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1
p. 163-178
EXTRAIT du rapport de M. Hosty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, pendant son séjour à Londres, au sujet de l'Inoculation.
Début :
Ma profession de Médecin, ma qualité de sujet de la Grande Bretagne, [...]
Mots clefs :
Inoculation, Médecin, Faculté de médecine de Paris, Angleterre, Londres, Hôpital, Enfant, Maladie, Petite vérole
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texteReconnaissance textuelle : EXTRAIT du rapport de M. Hosty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, pendant son séjour à Londres, au sujet de l'Inoculation.
MEDECINE.
EXTRAIT du rapport de M. Hofty ,
Docteur- Régent de la Faculté de Médeci
ne de Paris , pendant ſon féjour à Londres,
au fujet de l'Inoculation .
Mite de fujet de la Grande Bretagne ,
A profeffion de Médecin , ma qualité
& la connoiffance que j'ai de la langue ,
m'ont procuré l'avantage d'être appellé de164
MERCURE DE FRANCE.
puis la paix par la plupart de més compatriotes
, qui voyagent à Paris , & qui y
font tombés malades , & de m'entretenir
avec eux fur ce qui pouvoit être relatif à
la pratique de la Médecine en Angleterre ;
mais pour me mettre encore plus au fait
j'ai formé le deffein de me tranfporter à
Londres , afin d'y juger par moi- même des
variations arrivées depuis quelques années
en ce pays dans l'art de guérir.
Les fuccès conftans qu'a depuis trente
ans à Londres l'Inoculation de la petite
vérole , & les avantages que la France
pourroit retirer en l'introduifant chez elle ,
m'ont fur-tout déterminé à entreprendre
ce voyage .
J'arrivai à Londres le 12 Mars 1755 .
Mon premier foin fut d'aller voir MM .
Cox Willmod , Médecin du Roi , Hoadly ,
Garnier , Ranby , Mideleton , Hawkins ,
Gataker , Truifdal , Adair , Taylor , Heberdin
, Médecin de la Cour , Shaw , Kirk
Patrick , auteur de l'analyse de l'Inoculation
, le Docteur Maty , auteur du Journal
britannique , M. Pringle , connu par fon
excellent ouvrage fur les maladies des armées
, qui eft en commerce de lettres avec
M. Senac , les Docteurs Clephane , Jarnagagne,
Connel, MM . Bell, Pingfton , Brumfield,
Wal , Chirurgien de l'Hôpital de l'Inocu-
1
A O UST. 1755 : 165
lation , Tompkins , Chirurgien des Enfans
trouvés , M. Morton qui en eft le Médecin.
Je cite tous ces Meffieurs comme autant
de garans de la vérité de ce rapport.
Ce font les praticiens les plus employés à
Londres , & les plus connus en France.
Il n'eft pas poffible de marquer plus de
zéle pour le bien du genre humain qu'ils
en ont fait éclater à mes yeux , ni plus
d'envie de répandre dans toute l'Europe
une pratique qu'ils jugent fi falutaire.
Les facilités qu'ils m'ont procurées pour
l'exécution de mon projet en font des
preuves autentiques .
L'Evêque de Worceſter , fi recommandable
par fa charité envers les pauvres , ce
Prélat qu'on peut regarder comme le fondateur
de l'Hôpital de l'Inoculation dont
il eft actuellemeut Préfident , & qui fans
contrédit eft l'homme d'Angleterre le plus
éclairé fur tous les faits qui concernent
l'Inoculation , s'eft fait un mérite de m'inftruire
de tout ce qui y avoit rapport :
d'ailleurs , la protection dont m'a honoré
M. le Duc de Mirepoix à la recommendation
de M. Rouillé , Miniftre des affaires
étrangeres , & la connoiffance que j'avois
déja faite à Paris de plufieurs Seigneurs
anglois , ne m'ont laiffé rien à defirer fur
ce qui faifoit le principal objet de mon
voyage.
166 MERCURE DE FRANCE.
Pendant le tems que j'ai été à Londres
j'ai fuivi tant aux Hôpitaux qu'en ville
deux cens cinquante-deux perfonnes ino
culées , de différens âges & de conditions
différentes , qui m'ont fourni les obſerva
tions fuivantes . *
Le fujet qu'on veut inoculer étant préparé
, on lui fait une incifion très - légere à
un ou aux deux bras , fuivant l'idée de l'Inoculateur
; on y infére un fil impreigné de
la matiere variolique bien choifie , on
daiffe ce fil dans l'incifion l'efpace de
trente-fix heures , on l'ôte enfuite. Quelques-
uns appliquent fur la plaie une emplâtre
, mais d'autres n'y mettent rien du
tout ; elle paroît ordinairement guérie au
bout de quarante heures ; mais le troifiéme
ou quatrième jour elle s'enflamme de
nouveau , les bords en deviennent rouges,
J'en ai vû inoculer depuis l'âge de trois jufqu'à
vingt-huit , & même jufqu'à trente- fix ans.
&
Il me paroît démontré que les adultes qu'on
voit inoculer à préfent , font les enfans d'autant
de gens autrefois ennemis de cette pratique , qui
ne le font rendus qu'à l'évidence du fuccès ,
qui forment aujourd'hui des preuves éclatantes
du progrès & de la bonté de cette méthode. J'ofe
dire que dans peu d'années il ne ſe trouvera perfonne
en Angleterre , à l'âge de quinze ans , qui
n'ait eu la petite vérole naturellement , ou par
infertion.
A O UST . 1755. 167
fignes prefque certains que l'infertion a
bien pris. Le cinq ou fix on apperçoit une
ligne blanche dans le milieu , l'urine eft
de couleur de citron , indications plus fu
res que les précédentes. Le feptiéme ou le
huitième , le malade qui jufqu'alors n'a
point apperçu de changement dans fon
état , commence à fentir une douleur plus
ou moins vive , à une aiffelle , & quelquefois
aux deux . C'eſt pour l'ordinaire le
premier fymptome , enfuite un malaiſe ,
une fievre plus ou moins forte , un mal
de tête , de reins , des naufées fuivies de
vomiffemens . Le neuvième ou le dixiéme
il paroît une fueur très - abondante , ac
compagnée d'une éruption milliaire par
tout le corps. Ces deux fymptomes prééédent
communément de vingt- quatre heures
, plus ou moins , l'éruption de la petite
verole , & difparoiffent avec les autres , a
mefare que
fe fait cette éruption , qui
arrive pour l'ordinaire vers le dixiéme
jour de l'infertion ; dès qu'elle eft parfaite
le malade ne fouffre plus , il eft cenfé hors
de danger , puifqu'autant que l'expérience
me l'a fait voir , l'on n'a rien à craindre
de la fievre de fuppuration , qui eft fi dangereufe
, & fouvent fi funefte dans cette
maladie , lorfqu'on l'a naturellement . Les
inoculés paffent prefque toujours ce roms
}
16S MERCURE DE FRANCE.
fans fievre & fans accident , ce que les
Médecins regardent comme une preuve
convaincante des avantages de l'inoculation
; la fuppuration finit vers le feizième,
& la deffication vers le vingtiéme . On
purge plufieurs fois le malade , on lui donne
alors des alimens plus folides. Pendant
le cours de la maladie on ne permet que
des végétaux , ou des chofes légeres en
ufage dans le
des
que
pays , telles
des afperges , &c, mais ni viande ni poiffon.
navets
Les ulceres de l'incifion fe dilatent &
fuppurent confidérablement vers l'état de
la maladie ; cette fuppuration continue
quelquefois après le traitement , ce qui
provient principalement de la profondeur
de l'incifion , & n'arrive que très- rarement
depuis qu'on ne fait plus qu'une incifion
très-fuperficielle , ou pour mieux dire une
égratignure ; les fymptomes font quelquefois
fi légers , & le nombre des boutons fi
petit , qu'à la diete près , le malade vit à
fon ordinaire , s'occupe & s'amufe fuivant
fon âge , & n'eft pas obligé de garder
le lit. L'Envoyé de Dannemarck en Angleterre
qui s'eft fait inoculer avec la permiffion
de fa Cour & du confentement de
fa famille , à qui cette maladie a été fouvent
fatale , n'a prefque rien changé à fa
maniere
AOUST. 1755: 169
maniere de vivre accoutumée ; c'eft de
tui-même que j'ai eu le détail journalier
de fon traitement .
Le fils de l'Ambaffadeur de Sardaigne
s'eft foumis avec le même fuccès à cette
pratique.
Je paffe aux effets de cette méthode .
Les deux cens cinquante -deux perſonnes
que j'ai vûes inoculées , ont toutes
été guéries fans aucunes fuites fâcheufes ,
elles m'ont paru fe fortifier après le traitement,
& pas une d'elles n'a été marquée;
mais ce qui m'a bien furpris , c'eft que
ceux - mêmes qui avoient beaucoup de
boutons & fort gros , ne paroiffoient pref
que pas rouges après la deffication , comme
ils le font dans la petite vérole naturelle.
L'avantage de conferver la beauté
n'a pas peu contribué à accréditer cette
méthode , auffi eft-il rare de voir à Londres
quelqu'un au- deffous de vingt ans
défiguré par la petite vérole , à moins que
ce ne foit parmi le bas peuple qui n'a pas
le moyen de fe faire inoculer , où qui conferve
encore les anciens préjugés .
OBSERVATIONS PARTICULIERES.
19. Des deux cens cinquante - deux perfonnes
dont j'ai fuivi l'inoculation , deux
H
170 MERCURE DE FRANCE.
feulement m'ont paru en danger. L'un
étoit le fils du Major Jennings , homme de
condition , fort riche , âgé de trois ans ,
inoculé avec fa foeur , âgée de quatre ans ,
& fa gouvernante âgée de vingt trois. Cet
enfant a eu fix accès de convulfions dans
l'efpace de dix- huit heures , immédiatement
avant l'éruption , ce qui a donné de
vives allarmes à fes parens , mais non aux
Médecins ni aux Chirurgiens ; il a évacué
par le moyen de deux remedes , l'éruption
s'eft bien faite , & auffi- tôt tous les acci
dens ont difparu . Au refte cet enfant eft
fujet à ces accès convulfifs , il en avoit eus
antérieurement dans deux autres maladies.
2°. Il m'a paru que les enfans délicats
& les filles avoient les fymptomes moins
violens , plufieurs praticiens n'ont fait aucunes
obfervations là-deffus .
3°. Les Anglois pour fauver leurs enfans
du danger de cette maladie , m'ont
paru anticiper fur l'âge convénable en les
faifant inoculer à la mammelle & au - def
fous de quatre ans . J'ai obfervé conftamment
que l'âge depuis quatre ans jufqu'à
quinze , étoit le plus propre , & que les
perfonnes au -deffus de quinze fouffroient
moins les enfans au-deffous de quatre que
ans. Cette remarque eft conforme à celles
des gens de l'art.
;
AOUST. 1755. 171
” . J'ai vû des adultes des deux fexes ,
même forts , replets & très- robuftes guérir
fans accident , & d'une façon furprenante,
5°. Quoiqu'on choififfe pour l'inoculation
le tems qui fuit immédiatement les
régles , elles furviennent cependant prefque
toujours dans le cours de la maladie
ont plus ou moins de durée , & finiffent
fans aucun accident.
6°. J'ai vû plufieurs perfonnes n'avoir
que très-peu de boutons , quelquefois feulement
autour de l'incifion , comme la
fille du Comte de Fitz Williams . Un adulte
en eut une douzaine ; le premier lui
vint au gros doigt du pied , remarque curieufe
, & qui prouve inconteftablement
que le virus a circulé par toute la maffe du
fang , quoiqu'il n'y eut que peu de boutons.
Quelquefois la feule fuppuration des
ulceres tient lieu de tout.
7°. Les fymptomes & l'éruption paroiffent
quelquefois fort tard . La fille de Mylord
Dalkitk à qui ils n'ont paru que le
quatorziéme jour après l'infertion , & un
enfant trouvé , dont je parlerai plus bas ,
auquel ils n'ont paru que le vingt-fix en
font des exemples.
8°. Cinq perfonnes n'ont pu prendre la
petite vérole , quoiqu'on eut réitéré l'infertion
; l'un étoit en ville , & les quatre
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
autres aux Hôpitaux ; & quoiqu'ils fuffent
tous cinq expofés pendant le traitement
des autres à l'infection , ils ne la contracterent
pas.
Les deux Hôpitaux dans lefquels fe pra
tique cette méthode , font celui de la petite
verole , ainfi nommé , parce que l'on
n'y traite que cette feule maladie , foit naturelle
, foit artificielle , & celui des Enfans
trouvés. J'ai apporté tout ce qui regarde
l'établiffement & les réglemens de ces Hôpitaux
, auffi - bien que l'hiftoire de l'inoculation
, depuis le jour de leur établiſſement
jufqu'à celui de mon départ , qui m'ont été
remis par ordre du Commité : en voici
le détail . *
Depuis le 26 Septembre 1746 , jour de
l'ouverture de l'Hôpital de l'Inoculation ,
jufqu'au 14 Mai 1755 , il y a eu fix cens
quatre inoculés , y compris quatre- vingtdix-
fept de cette année. Les cinq premieres
années de fon établiſſement cette méthode
Y étant encore dans fon enfance , & l'hôpital
n'étant pas encore en état de fournir
toutes les commodités aux malades , de cent
trente une perfonnes , il en eft mort deux ;
l'une attaquée de vers , l'autre foupçonnée
d'avoir cette maladie naturellement dans
le tems de fon inoculation * . Les quatre
* L'Hôpital pour l'Inoculation eft encore bieg
A O UST. 1755 . 173
dernieres années , de quatre cens foixantetreize
, un feul eft mort ; & fuivant les regiftres
de ce même hôpital , de neuf perfonnes
qui ont la petite vérole naturelle ,
il en meurt deux .
Depuis 1741 , on a inoculé aux Enfans
trouvés deux cens quarante-fept , dont un
feul eft mort , ce que l'on croit , par un
accident étranger à l'inoculation.
à
Total des inoculés dans les deux Hôpitaux
,
Morts ,
851.
4.
La premiere fois que je vifitai l'Hôpital
de l'Inoculation , je fus témoin d'un contrafte
bien frappant. Il y avoit fur le même
quarré deux falles ; l'une deftinée à la
petite vérole naturelle , l'autre à la petite
vérole , qui s'y donne par infertion. Dans
la premiere de ces falles je vis des malades
qui excitoient non feulement la compaffion
, mais la terreur , hideux , gémiffans
, prêts à rendre l'ame ; on les auroit
cru frappés de la maladie la plus cruelle
& la plus dégoûtante. Dans l'autre falle
pauvre , ce qui oblige de mettre les inoculés avec
ceux qui font attaqués de la petite vérole naturelle
ce qui ne peut manquer d'infecter l'air , &
de rendre en cet endroit la pratique de l'inoculation
plus fujette à des accidens qu'ailleurs,
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
on n'entendoit ni cris de douleur , ni voix
mourante ; on ne voyoit ni fouffrance ni
accidens , ni même aucun malaiſe : au contraire
les malades étoient gais , & jouoient
entr'eux. Il y avoit vingt-fix filles inocu-
1ées , depuis l'âge de dix ans jufqu'à vingtquatre
, qui n'étoient point alitées , qui
couroient les unes après les autres , & fe
divertiffoient comme on a coutume de le
faire à cet âge , lorfqu'on fe porte bien .
J'eus occafion de faire aux Enfans trou
vés une obfervation très intéreffante fur le
nommé Claringdon , âgé de cinq ans , qui
fe trouva pris de la rougeole , fans que
T'on s'en fût apperçu , dans le tems qu'il fut
inoculé. Le lendemain les fymptomes de
la rougeole fe manifefterent avec affez de
violence pour faire craindre pour fa vie ,
les taches parurent au tems ordinaire ; la
maladie prenant fon cours fe termina heureufement.
Le vingt- fixième jour de l'inoculation
la petite vérole parut en affez
grande quantité , & eut fon cours fans
aucun accident remarquable . Le malade
guérit des deux maladies , ce qui prouve le
peu de danger de cette pratique , & que
l'humeur de la petite vérole eft différente
des autres humeurs , & ne fe mêle point
avec elles.
AOUST. 1755 175
FAITS ET INFORMATIONS.
1º. Je n'ai pu trouver dans tout Londres
un feul Medecin , Chirurgien ou
Apoticaire qui s'oppofât à l'inoculation ,
ils en font au contraire tellement partifans
qu'ils font tous inoculer leurs propres
enfans. Ils regardent cette pratique
comme la plus grande découverte que
l'on ait fait en médecine depuis Hyppocrate
.
J'ai vu inoculer avec fuccès les deux
filles du Docteur Ruffel , l'une âgée de 2 9
ans , l'autre de 23 .
20. M. Ranby , premier chirurgien du
Roy d'Angleterre m'a affuré avoir inoculé
plus de 1600 perfonnes fans qu'il en foit
mort une feule. M. Bell , éleve de M. Morand
, 90 , avec le même fuccès. Enfin
M. Hadow , médecin à Warvick & ami du
docteur Pringle , inocule depuis 18 ans
avec un fuccès furprenant (a) .
( a ) Le Docteur Pringle connu de M. Senac , a
écrit au docteur Hadow pendant mon féjour à
Londres , pour le prier de répondre à quelques
queftions que j'avois faites par écrit . J'ai reçu la
réponse aux trois premieres avec une lettre du
Docteur Pringle , depuis mon arrivée à Paris . J'ajoute
ici la traduction des deux lettres . Ces Mefhieurs
me promettent de répondre aux douze autres
questions.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE.
3°. Il ne fe trouve pas un feul exemple
qu'une perfonne qui ait eu la petite vérole
bien caractérisée par l'inoculation , l'ait eu
une feconde fois , cela eft fondé fur plu
fieurs expériences réïtérées & bien avérées.
Pour décider que le malade eft à l'abri de
cette infection , ils ne demandent qu'une
preuve non équivoque que le virus a opéré
fur la maffe du fang : quelques boutons fur
le corps , ou la fuppuration des incifions
fans éruption leur fuffifent.
4°. Il ne fe trouve pas d'exemple d'aucune
autre humeur fcorbutique , &c. qui
ait été introduite par l'inoculation , cela
eft même confirmé par quelques expériences
, hardies à la vérité ; auffi l'on ne s'inquiette
plus à cet égard d'ailleurs il eſt
facile par le choix du fujet qui fournit la
matiere d'en éviter le rifque (a).
5. Il ne fe trouve point un médecin à
Londres , autant que je l'ai pû apprendre ,
qui croye que l'on ait la petite vérole plufieurs
fois (b).
(a ) L'exemple de la complication de la rougeole
& de la petite vérole dans l'enfant trouvé
dont je viens de parler , me paroît ne laiffer aucun
doute là -deffus.
(b ) Le docteur Maty , qui avoit eu la petite.
vérole naturelle , voulant fe convaincre de ce fait,
s'eft inoculé lui-même fans pouvoir . ſe la donnen
AOUST. 1755. 177
6. Les Catholiques s'y foumettent ainſi
que les Proteftans , Mylord Dillon a fait
inoculer fon fils & fa fille aînée ; Madame
Chelldon , fa parente , craignant beaucoup
cette maladie , s'eft fait inoculer ce printemps
à l'âge de trente- fix ans , & mere de
douze enfans aufquels elle a ainfi donné
l'exemple du courage.
La fille du Duc de Beaufort , âgée de 15
ans, m'a fourni un fecond exemple de réfolution
, elle s'eft fait inoculer le 25 Avril
dernier de fon propre mouvement . On la
regarde comme la beauté de l'Angleterre ;
tout le monde s'intéreffoit à cet évenement ,
& le fuccès a répondu aux voeux que le
public formoit pour elle. J'ai retardé mon
retour de quinze jours pour affifter à fon
traitement.
Je pourrois citer plufieurs autres obfervations
curieufes & intéreffantes touchant
cette pratique que je tiens de perſonnes
très- dignes de foi , mais voyant que ce
rapport paffe les bornes convenables , &
n'ayant d'autres but que de rapporter fimplement
ce que j'ai vâ , & nullement de
décider la queſtion , je finirai en affurant
que les libéralités des perfonnes prévenues
autrefois contre cette pratique par religion
Ce détail ſe trouve dans fon Journal Britannique
des mois de Novembre & Décembre 1754
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
ou par quelque autre motif, font aujour
d'hui le principal revenu de l'hôpital de
l'inoculation , & que les regiftres font
remplis d'exemples curieux & touchans de
peres & meres qui ayant été maltraités par
la petite vérole naturelle ont eu recours
malgré leurs préjugés à l'inoculation fouvent
pour fe conferver l'unique enfant qui
leur reftoit.
EXTRAIT du rapport de M. Hofty ,
Docteur- Régent de la Faculté de Médeci
ne de Paris , pendant ſon féjour à Londres,
au fujet de l'Inoculation .
Mite de fujet de la Grande Bretagne ,
A profeffion de Médecin , ma qualité
& la connoiffance que j'ai de la langue ,
m'ont procuré l'avantage d'être appellé de164
MERCURE DE FRANCE.
puis la paix par la plupart de més compatriotes
, qui voyagent à Paris , & qui y
font tombés malades , & de m'entretenir
avec eux fur ce qui pouvoit être relatif à
la pratique de la Médecine en Angleterre ;
mais pour me mettre encore plus au fait
j'ai formé le deffein de me tranfporter à
Londres , afin d'y juger par moi- même des
variations arrivées depuis quelques années
en ce pays dans l'art de guérir.
Les fuccès conftans qu'a depuis trente
ans à Londres l'Inoculation de la petite
vérole , & les avantages que la France
pourroit retirer en l'introduifant chez elle ,
m'ont fur-tout déterminé à entreprendre
ce voyage .
J'arrivai à Londres le 12 Mars 1755 .
Mon premier foin fut d'aller voir MM .
Cox Willmod , Médecin du Roi , Hoadly ,
Garnier , Ranby , Mideleton , Hawkins ,
Gataker , Truifdal , Adair , Taylor , Heberdin
, Médecin de la Cour , Shaw , Kirk
Patrick , auteur de l'analyse de l'Inoculation
, le Docteur Maty , auteur du Journal
britannique , M. Pringle , connu par fon
excellent ouvrage fur les maladies des armées
, qui eft en commerce de lettres avec
M. Senac , les Docteurs Clephane , Jarnagagne,
Connel, MM . Bell, Pingfton , Brumfield,
Wal , Chirurgien de l'Hôpital de l'Inocu-
1
A O UST. 1755 : 165
lation , Tompkins , Chirurgien des Enfans
trouvés , M. Morton qui en eft le Médecin.
Je cite tous ces Meffieurs comme autant
de garans de la vérité de ce rapport.
Ce font les praticiens les plus employés à
Londres , & les plus connus en France.
Il n'eft pas poffible de marquer plus de
zéle pour le bien du genre humain qu'ils
en ont fait éclater à mes yeux , ni plus
d'envie de répandre dans toute l'Europe
une pratique qu'ils jugent fi falutaire.
Les facilités qu'ils m'ont procurées pour
l'exécution de mon projet en font des
preuves autentiques .
L'Evêque de Worceſter , fi recommandable
par fa charité envers les pauvres , ce
Prélat qu'on peut regarder comme le fondateur
de l'Hôpital de l'Inoculation dont
il eft actuellemeut Préfident , & qui fans
contrédit eft l'homme d'Angleterre le plus
éclairé fur tous les faits qui concernent
l'Inoculation , s'eft fait un mérite de m'inftruire
de tout ce qui y avoit rapport :
d'ailleurs , la protection dont m'a honoré
M. le Duc de Mirepoix à la recommendation
de M. Rouillé , Miniftre des affaires
étrangeres , & la connoiffance que j'avois
déja faite à Paris de plufieurs Seigneurs
anglois , ne m'ont laiffé rien à defirer fur
ce qui faifoit le principal objet de mon
voyage.
166 MERCURE DE FRANCE.
Pendant le tems que j'ai été à Londres
j'ai fuivi tant aux Hôpitaux qu'en ville
deux cens cinquante-deux perfonnes ino
culées , de différens âges & de conditions
différentes , qui m'ont fourni les obſerva
tions fuivantes . *
Le fujet qu'on veut inoculer étant préparé
, on lui fait une incifion très - légere à
un ou aux deux bras , fuivant l'idée de l'Inoculateur
; on y infére un fil impreigné de
la matiere variolique bien choifie , on
daiffe ce fil dans l'incifion l'efpace de
trente-fix heures , on l'ôte enfuite. Quelques-
uns appliquent fur la plaie une emplâtre
, mais d'autres n'y mettent rien du
tout ; elle paroît ordinairement guérie au
bout de quarante heures ; mais le troifiéme
ou quatrième jour elle s'enflamme de
nouveau , les bords en deviennent rouges,
J'en ai vû inoculer depuis l'âge de trois jufqu'à
vingt-huit , & même jufqu'à trente- fix ans.
&
Il me paroît démontré que les adultes qu'on
voit inoculer à préfent , font les enfans d'autant
de gens autrefois ennemis de cette pratique , qui
ne le font rendus qu'à l'évidence du fuccès ,
qui forment aujourd'hui des preuves éclatantes
du progrès & de la bonté de cette méthode. J'ofe
dire que dans peu d'années il ne ſe trouvera perfonne
en Angleterre , à l'âge de quinze ans , qui
n'ait eu la petite vérole naturellement , ou par
infertion.
A O UST . 1755. 167
fignes prefque certains que l'infertion a
bien pris. Le cinq ou fix on apperçoit une
ligne blanche dans le milieu , l'urine eft
de couleur de citron , indications plus fu
res que les précédentes. Le feptiéme ou le
huitième , le malade qui jufqu'alors n'a
point apperçu de changement dans fon
état , commence à fentir une douleur plus
ou moins vive , à une aiffelle , & quelquefois
aux deux . C'eſt pour l'ordinaire le
premier fymptome , enfuite un malaiſe ,
une fievre plus ou moins forte , un mal
de tête , de reins , des naufées fuivies de
vomiffemens . Le neuvième ou le dixiéme
il paroît une fueur très - abondante , ac
compagnée d'une éruption milliaire par
tout le corps. Ces deux fymptomes prééédent
communément de vingt- quatre heures
, plus ou moins , l'éruption de la petite
verole , & difparoiffent avec les autres , a
mefare que
fe fait cette éruption , qui
arrive pour l'ordinaire vers le dixiéme
jour de l'infertion ; dès qu'elle eft parfaite
le malade ne fouffre plus , il eft cenfé hors
de danger , puifqu'autant que l'expérience
me l'a fait voir , l'on n'a rien à craindre
de la fievre de fuppuration , qui eft fi dangereufe
, & fouvent fi funefte dans cette
maladie , lorfqu'on l'a naturellement . Les
inoculés paffent prefque toujours ce roms
}
16S MERCURE DE FRANCE.
fans fievre & fans accident , ce que les
Médecins regardent comme une preuve
convaincante des avantages de l'inoculation
; la fuppuration finit vers le feizième,
& la deffication vers le vingtiéme . On
purge plufieurs fois le malade , on lui donne
alors des alimens plus folides. Pendant
le cours de la maladie on ne permet que
des végétaux , ou des chofes légeres en
ufage dans le
des
que
pays , telles
des afperges , &c, mais ni viande ni poiffon.
navets
Les ulceres de l'incifion fe dilatent &
fuppurent confidérablement vers l'état de
la maladie ; cette fuppuration continue
quelquefois après le traitement , ce qui
provient principalement de la profondeur
de l'incifion , & n'arrive que très- rarement
depuis qu'on ne fait plus qu'une incifion
très-fuperficielle , ou pour mieux dire une
égratignure ; les fymptomes font quelquefois
fi légers , & le nombre des boutons fi
petit , qu'à la diete près , le malade vit à
fon ordinaire , s'occupe & s'amufe fuivant
fon âge , & n'eft pas obligé de garder
le lit. L'Envoyé de Dannemarck en Angleterre
qui s'eft fait inoculer avec la permiffion
de fa Cour & du confentement de
fa famille , à qui cette maladie a été fouvent
fatale , n'a prefque rien changé à fa
maniere
AOUST. 1755: 169
maniere de vivre accoutumée ; c'eft de
tui-même que j'ai eu le détail journalier
de fon traitement .
Le fils de l'Ambaffadeur de Sardaigne
s'eft foumis avec le même fuccès à cette
pratique.
Je paffe aux effets de cette méthode .
Les deux cens cinquante -deux perſonnes
que j'ai vûes inoculées , ont toutes
été guéries fans aucunes fuites fâcheufes ,
elles m'ont paru fe fortifier après le traitement,
& pas une d'elles n'a été marquée;
mais ce qui m'a bien furpris , c'eft que
ceux - mêmes qui avoient beaucoup de
boutons & fort gros , ne paroiffoient pref
que pas rouges après la deffication , comme
ils le font dans la petite vérole naturelle.
L'avantage de conferver la beauté
n'a pas peu contribué à accréditer cette
méthode , auffi eft-il rare de voir à Londres
quelqu'un au- deffous de vingt ans
défiguré par la petite vérole , à moins que
ce ne foit parmi le bas peuple qui n'a pas
le moyen de fe faire inoculer , où qui conferve
encore les anciens préjugés .
OBSERVATIONS PARTICULIERES.
19. Des deux cens cinquante - deux perfonnes
dont j'ai fuivi l'inoculation , deux
H
170 MERCURE DE FRANCE.
feulement m'ont paru en danger. L'un
étoit le fils du Major Jennings , homme de
condition , fort riche , âgé de trois ans ,
inoculé avec fa foeur , âgée de quatre ans ,
& fa gouvernante âgée de vingt trois. Cet
enfant a eu fix accès de convulfions dans
l'efpace de dix- huit heures , immédiatement
avant l'éruption , ce qui a donné de
vives allarmes à fes parens , mais non aux
Médecins ni aux Chirurgiens ; il a évacué
par le moyen de deux remedes , l'éruption
s'eft bien faite , & auffi- tôt tous les acci
dens ont difparu . Au refte cet enfant eft
fujet à ces accès convulfifs , il en avoit eus
antérieurement dans deux autres maladies.
2°. Il m'a paru que les enfans délicats
& les filles avoient les fymptomes moins
violens , plufieurs praticiens n'ont fait aucunes
obfervations là-deffus .
3°. Les Anglois pour fauver leurs enfans
du danger de cette maladie , m'ont
paru anticiper fur l'âge convénable en les
faifant inoculer à la mammelle & au - def
fous de quatre ans . J'ai obfervé conftamment
que l'âge depuis quatre ans jufqu'à
quinze , étoit le plus propre , & que les
perfonnes au -deffus de quinze fouffroient
moins les enfans au-deffous de quatre que
ans. Cette remarque eft conforme à celles
des gens de l'art.
;
AOUST. 1755. 171
” . J'ai vû des adultes des deux fexes ,
même forts , replets & très- robuftes guérir
fans accident , & d'une façon furprenante,
5°. Quoiqu'on choififfe pour l'inoculation
le tems qui fuit immédiatement les
régles , elles furviennent cependant prefque
toujours dans le cours de la maladie
ont plus ou moins de durée , & finiffent
fans aucun accident.
6°. J'ai vû plufieurs perfonnes n'avoir
que très-peu de boutons , quelquefois feulement
autour de l'incifion , comme la
fille du Comte de Fitz Williams . Un adulte
en eut une douzaine ; le premier lui
vint au gros doigt du pied , remarque curieufe
, & qui prouve inconteftablement
que le virus a circulé par toute la maffe du
fang , quoiqu'il n'y eut que peu de boutons.
Quelquefois la feule fuppuration des
ulceres tient lieu de tout.
7°. Les fymptomes & l'éruption paroiffent
quelquefois fort tard . La fille de Mylord
Dalkitk à qui ils n'ont paru que le
quatorziéme jour après l'infertion , & un
enfant trouvé , dont je parlerai plus bas ,
auquel ils n'ont paru que le vingt-fix en
font des exemples.
8°. Cinq perfonnes n'ont pu prendre la
petite vérole , quoiqu'on eut réitéré l'infertion
; l'un étoit en ville , & les quatre
Hij
172 MERCURE DE FRANCE.
autres aux Hôpitaux ; & quoiqu'ils fuffent
tous cinq expofés pendant le traitement
des autres à l'infection , ils ne la contracterent
pas.
Les deux Hôpitaux dans lefquels fe pra
tique cette méthode , font celui de la petite
verole , ainfi nommé , parce que l'on
n'y traite que cette feule maladie , foit naturelle
, foit artificielle , & celui des Enfans
trouvés. J'ai apporté tout ce qui regarde
l'établiffement & les réglemens de ces Hôpitaux
, auffi - bien que l'hiftoire de l'inoculation
, depuis le jour de leur établiſſement
jufqu'à celui de mon départ , qui m'ont été
remis par ordre du Commité : en voici
le détail . *
Depuis le 26 Septembre 1746 , jour de
l'ouverture de l'Hôpital de l'Inoculation ,
jufqu'au 14 Mai 1755 , il y a eu fix cens
quatre inoculés , y compris quatre- vingtdix-
fept de cette année. Les cinq premieres
années de fon établiſſement cette méthode
Y étant encore dans fon enfance , & l'hôpital
n'étant pas encore en état de fournir
toutes les commodités aux malades , de cent
trente une perfonnes , il en eft mort deux ;
l'une attaquée de vers , l'autre foupçonnée
d'avoir cette maladie naturellement dans
le tems de fon inoculation * . Les quatre
* L'Hôpital pour l'Inoculation eft encore bieg
A O UST. 1755 . 173
dernieres années , de quatre cens foixantetreize
, un feul eft mort ; & fuivant les regiftres
de ce même hôpital , de neuf perfonnes
qui ont la petite vérole naturelle ,
il en meurt deux .
Depuis 1741 , on a inoculé aux Enfans
trouvés deux cens quarante-fept , dont un
feul eft mort , ce que l'on croit , par un
accident étranger à l'inoculation.
à
Total des inoculés dans les deux Hôpitaux
,
Morts ,
851.
4.
La premiere fois que je vifitai l'Hôpital
de l'Inoculation , je fus témoin d'un contrafte
bien frappant. Il y avoit fur le même
quarré deux falles ; l'une deftinée à la
petite vérole naturelle , l'autre à la petite
vérole , qui s'y donne par infertion. Dans
la premiere de ces falles je vis des malades
qui excitoient non feulement la compaffion
, mais la terreur , hideux , gémiffans
, prêts à rendre l'ame ; on les auroit
cru frappés de la maladie la plus cruelle
& la plus dégoûtante. Dans l'autre falle
pauvre , ce qui oblige de mettre les inoculés avec
ceux qui font attaqués de la petite vérole naturelle
ce qui ne peut manquer d'infecter l'air , &
de rendre en cet endroit la pratique de l'inoculation
plus fujette à des accidens qu'ailleurs,
Hiij
174 MERCURE DE FRANCE.
on n'entendoit ni cris de douleur , ni voix
mourante ; on ne voyoit ni fouffrance ni
accidens , ni même aucun malaiſe : au contraire
les malades étoient gais , & jouoient
entr'eux. Il y avoit vingt-fix filles inocu-
1ées , depuis l'âge de dix ans jufqu'à vingtquatre
, qui n'étoient point alitées , qui
couroient les unes après les autres , & fe
divertiffoient comme on a coutume de le
faire à cet âge , lorfqu'on fe porte bien .
J'eus occafion de faire aux Enfans trou
vés une obfervation très intéreffante fur le
nommé Claringdon , âgé de cinq ans , qui
fe trouva pris de la rougeole , fans que
T'on s'en fût apperçu , dans le tems qu'il fut
inoculé. Le lendemain les fymptomes de
la rougeole fe manifefterent avec affez de
violence pour faire craindre pour fa vie ,
les taches parurent au tems ordinaire ; la
maladie prenant fon cours fe termina heureufement.
Le vingt- fixième jour de l'inoculation
la petite vérole parut en affez
grande quantité , & eut fon cours fans
aucun accident remarquable . Le malade
guérit des deux maladies , ce qui prouve le
peu de danger de cette pratique , & que
l'humeur de la petite vérole eft différente
des autres humeurs , & ne fe mêle point
avec elles.
AOUST. 1755 175
FAITS ET INFORMATIONS.
1º. Je n'ai pu trouver dans tout Londres
un feul Medecin , Chirurgien ou
Apoticaire qui s'oppofât à l'inoculation ,
ils en font au contraire tellement partifans
qu'ils font tous inoculer leurs propres
enfans. Ils regardent cette pratique
comme la plus grande découverte que
l'on ait fait en médecine depuis Hyppocrate
.
J'ai vu inoculer avec fuccès les deux
filles du Docteur Ruffel , l'une âgée de 2 9
ans , l'autre de 23 .
20. M. Ranby , premier chirurgien du
Roy d'Angleterre m'a affuré avoir inoculé
plus de 1600 perfonnes fans qu'il en foit
mort une feule. M. Bell , éleve de M. Morand
, 90 , avec le même fuccès. Enfin
M. Hadow , médecin à Warvick & ami du
docteur Pringle , inocule depuis 18 ans
avec un fuccès furprenant (a) .
( a ) Le Docteur Pringle connu de M. Senac , a
écrit au docteur Hadow pendant mon féjour à
Londres , pour le prier de répondre à quelques
queftions que j'avois faites par écrit . J'ai reçu la
réponse aux trois premieres avec une lettre du
Docteur Pringle , depuis mon arrivée à Paris . J'ajoute
ici la traduction des deux lettres . Ces Mefhieurs
me promettent de répondre aux douze autres
questions.
Hiv
176 MERCURE DE FRANCE.
3°. Il ne fe trouve pas un feul exemple
qu'une perfonne qui ait eu la petite vérole
bien caractérisée par l'inoculation , l'ait eu
une feconde fois , cela eft fondé fur plu
fieurs expériences réïtérées & bien avérées.
Pour décider que le malade eft à l'abri de
cette infection , ils ne demandent qu'une
preuve non équivoque que le virus a opéré
fur la maffe du fang : quelques boutons fur
le corps , ou la fuppuration des incifions
fans éruption leur fuffifent.
4°. Il ne fe trouve pas d'exemple d'aucune
autre humeur fcorbutique , &c. qui
ait été introduite par l'inoculation , cela
eft même confirmé par quelques expériences
, hardies à la vérité ; auffi l'on ne s'inquiette
plus à cet égard d'ailleurs il eſt
facile par le choix du fujet qui fournit la
matiere d'en éviter le rifque (a).
5. Il ne fe trouve point un médecin à
Londres , autant que je l'ai pû apprendre ,
qui croye que l'on ait la petite vérole plufieurs
fois (b).
(a ) L'exemple de la complication de la rougeole
& de la petite vérole dans l'enfant trouvé
dont je viens de parler , me paroît ne laiffer aucun
doute là -deffus.
(b ) Le docteur Maty , qui avoit eu la petite.
vérole naturelle , voulant fe convaincre de ce fait,
s'eft inoculé lui-même fans pouvoir . ſe la donnen
AOUST. 1755. 177
6. Les Catholiques s'y foumettent ainſi
que les Proteftans , Mylord Dillon a fait
inoculer fon fils & fa fille aînée ; Madame
Chelldon , fa parente , craignant beaucoup
cette maladie , s'eft fait inoculer ce printemps
à l'âge de trente- fix ans , & mere de
douze enfans aufquels elle a ainfi donné
l'exemple du courage.
La fille du Duc de Beaufort , âgée de 15
ans, m'a fourni un fecond exemple de réfolution
, elle s'eft fait inoculer le 25 Avril
dernier de fon propre mouvement . On la
regarde comme la beauté de l'Angleterre ;
tout le monde s'intéreffoit à cet évenement ,
& le fuccès a répondu aux voeux que le
public formoit pour elle. J'ai retardé mon
retour de quinze jours pour affifter à fon
traitement.
Je pourrois citer plufieurs autres obfervations
curieufes & intéreffantes touchant
cette pratique que je tiens de perſonnes
très- dignes de foi , mais voyant que ce
rapport paffe les bornes convenables , &
n'ayant d'autres but que de rapporter fimplement
ce que j'ai vâ , & nullement de
décider la queſtion , je finirai en affurant
que les libéralités des perfonnes prévenues
autrefois contre cette pratique par religion
Ce détail ſe trouve dans fon Journal Britannique
des mois de Novembre & Décembre 1754
Hv
178 MERCURE DE FRANCE.
ou par quelque autre motif, font aujour
d'hui le principal revenu de l'hôpital de
l'inoculation , & que les regiftres font
remplis d'exemples curieux & touchans de
peres & meres qui ayant été maltraités par
la petite vérole naturelle ont eu recours
malgré leurs préjugés à l'inoculation fouvent
pour fe conferver l'unique enfant qui
leur reftoit.
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Résumé : EXTRAIT du rapport de M. Hosty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, pendant son séjour à Londres, au sujet de l'Inoculation.
Le Dr. Hofty, Docteur-Régent de la Faculté de Médecine de Paris, a effectué un séjour à Londres pour étudier l'inoculation de la petite vérole, une pratique médicale couronnée de succès depuis trente ans. Grâce à ses compétences linguistiques et médicales, Hofty a été consulté par de nombreux compatriotes malades à Paris, ce qui l'a incité à se rendre à Londres pour observer les méthodes locales. À Londres, Hofty a rencontré des médecins et chirurgiens éminents, tels que Cox Willmoth, Médecin du Roi, et l'Évêque de Worcester, fondateur de l'Hôpital de l'Inoculation. Il a suivi 252 personnes inoculées, de différents âges et conditions, et a observé les procédures et les symptômes de la maladie. L'inoculation consiste à faire une incision légère sur le bras, y introduire un fil imprégné de matière variolique, et laisser la plaie se guérir. Les symptômes apparaissent généralement entre le troisième et le dixième jour, avec une éruption de boutons qui se résorbe vers le vingtième jour. Hofty a noté que les adultes inoculés étaient souvent des enfants de parents autrefois opposés à cette pratique, mais convaincus par son succès. Il a également observé que les symptômes étaient moins violents chez les enfants délicats et les filles. Les Anglais pratiquent l'inoculation dès l'âge de quatre ans, jugé le plus propice. Les hôpitaux londoniens pratiquant l'inoculation sont l'Hôpital de la petite vérole et celui des Enfants trouvés. Depuis l'ouverture de l'Hôpital de l'Inoculation en 1746, sur 851 inoculés, seulement quatre sont morts, contre deux sur neuf pour la petite vérole naturelle. Hofty a constaté un contraste frappant entre les malades atteints naturellement et ceux inoculés, ces derniers ne montrant presque aucun malaise ou souffrance. En août 1755, un observateur a noté une expérience intéressante concernant un enfant nommé Claringdon, âgé de cinq ans, qui contracta la rougeole peu après avoir été inoculé contre la variole. La rougeole se manifesta violemment le lendemain, mais l'enfant guérit sans complications. Vingt-cinq jours après l'inoculation, la variole apparut en grande quantité et se déroula sans incidents, prouvant ainsi que l'inoculation est peu dangereuse et que l'humeur de la variole ne se mélange pas avec d'autres maladies. À Londres, aucun médecin, chirurgien ou apothicaire ne s'opposait à l'inoculation, la considérant comme une grande découverte médicale. Plusieurs chirurgiens et médecins ont inoculé des centaines de personnes avec succès. Il n'existe aucun cas documenté de réinfection par la variole après une inoculation réussie. Les expériences montrent également que d'autres humeurs morbides, comme le scorbut, ne sont pas introduites par l'inoculation. Les catholiques et les protestants, y compris des nobles comme Mylord Dillon et la fille du Duc de Beaufort, se soumettent à l'inoculation. Les libéralités des personnes autrefois prévenues contre cette pratique contribuent désormais au revenu de l'hôpital de l'inoculation. Les registres de l'hôpital contiennent de nombreux exemples de parents ayant recours à l'inoculation pour protéger leurs enfants.
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Résultats : 1 texte(s)
1
p. 178-182
Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
Début :
Enfin j'ai reçu, Monsieur, la réponse du docteur Hadow à quelques-unes de vos [...]
Mots clefs :
Inoculation, Jacques Hadow, Sang, Incision, Docteur, Docteur Pringle
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
Lettre à M. Hofty . Londres , ce 5 Juin 175.5.
Enfin j'ai reçu , Monfieur , la réponſe
du docteur Hadow à quelques- unes de vos
queſtions , elle me paroît judicieufe & fatisfaifante
par rapport aux trois premieres ;
lorfqu'il aura fini , je ne manquerai pas de
vous en faire part . Je vous renouvelle les
fouhaits finceres que je fais pour tous vos
fuccès , & pour celui de l'inoculation en
général.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jean Pringle.
Lettre au docteur Pringle . Warwick ,
ce 2 Juin 1755.
Je ſuis honteux , Monfieur , de répondre
fi tard à votre lettre ; je n'étois point
chez moi , lorfque je l'ai reçue , & j'ai été
tellement occupé depuis à achever les inoculations
de cette faifon , & à quelques
A OUST. 1755. 179
autres affaires , que je n'ai pas eu le tems
de faire une réponſe convenable aux queftions
du docteur Hofty . Je ferai toujours
prêt à lui communiquer ou à tout autre de
vos amis , tout ce que je fçai , & tout ce
que j'ai obfervé dans la pratique de l'inoculation
.
M. Hofty fouhaite d'abord fçavoir ce
que j'obferve dans le choix d'un fujer pour
Finoculation par rapport au tempéramment
, à l'âge , au fexe ; il eft certain que
les jeunes gens qui fe portent bien font les
fujets les plus propres pour être inoculés.
Mais lorfque la petite vérole paroît en
quelque endroit , la terreur qu'elle occafionne
eft fi grande , & il fe trouve tant de
perfonnes qui demandent à être inoculées
que nous ne pouvons les renvoyer , d'autant
plus que ceux qui ont été refufés par
un inoculateur , ont recours à un autre. Je
n'ai jamais refufé qu'une feule perfonne ,
& depuis dix-huit ans que je me mêle de
cette opération , j'en ai inoculé depuis l'âge
de trois mois jufqu'à foixante - deux ans.
Je pense que le tems le plus für pour l'inoculation
eft depuis trois ans , ou lorsque les
premieres dents ont toutes perçées , jufqu'à
l'âge de dix ou douze ans. A cet age
on n'a aucune frayeur de cette maladie..
Les enfans dont les dents percent , ont des
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
accès convulfifs , quelquefois la premiere
nuit de la fievre , & aucuns enfuite , mais
plus fréquemment la nuit de l'éruption .
Je n'ai pas remarqué que ce fymptome fut
fatal , la faignée ou l'application des fangfues
le fait communément ceffer. A force
de voir des malades inoculés fans diftinction
, je fuis devenu beaucoup plus hardi
que je ne l'aurois jamais cru . Les ſcorbutiques
, les afthmatiques , ceux qui font
attaqués de rhumatifmes , les filles qui ont
les pâles couleurs , ne fe trouvent pas plus
mal de cette méthode que les autres . Un
fang épais & coëneux ne produit pas autant
de petite vérole qu'un fang bien vermeil
& qui a peu de férofité. Les perfonnes
blondes dont la peau eft fine & mince ,
l'ont communément moins que les noires
dont la peau eft épaiffe & dure . J'ai cependant
traité quelques- unes de ces derhieres
qui ont eu des ſymptomes très-favorables.
Les perfonnes maigres ne réuffiffent
pas mieux que celles qui font un peu graffes
& dans un embonpoint. J'ai inoculé
quelques hommes qui pefoient deux cens
cinquante- deux livres , dont l'éruption fe
fit d'une maniere très aifée . Les femmes
en général fouffrent davantage .
Å l'égard des préparations générales qui
forment la feconde queftion de M. Hofty ,
A O UST. 1755. 181
elles font les mêmes que celles de Londres.
Au commencement je faifois faigner mes
malades le jour qui précédoit l'inoculation
pour voir en quel' état étoit leur fang.
Si je n'en étois pas content , je leur faifois
continuer les remedes préparatoires
un peu plus long- tems , mais maintenant
je ne fuis pas fi fcrupuleux , je ne
faigne ni les enfans , ni les jeunes filles
pâles , ni les femmes hiftériques & foibles.
J'avois autrefois coutume de donner un
vomitifun foir ou deux avant que la fievre
parut , afin de nettoyer l'eftomac & les inteftins
. Mais j'ai plufieurs fois éprouvé que
la violence du vomitif occafionnoit la
fievre , qui ne difparoiffoit que dans le
tems de l'éruption ; à préfent lorfque je
juge qu'un vomitif eft néceffaire , je le
donne le foir qui fuit l'inoculation .
Pour fatisfaire à la troifiéme queftion
fur l'incifion , j'en fais maintenant une
ou deux , & auffi légere qu'il eft poffible.
Dans les commencemens , je faifois une incifion
à un bras & à la jambe opposée
Mais j'ai trouvé cette méthode fujette à
quelques inconvéniens parmi le beau fexe,
des inflammations , des clous , des tumeurs
paroiffent quelquefois auffitôt après l'exficcation
de l'incifion de la jambe.
J'ai vu quelquefois des fymptômes très182
MERCURE DE FRANCE.
violens , occafionnés par une incifion trop
profonde fur le milieu du mufcle biceps.
J'efpere la femaine prochaine répondre
à quelques autres queftions de M. Hofty s
que je voudrois obliger fur ce que vous.
m'en dites.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jacques Hadow , M. D.
Enfin j'ai reçu , Monfieur , la réponſe
du docteur Hadow à quelques- unes de vos
queſtions , elle me paroît judicieufe & fatisfaifante
par rapport aux trois premieres ;
lorfqu'il aura fini , je ne manquerai pas de
vous en faire part . Je vous renouvelle les
fouhaits finceres que je fais pour tous vos
fuccès , & pour celui de l'inoculation en
général.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jean Pringle.
Lettre au docteur Pringle . Warwick ,
ce 2 Juin 1755.
Je ſuis honteux , Monfieur , de répondre
fi tard à votre lettre ; je n'étois point
chez moi , lorfque je l'ai reçue , & j'ai été
tellement occupé depuis à achever les inoculations
de cette faifon , & à quelques
A OUST. 1755. 179
autres affaires , que je n'ai pas eu le tems
de faire une réponſe convenable aux queftions
du docteur Hofty . Je ferai toujours
prêt à lui communiquer ou à tout autre de
vos amis , tout ce que je fçai , & tout ce
que j'ai obfervé dans la pratique de l'inoculation
.
M. Hofty fouhaite d'abord fçavoir ce
que j'obferve dans le choix d'un fujer pour
Finoculation par rapport au tempéramment
, à l'âge , au fexe ; il eft certain que
les jeunes gens qui fe portent bien font les
fujets les plus propres pour être inoculés.
Mais lorfque la petite vérole paroît en
quelque endroit , la terreur qu'elle occafionne
eft fi grande , & il fe trouve tant de
perfonnes qui demandent à être inoculées
que nous ne pouvons les renvoyer , d'autant
plus que ceux qui ont été refufés par
un inoculateur , ont recours à un autre. Je
n'ai jamais refufé qu'une feule perfonne ,
& depuis dix-huit ans que je me mêle de
cette opération , j'en ai inoculé depuis l'âge
de trois mois jufqu'à foixante - deux ans.
Je pense que le tems le plus für pour l'inoculation
eft depuis trois ans , ou lorsque les
premieres dents ont toutes perçées , jufqu'à
l'âge de dix ou douze ans. A cet age
on n'a aucune frayeur de cette maladie..
Les enfans dont les dents percent , ont des
H vj
180 MERCURE DE FRANCE.
accès convulfifs , quelquefois la premiere
nuit de la fievre , & aucuns enfuite , mais
plus fréquemment la nuit de l'éruption .
Je n'ai pas remarqué que ce fymptome fut
fatal , la faignée ou l'application des fangfues
le fait communément ceffer. A force
de voir des malades inoculés fans diftinction
, je fuis devenu beaucoup plus hardi
que je ne l'aurois jamais cru . Les ſcorbutiques
, les afthmatiques , ceux qui font
attaqués de rhumatifmes , les filles qui ont
les pâles couleurs , ne fe trouvent pas plus
mal de cette méthode que les autres . Un
fang épais & coëneux ne produit pas autant
de petite vérole qu'un fang bien vermeil
& qui a peu de férofité. Les perfonnes
blondes dont la peau eft fine & mince ,
l'ont communément moins que les noires
dont la peau eft épaiffe & dure . J'ai cependant
traité quelques- unes de ces derhieres
qui ont eu des ſymptomes très-favorables.
Les perfonnes maigres ne réuffiffent
pas mieux que celles qui font un peu graffes
& dans un embonpoint. J'ai inoculé
quelques hommes qui pefoient deux cens
cinquante- deux livres , dont l'éruption fe
fit d'une maniere très aifée . Les femmes
en général fouffrent davantage .
Å l'égard des préparations générales qui
forment la feconde queftion de M. Hofty ,
A O UST. 1755. 181
elles font les mêmes que celles de Londres.
Au commencement je faifois faigner mes
malades le jour qui précédoit l'inoculation
pour voir en quel' état étoit leur fang.
Si je n'en étois pas content , je leur faifois
continuer les remedes préparatoires
un peu plus long- tems , mais maintenant
je ne fuis pas fi fcrupuleux , je ne
faigne ni les enfans , ni les jeunes filles
pâles , ni les femmes hiftériques & foibles.
J'avois autrefois coutume de donner un
vomitifun foir ou deux avant que la fievre
parut , afin de nettoyer l'eftomac & les inteftins
. Mais j'ai plufieurs fois éprouvé que
la violence du vomitif occafionnoit la
fievre , qui ne difparoiffoit que dans le
tems de l'éruption ; à préfent lorfque je
juge qu'un vomitif eft néceffaire , je le
donne le foir qui fuit l'inoculation .
Pour fatisfaire à la troifiéme queftion
fur l'incifion , j'en fais maintenant une
ou deux , & auffi légere qu'il eft poffible.
Dans les commencemens , je faifois une incifion
à un bras & à la jambe opposée
Mais j'ai trouvé cette méthode fujette à
quelques inconvéniens parmi le beau fexe,
des inflammations , des clous , des tumeurs
paroiffent quelquefois auffitôt après l'exficcation
de l'incifion de la jambe.
J'ai vu quelquefois des fymptômes très182
MERCURE DE FRANCE.
violens , occafionnés par une incifion trop
profonde fur le milieu du mufcle biceps.
J'efpere la femaine prochaine répondre
à quelques autres queftions de M. Hofty s
que je voudrois obliger fur ce que vous.
m'en dites.
J'ai l'honneur d'être , &c.
Signé , Jacques Hadow , M. D.
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Résumé : Lettre à M. Hosty. Londres, ce 5 Juin 1755.
La correspondance entre Jean Pringle et Jacques Hadow, datée de juin 1755, aborde le sujet de l'inoculation contre la variole. Pringle informe Hadow qu'il a reçu une réponse satisfaisante du docteur Hadow concernant des questions posées par M. Hofty. Pringle exprime ses vœux de succès pour Hofty et pour l'inoculation en général. Dans sa lettre, Hadow s'excuse pour son retard de réponse, expliquant qu'il était occupé par les inoculations et d'autres affaires. Il se déclare prêt à partager ses observations sur la pratique de l'inoculation. Hadow répond aux questions de Hofty concernant le choix des sujets pour l'inoculation. Il note que les jeunes gens en bonne santé sont les meilleurs candidats, mais qu'il inocule des personnes de tous âges, y compris les nourrissons et les personnes âgées. Il recommande l'inoculation entre trois et douze ans, car les enfants de cet âge n'ont pas peur de la maladie. Hadow décrit également les symptômes observés chez les enfants inoculés, comme les convulsions et la fièvre. Il mentionne que les personnes de constitution différente (scorbutiques, asthmatiques, rhumatismales) ne souffrent pas plus que les autres. Il observe que les personnes à la peau fine et claire ont généralement moins de symptômes que celles à la peau épaisse et foncée. Les femmes souffrent généralement plus que les hommes. Concernant les préparations générales, Hadow indique qu'elles sont similaires à celles utilisées à Londres. Il a cessé de faire jeûner les patients avant l'inoculation et utilise des vomitifs avec prudence pour éviter de provoquer la fièvre. Pour l'incision, il préfère maintenant faire une ou deux incisions légères, évitant ainsi les inflammations et les tumeurs observées avec des incisions plus profondes.
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