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1
p. 2504-2506
RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
Début :
Le même zele, Monsieur, pour la gloire de ma Patrie, dont on a vû des marques, [...]
Mots clefs :
Archevêque de Sens, Joigny, Diocèse, Hardouin, Prélat
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texteReconnaissance textuelle : RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
RECEPTION de M. l'Archevêque
de Sens , en la Ville de Joigny. Lettre
écrite à M. D. L. R.
L
E même zele , Monsieur , pour la gloire de
ma Patrie , dont on a vu des marques , ag- m'en- gréées du Public dans differens Mercures ,
gage aujourd'hui à vous faire part d'un Evenement qui nous interesse plus que tous ceux qui
ont precedé. Personne n'a pris plus de part que nous à l'Elevation de M. Languet de Gergy sur
le Siege Archiepiscopal de Sens , et nous soupirions après son arrivée dans notre Ville ,
qu'enfin ce digne Prélat a bien voulu nous accorder une faveur si consolante et si glorieuse pour
HOUS.
lorsLe Mardi 21 Octobre , M. l'Archevêque de
Sens , fit sa premiere entrée à Joigny , Ville qu'il
a la bonté de regarder comme une portion con- sidérable de son Diocèse , et d'honorer d'une
bienveillance particuliere. Voici en peu de mots
P'ordre de cette Ceremonie. Nos Compagnies Bourgeoises , qui sont nombreuses et fort lestes ,
se mirent sous les Armes , et allerent former une
double Haye sur le grand Chemin , en dehors de
la Porte S. Jacques , par où le Prélat devoit arriver. Les Drapeaux , d'un gout magnifique ,
étoient portez par des Enfans de Famille , l'Elite
de notre Jeunesse , tenant l'Epée nuë à la main.
Presque toute la Ville accourut dans les dehors,
pour aller au devant , comme on court audevant
d'un Pere , également cheri et respecté. Il arriva
à la Porte que j'ai dite , vers les 6 heures du soir.
accompagné de M. l'Abbé Hardouin , de M. le
Théologal, et d'autres Ecclesiastiques distinguez,
NOVEMBRE. 1732. 2505
guez. Aussi-tôt on entendit le son de toutes les
Cloches de la Ville , et on fit une grande déchare
ge de Boëtes.
Les Compagnies Bourgeoises l'accompagnerent jusqu'à l'Hôtel de M.le Président Hardouin,
qui eut l'honneur de lui donner la main à la descente du Carosse , et à l'instant elles firent une
décharge de toute leur Mousqueterie.
A peine M. l'Archevêque fut-il entré dans cet
Hôtel , où il a logé , qu'il y reçut les présens de
la Ville , et ensuite le compliment du Corps de
Ville , M. le Maire à la tête. Il fut aussi compli menté par les Officiers du Bailliage , par ceux de
l'Election , de la Prevôté , des Eaux et Forêts , et
par les autres Corps de la Ville. On avoit commandé douze hommes de chaque Compagnie
pour monter la Garde à sa porte ; mais il ne vou
Îut jamais le permettre.
Le lendemain , notre Illustre Prélat ayant pris
ses Habits Episcopaux, fut conduit sous un Dais,
que porterent quatre Conseillers jusqu'à l'Eglise de S. Thibault , les Compagnies Bourgeoises ,
avec tous leurs Officiers, &c. precedant la marche
M. l'Archevêque celebra la Messe en ceremonie , puis monta en Chaire , et fit en presense
d'un Peuple infini , un Discours des plus patetiques et des plus édifians. Il prêcha encore le lendemain , et ce fut sur l'Amour de Dieu. Ce Sermon enleva et attendrit tout l'Auditoire. On ne
peut pas traiter un si grand sujet plus dignement,
plus chrétiennement, et plus à la portée de tout le monde.
Durant son séjour et le cours de sa visite il a
donné à manger aux Chefs des differents Corps
de la Ville , et a fait l'honneur à quelques principaux Officiers et Bourgeois de les en prier.On ne peut
2506 MERCURE DE FRANCE
peut rien ajouter aux politesses , à l'affabilité et
aux manieres toutes gracieuses de ce Prélat.
Je vous dirai , Monsieur , que dans l'un de ces
repas , je fus obligé de soutenir la réputation de
nos vins, ces vins fameux dont il est parlé dans
plusiers Mercures , contre les prétentions frivoles
de nos Emules ; surquoi M. l'Archevêque voulut bien entendre une partie de mes raisons . Pour comble de grace, il voulut aussi me faire l'honneur de venir chez moi , ce que je n'oublierai jamais. Je ne crois pas non plus que les Domestiques de plusieurs Maisons , ainsi que les Pauvres,
puissent jamais oublier son heureuse arrivée , par
ses liberalitez et par ses aumônes.
Je ne sçaurois , sans injustice , omettre icy les attentions de M. le Maire et des Echevins durant
ce séjour ; entre autres soins , le Gibier et les.
meilleurs Vins se sont toujours trouvez en abondance. Enfin , Monsieur , si nous avons vû avec
regret , M. l'Archevêque de Sens partir de Joigny, nous avons eu l'agréable consolation de
l'entendre marquer beaucoup de satisfaction de
la reception qui lui a été faite dans cette Ville ,
et des honneurs que nous avons tâché de lui rendre. Je suis , Monsieur , &c.
Signé , LE BEU F , Capitaine de la Milics
Bourgeoise deJoigny.
A Joigny , le 28 Octobre 1732
de Sens , en la Ville de Joigny. Lettre
écrite à M. D. L. R.
L
E même zele , Monsieur , pour la gloire de
ma Patrie , dont on a vu des marques , ag- m'en- gréées du Public dans differens Mercures ,
gage aujourd'hui à vous faire part d'un Evenement qui nous interesse plus que tous ceux qui
ont precedé. Personne n'a pris plus de part que nous à l'Elevation de M. Languet de Gergy sur
le Siege Archiepiscopal de Sens , et nous soupirions après son arrivée dans notre Ville ,
qu'enfin ce digne Prélat a bien voulu nous accorder une faveur si consolante et si glorieuse pour
HOUS.
lorsLe Mardi 21 Octobre , M. l'Archevêque de
Sens , fit sa premiere entrée à Joigny , Ville qu'il
a la bonté de regarder comme une portion con- sidérable de son Diocèse , et d'honorer d'une
bienveillance particuliere. Voici en peu de mots
P'ordre de cette Ceremonie. Nos Compagnies Bourgeoises , qui sont nombreuses et fort lestes ,
se mirent sous les Armes , et allerent former une
double Haye sur le grand Chemin , en dehors de
la Porte S. Jacques , par où le Prélat devoit arriver. Les Drapeaux , d'un gout magnifique ,
étoient portez par des Enfans de Famille , l'Elite
de notre Jeunesse , tenant l'Epée nuë à la main.
Presque toute la Ville accourut dans les dehors,
pour aller au devant , comme on court audevant
d'un Pere , également cheri et respecté. Il arriva
à la Porte que j'ai dite , vers les 6 heures du soir.
accompagné de M. l'Abbé Hardouin , de M. le
Théologal, et d'autres Ecclesiastiques distinguez,
NOVEMBRE. 1732. 2505
guez. Aussi-tôt on entendit le son de toutes les
Cloches de la Ville , et on fit une grande déchare
ge de Boëtes.
Les Compagnies Bourgeoises l'accompagnerent jusqu'à l'Hôtel de M.le Président Hardouin,
qui eut l'honneur de lui donner la main à la descente du Carosse , et à l'instant elles firent une
décharge de toute leur Mousqueterie.
A peine M. l'Archevêque fut-il entré dans cet
Hôtel , où il a logé , qu'il y reçut les présens de
la Ville , et ensuite le compliment du Corps de
Ville , M. le Maire à la tête. Il fut aussi compli menté par les Officiers du Bailliage , par ceux de
l'Election , de la Prevôté , des Eaux et Forêts , et
par les autres Corps de la Ville. On avoit commandé douze hommes de chaque Compagnie
pour monter la Garde à sa porte ; mais il ne vou
Îut jamais le permettre.
Le lendemain , notre Illustre Prélat ayant pris
ses Habits Episcopaux, fut conduit sous un Dais,
que porterent quatre Conseillers jusqu'à l'Eglise de S. Thibault , les Compagnies Bourgeoises ,
avec tous leurs Officiers, &c. precedant la marche
M. l'Archevêque celebra la Messe en ceremonie , puis monta en Chaire , et fit en presense
d'un Peuple infini , un Discours des plus patetiques et des plus édifians. Il prêcha encore le lendemain , et ce fut sur l'Amour de Dieu. Ce Sermon enleva et attendrit tout l'Auditoire. On ne
peut pas traiter un si grand sujet plus dignement,
plus chrétiennement, et plus à la portée de tout le monde.
Durant son séjour et le cours de sa visite il a
donné à manger aux Chefs des differents Corps
de la Ville , et a fait l'honneur à quelques principaux Officiers et Bourgeois de les en prier.On ne peut
2506 MERCURE DE FRANCE
peut rien ajouter aux politesses , à l'affabilité et
aux manieres toutes gracieuses de ce Prélat.
Je vous dirai , Monsieur , que dans l'un de ces
repas , je fus obligé de soutenir la réputation de
nos vins, ces vins fameux dont il est parlé dans
plusiers Mercures , contre les prétentions frivoles
de nos Emules ; surquoi M. l'Archevêque voulut bien entendre une partie de mes raisons . Pour comble de grace, il voulut aussi me faire l'honneur de venir chez moi , ce que je n'oublierai jamais. Je ne crois pas non plus que les Domestiques de plusieurs Maisons , ainsi que les Pauvres,
puissent jamais oublier son heureuse arrivée , par
ses liberalitez et par ses aumônes.
Je ne sçaurois , sans injustice , omettre icy les attentions de M. le Maire et des Echevins durant
ce séjour ; entre autres soins , le Gibier et les.
meilleurs Vins se sont toujours trouvez en abondance. Enfin , Monsieur , si nous avons vû avec
regret , M. l'Archevêque de Sens partir de Joigny, nous avons eu l'agréable consolation de
l'entendre marquer beaucoup de satisfaction de
la reception qui lui a été faite dans cette Ville ,
et des honneurs que nous avons tâché de lui rendre. Je suis , Monsieur , &c.
Signé , LE BEU F , Capitaine de la Milics
Bourgeoise deJoigny.
A Joigny , le 28 Octobre 1732
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Résumé : RECEPTION de M. l'Archevêque de Sens, en la Ville de Joigny. Lettre écrite à M. D. L. R.
Le texte décrit la réception de M. Languet de Gergy, nouvel archevêque de Sens, à Joigny. Le 21 octobre 1732, l'archevêque fit une entrée solennelle dans la ville, accueilli par les compagnies bourgeoises et une foule enthousiaste. Des jeunes de familles distinguées portaient des drapeaux magnifiques et étaient armés d'épées. À son arrivée, les cloches sonnèrent et des salves de mousqueterie furent tirées. L'archevêque reçut les présents de la ville et les compliments des différents corps municipaux. Le lendemain, il célébra la messe et prononça un discours édifiant. Durant son séjour, il invita les chefs des corps de la ville à des repas et fit des aumônes aux domestiques et aux pauvres. L'archevêque exprima sa satisfaction quant à l'accueil reçu à Joigny avant de quitter la ville. Le texte se conclut par la signature de Le Beu F, capitaine de la milice bourgeoise de Joigny, datée du 28 octobre 1732.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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2
p. 318-322
Supplement à la Collation des Conciles du P. Labbe, &c. [titre d'après la table]
Début :
PROJET d'un Supplément à la Collection des Conciles du PERE LABBE, qui doit [...]
Mots clefs :
Conciles, Père Labbe, Notes, Savants, Hardouin, Recueil, Compilateurs
Afficher :
texteReconnaissance textuelle : Supplement à la Collation des Conciles du P. Labbe, &c. [titre d'après la table]
PROJET d'un Supplément à la Collection
des Conciles du PERE LABBE , qui doit
s'imprimer incessamment , à Paris , chez Briasson
, Libraire , rue S, Jacques , à la Science ; et
à Geneve , chez Fabri et Barrillot.
Plusieurs Sçavans se sont appliquez à donner
des Collections de Conciles ; mais malgré leurs
soins , ils n'ont pû tout découvrir. C'est en profitant
du travail de chaque Compilateur , que le
dernier a donné la plus ample Collection . Merlin
se chargea le premier d'une entreprise si impor
-tante ; Crabbe vint après et augmenta le Recueil
de son Prédecesseur , et Crabbe fut suivi par Surius
, qui fit de nouvelles découvertes. Celui- cy
fut ensuite surpassé par Binius ; mais le P. Labbe
effaça tous ces Compilateurs , en donnant en
1671. la plus ample de toutes les collections.
Outre ses recherches particulieres , il se servit
utilement de quelques Ecrivains , tels qu’Uchelli ,
Marca , &c. qui avoient inseré des Conciles dans
leurs Ouvrages.
Depuis 1671. quelques Auteurs , comme Cotelier
, Bollandus , &c . ont publié des Monumens
Ecclesiastiques , et parmi ceux- là , les Actes de
divers Conciles. D'autres ont mis au jour des
collections de Conciles ; Baluze , outre le recueil
des Conciles de la Gaule Narbonnoise , publié
en 1668. a imprimé en 1683. un premier Tome
d'une nouvelle Collection des Conciles avec des
notes , et en a inseré quelques - uns dans ses Miscellanées.
Le Cardinal d'Aguirre a publié la Collection
la plus ample et la plus curieuse des Conciles
d'Espagne. Le P. Bessin a recueilli ceux de
la Province de Normandie. Avec tant de secours
il a été facile au P. Hardoüin de donner une plus
ample Edition des Conciles ; il l'auroit renduë
plus
FEVRIER 1734. 319
plus parfaite, si , aux Conciles qui lui ont été envoyez
de differents endroits de l'Europe , et à
ceux qu'il a extraits de ces sçavans Compilateurs,
il avoit pris la peine de joindre les Conciles inserez
dans divers Auteurs Ecclesiastiques ; en
quoi il eût imité le docte P. Labbe.
Enfin , M. Coleti vient de publier à Venise la
plus ample de toutes les Collections de Conciles.
Il a adopté avec raison celle du P. Labbe ,
ajoûté les Conciles publiez par le P. Hardouin
et profité des recherches particulieres de ce fameux
Ecrivain. Il a aussi recueilli les Conciles
et les Statuts Synodaux que le P. Martene et
quelques autres Sçavans ont insérez dans leurs
vastes Collections de Pieces.
Malgré toutes ces recherches , je puis assurer
qu'on peut faire de nouvelles Additions. J'ai ramassé
un nombre considerable de Conciles et
de Synodes , ou inconnus jusqu'à présent , ou
non encore imprimez , ou qui jusqu'ici n'ont
point été inserez dans les Collections de Conciles
. A l'égard des Synodes , je ne donnerai aucun
de ceux qui ont paru depuis l'an 130. conformément
au Projet du P. Labbe.
Ces Additions considerables m'ont déterminé
à publier un Supplement ; et comme l'Edition
des Conciles du P. Labbe est la plus répanduë ,
je me suis proposé de recueillir tous les Conciles
publiez par le P. Hardouin et par M. Coleti , et
de les joindre à ceux que j'ai moi- même décou
verts. Tous ces Actes seront accompagnez de
Notes pour l'intelligence du Texte , et même de
Variantes, tirées des Manuscrits et des Imprimez.
Ces divers morceaux composeront la premiere
Partie de ce Supplément. Il y aura une Table
exacte des Matieres qui y seront contenuës.
Fij Mais
320 MERCURE DE FRANCE
Mais j'aurois crû ne donner qu'un Supplement
impartait à la Collection des Conciles du P.Labbe
, si je m'étois borné à ce Recueil. J'ai done
cherché à le rendre plus utile , en rectifiant et en
réformant la Collection entiere. Pour cela , sans
prétendre m'ériger en Censcur de tous les Compilateurs
de Conciles , je me suis attaché à épurer
le Texte , à revoir et corriger plusieurs endroits
des Versions , à suppléer à ceux qui étoient
omis et qui se trouvent dans les Manuscrits ou
dans les premieres Editions ; enfin à rétablir cer-,
tains termes ausquels on en a substitué d'étran
gers. J'ai collationné à ce sujet les Imprimez avec
ce que j'ai pu voir de Manuscrits. J'ai même
étendu mes soins jusqu'à corriger les fautes d'impression
, qui , comme on sçait , rendent souvent
le sens inintelligible. C'est par ces seuls moyens.
qu'on peut trouver la véritable leçon des Textes
et rendre utiles les Pieces qu'on donne au Public.
Outre ce pénible travail , j'ai composé des Notes
sur les endroits difficiles. La plupart des Col
lecteurs en ont promis ; celles du P. Labbe n'ont
point vu le jour , quoiqu'il y renvoye le Lecteur.
Le P. Sirmond , qui étoit plus en état que
personne de faire des Notes , en a mis d'excelÎentes
dans son Recueil des Conciles de France.
Le P. Labbe et le P. Hardouin les ont transportées
dans leurs Collections.On trouve très- peu de
Notes dans les autres Compilateurs de Conciles
et de Synodes. Le P. Hardouin , convaincu de la
nécessité de faire des remarques , a crú y pouvoir
suppléer par une Table fort ample et fort détaillée
des Matieres contenuës dans sa Collection ; mais
cette Table n'a servi qu'à faire regretter les Notes ..
Ce que je me propose principalement d'éclaircir.
regarde le temps et le Lieu où les Conciles ont
été
FEVRIER . 1734. 321
été assemblez ; ce qui y a donné occasion et les
difficu tez qu'on rencontre dans les Canons et
qui ont exercé la critique des gens habiles . J'ai
profité de leur travail , et j'y ai joint mes remarques
pariculieres.
Pour applanir, autant qu'il est possible , toutes
sortes de difficultez , j'ai fait une Liste alphabe
tique de certains mots inconnus , barbares ét
obscurs , qui sont dans les Actes et dans les Pieces
originales des Conciles , j'indique les pages
des differentes Collections où ils se trouvent ; etje
fixe le sens de la plupart dans l'explication que
je donne ou que je tire des Dissertations des Sçavans.
Les premiers Editeurs ont eu soin de marquer
dans des Préfaces ou à la marge , les Archives et
les Bibliotheques d'où ils avoient tiré les Actes
qu'ils donnoient au Public . Ils en assuroient parlà
l'autenticité , et mettoient le Lecteur en état
de consulter les sources où ils avoient puisé ,
mais cette attention si nécessaire a été négligée
par leurs Successeurs ; ainsi pour réparer cette
omission , j'ai composé une Liste de tous les
Conciles inserez dans les diverses Collections , à
laquelle j'ai joint le nom des Bibliotheques d'ou
ils ont été tirez.
Cet amas de Corrections , de Variantes , de
Notes et de Catalogues , formera la seconde Partie
de ce Supplément . Quoiqu'en la composant
j'aye eu principalement en vue la collection.du
P. Labbe , et que pour cela j'aye rangé toutes
ces differentes Remarques suivant l'ordre des
Tomes et des pages de la Collection de ce sçavant
Jesuite ; cependant pour rendre mon Supplément
atile à ceux qui ont toute autre Collection , comme
celle de Crabbe , de Surius , de Nicolini , de
Fiij Binhos
322 MERCURE DE FRANCE
Binius , du P. Hardouin , &c . j'ai également eu
soin d'indiquer les pages de ces divers Recueils ,
où se trouve chaque Concile , auquel par conséquent
doivent se rapporter les Notes , corrections
et les Variantes. Je me ferai un plaisir de
profiter des lumieres que les Sçavans voudront
bien me communiquer , et qu'ils auront la bonté
d'envoyer aux Libraires qui se chargent d'imprimer
ce Supplement.
Je dois avertir que pour ne pas faire acheter
de nouveau les Collections particulieres imprimées
en France , les Libraires s'abtiendront d'idserer
dans ce Supplément le Volume publié par
M. Baluze , sous le titre de : Nova Collectio Coneiliorum.
Si cependant les Sçavans sont d'un autre
avis , ces Libraires s'y conformeront.
On imprimera ce Supplément de même forme ,
grandeur et caractere que les Conciles du F. Labbe,
et on n'en tirera qu'un petit nombre d'Exemplaires,
sur le prix desquels on accordera un benefice à ceux
qui en retiendront par avance.
On n'en imprimera aucun en grand Papier , qua
pour ceux qui les demanderont.
des Conciles du PERE LABBE , qui doit
s'imprimer incessamment , à Paris , chez Briasson
, Libraire , rue S, Jacques , à la Science ; et
à Geneve , chez Fabri et Barrillot.
Plusieurs Sçavans se sont appliquez à donner
des Collections de Conciles ; mais malgré leurs
soins , ils n'ont pû tout découvrir. C'est en profitant
du travail de chaque Compilateur , que le
dernier a donné la plus ample Collection . Merlin
se chargea le premier d'une entreprise si impor
-tante ; Crabbe vint après et augmenta le Recueil
de son Prédecesseur , et Crabbe fut suivi par Surius
, qui fit de nouvelles découvertes. Celui- cy
fut ensuite surpassé par Binius ; mais le P. Labbe
effaça tous ces Compilateurs , en donnant en
1671. la plus ample de toutes les collections.
Outre ses recherches particulieres , il se servit
utilement de quelques Ecrivains , tels qu’Uchelli ,
Marca , &c. qui avoient inseré des Conciles dans
leurs Ouvrages.
Depuis 1671. quelques Auteurs , comme Cotelier
, Bollandus , &c . ont publié des Monumens
Ecclesiastiques , et parmi ceux- là , les Actes de
divers Conciles. D'autres ont mis au jour des
collections de Conciles ; Baluze , outre le recueil
des Conciles de la Gaule Narbonnoise , publié
en 1668. a imprimé en 1683. un premier Tome
d'une nouvelle Collection des Conciles avec des
notes , et en a inseré quelques - uns dans ses Miscellanées.
Le Cardinal d'Aguirre a publié la Collection
la plus ample et la plus curieuse des Conciles
d'Espagne. Le P. Bessin a recueilli ceux de
la Province de Normandie. Avec tant de secours
il a été facile au P. Hardoüin de donner une plus
ample Edition des Conciles ; il l'auroit renduë
plus
FEVRIER 1734. 319
plus parfaite, si , aux Conciles qui lui ont été envoyez
de differents endroits de l'Europe , et à
ceux qu'il a extraits de ces sçavans Compilateurs,
il avoit pris la peine de joindre les Conciles inserez
dans divers Auteurs Ecclesiastiques ; en
quoi il eût imité le docte P. Labbe.
Enfin , M. Coleti vient de publier à Venise la
plus ample de toutes les Collections de Conciles.
Il a adopté avec raison celle du P. Labbe ,
ajoûté les Conciles publiez par le P. Hardouin
et profité des recherches particulieres de ce fameux
Ecrivain. Il a aussi recueilli les Conciles
et les Statuts Synodaux que le P. Martene et
quelques autres Sçavans ont insérez dans leurs
vastes Collections de Pieces.
Malgré toutes ces recherches , je puis assurer
qu'on peut faire de nouvelles Additions. J'ai ramassé
un nombre considerable de Conciles et
de Synodes , ou inconnus jusqu'à présent , ou
non encore imprimez , ou qui jusqu'ici n'ont
point été inserez dans les Collections de Conciles
. A l'égard des Synodes , je ne donnerai aucun
de ceux qui ont paru depuis l'an 130. conformément
au Projet du P. Labbe.
Ces Additions considerables m'ont déterminé
à publier un Supplement ; et comme l'Edition
des Conciles du P. Labbe est la plus répanduë ,
je me suis proposé de recueillir tous les Conciles
publiez par le P. Hardouin et par M. Coleti , et
de les joindre à ceux que j'ai moi- même décou
verts. Tous ces Actes seront accompagnez de
Notes pour l'intelligence du Texte , et même de
Variantes, tirées des Manuscrits et des Imprimez.
Ces divers morceaux composeront la premiere
Partie de ce Supplément. Il y aura une Table
exacte des Matieres qui y seront contenuës.
Fij Mais
320 MERCURE DE FRANCE
Mais j'aurois crû ne donner qu'un Supplement
impartait à la Collection des Conciles du P.Labbe
, si je m'étois borné à ce Recueil. J'ai done
cherché à le rendre plus utile , en rectifiant et en
réformant la Collection entiere. Pour cela , sans
prétendre m'ériger en Censcur de tous les Compilateurs
de Conciles , je me suis attaché à épurer
le Texte , à revoir et corriger plusieurs endroits
des Versions , à suppléer à ceux qui étoient
omis et qui se trouvent dans les Manuscrits ou
dans les premieres Editions ; enfin à rétablir cer-,
tains termes ausquels on en a substitué d'étran
gers. J'ai collationné à ce sujet les Imprimez avec
ce que j'ai pu voir de Manuscrits. J'ai même
étendu mes soins jusqu'à corriger les fautes d'impression
, qui , comme on sçait , rendent souvent
le sens inintelligible. C'est par ces seuls moyens.
qu'on peut trouver la véritable leçon des Textes
et rendre utiles les Pieces qu'on donne au Public.
Outre ce pénible travail , j'ai composé des Notes
sur les endroits difficiles. La plupart des Col
lecteurs en ont promis ; celles du P. Labbe n'ont
point vu le jour , quoiqu'il y renvoye le Lecteur.
Le P. Sirmond , qui étoit plus en état que
personne de faire des Notes , en a mis d'excelÎentes
dans son Recueil des Conciles de France.
Le P. Labbe et le P. Hardouin les ont transportées
dans leurs Collections.On trouve très- peu de
Notes dans les autres Compilateurs de Conciles
et de Synodes. Le P. Hardouin , convaincu de la
nécessité de faire des remarques , a crú y pouvoir
suppléer par une Table fort ample et fort détaillée
des Matieres contenuës dans sa Collection ; mais
cette Table n'a servi qu'à faire regretter les Notes ..
Ce que je me propose principalement d'éclaircir.
regarde le temps et le Lieu où les Conciles ont
été
FEVRIER . 1734. 321
été assemblez ; ce qui y a donné occasion et les
difficu tez qu'on rencontre dans les Canons et
qui ont exercé la critique des gens habiles . J'ai
profité de leur travail , et j'y ai joint mes remarques
pariculieres.
Pour applanir, autant qu'il est possible , toutes
sortes de difficultez , j'ai fait une Liste alphabe
tique de certains mots inconnus , barbares ét
obscurs , qui sont dans les Actes et dans les Pieces
originales des Conciles , j'indique les pages
des differentes Collections où ils se trouvent ; etje
fixe le sens de la plupart dans l'explication que
je donne ou que je tire des Dissertations des Sçavans.
Les premiers Editeurs ont eu soin de marquer
dans des Préfaces ou à la marge , les Archives et
les Bibliotheques d'où ils avoient tiré les Actes
qu'ils donnoient au Public . Ils en assuroient parlà
l'autenticité , et mettoient le Lecteur en état
de consulter les sources où ils avoient puisé ,
mais cette attention si nécessaire a été négligée
par leurs Successeurs ; ainsi pour réparer cette
omission , j'ai composé une Liste de tous les
Conciles inserez dans les diverses Collections , à
laquelle j'ai joint le nom des Bibliotheques d'ou
ils ont été tirez.
Cet amas de Corrections , de Variantes , de
Notes et de Catalogues , formera la seconde Partie
de ce Supplément . Quoiqu'en la composant
j'aye eu principalement en vue la collection.du
P. Labbe , et que pour cela j'aye rangé toutes
ces differentes Remarques suivant l'ordre des
Tomes et des pages de la Collection de ce sçavant
Jesuite ; cependant pour rendre mon Supplément
atile à ceux qui ont toute autre Collection , comme
celle de Crabbe , de Surius , de Nicolini , de
Fiij Binhos
322 MERCURE DE FRANCE
Binius , du P. Hardouin , &c . j'ai également eu
soin d'indiquer les pages de ces divers Recueils ,
où se trouve chaque Concile , auquel par conséquent
doivent se rapporter les Notes , corrections
et les Variantes. Je me ferai un plaisir de
profiter des lumieres que les Sçavans voudront
bien me communiquer , et qu'ils auront la bonté
d'envoyer aux Libraires qui se chargent d'imprimer
ce Supplement.
Je dois avertir que pour ne pas faire acheter
de nouveau les Collections particulieres imprimées
en France , les Libraires s'abtiendront d'idserer
dans ce Supplément le Volume publié par
M. Baluze , sous le titre de : Nova Collectio Coneiliorum.
Si cependant les Sçavans sont d'un autre
avis , ces Libraires s'y conformeront.
On imprimera ce Supplément de même forme ,
grandeur et caractere que les Conciles du F. Labbe,
et on n'en tirera qu'un petit nombre d'Exemplaires,
sur le prix desquels on accordera un benefice à ceux
qui en retiendront par avance.
On n'en imprimera aucun en grand Papier , qua
pour ceux qui les demanderont.
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Résumé : Supplement à la Collation des Conciles du P. Labbe, &c. [titre d'après la table]
Le texte annonce la publication d'un supplément à la collection des conciles du Père Labbe, qui sera imprimé à Paris et à Genève. Plusieurs savants ont travaillé sur des collections de conciles, mais celle du Père Labbe, publiée en 1671, est la plus complète. Depuis, d'autres auteurs comme Cotelier, Bollandus, Baluze, le Cardinal d'Aguirre, le Père Bessin, le Père Hardouin et M. Coleti ont également publié des collections ou des actes de conciles. L'auteur du texte affirme avoir découvert un nombre considérable de conciles et de synodes inconnus ou non encore imprimés. Il prévoit de publier un supplément à la collection du Père Labbe, incluant les conciles publiés par le Père Hardouin et M. Coleti, ainsi que ceux qu'il a lui-même découverts. Ce supplément comprendra des notes et des variantes tirées de manuscrits et d'imprimés. L'auteur a également rectifié et réformé la collection entière, épuré le texte, corrigé des versions, et ajouté des notes sur les endroits difficiles. Il a composé une liste alphabétique de mots inconnus et obscurs, ainsi qu'une liste des conciles avec les bibliothèques d'où ils ont été tirés. Le supplément sera organisé pour être utile à ceux possédant différentes collections de conciles. Les libraires imprimeront le supplément dans le même format que les conciles du Père Labbe, avec un nombre limité d'exemplaires.
Généré par Mistral AI et susceptible de contenir des erreurs.
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