégates. Dès que j'eus
remarqué que notre arriere-garde étoit de la
» longueur de notre avant -garde , nous virâmes
» enſemble , & je fis fortir de la ligne le Vaiffeau
» le Deptfort , afin que nous fuffions égaux en
» nombre. A deux heures je donnai le fignal du
>> combat , & fuivant, une méthode que j'ai tou-
» jours reconnue fort jufte , j'ordonnai que chaque
Vaiffeau s'attachât à combattre celui qui
» lui tomberoit en partage. Je dois témoigner la
» parfaite fatisfaction que j'ai de la valeur avec
» laquelle le Contre- Amiral Weſt donna l'exemple
, en fondant fur le Vaiffeau qu'il devoit
A O UST. 1756. 201
attaquer. Le combat fut engagé par l'avant-
» garde de l'Eſcadre Françoife , qui attaqua notre
>> arriere garde. Je fis force de voiles contre le
» Vaiffeau qui étoit vis- a - vis de moi , & j'en ef-
» fuyai un feu très -violent . Dès le commencement
» l'Intrépide eut fon grand mâts entiérement brifé
» & fes cordages coupés ; ce qui le mit hors d'état
» de fe gouverner , & le fit donner contre le Vaiffeau
le plus proche , qui fut , ainfi que quelques-
>> autres , dans la néceffité de fe retirer. J'en fis
» de même pour quelques minutes , afin qu'ils ne
>> tombaffent pas fur moi. Je ne le fis cependant
» qu'après avoir fait quitter la ligne à l'ennemi.
» Son centre ne fut plus attaqué , & pendant un
» peu de temps la divifion du Contre- Amiral refta
» à découvert . Pendant cet intervalle les ennemis.
» nous cauferent un grand dommage dans nos
» manoeuvres. Quoique je ferraffe de près le Con-
» tre- Amiral , je trouvai que je ne pouvois plus
» ferrer l'Eſcadre Françoiſe . Il étoit alors fix heu-
>> res du foir. Par le mouvement que fit cette Ef-
» cadre , je jugeai qu'elle vouloit former une nou
» velle ligne. Je fis un fignal pour manoeuvrer ,
» deforte que je puffe me mettre entre la division
du Contre -Amiral & l'ennemi , & couvrir l'Intrépide
, dont j'avois apperçu le mauvais état.
» A huit heures du foir , après avoir fait d'inutiles
>> tentatives pour entamer l'arriere- garde de l'Ef-
» cadre du Roi Très -Chrétien , & après avoir raf-
>> femb.é les Vaiffeaux de l'Efcadre Anglo :fe le
» plus promptement que je pus , je pris le parti
» de me retirer. Nous étions pour lors à dix ou
>> onze lieues de Port - Mahon , & il fe trouvoit à
» notre N. N. Oueft. J'envoyai des Vaiffeaux àla
» découverte de l'Intrépide & du Chesterfield , qui
» vinrent me rejoindre le lendemain . Les Vaif-
>
1
Iv
202 MERCURE DE FRANCE..
feaux le Capitaine & la Défiance n'ayant pas été
» moins maltraités que l'Intrépide , je jugeai à
» propos dans une pareille fituation de tenir un
>> Confeil de guerre , avant d'aller de nouveau
chercher l'ennemi . Je fis inviter le Générał
>> Stuart , le Lord Effingham , le Lord Robert
>> Bertie , & le Colonel Cornwallis , de fe rendre fur
» mon bord. Le parti de la retraite fut unanime
ment jugé indifpenfable Les Vaiffeaux le Ramillies
, le Culloden , la Revenche , le Trident , le
» Kingften & le Deptford , n'ont fait aucune perte.
Il y a eu trois hommes tués & fept bleffés , fur
» le Buckingham ; fix tués & trente bleffés , fur
» le Capitaine ; un tué & quatorze bleffés , fur
» le Lancaftre ; neuf tués & trente - neuf bleffés ,
»fur l'Intrépide ; quatre tués & treize bleffés , fur
ע
la Princeffe- Louife , fix tués & vingt bleffés ,
» fur le Portland ; quatorze tués & quarante-cinq
» bleffés , fur la Défiance. Le Sr Andrews, qui com-
» mandoit ce dern er Bâtiment , a été tué , & j'ai
» confié le commandement dudit Vaiffeau au
» Capitaine Hervey , qui montoit le Phoenix »
Quoiqu'il ne paroiffe point que la conduite de
P'Amiral Bing foit répréhenfible , le peuple eft
fort irrité contre lui . Cet Amiral a été brûlé en
effigie dans quelques Bourgs. Un magnifique
Château , qu'il a fait conftruire , a couru rifque
d'être pillé & réduit en cendres.
DE LONDRES , le 12 Juillet.
Selon les lettres de Gibraltar , l'Amiral Byng
y est arrivé le 21 du mois dernier , & fe difpofoit
à en repartir pour l'Ile Minorque. L'Amiral
ADUST. 1756. 199
Hawke eften route fur la Frégate l'Antelope ,
de cinquante canons , pour prendre le commandement
de l'Efcadre à la place de l'Amiral Byng.
Al auta fous fes ordres les Contre-Amiraux Weft
& Saunders. On a appris que le Chef d'Eſcadre
Howe étoit arrivé à l'Ifle de Garneſey avec ſon
Efcadre , & avec les Bâtimens de tranfport fur
lefquels le Régiment de Bockland s'eft embarqué.
Plufieurs Navires ayant à bord deux Régimens
deftinés à renforcer la Garnifon de Gibraltar ,
font partis de Plymouth le 25 du mois dernier ,
fous l'escorte de quelques Vaiffeaux de guerre.
Quatre Vaiffeaux de l'Efcadre de l'Amiral Boſcawen
, qui ont été endommagés dans leurs mâts
& dans leurs agrets , font rentrés dans ce dernier
Port , afin de s'y radouber. Ils feront remplacés
par cinq Vaiffeaux , qui feront voile aux
ordres de l'Amiral Moſtyn.
Les Commiffaires de l'Amirauté ont fait publier
la Lettre , par laquelle l'Amiral Byng leur a
rendu compte du combat naval du 20 Mai , &
dont voici le contenu : « Ayant appareillé le 8 ,
» de Gibraltar j'arrivai le 19 à la hauteur de Port-
Mahon. Le Vaiffeau le Phoenix m'avoit joint
deux jours auparavant. Le vent étoit calme , &
j'eus d'abord connoiffance de la Flotte Françoife.
Il étoit cinq heures du foir avant que j'euffe
pu former ma ligne , & eftimer la manoeuvre
» de l'ennemi , dont je ne pus apprécier la force.
Les François s'approcherent de nous en ligne
» formée ; mais fur les fept heures ils revirerent ,
» ce qui me fit juger qu'ils avoient intention de
> gagner le vent fur moi dans la nuit. Comme il
étoit tard , je revirai auffi pour conferver le
-> vent de terre. Le temps s'étant enfuite brouillé ,
nous fumes forcés de nous éloigner à près de
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
» cinq lieues de la côte. Vers les onze heures nous
» avançâmes de nouveau ; mais nous ne découvrî-
» mes rien de l'ennemi , à l'exception de deux
» Tartanes , qui étoient à peu de diftance de no-
» tre arriere-garde. J'ordonnai au Vaiffeau la
» Princeffe Louise de courir fur l'une , & je fis au
» Contre-Amiral un fignal de détacher quelques
» Bâtimens , pour donner la chaffe à l'autre . Les
Vaiffeaux la Princeſſe Louiſe , la Défiance & le
Capitaine , s'éloignerent beaucoup de nous , &
la Défiance s'empara d'une de ces Tartanes , à
» bord de laquelle étoient deux des treize Piquets ,
» que le Maréchal Duc de Richelieu avoit envoyés
la veille au Marquis de la Galiffoniere. Le
» Phénix s'offrit à fervir de brulot . Le lendemain
» 20 , nous découvrîmes du haut des mâts la Flotte
Françoife. Je fis revenir les Vaiffeaux que j'avois
» détachés. Quand ils furent à moi , je virai l'en-
» nemi , & je formai ma ligne. Je remarquai que
>> les François faifoient tous leurs efforts pour
» gagner le vent. Ils le gagnerent effectivements
» mais le vent ayant changé prefqu'auffi tôt , ils
» perdirent cet avantage. Ils avoient douze Vaiffeaux
de ligne & quatre Frégates. Dès que j'eus
remarqué que notre arriere-garde étoit de la
» longueur de notre avant -garde , nous virâmes
» enſemble , & je fis fortir de la ligne le Vaiffeau
» le Deptfort , afin que nous fuffions égaux en
» nombre. A deux heures je donnai le fignal du
>> combat , & fuivant, une méthode que j'ai tou-
» jours reconnue fort jufte , j'ordonnai que chaque
Vaiffeau s'attachât à combattre celui qui
» lui tomberoit en partage. Je dois témoigner la
» parfaite fatisfaction que j'ai de la valeur avec
» laquelle le Contre- Amiral Weſt donna l'exemple
, en fondant fur le Vaiffeau qu'il devoit
A O UST. 1756. 201
attaquer. Le combat fut engagé par l'avant-
» garde de l'Eſcadre Françoife , qui attaqua notre
>> arriere garde. Je fis force de voiles contre le
» Vaiffeau qui étoit vis- a - vis de moi , & j'en ef-
» fuyai un feu très -violent . Dès le commencement
» l'Intrépide eut fon grand mâts entiérement brifé
» & fes cordages coupés ; ce qui le mit hors d'état
» de fe gouverner , & le fit donner contre le Vaiffeau
le plus proche , qui fut , ainfi que quelques-
>> autres , dans la néceffité de fe retirer. J'en fis
» de même pour quelques minutes , afin qu'ils ne
>> tombaffent pas fur moi. Je ne le fis cependant
» qu'après avoir fait quitter la ligne à l'ennemi.
» Son centre ne fut plus attaqué , & pendant un
» peu de temps la divifion du Contre- Amiral refta
» à découvert . Pendant cet intervalle les ennemis.
» nous cauferent un grand dommage dans nos
» manoeuvres. Quoique je ferraffe de près le Con-
» tre- Amiral , je trouvai que je ne pouvois plus
» ferrer l'Eſcadre Françoiſe . Il étoit alors fix heu-
>> res du foir. Par le mouvement que fit cette Ef-
» cadre , je jugeai qu'elle vouloit former une nou
» velle ligne. Je fis un fignal pour manoeuvrer ,
» deforte que je puffe me mettre entre la division
du Contre -Amiral & l'ennemi , & couvrir l'Intrépide
, dont j'avois apperçu le mauvais état.
» A huit heures du foir , après avoir fait d'inutiles
>> tentatives pour entamer l'arriere- garde de l'Ef-
» cadre du Roi Très -Chrétien , & après avoir raf-
>> femb.é les Vaiffeaux de l'Efcadre Anglo :fe le
» plus promptement que je pus , je pris le parti
» de me retirer. Nous étions pour lors à dix ou
>> onze lieues de Port - Mahon , & il fe trouvoit à
» notre N. N. Oueft. J'envoyai des Vaiffeaux àla
» découverte de l'Intrépide & du Chesterfield , qui
» vinrent me rejoindre le lendemain . Les Vaif-
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1
Iv
202 MERCURE DE FRANCE..
feaux le Capitaine & la Défiance n'ayant pas été
» moins maltraités que l'Intrépide , je jugeai à
» propos dans une pareille fituation de tenir un
>> Confeil de guerre , avant d'aller de nouveau
chercher l'ennemi . Je fis inviter le Générał
>> Stuart , le Lord Effingham , le Lord Robert
>> Bertie , & le Colonel Cornwallis , de fe rendre fur
» mon bord. Le parti de la retraite fut unanime
ment jugé indifpenfable Les Vaiffeaux le Ramillies
, le Culloden , la Revenche , le Trident , le
» Kingften & le Deptford , n'ont fait aucune perte.
Il y a eu trois hommes tués & fept bleffés , fur
» le Buckingham ; fix tués & trente bleffés , fur
» le Capitaine ; un tué & quatorze bleffés , fur
» le Lancaftre ; neuf tués & trente - neuf bleffés ,
»fur l'Intrépide ; quatre tués & treize bleffés , fur
ע
la Princeffe- Louife , fix tués & vingt bleffés ,
» fur le Portland ; quatorze tués & quarante-cinq
» bleffés , fur la Défiance. Le Sr Andrews, qui com-
» mandoit ce dern er Bâtiment , a été tué , & j'ai
» confié le commandement dudit Vaiffeau au
» Capitaine Hervey , qui montoit le Phoenix »
Quoiqu'il ne paroiffe point que la conduite de
P'Amiral Bing foit répréhenfible , le peuple eft
fort irrité contre lui . Cet Amiral a été brûlé en
effigie dans quelques Bourgs. Un magnifique
Château , qu'il a fait conftruire , a couru rifque
d'être pillé & réduit en cendres.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En juillet 1756, plusieurs mouvements navals et événements militaires impliquant la Grande-Bretagne ont eu lieu. L'Amiral Byng est arrivé à Gibraltar le 21 juin et se préparait à partir pour l'île de Minorque. L'Amiral Hawke a pris le commandement de l'escadre à la place de Byng, avec les Contre-Amiraux West et Saunders sous ses ordres. Le Chef d'Escadre Howe est arrivé à l'île de Guernesey avec son escadre et des bâtiments de transport transportant le Régiment de Bockland. Plusieurs navires, escortés par des vaisseaux de guerre, ont quitté Plymouth pour renforcer la garnison de Gibraltar. Quatre vaisseaux de l'escadre de l'Amiral Boscawen, endommagés, sont rentrés à Plymouth pour réparations et seront remplacés par cinq autres vaisseaux sous les ordres de l'Amiral Mostyn. Les Commissaires de l'Amirauté ont publié la lettre de l'Amiral Byng décrivant le combat naval du 20 mai. Byng a appareillé de Gibraltar le 8 mai et a rencontré la flotte française près de Port-Mahon. Le combat a eu lieu le 20 mai, avec des pertes notables sur plusieurs vaisseaux britanniques. Byng a décidé de se retirer après des tentatives infructueuses pour engager l'arrière-garde de la flotte française. Un conseil de guerre a été tenu à bord de son vaisseau, et la retraite a été jugée indispensable. Malgré une conduite jugée non répréhensible, Byng a été brûlé en effigie dans certains bourgs, et son château a failli être pillé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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73
p. 234-236
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On est ici fort sensible à la prise de l'Isle de Minorque. [...]
Mots clefs :
Londres, Ile de Minorque, Défaite anglaise, Dommages sur la navigation et le commerce, Amiral West, Amiral Byng, Sa Majesté anglaise, Général Fowke
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 10 Août .
On eft içi fort ſenſible à la priſe de l'Iſle Minor
que. La perte que la Nation fouffre par cet événement
, eft eftimée à plus d'un million de livres
fterlings , fans compter le dommage qui en réfultera
pour la navigation & pour le commerce. Il
paroît qu'on eft dans la ferme réfolution d'examiner
les caufes qui ont empêché que le Fort
Saint-Philippe n'ait été fecouru , & de punir felon
la rigueur des loix ceux qui feront reconnus avoir
défobéi aux ordres qu'ils avoient reçus relativement
à cet objet . Les Amiraux Byng & Weft
font arrivés à Spithéad , le premier ayant été
renvoyé fous arrêts par l'Amiral Hawke . Le
Public attend avec impatience les réponfes que
l'Amiral Byng fera fur les différens chefs d'accufation
intentés contre lui. Surtout on défire de
fçavoir pourquoi il a employé tant de temps à
retourner à Gibraltar après le combat du 20 Mai.
L'Amiral Weft s'eft rendu à Kenſington , pour
informer le Roi de toutes les circonftances du
combat naval du 20 Mai. Sa Majefté a témoigné
être parfaitement fatisfaite de la conduite qu'il a
tenue dans cette action . On garde étroitement
P'Amiral Byng. M. Edouard Byng , fon frere ,
quoique malade , alla le 28 à Portfmouth pour le
voir . Au moment qu'ils s'embraffoient , il arriva
SEPTEMBRE . 1756. 235
un Meffager d'Etat qui venoit prendre l'Amiral
fous fa garde. Cette vue fit une telle impreffion
fur le fieur Edouard Byng , qu'il expira fur le
champ fans proférer une feule parole . Les deux
principales fautes qu'on reproche à l'Amiral
Byng , font de n'avoir pas fait avancer plus de
Vaiffeaux à l'ordre de bataille de l'Amiral Weft ,
& de n'avoir pas tenté à tout hazard l'entrée du
Havre de Mahon , puifque fes ordres étoient pofitifs
à cet égard . Le Général Fowk , ci- devant
Gouverneur de Gibraltar , doit auffi fubir l'examen
d'un Confeil de Guerre , pour n'avoir pas
donné le Régiment que demandoit cet Amiral .
Le Chef d'Eſcadre Howe ayant fait une defcente
dans une petite Ine appartenante aux François,
& fituée à quelque diftance de l'ifle de Guarnefey
, cinquante hommes qui y étoient en garnifon
ont capitulé , & on leur a accordé les honneurs
de la guerre. On a reçu avis que l'Eſcadre ,
qui depuis quelque temps a établi fa croifiere devant
Louisbourg , s'eft emparé du Vaiffeau de
guerre François l'Arc-en - Ciel , de cinquante canons
, & qu'elle a enlevé aufli deux Navires de la
même Nation chargés de provifions , l'un pour
l'ifle Royale , l'autre pour celle de Saint- Jean.
Selon les nouvelles de la Caroline Méridionale ,
le feu a pris à Charles Town dans les magaſins ,
& a confumé une grande quantité de fucre , de
ris & de rhum. Il y a eu auffi un grand incendie à
Bridgeton dans l'Ile de la Barbade. Soixante-cinq
maiſons ont été réduites en cendres , ainfi qu'un
magafin rempli de coton , d'huile , de foufre , &
de plufieurs autres marchandiſes. Le dommage
monte à trois cens cinquante mille livres fterlings .
L'Amirauté a envoyé ordre à Portſmouth , à
Plymouth & à Douvres , de relâcher les Bâtimens
236 MERCURE DE FRANCE.
Hollandois , qui y ont été conduits depuis que la
Grande Bretagne a déclaré la guerre à la France.
Il eft parti ces jours - ci de Spithéad une nouvelle
Eſcadre de dix Vaiffeaux fous les ordres de l'Amiral
Holbourne , pour aller croiſer conjointement
avec l'Amiral Bofcawen fur les côtes de
Bretagne & du Pays d'Aunis. Le Gouvernement
vient de prendre à fon fervice un grand nombre
de Bâtimens de tranſport , dont les Capitaines ont
ordre de s'approvifionner pour un voyage de long
cours.
Aujourd'hui le Général Fowke a fubi un interrogatoire
devant un Confeil de guerre compofé
de quatorze Officiers Généraux . On avoit fait
partir l'Amiral Byng de Portſmouth pour le conduire
ici ; mais on a été obligé de lè remener કે
fon bord , afin de le fouftraire à la fureur de la
populace , qui s'étoit attroupée fur la route dans
le deffein de fe venger fur lui des avantages remportés
par les François.
DE LONDRES , le 10 Août .
On eft içi fort ſenſible à la priſe de l'Iſle Minor
que. La perte que la Nation fouffre par cet événement
, eft eftimée à plus d'un million de livres
fterlings , fans compter le dommage qui en réfultera
pour la navigation & pour le commerce. Il
paroît qu'on eft dans la ferme réfolution d'examiner
les caufes qui ont empêché que le Fort
Saint-Philippe n'ait été fecouru , & de punir felon
la rigueur des loix ceux qui feront reconnus avoir
défobéi aux ordres qu'ils avoient reçus relativement
à cet objet . Les Amiraux Byng & Weft
font arrivés à Spithéad , le premier ayant été
renvoyé fous arrêts par l'Amiral Hawke . Le
Public attend avec impatience les réponfes que
l'Amiral Byng fera fur les différens chefs d'accufation
intentés contre lui. Surtout on défire de
fçavoir pourquoi il a employé tant de temps à
retourner à Gibraltar après le combat du 20 Mai.
L'Amiral Weft s'eft rendu à Kenſington , pour
informer le Roi de toutes les circonftances du
combat naval du 20 Mai. Sa Majefté a témoigné
être parfaitement fatisfaite de la conduite qu'il a
tenue dans cette action . On garde étroitement
P'Amiral Byng. M. Edouard Byng , fon frere ,
quoique malade , alla le 28 à Portfmouth pour le
voir . Au moment qu'ils s'embraffoient , il arriva
SEPTEMBRE . 1756. 235
un Meffager d'Etat qui venoit prendre l'Amiral
fous fa garde. Cette vue fit une telle impreffion
fur le fieur Edouard Byng , qu'il expira fur le
champ fans proférer une feule parole . Les deux
principales fautes qu'on reproche à l'Amiral
Byng , font de n'avoir pas fait avancer plus de
Vaiffeaux à l'ordre de bataille de l'Amiral Weft ,
& de n'avoir pas tenté à tout hazard l'entrée du
Havre de Mahon , puifque fes ordres étoient pofitifs
à cet égard . Le Général Fowk , ci- devant
Gouverneur de Gibraltar , doit auffi fubir l'examen
d'un Confeil de Guerre , pour n'avoir pas
donné le Régiment que demandoit cet Amiral .
Le Chef d'Eſcadre Howe ayant fait une defcente
dans une petite Ine appartenante aux François,
& fituée à quelque diftance de l'ifle de Guarnefey
, cinquante hommes qui y étoient en garnifon
ont capitulé , & on leur a accordé les honneurs
de la guerre. On a reçu avis que l'Eſcadre ,
qui depuis quelque temps a établi fa croifiere devant
Louisbourg , s'eft emparé du Vaiffeau de
guerre François l'Arc-en - Ciel , de cinquante canons
, & qu'elle a enlevé aufli deux Navires de la
même Nation chargés de provifions , l'un pour
l'ifle Royale , l'autre pour celle de Saint- Jean.
Selon les nouvelles de la Caroline Méridionale ,
le feu a pris à Charles Town dans les magaſins ,
& a confumé une grande quantité de fucre , de
ris & de rhum. Il y a eu auffi un grand incendie à
Bridgeton dans l'Ile de la Barbade. Soixante-cinq
maiſons ont été réduites en cendres , ainfi qu'un
magafin rempli de coton , d'huile , de foufre , &
de plufieurs autres marchandiſes. Le dommage
monte à trois cens cinquante mille livres fterlings .
L'Amirauté a envoyé ordre à Portſmouth , à
Plymouth & à Douvres , de relâcher les Bâtimens
236 MERCURE DE FRANCE.
Hollandois , qui y ont été conduits depuis que la
Grande Bretagne a déclaré la guerre à la France.
Il eft parti ces jours - ci de Spithéad une nouvelle
Eſcadre de dix Vaiffeaux fous les ordres de l'Amiral
Holbourne , pour aller croiſer conjointement
avec l'Amiral Bofcawen fur les côtes de
Bretagne & du Pays d'Aunis. Le Gouvernement
vient de prendre à fon fervice un grand nombre
de Bâtimens de tranſport , dont les Capitaines ont
ordre de s'approvifionner pour un voyage de long
cours.
Aujourd'hui le Général Fowke a fubi un interrogatoire
devant un Confeil de guerre compofé
de quatorze Officiers Généraux . On avoit fait
partir l'Amiral Byng de Portſmouth pour le conduire
ici ; mais on a été obligé de lè remener કે
fon bord , afin de le fouftraire à la fureur de la
populace , qui s'étoit attroupée fur la route dans
le deffein de fe venger fur lui des avantages remportés
par les François.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En août 1756, la prise de l'île de Minorque par les Français est perçue comme une perte significative pour la Grande-Bretagne, évaluée à plus d'un million de livres sterling, affectant la navigation et le commerce. Le gouvernement britannique enquête sur la chute du Fort Saint-Philippe et décide de punir les responsables. Les amiraux Byng et West arrivent à Spithead, Byng étant sous arrêts. Le public attend les explications de Byng sur son action lors du combat du 20 mai, notamment son retard à retourner à Gibraltar. L'amiral West est félicité par le roi pour sa conduite. Byng est gardé en détention, et son frère Édouard meurt de choc en le voyant emmené sous garde. Les principales fautes reprochées à Byng sont de ne pas avoir avancé suffisamment de vaisseaux et de ne pas avoir tenté l'entrée du port de Mahon. Le général Fowke est également examiné pour n'avoir pas fourni le régiment demandé par Byng. Par ailleurs, l'escadre britannique capture un vaisseau français et deux navires de provisions près de Louisbourg. Des incendies détruisent des marchandises à Charles Town et Bridgetown. L'Amirauté ordonne la libération des bâtiments hollandais saisis. Une nouvelle escadre est envoyée croiser au large des côtes bretonnes et du Pays d'Aunis. Le général Fowke est interrogé par un conseil de guerre, et Byng est protégé de la populace en colère.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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74
p. 201-203
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Malgré les défenses allégnées par le Général Fowke, le Conseil de guerre [...]
Mots clefs :
Londres, Général Fowke, Amiral Byng, Adresse au roi, Ile de Minorque, Commissaires de l'Amirauté, Soulèvement populaire
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 31 Août.
Malgré les défenſes alléguées par le Général
Fowke , le Confeil de guerre affemblé pour le
juger , l'a déclaré coupable , & l'a fufpendu de fon
rang pendant un an. L'Amiral Byng ayant été
conduit en cette Ville par des routes détournées ,
eft actuellement à l'Hôpital de Greenwich , où il
eft gardé à vue. Le Confeil de guerre , qui inftruira
le procès de cet Amiral , fera compofé de trois
Amiraux & de dix Capitaines de Vaiffeaux de
guerre. On a fait partir de Portſmouth le Vaiffeau
l'Antelope , pour aller chercher dix- neuf
Officiers dont l'accufé reclame le témoignage.
Le 20 Août , le Lord Maire & le Corps de la
Bourgeoifte de cette Capitale préfenterent au Roi
une Adreffe , dans laquelle ils témoignerent combien
ils étoient fenfibles aux inquiétudes que les
mauvais fuccès de la Nation dans la Méditerranée
devoient faire naître dans l'efprit de Sa Majesté.
Ils ajouterent qu'ils craignoient que la perte de
Pille Minorque , dont la Grande-Bretagne retiroit
de fi grands avantages & dont la confervation
étoit importante au commerce de fes Royaumes
, n'imprimât pour toujours une tache à l'honneur
des Anglois. En même temps ils repréfenterent
la néceffité d'établir une Milice générale
dans les trois Royaumes. Ils dirent qu'ils efpé-
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
roient que les auteurs des malheurs publics feroient
foigneufement recherchés & févérement
punis . Enfin ils affurerent le Roi , que fa fidelle
Ville de Londres concourroit en tout ce qui
dépendroit d'elle , pour la défenfe de Sa Majefté & 14
de la Maifon Royale. Le Roi répondit à cette
Adreffe : La perte de PIfe Minorque m'a caufé
une vive douleur. J'employerai tous mes foins au
maintien de l'honneur de la Nation , & du commerce
de mes Sujets. Les événemens de la guerre
font incertains , mais il ne fera rien obmis de ma
part pour la continuer avec vigueur , pour recouvrer
Les poffeffions de ma Couronne , & pour parvenir à
une paix folide & glorieuse. Je veillerai à ce qu'il
foit fait juftice de ceux qui auront manqué à leur
devoir envers moi & envers la Patrie. Mes ordres
font donnés pour qu'à l'avenir la fubordination
foit mieux obfervée dans mes Flottes & dans mes
Armées, je ne négligerai rien pour faire garder
le respect dû à mon Gouvernement.
On a réfolu d'ériger une Statue au Général
Blakeney dans une Place de la ville de Dublin .
Une des Infcriptions fera prife des termes dont
le Maréchal de Richelieu s'eft fervi , en parlant
de ce Général dans le ſecond article de la Capitulation
du Fort Saint - Philippe .
Les Commiffaires de l'Amirauté viennent de
déclarer de bonne priſe douze Navires enlevés
aux François avant la Déclaration de guerre .
Tout fe difpofe pour l'embarquement des troupes
deftinées à fervir dans l'expédition que projette le
Gouvernement. Elles feront renforcées de quelques
Régimens du camp de Blandfort.
Il y eut la femaine derniere une courfe de
chevaux à Barnet , près d'un château de l'Amiral
Byng. La populace s'y attroupa pour démolir ce
OCTOBRE . 1756. 203
bâtiment. Quelques perfonnes, pour faire diverfion
à cecomplot, fe prefferent de répandre le bruit que
ce Château feroit inceffamment confifqué , pour
être donné au Général Blakeney . Le peuple ajouta
foi à ces difcours , & tout fut tranquille.
DE LONDRES , le 31 Août.
Malgré les défenſes alléguées par le Général
Fowke , le Confeil de guerre affemblé pour le
juger , l'a déclaré coupable , & l'a fufpendu de fon
rang pendant un an. L'Amiral Byng ayant été
conduit en cette Ville par des routes détournées ,
eft actuellement à l'Hôpital de Greenwich , où il
eft gardé à vue. Le Confeil de guerre , qui inftruira
le procès de cet Amiral , fera compofé de trois
Amiraux & de dix Capitaines de Vaiffeaux de
guerre. On a fait partir de Portſmouth le Vaiffeau
l'Antelope , pour aller chercher dix- neuf
Officiers dont l'accufé reclame le témoignage.
Le 20 Août , le Lord Maire & le Corps de la
Bourgeoifte de cette Capitale préfenterent au Roi
une Adreffe , dans laquelle ils témoignerent combien
ils étoient fenfibles aux inquiétudes que les
mauvais fuccès de la Nation dans la Méditerranée
devoient faire naître dans l'efprit de Sa Majesté.
Ils ajouterent qu'ils craignoient que la perte de
Pille Minorque , dont la Grande-Bretagne retiroit
de fi grands avantages & dont la confervation
étoit importante au commerce de fes Royaumes
, n'imprimât pour toujours une tache à l'honneur
des Anglois. En même temps ils repréfenterent
la néceffité d'établir une Milice générale
dans les trois Royaumes. Ils dirent qu'ils efpé-
I v
202 MERCURE DE FRANCE.
roient que les auteurs des malheurs publics feroient
foigneufement recherchés & févérement
punis . Enfin ils affurerent le Roi , que fa fidelle
Ville de Londres concourroit en tout ce qui
dépendroit d'elle , pour la défenfe de Sa Majefté & 14
de la Maifon Royale. Le Roi répondit à cette
Adreffe : La perte de PIfe Minorque m'a caufé
une vive douleur. J'employerai tous mes foins au
maintien de l'honneur de la Nation , & du commerce
de mes Sujets. Les événemens de la guerre
font incertains , mais il ne fera rien obmis de ma
part pour la continuer avec vigueur , pour recouvrer
Les poffeffions de ma Couronne , & pour parvenir à
une paix folide & glorieuse. Je veillerai à ce qu'il
foit fait juftice de ceux qui auront manqué à leur
devoir envers moi & envers la Patrie. Mes ordres
font donnés pour qu'à l'avenir la fubordination
foit mieux obfervée dans mes Flottes & dans mes
Armées, je ne négligerai rien pour faire garder
le respect dû à mon Gouvernement.
On a réfolu d'ériger une Statue au Général
Blakeney dans une Place de la ville de Dublin .
Une des Infcriptions fera prife des termes dont
le Maréchal de Richelieu s'eft fervi , en parlant
de ce Général dans le ſecond article de la Capitulation
du Fort Saint - Philippe .
Les Commiffaires de l'Amirauté viennent de
déclarer de bonne priſe douze Navires enlevés
aux François avant la Déclaration de guerre .
Tout fe difpofe pour l'embarquement des troupes
deftinées à fervir dans l'expédition que projette le
Gouvernement. Elles feront renforcées de quelques
Régimens du camp de Blandfort.
Il y eut la femaine derniere une courfe de
chevaux à Barnet , près d'un château de l'Amiral
Byng. La populace s'y attroupa pour démolir ce
OCTOBRE . 1756. 203
bâtiment. Quelques perfonnes, pour faire diverfion
à cecomplot, fe prefferent de répandre le bruit que
ce Château feroit inceffamment confifqué , pour
être donné au Général Blakeney . Le peuple ajouta
foi à ces difcours , & tout fut tranquille.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le Conseil de guerre britannique a déclaré le Général Fowke coupable et l'a suspendu de son rang pendant un an. L'Amiral Byng est actuellement sous garde à l'Hôpital de Greenwich. Un Conseil de guerre, composé de trois Amiraux et de dix Capitaines, a été formé pour instruire son procès. Le vaisseau l'Antelope a été envoyé de Portsmouth pour ramener dix-neuf officiers dont Byng réclame le témoignage. Le 20 août, le Lord Maire et la bourgeoisie de Londres ont adressé une pétition au Roi, exprimant leurs inquiétudes face aux échecs en Méditerranée, notamment la perte de Minorque, et ont demandé l'établissement d'une milice générale et la punition des responsables. Le Roi a répondu qu'il veillerait à maintenir l'honneur de la Nation et à faire justice. Une statue du Général Blakeney doit être érigée à Dublin. Les Commissaires de l'Amirauté ont déclaré de bonne prise douze navires français capturés avant la déclaration de guerre. Les préparatifs pour l'embarquement des troupes destinées à une expédition projetée par le Gouvernement sont en cours, avec des renforts provenant du camp de Blandfort. La semaine précédente, une course de chevaux à Barnet près du château de l'Amiral Byng a attiré une foule menaçante, apaisée par la rumeur de la confiscation du château pour le Général Blakeney.
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75
p. 195-196
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Nous avons appris, par un Paquebot que le Général London a [...]
Mots clefs :
Londres, Français, Fort d'Oswego, Siège, Lac Ontario, Amiral Norris, Vaisseaux de guerre, Emprunt, Roi de Prusse
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 12 Octobre.
Nous avons appris , par un Paquebot que le
Général London a expédié de la Nouvelle Yorck ,
la fàcheufe nouvelle , que les François , ayant affiégé
dans le mois d'Août le Fort d'Ofwego , s'en
font rendus maîtres , après quelques jours d'une vigoureuſe
réſiſtance. Ce Fort eft fitué fur le Lac Ontario.
La Nation n'en poffede point d'autre dans
ces cantons. Ses établiſſemens vont fe trouver déformais
fort éloignés des Lacs ; & cette perte eft
regardée avec railon comme une des plus intéreſ
fantes qu'elle pût faire , tant pour fon commerce,
que relativement aux entrepriſes projettées contre
les François. L'Amiral Norris , avec les quatre
Vaiffeaux de guerre dont il a le commandement
eft arrivé à Plymouth.
Le Knès Gallitzin , Miniftre Plénipotentiaire
de l'Impératrice de Ruffie , a déclaré , dit- on , au
Miniftere , que cette Princeffe ne pouvoit fe dif
penfer de fournir à l'Impératrice Reine de Hongrie
& de Boheme les fecours ftipulés par les Traités
, qui fubfiftent entre les deux Puiances . On
prétend que le Parlement accordera pour l'année
prochaine un Subfide de onze millions fterlings.
Le Gouvernement a commencé de prendre à l'Echiquier
un emprunt de cinq cens mille livres
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
fterlings , à raifon de trois & demi pour cent
d'intérêt,
Si l'on en croit le bruit public , Sa Majefté
a fait payer par le Tréfor de fon Electorat de
Hanovre un million de livres fterlings au Roi
de Pruffe , afin de mettre ce Prince en état de
fuivre le plan concerté entre les deux Puiffances
pour parvenir à l'exécution de leurs vues reſpectives
. Les fommes que cette Cour & celle de Berlin
avoient à répéter l'une fur l'autre , font entièrement
liquidées . On affure que fi les Etats de
Roi en Allemagne font attaqués , Sa Majefté
fera d'abord la réquifition formelle du Corps de
cinquante cinq mille hommes , que l'Impératrice
de Ruffic s'eft engagée par le Traité de l'année
derniere , de faire paffer à la folde de la Grande-
Bretagne.
DE LONDRES , le 12 Octobre.
Nous avons appris , par un Paquebot que le
Général London a expédié de la Nouvelle Yorck ,
la fàcheufe nouvelle , que les François , ayant affiégé
dans le mois d'Août le Fort d'Ofwego , s'en
font rendus maîtres , après quelques jours d'une vigoureuſe
réſiſtance. Ce Fort eft fitué fur le Lac Ontario.
La Nation n'en poffede point d'autre dans
ces cantons. Ses établiſſemens vont fe trouver déformais
fort éloignés des Lacs ; & cette perte eft
regardée avec railon comme une des plus intéreſ
fantes qu'elle pût faire , tant pour fon commerce,
que relativement aux entrepriſes projettées contre
les François. L'Amiral Norris , avec les quatre
Vaiffeaux de guerre dont il a le commandement
eft arrivé à Plymouth.
Le Knès Gallitzin , Miniftre Plénipotentiaire
de l'Impératrice de Ruffie , a déclaré , dit- on , au
Miniftere , que cette Princeffe ne pouvoit fe dif
penfer de fournir à l'Impératrice Reine de Hongrie
& de Boheme les fecours ftipulés par les Traités
, qui fubfiftent entre les deux Puiances . On
prétend que le Parlement accordera pour l'année
prochaine un Subfide de onze millions fterlings.
Le Gouvernement a commencé de prendre à l'Echiquier
un emprunt de cinq cens mille livres
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
fterlings , à raifon de trois & demi pour cent
d'intérêt,
Si l'on en croit le bruit public , Sa Majefté
a fait payer par le Tréfor de fon Electorat de
Hanovre un million de livres fterlings au Roi
de Pruffe , afin de mettre ce Prince en état de
fuivre le plan concerté entre les deux Puiffances
pour parvenir à l'exécution de leurs vues reſpectives
. Les fommes que cette Cour & celle de Berlin
avoient à répéter l'une fur l'autre , font entièrement
liquidées . On affure que fi les Etats de
Roi en Allemagne font attaqués , Sa Majefté
fera d'abord la réquifition formelle du Corps de
cinquante cinq mille hommes , que l'Impératrice
de Ruffic s'eft engagée par le Traité de l'année
derniere , de faire paffer à la folde de la Grande-
Bretagne.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 12 octobre, des nouvelles de New York rapportent que les Français ont conquis le Fort d'Oswego après une résistance vigoureuse en août. Ce fort, situé sur le Lac Ontario, était la seule possession britannique dans la région, isolant ainsi les établissements britanniques des lacs. Cette perte est jugée significative pour le commerce britannique et les projets contre les Français. Par ailleurs, l'Amiral Norris est arrivé à Plymouth avec quatre vaisseaux de guerre. Le Prince Gallitzin, ministre plénipotentiaire de l'Impératrice de Russie, a informé le ministère que l'Impératrice ne pouvait fournir les secours stipulés par les traités à l'Impératrice Reine de Hongrie et de Bohême. Le Parlement britannique prévoit d'accorder un subside de onze millions de sterlings pour l'année prochaine. Le gouvernement a également lancé un emprunt de cinq cents mille livres sterlings à un taux d'intérêt de trois pour cent et demi. Selon des rumeurs, le roi de Grande-Bretagne aurait payé un million de livres sterlings au roi de Prusse pour soutenir un plan concerté entre les deux puissances. Les sommes à rembourser entre les cours de Londres et de Berlin sont entièrement liquidées. En cas d'attaque des États du roi en Allemagne, Sa Majesté britannique fera une requête formelle pour le corps de cinquante-cinq mille hommes que l'Impératrice de Russie s'est engagée à fournir à la Grande-Bretagne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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76
p. 221-224
GRANDE-BRETAGNE.
Début :
On prépare à Wolwich dix mille bombes, dont le public ignore la destination. [...]
Mots clefs :
Londres, Bombes, Maladies, Amérique, Bataillons, Commerce du blé, Discours du roi, Parlement, Colonies, Chambre des communes, La Haye, Ordonnance, Vaisseaux, Secousses
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE-BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 7 Décembre.
On prépare à Wolwich dix mille bombes , dont
le public ignore la deſtination . Il n'y a eu aucun
moyen d'engager les habitans des Provinces de
Kent & de Hampſhire , à recevoir dans les Villes ,
même dans les Villages , les troupes de Hanovre
& de Heffe.
Des dépêches qu'on recut le 20 Novembre
de la Nouvelle Yorck , marquent qu'il regne
beaucoup de maladies parmi les troupes que commande
le Lord Loudon. On a été informé par
les mêmes avis , que ce Lord avoit fait marcher
plufieurs détachemens , pour tâcher d'arrêter les
courfes des Sauvages , qui répandent la terreur dans
toutes les Colonies Angloifes de l'Amérique Septentrionale
.
Les Vaiffeaux de guerre le Kennington & le
Sutherland, partirent le 6 de Corck pour ces Colonies
. Ils ont fous leur convoi quatorze Bâtimens
de tranfport, à bord defquels on a fait embarquer
le Régiment d'Offarel , & les détachemens tirés
des Régimens d'Infanterie fur l'établiſſement d'Irlande.
Quatre Bataillons des troupes Hanoveriennes
s'embarquerent le 24 du mois dernier , pour retourner
en Allemagne. On y fera repaffer fucceffivement
en deux autres divifions le refte de ces troupes
, qui eft encore actuellement campé près de
Maidstone malgré la rigueur de la faifon . Plufieurs
Frégates croiferont cet hyver dans la Manche.L'Amiral
Byng , & le fieur Shirley , ci - devant Gouverneur
de la Nouvelle Angleterre , fubiront dans
peu leurs interrogatoires . Il s'eft tenu ces jours-
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
1
ci un grand Confeil à Whitehall , pour délibérer
fur les moyens de faire baiffer le prix du bled.
Conformément aux réfolutions prifes dans ce Confeil
, on publia le 26 une Proclamation , pour
défendre l'exportation des grains. En plufieurs endroits
ils étoient d'une telle rareté , que la populace
, craignant de manquer de pain , s'eft attroupée
tumultueufement , & a commis de grands défordres.
On n'eft parvenu à la calmer , qu'en recherchant
les perfonnes qui avoient fait fécrettement
des magaſins , & en les contraignant de vendre
à un prix modique tout le bled qu'elles y
avoient amaffé . Le 27 , le Roi nomma le Géné–
ral Blakeney Chevalier de l'Ordre du Bain. Sa
Majefté le même jour , créa ce Général Pair d'Irlande
, fous le titre de Vicomte d'Innitkilling .
L'ouverture du Parlement fe fit le 2 Décembre
avec les cérémonies accoutumées .
ע
Le Roi fit ce difcours : « Milord & Meffieurs ,
je vous ai fait affembler dans une conjoncture
qui requiert particuliérement les délibérations ,
» les avis & le fecours du Parlement , & je me
flatte, moyennant la protection de la divine Pro-
>> vidence , que l'union & la fermeté qui regnent
»parmi mes fideles Sujets , me feront fortir avec
>> honneur de toutes les difficultés , & feront triom-
» pher enfin de l'ancien ennemi de ces Royaumes ,
la dignité de ma Couronne & fes droits incon-
>> teftables. Un des principaux objets de mon at-
>>tention & de mon inquiétude , eft la défenſe &
>> la confervation de nos poffeffions en Amérique.
» Le danger éminent , auquel nos Colonies font
exposées , exige des réfolutions auffi promptes
>>que vigoureufes. Le foin de pourvoir à la fûreté
» de ces trois Royaumes n'occupe pas moins mon
efprit. Dans l'occurrence préfente , je n'ai rien
JANVIER. 1757. 223
»tant à coeur que de ne laiffer à mon peuple fur
>> cet article aucun fujet de mécontentement. A
>> cette fin , une Milice nationale , établie propor-
>>tionnellement aux forces & aux befoins de l'Ewtat
, peut devenir une avantageuſe reſſource
»dans le péril général . Je recommande l'établiffe-
>> ment de cette Milice au zele & à la vigilance de
>> mon Parlement. L'alliance peu naturelle que ,
>> contre toute attente , ont contractée des Puiffan-
>> ces étrangeres ; les malheurs qui , en conféquen-
» ce de cette dangereufe alliance , peuvent , par
» l'entrée de troupes étrangeres dans l'Empire ,
>>porter une funefte atteinte aux conftitutions du
»Corps Germanique , renverfer fon fyftême &
Dentrainer l'oppreffion du parti Proteftant , font
» des événemens qui ont fixé les yeux de l'Europe
>> fur cette nouvelle & dangereufe crife , & qui
»doivent affliger fenfiblement tous les Ordres de
>> la Nation Britannique . J'ai ordonné au corps de
»mes troupes Electorales , que j'avois fait venir
à la réquifition de mon Parlement , de retourner
» dans mes Etats d'Allemagne , me repofant avec
plaifir fur l'affection de mon peuple , & fur fon
» zele pour la défenfe de ma perfonne & de mes
>>Royaumes . Meffieurs de la Chambre des Com-
»munes : Je ferai remettre devant vous , lorfqu'il
» en fera temps , l'état des dépenfes . J'attends de
>>votre fageffe que vous préférerez le parti de ne
» rien épargner pour foutenir la guerre avec vi-
»gueur , au parti de vous expofer à la rendre plus
»coûteufe par la fuite , en employant pour le
»préfent des efforts moins efficaces . Je vous ai
>>montré les dangers & les befoins de l'Etat . C'eſt
Ȉ votre prudence de chercher les moyens de
»rendre à mon peuple , les moins onéreux qu'il
»fera poffible , les fardeaux que vous jugerez
K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
indifpenfables de lui impofer. Mylords & Meffieurs
, Je ne puis négliger de mettre devant
>vos yeux tout ce que les pauvres fouffrent de la
»cherté des grains , & les inconvéniens qui en
>>peuvent réfulter. Je vous recommande de pren-
>>dre les mesures convenables , pour prévenir à
» cet égard dans la fuite les mauvaiſes mancupvres.
Mes Sujets , à l'occafion du malheureux
»fuccès de nos armes dans la Méditerranée ,
» m'ont donné des preuves éclatantes de l'intérêt
qu'ils prennent à mon honneur & à celui de ma
>> Couronne. Ils éprouveront de ma part un jufle
>> retour par mes foins infatiguables & mes efforts
>> continuels pour la gloire & le bonheur de la
>>>Nation . >>
DE LA HAYE , le 22 Novembre.
Une nouvelle Ordonnance des Etats Généraux
enjoint à tous les Vaiffeaux de guerre & Armateurs
étrangers , qui relâcheront dans les Ports & Rades
de cette République , d'arborer en s'y préfentant
le Pavillon de la Puiffance à laquelle ils
appartiennent ; de ne point y entrer fans une
permiffion de l'Amirauté du lieu , & de n'y donner
ni aux habitans , ni aux étrangers aucun fujet
de fe plaindre. Il eft défendu par la même Ordonnance
aux sujets de la République , d'acheter
aucuns effets des prifes qui feront faites par les
Armateurs , & les contrevenans feront condamnés
à mille florins d'amende.
On apprend de Cologne qu'il y eût le 19 de ce
mois , à trois heures du matin , une fecouffe de
tremblement de terre , qui ne dura qu'environ
trente fecondes , mais qui fut très - violente . Elle
s'eft fait fentir à Bonn , à Limbourg , à Malmedy,
& dans plufieurs autres lieux.
DE LONDRES , le 7 Décembre.
On prépare à Wolwich dix mille bombes , dont
le public ignore la deſtination . Il n'y a eu aucun
moyen d'engager les habitans des Provinces de
Kent & de Hampſhire , à recevoir dans les Villes ,
même dans les Villages , les troupes de Hanovre
& de Heffe.
Des dépêches qu'on recut le 20 Novembre
de la Nouvelle Yorck , marquent qu'il regne
beaucoup de maladies parmi les troupes que commande
le Lord Loudon. On a été informé par
les mêmes avis , que ce Lord avoit fait marcher
plufieurs détachemens , pour tâcher d'arrêter les
courfes des Sauvages , qui répandent la terreur dans
toutes les Colonies Angloifes de l'Amérique Septentrionale
.
Les Vaiffeaux de guerre le Kennington & le
Sutherland, partirent le 6 de Corck pour ces Colonies
. Ils ont fous leur convoi quatorze Bâtimens
de tranfport, à bord defquels on a fait embarquer
le Régiment d'Offarel , & les détachemens tirés
des Régimens d'Infanterie fur l'établiſſement d'Irlande.
Quatre Bataillons des troupes Hanoveriennes
s'embarquerent le 24 du mois dernier , pour retourner
en Allemagne. On y fera repaffer fucceffivement
en deux autres divifions le refte de ces troupes
, qui eft encore actuellement campé près de
Maidstone malgré la rigueur de la faifon . Plufieurs
Frégates croiferont cet hyver dans la Manche.L'Amiral
Byng , & le fieur Shirley , ci - devant Gouverneur
de la Nouvelle Angleterre , fubiront dans
peu leurs interrogatoires . Il s'eft tenu ces jours-
Kiij
222 MERCURE DE FRANCE.
1
ci un grand Confeil à Whitehall , pour délibérer
fur les moyens de faire baiffer le prix du bled.
Conformément aux réfolutions prifes dans ce Confeil
, on publia le 26 une Proclamation , pour
défendre l'exportation des grains. En plufieurs endroits
ils étoient d'une telle rareté , que la populace
, craignant de manquer de pain , s'eft attroupée
tumultueufement , & a commis de grands défordres.
On n'eft parvenu à la calmer , qu'en recherchant
les perfonnes qui avoient fait fécrettement
des magaſins , & en les contraignant de vendre
à un prix modique tout le bled qu'elles y
avoient amaffé . Le 27 , le Roi nomma le Géné–
ral Blakeney Chevalier de l'Ordre du Bain. Sa
Majefté le même jour , créa ce Général Pair d'Irlande
, fous le titre de Vicomte d'Innitkilling .
L'ouverture du Parlement fe fit le 2 Décembre
avec les cérémonies accoutumées .
ע
Le Roi fit ce difcours : « Milord & Meffieurs ,
je vous ai fait affembler dans une conjoncture
qui requiert particuliérement les délibérations ,
» les avis & le fecours du Parlement , & je me
flatte, moyennant la protection de la divine Pro-
>> vidence , que l'union & la fermeté qui regnent
»parmi mes fideles Sujets , me feront fortir avec
>> honneur de toutes les difficultés , & feront triom-
» pher enfin de l'ancien ennemi de ces Royaumes ,
la dignité de ma Couronne & fes droits incon-
>> teftables. Un des principaux objets de mon at-
>>tention & de mon inquiétude , eft la défenſe &
>> la confervation de nos poffeffions en Amérique.
» Le danger éminent , auquel nos Colonies font
exposées , exige des réfolutions auffi promptes
>>que vigoureufes. Le foin de pourvoir à la fûreté
» de ces trois Royaumes n'occupe pas moins mon
efprit. Dans l'occurrence préfente , je n'ai rien
JANVIER. 1757. 223
»tant à coeur que de ne laiffer à mon peuple fur
>> cet article aucun fujet de mécontentement. A
>> cette fin , une Milice nationale , établie propor-
>>tionnellement aux forces & aux befoins de l'Ewtat
, peut devenir une avantageuſe reſſource
»dans le péril général . Je recommande l'établiffe-
>> ment de cette Milice au zele & à la vigilance de
>> mon Parlement. L'alliance peu naturelle que ,
>> contre toute attente , ont contractée des Puiffan-
>> ces étrangeres ; les malheurs qui , en conféquen-
» ce de cette dangereufe alliance , peuvent , par
» l'entrée de troupes étrangeres dans l'Empire ,
>>porter une funefte atteinte aux conftitutions du
»Corps Germanique , renverfer fon fyftême &
Dentrainer l'oppreffion du parti Proteftant , font
» des événemens qui ont fixé les yeux de l'Europe
>> fur cette nouvelle & dangereufe crife , & qui
»doivent affliger fenfiblement tous les Ordres de
>> la Nation Britannique . J'ai ordonné au corps de
»mes troupes Electorales , que j'avois fait venir
à la réquifition de mon Parlement , de retourner
» dans mes Etats d'Allemagne , me repofant avec
plaifir fur l'affection de mon peuple , & fur fon
» zele pour la défenfe de ma perfonne & de mes
>>Royaumes . Meffieurs de la Chambre des Com-
»munes : Je ferai remettre devant vous , lorfqu'il
» en fera temps , l'état des dépenfes . J'attends de
>>votre fageffe que vous préférerez le parti de ne
» rien épargner pour foutenir la guerre avec vi-
»gueur , au parti de vous expofer à la rendre plus
»coûteufe par la fuite , en employant pour le
»préfent des efforts moins efficaces . Je vous ai
>>montré les dangers & les befoins de l'Etat . C'eſt
Ȉ votre prudence de chercher les moyens de
»rendre à mon peuple , les moins onéreux qu'il
»fera poffible , les fardeaux que vous jugerez
K iv
224 MERCURE DE FRANCE.
indifpenfables de lui impofer. Mylords & Meffieurs
, Je ne puis négliger de mettre devant
>vos yeux tout ce que les pauvres fouffrent de la
»cherté des grains , & les inconvéniens qui en
>>peuvent réfulter. Je vous recommande de pren-
>>dre les mesures convenables , pour prévenir à
» cet égard dans la fuite les mauvaiſes mancupvres.
Mes Sujets , à l'occafion du malheureux
»fuccès de nos armes dans la Méditerranée ,
» m'ont donné des preuves éclatantes de l'intérêt
qu'ils prennent à mon honneur & à celui de ma
>> Couronne. Ils éprouveront de ma part un jufle
>> retour par mes foins infatiguables & mes efforts
>> continuels pour la gloire & le bonheur de la
>>>Nation . >>
DE LA HAYE , le 22 Novembre.
Une nouvelle Ordonnance des Etats Généraux
enjoint à tous les Vaiffeaux de guerre & Armateurs
étrangers , qui relâcheront dans les Ports & Rades
de cette République , d'arborer en s'y préfentant
le Pavillon de la Puiffance à laquelle ils
appartiennent ; de ne point y entrer fans une
permiffion de l'Amirauté du lieu , & de n'y donner
ni aux habitans , ni aux étrangers aucun fujet
de fe plaindre. Il eft défendu par la même Ordonnance
aux sujets de la République , d'acheter
aucuns effets des prifes qui feront faites par les
Armateurs , & les contrevenans feront condamnés
à mille florins d'amende.
On apprend de Cologne qu'il y eût le 19 de ce
mois , à trois heures du matin , une fecouffe de
tremblement de terre , qui ne dura qu'environ
trente fecondes , mais qui fut très - violente . Elle
s'eft fait fentir à Bonn , à Limbourg , à Malmedy,
& dans plufieurs autres lieux.
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Résumé : GRANDE-BRETAGNE.
En décembre 1756, plusieurs événements marquants se sont produits en Grande-Bretagne et en Europe. À Londres, la préparation de dix mille bombes, dont la destination reste inconnue, est en cours. Dans les provinces de Kent et de Hampshire, les habitants refusent d'accueillir les troupes de Hanovre et de Hesse. En Nouvelle-York, des dépêches signalent des maladies parmi les troupes du Lord Loudon, qui a envoyé des détachements pour contrer les attaques des Amérindiens. Les vaisseaux de guerre Kennington et Sutherland, accompagnés de quatorze bâtiments de transport, ont quitté Cork pour l'Amérique du Nord avec des régiments embarqués. Quatre bataillons de troupes hanovriennes sont rentrés en Allemagne, et d'autres divisions suivront. Plusieurs frégates patrouilleront dans la Manche. L'amiral Byng et l'ancien gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, Shirley, doivent subir des interrogatoires. Un grand conseil à Whitehall a délibéré sur la hausse du prix du blé, menant à une proclamation interdisant l'exportation des grains. Des émeutes ont éclaté en raison de la rareté du blé, calmées par la vente forcée des réserves. Le roi a nommé le général Blakeney chevalier de l'Ordre du Bain et pair d'Irlande. Le Parlement a été ouvert le 2 décembre, et le roi a prononcé un discours sur la défense des possessions américaines, la sécurité des royaumes, et la création d'une milice nationale. Il a également mentionné l'alliance dangereuse des puissances étrangères et les menaces pour le Corps Germanique. Le roi a ordonné le retour des troupes électorales en Allemagne, se reposant sur l'affection de son peuple. Il a recommandé au Parlement de soutenir la guerre avec vigueur et de prendre des mesures contre la cherté des grains. À La Haye, une ordonnance des États Généraux régule l'entrée des vaisseaux étrangers dans les ports. Un tremblement de terre a été ressenti à Cologne et dans les environs.
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77
p. 214-215
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 15 la Chambre des Communes accorda cinquante-cinq mille Matelots pour [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre des communes, Equipage, Mines de Redbrook, Ouvriers, Pillages, Financement militaire, Troupes, Amérique
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 28 Décembre.
Le 1s la Chambre des Communes accorda cinquante-
cinq mille Matelots pour le ſervice de la
Flotte Royale , en ycomprenant onze mille quatre
cens dix-neufSoldats de Marine, Elle réſolut
enmême temps qu'il ſeroit alloué quatre livres
ſterlings par mois pour chaque homme, ladépenſe
de l'artillerie étant compriſe dans cet article. Le
17 elle décida qu'une taxe de quatre ſchelings par
livre ſterling , ſeroit levée ſur les terres.
Les ouvriers des mines de Redbrook , & les
charbonniers de la forêt de Déan , s'attrouperent
tumultueuſement ily a quinze jours , &pillerent
pluſieurs navires chargés de grains.
Le Baron Théodore de Neuhoff , qui après
avoir tant fait parler de lui , étoit preſque entiérement
oublié , vient de terminer ſes joursdans la
JANVIER. 1757. 215
!
prifondu Fleet , où il a éprouvé , pendant les deux
dernieres années de ſa vie , la plus affreuſe miſere.
La Chambre des Communes accorda le 22 au Roi
douze cens treize mille ſept cens quarante-fix livres
ſterlings pour l'entretien de quarante - neuf mille
ſept cens quarante-neuf hommes de troupes de
terre , en y comprenant quatre mille huit invalides
; quatre cens vingt- trois mille neuf cens
ſoixante-trois livres ſterlings pour les garniſons de
Gibraltar & des Colonies de l'Amérique ; quarante-
ſept mille ſoixante pour les Officiers Genéraux
, & pour l'Etat Major ; vingt-trois mille trois
censtrente- cinq pour les troupes Heſſoiſſes , &
quatre cens trente-trois mille vingt-cinq pour les
troupes Hanovériennes. Les troupes Heſſoiſſes
ont enfin quitté leur camp pour prendre les quartiers
d'hyver que le Parlement leur a aſſigné dans
les villes de Salisbury , de Winchester & de Southampton.
On ſe propoſe de lever inceſſamment
deux nouveaux régimens de Montagnards Ecoffois.
Les nouvelles de l'Amérique continuent d'être
défagréables. On a appris que les Chiroquois ,
qui venoient de renouveller leur alliance avec les
Anglois , s'étoient ſaiſis par ſurpriſe d'un Fort
qu'ils avoient permis de conſtruire ſur leur terri
toire,
DE LONDRES , le 28 Décembre.
Le 1s la Chambre des Communes accorda cinquante-
cinq mille Matelots pour le ſervice de la
Flotte Royale , en ycomprenant onze mille quatre
cens dix-neufSoldats de Marine, Elle réſolut
enmême temps qu'il ſeroit alloué quatre livres
ſterlings par mois pour chaque homme, ladépenſe
de l'artillerie étant compriſe dans cet article. Le
17 elle décida qu'une taxe de quatre ſchelings par
livre ſterling , ſeroit levée ſur les terres.
Les ouvriers des mines de Redbrook , & les
charbonniers de la forêt de Déan , s'attrouperent
tumultueuſement ily a quinze jours , &pillerent
pluſieurs navires chargés de grains.
Le Baron Théodore de Neuhoff , qui après
avoir tant fait parler de lui , étoit preſque entiérement
oublié , vient de terminer ſes joursdans la
JANVIER. 1757. 215
!
prifondu Fleet , où il a éprouvé , pendant les deux
dernieres années de ſa vie , la plus affreuſe miſere.
La Chambre des Communes accorda le 22 au Roi
douze cens treize mille ſept cens quarante-fix livres
ſterlings pour l'entretien de quarante - neuf mille
ſept cens quarante-neuf hommes de troupes de
terre , en y comprenant quatre mille huit invalides
; quatre cens vingt- trois mille neuf cens
ſoixante-trois livres ſterlings pour les garniſons de
Gibraltar & des Colonies de l'Amérique ; quarante-
ſept mille ſoixante pour les Officiers Genéraux
, & pour l'Etat Major ; vingt-trois mille trois
censtrente- cinq pour les troupes Heſſoiſſes , &
quatre cens trente-trois mille vingt-cinq pour les
troupes Hanovériennes. Les troupes Heſſoiſſes
ont enfin quitté leur camp pour prendre les quartiers
d'hyver que le Parlement leur a aſſigné dans
les villes de Salisbury , de Winchester & de Southampton.
On ſe propoſe de lever inceſſamment
deux nouveaux régimens de Montagnards Ecoffois.
Les nouvelles de l'Amérique continuent d'être
défagréables. On a appris que les Chiroquois ,
qui venoient de renouveller leur alliance avec les
Anglois , s'étoient ſaiſis par ſurpriſe d'un Fort
qu'ils avoient permis de conſtruire ſur leur terri
toire,
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En décembre, la Chambre des Communes britannique a approuvé l'allocation de 55 000 matelots pour la Flotte Royale, incluant 11 419 soldats de marine, et a décidé d'allouer quatre livres sterling par mois pour chaque homme, couvrant les dépenses d'artillerie. Le 17 décembre, elle a décidé de lever une taxe de quatre schellings par livre sterling sur les terres. Quinze jours auparavant, des ouvriers des mines de Redbrook et des charbonniers de la forêt de Déan avaient pillé plusieurs navires chargés de grains. Le Baron Théodore de Neuhoff est décédé dans la prison de Fleet après deux années de misère. Le 22 janvier 1757, la Chambre a alloué 1 213 746 livres sterling pour l'entretien de 49 749 hommes de troupes terrestres, incluant 4 008 invalides. Elle a également alloué 423 963 livres pour les garnisons de Gibraltar et des colonies américaines, 47 060 livres pour les officiers généraux, 23 335 livres pour les troupes hessoises, et 433 025 livres pour les troupes hanovriennes. Les troupes hessoises ont pris leurs quartiers d'hiver à Salisbury, Winchester et Southampton. Deux nouveaux régiments de montagnards écossais doivent être levés. Les nouvelles d'Amérique sont défavorables, avec des Chiroquois ayant pris un fort anglais par surprise.
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78
p. 201-202
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le sieur Aelt, Ministre de Hesse-Cassel ayant informé le Landgrave son Maître [...]
Mots clefs :
Londres, Ministre Hesse-Cassel, Landgrave, Troupes, Irlande, Régiments, Examen de l'Amiral Byng, Portsmouth, Proclamation du roi, Matelots cachés, Amnistie, Dénonciations
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 7 Janvier.
Le ſieur Aelt , Miniſtre de Heſſe-Caffel ayant
informé le Landgrave ſon Maître de tout ce que
les troupes Heſſoiſes ont fouffert , le Landgrave
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
a chargé ce Miniſtre de demander que le Roi renvoyat
inceſſamment ces troupes. On ne compte
pas cependant qu'elles puiſſent repaſſer de tout le
mois prochain en Allemagne , & le Parlement a
pourvu à leur ſubſiſtance juſqu'au 24 Février. Le
Gouvernement fait lever en Irlande fix nouveaux
Régimens. Il y aura au printempsun camp de dix
mille hommes dans cette partie de la Grande Bre
tagne , & l'on prépare déja les magaſins néceſſarres
à cet effet. L'examen de l'Amiral Byng a commencé
le 27 à Porſmouth. Cet Officier allegue
pour ſa défenſe les délais apportés à fon départ
d'Angleterre , la foibleſſe de ſon Efcadre lorfqu'elle
mit à la voile , & l'impoffibilité de trouver
àGibraltar les Matelots , les Soldats & les munitions
, dont elle avoit beſoin. L'opinion générale
eſt que cet Amiral ne fera point jugé à la rigueur.
On a remarqué que dans ſon paſſage de Greenwich
àPortsmouth , il n'a éprouvé aucune inſulté
de la part de la populace ; ce qui donne lieu de
préſumer qu'elle est fort revenue de fa prévention
contre lui.
८
Par une Proclamation qu'on a publiée ces
jours - ci , le Roi promet une récompenſe aux
perſonnes qui dénonceront des Matelots cachés ,
&Elle accorde une Amniſtie à ceux qui ayant
déſerté , ſe repréſenteront aux Bureaux d'Amirau
sé de leurs Départemens.
DE LONDRES , le 7 Janvier.
Le ſieur Aelt , Miniſtre de Heſſe-Caffel ayant
informé le Landgrave ſon Maître de tout ce que
les troupes Heſſoiſes ont fouffert , le Landgrave
Iv
202 MERCURE DE FRANCE.
a chargé ce Miniſtre de demander que le Roi renvoyat
inceſſamment ces troupes. On ne compte
pas cependant qu'elles puiſſent repaſſer de tout le
mois prochain en Allemagne , & le Parlement a
pourvu à leur ſubſiſtance juſqu'au 24 Février. Le
Gouvernement fait lever en Irlande fix nouveaux
Régimens. Il y aura au printempsun camp de dix
mille hommes dans cette partie de la Grande Bre
tagne , & l'on prépare déja les magaſins néceſſarres
à cet effet. L'examen de l'Amiral Byng a commencé
le 27 à Porſmouth. Cet Officier allegue
pour ſa défenſe les délais apportés à fon départ
d'Angleterre , la foibleſſe de ſon Efcadre lorfqu'elle
mit à la voile , & l'impoffibilité de trouver
àGibraltar les Matelots , les Soldats & les munitions
, dont elle avoit beſoin. L'opinion générale
eſt que cet Amiral ne fera point jugé à la rigueur.
On a remarqué que dans ſon paſſage de Greenwich
àPortsmouth , il n'a éprouvé aucune inſulté
de la part de la populace ; ce qui donne lieu de
préſumer qu'elle est fort revenue de fa prévention
contre lui.
८
Par une Proclamation qu'on a publiée ces
jours - ci , le Roi promet une récompenſe aux
perſonnes qui dénonceront des Matelots cachés ,
&Elle accorde une Amniſtie à ceux qui ayant
déſerté , ſe repréſenteront aux Bureaux d'Amirau
sé de leurs Départemens.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En 1757, le Ministre de Hesse-Cassel, Sieur Aelt, a informé le Landgrave des difficultés rencontrées par les troupes hessoises en Grande-Bretagne et a sollicité leur rapatriement. Leur retour en Allemagne est prévu après février, le Parlement ayant garanti leur subsistance jusqu'au 24 février. Le gouvernement britannique recrute six nouveaux régiments en Irlande et prépare un camp de dix mille hommes pour le printemps en Grande-Bretagne. Parallèlement, l'examen de l'Amiral Byng a débuté le 27 décembre à Portsmouth. Byng a justifié ses actions par les délais de son départ, la faiblesse de son escadre et l'absence de ressources à Gibraltar. L'opinion publique semble favorable à Byng, comme l'a montré son transfert de Greenwich à Portsmouth sans incidents. Enfin, une proclamation royale propose une récompense pour la dénonciation de déserteurs et une amnistie pour ceux qui se rendront.
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79
p. 205
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 4 Janvier la Chambre des Communes résolut d'accorder deux cens [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre des communes, Flotte royale, Financement, Amiral Byng, Condamnation , Conseil de guerre
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 8 Février.
Le 14 Janvier la Chambre des Communes réfolut
d'accorder deux cens vingt-trois mille neuf
cens trente-neuf livres pour la dépenſe ordinaire
de la Flotte royale pendant cette année ; cent
foixante-deux mille cinq cens cinquante - fept
pour l'artillerie employée au fervice de terre ;
dix mille pour l'entretien de l'Hôpital de Greenwich
; une pareille fomme pour la conftruction
d'un nouvel Hôpital à Plymouth , & trente mille
pour la Maifon des Enfans trouvés.
A l'exception du Lord Blackeney & d'un petit
nombre d'Officiers , tous les témoins qui ont été
entendus dans l'affaire de l'Amiral Byng , one
dépofé que la conduite de cet Amiral n'étoit
fufceptible d'aucun reproche. Cependant le Confeil
de guerre affemblé à Portſmouth pour juger
cet Amiral , a prononcé que conféquemment à
Particle XII du Code Militaire , il ne pouvoit fe
difpenfer de condamner cet Amiral à perdre la
vie ; mais qu'en même temps il fe croyoit obligé
d'implorer la clémence du Roi en faveur de cet
Officier. On affure que le Vice- Amiral Bofcawen
, qui eft parti en pofte pour Portſmouth , y
porte la grace de l'Amiral Byng , avec des ordres
pour garantir cet Officier de la fureur de la populace
, qui perfifte à vouloir qu'on en faffe une
victime publique.
DE LONDRES , le 8 Février.
Le 14 Janvier la Chambre des Communes réfolut
d'accorder deux cens vingt-trois mille neuf
cens trente-neuf livres pour la dépenſe ordinaire
de la Flotte royale pendant cette année ; cent
foixante-deux mille cinq cens cinquante - fept
pour l'artillerie employée au fervice de terre ;
dix mille pour l'entretien de l'Hôpital de Greenwich
; une pareille fomme pour la conftruction
d'un nouvel Hôpital à Plymouth , & trente mille
pour la Maifon des Enfans trouvés.
A l'exception du Lord Blackeney & d'un petit
nombre d'Officiers , tous les témoins qui ont été
entendus dans l'affaire de l'Amiral Byng , one
dépofé que la conduite de cet Amiral n'étoit
fufceptible d'aucun reproche. Cependant le Confeil
de guerre affemblé à Portſmouth pour juger
cet Amiral , a prononcé que conféquemment à
Particle XII du Code Militaire , il ne pouvoit fe
difpenfer de condamner cet Amiral à perdre la
vie ; mais qu'en même temps il fe croyoit obligé
d'implorer la clémence du Roi en faveur de cet
Officier. On affure que le Vice- Amiral Bofcawen
, qui eft parti en pofte pour Portſmouth , y
porte la grace de l'Amiral Byng , avec des ordres
pour garantir cet Officier de la fureur de la populace
, qui perfifte à vouloir qu'on en faffe une
victime publique.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 14 janvier, la Chambre des Communes a approuvé plusieurs allocations financières : 223 939 livres pour les dépenses de la Flotte royale, 62 557 livres pour l'artillerie terrestre, 10 000 livres pour l'entretien de l'Hôpital de Greenwich, une somme équivalente pour la construction d'un nouvel hôpital à Plymouth, et 30 000 livres pour la Maison des Enfants trouvés. Dans l'affaire de l'Amiral Byng, la plupart des témoins, à l'exception du Lord Blackeney et de quelques officiers, ont déclaré que la conduite de l'Amiral n'était pas répréhensible. Néanmoins, le conseil de guerre à Portsmouth a condamné l'Amiral Byng à mort selon l'Article XII du Code Militaire, tout en sollicitant la clémence du Roi. Le Vice-Amiral Boscawen s'est rendu à Portsmouth avec la grâce de l'Amiral Byng et des instructions pour le protéger de la colère du public.
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80
p. 183-184
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Le 8 Février, la Chambre des Communes résolut de supplier le Roi de lui [...]
Mots clefs :
Londres, Chambre des communes, Ile de Minorque, Amiral Byng, Enquête , Bureau de la guerre, Régiments, Amérique, Fortifications anglaises, Bill, Parlement
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le premier Mars.
Le 8 Février , la Chambre des Communes ré…
folut de fupplier le Roi de lui faire remettre des
copies des différens avis reçus touchant le deffein
des François contre l'Ifle Minorque ; une lifte des
Vaiffeaux de guerre envoyés au fecours de cette
Ifle fous les ordres de l'Amiral Byng ; la copie des
ordres donnés à cet Amiral ; les lettres qu'on a
reçues de lui , & celles que P'Amirauté lui a écri
tes ; un état de la Garnifon du Fort Saint - Philippe
, & des munitions dont cette Place étoit
pourvue . Afin d'approfondir les caufes de toutes
les difgraces que la Nation a fouffertes l'année
derniere , la Chambre doit demander auffi communication
de toutes les pieces concernant les
fournitures faites aux troupes en Amérique pendant
les années 1755 & 1756.
Le Bureau de la Guerre a ordonné aux Régimens
de Saint- Claire , de Richbell , de Blakeney
, de Kennedy , Murray , de Bragge & de
Perry, d'être rendus le 18 à Cork en Irlande ,
où ils doivent s'embarquer. On prépare avec toute
la diligence poffible l'Eſcadre deſtinée à les con184
MERCURE DE FRANCE.
duire en Amérique , & elle fera commandée par.
le Contre-Amiral Holbourne , qui arborera fon
Pavillon à bord du Vaiffeau le Newark. Trois
cens hommes ont été détachés du Corps de l'Artillerie
, pour accompagner les trente pieces de canon
, que le Gouvernement fe propoſe de faire
tranfporter en Acadie. Suivant divers avis , les
Espagnols ont démoli quelques fortifications que
les Anglois avoient élevées dans les environs du
Golfe de Honduras ; & la Cour de Madrid fait .
exécuter à la rigueur les ordres qu'elle a donnés
contre les Interlopres . Un Vaiffeau Garde - Côte
de Sa Majefté Catholique s'eft emparé de deux
Navires Anglois , qui avoient chargé en fraude
du bois de teinture à la Baye de Campeche.
témoi-
Le 26 , le fieur Pitt , Secrétaire d'Etat , préfenta
un Meffage , par lequel le Roi informoit la
Chambre , qu'un des Membres du Confeil de
Guerre , qui a jugé l'Amiral Byng , ayant
gné avoir quelque déclarations à faire fur le jugement
qui avoit été porté , & demandant pour cet
effet d'être dégagé du ferment du fecret impofé
aux Officiers qui compofent les Confeils de Guer.
re , Sa Majefté avoit cru devoir fufpendre pour
quinze jours l'exécution de la fentence prononcée
contre le fieur Byng. Après plufieurs débats , il
fut ordonné de dreffer un Bill pour difpenfer les
Juges de cet Amiral , du fecret qu'ils avoient juré
d'obferver. Ce Bill fut la pour la premiere & la
feconde fois. La Chambre en fit hier la troifieme
lecture , & il paffa àla pluralité de cent cinquante-
trois voix, contre vingt trois. Le Roi fe rendra
cette ſemaine au Parlement , pour donner fon ар-
probation à ce Bill . On entendra enfuite ce que
les Juges de l'Amiral Byng ont à déclarer , ou
pour infirmer , ou pour juftifier fa condamnation
DE LONDRES , le premier Mars.
Le 8 Février , la Chambre des Communes ré…
folut de fupplier le Roi de lui faire remettre des
copies des différens avis reçus touchant le deffein
des François contre l'Ifle Minorque ; une lifte des
Vaiffeaux de guerre envoyés au fecours de cette
Ifle fous les ordres de l'Amiral Byng ; la copie des
ordres donnés à cet Amiral ; les lettres qu'on a
reçues de lui , & celles que P'Amirauté lui a écri
tes ; un état de la Garnifon du Fort Saint - Philippe
, & des munitions dont cette Place étoit
pourvue . Afin d'approfondir les caufes de toutes
les difgraces que la Nation a fouffertes l'année
derniere , la Chambre doit demander auffi communication
de toutes les pieces concernant les
fournitures faites aux troupes en Amérique pendant
les années 1755 & 1756.
Le Bureau de la Guerre a ordonné aux Régimens
de Saint- Claire , de Richbell , de Blakeney
, de Kennedy , Murray , de Bragge & de
Perry, d'être rendus le 18 à Cork en Irlande ,
où ils doivent s'embarquer. On prépare avec toute
la diligence poffible l'Eſcadre deſtinée à les con184
MERCURE DE FRANCE.
duire en Amérique , & elle fera commandée par.
le Contre-Amiral Holbourne , qui arborera fon
Pavillon à bord du Vaiffeau le Newark. Trois
cens hommes ont été détachés du Corps de l'Artillerie
, pour accompagner les trente pieces de canon
, que le Gouvernement fe propoſe de faire
tranfporter en Acadie. Suivant divers avis , les
Espagnols ont démoli quelques fortifications que
les Anglois avoient élevées dans les environs du
Golfe de Honduras ; & la Cour de Madrid fait .
exécuter à la rigueur les ordres qu'elle a donnés
contre les Interlopres . Un Vaiffeau Garde - Côte
de Sa Majefté Catholique s'eft emparé de deux
Navires Anglois , qui avoient chargé en fraude
du bois de teinture à la Baye de Campeche.
témoi-
Le 26 , le fieur Pitt , Secrétaire d'Etat , préfenta
un Meffage , par lequel le Roi informoit la
Chambre , qu'un des Membres du Confeil de
Guerre , qui a jugé l'Amiral Byng , ayant
gné avoir quelque déclarations à faire fur le jugement
qui avoit été porté , & demandant pour cet
effet d'être dégagé du ferment du fecret impofé
aux Officiers qui compofent les Confeils de Guer.
re , Sa Majefté avoit cru devoir fufpendre pour
quinze jours l'exécution de la fentence prononcée
contre le fieur Byng. Après plufieurs débats , il
fut ordonné de dreffer un Bill pour difpenfer les
Juges de cet Amiral , du fecret qu'ils avoient juré
d'obferver. Ce Bill fut la pour la premiere & la
feconde fois. La Chambre en fit hier la troifieme
lecture , & il paffa àla pluralité de cent cinquante-
trois voix, contre vingt trois. Le Roi fe rendra
cette ſemaine au Parlement , pour donner fon ар-
probation à ce Bill . On entendra enfuite ce que
les Juges de l'Amiral Byng ont à déclarer , ou
pour infirmer , ou pour juftifier fa condamnation
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 8 février, la Chambre des Communes a sollicité des documents concernant les attaques françaises contre l'île de Minorque, les vaisseaux envoyés à son secours, les ordres donnés à l'amiral Byng, et l'état de la garnison et des munitions du Fort Saint-Philippe. Elle a également demandé des informations sur les fournitures aux troupes en Amérique en 1755 et 1756. Le Bureau de la Guerre a ordonné à plusieurs régiments de se rendre en Irlande pour embarquer vers l'Amérique, sous le commandement du contre-amiral Holbourne. Trois cents hommes de l'artillerie et trente pièces de canon doivent être transportés en Acadie. Des rapports signalent des démolitions de fortifications britanniques et des saisies de navires anglais par les Espagnols. Le 26 février, le Secrétaire d'État Pitt a informé la Chambre que l'exécution de la sentence contre l'amiral Byng a été suspendue pour quinze jours. Un Bill pour dispenser les juges de Byng de leur serment de secret a été adopté à la majorité de 153 voix contre 23.
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81
p. 186-189
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Les efforts, que les amis du sieur Byng ont faits pour le sauver, [...]
Mots clefs :
Londres, Amiral Byng, Exécution, Derniers sentiments, Écrit, Soldats, Mort par balle, Public, État, Jugement, Irlande
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 18 Mars.
•
Les efforts , que les amis du fieur Byng ont
faits le fauver , ayant été fans fuccès ; cet
pour
Amiral , par la fermeté avec laquelle il s'eft préparé
à la mort , a montré qu'on lui avoit reproché
injuftement trop d'attache à la vie. Le 14 jour
fixé pour l'exécution de la fentence prononcée
contre cet Officier , les Chaloupes de la Flotte
remplies par les Officiers des Vaiffeaux de guerre
& par les Soldats de Marine , fe font placées aux
stations , qui leur avoient été indiquées près du
Vaiffeau le Monarque . Sur le midi , le fieur Byng
eft forti de la chambre où il étoit détenu à bord
de ce Bâtiment. Le Chapelain du Vaiffeau , &
deux Officiers , l'accompagnoient . Il les a priés
d'accepter chacun une bourfe de cinquante guinées
: il a fait diftribuer auffi dix guinées à chacun
des neuf Soldats commandés pour l'arquebufer.
Enfuite il a remis un papier au fieur Guillaume
Brough , Maréchal de la Cour d'Amirauté , en
AVRIL. 1757. 187
2
lui difant : Monfieur , voici mes derniers fentimens.
Je vous prie de les rendre publics , afin de détruire
les imputations odieufes dont on m'a noirci . Le
double de cet écrit eft entre les mains d'un de mes
parens. Après avoir pris congé des performes qui
l'environnoient , le malheureux Amiral plus
tranquille que les témoins de ce lugubre fpectacle
, s'eft mis à genoux , & s'eft bandé lui-même
les yeux avec un mouchoir. Il en tenoit un autre ,
& il l'a laiffé tomber. C'étoit le fignal dont il
étoit convenu avec les foldats deftinés pour exécuter
la fentence. Auffi- tôt font partis fix coups
de fufil , tirés par fix de ces foldats . Trois autres
étoient prêts à faire feu : mais une ſeconde décharge
n'a pas été néceffaire ; l'Amiral ayant
reçu cinq balles dans la poitrine , & une dans le
milieu du front , eft tombé roide mort fur le côté
gauche. Ainfi a fini le fieur Byng , dont le nom
fera cité parmi ceux des illuftres infortunés , comme
le nom de fon frere le fera dans la lifte des
modeles de la tendreffe fraternelle. Une foule
innombrable de peuple étoit accourue fur le
rivage pour affifter à cette exécution . La multitude
n'a pu refufer fa fenfibilité à la mort d'un
homme , dont elle avoit pourſuivi la condamnation
avec tant d'ardeur. L'écrit que le fieur Byng
a remis au fieur Brough , contient ce qui fuit :
« Dans quelques inftans , je ferai délivré de la
» violente perfécution de mes ennemis , & je ne
» ferai plus en butte aux traits de leur méchan-
» ceté. Je n'ai garde de leur envier une vie qu'ils
doivent paffer dans les remords inféparables du
» crime. Après ma mort , on me rendra la juftice
» qui m'a été refuſée pendant ma vie. La maniere
>> dont on a excité contre moi les clameurs du
» peuple , & les motifs qu'on a eus de les entre188
MERCURE DE FRANCE.
» tenir , paroîtront dans tout leur jour . Ôn me
» regardera comme une victime deſtinée à détour-
» ner de leur véritable objet l'indignation & le
>> reffentiment d'une Nation offenfee & abuſée.
» Mes ennemis , eux- mêmes intérieurement , ne
>> font pas moins convaincus que mes amis de
» mon innocence . Il eſt heureux pour moi de
≫pouvoir emporter au tombeau cette perfuafion .
» Je ſouhaite de tout mon coeur que le ſacrifice
» de mon ſang puiſſe contribuer au bonheur pu-
» blic. Mais ma confcience ne me reprochant
» aucun des malheurs arrivés à ma patrie , je
>> ne puis me refuſer à moi-même la fatisfaction
» de protefter hautement que j'ai rempli fidéle-
➤ment mon devoir , & que j'ai fait tout l'uſage
» que j'ai pu de mes lumieres & de ma capacité ,
» pour l'honneur du Roi & pour le ſervice de
» l'Etat . Je ſuis mortifié que ma bonne volonté
» n'ait pas été ſuivie d'un fuccès plus heureux , &
» que l'armement , dont le commandement m'a
» été confié , ait été trop foible pour l'importance
» de l'expédition auquel il étoit deftiné . La vérité
» toutefois a triomphé du menſonge & de la ca-
» lomnie , & la juſtice elle- même à lavé la tache
>> ignominieuſe dont on m'avoit couvert , en
» m'imputant malignement d'avoir manqué de
» fidélité ou de courage. Mon coeur me rend té-
» moignagne que je ne fuis point en faute à ces
» deux égards . Mais quel eft l'homme affez pré-
»fomptueux pour le flatter qu'il ne fe trompe
» point dans les jugemens ? Je me crois inno-
» cent , & mes Juges m'ont cru coupable. Si je
» me trompe , on doit excuſer mon erreur , com-
» me étant le partage de l'humanité . Si ce font
» mes Juges qui fe font trompés , que Dieu leur
» pardonne , comme je fais , leur illuſion ! Puiffent
AVRIL 1757. 189
» le trouble & les allarmes qu'ils ont fait paroître
, lorfqu'ils m'ont condamné , fe calmer &
>> ceffer , comme tout reffentiment ceffe actuelle-
» ment de ma part ! Grand Dieu ! Juge ſuprême
de tous les coeurs ! tu as connu le mien : c'eſt à
» toi que je foumets la juftice de ma cauſe. »>
Signé , J. Byng. A bord du Vaiſſeau de guerre le
Monarque , dans le Havre de Portsmouth , le 14
ל כ
Mars
1757.
Le corps du fieur Byng a été tranfporté de
Portſmouth à fa terre de Southill , que cet Amiral
poffédoit dans le Duché de Bedfort.
Selon les avis reçus d'Irlande , cent Bâtimens de
tranſports , ayant à bord les troupes destinées
pour l'Amérique , ont fait voile de Cork , fous
Peſcorte de deux Vaiffeaux de guerre.
DE LONDRES , le 18 Mars.
•
Les efforts , que les amis du fieur Byng ont
faits le fauver , ayant été fans fuccès ; cet
pour
Amiral , par la fermeté avec laquelle il s'eft préparé
à la mort , a montré qu'on lui avoit reproché
injuftement trop d'attache à la vie. Le 14 jour
fixé pour l'exécution de la fentence prononcée
contre cet Officier , les Chaloupes de la Flotte
remplies par les Officiers des Vaiffeaux de guerre
& par les Soldats de Marine , fe font placées aux
stations , qui leur avoient été indiquées près du
Vaiffeau le Monarque . Sur le midi , le fieur Byng
eft forti de la chambre où il étoit détenu à bord
de ce Bâtiment. Le Chapelain du Vaiffeau , &
deux Officiers , l'accompagnoient . Il les a priés
d'accepter chacun une bourfe de cinquante guinées
: il a fait diftribuer auffi dix guinées à chacun
des neuf Soldats commandés pour l'arquebufer.
Enfuite il a remis un papier au fieur Guillaume
Brough , Maréchal de la Cour d'Amirauté , en
AVRIL. 1757. 187
2
lui difant : Monfieur , voici mes derniers fentimens.
Je vous prie de les rendre publics , afin de détruire
les imputations odieufes dont on m'a noirci . Le
double de cet écrit eft entre les mains d'un de mes
parens. Après avoir pris congé des performes qui
l'environnoient , le malheureux Amiral plus
tranquille que les témoins de ce lugubre fpectacle
, s'eft mis à genoux , & s'eft bandé lui-même
les yeux avec un mouchoir. Il en tenoit un autre ,
& il l'a laiffé tomber. C'étoit le fignal dont il
étoit convenu avec les foldats deftinés pour exécuter
la fentence. Auffi- tôt font partis fix coups
de fufil , tirés par fix de ces foldats . Trois autres
étoient prêts à faire feu : mais une ſeconde décharge
n'a pas été néceffaire ; l'Amiral ayant
reçu cinq balles dans la poitrine , & une dans le
milieu du front , eft tombé roide mort fur le côté
gauche. Ainfi a fini le fieur Byng , dont le nom
fera cité parmi ceux des illuftres infortunés , comme
le nom de fon frere le fera dans la lifte des
modeles de la tendreffe fraternelle. Une foule
innombrable de peuple étoit accourue fur le
rivage pour affifter à cette exécution . La multitude
n'a pu refufer fa fenfibilité à la mort d'un
homme , dont elle avoit pourſuivi la condamnation
avec tant d'ardeur. L'écrit que le fieur Byng
a remis au fieur Brough , contient ce qui fuit :
« Dans quelques inftans , je ferai délivré de la
» violente perfécution de mes ennemis , & je ne
» ferai plus en butte aux traits de leur méchan-
» ceté. Je n'ai garde de leur envier une vie qu'ils
doivent paffer dans les remords inféparables du
» crime. Après ma mort , on me rendra la juftice
» qui m'a été refuſée pendant ma vie. La maniere
>> dont on a excité contre moi les clameurs du
» peuple , & les motifs qu'on a eus de les entre188
MERCURE DE FRANCE.
» tenir , paroîtront dans tout leur jour . Ôn me
» regardera comme une victime deſtinée à détour-
» ner de leur véritable objet l'indignation & le
>> reffentiment d'une Nation offenfee & abuſée.
» Mes ennemis , eux- mêmes intérieurement , ne
>> font pas moins convaincus que mes amis de
» mon innocence . Il eſt heureux pour moi de
≫pouvoir emporter au tombeau cette perfuafion .
» Je ſouhaite de tout mon coeur que le ſacrifice
» de mon ſang puiſſe contribuer au bonheur pu-
» blic. Mais ma confcience ne me reprochant
» aucun des malheurs arrivés à ma patrie , je
>> ne puis me refuſer à moi-même la fatisfaction
» de protefter hautement que j'ai rempli fidéle-
➤ment mon devoir , & que j'ai fait tout l'uſage
» que j'ai pu de mes lumieres & de ma capacité ,
» pour l'honneur du Roi & pour le ſervice de
» l'Etat . Je ſuis mortifié que ma bonne volonté
» n'ait pas été ſuivie d'un fuccès plus heureux , &
» que l'armement , dont le commandement m'a
» été confié , ait été trop foible pour l'importance
» de l'expédition auquel il étoit deftiné . La vérité
» toutefois a triomphé du menſonge & de la ca-
» lomnie , & la juſtice elle- même à lavé la tache
>> ignominieuſe dont on m'avoit couvert , en
» m'imputant malignement d'avoir manqué de
» fidélité ou de courage. Mon coeur me rend té-
» moignagne que je ne fuis point en faute à ces
» deux égards . Mais quel eft l'homme affez pré-
»fomptueux pour le flatter qu'il ne fe trompe
» point dans les jugemens ? Je me crois inno-
» cent , & mes Juges m'ont cru coupable. Si je
» me trompe , on doit excuſer mon erreur , com-
» me étant le partage de l'humanité . Si ce font
» mes Juges qui fe font trompés , que Dieu leur
» pardonne , comme je fais , leur illuſion ! Puiffent
AVRIL 1757. 189
» le trouble & les allarmes qu'ils ont fait paroître
, lorfqu'ils m'ont condamné , fe calmer &
>> ceffer , comme tout reffentiment ceffe actuelle-
» ment de ma part ! Grand Dieu ! Juge ſuprême
de tous les coeurs ! tu as connu le mien : c'eſt à
» toi que je foumets la juftice de ma cauſe. »>
Signé , J. Byng. A bord du Vaiſſeau de guerre le
Monarque , dans le Havre de Portsmouth , le 14
ל כ
Mars
1757.
Le corps du fieur Byng a été tranfporté de
Portſmouth à fa terre de Southill , que cet Amiral
poffédoit dans le Duché de Bedfort.
Selon les avis reçus d'Irlande , cent Bâtimens de
tranſports , ayant à bord les troupes destinées
pour l'Amérique , ont fait voile de Cork , fous
Peſcorte de deux Vaiffeaux de guerre.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 14 mars 1757, l'amiral John Byng fut exécuté à bord du vaisseau le Monarque à Portsmouth. Malgré les tentatives de ses partisans pour le sauver, Byng accepta sa sentence avec dignité. Accompagné du chapelain du vaisseau et de deux officiers, il distribua des sommes d'argent aux personnes présentes et remit un écrit à Guillaume Brough, maréchal de la Cour d'Amirauté, dans lequel il exprimait son innocence et sa fidélité à son devoir. L'exécution se déroula en présence d'une foule nombreuse, dont la sensibilité contrastait avec l'ardeur précédente pour sa condamnation. Dans son écrit, Byng souligna son innocence, son dévouement à son pays et sa tristesse face à l'échec de son expédition. Son corps fut ensuite transporté à sa propriété de Southill dans le Duché de Bedford. Par ailleurs, cent bâtiments de transport, escortés par deux vaisseaux de guerre, quittèrent Cork en direction de l'Amérique avec des troupes à bord.
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82
p. *195-195
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Des avis reçus d'Antigoa annoncent que les François se sont [...]
Mots clefs :
Londres, Français, Prise d'un fort, Afrique, Gouvernement de Gibraltar
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE
BRETAGNE.
DE
LONDRES , le 19 Avril,
Des avis reçus d'Antigoa annoncent que les
François fe font emparés d'un Fort près de la riviete
de Gambie fur la côte d'Afrique. On conjecture
que c'eft l'Efcadre partie de Breſt au mois de Novembre
dernier , qui a été employée à cette expédition.
Sa Majesté a ôté au Lord Tyrawley le Gouver
nement de Gibraltar , pour le donner au Comte
de Humes.
BRETAGNE.
DE
LONDRES , le 19 Avril,
Des avis reçus d'Antigoa annoncent que les
François fe font emparés d'un Fort près de la riviete
de Gambie fur la côte d'Afrique. On conjecture
que c'eft l'Efcadre partie de Breſt au mois de Novembre
dernier , qui a été employée à cette expédition.
Sa Majesté a ôté au Lord Tyrawley le Gouver
nement de Gibraltar , pour le donner au Comte
de Humes.
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83
p. 186-187
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Les Vaisseaux du Roi, & nos Armateurs, se sont emparés depuis peu de [...]
Mots clefs :
Londres, Vaisseaux, Navires français, Chambres du parlement, Message du roi, Amérique, Amiral Holbourne
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 24 Mai.
Les Vaiffeaux du Roi , & nos Armateurs , fe
font emparés depuis peu de fept Navires François
partis de Bordeaux . Selon les Lettres de la Jamaïque
, le Chevalier de Bauffremont , avec quatre
Vaiffeaux & trois Frégates , bloque le Port-
Royal. Les mêmes nouvelles ajoutent , que ce
Chef d'Efcadre s'eft rendu maître du Vaiffeau de
guerre le Greenwich , de so canons , qui étoit
employé à eſcorter les Navires Marchands au paſfage
du vent.
•
On remit le 17 de ce mois aux deux Chambres
du Parlement un Meffage du Roi , portant que ,
comme il pourroit furvenir des événemens de la
derniere importance , qui auroient les fuites les plus
funeftes fi l'on ne recouroit promptement aux
moyens de les prévenir ; Sa Majesté défiroit quefon
Parlement la miten état de fournir aux dépenses extraordinaires
, faites ou à faire pour la guerre
pendant cette année , & de prendre toutes les mefures
que les circonstances exigeront pour s'opposer aux
entreprises des ennemis. La Chambre des Communes
prit le lendemain en confidération le Meffage
du Roi , & elle réfolut d'accorder à Sa Majesté un
million fterling. Le 20 , elle décida que ce million
fe leveroit par emprunt ou par des billets de
l'Echiquier , payables fur le fubfide de l'année
1758. On affure que l'Amiral Holbourne eft
chargée de faire , à fon arrivée en Amérique ,
des
JUI N. 1757 .
187
recherches pour découvrir deux Corfaires , l'un
d'Hallifax , l'autre de la nouvelle Angleterre
qui ont exercé diverfes déprédations contre les Efpagnols.
DE LONDRES , le 24 Mai.
Les Vaiffeaux du Roi , & nos Armateurs , fe
font emparés depuis peu de fept Navires François
partis de Bordeaux . Selon les Lettres de la Jamaïque
, le Chevalier de Bauffremont , avec quatre
Vaiffeaux & trois Frégates , bloque le Port-
Royal. Les mêmes nouvelles ajoutent , que ce
Chef d'Efcadre s'eft rendu maître du Vaiffeau de
guerre le Greenwich , de so canons , qui étoit
employé à eſcorter les Navires Marchands au paſfage
du vent.
•
On remit le 17 de ce mois aux deux Chambres
du Parlement un Meffage du Roi , portant que ,
comme il pourroit furvenir des événemens de la
derniere importance , qui auroient les fuites les plus
funeftes fi l'on ne recouroit promptement aux
moyens de les prévenir ; Sa Majesté défiroit quefon
Parlement la miten état de fournir aux dépenses extraordinaires
, faites ou à faire pour la guerre
pendant cette année , & de prendre toutes les mefures
que les circonstances exigeront pour s'opposer aux
entreprises des ennemis. La Chambre des Communes
prit le lendemain en confidération le Meffage
du Roi , & elle réfolut d'accorder à Sa Majesté un
million fterling. Le 20 , elle décida que ce million
fe leveroit par emprunt ou par des billets de
l'Echiquier , payables fur le fubfide de l'année
1758. On affure que l'Amiral Holbourne eft
chargée de faire , à fon arrivée en Amérique ,
des
JUI N. 1757 .
187
recherches pour découvrir deux Corfaires , l'un
d'Hallifax , l'autre de la nouvelle Angleterre
qui ont exercé diverfes déprédations contre les Efpagnols.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 24 mai, des navires britanniques ont capturé sept navires français à Bordeaux. Parallèlement, le Chevalier de Bauffremont, à la tête d'une flotte de quatre vaisseaux et trois frégates, bloque le Port-Royal et s'empare du vaisseau britannique Greenwich, armé de 50 canons. Le 17 mai, le roi a adressé un message aux deux Chambres du Parlement, soulignant la nécessité de prévenir des événements graves et de se préparer à couvrir les dépenses extraordinaires liées à la guerre. La Chambre des Communes a examiné ce message le lendemain et a décidé d'accorder un million de sterling au roi. Le 20 mai, elle a décidé que ce montant serait levé par emprunt ou par des billets de l'Échiquier, payables sur le subside de l'année 1758. Par ailleurs, l'amiral Holbourne est chargé de rechercher deux corsaires, l'un d'Halifax et l'autre de la Nouvelle-Angleterre, ayant commis des déprédations contre les Espagnols.
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84
p. 210-211
GRANDE BRETAGNE.
Début :
La Compagnie des Indes vient de recevoir des nouvelles très-facheuses [...]
Mots clefs :
Londres, Compagnie des Indes, Vaisseaux, Conflits, Pillages, Gouverneur, Equipage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 7 Juin.
La Compagnie des Indes vient de recevoir des
nouvelles très-facheufes par fes Vaiffeaux le Portfield
, l'Edgcote & le Chefterfield. Selon le rapport,
JUILLET. 1757. 211
des équipages de ces Bâtimens , qui reviennent
des côtes de Malabar & de Coromandel , Sourajée
Doulah , petit- fils & fucceffeur de feu Aliverdée
Kan , Nabab de Bengale , a demandé des
fommes confidérables aux Anglois établis dans le
voisinage de fes états. Les Anglois n'y ayant point
fatisfait , il a marché dans le mois de Juin de l'année
derniere avec foixante mille hommes à Calécut
, dont il s'eft rendu maître , ainfi que de tous
les autres établiffemens de la compagnie fur la
côte. Il y a exterminé tout ce qu'il y a rencontré
, & il a enlevé l'argent & les marchandiſes de
tous les comtoirs. Les Gouverneurs de Madras &
de Bombay ont fait partir fur l'Eſcadre de l'Amiral
Wafton un Corps de troupes , pour tâcher de
rétablir le Fort Guillaume , que le Nabab a détruit.
On a été informé par les mêmes équipages
que le Vaiffeau le Doddington , appartenant à la
Compagnie , avoit fait naufrage près du Cap de
Bonne-Efperance , & qu'on n'avoit pu fauver que
vingt-fept des perfonnes qui étoient à bord. Un
autre Vaiffeau de la Compagnie nommé le
Protecteur , & armé en courfe , s'eft emparé d'un
Navire François , parti de Pondichery.
DE LONDRES , le 7 Juin.
La Compagnie des Indes vient de recevoir des
nouvelles très-facheufes par fes Vaiffeaux le Portfield
, l'Edgcote & le Chefterfield. Selon le rapport,
JUILLET. 1757. 211
des équipages de ces Bâtimens , qui reviennent
des côtes de Malabar & de Coromandel , Sourajée
Doulah , petit- fils & fucceffeur de feu Aliverdée
Kan , Nabab de Bengale , a demandé des
fommes confidérables aux Anglois établis dans le
voisinage de fes états. Les Anglois n'y ayant point
fatisfait , il a marché dans le mois de Juin de l'année
derniere avec foixante mille hommes à Calécut
, dont il s'eft rendu maître , ainfi que de tous
les autres établiffemens de la compagnie fur la
côte. Il y a exterminé tout ce qu'il y a rencontré
, & il a enlevé l'argent & les marchandiſes de
tous les comtoirs. Les Gouverneurs de Madras &
de Bombay ont fait partir fur l'Eſcadre de l'Amiral
Wafton un Corps de troupes , pour tâcher de
rétablir le Fort Guillaume , que le Nabab a détruit.
On a été informé par les mêmes équipages
que le Vaiffeau le Doddington , appartenant à la
Compagnie , avoit fait naufrage près du Cap de
Bonne-Efperance , & qu'on n'avoit pu fauver que
vingt-fept des perfonnes qui étoient à bord. Un
autre Vaiffeau de la Compagnie nommé le
Protecteur , & armé en courfe , s'eft emparé d'un
Navire François , parti de Pondichery.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
La Compagnie des Indes a reçu des nouvelles alarmantes via les vaisseaux Portfield, Edgcote et Chesterfield. Sourajée Doulah, successeur d'Aliverdi Khan, Nabab de Bengale, a exigé des sommes considérables des Anglais établis près de ses États. Après leur refus, il a attaqué et pris Calicut ainsi que tous les établissements de la compagnie sur les côtes de Malabar et de Coromandel en juin de l'année précédente, exterminant les occupants et pillant les biens. Les gouverneurs de Madras et de Bombay ont envoyé des troupes à bord de l'escadre de l'amiral Waston pour tenter de rétablir le Fort Guillaume, détruit par le Nabab. Par ailleurs, le vaisseau Doddington a fait naufrage près du Cap de Bonne-Espérance, ne sauvant que vingt-sept personnes. Le vaisseau Protecteur a capturé un navire français parti de Pondichéry.
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85
p. 214
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On a appris par un Bâtiment, venu de la Nouvelle Yorck, que le 20 [...]
Mots clefs :
Londres, Amérique, New York, Troupe française, Fort Guillaume Henry, Attaque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , les Juillet.
On a appris par un Bâtiment , venu de la Nouvelle
Yorck , que le 20 du mois de Mars dernier
un Corps de troupes Françoifes , de Canadiens &
de Sauvages , fort d'environ quinze cens hommes,
s'étoit préfenté devant le Fort Guillaume Henry,
qu'il avoit tenté inutilement de l'emporter par ef-
Calade ; mais qu'en fe retirant , il avoit brûlé un
magafin , & plufieurs bateaux qui fe trouvoient
fur le Lac Georges. L'équipage de ce Bâtiment a
ajouté , que le Lord Loudon avoit fait affembler
cent foixante- dix Bateaux , fur lesquels devoient
s'embarquer neuf mille hommes deſtinés pourune
expédition fecrete . Plufieurs Navires confirment
que cinq Vaiffeaux de guerre François , qui croifent
fur les côtes d'Afrique , ont pillé & brûlé
quatre de nos Vaiffeaux ; qu'ils ont détruit quel
ques-uns de nos Forts & de nos établiſſemens , &
qu'ils fe propofent d'en ufer de même à l'égard
de ceux qui fubfiftent encore fur cette côte.
DE LONDRES , les Juillet.
On a appris par un Bâtiment , venu de la Nouvelle
Yorck , que le 20 du mois de Mars dernier
un Corps de troupes Françoifes , de Canadiens &
de Sauvages , fort d'environ quinze cens hommes,
s'étoit préfenté devant le Fort Guillaume Henry,
qu'il avoit tenté inutilement de l'emporter par ef-
Calade ; mais qu'en fe retirant , il avoit brûlé un
magafin , & plufieurs bateaux qui fe trouvoient
fur le Lac Georges. L'équipage de ce Bâtiment a
ajouté , que le Lord Loudon avoit fait affembler
cent foixante- dix Bateaux , fur lesquels devoient
s'embarquer neuf mille hommes deſtinés pourune
expédition fecrete . Plufieurs Navires confirment
que cinq Vaiffeaux de guerre François , qui croifent
fur les côtes d'Afrique , ont pillé & brûlé
quatre de nos Vaiffeaux ; qu'ils ont détruit quel
ques-uns de nos Forts & de nos établiſſemens , &
qu'ils fe propofent d'en ufer de même à l'égard
de ceux qui fubfiftent encore fur cette côte.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 20 mars, environ 1500 soldats français, canadiens et amérindiens ont attaqué le Fort Guillaume Henry sans succès. Ils ont incendié des bâtiments avant de se retirer. Le Lord Loudon a préparé 1610 bateaux pour 9000 hommes. En Afrique, cinq vaisseaux français ont attaqué et détruit des navires et forts britanniques.
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86
p. *195-195
GRANDE BRETAGNE.
Début :
La démission du Duc de Cumberland qui a quitté tous ses emplois, est une [...]
Mots clefs :
Londres, Duc de Cumberland, Démission, Navire, Île des Barbades
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 30 Octobre.
La démiffion du Duc de Cumberland qui a
quitté tous fes emplois , eft une chofe réglée. Ce
Prince a même déclaré qu'il ne reparoîtroit à la
tête des armées du Roi , que dans les cas d'invafion
ou de rébellion . Sa place de Colonel du premier
régiment des Gardes à pied , a été donnée
au Prince Edouard , qui doit être inceflamment
déclaré Duc de Gloceftre . Le Général Ligonier &
par interim le commandement en chef de toutes
les troupes.
"
Le Vaiffeau du Roi le Winchester , venant d'Antigoa
, a rapporté qu'il y avoit eu le 29 Août
dernier une forte ſecouffe de tremblement de terre
dans l'Ifle des Barbades , qui avoit caufé peu de
dommage , & quelle avoit été fuivie d'une violente
tempête , qu'on a fentie dans les Illes fous
le vent.
DE LONDRES , le 30 Octobre.
La démiffion du Duc de Cumberland qui a
quitté tous fes emplois , eft une chofe réglée. Ce
Prince a même déclaré qu'il ne reparoîtroit à la
tête des armées du Roi , que dans les cas d'invafion
ou de rébellion . Sa place de Colonel du premier
régiment des Gardes à pied , a été donnée
au Prince Edouard , qui doit être inceflamment
déclaré Duc de Gloceftre . Le Général Ligonier &
par interim le commandement en chef de toutes
les troupes.
"
Le Vaiffeau du Roi le Winchester , venant d'Antigoa
, a rapporté qu'il y avoit eu le 29 Août
dernier une forte ſecouffe de tremblement de terre
dans l'Ifle des Barbades , qui avoit caufé peu de
dommage , & quelle avoit été fuivie d'une violente
tempête , qu'on a fentie dans les Illes fous
le vent.
Fermer
Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 30 octobre, le Duc de Cumberland a démissionné de ses postes à Londres. Il ne reprendra le commandement qu'en cas d'invasion ou de rébellion. Le Prince Edouard, futur Duc de Gloucester, devient Colonel du premier régiment des Gardes à pied. Le Général Ligonier assure l'intérim. Un tremblement de terre a frappé les Barbades le 29 août, suivi d'une tempête dans les îles sous le vent.
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87
p. 163-164
GRANDE BRETAGNE.
Début :
Il y a eu d'assez vifs débats dans les Conseils tenus [...]
Mots clefs :
Londres, Conseils, Officiers, Débarquement, Ministre, Dublin, Orage violent
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 26 Novembre.
Il y a eu d'affez vifs débats dans les Confeils
tenus à la Cour au fujet des Officiers de terre &
de mer qui étoient chargés de conduire l'expédi
tion faite en dernier lieu fur les côtes de France.
L'avis de plufieurs Membres a été qu'ils avoient
manqué à leur devoir. On leur reproche de
n'avoir pas d'abord attaqué le Fort de Fou-
Fas de n'avoir pas tenté le débarquement
du côté de Rochefort d'avoir eu entr'eux
de la méfintelligence , & de ne s'être point
accordés dans les Confeils qu'ils ont tenus fur la
flotte les 25 & 28 Septembre. On ne fçait point ce
qui fera décidé ; mais on croit que le Parlement
prendra connoiffance de cette affaire, Cet événe
見
164 MERCURE DE FRANCE.
1
ment , & ce qui fe paffe en Allemagne , femblent
annoncer un changement prochain dans le miniftere
& dans les armées .
Suivant les lettres de Dublin , il s'eft élevé dans
cette Ville , le 17 Novembre, à trois heures aprèsmidi
, un orage , accompagné de tonnerre , d'éclairs
& de grêle , d'une telle violence , que de mémoire
d'homme il ne s'y en eft point vu de femblable.
Une partie du clocher de l'Eglife de Chriſt a été
abattue par la foudre , & la chûte a fort endommagé
ce Temple.
DE LONDRES , le 26 Novembre.
Il y a eu d'affez vifs débats dans les Confeils
tenus à la Cour au fujet des Officiers de terre &
de mer qui étoient chargés de conduire l'expédi
tion faite en dernier lieu fur les côtes de France.
L'avis de plufieurs Membres a été qu'ils avoient
manqué à leur devoir. On leur reproche de
n'avoir pas d'abord attaqué le Fort de Fou-
Fas de n'avoir pas tenté le débarquement
du côté de Rochefort d'avoir eu entr'eux
de la méfintelligence , & de ne s'être point
accordés dans les Confeils qu'ils ont tenus fur la
flotte les 25 & 28 Septembre. On ne fçait point ce
qui fera décidé ; mais on croit que le Parlement
prendra connoiffance de cette affaire, Cet événe
見
164 MERCURE DE FRANCE.
1
ment , & ce qui fe paffe en Allemagne , femblent
annoncer un changement prochain dans le miniftere
& dans les armées .
Suivant les lettres de Dublin , il s'eft élevé dans
cette Ville , le 17 Novembre, à trois heures aprèsmidi
, un orage , accompagné de tonnerre , d'éclairs
& de grêle , d'une telle violence , que de mémoire
d'homme il ne s'y en eft point vu de femblable.
Une partie du clocher de l'Eglife de Chriſt a été
abattue par la foudre , & la chûte a fort endommagé
ce Temple.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Des débats intenses ont eu lieu au sein des conseils de la Cour britannique concernant les officiers impliqués dans une récente expédition sur les côtes de France. Ces officiers sont critiqués pour ne pas avoir pris d'assaut le Fort de Fouras et pour ne pas avoir tenté de débarquer près de Rochefort. Ils sont également accusés de méfiance mutuelle et de désaccord lors des réunions tenues sur la flotte les 25 et 28 septembre. La décision finale concernant cette affaire n'est pas encore connue, mais il est probable que le Parlement l'examine. Ces événements, ainsi que des développements en Allemagne, laissent présager des changements imminents dans le ministère et les armées. Par ailleurs, un violent orage à Dublin le 17 novembre a endommagé une partie du clocher de l'église Christ Church.
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88
p. 190-191
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On a reçu par la voie de Bengale de fâcheuses nouvelles de quelques-uns [...]
Mots clefs :
Londres, Indes orientales, Troupes françaises, Colonisation, Attaques, Compagnie des Indes, Vaisseaux, Incendie
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES , le 24 Mai.
On a reçu par la voie de Bengale de fâcheuſes
nouvelles de quelques- uns de nos établiflemens
dans les Indes Orientales. Elles portent qu'un
corps de Troupes Françoiſes , aux ordres de M.
de Saint- Paul , s'eft emparé dans le mois de Mai
de l'année derniere de Mellipelly & de Bander-
Malanca , établiffemens Anglois fur la riviere
d'Yanaon ou d'Ingeram , à la côte d'Orixa , au
Nord de la côte de Coromandel . Après la prife de
ces deux Comptoirs , M. de Saint- Paul a marché
vers le Nord avec ſon Détachement , & s'eft joint
près de Chicacole à un autre corps de troupes
Françoifes commandé par M. de Buffi. Ces deux
corps réunis fe font portés fur Vifigapatam , autre
établiffement Anglois , fitué pareillement à la côte
d'Orixa , où il y avoit cent quarante Européens
de garnifon , & environ quatre cens vingt foldats
des troupes du pays. La Ville & le Fort ont capitulé
le 17 Juin 1757. Les Troupes & les Employés
de la Compagnie des Indes ont été faits prifonniers
de guerre. Par cette expédition , nous avons
perdu tous les établiffemens que nous avions au
Nord de Madras , & où nous faifions un commerce
très- confidérable de toile de coton ,
dont la qua-
Jité eft fupérieure à celle des toiles qui fe tirent
de la côte de Coromandel.
La Compagnie des Indes a reçu en même temps
avis que ceux de ſes Vaiffeaux qui ont été l'année
dernière à la Chine , ont manqué leur paffage en
Europe.
Par des lettres de Barbade , datées du 2 Avril
JUILLET. 1758 .
191
dernier , nous apprenons qu'un incendie a confumé
plus de cent maiſons dans la ville de Bridgetown
, capitale de l'Iſe.
DE LONDRES , le 24 Mai.
On a reçu par la voie de Bengale de fâcheuſes
nouvelles de quelques- uns de nos établiflemens
dans les Indes Orientales. Elles portent qu'un
corps de Troupes Françoiſes , aux ordres de M.
de Saint- Paul , s'eft emparé dans le mois de Mai
de l'année derniere de Mellipelly & de Bander-
Malanca , établiffemens Anglois fur la riviere
d'Yanaon ou d'Ingeram , à la côte d'Orixa , au
Nord de la côte de Coromandel . Après la prife de
ces deux Comptoirs , M. de Saint- Paul a marché
vers le Nord avec ſon Détachement , & s'eft joint
près de Chicacole à un autre corps de troupes
Françoifes commandé par M. de Buffi. Ces deux
corps réunis fe font portés fur Vifigapatam , autre
établiffement Anglois , fitué pareillement à la côte
d'Orixa , où il y avoit cent quarante Européens
de garnifon , & environ quatre cens vingt foldats
des troupes du pays. La Ville & le Fort ont capitulé
le 17 Juin 1757. Les Troupes & les Employés
de la Compagnie des Indes ont été faits prifonniers
de guerre. Par cette expédition , nous avons
perdu tous les établiffemens que nous avions au
Nord de Madras , & où nous faifions un commerce
très- confidérable de toile de coton ,
dont la qua-
Jité eft fupérieure à celle des toiles qui fe tirent
de la côte de Coromandel.
La Compagnie des Indes a reçu en même temps
avis que ceux de ſes Vaiffeaux qui ont été l'année
dernière à la Chine , ont manqué leur paffage en
Europe.
Par des lettres de Barbade , datées du 2 Avril
JUILLET. 1758 .
191
dernier , nous apprenons qu'un incendie a confumé
plus de cent maiſons dans la ville de Bridgetown
, capitale de l'Iſe.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
Le 24 mai, des nouvelles ont rapporté que des troupes françaises, dirigées par M. de Saint-Paul, avaient pris possession des établissements anglais de Mellipelly et de Bander-Malanca en mai 1756. Ces établissements se situent sur la rivière d'Yanaon, sur la côte d'Orixa, au nord de la côte de Coromandel. M. de Saint-Paul a ensuite rejoint M. de Bussy près de Chicacole et ensemble, ils ont attaqué Vifigapatam, un autre établissement anglais. La ville et le fort ont capitulé le 17 juin 1757, entraînant la capture des troupes et des employés de la Compagnie des Indes. Cette expédition a conduit à la perte de tous les établissements britanniques au nord de Madras, où un commerce important de toile de coton de haute qualité était effectué. Par ailleurs, la Compagnie des Indes a appris que ses vaisseaux destinés à la Chine avaient manqué leur passage en Europe. De plus, un incendie a détruit plus de cent maisons à Bridgetown, capitale de l'île de Barbade, le 2 avril 1758.
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89
p. 203-205
GRANDE BRETAGNE.
Début :
On va faire embarquer pour Embden quatre Compagnies d'anciennes Troupes [...]
Mots clefs :
Londres, Compagnies, Parlement, Dettes nationales, Dépenses, Soldats, Commandement, Tribunaux de l'Amirauté, Amérique, Pêche à la baleine, Commerce du nord, Corsaires , Suède
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texteReconnaissance textuelle : GRANDE BRETAGNE.
GRANDE BRETAGNE.
DE LONDRES, le 16 Juillet.
On va faire embarquer pour Embdem quatre
Compagnies d'anciennes Troupes qui remplaceront
le Régiment Anglois de Brudenell , actuellement
engarnison dans cette Place , & que l'on envoye
à l'armée d'Hanovre.
Suivant l'état remis au Parlement dans la derniere
ſéance,nos dettes nationales montoient le 11
Janvier dernier à ſoixante- dix- ſept millions ſeptcens
quatre-vingt mille trois cens quatre-vingtfix
livres ſterlings. Elles ont été augmentées depuis
decinq millions de livres , pour les dépenſes extraordinaires
de cette campagne. Ainfielles montent
actuellement à quatre-vingt-deux millions
fept cens quatre-vingt mille trois cens quatrevingt-
fix livres ſterlings , le tout non compris less
dettes de la Marine qui font ſeules un objet d'enron
deux millions de livres ſterlings .
Il paroît décidé que la Cour ne fera paſſer en
Allemagne que dix mille hommes , au lieu de
trente ou de vingt mille qu'on s'étoit d'abord propoſé
de joindre à l'armée d'Hanovre
Lecommandement de ces troupes é tant deſtiné
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
au Duc de Marlborough , on croit que le Comte
d'Ancram commandera celles qu'on a deſſein de
renvoyer ſur les côtes de France. On aſſure même
que le Prince Edouard Augufte , frere du Prince
de Galles , a obtenu de Sa Majesté la permiſſion
d'aller ſervir , en qualité de volontaire , dans l'expédition
qu'on doit tenter de nouveau ſur ces mêmes
côtes , & qu'il s'embarquera ſur la flotte du
Chefd'eſcadre Howe.
Les Tribunaux de l'Amirauté , établis dans nos
Iſles de l'Amérique , ont pris le parti , pour abréger
les procédures, de déclarer de bonne priſe tous
les vaiſſeaux Hollandois qu'on trouve munis de
permiffions données par les François. Ces permiffions
, ſuivant leur Jurisprudence , naturaliſent les
vaiſſeaux , & les rendent ſujets à confiſcation ,
comme s'ils appartenoient véritablement à l'ennemi.
La pêche de la Baleine a mal réuſſi cette année
dans les mers du Nord. Six vaiſſeaux Hollandois ,
& cinq des nôtres , y ont péri ; pluſieurs autres ont
beaucoup fouffert , & quelques-uns auront de la
peine à ſe dégager des glaces.
Notre commerce du Nord commence à ſe reſſentir
de la méſintelligence ſurvenue entre cette
Cour & celle de Suede. Aux priſes que nos Corſaires
ont faites de pluſieurs Navires Suédois , qui
n'ont point été reſtitués , on oppoſe ici le refus
que la Cour de Suede a fait d'admettre, en qualité
deMiniſtre , le Chevalier Goodrick, envoyé par le
Roi pour réſider à Stockolm. Mais dans un Mémoire
que le ſieur Wynants , Secretaire de Légation
de Suede , préſenta au Roi , avant que de ſe
retirer , on obſerve que le Chevalier Goodrick
ayant pris ſa route par Breſlaw , & ayant eu pluſieurs
conférences avec les ennemis des Puiſſances
AOUST. 1758 . 109
auxquelles eſt alliée la Suede , il étoit devenu juftement
ſuſpect ; que d'ailleurs , pendant tout le
temps que le ſieur Goodrick avoit mis au voyage
de Suede, la Cour de Londres avoit gardé le filence
ſur la miffion de ſon Miniſtre , & qu'on n'avoit
été inſtruit de ſa deſtination à Stockholm que par
des voies indirectes ; qu'au reſte , outre ces motifs
d'excluſion , ſuffiſamment juſtifiés par les circonftances,
le refus de ſa Majesté Suédoiſe étoit fondé
ſur le droit que tous les Souverains ont à cet
égard, & fur l'exemple qu'en a donné la Cour de
Londres à l'occaſion d'un Miniftre nommé il y a
quelques années par le Roi de Suede , & qu'elle
ne voulut point recevoir , quoique le cas fut bien
différent de celui qui ſe préſente aujourd'hui.
DE LONDRES, le 16 Juillet.
On va faire embarquer pour Embdem quatre
Compagnies d'anciennes Troupes qui remplaceront
le Régiment Anglois de Brudenell , actuellement
engarnison dans cette Place , & que l'on envoye
à l'armée d'Hanovre.
Suivant l'état remis au Parlement dans la derniere
ſéance,nos dettes nationales montoient le 11
Janvier dernier à ſoixante- dix- ſept millions ſeptcens
quatre-vingt mille trois cens quatre-vingtfix
livres ſterlings. Elles ont été augmentées depuis
decinq millions de livres , pour les dépenſes extraordinaires
de cette campagne. Ainfielles montent
actuellement à quatre-vingt-deux millions
fept cens quatre-vingt mille trois cens quatrevingt-
fix livres ſterlings , le tout non compris less
dettes de la Marine qui font ſeules un objet d'enron
deux millions de livres ſterlings .
Il paroît décidé que la Cour ne fera paſſer en
Allemagne que dix mille hommes , au lieu de
trente ou de vingt mille qu'on s'étoit d'abord propoſé
de joindre à l'armée d'Hanovre
Lecommandement de ces troupes é tant deſtiné
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
au Duc de Marlborough , on croit que le Comte
d'Ancram commandera celles qu'on a deſſein de
renvoyer ſur les côtes de France. On aſſure même
que le Prince Edouard Augufte , frere du Prince
de Galles , a obtenu de Sa Majesté la permiſſion
d'aller ſervir , en qualité de volontaire , dans l'expédition
qu'on doit tenter de nouveau ſur ces mêmes
côtes , & qu'il s'embarquera ſur la flotte du
Chefd'eſcadre Howe.
Les Tribunaux de l'Amirauté , établis dans nos
Iſles de l'Amérique , ont pris le parti , pour abréger
les procédures, de déclarer de bonne priſe tous
les vaiſſeaux Hollandois qu'on trouve munis de
permiffions données par les François. Ces permiffions
, ſuivant leur Jurisprudence , naturaliſent les
vaiſſeaux , & les rendent ſujets à confiſcation ,
comme s'ils appartenoient véritablement à l'ennemi.
La pêche de la Baleine a mal réuſſi cette année
dans les mers du Nord. Six vaiſſeaux Hollandois ,
& cinq des nôtres , y ont péri ; pluſieurs autres ont
beaucoup fouffert , & quelques-uns auront de la
peine à ſe dégager des glaces.
Notre commerce du Nord commence à ſe reſſentir
de la méſintelligence ſurvenue entre cette
Cour & celle de Suede. Aux priſes que nos Corſaires
ont faites de pluſieurs Navires Suédois , qui
n'ont point été reſtitués , on oppoſe ici le refus
que la Cour de Suede a fait d'admettre, en qualité
deMiniſtre , le Chevalier Goodrick, envoyé par le
Roi pour réſider à Stockolm. Mais dans un Mémoire
que le ſieur Wynants , Secretaire de Légation
de Suede , préſenta au Roi , avant que de ſe
retirer , on obſerve que le Chevalier Goodrick
ayant pris ſa route par Breſlaw , & ayant eu pluſieurs
conférences avec les ennemis des Puiſſances
AOUST. 1758 . 109
auxquelles eſt alliée la Suede , il étoit devenu juftement
ſuſpect ; que d'ailleurs , pendant tout le
temps que le ſieur Goodrick avoit mis au voyage
de Suede, la Cour de Londres avoit gardé le filence
ſur la miffion de ſon Miniſtre , & qu'on n'avoit
été inſtruit de ſa deſtination à Stockholm que par
des voies indirectes ; qu'au reſte , outre ces motifs
d'excluſion , ſuffiſamment juſtifiés par les circonftances,
le refus de ſa Majesté Suédoiſe étoit fondé
ſur le droit que tous les Souverains ont à cet
égard, & fur l'exemple qu'en a donné la Cour de
Londres à l'occaſion d'un Miniftre nommé il y a
quelques années par le Roi de Suede , & qu'elle
ne voulut point recevoir , quoique le cas fut bien
différent de celui qui ſe préſente aujourd'hui.
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Résumé : GRANDE BRETAGNE.
En 1758, la Grande-Bretagne prépare plusieurs opérations militaires. Quatre compagnies de troupes anciennes doivent se rendre à Emden pour remplacer le régiment de Brudenell à Hanovre. La dette nationale britannique a augmenté de 15 millions de livres sterling, atteignant 82 millions 780 000 livres sterling, sans inclure les dettes de la Marine, estimées à 2 millions de livres. La Cour britannique prévoit d'envoyer 10 000 hommes en Allemagne sous le commandement du Duc de Marlborough, tandis que le Comte d'Ancram dirigera les troupes sur les côtes de France. Le Prince Édouard Auguste, frère du Prince de Galles, s'embarquera avec la flotte du Chef d'escadre Howe. Les tribunaux de l'Amirauté en Amérique déclarent de bonne prise les vaisseaux hollandais munis de permissions françaises. La pêche à la baleine dans les mers du Nord a été désastreuse, avec la perte de vaisseaux hollandais et britanniques. Le commerce britannique avec la Suède est affecté par des tensions diplomatiques, notamment le refus de la Suède d'accepter le Chevalier Goodrick comme ministre britannique.
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90
p. 204-205
HOPITAL DE M. LE MARÉCHAL DUC DE BIRON. Vingt-uniéme Traitement consécutif depuis son Etablissement.
Début :
Les nommés Compagnies. Coeur-de-roy, d'Aspremont. Augustin, de Villers. [...]
Mots clefs :
Soldats, Maladies, Guérison, Remède, M. Keyser, Succès, Londres, Compagnie des Indes, Dragées
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : HOPITAL DE M. LE MARÉCHAL DUC DE BIRON. Vingt-uniéme Traitement consécutif depuis son Etablissement.
HOPITAL
DE M. LE MARECHAL DUC DE BIRON..
Vingt- uniéme Traitement confécutifdepuis
Son Etabliffement.
Les nommés
COUR-DE- ROY
Auguftin ,
Divertillant ,
Moreau ,
Lafortune ,
Clermont ,
D'Avennes ,
Lafrance ,.
Ponlay ,
La Cour ,
Léchaudé ,
Lapierre ,
Compagnies.
d'Afpremont
de Villers.
de Villers.
d'Afpremont.
de Pronlerox.
de Graffe.
de la Tour
de Villers .
d'Anteroches.
de la Tour.
de Villers.
de Viennay.
Ces douze Soldats étoient attaqués des maladies
les plus graves ; la plus grande partie avoit
été inutilement traitée, plufieurs fois, par les frictions
, & ils font tous fortis parfaitement guéris ,
dans les mois de Janvier & de Février , de l'année
1760.
M. Keyfer a l'honneur d'informer le Public que
plufieurs Hôpitaux du Royaume , après des
épreuves bien conftatées , & des fuccès également
reconnus , ont adopté fon reméde & fa méthode
AQUST. 1760. 205
& qu'il s'y fait tous les jours des cures très - confidérables
, dont les détails feroient trop longs
pour les inférer ici.
Il le prévient auffi , qu'il vient de le faire à
Londres , onze épreuves publiques , dont le Docteur
Couper a annoncé les détails , dans les écrits
qu'il a publiés,& répandus dans toute l'Angleterre.
Que la Compagnie des Indes de France,fait actuellement
faire à l'Orient , de nouvelles épreuves
fur les Soldats qui font à fa folde ; & qu'il fera
rendu un compte public & exact defdites épreuves.
I ofe fe flatter enfin , qu'à force de montrer
des faits , & d'en faire voir la multiplicité ,
il parviendra à faire percer une vérité conftante ,
que fes ennemis ont cherché continuellement à
éloigner des yeux du Public .
Ill'avertit en même temps , & le fupplie d'être
bien en garde,fur divers remédes que l'on imagine
tous les jours de faire , & de propofer fous le
nom de fes dragées ; remédes contrefaits, & d'autant
plus dangereux , qu'il fçait plufieurs perfonnes
qui , fous la bonne foi de faire ufage de fes
dragées par des mains étrangères , fe font trèsmal
trouvées de certain reméde maſqué & contrefait
;, & le prie de n'accorder de confiance
qu'à celui qui fera préfenté par lui ou par MM.
Bourbelain & Dieuzayde , Maîtres en Chirurgie
de Paris , qui en font munis depuis longtemps , &
ont fait avec , des cures très - confidérables.
DE M. LE MARECHAL DUC DE BIRON..
Vingt- uniéme Traitement confécutifdepuis
Son Etabliffement.
Les nommés
COUR-DE- ROY
Auguftin ,
Divertillant ,
Moreau ,
Lafortune ,
Clermont ,
D'Avennes ,
Lafrance ,.
Ponlay ,
La Cour ,
Léchaudé ,
Lapierre ,
Compagnies.
d'Afpremont
de Villers.
de Villers.
d'Afpremont.
de Pronlerox.
de Graffe.
de la Tour
de Villers .
d'Anteroches.
de la Tour.
de Villers.
de Viennay.
Ces douze Soldats étoient attaqués des maladies
les plus graves ; la plus grande partie avoit
été inutilement traitée, plufieurs fois, par les frictions
, & ils font tous fortis parfaitement guéris ,
dans les mois de Janvier & de Février , de l'année
1760.
M. Keyfer a l'honneur d'informer le Public que
plufieurs Hôpitaux du Royaume , après des
épreuves bien conftatées , & des fuccès également
reconnus , ont adopté fon reméde & fa méthode
AQUST. 1760. 205
& qu'il s'y fait tous les jours des cures très - confidérables
, dont les détails feroient trop longs
pour les inférer ici.
Il le prévient auffi , qu'il vient de le faire à
Londres , onze épreuves publiques , dont le Docteur
Couper a annoncé les détails , dans les écrits
qu'il a publiés,& répandus dans toute l'Angleterre.
Que la Compagnie des Indes de France,fait actuellement
faire à l'Orient , de nouvelles épreuves
fur les Soldats qui font à fa folde ; & qu'il fera
rendu un compte public & exact defdites épreuves.
I ofe fe flatter enfin , qu'à force de montrer
des faits , & d'en faire voir la multiplicité ,
il parviendra à faire percer une vérité conftante ,
que fes ennemis ont cherché continuellement à
éloigner des yeux du Public .
Ill'avertit en même temps , & le fupplie d'être
bien en garde,fur divers remédes que l'on imagine
tous les jours de faire , & de propofer fous le
nom de fes dragées ; remédes contrefaits, & d'autant
plus dangereux , qu'il fçait plufieurs perfonnes
qui , fous la bonne foi de faire ufage de fes
dragées par des mains étrangères , fe font trèsmal
trouvées de certain reméde maſqué & contrefait
;, & le prie de n'accorder de confiance
qu'à celui qui fera préfenté par lui ou par MM.
Bourbelain & Dieuzayde , Maîtres en Chirurgie
de Paris , qui en font munis depuis longtemps , &
ont fait avec , des cures très - confidérables.
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Résumé : HOPITAL DE M. LE MARÉCHAL DUC DE BIRON. Vingt-uniéme Traitement consécutif depuis son Etablissement.
En janvier et février 1760, douze soldats atteints de maladies graves ont été guéris à l'hôpital du maréchal duc de Birón grâce à une nouvelle méthode, après que les frictions se soient révélées inefficaces. M. Keyfer rapporte que cette méthode a également été adoptée avec succès dans plusieurs hôpitaux en France et à Londres. La Compagnie des Indes de France teste cette méthode sur les soldats à l'Orient. Keyfer met en garde contre les remèdes contrefaits vendus sous le nom de ses dragées et recommande d'utiliser uniquement ceux fournis par lui-même ou par les maîtres en chirurgie Bourbelain et Dieuzayde.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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91
p. 192-194
EXTRAIT du Saint-James, s Chronicle, du 23 Octobre 1762.
Début :
« Nous savons, Monsieur, l'estime que tous les » honnêtes gens ont pour votre Gazette ; c'est ce [...]
Mots clefs :
Duc de Nivernois, Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du Saint-James, s Chronicle, du 23 Octobre 1762.
EXTRAIT du Saint- James , s Chronicle , du 23
Octobre 1762.
» Nous favons , Monfieur , l'eſtime que tous les
» honnêtes gens ont pour votre Gazette ; c'eſt ce
» qui
IANVIER. 1763. 193
"
qui nous engage à vous prier d'y inférer l'ar-
» ticle fuivant. Il eſt trop jufte de rétablir l'hon-
» neur des citoyens de Londres , griévement bleifé
par l'imputation d'une conduite incivile & grof-
» Gere envers M. le Duc de Nivernois , dont on
charge particuliérement ceux d'entre nous que
» leurs affaires raffemblent à la Bourſe.
"
»SIGNE , Plufieurs Marchands de la Ville de
» Londres. »
Il s'eft répandu que le Duc de Nivernois , Miniftre
Plénipotentiaire de France , avoit été infulté
à la Bourle le 15 de ce mois : le fait eft exactement
tel qu'on va le rapporter . Sur les deux
heures & un quart le Duc de Nivernois , accompagné
d'une autre perfonne , vint à la Bourfe
dans le carroffe du Lord Spencer. Il s'arrêta vis- àvis
de la porte du Midi , dans l'intention apparemment
de voir la Bourſe , & de fe rendre enfuite
, en la traverfant , chez le fieur Ellicott , Hor
loger du Roi , pour lui commander quelque ouvrage.
Le bruit de l'arrivée du Duc de Nivernois
fe répandit promptement : chacun defirant de
voir ce Miniftre , la multitude ne tarda pas à l'environner
; mais ce fut fans qu'on lui fît là moindre
infulte, ni fans qu'il parût même qu'on en eût le
deffein. Le Duc de Nivernois ne put prendre cet
empreffement général que comme un fentiment
honnête. S'appercevant néanmoins qu'il ne pouvoit
plus refter inconnu , il s'avança vers la maifon
du fieur Ellicott . Il eft vrai qu'il s'étoit amaffé
autour de lui une foule prodigieufe mais : perfonne
ne manqua à ce qui lui étoit dû , & il ne fut point
preflé par cette foule , ainfi qu'on l'a prétendu.
Tant que le Duc de Nivernois refta chez le fieur
Ellicott , il y eut toujours une grande quantité de
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
l'allée du
monde autour de la maifon . Le Connétable ou
Exempt de la Bourfe , pour le traiter avec la diftinction
& les égards qui font dus à une pertonne
revêtue d'un caractère fi refpectable , l'accompagna
lorfqu'il fortit , comme le fit anffi le fieur
Ellicott lui-même. La porte du Midi , vers lail
quelle il étoit retourné , le trouvant fermée ,
fut obligé de retourner fur les pas pour fortir par
celle du Nord , & de faire le tour par
Château pour regagner la rue de Cornhill. La
foule fe groffit, toujours , & quelques gens éloignés
du chemin que fuivoit le Duc de Nivernois
ont peut- être imaginé , fur ce qu'ils le voyoient
revenir fur fes pas , qu'il avoit reçu quelque infulte
: il eft cependant conftant qu'il eſt arrivé à
fon carroffe fans avoir éprouvé la moindre malhonnêteté
de la part de ceux qui l'avoient approché
de plus près , & que quand il eft parti on n'a
pas tenu le moindre propos indécent ou groffier .
Le murmure que l'on dit avoir entendu eft venu
d'un Négociant qu'on ne peut. foupçonner d'incivilité
: ce Négociant ayant imaginé que le Duc de
Nivernois , dont il étoit fort éloigné , avoit reçu
a fait entendre un murmure quelque offenle
léger & très-innocent , dans la vue de contenir
dans les bornes de la bienséance & de rappeller à
leur devoir ceux que l'ardeur de la curiofité auroient
pu emporter trop loin . Le Duc de Nivernois
eft lui-même fi perfuadé qu'il n'y a aucun défagrément
à craindre par le manque de fçavoir vi
vre des citoyens de Londres , qu'il le propofe de
venir revoir la Bourſe , jugeant avec raifon que
c'est un érabliffement qu'on ne fçaurolt trop louer
top admirer
Octobre 1762.
» Nous favons , Monfieur , l'eſtime que tous les
» honnêtes gens ont pour votre Gazette ; c'eſt ce
» qui
IANVIER. 1763. 193
"
qui nous engage à vous prier d'y inférer l'ar-
» ticle fuivant. Il eſt trop jufte de rétablir l'hon-
» neur des citoyens de Londres , griévement bleifé
par l'imputation d'une conduite incivile & grof-
» Gere envers M. le Duc de Nivernois , dont on
charge particuliérement ceux d'entre nous que
» leurs affaires raffemblent à la Bourſe.
"
»SIGNE , Plufieurs Marchands de la Ville de
» Londres. »
Il s'eft répandu que le Duc de Nivernois , Miniftre
Plénipotentiaire de France , avoit été infulté
à la Bourle le 15 de ce mois : le fait eft exactement
tel qu'on va le rapporter . Sur les deux
heures & un quart le Duc de Nivernois , accompagné
d'une autre perfonne , vint à la Bourfe
dans le carroffe du Lord Spencer. Il s'arrêta vis- àvis
de la porte du Midi , dans l'intention apparemment
de voir la Bourſe , & de fe rendre enfuite
, en la traverfant , chez le fieur Ellicott , Hor
loger du Roi , pour lui commander quelque ouvrage.
Le bruit de l'arrivée du Duc de Nivernois
fe répandit promptement : chacun defirant de
voir ce Miniftre , la multitude ne tarda pas à l'environner
; mais ce fut fans qu'on lui fît là moindre
infulte, ni fans qu'il parût même qu'on en eût le
deffein. Le Duc de Nivernois ne put prendre cet
empreffement général que comme un fentiment
honnête. S'appercevant néanmoins qu'il ne pouvoit
plus refter inconnu , il s'avança vers la maifon
du fieur Ellicott . Il eft vrai qu'il s'étoit amaffé
autour de lui une foule prodigieufe mais : perfonne
ne manqua à ce qui lui étoit dû , & il ne fut point
preflé par cette foule , ainfi qu'on l'a prétendu.
Tant que le Duc de Nivernois refta chez le fieur
Ellicott , il y eut toujours une grande quantité de
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
l'allée du
monde autour de la maifon . Le Connétable ou
Exempt de la Bourfe , pour le traiter avec la diftinction
& les égards qui font dus à une pertonne
revêtue d'un caractère fi refpectable , l'accompagna
lorfqu'il fortit , comme le fit anffi le fieur
Ellicott lui-même. La porte du Midi , vers lail
quelle il étoit retourné , le trouvant fermée ,
fut obligé de retourner fur les pas pour fortir par
celle du Nord , & de faire le tour par
Château pour regagner la rue de Cornhill. La
foule fe groffit, toujours , & quelques gens éloignés
du chemin que fuivoit le Duc de Nivernois
ont peut- être imaginé , fur ce qu'ils le voyoient
revenir fur fes pas , qu'il avoit reçu quelque infulte
: il eft cependant conftant qu'il eſt arrivé à
fon carroffe fans avoir éprouvé la moindre malhonnêteté
de la part de ceux qui l'avoient approché
de plus près , & que quand il eft parti on n'a
pas tenu le moindre propos indécent ou groffier .
Le murmure que l'on dit avoir entendu eft venu
d'un Négociant qu'on ne peut. foupçonner d'incivilité
: ce Négociant ayant imaginé que le Duc de
Nivernois , dont il étoit fort éloigné , avoit reçu
a fait entendre un murmure quelque offenle
léger & très-innocent , dans la vue de contenir
dans les bornes de la bienséance & de rappeller à
leur devoir ceux que l'ardeur de la curiofité auroient
pu emporter trop loin . Le Duc de Nivernois
eft lui-même fi perfuadé qu'il n'y a aucun défagrément
à craindre par le manque de fçavoir vi
vre des citoyens de Londres , qu'il le propofe de
venir revoir la Bourſe , jugeant avec raifon que
c'est un érabliffement qu'on ne fçaurolt trop louer
top admirer
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Résumé : EXTRAIT du Saint-James, s Chronicle, du 23 Octobre 1762.
Le Saint-James Chronicle du 23 octobre 1762 rétablit l'honneur des citoyens de Londres, accusés d'incivilité envers le Duc de Nivernois, ministre plénipotentiaire de France. Le 15 janvier 1763, le Duc de Nivernois se rend à la Bourse de Londres dans le carrosse du Lord Spencer. À son arrivée, une foule se rassemble sans lui manquer de respect. Il se dirige ensuite chez le sieur Ellicott, logeur du Roi, pour commander un ouvrage. Pendant son séjour, une grande quantité de monde reste autour de la maison. Le Connétable de la Bourse et Ellicott l'accompagnent lorsqu'il sort. La porte du Midi étant fermée, il doit sortir par celle du Nord et faire le tour par Château pour regagner la rue de Cornhill. La foule grossit, mais aucun propos indécent ou grossier n'est tenu. Un murmure entendu provient d'un négociant éloigné, rappelant à leur devoir ceux trop curieux. Convaincu du savoir-vivre des citoyens de Londres, le Duc de Nivernois propose de revenir voir la Bourse, qu'il juge digne d'admiration.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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92
p. 182-188
« Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
Début :
Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...]
Mots clefs :
Duc, Traité, Général, Cour, Ministre, Règlement, Moscou, Vienne, Camp de l'armée autrichienne, Silésie, Dresde, Erlangen, Franconie, Hambourg, Ratisbonne, Madrid, Málaga, Civitavecchia, Bastia, Turin, Londres
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
NOUVELLES POLITIQUES.
Janvier 1763. II. Vol.
De Moscou , le 30 Novembre 1762.
Ls 23 de ce mois , Sa Majeſté Impériale a reçu
les marques de l'Ordre de l'Aigle noir , des mains
du Baron de Goltz , Miniftre du Roi de Pruffe. LE23:
On adécouvert une confpiration qui s'étoit tramée
contre l'Impératrice . Les Chefs du complot
étoient les trois freres Gourieff , Officiers des Gardes
Ifmael , & les deux Hroufchef, dont l'un étoit
Officier , & l'autre Maréchal des Logis du Régiment
d'Engermanie. Les coupables , fur le rapport
des Juges , ont été condamnés par le Sénat
à être écartelés. Mais fa Majefté Impériale a commué
leur fupplice rigoureux , en un genre de
punition , qui n'avoit pas encore été employé en
Ruffie. Les coupables ont été conduits dans une
place publique le 8 de ce mois ; là ils ont été dégradés
de nobleffe ; le Bourreau les a fouffletés ,
leur a brifé leurs épées par deffus leurs têtes ;
après quoi , ils ont été transférés en Sibérie .
De VIENNE , le 25 Décembre.
&
L'Empereur & l'impératrice font dans la
plus grande affliction de la mort de l'Archidu
JANVIER. 1763. 183
cheffe Jeanne ; cette jeune Princeffe , après avoir
lutté pendant vingt - quatre jours contre une maladie
cruelle , a enfin fuccombé Jeudi dernier
entre quatre & cinq heures après midi. C'étoit
la cinquième des Archiduchelles filles de leurs
Majeltés Impériales & Royales. Elle fe nommoit
Jeanne- Gabrielle- Jofeph - Antoine , & étoit née le
4 Février 1750. Son corps a été inhumé fans cérémonie
, parce qu'ily a eu dans les derniers jours
de fa maladie , qui étoit une fiévre milliaire , une
érruption pourpreufe. La Cour prendra le deuil
pour trois mois.
Du Camp de l'Armée Autrichienne en Siléfie
le 26 Novembre 1762 .
Le Général de Bethlem , qui a pris fon Quartier
Général à Jagerndorff , occupe vingt- fix Villages
de la Haute- Siléfie Pruffienne. L'amniſtie
dont il eft convenu avec le Général Werner depuis
le 1 de ce mois , n'a point de terme fixe :
mais on nepourra le rompre , de l'un ou de l'autre
côté , qu'en s'avertiffant trois jours auparavant.
La même convention a eu lieu entre le Maréchal
de Daun & le Prince de Bevern.
Le Général Beck a pris fon quartier d'hyver à
Wartha , & le Baron de Loudon a établi le fien à
Scharfeneck. Le Général O- Donel remplace le
Maréchal de Dun pendant Phyver.
De DRESDE , le Décembre ,
La fufpenfion d'armes entre les armées Autrichienne
& Pruffienne n'a été réglée qu'après de
grands débats de part & d'autre. On eft convenu
de fixer une ligne de féparation entre les quartiers
refpectifs des deux Armées. La Ligne commence
à Marckliffa , paffe à Lobau , Bautzen , Ca-,7
184 MERCURE DE FRANCE .
mentz , Konigsbruck , vient finir à Groffenhayn,
& fuit le Canal qui communique de la Schvartz-
Elfter à l'Elbe . Les Autrichiens confervent de leur
côté le terrein qui eft entre le cours de la riviére
& celui du ruiffeau de Klein- Triebfche , en gagnant
la forêt de Tharand qui leur refte. Leur
ligne fuit la Wilde-Weifferitz jufqu'à ſa ſource
& de-là continue au pied des montagnes juſqu'à
Olmitz & Adorff , afin de couvrir la Bohème . Le
Général Haddick a détaché de fon Armée huit
Bataillons & quatre Régimens de Cavalerie ,
pour les joindre à l'Armée de l'Empire .
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Erlang en Franconie
, le 7 Décembre.
On apprend de Bareuth que l'Armée de l'Empire
s'avance en force , pour obliger les Pruffiens
à fe retirer du Cercle. L'avant- garde , après avoir
repoufflé le Corps du Comte de Schulembourg ,
qui étoit à Creuffen , eſt arrivée à Saint Jean près
de Bareuth . Un Régiment de Cuiraffiers Autrichiens
& un Régiment de Dragons fe font portés à
Virbens & Neuftadt fur le Kulm , aux ordres du
Général Pellegrini. Le Prince de Stolberg doit
être de fa perfonne à Weiden , & le Général k léefel
doit avancer par le Haut Palatinat . On allure
que ces difpofitions ont déja fait retirer les Pruffiens
des environs de Bareuth On préfume que le
Général Kleift ne tiendra point à Bamberg , &
qu'il s'empreffera de rentrer en Saxe , pour ne
pas expofer aux hazards de la guerre le butin
confidérable qu'il a enlevé dans la Franconie.
On mande de Leipfick que le Roi de Pruffe s'eft
tranſporté à Gotha ; que la ville de Nuremberg a
été fermée il y a quelques jours, & que le Général
Kleift y eft entré avec un détachement pour y lever
des contributions.
JANVIER . 1763. 185
De la FRANCONIE , le 4 Décembre .
Le Corps du Général Kleift s'eft replié jufqu'à
Schleuffingen , où il a été renforcé par celui de
Trimbach , compofé de mille hommes. Le Général
Comte de Neuwied occupe les environs de
Plauen. L'Armée de l'Empire a établi fon quartier
général à Lauff , à quelques lieues de Nuremberg
, & l'on a diftribué des troupes dans les
villages circonvoisins. Cette Armée vient d'être
renforcée par fix Régimens Autrichiens , un Corps
de Huffards & un de Croates. Il eſt resté fix mille.
hommes dans le pays de Bareuth , afin de couvrir
les endroits les plus exposés.
De HAMBOURG , le 20 Décembre.
Suivant les nouvelles de Warfovie , le Comte
de Keyferling , Envoyé extraordinaire de Ruffie
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eft arrivé dans cette Capitale à la fin de Novembre.
On prétend qu'il eft chargé de traiter l'affaire
de la Courlande , & de concilier , s'il eft poffible
, les intérêts du Duc de Biren avec ceux du
Prince Charles ; mais on ne fait rien de précis fur
les véritables intentions de la Cour de Ruffie >
quoiqu'elles paroiffent très-favorables au Duc
Erneft- Jean.
Le fieur Simolin , Miniftre de Ruffie auprès du
Duc de Biren , a reçu de Mofcou des dépêches ,
par lesquelles on lui marque que la difcuffion qui
s'étoit élevée entre fa Cour & celle de Dannemarck
, au ſujet du Holſtein , étoit entiérement
terminée.
De RATISBONNE , le 20 Décembre.
Le Cercle de Baviere a formé une délibération
186 MERCURE DE FRANCE.
dont l'objet eft de prier l'Empereur de vouloir bien
permettre que l'on détachât de l'Armée de l'Empire
le contingent de ce Cerccle pour couvrir les
Etats qui le compofent . Le Cercle de Suabe , affemblé
à Ulm , a formé , à ce qu'on prétend , la
même délibération .
On mande de Berlin que le Comte de Finckenſtein
, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département
des Affaires étrangeres, eft parti de cette
Ville le 13 de grand matin pour le rendre à Leipfick
, où Sa Majefté Pruffienne l'a mandé . Cette
nouvelle donne quelques efperances pour la paix
en Allemagne .
De MADRID , le 7 Décembre.
Avant- hier il eft arrivé de Paris un Courier
qui a apporté les ratifications des articles préliminaires
de Paix conclus entre cette Cour & celle de
France , d'une part ; & l'Angleterre & le Portugal
, de l'autre , & fignés le 3 Novembre dernier.
Sa Majefté a fait expédier auffi tot les ordres néceffaires
pour la ceffation des hoftilités.
De MALAGA , le 16 Novembre.
Le fieur Perrier de Salvert , Lieutenant de la
Frégate Françoife l'Oiseau , commandée par le
Chevalier de Modene , eft arrivée dans ce Port
avec cent quatre - vingt hommes de l'équipage,
On a fu de lui les détails fuivans concernant la
prife de ce bâtiment.
Le 23 Octobre dernier le Chevalier de Modène
découvrit , à la hauteur du Cap de Palos , un
Navire Anglois , auquel il donna la chaffe ; mais
ayant reconnu que c'étoit un vaifleau de guerre
fupérieur en force , il abandonna fa pourſuite &
prit chaffe à ſon tour . Vers les cinq heures du
JANVIER . 1763. 187
foir le vaiffeau ennemi l'atteignit , & le força de
fe rendre après un combat très - vif , qui dura
trois heures. La Frégate reçut trente coups de
canon à fleur d'eau ; quarante- huit hommes
furent mis hors de combat , & il y en eut treize
de tués , du nombre defquels font les fieurs de
Gineftous , de Mauperthuis & de Sainte - Croix .
Le Chevalier de Modene a eu le bras droit emporté
d'un coup de mitraille ; le fieur Perrier de
Salvert une forte contufion au bras , & le fieur de
Chalus une légére bleffure à la main . L'ennemia
eu vingt hommes tués ou bleflés . Le bâtiment Anglois
eft la Brune , Frégate de trente- quatre piéces
de canon & de deux cens foixante hommes
d'équipage. Elle a conduit fa priſe à Gibraltar ,
où eft refté le Chevalier de Modene , dont la
bleffure ne laiffe pas craindre pour ſa vie .
De CIVITA-VECCHIA , le 16 Décembre.
Les démêlés de la Cour de Rome avec la République
de Gênes fubfiftent toujours dans le
même état. La République a demandé la médiation
du Roi des deux Siciles , & l'Abbé Cazali
eft actuellement à Naples pour négocier
cette affaire.
On a déja commencé à deffécher les Marais
Pontins , & les premiers travaux ont été fort heureux
; mais il eft à craindre que cette belle &
grande entreprife ne fott funefte aux habitans des
campagnes voisines , & peut-être de Rome même.
Le remuement de ces terres marécageules pourroit
bien dans les chaleurs dé l'été infecter l'air ,
& répandre des maladies dans les environs.
De la BASTIE , le 22 Novembre.
1
Il n'eſt pas vrai , comme on l'avoit appris d'un
188 MERCURE DE FRANCE.
Navire arrivé ici dernierement , que nos trou?
pes le foient emparées de Rogliani. Paſcal Paoli ,
eft encore à Cafinca.
Le Vifiteur Apoftolique eſt toujours dans l'Etat
de Gênes , quoiqu'on ait répandu le bruit qu'il :
en étoit parti pour retourner en Italie.
De TURIN , le 2p Décembre.
La Princeffe Polixene de Savoye , fille du
Prince de Carignan , eft morte le zo , d'une maladie
de langueur , qui étoit la fuite d'une fiévre
inflammatoire avec oppreffion de poitrine . Elle
n'étoit agée que de feize ans ; la Cour prendra
le deuil demain à cette occafion , & le portera
quinze jours.
De LONDRES , le 16 Décembre.
Le Duc de Nivernois a eu aujoud'hui fa
premiere audience du Duc d'Yorck , Frere du
Roi. Ce Miniftre a toujours de fréquentes conférences
avec les Miniftres du Roi , au füjer
du Traité définitif, auquel les difpofitions de la
Nation ne paroillent apporter aucune difficulté.
Janvier 1763. II. Vol.
De Moscou , le 30 Novembre 1762.
Ls 23 de ce mois , Sa Majeſté Impériale a reçu
les marques de l'Ordre de l'Aigle noir , des mains
du Baron de Goltz , Miniftre du Roi de Pruffe. LE23:
On adécouvert une confpiration qui s'étoit tramée
contre l'Impératrice . Les Chefs du complot
étoient les trois freres Gourieff , Officiers des Gardes
Ifmael , & les deux Hroufchef, dont l'un étoit
Officier , & l'autre Maréchal des Logis du Régiment
d'Engermanie. Les coupables , fur le rapport
des Juges , ont été condamnés par le Sénat
à être écartelés. Mais fa Majefté Impériale a commué
leur fupplice rigoureux , en un genre de
punition , qui n'avoit pas encore été employé en
Ruffie. Les coupables ont été conduits dans une
place publique le 8 de ce mois ; là ils ont été dégradés
de nobleffe ; le Bourreau les a fouffletés ,
leur a brifé leurs épées par deffus leurs têtes ;
après quoi , ils ont été transférés en Sibérie .
De VIENNE , le 25 Décembre.
&
L'Empereur & l'impératrice font dans la
plus grande affliction de la mort de l'Archidu
JANVIER. 1763. 183
cheffe Jeanne ; cette jeune Princeffe , après avoir
lutté pendant vingt - quatre jours contre une maladie
cruelle , a enfin fuccombé Jeudi dernier
entre quatre & cinq heures après midi. C'étoit
la cinquième des Archiduchelles filles de leurs
Majeltés Impériales & Royales. Elle fe nommoit
Jeanne- Gabrielle- Jofeph - Antoine , & étoit née le
4 Février 1750. Son corps a été inhumé fans cérémonie
, parce qu'ily a eu dans les derniers jours
de fa maladie , qui étoit une fiévre milliaire , une
érruption pourpreufe. La Cour prendra le deuil
pour trois mois.
Du Camp de l'Armée Autrichienne en Siléfie
le 26 Novembre 1762 .
Le Général de Bethlem , qui a pris fon Quartier
Général à Jagerndorff , occupe vingt- fix Villages
de la Haute- Siléfie Pruffienne. L'amniſtie
dont il eft convenu avec le Général Werner depuis
le 1 de ce mois , n'a point de terme fixe :
mais on nepourra le rompre , de l'un ou de l'autre
côté , qu'en s'avertiffant trois jours auparavant.
La même convention a eu lieu entre le Maréchal
de Daun & le Prince de Bevern.
Le Général Beck a pris fon quartier d'hyver à
Wartha , & le Baron de Loudon a établi le fien à
Scharfeneck. Le Général O- Donel remplace le
Maréchal de Dun pendant Phyver.
De DRESDE , le Décembre ,
La fufpenfion d'armes entre les armées Autrichienne
& Pruffienne n'a été réglée qu'après de
grands débats de part & d'autre. On eft convenu
de fixer une ligne de féparation entre les quartiers
refpectifs des deux Armées. La Ligne commence
à Marckliffa , paffe à Lobau , Bautzen , Ca-,7
184 MERCURE DE FRANCE .
mentz , Konigsbruck , vient finir à Groffenhayn,
& fuit le Canal qui communique de la Schvartz-
Elfter à l'Elbe . Les Autrichiens confervent de leur
côté le terrein qui eft entre le cours de la riviére
& celui du ruiffeau de Klein- Triebfche , en gagnant
la forêt de Tharand qui leur refte. Leur
ligne fuit la Wilde-Weifferitz jufqu'à ſa ſource
& de-là continue au pied des montagnes juſqu'à
Olmitz & Adorff , afin de couvrir la Bohème . Le
Général Haddick a détaché de fon Armée huit
Bataillons & quatre Régimens de Cavalerie ,
pour les joindre à l'Armée de l'Empire .
EXTRAIT d'une Lettre écrite d'Erlang en Franconie
, le 7 Décembre.
On apprend de Bareuth que l'Armée de l'Empire
s'avance en force , pour obliger les Pruffiens
à fe retirer du Cercle. L'avant- garde , après avoir
repoufflé le Corps du Comte de Schulembourg ,
qui étoit à Creuffen , eſt arrivée à Saint Jean près
de Bareuth . Un Régiment de Cuiraffiers Autrichiens
& un Régiment de Dragons fe font portés à
Virbens & Neuftadt fur le Kulm , aux ordres du
Général Pellegrini. Le Prince de Stolberg doit
être de fa perfonne à Weiden , & le Général k léefel
doit avancer par le Haut Palatinat . On allure
que ces difpofitions ont déja fait retirer les Pruffiens
des environs de Bareuth On préfume que le
Général Kleift ne tiendra point à Bamberg , &
qu'il s'empreffera de rentrer en Saxe , pour ne
pas expofer aux hazards de la guerre le butin
confidérable qu'il a enlevé dans la Franconie.
On mande de Leipfick que le Roi de Pruffe s'eft
tranſporté à Gotha ; que la ville de Nuremberg a
été fermée il y a quelques jours, & que le Général
Kleift y eft entré avec un détachement pour y lever
des contributions.
JANVIER . 1763. 185
De la FRANCONIE , le 4 Décembre .
Le Corps du Général Kleift s'eft replié jufqu'à
Schleuffingen , où il a été renforcé par celui de
Trimbach , compofé de mille hommes. Le Général
Comte de Neuwied occupe les environs de
Plauen. L'Armée de l'Empire a établi fon quartier
général à Lauff , à quelques lieues de Nuremberg
, & l'on a diftribué des troupes dans les
villages circonvoisins. Cette Armée vient d'être
renforcée par fix Régimens Autrichiens , un Corps
de Huffards & un de Croates. Il eſt resté fix mille.
hommes dans le pays de Bareuth , afin de couvrir
les endroits les plus exposés.
De HAMBOURG , le 20 Décembre.
Suivant les nouvelles de Warfovie , le Comte
de Keyferling , Envoyé extraordinaire de Ruffie
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eft arrivé dans cette Capitale à la fin de Novembre.
On prétend qu'il eft chargé de traiter l'affaire
de la Courlande , & de concilier , s'il eft poffible
, les intérêts du Duc de Biren avec ceux du
Prince Charles ; mais on ne fait rien de précis fur
les véritables intentions de la Cour de Ruffie >
quoiqu'elles paroiffent très-favorables au Duc
Erneft- Jean.
Le fieur Simolin , Miniftre de Ruffie auprès du
Duc de Biren , a reçu de Mofcou des dépêches ,
par lesquelles on lui marque que la difcuffion qui
s'étoit élevée entre fa Cour & celle de Dannemarck
, au ſujet du Holſtein , étoit entiérement
terminée.
De RATISBONNE , le 20 Décembre.
Le Cercle de Baviere a formé une délibération
186 MERCURE DE FRANCE.
dont l'objet eft de prier l'Empereur de vouloir bien
permettre que l'on détachât de l'Armée de l'Empire
le contingent de ce Cerccle pour couvrir les
Etats qui le compofent . Le Cercle de Suabe , affemblé
à Ulm , a formé , à ce qu'on prétend , la
même délibération .
On mande de Berlin que le Comte de Finckenſtein
, Miniftre & Secrétaire d'Etat au département
des Affaires étrangeres, eft parti de cette
Ville le 13 de grand matin pour le rendre à Leipfick
, où Sa Majefté Pruffienne l'a mandé . Cette
nouvelle donne quelques efperances pour la paix
en Allemagne .
De MADRID , le 7 Décembre.
Avant- hier il eft arrivé de Paris un Courier
qui a apporté les ratifications des articles préliminaires
de Paix conclus entre cette Cour & celle de
France , d'une part ; & l'Angleterre & le Portugal
, de l'autre , & fignés le 3 Novembre dernier.
Sa Majefté a fait expédier auffi tot les ordres néceffaires
pour la ceffation des hoftilités.
De MALAGA , le 16 Novembre.
Le fieur Perrier de Salvert , Lieutenant de la
Frégate Françoife l'Oiseau , commandée par le
Chevalier de Modene , eft arrivée dans ce Port
avec cent quatre - vingt hommes de l'équipage,
On a fu de lui les détails fuivans concernant la
prife de ce bâtiment.
Le 23 Octobre dernier le Chevalier de Modène
découvrit , à la hauteur du Cap de Palos , un
Navire Anglois , auquel il donna la chaffe ; mais
ayant reconnu que c'étoit un vaifleau de guerre
fupérieur en force , il abandonna fa pourſuite &
prit chaffe à ſon tour . Vers les cinq heures du
JANVIER . 1763. 187
foir le vaiffeau ennemi l'atteignit , & le força de
fe rendre après un combat très - vif , qui dura
trois heures. La Frégate reçut trente coups de
canon à fleur d'eau ; quarante- huit hommes
furent mis hors de combat , & il y en eut treize
de tués , du nombre defquels font les fieurs de
Gineftous , de Mauperthuis & de Sainte - Croix .
Le Chevalier de Modene a eu le bras droit emporté
d'un coup de mitraille ; le fieur Perrier de
Salvert une forte contufion au bras , & le fieur de
Chalus une légére bleffure à la main . L'ennemia
eu vingt hommes tués ou bleflés . Le bâtiment Anglois
eft la Brune , Frégate de trente- quatre piéces
de canon & de deux cens foixante hommes
d'équipage. Elle a conduit fa priſe à Gibraltar ,
où eft refté le Chevalier de Modene , dont la
bleffure ne laiffe pas craindre pour ſa vie .
De CIVITA-VECCHIA , le 16 Décembre.
Les démêlés de la Cour de Rome avec la République
de Gênes fubfiftent toujours dans le
même état. La République a demandé la médiation
du Roi des deux Siciles , & l'Abbé Cazali
eft actuellement à Naples pour négocier
cette affaire.
On a déja commencé à deffécher les Marais
Pontins , & les premiers travaux ont été fort heureux
; mais il eft à craindre que cette belle &
grande entreprife ne fott funefte aux habitans des
campagnes voisines , & peut-être de Rome même.
Le remuement de ces terres marécageules pourroit
bien dans les chaleurs dé l'été infecter l'air ,
& répandre des maladies dans les environs.
De la BASTIE , le 22 Novembre.
1
Il n'eſt pas vrai , comme on l'avoit appris d'un
188 MERCURE DE FRANCE.
Navire arrivé ici dernierement , que nos trou?
pes le foient emparées de Rogliani. Paſcal Paoli ,
eft encore à Cafinca.
Le Vifiteur Apoftolique eſt toujours dans l'Etat
de Gênes , quoiqu'on ait répandu le bruit qu'il :
en étoit parti pour retourner en Italie.
De TURIN , le 2p Décembre.
La Princeffe Polixene de Savoye , fille du
Prince de Carignan , eft morte le zo , d'une maladie
de langueur , qui étoit la fuite d'une fiévre
inflammatoire avec oppreffion de poitrine . Elle
n'étoit agée que de feize ans ; la Cour prendra
le deuil demain à cette occafion , & le portera
quinze jours.
De LONDRES , le 16 Décembre.
Le Duc de Nivernois a eu aujoud'hui fa
premiere audience du Duc d'Yorck , Frere du
Roi. Ce Miniftre a toujours de fréquentes conférences
avec les Miniftres du Roi , au füjer
du Traité définitif, auquel les difpofitions de la
Nation ne paroillent apporter aucune difficulté.
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Résumé : « Ls 23 de ce mois, Sa Majesté Impériale a reçu les marques de l'Ordre de l'Aigle noir, des mains [...] »
En janvier 1763, plusieurs événements politiques et militaires significatifs ont été rapportés. À Moscou, le 23 novembre 1762, l'Impératrice de Russie a reçu l'Ordre de l'Aigle noir des mains du Baron de Goltz. Une conspiration contre l'Impératrice, impliquant les frères Gourieff et les frères Hroufchef, a été découverte. Les conspirateurs ont été condamnés par le Sénat à être écartelés, mais l'Impératrice a commué leur peine en dégradation et exil en Sibérie. À Vienne, l'Empereur et l'Impératrice étaient en deuil suite à la mort de l'Archiduchesse Jeanne, décédée après une maladie de vingt-quatre jours. Son corps a été inhumé sans cérémonie en raison d'une éruption pourpreuse. Sur le front militaire, en Silésie, le Général de Bethlem occupait plusieurs villages et une amnistie avait été conclue avec le Général Werner. Les Autrichiens et les Prussiens ont convenu d'une ligne de séparation pour leurs quartiers respectifs. En Franconie, l'Armée de l'Empire avançait pour repousser les Prussiens, et des troupes ont été déployées pour couvrir les régions exposées. À Dresde, la suspension d'armes entre les armées autrichienne et prussienne a été réglée après de longs débats. Les Autrichiens ont conservé des territoires stratégiques pour couvrir la Bohème. En Pologne, le Comte de Keyferling est arrivé à Varsovie pour traiter de l'affaire de la Courlande. À Madrid, les ratifications des articles préliminaires de paix entre la France, l'Angleterre, et le Portugal ont été signées, mettant fin aux hostilités. En Méditerranée, la frégate française l'Oiseau a été capturée par un navire anglais après un combat intense. Le Chevalier de Modène a été blessé et conduit à Gibraltar. À Civita-Vecchia, les travaux de drainage des Marais Pontins ont commencé, mais des inquiétudes subsistent quant aux risques sanitaires. À Turin, la Princesse Polixène de Savoie est décédée à l'âge de seize ans, et la Cour a observé un deuil de quinze jours. À Londres, le Duc de Nivernois a eu sa première audience avec le Duc d'Yorck, et des conférences fréquentes ont lieu en vue de finaliser un traité définitif.
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