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51
p. 211-212
DE VERSAILLES, le 3 Mai.
Début :
L'Ecole des Chevaux-Legers de la Garde ordinaire du Roi, vient de donner à Monseigneur [...]
Mots clefs :
Duc de Bourgogne, École, Garde du roi, Maniement des armes, Infanterie, Exercices, Représentation, Inspection, Milice, Abbaye, Diocèse, Ordre, Abbé, Sceau, Marquis, Sa Majesté
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texteReconnaissance textuelle : DE VERSAILLES, le 3 Mai.
DE VERSAILLES le 3 Mai.
L'Ecole des Chevaux- Legers de la Garde ordinaire
du Roi , vient de donner à Monfeigneur le
Duc de Bourgogne le même fpectacle qu'elle offrit
à Sa Majesté au mois de Juin 1756. Les Eleves
de cette Ecole firent devant ce Prince le maniement
des armes , les évolutions de l'infanterie ,
les exercices de l'efcrime & du voltiger. De la
falle de ces exercices , le Prince paffa à une galle
-rie qui domine une vafte carriere , d'où il vit faire
le manége , les évolutions de cavalerie & différentes
courfes de tête. Enfuite les Eléves lui donnèrent
des images de choc & de mêlée de cavalerie
, de poftes attaqués , d'infanterie forcée dans
212 MERCURE DE FRANCE .
fes retranchemens . Ce fpectacle guerrier fe ter
mina par la réunion de l'infanterie & de la cavalerie
formée en bataille devant le Prince , qui en
parut fort fatisfait.
Toutes les perfonnes qui accompagnèrent Monfeigneur
le Duc de Bourgogne, & une foule nombreuſe
de ſpectateurs , applaudirent aux ſuccès des
Eleves de cette Ecole , qui fe perfectionne tous les
jours.
Sa Majefté a chargé de l'Infpection des Milices
Gardes Côtes de la Province de Bretagne , le
Comte de la Noue de Vair , Colonel réformé à la
fuire du régiment de Picardie.
Du 1000
Le Roi a donné l'Abbaye de la Garde - Dieu ,
Ordre de Citeaux , Diocèle de Cahors , à l'Abbé
de Foy , Prêtre du Diocèle de Bourges.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Limoges , à l'Abbé Defmarais , Grand-Vicaire
& Chanoine de la Cathédrale de Troyes.
L'Abbaye de Madion , Ordre de S. Benoît
Diocèle de Saintes , à l'Abbé d'Hériffon , Chanoine
de la Cathé Irale de Saintes.
Et le Prieuré de S. Pierre Defurunnes , Diocèfe
de la Rochelle , au fieur la Boucherie de Varaiſe ,
Chanoine de la Rochelle , & Confeiller- Clerc au
Préfidial de cette Ville.
Du 17.
Lei de ce mois , le Roi tint le fceau la
pour
quarante-neuvieme fois. Le Marquis de Bethune
prêta ferment entre les mains de Sa Majeſté ,
pour la charge de Colonel- Général de la Cavalerie
Légere , vacante par la mort du Prince de Turenne.
L'Ecole des Chevaux- Legers de la Garde ordinaire
du Roi , vient de donner à Monfeigneur le
Duc de Bourgogne le même fpectacle qu'elle offrit
à Sa Majesté au mois de Juin 1756. Les Eleves
de cette Ecole firent devant ce Prince le maniement
des armes , les évolutions de l'infanterie ,
les exercices de l'efcrime & du voltiger. De la
falle de ces exercices , le Prince paffa à une galle
-rie qui domine une vafte carriere , d'où il vit faire
le manége , les évolutions de cavalerie & différentes
courfes de tête. Enfuite les Eléves lui donnèrent
des images de choc & de mêlée de cavalerie
, de poftes attaqués , d'infanterie forcée dans
212 MERCURE DE FRANCE .
fes retranchemens . Ce fpectacle guerrier fe ter
mina par la réunion de l'infanterie & de la cavalerie
formée en bataille devant le Prince , qui en
parut fort fatisfait.
Toutes les perfonnes qui accompagnèrent Monfeigneur
le Duc de Bourgogne, & une foule nombreuſe
de ſpectateurs , applaudirent aux ſuccès des
Eleves de cette Ecole , qui fe perfectionne tous les
jours.
Sa Majefté a chargé de l'Infpection des Milices
Gardes Côtes de la Province de Bretagne , le
Comte de la Noue de Vair , Colonel réformé à la
fuire du régiment de Picardie.
Du 1000
Le Roi a donné l'Abbaye de la Garde - Dieu ,
Ordre de Citeaux , Diocèle de Cahors , à l'Abbé
de Foy , Prêtre du Diocèle de Bourges.
L'Abbaye de Bonlieu , Ordre de Citeaux , Diocèle
de Limoges , à l'Abbé Defmarais , Grand-Vicaire
& Chanoine de la Cathédrale de Troyes.
L'Abbaye de Madion , Ordre de S. Benoît
Diocèle de Saintes , à l'Abbé d'Hériffon , Chanoine
de la Cathé Irale de Saintes.
Et le Prieuré de S. Pierre Defurunnes , Diocèfe
de la Rochelle , au fieur la Boucherie de Varaiſe ,
Chanoine de la Rochelle , & Confeiller- Clerc au
Préfidial de cette Ville.
Du 17.
Lei de ce mois , le Roi tint le fceau la
pour
quarante-neuvieme fois. Le Marquis de Bethune
prêta ferment entre les mains de Sa Majeſté ,
pour la charge de Colonel- Général de la Cavalerie
Légere , vacante par la mort du Prince de Turenne.
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Résumé : DE VERSAILLES, le 3 Mai.
Le 3 mai, l'École des Chevaux-Légers de la Garde ordinaire du Roi a présenté un spectacle au Duc de Bourgogne, similaire à celui offert au Roi en juin 1756. Les élèves ont démontré le maniement des armes, les évolutions de l'infanterie, ainsi que les exercices d'escrime et de voltige. Le Duc a ensuite observé des manœuvres de cavalerie et diverses courses de tête depuis une galerie. Les élèves ont simulé des combats de cavalerie, des attaques de postes et de l'infanterie forcée dans ses retranchements. Le spectacle s'est conclu par une formation en bataille de l'infanterie et de la cavalerie devant le Prince, qui en a été très satisfait. Les spectateurs ont applaudi les performances des élèves, soulignant leur perfectionnement constant. Par ailleurs, le Roi a nommé le Comte de la Noue de Vair à l'inspection des Milices Gardes Côtes de la Province de Bretagne. Il a également attribué diverses abbayes et prieurés à des ecclésiastiques. Le 17 mai, le Roi a tenu le sceau pour la quarante-neuvième fois, et le Marquis de Béthune a prêté serment pour la charge de Colonel-Général de la Cavalerie Légère, vacante suite au décès du Prince de Turenne.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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52
p. 213
DE MARBOURG le 10 Juin.
Début :
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en aussi bon état que celles qui composent [...]
Mots clefs :
Troupes, Armée française, Généraux, Régiment, Sieur Huisch, Ennemis, Reconnaissance, Infanterie, Cavalerie, Embuscade, Prisonniers, Attaques
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texteReconnaissance textuelle : DE MARBOURG le 10 Juin.
DE MARBOURG le 10 Juin.
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en
auffi bon état que celles qui compofent l'Armée
Françoife . On le loue partout de leur exacte difcipline
, & de l'attention des Généraux à ménager
les pays neutres qu'ils ont été obligés de traverfer.
Ils ont laiffé de fortes Garnifons à Francfort
, à Hanau & à Gieffen.
On parle beaucoup ici de la belle action que
vient de faire le fieur Huiſch , Lieutenant au Régiment
de Berchiny , Huffards. Ce Régiment
eroit à Velter le premier de ce mois. Le Comte
de Berchiny en ayant fait marcher une partie du
côté de Gemunde , détacha le fieur Huiſch avec
vingt- cinq Huſſards pour reconnoître un poſte que
les ennemis avoient à Gerberg. Ceux- ci avertis
de la marche de ce détachement , embufquèrent
fix cens hommes , moitié Infanterie , moitié Cavalerie
, dans un bois fitué le long du chemin ,
par où il devoit faire la retraite , & ne laiſſérent
à découvert qu'une grande garde très - foible que
le fieur Huifch repouſſa ailément. A ſon retour
il trouva le chemin embarraffé par des abattis ,
& fe vit tout-à-coup enveloppé par la troupe nombreufe
qui avoit été embufquée dans le bois. Il
prit fon parti fur le champ. Il fondit le ſabre à
la main fur les ennemis ; & après avoir elfuyć
tout le feu de l'Infanterie cachée dans un ravin
qui bordeit le bois , il vint à bout de ſe retirer
avec quatorze hommes , le reſte de ſon détachement
ayant été tué ou fait priſonnier. Il fut pourfuivi
pendant l'efpace de deux lieues par toute la
Cavalerie ennemie ; mais il fit fi bonne contenance
qu'on ne put jamais l'entamer.
Il y a longtemps qu'on n'a vu des troupes en
auffi bon état que celles qui compofent l'Armée
Françoife . On le loue partout de leur exacte difcipline
, & de l'attention des Généraux à ménager
les pays neutres qu'ils ont été obligés de traverfer.
Ils ont laiffé de fortes Garnifons à Francfort
, à Hanau & à Gieffen.
On parle beaucoup ici de la belle action que
vient de faire le fieur Huiſch , Lieutenant au Régiment
de Berchiny , Huffards. Ce Régiment
eroit à Velter le premier de ce mois. Le Comte
de Berchiny en ayant fait marcher une partie du
côté de Gemunde , détacha le fieur Huiſch avec
vingt- cinq Huſſards pour reconnoître un poſte que
les ennemis avoient à Gerberg. Ceux- ci avertis
de la marche de ce détachement , embufquèrent
fix cens hommes , moitié Infanterie , moitié Cavalerie
, dans un bois fitué le long du chemin ,
par où il devoit faire la retraite , & ne laiſſérent
à découvert qu'une grande garde très - foible que
le fieur Huifch repouſſa ailément. A ſon retour
il trouva le chemin embarraffé par des abattis ,
& fe vit tout-à-coup enveloppé par la troupe nombreufe
qui avoit été embufquée dans le bois. Il
prit fon parti fur le champ. Il fondit le ſabre à
la main fur les ennemis ; & après avoir elfuyć
tout le feu de l'Infanterie cachée dans un ravin
qui bordeit le bois , il vint à bout de ſe retirer
avec quatorze hommes , le reſte de ſon détachement
ayant été tué ou fait priſonnier. Il fut pourfuivi
pendant l'efpace de deux lieues par toute la
Cavalerie ennemie ; mais il fit fi bonne contenance
qu'on ne put jamais l'entamer.
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Résumé : DE MARBOURG le 10 Juin.
Le 10 juin, à Marbourg, les troupes françaises ont été félicitées pour leur discipline et le respect des pays neutres traversés. Des garnisons ont été placées à Francfort, Hanau et Gießen. Le 1er juin, le régiment de Berchiny Hussards, stationné à Velter, a reçu l'ordre du comte de Berchiny d'envoyer des troupes vers Gemunde. Le sieur Huisch, lieutenant, a été détaché avec vingt-cinq Hussards pour reconnaître un poste ennemi à Gerberg. Informés de cette mission, les ennemis ont tendu une embuscade avec cent hommes, moitié infanterie, moitié cavalerie, dans un bois sur le chemin de retraite. Huisch a repoussé une faible garde ennemie mais a trouvé le chemin barré par des abattis. Il a été attaqué par la troupe embusquée, a chargé les ennemis à sabre et a réussi à se retirer avec quatorze hommes, les autres étant tués ou capturés. Poursuivi sur deux lieues par la cavalerie ennemie, il a échappé.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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53
p. 204-209
Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Début :
La prise de Minden par le Duc de Broglie ayant dérangé le projet que [...]
Mots clefs :
Duc de Broglie, Prise de Minden, Armée, Ennemis, Maréchal de Contades, Siège, Prince Ferdinand , Mouvements des troupes, Tactique militaire, Bataillons, Attaque, Infanterie, Cavalerie, Canons, Blessés et morts, Général, Commandant, Retraite, Cassel
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texteReconnaissance textuelle : Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Relation de ce qui s'eft paffé à l'action du premier
Août près de Minden , entre l'armée du Roi &
celle des Alliés .
La prife de Minden par le Duc de Broglie
ayant dérangé le projet que le Prince Ferdinand
avoit de fe retirer fous cette ville , & notre
armée s'y étant rendue le 15 Juillet , les ennemis
dirigèrent leur marche fur Petershagen ;
• ils s'avancèrent le 16 à Todenhaufen , & s'emparèrent
le 17 d'un bois qui n'étoit qu'à une deinie-
lieue de Minden.
Comme on pouvoit croire que l'ennemi cherchoit
à engager une affaire , & l'objet du Maréchal
de Contades n'étant que de conferver Minden
& de couvrir le fiége de Munſter , on fir
prendre à l'armée une pofition défenfive. Elle fe
SEPTEMBRE 1759. 205
couvrit d'un petit ruilleau & d'un marais regardé
comme impraticable , la droite appuyée à Minden
, la gauche à la montagne & a des bois.
Le Prince Ferdinand renonçant à nous attaquer
, s'occupa des moyens de nous refferrer
dans notre pofition , & de gêner l'arrivée de
nos convois . 11 fit auffi travailler à des retranchemens
en avant , & dans le bois qui débouchoit
dans la plaine de Minden.
Quand ce Prince crut la gauche affez formidable
pour réfifter à nos efforts , il fit faire à
fon armée un mouvement qui la raprocha du
marais. Son quartier général fut établi au village
de Hill ..
Le Prince héréditaire fut enfuite détaché avec
un corps de douze mille hommes fur Labbecké ,
d'où il s'avança au débouché de nos convois.
3
Ce mouvement engagea le Maréchal de Contades
à faire un détachement de trois mille
hommes aux ordres du Duc de Briffac , pour
protéger nos communications & couvrir les gros
équipages qui avoient été envoyés à Coesfeld.
Le détachement du Prince héréditaire de Brunf
wick ayant affoibli l'armée ennemie , dont le
flanc gauche paroiffoit fort étendu , le Maréchal
de Contades jugea que le moment éroit favorable
pour l'attaquer. L'ara će ennemie étoit derrière
le village de Hill , la gauche derrière celui
d'Holtzhaufen , & cette armée tenoit encore au
Wefer par un corps particulier campé entre le
village de Todenhaufen & celui de Petershagen.
C'eft fur ce corps particulier que le Maréchal
de Contades jugea néceffaire de faire fes premiers
efforts , dans le deffein de le culbuter & d'em➡
bratler enfuite le flanc gauche de l'ennemi.
Le Duc de Broglie avec les troupes de fa ré→
ferve fut chargé de cette attaque ; on la renforça
de huit Bataillons des Grenadiers de France
206 MERCURE DE FRANCE.
& Royaux , de fix piéces de canon de 12 livres
& de quatre obufiers , & il lui fut prefcrit dans
la difpofition générale d'attaquer l'ennemi vivement
& avec rapidité , pour ne pas donner le
temps au Prince Ferdinand d'arriver far notre
gauche qu'on avoit rendue moins forte en nombre
de troupes , parce qu'on vouloit faire le principal
effort par notre droite.
L'armée fe forma en bataille au point du jour ,
appuyant la gauche au marais , occupant le vil .
lage d'Hullem & les hayes qui l'environnent.
Quatre Brigades d'Infanterie aux ordres da
Marquis de Guerchy formoient la gauche de la
premiere ligne , foutenue en feconde ligne par
le corps des troupes Saxones aux ordres du
Comte de Luface.
Trois Brigades de Cavalerie aux ordres du Duc
de Filtz-James formoient le centre de la ligne
dans une grande bruyere qui eft entre le village
de Hullem & celui de Todenhaufen , & elles
étoient foutenues par trois autres Brigades de Cavalerie
en feconde ligne , aux ordres da Marquis
Dumefnil.
La Gendarmerie & fes Carabiniers étoient en
réferve en troifiéme ligne derriere le centre.
La droite de la ligne étoit compofée de quatre
Brigades d'Infanterie aux ordres du Chevalier de
Nicolay ; elle étoit placée à la droite de la Cavalerie
, & foutenue en feconde ligne par deux
Brigades d'Infanterie aux ordres du Comte de
Saint- Germain.
La réſerve du Duc de Broglie faifoit la droite
du tout ; & le Chevalier de Nicolay avoit ordre
de concerter les mouvemens avec ceux du Duc
de Broglie , & même de le foutenir , pour faire
dans cette partie un effort plus décifi£.
SEPTEMBRE. 1759. 107
L'action commença à cette droite à cinq heures
du matin par une canonnade fort vive entre les
troupes du Duc de Broglie , & le corps ennemi
qui s'étoit avancé au village de Todenhaufen.
Cette canonnade dura près de trois heures.
Pendant ce temps - là , fur l'avis que donna le
Duc de Broglie que les ennemis avoient plus
de troupes dans cette partie qu'on ne l'avoit jugé
la veille , le Maréchal de Contades fit marcher
deux brigades d'infanterie de la feconde ligne ,
pour renforcer encore cette droite ; mais l'attaque
ordonnée n'ayant pas eu lieu , le Prince
Ferdinand eut le temps de porter les troupes de
fa droite fur fon centre , & fit déboucher promptement
neuf bataillons fans canon fur la bruyere
vis-à - vis de notre Cavalerie; tandis que d'autres
troupes avec du canon attaquoient la gauche
aux ordres du Marquis de Guerchy , qui foutint
cette attaque avec beaucoup de fermeté.
Le Duc de Filtz James voyant déboucher
cette Infanterie vis - à- vis de lui , fit marcher fur
elle une partie de fa Cavalerie , qui fut repoulfée.
Le Maréchal de Contades dit alors au Duc
de Broglie de retourner à ſa réſerve & de fe
contenter de contenir la gauche des Ennemis ,
en attendant le fuccès du combat qui venoit de
s'engager.
Il ordonna en même temps au Marquis de
Beaupreau d'occuper avec les Brigades d'Infanterie
de Touraine & de Rouergue , & huit piéces de
canon de huit , quelques maifons entourées de
haies , qui étoient en avant de la droite de notre
Cavalerie , pour la protéger , & pour prendre
à revers l'Infanterie ennemie . Pendant que cer
208 MERCURE DE FRANCE.
'ordre s'exécutoit , quelques Brigades de Cavalerie
marcherent de nouveau fur l'Infanterie ennemie
qui foutint cette charge avec autant de fermeté
que la premiere . La Gendarmerie & les Carabiniers
firent avec peu de fuccès une troifiéme
charge. Le Marquis de Poyanne qui les commandoit
fut bleflé d'un coup de feu & de quelques
coups de fabre ; & la droite de la Cavalerie
commandée par le Marquis de Vogué, en fit une
quatriéme auffi infructueule que les autres.
Le Prince de Condé pendant toutes ces attaques
chargea à la tête de la Cavalerie avec une valeur
digne de fon fang & de fon nom .
Toute cette Cavalerie étant en déroute , le
centre fut percé. Les Brigades de Touraine &
de Rouergue qui n'avoient pas encore achevé
d'occuper les maiſons dont on vient de parler ,
furent attaquées par leur flanc droit par plu
fieurs Efcadrons de Cavalerie , & fouffrirent ertrêmement.
Le Marquis de Beaupreau qui les
commandoit fut bleffé de plufieurs coups de labre
, & le Marquis de Monty de deux coups de
feu. Elles fe replierent fur la Brigade d'Auvergne
& d'Anhalt , que le Maréchal de Contades plaça
à la hâte dans les haies en arrière de la bruyere.
L'Ennemi fe rendit maître de ces maifons & f
plaça du canon qui tira avec beaucoup de vivacité
fur nos troupes.
Tandis que ces différentes attaques ſe faifoient
au centre , l'Ennemi pouffoit avec beaucoup de
vivacité celle de notre gauche.
Le Comte de Luface foutint nos brigades de la
première ligne , & attaqua avec quelques baraillons
Saxons une tête de colonne d'Infanterie ennemie
qui débouchoit fur lui ; mais malgré les
efforts qu'il fit de fa perfonne , & avec les troupes
animées par fon exemple , les Brigades d'Aquitaine
& de Condé furent obligées de fe replier
SEPTEMBRE. 1759. 209
8
avec une perte confidérable , & le Marquis dé
Maugiron qui les commandoit fut bleffé de deux
coups de feu .
Dans ce défordre général , le Maréchal de
Contades ordonna la retraite , le Marquis de
Guerchy & le Comte de Luface replierent dans
le camp les Brigades d'Infanterie de la gauche.
Les troupes du Duc de Broglie firent leur retraite
fur la Ville de Minden ; & la Cavalerie entra
auffi dans le camp.
Ce fut dans le moment de cette retraite que le
Maréchal de Contades apprit que le Duc de
Briffac avoit été attaqué & battu auprès de Coovelt
par le corps du Prince héréditaire de Brunfwick
, & que ce Prince étoit maître du Pont de
Coovelt fur la Wera.
Il apprit en même temps par le Commandant
de l'escorte des gros équipages qui étoient à Remen
, que les Ennemis marchoient à lui , & que
pour s'en garantir il avoit fait bruler le Pont des
Salines de Remen.
Cer Pont de Coovelt occupé par l'Ennemi , &
celui des Salines brulé , qui devoient fervir a la
retraite de l'Armée , déterminerent le Maréchal
de Contades à lui faire paffer le Wefer pour fe
retirer fur Einbeck ; & l'ordre en fut donné aux
équipages , aux convois de pain qui étoient à
l'Armée , & aux troupes.
On n'a eu jufqu'à préfent que des détails imparfaits
de la perte qu'on a faite. Elle roule principalement
fur les quarante Efcadrons & les quatre
Brigades d'Infanterie qui ont eu le plus de
part a l'action .
L'Armée s'eft retirée vers Caffel. Je donnerai
dans le Mercure prochain le détail de cette marche
qui fait beaucoup d'honneur aux troupes &
aux Officiers Généraux qui les commandoient ,
Août près de Minden , entre l'armée du Roi &
celle des Alliés .
La prife de Minden par le Duc de Broglie
ayant dérangé le projet que le Prince Ferdinand
avoit de fe retirer fous cette ville , & notre
armée s'y étant rendue le 15 Juillet , les ennemis
dirigèrent leur marche fur Petershagen ;
• ils s'avancèrent le 16 à Todenhaufen , & s'emparèrent
le 17 d'un bois qui n'étoit qu'à une deinie-
lieue de Minden.
Comme on pouvoit croire que l'ennemi cherchoit
à engager une affaire , & l'objet du Maréchal
de Contades n'étant que de conferver Minden
& de couvrir le fiége de Munſter , on fir
prendre à l'armée une pofition défenfive. Elle fe
SEPTEMBRE 1759. 205
couvrit d'un petit ruilleau & d'un marais regardé
comme impraticable , la droite appuyée à Minden
, la gauche à la montagne & a des bois.
Le Prince Ferdinand renonçant à nous attaquer
, s'occupa des moyens de nous refferrer
dans notre pofition , & de gêner l'arrivée de
nos convois . 11 fit auffi travailler à des retranchemens
en avant , & dans le bois qui débouchoit
dans la plaine de Minden.
Quand ce Prince crut la gauche affez formidable
pour réfifter à nos efforts , il fit faire à
fon armée un mouvement qui la raprocha du
marais. Son quartier général fut établi au village
de Hill ..
Le Prince héréditaire fut enfuite détaché avec
un corps de douze mille hommes fur Labbecké ,
d'où il s'avança au débouché de nos convois.
3
Ce mouvement engagea le Maréchal de Contades
à faire un détachement de trois mille
hommes aux ordres du Duc de Briffac , pour
protéger nos communications & couvrir les gros
équipages qui avoient été envoyés à Coesfeld.
Le détachement du Prince héréditaire de Brunf
wick ayant affoibli l'armée ennemie , dont le
flanc gauche paroiffoit fort étendu , le Maréchal
de Contades jugea que le moment éroit favorable
pour l'attaquer. L'ara će ennemie étoit derrière
le village de Hill , la gauche derrière celui
d'Holtzhaufen , & cette armée tenoit encore au
Wefer par un corps particulier campé entre le
village de Todenhaufen & celui de Petershagen.
C'eft fur ce corps particulier que le Maréchal
de Contades jugea néceffaire de faire fes premiers
efforts , dans le deffein de le culbuter & d'em➡
bratler enfuite le flanc gauche de l'ennemi.
Le Duc de Broglie avec les troupes de fa ré→
ferve fut chargé de cette attaque ; on la renforça
de huit Bataillons des Grenadiers de France
206 MERCURE DE FRANCE.
& Royaux , de fix piéces de canon de 12 livres
& de quatre obufiers , & il lui fut prefcrit dans
la difpofition générale d'attaquer l'ennemi vivement
& avec rapidité , pour ne pas donner le
temps au Prince Ferdinand d'arriver far notre
gauche qu'on avoit rendue moins forte en nombre
de troupes , parce qu'on vouloit faire le principal
effort par notre droite.
L'armée fe forma en bataille au point du jour ,
appuyant la gauche au marais , occupant le vil .
lage d'Hullem & les hayes qui l'environnent.
Quatre Brigades d'Infanterie aux ordres da
Marquis de Guerchy formoient la gauche de la
premiere ligne , foutenue en feconde ligne par
le corps des troupes Saxones aux ordres du
Comte de Luface.
Trois Brigades de Cavalerie aux ordres du Duc
de Filtz-James formoient le centre de la ligne
dans une grande bruyere qui eft entre le village
de Hullem & celui de Todenhaufen , & elles
étoient foutenues par trois autres Brigades de Cavalerie
en feconde ligne , aux ordres da Marquis
Dumefnil.
La Gendarmerie & fes Carabiniers étoient en
réferve en troifiéme ligne derriere le centre.
La droite de la ligne étoit compofée de quatre
Brigades d'Infanterie aux ordres du Chevalier de
Nicolay ; elle étoit placée à la droite de la Cavalerie
, & foutenue en feconde ligne par deux
Brigades d'Infanterie aux ordres du Comte de
Saint- Germain.
La réſerve du Duc de Broglie faifoit la droite
du tout ; & le Chevalier de Nicolay avoit ordre
de concerter les mouvemens avec ceux du Duc
de Broglie , & même de le foutenir , pour faire
dans cette partie un effort plus décifi£.
SEPTEMBRE. 1759. 107
L'action commença à cette droite à cinq heures
du matin par une canonnade fort vive entre les
troupes du Duc de Broglie , & le corps ennemi
qui s'étoit avancé au village de Todenhaufen.
Cette canonnade dura près de trois heures.
Pendant ce temps - là , fur l'avis que donna le
Duc de Broglie que les ennemis avoient plus
de troupes dans cette partie qu'on ne l'avoit jugé
la veille , le Maréchal de Contades fit marcher
deux brigades d'infanterie de la feconde ligne ,
pour renforcer encore cette droite ; mais l'attaque
ordonnée n'ayant pas eu lieu , le Prince
Ferdinand eut le temps de porter les troupes de
fa droite fur fon centre , & fit déboucher promptement
neuf bataillons fans canon fur la bruyere
vis-à - vis de notre Cavalerie; tandis que d'autres
troupes avec du canon attaquoient la gauche
aux ordres du Marquis de Guerchy , qui foutint
cette attaque avec beaucoup de fermeté.
Le Duc de Filtz James voyant déboucher
cette Infanterie vis - à- vis de lui , fit marcher fur
elle une partie de fa Cavalerie , qui fut repoulfée.
Le Maréchal de Contades dit alors au Duc
de Broglie de retourner à ſa réſerve & de fe
contenter de contenir la gauche des Ennemis ,
en attendant le fuccès du combat qui venoit de
s'engager.
Il ordonna en même temps au Marquis de
Beaupreau d'occuper avec les Brigades d'Infanterie
de Touraine & de Rouergue , & huit piéces de
canon de huit , quelques maifons entourées de
haies , qui étoient en avant de la droite de notre
Cavalerie , pour la protéger , & pour prendre
à revers l'Infanterie ennemie . Pendant que cer
208 MERCURE DE FRANCE.
'ordre s'exécutoit , quelques Brigades de Cavalerie
marcherent de nouveau fur l'Infanterie ennemie
qui foutint cette charge avec autant de fermeté
que la premiere . La Gendarmerie & les Carabiniers
firent avec peu de fuccès une troifiéme
charge. Le Marquis de Poyanne qui les commandoit
fut bleflé d'un coup de feu & de quelques
coups de fabre ; & la droite de la Cavalerie
commandée par le Marquis de Vogué, en fit une
quatriéme auffi infructueule que les autres.
Le Prince de Condé pendant toutes ces attaques
chargea à la tête de la Cavalerie avec une valeur
digne de fon fang & de fon nom .
Toute cette Cavalerie étant en déroute , le
centre fut percé. Les Brigades de Touraine &
de Rouergue qui n'avoient pas encore achevé
d'occuper les maiſons dont on vient de parler ,
furent attaquées par leur flanc droit par plu
fieurs Efcadrons de Cavalerie , & fouffrirent ertrêmement.
Le Marquis de Beaupreau qui les
commandoit fut bleffé de plufieurs coups de labre
, & le Marquis de Monty de deux coups de
feu. Elles fe replierent fur la Brigade d'Auvergne
& d'Anhalt , que le Maréchal de Contades plaça
à la hâte dans les haies en arrière de la bruyere.
L'Ennemi fe rendit maître de ces maifons & f
plaça du canon qui tira avec beaucoup de vivacité
fur nos troupes.
Tandis que ces différentes attaques ſe faifoient
au centre , l'Ennemi pouffoit avec beaucoup de
vivacité celle de notre gauche.
Le Comte de Luface foutint nos brigades de la
première ligne , & attaqua avec quelques baraillons
Saxons une tête de colonne d'Infanterie ennemie
qui débouchoit fur lui ; mais malgré les
efforts qu'il fit de fa perfonne , & avec les troupes
animées par fon exemple , les Brigades d'Aquitaine
& de Condé furent obligées de fe replier
SEPTEMBRE. 1759. 209
8
avec une perte confidérable , & le Marquis dé
Maugiron qui les commandoit fut bleffé de deux
coups de feu .
Dans ce défordre général , le Maréchal de
Contades ordonna la retraite , le Marquis de
Guerchy & le Comte de Luface replierent dans
le camp les Brigades d'Infanterie de la gauche.
Les troupes du Duc de Broglie firent leur retraite
fur la Ville de Minden ; & la Cavalerie entra
auffi dans le camp.
Ce fut dans le moment de cette retraite que le
Maréchal de Contades apprit que le Duc de
Briffac avoit été attaqué & battu auprès de Coovelt
par le corps du Prince héréditaire de Brunfwick
, & que ce Prince étoit maître du Pont de
Coovelt fur la Wera.
Il apprit en même temps par le Commandant
de l'escorte des gros équipages qui étoient à Remen
, que les Ennemis marchoient à lui , & que
pour s'en garantir il avoit fait bruler le Pont des
Salines de Remen.
Cer Pont de Coovelt occupé par l'Ennemi , &
celui des Salines brulé , qui devoient fervir a la
retraite de l'Armée , déterminerent le Maréchal
de Contades à lui faire paffer le Wefer pour fe
retirer fur Einbeck ; & l'ordre en fut donné aux
équipages , aux convois de pain qui étoient à
l'Armée , & aux troupes.
On n'a eu jufqu'à préfent que des détails imparfaits
de la perte qu'on a faite. Elle roule principalement
fur les quarante Efcadrons & les quatre
Brigades d'Infanterie qui ont eu le plus de
part a l'action .
L'Armée s'eft retirée vers Caffel. Je donnerai
dans le Mercure prochain le détail de cette marche
qui fait beaucoup d'honneur aux troupes &
aux Officiers Généraux qui les commandoient ,
Fermer
Résumé : Relation de ce qui s'est passé à l'action du premier Août près de Minden, entre l'armée du Roi & celle des Alliés.
Le 15 juillet 1759, l'armée française, dirigée par le Maréchal de Contades, s'installa à Minden après que le Duc de Broglie eut pris la ville. Cette action perturba les plans du Prince Ferdinand de se retirer à Minden. Les ennemis avancèrent vers Petershagen, s'emparèrent d'un bois près de Minden et prirent des positions défensives. Le Maréchal de Contades positionna son armée derrière un ruisseau et un marais, avec la droite à Minden et la gauche protégée par une montagne et des bois. Le Prince Ferdinand, renonçant à attaquer, renforça ses positions et gêna les convois français. Le Maréchal de Contades, voyant une opportunité après le départ du Prince héréditaire de Brunswick, décida d'attaquer. L'armée française se forma en bataille au point du jour, avec des unités d'infanterie et de cavalerie réparties stratégiquement. L'action débuta à cinq heures du matin par une canonnade entre les troupes du Duc de Broglie et les ennemis à Todenhaufen. Malgré des renforts, l'attaque française fut repoussée. Les ennemis perçèrent le centre français, et la cavalerie ennemie repoussa plusieurs charges françaises. Le Maréchal de Contades ordonna la retraite après des pertes significatives. Pendant la retraite, il fut informé que le Duc de Brissac avait été battu près de Coesfeld par le Prince héréditaire de Brunswick, et que les ponts nécessaires à la retraite étaient soit occupés, soit détruits. L'armée se retira vers Cassel. Les détails des pertes étaient encore incomplets, mais elles étaient principalement parmi les unités de cavalerie et d'infanterie ayant participé à l'action.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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54
p. 207-210
DE CASSEL, le 11 Août.
Début :
L'Armée a pris le chemin d'Oldendorff sur le Weser, où elle arriva le 3. [...]
Mots clefs :
Armée, Comte, Régiment, Prince Héréditaire de Brunswick, Attaques, Ennemis, Soldats, Artillerie, Blessés et morts, Déplacement des troupes, Infanterie, Fatigue, Maréchal de Contades, Nouvelles
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE CASSEL, le 11 Août.
DE CASSEL , le ri Août.
L'Armée a pris le chemin d'Oldendorff für le
Wefer , où elle arriva le 3. Elle y féjourna. Elle
fe remit en marche le s , & fe rendit à Eumbeck
?
208
MERCURE
DE FRANCE
.
le 7 avec toute l'artillerie & les équipages. Le
Comte de Saint -Germain avoit été détaché avec
quatre Brigades d'Infanterie & deux Brigades de
Cavalerie , pour maſquer les débouchés d'Hame-
len. L'Armée n'a point été inquiétée pendant fa
marche , & on n'a vu que quelques Chaffeurs
des Ennemis.
La
nuit
du 7 au
8
,
le
Prince
héréditaire
deBrunſwick
,
détaché
de
l'Armée
du
Prince
Fer-
dinand
,
avec
un
corps d'environ
douze
mille
hommes
,
paffa
le
Wefer
à
Hainelen
.
Il
s'ap-
procha d'Eimbeck
le
8 au
point
du
jour
.
Il
atta-
qua
cette
Ville
dans
laquelle
il
étoit réſté
quel
ques
troupes
de
l'arrière
garde aux
ordres
du
feur
de Baye
,
Maréchal
-
de
-
Camp
de
jour
,
qui
défendit
les
rues
fans
être
entamé
.
Les ennemis maîtres de la Ville , en fortirent
en colonne. Ils furent reçus par l'arrière-garde ,
commandée par le Chevalier de Nicolay , &
les Marquis de Traifnel & de Brehan , & com-
pofée de la Brigade de Picardie , des Grenadiers
de France & Royaux , de trois cens Carabiniers,
du Régiment de Berchiny , des Volontaires de
Haynault , & de ceux de Muret. Ces troupes fe
préſenterent à l'ennemi dans le plus grand ordre
& avec la plus grande fermeté. Les Hanovriens
furent forcés de rentrer dans la Ville après
avoir perdu plus de cinq cens hommes , & ils
n'ont plus reparu. Nous n'avons perdu que cin-
quante Grenadiers tués ou bleſſés.
L'Armée
continua fa
marche
,
&
campa
le
même
jour
8
à Barnfen
.
Le
9
elle
vint à
Branf
feldt
,
&
dans
les
journées
du 10
&
du
11
, elle
a
été raflemblée dans
les
environs
de
Caffel
.
Les
ennemis
fe
font préfentés
de nouveau pour
atta-
quer
l'arrière
garde à
l'entrée
des
défilés
de
Munden
.
-
24
OCTOBRE
.
1759
.
209
2
L'Armée marchoit fur deux colonnes . On for-
ma deux arrières gardes , celle de la colonne de
la droite , compolée de la Brigade de Picardie,
& foutenue par celle de Beltunce , aux ordres
du fieur de Planta , Maréchal - de- Camp ; celle
de la gauche , composée des Grenadiers de Fran
ce & Royaux , aux ordres du Marquis de Trail
nel ; la fanté du Marquis de Saint- Pern ne lui
ayant pas permis de s'en charger. Les ennemis
fe, préfenterent en force à l'arrière- garde de la
colonne de la droite. Les deux Brigades de Pi-
cardie & de Béthune fe mirent en bataille à la
tête de la gorge , avant d'y entrer , & reçurent
les ennemis de fi bonne grace avec du canon
que ceux-ci n'oferent s'approcher , & le conten-
terent de tirer quelques coups de canon , mais
de fi loin , qu'ils ne firent aucun mal. Ils prirent
enfuite le parti de gagner les hauteurs pour atta-
quer le Comte de Saint- Germain qui les défen
doit. Ce Général marcha à eux ; il les fit atta-
quer par les Brigades d'Auvergne , d'Aquitaine
& d'Anhalt , & les culbuta . L'action a été vive
Le fieur de Muret étoit far le flanc des enne
mis caché dans le bois avec deux cens Volon-
taires de l'Armée. Lorſqu'il les a vûs ſe retirer en
défordre , il les a fuivis pendant une demi- lieue
d'affez près pour les atteindre à coups de bayon
nette. Depuis ce moment , les ennemis n'ont plus
reparu. nous n'avons eu qu'une vingtaine d'hom
mes tués ou bleffés. On eftime la perte des en¬
nemis à mille ou douze cens hommes.
Du 16.
L'armée fe remet chaquejour des fatigues con-
fidérables qu'elle a éprouvées pendant fa marche ,
& elle trouve ici tous les fecours dont elle a be-
Loin.
Depuis l'avantage que
le
Comte de Saint-
Ger
210 MERCURE DE FRANCE:
main
a
eu
fur
les
troupes
du
Prince
héré
litaire
de
Bruntwick
aux
défilés
de
Munden
,
les
ennemis
n'ont
plus
paru
.
Suivant les états qu'on a reçus , la perte de l'In
fanterie & de la Cavalerie dans l'affaire du pre-
mier de ce mois , ſe monte a trois mille quatre
cens feize hommes tués ou prifonniers , & deux
mille trente bleflés.
Du
25
.
Les nouvelles qu'on eut de la marche de l'ar
mée du Prince Ferdinand qui s'avançoit à travers
le pays de Waldeck , déterminerent le Maréchal
de Contades à faire marcher l'armée le 18 , & à
paller l'Eder dans les environs de Fritzlar. On
campa à la rive droite de cette riviere. On laiffa
à Caffel des détachemens pour la garde de quel-
ques malades & bleffés , qui n'avoient pas été en
état d'être tranfportés. Les ennemis s'emparerent
de cette Place le lendemain par capitulation.
Le 19 , fur les nouvelles qu'on eut de l'arrivée
d'un corps des ennemis à Hayna , & de la marche
du Prince Ferdinand pour fuivre ce corps , l'armée
marcha à Gilfen.
Le 22 , l'armée ſe remit en marche , & vint
camper dans les environs de Treiza .
Le 23 , le Maréchal de Contades ſe rendit avec
l'armée dans les environs de Kirchayn , où elle
campe à la rive gauche de la riviere de Lohn. Le
quartier général a été établi à Groſſelheim , diſtant
de Marburg d'environ deux lieues.
Le Maréchal d'Etrées eſt arrivé ce matin à
l'armée.
L'Armée a pris le chemin d'Oldendorff für le
Wefer , où elle arriva le 3. Elle y féjourna. Elle
fe remit en marche le s , & fe rendit à Eumbeck
?
208
MERCURE
DE FRANCE
.
le 7 avec toute l'artillerie & les équipages. Le
Comte de Saint -Germain avoit été détaché avec
quatre Brigades d'Infanterie & deux Brigades de
Cavalerie , pour maſquer les débouchés d'Hame-
len. L'Armée n'a point été inquiétée pendant fa
marche , & on n'a vu que quelques Chaffeurs
des Ennemis.
La
nuit
du 7 au
8
,
le
Prince
héréditaire
deBrunſwick
,
détaché
de
l'Armée
du
Prince
Fer-
dinand
,
avec
un
corps d'environ
douze
mille
hommes
,
paffa
le
Wefer
à
Hainelen
.
Il
s'ap-
procha d'Eimbeck
le
8 au
point
du
jour
.
Il
atta-
qua
cette
Ville
dans
laquelle
il
étoit réſté
quel
ques
troupes
de
l'arrière
garde aux
ordres
du
feur
de Baye
,
Maréchal
-
de
-
Camp
de
jour
,
qui
défendit
les
rues
fans
être
entamé
.
Les ennemis maîtres de la Ville , en fortirent
en colonne. Ils furent reçus par l'arrière-garde ,
commandée par le Chevalier de Nicolay , &
les Marquis de Traifnel & de Brehan , & com-
pofée de la Brigade de Picardie , des Grenadiers
de France & Royaux , de trois cens Carabiniers,
du Régiment de Berchiny , des Volontaires de
Haynault , & de ceux de Muret. Ces troupes fe
préſenterent à l'ennemi dans le plus grand ordre
& avec la plus grande fermeté. Les Hanovriens
furent forcés de rentrer dans la Ville après
avoir perdu plus de cinq cens hommes , & ils
n'ont plus reparu. Nous n'avons perdu que cin-
quante Grenadiers tués ou bleſſés.
L'Armée
continua fa
marche
,
&
campa
le
même
jour
8
à Barnfen
.
Le
9
elle
vint à
Branf
feldt
,
&
dans
les
journées
du 10
&
du
11
, elle
a
été raflemblée dans
les
environs
de
Caffel
.
Les
ennemis
fe
font préfentés
de nouveau pour
atta-
quer
l'arrière
garde à
l'entrée
des
défilés
de
Munden
.
-
24
OCTOBRE
.
1759
.
209
2
L'Armée marchoit fur deux colonnes . On for-
ma deux arrières gardes , celle de la colonne de
la droite , compolée de la Brigade de Picardie,
& foutenue par celle de Beltunce , aux ordres
du fieur de Planta , Maréchal - de- Camp ; celle
de la gauche , composée des Grenadiers de Fran
ce & Royaux , aux ordres du Marquis de Trail
nel ; la fanté du Marquis de Saint- Pern ne lui
ayant pas permis de s'en charger. Les ennemis
fe, préfenterent en force à l'arrière- garde de la
colonne de la droite. Les deux Brigades de Pi-
cardie & de Béthune fe mirent en bataille à la
tête de la gorge , avant d'y entrer , & reçurent
les ennemis de fi bonne grace avec du canon
que ceux-ci n'oferent s'approcher , & le conten-
terent de tirer quelques coups de canon , mais
de fi loin , qu'ils ne firent aucun mal. Ils prirent
enfuite le parti de gagner les hauteurs pour atta-
quer le Comte de Saint- Germain qui les défen
doit. Ce Général marcha à eux ; il les fit atta-
quer par les Brigades d'Auvergne , d'Aquitaine
& d'Anhalt , & les culbuta . L'action a été vive
Le fieur de Muret étoit far le flanc des enne
mis caché dans le bois avec deux cens Volon-
taires de l'Armée. Lorſqu'il les a vûs ſe retirer en
défordre , il les a fuivis pendant une demi- lieue
d'affez près pour les atteindre à coups de bayon
nette. Depuis ce moment , les ennemis n'ont plus
reparu. nous n'avons eu qu'une vingtaine d'hom
mes tués ou bleffés. On eftime la perte des en¬
nemis à mille ou douze cens hommes.
Du 16.
L'armée fe remet chaquejour des fatigues con-
fidérables qu'elle a éprouvées pendant fa marche ,
& elle trouve ici tous les fecours dont elle a be-
Loin.
Depuis l'avantage que
le
Comte de Saint-
Ger
210 MERCURE DE FRANCE:
main
a
eu
fur
les
troupes
du
Prince
héré
litaire
de
Bruntwick
aux
défilés
de
Munden
,
les
ennemis
n'ont
plus
paru
.
Suivant les états qu'on a reçus , la perte de l'In
fanterie & de la Cavalerie dans l'affaire du pre-
mier de ce mois , ſe monte a trois mille quatre
cens feize hommes tués ou prifonniers , & deux
mille trente bleflés.
Du
25
.
Les nouvelles qu'on eut de la marche de l'ar
mée du Prince Ferdinand qui s'avançoit à travers
le pays de Waldeck , déterminerent le Maréchal
de Contades à faire marcher l'armée le 18 , & à
paller l'Eder dans les environs de Fritzlar. On
campa à la rive droite de cette riviere. On laiffa
à Caffel des détachemens pour la garde de quel-
ques malades & bleffés , qui n'avoient pas été en
état d'être tranfportés. Les ennemis s'emparerent
de cette Place le lendemain par capitulation.
Le 19 , fur les nouvelles qu'on eut de l'arrivée
d'un corps des ennemis à Hayna , & de la marche
du Prince Ferdinand pour fuivre ce corps , l'armée
marcha à Gilfen.
Le 22 , l'armée ſe remit en marche , & vint
camper dans les environs de Treiza .
Le 23 , le Maréchal de Contades ſe rendit avec
l'armée dans les environs de Kirchayn , où elle
campe à la rive gauche de la riviere de Lohn. Le
quartier général a été établi à Groſſelheim , diſtant
de Marburg d'environ deux lieues.
Le Maréchal d'Etrées eſt arrivé ce matin à
l'armée.
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Résumé : DE CASSEL, le 11 Août.
Du 1er au 9 août, l'armée française se déplaça vers Oldendorff, Eumbeck, Barnfen et Branf feldt sans être sérieusement inquiétée, à l'exception de quelques éclaireurs ennemis. Le 7 août, le Prince héréditaire de Brunswick tenta d'attaquer Eumbeck avec environ douze mille hommes, mais fut repoussé par les troupes françaises commandées par le Chevalier de Nicolay et les Marquis de Traifnel et de Brehan. Les pertes hanovriennes furent significatives. Du 16 au 25 octobre, l'armée se remit des fatigues de la marche et reçut les secours nécessaires. Le 24 octobre, elle marcha en deux colonnes avec des arrières-gardes composées de brigades de Picardie, de Béthune et de grenadiers. Les ennemis tentèrent d'attaquer l'arrière-garde de la colonne de droite, mais furent repoussés par les brigades de Picardie et de Béthune, ainsi que par le Comte de Saint-Germain et les brigades d'Auvergne, d'Aquitaine et d'Anhalt. Les ennemis subirent des pertes estimées à mille ou douze cents hommes, tandis que les Français perdirent une vingtaine d'hommes. Les pertes ennemies lors de l'affrontement du 1er octobre furent de trois mille quatre cents seize hommes tués ou prisonniers, et deux mille trente blessés. Du 18 au 23 octobre, l'armée traversa l'Eder près de Fritzlar, marcha vers Gilfen, Treisa et Kirchayn, où elle campa à la rive gauche de la rivière de Lohn. Le quartier général fut établi à Grosselheim, à environ deux lieues de Marburg, et le Maréchal d'Etrées rejoignit l'armée le 23 octobre.
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55
p. 203-205
De l'Armée de l'Empire, le 12 Septembre.
Début :
Le Général Wunsch, après la capitulation de Dresde, s'est retiré à Torgau. [...]
Mots clefs :
Général, Capitulation, Baron, Torgau, Infanterie, Cavalerie, Attaque, Ennemis, Canon, Prussiens, Régiment, Désertion, Dresde
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 12 Septembre.
De
l'Armée de l'Empire
,
le
12 Septembre.
Le
Général
Wunſch
,
après
la capitulation
deDrefde
,
s'eft
retiré
à
Torgau
.
Le
Prince
de
Deux-Ponts
avoit
ordonné au Baron de
Saint-
André defe porter diligemment
fur
Torgau
avec
fon
corpsd'Infanterie
&
de
Cavalerie
,
pour couper
cette
retraite
au Général
Wunſch
;
mais
étant arrivé
trop tard à
fa deſtination
,
il
a
été forcé
de cam-per près de Torgau
.
Le 8 de ce mois le Général Wunſch fir fortit
Ivj
204
MERCURE
DE
FRANCE
.
toute
fa cavalerie
de
cette
derniere
Ville
pour
attaquer
le
Baron
de
Saint
-
André
,
qui
força d'a
bord
l'ennemi
de
rentrer
dans
la
Place
;
mais
un
moment
après
la
Cavalerie Ptuffienne
fit
une
feconde
fortie
.
Ayant
deux
piéces
de
canon
en
avant
de
chaque
efcadron
,
&
étant
foutenue d'un
corps
d'Infanterie
,
elle
chargea
la
Cavalerie
duBaron
de
Saint
-
André
,
qui
ayant
beaucoup
fouf-
fert
du
feu
du
canon
,
fut
mife
en
déroute
.
La
Cavalerie
Pruffienne
prit
alors
notre
Infanterie
en
fanc
,
qui
a été
fort
maltraitée
,
&
qui
peut
-
être
auroit
été détruite
fi
le
Général
de
Rhot
n'eût
.
remédié
à tout ce défordre
.
Il
commandoit
la
Cavalerie
dans
cette
feconde
action
,
à
la
place
du
Général
Tranfmansdorf
qui
avoit
été bleſſé
dans
le
premier
combat
.
Il la
rallia
promptement
,
&
érant
revenu
à
la
charge
,
il
arrêta
les
progrès
dé
Ia Cavalerie
ennemie
,
Les
Pruffiens
attaquoient
en
même
temps
un
corps
de
Croates
pofté
dans
un champ
de
vignes 5
:
mais
le
Général Ried
qui
les
commandoit
,
&
qui
a eu dans
cette
action
deux
.
chevaux
tués fous
lui,
les repouffa
.
On
ne
fcait
pas encore
quelle
eft
la
ja
perte
du
Baron de
faint
-
André
.
Il
a
rejoint
L'armée
du
Prince
de
Deux- Ponts
,
qui
avoit
envoyé
un
régiment de
Cavalerie
&
un
régimens
.
de
Hullards
pour
protéger
fa
retraite
..
La garnifon Pruthienne fortit de Dreſde le 8..
Elle a perdu plus de deux mille hommes par la
défertion.
Il y a actuellement dans Drefde, ou fous le
canon de cette Ville , quarante mille hommes ,
dont vingt huit mille Autrichiens , & douze mille
hommes des troupes de l'Empire..
Du 16..
Le
1s nous fumes informés que
le
Générat
Wunſch
avoit
marché a
Leipfick ;
&
qu'après
une
OCTOBRE
.
17597
205
courte attaque la garniſon de cette place s'étoit
rendue prifonniere de guerre.
l'Armée de l'Empire
,
le
12 Septembre.
Le
Général
Wunſch
,
après
la capitulation
deDrefde
,
s'eft
retiré
à
Torgau
.
Le
Prince
de
Deux-Ponts
avoit
ordonné au Baron de
Saint-
André defe porter diligemment
fur
Torgau
avec
fon
corpsd'Infanterie
&
de
Cavalerie
,
pour couper
cette
retraite
au Général
Wunſch
;
mais
étant arrivé
trop tard à
fa deſtination
,
il
a
été forcé
de cam-per près de Torgau
.
Le 8 de ce mois le Général Wunſch fir fortit
Ivj
204
MERCURE
DE
FRANCE
.
toute
fa cavalerie
de
cette
derniere
Ville
pour
attaquer
le
Baron
de
Saint
-
André
,
qui
força d'a
bord
l'ennemi
de
rentrer
dans
la
Place
;
mais
un
moment
après
la
Cavalerie Ptuffienne
fit
une
feconde
fortie
.
Ayant
deux
piéces
de
canon
en
avant
de
chaque
efcadron
,
&
étant
foutenue d'un
corps
d'Infanterie
,
elle
chargea
la
Cavalerie
duBaron
de
Saint
-
André
,
qui
ayant
beaucoup
fouf-
fert
du
feu
du
canon
,
fut
mife
en
déroute
.
La
Cavalerie
Pruffienne
prit
alors
notre
Infanterie
en
fanc
,
qui
a été
fort
maltraitée
,
&
qui
peut
-
être
auroit
été détruite
fi
le
Général
de
Rhot
n'eût
.
remédié
à tout ce défordre
.
Il
commandoit
la
Cavalerie
dans
cette
feconde
action
,
à
la
place
du
Général
Tranfmansdorf
qui
avoit
été bleſſé
dans
le
premier
combat
.
Il la
rallia
promptement
,
&
érant
revenu
à
la
charge
,
il
arrêta
les
progrès
dé
Ia Cavalerie
ennemie
,
Les
Pruffiens
attaquoient
en
même
temps
un
corps
de
Croates
pofté
dans
un champ
de
vignes 5
:
mais
le
Général Ried
qui
les
commandoit
,
&
qui
a eu dans
cette
action
deux
.
chevaux
tués fous
lui,
les repouffa
.
On
ne
fcait
pas encore
quelle
eft
la
ja
perte
du
Baron de
faint
-
André
.
Il
a
rejoint
L'armée
du
Prince
de
Deux- Ponts
,
qui
avoit
envoyé
un
régiment de
Cavalerie
&
un
régimens
.
de
Hullards
pour
protéger
fa
retraite
..
La garnifon Pruthienne fortit de Dreſde le 8..
Elle a perdu plus de deux mille hommes par la
défertion.
Il y a actuellement dans Drefde, ou fous le
canon de cette Ville , quarante mille hommes ,
dont vingt huit mille Autrichiens , & douze mille
hommes des troupes de l'Empire..
Du 16..
Le
1s nous fumes informés que
le
Générat
Wunſch
avoit
marché a
Leipfick ;
&
qu'après
une
OCTOBRE
.
17597
205
courte attaque la garniſon de cette place s'étoit
rendue prifonniere de guerre.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 12 Septembre.
Le 12 septembre, après la capitulation de Dresde, le Général Wunsch s'est retiré à Torgau. Le Prince de Deux-Ponts avait ordonné au Baron de Saint-André de bloquer la retraite de Wunsch, mais il est arrivé trop tard. Le 8 septembre, Wunsch a attaqué Saint-André, forçant ce dernier à se replier. La cavalerie prussienne a contre-attaqué avec succès, soutenue par l'artillerie et l'infanterie, causant des pertes significatives. Le Général de Roth a pris le commandement et arrêté l'avancée ennemie. Simultanément, les Prussiens ont attaqué un corps de Croates mais ont été repoussés par le Général Ried. Saint-André a rejoint l'armée du Prince de Deux-Ponts, qui avait envoyé des renforts. La garnison prussienne a quitté Dresde le 8 septembre, perdant plus de deux mille hommes par désertion. Dresde comptait alors quarante mille hommes, dont vingt-huit mille Autrichiens et douze mille hommes des troupes de l'Empire. Le 16 octobre, il a été rapporté que Wunsch avait pris Leipzig après une brève attaque, capturant la garnison.
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56
p. 201-203
De l'Armée de l'Empire, le 26 Septembre.
Début :
Le 21, le Prince de Deux-Ponts fit un mouvement en avant avec toute l'armée, [...]
Mots clefs :
Prince, Mouvements des troupes, Ennemis, Général Haddick, Prussiens, Combat, Artillerie, Bataillons, Infanterie, Blessés et morts, Prisonniers de guerre, Maréchal Daun, Opérations militaires
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 26 Septembre.
De l'Armée de l'Empire , le 26 Septembre.
Le 21 , le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement
en avant avec toute l'armée , dans le deffein
de faire abandonner aux Ennemis la pofition
avantageufe qu'ils occupoient fur les hauteurs de
Meiffen. Le Général Haddick avoit marché la
veille pour Le porter fur le flanc droit des Pruf
Gens.
I
202 MERCURE DE FRANCE.
Toutes les difpofitions étant faites pour l'atta
que, & l'armée s'étant formée fur deux lignes
vis-à-vis de Neuftadt , le combat commença par
le feu de nos canons & de nos obufiers , qui fut
très-vif & très -foutenu pendant toute la journée.
L'Ennemiy répondit par celui de plufieurs batteries.
Le Prince de Deux- Ponts fit attaquer le Village
de Bockwen , où les Pruffiens étoient retranchés.
Nos Grenadiers y mirent le feu , & l'Ennemi
fut contraint d'abandonner ce pofte. Une partie de
notre Infanterie défila fur les hauteurs qui font du
· côté de l'Elbe , pour prendre en flanc l'avantgarde
de l'armée Prufiienne. Cette avant-garde
fut pliée , & perdit du terrein.
Le Général Haddick pofté entre Krogis & Stoifchen
, foudroyoit en même temps avec la groffe
artillerie les redoutes & les batteries des Ennemis.
Le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement du
côté de Lomatſch , pour le rapprocher de ce Général.
Les Prulliens qui fe virent en danger de
perdre leur communication avec Torgau & Léipfick
, fe portèrent fur notre aîle gauche , & firent
avancer cinq bataillons foutenus de plufieurs efcadrons
de Cavalerie , qui la chargèrent avec la
plus grande vivacité . Nos troupes foutinrent cette
• attaque avec fermeté, & la repoufferent . La Cavalerie
ennemie fut mife eu déroute : on la pourfuivit
quelque temps ; mais on fut arrêté par la
rencontre de plufieurs bataillons Pruffiens qui
étoient poftés près de Lothayn.
-
Le gros de l'Infanterie ennemie s'avança en
même temps. Le Prince de Deux - Ponts la fic
charger par toute la Cavalerie de l'armée , qui
l'attaqua jufqu'à dix fois fans pouvoir la rompre.
Cette Infanterie venoit de s'emparer d'une de nos
batteries : alors notre Cavalerie redoubla fes efforts
; les bataillons Pruffiens plièrent , & leurs
NOVEMBRE. 1759 203
Dragons qui s'étoient préfentés pour les foutenir
, furent difperfés fans pouvoir ſe rallier . Nos
troupes reprirent la batterie dont l'ennemi s'étoit
emparé , & lui enleverent plufieurs pièces de fa
grolle artillerie. Le pofte de Lothayn étoit encore
occupé par quelques bataillons Pruffiens . Il fut
attaqué & emporté par nos troupes légères , &.
les Ennemis y mirent le feu en fe retirant.
Sur les cinq heures du foir , les Pruffiens étoient
déjà challés de tous leurs poftes . Ils avoient laiffé
fur le champ de bataille plus de dix - huit cents
morts, avec fix piéces de canon & deux étendards .
On leur avoit fait plus de deux cens prifonniers ,
& nous n'avions perdu en tout que mille hommes
tués ou bleffés .
La nuit qui furvint empêcha nos troupes de
pouffer plus loin leurs avantages. Lés Ennemis
eurent le temps de fe reconnoître & de prendre
une nouvelle pofition dans laquelle il nous fut
impoffible de les attaquer.
Du 30.
Le 29 , le Maréchal de Daun arriva à Drefde ,
& le Prince de Deux - Ponts s'y rendit pour concerter
avec lui le plan des opérations qui doivent
terminer la campagne.
Le 21 , le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement
en avant avec toute l'armée , dans le deffein
de faire abandonner aux Ennemis la pofition
avantageufe qu'ils occupoient fur les hauteurs de
Meiffen. Le Général Haddick avoit marché la
veille pour Le porter fur le flanc droit des Pruf
Gens.
I
202 MERCURE DE FRANCE.
Toutes les difpofitions étant faites pour l'atta
que, & l'armée s'étant formée fur deux lignes
vis-à-vis de Neuftadt , le combat commença par
le feu de nos canons & de nos obufiers , qui fut
très-vif & très -foutenu pendant toute la journée.
L'Ennemiy répondit par celui de plufieurs batteries.
Le Prince de Deux- Ponts fit attaquer le Village
de Bockwen , où les Pruffiens étoient retranchés.
Nos Grenadiers y mirent le feu , & l'Ennemi
fut contraint d'abandonner ce pofte. Une partie de
notre Infanterie défila fur les hauteurs qui font du
· côté de l'Elbe , pour prendre en flanc l'avantgarde
de l'armée Prufiienne. Cette avant-garde
fut pliée , & perdit du terrein.
Le Général Haddick pofté entre Krogis & Stoifchen
, foudroyoit en même temps avec la groffe
artillerie les redoutes & les batteries des Ennemis.
Le Prince de Deux- Ponts fit un mouvement du
côté de Lomatſch , pour le rapprocher de ce Général.
Les Prulliens qui fe virent en danger de
perdre leur communication avec Torgau & Léipfick
, fe portèrent fur notre aîle gauche , & firent
avancer cinq bataillons foutenus de plufieurs efcadrons
de Cavalerie , qui la chargèrent avec la
plus grande vivacité . Nos troupes foutinrent cette
• attaque avec fermeté, & la repoufferent . La Cavalerie
ennemie fut mife eu déroute : on la pourfuivit
quelque temps ; mais on fut arrêté par la
rencontre de plufieurs bataillons Pruffiens qui
étoient poftés près de Lothayn.
-
Le gros de l'Infanterie ennemie s'avança en
même temps. Le Prince de Deux - Ponts la fic
charger par toute la Cavalerie de l'armée , qui
l'attaqua jufqu'à dix fois fans pouvoir la rompre.
Cette Infanterie venoit de s'emparer d'une de nos
batteries : alors notre Cavalerie redoubla fes efforts
; les bataillons Pruffiens plièrent , & leurs
NOVEMBRE. 1759 203
Dragons qui s'étoient préfentés pour les foutenir
, furent difperfés fans pouvoir ſe rallier . Nos
troupes reprirent la batterie dont l'ennemi s'étoit
emparé , & lui enleverent plufieurs pièces de fa
grolle artillerie. Le pofte de Lothayn étoit encore
occupé par quelques bataillons Pruffiens . Il fut
attaqué & emporté par nos troupes légères , &.
les Ennemis y mirent le feu en fe retirant.
Sur les cinq heures du foir , les Pruffiens étoient
déjà challés de tous leurs poftes . Ils avoient laiffé
fur le champ de bataille plus de dix - huit cents
morts, avec fix piéces de canon & deux étendards .
On leur avoit fait plus de deux cens prifonniers ,
& nous n'avions perdu en tout que mille hommes
tués ou bleffés .
La nuit qui furvint empêcha nos troupes de
pouffer plus loin leurs avantages. Lés Ennemis
eurent le temps de fe reconnoître & de prendre
une nouvelle pofition dans laquelle il nous fut
impoffible de les attaquer.
Du 30.
Le 29 , le Maréchal de Daun arriva à Drefde ,
& le Prince de Deux - Ponts s'y rendit pour concerter
avec lui le plan des opérations qui doivent
terminer la campagne.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 26 Septembre.
Le 21 septembre, le Prince de Deux-Ponts lança une offensive pour chasser les ennemis des hauteurs de Meissen. Le Général Haddick attaqua le flanc droit des Prussiens, débutant le combat par un échange intense d'artillerie. Les forces françaises prirent le village de Bockwen et repoussèrent l'avant-garde prussienne. Haddick, positionné entre Krogis et Stoifchen, bombardait les redoutes ennemies. Les Prussiens attaquèrent l'aile gauche française avec cinq bataillons et de la cavalerie, mais furent repoussés. L'infanterie prussienne captura une batterie française, mais la cavalerie française contre-attaqua et reprit la batterie, capturant plusieurs pièces d'artillerie. Les troupes légères françaises prirent le poste de Lothayn. À la fin de la journée, les Prussiens perdirent plus de 1 800 hommes, six pièces de canon et deux étendards, tandis que les Français firent plus de 200 prisonniers et perdirent environ 1 000 hommes. La nuit interrompit les avancées françaises, permettant aux Prussiens de se repositionner. Le 29 septembre, le Maréchal de Daun arriva à Dresde pour planifier les opérations futures avec le Prince de Deux-Ponts.
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57
p. 197-198
DE WESEL, le 15 Novembre.
Début :
Les nouvelles qu'on vient de recevoir de Munster nous apprennent que les [...]
Mots clefs :
Munster, Ennemis, Attaque, Marquis, Maréchal de camp, Postes militaires, Troupes, Infanterie, Brigadiers
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texteReconnaissance textuelle : DE WESEL, le 15 Novembre.
De WESEL , le is Novembre.
Les nouvelles qu'on vient de recevoir de Munfter
nous apprennent que les Ennemis ont ouvert
la tranchée devant cette Place la nuit du 8 au 9
de ce mois , à la Porte Sainte-Egide , & que la
nuit du 10 au 11 ils ont formé une feconde
attaque entre la Porte neuve & la Citadelle. On
affure qu'ils ont fait auffi un petit retranchement
devant la Porte d'Exter.
I iij
598 MERCURE DE FRANCE
Du 22 .
7.
Le 19 de ce mois , les Marquis Dauvet & de
Maupeou , Maréchaux de Camp, furent détachés,
le premier à Amelbure en avant de la droite
le fecond à Albachten en avant de la gauche .
Ce dernier Pofte étoit important à occuper, pour
fçavoir le parti qu'avoient pris les Ennemis , &
pour être certain de leur pofition . Le Marquis
d'Armentieres ordonna l'attaque de ce Village.
Elle fut faite par le Marquis de Maupeou. La
troupe de Fischer qui s'y eft fort diftinguée , &
les Grenadiers de l'Infanterie emporterent le Châ
teau & le Village , après une réſiſtance affez opiniâtre
de la part des Ennemis. Le Marquis Dau--
vet a chaffé les Ennemis du Village d'Amelbure.
Les nouvelles qu'on vient de recevoir de Munfter
nous apprennent que les Ennemis ont ouvert
la tranchée devant cette Place la nuit du 8 au 9
de ce mois , à la Porte Sainte-Egide , & que la
nuit du 10 au 11 ils ont formé une feconde
attaque entre la Porte neuve & la Citadelle. On
affure qu'ils ont fait auffi un petit retranchement
devant la Porte d'Exter.
I iij
598 MERCURE DE FRANCE
Du 22 .
7.
Le 19 de ce mois , les Marquis Dauvet & de
Maupeou , Maréchaux de Camp, furent détachés,
le premier à Amelbure en avant de la droite
le fecond à Albachten en avant de la gauche .
Ce dernier Pofte étoit important à occuper, pour
fçavoir le parti qu'avoient pris les Ennemis , &
pour être certain de leur pofition . Le Marquis
d'Armentieres ordonna l'attaque de ce Village.
Elle fut faite par le Marquis de Maupeou. La
troupe de Fischer qui s'y eft fort diftinguée , &
les Grenadiers de l'Infanterie emporterent le Châ
teau & le Village , après une réſiſtance affez opiniâtre
de la part des Ennemis. Le Marquis Dau--
vet a chaffé les Ennemis du Village d'Amelbure.
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Résumé : DE WESEL, le 15 Novembre.
Le 8 novembre, les ennemis ont commencé à creuser des tranchées devant la ville de Munster, notamment à la Porte Sainte-Egide. La nuit suivante, ils ont lancé une seconde attaque entre la Porte neuve et la Citadelle, et ont construit un retranchement devant la Porte d'Exter. Le 19 novembre, les marquis Dauvet et de Maupeou, maréchaux de camp, ont été envoyés en mission. Le marquis Dauvet a été détaché à Amelbure, en avant de la droite, tandis que le marquis de Maupeou a été envoyé à Albachten, en avant de la gauche, un poste stratégique pour déterminer les intentions des ennemis. Le marquis d'Armentieres a ordonné l'attaque du village d'Albachten, menée par le marquis de Maupeou. La troupe de Fischer et les grenadiers de l'infanterie ont pris le château et le village après une résistance farouche des ennemis. Par ailleurs, le marquis Dauvet a chassé les ennemis du village d'Amelbure.
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58
p. 201-202
DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
Début :
Le Prince héréditaire de Brunswick ayant été détaché de l'armée [...]
Mots clefs :
Prince Héréditaire de Brunswick, Prince Ferdinand , Duc, Postes militaires, Grenadiers, Régiments, Infanterie, Cavalerie, Déplacement des troupes, Attaque, Ennemis, Expédition, Retraite
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texteReconnaissance textuelle : DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
De FRANCFORT , le 8 Décembre.
Le Prince héréditaire de Brunfwick ayant été
détaché de l'armée du Prince Ferdinand avec un
nombre confidérable de troupes , s'eft porté par
des marches forcées vers Fulde , où le Duc de
Wirtemberg étoit depuis quelques jours avec fes
troupes , que le Roi a prifes à fa folde , & dont
une partie s'étoit avancée dans la Heffe . Les
Poftes avancés du Duc de Wirtemberg ayant été
forcés de fe replier , le Prince héréditaire s'avança
rapidement vers Fulde , & parut le premier
de ce mois à neuf heures du matin près de
cette Ville .
Le Duc de Wirtemberg avoit déja raffemblé
la plus grande partie de fes Grenadiers & quelques
piéces de canon avec un de fes Régimens de
Cuiralliers fur la rive gauche de la Fulde , difpu
tant le terrein aux Ennemis , afin d'avoir le temps;
de faire arriver le refte de fes troupes.
Pendant ce temps-là , le Prince héréditaire
I w
202 MERCURE, DE FRANCE.
avançoit en force vers Fulde , faiſant filer par
fa droite une colonne d'Infanterie & de Cava-
Jerie pour attaquer les ponts & couper la retraite
du Duc de Wirtemberg. Le pont de la
Ville fur attaqué avec beaucoup de vigueur. Les
Grenadiers de Wirtemberg s'y défendirent avec
toute la valeur poffible ; mais le canon des Ennemis
qui les plongeoit , les maltraita extrêmement.
Ils fe retirerent en fe défendant pied - àpied
dans la Ville. Le fecond pont fut également
force ; le canon des Ennemis ayant tou-
Jours la fupériorité , & les Grenadiers de Wirten
berg continuant de montrer la même valeur.,
La Ville fut difputée ; mais les Ennemis la foumirent.
Ce Prince fe trouvoit alors léparé d'une
grande partie de fon corps d'armée , qui n'avoit
pu arriver à cauſe de l'éloignement de fa pofition
. Il fut obligé d'ordonner la retraite , qui ſe
fit fous les yeux des Ennemis avec tout l'ordre
poffible jufqu'au-delà du pont de l'Enherode , fur
un des ruilleaux que forme la riviere de Fulde.
Après cette expédition le Prince héréditaire
s'eft replié ; & dès le 2 de ce mois, les Huffards
du Duc de Wirtemberg étoient rentrés dans
Fulde.
Le Prince héréditaire de Brunfwick ayant été
détaché de l'armée du Prince Ferdinand avec un
nombre confidérable de troupes , s'eft porté par
des marches forcées vers Fulde , où le Duc de
Wirtemberg étoit depuis quelques jours avec fes
troupes , que le Roi a prifes à fa folde , & dont
une partie s'étoit avancée dans la Heffe . Les
Poftes avancés du Duc de Wirtemberg ayant été
forcés de fe replier , le Prince héréditaire s'avança
rapidement vers Fulde , & parut le premier
de ce mois à neuf heures du matin près de
cette Ville .
Le Duc de Wirtemberg avoit déja raffemblé
la plus grande partie de fes Grenadiers & quelques
piéces de canon avec un de fes Régimens de
Cuiralliers fur la rive gauche de la Fulde , difpu
tant le terrein aux Ennemis , afin d'avoir le temps;
de faire arriver le refte de fes troupes.
Pendant ce temps-là , le Prince héréditaire
I w
202 MERCURE, DE FRANCE.
avançoit en force vers Fulde , faiſant filer par
fa droite une colonne d'Infanterie & de Cava-
Jerie pour attaquer les ponts & couper la retraite
du Duc de Wirtemberg. Le pont de la
Ville fur attaqué avec beaucoup de vigueur. Les
Grenadiers de Wirtemberg s'y défendirent avec
toute la valeur poffible ; mais le canon des Ennemis
qui les plongeoit , les maltraita extrêmement.
Ils fe retirerent en fe défendant pied - àpied
dans la Ville. Le fecond pont fut également
force ; le canon des Ennemis ayant tou-
Jours la fupériorité , & les Grenadiers de Wirten
berg continuant de montrer la même valeur.,
La Ville fut difputée ; mais les Ennemis la foumirent.
Ce Prince fe trouvoit alors léparé d'une
grande partie de fon corps d'armée , qui n'avoit
pu arriver à cauſe de l'éloignement de fa pofition
. Il fut obligé d'ordonner la retraite , qui ſe
fit fous les yeux des Ennemis avec tout l'ordre
poffible jufqu'au-delà du pont de l'Enherode , fur
un des ruilleaux que forme la riviere de Fulde.
Après cette expédition le Prince héréditaire
s'eft replié ; & dès le 2 de ce mois, les Huffards
du Duc de Wirtemberg étoient rentrés dans
Fulde.
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Résumé : DE FRANCFORT, le 8 Décembre.
Le 8 décembre, le Prince héréditaire de Brunswick, accompagné de troupes, a quitté l'armée du Prince Ferdinand pour se diriger vers Fulde. Le Duc de Wurtemberg, présent à Fulde avec ses forces, avait déjà avancé une partie de ses troupes en Hesse. Le Prince héréditaire a atteint Fulde le 1er décembre. Le Duc de Wurtemberg avait positionné ses grenadiers et quelques canons sur la rive gauche de la Fulde pour défendre la ville. Le Prince héréditaire a envoyé une colonne d'infanterie et de cavalerie pour attaquer les ponts et couper la retraite du Duc de Wurtemberg. Malgré une défense vaillante, les grenadiers de Wurtemberg ont dû se retirer dans la ville face à la supériorité de l'artillerie ennemie. La ville de Fulde a été disputée et finalement soumise par les forces ennemies. Le Duc de Wurtemberg, séparé d'une grande partie de son armée, a ordonné une retraite ordonnée jusqu'au-delà du pont de l'Enherode. Après cette expédition, le Prince héréditaire s'est replié, et dès le 2 décembre, les hussards du Duc de Wurtemberg étaient rentrés à Fulde.
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59
p. 216
MORTS.
Début :
Charles-Henri, Marquis de Maillé, ancien Colonel du Régiment de Condé, [...]
Mots clefs :
Marquis, Colonel, Infanterie, Décès, Évêque, Abbé, Diocèse
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texteReconnaissance textuelle : MORTS.
MORT S.
Charles-Henri , Marquis de Maillé , ancien
Colonel du Régiment de Condé , Infanterie ,
Brigadier des Armées du Roi , mourut le 25 du
mois dernier , dans fon château de Jalelne en
Anjou , dans la 73. année de fon âge.
>
Henri-Ignace de Brancas , Evêque de Lizieux ,
Sous-Doyen des Evêques de France , Abbé Commendataire
des Abbayes de S. Gildas des Bois ,
Ordre de S. Benoît , Diocèle de Nantes , & de
Chambrefontaines , Ordre des Prémontrés , Diocèfe
de Meaux , eft mort , dans fon Diocèſe , le
premier de ce mois , âgé de 76 ans.
Charles-Henri , Marquis de Maillé , ancien
Colonel du Régiment de Condé , Infanterie ,
Brigadier des Armées du Roi , mourut le 25 du
mois dernier , dans fon château de Jalelne en
Anjou , dans la 73. année de fon âge.
>
Henri-Ignace de Brancas , Evêque de Lizieux ,
Sous-Doyen des Evêques de France , Abbé Commendataire
des Abbayes de S. Gildas des Bois ,
Ordre de S. Benoît , Diocèle de Nantes , & de
Chambrefontaines , Ordre des Prémontrés , Diocèfe
de Meaux , eft mort , dans fon Diocèſe , le
premier de ce mois , âgé de 76 ans.
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Résumé : MORTS.
Le texte annonce le décès de deux personnalités françaises. Charles-Henri, Marquis de Maillé, ancien colonel et brigadier des armées du roi, est décédé à 73 ans dans son château de Jalelne en Anjou. Henri-Ignace de Brancas, évêque de Lisieux et abbé de plusieurs abbayes, est décédé à 76 ans dans son diocèse.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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60
p. 241-243
DE BAMBERG, le 30 Avril.
Début :
L'Armée de l'Empire vient d'entamer les opérations de la Campagne, [...]
Mots clefs :
Armée de l'Empire, Opérations militaires, Capitaine, Maréchal, Comte, Lieutenant général, Mouvements des troupes, Prussiens, Infanterie, Morts, Officiers, Soldats, Prisonniers
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texteReconnaissance textuelle : DE BAMBERG, le 30 Avril.
De BAMBERG , le 30 Avril.
L'Armée de l'Empire vient d'entamer les opé
rations de la Campagne , par une entrepriſe qui
a heureufement réufli . Le Capitaine Froideville ,
L
242 MERCURE DE FRANCE
commandant un Corps de troupes légères Pruffiennes
, défoloit depuis longtemps une partie da
Voitgland , par les contributions réïtérées qu'il
en exigeoit. Le Maréchal Comte de Serbelloni ,
donna ordre au Prince de Stolberg , & au Comte
de Luzinfki , Lieutenans- Généraux , qui commandent
nos poftes avancés , d'épier l'occafion
d'enlever ce Partifan . Le Général de Kleefeld ,
fut chargé de l'exécution . Sur l'avis que le Capitaine
Froideville étoit aux environs de Zwickau,
il forma un détachement , compofé de Dragons ,
de Croates , & de Huffards. Il fe mit en marche
le 8 de ce mois , & il arriva à Zwickau à neuf
heures du foir : il apprit dans cette Ville que
e Partifan Pruffien étoit avec fon Corps dans
le Village de Nieder - Multzen ; il fe remit en
marche a minuit , dans le deffein de l'y furpren
dre , & il prit un chemin détourné pour éviter
fes patrouilles . Il arriva le 9 à la pointe du jour,
à la vue du Village. Cependant malgré fes précautions
, la Troupe Pruffienne avoit été avertie
une heure auparavant , & elle avoit pris hors
du Village un pofte avantageux . Le Général
Kleefeld fit auffitôt fes difpofitions pour le combat.
Son détachement , partagé en trois corps ,
attaqua à la fois les Pruffiens › par le centre
& par les flancs , avec une telle vivacité , qu'après
une foible réſiſtance , la Cavalerie fut rompue
& mife en déroute . L'Infanterie fut culbutée
bientôt après , & elle prit la fuite à travers le
Village de Vernsdorff. Les Pruffiens furent pourfuivis
jufqu'au bord de la Mulda , dans laquelle
un grand nombre de fuyards fe jetterent , pour
gagner le bord oppofé.
•
Le nombre des morts eft confidérable du côté
des Pruffiens. Le Capitaine Froideville a été pris ,
avec quatre autres Officiers. Le nombre des bas
JUIN 1760. 243
Officiers & des Soldats faits prifonniers , eſt de
cent huit . On a pris une pièce de canon & cent
foixante - dix chariots , dont la plupart étoient
chargés de fourage. Tous ces chariots avoient été
enlevés aux habitans de ce Diſtrict. On les teur
a rendus , ainfi que 688 chevaux qui leur avoient
été enlevés. Nous n'avons eu dans cette expédition
, que dix - neuf hommes bleffés .
Un autre détachement des troupes de l'Empire
fe porta , le 8 , à Smalkalde. Il emmena des
ôtages pour la fureté du payement des contributions
qu'il a exigées de cette Ville .
Les détachemens Pruffiens qui occupoient les
Villes de Zeitz & de Chemnitz , les ont évacuées
fur la nouvelle de l'échec reçu par le Capitaine Froideville
,& ils fe font repliés du côté de Léipfick . Le
Général Haddick arriva ici le 24 de ce mois , &
le Maréchal Comte de Serbelloni lui remit le
Commandement de l'Armée. Le Feld- Maréchal
Prince de Deux - Ponts , eft attendu ici le 2 du
mois prochain, & l'Armée doit ſe mettre en mouvement
après fon arrivée. Elle eſt déjà en partie
affemblée entre Bamberg & Wurtzbourg.
L'Armée de l'Empire vient d'entamer les opé
rations de la Campagne , par une entrepriſe qui
a heureufement réufli . Le Capitaine Froideville ,
L
242 MERCURE DE FRANCE
commandant un Corps de troupes légères Pruffiennes
, défoloit depuis longtemps une partie da
Voitgland , par les contributions réïtérées qu'il
en exigeoit. Le Maréchal Comte de Serbelloni ,
donna ordre au Prince de Stolberg , & au Comte
de Luzinfki , Lieutenans- Généraux , qui commandent
nos poftes avancés , d'épier l'occafion
d'enlever ce Partifan . Le Général de Kleefeld ,
fut chargé de l'exécution . Sur l'avis que le Capitaine
Froideville étoit aux environs de Zwickau,
il forma un détachement , compofé de Dragons ,
de Croates , & de Huffards. Il fe mit en marche
le 8 de ce mois , & il arriva à Zwickau à neuf
heures du foir : il apprit dans cette Ville que
e Partifan Pruffien étoit avec fon Corps dans
le Village de Nieder - Multzen ; il fe remit en
marche a minuit , dans le deffein de l'y furpren
dre , & il prit un chemin détourné pour éviter
fes patrouilles . Il arriva le 9 à la pointe du jour,
à la vue du Village. Cependant malgré fes précautions
, la Troupe Pruffienne avoit été avertie
une heure auparavant , & elle avoit pris hors
du Village un pofte avantageux . Le Général
Kleefeld fit auffitôt fes difpofitions pour le combat.
Son détachement , partagé en trois corps ,
attaqua à la fois les Pruffiens › par le centre
& par les flancs , avec une telle vivacité , qu'après
une foible réſiſtance , la Cavalerie fut rompue
& mife en déroute . L'Infanterie fut culbutée
bientôt après , & elle prit la fuite à travers le
Village de Vernsdorff. Les Pruffiens furent pourfuivis
jufqu'au bord de la Mulda , dans laquelle
un grand nombre de fuyards fe jetterent , pour
gagner le bord oppofé.
•
Le nombre des morts eft confidérable du côté
des Pruffiens. Le Capitaine Froideville a été pris ,
avec quatre autres Officiers. Le nombre des bas
JUIN 1760. 243
Officiers & des Soldats faits prifonniers , eſt de
cent huit . On a pris une pièce de canon & cent
foixante - dix chariots , dont la plupart étoient
chargés de fourage. Tous ces chariots avoient été
enlevés aux habitans de ce Diſtrict. On les teur
a rendus , ainfi que 688 chevaux qui leur avoient
été enlevés. Nous n'avons eu dans cette expédition
, que dix - neuf hommes bleffés .
Un autre détachement des troupes de l'Empire
fe porta , le 8 , à Smalkalde. Il emmena des
ôtages pour la fureté du payement des contributions
qu'il a exigées de cette Ville .
Les détachemens Pruffiens qui occupoient les
Villes de Zeitz & de Chemnitz , les ont évacuées
fur la nouvelle de l'échec reçu par le Capitaine Froideville
,& ils fe font repliés du côté de Léipfick . Le
Général Haddick arriva ici le 24 de ce mois , &
le Maréchal Comte de Serbelloni lui remit le
Commandement de l'Armée. Le Feld- Maréchal
Prince de Deux - Ponts , eft attendu ici le 2 du
mois prochain, & l'Armée doit ſe mettre en mouvement
après fon arrivée. Elle eſt déjà en partie
affemblée entre Bamberg & Wurtzbourg.
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Résumé : DE BAMBERG, le 30 Avril.
Le 30 avril, l'armée impériale a mené une opération réussie contre les troupes légères prussiennes du capitaine Froideville, qui opéraient dans le Voigtland. Le maréchal comte de Serbelloni a ordonné aux lieutenants-généraux Prince de Stolberg et comte de Luzinski de saisir cette opportunité, avec le général de Kleefeld en charge de l'exécution. Informé de la présence de Froideville près de Zwickau, Kleefeld a formé un détachement de dragons, Croates et hussards. Après avoir appris que Froideville était à Nieder-Multzen, Kleefeld a divisé ses forces pour attaquer les Prussiens par le centre et les flancs. Malgré une position avantageuse des Prussiens, ces derniers ont été rapidement vaincus. La cavalerie prussienne a été dispersée, suivie par l'infanterie qui a fui vers le village de Vernsdorff. Les Prussiens ont été poursuivis jusqu'à la Mulda, où de nombreux soldats se sont noyés. Les pertes prussiennes ont été lourdes, avec la capture du capitaine Froideville et de quatre autres officiers, ainsi que de cent huit bas-officiers et soldats. Une pièce de canon et cent soixante-dix chariots de fourrage ont également été capturés. Les troupes impériales ont subi dix-neuf blessés. Par ailleurs, un détachement impérial a pris des otages à Smalkalde pour garantir le paiement des contributions. Après cette défaite, les Prussiens ont évacué Zeitz et Chemnitz, se repliant vers Leipzig. Le général Haddick a pris le commandement de l'armée le 24 avril, et le feld-maréchal Prince de Deux-Ponts est attendu le 2 mai. L'armée, déjà en partie rassemblée entre Bamberg et Wurtzbourg, se mettra en mouvement après son arrivée.
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61
p. 195-196
DE BAMBERG, le 28 Mai.
Début :
Le Feld Maréchal, Prince de Deux-Ponts, est allé à Francfort, afin d'y [...]
Mots clefs :
Feld-maréchal, Prince de Deux-Ponts, Armées, Maréchal de Broglie, Infanterie, Général, Camps militaires, Cavalerie, Postes militaires
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texteReconnaissance textuelle : DE BAMBERG, le 28 Mai.
De
BAMBERG , le 28 Mai.
Le Feld
Maréchal , Prince de Deux- Ponts , eft
allé à
Francfort , afin d'y
concerier avec le Maréchal
de Broglie les
opérations des
Armées refpectives
. Il fera
inceffamment de retour.
, marqua
Le
Général
Haddick , ayant
reconnu les terreins
convenables pour '
Infanterie
quatre
camps
différens , où elle eſt aujourd hui
raflemblée. La dioite de la
premiere ligne eft ,à
Culmbac , & la gauche à Hafs urt ; la feconde
ligne campe en partie à Eltman , & entre Lichtenfels
&
Staffelitein. Les
cantonne.nens de la
Cavalerie ont été
rapprochés , & le Parc de l'Actillerie
eft à
Forcheim .
I ij
96 MERCURE DE FRANCE
Le Général Prince de Stolberg, occupe toujours
fes poftes fur la Saala. Le Corps qu'il commande
forme un Cordon , qui s'étend depuis Saalfeld
jufqu'à Naumbourg il met une partie de la
Thuringe à couvert des incurfions des Pruffiens.
BAMBERG , le 28 Mai.
Le Feld
Maréchal , Prince de Deux- Ponts , eft
allé à
Francfort , afin d'y
concerier avec le Maréchal
de Broglie les
opérations des
Armées refpectives
. Il fera
inceffamment de retour.
, marqua
Le
Général
Haddick , ayant
reconnu les terreins
convenables pour '
Infanterie
quatre
camps
différens , où elle eſt aujourd hui
raflemblée. La dioite de la
premiere ligne eft ,à
Culmbac , & la gauche à Hafs urt ; la feconde
ligne campe en partie à Eltman , & entre Lichtenfels
&
Staffelitein. Les
cantonne.nens de la
Cavalerie ont été
rapprochés , & le Parc de l'Actillerie
eft à
Forcheim .
I ij
96 MERCURE DE FRANCE
Le Général Prince de Stolberg, occupe toujours
fes poftes fur la Saala. Le Corps qu'il commande
forme un Cordon , qui s'étend depuis Saalfeld
jufqu'à Naumbourg il met une partie de la
Thuringe à couvert des incurfions des Pruffiens.
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Résumé : DE BAMBERG, le 28 Mai.
Le 28 mai, le Prince de Deux-Ponts a rencontré le Maréchal de Broglie à Francfort pour discuter des opérations militaires. Le Général Haddick a établi quatre camps pour l'infanterie, avec la droite à Culmbach et la gauche à Hafsur. La seconde ligne est à Eltmann et entre Lichtenfels et Staffelstein. La cavalerie est rapprochée et l'artillerie à Forcheim. Le Général Prince de Stolberg protège la Thuringe sur la Saale.
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62
p. 196-197
DE CASSEL, le 30 Mai.
Début :
L'Armée alliée, est presque entierement rassemblée. L'Infanterie entra le [...]
Mots clefs :
Armée alliée, Infanterie, Cavalerie, Camp, Général, Quartier général, Commandement
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texteReconnaissance textuelle : DE CASSEL, le 30 Mai.
De CASSEL , le 30 Mai.
L'Armée alliée,eft prefque entierement raſſemblée.
L'Infanterie entra le 20 de ce mois , dans
le Camp tracé près de Fritzlar . Sa droite eft
appuyée à cette Ville , & fa gauche à Nieder-
Melrich. La Cavalerie fortit le lendemain de ſes
cantonnemens. Le Quartier Général de l'Armée ,
eſt toujours à Vavern . Le Général Imhoff occupe
Kirckain avec un Corps de fix mille honmes
environ. Hirſchfeld , fur la Fulde , eft occupé
par le Général Gilfe.
Le Général de Sporcken , qui doit commanJUILLET.
1760. 197
der l'Armée deftinée à faire tête aux François du
côté du Bas-Rhin , a établi for Quartier Général
à Dulmen.
L'Armée alliée,eft prefque entierement raſſemblée.
L'Infanterie entra le 20 de ce mois , dans
le Camp tracé près de Fritzlar . Sa droite eft
appuyée à cette Ville , & fa gauche à Nieder-
Melrich. La Cavalerie fortit le lendemain de ſes
cantonnemens. Le Quartier Général de l'Armée ,
eſt toujours à Vavern . Le Général Imhoff occupe
Kirckain avec un Corps de fix mille honmes
environ. Hirſchfeld , fur la Fulde , eft occupé
par le Général Gilfe.
Le Général de Sporcken , qui doit commanJUILLET.
1760. 197
der l'Armée deftinée à faire tête aux François du
côté du Bas-Rhin , a établi for Quartier Général
à Dulmen.
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Résumé : DE CASSEL, le 30 Mai.
Le 30 mai, l'armée alliée est rassemblée près de Fritzlar. L'infanterie occupe le camp, la cavalerie a quitté ses cantonnements. Le quartier général est à Vavern. Imhoff est à Kirkain avec six mille hommes, Gilse à Hirschfeld. Sporcken commande l'armée près du Bas-Rhin, son quartier général est à Dulmen.
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63
p. 187-192
De VIENNE, le 6 Juillet 1760.
Début :
Un Officier, dépêché par le Général d'Infanterie Baron de Laudon, [...]
Mots clefs :
Officier, Infanterie, Général Laudon, Victoire, Roi de Prusse, Siège, Artillerie, Opérations militaires, Troupes, Mouvements des troupes, Attaque, Escadron, Blessés et morts, Commandant, Marche, Ennemis, Prisonniers, Campagne militaire, Maréchal Daun, Armée russe, Prince Charles de Lorraine, Quartier général, Camps militaires, Ministre
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texteReconnaissance textuelle : De VIENNE, le 6 Juillet 1760.
De VIENNE , le 6 Juillet 1760.
N Officier,dépêché par le Général d'Infanterie
Baron de Laudon , apporta le 25 du mois
dernier a Leurs Majeftés Impériales , la nouvelle
de la victoire remportée le 23 près de Landshut ,
par nos troupes fur celles du Roi de Prufe , commandées
par le Lieutenant Général de la Motte
Fouquet. Voici les détails de cette action .
Le Baron de Laudon , ayant jugé à propos de
faire l'ouverture de la campagne par le fiége de
Glatz , avoit laiffé fa cavalerie à Frankenftein. Il
avoit garni de troupes les défilés de Silberberg ,
de Wartha & de Reichenbach , ainfi que le pofte
de Landshut & les retranchemens voilins. La fortereffe
de Glatz étoit inveſtie par le refte de l'infanterie
, & les ordres étoient donnés pour le
tranfport de la grolle artillerie , qui devoit arriver
inceffamment.
Toutes ces difpofitions perfuaderent le Général
188 MERCURE DE FRANCE
Fouquet , que ce fiége étoit l'objet principal des
opérations. Il ne lui reftoit d'autre moyen d'y
mettre obſtacle , que de s'ouvrir un paffage par
Landshut. Dans cette vue il fit avancer , le 17 ,
vers cette Ville tout le corps qu'il avoit à fes ordres.
Les troupes Autrichiennes , fort inférieures
en nombre , abandonnerent ce pofte , & elles fe
replierent fur Reich - Hennersdorff, & fur la montagne
de Langenberg , où elles furent renforcées
par un détachement confidérable , Les Pruffiens ,
en poffeffion de Landshut & des retranchemens
de Buchberg , refterent tranquilles ce jour &
les fuivans , fans rien entreprendre contre elles.
Le Général Baron de Laudon , informé de ces
mouvemens & de la poſition du Corps Pruffien ,
prit auffitôt la réſoluiton de l'attaquer. Il fe mit
en marche le 18 avec fon Corps de réſerve ; il
pafla la montagne de Joannefberg , & il arriva le
19 près de Schwartzwald , à peu de diſtance
des retranchemens occupés par les Pruffiens . Ces
retranchemens confiftoient en ouvrages folides ,
munis de fortins fraifés & paliffadés , de pontlevis
& de foflés très-profonds. Ils embraffoient
& couvroient huit montagnes , dont la plûpart
avoient entr'elles des lignes de communication ,
fervant à leur défenſe mutuelle. Nos troupes
rencontrerent dans leur marche , un Corps de fix
cens hommes de troupes légères , commandé
par le Général de Malachowsky . Deux escadrons
de Dragons , avec quelques Huffards & Grenadiers
, eurent ordre de l'attaquer , & ils le firent
avec tant de vivacité que ce Corps ennemi fur
enfoncé dans l'inftant . On lui tua cinquante
hommes , & on lui fit cent trente - cinq prifonniers
, parmi lesquels fe trouverent deux Capitaines
& trois Lieutenans, Gette attaque ne nous
AOUST. 1760. 189
a couté que dix hommes tués & une vingtaine
de bleflés .
Le dellein du Baron de Laudon étoit de combattre
, auffitôt après fon arrivée , le Général Fouquet
, s'il n'avoit pas encore toutes les forces.
Mais il apprit que ce Général les avoit raflemblées
; & qu'il avoit fait venir de Schweidnitz un
train confidérable de groffe artillerie , dont il
avoit garni fes retranchemens. Sur cette nouvelle
, le Baron de Laudon jugea à propos de fufpendre
fon attaque . Ses ordres furent donnés ,
aux Commandans des troupes qui étoient reſtéos
dans le Comté de Glatz , de marcher en diligence
pour le joindre , en n'y laiflant que celles qui
étoient nécellaires pour garder les défilés , & continuer
le blocus de Clatz. D'un autre côté ,
le
Lieutenant- Feld Maréchal de Beck , agiffant de
concert avec le Baron de Laudon , occupa la Ville
de Schmiedeberg , pour fermer ce paffage à l'Ennemi.
Le 22 , toutes les troupes arriverent. Elles firent
halte pendant quelques heures pour reprendre
haleine. Le Général de Laudon fit le foir fes difpofitions
pour l'attaque. Le fignal fut donné le 23 ,
à une heure trois quarts du matin , par quatre
bombes. A ce fignal , les attaques commencerent
de tous les côtés avec la plus grande vivacité . Les
deux redoutes principales, conftruites fur les Montagnes
appellées Buchberg- et- Doctorsberg, furent
emportées en moins de trois quarts d'heure. La
ligne de communication , tirée entre ces deux
Montagnes , fut enfuite attaquée & forcée ; l'en
nemi fut challé d'une montagne à l'autre , &
délogé de la Ville de Landshut.
Quelques Corps ennemis tenterent de ſe frayer
un pallage du côté de Schmiedeberg ;mais le Géné⚫
ral Navendorff, à la tête des Régimens de Nadafti
190 MERCURE DE FRANCE.
de Bethlem , de Saxe - Gotha & de Loweftein ;
les repouffa toujours. Un bataillon de Grenadiers,
commandé par le Général Fouquet , ne voulant
point fe rendre , fut entierement détruit , & ce
Général fut pris dans cette occafion , après avoir
été bleffé. Enfin vers les huit heures du matin ,
les derniers bataillons & efcadrons ennemis jetterent
bas les armes , & ils fe rendirent à difcrétion
. Tous les paffages avoient été gardés avec
tant de foin , que des dix- huit bataillons & des
dix- fept elcadrons qui compofoient le Corps ennemi
, il s'eft à peine fauvé deux ou trois cens
hommes.
Le nombre des prifonniers monte à près de
neuf mille hommes , parmi lesquels font le Lieutenant
général Fouquet , les Généraux Majors
de Schenkendorff , & de Malachowky , trois Colonels
, un Lieutenant - Colonel , cinquante- neuf
tant Majors que Capitaines , & cent cinquantefept
Lieutenans , fous- Lieutenans & Enfeignes.
Toute l'artillerie ennemie , confiftant en foirante
piéces de canon , & neuf obus de différens calibres
, tous les drapeaux , étendards , bagages &
munitions , font tombés en notre pouvoir. Notre
perte n'excéde guères trois mille hommes tant
tués que bleflés .
Le Comte de Montazet , Lieutenant général
des Armées de Sa Majellé Très Chrétienne , arriva
dernierement dans cette Ville , d'où il prit lä
route de l'Armée de l'Impératrice Reine , dans
laquelle il deit faire la Campagne.
On prétend que le Prince Ferdinand a eu ordre
de faire enlever le Landgrave de Helfe- Caffel,
& de le faire conduire , fous une efcorte de cinq
cens cavaliers, à Stade , dans le Duché de Bremen.
Le Maréchal Comte de Daun a renforcé le
Général Baron de Laudon , de plufieurs régiAOUST.
1760 : 1gr.
mens , afin de le mettre en état de pouffer fes
opérations fans retardement. Le Baron de Beck ,
a reçu ordre de joindre , avec le Corps qu'il
commande , l'Armée du Baron de Landon , & de
ne lailler dans la Luface , que les troupes néceſſaires
pour couvrir les frontieres de la Bohême.
L'Armée Ruffe s'avance vers celle du Prince
Henry.
Le Prince Charles de Lorraine eſt arrivé des
Pays-Bas depuis la fin du mois dernier .
Le Quarur général du Maréchal de Daun eft
à Ubigan. Après plufieurs tentatives pour furprendre
ce Maréchal & quelques efcarmouches
de part & d'autre , les Prufkens le font repliés
fur Grofs Dobritz. On enleva près de Grollenhayn
, le Lieutenant de Holtzendorff , Aide de
Camp du Général de Zaftrow , qui venoit de
Schweidnitz porter au Roi de Pruffe , la nouvelle
de la défaite du Général Fouquet.
Le Maréchal de Daun vint le 28 reconnoître
le Camp de Radebourg , & celui que l'Ennemi-
Occupe actuellement. Il y eut cette journée plufieurs
actions très-vives , entre -nos Corps avan
cés . Un détachement ennemi de deux mille hom- '
mes vint attaquer le pofte d'Ebersbach & quelques
autres qu'il poufla jufqu'a Radebourg . Le
Général de Lafcy leur envoya da renfort , &
nos troupes repoufferent à leur tour les Pruf→
fiens jufqu'au - delà d'Ebersbach . Nous reſtâmes
entin en podelion de ce pofte.
1-
Les derniers avis venus de Warlovie apprennent
que le Marquis de Paulmay , Miniftre d'Etat ,
& devant Séciétaire d'Etat de la guerre,
Amballadur de Sa Majesté Très - Chiéenne
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eſt a rivé dans cette ville , le 21 , & qu'il a eu fa
premiere Audience de Sa Majesté Polonoife .
Suivant les mêmes avis , le Roi de Pruſſe a
192 MERCURE DE FRANCE.
fait remettre en liberté le Prince de Sulkowsky ,
Grand-Veneur du Duché de Lithuanie.
N Officier,dépêché par le Général d'Infanterie
Baron de Laudon , apporta le 25 du mois
dernier a Leurs Majeftés Impériales , la nouvelle
de la victoire remportée le 23 près de Landshut ,
par nos troupes fur celles du Roi de Prufe , commandées
par le Lieutenant Général de la Motte
Fouquet. Voici les détails de cette action .
Le Baron de Laudon , ayant jugé à propos de
faire l'ouverture de la campagne par le fiége de
Glatz , avoit laiffé fa cavalerie à Frankenftein. Il
avoit garni de troupes les défilés de Silberberg ,
de Wartha & de Reichenbach , ainfi que le pofte
de Landshut & les retranchemens voilins. La fortereffe
de Glatz étoit inveſtie par le refte de l'infanterie
, & les ordres étoient donnés pour le
tranfport de la grolle artillerie , qui devoit arriver
inceffamment.
Toutes ces difpofitions perfuaderent le Général
188 MERCURE DE FRANCE
Fouquet , que ce fiége étoit l'objet principal des
opérations. Il ne lui reftoit d'autre moyen d'y
mettre obſtacle , que de s'ouvrir un paffage par
Landshut. Dans cette vue il fit avancer , le 17 ,
vers cette Ville tout le corps qu'il avoit à fes ordres.
Les troupes Autrichiennes , fort inférieures
en nombre , abandonnerent ce pofte , & elles fe
replierent fur Reich - Hennersdorff, & fur la montagne
de Langenberg , où elles furent renforcées
par un détachement confidérable , Les Pruffiens ,
en poffeffion de Landshut & des retranchemens
de Buchberg , refterent tranquilles ce jour &
les fuivans , fans rien entreprendre contre elles.
Le Général Baron de Laudon , informé de ces
mouvemens & de la poſition du Corps Pruffien ,
prit auffitôt la réſoluiton de l'attaquer. Il fe mit
en marche le 18 avec fon Corps de réſerve ; il
pafla la montagne de Joannefberg , & il arriva le
19 près de Schwartzwald , à peu de diſtance
des retranchemens occupés par les Pruffiens . Ces
retranchemens confiftoient en ouvrages folides ,
munis de fortins fraifés & paliffadés , de pontlevis
& de foflés très-profonds. Ils embraffoient
& couvroient huit montagnes , dont la plûpart
avoient entr'elles des lignes de communication ,
fervant à leur défenſe mutuelle. Nos troupes
rencontrerent dans leur marche , un Corps de fix
cens hommes de troupes légères , commandé
par le Général de Malachowsky . Deux escadrons
de Dragons , avec quelques Huffards & Grenadiers
, eurent ordre de l'attaquer , & ils le firent
avec tant de vivacité que ce Corps ennemi fur
enfoncé dans l'inftant . On lui tua cinquante
hommes , & on lui fit cent trente - cinq prifonniers
, parmi lesquels fe trouverent deux Capitaines
& trois Lieutenans, Gette attaque ne nous
AOUST. 1760. 189
a couté que dix hommes tués & une vingtaine
de bleflés .
Le dellein du Baron de Laudon étoit de combattre
, auffitôt après fon arrivée , le Général Fouquet
, s'il n'avoit pas encore toutes les forces.
Mais il apprit que ce Général les avoit raflemblées
; & qu'il avoit fait venir de Schweidnitz un
train confidérable de groffe artillerie , dont il
avoit garni fes retranchemens. Sur cette nouvelle
, le Baron de Laudon jugea à propos de fufpendre
fon attaque . Ses ordres furent donnés ,
aux Commandans des troupes qui étoient reſtéos
dans le Comté de Glatz , de marcher en diligence
pour le joindre , en n'y laiflant que celles qui
étoient nécellaires pour garder les défilés , & continuer
le blocus de Clatz. D'un autre côté ,
le
Lieutenant- Feld Maréchal de Beck , agiffant de
concert avec le Baron de Laudon , occupa la Ville
de Schmiedeberg , pour fermer ce paffage à l'Ennemi.
Le 22 , toutes les troupes arriverent. Elles firent
halte pendant quelques heures pour reprendre
haleine. Le Général de Laudon fit le foir fes difpofitions
pour l'attaque. Le fignal fut donné le 23 ,
à une heure trois quarts du matin , par quatre
bombes. A ce fignal , les attaques commencerent
de tous les côtés avec la plus grande vivacité . Les
deux redoutes principales, conftruites fur les Montagnes
appellées Buchberg- et- Doctorsberg, furent
emportées en moins de trois quarts d'heure. La
ligne de communication , tirée entre ces deux
Montagnes , fut enfuite attaquée & forcée ; l'en
nemi fut challé d'une montagne à l'autre , &
délogé de la Ville de Landshut.
Quelques Corps ennemis tenterent de ſe frayer
un pallage du côté de Schmiedeberg ;mais le Géné⚫
ral Navendorff, à la tête des Régimens de Nadafti
190 MERCURE DE FRANCE.
de Bethlem , de Saxe - Gotha & de Loweftein ;
les repouffa toujours. Un bataillon de Grenadiers,
commandé par le Général Fouquet , ne voulant
point fe rendre , fut entierement détruit , & ce
Général fut pris dans cette occafion , après avoir
été bleffé. Enfin vers les huit heures du matin ,
les derniers bataillons & efcadrons ennemis jetterent
bas les armes , & ils fe rendirent à difcrétion
. Tous les paffages avoient été gardés avec
tant de foin , que des dix- huit bataillons & des
dix- fept elcadrons qui compofoient le Corps ennemi
, il s'eft à peine fauvé deux ou trois cens
hommes.
Le nombre des prifonniers monte à près de
neuf mille hommes , parmi lesquels font le Lieutenant
général Fouquet , les Généraux Majors
de Schenkendorff , & de Malachowky , trois Colonels
, un Lieutenant - Colonel , cinquante- neuf
tant Majors que Capitaines , & cent cinquantefept
Lieutenans , fous- Lieutenans & Enfeignes.
Toute l'artillerie ennemie , confiftant en foirante
piéces de canon , & neuf obus de différens calibres
, tous les drapeaux , étendards , bagages &
munitions , font tombés en notre pouvoir. Notre
perte n'excéde guères trois mille hommes tant
tués que bleflés .
Le Comte de Montazet , Lieutenant général
des Armées de Sa Majellé Très Chrétienne , arriva
dernierement dans cette Ville , d'où il prit lä
route de l'Armée de l'Impératrice Reine , dans
laquelle il deit faire la Campagne.
On prétend que le Prince Ferdinand a eu ordre
de faire enlever le Landgrave de Helfe- Caffel,
& de le faire conduire , fous une efcorte de cinq
cens cavaliers, à Stade , dans le Duché de Bremen.
Le Maréchal Comte de Daun a renforcé le
Général Baron de Laudon , de plufieurs régiAOUST.
1760 : 1gr.
mens , afin de le mettre en état de pouffer fes
opérations fans retardement. Le Baron de Beck ,
a reçu ordre de joindre , avec le Corps qu'il
commande , l'Armée du Baron de Landon , & de
ne lailler dans la Luface , que les troupes néceſſaires
pour couvrir les frontieres de la Bohême.
L'Armée Ruffe s'avance vers celle du Prince
Henry.
Le Prince Charles de Lorraine eſt arrivé des
Pays-Bas depuis la fin du mois dernier .
Le Quarur général du Maréchal de Daun eft
à Ubigan. Après plufieurs tentatives pour furprendre
ce Maréchal & quelques efcarmouches
de part & d'autre , les Prufkens le font repliés
fur Grofs Dobritz. On enleva près de Grollenhayn
, le Lieutenant de Holtzendorff , Aide de
Camp du Général de Zaftrow , qui venoit de
Schweidnitz porter au Roi de Pruffe , la nouvelle
de la défaite du Général Fouquet.
Le Maréchal de Daun vint le 28 reconnoître
le Camp de Radebourg , & celui que l'Ennemi-
Occupe actuellement. Il y eut cette journée plufieurs
actions très-vives , entre -nos Corps avan
cés . Un détachement ennemi de deux mille hom- '
mes vint attaquer le pofte d'Ebersbach & quelques
autres qu'il poufla jufqu'a Radebourg . Le
Général de Lafcy leur envoya da renfort , &
nos troupes repoufferent à leur tour les Pruf→
fiens jufqu'au - delà d'Ebersbach . Nous reſtâmes
entin en podelion de ce pofte.
1-
Les derniers avis venus de Warlovie apprennent
que le Marquis de Paulmay , Miniftre d'Etat ,
& devant Séciétaire d'Etat de la guerre,
Amballadur de Sa Majesté Très - Chiéenne
auprès du Roi & de la République de Pologne ,
eſt a rivé dans cette ville , le 21 , & qu'il a eu fa
premiere Audience de Sa Majesté Polonoife .
Suivant les mêmes avis , le Roi de Pruſſe a
192 MERCURE DE FRANCE.
fait remettre en liberté le Prince de Sulkowsky ,
Grand-Veneur du Duché de Lithuanie.
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Résumé : De VIENNE, le 6 Juillet 1760.
Le 6 juillet 1760, un officier du Baron de Laudon informa les souverains impériaux de la victoire autrichienne du 23 juin près de Landshut contre les troupes prussiennes commandées par le Lieutenant Général de la Motte Fouquet. La campagne avait débuté par le siège de Glatz, avec la cavalerie laissée à Frankenstein et divers postes stratégiques garnis. Fouquet, pensant que Glatz était l'objectif principal, tenta de passer par Landshut. Les troupes autrichiennes, inférieures en nombre, se replièrent sur Reich-Hennersdorff et Langenberg, où elles furent renforcées. Le Baron de Laudon décida d'attaquer les Prussiens. Il marcha vers Schwartzwald et repoussa un corps de troupes légères commandé par le Général de Malachowsky. Le 23 juin, les troupes autrichiennes attaquèrent les retranchements prussiens, capturant deux redoutes principales en moins de trois quarts d'heure. Les Prussiens furent chassés de Landshut. La bataille se solda par la capture de près de neuf mille prisonniers, dont Fouquet, et la prise de toute l'artillerie ennemie. Les pertes autrichiennes s'élevèrent à environ trois mille hommes. Le Comte de Montazet, Lieutenant général des armées françaises, arriva dans la région pour rejoindre l'armée de l'Impératrice Reine. Le Maréchal Comte de Daun renforça le Baron de Laudon pour poursuivre les opérations. L'armée prussienne avançait vers celle du Prince Henry, tandis que le Prince Charles de Lorraine arrivait des Pays-Bas. Plusieurs escarmouches eurent lieu entre les forces autrichiennes et prussiennes, notamment autour de Radebourg et Ebersbach. Le Marquis de Paulmy, ministre d'État français, arriva à Varsovie pour une audience avec le Roi de Pologne.
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64
p. 192-193
Du Quartier général de l'Armée de l'Empire, à Dresde, le 1 Juillet.
Début :
Le Maréchal Prince de deux Ponts a renforcé par quelques détachemens d'Infanterie [...]
Mots clefs :
Prince de Deux-Ponts, Infanterie, Armée, Détachement des troupes, Général
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Du Quartier général de l'Armée de l'Empire, à Dresde, le 1 Juillet.
Du Quartier général de l'Armée de l'Empire , à
Drefde , le Juillet.
Le Maréchal Prince de deux Ponts a renforcé
par
AOUST. 1760. 193
par quelques détachemens d'Infanterie Alle
mande , les poftes avancés de l'Armée qui font à
Freyberg , à Wilsdruff & à Keffeldorf. Le Géné.
ral de Lucfinsky eſt toujours à Romſchild ; il
mande qu'il a envoyé des renforts , au détachement
qui eft pofté à Frawen - Prifnitz. Le Général
Salomon s'eft replié fur Merfebourg . On a fait
occuper Naumbourg , Altenbourg , Poenig &
Rachlitz.
Drefde , le Juillet.
Le Maréchal Prince de deux Ponts a renforcé
par
AOUST. 1760. 193
par quelques détachemens d'Infanterie Alle
mande , les poftes avancés de l'Armée qui font à
Freyberg , à Wilsdruff & à Keffeldorf. Le Géné.
ral de Lucfinsky eſt toujours à Romſchild ; il
mande qu'il a envoyé des renforts , au détachement
qui eft pofté à Frawen - Prifnitz. Le Général
Salomon s'eft replié fur Merfebourg . On a fait
occuper Naumbourg , Altenbourg , Poenig &
Rachlitz.
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Résumé : Du Quartier général de l'Armée de l'Empire, à Dresde, le 1 Juillet.
En juillet 1760, l'Armée de l'Empire a renforcé ses postes avancés à Freyberg, Wilsdruff et Keffeldorf avec des troupes allemandes. Des renforts ont été envoyés à Frauen-Prisfnitz depuis Romschild. Le Général Salomon s'est replié sur Merfebourg. Les villes de Naumbourg, Altenbourg, Poenig et Rachlitz ont été occupées.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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65
p. 195-200
Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Début :
Le Maréchal de Broglie, ayant eu l'avis, que le Comte de S. Germain [...]
Mots clefs :
Maréchal de Broglie, Comte, Marche, Ennemis, Équipages, Armée, Lieutenants, Escarmouche, Baron, Marquis, Prince de Condé, Forces armées, Infanterie, Alliés, Régiments, Mouvements des troupes, Attaque, Brigades, Escarmouche, Colonel, Canons, Artillerie, Prince héréditaire
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texteReconnaissance textuelle : Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Du Camp de Nider-Enfeprès de Corbach, le 1 1 Juillet.
Le Maréchal de Broglie , ayant eu l'avis , que
le Comte de S. Germain devoit arriver le 9 de ce
mois à Corbach , ne perdit pas un inftant, pour
fe mettre en état d'exécuter la marche qu'il avoit
projetté de faire , pour prévenir les ennemis au
point de Corbach ,& effectuer la jonction avec lui .
Dès le même jour,il renvoya fes gros équipages.
Le 8,à deux heures du matin , l'Armée partit de fon
Camp de Neuftadt , & arriva après une marche
de près de fept lieues à Frankenberg , ſur le haut
Eder. Les corps féparés , aux ordres du Comte de
Rooth & du Marquis de Poyanne , Lieutenans-
Géneraux , s'avancèrent le même jour de Frankenberg
& de Holfdorff jufqu'a Sachfenberg , & le
Baron de Clauſen , Brigadier , qui étoit à Franken .
berg avec un détachement de deux mille quatre
cens hommes , eut ordre de s'avancer , juſqu'à
Radern fur le chemin de Corbach . La réſerve
commandée par le Comte de Luface , fit l'arrieregarde
de l'Ara.ée,en partant du Camp de Neufradt,
& alla camper le même jour à Raunhenberg.
Le Comte de Stainville , Lieutenant - Général ,
ayant fous les ordres le Comte de Lillebonne , le
Prince de Robecq , & le Baron du Blaifel . Maréchaux
de Camp , fut chargé de couvrir la droite.
I ij
796 MERCURE
DE FRANCE:
•
de la marche de l'Armée , & d'en faire l'arriere
garde. Il n'y eut que quelques efcarmouchesentre
les troupes légères.
Le 9 de grand matin , le Baron de Claufen
eut ordre de fe porter , ayec fon détachement , du
côté de Saxenhafen , afin d'avoir des nouvelles
de la marche des ennemis . On apprit , quelque
tems après qu'ils avoient quitté, le 8 , dans l'aprèsmidi
, le Camp de Ziegenhayn , & qu'ils fe dirigeoient
fur l'Eder ; auflitôt les différentes colonnes
de l'Armée , qui , en attendant que l'on eût des
nouvelles de la direction des ennemis , s'étoient
avancées jufques fur cette riviere près de Frankenberg
, eurent ordre de la paffer . Les corps ,
aux ordres du Comte de Rooth & du Marquis de
Poyane , marcherent fur Imminghaufen
, ou
l'Armée devoit aller camper , & la réſerve du
Comte de Luface eut ordre de fe porter à Frankenberg
Le Maréchal de Broglie devança les troupes &
fe pofta , avec le Prince le Condé , fur Corbach
Il reçut en chemin , des nouvelles du Baron de
Claufen ,qui l'affuroit que les ennemis avoient, en
tre Saxenhaufen & Corbach, deux camps dont on
ne pouvoir découvrir la force , à caufe des bois
qui en cachoient une partie. Le Maréchal de Broglie
eut bientôt joint le Baron de Claufen , il re
connut lui -même les Ennemis , & une hauteur
très - avantageule , qu'ils occupoient en force . Le
détachement du Baron de Claufen n'étoit pas
affez confidérable , pour entreprendre de les chal
fer ; & la nuit arriva , avant que l'on pût avoir
les troupes néceffaires pour les attaquer. Le détachement
du Baron de Claufen reſta , près de
Corbach. Le to , de grand matin , le Maréchal
de Broglie fit avancer deux Brigades d'Infanterie,
les Carabiniers & plufieurs Corps de troupes
1
AOUST. 1760 . 197
légères. On vit que les Ennemis étoient plus en
force,que la veille , fur les hauteurs dont ils étoient
maîtres , & qu'ils y amenoient du canon . Il y
eut une efcarmouche très- vive, entre nos Huffards
& les troupes légères des Alliés .
Ce fut dans ce moment , que le Comte de
S. Germain arriva , feulement avec deux Brigades
d'Infanterie de fa réferve , & le Régiment de
troupes légères des Volontaires de Flandre , commandé
par le Chevalier de Jaucourt. Le refte
ainfi que fon artillerie , n'avoit pû le fuivre , à
caule de la difficulté des chemins , & de la lon
gueur des marches forcées qu'il avoit faites.
Le Maréchal de Broglie fit occuper un Bois ,'
vis -à - vis celui où étoient les Ennemis , par les
Volontaires de Flandre . Il les fit foutenir , par les
deux Brigades de la Tour-du- Pin , & de la Couronne.
( Cette derniere formée de ce Régiment &
de celui d'Aumont, aux ordres du Comte de Montbarrey
, Brigadier , & du Duc de Mazarin , Colonel
) que le Comte de Saint Germain avoit
amenées avec lui . Les Brigades de Royal Suédois
& de Caftellas, qui arriverent peu de temps après ,
furent placées derriere le même bois , & on y
amena du canon . Les Volontaires de Flandre ,
furent attaqués vivement. Comme ils étoient foutenus
, par les deux Brigades d'Infanterie , ils réterent
pendant quelque temps ; mais la fupériorité
du nombre , leur fit céder une partie du
Bois aux ennemis .
Les quatre Briga les d'Infanterie, que le Maréchal
de Broglie avoit fait avancer , arrivoient , &
elles étoient fuivies de quatre brigades de Cavalerie
, & de vingt- quatre piéces de canon . A peine
celles de Navarre & du Roi , comman lées par
le Comte de Guerchy , étoient - elles arrivées à la
Juftice de Corbach , que deux colonnes des enne
I iij
198. MERCURE DE FRANCE.
mis déboucherent. Mais le Maréchal de Broglie
ayant reconnu le peu de profondeur de ces colonnes
, le détermina à envoyer ordre à toutes les
troupes de le venir joindre. Il manda en même
temps au Comte de S. Germain , de faire attaquer
le bois ,avec les deux brigades qu'il avoit ; celle de
Caftellas , formée de ce Régiment & de ceux de
Diesbach & d'Eptinguen, aux ordres du fieur Dies
bach, Brigadier, & du Sr d'Eptinguen Colonel ; &
celle de Royal Suédois formée de ce Régiment &
de celui de Royal de Deux- Ponts , & commandée
par le Baron de Claufen , Brigadier , & par le
Comte de Spar , Colonel. Cette derniere fut placée
fur une hauteur qui prenoit à revers l'endroit
du bois par où les ennemis arrivoient, & qui découvroient
la plaine. Le Maréchal de Broglie
plaça fes vingt - quatre piéces de canon , fur le'
haut du bois , pour battre l'artillerie que les ennemis
avoient a la pointe droire , & dont nous
étions incommodés .
Le Comte de S. Germain attaqua le bois, avec
fes trois autres Brigades , qui étoient aux ordres
du Marquis de Voyer , Lieutenant-Général , du
Marquis de Roquepine , & du fieur de la Mor
lière , Maréchaux de Camp , du Marquis de la
Tour - du - Pin & du Comte de Montbarrey
Brigadiers.
Le Comte de Guerchy marcha fur la droite,avec
celles de Navarre & du Roi ; celles d'Auvergne
& d'Orléans furent placées en réſerve , à l'entrée
du bois.
La Brigade de Navarre, formée par ce Régi-'
ment & par celui de la Marche Prince , & commandée
par le Comte de Waldner , Maréchal de
Camp , le Comte du Chatelet , Brigadier , & le
Marquis de Chamborand , Colonel , ſe poſta vers
la batterie des Ennemis ; & celle du Roi , com→
AOUST. 1760. 199
mandée par le fieur de Meyronnet , Brigadier ,
entra dans le bois, entre Navarre & les Brigades
du Comte de S. Germain . Le feu fut alors trèsvif
, & les Ennemis furent entierement chaffés
du bois. La Brigade de Navarre, qui, à la faveur
d'un fond, s'étoit poftée jufqu'à cinquante pas de
la batterie , s'en étant apperçue , l'attaqua avec
beaucoup de vivacité ; elle s'en empara & chaffa
les troupes qui la gardoient . Il y eut dans cet endroit,
un affez grand nombre d'Ennemis , qui fu
rent tués à coups de bayonnette.
Les Ennemis fortirent du bois en très - grand
défordre ; mais ils furent reçus par leur Cavalerie,
qui étoit en bataille derriere ce bois , & qui
empêcha notre Infanterie de les fuivre.
Alors les troupes, qui étoient à leur gauche fur
la hauteur de la Tour , s'ébranlerent , cominę
pour venir attaquer la Brigade de Navarre. Le
Maréchal de Broglie , la fit joindre par celles
d'Auvergne & d'Orléans ; & il fit marcher fur
leur flanc droit, quatre ou cinq cens chevaux de
troupes légères, qui étoient à la Juftice de Cor
bach , aux ordres du Comte de Chabot , Maréchal
de Camp, & du fisur de Vio menil , Colonel,
dix efcadrons aux ordres & il les fit foutenir par
du Prince Camille de Lorraine , Lieutenant- Gé
néral. Ce mouvement détermina les Ennemis à
fe retirer. Nos troupes légères joignirent un Régiment
de Dragons Anglois qn furent tous tués
cu faits prifonniers ; le refte entra dans un bois ,
qui fut tourné par nos troupes légères , fouteues
des Dragons de Beaufremont. Ces troupes
harcelerem , un Corps affez gros d'Infanterie, qui
fe retroit en fort bon ordre , & elles s'emparérent
, fous leur feu , d'une pièce de canon , dans
le moment même qu'elle venoit de tirer fur eux .
Comme une grande partie de l'Armée des en-
1 iv
200 MERCURE
DE FRANCE.
nemis étoit fur la hauteur , if fur impoffible de les
fuivre plus loin , d'autant que notre Armée n'étoit
pas encore arrivée. La tête de cette Armée ne fut
à la hauteur de Corbach , qu'à fix heures du foir.
Le Maréchal de Broglie fait les plus grands éloges
de toutes les troupes , qui ont combattu ; de
leur courage , & de l'ordre qu'elles ont obfervé ,
quoique combattant dans les bois . L'action a du-
Té quatre heures dans toute la force. Elle avoit
kté précédée , par de vives eſcarmouches , & par
un feu de canon prèſque continuel , depuis fept
Keures du matin jufqu'à près de quatre après- mi
di , que l'action a fini .
Notre perte est très- peu confidérable , en égard
au feu prodigieux , que les ennemis ont fait. Elle
ne fe monte pas à plus de fix à fept cens hommes ,
* taés ou bleflés ; le Comtede Waldner , Maréchal
de Camp, & le fieur d'Eptinguen , Colonel, font
tes feuls Officiers fapérieurs qui ayent été bleffés 3
on ignore ce que les ennemis ont
perdu ; mais
nous avons cinq ou fix cens de leurs bleflés , qu'ils
unt laifles fur le champ de bataille , ou que l'on a
trouvés dans les villages voisins.
Nous avons préfentement au Parc , douze pić
res de canon , & quatre obufiers qu'on a pris aux
le Ennemis. Notre artillerie , commandée par
Chevalier Pelletier , Lieutenant Général ,
très-bien fervie , & a fait beaucoup d'effet.
a été
Après l'action , l'Armée a campé furle terrein ,
où elle s'eft paffée ; celle des Ennemis a paffé la
nuit au Bivouac , fur les hauteurs de Saxenhaufen ,
& ce matin, ils y ont établi un Camp , qu'on affure
être celui de leur Armée entiere .
On vient d'apprendre que le Prince héréditaire
de Brunſwick , a été bleffé d'un coup de feu dans
les reins .
Le Maréchal de Broglie , ayant eu l'avis , que
le Comte de S. Germain devoit arriver le 9 de ce
mois à Corbach , ne perdit pas un inftant, pour
fe mettre en état d'exécuter la marche qu'il avoit
projetté de faire , pour prévenir les ennemis au
point de Corbach ,& effectuer la jonction avec lui .
Dès le même jour,il renvoya fes gros équipages.
Le 8,à deux heures du matin , l'Armée partit de fon
Camp de Neuftadt , & arriva après une marche
de près de fept lieues à Frankenberg , ſur le haut
Eder. Les corps féparés , aux ordres du Comte de
Rooth & du Marquis de Poyanne , Lieutenans-
Géneraux , s'avancèrent le même jour de Frankenberg
& de Holfdorff jufqu'a Sachfenberg , & le
Baron de Clauſen , Brigadier , qui étoit à Franken .
berg avec un détachement de deux mille quatre
cens hommes , eut ordre de s'avancer , juſqu'à
Radern fur le chemin de Corbach . La réſerve
commandée par le Comte de Luface , fit l'arrieregarde
de l'Ara.ée,en partant du Camp de Neufradt,
& alla camper le même jour à Raunhenberg.
Le Comte de Stainville , Lieutenant - Général ,
ayant fous les ordres le Comte de Lillebonne , le
Prince de Robecq , & le Baron du Blaifel . Maréchaux
de Camp , fut chargé de couvrir la droite.
I ij
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DE FRANCE:
•
de la marche de l'Armée , & d'en faire l'arriere
garde. Il n'y eut que quelques efcarmouchesentre
les troupes légères.
Le 9 de grand matin , le Baron de Claufen
eut ordre de fe porter , ayec fon détachement , du
côté de Saxenhafen , afin d'avoir des nouvelles
de la marche des ennemis . On apprit , quelque
tems après qu'ils avoient quitté, le 8 , dans l'aprèsmidi
, le Camp de Ziegenhayn , & qu'ils fe dirigeoient
fur l'Eder ; auflitôt les différentes colonnes
de l'Armée , qui , en attendant que l'on eût des
nouvelles de la direction des ennemis , s'étoient
avancées jufques fur cette riviere près de Frankenberg
, eurent ordre de la paffer . Les corps ,
aux ordres du Comte de Rooth & du Marquis de
Poyane , marcherent fur Imminghaufen
, ou
l'Armée devoit aller camper , & la réſerve du
Comte de Luface eut ordre de fe porter à Frankenberg
Le Maréchal de Broglie devança les troupes &
fe pofta , avec le Prince le Condé , fur Corbach
Il reçut en chemin , des nouvelles du Baron de
Claufen ,qui l'affuroit que les ennemis avoient, en
tre Saxenhaufen & Corbach, deux camps dont on
ne pouvoir découvrir la force , à caufe des bois
qui en cachoient une partie. Le Maréchal de Broglie
eut bientôt joint le Baron de Claufen , il re
connut lui -même les Ennemis , & une hauteur
très - avantageule , qu'ils occupoient en force . Le
détachement du Baron de Claufen n'étoit pas
affez confidérable , pour entreprendre de les chal
fer ; & la nuit arriva , avant que l'on pût avoir
les troupes néceffaires pour les attaquer. Le détachement
du Baron de Claufen reſta , près de
Corbach. Le to , de grand matin , le Maréchal
de Broglie fit avancer deux Brigades d'Infanterie,
les Carabiniers & plufieurs Corps de troupes
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légères. On vit que les Ennemis étoient plus en
force,que la veille , fur les hauteurs dont ils étoient
maîtres , & qu'ils y amenoient du canon . Il y
eut une efcarmouche très- vive, entre nos Huffards
& les troupes légères des Alliés .
Ce fut dans ce moment , que le Comte de
S. Germain arriva , feulement avec deux Brigades
d'Infanterie de fa réferve , & le Régiment de
troupes légères des Volontaires de Flandre , commandé
par le Chevalier de Jaucourt. Le refte
ainfi que fon artillerie , n'avoit pû le fuivre , à
caule de la difficulté des chemins , & de la lon
gueur des marches forcées qu'il avoit faites.
Le Maréchal de Broglie fit occuper un Bois ,'
vis -à - vis celui où étoient les Ennemis , par les
Volontaires de Flandre . Il les fit foutenir , par les
deux Brigades de la Tour-du- Pin , & de la Couronne.
( Cette derniere formée de ce Régiment &
de celui d'Aumont, aux ordres du Comte de Montbarrey
, Brigadier , & du Duc de Mazarin , Colonel
) que le Comte de Saint Germain avoit
amenées avec lui . Les Brigades de Royal Suédois
& de Caftellas, qui arriverent peu de temps après ,
furent placées derriere le même bois , & on y
amena du canon . Les Volontaires de Flandre ,
furent attaqués vivement. Comme ils étoient foutenus
, par les deux Brigades d'Infanterie , ils réterent
pendant quelque temps ; mais la fupériorité
du nombre , leur fit céder une partie du
Bois aux ennemis .
Les quatre Briga les d'Infanterie, que le Maréchal
de Broglie avoit fait avancer , arrivoient , &
elles étoient fuivies de quatre brigades de Cavalerie
, & de vingt- quatre piéces de canon . A peine
celles de Navarre & du Roi , comman lées par
le Comte de Guerchy , étoient - elles arrivées à la
Juftice de Corbach , que deux colonnes des enne
I iij
198. MERCURE DE FRANCE.
mis déboucherent. Mais le Maréchal de Broglie
ayant reconnu le peu de profondeur de ces colonnes
, le détermina à envoyer ordre à toutes les
troupes de le venir joindre. Il manda en même
temps au Comte de S. Germain , de faire attaquer
le bois ,avec les deux brigades qu'il avoit ; celle de
Caftellas , formée de ce Régiment & de ceux de
Diesbach & d'Eptinguen, aux ordres du fieur Dies
bach, Brigadier, & du Sr d'Eptinguen Colonel ; &
celle de Royal Suédois formée de ce Régiment &
de celui de Royal de Deux- Ponts , & commandée
par le Baron de Claufen , Brigadier , & par le
Comte de Spar , Colonel. Cette derniere fut placée
fur une hauteur qui prenoit à revers l'endroit
du bois par où les ennemis arrivoient, & qui découvroient
la plaine. Le Maréchal de Broglie
plaça fes vingt - quatre piéces de canon , fur le'
haut du bois , pour battre l'artillerie que les ennemis
avoient a la pointe droire , & dont nous
étions incommodés .
Le Comte de S. Germain attaqua le bois, avec
fes trois autres Brigades , qui étoient aux ordres
du Marquis de Voyer , Lieutenant-Général , du
Marquis de Roquepine , & du fieur de la Mor
lière , Maréchaux de Camp , du Marquis de la
Tour - du - Pin & du Comte de Montbarrey
Brigadiers.
Le Comte de Guerchy marcha fur la droite,avec
celles de Navarre & du Roi ; celles d'Auvergne
& d'Orléans furent placées en réſerve , à l'entrée
du bois.
La Brigade de Navarre, formée par ce Régi-'
ment & par celui de la Marche Prince , & commandée
par le Comte de Waldner , Maréchal de
Camp , le Comte du Chatelet , Brigadier , & le
Marquis de Chamborand , Colonel , ſe poſta vers
la batterie des Ennemis ; & celle du Roi , com→
AOUST. 1760. 199
mandée par le fieur de Meyronnet , Brigadier ,
entra dans le bois, entre Navarre & les Brigades
du Comte de S. Germain . Le feu fut alors trèsvif
, & les Ennemis furent entierement chaffés
du bois. La Brigade de Navarre, qui, à la faveur
d'un fond, s'étoit poftée jufqu'à cinquante pas de
la batterie , s'en étant apperçue , l'attaqua avec
beaucoup de vivacité ; elle s'en empara & chaffa
les troupes qui la gardoient . Il y eut dans cet endroit,
un affez grand nombre d'Ennemis , qui fu
rent tués à coups de bayonnette.
Les Ennemis fortirent du bois en très - grand
défordre ; mais ils furent reçus par leur Cavalerie,
qui étoit en bataille derriere ce bois , & qui
empêcha notre Infanterie de les fuivre.
Alors les troupes, qui étoient à leur gauche fur
la hauteur de la Tour , s'ébranlerent , cominę
pour venir attaquer la Brigade de Navarre. Le
Maréchal de Broglie , la fit joindre par celles
d'Auvergne & d'Orléans ; & il fit marcher fur
leur flanc droit, quatre ou cinq cens chevaux de
troupes légères, qui étoient à la Juftice de Cor
bach , aux ordres du Comte de Chabot , Maréchal
de Camp, & du fisur de Vio menil , Colonel,
dix efcadrons aux ordres & il les fit foutenir par
du Prince Camille de Lorraine , Lieutenant- Gé
néral. Ce mouvement détermina les Ennemis à
fe retirer. Nos troupes légères joignirent un Régiment
de Dragons Anglois qn furent tous tués
cu faits prifonniers ; le refte entra dans un bois ,
qui fut tourné par nos troupes légères , fouteues
des Dragons de Beaufremont. Ces troupes
harcelerem , un Corps affez gros d'Infanterie, qui
fe retroit en fort bon ordre , & elles s'emparérent
, fous leur feu , d'une pièce de canon , dans
le moment même qu'elle venoit de tirer fur eux .
Comme une grande partie de l'Armée des en-
1 iv
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DE FRANCE.
nemis étoit fur la hauteur , if fur impoffible de les
fuivre plus loin , d'autant que notre Armée n'étoit
pas encore arrivée. La tête de cette Armée ne fut
à la hauteur de Corbach , qu'à fix heures du foir.
Le Maréchal de Broglie fait les plus grands éloges
de toutes les troupes , qui ont combattu ; de
leur courage , & de l'ordre qu'elles ont obfervé ,
quoique combattant dans les bois . L'action a du-
Té quatre heures dans toute la force. Elle avoit
kté précédée , par de vives eſcarmouches , & par
un feu de canon prèſque continuel , depuis fept
Keures du matin jufqu'à près de quatre après- mi
di , que l'action a fini .
Notre perte est très- peu confidérable , en égard
au feu prodigieux , que les ennemis ont fait. Elle
ne fe monte pas à plus de fix à fept cens hommes ,
* taés ou bleflés ; le Comtede Waldner , Maréchal
de Camp, & le fieur d'Eptinguen , Colonel, font
tes feuls Officiers fapérieurs qui ayent été bleffés 3
on ignore ce que les ennemis ont
perdu ; mais
nous avons cinq ou fix cens de leurs bleflés , qu'ils
unt laifles fur le champ de bataille , ou que l'on a
trouvés dans les villages voisins.
Nous avons préfentement au Parc , douze pić
res de canon , & quatre obufiers qu'on a pris aux
le Ennemis. Notre artillerie , commandée par
Chevalier Pelletier , Lieutenant Général ,
très-bien fervie , & a fait beaucoup d'effet.
a été
Après l'action , l'Armée a campé furle terrein ,
où elle s'eft paffée ; celle des Ennemis a paffé la
nuit au Bivouac , fur les hauteurs de Saxenhaufen ,
& ce matin, ils y ont établi un Camp , qu'on affure
être celui de leur Armée entiere .
On vient d'apprendre que le Prince héréditaire
de Brunſwick , a été bleffé d'un coup de feu dans
les reins .
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Résumé : Du Camp de Nider-Ense près de Corbach, le 11 Juillet.
Du 1er au 10 juillet, le Maréchal de Broglie mène une série d'opérations militaires en vue de prévenir les ennemis et de rejoindre le Comte de Saint-Germain à Corbach. Le 8 juillet, l'armée quitte Neustadt pour Frankenberg, tandis que divers détachements avancent vers Sachsenberg et Radern. La réserve, sous le Comte de Luface, assure l'arrière-garde. Le 9 juillet, le Baron de Clausen est envoyé à Saxenhaufen pour obtenir des informations sur les mouvements ennemis, qui se dirigent vers l'Eder. Les colonnes françaises traversent la rivière et se dirigent vers Imminghaufen. Le Maréchal de Broglie, accompagné du Prince de Condé, se poste à Corbach et reconnaît les forces ennemies sur une hauteur avantageuse. Le 10 juillet, une escarmouche oppose les hussards français aux troupes légères ennemies. Le Comte de Saint-Germain arrive avec des renforts d'infanterie, mais son artillerie est en retard. Le Maréchal de Broglie organise la défense, plaçant les Volontaires de Flandre dans un bois face aux ennemis, soutenus par les brigades de la Tour-du-Pin et de la Couronne. Les brigades de Royal Suédois et de Castellas arrivent en soutien. Les Volontaires de Flandre sont attaqués et doivent céder une partie du bois, mais des renforts français permettent de lancer une contre-attaque. Les brigades de Navarre et du Roi, commandées par le Comte de Guerchy, avancent et capturent une batterie ennemie. Les ennemis sont chassés du bois et se retirent en désordre. L'action dure quatre heures, marquée par des escarmouches intenses et un feu de canon. Les pertes françaises sont légères, avec six à sept cents hommes tués ou blessés. Les ennemis laissent cinq à six cents blessés sur le champ de bataille, ainsi que douze pièces de canon et quatre obusiers capturés. Après l'action, l'armée française campe sur le terrain conquis, tandis que l'armée ennemie se replie sur les hauteurs de Saxenhaufen. On apprend que le Prince héréditaire de Brunswick a été blessé.
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66
p. 190-194
De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
Début :
Le Feld-Maréchal Prince de Deux-Ponts, ayant résolu d'obliger les Prussiens [...]
Mots clefs :
Armée, Feld-maréchal, Prince de Deux-Ponts, Général, Mouvements des troupes, Prussiens, Corps, Ennemis, Camps militaires, Colonel, Ordre, Attaques, Résistance, Positions, Détachement, Cavalerie, Artillerie, Infanterie, Grenadiers, Prince Henri, Marche, Forces armées, Perte de l'ennemi, Champ de bataille
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
De l'Armée de l'Empire , le 21 Août.
Le Feld-Maréchal Prince de Deux -Ponts , ayant
réfolu d'obligerles Pruffiens à quitter les environs
de Drefde , fit avancer , dès le de ce mois , le
Prince de Stolberg avec la réferve à Keffeldorff.
Le Général de Weczey fe porta avec les troupes
Jégéres à Wilfdruff , d'où il étendit les poftes jufqu'à
Weiffdrop & Lamperfdorff. En même temps
le Général de Klééfeld marcha de Freyberg à Auguftulberg
, & il fit occuper par des détachemens
Roffwein & Seligenstadt . Ces difpofitions obligerent
les Pruffiens à fe retirer de la Ville de Noffen .
Il ne fe fit le 10 & le 11 aucun mouvement confidérable
, les poftes que nous avions du côté de
Seligenstadt furent attaqués par un Corps de Huffards
& de Dragons Pruffiens ; mais il fut repous
fé & fuivi jufqu'à Windifchbora ; l'on fit dans cetteoccafion
plufieurs prifonniers. Le pofte de Roffwein
fut attaqué le 11 par des forces fupérieures ,
& nos troupes furent obligées de fe replier. Mais
les Pruffiens , après avoir exigé des contributions
de cette petite ville , l'abandonnerent la nuit fuivante
; & nous y rentrâmes auffitôt . On eut avis
le même jour , que les ennemis raffembloient
au- deffous de leur Camp un grand nombre de
bateaux ; ce qui détermina le Prince de Deux-
Ponts à renforcer par un Corps de Grenadiers
& de Huffards le Colonel de Zetwitz , qui étoit
chargé de garder , avec les Bannaliſtes , la rive
OCTOBRE. 1760 191
droite de l'Elbe . On apprit que le fieur de Graven ,
Colonel dans le Régiment de Baroniai , avoit
marché de Gera à Naumbourg , & qu'à ſon approche
, le Colonel de Salemon s'étoit replie
fur Léipfick , & le Capitaine Kowars ſur Merſe
bourg.
L'Armée eut ordre , le 12 au foir , de fe tenir
prête à marcher. Les Grenadiers & les Carabiniers
, avec l'artillerie de réſerve , fe mirent en
mouvement , à l'entrée de la nuit , fous les ordres
du Lieutenant Général Comte de Guafco.
L'Armée décampa de Plawen , le 13 à la pointe
du jour , & marcha vers Meiffen . Elle établit fon
camp près de Reiodorff, fa droite appuyée à
Conitabel , & fa gauche à Sora . Le corps du
Général de Guafco prit pofte entre Seligenstadt
& Burckerswalde . Le Prince de Deux-Ponts fit
en même temps attaquer les poftes avancés des
ennemis par la réſerve du Général Prince de
Stolberg. Cette attaque eut tout le fuccès qu'on
pouvoit defirer. On délogea les Pruffiens des hauteurs
de Polentz & de Sihenrichen , & on les
pouffa jufqu'aux Fauxbourgs de Meiffen.Le Géné
ral Klééfeld chaffa auffi les ennemis des retran--
chemens qu'ils occupoient du côté d'Auguſtuſberg
, & il les repouffa jufqu'à Katzenhaufen :
pendant qu'on exécutoit ces attaques à la gauche
de l'Elbe , le Colonel de Zetwitz fe pofta fur la
droite à Alten- Clofter au - deffous du camp des
Ennemis , & il brûla les bateaux qu'ils y avoient
raffemblés . Il s'en trouva plufieurs qui venoient
d'arriver de Torgau , & qui étoient chargés de
vivres & de munitions de guerre. On continua ,
le 14 , de pouffer les Pruffiens de pofte en pofte ,
ils furent délogés des hauteurs de Katzenhaufen,
ainfi que des Villages de Miltitz , de Sopen & de
Gregitz , & ils le retirerent dans leur camp re
91 MERCURE DE FRANCE
tranché entre Lotayn & Meyffen, L'Armée occur
pa le pofte de Katzenhaufen , & le quartier général
fut établi à Haynitz. La Ville de Meiffen
fut évacuée , & nous en prîmes poffeffion . On y
trouva un magazin confidérable & beaucoup d'armes
. Un des fauxbourgs avoit été brûlé la veille ,
par ordre du Commandant Pruffien .
L'armée ne fit aucun mouvement le rs & le 16;
le Maréchal Prince de Deux - Ponts alla reconnoître
le Camp Pruffien , & il en trouva la poſition extrêmement
avantageufe. La difficulté de le forcer
lui fit prendre la réfolution d'en déloger l'ennemi
, en lui coupant fes communications ; dans ce
deffein il pouffa le corps de réſerve en avant juſqu'à
Giezenhayn fur le chemin de Lomatfch. Ce
mouvement détermina le Général Hulsen à quitter
fa pofition. L'Armée Pruffienne détendit fon
camp à dix heures du foir . Elle marcha toure
la nuit par Nieder-Miltitz , & par Welfch , &
elle alla camper entre Riefa & Brauffnitz. Auffitôt
qu'on eut avis de fa retraite , les troupes légéres
& quelques détachemens de Cavalerie furent
envoyés à fa pourſuite. On amena plufieurs
prifonniers avec quelques chevaux . Le Colonel
Zetwitz continua , le même jour , de marcher
le long de la rive droite de l'Elbe ; il fe porta de
de Wienbiehla à Zahdel , où il brûla encore fix
bateaux qui venoient de Torgau chargés de vivres
& de fourages pour l'Armée Pruffienne. Il y eur ,
près de Waldheim , une vive efcarmouche entre un
gros détachement Pruffien fous les ordres du Cofonel
de Kleift & un corps de nos Chaffeurs com .
mandé par le Colonel Otto ; ce dernier fut obligé
de fe replier fur Sloha . Il ne fut point pourfuivi
par les Pruffiens.
On fe remit en marche le 17 à midi , & l'on
occupa les hauteurs de Lomatfch. Le Corps des
Grenadiers
OCTOBRE . 1760. 193
Grenadiers fut porté en avant , & le Colonel de
Zetwitz fe pofta a Zeidlitz , d'où il poulla des Détachemens
jufqu'a Zehrhauzen. La réſerve du
Prince de Stolberg , qui avoit cottoyé les Pruffiens
pendant leur marche , prit poſte à Staucha..
Nous fumes informés , le lendemain au matin,
que l'armée Prullienne avoit profité de l'obfcurité
pour continuer fa retraite fur Strehla , & qu'elle
y campoit dans la même pofition que le Prince.
Henri avoit occupée l'année précédente. Sur cette.
nouvelle , l'Armée reçut ordre de poursuivre fa
marche , & elle vint camper à Riefa , où le quartier
général fut établi . On fit le même jour quel
ques prifonniers aux Pruffiens, & l'on reçut un
grand nombre de déſerteurs.
Le Maréchal Prince de Deux Ponts alla reconnoître
, le 19 au matin , avec le Baron de Haddick
, la pofition des Pruffiens. Il remarqua qu'ils
Occupoient une étendue beaucoup plus confidérable
que leurs forces ne leur permettoient. Cette
circonftance le détermina à les attaquer dès le
lendemain.
On le mit en marche , à minuit , du Camp de
Riela fur quatre colonnes ; & l'on fut , avant le
jour , à la portée de l'ennemi. La principale attaque
fut dirigée contre le Corps qui occupoit les
retranchemens de la montagne de Dirrenberg,
& le foin en fut confié au Prince de Stolberg. Ce
Général, à la tête de la réſerve ſoutenue par les
Grenadiers & par les Régimens de Palavicini &
de Saxe-Gotha aux ordres du Général Comte de
Guafco , commença l'attaque au point du jour.
Notre artillerie fut fi bien fervie , que les bateries
des ennemis furent démontées en peu de
temps ; & en moins de demi heure , nous fumes
maîtres de ce pofte important. Les ennemis fe
replierent en défordre fur une hauteur qu'ils
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
avoient derriere eux . Ils firent pendant quelques
hêúres une vigoureuſe réſiſtance ; mais le Géné
ral de Kleefeld , qui étoit chargé d'une des atta
ques , les prit en flanc avec tant de vivacité , qu'il
les obligea d'abandonner ce fecond poſte. Ils le res
tirèrent dans les retranchemens de Strehla , laillant
fur le champ de bataille un grand nombre de
morts & de bleffés . Il étoit à peine huit heures du
matin, lorſque nos troupes remporterent ce fecond
avantage.
Cependant les ennemis occupoient en Force
leur Camp de Strehla. Pour en rendre l'accès plus
difficile , ils mirent le feu à deux villages qu'ils
avoient en avant. Mais lorfqu'ils virent qu'on fe
difpofoit à les attaquer , ils fe retirèrent du côté de
Torgau , à travers les bois & les défilés. Le Maréchal
Prince de Deux- Ponts détacha fur le champ
pour les pourfuivre fes troupes légères , foutenues
par quelques régimens de Cavalerie & de Dragons,
fous les ordres du Lieutenant Général Comte
de Lanthieri. La perte des ennemis n'eſt pas
encore conftatée ; mais on eftime qu'elle monte
à plus de deux mille hommes , & qu'elle eft au
moins double de la nôtre.
Le Feld-Maréchal Prince de Deux -Ponts , ayant
réfolu d'obligerles Pruffiens à quitter les environs
de Drefde , fit avancer , dès le de ce mois , le
Prince de Stolberg avec la réferve à Keffeldorff.
Le Général de Weczey fe porta avec les troupes
Jégéres à Wilfdruff , d'où il étendit les poftes jufqu'à
Weiffdrop & Lamperfdorff. En même temps
le Général de Klééfeld marcha de Freyberg à Auguftulberg
, & il fit occuper par des détachemens
Roffwein & Seligenstadt . Ces difpofitions obligerent
les Pruffiens à fe retirer de la Ville de Noffen .
Il ne fe fit le 10 & le 11 aucun mouvement confidérable
, les poftes que nous avions du côté de
Seligenstadt furent attaqués par un Corps de Huffards
& de Dragons Pruffiens ; mais il fut repous
fé & fuivi jufqu'à Windifchbora ; l'on fit dans cetteoccafion
plufieurs prifonniers. Le pofte de Roffwein
fut attaqué le 11 par des forces fupérieures ,
& nos troupes furent obligées de fe replier. Mais
les Pruffiens , après avoir exigé des contributions
de cette petite ville , l'abandonnerent la nuit fuivante
; & nous y rentrâmes auffitôt . On eut avis
le même jour , que les ennemis raffembloient
au- deffous de leur Camp un grand nombre de
bateaux ; ce qui détermina le Prince de Deux-
Ponts à renforcer par un Corps de Grenadiers
& de Huffards le Colonel de Zetwitz , qui étoit
chargé de garder , avec les Bannaliſtes , la rive
OCTOBRE. 1760 191
droite de l'Elbe . On apprit que le fieur de Graven ,
Colonel dans le Régiment de Baroniai , avoit
marché de Gera à Naumbourg , & qu'à ſon approche
, le Colonel de Salemon s'étoit replie
fur Léipfick , & le Capitaine Kowars ſur Merſe
bourg.
L'Armée eut ordre , le 12 au foir , de fe tenir
prête à marcher. Les Grenadiers & les Carabiniers
, avec l'artillerie de réſerve , fe mirent en
mouvement , à l'entrée de la nuit , fous les ordres
du Lieutenant Général Comte de Guafco.
L'Armée décampa de Plawen , le 13 à la pointe
du jour , & marcha vers Meiffen . Elle établit fon
camp près de Reiodorff, fa droite appuyée à
Conitabel , & fa gauche à Sora . Le corps du
Général de Guafco prit pofte entre Seligenstadt
& Burckerswalde . Le Prince de Deux-Ponts fit
en même temps attaquer les poftes avancés des
ennemis par la réſerve du Général Prince de
Stolberg. Cette attaque eut tout le fuccès qu'on
pouvoit defirer. On délogea les Pruffiens des hauteurs
de Polentz & de Sihenrichen , & on les
pouffa jufqu'aux Fauxbourgs de Meiffen.Le Géné
ral Klééfeld chaffa auffi les ennemis des retran--
chemens qu'ils occupoient du côté d'Auguſtuſberg
, & il les repouffa jufqu'à Katzenhaufen :
pendant qu'on exécutoit ces attaques à la gauche
de l'Elbe , le Colonel de Zetwitz fe pofta fur la
droite à Alten- Clofter au - deffous du camp des
Ennemis , & il brûla les bateaux qu'ils y avoient
raffemblés . Il s'en trouva plufieurs qui venoient
d'arriver de Torgau , & qui étoient chargés de
vivres & de munitions de guerre. On continua ,
le 14 , de pouffer les Pruffiens de pofte en pofte ,
ils furent délogés des hauteurs de Katzenhaufen,
ainfi que des Villages de Miltitz , de Sopen & de
Gregitz , & ils le retirerent dans leur camp re
91 MERCURE DE FRANCE
tranché entre Lotayn & Meyffen, L'Armée occur
pa le pofte de Katzenhaufen , & le quartier général
fut établi à Haynitz. La Ville de Meiffen
fut évacuée , & nous en prîmes poffeffion . On y
trouva un magazin confidérable & beaucoup d'armes
. Un des fauxbourgs avoit été brûlé la veille ,
par ordre du Commandant Pruffien .
L'armée ne fit aucun mouvement le rs & le 16;
le Maréchal Prince de Deux - Ponts alla reconnoître
le Camp Pruffien , & il en trouva la poſition extrêmement
avantageufe. La difficulté de le forcer
lui fit prendre la réfolution d'en déloger l'ennemi
, en lui coupant fes communications ; dans ce
deffein il pouffa le corps de réſerve en avant juſqu'à
Giezenhayn fur le chemin de Lomatfch. Ce
mouvement détermina le Général Hulsen à quitter
fa pofition. L'Armée Pruffienne détendit fon
camp à dix heures du foir . Elle marcha toure
la nuit par Nieder-Miltitz , & par Welfch , &
elle alla camper entre Riefa & Brauffnitz. Auffitôt
qu'on eut avis de fa retraite , les troupes légéres
& quelques détachemens de Cavalerie furent
envoyés à fa pourſuite. On amena plufieurs
prifonniers avec quelques chevaux . Le Colonel
Zetwitz continua , le même jour , de marcher
le long de la rive droite de l'Elbe ; il fe porta de
de Wienbiehla à Zahdel , où il brûla encore fix
bateaux qui venoient de Torgau chargés de vivres
& de fourages pour l'Armée Pruffienne. Il y eur ,
près de Waldheim , une vive efcarmouche entre un
gros détachement Pruffien fous les ordres du Cofonel
de Kleift & un corps de nos Chaffeurs com .
mandé par le Colonel Otto ; ce dernier fut obligé
de fe replier fur Sloha . Il ne fut point pourfuivi
par les Pruffiens.
On fe remit en marche le 17 à midi , & l'on
occupa les hauteurs de Lomatfch. Le Corps des
Grenadiers
OCTOBRE . 1760. 193
Grenadiers fut porté en avant , & le Colonel de
Zetwitz fe pofta a Zeidlitz , d'où il poulla des Détachemens
jufqu'a Zehrhauzen. La réſerve du
Prince de Stolberg , qui avoit cottoyé les Pruffiens
pendant leur marche , prit poſte à Staucha..
Nous fumes informés , le lendemain au matin,
que l'armée Prullienne avoit profité de l'obfcurité
pour continuer fa retraite fur Strehla , & qu'elle
y campoit dans la même pofition que le Prince.
Henri avoit occupée l'année précédente. Sur cette.
nouvelle , l'Armée reçut ordre de poursuivre fa
marche , & elle vint camper à Riefa , où le quartier
général fut établi . On fit le même jour quel
ques prifonniers aux Pruffiens, & l'on reçut un
grand nombre de déſerteurs.
Le Maréchal Prince de Deux Ponts alla reconnoître
, le 19 au matin , avec le Baron de Haddick
, la pofition des Pruffiens. Il remarqua qu'ils
Occupoient une étendue beaucoup plus confidérable
que leurs forces ne leur permettoient. Cette
circonftance le détermina à les attaquer dès le
lendemain.
On le mit en marche , à minuit , du Camp de
Riela fur quatre colonnes ; & l'on fut , avant le
jour , à la portée de l'ennemi. La principale attaque
fut dirigée contre le Corps qui occupoit les
retranchemens de la montagne de Dirrenberg,
& le foin en fut confié au Prince de Stolberg. Ce
Général, à la tête de la réſerve ſoutenue par les
Grenadiers & par les Régimens de Palavicini &
de Saxe-Gotha aux ordres du Général Comte de
Guafco , commença l'attaque au point du jour.
Notre artillerie fut fi bien fervie , que les bateries
des ennemis furent démontées en peu de
temps ; & en moins de demi heure , nous fumes
maîtres de ce pofte important. Les ennemis fe
replierent en défordre fur une hauteur qu'ils
I. Vol. I
194 MERCURE DE FRANCE.
avoient derriere eux . Ils firent pendant quelques
hêúres une vigoureuſe réſiſtance ; mais le Géné
ral de Kleefeld , qui étoit chargé d'une des atta
ques , les prit en flanc avec tant de vivacité , qu'il
les obligea d'abandonner ce fecond poſte. Ils le res
tirèrent dans les retranchemens de Strehla , laillant
fur le champ de bataille un grand nombre de
morts & de bleffés . Il étoit à peine huit heures du
matin, lorſque nos troupes remporterent ce fecond
avantage.
Cependant les ennemis occupoient en Force
leur Camp de Strehla. Pour en rendre l'accès plus
difficile , ils mirent le feu à deux villages qu'ils
avoient en avant. Mais lorfqu'ils virent qu'on fe
difpofoit à les attaquer , ils fe retirèrent du côté de
Torgau , à travers les bois & les défilés. Le Maréchal
Prince de Deux- Ponts détacha fur le champ
pour les pourfuivre fes troupes légères , foutenues
par quelques régimens de Cavalerie & de Dragons,
fous les ordres du Lieutenant Général Comte
de Lanthieri. La perte des ennemis n'eſt pas
encore conftatée ; mais on eftime qu'elle monte
à plus de deux mille hommes , & qu'elle eft au
moins double de la nôtre.
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Résumé : De l'Armée de l'Empire, le 21 Août.
Le 21 août, le Feld-Maréchal Prince de Deux-Ponts initia une offensive contre les Prussiens autour de Dresde. Il déploya le Prince de Stolberg avec la réserve à Keffeldorff et le Général de Weczey avec les troupes légères à Wilfdruff, étendant les postes jusqu'à Weiffdrop et Lamperfdorff. Le Général de Klééfeld, ayant marché de Freyberg à Auguftulberg, occupa Rosswein et Seligenstadt, forçant les Prussiens à se retirer de Nossen. Les 10 et 11 août, les Prussiens tentèrent d'attaquer les postes à Seligenstadt et Rosswein, mais furent repoussés. Le 12 août, l'armée reçut l'ordre de se préparer à marcher. Le 13 août, elle quitta Plawen pour Meissen et établit son camp près de Reiodorff. Les attaques contre les Prussiens furent couronnées de succès, les repoussant jusqu'aux faubourgs de Meissen. Le 14 août, les Prussiens furent délogés de plusieurs positions et se retirèrent dans leur camp retranché entre Lomatz et Meissen. Le 16 août, le Maréchal Prince de Deux-Ponts décida de couper les communications ennemies, forçant les Prussiens à se retirer. Le 17 août, l'armée occupa les hauteurs de Lomatz. Le 18 août, elle poursuivit les Prussiens en retraite jusqu'à Strehla. Le 19 août, le Maréchal reconnut la position ennemie et décida de les attaquer le lendemain. À minuit, l'armée se mit en marche et attaqua les Prussiens, les repoussant de plusieurs positions. Les Prussiens se retirèrent vers Torgau, laissant de lourdes pertes sur le champ de bataille.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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67
p. 209-213
De FRANCFORT, le 22 Septembre.
Début :
On a été ici quelques jours sans recevoir des nouvelles de l'Armée. [...]
Mots clefs :
Armée, Corps, Détachement, Prince Ferdinand , Communication, Prisonniers, Maréchal de Broglie, Ennemis, Infanterie, Régiment, Comte, Bataille, Obstacle, Opérations militaires
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De FRANCFORT, le 22 Septembre.
De FRANCFORT , le 22 Septembre.
On a été ici quelques jours fans recevoir des
nouvelles de l'Armée. Un Corps détaché de celle .
"
210 MERCURE DE FRANCE.
da Prince Ferdinand s'érgit poſté fur Marburg &
ayoit interrompu la communication ; les polles
qui avoient été établis pour fa fureté s'étant repliés
à l'approche des ennemis , deux, Compagnies
da Régiment de Cavalerie de Rougrave , qui occupoient
celui de Butzbach , y furent attaquées
le au matin , & furent faites Prifonnieres de
guerre. Le Maréchal de Broglie , ayant eu avis
de la marche des ennemis , fit partir de Merdenhagen
, le 12 à la pointe du jour , le Corps
aux ordres du Comte de Stainville , Lieutenant
Général , & du Marquis d'Aubigni , Maréchal de
Camp , pour le pofter fur Marburg afin de leur
couper leur retraite . Ce Corps étoit compofé de
la Brigade d'Infanterie d'Auvergne ; de celle de
Bouillon formée de ce Régiment & de ceux de
Vierzet & d'Horion , & des Régimens, de Dragons
du Roi & de la Ferronaye ; & de la Brigade
de Cavalerie de Royal- Pologne , compoſée
de ce Régiment & de ceux de Poly & de Touftain,
Ilarriva le même jour à Marienhagen . On trouva
en arrivant un détachement des ennemis qui fe
reriroit de Marburg à Franckenberg . On leur fit
trente Prifonniers,
Le Comte de Stainville fut informé que le Corps
des ennemis , commandé par les Généraux de
Bulowet & de Ferien , n'ayant pu fe rendre maître
du Chateau de Marburg par la réſiſtance du fieur
Kenedy , Commandant , & après avoir fait quelque
dégât dans la Ville, fe retiroit auffi fur Franckenberg.
Il ne voulur pas manquer l'occaſion de
le joindre , & il fe remit en marche le 13 à la
pointe du jour. Il fe porta avec la plus grande
diligence vers Radern. Les ennemis étoient en
Bataille à une demi- lieue de ce Village. Le Comte
de Stainville fit auffi - tôt les difpofitions pour les
attaquer ; toutes les troupes pallerent le ruiffeau
OCTOBRE. 1760. 211
du ravin qui les féparoient des ennemis. Les deux
Régimens de Dragons , commandés par le Comte
de Cey , Brigadier , & la Caval rie de la Légion
Royale commandée par le Comte de Melfort
fe portérent pendant ce tems , avec la plus grande
vivacité fur la hauteur occupée par les ennemis.
Ils chargérent la Cavalerie qui s'y trouva & ils la
culbuterent. Le Comte de Ferfen furrué dans cette
charge.
Les ennemis furent fuivis de près , malgré les
obftacles du terrein , par les Grenadiers & les
Challeurs , par la Brigade d'Auvergne, commandée
par le Marquis de Rochambeau , Brigadier ,
& par l'Infanterie de la Légion Royale. Ils furent
ainfi obligés d'abandonner la hauteur qu'ils occupoient
; ils le retirérent par le Village de Munden
où leur droite avoit été appuyée , & ils gagnérent
une autre hauteur près de Neukirchen , On les y
canona vivement jufqu'à ceque les troupes devancées
par les Dragons , après avoir paffé un fecond
ruiffeau affez profond & un ravin difficile , les chaf
ferent de hauteurs , en hauteurs , & les obligerent
de s'appuyer à une haute montagne derniere leVillage
de Hallenberg .
Commela nuit approchoit , le Comte de Stainville
, afin d'empêcher les ennemis d'en profiter
pour affurer leur pofition, ou pour fe retirer en bon
ordre , ne perdit pas un moment à les faire attaquer.
La Brigade d'Auvergne gravit avec la plus
grande vivacité une montagne d'un accès très-difficile.
La Légion Royale & les Dragons s'y porterent
de même , malgré les obftacles du terrein & la roideur
de la montagne. Ils mirent les ennemis en déroute
les Dragons leur firent abandonner trois piéces
de Canon ; le fieur Duchemin, Major de la Légion
Royale, avec quelques Dragons de ce Corps ,
en prit auffi trois pieces , & l'on en trouva deur
212 MERCURE DE FRANCE.
autres abandonnées dans le bois. La nuit mit fin
au combat , qui avoit commencé à dix heures du
matin.
Le Corps des ennemis , étoit d'environ fix mille
hommes. Ils ont perdu beaucoup , & on leur a
fait près de 400 Priſonniers, parmi lesquels il y a
plufieurs Officiers. On leur a pris auffi tous les
bagages ; du côté des François , on n'a perdu qu'environ
cinquante hommes tués ou bleffès.
A
Depuis , le Maréchal de Broglie , ayant réfolu
de faire attaquer le Camp du Général Vangenheim
, par les troupes aux ordres du Comte de
Luface campées entre Fridlandet Vitzenhauſen ,
fe rendit pour cet effet au quartier du Comte de,
Luface , & il renforça fa réferve d'un Corps de
troupes tiré de l'Armée. Le Corps ennemi étoit
d'environ quinze mille hommes. On marcha fur
quatre colonnes dirigées fur Dransfeld ; auffi- tôt
qu'elles parurent fur la hauteur voiſine de cette
Ville , les ennemis leverent leur Camp & entrerent
dans le bois qu'ils avoient derriere eux. La Colonne
d'Infanterie de notre droite , aux ordres du
Comte de Luface , compofée du Corps Saxon &
des Brigades de Caftelas & de la Marck , s'avança
avec toute la diligence poffible . Elle étoit précédée
par le Comte de Vaux , Lieutenant Général , ayant
avec lui les Grenadiers & les Chaffeurs des ces Brigades
, & par le fieur de Klingenberg , Maréchal
de Camp , ayant avec lui trois Bataillons de Grenadiers
Saxons , foutenus de la Brigade Suiffe.de
Diesbach. L'attaque ne put commencer que vers
les fept heures du foir.Le feu de Moufquetterie fut ,
vif & dura plus d'une heure ; mais il futpeu meurtrier,
à caufe de l'obfcurité & de l'épaiffeur du bois .
Les ennemis furent pouffés jufqu'à l'efcarpement
du Vefer. Les Grenadiers Saxons leur prirent deux
piéces de Canon , & le fieur de Grandmaiſon ,
OCTOBRE. 1760. 213
Commandant les Volontaires de Hainault , en
prit deux autres & fit quelques Priſonniers,
Pendant ce tems- là , le Prince de Croy fit déboucher
de Munden un Détachement aux ordres
du fieur de la Borde , Lieutenant Colonel du Régiment
de Condé , pour le porter fur le pont des
-ennemis à Humel ; il l'attaqua & s'en rendit maître.
Mais les ennemis étant revenus par la gauche
du Véfer avec des forces fupérieures & beaucoup
d'Artillerie , il ne put le conferver . Le lendemain
matin , le fieur de Grandmaifon s'étant porté vers
ce pont , il le trouva abandonné ; il le fit
& en fit brifer les pontons.
trompre
Auffi- tôt après cette opération , le Prince de Robecq
, Maréchal de Camp , fut détaché avec fa divifion
pour aller à Gottinguen , d'où il a dû envoyer
des Détachemens fur Northeim & Eimbeck.
Le fieur de Cambefort , Commandant d'un
Corps de troupes légères , fe trouvant à Bocholtz
avec la troupe , fut averti qu'un Détachement fort
fupérieur au fien marchoit à lui : il ſe retira ; & ce
Détachement l'ayant fuivi , le fieur de Cambefort
fit volte-face , & l'attaqua avec tant de vivacité
qu'il le mit en déroute , & le pourſuivit jufqu'à
la porte de Coesfeldt. Il a tué ou bleffé dans ce
choc, plus de cinquante hommes aux ennemis ,
& il a fait trente quatre Prifonniers , avec lesquels
il a repris la route de Wefel. Il n'a eu que trois
hommes bleffés & trois autres faits Prifonniers.
On a été ici quelques jours fans recevoir des
nouvelles de l'Armée. Un Corps détaché de celle .
"
210 MERCURE DE FRANCE.
da Prince Ferdinand s'érgit poſté fur Marburg &
ayoit interrompu la communication ; les polles
qui avoient été établis pour fa fureté s'étant repliés
à l'approche des ennemis , deux, Compagnies
da Régiment de Cavalerie de Rougrave , qui occupoient
celui de Butzbach , y furent attaquées
le au matin , & furent faites Prifonnieres de
guerre. Le Maréchal de Broglie , ayant eu avis
de la marche des ennemis , fit partir de Merdenhagen
, le 12 à la pointe du jour , le Corps
aux ordres du Comte de Stainville , Lieutenant
Général , & du Marquis d'Aubigni , Maréchal de
Camp , pour le pofter fur Marburg afin de leur
couper leur retraite . Ce Corps étoit compofé de
la Brigade d'Infanterie d'Auvergne ; de celle de
Bouillon formée de ce Régiment & de ceux de
Vierzet & d'Horion , & des Régimens, de Dragons
du Roi & de la Ferronaye ; & de la Brigade
de Cavalerie de Royal- Pologne , compoſée
de ce Régiment & de ceux de Poly & de Touftain,
Ilarriva le même jour à Marienhagen . On trouva
en arrivant un détachement des ennemis qui fe
reriroit de Marburg à Franckenberg . On leur fit
trente Prifonniers,
Le Comte de Stainville fut informé que le Corps
des ennemis , commandé par les Généraux de
Bulowet & de Ferien , n'ayant pu fe rendre maître
du Chateau de Marburg par la réſiſtance du fieur
Kenedy , Commandant , & après avoir fait quelque
dégât dans la Ville, fe retiroit auffi fur Franckenberg.
Il ne voulur pas manquer l'occaſion de
le joindre , & il fe remit en marche le 13 à la
pointe du jour. Il fe porta avec la plus grande
diligence vers Radern. Les ennemis étoient en
Bataille à une demi- lieue de ce Village. Le Comte
de Stainville fit auffi - tôt les difpofitions pour les
attaquer ; toutes les troupes pallerent le ruiffeau
OCTOBRE. 1760. 211
du ravin qui les féparoient des ennemis. Les deux
Régimens de Dragons , commandés par le Comte
de Cey , Brigadier , & la Caval rie de la Légion
Royale commandée par le Comte de Melfort
fe portérent pendant ce tems , avec la plus grande
vivacité fur la hauteur occupée par les ennemis.
Ils chargérent la Cavalerie qui s'y trouva & ils la
culbuterent. Le Comte de Ferfen furrué dans cette
charge.
Les ennemis furent fuivis de près , malgré les
obftacles du terrein , par les Grenadiers & les
Challeurs , par la Brigade d'Auvergne, commandée
par le Marquis de Rochambeau , Brigadier ,
& par l'Infanterie de la Légion Royale. Ils furent
ainfi obligés d'abandonner la hauteur qu'ils occupoient
; ils le retirérent par le Village de Munden
où leur droite avoit été appuyée , & ils gagnérent
une autre hauteur près de Neukirchen , On les y
canona vivement jufqu'à ceque les troupes devancées
par les Dragons , après avoir paffé un fecond
ruiffeau affez profond & un ravin difficile , les chaf
ferent de hauteurs , en hauteurs , & les obligerent
de s'appuyer à une haute montagne derniere leVillage
de Hallenberg .
Commela nuit approchoit , le Comte de Stainville
, afin d'empêcher les ennemis d'en profiter
pour affurer leur pofition, ou pour fe retirer en bon
ordre , ne perdit pas un moment à les faire attaquer.
La Brigade d'Auvergne gravit avec la plus
grande vivacité une montagne d'un accès très-difficile.
La Légion Royale & les Dragons s'y porterent
de même , malgré les obftacles du terrein & la roideur
de la montagne. Ils mirent les ennemis en déroute
les Dragons leur firent abandonner trois piéces
de Canon ; le fieur Duchemin, Major de la Légion
Royale, avec quelques Dragons de ce Corps ,
en prit auffi trois pieces , & l'on en trouva deur
212 MERCURE DE FRANCE.
autres abandonnées dans le bois. La nuit mit fin
au combat , qui avoit commencé à dix heures du
matin.
Le Corps des ennemis , étoit d'environ fix mille
hommes. Ils ont perdu beaucoup , & on leur a
fait près de 400 Priſonniers, parmi lesquels il y a
plufieurs Officiers. On leur a pris auffi tous les
bagages ; du côté des François , on n'a perdu qu'environ
cinquante hommes tués ou bleffès.
A
Depuis , le Maréchal de Broglie , ayant réfolu
de faire attaquer le Camp du Général Vangenheim
, par les troupes aux ordres du Comte de
Luface campées entre Fridlandet Vitzenhauſen ,
fe rendit pour cet effet au quartier du Comte de,
Luface , & il renforça fa réferve d'un Corps de
troupes tiré de l'Armée. Le Corps ennemi étoit
d'environ quinze mille hommes. On marcha fur
quatre colonnes dirigées fur Dransfeld ; auffi- tôt
qu'elles parurent fur la hauteur voiſine de cette
Ville , les ennemis leverent leur Camp & entrerent
dans le bois qu'ils avoient derriere eux. La Colonne
d'Infanterie de notre droite , aux ordres du
Comte de Luface , compofée du Corps Saxon &
des Brigades de Caftelas & de la Marck , s'avança
avec toute la diligence poffible . Elle étoit précédée
par le Comte de Vaux , Lieutenant Général , ayant
avec lui les Grenadiers & les Chaffeurs des ces Brigades
, & par le fieur de Klingenberg , Maréchal
de Camp , ayant avec lui trois Bataillons de Grenadiers
Saxons , foutenus de la Brigade Suiffe.de
Diesbach. L'attaque ne put commencer que vers
les fept heures du foir.Le feu de Moufquetterie fut ,
vif & dura plus d'une heure ; mais il futpeu meurtrier,
à caufe de l'obfcurité & de l'épaiffeur du bois .
Les ennemis furent pouffés jufqu'à l'efcarpement
du Vefer. Les Grenadiers Saxons leur prirent deux
piéces de Canon , & le fieur de Grandmaiſon ,
OCTOBRE. 1760. 213
Commandant les Volontaires de Hainault , en
prit deux autres & fit quelques Priſonniers,
Pendant ce tems- là , le Prince de Croy fit déboucher
de Munden un Détachement aux ordres
du fieur de la Borde , Lieutenant Colonel du Régiment
de Condé , pour le porter fur le pont des
-ennemis à Humel ; il l'attaqua & s'en rendit maître.
Mais les ennemis étant revenus par la gauche
du Véfer avec des forces fupérieures & beaucoup
d'Artillerie , il ne put le conferver . Le lendemain
matin , le fieur de Grandmaifon s'étant porté vers
ce pont , il le trouva abandonné ; il le fit
& en fit brifer les pontons.
trompre
Auffi- tôt après cette opération , le Prince de Robecq
, Maréchal de Camp , fut détaché avec fa divifion
pour aller à Gottinguen , d'où il a dû envoyer
des Détachemens fur Northeim & Eimbeck.
Le fieur de Cambefort , Commandant d'un
Corps de troupes légères , fe trouvant à Bocholtz
avec la troupe , fut averti qu'un Détachement fort
fupérieur au fien marchoit à lui : il ſe retira ; & ce
Détachement l'ayant fuivi , le fieur de Cambefort
fit volte-face , & l'attaqua avec tant de vivacité
qu'il le mit en déroute , & le pourſuivit jufqu'à
la porte de Coesfeldt. Il a tué ou bleffé dans ce
choc, plus de cinquante hommes aux ennemis ,
& il a fait trente quatre Prifonniers , avec lesquels
il a repris la route de Wefel. Il n'a eu que trois
hommes bleffés & trois autres faits Prifonniers.
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Résumé : De FRANCFORT, le 22 Septembre.
Le 22 septembre, les communications à Francfort étaient perturbées par un corps détaché du Prince Ferdinand à Marburg. Deux compagnies du Régiment de Cavalerie de Rougrave furent attaquées et capturées à Butzbach. Le Maréchal de Broglie, informé de la progression des ennemis, envoya un corps commandé par le Comte de Stainville et le Marquis d'Aubigni pour couper leur retraite. Ce corps, composé de diverses brigades d'infanterie et de cavalerie, arriva à Marienhagen et captura trente prisonniers ennemis. Le Comte de Stainville apprit que les ennemis, dirigés par les Généraux de Bulow et de Ferien, se retiraient vers Franckenberg après avoir échoué à prendre le Château de Marburg. Il les attaqua près de Radern, où les dragons et la cavalerie de la Légion Royale repoussèrent la cavalerie ennemie. Les ennemis furent repoussés jusqu'à Hallenberg. Le combat intense se termina à la nuit tombée, avec près de 400 prisonniers et plusieurs pièces de canon capturées par les Français. Par la suite, le Maréchal de Broglie décida d'attaquer le camp du Général Vangenheim. Les troupes françaises, dirigées par le Comte de Luface, marchèrent en quatre colonnes vers Dransfeld. Les ennemis levèrent leur camp et se retirèrent dans un bois. Les grenadiers saxons prirent deux pièces de canon, et le pont des ennemis à Humel fut brièvement conquis avant d'être abandonné. Le Prince de Robecq fut envoyé à Gottinguen avec sa division, tandis que le Sieur de Cambefort, commandant des troupes légères, mit en déroute un détachement ennemi près de Coesfeldt, capturant trente-quatre prisonniers.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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68
p. 188-190
De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
Début :
Le Maréchal de Daun, par ses bonnes dispositions, a obligé le Roi [...]
Mots clefs :
Maréchal Daun, Roi de Prusse, Corps, Général, Cavalerie, Infanterie, Bataillons, Ennemis, Détachement, Attaque
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texteReconnaissance textuelle : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
De l'Armée aux ordres du Maréchal de
Daun , le 30 Septembre.
Le Maréchal de Daun , par les bonnes difpofi
NOVEMBRE. 1760. 189
>
tions, a obligé le Roi de Pruffe de renoncer au
projet qu'n avoit formé de pénétrer du côté de
Glatz & de Landshut . Il s'eft donné , à cette occafion
, plufieurs petits combats pour déloger les
Pruffiens de leurs poftes: Il n'y a eu que nos corps
avancés qui aient agi . Le Général d'ajafas
qui fuivoit les ennemis dans la plaine , avec les
Carabiniers & les Grenadiers à cheval , s'étant ap
perçu que l'Infanterie Pruffienne étoit fort éloignée
de la Cavalerie , & que la célérité de fa
marche y avoit caufé quelque défordre , réſolut
de l'attaquer. Il le fit avec tant de vivacité , qu'il
enfonça d'abord trois Bataillons ennemis de la
premiere ligne , prit douze piéces de canon , &
fit soo prifonniers . La feconde ligne commençoit
à plier lorsque les Pruffiens reçurent du renfort
; ils fe rallieren & firent fur notre Cavalerie
⚫un feu très- vif de leur Artillerie. Le Général d'Ajaffas
fut alors obligé de fe retirer & d'abandonner
une partie de fes prifonniers ; il n'en emmena
qu'environ 130 , parmi lesquels étoit un Officier
de l'Etat - Major Sa perte fur d'une centaine
d'hommes tués ou bleffés . Celle des ennemis fut
beaucoup plus conſidérable au rapport des déferteurs
qui ſe rendirent le même jour à notre armée
au nombre de plus de 60.
Pendant que nos Corps détachés harceloient
l'ennemi , notre armée arriva , & campa , fa droi
te appuyée à Seittendorff , & la gauche à Kunzendorff.
Le Général de Lafcy occupa en même
tems Langen-Wattersdorff , & pouffa les troupes
légères aux ordres du Général Brentano jufqu'à
Dannhauſen . Le Général Baron de Laudon fuivit ,
pendant tous ces mouvemens l'arriere - garde
Pruffienne , & établit ſon Camp fur les hauteurs
de Reifendorff & de Waldenbourg. Le Roi de
Prufle fit camper fon armée fur les hauteurs de
190 MERCURE DE FRANCE
Hohen- Gersdorff , fa gauche s'étendant juſqu'à
Blaven- Rantzen. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable.
Daun , le 30 Septembre.
Le Maréchal de Daun , par les bonnes difpofi
NOVEMBRE. 1760. 189
>
tions, a obligé le Roi de Pruffe de renoncer au
projet qu'n avoit formé de pénétrer du côté de
Glatz & de Landshut . Il s'eft donné , à cette occafion
, plufieurs petits combats pour déloger les
Pruffiens de leurs poftes: Il n'y a eu que nos corps
avancés qui aient agi . Le Général d'ajafas
qui fuivoit les ennemis dans la plaine , avec les
Carabiniers & les Grenadiers à cheval , s'étant ap
perçu que l'Infanterie Pruffienne étoit fort éloignée
de la Cavalerie , & que la célérité de fa
marche y avoit caufé quelque défordre , réſolut
de l'attaquer. Il le fit avec tant de vivacité , qu'il
enfonça d'abord trois Bataillons ennemis de la
premiere ligne , prit douze piéces de canon , &
fit soo prifonniers . La feconde ligne commençoit
à plier lorsque les Pruffiens reçurent du renfort
; ils fe rallieren & firent fur notre Cavalerie
⚫un feu très- vif de leur Artillerie. Le Général d'Ajaffas
fut alors obligé de fe retirer & d'abandonner
une partie de fes prifonniers ; il n'en emmena
qu'environ 130 , parmi lesquels étoit un Officier
de l'Etat - Major Sa perte fur d'une centaine
d'hommes tués ou bleffés . Celle des ennemis fut
beaucoup plus conſidérable au rapport des déferteurs
qui ſe rendirent le même jour à notre armée
au nombre de plus de 60.
Pendant que nos Corps détachés harceloient
l'ennemi , notre armée arriva , & campa , fa droi
te appuyée à Seittendorff , & la gauche à Kunzendorff.
Le Général de Lafcy occupa en même
tems Langen-Wattersdorff , & pouffa les troupes
légères aux ordres du Général Brentano jufqu'à
Dannhauſen . Le Général Baron de Laudon fuivit ,
pendant tous ces mouvemens l'arriere - garde
Pruffienne , & établit ſon Camp fur les hauteurs
de Reifendorff & de Waldenbourg. Le Roi de
Prufle fit camper fon armée fur les hauteurs de
190 MERCURE DE FRANCE
Hohen- Gersdorff , fa gauche s'étendant juſqu'à
Blaven- Rantzen. Depuis , il ne s'eft rien paſſé de
confidérable.
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Résumé : De l'Armée aux ordres du Maréchal de Daun, le 30 Septembre.
Le 30 septembre 1760, le Maréchal de Daun a empêché le Roi de Prusse d'avancer vers Glatz et Landshut. Plusieurs affrontements ont opposé les troupes françaises et prussiennes, notamment les corps avancés. Le Général d'Ajaffas, à la tête des Carabiniers et des Grenadiers à cheval, a attaqué l'infanterie prussienne, profitant de son désordre. Cette offensive a permis de repousser trois bataillons ennemis, de capturer douze canons et environ 130 prisonniers, dont un officier de l'état-major. Cependant, l'arrivée de renforts prussiens a contraint le Général d'Ajaffas à se retirer, abandonnant une partie des prisonniers. Les pertes françaises s'élèvent à une centaine d'hommes tués ou blessés, tandis que les désertions prussiennes ont atteint plus de 60 hommes. Pendant ces événements, l'armée principale française a campé avec sa droite à Seittendorff et sa gauche à Kunzendorff. Le Général de Laffy a occupé Langen-Wattersdorff et envoyé des troupes légères jusqu'à Dannhausen sous les ordres du Général Brentano. Le Général Baron de Laudon a suivi l'arrière-garde prussienne et établi son camp sur les hauteurs de Reifendorff et de Waldenbourg. Le Roi de Prusse a campé son armée sur les hauteurs de Hohen-Gersdorff, sa gauche s'étendant jusqu'à Blaven-Rantzen. Aucune action notable n'a suivi ces mouvements.
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69
p. 193-197
De PARIS, le 25 Octobre.
Début :
Sa Majesté, par son Edit portant établissement de l'Ecole Royale [...]
Mots clefs :
Édit, École royale militaire, Admission, Enfants, Comte, Majestés impériales, Célébration, Mariage, Général, Prisonniers, Magasins, Prince de Deux-Ponts, Place, Attaque, Garnison, Marquis, Prince héréditaire, Blessés et morts, Combat, Infanterie, Troupes, Ennemis, Officiers, Pertes, Loterie de l'école royale militaire, Tirage
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 25 Octobre.
De PARIS , le 25 Octobre
€ Sa Majellé , par fon Edit portant établiſſement
de l'Ecole Royale Militaire , avoit ordonné que ,
dans l'admiffion des Enfans qui feroient préſentés
pour entrer dans cette Ecole , on donnât la préférence
à ceux dont les Peres feroient encore actuéllement
au Service , fe réſervant néanmoins de
s'expliquer dans la fuite fur les cas où l'on pour
roit s'écarter de cette régle , ainfi que fur quelques
autres difpofitions du même Edit . Elle vient d'ordonner
par une nouvelle Déclaration , que les Enfans
des Peres que leurs bleffures , ou des infirmi
tés & des accidens naturels auront mis hors d'état
de lui continuer leurs fervices , foient reçus concurremment
avec ceux dont les Peres font encore
dans les Armées. Sa Majesté entend auffi que les
Enfans des Peres qui ont obtenu la permiffion de
fe retirer , après trente années de fervice , jouiffent
du même privilége.
Le Comte de Colloredo , Chambellan de l'Em--
pereur & de l'Impératrice , Reine de Hongrie &
de Bohême , que Leurs Majeftés Impériales ont
envoyé pour annoncer au Roi la célébration du
Mariage de l'Infante Ifabelle avec l'Archi fuc Jofeph
, arriva en cette Ville le 18 de ce mois ; il
alla le lendemain à Fontainebleau , & il s'ac
quitta de fa commiflion auprès du Roi. Il fut
préfenté à Sa Majesté par le Comte de Starhem-
I
194 MERCURE DE FRANCE.
berg , Amballadeur de Leurs Majeftés Impéria
les. Le Comte de Colloredo fut préfenté le mê-.
me jour à Monfeigneur le Dauphin , à Madame
la Dauphine, & à Madame Adélaïde, à Meſdames
Victoire , Sophie & Louife. Il fe rendit le 20 à
Verfailles , où il fut préfenté à la Reine , à Monfeigneur
le Duc de Bourgogne , Monſeigneur le
Duc de Berry, Monfeigneur le Comte de Provence
, Monfeigneur le Comte d'Artois , & à
Madame.
Nous apprenons encore que le Général Comte
de Lafcy eft entré , le 9 de ce mois , dans Berlin ,
en même temps que les Ruffes. La Garniſon de
cette Ville , compofée de trois mille hommes , a
été faite prifonniere de guerre. Les Commandans
des troupes Autrichiennes & Ruffes ont fait
obferver la plus grande difcipline . Il n'eſt entré
dans Berlin & dans Poftdam que quelques bataillons
de Grenadiers néceffaires pour garder
ces deux Places . Les Officiers des deux Nations
n'y font entrés qu'avec des permiffions par écrit
de leurs Généraux , de forte qu'il ne s'y eft pas
commis le moindre défordre , & les boutiques
des Marchands n'ont pas été fermées. Mais on a
ruiné les Fabriques de toute efpéce qui ont rapport
à la guerre. On a abandonné aux Soldats
tous les magafins remplis d'effets deſtinés à l'entretien
& à l'habillement des troupes Pruffiennes.
On a trouvé dans Berlin & dans Potſdam une
grande quantité d'armes dont on a détruit les
Manufactures , ainfi que les Fonderies d'artille
rie.
Les Ruffes ont exigé quinze cens mille écus de
contributions.
Le Prince de Deux- Ponts ayant appris que le
Roi de Pruffe avoit détaché feize mille hommes
de fon armée pour fecourir Wittemberg , prit la
NOVEMBRE. 1760. 195
réfolution de brufquer le fiége qu'il faifoit de cette
Place , en l'attaquant en même temps de plufieurs
côtés ; ce qui fut exécuté le 13. Le Commandant
de Wittemberg , qui n'avoit porté fon attention
que fur la partie la plus foible de la Place , fe
trouvant preflé de toutes parts , prit le parti de
faire battre la chamade , & de capituler le 14 au
matin ; il s'est rendu prifonnier de guerre avec
fa Garniſon , aux mêmes conditions qui avoient
été accordées à la ville de Torgau . Cette Garnifon
étoit de trois Bataillons & de quatre cens
Soldats convalefcens. On a trouvé dans la Ville
trente piéces de canon , dont douze de vingt- quatre
livres , huit mortiers , & une grande quantité
de munitions. Toutes les fortifications ont été
rafées.
On a reçu le 20 de ce mois un Courier dépêché
le 16 au foir par le Marquis de Caftries ,
Lieutenant Général , pour apporter la nouvelle
d'un Combat qui s'eſt donné le même jour près
de Rhinberg , entre les troupes du Roi , qui étoient
à les ordres , & celles qui étoient commandées
par le Prince Héréditaire de Brunfwik. L'action
a commencé une heure avant le jour , & après
un feu très- long & très- vif , le Prince Héréditaire
a été forcé de ſe retirer avec une perte trèsconfidérable
, laiffant en notre pouvoir le plus
grand nombre de fes Bleffés .
On a appris par un autre Courier dépêché le
18 , que le Prince Héréditaire de Brunfwik arepaffé
le Rhin fur les deux Ponts qu'il avoit établis
au-deffous de Wefel , & qu'il a entierement levé
le fiége de cette Place . On affure qu'il avoit pris
le chemin de Halleren fur la Lippe. Son arrieregarde
a été attaquée vivement en deçà du Rhin ,
& elle a été forcée de paffer ce fleuve en déſor-
I ij
196 MERCURE DE FRANCE
1
dre , après avoir perdu beaucoup de monde , &
fans avoir pû replier fes ponts , dont nous fommes
reflés maîtres . Dès le is , le Marquis de Caftries
avoit fait attaquer le pofte de Rhinberg ,
qu'on avoit emporté l'épée la main . Il avoit
fait entrer en même temps dans Wefel , le fieur
de Boisclaireau , Brigadier , avec fix cens hommes
d'élite. Le 18 , il y a fait entrer huit Batail-
Ions.
Le corps aux ordres du Prince Héréditaire de
vant Wefel étoit d'environ vingt- cinq mille hommes
; mais il paroît n'avoir eu au Combat que
quinze mille hommes d'Infanterie , & trois à
quatre mille chevaux . La difficulté du terein n'à
permis au Marquis de Caftries de faire combattre
que les quatre brigades d'Infanterie, de Normanmandie
, d'Auvergne , de la Tour- Dupin & d'Alface.
Ces troupes ont combattu avec la plus grande
valeur & avec la plus grande fermeré , ainfi que
la troupe
du fieur Fifcher , qui a foutenu les premiers
éfforts des ennemis à l'Abbaye de Clofter-
Camp. On n'a pas encore de détail de tout ce qui
s'eft paffé pendant l'action , ni l'état des Officiers
qui ont été tués ou bleffés ; on fçait feulement
que le Marquis de Segur , Lieutenant Général , a
été bleffé légèrement & qu'il a été fait priſonnier.
Les Marquis de Perufe & de la Tour-Dupin & le
Baron de Vangen , Brigadiers , ont auffi été bleffés
, & ce dernier a étéfait prifonnier. La Gendarmerie
, qui étoit à l'action , n'a perdu d'Officiers'
que le fieur de Greneville qui a été tué. Le Marquis
de Caftries fait les plus grands éloges des
Troupes & des Officiers Généraux & particuliers
qui ont combattu.
Nous donnerons ci- après la perte que nous avons
faire à cette journée.
NOVEMBRE. 1760. 197
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Mili
taire s'eft fait , en la maniere accoutuinée , dans
'Hôtel-de- Ville de Paris , le de ce mois. Les
Numeros qui font fortis de la roue de fortune font
57, 32 , 26 , 84 , 38. Le prochain tirage fe fera
le 6 du mois de Novembre.
€ Sa Majellé , par fon Edit portant établiſſement
de l'Ecole Royale Militaire , avoit ordonné que ,
dans l'admiffion des Enfans qui feroient préſentés
pour entrer dans cette Ecole , on donnât la préférence
à ceux dont les Peres feroient encore actuéllement
au Service , fe réſervant néanmoins de
s'expliquer dans la fuite fur les cas où l'on pour
roit s'écarter de cette régle , ainfi que fur quelques
autres difpofitions du même Edit . Elle vient d'ordonner
par une nouvelle Déclaration , que les Enfans
des Peres que leurs bleffures , ou des infirmi
tés & des accidens naturels auront mis hors d'état
de lui continuer leurs fervices , foient reçus concurremment
avec ceux dont les Peres font encore
dans les Armées. Sa Majesté entend auffi que les
Enfans des Peres qui ont obtenu la permiffion de
fe retirer , après trente années de fervice , jouiffent
du même privilége.
Le Comte de Colloredo , Chambellan de l'Em--
pereur & de l'Impératrice , Reine de Hongrie &
de Bohême , que Leurs Majeftés Impériales ont
envoyé pour annoncer au Roi la célébration du
Mariage de l'Infante Ifabelle avec l'Archi fuc Jofeph
, arriva en cette Ville le 18 de ce mois ; il
alla le lendemain à Fontainebleau , & il s'ac
quitta de fa commiflion auprès du Roi. Il fut
préfenté à Sa Majesté par le Comte de Starhem-
I
194 MERCURE DE FRANCE.
berg , Amballadeur de Leurs Majeftés Impéria
les. Le Comte de Colloredo fut préfenté le mê-.
me jour à Monfeigneur le Dauphin , à Madame
la Dauphine, & à Madame Adélaïde, à Meſdames
Victoire , Sophie & Louife. Il fe rendit le 20 à
Verfailles , où il fut préfenté à la Reine , à Monfeigneur
le Duc de Bourgogne , Monſeigneur le
Duc de Berry, Monfeigneur le Comte de Provence
, Monfeigneur le Comte d'Artois , & à
Madame.
Nous apprenons encore que le Général Comte
de Lafcy eft entré , le 9 de ce mois , dans Berlin ,
en même temps que les Ruffes. La Garniſon de
cette Ville , compofée de trois mille hommes , a
été faite prifonniere de guerre. Les Commandans
des troupes Autrichiennes & Ruffes ont fait
obferver la plus grande difcipline . Il n'eſt entré
dans Berlin & dans Poftdam que quelques bataillons
de Grenadiers néceffaires pour garder
ces deux Places . Les Officiers des deux Nations
n'y font entrés qu'avec des permiffions par écrit
de leurs Généraux , de forte qu'il ne s'y eft pas
commis le moindre défordre , & les boutiques
des Marchands n'ont pas été fermées. Mais on a
ruiné les Fabriques de toute efpéce qui ont rapport
à la guerre. On a abandonné aux Soldats
tous les magafins remplis d'effets deſtinés à l'entretien
& à l'habillement des troupes Pruffiennes.
On a trouvé dans Berlin & dans Potſdam une
grande quantité d'armes dont on a détruit les
Manufactures , ainfi que les Fonderies d'artille
rie.
Les Ruffes ont exigé quinze cens mille écus de
contributions.
Le Prince de Deux- Ponts ayant appris que le
Roi de Pruffe avoit détaché feize mille hommes
de fon armée pour fecourir Wittemberg , prit la
NOVEMBRE. 1760. 195
réfolution de brufquer le fiége qu'il faifoit de cette
Place , en l'attaquant en même temps de plufieurs
côtés ; ce qui fut exécuté le 13. Le Commandant
de Wittemberg , qui n'avoit porté fon attention
que fur la partie la plus foible de la Place , fe
trouvant preflé de toutes parts , prit le parti de
faire battre la chamade , & de capituler le 14 au
matin ; il s'est rendu prifonnier de guerre avec
fa Garniſon , aux mêmes conditions qui avoient
été accordées à la ville de Torgau . Cette Garnifon
étoit de trois Bataillons & de quatre cens
Soldats convalefcens. On a trouvé dans la Ville
trente piéces de canon , dont douze de vingt- quatre
livres , huit mortiers , & une grande quantité
de munitions. Toutes les fortifications ont été
rafées.
On a reçu le 20 de ce mois un Courier dépêché
le 16 au foir par le Marquis de Caftries ,
Lieutenant Général , pour apporter la nouvelle
d'un Combat qui s'eſt donné le même jour près
de Rhinberg , entre les troupes du Roi , qui étoient
à les ordres , & celles qui étoient commandées
par le Prince Héréditaire de Brunfwik. L'action
a commencé une heure avant le jour , & après
un feu très- long & très- vif , le Prince Héréditaire
a été forcé de ſe retirer avec une perte trèsconfidérable
, laiffant en notre pouvoir le plus
grand nombre de fes Bleffés .
On a appris par un autre Courier dépêché le
18 , que le Prince Héréditaire de Brunfwik arepaffé
le Rhin fur les deux Ponts qu'il avoit établis
au-deffous de Wefel , & qu'il a entierement levé
le fiége de cette Place . On affure qu'il avoit pris
le chemin de Halleren fur la Lippe. Son arrieregarde
a été attaquée vivement en deçà du Rhin ,
& elle a été forcée de paffer ce fleuve en déſor-
I ij
196 MERCURE DE FRANCE
1
dre , après avoir perdu beaucoup de monde , &
fans avoir pû replier fes ponts , dont nous fommes
reflés maîtres . Dès le is , le Marquis de Caftries
avoit fait attaquer le pofte de Rhinberg ,
qu'on avoit emporté l'épée la main . Il avoit
fait entrer en même temps dans Wefel , le fieur
de Boisclaireau , Brigadier , avec fix cens hommes
d'élite. Le 18 , il y a fait entrer huit Batail-
Ions.
Le corps aux ordres du Prince Héréditaire de
vant Wefel étoit d'environ vingt- cinq mille hommes
; mais il paroît n'avoir eu au Combat que
quinze mille hommes d'Infanterie , & trois à
quatre mille chevaux . La difficulté du terein n'à
permis au Marquis de Caftries de faire combattre
que les quatre brigades d'Infanterie, de Normanmandie
, d'Auvergne , de la Tour- Dupin & d'Alface.
Ces troupes ont combattu avec la plus grande
valeur & avec la plus grande fermeré , ainfi que
la troupe
du fieur Fifcher , qui a foutenu les premiers
éfforts des ennemis à l'Abbaye de Clofter-
Camp. On n'a pas encore de détail de tout ce qui
s'eft paffé pendant l'action , ni l'état des Officiers
qui ont été tués ou bleffés ; on fçait feulement
que le Marquis de Segur , Lieutenant Général , a
été bleffé légèrement & qu'il a été fait priſonnier.
Les Marquis de Perufe & de la Tour-Dupin & le
Baron de Vangen , Brigadiers , ont auffi été bleffés
, & ce dernier a étéfait prifonnier. La Gendarmerie
, qui étoit à l'action , n'a perdu d'Officiers'
que le fieur de Greneville qui a été tué. Le Marquis
de Caftries fait les plus grands éloges des
Troupes & des Officiers Généraux & particuliers
qui ont combattu.
Nous donnerons ci- après la perte que nous avons
faire à cette journée.
NOVEMBRE. 1760. 197
Le tirage de la Loterie de l'Ecole Royale Mili
taire s'eft fait , en la maniere accoutuinée , dans
'Hôtel-de- Ville de Paris , le de ce mois. Les
Numeros qui font fortis de la roue de fortune font
57, 32 , 26 , 84 , 38. Le prochain tirage fe fera
le 6 du mois de Novembre.
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Résumé : De PARIS, le 25 Octobre.
En octobre 1760, plusieurs événements militaires et administratifs ont marqué la scène politique et militaire. Le roi a décrété que les enfants des pères blessés, malades ou ayant obtenu la permission de se retirer après trente années de service soient admis à l'École Royale Militaire, aux mêmes conditions que ceux dont les pères sont encore en service. Le comte de Colloredo, représentant de l'empereur et de l'impératrice, est arrivé à Paris pour annoncer le mariage de l'infante Isabelle avec l'archiduc Joseph. Il a été reçu par le roi et plusieurs membres de la famille royale. Sur le front militaire, le général comte de Laffy, accompagné des Russes, a pris Berlin et fait prisonnier la garnison de la ville. Les troupes autrichiennes et russes ont montré une discipline exemplaire. Par ailleurs, le prince de Deux-Ponts a conquis Wittemberg après un assaut. Le marquis de Castries a remporté une victoire près de Rhinberg contre le prince héréditaire de Brunswick, forçant ce dernier à lever le siège de Wesel. À Paris, le tirage de la loterie de l'École Royale Militaire a eu lieu, révélant les numéros gagnants : 57, 32, 26, 84 et 38. Ces événements illustrent une période intense d'activités diplomatiques et militaires, marquée par des décisions royales, des alliances matrimoniales et des succès militaires significatifs.
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70
p. 197
De CASSEL, le premier Octobre.
Début :
Après l'expédition du Comte de Lusace contre le Corps commandé [...]
Mots clefs :
Comte, Expédition, Général, Armée, Infanterie, Régiments, Cavalerie, Duc, Attaque, Prisonniers, Pertes
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texteReconnaissance textuelle : De CASSEL, le premier Octobre.
De CASSEL, le premier Octobre.
Après l'expédition du Comte de Luface contre
le Corps commandé par le Général Vangenheim ,
les troupes qui y avoient été employées revinrent
partie au Camp de Friedland , partie à l'Arniée .
On a fait cantonner quelques brigades d'Infanterie
, ainfi que la Gendarmerie & quelques Régimens
de Cavalerie Le Général Vangenheim campe
préfentement à Uflar , & l'on ne voit plus en
deça de la forêt de Solingen que des troupes légè
res des ennemis , qui ont de fréquentes elcar nouches
avec les nôtres , & qui cherchent ſouvent à
inquiéter nos fourages . Les Chaffeurs de Luckner
attaquérent , le 24 du mois dernier , un de nos
Détachemens près de Neftau , Village fitué fur la
Leyne , à quelque diftance de Gottingen. Cent
Dragons & quelque Infanterie , qui formoient ce
Détachement , furent obligés de céder au nombre.
Les Dragons ont été prèſque tous faits prilonniers.
Le Comte de Chabot & le Duc de Fronsac fu
rent détachés, le 27 , pour enlever le poste que les
ennemis occupoient à Vella , près de Varbourg.
Ceux-ci fe retirerent à l'approche de nos troupes
mais ils furent attaqués par le Duc de Fronfac avec
tant de vivacité & fi a propos , qu'ils perdirent
trente hommes , qui furent faits prifonniers avec
autant de chevaux.
Après l'expédition du Comte de Luface contre
le Corps commandé par le Général Vangenheim ,
les troupes qui y avoient été employées revinrent
partie au Camp de Friedland , partie à l'Arniée .
On a fait cantonner quelques brigades d'Infanterie
, ainfi que la Gendarmerie & quelques Régimens
de Cavalerie Le Général Vangenheim campe
préfentement à Uflar , & l'on ne voit plus en
deça de la forêt de Solingen que des troupes légè
res des ennemis , qui ont de fréquentes elcar nouches
avec les nôtres , & qui cherchent ſouvent à
inquiéter nos fourages . Les Chaffeurs de Luckner
attaquérent , le 24 du mois dernier , un de nos
Détachemens près de Neftau , Village fitué fur la
Leyne , à quelque diftance de Gottingen. Cent
Dragons & quelque Infanterie , qui formoient ce
Détachement , furent obligés de céder au nombre.
Les Dragons ont été prèſque tous faits prilonniers.
Le Comte de Chabot & le Duc de Fronsac fu
rent détachés, le 27 , pour enlever le poste que les
ennemis occupoient à Vella , près de Varbourg.
Ceux-ci fe retirerent à l'approche de nos troupes
mais ils furent attaqués par le Duc de Fronfac avec
tant de vivacité & fi a propos , qu'ils perdirent
trente hommes , qui furent faits prifonniers avec
autant de chevaux.
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Résumé : De CASSEL, le premier Octobre.
Le 1er octobre, après l'expédition du Comte de Luface contre les troupes du Général Vangenheim, les forces se répartirent entre le camp de Friedland et l'armée principale. Certaines brigades d'infanterie, la gendarmerie et quelques régiments de cavalerie furent cantonnés. Le Général Vangenheim est actuellement stationné à Uflar. De l'autre côté de la forêt de Solingen, des troupes légères ennemies mènent des escarmouches fréquentes avec les forces alliées, perturbant leurs approvisionnements. Le 24 septembre, les Chasseurs de Luckner attaquèrent un détachement près de Neftau, un village situé sur la Leyne, à proximité de Göttingen. Cent dragons et une partie de l'infanterie furent vaincus, et les dragons furent presque tous capturés. Le 27 septembre, le Comte de Chabot et le Duc de Fronsac furent envoyés pour enlever un poste ennemi à Vella, près de Varbourg. Les ennemis se retirèrent à l'approche des troupes alliées, mais furent attaqués avec succès par le Duc de Fronsac, entraînant la capture de trente hommes et autant de chevaux.
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71
p. 205-209
« Le 21 Décembre dernier Sa Majesté a fait la promotion suivante d'Officiers Généraux & de [...] »
Début :
Le 21 Décembre dernier Sa Majesté a fait la promotion suivante d'Officiers Généraux & de [...]
Mots clefs :
Brigadiers, Infanterie, Maréchaux
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : « Le 21 Décembre dernier Sa Majesté a fait la promotion suivante d'Officiers Généraux & de [...] »
Le 21 Décembre dernier Sa Majesté a fait la
promotion fuivante d'Officiers Généraux & de
Brigadiers.
LIEUTENAN S- GENERAUX.
Les freurs de Nugent de Blaru , Marquis d'Efpinchal
, Marquis de Laftic , Marquis de Saint-
Simon , Comte de Lhôpital- Sainte - Mefme , de
Saint-Jal , Chevalier de Croifmare , Comte de
Fouquet, Marquis de Bonnac , de Curzay`, Ba206
MERCURE DE FRANCE.
ron Dieskau , Marquis de Roquepine , Marquis
de Monti , Marquis de Trainel Comte d'Egmont
, Chevalier de Redmont , Chevalier de Soupire
, de Glaubitz , Comte de Chabot , Comte
d'Aubigny , de Befenwald , Comte de Clermont-
Tonnerre , Comte de Maugiron de Baye , de :
Balleroy , Comte de Waldner , Vicomte de Merinville
Chevalier de Groflier , de Roftaing ,
Chevalier de Beautteville , Marquis de Bezons ,
Marquis de Langeron , Comte d'Harcourt-Lillebonne,
Marquis de la Chaftre , Baron de Traversd'Orteinstein
, Chevalier de la Cheze , d'Obenheim
, Marquis de Fenelon , de la Morliere
Baron de Blaizel , Comte de Choifeul- Beaupré ,
de Gayon , de Vizé , Comte de Billy , Marquis
d'Efpiés , Prince de Robecq , de Bourcet , de Filley
, de Gantés , Baron de Wurmfer , Marquis
de Pufignieu , Marquis de Lugeac , de Châtillon ,
de Cornillon Prince de Rohan Comte de
Thiars , Comte d'Estaing , Vicomte de Belfunce.
>
MARECHAUX DE CAMP.
Lesfieurs de Zurlauben , Chevalier de Saint-
Simon , de Varignon , de Hebert , de Fitz - Gerald
, de Bouville , d'Anteroche , de Reynold;
Marquis de Saint Herem , Chevalier d'Ally
Comte de Caftellanne , de la Trefne , Marquis
de Boufflers Rouvrel , de Varen , Baron de Stralenheim
, de Domgermain Marquis de Cruffol
d'Amboife , Marquis de Monpouillan , Comte
d'Aitly Ogilvy , Marquis de Vaubecourt , Baron
de Zuckmantel , Comte de Beaujeu , Comte de .
Brienne , Marquis d'Elparbés , de la Porterie , du
Portal , Noifet de Saint-Paul , Chevalier de Longaunay
, Chevalier de Timbrane de Valence
JANVIER. 1763 . 2073
Marquis de Juigné , de Vault Marquis de Fumel,::
de Bourlamaque , de Saint-André , de Labadie ,
du Boufquet , de Chaulieu,, Chevalier de Marbeuf
, de Boisclaireau , Comte d'Halwil , Vi- ›
comte de Barrin , de la Merville , Conte de Morant
, Marquis de Sablé , Marquis de Morbecq ,
Marquis de Molac , Comte de Narbonne , Marquis
de Chaftelux , Duc de Mazarin , Comte de
Morangies , Comte d'Archiac , Comte de Barrin ;
Marquis de Mefme , Comte de la Feronnays ,
Comte Deffalles , Comte de Valbelle , Marquis
de Gamaches , Marquis de Lufignan , de Surlaville.
BRIGADIERS D'INFANTERIE.
2
Les feurs de Ramfault , Cambis d'Orfans
Marquis de Briqueville , Vicomte de Vence ,
Chevalier , d'Obfonville , de Hirtzel , de Schneider,
Bernage de Chaumont , Comte de Rofen ,
Marquis de Coiflin , Comte de Jumilhac , de Nozieres
, le Camus de Bligny , de Guergorlay , du
Sauzay , Chevalier d'Arcy , Comte du Roure ,
Vicomte de Beaune , de Bulkeley , de Scheldon ,
de Moralt , Comte de Laftic , Comte de Montreveld
, de Schwengfeld , de Chatillon , Sabrevois
de Billey , de Gréaume , Delmaris de Brieres ,
de Bréande de Cofne , Baron de Wimpffen ,
Comte de la Luzerne , Comte de Souaftre , Vicomte
de Choifeul , de Maillardoz , Comte
d'Hauflonville , Baron d'Eptingen , de Dariffat ,
Chevalier de Jumilhac , Comte de Boifgelin ,
Comte de Montmorency Logny , Baron de Waldner
, de Coffigny , Comte de Grave , Baron de
Viomenil , Chevalier de Courten , de Comeiras ,
Chevalier de Jaucour , de Courten, Chevalier
208 MERCURE DE FRANCE .
de Saint- Mauris , de Grandpré , de Marfan , de
Fontette , Vicomte de Béon , de Merlet , Moulineuf
de Chatillon , de Lafferée , Virieu de Beau
veir , de Efcher , d'Hermankleim , d'Altermatt ,
de Voyenne, de Bonneval , de Verteuil >
BRIGADIERS DE CAVALERIE
Les fieurs de Geraldin , Chevalier de Scépeaux,
de Scépeaux , de Levignen , de Fargés , Comte de
Balincourt , Comte de Beauvilliers Pontecoulan ,
de la Vaupaliere , Comte de Teffé , Duc de la
Tremoile , Chevalier de la Billarderie , Marquiss
de Chamborans , de la Grange , Comte de Sa
luces , Comte de Talleyrand , Marquisd'Entragues
, Comte d'Ayen , Duc de Villequier , de
Touftain , d'Angé d'Orfay , de Militerni , Marquis
de Montmirail , Baron de Schomberg , Comte de
Marainville , Vicomte de Noé, Chevalier de Ray,
Poiffon de Malvoifin , Marquis de Touftain de
Viray , Marquis d'Hericy , Chevalier de l'Ifle , le-
Baillif de Menager , de Sombreuil , de Couet ,
Chevalier d'Efpinchal , Saumery de Piffons , de
Réalle.
BRIGADIERS DE DRAGONS!
Lest fieurs Comte de Donezan , de Verdieres ,
de la Blache , Marquis de Pons , de la Chaffagne.
Le Roi a difpofe des Régimens: vacans de la maniere
fuivante.
INFANTERIE
Champagne , Marquis de Seignelay: Piémont,
JANVIER. 1763. 209
"
Comte de la Tour-du- Pin- Paulin : Vaubecourt
Comte de Jumilhac : Montmorin , Comte de
Crenolle la Reine , Marquis de Tavannes :
Limofin, Marquis de Damas de Crux: Artois ,
Marquis de Sorans : la Sarre , Comte de Peyre :
Languedoc , Comte de Boeil : Aumont , Chevalier
de la Tour- du- Pin : Medoc , Comte de Tilly :
Cambrefis , de Gauville : Foix , Comte de Maulevrier
Langeron : Perigord , d'Efparbés : Royalla-
Marine , Chevalier de Saint-Mauris.
GRINADIERS ROYAUX.
·
D'Ailly , de la Rochefoucault Magnac : la
Trefne , Maret d'Aigremont : Longaunay , Comie
d'Offlife .
CATA RIB.
-
Du Roi , Duc de Charoft : Royal Piémont ,
Comte de Talleyrand : Royal Lorraine , Marquis,
de Touftain-Viray.
DRAGONS.
9 La Reine Comte de Flamareins : la Feronnays
, Vicomte de Chabor : Languedoc , Man
chault d'Arnouville.
Une place de Colonel dans le Régiment
Grenadiers de France au fieur de Montlibert.
promotion fuivante d'Officiers Généraux & de
Brigadiers.
LIEUTENAN S- GENERAUX.
Les freurs de Nugent de Blaru , Marquis d'Efpinchal
, Marquis de Laftic , Marquis de Saint-
Simon , Comte de Lhôpital- Sainte - Mefme , de
Saint-Jal , Chevalier de Croifmare , Comte de
Fouquet, Marquis de Bonnac , de Curzay`, Ba206
MERCURE DE FRANCE.
ron Dieskau , Marquis de Roquepine , Marquis
de Monti , Marquis de Trainel Comte d'Egmont
, Chevalier de Redmont , Chevalier de Soupire
, de Glaubitz , Comte de Chabot , Comte
d'Aubigny , de Befenwald , Comte de Clermont-
Tonnerre , Comte de Maugiron de Baye , de :
Balleroy , Comte de Waldner , Vicomte de Merinville
Chevalier de Groflier , de Roftaing ,
Chevalier de Beautteville , Marquis de Bezons ,
Marquis de Langeron , Comte d'Harcourt-Lillebonne,
Marquis de la Chaftre , Baron de Traversd'Orteinstein
, Chevalier de la Cheze , d'Obenheim
, Marquis de Fenelon , de la Morliere
Baron de Blaizel , Comte de Choifeul- Beaupré ,
de Gayon , de Vizé , Comte de Billy , Marquis
d'Efpiés , Prince de Robecq , de Bourcet , de Filley
, de Gantés , Baron de Wurmfer , Marquis
de Pufignieu , Marquis de Lugeac , de Châtillon ,
de Cornillon Prince de Rohan Comte de
Thiars , Comte d'Estaing , Vicomte de Belfunce.
>
MARECHAUX DE CAMP.
Lesfieurs de Zurlauben , Chevalier de Saint-
Simon , de Varignon , de Hebert , de Fitz - Gerald
, de Bouville , d'Anteroche , de Reynold;
Marquis de Saint Herem , Chevalier d'Ally
Comte de Caftellanne , de la Trefne , Marquis
de Boufflers Rouvrel , de Varen , Baron de Stralenheim
, de Domgermain Marquis de Cruffol
d'Amboife , Marquis de Monpouillan , Comte
d'Aitly Ogilvy , Marquis de Vaubecourt , Baron
de Zuckmantel , Comte de Beaujeu , Comte de .
Brienne , Marquis d'Elparbés , de la Porterie , du
Portal , Noifet de Saint-Paul , Chevalier de Longaunay
, Chevalier de Timbrane de Valence
JANVIER. 1763 . 2073
Marquis de Juigné , de Vault Marquis de Fumel,::
de Bourlamaque , de Saint-André , de Labadie ,
du Boufquet , de Chaulieu,, Chevalier de Marbeuf
, de Boisclaireau , Comte d'Halwil , Vi- ›
comte de Barrin , de la Merville , Conte de Morant
, Marquis de Sablé , Marquis de Morbecq ,
Marquis de Molac , Comte de Narbonne , Marquis
de Chaftelux , Duc de Mazarin , Comte de
Morangies , Comte d'Archiac , Comte de Barrin ;
Marquis de Mefme , Comte de la Feronnays ,
Comte Deffalles , Comte de Valbelle , Marquis
de Gamaches , Marquis de Lufignan , de Surlaville.
BRIGADIERS D'INFANTERIE.
2
Les feurs de Ramfault , Cambis d'Orfans
Marquis de Briqueville , Vicomte de Vence ,
Chevalier , d'Obfonville , de Hirtzel , de Schneider,
Bernage de Chaumont , Comte de Rofen ,
Marquis de Coiflin , Comte de Jumilhac , de Nozieres
, le Camus de Bligny , de Guergorlay , du
Sauzay , Chevalier d'Arcy , Comte du Roure ,
Vicomte de Beaune , de Bulkeley , de Scheldon ,
de Moralt , Comte de Laftic , Comte de Montreveld
, de Schwengfeld , de Chatillon , Sabrevois
de Billey , de Gréaume , Delmaris de Brieres ,
de Bréande de Cofne , Baron de Wimpffen ,
Comte de la Luzerne , Comte de Souaftre , Vicomte
de Choifeul , de Maillardoz , Comte
d'Hauflonville , Baron d'Eptingen , de Dariffat ,
Chevalier de Jumilhac , Comte de Boifgelin ,
Comte de Montmorency Logny , Baron de Waldner
, de Coffigny , Comte de Grave , Baron de
Viomenil , Chevalier de Courten , de Comeiras ,
Chevalier de Jaucour , de Courten, Chevalier
208 MERCURE DE FRANCE .
de Saint- Mauris , de Grandpré , de Marfan , de
Fontette , Vicomte de Béon , de Merlet , Moulineuf
de Chatillon , de Lafferée , Virieu de Beau
veir , de Efcher , d'Hermankleim , d'Altermatt ,
de Voyenne, de Bonneval , de Verteuil >
BRIGADIERS DE CAVALERIE
Les fieurs de Geraldin , Chevalier de Scépeaux,
de Scépeaux , de Levignen , de Fargés , Comte de
Balincourt , Comte de Beauvilliers Pontecoulan ,
de la Vaupaliere , Comte de Teffé , Duc de la
Tremoile , Chevalier de la Billarderie , Marquiss
de Chamborans , de la Grange , Comte de Sa
luces , Comte de Talleyrand , Marquisd'Entragues
, Comte d'Ayen , Duc de Villequier , de
Touftain , d'Angé d'Orfay , de Militerni , Marquis
de Montmirail , Baron de Schomberg , Comte de
Marainville , Vicomte de Noé, Chevalier de Ray,
Poiffon de Malvoifin , Marquis de Touftain de
Viray , Marquis d'Hericy , Chevalier de l'Ifle , le-
Baillif de Menager , de Sombreuil , de Couet ,
Chevalier d'Efpinchal , Saumery de Piffons , de
Réalle.
BRIGADIERS DE DRAGONS!
Lest fieurs Comte de Donezan , de Verdieres ,
de la Blache , Marquis de Pons , de la Chaffagne.
Le Roi a difpofe des Régimens: vacans de la maniere
fuivante.
INFANTERIE
Champagne , Marquis de Seignelay: Piémont,
JANVIER. 1763. 209
"
Comte de la Tour-du- Pin- Paulin : Vaubecourt
Comte de Jumilhac : Montmorin , Comte de
Crenolle la Reine , Marquis de Tavannes :
Limofin, Marquis de Damas de Crux: Artois ,
Marquis de Sorans : la Sarre , Comte de Peyre :
Languedoc , Comte de Boeil : Aumont , Chevalier
de la Tour- du- Pin : Medoc , Comte de Tilly :
Cambrefis , de Gauville : Foix , Comte de Maulevrier
Langeron : Perigord , d'Efparbés : Royalla-
Marine , Chevalier de Saint-Mauris.
GRINADIERS ROYAUX.
·
D'Ailly , de la Rochefoucault Magnac : la
Trefne , Maret d'Aigremont : Longaunay , Comie
d'Offlife .
CATA RIB.
-
Du Roi , Duc de Charoft : Royal Piémont ,
Comte de Talleyrand : Royal Lorraine , Marquis,
de Touftain-Viray.
DRAGONS.
9 La Reine Comte de Flamareins : la Feronnays
, Vicomte de Chabor : Languedoc , Man
chault d'Arnouville.
Une place de Colonel dans le Régiment
Grenadiers de France au fieur de Montlibert.
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Résumé : « Le 21 Décembre dernier Sa Majesté a fait la promotion suivante d'Officiers Généraux & de [...] »
Le 21 décembre, Sa Majesté a promu plusieurs officiers généraux et brigadiers. Parmi les lieutenants-généraux, on trouve les frères de Nugent de Blaru, les marquis d'Espinchal, de La Fic, de Saint-Simon, le comte de Lhôpital-Sainte-Mesme, ainsi que d'autres nobles tels que le chevalier de Croismare, le comte de Fouquet, et le marquis de Bonnac. Les maréchaux de camp incluent les sieurs de Zurlauben, le chevalier de Saint-Simon, le marquis de Saint-Hérem, et le comte de Castellane, entre autres. Les brigadiers d'infanterie comprennent les sieurs de Ramfault, le marquis de Briqueville, le vicomte de Vence, et le chevalier d'Obsonville. Les brigadiers de cavalerie incluent le chevalier de Scépeaux, le comte de Balincourt, et le marquis de Chamborans. Les brigadiers de dragons comprennent le comte de Donezan, le marquis de Pons, et le marquis de la Chassagne. Le roi a également attribué des commandements à divers nobles pour les régiments vacants, tels que le marquis de Seignelay pour le régiment de Champagne, le comte de la Tour-du-Pin-Paulin pour le régiment de Vaubecourt, et le marquis de Tavannes pour le régiment de Limousin. Des colonels ont également été nommés pour les régiments de grenadiers royaux et de dragons.
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72
p. 198-200
De NUREMBERG le 1 Mars 1763.
Début :
Le 27 Janvier dernier, Antoine-Ulric, Duc Régent de Saxe-Meinungen, est mort [...]
Mots clefs :
Duc de Meinungen, Décès, Empereur Charles VI, Prince, Décret, Testament, Assemblée, Général, Infanterie, Cavalerie, Chevalier, Électeurs, Mariage, Princesse, Successeur
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De NUREMBERG le 1 Mars 1763.
De NUREMBERG le Mars 1763.
Le 27 Janvier dernier , Antoine-Ulric , Duc
Régent de Saxe- Meinungen , eft mort à Francfort
, dans la foixante-dix- feptiéme année de fon
âge , étant né le 22 Octobre 1687. Il avoit été
marié deux fois , la première en 1713 avec Philippine
Elifabeth Cefarin Schurmann , morte au
mois d'Août 1744 , & la feconde le 26 Septembre
1750 avec Charlotte- Amélie de Helle - Philipfthat,
actuellement vivante . "
".
L'Empereur Charles VI avoit élevé en 1,727
la dignité de Princes , la première femme du Duc
de Meinungen & les enfans ; mais les Ducs de
Saxe de la branche Erneftine
, ayant conftamment
protefté contre cette élévation , obtinrent
en 1744 un Décret du Confeil Aulique de l'Empire
, portant que le Diplome de 1727 ne rendroit
pas lefdits enfans habiles à fuccéder au Duché
de Meinungen , & ce Décret a été confirmé
en 1747 par la Diete de l'Empire , à laquelle le
Duc de Saxe-Meinungen avoit eu recours.
Il s'élève aujourd'hui une nouvelle conteftation
à l'occafion de la mort ce Prince il avoit nommé
par fon teftament la Ducheffe , fa veuve , tutrice
MA I. 1763. Icg
de fes enfans & Régente du Pays. Les Ducs de
Saxe , de la branche Erneftine , qui prétendent ,
· en qualité d'Agnats , participer à cette adminif
eration en vertu des Pactes de Famille de leur
Maiſon , fe font oppofés à l'exécution du teſtament
du Duc de Meinungen , & ont nommé une
commiffion pour l'adminiftration du Pays. En
même-temps , ils y ont envoyé des Troupes pour
foutenir à main armée leur droit d'Agnation . La
Régence de Meinungen s'eft adreffée à l'Affemblée
du Cercle de Franconie pour demander ſon aſſiftance
, & celle- ci a écrit aux Ducs de Saxe pour
des engager à le défifter des voies de fait , & à
laifler le cours libre à la Justice .
>
Le Margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach
, Lieutenant-Feld- Maréchal de l'Empire ,
Lieutenant Général de Cavalerie du Roi de Pruffe ,
Général- Feld - Maréchal du Cercle de Franconie ,
Colonel de trois Régimens d'Infanterie & de Cavalerie
, Chevalier des Ordres de l'Eléphant
de l'Aigle blanc , de l'Aigle noire , & de l'Union
parfaite , & Grand Maître de l'Ordre de l'Aigle
rouge , eft mort le 26 Février à Bareith , où il
faifoit la réfidence ordinaire , dans la cinquantedeuxième
année de fon âge . Il étoit fils du Margrave
George Frédéric- Charles , & petit - fils de
Chrétien- Henri , dont l'Ayeul étoit Chrétien , auteur
de la branche de Culmbach , & le bifayeul
Jean - George , Electeur de Brandebourg , tige
commune de tous les Margraves de Brandebourg ,
actuellement vivans .
Le feu Margrave avoit épousé en 1731 , une
Princeffe de Pruffe , Fille du Roi Frédéric- Guillaume
, & Soeur aînée du Roi régnant , & en
1759 une Princeffe de Brunſwick , Fille du Duc
-Charles de Brunswick Wolfembutel . Comme il
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
e laiffe qu'une Princeffe née de foh premier
mariage , & mariée au Duc régnant de Wur
temberg , le Prince Frédéric- Chrétien , réfidam
à Wansbeck près de Hambourg , devient fon fuc
ceffeur.
Le 27 Janvier dernier , Antoine-Ulric , Duc
Régent de Saxe- Meinungen , eft mort à Francfort
, dans la foixante-dix- feptiéme année de fon
âge , étant né le 22 Octobre 1687. Il avoit été
marié deux fois , la première en 1713 avec Philippine
Elifabeth Cefarin Schurmann , morte au
mois d'Août 1744 , & la feconde le 26 Septembre
1750 avec Charlotte- Amélie de Helle - Philipfthat,
actuellement vivante . "
".
L'Empereur Charles VI avoit élevé en 1,727
la dignité de Princes , la première femme du Duc
de Meinungen & les enfans ; mais les Ducs de
Saxe de la branche Erneftine
, ayant conftamment
protefté contre cette élévation , obtinrent
en 1744 un Décret du Confeil Aulique de l'Empire
, portant que le Diplome de 1727 ne rendroit
pas lefdits enfans habiles à fuccéder au Duché
de Meinungen , & ce Décret a été confirmé
en 1747 par la Diete de l'Empire , à laquelle le
Duc de Saxe-Meinungen avoit eu recours.
Il s'élève aujourd'hui une nouvelle conteftation
à l'occafion de la mort ce Prince il avoit nommé
par fon teftament la Ducheffe , fa veuve , tutrice
MA I. 1763. Icg
de fes enfans & Régente du Pays. Les Ducs de
Saxe , de la branche Erneftine , qui prétendent ,
· en qualité d'Agnats , participer à cette adminif
eration en vertu des Pactes de Famille de leur
Maiſon , fe font oppofés à l'exécution du teſtament
du Duc de Meinungen , & ont nommé une
commiffion pour l'adminiftration du Pays. En
même-temps , ils y ont envoyé des Troupes pour
foutenir à main armée leur droit d'Agnation . La
Régence de Meinungen s'eft adreffée à l'Affemblée
du Cercle de Franconie pour demander ſon aſſiftance
, & celle- ci a écrit aux Ducs de Saxe pour
des engager à le défifter des voies de fait , & à
laifler le cours libre à la Justice .
>
Le Margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach
, Lieutenant-Feld- Maréchal de l'Empire ,
Lieutenant Général de Cavalerie du Roi de Pruffe ,
Général- Feld - Maréchal du Cercle de Franconie ,
Colonel de trois Régimens d'Infanterie & de Cavalerie
, Chevalier des Ordres de l'Eléphant
de l'Aigle blanc , de l'Aigle noire , & de l'Union
parfaite , & Grand Maître de l'Ordre de l'Aigle
rouge , eft mort le 26 Février à Bareith , où il
faifoit la réfidence ordinaire , dans la cinquantedeuxième
année de fon âge . Il étoit fils du Margrave
George Frédéric- Charles , & petit - fils de
Chrétien- Henri , dont l'Ayeul étoit Chrétien , auteur
de la branche de Culmbach , & le bifayeul
Jean - George , Electeur de Brandebourg , tige
commune de tous les Margraves de Brandebourg ,
actuellement vivans .
Le feu Margrave avoit épousé en 1731 , une
Princeffe de Pruffe , Fille du Roi Frédéric- Guillaume
, & Soeur aînée du Roi régnant , & en
1759 une Princeffe de Brunſwick , Fille du Duc
-Charles de Brunswick Wolfembutel . Comme il
I iv
200 MERCURE DE FRANCE.
e laiffe qu'une Princeffe née de foh premier
mariage , & mariée au Duc régnant de Wur
temberg , le Prince Frédéric- Chrétien , réfidam
à Wansbeck près de Hambourg , devient fon fuc
ceffeur.
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Résumé : De NUREMBERG le 1 Mars 1763.
Le 27 janvier 1763, Antoine-Ulric, Duc Régent de Saxe-Meiningen, est décédé à Francfort à l'âge de 75 ans. Il avait été marié deux fois : en 1713 avec Philippine Élisabeth Charin Schurmann, décédée en 1744, et en 1750 avec Charlotte-Amélie de Hesse-Philippsthal. En 1727, l'Empereur Charles VI avait élevé la première épouse du Duc et leurs enfants au rang de Princes. Cependant, les Ducs de Saxe de la branche Ernestine avaient contesté cette élévation, obtenant en 1744 un décret du Conseil Aulique de l'Empire, confirmé en 1747 par la Diète de l'Empire, stipulant que les enfants n'étaient pas habilités à succéder au Duché de Saxe-Meiningen. À la mort du Duc, une nouvelle contestation a surgi concernant la tutelle de leurs enfants et la Régence du Pays. Les Ducs de Saxe de la branche Ernestine ont nommé une commission pour l'administration du Pays et envoyé des troupes. La Régence de Saxe-Meiningen a sollicité l'assistance de l'Assemblée du Cercle de Franconie. Par ailleurs, le Margrave Frédéric de Brandebourg-Culmbach est décédé le 26 février 1763 à Bareith à l'âge de 52 ans. Il laisse une fille issue de son premier mariage et son successeur est le Prince Frédéric-Chrétien.
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73
p. 206-211
DE PARIS, le 18 Mars 1763.
Début :
Le Comte de Monteynard, Enseigne de la seconde Compagnie des Mousquetaires, ayant [...]
Mots clefs :
Comte, Compagnie des Mousquetaires, Statue du roi, Place, Piédestal, Ordonnances du roi, Compagnies, Réduction, Grenadiers, Officiers réformés, Régiment, Infanterie, Dragons, Colonel, Général, Soldes, Paix, Guerre, Soldats, Pensions militaires, Congé, Archevêque, Duc
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : DE PARIS, le 18 Mars 1763.
DE PARIS. , le 18 Mars 1763.
Le Comte de Monteynard , Enſeigne de la
feconde Compagnie des Moufquetaires , ayant
obtenu du Roi la permifion de fe démettre de
cet emploi , Sa Majesté a diſpoſé de la cornette
vacante en faveur du Marquis du Hallay , Capitaine
au Régiment Royal- Etranger , Cavalerie.
Le 17 du mois dernier , fur les huit heures
du matin , le Statue du Roi , que Sa Majesté
a permis à la Ville de Paris de lui ériger , &
qui a été fondue fur le modéle du feu Sieur
Bouchardon , a commencé d'être conduite de
l'Attelier vers la place où elle doit être poſée ;
on avoit eu la précaution de la renfermer dans
une cage de charpente roulante ; par le moyen
< de Vindas & de mains d'hommes , on lui a fait
parcourir , dans l'espace de trois jours , le chemin
qu'elle avoit à tenir depuis la fortie de
l'Attelier , hors de la barrière du Fauxbourg
du Roule , jufqu'à la Place de Louis XV , en
lui faifant fuivre toute la rue dudit Fauxbourgi
& le 23 elle a été établie fur fon piedeſtal , aux
acclamations d'un grand concours de peuple.
Le fervice s'eft fait en préfence du Duc de Chevreuſe
, Gouverneur de Paris , du Prévôt des
Marchands & du Bureau de la Ville , avec tout
le fuccès que l'on pouvoit attendre des ſoins & de
l'intelligence des différentes perfonnes qui y
cétoient proposées , & en particulier du fieur
3
16
·M A 1. 1763. 207
2
'Herbette , Maître Charpentier à S. Denis , Entrepreneur
des Ponts & Chauffées & des Bâtimens
du Roi , Auteur des machines. En paffant devant
la porte de la maiſon où eft décédé le fieur Bouchardon
, on a fait une décharge de Canons &
de Boetes , pour honorer la mémoire d'un Ar
tifte fi excellent , qui par cet ouvrage immortel ,
s'eft afferé une gloire que la Nation partage
avec lui.
Il paroît quatre Ordonnances du Roi.
Par la première , en date du 21 Décembre dernier
,"Sa Majesté réduit à trente Compagnies les
quarante qui compofent actuellement le Régiment
des Carabiniers de Monfeigneur le Comte
de Provence. Les difpofitions qui concernent la
nouvelle compofition & la difcipline de ces Corps
font conformes à celles qui ont été établies par
P'Ordonnance de la Cavalerie.
Dans la feconde, du 20 Janvier 1763 , S. M.
réforme le Corps des Grenadiers- Royaux revenus
de la Martinique.
La troifiéme du 31 - da même mois , concerne
le traitement des Officiers réformés des Régimens
de Foix , de Boulonnois , de Quercy & d'Angoumois
, qui étoit de fervice à S. Domingue.
Par la quatrième , du même jour , S. M. réforme
les fx piquets d'Infanterie employés à S.
Domingue.
11 paroît encore quatres autres Ordonnances
du Roi datées du 21 Décembre dernier.
Par la première , concernant le Régiment
Royal- Italien , le Roi fupprime le Régiment d'In-
#fanterie Royal- Corfe dont les neuf Compagnies
feront incorporées dans le Régiment Royal d'Infanterie
Italienne , lequel , au n: oyen de cette inccorporation
, fera compofée de deux Bataillons."
208 MERCURE DE FRANCE.
Par la feconde , concernant les Régimens d'In
fanterie Allemande , Sa Majefté conferve fur pied
ceux d'Altace , d'Anhalt , la Marck , Royal- Bavière
, Royal - Suédois , Naffau , Royal - Deux- Ponts &
celui de Bouillon . Le Régiment d'Alface ne formera
plus que trois Bataillons ; chacun de ceux d'Anhalt
, la Marck , Royal- Bavière , Royal - Suédois ,
Naffau & Royal - Deux-Ponts ne feront compofés
que de deux , & celui de Bouillon d'un feulement
Le Bataillons excédens feront réformés & incorporés
dans ceux que Sa Majefté a jugé à propos
de conferver fur pied . Quant à ce qui concerne
la compofition des Bataillons & Compagnies ,
la création des nouvelles places , le choix & les
fonctions des Officiers , la paye de paix & de guerre
, le traitement des Officiers réformés , &c.
Les difpofitions de ces deux Ordonnances font
conformes à celles qui feront fuivies à l'égard de
l'Infanterie Françoife . Ces deux nouvelles Ordonnances
ont cela de particulier que S. M. accorde
un fol par jour avec une ration de pain aux
femmes des étrangers mariés qui voudront fervir
dans les fufdits Régimens ; mais ce traitement
n'aura lieu que tant qu'elles refteront au quartier
d'affemblée , & que leurs maris feront attachés
aux Régimens.
Par la troifiéme , Sa Majefté conferve fur
pied dix -fept Régimens de Dragons , fçavoir ,
Colonel - Général ; Meftrede Camp - Géné
ral , Royal , du Roi , de la Reine , Dauphin ,
Orléans , Bauffremont , Choifeul , d'Autichamp ,
Chabot , Coigny , Nicolaï , Chapt , Chabril
lant , Languedoc & Schomberg . Chacun de ces
Régimens fera compofé en tout temps de huit
compagnies celui de Schomberg confervera
les huit qui le compoſent ; & les feize de
MA I. 1763 . 208
shacun des autres Régimens feront doublées
pour n'en former également que huit. Chaque
compagnie fera compofée , en temps de paix
de quatre Maréchaux-des- Logis , un Fourrier ,
huit Brigadiers , huit Appointés , vingt-quatra
Dragons & un Tambour , formant quarante- fix
hommes , dont trente feront montés , & feize
refteront à pied. La paye de paix & de guerre.
eft fixée de la maniere fuivante,
COMPAGNIE S A chaque Capitaine ;
1800 livres en paix , & 3600 livres en guerre ;
à chaque Capitaine - Lieutenant des Compagnies ,
Colonel- Général & Meftre- de - Camp- Général , &
à chaque Lieutenant des autres Compagnies
800 livres en paix , & 1000 livres en guerres
au Sous- Lieutenant de la Compagnie du Colonel-
Général des Dragons , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; au Cornette de ladite
Compagnie , 540 livres en paix , & 800 livres
en guerre ; au Sous- Lieutenant des autres Compagnies
, 500 livres en paix , & 800 livres en .
guerre à chaque Maréchal- des- Logis , 216
livres en paix , & 252 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 189 livres en paix , &-225 livres
en guerre ; à chaque Brigadier , 135 livres enpaix
, & 171 livres en guerre ; à chaque Appointé
, 126 livres en paix , & 162 livres en
guerre ; à chaque Dragon ou Tambour , 117
livres en paix , & 153 livres , en guerre. ETATMAJOR.
Au Meftre- de- Camp , y compris fes .
appointemens de Capitaine , 6000 livres en
paix , & 6600 livres en guerre; au Lieutenant-Colonel
, y compris fes appointemens de Capitai
ne , 3600 livres en paix , & 5400 livres en ½
guerre à chacun des Meftre- de- Camp en fe- ..
cond des Régimens du Meftre- de Camp Gé
210 MERCURE DE FRANCE.
néral , d'Orléans & de Schomberg , 2500 livres
en paix , & 3000 livres en guerre ; au Major ,
3000 livres en paix , & 4500 livres en guerre ;
à chaque Aide - Major , avec commiſſion de Capitaine
, 1800 livres en paix , & 3000 livres
en guerre à chaque Aide- Major , fans commillion
de Capitaine , 1500 livres en paix , &
2000 livres en guerre ; à chaque Sous - Aide-
Major , 1000 livres en paix , & 1200 livres en
guerre; au Quartier- Maître , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; à chaque Porte - Guidon
, 480 livres en paix , & 540 livres en guerre
; au Tréforier , 2000 livres en paix , & 3.000
livres en guerre à l'Aumônier & au Chirurgien
, à chacun 720 livres en temps de guerre
feulement.
Les Capitaines réformés jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal de soo livres ; les Lieutenans
, qui auront fervi dix ans , de 250 livres
; & les Cornettes , qui auront été Maréchaux-
des- Logis , de 150 livres. Quant aux Offi
ciers incorporés & réformés , à la fuite des Régimens
, ils fe retireront chez eux , & y toucheront
les appointemens qui leur ont été précédemment
accordés ; Sa Majesté ne voulant
plus entretenir d'Officiers incorporés ou réformés
à la fuite des Régimens de Dragons. Cette
* Ordonnance eft terminée par un état de l'uniforme
réglé par le Roi pour les Régimens cidefus.
Par la derniere , Sa Majesté conferve fur pied
les trois Régimens de Houflards de, Berchiny , de
Chamborant & de Royal - Naffau , dont chacun
fera composé de douze compagnies , formant
trois escadrons en temps de paix , & fix en
temps de guerre..Chaque compagnie fera comM
A I. 1763.
2.11
pofée de vingt- neuf hommes , dont dix monstés
, & dix -neuf à pied . Les Tymbales & Eten-.
dards de ces trois Régimens , ainfi que le Prevôt
qui eft dans le Régiment Royal - Nallau ,
feront fupprimés. Sa Majefté regle auffi pour
les Régimens confervés une paye de paix & une
paye de guerre , ainfi que l'uniforme de leur
habillement. L'Ordonnance de la Cavalerie fert
de regle aux deux nouvelles Ordonnances pour
ce qui concerne le choix , le rang & les fonctions
des Officiers , la fuppreffion de certaines
places , la création de nouvelles , l'adminiftration
de la caifle , le terme des engagemens &
la délivrance actuelle des congés , &c.
Le Comte de Taflo , jeune Seigneur Polonois ,
qui étoit en France depuis dix - huit mois , en est
reparti le deux de ce mois, pour retourner en Pologne
, après avoit eu l'honneur de prendre congé
de la Reine , qui luia marqué beaucoup de bonté.
Charles-Antoine de la Roche- Aymon Grand
Aumônier de France , ci-devant Archevêque de
Narbonne , aujourd'hui Archevêque de Rheims ,
& en cette qualité premier Pair Eccléfiaftique du
Royaume ; & le Duc de Sully , Prince d'Enrichemont
, ont été reçus le 14 de ce mois au Parlement,
& y ont pris féance en qualité de Pairs de
France. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Conti , & le
Comte de la Marche , ont aſſiſté à leur récep-
Ation .
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Le Comte de Monteynard , Enſeigne de la
feconde Compagnie des Moufquetaires , ayant
obtenu du Roi la permifion de fe démettre de
cet emploi , Sa Majesté a diſpoſé de la cornette
vacante en faveur du Marquis du Hallay , Capitaine
au Régiment Royal- Etranger , Cavalerie.
Le 17 du mois dernier , fur les huit heures
du matin , le Statue du Roi , que Sa Majesté
a permis à la Ville de Paris de lui ériger , &
qui a été fondue fur le modéle du feu Sieur
Bouchardon , a commencé d'être conduite de
l'Attelier vers la place où elle doit être poſée ;
on avoit eu la précaution de la renfermer dans
une cage de charpente roulante ; par le moyen
< de Vindas & de mains d'hommes , on lui a fait
parcourir , dans l'espace de trois jours , le chemin
qu'elle avoit à tenir depuis la fortie de
l'Attelier , hors de la barrière du Fauxbourg
du Roule , jufqu'à la Place de Louis XV , en
lui faifant fuivre toute la rue dudit Fauxbourgi
& le 23 elle a été établie fur fon piedeſtal , aux
acclamations d'un grand concours de peuple.
Le fervice s'eft fait en préfence du Duc de Chevreuſe
, Gouverneur de Paris , du Prévôt des
Marchands & du Bureau de la Ville , avec tout
le fuccès que l'on pouvoit attendre des ſoins & de
l'intelligence des différentes perfonnes qui y
cétoient proposées , & en particulier du fieur
3
16
·M A 1. 1763. 207
2
'Herbette , Maître Charpentier à S. Denis , Entrepreneur
des Ponts & Chauffées & des Bâtimens
du Roi , Auteur des machines. En paffant devant
la porte de la maiſon où eft décédé le fieur Bouchardon
, on a fait une décharge de Canons &
de Boetes , pour honorer la mémoire d'un Ar
tifte fi excellent , qui par cet ouvrage immortel ,
s'eft afferé une gloire que la Nation partage
avec lui.
Il paroît quatre Ordonnances du Roi.
Par la première , en date du 21 Décembre dernier
,"Sa Majesté réduit à trente Compagnies les
quarante qui compofent actuellement le Régiment
des Carabiniers de Monfeigneur le Comte
de Provence. Les difpofitions qui concernent la
nouvelle compofition & la difcipline de ces Corps
font conformes à celles qui ont été établies par
P'Ordonnance de la Cavalerie.
Dans la feconde, du 20 Janvier 1763 , S. M.
réforme le Corps des Grenadiers- Royaux revenus
de la Martinique.
La troifiéme du 31 - da même mois , concerne
le traitement des Officiers réformés des Régimens
de Foix , de Boulonnois , de Quercy & d'Angoumois
, qui étoit de fervice à S. Domingue.
Par la quatrième , du même jour , S. M. réforme
les fx piquets d'Infanterie employés à S.
Domingue.
11 paroît encore quatres autres Ordonnances
du Roi datées du 21 Décembre dernier.
Par la première , concernant le Régiment
Royal- Italien , le Roi fupprime le Régiment d'In-
#fanterie Royal- Corfe dont les neuf Compagnies
feront incorporées dans le Régiment Royal d'Infanterie
Italienne , lequel , au n: oyen de cette inccorporation
, fera compofée de deux Bataillons."
208 MERCURE DE FRANCE.
Par la feconde , concernant les Régimens d'In
fanterie Allemande , Sa Majefté conferve fur pied
ceux d'Altace , d'Anhalt , la Marck , Royal- Bavière
, Royal - Suédois , Naffau , Royal - Deux- Ponts &
celui de Bouillon . Le Régiment d'Alface ne formera
plus que trois Bataillons ; chacun de ceux d'Anhalt
, la Marck , Royal- Bavière , Royal - Suédois ,
Naffau & Royal - Deux-Ponts ne feront compofés
que de deux , & celui de Bouillon d'un feulement
Le Bataillons excédens feront réformés & incorporés
dans ceux que Sa Majefté a jugé à propos
de conferver fur pied . Quant à ce qui concerne
la compofition des Bataillons & Compagnies ,
la création des nouvelles places , le choix & les
fonctions des Officiers , la paye de paix & de guerre
, le traitement des Officiers réformés , &c.
Les difpofitions de ces deux Ordonnances font
conformes à celles qui feront fuivies à l'égard de
l'Infanterie Françoife . Ces deux nouvelles Ordonnances
ont cela de particulier que S. M. accorde
un fol par jour avec une ration de pain aux
femmes des étrangers mariés qui voudront fervir
dans les fufdits Régimens ; mais ce traitement
n'aura lieu que tant qu'elles refteront au quartier
d'affemblée , & que leurs maris feront attachés
aux Régimens.
Par la troifiéme , Sa Majefté conferve fur
pied dix -fept Régimens de Dragons , fçavoir ,
Colonel - Général ; Meftrede Camp - Géné
ral , Royal , du Roi , de la Reine , Dauphin ,
Orléans , Bauffremont , Choifeul , d'Autichamp ,
Chabot , Coigny , Nicolaï , Chapt , Chabril
lant , Languedoc & Schomberg . Chacun de ces
Régimens fera compofé en tout temps de huit
compagnies celui de Schomberg confervera
les huit qui le compoſent ; & les feize de
MA I. 1763 . 208
shacun des autres Régimens feront doublées
pour n'en former également que huit. Chaque
compagnie fera compofée , en temps de paix
de quatre Maréchaux-des- Logis , un Fourrier ,
huit Brigadiers , huit Appointés , vingt-quatra
Dragons & un Tambour , formant quarante- fix
hommes , dont trente feront montés , & feize
refteront à pied. La paye de paix & de guerre.
eft fixée de la maniere fuivante,
COMPAGNIE S A chaque Capitaine ;
1800 livres en paix , & 3600 livres en guerre ;
à chaque Capitaine - Lieutenant des Compagnies ,
Colonel- Général & Meftre- de - Camp- Général , &
à chaque Lieutenant des autres Compagnies
800 livres en paix , & 1000 livres en guerres
au Sous- Lieutenant de la Compagnie du Colonel-
Général des Dragons , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; au Cornette de ladite
Compagnie , 540 livres en paix , & 800 livres
en guerre ; au Sous- Lieutenant des autres Compagnies
, 500 livres en paix , & 800 livres en .
guerre à chaque Maréchal- des- Logis , 216
livres en paix , & 252 livres en guerre ; à chaque
Fourrier , 189 livres en paix , &-225 livres
en guerre ; à chaque Brigadier , 135 livres enpaix
, & 171 livres en guerre ; à chaque Appointé
, 126 livres en paix , & 162 livres en
guerre ; à chaque Dragon ou Tambour , 117
livres en paix , & 153 livres , en guerre. ETATMAJOR.
Au Meftre- de- Camp , y compris fes .
appointemens de Capitaine , 6000 livres en
paix , & 6600 livres en guerre; au Lieutenant-Colonel
, y compris fes appointemens de Capitai
ne , 3600 livres en paix , & 5400 livres en ½
guerre à chacun des Meftre- de- Camp en fe- ..
cond des Régimens du Meftre- de Camp Gé
210 MERCURE DE FRANCE.
néral , d'Orléans & de Schomberg , 2500 livres
en paix , & 3000 livres en guerre ; au Major ,
3000 livres en paix , & 4500 livres en guerre ;
à chaque Aide - Major , avec commiſſion de Capitaine
, 1800 livres en paix , & 3000 livres
en guerre à chaque Aide- Major , fans commillion
de Capitaine , 1500 livres en paix , &
2000 livres en guerre ; à chaque Sous - Aide-
Major , 1000 livres en paix , & 1200 livres en
guerre; au Quartier- Maître , 600 livres en paix ,
& 800 livres en guerre ; à chaque Porte - Guidon
, 480 livres en paix , & 540 livres en guerre
; au Tréforier , 2000 livres en paix , & 3.000
livres en guerre à l'Aumônier & au Chirurgien
, à chacun 720 livres en temps de guerre
feulement.
Les Capitaines réformés jouiront en penfion
fur le Tréfor Royal de soo livres ; les Lieutenans
, qui auront fervi dix ans , de 250 livres
; & les Cornettes , qui auront été Maréchaux-
des- Logis , de 150 livres. Quant aux Offi
ciers incorporés & réformés , à la fuite des Régimens
, ils fe retireront chez eux , & y toucheront
les appointemens qui leur ont été précédemment
accordés ; Sa Majesté ne voulant
plus entretenir d'Officiers incorporés ou réformés
à la fuite des Régimens de Dragons. Cette
* Ordonnance eft terminée par un état de l'uniforme
réglé par le Roi pour les Régimens cidefus.
Par la derniere , Sa Majesté conferve fur pied
les trois Régimens de Houflards de, Berchiny , de
Chamborant & de Royal - Naffau , dont chacun
fera composé de douze compagnies , formant
trois escadrons en temps de paix , & fix en
temps de guerre..Chaque compagnie fera comM
A I. 1763.
2.11
pofée de vingt- neuf hommes , dont dix monstés
, & dix -neuf à pied . Les Tymbales & Eten-.
dards de ces trois Régimens , ainfi que le Prevôt
qui eft dans le Régiment Royal - Nallau ,
feront fupprimés. Sa Majefté regle auffi pour
les Régimens confervés une paye de paix & une
paye de guerre , ainfi que l'uniforme de leur
habillement. L'Ordonnance de la Cavalerie fert
de regle aux deux nouvelles Ordonnances pour
ce qui concerne le choix , le rang & les fonctions
des Officiers , la fuppreffion de certaines
places , la création de nouvelles , l'adminiftration
de la caifle , le terme des engagemens &
la délivrance actuelle des congés , &c.
Le Comte de Taflo , jeune Seigneur Polonois ,
qui étoit en France depuis dix - huit mois , en est
reparti le deux de ce mois, pour retourner en Pologne
, après avoit eu l'honneur de prendre congé
de la Reine , qui luia marqué beaucoup de bonté.
Charles-Antoine de la Roche- Aymon Grand
Aumônier de France , ci-devant Archevêque de
Narbonne , aujourd'hui Archevêque de Rheims ,
& en cette qualité premier Pair Eccléfiaftique du
Royaume ; & le Duc de Sully , Prince d'Enrichemont
, ont été reçus le 14 de ce mois au Parlement,
& y ont pris féance en qualité de Pairs de
France. Le Duc d'Orléans , le Duc de Chartres ,
le Prince de Condé , le Prince de Conti , & le
Comte de la Marche , ont aſſiſté à leur récep-
Ation .
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Fermer
Résumé : DE PARIS, le 18 Mars 1763.
Le 18 mars 1763, le Comte de Monteynard, Enseigne des Mousquetaires, a obtenu la permission du Roi de démissionner. Le Marquis du Hallay, Capitaine au Régiment Royal-Étranger de Cavalerie, a été nommé pour le remplacer. Le 17 mars, la statue du Roi, fondue d'après le modèle du défunt Bouchardon, a été transportée de l'atelier à la Place de Louis XV. Installée sur son piédestal le 23 mars, elle a été acclamée par une grande foule en présence du Duc de Chevreuse et d'autres dignitaires. Le Maître Charpentier Herbette a supervisé les machines utilisées pour le transport. Quatre ordonnances royales ont été publiées. La première, datée du 21 décembre 1762, réduit le Régiment des Carabiniers de Monseigneur le Comte de Provence à trente compagnies. La deuxième, du 20 janvier 1763, réforme le Corps des Grenadiers-Royaux revenus de la Martinique. La troisième, du 31 janvier, concerne le traitement des officiers réformés des régiments de Foix, de Boulonnois, de Quercy et d'Angoumois, en service à Saint-Domingue. La quatrième réforme les six piquets d'infanterie employés à Saint-Domingue. Quatre autres ordonnances, datées du 21 décembre 1762, ont également été publiées. La première supprime le Régiment d'Infanterie Royal-Corse et incorpore ses compagnies dans le Régiment Royal d'Infanterie Italienne. La deuxième conserve plusieurs régiments d'infanterie allemande et réforme les bataillons excédentaires. La troisième conserve dix-sept régiments de Dragons et réforme leur composition et leur paye. La quatrième conserve trois régiments de Houzards et réforme leur composition et leur paye. Le Comte de Tarslo, un jeune seigneur polonais, a quitté la France le 2 mars pour retourner en Pologne après avoir pris congé de la Reine. Charles-Antoine de la Roche-Aymon, Grand Aumônier de France et Archevêque de Reims, et le Duc de Sully ont été reçus au Parlement le 14 mars et y ont pris séance en qualité de Pairs de France. Le Duc d'Orléans, le Duc de Chartres, le Prince de Condé, le Prince de Conti et le Comte de la Marche ont assisté à leur réception.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Fermer
74
p. 225-229
De PARIS, le 18 Avril 1763.
Début :
Le 14 du mois dernier, l'Académie Françoise a élu l'Abbé de [...]
Mots clefs :
Académie française, Élection, Comte, Assemblée, Cardinal, Cérémonie, Ordonnance du roi, Régiments, Compagnie, Légion royale, Dragons, Grenadiers, Capitaine, Pensions militaires, Soldats, Guerre, Paix, Colonels, Infanterie, Procureur du roi, Académie royale, Bibliothèque
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PARIS, le 18 Avril 1763.
De PARIS, le 18 Avril 1763.
Le 14 du mois dernier , l'Académie Françoiſe
a élu l'Abbé de Radonvilliers , Sous- Précepteur
de Mgr le Duc de Berri & de Mgr le Comte de
Provence, pour remplir la place vacante par la
mort du ſieur Carlet de Marivaux. Le 26 , certe
Académie tint une aſſemblée publique dans la-
Kv
226 MERCURE DE FRANCE .
1
quelle il prononcé ſon diſcours de réception,
Le Cardinalde Luynės a répondu au remerciment
de ce nouvel Académicien .
Le 22 du même mois , on fit la Proceſſion ſolemnelle
qu'on a coutume de faire tous les ans
enmémoire de la réduction de cette Capitale
ſous l'obéillance de Henri IV. Le Corps de Ville
aſſiſta , ſelon l'uſage , à cette cérémonie.
,
:
Il paroît une Ordonnance du Roi , datée du
1 Mars 1763 concernant les troupes légéres ,
par laquelle Sa Majesté conſerve ſur pied quatre
légions de ces troupes , indépendamment
des Régimens des Volontaires de Clermont & de
Soubiſe , & fupprime le Régiment des Volontaires
Etrangers de Wurmſer & la Compagnie de
ChaffeursdePoncet. La Légion Royale ſera la premièredes
quatre que S. M. entretiendra,&elle conſervera
fon nom. La ſeconde ſera compoſée du Régimentdes
Volontaires de Flandres & de celui des
Volontaires du Dauphiné qui ſeront incorporés
enſemble: cette Légion ſera ſous la dénomination
de Légion de Flandre , & commandée par
le Chevalier de Jaucourt. La troiſſéme , ſous la
dénomination de Légion du Haynaut , & commandée
par le ſieur de Grandmaiſon , ſera
compoſéedu Régiment des Volontaires du Haynaut
& de celui des Volontaires d'Auſtraſie qui
feront incorporés enſemble. Le Régiment de Dragons
chaſſeurs de Conflans ſera à l'avenir ſous
la dénomintion de Légion de Conflans , & formera
la quatriéme Légion. Ces Légions ou Régimens
continueront de marcher entr'eux ſuivant
le rang dont ils jouiſſent actuellement.
Chaque Légion ſera compoſée en tout temps de
dix-ſept compagnies , dont une de Grenadiers ,
huisde Fufiliers & huit de Dragons ; & chacun
JUIN. 1763 . 227
des Régimens des Volontaires de Clermont St.
de Soubiſe de neuf Compagnies , dont une de
Grenadiers , quatre de Fuſiliers & quatre de Dragons.
Indépendamment de pluſieurs autres difpoſitions
contenues dans cetteOrdonnance , relativement
à la ſuppreſſion de certaines places &
àla créationde quelques autres , à l'ordre quidoit
être obſervé dans chaque Compagnie , au choix
des Officiers , à la manutention de la caiffe
terme des engagemens , &c. Sa Majesté a réglé
une paye de paix & une paye de guerre de
la manière ſuivante .
,
au
COMPAGNIES DE GRENADIERS. A chaque
Capitaine , 2000 1. par an enpaix , & 3000l. en
guerre, à chaque Lieutenant , 900l . en paix, &
1200 1. en guerre , à chaque Sous- Lieutenant ,
600 l. en paix , & 900 1. en guerre , à chaque
Sergent , 222 1. en paix , & 228 1. en guerre ; à
chaque Fourrier, 180 1. en paix, & 186 1. en guerre
; à chaque Caporal , 156 1. en paix , & 162 1.
en guerre ; à chaque appointé , 1381, en paix , &
144 1. en guerre ; à chaque Grenadier & au Tambour
, 120 1. en paix , & 126 1. en guerre. Сом-
PAGNIES DE FUSILIERS . A chaque Capitaine ,
1500 1. en paix , & 2400 l. en guerre , à chaque
Lieutenant , 600.1. en paix , & 1000 l. en guerre;
à chaque Sous - Lieutenant , 5401. en paix , & 800
1. en guerre ; à chaque Sergent , 204 1. en paix ,
& 210 1. en guerre ; à chaque Fourrier , 162 l. en
paix , & 168 1. en guerre ; à chaque Caporal, 138
1. en paix,& 144 1. en guerres à chaqueAppointé,
120 1. en paix & 126 1. en guerre , à chaque Fufilier
& Tambour, 102 1. en paix , & 108 1. en
guerre. COMPAGNIES DE DRAGONS. A chaque
Capitaine , 1800 1. en paix , & 3600 l . en guerre;.
à chaque Lieutenant , 800 1. en paix , & 10001.
en guerre , à chaque Sous - Lieutenant , soul. en
228 MERCURE DE FRANCE,
paix , & 800 1. en guerre ; à chaque Maréchaldes
Logis, 216 1. en paix , & 252 1. en guerre ; à
-chaque Fourrier , 189 1. en paix,& 225 l. enguerre;
à chaque Brigadier , 135 1. en paix, & 171 1.
en guerre, àchaque Dragon ou Tambour , 117
1. en paix , & 1.53 1. en guerre. ETAT- MAJOR. AU
Colonel de Chaque Légion & au Colonel-Lieutenant
du Réglement des Volontaires de Clermont
, 4500 l . en paix , & 6000 l. en guerre; au
Colonel du Régiment des Volontaires de Soubiſe ,
2400 1. en tout temps , au Colonel en ſeconddudit
Régiment , 2100 1. en paix, & 3600 l. en guerre
; au Colonel-Commandant de chaque Légion
3600 1. en paix, 5400.1. en guerre; à chaque Lieutenant-
Colonel , 35001. en paix, & 5400 l. en
guerre,à chaque Major , 2880 1. en paix , & 4000
I. en guerre, à chaque Aide- Major d'Infanterie ,
avec commiffion de Capitaine , 1500 1. en prix , &
2400 l. en guerresà chaque Aide- Major d'Infanterie,
ſans commiſſion de Capitaine , 900 l . en paix ,
&1800 1. enguerre , à chaque Aide - Major de
-Dragons , avec commiſſion de Capitaine , 18001.
en paix, & 3000l . en guerre , à chaque Aide- Ma
jor de Dragons , ſans commiſſion de Capitaine',
1500 1. en paix , & 2000l. en guerre ; au Sous-Aide-
Major d'Infanterie , qui ſera créé en tempsde
guerre, 1200l.au Sous-Aide Major deDragonsqui
fera créé en tempsde guerre 12001. au Tréſorier ,
en temps deguerre ſeulement , 3000 l . au Quartier
Maître , en tems de guerre ſeulement 800 L.
àl'Aumônier&au Chirurgien en temps de guerre
feulement, sool.
Suivant la même Ordonnance , les Officiers réformés
jouïront annuellement en appointemens,
ſçavoir , les Colonels , de 3600 1. les Colonels-
Commandans , de 2000 l. les Lieutenans-Colo
JUI N. 1763 . 229
nels , de 1200 l . les Majors & les Commandansde
l'Infanterie , de 800 1. les Capitaines des Grenadiers
, de 600 l. ceux de Fuſiliers , de soo 1. les
Capitaines en ſecond , & les Aides - Majors d'Infanterie
, de 4001, les Capitaines des Dragons ,
de soo l . les Capitaines en ſecond , & les Aides-
Majors de Dragons , de 4501. , les Lieutenans--
Colonels réformés ala ſuitedeſdits Corps, de 1200
1. les Capitaines réformés des Dragons , de so०
1. & ceux d'infanterie , de 400 l. Les Lieutenans
qui ont paflé par les grades de Sergent ou de
Maréchal des Logis , de 300 1. Les Sous- Lieutenans
, qui auront paſſé par les mêmes gardes , de
270 1. A l'égard des Lieutenans & Sous-Lieutenans
, qui n'auront point pallé par ces grades ,
mais qui ſe trouveront avoir ſervi au moins dıx
ans , ils jouiront auſſi en appointemens , ſçavoir ,
les Lieutenans , de 200 l.& les Sous- Lieutenans ,
de 150 l . Cette Ordonnance eſt terminée par l'état
de l'uniforme réglé par Sa Majeſté pour l'habillement&
l'équipementde ces troupes.
LE FEU SR MORIAU , Procureur du Roi &de
laVille , ayant légué par teſtament ſa Bibliothéque
à la Ville de Paris , à condition qu'elle ſeroit
publique , le ſieur de Viarmes , Prévôt des
Marchands & les Echevins ont accepté le legs ,
&en conféquence ont nommé pour Bibliothécaire
, le ſieur de Bonamy, de l'Académie Royale
des Inſcriptions & Belles- Lettres , & pour Sous-
Bibliothécaire l'Abbé Ameithon . Ainfi cette Bibliotheque
, qui eſt placée à l'Hôtel de Lamoignon,
rue Pavée au Marais , a été ouverte au
Public pour la première fois le 13 de ce mois
après midi , & elle continuera de l'être tous les
Mercredis & Samedis de l'année juſqu'aux Vacances.
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
Le 14 du mois dernier , l'Académie Françoiſe
a élu l'Abbé de Radonvilliers , Sous- Précepteur
de Mgr le Duc de Berri & de Mgr le Comte de
Provence, pour remplir la place vacante par la
mort du ſieur Carlet de Marivaux. Le 26 , certe
Académie tint une aſſemblée publique dans la-
Kv
226 MERCURE DE FRANCE .
1
quelle il prononcé ſon diſcours de réception,
Le Cardinalde Luynės a répondu au remerciment
de ce nouvel Académicien .
Le 22 du même mois , on fit la Proceſſion ſolemnelle
qu'on a coutume de faire tous les ans
enmémoire de la réduction de cette Capitale
ſous l'obéillance de Henri IV. Le Corps de Ville
aſſiſta , ſelon l'uſage , à cette cérémonie.
,
:
Il paroît une Ordonnance du Roi , datée du
1 Mars 1763 concernant les troupes légéres ,
par laquelle Sa Majesté conſerve ſur pied quatre
légions de ces troupes , indépendamment
des Régimens des Volontaires de Clermont & de
Soubiſe , & fupprime le Régiment des Volontaires
Etrangers de Wurmſer & la Compagnie de
ChaffeursdePoncet. La Légion Royale ſera la premièredes
quatre que S. M. entretiendra,&elle conſervera
fon nom. La ſeconde ſera compoſée du Régimentdes
Volontaires de Flandres & de celui des
Volontaires du Dauphiné qui ſeront incorporés
enſemble: cette Légion ſera ſous la dénomination
de Légion de Flandre , & commandée par
le Chevalier de Jaucourt. La troiſſéme , ſous la
dénomination de Légion du Haynaut , & commandée
par le ſieur de Grandmaiſon , ſera
compoſéedu Régiment des Volontaires du Haynaut
& de celui des Volontaires d'Auſtraſie qui
feront incorporés enſemble. Le Régiment de Dragons
chaſſeurs de Conflans ſera à l'avenir ſous
la dénomintion de Légion de Conflans , & formera
la quatriéme Légion. Ces Légions ou Régimens
continueront de marcher entr'eux ſuivant
le rang dont ils jouiſſent actuellement.
Chaque Légion ſera compoſée en tout temps de
dix-ſept compagnies , dont une de Grenadiers ,
huisde Fufiliers & huit de Dragons ; & chacun
JUIN. 1763 . 227
des Régimens des Volontaires de Clermont St.
de Soubiſe de neuf Compagnies , dont une de
Grenadiers , quatre de Fuſiliers & quatre de Dragons.
Indépendamment de pluſieurs autres difpoſitions
contenues dans cetteOrdonnance , relativement
à la ſuppreſſion de certaines places &
àla créationde quelques autres , à l'ordre quidoit
être obſervé dans chaque Compagnie , au choix
des Officiers , à la manutention de la caiffe
terme des engagemens , &c. Sa Majesté a réglé
une paye de paix & une paye de guerre de
la manière ſuivante .
,
au
COMPAGNIES DE GRENADIERS. A chaque
Capitaine , 2000 1. par an enpaix , & 3000l. en
guerre, à chaque Lieutenant , 900l . en paix, &
1200 1. en guerre , à chaque Sous- Lieutenant ,
600 l. en paix , & 900 1. en guerre , à chaque
Sergent , 222 1. en paix , & 228 1. en guerre ; à
chaque Fourrier, 180 1. en paix, & 186 1. en guerre
; à chaque Caporal , 156 1. en paix , & 162 1.
en guerre ; à chaque appointé , 1381, en paix , &
144 1. en guerre ; à chaque Grenadier & au Tambour
, 120 1. en paix , & 126 1. en guerre. Сом-
PAGNIES DE FUSILIERS . A chaque Capitaine ,
1500 1. en paix , & 2400 l. en guerre , à chaque
Lieutenant , 600.1. en paix , & 1000 l. en guerre;
à chaque Sous - Lieutenant , 5401. en paix , & 800
1. en guerre ; à chaque Sergent , 204 1. en paix ,
& 210 1. en guerre ; à chaque Fourrier , 162 l. en
paix , & 168 1. en guerre ; à chaque Caporal, 138
1. en paix,& 144 1. en guerres à chaqueAppointé,
120 1. en paix & 126 1. en guerre , à chaque Fufilier
& Tambour, 102 1. en paix , & 108 1. en
guerre. COMPAGNIES DE DRAGONS. A chaque
Capitaine , 1800 1. en paix , & 3600 l . en guerre;.
à chaque Lieutenant , 800 1. en paix , & 10001.
en guerre , à chaque Sous - Lieutenant , soul. en
228 MERCURE DE FRANCE,
paix , & 800 1. en guerre ; à chaque Maréchaldes
Logis, 216 1. en paix , & 252 1. en guerre ; à
-chaque Fourrier , 189 1. en paix,& 225 l. enguerre;
à chaque Brigadier , 135 1. en paix, & 171 1.
en guerre, àchaque Dragon ou Tambour , 117
1. en paix , & 1.53 1. en guerre. ETAT- MAJOR. AU
Colonel de Chaque Légion & au Colonel-Lieutenant
du Réglement des Volontaires de Clermont
, 4500 l . en paix , & 6000 l. en guerre; au
Colonel du Régiment des Volontaires de Soubiſe ,
2400 1. en tout temps , au Colonel en ſeconddudit
Régiment , 2100 1. en paix, & 3600 l. en guerre
; au Colonel-Commandant de chaque Légion
3600 1. en paix, 5400.1. en guerre; à chaque Lieutenant-
Colonel , 35001. en paix, & 5400 l. en
guerre,à chaque Major , 2880 1. en paix , & 4000
I. en guerre, à chaque Aide- Major d'Infanterie ,
avec commiffion de Capitaine , 1500 1. en prix , &
2400 l. en guerresà chaque Aide- Major d'Infanterie,
ſans commiſſion de Capitaine , 900 l . en paix ,
&1800 1. enguerre , à chaque Aide - Major de
-Dragons , avec commiſſion de Capitaine , 18001.
en paix, & 3000l . en guerre , à chaque Aide- Ma
jor de Dragons , ſans commiſſion de Capitaine',
1500 1. en paix , & 2000l. en guerre ; au Sous-Aide-
Major d'Infanterie , qui ſera créé en tempsde
guerre, 1200l.au Sous-Aide Major deDragonsqui
fera créé en tempsde guerre 12001. au Tréſorier ,
en temps deguerre ſeulement , 3000 l . au Quartier
Maître , en tems de guerre ſeulement 800 L.
àl'Aumônier&au Chirurgien en temps de guerre
feulement, sool.
Suivant la même Ordonnance , les Officiers réformés
jouïront annuellement en appointemens,
ſçavoir , les Colonels , de 3600 1. les Colonels-
Commandans , de 2000 l. les Lieutenans-Colo
JUI N. 1763 . 229
nels , de 1200 l . les Majors & les Commandansde
l'Infanterie , de 800 1. les Capitaines des Grenadiers
, de 600 l. ceux de Fuſiliers , de soo 1. les
Capitaines en ſecond , & les Aides - Majors d'Infanterie
, de 4001, les Capitaines des Dragons ,
de soo l . les Capitaines en ſecond , & les Aides-
Majors de Dragons , de 4501. , les Lieutenans--
Colonels réformés ala ſuitedeſdits Corps, de 1200
1. les Capitaines réformés des Dragons , de so०
1. & ceux d'infanterie , de 400 l. Les Lieutenans
qui ont paflé par les grades de Sergent ou de
Maréchal des Logis , de 300 1. Les Sous- Lieutenans
, qui auront paſſé par les mêmes gardes , de
270 1. A l'égard des Lieutenans & Sous-Lieutenans
, qui n'auront point pallé par ces grades ,
mais qui ſe trouveront avoir ſervi au moins dıx
ans , ils jouiront auſſi en appointemens , ſçavoir ,
les Lieutenans , de 200 l.& les Sous- Lieutenans ,
de 150 l . Cette Ordonnance eſt terminée par l'état
de l'uniforme réglé par Sa Majeſté pour l'habillement&
l'équipementde ces troupes.
LE FEU SR MORIAU , Procureur du Roi &de
laVille , ayant légué par teſtament ſa Bibliothéque
à la Ville de Paris , à condition qu'elle ſeroit
publique , le ſieur de Viarmes , Prévôt des
Marchands & les Echevins ont accepté le legs ,
&en conféquence ont nommé pour Bibliothécaire
, le ſieur de Bonamy, de l'Académie Royale
des Inſcriptions & Belles- Lettres , & pour Sous-
Bibliothécaire l'Abbé Ameithon . Ainfi cette Bibliotheque
, qui eſt placée à l'Hôtel de Lamoignon,
rue Pavée au Marais , a été ouverte au
Public pour la première fois le 13 de ce mois
après midi , & elle continuera de l'être tous les
Mercredis & Samedis de l'année juſqu'aux Vacances.
La fuite des Nouvelles Politiques au Mercure
prochain.
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Résumé : De PARIS, le 18 Avril 1763.
En avril 1763, l'Académie Françoise a élu l'Abbé de Radonvilliers pour succéder à Marivaux. Le 26 avril, l'Abbé a prononcé son discours de réception lors d'une assemblée publique, auquel le Cardinal de Luynes a répondu. Le 22 avril, une procession solennelle a commémoré la réduction de Paris sous l'obéissance de Henri IV, en présence du Corps de Ville. Le 1er mars 1763, une ordonnance royale a réorganisé les troupes légères. Le roi a décidé de maintenir quatre légions de troupes légères, en plus des régiments des Volontaires de Clermont et de Soubise, et de supprimer le régiment des Volontaires Étrangers de Wurmser et la compagnie des Chauffeurs de Poncet. Les légions sont nommées Légion Royale, Légion de Flandre, Légion du Hainaut et Légion de Conflans. Chaque légion est composée de dix-sept compagnies, incluant des grenadiers, fusiliers et dragons. Les régiments des Volontaires de Clermont et de Soubise comptent neuf compagnies chacun. L'ordonnance régit également les soldes de paix et de guerre pour les différents grades des compagnies de grenadiers, fusiliers et dragons, ainsi que pour l'état-major. Les officiers réformés recevront des appointements annuels en fonction de leur grade. L'ordonnance précise aussi l'uniforme des troupes. Par ailleurs, le sieur Moriau, ancien Procureur du Roi et de la Ville, a légué sa bibliothèque à la Ville de Paris à condition qu'elle soit publique. La bibliothèque, placée à l'Hôtel de Lamoignon, a été ouverte au public le 13 avril et le sera tous les mercredis et samedis jusqu'aux vacances. Le sieur de Bonamy et l'Abbé Ameithon ont été nommés bibliothécaire et sous-bibliothécaire respectivement.
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75
p. 190-191
De RATISBONNE, le 10 Juin 1763.
Début :
Suivant les nouvelles de Wetzlar, le 8 de ce mois, à deux heures du matin, [...]
Mots clefs :
Corps de troupes, Arrivée imprévue, Alarme, Régiments, Infanterie, Bataillons, Landgrave, Députés, Conclusion de paix, Garnison, Officiers, Magistrats, Chambre, Séance
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De RATISBONNE, le 10 Juin 1763.
De RATISBONNE , le 10 Juin 1763.
Suivant les nouvelles de Wetzlar , lé 8 de
ce mois , à deux heures du matin , il y eut dans
cette Ville une allarme générale caufée par l'ar
rivée imprévue d'un corps de troupes au fervice
de Heffe- Darmstadt. Ce corps , compofé del
deux Régimens d'Infanterie de troupes réglées .
de quatre Bataillóns de Milice & de cinq cens
hommes , tant Cavaliers que Dragon's & Huf
fards , aprés avoir enfoncé les potres de la Ville ,
JUILLET. 1763. 191
& s'être affurés de fes principales avenues , entra
de force dans les mailons des Bourgue-Maître ,
Sénateurs & Bourgeois , & fe faifit de feize Magiftrats
qui furent obligés de répondre devant
les Députés commis à cet effet par le Land
grave. Cet événement a répandu ici la plus
grande confternation . Toute la Ville eft remplie
de troupes qui ont amené avec elles trente
pieces de canons chargés à cartouches , Il y a
dans plufieurs maifons foixante - dix à quatrevingt
hommes , & à l'exception de la pofte ,
perfonne n'ofe fortir de la Ville . On attribue les
motifs de cette éxécution à l'événement fuivant.
Après la conclufion de la Paix , les troupes
alliées , au nombre de fix cens hommes , ayant
dirigé leur marche par cette Ville , attaquérent ,
avec le fecours de la Garnifon & de quelques
Bourgeois , les troupes de Heffe - Darmstadt ,
qui furent repouffées & dont l'Officier Com
mandant fut maltraité par le Bourge- Maître &
par quelques Sénateurs . Le Landgrave demanda
fatisfaction de cette injure au Magiftrat
mais n'ayant pu l'obtenir , ce refus le détermina
à en venir à des voies de fait . Il y a eu
à ce fujet , ce matin entre huit & neuf heures.
une féance extraordinaire des Affelleurs de la
Chambre ; mais on n'en fçait point encore le
réfultat.
Suivant les nouvelles de Wetzlar , lé 8 de
ce mois , à deux heures du matin , il y eut dans
cette Ville une allarme générale caufée par l'ar
rivée imprévue d'un corps de troupes au fervice
de Heffe- Darmstadt. Ce corps , compofé del
deux Régimens d'Infanterie de troupes réglées .
de quatre Bataillóns de Milice & de cinq cens
hommes , tant Cavaliers que Dragon's & Huf
fards , aprés avoir enfoncé les potres de la Ville ,
JUILLET. 1763. 191
& s'être affurés de fes principales avenues , entra
de force dans les mailons des Bourgue-Maître ,
Sénateurs & Bourgeois , & fe faifit de feize Magiftrats
qui furent obligés de répondre devant
les Députés commis à cet effet par le Land
grave. Cet événement a répandu ici la plus
grande confternation . Toute la Ville eft remplie
de troupes qui ont amené avec elles trente
pieces de canons chargés à cartouches , Il y a
dans plufieurs maifons foixante - dix à quatrevingt
hommes , & à l'exception de la pofte ,
perfonne n'ofe fortir de la Ville . On attribue les
motifs de cette éxécution à l'événement fuivant.
Après la conclufion de la Paix , les troupes
alliées , au nombre de fix cens hommes , ayant
dirigé leur marche par cette Ville , attaquérent ,
avec le fecours de la Garnifon & de quelques
Bourgeois , les troupes de Heffe - Darmstadt ,
qui furent repouffées & dont l'Officier Com
mandant fut maltraité par le Bourge- Maître &
par quelques Sénateurs . Le Landgrave demanda
fatisfaction de cette injure au Magiftrat
mais n'ayant pu l'obtenir , ce refus le détermina
à en venir à des voies de fait . Il y a eu
à ce fujet , ce matin entre huit & neuf heures.
une féance extraordinaire des Affelleurs de la
Chambre ; mais on n'en fçait point encore le
réfultat.
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Résumé : De RATISBONNE, le 10 Juin 1763.
Le 10 juin 1763, à Ratisbonne, une alarme générale a été déclenchée à deux heures du matin par l'arrivée inattendue de troupes au service du landgrave de Hesse-Darmstadt. Composées de deux régiments d'infanterie, quatre bataillons de milice et environ cinq cents cavaliers, dragons et hussards, ces troupes ont forcé les portes de la ville et pris le contrôle des principales avenues. Elles ont investi les maisons des bourgmestres, sénateurs et bourgeois, contraignant plusieurs magistrats à répondre devant des députés nommés par le landgrave. La ville est maintenant remplie de troupes armées de trente pièces de canon, et les habitants sont confinés chez eux, sauf pour les postes de garde. Cet événement est attribué à une altercation précédente où des troupes alliées, soutenues par la garnison et quelques bourgeois, ont attaqué les troupes de Hesse-Darmstadt après la conclusion de la paix. Le landgrave a demandé réparation pour l'affront subi mais, n'ayant pas obtenu satisfaction, a décidé d'agir par la force. Une séance extraordinaire des assemblées de la Chambre a eu lieu ce matin, mais son résultat n'est pas encore connu.
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76
p. 195-204
De VERSAILLES, le 22 Juin 1763.
Début :
Le Vendredi 27 du mois dernier, la Cour a pris un deuil de huit [...]
Mots clefs :
Cour, Deuil, Margrave, Chevaliers, Officiers, Audience, Prince, Comte, Duc, Roi, Chambre, Ministre plénipotentiaire de Naples, Famille royale, Nominations, Représentations, Ambassadeur, Serment, Cérémonie, Contrat de mariage, Marquis, Colonel, Abbaye, Diocèse, Ordre, Famille royale, Ouvrages, Nouvelles parutions, Ordonnances du roi, Promotion, Lieutenant-colonel, Régiments, Infanterie, Cavalerie, Dragons, Pensions, Fonctions, Gratification
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De VERSAILLES, le 22 Juin 1763.
De VERSAILLES , le 22 Juin 1763.
Le Vendredi 27 du mois dernier , la Cour a pris
un deuil de huit jours , pour le Margrave Frédéric
de Brandebourg Culmback , mort à Bareith , le
26 Février dernier .
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Efprit , s'étant affemblés , le 22
du mois dernier vers les onze heures du matin ,
dans le Cabinet du Roi , Sa Majesté fortit de fon
Appartement, pour aller à la Chapelle : Elle étoit
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc de Chartres , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de la
Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthieyre ,
du Prince de Lamballe , & des Chevaliers , Com
mandeurs & Officiers de l'Ordre. Sa Majefté , de
vant qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs Maffes , étoit en Manteau , le Collier
de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui de la Toiſon
d'or. L'Evêque d'Orléans , Commandeur de
l'Ordre , officia ; & après la Melle chantée par la
Mufique du Roi, Sa Majefté fut reconduite à fon
appartement , en la maniere accoutumée.
Le 24 , le Comte de Cantillana , Ambaffa deur
Extraordinaire du Roi des Deux-Siciles , eut une
Audience particuliere du Roi , dans la quelle il
préfenta à Sa Majefté le Prince Sanfeverino , Miniftre
Plénipotentaire de Naples à la Cour de
Portugal. Il fut conduit à cette Audience , ainfi
qu'à celles de la Reine & de la Famille Royale ,
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
par le fieur Dufort , Introducteur des Ambaffadeurs.
Le Duc de Nivernois , de retour de fon Ambaffade
à la Cour de Londres , s'eft rendu ici le
29, & a été préſenté à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale , par le Duc de Praflin .
Le même jour , la Ducheffe de Bedfort a pris
congé du Roi , de la Reine & de la Famille Royale.
Le 30 , la Comteffe de Henneberg , après
avoir pris congé de la Cour , eft partie pour le
rendre à Luneville , & de là à Plombières.
Le 7 de ce mois , le Duc de Bedford , Ambaffadeur
Extraordinaire de la Cour de Londres , eur
une audience particulière du Roi , dans laquelle
il remit fes Lettres de Rappel & prit congé de Sa
Majefté.
Le fieurTiepolo , Ambaffadeur de la République
de Venife , en eut auffi une particulière , dans
laquelle il préfenta à Sa Majefté les fieurs Morofini
& Guerini , Ambaffadeurs de la même République
, revenans de la Cour de Londres. Le Duc de
Bedfort & le fieur de Tiepolo furent conduits à
cette audience , ainfi qu'à celles de la Reine &
de la Famille Royale , par le fieur Dufort , Introducteur
des Amballadeurs.
Le même jour , le Comte Dubois de la Mothe
prêta ferment entre les mains de Sa Majesté en
qualité de Vice - Amiral ..
Les Députés des Etats d'Artois eurent le 9 audience
du Roi. Ils furent préfentés à Sa Majefté
par le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province
, & par le Duc de Choifeul , Miniftre & Secrétaire
d'État de la Guerre & de la Marine , ayant
le Département de cette Province ; & conduits
par le Marquis de Dreux , Grand- Maître des Cérémonies
, & par le fieur Deſgranges , Maître
JUILLET. 1763. 197
des Cérémonies. La Députation étoit composée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Grény , pour la
Nobleffe ; du fieur Decanchy pour le Tiers - Erat.
Le même jour , la Comteffe de Sade fut préſentée
à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille Royale,
par Mademoiſelle de Sens ; la Comtelle de Vogué ,
par la Marquife de Sourches , & la Marquise de
Miran , par la Comtelle de Marfan.
Le fieur de la Caze , fils , qui vient d'obtenir la
furvivance de la place de la première Préfidence de
Pau , a fait , en cette qualité , fes remercîmens au
Roi.
Le 12, Leurs Majeftés & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Duc de la Trémoille
avec la Princelle Marie de Salm .
Celui du Marquis du Tillet , Colonel du Régiment
Royal , avec la Dile de Pellar de Bebbral ;
le 13 , celui du Marquis de Montmirel avec la
Dame de Lanmary ; & le^ 21 , celui du Comte
d'Avrimenil avec la Demoiſelle de Furgen.
Le 13 , l'Evêque de Condom prêta ferment
entre les mains de Sa Majefté , & l'Evêque de
Lefcar le 18.
Le Roi a donné le Prieuré de S. Thomas de la
Bloutière , Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de
Coutance , à l'Abbé d'Audiftret , ancien Vicaire-
Général & Official du Cardinal Ottoboni.
La Cour a pris le Deuil pour 8 jours à l'occaſion
de la mort de Marie- Victoire - Anne de Savoye ,
Princeffe de Carignan.
Le fieur Paffemant , Ingénieur du Roi , déja
connu par plufieurs ouvrages de Méchanique d'une
invention heureufe & d'un travail précieux , a eu
l'honneur de préfenter à Sa Majefté deux globes ,
Bun célefte d'un fond d'azur parfemé d'étoiles d'or,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
l'autre terreftre , & tous deux montés fur des ho
rizons & des confoles dorés ; avec un autre Ouvrage
de Méchanique éxécuté par les Diles Paffemant
fes filles , & repréfentant un Château élevé
fur une montagne couverte de divers objets , où
l'on remarque trente- deux figures mouvantes.
Le fieur de Saintfoix eut l'honneur de préfenter
, le 21 du nrois dernier , à Leurs Majeſtés , ainfi
qu'à la Famille Royale , une nouvelle Edition de
les Effais hiftoriques fur Paris.
. Le fieur Puget de Saint-Pierre a eu l'honneur
de préfenter , le 24 , à Monfeigneur le Duc de
Berry & à Monseigneur le Comte d'Artois l'Hif
toire des Drufes , Peuple du Liban , formé par une
Colonie de François , Ouvrage dont Monteigneur
le Duc de Berry a bien voulu accepter la Dédicace .
Le 29 , le fieur de Neuve- Eglife , ancien Officier
de Cavalerie , & le fieur Delagrange , Directeur
de l'Entreprife générale de l'Armée , Dépu
tés de la Société qui s'eft chargée de la compofi
tion du Corps complet de l' Agriculture , du Com-
& des Arts & Métiers de France , dédié au
Roi ; ont eu l'honneur de préfenter à Sa Majesté
& à Monfeigneur le Dauphin , le fecond Volume
de la partie de l'Agriculture & de celle du Corps
d'Obfervations de cette Société . Ces deux Volumes
font les derniers des fix qui doivent être donnés
au Public pour 1762 , fous le titre de l'Agronomie
& de l'Induftrie , & la Société ſe prépare à
faire faire la diftribution des neuf Volumes pour
1763.
merce ,
· Le même jour , le fils du feur Delpon , ancien
Capitaine de Dragons , âgé de cinq ans , & neveu
de l'un des Auteurs de l'Agronomie , a eu l'honneur
de préfenter à Monfeigneur le Comte d'Artois
les deux Volumes de cet Ouvrage , & ce
Prince a bien voulu lui permettre de faire , fous
JUILLET. 1763. 199
fon commandement les évolutions militaires.
L'Abbé de Burle de Réal de Curbon , a eu l'honneur
de présenter à Leurs Majeftés , à Monseigneur
le Dauphin & à Madame Adélaide , la troifiéme
partie de la Science du Gouvernement , contenant le
droit public, Quvrage dédié à Monſeigneur le
Dauphin.
Le fieur de Vilevaulo , Maître des Requêtes , &
le fieur de Brequigny , de l'Académie Royale des
Infcriptions & Belles- Lettres , ont préſenté à Sa
Majefté le dixiéme Volume des Ordonnances des
Rois de France de la troifiéme Race , recueillies
par ordre , chronologique. Ce Volume contient
les Ordonnances de Charles VI. données depuis
le commencement de l'année 1411 ,juſqu'à la fin
de l'année 14 18%.
" Le 19, de ce mois , l'Abbé Coyer a eu l'honneur
de préfenter à la Reine , à Monfeigneur le Dauphin
& à Meldames , un Difcours qu'il a prononcé
le & Mai dernier pour fa réception à l'Académie
Royale des Sciences & Belles Lettres de Nancy.
>
Sa Majefté , par fupplément à la derniere!
Promotion vient de nommer au grade de
Maréchal de Camp , le feur Thomaflin , Capitaine
d'une Compagnie d'Ouvriers ; le Mar
quis d'Efquelbecq , Sous-Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le fieur de la Roque , Lieutenant-
Colonel du Régiment de Cavalerie de Chartres ;
le fieur de Roquemore , Lieutenant- Colonel du
Régiment d'Infanterie de la Reine ; le Chevalier
de Montreuil , Lieutenant Colonel d'Infanterie ;
le fieur de Luberfac , Sous- Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le Marquis de Tracy ,
Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de Flandre :
le Marquis de Torcy , Capitaine- Lieutenant des
Chevaux - Légers de Monfeigneur le Dauphin :
I iv
200 MERCURE DE FRANCE :
le Marquis de Clermont-Tonnerre , Meftre- de
Camp- Commandant du Régiment du Meftrede-
Camp-Général de la Cavalerie : le fieur de
la Source , Major du Régiment de Cavalerie
d'Artois ; le Comte de Jaucourt , Capitaine
Lieutenant des Gendarmes d'Orléans ; Ïe Marquis
de Foffeufe , Capitaine- Lieutenant des Gendarmes
de la Reine ; le Comte de Sommievre ;
Capitaine-Lieutenant des Chevaux-Légers de la
Reine ; le Comte de Puyfegur Colonel du
Régiment de Normandie ; le Marquis de Timbrune
, Colonel du Régiment de Vermandois ;
le Comte de la Tour-du Pin -Paulin , Colonel
lu Régiment de Piémont ; le Comte de Chabrillant
, Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le Marquis de Villeroy , Colonel du
Régiment de Lyonnois ; le Comte de Chabot ,
Meftre-de Camp du Régiment Royal- Etranger
le Marquis de Boufflers , ci- devant Colonel du
Régiment d'Infanterie de Monfeigneur le Dau
phin ; le Comte de Conflans , Colonel d'un Régiment
de Dragons , Chaffeurs ; le Comte de
Durfort , Colonel du Régiment de Picardie ; le
Comte de Schonberg , Meftre- de-Camp d'un
Régiment de Dragons ; le Comte de Choifeulla-
Baume , Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le fieur de Valliere , Colonel de la
Légion Royale ; le fieur Charpentier d'Ennery ,
Meftre- de- Camp de Dragons ; le Chevalier de
Sarasfield , Meftre - de- Camp réformé de Cava-.
lerie ; le feur de Grand- Maiſon , Colonel des>
Volontaires du Haynault.
Le Roi a difpofé des Régimens vacans de la
maniere fuivante.
INFANTERIE .
Picardie le Comte " de Lévis , Colonel de
JUILLET. 1763 . 201
Royal-Rouffillon . Piémont , le Comte de Grave ,
Colonel du Régiment de Provence . Normandie,
le Comte de Hautefeuille , Colonel de Rouergue.
Lyonnois , le Marquis de Bouzols , Colonel
de Bourgogne . Royal-Rouffillon , le fieur
de Villeneuve de Trans , Capitaine au Régiment
du Roi. Rouergue , le fieur de Bloffet ,
Capitaine au Régiment du Roi . Vermandois , le
fieur de Malartic , Major de Royal - Comtois.
Provence , le Chevalier de Virieu , Exempt des
Gardes du Corps . Bourgogne , le fieur de Luker
Capitaine du Regiment de Fitz -James.
TROUPES LÉGÉRES.
Légion Royale , le Marquis de Nicolay- Dolny,
Meftre-de- Camp de Dragons. Légion du Hay
nault , le Baron de Viomefnil , ci- devant Colomel
du Régiment des Volontaires du Dauphiné.
CAVALERIE.
Royal- Etranger, le fieur de Vernaſſal , Capitaine
réformé du. Régiment de Languedoc , Dragons.
DRAGON´S
Choifeul , le Comte de Cuftine , Capitaine de
Schonberg. Chabrillant , le Chevalier de Mont
recler , Capitaine de Bauffremont . Nicolay , le
Chevalier de Lanans , Capitaine de Schonberg.
›
Le Roi a rendu une Ordonnance , du ƒ de ce
moi concernant la Gendarmerie. Suivant les
difpofitions qu'elle renferme, les dix Compagnies
des Gendarmes Ecoffois , Anglois , Bourguignons ,
de,Flandre , de la Reine , Dauphin , de Berry, de
Provence , d'Artois & d'Orléans feront confervées
fur pied & dans le même rang dont elles jouiffent
actuellement. Les fix Compagnies de Chevaux-
Légers de la Reine, Dauphin , de Berry , de Pro
Iv
262 MERCURE DE FRANCE .
vence , d'Artois & d'Orléans feront fupprimées &
incorporées dans les fix Compagnies de Gendarmes
qui font fous le même titre. Comme'il y aura
deux Officiers de chaque grade dans chacune des
fix Compagnies qui auront reçu cette incorporation,
le moins ancien de chaque grade fera réformé
. Chacune defdites Compagnies de Gendarmes
confervées formera à l'avenir un Efcadron ,
& continuera d'être commandée par un Capitaine-
Lieutenant, un Sous- Lieutenant & un Guidon ; il
fera établi trois Fourriers & douze places de Gendarmes
Appointés ; au moyen de quoi chaque
Compagnie fera compofée de trois Brigadiers ,
trois Sous- Brigadiers , un Porte- Etendard , trois
Fouriers , douze Gendarmes Appointés , quatrevingt-
quatre Gendarmes & trois Trompettes. Il
fera établi dans l'Etat-Major deux Sous-Aides-
Majors de plus , qui auront rang de prémiers Maréchaux
des Logis , & deux places de Fourriers-
Majors , lefquels auront rang de derniers Maréchaux
des Logis. L'Etat- Major fera compofé d'un
Major- Inspecteur du Corps , d'un Aide-Major ,
de quatre Sous- Aides-Majors , deux Fourriers-
Majors , deux Aumôniers & d'un Timbalier, Sa
Majefté a auffi réglé de la maniere fuivante une
paye , qui fera la même en temps de paix & en
tems de guerre. A chaque Capitaine- Lieutenant ,
9500 livres par an ; à chaque Sous- Lieutenant
6500 liv . à chaque Enfeigne , 4000 liv . à chaque
Guidon , 3000 liv. à chaque Maréchal des Logis ,
1230 liv. à chaque Brigadier ou Sous- Brigadier,
648 liv . à chaque Porte- Etendard , 540 livres à
chaque Fourrier , 480 liv. à chaque Gendanine
Appointé , 378 liv , à chaque Gendarme , 324 liv.
à chaque Trompette, 396 liv. ETAT- MAJOR.
Au Major , pour tout traitement & frais d'inſpec- -
"
JUILLET. 1763. 2.03
tion , 12000 liv ; l'Aide-Major , 6000 liv, à chacun
des deux premiers Sous-Aides- Majors , 2000
liv. à chacun des feconds Sous-Aides-Majors ,
1600 liv. à chacun des deux Fourriers- Majors ,
1200 liv. au premier Aumônier , en fupprimant
la retenue qui fe faifoit en la faveur pour le
port
de la Chapelle , 1200 liv . au fecond Aumônier
720 liv. au Timbalier , 396 liv.
eux ,
"
Au moyen de ce traitement , toutes les penfions
attachées aux charges d'Officiers fupérieurs , de
ceux de l'Etat- Major & aux places d'anciens Maréchaux
des Logis , Brigadiers & Gendarmes.
ainsi que les gratifications accordées pour le détail
aux Officiers de l'Etat- Major, feront fupprimées ,
à commencer du jour de la nouvelle compofition.
Les Gendarmes qui auront fervi vingt ans , &
qui fe trouveront hors d'état de continuer leurs
fervices , auront le choix , ou d'être reçus à l'Hôtel
Royal des Invalides , comme Lieutenans de
Cavalerie , ou de fe retirer chez & non ailleurs
, avec leur folde entiere . Ceux qui n'auront
pas vingt ans de fervice , mais qui , pour raifon
de bleffures confidérables reçues à la guerre , feroient
hors d'état de continuer , feront auffi reçus
dans le mênte Hôtel comme Lieutenans , ou ſe
retireront chez eux avec la moitié de leur folde.
Ceux enfin qui n'auront vingt ans de fervice qu'au
moyen du temps qu'ils auront paffé antérieurement
dans d'autres Corps, pourront dans le même
cas être reçus dans le même Hôtel , comme Bas-
Officiers , ou fe retirer chez eux avec la moitié de
leur folde. Les Gendarmes excédans le nombre
fixé feront réformés , & il leur fera donné des
congés pour fe retirer chez eux , avec leurs habit ,
chapeau & épée , & 36 liv . de gratification . Cette
Ordonnance contient plufieurs autres difpofitions
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
relatives aux fonctions & au choix des Officiers
& Gendarmes , au prix des charges des Officiers
ſupérieurs , à l'habillement , au taux & au rembourſement
des brevets de retenue , &c.
Le Vendredi 27 du mois dernier , la Cour a pris
un deuil de huit jours , pour le Margrave Frédéric
de Brandebourg Culmback , mort à Bareith , le
26 Février dernier .
Les Chevaliers , Commandeurs & Officiers de
l'Ordre du Saint- Efprit , s'étant affemblés , le 22
du mois dernier vers les onze heures du matin ,
dans le Cabinet du Roi , Sa Majesté fortit de fon
Appartement, pour aller à la Chapelle : Elle étoit
accompagnée de Monfeigneur le Dauphin , du
Duc de Chartres , du Prince de Condé , du Comte
de Clermont , du Prince de Conti , du Comte de la
Marche , du Comte d'Eu , du Duc de Penthieyre ,
du Prince de Lamballe , & des Chevaliers , Com
mandeurs & Officiers de l'Ordre. Sa Majefté , de
vant qui les deux Huiffiers de la Chambre portoient
leurs Maffes , étoit en Manteau , le Collier
de l'Ordre pardeffus , ainfi que celui de la Toiſon
d'or. L'Evêque d'Orléans , Commandeur de
l'Ordre , officia ; & après la Melle chantée par la
Mufique du Roi, Sa Majefté fut reconduite à fon
appartement , en la maniere accoutumée.
Le 24 , le Comte de Cantillana , Ambaffa deur
Extraordinaire du Roi des Deux-Siciles , eut une
Audience particuliere du Roi , dans la quelle il
préfenta à Sa Majefté le Prince Sanfeverino , Miniftre
Plénipotentaire de Naples à la Cour de
Portugal. Il fut conduit à cette Audience , ainfi
qu'à celles de la Reine & de la Famille Royale ,
I ij
196 MERCURE DE FRANCE.
par le fieur Dufort , Introducteur des Ambaffadeurs.
Le Duc de Nivernois , de retour de fon Ambaffade
à la Cour de Londres , s'eft rendu ici le
29, & a été préſenté à Leurs Majeſtés & à la Famille
Royale , par le Duc de Praflin .
Le même jour , la Ducheffe de Bedfort a pris
congé du Roi , de la Reine & de la Famille Royale.
Le 30 , la Comteffe de Henneberg , après
avoir pris congé de la Cour , eft partie pour le
rendre à Luneville , & de là à Plombières.
Le 7 de ce mois , le Duc de Bedford , Ambaffadeur
Extraordinaire de la Cour de Londres , eur
une audience particulière du Roi , dans laquelle
il remit fes Lettres de Rappel & prit congé de Sa
Majefté.
Le fieurTiepolo , Ambaffadeur de la République
de Venife , en eut auffi une particulière , dans
laquelle il préfenta à Sa Majefté les fieurs Morofini
& Guerini , Ambaffadeurs de la même République
, revenans de la Cour de Londres. Le Duc de
Bedfort & le fieur de Tiepolo furent conduits à
cette audience , ainfi qu'à celles de la Reine &
de la Famille Royale , par le fieur Dufort , Introducteur
des Amballadeurs.
Le même jour , le Comte Dubois de la Mothe
prêta ferment entre les mains de Sa Majesté en
qualité de Vice - Amiral ..
Les Députés des Etats d'Artois eurent le 9 audience
du Roi. Ils furent préfentés à Sa Majefté
par le Duc de Chaulnes , Gouverneur de la Province
, & par le Duc de Choifeul , Miniftre & Secrétaire
d'État de la Guerre & de la Marine , ayant
le Département de cette Province ; & conduits
par le Marquis de Dreux , Grand- Maître des Cérémonies
, & par le fieur Deſgranges , Maître
JUILLET. 1763. 197
des Cérémonies. La Députation étoit composée,
pour le Clergé , de l'Evêque de Saint Omer , qui
porta la parole ; du Marquis de Grény , pour la
Nobleffe ; du fieur Decanchy pour le Tiers - Erat.
Le même jour , la Comteffe de Sade fut préſentée
à Leurs Majeftés , ainfi qu'à la Famille Royale,
par Mademoiſelle de Sens ; la Comtelle de Vogué ,
par la Marquife de Sourches , & la Marquise de
Miran , par la Comtelle de Marfan.
Le fieur de la Caze , fils , qui vient d'obtenir la
furvivance de la place de la première Préfidence de
Pau , a fait , en cette qualité , fes remercîmens au
Roi.
Le 12, Leurs Majeftés & la Famille Royale
fignerent le contrat de mariage du Duc de la Trémoille
avec la Princelle Marie de Salm .
Celui du Marquis du Tillet , Colonel du Régiment
Royal , avec la Dile de Pellar de Bebbral ;
le 13 , celui du Marquis de Montmirel avec la
Dame de Lanmary ; & le^ 21 , celui du Comte
d'Avrimenil avec la Demoiſelle de Furgen.
Le 13 , l'Evêque de Condom prêta ferment
entre les mains de Sa Majefté , & l'Evêque de
Lefcar le 18.
Le Roi a donné le Prieuré de S. Thomas de la
Bloutière , Ordre de S. Auguftin , Diocèfe de
Coutance , à l'Abbé d'Audiftret , ancien Vicaire-
Général & Official du Cardinal Ottoboni.
La Cour a pris le Deuil pour 8 jours à l'occaſion
de la mort de Marie- Victoire - Anne de Savoye ,
Princeffe de Carignan.
Le fieur Paffemant , Ingénieur du Roi , déja
connu par plufieurs ouvrages de Méchanique d'une
invention heureufe & d'un travail précieux , a eu
l'honneur de préfenter à Sa Majefté deux globes ,
Bun célefte d'un fond d'azur parfemé d'étoiles d'or,
I iij
198 MERCURE DE FRANCE.
l'autre terreftre , & tous deux montés fur des ho
rizons & des confoles dorés ; avec un autre Ouvrage
de Méchanique éxécuté par les Diles Paffemant
fes filles , & repréfentant un Château élevé
fur une montagne couverte de divers objets , où
l'on remarque trente- deux figures mouvantes.
Le fieur de Saintfoix eut l'honneur de préfenter
, le 21 du nrois dernier , à Leurs Majeſtés , ainfi
qu'à la Famille Royale , une nouvelle Edition de
les Effais hiftoriques fur Paris.
. Le fieur Puget de Saint-Pierre a eu l'honneur
de préfenter , le 24 , à Monfeigneur le Duc de
Berry & à Monseigneur le Comte d'Artois l'Hif
toire des Drufes , Peuple du Liban , formé par une
Colonie de François , Ouvrage dont Monteigneur
le Duc de Berry a bien voulu accepter la Dédicace .
Le 29 , le fieur de Neuve- Eglife , ancien Officier
de Cavalerie , & le fieur Delagrange , Directeur
de l'Entreprife générale de l'Armée , Dépu
tés de la Société qui s'eft chargée de la compofi
tion du Corps complet de l' Agriculture , du Com-
& des Arts & Métiers de France , dédié au
Roi ; ont eu l'honneur de préfenter à Sa Majesté
& à Monfeigneur le Dauphin , le fecond Volume
de la partie de l'Agriculture & de celle du Corps
d'Obfervations de cette Société . Ces deux Volumes
font les derniers des fix qui doivent être donnés
au Public pour 1762 , fous le titre de l'Agronomie
& de l'Induftrie , & la Société ſe prépare à
faire faire la diftribution des neuf Volumes pour
1763.
merce ,
· Le même jour , le fils du feur Delpon , ancien
Capitaine de Dragons , âgé de cinq ans , & neveu
de l'un des Auteurs de l'Agronomie , a eu l'honneur
de préfenter à Monfeigneur le Comte d'Artois
les deux Volumes de cet Ouvrage , & ce
Prince a bien voulu lui permettre de faire , fous
JUILLET. 1763. 199
fon commandement les évolutions militaires.
L'Abbé de Burle de Réal de Curbon , a eu l'honneur
de présenter à Leurs Majeftés , à Monseigneur
le Dauphin & à Madame Adélaide , la troifiéme
partie de la Science du Gouvernement , contenant le
droit public, Quvrage dédié à Monſeigneur le
Dauphin.
Le fieur de Vilevaulo , Maître des Requêtes , &
le fieur de Brequigny , de l'Académie Royale des
Infcriptions & Belles- Lettres , ont préſenté à Sa
Majefté le dixiéme Volume des Ordonnances des
Rois de France de la troifiéme Race , recueillies
par ordre , chronologique. Ce Volume contient
les Ordonnances de Charles VI. données depuis
le commencement de l'année 1411 ,juſqu'à la fin
de l'année 14 18%.
" Le 19, de ce mois , l'Abbé Coyer a eu l'honneur
de préfenter à la Reine , à Monfeigneur le Dauphin
& à Meldames , un Difcours qu'il a prononcé
le & Mai dernier pour fa réception à l'Académie
Royale des Sciences & Belles Lettres de Nancy.
>
Sa Majefté , par fupplément à la derniere!
Promotion vient de nommer au grade de
Maréchal de Camp , le feur Thomaflin , Capitaine
d'une Compagnie d'Ouvriers ; le Mar
quis d'Efquelbecq , Sous-Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le fieur de la Roque , Lieutenant-
Colonel du Régiment de Cavalerie de Chartres ;
le fieur de Roquemore , Lieutenant- Colonel du
Régiment d'Infanterie de la Reine ; le Chevalier
de Montreuil , Lieutenant Colonel d'Infanterie ;
le fieur de Luberfac , Sous- Lieutenant des Chevaux-
Légers du Roi ; le Marquis de Tracy ,
Capitaine- Lieutenant des Gendarmes de Flandre :
le Marquis de Torcy , Capitaine- Lieutenant des
Chevaux - Légers de Monfeigneur le Dauphin :
I iv
200 MERCURE DE FRANCE :
le Marquis de Clermont-Tonnerre , Meftre- de
Camp- Commandant du Régiment du Meftrede-
Camp-Général de la Cavalerie : le fieur de
la Source , Major du Régiment de Cavalerie
d'Artois ; le Comte de Jaucourt , Capitaine
Lieutenant des Gendarmes d'Orléans ; Ïe Marquis
de Foffeufe , Capitaine- Lieutenant des Gendarmes
de la Reine ; le Comte de Sommievre ;
Capitaine-Lieutenant des Chevaux-Légers de la
Reine ; le Comte de Puyfegur Colonel du
Régiment de Normandie ; le Marquis de Timbrune
, Colonel du Régiment de Vermandois ;
le Comte de la Tour-du Pin -Paulin , Colonel
lu Régiment de Piémont ; le Comte de Chabrillant
, Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le Marquis de Villeroy , Colonel du
Régiment de Lyonnois ; le Comte de Chabot ,
Meftre-de Camp du Régiment Royal- Etranger
le Marquis de Boufflers , ci- devant Colonel du
Régiment d'Infanterie de Monfeigneur le Dau
phin ; le Comte de Conflans , Colonel d'un Régiment
de Dragons , Chaffeurs ; le Comte de
Durfort , Colonel du Régiment de Picardie ; le
Comte de Schonberg , Meftre- de-Camp d'un
Régiment de Dragons ; le Comte de Choifeulla-
Baume , Meftre- de-Camp d'un Régiment de
Dragons ; le fieur de Valliere , Colonel de la
Légion Royale ; le fieur Charpentier d'Ennery ,
Meftre- de- Camp de Dragons ; le Chevalier de
Sarasfield , Meftre - de- Camp réformé de Cava-.
lerie ; le feur de Grand- Maiſon , Colonel des>
Volontaires du Haynault.
Le Roi a difpofé des Régimens vacans de la
maniere fuivante.
INFANTERIE .
Picardie le Comte " de Lévis , Colonel de
JUILLET. 1763 . 201
Royal-Rouffillon . Piémont , le Comte de Grave ,
Colonel du Régiment de Provence . Normandie,
le Comte de Hautefeuille , Colonel de Rouergue.
Lyonnois , le Marquis de Bouzols , Colonel
de Bourgogne . Royal-Rouffillon , le fieur
de Villeneuve de Trans , Capitaine au Régiment
du Roi. Rouergue , le fieur de Bloffet ,
Capitaine au Régiment du Roi . Vermandois , le
fieur de Malartic , Major de Royal - Comtois.
Provence , le Chevalier de Virieu , Exempt des
Gardes du Corps . Bourgogne , le fieur de Luker
Capitaine du Regiment de Fitz -James.
TROUPES LÉGÉRES.
Légion Royale , le Marquis de Nicolay- Dolny,
Meftre-de- Camp de Dragons. Légion du Hay
nault , le Baron de Viomefnil , ci- devant Colomel
du Régiment des Volontaires du Dauphiné.
CAVALERIE.
Royal- Etranger, le fieur de Vernaſſal , Capitaine
réformé du. Régiment de Languedoc , Dragons.
DRAGON´S
Choifeul , le Comte de Cuftine , Capitaine de
Schonberg. Chabrillant , le Chevalier de Mont
recler , Capitaine de Bauffremont . Nicolay , le
Chevalier de Lanans , Capitaine de Schonberg.
›
Le Roi a rendu une Ordonnance , du ƒ de ce
moi concernant la Gendarmerie. Suivant les
difpofitions qu'elle renferme, les dix Compagnies
des Gendarmes Ecoffois , Anglois , Bourguignons ,
de,Flandre , de la Reine , Dauphin , de Berry, de
Provence , d'Artois & d'Orléans feront confervées
fur pied & dans le même rang dont elles jouiffent
actuellement. Les fix Compagnies de Chevaux-
Légers de la Reine, Dauphin , de Berry , de Pro
Iv
262 MERCURE DE FRANCE .
vence , d'Artois & d'Orléans feront fupprimées &
incorporées dans les fix Compagnies de Gendarmes
qui font fous le même titre. Comme'il y aura
deux Officiers de chaque grade dans chacune des
fix Compagnies qui auront reçu cette incorporation,
le moins ancien de chaque grade fera réformé
. Chacune defdites Compagnies de Gendarmes
confervées formera à l'avenir un Efcadron ,
& continuera d'être commandée par un Capitaine-
Lieutenant, un Sous- Lieutenant & un Guidon ; il
fera établi trois Fourriers & douze places de Gendarmes
Appointés ; au moyen de quoi chaque
Compagnie fera compofée de trois Brigadiers ,
trois Sous- Brigadiers , un Porte- Etendard , trois
Fouriers , douze Gendarmes Appointés , quatrevingt-
quatre Gendarmes & trois Trompettes. Il
fera établi dans l'Etat-Major deux Sous-Aides-
Majors de plus , qui auront rang de prémiers Maréchaux
des Logis , & deux places de Fourriers-
Majors , lefquels auront rang de derniers Maréchaux
des Logis. L'Etat- Major fera compofé d'un
Major- Inspecteur du Corps , d'un Aide-Major ,
de quatre Sous- Aides-Majors , deux Fourriers-
Majors , deux Aumôniers & d'un Timbalier, Sa
Majefté a auffi réglé de la maniere fuivante une
paye , qui fera la même en temps de paix & en
tems de guerre. A chaque Capitaine- Lieutenant ,
9500 livres par an ; à chaque Sous- Lieutenant
6500 liv . à chaque Enfeigne , 4000 liv . à chaque
Guidon , 3000 liv. à chaque Maréchal des Logis ,
1230 liv. à chaque Brigadier ou Sous- Brigadier,
648 liv . à chaque Porte- Etendard , 540 livres à
chaque Fourrier , 480 liv. à chaque Gendanine
Appointé , 378 liv , à chaque Gendarme , 324 liv.
à chaque Trompette, 396 liv. ETAT- MAJOR.
Au Major , pour tout traitement & frais d'inſpec- -
"
JUILLET. 1763. 2.03
tion , 12000 liv ; l'Aide-Major , 6000 liv, à chacun
des deux premiers Sous-Aides- Majors , 2000
liv. à chacun des feconds Sous-Aides-Majors ,
1600 liv. à chacun des deux Fourriers- Majors ,
1200 liv. au premier Aumônier , en fupprimant
la retenue qui fe faifoit en la faveur pour le
port
de la Chapelle , 1200 liv . au fecond Aumônier
720 liv. au Timbalier , 396 liv.
eux ,
"
Au moyen de ce traitement , toutes les penfions
attachées aux charges d'Officiers fupérieurs , de
ceux de l'Etat- Major & aux places d'anciens Maréchaux
des Logis , Brigadiers & Gendarmes.
ainsi que les gratifications accordées pour le détail
aux Officiers de l'Etat- Major, feront fupprimées ,
à commencer du jour de la nouvelle compofition.
Les Gendarmes qui auront fervi vingt ans , &
qui fe trouveront hors d'état de continuer leurs
fervices , auront le choix , ou d'être reçus à l'Hôtel
Royal des Invalides , comme Lieutenans de
Cavalerie , ou de fe retirer chez & non ailleurs
, avec leur folde entiere . Ceux qui n'auront
pas vingt ans de fervice , mais qui , pour raifon
de bleffures confidérables reçues à la guerre , feroient
hors d'état de continuer , feront auffi reçus
dans le mênte Hôtel comme Lieutenans , ou ſe
retireront chez eux avec la moitié de leur folde.
Ceux enfin qui n'auront vingt ans de fervice qu'au
moyen du temps qu'ils auront paffé antérieurement
dans d'autres Corps, pourront dans le même
cas être reçus dans le même Hôtel , comme Bas-
Officiers , ou fe retirer chez eux avec la moitié de
leur folde. Les Gendarmes excédans le nombre
fixé feront réformés , & il leur fera donné des
congés pour fe retirer chez eux , avec leurs habit ,
chapeau & épée , & 36 liv . de gratification . Cette
Ordonnance contient plufieurs autres difpofitions
I vj
204 MERCURE DE FRANCE.
relatives aux fonctions & au choix des Officiers
& Gendarmes , au prix des charges des Officiers
ſupérieurs , à l'habillement , au taux & au rembourſement
des brevets de retenue , &c.
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Résumé : De VERSAILLES, le 22 Juin 1763.
En juin 1763, la cour de Versailles observa plusieurs événements marquants. Le 22 juin, un deuil de huit jours fut décrété en mémoire du Margrave Frédéric de Brandebourg Culmback, décédé en février précédent. Le 22 mai, les membres de l'Ordre du Saint-Esprit se réunirent pour une messe à la chapelle, où le roi, accompagné de princes et dignitaires, portait les insignes des ordres du Saint-Esprit et de la Toison d'or. Le 24 mai, le Comte de Cantillana présenta le Prince Sanfeverino, ministre plénipotentiaire de Naples à la cour du Portugal, et le Duc de Nivernois, de retour de Londres, fut présenté aux souverains. La Duchesse de Bedford prit congé le même jour. Le 30 mai, la Comtesse de Henneberg quitta la cour pour se rendre à Luneville puis à Plombières. Le 7 juin, le Duc de Bedford remit ses lettres de rappel au roi, et l'ambassadeur de Venise présenta les ambassadeurs Morosini et Guerini. Le Comte Dubois de la Mothe prêta serment en tant que Vice-Amiral, et les députés des États d'Artois furent reçus par le roi le 9 juin. Plusieurs contrats de mariage furent signés, notamment celui du Duc de la Trémoille avec la Princesse Marie de Salm. Un deuil de huit jours fut également observé pour la Princesse Marie-Victoire-Anne de Savoie. Différents ouvrages furent présentés au roi, tels que des globes et mécanismes par l'ingénieur Passemant, une nouvelle édition des 'Essais historiques sur Paris' par Saint-Foix, et l''Histoire des Druzes' par Puget de Saint-Pierre. La Société d'Agriculture, du Commerce et des Arts et Métiers de France présenta des volumes sur l'agriculture et les arts. Le roi nomma plusieurs officiers au grade de Maréchal de Camp et disposa des régiments vacants. Une ordonnance concernant la gendarmerie fut publiée, précisant les compagnies conservées et supprimées, ainsi que les nouvelles structures et paies. Les gendarmes ayant servi vingt ans et incapables de continuer leurs services pouvaient choisir entre être reçus à l'Hôtel Royal des Invalides ou se retirer chez eux avec leur solde entière. Ceux ayant moins de vingt ans de service mais blessés pouvaient également être reçus comme Lieutenants ou se retirer avec la moitié de leur solde. Les gendarmes atteignant vingt ans de service grâce à leur temps passé dans d'autres corps pouvaient être reçus comme Bas-Officiers ou se retirer avec la moitié de leur solde. Les gendarmes excédant le nombre fixé étaient réformés et recevaient des congés avec leurs habits, chapeau, épée et une gratification de 36 livres.
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77
p. 190-191
De RATISBONNE, le 6 Juin 1764.
Début :
Le Prince Clément de Saxe ayant fixé le 1 de ce mois pour venir [...]
Mots clefs :
Prince, Prince Clément de Saxe, Possession, Évêché, Infanterie, Cavalerie, Magistrats, Armes, Canon
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texteReconnaissance textuelle : De RATISBONNE, le 6 Juin 1764.
De RATISBONNE , le 6 Juin 1764 .
Le Prince Clément de Saxe ayant fixé le r
de ce mois pour venir prendre poſſeſſion de l'Evêché
de cette Ville ; le Magiſtrat fit mettre cejourlà
ſous les Armes ſes troupes réglées, tant de
Cavalerie que d'Infanterie , ainſi que la Milice
Bourgeoiſe, les Jéſuites firent auſſi mettre ſous
les Armes , mais hors de la Ville , environ trois
cens de leurs Etudians en habits uniformes bleus
& verds , & le Prince fit ſon entrée au bruit
du Canon & au ſon des cloches. Après la priſe
dela poſſeſſion , ildîna dans ſa réſidence avec ſon
Chapitre , les Prélats de la Ville & du Voiſinage ,
& les Vaffaux Nobles de l'Evêché , il retourna
le ſoir à Donaustauff , & en revint le 3 pour
chanter une Grand Meſſe dans ſa Cathédrale ;
7
AOUST. 1764. 191
cePrince en repartit hier au matin pour Friſyng ,
en laiſſant à ſes Diocèſains l'eſpérance de le
revoir tous les ans. Il va faire travailler à fa
maiſon de Donauſtauff pour la rendre plus commode.
Le Prince Clément de Saxe ayant fixé le r
de ce mois pour venir prendre poſſeſſion de l'Evêché
de cette Ville ; le Magiſtrat fit mettre cejourlà
ſous les Armes ſes troupes réglées, tant de
Cavalerie que d'Infanterie , ainſi que la Milice
Bourgeoiſe, les Jéſuites firent auſſi mettre ſous
les Armes , mais hors de la Ville , environ trois
cens de leurs Etudians en habits uniformes bleus
& verds , & le Prince fit ſon entrée au bruit
du Canon & au ſon des cloches. Après la priſe
dela poſſeſſion , ildîna dans ſa réſidence avec ſon
Chapitre , les Prélats de la Ville & du Voiſinage ,
& les Vaffaux Nobles de l'Evêché , il retourna
le ſoir à Donaustauff , & en revint le 3 pour
chanter une Grand Meſſe dans ſa Cathédrale ;
7
AOUST. 1764. 191
cePrince en repartit hier au matin pour Friſyng ,
en laiſſant à ſes Diocèſains l'eſpérance de le
revoir tous les ans. Il va faire travailler à fa
maiſon de Donauſtauff pour la rendre plus commode.
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Résumé : De RATISBONNE, le 6 Juin 1764.
Le 6 juin 1764, le Prince Clément de Saxe a pris possession de l'Évêché de Ratisbonne. Les troupes régulières, la milice bourgeoise et les Jésuites ont participé à la cérémonie. Le Prince a dîné avec les prélats et les vassaux nobles, puis est retourné à Donaustauff. Il y est revenu le 3 août pour une grand-messe et a prévu des travaux pour sa maison. Il a quitté Ratisbonne le 7 août.
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78
p. 139-144
De COMPIEGNE, le 15 Août 1764.
Début :
Les Régimens de la Marine, Infanterie, ceux de Royal Normandie, [...]
Mots clefs :
Régiments, Infanterie, Marine, Cavalerie, Famille royale, Exercices, Ordonnance, Camp de l'artillerie , Duc, Prince, Visite des troupes, Intendant, Serment de fidélité, Ambassadeur, Cardinal, Nominations, Prix, Bénéfices donnés, Abbayes, Religieuses, Madame la Dauphine, Monseigneur le Dauphin, Reine
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texteReconnaissance textuelle : De COMPIEGNE, le 15 Août 1764.
De COMPIEGNE , le 15 Acût 1764.
ES Régimens de la Marine , Infanterie , ceux
de Royal Normandie , & de la Reine , Cavalerie ,
ainsi que la Brigade de Defmazis , du Corps
Royal de l'Artillerie , ont eu ordre de fe rendre à
Compiegne , où ils font arrivés fucceffivement
au 18 du mois dernier : ces différens
Corps ont campé léparément.
du ta
Le 15 , Leurs Majeftés, accompagnées de toute
la Famille Royale , fe font rendues au Camp de
l'Artillerie. La Brigade , après avoir éxécuté les.
différens temps de l'éxercice prefcrits par la
nouvelle Ordonnance , a défilé devant le Roi ,
& a enfuite éxécuté , en préſence de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale, l'école des bombes ,
des obus & du canon. Le Roi à paru très- fatis
fait de la préciſion avec laquelle cette Troupe a
fait l'Exercice , & fur- tout de la jufteffe avec laquelle
les Canoniers ont tiré les différentes bouches
à feu.
Le
17 , le Roi
s'eft
rendu
une
feconde
fois
avec
la
Reine
& toute
la Famille
Royale
au
Camp
de l'Artillerie
, & les
Canoniers
ont
éxécuré
de nouveau
, en préſence
de Leurs
Majefiés
,
l'Exercice
de la Bombe
, de l'Obus
& du Canon
,
& le
cheminement
de la Sappe
.
Le 18 , le Roi & la Reine , accompagnés de
140 MERCURE DE FRANCE.
la Famille Royale , & du Duc de Chartres , du
Prince de Condé & du Prince de Lamballe , fe
font rendus au Camp de la Cavalerie . Les deux
Régimens qui le compofoient ont éxécuté en préfence
de Leurs Majeftés , différentes manoeuvres
dont le Roi a paru très - fatisfait.
Le 22 , Leurs Majeftés & toute la Famille
Royale , accompagnées du Duc de Chartres , du
Prince de Condé , & du Prince de Lamballe , fe
fe font rendues au Camp du Régiment de la Marine
, qui a éxécuté devant le Roi, & à la fatisfac
tion de Sa Majefté , les différens temps de l'Exercice
, & les manoeuvres prefcrites par l'Ordonnance
du 20 Mars dernier .
Ces différens Corps font partis de leurs Camps
pour fe rendre à leurs deftinations refpectives.
Le Regiment de Royal Normandie eft parti le
23 , celui de la Reine , Cavalerie , le 24 , & celui
de la Marine , ainfi que la Brigade d'Artillerie
, le 25. Sa Majefté le propofe de faire venir
fucceffivement & chaque année les différentes parties
de fes Troupes , afin de juger par Elle- même
fi fes Ordonnances font bien éxécutées . Le
Şieur Amelot ayant été nommé à l'Intendance
de Bourgogne , le Roi a nommé pour remplir
la place de Préfident du Grand- Conſeil , dont il
étoit pourvu , le Sieur de Monthyon , qui , en
cette qualité a été préſenté le 18 , à Sa Majeſté.
Le Comte de Guerchy , Ambaffadeur du Roi
auprès du Roi de la Grande- Bretagne , eft arrivé
ici le 24 , & a été préſenté le 25 au matin à Sa
Majefté. Avant que de quitter la Cour de Londres ,
il a préfenté à Sa Majefté Britannique le Marquis
de Bloffet , Colonel d'un Régiment de Gre
nadiers-Royaux , que le Roi a nommé pour ré6-
NOVEMBRE . 1764. 141
der à ladite Cour en qualité de Miniſtre pendant
l'abſence de fon Ambaffadeur.
Les Sieurs Amelot, Intendant deBourgogne, le
Peletier de Morfontaine , Intendant de la Rochelle
, & Rouillé- d'Orfeuil , Intendant de Châlons
en Champagne , furent préfentés le 22 au
Roi par le Sieur de l'Averdy , Contrôleur -Gé
néral des Finances. Le même jour la Marquife
de Maulde fut auffi préfentée à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale , par la Comteſſe de
Maulde .
Le 28 , Leopold- Charles de Choiſeul , Arche
vêque de Cambrai , a prêté ferment de fidélité
entre les mains du Roi.
ג
Le
23 , le
Comte
de
Woronzow
Grand
Chancelier
de
Ruffie
, a été
préſenté
à Leurs
Majeftés
& à la Famille
Royale
.
Le 29 , le fieur de Maupeou , fils du Premier
Préfident du Parlement de Paris , a eu l'honneur
d'être préfenté au Roi par fon Père , &
a remercié Sa Majefté de l'agrément qu'elle a
bien voulu lui accorder pour une Charge de
Confeiller au même Parlement , & pour celle
de Préfident à Mortier dont fon Père étoit revêtu.
mois ,
Le Marquis de Paulmy , Miniftre & ci-devant
Secrétaire d'Etat , ayant le Département de la
Guerre , Ambaffadeur du Roi auprès de la République
de Pologne , arriva ici le 6 de ce
& fut préſenté par le Duc de Praſlin .
Le Cardinal de Bernis a prêté ferment ,
9 , entre les mains du Roi , dans la Chapelle
du Château , pour l'Archevêché d'Alby . Il s'étoit
rendu , le 3 de ce mois , à Sens où il a
été facré dans la Cathédrale par le Cardinal
le
142 MERCURE DE FRANCE.
de Laynes qui avoit pour Alliſtans l'Evêque
d'Auxerre & celui de Béziers .
Le Sieur Turgot , Préfident à Mortier au Parlement
de Paris , ayant donné la démiffion de
fa Charge , le Roi vient d'y nommer le Sieur
Peletier de S. Fargeau , Avocat Général dudit
Parlement , dont la Place a été donnée au Sieur
Barentin . Le Sieur le Peletier de S. Fargeau &
le Sieur Barentin ont eu l'honneur d'erre préfentés
, à cette occafion , à Sa Majeſté.
Le fieur de Lamoignon de Montrevault ayant
donné fa démiffion de la Charge de Préfident
à Mortier du Parlement de Paris , le Roi y a
nommé le fieur de Gourgue , qui , à cette occafion
, a eu l'honneur d'être préfenté , le 8
à Sa Majesté.
Le 7 , le Sieur Mathieu , Principal du Collége
Royal de cette Ville , a eu l'honneur de
préfenter au Roi , à Monfeigneur le Dauphin ,
à Monfeigneur le Duc de Berry & à Monfeigneur
le Comte de Provence le Programme
de l'exercice qui s'eft fait le 9 dans lédit Collége
pour la diftribution folemnelle des Prix
accordés par Sa Majesté. Monfeigneur le Due
de Berry en a accordé un particulier au fieur
Herbet qui a foutenu l'exercice.
Le Roi a accordé au Duc de Trefmes &
au Comte de Guerchy les entrées du Ca
binet.
Sa Majesté à donné l'Abbaye de S. Méen
Ordre de S. Benoît , Diocéfe de S. Malo , à
l'Abbé de Moftueges , Sous- Précepteur des Enfans
de France ; l'Abbaye Régulière & Elective
de S. Nicolas d'Arrouaize , Ordre de S. Auguftin
, Diocéfe d'Arras , à Don Floride Tabary ,
Religieux de la même Abbaye ; & celle de Bon
N
NOVEM BR E. 1764 . 143
deville , Ordre de Citeaux , Diocéfe de Rouen ,
à la Dame de Fontenailles , Religieufe de l'Abbaye
de Bonlieu , même Ordre , Diocéfe du
Mans.
La Reine donna , le 4 de ce mois , le voile
noir à deux Religieufes Carmelites ; la Cérémonie
en fut faite par le Cardinal de Rochechouart.
Le Père Celaire , Carme Déchauffé
prêcha , à cette occaſion en préfence de la
Reine.
•
Le Sieur Maliffet , Munitionnaire chargé de
la fourniture du pain pour les Troupes duCamp
de Compiegne & de l'approvisionnement de
Paris , fe tranſporta , le 22 du mois dernier
au Camp du Régiment de la Reine , Cavalerie
, en conféquence des ordres du Duc de Choi
feul , & eut l'honneur de préfenter au Roi ,
après la revue , le pain qu'il avoit fait fuivant
la nouvelle méthode qu'il a imaginée. Sa Majeſté
en fit Elle-même l'eſſai , ainfi que les Princes
qui l'accompagnoient , & en parut fatisfaite.
Les Troupes auxquelles il a été diftribué , l'ont
trouvé très- bon . On donnera bientôt au Public
la coupe des différens moulins néceffaires
pour la nouvelle mouture que le feur Maliffer
emploie & par laquelle on gagne un fixiéme
fur le produit du grain , en même temps
qu'on donne au pain une qualité fupérieure
non feulement pour le goût , mais même pour
la couleur.
:
L'Evêque de S. Omer a donné le Pallium à
l'Archevêque Duc de Cambrai cette Cérémo
nie s'eft faite dans la Chapelle des Dames de la
Congrégation de cette Ville , le 4 de ce mois.
Monfeigneur le Duc de Berry & Monseigneur
le Comte de Provence font partis d'ici le 13
144 MERCURE DE FRANCE.
pour retourner à Versailles . Le Roi le propoſe
de partir demain pour le rendre à S. Ouen
où Sa Majefté foupera avec Monfeigneur le
Dauphin , Madame la Dauphine , Madame Adélaïde
, & Mefdames Victoire , Sophie & Louiſe
qui s'y rendront auffi ; le foir , Sa Majesté ira
coucher au Château de la Muette , d'où Elle
partira le lendemain pour le rendre à Verſailles
, ainfi que Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Victoire , Sophie & Louife. La Reine quittera
cette Ville le 17 pour retourner à Verſailles.
ES Régimens de la Marine , Infanterie , ceux
de Royal Normandie , & de la Reine , Cavalerie ,
ainsi que la Brigade de Defmazis , du Corps
Royal de l'Artillerie , ont eu ordre de fe rendre à
Compiegne , où ils font arrivés fucceffivement
au 18 du mois dernier : ces différens
Corps ont campé léparément.
du ta
Le 15 , Leurs Majeftés, accompagnées de toute
la Famille Royale , fe font rendues au Camp de
l'Artillerie. La Brigade , après avoir éxécuté les.
différens temps de l'éxercice prefcrits par la
nouvelle Ordonnance , a défilé devant le Roi ,
& a enfuite éxécuté , en préſence de Leurs Majeftés
& de la Famille Royale, l'école des bombes ,
des obus & du canon. Le Roi à paru très- fatis
fait de la préciſion avec laquelle cette Troupe a
fait l'Exercice , & fur- tout de la jufteffe avec laquelle
les Canoniers ont tiré les différentes bouches
à feu.
Le
17 , le Roi
s'eft
rendu
une
feconde
fois
avec
la
Reine
& toute
la Famille
Royale
au
Camp
de l'Artillerie
, & les
Canoniers
ont
éxécuré
de nouveau
, en préſence
de Leurs
Majefiés
,
l'Exercice
de la Bombe
, de l'Obus
& du Canon
,
& le
cheminement
de la Sappe
.
Le 18 , le Roi & la Reine , accompagnés de
140 MERCURE DE FRANCE.
la Famille Royale , & du Duc de Chartres , du
Prince de Condé & du Prince de Lamballe , fe
font rendus au Camp de la Cavalerie . Les deux
Régimens qui le compofoient ont éxécuté en préfence
de Leurs Majeftés , différentes manoeuvres
dont le Roi a paru très - fatisfait.
Le 22 , Leurs Majeftés & toute la Famille
Royale , accompagnées du Duc de Chartres , du
Prince de Condé , & du Prince de Lamballe , fe
fe font rendues au Camp du Régiment de la Marine
, qui a éxécuté devant le Roi, & à la fatisfac
tion de Sa Majefté , les différens temps de l'Exercice
, & les manoeuvres prefcrites par l'Ordonnance
du 20 Mars dernier .
Ces différens Corps font partis de leurs Camps
pour fe rendre à leurs deftinations refpectives.
Le Regiment de Royal Normandie eft parti le
23 , celui de la Reine , Cavalerie , le 24 , & celui
de la Marine , ainfi que la Brigade d'Artillerie
, le 25. Sa Majefté le propofe de faire venir
fucceffivement & chaque année les différentes parties
de fes Troupes , afin de juger par Elle- même
fi fes Ordonnances font bien éxécutées . Le
Şieur Amelot ayant été nommé à l'Intendance
de Bourgogne , le Roi a nommé pour remplir
la place de Préfident du Grand- Conſeil , dont il
étoit pourvu , le Sieur de Monthyon , qui , en
cette qualité a été préſenté le 18 , à Sa Majeſté.
Le Comte de Guerchy , Ambaffadeur du Roi
auprès du Roi de la Grande- Bretagne , eft arrivé
ici le 24 , & a été préſenté le 25 au matin à Sa
Majefté. Avant que de quitter la Cour de Londres ,
il a préfenté à Sa Majefté Britannique le Marquis
de Bloffet , Colonel d'un Régiment de Gre
nadiers-Royaux , que le Roi a nommé pour ré6-
NOVEMBRE . 1764. 141
der à ladite Cour en qualité de Miniſtre pendant
l'abſence de fon Ambaffadeur.
Les Sieurs Amelot, Intendant deBourgogne, le
Peletier de Morfontaine , Intendant de la Rochelle
, & Rouillé- d'Orfeuil , Intendant de Châlons
en Champagne , furent préfentés le 22 au
Roi par le Sieur de l'Averdy , Contrôleur -Gé
néral des Finances. Le même jour la Marquife
de Maulde fut auffi préfentée à Leurs Majeftés
& à la Famille Royale , par la Comteſſe de
Maulde .
Le 28 , Leopold- Charles de Choiſeul , Arche
vêque de Cambrai , a prêté ferment de fidélité
entre les mains du Roi.
ג
Le
23 , le
Comte
de
Woronzow
Grand
Chancelier
de
Ruffie
, a été
préſenté
à Leurs
Majeftés
& à la Famille
Royale
.
Le 29 , le fieur de Maupeou , fils du Premier
Préfident du Parlement de Paris , a eu l'honneur
d'être préfenté au Roi par fon Père , &
a remercié Sa Majefté de l'agrément qu'elle a
bien voulu lui accorder pour une Charge de
Confeiller au même Parlement , & pour celle
de Préfident à Mortier dont fon Père étoit revêtu.
mois ,
Le Marquis de Paulmy , Miniftre & ci-devant
Secrétaire d'Etat , ayant le Département de la
Guerre , Ambaffadeur du Roi auprès de la République
de Pologne , arriva ici le 6 de ce
& fut préſenté par le Duc de Praſlin .
Le Cardinal de Bernis a prêté ferment ,
9 , entre les mains du Roi , dans la Chapelle
du Château , pour l'Archevêché d'Alby . Il s'étoit
rendu , le 3 de ce mois , à Sens où il a
été facré dans la Cathédrale par le Cardinal
le
142 MERCURE DE FRANCE.
de Laynes qui avoit pour Alliſtans l'Evêque
d'Auxerre & celui de Béziers .
Le Sieur Turgot , Préfident à Mortier au Parlement
de Paris , ayant donné la démiffion de
fa Charge , le Roi vient d'y nommer le Sieur
Peletier de S. Fargeau , Avocat Général dudit
Parlement , dont la Place a été donnée au Sieur
Barentin . Le Sieur le Peletier de S. Fargeau &
le Sieur Barentin ont eu l'honneur d'erre préfentés
, à cette occafion , à Sa Majeſté.
Le fieur de Lamoignon de Montrevault ayant
donné fa démiffion de la Charge de Préfident
à Mortier du Parlement de Paris , le Roi y a
nommé le fieur de Gourgue , qui , à cette occafion
, a eu l'honneur d'être préfenté , le 8
à Sa Majesté.
Le 7 , le Sieur Mathieu , Principal du Collége
Royal de cette Ville , a eu l'honneur de
préfenter au Roi , à Monfeigneur le Dauphin ,
à Monfeigneur le Duc de Berry & à Monfeigneur
le Comte de Provence le Programme
de l'exercice qui s'eft fait le 9 dans lédit Collége
pour la diftribution folemnelle des Prix
accordés par Sa Majesté. Monfeigneur le Due
de Berry en a accordé un particulier au fieur
Herbet qui a foutenu l'exercice.
Le Roi a accordé au Duc de Trefmes &
au Comte de Guerchy les entrées du Ca
binet.
Sa Majesté à donné l'Abbaye de S. Méen
Ordre de S. Benoît , Diocéfe de S. Malo , à
l'Abbé de Moftueges , Sous- Précepteur des Enfans
de France ; l'Abbaye Régulière & Elective
de S. Nicolas d'Arrouaize , Ordre de S. Auguftin
, Diocéfe d'Arras , à Don Floride Tabary ,
Religieux de la même Abbaye ; & celle de Bon
N
NOVEM BR E. 1764 . 143
deville , Ordre de Citeaux , Diocéfe de Rouen ,
à la Dame de Fontenailles , Religieufe de l'Abbaye
de Bonlieu , même Ordre , Diocéfe du
Mans.
La Reine donna , le 4 de ce mois , le voile
noir à deux Religieufes Carmelites ; la Cérémonie
en fut faite par le Cardinal de Rochechouart.
Le Père Celaire , Carme Déchauffé
prêcha , à cette occaſion en préfence de la
Reine.
•
Le Sieur Maliffet , Munitionnaire chargé de
la fourniture du pain pour les Troupes duCamp
de Compiegne & de l'approvisionnement de
Paris , fe tranſporta , le 22 du mois dernier
au Camp du Régiment de la Reine , Cavalerie
, en conféquence des ordres du Duc de Choi
feul , & eut l'honneur de préfenter au Roi ,
après la revue , le pain qu'il avoit fait fuivant
la nouvelle méthode qu'il a imaginée. Sa Majeſté
en fit Elle-même l'eſſai , ainfi que les Princes
qui l'accompagnoient , & en parut fatisfaite.
Les Troupes auxquelles il a été diftribué , l'ont
trouvé très- bon . On donnera bientôt au Public
la coupe des différens moulins néceffaires
pour la nouvelle mouture que le feur Maliffer
emploie & par laquelle on gagne un fixiéme
fur le produit du grain , en même temps
qu'on donne au pain une qualité fupérieure
non feulement pour le goût , mais même pour
la couleur.
:
L'Evêque de S. Omer a donné le Pallium à
l'Archevêque Duc de Cambrai cette Cérémo
nie s'eft faite dans la Chapelle des Dames de la
Congrégation de cette Ville , le 4 de ce mois.
Monfeigneur le Duc de Berry & Monseigneur
le Comte de Provence font partis d'ici le 13
144 MERCURE DE FRANCE.
pour retourner à Versailles . Le Roi le propoſe
de partir demain pour le rendre à S. Ouen
où Sa Majefté foupera avec Monfeigneur le
Dauphin , Madame la Dauphine , Madame Adélaïde
, & Mefdames Victoire , Sophie & Louiſe
qui s'y rendront auffi ; le foir , Sa Majesté ira
coucher au Château de la Muette , d'où Elle
partira le lendemain pour le rendre à Verſailles
, ainfi que Monfeigneur le Dauphin , Madame
la Dauphine , Madame Adélaïde , Mefdames
Victoire , Sophie & Louife. La Reine quittera
cette Ville le 17 pour retourner à Verſailles.
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Résumé : De COMPIEGNE, le 15 Août 1764.
Du 15 au 25 août 1764, plusieurs régiments de l'armée française, incluant ceux de la Marine, de l'Infanterie, de la Cavalerie, ainsi que la Brigade de l'Artillerie, se sont rassemblés à Compiègne. Le 15 août, Leurs Majestés et la Famille Royale ont assisté à des exercices militaires au Camp de l'Artillerie. La Brigade a exécuté divers exercices, tels que le tir des bombes, des obus et du canon, sous le regard satisfait du Roi. Le 17 août, le Roi et la Reine ont de nouveau assisté à des exercices de l'Artillerie. Le 18 août, ils ont observé des manœuvres de la Cavalerie. Le 22 août, le Régiment de la Marine a exécuté des exercices devant le Roi. Après ces démonstrations, les différents corps ont quitté Compiègne pour rejoindre leurs destinations respectives. Le Roi a exprimé son intention de faire venir chaque année les différentes parties de ses troupes pour vérifier l'exécution de ses ordonnances. Plusieurs nominations et présentations ont eu lieu, notamment celle du Sieur de Monthyon au poste de Président du Grand Conseil, du Comte de Guerchy comme Ambassadeur auprès du Roi de Grande-Bretagne, et de divers intendants. Le Cardinal de Bernis a prêté serment pour l'Archevêché d'Alby. Le Roi a également accordé diverses abbayes et charges, et la Reine a donné le voile noir à deux religieuses carmélites. Le Sieur Maliffet a présenté une nouvelle méthode de fabrication du pain, approuvée par le Roi et les Princes. L'Évêque de Saint-Omer a remis le Pallium à l'Archevêque de Cambrai. Enfin, la Famille Royale a quitté Compiègne pour retourner à Versailles.
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79
p. 194-196
De PETERSBOURG, le 12 Octobre 1764. EXTRAIT d'une Lettre de Warsovie, du 22 Septembre 1764.
Début :
Comme les moyens de conciliation n'ont pu séduire jusqu'à présent quelques Magistrats [...]
Mots clefs :
Conciliation, Magistrats, Prince, Grand régimentaire, Troupes, Infanterie, Détachement, Capitaine, Attaque, Régiments de hussards
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : De PETERSBOURG, le 12 Octobre 1764. EXTRAIT d'une Lettre de Warsovie, du 22 Septembre 1764.
De PETERSBOURG le 12 Octobre 1764.
EXTRAIT d'une Lettre de Warfovie , du
22 Septembie 1764.
Comme les moyens de conciliation n'ont pu
féduire jufqu'à préfent quelques Magiftrats qui
perlévérent dans leur oppofition a la Confédération
générale & refulent de reconnoître te
Roi , il paroît qu'on a réfolu d'employer les
voies de rigueur. Le Prince Czartoriski , Grand
Régimentaire , a , dit-on , donné ordre à deux
Régimens d'Infanterie des Troupes de la Couronne
, ainsi qu'à deux Régimens de Cavalerie ,
d'entrer dans les Terres de l'Evêché de CracoDECEMBRE.
1764. 195
vie dont l'Evêque eft du nombre des Oppofans ,
d'en tirer les fourages pour leurs chevaux & de
prendre leur folde fur les revenus du Prélat :
l'un de ces deux derniers Régimens elt commandé
par le Comte Potocki , Echanfon de Lithuanie,
& l'autre par le Comte Wielopolski , Grand
Ecuyer de la Couronne.
Le Régiment d'infanterie du Grand Général
de la Couronne marcha , le 19 , par ordre du
Grand Régimentaire , vers Bialyftocki : le Comte
Branicki a , dit-on , écrit qu'il étoit difpofé à reconnoître
le Roi , & doit , à ce qu'on ajoute ,
ſe rendre incellamment au même endroit.
EXTRAIT d'une Lettre de Warfovie , du
29 Septembre 1764.
Sa Majesté a envoyé à Berlin le Prince Czartoriski
, Grand Veneur de la Couronne ; on affure
que l'objet de fa commiffion eft d'apprendre
de la bouche même du Roi de Pruffe le
motif des procédés d'un détachement de fes
Troupes qui , comme on l'a déja annoncé , eft
entré dans la Grande Pologne & y a enlevé pla-
Geurs Habitans du Pays.
EXTRAIT d'une Lettre de Warfovie , du
8 Octobre 1764.
On affure que le petit détachement de Hoffards
Pruffiens , qui étoit entré dans la Grande
Pologne , eft retourné en Siléfie . On a recu les
particularités fuivantes de l'invasion de ces
Troupes dans cette Province . Le Capitaine Fermelli
, qui les commandoit , eft venu fondre inopinément
avec fon monde , le fabre à la main
& la carabine armées , fur les Terres du Prince
Sułkowfai , Général au ſervice de l'Impératrice-
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
Reine ; il a défarmé la garde de ce Prince & enlevé
plufieurs perfonnes : pendant ce temps - là ,
d'autres pelotons de Hullards le font emparés
des avenues de Kobolin , d'Odonalow , de Szalmierzym
& d'autres Villages des environs , d'où
ils ont emmené par force le fieur Koſchenbahr,
Commillaire d'Often , & un grand nombre de
Bourgeois & d'Habitans , fans diftinction d'âge
ni de rang , nés , à la vérité , en Silésie , mais
domiciliés en Pologne depuis très - longtemps.
EXTRAIT d'une Lettre de Warfovie , du
22 Septembie 1764.
Comme les moyens de conciliation n'ont pu
féduire jufqu'à préfent quelques Magiftrats qui
perlévérent dans leur oppofition a la Confédération
générale & refulent de reconnoître te
Roi , il paroît qu'on a réfolu d'employer les
voies de rigueur. Le Prince Czartoriski , Grand
Régimentaire , a , dit-on , donné ordre à deux
Régimens d'Infanterie des Troupes de la Couronne
, ainsi qu'à deux Régimens de Cavalerie ,
d'entrer dans les Terres de l'Evêché de CracoDECEMBRE.
1764. 195
vie dont l'Evêque eft du nombre des Oppofans ,
d'en tirer les fourages pour leurs chevaux & de
prendre leur folde fur les revenus du Prélat :
l'un de ces deux derniers Régimens elt commandé
par le Comte Potocki , Echanfon de Lithuanie,
& l'autre par le Comte Wielopolski , Grand
Ecuyer de la Couronne.
Le Régiment d'infanterie du Grand Général
de la Couronne marcha , le 19 , par ordre du
Grand Régimentaire , vers Bialyftocki : le Comte
Branicki a , dit-on , écrit qu'il étoit difpofé à reconnoître
le Roi , & doit , à ce qu'on ajoute ,
ſe rendre incellamment au même endroit.
EXTRAIT d'une Lettre de Warfovie , du
29 Septembre 1764.
Sa Majesté a envoyé à Berlin le Prince Czartoriski
, Grand Veneur de la Couronne ; on affure
que l'objet de fa commiffion eft d'apprendre
de la bouche même du Roi de Pruffe le
motif des procédés d'un détachement de fes
Troupes qui , comme on l'a déja annoncé , eft
entré dans la Grande Pologne & y a enlevé pla-
Geurs Habitans du Pays.
EXTRAIT d'une Lettre de Warfovie , du
8 Octobre 1764.
On affure que le petit détachement de Hoffards
Pruffiens , qui étoit entré dans la Grande
Pologne , eft retourné en Siléfie . On a recu les
particularités fuivantes de l'invasion de ces
Troupes dans cette Province . Le Capitaine Fermelli
, qui les commandoit , eft venu fondre inopinément
avec fon monde , le fabre à la main
& la carabine armées , fur les Terres du Prince
Sułkowfai , Général au ſervice de l'Impératrice-
I ij
196 MERCURE DE FRANCE .
Reine ; il a défarmé la garde de ce Prince & enlevé
plufieurs perfonnes : pendant ce temps - là ,
d'autres pelotons de Hullards le font emparés
des avenues de Kobolin , d'Odonalow , de Szalmierzym
& d'autres Villages des environs , d'où
ils ont emmené par force le fieur Koſchenbahr,
Commillaire d'Often , & un grand nombre de
Bourgeois & d'Habitans , fans diftinction d'âge
ni de rang , nés , à la vérité , en Silésie , mais
domiciliés en Pologne depuis très - longtemps.
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Résumé : De PETERSBOURG, le 12 Octobre 1764. EXTRAIT d'une Lettre de Warsovie, du 22 Septembre 1764.
En octobre 1764, des tensions persistent en Pologne, où certains magistrats refusent de reconnaître le roi et s'opposent à la Confédération générale. Le Prince Czartoriski, Grand Régimentaire, ordonne à des régiments d'infanterie et de cavalerie de pénétrer dans les terres de l'Évêché de Cracovie, dirigé par un évêque opposant, pour y prélever des fourrages et des soldes. Ces régiments sont commandés par le Comte Potocki et le Comte Wielopolski. Le 19 octobre, un régiment d'infanterie se dirige vers Bialystock, où le Comte Branicki, favorable au roi, doit se rendre. Parallèlement, le Prince Czartoriski se rend à Berlin pour discuter avec le roi de Prusse des actions d'un détachement prussien qui avait pénétré en Grande Pologne et enlevé des habitants. Le 8 octobre, il est rapporté que ce détachement, dirigé par le Capitaine Fermelli, a quitté la Grande Pologne pour retourner en Silésie. Parmi les enlevés figurent le sieur Koschenbahr et de nombreux bourgeois et habitants originaires de Silésie mais domiciliés en Pologne depuis longtemps.
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